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1
p. 266-271
LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Des-houlieres. A Monsieur le Comte de L. T.
Début :
Cette Illustre Académie a esté rompuë depuis que / Pour vous marquer mon couroux, [...]
Mots clefs :
Épagneul, Femmes, Académie, Parnasse, Maîtresse, Dents
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Des-houlieres. A Monsieur le Comte de L. T.
Cette Illufl:re Académie
a efl:é rompuë depuis que
Monfieur l'AbbédeVille.
ferain a efl:6 nommé à l'E.
vefché deSenés. On a voit
eu dcf1è1n quelguc temps
at1paravant d'y faire entrer
des Fcn11nes, & 1'011 pro.
11ofoit Mada1nc de Ville.
dieu, dont les Ouvragei
font tous les jours tant de
bruir. 0 n co1nptoit au!T1
Mada1ne la Marquife de
Guibcr111eny , Fille de
Mor1fieur le Marquis_ de
GALANT. 167
~'Haines : Elle a l 'ef prit
>enéi:rant: & délicat, &
on ne peut·affez la loüer.
)n n ·oubliait pas Maiame la Marquife Def1oulicres : Vous en avez
)iiy parler, Mada1ne, car
~on grand 1nérite la fait
:on11oifl:rc par tout; elle
!crit trcs
- polîment en
Jrofc & en V ers, & c· efl:
~nfi11 un Efprit du i1rcmier ordre. Il court de
recites Pieces galanres de
l'on Cl1ien, qu' 011 appelle
Gas : Il s 'cfl: fait depuis
peu Poë~e excellent, &
z ij
i6S LE MERCURE
' . [es Ouvrages mer1ten
bien d ' eftre imprimez
Cette Dame en èl fait le
Ccrbere du Parnatfe, pom
c;n défendre l'entrée a~
n1auvais Poëtes. Voicy de
[es Vers , & vous pourc~
par là juger de fon cf prit.
J.JE.T1~ RE DE G ASI
Epagneul de Madame
D ef-l1ouliercs.
A Monfieur le Coin te de L. T.
P OurvorM marquer mon cou·
rlittX,
l' ay mil la plume J la patte;
GALANT. 169
fl ej} temps que contre vou
route 111,t colerc éclate.
Vol/4 m'av·e1"' rendu i.iloux;
Entre nou autres To#/Dll4',
Wotu fo_mmes ià·deff 114 tl/ htnntNI"'
fort délicate :
l{'ot1r fa bien metJ~e avec IUJIM,
~nvain le Biondinno1'4 /Ltte,
N otM n'en (omma .p44 p/114 doux>
'Nora mordons jafqN''4l' Ep.oux.
ff alg,ré ce naturel i11commHh &
farouche,
f e votl4 écoutois fans dépit
;t,oücr de m.'l Maijlreffe &les
yeux, &la /;o#cht;
Ne croyant ces doNcears qu'un
jimple jeu d:~fi>rit, . . Sans m' oppoftr à rien,, 1''! dormo/.I
far (on Lit.
Si ce (ouvenir votl4 to11cht,
Ne ionue"'-plt14 4 m~ ojler JV-~ z ii)
79
80
i.70 LE MERCURE
.La place que je p~ffede:
Croye7çVotu la mériter l
(,,'roye7.,;:VOttt! que je la ce de!
Sept foi.! l'ain1able Printemps
Afàit reverdir les Champs,
Sept fais la trijle froidure
En a chaflé ta ~erdure,
DepWt! le hienheureux jour
J2.!!..e je foi.! Chien d' AmariUe ..
.A .fes pie.ds j'ay veû l.:t Cour,
A fas pieds j'ay veû la VzUe
r ainement 6rtiler d',tmour;
Seul j'ay .fieû parmonadreffe·
Dans fan infan(i6fe cœur
Faire :1aiftre li tendr~(fa.
Ne trouhlezPl1umo116onheur:
!J..f!..•!nd pourvang,er fo11 honneur>
Le petit D~ett Jilborncur
Q.;:_'cn to115 ficux eUe Jitrmonte,
Dècideroit ,è m.t honte
Sur/ci droits que je pr,:tcnsj_
GALANT. 1:71
J'çit.chez.., nojlre iUrtjirc Comte,
Q.ff.Ej' dY de fort 6onnes dents.
GAS. Je croy, Madan1e, qut
vous n'avez gttere veû de
Vers plus naturels, ny de
Cl1iens plus l1abiles. J'en
fçay bien la raif on; c· eft
que tous les Epagneuls
n'ont pas des Maifireffi:s
fi fpirirttelfes
a efl:é rompuë depuis que
Monfieur l'AbbédeVille.
ferain a efl:6 nommé à l'E.
vefché deSenés. On a voit
eu dcf1è1n quelguc temps
at1paravant d'y faire entrer
des Fcn11nes, & 1'011 pro.
11ofoit Mada1nc de Ville.
dieu, dont les Ouvragei
font tous les jours tant de
bruir. 0 n co1nptoit au!T1
Mada1ne la Marquife de
Guibcr111eny , Fille de
Mor1fieur le Marquis_ de
GALANT. 167
~'Haines : Elle a l 'ef prit
>enéi:rant: & délicat, &
on ne peut·affez la loüer.
)n n ·oubliait pas Maiame la Marquife Def1oulicres : Vous en avez
)iiy parler, Mada1ne, car
~on grand 1nérite la fait
:on11oifl:rc par tout; elle
!crit trcs
- polîment en
Jrofc & en V ers, & c· efl:
~nfi11 un Efprit du i1rcmier ordre. Il court de
recites Pieces galanres de
l'on Cl1ien, qu' 011 appelle
Gas : Il s 'cfl: fait depuis
peu Poë~e excellent, &
z ij
i6S LE MERCURE
' . [es Ouvrages mer1ten
bien d ' eftre imprimez
Cette Dame en èl fait le
Ccrbere du Parnatfe, pom
c;n défendre l'entrée a~
n1auvais Poëtes. Voicy de
[es Vers , & vous pourc~
par là juger de fon cf prit.
J.JE.T1~ RE DE G ASI
Epagneul de Madame
D ef-l1ouliercs.
A Monfieur le Coin te de L. T.
P OurvorM marquer mon cou·
rlittX,
l' ay mil la plume J la patte;
GALANT. 169
fl ej} temps que contre vou
route 111,t colerc éclate.
Vol/4 m'av·e1"' rendu i.iloux;
Entre nou autres To#/Dll4',
Wotu fo_mmes ià·deff 114 tl/ htnntNI"'
fort délicate :
l{'ot1r fa bien metJ~e avec IUJIM,
~nvain le Biondinno1'4 /Ltte,
N otM n'en (omma .p44 p/114 doux>
'Nora mordons jafqN''4l' Ep.oux.
ff alg,ré ce naturel i11commHh &
farouche,
f e votl4 écoutois fans dépit
;t,oücr de m.'l Maijlreffe &les
yeux, &la /;o#cht;
Ne croyant ces doNcears qu'un
jimple jeu d:~fi>rit, . . Sans m' oppoftr à rien,, 1''! dormo/.I
far (on Lit.
Si ce (ouvenir votl4 to11cht,
Ne ionue"'-plt14 4 m~ ojler JV-~ z ii)
79
80
i.70 LE MERCURE
.La place que je p~ffede:
Croye7çVotu la mériter l
(,,'roye7.,;:VOttt! que je la ce de!
Sept foi.! l'ain1able Printemps
Afàit reverdir les Champs,
Sept fais la trijle froidure
En a chaflé ta ~erdure,
DepWt! le hienheureux jour
J2.!!..e je foi.! Chien d' AmariUe ..
.A .fes pie.ds j'ay veû l.:t Cour,
A fas pieds j'ay veû la VzUe
r ainement 6rtiler d',tmour;
Seul j'ay .fieû parmonadreffe·
Dans fan infan(i6fe cœur
Faire :1aiftre li tendr~(fa.
Ne trouhlezPl1umo116onheur:
!J..f!..•!nd pourvang,er fo11 honneur>
Le petit D~ett Jilborncur
Q.;:_'cn to115 ficux eUe Jitrmonte,
Dècideroit ,è m.t honte
Sur/ci droits que je pr,:tcnsj_
GALANT. 1:71
J'çit.chez.., nojlre iUrtjirc Comte,
Q.ff.Ej' dY de fort 6onnes dents.
GAS. Je croy, Madan1e, qut
vous n'avez gttere veû de
Vers plus naturels, ny de
Cl1iens plus l1abiles. J'en
fçay bien la raif on; c· eft
que tous les Epagneuls
n'ont pas des Maifireffi:s
fi fpirirttelfes
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Résumé : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Des-houlieres. A Monsieur le Comte de L. T.
Le texte aborde l'Académie et ses membres, notamment Madame de Ville et Madame de Guibérillien, fille du marquis de Galant. L'Académie a été réactivée après la nomination de l'abbé de Ville à l'évêché de Sens. Des discussions ont eu lieu pour intégrer des femmes, telles que Madame de Ville et Madame de Guibérillien, reconnue pour son esprit et ses talents. Madame de Sévigné est également mentionnée pour son écriture polie et son esprit remarquable. Le texte évoque des pièces galantes de Monsieur de Clénian, surnommé Gas, décrit comme un poète excellent. Madame de Sévigné est présentée comme le censeur du Parnasse, défendant l'entrée contre les mauvais poètes. Un poème intitulé 'Le Roi de Gas' est inclus, écrit par l'épagneul de Madame de Sévigné et adressé au comte de L. T. Ce poème exprime l'amour et la fidélité du chien. Le texte se termine par une appréciation des vers naturels et des chiens habiles, soulignant que tous les épagneuls n'ont pas des maîtresses aussi spirituelles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 326-329
LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Deshoulieres, A COURTE-OREILLE, Tourne-Broche de M.....
Début :
Je vous ay déja envoyé des Vers du plus agreable / J'Apprens de tous costez que malgré le destin [...]
Mots clefs :
Épagneul, Vin, Broche
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Deshoulieres, A COURTE-OREILLE, Tourne-Broche de M.....
Je vous ay déja envoyé
des Vers du plus agreable
Animàl du Monde; en vo~cy d'autres de fa façon,
qtti je croy vous plairont
encore davantage.
GALANT. 317
L~ TTRE DE GAS,
Epagneul de Madame
De.f. houlieres,
A CO UR1"E-O REi LLE.,
Tourne-Broche de M .....
I ~Appr,"11S de to/14 ccjltr..._ que
1114/grè le dejliti
~i voll4 a {aitn-aij}re Mâtin,
Vo;,., chaffe~po11rttit J mcrveiUe.
Ce grttnd Lievrc fot prk par le
preux Coarte-~rtille
(Difait-on fauirt jo11r tn lJUvrant un P allé.):
Du Pin, du Vin, qu"à fa fa11té
Ji foitvuidémllinte BotJteiUe.
Lors le Verre à la mAln, voflr~
los fat chante;.
ft.S I ..
E1 MERCURE
Yn Bfcndin, deux Ah6c~ &
plw d'u:-ic Beaut,:,
S'en acquiterent avtc ~ele.
1:oy d' Ép~g11e#l, j'en faiJ 11n ra.
·port tr6s•fidelle,
J' tJf!ois prefa1lt â to.11t, (§-1{ayoi.s
fans douleur
Tou te f tjlime 6 ... to11t l'honneur
:Dont vojlre Chdffe efloit faivie;
.Aupres J' AmariUu·, content de
mon /Jonheur,
Rien nepouvantmefairetnvie.
ItmedéterminAJ J11ns 'et heureNx m~nzent
A voru dire fi1111 tomplimtttt
~~.voN ave~/Jicnfaitd1 ']Nitter Id Cuifin4
Où '-vosi.r ejiit~uvent !Jatt11.
I' tfli~· infiniment cc11x IJ"i par
)t.11.T V(fJ.M
Dlmentent leur l'affeorigine;
GALANT. 319
J,1mai4 fhDnntur tB aûtl'UJ ·rtt~m·"
rendu j:tlrJux;
Et m,1Jgré tant de diforc11c-e
fl!!e le Ciel a mis entre no"4'~
Jeveax 6ienfair1 ttJnfliiiJ/ànce!I
Et lier commerce 11vetvorM.
Devenons 6ons ttmis, abandonne~
la Broche,
AUez comm~ Epagneul, Chien
courant, ou ti111ier,
Partout Pttïs prendreGibiet;
Ne cr11ignl!~ là-Jcjfiu ny pl~intt,
ny reproche, ·
P erfonnt ne f11it fan MJtier.
des Vers du plus agreable
Animàl du Monde; en vo~cy d'autres de fa façon,
qtti je croy vous plairont
encore davantage.
GALANT. 317
L~ TTRE DE GAS,
Epagneul de Madame
De.f. houlieres,
A CO UR1"E-O REi LLE.,
Tourne-Broche de M .....
I ~Appr,"11S de to/14 ccjltr..._ que
1114/grè le dejliti
~i voll4 a {aitn-aij}re Mâtin,
Vo;,., chaffe~po11rttit J mcrveiUe.
Ce grttnd Lievrc fot prk par le
preux Coarte-~rtille
(Difait-on fauirt jo11r tn lJUvrant un P allé.):
Du Pin, du Vin, qu"à fa fa11té
Ji foitvuidémllinte BotJteiUe.
Lors le Verre à la mAln, voflr~
los fat chante;.
ft.S I ..
E1 MERCURE
Yn Bfcndin, deux Ah6c~ &
plw d'u:-ic Beaut,:,
S'en acquiterent avtc ~ele.
1:oy d' Ép~g11e#l, j'en faiJ 11n ra.
·port tr6s•fidelle,
J' tJf!ois prefa1lt â to.11t, (§-1{ayoi.s
fans douleur
Tou te f tjlime 6 ... to11t l'honneur
:Dont vojlre Chdffe efloit faivie;
.Aupres J' AmariUu·, content de
mon /Jonheur,
Rien nepouvantmefairetnvie.
ItmedéterminAJ J11ns 'et heureNx m~nzent
A voru dire fi1111 tomplimtttt
~~.voN ave~/Jicnfaitd1 ']Nitter Id Cuifin4
Où '-vosi.r ejiit~uvent !Jatt11.
I' tfli~· infiniment cc11x IJ"i par
)t.11.T V(fJ.M
Dlmentent leur l'affeorigine;
GALANT. 319
J,1mai4 fhDnntur tB aûtl'UJ ·rtt~m·"
rendu j:tlrJux;
Et m,1Jgré tant de diforc11c-e
fl!!e le Ciel a mis entre no"4'~
Jeveax 6ienfair1 ttJnfliiiJ/ànce!I
Et lier commerce 11vetvorM.
Devenons 6ons ttmis, abandonne~
la Broche,
AUez comm~ Epagneul, Chien
courant, ou ti111ier,
Partout Pttïs prendreGibiet;
Ne cr11ignl!~ là-Jcjfiu ny pl~intt,
ny reproche, ·
P erfonnt ne f11it fan MJtier.
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Résumé : LETTRE DE GAS, Epagneul de Madame Deshoulieres, A COURTE-OREILLE, Tourne-Broche de M.....
L'auteur d'une lettre poétique évoque les qualités et les actions de divers chiens. Il mentionne avoir déjà envoyé des vers sur un animal agréable et en présente de nouveaux, espérant qu'ils plairont davantage. Le poème décrit plusieurs chiens, dont un épagneul appartenant à Madame De Foulieres, un tourne-broche, et un grand lévrier. L'auteur évoque également un repas où du vin et des mets sont servis, accompagnés de chants. Il exprime son attachement et sa fidélité, comparant son amour à celui d'un épagneul. Il souhaite vivre heureux sans envie ni tristesse, déterminé à profiter de chaque moment. La lettre se termine par un désir de vivre en harmonie, abandonnant les différends et les reproches, et de chasser ensemble sans crainte ni plainte.
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3
p. 7-8
SONNET PAR ECHO, SANS RIME.
Début :
Toûjours au milieu du Salpestre, [...]
Mots clefs :
Louer, Conquérant, Exploits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONNET PAR ECHO, SANS RIME.
SONNET PAR. ECHO,
sans R i m e .
T
Oûjours au milieu du Salfeflre, Eftre,
Percer par tout comme un
Eclair, L ’air,
N e fie flaire qu'où la Tromfete, Pc te,
D e bon œil les Soldats qui font bien
leur devoir Note,
l ’ ï ’ A •
Rencontrer fa r tout la fo r tu
ne, Vne.
Porter un fa ix de foins dont on
verroit A tla s, Las,
E t trouver les Vertus me fine dans
les Rebelles, Belles.
C'efl ternir les Héros faflez^
À flez/
X
/
8 LE MERCURE
C'eft aux futurs fervird'e~
xemple, Ample.
Que par ce Conquérant vous efies
embeüù, Lys/
Son Nom, quoy quéclatant bien
moins quefaPerfonne, Sonne.
Chacun prendra de luy, charme de
fcs Exploits, Loix.
Quiconque d le louer, employer
Vers ou Profe, O fe.
Jqriore quony voit les plus brillant
Efprits pri
sans R i m e .
T
Oûjours au milieu du Salfeflre, Eftre,
Percer par tout comme un
Eclair, L ’air,
N e fie flaire qu'où la Tromfete, Pc te,
D e bon œil les Soldats qui font bien
leur devoir Note,
l ’ ï ’ A •
Rencontrer fa r tout la fo r tu
ne, Vne.
Porter un fa ix de foins dont on
verroit A tla s, Las,
E t trouver les Vertus me fine dans
les Rebelles, Belles.
C'efl ternir les Héros faflez^
À flez/
X
/
8 LE MERCURE
C'eft aux futurs fervird'e~
xemple, Ample.
Que par ce Conquérant vous efies
embeüù, Lys/
Son Nom, quoy quéclatant bien
moins quefaPerfonne, Sonne.
Chacun prendra de luy, charme de
fcs Exploits, Loix.
Quiconque d le louer, employer
Vers ou Profe, O fe.
Jqriore quony voit les plus brillant
Efprits pri
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Résumé : SONNET PAR ECHO, SANS RIME.
Le sonnet décrit un héros guerrier, toujours présent au combat, guidant ses soldats. Il rencontre la fortune et trouve des vertus chez les rebelles. Son nom, bien que moins éclatant que certains, résonne par ses lois et actions. Les plus brillants esprits prient pour lui. Il symbolise la modestie et sert d'exemple pour les futurs serviteurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 47-51
AU ROY
Début :
Est-il vray, Grand Monarque, et puis-je me vanter, [...]
Mots clefs :
Monarque, Peuple, Combats, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU ROY
AU R O Y
S t-ilvra y,G ra n d M onarque,
& puis .je me vanter,
Q ue tu prennes plaifir à me reffufciterl _ ' '
Qgfau bout de quarante ans, C in -
na, Pompée, H orace,
Reviennent à la mode & retrouvent leur place,
E t que l'heureux brillant de mes
jeunes R iv a u x ,
2/*ofie point le vieux luflre a mes
premiers travaux ?
A ch evé, les derniers riont rien qui
dégénéré,
Rien qui les faffe croire Enfant
d'un autre P e r es
t
28 LE MERCURE
Ce [ont des malheureux étouffezytu
Berceau,
Qufun feul de tes regards tirer oit
du tombeau.
JDéjaSertorius,Oedipe,Rodogine,
Sont remis par ton choix dans t oute
leur fortune,
E t ce choix montreroit qu Othon
& Surend
N e font pas des Cadets indignes
de Cinna.
7 e Peuple, je l ’avoue & la Cour
les dégradent,
d'affaiblis, ou du moins ils fe le per-
/
Pour bien écrire encore, '] ay trop
longtemps écrit,
E t les rides du front paffent jufqua
l ’ Efprit 5
M ais contre un tel abus, que] au-
bonté rimpérieufe loy
bientofi& Peuple &
GALANT. 49
5 / tu donnois le tien à mes derniers + • •
Ouvrages!
Que de cette
Rameneroit
Cour vers moyl
T el Sophocle à cent ans charmoit
encor Athènes^
T el hoüillonnoit encor [on vieux
fang dans [es veines^
Jjïroient-ils à l'envy^ lors quO edipe aux abois,
T)e cent Peuples pour luy qaqna
touteslesvoix.
le riiray pas [ loin, [ mes
quinze luftres
pont encor quelque peine aux M o
dernes illuflres^
S'il en eft de fâcheux jufqu à s'en
chagriner.)
le n auray pas longtemps à les importuner s
I
5
o LE MERCURE
Quoy que je m en promette ils neft
ont rien à craindre^
C cfi le dernier éclat d'un feu prefl
à s'éteindre^
Sur le point d'expirer il ta fiche d'é*
bloüir^
* * s F
E t ne frape lesyeux que pour se*
vanoüir:
Souffre, quoy q u ilen fo it, que mon
ame ravie
T e ctifiacre le peuqui me refie devie.
Je fers depuis dou\e ans^mais c cft
par d'autres bras
Que je verfepour toy du fian^ dans
les Combats:
J'en pleure encor un Fils, & trcmbleray pour l'autre
pos & le nofre^
JÆes frayeurs cefferont enfin pàT
cette P a ix ,
G A L A N T . 51
Qui fait de tant d'Efiats les plus
ardeiïs fouhaitS:
Cependant s'il efi vray que mon
%ele le plaife,
bon m ot, devrace^au
Pere de la Chaife.
S t-ilvra y,G ra n d M onarque,
& puis .je me vanter,
Q ue tu prennes plaifir à me reffufciterl _ ' '
Qgfau bout de quarante ans, C in -
na, Pompée, H orace,
Reviennent à la mode & retrouvent leur place,
E t que l'heureux brillant de mes
jeunes R iv a u x ,
2/*ofie point le vieux luflre a mes
premiers travaux ?
A ch evé, les derniers riont rien qui
dégénéré,
Rien qui les faffe croire Enfant
d'un autre P e r es
t
28 LE MERCURE
Ce [ont des malheureux étouffezytu
Berceau,
Qufun feul de tes regards tirer oit
du tombeau.
JDéjaSertorius,Oedipe,Rodogine,
Sont remis par ton choix dans t oute
leur fortune,
E t ce choix montreroit qu Othon
& Surend
N e font pas des Cadets indignes
de Cinna.
7 e Peuple, je l ’avoue & la Cour
les dégradent,
d'affaiblis, ou du moins ils fe le per-
/
Pour bien écrire encore, '] ay trop
longtemps écrit,
E t les rides du front paffent jufqua
l ’ Efprit 5
M ais contre un tel abus, que] au-
bonté rimpérieufe loy
bientofi& Peuple &
GALANT. 49
5 / tu donnois le tien à mes derniers + • •
Ouvrages!
Que de cette
Rameneroit
Cour vers moyl
T el Sophocle à cent ans charmoit
encor Athènes^
T el hoüillonnoit encor [on vieux
fang dans [es veines^
Jjïroient-ils à l'envy^ lors quO edipe aux abois,
T)e cent Peuples pour luy qaqna
touteslesvoix.
le riiray pas [ loin, [ mes
quinze luftres
pont encor quelque peine aux M o
dernes illuflres^
S'il en eft de fâcheux jufqu à s'en
chagriner.)
le n auray pas longtemps à les importuner s
I
5
o LE MERCURE
Quoy que je m en promette ils neft
ont rien à craindre^
C cfi le dernier éclat d'un feu prefl
à s'éteindre^
Sur le point d'expirer il ta fiche d'é*
bloüir^
* * s F
E t ne frape lesyeux que pour se*
vanoüir:
Souffre, quoy q u ilen fo it, que mon
ame ravie
T e ctifiacre le peuqui me refie devie.
Je fers depuis dou\e ans^mais c cft
par d'autres bras
Que je verfepour toy du fian^ dans
les Combats:
J'en pleure encor un Fils, & trcmbleray pour l'autre
pos & le nofre^
JÆes frayeurs cefferont enfin pàT
cette P a ix ,
G A L A N T . 51
Qui fait de tant d'Efiats les plus
ardeiïs fouhaitS:
Cependant s'il efi vray que mon
%ele le plaife,
bon m ot, devrace^au
Pere de la Chaife.
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Résumé : AU ROY
L'auteur adresse une lettre à un grand monarque, probablement Louis XIV, exprimant sa joie de voir ses œuvres anciennes, telles que 'Cinna', 'Pompée' et 'Horace', redevenir à la mode après quarante ans. Il reconnaît que ses œuvres récentes n'ont pas le même succès, mais mentionne que des personnages comme Sertorius, Œdipe et Rodogune ont été remis en lumière par le choix du monarque. Il espère que des œuvres comme 'Othon' et 'Suréna' ne seront pas considérées comme inférieures à 'Cinna'. L'auteur admet avoir été dégradé et affaibli par le peuple et la cour, mais espère que la bonté du monarque ramènera la cour vers lui. Il reconnaît que ses soixante-quinze ans lui causent encore quelques peines, mais assure que ses œuvres représentent le dernier éclat d'un feu prêt à s'éteindre. Il exprime également ses craintes pour ses fils, l'un déjà perdu et l'autre en danger, et espère que la paix mettra fin à ses frayeurs. Il conclut en espérant que son zèle plaise au monarque.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 53-54
PLACET AU ROY.
Début :
Plaise au Roy ne plus oublier [...]
Mots clefs :
Bénéfice, Père, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PLACET AU ROY.
PEdifie au Roy ne plus oublier
Q u jl m a deptiic quatre ans pro *
mis un Bénéfice,
E t qu'il avoit charqe le feu Pere
Ferri er
D e choifir un moment propice,
Qui put me donner lieu de l'en remercier.
L e Pere eft mort, mais j'ofie croire
Que f i toujours Sa M ajeflé ,
<Avoit pour moy me [me bonté,
E îij
54 LE MERCURE
E t leferoit mieux Convenir
Qu'un Grand Roy ne -promet que
ce qu'il veut tenir
Q u jl m a deptiic quatre ans pro *
mis un Bénéfice,
E t qu'il avoit charqe le feu Pere
Ferri er
D e choifir un moment propice,
Qui put me donner lieu de l'en remercier.
L e Pere eft mort, mais j'ofie croire
Que f i toujours Sa M ajeflé ,
<Avoit pour moy me [me bonté,
E îij
54 LE MERCURE
E t leferoit mieux Convenir
Qu'un Grand Roy ne -promet que
ce qu'il veut tenir
Fermer
6
p. 88-101
REQUESTE DE L'AMOUR AU ROY. Sur le bruit de son Départ pour l'Armée.
Début :
Rien n'ayant tant de charmes que la diversité, nous / Que me dit-on de tous costez ? [...]
Mots clefs :
Amants, Ardeur , Gloire, Amour, Roi, Départ pour l'armée, Mars, Exploits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REQUESTE DE L'AMOUR AU ROY. Sur le bruit de son Départ pour l'Armée.
Rien n ’ayant tant de
charmes que la diverfite,
nous devons pafTer d’une
matière aufli trille que
celle dont nous venons de
I
G A L A N T . 89
parler, à une plus diverciffante-, & je croy que nous
ne le pouvons faire plus
agréablement, que par la
Piece qui fuit, puis qu’il y a
de'ja quelque temps quelle
fait du bruit dans les plus
belles Ruelles de Paris.
W 1
RE Q U E S T E
DE L’AM OUR’
A U R O Y.
Sur le bruic de fon Départ
pour l’Armce.
Q
V e me d it-o n de tout
Ef-ce fournie faire querelle7
.
D e mille Amans qu'unit l'ardeur
la fins fidelle^
P a r mon ordre les vœux font p refis
d'efire acceptez^
E t fans attendre icy que la Saifon
nouvelle
— m x.
t
G A L A N T . pi
Dans îe Champ de Mars vous
Tout-à-coup y
GrandRoy^ vous
partez*.
une P lace,
i l riefl rien qui vous puijje arrefier
un moment,
E t que lors qu'aux Soldats vous
aÜez^fierement
P ar voftre exemple infpirer de
l a u d a c e »
Vous eftes dans voftre élément5
M ais qui fait tout trembler^ loifir
fe dèlaffe^
Et vous pouvez* devant envoyer la
> menace.*
Sans la fuivrefi promptement.
S” /. ,
» • W
■peine vos Guerriers dont M ____ _ H ii
9i LE MERCURE
Gloire difpofe
Sous la fa v e u r de voflre appuy,
( C aria Gloire (fix o n s aujourdi'huy
Ce ri eft plus qu'une me fine chofe)
ril peine auprès de moy cesGuerriers
de retour,
Commencent d'efperer la douceur
d'un beau jour,
Que l'ardeur de vous fiuivre à mes
foins les arrache.
E n va in en les flatant je tafihe
d'obtenir
Que l'am our du repos à moy fin i
les attache,
S i vous partc^auatn d'eux ne me
cache
Que rien ne les peut retenir.
&
A in fi voila par tout mon attonte
trompée^
G A L A N T . 9j
P ar tout mes deffeins avortez^
Pour réduire des Libertez^
M on adreffe en ces lieux a beau
s'eftre occupée, .
Chacun fe rend en foule aux Emplois de T Epée
E t dés qu'on peut aller combatre à
voscoftez^
De mes trais les plus vifs l *ame la
mieuxfrâpée,
F uit mes douces oyfivetez^
Cependant combien de tendreffes
P ar voftre éloignement des cœurs fe
vont bannir ?
Combien £ Amans à leurs M a ifirejjts ,
Ont fa it d'agréables PromeJJes^
Qu ils vont eftre par vous hors d'eftat de tenir ?
J.'un pour un bel Objet faiftant
I
9 4 LE MERCURE
gloire de vivre,
D es Patens oppofcz^devoit venir
abouti
Contre un cœur qui bientofi a céder
Je réjbut:
jJa u tre ayant commence s obfiinoit
à pourfuivrei
M a is vous partes^, & pour vous
Juivre
On fe croit dégage de tout.
JLe fins mortel chaqrin que reçoivent les B elles,
Q u i croyaient qu'un accord auffi
tendre que doux,
Æ endroit de leurs Amans les chaifnes éternelles,
C'eflde les voir courir aux coups
A v e c bien plus d'ardeur pour
vous,
Q ù i h n’en eurent jamais
elles.
»
G A LA N T. 95
p o u r obtenir q u ils ne s'eloi<£
nentpaty
Elles ont beau verferdes larmes *
Ces larmes ri ont que d'impuiffans
appas.
P ra v e r auprès de vous les plus ru •
des alarmes
y
. Chercher dans les périls l'honneur
d'un beau trépas,
C e font leursveritables charmes:
Si-tofl quevous prene^les armes
V iv e n t pour eux la Guerre & les
Combats.
L e m al eft que par tout ces Pelles
affligées
M e conjurent d'entrer dans leurs
reflentimens.
J e les rencontre à tous momens.
Q u i dans de vifs ennuis plongées
ê
96 LE MERCURE
M e viennent fatiguer de leurs gemifemens.
l'a y tort de les avoir fous mesLoix
E t je ne fuis qu'un D ieu de Chanfons, de Romans,
Si vous laijfant enlever leurs A -
mans,
z
,
J?fouffre que fa r vous elles foient
outragées.
En vain pour affaiblir Hardeur de
ces Guerriers,
le combats le panchant qui vers
vous les entraîne,
D u Cbamf de M ars dignes A '
vanturiers,
ils dédaignent pour vous ma grandeur fouveraine,
E t mes plus beaux Mirthes u
peine
Valent un
G A L A N T . i>7
le rouqisfiuisquilfaut avouer ma
D evoir que contre vous faifant ce
que je puis,
Ces Belles vainement implorent
mon adreffe^
ennuis^
le dis que c'efl a vous qu'il fa u t que
. Ion s'adrejfeî
M ais elles feavent trop par quels
fermes appuis *
pour la Gloire en tout temps vofre
cœur s*interejfeî
Elles fa v e n t que d efl vofre unique
M a i greffe.
98 LE MERCURE
Si-toÇi que la fervir efi un foin qui
vous greffe.
Pleines de vos Exploits^elles nianorent Pas
Que quittant les P la ifr s, C? liï
leu x & les Fejles^
M algré la glace & le s frim ât s,
On vous a veu déjà pour de nobles
ConqucfteS)
.Au milieu d'un H y v e r avancer a
grand pas.
Quel eft donc l’avantage où vofrc
eÇpoirfe fonde?
Ffl ce que vous voulez^ que l A~
rnour ne (bit rien?
ous vous nuifegy penffr y bien»
E t que vous fervira la fagejfe pw
GALANT. 99
Cette infiqne valeur qui ria fom t
Si ne pouvant des coeurs me rendre
un feurlien,
le laifle dépeupler le Monde?
&
P"oyez^com bien vous hasardez}
A vecm oy, qu'en cela vous fierez^
bien de croire-,
Si vous ne vous raccommodez,
le laifle rayfinir le M onde,& v offre
Gloire,
E t de vos. Actions la merveilleufe
"Mifioire
U ira pas aujjî loin que vous le
lepouroismefme parvangeace.
Pour vous ofler l'apuy de M ars,
Sur quelque autre Vénus arn
I
ioo LE MERCURE
E t l'empefcher par la d'avoir la
eomplaifance
Dém archer [bus vos EtendartsS
M a is qu en vain contre vous femVous averti oute fa Valliance
P our affronter fans luy les plus
mortels hasards,
E t vous le pa(fe\en prudence.
E e plus feurpeur vous retenir^
C'eft de de[cendre à la priere> >
yîccordc^un peu moins à cette ar~
deur querrier e3
Q u i de ces lieux fi-tofl s empreffe à
vous bannir,
jdttendezje Printemps qui senva
revenir 3
E t de v offre pouvoir, quoy que il on
fuijfe fa ire,
G A L A N T . iôi
Jamais vous ne verrez^ le mien fè
def-unir*
cœur tributaire,
Contre vous par mes foins rien ne
pourra tenir.
Cette offre ne vous touche Qqueres
M uie queff-ce auffi que f en
E t que peut’ elle m obtenir ?
Pour allumer des feu x qui ne p u if
fient finir,
Vousrfie(les bien plus neeeffiaire
Que je ne vous le fuie à les entretenir*)
A in fi c eftà moy de me taire,
Et d attendre à voffre retour
T out ce que vous voudre^ordonner
de r Am
charmes que la diverfite,
nous devons pafTer d’une
matière aufli trille que
celle dont nous venons de
I
G A L A N T . 89
parler, à une plus diverciffante-, & je croy que nous
ne le pouvons faire plus
agréablement, que par la
Piece qui fuit, puis qu’il y a
de'ja quelque temps quelle
fait du bruit dans les plus
belles Ruelles de Paris.
W 1
RE Q U E S T E
DE L’AM OUR’
A U R O Y.
Sur le bruic de fon Départ
pour l’Armce.
Q
V e me d it-o n de tout
Ef-ce fournie faire querelle7
.
D e mille Amans qu'unit l'ardeur
la fins fidelle^
P a r mon ordre les vœux font p refis
d'efire acceptez^
E t fans attendre icy que la Saifon
nouvelle
— m x.
t
G A L A N T . pi
Dans îe Champ de Mars vous
Tout-à-coup y
GrandRoy^ vous
partez*.
une P lace,
i l riefl rien qui vous puijje arrefier
un moment,
E t que lors qu'aux Soldats vous
aÜez^fierement
P ar voftre exemple infpirer de
l a u d a c e »
Vous eftes dans voftre élément5
M ais qui fait tout trembler^ loifir
fe dèlaffe^
Et vous pouvez* devant envoyer la
> menace.*
Sans la fuivrefi promptement.
S” /. ,
» • W
■peine vos Guerriers dont M ____ _ H ii
9i LE MERCURE
Gloire difpofe
Sous la fa v e u r de voflre appuy,
( C aria Gloire (fix o n s aujourdi'huy
Ce ri eft plus qu'une me fine chofe)
ril peine auprès de moy cesGuerriers
de retour,
Commencent d'efperer la douceur
d'un beau jour,
Que l'ardeur de vous fiuivre à mes
foins les arrache.
E n va in en les flatant je tafihe
d'obtenir
Que l'am our du repos à moy fin i
les attache,
S i vous partc^auatn d'eux ne me
cache
Que rien ne les peut retenir.
&
A in fi voila par tout mon attonte
trompée^
G A L A N T . 9j
P ar tout mes deffeins avortez^
Pour réduire des Libertez^
M on adreffe en ces lieux a beau
s'eftre occupée, .
