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1
p. 4-30
« Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...] »
Début :
Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...]
Mots clefs :
Académie française, Cardinal d'Estrées, Féliciter, Charpentier, Compliment, Honneur, Discours, Éloquence, Académie de Soissons, Compagnie, Mérite, Esprit, Zèle
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texteReconnaissance textuelle : « Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...] »
Cen'eſtpointdans celuy- cy que l'Academie Françoiſe à
fait complimenter Monfieur le Cardinal d'Eſtrées, qui, comme vous ſçavez,eſt l'undes quaran- te, qui compoſent cette Illuſtre Compagnie ;mais vous ne laif- ferez pas d'eſtre bien-aiſe d'ap- prendre que ces Meffieurs qui ne l'avoient veu depuis ſa Pro- motion au Cardinalat,ne furent
pas plûtoſt avertis de ſon retour à Paris , qu'ils nommerent fix Perſonnes de leur Corps pour f'en aller feliciter. Ces fix furent
Meſſieurs Charpentier , Talle- mantPremierAumônierdeMadame , Teſtu Abbé de Belval,
Tallemant , Prieur de SaintAlbin, l'Abbé Regnier,desMarais.
& de Benferade. Monfieur le
DucdeSaint-Aignan voulutles A ij
4 LE MERCVRE
3
accompagner , & Monfieur le Cardinal d'Eſtrées , qui les re- ceut dans ſon Anti-chambre, les
ayant conduits dans ſa cham- bre, Monfieur Charpentierque lacompagnie avoitchargédela parole, s'acquitta de ſa Com- miſſion ences termes.
M
ONSEIGNEUR,
En nous approchant de
V. E. nous sentons une douce émo- tion , qui n'est pas toutesfois Sans quelquemélange d'amertume.Nous vous revoyons avec les marques de.
la plus hauteDignitéde l'Eglife:
Quelplus agreable spectacle ànos yeux ! Quelle plus ſenſible joye à
nostre cœur ! Mais quandnous nous representons que cette élcvation
vousſepare de nous , &vous arra- che de nos Exercices, qui ont autrefoispartagéles heuresdevostreloi- fir,nousnesçaurionspenser qu'a
GALAN.T. S
Y
vec douleur à une abſence qui nous paroit irréparable. Avostre dé- part , Monseigneur, tous nos Vœux vousaccompagnerent; Nous nefou- haitâmes rien avec plus d'ardeur,
que de vous voir bien-toft revétu de l'éclat , dû à vostre merite , à
vostre naiſſance , &àla grandeur de vosAlliances Royales. Avoſtre...
retour nousvoyons en V. E.l'accom- pliſſement de nos vœux ; mais nous ne vous trouvons plus à l'Acade mie. Hébien , Monseigneur , n'en murmurons point ; Nous vous per dons d'une maniere trop noblepour nous en fâcher. Nous souhaitons mesme de vous perdre encore da- vantage,&que la Pourpre Romai ne, qui vous affocie à la premiere Compagnie de l'Univers,vous place quelque jour , du confentement de toutes les Nations , dans ce Trône
fondésurla Pierre , que toutes les
A iij
6 LE MERCVRE
Puiſſances de l'Enfer nesçauroient ébranler ; Mais pourquoy vous conter perdu pour nous , Monfei- gneur,dansIaugmentation devô- tre gloire, puis que te plus Grand Roy du Monde , Louis le Vain- queur,mais le Vainqueur rapide le Terrible , le Foudroyant , a bien trouvé des momens pour fonger à
nous, parmy lapompe&letumulte defes Triomphes. Que dis-je pour fongerànous ? Ahc'esttropfoible- ment s'expliquerpour tantdegra ecs extraordinaires. Difons plutost pour nous appeller à luy par une adoption glorieuse ; Diſons pour nous établir un répos inébranlable àl'ombre defes Palmes. V.E.Mon- Seigneur ,n'a-t-ellepas admiré cet évenement , &quoy que vousfuf- fiez au Païs des grands Exemples,
quoy que vous riſpiraſfiez le mesme air; que Scipion &que Pompée.
t
GALAN T. ?
Augu- LYON
pûtes -vous apprendre fansfurpri Se, qu'unsi grandMonarqucsedé- clarât le Chefde l'Academie ,
voulût mettre fon NomAuguste à
la teſte d'une LiſtedeGensdeLet- tres ? Vostre Romen'enfut-ellepas étonnée, &nejugea-t-ellepas alors que le Cielpreparoit àla France la mesme profperité , dont l'Empire Romain avoit joüyſous les ftes,ſous les Adriens &fous lesAnTEERD
tonins ? Vous nous avez quitté ,
Monseigneur, dans l'Hôtel Seguier,
Lans l'Hostel d'un Chancelier de
France, Illustre veritablement par faSuprêmeMagiftrature , plus Il.- luftre encoreparses grandesActios.
V. E. nous retrouve dans le Louvre,
dans laMaifon Sacréedenos Rois;
&nos Muſesn'ontplusd'autreſé.. jourqueceluydelaMajesté. Ilfaut nevous rien celer encore de tout ce
qui peut tenirrangparmy.... nosheu- Aij
8 LE MERCVRE
reuſes avantures , puis que V. E. y
prend quelque part. UnArchevéque de Paris, qui honorefa Dignité parfaVertu, parfonEloquence,&
par la Nobleſſe de ſa conduite ; Un Evesque d'une érudition confommée, &que mille autres rares qua- litezont fait choifir pour cultiver les esperances d'un jeuneHéros, de
qui tout l'Univers attend de fi grandes choses ; Vn Duc & Pair également recommandable parfon Esprit &parsa Valeur, & avec
qui toutes les Graces ont fait une alliance eternelle ; des Gouverneurs
de Province ; un President du Par- lement ; pluſieurs Perſonnage's celebres en toutes fortes de Sciences,
Jont les nouveaux Confreres que nous vous avons donnez,fanspar- ler de ce GrandHomme, que l'intime confiance du Prince , un zele in- fatigable pour le bien de l'Etat ,
GALANT. 9
une paſſion ardente pour l'avance- mentdes belles Lettres distinguent affez, pourn'avoirpas besoin d'étre nommé plus ouvertement. L'Academie a fait la plupart de cespré- cieuses acquisitions , tandis que V. E. defendoit nos Droits à Rome,
&s'oppoſoit aux brigues denosEn- nemis . C'eſt fur vos foins &fur ceux de Monsieur le Duc , voſtre
Frere , que la France s'est reposée avecfeuretédefes interests , en un Païs, où déja depuis long-temps le courage , l'intrepidité, &l'amour
de la Patrie , ont rendufameux l
Noms de Cœuvres &d'Estrées.C'est
avec la meſmefermeté que V. E. a
Soûtenu l'honneur de la Couronne
contre les injustes défiances , que la profperitédes Armes du Roy faisoit naiſtre dans des Ames trop timides.
Quels Eloges , quels applaudiffe- mens na-t-ellepoint meritéencore 509
Av
10 LE MERCVRE
-au dernier Conclave ! cettefermetécourageufe&falutaire,qui dans une occafionfi importante n'a pas moins envisagéles avantagesde la Republique Chrestienne , quefuivy leplan des pieuſes intentions de Sa Majesté?ToutelaTerrefçait com- bien ces grandes veuës ont donné de part àV.E. dans l'Exaltation de cePontifice incomparable , àqui lapuretédes mœurs,lemépris des richeſſes , la tendreffc cordiale en vers les Pauvres , l'humilité magnanime des anciens Evesques , &
le parfait dégagement des choses dumonde, avoient acquis larepu.
tation de Sainteté, avant que d'en obtenirle Titre attachéàlaChai
reApostolique. Ilestmal-aiſeaprés:
cela, Monseigneur , que nous ne nous flattions de quelque fecrete complaisance, en voyant qu'ilfort delAcademiedes Princes du Sacré
Y
GALANT.. IF
Senat , &que vostrefuffrage , que nous avons contéquelquefoisparmy les nostres , concourt maintenant
avec le S. Esprit au Gouvernement
defon Eglife. Avancez donc toû- jours , Monseigneur , dans unefi belle route , &permettez-nous de
croire que V. E. confervera quel quessentimens d'affection pourune Compagnie, fur qui Loüis LE GRAND jette desifavorables
regards : Pour une Compagnie, qui aprés laveneration toutefinguliere qu'elle doit avoir pourfon Royal'
Protecteur, n'aurapoint de mouve- ment plus fort , que celuy du Zele qui l'attache àV. E. &qui trou
ucra toûjours une des principales occafions desa joye dans l'accom- pliffement de toutes vosglorieuses entrepriſes..
Il ne faut pas s'étonner ſi le
Avj
12 LE MERCVRE
Public a donné tant d'approba- bation à ce Compliment , puis qu'il amerité celle du Roy , qui ſe l'eſt fait lire à l'Armée par
Monfieur de Breteüil , Lecteur
de Sa Majesté. Auſſi Monfieur le Cardinal d'Eſtrées le receutil d'une maniere tres-obligean- te. Il dit à Ma Charpentier
qu'il n'entreprenoit pointde ré- pondre fur le champ àunDif- cours ſi plein d'Eloquence, mais qu'il le prioit d'aſſurer laCom- pagnie, qu'il ne perdroit jamais le ſouvenir des marques qu'elle luy donnoit du ſien; Qu'il s'en tenoit tellement obligé, qu'il ne lui ſuffiſoit pas del'en remercier,
comme il faifoit , & qu'il vien- droit à l'Academie pour luy en témoigner plus fortement ſa re- connoiſſance. Il s'étendit en- ſuite fur les Loüanges des llu-
:
GALANT. 13 ſtres qui la compofent , & fur le travail du Dictionaire , dont il
demanda particulierement des nouvelles. Il ajoûta , qu'il eſpe- roit beaucoup de la grandeur &de l'exactitude de cette entrepriſe , dont il avoit ſouvent entretenu desGens d'eſprit d'I- talie qui en avoient admiré le Plan ; & aprés quelque conver- fation il reconduifit les Depu- tez juſqu'à la porte de la Salle,
proche le Degré. Il leur tintpa- role quelques jours aprés , &fe trouva au Louvre , à une de Jeurs Seances. Il eſt Protecteur
de l'Academie de Soiffons , où
MonfieurHebert, Treſorier de France , luy avoit déja fait le Compliment qui ſuit au nomde cette Compagnie. Je trouveray l'occafion, Madame, de vous en faire connoiſtre une autrefois le
merite &l'établiſſement.
14 LE MERCVRE
ONSEIGNEUR, MONSQuelle joye ne doit par répandre dans ces lieux l'honneur de vostre prefence aprés une ab- fence fi longue &fiennuyeuse !! Quelle joye pour une Compagnie,
qui vous doit tant , &quivous bonnore,àproportion de ce qu'elle vous doit , devous y voir dans cet
éclat , qui frape aujourd'huy fi agreablement nos yeux & dont
Vidée avoit remplysi long-temps noftre imagination ; Noussçavons bien, Monseigneur, que toutes les Grandeurs humaines estant audef fous de cette élevation d'esprit &
de cette grandeur d'Amc , qui di- ftinguefi excellemment Votre Eminence des autres Hommes , c'est vous rabaiſſer en quelque façon que de vous lower d'une Dignité,
quelque grande quelque élevée
GALAN T.
,vous ne devez.
qu'ellefoit. Mais vous nous per-.
mettrez de vous dire , que regar- dant celle-cy , comme unpur effet de voffre merite
pas trouvermauvaisque nousnous
réjoüisions devousenvoirrevétu,
que nous vousfaſſions reſſouve- nirqu'en augmentant vôtre Gloire,, elle acheve &confomme celle de vostre Maison.. Cettegrande, cette illustre Maiſon,Monseigneur,fub
fiſtoit depuis plusieurs Siecles dans une fplendeur pen commune. Tout ceque laKaleur , unieàla conduite, peut acquerir des Titres écla
tans, tout cequelafidelité,,jointe
aux lumieres , peut procurerd'im
portansEmplois, tout cela, Mon- feigneur, s'y voyoit enfoule &de
tous les Honneurs de laTerre , on
peut dire que laſeule Pourpre luy manquoit. Mais le Ciel qui tra wailloit depuissi long-temps àfon
16 LE MERCVRE
:
1
agrandiſſement , qui par laprodu- Etion continuelle de tant deHéros
qu'il en faifoit fortir fucceßive.. ment , la diſpoſoit pourainſidireà
recevoir cet Honneur , fit naiſtre enfin V.E. avec toutes les Qualitez qui en pouvoient estre dignes.
Vous les reçeutes donc , Monfei- gneur, non pas , commelapluspart des Etrangers, fur lefeulraport de La Renommée , &fur la simple Nomination d'un Prince, qui le de.. mande pour fon Sujet. Rome vit bien deux. Royaumes fe difputer l'avantage de vous le procurer ;
mais avant qu'elle vous l'accordat , Rome vit außi briller à l'enwy ces belles, ces éclatantes Qua- litez. Elle connut voſtre merite,&م
ce fut fans doute ce qui la deter- mina dans cette grande conjon- Eture. Quel honneur pour vous,
Monseigneur, d'avoir acquis par
GALANT. 17 une voyefi belle une Dignitéfifu- blime ! Quelhonneur d'avoir mis le comble àlagloire d'une Maifon des premieres &des plusfameuses de l'Univers ! Mais quel honneur
pour l'Academie de Soiffons , de ſe
pouvoir glorifier d'un tel Prote- Etcur ! Quel honneur pour nous ,
que vostre Eminence ait bien vou
luse charger de ce Titre, &n'ait
Pas dédaignéde le joindre à tant d'autres fi glorieux ! Quelle joye
encore un coup de voir ce Prote- Eteur,&de luyparler !Mais quelle
peine de le voir pour ſi peu de temps , &de luy parlerfans pou- voir parler dignement de luy !
