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1
p. 157-168
Abjurations, [titre d'après la table]
Début :
Si l'Abjuration de Monsieur Vignes, Ministre de Grenoble, a fait [...]
Mots clefs :
Abjuration, Monsieur Vignes, Seigneur, Noblesse, Dauphiné, Religion prétendue réformée, Roi de Navarre, Maison d'Arbaud, Charges, Église catholique, Archevêque, Duc de Noailles, Honnêteté, Conversation, Pasteur, Erreur, Compliments
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texteReconnaissance textuelle : Abjurations, [titre d'après la table]
Si l'Abjuration de Monfieur
Vignes , Miniftre de Grenoble,
a fait grand bruit dans le Dauphiné
, celle de Monfieur d'Ar
baud , Seigneur de Blanfac, originaire
d'Arles , n'en a pas moins
fait dans le Languedoc . Ce Gentilhomme
, qui eft d'une fort ancienne
Nobleffe , demeuroit à
Nifmes , à caufe qui faifoit profeffion
de la Religion Pretenduë
Réformée. Ses Prédeceffeurs qui
faifoient la mefme Profeffion , s'y
êtoient êtablis depuis cent ans.
Son Ayeul , né Catholique, avoit
changé de Religion , par l'engagement
qu'il avoit pris dans le
party du Roy de Navarre, qui fut
depois Roy de France , fous le
nom de Henry IV. Il fut honoré
par ce Monarque , de belles
& importantes Commiffions
, &
le fuivit en plufieurs Exploits.
158
MERCURE
Comme cette Maifon , fort confiderée
dans Arles , auffi bien
qu'en Languedoc , avoit toûjours
eû un zele ardent pour tout ce
qui regardoit le culte de Dieu ,
elle avoit laiffé des marques de
fa pieté dans les Eglifes fur les
Autels . Ainfi fes Armes paroiffoient
encore en beaucoup d'endroits
, jufque fur des Croix de
Marbre expofées en public , &
par des fondations de Chapelles ,
conftrutions de Tombeaux de
Marbre , & autres fondations
dans l'Eglife Cathedrale , & chez
les Dominicains. Ces objets qui
frapérent ce Gentilhomme dans
fajeuneffe , furent en quelque
maniére effacez par le fois,
qu'apportérent fes Parens & les
Miniftres de Nifmes , à le fortifier
dans les erreurs de Calvin . Il
étoit alors feul de fa maiſon , ayam
1
GALANT.
159
perdu un Frere aîné , mort au Service
du Roy en Italie , Capitaine
dans le Regiment de montpefat.
Il aimoit les belles Lettres , &
avoit acquis la plupart des Connoiffances
qui font recherchées
par les Perfonnes d'efprit . Cela
fut caufe que Meffieurs de l'Académie
Royale d'Arles , jetterent
les yeux fur luy , pour l'affocier
dans leur Compagnie . Cet engagement
ne fut pas un petit
motif, pour luy faire reprendre
les premiéres impreffions , qui
Juy avoient donné qulque penchant
pour l'Eglife Catholique ,
qui étoit la Religion de fes anceftres
& celle de quantité de
Parens qu'il avoit , & qu'il a encore
, parmy lefquels il y a des
Commandeurs de Malte , comme
il y a eû parmy fes Prédeceffeurs
plufieurs Evefques, & autres
160 MERCURE
que
Perſonnes reveftuës de Charges
confidérables dans Arles , telle
celle de Premiers Conful.
On compre dans cette Maiſon
jufqu'à quatre Confulats . On
peut joindre à tout cela le commerce
de devoir & d'honnefteté
qu'il avoit avec Monfieur
l'Archevefque d'Arles . Ce fçavant
Prélat , qui a toûjours efté
fi fidelle à fon Prince , & à la Religion
Catholique , ne perdoit
pas les occafions de l'exhorter à
ouvrir les yeux à la verité , & il
le faifoit d'une manière fi Apoftolique,&
fi remplie de douceur,
que Monfieur d'Arbaud a depuis
avoüé que fes follicitations , accompagnées
de fa pieté & de fon
exemple , avoient fort contribué
à le retirer de fes erreurs. Il eftoit
dans ces favorables difpofitions ,
lors qu'il alla à Montpellier auffiGALANT.
161
bien
que les autres Gentilshommes
du Languedoc , rendre fes
devoirs à Monfieur le Duc de
Noailles qui avoit eſté nommé
par le Roy pour commander en
Chef dans cette Province . Ce
Duc à qui l'on apprit la Religion
dont il eftoit , luy fit beaucoup
de careffes , & le pria de penfer
ferieufement au peril où l'avoit
mis le malheur de fa naiffance .
Cette entrevue fe paffa en complimens
; & lors que Monfieur
d'Arbaud prenoit congé de Mr
le Duc de Noailles , Monfieur
l'Evefque de Mirepoix qui eftoit
dans la Chambre avec plufieurs
autres Prélats , trouva moyen
d'engager avec luy une converfation
qui dura trois heures. Monfieur
le Comte du Roure , Monfieur
le Vicomte de Polignac ,
Monfieur le Comte de Luffan , &c
160
MERCURE
autres Perſonnes de qualité , y
affiftérent avec Meffieurs les Evêques.
On n'y agita que des matieres
de Controverfes , mais avec
beaucoup d'honnefteré & de
douceur. Cette converfation fut
fuivie de trois ou quatre autres ,
dans la Maiſon de Monfieur l'Evefque
de Mirepoix . Les raifons
que luy apporta ce Prélat furent
fi fortes, qu'ayant commencé dés
ce temps - là à eftre cenvaincu de
la verité, il le fut entierement par
les Lettres que Monfieur l'Evef
que de Mirepoix luy écrivit enfuite
fur fes doutes , & aufquelles
Monfieur d'Arbaud répondoit ,
foutenant toûjours fa Religion ,
fans pourtant fe déclarer Catholique
, quoy qu'il le fuft en effet ,
n'y ayant plus que le feul refpect
humain qui le retinſt . Il laiſſa páffer
encore deux ans ; & enfin ne
GALANT. 1161
pouvant plus résister à la Grace ,
il fit fçavoir à Monfieur de Mirepoix
, qui s'étoit rendu aux derniers
Etats de Languedoc
, qu'étant
incommodé
, il luy étoit impoffible
d'aller fi tofgle trouver à
Montpellier
; mais qu'avant la fin
des Etats , il auroit l'honneur de
le voir , pour recevoir fa Benediction
, en luy declarant qu'il vouloit
vivre & mourir Catholique.
Il fit part de cette nouvelle à
Monfieur le Cardinal de Bonfy &
à Monfieur l'Intendant
, & dés
qu'il eut un peu de ſanté , il alla
à Arles communiquer
ſon deſſein
à Monfieur l'Archevefque
, & à
Monfieur le Coadjuteur
. De là il
fe rendit à Montpellier
, où il
efperoit trouver Monfieur l'Evef
que de Nifmes , & Monfieur l'Evefque
d'Ufés , qui font fes Pafteurs
, auffi bien Monfieur
que
164
MERCURE
l'Archevefque d'Arles , puis qu'il
eft domicilié à Nifmes , & qu'il a
du Bien dans le Diocefe d'Ufés ;
mais Monfieur de Nifmes ne s'y
étant point rencontré , il n'y eut
que Monfieur d'Ufés qui reçeut
fon abjuration comme fon Pafteur
, en prefence de Monfieur
l'Evefque de Mirepoix , & de
Monfieur de Plantade Confeiller
à la Cour des Aydes , Oncle de
Madame d'Arbaud fa Femme. Le
lendemain de cette action qui fe
fit dans la Chapelle des Penitens
blancs , ce fut une réjouiffance
publique dans Montpellier du côté
des Catholiques , & une mortification
inexprimable pour tous
les Prétendus Réformez. La perte
qu'ils font enluy eft d'autant plus
grande , que connoiffant parfaitement
leur Religion , il connoiſt
préfentement toutes les erreurs
GALANT. 165
qui les devroient obliger à la
quitter. Il avoit paffé par toutes
les Claffes de ceux de fon party,
comme font Confiftoire , Deputations,
Synodes , & autres Affemblées
generales , particulieres &
fecretes qu'ils ont accoûtumé de
faire , quand le Roy le leur permet
, pour l'obfervation de leur
Difcipline . Il a paru dans toutes
avec beaucoup d'efprit & de fçavoir
, & fes grandes qualitez appuyées
du bien & de la naiffance ,
Je faifoient confiderer parmi eux
comme un Chefde leur Religion ,
dans les Villes de Nifmes d'Ufés,
& de Montpellier . Ce qui les afflige
davantage , c'est qu'outre la
crainte qu'ils ont de voir fuivre
fon exemple, il a dix Enfans qu'il
efpere ramener à l'Eglife , y en
ayant déja trois ou quatre , qui par
leur âge font devenus Catholi164
MERCURE
ques , fuivant la Declaration du
Roy. D'ailleurs l'exercice public
de la Religion Pretenduë Refor
mée , eft étably dans fa Terre de
Blanfae , où il fait fon plus ordinaire
fejour ; & comme il y a un
grand nombre de Vaffaux de
cette Religion, il pretend qu'avec
le fecours de Monfieur l'Evêque
d'Ulés,dans le Dioceſe duquel eft
cette Terre , fon exemple ne fera
pas fans fruit pour ces Devoyez .
L'accablement des vifites luy
ayant fait quitter Montpellier , il
alla à Nifmes rendre les refpects à
Monfieur l'Evêque. J'aurois peine
à exprimer les honneurs qu'il y
reçut. Meffieurs du Chapitre auffi
bien que Meffieurs du Prefidial ,
vinrent le complimenter
, ce que
firent auffi Meffieurs les Confuls
en Chaperon , avec le Corps de
Ville. On le reçut de la meſme
GALANT. 165
forte à Arles . Toute la Nobleffe,
Tous les Convens , tous les Religieux,
tous les Ordres, & prefque
tout le Peuple , allerent le vifiter.
Le Chapitre luy fit compliment
en Deputation , pour fe réjouir
avec luy de fon retour à l'Eglife ;
& Meffieurs de l'Academie Roya
le,aprés l'avoir vû chacun en particulier
, allerent en Corps luy
marquer leur joye de l'acquifition
que faifoit leur Compagnie,
d'un Confrere nouvellement converty.
Meffieurs les Confuls luy
firent le mefme honneur, en Chaperon
, & avec le Corps de Ville,
compofé d'une Nobleffe illuftre,
& l'affurérent de la fatisfaction
que le Public recevoit , de le voir
revenir enfin au fein de fa mere,
& reparer le fcandale que fes
Predeceffeurs avoient caufé à la
Ville d'Arles, & à l'Eglife Catho168
MERCURE
lique . La joye que tout le monde
a reçûë de cette Converfion , a
obligé Monfieur Sabatier,Gentilhomme
d'un merite fingulier , &
qui n'eft pas un des moindres ornemens
de l'Academie Royale
d'Arles , de faire éclater la fienne
par cette Epître .
Vignes , Miniftre de Grenoble,
a fait grand bruit dans le Dauphiné
, celle de Monfieur d'Ar
baud , Seigneur de Blanfac, originaire
d'Arles , n'en a pas moins
fait dans le Languedoc . Ce Gentilhomme
, qui eft d'une fort ancienne
Nobleffe , demeuroit à
Nifmes , à caufe qui faifoit profeffion
de la Religion Pretenduë
Réformée. Ses Prédeceffeurs qui
faifoient la mefme Profeffion , s'y
êtoient êtablis depuis cent ans.
Son Ayeul , né Catholique, avoit
changé de Religion , par l'engagement
qu'il avoit pris dans le
party du Roy de Navarre, qui fut
depois Roy de France , fous le
nom de Henry IV. Il fut honoré
par ce Monarque , de belles
& importantes Commiffions
, &
le fuivit en plufieurs Exploits.
158
MERCURE
Comme cette Maifon , fort confiderée
dans Arles , auffi bien
qu'en Languedoc , avoit toûjours
eû un zele ardent pour tout ce
qui regardoit le culte de Dieu ,
elle avoit laiffé des marques de
fa pieté dans les Eglifes fur les
Autels . Ainfi fes Armes paroiffoient
encore en beaucoup d'endroits
, jufque fur des Croix de
Marbre expofées en public , &
par des fondations de Chapelles ,
conftrutions de Tombeaux de
Marbre , & autres fondations
dans l'Eglife Cathedrale , & chez
les Dominicains. Ces objets qui
frapérent ce Gentilhomme dans
fajeuneffe , furent en quelque
maniére effacez par le fois,
qu'apportérent fes Parens & les
Miniftres de Nifmes , à le fortifier
dans les erreurs de Calvin . Il
étoit alors feul de fa maiſon , ayam
1
GALANT.
159
perdu un Frere aîné , mort au Service
du Roy en Italie , Capitaine
dans le Regiment de montpefat.
Il aimoit les belles Lettres , &
avoit acquis la plupart des Connoiffances
qui font recherchées
par les Perfonnes d'efprit . Cela
fut caufe que Meffieurs de l'Académie
Royale d'Arles , jetterent
les yeux fur luy , pour l'affocier
dans leur Compagnie . Cet engagement
ne fut pas un petit
motif, pour luy faire reprendre
les premiéres impreffions , qui
Juy avoient donné qulque penchant
pour l'Eglife Catholique ,
qui étoit la Religion de fes anceftres
& celle de quantité de
Parens qu'il avoit , & qu'il a encore
, parmy lefquels il y a des
Commandeurs de Malte , comme
il y a eû parmy fes Prédeceffeurs
plufieurs Evefques, & autres
160 MERCURE
que
Perſonnes reveftuës de Charges
confidérables dans Arles , telle
celle de Premiers Conful.
On compre dans cette Maiſon
jufqu'à quatre Confulats . On
peut joindre à tout cela le commerce
de devoir & d'honnefteté
qu'il avoit avec Monfieur
l'Archevefque d'Arles . Ce fçavant
Prélat , qui a toûjours efté
fi fidelle à fon Prince , & à la Religion
Catholique , ne perdoit
pas les occafions de l'exhorter à
ouvrir les yeux à la verité , & il
le faifoit d'une manière fi Apoftolique,&
fi remplie de douceur,
que Monfieur d'Arbaud a depuis
avoüé que fes follicitations , accompagnées
de fa pieté & de fon
exemple , avoient fort contribué
à le retirer de fes erreurs. Il eftoit
dans ces favorables difpofitions ,
lors qu'il alla à Montpellier auffiGALANT.
161
bien
que les autres Gentilshommes
du Languedoc , rendre fes
devoirs à Monfieur le Duc de
Noailles qui avoit eſté nommé
par le Roy pour commander en
Chef dans cette Province . Ce
Duc à qui l'on apprit la Religion
dont il eftoit , luy fit beaucoup
de careffes , & le pria de penfer
ferieufement au peril où l'avoit
mis le malheur de fa naiffance .
Cette entrevue fe paffa en complimens
; & lors que Monfieur
d'Arbaud prenoit congé de Mr
le Duc de Noailles , Monfieur
l'Evefque de Mirepoix qui eftoit
dans la Chambre avec plufieurs
autres Prélats , trouva moyen
d'engager avec luy une converfation
qui dura trois heures. Monfieur
le Comte du Roure , Monfieur
le Vicomte de Polignac ,
Monfieur le Comte de Luffan , &c
160
MERCURE
autres Perſonnes de qualité , y
affiftérent avec Meffieurs les Evêques.
On n'y agita que des matieres
de Controverfes , mais avec
beaucoup d'honnefteré & de
douceur. Cette converfation fut
fuivie de trois ou quatre autres ,
dans la Maiſon de Monfieur l'Evefque
de Mirepoix . Les raifons
que luy apporta ce Prélat furent
fi fortes, qu'ayant commencé dés
ce temps - là à eftre cenvaincu de
la verité, il le fut entierement par
les Lettres que Monfieur l'Evef
que de Mirepoix luy écrivit enfuite
fur fes doutes , & aufquelles
Monfieur d'Arbaud répondoit ,
foutenant toûjours fa Religion ,
fans pourtant fe déclarer Catholique
, quoy qu'il le fuft en effet ,
n'y ayant plus que le feul refpect
humain qui le retinſt . Il laiſſa páffer
encore deux ans ; & enfin ne
GALANT. 1161
pouvant plus résister à la Grace ,
il fit fçavoir à Monfieur de Mirepoix
, qui s'étoit rendu aux derniers
Etats de Languedoc
, qu'étant
incommodé
, il luy étoit impoffible
d'aller fi tofgle trouver à
Montpellier
; mais qu'avant la fin
des Etats , il auroit l'honneur de
le voir , pour recevoir fa Benediction
, en luy declarant qu'il vouloit
vivre & mourir Catholique.
Il fit part de cette nouvelle à
Monfieur le Cardinal de Bonfy &
à Monfieur l'Intendant
, & dés
qu'il eut un peu de ſanté , il alla
à Arles communiquer
ſon deſſein
à Monfieur l'Archevefque
, & à
Monfieur le Coadjuteur
. De là il
fe rendit à Montpellier
, où il
efperoit trouver Monfieur l'Evef
que de Nifmes , & Monfieur l'Evefque
d'Ufés , qui font fes Pafteurs
, auffi bien Monfieur
que
164
MERCURE
l'Archevefque d'Arles , puis qu'il
eft domicilié à Nifmes , & qu'il a
du Bien dans le Diocefe d'Ufés ;
mais Monfieur de Nifmes ne s'y
étant point rencontré , il n'y eut
que Monfieur d'Ufés qui reçeut
fon abjuration comme fon Pafteur
, en prefence de Monfieur
l'Evefque de Mirepoix , & de
Monfieur de Plantade Confeiller
à la Cour des Aydes , Oncle de
Madame d'Arbaud fa Femme. Le
lendemain de cette action qui fe
fit dans la Chapelle des Penitens
blancs , ce fut une réjouiffance
publique dans Montpellier du côté
des Catholiques , & une mortification
inexprimable pour tous
les Prétendus Réformez. La perte
qu'ils font enluy eft d'autant plus
grande , que connoiffant parfaitement
leur Religion , il connoiſt
préfentement toutes les erreurs
GALANT. 165
qui les devroient obliger à la
quitter. Il avoit paffé par toutes
les Claffes de ceux de fon party,
comme font Confiftoire , Deputations,
Synodes , & autres Affemblées
generales , particulieres &
fecretes qu'ils ont accoûtumé de
faire , quand le Roy le leur permet
, pour l'obfervation de leur
Difcipline . Il a paru dans toutes
avec beaucoup d'efprit & de fçavoir
, & fes grandes qualitez appuyées
du bien & de la naiffance ,
Je faifoient confiderer parmi eux
comme un Chefde leur Religion ,
dans les Villes de Nifmes d'Ufés,
& de Montpellier . Ce qui les afflige
davantage , c'est qu'outre la
crainte qu'ils ont de voir fuivre
fon exemple, il a dix Enfans qu'il
efpere ramener à l'Eglife , y en
ayant déja trois ou quatre , qui par
leur âge font devenus Catholi164
MERCURE
ques , fuivant la Declaration du
Roy. D'ailleurs l'exercice public
de la Religion Pretenduë Refor
mée , eft étably dans fa Terre de
Blanfae , où il fait fon plus ordinaire
fejour ; & comme il y a un
grand nombre de Vaffaux de
cette Religion, il pretend qu'avec
le fecours de Monfieur l'Evêque
d'Ulés,dans le Dioceſe duquel eft
cette Terre , fon exemple ne fera
pas fans fruit pour ces Devoyez .
L'accablement des vifites luy
ayant fait quitter Montpellier , il
alla à Nifmes rendre les refpects à
Monfieur l'Evêque. J'aurois peine
à exprimer les honneurs qu'il y
reçut. Meffieurs du Chapitre auffi
bien que Meffieurs du Prefidial ,
vinrent le complimenter
, ce que
firent auffi Meffieurs les Confuls
en Chaperon , avec le Corps de
Ville. On le reçut de la meſme
GALANT. 165
forte à Arles . Toute la Nobleffe,
Tous les Convens , tous les Religieux,
tous les Ordres, & prefque
tout le Peuple , allerent le vifiter.
Le Chapitre luy fit compliment
en Deputation , pour fe réjouir
avec luy de fon retour à l'Eglife ;
& Meffieurs de l'Academie Roya
le,aprés l'avoir vû chacun en particulier
, allerent en Corps luy
marquer leur joye de l'acquifition
que faifoit leur Compagnie,
d'un Confrere nouvellement converty.
Meffieurs les Confuls luy
firent le mefme honneur, en Chaperon
, & avec le Corps de Ville,
compofé d'une Nobleffe illuftre,
& l'affurérent de la fatisfaction
que le Public recevoit , de le voir
revenir enfin au fein de fa mere,
& reparer le fcandale que fes
Predeceffeurs avoient caufé à la
Ville d'Arles, & à l'Eglife Catho168
MERCURE
lique . La joye que tout le monde
a reçûë de cette Converfion , a
obligé Monfieur Sabatier,Gentilhomme
d'un merite fingulier , &
qui n'eft pas un des moindres ornemens
de l'Academie Royale
d'Arles , de faire éclater la fienne
par cette Epître .
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Résumé : Abjurations, [titre d'après la table]
Le texte relate l'abjuration de Monsieur d'Arbaud, Seigneur de Blanfac, originaire d'Arles, qui a marqué le Languedoc. Ce gentilhomme, issu d'une ancienne famille noble, résidait à Nîmes et pratiquait la Religion Prétendue Réformée, comme ses prédécesseurs établis dans la région depuis un siècle. Son aïeul, initialement catholique, avait changé de religion en rejoignant le parti du roi de Navarre, devenu Henri IV. La famille d'Arbaud, respectée à Arles et en Languedoc, avait laissé des marques de sa piété dans les églises locales. Monsieur d'Arbaud, unique survivant de sa maison après la mort de son frère aîné au service du roi, était épris de belles-lettres et avait acquis des connaissances appréciées par les membres de l'Académie Royale d'Arles, qui souhaitaient l'y associer. Cette perspective, ainsi que les encouragements de l'archevêque d'Arles et de l'évêque de Mirepoix, l'incitèrent à reconsidérer sa foi. Lors d'une visite à Montpellier pour rencontrer le duc de Noailles, il eut plusieurs conversations avec des prélats qui le convainquirent progressivement de la vérité de la foi catholique. Après deux années de réflexion, il annonça son intention d'abjurer sa foi réformée et de se convertir au catholicisme. Il informa l'évêque de Mirepoix, le cardinal de Bonzy et l'intendant de sa décision. Il se rendit ensuite à Arles pour en parler avec l'archevêque et le coadjuteur, avant de se rendre à Montpellier où il abjura publiquement en présence de l'évêque d'Uzès et de l'évêque de Mirepoix. Cette conversion fut accueillie avec joie par les catholiques et avec consternation par les réformés, qui voyaient en lui un leader respecté. Monsieur d'Arbaud espérait également convertir ses dix enfants, plusieurs d'entre eux étant déjà catholiques. Il reçut des honneurs à Nîmes et à Arles, où toute la noblesse et le peuple vinrent le féliciter pour son retour à l'Église catholique. L'Académie Royale d'Arles exprima également sa joie d'accueillir un nouveau converti parmi ses membres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 176-182
Belle action, [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay mandé, Madame, dans l'un des Articles de cette [...]
Mots clefs :
Abbesse, Esprit, Abbaye, Archevêque, Honneur, Communauté, Prière, Désolation, Religieuses, Abjuration, Admiration
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Belle action, [titre d'après la table]
Je vous ay mandé , madame,
dans l'un des Articles de cette
Lettre , que Madame de Harlay
de Chanvalon , Abbeffe de la
Virginité dans le Vendômois ,
illuftre par fa naiffance , par fon
efprit , & par la vertu , avoit eſté
nommée par le Roy à l'Abbaïe
de Port Royal de Paris. Cependant
cette Abbaie eft encore
vacante. Quoy qu'elle foit plus
confidérable & plus riche que
celle de Madame de la Virginité ,
dans la Ville Capitale du Royaume
, & fous la Jurifdiction de
Monfieur l'Archevefque de Paris
fon Frere , de fi puiffantes raisons
GALANT. 177
ont efté fans force pour ébranler
fa conftance . Elle a triomphe de
l'ambition , & des tendreffes du
fang , c'est à dire , de ce qui flate
davantage l'efprit & le coeur.
Elle a fuplié Monfieur de Paris,
de faire agréer au Roy fes treshumbles
excufes , & de luy témoigner
la douleur qu'elle a de
n'eftre pas en état d'obeïr à Sa
Majefté , & de recevoir le bienfait
dont il luy plaifoit de l'honorer
; Que fon âge qui paffe foixante
ans , & fa mauvaiſe fanté,
ne luy permettoient pas d'embraffer
l'étroite Obfervance établie
à Port Royal ; Qu'elle ne
croyoit pas pouvoir en lûreté de
confcience & avec honneur , fe
mettre à la tefte d'une Communauté
qu'elle ne prefcheroit que
de parole, & non pas d'exemple
Qu'elle auroit peur de tomber
HS
178 MERCURE
dans le blâme des Pharifiens , à
qui le Sauveur du Monde reproche,
qu'ils chargeoient les Hommes
de fardeaux pefans qu'ils
n'auroient pas voulu toucher du
bout du doigt. Elle a enfin reprefenté
à Monfieur l'Archevefque,
Qu'il y avoit cinquante ans qu'el
le eftoit dans l'Abbaïe de la Virginité
; trente , qu'elle en eftoit
Abbeffe ; Que la douleur & les
larmes de quarante Filles qu'elle
avoit toutes élevées , la touchoient
, & qu'elle ne pouvoir fe
refoudre à les abandonner. En
effet , auffi -toft qu'elles fçûrent.
