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1
p. 1-4
« J'Ay beau faire, Madame, c'est plûtost un Recuëil [...] »
Début :
J'Ay beau faire, Madame, c'est plûtost un Recuëil [...]
Mots clefs :
Nouvelles, Recueil, Engagement, Curiosité
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texteReconnaissance textuelle : « J'Ay beau faire, Madame, c'est plûtost un Recuëil [...] »
'Ay beau faire ,Madan
me, c'eſt plûtoſtunRecüeil de Nouvelles par Mois , que les Nouvelles du Mois,que je vous envoye. Pour n'en reſerver jamais aucune , il faudroit vousécrire tous les huit
jours : la matiere me ſeroit plus facile à trouver que le temps.
Saint-Omer me l'auroit fournie
pour une Semaine , la Victoire de Me le Comte d'Eſtrées pour Tome IV. A
2
LE MERCVRE
une autre, &je n'aurois pas eſté enpeinede chercher par où ſu- pléer au reſte. Ce que je vous dis , Madame , eft affez glorieux pour laFrance ; il s'y paſſe tous les jours de ſi grandes Actions,
&tant de Perſonnes d'un haut
meritedonnenttoutà la fois occafiondelesdiftinguer, qu'il eſt preſque impoſſible d'embraffer tout. C'eſt comme un champ fertile, dont on a beau amaffer
les abondantes Moiffons , on y
trouve toûjours quelque choſe àrecüillir ; &je ſatisferois mal fansdoute à l'engagement,oùje me ſuis mis avec vous de vous
mander tout ce que je croirois digne devôtre curiofité, ſi m'ar- rêtantpréciſement à cequiarri- vedans le Mois,oùje vous écris,
je ne rapellois pas quelquefois pluſieurs chofes, dont je n'ay
GALANT.
pů vous parler dans les prece- dens
me, c'eſt plûtoſtunRecüeil de Nouvelles par Mois , que les Nouvelles du Mois,que je vous envoye. Pour n'en reſerver jamais aucune , il faudroit vousécrire tous les huit
jours : la matiere me ſeroit plus facile à trouver que le temps.
Saint-Omer me l'auroit fournie
pour une Semaine , la Victoire de Me le Comte d'Eſtrées pour Tome IV. A
2
LE MERCVRE
une autre, &je n'aurois pas eſté enpeinede chercher par où ſu- pléer au reſte. Ce que je vous dis , Madame , eft affez glorieux pour laFrance ; il s'y paſſe tous les jours de ſi grandes Actions,
&tant de Perſonnes d'un haut
meritedonnenttoutà la fois occafiondelesdiftinguer, qu'il eſt preſque impoſſible d'embraffer tout. C'eſt comme un champ fertile, dont on a beau amaffer
les abondantes Moiffons , on y
trouve toûjours quelque choſe àrecüillir ; &je ſatisferois mal fansdoute à l'engagement,oùje me ſuis mis avec vous de vous
mander tout ce que je croirois digne devôtre curiofité, ſi m'ar- rêtantpréciſement à cequiarri- vedans le Mois,oùje vous écris,
je ne rapellois pas quelquefois pluſieurs chofes, dont je n'ay
GALANT.
pů vous parler dans les prece- dens
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Résumé : « J'Ay beau faire, Madame, c'est plûtost un Recuëil [...] »
L'auteur d'une lettre adressée à Madame exprime la difficulté de résumer les nouvelles mensuelles en raison de l'abondance des événements. Il préfère envoyer un recueil de nouvelles par mois plutôt que les nouvelles du mois, car il y a trop d'événements à rapporter. Il cite deux exemples récents : la victoire du Comte d'Estrées à Saint-Omer et une autre victoire en Italie, qui auraient fourni suffisamment de matière pour une semaine. La France est le théâtre de grandes actions quotidiennes, impliquant de nombreuses personnes méritantes, ce qui rend impossible de tout rapporter. L'auteur compare la situation à un champ fertile où, malgré les moissons abondantes, il reste toujours quelque chose à récolter. Il conclut en s'engageant à informer Madame de tout ce qu'il juge digne de son intérêt, même si cela signifie parfois revenir sur des événements passés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 305-307
Fables Nouvelles, [titre d'après la table]
Début :
Je vous envoye les Fables Nouvelles en Vers, dont je [...]
Mots clefs :
Fables, Vers, Auteurs, Lecture, Succès, Recueil
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texteReconnaissance textuelle : Fables Nouvelles, [titre d'après la table]
Je vous envoye les Fables:
Nouvelles en Vers , dont je:
vous ay déja parlé une fois..
Il y a huit ou dix jours quee
Mars 1685,
Ca
30% MERCURE
A
les ficurs de Luynes , Blageard
& Girard , ont commencé
les debiter. Elles font fort approuvées
, & je puis répondre
du plaifir que vous donnera
cette lecture , puis que vous
en avez déja veu quelques.
unes dans mes Lettres, & que
le tour agréable que vous leur
avez trouvé , vous a obligée
fouvent àvous plaindre de ce
que l'Autheur avoit ceffé de
me faire de pareils prefens . Il
ne laiffoit pas de travailler,
mais il amafloit dequoy fournir
le Recueil qu'il a donné
au Public. Ce genre d'écrire
GALANT 307
luy eft extrémement naturel ,
& il faudroit eftre d'un gouft
difficile pour n'eftre pas fatis
fait , & de fes penſées , & de
fes expreffions.
Nouvelles en Vers , dont je:
vous ay déja parlé une fois..
Il y a huit ou dix jours quee
Mars 1685,
Ca
30% MERCURE
A
les ficurs de Luynes , Blageard
& Girard , ont commencé
les debiter. Elles font fort approuvées
, & je puis répondre
du plaifir que vous donnera
cette lecture , puis que vous
en avez déja veu quelques.
unes dans mes Lettres, & que
le tour agréable que vous leur
avez trouvé , vous a obligée
fouvent àvous plaindre de ce
que l'Autheur avoit ceffé de
me faire de pareils prefens . Il
ne laiffoit pas de travailler,
mais il amafloit dequoy fournir
le Recueil qu'il a donné
au Public. Ce genre d'écrire
GALANT 307
luy eft extrémement naturel ,
& il faudroit eftre d'un gouft
difficile pour n'eftre pas fatis
fait , & de fes penſées , & de
fes expreffions.
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Résumé : Fables Nouvelles, [titre d'après la table]
En mars 1685, l'auteur annonce la publication des Fables, disponibles chez les libraires de Luynes, Blageard et Girard. Ces œuvres, écrites avec assiduité, rencontrent un succès notable. L'auteur garantit un plaisir de lecture, soulignant la qualité des pensées et des expressions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 127-131
« Vous ne me demanderez plus pourquoy Mr d'Ambruis aprés s'estre [...] »
Début :
Vous ne me demanderez plus pourquoy Mr d'Ambruis aprés s'estre [...]
Mots clefs :
Mr d'Ambruis, Réputation, Airs, Recueil, Couplets, Voix, Public, Basse, Chanter, Livres, Cadence, Mr Lambert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Vous ne me demanderez plus pourquoy Mr d'Ambruis aprés s'estre [...] »
Vous ne me demanderez
plus pourquoy M' d'Ambruis
aprés s'eftre acquis
tant de réputation par fes
beaux Airs , a negligé d'en
faire part au Public. Il vient
d'en donner un Recueil avec
leurs ornemens dans la me--
Eiij !
128 MERCURE
4
fure , & les ſeconds coupless
en diminution
,
meſurez
auſſi ſur la Baſſe continuë ,&
tres- propres pour ceux qui
veulent ſe perfectionner dans
l'Art de bien chanter , ou tou
cher ſur la partie pour l'accompagnement
de la voix
feule. Il a cru devoir cette fatisfaction
au Public , qui le
preſſoit depuis fort longtemps
de faire imprimer
quelques- uns de ſes Airs qui
couroient dans le monde fort
imparfaits , & fans leurs Baf
ſes naturelles. Ce Recueil
en contient beaucoup qui
GALANT. 129 .
ont merité une eſtime gené
rale . Mª d'Ambruis y en a
joint d'autres qui n'ont point
encore paru , & il les a accompagnez
de leurs ſeconds.
couplets en diminution , mefurez
pareillement ſur la Baſſe
continue. Il a mis à la fin un
Dialogue pour une Hautecontre
, un Deſſus , & une
Baſſe continue. On pourra
chaanntteerrlaBaſſe- contre quand
on voudra , & en ce cas on
pourra aufli chanter le Def
fus enTaille. Ceux qui fou.
haiteront ſe perfectionner
dans l'Art du Chant trou
130 MERCURE
veront de la fatisfaction dans
ce Livre , & fi l'on veut confulter
ce celebre Maiſtre , on
découvrira des facilitez qui
ne peuvent s'exprimer ſur le
papier. Il s'eſt ſervy en quelques
endroits de marques
particulieres au lieu de No.
res , pour les Ports de Voix,
Cadences épuisées , Cadences
en l'air , doubles Cadences
, flatemens , accens , ou
plaintes. Il promet dans peu
un autre Livre d'Airs à trois
parties chantantes , & d'au
tres Ouvrages. Ila dédié ce
luy- cy à l'Illuftre M Lam
GALANT. 131
,
bert , Maiſtre de Muſique de
la Chambre du Roy. Il en
fait l'éloge & avoue que
c'eſt dans la méditation de fes
Ouvrages , qu'il a puiſé les
connoiſſances qui l'ont fait
travailler fi heureuſement. Il
eſt aſſez rare qu'un habile
Homme veüille ceder à un
autre de meſme profeſſion,
& c'eſt ce qui fera eſtimerM
d'Ambruis autant que fes
beaux Airs , & ce qui luy a
peut- eſtre attiré ce Sonnet.
plus pourquoy M' d'Ambruis
aprés s'eftre acquis
tant de réputation par fes
beaux Airs , a negligé d'en
faire part au Public. Il vient
d'en donner un Recueil avec
leurs ornemens dans la me--
Eiij !
128 MERCURE
4
fure , & les ſeconds coupless
en diminution
,
meſurez
auſſi ſur la Baſſe continuë ,&
tres- propres pour ceux qui
veulent ſe perfectionner dans
l'Art de bien chanter , ou tou
cher ſur la partie pour l'accompagnement
de la voix
feule. Il a cru devoir cette fatisfaction
au Public , qui le
preſſoit depuis fort longtemps
de faire imprimer
quelques- uns de ſes Airs qui
couroient dans le monde fort
imparfaits , & fans leurs Baf
ſes naturelles. Ce Recueil
en contient beaucoup qui
GALANT. 129 .
ont merité une eſtime gené
rale . Mª d'Ambruis y en a
joint d'autres qui n'ont point
encore paru , & il les a accompagnez
de leurs ſeconds.
couplets en diminution , mefurez
pareillement ſur la Baſſe
continue. Il a mis à la fin un
Dialogue pour une Hautecontre
, un Deſſus , & une
Baſſe continue. On pourra
chaanntteerrlaBaſſe- contre quand
on voudra , & en ce cas on
pourra aufli chanter le Def
fus enTaille. Ceux qui fou.
haiteront ſe perfectionner
dans l'Art du Chant trou
130 MERCURE
veront de la fatisfaction dans
ce Livre , & fi l'on veut confulter
ce celebre Maiſtre , on
découvrira des facilitez qui
ne peuvent s'exprimer ſur le
papier. Il s'eſt ſervy en quelques
endroits de marques
particulieres au lieu de No.
res , pour les Ports de Voix,
Cadences épuisées , Cadences
en l'air , doubles Cadences
, flatemens , accens , ou
plaintes. Il promet dans peu
un autre Livre d'Airs à trois
parties chantantes , & d'au
tres Ouvrages. Ila dédié ce
luy- cy à l'Illuftre M Lam
GALANT. 131
,
bert , Maiſtre de Muſique de
la Chambre du Roy. Il en
fait l'éloge & avoue que
c'eſt dans la méditation de fes
Ouvrages , qu'il a puiſé les
connoiſſances qui l'ont fait
travailler fi heureuſement. Il
eſt aſſez rare qu'un habile
Homme veüille ceder à un
autre de meſme profeſſion,
& c'eſt ce qui fera eſtimerM
d'Ambruis autant que fes
beaux Airs , & ce qui luy a
peut- eſtre attiré ce Sonnet.
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4
p. xi-xii
« Les Poësies suivantes sont toutes d'un mesme Autheur. On [...] »
Début :
Les Poësies suivantes sont toutes d'un mesme Autheur. On [...]
Mots clefs :
Recueil, Poésies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Poësies suivantes sont toutes d'un mesme Autheur. On [...] »
Les Poëfies fuivantes
font toutes d'un mefme
aij MERCURE
Autheur. On les a mis
enfemble afin que fi quel
qu'un veutfaire un petit
Recueil , il puiffe faire
relier lesfeuilles qui fisivent
avec quelques autres
que je mettray encore
Separement dans lesMer
cures fuivants.
font toutes d'un mefme
aij MERCURE
Autheur. On les a mis
enfemble afin que fi quel
qu'un veutfaire un petit
Recueil , il puiffe faire
relier lesfeuilles qui fisivent
avec quelques autres
que je mettray encore
Separement dans lesMer
cures fuivants.
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5
p. 123-132
EXTRAIT.
Début :
Il nous est venu des Pays Estrangers un Receüil qui [...]
Mots clefs :
Allemagne, Recueil, Empire, Électeurs, Empereur, Cologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT.
EXTRAIT.
Il nous est venu des Pays
Estrangersun Receüilqui
Comprend diffc'rentsE..
crirs sur les affaires d'Allemagne
que peu de gens
entendent bien, mais sur
lesquelles c'est la mode
aujourd'hui de raisonner
sans lesentendre;ce recuil
contient des reflexions
Politiques sur la fituatioii
presente dAllemagne,&
des avis dont lesEledeurs
& les autres Princes de
l'Empire pourront faire
usagesicet imprimé leur
tombe entre les mains.
Il y est parlé du Testament
d'un Ministre: de
l'Empereur Léopold lequel
y donnoit à son tnaiP.
tre pourassujettir l'Ailemagne
à sa Maison des
avis qui sontàla portée
de tout le monde~& qui
ne se ressentent pas des
1-. ..,J_.;
rafinemens de Machiavel.
On y voit beaucoup plus
d'intention de mal faire
que de capacité.Depuis
la publication du Telta.
ment Politique du Cardinal
de Richelieu qui s'est
acquis tant d'estime dans
le Public, bien des personnes
moins habiles que
luy ont voulu en composer
aussi.
UndesEcrits duRecuëil
dont je parle est une Lettretouchant
le Royaume
deBoheme, dans laquelle
on voit qu'elle a esté
la destinée de ce Royaume
fous les Rois de la
Maison de Luxembourg;
& des Jagellons, & d'Autriche.
Ses Princes ont
prétendu estre héreditaires
,
& les Bohemiens
ont prétenduqu'ils estoient
electifs. J'ay entendu
dire qu'on avoit des
Actes par lesquels il paroissoit
que rEmpereur
Rodolpheôcl'Empereur
Mathias Roy deBoheme
dela Maisond'Autriche
reconnoissoientlesprétentions
des Bohemiens pour
n'estre pas mal fondées,
mais la Lettre n'enparle
point. On y voit que les
Bohemiens pourroient
bien contester à l'Archiduc
le droit de prendre
seance dans le Collegé
Elecrotal en qualité de
Roy de Boheme.
L'autre Ecrit qui est le
fecond dans l'ordre de ce
Recuëil où on l' a renferméentre
les deux dont
jeviensde parler, paroist
tres -
solide & tres-sensé.
On y traite à fond la question
si l'Empereur peut
mettre au Ban un Eftàè
de l'Empire avec le concours
du seul College des
Electeurs,sansen consulter
le College des Princes
& le College des Villes
, sans faire l'application
de la question à aucun
; car l'article 28. de
laCapitulation Im periale
semble dire que l'Empereur
peut le faire avec le
consentement préalable
des Electeurs; mais l'Autheur
fait voir doctement
qu'elle ne peut estre entenduë
ainsi. La Capitulation
Imperiale qui n'est
dressée que par le College
des Electeurs,estunActe
subordonné à ceux qui
ont esté dressez par les
trois Colleges, c'est àdi*-
re, par l'Empire entier.
Telleestla PaixdeWestphalie
qui a esté mise par laDietede 1654.au nombre
des Constitutions de
l'Em pire. Or cette Paix
parle du Ban des Estars
de l'Empire comme d'une
matiere reservée aux Dietes.
Les Electeurs ne peuvent
doncen dressant la
Capitulation, s'arroger à
eux seu ls le droit d'authoriserun
Ban par leur
concours quand tout
l'Empire se l'est reservé.
Il cit facile de faire l'a pplication
de cette question
au cas où sont les
Electeurs de Cologne &
de Baviere. La proclamation
fulminée contre l'Electeur
de Cologne en
i-;o<. & le Ban publié en
mesme remps contre rE.
leétcur de Baviere furent
faits sans que l'Empereur
Joseph cuit consulté les
trois Colleges. L'affaire se
pouvoir se differer,& d'ailleurs
laDieteestoitactuel.
lement sceante à Ratisbonne.
La proclamation
contre l'Electeur de Cologne
,
ni la Sentence rendue
contre l'Electeur de
Baviere ne peut s'appeller
Ban, parce qu'il n'en a
point toutes les formes,
commeon la prouvé clairement
par un petit imprimé
qui paroist il y a
quelques années. Ce dernier
Ecrit dont j'ay parlé,
a paru aussi il y a deux
ans, or on donnera le
mois prochain d'autres
Remarques écrites sur
l'estat present de l'Allemagne.
Il nous est venu des Pays
Estrangersun Receüilqui
Comprend diffc'rentsE..
crirs sur les affaires d'Allemagne
que peu de gens
entendent bien, mais sur
lesquelles c'est la mode
aujourd'hui de raisonner
sans lesentendre;ce recuil
contient des reflexions
Politiques sur la fituatioii
presente dAllemagne,&
des avis dont lesEledeurs
& les autres Princes de
l'Empire pourront faire
usagesicet imprimé leur
tombe entre les mains.
Il y est parlé du Testament
d'un Ministre: de
l'Empereur Léopold lequel
y donnoit à son tnaiP.
tre pourassujettir l'Ailemagne
à sa Maison des
avis qui sontàla portée
de tout le monde~& qui
ne se ressentent pas des
1-. ..,J_.;
rafinemens de Machiavel.
On y voit beaucoup plus
d'intention de mal faire
que de capacité.Depuis
la publication du Telta.
ment Politique du Cardinal
de Richelieu qui s'est
acquis tant d'estime dans
le Public, bien des personnes
moins habiles que
luy ont voulu en composer
aussi.
UndesEcrits duRecuëil
dont je parle est une Lettretouchant
le Royaume
deBoheme, dans laquelle
on voit qu'elle a esté
la destinée de ce Royaume
fous les Rois de la
Maison de Luxembourg;
& des Jagellons, & d'Autriche.
Ses Princes ont
prétendu estre héreditaires
,
& les Bohemiens
ont prétenduqu'ils estoient
electifs. J'ay entendu
dire qu'on avoit des
Actes par lesquels il paroissoit
que rEmpereur
Rodolpheôcl'Empereur
Mathias Roy deBoheme
dela Maisond'Autriche
reconnoissoientlesprétentions
des Bohemiens pour
n'estre pas mal fondées,
mais la Lettre n'enparle
point. On y voit que les
Bohemiens pourroient
bien contester à l'Archiduc
le droit de prendre
seance dans le Collegé
Elecrotal en qualité de
Roy de Boheme.
L'autre Ecrit qui est le
fecond dans l'ordre de ce
Recuëil où on l' a renferméentre
les deux dont
jeviensde parler, paroist
tres -
solide & tres-sensé.
On y traite à fond la question
si l'Empereur peut
mettre au Ban un Eftàè
de l'Empire avec le concours
du seul College des
Electeurs,sansen consulter
le College des Princes
& le College des Villes
, sans faire l'application
de la question à aucun
; car l'article 28. de
laCapitulation Im periale
semble dire que l'Empereur
peut le faire avec le
consentement préalable
des Electeurs; mais l'Autheur
fait voir doctement
qu'elle ne peut estre entenduë
ainsi. La Capitulation
Imperiale qui n'est
dressée que par le College
des Electeurs,estunActe
subordonné à ceux qui
ont esté dressez par les
trois Colleges, c'est àdi*-
re, par l'Empire entier.
Telleestla PaixdeWestphalie
qui a esté mise par laDietede 1654.au nombre
des Constitutions de
l'Em pire. Or cette Paix
parle du Ban des Estars
de l'Empire comme d'une
matiere reservée aux Dietes.
Les Electeurs ne peuvent
doncen dressant la
Capitulation, s'arroger à
eux seu ls le droit d'authoriserun
Ban par leur
concours quand tout
l'Empire se l'est reservé.
Il cit facile de faire l'a pplication
de cette question
au cas où sont les
Electeurs de Cologne &
de Baviere. La proclamation
fulminée contre l'Electeur
de Cologne en
i-;o<. & le Ban publié en
mesme remps contre rE.
leétcur de Baviere furent
faits sans que l'Empereur
Joseph cuit consulté les
trois Colleges. L'affaire se
pouvoir se differer,& d'ailleurs
laDieteestoitactuel.
lement sceante à Ratisbonne.
La proclamation
contre l'Electeur de Cologne
,
ni la Sentence rendue
contre l'Electeur de
Baviere ne peut s'appeller
Ban, parce qu'il n'en a
point toutes les formes,
commeon la prouvé clairement
par un petit imprimé
qui paroist il y a
quelques années. Ce dernier
Ecrit dont j'ay parlé,
a paru aussi il y a deux
ans, or on donnera le
mois prochain d'autres
Remarques écrites sur
l'estat present de l'Allemagne.
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Résumé : EXTRAIT.
Un recueil d'écrits sur les affaires d'Allemagne, bien que peu comprises, est populaire. Il contient des réflexions politiques sur la situation actuelle de l'Allemagne et des avis destinés aux électeurs et autres princes de l'Empire. Le recueil mentionne le testament d'un ministre de l'Empereur Léopold, visant à soumettre l'Allemagne à sa maison, mais sans stratégie raffinée. Depuis la publication du Testament Politique du Cardinal de Richelieu, de nombreuses personnes ont tenté de composer des œuvres similaires. Un des écrits traite des disputes au Royaume de Bohême entre les princes prétendant à l'hérédité et les Bohemiens affirmant l'élection. Un autre écrit examine si l'Empereur peut mettre au ban un État de l'Empire avec seulement le concours des électeurs, sans consulter les princes et les villes. L'auteur argue que la Capitulation Impériale, rédigée par les électeurs, est subordonnée aux actes des trois collèges de l'Empire, comme stipulé par la Paix de Westphalie. Cette question est pertinente pour les cas des électeurs de Cologne et de Bavière, proclamés sans consulter les trois collèges, alors que la Diète était en session à Ratisbonne. Les proclamations contre ces électeurs ne peuvent être considérées comme des bans complets, car elles n'ont pas toutes les formes requises. D'autres remarques sur l'état présent de l'Allemagne seront publiées prochainement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 114-119
Poësies Spirituelles & Morales sur les plus beaux Airs de Musique Françoise & Italienne, [titre d'après la table]
Début :
Il paroît un Ouvrage qui a pour titre, Poëses Spirituelles & Morales sur les plus [...]
Mots clefs :
Airs, Poésies spirituelles et morales, Recueil, Fables
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texteReconnaissance textuelle : Poësies Spirituelles & Morales sur les plus beaux Airs de Musique Françoise & Italienne, [titre d'après la table]
Il paîoît un Ouvrage qni a pour titre ^
Pv'èsies Spirituelles & Murales fur les plut
beaux Airs de la Musique Françoise dr
Italienne* Premier Recueil , prix 6. livres
en blanc. A Paris chez. Guillaume Defprez^
Libraire , rué S. Jacques , à S. Prosper t
P h. N. Lottin , k la Vérité , & Guichard,
Marchand Papetier de la Musique du Roi,
rue' de l' Arbre-sec , derrière S. Germain
PAuxerroís ; c'est un in 4. gravé, grand
papier.
On s'est proposé dans ce Recueil de
donner un essai de l'ufage chrétien & rai
sonnable qu'on peut faire de la Musique.
Il commence par un Cantique affez étendu
sur les grandeurs de Dieu, dont la Musique
est du célèbre M. Defmarets , & la Poé
sie d'un grand Maître. On en peut juger
par les deux premières Strophes que nous
allons rapporter. Loin
^ Janvier. i7jo. u?
Loiri d'ici , profanes Mortels ,
Vous dont la main impie a dressé des Autels ,
A des Dieux impuissans que le crime a faic
naître,
Qu'aux accens de ma voix tout tremble eri
l'Univers,
Cieux , Enfers , Terre . Mers , c'est votre au-
: guste Maître >
Que je vais chanter dans mes Yers.
ft est, & par lui seul tout Etre a pris naissance!
Le néant existe à fa voix :
La Nature & les temps agissent par ses Loix j
Tout adore en tremblant fa suprême puissance-
Invisible & présent, • onfe prou ve en tous, lieux*
Il remplit la Terre; 8ç les Cieux i
Par lui tout femeut , tout respire ;
■ Sa durée est ls Eternité , >
£t ks bornes de son Empiro, ■. . •.
Sont celles de l'immensitéï
i i •■ .« • ^ ■. •' t.: • ' ... i
On trouve enfile- des Cantiques far les
Mystères de Nfrtte Seigneur , fur les Ver-<
tus & les Vices , & fur les quatre Fins da
Phomme, Çp_ Recueil renfertne tous les
sujets; d<} pjgfeá qau'on peut désire*. Qç y
tíouvç aussi 4'^utres Pietés que l'on pteut
appeller des Chansons Morales , & ' qui
peuvent servir dans des occasions où, le?*
premières, paroîtroi^ut peiit-êtEç trop feii
' * " F iiij rieutes".
v
ii 6 MERCURE DE FRANCE,
rieuses. Pour intéresser par la variété, on'
a recueilli près d'une centaine d'Airs fur
tous les differens caractères de la Musique.
Plusieurs Musetres , Airs de Violon , Pieces
de Clavecin de M. Couprin , Airs
Italiens & plusieurs doubles dans le gouc
de M. Lambert.
On espère que les personnes qui auront
de la voix seront bien aises qu'on leur
fournisse le moyen d'en faire un usage
Uíile , quand elles voudront elles-mêmes
prendre ce délassement ,. ou qu'elles no
poarront.le refuser a d'autres qui voudront
Its entendre chanter.
On a ajoûté à ce Recueil grand nom."
bre de Fables choisies, dans le gout de?
la Fontaine , fur les petits Airs & Vau
devilles les plus connus , avec une Basse
en Musette, qui. pourront servie au même
usage que les Chansons Morales dont on
vient de parler , mais qui font destinées
principalement à fournir aux Enfans un
amusement utile & convenable à leur âge:
nous en rapporterons deux pour servir
d'exemple.
L'tTTlLE ET IE BbAU.
Le Cerf se mirant dans Peau. Sur l' Air ;
Je fais souvent raisonner ma Muptie , 80
fur les Folies d'Espagne. r ;
Dans le Cristal d'une claire Fontaine ,
Un jeune Cerf se miroit autrefois i
JANVIER. I7jtí.: "Xi
II ne voyoit ses jambes qu'avec peine ,' ' . ■»
Charmé de voir la beauté de son Bois.
m
Soudain du Cor entendant le murmure ,
Prompt 8c leger, il fuit dans les Forêts »
Mais arrêté par fa belle ramure,
En expirant il pousse ces regrets.
SB
Le beau nous plaît & le bien nous ennuyé,,
l'un sert toujours , l'autre est souvent fatal *
Je méprisois ce qui sauvoit ma vie ,
J'aimois , helas ! ce qui fait tout mon mal.
La- Peur.
Les Oreilles du Lièvre. Sur l* Air : C'est
une Bouteille qui n'eut jamais ja pareille
De fa- corne un inconnu >.
Au Lion fit quelque peine.
Lion dit . que tour Cornu ,
Soit chassé de mon Domaine.
Depuis le Taureau jusqu'au Chevreau 2
Tout :*én va chercher pays nouveau. -
Le bruit en vent au Lièvre.
Qui de crainte en a la fievrej N
m
Ah /'dit-il . je fuis banni,
Tai deux cornes bien pareilles.
Ft
Ut MERCURE DE FRANCE; ^* 1
On lui dit en vain , nenni,
Ce ne sont que des oreilles.
II répond toujours , détrompei-vousí
Au gré des malins 8c des jaloux » .
Oreilles seront cornes ,
Voire cornes de Licornes.
Wt *■ -
C'est ainsi, quand on a peur,
Que tout se metamorpholej"
Un Buisson est un Voleur,
Uh Phantôme , ou pire chose,
Mais on fçait de même qu'à la Cour r
Un flateur fait prendre chaque jour >
Les Merles pour Corneilles,
Et pour cornes les Oreilles.
On promet de donner incessamment us
second Recueil de Fables dans le même
goût , & de les. réunir ensuite routes en
semble dans un petit volume avec les airs
notttz , afin qu'en puisse s'en servir plu*
commodément.
Sans vouloir prévenir le jugement
du FuHic , ce Recueil nous paroît être
un excellent' mélange de l'utile & de
l'agréab'e. Une pieté tendre & solide ,
la noblesse des pensées & des senti*
mens, le n^ïf des Fables, le choix. & la
Yarieté des Airs parfaitement assortis aux
, - parole*?
• M / »
JANVIER, 1730. ii9
paroles i tout invite également ceux qui
ne chetchent pas dans la Musique un vain
amusement ou un plaisir dangereux. On
n'a rien épargné pour leur plaire : la beauté
de ta Gravure & du papier , & la modi
cité du prix font assez voir que ceux qui
ont entrepris ce Recueil , n'ont eu en viic
311e Pavantage du Public.
Pv'èsies Spirituelles & Murales fur les plut
beaux Airs de la Musique Françoise dr
Italienne* Premier Recueil , prix 6. livres
en blanc. A Paris chez. Guillaume Defprez^
Libraire , rué S. Jacques , à S. Prosper t
P h. N. Lottin , k la Vérité , & Guichard,
Marchand Papetier de la Musique du Roi,
rue' de l' Arbre-sec , derrière S. Germain
PAuxerroís ; c'est un in 4. gravé, grand
papier.
On s'est proposé dans ce Recueil de
donner un essai de l'ufage chrétien & rai
sonnable qu'on peut faire de la Musique.
Il commence par un Cantique affez étendu
sur les grandeurs de Dieu, dont la Musique
est du célèbre M. Defmarets , & la Poé
sie d'un grand Maître. On en peut juger
par les deux premières Strophes que nous
allons rapporter. Loin
^ Janvier. i7jo. u?
Loiri d'ici , profanes Mortels ,
Vous dont la main impie a dressé des Autels ,
A des Dieux impuissans que le crime a faic
naître,
Qu'aux accens de ma voix tout tremble eri
l'Univers,
Cieux , Enfers , Terre . Mers , c'est votre au-
: guste Maître >
Que je vais chanter dans mes Yers.
ft est, & par lui seul tout Etre a pris naissance!
Le néant existe à fa voix :
La Nature & les temps agissent par ses Loix j
Tout adore en tremblant fa suprême puissance-
Invisible & présent, • onfe prou ve en tous, lieux*
Il remplit la Terre; 8ç les Cieux i
Par lui tout femeut , tout respire ;
■ Sa durée est ls Eternité , >
£t ks bornes de son Empiro, ■. . •.
Sont celles de l'immensitéï
i i •■ .« • ^ ■. •' t.: • ' ... i
On trouve enfile- des Cantiques far les
Mystères de Nfrtte Seigneur , fur les Ver-<
tus & les Vices , & fur les quatre Fins da
Phomme, Çp_ Recueil renfertne tous les
sujets; d<} pjgfeá qau'on peut désire*. Qç y
tíouvç aussi 4'^utres Pietés que l'on pteut
appeller des Chansons Morales , & ' qui
peuvent servir dans des occasions où, le?*
premières, paroîtroi^ut peiit-êtEç trop feii
' * " F iiij rieutes".
v
ii 6 MERCURE DE FRANCE,
rieuses. Pour intéresser par la variété, on'
a recueilli près d'une centaine d'Airs fur
tous les differens caractères de la Musique.
Plusieurs Musetres , Airs de Violon , Pieces
de Clavecin de M. Couprin , Airs
Italiens & plusieurs doubles dans le gouc
de M. Lambert.
On espère que les personnes qui auront
de la voix seront bien aises qu'on leur
fournisse le moyen d'en faire un usage
Uíile , quand elles voudront elles-mêmes
prendre ce délassement ,. ou qu'elles no
poarront.le refuser a d'autres qui voudront
Its entendre chanter.
On a ajoûté à ce Recueil grand nom."
bre de Fables choisies, dans le gout de?
la Fontaine , fur les petits Airs & Vau
devilles les plus connus , avec une Basse
en Musette, qui. pourront servie au même
usage que les Chansons Morales dont on
vient de parler , mais qui font destinées
principalement à fournir aux Enfans un
amusement utile & convenable à leur âge:
nous en rapporterons deux pour servir
d'exemple.
L'tTTlLE ET IE BbAU.
Le Cerf se mirant dans Peau. Sur l' Air ;
Je fais souvent raisonner ma Muptie , 80
fur les Folies d'Espagne. r ;
Dans le Cristal d'une claire Fontaine ,
Un jeune Cerf se miroit autrefois i
JANVIER. I7jtí.: "Xi
II ne voyoit ses jambes qu'avec peine ,' ' . ■»
Charmé de voir la beauté de son Bois.
m
Soudain du Cor entendant le murmure ,
Prompt 8c leger, il fuit dans les Forêts »
Mais arrêté par fa belle ramure,
En expirant il pousse ces regrets.
SB
Le beau nous plaît & le bien nous ennuyé,,
l'un sert toujours , l'autre est souvent fatal *
Je méprisois ce qui sauvoit ma vie ,
J'aimois , helas ! ce qui fait tout mon mal.
La- Peur.
Les Oreilles du Lièvre. Sur l* Air : C'est
une Bouteille qui n'eut jamais ja pareille
De fa- corne un inconnu >.
Au Lion fit quelque peine.
Lion dit . que tour Cornu ,
Soit chassé de mon Domaine.
Depuis le Taureau jusqu'au Chevreau 2
Tout :*én va chercher pays nouveau. -
Le bruit en vent au Lièvre.
Qui de crainte en a la fievrej N
m
Ah /'dit-il . je fuis banni,
Tai deux cornes bien pareilles.
Ft
Ut MERCURE DE FRANCE; ^* 1
On lui dit en vain , nenni,
Ce ne sont que des oreilles.
II répond toujours , détrompei-vousí
Au gré des malins 8c des jaloux » .
Oreilles seront cornes ,
Voire cornes de Licornes.
Wt *■ -
C'est ainsi, quand on a peur,
Que tout se metamorpholej"
Un Buisson est un Voleur,
Uh Phantôme , ou pire chose,
Mais on fçait de même qu'à la Cour r
Un flateur fait prendre chaque jour >
Les Merles pour Corneilles,
Et pour cornes les Oreilles.
On promet de donner incessamment us
second Recueil de Fables dans le même
goût , & de les. réunir ensuite routes en
semble dans un petit volume avec les airs
notttz , afin qu'en puisse s'en servir plu*
commodément.
Sans vouloir prévenir le jugement
du FuHic , ce Recueil nous paroît être
un excellent' mélange de l'utile & de
l'agréab'e. Une pieté tendre & solide ,
la noblesse des pensées & des senti*
mens, le n^ïf des Fables, le choix. & la
Yarieté des Airs parfaitement assortis aux
, - parole*?
• M / »
JANVIER, 1730. ii9
paroles i tout invite également ceux qui
ne chetchent pas dans la Musique un vain
amusement ou un plaisir dangereux. On
n'a rien épargné pour leur plaire : la beauté
de ta Gravure & du papier , & la modi
cité du prix font assez voir que ceux qui
ont entrepris ce Recueil , n'ont eu en viic
311e Pavantage du Public.
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Résumé : Poësies Spirituelles & Morales sur les plus beaux Airs de Musique Françoise & Italienne, [titre d'après la table]
Le texte présente un ouvrage intitulé 'Poésies Spirituelles & Morales sur les plus beaux Airs de la Musique Françoise & Italienne', publié à Paris en 1730. Ce recueil, vendu 6 livres, est disponible chez Guillaume Defrez et d'autres libraires. L'objectif de l'ouvrage est de démontrer un usage chrétien et raisonnable de la musique. Il commence par un cantique sur les grandeurs de Dieu, avec une musique de Monsieur de Marets et une poésie d'un grand maître. Le recueil inclut divers cantiques sur des sujets religieux et moraux, ainsi que des 'chansons morales' pour des occasions moins solennelles. Il contient près de cent airs variés, incluant des musiques de Couperin, des airs italiens et des pièces pour clavecin. Le texte mentionne également l'ajout de fables choisies, similaires à celles de La Fontaine, adaptées à des airs connus, destinées à divertir les enfants de manière utile. Deux fables sont rapportées en exemple. Un second recueil de fables est promis, à réunir ensuite en un volume avec les airs notés. Le recueil est décrit comme un excellent mélange de l'utile et de l'agréable, destiné à ceux qui cherchent dans la musique un divertissement noble et moral.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 734-742
CONTINUATION de l'Article de Guillaume Budé.
Début :
L'Auteur des Memoires ajoûte ce qui suit : Ces paroles (c'est-à-dire, ce [...]
Mots clefs :
Guillaume Budé, Ouvrages de Guillaume Budé, Auteur, Recueil, Ouvrages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CONTINUATION de l'Article de Guillaume Budé.
CONTINUATION de l'Article
de Guillaume Budé.
'Auteur des Memoires ajoûte ce qui
Lfuit : Ces paroles ( c'eft- à-dire , ce
que Budé avoit ordonné fur fon Enterrement
, ) ont fait naître dans l'efprit de
quelques-uns des foupçons contre la créan-
* ce , qui ont été fort augmentés par la Profeffion
ouverte que fa veuve alla faire du
Proteftantifme à Genève , avec une partie
de fes enfans. Mais d'autres , comme le
Pere Garaffe , ont pris fa défenſe fur cet
article ,
AVRIL. 1730. 735
rticle , outre qu'il paroît par fes Ecrits
qu'il étoit fort oppofé aux prétendus Ré-,
formateurs.
Son mariage ne fut pas fterile , puifqu'il
laiffa en mourant onze enfans , fept gar-
Cons & quatre filles . Sa veuve fe retira à
Genéve , comme je viens de le dire , avec
fes filles , & y embraffa la Religion Proteftante.
Un de fes fils ( Louis Budé ) s'y
retira auffi , & y fut Profeffeur en Langue
Hébraïque. Il publia une Traduction
Latine des Pleaumes avec des Notes , & il
auroit encore publié d'autres Ouvrages ,
s'il n'étoit mort fort jeune vers l'an 1550 .
( a )
Mathieu Budé , autre fils de Guillaume
,eft loué par Henri Etienne comme
un homme qui entendoit à fond la Langue
Hebraique.
Jean Budé , fon frere , fut un des trois
Députés que les Calviniftes envoyerent
en 1558. en Allemagne pour les affaires
de leur Eglife.
On dit deux chofes particulieres de
Guillaume Budé ; la premiere eft qu'il ne
voulut jamais fe laiffer peindre ce qui
a donné fujet à ces Vers d'Etienne Pafquier.
( a ) Colomies Gallia Orient, p. 15% -
E iiij Nec
1
736 MERCURE DE FRANCE
Nec voluit vivus fingi , pingive Budæus ,
Nec vatum moriens quæfiit elogia ;
Hunc qui tanta fuæ mentis monumenta reliquit
Externa puduit vivere velle manu .
La feconde eft qu'ayant voulu haranguer
Charles-Quint à ſon entrée à Paris ,
au mois de Janvier 1540. il demeura court ,
& ne pût achever fon difcours. L'Auteur
de fa vie ne dit rien de femblable.
Catalogue des Ouvrages de Guillaume Budé.
1. De ftudio bonarum Litterarum rectè &
commodè inftituendo Liber ad Franciſcum I.
Regem Galliarum.