Quelembaras , quelle confusión de de voir tant & de pouvoir si peu
vendre, de fentir une reconnoiſſan- ce qu'on ne peut exprimer ! C'est
pourtant principalement cette re- connoissance , Monseigneur , que nous voudrions bien pouvoir dé.
18 LE MERCVRE
peindre à V. E. Plût àDieu que vous puissiez voir quels mouve mens elle excite dans nos cœurs ,
quels Vœux, quels fouhaits elley
forme. Nous les continuerens,Mon- feigneur, ces Vœux&cesfouhaits ;
&puis que nous ne pouvons autre chose,nousleferons du moinsavec tout le zele &toute l'ardeur dont
noussommes capables. Nous nedi- rons pas icy àVostre Eminence quel prefentement leur obict ; puis qu'il n'y a plus qu'un degré entre Le Ciel &Fous, il n'estpas mal- aisé de le comprendre. Nousvous dirons seulement , Monseigneur ,
qu'il fait quelque chofe de Suprê- me pour recompenfer unefuprême Vertu , qu'ainsi il n'y a rien de fi Grand, ny de fi Haut dans le Monde, où V.E. nepuiffepreten dre avecjustice , &où elle nefoit déja placéeparles ardens &justes defirs de cette Compagnic.
eft
!
fait complimenter Monfieur le Cardinal d'Eſtrées, qui, comme vous ſçavez,eſt l'undes quaran- te, qui compoſent cette Illuſtre Compagnie ;mais vous ne laif- ferez pas d'eſtre bien-aiſe d'ap- prendre que ces Meffieurs qui ne l'avoient veu depuis ſa Pro- motion au Cardinalat,ne furent
pas plûtoſt avertis de ſon retour à Paris , qu'ils nommerent fix Perſonnes de leur Corps pour f'en aller feliciter. Ces fix furent
Meſſieurs Charpentier , Talle- mantPremierAumônierdeMadame , Teſtu Abbé de Belval,
Tallemant , Prieur de SaintAlbin, l'Abbé Regnier,desMarais.
& de Benferade. Monfieur le
DucdeSaint-Aignan voulutles A ij
4 LE MERCVRE
3
accompagner , & Monfieur le Cardinal d'Eſtrées , qui les re- ceut dans ſon Anti-chambre, les
ayant conduits dans ſa cham- bre, Monfieur Charpentierque lacompagnie avoitchargédela parole, s'acquitta de ſa Com- miſſion ences termes.
M
ONSEIGNEUR,
En nous approchant de
V. E. nous sentons une douce émo- tion , qui n'est pas toutesfois Sans quelquemélange d'amertume.Nous vous revoyons avec les marques de.
la plus hauteDignitéde l'Eglife:
Quelplus agreable spectacle ànos yeux ! Quelle plus ſenſible joye à
nostre cœur ! Mais quandnous nous representons que cette élcvation
vousſepare de nous , &vous arra- che de nos Exercices, qui ont autrefoispartagéles heuresdevostreloi- fir,nousnesçaurionspenser qu'a
GALAN.T. S
Y
vec douleur à une abſence qui nous paroit irréparable. Avostre dé- part , Monseigneur, tous nos Vœux vousaccompagnerent; Nous nefou- haitâmes rien avec plus d'ardeur,
que de vous voir bien-toft revétu de l'éclat , dû à vostre merite , à
vostre naiſſance , &àla grandeur de vosAlliances Royales. Avoſtre...
retour nousvoyons en V. E.l'accom- pliſſement de nos vœux ; mais nous ne vous trouvons plus à l'Acade mie. Hébien , Monseigneur , n'en murmurons point ; Nous vous per dons d'une maniere trop noblepour nous en fâcher. Nous souhaitons mesme de vous perdre encore da- vantage,&que la Pourpre Romai ne, qui vous affocie à la premiere Compagnie de l'Univers,vous place quelque jour , du confentement de toutes les Nations , dans ce Trône
fondésurla Pierre , que toutes les
A iij
6 LE MERCVRE
Puiſſances de l'Enfer nesçauroient ébranler ; Mais pourquoy vous conter perdu pour nous , Monfei- gneur,dansIaugmentation devô- tre gloire, puis que te plus Grand Roy du Monde , Louis le Vain- queur,mais le Vainqueur rapide le Terrible , le Foudroyant , a bien trouvé des momens pour fonger à
nous, parmy lapompe&letumulte defes Triomphes. Que dis-je pour fongerànous ? Ahc'esttropfoible- ment s'expliquerpour tantdegra ecs extraordinaires. Difons plutost pour nous appeller à luy par une adoption glorieuse ; Diſons pour nous établir un répos inébranlable àl'ombre defes Palmes. V.E.Mon- Seigneur ,n'a-t-ellepas admiré cet évenement , &quoy que vousfuf- fiez au Païs des grands Exemples,
quoy que vous riſpiraſfiez le mesme air; que Scipion &que Pompée.
t
GALAN T. ?
Augu- LYON
pûtes -vous apprendre fansfurpri Se, qu'unsi grandMonarqucsedé- clarât le Chefde l'Academie ,
voulût mettre fon NomAuguste à
la teſte d'une LiſtedeGensdeLet- tres ? Vostre Romen'enfut-ellepas étonnée, &nejugea-t-ellepas alors que le Cielpreparoit àla France la mesme profperité , dont l'Empire Romain avoit joüyſous les ftes,ſous les Adriens &fous lesAnTEERD
tonins ? Vous nous avez quitté ,
Monseigneur, dans l'Hôtel Seguier,
Lans l'Hostel d'un Chancelier de
France, Illustre veritablement par faSuprêmeMagiftrature , plus Il.- luftre encoreparses grandesActios.
V. E. nous retrouve dans le Louvre,
dans laMaifon Sacréedenos Rois;
&nos Muſesn'ontplusd'autreſé.. jourqueceluydelaMajesté. Ilfaut nevous rien celer encore de tout ce
qui peut tenirrangparmy.... nosheu- Aij
8 LE MERCVRE
reuſes avantures , puis que V. E. y
prend quelque part. UnArchevéque de Paris, qui honorefa Dignité parfaVertu, parfonEloquence,&
par la Nobleſſe de ſa conduite ; Un Evesque d'une érudition confommée, &que mille autres rares qua- litezont fait choifir pour cultiver les esperances d'un jeuneHéros, de
qui tout l'Univers attend de fi grandes choses ; Vn Duc & Pair également recommandable parfon Esprit &parsa Valeur, & avec
qui toutes les Graces ont fait une alliance eternelle ; des Gouverneurs
de Province ; un President du Par- lement ; pluſieurs Perſonnage's celebres en toutes fortes de Sciences,
Jont les nouveaux Confreres que nous vous avons donnez,fanspar- ler de ce GrandHomme, que l'intime confiance du Prince , un zele in- fatigable pour le bien de l'Etat ,
GALANT. 9
une paſſion ardente pour l'avance- mentdes belles Lettres distinguent affez, pourn'avoirpas besoin d'étre nommé plus ouvertement. L'Academie a fait la plupart de cespré- cieuses acquisitions , tandis que V. E. defendoit nos Droits à Rome,
&s'oppoſoit aux brigues denosEn- nemis . C'eſt fur vos foins &fur ceux de Monsieur le Duc , voſtre
Frere , que la France s'est reposée avecfeuretédefes interests , en un Païs, où déja depuis long-temps le courage , l'intrepidité, &l'amour
de la Patrie , ont rendufameux l
Noms de Cœuvres &d'Estrées.C'est
avec la meſmefermeté que V. E. a
Soûtenu l'honneur de la Couronne
contre les injustes défiances , que la profperitédes Armes du Roy faisoit naiſtre dans des Ames trop timides.
Quels Eloges , quels applaudiffe- mens na-t-ellepoint meritéencore 509
Av
10 LE MERCVRE
-au dernier Conclave ! cettefermetécourageufe&falutaire,qui dans une occafionfi importante n'a pas moins envisagéles avantagesde la Republique Chrestienne , quefuivy leplan des pieuſes intentions de Sa Majesté?ToutelaTerrefçait com- bien ces grandes veuës ont donné de part àV.E. dans l'Exaltation de cePontifice incomparable , àqui lapuretédes mœurs,lemépris des richeſſes , la tendreffc cordiale en vers les Pauvres , l'humilité magnanime des anciens Evesques , &
le parfait dégagement des choses dumonde, avoient acquis larepu.
tation de Sainteté, avant que d'en obtenirle Titre attachéàlaChai
reApostolique. Ilestmal-aiſeaprés:
cela, Monseigneur , que nous ne nous flattions de quelque fecrete complaisance, en voyant qu'ilfort delAcademiedes Princes du Sacré
Y
GALANT.. IF
Senat , &que vostrefuffrage , que nous avons contéquelquefoisparmy les nostres , concourt maintenant
avec le S. Esprit au Gouvernement
defon Eglife. Avancez donc toû- jours , Monseigneur , dans unefi belle route , &permettez-nous de
croire que V. E. confervera quel quessentimens d'affection pourune Compagnie, fur qui Loüis LE GRAND jette desifavorables
regards : Pour une Compagnie, qui aprés laveneration toutefinguliere qu'elle doit avoir pourfon Royal'
Protecteur, n'aurapoint de mouve- ment plus fort , que celuy du Zele qui l'attache àV. E. &qui trou
ucra toûjours une des principales occafions desa joye dans l'accom- pliffement de toutes vosglorieuses entrepriſes..
Il ne faut pas s'étonner ſi le
Avj
12 LE MERCVRE
Public a donné tant d'approba- bation à ce Compliment , puis qu'il amerité celle du Roy , qui ſe l'eſt fait lire à l'Armée par
Monfieur de Breteüil , Lecteur
de Sa Majesté. Auſſi Monfieur le Cardinal d'Eſtrées le receutil d'une maniere tres-obligean- te. Il dit à Ma Charpentier
qu'il n'entreprenoit pointde ré- pondre fur le champ àunDif- cours ſi plein d'Eloquence, mais qu'il le prioit d'aſſurer laCom- pagnie, qu'il ne perdroit jamais le ſouvenir des marques qu'elle luy donnoit du ſien; Qu'il s'en tenoit tellement obligé, qu'il ne lui ſuffiſoit pas del'en remercier,
comme il faifoit , & qu'il vien- droit à l'Academie pour luy en témoigner plus fortement ſa re- connoiſſance. Il s'étendit en- ſuite fur les Loüanges des llu-
:
GALANT. 13 ſtres qui la compofent , & fur le travail du Dictionaire , dont il
demanda particulierement des nouvelles. Il ajoûta , qu'il eſpe- roit beaucoup de la grandeur &de l'exactitude de cette entrepriſe , dont il avoit ſouvent entretenu desGens d'eſprit d'I- talie qui en avoient admiré le Plan ; & aprés quelque conver- fation il reconduifit les Depu- tez juſqu'à la porte de la Salle,
proche le Degré. Il leur tintpa- role quelques jours aprés , &fe trouva au Louvre , à une de Jeurs Seances. Il eſt Protecteur
de l'Academie de Soiffons , où
MonfieurHebert, Treſorier de France , luy avoit déja fait le Compliment qui ſuit au nomde cette Compagnie. Je trouveray l'occafion, Madame, de vous en faire connoiſtre une autrefois le
merite &l'établiſſement.
14 LE MERCVRE
ONSEIGNEUR, MONSQuelle joye ne doit par répandre dans ces lieux l'honneur de vostre prefence aprés une ab- fence fi longue &fiennuyeuse !! Quelle joye pour une Compagnie,
qui vous doit tant , &quivous bonnore,àproportion de ce qu'elle vous doit , devous y voir dans cet
éclat , qui frape aujourd'huy fi agreablement nos yeux & dont
Vidée avoit remplysi long-temps noftre imagination ; Noussçavons bien, Monseigneur, que toutes les Grandeurs humaines estant audef fous de cette élevation d'esprit &
de cette grandeur d'Amc , qui di- ftinguefi excellemment Votre Eminence des autres Hommes , c'est vous rabaiſſer en quelque façon que de vous lower d'une Dignité,
quelque grande quelque élevée
GALAN T.