Ja nomination du Roy , elles allerent
ſe jetter aux pieds de Madame
de la Virginité , pour la fuplier
de demeurer avec elles .
C'eftoit une defolation fi generale
, qu'il fembloit que chacune
eûr perdu ce qu'elle avoit de plus
GALAN T. 179
proche. Elles redoublérent leurs
Prieres , leurs Communions , leurs
Jeûnes,leurs Difciplines, & toutes
leurs mortifications , pour obtenir
de Dieu qu'il leur laiffaft leur incomparable
Abbeffe . C'eſt une
Communauté où il y a grand
nombre de Religieufes forties de
Maiſons nobles & confiderables .
La reputation,la vertu , la civilité ,
& toutes les manieres engageantes
de Madame de la Virginité,
ont porté plufieurs Perfonnes de
qualité à mettre leurs Filles fous
fa conduite , qui eft admirable .
Elle a étably dans fon Abbaïe une
exacte clôture, le frequent ufage
des Sacremens , l'exercice de l'Oraiſon
mentale , les Retraites annuelles
de dix jours , la pratique
du filence , l'éloignement des converfations
du monde, & plufieurs
Obfervances regulieres.On y fait
>
H 6
180 MERCURE
des aumônes qui ſemblent furpaffer
le revenu de la Maiſon .
C'est l'Azile des Filles qui veulent
quiter la Religion Pretenduë
Reformée , pour fe faire Catholiques.
Toutes celles qui fe font
converties dans le Vendômois depuis
qu'elle eft Abbeffe , s'y font
venues faire inftruire , y ont fait
leur Abjuration , y ont demeuré
les unes plufieurs mois , les autres
plufieurs années gratuitement ;
il y en a toûjours eu , & il y en a
encore en cette maniere . Les Religieufes
de la Virginité font tresvertueules,
& ont beaucoup d'efprit.
Après avoir efté ſenſibles à
la douleur , elles ne l'ont pas moins
efté à la joye de conferver leur
tréfor.Auffi toft qu'elles (çeurent
que Roy avoit la bonté de leur
laiffer leur illuftre & chere Abbeffe
, elles allérent à l'Eglife
le
GALANT. 181
chanter le Te Deum en Mufique
tres- folemnellement , au fon des
Cloches & au bruit du Canon .
Il y eût des Feux de joye allumez ,
depuis fept heures du matin , jufques
au foir , & le lendemain
la Meffe d'action de graces fut
chantée par Monfieur l'Abbé de
Château Renault , Frere de Monfeur
le Chevalier de Château-
Renault , Commandeur d'une
Efcadre de Vaiffeaux , & Oncle
de Monfieur le Marquis de Château-
Renault , Colonel du Regiment
de Cambrefis , qui y eftoit
prefent , avec plufieurs Gentilshommes
du Païs . Tout le refte de
la Nobleffe du Vendômois & des
Provinces voisines , eft venu les
jours fuivans à la Virginité , feliciter
cette Abbeffe fur fa genereuſe
reſolution , auffi bien que
Meffieurs les Curez & Ecclefiafti182
MERCURE
ques. Les Communautez de Religieux
en ont deputé de leurs
Corps , pour luy rendre leurs devoirs.
Le Bailly de Vendôme , tous
les Officiers de la Juftice de Vendôme
& de Montoire , luy font
venus faire compliment , fur la
joye de voir qu'elle demeuroit ,
de même qu'ils étoient venus luy
témoigner leur douleur de la
perdre , & avec elle l'édification
& l'admiration de toute la Province.
dans l'un des Articles de cette
Lettre , que Madame de Harlay
de Chanvalon , Abbeffe de la
Virginité dans le Vendômois ,
illuftre par fa naiffance , par fon
efprit , & par la vertu , avoit eſté
nommée par le Roy à l'Abbaïe
de Port Royal de Paris. Cependant
cette Abbaie eft encore
vacante. Quoy qu'elle foit plus
confidérable & plus riche que
celle de Madame de la Virginité ,
dans la Ville Capitale du Royaume
, & fous la Jurifdiction de
Monfieur l'Archevefque de Paris
fon Frere , de fi puiffantes raisons
GALANT. 177
ont efté fans force pour ébranler
fa conftance . Elle a triomphe de
l'ambition , & des tendreffes du
fang , c'est à dire , de ce qui flate
davantage l'efprit & le coeur.
Elle a fuplié Monfieur de Paris,
de faire agréer au Roy fes treshumbles
excufes , & de luy témoigner
la douleur qu'elle a de
n'eftre pas en état d'obeïr à Sa
Majefté , & de recevoir le bienfait
dont il luy plaifoit de l'honorer
; Que fon âge qui paffe foixante
ans , & fa mauvaiſe fanté,
ne luy permettoient pas d'embraffer
l'étroite Obfervance établie
à Port Royal ; Qu'elle ne
croyoit pas pouvoir en lûreté de
confcience & avec honneur , fe
mettre à la tefte d'une Communauté
qu'elle ne prefcheroit que
de parole, & non pas d'exemple
Qu'elle auroit peur de tomber
HS
178 MERCURE
dans le blâme des Pharifiens , à
qui le Sauveur du Monde reproche,
qu'ils chargeoient les Hommes
de fardeaux pefans qu'ils
n'auroient pas voulu toucher du
bout du doigt. Elle a enfin reprefenté
à Monfieur l'Archevefque,
Qu'il y avoit cinquante ans qu'el
le eftoit dans l'Abbaïe de la Virginité
; trente , qu'elle en eftoit
Abbeffe ; Que la douleur & les
larmes de quarante Filles qu'elle
avoit toutes élevées , la touchoient
, & qu'elle ne pouvoir fe
refoudre à les abandonner. En
effet , auffi -toft qu'elles fçûrent.
Ja nomination du Roy , elles allerent
ſe jetter aux pieds de Madame
de la Virginité , pour la fuplier
de demeurer avec elles .
C'eftoit une defolation fi generale
, qu'il fembloit que chacune
eûr perdu ce qu'elle avoit de plus
GALAN T. 179
proche. Elles redoublérent leurs
Prieres , leurs Communions , leurs
Jeûnes,leurs Difciplines, & toutes
leurs mortifications , pour obtenir
de Dieu qu'il leur laiffaft leur incomparable
Abbeffe . C'eſt une
Communauté où il y a grand
nombre de Religieufes forties de
Maiſons nobles & confiderables .
La reputation,la vertu , la civilité ,
& toutes les manieres engageantes
de Madame de la Virginité,
ont porté plufieurs Perfonnes de
qualité à mettre leurs Filles fous
fa conduite , qui eft admirable .
Elle a étably dans fon Abbaïe une
exacte clôture, le frequent ufage
des Sacremens , l'exercice de l'Oraiſon
mentale , les Retraites annuelles
de dix jours , la pratique
du filence , l'éloignement des converfations
du monde, & plufieurs
Obfervances regulieres.On y fait
>
H 6
180 MERCURE
des aumônes qui ſemblent furpaffer
le revenu de la Maiſon .
C'est l'Azile des Filles qui veulent
quiter la Religion Pretenduë
Reformée , pour fe faire Catholiques.
Toutes celles qui fe font
converties dans le Vendômois depuis
qu'elle eft Abbeffe , s'y font
venues faire inftruire , y ont fait
leur Abjuration , y ont demeuré
les unes plufieurs mois , les autres
plufieurs années gratuitement ;
il y en a toûjours eu , & il y en a
encore en cette maniere . Les Religieufes
de la Virginité font tresvertueules,
& ont beaucoup d'efprit.
Après avoir efté ſenſibles à
la douleur , elles ne l'ont pas moins
efté à la joye de conferver leur
tréfor.Auffi toft qu'elles (çeurent
que Roy avoit la bonté de leur
laiffer leur illuftre & chere Abbeffe
, elles allérent à l'Eglife
le
GALANT. 181
chanter le Te Deum en Mufique
tres- folemnellement , au fon des
Cloches & au bruit du Canon .
Il y eût des Feux de joye allumez ,
depuis fept heures du matin , jufques
au foir , & le lendemain
la Meffe d'action de graces fut
chantée par Monfieur l'Abbé de
Château Renault , Frere de Monfeur
le Chevalier de Château-
Renault , Commandeur d'une
Efcadre de Vaiffeaux , & Oncle
de Monfieur le Marquis de Château-
Renault , Colonel du Regiment
de Cambrefis , qui y eftoit
prefent , avec plufieurs Gentilshommes
du Païs . Tout le refte de
la Nobleffe du Vendômois & des
Provinces voisines , eft venu les
jours fuivans à la Virginité , feliciter
cette Abbeffe fur fa genereuſe
reſolution , auffi bien que
Meffieurs les Curez & Ecclefiafti182
MERCURE
ques. Les Communautez de Religieux
en ont deputé de leurs
Corps , pour luy rendre leurs devoirs.
Le Bailly de Vendôme , tous
les Officiers de la Juftice de Vendôme
& de Montoire , luy font
venus faire compliment , fur la
joye de voir qu'elle demeuroit ,
de même qu'ils étoient venus luy
témoigner leur douleur de la
perdre , & avec elle l'édification
& l'admiration de toute la Province.
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Résumé : Belle action, [titre d'après la table]
Madame de Harlay de Chanvalon, abbesse de l'abbaye de la Virginité dans le Vendômois, a été désignée par le roi pour diriger l'abbaye de Port Royal de Paris. Elle a toutefois décliné cette nomination malgré les pressions exercées. Madame de Harlay a justifié son refus en invoquant son âge avancé et sa mauvaise santé, qui l'empêchaient de suivre la stricte observance de Port Royal. Elle a également exprimé son refus de quitter les quarante filles qu'elle avait élevées, ces dernières étant en détresse à l'idée de la perdre. La communauté de la Virginité, composée de religieuses issues de familles nobles et respectées, a accueilli favorablement la décision du roi d'accepter le refus de Madame de Harlay. Elles ont célébré cet événement par des prières, des jeûnes et des actions de grâce. La réputation de Madame de Harlay pour sa vertu et sa conduite exemplaire a attiré de nombreuses personnes de qualité à confier leurs filles à son abbaye. L'abbaye de la Virginité sert également de refuge pour les filles souhaitant se convertir au catholicisme. La communauté a exprimé sa joie par des célébrations solennelles, des feux de joie et des messes d'action de grâce, en présence de la noblesse locale et des ecclésiastiques.
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3
p. 308-311
Entrée de Madame l'Abbesse de la Virginité à Port-Royal, [titre d'après la table]
Début :
Enfin Dieu s'est laissé fléchir aux larmes des Religieuses [...]
Mots clefs :
Dieu, Religieuses, Port Royal, Prières, Abbesse, Archevêque, Abbayes, Gouvernement, Satisfaction, Sagesse, Douceur, Gloire, Religion
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Entrée de Madame l'Abbesse de la Virginité à Port-Royal, [titre d'après la table]
Enfin Dieu s'eft laiffé flé
chir aux larmes des Religieufes
de Port Royal , & a
exaucé leurs prieres . Elles
ont tant fait d'inftances &
GALANT. 309
de tres humbles fupplications
au Roy , afin d'avoir pour
leur Abbeffe Madame de la
Virginité , que Sa Majesté a
ordonné à M '
l'Archevefque
de la faire venir à Paris. Le
Roy a bien voulu luy don .
ner une année pour faire fon
option fur l'une des deux
Abbaies , défirant que: durant
cet intervalle elle prift
le gouvernement de Port-
Royal , fur une Commiffion
de M. l'Archevefque , & avec
le confentement de fes Supérieurs
. Elle a obeï aux commandemens
de Sa Majefté ;
310 MERCURE
•
& les Dames de Port Royal,
qui à l'ombre de fon nom
avoient commencé à joüir
d'une profonde paix , ont
maintenant la fatisfaction de
la voir affermie par fa préfence
. Cette illuftre Abbeffe
les conduit avec une fageffe
& une douceur qui les char-
Elles font tous me toutes.
leurs efforts pour la déterminer
en faveur de leur Maifon.
Cependant elle fe laiffe
aller à la volonté de fes Supérieurs
, perfuadée que c'eft
dans cette foûmiffion que
confifte le véritable efprit de
GALANT. ZIT
Religion , dont elle a fait
jufques icy tout fon bonheur
& toute fa gloire .
chir aux larmes des Religieufes
de Port Royal , & a
exaucé leurs prieres . Elles
ont tant fait d'inftances &
GALANT. 309
de tres humbles fupplications
au Roy , afin d'avoir pour
leur Abbeffe Madame de la
Virginité , que Sa Majesté a
ordonné à M '
l'Archevefque
de la faire venir à Paris. Le
Roy a bien voulu luy don .
ner une année pour faire fon
option fur l'une des deux
Abbaies , défirant que: durant
cet intervalle elle prift
le gouvernement de Port-
Royal , fur une Commiffion
de M. l'Archevefque , & avec
le confentement de fes Supérieurs
. Elle a obeï aux commandemens
de Sa Majefté ;
310 MERCURE
•
& les Dames de Port Royal,
qui à l'ombre de fon nom
avoient commencé à joüir
d'une profonde paix , ont
maintenant la fatisfaction de
la voir affermie par fa préfence
. Cette illuftre Abbeffe
les conduit avec une fageffe
& une douceur qui les char-
Elles font tous me toutes.
leurs efforts pour la déterminer
en faveur de leur Maifon.
Cependant elle fe laiffe
aller à la volonté de fes Supérieurs
, perfuadée que c'eft
dans cette foûmiffion que
confifte le véritable efprit de
GALANT. ZIT
Religion , dont elle a fait
jufques icy tout fon bonheur
& toute fa gloire .
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Résumé : Entrée de Madame l'Abbesse de la Virginité à Port-Royal, [titre d'après la table]
Le roi a décidé de faire venir Madame de la Virginité à Paris pour qu'elle choisisse entre deux abbayes. Les religieuses de Port-Royal avaient demandé au roi qu'elle devienne leur abbesse. Le roi a accordé une année à Madame de la Virginité pour prendre sa décision, durant laquelle elle gouvernerait Port-Royal avec l'accord de ses supérieurs et une commission de l'archevêque. Les religieuses de Port-Royal, ayant déjà trouvé la paix sous son influence, sont satisfaites de sa présence. Madame de la Virginité dirige les religieuses avec sagesse et douceur, ce qui les ravit. Elles tentent de la convaincre de rester, mais elle se soumet à la volonté de ses supérieurs, croyant que la soumission est essentielle à l'esprit religieux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 236-280
Suite curieuse des Affaires d'Angleterre, [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay parlé assez amplement dans ma derniere Lettre [...]
Mots clefs :
Angleterre, Proclamation, Décès, Monarque, Seigneurs, Milord, Couronne, Conseil, Charge, Armes, Cérémonies, Religion, Obéissance, Serments, Magistrats, Royaume, Archevêque, Héritiers, Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite curieuse des Affaires d'Angleterre, [titre d'après la table]
Je vous ay parlé aſſez amplement
dans ma derniere
Lettre de ce qui s'eſt paffé
pendant les premiers jours de
la maladie du Roy d'Angleterre
; mais comme je vous
ay dit peu de chofes des deux
derniers
, parce que je n'étois
pas encore bien informé
du détail , je crois que vous
ne ferez pas fâchée que je reprenne
cette matiere , pour
vous apprendre des chofes
que vous pouvez ignorer.
Le leudy is.de Fevrier, veille
GALANT. 237
7 de la mort de ce Monarque,
les Medecins dirent à Mon.
fieur le Duc d'York , qu'il étoit
hors de danger , qu'ils répondoient
de fa vie ; & que s'il mouroit de
cette maladie - là , ce ne pourroit
eftre que par leurfaute . Sur une
affeurance fi pofitive , Monfieur
le Duc d'York , qui par
la prudence qu'on a toûjours
veuë inféparable de toutes fes
actions , avoit fait fermer tous
les Ports d'Angleterre, donna
des ordres pour les faire'r'ouvrir.
Cependant le foir de ce
mefme jour, le Roy fut nouyellement
attaqué de con238
MERCURE
vulfions ; le poux commença
à luy manquer ; depuis le bas
de fon corps la moitié devint
froide , & il perdit peu à peu
la parole,quoy qu'il ait encore
parlé avec une grade préfence
d'efprit , trois heures avant fa
mort. On ne peut montrer
plus de refignation , ny des
fentimens plus pieux & plus
Chrétiens , qu'il en fit voir dás
les intervales de foulagement
que fon grand mal luy laiffoit,
Il demanda premierement
pardon à Dieu , & enfuite à la
Reyne fa femme , qui n'étoit
pas préfente dans ce moment,,
4
GALANT. 239
puis à Mofieur le Duc d'York,
Pappellant fon cher Frere , fon
aimable Frere, qui luy avoit toûjours
efté meilleur Frere , qu'il ne
L'avoit efté pour luy pendantfon
vivant; ce qui attendrit ſi fort
ceux qui l'écoutoient , qu'ils
ne purent retenir leurs larmes.
Il parla auffi fort avantageuſement
du grand merite de Madame
la Ducheffe d'York,
& de la haute eftime qu'il
avoit toûjours euë pour cette
Princeffe. Il recommanda à
tous les grands Officiers de la
Couronne qui eftoient autour
de fon lit , l'entiere obeïffance
240 MERCURE
qu'ils devoient à Monfieur le
Duc d'York , fon unique Frere,
& Heritier du Royaume , les
affurant qu'il le furpafferoit en
bonté pour eux . Apres cela
il pria ce Prince d'avoir foin
des Ducs de Graffeton , Northumberland
, S. Alban , &
Richemont, puis il luy donna
la Clef de fon Cabinet où
eftoient fes Papiers les plus
fecrets , & luy témoigna , & à
tous ceux qui avoient paffé la
nuit dans fa Chambre , & qui.
eftoient la plupart des Grands
du Royaume , beaucoup de
douleur des peines qu'ils prenoient
GALANT 241
noient pour l'affifter. Il ajoûtoit
par intervale , qu'il valoit
• mieux , puifque le temps de fa
1 mort eftoit venu , que ce moment
s'avançaft , afin que leurs fati-
I gues ceffaffent. Trois heures
avant qu'il expiraft , il parla
quelque temps à l'oreille de
Monfieur le Duc d'York , &
I mourut le Vendredy 16. à
onze heures trois quarts du
matin. Il a plus paru de convulfion
dans le fujet de la
mort de ce Monarque , que
d'Apoplexie. On l'a ouvert,
& on luy a trouvé les Vifceres
tres- bons. Il avoit une eau
X
Mars 1685.
242 MERCURE
noire dans le Cerveau , quelques
- uns veulent que cette
eau foit un effet du Tabac, &
la caufe de fa mort. D'autres
l'attribuent au contretemps
d'avoir arrefté une fluxion
qu'il avoit fur les Jambes .
Le Roy ayant rendu le
dernier foûpir , Monfieur le
Duc d'York fortit de laChambre
où ce Monarque venoit
de mourir , & dit luy- mefme
aux Seigneurs qu'il trouva
dehors , que le Roy fon Frere
eftoit mort , & qu'il eftoit
devenuleur Souverain . Quoy
que la plus vive douleur fuft
GALANT. 243.
peinte fur fon vifage, il avoit
neanmoins un air de grandeur
& de fermeté , qui imprimoit
du refpect , & qui
auroit pû intimider les malintentionnez
pour luy , s'il
s'en fuft trouvé quelquesuns.
Ce nouveau Monarque
alla enfuite apprendre cette
nouvelle à la Princeffe fa
Femme. Auffi- toft apres , le
Grand Chancelier avec le
Seau , accompagné des Confeillers
d'Etat , vint falüer le
nouveau Roy & la nouvelle
Reyne , & ils demandérent
à Sa Majefté fi Elle vouloit
x ij
244 MERCURE
tenir Confeil. Le Roy fe rendit
dans la Chambre où il fe
tient ordinairement , & la
Reyne , à l'Apartement de
la Reyne Douairiere , pour
la confoler dans fon déplaifir.
Le Roy eftant au Confeil
, fit appeller tous ceux
qui le compofoient , & tous
les Pairs du Royaume qui
eftoient pour lors à la Cour,
& Sa Majesté leur fit le Dif
cours que je vous ay envoyé
dans ma derniere Lettre . J'oubliay
de vous marquer qu'avant
qu'il le commençaſt , il
ſe ſentit fi vivement pénétré
GALANT. 245
de fa douleur , qu'il ne pût
retenir fes larmes , & pria
l'Affemblée de compatir à la
perte qu'il venoit de faire . Je
vous ay parlé de ce qui fe fit
dans le Confeil , & de la Pro
clamation du Roy , que je
yous ay envoyée dans les
mefmes termes qu'elle fut
faite ; mais je ne vous ay rien
dit des Cerémonies de cette
Proclamation
. Elles font affez
curieuſes pour eftre fçeües .'
Sur les trois heures apres midy
le Duc de Norfolk , Grand-
Maréchal , avec les Hérauts:
d'Armes fuivy du Grand
X iij
246 MERCURE
Chancelier , du Préfident du
Confeil, du Garde des Seaux ,,
de tous les Seigneurs du Confeil
, de l'Archevefque de
Cantorbery , & des Pairs du
Royaume , fit à la Porte de
Witheal la Proclamation du
nouveau Roy & de la nouvelle
Reyne ; & tous enfem
ble allérent à la Porte de la
Ville , partie en Carroffe, partie
à Cheval ,
accompagnez
d'un grand Corps deCavalerie
bien montée & bien armée ,
& dont les Chevaux eftoient
magnifiquement caparaçonnez.
Milord Maire fe trouva à
GALANT. 247.
la Porte de la Ville , fuivy des
Juges & des Magiftrats de la
Ville , reveftus de Robes d'Ecarlate,
& fuperbement montez.
Ils eftoient accompagnez
de cent de leurs Gardes
portans des Halebardes , &
d'un grand nombre d'Offciers
auffi à pied , avec des
Robes violettes. Dés que
Milord Maire apperceut !
Grand Maréchal avec faSuite,
il fit fermer la Porte de la
Ville. Un des Hérauts heurta
à cette Porte , criant
le
que
le
Roy
Charles
eftoit
mort
, &
que
Le
Roy
Jacques
vouloit
entrer
.
X iiij
248 MERCURE
LaPortefut auffi toft ouverte,
& l'on y fit une feconde Pro.
clamation . Le Peuple dont
la foule eftoit tres - grande,
cria d'abort en Anglois Vive
le Roy Jacques , avec de grandes
demonftrations d'allegreffe
, & plufieurs mefme,
pour mieux témoigner leur
joye,jettérent leurs Chapeaux
en l'air. Toute la Compagnie
entra dans la Ville avec Milord
Maire. La Cavalerie
eftoit à la tefte & à la queuë.
Cette Marche fut continuée
jufques à la moitié de la
Ville , & s'arreſta devant la
J
GALANT 249
Grande Bourſe , où l'on fit
une nouvelle Proclamation ;
de forte que trois heures apres
la mort du Roy , toutes ces
Cerémonies furent finies ,.
avec une tres - grande tranquilité.
Il ne faut pas s'en
étonner. Le Peuple craint,
eftime & aime le nouveau
Roy , & eft perfuadé de fon
intrépidité & de fa valeur .
Cette Cerémonie eftant finie,
toute l'Artillerie de la Tour
fit plufieurs Salves , & les
Cloches carillonnérent toute
la nuit.Je vous ay déja marqué
le mefme jour le nou
que
250 MERCURE
veau Roy déclara , Que ceux
dont le Pouvoir, & les Reve
nus , ou Salaires eftoient finis &
ceffez, feroient &fe tiendroient
continuez dans leurs Charges &
Emplois , fous les meſmes conditions
, & ainfi qu'ils en jouif
foient cy-devant , jusqu'à ce que
les intentions de Sa Majestéfuffent
plus amplement expliquées.
Je dois ajoûter icy , qu'il s'expliqua
dans le mefme temps
fur ce que plufieurs grands
Seigneurs ne payoient point
leurs debres , fous prétexte
qu'ils avoient des Charges à
la Cour , & dit que ce n'é
GALANT. 251
toit pas fon intention. Le 17.
les Juges preftérent Serment,
& reprirent leurs Séances ; &
le lendemain , Milord Chef
de Juſtice , avec tous les Juges
qui l'accompagnoient,
baifa la main à Sa Majefté.
Le mefme jour Elle déclara
par une Proclamation qui fut
publiée , qu'elle avoit deffein
de convoquer dans peu de
temps un Parlement , eſtant
perfuadée qu'il prendroit foin
d'établir des Revenus fuffifans
pour foûtenir les dépen
fes aufquelles le Gouverne
ment de l'Etat l'engageroit.