Chacun fe rend en foule aux Emplois de T Epée
E t dés qu'on peut aller combatre à
voscoftez^
De mes trais les plus vifs l *ame la
mieuxfrâpée,
F uit mes douces oyfivetez^
Cependant combien de tendreffes
P ar voftre éloignement des cœurs fe
vont bannir ?
Combien £ Amans à leurs M a ifirejjts ,
Ont fa it d'agréables PromeJJes^
Qu ils vont eftre par vous hors d'eftat de tenir ?
J.'un pour un bel Objet faiftant
I
9 4 LE MERCURE
gloire de vivre,
D es Patens oppofcz^devoit venir
abouti
Contre un cœur qui bientofi a céder
Je réjbut:
jJa u tre ayant commence s obfiinoit
à pourfuivrei
M a is vous partes^, & pour vous
Juivre
On fe croit dégage de tout.
JLe fins mortel chaqrin que reçoivent les B elles,
Q u i croyaient qu'un accord auffi
tendre que doux,
Æ endroit de leurs Amans les chaifnes éternelles,
C'eflde les voir courir aux coups
A v e c bien plus d'ardeur pour
vous,
Q ù i h n’en eurent jamais
elles.
»
G A LA N T. 95
p o u r obtenir q u ils ne s'eloi<£
nentpaty
Elles ont beau verferdes larmes *
Ces larmes ri ont que d'impuiffans
appas.
P ra v e r auprès de vous les plus ru •
des alarmes
y
. Chercher dans les périls l'honneur
d'un beau trépas,
C e font leursveritables charmes:
Si-tofl quevous prene^les armes
V iv e n t pour eux la Guerre & les
Combats.
L e m al eft que par tout ces Pelles
affligées
M e conjurent d'entrer dans leurs
reflentimens.
J e les rencontre à tous momens.
Q u i dans de vifs ennuis plongées
ê
96 LE MERCURE
M e viennent fatiguer de leurs gemifemens.
l'a y tort de les avoir fous mesLoix
E t je ne fuis qu'un D ieu de Chanfons, de Romans,
Si vous laijfant enlever leurs A -
mans,
z
,
J?fouffre que fa r vous elles foient
outragées.
En vain pour affaiblir Hardeur de
ces Guerriers,
le combats le panchant qui vers
vous les entraîne,
D u Cbamf de M ars dignes A '
vanturiers,
ils dédaignent pour vous ma grandeur fouveraine,
E t mes plus beaux Mirthes u
peine
Valent un
G A L A N T . i>7
le rouqisfiuisquilfaut avouer ma
D evoir que contre vous faifant ce
que je puis,
Ces Belles vainement implorent
mon adreffe^
ennuis^
le dis que c'efl a vous qu'il fa u t que
. Ion s'adrejfeî
M ais elles feavent trop par quels
fermes appuis *
pour la Gloire en tout temps vofre
cœur s*interejfeî
Elles fa v e n t que d efl vofre unique
M a i greffe.
98 LE MERCURE
Si-toÇi que la fervir efi un foin qui
vous greffe.
Pleines de vos Exploits^elles nianorent Pas
Que quittant les P la ifr s, C? liï
leu x & les Fejles^
M algré la glace & le s frim ât s,
On vous a veu déjà pour de nobles
ConqucfteS)
.Au milieu d'un H y v e r avancer a
grand pas.
Quel eft donc l’avantage où vofrc
eÇpoirfe fonde?
Ffl ce que vous voulez^ que l A~
rnour ne (bit rien?
ous vous nuifegy penffr y bien»
E t que vous fervira la fagejfe pw
GALANT. 99
Cette infiqne valeur qui ria fom t
Si ne pouvant des coeurs me rendre
un feurlien,
le laifle dépeupler le Monde?
&
P"oyez^com bien vous hasardez}
A vecm oy, qu'en cela vous fierez^
bien de croire-,
Si vous ne vous raccommodez,
le laifle rayfinir le M onde,& v offre
Gloire,
E t de vos. Actions la merveilleufe
"Mifioire
U ira pas aujjî loin que vous le
lepouroismefme parvangeace.
Pour vous ofler l'apuy de M ars,
Sur quelque autre Vénus arn
I
ioo LE MERCURE
E t l'empefcher par la d'avoir la
eomplaifance
Dém archer [bus vos EtendartsS
M a is qu en vain contre vous femVous averti oute fa Valliance
P our affronter fans luy les plus
mortels hasards,
E t vous le pa(fe\en prudence.
E e plus feurpeur vous retenir^
C'eft de de[cendre à la priere> >
yîccordc^un peu moins à cette ar~
deur querrier e3
Q u i de ces lieux fi-tofl s empreffe à
vous bannir,
jdttendezje Printemps qui senva
revenir 3
E t de v offre pouvoir, quoy que il on
fuijfe fa ire,
G A L A N T . iôi
Jamais vous ne verrez^ le mien fè
def-unir*
cœur tributaire,
Contre vous par mes foins rien ne
pourra tenir.
Cette offre ne vous touche Qqueres
M uie queff-ce auffi que f en
E t que peut’ elle m obtenir ?
Pour allumer des feu x qui ne p u if
fient finir,
Vousrfie(les bien plus neeeffiaire
Que je ne vous le fuie à les entretenir*)
A in fi c eftà moy de me taire,
Et d attendre à voffre retour
T out ce que vous voudre^ordonner
de r Am
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Résumé : REQUESTE DE L'AMOUR AU ROY. Sur le bruit de son Départ pour l'Armée.
La pièce de théâtre 'Requête de l'Amour à Aurore' traite du départ d'un amant, Galant, pour l'armée. Galant exprime son désir ardent de partir pour le champ de Mars et de se battre. Il reconnaît que son départ causera de la tristesse parmi les amants et les belles, dont les promesses d'amour seront rompues. Les femmes, malgré leurs larmes et leurs supplications, ne peuvent retenir les guerriers attirés par la gloire et l'honneur des combats. Galant admet que son départ est inévitable et que même les prières des femmes affligées ne peuvent le retenir. Il affirme que son cœur est entièrement dédié à la gloire et aux exploits militaires, et qu'il ne peut être détourné de son chemin par les charmes de l'amour. Les femmes, admiratives de ses exploits, reconnaissent qu'il est prêt à affronter les périls pour l'honneur. Galant conclut en affirmant que son cœur est tributaire de ses devoirs militaires et qu'il ne peut être retenu par les offres d'amour. Il choisit de se taire et d'attendre son retour pour obéir aux ordres de l'amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 139-150
JULIE A LEANDRE.
Début :
Apres avoir parlé de tant de Personnes illustres, disons quelque / Il est donc vray, Cruel, que sans que rien vous touche, [...]
Mots clefs :
Gloire, Maux, Amour, Honneur, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : JULIE A LEANDRE.
Apres avoir parlé de tant
de Perfonnes iliullres, difons quelque chofe d’une
Belle affligée, ou plutoft
d’une Lettre écrire par une
Amante à fon Amant, fur J >
ce qu’il fe préparoit à partir
pour fc rendre à l’Armée.
• m »
>40 LE MERCURE
Cette Lettre a tellement
efté applaudie par tout où
elle aeftéleuë, que je croirois qu’on auroitfujet de fe
plaindre du Mercure, fi
l’on ne l’y renconcroit pas.
La voicy
J U L I E
A LE A N D R E .
I
L eftdoncvray > Crue f que fans
que rien vous touche
Vous vous préparera partir?
ïa y beau faire f honneur eftunTyran farouche
Qui vousforce d y confentir.
' , ,
i l vous rend des Amans le plus impitoyable
Pour qui jamais aima le mieux,
Ltvousflatant d'un nom , malgré
le temos durable,
i l vous éloigne de mes yeux*
i
4
t LE MERCURE
E té les ! ignorez-vous quelle vaine
chimere
Eft cet honneur qui voiesféduit,
E t d'un bien effectif un bien imaginaire
D o it-il vous dérober le fruit ?
&
A u x plus mortels dangers quand
v offre vie offerte (pris,
Payera quelque Exploit entre*
Peut-effre un jour ou deux on plaindra v offre perte3
E t çenfera la tout le prix.
Vivez^ par fe$ confcils la Gloire
vous abufe. ( jour,
Quoy qu elle vous promette un
Pour ne l'écouterpas, peut-on
querd'exeufe
Lorsqu'o ne mâquepointddmourl
I
O
GA LA N T. 145
yous navez^quà vouloir, c? vous
en aurezjnille
pour rompre ce cruel départ. O uand l'Am our en rai fins ue /croit
l i a toujours fies droits àpart 9
S il efi fier quelquefois, impétueux,
terrible^ S 'il donne de fanflans Arrefis,
I l cherche le repos, ^ devien t doux,
Dans cette occafion, ou confufe,
tremblante, '
ïattens ou la vie, ou la mort: I l veut que vous cediez^aux foùpirs
d'une Amante <
Dont vous p ouvezpeoftrie fierté
x ,F /? Son^ez^vous a quels maux vofire
rigueur m'expofe,
Si vous ojez, vous éloiqner ?
E t peut-on de ces maux fe rendre
exprès la caufe,
Quandon me les peut épargner l
le veux bien, s9
il lefa u t, compter
à rien l'abfence,
QuoyquinfuportableauxAwtàiï
Que ne plaiflM au Ciel de borner
ma fouffrance
e r < W
douleur extrême..
Conjole l'Amour aux abois-,
M ais avoir à trembler toujours
pour ce quon aime,
Combien efl-ce mourir de fois ?
GALANT. i4
j
Chaque pas avâcé, chaque T ra n
chée ouverte,
M c va glacer le cæurd'effroy,
Et d'un heureux (uccezjlimage en
vain offerte, (moy.
M y peindra mille maux pour
TT"3
'euft la plus forte Place emporté
qu'une tefie,
Dontle bruitviennejufquà nous,
Vous croyant aujjl-toft le prix de
M es larmes couleront pour vous9
•îji
Toùjours impatiente , & toujours
allarmèe.
Si je voy quon fe parle bas,
le rnmagineray que parlant de
P Armée,
On me cache voflre trépas >
N
LE MERCURE
Dans l'ardeur a efre infimité , &
le doute d'entendre
Ce qui fcroit mon defefpoir3
i
ray d'apprendre
Ce que je craindray de feavoir,
1
*
Qui iauroit jamais cru 1 M a joye
efioit parfaite!
j4u bruit des Triomphes du Roy,
Rien n auroit pu me, rendre inftdelle Sujete, , .
E t je vay l'efire malgré moy.
Je voudrons que fa gloire à nulle
autre fécondé,
Entaffafi Exploits fur Exploit^
Q uainfi que de nos coeurs il
M aiftre du Monde,
Que tout y reconnut fies Rotsc,
GALANT. 147
Cependant je fensbien dans les rudes a II arm es
Où vofire fort me plongera,
Que je feray réduite à répandre des
larmes
Chaque fois q u il triomphera.
I
Sas que vos y eux en foiët témoinsÙ4ura-t'il plus de peine a fa ire des
co nquefics,
pour avoir unGuerrier de moins?
K
\A ne le fuivre pas où toujours la
Piéloire
S*emprejfe à luy faire fa cour^
Eloigné des périls vous aurerjnoins
/
M aie vous m h rere^lu s£ amour.
♦
i
4
8 le mercure
fh fo n blâme ce defein dont l'ar*
deiïr de me 'plaire
Voies doit avoir fa it fine Loy,
Efi-ce, quoy quon endife,une peine
à voies fa ire ,
S i voies ne vive^queperur moyl
& ,,
Q uynd df
un feu véritable on a l
me en fam ée,
<Aimer eft noflre unique bien,
E t pouiveu que don plaife u l#
Personne aimée,
On compte tout le rejle à rien.
Vous m'en pouvez, convaincre écoti’
tant ma priere, ,
Pourquoy ne le faites vous pris.
G A LA N T. 149
T , 5/ de vous fignalerpar quelque
grand fcrvice,
Le defir vous tient partage,
JT'n coeur comme le mien vaut bien
le fa orifice
D'un peu de renom ncgligf.
L 'A m our vous le demande, il efl
bon de [e rendre
A qui brûle tout de fesfeux>
E t ce quont fa it Ce fa r, Annibal,
Alexandre,
fo u s le pouvezjaire comme eux.
&
Ils riont cru rien ofler a l'éclat de
leur gloire,
En fa fa n t triompher F Amour*,
S ils luy lai foientfur eux emporter
la victoire,
11 le s fa i foi t vaincre a leur tour.
N iij
K
Ijo LE MERCURE
Apres ces Conquérons, vous luy
Abandonner voflre fiertés
Soûmettezfia, pourveuquil vous
■ en tienne compte
Vous en aurait il trop coûté l
I l a pour qui confient a luy rendre
les armes,
Des hiensquon ne peut exprimer^
Pour qoùter purement leurs plus
finfibles charmes,
Vous riavez^qu cifiçavoiraimer
de Perfonnes iliullres, difons quelque chofe d’une
Belle affligée, ou plutoft
d’une Lettre écrire par une
Amante à fon Amant, fur J >
ce qu’il fe préparoit à partir
pour fc rendre à l’Armée.
• m »
>40 LE MERCURE
Cette Lettre a tellement
efté applaudie par tout où
elle aeftéleuë, que je croirois qu’on auroitfujet de fe
plaindre du Mercure, fi
l’on ne l’y renconcroit pas.
La voicy
J U L I E
A LE A N D R E .
I
L eftdoncvray > Crue f que fans
que rien vous touche
Vous vous préparera partir?
ïa y beau faire f honneur eftunTyran farouche
Qui vousforce d y confentir.
' , ,
i l vous rend des Amans le plus impitoyable
Pour qui jamais aima le mieux,
Ltvousflatant d'un nom , malgré
le temos durable,
i l vous éloigne de mes yeux*
i
4
t LE MERCURE
E té les ! ignorez-vous quelle vaine
chimere
Eft cet honneur qui voiesféduit,
E t d'un bien effectif un bien imaginaire
D o it-il vous dérober le fruit ?
&
A u x plus mortels dangers quand
v offre vie offerte (pris,
Payera quelque Exploit entre*
Peut-effre un jour ou deux on plaindra v offre perte3
E t çenfera la tout le prix.
Vivez^ par fe$ confcils la Gloire
vous abufe. ( jour,
Quoy qu elle vous promette un
Pour ne l'écouterpas, peut-on
querd'exeufe
Lorsqu'o ne mâquepointddmourl
I
O
GA LA N T. 145
yous navez^quà vouloir, c? vous
en aurezjnille
pour rompre ce cruel départ. O uand l'Am our en rai fins ue /croit
l i a toujours fies droits àpart 9
S il efi fier quelquefois, impétueux,
terrible^ S 'il donne de fanflans Arrefis,
I l cherche le repos, ^ devien t doux,
Dans cette occafion, ou confufe,
tremblante, '
ïattens ou la vie, ou la mort: I l veut que vous cediez^aux foùpirs
d'une Amante <
Dont vous p ouvezpeoftrie fierté
x ,F /? Son^ez^vous a quels maux vofire
rigueur m'expofe,
Si vous ojez, vous éloiqner ?
E t peut-on de ces maux fe rendre
exprès la caufe,
Quandon me les peut épargner l
le veux bien, s9
il lefa u t, compter
à rien l'abfence,
QuoyquinfuportableauxAwtàiï
Que ne plaiflM au Ciel de borner
ma fouffrance
e r < W
douleur extrême..
Conjole l'Amour aux abois-,
M ais avoir à trembler toujours
pour ce quon aime,
Combien efl-ce mourir de fois ?
GALANT. i4
j
Chaque pas avâcé, chaque T ra n
chée ouverte,
M c va glacer le cæurd'effroy,
Et d'un heureux (uccezjlimage en
vain offerte, (moy.
M y peindra mille maux pour
TT"3
'euft la plus forte Place emporté
qu'une tefie,
Dontle bruitviennejufquà nous,
Vous croyant aujjl-toft le prix de
M es larmes couleront pour vous9
•îji
Toùjours impatiente , & toujours
allarmèe.
Si je voy quon fe parle bas,
le rnmagineray que parlant de
P Armée,
On me cache voflre trépas >
N
LE MERCURE
Dans l'ardeur a efre infimité , &
le doute d'entendre
Ce qui fcroit mon defefpoir3
i
ray d'apprendre
Ce que je craindray de feavoir,
1
*
Qui iauroit jamais cru 1 M a joye
efioit parfaite!
j4u bruit des Triomphes du Roy,
Rien n auroit pu me, rendre inftdelle Sujete, , .
E t je vay l'efire malgré moy.
Je voudrons que fa gloire à nulle
autre fécondé,
Entaffafi Exploits fur Exploit^
Q uainfi que de nos coeurs il
M aiftre du Monde,
Que tout y reconnut fies Rotsc,
GALANT. 147
Cependant je fensbien dans les rudes a II arm es
Où vofire fort me plongera,
Que je feray réduite à répandre des
larmes
Chaque fois q u il triomphera.
I
Sas que vos y eux en foiët témoinsÙ4ura-t'il plus de peine a fa ire des
co nquefics,
pour avoir unGuerrier de moins?
K
\A ne le fuivre pas où toujours la
Piéloire
S*emprejfe à luy faire fa cour^
Eloigné des périls vous aurerjnoins
/
M aie vous m h rere^lu s£ amour.
♦
i
4
8 le mercure
fh fo n blâme ce defein dont l'ar*
deiïr de me 'plaire
Voies doit avoir fa it fine Loy,
Efi-ce, quoy quon endife,une peine
à voies fa ire ,
S i voies ne vive^queperur moyl
& ,,
Q uynd df
un feu véritable on a l
me en fam ée,
<Aimer eft noflre unique bien,
E t pouiveu que don plaife u l#
Personne aimée,
On compte tout le rejle à rien.
Vous m'en pouvez, convaincre écoti’
tant ma priere, ,
Pourquoy ne le faites vous pris.
G A LA N T. 149
T , 5/ de vous fignalerpar quelque
grand fcrvice,
Le defir vous tient partage,
JT'n coeur comme le mien vaut bien
le fa orifice
D'un peu de renom ncgligf.
L 'A m our vous le demande, il efl
bon de [e rendre
A qui brûle tout de fesfeux>
E t ce quont fa it Ce fa r, Annibal,
Alexandre,
fo u s le pouvezjaire comme eux.
&
Ils riont cru rien ofler a l'éclat de
leur gloire,
En fa fa n t triompher F Amour*,
S ils luy lai foientfur eux emporter
la victoire,
11 le s fa i foi t vaincre a leur tour.
N iij
K
Ijo LE MERCURE
Apres ces Conquérons, vous luy
Abandonner voflre fiertés
Soûmettezfia, pourveuquil vous
■ en tienne compte
Vous en aurait il trop coûté l
I l a pour qui confient a luy rendre
les armes,
Des hiensquon ne peut exprimer^
Pour qoùter purement leurs plus
finfibles charmes,
Vous riavez^qu cifiçavoiraimer
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Résumé : JULIE A LEANDRE.
Dans une lettre adressée à son amant André, Julie exprime son désarroi face à son départ imminent pour l'armée. Elle compare ce départ à la tyrannie et critique l'honneur qui l'oblige à partir, le qualifiant de chimère vaine et de bien imaginaire. Julie met en garde contre les dangers auxquels André s'expose et la brièveté de la reconnaissance pour ses exploits. Julie supplie André de ne pas l'abandonner, affirmant que l'amour a toujours des droits, même s'il peut être impétueux et terrible. Elle décrit sa propre souffrance et sa peur de le perdre, imaginant les pires scénarios. Elle exprime son désir de partager sa douleur et son inquiétude constante pour lui. Malgré les triomphes et les exploits, elle sait qu'elle pleurera à chaque victoire, car elle sera loin de lui. Julie conclut en admettant que, malgré son amour, elle ne peut empêcher André de partir. Elle reconnaît la noblesse de son devoir mais exprime son espoir qu'il revienne sain et sauf. Elle compare son amour à celui des grands conquérants, soulignant que même eux n'ont pas pu résister à l'amour. Elle invite André à soumettre sa fierté à l'amour, suggérant qu'il pourrait en valoir la peine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 169
Vers sur le Départ de Sa Majesté. [titre d'après la table]
Début :
Voicy des Vers qu'on fit sur ce qu’il tonna / Grand Roy, porte en tous lieux la Guerre, [...]
Mots clefs :
Roi, Fortune
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers sur le Départ de Sa Majesté. [titre d'après la table]
Voicy des
Vers qu on fît for ce qu’il
tonna le jour que Sa Majefté partir.
Grand Roy, porte en tou-s
lieux La Guerre,
La Fortune guide tes pas,
Le Dieu Mars te prefle fin
bras,
Lt Jupiter teprefle fon Tonnerre
Vers qu on fît for ce qu’il
tonna le jour que Sa Majefté partir.
Grand Roy, porte en tou-s
lieux La Guerre,
La Fortune guide tes pas,
Le Dieu Mars te prefle fin
bras,
Lt Jupiter teprefle fon Tonnerre
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9
p. 20-57
LA MALADIE DE L'AMOUR.
Début :
L'Amour ne faisant pas moins parler de luy que la Mort / Les Graces venoient de laisser l'Amour entre les bras du [...]
Mots clefs :
Amour, Grâces, Destin, Beautés, Jeunesse, Maladie, Remèdes, Bonheur, Vénus, Hyménée , Plaisirs, Mercure, Éloignement, Temps, Raison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA MALADIE DE L'AMOUR.
L'Amour ne faifant pas moins parler de luy que la Mort, adonnélieu depuis quelque temps à la Piece
ſuivante. Elle faitdu bruit,ellea ſes Partiſans,vousjugerez s'ils ont raiſon d'en dire du
bien.. LA MALADIE
DE L'AMOVR.
L
Es Graces venoient de
laiſſer l'Amour entre les
bras du Sommeil , &fe mocquoientde la ſtupiditéde ce Dieu, qui ayant l'avantage de poſſeder tousles joursles plus belles perſonnes du monde ,
ne leurdit iamais une parole ,
tant il a peurdedes-obligerle filence qui le loge dans ſon Palais , quandelles virent ar- river inopinément l'Amour.
lavoitfonBandeau àla main,
&laiſſoit voir autant de colere dansſesyeux, que d'aba- tementſur ſon viſage.
16 LE MERCURE
Non, dit- il,en entrant ie n'enreviendray pas,
lel'ay iuré,iabandone lemode,
Fuyons des lieux où l'iniuftice abonde,
C'est trop avoir comerce avecdes
Ingrats.
Pourprix de mes lõguesfatigues Alesſervirdas leurs intrigues,
Ozer tenir de moy mille infolens
propos?
Chercherfans ceſſe àmefaire in.
cartade,
Ien'enpuisplus,i'enſuis malade,
Promptement , un Lit de repos.
Les Graces qui n'ont iamais
plus de joye que quand elles font avec l'Amour , ne furent
point pareſſeuſes à le fatisfai- re. Elles luy dreſſerent un lit
de roſes , & le dépouillerent
GALANT.17 - de fon Carquois, dont il brifa les flêches devant elles. Il ſe
coucha en ſuite , & en ayant receu mille careſſes par lef- quelles elles tâcherent à le conſoler de ſon chagrin ;
Recouvrons le repos que trop
d'embarras m'oſte,
Cherchons,dit- il, cherchonsde la
tranquillité:
Si iesouffre c'est voſtre faute ,
Et mon malheur ne vient que de
voſtrefierté.
Partout ou vous mevoulezfuivre ,
Comme vous y menez &les Ris
&les leux,
Ie ne voy que des Gens affez con- tensdevivre
Lecœur embraséde mesfeux ;
Mais l'ordre du Destin qui vous
18 LE MERCURE fitimmortelles,
Vous faisant demeurer toûjours icunes &belles ,
CePrivilegegaste tout ,
Ilfait que vous n'aimez àvoir
quevosſemblables ;
Etquand iepense ailleurs vous rendreunpeu traitables,
Ien'ensçauroisveniràbout.
MilleAmantes ont beau chercher
defeurs remedes Aux maux que vous pourriez m'aideràdétourner,
Vousdédaignez les Vieilles &les
Laides
Chezqui ietâcheàvous mener;
Et cependantfans vous quepuis- iefeulpour elles ?
Ilm'enfaut tont les jours effuyer
:
cent querelles :
L'ay tortquandpardégoût on leur
manque defoy ,
GALANT. 19
!
lefuis traité d'injuste &d'aveugle&de traiſtre ,
Et tout cela , parce qu'avecque
moy 1 Auprésd'ellesiamaisvousnevou.
lezparoiſtre.
N
Lesgraces dirent mille choſes obligeantes à l'amour pourſe juſtifier auprés deluy,&rejer- terent leur manque de complaiſance ſur l'impoſſibilité qu'il y a de preſter quelque agrément à des Beautez déja furannées ; car pour les laides,
dirent- elles , vous ſçavez que nous ne les fuyons pas toutes.
Il yen a quelques-unes ſur le chapitre deſquelles vous avez aſſez àvousloüerde nos foins.
Nous demeurős d'accord que quand vous les allez engager
20 LE MERCURE
:
4
à reconnoître voſtre pouvoir,
nous ne vous accompagnons pas ſeules , & que vous faites en forte que la Jeuneſſe ſe trouve avec nous ; mais de
grace , ceſſez de nous rendre
reſponſables de vos chagrins;
les plus grands que vous ayez viennentdu coſté des Hommes , & ce ſont pourvous de
terribles eſprits à gouverner.
Il est vray,dit l' Amourqu'ils me cauſent despeines,
Qui m'accablent àtous momës,
Ienepuis nyferrer , ny relâcher
leurs chaînes,
Queie n'aye àsouffrir de leurs déréglemens.
:
Si trop de reſiſtance àleur flame
opposée Leur fait perdre l'espoir d'une Conqueste aisée,
GALANT. 2[
Ieneſuis qu'unTyran dont- ilfaut s'affranchir ;
Etfi laBelle àqui ie les engage Se laiſſe unpeu trop toſt fléchir,
Iamais elle n'a dû meriter leur
hommage.
Ainsi d'unfaux déguisement
Couvranttoutes leurs injaſtices,
Lorsque iem'accommode à leur
temperament,
Ilsseplaignent infolemment Qu'ils sont contraints defuture
mescaprices.
Qu'ils soient fourbes , ſan foy ,
trompeurs , audacieux,
Bizares,inconstans, emportez,fu- -
rieux,
De leurs defauts c'est moyseul -qu'ils accuſent,
Moy qui cherchepartout la con- corde&la paix,
22 LE MERCURE
Etquicentfois ay cõblédebiensfarts Ces lâches, ces ingratsqui de mon nomabusent.
C'en est fait, ma reſolution eſt
priſe , ie romps pour toûjours avec eux; & puis que les pei- nes qu'ils ſe font eux- mêmes leur font oublier lesavantages qu'ils reçoivent de moy , ie m'en vengeray hautement, en ne retournant iamais ſur la
terre. Aces mots il demanda
qu'on le laiſſat repoſer pour ſe remettre des fatigues qu'il avoit euës avec les hommes; &
comme les maux des Dieux
s'en vont auſſi promptement
qu'ils viennent , & que leur gueriſon dépend toûjours de leur volonté, lesGraces ne ſe
GALANT. 23
1
mirent pas en peinedu reme- de qu'il falloir apparter à la maladie dontil s'eſtoit plaint,
&elles le laiſſerent dormir
juſqu'au lendemain , qu'elles nemanquerent pasdeſe trou- verà ſon réveil. Ce repos qu'il avoit pris extraordinairement
(car il luy eſt fort nouveau
d'en prendre) luyavoit mis ſur leteint une fraîcheur qui les
ébloüit. Il leur parut plus po- relé qu'il n'avoit accoûtumé
- del'eſtre,&elles le trouverent
ſi beau, qu'elles ne pouvoient ſe laſſer de luy en faire paroître leur admiration .
Ahquelbonheur, dit- il, de pouvoiràfon aiſe
Dormir ainſi tranquillement !
Ie puis d'un doux loisir profuer
pleinement ,
24 LE MERCURE
Sansqu'ilfoitsurprenant que le
:: repos me plause,
?
:
Vnlong trava Idemande un long
delaffement Que n'ay jepointfouffert , pen.
dant quesur laterre L'offrois en vain la Paix qui doit
Suivre l'Amour !
Toûjours dispute,toûjours guerre:
L'étois àtout calmeremployénuit
&iour ;
Maisqu'avons- nous , immortels
que noussommes,
Anous inquieter, comme le monde ira ?
Quant àmoydeformais , prenne Soinqui voudra
Des affaires du cœur des homes,
;
İyrenonce,fansmoyſoit aiméqui
pourra.
Cefont des importuns qu'on ne
peutSatisfaire,
Et
GALANT. 25 7
Et qui d'un sentiment toûjours contraire au mien,
Trouvant ce qu'ils n'ont pas dignefeul de leurplaire ,
Veulent tout &ne veulent rien.
Trois jours s'écoulerent de
cette forte , pendant leſquels lesGraces tinrent fidelle compagnie à l'Amour. Comme ce n'est qu'un enfant, elles avoiét
le plaifir de le pouvoir baifer
ſans ſcrupule , & c'eſt entre- elles à qui l'auroit plus ſou- vent entre lesbras. Cependant Vénus qui avoit fait un voyage en terre , en eſtoit revenuë toute indignée , de ce qu'au lieudeshonneurs qu'elle avoit
accouſtumé d'y recevoir , elle avoit trouvé ſes Temples de
ferts.
Tome 2. B
26 LE MERCURE
Parcetteoyfivetéquepretendezvousfaire,
Dit-elleàsonfils triſtement ?
Magloire vous est-elle aujour.
d'huy lipeuchere,
Quevous puissiezvoirvôtre mere
Qu'àl'envytoutle mondeoutrageimpunément ?
Ladifcorde en ma placeen terre reverée,
Par voſtre éloignement joüit de meshonneurs :
Temevoyfans encens quand elle estadorée;
Etparses discoursfuborneurs,
Ellea tant fait partout quema
honteestjurée.
C'est trop , nesouffrez pasqu'elle mepousse àbout ,
Remettez les mortels dans leurs
premieres chatnes ;
S'il vous en coûtequelquespeines,
と
GALANT. 27
Par elles il est beau d'estre maistre
detout.
Venus eut beau faire des remontrances, l'Amour s'obſtina
àvouloireſtre malade, &pre- tendit que les hommes ne va- loient pas qu'il ſe privat pour euxdu repos quiluyeſtoit ne- ceffaire. Il s'en accommodoit
lemieux dumonde, &il n'avoit jamais rien trouvé de fi
doux que de paſſer les iours entiers, comme il fa foit , à fo lâtrer avec les Graces qui ne le
quitoient point. Mercure qui le cherchoit pour luy rendre comptede ce qui s'eſtoit paſſé fur la terre depuis ſon départ ,
le trouva qui ſe divertiſſoit avec elles &le voyant aſſis fur
les genoux del'une,tandis que l'autre luy tenoit les mains;
Bij
28 LE MERCURE
Ah vrayement,lay dit ilie vous
Lçayfort bongré Detout cejoly badınage ,
Detels amusemens conviennentà
voſtre âge ,
Maispourvous eſtre icy du mon- deretiré,
Vous avezfait un beau ménage.
Depuis qu'il vous a plû de vous
en éloigner,
Sçavez vous qu'iln'est rien qui n'ait changé de face ?
L'intereſtſeul en vôtre place
S'est acquis le droit de regner.
Il corrompt l'ame la plusſaine :
Ce n'est qu'emportement trouble, quefureur ,
, que
3
Chacun ne respire que haine ,
Les moins méchansfontfurpris de L'erreur
Quivers la difcorde les mene,
Tout s'y laiſſe entrainer , on s'at
GALANT. 29
taque, onsenuit.
Vouloir eftre obligeant, c'estfui- vre unechimere
Quedans les cerveaux creuxle
mauvais goût produit.
Comme on n'a nal defir de plaire,
On est pour lebeausexe , infolent,
temerare,
Et la civilité que tout le monde
:
fuit,
Cherchant employ par tout ne trouve rien àfaire.
L'Avarice eſt le mal leplus commundetous ,
L'épargne est en credit , plus de Modes nouvelles ,
Plus d'ornemens, plus de bijoux.
On nevoit qu'envieux , dont les
efprit jaloux
Semblentſe nourrir de querelles.
Personne ne fait plus ny Vers , uy Billets doux,
Biij
30 LE MERCVRE Plus d'agreables bagatelles ;
Onne donne ny Bals , nygalants Rendez-vous,
Et tous les homes pourles belles Sont devenus devrais hiboux.
Que ie ſuis ravy de cedeſor- dre , dit l'Amour tout réjouy !
Voilaun renverſementquime charme. Les hommes vont
connoiſtre ce que ie vaux, par les malheurs où les plongera mon éloignement. Mais,dites- moy ie vous prie que fait l'A- mitié ? At'on conſervé quel que reſpect pourelle?Et l'Hy menée avec qui i'eſtois ſi ſou- vent broüillé , fait-il mieux ſes
affaires ſeul qu'il ne les faiſoit
avec moy ?
L'Amitié, dit Mercure, avoulu
S'ingerer
GALANT.31
DEL
Defaire en terre vêtre office ;
Elleentretient les nœuds qu'on luy donneàferrer,
Mais le moindre debat la fait
presque expirer,
Et contrel'intereſt, pourpeu qu'il l'affoibliffe,
YON
Satiedeurnesçauroitdurer.
Quantàl'Hymen,parvôtre ab- fence
C'eſtpis centfois quecen'estoit
Acause du dégoût de l'indif ference [alliance,
Avecquidetout temps elleafait
vouséclatoit;
Toûjours quelque divorce entre
Maispourveu qu'on s'armâtd'un peudepatience,
Apresavoirgrondé, rompul'in- telligence ,
Vous vous raccommodiez, & tout
: feremettoit.
Biiij
32 LE MERCURE Apreſent que la Politique Portefans vous les gens às'unir pourtoûjours,
Dés qu'ons'estengagél'onn'aplus de beaux jours ;
Chacun en mots dolens
malheurs'explique ,
de fon
Etles regretsfont laseule Musiique,
Quichez les marieza cours.
Vous en riez ? Voila bien dequoy
rive.
Prenez-le ſur un autre ton ;
Sivous neretournez exercervôtre
empire,
Lemondesevaperdre, chacun
ensoupire,
Comme on faisoit du temps de Phaëton.
N'importe , repartit l'Amour ,
c'eſt ce que ie demande , ie ne
GALANT. 33
ſçaurois trop punir des fantaſ- ques, qui me faiſant trop inju- ſtement autheur de tous les
maux qu'ils fouffrent par leurs folies, n'ont aucune reconnoifſance des plaiſirs que ie leur procure. Le reposm'a'a fait goû- ter icy desdouceurs que ie n'a- voisiamais éprouvées , & iene meſens pas en humeur d'y re- noncer. Mercure le laiſſa dans
ceſentiment, &quelque temps s'eſtant encor paffé ſans que Venus pût obtenir de luy qu'il changeât de reſolution , un iour qu'il étoit fort en trainde rire , il entendit du bruit qui P'obligea à tourner la tête pour ſçavoir qui le venoit troubler dans ſa Retraite. Lecroiriezvous , luy dirent les Graces ,
c'eſt la Raiſon, vôtre plus irre
Bv
34. LE MERCURE
conciliable ennemie , quide- mande à vous parler.
Voilade mes ingrats oùvalamé- diſance,
S'écria-t'il touten courroux ;
Parce qu'illeurplaîtd'êtrefous,
D'aimerlahonteuse licence ,
Quin'est propre qu'aux loupsgaroux,
Ils nesçauroientsouffrir, fanss'en:
faire une offence ,
Qu'avecque la Raiſon iefois d'intelligence Pour mieuxfairegoûtermescharmes les plus doux ;
C'est elle cependant qu'à mefui- vrei'invite,
Partout ou iaydeffein de merendrevainqueur,
L'empruntefes couleurspourpein..
dre lemerite
GALANT.
35 Quidoit toucher unnoble cœur.
C'est alors qu'à mes traits se li- vrant avecjoye Ce cœurs'en laiſſepenetrer ,
Ie lay dois trop pour neme pas
montrer,
LaRaiſon me demande , ilfaut
queie la voye,
Dépêchez, qu'on lafaſſe entrer.
Acesmotsil courut au devant
d'elle , & témoigna parl'ac- cüeil le plus obligeant l'eſtime particuliere qu'il en faiſoit. La Raiſon receut ſes careſſes avec
plaifir , & le regardant d'un œil plus ſatisfait qu'elle n'avoit paru l'avoir en entrant :
Parcerestede bienveillance,
Luydit-elle , accordezàmes empreſſemens
36 LE MERCURE
Lebonheur de vostre presence,
Vous devez cette complaisance Al'appuy que ie donne àtous vos Sentimens.