,vous ne devez.
qu'ellefoit. Mais vous nous per-.
mettrez de vous dire , que regar- dant celle-cy , comme unpur effet de voffre merite
pas trouvermauvaisque nousnous
réjoüisions devousenvoirrevétu,
que nous vousfaſſions reſſouve- nirqu'en augmentant vôtre Gloire,, elle acheve &confomme celle de vostre Maison.. Cettegrande, cette illustre Maiſon,Monseigneur,fub
fiſtoit depuis plusieurs Siecles dans une fplendeur pen commune. Tout ceque laKaleur , unieàla conduite, peut acquerir des Titres écla
tans, tout cequelafidelité,,jointe
aux lumieres , peut procurerd'im
portansEmplois, tout cela, Mon- feigneur, s'y voyoit enfoule &de
tous les Honneurs de laTerre , on
peut dire que laſeule Pourpre luy manquoit. Mais le Ciel qui tra wailloit depuissi long-temps àfon
16 LE MERCVRE
:
1
agrandiſſement , qui par laprodu- Etion continuelle de tant deHéros
qu'il en faifoit fortir fucceßive.. ment , la diſpoſoit pourainſidireà
recevoir cet Honneur , fit naiſtre enfin V.E. avec toutes les Qualitez qui en pouvoient estre dignes.
Vous les reçeutes donc , Monfei- gneur, non pas , commelapluspart des Etrangers, fur lefeulraport de La Renommée , &fur la simple Nomination d'un Prince, qui le de.. mande pour fon Sujet. Rome vit bien deux. Royaumes fe difputer l'avantage de vous le procurer ;
mais avant qu'elle vous l'accordat , Rome vit außi briller à l'enwy ces belles, ces éclatantes Qua- litez. Elle connut voſtre merite,&م
ce fut fans doute ce qui la deter- mina dans cette grande conjon- Eture. Quel honneur pour vous,
Monseigneur, d'avoir acquis par
GALANT. 17 une voyefi belle une Dignitéfifu- blime ! Quelhonneur d'avoir mis le comble àlagloire d'une Maifon des premieres &des plusfameuses de l'Univers ! Mais quel honneur
pour l'Academie de Soiffons , de ſe
pouvoir glorifier d'un tel Prote- Etcur ! Quel honneur pour nous ,
que vostre Eminence ait bien vou
luse charger de ce Titre, &n'ait
Pas dédaignéde le joindre à tant d'autres fi glorieux ! Quelle joye
encore un coup de voir ce Prote- Eteur,&de luyparler !Mais quelle
peine de le voir pour ſi peu de temps , &de luy parlerfans pou- voir parler dignement de luy !
Quelembaras , quelle confusión de de voir tant & de pouvoir si peu
vendre, de fentir une reconnoiſſan- ce qu'on ne peut exprimer ! C'est
pourtant principalement cette re- connoissance , Monseigneur , que nous voudrions bien pouvoir dé.
18 LE MERCVRE
peindre à V. E. Plût àDieu que vous puissiez voir quels mouve mens elle excite dans nos cœurs ,
quels Vœux, quels fouhaits elley
forme. Nous les continuerens,Mon- feigneur, ces Vœux&cesfouhaits ;
&puis que nous ne pouvons autre chose,nousleferons du moinsavec tout le zele &toute l'ardeur dont
noussommes capables. Nous nedi- rons pas icy àVostre Eminence quel prefentement leur obict ; puis qu'il n'y a plus qu'un degré entre Le Ciel &Fous, il n'estpas mal- aisé de le comprendre. Nousvous dirons seulement , Monseigneur ,
qu'il fait quelque chofe de Suprê- me pour recompenfer unefuprême Vertu , qu'ainsi il n'y a rien de fi Grand, ny de fi Haut dans le Monde, où V.E. nepuiffepreten dre avecjustice , &où elle nefoit déja placéeparles ardens &justes defirs de cette Compagnic.
eft
!
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Résumé : « Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...] »
Le texte décrit la visite de six membres de l'Académie Française chez le Cardinal d'Estrées à son retour à Paris après sa promotion au cardinalat. Les membres présents étaient Charpentier, Tallemant, Testu, l'Abbé Regnier, et de Benferade, accompagnés du Duc de Saint-Aignan. Ils félicitent le Cardinal pour sa nouvelle dignité. Charpentier, en tant que porte-parole, exprime une émotion mêlée d'amertume en voyant le Cardinal revêtu de la pourpre cardinalice, soulignant que cette élévation le sépare des exercices académiques. Il exalte la grandeur du Cardinal et son lien avec le roi Louis XIV, comparant cette élévation à celle des grands hommes de l'histoire. Le discours mentionne également les nouvelles acquisitions de l'Académie, y compris un archevêque de Paris, un évêque érudit, et un duc pair. Le Cardinal d'Estrées, touché par le compliment, promet de conserver son affection pour l'Académie et s'intéresse au travail du dictionnaire en cours. Il exprime également son admiration pour les membres de l'Académie et leur travail. Le public et le roi approuvent ce compliment. Le Cardinal reçoit les députés de manière obligeante, discutant des louanges des lettres et du dictionnaire avant de les reconduire.
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2
s. p.
A MONSEIGNEUR LE CHANCELIER.
Début :
MONSEIGNEUR, Il ne me suffit pas que le Mercure [...]
Mots clefs :
Mercure, Conseils, Département de la guerre, Zèle
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE CHANCELIER.
A MONSEIGNEUR
L E
Il ne me faffit pas que le
Mercure ait déjà pris foin de
publier avec quelle joye tout
le monde a veu vosgrands Services récompenfe\ par le nou~
âij
E P I ST RE.
•veau Titre d'honneur que'vous
venez. d'acquérirj Jeprens la
liberté de m'adrcjjèr aujourd'hui a Kous-mefine, &de méfier ma voix aux acclamations
de toute la Erance, dontlesfouhaits vous avaient placé dans
le Rang illufire que vous occupe7xy dés le moment quil a deû
efire remply. Ce fentiment,
MO NSE IG HEV R, a efié
figeneral, quil ne s'efl offert
aucune occafion de Texpliquer,
qu on ne l'ait avidement embraffée. Toutes les Harangues
quifie fontfaites à l Ouverture
des Cours Souveraines, n
’ont
eu pour objet que ce rare mé-
E P I S T R. E.
rite qui a fait tomberfur Vous
le choix de noftre Augufie Monarquepour lapremiers Charge
de l Etat. Comme il ny en a
point de plus importantes , elle
demandait un Homme extraordinaire, en qui une longue expérience jointe à la plus haute
capacité 3 ne laijfafi àf'ouhaiter
aucune des éminentes Qualité^
quiJe doivent rencontrer dans
un grand ëÿfiage Minifire 3 &
a qui la confier plus juflement
qu
’à Vous , M 0 N S E IG NEZl R, qui aveyfil dignement foutenu tous les Emplois
qui peuvent fervir de degre^
a l élévation où tous efies?
a jy
E P I S T R E.
Cette continuelle application â
niflere 3 cette prudence contout ce qui a efié de vofire Miinfyiüible le fuccés de tout ce
du Grand Prince qui a daigné ,
JeJervir de vos Confeils 3 enfin
toutes les Allions de vofire Vie
les écouter pour vous trouver
digne de la gloire quevot.s recevez Elle efl lafuite, ou plutôt la confirmation de cette
entière confiance que Sa Ma-
Ennemis ïeftoientà celuyd'Arras ? Comme ilnous efiait d une
très-grande importance de le
confieraer, ilfallait y fiire entrer du Secours. Vofire Corn-
epistre.
mifflon efioit ample pour tout
ce que vousjugeriez necefaire
au bien de l Etat, & vous pourveuves avec tant de ponctualité &deprudence auxprejfans
befoins des Ajfiege^ &des Generaux de l Armée, que la Place
futfecouru'è & les Ennemis défaits. On ne pouvaitmoins attendre de vojl e vple apres les
grandsfervices que vous aviet^
déjà rendus aufeu Ry, qui en
commença la récompenfe en
vous faifant revenir d'Italie,
pour vousfaire Secrétaire d’Etat. Je ne parle point, MONSE1GNEVR, de ces maniérés
honnefles & obligeantes qui
FMHS
blement cette neufiéme Partie
—
gnere^pas de recevoirfavorablement cette neufiéme Partie
du Mercure} &que vous autres.
E P I S T R E.
la bonté de foufrir que je me
dije mec autantde zele que de
MONSEIGNEUR,
Vcftre très.humble & trèsobeïffant Serviteur,
D
L E
Il ne me faffit pas que le
Mercure ait déjà pris foin de
publier avec quelle joye tout
le monde a veu vosgrands Services récompenfe\ par le nou~
âij
E P I ST RE.
•veau Titre d'honneur que'vous
venez. d'acquérirj Jeprens la
liberté de m'adrcjjèr aujourd'hui a Kous-mefine, &de méfier ma voix aux acclamations
de toute la Erance, dontlesfouhaits vous avaient placé dans
le Rang illufire que vous occupe7xy dés le moment quil a deû
efire remply. Ce fentiment,
MO NSE IG HEV R, a efié
figeneral, quil ne s'efl offert
aucune occafion de Texpliquer,
qu on ne l'ait avidement embraffée. Toutes les Harangues
quifie fontfaites à l Ouverture
des Cours Souveraines, n
’ont
eu pour objet que ce rare mé-
E P I S T R. E.
rite qui a fait tomberfur Vous
le choix de noftre Augufie Monarquepour lapremiers Charge
de l Etat. Comme il ny en a
point de plus importantes , elle
demandait un Homme extraordinaire, en qui une longue expérience jointe à la plus haute
capacité 3 ne laijfafi àf'ouhaiter
aucune des éminentes Qualité^
quiJe doivent rencontrer dans
un grand ëÿfiage Minifire 3 &
a qui la confier plus juflement
qu
’à Vous , M 0 N S E IG NEZl R, qui aveyfil dignement foutenu tous les Emplois
qui peuvent fervir de degre^
a l élévation où tous efies?
a jy
E P I S T R E.
Cette continuelle application â
niflere 3 cette prudence contout ce qui a efié de vofire Miinfyiüible le fuccés de tout ce
du Grand Prince qui a daigné ,
JeJervir de vos Confeils 3 enfin
toutes les Allions de vofire Vie
les écouter pour vous trouver
digne de la gloire quevot.s recevez Elle efl lafuite, ou plutôt la confirmation de cette
entière confiance que Sa Ma-
Ennemis ïeftoientà celuyd'Arras ? Comme ilnous efiait d une
très-grande importance de le
confieraer, ilfallait y fiire entrer du Secours. Vofire Corn-
epistre.
mifflon efioit ample pour tout
ce que vousjugeriez necefaire
au bien de l Etat, & vous pourveuves avec tant de ponctualité &deprudence auxprejfans
befoins des Ajfiege^ &des Generaux de l Armée, que la Place
futfecouru'è & les Ennemis défaits. On ne pouvaitmoins attendre de vojl e vple apres les
grandsfervices que vous aviet^
déjà rendus aufeu Ry, qui en
commença la récompenfe en
vous faifant revenir d'Italie,
pour vousfaire Secrétaire d’Etat. Je ne parle point, MONSE1GNEVR, de ces maniérés
honnefles & obligeantes qui
FMHS
blement cette neufiéme Partie
—
gnere^pas de recevoirfavorablement cette neufiéme Partie
du Mercure} &que vous autres.
E P I S T R E.
la bonté de foufrir que je me
dije mec autantde zele que de
MONSEIGNEUR,
Vcftre très.humble & trèsobeïffant Serviteur,
D
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE CHANCELIER.
La lettre célèbre l'obtention d'un nouveau titre d'honneur par un dignitaire. L'auteur exprime la joie de toute la France pour les services rendus par le destinataire, qui a été récompensé pour son mérite exceptionnel. Ce titre était attendu et avait été mentionné lors des ouvertures des cours souveraines. Le destinataire a été choisi pour la première charge de l'État, une position cruciale nécessitant une grande expérience et capacité. L'auteur loue sa prudence et son application, notamment dans la défense d'Arras contre les ennemis. Il rappelle également ses services passés, comme la réorganisation de l'armée et la nomination à des postes clés. La lettre se termine par une expression de dévouement et de respect.
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3
p. 1-5
Prélude, [titre d'après la table]
Début :
Les vertus du Roy éclatent de plus en plus, & l'on peut [...]
Mots clefs :
Louanges, Vertus, Sa Majesté, Zèle, Provinces, Royaume
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prélude, [titre d'après la table]
MERCURE
GALANT
JANVIER 1685.
Es vertus du Roy
éclatent de plus en
plus , & l'on peut
dire que toute la Terd
re retentit de ſes loüanges ; mais ,
Madame , ce qui doit fort augmenter
l'admiration que vous
avez pour cet augufte Monarque
, c'est que parmy tant demerveilleufes
qualitez qui l'éle-
Fanvier 1685.
A
2 MERCURE
vent audeffus de tous les Hommes
, fa pieté tient toûjours le
premier rang. Il vient encore de
nous en donner de nouvelles
,
marques. Les avis qu'il a reçûs
du mauvais état où font en beaucoup
de Lieux les Nefs des Eglifes
, & les Prefbyteres , l'ont
obligé de remedier à ce defordre.
Pour empefcher qu'il ne continuë
il a efté ordonné par un
Arreft du Confeil d'Etat du 16 .
du dernier mois , que fur les
Procez Verbaux que les Archevefques
& Evefques en feroient
dreffer chacun dans fon Diocéfe
, des Experts feroient nommez
par les Intendans & les Commiffaires
deputez dans les Provinces
& les Generalitez', pour faire la
vifite de ce qui feroit en décadence
, afin de pourvoir enfuite
aux moyens de faire les RéparaGALANT.