252 MERCURE
Elle ordonna cependant, que
l'on continüeroit à lever les
droits d'Entrée & de Sortie fur
toutes les Marchandiſes dans
les Ports de fon Royaume.Ce
jour- là Milord Darmouth &
Milord Chef de Juſtice , qui
n'avoient pû fe trouver au
Confeil le 16 , preftérent Serment
entre les mains de ce
Prince, & prirent Séance. Le
Corps du feu Roy fut embaumé
, & délivré pour cela
par le Comte de Bath , Premier
Gentilhomme
de fa
Chambre , au Comte d'At
lington , Chambellan de fa
1
GALANT. 253
Maiſon . On le tranſporta
fans Cerémonie à l'Apartement
du Prince au Palais de
Sommerfet , où il fut gardé
par fes Officiers jufques au
jour de l'Enterrement . Le
19. le Prince Georges de Dan.
nemark , qui a épousé la feconde
Fille du nouveau Roy,
prit Séance au Confeil Privé
de Sa Majesté. Le 24. le
Cercueil où l'on avoit mis le
Corps du feu Roy , fut porté
au Palais de Westminster, à
l'Eglife de l'Abbaïe , par les
Gentilshommes de la Chambre.
Six Comtes foûtenoient
254 MERCURE
les coins du Drap Mortuaire.
La Marche de ce Convoy fut
commencée par les Domeſtiques
des Seigneurs & des
Officiers de la Couronne , du
Prince & de la Princeffe de
Dannemark , du Roy & de
la Reyne,de la Reyne Douairiere
, & du feu Roy, Les
Officiers fuivoient , puis les
Barons , les Vicomtes , les
Comtes , les Marquis , les
Ducs , les Evefques , & les
Grands Officiers de la Couronne
, chacun felon fa Dignité.
L'Archevefque de Cantorbery
marchoit le dernier,
GALANT 255
1
à caufe qu'il eft le Premier
Pair d'Angleterre. Le Prince
Georges de Dannemark,Chef
du Deüil , marchoit apres
eux. Il eftoit conduit par les
Ducs de Sommerfet & de
Beaufort , & accompagné de
feize Comtes. Les Roys d'Armes
portoient la Couronne,
& les autres marques de la
Royauté ; & la marche eftoit
fermée par les Gentilshommies
Penfionnaires , & par
les Yeomans de la Garde . Le
Doven & les Chanoines de
Weſtminſter vinrent recevoir
le Corps à la Porte ; & le Ser256
MERCURE
Les
vice ayant efté fait felon l'U.
fage de l'Eglife Anglicane
,
on l'enterra dans la Chapelle
de Henry VII. C'est le Lieu
de la Sépulture ordinaire des
Roys d'Angleterre.
Grands Officiers rompirent
alors leurs Baftons , & un
Roy d'Armes proclama le
Roy Jacques H. felon la coûtume.
Comme en ces occafions
on attend toûjours à
donner les Charges
, que le
dernier Roy foit enterré, cette
lugubreCerémonie
ayanteſté
faite , on donna au Comte
de Rochefter
la Charge de
GALANT. 257
Grand Tréforier d'Angle
terre , exercée depuis quel
ques années par Commif
fion ; celle de Préfident Privé:
au Marquis de Hallifax , &
celle de Garde du Seau Privé
qu'avoit ce Marquis, au Cóte
de Clarendon. On fit le Duc
de Beaufort , Préfident du:
Raïs de Galles , & Milord
Godolphin , Chambellan dè
La Reyne..
Le lendemain 25, le Roy
?
& la Reyne firent leurs dévo
tions dans leur Chapelle , ens
prefence de plufieurs de leurs
premiers Officiers , & de
Mars 1685,
Ya
258 MERCURE
quantité de Seigneurs Anglois
, le Roy ayant fait ou
vrir les portes . Sa Majefté
ayant auparavant communiqué
fa réfolution à fon Confeil
, avoit dit , Que faifant profeffion
de la Religion Catholique,
il croyoit , pour faire mieux connoiftre
fa fincerité, & fa bonne
foy , ne devoirpas fe cacher à l'avenir
, faire mieux fon devoir,
comme chacun eft obligé de
faire dans la Religion qu'il profeffe.
Ces paroles eftant d'un
grand Roy , d'un Prince fincere
& plein de coeur , qui ne
fait point déguifer , & enfin
GALANT.. 259
d'un honnefte Homme , il
n'y a perfonne , de quelque
Religion qu'il puiffe eftre,
qui ne doive approuver la
franchiſe de ce procedé , &
qui ne tombe d'accord que
ce Monarque a pû ſe ſervic
de la mefme liberté qu'il laif
fe à ſes Sujets.
Le 27 on publia une Proclamation
, portant que le
Roy avoit fait examiner le .
Bail de l'Excife , par les Juges
& par les plus habiles Jurif
confultes , l'Excife eft un Impoftfur
la Biere & fur les Boif
fons étrangeres , conclu au:
Y ij
260 MERCURE
nom du feu Roy , par les
Commiflaires de la Treforerie
, avec les Fermiers Generaux
pour trois ans , moyen,
nant cinq cens cinquante
mille livres Sterlin par an,
payables par Quartier , dont
le premier Terme devoit eſtre
le de ce mois. Je croy,
Madame , que vous fçavez
qu'une livre Sterlin , eft en
viron treize Francs de noftre
Monnoye. Sa Majesté déclára
par cette Proclamation, que
la mort du Roy ne reſolvoit
pas ce Bail de l'Excife , & que
Lon intention estoit qu'on
25.
GALANT. 261
Texecutaft fuivant les Actes
du Parlement , par lesquels
ce Droit a efté accordé au feu
Roy , pour en jouir pendant
fa vie , & à caufe de la part
que les mefmes Actes en accordent
à fes Heritiers & Succeffeurs.
Je ne vous nommeray
point toutes les Villes où
le Roy a efté proclamé, fi-toft
qu'on y a receu la nouvelle
de la mort du Roy Charles II .
Je vous diray feulement que
cette Ceremonie s'eft faire
par tout , avec des marques
de joye extraordinaires . Elles
font connoiftre combien te
262 MERCURE
nouveau Roy eft aimé de fes
Sujets . Apres la Proclamation
faite par le principal Officier
à la grande Place de chaque
Ville, où les Magiftrats fe font
rendus en Robes d'écarlates,
les Canons ont fait trois dé
charges generales , qui ont
efté fuivies d'autant de Salves
des Milices , fous les Armes.
Dans les Villes Maritimes,
tous les Vaiffeaux qui étoient
dans les Ports , ont fait plu
fieurs décharges de leur Artillerie
, les Cloches ont fonné
dans toutes , pendant le jour-
& toute la nuit , & on n'a veu
GALANT. 263
que Feux de joye dans toutes
les Ruës. La Proclamation
de l'Univerfité de Cambridge
a efté particuliere. Le Vice-
I Chancelier ayant affemblé
tous les Principaux des Colle-
-ges, & tous les Ecoliers , ils fe
rendirent à la Proceffion à la
5 grande Place de la Ville , où
illût la Proclamation. Enſuite
elle fut annoncée à haute
voix , par l'Ancien de l'Univerfité
, & un grand Repas,
dans lequel on but la fanté du
Roy & de la Reyne , finit la
Ceremonie. Je paffe toutes
les Adreffes que l'on prefente
264 MERCURE
&
tous les jours à Sa Majeſté , aur
nom des principales Villes &
des Communautez du Royau
me. Les Affurances de zéle
& de fidelité pour ſon ſervice
dont elles font pleines , font
conceuës en des termes firef
pectueux & fi foûmis , qu'on
voit ailément qu'elles font
finceres. On y fait pareillement
des remercimens au
Roy,de ce qu'il a déclaré que
fa réfolution eft de maintenir
Gouvernement étably dans
l'Eglife & dans l'Etat , felon
les Loix du Royaume. Les
Compagnies du Commerce
d'Afrique
Le
GALANT 265
201
d'Afrique du Levant , des
Indes Orientales, & plufieurs
autres de Marchands , ont
auffi prefenté des Adreffes à
Sa Majefté , pour luy témoigner
qu'elles fe foûmettent
volontiers à payer les Impofts
fur les Marchandiſes , confor
mément à la Déclaration qui
en a efté publiée.
Il fautvous parler preſente
ment de la Proclamation qui
a efté faite en Ecoffe , apres
qu'on y eut receu les Lettres
du Roy , conceües en ces
termes.
Mars 1685.
z
266 MERCURE
JACQUES
ROY.
J AcquesVII. par la Grace de
Dieu , Roy d'Ecoffe , d'Angleterre
, d'Irlande , Défenfeur
de la Foy , à tous & un chacun
de nos bons Sujets qu'il apartiendra
, Salut. Comme il a plû à
Dieu d'appeller aujourd'huy de
cette vie , le feu Roy noftre trescher
& bien aimé Frere Charles
II, Nous avons jugé à propos
de vous faire fçavoir que
noftre Royal Plaifir eft , Que
tous nos Officiers d'Etat , Con
feillers du Confeil Privé , Ma
giftrats , & autres Officiers quel
GALANT. 267
conques, de Robe ou d'Epée, dans
noftre ancien Royaume d'Ecoffe,
continuent leurs Fonctions , ainfi
qu'ilsfont autorifez par les Prefentes
,pour executer tous cha
cun en particulier , toutes les chofes
qui font du devoir de leurs
> Charges
Commiffions Instructions à
eux données par le feu Roy de
benite Memoire , jufqu'à ce qu'ils
en ayent receu de nouvelles , qui
leur foient envoyées de noftre
part, & cette prefente Lettre
fervira à tous , & à chacun en
particulier à les autorifer fuffi-
Samment pour le faire . Donné à
conformément aux
Z ij
268 MERCURE
Witthal le 16. Fevrier 1685. de
noftre Regne le premier. Par
commandement de Sa Majefté,
I. D. RUMMOND.
Vous voyez , Madame ,
que fi le Roy qui fe fait nom
mer lacques II. en Angleterre
, prend icy le nom de Iacques
VII . c'est pour conſerver
la fucceffion des Roys d'E
coffe. lacques VI. Roy d'E
coffe , Fils de Marie Stuard,
eftoit petit Fils de Margueri
te d'Angleterre , Soeur de
Henry VIII. & Elizabeth ,Fille
de ce mefme Henry VIII
efant morte en 1603. la Cou
GALANT. 269
&
*
ronne d'Angleterre apartint
de droit à lacques VI. Roy.
d'Ecoffe , qui ayant uny les
trois Royaumes d'Angleterre
, d'Ecoffe & d'Irlande , prit
le Tître de Roy de la grande
Bretagne avec le nom de
Lacques I. Ainfi le Roy qui
regne prefentement , eft lacques
II. en Angleterre, & laċques
VII. en Ecoffe. Voicy
les termes dans lefquels Sa
Proclamation a eſté faite en
ce Royaume.
Comme il a pleu à Dieu d'appeller
le Roy Charles II. noftre
Souverain Seigneur de glorieufe
Z iij
270 MERCURE
Memoire , de la Couronne Temporelle
à une Couronne Eternelle
dans le Ciel , & qu'ainfi le Droit
inconteftable de la fucceffion à la
Couronne de ce Royaume , eft dévolu
à la Perfonne Sacrée de fon
Royal Tres- cher Frere , à prefent
noftre Souverain Seigneur,
que Dieu conferve longues an
nées Nous , les Seigneurs du
Confeil Privé du Roy , autorifez
à cet effet par les Lettres de Sa
Majefté , écrites à Withal le 16.
de ce mois , & du confentement·
de plufieurs autres Seigneurs, Ecclefiaftiques
, des Barons , & des
Bourgeois de ce Royaume, Décla
GALANT. 271
rons &
Proclamons à ce que perfonne
n'en ignore, que noftre Souverain
Seigneur Tacques VII. eft
par legitime indubitable Succeffion,
Roy d'Ecoffe , d'Angleter
re , d'Irlande , & des Pais qui en
dépendent , Défenfeur de la Foy,
c. Que Dieu conferve & beniffe,
en luy accordant une longue,
heureufe vie , glorieuse ,
un heureux Regne. Nous décla
rons que nous sommes réfolus de
Luy obeir , & de le fervir avec
toute lafoumiffion & fidelité poffible
, de le défendre au peril de
nos vies de nos biens , contre
toute forte d'Ennemis , comme
Z iiij
272 MERCURE
noftre feul legitime Roy , ayant
une autorité Souveraine fur toutes
Perſonnes , & en toute forte
d'affaires , comme tenant la Cou
ronne de Dieufeul. En témoi
gnage dequoy , Nous, en la prefence
de Dieu , & d'un grand
nombre de Peuple & de fidelles
Sujets de Sa Majesté , de tous
Etats & Conditions qui fent icy
prefens à cette Publication So-
Temnelle , par laquelle nous reconnoiſſons
fa fupreme # ſouveraine
Autorité , à la Croix du
Marché de cette Ville d'Edim
bourg , déclarons & publions que .
noftre Souverain Seigneur , eft
GALANT. 273
par la Grace & Providence de
Dieu , Tour-puiffant , Roy d'E
coffe , d'Angleterre , d'Irlande,
Pais dépendans ; & en mesme
temps nous faisons Serment
en levant la main , d'avoir une
veritable & entiere fidelité envers
noftre Souverain Seigneur
Lacques VII. Roy de la Grande
Bretagne , &c. & àfes legitimes!
Heritiers & Succeffeurs , & de
nous acquiter de tous devoirs,fervice,
& obeiffance qui luyfont
deus , ainsi qu'il apartient à de
loyaux, foumis , & fidelles Sujets .
Ainfi Dieu nous aide. Par Acte
des Secretaires du Confeil. A
274 MERCURE
Milord Lansdovvn le
Chevalier Silvius , M Poley,
Skelton , Rich , & Etheridge,
que le Roy Charles II. avoit
nommez pour aller en qualité
d'Envoyez Extraordinai
res en Efpagne , en Danemark
, en Suéde , en Hollan
de , à Hambourg , & à Ratisbonne
, ont efté confirmez
dans leurs Emplois par Sa
Majeſté.
Apres plufieurs Affemblées
des Seigneurs du Confeil Privé
, touchant les préparatifs
du Couronnement du Roy,
il a eſté réſolu qu'il fe fera le
GALANT. 275
May , Feſte de S. Georges,.
felon l'ancien Calendrier. On
y obfervera toutes les Cere-:
monies de celuy du défunt
Roy , à la referve de celle de
créer des Chevaliers du Bain,
de faire la Cavalcade de Witheal
à Weſtminſter , & d'une
partie des Services qui fe faifoient
ordinairement au Cel
pas Royal , apres le Couron
nement. La Reyne fera cou
ronnée en mefme temps,
comme le füt Anne de Danemark
,avec lacques I. Ayeuls
de Sa Majefté. Le Duc d'Or
mond , Gouverneur General
276 MERCURE
d'Irlande , a ordre de venir à
la Cour L'Archevefque d'Armagh
, Primat d'Irlande , &
le Comte de Granard , doivent
gouverner le Royaume,
comme Lords -Juftices , Out
fuprêmes Magiftrats , ſuivant
une Commiffion qui leur a
efté crpadiée par re du
Roy , & dont ils ne feront
ouverture qu'apres le depart
du Duc d'Ormond. On a
expedié les Lettres circulaires
pour convoquer le Parlement
au 29. May prochain , &
on les a envoyées dans les
Provinces, afin que les Villes ,
GALANT. 277.
les Bourgs & les Communautez
élifent les Députez , qui
doivent entrer à la Chambre
des Communes. Le feu Roy
avoit convoqué le Parlement
d'Ecoffe , & il devoit s'affembler
à Edimbourg , mais l'au
torité des Lettres Patentes ne
fubfiftant plus , Sa Majeſté
qui devoit y préfider en qualité
de grand Commiffaire , a
ordonné qu'il s'affemblera en
la maniere accoûtumée le 9.
d'Avril , fans avoir encore
'nommé celuy qui exercera la
Commiflion . On publia la
Proclamation à Edimbourg
278 MERCURE
le zo. du dernier mois , Par
my les Adreffes que l'on continue
de prefenter au Roy au
nom des principales Villes,
celle de l'Univerfitéd'Oxford
eft fort remarquable. Cette
Adreffe porte que confor
mément à la Religion que
les Loix ont établie , & à la
doctrine que profeffe cette
Univerfité , elle fe croit indifpenfablement
obligée à une
fidelité inviolable envers le
Roy,fans aucune reſtriction ,
nylimitation ; que ceux de fon
Corps l'ont affez fait paroiftre
dans les troubles arrivez fous 1
GALANT. 279
le regne de Charles I. & dans
les derniers temps , demeurát
fermes dás l'obeiffance qu'ils
devoient au Roy Charles II.
qu'ils font dans les mefmes
fentimens de fidelité & de
refpect pour Sa Majesté à
preſent regnante , & qu'ils
font prefts de luy en donner
des marques en toutes fortes
d'occafions , en maintenant
cette mefme Doctrine , & en
l'enſeignant dans les Ecoles ,
pour affeurer la tranquilité
publique. Le Roy doit aller
demeurer dans quelque
temps au Palais de Sommer280
MERCURE
fet , & on le prépare pour fon
logement. Le Service de la
Chapelle Royale à Witheal,
fe fait tous les jours de la
mefme maniere qu'il le faifoit
du temps du feu Roy . Le 4
de ce mois , Sa Majeſté apres
avoir entendu la Prédication ,
affifta à la Meffe dans la Chapelle
de la Reyne , & y communia.
dans ma derniere
Lettre de ce qui s'eſt paffé
pendant les premiers jours de
la maladie du Roy d'Angleterre
; mais comme je vous
ay dit peu de chofes des deux
derniers
, parce que je n'étois
pas encore bien informé
du détail , je crois que vous
ne ferez pas fâchée que je reprenne
cette matiere , pour
vous apprendre des chofes
que vous pouvez ignorer.
Le leudy is.de Fevrier, veille
GALANT. 237
7 de la mort de ce Monarque,
les Medecins dirent à Mon.
fieur le Duc d'York , qu'il étoit
hors de danger , qu'ils répondoient
de fa vie ; & que s'il mouroit de
cette maladie - là , ce ne pourroit
eftre que par leurfaute . Sur une
affeurance fi pofitive , Monfieur
le Duc d'York , qui par
la prudence qu'on a toûjours
veuë inféparable de toutes fes
actions , avoit fait fermer tous
les Ports d'Angleterre, donna
des ordres pour les faire'r'ouvrir.
Cependant le foir de ce
mefme jour, le Roy fut nouyellement
attaqué de con238
MERCURE
vulfions ; le poux commença
à luy manquer ; depuis le bas
de fon corps la moitié devint
froide , & il perdit peu à peu
la parole,quoy qu'il ait encore
parlé avec une grade préfence
d'efprit , trois heures avant fa
mort. On ne peut montrer
plus de refignation , ny des
fentimens plus pieux & plus
Chrétiens , qu'il en fit voir dás
les intervales de foulagement
que fon grand mal luy laiffoit,
Il demanda premierement
pardon à Dieu , & enfuite à la
Reyne fa femme , qui n'étoit
pas préfente dans ce moment,,
4
GALANT. 239
puis à Mofieur le Duc d'York,
Pappellant fon cher Frere , fon
aimable Frere, qui luy avoit toûjours
efté meilleur Frere , qu'il ne
L'avoit efté pour luy pendantfon
vivant; ce qui attendrit ſi fort
ceux qui l'écoutoient , qu'ils
ne purent retenir leurs larmes.
Il parla auffi fort avantageuſement
du grand merite de Madame
la Ducheffe d'York,
& de la haute eftime qu'il
avoit toûjours euë pour cette
Princeffe. Il recommanda à
tous les grands Officiers de la
Couronne qui eftoient autour
de fon lit , l'entiere obeïffance
240 MERCURE
qu'ils devoient à Monfieur le
Duc d'York , fon unique Frere,
& Heritier du Royaume , les
affurant qu'il le furpafferoit en
bonté pour eux . Apres cela
il pria ce Prince d'avoir foin
des Ducs de Graffeton , Northumberland
, S. Alban , &
Richemont, puis il luy donna
la Clef de fon Cabinet où
eftoient fes Papiers les plus
fecrets , & luy témoigna , & à
tous ceux qui avoient paffé la
nuit dans fa Chambre , & qui.
eftoient la plupart des Grands
du Royaume , beaucoup de
douleur des peines qu'ils prenoient
GALANT 241
noient pour l'affifter. Il ajoûtoit
par intervale , qu'il valoit
• mieux , puifque le temps de fa
1 mort eftoit venu , que ce moment
s'avançaft , afin que leurs fati-
I gues ceffaffent. Trois heures
avant qu'il expiraft , il parla
quelque temps à l'oreille de
Monfieur le Duc d'York , &
I mourut le Vendredy 16. à
onze heures trois quarts du
matin. Il a plus paru de convulfion
dans le fujet de la
mort de ce Monarque , que
d'Apoplexie. On l'a ouvert,
& on luy a trouvé les Vifceres
tres- bons. Il avoit une eau
X
Mars 1685.
242 MERCURE
noire dans le Cerveau , quelques
- uns veulent que cette
eau foit un effet du Tabac, &
la caufe de fa mort. D'autres
l'attribuent au contretemps
d'avoir arrefté une fluxion
qu'il avoit fur les Jambes .
Le Roy ayant rendu le
dernier foûpir , Monfieur le
Duc d'York fortit de laChambre
où ce Monarque venoit
de mourir , & dit luy- mefme
aux Seigneurs qu'il trouva
dehors , que le Roy fon Frere
eftoit mort , & qu'il eftoit
devenuleur Souverain . Quoy
que la plus vive douleur fuft
GALANT. 243.
peinte fur fon vifage, il avoit
neanmoins un air de grandeur
& de fermeté , qui imprimoit
du refpect , & qui
auroit pû intimider les malintentionnez
pour luy , s'il
s'en fuft trouvé quelquesuns.
Ce nouveau Monarque
alla enfuite apprendre cette
nouvelle à la Princeffe fa
Femme. Auffi- toft apres , le
Grand Chancelier avec le
Seau , accompagné des Confeillers
d'Etat , vint falüer le
nouveau Roy & la nouvelle
Reyne , & ils demandérent
à Sa Majefté fi Elle vouloit
x ij
244 MERCURE
tenir Confeil. Le Roy fe rendit
dans la Chambre où il fe
tient ordinairement , & la
Reyne , à l'Apartement de
la Reyne Douairiere , pour
la confoler dans fon déplaifir.
Le Roy eftant au Confeil
, fit appeller tous ceux
qui le compofoient , & tous
les Pairs du Royaume qui
eftoient pour lors à la Cour,
& Sa Majesté leur fit le Dif
cours que je vous ay envoyé
dans ma derniere Lettre . J'oubliay
de vous marquer qu'avant
qu'il le commençaſt , il
ſe ſentit fi vivement pénétré
GALANT. 245
de fa douleur , qu'il ne pût
retenir fes larmes , & pria
l'Affemblée de compatir à la
perte qu'il venoit de faire . Je
vous ay parlé de ce qui fe fit
dans le Confeil , & de la Pro
clamation du Roy , que je
yous ay envoyée dans les
mefmes termes qu'elle fut
faite ; mais je ne vous ay rien
dit des Cerémonies de cette
Proclamation
. Elles font affez
curieuſes pour eftre fçeües .'
Sur les trois heures apres midy
le Duc de Norfolk , Grand-
Maréchal , avec les Hérauts:
d'Armes fuivy du Grand
X iij
246 MERCURE
Chancelier , du Préfident du
Confeil, du Garde des Seaux ,,
de tous les Seigneurs du Confeil
, de l'Archevefque de
Cantorbery , & des Pairs du
Royaume , fit à la Porte de
Witheal la Proclamation du
nouveau Roy & de la nouvelle
Reyne ; & tous enfem
ble allérent à la Porte de la
Ville , partie en Carroffe, partie
à Cheval ,
accompagnez
d'un grand Corps deCavalerie
bien montée & bien armée ,
& dont les Chevaux eftoient
magnifiquement caparaçonnez.
Milord Maire fe trouva à
GALANT. 247.
la Porte de la Ville , fuivy des
Juges & des Magiftrats de la
Ville , reveftus de Robes d'Ecarlate,
& fuperbement montez.
Ils eftoient accompagnez
de cent de leurs Gardes
portans des Halebardes , &
d'un grand nombre d'Offciers
auffi à pied , avec des
Robes violettes. Dés que
Milord Maire apperceut !
Grand Maréchal avec faSuite,
il fit fermer la Porte de la
Ville. Un des Hérauts heurta
à cette Porte , criant
le
que
le
Roy
Charles
eftoit
mort
, &
que
Le
Roy
Jacques
vouloit
entrer
.
X iiij
248 MERCURE
LaPortefut auffi toft ouverte,
& l'on y fit une feconde Pro.
clamation . Le Peuple dont
la foule eftoit tres - grande,
cria d'abort en Anglois Vive
le Roy Jacques , avec de grandes
demonftrations d'allegreffe
, & plufieurs mefme,
pour mieux témoigner leur
joye,jettérent leurs Chapeaux
en l'air. Toute la Compagnie
entra dans la Ville avec Milord
Maire. La Cavalerie
eftoit à la tefte & à la queuë.
Cette Marche fut continuée
jufques à la moitié de la
Ville , & s'arreſta devant la
J
GALANT 249
Grande Bourſe , où l'on fit
une nouvelle Proclamation ;
de forte que trois heures apres
la mort du Roy , toutes ces
Cerémonies furent finies ,.
avec une tres - grande tranquilité.
Il ne faut pas s'en
étonner. Le Peuple craint,
eftime & aime le nouveau
Roy , & eft perfuadé de fon
intrépidité & de fa valeur .