نم
2. De Philologia libri duo ad Henricum
Aurelianenfem & Carolum Angolifmenfem ,
Francifci Regis filios. Ces deux Ouvrages
imprimés à Bâle en 1533. fe trouvent dans
le fecond Volume du Recueil de Crenius,
intitulé : Variorum Autorum Concilia ,
Studiorum Methodi . Rotterodami 1694. in-
4. Ils font peu lus ,
dit Louis
parceque ,
le Roi , peu de gens font capables de goûter
l'érudition de Budé , & que tout le
monde n'étant pas accoûtumé à fes manieres
de parler , on a de la peine à entrer
dans fa penfée , à moins que d'être
déja fçavant quand on fe met à cette lecture
, c'est- à-dire , pour parler en ftile
moins panégyrifte , parce qu'il y eft trop
obfcur.
3.
AVRIL. 1730. 737
3. De contemptu rerum fortuitarum Libri
tres ad Draconem Budaum fratrem. Parif.
1520. & 1526.in- 4. Item Argentorati 15-29.
Item Lugd. Bat. 1624. in- 16.
4. De Tranfitu Hellenifmi ad Chriftianifmum
Libri tres ad Francifcum Regem.
Parif. 1535. & 1556. in-fol.
Budé apprend dans cet Ouvrage à
paffer des Sciences profanes à la véritable
Philofophie , qui ne fe trouve que
dans la Doctrine celefte de Jeſus- Chriſt.
L
5. Epiftolarum Latinarum Libri V.
& Grecarum Liber unus. Parif. 1520. infol
. Item Bafilee 1521. in-4 . Les Lettres
Greques ont été imprimées féparément
à Paris 1550. in- 4. Item traduites en Latin
par Antoine Pichon . Paris 1574. in - 4 .
6. Ariftotelis & Philonis Judai Liber de
Mundo. Bafilea 1533 .
7. Plutarchi Liber de tranquillitate animi,
ad Fulium II. Pontificem Maximum.
8. Ejufdem de Fortuna Romanorum Liber
unus , & de Fortuna & Virtute Alexandri
Magni Libri duo.
9. Ejufdem de Placitis Decretifque Phi
lofophorum naturalibus Libri V.
10. Bafilii Magni Epiftola ad Gregorium
Nazianzenum de Vita in folitudine agenda.
Ces Traductions furent le premier
coup d'effai & le commencement des travaux
Litteraires de Budé ; elles furent fi
E v efti738
MERCURE DE FRANCE
eftimées , dit l'Auteur de fa vie , qu'on
auroit eu peine à l'en croire Auteur , s'il
p'eut donné dans la fuite d'autres preuves
plus confiderables de fon génie & de
fa capacité. Mais Nannius & Borremans
prétendent qu'il ne s'y eft appliqué qu'à
exprimer le fens de fon Auteur fans fe
mettre fort en peine de le fuivre mot pour
mot ; & M. Huet dit que pour avoir af
fecté le grand ſtile, & y avoir voulu faire
paroître une partie de fon érudition , il a
paffé pour un Paraphrafte , plutôt que
pour un veritable Traducteur ..
Tous les Ouvrages dont je viens de :
parler font contenus dans le premier Vo--
lume du Recueil des Oeuvres de Budé
publié à Bâle l'an 1557. en 4. volumes in--
fol. avec une ample Préface de Coelius .
fecundus Curion .
11. De Affe & partibus ejus Libri V..
Parif. 1516. 1524 , 1541. 1542. 1544.
in-fol. Item ab Autore noviffimè recogniti
& locupletati. Parifiis 1548. in- fol . Item
Venetiis 1522. in 4. Item Colonia 1528.-
in 8. avec l'Abregé de cet Ouvrage . Item
Lugduni 1542. & 1550. in 8. Budé prit
lui- même le foin de faire un Abregé de
fon Livre en François , & cet Abregé a
été imprimé plufieurs fois ; il eft cepen--
dant rare. Une Edition porte ce titre ::
Sommaire ou Epitome du Livre de . Affe
Par
AVRIL.: 1730. 739 .
も
perpar
Guillaume Budé, Paris 1522. in 8. Une
autre eft intitulée : Extrait on Abregé du
Livre de Affe , de feu M. Budé , auquel
les Monnoyes , Poids & Mefures anciennes
font réduites à celles de maintenant. Revû de
nouveau , corrigé & additionné. Paris 1550 .
in 12. Le Livre de Affe que l'Auteur de
fa Vie appelle Divinum Opus , fit beaucoup
d'honneur à Budé ; mais il fe trouva
un Italien qui lui contefta la gloire
d'avoir défriché le premier les matieres
épineufes des Monnoyes & des Mefures
des Anciens. Ce fut Leonard Portius qui
prétendit avoir cette gloire . Budé l'ayant
appris , en fut extrêmement irrité , & .
déclara hautement qu'il ne tenoit de
fonne ce qu'il avoit publié fur cette matiere
, & que Portius l'avoit pillé . Jean-
Lafcaris , qui étoit leur ami commun
empêcha que cette querelle n'allat plusloin
, & obtint de Budé , à force de prieres
, qu'il n'inferât point dans la feconde.
Edition de fon Livre le Difcours piquant
qu'il avoit compofé contre Portius . Budé
reconnut lui -même , quand fa premiere
colere fut paffée , qu'il avoit eu trop
d'emportement , c'est ce qui fit qu'il ne
voulut plus prendre d'interêt aux attaques
qui lui furent faites dans la fuite , &
qu'il fouffrit tranquillement que George.
Agricola s'attribuât telle part qu'il vou-
E vj droit
740 MERCURE DE FRANCE
droit de la gloire de fes découvertes .
Le Livre de Affe fait le fecond Volume
du Recueil des Oeuvres de Budé.
12. Annotationes in Pandectas priores &
pofteriores. Colonia 1526. in 8. Item Parif.
1532. 1536. 1556. in fol . It. Bafilea 15340
in 8. It. Lugduni 1551. & 1567. in 8 .
Les premieres Obfervations de Budé fur
les Pandectes parurent feules pour la premiere
fois en 1508. Antoine Auguftin ,
qui loue beaucoup cet Ouvrage par rapport
à l'érudition , n'en fait pas le même
cas par rapport à ce qui concerne le Droit.
13. Forenfia quibus vulgares & verè La
tina Furifconfultorum loquendi formula traduntur
, cum verborum forenfium indice. Parif.
1548. in fol. It. fans l'Index. Bafilea
in 8. Cet Ouvrage eft affez imparfait
& n'étoit pas encore en état de voir le
jour lorsque l'Auteur mourut.
Ces deux Ouvrages rempliffent le troifiéme
Volume du Recueil.
14. Commentarii Lingua Greca. Parif.
1529. in fol. Item Bafilea 1530. in fol. It.
ab Autore recogniti & aucti . Parif. 1548 .
in fol. Ft. Bafilea 1556. in fol . Ces Commentaires
font très - fçavans , & on y remarque
fans peine un travail immenfe &
une lecture prodigieufe ; mais après tour
ce n'eft qu'une maffe informe & indi
gefte , fans ordre & fans méthode..
Cet
AVRIL. 1730. 741
Cet Ouvrage termine le Recueil dont
il fait le quatriéme Volume. On a outre
cela de Budé
15. De l'Inftitution du Prince , par Guillaume
Budé , avec les Annotations de Jean
de Luxembourg, Abbé d'Yvri , de la Ri
vour& de Salmoify. La Rivour 1547. in
fol. Item Lyon in 4. La Rivour , où ce Livre
a été imprimé pour la premiere fois
eft une Abbaye en Champagne près de
Troyes. Ce n'étoit pas le talent de Budé
d'écrire en François ; fon ftile eft rude
obfcur & peur poli ; quoique fa Latinité
foit bien meilleure , quelques- uns y trou
vent cependant les mêmes défauts.
16. Ariftotelis Meteorologia , latinè versa.
Dans les Oeuvres de ce Philofophe.
17. Excepta de Venatione. A la fin du
Dictionnaire François- Latin de Jean Thier
ri. Paris. 1564. in fol.
18. Note in Ciceronis Epiftolas familia
res , dans l'Edition de Jean Thierri , cum
Scholiis ferè XXX. Doctorum Virorum. Parifiis
1557. in fol.
V.G. Budai Vita per Lud. Regium. Parif.
1577. in 4. It. dans le Recueil des
Opufcules de Louis le Roi. Paris 1571 .
in 4. Item dans le Recueil des Vies choifies
des Hommes illuftres , publiées par
Jean Bates. Londres 1682. in 4. It. parmi
les Vies des plus celebres Jurifconfultes
recueillies
742 MERCURE DE FRANCE.
recueillies par Fred.Jacques Leicker.Lipfia
1686. in 8.
de Guillaume Budé.
'Auteur des Memoires ajoûte ce qui
Lfuit : Ces paroles ( c'eft- à-dire , ce
que Budé avoit ordonné fur fon Enterrement
, ) ont fait naître dans l'efprit de
quelques-uns des foupçons contre la créan-
* ce , qui ont été fort augmentés par la Profeffion
ouverte que fa veuve alla faire du
Proteftantifme à Genève , avec une partie
de fes enfans. Mais d'autres , comme le
Pere Garaffe , ont pris fa défenſe fur cet
article ,
AVRIL. 1730. 735
rticle , outre qu'il paroît par fes Ecrits
qu'il étoit fort oppofé aux prétendus Ré-,
formateurs.
Son mariage ne fut pas fterile , puifqu'il
laiffa en mourant onze enfans , fept gar-
Cons & quatre filles . Sa veuve fe retira à
Genéve , comme je viens de le dire , avec
fes filles , & y embraffa la Religion Proteftante.
Un de fes fils ( Louis Budé ) s'y
retira auffi , & y fut Profeffeur en Langue
Hébraïque. Il publia une Traduction
Latine des Pleaumes avec des Notes , & il
auroit encore publié d'autres Ouvrages ,
s'il n'étoit mort fort jeune vers l'an 1550 .
( a )
Mathieu Budé , autre fils de Guillaume
,eft loué par Henri Etienne comme
un homme qui entendoit à fond la Langue
Hebraique.
Jean Budé , fon frere , fut un des trois
Députés que les Calviniftes envoyerent
en 1558. en Allemagne pour les affaires
de leur Eglife.
On dit deux chofes particulieres de
Guillaume Budé ; la premiere eft qu'il ne
voulut jamais fe laiffer peindre ce qui
a donné fujet à ces Vers d'Etienne Pafquier.
( a ) Colomies Gallia Orient, p. 15% -
E iiij Nec
1
736 MERCURE DE FRANCE
Nec voluit vivus fingi , pingive Budæus ,
Nec vatum moriens quæfiit elogia ;
Hunc qui tanta fuæ mentis monumenta reliquit
Externa puduit vivere velle manu .
La feconde eft qu'ayant voulu haranguer
Charles-Quint à ſon entrée à Paris ,
au mois de Janvier 1540. il demeura court ,
& ne pût achever fon difcours. L'Auteur
de fa vie ne dit rien de femblable.
Catalogue des Ouvrages de Guillaume Budé.
1. De ftudio bonarum Litterarum rectè &
commodè inftituendo Liber ad Franciſcum I.
Regem Galliarum.
نم
2. De Philologia libri duo ad Henricum
Aurelianenfem & Carolum Angolifmenfem ,
Francifci Regis filios. Ces deux Ouvrages
imprimés à Bâle en 1533. fe trouvent dans
le fecond Volume du Recueil de Crenius,
intitulé : Variorum Autorum Concilia ,
Studiorum Methodi . Rotterodami 1694. in-
4. Ils font peu lus ,
dit Louis
parceque ,
le Roi , peu de gens font capables de goûter
l'érudition de Budé , & que tout le
monde n'étant pas accoûtumé à fes manieres
de parler , on a de la peine à entrer
dans fa penfée , à moins que d'être
déja fçavant quand on fe met à cette lecture
, c'est- à-dire , pour parler en ftile
moins panégyrifte , parce qu'il y eft trop
obfcur.
3.
AVRIL. 1730. 737
3. De contemptu rerum fortuitarum Libri
tres ad Draconem Budaum fratrem. Parif.
1520. & 1526.in- 4. Item Argentorati 15-29.
Item Lugd. Bat. 1624. in- 16.
4. De Tranfitu Hellenifmi ad Chriftianifmum
Libri tres ad Francifcum Regem.
Parif. 1535. & 1556. in-fol.
Budé apprend dans cet Ouvrage à
paffer des Sciences profanes à la véritable
Philofophie , qui ne fe trouve que
dans la Doctrine celefte de Jeſus- Chriſt.
L
5. Epiftolarum Latinarum Libri V.
& Grecarum Liber unus. Parif. 1520. infol
. Item Bafilee 1521. in-4 . Les Lettres
Greques ont été imprimées féparément
à Paris 1550. in- 4. Item traduites en Latin
par Antoine Pichon . Paris 1574. in - 4 .
6. Ariftotelis & Philonis Judai Liber de
Mundo. Bafilea 1533 .
7. Plutarchi Liber de tranquillitate animi,
ad Fulium II. Pontificem Maximum.
8. Ejufdem de Fortuna Romanorum Liber
unus , & de Fortuna & Virtute Alexandri
Magni Libri duo.
9. Ejufdem de Placitis Decretifque Phi
lofophorum naturalibus Libri V.
10. Bafilii Magni Epiftola ad Gregorium
Nazianzenum de Vita in folitudine agenda.
Ces Traductions furent le premier
coup d'effai & le commencement des travaux
Litteraires de Budé ; elles furent fi
E v efti738
MERCURE DE FRANCE
eftimées , dit l'Auteur de fa vie , qu'on
auroit eu peine à l'en croire Auteur , s'il
p'eut donné dans la fuite d'autres preuves
plus confiderables de fon génie & de
fa capacité. Mais Nannius & Borremans
prétendent qu'il ne s'y eft appliqué qu'à
exprimer le fens de fon Auteur fans fe
mettre fort en peine de le fuivre mot pour
mot ; & M. Huet dit que pour avoir af
fecté le grand ſtile, & y avoir voulu faire
paroître une partie de fon érudition , il a
paffé pour un Paraphrafte , plutôt que
pour un veritable Traducteur ..
Tous les Ouvrages dont je viens de :
parler font contenus dans le premier Vo--
lume du Recueil des Oeuvres de Budé
publié à Bâle l'an 1557. en 4. volumes in--
fol. avec une ample Préface de Coelius .
fecundus Curion .
11. De Affe & partibus ejus Libri V..
Parif. 1516. 1524 , 1541. 1542. 1544.
in-fol. Item ab Autore noviffimè recogniti
& locupletati. Parifiis 1548. in- fol . Item
Venetiis 1522. in 4. Item Colonia 1528.-
in 8. avec l'Abregé de cet Ouvrage . Item
Lugduni 1542. & 1550. in 8. Budé prit
lui- même le foin de faire un Abregé de
fon Livre en François , & cet Abregé a
été imprimé plufieurs fois ; il eft cepen--
dant rare. Une Edition porte ce titre ::
Sommaire ou Epitome du Livre de . Affe
Par
AVRIL.: 1730. 739 .
も
perpar
Guillaume Budé, Paris 1522. in 8. Une
autre eft intitulée : Extrait on Abregé du
Livre de Affe , de feu M. Budé , auquel
les Monnoyes , Poids & Mefures anciennes
font réduites à celles de maintenant. Revû de
nouveau , corrigé & additionné. Paris 1550 .
in 12. Le Livre de Affe que l'Auteur de
fa Vie appelle Divinum Opus , fit beaucoup
d'honneur à Budé ; mais il fe trouva
un Italien qui lui contefta la gloire
d'avoir défriché le premier les matieres
épineufes des Monnoyes & des Mefures
des Anciens. Ce fut Leonard Portius qui
prétendit avoir cette gloire . Budé l'ayant
appris , en fut extrêmement irrité , & .
déclara hautement qu'il ne tenoit de
fonne ce qu'il avoit publié fur cette matiere
, & que Portius l'avoit pillé . Jean-
Lafcaris , qui étoit leur ami commun
empêcha que cette querelle n'allat plusloin
, & obtint de Budé , à force de prieres
, qu'il n'inferât point dans la feconde.
Edition de fon Livre le Difcours piquant
qu'il avoit compofé contre Portius . Budé
reconnut lui -même , quand fa premiere
colere fut paffée , qu'il avoit eu trop
d'emportement , c'est ce qui fit qu'il ne
voulut plus prendre d'interêt aux attaques
qui lui furent faites dans la fuite , &
qu'il fouffrit tranquillement que George.
Agricola s'attribuât telle part qu'il vou-
E vj droit
740 MERCURE DE FRANCE
droit de la gloire de fes découvertes .
Le Livre de Affe fait le fecond Volume
du Recueil des Oeuvres de Budé.
12. Annotationes in Pandectas priores &
pofteriores. Colonia 1526. in 8. Item Parif.
1532. 1536. 1556. in fol . It. Bafilea 15340
in 8. It. Lugduni 1551. & 1567. in 8 .
Les premieres Obfervations de Budé fur
les Pandectes parurent feules pour la premiere
fois en 1508. Antoine Auguftin ,
qui loue beaucoup cet Ouvrage par rapport
à l'érudition , n'en fait pas le même
cas par rapport à ce qui concerne le Droit.
13. Forenfia quibus vulgares & verè La
tina Furifconfultorum loquendi formula traduntur
, cum verborum forenfium indice. Parif.
1548. in fol. It. fans l'Index. Bafilea
in 8. Cet Ouvrage eft affez imparfait
& n'étoit pas encore en état de voir le
jour lorsque l'Auteur mourut.
Ces deux Ouvrages rempliffent le troifiéme
Volume du Recueil.
14. Commentarii Lingua Greca. Parif.
1529. in fol. Item Bafilea 1530. in fol. It.
ab Autore recogniti & aucti . Parif. 1548 .
in fol. Ft. Bafilea 1556. in fol . Ces Commentaires
font très - fçavans , & on y remarque
fans peine un travail immenfe &
une lecture prodigieufe ; mais après tour
ce n'eft qu'une maffe informe & indi
gefte , fans ordre & fans méthode..
Cet
AVRIL. 1730. 741
Cet Ouvrage termine le Recueil dont
il fait le quatriéme Volume. On a outre
cela de Budé
15. De l'Inftitution du Prince , par Guillaume
Budé , avec les Annotations de Jean
de Luxembourg, Abbé d'Yvri , de la Ri
vour& de Salmoify. La Rivour 1547. in
fol. Item Lyon in 4. La Rivour , où ce Livre
a été imprimé pour la premiere fois
eft une Abbaye en Champagne près de
Troyes. Ce n'étoit pas le talent de Budé
d'écrire en François ; fon ftile eft rude
obfcur & peur poli ; quoique fa Latinité
foit bien meilleure , quelques- uns y trou
vent cependant les mêmes défauts.
16. Ariftotelis Meteorologia , latinè versa.
Dans les Oeuvres de ce Philofophe.
17. Excepta de Venatione. A la fin du
Dictionnaire François- Latin de Jean Thier
ri. Paris. 1564. in fol.
18. Note in Ciceronis Epiftolas familia
res , dans l'Edition de Jean Thierri , cum
Scholiis ferè XXX. Doctorum Virorum. Parifiis
1557. in fol.
V.G. Budai Vita per Lud. Regium. Parif.
1577. in 4. It. dans le Recueil des
Opufcules de Louis le Roi. Paris 1571 .
in 4. Item dans le Recueil des Vies choifies
des Hommes illuftres , publiées par
Jean Bates. Londres 1682. in 4. It. parmi
les Vies des plus celebres Jurifconfultes
recueillies
742 MERCURE DE FRANCE.
recueillies par Fred.Jacques Leicker.Lipfia
1686. in 8.
Fermer
Résumé : CONTINUATION de l'Article de Guillaume Budé.
Guillaume Budé, érudit et humaniste français, a laissé des instructions pour son enterrement qui ont suscité des soupçons sur sa foi. Sa veuve et certaines de ses filles se sont converties au protestantisme à Genève. Cependant, des défenseurs comme le Père Garaffe ont contesté ces accusations, affirmant que Budé était opposé aux réformateurs. Budé a eu onze enfants, dont sept garçons et quatre filles. Louis Budé, l'un de ses fils, est devenu professeur de langue hébraïque à Genève et a traduit les Psaumes en latin. Mathieu Budé était également reconnu pour sa maîtrise de l'hébreu. Jean Budé, un autre fils, a été député des calvinistes en Allemagne en 1558. Deux anecdotes notables concernent Budé : il a refusé de se faire peindre et a échoué à terminer un discours devant Charles Quint en 1540. Budé est l'auteur de plusieurs ouvrages importants, dont 'De studio bonarum litterarum' et 'De Philologia'. Ses écrits, bien que riches en érudition, sont souvent jugés obscurs et difficiles d'accès. Il a également traduit des œuvres de Platon et de Plutarque, et a écrit sur les monnaies, les poids et les mesures antiques, ce qui lui a valu des controverses avec des érudits comme Leonard Portius. Ses 'Annotationes in Pandectas' et 'Commentarii Linguae Graecae' sont également notables, bien que critiqués pour leur manque de méthode. Budé a également travaillé sur des commentaires linguistiques et des annotations juridiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 850-861
LETTRE de M. Billecocq, Lieutenant Particulièr au Bailliage de Roye, pour servir de Réponse aux Remarques de M. Dauvergne, inserée dans le Mercure de Janvier 1730.
Début :
Vous avez, sans doute, lû, Monsieur, dans le Mercure du mois de Janvier [...]
Mots clefs :
Coutumes, Fiefs, Vassal, Seigneur, Recueil, Maximes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Billecocq, Lieutenant Particulièr au Bailliage de Roye, pour servir de Réponse aux Remarques de M. Dauvergne, inserée dans le Mercure de Janvier 1730.
LETTRE de M. Billecocq , Lieutenant
Particulièr au Bailliage de Roye , pour
Servir de Réponse aux Remarques de
M. Dauvergne , inferée dans le Mercure
de Fanvier 1730.
V
" Ous avez , fans doute , lû, Monfieur,
dans le Mercure du mois de Janvier
dernier , les Remarques de M. Dauvergne
de Beauvais , fur le Livre des Principes
du Droit François fur les Fiefs , dont j'ai
eu l'honneur de vous prefenter un Exemplaire
, & même la fatisfaction de vous
entendre dire depuis , que vous l'avez
trouvé bon, & qu'il feroit utile au Public.
Comme M. Dauvergne paffe pour homme
d'efprit & habile dans fa Profeffion ,
j'efperois trouver dans fes Remarques des
inftructions que je pourrois mettre à profit
, pour rétracter ou corriger les erreurs
dans lesquelles j'aurois pû être tombé ,
mais , je vous avoie , Monfieur , que je
n'y ai rien trouvé dont ma docilité puiffe
faire ufage.
Il porte d'abord fa critique fur le titre
du Livre , il argue la méthode que je
me fuis faite en compofant mon Recueil,
il me reproche d'avoir obmis les autoritez
MAY. 1730. 85 %
tez oppofées aux principes que j'ai établis
, & parmi le grand nombre de Maximes
dont le Livre eft rempli , il ne
s'en prend qu'à trois ou quatre.
Le titre du Livre, dit- il , paroît impofant ;
Auteur promet plus qu'il ne donne , & Sou
vent moins que le Texte de la Coûtume à
laquelle il rapporte les principes de fon Recueil.
J'aurois fouhaité pouvoir trouver à ce
Livre un titre plus modefte , & en mê
me-temps convenable; mais ne pensezvous
pas , Monfieur , qu'un Livre qui
renferme les notions les plus communes
des matieres feodales , les définitions &
les divifions des chofes , avec les princi ,
pales maximes établies par les Textes des
Coûtumes & par les décifions de nos meil
leurs Auteurs modernes , péut porter , à
bon droit , le Titre de Principes du Droit
François fur les Fiefs .
Comme je n'avois travaillé à ce Recueil
que pour mon inftruction particuliere ,
je me fuis contenté d'une expofition fimple
, facile & méthodique des principes
que je m'étois formez ; & en le faifant
imprimer , par le confeil de perfonnes jus
dicieufes , qui ont eftimé qu'il pourroit
être utile au Public , je l'ai prefenté tel
qu'il étoit , & je n'ai pas crû devoir l'embarraffer
de maximes controverfées qui
A iiij
m'au-
1
852 MERCURE DE FRANCE
m'auroient mené trop loin , perfuadé que
fi les regles que j'ai pofées étoient juftes ,
elles pourroient fervir à les éclaircir ou
à les décider.
C'eft dans cette idée que j'ai dit que
ce Livre pourroit fervir de Commentaire
aux Coûtumes de Peronne, Montdidier &
Roye , & à celles qui fur les Fiefs n'ont
point de difpofitions contraires .
Je conviens , Monfieur , qu'on ne peut
pas regarder mon Livre comme un veritable
Commentaire , il n'en a ni la forme
ni l'étendue , comme le remarque
M. Dauvergne , qui enfeigne avec tant
d'exactitude la maniere de faire un bon
Commentaire , qu'il feroit à fouhaiter
qu'il voulût donner au Public un Ouvrage
en ce genre de fa façon. Il rempliroit
, fans doute , toutes les idées qu'il
donne d'un excellent Commentaire de
Coûtume .
Pour moi qui n'ai point prétendu écrire
pour les fçavans , ni pour ceux qui font
initiez dans la connoiffance des matieres
des Fiefs , à qui je laiffe le mérite de les
traiter à fond par des raifonnemens , des
Differtations & des autoritez multipliéés ;
ma feule vûë a été , en faifant imprimer
mon Recueil fur les Fiefs , d'en rendre
la matiere intelligible , & de la mettre à
la portée des Seigneurs de Fiefs , de leurs
Officiers
MAY. 1730.
853
que
Officiers , des Vaffaux , & de tous ceux
la connoiffance des matieres féodales
peut intereffer. Ce Livre m'a paru d'autant
plus commode , qu'on le peut porter
dans fa poche ; en cela bien different
d'un Commentaire de Coûtume en forme ,
& tel que le voudroit l'Auteur des Remarques
, qui rempliroit un ou plufieurs
gros volumes.
Si je n'ai pas cité les Auteurs qui ont
écrit fur les Fiefs en Latin , ni ceux qui
en ont fait des Traitez particuliers , c'eſt
que je n'ai pas voulu charger les marges
de mon Livre d'un trop grand nombre
de Citations , qui feroient d'autant plus
inutiles , que les modernes , aufquels je
me fuis attaché , ont puiſé leurs déciſions
dans les anciens Feudiftes.
J'ofe affurer , Monfieur , qu'il n'y a
pas un feul article dans le titre des Fiefs
de la Coûtume de Peronne , Mondidier
& Roye , dont je me fuis particulierement
fervi pour former mes Principes , qui n'y
trouve fon explication; cependant M.Dauvergne
avance dans fes Obfervations ,
comme le défaut dominant de mon Livre,
que les Principes que je donne pour interpreter
les Articles de cette Coûtume ,
fourniffent auffi peu & quelquefois moins
que le Texte , que je dois expliquer.
Ce reproche eft trop vague pour que
Αν A v je
854 MERCURE DE FRANCE
je fois en état de m'en juftifier . Si j'ofois
efperer , Monfieur , que vous vouluffiez
bien prendre la peine d'en faire l'analyſe
vous- même , pouvant en juger plus fainement
qu'un autre, & m'en écrire votre
fentiment , je vous en aurois une fenfible
obligation , auffi - bien que de me mander
ce que vous penfez au fujet de la cenfure
de quelques Principes de mon Livre , que
M. Dauvergne prétend n'être pas juftes.
Permettez - moi de les reprendre ici l'un
après l'autre.
Voici les termes dont je me fuis fervi,
Liv . 2. Chap . 4. Sect. 6. En l'absence du
mari ou à fon refus , la femme peut fe faire
autorifer par fuftice , pour faire la foi &
hommage , & payer les droits.
M. Dauvergne dit que cet Axiome eft
faux , & que Dupleffis a fuffifamment fait
entendre le contraire.
Ma furpriſe a été d'autant plus grande,.
lorfque j'ai vû ce point de critique , qu'on
veut appuyer du fentiment de Dupleffis ,
que je ne puis m'empêcher de vous tranfcrire
ici les propres termes de cet Auteur,,
qui fe trouvent au Liv . I. des Fiefs , Ch . 3.-
vers la fin. Si la femme n'étoit point feparée
, mais que fon mari fût abſent , & que·
cependant le délai fatal preffat , j'eftime
qu'elle fe peut faire autorifer par Juftice
pour porter la foi..
31
Après
MAY. 1730 . 858
Après
cela peut-on dire que Dupleffis
penſe autrement que le Commentateur
de la Coûtume d'Amiens , que j'ai cité?
Si M. Dauvergne, avoit lû les Auteurs ,
& principalement Dumoulin , fur Paris §.
37. Glofe 1. N. 12. Brod. Art. 36. N. 14.
Le Grand , fur Troye , Art. 40. N. 13 .
& Ferriere , dans fon Traité des Fiefs ,
Ch . 2. Art. 2. N. 64. il auroit reconnu
que le principe que j'ai établi , loin d'être
faux , comme il le dit , eft inconteftable.
En effet , y a-t -il une autre reffource pour:
une femme dont le Fief eft faifi , par l'abfence
, la négligence , le caprice ou la
collufion du mari , que de fe faire autorifer
par Juftice , à l'effet de porter pour
lui la foi & hommage au Seigneur ? Eſtil
un parti plus équitable pour fauver la
perte des fruits qui font deftinez pour
foutenir les charges du mariage ? Vous
concevrez aisément , Monfieur , que cette
Remarque eft mal imaginée , & qu'elle
ne fait pas juger avantageufement de celles
qui fuivent.
J'ai dit au Liv . 2. Ch. 5. Sect. 7. Que
quand les puinez relevent de leur aîné , ils :
doivent lui faire la foi & hommage , &
payer le même droit de Chambellage , qu'ils
auroient payé au Seigneur.
M. Dauvergne , fans contefter ce Principe
, fe contente de dire que j'aurois dû
A vj avertir
856 MERCURE DE FRANCE
avertir que Dargentré a tenu le contraire,
& que fon fentiment a été en cela ſuivi
par plufieurs autres.
Il fe feroit épargné cette objection ,
s'il avoit bien voulu faire attention que
mon Systême eft de pofer uniment les
maximes quej'ay crûës les meilleures & les
plus fuivies , fans entrer dans le détail
des opinions oppofées de quelques Auteurs
, qui ont traité la même matiere .
Ainfi, quoique je n'aye pas ignoré le fentiment
de Dargentré , contraire à ma
propofition , il m'a paru que le texte de
la Coûtume de Vermandois , qui contient
dans une infinité d'articles , les mêmes
difpofitions que la Coûtume de Peronne
& de Roye, dont les appellations reffortiffent
au Préfidial de Laon , devoit prévaloir
à l'opinion de Dargentré , quelque
eftimé & quelque habile qu'il fût.
C'eſt par cette même raison , qu'en traitant
de la foi & hommage conteſtée entre
plufieurs perfonnes , Liv. 2. Chap. 4.
Sect. 4. j'ai tiré mes Principes des Textes,
des Coûtumes de Laon , Reims , & Châlons
, aurois-je pû puifer dans de meilleu
res fources que dans les Coûtumes voifines
de celles que j'avois fuivies , pour fervir
de baſe & de fondement à mes Principes
? Des Coûtumes qui ont été rédigées
& réformées par les plus fçavans Magiftrats
MAY. 1730. 857
trats du Royaume , de l'avis des perfonnes
les plus éclairées des Provinces , n'ontelles
pas plus de poids & d'autorité que
les fentimens de quelques Particuliers ?
Auffi nos meilleurs Auteurs ont-ils fuivi
cette Méthode d'appuyer leurs réfolutions
des Textes de Coûtumes , qui font
répandus dans leurs Ouvrages.
J'ay avancé pour maxime au Liv. 14.
Ch. 15. Sect. 1. Que le Seigneur qui veut
retenir un Fief de fa mouvance , lorsqu'il a
été vendu par fon vaffal , eft obligé d'en
rembourferle prix à l'Acquereur , fans pouvoir
précompter ni diminuer aucune chofe
pour les droits que devoit l' Acquereur à caufe
de fon acquifition.
L'Auteur des Remarques fait une diftinction.
Il convient que le Principe eft
jufte dans le cas où l'Acquereur eft chargé
du payement des droits ; mais fi l'on change
l'efpece , dit-il , & fi l'on fuppofe que
le Vendeur en foit tenu , il demande en
ce cas, s'il fera encore vrai que le Seigneur
n'en puiffe faire la déduction fur le prix
qu'il doit rembourfer , & il fe plaint que
je laiffe le Lecteur fur cela dans l'incertitude
du parti qui eft à prendre dans la
contrarieté qui fe rencontre , non-feulement
entre les diverfes Coûtumes , mais
auffi entre les divers Jurifconfultes.
Je vous avouë , Monfieur , que je n'avois
858 MERCURE DE FRANCE
vois garde de faire une pareille diftine
tion , puifqu'en difant que les droits feodaux
étoient incompatibles avec le retrait
feodal , j'avois fuffilamment fait entendret
que dans le cas propofé , le Seigneur étoit
tenu à rendre le prix fans aucune déduction
des droits..
Auffi la Coûtume de Feronne , Mon
didier & Roye , Art. 255. dit- elle , qu'il
faut rembourfer à l'acquereur les deniers
de l'achat , fans diftinguer fi c'eft l'acque
reur ou le vendeur qui eft chargé du
des droits. Ubi lex non diftinpayement
guit , nec nos diftinguere debemus ...
Les Coûtumes qui ont des difpofitions
contraires , font exorbitantes du droit
commun , & ne font fuivies que dans leur
territoire. Elles font même confiderées
par la plupart des Commentateurs , comme
injuftes & trop rigoureufes.
›
En effet le Seigneur exerçant le Retrait
feodal, n'eft-il pas fubrogé au lieu & place
de l'acquereur, & préſumé avoir acheté le
Fief de fon Vaffal ? auquel cas les droits :
fe trouvent confondus en fa perſonne
ne pouvant être créancier & débiteur de
lui-même. C'eft la décifion de l'Art. 22r.
de la Coûtume de Reims ; le fentiment
de Dumoulin , fur l'Art . 17, de la Coû--
tume de Chaumont , & celui de Brodeau ,
fur Paris , Art, 22. N. 4.
M ..
MAY. 1730 859
M. Dauvergne , me fait encore un reproche
de ce qu'en parlant au Liv. 4.
Ch. 35. Sect. 7. de la récompenfe que
l'aîné doit faire à fes puînez , lorfqu'il
retire leur part des Fiefs , je n'ai point
donné de Principes fur les difficultez qui
naiffent de la difpofition de la Coûtume
dont il fait l'énumeration .
Je vous avouerai franchement , Monfieur
,que je n'ai parlé du droit qu'a l'aîné:
de récompenfer fa foeur , qu'en paffant ,
& parce que ce droit a rapport à la matiere
des Fiefs ; mais comme il regarde
plus particulierement celle des fucceffions,.
où la Coûtume parle de la récompenfe ,
je me fuis réfervé den traiter plus amplement,
lorfqu'en expliquant le Titre des
Succeffions , je parlerai du partage des Fiefs
entre l'aîné & les puînez.
Enfin , pour pouffer la critique jufqu'au
bout, M. Dauvergne finit fes Remarques
par une Reflexion , qui certainement ne
me fait pas honneur ; je laiffe au Public
à juger fi elle doit lui en faire beaucoup..
Il infinuë que non -feulement il fe trouve
dans mon Livre des omiffions effentielles
, mais encore que les axiomes qu'on
prefente comme indubitables & non conteftés
peuvent produire des effets d'au--
tant plus dangereux par la réticence des
autoritez qui y font oppofées ; qu'il fuffit:
qu'un
866 MERCURE DE FRANCE
A qu'un Livre foit imprimé pour qu'il foit
regardé , fur tout après la mort de fon
Auteur , comme un Oracle , par une infinité
de gens ; que l'Avocat , dans les
confultations , le prend pour la regle de
fes réfolutions , & fouvent le Magiſtrat ,
pour celle de fes jugemens. Crédulité fatale
, continue- t-il , qui produit la ruine
des familles , dont un Livre de Principes
que l'Auteur a publiez comme vrais , eft la
cauſe.
Mais ne fuis- je pas en droit de demander
à M. Dauvergne , à quoi aboutit tout
ce raifonnement , & de lui propofer ce
Dilemme ? Ou mes Principes font bons ,
ou ils font vicieux ; fi vous les trouvez
mauvais , rendez témoignage de leur défectuofité
; mais s'ils font juftes & autorifez
par l'ufage & par les meilleurs Auteurs
, pourquoi les cenfurez -vous ? Vous
voudriez , direz - vous , que ces Principes
fuffent difcutez , approfondis , que j'euſſe
rapporté les exceptions , les objections
les applications , les diftinctions & les dé- .
cifions des Auteurs qui ont écrit fur la
matiere. A cela vous répondrai - je , je ne
pourrois que louer votre circonfpection;
fi j'avois entendu de donner au Public
un Traité en forme fur les Fiefs ; mais
confiderez que ce petit Livre n'eft qu'un
précis , un abregé des maximes les plus
>
communes
MAY. 1730 . 86r
communes & les plus fuivies , juftifiées
par les autoritez qui font à la marge , &
vous conviendrez que fi mes Principes
ne font
pas de votre gout , parce que
vous ne les trouvez pas affez démontrez,
ils peuvent convenir à une infinité de
gens , qui feront bien contens de trouver
d'un coup d'oeil dans ce Livre , la décifion
des difficultez qui fe prefentent.
Je laiffe au Public à juger fi votre Cri
tique eft judicieuſe.
Au refte , je ferai toûjours difpofé à
profiter des lumieres & des reflexions que
des perfonnes équitables voudront bien
me communiquer fur les deffauts qu'ils
auront pû remarquer dans mon Livre.
Je fuis , Monfieur , &c.
A Roye , ce 22. Mars 1730.
Particulièr au Bailliage de Roye , pour
Servir de Réponse aux Remarques de
M. Dauvergne , inferée dans le Mercure
de Fanvier 1730.
V
" Ous avez , fans doute , lû, Monfieur,
dans le Mercure du mois de Janvier
dernier , les Remarques de M. Dauvergne
de Beauvais , fur le Livre des Principes
du Droit François fur les Fiefs , dont j'ai
eu l'honneur de vous prefenter un Exemplaire
, & même la fatisfaction de vous
entendre dire depuis , que vous l'avez
trouvé bon, & qu'il feroit utile au Public.
Comme M. Dauvergne paffe pour homme
d'efprit & habile dans fa Profeffion ,
j'efperois trouver dans fes Remarques des
inftructions que je pourrois mettre à profit
, pour rétracter ou corriger les erreurs
dans lesquelles j'aurois pû être tombé ,
mais , je vous avoie , Monfieur , que je
n'y ai rien trouvé dont ma docilité puiffe
faire ufage.
Il porte d'abord fa critique fur le titre
du Livre , il argue la méthode que je
me fuis faite en compofant mon Recueil,
il me reproche d'avoir obmis les autoritez
MAY. 1730. 85 %
tez oppofées aux principes que j'ai établis
, & parmi le grand nombre de Maximes
dont le Livre eft rempli , il ne
s'en prend qu'à trois ou quatre.
Le titre du Livre, dit- il , paroît impofant ;
Auteur promet plus qu'il ne donne , & Sou
vent moins que le Texte de la Coûtume à
laquelle il rapporte les principes de fon Recueil.
J'aurois fouhaité pouvoir trouver à ce
Livre un titre plus modefte , & en mê
me-temps convenable; mais ne pensezvous
pas , Monfieur , qu'un Livre qui
renferme les notions les plus communes
des matieres feodales , les définitions &
les divifions des chofes , avec les princi ,
pales maximes établies par les Textes des
Coûtumes & par les décifions de nos meil
leurs Auteurs modernes , péut porter , à
bon droit , le Titre de Principes du Droit
François fur les Fiefs .