Vousfçavezqueiamais ienevous fus contraire,
Que 'iay toûjours cherché l'union
avec vous,
Etqu'où nous terminons enſemble quelque affaire.
On se trouve affez bien denous.
Etouffez un chagrin qui nepeut
quemenuire.
Nos communs interêts nous y doi-
: vent porter :
L'un & l'autre, partout où vous
m'ofez conduire ,
Nous avons quelque appuy toûjoursànousprester ,
Vous meservez àm'introduire,
Etievousſirs àvousfaire écouter.
Depuis que les mortels ne vouS.
GALANT. 37
ontpluspourguide,
Vous desgroffieretez l'ennemy déclaré,
Il n'est rienſi défiguré,
I'ay beau chercherà leur tenir
labride,
Iene trouve par tout qu'orgueil
démesuré,
Quefaste insupportable, ou bêtise
timide;
Si ie quite un brutal ie rencontre
unstupide,
Pointde cœurgenereux point d'efprit éclairé.
Vousſeul à tant de maux pouvez donnerremede ,
Parvous lafiertés'adoucit,.
Parvous àſepolir ,ſans emprun- terd'autreaide ,
Leplus farouche reüſſit .
Revenez- donc au monde , oùpar vostre presence
38 LE MERCURE
Vous remettrez foudain la concorde&lapaix ,
l'ySoûtiendraypartout laforcede
vos traits,
Et nous en bannirons l'audace &
l'inſolence,
Si nous ne nousquittons iamais.
La propoſition ne déplût pas à l'Amour ; mais comme il fut
quelquetemps fans répondre,
la perfuafion qui eſtoit de -
meurée à la porte, crût qu'il eſtoit temps qu'elle parlat ; &
l'Amour ne la vit pas plûtoſt s'avancer , que prevenant ce qu'elle pouvoit avoir à luydi- re ; Arreſtez , luy cria-t'il de loin , ce ſeroit faire tort à l'union qui a eſtédetout temps entre la Raifon&moy,quede
croire qu'elle ait beſoin de vo
GALANT. 39
ſtre ſecours pour me faire en- trer dans ſes ſentimens. Il eſt
de certains Amours évaporez qui ne s'en accommoderoient
pas ; mais pour moy qui ſuis ennemydudéreglemét ( quoy que s'en ſoient voulu imagi- ner les hommes ) ie n'ay point
demeilleure amie que la Raifon. Il eut à peine achevé ces mots , qu'il apperçeutlaGloi- re , qui eſtant accouſtumée à
eſtre receuë par tout àbras ouverts , crut qu'il feroit inutile
de faire demander ſi l'entrée
buy ſeroit permiſe. L'Amour prit plaifir à la voir marcher d'un pas auſſi majestueux que fa mine eſtoit altiere. Il la receutfort civilement ; & apres
qu'elle eut répondu à ſes pre- mieres honneſtetez.
40 LE MERCURE Paroùpeut on avoir merité, luy
ditelle,
Que vous vous obſtiniez dans ce honteux repos ?
Il n'a iamais esté d'absence fi
cruelle:
Finiſſez là, chacun àl'envy voas
rappelle,
Eti'ay beſoindevous pourfaire
desHeros.
Pour les Exploits d'éclat quelque prixque l'étale,
Lavaleurſans Amourest aveugle,
brutale,
Etſemblemoins cueillir qu'arra- cherdes lauriers.
Dansle métier de Mars l'Amour
eft neceffaire,
Etc'est lefeul defir deplaire,
Qui fait lesplusfameux Guerriers.
4
GALANT. 41 L'Amour ſe trouva agreable- ment flaté de ce que la Gloire
luy dit,& il révoit à la réponſe qu'il luy devoit faire, quand il vitentrer tout à la fois,la Beauté , la Conſtance , la Galante
rie,& les Plaiſirs qui luy firent mille plaintes de ce que fon éloignement leur faiſoit ſouf- frir. La Beauté exagera com- bien il luy eſtoit honteux de
n'avoir aucun avantage ſur la laideur,&de n'être plus confiderée de perſonne , parce que
perſonne ne ſongeoit plus à
aimer. Mais ce qui commença d'ébranler l'Amour , ce fur ce
queluydirent les Plaiſirs , qui ſe voyoient malheureuſement exilez par le retranchement
des Feſtes galantes , & de tout
ce qui pouvoit contribuer au
42 LE MERCURE
divertiſſement des belles, tous
les jeunes gens eſtans tombez depuis ſon départdans une fa- le débauche , qui ne leur laif- ſoit trouverde lajoye quedans la ſeule brutalité. Ils parlerent fi fortement , & ils furent fi
bien ſecondez par les autres qui avoient le même intereſt qu'eux de faire revenir l'A- mour en terre , que ſe laiſſant
toucheràleurs prieres ;
C'estfait , vous l'emportez,leur dit-il,iemerends,
Quoyqu'endouceurpourmoy cet- teretraite abonde,
Ilfaut aller revoir mes injustes.
tyrans,
Er tâcher de mettre ordre à tous
les differens Que mon éloignement a caufé
GALANT. 43 dans lemonde ;
Puisqu'on le veut ainsi,igretourneavecvouS ,
Mais à condition qu'un traitementplus doux Effacerade moy ce que l'on afait croire,
Etquepour empêcher mille brutalitez
QuijettentsurmonNomunetâ- chetrop noire,
Partout ouieſeray, la Raison &
laGloire
Iront toûjours à mes costez.
Le party fut accepté, &il plut tellement aux Graces,qu'elles
jugerent de ne plus abandon- ner l'Amour.
ſuivante. Elle faitdu bruit,ellea ſes Partiſans,vousjugerez s'ils ont raiſon d'en dire du
bien.. LA MALADIE
DE L'AMOVR.
L
Es Graces venoient de
laiſſer l'Amour entre les
bras du Sommeil , &fe mocquoientde la ſtupiditéde ce Dieu, qui ayant l'avantage de poſſeder tousles joursles plus belles perſonnes du monde ,
ne leurdit iamais une parole ,
tant il a peurdedes-obligerle filence qui le loge dans ſon Palais , quandelles virent ar- river inopinément l'Amour.
lavoitfonBandeau àla main,
&laiſſoit voir autant de colere dansſesyeux, que d'aba- tementſur ſon viſage.
16 LE MERCURE
Non, dit- il,en entrant ie n'enreviendray pas,
lel'ay iuré,iabandone lemode,
Fuyons des lieux où l'iniuftice abonde,
C'est trop avoir comerce avecdes
Ingrats.
Pourprix de mes lõguesfatigues Alesſervirdas leurs intrigues,
Ozer tenir de moy mille infolens
propos?
Chercherfans ceſſe àmefaire in.
cartade,
Ien'enpuisplus,i'enſuis malade,
Promptement , un Lit de repos.
Les Graces qui n'ont iamais
plus de joye que quand elles font avec l'Amour , ne furent
point pareſſeuſes à le fatisfai- re. Elles luy dreſſerent un lit
de roſes , & le dépouillerent
GALANT.17 - de fon Carquois, dont il brifa les flêches devant elles. Il ſe
coucha en ſuite , & en ayant receu mille careſſes par lef- quelles elles tâcherent à le conſoler de ſon chagrin ;
Recouvrons le repos que trop
d'embarras m'oſte,
Cherchons,dit- il, cherchonsde la
tranquillité:
Si iesouffre c'est voſtre faute ,
Et mon malheur ne vient que de
voſtrefierté.
Partout ou vous mevoulezfuivre ,
Comme vous y menez &les Ris
&les leux,
Ie ne voy que des Gens affez con- tensdevivre
Lecœur embraséde mesfeux ;
Mais l'ordre du Destin qui vous
18 LE MERCURE fitimmortelles,
Vous faisant demeurer toûjours icunes &belles ,
CePrivilegegaste tout ,
Ilfait que vous n'aimez àvoir
quevosſemblables ;
Etquand iepense ailleurs vous rendreunpeu traitables,
Ien'ensçauroisveniràbout.
MilleAmantes ont beau chercher
defeurs remedes Aux maux que vous pourriez m'aideràdétourner,
Vousdédaignez les Vieilles &les
Laides
Chezqui ietâcheàvous mener;
Et cependantfans vous quepuis- iefeulpour elles ?
Ilm'enfaut tont les jours effuyer
:
cent querelles :
L'ay tortquandpardégoût on leur
manque defoy ,
GALANT. 19
!
lefuis traité d'injuste &d'aveugle&de traiſtre ,
Et tout cela , parce qu'avecque
moy 1 Auprésd'ellesiamaisvousnevou.
lezparoiſtre.
N
Lesgraces dirent mille choſes obligeantes à l'amour pourſe juſtifier auprés deluy,&rejer- terent leur manque de complaiſance ſur l'impoſſibilité qu'il y a de preſter quelque agrément à des Beautez déja furannées ; car pour les laides,
dirent- elles , vous ſçavez que nous ne les fuyons pas toutes.
Il yen a quelques-unes ſur le chapitre deſquelles vous avez aſſez àvousloüerde nos foins.
Nous demeurős d'accord que quand vous les allez engager
20 LE MERCURE
:
4
à reconnoître voſtre pouvoir,
nous ne vous accompagnons pas ſeules , & que vous faites en forte que la Jeuneſſe ſe trouve avec nous ; mais de
grace , ceſſez de nous rendre
reſponſables de vos chagrins;
les plus grands que vous ayez viennentdu coſté des Hommes , & ce ſont pourvous de
terribles eſprits à gouverner.
Il est vray,dit l' Amourqu'ils me cauſent despeines,
Qui m'accablent àtous momës,
Ienepuis nyferrer , ny relâcher
leurs chaînes,
Queie n'aye àsouffrir de leurs déréglemens.
:
Si trop de reſiſtance àleur flame
opposée Leur fait perdre l'espoir d'une Conqueste aisée,
GALANT. 2[
Ieneſuis qu'unTyran dont- ilfaut s'affranchir ;
Etfi laBelle àqui ie les engage Se laiſſe unpeu trop toſt fléchir,
Iamais elle n'a dû meriter leur
hommage.
Ainsi d'unfaux déguisement
Couvranttoutes leurs injaſtices,
Lorsque iem'accommode à leur
temperament,
Ilsseplaignent infolemment Qu'ils sont contraints defuture
mescaprices.
Qu'ils soient fourbes , ſan foy ,
trompeurs , audacieux,
Bizares,inconstans, emportez,fu- -
rieux,
De leurs defauts c'est moyseul -qu'ils accuſent,
Moy qui cherchepartout la con- corde&la paix,
22 LE MERCURE
Etquicentfois ay cõblédebiensfarts Ces lâches, ces ingratsqui de mon nomabusent.
C'en est fait, ma reſolution eſt
priſe , ie romps pour toûjours avec eux; & puis que les pei- nes qu'ils ſe font eux- mêmes leur font oublier lesavantages qu'ils reçoivent de moy , ie m'en vengeray hautement, en ne retournant iamais ſur la
terre. Aces mots il demanda
qu'on le laiſſat repoſer pour ſe remettre des fatigues qu'il avoit euës avec les hommes; &
comme les maux des Dieux
s'en vont auſſi promptement
qu'ils viennent , & que leur gueriſon dépend toûjours de leur volonté, lesGraces ne ſe
GALANT. 23
1
mirent pas en peinedu reme- de qu'il falloir apparter à la maladie dontil s'eſtoit plaint,
&elles le laiſſerent dormir
juſqu'au lendemain , qu'elles nemanquerent pasdeſe trou- verà ſon réveil. Ce repos qu'il avoit pris extraordinairement
(car il luy eſt fort nouveau
d'en prendre) luyavoit mis ſur leteint une fraîcheur qui les
ébloüit. Il leur parut plus po- relé qu'il n'avoit accoûtumé
- del'eſtre,&elles le trouverent
ſi beau, qu'elles ne pouvoient ſe laſſer de luy en faire paroître leur admiration .
Ahquelbonheur, dit- il, de pouvoiràfon aiſe
Dormir ainſi tranquillement !
Ie puis d'un doux loisir profuer
pleinement ,
24 LE MERCURE
Sansqu'ilfoitsurprenant que le
:: repos me plause,
?
:
Vnlong trava Idemande un long
delaffement Que n'ay jepointfouffert , pen.
dant quesur laterre L'offrois en vain la Paix qui doit
Suivre l'Amour !
Toûjours dispute,toûjours guerre:
L'étois àtout calmeremployénuit
&iour ;
Maisqu'avons- nous , immortels
que noussommes,
Anous inquieter, comme le monde ira ?
Quant àmoydeformais , prenne Soinqui voudra
Des affaires du cœur des homes,
;
İyrenonce,fansmoyſoit aiméqui
pourra.
Cefont des importuns qu'on ne
peutSatisfaire,
Et
GALANT. 25 7
Et qui d'un sentiment toûjours contraire au mien,
Trouvant ce qu'ils n'ont pas dignefeul de leurplaire ,
Veulent tout &ne veulent rien.
Trois jours s'écoulerent de
cette forte , pendant leſquels lesGraces tinrent fidelle compagnie à l'Amour. Comme ce n'est qu'un enfant, elles avoiét
le plaifir de le pouvoir baifer
ſans ſcrupule , & c'eſt entre- elles à qui l'auroit plus ſou- vent entre lesbras. Cependant Vénus qui avoit fait un voyage en terre , en eſtoit revenuë toute indignée , de ce qu'au lieudeshonneurs qu'elle avoit
accouſtumé d'y recevoir , elle avoit trouvé ſes Temples de
ferts.
Tome 2. B
26 LE MERCURE
Parcetteoyfivetéquepretendezvousfaire,
Dit-elleàsonfils triſtement ?
Magloire vous est-elle aujour.
d'huy lipeuchere,
Quevous puissiezvoirvôtre mere
Qu'àl'envytoutle mondeoutrageimpunément ?
Ladifcorde en ma placeen terre reverée,
Par voſtre éloignement joüit de meshonneurs :
Temevoyfans encens quand elle estadorée;
Etparses discoursfuborneurs,
Ellea tant fait partout quema
honteestjurée.
C'est trop , nesouffrez pasqu'elle mepousse àbout ,
Remettez les mortels dans leurs
premieres chatnes ;
S'il vous en coûtequelquespeines,
と
GALANT. 27
Par elles il est beau d'estre maistre
detout.
Venus eut beau faire des remontrances, l'Amour s'obſtina
àvouloireſtre malade, &pre- tendit que les hommes ne va- loient pas qu'il ſe privat pour euxdu repos quiluyeſtoit ne- ceffaire. Il s'en accommodoit
lemieux dumonde, &il n'avoit jamais rien trouvé de fi
doux que de paſſer les iours entiers, comme il fa foit , à fo lâtrer avec les Graces qui ne le
quitoient point. Mercure qui le cherchoit pour luy rendre comptede ce qui s'eſtoit paſſé fur la terre depuis ſon départ ,
le trouva qui ſe divertiſſoit avec elles &le voyant aſſis fur
les genoux del'une,tandis que l'autre luy tenoit les mains;
Bij
28 LE MERCURE
Ah vrayement,lay dit ilie vous
Lçayfort bongré Detout cejoly badınage ,
Detels amusemens conviennentà
voſtre âge ,
Maispourvous eſtre icy du mon- deretiré,
Vous avezfait un beau ménage.
Depuis qu'il vous a plû de vous
en éloigner,
Sçavez vous qu'iln'est rien qui n'ait changé de face ?
L'intereſtſeul en vôtre place
S'est acquis le droit de regner.
Il corrompt l'ame la plusſaine :
Ce n'est qu'emportement trouble, quefureur ,
, que
3
Chacun ne respire que haine ,
Les moins méchansfontfurpris de L'erreur
Quivers la difcorde les mene,
Tout s'y laiſſe entrainer , on s'at
GALANT. 29
taque, onsenuit.
Vouloir eftre obligeant, c'estfui- vre unechimere
Quedans les cerveaux creuxle
mauvais goût produit.
Comme on n'a nal defir de plaire,
On est pour lebeausexe , infolent,
temerare,
Et la civilité que tout le monde
:
fuit,
Cherchant employ par tout ne trouve rien àfaire.
L'Avarice eſt le mal leplus commundetous ,
L'épargne est en credit , plus de Modes nouvelles ,
Plus d'ornemens, plus de bijoux.
On nevoit qu'envieux , dont les
efprit jaloux
Semblentſe nourrir de querelles.
Personne ne fait plus ny Vers , uy Billets doux,
Biij
30 LE MERCVRE Plus d'agreables bagatelles ;
Onne donne ny Bals , nygalants Rendez-vous,
Et tous les homes pourles belles Sont devenus devrais hiboux.
Que ie ſuis ravy de cedeſor- dre , dit l'Amour tout réjouy !
Voilaun renverſementquime charme. Les hommes vont
connoiſtre ce que ie vaux, par les malheurs où les plongera mon éloignement. Mais,dites- moy ie vous prie que fait l'A- mitié ? At'on conſervé quel que reſpect pourelle?Et l'Hy menée avec qui i'eſtois ſi ſou- vent broüillé , fait-il mieux ſes
affaires ſeul qu'il ne les faiſoit
avec moy ?
L'Amitié, dit Mercure, avoulu
S'ingerer
GALANT.31
DEL
Defaire en terre vêtre office ;
Elleentretient les nœuds qu'on luy donneàferrer,
Mais le moindre debat la fait
presque expirer,
Et contrel'intereſt, pourpeu qu'il l'affoibliffe,
YON
Satiedeurnesçauroitdurer.
Quantàl'Hymen,parvôtre ab- fence
C'eſtpis centfois quecen'estoit
Acause du dégoût de l'indif ference [alliance,
Avecquidetout temps elleafait
vouséclatoit;
Toûjours quelque divorce entre
Maispourveu qu'on s'armâtd'un peudepatience,
Apresavoirgrondé, rompul'in- telligence ,
Vous vous raccommodiez, & tout
: feremettoit.
Biiij
32 LE MERCURE Apreſent que la Politique Portefans vous les gens às'unir pourtoûjours,
Dés qu'ons'estengagél'onn'aplus de beaux jours ;
Chacun en mots dolens
malheurs'explique ,
de fon
Etles regretsfont laseule Musiique,
Quichez les marieza cours.
Vous en riez ? Voila bien dequoy
rive.
Prenez-le ſur un autre ton ;
Sivous neretournez exercervôtre
empire,
Lemondesevaperdre, chacun
ensoupire,
Comme on faisoit du temps de Phaëton.
N'importe , repartit l'Amour ,
c'eſt ce que ie demande , ie ne
GALANT. 33
ſçaurois trop punir des fantaſ- ques, qui me faiſant trop inju- ſtement autheur de tous les
maux qu'ils fouffrent par leurs folies, n'ont aucune reconnoifſance des plaiſirs que ie leur procure. Le reposm'a'a fait goû- ter icy desdouceurs que ie n'a- voisiamais éprouvées , & iene meſens pas en humeur d'y re- noncer. Mercure le laiſſa dans
ceſentiment, &quelque temps s'eſtant encor paffé ſans que Venus pût obtenir de luy qu'il changeât de reſolution , un iour qu'il étoit fort en trainde rire , il entendit du bruit qui P'obligea à tourner la tête pour ſçavoir qui le venoit troubler dans ſa Retraite. Lecroiriezvous , luy dirent les Graces ,
c'eſt la Raiſon, vôtre plus irre
Bv
34. LE MERCURE
conciliable ennemie , quide- mande à vous parler.
Voilade mes ingrats oùvalamé- diſance,
S'écria-t'il touten courroux ;
Parce qu'illeurplaîtd'êtrefous,
D'aimerlahonteuse licence ,
Quin'est propre qu'aux loupsgaroux,
Ils nesçauroientsouffrir, fanss'en:
faire une offence ,
Qu'avecque la Raiſon iefois d'intelligence Pour mieuxfairegoûtermescharmes les plus doux ;
C'est elle cependant qu'à mefui- vrei'invite,
Partout ou iaydeffein de merendrevainqueur,
L'empruntefes couleurspourpein..
dre lemerite
GALANT.
35 Quidoit toucher unnoble cœur.
C'est alors qu'à mes traits se li- vrant avecjoye Ce cœurs'en laiſſepenetrer ,
Ie lay dois trop pour neme pas
montrer,
LaRaiſon me demande , ilfaut
queie la voye,
Dépêchez, qu'on lafaſſe entrer.
Acesmotsil courut au devant
d'elle , & témoigna parl'ac- cüeil le plus obligeant l'eſtime particuliere qu'il en faiſoit. La Raiſon receut ſes careſſes avec
plaifir , & le regardant d'un œil plus ſatisfait qu'elle n'avoit paru l'avoir en entrant :
Parcerestede bienveillance,
Luydit-elle , accordezàmes empreſſemens
36 LE MERCURE
Lebonheur de vostre presence,
Vous devez cette complaisance Al'appuy que ie donne àtous vos Sentimens.
Vousfçavezqueiamais ienevous fus contraire,
Que 'iay toûjours cherché l'union
avec vous,
Etqu'où nous terminons enſemble quelque affaire.
On se trouve affez bien denous.
Etouffez un chagrin qui nepeut
quemenuire.
Nos communs interêts nous y doi-
: vent porter :
L'un & l'autre, partout où vous
m'ofez conduire ,
Nous avons quelque appuy toûjoursànousprester ,
Vous meservez àm'introduire,
Etievousſirs àvousfaire écouter.
Depuis que les mortels ne vouS.
GALANT. 37
ontpluspourguide,
Vous desgroffieretez l'ennemy déclaré,
Il n'est rienſi défiguré,
I'ay beau chercherà leur tenir
labride,
Iene trouve par tout qu'orgueil
démesuré,
Quefaste insupportable, ou bêtise
timide;
Si ie quite un brutal ie rencontre
unstupide,
Pointde cœurgenereux point d'efprit éclairé.
Vousſeul à tant de maux pouvez donnerremede ,
Parvous lafiertés'adoucit,.
Parvous àſepolir ,ſans emprun- terd'autreaide ,
Leplus farouche reüſſit .
Revenez- donc au monde , oùpar vostre presence
38 LE MERCURE
Vous remettrez foudain la concorde&lapaix ,
l'ySoûtiendraypartout laforcede
vos traits,
Et nous en bannirons l'audace &
l'inſolence,
Si nous ne nousquittons iamais.
La propoſition ne déplût pas à l'Amour ; mais comme il fut
quelquetemps fans répondre,
la perfuafion qui eſtoit de -
meurée à la porte, crût qu'il eſtoit temps qu'elle parlat ; &
l'Amour ne la vit pas plûtoſt s'avancer , que prevenant ce qu'elle pouvoit avoir à luydi- re ; Arreſtez , luy cria-t'il de loin , ce ſeroit faire tort à l'union qui a eſtédetout temps entre la Raifon&moy,quede
croire qu'elle ait beſoin de vo
GALANT. 39
ſtre ſecours pour me faire en- trer dans ſes ſentimens. Il eſt
de certains Amours évaporez qui ne s'en accommoderoient
pas ; mais pour moy qui ſuis ennemydudéreglemét ( quoy que s'en ſoient voulu imagi- ner les hommes ) ie n'ay point
demeilleure amie que la Raifon. Il eut à peine achevé ces mots , qu'il apperçeutlaGloi- re , qui eſtant accouſtumée à
eſtre receuë par tout àbras ouverts , crut qu'il feroit inutile
de faire demander ſi l'entrée
buy ſeroit permiſe. L'Amour prit plaifir à la voir marcher d'un pas auſſi majestueux que fa mine eſtoit altiere. Il la receutfort civilement ; & apres
qu'elle eut répondu à ſes pre- mieres honneſtetez.
40 LE MERCURE Paroùpeut on avoir merité, luy
ditelle,
Que vous vous obſtiniez dans ce honteux repos ?
Il n'a iamais esté d'absence fi
cruelle:
Finiſſez là, chacun àl'envy voas
rappelle,
Eti'ay beſoindevous pourfaire
desHeros.
Pour les Exploits d'éclat quelque prixque l'étale,
Lavaleurſans Amourest aveugle,
brutale,
Etſemblemoins cueillir qu'arra- cherdes lauriers.
Dansle métier de Mars l'Amour
eft neceffaire,
Etc'est lefeul defir deplaire,
Qui fait lesplusfameux Guerriers.
4
GALANT. 41 L'Amour ſe trouva agreable- ment flaté de ce que la Gloire
luy dit,& il révoit à la réponſe qu'il luy devoit faire, quand il vitentrer tout à la fois,la Beauté , la Conſtance , la Galante
rie,& les Plaiſirs qui luy firent mille plaintes de ce que fon éloignement leur faiſoit ſouf- frir. La Beauté exagera com- bien il luy eſtoit honteux de
n'avoir aucun avantage ſur la laideur,&de n'être plus confiderée de perſonne , parce que
perſonne ne ſongeoit plus à
aimer. Mais ce qui commença d'ébranler l'Amour , ce fur ce
queluydirent les Plaiſirs , qui ſe voyoient malheureuſement exilez par le retranchement
des Feſtes galantes , & de tout
ce qui pouvoit contribuer au
42 LE MERCURE
divertiſſement des belles, tous
les jeunes gens eſtans tombez depuis ſon départdans une fa- le débauche , qui ne leur laif- ſoit trouverde lajoye quedans la ſeule brutalité. Ils parlerent fi fortement , & ils furent fi
bien ſecondez par les autres qui avoient le même intereſt qu'eux de faire revenir l'A- mour en terre , que ſe laiſſant
toucheràleurs prieres ;
C'estfait , vous l'emportez,leur dit-il,iemerends,
Quoyqu'endouceurpourmoy cet- teretraite abonde,
Ilfaut aller revoir mes injustes.
tyrans,
Er tâcher de mettre ordre à tous
les differens Que mon éloignement a caufé
GALANT. 43 dans lemonde ;
Puisqu'on le veut ainsi,igretourneavecvouS ,
Mais à condition qu'un traitementplus doux Effacerade moy ce que l'on afait croire,
Etquepour empêcher mille brutalitez
QuijettentsurmonNomunetâ- chetrop noire,
Partout ouieſeray, la Raison &
laGloire
Iront toûjours à mes costez.
Le party fut accepté, &il plut tellement aux Graces,qu'elles
jugerent de ne plus abandon- ner l'Amour.
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Résumé : LA MALADIE DE L'AMOUR.
Le texte relate une conversation entre l'Amour et les Grâces, suivie par l'intervention de Vénus et Mercure. L'Amour, épuisé par les ingratitudes et les comportements injustes des hommes, décide de se retirer et de se reposer. Les Grâces, inquiètes, lui préparent un lit de roses et tentent de le consoler. L'Amour exprime son désir de tranquillité et critique les hommes pour leur inconstance et leur ingratitude, refusant de revenir sur terre et préférant rester avec les Grâces. Vénus, furieuse de voir ses temples profanés, tente de convaincre son fils de revenir, mais sans succès. Mercure informe l'Amour des changements sur terre, où l'intérêt et la discorde règnent. L'Amour se réjouit de ces malheurs, trouvant son repos doux et agréable. La Raison intervient alors et demande à l'Amour de revenir pour rétablir l'ordre et la justice. Parallèlement, une conversation critique l'absence de l'Amour, qui a laissé le monde dans le chaos. La Raison et la Gloire rappellent l'importance de l'Amour, soulignant que sans lui, les exploits héroïques sont vains et que la valeur sans amour est aveugle et brutale. La Beauté, la Constance, la Galanterie et les Plaisirs se plaignent également de leur souffrance due à l'absence de l'Amour, qui a conduit à une débauche brutale parmi les jeunes gens. Touché par ces plaintes, l'Amour accepte de revenir à condition que la Raison et la Gloire l'accompagnent pour éviter les brutalités et les mauvaises interprétations. Les Grâces approuvent cette décision, promettant de ne plus abandonner l'Amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 129-131
POUR MADAME la Comtesse de Guiche.
Début :
Il n'y a pas fait moins de bruit que les Vers / En faisant vostre Jubilé, [...]
Mots clefs :
Jubilé, Comtesse de Guiche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR MADAME la Comtesse de Guiche.
Il n'y a pas fait moins de bruit que les Vers queie vous envoye , & qui ont eſté:
donnez à Madame la Comtef->
ſe de Guiche ſur ſon Jubilé.
On les trouve agreables , ga- lamment tournez , & vous n'aurez pas de peine à croire qu'ils meritent voſtre curiofite , quand ie vous auray dit qu'ils font de Madame le Camus. Vous connoiſſez la force
& la delicateſſe deſon eſprit.
Tout Paris en eſt informé ,
toute la Cour en eſt convaincuë ; &c'eſt aſſez de nommer
Madame le Camus, pour faire penſer à une perſonne toute admirable.
:
GALANT. 95
60030303336 603
POUR MADAME LA
Comteſſede Guiche.
EN lubile,
Nfaisant voſtre lubilé,
Souvenez-vous,belle Coteffe,
Lor, que vousferez àconfeffe,
Dedire que vos yeux nous ont toûjoursparlé Del' Amour&de la tendreſſe;
Qu'ils lont causedetous les maux
Qu'onlouffre en l'amoureux martire ;
Quepourles cœurs cefont lesplus grands fleaux
Quenous ayons dans cet Empire;
Que cesont de vrais boutef ux,
Qui portent par tout l'incendic;
e Quequandon estregardé d'eux,
Onest brûlétoutesavie;
Qu'avecque leurs douceurs ilsfont
plus dangereux
96 LE MERCURE QueMars n'est au combat, &la
fiereBellone,
Qu'ils blſſent tout , hommes &
Dieux,
Etn'épargnent iamais personne.
donnez à Madame la Comtef->
ſe de Guiche ſur ſon Jubilé.
On les trouve agreables , ga- lamment tournez , & vous n'aurez pas de peine à croire qu'ils meritent voſtre curiofite , quand ie vous auray dit qu'ils font de Madame le Camus. Vous connoiſſez la force
& la delicateſſe deſon eſprit.
Tout Paris en eſt informé ,
toute la Cour en eſt convaincuë ; &c'eſt aſſez de nommer
Madame le Camus, pour faire penſer à une perſonne toute admirable.
:
GALANT. 95
60030303336 603
POUR MADAME LA
Comteſſede Guiche.
EN lubile,
Nfaisant voſtre lubilé,
Souvenez-vous,belle Coteffe,
Lor, que vousferez àconfeffe,
Dedire que vos yeux nous ont toûjoursparlé Del' Amour&de la tendreſſe;
Qu'ils lont causedetous les maux
Qu'onlouffre en l'amoureux martire ;
Quepourles cœurs cefont lesplus grands fleaux
Quenous ayons dans cet Empire;
Que cesont de vrais boutef ux,
Qui portent par tout l'incendic;
e Quequandon estregardé d'eux,
Onest brûlétoutesavie;
Qu'avecque leurs douceurs ilsfont
plus dangereux
96 LE MERCURE QueMars n'est au combat, &la
fiereBellone,
Qu'ils blſſent tout , hommes &
Dieux,
Etn'épargnent iamais personne.
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Résumé : POUR MADAME la Comtesse de Guiche.
Le texte relate l'envoi de vers à Madame la Comtesse de Guiche pour célébrer son jubilé, écrits par Madame le Camus. Ces vers sont loués pour leur agrément et leur élégance, reflétant la force et la délicatesse de l'esprit de leur autrice. Paris et la Cour reconnaissent la qualité de cette œuvre. Les vers décrivent les yeux de la comtesse comme exprimant constamment l'amour et la tendresse, causant des tourments aux cœurs épris. Ils sont comparés à des fléaux puissants, capables de blesser aussi bien les hommes que les dieux, sans jamais épargner personne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 131-134
POUR LE PORTRAIT DU ROY.
Début :
J'adjoûte à ces Vers, l'Impromptu que la mesme Madame le / Muses, à mon secours, inspirez moy des Vers, [...]
Mots clefs :
Roi, Portrait
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR LE PORTRAIT DU ROY.
l'ajoûte à ces Vers, l'impro- tu que la mêmeMadameleCa- mus fit il y a quelque temps pour le Portrait du Roy , en preſence de pluſieurs Dames.
Il me ſemble vous l'avoir catendu demander.
tke ka edos color toda e
POUR
LE PORTRAIT
DU ROY.
Mles, monlecours , inſpirez fes,àmonfecours,inspirez
PourfairelePortraitde monRoy,
demonMaistre,
De
: GALANT. 97 DecegrandRoysi digne d'estre Lefeul Maistre de l'Univers:
Haiene doutepoint quecela ne puiffe estre.
Ie veux pour commencer luy dref- ferunAutel.
Son air est tout divin , il n'a rien
d'un Mortel; [cles,
Tout cequ'ilfaitfontdes MiraEttout cequ'ildit des Oracles.
Ses grands Faits jusqu'à luy se trouvent inoüis.
Rienn'a jamais esté qui luy fast
comparable ,
Tous les Siecles paffez n'ont rien veu desemblable,
Les Siecles à venir n'auront point
deLOVIS.
Son esprit est grand&folide,
Esclairé,penetrant , galant delicat :
En luy laſageſſe prefide...
Tome 2, E
98 LE MERCURE
La iustice le fuit , la prudence le
guide,
Iamais onn'aveu Potentat
Avoirſceucomme luygouverner
un Estat.
Admirons toutesaperſonne ;
Onn'y voit pas un trait qui ne puiſſe charmer.
Malgrétout lerespect quesanais- Sancedonne,
Onnepeut levoyant s'empeſcher del'aimer;
Etpourtoutdire enfin,ilporteune
couronne,
Quechacunluyvoudroit donner.
MesDames ie nepuis achever ce
Portrait ,
Monesprit en est incapable;
Si i'en conçoy l'idée, elle est inex- primable, :
EtMignard
ne l'apasmieux
fait
Il me ſemble vous l'avoir catendu demander.
tke ka edos color toda e
POUR
LE PORTRAIT
DU ROY.
Mles, monlecours , inſpirez fes,àmonfecours,inspirez
PourfairelePortraitde monRoy,
demonMaistre,
De
: GALANT. 97 DecegrandRoysi digne d'estre Lefeul Maistre de l'Univers:
Haiene doutepoint quecela ne puiffe estre.
Ie veux pour commencer luy dref- ferunAutel.
Son air est tout divin , il n'a rien
d'un Mortel; [cles,
Tout cequ'ilfaitfontdes MiraEttout cequ'ildit des Oracles.
Ses grands Faits jusqu'à luy se trouvent inoüis.
Rienn'a jamais esté qui luy fast
comparable ,
Tous les Siecles paffez n'ont rien veu desemblable,
Les Siecles à venir n'auront point
deLOVIS.
Son esprit est grand&folide,
Esclairé,penetrant , galant delicat :
En luy laſageſſe prefide...
Tome 2, E
98 LE MERCURE
La iustice le fuit , la prudence le
guide,
Iamais onn'aveu Potentat
Avoirſceucomme luygouverner
un Estat.
Admirons toutesaperſonne ;
Onn'y voit pas un trait qui ne puiſſe charmer.
Malgrétout lerespect quesanais- Sancedonne,
Onnepeut levoyant s'empeſcher del'aimer;
Etpourtoutdire enfin,ilporteune
couronne,
Quechacunluyvoudroit donner.
MesDames ie nepuis achever ce
Portrait ,
Monesprit en est incapable;
Si i'en conçoy l'idée, elle est inex- primable, :
EtMignard
ne l'apasmieux
fait
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Résumé : POUR LE PORTRAIT DU ROY.
Le texte présente un poème dédié au portrait du roi, probablement Louis XIV, et fait référence à une improvisation précédente de Madame le Camus pour un portrait royal. Le poème loue les qualités exceptionnelles du roi, le décrivant comme digne de régner sur l'univers. Il met en avant son air divin et ses actions miraculeuses, comparables à des oracles. Les exploits du roi sont qualifiés d'inouïs et sans précédent, ni les siècles passés ni les siècles à venir n'ayant vu ou ne verront son égal. Son esprit est décrit comme grand, solide, éclairé, pénétrant, galant et délicat. La justice le suit, et la prudence le guide, faisant de lui un gouvernant sans égal. Le poème exprime l'admiration et l'amour pour le roi, malgré le respect qu'il inspire. Il conclut que le roi porte une couronne que chacun lui voudrait donner. L'auteur avoue être incapable d'achever le portrait du roi, estimant l'idée inexprimable, même par le célèbre peintre Mignard.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 186
A MONSIEUR SUR SA VICTOIRE.