Cette Cerémonie eftant finie,
toute l'Artillerie de la Tour
fit plufieurs Salves , & les
Cloches carillonnérent toute
la nuit.Je vous ay déja marqué
le mefme jour le nou
que
250 MERCURE
veau Roy déclara , Que ceux
dont le Pouvoir, & les Reve
nus , ou Salaires eftoient finis &
ceffez, feroient &fe tiendroient
continuez dans leurs Charges &
Emplois , fous les meſmes conditions
, & ainfi qu'ils en jouif
foient cy-devant , jusqu'à ce que
les intentions de Sa Majestéfuffent
plus amplement expliquées.
Je dois ajoûter icy , qu'il s'expliqua
dans le mefme temps
fur ce que plufieurs grands
Seigneurs ne payoient point
leurs debres , fous prétexte
qu'ils avoient des Charges à
la Cour , & dit que ce n'é
GALANT. 251
toit pas fon intention. Le 17.
les Juges preftérent Serment,
& reprirent leurs Séances ; &
le lendemain , Milord Chef
de Juſtice , avec tous les Juges
qui l'accompagnoient,
baifa la main à Sa Majefté.
Le mefme jour Elle déclara
par une Proclamation qui fut
publiée , qu'elle avoit deffein
de convoquer dans peu de
temps un Parlement , eſtant
perfuadée qu'il prendroit foin
d'établir des Revenus fuffifans
pour foûtenir les dépen
fes aufquelles le Gouverne
ment de l'Etat l'engageroit.
252 MERCURE
Elle ordonna cependant, que
l'on continüeroit à lever les
droits d'Entrée & de Sortie fur
toutes les Marchandiſes dans
les Ports de fon Royaume.Ce
jour- là Milord Darmouth &
Milord Chef de Juſtice , qui
n'avoient pû fe trouver au
Confeil le 16 , preftérent Serment
entre les mains de ce
Prince, & prirent Séance. Le
Corps du feu Roy fut embaumé
, & délivré pour cela
par le Comte de Bath , Premier
Gentilhomme
de fa
Chambre , au Comte d'At
lington , Chambellan de fa
1
GALANT. 253
Maiſon . On le tranſporta
fans Cerémonie à l'Apartement
du Prince au Palais de
Sommerfet , où il fut gardé
par fes Officiers jufques au
jour de l'Enterrement . Le
19. le Prince Georges de Dan.
nemark , qui a épousé la feconde
Fille du nouveau Roy,
prit Séance au Confeil Privé
de Sa Majesté. Le 24. le
Cercueil où l'on avoit mis le
Corps du feu Roy , fut porté
au Palais de Westminster, à
l'Eglife de l'Abbaïe , par les
Gentilshommes de la Chambre.
Six Comtes foûtenoient
254 MERCURE
les coins du Drap Mortuaire.
La Marche de ce Convoy fut
commencée par les Domeſtiques
des Seigneurs & des
Officiers de la Couronne , du
Prince & de la Princeffe de
Dannemark , du Roy & de
la Reyne,de la Reyne Douairiere
, & du feu Roy, Les
Officiers fuivoient , puis les
Barons , les Vicomtes , les
Comtes , les Marquis , les
Ducs , les Evefques , & les
Grands Officiers de la Couronne
, chacun felon fa Dignité.
L'Archevefque de Cantorbery
marchoit le dernier,
GALANT 255
1
à caufe qu'il eft le Premier
Pair d'Angleterre. Le Prince
Georges de Dannemark,Chef
du Deüil , marchoit apres
eux. Il eftoit conduit par les
Ducs de Sommerfet & de
Beaufort , & accompagné de
feize Comtes. Les Roys d'Armes
portoient la Couronne,
& les autres marques de la
Royauté ; & la marche eftoit
fermée par les Gentilshommies
Penfionnaires , & par
les Yeomans de la Garde . Le
Doven & les Chanoines de
Weſtminſter vinrent recevoir
le Corps à la Porte ; & le Ser256
MERCURE
Les
vice ayant efté fait felon l'U.
fage de l'Eglife Anglicane
,
on l'enterra dans la Chapelle
de Henry VII. C'est le Lieu
de la Sépulture ordinaire des
Roys d'Angleterre.
Grands Officiers rompirent
alors leurs Baftons , & un
Roy d'Armes proclama le
Roy Jacques H. felon la coûtume.
Comme en ces occafions
on attend toûjours à
donner les Charges
, que le
dernier Roy foit enterré, cette
lugubreCerémonie
ayanteſté
faite , on donna au Comte
de Rochefter
la Charge de
GALANT. 257
Grand Tréforier d'Angle
terre , exercée depuis quel
ques années par Commif
fion ; celle de Préfident Privé:
au Marquis de Hallifax , &
celle de Garde du Seau Privé
qu'avoit ce Marquis, au Cóte
de Clarendon. On fit le Duc
de Beaufort , Préfident du:
Raïs de Galles , & Milord
Godolphin , Chambellan dè
La Reyne..
Le lendemain 25, le Roy
?
& la Reyne firent leurs dévo
tions dans leur Chapelle , ens
prefence de plufieurs de leurs
premiers Officiers , & de
Mars 1685,
Ya
258 MERCURE
quantité de Seigneurs Anglois
, le Roy ayant fait ou
vrir les portes . Sa Majefté
ayant auparavant communiqué
fa réfolution à fon Confeil
, avoit dit , Que faifant profeffion
de la Religion Catholique,
il croyoit , pour faire mieux connoiftre
fa fincerité, & fa bonne
foy , ne devoirpas fe cacher à l'avenir
, faire mieux fon devoir,
comme chacun eft obligé de
faire dans la Religion qu'il profeffe.
Ces paroles eftant d'un
grand Roy , d'un Prince fincere
& plein de coeur , qui ne
fait point déguifer , & enfin
GALANT.. 259
d'un honnefte Homme , il
n'y a perfonne , de quelque
Religion qu'il puiffe eftre,
qui ne doive approuver la
franchiſe de ce procedé , &
qui ne tombe d'accord que
ce Monarque a pû ſe ſervic
de la mefme liberté qu'il laif
fe à ſes Sujets.
Le 27 on publia une Proclamation
, portant que le
Roy avoit fait examiner le .
Bail de l'Excife , par les Juges
& par les plus habiles Jurif
confultes , l'Excife eft un Impoftfur
la Biere & fur les Boif
fons étrangeres , conclu au:
Y ij
260 MERCURE
nom du feu Roy , par les
Commiflaires de la Treforerie
, avec les Fermiers Generaux
pour trois ans , moyen,
nant cinq cens cinquante
mille livres Sterlin par an,
payables par Quartier , dont
le premier Terme devoit eſtre
le de ce mois. Je croy,
Madame , que vous fçavez
qu'une livre Sterlin , eft en
viron treize Francs de noftre
Monnoye. Sa Majesté déclára
par cette Proclamation, que
la mort du Roy ne reſolvoit
pas ce Bail de l'Excife , & que
Lon intention estoit qu'on
25.
GALANT. 261
Texecutaft fuivant les Actes
du Parlement , par lesquels
ce Droit a efté accordé au feu
Roy , pour en jouir pendant
fa vie , & à caufe de la part
que les mefmes Actes en accordent
à fes Heritiers & Succeffeurs.
Je ne vous nommeray
point toutes les Villes où
le Roy a efté proclamé, fi-toft
qu'on y a receu la nouvelle
de la mort du Roy Charles II .
Je vous diray feulement que
cette Ceremonie s'eft faire
par tout , avec des marques
de joye extraordinaires . Elles
font connoiftre combien te
262 MERCURE
nouveau Roy eft aimé de fes
Sujets . Apres la Proclamation
faite par le principal Officier
à la grande Place de chaque
Ville, où les Magiftrats fe font
rendus en Robes d'écarlates,
les Canons ont fait trois dé
charges generales , qui ont
efté fuivies d'autant de Salves
des Milices , fous les Armes.
Dans les Villes Maritimes,
tous les Vaiffeaux qui étoient
dans les Ports , ont fait plu
fieurs décharges de leur Artillerie
, les Cloches ont fonné
dans toutes , pendant le jour-
& toute la nuit , & on n'a veu
GALANT. 263
que Feux de joye dans toutes
les Ruës. La Proclamation
de l'Univerfité de Cambridge
a efté particuliere. Le Vice-
I Chancelier ayant affemblé
tous les Principaux des Colle-
-ges, & tous les Ecoliers , ils fe
rendirent à la Proceffion à la
5 grande Place de la Ville , où
illût la Proclamation. Enſuite
elle fut annoncée à haute
voix , par l'Ancien de l'Univerfité
, & un grand Repas,
dans lequel on but la fanté du
Roy & de la Reyne , finit la
Ceremonie. Je paffe toutes
les Adreffes que l'on prefente
264 MERCURE
&
tous les jours à Sa Majeſté , aur
nom des principales Villes &
des Communautez du Royau
me. Les Affurances de zéle
& de fidelité pour ſon ſervice
dont elles font pleines , font
conceuës en des termes firef
pectueux & fi foûmis , qu'on
voit ailément qu'elles font
finceres. On y fait pareillement
des remercimens au
Roy,de ce qu'il a déclaré que
fa réfolution eft de maintenir
Gouvernement étably dans
l'Eglife & dans l'Etat , felon
les Loix du Royaume. Les
Compagnies du Commerce
d'Afrique
Le
GALANT 265
201
d'Afrique du Levant , des
Indes Orientales, & plufieurs
autres de Marchands , ont
auffi prefenté des Adreffes à
Sa Majefté , pour luy témoigner
qu'elles fe foûmettent
volontiers à payer les Impofts
fur les Marchandiſes , confor
mément à la Déclaration qui
en a efté publiée.
Il fautvous parler preſente
ment de la Proclamation qui
a efté faite en Ecoffe , apres
qu'on y eut receu les Lettres
du Roy , conceües en ces
termes.
Mars 1685.
z
266 MERCURE
JACQUES
ROY.
J AcquesVII. par la Grace de
Dieu , Roy d'Ecoffe , d'Angleterre
, d'Irlande , Défenfeur
de la Foy , à tous & un chacun
de nos bons Sujets qu'il apartiendra
, Salut. Comme il a plû à
Dieu d'appeller aujourd'huy de
cette vie , le feu Roy noftre trescher
& bien aimé Frere Charles
II, Nous avons jugé à propos
de vous faire fçavoir que
noftre Royal Plaifir eft , Que
tous nos Officiers d'Etat , Con
feillers du Confeil Privé , Ma
giftrats , & autres Officiers quel
GALANT. 267
conques, de Robe ou d'Epée, dans
noftre ancien Royaume d'Ecoffe,
continuent leurs Fonctions , ainfi
qu'ilsfont autorifez par les Prefentes
,pour executer tous cha
cun en particulier , toutes les chofes
qui font du devoir de leurs
> Charges
Commiffions Instructions à
eux données par le feu Roy de
benite Memoire , jufqu'à ce qu'ils
en ayent receu de nouvelles , qui
leur foient envoyées de noftre
part, & cette prefente Lettre
fervira à tous , & à chacun en
particulier à les autorifer fuffi-
Samment pour le faire . Donné à
conformément aux
Z ij
268 MERCURE
Witthal le 16. Fevrier 1685. de
noftre Regne le premier. Par
commandement de Sa Majefté,
I. D. RUMMOND.
Vous voyez , Madame ,
que fi le Roy qui fe fait nom
mer lacques II. en Angleterre
, prend icy le nom de Iacques
VII . c'est pour conſerver
la fucceffion des Roys d'E
coffe. lacques VI. Roy d'E
coffe , Fils de Marie Stuard,
eftoit petit Fils de Margueri
te d'Angleterre , Soeur de
Henry VIII. & Elizabeth ,Fille
de ce mefme Henry VIII
efant morte en 1603. la Cou
GALANT. 269
&
*
ronne d'Angleterre apartint
de droit à lacques VI. Roy.
d'Ecoffe , qui ayant uny les
trois Royaumes d'Angleterre
, d'Ecoffe & d'Irlande , prit
le Tître de Roy de la grande
Bretagne avec le nom de
Lacques I. Ainfi le Roy qui
regne prefentement , eft lacques
II. en Angleterre, & laċques
VII. en Ecoffe. Voicy
les termes dans lefquels Sa
Proclamation a eſté faite en
ce Royaume.
Comme il a pleu à Dieu d'appeller
le Roy Charles II. noftre
Souverain Seigneur de glorieufe
Z iij
270 MERCURE
Memoire , de la Couronne Temporelle
à une Couronne Eternelle
dans le Ciel , & qu'ainfi le Droit
inconteftable de la fucceffion à la
Couronne de ce Royaume , eft dévolu
à la Perfonne Sacrée de fon
Royal Tres- cher Frere , à prefent
noftre Souverain Seigneur,
que Dieu conferve longues an
nées Nous , les Seigneurs du
Confeil Privé du Roy , autorifez
à cet effet par les Lettres de Sa
Majefté , écrites à Withal le 16.
de ce mois , & du confentement·
de plufieurs autres Seigneurs, Ecclefiaftiques
, des Barons , & des
Bourgeois de ce Royaume, Décla
GALANT. 271
rons &
Proclamons à ce que perfonne
n'en ignore, que noftre Souverain
Seigneur Tacques VII. eft
par legitime indubitable Succeffion,
Roy d'Ecoffe , d'Angleter
re , d'Irlande , & des Pais qui en
dépendent , Défenfeur de la Foy,
c. Que Dieu conferve & beniffe,
en luy accordant une longue,
heureufe vie , glorieuse ,
un heureux Regne. Nous décla
rons que nous sommes réfolus de
Luy obeir , & de le fervir avec
toute lafoumiffion & fidelité poffible
, de le défendre au peril de
nos vies de nos biens , contre
toute forte d'Ennemis , comme
Z iiij
272 MERCURE
noftre feul legitime Roy , ayant
une autorité Souveraine fur toutes
Perſonnes , & en toute forte
d'affaires , comme tenant la Cou
ronne de Dieufeul. En témoi
gnage dequoy , Nous, en la prefence
de Dieu , & d'un grand
nombre de Peuple & de fidelles
Sujets de Sa Majesté , de tous
Etats & Conditions qui fent icy
prefens à cette Publication So-
Temnelle , par laquelle nous reconnoiſſons
fa fupreme # ſouveraine
Autorité , à la Croix du
Marché de cette Ville d'Edim
bourg , déclarons & publions que .
noftre Souverain Seigneur , eft
GALANT. 273
par la Grace & Providence de
Dieu , Tour-puiffant , Roy d'E
coffe , d'Angleterre , d'Irlande,
Pais dépendans ; & en mesme
temps nous faisons Serment
en levant la main , d'avoir une
veritable & entiere fidelité envers
noftre Souverain Seigneur
Lacques VII. Roy de la Grande
Bretagne , &c. & àfes legitimes!
Heritiers & Succeffeurs , & de
nous acquiter de tous devoirs,fervice,
& obeiffance qui luyfont
deus , ainsi qu'il apartient à de
loyaux, foumis , & fidelles Sujets .
Ainfi Dieu nous aide. Par Acte
des Secretaires du Confeil. A
274 MERCURE
Milord Lansdovvn le
Chevalier Silvius , M Poley,
Skelton , Rich , & Etheridge,
que le Roy Charles II. avoit
nommez pour aller en qualité
d'Envoyez Extraordinai
res en Efpagne , en Danemark
, en Suéde , en Hollan
de , à Hambourg , & à Ratisbonne
, ont efté confirmez
dans leurs Emplois par Sa
Majeſté.
Apres plufieurs Affemblées
des Seigneurs du Confeil Privé
, touchant les préparatifs
du Couronnement du Roy,
il a eſté réſolu qu'il fe fera le
GALANT. 275
May , Feſte de S. Georges,.
felon l'ancien Calendrier. On
y obfervera toutes les Cere-:
monies de celuy du défunt
Roy , à la referve de celle de
créer des Chevaliers du Bain,
de faire la Cavalcade de Witheal
à Weſtminſter , & d'une
partie des Services qui fe faifoient
ordinairement au Cel
pas Royal , apres le Couron
nement. La Reyne fera cou
ronnée en mefme temps,
comme le füt Anne de Danemark
,avec lacques I. Ayeuls
de Sa Majefté. Le Duc d'Or
mond , Gouverneur General
276 MERCURE
d'Irlande , a ordre de venir à
la Cour L'Archevefque d'Armagh
, Primat d'Irlande , &
le Comte de Granard , doivent
gouverner le Royaume,
comme Lords -Juftices , Out
fuprêmes Magiftrats , ſuivant
une Commiffion qui leur a
efté crpadiée par re du
Roy , & dont ils ne feront
ouverture qu'apres le depart
du Duc d'Ormond. On a
expedié les Lettres circulaires
pour convoquer le Parlement
au 29. May prochain , &
on les a envoyées dans les
Provinces, afin que les Villes ,
GALANT. 277.
les Bourgs & les Communautez
élifent les Députez , qui
doivent entrer à la Chambre
des Communes. Le feu Roy
avoit convoqué le Parlement
d'Ecoffe , & il devoit s'affembler
à Edimbourg , mais l'au
torité des Lettres Patentes ne
fubfiftant plus , Sa Majeſté
qui devoit y préfider en qualité
de grand Commiffaire , a
ordonné qu'il s'affemblera en
la maniere accoûtumée le 9.
d'Avril , fans avoir encore
'nommé celuy qui exercera la
Commiflion . On publia la
Proclamation à Edimbourg
278 MERCURE
le zo. du dernier mois , Par
my les Adreffes que l'on continue
de prefenter au Roy au
nom des principales Villes,
celle de l'Univerfitéd'Oxford
eft fort remarquable. Cette
Adreffe porte que confor
mément à la Religion que
les Loix ont établie , & à la
doctrine que profeffe cette
Univerfité , elle fe croit indifpenfablement
obligée à une
fidelité inviolable envers le
Roy,fans aucune reſtriction ,
nylimitation ; que ceux de fon
Corps l'ont affez fait paroiftre
dans les troubles arrivez fous 1
GALANT. 279
le regne de Charles I. & dans
les derniers temps , demeurát
fermes dás l'obeiffance qu'ils
devoient au Roy Charles II.
qu'ils font dans les mefmes
fentimens de fidelité & de
refpect pour Sa Majesté à
preſent regnante , & qu'ils
font prefts de luy en donner
des marques en toutes fortes
d'occafions , en maintenant
cette mefme Doctrine , & en
l'enſeignant dans les Ecoles ,
pour affeurer la tranquilité
publique. Le Roy doit aller
demeurer dans quelque
temps au Palais de Sommer280
MERCURE
fet , & on le prépare pour fon
logement. Le Service de la
Chapelle Royale à Witheal,
fe fait tous les jours de la
mefme maniere qu'il le faifoit
du temps du feu Roy . Le 4
de ce mois , Sa Majeſté apres
avoir entendu la Prédication ,
affifta à la Meffe dans la Chapelle
de la Reyne , & y communia.
Fermer
Résumé : Suite curieuse des Affaires d'Angleterre, [titre d'après la table]
Le texte relate les événements entourant la maladie, la mort de Charles II et l'accession au trône de son frère Jacques II. Le 7 février, les médecins rassurent le duc d'York (futur Jacques II) sur l'état de santé du roi, mais Charles II est de nouveau victime de convulsions et perd progressivement la parole. Le roi exprime sa résignation et ses sentiments pieux, demande pardon à Dieu, à la reine et au duc d'York, et recommande l'obéissance à ce dernier. Charles II meurt le 16 février à onze heures trois quarts du matin. Jacques II, devenu roi, annonce la nouvelle avec dignité et fermeté. Les cérémonies de proclamation se déroulent rapidement et sans trouble, le peuple acclamant le nouveau roi. Jacques II déclare que les fonctionnaires conservent leurs charges jusqu'à nouvel ordre et exprime son intention de convoquer un Parlement pour établir des revenus suffisants. Le corps de Charles II est embaumé et enterré à l'abbaye de Westminster. Jacques II et la reine font des dévotions publiques, et le roi annonce sa profession de la religion catholique, appelant à la franchise et à la sincérité. Les cérémonies et proclamations suivant l'accession au trône de Jacques II en Angleterre et Jacques VII en Écosse sont marquées par des manifestations de joie extraordinaire dans toutes les villes, avec des salves d'artillerie, des feux de joie et des proclamations officielles. Les magistrats, vêtus de robes d'écarlate, proclament l'avènement du nouveau roi, suivi de décharges de canons et de salves des milices. Dans les villes maritimes, les vaisseaux tirent également des salves. À Cambridge, la proclamation est faite lors d'une procession académique, suivie d'un grand repas en l'honneur du roi et de la reine. Les principales villes et communautés présentent des adresses au roi, exprimant leur zèle et leur fidélité, et remerciant le roi pour son engagement à maintenir le gouvernement établi dans l'Église et l'État selon les lois du royaume. Les compagnies de commerce soumettent également des adresses, acceptant de payer les impôts sur les marchandises conformément à la déclaration publiée. En Écosse, la proclamation est faite après la réception des lettres du roi, confirmant la continuité des officiers d'État et des magistrats dans leurs fonctions jusqu'à nouvel ordre. Jacques II, devenu Jacques VII en Écosse, est proclamé roi d'Écosse, d'Angleterre et d'Irlande, avec des serments de fidélité prêtés par les sujets. Les préparatifs pour le couronnement sont planifiés pour le mois de mai, avec des cérémonies similaires à celles du règne précédent, à l'exception de certaines traditions comme la création des chevaliers du Bain. Le duc d'Ormond reçoit l'ordre de se rendre à la cour, et des lettres circulaires sont envoyées pour convoquer le Parlement. L'université d'Oxford présente également une adresse, affirmant sa fidélité au roi et son engagement à maintenir la doctrine religieuse établie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 34-58
Leur Entrée à Cambray avec les honneurs qu'ils y ont reçus, les Harangues des Magistrats, & tout ce qu'ils ont vû, fait, & dit. [titre d'après la table]
Début :
Le lendemain 13. ils partirent pour aller coucher à Cambray, [...]
Mots clefs :
Cambrai, Ville, Comte de Monbron, Roi, Citadelle, Place, Médaille, Peuples, Harangue, Ambassadeurs, Archevêque, Français
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Leur Entrée à Cambray avec les honneurs qu'ils y ont reçus, les Harangues des Magistrats, & tout ce qu'ils ont vû, fait, & dit. [titre d'après la table]
Le lendemain 13. ils partirentpour
aller coucher àCambray
, & leur fortie fut auffi
éclatante qu'avoit eſté leur en
des Amb. de Siam. 35
:
trée. Cambray eſt une des plus
fortes Villes de l'Europe. Elle
eſt grande , belle , bien bâtie
, & fituée fur l'Elcaut qui
la traverſe d'un coſté. Elle
a double Citadelle. L'Egliſe
Metropolitaine de Notre-
Dame eſt tres - magnifique .
Son Chapitre eft compoſé de
48. Chanoines , & de 95. Eccleſiaſtiques
qui fervent dans
cette Eglife. L'Eveſché qui
avoit efté uny à celuy d'Arras
juſqu'à l'an 1095. fut erigé en
Archeveſché en 1559. par le
Pape Paul II. On tient que
Clodion conquit cette Villa
36 IV. P. du Voyage
en 445. Apres avoir eſté le
partage de Charles le Chauve
en 843. elle devint le ſujet de
la Guerre entre les Rois de
France , les Empereurs & les
Comtes de Flandre. Baudoüin
I. Comte de Flandre , l'ayant
prife & donnée à fon Fils Raoul
, les Empereurs ne laiſſerent
point de la declarer Cité
libre , fans que les François
cedaffent leurs droits . Charles
Quint ne voulut point s'en
tenir à la neutralité que le Roy
François I. luy avoit accordée.
Cet Empereur la prit en 1543 .
&fit bâtir une Citadelle aux
des Amb de Siam. 37
dépens des Habitans , auf
quels il fit croire que c'eſtoit
pour empêcher que les François
ne s'en emparaffent. Le
Duc d'Alençon Frere du Roy
Henry III . ayant eſté fait
Comte de Flandre, fut auffi
Maiſtre de Cambray. Il remit
cette Place à Jean de Montluc
Seigneur de Balagny , qui
prit le party de la ligue , &
fit enſuite ſa Paix avec le Roy
Henry IV. qui le fit Prince de
Cambray , & Marefchal de
France. Ce fut fur luy que les
Eſpagnols ſurprirent cette
Ville en 1595. Ils la fortifie38
IV. P. du Voyage
:
rent , y entretinrentunegroffe
Garnifon , & elle paffoit
pour une Place imprenable ,
mais elle ne l'a pas efté
pour LOUIS LE GRAND ,
qui apres avoir pris la Ville en
peu de jours, força laCitadelleà
ſe rendre le 16. Mars 1677.
La grande Citadelle qui eſt ſur
un lieu éminent , commande
toute la Ville , & a ſes foſſez
taillez dans le roc. Ceux qui
entourent les murailles de la
Ville ſont profonds & larges,
& ces murailles ſont reveſtuës
de bons Baſtions . Cambray
eſt defendu par un Fort du
des Amb. de Siam. 39
côté de la Riviere , & comme
la Ville eſt dans un Pays afſez
bas de ce côté-là , on en
pourroit inonder les environs
eny lâchant les Ecluſes ; les
autres Forts ſont auſſi tresimportans
. De grandes & belles
ruës aboutiſſent à la Place
où eſt la Maiſon de Ville .