Comme je n'avois travaillé à ce Recueil
que pour mon inftruction particuliere ,
je me fuis contenté d'une expofition fimple
, facile & méthodique des principes
que je m'étois formez ; & en le faifant
imprimer , par le confeil de perfonnes jus
dicieufes , qui ont eftimé qu'il pourroit
être utile au Public , je l'ai prefenté tel
qu'il étoit , & je n'ai pas crû devoir l'embarraffer
de maximes controverfées qui
A iiij
m'au-
1
852 MERCURE DE FRANCE
m'auroient mené trop loin , perfuadé que
fi les regles que j'ai pofées étoient juftes ,
elles pourroient fervir à les éclaircir ou
à les décider.
C'eft dans cette idée que j'ai dit que
ce Livre pourroit fervir de Commentaire
aux Coûtumes de Peronne, Montdidier &
Roye , & à celles qui fur les Fiefs n'ont
point de difpofitions contraires .
Je conviens , Monfieur , qu'on ne peut
pas regarder mon Livre comme un veritable
Commentaire , il n'en a ni la forme
ni l'étendue , comme le remarque
M. Dauvergne , qui enfeigne avec tant
d'exactitude la maniere de faire un bon
Commentaire , qu'il feroit à fouhaiter
qu'il voulût donner au Public un Ouvrage
en ce genre de fa façon. Il rempliroit
, fans doute , toutes les idées qu'il
donne d'un excellent Commentaire de
Coûtume .
Pour moi qui n'ai point prétendu écrire
pour les fçavans , ni pour ceux qui font
initiez dans la connoiffance des matieres
des Fiefs , à qui je laiffe le mérite de les
traiter à fond par des raifonnemens , des
Differtations & des autoritez multipliéés ;
ma feule vûë a été , en faifant imprimer
mon Recueil fur les Fiefs , d'en rendre
la matiere intelligible , & de la mettre à
la portée des Seigneurs de Fiefs , de leurs
Officiers
MAY. 1730.
853
que
Officiers , des Vaffaux , & de tous ceux
la connoiffance des matieres féodales
peut intereffer. Ce Livre m'a paru d'autant
plus commode , qu'on le peut porter
dans fa poche ; en cela bien different
d'un Commentaire de Coûtume en forme ,
& tel que le voudroit l'Auteur des Remarques
, qui rempliroit un ou plufieurs
gros volumes.
Si je n'ai pas cité les Auteurs qui ont
écrit fur les Fiefs en Latin , ni ceux qui
en ont fait des Traitez particuliers , c'eſt
que je n'ai pas voulu charger les marges
de mon Livre d'un trop grand nombre
de Citations , qui feroient d'autant plus
inutiles , que les modernes , aufquels je
me fuis attaché , ont puiſé leurs déciſions
dans les anciens Feudiftes.
J'ofe affurer , Monfieur , qu'il n'y a
pas un feul article dans le titre des Fiefs
de la Coûtume de Peronne , Mondidier
& Roye , dont je me fuis particulierement
fervi pour former mes Principes , qui n'y
trouve fon explication; cependant M.Dauvergne
avance dans fes Obfervations ,
comme le défaut dominant de mon Livre,
que les Principes que je donne pour interpreter
les Articles de cette Coûtume ,
fourniffent auffi peu & quelquefois moins
que le Texte , que je dois expliquer.
Ce reproche eft trop vague pour que
Αν A v je
854 MERCURE DE FRANCE
je fois en état de m'en juftifier . Si j'ofois
efperer , Monfieur , que vous vouluffiez
bien prendre la peine d'en faire l'analyſe
vous- même , pouvant en juger plus fainement
qu'un autre, & m'en écrire votre
fentiment , je vous en aurois une fenfible
obligation , auffi - bien que de me mander
ce que vous penfez au fujet de la cenfure
de quelques Principes de mon Livre , que
M. Dauvergne prétend n'être pas juftes.
Permettez - moi de les reprendre ici l'un
après l'autre.
Voici les termes dont je me fuis fervi,
Liv . 2. Chap . 4. Sect. 6. En l'absence du
mari ou à fon refus , la femme peut fe faire
autorifer par fuftice , pour faire la foi &
hommage , & payer les droits.
M. Dauvergne dit que cet Axiome eft
faux , & que Dupleffis a fuffifamment fait
entendre le contraire.
Ma furpriſe a été d'autant plus grande,.
lorfque j'ai vû ce point de critique , qu'on
veut appuyer du fentiment de Dupleffis ,
que je ne puis m'empêcher de vous tranfcrire
ici les propres termes de cet Auteur,,
qui fe trouvent au Liv . I. des Fiefs , Ch . 3.-
vers la fin. Si la femme n'étoit point feparée
, mais que fon mari fût abſent , & que·
cependant le délai fatal preffat , j'eftime
qu'elle fe peut faire autorifer par Juftice
pour porter la foi..
31
Après
MAY. 1730 . 858
Après
cela peut-on dire que Dupleffis
penſe autrement que le Commentateur
de la Coûtume d'Amiens , que j'ai cité?
Si M. Dauvergne, avoit lû les Auteurs ,
& principalement Dumoulin , fur Paris §.
37. Glofe 1. N. 12. Brod. Art. 36. N. 14.
Le Grand , fur Troye , Art. 40. N. 13 .
& Ferriere , dans fon Traité des Fiefs ,
Ch . 2. Art. 2. N. 64. il auroit reconnu
que le principe que j'ai établi , loin d'être
faux , comme il le dit , eft inconteftable.
En effet , y a-t -il une autre reffource pour:
une femme dont le Fief eft faifi , par l'abfence
, la négligence , le caprice ou la
collufion du mari , que de fe faire autorifer
par Juftice , à l'effet de porter pour
lui la foi & hommage au Seigneur ? Eſtil
un parti plus équitable pour fauver la
perte des fruits qui font deftinez pour
foutenir les charges du mariage ? Vous
concevrez aisément , Monfieur , que cette
Remarque eft mal imaginée , & qu'elle
ne fait pas juger avantageufement de celles
qui fuivent.
J'ai dit au Liv . 2. Ch. 5. Sect. 7. Que
quand les puinez relevent de leur aîné , ils :
doivent lui faire la foi & hommage , &
payer le même droit de Chambellage , qu'ils
auroient payé au Seigneur.
M. Dauvergne , fans contefter ce Principe
, fe contente de dire que j'aurois dû
A vj avertir
856 MERCURE DE FRANCE
avertir que Dargentré a tenu le contraire,
& que fon fentiment a été en cela ſuivi
par plufieurs autres.
Il fe feroit épargné cette objection ,
s'il avoit bien voulu faire attention que
mon Systême eft de pofer uniment les
maximes quej'ay crûës les meilleures & les
plus fuivies , fans entrer dans le détail
des opinions oppofées de quelques Auteurs
, qui ont traité la même matiere .
Ainfi, quoique je n'aye pas ignoré le fentiment
de Dargentré , contraire à ma
propofition , il m'a paru que le texte de
la Coûtume de Vermandois , qui contient
dans une infinité d'articles , les mêmes
difpofitions que la Coûtume de Peronne
& de Roye, dont les appellations reffortiffent
au Préfidial de Laon , devoit prévaloir
à l'opinion de Dargentré , quelque
eftimé & quelque habile qu'il fût.
C'eſt par cette même raison , qu'en traitant
de la foi & hommage conteſtée entre
plufieurs perfonnes , Liv. 2. Chap. 4.
Sect. 4. j'ai tiré mes Principes des Textes,
des Coûtumes de Laon , Reims , & Châlons
, aurois-je pû puifer dans de meilleu
res fources que dans les Coûtumes voifines
de celles que j'avois fuivies , pour fervir
de baſe & de fondement à mes Principes
? Des Coûtumes qui ont été rédigées
& réformées par les plus fçavans Magiftrats
MAY. 1730. 857
trats du Royaume , de l'avis des perfonnes
les plus éclairées des Provinces , n'ontelles
pas plus de poids & d'autorité que
les fentimens de quelques Particuliers ?
Auffi nos meilleurs Auteurs ont-ils fuivi
cette Méthode d'appuyer leurs réfolutions
des Textes de Coûtumes , qui font
répandus dans leurs Ouvrages.
J'ay avancé pour maxime au Liv. 14.
Ch. 15. Sect. 1. Que le Seigneur qui veut
retenir un Fief de fa mouvance , lorsqu'il a
été vendu par fon vaffal , eft obligé d'en
rembourferle prix à l'Acquereur , fans pouvoir
précompter ni diminuer aucune chofe
pour les droits que devoit l' Acquereur à caufe
de fon acquifition.
L'Auteur des Remarques fait une diftinction.
Il convient que le Principe eft
jufte dans le cas où l'Acquereur eft chargé
du payement des droits ; mais fi l'on change
l'efpece , dit-il , & fi l'on fuppofe que
le Vendeur en foit tenu , il demande en
ce cas, s'il fera encore vrai que le Seigneur
n'en puiffe faire la déduction fur le prix
qu'il doit rembourfer , & il fe plaint que
je laiffe le Lecteur fur cela dans l'incertitude
du parti qui eft à prendre dans la
contrarieté qui fe rencontre , non-feulement
entre les diverfes Coûtumes , mais
auffi entre les divers Jurifconfultes.
Je vous avouë , Monfieur , que je n'avois
858 MERCURE DE FRANCE
vois garde de faire une pareille diftine
tion , puifqu'en difant que les droits feodaux
étoient incompatibles avec le retrait
feodal , j'avois fuffilamment fait entendret
que dans le cas propofé , le Seigneur étoit
tenu à rendre le prix fans aucune déduction
des droits..
Auffi la Coûtume de Feronne , Mon
didier & Roye , Art. 255. dit- elle , qu'il
faut rembourfer à l'acquereur les deniers
de l'achat , fans diftinguer fi c'eft l'acque
reur ou le vendeur qui eft chargé du
des droits. Ubi lex non diftinpayement
guit , nec nos diftinguere debemus ...
Les Coûtumes qui ont des difpofitions
contraires , font exorbitantes du droit
commun , & ne font fuivies que dans leur
territoire. Elles font même confiderées
par la plupart des Commentateurs , comme
injuftes & trop rigoureufes.
›
En effet le Seigneur exerçant le Retrait
feodal, n'eft-il pas fubrogé au lieu & place
de l'acquereur, & préſumé avoir acheté le
Fief de fon Vaffal ? auquel cas les droits :
fe trouvent confondus en fa perſonne
ne pouvant être créancier & débiteur de
lui-même. C'eft la décifion de l'Art. 22r.
de la Coûtume de Reims ; le fentiment
de Dumoulin , fur l'Art . 17, de la Coû--
tume de Chaumont , & celui de Brodeau ,
fur Paris , Art, 22. N. 4.
M ..
MAY. 1730 859
M. Dauvergne , me fait encore un reproche
de ce qu'en parlant au Liv. 4.
Ch. 35. Sect. 7. de la récompenfe que
l'aîné doit faire à fes puînez , lorfqu'il
retire leur part des Fiefs , je n'ai point
donné de Principes fur les difficultez qui
naiffent de la difpofition de la Coûtume
dont il fait l'énumeration .
Je vous avouerai franchement , Monfieur
,que je n'ai parlé du droit qu'a l'aîné:
de récompenfer fa foeur , qu'en paffant ,
& parce que ce droit a rapport à la matiere
des Fiefs ; mais comme il regarde
plus particulierement celle des fucceffions,.
où la Coûtume parle de la récompenfe ,
je me fuis réfervé den traiter plus amplement,
lorfqu'en expliquant le Titre des
Succeffions , je parlerai du partage des Fiefs
entre l'aîné & les puînez.
Enfin , pour pouffer la critique jufqu'au
bout, M. Dauvergne finit fes Remarques
par une Reflexion , qui certainement ne
me fait pas honneur ; je laiffe au Public
à juger fi elle doit lui en faire beaucoup..
Il infinuë que non -feulement il fe trouve
dans mon Livre des omiffions effentielles
, mais encore que les axiomes qu'on
prefente comme indubitables & non conteftés
peuvent produire des effets d'au--
tant plus dangereux par la réticence des
autoritez qui y font oppofées ; qu'il fuffit:
qu'un
866 MERCURE DE FRANCE
A qu'un Livre foit imprimé pour qu'il foit
regardé , fur tout après la mort de fon
Auteur , comme un Oracle , par une infinité
de gens ; que l'Avocat , dans les
confultations , le prend pour la regle de
fes réfolutions , & fouvent le Magiſtrat ,
pour celle de fes jugemens. Crédulité fatale
, continue- t-il , qui produit la ruine
des familles , dont un Livre de Principes
que l'Auteur a publiez comme vrais , eft la
cauſe.
Mais ne fuis- je pas en droit de demander
à M. Dauvergne , à quoi aboutit tout
ce raifonnement , & de lui propofer ce
Dilemme ? Ou mes Principes font bons ,
ou ils font vicieux ; fi vous les trouvez
mauvais , rendez témoignage de leur défectuofité
; mais s'ils font juftes & autorifez
par l'ufage & par les meilleurs Auteurs
, pourquoi les cenfurez -vous ? Vous
voudriez , direz - vous , que ces Principes
fuffent difcutez , approfondis , que j'euſſe
rapporté les exceptions , les objections
les applications , les diftinctions & les dé- .
cifions des Auteurs qui ont écrit fur la
matiere. A cela vous répondrai - je , je ne
pourrois que louer votre circonfpection;
fi j'avois entendu de donner au Public
un Traité en forme fur les Fiefs ; mais
confiderez que ce petit Livre n'eft qu'un
précis , un abregé des maximes les plus
>
communes
MAY. 1730 . 86r
communes & les plus fuivies , juftifiées
par les autoritez qui font à la marge , &
vous conviendrez que fi mes Principes
ne font
pas de votre gout , parce que
vous ne les trouvez pas affez démontrez,
ils peuvent convenir à une infinité de
gens , qui feront bien contens de trouver
d'un coup d'oeil dans ce Livre , la décifion
des difficultez qui fe prefentent.
Je laiffe au Public à juger fi votre Cri
tique eft judicieuſe.
Au refte , je ferai toûjours difpofé à
profiter des lumieres & des reflexions que
des perfonnes équitables voudront bien
me communiquer fur les deffauts qu'ils
auront pû remarquer dans mon Livre.
Je fuis , Monfieur , &c.
A Roye , ce 22. Mars 1730.
Fermer
Résumé : LETTRE de M. Billecocq, Lieutenant Particulièr au Bailliage de Roye, pour servir de Réponse aux Remarques de M. Dauvergne, inserée dans le Mercure de Janvier 1730.
M. Billecocq, lieutenant particulier au bailliage de Roye, répond aux critiques de M. Dauvergne de Beauvais, publiées dans le Mercure de janvier 1730, concernant son livre 'Principes du Droit Français sur les Fiefs'. Billecocq reconnaît la réputation de Dauvergne mais affirme que ses remarques ne contiennent aucune critique utile. Dauvergne critique le titre du livre, la méthode de composition et l'omission des autorités opposées aux principes établis. Billecocq défend le titre de son ouvrage, soulignant qu'il contient des notions essentielles sur les matières féodales. Il explique avoir simplifié l'exposition pour rendre la matière accessible aux seigneurs de fiefs, leurs officiers et autres intéressés. Billecocq rejette également les critiques sur l'absence de citations d'auteurs latins ou de traités particuliers, justifiant cela par la modernité de ses sources. Il conteste les reproches sur l'insuffisance des principes pour interpréter les articles de la coutume de Peronne, Montdidier et Roye, et invite Dauvergne à analyser lui-même le livre. Billecocq répond point par point aux critiques spécifiques sur certains principes, comme celui concernant l'autorisation judiciaire pour les femmes en l'absence de leur mari, et celui sur les droits de chambellage entre puînés et aînés. Il conclut en rejetant les accusations d'omissions essentielles et de dangers potentiels de son ouvrage, affirmant que ses principes sont justes et bien fondés. L'auteur reconnaît que certains principes peuvent sembler défectueux, mais il argue que ceux qui sont justes et autorisés par l'usage et les meilleurs auteurs devraient être acceptés. Il admet que les principes auraient pu être discutés et approfondis, mais précise que son livre est un précis des maximes les plus communes et suivies, justifiées par les autorités citées en marge. Il concède que ses principes peuvent ne pas convenir à tous, mais ils peuvent satisfaire ceux qui cherchent des décisions rapides sur les difficultés rencontrées. L'auteur laisse au public le soin de juger la critique et se déclare prêt à bénéficier des lumières et réflexions des personnes équitables sur les défauts éventuels de son livre. Le texte est daté du 22 mars 1730 à Roye.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 1962-1967
ÉLOGE du R. P. du Cerceau de la Compagnie de Jesus.
Début :
Le Pere Jean Antoine du Cerceau est mort subitement à Veret, le quatréme [...]
Mots clefs :
Histoire, Ouvrage, Compagnie de Jésus, Recueil, Jean-Antoine du Cerceau, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ÉLOGE du R. P. du Cerceau de la Compagnie de Jesus.
ELOGE du R. P. du Cerceau de la
Compagnie de Jefus.
L
E Pere Jean Antoine du Cerceau eft
mort fubitement à Veret , le quatriéme
de Juillet de cette année , âgé d'environ
60, ans. Il éroit né à Paris , l'an 1670 .
& il étoit né Poëte. Il fe diftingua de
bonne heure dans la Compagnie de Jefus
où Dieu l'avoit appellé , par des Poëmes
dont les Connoiffeurs admirerent la Verfification
& la Latinité. Les fujets de ces
Poëmes font les Poules , les Papillons , Baltazar
& l'Enfant Prodigue , Piéce de Thea
tre qu'il a traduite en Vers François , &
qui
SEPTEMBRE . 1730. 1963
qui repréſentée plufieurs fois , a toujours
fait répandre beaucoup de larmes . On a
un Recueil de fes Vers Latins.
,
Il quitta bientôt les Mufes Latines trop
férieufes ingrat à leurs bienfaits , il fe
livra entierement à fon génie qui le portoit
à une Poëfie familiere , fans baffeffe
naïve avec efprit , negligée en apparence,
& travaillée en effet , délicate & piquante
, qui retient quelques termes anciens
de Marot , & qui copie plus exactement
fa maniere de penfer que fon langage.
Le P. du Cerceau étoit original en ce
genre d'écrire ; le Recueil de fes Ouvrages
a été imprimé plufieurs fois chez
Etienne , fans nom d'Auteur ; on y apprend
que les Mufes badines lui atirerent
d'affez grands chagrins . Ses Poëfies ne font
pas les feuls fruits d'un génie heureux ;
les Lettres d'un Abbé à Eudoxe fur l'Apologie
des Provinciales ; deux petites Satyres,
où regne la meilleure plaifanterie , & la
Critique de l'Hiftoire des Flagellan's , écrite
en Latin par l'Abbé Boileau , prouvent
que fa Profe avoit toute la vivacité &
toute la fineffe de fes Vers.
Le P. du Cerceau n'étoit pas borné à
cette efpece d'Ouvrage , dont la délicateffe
fait tout le prix ; il s'élevoit quand
il vouloit en prendre la peine. L'Oraifon
du Dauphin prononcée à Bourges , & imprimée
1964 MERCURE DE FRANCE
primée , ne laiffe pas douter qu'il n'eut
tenu un rang parmi les Orateurs , fi l'éloquence
avoit eu pour lui les attraits de la
Poëfie.
Son efprit étoit de ces efprits faciles
qui prennent aifément toutes les formes .
Sa Compagnie s'eft fervie de fa plume
contre l'étonnante calomnie de Breft , fi
temerairement entrepriſe , fi pleinement
découverte & fi folemnellement jugée.
Les Factums font de lui.
Engagé par quelques circonftances à
donner l'Hiftoire de la derniere Révolution
de Perfe fur d'excellens Mémoires ; cẹt
Ouvrage achevé en peu de tems fait regreter
qu'il n'ait donné au Public que cette
Hiftoire.
,
Ceux entre les mains defquels fes papiers
font tombés pourroient rendre public
un Ouvrage auquel il ne manque
que cinq ou fix pages ; c'eft l'Hiftoire de
Nicolo Gabrins , fils d'une Lavandiere
qui entreprit l'an 1447. de rétablir la République
Romaine. Cet évenement peu
connu , joint les agréables furprifes du
Roman à la verité de l'Hiftoire , on s'étonnera
qu'il n'ait pas mis la derniere
. main à un Ouvrage prefque fini 25. ans
avant fa mort , ceux qui s'en étonneront
n'ont pas connu le Pere du Cerceau ; fon
eſprit lui a rendu de grands fervices , par
recon
J
SEPTEMBRE . 1730. 1965
reconnoiffance il ne le contraignoit pas ,
il en fuivoit avec trop de complaifance
les mouvemens les moins reglés ; combien
d'ouvrages a t'il commencés tandis
qu'une certaine impetuofité d'imagination
duroit , il les pouffoit avec vigueur , il y
employoit les jours & les nuits ; dès que
cette imagination un peu capricieuſe fe
refroidiffoit , il les abandonnoit & les
oublioit entierement. La lifte de fes Ouvrages
commencés feroit longue ; on y
verroit des Commentaires François fur
Horace , fur les Lettres de Pline , fur les
Dialogues de Ciceron de la Nature des
Dieux , aucun des trois n'a paffé quelques
cayers . Il a pouffé plus loin des Ouvrages
d'un moindre projet , entr'autres un
Effai fur le caractere du ftile Poëtique & un
Traité de la Perspective . On n'auroit pas
dû attendre un Traité de Mathematique
d'un homme que les Belles Lettres ont
occupé toute la vie ; mais , je l'ai déja dit,
fon efprit prenoit toutes les formes . Divers
Extraits qu'on lit dans les Mémoires
de Trévoux , aufquels il a travaillé plufieurs
années , en differens tems , prouvent
que les recherches les plus épineufes
ne l'effrayoient pas , & qu'il en foûtenoit
la peine , pourvû qu'il ne fallut pas la
foûtenir long tems. Engagé fur la fin de
fa vie à défendre une explication d'Horacc
1966 MERCURE DE FRANCE
race qu'il avoit fuggerée au P. Sanadon
il est entré dans ce que l'ancienne Mufique
a de plus profond , & de plus inacceffible
; il y a porté la lumiere , & repouffé
les attaques d'un fçavant Adverfaire
avec tant de force que la victoire eft
encore douteuſe ; il aimoit la Mufique ,
jufqu'à la pratiquer , & il a compofé plufieurs
Airs.
La plupart des Pièces que les Penfionnaires
du College de Louis le Grand
jouënt chaque année font de lui ; ils ont
repréfenté plus d'une fois avec un fuccès
conftant Lefaux Duc de Bourgogne , Efope
au College , l'Ecole des Peres , le Point
d'honneur & les Confins. Le fort du
Philofophe à la mode , du Riche imaginaire
& d'Euloge a été moins heureux. Le
Pere du Cerceau cheififfoit bien fon fujet;
il peignoit à merveille le ridicule ; fes caracteres
étoient foutenus ; fon Comique
n'étoit jamais plat ; mais il ſe laiffoit preffer
; il croquoit quelquefois fes Tableaux
& fa Verfification fe fentoit trop de la
précipitation de fon travail ; il auroit
égalé les meilleurs Comiques s'il avoit pû
retoucher fes Piéces , fon génie un peu
trop libertin ne le lui permettoit pas . Les
qualités de fon coeur le rendoient encore
plus eſtimable que la beauté de fon efprit;
il étoit d'un commerce doux & aifé , fans
ambi.
SEPTEMBRE . 1730. 1967
ambition & incapable d'envie. On le
voyoit avec plaifir dans le grand monde ,
& il ne le cherchoit pas : eftimé dans fon
Corps dont il rempliffoit les devoirs fans
oftentation. Les larmes du Prince de Conti
fon Eleve , font l'éloge & de l'illuftre Dif
ciple & du Maître.
Compagnie de Jefus.
L
E Pere Jean Antoine du Cerceau eft
mort fubitement à Veret , le quatriéme
de Juillet de cette année , âgé d'environ
60, ans. Il éroit né à Paris , l'an 1670 .
& il étoit né Poëte. Il fe diftingua de
bonne heure dans la Compagnie de Jefus
où Dieu l'avoit appellé , par des Poëmes
dont les Connoiffeurs admirerent la Verfification
& la Latinité. Les fujets de ces
Poëmes font les Poules , les Papillons , Baltazar
& l'Enfant Prodigue , Piéce de Thea
tre qu'il a traduite en Vers François , &
qui
SEPTEMBRE . 1730. 1963
qui repréſentée plufieurs fois , a toujours
fait répandre beaucoup de larmes . On a
un Recueil de fes Vers Latins.
,
Il quitta bientôt les Mufes Latines trop
férieufes ingrat à leurs bienfaits , il fe
livra entierement à fon génie qui le portoit
à une Poëfie familiere , fans baffeffe
naïve avec efprit , negligée en apparence,
& travaillée en effet , délicate & piquante
, qui retient quelques termes anciens
de Marot , & qui copie plus exactement
fa maniere de penfer que fon langage.
Le P. du Cerceau étoit original en ce
genre d'écrire ; le Recueil de fes Ouvrages
a été imprimé plufieurs fois chez
Etienne , fans nom d'Auteur ; on y apprend
que les Mufes badines lui atirerent
d'affez grands chagrins . Ses Poëfies ne font
pas les feuls fruits d'un génie heureux ;
les Lettres d'un Abbé à Eudoxe fur l'Apologie
des Provinciales ; deux petites Satyres,
où regne la meilleure plaifanterie , & la
Critique de l'Hiftoire des Flagellan's , écrite
en Latin par l'Abbé Boileau , prouvent
que fa Profe avoit toute la vivacité &
toute la fineffe de fes Vers.
Le P. du Cerceau n'étoit pas borné à
cette efpece d'Ouvrage , dont la délicateffe
fait tout le prix ; il s'élevoit quand
il vouloit en prendre la peine. L'Oraifon
du Dauphin prononcée à Bourges , & imprimée
1964 MERCURE DE FRANCE
primée , ne laiffe pas douter qu'il n'eut
tenu un rang parmi les Orateurs , fi l'éloquence
avoit eu pour lui les attraits de la
Poëfie.
Son efprit étoit de ces efprits faciles
qui prennent aifément toutes les formes .
Sa Compagnie s'eft fervie de fa plume
contre l'étonnante calomnie de Breft , fi
temerairement entrepriſe , fi pleinement
découverte & fi folemnellement jugée.
Les Factums font de lui.
Engagé par quelques circonftances à
donner l'Hiftoire de la derniere Révolution
de Perfe fur d'excellens Mémoires ; cẹt
Ouvrage achevé en peu de tems fait regreter
qu'il n'ait donné au Public que cette
Hiftoire.
,
Ceux entre les mains defquels fes papiers
font tombés pourroient rendre public
un Ouvrage auquel il ne manque
que cinq ou fix pages ; c'eft l'Hiftoire de
Nicolo Gabrins , fils d'une Lavandiere
qui entreprit l'an 1447. de rétablir la République
Romaine. Cet évenement peu
connu , joint les agréables furprifes du
Roman à la verité de l'Hiftoire , on s'étonnera
qu'il n'ait pas mis la derniere
. main à un Ouvrage prefque fini 25. ans
avant fa mort , ceux qui s'en étonneront
n'ont pas connu le Pere du Cerceau ; fon
eſprit lui a rendu de grands fervices , par
recon
J
SEPTEMBRE . 1730. 1965
reconnoiffance il ne le contraignoit pas ,
il en fuivoit avec trop de complaifance
les mouvemens les moins reglés ; combien
d'ouvrages a t'il commencés tandis
qu'une certaine impetuofité d'imagination
duroit , il les pouffoit avec vigueur , il y
employoit les jours & les nuits ; dès que
cette imagination un peu capricieuſe fe
refroidiffoit , il les abandonnoit & les
oublioit entierement. La lifte de fes Ouvrages
commencés feroit longue ; on y
verroit des Commentaires François fur
Horace , fur les Lettres de Pline , fur les
Dialogues de Ciceron de la Nature des
Dieux , aucun des trois n'a paffé quelques
cayers . Il a pouffé plus loin des Ouvrages
d'un moindre projet , entr'autres un
Effai fur le caractere du ftile Poëtique & un
Traité de la Perspective . On n'auroit pas
dû attendre un Traité de Mathematique
d'un homme que les Belles Lettres ont
occupé toute la vie ; mais , je l'ai déja dit,
fon efprit prenoit toutes les formes . Divers
Extraits qu'on lit dans les Mémoires
de Trévoux , aufquels il a travaillé plufieurs
années , en differens tems , prouvent
que les recherches les plus épineufes
ne l'effrayoient pas , & qu'il en foûtenoit
la peine , pourvû qu'il ne fallut pas la
foûtenir long tems. Engagé fur la fin de
fa vie à défendre une explication d'Horacc
1966 MERCURE DE FRANCE
race qu'il avoit fuggerée au P. Sanadon
il est entré dans ce que l'ancienne Mufique
a de plus profond , & de plus inacceffible
; il y a porté la lumiere , & repouffé
les attaques d'un fçavant Adverfaire
avec tant de force que la victoire eft
encore douteuſe ; il aimoit la Mufique ,
jufqu'à la pratiquer , & il a compofé plufieurs
Airs.
La plupart des Pièces que les Penfionnaires
du College de Louis le Grand
jouënt chaque année font de lui ; ils ont
repréfenté plus d'une fois avec un fuccès
conftant Lefaux Duc de Bourgogne , Efope
au College , l'Ecole des Peres , le Point
d'honneur & les Confins. Le fort du
Philofophe à la mode , du Riche imaginaire
& d'Euloge a été moins heureux. Le
Pere du Cerceau cheififfoit bien fon fujet;
il peignoit à merveille le ridicule ; fes caracteres
étoient foutenus ; fon Comique
n'étoit jamais plat ; mais il ſe laiffoit preffer
; il croquoit quelquefois fes Tableaux
& fa Verfification fe fentoit trop de la
précipitation de fon travail ; il auroit
égalé les meilleurs Comiques s'il avoit pû
retoucher fes Piéces , fon génie un peu
trop libertin ne le lui permettoit pas . Les
qualités de fon coeur le rendoient encore
plus eſtimable que la beauté de fon efprit;
il étoit d'un commerce doux & aifé , fans
ambi.
SEPTEMBRE . 1730. 1967
ambition & incapable d'envie. On le
voyoit avec plaifir dans le grand monde ,
& il ne le cherchoit pas : eftimé dans fon
Corps dont il rempliffoit les devoirs fans
oftentation. Les larmes du Prince de Conti
fon Eleve , font l'éloge & de l'illuftre Dif
ciple & du Maître.
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Résumé : ÉLOGE du R. P. du Cerceau de la Compagnie de Jesus.
Le Père Jean Antoine du Cerceau, né à Paris en 1670, est décédé subitement à Veret le 4 juillet 1730 à l'âge d'environ 60 ans. Il était poète et membre de la Compagnie de Jésus. Ses poèmes en latin étaient admirés pour leur versification et leur latinité. Ses sujets de prédilection incluaient les poules, les papillons, Baltazar, et une pièce de théâtre traduite en vers français, 'L'Enfant Prodigue', qui a connu plusieurs représentations réussies. Du Cerceau a ensuite abandonné la poésie latine pour se consacrer à une poésie familière, naïve et spirituelle, caractérisée par une apparence négligée mais travaillée. Il a publié plusieurs recueils de ses œuvres, souvent sans nom d'auteur, et a écrit des lettres, des satires et des critiques littéraires. Son esprit versatile lui permettait de s'adapter à divers genres littéraires. Il a également écrit des discours, comme l'oraison du Dauphin prononcée à Bourges, et a contribué à des écrits contre la calomnie de Brest. Engagé par des circonstances, il a rédigé l'histoire de la dernière révolution de Perse et a commencé plusieurs autres ouvrages, dont une histoire de Nicolò Gabrins, qu'il n'a pas achevée. Du Cerceau a également composé des airs de musique et a écrit des pièces de théâtre jouées par les pensionnaires du Collège de Louis le Grand. Ses qualités humaines, telles que sa douceur et son absence d'ambition, étaient remarquables. Les larmes du Prince de Conti, son élève, témoignent de l'estime et de l'affection qu'il inspirait.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 2252-255
« Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...] »
Début :
Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...]
Mots clefs :
Librairie, Auteur, Recueil
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texteReconnaissance textuelle : « Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...] »
Jean Villette , fils, Libraire , rue S. Jacques , à
S. Bernard , vend actuellement la continuation de
la troifiéme partie du Traité de l'Univers matériel
, ou Aftronomie Physique , contenant les
Tables du Flux & du Reflux de la Mer Océane ,
des Afpects , des Planetes avec la Lune, des Vents
quis
OCTOBRE . 1730. 2253
qui pourront être caufez par fa preffion , & du
Paffage de quelques Etoiles fixes par le premier
Méridien , pendant l'année 173 1. avec l'Explication
des Tables , & de leurs ufages. Par le feur
Petit , Arpenteur à Blois . Brochure in 12. de
trois feuilles ; fe vend fix fols.
On a fait un volume de toutes les feuilles de
la Spectatrice , qui ont paru , & des nouvelles
qui n'ont point paru . Il fe vend 24 f. broché , &
35 f. relié en Veau. A Paris , chez la veuve.
Piffot , Quai de Conti ; & au Palais , chezJean
de Null
Armand , Libraire à Paris , vient d'achever
l'impreffion du Recueil des principales Décifions
fur les Dimes , les Portions congrues , les Droits
Charges des Curez primitifs. Extraits des
Canons, des Conciles & des plus celebres Auteurs ,
conformément aux Edits & Déclarations du Roy
& de la Jurifprudence des Parlemens du Royaume
& du Grand Confeil. Par l'Auteur des Décifions
Beneficiales .
Il paroît une Tragédie d'Oedipe , ou des Trois
Fils de Jocafte , mais trop tard pour en pouvoir
donner l'Analyfe ce mois cy. On la débite chez
le Breton , quay des Auguftins , qui en imprime
actuellement deux autres , des neuf Tragédies
d'Oedipe , compriſes dans le Privilege accordé à
l'Auteur des Trois Fils de Jocafte.
On nous écrit d'Amfterdam , que Fr. Changuien
, Libraire de cette Vile , imprime actuel.
Iement un Recueil de Lettres furdifferens fujets,
qui pourront intereffer les curieux . Ce ne fera
d'abord qu'un vol . in 12. de 248 pag. mais qui
pourra
2254 MERCURE DE FRANCE
་
*
pourra avoir une fuite. La premiere, de ces Lettres
eft fur les Habitans de l'air , & contient des recherches
agréables fur les Oifeaux , & la feconde
roule fur la Fontaine de Veron , près la Ville de
Sens , dont l'Auteur décrit les merveilles & les
propriétez , dont la principale eft que l'eau ſe pétrife
; ce qui donne lieu de rapporter d'autres
exemples de pareilles eaues merveilleufes , & de
faire paroître beaucoup de lecture & de l'érudi
tion. Cet Ouvrage eft de M. le Beuf, Capitaine de
la Milice Bourgeoife de la Ville de Joigny en
Bourgogne.
Hermand Vytvvers , autre Libraire d'Amfterdam,
nous avertit que c'eft lui qui a imprimé en
1723. fur l'Edition de Paris, le Voyage de Syrie
& du Mont-Liban , &c . de M. de la R... fur quoi
il y a une mépriſe dans le Mercure de France du
mois de Janvier 1729. pag. 21. où il eſt parlé de
la réimpreffion de ce Livre.
L'Auteur , qui fait bon gré au Libraire de fon
exactitude , profite de cette occafion pour rétablir
un endroit de fon Livre qui a été obmis par
les Imprimeurs , pour n'avoir pas pris un renvoi
dont la marge du Manufcrit étoit chargée . C'eſt
à la p. 346. de l'Edition de Paris & 279. de celle
d'Amfterdam , dans la Differtation hiftorique
qui regarde la fource & le cours du Jourdain
avant ces mots : Contentons - nous , en finiffant;
lifez ce qui fuit.
93
Mais nous ne fçaurions oublier icy un point
celebre dans l'Hiftoire,& qui a rapport à notre
so Fleuve. C'eft le Triomphe avec lequel l'Empereur
Tite fit fon entrée à Rome , après la prife
» de Jerufalem , & l'entiere réduction des Juifs.
Triomphe dont on éleva depuis un Arc fuperbe
, plufieurs fois gravé & connu de tous les
Antiquaires. On voit dans la Frife de cet Arc ;
93
» parmi
OCTOBRE . 1730. 2255
32
parmi les Figures fymboliques ; & c, la figure
du Jourdain portée en triomphe par des Sol-
» dats Romains. C'eft un Vieillard , couché &
appuyé fur une Urne renversée, pour marquer
plus particulierement par ce fymbole la conquête
de la Judée , & les Juifs vaincus & foumis
à l'Empire Romain. Le P.de Montfaucon
qui n'a pas oublié dans fon grand Recueil cer
Arc de Tite , a fait graver en grand & en plu-
» fieurs Planches , lés principaux fujets de la Frife,
qui en font les plus curieux ornemens. La Figure
du Jourdain , qui eft d'un excellent
ອ
30
•
gout
fe trouve dans la Planche 101.du 4 tom.part.1.
» pag. 162. & merite une attention particuliere.
S. Bernard , vend actuellement la continuation de
la troifiéme partie du Traité de l'Univers matériel
, ou Aftronomie Physique , contenant les
Tables du Flux & du Reflux de la Mer Océane ,
des Afpects , des Planetes avec la Lune, des Vents
quis
OCTOBRE . 1730. 2253
qui pourront être caufez par fa preffion , & du
Paffage de quelques Etoiles fixes par le premier
Méridien , pendant l'année 173 1. avec l'Explication
des Tables , & de leurs ufages. Par le feur
Petit , Arpenteur à Blois . Brochure in 12. de
trois feuilles ; fe vend fix fols.
On a fait un volume de toutes les feuilles de
la Spectatrice , qui ont paru , & des nouvelles
qui n'ont point paru . Il fe vend 24 f. broché , &
35 f. relié en Veau. A Paris , chez la veuve.
Piffot , Quai de Conti ; & au Palais , chezJean
de Null
Armand , Libraire à Paris , vient d'achever
l'impreffion du Recueil des principales Décifions
fur les Dimes , les Portions congrues , les Droits
Charges des Curez primitifs. Extraits des
Canons, des Conciles & des plus celebres Auteurs ,
conformément aux Edits & Déclarations du Roy
& de la Jurifprudence des Parlemens du Royaume
& du Grand Confeil. Par l'Auteur des Décifions
Beneficiales .
Il paroît une Tragédie d'Oedipe , ou des Trois
Fils de Jocafte , mais trop tard pour en pouvoir
donner l'Analyfe ce mois cy. On la débite chez
le Breton , quay des Auguftins , qui en imprime
actuellement deux autres , des neuf Tragédies
d'Oedipe , compriſes dans le Privilege accordé à
l'Auteur des Trois Fils de Jocafte.
On nous écrit d'Amfterdam , que Fr. Changuien
, Libraire de cette Vile , imprime actuel.
Iement un Recueil de Lettres furdifferens fujets,
qui pourront intereffer les curieux . Ce ne fera
d'abord qu'un vol . in 12. de 248 pag. mais qui
pourra
2254 MERCURE DE FRANCE
་
*
pourra avoir une fuite. La premiere, de ces Lettres
eft fur les Habitans de l'air , & contient des recherches
agréables fur les Oifeaux , & la feconde
roule fur la Fontaine de Veron , près la Ville de
Sens , dont l'Auteur décrit les merveilles & les
propriétez , dont la principale eft que l'eau ſe pétrife
; ce qui donne lieu de rapporter d'autres
exemples de pareilles eaues merveilleufes , & de
faire paroître beaucoup de lecture & de l'érudi
tion. Cet Ouvrage eft de M. le Beuf, Capitaine de
la Milice Bourgeoife de la Ville de Joigny en
Bourgogne.
Hermand Vytvvers , autre Libraire d'Amfterdam,
nous avertit que c'eft lui qui a imprimé en
1723. fur l'Edition de Paris, le Voyage de Syrie
& du Mont-Liban , &c . de M. de la R... fur quoi
il y a une mépriſe dans le Mercure de France du
mois de Janvier 1729. pag. 21. où il eſt parlé de
la réimpreffion de ce Livre.