3
tions qu'on jugeroit neceffaires.
Dans le temps que Sa Majefté
fait paroiftre un fi grand zéle
pour toutes les chofes qui ont
rapport au culte de Dieu , Elle
n'oublie rien de ce qui peut établir
plus fortement la felicité de
fes Sujets. Ainfi Elle a ordonné
dans toutes les Provinces de fon
Royaume , que , que de fes propres
deniers on fift faire par les Païfans
de chaque Generalité , tour
les Ouvrages qui affureroient la
commodité publique , quelque
confidérable qu'en pût eftre la
dépenfe , & entre autre , ce qui
refte à faire du Canal d'Orleans ,
pour joindre la Riviere de Loire.
Ce fage Monarque , en ce qui
regarde cette entrepriſe , récompenfe
l'induftrie & les foins des
Particuliers , qui parleurs lumie
A 2
4
MERCURE
res contribuent au fuccés des
grands établiffemens ; & en genéral
, il donne à une infinité de
Familles , l'occafion de parvenir
à un état aifé & commode , qu'il
eft feul capable de prévoir & de
procurer. Vous remarquerez ,
Madame,que la Genéralité d'Orleans
a efté l'objet des foins des
trois plus grands Princes du monde,
pour y faire des chofes dignes
de rendre leur Régne immortel.
Céfar y a fait faire un Chemin
qu'on voit encore à préfent, pour
la communication de la Bourgogne
à l'Orleannois . Henry IV. a
fait faire le Canal de Briare , &
LOUIS le Grand fait mettre
celuy d'Orleans dans la
perfection que l'on peut luy fouhaiter.
Ce Canal eft appellé
d'Orleans , à caufe qu'il traverſe
la Foreft d'Orleans , & vient tomGALANT.
ber dans la Loire proche la Ville
qui porte ce nom . Il commence
dans la Riviere de Loing , deux
lieües au- deffous de Montargis,
& eft actuellement navigable
dans une étendüe d'environ huit
heües.
Comme nous fommes dans
le mois d'Etrennes je croy
que vous ferez bien aife de voir
celles de Monfieur Magnin à Sa
Majefté . Voicy dequoy elles
eftoient compofées .
GALANT
JANVIER 1685.
Es vertus du Roy
éclatent de plus en
plus , & l'on peut
dire que toute la Terd
re retentit de ſes loüanges ; mais ,
Madame , ce qui doit fort augmenter
l'admiration que vous
avez pour cet augufte Monarque
, c'est que parmy tant demerveilleufes
qualitez qui l'éle-
Fanvier 1685.
A
2 MERCURE
vent audeffus de tous les Hommes
, fa pieté tient toûjours le
premier rang. Il vient encore de
nous en donner de nouvelles
,
marques. Les avis qu'il a reçûs
du mauvais état où font en beaucoup
de Lieux les Nefs des Eglifes
, & les Prefbyteres , l'ont
obligé de remedier à ce defordre.
Pour empefcher qu'il ne continuë
il a efté ordonné par un
Arreft du Confeil d'Etat du 16 .
du dernier mois , que fur les
Procez Verbaux que les Archevefques
& Evefques en feroient
dreffer chacun dans fon Diocéfe
, des Experts feroient nommez
par les Intendans & les Commiffaires
deputez dans les Provinces
& les Generalitez', pour faire la
vifite de ce qui feroit en décadence
, afin de pourvoir enfuite
aux moyens de faire les RéparaGALANT.
3
tions qu'on jugeroit neceffaires.
Dans le temps que Sa Majefté
fait paroiftre un fi grand zéle
pour toutes les chofes qui ont
rapport au culte de Dieu , Elle
n'oublie rien de ce qui peut établir
plus fortement la felicité de
fes Sujets. Ainfi Elle a ordonné
dans toutes les Provinces de fon
Royaume , que , que de fes propres
deniers on fift faire par les Païfans
de chaque Generalité , tour
les Ouvrages qui affureroient la
commodité publique , quelque
confidérable qu'en pût eftre la
dépenfe , & entre autre , ce qui
refte à faire du Canal d'Orleans ,
pour joindre la Riviere de Loire.
Ce fage Monarque , en ce qui
regarde cette entrepriſe , récompenfe
l'induftrie & les foins des
Particuliers , qui parleurs lumie
A 2
4
MERCURE
res contribuent au fuccés des
grands établiffemens ; & en genéral
, il donne à une infinité de
Familles , l'occafion de parvenir
à un état aifé & commode , qu'il
eft feul capable de prévoir & de
procurer. Vous remarquerez ,
Madame,que la Genéralité d'Orleans
a efté l'objet des foins des
trois plus grands Princes du monde,
pour y faire des chofes dignes
de rendre leur Régne immortel.
Céfar y a fait faire un Chemin
qu'on voit encore à préfent, pour
la communication de la Bourgogne
à l'Orleannois . Henry IV. a
fait faire le Canal de Briare , &
LOUIS le Grand fait mettre
celuy d'Orleans dans la
perfection que l'on peut luy fouhaiter.
Ce Canal eft appellé
d'Orleans , à caufe qu'il traverſe
la Foreft d'Orleans , & vient tomGALANT.
ber dans la Loire proche la Ville
qui porte ce nom . Il commence
dans la Riviere de Loing , deux
lieües au- deffous de Montargis,
& eft actuellement navigable
dans une étendüe d'environ huit
heües.
Comme nous fommes dans
le mois d'Etrennes je croy
que vous ferez bien aife de voir
celles de Monfieur Magnin à Sa
Majefté . Voicy dequoy elles
eftoient compofées .
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Résumé : Prélude, [titre d'après la table]
Le 'Mercure Galant' de janvier 1685 célèbre les vertus et les actions du roi de France. Le roi est particulièrement loué pour sa piété, ayant ordonné des réparations des églises et des presbytères en mauvais état via un arrêt du Conseil d'État du 16 décembre précédent. Il montre un grand zèle pour le culte divin et le bien-être de ses sujets, finançant des ouvrages publics dans toutes les provinces. Parmi ces projets figure la construction du Canal d'Orléans, navigable sur environ huit lieues, traversant la forêt d'Orléans et se jetant dans la Loire près d'Orléans. Ce canal commence dans la rivière de Loing, deux lieues en dessous de Montargis. La généralité d'Orléans a déjà été l'objet d'attention de grands princes comme César et Henri IV. Le roi actuel, Louis le Grand, perfectionne le Canal d'Orléans. Le texte se termine par une référence aux étrennes offertes au roi par Monsieur Magnin.
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4
p. 25-42
ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Début :
Exaucez ma reconnoissace, [...]
Mots clefs :
Duc d'Aumont, Zèle, Crime, Justice, Presse Batave, Mensonge, Louanges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
O D E.
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
A M.le Duc d'Aumont.
Exaucez ma reconnoiffance ,
Muſes , pour l'illuftre d'Au- Vimont
Dans mon fein verfez l'abondance
Desrichefles dufacréMont.
Mon zele ne peut plus attendre ;
Venez, c'eft trop long- tems
fufpendre
Juillet 17.12.
C
·26 MERCURE
Les hommages que je lui
dois :
Mon ami , qu'accufoit le
crime ,
Sentit fon fecours magnanime ,
Et j'ai pris le bienfait fur
moy.
Souveraines de l'harmonie,
J'implore moins vôtre fayeur
Pour faire briller mon getronie ,pi
Que pour faire parler mon
cœur.
Quand magloire vous follicite
GALANT.
27
Taifez vous ; quand mon
cœur s'acquitte ,
Prodiguez -moy les plus
beaux traits.
Meurent tous les fruits de
ma lyre ,
N'en fauvez que ce que
m'inſpire
Le reffentiment des bienfaits.
Il eſt un ſejour où preſide
L'infatiable vanité ,
D'où la policeffe perfide
A banni la fincerité ;
Où , par la crainte mercenaire ,
Cij
28 MERCURE
La justice eft comme.étrangere
Immolée aux moindres égards ;
Où le grand art de ſe ſeduire,
L'art de fe flater pour ſe
nuire ,
Tient lieu lui feul de tous
les arts.
Eloge plus vrai que croyable!
C'eft dans ce fejour dangereux
Que d'Aumont eft fimple,
équitable ,
GALANT. 29
Sincere , tendre & genereux ; ว
C'est là qu'au devoir attentive ,
Sa bouche prudemment
naïve
Ne fçait ni nuire , ni flater :
Du moins à fa candeur dif
crete
Applaudit l'eſtime ſecrete
De qui n'ofe pas l'imiter.
Ambitieux, d'ameheroïque
Dépouillez le nom faftueux ;
De mon autorité ftoïque
Je le decerne au vertueux ;
C iij
30 MERCURE
Al'hommequi libre &fans
crainte ,
Aufejour même de la feinte
Ofe fe montrer ce qu'il eft ;
Qui n'a , modele prefque
unique ,
Que le devoir pour politique ,
Et que l'honneur pour interêt.
Je rappelle ce jour funeſte ,
Où d'étonnement abbatu ,
NouveauPilade, pour Ore
fte ,
D'Aumont , j'implorai ta
vertu !
GALANT.
31
Contre Finnocence attaqué ,
La haine en juſtice maf
quée
Avoit répandu fon poifon ;
Et je tremblois que fur
même
toySon hipocrite ftratagême
N'eût pris les droits de la
raiſon.
Mais quelle ardeur, quelle
éloquence
Me prêtoit alors l'amitié !
Soudain je gagne à l'innocence
C iiij
32 MERCURE
Ton zele enſemble &ta pi .
tié. 1
Je te vois conjurer l'orage ;
Tu parles, déja ton fuffrage
Nous rend une foule d'amis ;
Déja ton infaillible zele
A la prevention rebele
Predit l'oracle de Themis. 1
Elle a
prononcé , le men-
" oup #fonge,," airp
Artifan de fon propre affront,
Dans le Tartare fe replonge,
GALANT.
33
La rage au fein , la honte
Mais
au front.
ne peut que
ouvrage *
du noir
Dont il avoit armé fa rage
S'aneantir le fouvenir!
Ainfi que le nom d'Erof
: trate
Ce libelle profcrit fe flate
De percer encor l'avenir.
Vers impofteurs , qu'à la
vengeance
Dicta l'imprudence fa fœur,
* Vers diffamatoires faußement
imputez à M. Saurin.
34 MERCURE
Que forgerent d'intelli
gence
L'effronterie & la noirceur ;
Qui pour fel & pour harmonie
Ne prêtez à la calomnie
Qu'un choix brutal de mots
pervers :
F'apprens que la preſſe Batave ,
Au mépris des mœurs qu'
elle brave ,
Va vous montrer à l'univers.
L'Auteu: qui de l'eau duCocyte
GALANT.
35.
Vous écrivit dans fa fureur ,
Rit fans doute , & fe felicite
D'en voir multiplier l'horreur.
Il croit qu'ainfi dans tous
les âges
Vontfe répandre les outrages
Dont il a voulu nous flé
trir ;
Que de ſes menfonges ciniques
Vont naître ces foupçons
iniques
Que la malice'aime à nourrir.
36 MERCURE
Oui , ce perfide eſpoir le
Aate ,
Mais il le flate vainement ;
En vous trop d'impudence
éclate ,
Vôtre propre excés vous
dément.
Dés qu'à l'innocence la rime
Veut que vous imputiez un
crime ,
Le crime eft d'abord imputé,
Et vôtre imprudente impofture
Ne donne pas même à l'inJure
•
GALANT.
Un faux air de la verité.
37
D'autres fiecles pourront
nous croire...
Non, non , pour les en garantir
Mes vers plus fûrs de la memoire ,
Iront par-tout vous démentir.
Mais qui vous lira ? quel
courage
Pourra d'une fi noire ima-
.ge.
Suivre le tiffu rebutant ?
Ce n'eft que gibet , rouë &
flâme ,
38 MERCURE
Objets qu'à vôtre pere infâme
Peint fon remords impenitent.
Vôtre pere... non, je m'abüſe ,
Et vous n'êtes qu'un avorton
Né de la lyre d'une Muſe,
Surpriſe un jour par AleЄton.
La Mufe s'étoit endormie ;
Alecton des enfers vomie
Profite du moment fatal:
Elle ofe manier la lire ;
GALANT.
39
C'est vous , fons menteurs ,
qu'elle en tire ,
Digne eflay du monftre infernal.
Soudain le ferpent , la couleuvre ,
De fa tête affreux ornemens,
Applaudiffent à ce chef21 22 d'œuvre d
Par leurs horribles fifflemens :
Mais l'Echo n'oſa rien reSoolony dire;ryl whil
Le Faune fuit , & le Satyre
40 MERCURE
Saifi d'horreur l'interrompit.
A ce bruit la Muſe éveil
lée
Ne reprit fa lyre foüillée
Que pour le brifer de dépit.
Tu le vois , d'Aumont , je
m'égare ,
Et c'eft de l'aveu des neuf
Sœurs
Quej'imite Horace & Pindare ,
Mes Lyriques predeceffeurs.
Si fur la foy de leur uſage
L'écart
GALANT.