C'eſt un magnifique Bâtiment
orné d'une Horloge tres-curieuſe
, que les Eſtrangers y
vont admirer. Male Comte
de Monbron , Gouverneur de
cette Place, envoya la Cavale.
rie au devant des Ambaffadeurs
juſques à moitié che
40 IV . P. du Voyage
mın de Valencienues. Ils trou
verent en approchant de la
Ville une fort grande quantité
de Peuple , & M. le Comte
de Monbron qui les attendoit
à la porte. Ils entreren
au bruit du Canon , & au tra
vers de l'Infanterie de laGar
nifon qui formoit deux haye
juſqu'à leur logis , au devan
duquel toute cette Infanterie
fit une décharge fi-tôt qu'ils
y furent arrivés. Ma le Comte
de Monbron s'y rendit peu
de temps aprés , & leur preſenta
Mdu Magiftrat , &
M Defgruſeliers , premier
Confeiller
des Amb. de Siam. 41
Conſeiller Penfionnaire , en
Robe , & Bonnet de velours
noir , qui leur fit le diſcours
fuivant.
MESSEIGNEURS,
L'honneur que la France vient
de recevoir par l' Ambaffade que le
trés-puiffantRoy de Siam a envoyée
à nostre invincible Monarque, fait
bien voir que l'éclat de fes Vertus
héroïques a prévalufur celuy defes
trésors & de ses finances. En effet,
la charmante conduite que Sa Ma
jefté tient pour gouvernerses peuples
, donne de l'admiration à toute
la terre , & ce n'est pas fans fujet
que le Roy vostre Maistre a voulu
Sefaire instruire de fes belles maxi-
D
42 IV. P. du Voyage
mes pour s'en fervir à l'égard de
fes Sujets , & les rendre heureux
par l'administration de la Iustice.
Cette Ambaſſade, Meßeigneurs, eft
d'autant plus celebre qu'elle s'eft
faite de la part du plus puiſſant
Roy de l'orient , au plus glorieux
Monarque de l'Europe ; &fi l'on
confulte l'Histoire , il ne s'est rien
vû de pareil depuis plusieurs fiecles,
fi ce n'est lorſque Charlemagne
, premier Empereur du Nom
François , ayant humilié l'infolence
l'impieté des Lombards, &affeuré
le Souverain Pontife Adrien I.
dansfon Pontificat, receut de luy la
Couronne Imperiale,&peu de temps
aprés les Ambaſſades des Rois de
Perse & de Fez , Celle que vos
Excellences viennent de faire , s'a
dreſſe à Louis le Grand, digne he-
7
des Amb. de Siam. 43.
ritier des Vertas de ce faint Empereur
, pour avoir donné la paixó
le repos à toute la Chreftienté , &
chaßé de ses Estats les Heresies de
Luther & de Calvin .
Heureux les Peuples qui vivent
Sous cette agreable domination ,
plus heureux encore ceux du grand
Roy de Siam , si profitant des travaux
& des lumieres que vos Excellences
leur donneront, ils parviennent
àla connoiſſance du grandRoy
du Ciel & de la Terre, &joüiffent
du bonheur d'estre gouvernez avec
La mefme douceur, que la bonté de
nostre grand Roy fait goûter àses
fidelles Sujets. C'est à cette fin que
nous leur adreſſons leſouhait duPoëte,
Vivite fælices, quibus eſt fortuna peracta,
Vobis parta quics eft, nullum jam æquor arang
dum,
/
Di
44 IV. P. du Voyage
Loüiffez , Peuples de Siam, de la
douceur du repos, puisque vos illuftres
Ambassadeurs vont repaffer les
mers pourvous porter les belles maximes
d'y parvenir & vous rendre
keureux dans la fuite de tous les
temps. C'est leſouhait que font avec
beaucoup de respect &de tendreſſe,
à vos Excellences , le Magistrat &
Peuple de la Ville de Cambray.
Cette harangue fut ſuivie
du preſent d'une Medaille
d'or du poids de vingt-ſept
piſtoles , dont la face droite
repreſente le Roy avec ces
mots Ludovico Victore
Pacis datore. La Ville de Cambray
paroift au revers avec
د
desAmb. de Siam. 45
ces paroles dulcius vivimus.
Toutes ces Lettres font numerales
hormis la lettre S , &
font enſemble l'an 1678. qui
fuit celle de la reduction de
cette Place en l'obeïſſance du
Roy , & dans laquelle ces
Peuples comencerent à reſſentir
les douceurs du Gouvernement
de Sa Majesté , ainſi
qu'ils le publient par le revers
de la Medaille qu'ils ont
eux-meſmes fait frapper.Cette
Medaille avoit eſté preſentée
au Roy en 1678. au
nom de la Ville de Cambray
par M Defgrufeliers , qui
r
46 IH. P. du Voyage
bien qu'il en ſoit l'Autheur ,
n'a cherché qu'à exprimer les
fentiments du Peuple. Lors
qu'ik la preſenta aux Ambaffadeurs
, il leur dit que cette
Medaille fervoit de preuve incontestable
de la fatisfaction que
Le Peuple de Cambray avoit
d'eftre au nombre des Sujets du
Roy, & qu'ils souhaitoient que
tous les Peuples du Monde en
puffent estre informés.
Le Diſtique ſuivant eſtoit
dansl'envelope de laMedaille.
Vicifti , Princeps , Vrbi pacemque dediſti
Qui Rex &Pater es , dulcius eße dabis.
des Amb. de Siam. 47
,
On preſenta enfuite aux
Ambaſſadeurs trois pieces de
toile tres-fine , de la fabrique
de Cambray & nommée
dans le Commerce , Toile de
Cambray depuis pluſieurs Siecles.
L'Ambaſſadeur répondit
que le Roy leur avoit fait
rendre de grands honneurs , en
les faiſant recevoir magnifiquement
dans tous les lieux où ils
avoient paffé ; qu'on leur avoit
montré par fon ordre toutes ses
Maiſons Royales , & tout ce
que ce Monarque a de plus curieux
; qu'on leur avoit fait voir
une partie de ſes Conquestes , où
48 IV . P. du Voyage
l'on n'avoit rien oublié pour leur
marquer l'estime qu'on a pour
le Roy leur Maître , à qui ils
feroient à leur retour un recit
fidelle de tous les honneurs qu'ils
avoient receus , & qu'ils n'oublieroient
pas de luy remettre entre
les mains la Medaille repre-
Sentant Sa Majesté, &la Ville
de Cambray , afin que la memoire
en fûtconfervée chez eux
pendant tous les Siecles à venir.
Ils ajoûterent qu'ils eftimoient
cette Medaille plus d'un million,
&aprés avoir remercié Ms
duMagiftrat, de l'exactitude
avec laquelle ils leur rendoier
tant
des Amb. de Siam. 49
d'honneurs , le premier Ambaffadeur
demanda une Co
pie de la harangue qui leur
venoit d'eſtre faite , afin , ditil
, qu'ils la puſſent admirer avec
reflexion . M l'Archevef
que de Cambray les vint
voir le meſme ſoir , ils en témoignerent
beaucoup de
joye , parce qu'ils avoient
oüy parler de ſon grand merite
, & qu'ils ont beaucoup
de confideration pour les perſonnes
de ſon caractere. Ils
avoient avec eux deux Interpretes,
dont l'un s'eſt mis depuis
pluſieurs années dans la
E
So IV. P. du Voyage
Miffion qui s'eſt établie à
Siam ; il eſt déja dans les
Ordres ; il parle bien François
, & encore mieux Latin
&ſe nomme M Antoine.M
l'Archeveſque de Cambray
qui en avoit oüy dire beaucoup
de bien, l'émena ſouper
avec luy,&le fit coucher dans
l'Archeveſché. Il luy demanda
quantité de choſes touchant
le Royaume de Siam,
&fut tres-content de ſes réponſes
. Ce Prélat luy donna
un Chapelet avec des Medailles
d'or.
Aprés qu'il eut quitté les
des Amb. de Siam. st
Ambaſſadeurs, M¹ le Comte
de Monbron leur demanda
l'ordre , & ils donnerent
pour mot , Fidelle à fon
choix , ce qui marque que
ce Comte fert le Roy avec
beaucoup d'ardeur & de
fidelité , & qu'il ne dément
point la bonne opinion que
Sa Majefté a euë de luy, en
commençant à reconnoiſtre
ſon merite& ſes ſervices, dans
un âge ou beaucoup d'autres
ne font pas en eſtat de recevoir
ſi- toſt de ſi glorieuſes
recompenfes . Il ſoupa le foir
avec les Ambaſſadeurs , &
Eij
52 IV. P. duVoyage
quoy que toute la Ville fou
haitaſt de les voir manger , la
curioſité des Dames fut ſeule
fatisfaite.
Le lendemain matin , M
le Comte de Monbron leur
envoya quatre Carroffes. Ils
ſe mirent dedans. Lorſqu'ils
furent fortis de la Ville, ils
trouverent des Chevaux que
ce même Comte leur avoit
fait tenir preſts. Ils monterent
deſſus, &viſirerent les
Fortifications avec M de
Monbron & l'Ingenieur qui
tenoit le Plan. On leur fie
voir toutes les Fortifications,
desAmb. de Siam. 53
tous les ouvrages avancez, &
meſme ceux qui n'eſtoient
que commencez. Ils ſe recrierent
de nouveau ſur la grandeur
du Roy , ayant vû non
ſeulement des Ouvriers par
tout , mais auffi en grand
nombre , & travaillant à de
grands ouvrages. Ils remonterent
enfuite en carroffe , &
allerent à la Citadelle, où M
duTilleul qui en eſt Gouverneur
, les attendoit avec les
Officiers majors. Ils y furent
receus comme ils l'avoient
eſté dans les autres Citadelles.
La Compagnie des Cadets
r
E iij
34 IV. P. duVoyage
eſtoit en bataille . L'Ambaf
fadeur qui avoit déja pris
beaucoup de plaifir à en voir
en d'autres Villes , dit que fi
Le Roy estoit plus grand en puiffance
que les autres Monarques,
il l'estoit auſſi en vertu ; qu'il
donnoit du pain à la jeuneNobleſſe
dés l'enfance , & qu'il en
donnoit à ceux qui devenoient
des , foit par de groſſes re
compenses ,foit par des places
dans le lieu qu'il avoit étably
pour les loger ; & qu'ainsi ils
estoient affeurez d'avoir dequoy
vivre, &dans leur jeunesse, &
dans leur vieilleffe. Ils firent le
:
des Amb. de Siam. 55
tour de la Citadelle, & admirerent
la hauteur & la profondeur
des Bastions, ne pouvant
comprendre comment
on avoit pû ſe rendre maiftre
d'une Place fi forte. Le
premier Ambaſſadeur dit que
s'il estoit dans une Place pareille
avec des Troupes Françoiſes,
il ne croyoit pas qu'onfongeast
àl'attaquer. Pendant qu'ils eftoient
ſur les ramparts de la
Citadelle, on fit venir ſur l'EC
planade qui eſt entre la Ville
& la Citadelle , une Compagnie
de Cadets . Ils firent l'exercice;
mais comme le jour
E iiij
56 IV. P. du Voyage
commençoit à finir , & qu'ils
avoient refolu d'aller voir
M l'Archeveſque , l'Ambaffadeur
dit qu'il estoit accoutumé
à voir de la Noblesse &des
Troupes , mais qu'il ne verroit
pas par tout des Archevesques
comme celuy de Cambray. Ils
allerent dans fon Eglife , où
ils le trouverent à la teſte de
ſon Chapitre. Aprés le compliment
de ce Corps, lesAmbaſſadeurs
ne voulurent point
avancer que M'l'Archevefque
ne paſſaſt devant eux, &
luy dirent qu'ils avoient oüy
parlerdefa pieté&desagran
des Amb. de Siam. 57
deur, de toutes manieres. Ce Prélat
leur fit voir tout ce qu'il
y avoit de plus curieux dans
fon Eglife , & leur en fit entendre
la Muſique & les Orgues.
Il voulut enfuire les reconduire
juſques à la porte,
quoyque les Ambaſſadeurs
s'efforçaſſent de ren empefcher
, ne croyant pas qu'il ſe
dûſt donner ces ſoins.Quand
ils furent de retour chez eux,
le Major alla prendre le mot
& on luy donna , Il achevera
fon Ouvrage. Ce mot regarde
le Roy & Me le Comte de
Monbron; & ce n'eft pas à
58 IV. P. du Voyage
moy à raiſonner là- deſſus .
aller coucher àCambray
, & leur fortie fut auffi
éclatante qu'avoit eſté leur en
des Amb. de Siam. 35
:
trée. Cambray eſt une des plus
fortes Villes de l'Europe. Elle
eſt grande , belle , bien bâtie
, & fituée fur l'Elcaut qui
la traverſe d'un coſté. Elle
a double Citadelle. L'Egliſe
Metropolitaine de Notre-
Dame eſt tres - magnifique .
Son Chapitre eft compoſé de
48. Chanoines , & de 95. Eccleſiaſtiques
qui fervent dans
cette Eglife. L'Eveſché qui
avoit efté uny à celuy d'Arras
juſqu'à l'an 1095. fut erigé en
Archeveſché en 1559. par le
Pape Paul II. On tient que
Clodion conquit cette Villa
36 IV. P. du Voyage
en 445. Apres avoir eſté le
partage de Charles le Chauve
en 843. elle devint le ſujet de
la Guerre entre les Rois de
France , les Empereurs & les
Comtes de Flandre. Baudoüin
I. Comte de Flandre , l'ayant
prife & donnée à fon Fils Raoul
, les Empereurs ne laiſſerent
point de la declarer Cité
libre , fans que les François
cedaffent leurs droits . Charles
Quint ne voulut point s'en
tenir à la neutralité que le Roy
François I. luy avoit accordée.
Cet Empereur la prit en 1543 .
&fit bâtir une Citadelle aux
des Amb de Siam. 37
dépens des Habitans , auf
quels il fit croire que c'eſtoit
pour empêcher que les François
ne s'en emparaffent. Le
Duc d'Alençon Frere du Roy
Henry III . ayant eſté fait
Comte de Flandre, fut auffi
Maiſtre de Cambray. Il remit
cette Place à Jean de Montluc
Seigneur de Balagny , qui
prit le party de la ligue , &
fit enſuite ſa Paix avec le Roy
Henry IV. qui le fit Prince de
Cambray , & Marefchal de
France. Ce fut fur luy que les
Eſpagnols ſurprirent cette
Ville en 1595. Ils la fortifie38
IV. P. du Voyage
:
rent , y entretinrentunegroffe
Garnifon , & elle paffoit
pour une Place imprenable ,
mais elle ne l'a pas efté
pour LOUIS LE GRAND ,
qui apres avoir pris la Ville en
peu de jours, força laCitadelleà
ſe rendre le 16. Mars 1677.
La grande Citadelle qui eſt ſur
un lieu éminent , commande
toute la Ville , & a ſes foſſez
taillez dans le roc. Ceux qui
entourent les murailles de la
Ville ſont profonds & larges,
& ces murailles ſont reveſtuës
de bons Baſtions . Cambray
eſt defendu par un Fort du
des Amb. de Siam. 39
côté de la Riviere , & comme
la Ville eſt dans un Pays afſez
bas de ce côté-là , on en
pourroit inonder les environs
eny lâchant les Ecluſes ; les
autres Forts ſont auſſi tresimportans
. De grandes & belles
ruës aboutiſſent à la Place
où eſt la Maiſon de Ville .
C'eſt un magnifique Bâtiment
orné d'une Horloge tres-curieuſe
, que les Eſtrangers y
vont admirer. Male Comte
de Monbron , Gouverneur de
cette Place, envoya la Cavale.
rie au devant des Ambaffadeurs
juſques à moitié che
40 IV . P. du Voyage
mın de Valencienues. Ils trou
verent en approchant de la
Ville une fort grande quantité
de Peuple , & M. le Comte
de Monbron qui les attendoit
à la porte. Ils entreren
au bruit du Canon , & au tra
vers de l'Infanterie de laGar
nifon qui formoit deux haye
juſqu'à leur logis , au devan
duquel toute cette Infanterie
fit une décharge fi-tôt qu'ils
y furent arrivés. Ma le Comte
de Monbron s'y rendit peu
de temps aprés , & leur preſenta
Mdu Magiftrat , &
M Defgruſeliers , premier
Confeiller
des Amb. de Siam. 41
Conſeiller Penfionnaire , en
Robe , & Bonnet de velours
noir , qui leur fit le diſcours
fuivant.
MESSEIGNEURS,
L'honneur que la France vient
de recevoir par l' Ambaffade que le
trés-puiffantRoy de Siam a envoyée
à nostre invincible Monarque, fait
bien voir que l'éclat de fes Vertus
héroïques a prévalufur celuy defes
trésors & de ses finances. En effet,
la charmante conduite que Sa Ma
jefté tient pour gouvernerses peuples
, donne de l'admiration à toute
la terre , & ce n'est pas fans fujet
que le Roy vostre Maistre a voulu
Sefaire instruire de fes belles maxi-
D
42 IV. P. du Voyage
mes pour s'en fervir à l'égard de
fes Sujets , & les rendre heureux
par l'administration de la Iustice.
Cette Ambaſſade, Meßeigneurs, eft
d'autant plus celebre qu'elle s'eft
faite de la part du plus puiſſant
Roy de l'orient , au plus glorieux
Monarque de l'Europe ; &fi l'on
confulte l'Histoire , il ne s'est rien
vû de pareil depuis plusieurs fiecles,
fi ce n'est lorſque Charlemagne
, premier Empereur du Nom
François , ayant humilié l'infolence
l'impieté des Lombards, &affeuré
le Souverain Pontife Adrien I.
dansfon Pontificat, receut de luy la
Couronne Imperiale,&peu de temps
aprés les Ambaſſades des Rois de
Perse & de Fez , Celle que vos
Excellences viennent de faire , s'a
dreſſe à Louis le Grand, digne he-
7
des Amb. de Siam. 43.
ritier des Vertas de ce faint Empereur
, pour avoir donné la paixó
le repos à toute la Chreftienté , &
chaßé de ses Estats les Heresies de
Luther & de Calvin .
Heureux les Peuples qui vivent
Sous cette agreable domination ,
plus heureux encore ceux du grand
Roy de Siam , si profitant des travaux
& des lumieres que vos Excellences
leur donneront, ils parviennent
àla connoiſſance du grandRoy
du Ciel & de la Terre, &joüiffent
du bonheur d'estre gouvernez avec
La mefme douceur, que la bonté de
nostre grand Roy fait goûter àses
fidelles Sujets. C'est à cette fin que
nous leur adreſſons leſouhait duPoëte,
Vivite fælices, quibus eſt fortuna peracta,
Vobis parta quics eft, nullum jam æquor arang
dum,
/
Di
44 IV. P. du Voyage
Loüiffez , Peuples de Siam, de la
douceur du repos, puisque vos illuftres
Ambassadeurs vont repaffer les
mers pourvous porter les belles maximes
d'y parvenir & vous rendre
keureux dans la fuite de tous les
temps. C'est leſouhait que font avec
beaucoup de respect &de tendreſſe,
à vos Excellences , le Magistrat &
Peuple de la Ville de Cambray.
Cette harangue fut ſuivie
du preſent d'une Medaille
d'or du poids de vingt-ſept
piſtoles , dont la face droite
repreſente le Roy avec ces
mots Ludovico Victore
Pacis datore. La Ville de Cambray
paroift au revers avec
د
desAmb. de Siam. 45
ces paroles dulcius vivimus.
Toutes ces Lettres font numerales
hormis la lettre S , &
font enſemble l'an 1678. qui
fuit celle de la reduction de
cette Place en l'obeïſſance du
Roy , & dans laquelle ces
Peuples comencerent à reſſentir
les douceurs du Gouvernement
de Sa Majesté , ainſi
qu'ils le publient par le revers
de la Medaille qu'ils ont
eux-meſmes fait frapper.Cette
Medaille avoit eſté preſentée
au Roy en 1678. au
nom de la Ville de Cambray
par M Defgrufeliers , qui
r
46 IH. P. du Voyage
bien qu'il en ſoit l'Autheur ,
n'a cherché qu'à exprimer les
fentiments du Peuple. Lors
qu'ik la preſenta aux Ambaffadeurs
, il leur dit que cette
Medaille fervoit de preuve incontestable
de la fatisfaction que
Le Peuple de Cambray avoit
d'eftre au nombre des Sujets du
Roy, & qu'ils souhaitoient que
tous les Peuples du Monde en
puffent estre informés.
Le Diſtique ſuivant eſtoit
dansl'envelope de laMedaille.
Vicifti , Princeps , Vrbi pacemque dediſti
Qui Rex &Pater es , dulcius eße dabis.
des Amb. de Siam. 47
,
On preſenta enfuite aux
Ambaſſadeurs trois pieces de
toile tres-fine , de la fabrique
de Cambray & nommée
dans le Commerce , Toile de
Cambray depuis pluſieurs Siecles.
L'Ambaſſadeur répondit
que le Roy leur avoit fait
rendre de grands honneurs , en
les faiſant recevoir magnifiquement
dans tous les lieux où ils
avoient paffé ; qu'on leur avoit
montré par fon ordre toutes ses
Maiſons Royales , & tout ce
que ce Monarque a de plus curieux
; qu'on leur avoit fait voir
une partie de ſes Conquestes , où
48 IV . P. du Voyage
l'on n'avoit rien oublié pour leur
marquer l'estime qu'on a pour
le Roy leur Maître , à qui ils
feroient à leur retour un recit
fidelle de tous les honneurs qu'ils
avoient receus , & qu'ils n'oublieroient
pas de luy remettre entre
les mains la Medaille repre-
Sentant Sa Majesté, &la Ville
de Cambray , afin que la memoire
en fûtconfervée chez eux
pendant tous les Siecles à venir.
Ils ajoûterent qu'ils eftimoient
cette Medaille plus d'un million,
&aprés avoir remercié Ms
duMagiftrat, de l'exactitude
avec laquelle ils leur rendoier
tant
des Amb. de Siam. 49
d'honneurs , le premier Ambaffadeur
demanda une Co
pie de la harangue qui leur
venoit d'eſtre faite , afin , ditil
, qu'ils la puſſent admirer avec
reflexion . M l'Archevef
que de Cambray les vint
voir le meſme ſoir , ils en témoignerent
beaucoup de
joye , parce qu'ils avoient
oüy parler de ſon grand merite
, & qu'ils ont beaucoup
de confideration pour les perſonnes
de ſon caractere. Ils
avoient avec eux deux Interpretes,
dont l'un s'eſt mis depuis
pluſieurs années dans la
E
So IV. P. du Voyage
Miffion qui s'eſt établie à
Siam ; il eſt déja dans les
Ordres ; il parle bien François
, & encore mieux Latin
&ſe nomme M Antoine.M
l'Archeveſque de Cambray
qui en avoit oüy dire beaucoup
de bien, l'émena ſouper
avec luy,&le fit coucher dans
l'Archeveſché. Il luy demanda
quantité de choſes touchant
le Royaume de Siam,
&fut tres-content de ſes réponſes
. Ce Prélat luy donna
un Chapelet avec des Medailles
d'or.
Aprés qu'il eut quitté les
des Amb. de Siam. st
Ambaſſadeurs, M¹ le Comte
de Monbron leur demanda
l'ordre , & ils donnerent
pour mot , Fidelle à fon
choix , ce qui marque que
ce Comte fert le Roy avec
beaucoup d'ardeur & de
fidelité , & qu'il ne dément
point la bonne opinion que
Sa Majefté a euë de luy, en
commençant à reconnoiſtre
ſon merite& ſes ſervices, dans
un âge ou beaucoup d'autres
ne font pas en eſtat de recevoir
ſi- toſt de ſi glorieuſes
recompenfes . Il ſoupa le foir
avec les Ambaſſadeurs , &
Eij
52 IV. P. duVoyage
quoy que toute la Ville fou
haitaſt de les voir manger , la
curioſité des Dames fut ſeule
fatisfaite.
Le lendemain matin , M
le Comte de Monbron leur
envoya quatre Carroffes. Ils
ſe mirent dedans. Lorſqu'ils
furent fortis de la Ville, ils
trouverent des Chevaux que
ce même Comte leur avoit
fait tenir preſts. Ils monterent
deſſus, &viſirerent les
Fortifications avec M de
Monbron & l'Ingenieur qui
tenoit le Plan. On leur fie
voir toutes les Fortifications,
desAmb. de Siam. 53
tous les ouvrages avancez, &
meſme ceux qui n'eſtoient
que commencez. Ils ſe recrierent
de nouveau ſur la grandeur
du Roy , ayant vû non
ſeulement des Ouvriers par
tout , mais auffi en grand
nombre , & travaillant à de
grands ouvrages. Ils remonterent
enfuite en carroffe , &
allerent à la Citadelle, où M
duTilleul qui en eſt Gouverneur
, les attendoit avec les
Officiers majors. Ils y furent
receus comme ils l'avoient
eſté dans les autres Citadelles.