L'Auteur , qui fait bon gré au Libraire de fon
exactitude , profite de cette occafion pour rétablir
un endroit de fon Livre qui a été obmis par
les Imprimeurs , pour n'avoir pas pris un renvoi
dont la marge du Manufcrit étoit chargée . C'eſt
à la p. 346. de l'Edition de Paris & 279. de celle
d'Amfterdam , dans la Differtation hiftorique
qui regarde la fource & le cours du Jourdain
avant ces mots : Contentons - nous , en finiffant;
lifez ce qui fuit.
93
Mais nous ne fçaurions oublier icy un point
celebre dans l'Hiftoire,& qui a rapport à notre
so Fleuve. C'eft le Triomphe avec lequel l'Empereur
Tite fit fon entrée à Rome , après la prife
» de Jerufalem , & l'entiere réduction des Juifs.
Triomphe dont on éleva depuis un Arc fuperbe
, plufieurs fois gravé & connu de tous les
Antiquaires. On voit dans la Frife de cet Arc ;
93
» parmi
OCTOBRE . 1730. 2255
32
parmi les Figures fymboliques ; & c, la figure
du Jourdain portée en triomphe par des Sol-
» dats Romains. C'eft un Vieillard , couché &
appuyé fur une Urne renversée, pour marquer
plus particulierement par ce fymbole la conquête
de la Judée , & les Juifs vaincus & foumis
à l'Empire Romain. Le P.de Montfaucon
qui n'a pas oublié dans fon grand Recueil cer
Arc de Tite , a fait graver en grand & en plu-
» fieurs Planches , lés principaux fujets de la Frife,
qui en font les plus curieux ornemens. La Figure
du Jourdain , qui eft d'un excellent
ອ
30
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gout
fe trouve dans la Planche 101.du 4 tom.part.1.
» pag. 162. & merite une attention particuliere.
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Résumé : « Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...] »
En octobre 1730, plusieurs publications et informations littéraires et historiques sont mises en avant. Jean Villette, libraire à Saint-Bernard, propose la continuation de la troisième partie du 'Traité de l'Univers matériel ou Astronomie Physique' par le sieur Petit. Cet ouvrage inclut des tables sur le flux et le reflux de la mer, les aspects des planètes et les vents pour l'année 1731. Une brochure réunissant toutes les feuilles de 'La Spectatrice' est également disponible, au prix de 24 sols brochée et 35 sols reliée en veau. Armand, libraire à Paris, a achevé l'impression du 'Recueil des principales Décisions sur les Dimes, les Portions congrues, les Droits et Charges des Curés primitifs', extrait des canons, conciles et auteurs célèbres, conforme aux édits royaux et à la jurisprudence des parlements. Une tragédie intitulée 'Oedipe, ou des Trois Fils de Jocaste' est annoncée sans analyse détaillée. À Amsterdam, Fr. Changuion imprime un recueil de lettres sur divers sujets, incluant des recherches sur les oiseaux et la fontaine de Veron, par M. le Beuf. Hermand Vytvvers, autre libraire d'Amsterdam, corrige une méprise concernant l'impression du 'Voyage de Syrie et du Mont-Liban' de M. de la R... L'auteur de ce livre rétablit un passage omis par les imprimeurs. Le texte mentionne également un point célèbre de l'histoire concernant le triomphe de l'empereur Titus à Rome après la prise de Jérusalem, symbolisé par la figure du Jourdain portée en triomphe. Le Père Montfaucon a gravé cette figure dans son recueil, planche 101 du quatrième tome.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 2765-2770
CAUSE singuliere. Extrait d'une Lettre écrite par un Avocat du Parlement de Paris, à un Avocat de Province.
Début :
Après avoir entendu d'Affaires et de Décisions sérieuses, il faut, [...]
Mots clefs :
Avocat, Divertissement, Loi, Recueil, Pâté, Procureur
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texteReconnaissance textuelle : CAUSE singuliere. Extrait d'une Lettre écrite par un Avocat du Parlement de Paris, à un Avocat de Province.
CAUSE singuliere. Extrait d'une Lettre
écrite par un Avocat du Parlement de
Paris,à un Avocat de Province.
A
Près vous avoir entretenu d'Affaires
et de Décisions sérieuses , il faut ,
mon cher Confrere , vous divertir un
peu , et ce divertissement , qui convient
1.Val
D asses
66 MERCURE DE FRANCE"
* ་
3.
assés au temps où nous sommes Vous
sera , je m'assure , d'autant plus agréable,
qu'il vous deviendra , en quelque façon ,
utile : il vous fournira une Loy en cette
matiere , digne de trouver une place dans
vôtre Recueil , et le Public aura sa part
dans cette utilité. Voici le fait:
>
On adressa sur la fin du mois d'Août
1730. par la voye du Coche d'Eau d'Au
xerre , un Pâté au Sr. Claude Babellot .
chez le Sr. Garnier Procureur en la
Cour. La Feüille en fut exactement char
gée. Le Coche arriva à Paris le Samedi 2 .
Septembre. Deux Femmes , Porteuses or
dinaires du Bureau , se saisissent , selon
leur coutume , de ce Pâté , ainsi que des
autres Paquets , et portent le Pâté chez
le Sr. Garnier , Procureur , conformé
ment à l'adresse. Soyez les bien-venues
répondit - on chez ce Procureur , apportez
toujours , M. Babellot est en Ville , si -tôt
qu'il sera de retour on le lui remettra
fidelement ; repassez demain , il déchar
gera votre Livre. Ainsi s'en vont les deux
Porteuses fort contentes ; mais voici l'encloueure.
Babellot Clerc ne demeuroit plus.
chez le Procureur Garnier depuis plus de
deux mois. Ce jeune homme ayant reçu
le même jour Samedi fort tard sa Lettre
I.Vola d'avis ,
DECEMBRE. 17310 2767
>
,
d'avis , alla le Dimanche dès la pointe du
jour au Bureau du Goche : ily demande
son Pâté , on lui raconte l'Histoire il
fait du bruit , les Porteuses courent chez
le Procureur , lequel d'accord avec la
Servante , dénie formellement la récep
tion : les Porteuses irritées du Procedê
tirent la Servante dans la rue , et à force
de coups de poings , &c. la forcent d'a-
Nouer la verité , en presence d'une nombreuse
assemblée que le vacarme avoit
attirée . Le Procureur, sans se déconcerter,
après avoir distribué quelque petit argent
aux Porteuses , les fit entrer chez lui , et
les engagea à se contenter d'une décharge
de la Servante , qui , par malheur , sçadécharge
qu'il dicta lui
même. De retour au Bureau , ces Femmes
montrerent au Sieur Babellot
pour toute
afson , leur Registre déchargé.
Voit écrire
Dès le lendemain lundy 4 Septembre ,
Demande de Babellot contre la Dame
Jeanne Hardouin , veuve Gauné , Fermiere
des Coches , en restitution du
Pâté. Dénonciation par celle- cy au Procureur
Garnier et à sa Servante. Sur ce
Plaidoirie de 4. Avocats , qui tint une
Hongue Audience au Bureau de la Ville ;
Chauveau pour Babellot , Lambert pour
Aa veuve Gauné , Fermiere des Coches
A. Valu Dij N
0768 MERCURE DE FRANCE
"
Nivelle pour Garnier , Procureur , et
Guerin des Girardieres pour la Servante :
Sur quoi Sentence contradictoire le 9 .
Septembre , qui ordonne que la Servante
sur laquelle le Procureur se déchargeoit
sera entendue.
Le 12 ,' après une autre Plaidoirie opi
niâtre des mêmes Avocats , Sentence dé
-finitive , qui , la Servante entenduë , et
-sur les conclusions du Procureur du Roi ,
condamne la veuve Gauné par corps ,
payer trente livres pour le Pâté , et aux
dépens envers le Sr. Babellot , et condamne
le Procureur et sa Servante soli
dairement par les mêmes voyes ,
quitter la veuve Gauné , et en tous les
dépens . liud
à ac-
Appel en la Cour de la part du Procureur
>
pour
et de la veuve Gauné. La Cause
portée à l'Audience de la Grand' Chambre
, après avoir entendu dans leurs Plaidoiries
Chauveau pour Babellot , Griffon
la Fermiere des Coches , et Paillet
des Brunieres pour Garnier , Procureur,
Arrêt contradictoire le 27 Juillet , prononcé
par M. le Premier Président , qui
confirme avec amande , condamne la
veuve Gauné en tous les dépens faits par
: le Sr. Babellot contre toutes les Parties ,
et le Procureur en tous ceux de ladite
AN I. Kol Gauné
1
DECEMBRE. 1731. 2769
Gauné , et à l'acquitter de cette condamnation.
Cet Arrêt fut rendu , Summo popu
lorum concursu er plausu. Un Plaisant qui
avoit suivi l'Affaire , soûtint que si ç'eût
été le Clerc qui eût mangé le Pâté du
Procureur , la chose étant assez dans les
regles , on auroit dû prononcer un hors
de Cour sans dépens ; mais un Procureur
qui mange le Pâté de son Clerc , est , ditil
, plus qu'amandable.
On ,
Au reste , ce petit Procez qui a donné
une espece de Comedie au Palais , n'est
pas , à ce qu'on assure , entierement terminé
, et on se promet d'en rire encore
après la S. Martin . Le Procureur a , ditformé
une tierce opposition à l'Arrêt
sous le nom de sa Servante , qui n'étoit
pas partie en cause d'Appel. S'il succombe
, comme cela est presque certain , il
en coutera bon au Procureur ; car dès
present tous les dépens ausquels il est -
condamné se montent à plus de cinq
cens livres .
à
›
De cet Arrêt deux conséquences à tirer
,et utiles pour le Public. La premiere
, que les Fermiers des Voitures publi
ques ne doivent rendre les Pacquets
qu'aux vrais Proprietaires , ou à personnes
envoyées de leur part , avec les Lettres
d'avis. La deuxième , que pour les
1. Vol. Diij fajes
1770 MERCURE DE FRANCE
faits civils , on est responsable de son
Domestique.
A Paris le 10 Septembre 1731
écrite par un Avocat du Parlement de
Paris,à un Avocat de Province.
A
Près vous avoir entretenu d'Affaires
et de Décisions sérieuses , il faut ,
mon cher Confrere , vous divertir un
peu , et ce divertissement , qui convient
1.Val
D asses
66 MERCURE DE FRANCE"
* ་
3.
assés au temps où nous sommes Vous
sera , je m'assure , d'autant plus agréable,
qu'il vous deviendra , en quelque façon ,
utile : il vous fournira une Loy en cette
matiere , digne de trouver une place dans
vôtre Recueil , et le Public aura sa part
dans cette utilité. Voici le fait:
>
On adressa sur la fin du mois d'Août
1730. par la voye du Coche d'Eau d'Au
xerre , un Pâté au Sr. Claude Babellot .
chez le Sr. Garnier Procureur en la
Cour. La Feüille en fut exactement char
gée. Le Coche arriva à Paris le Samedi 2 .
Septembre. Deux Femmes , Porteuses or
dinaires du Bureau , se saisissent , selon
leur coutume , de ce Pâté , ainsi que des
autres Paquets , et portent le Pâté chez
le Sr. Garnier , Procureur , conformé
ment à l'adresse. Soyez les bien-venues
répondit - on chez ce Procureur , apportez
toujours , M. Babellot est en Ville , si -tôt
qu'il sera de retour on le lui remettra
fidelement ; repassez demain , il déchar
gera votre Livre. Ainsi s'en vont les deux
Porteuses fort contentes ; mais voici l'encloueure.
Babellot Clerc ne demeuroit plus.
chez le Procureur Garnier depuis plus de
deux mois. Ce jeune homme ayant reçu
le même jour Samedi fort tard sa Lettre
I.Vola d'avis ,
DECEMBRE. 17310 2767
>
,
d'avis , alla le Dimanche dès la pointe du
jour au Bureau du Goche : ily demande
son Pâté , on lui raconte l'Histoire il
fait du bruit , les Porteuses courent chez
le Procureur , lequel d'accord avec la
Servante , dénie formellement la récep
tion : les Porteuses irritées du Procedê
tirent la Servante dans la rue , et à force
de coups de poings , &c. la forcent d'a-
Nouer la verité , en presence d'une nombreuse
assemblée que le vacarme avoit
attirée . Le Procureur, sans se déconcerter,
après avoir distribué quelque petit argent
aux Porteuses , les fit entrer chez lui , et
les engagea à se contenter d'une décharge
de la Servante , qui , par malheur , sçadécharge
qu'il dicta lui
même. De retour au Bureau , ces Femmes
montrerent au Sieur Babellot
pour toute
afson , leur Registre déchargé.
Voit écrire
Dès le lendemain lundy 4 Septembre ,
Demande de Babellot contre la Dame
Jeanne Hardouin , veuve Gauné , Fermiere
des Coches , en restitution du
Pâté. Dénonciation par celle- cy au Procureur
Garnier et à sa Servante. Sur ce
Plaidoirie de 4. Avocats , qui tint une
Hongue Audience au Bureau de la Ville ;
Chauveau pour Babellot , Lambert pour
Aa veuve Gauné , Fermiere des Coches
A. Valu Dij N
0768 MERCURE DE FRANCE
"
Nivelle pour Garnier , Procureur , et
Guerin des Girardieres pour la Servante :
Sur quoi Sentence contradictoire le 9 .
Septembre , qui ordonne que la Servante
sur laquelle le Procureur se déchargeoit
sera entendue.
Le 12 ,' après une autre Plaidoirie opi
niâtre des mêmes Avocats , Sentence dé
-finitive , qui , la Servante entenduë , et
-sur les conclusions du Procureur du Roi ,
condamne la veuve Gauné par corps ,
payer trente livres pour le Pâté , et aux
dépens envers le Sr. Babellot , et condamne
le Procureur et sa Servante soli
dairement par les mêmes voyes ,
quitter la veuve Gauné , et en tous les
dépens . liud
à ac-
Appel en la Cour de la part du Procureur
>
pour
et de la veuve Gauné. La Cause
portée à l'Audience de la Grand' Chambre
, après avoir entendu dans leurs Plaidoiries
Chauveau pour Babellot , Griffon
la Fermiere des Coches , et Paillet
des Brunieres pour Garnier , Procureur,
Arrêt contradictoire le 27 Juillet , prononcé
par M. le Premier Président , qui
confirme avec amande , condamne la
veuve Gauné en tous les dépens faits par
: le Sr. Babellot contre toutes les Parties ,
et le Procureur en tous ceux de ladite
AN I. Kol Gauné
1
DECEMBRE. 1731. 2769
Gauné , et à l'acquitter de cette condamnation.
Cet Arrêt fut rendu , Summo popu
lorum concursu er plausu. Un Plaisant qui
avoit suivi l'Affaire , soûtint que si ç'eût
été le Clerc qui eût mangé le Pâté du
Procureur , la chose étant assez dans les
regles , on auroit dû prononcer un hors
de Cour sans dépens ; mais un Procureur
qui mange le Pâté de son Clerc , est , ditil
, plus qu'amandable.
On ,
Au reste , ce petit Procez qui a donné
une espece de Comedie au Palais , n'est
pas , à ce qu'on assure , entierement terminé
, et on se promet d'en rire encore
après la S. Martin . Le Procureur a , ditformé
une tierce opposition à l'Arrêt
sous le nom de sa Servante , qui n'étoit
pas partie en cause d'Appel. S'il succombe
, comme cela est presque certain , il
en coutera bon au Procureur ; car dès
present tous les dépens ausquels il est -
condamné se montent à plus de cinq
cens livres .
à
›
De cet Arrêt deux conséquences à tirer
,et utiles pour le Public. La premiere
, que les Fermiers des Voitures publi
ques ne doivent rendre les Pacquets
qu'aux vrais Proprietaires , ou à personnes
envoyées de leur part , avec les Lettres
d'avis. La deuxième , que pour les
1. Vol. Diij fajes
1770 MERCURE DE FRANCE
faits civils , on est responsable de son
Domestique.
A Paris le 10 Septembre 1731
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Résumé : CAUSE singuliere. Extrait d'une Lettre écrite par un Avocat du Parlement de Paris, à un Avocat de Province.
En 1730, une affaire judiciaire impliquant un pâté destiné à Claude Babellot, un clerc, a été relatée dans une lettre d'un avocat du Parlement de Paris à un avocat de province. Le pâté, destiné à Babellot, a été livré par erreur chez le procureur Garnier, où Babellot ne résidait plus depuis deux mois. Les porteuses du pâté ont informé Babellot qu'il recevrait le colis à son retour. Cependant, Babellot a réclamé son pâté au bureau du coche, mais les porteuses et le procureur Garnier ont nié avoir reçu le colis. Une altercation a suivi, au cours de laquelle la servante du procureur a été forcée d'avouer la vérité. Babellot a alors intenté une action en justice contre la veuve Gauné, fermière des coches, pour restitution du pâté. Après plusieurs audiences et plaidoiries, la veuve Gauné a été condamnée à payer trente livres pour le pâté et à couvrir les dépens. Le procureur Garnier et sa servante ont également été condamnés à acquitter la veuve Gauné de ses dépens. Le procureur Garnier a fait appel, mais l'arrêt a été confirmé par la Cour. Cette affaire a mis en lumière deux principes juridiques : les fermiers des voitures publiques doivent rendre les paquets uniquement aux véritables propriétaires ou à des personnes mandatées, et les individus sont responsables des actes de leurs domestiques dans les affaires civiles.
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12
p. 508-525
Recueil de Pieces d'Histoire et de Litterature, &c. [titre d'après la table]
Début :
RECUEIL de Pieces. d'Histoire et de Litterature, Tome 1. [...]
Mots clefs :
Recueil, Histoire, Littérature, Mahomet, Temps, France, Mecque, Trésor
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texteReconnaissance textuelle : Recueil de Pieces d'Histoire et de Litterature, &c. [titre d'après la table]
RECUEIL de Pieces. d'Histoire et de
Litterature , Tome 1. vol. in 12. de 224.
pages , sans les Préfaces. A Paris , chez
Chaubert , à l'entrée du Quay des Augustins , du côté du Pont S. Michel , 1731. ~
L'Auteur de ce Recueil s'est proposé
comme il le dit dans sa Préface , de plaire
à l'esprit et de l'orner des connoissances
solides ; on peut dire qu'il a réussi dans
ce premier volume , et qu'il tient plus
qu'il ne nous a promis. Il paroît trèsmodeste surson article et même sur celui
de
MARS. 1732. 509.
de la Nation Françoise , à laquelle il préfere les Anglois pour le goût et les in-1
clinations , selon la coûtume d'un certain cercle de personnes qui prennent aujourd'hui à tâche de proner les grandes ,
perfections de la Nation Angloise , aux:
dépens même de la leur , et qui rabaise
sent souvent leur Patrie pour donner à
la Nation Britannique plus de lustre et
de réputation qu'il ne lui enest legitime,
ment dû.
Ce Volume contient les Pieces suivan- ,
tes , toutes ayant leur mérite. Lettre de
M. D...à un de ses amis , sur la nouvelle Edition des Oeuvres de M. l'Abbé.
de S. Real , servant de Préface à la premiere Piece de ce Recueil.
Panegyrique de la Régence de Madame
Royale Marie J. B. de Savoye.
Refléxions nouvelles de M. de la R.
Histoire du Mahometisme.
Remarques sur l'administration des Fi
nances des Romains , traduites de l'Anglois.
Dissertation touchant la part qu'eut
le Pape. Zacharie à la déposition de Chil- deric.
Dissertation , si la grandeur temporelle de l'Eglise n'est point contraire à la
Loy de Dieu , et aux maximes des temps
Apostoliques. Eij Da
o MERCURE DE FRANCE
De la maniere de compter par siecles.
Du commencement et de la fin de chaque
siecle.
Nous ne donnerons aucun Extrait des.
deux premieres Pieces de ce Recueil
nous dirons seulement que le Panegyrique est une fort belle Piece , dont le sujet est traité avec beaucoup d'éloquence.
Les Refléxions diverses qui suivent
cette Piece , sont neuves et délicates.
Elles regardent la confiance , la difference
des esprits , les goûts , la societé , la conversation , le faux , l'air et les manieres.
Nous renvoyons encore au Recueil même
ceux qui en voudront connoître la solidiré et la justesse.
Nous passerons à l'Histoire du Mahometisme , qui est une des Pieces de ce
Recueil ; il paroît d'abord que cette Histoire doive être considerable. Elle l'est en
effet , mais moins par son étenduë que
par la maniere dont elle est traitée. Elle
est divisée en trois Parties. La premiere
est employée à l'Histoire de Mahomet er
de sa Secte. La seconde rapporte les Fables principales que des Auteurs mal informez ont debitées sur Mahomet. L'Auteur réfute en peu de mots dans la troisiéme les principes de cette fausse Religion,Donnons quelque idée de cette Histoire.
MAR-S; 1732 Sar
L'Auteur a puisé les circonstances qu'il
rapporte dans son Discours , dans les
meilleurs Auteurs Mahométan's dans
Abulfeda , Elmacin , Abuljacer , et autres.
Il s'est servi aussi des sçavans Chrétiens
qui ont écrit sur l'Histoire Orientale ,
tels qu'Abulfarage , qu'on peut mettre
de ce nombre, puisqu'il embrassa le Christianisme avant que de mourir , les sçavans Maronites , Gabriël Sionita , Jean
Hesronita , et Abraham Ecchellensis , le
F. Maracci , Hottinger , d'Herbelot , que
Imprimeur nomme Berthelot , et autres.
Mahomet pâquit à la Mecque, Ville
d'Arabie , dans le temps que l'Eglise
Orientale,aussi-bien que l'Empire,étoient
agitez par un très grand nombre de Sectes
et de divisions. Ses parens étoient d'une
naissance illustre parmi les Arabes , mais
pauvres. Il fut orphelin de pere et de
mere à 7. ans. Son oncle l'éleva au commerce des Syriens ; et à l'âge de 28. aps
il épousa une veuve jaune et riche , dont'
il avoit conduit en Syrie pendant trois
ans les Marchandises qu'elle y envoyoit.
Il se vit par un Mariage si avantageux
en état de faire valoir les grandes qualitez de son esprit, sa bravoure dans les
dangers , sa fermeté , sa pénetration et
ses manieres affables et complaisantes. Il
étoit
i
E iij
312 MERCURE DE FRANCE
pour
étoit naturellement éloquent , et il se serIvit bien dans la suite de ce talent. Il
contrefit dès l'année 606. de J. C. l'homme rêveur et contemplatif , et fit passer
des révelations et des communications avec l'Ange Gabriël , les attaques
du mal caduc , dont il étoit agité assez
souvent. Il s'appliqua de bonne heure à
réunir les trois Religions qui regnoient
en Arabie , la Chrétienne , la Juive et
l'ancienne des Arabes.
La Religion Chrétienne étoit plutôt alors une confusion de Sectes et de superstitions , qu'une Religion. Les Juifs et
les Ismaëlites paroissoient pouvoir être
aisément réunis , puisque les uns et les
autres reconnoissoient Abraham pour leur
"Pere commun. Enfin les Arabes étoient
presque tous Idolâtres et adoroient les
Astres dans leur fameux Temple de la
Mecque , qu'ils croyoient ( comme ils le
croyent encore fort abusivement ) plus.
ancien que celui de Salomon.
Mahomet pour profiter de ces divisions.
et pour réunir toutes ces Sectes en une
seule , pose pour principal fondement
qu'il n'y a qu'un Dieu digne de nos adorations ; ce principe établi avec les Chrétiens et avec les Juifs , il tâche d'y amener aussi les Ismaëlites ou les Arabes , en
les:
MARS. 17320 Sis
.
les faisant souvenir qu'ils sont Enfans d'Abraham , et qu'Abraham n'a jamais adoré
qu'un seul Dieu. Il soutient en faveur
des Juifs , qu'il n'y a point de Trinité
queDieu n'a point de fils et qu'il ne s'est
point incarné , ce qui réunissoit encore
plusieurs Sectes, Nestoriens, Ariens et autres. Il dit avec les Chrétiens , que la
Loi de Dieu , qui avoit été confiée aux
Juifs , ayant été corrompue par eux , if
falloit que Dieu suscitât un autre Prophete plus excellent que les autres. Il
avoue que c'est J. C. qu'il est né d'une
Vierge , qu'il est le Verbe de Dieu , que les
Juifs l'ont voulu crucifier , mais qu'il fut
: enlevé dans le Ciel, et que les Juifs ne
-crucifierent que sa Figure , ce qui étoit
Pheresie des Ebionites. Enfin après avoir
déclaré ces trois Religions insuffisantes ,
il ajoûte en sa faveur que le temps dư
Consolateur promis par J. C. est arrivé ,
: et que la promesse s'accomplit en sa pro
-pre personne. Il accompagna tout cela
de fables qui avoient quelques fondemens dans l'Histoire Sainte , ou qu'il tiroit des Histoires apocriphes , et des
Traditions populaires , mais dont les Arabes ne pouvoient reconnoître la fausseté,
tant leur ignorance étoit grossiere. De
temps-en-temps Mahomet faisoit descenÈ iiij dre
514 MERCURE DE FRANCE
dre du Ciel quelques Cahiers qu'il composoit selon les conjectures où il se trouvoit. On les recueillit après sa mort , et
c'est ce qu'on appelle Alcoran. * Et comme il faut quelqu'exterieur dans une Religion , il ordonna le Jeûne de Ramadan,
il laissa la Circoncision qui étoit en usage en Arabie , et établit des Fêtes , des
Pelerinages , des purifications et d'autres
ceremonies tirées du Christianisme , du
Judaisme et de la pratique ordinaire de
la Nation Arabe.
Il fut cependant 12. ou 13. ans suivi
d'un très-petit nombre de Disciples. La
14. année près de 80. Disciples se joignirent aux premiers , ce qui fit du bruit
dans la Mecque. Les Magistrats en craignirent quelqu'émotion et le chasserent
de la Ville. C'est à cette année de la fuite
de Mahomet , qu'il se réfugia à Medine ,
que commence la celebre Epoque des Mahométans , qu'ils nomment Hegire , c'està-dire Fuite, ce fut Omar oncle de Mahomet, qui 17 ans après cette fuite l'érigea
solemnellement en Epoque et la fitinserer
dans tous les Actes publics. Elle tombe
aur 22. Juillet de l'année 622. de J. C.
Peu de temps après cette fuite , Ma-
* Aloran , composé de deux mots Arabes , signifie l'Ecriture par excellence.
homet
MARS. 1732. SI5
homet eut recours à l'épée , qui lui réüssit encore mieux que la parole. Un Ca
hier descendit du Ciel , qui lui ordonna
d'exterminer tous ceux qui ne suivroient
pas sa doctrine. Les Historiens comptent
12. Batailles qu'il a gagnées pendant sa
vie. Enfin il assiegea la Mecque , à la
tête de 10000. hommes , s'en rendit le
maître et fit passer par le fil de l'épée
tous ceux qui ne se soumirent pas à la
doctrine de l'Alcoran. Voilà en peu de
mots l'Histoire de ce celebre Imposteur.
Il eut , selon quelques- uns , 17. femmes ,
selon d'autres , 21. mais il n'en eut point
d'enfans mâles. Il mourut âgé de 63. ans
dans la 11 année de l'Hegire , et fut enterré à Médine , lieu de sa retraite.
Les fables que l'auteur du Discours historique réfute sont les Miracles que l'on
supose avoir été faits par Mahomet, soit en
naissant , soit dans le cours de sa prétendue Mission . C'est une suite de ces fables
de dire que le Temple de la Mecque ait été bâti en l'honneur de Mahomet. De
son temps même on croyoit que ce Temple subsistoit depuis Abraham, outre que les Mahométans n'y vont que pour adorer Dieu. La suspension en l'air du Tom-- beau de Mahomet est encore une fable ,
mais il ne faut pas la mettre sur le compte
Ev dess
2
16 MERCURE DE FRANCE
des Mahometans , qui la rejettent absoJument. Autre fable, que ce que quelquesuns ont écrit que Mahomet fut choisi
pour le Chef de ceux qui se révolterent
contre Heraclius , et qu'il alla au-devant
de cet Empereur lorsqu'il revenoit de:
Perse. Jamais Mahomet n'a yû Heraclius.
ni n'a combattu contre lui.
Les Villes d'Arabie , ajoûte l'Auteur,
étoient alors régies comme des Républiques ;.
le Cherif, c'est- à- dire , Senior , commandoit:
et l'on n'y avoit nul rapport avec l'Empe-·
reur. Ici notre Auteur nous permettra de
ne pas adopter son Explication du nom de:
Cherif. Ce terme Arabe ne signifie nulle-
-mentSenior Pancien,mais il signifieNoble,
nom qui ne se donne qu'aux Descendans
de Mahomet par Ali , son gendre et par
sa fille Fathime , parce que ceux- là sont
censez de la plus haute naissance qui appartiennent à cette Branche de la Race de
leur Prophete. C'est le seul titre dont le Prince de la Mecque se pare , ainsi que
celui de Medine ; les Rois de Maroc se
font aussi une gloire de porter ce nom ,
regardant comme un des plus beaux ti- tres de noblesse de descendre de MahoLes Arabes expriment ce terme par Scheik ,
qui signifie aussi un Gouverneur , un Chef, uns
Docteur, &c..
met
MARS. 17321 517
4
met par Fathime. Il y a en cet endroit
une autre méprise ; car quoiqu'il soit vrai
que Cherif signifie Noble , et qu'il semble que les Nobles du Pays ayent dû le
gouverner , nous ne voyons cependant
pas que les Villes d'Arabie , à l'exception des deux qu'on vient de nommer
ayent été gouvernées par des Cherifs.
C'est encore une fable de dire que Mahomet ait pris Damas. Fable que son corps
ait été mangé par les chiens. Une autre
fable adoptée par Constantin Porphyrogenete , par Euthymius , Cedrene et autres , c'est d'attribuer aux Mahometans
le culte de Lucifer , de Venus ou de la
-Lune , en leur faisant dire , Alla , oita
Kubar , Deus et Luna seu magna ; au lieu
de Alla ou Akubar, ô Deus maximus
qui sont les premieres paroles qu'on crie
du haut des Mosquées , &c.
oйa
Nous ne suivrons point l'Auteur dans
l'examen , concis à la verité , mais bien
touché, qu'il fait de la Doctrine de Mahomet; il ruine en peu de mots beaucoup
de ses principes. Ce court examen pour--
roit servir de plan à une réfutation com
plette du Mahométisme. Passons à la V.
Piece de ce Recueil , qui contient des Remarques traduites de l'Anglois sur l'administration des Finances des Romains.
En Voici le précis Evi fuc
18 MERCURE DE FRANCE
L'Histoire fournit aux Rois des lumie
res pour soutenir leurs Etats dans la splendeur , en profitant des maximes qui ont
contribué à la grandeur des Empires , et
en évitant ce qui a causé leur décadence.
Rome fut redevable de sa puissance à
une sage dispensation de ses revenus ;
leur dissipation entraîna sa ruine.
y
Valerius-Publicola fut le premier qui
ordonna que le revenu appartenant à la
République seroit déposé dans le Temple
de Saturne , afin que la sainteté du licu
rendît ce dépôt encore plus sacré ; il
avoit deux Trésors ; l'un destiné aux besoins journaliers de la République , l'autre aux pressantes nécessitez. On portoit
dans le premier les Tributs et les Impôts
ordinaires , et dans l'autre l'or de l'Impôt
du vingtiéme sur les Esclaves ; on l'appelloit pour ce sujet Aurum vicesimarium.
Pendant quelques siecles la République
n'eut pas besoin d'argent ; ce ne fut qu'au
Siege de Veïes 350. ans après la fondation de Rome , que les Troupes commeacerent à recevoir une solde. Les Romains
persuadez que rien n'étoit plus important que de ne point surcharger le Peuple d'Impôts et d'avoir un fonds capable de maintenir l'Etat en temps, de guerte
et de paix , firent porter dans le Trésor
public
MARS. 1732 $39
public toutes les richesses qu'ils emportoient par leurs victoires. Ainsi les richesses de Carthage , de Sicile , des Villes de
Macédoine , d'Asie et des autres Provinces conquises , furent déposées par les
Generaux dans le Temple de Saturne
avec un désinteressement admirable , qui
duroit encore quelque temps après la
derniere guerte punique.
›
Dans le siecle suivant cette integrité
fut alterée , mais ce ne fut jamais que
par des ambitieux qui tramoient la servitude et la ruine de la République. Ce
pendant le Trésor public ne laissoit pas
d'être enrichi continuellement par les richesses immenses que la République tiroit de ceux de qui elle triomphoit. Scipion l'Africain fit payer aux Carthaginois
30. millions de livres dans l'espace de 50.
ans , et il obligea le Roi Antiochus en lui
accordant la paix , de payer à la Répablique 24.. millions. Titus Q. Flaminius
Coptraignit Philippe , Roi de Macedoine,
de donner à la Rep. 3. millions ; il n'accorda la Paix à Nabis , Tyran de Sparte .
qu'en exigeant de lui près d'un million.
Il ajoûta encore aux sommes immenses
dont il avoit déja enrichi le Trésor , six
cent quarante millions de livres en lingots d'argent ; 79. millions quatre cens
-
cin-
* 20 MERCURE DE FRANCE
· "
cinquante- deux mille livrés en monnoye
d'argent , et deux millions quatre cent
vingt mille livres en Pieces d'or. On peut
encore voir d'autres exemples de ce désinteressement des Generaux Romains
dans ces Remarques.
C'est donc par cette conduite des Ro-
'mains à l'égard de ceux dont ils triomphoient et par l'integrité et le desinteressement de ces grands Hommes que Rome s'est élevée si haut et qu'elle s'est soutenuë si long- temps. Car il n'est pas pos.
sible qu'un Etat puisse soutenir de lonque ques guerres sans autre fonds celui
de son propre revenu. En effet tant que
les Romains ne perdirent point de vûë
ce systême, ils furent heureux dans leurs
Expeditions. Auguste laissa des sommes
si considerables dans le Trésor public ,
qu'on les fait monter jusqu'à 202 , millions de notre monnoye. Aussi , remarque l'Auteur Anglois , avoit- il une qualité qui ne manque jamais d'enrichir un
Prince , c'étoit d'examiner avec soin les
comptes publics. Mais Caligula dépensa
ses immenses richesses en moins d'un an
au rapport de Suetone. L'Auteur prouve
ensuite que le salut de l'Etat dépend de
- Padministration des Finances , et que la
prodigalité des Princes, et leur inatter- tion
MARS. 1732. JA
tion à veiller sur l'usage et l'emploi de
feurs richesses , en entraînent la dissipa-`
tion et peu à peu la ruine de leurs Etats.
Il fait ensuite remarquer que la cruauté
de plusieurs Empereurs de Rome n'est
venuë que des necessitez ausquelles leur
prodigalité les avoit réduits , qu'ils n'étoient pas cruels d'abord, et que ce n'a été
qu'une suite de leur inattention à veiller
sur leurs Finances ; négligence qui les
contraignoit d'exiger des Peuples avec
dureté des Impôts multipliez et à les
vexer en mille manieres ; funestes fruits
des conseils pernicieux de leurs Courti
sans qui ne manquoient pas de leur inspirer du dégoût et de l'éloignement pour
les affaires et sur tout pour celles qui regardent les Finances.
L'Empereur Caracalla fut le premier
qui altera les Monnoyes et qui donna des pieces d'étain et de cuivre pour des
pieces d'or et d'argent , sur quoi on peut
remarquer en general que durant la décadence de l'Empire les Monnoyes furent
fortalterées , la necessité poussant le Prin
ce à donner aux Especes une plus grande valeur à proportion de leur rareté 35
d'où l'on peut conclure avec l'Auteur
des Remarques , que les Especes sont comme le pouls d'un Etat ; , s'il bat irréguliere-- ment
522 MERCURE DE FRANCE
rement , onjuge par ce symptome que le corps
politique est attaqué de quelque maladie
dangereuse ; que si le Prince se trouve obligé
d'affaiblir les Especes , c'est un indice qu'on
commence à les faire sortir du Royaume ; s'il
est dans la nécessité de substituer quelqu'autre
matiereà l'or et àl'argent, comme fit Caracalla , on peut inferer de- là qu'unegrande par
tie de l'argent en est déja sortie que s'il ar
rive que les Especes soient entierement enlevées on universellement alterées comme
cela se fit dans la décadence de l'Empire Remain , on en peut augurer la raine prochaine
de l'Etat. On trouve dans cette Piece un
grand nombre de traits curieux que les bornes d'un Extrait ne nous permettent
pas de rapporter. Nou ne dirons rien des
deux Dissertations qui suivent sur la déposition de Childeric e sur la compatibilité de la grandeur temporelle avec la
puissance spirituelle ; ces deux Pieces sont
P'une et l'autre remplies de choses Cu
rieuses et qui se font lire avec plaisir.
La derniere Piece de ce Recueil regarde une dispute qui s'éleva vers la fin du
dernier siecle ; les uns prétendoient que
Pannée 1700. devoit commencer le sie--
cle suivant , desorte que du même moment que l'on pouvoit compter 1700. la :
centiéme année devoit être accomplie ,.
et
MARS. 1732. 5232
麵
et la premiere année du siecle suivant devoit commencer. Les autres sontenoient au contraire que l'année 1700.
devoit terminer le 17. siecle , mais de façon que ce ne pouvoit être qu'après da
révolution entiere de cette année que le
siecle suivant devoit commencer. L'Auteur de cette Dissertation embrassa alors.
cé dernier parti. Il fait voir dans cette
Piece que puisqu'on entend par un siecle
l'espace de cent ans , on ne compte le
siecle achevé ou révolu que lorsque la
centiéme année est révolue , comme un
homme à qui on devroit cent pistoles , ne
seroit pas content de 99. et de la ceatiéme commencée. Que l'on compte , ditil , les années , les mois , les semaines et
les jours de la même maniere qu'on dit
qu'il est Lundi , qu'il est le mois de Janvier , la premiere semaine de l'Avent du
Carême quoique Lundy ou le mois deJanvier ou la premiere semaine de l'Avent ne fassent que commencer.
,
Les anciens Actes disent communément le mois courant ou l'année courante.
Ainsi on comptoit déja une telle année
avant qu'elle fût achevée. Les Marchands
mettent en titre dans leurs Registres
Janvier ou Mars ou Avril , avant que
le premier jour de ces mois soit achevé.
Un
$24 MERCURE DE FRANCE
•
Un Sçavant met le 2. ou 3. ou 6. Livre
en composant son Ouvrage , dès qu'il
commence le 2. 3. ou6. Livre.Le Voyageur
dans ses Fournauxde Voyages,écrit la premiere , seconde , troisiéme journée , dès le
matin de chaque journée et si son voyage
a duré 15. jours et qu'il arrive le 16 à midi
dans une Ville , il dira qu'il est arrivé lat
16 journée , quoiqu'elle ne soit pas finie.
Les Historiens Ecclesiastiques mettent
dans la premiere année de l'Ere Chré
rienne plusieurs faits arrivez long-temps
avant la fin de cette premiere année , tels
que la Circoncision , l'Adoration des Ma-
-ges , la Fuite en Egypte , le Meurtre des
Innocens , &c. Les Rois dattent de la
premiere année de leur regne les Edits
qu'ils ont donnez pendant les 12. premiers mois. Dès que Jerusalem fut délivrée de la persecution d'Antiochuset
qu'il fut permis de battre de la monnoye,
on marqua cette Epoque ainsi : L'anpremier sous Simon , anno primo sub Simone.
F. Machab. 13. comme on le voit encore
dans plusieurs Médailles.
Dans le temps de la correction du
: Calendrier par Jules-Cesar l'an 709. de
Rome , dès le commencement de cette
Epoque en Janvier , on a compté l'an
premier. Cette année commença avec.
cle
4.