41
L'écart même fermoit l'ouvrage ,
Il n'en feroit que plus goûté : Lia
Mais pardonne, Muſe Thebaine ,
Mon zele à d'Aumont me
ramene ;
J'aime mieux perdre une
beauté.
Que Mnemofine immortalife
Et tes bienfaits & mon encens ;
Qu'à jamais l'univers me
life ,
Fuillet
17120
D
42 MERCURE
Penetré de ce que je fens.
Si mes vers n'ont pas la
puiffance
D'infpirer tout ce que je
penfe,
Ils n'ont pas fait affez pour
toy ;
Et, malgré l'orgueil du Parnaffe ,
Charmé , j'y cederai ma
place
Aqui te louëra mieux
moy.
que
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Résumé : ODE. A M. le Duc d'Aumont.
Dans une lettre poétique datée de juillet 1712, adressée à M. le Duc d'Aumont, l'auteur exprime sa reconnaissance et son admiration pour la générosité et le soutien du duc. Il rappelle un épisode où le duc a aidé un ami injustement accusé, démontrant ainsi sa magnanimité et son sens de la justice. L'auteur invoque les Muses non pour sa propre gloire, mais pour exprimer sa gratitude. Le texte critique un lieu où règnent la vanité et la flatterie, et où la sincérité est absente. Il loue le duc d'Aumont pour sa simplicité, son équité, sa sincérité, sa tendresse et sa générosité, même dans un environnement hypocrite. L'auteur évoque un épisode où le duc a défendu l'innocence contre la haine et la calomnie, gagnant ainsi de nombreux amis par son zèle et sa piété. La lettre dénonce également des vers diffamatoires attribués à M. Saurin, qualifiés d'imposture et de calomnie. L'auteur affirme que ces écrits ne pourront jamais ternir la réputation du duc et que ses propres vers serviront à démentir les accusations. Il conclut en exprimant son admiration pour le duc et en reconnaissant que ses vers ne peuvent pleinement exprimer sa gratitude.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 49-60
ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
Début :
Quelle est cette auguste Immortelle [...]
Mots clefs :
Justice, Mortels, Argenson, Maître, Monarque, Peuple, Vertus, Juste pouvoir, Zèle, Peindre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
ODE
SUR. LA JUSTICE.
A M.. d'Argenfin
,
Conseillet
d'Etat. QtJelle est cette auguste
Immortelle
Que je vois descendre des
Cieux?
Tout mon cœur s'enflâme
pour elle,
Sitôt qu'elle brille à mes
yeux.
N'en doutons pointy c'en:
la Justice
:
Mortels, que chacun obeisse
Elle vient nous donner des
des loix:
Oracle du Maître suprême,
L'enfer, la terre, le ciel
même, 1\
Tout doit reconnoître sa
VOIX
* Digne choix du plus digne
Maître
Qui jamais ait régné sur
nous,
D'Argenson,tusçaisla con- noître,
'Ce,te voix qui nous parle
à
tous.
Sur tes consèils elle preside;
Peut-on sans la prendre
pour guide
Discerner le mal & le bien?
C'est sur elle que tout se
sonde,
Et le premier trône du
monde -
N'a point de plus ferme
soûtien.
Le Maître à qui tout rend
hommage
Surl'équité fonde ses droits;
Louis est sa vivante image,
Qu'il soit le module des
Rois.
Long-temps cheri de laviCtoire
A-t-ilfaitconfiller sa gloire
Dans le vain nom de conquérant?
Non, ce qui le rend plus
auguste,
C'est qu'en lui le tirre de
juste
Confirme le titre de grand.
En vain un Monarque se
Rare
Que son pouvoir n'a point
,
.dcga!
; *
Desquesaninjusticeéclate
L'univers est son tribunal.
Il se voit contraint d'y repondre;
S'il s'égare jusqu'à confodre
L'innocent & le criminel
,
Le châtiment
,
la recompenle
Font de la main qui les diCpense
L'éloge ou l'opprobre éternel.
C'est peu que de sa loy suprême
On appelle au Maître des
Rois,
Il répond comme de luimême
Des Ministres dont il faitchoix.
C'est à
ces infaillibles marques
Que du plus sage des Monarques
Lajustice éclateànosyeux,
Il commet son peuple à ton
zele,
Et tu fais, ministre fidele,
La felicicé de ces lieux.
Ici ma voix est suspenduë,
J'ai trop de vertus à chanter,
Et ma recherche conson.
duë
Ne sçait à quel choix s'arreter.
Mais c'est trop garderle si..
;lence,
D'où vient que ma Musc
balance?
Mon choix nest-il pas deja
-
fait?
J'ai fîû d'abord me le préferire,
Et la justice peut suffire
A faire un Ministre parfais
O combien son amourt'enflâme!
Qu'il excite en toy de transports !
Ce feu rrop presle dans ton
ame
Cherche à se répandre au
dehors;
De là ce courroux qui c'a.-
nime
A la feule approche du crime:
L'épouvante fuit le respect,
Il n'estpoint de si fier coupable,
Quelque effort dont il soit
capable,
Qui ne pâlisse à
ton aspect.
Mais quel bonheur pour
l'innocence
>
Qui jamais ne t'implore en
vain!
Sur ton cœur qu'elle a
de
puissancei
Tu n'as plus qu'un aspect
serain:
Telsur les flots un prompt
orage
Couvrant le ciel d'un noir
nuage
> Contraint le jour à se cac
her;
Mais le pere de lalumiere
Reprend-il sa splendeur
premiere,
Il rend l'esperance au nocher.
-
Ainsi, favorable & severe,
Signalant unjuste pouvoir,
Tour à
tour de juge & de
pere
Tu remplis le double de- voir; Sourd à l'interêt, à la brigue
Perçant la plussecrete intrigue
Que l'impostiure ore tramer;
Tel enfin que j'ose te peindre,
Forçant les méchans à
te
craindre
x
Tu portes les bons à t'aimer.
Je n.o[e endire davantage,
Et si jachevoisle tableau,
Loin de m'accorder ton
suffrage,
Tu defàvoûrois mon pinceau :
Mais mon zele fût-il coupable,
Tu cefleroisd'être équitable,
Si tu ne t'en prenois qu'à
moy;
Ta vertu même en est complice.
J'ai voulu peindre la Justice,
Je ne lai pu que d'aprés
toy.
MlleBARBIER
SUR. LA JUSTICE.
A M.. d'Argenfin
,
Conseillet
d'Etat. QtJelle est cette auguste
Immortelle
Que je vois descendre des
Cieux?
Tout mon cœur s'enflâme
pour elle,
Sitôt qu'elle brille à mes
yeux.
N'en doutons pointy c'en:
la Justice
:
Mortels, que chacun obeisse
Elle vient nous donner des
des loix:
Oracle du Maître suprême,
L'enfer, la terre, le ciel
même, 1\
Tout doit reconnoître sa
VOIX
* Digne choix du plus digne
Maître
Qui jamais ait régné sur
nous,
D'Argenson,tusçaisla con- noître,
'Ce,te voix qui nous parle
à
tous.
Sur tes consèils elle preside;
Peut-on sans la prendre
pour guide
Discerner le mal & le bien?
C'est sur elle que tout se
sonde,
Et le premier trône du
monde -
N'a point de plus ferme
soûtien.
Le Maître à qui tout rend
hommage
Surl'équité fonde ses droits;
Louis est sa vivante image,
Qu'il soit le module des
Rois.
Long-temps cheri de laviCtoire
A-t-ilfaitconfiller sa gloire
Dans le vain nom de conquérant?
Non, ce qui le rend plus
auguste,
C'est qu'en lui le tirre de
juste
Confirme le titre de grand.
En vain un Monarque se
Rare
Que son pouvoir n'a point
,
.dcga!
; *
Desquesaninjusticeéclate
L'univers est son tribunal.
Il se voit contraint d'y repondre;
S'il s'égare jusqu'à confodre
L'innocent & le criminel
,
Le châtiment
,
la recompenle
Font de la main qui les diCpense
L'éloge ou l'opprobre éternel.
C'est peu que de sa loy suprême
On appelle au Maître des
Rois,
Il répond comme de luimême
Des Ministres dont il faitchoix.
C'est à
ces infaillibles marques
Que du plus sage des Monarques
Lajustice éclateànosyeux,
Il commet son peuple à ton
zele,
Et tu fais, ministre fidele,
La felicicé de ces lieux.
Ici ma voix est suspenduë,
J'ai trop de vertus à chanter,
Et ma recherche conson.
duë
Ne sçait à quel choix s'arreter.
Mais c'est trop garderle si..
;lence,
D'où vient que ma Musc
balance?
Mon choix nest-il pas deja
-
fait?
J'ai fîû d'abord me le préferire,
Et la justice peut suffire
A faire un Ministre parfais
O combien son amourt'enflâme!
Qu'il excite en toy de transports !
Ce feu rrop presle dans ton
ame
Cherche à se répandre au
dehors;
De là ce courroux qui c'a.-
nime
A la feule approche du crime:
L'épouvante fuit le respect,
Il n'estpoint de si fier coupable,
Quelque effort dont il soit
capable,
Qui ne pâlisse à
ton aspect.
Mais quel bonheur pour
l'innocence
>
Qui jamais ne t'implore en
vain!
Sur ton cœur qu'elle a
de
puissancei
Tu n'as plus qu'un aspect
serain:
Telsur les flots un prompt
orage
Couvrant le ciel d'un noir
nuage
> Contraint le jour à se cac
her;
Mais le pere de lalumiere
Reprend-il sa splendeur
premiere,
Il rend l'esperance au nocher.
-
Ainsi, favorable & severe,
Signalant unjuste pouvoir,
Tour à
tour de juge & de
pere
Tu remplis le double de- voir; Sourd à l'interêt, à la brigue
Perçant la plussecrete intrigue
Que l'impostiure ore tramer;
Tel enfin que j'ose te peindre,
Forçant les méchans à
te
craindre
x
Tu portes les bons à t'aimer.
Je n.o[e endire davantage,
Et si jachevoisle tableau,
Loin de m'accorder ton
suffrage,
Tu defàvoûrois mon pinceau :
Mais mon zele fût-il coupable,
Tu cefleroisd'être équitable,
Si tu ne t'en prenois qu'à
moy;
Ta vertu même en est complice.
J'ai voulu peindre la Justice,
Je ne lai pu que d'aprés
toy.
MlleBARBIER
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Résumé : ODE SUR LA JUSTICE. A M. d'Argenson, Conseiller d'Etat.
L'ode 'Sur la Justice' est dédiée à M. d'Argenfon, Conseiller d'État. Elle célèbre la justice comme une force divine et immortelle, descendue des cieux, qui guide les hommes à distinguer le bien du mal et fonde les lois. La justice est l'oracle du Maître suprême, reconnue par l'enfer, la terre et le ciel. Le roi Louis est loué pour incarner la justice non par ses conquêtes, mais par son titre de juste. Tout monarque doit rendre des comptes à l'univers en cas d'injustices. La justice dirige également les ministres choisis par le roi. Le poète exprime son admiration pour la justice, qui inspire respect et crainte, comparée à un orage apportant l'espoir après la tempête. Elle est à la fois sévère et favorable, capable de percer les intrigues secrètes et de forcer les méchants à la craindre tout en inspirant l'amour des bons. Le poète conclut en affirmant que sa description de la justice est inspirée par les vertus de M. d'Argenfon, qu'il considère comme l'incarnation de la justice.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 253-266
RÉPONSE DU P. DUC. à une piece faite par un inconnu, qu'on lui attribuoit.
Début :
Maître Clement de Cahors en Querci [...]
Mots clefs :
Zèle, Cahors en Quercy, Clément Marot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE DU P. DUC. à une piece faite par un inconnu, qu'on lui attribuoit.
REʼPONSE DU P. DUC .
à une piece faite par un inconnu
, qu'on lui attribuoit .
M Aître Clement de Cahors
en Querci
N'eſt le Clement qui vous
met en fouci.
Froid rimailleur , quand
m'imputez l'Epître
Où l'on a pris le texte que
4
voici
254 MERCURE
Maître Clement de Cahors
en Querci ,
Oncques ne fut faite fur
mon pupitre ,
Et lourdement vous errez
en ceci :
Mais n'êtes pas grand Clerc
fur ce chapitre.
Trop bien je veux vous
faire celle- ci ,
Afin qu'au moins puiffiez
dire à bon titre
Qu'en ai fait une où l'on
debute ainſi ,
Maître Clement de Cahors
en Querci..
GALANT. 255
En quelque lieu qu'il giſe
le pauvre homme ,
Je le croy mal : mais fort
peu vous en chaut
Que dans ſon gîte il ait
froid , il air chaud ,
Pour ce fouci n'en perdrez
vôtre ſomme.
↑ Quel Clement donc vous
: fait crier ſi haut ?
Bien le voyons, c'eſt leClement
de Rome ,
Le vrai Clement , Vicaire
du Trés-haut.
Il a parlé , ſa Bulle vous affomme
,
Eftes encore étourdi de
l'aſſaut ;
256 MERCURE
Crieztoûjours, cela foulage
en ſomme :
En pareil cas crioit bien
fort auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Il a grand tort pourtant ,
& c'eſt dommage
Qu'il ait frapé fur vous
rudement ; ...
fi
Plus il n'aura le Pontife
८ Clement
Aprés tel coup vos voeux
ni vôtre hommage.