La Compagnie des Cadets
r
E iij
34 IV. P. duVoyage
eſtoit en bataille . L'Ambaf
fadeur qui avoit déja pris
beaucoup de plaifir à en voir
en d'autres Villes , dit que fi
Le Roy estoit plus grand en puiffance
que les autres Monarques,
il l'estoit auſſi en vertu ; qu'il
donnoit du pain à la jeuneNobleſſe
dés l'enfance , & qu'il en
donnoit à ceux qui devenoient
des , foit par de groſſes re
compenses ,foit par des places
dans le lieu qu'il avoit étably
pour les loger ; & qu'ainsi ils
estoient affeurez d'avoir dequoy
vivre, &dans leur jeunesse, &
dans leur vieilleffe. Ils firent le
:
des Amb. de Siam. 55
tour de la Citadelle, & admirerent
la hauteur & la profondeur
des Bastions, ne pouvant
comprendre comment
on avoit pû ſe rendre maiftre
d'une Place fi forte. Le
premier Ambaſſadeur dit que
s'il estoit dans une Place pareille
avec des Troupes Françoiſes,
il ne croyoit pas qu'onfongeast
àl'attaquer. Pendant qu'ils eftoient
ſur les ramparts de la
Citadelle, on fit venir ſur l'EC
planade qui eſt entre la Ville
& la Citadelle , une Compagnie
de Cadets . Ils firent l'exercice;
mais comme le jour
E iiij
56 IV. P. du Voyage
commençoit à finir , & qu'ils
avoient refolu d'aller voir
M l'Archeveſque , l'Ambaffadeur
dit qu'il estoit accoutumé
à voir de la Noblesse &des
Troupes , mais qu'il ne verroit
pas par tout des Archevesques
comme celuy de Cambray. Ils
allerent dans fon Eglife , où
ils le trouverent à la teſte de
ſon Chapitre. Aprés le compliment
de ce Corps, lesAmbaſſadeurs
ne voulurent point
avancer que M'l'Archevefque
ne paſſaſt devant eux, &
luy dirent qu'ils avoient oüy
parlerdefa pieté&desagran
des Amb. de Siam. 57
deur, de toutes manieres. Ce Prélat
leur fit voir tout ce qu'il
y avoit de plus curieux dans
fon Eglife , & leur en fit entendre
la Muſique & les Orgues.
Il voulut enfuire les reconduire
juſques à la porte,
quoyque les Ambaſſadeurs
s'efforçaſſent de ren empefcher
, ne croyant pas qu'il ſe
dûſt donner ces ſoins.Quand
ils furent de retour chez eux,
le Major alla prendre le mot
& on luy donna , Il achevera
fon Ouvrage. Ce mot regarde
le Roy & Me le Comte de
Monbron; & ce n'eft pas à
58 IV. P. du Voyage
moy à raiſonner là- deſſus .
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Résumé : Leur Entrée à Cambray avec les honneurs qu'ils y ont reçus, les Harangues des Magistrats, & tout ce qu'ils ont vû, fait, & dit. [titre d'après la table]
Le 13, les ambassadeurs quittèrent Cambray après une entrée triomphale. Cambray, une des villes les plus fortes d'Europe, est située sur l'Escaut et possède une double citadelle. L'église métropolitaine de Notre-Dame est majestueuse, avec un chapitre composé de 48 chanoines et 95 ecclésiastiques. L'archevêché, autrefois uni à celui d'Arras jusqu'en 1095, fut érigé en 1559 par le pape Paul IV. La ville a une histoire riche et mouvementée. Elle fut conquise par Clodion en 445 et devint un enjeu de conflits entre les rois de France, les empereurs et les comtes de Flandre. Baudouin Ier de Flandre la prit et la donna à son fils Raoul, mais les empereurs la déclarèrent cité libre. Charles Quint la conquit en 1543 et y fit construire une citadelle. Le duc d'Alençon, frère du roi Henri III, fut maître de Cambray et la remit à Jean de Montluc, qui prit le parti de la Ligue avant de faire la paix avec Henri IV. Les Espagnols surprirent la ville en 1595 et la fortifièrent. Louis XIV la conquit en 1677, forçant la citadelle à se rendre le 16 mars. Cambray est défendue par des fortifications impressionnantes, y compris des fossés taillés dans le roc et des bastions. La ville accueillit les ambassadeurs de Siam avec une grande cérémonie, incluant un discours et des présents, comme une médaille d'or et de la toile fine. Les ambassadeurs visitèrent les fortifications et exprimèrent leur admiration pour la puissance et la vertu du roi de France. Ils rencontrèrent également l'archevêque de Cambray, qui leur montra les curiosités de son église.
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6
p. 77-83
Assemblée du Clergé.
Début :
Le 15. Juin, l'ouverture de l'Assemblée extraordinaire [...]
Mots clefs :
Clergé, Roi, Abbé, Archevêque, Évêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Assemblée du Clergé.
e,,,AIfemf.!ée du Clergé.
!.. Le 15.Juin,l'ouverture
de l'Assemblée extraordinaire
du-Clerzé
se fie avec les mêmeceremonies
dont on a donné
le détail lorsque la precedente
Assamblées'est teneuë.
Voicy la Lifte des
Deputez du premier & du
second rang de chaque
Province.
Province de Paris.,
Monsieur le Cardinal
de Noailles
,
Archevêque
de Paris.
Province'de Vienne.'
Mr l'Archevêque,d,e
Vienne. *
Mr l'Abbé Champier.
Province de Reims.
,
Mr l'Archevêque de
Reims.
Mr l'Abbé deBusanval.
MProvinrce,decBordleaucx.
Bordeaux.
Mr l'AbbédeLucinge.
Provinced'Alby.
Mr l'Archevêque d'Alby.
Mrl'Abbé Crouzet.
Province de Toulouse.
Mr l'fcvêqiie deLavaur.
Mr l'Abbé de Grandmont
de Lanta.
Province à*Aix.
Mrl'Evêque de Riez.
Mr l'Abbé de Valbelle.
Province d'Embrun.
Mr l'Evêque de Vence.
Mr l'Abbé Viala.
Province de Tours.
Mrl'Evesque de Leon.
Mrl'Abbé de Tressan.
Province de Narbonne.
Mr l'Evesque d'Agde.
Mrl'Abbé Trudene.
Province de Sens.
Mr l'Evesque d'Auxerre.
Mr l'Abbé de Visnic-h.
Province de Bourges.
Mr l'Evesque de Liînoges.
,"., Mrl'AbbéBrossard.
ProvinceàAMch.
, Mrl'Evesque de Coru
serans
Mr l'AbbéleMazuyer.
Province de Rouen.
Mr l'Evesque de Seez.
Mr l'Abbé de Bouville.
Province de Lyon.
Mr l'Evesque d'Autun.
Mr l'AbbédeChemé.
Province d'Arles.
Mrl'Archevesque d'ArlesMrl'AbbédeS.
Andiol
,
Prcfident
Monsieur le Cardinal de
Noailles.
Promoteur.
Mr l'Abbé de Broglie.
Secrjt.urt.
Mrl'Abî^e.1nCaa.bour.
Le 17. Al les Dipuriz
allerent (ilixr le Roy. à
Marlv. Ils furentconduits
par Mr des Granges Maistre
des Ceremonies
,
&
presentez par Mr le Comte
de Ponrchartrain Secrerairÿ<
fErar. MrleCarchfrâTde
Noailles porta
la parole;Voicyun Extrait
du Discours que Son
Eminence fit à Sa Majesté
à Mr le Dauphin &àMe
la Dauphine.
!.. Le 15.Juin,l'ouverture
de l'Assemblée extraordinaire
du-Clerzé
se fie avec les mêmeceremonies
dont on a donné
le détail lorsque la precedente
Assamblées'est teneuë.
Voicy la Lifte des
Deputez du premier & du
second rang de chaque
Province.
Province de Paris.,
Monsieur le Cardinal
de Noailles
,
Archevêque
de Paris.
Province'de Vienne.'
Mr l'Archevêque,d,e
Vienne. *
Mr l'Abbé Champier.
Province de Reims.
,
Mr l'Archevêque de
Reims.
Mr l'Abbé deBusanval.
MProvinrce,decBordleaucx.
Bordeaux.
Mr l'AbbédeLucinge.
Provinced'Alby.
Mr l'Archevêque d'Alby.
Mrl'Abbé Crouzet.
Province de Toulouse.
Mr l'fcvêqiie deLavaur.
Mr l'Abbé de Grandmont
de Lanta.
Province à*Aix.
Mrl'Evêque de Riez.
Mr l'Abbé de Valbelle.
Province d'Embrun.
Mr l'Evêque de Vence.
Mr l'Abbé Viala.
Province de Tours.
Mrl'Evesque de Leon.
Mrl'Abbé de Tressan.
Province de Narbonne.
Mr l'Evesque d'Agde.
Mrl'Abbé Trudene.
Province de Sens.
Mr l'Evesque d'Auxerre.
Mr l'Abbé de Visnic-h.
Province de Bourges.
Mr l'Evesque de Liînoges.
,"., Mrl'AbbéBrossard.
ProvinceàAMch.
, Mrl'Evesque de Coru
serans
Mr l'AbbéleMazuyer.
Province de Rouen.
Mr l'Evesque de Seez.
Mr l'Abbé de Bouville.
Province de Lyon.
Mr l'Evesque d'Autun.
Mr l'AbbédeChemé.
Province d'Arles.
Mrl'Archevesque d'ArlesMrl'AbbédeS.
Andiol
,
Prcfident
Monsieur le Cardinal de
Noailles.
Promoteur.
Mr l'Abbé de Broglie.
Secrjt.urt.
Mrl'Abî^e.1nCaa.bour.
Le 17. Al les Dipuriz
allerent (ilixr le Roy. à
Marlv. Ils furentconduits
par Mr des Granges Maistre
des Ceremonies
,
&
presentez par Mr le Comte
de Ponrchartrain Secrerairÿ<
fErar. MrleCarchfrâTde
Noailles porta
la parole;Voicyun Extrait
du Discours que Son
Eminence fit à Sa Majesté
à Mr le Dauphin &àMe
la Dauphine.
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Résumé : Assemblée du Clergé.
Le 15 juin, l'Assemblée extraordinaire du Clergé s'est ouverte avec les mêmes cérémonies que la précédente. La liste des députés du premier et du second rang de chaque province a été publiée. Parmi les notables, le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, représentait la Province de Paris. D'autres provinces ont également désigné leurs représentants, comme l'Archevêque de Vienne et l'Abbé Champier pour la Province de Vienne, et l'Archevêque de Reims et l'Abbé de Busanval pour la Province de Reims. Le 17 juin, les députés se sont rendus auprès du Roi à Marly. Ils ont été conduits par Monsieur des Granges, Maître des Cérémonies, et présentés par le Comte de Pontchartrain, Secrétaire d'État. Le Cardinal de Noailles a prononcé un discours en présence du Roi, du Dauphin et de la Dauphine.
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7
p. 121-164
Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Début :
ARTICLE XXII. De l'ordre de la Marche des Princes [...]
Mots clefs :
Bulle d'Or, Princes, Empereur, Électeurs, Roi, Romains, Cour, Ecclésiastique, Archevêque, Cheval, Duc, Honneur, Criminels, Sceau, Bâton, Logis, Saxe, Crime, Fille, Fils, Ordre, Coupable, Séance, Mort, Charge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Bulle d'Or. [titre d'après la table]
ARTLCLEXXII.
De l'ordre de la Marche des
FrincesELetteurs,dr parqui
sont portées les Marques honoraires.
pOur déclarer le rangquel
les Princes Electeurs doivent
tenir en marchant avec
l'Empereur ou avec le Roi
desRomains en public & erL
cérémonie, & dont nous
avons ci- dessus fait mention,
Nous ordonnons que toutes
les fois que pendant la tenuë
d'une Diete Imperiale, il
faudra que les Princes Electeurs
marchent processionnellement
avec l'Empereur au le
Roi des Romains, en quelques
actionsou solemnitez
que cesoit, & qu'ils y portent
les Ornemens Impériaux ou
Royalix; le Duc de Saxe portant
FEpee Imperiale ou
Royale, marchera immédiatement
devant l'Empereur,
étant au milieu entre luy &
l'Electeur de Trêves ; ledit
Electeur de Saxe aura à sa
droite le Comte Palatin du
Rhin, qui portera le Globe
ou la Pomme Imperiale, &à
sa gauche le Marquis de
Brandebourg
, portant le
Sceptre, tous trois marchant
de front: le. Roi de Boheme
suivra immédiatementl'EmpereurouleRoides
Romains;
sans que personne marche entre
l'Empereur ou ledit Roi
&lui.
ARTIClE XXIII.
DesBénédictions des Archevesques
en lapresence de1•'*-
,,.lT'Empereur. Outes les fois qu'on
celébrera en solemnité
la Méfie devant l'Empeteur
ou le Roy des Romains,
,U que les Archevesques de
Mayence, de Tréves & de
Cologne; ou deux d'entre eux s'y trouveront presens, on
observeraàla confession qui
se dità l'entrée de la Messe,
au baisen de l'Evangile & de
la Paix qu'on presente après
(Ag":/tsDei,& même aux Bénédictions
qui se donnent à la fin
de la Méfie
,
&: à celles qui
se font à l'entrée de table &
aux graces quife rendent après
le repas, cet ordre que Nous
avons estimé à propos d'y étatablir,
de leur avis & consentement;
qui est que le premier
aura cet honneur le premier
jour; le second, le second
jour; & le troisiéme, le
t,roin2e.m.e jour. Nousdéclarons en ce
cas, que l'ordre de la primauté
ou posteriorité entre
les Archevesques, doit estre
dreeglé sur l'ordre & le temps leur consecration. Et afin
qu'ils se préviennent les uns
les autres par des témoignages
d'honneur &de déference,
& que leur exemple oblige
les autres à s'honorer mutuellement,
Nous desirons que celui
que cet ordre, touchant
les choses susdites, regardera
le premier
,
fasse à ses Collegues
une civilité & une honnêteté
charitable pour les inviteràprendre
cet honneur, &
qu'après cela il procèdeaux
choses susdites, ou à quelqu'une
d'elles.
ARTICLE XXIV.
Les Loix suisantes ont ejlè
publiées en la Diete de Metz
lejour de Noël, l'an 13r6.
Par Charles IV.Empereur des
Romains toujours Auguste,
.RoydiBobeme,affiflédetous
les PÍinces Electeurs du Saint
Empire en presence du Vénérable
Pere en Dieu le Seigneur
Théodorique Evêque d'Albe,
Cardinal de la sainte Eglise
Romaine>& de CharlesFils
aîné du Roy de France, Illustre
Duc de Normandie, &
Dauphin de Viennois.
S.J. SI quelqu'un estoit
entrédans quelque
complotcriminel, ou auroit
fait ferment ou promesse de
s'y engager avec les Princes
& Gentilshommes, ou avec des Particuliers &: autres
Personnnes quelconques
mêmes roturieres, pour attenter
à la vie des Reverends
& Illustres Princes Electeurs
du saint Empire Romain,
tant Ecclesiastiques que Seculiers,
ou de quelqu'un d'eux,
qu'il périsse par le glaive, &:
que tous ses biens soient
confisquez comme criminel de
leze.Majesté ; car ils sont
partie de nostre Corps: Et en
ces rencontres les Loix punissent
lavolontéaveclamême
severité que le crime mesme.
Et bien qu'il fût juste que les
fils d'un tel parricide moururentd'une
pareille more)
parce que l'on en peut appréhender
les mêmes exemples;
néanmoins par une bonté
particuliére
,
Nous leur donnons
la vie: Mais Nous voulons
qu'ils soient fruftrez de
la succession maternelle ou
ayeule, comme aussi de tout
les biens qu'ils pouroient esperer
par droit d'heredité &
de succession, ou par testament
de leurs autres parens &.
amis; afin qu'étant toujours
pauvres & necessiteux, l'infamie
de leur pere les accompagne
toûjours;qu'ils ne puissent
jamais parvenir à aucun
honneur & Dignité, même à
celles qui sont conferées par
l'Eglise; & qu'ilssoient re-@
duits à telle extremité, qu'ils
languissent dans une necessité
continuelle
,
& trouvent par
ce moyen leur soulagement
dans la mort &: leur supplice
dans la vie. Nous voulons aussi
que ceux qui oseront intercéder
pour telles sortes de gens,
soient notez d'une infamie
perpetuelle.
§. 2. Pour ce qui est des
filles de ces criminels ,en
quelque nombre qu'elles
puissent estre
,
Nous ordonnons
qu'elles prennentla falcidie
ou la quatriéme partie
en la successionde leur mere,
foit qu'elle ait fait testament
ou non; afin qu'elles ayent plûcôc:
une médiocre nourriture
de fille, qu'un entier avantage
ou nom d'heritieres.Car
en effet la Sentence doit être
d'autant plus moderée à leur
égard, que nous sommes perfuadez
que la foiblesse de leur
sexe les empêchera de commettre
des crimes de cette
nature.
§. Déclarons aussi les
émancipations que telles gens
pourroient avoir faites de leur
fils ou de leurs filles, depuis
la publication de la presente
Loi
,
nulles &: de nul effet ;
pareillement Nous déclarons
nulles & de nulle valeur toutes
les constitutionsde dot, donations
& toutes les autres
aliénations qui auront été faites
par fraude
, &. même de
droit,depuis le temps qu'ils
auront commencé à faire le
premier projet de ces conspirations
&: complot. Si les
femmes ayant retiré leur dot
se trouvent en cet état, que
ce qu'elles auront reçu de
leurs maris à titre de donations,
elles le doiventreserver
à leurs fils, lorsquel'usufruit
n'aura plus lieu;qu'ellesçachent
que toutes ces choses,
qui selon la Loi devroient
retourner aux fils, seront appliquées
à nostre Fisc, à la
reserve de la falcidie ou quatriéme
qui en fera prise pour
les filles, & n n pour les fils.
§. 4. Ce que nous venons
de dire de ces criminels & de
leurs fils,doitaussi estre entendu
de leurs satelites, complices
& ministres, & de
leursfils. Toutefois si aucun
des complices, touché du
desir d'une veritable gloire
découvre la conspiration, en
son commencement, il en recevra
de Nous récompense
& honneur: Mais pour cel ui
qui aura eu part à ces conspirations
&: ne les aura revelées
que bien tard, avant
néanmoinsqu'elles ayent été
découvertes, il fera estimé
digne feulement d'absolution
&: du pardon de son crime.
§. 5. Nous ordonnons aussi,
que s'il est revelé quelque
attentat commis contre lesdits
Princes Electeurs Ecclesiastiques
ou Seculiers, l'on
puissemême après la mort
du coupable poursuivre de
nouveau la punition de ce
crime. ,-
§. 6.De même,l'on pourra
pour ce crime de leze-Majesté,
à l'égard deidics Princes
Electeurs, donner la question
aux serviteurs du Maître
qui aura été accusé.
- §.7. Ordonnons deplus
par ce presentEdit Imperial,
& voulons que même après
la mort du coupable l'on
puisse commencer à informer
contre lui,afin quele
crime, étant * averé, sa mémoire
puisse estre condamnée
&: ses biens confisquez.
Car dés là que quelqu'un a
formé le dessein d'uncrime
détestable,il en est en quelque
façon coupable & bourrelé
en son ame.
$. 8. C'estpourquoy, dés
que quelqu'un se trouvera
coupable d'untel attentat
Nous voulons qu'il ne puisse
plus ni vendre, ni aliener, ni
donner la liberté à ses esclaves,
& mêmequ'on ne lui
puissepluspayer ce qui lui
estdû.
§.9.Pareillement ordonnons
qu'à ce sujet on applique
à laquestion les serviteurs
du criminels c'est-à-dire,
pour le crime ducomplot détestable
fait contre les Princes
Electeurs Ecclesiastiques
'&. Seculiers.
§. 10. Et si quelqu'unde
ces criminels meurt pendant
l'instruction du Procez, Nous
voulons que ses biens, à cause
qu'on est encore incertain
qui en fera leSuccesseur,
soient mis entre les mains de
la Justice.
ARTICLE XXV.
De la conservation des Princi»
pautez, des Electeurs en
leurentier. sS'Il est expedient que toutes
Principautez soient
conservées en leur entier, afin
que la Justice s'affermisse, &
que les bons & fideles Sujets
jouissentd'un parfait repos
d'une paix profonde ;il est
encore ,
sans comparaison beaucoup plus juste queles,
grandes Principautez, Domaines
,
Honneurs & Droits
des Princes Electeurs
,
demeurent
aussi en leur entier;
car là où lepéril est leplus à
craindre
,
c'est là ou il faut
user de plus grandes précaurions
de peur que les colomnesVenant
à manquer 3 toute le bâtiment ne tombe
en ruine.
§. I. Nous voulons donc &
or donnons parcet Edit Imperial
perpetuel, qu'à l'avenir
&à perpétuité les grandes
& magnifiques Principatitez
,
tellesque sont le Royau-
me de Bohême , la Comtç,
Palatine du Rhin,la Duché
de Saxe & le Marquisat de
Brandebourg,leurs Terres
Jurisdictions , , Hommages &
Vasselages, avec leurs appartenances
& dépendances, ne
puissent estre partagées
,
diviséesoudémembrées
en
quelque façon que ce soit ;
mais qu'elles demeurent à
perpétuité unies &: conservées
en leur entier. ,:.
§. 2. Que le Fils aîné y
succéde,& que tout le Domaine&
tout le Droit appartienne
à luy seul ; si cen'est
qu'il soit insensé,ou qu'il ait
tel autre grand &: notable
défaut qui l'empêche absolument
de gouverner; auquel
cas la successionluy estanc
défenduë
,
Nous voulons que
le fécond Fils, s'il y en a un
en la même ligne, y foit appellé
; sinon l'aîné des Frères
ou Parens paternelslaïque
qui se trouvera estre le plus
proche en ligne directe &:
masculine: lequel toutefois
fera tenu de donner des preuves
continuelles de sa bonté
& liberalité envers ses autres
Frères ôc Soeurs, contribuant
à leur subsistance selon la
grace qu'il aura reçue de
Dieu, & selon la bonne vo- lonté& facultez de son
patrimoine; lui défendant
expressément tout partage, division&démembrement
des Principautez,&: de leurs
appartenances ôc dépendances,
en quelque façon que
ce puisse être.
ARTICLE XXV-I.,,-
De la Cour Impériale desa
séance. , I.LE jour que l'EmpereurouleRoides
Romains voudra tenir folemnellement
sa Cour, les Princes
Electeurs tant Ecclesiastiques
que Seculiers, se renfdront
à une heure ou environ,
au logis de la demeure
Impériale ou Royale,ou
l'Empereur ou le Roi, étant
revêtu de tous lesOrneniens
Impériaux monteraachevai,
avectous les Princes Electeurs
qui l'accompagneront
jusqu'au lieu préparé pour
la Séance chacun en l'ordre
& en la maniéré qui a été cidessusprescrite
, &: inserée
dans l'Ordonnance qui regle
les marches des mêmes Princes
Eleaeurs.
2. L'Archichancelier dansl'Archichancellariat
duquel
la Cour Impériale se tiendra,
portera aussi au bout d'un Bâton
d'argent tous les Sceaux'
Impériaux ou Royaux.
§. 3. Mais les Princes Electeurs
Seculiers porteront le
Septre
,
la Pomme & l'Epée
,
en la nlanie-re qui a été dite
ci
-
dessus.
§. 4.Quelques autres Prill
ces inférieurs qui feront dé
putez par l'Empereur &: à
son choix, porteront immédiatement
devant l'Archevesque
de Trevesmarchant eJt.,
son rang, premièrement la
Couronne d'Aix-la-Chapelle:,
& en secondlieu, celle de
Milan: Ce qui ne se pratiquera
feulement que devant
l'Empereur, orné de la Couronne
Impériale.
§. L'Imperatrice aussi, ou,
la Reine des Romains, étant
revêtue des Habits & Orne.
mens de Ceremonie, marchera
après le Roi ou l'Empereur
des Romains, &: auiïi
après le Roi de Boheme , qui
fuit immédiatement l'Emper
reur ,mais çloignécd'unçù.
pace compétant, & accom
pagnée de ses principaux Officiers
&: de ses Filles d'Honneur
¡& ce jusques au lieu de
la Séance.
ARTICLE XXVII.
Des Fondions des Princes Electeurs
dans les rencontres oh
lesEmpereurs oit. Rois des Romains
tiennent folemnellement
leur Cour. NOus ordonnons que
toutes les fois que l'Elnpereur
ou le Roi des Romains
voudra tenir solemnellement
sa Cour, &: où Ice
PrincesEle&enrs ferontobjigèt
de faireles Ponctions de,
leurs Charges,on observe eiv
cela l'ordre suivant.-
§. i.Premièrement,TEm-,
pereurou le Roides Roi-riainsf,-
étant assis en sa Chaire Roya-r
le, ou sur le TrôneImpérialv
le Duc de Saxe fera sa ChaiM
ge en la maniéré que nous;
allons dire. On mettra d-,
vàntle Logis de la Séance
Imperiale ou Royale, un tas
d'Avoine, de telle hauceuf)
qu'il aille jusqu'au poitrai"
ou juf ues à la Telle du cheval
sur lequel le Duc fera.,
monté;: & le Duc ayant en'
ses mai ns un Bâton d'argent
& une Mesure aussi d'argent,>
qui peseront ensemble douze,
Marcs d'argnt.'& étant ï;
cheval- remplira la' mesure
d'avoine & la donnerar' au
premier Palfrenier qu'il ren-'
contrera. Apres quoi, fichant
le Bâton dans l'avoine, il se
retirera; & son Vice-Maréchal
, sçavoir de Pappenheim,
s'approchant, ou lui
absent, le Mareschal de la
1Cour,Jpaermvettroa leipinllagee d.e
§.i Dés que l'Empereur
ou le Roi des Romains se fera
mis à table, les Princes Electeurs
Ecclesiastiques, c'est-à-,
dire les Archevêques, étant'
debout devant la table avec
les autres Prelats, la beniront
suivant l'ordre qui a été
ci- dessus par Nous prescrit.