Début :
Surmonter en tous lieux, la Nature & le Temps, [...]
Mots clefs :
Victoire, France, Philippe, Louis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR SUR SA VICTOIRE.
A MONSIEVR
Sur ſa Victoire .
S
Vrmonterentous lieux,laNature&le Temps,
Prendre Villes &Forts, &donner
des batailles,
134 LE MERCURE
:
Oùtu domptes l'orgueilde cesfærs combatans ,
Dont la Flandre aux aboispleure
les funerailles,
Suprendre l'Univers pardes Faits
inoüis,
Etcontraindrel'Espagne& l'en- vie àfetaire,
Onnepeutfaireplus; Maispou- vois-tu moinsfaire Philippe, Fils deFrance, &frere de Loüis?
Sur ſa Victoire .
S
Vrmonterentous lieux,laNature&le Temps,
Prendre Villes &Forts, &donner
des batailles,
134 LE MERCURE
:
Oùtu domptes l'orgueilde cesfærs combatans ,
Dont la Flandre aux aboispleure
les funerailles,
Suprendre l'Univers pardes Faits
inoüis,
Etcontraindrel'Espagne& l'en- vie àfetaire,
Onnepeutfaireplus; Maispou- vois-tu moinsfaire Philippe, Fils deFrance, &frere de Loüis?
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13
p. 192-195
AU ROY. SONNET.
Début :
Puis que je suis encor sur l'Article de la Bataille / Tandis que triomphant sur la Terre & sur l'Onde, [...]
Mots clefs :
Guerre, Cambrai, Combat, Victoire
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texteReconnaissance textuelle : AU ROY. SONNET.
Puis que ie ſuis encor fur
l'Article de la Bataille de Cafſel , ie ne dois pas oublier de vousfaire pard'un Sonnet qui merited'eſtre veu,&dont cette grande journée a fourny le ſujet,ie vous l'envoye plûtoſt que les autres , parce qu'il eft tombé le premier entre mes
mains,&non pour aucune au- tre raiſon,mon deſſein n'eſtant
pas de donner rang aux Ouvragesd'eſprit ſelon leur me- rite, dont ie vous laiſſe àdécider.
140 LE MERCURE
T
AVRO Υ.
SONNET.
Andis que triomphantfur laTerre&ſur l'onde,
Tujurprends l'Univers de tespro- grezsoudains ,
Etqu'avec tant de bruit dans tes
Augustes mains,
Eclate le tonnerre enmêmetemps qu'ilgronde.
Tandis qu'en cette Guerre où le
Ciel teseconde,
Du fuperbe Cambray tombent les efforts vains,
Que ta teſte &ton cœurfont les guides certains,
Quiconduisent tespasvers l'Em- piredu monde.
GALANT. 141
1
In Freregenereux, parton exempleinstruit ,
Cherchetes ennemis, les combat ,
les détruit,
Etvientmettre àtespiedssabrillante Victoire :
De l'encens qu'il merite il n'est
pointsatisfait,
Ilveutqu'on te ledonne , &sa
plus grande gloire,
Eſt que tufois louéde toutce qu'il
afait.
l'Article de la Bataille de Cafſel , ie ne dois pas oublier de vousfaire pard'un Sonnet qui merited'eſtre veu,&dont cette grande journée a fourny le ſujet,ie vous l'envoye plûtoſt que les autres , parce qu'il eft tombé le premier entre mes
mains,&non pour aucune au- tre raiſon,mon deſſein n'eſtant
pas de donner rang aux Ouvragesd'eſprit ſelon leur me- rite, dont ie vous laiſſe àdécider.
140 LE MERCURE
T
AVRO Υ.
SONNET.
Andis que triomphantfur laTerre&ſur l'onde,
Tujurprends l'Univers de tespro- grezsoudains ,
Etqu'avec tant de bruit dans tes
Augustes mains,
Eclate le tonnerre enmêmetemps qu'ilgronde.
Tandis qu'en cette Guerre où le
Ciel teseconde,
Du fuperbe Cambray tombent les efforts vains,
Que ta teſte &ton cœurfont les guides certains,
Quiconduisent tespasvers l'Em- piredu monde.
GALANT. 141
1
In Freregenereux, parton exempleinstruit ,
Cherchetes ennemis, les combat ,
les détruit,
Etvientmettre àtespiedssabrillante Victoire :
De l'encens qu'il merite il n'est
pointsatisfait,
Ilveutqu'on te ledonne , &sa
plus grande gloire,
Eſt que tufois louéde toutce qu'il
afait.
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Résumé : AU ROY. SONNET.
L'auteur envoie un sonnet dédié à la Bataille de Cafsell, précisant que ce choix est dicté par la disponibilité plutôt que par une préférence. Il laisse au lecteur le soin de juger la valeur des œuvres. Le sonnet célèbre les triomphes et les exploits militaires d'un leader dont les actions sont soutenues par le ciel. Ce leader guide ses pas vers la domination mondiale. Le texte met en avant la générosité et la victoire, soulignant que la plus grande gloire du leader réside dans les louanges reçues pour ses actions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 225-226
Sur la Campagne du Roy, & le Jubilé de la Reyne.
Début :
Encor ces Vers de Monsieur l'Abbé Cotin & je ferme mon / France, ne vous allarmez pas [...]
Mots clefs :
France, Combat, Reine, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur la Campagne du Roy, & le Jubilé de la Reyne.
Encor ces Versde Monfieur
1
GALANT. 163 -`l'Abbé Cotin, & ie ferme mon
Paquet, On les eſtime , & ils
ont eu le bonheur de plaire à
une perfonne de la plus hau- te qualité , &dont l'eſprit n'eſt pas moins relevé que la naif- fance.
164 LE MERCURE
子子子子子
Sur la Campagne du
ROY ,
F
Et le lubilé de la Reyne.
Rance ne vous allarmez pas
Du fort incertain des com -
bats ;
Malàpropos onſe récrie Quetout est changeant icy-bas,
LeRoy combat,la Reyneprie.
On redoute peu la furie
DesRodomonsdes Païs-bas ;
Lefeu,leſang&la tûrie,
Nefontpas toûjours leurs ébats,
Etpour les mettre tous àbas,
LeRoy combat, la Reyneprie
1
GALANT. 163 -`l'Abbé Cotin, & ie ferme mon
Paquet, On les eſtime , & ils
ont eu le bonheur de plaire à
une perfonne de la plus hau- te qualité , &dont l'eſprit n'eſt pas moins relevé que la naif- fance.
164 LE MERCURE
子子子子子
Sur la Campagne du
ROY ,
F
Et le lubilé de la Reyne.
Rance ne vous allarmez pas
Du fort incertain des com -
bats ;
Malàpropos onſe récrie Quetout est changeant icy-bas,
LeRoy combat,la Reyneprie.
On redoute peu la furie
DesRodomonsdes Païs-bas ;
Lefeu,leſang&la tûrie,
Nefontpas toûjours leurs ébats,
Etpour les mettre tous àbas,
LeRoy combat, la Reyneprie
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Résumé : Sur la Campagne du Roy, & le Jubilé de la Reyne.
Le texte présente deux extraits. Le premier mentionne des vers de l'Abbé Cotin appréciés par une personne de haute qualité. Le second traite de la campagne militaire du roi et des prières de la reine, rassurant les lecteurs sur les incertitudes des combats. Il minimise la menace des ennemis, affirmant que le roi et la reine travaillent ensemble pour les vaincre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 32-33
A MONSIEUR, Sur la Victoire, & sur son humanité apres la Bataille. SONNET,
Début :
On celebre par tout vos belles Actions, [...]
Mots clefs :
France, Chef, Gloire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR, Sur la Victoire, & sur son humanité apres la Bataille. SONNET,
A MONSIEUR,
Sur la Victoire qu'il a rem- portée , & fur ſon humani- té apres la Bataille.
SONNET,
Ncelebre par tout vos belles Actions ,
La France retentit du bruit de
vostre gloire ;
Et le récit pompeux de cettegrandeHistoire,
Vafaire l'entretien de milleNations.
DeChef & de Soldat faisant les
fonctions ,
Votre rare Valeur nous donne la
Victoire,
Et
GALANT. 25
Etla Posterité ne pourrajamais
croire ,
Que l'on ait triomphe de tant de
Legions.
६००३
Surmonter à la fois l'Espagne &
laHollande,
Ce n'est pas tout l'honneur que
voſtre cœur demande :
S'il a paru terrible, il veut paroîtrehumain.
Tel qui vous vit plus fier que le Dieu des Batailles
Le jour que vostre Bras fit tant deFunerail les ,
N'apoint veu de Vainqueur plus
doux, le lendemain.
Sur la Victoire qu'il a rem- portée , & fur ſon humani- té apres la Bataille.
SONNET,
Ncelebre par tout vos belles Actions ,
La France retentit du bruit de
vostre gloire ;
Et le récit pompeux de cettegrandeHistoire,
Vafaire l'entretien de milleNations.
DeChef & de Soldat faisant les
fonctions ,
Votre rare Valeur nous donne la
Victoire,
Et
GALANT. 25
Etla Posterité ne pourrajamais
croire ,
Que l'on ait triomphe de tant de
Legions.
६००३
Surmonter à la fois l'Espagne &
laHollande,
Ce n'est pas tout l'honneur que
voſtre cœur demande :
S'il a paru terrible, il veut paroîtrehumain.
Tel qui vous vit plus fier que le Dieu des Batailles
Le jour que vostre Bras fit tant deFunerail les ,
N'apoint veu de Vainqueur plus
doux, le lendemain.
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Résumé : A MONSIEUR, Sur la Victoire, & sur son humanité apres la Bataille. SONNET,
Un sonnet célèbre un chef militaire victorieux après une bataille entre l'Espagne et la Hollande. La France résonne de ses exploits glorieux, connus mondialement. Il est loué pour sa valeur exceptionnelle et son humanité, redoutable au combat mais doux le lendemain. Sa victoire semble incroyable.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 35-36
A MONSIEUR, Sur la Bataille de Cassel, & la prise de S. Omer. SONNET.
Début :
Attaquer Saint Omer, & d'une noble audace [...]
Mots clefs :
Saint Omer, Bataille de Cassel, Philippe, Gloire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR, Sur la Bataille de Cassel, & la prise de S. Omer. SONNET.
A MONSIEVR,
Sur la Baraille deCaffel , &la
priſe de S.Omer.
SONNET..
A
Itaquer Saint Omer, &
d'une noble audace
GALANT. 27
Aller remplir d'effroy le Camp
des Ennemis ,
Les combattre, les vaincre, & les
ayent Soûmis ,
Deux fois victorieux entrer dans
cette Place
3-
AL
Forcer les Aſſiegez à luy demander grace ,
Leur faire aimer lejoug où fon
Brasles amis,
Remplir tous les Emplois à Sa
Valeurcommis ,
C'eſtſuivrele chemin que la Gloire luy trace 1
Les plus fameux Héros quait
vûs l'Antiquité,
N'alloient que pas àpas àl'ImmortalitéS TH
Ils estoient couronnezapresde longues peines .
Bij
28 LE MERCURE
2003
PHILIPPE vaplus vite , &ſon
courage est tel ,
Quepassant les Exploits des plus
grands Capitaines ,
Dés fon premier. Triomphe ilſe rend Immortel
Sur la Baraille deCaffel , &la
priſe de S.Omer.
SONNET..
A
Itaquer Saint Omer, &
d'une noble audace
GALANT. 27
Aller remplir d'effroy le Camp
des Ennemis ,
Les combattre, les vaincre, & les
ayent Soûmis ,
Deux fois victorieux entrer dans
cette Place
3-
AL
Forcer les Aſſiegez à luy demander grace ,
Leur faire aimer lejoug où fon
Brasles amis,
Remplir tous les Emplois à Sa
Valeurcommis ,
C'eſtſuivrele chemin que la Gloire luy trace 1
Les plus fameux Héros quait
vûs l'Antiquité,
N'alloient que pas àpas àl'ImmortalitéS TH
Ils estoient couronnezapresde longues peines .
Bij
28 LE MERCURE
2003
PHILIPPE vaplus vite , &ſon
courage est tel ,
Quepassant les Exploits des plus
grands Capitaines ,
Dés fon premier. Triomphe ilſe rend Immortel
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Résumé : A MONSIEUR, Sur la Bataille de Cassel, & la prise de S. Omer. SONNET.
Le sonnet célèbre les exploits militaires de Philippe IV d'Espagne lors de la bataille de Caffel et la prise de Saint-Omer. Il loue sa bravoure, son audace et sa capacité à semer la terreur parmi les ennemis. Philippe IV a gagné l'amour et le respect de ses alliés et a atteint l'immortalité rapidement grâce à son courage, surpassant ainsi les plus grands capitaines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 37-39
« Le grand Philippe Auguste & celuy de Valois, [...] »
Début :
Le grand Philippe Auguste & celuy de Valois, [...]
Mots clefs :
Philippe, Français, Victoire, Glorieux exploits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le grand Philippe Auguste & celuy de Valois, [...] »
TE grand philippe Auguste
GALANT. 29
Et Philippe le Bel , tous trois Rois
des François,
....
Ont pres du Mont Caſſelemporté
laVictoire;
Mais avec plus d'éclat Philippe de Bourbon ,
Portant come euxlemémeNom,
Vient d'estre au méme lieucouronnépar laGloire.
Vous avezdéja veu trois fois,
Espagnols, Flamans, Holandois,
Pres dece Mont fameux défaire
vostre Armée ,
Parnos redoutables François.
LaVictoire avec eux est trop accoustumée, 1 of
Quitez vostre arrogance ,elle est
-... bien reprimée ::
Partant de glorieux Exploits.
CeMont Caffel a vew SonAlteffe Royale Fairedes efforts plusqu'humains:
B iij
30 LE MERCURE
Agir de la teste &des mains,
Avec une vigueur àSaprudence
égale.
Héros qui diſputiez l'Empire des
Romains,
Vous nefiftes pas mieux dans les Champs de Pharſale.
N'en Soyons pointSurpris ; depuis que le Soleil Eclairefurnôtre Hemisphere,
Ilne s'est rienveu de pareil
Anôtre Grand Monarque , &
Philippeeft fon Frere.
GALANT. 29
Et Philippe le Bel , tous trois Rois
des François,
....
Ont pres du Mont Caſſelemporté
laVictoire;
Mais avec plus d'éclat Philippe de Bourbon ,
Portant come euxlemémeNom,
Vient d'estre au méme lieucouronnépar laGloire.
Vous avezdéja veu trois fois,
Espagnols, Flamans, Holandois,
Pres dece Mont fameux défaire
vostre Armée ,
Parnos redoutables François.
LaVictoire avec eux est trop accoustumée, 1 of
Quitez vostre arrogance ,elle est
-... bien reprimée ::
Partant de glorieux Exploits.
CeMont Caffel a vew SonAlteffe Royale Fairedes efforts plusqu'humains:
B iij
30 LE MERCURE
Agir de la teste &des mains,
Avec une vigueur àSaprudence
égale.
Héros qui diſputiez l'Empire des
Romains,
Vous nefiftes pas mieux dans les Champs de Pharſale.
N'en Soyons pointSurpris ; depuis que le Soleil Eclairefurnôtre Hemisphere,
Ilne s'est rienveu de pareil
Anôtre Grand Monarque , &
Philippeeft fon Frere.
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Résumé : « Le grand Philippe Auguste & celuy de Valois, [...] »
Le texte célèbre les victoires des rois Philippe Auguste, Philippe le Bel et Philippe de Bourbon, ce dernier ayant triomphé près du Mont Cassel contre les Espagnols, les Flamands et les Hollandais. Le roi y a montré une vigueur et une prudence exceptionnelles, qualifiées de 'plus qu'humaines'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 41-42
A MONSIEUR, SUR SES VICTOIRES. SONNET.
Début :
Que tu nous parois Grand dans la Lice de Mars, [...]
Mots clefs :
Victoires, Héros, Renom
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR, SUR SES VICTOIRES. SONNET.
A MONSIEUR ,
SUR SES VICTOIRES.
Q
SONNET.
De tu nous parois Grand
dans la LicedeMars,
Où ton Cœur &ton Bras moiſſfonnent tant de Gloire !
Oufaisant le Mestier du premier des Cefars ,
:
On te voit remporterVictore fur
Victoire!
TaValeur Sçait trouver dansles affreuxHazards,
Le Renom qu'aux Héros on conSacre en l'Histoire.
Tuſçais fur des débris d'Hommes
&de Remparts,
Toy- méme te baštir un Templede
Mémoire.
:
GALANT. 33
Apres tes grandsExploits, brillant, victorieux ,
Vien recevoir l'honneurqu'on doit
aux demy-Dieux........... Vien joüir du Triomphe & fi
doux &ſi juste.
LesMuses, àl'envy , te chantent dans leurs Vers, pour
Et font voler ton Nom aux bout de l'Universblyrataf
Avec le Nom fameux d'un Roy
plus grandqu'Auguste
SUR SES VICTOIRES.
Q
SONNET.
De tu nous parois Grand
dans la LicedeMars,
Où ton Cœur &ton Bras moiſſfonnent tant de Gloire !
Oufaisant le Mestier du premier des Cefars ,
:
On te voit remporterVictore fur
Victoire!
TaValeur Sçait trouver dansles affreuxHazards,
Le Renom qu'aux Héros on conSacre en l'Histoire.
Tuſçais fur des débris d'Hommes
&de Remparts,
Toy- méme te baštir un Templede
Mémoire.
:
GALANT. 33
Apres tes grandsExploits, brillant, victorieux ,
Vien recevoir l'honneurqu'on doit
aux demy-Dieux........... Vien joüir du Triomphe & fi
doux &ſi juste.
LesMuses, àl'envy , te chantent dans leurs Vers, pour
Et font voler ton Nom aux bout de l'Universblyrataf
Avec le Nom fameux d'un Roy
plus grandqu'Auguste
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Résumé : A MONSIEUR, SUR SES VICTOIRES. SONNET.
Le sonnet célèbre un héros victorieux, comparé à un grand chef militaire pour sa bravoure et ses succès. Il transforme les dangers en gloire et se construit une réputation héroïque. Après ses victoires, il reçoit les honneurs des demi-dieux. Les Muses chantent ses louanges, associant son nom à celui d'un roi plus grand qu'Auguste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 43-44
A MADAME, Sur les Victoires, & sur le Retour de MONSIEUR. SONNET.
Début :
Gagnat une Bataille, & forçant une Ville, [...]
Mots clefs :
Victoires, Philippe, Coeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME, Sur les Victoires, & sur le Retour de MONSIEUR. SONNET.
A MADAME,
Sur les Victoires, & fur le Re.
tour de MONSIEUR.
G
SONNET
Agnant une Bataille,&for
çant une Ville,
YGN
BV
34 LE MERCURE
PHILIPPE Se découvre à nos
jeux tout entiers C'estun Prince, àla Cour, d'hu- meurdouce &civile ,
Qui dansson airgalantnemesle rien de fier f
Mais dans le Champ deMars,
PHIILIPPE est un Achille ,
Il prend l'air &le front d'un terrible Guerriersaler anot
D'un interépide Cœur , &d'une
Ame tranquillet of out.
Ils'avance au Combat , &chargele premier.
ЯМАAM Grande Princeffe , il vient tout P
éclatant degloire ,
A
Son front est couronné des mains dela victoire
Mais c'est peu qu'un Triomphe &finoble &fi beau
GALANT. 35
:
Ordonnez que l'Amour rendant
Son heur extreme,
Four digne Feu de joye allume Son Flambeau ,
Et d'un Myrthe charmant couronnez- le vous-méme.
Sur les Victoires, & fur le Re.
tour de MONSIEUR.
G
SONNET
Agnant une Bataille,&for
çant une Ville,
YGN
BV
34 LE MERCURE
PHILIPPE Se découvre à nos
jeux tout entiers C'estun Prince, àla Cour, d'hu- meurdouce &civile ,
Qui dansson airgalantnemesle rien de fier f
Mais dans le Champ deMars,
PHIILIPPE est un Achille ,
Il prend l'air &le front d'un terrible Guerriersaler anot
D'un interépide Cœur , &d'une
Ame tranquillet of out.
Ils'avance au Combat , &chargele premier.
ЯМАAM Grande Princeffe , il vient tout P
éclatant degloire ,
A
Son front est couronné des mains dela victoire
Mais c'est peu qu'un Triomphe &finoble &fi beau
GALANT. 35
:
Ordonnez que l'Amour rendant
Son heur extreme,
Four digne Feu de joye allume Son Flambeau ,
Et d'un Myrthe charmant couronnez- le vous-méme.
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Résumé : A MADAME, Sur les Victoires, & sur le Retour de MONSIEUR. SONNET.
Le sonnet célèbre les victoires militaires du prince Philippe, contrastant sa douceur à la cour avec sa bravoure au combat, comparable à Achille. Après une victoire, il revient triomphant. La dame est invitée à célébrer ce triomphe en allumant le flambeau de l'amour et en couronnant Philippe de myrte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 97-100
« Je suis vieux, Belle Iris, c'est un mal incurable; [...] »
Début :
Je suis vieux, Belle Iris, c'est un mal incurable; [...]
Mots clefs :
Mort, Vieux, Coeur, Charme, Grâces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je suis vieux, Belle Iris, c'est un mal incurable; [...] »
72 LE MERCURE J
E fuis vieux , Belle Iris , c'est
un mal incurable;
Dejour en jour il croît , d'heure enheureil accable :
La mortſeule en guerit , mais fi
dejour en jour Ilme rendplus malpropre àgrof- firvôtre Cour ,
Le tire enfin cefruitde madécrepitude,
Quejevous voySans trouble Sans inquietude ,
Sans batement de cœur , & que ma liberté
Presde tous vos attraits est toute enseureté.
Tel est l'heureux
çoit des années
Secours que reUne ame dont vos loix regloient les deſtinées.
Non que jefois encor bien deſat- coutumé
Des
GALAN Τ. 75
Des douceurs que prodigue un
cœurvrayment charme;
A ce tribut flateur la bienfeance
oblige,
Le Merite l'impose, &la Beauté l'exige,
Nulâge n'en dispense , &fût-on
aux abois,
Ilfaut enfuir la veuë,ouluypa yerſes droits ;
Mais ne me rangez point , alors que j'en foûpire ,
Parmy les Soupirans dont il vous
plaist de rire.
Ecoutez mesfoûpirs ſans les conteràrien,
Iefuis de ces Mourans quiſe portentfort bien,
Ie vis aupres de vous dans une
paixprofonde ,
Et doute , quand j'enfors, fi vous estes au Mondes
Tome 3. D
76 LE MERCURE Pardonnez-moy ce mot qui ſent
le revolté,
Avec le cœurpeut-estre il est mal
concerté,
Vos regards ont pourmoy toûjours lemême charme ,
M'offrent mêmes perils , me don
nent meſme alarme ,
Etie n'espererois aucune queriſon,
Sil'âgeestoit chez vous monſeul
contrepoison.
Mais graces au bonheur de ma
triste avanture ,
Apeine ay-ie loisir d'y sentir ma bleffure.
Graces àvingt Amans dontchez
vousonſe rit,
Dés que vôtre œilmy bleſſe , un
autre œilmyguerit. Souffrez que ie m'enflate, ởqu à
mon tour ie cede
Au chagrinant Rivalqui comme
GALAN T. 77 eux vous obfede,
Qui leurfaitpresque àtous de- Serter vostre Cour ,
Et n'oſe vous parler ny d'Himen
nyd'amour.
Vousledites du moins , &voulez
qu'on le croye ,
Etmon rested'amourvous en croit
avec joye ;
Jefayplus , jele voyſans en estre
jaloux ,
Avoſtre tour m'en croyez-vous?
E fuis vieux , Belle Iris , c'est
un mal incurable;
Dejour en jour il croît , d'heure enheureil accable :
La mortſeule en guerit , mais fi
dejour en jour Ilme rendplus malpropre àgrof- firvôtre Cour ,
Le tire enfin cefruitde madécrepitude,
Quejevous voySans trouble Sans inquietude ,
Sans batement de cœur , & que ma liberté
Presde tous vos attraits est toute enseureté.
Tel est l'heureux
çoit des années
Secours que reUne ame dont vos loix regloient les deſtinées.
Non que jefois encor bien deſat- coutumé
Des
GALAN Τ. 75
Des douceurs que prodigue un
cœurvrayment charme;
A ce tribut flateur la bienfeance
oblige,
Le Merite l'impose, &la Beauté l'exige,
Nulâge n'en dispense , &fût-on
aux abois,
Ilfaut enfuir la veuë,ouluypa yerſes droits ;
Mais ne me rangez point , alors que j'en foûpire ,
Parmy les Soupirans dont il vous
plaist de rire.
Ecoutez mesfoûpirs ſans les conteràrien,
Iefuis de ces Mourans quiſe portentfort bien,
Ie vis aupres de vous dans une
paixprofonde ,
Et doute , quand j'enfors, fi vous estes au Mondes
Tome 3. D
76 LE MERCURE Pardonnez-moy ce mot qui ſent
le revolté,
Avec le cœurpeut-estre il est mal
concerté,
Vos regards ont pourmoy toûjours lemême charme ,
M'offrent mêmes perils , me don
nent meſme alarme ,
Etie n'espererois aucune queriſon,
Sil'âgeestoit chez vous monſeul
contrepoison.
Mais graces au bonheur de ma
triste avanture ,
Apeine ay-ie loisir d'y sentir ma bleffure.
Graces àvingt Amans dontchez
vousonſe rit,
Dés que vôtre œilmy bleſſe , un
autre œilmyguerit. Souffrez que ie m'enflate, ởqu à
mon tour ie cede
Au chagrinant Rivalqui comme
GALAN T. 77 eux vous obfede,
Qui leurfaitpresque àtous de- Serter vostre Cour ,
Et n'oſe vous parler ny d'Himen
nyd'amour.
Vousledites du moins , &voulez
qu'on le croye ,
Etmon rested'amourvous en croit
avec joye ;
Jefayplus , jele voyſans en estre
jaloux ,
Avoſtre tour m'en croyez-vous?
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Résumé : « Je suis vieux, Belle Iris, c'est un mal incurable; [...] »
Le poème explore la vieillesse et l'amour à travers les yeux d'un narrateur âgé. Ce dernier exprime son malheur croissant avec l'âge, se sentant indigne de la cour d'Iris. Cependant, il affirme voir Iris sans trouble, sa liberté étant assurée face à ses attraits. Il reconnaît les douceurs d'un cœur charmé, mais se distingue des soupirants dont Iris se moque. Il vit près d'elle dans une paix profonde et doute de sa présence au monde lorsqu'il en sort. Le narrateur demande pardon pour ses paroles rebelles, admettant que les regards d'Iris ont toujours le même charme et lui causent les mêmes alarmes. Il ne voit aucun remède à son état, sauf l'âge, qui chez elle serait son seul contrepoison. Grâce à la présence de vingt amants qui se succèdent, il est rapidement guéri de ses blessures. Il cède au rival qui l'obsède et observe qu'Iris dit aimer et vouloir qu'on le croie, ce qu'il accepte avec joie, sans jalousie.
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21
p. 118-123
L'AMOUR NOYÉ.
Début :
Philis plongeoit l'Amour dans l'eau, [...]
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texteReconnaissance textuelle : L'AMOUR NOYÉ.
L’AMOUR NOYE’
.
P
Hilis plongeoit l'Amour
dans l’eau.*
IdAmour (e (auventa la nage>
il revenditfur le rivage,
'
Philis leflongeoit de nouveau.
GALANT. 119
Cruelle, difiit-il, vous qui m'avez^
fait naiftre,
filelas'.pourquoy me noyez^vousl
jfi-ce que vous voulez^m empef-
&
affaire faite,
le ne vousferois pas pourtant de
defhonneurs
aiulieude me noyer, donne^-nioy
pour retraite
Vn petit coin de vofire cœur.
le vous répons quiil feroit impofl
à me cacher 5
Comme onfiait qu'il me fut toujours inacceljzble >
no LE MERCURE
Philis ne l'en voulut pas croire,
Ce n'eftpas qu apres toutl''avis ne
fuftfort bon 5
Pour reponfcelle lefit boire,
Mais boireplus que de raifon.
Telqu'un petitBarbet quà l eM
fon Maiftre envoyé,
Bt qui de ce péril dés qu il eft
• échappé,
Revient à fon Mai/lre avec joye
Tout déboutant &tout trempe}
Tel l'Amour s'expofiant a des rigueurs nouvelles,
A peinefiorty du danger,
Rcvenoit vers Pbilis, en fiecoüant
. A f
Quoy qu'il Çceuft que Philis alloü
le replonger.
7
Ses
GALANT. ni
Ses forces cependant à lafin s'èpuiferent,
jl eftoit las defaire des plongeons,
jlfe rendit^ & les brasluy manquèrent
Ilfalutquil coulaft àfonds..
&
Le croira-t^oniPhilis enfuiravie,
Car elle le noyoit pour la douzième
fois:
Elle hérita de l'Arc, des Traits &
du Carquois^
Dont elle s'eftfort bienfrvie.
(revoir
Pourle petitAmour, je ne -puis conQfià la nage onge fois ilfoitforty
d'affairey
Sans beaucoup de vigueur cela nefe
peutfaire,
Le pauvre Enfant n'en devoit
guère avoiry
Tome 3. L
ux LE MERCURE
Ilfut toujours mal nourry parfa
Mère.
viande lepere,
A peine fut-il né^ quon le févra
dy eCtoir. Si Philis un peu moins injuste L'eust traité comme il faut quand il eu veu le jour,
C'eufi bien e(lé i ’Amourleplus. ro*
bufie
Que Von eufi veu de memoite
d'Amour.
Epitaphe de J’Amotir.
Cy <rjft VAmour, Philis a voulu
fon trépas,
Ida noyé de fesmains, on rienfait
GALANT. u5
Quoy que fous ceTombeaufonpetit;
Corps repofe^
Qjfiilfufl-mort tout-à-fait je rien
répondrois pas.
Souvent ilriefipas mort' bien qu il
paroijfe l’'efire,
Quand on riypenfe plus ilfort de
fon Cercueil'
Il ne luy faut que deux mots, un
coup d'œil*
Quelquefois rien pour le faire renaiflre.
Vous
.
P
Hilis plongeoit l'Amour
dans l’eau.*
IdAmour (e (auventa la nage>
il revenditfur le rivage,
'
Philis leflongeoit de nouveau.
GALANT. 119
Cruelle, difiit-il, vous qui m'avez^
fait naiftre,
filelas'.pourquoy me noyez^vousl
jfi-ce que vous voulez^m empef-
&
affaire faite,
le ne vousferois pas pourtant de
defhonneurs
aiulieude me noyer, donne^-nioy
pour retraite
Vn petit coin de vofire cœur.
le vous répons quiil feroit impofl
à me cacher 5
Comme onfiait qu'il me fut toujours inacceljzble >
no LE MERCURE
Philis ne l'en voulut pas croire,
Ce n'eftpas qu apres toutl''avis ne
fuftfort bon 5
Pour reponfcelle lefit boire,
Mais boireplus que de raifon.
Telqu'un petitBarbet quà l eM
fon Maiftre envoyé,
Bt qui de ce péril dés qu il eft
• échappé,
Revient à fon Mai/lre avec joye
Tout déboutant &tout trempe}
Tel l'Amour s'expofiant a des rigueurs nouvelles,
A peinefiorty du danger,
Rcvenoit vers Pbilis, en fiecoüant
. A f
Quoy qu'il Çceuft que Philis alloü
le replonger.
7
Ses
GALANT. ni
Ses forces cependant à lafin s'èpuiferent,
jl eftoit las defaire des plongeons,
jlfe rendit^ & les brasluy manquèrent
Ilfalutquil coulaft àfonds..
&
Le croira-t^oniPhilis enfuiravie,
Car elle le noyoit pour la douzième
fois:
Elle hérita de l'Arc, des Traits &
du Carquois^
Dont elle s'eftfort bienfrvie.
(revoir
Pourle petitAmour, je ne -puis conQfià la nage onge fois ilfoitforty
d'affairey
Sans beaucoup de vigueur cela nefe
peutfaire,
Le pauvre Enfant n'en devoit
guère avoiry
Tome 3. L
ux LE MERCURE
Ilfut toujours mal nourry parfa
Mère.
viande lepere,
A peine fut-il né^ quon le févra
dy eCtoir. Si Philis un peu moins injuste L'eust traité comme il faut quand il eu veu le jour,
C'eufi bien e(lé i ’Amourleplus. ro*
bufie
Que Von eufi veu de memoite
d'Amour.
Epitaphe de J’Amotir.
Cy <rjft VAmour, Philis a voulu
fon trépas,
Ida noyé de fesmains, on rienfait
GALANT. u5
Quoy que fous ceTombeaufonpetit;
Corps repofe^
Qjfiilfufl-mort tout-à-fait je rien
répondrois pas.
Souvent ilriefipas mort' bien qu il
paroijfe l’'efire,
Quand on riypenfe plus ilfort de
fon Cercueil'
Il ne luy faut que deux mots, un
coup d'œil*
Quelquefois rien pour le faire renaiflre.
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Résumé : L'AMOUR NOYÉ.
Le texte 'L’AMOUR NOYE'' décrit les tentatives de Philis pour noyer l'Amour. Malgré ses efforts répétés, l'Amour revient toujours vers elle. Fatigué par ces plongeons, l'Amour finit par couler. Philis récupère alors l'arc, les traits et le carquois de l'Amour, qu'elle utilise judicieusement. Le texte explique que l'Amour, mal nourri et mal traité dès sa naissance, n'avait pas la force nécessaire pour survivre à ces noyades. L'épitaphe de l'Amour précise qu'il n'est pas vraiment mort, car il renaît facilement avec peu de choses.
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22
p. 212-213
POUR LE ROY. SONNET.
Début :
A Peine le Soleil dissipoit les frimats, [...]
Mots clefs :
Louis, Valeur, Exploits, Héros
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texteReconnaissance textuelle : POUR LE ROY. SONNET.
POUR LE ROY.
SONNET.
Peine
TYON
EE
le Soleil dißipoit les Arimats,
Qu'on à veu de Loüis la Valeur
triomphante ,
95 %
Gv
156 LE MERCURE La Flandre defolée, &fes meil
leurs Soldats.
Arroufer de leur Sang l'Herbe à
peinenaiſſante.
६००३ LuySeul achangé l'art des Sieges , des Combats,
Dont jadis la mètode étoit douteuse &lente.
Ce Iupiterqui regne &qui tonne
icy bas ,
Lance en toute ſaiſon ſa foudre • impatiente Ses Exploits font toûjours auſſi
prompts qu'éclatans.
Ilsne releventpoint desregles ny
du temps.
Envainpour luy nos vœux appel- lent laVictoire..
Ce Héros dont l'ardeur ne
reste jamais
Sar
GALANT. 157 Sçait si bien abreger le chemin de la Gloire ,
Quefarapiditédevance nosfouhaits
SONNET.
Peine
TYON
EE
le Soleil dißipoit les Arimats,
Qu'on à veu de Loüis la Valeur
triomphante ,
95 %
Gv
156 LE MERCURE La Flandre defolée, &fes meil
leurs Soldats.
Arroufer de leur Sang l'Herbe à
peinenaiſſante.
६००३ LuySeul achangé l'art des Sieges , des Combats,
Dont jadis la mètode étoit douteuse &lente.
Ce Iupiterqui regne &qui tonne
icy bas ,
Lance en toute ſaiſon ſa foudre • impatiente Ses Exploits font toûjours auſſi
prompts qu'éclatans.
Ilsne releventpoint desregles ny
du temps.
Envainpour luy nos vœux appel- lent laVictoire..
Ce Héros dont l'ardeur ne
reste jamais
Sar
GALANT. 157 Sçait si bien abreger le chemin de la Gloire ,
Quefarapiditédevance nosfouhaits
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Résumé : POUR LE ROY. SONNET.
Le sonnet célèbre les victoires militaires du roi Louis en Flandre, où il a vaincu les ennemis. Louis a modernisé les sièges et les combats, rendant les méthodes plus efficaces. Comparé à Jupiter, il agit avec rapidité et éclat, indépendamment des saisons. Ses exploits surpassent les vœux de victoire de ses sujets.