MARS. 1732. 525
Consulat de Jules-Cesar et de Lepide,
le Consulat duroit depuis Janvier jusqu'en Décembre. Ainsi puisqu'on comptoit les années courantes comme on comp
toit les Consulats , l'année se comptoit
aussi dès qu'elle commençoit , coinme
l'on comptoit le Consulat dès qu'il commençoit. Enfin dès le commencement de
l'Ere de Diocletien ou des Martyrs , que
les Chrétiens ont suivie , même pour dresser les Cicles Paschaux , jusqu'à- ce que
Denis le Petit ait fait succeder l'Ere de
l'Incarnation , on compta l'an 1. car elle
commença exactement avec le premier
jour du Regne de Diocletien. Aussi quand
S. Ambroise datte quelques faits par les
années de cette Ere , il dit toûjours l'am
depuis le premier jour du Regne de Diocletien. De tout celà il est aisé de conclure
que l'on a dû compter l'année 1700. dès
qu'elle a commencé, et par consequent que
le premier Janvier 1700. fut le premier
jour de la derniere année du XVII. secle
Litterature , Tome 1. vol. in 12. de 224.
pages , sans les Préfaces. A Paris , chez
Chaubert , à l'entrée du Quay des Augustins , du côté du Pont S. Michel , 1731. ~
L'Auteur de ce Recueil s'est proposé
comme il le dit dans sa Préface , de plaire
à l'esprit et de l'orner des connoissances
solides ; on peut dire qu'il a réussi dans
ce premier volume , et qu'il tient plus
qu'il ne nous a promis. Il paroît trèsmodeste surson article et même sur celui
de
MARS. 1732. 509.
de la Nation Françoise , à laquelle il préfere les Anglois pour le goût et les in-1
clinations , selon la coûtume d'un certain cercle de personnes qui prennent aujourd'hui à tâche de proner les grandes ,
perfections de la Nation Angloise , aux:
dépens même de la leur , et qui rabaise
sent souvent leur Patrie pour donner à
la Nation Britannique plus de lustre et
de réputation qu'il ne lui enest legitime,
ment dû.
Ce Volume contient les Pieces suivan- ,
tes , toutes ayant leur mérite. Lettre de
M. D...à un de ses amis , sur la nouvelle Edition des Oeuvres de M. l'Abbé.
de S. Real , servant de Préface à la premiere Piece de ce Recueil.
Panegyrique de la Régence de Madame
Royale Marie J. B. de Savoye.
Refléxions nouvelles de M. de la R.
Histoire du Mahometisme.
Remarques sur l'administration des Fi
nances des Romains , traduites de l'Anglois.
Dissertation touchant la part qu'eut
le Pape. Zacharie à la déposition de Chil- deric.
Dissertation , si la grandeur temporelle de l'Eglise n'est point contraire à la
Loy de Dieu , et aux maximes des temps
Apostoliques. Eij Da
o MERCURE DE FRANCE
De la maniere de compter par siecles.
Du commencement et de la fin de chaque
siecle.
Nous ne donnerons aucun Extrait des.
deux premieres Pieces de ce Recueil
nous dirons seulement que le Panegyrique est une fort belle Piece , dont le sujet est traité avec beaucoup d'éloquence.
Les Refléxions diverses qui suivent
cette Piece , sont neuves et délicates.
Elles regardent la confiance , la difference
des esprits , les goûts , la societé , la conversation , le faux , l'air et les manieres.
Nous renvoyons encore au Recueil même
ceux qui en voudront connoître la solidiré et la justesse.
Nous passerons à l'Histoire du Mahometisme , qui est une des Pieces de ce
Recueil ; il paroît d'abord que cette Histoire doive être considerable. Elle l'est en
effet , mais moins par son étenduë que
par la maniere dont elle est traitée. Elle
est divisée en trois Parties. La premiere
est employée à l'Histoire de Mahomet er
de sa Secte. La seconde rapporte les Fables principales que des Auteurs mal informez ont debitées sur Mahomet. L'Auteur réfute en peu de mots dans la troisiéme les principes de cette fausse Religion,Donnons quelque idée de cette Histoire.
MAR-S; 1732 Sar
L'Auteur a puisé les circonstances qu'il
rapporte dans son Discours , dans les
meilleurs Auteurs Mahométan's dans
Abulfeda , Elmacin , Abuljacer , et autres.
Il s'est servi aussi des sçavans Chrétiens
qui ont écrit sur l'Histoire Orientale ,
tels qu'Abulfarage , qu'on peut mettre
de ce nombre, puisqu'il embrassa le Christianisme avant que de mourir , les sçavans Maronites , Gabriël Sionita , Jean
Hesronita , et Abraham Ecchellensis , le
F. Maracci , Hottinger , d'Herbelot , que
Imprimeur nomme Berthelot , et autres.
Mahomet pâquit à la Mecque, Ville
d'Arabie , dans le temps que l'Eglise
Orientale,aussi-bien que l'Empire,étoient
agitez par un très grand nombre de Sectes
et de divisions. Ses parens étoient d'une
naissance illustre parmi les Arabes , mais
pauvres. Il fut orphelin de pere et de
mere à 7. ans. Son oncle l'éleva au commerce des Syriens ; et à l'âge de 28. aps
il épousa une veuve jaune et riche , dont'
il avoit conduit en Syrie pendant trois
ans les Marchandises qu'elle y envoyoit.
Il se vit par un Mariage si avantageux
en état de faire valoir les grandes qualitez de son esprit, sa bravoure dans les
dangers , sa fermeté , sa pénetration et
ses manieres affables et complaisantes. Il
étoit
i
E iij
312 MERCURE DE FRANCE
pour
étoit naturellement éloquent , et il se serIvit bien dans la suite de ce talent. Il
contrefit dès l'année 606. de J. C. l'homme rêveur et contemplatif , et fit passer
des révelations et des communications avec l'Ange Gabriël , les attaques
du mal caduc , dont il étoit agité assez
souvent. Il s'appliqua de bonne heure à
réunir les trois Religions qui regnoient
en Arabie , la Chrétienne , la Juive et
l'ancienne des Arabes.
La Religion Chrétienne étoit plutôt alors une confusion de Sectes et de superstitions , qu'une Religion. Les Juifs et
les Ismaëlites paroissoient pouvoir être
aisément réunis , puisque les uns et les
autres reconnoissoient Abraham pour leur
"Pere commun. Enfin les Arabes étoient
presque tous Idolâtres et adoroient les
Astres dans leur fameux Temple de la
Mecque , qu'ils croyoient ( comme ils le
croyent encore fort abusivement ) plus.
ancien que celui de Salomon.
Mahomet pour profiter de ces divisions.
et pour réunir toutes ces Sectes en une
seule , pose pour principal fondement
qu'il n'y a qu'un Dieu digne de nos adorations ; ce principe établi avec les Chrétiens et avec les Juifs , il tâche d'y amener aussi les Ismaëlites ou les Arabes , en
les:
MARS. 17320 Sis
.
les faisant souvenir qu'ils sont Enfans d'Abraham , et qu'Abraham n'a jamais adoré
qu'un seul Dieu. Il soutient en faveur
des Juifs , qu'il n'y a point de Trinité
queDieu n'a point de fils et qu'il ne s'est
point incarné , ce qui réunissoit encore
plusieurs Sectes, Nestoriens, Ariens et autres. Il dit avec les Chrétiens , que la
Loi de Dieu , qui avoit été confiée aux
Juifs , ayant été corrompue par eux , if
falloit que Dieu suscitât un autre Prophete plus excellent que les autres. Il
avoue que c'est J. C. qu'il est né d'une
Vierge , qu'il est le Verbe de Dieu , que les
Juifs l'ont voulu crucifier , mais qu'il fut
: enlevé dans le Ciel, et que les Juifs ne
-crucifierent que sa Figure , ce qui étoit
Pheresie des Ebionites. Enfin après avoir
déclaré ces trois Religions insuffisantes ,
il ajoûte en sa faveur que le temps dư
Consolateur promis par J. C. est arrivé ,
: et que la promesse s'accomplit en sa pro
-pre personne. Il accompagna tout cela
de fables qui avoient quelques fondemens dans l'Histoire Sainte , ou qu'il tiroit des Histoires apocriphes , et des
Traditions populaires , mais dont les Arabes ne pouvoient reconnoître la fausseté,
tant leur ignorance étoit grossiere. De
temps-en-temps Mahomet faisoit descenÈ iiij dre
514 MERCURE DE FRANCE
dre du Ciel quelques Cahiers qu'il composoit selon les conjectures où il se trouvoit. On les recueillit après sa mort , et
c'est ce qu'on appelle Alcoran. * Et comme il faut quelqu'exterieur dans une Religion , il ordonna le Jeûne de Ramadan,
il laissa la Circoncision qui étoit en usage en Arabie , et établit des Fêtes , des
Pelerinages , des purifications et d'autres
ceremonies tirées du Christianisme , du
Judaisme et de la pratique ordinaire de
la Nation Arabe.
Il fut cependant 12. ou 13. ans suivi
d'un très-petit nombre de Disciples. La
14. année près de 80. Disciples se joignirent aux premiers , ce qui fit du bruit
dans la Mecque. Les Magistrats en craignirent quelqu'émotion et le chasserent
de la Ville. C'est à cette année de la fuite
de Mahomet , qu'il se réfugia à Medine ,
que commence la celebre Epoque des Mahométans , qu'ils nomment Hegire , c'està-dire Fuite, ce fut Omar oncle de Mahomet, qui 17 ans après cette fuite l'érigea
solemnellement en Epoque et la fitinserer
dans tous les Actes publics. Elle tombe
aur 22. Juillet de l'année 622. de J. C.
Peu de temps après cette fuite , Ma-
* Aloran , composé de deux mots Arabes , signifie l'Ecriture par excellence.
homet
MARS. 1732. SI5
homet eut recours à l'épée , qui lui réüssit encore mieux que la parole. Un Ca
hier descendit du Ciel , qui lui ordonna
d'exterminer tous ceux qui ne suivroient
pas sa doctrine. Les Historiens comptent
12. Batailles qu'il a gagnées pendant sa
vie. Enfin il assiegea la Mecque , à la
tête de 10000. hommes , s'en rendit le
maître et fit passer par le fil de l'épée
tous ceux qui ne se soumirent pas à la
doctrine de l'Alcoran. Voilà en peu de
mots l'Histoire de ce celebre Imposteur.
Il eut , selon quelques- uns , 17. femmes ,
selon d'autres , 21. mais il n'en eut point
d'enfans mâles. Il mourut âgé de 63. ans
dans la 11 année de l'Hegire , et fut enterré à Médine , lieu de sa retraite.
Les fables que l'auteur du Discours historique réfute sont les Miracles que l'on
supose avoir été faits par Mahomet, soit en
naissant , soit dans le cours de sa prétendue Mission . C'est une suite de ces fables
de dire que le Temple de la Mecque ait été bâti en l'honneur de Mahomet. De
son temps même on croyoit que ce Temple subsistoit depuis Abraham, outre que les Mahométans n'y vont que pour adorer Dieu. La suspension en l'air du Tom-- beau de Mahomet est encore une fable ,
mais il ne faut pas la mettre sur le compte
Ev dess
2
16 MERCURE DE FRANCE
des Mahometans , qui la rejettent absoJument. Autre fable, que ce que quelquesuns ont écrit que Mahomet fut choisi
pour le Chef de ceux qui se révolterent
contre Heraclius , et qu'il alla au-devant
de cet Empereur lorsqu'il revenoit de:
Perse. Jamais Mahomet n'a yû Heraclius.
ni n'a combattu contre lui.
Les Villes d'Arabie , ajoûte l'Auteur,
étoient alors régies comme des Républiques ;.
le Cherif, c'est- à- dire , Senior , commandoit:
et l'on n'y avoit nul rapport avec l'Empe-·
reur. Ici notre Auteur nous permettra de
ne pas adopter son Explication du nom de:
Cherif. Ce terme Arabe ne signifie nulle-
-mentSenior Pancien,mais il signifieNoble,
nom qui ne se donne qu'aux Descendans
de Mahomet par Ali , son gendre et par
sa fille Fathime , parce que ceux- là sont
censez de la plus haute naissance qui appartiennent à cette Branche de la Race de
leur Prophete. C'est le seul titre dont le Prince de la Mecque se pare , ainsi que
celui de Medine ; les Rois de Maroc se
font aussi une gloire de porter ce nom ,
regardant comme un des plus beaux ti- tres de noblesse de descendre de MahoLes Arabes expriment ce terme par Scheik ,
qui signifie aussi un Gouverneur , un Chef, uns
Docteur, &c..
met
MARS. 17321 517
4
met par Fathime. Il y a en cet endroit
une autre méprise ; car quoiqu'il soit vrai
que Cherif signifie Noble , et qu'il semble que les Nobles du Pays ayent dû le
gouverner , nous ne voyons cependant
pas que les Villes d'Arabie , à l'exception des deux qu'on vient de nommer
ayent été gouvernées par des Cherifs.
C'est encore une fable de dire que Mahomet ait pris Damas. Fable que son corps
ait été mangé par les chiens. Une autre
fable adoptée par Constantin Porphyrogenete , par Euthymius , Cedrene et autres , c'est d'attribuer aux Mahometans
le culte de Lucifer , de Venus ou de la
-Lune , en leur faisant dire , Alla , oita
Kubar , Deus et Luna seu magna ; au lieu
de Alla ou Akubar, ô Deus maximus
qui sont les premieres paroles qu'on crie
du haut des Mosquées , &c.
oйa
Nous ne suivrons point l'Auteur dans
l'examen , concis à la verité , mais bien
touché, qu'il fait de la Doctrine de Mahomet; il ruine en peu de mots beaucoup
de ses principes. Ce court examen pour--
roit servir de plan à une réfutation com
plette du Mahométisme. Passons à la V.
Piece de ce Recueil , qui contient des Remarques traduites de l'Anglois sur l'administration des Finances des Romains.
En Voici le précis Evi fuc
18 MERCURE DE FRANCE
L'Histoire fournit aux Rois des lumie
res pour soutenir leurs Etats dans la splendeur , en profitant des maximes qui ont
contribué à la grandeur des Empires , et
en évitant ce qui a causé leur décadence.
Rome fut redevable de sa puissance à
une sage dispensation de ses revenus ;
leur dissipation entraîna sa ruine.
y
Valerius-Publicola fut le premier qui
ordonna que le revenu appartenant à la
République seroit déposé dans le Temple
de Saturne , afin que la sainteté du licu
rendît ce dépôt encore plus sacré ; il
avoit deux Trésors ; l'un destiné aux besoins journaliers de la République , l'autre aux pressantes nécessitez. On portoit
dans le premier les Tributs et les Impôts
ordinaires , et dans l'autre l'or de l'Impôt
du vingtiéme sur les Esclaves ; on l'appelloit pour ce sujet Aurum vicesimarium.
Pendant quelques siecles la République
n'eut pas besoin d'argent ; ce ne fut qu'au
Siege de Veïes 350. ans après la fondation de Rome , que les Troupes commeacerent à recevoir une solde. Les Romains
persuadez que rien n'étoit plus important que de ne point surcharger le Peuple d'Impôts et d'avoir un fonds capable de maintenir l'Etat en temps, de guerte
et de paix , firent porter dans le Trésor
public
MARS. 1732 $39
public toutes les richesses qu'ils emportoient par leurs victoires. Ainsi les richesses de Carthage , de Sicile , des Villes de
Macédoine , d'Asie et des autres Provinces conquises , furent déposées par les
Generaux dans le Temple de Saturne
avec un désinteressement admirable , qui
duroit encore quelque temps après la
derniere guerte punique.
›
Dans le siecle suivant cette integrité
fut alterée , mais ce ne fut jamais que
par des ambitieux qui tramoient la servitude et la ruine de la République. Ce
pendant le Trésor public ne laissoit pas
d'être enrichi continuellement par les richesses immenses que la République tiroit de ceux de qui elle triomphoit. Scipion l'Africain fit payer aux Carthaginois
30. millions de livres dans l'espace de 50.
ans , et il obligea le Roi Antiochus en lui
accordant la paix , de payer à la Répablique 24.. millions. Titus Q. Flaminius
Coptraignit Philippe , Roi de Macedoine,
de donner à la Rep. 3. millions ; il n'accorda la Paix à Nabis , Tyran de Sparte .
qu'en exigeant de lui près d'un million.
Il ajoûta encore aux sommes immenses
dont il avoit déja enrichi le Trésor , six
cent quarante millions de livres en lingots d'argent ; 79. millions quatre cens
-
cin-
* 20 MERCURE DE FRANCE
· "
cinquante- deux mille livrés en monnoye
d'argent , et deux millions quatre cent
vingt mille livres en Pieces d'or. On peut
encore voir d'autres exemples de ce désinteressement des Generaux Romains
dans ces Remarques.
C'est donc par cette conduite des Ro-
'mains à l'égard de ceux dont ils triomphoient et par l'integrité et le desinteressement de ces grands Hommes que Rome s'est élevée si haut et qu'elle s'est soutenuë si long- temps. Car il n'est pas pos.
sible qu'un Etat puisse soutenir de lonque ques guerres sans autre fonds celui
de son propre revenu. En effet tant que
les Romains ne perdirent point de vûë
ce systême, ils furent heureux dans leurs
Expeditions. Auguste laissa des sommes
si considerables dans le Trésor public ,
qu'on les fait monter jusqu'à 202 , millions de notre monnoye. Aussi , remarque l'Auteur Anglois , avoit- il une qualité qui ne manque jamais d'enrichir un
Prince , c'étoit d'examiner avec soin les
comptes publics. Mais Caligula dépensa
ses immenses richesses en moins d'un an
au rapport de Suetone. L'Auteur prouve
ensuite que le salut de l'Etat dépend de
- Padministration des Finances , et que la
prodigalité des Princes, et leur inatter- tion
MARS. 1732. JA
tion à veiller sur l'usage et l'emploi de
feurs richesses , en entraînent la dissipa-`
tion et peu à peu la ruine de leurs Etats.
Il fait ensuite remarquer que la cruauté
de plusieurs Empereurs de Rome n'est
venuë que des necessitez ausquelles leur
prodigalité les avoit réduits , qu'ils n'étoient pas cruels d'abord, et que ce n'a été
qu'une suite de leur inattention à veiller
sur leurs Finances ; négligence qui les
contraignoit d'exiger des Peuples avec
dureté des Impôts multipliez et à les
vexer en mille manieres ; funestes fruits
des conseils pernicieux de leurs Courti
sans qui ne manquoient pas de leur inspirer du dégoût et de l'éloignement pour
les affaires et sur tout pour celles qui regardent les Finances.
L'Empereur Caracalla fut le premier
qui altera les Monnoyes et qui donna des pieces d'étain et de cuivre pour des
pieces d'or et d'argent , sur quoi on peut
remarquer en general que durant la décadence de l'Empire les Monnoyes furent
fortalterées , la necessité poussant le Prin
ce à donner aux Especes une plus grande valeur à proportion de leur rareté 35
d'où l'on peut conclure avec l'Auteur
des Remarques , que les Especes sont comme le pouls d'un Etat ; , s'il bat irréguliere-- ment
522 MERCURE DE FRANCE
rement , onjuge par ce symptome que le corps
politique est attaqué de quelque maladie
dangereuse ; que si le Prince se trouve obligé
d'affaiblir les Especes , c'est un indice qu'on
commence à les faire sortir du Royaume ; s'il
est dans la nécessité de substituer quelqu'autre
matiereà l'or et àl'argent, comme fit Caracalla , on peut inferer de- là qu'unegrande par
tie de l'argent en est déja sortie que s'il ar
rive que les Especes soient entierement enlevées on universellement alterées comme
cela se fit dans la décadence de l'Empire Remain , on en peut augurer la raine prochaine
de l'Etat. On trouve dans cette Piece un
grand nombre de traits curieux que les bornes d'un Extrait ne nous permettent
pas de rapporter. Nou ne dirons rien des
deux Dissertations qui suivent sur la déposition de Childeric e sur la compatibilité de la grandeur temporelle avec la
puissance spirituelle ; ces deux Pieces sont
P'une et l'autre remplies de choses Cu
rieuses et qui se font lire avec plaisir.
La derniere Piece de ce Recueil regarde une dispute qui s'éleva vers la fin du
dernier siecle ; les uns prétendoient que
Pannée 1700. devoit commencer le sie--
cle suivant , desorte que du même moment que l'on pouvoit compter 1700. la :
centiéme année devoit être accomplie ,.
et
MARS. 1732. 5232
麵
et la premiere année du siecle suivant devoit commencer. Les autres sontenoient au contraire que l'année 1700.
devoit terminer le 17. siecle , mais de façon que ce ne pouvoit être qu'après da
révolution entiere de cette année que le
siecle suivant devoit commencer. L'Auteur de cette Dissertation embrassa alors.
cé dernier parti. Il fait voir dans cette
Piece que puisqu'on entend par un siecle
l'espace de cent ans , on ne compte le
siecle achevé ou révolu que lorsque la
centiéme année est révolue , comme un
homme à qui on devroit cent pistoles , ne
seroit pas content de 99. et de la ceatiéme commencée. Que l'on compte , ditil , les années , les mois , les semaines et
les jours de la même maniere qu'on dit
qu'il est Lundi , qu'il est le mois de Janvier , la premiere semaine de l'Avent du
Carême quoique Lundy ou le mois deJanvier ou la premiere semaine de l'Avent ne fassent que commencer.
,
Les anciens Actes disent communément le mois courant ou l'année courante.
Ainsi on comptoit déja une telle année
avant qu'elle fût achevée. Les Marchands
mettent en titre dans leurs Registres
Janvier ou Mars ou Avril , avant que
le premier jour de ces mois soit achevé.
Un
$24 MERCURE DE FRANCE
•
Un Sçavant met le 2. ou 3. ou 6. Livre
en composant son Ouvrage , dès qu'il
commence le 2. 3. ou6. Livre.Le Voyageur
dans ses Fournauxde Voyages,écrit la premiere , seconde , troisiéme journée , dès le
matin de chaque journée et si son voyage
a duré 15. jours et qu'il arrive le 16 à midi
dans une Ville , il dira qu'il est arrivé lat
16 journée , quoiqu'elle ne soit pas finie.
Les Historiens Ecclesiastiques mettent
dans la premiere année de l'Ere Chré
rienne plusieurs faits arrivez long-temps
avant la fin de cette premiere année , tels
que la Circoncision , l'Adoration des Ma-
-ges , la Fuite en Egypte , le Meurtre des
Innocens , &c. Les Rois dattent de la
premiere année de leur regne les Edits
qu'ils ont donnez pendant les 12. premiers mois. Dès que Jerusalem fut délivrée de la persecution d'Antiochuset
qu'il fut permis de battre de la monnoye,
on marqua cette Epoque ainsi : L'anpremier sous Simon , anno primo sub Simone.
F. Machab. 13. comme on le voit encore
dans plusieurs Médailles.
Dans le temps de la correction du
: Calendrier par Jules-Cesar l'an 709. de
Rome , dès le commencement de cette
Epoque en Janvier , on a compté l'an
premier. Cette année commença avec.
cle
4.
MARS. 1732. 525
Consulat de Jules-Cesar et de Lepide,
le Consulat duroit depuis Janvier jusqu'en Décembre. Ainsi puisqu'on comptoit les années courantes comme on comp
toit les Consulats , l'année se comptoit
aussi dès qu'elle commençoit , coinme
l'on comptoit le Consulat dès qu'il commençoit. Enfin dès le commencement de
l'Ere de Diocletien ou des Martyrs , que
les Chrétiens ont suivie , même pour dresser les Cicles Paschaux , jusqu'à- ce que
Denis le Petit ait fait succeder l'Ere de
l'Incarnation , on compta l'an 1. car elle
commença exactement avec le premier
jour du Regne de Diocletien. Aussi quand
S. Ambroise datte quelques faits par les
années de cette Ere , il dit toûjours l'am
depuis le premier jour du Regne de Diocletien. De tout celà il est aisé de conclure
que l'on a dû compter l'année 1700. dès
qu'elle a commencé, et par consequent que
le premier Janvier 1700. fut le premier
jour de la derniere année du XVII. secle
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Résumé : Recueil de Pieces d'Histoire et de Litterature, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un recueil d'histoires et de littérature intitulé 'Recueil de Pièces d'Histoire et de Littérature', publié en 1731 à Paris. L'auteur vise à plaire et à enrichir l'esprit avec des connaissances solides. Le premier volume contient plusieurs pièces, dont une lettre sur la nouvelle édition des œuvres de l'abbé de Saint-Réal, un panégyrique de la régence de Marie Jeanne Baptiste de Savoie, des réflexions diverses, une histoire du mahométisme, des remarques sur l'administration des finances des Romains, et des dissertations sur des sujets religieux et historiques. L'histoire du mahométisme est divisée en trois parties : la vie de Mahomet, les fables le concernant, et les principes de l'islam. Mahomet, né à La Mecque, a uni les religions chrétienne, juive et arabe en prônant un dieu unique. Il a compilé ses révélations dans l'Alcoran et a instauré des pratiques religieuses comme le jeûne du Ramadan et la circoncision. Après des années de prédication, il a conquis La Mecque par la force, établissant ainsi l'hégire en 622. Le texte réfute plusieurs fables sur Mahomet, telles que celles concernant des miracles à sa naissance ou des batailles contre des empereurs. Il mentionne également des erreurs sur la gouvernance des villes arabes et le culte des mahométans. Le texte aborde ensuite l'intégrité et la gestion financière de la République romaine après la dernière guerre punique. Pendant un siècle, cette intégrité fut maintenue, bien que des ambitieux cherchassent à servir leurs intérêts. Le Trésor public s'enrichit grâce aux tributs imposés aux vaincus. Par exemple, Scipion l'Africain fit payer 30 millions de livres aux Carthaginois sur 50 ans, et Antiochus fut contraint de payer 24 millions. Titus Q. Flaminius obtint également des sommes importantes de Philippe de Macédoine et de Nabis de Sparte. Ces généraux romains enrichirent le Trésor sans s'enrichir personnellement, contribuant ainsi à la puissance et à la durabilité de Rome. Le texte souligne que Rome put soutenir de longues guerres grâce à ce système financier. Auguste laissa un Trésor public considérable, estimé à 202 millions. Cependant, des empereurs comme Caligula dilapidèrent ces richesses. La prodigalité et la négligence des finances publiques menèrent à la cruauté de certains empereurs, contraints d'imposer des taxes lourdes et vexatoires pour combler leurs besoins. L'Empereur Caracalla fut le premier à altérer la monnaie, remplaçant l'or et l'argent par de l'étain et du cuivre. Cette pratique se poursuivit durant la décadence de l'Empire, indiquant une crise financière. Le texte compare les espèces monétaires au pouls d'un État, soulignant que leur altération ou leur disparition annonce la ruine de l'État. Enfin, le texte aborde une dispute sur le début du XVIIIe siècle. Certains estimaient que l'année 1700 marquait le début du nouveau siècle, tandis que d'autres soutenaient qu'il fallait attendre la fin complète de l'année pour commencer le nouveau siècle. L'auteur adopte la seconde position, illustrant son argument par divers exemples historiques et pratiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 540-542
« JOURNAL LITTERAIRE, année 1730, Tome 16. premiere et seconde Partie. [...] »
Début :
JOURNAL LITTERAIRE, année 1730, Tome 16. premiere et seconde Partie. [...]
Mots clefs :
Journal littéraire, Promenade, Eaux minérales, Livre de Job, Recueil, L'état des morts et des ressuscitants, Nouvelles littéraires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « JOURNAL LITTERAIRE, année 1730, Tome 16. premiere et seconde Partie. [...] »
JOURNAL LITTERAIRE , année 1730 ,
Tome 16. premiere et seconde Partie. A
la Haye, che Gosse et Neaulme , in 12 .
嘿
Ce Journal , dont il nous est tombé
quelques Volumes entre les mains , se.
soûtient toujours avec la même réputa
tion. Nous donnerons une légere idée de
leur contenu , à mesure qu'il en paroîtra,.
sur tout , pour les titres des ouvrages qui
ne sont guére connus en France.
PROMENADES d'Ariste et de Sophie , ou
Instructions galantes et sérieuses pour
une
MARS. 1732. 341
unejeune Demoiselle qui veut entrer dans
le monde. Par M. L. A Amsterd. chezH.
du Sauzet. 1730. 318 pages in 12.
LA CONNOISSANCE des Eaux Minérales
d'Aix-la- Chapelle , de Chaud-Fontaine et
de Spa , par leurs véritables principes
envoyée à un ami. Par W. Chronet , Docteur en Médecine , seconde édition. A
Liége , chez François- Alexandre Barchon,
an Pui en Gerardrie. 1729. in 8. 96 pag.
LE LIVRE DE JOB , traduit en François,
sur l'Original Hebreu , avec des Notes
Litterales pour éclaircir le Texte. Par
Théodore Crinsoz. A Roterdam , chez
Abraham Acher. 1729. in 4. de 148 pag.
sans l'Avertissement et la Préface.
RECUEIL DE LITTERATURE de Philosophie et d'Histoire. A Amsterd. chez F.
Honnoré. 1730, in 12. de 167 pages , sans
la Table.
TRAITE DE L'ETAT DES MORTS et des
Ressuscitans. Par Th. Burnet , Docteur et
Professeur en Théologie , et Maître de la
Chartreuse de Londres; traduit du Latin.
Par M. Jean Bion , Ministre de l'Eglise
F vj An
542 MERCURE DE FRANCE
Anglicane. A Roterdam , chez Jean Hof
bout, 1731. in 12. de 285 pages.
Les Nouvelles Litteraires de ce xvi* vol.
nous apprennent ( Art. de Vienne ) , que
les Antiquaires de l'Empereur promettent de donner incessamment une Edition
exacte du fameux Cabinet des Médailles
des Chartreux de Rome, acquis par S.M.I.
Les Planches excelleront pour la gravûre
et seront bien au dessus de celles que les
Chartreux avoient déja données dans lesquelles il y avoit des fautes si visibles, que
les moindres connoisseurs , sans voir les
Médailles , pouvoient s'en appercevoir.
L'explication des Figures , dont on a
orné une Edition des œuvres de M. de
Fontenel , faite à la Haye , occupe une
place considérable dans ces Nouvelles , er
mérite l'attention des Lecteurs intelligens.
On imprime à la Rochefoucault, en in 80 , chez
la veuve Débrouée ; Un Traité de l'humilité, aveg
an autre , de la Soumission respectueuse que les
Domestiques doivent avoir pour leurs Maitres , et
du Retour de tendresse des Maîtres à l'égard de
leurs Domestiques. Par M. Roubauld , Abbé de
S. Léonard , près la Ro
Tome 16. premiere et seconde Partie. A
la Haye, che Gosse et Neaulme , in 12 .
嘿
Ce Journal , dont il nous est tombé
quelques Volumes entre les mains , se.
soûtient toujours avec la même réputa
tion. Nous donnerons une légere idée de
leur contenu , à mesure qu'il en paroîtra,.
sur tout , pour les titres des ouvrages qui
ne sont guére connus en France.
PROMENADES d'Ariste et de Sophie , ou
Instructions galantes et sérieuses pour
une
MARS. 1732. 341
unejeune Demoiselle qui veut entrer dans
le monde. Par M. L. A Amsterd. chezH.
du Sauzet. 1730. 318 pages in 12.
LA CONNOISSANCE des Eaux Minérales
d'Aix-la- Chapelle , de Chaud-Fontaine et
de Spa , par leurs véritables principes
envoyée à un ami. Par W. Chronet , Docteur en Médecine , seconde édition. A
Liége , chez François- Alexandre Barchon,
an Pui en Gerardrie. 1729. in 8. 96 pag.
LE LIVRE DE JOB , traduit en François,
sur l'Original Hebreu , avec des Notes
Litterales pour éclaircir le Texte. Par
Théodore Crinsoz. A Roterdam , chez
Abraham Acher. 1729. in 4. de 148 pag.
sans l'Avertissement et la Préface.
RECUEIL DE LITTERATURE de Philosophie et d'Histoire. A Amsterd. chez F.
Honnoré. 1730, in 12. de 167 pages , sans
la Table.
TRAITE DE L'ETAT DES MORTS et des
Ressuscitans. Par Th. Burnet , Docteur et
Professeur en Théologie , et Maître de la
Chartreuse de Londres; traduit du Latin.
Par M. Jean Bion , Ministre de l'Eglise
F vj An
542 MERCURE DE FRANCE
Anglicane. A Roterdam , chez Jean Hof
bout, 1731. in 12. de 285 pages.
Les Nouvelles Litteraires de ce xvi* vol.
nous apprennent ( Art. de Vienne ) , que
les Antiquaires de l'Empereur promettent de donner incessamment une Edition
exacte du fameux Cabinet des Médailles
des Chartreux de Rome, acquis par S.M.I.
Les Planches excelleront pour la gravûre
et seront bien au dessus de celles que les
Chartreux avoient déja données dans lesquelles il y avoit des fautes si visibles, que
les moindres connoisseurs , sans voir les
Médailles , pouvoient s'en appercevoir.
L'explication des Figures , dont on a
orné une Edition des œuvres de M. de
Fontenel , faite à la Haye , occupe une
place considérable dans ces Nouvelles , er
mérite l'attention des Lecteurs intelligens.
On imprime à la Rochefoucault, en in 80 , chez
la veuve Débrouée ; Un Traité de l'humilité, aveg
an autre , de la Soumission respectueuse que les
Domestiques doivent avoir pour leurs Maitres , et
du Retour de tendresse des Maîtres à l'égard de
leurs Domestiques. Par M. Roubauld , Abbé de
S. Léonard , près la Ro
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Résumé : « JOURNAL LITTERAIRE, année 1730, Tome 16. premiere et seconde Partie. [...] »
Le 'Journal Littéraire' de 1730, Tome 16, publié à La Haye par Gosse et Neaulme, présente divers ouvrages récents. Parmi eux, 'Promenades d'Ariste et de Sophie', un guide pour jeunes demoiselles, publié à Amsterdam en 1730. 'La Connaissance des Eaux Minérales' de W. Chronet, une seconde édition sur les eaux thermales, est publiée à Liège en 1729. 'Le Livre de Job' traduit en français par Théodore Crinsoz est publié à Rotterdam en 1729. Un 'Recueil de Littérature de Philosophie et d'Histoire' est publié à Amsterdam en 1730. 'Traité de l'État des Morts et des Ressuscitans' de Th. Burnet, traduit par Jean Bion, est publié à Rotterdam en 1731. Les nouvelles littéraires annoncent une future édition du 'Cabinet des Médailles des Chartreux de Rome' et une explication des figures dans une édition des œuvres de Fontenelle. Enfin, un traité sur l'humilité et la soumission respectueuse des domestiques par l'Abbé Roubauld est en cours d'impression à La Rochefoucault.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 1174-1179
La Verité fabuliste, [titre d'après la table]
Début :
LA VERITÉ FABULISTE, Comédie en un Acte, mêlée de Fables, [...]
Mots clefs :
Comédie, Fables, Théâtre italien, Recueil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Verité fabuliste, [titre d'après la table]
LA VERITE FABULISTE , Comédie en
un Acte , mêlée de Fables , représentée
sur le Théatre Italien le 2. Decembre dernier, de la composition de M. de Launai. \
Cette Piece a été reçûë favorablement du
Public. La Dlle Silvia , qui par le naturel
et la finesse de son jeu , s'attire toûjours
des nouveaux applaudissemens , et qui
récite les differentes Fables qui sont liées
à la Piece , a fait beaucoup de plaisir. On
trouve à la fin de la Comédie , un Recueil
de so. Fables fort ingenieuses , du même
'Auteur. Cet Ouvrage nouvellement imprimé , se vend chez Josse , rue S.Facques , à la Fleur de Lys d'or , 1732. Voisi
une des Fables de la Piece.
1. Vol LA
JUI N. 1732. 1175
La Corme et la jeune Fille.
Une Corme brillante et fraîche ,
D'une jeune fillette avoit charmé les yeux';
Mais ce fruit qui sembloit un fruit délicieux ,
Au goût parut dur et revêche.
Quoi, lui dit la fillette ! un si beau coloris ,
Cache une amertume effroyable ;
Et pour te trouver agréable,
Il faut que par le temps tes appas soient Alétris?
Que ton injustice est extrême !
Lui répondit la Corme, eh! n'es- tu pas de même, -
Par l'effet seul de ton humeur ?
Te voila jeune , fraîche , belle ,
Ton Amant est tendre et fidelle ,
Et loin d'avoir cette douceur ,
Qu'annonce de tes traits la grace naturelle ,
Ti n'as qu'amertume et qu'aigreur :
Crois moi , n'attend pas que les rides
Amortissent ton âpreté , ◊
Les injures du temps ne sont que trop rapides
C'est un cruel moyen de perdre sa fierté.
Nous donnerons ici trois Fables du
Recueil , pour mettre le Lecteur en état
de juger du merite de cet Ouvrage.-
Le Roy de Théatre et l'Ecolier.
Un Ecolier avoit dans un Spectacle ,
I. Vol Goûte
1175 MERCURE DE FRANCE.
Goûté pardessus tout un Acteur renommé,
Qui se croyoit lui-même un prodige , un miracle,
S'estimant beaucoup plus qu'il n'étoit estimé.
Notre jeune homme en étoit si charmé ,
Qu'il donnoit à l'Acteur le mérite et la gloire ,
Des. Vers , des sentimens récitez de mémoire ,
En un mot , il croyoit l'Histrion un Heros ;
C'étoit assurément bien croire ;
Voila comme toûjours nous donnons dans le faux.
Notre Ecolier opiniâtre ,
Dans son erreur , dans ses desirs ,
Epargne quelque temps sur ses menus plaisirs ,
De quoi traiter un jour l'Acteur qu'il idolâtre ;
Il l'invite à dîner , le Monarque,s'y rend ;
Mais qu'il fut trouvé different !
Soft qu'il raisonne ou qu'il folâtre ;
Ce Roy n'avoit plus rien ni de fin , ni de grand
Il n'étoit plus sur son Théatre.
L'Ecolier en rougit... Combien est-il d'objets ,
Qu'il ne faut jamais voir de près !
On riroit bien souvent du plus grand Personage,
S'il découvroit ses propres traits ;
Le Masque heureusement est pris pour le visage.
Le Maître Paulmier et son Eleve..
Un Maître de Paume , en son Art -
Instruisoit unjeune Novice,
I. Vol. Très-
JUIN. 17320 1177
Très-agile à cet exercice ,
Mais trop ardent ; et le Vieillard ,
Lui répetoit toujours : pour devenir habile ,
Possedez-vous , soyez tranquille ;
Jouer trop vivement , c'est jouer au hazard ,
La balle d'elle-même au Joueur vient se rendre,
Pour la juger , il faut l'attendre ;
Qui veut la prévenir , la perd le plus souvent.
Conseils que l'Ecolier ne pouvoit pas com
prendre ,
Quand la balle voloit , il couroit au-devant ;
Aussi manquoit-il de la prendre.
Esprits impatiens , voilà votre portrait ,
Dans un projet , dans une affaire , '
Hâtez-vous , tout devient contraire ;
Attendez , tout vient à souhait
Les Prétendus Connoisseurs.
Certain Curieux de Tableaux ,
Dans une Galerie en avoit un grand nombre ;
La placez dans un jour mi trop clair , ni trop sombre ,
Ils étoient honorez du nom d'Originaux,
Car chez les Amateurs c'est chose principale
Sur tout quand il s'y joint un air de vetusté.
Je respecte l'Antiquité ,
Je n'aime point qu'on la ravale ; «
A Vol. Fvj Mais
1178 MERCURE DE FRANCE
Mais est- elle toujours égale è
Non, sans quelque défaut il n'est point de beautés
Homere quelquefois.sommeille . ,
Et ce n'est pas une merveille
Que dans un Art en tout pareil ,
Appelles quelquefois s'abandonne au sommeil.". 1
Mais revenons à notre affaire.
Notre homme dans un Inventaire
Unjour avoit crû remarquer , ».
Un Tableau d'un beau caractere ::
Jugez s'il voulut le manquer.
Il faut d'abord vous expliquer ,
Ce que c'étoit que la merveille.
On n'y connoissoit rien , tout étoit si confus
Qu'on n'y voyoit que du noir , et rien plus ,
Pas seulement un bout d'oreille ;
Mais du noir , vraiment c'est le bean ;
A quelque prix qu'il soit , il me faut ce Tabka
Combien vaut- il ? sur son extase,
Le prix doubla, sa docte emphase 9.
Lui fit acheter cher ce bizare morceau :
Pour rendre sa gloire complette ,
Il fait chez lui convier ses amis ,...
Non pour demander leur avis ,
Mais pour faire applaudir à sa nouvelle emplette
A l'aspect du Tableau, voilà mes gens ravis ;
Quelle touche, dit l'un ! quelle expression. vive !
Quelle imitation ! quelle grace naïve !
1. Kola- Ah
JUIN. 1732 117
Ah ! dit l'autre , quel coloris !