La Bénédiction étant faite,
les
les mêmes Archevêques, s'ilt
font tous presens, ou bien
deux, ou un d'entr'eux, pren*
,dront les Sceaux Impériaux
ou Roïaux des mains du Chancelier
de la Cour;& l'Archevesque
dans lArchichancellariat
duquel la Cour se tiendra,
marchant au milieu des
deux autres Archevesques qui
feront à ses cotez,tenant avec
lui le Bâton d'argent où les
Sceaux feront suspendus
; tous
trois les porteront ainli, &
les mettront avec rcfpctt lui?
la Table devant l'Empereur
ou le Roy. Mais l'Empereur
cru le Roiles leur rendra auflktost
: Et celui dans l'Archichancellariat
duquell%Cerémonies
se feront, comml a
vçté dit, pendra à Ton col le
plus grand Sceau, & le portera
ainsi durant tout le Difner
& apiés, jusquesà ce qu'il
foit retourné à cheval du Pa-
Jais à son Logis. Or le Bâton
dont nous venons de parler,
doit estre d'argent, du poids
-de douze marcs; & les trois
Archevesques doivent payer
chacun le tiers, tant du poids
de l'argent que du prix de
la façon. Le Baston & les
Sceaux demeureront au Chancellier
de la Cour, qui en fera
ce qu'il lui plaira; & c'est
pourquoi aussi-tofi: que celui
des Archevesques auquel il
aura appartenu de porter le
plus grand Sceau au col, depuis
le-Palais jusqu'à son Logis
( comme il a été dit )y
sera arrivé) il renvoyera par
quelqu'un deses Domestiques
audit Chancelier de la. Cour
Imperiale,ledit Sceau sur le
même cheval; & l'Archevefque,
selon la décence desa
propre Dignité & l'amitié
qu'il portera audit Chancelier
de la Cour, fera tenu
de lui donner aussi le cheval.
§. 3. Ensuite le Marquis
de Brandebourg viendra à
cheval, ayant en ses mains un
Bassin &: une Aiguière d'Argent
, du poids de douze
marcs, avec de l'eau & une
belle Serviette. En mettant
pied à terre, il donnera à laver
au Seigneur Empereur
ou au Roi des Romains.
<§.A. Le Comte Palatin du
Rhin entrera de mesme à
Cheval, portant quatre Plats
d'argent remplis deViande,
chaque Plat du poids de trois
marcs; & ayant mis pied à
terre, mettra les Plats sur la
Table devant l'Empereur ou
Roi des Romains.
§,f. Aprés eux viendra
le Roi de Boheme, Archi-
Echanson, étant aussi à Cheval,
& tenant à la main une
Coupe ou Gobelet d'argent
du poids de douze marcs.
couvert tic plein de Vin &
d'eau;& ayant mis pied à
terre, presentera à boire à
l'Empereurou au -
Roi des
Romains.
§. 6. Nousordonnonsaussi,
quesuivant ce quia éç
ptac'iquéjufql'ici),lesPrin
ces Electeurs Seculiersayantfait
leuts Charges, le Vice-
Chambellan de Falkenstein
ait le Cheval , le Bassin &
l'Aiguiére du Marquis de
Brandebourg: le Maistre de
Cuisine de Norteniberg, le
Cheval &: les plats du Comte
Palatin du Rhin; le Vice-
Echanson de Limbourg, le
Cheval &le Gobelet du Roy
de Bohême ; & le Vice-
Marêchal de Pappenheim, le Cheval,le Bâton& la Mesure
du Duc de Saxe. Bien
entendu que c'est en cas que
ces Officiers se trouventen
Personne à la Cour Imperiale
ou Royale, &: y fassent les
Fonctions de leurs Charges:
Autrement
,
& siis sont tous
absens ou quelques-uns d'eux,
alors les Officiers ordinaires
de l'Empereur ou du Roy des
Romains serviront au lieu
des Absens, chacun en sa
Charge; & comme ils en
feront les fonctions
,
aussi
joyiront-ils des émolunens;
ARTICLE XXVIIL
Des Tables Impériales &
Electorales. ;I'LA Table Imperiale
ou Royale doitestre
disposée en forte qu'elle soit
plus haute de six pieds que
lesautres Tables de la Salle ;
& aux jours des Affciiiblée%
solemnelles personne ne s'y
mettra que l'Empereur ou le
Roy des Romains seul.
§. 2. Et même la Place ôâ
la Table de l'Impératrice ou
Reineseradressée à côté,&
plusbaffe de trois pieds que
celle de l'Empereur ou Roy
des Romains;mais plus haute
quecelle des Electeurs aussi
de trois pieds. Pour les Tables
& places des Princes
Electeurs
, on les dressera
toutes d'une même hauteur.
§. 3. On dressera sept Tables
pour les sept Elecceun
Ecclesiastiques & Seculiers,
au bas de la Table Impériale,
sçavoir trois du côté droit ,
&trois autres du côté gauche
& la septiéme vis-à-vis de
l'Empereur ou Roy des Romains
,
dans le même ordre
que nous avons dit icy à l'Article
des Séances & du Rang
des Princes Elctlcurs ; en
forte que Personne, de quelque
qualité & condition qu'elle
foit
, ne se puisse mettre
entre deux ou à leurs Tables.
§. 4. Il ne sera permis à
aucun des susdits Princes Electeurs
Seculiers qui aura raie
sa Charge, de s'aller mettre
à la Table qui luy aura esté
preparée
, que tous les autres
Electeurs les Collegues
n'ayent fait aussi leurs Charges
mais que dés que quelqu'un
d'eux ou quelqu'uns auroit
fait la leur, ils se retireront
auprès de leur Table, &: se
tiendront làdebout, jusqu'à
ce que tous les autres ayent
achevé les Fondions susdites
de leurs Charges; &: alors ils
s'assoiront tous en même
temps,chacun à sa Table. §. 5. Dautant que nous
prouvons par les Relations
tres-certaines& par des Tradirions
si anciennes qu'il n'y a
point de memoirede contraire,
qu'il a été de tout temps
heureusement observé, que
l'éledion du Roy des Romains
futur Empereur se doit faire
en la Ville de Francfort, & le
Couronnement à Aix-la-C ha
- pelle, &que l'Elû Empereur
doit tenir sa premiere Cour
Royale à Nuremberg
-,
c'est
pourquoy Nous voulons, par
plusieurs raisons, qu'il en soit
usé de même à l'avenir;si co
n'est qu'il y ait empêchement
legitimé.
§. 6. Toutes les fois que
quelque Electeur Ecclesiastique
ou Seculier qui aura esté
appelle à la Cour Imperiale,
ne pourra pour quelque raison
legitime s'y trouver en Personlie
,
&: qu'il yenvoyera un Ambassadeur
ou Deputé; cet Ambaffadeur
,
de quelque condition
ou qualité qu'il soit ;,
quoi qu'en vertu de son pouvoir
il doiveestre admis en la
place de celuyqu'ilreprefente,
ne se mettra pas à la Table
quel'on aura destinée pour celuy
qui l'aura envoyé.
b-,~ Enfin toutes les Ceremonies
de cette Cour Imperiale
estant achevées
, tout l'échaffaut
ou Bâtiment de bois qui
aura esté fait pour la Seance &
pour les Tables de l'Empereur
ou Roy des Romains,& des
Princes Electeursassemblez
pour ces Ceremonies solemnelles,
oupour donner l'Investiture
des Fiefs, appartiendraauMaistred'Hôtel.
ARTICLEXXIX,
Des Droits des officiers, lorsque
les Princes font Hommage
de leurs Fiefs à l'Empereurou
au Roydes Romains,
§.1.ORdonnons par le
present Edit Imperial,
que lorsque les Princes
Electeurs, tant Ecclesiastiques
que Seculiers,recevrontlenrs
Fiefs 011 Droits Souverains
des mains de l'Empereur ouJ
du Roy des Romains
,
ils ne
soient point obligez de payer
ou de donner aucune choseà
qui que se foit: Car comme
l'argent que l'on paye sousce
pretexte en:du aux Officiers,
& que les Princes Electeurs
ont la Superiorité sur tous les
Officiers de la Cour Impériale
, ayant même en ces fortes
d'Offices leurs Substituts étaablis
& gagezà cet eiFet par
les Empereurs, il feroit absurde
que des Officiers substituez
demandaient de l'argent
ou des«Presens à leurs
Supcrieurs; si ce n'est que
lesdits Princes Electeurs leus
veuillent donner quelque
chosede leur propre volonré
& libéralité.•
§. 2. Mais les autres Prin-
"#s de l'Empire, tant EccleSadiquesqueSéculiers,
en
recevant leurs Fiefs,comme
nous venons de dire, de l'Empereur
ou du Roy des Romains,
donneront aux Officiers
de la Cour Imperiale ou
Royale , ,chacun soixante-trois
marcs 5cun quart d'argent;
si ce n'est que quelqu'un d'eux
pûtverifier sonexemption,&
faire voir que par privilege
Impérial ou Royal il foit dispensé
de payer laditesomme
, & tous les autrès droits que
l'on a accoutumé de payer
quand on prend l'Invefiiture;
&. ce fera le Maistre d'Hostel
de l'Empereurou du Roydes
Romains qui fera le partage
de ladite somme de soixantetrois
marcs & un quart d'ar.
gent, enla manière quisuit.
Premièrement, il en prendra
dixmarcs pour lui; Il en
donnera autant au Chancelier
de l'Empereurou du Roi
des Romains ; aux Secrétaires
, Nottaires & Dicteurs
trois marcs ;& à celui qui
scelle
, pour la cire & le parchemin
,unquart; sans quele
C hancelier&les Secretaires
soient tenus de donner pour
cela autre chose, sinon un
Certificat du Fief reçû ou de
sîmples Lettres d'Investiture.
Semblablement, le Maistred'Hostel
donnera de ladite
somme dix marcs à l'Echanson
de Limbourg ; dix aux
Vice - Marêchal de Pappenheim
,
&dix auVice-Chambellan
de Falkenstein ; pourvu
qu'ils se trouvent en personne
à ces Investitures, ôc
qu'ils y fartent les Fondions
de leurs Charges; autrement
&: en leur absence
,
les Officiers
de la Cour de l' Empereur
ou du Roi des Romains
qui feront la Charge des Absens
, & qui enauront eu la
peine, en recevront aussi le
profit.& les émolumens
§. 3. Mais lorsquele Prince
monté sur un Cheval ou toute
autre Bête, recevra l'Investiture
deses Fiefsde l'Empereur
ou du Roi des Romains
, quelque foit cette Bête,
elleappartiendra au grand
Maréchal ,c'est-à-dirfcauDue
de Saxe, s'il estpresent; sinon
à son Vice-Marêchal de
Pappenheim, &- en son absence
au Marêchal dela Cour de
l'Empereur.
ARTicle XXX.
De ÏInftruftion des Princels
Electeurs aux Langues.
§. I.DAutant que la
Majestédusaint
EmpireRomain doit prc{cri..
re les Loix, & commander
plusieursPeuples de diverses
Nations, moeurs, façons
de faire &: de différentes Langues
; il est Julie, & les plus
Gige le jugent ainsi,.que tes
Princes Electeursquisont les
côlomnes & les arcs-boutans
de l'Empire, soient instruits
& ayent la connoissance de
plusieurs Langues;parce qu'étant
obligez de soulager lEm-'
pereur en ses plus importantes
affaires; il est necessaire
qu'ils entendent plusieurspersonnes
, & que reciproquement
ils se puissent faire entendre
à plusieurs.
2. C'est pourquoy Nous
ordonnons que les Fils ou Heritiers
& Successeurs des Illustres
Princes Electeurs; ravoir
du Roy de Bohême, du
Comte Palatin du Rhin, du
Duc de Saxe, & duMarquis
de Brandebourg, qui sçavent
apparemment la Langue Allemande,
parcequ'ils ta. doivent
avoir apprise.dés leur ensance
; estant parvenus à l'à..
ge de sept ans,se fassentinstruire
aux Langues Latines,
Italienne & Esclavonne : en
telle sorte qu'ayant atteint la
quatorzième annéede leurâge,
ils y soient sçavans, selon
le talent que Dieu leur en au.
ra-donné : ce que Nous ne
jugeons pas feulement utile;,
mais aussi necessaire, à eause
que l'usage de ces Langues
est fort ordinaire dans l'Empire
pour le maniement de ses
plus importantes affaires.
; §. 3. Nous laissons toutefois
à l'option des Peres le particulier
de cette Instruction;en
forte qu'ildépendra d'eux
d'envoyer leur fils ou les Tarens
qu'ils jugeront leur devoir
apparemment succéder
en l'Eledorat, aux lieux où
ils pourront apprendre commodément
ces Langues, ou
de leur donner dans leurs
Maison des Précepteurs &: de
jeunes Camarades, par l'inftruétion
8c la conversation desquels ils puissent s'instruire
dans ces Langues.
Fin.
De l'ordre de la Marche des
FrincesELetteurs,dr parqui
sont portées les Marques honoraires.
pOur déclarer le rangquel
les Princes Electeurs doivent
tenir en marchant avec
l'Empereur ou avec le Roi
desRomains en public & erL
cérémonie, & dont nous
avons ci- dessus fait mention,
Nous ordonnons que toutes
les fois que pendant la tenuë
d'une Diete Imperiale, il
faudra que les Princes Electeurs
marchent processionnellement
avec l'Empereur au le
Roi des Romains, en quelques
actionsou solemnitez
que cesoit, & qu'ils y portent
les Ornemens Impériaux ou
Royalix; le Duc de Saxe portant
FEpee Imperiale ou
Royale, marchera immédiatement
devant l'Empereur,
étant au milieu entre luy &
l'Electeur de Trêves ; ledit
Electeur de Saxe aura à sa
droite le Comte Palatin du
Rhin, qui portera le Globe
ou la Pomme Imperiale, &à
sa gauche le Marquis de
Brandebourg
, portant le
Sceptre, tous trois marchant
de front: le. Roi de Boheme
suivra immédiatementl'EmpereurouleRoides
Romains;
sans que personne marche entre
l'Empereur ou ledit Roi
&lui.
ARTIClE XXIII.
DesBénédictions des Archevesques
en lapresence de1•'*-
,,.lT'Empereur. Outes les fois qu'on
celébrera en solemnité
la Méfie devant l'Empeteur
ou le Roy des Romains,
,U que les Archevesques de
Mayence, de Tréves & de
Cologne; ou deux d'entre eux s'y trouveront presens, on
observeraàla confession qui
se dità l'entrée de la Messe,
au baisen de l'Evangile & de
la Paix qu'on presente après
(Ag":/tsDei,& même aux Bénédictions
qui se donnent à la fin
de la Méfie
,
&: à celles qui
se font à l'entrée de table &
aux graces quife rendent après
le repas, cet ordre que Nous
avons estimé à propos d'y étatablir,
de leur avis & consentement;
qui est que le premier
aura cet honneur le premier
jour; le second, le second
jour; & le troisiéme, le
t,roin2e.m.e jour. Nousdéclarons en ce
cas, que l'ordre de la primauté
ou posteriorité entre
les Archevesques, doit estre
dreeglé sur l'ordre & le temps leur consecration. Et afin
qu'ils se préviennent les uns
les autres par des témoignages
d'honneur &de déference,
& que leur exemple oblige
les autres à s'honorer mutuellement,
Nous desirons que celui
que cet ordre, touchant
les choses susdites, regardera
le premier
,
fasse à ses Collegues
une civilité & une honnêteté
charitable pour les inviteràprendre
cet honneur, &
qu'après cela il procèdeaux
choses susdites, ou à quelqu'une
d'elles.
ARTICLE XXIV.
Les Loix suisantes ont ejlè
publiées en la Diete de Metz
lejour de Noël, l'an 13r6.
Par Charles IV.Empereur des
Romains toujours Auguste,
.RoydiBobeme,affiflédetous
les PÍinces Electeurs du Saint
Empire en presence du Vénérable
Pere en Dieu le Seigneur
Théodorique Evêque d'Albe,
Cardinal de la sainte Eglise
Romaine>& de CharlesFils
aîné du Roy de France, Illustre
Duc de Normandie, &
Dauphin de Viennois.
S.J. SI quelqu'un estoit
entrédans quelque
complotcriminel, ou auroit
fait ferment ou promesse de
s'y engager avec les Princes
& Gentilshommes, ou avec des Particuliers &: autres
Personnnes quelconques
mêmes roturieres, pour attenter
à la vie des Reverends
& Illustres Princes Electeurs
du saint Empire Romain,
tant Ecclesiastiques que Seculiers,
ou de quelqu'un d'eux,
qu'il périsse par le glaive, &:
que tous ses biens soient
confisquez comme criminel de
leze.Majesté ; car ils sont
partie de nostre Corps: Et en
ces rencontres les Loix punissent
lavolontéaveclamême
severité que le crime mesme.
Et bien qu'il fût juste que les
fils d'un tel parricide moururentd'une
pareille more)
parce que l'on en peut appréhender
les mêmes exemples;
néanmoins par une bonté
particuliére
,
Nous leur donnons
la vie: Mais Nous voulons
qu'ils soient fruftrez de
la succession maternelle ou
ayeule, comme aussi de tout
les biens qu'ils pouroient esperer
par droit d'heredité &
de succession, ou par testament
de leurs autres parens &.
amis; afin qu'étant toujours
pauvres & necessiteux, l'infamie
de leur pere les accompagne
toûjours;qu'ils ne puissent
jamais parvenir à aucun
honneur & Dignité, même à
celles qui sont conferées par
l'Eglise; & qu'ilssoient re-@
duits à telle extremité, qu'ils
languissent dans une necessité
continuelle
,
& trouvent par
ce moyen leur soulagement
dans la mort &: leur supplice
dans la vie. Nous voulons aussi
que ceux qui oseront intercéder
pour telles sortes de gens,
soient notez d'une infamie
perpetuelle.
§. 2. Pour ce qui est des
filles de ces criminels ,en
quelque nombre qu'elles
puissent estre
,
Nous ordonnons
qu'elles prennentla falcidie
ou la quatriéme partie
en la successionde leur mere,
foit qu'elle ait fait testament
ou non; afin qu'elles ayent plûcôc:
une médiocre nourriture
de fille, qu'un entier avantage
ou nom d'heritieres.Car
en effet la Sentence doit être
d'autant plus moderée à leur
égard, que nous sommes perfuadez
que la foiblesse de leur
sexe les empêchera de commettre
des crimes de cette
nature.
§. Déclarons aussi les
émancipations que telles gens
pourroient avoir faites de leur
fils ou de leurs filles, depuis
la publication de la presente
Loi
,
nulles &: de nul effet ;
pareillement Nous déclarons
nulles & de nulle valeur toutes
les constitutionsde dot, donations
& toutes les autres
aliénations qui auront été faites
par fraude
, &. même de
droit,depuis le temps qu'ils
auront commencé à faire le
premier projet de ces conspirations
&: complot. Si les
femmes ayant retiré leur dot
se trouvent en cet état, que
ce qu'elles auront reçu de
leurs maris à titre de donations,
elles le doiventreserver
à leurs fils, lorsquel'usufruit
n'aura plus lieu;qu'ellesçachent
que toutes ces choses,
qui selon la Loi devroient
retourner aux fils, seront appliquées
à nostre Fisc, à la
reserve de la falcidie ou quatriéme
qui en fera prise pour
les filles, & n n pour les fils.
§. 4. Ce que nous venons
de dire de ces criminels & de
leurs fils,doitaussi estre entendu
de leurs satelites, complices
& ministres, & de
leursfils. Toutefois si aucun
des complices, touché du
desir d'une veritable gloire
découvre la conspiration, en
son commencement, il en recevra
de Nous récompense
& honneur: Mais pour cel ui
qui aura eu part à ces conspirations
&: ne les aura revelées
que bien tard, avant
néanmoinsqu'elles ayent été
découvertes, il fera estimé
digne feulement d'absolution
&: du pardon de son crime.
§. 5. Nous ordonnons aussi,
que s'il est revelé quelque
attentat commis contre lesdits
Princes Electeurs Ecclesiastiques
ou Seculiers, l'on
puissemême après la mort
du coupable poursuivre de
nouveau la punition de ce
crime. ,-
§. 6.De même,l'on pourra
pour ce crime de leze-Majesté,
à l'égard deidics Princes
Electeurs, donner la question
aux serviteurs du Maître
qui aura été accusé.
- §.7. Ordonnons deplus
par ce presentEdit Imperial,
& voulons que même après
la mort du coupable l'on
puisse commencer à informer
contre lui,afin quele
crime, étant * averé, sa mémoire
puisse estre condamnée
&: ses biens confisquez.
Car dés là que quelqu'un a
formé le dessein d'uncrime
détestable,il en est en quelque
façon coupable & bourrelé
en son ame.
$. 8. C'estpourquoy, dés
que quelqu'un se trouvera
coupable d'untel attentat
Nous voulons qu'il ne puisse
plus ni vendre, ni aliener, ni
donner la liberté à ses esclaves,
& mêmequ'on ne lui
puissepluspayer ce qui lui
estdû.
§.9.Pareillement ordonnons
qu'à ce sujet on applique
à laquestion les serviteurs
du criminels c'est-à-dire,
pour le crime ducomplot détestable
fait contre les Princes
Electeurs Ecclesiastiques
'&. Seculiers.
§. 10. Et si quelqu'unde
ces criminels meurt pendant
l'instruction du Procez, Nous
voulons que ses biens, à cause
qu'on est encore incertain
qui en fera leSuccesseur,
soient mis entre les mains de
la Justice.
ARTICLE XXV.
De la conservation des Princi»
pautez, des Electeurs en
leurentier. sS'Il est expedient que toutes
Principautez soient
conservées en leur entier, afin
que la Justice s'affermisse, &
que les bons & fideles Sujets
jouissentd'un parfait repos
d'une paix profonde ;il est
encore ,
sans comparaison beaucoup plus juste queles,
grandes Principautez, Domaines
,
Honneurs & Droits
des Princes Electeurs
,
demeurent
aussi en leur entier;
car là où lepéril est leplus à
craindre
,
c'est là ou il faut
user de plus grandes précaurions
de peur que les colomnesVenant
à manquer 3 toute le bâtiment ne tombe
en ruine.
§. I. Nous voulons donc &
or donnons parcet Edit Imperial
perpetuel, qu'à l'avenir
&à perpétuité les grandes
& magnifiques Principatitez
,
tellesque sont le Royau-
me de Bohême , la Comtç,
Palatine du Rhin,la Duché
de Saxe & le Marquisat de
Brandebourg,leurs Terres
Jurisdictions , , Hommages &
Vasselages, avec leurs appartenances
& dépendances, ne
puissent estre partagées
,
diviséesoudémembrées
en
quelque façon que ce soit ;
mais qu'elles demeurent à
perpétuité unies &: conservées
en leur entier. ,:.
§. 2. Que le Fils aîné y
succéde,& que tout le Domaine&
tout le Droit appartienne
à luy seul ; si cen'est
qu'il soit insensé,ou qu'il ait
tel autre grand &: notable
défaut qui l'empêche absolument
de gouverner; auquel
cas la successionluy estanc
défenduë
,
Nous voulons que
le fécond Fils, s'il y en a un
en la même ligne, y foit appellé
; sinon l'aîné des Frères
ou Parens paternelslaïque
qui se trouvera estre le plus
proche en ligne directe &:
masculine: lequel toutefois
fera tenu de donner des preuves
continuelles de sa bonté
& liberalité envers ses autres
Frères ôc Soeurs, contribuant
à leur subsistance selon la
grace qu'il aura reçue de
Dieu, & selon la bonne vo- lonté& facultez de son
patrimoine; lui défendant
expressément tout partage, division&démembrement
des Principautez,&: de leurs
appartenances ôc dépendances,
en quelque façon que
ce puisse être.
ARTICLE XXV-I.,,-
De la Cour Impériale desa
séance. , I.LE jour que l'EmpereurouleRoides
Romains voudra tenir folemnellement
sa Cour, les Princes
Electeurs tant Ecclesiastiques
que Seculiers, se renfdront
à une heure ou environ,
au logis de la demeure
Impériale ou Royale,ou
l'Empereur ou le Roi, étant
revêtu de tous lesOrneniens
Impériaux monteraachevai,
avectous les Princes Electeurs
qui l'accompagneront
jusqu'au lieu préparé pour
la Séance chacun en l'ordre
& en la maniéré qui a été cidessusprescrite
, &: inserée
dans l'Ordonnance qui regle
les marches des mêmes Princes
Eleaeurs.
2. L'Archichancelier dansl'Archichancellariat
duquel
la Cour Impériale se tiendra,
portera aussi au bout d'un Bâton
d'argent tous les Sceaux'
Impériaux ou Royaux.
§. 3. Mais les Princes Electeurs
Seculiers porteront le
Septre
,
la Pomme & l'Epée
,
en la nlanie-re qui a été dite
ci
-
dessus.