Si le teniez le mettriez en
cages
Du
GALANT. 257
Du moins faut- il impitoyablement
Contre ſon nom déployer
vôtre rage ,
Le tout par zele. On ſçait
aflez comment
Dans votre argot s'appelle
cet uſage :
A
C'eſt ſoûtenir l'Egliſe avec
courage.
Tel en ſon temps la ſoûtenoit
auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Mais ce grand zele , & l'i
gnorez peut être ,
May 1714 Y
238 MERCURE
Grands zelateurs , eſt ſujet
à retour ;
En maint pays maintefois
à ſon maître
Zele pareil a joüé mauvais
tour;
Il ſent par trop le foufre &
le falpêtre.
Maudit celui qui maudit
le Grand Prêtre ,
C'eſtſe jetterdans la gueule
du four.
Or quand bien même il
pourroit quelque jour
De vôtre corps quelque
phenix renaî re ,
Il eſt toûjours fâcheux d'ê
GALANT. 159
tre rouſſi,
Comme pour fait ſemblable
penſa l'être 1.
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Comme un Docteur il ci .
toit les ſaints Peres ,
Et déchiroit l'Egliſe àbelles
dents.
Vous l'imitez , dangereuſes
viperes ,
Dans vos écrits aigredoux
&mordans :
N'en ſuis ſurpris , vous êtes
tous comperes ,
Vrais Pharifiens , reſte de
Yij
260 MERCURE
Proteftans ,
Blancs au dehors , & tout
noirs au dedans.
Onn'eſt plus dupes ,& vos
mines auſteres
Ne peuvent plus nous voiler
vos myſteres.
Levez le maſque , & fauvez-
vous d'ici
,
Comme le fit allantjoindre
fes freres
MaîtreClement de Cahors
enQuerci.
Où nous fauver ? Et faut-il
vous le dire
Droit à Geneve , on vous y
GALANT. 261
tend les bras ;
Des gens de bien là vous
pourrez médire
En liberté , Cardinaux &
Prelats,
Papes & Rois , Princes &
Potentats ,
Tous paſſeront par vôtre
aigre fatire ,
Même les Saints ne s'en ſauveront
pas.
Partez ſans plus , la palme
du martyre ,
Saints Confeſſeurs à vingtquatre
carats ,
N'eſt pas la gloire où vôtre
coeur afpire ,
4
262 MERCURE
Comme en ſon temps n'y
pretendoit auſſi
MaítreClement de Cahors
enQuerci.
Aqui parlai-je ? A gens de
vôtre clique.ne
Vile canaille ,&l'égout du
parti ,
C'eſt à vous ſeuls que va
cette replique.
Les gens d'honneur de vôtre
République ,
Loin d'approuver (bien en
fuis averti )
De vosécrits la rage frenetique
,
GALANT. 263
A vos fureurs donnent le
: démenti
Je parle à vous , rimailleur
apprenti ,
Vuide de ſens comme de
poëtique
Vous ſuivez mal vôtre maî
tre en ceci ,
Et ce n'eſt pas fur ce ton
que s'explique
Maître Clement de Cahors
Fen Querci.
17
Mais à quoy bon fur ce
propos m'étendre ?
Si quelque auteur vous a
fait la leçon ,
264 MERCURE 1
Etoit- ce à moy qu'il faloit
vous en prendre?
Vous me direz : A la ca
dence ', au ton
Nous avons crû vous voir
* & vous entendre ;
Maître Clement a fondé le
foupçon.
Fort bien , Meſſieurs , vous
vouliez vous défendre,
Et cependant j'en paye la
façon.
Or n'allez pas vous y laiſſer
ſurprendre ,
Et notez bien comme j'habille
ici ,
Pour
GALANT. 265
Pour vous payer comptant
& vous le rendre ,
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Saints partiſans de la grace
nouvelle ,
Vivons en paix , je ſuis de
11.07 3. bon accord ,
Et je ne veux ni noiſe , ni
querelle ;
Il ne faut point éveiller
A
chat qui dort ,
Quand on l'éveille il égratigne
ou mord.
Juſqu'à preſent j'ai moderé
mon zcle :
May1714.
Z
266
MERCURE
Mais
qui
viendra
mattal
Y
laiſſera
quelque
plume
quer
dans
mon
fort
Au
Je
ne
vous
crains
vous
ni
premier
coup
crierai
de
l'aîle;
haro
d'abord,
Et
m'en
ſera
gerant
pour
votre
ſequelle
Maître
Clement
de
Cahors
ce
coup.ci
en
Querci
.
Jem'imagine
que
tout
ce
qui
s'appelle
ceremo
nie
dans
le
monde
à une piece faite par un inconnu
, qu'on lui attribuoit .
M Aître Clement de Cahors
en Querci
N'eſt le Clement qui vous
met en fouci.
Froid rimailleur , quand
m'imputez l'Epître
Où l'on a pris le texte que
4
voici
254 MERCURE
Maître Clement de Cahors
en Querci ,
Oncques ne fut faite fur
mon pupitre ,
Et lourdement vous errez
en ceci :
Mais n'êtes pas grand Clerc
fur ce chapitre.
Trop bien je veux vous
faire celle- ci ,
Afin qu'au moins puiffiez
dire à bon titre
Qu'en ai fait une où l'on
debute ainſi ,
Maître Clement de Cahors
en Querci..
GALANT. 255
En quelque lieu qu'il giſe
le pauvre homme ,
Je le croy mal : mais fort
peu vous en chaut
Que dans ſon gîte il ait
froid , il air chaud ,
Pour ce fouci n'en perdrez
vôtre ſomme.
↑ Quel Clement donc vous
: fait crier ſi haut ?
Bien le voyons, c'eſt leClement
de Rome ,
Le vrai Clement , Vicaire
du Trés-haut.
Il a parlé , ſa Bulle vous affomme
,
Eftes encore étourdi de
l'aſſaut ;
256 MERCURE
Crieztoûjours, cela foulage
en ſomme :
En pareil cas crioit bien
fort auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Il a grand tort pourtant ,
& c'eſt dommage
Qu'il ait frapé fur vous
rudement ; ...
fi
Plus il n'aura le Pontife
८ Clement
Aprés tel coup vos voeux
ni vôtre hommage.
Si le teniez le mettriez en
cages
Du
GALANT. 257
Du moins faut- il impitoyablement
Contre ſon nom déployer
vôtre rage ,
Le tout par zele. On ſçait
aflez comment
Dans votre argot s'appelle
cet uſage :
A
C'eſt ſoûtenir l'Egliſe avec
courage.
Tel en ſon temps la ſoûtenoit
auffi
Maître Clement de Cahors
enQuerci.
Mais ce grand zele , & l'i
gnorez peut être ,
May 1714 Y
238 MERCURE
Grands zelateurs , eſt ſujet
à retour ;
En maint pays maintefois
à ſon maître
Zele pareil a joüé mauvais
tour;
Il ſent par trop le foufre &
le falpêtre.
Maudit celui qui maudit
le Grand Prêtre ,
C'eſtſe jetterdans la gueule
du four.
Or quand bien même il
pourroit quelque jour
De vôtre corps quelque
phenix renaî re ,
Il eſt toûjours fâcheux d'ê
GALANT. 159
tre rouſſi,
Comme pour fait ſemblable
penſa l'être 1.
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Comme un Docteur il ci .
toit les ſaints Peres ,
Et déchiroit l'Egliſe àbelles
dents.
Vous l'imitez , dangereuſes
viperes ,
Dans vos écrits aigredoux
&mordans :
N'en ſuis ſurpris , vous êtes
tous comperes ,
Vrais Pharifiens , reſte de
Yij
260 MERCURE
Proteftans ,
Blancs au dehors , & tout
noirs au dedans.
Onn'eſt plus dupes ,& vos
mines auſteres
Ne peuvent plus nous voiler
vos myſteres.
Levez le maſque , & fauvez-
vous d'ici
,
Comme le fit allantjoindre
fes freres
MaîtreClement de Cahors
enQuerci.
Où nous fauver ? Et faut-il
vous le dire
Droit à Geneve , on vous y
GALANT. 261
tend les bras ;
Des gens de bien là vous
pourrez médire
En liberté , Cardinaux &
Prelats,
Papes & Rois , Princes &
Potentats ,
Tous paſſeront par vôtre
aigre fatire ,
Même les Saints ne s'en ſauveront
pas.
Partez ſans plus , la palme
du martyre ,
Saints Confeſſeurs à vingtquatre
carats ,
N'eſt pas la gloire où vôtre
coeur afpire ,
4
262 MERCURE
Comme en ſon temps n'y
pretendoit auſſi
MaítreClement de Cahors
enQuerci.
Aqui parlai-je ? A gens de
vôtre clique.ne
Vile canaille ,&l'égout du
parti ,
C'eſt à vous ſeuls que va
cette replique.
Les gens d'honneur de vôtre
République ,
Loin d'approuver (bien en
fuis averti )
De vosécrits la rage frenetique
,
GALANT. 263
A vos fureurs donnent le
: démenti
Je parle à vous , rimailleur
apprenti ,
Vuide de ſens comme de
poëtique
Vous ſuivez mal vôtre maî
tre en ceci ,
Et ce n'eſt pas fur ce ton
que s'explique
Maître Clement de Cahors
Fen Querci.
17
Mais à quoy bon fur ce
propos m'étendre ?
Si quelque auteur vous a
fait la leçon ,
264 MERCURE 1
Etoit- ce à moy qu'il faloit
vous en prendre?
Vous me direz : A la ca
dence ', au ton
Nous avons crû vous voir
* & vous entendre ;
Maître Clement a fondé le
foupçon.
Fort bien , Meſſieurs , vous
vouliez vous défendre,
Et cependant j'en paye la
façon.
Or n'allez pas vous y laiſſer
ſurprendre ,
Et notez bien comme j'habille
ici ,
Pour
GALANT. 265
Pour vous payer comptant
& vous le rendre ,
Maître Clement de Cahors
en Querci.
Saints partiſans de la grace
nouvelle ,
Vivons en paix , je ſuis de
11.07 3. bon accord ,
Et je ne veux ni noiſe , ni
querelle ;
Il ne faut point éveiller
A
chat qui dort ,
Quand on l'éveille il égratigne
ou mord.
Juſqu'à preſent j'ai moderé
mon zcle :
May1714.
Z
266
MERCURE
Mais
qui
viendra
mattal
Y
laiſſera
quelque
plume
quer
dans
mon
fort
Au
Je
ne
vous
crains
vous
ni
premier
coup
crierai
de
l'aîle;
haro
d'abord,
Et
m'en
ſera
gerant
pour
votre
ſequelle
Maître
Clement
de
Cahors
ce
coup.ci
en
Querci
.
Jem'imagine
que
tout
ce
qui
s'appelle
ceremo
nie
dans
le
monde
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Résumé : RÉPONSE DU P. DUC. à une piece faite par un inconnu, qu'on lui attribuoit.
Le Père Duc répond à une pièce anonyme qui lui est attribuée. Il nie en être l'auteur et critique l'inconnu qui lui impute cette œuvre. Pour illustrer son point, il mentionne Maître Clément de Cahors en Quercy, une figure historique impliquée dans des controverses similaires. Le Père Duc souhaite clarifier la situation afin de mettre fin aux accusations injustes. Il accuse l'inconnu de mal interpréter les événements et de manquer de clarté. Il souligne que Maître Clément de Cahors a soutenu l'Église avec zèle, mais que ce zèle peut parfois se retourner contre celui qui l'exerce. Le Père Duc met en garde contre les dangers de maudire les autorités religieuses et compare les écrits de l'inconnu à ceux de Maître Clément, qu'il décrit comme aigres et mordants. Le Père Duc invite l'inconnu à se rendre à Genève, où il pourra critiquer librement les autorités religieuses sans crainte. Il exprime son souhait de vivre en paix et d'éviter les querelles, tout en se réservant le droit de réagir si nécessaire. Il mentionne à nouveau Maître Clément de Cahors pour illustrer son point et exprime sa volonté de modérer son zèle, tout en se tenant prêt à défendre ses positions si besoin.
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7
p. 807-808
FESTE donnée à m. le Vicomte de Polignac, à l'occasion de sa convalescence.
Début :
Rien n'est plus flateur pour un Maître digne d' [...]
Mots clefs :
Vicomte de Polignac, Zèle, Maladie, Convalescence, Portiques, Guirlandes, Lustres, Abbé de Neuville, Fête
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texteReconnaissance textuelle : FESTE donnée à m. le Vicomte de Polignac, à l'occasion de sa convalescence.
FESTE donnée à M. le Vicomte de
Polignac , à l'occasion de sa convalescence.
R
Ien n'est plus flateur pour un Maître
digne d'être aimé , que l'interêt vif
et sensible que prennent ses Domestiques
à tout ce qui les regarde ; ceux de M. le
Vicomte de Polignac ont témoigné leur
zele pour lui , non - seulement dans le cours
de la maladie de ce Seigneur, si justement
cheri et respecté ; mais encore ils ont célebré
sa convalescence d'une maniere qui
a charmé tous ceux qui en furent les témoins.