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23
p. 214-215
AU ROY, SUR SES CONQUESTES. SONNET.
Début :
Miraculeux Héros, Vainqueur inimitable, [...]
Mots clefs :
Conquêtes, Héros, Victoires
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texteReconnaissance textuelle : AU ROY, SUR SES CONQUESTES. SONNET.
AURΟΥ.
SUR SES CONQUESTES.
S ONNET.
Miraculeux Iraculeux Héros , Vainqueur inimitable,
Partes fameux Exploits , tu te fais admirer.
A quel grand Conquerant te
peut-on comparer,
158 LE MERCURE
Dont la gloire necede àtonNom redoutable ?
A
Tu n'es plus qu'àtoy- même au- jourd'huy comparable.
L'Alexandre orgueilleux qui se fit adorer ,
Se verroit , s'il vivoit , réduit à
Soúpirer.
D'eſtre moins grand que toy, d'ê- tremoins adorable.
€ 3
Luy qui crut poſſeder la Gloire Sans Rivaux ,
Ne put entrer dans Tyr qu'enfix
mois de Travaux ,
Quoyque Tyr valut moins qu'une
detes Conquestes.
Mieux que Cefar, tu n'as qu'à venir ởqu'à voir .
GALANT. 159 Les Victoires,pourtoy,se trouvent toujours preftes.
Trois Villes en un mois tombent
Souston pouvoir.
SUR SES CONQUESTES.
S ONNET.
Miraculeux Iraculeux Héros , Vainqueur inimitable,
Partes fameux Exploits , tu te fais admirer.
A quel grand Conquerant te
peut-on comparer,
158 LE MERCURE
Dont la gloire necede àtonNom redoutable ?
A
Tu n'es plus qu'àtoy- même au- jourd'huy comparable.
L'Alexandre orgueilleux qui se fit adorer ,
Se verroit , s'il vivoit , réduit à
Soúpirer.
D'eſtre moins grand que toy, d'ê- tremoins adorable.
€ 3
Luy qui crut poſſeder la Gloire Sans Rivaux ,
Ne put entrer dans Tyr qu'enfix
mois de Travaux ,
Quoyque Tyr valut moins qu'une
detes Conquestes.
Mieux que Cefar, tu n'as qu'à venir ởqu'à voir .
GALANT. 159 Les Victoires,pourtoy,se trouvent toujours preftes.
Trois Villes en un mois tombent
Souston pouvoir.
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Résumé : AU ROY, SUR SES CONQUESTES. SONNET.
Le poème célèbre un héros miraculeux comparé à Alexandre le Grand. Alexandre avait conquis Tyr en six mois, mais le héros obtient des victoires plus prestigieuses en un mois. Trois villes tombent sous son pouvoir en un mois. Ses victoires sont toujours prêtes pour lui.
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24
p. 216-217
POUR LE ROY. SONNET.
Début :
Admirons ce grand Roy, toûjours victorieux, [...]
Mots clefs :
Héros, Histoire, Gloire
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texteReconnaissance textuelle : POUR LE ROY. SONNET.
POVR LE ROY.
A
SONNET.
Dmirons ce grand Roy, tow- jours victorieux ,
Admirons ceHéros, si dignequ'on l'admire.
Regardons fon grandair, tel eft celuydes Dieux ,
Dont commeleurpareil,ilpartage l'Empire.
Ileſt ſage, vaillant, juste, laborieux,
Son grand cœur pour la Gloirein- ceſſamentSoûpire.
160 LE MERCURE
Toutesſes actions le rendent glorieux ,
Et l'Histoire aurapeine ànous les
bien décrire.
Seprivant du repos , s'éloignant
des plaiſirs ,
Vers cetteGloire austere il tourne
ſes defirs,
Et durant l'Hyver meſme il ouvre la Campagne.
8303- La Victoire auffi-toftse trouveà
fes costez ;
Elleluy faitpreſent de trois grandes Citez ,
Et laiffe àdeviner les fuites à
l'Espagne.
A
SONNET.
Dmirons ce grand Roy, tow- jours victorieux ,
Admirons ceHéros, si dignequ'on l'admire.
Regardons fon grandair, tel eft celuydes Dieux ,
Dont commeleurpareil,ilpartage l'Empire.
Ileſt ſage, vaillant, juste, laborieux,
Son grand cœur pour la Gloirein- ceſſamentSoûpire.
160 LE MERCURE
Toutesſes actions le rendent glorieux ,
Et l'Histoire aurapeine ànous les
bien décrire.
Seprivant du repos , s'éloignant
des plaiſirs ,
Vers cetteGloire austere il tourne
ſes defirs,
Et durant l'Hyver meſme il ouvre la Campagne.
8303- La Victoire auffi-toftse trouveà
fes costez ;
Elleluy faitpreſent de trois grandes Citez ,
Et laiffe àdeviner les fuites à
l'Espagne.
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Résumé : POUR LE ROY. SONNET.
Le sonnet célèbre un roi victorieux, héros admirable, sage, vaillant, juste et laborieux. Comparé aux dieux, il aspire à la gloire et se prive de repos. Ses actions glorieuses défient l'histoire. La victoire lui offre trois grandes cités, présageant des succès futurs pour l'Espagne.
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25
p. 218-219
« De l'Auguste Loüis celebrez les Trophées [...] »
Début :
De l'Auguste Loüis celebrez les Trophées [...]
Mots clefs :
Louis, Trophées, Gloire
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texteReconnaissance textuelle : « De l'Auguste Loüis celebrez les Trophées [...] »
Dbrez les Trophées, Fées,
Tracez, Filles des bois, deſſusſes
Lauriers vers, Vers,
Comme il est pourſe voir dans le
Ciel couronné. Né,
Dreſſfez àceHéros que l'Univers
contemple, Temple.. L'on peut bien de Cefar ce qu'on
en fait accroire , Croire,
Mais la Gloire en Hyverſuivoit- ellefespast Pas
Aupres du Grand Loüis auroitildurenom ? Non.
Le vit- on comme luy juste, vail- lant , affable? Fable.
1
Ceque l'Antiquité, qui cheznous a credit. Dit
Des plus fameux Guerriers , eft
une bagatelle Telle
162 LE MERCU
Qu'ilsauroient tousperdudevant
ce grand Vainqueur Cœur.
६००३
Voyons-lequi jamaisdansſonſein
vigilant , Lent,
Toûjourspour entaſſer merveille
fur merveille , Veille.
Qui donc est au deſſus denôtre
Demy-Dieu? Dieu.
Tracez, Filles des bois, deſſusſes
Lauriers vers, Vers,
Comme il est pourſe voir dans le
Ciel couronné. Né,
Dreſſfez àceHéros que l'Univers
contemple, Temple.. L'on peut bien de Cefar ce qu'on
en fait accroire , Croire,
Mais la Gloire en Hyverſuivoit- ellefespast Pas
Aupres du Grand Loüis auroitildurenom ? Non.
Le vit- on comme luy juste, vail- lant , affable? Fable.
1
Ceque l'Antiquité, qui cheznous a credit. Dit
Des plus fameux Guerriers , eft
une bagatelle Telle
162 LE MERCU
Qu'ilsauroient tousperdudevant
ce grand Vainqueur Cœur.
६००३
Voyons-lequi jamaisdansſonſein
vigilant , Lent,
Toûjourspour entaſſer merveille
fur merveille , Veille.
Qui donc est au deſſus denôtre
Demy-Dieu? Dieu.
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Résumé : « De l'Auguste Loüis celebrez les Trophées [...] »
Le poème célèbre le Grand Louis, héros dont la gloire éclipse celle des guerriers antiques. Il loue sa justice, son courage et son affabilité, qualités supérieures à celles de César. Vigilant et constant, il accumule des merveilles. Qualifié de demi-dieu, il ne peut être surpassé que par Dieu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 220-221
POUR MONSIEUR, Sur la Bataille du Mont-Cassel.
Début :
Au bruit des grands Exploits que font aux Champs de Mars [...]
Mots clefs :
Victoire, Exploits, Bataille du Mont-Cassel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR MONSIEUR, Sur la Bataille du Mont-Cassel.
POUR MONSIEUR ,
SurlaBatailledu Mont-Caſſel.
Avbruit que des auxgrands ChapsdeEploits Mars Deux Chefs qu'à ce Combatmê- me chaleurentraine ,
GALANT. 163
-
LaVictoire fur eux tourne tous
Ses regards :
Puis ſur ſes aisles d'or dans les airsſepromene,
Etpartageant entreeux lagloire &les hazards ,
Balance &demeure incertaine.
Maisl'unſe distinguantparcent efforts guerriers,
Et l'emportant sur l'autre aux
১ yeux de la Victoire ,
La Victoire ne sçait que croire.
Elle qui pour Loüis garde tous SesLauriers.
Si ce n'est pas Loüis,dit- elle, c'est fon Frere ;
Ie le connois àce qu'il vientde
faire.
Elle part , &dunvol quin'est plus incertain,
Dansle Campde PILIPPE elle
Seprécipite.
164 LE MERCURE.
Luypreſente aussi-toft les Lau- riers qu'ilmerite
Et le couronne deſa main.
SurlaBatailledu Mont-Caſſel.
Avbruit que des auxgrands ChapsdeEploits Mars Deux Chefs qu'à ce Combatmê- me chaleurentraine ,
GALANT. 163
-
LaVictoire fur eux tourne tous
Ses regards :
Puis ſur ſes aisles d'or dans les airsſepromene,
Etpartageant entreeux lagloire &les hazards ,
Balance &demeure incertaine.
Maisl'unſe distinguantparcent efforts guerriers,
Et l'emportant sur l'autre aux
১ yeux de la Victoire ,
La Victoire ne sçait que croire.
Elle qui pour Loüis garde tous SesLauriers.
Si ce n'est pas Loüis,dit- elle, c'est fon Frere ;
Ie le connois àce qu'il vientde
faire.
Elle part , &dunvol quin'est plus incertain,
Dansle Campde PILIPPE elle
Seprécipite.
164 LE MERCURE.
Luypreſente aussi-toft les Lau- riers qu'ilmerite
Et le couronne deſa main.
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Résumé : POUR MONSIEUR, Sur la Bataille du Mont-Cassel.
Lors d'une bataille au Mont-Cassel, deux chefs se distinguent. La Victoire hésite à attribuer la gloire, mais reconnaît finalement la valeur de Philippe. Elle lui offre les lauriers et le couronne, mettant fin à son incertitude initiale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 31-35
EPISTRE AU ROY.
Début :
Sire je l'avouëray, la Gloire a bien des charmes: [...]
Mots clefs :
Guerriers, Gloire, Héros, Hommage, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPISTRE AU ROY.
EPISTRE AV ROY.
SIRE l'avoüeray , laGloire a
biendecharmes :
Il est beau de vous voir au milieu des
allarmes.
Voler àses côtez ; &triomphant tou
jours.
20 LE MERCVRE
Conter par vos Exploits le nombrede
vosjours.
Il est beau de vous voir ſacrifier pour
elle
Tout ce qu'on peutjamais attendre d'un
grandzele :
Mais pardonnez-moy , SIRE , &ne
murmurez pas.
Sije crainspour mon Royſes dangereux
appas.
Quand jeſonge auxperils, oùpour luy rendre hommage Voftre intrepide cœuràtoutebeure s'engage;
Carsi j'ofe aujourd'huy m'expliquer
avecvous,
LeSceptre , ny les Lys n'exemptent pointdes coups.
Cerangde Souverain , qui vous metfur nostestes ,
Nemet point vos beaux jours à l'abry des tempestes.
Le Canon , fi fatal aux plus braves
Guerriers ,
N'ajamais des Heros reſpecté les Lanriers ,
GALAN T. 21
น
!
t
J
Etceux,dont voſtrefront s'estfait une Couronne,
N'en garantiffent point voſtre Auguste Personne.
Ilnefautqu'un malheur .... Dieux!jen'oseypenser,
Ieſens à ce discours tout monsangse
glacer.
Ah, SIRE , c'en est trop , venezre- voir la Seine,
Voulez-vous à Madrid aller tout d'une
haleine ,
Et toûjous oublier ce qu'éloigné d'icy ;
ATherese , àl'Etat , vous caufez de foucy?
Vous avez en un mois mis trois Villes
en poudre,
Vostre cœur au repos nepeut-il ſe ré- -Soudre ;
Et ces fruits que la gloire a refervez
pourvous,
Lesgoûtantdans lecalme, enferont-ils moins doux?
Voussçavez qu'autrefois un Herosdont
l'Histoire
Confervera toûjourslapõpeuſe memoire,
22 LE MERCVRE
Aprés avoirfiny de moins nobles travaux.
Fit voir qu'on peut donner des bornes
auxHéros.
Quesi la noble ardeur de vostre ame
guerriere ,
Nepeutse retenirqu'au bout de lacarriere;
Sipourvous arreſter , vous voulezvoir
foûmis Tout ce qui peut encor vousrester d'Ennemis ,
Contentez-vous au moins de ces foins
politiques,
Qui fontplus que lefer fleurir les Re- publiques,
Inſtruisez vos Guerriers àmarcher fur
vospas,
Marquez l'heure , le temps , disposer des Combats.
Et fongez qu'un Grand Roy , qui fut nomméle Sage,
Fit deſon Cabinet trembler ſon voiſinage,
Tandis qu'en ſeureté , paisible danssa
Cour,
A
GALANT. 23
4
1
fut
Ildonnoitquelquefoisdesheures àl'A.
mour.
SIRE l'avoüeray , laGloire a
biendecharmes :
Il est beau de vous voir au milieu des
allarmes.
Voler àses côtez ; &triomphant tou
jours.
20 LE MERCVRE
Conter par vos Exploits le nombrede
vosjours.
Il est beau de vous voir ſacrifier pour
elle
Tout ce qu'on peutjamais attendre d'un
grandzele :
Mais pardonnez-moy , SIRE , &ne
murmurez pas.
Sije crainspour mon Royſes dangereux
appas.
Quand jeſonge auxperils, oùpour luy rendre hommage Voftre intrepide cœuràtoutebeure s'engage;
Carsi j'ofe aujourd'huy m'expliquer
avecvous,
LeSceptre , ny les Lys n'exemptent pointdes coups.
Cerangde Souverain , qui vous metfur nostestes ,
Nemet point vos beaux jours à l'abry des tempestes.
Le Canon , fi fatal aux plus braves
Guerriers ,
N'ajamais des Heros reſpecté les Lanriers ,
GALAN T. 21
น
!
t
J
Etceux,dont voſtrefront s'estfait une Couronne,
N'en garantiffent point voſtre Auguste Personne.
Ilnefautqu'un malheur .... Dieux!jen'oseypenser,
Ieſens à ce discours tout monsangse
glacer.
Ah, SIRE , c'en est trop , venezre- voir la Seine,
Voulez-vous à Madrid aller tout d'une
haleine ,
Et toûjous oublier ce qu'éloigné d'icy ;
ATherese , àl'Etat , vous caufez de foucy?
Vous avez en un mois mis trois Villes
en poudre,
Vostre cœur au repos nepeut-il ſe ré- -Soudre ;
Et ces fruits que la gloire a refervez
pourvous,
Lesgoûtantdans lecalme, enferont-ils moins doux?
Voussçavez qu'autrefois un Herosdont
l'Histoire
Confervera toûjourslapõpeuſe memoire,
22 LE MERCVRE
Aprés avoirfiny de moins nobles travaux.
Fit voir qu'on peut donner des bornes
auxHéros.
Quesi la noble ardeur de vostre ame
guerriere ,
Nepeutse retenirqu'au bout de lacarriere;
Sipourvous arreſter , vous voulezvoir
foûmis Tout ce qui peut encor vousrester d'Ennemis ,
Contentez-vous au moins de ces foins
politiques,
Qui fontplus que lefer fleurir les Re- publiques,
Inſtruisez vos Guerriers àmarcher fur
vospas,
Marquez l'heure , le temps , disposer des Combats.
Et fongez qu'un Grand Roy , qui fut nomméle Sage,
Fit deſon Cabinet trembler ſon voiſinage,
Tandis qu'en ſeureté , paisible danssa
Cour,
A
GALANT. 23
4
1
fut
Ildonnoitquelquefoisdesheures àl'A.
mour.
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Résumé : EPISTRE AU ROY.
L'épître au roi loue ses exploits et ses sacrifices pour la renommée, tout en exprimant des inquiétudes pour sa sécurité. L'auteur souligne que le sceptre et les lys ne le protègent pas des dangers, notamment les canons et les batailles. Il mentionne les récentes conquêtes du roi, comme la prise de trois villes en un mois, et suggère qu'il serait judicieux de profiter de la paix et de la gloire acquise. L'auteur cite l'exemple d'un héros historique qui sut se modérer après ses exploits. Il conseille au roi de se concentrer sur des actions politiques et stratégiques, telles que l'instruction de ses guerriers et la planification des combats, plutôt que de s'engager constamment dans des batailles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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28
p. 36-37
POUR MONSIEUR. SONNET.
Début :
Tu serviras d'exemple un jour à nos Nevuex, [...]
Mots clefs :
Lauriers, Exploits, Champs de Mars
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texteReconnaissance textuelle : POUR MONSIEUR. SONNET.
POVR MONSIEVR
SONNET.
TVferviras d'exemple unjour Neveux ànos
Digne Frere d'un Roy , leplus grand Roydumonde;
S'il paffe les Cefars , ta Valeur le ſe- conde,
↑ Et foutient ſes Laurierspardes Ex- ploitsfameux.
24 LE MERCVRE
:
Ates traits delicats , à ton air gra- cieux ,
Tuſembles estre né pour une Paix pro.
fonde;
Etdans leChampde Mars,dés que le Canongronde,
Ton cœur anime tout , ton brasfrape en tous lieux.
Apreſent qu'apres-toy tufais marcher la Gloire ,
Que tu ne combats pointſans avoir la
Victoire ,
Loüis n'est plus lefeulqui triomphe detous ;
Maisluyfeul toute-fois des Princesde laTerre ,
Deceuxqui font enpaix , ou qui nous
font laguerre ,
Peut voir tes grands Exploits fans en eftre jaloux.
SONNET.
TVferviras d'exemple unjour Neveux ànos
Digne Frere d'un Roy , leplus grand Roydumonde;
S'il paffe les Cefars , ta Valeur le ſe- conde,
↑ Et foutient ſes Laurierspardes Ex- ploitsfameux.
24 LE MERCVRE
:
Ates traits delicats , à ton air gra- cieux ,
Tuſembles estre né pour une Paix pro.
fonde;
Etdans leChampde Mars,dés que le Canongronde,
Ton cœur anime tout , ton brasfrape en tous lieux.
Apreſent qu'apres-toy tufais marcher la Gloire ,
Que tu ne combats pointſans avoir la
Victoire ,
Loüis n'est plus lefeulqui triomphe detous ;
Maisluyfeul toute-fois des Princesde laTerre ,
Deceuxqui font enpaix , ou qui nous
font laguerre ,
Peut voir tes grands Exploits fans en eftre jaloux.
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Résumé : POUR MONSIEUR. SONNET.
Le sonnet célèbre un membre de la famille royale française pour sa valeur militaire et ses exploits, le comparant aux Césars. Il loue sa grâce, son courage et ses victoires constantes. Louis admire ses exploits, qu'ils soient en paix ou en guerre, sans jalousie.
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29
p. 76-77
A MONSEIGNEUR LE DUC DU MAYNE. RONDEAU.
Début :
Qu'un tour de Page eust assez d'agrément [...]
Mots clefs :
Page, Tour, Ouvrage
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE DUC DU MAYNE. RONDEAU.
A MONSEIGNEUR
LE DUC DU MAINE.
RONDEAV.
V'un tourdePage euftaffezd'aPourvousfervirde divertiſſement ,
Prince, où l'esprit avec la grace abonde N'est un bonheur , où mon espoir se fonde | Grand tort j'aurois d'y penfer ſeulement.
Mespetits Versn'ont point afſſeurement Du tour poly l'agreable ornement,
Etl'onn'y voit , ſi l'onyfait la ronde,
Qu'un tour de Page.
Cen'estpriser l'ouvrage aucunement.
Mais telqu'il est , foy d'homme qui ne ament ,
Tom. Ivod
SO LE MERCVRE Avous I offrir ma joye est fans feconde Il est remply de Morale profondes Quoy qu'il ne soit , àparler franchement ,
Qu'un tour de Page.
LE DUC DU MAINE.
RONDEAV.
V'un tourdePage euftaffezd'aPourvousfervirde divertiſſement ,
Prince, où l'esprit avec la grace abonde N'est un bonheur , où mon espoir se fonde | Grand tort j'aurois d'y penfer ſeulement.
Mespetits Versn'ont point afſſeurement Du tour poly l'agreable ornement,
Etl'onn'y voit , ſi l'onyfait la ronde,
Qu'un tour de Page.
Cen'estpriser l'ouvrage aucunement.
Mais telqu'il est , foy d'homme qui ne ament ,
Tom. Ivod
SO LE MERCVRE Avous I offrir ma joye est fans feconde Il est remply de Morale profondes Quoy qu'il ne soit , àparler franchement ,
Qu'un tour de Page.
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE DUC DU MAYNE. RONDEAU.
L'auteur dédie 'Un tour de Page' au Duc du Maine, reconnaissant l'absence de qualités littéraires de ses vers. Il espère que le Duc appréciera cette lecture et lui offre un exemplaire du Mercure, riche en réflexions morales. L'auteur signe Tom. Ivod.
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30
p. 78-79
DE LA CIGALE, ET DE LA FOURMY. FABLE. RONDEAU.
Début :
Le temps n'est plus de la belle saison, [...]
Mots clefs :
Temps, Dîner, Moisson
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texteReconnaissance textuelle : DE LA CIGALE, ET DE LA FOURMY. FABLE. RONDEAU.
DE LA CIGALE,
ССКОЯ
L
ET DE LA FOVRMY.
FABLE
RONDEAU.
Etemps n'est plus de la bellefaiſon L'Hyverapproche,&Neige
flocon
àgros
Tombe du Ciel , Cigale verdelette ,
Nechanteplus, autreſoin l'inquiette,
C'est de diſner dont il est question,
Mais où diſner ? car de provision Il n'en estpoint , point de précaution ,
D'aller aux Champs fuccer la tendre
berbette,
Le tempsn'estplus.
Elle va droit à l'Habitation
Dela Fourmy, belle reception
*
A
GALANT. ST Mais rien de plus , ilfautfaire diette;
Quand on est vieux , c'est trop tard qu'on regrette Les joursperdus , &defaire moiffon
Letempsn'est plus.
ССКОЯ
L
ET DE LA FOVRMY.
FABLE
RONDEAU.
Etemps n'est plus de la bellefaiſon L'Hyverapproche,&Neige
flocon
àgros
Tombe du Ciel , Cigale verdelette ,
Nechanteplus, autreſoin l'inquiette,
C'est de diſner dont il est question,
Mais où diſner ? car de provision Il n'en estpoint , point de précaution ,
D'aller aux Champs fuccer la tendre
berbette,
Le tempsn'estplus.
Elle va droit à l'Habitation
Dela Fourmy, belle reception
*
A
GALANT. ST Mais rien de plus , ilfautfaire diette;
Quand on est vieux , c'est trop tard qu'on regrette Les joursperdus , &defaire moiffon
Letempsn'est plus.
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Résumé : DE LA CIGALE, ET DE LA FOURMY. FABLE. RONDEAU.
La fable 'De la Cigale et de la Fourmi' raconte comment une cigale, sans provisions en hiver, regrette de ne pas avoir fait de réserves. Elle demande de l'aide à la fourmi, qui refuse, soulignant qu'il est trop tard pour regretter les jours perdus. Le thème central est l'importance de la prévoyance.
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31
p. 79-80
AU ROY, RONDEAU ACROSTICHE.
Début :
A Vous, Grand Roy, seroit grande bonté [...]
Mots clefs :
Révérence, Page, Respect
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texteReconnaissance textuelle : AU ROY, RONDEAU ACROSTICHE.
AU ROY.
نا
را
گا
RONDEAV ACROSTICHE.
►Vous , Grand Roy , feroitgrande bonté
Couloirſouffrir qu'avecque liberté,
Oùl'on gardât respect &reverence,
<nPage vint dire tout cequ'ilpenſe sur vostre gloire ayant bien medité!
Grande enseroit , certes la nouveauté,
Pieurs voudrois avoirde moncosté,
vantqu'oferparler avec licence
AVous , GrandRoy.
zon, ceseroit àmoy temerité,
D'autres bien mieux voſtre les one chanté.
२०.
Cij
52 LE MERCVRE
Paison, respect, toutm'imposefilence On ne pourroit malgré maſuffisance,
trouver rien égal en majesté,
AVous, Grand Roy.
نا
را
گا
RONDEAV ACROSTICHE.
►Vous , Grand Roy , feroitgrande bonté
Couloirſouffrir qu'avecque liberté,
Oùl'on gardât respect &reverence,
<nPage vint dire tout cequ'ilpenſe sur vostre gloire ayant bien medité!
Grande enseroit , certes la nouveauté,
Pieurs voudrois avoirde moncosté,
vantqu'oferparler avec licence
AVous , GrandRoy.
zon, ceseroit àmoy temerité,
D'autres bien mieux voſtre les one chanté.
२०.
Cij
52 LE MERCVRE
Paison, respect, toutm'imposefilence On ne pourroit malgré maſuffisance,
trouver rien égal en majesté,
AVous, Grand Roy.
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Résumé : AU ROY, RONDEAU ACROSTICHE.
Le texte est un rondeau acrostiche adressé à un roi. L'auteur exprime son admiration et son respect pour le souverain, soulignant sa grandeur et sa bonté. Il souhaite parler librement tout en gardant le respect dû à la majesté royale. Il reconnaît que d'autres ont déjà chanté les louanges du roi et se considère insuffisant pour ajouter à ces éloges. Il insiste sur l'impossibilité de trouver quelqu'un d'égal en majesté au roi. Le poème se termine par une répétition de l'adresse au 'Grand Roy'.
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32
p. 128-132
STANCES.
Début :
Sous les deux Noms que l'on me donne, [...]
Mots clefs :
Prince, Amour, Lauriers, Héros, Victoire
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texteReconnaissance textuelle : STANCES.
STANCES.
Ons les deux Noms que l'on me Sordonne Je joins aux dons deMarsvos aima- blespreſens;
Ie preſide aux Héros, je preſide aux Sçavans,
Et ma maintouràtourde Lauriersles
Couronne ;
GALANT. 83
ONC
doo
ava
COL
YOU
O
-
201
in
H
L'ay fait du Grand Loüis le plus grand des Guerriers ,
I'ayremplypourvosArtsce Princede lumiere ;
Mais il faut que le Fils chercheicy desLauriers.
L'aylecüeilly Pere. tous les mienspour ron
LYOR
DesActionsſiſurprenantes ,
Obligent la Victoire àme les arracher;
Apeine pour ce Roy j'ay le temps d'en chercher,
Qu'ils me sont enbevez parsesmains triomphantes ;
Son bras fait des Exploits qu'on n'eust ofé penfer ,
Quand mesme ils font publics ,àpeine ilsfont croyables ;
Et ces Murs qu'en huit jours nous l'a- vonsvenforcer Avant que d'estre pris estoient crus im- prenables.
Mais c'est encor peu poursa gloire,
CeCambray si fameux qu'il réduit aux abois
84 LE MERCVRE
Auroit en moinsdetemps déjareçenfes
Loix,
Sil vouloit à demy remporter la vi- Etoire.
Saint Omer leva füivre , &monplus grand employ ,
C'estderenirtoûjours plusieurs Couron nesprestes ,
Ayez doncſoin du Prince ,&j'auray,
Soindu Roy ,
Travaillez pour l'Etude , &moy pour lesConquestes.
Mais quoy ! vous marquezde la crainte
Depuis qu'un si beau Prince est dans vostresejour ;
Muſes, vous leprenezpeut-estre pour l'Amour 2.. Et vuſtre liberté redoute quelque at- teinte ?
Non, non , défaites- vous de cette injuStepeur:
Quoyqu'il ait del'Amour les traits le visage,
Illustre Montanfierestantfon Gou verneur
GALANT. 85 Quandil feroit l'Amour ,auroit fait l'Amourſage ,
Mais vostre erreur est fans égale,
Si de ce Dien volage il a les agrémens,
Son ame a des attraits mille foisplus charmans
Queceux,que vous voyez queson via Sageétale... Elleestgrande,elle est belle ; &dans fonjeunecœur Naiſſentdes sentimens d'un ſi beau Ca- ractere 2.
Qu'enyreconnoiffant l'esprit du Gouverneur
Ony remarque auſſi la Maiesté du
Pere..
Tousvos Emploisfontſesdelices,
Son espritypenetre avecfacilité,
Etdanssa Cour sçavante onvoit àfon costé
Ceuxquifont les premiers danstous vος -
exercices;
H. vous rendbien l'éclat qu'ilreçoitde
vosArtsi
86 LE MERCVRE
Donnez-luy donc au moins fon rang Surle Parnaffe :
Vous avez élevé le plus grands des Cefars,
Ce Prince avec raiſon doit occuper leur
place.
Ons les deux Noms que l'on me Sordonne Je joins aux dons deMarsvos aima- blespreſens;
Ie preſide aux Héros, je preſide aux Sçavans,
Et ma maintouràtourde Lauriersles
Couronne ;
GALANT. 83
ONC
doo
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COL
YOU
O
-
201
in
H
L'ay fait du Grand Loüis le plus grand des Guerriers ,
I'ayremplypourvosArtsce Princede lumiere ;
Mais il faut que le Fils chercheicy desLauriers.
L'aylecüeilly Pere. tous les mienspour ron
LYOR
DesActionsſiſurprenantes ,
Obligent la Victoire àme les arracher;
Apeine pour ce Roy j'ay le temps d'en chercher,
Qu'ils me sont enbevez parsesmains triomphantes ;
Son bras fait des Exploits qu'on n'eust ofé penfer ,
Quand mesme ils font publics ,àpeine ilsfont croyables ;
Et ces Murs qu'en huit jours nous l'a- vonsvenforcer Avant que d'estre pris estoient crus im- prenables.
Mais c'est encor peu poursa gloire,
CeCambray si fameux qu'il réduit aux abois
84 LE MERCVRE
Auroit en moinsdetemps déjareçenfes
Loix,
Sil vouloit à demy remporter la vi- Etoire.
Saint Omer leva füivre , &monplus grand employ ,
C'estderenirtoûjours plusieurs Couron nesprestes ,
Ayez doncſoin du Prince ,&j'auray,
Soindu Roy ,
Travaillez pour l'Etude , &moy pour lesConquestes.
Mais quoy ! vous marquezde la crainte
Depuis qu'un si beau Prince est dans vostresejour ;
Muſes, vous leprenezpeut-estre pour l'Amour 2.. Et vuſtre liberté redoute quelque at- teinte ?
Non, non , défaites- vous de cette injuStepeur:
Quoyqu'il ait del'Amour les traits le visage,
Illustre Montanfierestantfon Gou verneur
GALANT. 85 Quandil feroit l'Amour ,auroit fait l'Amourſage ,
Mais vostre erreur est fans égale,
Si de ce Dien volage il a les agrémens,
Son ame a des attraits mille foisplus charmans
Queceux,que vous voyez queson via Sageétale... Elleestgrande,elle est belle ; &dans fonjeunecœur Naiſſentdes sentimens d'un ſi beau Ca- ractere 2.
Qu'enyreconnoiffant l'esprit du Gouverneur
Ony remarque auſſi la Maiesté du
Pere..
Tousvos Emploisfontſesdelices,
Son espritypenetre avecfacilité,
Etdanssa Cour sçavante onvoit àfon costé
Ceuxquifont les premiers danstous vος -
exercices;
H. vous rendbien l'éclat qu'ilreçoitde
vosArtsi
86 LE MERCVRE
Donnez-luy donc au moins fon rang Surle Parnaffe :
Vous avez élevé le plus grands des Cefars,
Ce Prince avec raiſon doit occuper leur
place.
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Résumé : STANCES.
Le poème 'Stances' célèbre les exploits du prince Louis, fils du roi Louis XIV. La muse narratrice, présidant aux héros et aux savants, souligne les victoires militaires du prince, notamment la prise de Cambrai et de Saint-Omer. Elle admire ses actions surprenantes et ses talents dans les arts et les conquêtes. Le narrateur encourage les muses à ne pas craindre le prince, malgré son jeune âge et son charme, car il incarne la grandeur de son gouverneur, le duc de Montausier, et la majesté de son père. Le poème se conclut par une invitation à reconnaître la place du prince parmi les plus grands Césars, soulignant son éclat et son esprit pénétrant.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 134-141
LETTRE EN CHANSONS.
Début :
Flore dans nos Champs [...]
Mots clefs :
Air, Chant, Rire, Couplet, Louis, Louer
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE EN CHANSONS.
LETTRE
EN CHANSONS,
Sur le Chant deLancelotTurpin.
Lore dans nos Champs FEstenfin defcendun
Les Oyseauxparleurs chants Annoncentsa venuë ;
MaisquefertlePrintemps s
Quand onvousaperduë ;
Surle Chant de Réveillez-vous
Belle endormie.
DuZephirl'adouceinfluence Changeen vainnos bois &nos Prez ,
Nousneſentironssapresence,
Quedujourque vousreviendrez.
Sur l'Air duTraquenart.
Madame,quefaites-vous ,
Devous éloigner denous ?
88 LE MERCVRE
Demapropremain ,
Siiecroyoismon courage,
Demapropremain Ieme perçerois leſein.
Surl'Air delaBordeaux.
Aqui connoîtvostre beauté charmantes Comme nousfaiſons tous,
Touteſaiſon estaimable &riante.
Quiſepaſſe avecvous ,
Nultemps n'est doux Quandvous estes abfente ,
Etc'estparlemesme efprit Que l'heureux Coulange rit ,
Et Galand lamente.
Sur le Chant de l'Echelle du Temple
Ienehaypointles Espagnols ,
Tant que Coulange&que Bagnols.
Ils ont eux-feuls tout l'avantage ,
Tous les plaifirs , & tout l'honneur
Etne nouslaiſſent enpartage,
Qued'enragerde leur bon-beur.
Surle Chantde Landerirette.
Mais à quoybon tant de douleurs
2
GALANT. 89
ر
Nos cris,nosfoùpirs &nos pleurs ,
Landerirette ,
Nevous ramenentpas icy ,
Landeriry.
Surl'Air de Fichuë efttoutepreste.
Atous les gensde bon gouft ,
L'ay toûjours oùy dire Que quand l'adreffe est àbout ,
Ilfaut benir Dieude tout ,
Et rire,&rire ,&rire.
Sur le Chant de l' Année est bonne
Mais venons ànoftre Grand Roy,
Aluy voirtout remplird'effroy ,
Iln'estbon François qui n'entonne L'Annéeest bonne.
Sur leChantde Puiſſant Roy.
Iln'estpas permis de s'affliger ,
Sons ſes Loix Loüis va tout ranger.
Celebrons les Miracles étranges,
Qu'ontfaitpour nous ſon esprit &son
1 cœur:
Al'envy prodiguonsnos loüanges,
C'est le ſenl bien qui flate leVainqueur
90 LE MERCVRE
Sur l'Air Beuvons ànous quatre.
Maisquoyqu'on l'adore ,
Onadudépit Devoirqu'auboutdu Recit
Il en reste encore
Plus qu'on n'en adit.
ليه
Sur l'Air de Frere Frapart.
Nousceſſferons enfin d'entendre Comparer au plus granddes Rois,
Achille,Cefar,Alexandre ... Et tous les Hérosd'autrefois :
Quel que soit l'éclat qu'on leur donne,
Cequ'est Loüis nul n'a jamais esté.
Iln'imitajamaispersonne ,
Etnefera point imité.
Sur le Chant du Poulallierde
Pontoise.
Quelque éloge ,qu'ilnous coûte Ayons-en toûjours pour luy Acent ans , comme aujourd'huy Puiſſe-t-il estrefansgoute;
Qu'àsespieds il ait cent Rois ,
Qu'àlaChineonle redoute;
GALANT. 91
h
Etpour tout dire àlafois ,
Qu'ilait encorfon Louvois.
Sur l'Air des Sauts de Bordeaux.
Dans le meſime Sacrifice On Loürs est adoré ,
Son Ministre avecjustice Se voit aufsi reveré:
Toutemédiſance créve ,
L'envieuxtombe en defaut Lorsque la Vertu s'éleve
Iusqu'an degré leplus haut.
