Lancé en 1672 sous le titre de Mercure galant, traversant plusieurs régimes et paraissant
presque sans
interruption jusqu’en 1820, le Mercure de France compte parmi les périodiques les plus durables
et les
plus consultés du long XVIIIe siècle. Mensuelle jusqu’en 1778, puis soumise à des
périodicités plus
courtes, cette publication se caractérise par sa proximité avec le pouvoir, par la diversité de ses
contenus et par le dialogue intense qu’elle entretient avec son lectorat. D’un côté, des auteurs de
premier plan y publient poésies, récits, lettres ou dissertations, parmi lesquels Perrault, Leibniz,
Rousseau, Voltaire, Chateaubriand ou Constant. D’un autre côté, le Mercure accueille les écrits
de
plusieurs milliers d’hommes et de femmes de lettres anonymes ou peu connus. Lieu de publication et lieu
de réception des productions littéraires, artistiques et savantes, il profite d’une large diffusion qui
lui confère une place centrale dans le paysage culturel : voir la
présentation du périodique.
Sans avoir fait l’objet d’une étude globale, le Mercure profite d’un intérêt croissant auprès
des
historiens de la littérature, du théâtre, de la musique et de la presse. Les Mercure galant de
Jean
Donneau de Visé et Charles Dufresny, le Nouveau Mercure galant d’Hardouin Le Fèvre de Fontenay,
les
Mercure de France de Jean-François Marmontel et Benjamin Constant ont fait l’objet de
monographies :
voir la bibliographie.
Toutefois, nous connaissons inégalement les contenus du périodique, son public et les nombreux acteurs
qui concourent à son
élaboration. Cette lacune laisse dans l’ombre des pans de l’activité et de la sociabilité littéraires.
Étudier le Mercure, c’est étudier les rapports entre le journalisme et les champs politique,
économique
et culturel. C’est analyser l’interdépendance de la presse et de la littérature, et l’importance du
journalisme dans la trajectoire des gens de lettres.
Le projet de recherche aborde le Mercure à deux niveaux. D’une part, il vise l’élaboration
d’une
plateforme numérique qui facilitera la consultation et l’étude du périodique de 1672 à 1820 : voir la
présentation de la base de données « Bureau du Mercure ».
D’autre part, il comprend des études ciblées sur le Mercure des années 1710 à 1780. D’abord,
nous
proposons d’étudier la formule éditoriale du Mercure et ses mutations au fil du temps. Le choix
des
textes publiés et leur répartition en rubriques contribuent à hiérarchiser les discours qui cohabitent
dans le périodique, et à redessiner les contours de la littérature légitime. Il s’agira notamment
d’analyser en profondeur et dans une perspective diachronique la variété et la diversité dont le
Mercure
se réclame : voir la page « Journalisme et variété ». Ensuite,
un enjeu du projet consiste à mieux comprendre les rouages du Mercure en tant qu’entreprise
éditoriale.
Qui rédige le périodique ? Quel poids la censure a-t-elle sur cette publication ? Quels liens le
Mercure
entretient-il avec les ministères ? Comment participe-t-il à « l’invention de l’abonné » (Denis Reynaud)
vers 1750 ? Quelles fonctions remplissent les pensions qu’il redistribue chaque année à différents
hommes de lettres ? Ces questions impliquent à la fois des enquêtes dans les archives et une étude du
public du Mercure : voir la page « Lectorat ».
Enfin, nous nous intéressons aux relations étroites qu’entretient cette publication avec d’autres lieux
d’émulation et de
sociabilité littéraires, en particulier les salons, les théâtres et les académies, dans la perspective
de mieux saisir le fonctionnement de l’institution littéraire sous l’Ancien Régime.
Intitulé « Le Mercure de France et l’institution littéraire » et basé à l’Université de Fribourg, ce projet est financé par le Fonds national suisse
(instrument « Starting Grant », projet no 211254). Il repose sur une dynamique collaborative et
encourage les échanges interdisciplinaires sur la presse de l’Ancien Régime, de la Révolution et des
premières décennies du XIXe siècle : voir la page « Équipe »
Lancé en 2024, il s’achèvera en 2029.
Le présent site remplit la double fonction de présenter les axes du projet et, en attendant la publication de la base de données « Bureau du Mercure », de fournir au lecteur des ressources numériques à titre exploratoire : un accès à l’ensemble des livraisons numérisées du périodique et de ses suppléments, une solution provisoire de recherche plein texte dans les numérisations du Mercure, une bibliographie et l’accès aux textes du Mercure pour des périodes déterminées (actuellement les années 1710-1714), où le Mercure galant est dirigé par Charles Dufresny, et les années 1730-1734, marquées par la supercherie littéraire de l’affaire « Malcrais de La Vigne ». Vous y trouverez également les actualités relatives au projet et, chaque mois, des articles du Mercure en vedette.
Le Mercure de France et l’institution littéraire, Fonds national suisse, Université de Fribourg, 2025 : https://bureaudumercure.org/public
Le site et les données qu’il rassemble sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons 4.0 France CC BY-NC-SA.
Développement du site vitrine : Ghazi Eljorf
Textes : Ghazi Eljorf, Léa Kipfmüller, Timothée Léchot.
Photographies du Mercure : Marc-Olivier Schatz, exemplaires de la Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg.
Base de données et autres ressources numériques : Timothée Léchot (gestion de contenu : Drupal).
Données : Maélie Conus, Anouk Delpedro, Ghazi Eljorf, Léa Kipfmüller, Timothée Léchot.
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récolte aucune donnée personnelle. Il est régulièrement mis à jour. Merci d’adresser vos questions à
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