Leur zele et leur amour pour
leur Maître ont été leurs seuls guides.
Dimanche au soir 22. d'Avril , l'Hôtel
fut illuminé sur la façade du dehors depuis
le haut jusqu'enbas. Le Temple de
la Santé s'élevoit au fond de la cour dont:
les côtez étoient tendus de riches Tapisseries
; neuf Portiques formoient l'enceinte,
ornez de Guirlandes, Lustres , Giron
doles , &c. Au- dessous de chaque Pillastre
étoient les Armes de Polignac ; elles :
brilloient au fond sur le Portique du
milieu , dans un grand Tableau éclairé de
chaque côté de deux Piramides , de Lampions
,
ainsi que tout le corps du Plan ;
au bas on lisoit les Vers suivans de M. l'Abbé
de Neuville.
Enfin
808 MERCURE DE FRANCE
Enfin nos voeux sont exaucez ;
Le Ciel vous rend à nous; et pour nous c'est assez.
Agréez en ce jour notre public hommage ;
Vous en auriez de plus pompeux,
Si nous sçavions exprimer mieux ,
De notre coeur le vrai langage ;
C'est le coeur seul que demandent les Dieux ;
Nous ne sçaurions vous offrir davantage ;
D'autres que nous diront en Vers harmonieux
Par combien de vertus vous êtes estimable ,
Mais nous avouerons que les Cieux ,
Ne formerent jamais de Maître plus aimable.
Le tour de l'enceinte du Plan étoit chargé
et illuminé de fambaeux de cire blanche.
La Fête fut annoncée par une décharge
de quantité de Boëtes , suivie d'un Feu
d'artifice trés - bien entendu , et enfin
terminée par une seconde décharge de
Boëtes, le tout au bruit des Trompettes et
au son des Basses et des Violons , Le Peuple
fut ensuite admis au Bal et aux rafraîchissemens
qui durerent jusqu'à quatre
heures du matin.
L'Auteur et Conducteur de la Fête est
le sieur Chabanet de la Combe , qui en
cette occasion n'a pas moins manqué de
goût et d'intelligence que de zele et d'amour
pour son Maître.
Polignac , à l'occasion de sa convalescence.
R
Ien n'est plus flateur pour un Maître
digne d'être aimé , que l'interêt vif
et sensible que prennent ses Domestiques
à tout ce qui les regarde ; ceux de M. le
Vicomte de Polignac ont témoigné leur
zele pour lui , non - seulement dans le cours
de la maladie de ce Seigneur, si justement
cheri et respecté ; mais encore ils ont célebré
sa convalescence d'une maniere qui
a charmé tous ceux qui en furent les témoins.
Leur zele et leur amour pour
leur Maître ont été leurs seuls guides.
Dimanche au soir 22. d'Avril , l'Hôtel
fut illuminé sur la façade du dehors depuis
le haut jusqu'enbas. Le Temple de
la Santé s'élevoit au fond de la cour dont:
les côtez étoient tendus de riches Tapisseries
; neuf Portiques formoient l'enceinte,
ornez de Guirlandes, Lustres , Giron
doles , &c. Au- dessous de chaque Pillastre
étoient les Armes de Polignac ; elles :
brilloient au fond sur le Portique du
milieu , dans un grand Tableau éclairé de
chaque côté de deux Piramides , de Lampions
,
ainsi que tout le corps du Plan ;
au bas on lisoit les Vers suivans de M. l'Abbé
de Neuville.
Enfin
808 MERCURE DE FRANCE
Enfin nos voeux sont exaucez ;
Le Ciel vous rend à nous; et pour nous c'est assez.
Agréez en ce jour notre public hommage ;
Vous en auriez de plus pompeux,
Si nous sçavions exprimer mieux ,
De notre coeur le vrai langage ;
C'est le coeur seul que demandent les Dieux ;
Nous ne sçaurions vous offrir davantage ;
D'autres que nous diront en Vers harmonieux
Par combien de vertus vous êtes estimable ,
Mais nous avouerons que les Cieux ,
Ne formerent jamais de Maître plus aimable.
Le tour de l'enceinte du Plan étoit chargé
et illuminé de fambaeux de cire blanche.
La Fête fut annoncée par une décharge
de quantité de Boëtes , suivie d'un Feu
d'artifice trés - bien entendu , et enfin
terminée par une seconde décharge de
Boëtes, le tout au bruit des Trompettes et
au son des Basses et des Violons , Le Peuple
fut ensuite admis au Bal et aux rafraîchissemens
qui durerent jusqu'à quatre
heures du matin.
L'Auteur et Conducteur de la Fête est
le sieur Chabanet de la Combe , qui en
cette occasion n'a pas moins manqué de
goût et d'intelligence que de zele et d'amour
pour son Maître.
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Résumé : FESTE donnée à m. le Vicomte de Polignac, à l'occasion de sa convalescence.
Le texte relate une fête organisée par les domestiques du Vicomte de Polignac pour célébrer sa convalescence. Le dimanche 22 avril, l'hôtel du vicomte fut illuminé et décoré somptueusement. La cour était ornée de riches tapisseries, de portiques décorés de guirlandes et de lustres, avec les armes de Polignac en évidence. Un poème de l'Abbé de Neuville fut lu, exprimant la joie et la gratitude des domestiques. La fête inclut des feux d'artifice, des détonations de boîtes à feu et de la musique. Le peuple fut ensuite invité à danser et à se rafraîchir jusqu'à quatre heures du matin. L'organisateur, le sieur Chabanet de la Combe, montra son goût, son intelligence et son dévouement envers son maître.
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8
p. 2568-2572
A M. BOUHIER, Nommé premier Evêque de Dijon. ODE.
Début :
Dieu, dont la bonté féconde, [...]
Mots clefs :
Dieu, Bonté féconde, Miracles, Lyre, Zèle, Censure
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texteReconnaissance textuelle : A M. BOUHIER, Nommé premier Evêque de Dijon. ODE.
A M. BOUHIER ,
Nommé premier Evêque de Dijon.
ODE.
Dieu , dont la bonté féconde ,
Par des Miracles divers ,
Remplissant la Terre et l'Onde ,
Embrasse tout l'Univers :
Fais retentir sur ma Lyre ,
Ce qu'un saint amour m'inspire ,
En un jour si plein d'attraits.
J'encourage le Fidele ,
A s'enflammer d'un beau zele ,
Pour celebrer tes bienfaits.
Je n'irai point au Parnasse ,
Pour y chercher des accords.
Je n'ai pas besoin d'Horace y
Pour animer mes efforts.
Je suis la verité pure ,
Et méprisant la censure ,
Je
NOVEMBRE. 1731 ° 2569
Je publie avec éclat ,
Du grand BоUHIER la noblesse ,
Les Vertus et la Sagesse ,
Qui l'ont fait notre Prélat.
Je consacre les prémices ;
Du feu qui saisit mon coeur ,
A faire sous ses auspices ,
L'essai de ma noble ardeur.
'Aux vertus qu'il fit paroître ,
Depuis qu'on le put connoître ,
J'offre un légitime encens .
Heureux ! si ma voix timide ,
Dans le transport qui me guide ,
Exprime ce que je sens !
Comme on voit une Fontaine ,
Par le secours de ses Eaux ,
'Arroser toute une Plaine
Et former mille Ruisseaux :
BOUHIER , ainsi ta Famille ,
Ici se répand et brille ;
De Dijon elle est l'honneur
Du Peuple la Protectrice
De l'Orphelin la Nourrice ,
De tous elle est le bonheur.
Combien
2570 MERCURE DE FRANCE
Combien en a- t'on vû naître
De Guerriers et de Héros ?
Que de Magistrats paroître ,
Pour remplir nos Tribunaux !
Dans le Sénat équitable ,
Dans les Combats redoutable
Son lustre éclata toûjours .
Du Peuple , des Grands , chérie,
Elle fit de sa Patrie ,
Et la gloire et les amours.
Tu suis noblement les traces ,
De tes illustres Ayeux ;
graces ,
Que de vertus , que de
Tu fais briller à nos yeux !
Quant à la Cour on t'honore ;
A tous tu parois encore ,
Bien plus grand par ta vertu
Que par le glorieux Titre ,
Et par la brillante Mitre ,
Dont Louis t'a revétu.
Le courage que te donne
Ton amour pour l'équité
Te fait la ferme Colomne ,
Qui soutient la verité
Thémis , à qui tu sçûs plaire ,
Te fit dans son Sanctuaire ,
・
1
L'inNOVEMBRE
1731. 2579.
L'Interprete de ses Loix ;
Te mit en main sa Balance ;
Et sûre de ta prudence ,
T'abandonna tous ses droits.
C'est de toi que la Province ,
A reçû tant de bienfaits ,
Par toi , son AUGUSTE PRINCE ,
Comble nos plus doux souhaits.
A ton zele infatigable ,
La Bourgogne est redevable ,
De ces sçavantes leçons ,
Qui dans une illustre Ecole ,
De Gratien , de Barthole ,
Instruisent les Nourrissons.
La vertu toûjours entiere
Depuis long-temps éclatoit ;
Dans l'Eglise ta lumiere ,
De plus en plus s'augmentoit
Il étoit temps que la France ,
Vît placer en évidence ,
Ton Chandelier sur l'Autel ,
Que la divine Sagesse ,
Accomplissant sa promesse ,
Rendit ton nom immortel.
Plus ta vertu favorite ,
Te
2572 MERCURE DE FRANCE
Te faisoit fuir la grandeur ;
Plus le prix qu'elle mérite ,
Fera briller ta splendeur.
C'est ainsi que sur la Terre
La main qui tient le Tonnerre
Exalte l'humilité :
Cette humilité profonde ,
Trouve son prix dans le monde ;
Comme dans l'Eternité.
L *. B *.
Nommé premier Evêque de Dijon.
ODE.
Dieu , dont la bonté féconde ,
Par des Miracles divers ,
Remplissant la Terre et l'Onde ,
Embrasse tout l'Univers :
Fais retentir sur ma Lyre ,
Ce qu'un saint amour m'inspire ,
En un jour si plein d'attraits.
J'encourage le Fidele ,
A s'enflammer d'un beau zele ,
Pour celebrer tes bienfaits.
Je n'irai point au Parnasse ,
Pour y chercher des accords.
Je n'ai pas besoin d'Horace y
Pour animer mes efforts.
Je suis la verité pure ,
Et méprisant la censure ,
Je
NOVEMBRE. 1731 ° 2569
Je publie avec éclat ,
Du grand BоUHIER la noblesse ,
Les Vertus et la Sagesse ,
Qui l'ont fait notre Prélat.
Je consacre les prémices ;
Du feu qui saisit mon coeur ,
A faire sous ses auspices ,
L'essai de ma noble ardeur.
'Aux vertus qu'il fit paroître ,
Depuis qu'on le put connoître ,
J'offre un légitime encens .
Heureux ! si ma voix timide ,
Dans le transport qui me guide ,
Exprime ce que je sens !
Comme on voit une Fontaine ,
Par le secours de ses Eaux ,
'Arroser toute une Plaine
Et former mille Ruisseaux :
BOUHIER , ainsi ta Famille ,
Ici se répand et brille ;
De Dijon elle est l'honneur
Du Peuple la Protectrice
De l'Orphelin la Nourrice ,
De tous elle est le bonheur.
Combien
2570 MERCURE DE FRANCE
Combien en a- t'on vû naître
De Guerriers et de Héros ?
Que de Magistrats paroître ,
Pour remplir nos Tribunaux !
Dans le Sénat équitable ,
Dans les Combats redoutable
Son lustre éclata toûjours .
Du Peuple , des Grands , chérie,
Elle fit de sa Patrie ,
Et la gloire et les amours.
Tu suis noblement les traces ,
De tes illustres Ayeux ;
graces ,
Que de vertus , que de
Tu fais briller à nos yeux !
Quant à la Cour on t'honore ;
A tous tu parois encore ,
Bien plus grand par ta vertu
Que par le glorieux Titre ,
Et par la brillante Mitre ,
Dont Louis t'a revétu.
Le courage que te donne
Ton amour pour l'équité
Te fait la ferme Colomne ,
Qui soutient la verité
Thémis , à qui tu sçûs plaire ,
Te fit dans son Sanctuaire ,
・
1
L'inNOVEMBRE
1731. 2579.
L'Interprete de ses Loix ;
Te mit en main sa Balance ;
Et sûre de ta prudence ,
T'abandonna tous ses droits.
C'est de toi que la Province ,
A reçû tant de bienfaits ,
Par toi , son AUGUSTE PRINCE ,
Comble nos plus doux souhaits.
A ton zele infatigable ,
La Bourgogne est redevable ,
De ces sçavantes leçons ,
Qui dans une illustre Ecole ,
De Gratien , de Barthole ,
Instruisent les Nourrissons.
La vertu toûjours entiere
Depuis long-temps éclatoit ;
Dans l'Eglise ta lumiere ,
De plus en plus s'augmentoit
Il étoit temps que la France ,
Vît placer en évidence ,
Ton Chandelier sur l'Autel ,
Que la divine Sagesse ,
Accomplissant sa promesse ,
Rendit ton nom immortel.
Plus ta vertu favorite ,
Te
2572 MERCURE DE FRANCE
Te faisoit fuir la grandeur ;
Plus le prix qu'elle mérite ,
Fera briller ta splendeur.