Voyez-vous ce torrent , avec quelle furie ,
It rompt, il fait rouler ces morceaux de Rocher;.
Ces arbres qu'il vient d'arracher ,
Et qu'il pousse dans la prairie ?
Ou donc , dit le premier , où portez- vous les s
yeux ?
Ce torrent , ce sont les cheveux ,
D'une Danaé qui repose ,
Quand Jupiter... Voici bien autre chose ;
Une Danaé ! quoi cela ?
Vous me la donnez belle ! "
Oui, cest Danaé , je le soutiens , c'est elle ,
Et ces arbres couchez que vous croyez voir là ,
Sont ses jambes, voyez quelle chair naturelle ,
Jamais le Titien n'en fit comme en voila.
Allez , ignorans, dit le Maître , -
Vous ne voyez ici paroître ,
Ni Danaé , ni jambes , ni . Torrent ,
C'est d'Ulisse et d'Ajax le fameux different 3 .
Voila ce que cela doit être.
Hê bien , on juge tous lès jours,
Avec cette assurance , avec cette justesse ;
Je gémis souvent des discours ,
Que j'entens faire en toute espece 3
Ignorance et prévention ,
Font en tout la décision.
un Acte , mêlée de Fables , représentée
sur le Théatre Italien le 2. Decembre dernier, de la composition de M. de Launai. \
Cette Piece a été reçûë favorablement du
Public. La Dlle Silvia , qui par le naturel
et la finesse de son jeu , s'attire toûjours
des nouveaux applaudissemens , et qui
récite les differentes Fables qui sont liées
à la Piece , a fait beaucoup de plaisir. On
trouve à la fin de la Comédie , un Recueil
de so. Fables fort ingenieuses , du même
'Auteur. Cet Ouvrage nouvellement imprimé , se vend chez Josse , rue S.Facques , à la Fleur de Lys d'or , 1732. Voisi
une des Fables de la Piece.
1. Vol LA
JUI N. 1732. 1175
La Corme et la jeune Fille.
Une Corme brillante et fraîche ,
D'une jeune fillette avoit charmé les yeux';
Mais ce fruit qui sembloit un fruit délicieux ,
Au goût parut dur et revêche.
Quoi, lui dit la fillette ! un si beau coloris ,
Cache une amertume effroyable ;
Et pour te trouver agréable,
Il faut que par le temps tes appas soient Alétris?
Que ton injustice est extrême !
Lui répondit la Corme, eh! n'es- tu pas de même, -
Par l'effet seul de ton humeur ?
Te voila jeune , fraîche , belle ,
Ton Amant est tendre et fidelle ,
Et loin d'avoir cette douceur ,
Qu'annonce de tes traits la grace naturelle ,
Ti n'as qu'amertume et qu'aigreur :
Crois moi , n'attend pas que les rides
Amortissent ton âpreté , ◊
Les injures du temps ne sont que trop rapides
C'est un cruel moyen de perdre sa fierté.
Nous donnerons ici trois Fables du
Recueil , pour mettre le Lecteur en état
de juger du merite de cet Ouvrage.-
Le Roy de Théatre et l'Ecolier.
Un Ecolier avoit dans un Spectacle ,
I. Vol Goûte
1175 MERCURE DE FRANCE.
Goûté pardessus tout un Acteur renommé,
Qui se croyoit lui-même un prodige , un miracle,
S'estimant beaucoup plus qu'il n'étoit estimé.
Notre jeune homme en étoit si charmé ,
Qu'il donnoit à l'Acteur le mérite et la gloire ,
Des. Vers , des sentimens récitez de mémoire ,
En un mot , il croyoit l'Histrion un Heros ;
C'étoit assurément bien croire ;
Voila comme toûjours nous donnons dans le faux.
Notre Ecolier opiniâtre ,
Dans son erreur , dans ses desirs ,
Epargne quelque temps sur ses menus plaisirs ,
De quoi traiter un jour l'Acteur qu'il idolâtre ;
Il l'invite à dîner , le Monarque,s'y rend ;
Mais qu'il fut trouvé different !
Soft qu'il raisonne ou qu'il folâtre ;
Ce Roy n'avoit plus rien ni de fin , ni de grand
Il n'étoit plus sur son Théatre.
L'Ecolier en rougit... Combien est-il d'objets ,
Qu'il ne faut jamais voir de près !
On riroit bien souvent du plus grand Personage,
S'il découvroit ses propres traits ;
Le Masque heureusement est pris pour le visage.
Le Maître Paulmier et son Eleve..
Un Maître de Paume , en son Art -
Instruisoit unjeune Novice,
I. Vol. Très-
JUIN. 17320 1177
Très-agile à cet exercice ,
Mais trop ardent ; et le Vieillard ,
Lui répetoit toujours : pour devenir habile ,
Possedez-vous , soyez tranquille ;
Jouer trop vivement , c'est jouer au hazard ,
La balle d'elle-même au Joueur vient se rendre,
Pour la juger , il faut l'attendre ;
Qui veut la prévenir , la perd le plus souvent.
Conseils que l'Ecolier ne pouvoit pas com
prendre ,
Quand la balle voloit , il couroit au-devant ;
Aussi manquoit-il de la prendre.
Esprits impatiens , voilà votre portrait ,
Dans un projet , dans une affaire , '
Hâtez-vous , tout devient contraire ;
Attendez , tout vient à souhait
Les Prétendus Connoisseurs.
Certain Curieux de Tableaux ,
Dans une Galerie en avoit un grand nombre ;
La placez dans un jour mi trop clair , ni trop sombre ,
Ils étoient honorez du nom d'Originaux,
Car chez les Amateurs c'est chose principale
Sur tout quand il s'y joint un air de vetusté.
Je respecte l'Antiquité ,
Je n'aime point qu'on la ravale ; «
A Vol. Fvj Mais
1178 MERCURE DE FRANCE
Mais est- elle toujours égale è
Non, sans quelque défaut il n'est point de beautés
Homere quelquefois.sommeille . ,
Et ce n'est pas une merveille
Que dans un Art en tout pareil ,
Appelles quelquefois s'abandonne au sommeil.". 1
Mais revenons à notre affaire.
Notre homme dans un Inventaire
Unjour avoit crû remarquer , ».
Un Tableau d'un beau caractere ::
Jugez s'il voulut le manquer.
Il faut d'abord vous expliquer ,
Ce que c'étoit que la merveille.
On n'y connoissoit rien , tout étoit si confus
Qu'on n'y voyoit que du noir , et rien plus ,
Pas seulement un bout d'oreille ;
Mais du noir , vraiment c'est le bean ;
A quelque prix qu'il soit , il me faut ce Tabka
Combien vaut- il ? sur son extase,
Le prix doubla, sa docte emphase 9.
Lui fit acheter cher ce bizare morceau :
Pour rendre sa gloire complette ,
Il fait chez lui convier ses amis ,...
Non pour demander leur avis ,
Mais pour faire applaudir à sa nouvelle emplette
A l'aspect du Tableau, voilà mes gens ravis ;
Quelle touche, dit l'un ! quelle expression. vive !
Quelle imitation ! quelle grace naïve !
1. Kola- Ah
JUIN. 1732 117
Ah ! dit l'autre , quel coloris !
Voyez-vous ce torrent , avec quelle furie ,
It rompt, il fait rouler ces morceaux de Rocher;.
Ces arbres qu'il vient d'arracher ,
Et qu'il pousse dans la prairie ?
Ou donc , dit le premier , où portez- vous les s
yeux ?
Ce torrent , ce sont les cheveux ,
D'une Danaé qui repose ,
Quand Jupiter... Voici bien autre chose ;
Une Danaé ! quoi cela ?
Vous me la donnez belle ! "
Oui, cest Danaé , je le soutiens , c'est elle ,
Et ces arbres couchez que vous croyez voir là ,
Sont ses jambes, voyez quelle chair naturelle ,
Jamais le Titien n'en fit comme en voila.
Allez , ignorans, dit le Maître , -
Vous ne voyez ici paroître ,
Ni Danaé , ni jambes , ni . Torrent ,
C'est d'Ulisse et d'Ajax le fameux different 3 .
Voila ce que cela doit être.
Hê bien , on juge tous lès jours,
Avec cette assurance , avec cette justesse ;
Je gémis souvent des discours ,
Que j'entens faire en toute espece 3
Ignorance et prévention ,
Font en tout la décision.
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Résumé : La Verité fabuliste, [titre d'après la table]
La pièce 'La Vérité Fabuliste', une comédie en un acte mêlée de fables, a été représentée sur le Théâtre Italien le 2 décembre de l'année précédente. Composée par M. de Launai, elle a été bien accueillie par le public. La demoiselle Silvia, connue pour son jeu naturel et fin, a interprété les différentes fables liées à la pièce, suscitant beaucoup de plaisir. À la fin de la comédie, un recueil de seize fables ingénieuses du même auteur a été proposé. Cet ouvrage, nouvellement imprimé, est disponible chez Josse, rue Saint-Faustin, à la Fleur de Lys d'or, en 1732. La pièce inclut plusieurs fables, dont 'La Corne et la jeune Fille'. Cette fable met en scène une jeune fille déçue par l'amertume d'une corne qu'elle trouvait appétissante en apparence. La corne lui répond que, comme elle, les personnes peuvent sembler agréables mais cacher une amertume intérieure. D'autres fables du recueil sont également mentionnées. 'Le Roy de Théâtre et l'Écolier' raconte l'histoire d'un écolier admirant un acteur célèbre mais déçu lors d'une rencontre en privé. 'Le Maître Paulmier et son Élève' illustre l'importance de la patience dans l'apprentissage. Enfin, 'Les Prétendus Connoisseurs' critique les amateurs d'art qui valorisent les œuvres anciennes sans les comprendre réellement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 2838-2842
Poësies diverses de M. Tanevot, [titre d'après la table]
Début :
POESIES diverses. Par M. Tanevot. A Paris, ruë S. Jacques, chez Jacq. Colombat [...]
Mots clefs :
Tanevot, Poésies diverses, Recueil, Fable, Madrigal, L'étincelle, Les dieux lutteurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Poësies diverses de M. Tanevot, [titre d'après la table]
POESIES diverses. Par M. Tanevot.
A Paris , ruë S. Jacques , chez Jacq. Colombat ; et Quay de Conty , chez la Veuve
Pissot , 1732. prix 2. livres relié , in 12.
de 300. pages.
Nos Lecteurs connoissent déja plusieurs
Pieces que nous avons publiées de cet
Auteur , qu'il a retouchées depuis. Nous
ne doutons point du plaisir que fera ce
Recueil composé d'Odes , Epitres , DiaI. Vol. prices
DECEMBRE. 1732. 2839
logues , Fables , Allégories , Elegies , Caprices , Epitaphes , Apologies , Madrigaux , Cantates et autres Poëmes sur divers sujets, sans compter les Stances
Odes , et quelques autres Poësies Chrétiennes. Donnons quelques morceaux de
ces Poësies pour faire conroître le génie
et le caractere de M. Tanevot.
Les Dieux Luteurs. Fable.
Un homme expert aux combats de la Lute,
Se choisit un Eleve , et par mainte leçon ,
L'ins truit dans tous les tours que cet Art execute;
Hormis un seul , que pour bonne raison ,
Il se réserve en personne discrete.
Voila dans peu notre nouvel Athlete ,
Robuste , souple , adroit , terrassant tout Luteur,
Qui vouloit contre lui signaler son ardeur.
Enflé de ses succès , par un orgueil extréme ,
Il ose défier jusqu'à son Maître même ;
Celui-cy du combat se défend par bonté ;
Mais forcé par l'Eleve à venir sur l'aréne ,
Il se résout , quoiqu'avec peine ,
A punir sa témerité.
L'adresse sur la force eut toûjours l'avantage ,
Le vieil Luteur mettant son secret en usage ,
Fait bien- tôt perdre terre à ce jeune éventé ,
Puis l'étend à ses pieds , tout écumant de rage.
2. II, Vol. J'ignorois
2840 MERCURE DE FRANCE
J'ignorois , dit l'Eleve , en i criant mercy,
Le tour que tu me fais connoître ;
Je te le gardois , dit le Maître,
Pour un jour comme celui- cy.
"
MADRIG AL.
Quelqu'un demandoit à Damis ,
Riche autant qu'il en est en France ,
Si dans cette rare opulence ,
Il se croyoit beaucoup d'amis ?
De ceux que la fortune attire ,
J'en ai , dit-il , à volonté :
Des autres je ne puis rien dire ;
Ay-je été dans l'adversité ?
L'ETINCELLE. Fable.
Une Etincelle petillante ,
Admirant son éclat et son agilité ,
Dans l'excès de sa vanité ,
Se croyoit une Etoile errante.
Mais au moment que son feu l'ébloüit j ›
La pauvrete s'évanoüit..
Ce récit a peu d'étenduë ;
-i
Mais s'il instruit assez , n'est- il pas assez long??
Sur maintes gens il tombe à plomb :
Combien, par leurs projets, se perdent dans la nuë,
Et s'éclipsent au même instant?
I.L. Vol. S'estimer
DECEMBRE. 1732. 2841
S'estimer trop , est une erreur commune.
La moindre lueur de fortune ,
Fait d'un fat un homme important.
L'humaine ambition est toûjours indiscrete :
L'homme luit quelquefois , mais comme une bluette.
L'Epitre de l'Auteur à ses Livres , est
un morceau très- travaillé , dont nous
voudrions bien orner cet Extrait , mais
sa longueur nous en empêche , nous ne
pouvons cependant nous empêcher d'en
rapporter quelque chose. Voici le commencement.
Celebres monumens des plus sçavantes plumes ,
Chefs-d'œuvres de l'esprit , agréables volumes ,
Lumiere qui luisez sur mes travaux divers ;
Mes Livres , c'est à vous que j'adresse ces Vers.
Que le Ciel soit serein , ou que l'orage gronde ,
Libre au milieu de vous des embarras du monde,
Arbitre de mon sort , je me fais seul la loi ,
Et de mon doux- loisir ne rends compte qu'à moi.
Tranquille possesseur des seuls biens ou j'aspire ,
J'exerce alors sur vous un légitime empire ;
Je forme en Souverain les plus vastes projets ,
Et sur ma table épars je vois tous mes Sujets.
De leurs plus belles fleurs les Muses me couron- nent ;
LI. Vol Rassemblez
284 MERCURE DE FRANCE
Rassemblez sur leurs pas , tous les Arts m'envi- ronnent.
Dansun champ si fécond je n'ai qu'à moissonner ;
Mes vœux toujours remplis , ne sçauroient se borner ;
Et je puis , sans sortir du lieu qui vous enserre ,
Parcourir , quand je veux et le Ciel et la
Terre , &c.
A Paris , ruë S. Jacques , chez Jacq. Colombat ; et Quay de Conty , chez la Veuve
Pissot , 1732. prix 2. livres relié , in 12.
de 300. pages.
Nos Lecteurs connoissent déja plusieurs
Pieces que nous avons publiées de cet
Auteur , qu'il a retouchées depuis. Nous
ne doutons point du plaisir que fera ce
Recueil composé d'Odes , Epitres , DiaI. Vol. prices
DECEMBRE. 1732. 2839
logues , Fables , Allégories , Elegies , Caprices , Epitaphes , Apologies , Madrigaux , Cantates et autres Poëmes sur divers sujets, sans compter les Stances
Odes , et quelques autres Poësies Chrétiennes. Donnons quelques morceaux de
ces Poësies pour faire conroître le génie
et le caractere de M. Tanevot.
Les Dieux Luteurs. Fable.
Un homme expert aux combats de la Lute,
Se choisit un Eleve , et par mainte leçon ,
L'ins truit dans tous les tours que cet Art execute;
Hormis un seul , que pour bonne raison ,
Il se réserve en personne discrete.
Voila dans peu notre nouvel Athlete ,
Robuste , souple , adroit , terrassant tout Luteur,
Qui vouloit contre lui signaler son ardeur.
Enflé de ses succès , par un orgueil extréme ,
Il ose défier jusqu'à son Maître même ;
Celui-cy du combat se défend par bonté ;
Mais forcé par l'Eleve à venir sur l'aréne ,
Il se résout , quoiqu'avec peine ,
A punir sa témerité.
L'adresse sur la force eut toûjours l'avantage ,
Le vieil Luteur mettant son secret en usage ,
Fait bien- tôt perdre terre à ce jeune éventé ,
Puis l'étend à ses pieds , tout écumant de rage.
2. II, Vol. J'ignorois
2840 MERCURE DE FRANCE
J'ignorois , dit l'Eleve , en i criant mercy,
Le tour que tu me fais connoître ;
Je te le gardois , dit le Maître,
Pour un jour comme celui- cy.
"
MADRIG AL.
Quelqu'un demandoit à Damis ,
Riche autant qu'il en est en France ,
Si dans cette rare opulence ,
Il se croyoit beaucoup d'amis ?
De ceux que la fortune attire ,
J'en ai , dit-il , à volonté :
Des autres je ne puis rien dire ;
Ay-je été dans l'adversité ?
L'ETINCELLE. Fable.
Une Etincelle petillante ,
Admirant son éclat et son agilité ,
Dans l'excès de sa vanité ,
Se croyoit une Etoile errante.
Mais au moment que son feu l'ébloüit j ›
La pauvrete s'évanoüit..
Ce récit a peu d'étenduë ;
-i
Mais s'il instruit assez , n'est- il pas assez long??
Sur maintes gens il tombe à plomb :
Combien, par leurs projets, se perdent dans la nuë,
Et s'éclipsent au même instant?
I.L. Vol. S'estimer
DECEMBRE. 1732. 2841
S'estimer trop , est une erreur commune.
La moindre lueur de fortune ,
Fait d'un fat un homme important.
L'humaine ambition est toûjours indiscrete :
L'homme luit quelquefois , mais comme une bluette.
L'Epitre de l'Auteur à ses Livres , est
un morceau très- travaillé , dont nous
voudrions bien orner cet Extrait , mais
sa longueur nous en empêche , nous ne
pouvons cependant nous empêcher d'en
rapporter quelque chose. Voici le commencement.
Celebres monumens des plus sçavantes plumes ,
Chefs-d'œuvres de l'esprit , agréables volumes ,
Lumiere qui luisez sur mes travaux divers ;
Mes Livres , c'est à vous que j'adresse ces Vers.
Que le Ciel soit serein , ou que l'orage gronde ,
Libre au milieu de vous des embarras du monde,
Arbitre de mon sort , je me fais seul la loi ,
Et de mon doux- loisir ne rends compte qu'à moi.
Tranquille possesseur des seuls biens ou j'aspire ,
J'exerce alors sur vous un légitime empire ;
Je forme en Souverain les plus vastes projets ,
Et sur ma table épars je vois tous mes Sujets.
De leurs plus belles fleurs les Muses me couron- nent ;
LI. Vol Rassemblez
284 MERCURE DE FRANCE
Rassemblez sur leurs pas , tous les Arts m'envi- ronnent.
Dansun champ si fécond je n'ai qu'à moissonner ;
Mes vœux toujours remplis , ne sçauroient se borner ;
Et je puis , sans sortir du lieu qui vous enserre ,
Parcourir , quand je veux et le Ciel et la
Terre , &c.
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Résumé : Poësies diverses de M. Tanevot, [titre d'après la table]
Le texte présente une collection de poésies diverses de M. Tanevot, publiée à Paris en 1732 sous le titre 'POESIES diverses'. Ce recueil de 300 pages est disponible chez deux libraires et comprend divers genres poétiques tels que des odes, épîtres, dialogues, fables, allégories, élégies, caprices, épitaphes, apologies, madrigaux, cantates, stances et poésies chrétiennes. Parmi les œuvres spécifiques mentionnées, la fable 'Les Dieux Luteurs' raconte l'histoire d'un maître lutteur qui réserve un tour secret à son élève, lequel est finalement vaincu par orgueil. La fable 'L'Étincelle' illustre l'erreur de s'estimer trop en narrant l'histoire d'une étincelle qui se prend pour une étoile et s'évanouit rapidement. Le texte inclut également un madrigal où Damis, un homme riche, distingue ses amis selon qu'ils sont attirés par la fortune ou par l'adversité. Enfin, une épître de l'auteur à ses livres exprime sa satisfaction et sa liberté créative, bien que son intégralité ne soit pas reproduite en raison de sa longueur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 318-322
Supplement à la Collation des Conciles du P. Labbe, &c. [titre d'après la table]
Début :
PROJET d'un Supplément à la Collection des Conciles du PERE LABBE, qui doit [...]
Mots clefs :
Conciles, Père Labbe, Notes, Savants, Hardouin, Recueil, Compilateurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement à la Collation des Conciles du P. Labbe, &c. [titre d'après la table]
PROJET d'un Supplément à la Collection
des Conciles du PERE LABBE , qui doit
s'imprimer incessamment , à Paris , chez Briasson
, Libraire , rue S, Jacques , à la Science ; et
à Geneve , chez Fabri et Barrillot.
Plusieurs Sçavans se sont appliquez à donner
des Collections de Conciles ; mais malgré leurs
soins , ils n'ont pû tout découvrir. C'est en profitant
du travail de chaque Compilateur , que le
dernier a donné la plus ample Collection . Merlin
se chargea le premier d'une entreprise si impor
-tante ; Crabbe vint après et augmenta le Recueil
de son Prédecesseur , et Crabbe fut suivi par Surius
, qui fit de nouvelles découvertes. Celui- cy
fut ensuite surpassé par Binius ; mais le P. Labbe
effaça tous ces Compilateurs , en donnant en
1671. la plus ample de toutes les collections.
Outre ses recherches particulieres , il se servit
utilement de quelques Ecrivains , tels qu’Uchelli ,
Marca , &c. qui avoient inseré des Conciles dans
leurs Ouvrages.
Depuis 1671. quelques Auteurs , comme Cotelier
, Bollandus , &c . ont publié des Monumens
Ecclesiastiques , et parmi ceux- là , les Actes de
divers Conciles. D'autres ont mis au jour des
collections de Conciles ; Baluze , outre le recueil
des Conciles de la Gaule Narbonnoise , publié
en 1668. a imprimé en 1683. un premier Tome
d'une nouvelle Collection des Conciles avec des
notes , et en a inseré quelques - uns dans ses Miscellanées.
Le Cardinal d'Aguirre a publié la Collection
la plus ample et la plus curieuse des Conciles
d'Espagne. Le P. Bessin a recueilli ceux de
la Province de Normandie. Avec tant de secours
il a été facile au P. Hardoüin de donner une plus
ample Edition des Conciles ; il l'auroit renduë
plus
FEVRIER 1734. 319
plus parfaite, si , aux Conciles qui lui ont été envoyez
de differents endroits de l'Europe , et à
ceux qu'il a extraits de ces sçavans Compilateurs,
il avoit pris la peine de joindre les Conciles inserez
dans divers Auteurs Ecclesiastiques ; en
quoi il eût imité le docte P. Labbe.
Enfin , M. Coleti vient de publier à Venise la
plus ample de toutes les Collections de Conciles.
Il a adopté avec raison celle du P. Labbe ,
ajoûté les Conciles publiez par le P. Hardouin
et profité des recherches particulieres de ce fameux
Ecrivain. Il a aussi recueilli les Conciles
et les Statuts Synodaux que le P. Martene et
quelques autres Sçavans ont insérez dans leurs
vastes Collections de Pieces.
Malgré toutes ces recherches , je puis assurer
qu'on peut faire de nouvelles Additions. J'ai ramassé
un nombre considerable de Conciles et
de Synodes , ou inconnus jusqu'à présent , ou
non encore imprimez , ou qui jusqu'ici n'ont
point été inserez dans les Collections de Conciles
. A l'égard des Synodes , je ne donnerai aucun
de ceux qui ont paru depuis l'an 130. conformément
au Projet du P. Labbe.
Ces Additions considerables m'ont déterminé
à publier un Supplement ; et comme l'Edition
des Conciles du P. Labbe est la plus répanduë ,
je me suis proposé de recueillir tous les Conciles
publiez par le P. Hardouin et par M. Coleti , et
de les joindre à ceux que j'ai moi- même décou
verts. Tous ces Actes seront accompagnez de
Notes pour l'intelligence du Texte , et même de
Variantes, tirées des Manuscrits et des Imprimez.
Ces divers morceaux composeront la premiere
Partie de ce Supplément. Il y aura une Table
exacte des Matieres qui y seront contenuës.
Fij Mais
320 MERCURE DE FRANCE
Mais j'aurois crû ne donner qu'un Supplement
impartait à la Collection des Conciles du P.Labbe
, si je m'étois borné à ce Recueil. J'ai done
cherché à le rendre plus utile , en rectifiant et en
réformant la Collection entiere. Pour cela , sans
prétendre m'ériger en Censcur de tous les Compilateurs
de Conciles , je me suis attaché à épurer
le Texte , à revoir et corriger plusieurs endroits
des Versions , à suppléer à ceux qui étoient
omis et qui se trouvent dans les Manuscrits ou
dans les premieres Editions ; enfin à rétablir cer-,
tains termes ausquels on en a substitué d'étran
gers. J'ai collationné à ce sujet les Imprimez avec
ce que j'ai pu voir de Manuscrits. J'ai même
étendu mes soins jusqu'à corriger les fautes d'impression
, qui , comme on sçait , rendent souvent
le sens inintelligible. C'est par ces seuls moyens.
qu'on peut trouver la véritable leçon des Textes
et rendre utiles les Pieces qu'on donne au Public.
Outre ce pénible travail , j'ai composé des Notes
sur les endroits difficiles. La plupart des Col
lecteurs en ont promis ; celles du P. Labbe n'ont
point vu le jour , quoiqu'il y renvoye le Lecteur.
Le P. Sirmond , qui étoit plus en état que
personne de faire des Notes , en a mis d'excelÎentes
dans son Recueil des Conciles de France.
Le P. Labbe et le P. Hardouin les ont transportées
dans leurs Collections.On trouve très- peu de
Notes dans les autres Compilateurs de Conciles
et de Synodes. Le P. Hardouin , convaincu de la
nécessité de faire des remarques , a crú y pouvoir
suppléer par une Table fort ample et fort détaillée
des Matieres contenuës dans sa Collection ; mais
cette Table n'a servi qu'à faire regretter les Notes ..
Ce que je me propose principalement d'éclaircir.
regarde le temps et le Lieu où les Conciles ont
été
FEVRIER . 1734. 321
été assemblez ; ce qui y a donné occasion et les
difficu tez qu'on rencontre dans les Canons et
qui ont exercé la critique des gens habiles . J'ai
profité de leur travail , et j'y ai joint mes remarques
pariculieres.
Pour applanir, autant qu'il est possible , toutes
sortes de difficultez , j'ai fait une Liste alphabe
tique de certains mots inconnus , barbares ét
obscurs , qui sont dans les Actes et dans les Pieces
originales des Conciles , j'indique les pages
des differentes Collections où ils se trouvent ; etje
fixe le sens de la plupart dans l'explication que
je donne ou que je tire des Dissertations des Sçavans.
Les premiers Editeurs ont eu soin de marquer
dans des Préfaces ou à la marge , les Archives et
les Bibliotheques d'où ils avoient tiré les Actes
qu'ils donnoient au Public . Ils en assuroient parlà
l'autenticité , et mettoient le Lecteur en état
de consulter les sources où ils avoient puisé ,
mais cette attention si nécessaire a été négligée
par leurs Successeurs ; ainsi pour réparer cette
omission , j'ai composé une Liste de tous les
Conciles inserez dans les diverses Collections , à
laquelle j'ai joint le nom des Bibliotheques d'ou
ils ont été tirez.
Cet amas de Corrections , de Variantes , de
Notes et de Catalogues , formera la seconde Partie
de ce Supplément . Quoiqu'en la composant
j'aye eu principalement en vue la collection.du
P. Labbe , et que pour cela j'aye rangé toutes
ces differentes Remarques suivant l'ordre des
Tomes et des pages de la Collection de ce sçavant
Jesuite ; cependant pour rendre mon Supplément
atile à ceux qui ont toute autre Collection , comme
celle de Crabbe , de Surius , de Nicolini , de
Fiij Binhos
322 MERCURE DE FRANCE
Binius , du P. Hardouin , &c . j'ai également eu
soin d'indiquer les pages de ces divers Recueils ,
où se trouve chaque Concile , auquel par conséquent
doivent se rapporter les Notes , corrections
et les Variantes. Je me ferai un plaisir de
profiter des lumieres que les Sçavans voudront
bien me communiquer , et qu'ils auront la bonté
d'envoyer aux Libraires qui se chargent d'imprimer
ce Supplement.
Je dois avertir que pour ne pas faire acheter
de nouveau les Collections particulieres imprimées
en France , les Libraires s'abtiendront d'idserer
dans ce Supplément le Volume publié par
M. Baluze , sous le titre de : Nova Collectio Coneiliorum.
Si cependant les Sçavans sont d'un autre
avis , ces Libraires s'y conformeront.
On imprimera ce Supplément de même forme ,
grandeur et caractere que les Conciles du F. Labbe,
et on n'en tirera qu'un petit nombre d'Exemplaires,
sur le prix desquels on accordera un benefice à ceux
qui en retiendront par avance.
On n'en imprimera aucun en grand Papier , qua
pour ceux qui les demanderont.
des Conciles du PERE LABBE , qui doit
s'imprimer incessamment , à Paris , chez Briasson
, Libraire , rue S, Jacques , à la Science ; et
à Geneve , chez Fabri et Barrillot.
Plusieurs Sçavans se sont appliquez à donner
des Collections de Conciles ; mais malgré leurs
soins , ils n'ont pû tout découvrir. C'est en profitant
du travail de chaque Compilateur , que le
dernier a donné la plus ample Collection . Merlin
se chargea le premier d'une entreprise si impor
-tante ; Crabbe vint après et augmenta le Recueil
de son Prédecesseur , et Crabbe fut suivi par Surius
, qui fit de nouvelles découvertes. Celui- cy
fut ensuite surpassé par Binius ; mais le P. Labbe
effaça tous ces Compilateurs , en donnant en
1671. la plus ample de toutes les collections.
Outre ses recherches particulieres , il se servit
utilement de quelques Ecrivains , tels qu’Uchelli ,
Marca , &c. qui avoient inseré des Conciles dans
leurs Ouvrages.
Depuis 1671. quelques Auteurs , comme Cotelier
, Bollandus , &c . ont publié des Monumens
Ecclesiastiques , et parmi ceux- là , les Actes de
divers Conciles. D'autres ont mis au jour des
collections de Conciles ; Baluze , outre le recueil
des Conciles de la Gaule Narbonnoise , publié
en 1668. a imprimé en 1683. un premier Tome
d'une nouvelle Collection des Conciles avec des
notes , et en a inseré quelques - uns dans ses Miscellanées.
Le Cardinal d'Aguirre a publié la Collection
la plus ample et la plus curieuse des Conciles
d'Espagne. Le P. Bessin a recueilli ceux de
la Province de Normandie. Avec tant de secours
il a été facile au P. Hardoüin de donner une plus
ample Edition des Conciles ; il l'auroit renduë
plus
FEVRIER 1734. 319
plus parfaite, si , aux Conciles qui lui ont été envoyez
de differents endroits de l'Europe , et à
ceux qu'il a extraits de ces sçavans Compilateurs,
il avoit pris la peine de joindre les Conciles inserez
dans divers Auteurs Ecclesiastiques ; en
quoi il eût imité le docte P. Labbe.
Enfin , M. Coleti vient de publier à Venise la
plus ample de toutes les Collections de Conciles.
Il a adopté avec raison celle du P. Labbe ,
ajoûté les Conciles publiez par le P. Hardouin
et profité des recherches particulieres de ce fameux
Ecrivain. Il a aussi recueilli les Conciles
et les Statuts Synodaux que le P. Martene et
quelques autres Sçavans ont insérez dans leurs
vastes Collections de Pieces.
Malgré toutes ces recherches , je puis assurer
qu'on peut faire de nouvelles Additions. J'ai ramassé
un nombre considerable de Conciles et
de Synodes , ou inconnus jusqu'à présent , ou
non encore imprimez , ou qui jusqu'ici n'ont
point été inserez dans les Collections de Conciles
. A l'égard des Synodes , je ne donnerai aucun
de ceux qui ont paru depuis l'an 130. conformément
au Projet du P. Labbe.
Ces Additions considerables m'ont déterminé
à publier un Supplement ; et comme l'Edition
des Conciles du P. Labbe est la plus répanduë ,
je me suis proposé de recueillir tous les Conciles
publiez par le P. Hardouin et par M. Coleti , et
de les joindre à ceux que j'ai moi- même décou
verts. Tous ces Actes seront accompagnez de
Notes pour l'intelligence du Texte , et même de
Variantes, tirées des Manuscrits et des Imprimez.
Ces divers morceaux composeront la premiere
Partie de ce Supplément. Il y aura une Table
exacte des Matieres qui y seront contenuës.
Fij Mais
320 MERCURE DE FRANCE
Mais j'aurois crû ne donner qu'un Supplement
impartait à la Collection des Conciles du P.Labbe
, si je m'étois borné à ce Recueil. J'ai done
cherché à le rendre plus utile , en rectifiant et en
réformant la Collection entiere. Pour cela , sans
prétendre m'ériger en Censcur de tous les Compilateurs
de Conciles , je me suis attaché à épurer
le Texte , à revoir et corriger plusieurs endroits
des Versions , à suppléer à ceux qui étoient
omis et qui se trouvent dans les Manuscrits ou
dans les premieres Editions ; enfin à rétablir cer-,
tains termes ausquels on en a substitué d'étran
gers. J'ai collationné à ce sujet les Imprimez avec
ce que j'ai pu voir de Manuscrits. J'ai même
étendu mes soins jusqu'à corriger les fautes d'impression
, qui , comme on sçait , rendent souvent
le sens inintelligible. C'est par ces seuls moyens.
qu'on peut trouver la véritable leçon des Textes
et rendre utiles les Pieces qu'on donne au Public.
Outre ce pénible travail , j'ai composé des Notes
sur les endroits difficiles. La plupart des Col
lecteurs en ont promis ; celles du P. Labbe n'ont
point vu le jour , quoiqu'il y renvoye le Lecteur.
Le P. Sirmond , qui étoit plus en état que
personne de faire des Notes , en a mis d'excelÎentes
dans son Recueil des Conciles de France.
Le P. Labbe et le P. Hardouin les ont transportées
dans leurs Collections.On trouve très- peu de
Notes dans les autres Compilateurs de Conciles
et de Synodes. Le P. Hardouin , convaincu de la
nécessité de faire des remarques , a crú y pouvoir
suppléer par une Table fort ample et fort détaillée
des Matieres contenuës dans sa Collection ; mais
cette Table n'a servi qu'à faire regretter les Notes ..
Ce que je me propose principalement d'éclaircir.
regarde le temps et le Lieu où les Conciles ont
été
FEVRIER . 1734. 321
été assemblez ; ce qui y a donné occasion et les
difficu tez qu'on rencontre dans les Canons et
qui ont exercé la critique des gens habiles . J'ai
profité de leur travail , et j'y ai joint mes remarques
pariculieres.
Pour applanir, autant qu'il est possible , toutes
sortes de difficultez , j'ai fait une Liste alphabe
tique de certains mots inconnus , barbares ét
obscurs , qui sont dans les Actes et dans les Pieces
originales des Conciles , j'indique les pages
des differentes Collections où ils se trouvent ; etje
fixe le sens de la plupart dans l'explication que
je donne ou que je tire des Dissertations des Sçavans.
Les premiers Editeurs ont eu soin de marquer
dans des Préfaces ou à la marge , les Archives et
les Bibliotheques d'où ils avoient tiré les Actes
qu'ils donnoient au Public . Ils en assuroient parlà
l'autenticité , et mettoient le Lecteur en état
de consulter les sources où ils avoient puisé ,
mais cette attention si nécessaire a été négligée
par leurs Successeurs ; ainsi pour réparer cette
omission , j'ai composé une Liste de tous les
Conciles inserez dans les diverses Collections , à
laquelle j'ai joint le nom des Bibliotheques d'ou
ils ont été tirez.
Cet amas de Corrections , de Variantes , de
Notes et de Catalogues , formera la seconde Partie
de ce Supplément . Quoiqu'en la composant
j'aye eu principalement en vue la collection.du
P. Labbe , et que pour cela j'aye rangé toutes
ces differentes Remarques suivant l'ordre des
Tomes et des pages de la Collection de ce sçavant
Jesuite ; cependant pour rendre mon Supplément
atile à ceux qui ont toute autre Collection , comme
celle de Crabbe , de Surius , de Nicolini , de
Fiij Binhos
322 MERCURE DE FRANCE
Binius , du P. Hardouin , &c . j'ai également eu
soin d'indiquer les pages de ces divers Recueils ,
où se trouve chaque Concile , auquel par conséquent
doivent se rapporter les Notes , corrections
et les Variantes. Je me ferai un plaisir de
profiter des lumieres que les Sçavans voudront
bien me communiquer , et qu'ils auront la bonté
d'envoyer aux Libraires qui se chargent d'imprimer
ce Supplement.
Je dois avertir que pour ne pas faire acheter
de nouveau les Collections particulieres imprimées
en France , les Libraires s'abtiendront d'idserer
dans ce Supplément le Volume publié par
M. Baluze , sous le titre de : Nova Collectio Coneiliorum.
Si cependant les Sçavans sont d'un autre
avis , ces Libraires s'y conformeront.
On imprimera ce Supplément de même forme ,
grandeur et caractere que les Conciles du F. Labbe,
et on n'en tirera qu'un petit nombre d'Exemplaires,
sur le prix desquels on accordera un benefice à ceux
qui en retiendront par avance.
On n'en imprimera aucun en grand Papier , qua
pour ceux qui les demanderont.
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Résumé : Supplement à la Collation des Conciles du P. Labbe, &c. [titre d'après la table]
Le texte annonce la publication d'un supplément à la collection des conciles du Père Labbe, qui sera imprimé à Paris et à Genève. Plusieurs savants ont travaillé sur des collections de conciles, mais celle du Père Labbe, publiée en 1671, est la plus complète. Depuis, d'autres auteurs comme Cotelier, Bollandus, Baluze, le Cardinal d'Aguirre, le Père Bessin, le Père Hardouin et M. Coleti ont également publié des collections ou des actes de conciles. L'auteur du texte affirme avoir découvert un nombre considérable de conciles et de synodes inconnus ou non encore imprimés. Il prévoit de publier un supplément à la collection du Père Labbe, incluant les conciles publiés par le Père Hardouin et M. Coleti, ainsi que ceux qu'il a lui-même découverts. Ce supplément comprendra des notes et des variantes tirées de manuscrits et d'imprimés. L'auteur a également rectifié et réformé la collection entière, épuré le texte, corrigé des versions, et ajouté des notes sur les endroits difficiles. Il a composé une liste alphabétique de mots inconnus et obscurs, ainsi qu'une liste des conciles avec les bibliothèques d'où ils ont été tirés. Le supplément sera organisé pour être utile à ceux possédant différentes collections de conciles. Les libraires imprimeront le supplément dans le même format que les conciles du Père Labbe, avec un nombre limité d'exemplaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 933-934
Lettres de la Marquise de Sévigné, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le Recueil des Lettres de Mad. la Marquise de Sevigné à Mad. la Comtesse de Grignant sa Fille, [...]
Mots clefs :
Recueil, Marquise de Sévigné, Ordre, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettres de la Marquise de Sévigné, &c. [titre d'après la table]
Le Recueil des Lettres de Mad. la Marquise de
Sevigné à Mad . la Comtesse de Grignant sa Fille,
avec son Portrait en taille - douce, se vend actuellement
chez Simart Libraire , rae S. Jacques , au
Dauphin , 4. vol . in 12. 1734.