Sur le Chantde Vous avez trois
Filles.
Cettegrande Brune ,
Dontil est Mary ,
N'estpas lamoindrefortune DeceſageFavory.
Sur le Chant des Feüillantines..
Finiſſons , cardu Mestier Delower ,
Ilnefautpasse joüer ;
Detoutce que l'on révere
Ilfait bon ,
Ilfaitbonneparler guere
!
92 LE MERCVRE
Surl'Air de *****
Croyezdoncque l'Autheur
Tres-fatigué d'écrire;
Croyez donc que l'Autheur
Eft voſtre Serviteur.
Iefuisfans ceremonie Letres-fidele Valet
Delanoble Compagnie,
Quin'aura que ce Couplet.
EN CHANSONS,
Sur le Chant deLancelotTurpin.
Lore dans nos Champs FEstenfin defcendun
Les Oyseauxparleurs chants Annoncentsa venuë ;
MaisquefertlePrintemps s
Quand onvousaperduë ;
Surle Chant de Réveillez-vous
Belle endormie.
DuZephirl'adouceinfluence Changeen vainnos bois &nos Prez ,
Nousneſentironssapresence,
Quedujourque vousreviendrez.
Sur l'Air duTraquenart.
Madame,quefaites-vous ,
Devous éloigner denous ?
88 LE MERCVRE
Demapropremain ,
Siiecroyoismon courage,
Demapropremain Ieme perçerois leſein.
Surl'Air delaBordeaux.
Aqui connoîtvostre beauté charmantes Comme nousfaiſons tous,
Touteſaiſon estaimable &riante.
Quiſepaſſe avecvous ,
Nultemps n'est doux Quandvous estes abfente ,
Etc'estparlemesme efprit Que l'heureux Coulange rit ,
Et Galand lamente.
Sur le Chant de l'Echelle du Temple
Ienehaypointles Espagnols ,
Tant que Coulange&que Bagnols.
Ils ont eux-feuls tout l'avantage ,
Tous les plaifirs , & tout l'honneur
Etne nouslaiſſent enpartage,
Qued'enragerde leur bon-beur.
Surle Chantde Landerirette.
Mais à quoybon tant de douleurs
2
GALANT. 89
ر
Nos cris,nosfoùpirs &nos pleurs ,
Landerirette ,
Nevous ramenentpas icy ,
Landeriry.
Surl'Air de Fichuë efttoutepreste.
Atous les gensde bon gouft ,
L'ay toûjours oùy dire Que quand l'adreffe est àbout ,
Ilfaut benir Dieude tout ,
Et rire,&rire ,&rire.
Sur le Chant de l' Année est bonne
Mais venons ànoftre Grand Roy,
Aluy voirtout remplird'effroy ,
Iln'estbon François qui n'entonne L'Annéeest bonne.
Sur leChantde Puiſſant Roy.
Iln'estpas permis de s'affliger ,
Sons ſes Loix Loüis va tout ranger.
Celebrons les Miracles étranges,
Qu'ontfaitpour nous ſon esprit &son
1 cœur:
Al'envy prodiguonsnos loüanges,
C'est le ſenl bien qui flate leVainqueur
90 LE MERCVRE
Sur l'Air Beuvons ànous quatre.
Maisquoyqu'on l'adore ,
Onadudépit Devoirqu'auboutdu Recit
Il en reste encore
Plus qu'on n'en adit.
ليه
Sur l'Air de Frere Frapart.
Nousceſſferons enfin d'entendre Comparer au plus granddes Rois,
Achille,Cefar,Alexandre ... Et tous les Hérosd'autrefois :
Quel que soit l'éclat qu'on leur donne,
Cequ'est Loüis nul n'a jamais esté.
Iln'imitajamaispersonne ,
Etnefera point imité.
Sur le Chant du Poulallierde
Pontoise.
Quelque éloge ,qu'ilnous coûte Ayons-en toûjours pour luy Acent ans , comme aujourd'huy Puiſſe-t-il estrefansgoute;
Qu'àsespieds il ait cent Rois ,
Qu'àlaChineonle redoute;
GALANT. 91
h
Etpour tout dire àlafois ,
Qu'ilait encorfon Louvois.
Sur l'Air des Sauts de Bordeaux.
Dans le meſime Sacrifice On Loürs est adoré ,
Son Ministre avecjustice Se voit aufsi reveré:
Toutemédiſance créve ,
L'envieuxtombe en defaut Lorsque la Vertu s'éleve
Iusqu'an degré leplus haut.
Sur le Chantde Vous avez trois
Filles.
Cettegrande Brune ,
Dontil est Mary ,
N'estpas lamoindrefortune DeceſageFavory.
Sur le Chant des Feüillantines..
Finiſſons , cardu Mestier Delower ,
Ilnefautpasse joüer ;
Detoutce que l'on révere
Ilfait bon ,
Ilfaitbonneparler guere
!
92 LE MERCVRE
Surl'Air de *****
Croyezdoncque l'Autheur
Tres-fatigué d'écrire;
Croyez donc que l'Autheur
Eft voſtre Serviteur.
Iefuisfans ceremonie Letres-fidele Valet
Delanoble Compagnie,
Quin'aura que ce Couplet.
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Résumé : LETTRE EN CHANSONS.
La lettre est une série de poèmes en chansons adressés à une dame absente. Les auteurs expriment leur tristesse et leur désir de son retour, soulignant que la nature et les saisons perdent leur charme en son absence. Ils utilisent divers airs connus pour exprimer leur douleur et leur espoir de la revoir. La lettre célèbre également le roi Louis, louant ses qualités et ses actions, et le compare favorablement aux grands héros de l'histoire. Elle mentionne le ministre Louvois et critique subtilement certains aspects de la cour. Enfin, l'auteur conclut en se déclarant fatigué d'écrire et se présente comme le serviteur de la noble compagnie à qui la lettre est destinée.
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34
p. 210-213
CLAGNY, A MONSEIGNEUR LE DUC DU MAYNE, Sur son Voyage de Barrege.
Début :
Quoy, vous m'abandonnez, & sans flatter ma peine, [...]
Mots clefs :
Barrège, Clagny, Absence, Voyage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CLAGNY, A MONSEIGNEUR LE DUC DU MAYNE, Sur son Voyage de Barrege.
CLAGNY,
A MONSEIGNEVR
LE DUC DU MAYNE ,
Q
Sur ſon Voyagede Barrege.
noy !vousm'abandonnez, Sans flater mapeine Vous meditez , monPrince , une abfen- ce inhumaine?
Vouspartezde Clagny,quand la fai- fon des fleurs Vient émailler ces lieux de leurs vives
couleurs:
Yous partezde Clagny ,lors qu'avec le Zephire
A
GALANT. 137 Florey vient établir son agreable Empire,
Qui vous trouvant abfent de ce char- mantséjour ,
Va faire lure ailleurs les pompes deſa
Cour.
Déja mes Orangers , retirez de leur ferre ,
Quid'un vert d'émeraude enrichiſſoient
laterre
Tristede cedépartqu'ils n'ont pupréf- Sentir ,
De leurs fombres Palais ont regret de fortir :
Leurcouleurse dément , &leur feüille moinsverte ,
Marque affezla douleur de leur ſenſible
perte;
Leur odeur estfansforce , &leursfruits paliſſans Demeurent ſans éclat ſur leurs troncs
languiſſans Que Barrege est heureux ! que je luy
-porteenvie!
Hme vole des jours de vostre illuftre
vie
138 LE MERCVRE Etquoyque ce larcin medonne de l'ennuy ,
Ie n'ose en soupirer , ny me plaindre de luy ,
Leſujet qui le cause,&qui fait cette absence,
Pour n'y pas consentir m'est de trop d'importance ,
Etle dernier fuccezque fes eaux ont produit,
Avectrop de bonheurm'en ontfait voir lefruit.
Et bien réſolvons-nous,donnonsnostre fuffrage,
Confentons ſans chagrin àcet heureux
voyage;
Mais,mon Prince,du moinsbaſtezvo ſtre retour ,
Rendez-mey promptement l'Obiet de
mon amour ,
Rendez-moymon Héros, &calmezma
tristeſſe ;
Ramenez à Clagny toute nostre alle- greffe Revenez pour me plaire &pourplaire auxbeaux yeux
1
Dela Divinitéqui preſide en ces lieux.
A MONSEIGNEVR
LE DUC DU MAYNE ,
Q
Sur ſon Voyagede Barrege.
noy !vousm'abandonnez, Sans flater mapeine Vous meditez , monPrince , une abfen- ce inhumaine?
Vouspartezde Clagny,quand la fai- fon des fleurs Vient émailler ces lieux de leurs vives
couleurs:
Yous partezde Clagny ,lors qu'avec le Zephire
A
GALANT. 137 Florey vient établir son agreable Empire,
Qui vous trouvant abfent de ce char- mantséjour ,
Va faire lure ailleurs les pompes deſa
Cour.
Déja mes Orangers , retirez de leur ferre ,
Quid'un vert d'émeraude enrichiſſoient
laterre
Tristede cedépartqu'ils n'ont pupréf- Sentir ,
De leurs fombres Palais ont regret de fortir :
Leurcouleurse dément , &leur feüille moinsverte ,
Marque affezla douleur de leur ſenſible
perte;
Leur odeur estfansforce , &leursfruits paliſſans Demeurent ſans éclat ſur leurs troncs
languiſſans Que Barrege est heureux ! que je luy
-porteenvie!
Hme vole des jours de vostre illuftre
vie
138 LE MERCVRE Etquoyque ce larcin medonne de l'ennuy ,
Ie n'ose en soupirer , ny me plaindre de luy ,
Leſujet qui le cause,&qui fait cette absence,
Pour n'y pas consentir m'est de trop d'importance ,
Etle dernier fuccezque fes eaux ont produit,
Avectrop de bonheurm'en ontfait voir lefruit.
Et bien réſolvons-nous,donnonsnostre fuffrage,
Confentons ſans chagrin àcet heureux
voyage;
Mais,mon Prince,du moinsbaſtezvo ſtre retour ,
Rendez-mey promptement l'Obiet de
mon amour ,
Rendez-moymon Héros, &calmezma
tristeſſe ;
Ramenez à Clagny toute nostre alle- greffe Revenez pour me plaire &pourplaire auxbeaux yeux
1
Dela Divinitéqui preſide en ces lieux.
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Résumé : CLAGNY, A MONSEIGNEUR LE DUC DU MAYNE, Sur son Voyage de Barrege.
L'auteur écrit au duc du Maine, actuellement à Clagny, pour exprimer sa tristesse face à son départ imminent. Il déplore l'inhumanité de cette absence alors que la saison des fleurs commence. La nature semble en deuil, notamment les orangers qui perdent leur éclat. L'auteur admire la chance de Barrege, qui profite de la présence du duc, et souhaite partager cette proximité. Il reconnaît l'importance de la raison de cette absence et l'accepte avec résignation. Il conclut en demandant au duc de hâter son retour pour apaiser sa tristesse et ramener la joie à Clagny.
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35
p. 214-215
« Nul n'a depuis trois mois au quartier de Clery RY, [...] »
Début :
Nul n'a depuis trois mois au quartier de Clery RY, [...]
Mots clefs :
Clery, Amour
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texteReconnaissance textuelle : « Nul n'a depuis trois mois au quartier de Clery RY, [...] »
NUIn'a depuis trois mois anquay tierdeClery Ry Chacun às'exempter defrias &de dé pense , Penfe
Iris àton ennuy prenddepuis ton dé
part Part,
Peut-on voir un Deftin àquipourtoy foûpire; Pire
Leſçaybienqu'il faudroit un femblable mytere و
Mais pour se retenir on feroit un effort Fort
Et de plus un Gaſcon , qui ne tientdu vulgaire , Guere,
Aimeces bruitsflateurs , &n'en prend de chagrin , Grain..
140 LE MERCVRE
Amour fous d'autres Loiss le Pfalmi fted'Orange Range Phebus hors du Quartier va prendre fortſouvent Vent,
La Femme d'Alcidon estoit pour l'Hy- menée Néc.
LeTreſorier Tirfisdroitàl'argent comptant, Tend,
On prend l'air à Viry pendant que la verdure Dure;
Pourt'en apprendreplus , il faudroit te pouvoir Voir
Iris àton ennuy prenddepuis ton dé
part Part,
Peut-on voir un Deftin àquipourtoy foûpire; Pire
Leſçaybienqu'il faudroit un femblable mytere و
Mais pour se retenir on feroit un effort Fort
Et de plus un Gaſcon , qui ne tientdu vulgaire , Guere,
Aimeces bruitsflateurs , &n'en prend de chagrin , Grain..
140 LE MERCVRE
Amour fous d'autres Loiss le Pfalmi fted'Orange Range Phebus hors du Quartier va prendre fortſouvent Vent,
La Femme d'Alcidon estoit pour l'Hy- menée Néc.
LeTreſorier Tirfisdroitàl'argent comptant, Tend,
On prend l'air à Viry pendant que la verdure Dure;
Pourt'en apprendreplus , il faudroit te pouvoir Voir
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Résumé : « Nul n'a depuis trois mois au quartier de Clery RY, [...] »
Le texte est un poème archaïque évoquant des personnages comme 'Deftin' et 'Viry', et des actions telles que 'prendre des vents'. Il mentionne des sentiments et des efforts, ainsi que des figures mythologiques comme 'Alcidon' et 'Phebus'. Le langage utilisé rend l'interprétation directe difficile.
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36
p. 229-237
ELEGIE.
Début :
Du grand monde & du bruit l'ame peu satisfaite, [...]
Mots clefs :
Monde, Désert, Amis, Science, Âme, Roi, Raison, Gloire
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texteReconnaissance textuelle : ELEGIE.
ELEGI Ε.
Vgrandmonde&dubruit l'ame
penSatisfaire,
Pourtrouverdurepos je cherche une re- traite ,
GALANT. 149 Etfortant dela Ville apres cent maux Soufferts,
Ie viens chercher du Bec les aimables
Deserts..
CeSéjour agréable encor qu'ilfoit champestre,
Ne fert que rarement à son illustre
Maistre,
Et l'obligeant Emire en tous lieux reveré
AmaBarque agitéeoffre un Portaſſuré.
Trompeuse ambition ! Grandeur imagi- naire!
Qu'en vous lebien est rare &le mal
ordinaire!
Queleplus inſenſible &le mieux pre- paré,
Boit chez vous de Poison dans un Vase doré !
Qu'unefoule importune auſeul gain at- tachée ,
Sous un fasteapparent tient de fraude cachée!
Que les fermes Amisfe trouvent peu Souvent !
Qu'on barit des projets sur un fable mouvant!
Gij
igo LE MERCVRE Etqu'heureux est celuy , dont l'adroite
Science
Sçaitjoindre leſecret avecladéfiance Apeu de vrais Amis qui ſçait se re- trancher ,
Qui garde bien te nombre &n'en va point chercher,
Et qui ſur l'apparence enfin iamais ne -fonde
La folle opinion de plaire àtout le monde!
Onferoit unprodige en vertus achevé.
Qu'onseroit vicieux, pour un goust dépravé,
L'onavencomparer l'honneur à l'arti fice,
Les liberalitezàl'infame avarice,
La douceur à l'aigreur , l'orgueil àla bonté,
Aux laſches actions la generosité,
Lemodeste à celuy, qui fait le necef
faire,
Et l'ame laplusfourbe, au cœur leplus:
fincere.
Cependantdumensonge, infamesArti- fans VnMonstre vous devore , &fait des Partisans,
GALANT. 15.4
k
Voit dans ſes interests ceux qu'il rend miserables ,
Etdesplus oppreſſez fait les plusfavo rables.
On vanteſa conduite , on vanteſon efprit,
On n'oſe contredire àtout ce qu'il écrit,
L'Amour ar tout des
efolavesde l'interest faitpar to
Et regnequelquefois dans les cœurs les
plusbraves.
Al'éclat de la gloire on prefere lebien,
Et pour en acquerir les Crimes nefont
rien.
Quels divers embarras ne m'a-t-on pointfait naiſtre !
Combien , où je commande ay-je ven plusd'unMaistre ?
D'un Roy victorieux la iuste autorités
Apeineapûfléchir un Suiet irrité;
Ceux que i'aimois le mieux , emportez par la brigue,
Ont- ils à ce Torrent opposé quelque Digue!
LaGloirequi m'afait un grand Corps
effembler .... Giij
152 LE MERCVRE Contre les Ennemis qui voudroient nous troubler,
Mapreste des Lauriers dans une vaste Plaine,
Etjevois dansla Ville une Palme incertaine.
Vn indigne Ennemy , qui fort de fon devoir,
Songeàme faire teste , &nesefait pas
voir,
Devient l'injuste Chefd'une infameCabale ,
Trouvedes Courtiſans ſans partirdeſa Salle ,
Etdansſes noirs deſſeins doit estre sa- tisfait D'avoir ofé combatre , encor qu'il soit
défait.
Ilme force àrougir lors que je le furmonte ,
Au plus fort de ma gloire il me couvre
dehonte,
Et donne par caprice en cette occafion,
Au Vainqueur & Vaincu mesme con- fusion.
Ab ! que de mon dépit la juste vian lence .D
GALAN T. 153 Maisle Roy nous l'ordonne,imposons- nousfilence ,
Mon cœur,ilfaut donner encesfacheux
momens,
Au plus grand des Mortels tous nos reffentimens.
Opaisible retraite ? aimable folitude ?
Qui des plus fortunez charmez l'in- quietude , :
M'arrachantauxplaiſirs que vouspou- vezdonner:
Ah! que j'ay de regret de vous aban- donner,
De preferer au mien l'avantage des
autres ,
Etnevoirde long-temps des lieux com- meles vostres! ..
Mais deux jours fans agir mefont à regretter,
4
Etce temps, àmon gré ,nese peut ra- chetera
Pourrons- nous bien changer dans ma plainte inutile,
L'innocence des Champs aux fracas de.
la Ville ?
De cent Beautez en vain on vante les
appas,
Gv
154 LE MERCVRE Moncœur nepeut aimer ce qu'il n'estin
me pas:
Commeil ne fut jamais capable de foi- bleffe ,
Un effort genereux rompt le trait qui le bleffe ,
Etpenchant vers la Gloire
plusqu'àiny.
n'estant
Ilpeuthairdemain, ce qu'il aime aujourd'huy ;
Mais pour vos beaux Deferts , iln'en
estpas demefme,
Pastre repos flateur donne un plaifir extrême
Sans Iris,fans mon Maistre, ô Sejour fortuné.
Vous auriez tout le cœurque je leur ay donné
Le quitte donc l'émail de vos vertes.
Prairies,
Et tout. ce qui flatoit mes douces ré
veries:
Allons tendre les bras à nos illustres
fers,
Allons-nous redonner au Grand Roy que je fers
GALANT Obſerverles proiets d'une fouleimportune,
Ettrouver des plaisirs dans ma noble infortune int Maisil faut bienpenser àce que nous ferons,
Regler nos sentimens par ce que nous Sçaurons , 5
Et fuivant les conseils que la raison
inspire,
Koir,écouterbeaucoup , agir&nevien dire
L
Vgrandmonde&dubruit l'ame
penSatisfaire,
Pourtrouverdurepos je cherche une re- traite ,
GALANT. 149 Etfortant dela Ville apres cent maux Soufferts,
Ie viens chercher du Bec les aimables
Deserts..
CeSéjour agréable encor qu'ilfoit champestre,
Ne fert que rarement à son illustre
Maistre,
Et l'obligeant Emire en tous lieux reveré
AmaBarque agitéeoffre un Portaſſuré.
Trompeuse ambition ! Grandeur imagi- naire!
Qu'en vous lebien est rare &le mal
ordinaire!
Queleplus inſenſible &le mieux pre- paré,
Boit chez vous de Poison dans un Vase doré !
Qu'unefoule importune auſeul gain at- tachée ,
Sous un fasteapparent tient de fraude cachée!
Que les fermes Amisfe trouvent peu Souvent !
Qu'on barit des projets sur un fable mouvant!
Gij
igo LE MERCVRE Etqu'heureux est celuy , dont l'adroite
Science
Sçaitjoindre leſecret avecladéfiance Apeu de vrais Amis qui ſçait se re- trancher ,
Qui garde bien te nombre &n'en va point chercher,
Et qui ſur l'apparence enfin iamais ne -fonde
La folle opinion de plaire àtout le monde!
Onferoit unprodige en vertus achevé.
Qu'onseroit vicieux, pour un goust dépravé,
L'onavencomparer l'honneur à l'arti fice,
Les liberalitezàl'infame avarice,
La douceur à l'aigreur , l'orgueil àla bonté,
Aux laſches actions la generosité,
Lemodeste à celuy, qui fait le necef
faire,
Et l'ame laplusfourbe, au cœur leplus:
fincere.
Cependantdumensonge, infamesArti- fans VnMonstre vous devore , &fait des Partisans,
GALANT. 15.4
k
Voit dans ſes interests ceux qu'il rend miserables ,
Etdesplus oppreſſez fait les plusfavo rables.
On vanteſa conduite , on vanteſon efprit,
On n'oſe contredire àtout ce qu'il écrit,
L'Amour ar tout des
efolavesde l'interest faitpar to
Et regnequelquefois dans les cœurs les
plusbraves.
Al'éclat de la gloire on prefere lebien,
Et pour en acquerir les Crimes nefont
rien.
Quels divers embarras ne m'a-t-on pointfait naiſtre !
Combien , où je commande ay-je ven plusd'unMaistre ?
D'un Roy victorieux la iuste autorités
Apeineapûfléchir un Suiet irrité;
Ceux que i'aimois le mieux , emportez par la brigue,
Ont- ils à ce Torrent opposé quelque Digue!
LaGloirequi m'afait un grand Corps
effembler .... Giij
152 LE MERCVRE Contre les Ennemis qui voudroient nous troubler,
Mapreste des Lauriers dans une vaste Plaine,
Etjevois dansla Ville une Palme incertaine.
Vn indigne Ennemy , qui fort de fon devoir,
Songeàme faire teste , &nesefait pas
voir,
Devient l'injuste Chefd'une infameCabale ,
Trouvedes Courtiſans ſans partirdeſa Salle ,
Etdansſes noirs deſſeins doit estre sa- tisfait D'avoir ofé combatre , encor qu'il soit
défait.
Ilme force àrougir lors que je le furmonte ,
Au plus fort de ma gloire il me couvre
dehonte,
Et donne par caprice en cette occafion,
Au Vainqueur & Vaincu mesme con- fusion.
Ab ! que de mon dépit la juste vian lence .D
GALAN T. 153 Maisle Roy nous l'ordonne,imposons- nousfilence ,
Mon cœur,ilfaut donner encesfacheux
momens,
Au plus grand des Mortels tous nos reffentimens.
Opaisible retraite ? aimable folitude ?
Qui des plus fortunez charmez l'in- quietude , :
M'arrachantauxplaiſirs que vouspou- vezdonner:
Ah! que j'ay de regret de vous aban- donner,
De preferer au mien l'avantage des
autres ,
Etnevoirde long-temps des lieux com- meles vostres! ..
Mais deux jours fans agir mefont à regretter,
4
Etce temps, àmon gré ,nese peut ra- chetera
Pourrons- nous bien changer dans ma plainte inutile,
L'innocence des Champs aux fracas de.
la Ville ?
De cent Beautez en vain on vante les
appas,
Gv
154 LE MERCVRE Moncœur nepeut aimer ce qu'il n'estin
me pas:
Commeil ne fut jamais capable de foi- bleffe ,
Un effort genereux rompt le trait qui le bleffe ,
Etpenchant vers la Gloire
plusqu'àiny.
n'estant
Ilpeuthairdemain, ce qu'il aime aujourd'huy ;
Mais pour vos beaux Deferts , iln'en
estpas demefme,
Pastre repos flateur donne un plaifir extrême
Sans Iris,fans mon Maistre, ô Sejour fortuné.
Vous auriez tout le cœurque je leur ay donné
Le quitte donc l'émail de vos vertes.
Prairies,
Et tout. ce qui flatoit mes douces ré
veries:
Allons tendre les bras à nos illustres
fers,
Allons-nous redonner au Grand Roy que je fers
GALANT Obſerverles proiets d'une fouleimportune,
Ettrouver des plaisirs dans ma noble infortune int Maisil faut bienpenser àce que nous ferons,
Regler nos sentimens par ce que nous Sçaurons , 5
Et fuivant les conseils que la raison
inspire,
Koir,écouterbeaucoup , agir&nevien dire
L
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Résumé : ELEGIE.
Le poème 'ELEGI Ε.' explore les réflexions d'un individu sur la vie à la cour et le désir de retraite. L'auteur aspire à un repos loin de la ville et de ses maux, mais reconnaît que même les lieux déserts ne conviennent pas toujours à son maître. Il critique l'ambition trompeuse et la grandeur imaginaire, soulignant que le bien est rare et le mal ordinaire dans ce contexte. L'auteur déplore la rareté des amis sincères et la fréquente présence de projets éphémères. Il admire celui qui sait allier la science et la défiance, et qui ne cherche pas à plaire à tout le monde. Le poème condamne les vices et les artifices, préférant l'honneur, la générosité et la sincérité. Il décrit également les intrigues et les manipulations à la cour, où les intérêts personnels dominent souvent. L'auteur exprime son regret de devoir abandonner une retraite paisible pour obéir aux ordres du roi, malgré son désir de rester dans un lieu tranquille. Il conclut en exprimant son intention de suivre les conseils de la raison et de rester prudent dans ses actions.
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37
p. 4-5
SONNET.
Début :
Parce que l'Espagnol est une Langue fiere, [...]
Mots clefs :
Espagnol, Langue, Ecolière
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SONNET.
SONNET.
Arce que l'Espagnol est PArceLanguefiere ,
une
Ievous le dois apprendre ?Et bicn Soit , commençons ;
Mais ce que je demande à ma belle Ecoliere ,
C'est de neſeſervirjamais de mes
Leçons.
Déja ſi fierement voſtre ameindifferente
Oppoſe àmonamourqu'ilnefaut
point aimer ,
QuemesmeenEspagnol,yfuſſiez- Sçavante ,
A 2
4
LE MERCVRE
Vous auriez de la peine àvous
mieux exprimer.
Croyez-moy, le François vautbien
qu'on le préfere
Ala rude fierté d'une Langue
Etrangere.
De ce qu'il ade libre empruntons leSecours.
Mais quedefon costé l'Espagnol Se confole;
Car ne pouvons-nous pas mesler dans nos amours ,
Et liberté Françoise, &constance Espagnole?
Arce que l'Espagnol est PArceLanguefiere ,
une
Ievous le dois apprendre ?Et bicn Soit , commençons ;
Mais ce que je demande à ma belle Ecoliere ,
C'est de neſeſervirjamais de mes
Leçons.
Déja ſi fierement voſtre ameindifferente
Oppoſe àmonamourqu'ilnefaut
point aimer ,
QuemesmeenEspagnol,yfuſſiez- Sçavante ,
A 2
4
LE MERCVRE
Vous auriez de la peine àvous
mieux exprimer.
Croyez-moy, le François vautbien
qu'on le préfere
Ala rude fierté d'une Langue
Etrangere.
De ce qu'il ade libre empruntons leSecours.
Mais quedefon costé l'Espagnol Se confole;
Car ne pouvons-nous pas mesler dans nos amours ,
Et liberté Françoise, &constance Espagnole?
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Résumé : SONNET.
Le locuteur préfère la langue française à l'espagnol. Il souhaite enseigner l'espagnol à sa bien-aimée, mais préfère qu'elle utilise le français. Il valorise la liberté du français et la constance de l'espagnol, suggérant de les mélanger dans leurs amours.
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38
p. 7-14
ELOGE DE MARQUES, petit Chien Arragonnois.
Début :
Scavez-vous avec qui, Philis, ce petit Chien, [...]
Mots clefs :
Chien, Marques, Amour, Animal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ELOGE DE MARQUES, petit Chien Arragonnois.
ELOGE DE MARQVE'S...
petit Chien Arragonnois.
Cavez-vous aves qui , Philis,
ce petit Chien ,
Peut avoirde la reſſemblance ?
Cà, devinez ,Songez-y bien ,
Lachoſe est affezd'importance..
Pour percer le mystere , &vousy
faire jour,
ExaminezMarqués,fonhumeur,
Sa figure
Mais enfin cette Enigme est-elle trop obscure ?
Vous rendez-vous?il reſſemble à
l'Amour.
A l'Amour , direz-vous ! la com...
paraiſon cloche,
GALANT. 7
Si jamais on a veu comparaison clocher.
Est-ce que de l'amour un Chien
peut approcher?
Qüyda, Philis, il en approche..NTHELDE LYON
1893
Mais en approchercen'est rien,
Ie diray davantage, j'augmenteray bien
Laſurpriſe que je vous causes.
VostreChion & Amour, I'Amour
&voſtre Chien ,
C'est jus vert, vert jus , mesme chofe..
Marquéssur vos genouxa mille
privautez ,
Entre vos bras il ſelogeà toute heure ,
Et c'est làque l'Amour établitfa demeure .
8 LE MERCVRE
Lors qu'il est bien reçeu de vous
autres Beautez.
On voitMarqués se mettre aifément en colere ,
Et s'apaiſerfort aisément ;
Connoiffez-vous l'Amour ? voila fon caractere ,
Ilsefache &s'appaise enunmémemoment.
Afin quevostre Chien ait la taille:
mieux faite ,
Vous le traitezaffezfrugalemet,
Etle pauvre Marqués qui fait toûjours diete. ,
Subſiſte je nesçay comment.
L'Amour nepeut chezvous trouverdeſubſiſtance ,
Vous ne luy ſervez pas un seut mets nourriſſant ,
1
GALANT. 9
Et s'il ne vivoit d'efperance ,
Ie croy qu'ilmourroit ennaiffant.
Avec cepetit Chien vousfolâtrez
fans ceffe ,
Etfolâtrant ce petit Chienvous
mord ,
On joüe avec l'Amour , ilbadine
d'abord ,
Mais en badinant il vous bleffe.
Loindepunir ce petit Animal,
Nerit-onpasdeſes morſures ?
Encorque de l' Amour onſente les blessures ,
AlAmourqui lesfait on neveus
point demal,
On veut qu'un Chien foit telque
quand ilvient de naître ,
Et de peur qu'il ne croiffe on y
prend millefoins.
10 LE MERCVRE
Ilnefautpas enprendre moins ,
Pour empescher l'Amour de croître.
Vous carreſſez Marqués, parce qu'il estpetit;
S'il devenoit trop grand , iln'auroit rien d'aimable ;
Unpetit Amourdivertit ;
S'il deviet trop grad, il accable..
Mais j'entens que Marqués se plaint dumauvais tour Que luy fait ma Muſe indi- Torete.
Ah! vous me ruinez,vous gâtez
tout , Poëte ,
Dit-il, en mefaisant reſſembler à
l'Amour.
L'Amour n'est pas trop bien au4 presde maMaiſtreſſes
GALANT. II
Sivous ne leſçavez , elle l'atoûjoursfuy ,
Et c'est affez pour perdreſatendreſſe ,
Que d'avoirpar malheurduraportavec luy.
En mon état de Chien j'ay l'ame affezcontente ,
Jeſuis heureux par cent bonnes rafons ;
J'ay bien affaire , moy , que vos comparaiſons Viennent troubler mafortunepre- Sente.
Etsipour reſſembler aux Dieux MaMaiſtreſſe mediſgracie ,
A voſtre avis , m'en trouveray-je
micux?
Non, nón , c'est trop d'honneur, je
vous en remercie.
12 LE MERCVRE
3
Ah! monpauvre Marqués, ceſe- roit grand' pitié ,
Qu'apres avoir quitté pour elle Pere &Mere,
La Patrie aux grands cœurs toû- jours aimable &chere ,
Tu te viſſes disgracié
Pour une cauſeſilegere.
Non, cela nesepeut , fay valoir
tes appas;
CherMarqués , taMaistreffeaime quetu laflates ,
Careſſe-la, tiens-toyfans ceffe en- treſes bras ,
En aboyant , en luy donnant tes
pattes,
Explique - toyle mieux que tu
pourras.
Et loin qu'elle tefoit cruelle ,
Parce
GALANT. 13
Parcequ'avec l'Amour on te voit
du rapport ,
Fais que l' Amour trouve grace
aupres d'elle ,
Puis qu'il te reſſemblefifort.
petit Chien Arragonnois.
Cavez-vous aves qui , Philis,
ce petit Chien ,
Peut avoirde la reſſemblance ?
Cà, devinez ,Songez-y bien ,
Lachoſe est affezd'importance..
Pour percer le mystere , &vousy
faire jour,
ExaminezMarqués,fonhumeur,
Sa figure
Mais enfin cette Enigme est-elle trop obscure ?
Vous rendez-vous?il reſſemble à
l'Amour.
A l'Amour , direz-vous ! la com...
paraiſon cloche,
GALANT. 7
Si jamais on a veu comparaison clocher.
Est-ce que de l'amour un Chien
peut approcher?
Qüyda, Philis, il en approche..NTHELDE LYON
1893
Mais en approchercen'est rien,
Ie diray davantage, j'augmenteray bien
Laſurpriſe que je vous causes.
VostreChion & Amour, I'Amour
&voſtre Chien ,
C'est jus vert, vert jus , mesme chofe..
Marquéssur vos genouxa mille
privautez ,
Entre vos bras il ſelogeà toute heure ,
Et c'est làque l'Amour établitfa demeure .
8 LE MERCVRE
Lors qu'il est bien reçeu de vous
autres Beautez.
On voitMarqués se mettre aifément en colere ,
Et s'apaiſerfort aisément ;
Connoiffez-vous l'Amour ? voila fon caractere ,
Ilsefache &s'appaise enunmémemoment.
Afin quevostre Chien ait la taille:
mieux faite ,
Vous le traitezaffezfrugalemet,
Etle pauvre Marqués qui fait toûjours diete. ,
Subſiſte je nesçay comment.
L'Amour nepeut chezvous trouverdeſubſiſtance ,
Vous ne luy ſervez pas un seut mets nourriſſant ,
1
GALANT. 9
Et s'il ne vivoit d'efperance ,
Ie croy qu'ilmourroit ennaiffant.
Avec cepetit Chien vousfolâtrez
fans ceffe ,
Etfolâtrant ce petit Chienvous
mord ,
On joüe avec l'Amour , ilbadine
d'abord ,
Mais en badinant il vous bleffe.
Loindepunir ce petit Animal,
Nerit-onpasdeſes morſures ?
Encorque de l' Amour onſente les blessures ,
AlAmourqui lesfait on neveus
point demal,
On veut qu'un Chien foit telque
quand ilvient de naître ,
Et de peur qu'il ne croiffe on y
prend millefoins.
10 LE MERCVRE
Ilnefautpas enprendre moins ,
Pour empescher l'Amour de croître.
Vous carreſſez Marqués, parce qu'il estpetit;
S'il devenoit trop grand , iln'auroit rien d'aimable ;
Unpetit Amourdivertit ;
S'il deviet trop grad, il accable..
Mais j'entens que Marqués se plaint dumauvais tour Que luy fait ma Muſe indi- Torete.
Ah! vous me ruinez,vous gâtez
tout , Poëte ,
Dit-il, en mefaisant reſſembler à
l'Amour.
L'Amour n'est pas trop bien au4 presde maMaiſtreſſes
GALANT. II
Sivous ne leſçavez , elle l'atoûjoursfuy ,
Et c'est affez pour perdreſatendreſſe ,
Que d'avoirpar malheurduraportavec luy.
En mon état de Chien j'ay l'ame affezcontente ,
Jeſuis heureux par cent bonnes rafons ;
J'ay bien affaire , moy , que vos comparaiſons Viennent troubler mafortunepre- Sente.
Etsipour reſſembler aux Dieux MaMaiſtreſſe mediſgracie ,
A voſtre avis , m'en trouveray-je
micux?
Non, nón , c'est trop d'honneur, je
vous en remercie.
12 LE MERCVRE
3
Ah! monpauvre Marqués, ceſe- roit grand' pitié ,
Qu'apres avoir quitté pour elle Pere &Mere,
La Patrie aux grands cœurs toû- jours aimable &chere ,
Tu te viſſes disgracié
Pour une cauſeſilegere.
Non, cela nesepeut , fay valoir
tes appas;
CherMarqués , taMaistreffeaime quetu laflates ,
Careſſe-la, tiens-toyfans ceffe en- treſes bras ,
En aboyant , en luy donnant tes
pattes,
Explique - toyle mieux que tu
pourras.