C'est ainsi que sur la Terre
La main qui tient le Tonnerre
Exalte l'humilité :
Cette humilité profonde ,
Trouve son prix dans le monde ;
Comme dans l'Eternité.
L *. B *.
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Résumé : A M. BOUHIER, Nommé premier Evêque de Dijon. ODE.
Le texte est une ode dédiée à M. Bouhier, nommé premier évêque de Dijon en novembre 1731. L'auteur exprime sa dévotion et son admiration pour Bouhier, soulignant ses vertus, sa sagesse et sa noblesse. La famille de Bouhier est célèbre pour avoir produit des guerriers, des héros et des magistrats, toujours chérie par le peuple et les grands. Bouhier est loué pour suivre les traces de ses ancêtres et pour être honoré à la cour non seulement pour son titre, mais surtout pour sa vertu. Sa passion pour l'équité et la justice lui a valu la confiance de Thémis, la déesse de la justice. La province de Bourgogne lui doit de nombreux bienfaits, notamment des leçons savantes dispensées dans une école illustre. L'auteur conclut en affirmant que la vertu de Bouhier, malgré son humilité, le mènera à une splendeur éternelle, exaltée par la main divine.
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9
p. 41-43
LA NOBLESSE DE L'ÉCOLE MILITAIRE. A M. DU VERNEY. 1755.
Début :
Quel pouvoir créateur nous donne un nouvel être, [...]
Mots clefs :
Zèle, Lauriers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA NOBLESSE DE L'ÉCOLE MILITAIRE. A M. DU VERNEY. 1755.
LA NOBLESSE
DE L'ÉCOLE MILITAIRE.
A M. DU VERNEY. 1755 .
Quel pouvoir créateur nous donne un nouvel
être ,
Et nous fait un berceau de l'école de Mars ?
Sous les traits de Louis , un pere , un Dieu peutêtre
,
Daigne y fixer fur nous les plus tendres regards.
Ses travaux , fes exploits , tracés par la victoire ,
L'éclat des lys & des lauriers ,
Tout développe ici le germe des guerriers ,
Et tout nous annonce fa gloire.
D'un fang pur, toujours prêt à couler pour les Rois,
I ranime l'ardeur & lui fert de modele :
Comblés de fes bienfaits , brûlant du plus beau
zéle ,
Puifions-nous le verfer pour défendre ſes droits !
Couverts d'une noble pouffiere ,
Exercés dans l'art des combats ,
Quand volerons- nous fur les pas
Dans cette brillante carriere ,
Où l'immortalité , qui nous eft déja chere
Fait revivre après le trépas ?
42 MERCURE DE FRANCE.
Applaudis aux tranſports d'une jeune nobleſſe
O paix délices des mortels ,
Louis nous les infpire , & ce trait de fageffe
T'affure de nouveaux autels .
Tu fçais que fon grand coeur , pour te rendre à la
terre
Eût formé d'inutiles voeux ,
Si fon bras , cet appui que t'ont donné les Dieux ;
N'eût jamais lancé le tonnerre.
Eft- ce à nous de chanter la paix ou les combats ?
Sans.crainte à quel écueil s'expofe notre enfance !
Mais eft- il des écueils que ne franchiffent pas
L'amour & la reconnoiffance ?
Tu le fçais , du Verney , toi du meilleur des Rois ;
Sujet le plus rempli de zéle ,
Le plus digne , le plus fidele ,
Dont fa faveur pût faire choix.
Ces champs , en lauriers fi fertiles ;
Ou Louis confondit les projets inutiles
Que forma tant de fois la difcorde en fureur ;
Par tes foins , par ta vigilance ,
Virent toujours une heureufe abondance
Sous les drapeaux de ce vainqueur .
Citoyen , tu n'as pour bouffole
Que les befoins du peuple & le bien de l'Etat ;
Tes travaux dans leur fein font couler en Pactole
Les thréfors de chaque climat ,
Non loin de cet afyle où des héros fans nombre ;
MARS. 1755. 43
Dans le fein des vertus , de gloire environnés ,
Au déclin de leurs jours , fe repofent à l'ombre ,
Des lauriers qu'ils ont moiſſonnés .
Louis , à la Valeur , notre unique déeffe ,
Confacre un nouveau temple , augufte monument
Et chef- d'oeuvre de ſa ſageſſe ;
Sa grandeur , fes bontés en font le fondement.
Il est devenu ton ouvrage ;
Il fuffit pour t'éternifer.
De ton zéle il fera l'image ;
D'un Miniftre que tout doit immortaliſer ,
Et d'un Roi que nos coeurs voudroient divinifer ,
Ce zéle a mérité le glorieux fuffrage .
DE L'ÉCOLE MILITAIRE.
A M. DU VERNEY. 1755 .
Quel pouvoir créateur nous donne un nouvel
être ,
Et nous fait un berceau de l'école de Mars ?
Sous les traits de Louis , un pere , un Dieu peutêtre
,
Daigne y fixer fur nous les plus tendres regards.
Ses travaux , fes exploits , tracés par la victoire ,
L'éclat des lys & des lauriers ,
Tout développe ici le germe des guerriers ,
Et tout nous annonce fa gloire.
D'un fang pur, toujours prêt à couler pour les Rois,
I ranime l'ardeur & lui fert de modele :
Comblés de fes bienfaits , brûlant du plus beau
zéle ,
Puifions-nous le verfer pour défendre ſes droits !
Couverts d'une noble pouffiere ,
Exercés dans l'art des combats ,
Quand volerons- nous fur les pas
Dans cette brillante carriere ,
Où l'immortalité , qui nous eft déja chere
Fait revivre après le trépas ?
42 MERCURE DE FRANCE.
Applaudis aux tranſports d'une jeune nobleſſe
O paix délices des mortels ,
Louis nous les infpire , & ce trait de fageffe
T'affure de nouveaux autels .
Tu fçais que fon grand coeur , pour te rendre à la
terre
Eût formé d'inutiles voeux ,
Si fon bras , cet appui que t'ont donné les Dieux ;
N'eût jamais lancé le tonnerre.
Eft- ce à nous de chanter la paix ou les combats ?
Sans.crainte à quel écueil s'expofe notre enfance !
Mais eft- il des écueils que ne franchiffent pas
L'amour & la reconnoiffance ?
Tu le fçais , du Verney , toi du meilleur des Rois ;
Sujet le plus rempli de zéle ,
Le plus digne , le plus fidele ,
Dont fa faveur pût faire choix.
Ces champs , en lauriers fi fertiles ;
Ou Louis confondit les projets inutiles
Que forma tant de fois la difcorde en fureur ;
Par tes foins , par ta vigilance ,
Virent toujours une heureufe abondance
Sous les drapeaux de ce vainqueur .
Citoyen , tu n'as pour bouffole
Que les befoins du peuple & le bien de l'Etat ;
Tes travaux dans leur fein font couler en Pactole
Les thréfors de chaque climat ,
Non loin de cet afyle où des héros fans nombre ;
MARS. 1755. 43
Dans le fein des vertus , de gloire environnés ,
Au déclin de leurs jours , fe repofent à l'ombre ,
Des lauriers qu'ils ont moiſſonnés .
Louis , à la Valeur , notre unique déeffe ,
Confacre un nouveau temple , augufte monument
Et chef- d'oeuvre de ſa ſageſſe ;
Sa grandeur , fes bontés en font le fondement.
Il est devenu ton ouvrage ;
Il fuffit pour t'éternifer.
De ton zéle il fera l'image ;
D'un Miniftre que tout doit immortaliſer ,
Et d'un Roi que nos coeurs voudroient divinifer ,
Ce zéle a mérité le glorieux fuffrage .
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Résumé : LA NOBLESSE DE L'ÉCOLE MILITAIRE. A M. DU VERNEY. 1755.
Le poème de 1755 dédié à M. Du Verney célèbre la noblesse et l'école militaire. Il met en avant le rôle de l'école militaire dans la formation de futurs guerriers sous la protection de Louis, décrit comme un père et presque un dieu. Les exploits des élèves sont guidés par la victoire, cultivant en eux l'esprit guerrier et annonçant leur future gloire. Le texte exalte l'ardeur des élèves, prêts à se battre pour les rois et à défendre leurs droits. La jeune noblesse est encouragée à embrasser une carrière militaire, où l'immortalité est accessible. Le poème évoque également la paix inspirée par Louis et la sagesse de ne pas former de vœux inutiles. Il souligne l'amour et la reconnaissance comme forces capables de surmonter les obstacles. Du Verney est loué pour son zèle, sa fidélité et son dévouement au roi et à l'État. Les victoires, symbolisées par des champs de lauriers, sont le fruit de ses soins et de sa vigilance. Le poème se conclut par la consécration d'un temple à la Valeur, œuvre de la sagesse et de la grandeur de Louis, et par l'éloge du zèle de Du Verney, digne d'immortaliser un ministre et de diviniser un roi.
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10
p. 198
DE MADRID, le 28 Juin.
Début :
Don Sebastien de Slava d'Eguillor, Chevalier de l'Ordre de S. Jacques, [...]
Mots clefs :
Chevalier, Gentilhomme, Capitaine, Secrétaire d'État, Décès, Zèle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE MADRID, le 28 Juin.
DE
MADRID
,
le
28
Juin
.
Don Sebaſtien de Slava d'Eguillor , Chevalier
de l'Ordre de S. Jacques , Gentilhomme de la
Chambre de Sa Majefté , Capitaine Général de
fes Armées , Secrétaire d'Etat au Département
de la Guerre , mourut ici te 21 âgé de ſoixante-
quinze ans. Il étoit Viceroi de la Nouvelle Gre-
made lors du fiége de Carthagene par les An-
glois. On fut redevable à ſon zéle & à ſa bonne
conduite de la confervation de cette Place impor
tante. Ce Miniftre eft ici généralement regretté,
MADRID
,
le
28
Juin
.
Don Sebaſtien de Slava d'Eguillor , Chevalier
de l'Ordre de S. Jacques , Gentilhomme de la
Chambre de Sa Majefté , Capitaine Général de
fes Armées , Secrétaire d'Etat au Département
de la Guerre , mourut ici te 21 âgé de ſoixante-
quinze ans. Il étoit Viceroi de la Nouvelle Gre-
made lors du fiége de Carthagene par les An-
glois. On fut redevable à ſon zéle & à ſa bonne
conduite de la confervation de cette Place impor
tante. Ce Miniftre eft ici généralement regretté,
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Résumé : DE MADRID, le 28 Juin.
Le 28 juin à Madrid, Don Sebastien de Slava d'Eguillor, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques, Gentilhomme de la Chambre du roi, Capitaine Général des Armées et Secrétaire d'État au Département de la Guerre, est décédé à l'âge de soixante-quinze ans. Il avait été Viceroi de la Nouvelle-Grenade et avait défendu Carthagène lors du siège anglais. Il est regretté à Madrid.
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11
p. 149
VERS à S. A. S. Mgr le Prince LOUIS DE ROHAN, Coadjuteur de Strasbourg, sur fa convalescence.
Début :
Du trépas Ministre perfide, [...]
Mots clefs :
Prince, Respect, Zèle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VERS à S. A. S. Mgr le Prince LOUIS DE ROHAN, Coadjuteur de Strasbourg, sur fa convalescence.
VERS à S. A. S. Mgr le Prince
LOUIS DE ROHAN , Coadjuteur
de Strasbourg, fur fa convalefcence .
Du trépas Miniftre perfide ,
Un fouffe empoisonné , par fon progrès rapide ,
Alloit vous enlever au printemps de vos jours ;
Mais , du mortel venin pour arrêter le cours,
Votre Compagne & votre Guide ,
Minerve oppoſe ſon Egide,
Et des Cieux la Santé vient à votre ſecours,
Ah! puiffe auprès de vous fe fixer l'immortelle !
PRINCE , fi l'amitié , le reſpect & le zélé
Pouvoient la fuppléer , vous vivriez toujours.
Par M. l'Abbé DANGERVILLE.
LOUIS DE ROHAN , Coadjuteur
de Strasbourg, fur fa convalefcence .
Du trépas Miniftre perfide ,
Un fouffe empoisonné , par fon progrès rapide ,
Alloit vous enlever au printemps de vos jours ;
Mais , du mortel venin pour arrêter le cours,
Votre Compagne & votre Guide ,
Minerve oppoſe ſon Egide,
Et des Cieux la Santé vient à votre ſecours,
Ah! puiffe auprès de vous fe fixer l'immortelle !
PRINCE , fi l'amitié , le reſpect & le zélé
Pouvoient la fuppléer , vous vivriez toujours.
Par M. l'Abbé DANGERVILLE.
Fermer
Résumé : VERS à S. A. S. Mgr le Prince LOUIS DE ROHAN, Coadjuteur de Strasbourg, sur fa convalescence.
Louis de Rohan adresse un poème à un prince convalescent après une tentative d'empoisonnement. Minerve et la santé venue des cieux ont protégé et guéri le prince. Le poète souhaite une santé immortelle pour le prince et affirme que l'amitié, le respect et le zèle pourraient assurer son éternité. Le poème est signé par l'Abbé Dangerville.
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