:
L'impression de ces Lettres a été faite avec beaucoup
de soin ; l'ordre des dattes y est exactement
observé, en sorte que lesfaits se répondent les uns
aux autres. Dans la Préface on a montré par
des preuves incontestables le peu de cas qu'on
doit faire de la miserable compilation publiée
sous ce titre Lettres de Mad. Rabutin- Chantal,
Marquise de Sevigné , &c. quoiqu'elle ait été
réimprimée en bien des endroits , on s'est contenté
d'indiquer les Editions faites à Rouen et à
la Haye en 1726. parce que celles qui ont paru
ensuite ne sont que de mauvaises copies de ces
deux là. Afin
que le public ne coure plus risque
d'être trompé , nous croyons devoir l'avertir
que l'Edition publiée en 1733. sans nom de
Ville ni d'Imprimeur , 3. vol . in 12. est encore
plus defectueuse que les autres , et qu'on y a encore
plus brouillé l'ordre des Lettres si necessaire
pour l'intelligence des faits . Cet avis n'est
E iij pas
-
934 MERCURE DE FRANCE
pas inutile , puisque cette monstrueuse Edition
a été vendue comme étant le recueil que nous
annonçons dans cet article.
Sevigné à Mad . la Comtesse de Grignant sa Fille,
avec son Portrait en taille - douce, se vend actuellement
chez Simart Libraire , rae S. Jacques , au
Dauphin , 4. vol . in 12. 1734.
:
L'impression de ces Lettres a été faite avec beaucoup
de soin ; l'ordre des dattes y est exactement
observé, en sorte que lesfaits se répondent les uns
aux autres. Dans la Préface on a montré par
des preuves incontestables le peu de cas qu'on
doit faire de la miserable compilation publiée
sous ce titre Lettres de Mad. Rabutin- Chantal,
Marquise de Sevigné , &c. quoiqu'elle ait été
réimprimée en bien des endroits , on s'est contenté
d'indiquer les Editions faites à Rouen et à
la Haye en 1726. parce que celles qui ont paru
ensuite ne sont que de mauvaises copies de ces
deux là. Afin
que le public ne coure plus risque
d'être trompé , nous croyons devoir l'avertir
que l'Edition publiée en 1733. sans nom de
Ville ni d'Imprimeur , 3. vol . in 12. est encore
plus defectueuse que les autres , et qu'on y a encore
plus brouillé l'ordre des Lettres si necessaire
pour l'intelligence des faits . Cet avis n'est
E iij pas
-
934 MERCURE DE FRANCE
pas inutile , puisque cette monstrueuse Edition
a été vendue comme étant le recueil que nous
annonçons dans cet article.
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Résumé : Lettres de la Marquise de Sévigné, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente le 'Recueil des Lettres de Mad. la Marquise de Sévigné à Mad. la Comtesse de Grignan sa Fille', édité par Simart Libraire, rue Saint-Jacques, au Dauphin. Cette édition, publiée en 1734, est imprimée avec soin et respecte l'ordre chronologique des lettres, facilitant ainsi la compréhension des faits décrits. La préface critique une compilation précédente intitulée 'Lettres de Mad. Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné', réimprimée à Rouen et à La Haye en 1726, et dénonce les éditions ultérieures comme étant des copies de mauvaise qualité. Le texte met en garde contre une édition publiée en 1733 sans nom de ville ni d'imprimeur, jugée encore plus défectueuse et désordonnée. Cet avertissement est nécessaire car cette édition a été vendue à tort comme étant le recueil annoncé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 1389-1390
Traité des Benefices Ecclesiastiques, [titre d'après la table]
Début :
TRAITÉ DES BENEFICES ECCLESIASTIQUES, dans lequel on concilie la [...]
Mots clefs :
Bénéfices ecclésiastiques, Recueil, Édits, Ordonnances, Déclarations, Matières bénéficiales, Préface
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité des Benefices Ecclesiastiques, [titre d'après la table]
ORAITE' DES BENEFICES ECCLESIASTI
QUES dans lequel on concilie la
discipline de l'Eglise avec les usages du
Royaume de France , et le Recueil des
Edits , Ordonnances , Déclarations et
Arrêts de Reglement, concernant les matieres
Beneficiales et autres , qui y ont
raport. Par M. P... G.... trois tomes
in 4 le premier 700 pag. sans la Préface.
Le second 720. Le troisiéme 650. A Pa-.
ris chez Langlois , la veuve Mazieres , et
J. B. Garnier. 1734.
Cet Ouvrage n'est pas trop susceptible
d'un Extrait , et d'ailleurs la matiere,
II. Vol.
dont
1390 MERCURE DE FRANCE
dont il traite , n'est pas de notre compé
tence. Mais en attendant que les Journaux
des Sçavans en rendent compte au
Public , nous avertissons qu'on trouvera
dans la Préface de l'Auteur des Remarques
fort judicieuses sur les Casuistes et
les Jurisconsultes , qui ont écrit sur lë
même sujet que ce Traité est une compilation
très méthodique et très - bien
faite des dix - sept volumes de M. du
Perray , et d'un Traité imprimé à Paris
en 1721. auxquels on a ajouté cinq ou
six Questions , qui sont presque toutes
neuves un court Supplément et une
Table fort ample : Que le Recueil des
Edits , Ordonnances , Declarations . &c .
tient la moitié du second volume et tout
le troisiéme ร
que c'est la plus grande
Collection , qui ait encore paru sur cette
matiere ; qu'elle est terminée par deux
Tables très - commodes pour trouver d'abord
les pièces , dont on aura besoin .
Enfin si l'utilité , le bon style , l'exactitude
, la méthode et les recherches sçavantes
sont un pronostic sûr pour un
Ouvrage , on doit certainement très bien
augurer du succès de celui - ci , qui nous
paroît même nécessaire à tous ceux , qui
ont besoin d'étudier les matieres Beneficiales.
QUES dans lequel on concilie la
discipline de l'Eglise avec les usages du
Royaume de France , et le Recueil des
Edits , Ordonnances , Déclarations et
Arrêts de Reglement, concernant les matieres
Beneficiales et autres , qui y ont
raport. Par M. P... G.... trois tomes
in 4 le premier 700 pag. sans la Préface.
Le second 720. Le troisiéme 650. A Pa-.
ris chez Langlois , la veuve Mazieres , et
J. B. Garnier. 1734.
Cet Ouvrage n'est pas trop susceptible
d'un Extrait , et d'ailleurs la matiere,
II. Vol.
dont
1390 MERCURE DE FRANCE
dont il traite , n'est pas de notre compé
tence. Mais en attendant que les Journaux
des Sçavans en rendent compte au
Public , nous avertissons qu'on trouvera
dans la Préface de l'Auteur des Remarques
fort judicieuses sur les Casuistes et
les Jurisconsultes , qui ont écrit sur lë
même sujet que ce Traité est une compilation
très méthodique et très - bien
faite des dix - sept volumes de M. du
Perray , et d'un Traité imprimé à Paris
en 1721. auxquels on a ajouté cinq ou
six Questions , qui sont presque toutes
neuves un court Supplément et une
Table fort ample : Que le Recueil des
Edits , Ordonnances , Declarations . &c .
tient la moitié du second volume et tout
le troisiéme ร
que c'est la plus grande
Collection , qui ait encore paru sur cette
matiere ; qu'elle est terminée par deux
Tables très - commodes pour trouver d'abord
les pièces , dont on aura besoin .
Enfin si l'utilité , le bon style , l'exactitude
, la méthode et les recherches sçavantes
sont un pronostic sûr pour un
Ouvrage , on doit certainement très bien
augurer du succès de celui - ci , qui nous
paroît même nécessaire à tous ceux , qui
ont besoin d'étudier les matieres Beneficiales.
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Résumé : Traité des Benefices Ecclesiastiques, [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Oraité des bénéfices ecclésiastiques' compile les disciplines de l'Église et les usages du Royaume de France en trois tomes : 700, 720 et 650 pages. Publié à Paris en 1734 par Langlois, la veuve Mazieres et J. B. Garnier, il n'est pas destiné à être extrait. La préface contient des remarques sur les casuistes et les jurisconsultes ayant traité du même sujet. L'ouvrage synthétise les dix-sept volumes de M. du Perray et un traité de 1721, enrichis de nouvelles questions, d'un supplément et d'une table ample. Le second tome et le troisième sont dédiés aux édits, ordonnances, déclarations et arrêts concernant les matières bénéficiales. Cette collection est présentée comme la plus complète publiée à ce jour, facilitée par deux tables pour retrouver les pièces nécessaires. L'ouvrage est loué pour son utilité, son style, son exactitude, sa méthode et ses recherches savantes, en faisant une référence essentielle pour l'étude des bénéfices ecclésiastiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
19
p. 105-111
« La Philosophie applicable à tous les objets de l'esprit & de la raison ; ouvrage [...] »
Début :
La Philosophie applicable à tous les objets de l'esprit & de la raison ; ouvrage [...]
Mots clefs :
Philosophie, Homme, Hommes, Esprit, Monde, Recueil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La Philosophie applicable à tous les objets de l'esprit & de la raison ; ouvrage [...] »
A Philofophie applicable à tous les
vrage en réflexions détachées . Par feu M.
l'Abbé Terraffon , de l'Académie Françoife
, & Affocié à celles des Sciences de Paris
& de Berlin , 1754. A Paris , chez Prault
fils , quai de Conti , à la defcente du Pont
neuf, deux petits volumes in- 12 .
Il y a dans ce recueil que tout Paris a
lû , plufieurs penfées communes & beaucoup
de chofes fenfées , fines & philofophiques
en voici quelques- unes .
L'homme qui n'a point de philofophie ,
n'a point d'efprit à lui , il n'a que celui des
autres ; il parle comme ceux qui l'ont précédé
, au lieu que le Philofophe fera parler
comme lui ceux qui le fuivront.
Une infinité de gens ne recevront la
Philofophie , qui n'eft pas encore généralement
établie , que lorfqu'elle aura pour
elle la pluralité des voix ; alors elle n'entrera
dans leur efprit que fous la forme de
prévention .
Les Grecs fçavoient parler , les Latins
fçavoient penfer , & les François fçavent
raifonner. Le progrès des tems a fait le fe-
E v
106 MERCURE DE FRANCE.
cond dégré ; le progrès des tems & Defcartes
ont fait le troifiéme.
L'oppofition à tout ce qui fe préfente
de nouveau , a cela d'utile , qu'elle eft caufe
qu'il ne s'établit rien que de bon.
Chacun doit prendre fon exterieur dans
le monde , & fon interieur dans la religion
& dans la fageffe .
Ceux qui méprisent le monde fans l'avoir
connu , en parlent mal , mais en penfent
juste .
Les paffions font les vents qui font aller
notre vailleau , & la raifon eft le pilote qui
le conduit : le vaiffeau n'iroit point fans
les vents , & fe perdroit fans le pilote .
L'ambition qui eft prévoyante , facrifie
le préfent à l'avenir : la volupté qui eft
aveugle , facrifie l'avenir au préfent ; mais
l'envie , l'avarice & les autres paffions lâches
empoifonnent le préfent & l'avenir.
La grande poltronnerie fufpend chez
plufieurs hommes les effets de la grande
méchanceté .
La profpérité qui rend plus fiers & plus
durs les hommes médiocres , humanife
les grands hommes .
Les particuliers font fiers dans une République
; mais la nation l'eft bien davantage
dans une Monarchie..
Un frondeur eft un homme qui paffe fa vie
DECEMBRE. 1754 707
à être fâché de ce que la Seine va du côté de
Rouen , au lieu d'aller du côté de Melun.
Le Juge ordinaire doit comparer la punition
avec le crime : l'homme d'Etat ne
doit comparer la punition qu'avec le fruit
de la punition.
On reproche aux Auteurs Italiens la fubtilité
des pensées , aux Efpagnols la rodomontade
, aux Anglois un air de férocité
: il me femble qu'on ne reproche aux Aureurs
François aucun vice de terroir . Si la
chofe eft ainfi , c'eft à eux à cultiver cet
avantage , & à tâcher de prendre ou de
conferver toujours le ton de la nature & de
la raiſon.
J'ai entendu remarquer par d'habiles
gens , que les habitans des pays chauds
étoient plus adonnés aux femmes , & que
ceux des pays froids avoient plus d'enfans.
L'efprit doit être regardé comme un
inftrument, & non comme un objet : ainfi il
ne faut point parler ou écrire pour montrer
de l'efprit ; mais il faut fe fervir de fon
efprit pour dire ou pour écrire des chofes
bonnes & utiles .
Une des plus grandes preuves d'équité
d'efprit , c'eft de n'avoir aucun égard dans
le jugement que nous portons des autres à.
celui qu'ils portent de nous.
Parler beaucoup & bien , c'eft le talent
Evj
108 MERCURE DE FRANCE:
du bel efprit ; parler peu & bien , c'eſt le
caractere du fage ; parler beaucoup & mal ,
c'eft le vice du fat ; parler peu & mal , c'eſt
le défaut du fot.
Un jeune homme n'ira jamais des mauvais
difcours aux bons qu'en paffant par
le filence.
Le trivial conſiſte à dire ce que tout le
monde dit , & le naturel confifte à dire ce
que tout le monde fent. Voilà par où le trivial
ne fçauroit être neuf , au lieu que le
naturel peut l'être beaucoup .
Vérité dans la chofe , fineffe dans l'obfervation
, hardieffe dans l'énoncé : voilà
ce qui fait les expreffions du génie.
Le ftyle le plus parfait eft celui qui n'at
tire aucune attention comme ſtyle , & qui
ne laiffe que l'impreffion de la chofe qu'on
a voulu dire.
Il ne faut point d'efprit pour faivre
l'opinion qui eft actuellement la plus commune
; mais il en faut beaucoup pour être
dès aujourd'hui d'un fentiment dont tout
le monde ne fera que dans trente ans.
La Jurifprudence demande un efprit
droit , la politique un efprit étendu , & la
guerre un efprit préfent.
On a mis à la tête du Recueil que nous
venons de parcourir , deux morceaux trèspiquans
& très-philofophiques ; le premier,
;
DECEMBRE . 1754. 109
de M. Dalembert ; & le fecond , de M. de
Moncrif. Le but de ces deux Ecrivains célebres
, eft de développer le caractere vrai ,
naïf & tout-à-fait fingulier de M. l'Abbé
Terrallon .
S. Auguftin contre l'incrédulité , où
difcours & penfées recueillies des divers
écrits de ce Pere , les plus propres à prémunir
les fideles contre l'incrédulité de
nos jours. A Paris , chez Lottin , rue S. Jacques
, au Coq'; 1754 , 1 vol . in- 12.
Les défenfeurs de la religion font fagement
de puifer leurs preuves dans les ouvrages
des Peres , de S. Auguftin fur - tout .
Ce grand homme avoit dans l'efprit de
l'étendue , de l'élévation , de la force & ,
ce qu'il faut
fingulierement de nos jours ,
beaucoup de métaphyfique.
MEMOIRE pour fervir à la culture
des mûriers & à l'éducation des vers à foye.
A Poitiers , chez Jean Faulcon ; 1754 , in-
12 , pag. 86. On le trouve à Paris , chez
Martin.
Il n'y a pas un mot à perdre de cet important
mémoire. Un extrait tel que nous
le pourrions donner ne feroit pas fuffifant
; & nous exhortons l'Auteur du Journal
économique à l'inferer tout entier
dans fon recueil. Le Gouvernement a deFIO
MERCURE DE FRANCE.
puis quelques années l'attention de rendre
communs les ouvrages dont l'objet inté
reffe le bien public.
M. l'Abbé Coyer vient de publier chez
Duchefne , Libraire , rue S. Jacques , trois
Differtations. La premiere , fur la différence
de deux anciennes religions , la
Grecque & la Romaine , c'eft un morceau
bien fait , mais de pure curiofité. La feconde
& la troifieme , fur le vieux mot de patrie
, & fur la nature du peuple , ont un but
férieux. Cet Ecrivain après nous avoir raillé
agréablement , vivement & plaifamment
fur nos ridicules , commence à attaquer
nos vices. Nous lui fouhaitons plus de fuccès
dans la carriere qu'il commence que
dans celle qu'il vient de finir . Si je ne me
trompe , nous fommes à peu près tels que
nous étions avant l'Année merveilleufe , la
Pierre philofophale , & c .
ENTRETIENS fur les Romans. Ouvrage
moral & critique , dans lequel on
traite de l'origine des Romans & de leurs
différentes efpeces , tant par rapport à l'efprit
que par rapport au coeur . Par M. l'Abbé
Jacquin ; 1754 , 1 vol . in - 12 . A Paris,
chez Duchesne , rue S. Jacques.
M. l'Abbé Ladvocat dit dans l'approDECEMBRE.
1794 1747
bation qu'il a donnée à ce livre , que l'Auteur
y donne une jufte idée de l'origine &
des différentes efpeces de Romans , tant
anciens que modernes , & qu'il y prouve
très-bien qu'en général la lecture de ces
fortes de livres eft au moins frivole , qu'el
le ne fert le plus fouvent qu'à gâter le
goût , & qu'elle est très- dangereuse pour
les moeurs.
OBSERVATIONS & découvertes faites furt
des chevaux , avec une nouvelle pratique
fur la ferrure . Par le fieur Lafoffe , Maréchal
des petites Ecuries du Roi , avec des
figures en taille- douce. A Paris , chez Hochereau
le jeune , quai des Auguftins , au
coin de la rue Gift -le - Coeur ; 1754 , 1 V
-8° . Cet ouvrage paffe pour fort bon.
vrage en réflexions détachées . Par feu M.
l'Abbé Terraffon , de l'Académie Françoife
, & Affocié à celles des Sciences de Paris
& de Berlin , 1754. A Paris , chez Prault
fils , quai de Conti , à la defcente du Pont
neuf, deux petits volumes in- 12 .
Il y a dans ce recueil que tout Paris a
lû , plufieurs penfées communes & beaucoup
de chofes fenfées , fines & philofophiques
en voici quelques- unes .
L'homme qui n'a point de philofophie ,
n'a point d'efprit à lui , il n'a que celui des
autres ; il parle comme ceux qui l'ont précédé
, au lieu que le Philofophe fera parler
comme lui ceux qui le fuivront.
Une infinité de gens ne recevront la
Philofophie , qui n'eft pas encore généralement
établie , que lorfqu'elle aura pour
elle la pluralité des voix ; alors elle n'entrera
dans leur efprit que fous la forme de
prévention .
Les Grecs fçavoient parler , les Latins
fçavoient penfer , & les François fçavent
raifonner. Le progrès des tems a fait le fe-
E v
106 MERCURE DE FRANCE.
cond dégré ; le progrès des tems & Defcartes
ont fait le troifiéme.
L'oppofition à tout ce qui fe préfente
de nouveau , a cela d'utile , qu'elle eft caufe
qu'il ne s'établit rien que de bon.
Chacun doit prendre fon exterieur dans
le monde , & fon interieur dans la religion
& dans la fageffe .
Ceux qui méprisent le monde fans l'avoir
connu , en parlent mal , mais en penfent
juste .
Les paffions font les vents qui font aller
notre vailleau , & la raifon eft le pilote qui
le conduit : le vaiffeau n'iroit point fans
les vents , & fe perdroit fans le pilote .
L'ambition qui eft prévoyante , facrifie
le préfent à l'avenir : la volupté qui eft
aveugle , facrifie l'avenir au préfent ; mais
l'envie , l'avarice & les autres paffions lâches
empoifonnent le préfent & l'avenir.
La grande poltronnerie fufpend chez
plufieurs hommes les effets de la grande
méchanceté .
La profpérité qui rend plus fiers & plus
durs les hommes médiocres , humanife
les grands hommes .
Les particuliers font fiers dans une République
; mais la nation l'eft bien davantage
dans une Monarchie..
Un frondeur eft un homme qui paffe fa vie
DECEMBRE. 1754 707
à être fâché de ce que la Seine va du côté de
Rouen , au lieu d'aller du côté de Melun.
Le Juge ordinaire doit comparer la punition
avec le crime : l'homme d'Etat ne
doit comparer la punition qu'avec le fruit
de la punition.
On reproche aux Auteurs Italiens la fubtilité
des pensées , aux Efpagnols la rodomontade
, aux Anglois un air de férocité
: il me femble qu'on ne reproche aux Aureurs
François aucun vice de terroir . Si la
chofe eft ainfi , c'eft à eux à cultiver cet
avantage , & à tâcher de prendre ou de
conferver toujours le ton de la nature & de
la raiſon.
J'ai entendu remarquer par d'habiles
gens , que les habitans des pays chauds
étoient plus adonnés aux femmes , & que
ceux des pays froids avoient plus d'enfans.
L'efprit doit être regardé comme un
inftrument, & non comme un objet : ainfi il
ne faut point parler ou écrire pour montrer
de l'efprit ; mais il faut fe fervir de fon
efprit pour dire ou pour écrire des chofes
bonnes & utiles .
Une des plus grandes preuves d'équité
d'efprit , c'eft de n'avoir aucun égard dans
le jugement que nous portons des autres à.
celui qu'ils portent de nous.
Parler beaucoup & bien , c'eft le talent
Evj
108 MERCURE DE FRANCE:
du bel efprit ; parler peu & bien , c'eſt le
caractere du fage ; parler beaucoup & mal ,
c'eft le vice du fat ; parler peu & mal , c'eſt
le défaut du fot.
Un jeune homme n'ira jamais des mauvais
difcours aux bons qu'en paffant par
le filence.
Le trivial conſiſte à dire ce que tout le
monde dit , & le naturel confifte à dire ce
que tout le monde fent. Voilà par où le trivial
ne fçauroit être neuf , au lieu que le
naturel peut l'être beaucoup .
Vérité dans la chofe , fineffe dans l'obfervation
, hardieffe dans l'énoncé : voilà
ce qui fait les expreffions du génie.
Le ftyle le plus parfait eft celui qui n'at
tire aucune attention comme ſtyle , & qui
ne laiffe que l'impreffion de la chofe qu'on
a voulu dire.
Il ne faut point d'efprit pour faivre
l'opinion qui eft actuellement la plus commune
; mais il en faut beaucoup pour être
dès aujourd'hui d'un fentiment dont tout
le monde ne fera que dans trente ans.
La Jurifprudence demande un efprit
droit , la politique un efprit étendu , & la
guerre un efprit préfent.
On a mis à la tête du Recueil que nous
venons de parcourir , deux morceaux trèspiquans
& très-philofophiques ; le premier,
;
DECEMBRE . 1754. 109
de M. Dalembert ; & le fecond , de M. de
Moncrif. Le but de ces deux Ecrivains célebres
, eft de développer le caractere vrai ,
naïf & tout-à-fait fingulier de M. l'Abbé
Terrallon .
S. Auguftin contre l'incrédulité , où
difcours & penfées recueillies des divers
écrits de ce Pere , les plus propres à prémunir
les fideles contre l'incrédulité de
nos jours. A Paris , chez Lottin , rue S. Jacques
, au Coq'; 1754 , 1 vol . in- 12.
Les défenfeurs de la religion font fagement
de puifer leurs preuves dans les ouvrages
des Peres , de S. Auguftin fur - tout .
Ce grand homme avoit dans l'efprit de
l'étendue , de l'élévation , de la force & ,
ce qu'il faut
fingulierement de nos jours ,
beaucoup de métaphyfique.
MEMOIRE pour fervir à la culture
des mûriers & à l'éducation des vers à foye.
A Poitiers , chez Jean Faulcon ; 1754 , in-
12 , pag. 86. On le trouve à Paris , chez
Martin.
Il n'y a pas un mot à perdre de cet important
mémoire. Un extrait tel que nous
le pourrions donner ne feroit pas fuffifant
; & nous exhortons l'Auteur du Journal
économique à l'inferer tout entier
dans fon recueil. Le Gouvernement a deFIO
MERCURE DE FRANCE.
puis quelques années l'attention de rendre
communs les ouvrages dont l'objet inté
reffe le bien public.
M. l'Abbé Coyer vient de publier chez
Duchefne , Libraire , rue S. Jacques , trois
Differtations. La premiere , fur la différence
de deux anciennes religions , la
Grecque & la Romaine , c'eft un morceau
bien fait , mais de pure curiofité. La feconde
& la troifieme , fur le vieux mot de patrie
, & fur la nature du peuple , ont un but
férieux. Cet Ecrivain après nous avoir raillé
agréablement , vivement & plaifamment
fur nos ridicules , commence à attaquer
nos vices. Nous lui fouhaitons plus de fuccès
dans la carriere qu'il commence que
dans celle qu'il vient de finir . Si je ne me
trompe , nous fommes à peu près tels que
nous étions avant l'Année merveilleufe , la
Pierre philofophale , & c .
ENTRETIENS fur les Romans. Ouvrage
moral & critique , dans lequel on
traite de l'origine des Romans & de leurs
différentes efpeces , tant par rapport à l'efprit
que par rapport au coeur . Par M. l'Abbé
Jacquin ; 1754 , 1 vol . in - 12 . A Paris,
chez Duchesne , rue S. Jacques.
M. l'Abbé Ladvocat dit dans l'approDECEMBRE.
1794 1747
bation qu'il a donnée à ce livre , que l'Auteur
y donne une jufte idée de l'origine &
des différentes efpeces de Romans , tant
anciens que modernes , & qu'il y prouve
très-bien qu'en général la lecture de ces
fortes de livres eft au moins frivole , qu'el
le ne fert le plus fouvent qu'à gâter le
goût , & qu'elle est très- dangereuse pour
les moeurs.
OBSERVATIONS & découvertes faites furt
des chevaux , avec une nouvelle pratique
fur la ferrure . Par le fieur Lafoffe , Maréchal
des petites Ecuries du Roi , avec des
figures en taille- douce. A Paris , chez Hochereau
le jeune , quai des Auguftins , au
coin de la rue Gift -le - Coeur ; 1754 , 1 V
-8° . Cet ouvrage paffe pour fort bon.
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Résumé : « La Philosophie applicable à tous les objets de l'esprit & de la raison ; ouvrage [...] »
Le texte présente une œuvre philosophique intitulée 'A Philofophie applicable à tous les vrage en réflexions détachées' de l'Abbé Terraffon, publiée en 1754 à Paris. Cette œuvre se compose de deux petits volumes contenant des pensées communes et des réflexions fines et philosophiques. Parmi les idées notables, on trouve que l'homme sans philosophie n'a pas d'esprit propre et que la philosophie ne sera acceptée que lorsqu'elle aura la pluralité des voix. Le texte souligne également les progrès des temps et l'influence de Descartes sur la pensée. Il aborde divers aspects de la nature humaine, comme l'opposition au nouveau, l'importance de la raison et des passions, et les différences entre les nations. Le recueil inclut des morceaux de Dalembert et de Moncrif, qui développent le caractère de l'Abbé Terraffon. Le texte mentionne également d'autres publications de 1754, telles qu'un ouvrage contre l'incrédulité basé sur les écrits de Saint Augustin, un mémoire sur la culture des mûriers et l'éducation des vers à soie, des dissertations de l'Abbé Coyer, et un ouvrage moral et critique sur les romans par l'Abbé Jacquin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 82
Avis de l'Auteur du Mercure.
Début :
Je réitere ici la priere que j'ai déja faite à tous nos bons écrivains, de vouloir bien [...]
Mots clefs :
Bons écrivains, Recueil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis de l'Auteur du Mercure.
Avis de l'Auteur du Mercure.
JE réitere ici la priere que j'ai déja faite
à tous nos bons écrivains , de vouloir bien
enrichir mon recueil de quelques unes de
leurs productions. M M. de Montefquien
de Marivaux & Duclos viennent fucceffivement
de leur montrer l'exemple , que
MM . de Fontenelle & de Voltaire avoient
donné les premiers. Ils font tous faits pour
être fuivis.
JE réitere ici la priere que j'ai déja faite
à tous nos bons écrivains , de vouloir bien
enrichir mon recueil de quelques unes de
leurs productions. M M. de Montefquien
de Marivaux & Duclos viennent fucceffivement
de leur montrer l'exemple , que
MM . de Fontenelle & de Voltaire avoient
donné les premiers. Ils font tous faits pour
être fuivis.
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21
p. 124-133
« LA MUSE LIMONADIERE, ou Recueil d'ouvrages en vers & en prose, [...] »
Début :
LA MUSE LIMONADIERE, ou Recueil d'ouvrages en vers & en prose, [...]
Mots clefs :
Recueil, Charlotte Reynier Bourette, Morceaux fugitifs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « LA MUSE LIMONADIERE, ou Recueil d'ouvrages en vers & en prose, [...] »
LA MUSE LIMONADIERE
Recueil d'ouvrages en vers & en profe ,
par Madame Bourette , ci - devant Madame
Curé , avec les différentes pieces qui lui
ont été adreffées . Deux parties . A Paris ,
chez Jorry , quai des Auguſtins , aux Cigognes
, 175s .
AOUST. 1755. 125
Le talent de Madame Bourette eft fi célebre
dans cette capitale , qu'il fuffit de la
nommer pour exciter la curiofité du lecteur,
& pour l'engager à acheter fon livre. Ce
n'eft qu'en faveur de la province , où fon
mérite eft peat-être moins connu , que
je vais extraire ou plutôt tranfcrire quelques-
unes des pieces qui compofent fon
recueil.
Invitation circulaire envoyée à différens
Auteurs.
Comine on voit des hommes difcrets
Qui chez autrui ne vont jamais
Ou dîner ou fouper , fi l'on ne les invite.
De même l'on en pourroit voir
Qui ne préfument pas affez de leur mérite
Pour aller faire une viſite ,
S'ils ne font affurés qu'on veut la recevoir.
Un homme tel que vous peut rifquer l'un & l'autre,
Sur-tout avec ardeur on deſire la vôtre.
Reproche à M. le Bret , auteur de la double
extravagance , fur ce qu'il n'eft pas venu
dès ma premiere invitation.
Vous êtes un auteur fçavant ,
Mais vous n'êtes gueres galant :
A mon premier fouhait vous faites réſiſtance.
De votre part c'eſt cruauté`,
F iij
126 MERCURE DE FRANCE.
Pour la deuxieme fois vous êtes invité ,
N'eft- ce pas de ma part la double
extravagance,
Vers de M. Rouffeau de Toulouse , qui
1.
s'excufe de n'être pas venu me voir.
Vous , dont les graces naturelles.
Effacent l'art des enfans d'Apollon ,
O! vous , qui du facré vallon ,
Sçavez fi bien franchir les routes éternelles ,
Pour regner au milieu de cent mufes nouvelles
Et leur fervir d'exemple & de leçon .
Auffitôt que des mains tremblantes & cruelles ,
Souvent dans l'ignorance , & toujours criminelles ,
Auront mû les refforts de ma foible fanté ,
J'irai vous rendre hommage ; oui , mon coeur enchanté
Du Dieu de Cythérée empruntera les ailes
Mais en reviendra-t-il avec la liberté ?
Réponse à M. Rouffeau .
Sur votre liberté peut - on rien entreprendre ?
A quoi bon fur ce point vouloir diffimuler ?
Et puifque votre coeur a réfolu de prendre
Les aîles de l'amour , c'eft qu'il veut s'envoler.
» Vous voyez , Monfieur , que je vous
» regarde comme un homme de précau-
» tion , qui fe munit de tout ce qu'il faut
» pour fe tirer du danger , s'il y en avoit.
A O UST . 1755. 127
» La feule remarque que j'ai faite fur vos
» admirables vers , c'eſt que vous avez mis
» le Dieu de Cytherée fans faire attention
» que Cytherée eft Venus , fans doute que
» vous avez voulu dire le fils de Cytherée ,
» Pardon , Monfieur , fi je releve de pareil-
» les inadvertances , mais je n'aime pas à
» voir des taches dans le foleil .
Fers à M. l'Abbé de l'Autaignan .
Souvent la moindre chanfonnette
Qui part de votre goût exquis ,
Et dont mon coeur fent tout le prix
Y répand une joie , une douceur fecrette .
Chacun ne connoît pas celui d'une chanſon ;
Mais les vôtres fur- tout font dignes de louange ,
On y voit l'efprit de Coulange ,
Et les
Je crois
graces d'Anacréon.
que c'eft affez de ces morceaux
fugitifs , pour faire connoître le caractère ,
l'efprit & le talent de Madame Bourette à
ceux qui n'ont jamais eu le bonheur de la
voir & de la lire.
QUESTIONS fur le commerce des François
au Levant , brochure in- 12 de 153
pages on la trouve chez Guerin & Delatour
, rue S. Jacques , à S. Thomas d'Aquin.
L'auteur prétend que ce commerce
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE.
doit être libre. Il femble que fon fentiment
eft d'autant plus défintéreffé , qu'il eſt
négociant lui-même , & qu'il paroit préférer
le bien général de l'Etat à l'avantage
particulier du commerçant.
L'ARITHMETIQUE CHOISIE , OU
Pratique des Négocians , contenant les inftructions
néceffaires pour mettre en ufage
toutes les regles utiles aux négocians banquiers
& financiers , avec un Traité des
changes étrangers tant fimples que doubles ,
par le fieur S. B. Rouquette , teneur de
livres & arithméticien Juré de Bordeaux, &
A Bordeaux , chez P. Brun , Imprimeur-
Libraire , rue S. James , à l'Imitation de
Jefus.
Cet ouvrage paroît d'une grande utilité,
il feroit à fouhaiter que l'auteur en envoyât
des exemplaires aux Libraires de
Paris , pour en faciliter le débit.
Dans l'annonce que nous avons faite (a) de
la premiere partie des tablettes deThemys,
nous avons oublié d'indiquer la feconde
qui eft contenue dans le même volume.
Pour fuppléer à cette omiffion , nous l'inférons
ici. Cette partie comprend la fucceffion
chronologique des préfidens , che
(a) Deuxieme volume de Juin.
AOUST. 1755. 129
valiers d'honneur , avocats & procureurs
généraux des Parlemens & des Confeils
fupérieurs , & la lifte des lieutenans civils
au Châtelet de Paris . Ce qui donne du
prix à cet ouvrage , c'est qu'il renferme
des extraits fideles des regiftres des Cours
fouveraines . L'auteur y a ajoûté une table
alphabétique des noms de famille , pour les
rendre plus utiles aux lecteurs il défireroit
qu'il s'en trouvât quelques- uns qui
voluffent bien lui faire part des fautes &
des omiffions qu'ils pourront remarquer
dans fon livre , auffi bien que des changemens
qui pourront occafionner des additions
, il recevra avec reconnoiffance les
l'on voudra bien lui donner.
avis
que
IDÉE DE L'HOMME PHYSIQUE ET MORAL ,
pour fervit d'introduction à un Traité de
Médecine, st
Ne ……….. intellecta priufquam fint contempta
relinquas.
Lucret. Lib. I.
A Paris , chez Guérin & Delatour , rue
S. Jacques à S. Thomas d'Aquin , 1755.
L'auteur fe propofe de faire voir par la
fimple expofition du méchanifme qur fert
aux fonctions de l'economie animale , que
les principes établis dans ( a ) le plan qu'il a
(a) C'est un plan de médecine qui a paru en
Fv
130 MERCURE DE FRANCE.
fuivi s'accordent exactement avectoutes les
obfervations , qu'on peut faire fur le corps
vivant , foit dans l'état de fanté , foit dans
l'état de maladie .
Il eft glorieux pour lui d'avoir fait d'un
ouvrage de médecine , un excellent livre
de morale , en nous montrant combien les
moeurs influent fur la fanté , il nous porte
à vivre fagement par amour pour, nousmêmes.
Le meilleur moyen de perfuader
aux hommes une conduire réglée , eft de
leur prouver que non - feulement leur confervation
, mais encore leur bien être , leurs
vrais plaifirs & leur durée en dépendent .
C'eft de toutes les manieres de prêcher
la plus propre à faire des converfions .
Le Tome III de la collection de Jurif
prudence , par M J. B. Denifart , Procureur
au Châtelet de Paris , paroît , & fe
vend chez Savoye , rue S. Jacques , à l'Eſpérance,
& Leclerc , Grand'Salle du Palais,
au fecond pillier.
On peut regarder ce Livre comme une
efpece de dictionnaire qui contient les
principes les plus néceffaires , & le plus
fouvens agités fur les matieres de droit
civil & canonique , & fur la pratique tant
1751 fous le titre de Specimen novi medicina con-
Spectus , & que étendu.
l'auteur a beaucou
conA
O UST. 1755 . 131
civile que criminelle. Quoique le principal
objet de cet ouvrage foit d'inftruire les
commençans , il peut auffi être utile aux
jurifconfultes même les plus éclairés , en
ce qu'il contient un grand nombre de nouvelles
décifions très- importantes , & qui
n'ont pas encore été recueillies par aucun
jurifconfulte .
LA QUADRATURE DU CERCLE
démontrée à l'Académie royale des fciences
le 14 Mai 175-5 , par M. le chevalier
de Caufans , ci-devant colonel du Régiment
d'infanterie de Conty.
1
La folution de ce fameux problême ( c'eft
l'auteur qui parle ) feroit d'un très-grand
avantage par la connoiffance des rapports
des lignes courbes aux lignes droites . Il
prétend que fa méthode eft fimple , & fe
flate d'avoir rectifié le cercle au moyen
d'un parallelogramme , & d'avoir prouvé
que le rapport de 7 à 21 fept huitiemes du
diametre d'un cercle à fa circonférence
eſt le véritable , étant plus approché que
celui d'Archimede d'un cent foixante &
feizieme: M.le chevalier de Caufans ajou
te que les fçavans peuvent préfentement
vérifier cette propofition avec facilité .
MEMOIRE pour le fieur P. Eftève , de la
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
Société Royale des Sciences de Montpellier
, contre Meflire J. E. V. de Mauléon
de Caufans , chevalier non profès de l'Ordre
de S. Jean de Jérufalem , ancien colonel
du régiment de Conti , infanterie ; &
contre le fieur J. Digard , ancien Ingénieur
du Roi , profeffeur de mathématique , au
fujet du prix propofé par M. de Caufans ,
au premier qui démontreroit un paralogifme
dans fa démonftration de la quadrature
du cercle , à Paris , chez Jombert , rue
Dauphine , & Duchesne , rue S. Jacques.
DICTIONNAIRE ABREGE DE LA BIBLE;
pour la connoiffance des tableaux hiftoriques ,
tiré de la Bible même, & de Flavius Jofephe
, petit vol. in 12 de 480 pages. A
Paris , chez Defaint & Saillant , rue S. Jean
de Beauvais. !
Il y a plus de vingt ans que cet ouvrage
eft ébauché fur le plan d'un autre de même
forme dont le public eft fatisfait
pour l'intelligence
des poëtes & la connoiffance des
tableaux du paganifme . Celui- ci , tout autrement
intéreffant , demandoit plus de
travail . Il falloit refferrer une matiere pro
pre à fournir plufieurs volumes. Um récit ,
quelqu'abrégé qu'il foit , un mot même ,
& quelques fois un moindre figne , fuffifent
pour tirer d'embarras dans une lecture
AOUST. 1755. 133
ou à la vûe d'une peinture , dont le fujet
ne fe préfente pas d'abord à la mémoire.
C'eft ce qu'on fe propofe dans cet effai .
L'ufage de l'iconologie facrée eft expliqué
dans le court avertiffement qui eft à la
tête du livre. Les jeunes gens de l'un & de
l'autre fexe s'en accommoderont vraifemblablement
avec fruit.
Recueil d'ouvrages en vers & en profe ,
par Madame Bourette , ci - devant Madame
Curé , avec les différentes pieces qui lui
ont été adreffées . Deux parties . A Paris ,
chez Jorry , quai des Auguſtins , aux Cigognes
, 175s .
AOUST. 1755. 125
Le talent de Madame Bourette eft fi célebre
dans cette capitale , qu'il fuffit de la
nommer pour exciter la curiofité du lecteur,
& pour l'engager à acheter fon livre. Ce
n'eft qu'en faveur de la province , où fon
mérite eft peat-être moins connu , que
je vais extraire ou plutôt tranfcrire quelques-
unes des pieces qui compofent fon
recueil.
Invitation circulaire envoyée à différens
Auteurs.
Comine on voit des hommes difcrets
Qui chez autrui ne vont jamais
Ou dîner ou fouper , fi l'on ne les invite.
De même l'on en pourroit voir
Qui ne préfument pas affez de leur mérite
Pour aller faire une viſite ,
S'ils ne font affurés qu'on veut la recevoir.
Un homme tel que vous peut rifquer l'un & l'autre,
Sur-tout avec ardeur on deſire la vôtre.
Reproche à M. le Bret , auteur de la double
extravagance , fur ce qu'il n'eft pas venu
dès ma premiere invitation.
Vous êtes un auteur fçavant ,
Mais vous n'êtes gueres galant :
A mon premier fouhait vous faites réſiſtance.