Et loin qu'elle tefoit cruelle ,
Parce
GALANT. 13
Parcequ'avec l'Amour on te voit
du rapport ,
Fais que l' Amour trouve grace
aupres d'elle ,
Puis qu'il te reſſemblefifort.
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Résumé : ELOGE DE MARQUES, petit Chien Arragonnois.
Le poème 'Éloge de Marqve's' compare un petit chien arragonnois nommé Marqués à l'Amour. Le poète invite Philis à deviner les similitudes entre le chien et l'Amour. Marqués, comme l'Amour, approche souvent sa maîtresse, se met en colère et s'apaise facilement. Bien traité, le chien doit souvent jeûner, tout comme l'Amour qui survit grâce à l'espoir. Marqués mord parfois sa maîtresse lorsqu'elle joue avec lui, tout comme l'Amour peut blesser en badinant. Le poète souligne que l'Amour et le chien doivent rester petits pour rester aimables. Marqués se plaint de ressembler à l'Amour, car sa maîtresse fuit l'Amour. Le poète conseille à Marqués de continuer à plaire à sa maîtresse pour qu'elle accepte l'Amour, qui lui ressemble beaucoup.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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39
p. 74-79
SUR LE JUBILÉ DE SON ALTESSE ROYALE.
Début :
Dans le mesme temps que le Roy a fait éclater / Vous pensez donc, Seigneur, gagner le jubilé, [...]
Mots clefs :
Jubilé, Prince d'Orange, Saint Omer, Furie, Boucherie
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texteReconnaissance textuelle : SUR LE JUBILÉ DE SON ALTESSE ROYALE.
Dans le meſme temps que le Roy a fait éclater ſa pieté par toutes ces magnificences,
Monfieur a donné des marques publiques de la fienne ,
en venant gagner icy fon Ju
GALANT.
55 bile , qu'il n'avoit pû gagner à l'Armée. Il a faitſes Stations
avec un zele qui a édifié tout
le monde. Cependant il s'eſt
trouvé un Scrupuleux qui luy a donné quelque avis ſur la préparation où ce grandPrince ſe devoit mettre pour une
action fi pieuſe. Jugez , Mada- me , par la lecture de ces Vers,
fi le ſcrupule adû l'arreſter.
SUR LE JUBILE'
DE
SON ALTESSE ROYALE.
Ous pensezdonc, Seigneur, Vousgagner leJubilé ,
Sansreparer l'outrage &l'affront Signalé,
56 LE MERCVRE Quepar une injustice étrange,
Dont toute l'Europe aparlé,
Vous fiſtes au Prince d'Orange Dans vostre dernier Démeflé?
Ne vous souvient - il plus avec quelle furie Vous fustes l'attaquer au milieu defes Gens ,
LeSaintjour de Pasquesfleurie;
Et quelle horrible boucherie
Vousfiftes des pauvres Flamans,
Qui vouloient défendreſavie?
Pour luy,graces àſon Cheval,
Qui l'a plus d'une fois secouru dans lafuite;
Ilcut plus de peur quede mal,
Etpar uneſage conduite ,
Abandonnant ſon bagage &Sa Suite ,
Ilalla repaſſeràBruges le Canal.
GALANT. 57
Mais en estes-vous moins coupable?
Et renvoyer ainſi ce Prince àfa Maiſon ,
Confus , dansun état lugubre, pi- toyable,
Sans luy faire aucune raifon,
N'est-cepas un crime effroyable,
Dont on nepeut jamais efperer le pardon ?
Jenesçay qu'un moyen pour vous tirer d'affaire ,
L'avis m'en est venu d'un fage Directcur;
Mais à vous direvray, Seigneur,
SaMorale est un peufevere,
Et la chose pour un Vainqueur
Eftaffez difficile àfaire.
Furezqu'estant vaincu dans quatre ou cinq Combats,
58 LE MERCVRE Vous quitterez aux Flamans la
Campagne;
Que vous rendrez Saint Omer à
l'Espagne ,
Que vous fouffrirez tout des Troupes d'Allemagne ;
Etcelafait , ne doutez pas Qu'on nevouspuiffe abfoudre de
tout cas.
Monfieur a donné des marques publiques de la fienne ,
en venant gagner icy fon Ju
GALANT.
55 bile , qu'il n'avoit pû gagner à l'Armée. Il a faitſes Stations
avec un zele qui a édifié tout
le monde. Cependant il s'eſt
trouvé un Scrupuleux qui luy a donné quelque avis ſur la préparation où ce grandPrince ſe devoit mettre pour une
action fi pieuſe. Jugez , Mada- me , par la lecture de ces Vers,
fi le ſcrupule adû l'arreſter.
SUR LE JUBILE'
DE
SON ALTESSE ROYALE.
Ous pensezdonc, Seigneur, Vousgagner leJubilé ,
Sansreparer l'outrage &l'affront Signalé,
56 LE MERCVRE Quepar une injustice étrange,
Dont toute l'Europe aparlé,
Vous fiſtes au Prince d'Orange Dans vostre dernier Démeflé?
Ne vous souvient - il plus avec quelle furie Vous fustes l'attaquer au milieu defes Gens ,
LeSaintjour de Pasquesfleurie;
Et quelle horrible boucherie
Vousfiftes des pauvres Flamans,
Qui vouloient défendreſavie?
Pour luy,graces àſon Cheval,
Qui l'a plus d'une fois secouru dans lafuite;
Ilcut plus de peur quede mal,
Etpar uneſage conduite ,
Abandonnant ſon bagage &Sa Suite ,
Ilalla repaſſeràBruges le Canal.
GALANT. 57
Mais en estes-vous moins coupable?
Et renvoyer ainſi ce Prince àfa Maiſon ,
Confus , dansun état lugubre, pi- toyable,
Sans luy faire aucune raifon,
N'est-cepas un crime effroyable,
Dont on nepeut jamais efperer le pardon ?
Jenesçay qu'un moyen pour vous tirer d'affaire ,
L'avis m'en est venu d'un fage Directcur;
Mais à vous direvray, Seigneur,
SaMorale est un peufevere,
Et la chose pour un Vainqueur
Eftaffez difficile àfaire.
Furezqu'estant vaincu dans quatre ou cinq Combats,
58 LE MERCVRE Vous quitterez aux Flamans la
Campagne;
Que vous rendrez Saint Omer à
l'Espagne ,
Que vous fouffrirez tout des Troupes d'Allemagne ;
Etcelafait , ne doutez pas Qu'on nevouspuiffe abfoudre de
tout cas.
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Résumé : SUR LE JUBILÉ DE SON ALTESSE ROYALE.
Le texte décrit les actions de deux figures royales. Le roi a montré sa piété par des démonstrations de magnificence. Monsieur a choisi de gagner son jubilé à Paris après ne pas avoir pu le faire à l'armée. Il a accompli ses dévotions avec zèle, mais un scrupuleux lui a conseillé de se préparer spirituellement pour une action pieuse. Un poème critique reproche à Monsieur de n'avoir pas réparé l'injustice commise envers le Prince d'Orange. Le poème rappelle une attaque brutale menée par Monsieur contre le Prince d'Orange lors du jour de Pâques, entraînant une boucherie parmi les Flamands. Le Prince d'Orange a échappé à la mort grâce à son cheval et à une sage conduite. Le poème accuse également Monsieur d'avoir renvoyé le Prince d'Orange dans un état pitoyable sans lui offrir de raison, qualifiant cet acte de crime effroyable. Pour se racheter, le scrupuleux suggère que Monsieur abandonne la campagne aux Flamands, rende Saint-Omer à l'Espagne et tolère les troupes d'Allemagne. En suivant ces conseils, il pourrait espérer éviter la damnation.
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40
p. 80-84
A MONSIEUR, Sur ses Conquestes.
Début :
Puis que nous sommes revenus à la Bataille de Cassel, / CASSEL estoit connu par ces grandes journées [...]
Mots clefs :
Cassel, Philippe, Héros, Victoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR, Sur ses Conquestes.
Puis que nous ſommes re- venus àlaBataille de Caſſel , il
faut que je vous faffe part de ces Vers qu'a faits M'Marti- net, Ayde des Ceremonies, fur les Victoires de Son Alteſſe
Royale.
骨骨や骨好好好好好炉炉炉炉
A MONSIEUR,
Sur les Conqueſtes.
C
ASSEL estoit connu partes
grandes journées ,
Qui couvrirent d'honneur deux
Teftes couronnées.
Sous lenomde PHILIPPE , égale- mentheureux ,
Si l'on vit triompher ces Princes
genereux ,
60 LE MERCVRE
Superbes de leur Nom , &jaloux
de leur Gloire ,
Comme eux d'un pas hardy tu
cours àla Victoire ;
Mais ta rare conduite a dequoy
nous charmer ,
Tu cherches l'Ennemy fans quitter Saint Omer.
Sans détacher les tiens du pied
de lamuraille ,
Tupréviens le Secours , tu gagnes
La Bataille,
Et tout couvert deSang, reviens
d'un pas vainqueur Donneraux Affiegeans de laforce
&ducœur.
Sevoyant hors d'estat de defendre
la Place ,
Déja les Aſſiegezont recours àta
grace:
D'une Ame fi Royale on doit tout
esperer ,
Et
GALANT. 61
8*
18939
Et ta Blemence est feûre à qui veut l'implorer.
Deces fameux Héros tu ranimes
la cendre,
On croit en te voyantvoir unautreAlexandre:
Ta Valeur admirable,&tes Faits
inoüis
Font reconnoiſtre en toy le par fang de Loürs.
Viens bannir de nos cœurs la
trainte&les alarmes ,
Au Vainqueur des Vainqueurs
viens consacrer tesArmes ,
Des Drapeaux Ennemis viens chargerſes Autels ,
Payeràses grandeurs des Tributs
immortels ,
Et par un humble aveu de Sa hautepuiſſance ,
Signaler & ton zele & tareconnoiffance.
Tome V. F
}
62 LE MERCVRE
٢٠
Sans elle un coup fatal cust rompu
les accords
Qui tiennent attachez & ton
ame & ton corps ;
Laiffe pour quelques jours refpirer ton Armée,
Ettandis que partout laprompte
Renommée
Ira femel le buit de tes travaux
guerriers ,
Viens respirer toy-mefme à l'ombre
des Lauriers.
faut que je vous faffe part de ces Vers qu'a faits M'Marti- net, Ayde des Ceremonies, fur les Victoires de Son Alteſſe
Royale.
骨骨や骨好好好好好炉炉炉炉
A MONSIEUR,
Sur les Conqueſtes.
C
ASSEL estoit connu partes
grandes journées ,
Qui couvrirent d'honneur deux
Teftes couronnées.
Sous lenomde PHILIPPE , égale- mentheureux ,
Si l'on vit triompher ces Princes
genereux ,
60 LE MERCVRE
Superbes de leur Nom , &jaloux
de leur Gloire ,
Comme eux d'un pas hardy tu
cours àla Victoire ;
Mais ta rare conduite a dequoy
nous charmer ,
Tu cherches l'Ennemy fans quitter Saint Omer.
Sans détacher les tiens du pied
de lamuraille ,
Tupréviens le Secours , tu gagnes
La Bataille,
Et tout couvert deSang, reviens
d'un pas vainqueur Donneraux Affiegeans de laforce
&ducœur.
Sevoyant hors d'estat de defendre
la Place ,
Déja les Aſſiegezont recours àta
grace:
D'une Ame fi Royale on doit tout
esperer ,
Et
GALANT. 61
8*
18939
Et ta Blemence est feûre à qui veut l'implorer.
Deces fameux Héros tu ranimes
la cendre,
On croit en te voyantvoir unautreAlexandre:
Ta Valeur admirable,&tes Faits
inoüis
Font reconnoiſtre en toy le par fang de Loürs.
Viens bannir de nos cœurs la
trainte&les alarmes ,
Au Vainqueur des Vainqueurs
viens consacrer tesArmes ,
Des Drapeaux Ennemis viens chargerſes Autels ,
Payeràses grandeurs des Tributs
immortels ,
Et par un humble aveu de Sa hautepuiſſance ,
Signaler & ton zele & tareconnoiffance.
Tome V. F
}
62 LE MERCVRE
٢٠
Sans elle un coup fatal cust rompu
les accords
Qui tiennent attachez & ton
ame & ton corps ;
Laiffe pour quelques jours refpirer ton Armée,
Ettandis que partout laprompte
Renommée
Ira femel le buit de tes travaux
guerriers ,
Viens respirer toy-mefme à l'ombre
des Lauriers.
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Résumé : A MONSIEUR, Sur ses Conquestes.
Le poème de M. Martinet célèbre les victoires du prince Philippe lors de la bataille de Cassel. L'auteur loue la stratégie et le courage du prince, soulignant que Cassel a été le théâtre de grandes journées honorant deux têtes couronnées. Sous le nom de Philippe, les princes ont triomphé, fiers de leur nom et de leur gloire. Le prince a cherché l'ennemi sans quitter Saint-Omer, a prévenu les secours, gagné la bataille et est revenu victorieux pour encourager les assiégés. Ces derniers, incapables de défendre la place, ont imploré la grâce du prince, connue pour sa bonté. Le prince est comparé à Alexandre pour sa valeur et ses exploits. Le poème appelle à bannir la crainte, à consacrer les armes au vainqueur et à offrir les drapeaux ennemis comme tribut à sa puissance. Enfin, il est conseillé au prince de laisser son armée se reposer et de profiter de sa renommée pour se reposer à l'ombre des lauriers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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41
p. 86-93
VERS IRREGULIERS POUR LE ROY.
Début :
Je ne vous envoye point ce qui a esté imprimé, / Quel desir pressant m'inquiete, [...]
Mots clefs :
Nouveau, M. de Mimur, Roi, Louis, Gloire, Conquêtes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VERS IRREGULIERS POUR LE ROY.
Je ne vous envoye point ce qui a eſté imprimé,&qui pour- roitn'eſtrepointnouveau pour vous. Jem'arreſte ſeulement à
ce qui ne peut avoir eſte veu quede fort peu de Perſonnes,
&c'eſt par là queje vous fais partde cesVers,où vous trouverez plus de naturel , que de cette élevationpompeuſe qui a quelquefois plus de grands mots quede bons fens. Ils font
deM.deMimur, dont le Pere
eft Confeiller au Parlementde
Dijon. Ce jeune Gentilhom- me fut donné pourPage de la Chambre à Monſeigneur le Dauphin , dans le temps que Monfieur de Montaufier fut
GALANT. 65 fait Gouverneurde ce Prince.
Quoy que M.de Mimurn'eust pas encor dix ans, il paſſoitde- ja pour un prodige. Il ſçavoit parfaitement l'Hiſtoire & la
Chronologie; les Sciences les plus relevées luy estoient fa- milieres,&il en donnadeflors
d'aſſez glorieuſes marques , en confondant plufieurs Perſon- nesqui enprefenced'ungrand Prince,s'attacherentà luy faire des Queſtions. Son merite augmete tous les jours,auſſi-bien que ſa modestie , qui l'auroit -toûjours empeſche de laiſſer courir ces Vers , ſi ſes Amis
n'avoient eu aſſez de memoire
pour en tirer une Copie malgré luy
F3
66 LE MERCVRE
VERS IRREGULIERS
POUR LE ROY.
Vel defir preſſant minquiete ,
Et quel jeune transportd'une ardeur indiscrete ,
Eleve mon esprit jusqu'au plus
grand des Rois ?
Quoy!temeraire avec ce peu de
voix,
Quiferviroit àpeineàparlerde
nosBois .
८
Or du travailque fait l'Abeille
auMontHimette D
Oferois-je chanter commeenmoins -dedeux mois
Loüis afçew rangertrois Villes.
fousfesLois?
Oferois - je conter la sanglante
Défaite
GALANT. 67 Quimet le Flamand aux abois ,
Ettant deſurprenans Exploits ,
Où n'auroit pas suffy le plus fameux Poëte ,
Quedansfon heureux SiecleAu- gusteeut autrefois ?
Non , à quelque deſſein que mon
zelem'engage ,
Je connois mon génie , & ne me
flate pas.
Ien'entreprendraypointde tracer
une image
Qui le peigne außi fier qu'on le
voit aux Combats
Attacher la Victoire incertaine
&volage,
Et larendre conftante àmarcher furfespas.
C'estcependantparses derniers
progrés,
Que la Frontieredeformais
68 LE MERCVRE Verra le Laboureurdansſafertile
terre
Senrichir tous les ans des trefors
de Cerés ,
Et fans estre allarmé des malheurs de la Guerre ,
Foüir enſeuretédes douceurs de la
Paix
Venez montrer ce front où brille
La Victoire
Rameneznos beaux jours , rame- neznosplaisirs ,
Revenez, &faites-nous croire Quevous preferez nos defirs
Aux interests devostregloire.
Hé! quoy tant de travaux avant
5
qu'à nos Vergers whoar LePrintemps ait rendu leurverdure ordinaire ,
Nepeuvět donc vous fatisfaire?
Toûjours nouveaux deſſeins, toû- jours nouveaux dangers.
GALANT. 69 GRAND ROY , ménagez mieux
une teſteſi chere ,
LeBelgen'a que tropſentyvoſtre colere:
Prenezà l'avenirunpeuplus de
repos,
Et laiffez deformais les Conquêtes àfaire,
A l'ardeur que je vois dans un
jeune Héros Qui cherche àse montrerdigne
Fils d'un tel Pere
ce qui ne peut avoir eſte veu quede fort peu de Perſonnes,
&c'eſt par là queje vous fais partde cesVers,où vous trouverez plus de naturel , que de cette élevationpompeuſe qui a quelquefois plus de grands mots quede bons fens. Ils font
deM.deMimur, dont le Pere
eft Confeiller au Parlementde
Dijon. Ce jeune Gentilhom- me fut donné pourPage de la Chambre à Monſeigneur le Dauphin , dans le temps que Monfieur de Montaufier fut
GALANT. 65 fait Gouverneurde ce Prince.
Quoy que M.de Mimurn'eust pas encor dix ans, il paſſoitde- ja pour un prodige. Il ſçavoit parfaitement l'Hiſtoire & la
Chronologie; les Sciences les plus relevées luy estoient fa- milieres,&il en donnadeflors
d'aſſez glorieuſes marques , en confondant plufieurs Perſon- nesqui enprefenced'ungrand Prince,s'attacherentà luy faire des Queſtions. Son merite augmete tous les jours,auſſi-bien que ſa modestie , qui l'auroit -toûjours empeſche de laiſſer courir ces Vers , ſi ſes Amis
n'avoient eu aſſez de memoire
pour en tirer une Copie malgré luy
F3
66 LE MERCVRE
VERS IRREGULIERS
POUR LE ROY.
Vel defir preſſant minquiete ,
Et quel jeune transportd'une ardeur indiscrete ,
Eleve mon esprit jusqu'au plus
grand des Rois ?
Quoy!temeraire avec ce peu de
voix,
Quiferviroit àpeineàparlerde
nosBois .
८
Or du travailque fait l'Abeille
auMontHimette D
Oferois-je chanter commeenmoins -dedeux mois
Loüis afçew rangertrois Villes.
fousfesLois?
Oferois - je conter la sanglante
Défaite
GALANT. 67 Quimet le Flamand aux abois ,
Ettant deſurprenans Exploits ,
Où n'auroit pas suffy le plus fameux Poëte ,
Quedansfon heureux SiecleAu- gusteeut autrefois ?
Non , à quelque deſſein que mon
zelem'engage ,
Je connois mon génie , & ne me
flate pas.
Ien'entreprendraypointde tracer
une image
Qui le peigne außi fier qu'on le
voit aux Combats
Attacher la Victoire incertaine
&volage,
Et larendre conftante àmarcher furfespas.
C'estcependantparses derniers
progrés,
Que la Frontieredeformais
68 LE MERCVRE Verra le Laboureurdansſafertile
terre
Senrichir tous les ans des trefors
de Cerés ,
Et fans estre allarmé des malheurs de la Guerre ,
Foüir enſeuretédes douceurs de la
Paix
Venez montrer ce front où brille
La Victoire
Rameneznos beaux jours , rame- neznosplaisirs ,
Revenez, &faites-nous croire Quevous preferez nos defirs
Aux interests devostregloire.
Hé! quoy tant de travaux avant
5
qu'à nos Vergers whoar LePrintemps ait rendu leurverdure ordinaire ,
Nepeuvět donc vous fatisfaire?
Toûjours nouveaux deſſeins, toû- jours nouveaux dangers.
GALANT. 69 GRAND ROY , ménagez mieux
une teſteſi chere ,
LeBelgen'a que tropſentyvoſtre colere:
Prenezà l'avenirunpeuplus de
repos,
Et laiffez deformais les Conquêtes àfaire,
A l'ardeur que je vois dans un
jeune Héros Qui cherche àse montrerdigne
Fils d'un tel Pere
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Résumé : VERS IRREGULIERS POUR LE ROY.
Le texte relate une correspondance où l'auteur partage des vers inédits de M. de Mimur, un jeune gentilhomme de Dijon. Mimur, fils d'un conseiller au Parlement de Dijon, a servi comme page de la Chambre du Dauphin sous Monsieur de Montaufier. À dix ans, il était déjà connu pour ses connaissances en histoire et chronologie, impressionnant des proches d'un grand prince. Les vers, intitulés 'Vers irréguliers pour le Roy', expriment l'admiration de Mimur pour le roi Louis XIV. Il y célèbre les exploits militaires du roi, tels que la prise de villes et la défaite des Flamands. Mimur reconnaît ses propres limites et espère que les frontières seront sécurisées, permettant aux laboureurs de travailler en paix. Le poème se conclut par une supplique au roi pour qu'il ménage ses forces et laisse les conquêtes à un jeune héros, le Dauphin. Malgré sa modestie, les amis de Mimur ont copié et diffusé ces vers.
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42
p. 93-100
A MONSIEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
Début :
On ne peut douter que Sa Majesté n'ait exposé sa / Au lieu de jeûner le Carsme, [...]
Mots clefs :
Bonheur, Monsieur de Breteüil, Carnage, Conquérants, Canons, Louis, Rhin, Boulet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
On ne peut douterque Sa Majeſtén'ait exposé fa Perſon- ne àbien des perils , puis qu'il nes'eft rien fait où l'on n'ait
marqué les alarmes de la France pour cet Auguſte Monar- que.Voyez-le encor,Madame,
das cette Lettre de M.de Ramboüillet àM le Prince deMarfillac Grand-Maître de laGar-
70 LE MERCVRE derobe. Monfieur de Breteüil
l'a leuë au Roy , àqui elle n'a pas déplû , & je croirois vous dérober un plaifir, fi je negli- geois à vousl'envoyer.
A MONSIEUR LE PRINCE
DE MARSILLAC.
EPISTRE.
Vlieu de jeûner le Careſme,
D'estre avec un visage
blême ,
Afaire vos Devotions,
Etvacqueràvos Stations ,
Tout ce temps vous avez fait rage Parmy lefang &le carnage ,
Vousn'avez malgréles hazards,
Songéqu'àforcer des Ramparts;
Kous avezpris trois grades Villes,
DesFlamans lesplusfeurs aziles
GALANT. 71 Mesmevous avezfait périr Ceuxquivenoient lesfecourir,
Puny leur audace infolente ,
DansuneBatailleſanglante ,
Ceque lesplusgrands Conquerans Apeine euffentfait enquatre ans.
Louis, l'amede ces merveilles
Quin' eurentjamais depareilles,
Trouve maintenant à propos
Queles corps prennent du repos ,
Ilabienvoulu leurpermettre
QuelqueSéjour pourſe remettre.
Luy cependantfait mille tours ,
L'ame veille, elle agit toûjours,
Etrepaſſefur toute chose,
Pendant que le corpsserepose.
Maisondit quedanspeu de teps Vous allezvor remettreaux chaps;
Où Diable allez-vousdonc encore?
Eft-ce auNort,est-cevers l'Aurore?
Voulez-vous vous mettrefurl'eau,
Et paſſerla Merfans Vaiſſeau?
LesDauphinsdelaMerBaltique,
7.2 LE MERCVRE
LesBaleines du Pole Arctique ,
(Mafoy vo n'aurezqu'àvouloir)
Viendront vos ordres recevoir,
Etfurle Zalandois rivage,
Vous mettront Canon &Bagage.
Cen'est passigrand chose enfin,
Vous avezbienpasséle Rhin,
Cette barriere fiterrible ,
Dontlepaſſage estsipénible,
QueRomemaiſtreſſe de tout ,
Apeine en vint jadis à bout.
Ayant Loirs àvoſtre teſte ,
Vousn'aurezrienqui vous arrefte,
Ace Héros tout réußit ,
Tout luyfuccede, tout luy rit.
C'estparlàque ceux dot les veuës
Nefontpasassezétenduës ,
Exaltent autantfon bonheur ,
QueSaprudence&Savaleur ,
Maiscequ'ils diſent , bagatelles.
Lors que les Miniſtres fidelles,
Bontavecfoin on afaitchoix,
Sont
GALANT. 73
Sort au deſſus de leurs Emplois ,
Qu'avec justice on diſpenſe ,
Et lapeine &la récompense :
Qu'onSçait toutes chofesprévoir.
Atous les accidenspourvoir,
Et que jamais on ne viole LeDonfacrédeſa parole,
Avec ces talens merveilleux ,
Il est bien aiséd'estre heureux.
Cependatpourtrop entreprëdre,
Vous pourriez plus perdre que prendre :
Il est vray qu'ilfaut quechacun Contribué au bonheur commun.
On doit facrifierſavie A la gloire defa Patrie.
Ainsi, Seigneur,malgré les coups Quele Rhin vit tomberſur Vous,
Tous lesjours une ardeur nouvelle Vousfait expoſer de plus belle .
Mais il est bon de regarder ,
Qu'il nefautpas tout hazarder,
G
74 LE MERCVRE
,
Et que les Teftes couronnées
Doivent au moins estre épargnées.
Comment fouffrez-vous que le Roy (Ien'y penſepointſans effroy)
Soit à toute heure aux mouſquetades ,
Toûjours en bute aux canonades?
Vous,Seigneur, qui matin &foir
Avezle bonheur de le voir ,
Voussçavez, &devez luy dire (Quoy que desDieux sõsåg il tire,
Diilfoitleplus graddesHéros,)
Qiil estpourtatde chair &d'os,
Etqu'il a besoin d'une armure Lamieux trempée laplus dure.
Si PHILIPPE n'eneût pointmis,
Iln'eûtpasſurſes ennemis Dans cette Bataillefameuse Remporté laVictoire heureuse .
Etnousverrions dans la douleur,
Madame qui rit de bon cœur.
L'armure pourtant la meilleure,
N'empêchepas qu'on n'y demeure.
GALANT. 75
LeCanon eft encorplusfort ,
Turenne en afenty l'effort ,
Et Loürsſçait mieuxque persone,
Que tout cede où le bouletdonne.
Ainſi vous deveztout ofer Pour l'empefcher de s'expofer.
Quidoit toûjours eftre leMaistre,
En ce poinct ne doit jamais l'estre.
Leplusfeur estde revenir,
Rienn'adroit devous reten'r
Lors que des Beautez defolées,
D'ennuis loin de vous accablées,
Nelesfiniront que le jour Qu'elles vous verront de retour.
marqué les alarmes de la France pour cet Auguſte Monar- que.Voyez-le encor,Madame,
das cette Lettre de M.de Ramboüillet àM le Prince deMarfillac Grand-Maître de laGar-
70 LE MERCVRE derobe. Monfieur de Breteüil
l'a leuë au Roy , àqui elle n'a pas déplû , & je croirois vous dérober un plaifir, fi je negli- geois à vousl'envoyer.
A MONSIEUR LE PRINCE
DE MARSILLAC.
EPISTRE.
Vlieu de jeûner le Careſme,
D'estre avec un visage
blême ,
Afaire vos Devotions,
Etvacqueràvos Stations ,
Tout ce temps vous avez fait rage Parmy lefang &le carnage ,
Vousn'avez malgréles hazards,
Songéqu'àforcer des Ramparts;
Kous avezpris trois grades Villes,
DesFlamans lesplusfeurs aziles
GALANT. 71 Mesmevous avezfait périr Ceuxquivenoient lesfecourir,
Puny leur audace infolente ,
DansuneBatailleſanglante ,
Ceque lesplusgrands Conquerans Apeine euffentfait enquatre ans.
Louis, l'amede ces merveilles
Quin' eurentjamais depareilles,
Trouve maintenant à propos
Queles corps prennent du repos ,
Ilabienvoulu leurpermettre
QuelqueSéjour pourſe remettre.
Luy cependantfait mille tours ,
L'ame veille, elle agit toûjours,
Etrepaſſefur toute chose,
Pendant que le corpsserepose.
Maisondit quedanspeu de teps Vous allezvor remettreaux chaps;
Où Diable allez-vousdonc encore?
Eft-ce auNort,est-cevers l'Aurore?
Voulez-vous vous mettrefurl'eau,
Et paſſerla Merfans Vaiſſeau?
LesDauphinsdelaMerBaltique,
7.2 LE MERCVRE
LesBaleines du Pole Arctique ,
(Mafoy vo n'aurezqu'àvouloir)
Viendront vos ordres recevoir,
Etfurle Zalandois rivage,
Vous mettront Canon &Bagage.
Cen'est passigrand chose enfin,
Vous avezbienpasséle Rhin,
Cette barriere fiterrible ,
Dontlepaſſage estsipénible,
QueRomemaiſtreſſe de tout ,
Apeine en vint jadis à bout.
Ayant Loirs àvoſtre teſte ,
Vousn'aurezrienqui vous arrefte,
Ace Héros tout réußit ,
Tout luyfuccede, tout luy rit.
C'estparlàque ceux dot les veuës
Nefontpasassezétenduës ,
Exaltent autantfon bonheur ,
QueSaprudence&Savaleur ,
Maiscequ'ils diſent , bagatelles.
Lors que les Miniſtres fidelles,
Bontavecfoin on afaitchoix,
Sont
GALANT. 73
Sort au deſſus de leurs Emplois ,
Qu'avec justice on diſpenſe ,
Et lapeine &la récompense :
Qu'onSçait toutes chofesprévoir.
Atous les accidenspourvoir,
Et que jamais on ne viole LeDonfacrédeſa parole,
Avec ces talens merveilleux ,
Il est bien aiséd'estre heureux.
Cependatpourtrop entreprëdre,
Vous pourriez plus perdre que prendre :
Il est vray qu'ilfaut quechacun Contribué au bonheur commun.
On doit facrifierſavie A la gloire defa Patrie.
Ainsi, Seigneur,malgré les coups Quele Rhin vit tomberſur Vous,
Tous lesjours une ardeur nouvelle Vousfait expoſer de plus belle .
Mais il est bon de regarder ,
Qu'il nefautpas tout hazarder,
G
74 LE MERCVRE
,
Et que les Teftes couronnées
Doivent au moins estre épargnées.
Comment fouffrez-vous que le Roy (Ien'y penſepointſans effroy)
Soit à toute heure aux mouſquetades ,
Toûjours en bute aux canonades?
Vous,Seigneur, qui matin &foir
Avezle bonheur de le voir ,
Voussçavez, &devez luy dire (Quoy que desDieux sõsåg il tire,
Diilfoitleplus graddesHéros,)
Qiil estpourtatde chair &d'os,
Etqu'il a besoin d'une armure Lamieux trempée laplus dure.
Si PHILIPPE n'eneût pointmis,
Iln'eûtpasſurſes ennemis Dans cette Bataillefameuse Remporté laVictoire heureuse .
Etnousverrions dans la douleur,
Madame qui rit de bon cœur.
L'armure pourtant la meilleure,
N'empêchepas qu'on n'y demeure.
GALANT. 75
LeCanon eft encorplusfort ,
Turenne en afenty l'effort ,
Et Loürsſçait mieuxque persone,
Que tout cede où le bouletdonne.
Ainſi vous deveztout ofer Pour l'empefcher de s'expofer.
Quidoit toûjours eftre leMaistre,
En ce poinct ne doit jamais l'estre.
Leplusfeur estde revenir,
Rienn'adroit devous reten'r
Lors que des Beautez defolées,
D'ennuis loin de vous accablées,
Nelesfiniront que le jour Qu'elles vous verront de retour.
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Résumé : A MONSIEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
La lettre et l'épître adressées à Monsieur le Prince de Marsillac, Grand-Maître de la Garde, mettent en lumière les périls auxquels Sa Majesté s'est exposée pour la France. Une lettre de M. de Rambouillet, lue au roi et appréciée par ce dernier, illustre ces dangers. L'épître décrit les exploits militaires du roi Louis, notamment la prise de trois villes flamandes et une victoire dans une bataille sanglante. Malgré sa fatigue, le roi continue de planifier et d'agir, tandis que son corps se repose. Le texte évoque également les futures campagnes militaires du roi, peut-être vers le Nord ou l'Aurore, et ses succès passés, comme le franchissement du Rhin. Il met en garde contre les dangers excessifs et souligne l'importance de protéger le roi. Le texte compare le roi à Philippe, qui dut porter une armure pour survivre à une bataille. Il conclut en insistant sur la nécessité de protéger le roi des dangers constants des combats.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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43
p. 133-135
RONDEAU DE MADAME DESHOULIERES à une de ses Amies.
Début :
Et puis, Madame, fiez-vous aux Hommes. A parler / Contre l'Amour voulez-vous vous defendre ? [...]
Mots clefs :
Amour, Coeur, Hommes, Beau sexe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RONDEAU DE MADAME DESHOULIERES à une de ses Amies.
Etpuis,
Madame, fiez -vous auxHommes.
GALAN T. 97
mes. Aparler finceremétauſſi
bien dans voſtre beau Sexe
que dans le noftre , il y a toû- jours à riſquer ; maisla veuëdu ☐ peril n' pas qu'on ne s'y expoſe , &on ne ſe defend pas d'aimer quand on veut. La complaiſance , les petits foins,
les manieres tendres , autant
d'écüeils pour la liberté. C'eſt ce qu'a dit fort agreablement - l'Illuſtre Madame des Houlie
res dans ce Rondeau que je
vous envoye.
RONDEAU
DE MADAME DESHOVLIERES
à une de ſes Amies.
Ontre l'Amourvoulez-vous
vous defendre ?
Empefchez - vous & de voir &
d'entendre
Tome V. I
98 LE MERCVRE
Gens dont le cœur s'exprime avec
esprit.
Il en est peu de ce genre maudit ,
Et trop encor pourmettre uncœur encendre.
Quand une fois il nous plaiſtde
nous rendre
D'amoureux ſoins, qu'ils prennent un air tendre ,
On lit en vain tout qu'Ovide
écrit
Contre l'Amour.
De la raiſon on ne doit rien attendre;
Trop de malheurs n'ont ſçeu que
trop apprendre Qu'elle n'est rien dés que lecœur
agit;
Lafeule fuite, Iris, nous garantit,
C'estleparty le plus utile àpredre Contre l'Amour.
Madame, fiez -vous auxHommes.
GALAN T. 97
mes. Aparler finceremétauſſi
bien dans voſtre beau Sexe
que dans le noftre , il y a toû- jours à riſquer ; maisla veuëdu ☐ peril n' pas qu'on ne s'y expoſe , &on ne ſe defend pas d'aimer quand on veut. La complaiſance , les petits foins,
les manieres tendres , autant
d'écüeils pour la liberté. C'eſt ce qu'a dit fort agreablement - l'Illuſtre Madame des Houlie
res dans ce Rondeau que je
vous envoye.
RONDEAU
DE MADAME DESHOVLIERES
à une de ſes Amies.
Ontre l'Amourvoulez-vous
vous defendre ?
Empefchez - vous & de voir &
d'entendre
Tome V. I
98 LE MERCVRE
Gens dont le cœur s'exprime avec
esprit.
Il en est peu de ce genre maudit ,
Et trop encor pourmettre uncœur encendre.
Quand une fois il nous plaiſtde
nous rendre
D'amoureux ſoins, qu'ils prennent un air tendre ,
On lit en vain tout qu'Ovide
écrit
Contre l'Amour.
De la raiſon on ne doit rien attendre;
Trop de malheurs n'ont ſçeu que
trop apprendre Qu'elle n'est rien dés que lecœur
agit;
Lafeule fuite, Iris, nous garantit,
C'estleparty le plus utile àpredre Contre l'Amour.
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Résumé : RONDEAU DE MADAME DESHOULIERES à une de ses Amies.
Le texte est une correspondance mettant en garde une dame contre les dangers de l'amour. L'auteur reconnaît que les femmes, malgré leur finesse, sont vulnérables en matière de sentiments. Il souligne que la conscience du danger ne suffit pas à empêcher les gens de tomber amoureux. Les attentions et les tendresses sont décrites comme des pièges pour la liberté. L'auteur cite un rondeau de Madame des Houlières, qui explore la difficulté de se défendre contre l'amour. Le rondeau se demande si éviter de voir et d'entendre des personnes spirituelles peut protéger contre l'amour, mais conclut que ces personnes sont trop nombreuses pour être évitées. Une fois que l'on s'abandonne à des soins amoureux, les conseils contre l'amour deviennent inutiles. La raison est impuissante face aux sentiments du cœur. La fuite est présentée comme la meilleure stratégie pour se protéger de l'amour.
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44
p. 135-140
LES MOUTONS, IDYLLE.
Début :
Le génie de Madame Deshoulieres n'est pas borné à ces / Helas, petits Moutons, que vous estes heureux ! [...]
Mots clefs :
Moutons, Heureux, Nature, Passions, Oisiveté, Tranquilité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES MOUTONS, IDYLLE.
Le génie de MadameDes-- houlieres n'eſt pas borné à ces fortes de petits Ouvrages. II * eft capablede tout, &pour en eftre perfuadée , examinez je
vous prie cet Idylle qu'elledō- na il y a quelque temps àſes Amis. Il doit eſtre ſuivy de quelques autres qu'on me pro- met d'elle , &dont je neman- queraypas àvous faire part.
LES MOVTONS,
H
IDYLLE.
Elas, petits Moutons
vous eſtes heureux !
que
Vous paiſſezdans nos champsfans foucy, fans allarmes,
Außi- toft aimezqu'amoureux.
I 2
100 LE MERCVRE
On nevous force point àrépandre
des larmes
Vous ne formezjamais d'inutiles
defirs ,
Dans vos tranquilles cœurs l'A- mourfuit la Nature ,
Sans reſſentirſes mauxvous avez Sesplaisirs ,
L'Ambition, l'Honneur, l'Interest,
IImposture ,
Qui font tat de mauxparmynous,
Neserencontretpoint chezvous.
Cependant nous avons laraiſon
pour partage ,
Etvous en ignorez l'usage;
Innocens animaux , n'en foyez
point jaloux ,
Cen'estpas ungrandavantage.
Cettefiere raiſon dont onfait tant
debruit ,
Contre les Paſſions n'est pas un
Seur remede,
GALANT. ΙΟΙ
Unpeu de Vin la trouble , un Enfant laféduit ,
Etdéchirer un cœur qui l'appelle
àfon aide ,
Eft tout l'effet qu'elle produit.
Toûjours impu ſſante &fevere,
Elles'oppose àtout, &nefurmonte rien;
Sous la garde de vostre Chien ,
Vous devez beaucoup moins redouter la colere
Des Loups cruels &raviſſans,
Que sous l'autorité d'une telle
Chimere ,
Nous ne devons craindre nosfens.
Nevaudroit-il pas mieux vivre
comme vous faites ,
Dansunedouce oyſiveté?
Ne vaudroit-il pas mieux estre
comme vous estes ,
Dans une heureuſe obfcurité,
Qued'avoirfans tranquillité.
Des Richeſſes,de laNaiſſance,
4
I 3
102 LE MERCVRE
De l'Esprit &de la Beauté?
Ces pretendus trésors dont onfait
vanité
Valent moins que vôtre indolece.
Ils nous livrent fans ceffe à des
Soins criminels ,
Par eux plus d'un remords nous
ronge ,
Nous voulons les rendre éternels,
Sans fonger qu'eux &nouspaffe- rons comme unfonge.
Il n'est dans ce vaſte Vnivers Rien d'aſſuré , rien deſolide ;
Des choses d'icy bas la Fortune
détide,
Scion ſes caprices divers Tout l'effort de noſtre Prudence Ne peut nous dérober au moindre
defes coups. Paiffez, Moutons,paiſſezfans re- gle,fansScience,
Malgré la trompeuse apparence,
GALANT. 103 Vous estes plus heureux &plus Sages que nous.
vous prie cet Idylle qu'elledō- na il y a quelque temps àſes Amis. Il doit eſtre ſuivy de quelques autres qu'on me pro- met d'elle , &dont je neman- queraypas àvous faire part.
LES MOVTONS,
H
IDYLLE.
Elas, petits Moutons
vous eſtes heureux !
que
Vous paiſſezdans nos champsfans foucy, fans allarmes,
Außi- toft aimezqu'amoureux.
I 2
100 LE MERCVRE
On nevous force point àrépandre
des larmes
Vous ne formezjamais d'inutiles
defirs ,
Dans vos tranquilles cœurs l'A- mourfuit la Nature ,
Sans reſſentirſes mauxvous avez Sesplaisirs ,
L'Ambition, l'Honneur, l'Interest,
IImposture ,
Qui font tat de mauxparmynous,
Neserencontretpoint chezvous.
Cependant nous avons laraiſon
pour partage ,
Etvous en ignorez l'usage;
Innocens animaux , n'en foyez
point jaloux ,
Cen'estpas ungrandavantage.
Cettefiere raiſon dont onfait tant
debruit ,
Contre les Paſſions n'est pas un
Seur remede,
GALANT. ΙΟΙ
Unpeu de Vin la trouble , un Enfant laféduit ,
Etdéchirer un cœur qui l'appelle
àfon aide ,
Eft tout l'effet qu'elle produit.
Toûjours impu ſſante &fevere,
Elles'oppose àtout, &nefurmonte rien;
Sous la garde de vostre Chien ,
Vous devez beaucoup moins redouter la colere
Des Loups cruels &raviſſans,
Que sous l'autorité d'une telle
Chimere ,
Nous ne devons craindre nosfens.
Nevaudroit-il pas mieux vivre
comme vous faites ,
Dansunedouce oyſiveté?
Ne vaudroit-il pas mieux estre
comme vous estes ,
Dans une heureuſe obfcurité,
Qued'avoirfans tranquillité.
Des Richeſſes,de laNaiſſance,
4
I 3
102 LE MERCVRE
De l'Esprit &de la Beauté?
Ces pretendus trésors dont onfait
vanité
Valent moins que vôtre indolece.
Ils nous livrent fans ceffe à des
Soins criminels ,
Par eux plus d'un remords nous
ronge ,
Nous voulons les rendre éternels,
Sans fonger qu'eux &nouspaffe- rons comme unfonge.
Il n'est dans ce vaſte Vnivers Rien d'aſſuré , rien deſolide ;
Des choses d'icy bas la Fortune
détide,
Scion ſes caprices divers Tout l'effort de noſtre Prudence Ne peut nous dérober au moindre
defes coups. Paiffez, Moutons,paiſſezfans re- gle,fansScience,
Malgré la trompeuse apparence,
GALANT. 103 Vous estes plus heureux &plus Sages que nous.
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Résumé : LES MOUTONS, IDYLLE.
Madame Deshoulières a écrit une idylle intitulée 'Les Moutons', qui compare la vie des moutons à celle des humains. Les moutons incarnent la tranquillité et le bonheur, paissant sans souci ni alarme, contrairement aux humains tourmentés par l'ambition, l'honneur, l'intérêt et l'imposture. Les moutons ignorent la raison, ce qui est perçu comme un avantage, car la raison humaine est souvent impuissante face aux passions et aux troubles. Le texte suggère que vivre dans une douce oisiveté et une heureuse obscurité, comme les moutons, serait préférable aux soucis et aux remords causés par les richesses et la vanité. La fortune et la prudence humaine sont impuissantes face aux caprices du destin, tandis que les moutons, sous la garde de leur chien, apparaissent plus heureux et sages.
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45
p. 150-153
Vers à la gloire du Roy & de Monsieur le Duc du Maine. [titre d'après la table]
Début :
Cependant, Madame, vous croirez que la Tragédie dont je vous [...]
Mots clefs :
Muses Gasconnes, Roi, Spectacle, Gloire, Duc du Maine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers à la gloire du Roy & de Monsieur le Duc du Maine. [titre d'après la table]
Cepen- dant, Madame , vous croirez que la Tragédie dont je vous parle a eftequelque quel choſe de
fort provincial, & vous aurez de la peine à eſtre perfuadée que les Muſes Gafconnes ap- prochentde la politeffe de cel- les que le Roy a bien voulu loger dans le Louvre. Perdez cette penfée , & jugez de ce qu'a pû eſtre la Piece par ces Vers qui devoient ſervir de
Tome V. K
110 LE MERCVRE
complimentàMonfieur leDuc duMaine , s'il euſt eu le temps d'en voir une Repréſentation.
Q
Voyqu'ilnous
rieux ,
Soit fort gloPrince,de vous voir en ces lieux,
Nous avions intereſt à trouverdes
obstacles
Pour retenir le defir curieux
Quivousattireànos Spéttacles.
Nous connoiſſons lefangdes Demy
Dieux ,
Ilest accoûtumédetout temps aux
Miracles,
Etnousn'envenons pointétalerà
vosyeux.
C'estd'une tragiqueAvanture
Latriste &fidelle peinture Quenousavons àvous ofrir.
Les rares qualitez qu'en vous chacun admire ,
1
GALANT. I
D. Nous donneroientfans- doute affez àdiſcourir;
Mais nous n'en diſons rien , pour
avoirtrop à dire.
Pourparlerdignement de vous,
Nous voulions en ces lieux faire
venir la Gloire ,
Mais(&vous n'aurezpas depeine ànous en croire)
Elle n'a point de temps àperdre
avecquenous.
Pourl'Auguste Loüis elle est toute
occupée ,
Ellenepeut lequiter un moment,
EtpouraucunHéros jamais atta- chement
Ne rendit moins fon attente
trompée.
Si ce grand Conquerant l'eust laiſſée enpouvoir Deſe donner quelques joursderelâche,
Kij
112 LE MERCVRE
Prince,vous l'auriezvenë icy vous
recevoir ,
Mais on peut à ceprixsepaffer de lavoir ,
Etcelan'a rien qui vous fâche.
fort provincial, & vous aurez de la peine à eſtre perfuadée que les Muſes Gafconnes ap- prochentde la politeffe de cel- les que le Roy a bien voulu loger dans le Louvre. Perdez cette penfée , & jugez de ce qu'a pû eſtre la Piece par ces Vers qui devoient ſervir de
Tome V. K
110 LE MERCVRE
complimentàMonfieur leDuc duMaine , s'il euſt eu le temps d'en voir une Repréſentation.
Q
Voyqu'ilnous
rieux ,
Soit fort gloPrince,de vous voir en ces lieux,
Nous avions intereſt à trouverdes
obstacles
Pour retenir le defir curieux
Quivousattireànos Spéttacles.
Nous connoiſſons lefangdes Demy
Dieux ,
Ilest accoûtumédetout temps aux
Miracles,
Etnousn'envenons pointétalerà
vosyeux.
C'estd'une tragiqueAvanture
Latriste &fidelle peinture Quenousavons àvous ofrir.
Les rares qualitez qu'en vous chacun admire ,
1
GALANT. I
D. Nous donneroientfans- doute affez àdiſcourir;
Mais nous n'en diſons rien , pour
avoirtrop à dire.
Pourparlerdignement de vous,
Nous voulions en ces lieux faire
venir la Gloire ,
Mais(&vous n'aurezpas depeine ànous en croire)
Elle n'a point de temps àperdre
avecquenous.
Pourl'Auguste Loüis elle est toute
occupée ,
Ellenepeut lequiter un moment,
EtpouraucunHéros jamais atta- chement
Ne rendit moins fon attente
trompée.
Si ce grand Conquerant l'eust laiſſée enpouvoir Deſe donner quelques joursderelâche,
Kij
112 LE MERCVRE
Prince,vous l'auriezvenë icy vous
recevoir ,
Mais on peut à ceprixsepaffer de lavoir ,
Etcelan'a rien qui vous fâche.
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Résumé : Vers à la gloire du Roy & de Monsieur le Duc du Maine. [titre d'après la table]
La lettre traite d'une tragédie provinciale, que l'auteur reconnaît comme moins raffinée que celles du Louvre. Elle est adressée à une personne de haut rang, probablement une femme de la noblesse. L'auteur inclut des vers destinés à complimenter Monsieur le Duc du Maine, qui n'a pas pu assister à la représentation. Ces vers expriment l'intérêt et l'admiration pour le prince, tout en soulignant la modestie de la pièce. Ils mentionnent également la gloire, entièrement occupée par le roi Louis, et incapable de se détacher de lui, même pour un instant. L'auteur conclut en affirmant que, bien que la gloire ne puisse être présente, cela ne devrait pas fâcher le prince.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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46
p. 164-172
SUR LES VICTOIRES DU ROY.
Début :
Venons aux Vers que Mr de Corneille l'aisné a presentez [...]
Mots clefs :
Conquêtes, Roi, Feuille volante, Victoires, Parélie, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES VICTOIRES DU ROY.
Ve- nons aux Vers que Mr deCor- neille l'aiſné a preſentez au Roy fur ces Conqueſtes. Je - pourrois me diſpenſerde vous les envoyer , parce qu'ils font imprimez ; mais comme ils ne le font qu'en feüille volante, il eſt bon devousdonner lieu de
les conſerver &d'ailleurs fi le mot de Parélie a embaraſſé
quelqu'une de vos Dames de Province , vous leur en ferez
voir l'explication dans le cha-
120 LE MERCVRE
;
gement des deux Vers où ce moteſtoit employé.
SUR LES VICTOIRES
Du ROY.
E vous l'avois bien dit , Enne- IE mis de la France ,
Quepour vous la Victoire auroit
peu de constance ,
Etque de Philisbourgàvos armes
rendu
Lepéniblefuccésvous feroit cher
vendu.
Apeine la Campagne aux Zéphirs est ouverte ,
Et trois Villes déjareparent nostre
perte ;
Trois Villes dont la moindre cust
pûfaire unEtat ,
Lors que chaque Province avoit
fon Potentat ;
Trois
GALANT. 121
Trois Villes qui pouvoient tenir
autantd'années ,
Si le Cielà Loüis ne les eust destinées Et commefi leur priſe étoit trop
peupournous,
Mont-Caffelvous apprendceque peſent nos coups.
Loürs n'aqu'àparoiſtre, &vos Murailles tombent ,
Iln'a qu'àdonner l'ordre, &vas
Hérosfu combent ;
Et tandis quefa gloire arreſte en d'autres lieux
L'honneurdeſapresence, &l'ef- fortdesesyeux ,
L'Ange de qui le brasfoûtientfon Diademe
Vous terraſſe pour luy par un au- tre luy-meſme ,
EtDieu pour luy donner unferme &digne appuy ,
Tome V. L
122 LE MERCVRE
Ne fait qu'un Conquerant de
PHILIPPE &de luy.
Ainſi quandle Soleil fur un
épais nüage ,
Poursefaire unſecond , imprime Sonimage,
Leur hauteur est égale , &leur
éclatpareil ,
Nous voyons deux Soleils qui ne font qu'un Soleil :
Sous un double dehors il est toujours unique ,
Seul maistre des rayons qu'àl'autre il communique ,
Et ce brillantportrait qu'illumi- nent ſes foins
Ne brilleroit pas tant ,
reſſembloit moins.
s'il luy
-Mais c'est aßez, Grand Roy,c'est affez de Conquestes ,
Laiſſe àd'autres ſaiſons celleson tu t'appreſtes:
GALANT. 123 Quelque jufte bonheur qui fuive
tes projets,
Nous envions ta veuë àtes nouveaux Sujets.
Ils bravent tes Drapeaux, tes Ca- nons les foudroyent,
Etpour tout chaſtiment tu les vois,
ils te voyent ;
Quelprix de leur défaite, &que
tantdebonté
Rarement accompagne un Vainqueur irrité!
Pour nous , qui nemettons noftre
bien qu'en ta veuë ,
Vange- nous du long-temps que nous l'avons perduë,
Du vol qu'ils nous en font vien nousfaire raiſon ,
Ramene nos Soleils deſſus nostre
Orifon :
Quandon vient d'entaſſervictoi refur victoire,
L 2
124 LE. MERCVRE
In moment de repos fait mieux.
gouter lagloire,
Et je te le redis , nous devenons
jaloux
Decesmeſmesbonheurs quit'éloignent de nous.
S'ilfaut combatre encor, tupeux
deton Versailles
Forcerdes Bastions, &gagnerdes
Batailles ,
Et tes Pareils, pourvaincre en ces
nobles hazards ,
N'ont pas toûjours beſoin d'y porter leurs regards.
C'est deton Cabinet qu'ilfaut que
tu contemples Quelfruit tes Ennemis tirent de
tes Exemples ,
Et par quel long tiſſu d'illustres
actions,
Ils sçauront profiter de tes inf tructions.
GALANT. 125 Egalezen six mois l'effet de fix Semaines ;
Vousferiezaffezforts pouren ve- niràbout ,
Si vous ne trouviezpas nostre grand Roy par tout.
Par tout vous trouverezSon ame,
&Son ouvrage ,
Des Chefs faits de samain , for- mezsurson courage ,
Pleins de ſa haute idée, intrépides , vaillans ,
Iamais presque afſaillis , toûjours presque affaillans ;
Par tout de vrais François , Sol- dats dés leurs enfance,
Attachezau devoir , prompts à
l'obeiſſance ;
Par tout enfin des cœurs quiſçavent aujourd'huy Lefairepartout craindre , &ne craindre que luy.
L3
126 LE MERCVRE
Sur le Zele , Grand Roy , de ces
ames guerrieres,
Tu peux te reposerduſoinde tes
Frontieres,
Attendant que leur bras vainqueurde tes Flamans,
Mefle un nouveaux triomphe à
tes délaffemens.
Qu'il réduiſſe à la Paix laHol- lande &l'Espagne,
Que par un coup de Maistre il fermeta Campagne ,
Et que l'Aigle jaloux n'enpuiſſe
remporter Que lefortdes Lions que tu viens
de dompter.
les conſerver &d'ailleurs fi le mot de Parélie a embaraſſé
quelqu'une de vos Dames de Province , vous leur en ferez
voir l'explication dans le cha-
120 LE MERCVRE
;
gement des deux Vers où ce moteſtoit employé.
SUR LES VICTOIRES
Du ROY.
E vous l'avois bien dit , Enne- IE mis de la France ,
Quepour vous la Victoire auroit
peu de constance ,
Etque de Philisbourgàvos armes
rendu
Lepéniblefuccésvous feroit cher
vendu.
Apeine la Campagne aux Zéphirs est ouverte ,
Et trois Villes déjareparent nostre
perte ;
Trois Villes dont la moindre cust
pûfaire unEtat ,
Lors que chaque Province avoit
fon Potentat ;
Trois
GALANT. 121
Trois Villes qui pouvoient tenir
autantd'années ,
Si le Cielà Loüis ne les eust destinées Et commefi leur priſe étoit trop
peupournous,
Mont-Caffelvous apprendceque peſent nos coups.
Loürs n'aqu'àparoiſtre, &vos Murailles tombent ,
Iln'a qu'àdonner l'ordre, &vas
Hérosfu combent ;
Et tandis quefa gloire arreſte en d'autres lieux
L'honneurdeſapresence, &l'ef- fortdesesyeux ,
L'Ange de qui le brasfoûtientfon Diademe
Vous terraſſe pour luy par un au- tre luy-meſme ,
EtDieu pour luy donner unferme &digne appuy ,
Tome V. L
122 LE MERCVRE
Ne fait qu'un Conquerant de
PHILIPPE &de luy.
Ainſi quandle Soleil fur un
épais nüage ,
Poursefaire unſecond , imprime Sonimage,
Leur hauteur est égale , &leur
éclatpareil ,
Nous voyons deux Soleils qui ne font qu'un Soleil :
Sous un double dehors il est toujours unique ,
Seul maistre des rayons qu'àl'autre il communique ,
Et ce brillantportrait qu'illumi- nent ſes foins
Ne brilleroit pas tant ,
reſſembloit moins.
s'il luy
-Mais c'est aßez, Grand Roy,c'est affez de Conquestes ,
Laiſſe àd'autres ſaiſons celleson tu t'appreſtes:
GALANT. 123 Quelque jufte bonheur qui fuive
tes projets,
Nous envions ta veuë àtes nouveaux Sujets.
Ils bravent tes Drapeaux, tes Ca- nons les foudroyent,
Etpour tout chaſtiment tu les vois,
ils te voyent ;
Quelprix de leur défaite, &que
tantdebonté
Rarement accompagne un Vainqueur irrité!
Pour nous , qui nemettons noftre
bien qu'en ta veuë ,
Vange- nous du long-temps que nous l'avons perduë,
Du vol qu'ils nous en font vien nousfaire raiſon ,
Ramene nos Soleils deſſus nostre
Orifon :
Quandon vient d'entaſſervictoi refur victoire,
L 2
124 LE. MERCVRE
In moment de repos fait mieux.
gouter lagloire,
Et je te le redis , nous devenons
jaloux
Decesmeſmesbonheurs quit'éloignent de nous.
S'ilfaut combatre encor, tupeux
deton Versailles
Forcerdes Bastions, &gagnerdes
Batailles ,
Et tes Pareils, pourvaincre en ces
nobles hazards ,
N'ont pas toûjours beſoin d'y porter leurs regards.
C'est deton Cabinet qu'ilfaut que
tu contemples Quelfruit tes Ennemis tirent de
tes Exemples ,
Et par quel long tiſſu d'illustres
actions,
Ils sçauront profiter de tes inf tructions.
GALANT. 125 Egalezen six mois l'effet de fix Semaines ;
Vousferiezaffezforts pouren ve- niràbout ,
Si vous ne trouviezpas nostre grand Roy par tout.
Par tout vous trouverezSon ame,
&Son ouvrage ,
Des Chefs faits de samain , for- mezsurson courage ,
Pleins de ſa haute idée, intrépides , vaillans ,
Iamais presque afſaillis , toûjours presque affaillans ;
Par tout de vrais François , Sol- dats dés leurs enfance,
Attachezau devoir , prompts à
l'obeiſſance ;
Par tout enfin des cœurs quiſçavent aujourd'huy Lefairepartout craindre , &ne craindre que luy.
L3
126 LE MERCVRE
Sur le Zele , Grand Roy , de ces
ames guerrieres,
Tu peux te reposerduſoinde tes
Frontieres,
Attendant que leur bras vainqueurde tes Flamans,
Mefle un nouveaux triomphe à
tes délaffemens.
Qu'il réduiſſe à la Paix laHol- lande &l'Espagne,
Que par un coup de Maistre il fermeta Campagne ,
Et que l'Aigle jaloux n'enpuiſſe
remporter Que lefortdes Lions que tu viens
de dompter.
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Résumé : SUR LES VICTOIRES DU ROY.
La lettre accompagne des vers dédiés aux victoires du roi, présentés par Monsieur de Corneille l'aîné. L'auteur souligne que ces vers, bien que déjà imprimés en feuilles volantes, méritent d'être conservés. Il explique le mot 'Parélie', qui pourrait avoir embarrassé certaines dames de province. Les vers célèbrent les conquêtes récentes du roi, notamment la prise de trois villes importantes, et mettent en avant la rapidité et l'efficacité des victoires royales. Le texte compare le roi à un soleil dont l'éclat est unique et incomparable. Il exprime également le désir de voir le roi revenir et de profiter de ses victoires. Enfin, il loue les soldats français, formés par le roi, qui sont courageux et dévoués, et exprime l'espoir que leurs victoires continueront de protéger les frontières du royaume.
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47
p. 206
INPROMPTU POUR MONSIEUR LE DUC.
Début :
Que d'esprit & que de valeur [...]
Mots clefs :
Grandeur, Condé
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texteReconnaissance textuelle : INPROMPTU POUR MONSIEUR LE DUC.
148 LE MERCVRE
INPROMPTU
POVR
MONSIEUR LE DUC.
Q
Ve d'esprit &que de valeur
On voit dans ce Prince admirable!
Ses grandes qualitez furpaſſent Sagrandeur.
Sans luy Condéferoit un Prince
incomparable ,
Mais par bonheur pournous il a
faitsonsemblable
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48
p. 207-208
POUR MADAME LA MARESCHALE DE CLEREMBAUT.
Début :
Mareschale de Clerembaut, [...]
Mots clefs :
Vertu, Maréchale de Clérembaut, Amour, Amitié
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texteReconnaissance textuelle : POUR MADAME LA MARESCHALE DE CLEREMBAUT.
POVR MADAME
MARESCHALE
CLEREMBAUT..
MArefchale deClerembaut,
Vous portez la vertu fi baut ,
Quel Amouren est en colere.
Ils'en plaignit l'autrejour àſa
Mere,
Elle luy dit ; mon Fils , chacun a
Son defaut,
Cette vertu pourtant afait tombersur elle
L'heureux cho'x dont la gloire estoit deuë àfonZele,
Choix qui mit en ses mains le Charmede la Cour ,
CettePrinceſſeſansſeconde ,
Dont les yeuxpourront bien un
jour
Niij
10 LE MERCVRE
Tefoûmettre le Fils duplus grand Roydumonde.
QuantàlaMareſchale, en vain
dela toucher
Tu crois l'avantagepoßible..
Son cœur est un rocher
Qui fut toûjours inacceßible.
L'Amour à cediscours luy répondit; Et bien
Ie consens qu'ellesoit inſenſible à
ma flame ,
Mais qu'elle aille du tout au rië,
Iene le puisfouffrir;tout au moins quefon ame Soit tendre àla pitié,
Puis qu'on le peutfans blâme.. Leſuis de fon avis , &j'espere ,
Madame,
Quej'auray furcepie Quelquepartà vostre amitié.
MARESCHALE
CLEREMBAUT..
MArefchale deClerembaut,
Vous portez la vertu fi baut ,
Quel Amouren est en colere.
Ils'en plaignit l'autrejour àſa
Mere,
Elle luy dit ; mon Fils , chacun a
Son defaut,
Cette vertu pourtant afait tombersur elle
L'heureux cho'x dont la gloire estoit deuë àfonZele,
Choix qui mit en ses mains le Charmede la Cour ,
CettePrinceſſeſansſeconde ,
Dont les yeuxpourront bien un
jour
Niij
10 LE MERCVRE
Tefoûmettre le Fils duplus grand Roydumonde.
QuantàlaMareſchale, en vain
dela toucher
Tu crois l'avantagepoßible..
Son cœur est un rocher
Qui fut toûjours inacceßible.
L'Amour à cediscours luy répondit; Et bien
Ie consens qu'ellesoit inſenſible à
ma flame ,
Mais qu'elle aille du tout au rië,
Iene le puisfouffrir;tout au moins quefon ame Soit tendre àla pitié,
Puis qu'on le peutfans blâme.. Leſuis de fon avis , &j'espere ,
Madame,
Quej'auray furcepie Quelquepartà vostre amitié.
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Résumé : POUR MADAME LA MARESCHALE DE CLEREMBAUT.
Une lettre poétique à Madame de Clerembaut évoque l'amour et la vertu. La maréchale, inaccessible, est louée pour sa vertu et son influence à la cour. L'amour, en colère, demande de la pitié sans blâme, espérant ainsi son amitié.
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49
p. 213-218
ELOGE DE VERSAILLES ET DE TRIANON.
Début :
Vous voulez bien, Madame, que je mesle à ces / Je sçavois bien, Tirsis, par cent illustres marques, [...]
Mots clefs :
Trianon, Versailles, Roi, Trésors, Batailles, Vainqueur
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texteReconnaissance textuelle : ELOGE DE VERSAILLES ET DE TRIANON.
Vous voulez bien, Madame,
que je mefle à ces Nouvelles les derniers Vers qu'on m'a
154 LE MERCVRE donnez de M² le Duc de S. Aignan; ils vous feront connoî- tre avec quelle promptitude il vient à boutde tout ce qu il entreprend. Le Roy luy avoit faitl'honneur à ſon retour du
Havre,de luy faire voir les Au- gmentations qui s'eſtoient fai- tes à Verſailles & à Trianon
depuis fon départ ; & dés le foir meſme il prit la liberré de donner à Sa Majefté ces Vers qu'il fit ſur les beautez de ces deuxMaiſons.
ELOGE
DE
VERSAILLES
ET DE TRIANON.
Efçavois bien , Tirfis , parcent
2
GALANT. 155 I
4-
th
Quenous avions pour Roy leplus grand des Monarques;
Qu'en guerre comme en paix il
estoit fans pareil ,
Qu'on le voyoit briller comme un
autre Soleil ,
Et qu'eſtant des Guerriers le plus parfait modele ,
Il fe couvroitpar tout d'une gloire immortelle ;
Mais je ne penſois pas qu'il fust en ſonpouvoir D'aſſembler les Trefors que nous
venons de voir ,
Que retournant vainqueur du
plus fortdes Batailles ,
Il fift de Trianon ce qu'il fait de Versailles ,
Que le plus délicat nepust rien
defirer
Aux rares ornemens qui s'y font admirer ,
156 LE MERCVRE Qu'on ypaſſaſt des Mers , qu'ony viſt ſur les ondes Desfuperbes Vaiſſeauxles courſes
vagabondes ,
Quele Iafpe,leMarbre & cent
autres Beautez Ytinſſent à l'envy tous lesſens enchantez,
Qu'onpust enun moment desplus baffes Campagnes Eleverdes Torrens &percer des
Montagnes ,
Et qu'enfin de ces lieux le pompeuxornement ,
Detous les Curieux devinſt l'étonnement.
Mais , Tirſis, euft-on crû qu'une
humaine puiſſance Eust rangé tes Saiſons ſous fon obeissance ,
Pour le plaisir des yeux change l'ordre du temps ,
Fait
GALANT. 157
Fait des plus grands Hyvers un
eternel Printemps ,
Et joint plus d'une fois dans une mefme Place ,
Audoux émaildes Fleurs la froi- deur de la glace. Tous les Siecles pallez n ayantTREQUE
rien veu de tel ,
Admirons ce Grand Roy qui rien de mortel ,
LYON
N1893*77
Mais adjoûtons , Tirfis , que ce MonarqueAuguſte ,
Pouvant tout ce qu'ilveut neveut
rien que de juste.
que je mefle à ces Nouvelles les derniers Vers qu'on m'a
154 LE MERCVRE donnez de M² le Duc de S. Aignan; ils vous feront connoî- tre avec quelle promptitude il vient à boutde tout ce qu il entreprend. Le Roy luy avoit faitl'honneur à ſon retour du
Havre,de luy faire voir les Au- gmentations qui s'eſtoient fai- tes à Verſailles & à Trianon
depuis fon départ ; & dés le foir meſme il prit la liberré de donner à Sa Majefté ces Vers qu'il fit ſur les beautez de ces deuxMaiſons.
ELOGE
DE
VERSAILLES
ET DE TRIANON.
Efçavois bien , Tirfis , parcent
2
GALANT. 155 I
4-
th
Quenous avions pour Roy leplus grand des Monarques;
Qu'en guerre comme en paix il
estoit fans pareil ,
Qu'on le voyoit briller comme un
autre Soleil ,
Et qu'eſtant des Guerriers le plus parfait modele ,
Il fe couvroitpar tout d'une gloire immortelle ;
Mais je ne penſois pas qu'il fust en ſonpouvoir D'aſſembler les Trefors que nous
venons de voir ,
Que retournant vainqueur du
plus fortdes Batailles ,
Il fift de Trianon ce qu'il fait de Versailles ,
Que le plus délicat nepust rien
defirer
Aux rares ornemens qui s'y font admirer ,
156 LE MERCVRE Qu'on ypaſſaſt des Mers , qu'ony viſt ſur les ondes Desfuperbes Vaiſſeauxles courſes
vagabondes ,
Quele Iafpe,leMarbre & cent
autres Beautez Ytinſſent à l'envy tous lesſens enchantez,
Qu'onpust enun moment desplus baffes Campagnes Eleverdes Torrens &percer des
Montagnes ,
Et qu'enfin de ces lieux le pompeuxornement ,
Detous les Curieux devinſt l'étonnement.
Mais , Tirſis, euft-on crû qu'une
humaine puiſſance Eust rangé tes Saiſons ſous fon obeissance ,
Pour le plaisir des yeux change l'ordre du temps ,
Fait
GALANT. 157
Fait des plus grands Hyvers un
eternel Printemps ,
Et joint plus d'une fois dans une mefme Place ,
Audoux émaildes Fleurs la froi- deur de la glace. Tous les Siecles pallez n ayantTREQUE
rien veu de tel ,
Admirons ce Grand Roy qui rien de mortel ,
LYON
N1893*77
Mais adjoûtons , Tirfis , que ce MonarqueAuguſte ,
Pouvant tout ce qu'ilveut neveut
rien que de juste.
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Résumé : ELOGE DE VERSAILLES ET DE TRIANON.
Le texte est une lettre accompagnée de vers dédiés au Duc de Saint-Aignan. Le roi a récemment montré au duc les améliorations effectuées à Versailles et à Trianon lors de son retour du Havre. En réponse, le duc a offert au roi des vers célébrant les beautés de ces deux lieux. Ces vers exaltent le roi comme le plus grand des monarques, brillant en guerre et en paix, et couvert de gloire immortelle. Ils mettent en avant sa capacité à créer des merveilles à Versailles et à Trianon, où les trésors et les ornements sont admirables. Les vers décrivent des paysages magnifiques, des vaisseaux superbes et des œuvres d'art en marbre. Ils évoquent également la capacité du roi à transformer les saisons, créant un éternel printemps et mélangeant fleurs et glace. Le texte se conclut par une admiration pour le roi, qui, malgré sa puissance, ne souhaite que ce qui est juste.
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50
p. 218-220
POUR MADAME LA PRESIDENTE D'OZEMBRAY.
Début :
Voicy d'autres Vers que Monsieur de S. Aignan fit pour / Pourquoy nous honorer d'une courte visite, [...]
Mots clefs :
Bal, Le Havre, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POUR MADAME LA PRESIDENTE D'OZEMBRAY.
Voicy d'autres Vers que Monfieur de S.Aignan fit pour Madame la Preſidente d'Ozembray , qui estoit venuë au Havre pour peu de jours. Elle devoit partifle lendemain , &
voicy ce que cet Illuſtre Duc luydonna au fortir d'un Bal où
Tome V.
158 LE MERCVRE -toutle monde eſtoit en couleur
defeu.
POVR
MADAME LA PRESIDENTE
D'OZEMBRAY.
Pourquoy courte viſite nous ,honorer d'une
Pourquoy faire éclater icy tantde
merite ,
Avec tant de rigueurs ?
C'est avoir peu d'amour pour le
biende la France ,
Que de venir troubler les cœurs
Dans une Place d'importance.
On devroit vous traiter comme
une criminelle ,
Vous mettre dans les fers comme
ingrate , rebelle ,
GALANT. 159
?
C
ce.
Et vous pouſſer àbout.
Vous dites qu'avec vous nous n'a
vons rien àcraindre ,
Mais vous mettez le feu par
tout ,
Et puis, vous partezfans l'é
voicy ce que cet Illuſtre Duc luydonna au fortir d'un Bal où
Tome V.
158 LE MERCVRE -toutle monde eſtoit en couleur
defeu.
POVR
MADAME LA PRESIDENTE
D'OZEMBRAY.
Pourquoy courte viſite nous ,honorer d'une
Pourquoy faire éclater icy tantde
merite ,
Avec tant de rigueurs ?
C'est avoir peu d'amour pour le
biende la France ,
Que de venir troubler les cœurs
Dans une Place d'importance.
On devroit vous traiter comme
une criminelle ,
Vous mettre dans les fers comme
ingrate , rebelle ,
GALANT. 159
?
C
ce.
Et vous pouſſer àbout.
Vous dites qu'avec vous nous n'a
vons rien àcraindre ,
Mais vous mettez le feu par
tout ,
Et puis, vous partezfans l'é
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Résumé : POUR MADAME LA PRESIDENTE D'OZEMBRAY.
Monsieur de S.Aignan a composé des vers pour Madame la Présidente d'Ozembray, venue au Havre pour quelques jours. Le poème exprime l'admiration et l'étonnement face à sa visite, tout en critiquant la brièveté de son séjour. Sa présence, bien que bénéfique, perturbe les habitants et enflamme les cœurs avant de partir sans laisser de traces.
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