De votre part c'eſt cruauté`,
F iij
126 MERCURE DE FRANCE.
Pour la deuxieme fois vous êtes invité ,
N'eft- ce pas de ma part la double
extravagance,
Vers de M. Rouffeau de Toulouse , qui
1.
s'excufe de n'être pas venu me voir.
Vous , dont les graces naturelles.
Effacent l'art des enfans d'Apollon ,
O! vous , qui du facré vallon ,
Sçavez fi bien franchir les routes éternelles ,
Pour regner au milieu de cent mufes nouvelles
Et leur fervir d'exemple & de leçon .
Auffitôt que des mains tremblantes & cruelles ,
Souvent dans l'ignorance , & toujours criminelles ,
Auront mû les refforts de ma foible fanté ,
J'irai vous rendre hommage ; oui , mon coeur enchanté
Du Dieu de Cythérée empruntera les ailes
Mais en reviendra-t-il avec la liberté ?
Réponse à M. Rouffeau .
Sur votre liberté peut - on rien entreprendre ?
A quoi bon fur ce point vouloir diffimuler ?
Et puifque votre coeur a réfolu de prendre
Les aîles de l'amour , c'eft qu'il veut s'envoler.
» Vous voyez , Monfieur , que je vous
» regarde comme un homme de précau-
» tion , qui fe munit de tout ce qu'il faut
» pour fe tirer du danger , s'il y en avoit.
A O UST . 1755. 127
» La feule remarque que j'ai faite fur vos
» admirables vers , c'eſt que vous avez mis
» le Dieu de Cytherée fans faire attention
» que Cytherée eft Venus , fans doute que
» vous avez voulu dire le fils de Cytherée ,
» Pardon , Monfieur , fi je releve de pareil-
» les inadvertances , mais je n'aime pas à
» voir des taches dans le foleil .
Fers à M. l'Abbé de l'Autaignan .
Souvent la moindre chanfonnette
Qui part de votre goût exquis ,
Et dont mon coeur fent tout le prix
Y répand une joie , une douceur fecrette .
Chacun ne connoît pas celui d'une chanſon ;
Mais les vôtres fur- tout font dignes de louange ,
On y voit l'efprit de Coulange ,
Et les
Je crois
graces d'Anacréon.
que c'eft affez de ces morceaux
fugitifs , pour faire connoître le caractère ,
l'efprit & le talent de Madame Bourette à
ceux qui n'ont jamais eu le bonheur de la
voir & de la lire.
QUESTIONS fur le commerce des François
au Levant , brochure in- 12 de 153
pages on la trouve chez Guerin & Delatour
, rue S. Jacques , à S. Thomas d'Aquin.
L'auteur prétend que ce commerce
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE.
doit être libre. Il femble que fon fentiment
eft d'autant plus défintéreffé , qu'il eſt
négociant lui-même , & qu'il paroit préférer
le bien général de l'Etat à l'avantage
particulier du commerçant.
L'ARITHMETIQUE CHOISIE , OU
Pratique des Négocians , contenant les inftructions
néceffaires pour mettre en ufage
toutes les regles utiles aux négocians banquiers
& financiers , avec un Traité des
changes étrangers tant fimples que doubles ,
par le fieur S. B. Rouquette , teneur de
livres & arithméticien Juré de Bordeaux, &
A Bordeaux , chez P. Brun , Imprimeur-
Libraire , rue S. James , à l'Imitation de
Jefus.
Cet ouvrage paroît d'une grande utilité,
il feroit à fouhaiter que l'auteur en envoyât
des exemplaires aux Libraires de
Paris , pour en faciliter le débit.
Dans l'annonce que nous avons faite (a) de
la premiere partie des tablettes deThemys,
nous avons oublié d'indiquer la feconde
qui eft contenue dans le même volume.
Pour fuppléer à cette omiffion , nous l'inférons
ici. Cette partie comprend la fucceffion
chronologique des préfidens , che
(a) Deuxieme volume de Juin.
AOUST. 1755. 129
valiers d'honneur , avocats & procureurs
généraux des Parlemens & des Confeils
fupérieurs , & la lifte des lieutenans civils
au Châtelet de Paris . Ce qui donne du
prix à cet ouvrage , c'est qu'il renferme
des extraits fideles des regiftres des Cours
fouveraines . L'auteur y a ajoûté une table
alphabétique des noms de famille , pour les
rendre plus utiles aux lecteurs il défireroit
qu'il s'en trouvât quelques- uns qui
voluffent bien lui faire part des fautes &
des omiffions qu'ils pourront remarquer
dans fon livre , auffi bien que des changemens
qui pourront occafionner des additions
, il recevra avec reconnoiffance les
l'on voudra bien lui donner.
avis
que
IDÉE DE L'HOMME PHYSIQUE ET MORAL ,
pour fervit d'introduction à un Traité de
Médecine, st
Ne ……….. intellecta priufquam fint contempta
relinquas.
Lucret. Lib. I.
A Paris , chez Guérin & Delatour , rue
S. Jacques à S. Thomas d'Aquin , 1755.
L'auteur fe propofe de faire voir par la
fimple expofition du méchanifme qur fert
aux fonctions de l'economie animale , que
les principes établis dans ( a ) le plan qu'il a
(a) C'est un plan de médecine qui a paru en
Fv
130 MERCURE DE FRANCE.
fuivi s'accordent exactement avectoutes les
obfervations , qu'on peut faire fur le corps
vivant , foit dans l'état de fanté , foit dans
l'état de maladie .
Il eft glorieux pour lui d'avoir fait d'un
ouvrage de médecine , un excellent livre
de morale , en nous montrant combien les
moeurs influent fur la fanté , il nous porte
à vivre fagement par amour pour, nousmêmes.
Le meilleur moyen de perfuader
aux hommes une conduire réglée , eft de
leur prouver que non - feulement leur confervation
, mais encore leur bien être , leurs
vrais plaifirs & leur durée en dépendent .
C'eft de toutes les manieres de prêcher
la plus propre à faire des converfions .
Le Tome III de la collection de Jurif
prudence , par M J. B. Denifart , Procureur
au Châtelet de Paris , paroît , & fe
vend chez Savoye , rue S. Jacques , à l'Eſpérance,
& Leclerc , Grand'Salle du Palais,
au fecond pillier.
On peut regarder ce Livre comme une
efpece de dictionnaire qui contient les
principes les plus néceffaires , & le plus
fouvens agités fur les matieres de droit
civil & canonique , & fur la pratique tant
1751 fous le titre de Specimen novi medicina con-
Spectus , & que étendu.
l'auteur a beaucou
conA
O UST. 1755 . 131
civile que criminelle. Quoique le principal
objet de cet ouvrage foit d'inftruire les
commençans , il peut auffi être utile aux
jurifconfultes même les plus éclairés , en
ce qu'il contient un grand nombre de nouvelles
décifions très- importantes , & qui
n'ont pas encore été recueillies par aucun
jurifconfulte .
LA QUADRATURE DU CERCLE
démontrée à l'Académie royale des fciences
le 14 Mai 175-5 , par M. le chevalier
de Caufans , ci-devant colonel du Régiment
d'infanterie de Conty.
1
La folution de ce fameux problême ( c'eft
l'auteur qui parle ) feroit d'un très-grand
avantage par la connoiffance des rapports
des lignes courbes aux lignes droites . Il
prétend que fa méthode eft fimple , & fe
flate d'avoir rectifié le cercle au moyen
d'un parallelogramme , & d'avoir prouvé
que le rapport de 7 à 21 fept huitiemes du
diametre d'un cercle à fa circonférence
eſt le véritable , étant plus approché que
celui d'Archimede d'un cent foixante &
feizieme: M.le chevalier de Caufans ajou
te que les fçavans peuvent préfentement
vérifier cette propofition avec facilité .
MEMOIRE pour le fieur P. Eftève , de la
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
Société Royale des Sciences de Montpellier
, contre Meflire J. E. V. de Mauléon
de Caufans , chevalier non profès de l'Ordre
de S. Jean de Jérufalem , ancien colonel
du régiment de Conti , infanterie ; &
contre le fieur J. Digard , ancien Ingénieur
du Roi , profeffeur de mathématique , au
fujet du prix propofé par M. de Caufans ,
au premier qui démontreroit un paralogifme
dans fa démonftration de la quadrature
du cercle , à Paris , chez Jombert , rue
Dauphine , & Duchesne , rue S. Jacques.
DICTIONNAIRE ABREGE DE LA BIBLE;
pour la connoiffance des tableaux hiftoriques ,
tiré de la Bible même, & de Flavius Jofephe
, petit vol. in 12 de 480 pages. A
Paris , chez Defaint & Saillant , rue S. Jean
de Beauvais. !
Il y a plus de vingt ans que cet ouvrage
eft ébauché fur le plan d'un autre de même
forme dont le public eft fatisfait
pour l'intelligence
des poëtes & la connoiffance des
tableaux du paganifme . Celui- ci , tout autrement
intéreffant , demandoit plus de
travail . Il falloit refferrer une matiere pro
pre à fournir plufieurs volumes. Um récit ,
quelqu'abrégé qu'il foit , un mot même ,
& quelques fois un moindre figne , fuffifent
pour tirer d'embarras dans une lecture
AOUST. 1755. 133
ou à la vûe d'une peinture , dont le fujet
ne fe préfente pas d'abord à la mémoire.
C'eft ce qu'on fe propofe dans cet effai .
L'ufage de l'iconologie facrée eft expliqué
dans le court avertiffement qui eft à la
tête du livre. Les jeunes gens de l'un & de
l'autre fexe s'en accommoderont vraifemblablement
avec fruit.
Fermer
Résumé : « LA MUSE LIMONADIERE, ou Recueil d'ouvrages en vers & en prose, [...] »
En août 1755, plusieurs ouvrages et publications ont été mis en lumière. Madame Bourette, anciennement Madame Curé, a publié un recueil de poèmes intitulé 'La Muse Limonadière'. Son œuvre est appréciée à Paris, et des extraits de ce recueil sont partagés avec les lecteurs provinciaux. Le document inclut également des échanges épistolaires entre Madame Bourette et d'autres auteurs, tels que M. le Bret et M. Rouffeau de Toulouse, qui s'excusent de ne pas avoir pu lui rendre visite. Parmi les autres publications notables, une brochure sur le commerce des Français au Levant défend la liberté du commerce. 'L'Arithmétique Choisie' de M. Rouquette est présentée comme un ouvrage utile pour les négociants. Les 'Tablettes de Themys' contiennent des informations chronologiques sur les présidents et autres dignitaires des Parlements et Conseils supérieurs. Un traité de médecine, 'Idée de l'Homme Physique et Moral', est décrit comme un ouvrage moralisant qui explore l'influence des mœurs sur la santé. Le Tome III de la collection de jurisprudence de M. Denifart est présenté comme un dictionnaire des principes de droit civil et canonique. Le document mentionne également la 'Quadrature du Cercle' démontrée par le chevalier de Caufans, ainsi qu'un mémoire critique à l'encontre de cette démonstration. Enfin, un 'Dictionnaire Abrégé de la Bible' est destiné à aider les jeunes lecteurs des deux sexes à comprendre les tableaux historiques tirés de la Bible et de Flavius Josèphe.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 146-153
Lettre adressée au R. P. Dom Pelletier, Bénédictin de Senones, auteur d'un Nobiliaire de Lorraine, annoncé & proposé par souscription.
Début :
VOTRE projet d'un Nobiliaire de Lorraine annonce, mon R. Pere, un ouvrage [...]
Mots clefs :
Nobiliaire, Nobiliaire de Lorraine, Histoire, Recueil, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre adressée au R. P. Dom Pelletier, Bénédictin de Senones, auteur d'un Nobiliaire de Lorraine, annoncé & proposé par souscription.
Lettre adreffée au R. P. Dom Pelletier , Bénédictin
de Senones , auteur d'un Nobiliaire
de Lorraine , annoncé & propafe
par ſouſcription
.
VOTRE
projet d'un Nobiliaire
de
Lorraine
annonce
, mon R. Pere , un ouDECEMBRE.
1755. 147
vrage curieux , utile & fçavant ; mais permettez-
moi de vous propofer mes regrets
fur la forme alphabétique que vous voulez
donner à ce recueil précieux.
Je fçais que vous fuivez en cela des
exemples illuftres ; & fans fortir de l'Abbaye
de Senones , vous avez devant les
yeux le refpectable Auteur de l'Hiſtoire de
Lorraine , qui dans la bibliothéque de cette
province , a confondu tous les hommes
célebres , fans diftinction de tems , de profeffion
ni de facultés .
N'auroit-on pas été bien plus fatisfait
en trouvant dans cet ouvrage chaque fçavant
, artiſte , ou homme de lettres , placé
felon le tems , où il a honoré fon pays ;
difpofition qui préfenteroit un tableau
gracieux & inftructif de l'état des fciences
& des arts dans la Lorraine en chaque
fiécle & c'est même le deffein que Dom
Calmet annonce dans fa préface , comme
c'eft auffi le feul but raifonnable qu'on
puiffe fe propofer en donnant au public
une hiftoire littéraire.
: Ce que je viens de dire , mon R. Pere ,
doit s'appliquer à votre Nobiliaire. Il deviendroit
une hiftoire héraldique & généalogique
de laLorraine, & un tableau des
illuftrations & des accroiffemens de la
nobleffe , fi vous vouliez difpofer toutes
Gij
148 MERCURE DE FRANCE.
les maiſons & familles nobles & ennoblies
par ordre chronologique ; fçavoir les anciennes
maifons du pays , fuivant le tems
où leurs auteurs fe font le plus illuftrés ,
& les familles étrangeres dans celui où elles
ont commencé à paroître avec éclat en
Lorraine , & les ennoblis fuivant la date de
leurs Lettres.
Par cet arrangement on auroit une gallerie
héroïque qui rappelleroit l'hiftoire
du pays en même tems que celle des familles
,
, par l'attention avec laquelle on
citeroit (lorfqu'il y auroit lieu ) les fervices
qui auroient fait connoître le chef &
les defcendans du nom dont il feroit queftion
.
C'eft la feule méthode qui puiffe réunir
l'utilité & l'agrément , & rendre un ou
vrage digne de la curiofité des lecteurs de
gout , qui , cherchant dans toute lecture à
fe former un plan de la matiere traitée ,
font fatigués & rebutés par des tranſlations
fubites & continuelles d'un fiécle à
un autre.
A l'égard de ceux qui n'ont befoin que
de quelques recherches ifolées , une table
alphabétique les met auffi à portée de fe
fatisfaire , que fi tout l'ouvrage étoit dans
cette forme.
Un autre avantage de la méthode chro
1
DECEMBRE. 1755. 149
nologique , c'eft de fe prêter aux additions
que l'on eft obligé de faire à tout ce qui
dépend de la fucceffion des tems , & com
ment coudre un fupplément à un recueil
alphabétique fans fuivre un autre ordre ,
ce qui indique par foi - même le défaut de
l'ouvrage primitif , dont l'Auteur eft quelquefois
bientôt oublié & effacé par un
nouveau venu qui s'approprie le travail
entier au moyen d'une refonte qui lui coute
peu , au lieu que la facilité de joindre
des fupplémens à un ouvrage chronologique
, en conferve & maintient long- tems
le fonds & la gloire.
Il feroit à fouhaiter que cet inconvénient
ranimât un peu l'émulation des Auteurs
qui fe livrent aujourd'hui par une
fantaifie de mode à mettre tout en décou
pures , fous le nom de Dictionnaires ou
d'Almanachs.
J'ai l'honneur d'être , & c .
L'OBSERVATEUR HOLLANDOIS , OU
Lettres de M. de Van ** à M. H ** de la
Haye, fur l'état préfent des affaires de l'Eu .
rope ; à la Haye 1755 ; & fe trouve à Paris
, chez Defaint & Saillant . Il a déja paru
trois de ces Lettres , & il en paroîtra une
réguliérement tous les quinze jours.
Gij
150 MERCURE DE FRANCE.
Nous croyons devoir à ce fujet rappeller
un ouvrage juftement eftimé , qui a
pour titre Hiftoire & Commerce des Colonies
Angloifes , & c. On y trouve des notions
générales fur ces matieres. Ce livre
eft même le feul qui ait donné fur les Colonies
en question des détails, & des détails
furs .
EXAMEN PHYSIQUE ET CHIMIQUE
d'une eau minerale , trouvée chez M. de
Calfabigi à Paffy , comparée aux eaux du
même côteau , connues fous le nom des
nouvelles eaux minerales de Madame Belami
,,
par le Sr de Machy , Apothicaire ,
gagnant maîtriſe à l'Hôtel-Dieu . On trou
vera dans l'article des fciences , des réflexions
fur l'utilité du bleu de Pruffe , tiré
des eaux de M. de Calfabigi , en réponſe à
ce que le Sr de Machy en dit dans cet examen.'
CATALOGUE DES LIVRES , tant de
France que des pays étrangers , imprimés ,
ou qui fe trouvent à Paris , chez Guillyn ,
quai des Auguftins , au lys d'or . 1755 .
Nous allons annoncer aujourd'hui plufieurs
de ces livres que nous continuerons
à indiquer fucceffivement dans les Mercures
qui fuivront. Le Libraire promet de
DECEMBRE. 1755. 151
donner chaque année un nouveau Catalogue
dans le même gout.
ADOLPHI (Chrifto. Michael . ) Tractatus
de Fontibus quibufdam Soteriis . Vratif
lavia , in- 8 ° . Albini ( Bernardi Siegfried )
Hiftoria Mufculorum Hominum , 1734.
in-4°.figures Allen. Synopfis univerfæ Medicine
practica , five doctiffimorum Virorum
de Morbis , eorumque caufis , ac remediis
judicia. 1753 - in- 8 ° . Alpinus ( Profperus
) de præfagiendâ vitâ & morte Agrotantium
, ex editione Hieronym . Dav.
Gaubii. 1754. 1 vol in-4°. Annales d'Efpagne
& de Portugal , &c . par Jean Alvart
de Colmenar. 1741. 2 vol. in-4°. grand
papier. figures. Architecture de Philippe
Vingboons , in fol. figures. Arrêts remarquables
du Parlement de Toulouſe , par
Catellan , in-4° . 3 vol. Ayreri ( Georgii-
Henrici ) Opufcula varii argumenti ; Juridica
fcilicet & Hiftorica , ex editione Joan .
Henrici Jurigii . 1746. trois parties in- 8 ° .
Bible par M. le Cene , in -fol. 2 vol. Idem . par
Martin. Idem par Offervald , in-fol . Idem .
par Defimarets , in fol. 2 vol. gr. papier.
Idem , par Luyken , in -fol. grand papier.
Breviarium Romanum fans renvois
Avenione, 4 vol . in - 12 . 17 50. Bibliotheque
des Prédicateurs , par le P. Houdry , Jéfuite
, 22. vol . in-4° .
>
Giv
152 MERCURE DE FRANCE.
AVERTISSEMENT au fujet du Recueil
périodique d'Obfervations de Médecine ,
Chirurgie , Pharmacie , &c. par M. Vandermonde
, Docteur , Régent de la Faculré
de Paris , chez Vincent , rue S. Severin ,
1755.
Ce Journal , comme l'avertiffement
nous l'annonce , n'eft pas fondé fur la
fimple curiofité. Il eft moins fait pour
plaire que pour inftruire . On n'y trouvera
pas , dit l'Auteur , ce qui peut uniquement
orner l'efprit , on y verra les moyens
d'abréger les fouffrances des hommes , ou
de prolonger leur vie . Ce Recueil par
objet doit être fupérieur & préférable à
tous les autres. Quel intérêt peut entrer
en comparaifon avec celui qui réfulte du
bien- être & de la confervation du genre
humain !
fon
On avertit ceux qui voudront foufcrire ,
que le Libraire a reçu par forme de foufcription
dans le courant de Novembre dernier,
& recevra en Décembre & Janvier prochains
, 7 liv. 4 fols , pour le prix de douze
Recueils de l'année. Les Soufcripteurs
qui lui donneront leur adreffe dans cette
ville , recevront ce Journal le premier jour
de chaque mois. Les Provinces pourront
auffi s'arranger avec leurs Libraires , &
DECEMBRE. 1755. 153
même le faire venir par la pofte. Il n'en
coûtera que fix fols de port. Le prix de
chaque Journal fera fixé à 12 fols pour
ceux qui ne foufcriront point.
de Senones , auteur d'un Nobiliaire
de Lorraine , annoncé & propafe
par ſouſcription
.
VOTRE
projet d'un Nobiliaire
de
Lorraine
annonce
, mon R. Pere , un ouDECEMBRE.
1755. 147
vrage curieux , utile & fçavant ; mais permettez-
moi de vous propofer mes regrets
fur la forme alphabétique que vous voulez
donner à ce recueil précieux.
Je fçais que vous fuivez en cela des
exemples illuftres ; & fans fortir de l'Abbaye
de Senones , vous avez devant les
yeux le refpectable Auteur de l'Hiſtoire de
Lorraine , qui dans la bibliothéque de cette
province , a confondu tous les hommes
célebres , fans diftinction de tems , de profeffion
ni de facultés .
N'auroit-on pas été bien plus fatisfait
en trouvant dans cet ouvrage chaque fçavant
, artiſte , ou homme de lettres , placé
felon le tems , où il a honoré fon pays ;
difpofition qui préfenteroit un tableau
gracieux & inftructif de l'état des fciences
& des arts dans la Lorraine en chaque
fiécle & c'est même le deffein que Dom
Calmet annonce dans fa préface , comme
c'eft auffi le feul but raifonnable qu'on
puiffe fe propofer en donnant au public
une hiftoire littéraire.
: Ce que je viens de dire , mon R. Pere ,
doit s'appliquer à votre Nobiliaire. Il deviendroit
une hiftoire héraldique & généalogique
de laLorraine, & un tableau des
illuftrations & des accroiffemens de la
nobleffe , fi vous vouliez difpofer toutes
Gij
148 MERCURE DE FRANCE.
les maiſons & familles nobles & ennoblies
par ordre chronologique ; fçavoir les anciennes
maifons du pays , fuivant le tems
où leurs auteurs fe font le plus illuftrés ,
& les familles étrangeres dans celui où elles
ont commencé à paroître avec éclat en
Lorraine , & les ennoblis fuivant la date de
leurs Lettres.
Par cet arrangement on auroit une gallerie
héroïque qui rappelleroit l'hiftoire
du pays en même tems que celle des familles
,
, par l'attention avec laquelle on
citeroit (lorfqu'il y auroit lieu ) les fervices
qui auroient fait connoître le chef &
les defcendans du nom dont il feroit queftion
.
C'eft la feule méthode qui puiffe réunir
l'utilité & l'agrément , & rendre un ou
vrage digne de la curiofité des lecteurs de
gout , qui , cherchant dans toute lecture à
fe former un plan de la matiere traitée ,
font fatigués & rebutés par des tranſlations
fubites & continuelles d'un fiécle à
un autre.
A l'égard de ceux qui n'ont befoin que
de quelques recherches ifolées , une table
alphabétique les met auffi à portée de fe
fatisfaire , que fi tout l'ouvrage étoit dans
cette forme.
Un autre avantage de la méthode chro
1
DECEMBRE. 1755. 149
nologique , c'eft de fe prêter aux additions
que l'on eft obligé de faire à tout ce qui
dépend de la fucceffion des tems , & com
ment coudre un fupplément à un recueil
alphabétique fans fuivre un autre ordre ,
ce qui indique par foi - même le défaut de
l'ouvrage primitif , dont l'Auteur eft quelquefois
bientôt oublié & effacé par un
nouveau venu qui s'approprie le travail
entier au moyen d'une refonte qui lui coute
peu , au lieu que la facilité de joindre
des fupplémens à un ouvrage chronologique
, en conferve & maintient long- tems
le fonds & la gloire.
Il feroit à fouhaiter que cet inconvénient
ranimât un peu l'émulation des Auteurs
qui fe livrent aujourd'hui par une
fantaifie de mode à mettre tout en décou
pures , fous le nom de Dictionnaires ou
d'Almanachs.
J'ai l'honneur d'être , & c .
L'OBSERVATEUR HOLLANDOIS , OU
Lettres de M. de Van ** à M. H ** de la
Haye, fur l'état préfent des affaires de l'Eu .
rope ; à la Haye 1755 ; & fe trouve à Paris
, chez Defaint & Saillant . Il a déja paru
trois de ces Lettres , & il en paroîtra une
réguliérement tous les quinze jours.
Gij
150 MERCURE DE FRANCE.
Nous croyons devoir à ce fujet rappeller
un ouvrage juftement eftimé , qui a
pour titre Hiftoire & Commerce des Colonies
Angloifes , & c. On y trouve des notions
générales fur ces matieres. Ce livre
eft même le feul qui ait donné fur les Colonies
en question des détails, & des détails
furs .
EXAMEN PHYSIQUE ET CHIMIQUE
d'une eau minerale , trouvée chez M. de
Calfabigi à Paffy , comparée aux eaux du
même côteau , connues fous le nom des
nouvelles eaux minerales de Madame Belami
,,
par le Sr de Machy , Apothicaire ,
gagnant maîtriſe à l'Hôtel-Dieu . On trou
vera dans l'article des fciences , des réflexions
fur l'utilité du bleu de Pruffe , tiré
des eaux de M. de Calfabigi , en réponſe à
ce que le Sr de Machy en dit dans cet examen.'
CATALOGUE DES LIVRES , tant de
France que des pays étrangers , imprimés ,
ou qui fe trouvent à Paris , chez Guillyn ,
quai des Auguftins , au lys d'or . 1755 .
Nous allons annoncer aujourd'hui plufieurs
de ces livres que nous continuerons
à indiquer fucceffivement dans les Mercures
qui fuivront. Le Libraire promet de
DECEMBRE. 1755. 151
donner chaque année un nouveau Catalogue
dans le même gout.
ADOLPHI (Chrifto. Michael . ) Tractatus
de Fontibus quibufdam Soteriis . Vratif
lavia , in- 8 ° . Albini ( Bernardi Siegfried )
Hiftoria Mufculorum Hominum , 1734.
in-4°.figures Allen. Synopfis univerfæ Medicine
practica , five doctiffimorum Virorum
de Morbis , eorumque caufis , ac remediis
judicia. 1753 - in- 8 ° . Alpinus ( Profperus
) de præfagiendâ vitâ & morte Agrotantium
, ex editione Hieronym . Dav.
Gaubii. 1754. 1 vol in-4°. Annales d'Efpagne
& de Portugal , &c . par Jean Alvart
de Colmenar. 1741. 2 vol. in-4°. grand
papier. figures. Architecture de Philippe
Vingboons , in fol. figures. Arrêts remarquables
du Parlement de Toulouſe , par
Catellan , in-4° . 3 vol. Ayreri ( Georgii-
Henrici ) Opufcula varii argumenti ; Juridica
fcilicet & Hiftorica , ex editione Joan .
Henrici Jurigii . 1746. trois parties in- 8 ° .
Bible par M. le Cene , in -fol. 2 vol. Idem . par
Martin. Idem par Offervald , in-fol . Idem .
par Defimarets , in fol. 2 vol. gr. papier.
Idem , par Luyken , in -fol. grand papier.
Breviarium Romanum fans renvois
Avenione, 4 vol . in - 12 . 17 50. Bibliotheque
des Prédicateurs , par le P. Houdry , Jéfuite
, 22. vol . in-4° .
>
Giv
152 MERCURE DE FRANCE.
AVERTISSEMENT au fujet du Recueil
périodique d'Obfervations de Médecine ,
Chirurgie , Pharmacie , &c. par M. Vandermonde
, Docteur , Régent de la Faculré
de Paris , chez Vincent , rue S. Severin ,
1755.
Ce Journal , comme l'avertiffement
nous l'annonce , n'eft pas fondé fur la
fimple curiofité. Il eft moins fait pour
plaire que pour inftruire . On n'y trouvera
pas , dit l'Auteur , ce qui peut uniquement
orner l'efprit , on y verra les moyens
d'abréger les fouffrances des hommes , ou
de prolonger leur vie . Ce Recueil par
objet doit être fupérieur & préférable à
tous les autres. Quel intérêt peut entrer
en comparaifon avec celui qui réfulte du
bien- être & de la confervation du genre
humain !
fon
On avertit ceux qui voudront foufcrire ,
que le Libraire a reçu par forme de foufcription
dans le courant de Novembre dernier,
& recevra en Décembre & Janvier prochains
, 7 liv. 4 fols , pour le prix de douze
Recueils de l'année. Les Soufcripteurs
qui lui donneront leur adreffe dans cette
ville , recevront ce Journal le premier jour
de chaque mois. Les Provinces pourront
auffi s'arranger avec leurs Libraires , &
DECEMBRE. 1755. 153
même le faire venir par la pofte. Il n'en
coûtera que fix fols de port. Le prix de
chaque Journal fera fixé à 12 fols pour
ceux qui ne foufcriront point.
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Résumé : Lettre adressée au R. P. Dom Pelletier, Bénédictin de Senones, auteur d'un Nobiliaire de Lorraine, annoncé & proposé par souscription.
La lettre adressée au R. P. Dom Pelletier, bénédictin de Senones, traite du projet de ce dernier pour un 'Nobiliaire de Lorraine'. L'auteur exprime ses regrets concernant l'organisation alphabétique choisie pour cet ouvrage, qu'il considère comme curieux, utile et savant. Il suggère que les savants, artistes ou hommes de lettres devraient être classés chronologiquement, suivant le temps où ils ont honoré leur pays. Cette méthode permettrait de présenter un tableau instructif de l'état des sciences et des arts en Lorraine à chaque siècle, comme l'a annoncé Dom Calmet dans sa préface. L'auteur propose que le 'Nobiliaire' soit organisé de manière chronologique, en commençant par les anciennes maisons du pays, suivies des familles étrangères et des ennoblis selon la date de leurs lettres. Cette disposition permettrait de créer une galerie héroïque rappelant l'histoire du pays et des familles, tout en citant les services rendus par les chefs et descendants des noms mentionnés. L'organisation chronologique faciliterait également les additions futures et éviterait les inconvénients des ouvrages alphabétiques, souvent oubliés et remplacés par des refontes. L'auteur espère que cette réflexion encouragera les auteurs à éviter la mode des dictionnaires ou almanachs en découpures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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23
p. 212-214
Avis de l'Auteur du Mercure.
Début :
Nous donnons avis à nos Abonnées que nous commencerons à publier au [...]
Mots clefs :
Recueil, Pièces en vers et en prose, Mercure de France, Parution mensuelle, Auteurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis de l'Auteur du Mercure.
Avis de l'Auteur du Mercure .
ous donnons avis à nos Abonnés que nous
commencerons à publier au premier d'Août , au
JUIN. 1757 . 213
I
plus tard , un choix , en forme de Recueil , de tous
les morceaux de Vers & de Profe qui ont été inférés
dans le Mercure depuis fon origine. Nous
ne nous bornerons point aux matieres de belefprit
; tout ce qui nous paroîtra offrir du piquant
ou de l'utile , dans quelque genre que ce foit ,
trouvera place dans notre Recueil , qui fera diftribué
tous les mois comme le Mercure de France ,
& aura le même nombre de pages. Ces divers
morceaux feront relevés par le plus d'anecdotes
intéreffantes que nous pourrons raffembler fur
les Auteurs qui les ont autrefois publiés , lorf
qu'ils fe feront fait connoître ; & pour ceux qui
ont voulu garder l'incognite , nous ferons nos
efforts pour découvrir leur nom. Nous aurons
foin d'y joindre les critiques auxquelles ils auront
donné lieu , & nous hazarderons de donner quelquefois
nos réflexions , lorfque nous jugerons
que cela pourra ajouter au plaifir des Lecteurs ,
& piquer leur curiofité & leur goût. L'on fçait
affez que le Mercure a été le berceau de la gloire
des plus célebres Auteurs , qui aient exifté depuis
près de cent ans. Bien des perfonnes n'étant pas
difpofées à acheter les Ouvrages multipliés de
tant d'Ecrivains illuftres , il s'en trouvera peut-être
plufieurs qui feront bien - aifes de pouvoir promener
leurs regards fur ces premieres productions
de leur efprit , & fur ces premiers rayons de
leur gloire. Il y a d'ailleurs des chofes trèslagréables
, très- piquantes & très - utiles , qui ne fe
trouvent que dans les Mercures , & qui auroient
été perdues pour jamais ; fi nous n'avions pas
fongé à faire le Recueil que nous annonçons . Il y a
près de 1200 volumes du Mercure , à compter depuis
fon origine en 1672 , jufqu'en l'année 1754 ,
que nous en avons obtenu le Privilege . La Collee
A
214 MERCURE DE FRANCE.
:
tion en eft prefque impoffible à faire, & fetoit d'ail
leurs d'une très -grande dépenfe ; celle que nous
Avons entrepriſe épargnera des foins inutiles , ou
des frais confidérables. Nous nous engageons à
faire tous nos efforts pour réparer la privation de
l'une , par la poffeffion de l'autre, Nous répétons
que nous n'exclurons aucun genre , & nous promettons
la plus grande attention pour le choix .
Ce qu'on fera en droit de nous demander lorſque
l'Ouvrage fera arrivé à fon terme , n'aura certainement
pas dépendu de nos foins & de notre
zele. La diftribution fe fera tous les premiers du
mois on donnera douze volumes par année.
Les perfonnes qui voudront s'abonner , payeront
d'avance 18 liv . à raifon de 30. fols par volume,
Les autres payeront 36 fols. Celles de Province
auxquelles on l'enverra par la pofte , payeront
24 liv. en tout. Il faudra s'adreffer au Bureau du
Mercure à l'ordinaire , chez M. Lutton ; c'eſt à
lui que nous prions nos Abonnés d'adreffer
franche de port , la lettre d'avis par laquelle ils
voudront bien notifier leurs intentions. Par ce
moyen en prenant cette collection , ils pofféderont
tous les Mercures depuis l'origine , dans l'espace
de quatre ou cinq ans , qui fera le temps qu'on
mettra à la faire. On y joindra un extrait de
l'ancien Mercure François , qui renferme une partie
effentielle & confidérable de l'historique de
l'Europe depuis 1604 jufqu'en 1644. Nous en
inférerons quarante pages dans chaque volume. Il
tiendra lieu d'article des nouvelles , & nous ofons
dire que ce ne fera pas l'endroit , du livre , le
moins intéreffant , tant par les événemens extraordinaires
qu'il renferme , que par la difficulté
qu'il y a de fe procurer l'original plus cher en-
Core que rare.
ous donnons avis à nos Abonnés que nous
commencerons à publier au premier d'Août , au
JUIN. 1757 . 213
I
plus tard , un choix , en forme de Recueil , de tous
les morceaux de Vers & de Profe qui ont été inférés
dans le Mercure depuis fon origine. Nous
ne nous bornerons point aux matieres de belefprit
; tout ce qui nous paroîtra offrir du piquant
ou de l'utile , dans quelque genre que ce foit ,
trouvera place dans notre Recueil , qui fera diftribué
tous les mois comme le Mercure de France ,
& aura le même nombre de pages. Ces divers
morceaux feront relevés par le plus d'anecdotes
intéreffantes que nous pourrons raffembler fur
les Auteurs qui les ont autrefois publiés , lorf
qu'ils fe feront fait connoître ; & pour ceux qui
ont voulu garder l'incognite , nous ferons nos
efforts pour découvrir leur nom. Nous aurons
foin d'y joindre les critiques auxquelles ils auront
donné lieu , & nous hazarderons de donner quelquefois
nos réflexions , lorfque nous jugerons
que cela pourra ajouter au plaifir des Lecteurs ,
& piquer leur curiofité & leur goût. L'on fçait
affez que le Mercure a été le berceau de la gloire
des plus célebres Auteurs , qui aient exifté depuis
près de cent ans. Bien des perfonnes n'étant pas
difpofées à acheter les Ouvrages multipliés de
tant d'Ecrivains illuftres , il s'en trouvera peut-être
plufieurs qui feront bien - aifes de pouvoir promener
leurs regards fur ces premieres productions
de leur efprit , & fur ces premiers rayons de
leur gloire. Il y a d'ailleurs des chofes trèslagréables
, très- piquantes & très - utiles , qui ne fe
trouvent que dans les Mercures , & qui auroient
été perdues pour jamais ; fi nous n'avions pas
fongé à faire le Recueil que nous annonçons . Il y a
près de 1200 volumes du Mercure , à compter depuis
fon origine en 1672 , jufqu'en l'année 1754 ,
que nous en avons obtenu le Privilege . La Collee
A
214 MERCURE DE FRANCE.
:
tion en eft prefque impoffible à faire, & fetoit d'ail
leurs d'une très -grande dépenfe ; celle que nous
Avons entrepriſe épargnera des foins inutiles , ou
des frais confidérables. Nous nous engageons à
faire tous nos efforts pour réparer la privation de
l'une , par la poffeffion de l'autre, Nous répétons
que nous n'exclurons aucun genre , & nous promettons
la plus grande attention pour le choix .
Ce qu'on fera en droit de nous demander lorſque
l'Ouvrage fera arrivé à fon terme , n'aura certainement
pas dépendu de nos foins & de notre
zele. La diftribution fe fera tous les premiers du
mois on donnera douze volumes par année.
Les perfonnes qui voudront s'abonner , payeront
d'avance 18 liv . à raifon de 30. fols par volume,
Les autres payeront 36 fols. Celles de Province
auxquelles on l'enverra par la pofte , payeront
24 liv. en tout. Il faudra s'adreffer au Bureau du
Mercure à l'ordinaire , chez M. Lutton ; c'eſt à
lui que nous prions nos Abonnés d'adreffer
franche de port , la lettre d'avis par laquelle ils
voudront bien notifier leurs intentions. Par ce
moyen en prenant cette collection , ils pofféderont
tous les Mercures depuis l'origine , dans l'espace
de quatre ou cinq ans , qui fera le temps qu'on
mettra à la faire. On y joindra un extrait de
l'ancien Mercure François , qui renferme une partie
effentielle & confidérable de l'historique de
l'Europe depuis 1604 jufqu'en 1644. Nous en
inférerons quarante pages dans chaque volume. Il
tiendra lieu d'article des nouvelles , & nous ofons
dire que ce ne fera pas l'endroit , du livre , le
moins intéreffant , tant par les événemens extraordinaires
qu'il renferme , que par la difficulté
qu'il y a de fe procurer l'original plus cher en-
Core que rare.
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Résumé : Avis de l'Auteur du Mercure.
À partir du 1er août 1757, le Mercure publiera un recueil mensuel regroupant des poèmes et des proses parus depuis sa création. Ce recueil inclura des œuvres de belle-lettres, des éléments jugés piquants ou utiles, ainsi que des anecdotes sur les auteurs et des critiques. L'objectif est de rendre hommage aux auteurs célèbres et de préserver des œuvres rares issues des 1200 volumes du Mercure, publiés entre 1672 et 1754. Chaque volume contiendra un extrait de l'ancien Mercure François, couvrant l'histoire de l'Europe de 1604 à 1644. Les abonnements sont disponibles auprès de M. Lutton au bureau du Mercure. Les abonnés paieront 18 livres à l'avance pour 12 volumes par an, tandis que les autres paieront 36 sols par volume. Les personnes en province paieront 24 livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 259
IV.e Recueil de Piéces Françoises & Italiennes.
Début :
M. Taillart, l'aîné, excellent Maître de Flûte, demeurant rue du Plat d'Etain, [...]
Mots clefs :
Recueil, Musique, Flûte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : IV.e Recueil de Piéces Françoises & Italiennes.
IV. Recueil de Piéces Françoifes & Italiennes .
M. Taillart , l'aîné , excellent Maître de Flûte ,
demeurant rue du Plat d'Etain , même maiſon
qu'un Marchand de Scie , a lieu d'eípérer que ce
nouveau Recueil fera recherché avec autant d'émpreffement
par les Maîtres & Amateurs de Mufique
, que ceux qu'il a donnés précédemment au
Public.
Aux Adreffes ordinaires.
M. Taillart , l'aîné , excellent Maître de Flûte ,
demeurant rue du Plat d'Etain , même maiſon
qu'un Marchand de Scie , a lieu d'eípérer que ce
nouveau Recueil fera recherché avec autant d'émpreffement
par les Maîtres & Amateurs de Mufique
, que ceux qu'il a donnés précédemment au
Public.
Aux Adreffes ordinaires.
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