§. 4.Quelques autres Prill
ces inférieurs qui feront dé
putez par l'Empereur &: à
son choix, porteront immédiatement
devant l'Archevesque
de Trevesmarchant eJt.,
son rang, premièrement la
Couronne d'Aix-la-Chapelle:,
& en secondlieu, celle de
Milan: Ce qui ne se pratiquera
feulement que devant
l'Empereur, orné de la Couronne
Impériale.
§. L'Imperatrice aussi, ou,
la Reine des Romains, étant
revêtue des Habits & Orne.
mens de Ceremonie, marchera
après le Roi ou l'Empereur
des Romains, &: auiïi
après le Roi de Boheme , qui
fuit immédiatement l'Emper
reur ,mais çloignécd'unçù.
pace compétant, & accom
pagnée de ses principaux Officiers
&: de ses Filles d'Honneur
¡& ce jusques au lieu de
la Séance.
ARTICLE XXVII.
Des Fondions des Princes Electeurs
dans les rencontres oh
lesEmpereurs oit. Rois des Romains
tiennent folemnellement
leur Cour. NOus ordonnons que
toutes les fois que l'Elnpereur
ou le Roi des Romains
voudra tenir solemnellement
sa Cour, &: où Ice
PrincesEle&enrs ferontobjigèt
de faireles Ponctions de,
leurs Charges,on observe eiv
cela l'ordre suivant.-
§. i.Premièrement,TEm-,
pereurou le Roides Roi-riainsf,-
étant assis en sa Chaire Roya-r
le, ou sur le TrôneImpérialv
le Duc de Saxe fera sa ChaiM
ge en la maniéré que nous;
allons dire. On mettra d-,
vàntle Logis de la Séance
Imperiale ou Royale, un tas
d'Avoine, de telle hauceuf)
qu'il aille jusqu'au poitrai"
ou juf ues à la Telle du cheval
sur lequel le Duc fera.,
monté;: & le Duc ayant en'
ses mai ns un Bâton d'argent
& une Mesure aussi d'argent,>
qui peseront ensemble douze,
Marcs d'argnt.'& étant ï;
cheval- remplira la' mesure
d'avoine & la donnerar' au
premier Palfrenier qu'il ren-'
contrera. Apres quoi, fichant
le Bâton dans l'avoine, il se
retirera; & son Vice-Maréchal
, sçavoir de Pappenheim,
s'approchant, ou lui
absent, le Mareschal de la
1Cour,Jpaermvettroa leipinllagee d.e
§.i Dés que l'Empereur
ou le Roi des Romains se fera
mis à table, les Princes Electeurs
Ecclesiastiques, c'est-à-,
dire les Archevêques, étant'
debout devant la table avec
les autres Prelats, la beniront
suivant l'ordre qui a été
ci- dessus par Nous prescrit.
La Bénédiction étant faite,
les
les mêmes Archevêques, s'ilt
font tous presens, ou bien
deux, ou un d'entr'eux, pren*
,dront les Sceaux Impériaux
ou Roïaux des mains du Chancelier
de la Cour;& l'Archevesque
dans lArchichancellariat
duquel la Cour se tiendra,
marchant au milieu des
deux autres Archevesques qui
feront à ses cotez,tenant avec
lui le Bâton d'argent où les
Sceaux feront suspendus
; tous
trois les porteront ainli, &
les mettront avec rcfpctt lui?
la Table devant l'Empereur
ou le Roy. Mais l'Empereur
cru le Roiles leur rendra auflktost
: Et celui dans l'Archichancellariat
duquell%Cerémonies
se feront, comml a
vçté dit, pendra à Ton col le
plus grand Sceau, & le portera
ainsi durant tout le Difner
& apiés, jusquesà ce qu'il
foit retourné à cheval du Pa-
Jais à son Logis. Or le Bâton
dont nous venons de parler,
doit estre d'argent, du poids
-de douze marcs; & les trois
Archevesques doivent payer
chacun le tiers, tant du poids
de l'argent que du prix de
la façon. Le Baston & les
Sceaux demeureront au Chancellier
de la Cour, qui en fera
ce qu'il lui plaira; & c'est
pourquoi aussi-tofi: que celui
des Archevesques auquel il
aura appartenu de porter le
plus grand Sceau au col, depuis
le-Palais jusqu'à son Logis
( comme il a été dit )y
sera arrivé) il renvoyera par
quelqu'un deses Domestiques
audit Chancelier de la. Cour
Imperiale,ledit Sceau sur le
même cheval; & l'Archevefque,
selon la décence desa
propre Dignité & l'amitié
qu'il portera audit Chancelier
de la Cour, fera tenu
de lui donner aussi le cheval.
§. 3. Ensuite le Marquis
de Brandebourg viendra à
cheval, ayant en ses mains un
Bassin &: une Aiguière d'Argent
, du poids de douze
marcs, avec de l'eau & une
belle Serviette. En mettant
pied à terre, il donnera à laver
au Seigneur Empereur
ou au Roi des Romains.
<§.A. Le Comte Palatin du
Rhin entrera de mesme à
Cheval, portant quatre Plats
d'argent remplis deViande,
chaque Plat du poids de trois
marcs; & ayant mis pied à
terre, mettra les Plats sur la
Table devant l'Empereur ou
Roi des Romains.
§,f. Aprés eux viendra
le Roi de Boheme, Archi-
Echanson, étant aussi à Cheval,
& tenant à la main une
Coupe ou Gobelet d'argent
du poids de douze marcs.
couvert tic plein de Vin &
d'eau;& ayant mis pied à
terre, presentera à boire à
l'Empereurou au -
Roi des
Romains.
§. 6. Nousordonnonsaussi,
quesuivant ce quia éç
ptac'iquéjufql'ici),lesPrin
ces Electeurs Seculiersayantfait
leuts Charges, le Vice-
Chambellan de Falkenstein
ait le Cheval , le Bassin &
l'Aiguiére du Marquis de
Brandebourg: le Maistre de
Cuisine de Norteniberg, le
Cheval &: les plats du Comte
Palatin du Rhin; le Vice-
Echanson de Limbourg, le
Cheval &le Gobelet du Roy
de Bohême ; & le Vice-
Marêchal de Pappenheim, le Cheval,le Bâton& la Mesure
du Duc de Saxe. Bien
entendu que c'est en cas que
ces Officiers se trouventen
Personne à la Cour Imperiale
ou Royale, &: y fassent les
Fonctions de leurs Charges:
Autrement
,
& siis sont tous
absens ou quelques-uns d'eux,
alors les Officiers ordinaires
de l'Empereur ou du Roy des
Romains serviront au lieu
des Absens, chacun en sa
Charge; & comme ils en
feront les fonctions
,
aussi
joyiront-ils des émolunens;
ARTICLE XXVIIL
Des Tables Impériales &
Electorales. ;I'LA Table Imperiale
ou Royale doitestre
disposée en forte qu'elle soit
plus haute de six pieds que
lesautres Tables de la Salle ;
& aux jours des Affciiiblée%
solemnelles personne ne s'y
mettra que l'Empereur ou le
Roy des Romains seul.
§. 2. Et même la Place ôâ
la Table de l'Impératrice ou
Reineseradressée à côté,&
plusbaffe de trois pieds que
celle de l'Empereur ou Roy
des Romains;mais plus haute
quecelle des Electeurs aussi
de trois pieds. Pour les Tables
& places des Princes
Electeurs
, on les dressera
toutes d'une même hauteur.
§. 3. On dressera sept Tables
pour les sept Elecceun
Ecclesiastiques & Seculiers,
au bas de la Table Impériale,
sçavoir trois du côté droit ,
&trois autres du côté gauche
& la septiéme vis-à-vis de
l'Empereur ou Roy des Romains
,
dans le même ordre
que nous avons dit icy à l'Article
des Séances & du Rang
des Princes Elctlcurs ; en
forte que Personne, de quelque
qualité & condition qu'elle
foit
, ne se puisse mettre
entre deux ou à leurs Tables.
§. 4. Il ne sera permis à
aucun des susdits Princes Electeurs
Seculiers qui aura raie
sa Charge, de s'aller mettre
à la Table qui luy aura esté
preparée
, que tous les autres
Electeurs les Collegues
n'ayent fait aussi leurs Charges
mais que dés que quelqu'un
d'eux ou quelqu'uns auroit
fait la leur, ils se retireront
auprès de leur Table, &: se
tiendront làdebout, jusqu'à
ce que tous les autres ayent
achevé les Fondions susdites
de leurs Charges; &: alors ils
s'assoiront tous en même
temps,chacun à sa Table. §. 5. Dautant que nous
prouvons par les Relations
tres-certaines& par des Tradirions
si anciennes qu'il n'y a
point de memoirede contraire,
qu'il a été de tout temps
heureusement observé, que
l'éledion du Roy des Romains
futur Empereur se doit faire
en la Ville de Francfort, & le
Couronnement à Aix-la-C ha
- pelle, &que l'Elû Empereur
doit tenir sa premiere Cour
Royale à Nuremberg
-,
c'est
pourquoy Nous voulons, par
plusieurs raisons, qu'il en soit
usé de même à l'avenir;si co
n'est qu'il y ait empêchement
legitimé.
§. 6. Toutes les fois que
quelque Electeur Ecclesiastique
ou Seculier qui aura esté
appelle à la Cour Imperiale,
ne pourra pour quelque raison
legitime s'y trouver en Personlie
,
&: qu'il yenvoyera un Ambassadeur
ou Deputé; cet Ambaffadeur
,
de quelque condition
ou qualité qu'il soit ;,
quoi qu'en vertu de son pouvoir
il doiveestre admis en la
place de celuyqu'ilreprefente,
ne se mettra pas à la Table
quel'on aura destinée pour celuy
qui l'aura envoyé.
b-,~ Enfin toutes les Ceremonies
de cette Cour Imperiale
estant achevées
, tout l'échaffaut
ou Bâtiment de bois qui
aura esté fait pour la Seance &
pour les Tables de l'Empereur
ou Roy des Romains,& des
Princes Electeursassemblez
pour ces Ceremonies solemnelles,
oupour donner l'Investiture
des Fiefs, appartiendraauMaistred'Hôtel.
ARTICLEXXIX,
Des Droits des officiers, lorsque
les Princes font Hommage
de leurs Fiefs à l'Empereurou
au Roydes Romains,
§.1.ORdonnons par le
present Edit Imperial,
que lorsque les Princes
Electeurs, tant Ecclesiastiques
que Seculiers,recevrontlenrs
Fiefs 011 Droits Souverains
des mains de l'Empereur ouJ
du Roy des Romains
,
ils ne
soient point obligez de payer
ou de donner aucune choseà
qui que se foit: Car comme
l'argent que l'on paye sousce
pretexte en:du aux Officiers,
& que les Princes Electeurs
ont la Superiorité sur tous les
Officiers de la Cour Impériale
, ayant même en ces fortes
d'Offices leurs Substituts étaablis
& gagezà cet eiFet par
les Empereurs, il feroit absurde
que des Officiers substituez
demandaient de l'argent
ou des«Presens à leurs
Supcrieurs; si ce n'est que
lesdits Princes Electeurs leus
veuillent donner quelque
chosede leur propre volonré
& libéralité.•
§. 2. Mais les autres Prin-
"#s de l'Empire, tant EccleSadiquesqueSéculiers,
en
recevant leurs Fiefs,comme
nous venons de dire, de l'Empereur
ou du Roy des Romains,
donneront aux Officiers
de la Cour Imperiale ou
Royale , ,chacun soixante-trois
marcs 5cun quart d'argent;
si ce n'est que quelqu'un d'eux
pûtverifier sonexemption,&
faire voir que par privilege
Impérial ou Royal il foit dispensé
de payer laditesomme
, & tous les autrès droits que
l'on a accoutumé de payer
quand on prend l'Invefiiture;
&. ce fera le Maistre d'Hostel
de l'Empereurou du Roydes
Romains qui fera le partage
de ladite somme de soixantetrois
marcs & un quart d'ar.
gent, enla manière quisuit.
Premièrement, il en prendra
dixmarcs pour lui; Il en
donnera autant au Chancelier
de l'Empereurou du Roi
des Romains ; aux Secrétaires
, Nottaires & Dicteurs
trois marcs ;& à celui qui
scelle
, pour la cire & le parchemin
,unquart; sans quele
C hancelier&les Secretaires
soient tenus de donner pour
cela autre chose, sinon un
Certificat du Fief reçû ou de
sîmples Lettres d'Investiture.
Semblablement, le Maistred'Hostel
donnera de ladite
somme dix marcs à l'Echanson
de Limbourg ; dix aux
Vice - Marêchal de Pappenheim
,
&dix auVice-Chambellan
de Falkenstein ; pourvu
qu'ils se trouvent en personne
à ces Investitures, ôc
qu'ils y fartent les Fondions
de leurs Charges; autrement
&: en leur absence
,
les Officiers
de la Cour de l' Empereur
ou du Roi des Romains
qui feront la Charge des Absens
, & qui enauront eu la
peine, en recevront aussi le
profit.& les émolumens
§. 3. Mais lorsquele Prince
monté sur un Cheval ou toute
autre Bête, recevra l'Investiture
deses Fiefsde l'Empereur
ou du Roi des Romains
, quelque foit cette Bête,
elleappartiendra au grand
Maréchal ,c'est-à-dirfcauDue
de Saxe, s'il estpresent; sinon
à son Vice-Marêchal de
Pappenheim, &- en son absence
au Marêchal dela Cour de
l'Empereur.
ARTicle XXX.
De ÏInftruftion des Princels
Electeurs aux Langues.
§. I.DAutant que la
Majestédusaint
EmpireRomain doit prc{cri..
re les Loix, & commander
plusieursPeuples de diverses
Nations, moeurs, façons
de faire &: de différentes Langues
; il est Julie, & les plus
Gige le jugent ainsi,.que tes
Princes Electeursquisont les
côlomnes & les arcs-boutans
de l'Empire, soient instruits
& ayent la connoissance de
plusieurs Langues;parce qu'étant
obligez de soulager lEm-'
pereur en ses plus importantes
affaires; il est necessaire
qu'ils entendent plusieurspersonnes
, & que reciproquement
ils se puissent faire entendre
à plusieurs.
2. C'est pourquoy Nous
ordonnons que les Fils ou Heritiers
& Successeurs des Illustres
Princes Electeurs; ravoir
du Roy de Bohême, du
Comte Palatin du Rhin, du
Duc de Saxe, & duMarquis
de Brandebourg, qui sçavent
apparemment la Langue Allemande,
parcequ'ils ta. doivent
avoir apprise.dés leur ensance
; estant parvenus à l'à..
ge de sept ans,se fassentinstruire
aux Langues Latines,
Italienne & Esclavonne : en
telle sorte qu'ayant atteint la
quatorzième annéede leurâge,
ils y soient sçavans, selon
le talent que Dieu leur en au.
ra-donné : ce que Nous ne
jugeons pas feulement utile;,
mais aussi necessaire, à eause
que l'usage de ces Langues
est fort ordinaire dans l'Empire
pour le maniement de ses
plus importantes affaires.
; §. 3. Nous laissons toutefois
à l'option des Peres le particulier
de cette Instruction;en
forte qu'ildépendra d'eux
d'envoyer leur fils ou les Tarens
qu'ils jugeront leur devoir
apparemment succéder
en l'Eledorat, aux lieux où
ils pourront apprendre commodément
ces Langues, ou
de leur donner dans leurs
Maison des Précepteurs &: de
jeunes Camarades, par l'inftruétion
8c la conversation desquels ils puissent s'instruire
dans ces Langues.
Fin.
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Résumé : Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Le texte présente plusieurs articles régissant les cérémonies et les lois du Saint-Empire Romain. L'article XXII décrit l'ordre de marche des Princes Électeurs lors des processions avec l'Empereur ou le Roi des Romains. Le Duc de Saxe porte l'épée impériale et marche devant l'Empereur, flanqué de l'Électeur de Trêves à gauche et du Comte Palatin du Rhin à droite, portant le globe impérial. Le Marquis de Brandebourg, portant le sceptre, complète ce trio. Le Roi de Bohême suit immédiatement l'Empereur sans que personne ne marche entre eux. L'article XXIII régit les bénédictions des archevêques en présence de l'Empereur. Les archevêques de Mayence, Trêves et Cologne se succèdent dans l'ordre de leur consécration pour les bénédictions lors des messes et des repas. L'article XXIV traite des lois contre les complots visant les Princes Électeurs. Toute personne impliquée dans un tel complot est passible de la peine de mort et de la confiscation de ses biens. Les descendants des criminels sont privés de leurs droits successoraux et des honneurs. Les complices peuvent obtenir une récompense s'ils révèlent le complot à temps. L'article XXV stipule que les grandes principautés des Princes Électeurs, telles que le Royaume de Bohême, la Comté Palatine du Rhin, le Duché de Saxe et le Marquisat de Brandebourg, doivent rester indivisibles et être transmises au fils aîné. En cas d'incapacité du fils aîné, la succession passe au frère ou au parent le plus proche. L'article XXVI décrit les cérémonies de la Cour Impériale. Les Princes Électeurs se rendent à la demeure impériale, où l'Empereur, revêtu de ses ornements, monte sur le trône accompagné des Électeurs. L'Archichancelier porte les sceaux impériaux, tandis que les Électeurs séculiers portent le sceptre, la pomme et l'épée. L'Impératrice ou la Reine des Romains suit l'Empereur. L'article XXVII détaille les fonctions des Princes Électeurs lors des cérémonies de la Cour Impériale. Le Duc de Saxe effectue une cérémonie symbolique avec de l'avoine et un bâton d'argent, suivie par son vice-maréchal ou le maréchal de la cour. Les archevêques bénissent la table avant que les Princes Électeurs ne prennent place. Les princes électeurs doivent accomplir leurs charges avant de s'asseoir à leurs tables respectives. La table impériale est la plus élevée, suivie de celle de l'impératrice, puis des tables des électeurs. Les cérémonies se déroulent traditionnellement à Francfort, Aix-la-Chapelle, et Nuremberg. Les princes électeurs ne paient pas pour recevoir leurs fiefs, mais les autres princes doivent verser une somme aux officiers impériaux. Les princes électeurs doivent également être instruits dans plusieurs langues pour mieux gérer les affaires de l'Empire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 222-22[9]
DONS DE LA Reine d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné au Comte d'Excester, le Gouvernement [...]
Mots clefs :
Dons, Reine d'Angleterre, Province de Rutland, Comtes, Colonels, Archevêque, Compagnies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DE LA Reine d'Angleterre.
DONS DE L.A.
Reine d'Angleterre.
La Reine a
donné au
Comte d'Excester,le Gouvernement de la Province
de Rutland, à la place de
Mylord Gerard.
Celuy de La Province
d'Essex
,
valant parle deces de Mylord Rivers, ati
Vicomte deBullinbrooksecretaire d'Estat.
Le sieur Hill commandanr de Dunkerque, a
eslé
fait Lieutenant & Conseil-
lerduConseil privé.
Le Comte de Port-more
quicommandoit cy devant
lestroupesAngloisesen Porrugal a
aussi été fait Conseiller du Conseilprivé.
Le Colonel Clayton
,
a
é é fait Commandant de la,
Citadelle de DunKerque.
-
Le Chevalier Abercombie, a
esté fait Major &
Commandant de la Garnisail.
Le 5. Novembre, il yeut àWindsorChapitre de l'Ordrede la Jarriere, dans lequel SaMajestéfit sixChe-
valiers
;
sçavoir
,
le Duc
d'Hamilton ,le Duc de
Beaufort,le Duc de Kent,
le Comte d'Oxford, le
Comte Pawlet,leComte de
Strafford.
Le mêmejour un détachement des Gardes du
Corps & des Grenadiers à
cheval, partir pour allerfaire la Garde à Windsor, d-ou
onassure quela Reinene
reviendra qu'à Noel.
Le lendemain il yeut
un Confeilde Cabinet, auquelleComte de Strafford
assista, ayant le 29. Octo-
-
bre presté le^mcnt-en qltelité de Conseiller du Conseil privé. •:
Le 8. il presta lessermens
dans la Cour de laChancellerie, pour lacharge de
premier Commissaire de
l'Amirauté.
Le 9. leChevalierRichardHoare,nouveauLord
Maire, prestales sermens
pourcetteChargeà W-eÍtminsler devant les Barons
de l'Echiquier. Le même
jour, il fitsonentrée pu- blique
,
& traita magnifiquementles Ministres d'E-
stat & les plus grands Seigneurs de la Cour.
Le sieur de Melarde, l'un
des Plenipotentiaires du
Duc de Savoye
,
arriva le
t. Novembre
,
de Hollande à Londres, de il assista deux jours a
prèsauComitté du Conseil.
h' L'Archevesquede Cae
torbery, l'Evesque de Londres
,
le nouveau Maire ôc
plusieurs autres, tant Eccljp*'
siastiques queSeculiers ont esténommez pour estre du
nombre des Commissaures
qui doivent prendresoinde
la constructiondecinquante Eglises à Londres
, &
aux environs
,
suivant rActe du Parlement.
Oti commença le3 Novembre à reformer dix
hommes par Compagnie,
des Regiments des Gardes;
elles font maintenant reduités à soixantehommes
ch acune : toutes les autres
fCsmvpagnies d'infanterie,
serontreduites à quarante
hommes, &celle deCavalerie& de Dragons àtrente cinq, à la reserve des
CardesduCorps.
Les Officiers de l'Artili
lerie ont conclu un marché
avec les Armuriers de la
Ville de Londres, pour
fournir dans un certaintems
vingtmille fusils, autant de
bayonnettcs
,
d'espées
,
ôc
d'autres armes qui doivent
.cllre envoyées dans les Magasinsde Gibraltar ôcdu
PortMahen. ':"':. ['C
Les LettresdeLisbonne
du 28. Octobre, portent que
la Flotte duBresil
,
escortée par six Vaisseaux de
guerrePortugais, estoit arrivée le >.,. au nombre de
soixante
-
trois Vaisseaux
marchands richement chargez, & deux Vaisseaux venant de Goa aussifortriches. Elle a
apporte entre
autres
,
mille Arrobes ou
vingt-quatre mille livres de
poudre d'Or;trente mille
livres de Tabac
,
& une
grande quantité de Cuirs
éc autres Marchandises.
Le 19. Octobre, la Reine de Portugal accoucha
d'un Prince, ce qui causa
une grande joye
Reine d'Angleterre.
La Reine a
donné au
Comte d'Excester,le Gouvernement de la Province
de Rutland, à la place de
Mylord Gerard.
Celuy de La Province
d'Essex
,
valant parle deces de Mylord Rivers, ati
Vicomte deBullinbrooksecretaire d'Estat.
Le sieur Hill commandanr de Dunkerque, a
eslé
fait Lieutenant & Conseil-
lerduConseil privé.
Le Comte de Port-more
quicommandoit cy devant
lestroupesAngloisesen Porrugal a
aussi été fait Conseiller du Conseilprivé.
Le Colonel Clayton
,
a
é é fait Commandant de la,
Citadelle de DunKerque.
-
Le Chevalier Abercombie, a
esté fait Major &
Commandant de la Garnisail.
Le 5. Novembre, il yeut àWindsorChapitre de l'Ordrede la Jarriere, dans lequel SaMajestéfit sixChe-
valiers
;
sçavoir
,
le Duc
d'Hamilton ,le Duc de
Beaufort,le Duc de Kent,
le Comte d'Oxford, le
Comte Pawlet,leComte de
Strafford.
Le mêmejour un détachement des Gardes du
Corps & des Grenadiers à
cheval, partir pour allerfaire la Garde à Windsor, d-ou
onassure quela Reinene
reviendra qu'à Noel.
Le lendemain il yeut
un Confeilde Cabinet, auquelleComte de Strafford
assista, ayant le 29. Octo-
-
bre presté le^mcnt-en qltelité de Conseiller du Conseil privé. •:
Le 8. il presta lessermens
dans la Cour de laChancellerie, pour lacharge de
premier Commissaire de
l'Amirauté.
Le 9. leChevalierRichardHoare,nouveauLord
Maire, prestales sermens
pourcetteChargeà W-eÍtminsler devant les Barons
de l'Echiquier. Le même
jour, il fitsonentrée pu- blique
,
& traita magnifiquementles Ministres d'E-
stat & les plus grands Seigneurs de la Cour.
Le sieur de Melarde, l'un
des Plenipotentiaires du
Duc de Savoye
,
arriva le
t. Novembre
,
de Hollande à Londres, de il assista deux jours a
prèsauComitté du Conseil.
h' L'Archevesquede Cae
torbery, l'Evesque de Londres
,
le nouveau Maire ôc
plusieurs autres, tant Eccljp*'
siastiques queSeculiers ont esténommez pour estre du
nombre des Commissaures
qui doivent prendresoinde
la constructiondecinquante Eglises à Londres
, &
aux environs
,
suivant rActe du Parlement.
Oti commença le3 Novembre à reformer dix
hommes par Compagnie,
des Regiments des Gardes;
elles font maintenant reduités à soixantehommes
ch acune : toutes les autres
fCsmvpagnies d'infanterie,
serontreduites à quarante
hommes, &celle deCavalerie& de Dragons àtrente cinq, à la reserve des
CardesduCorps.
Les Officiers de l'Artili
lerie ont conclu un marché
avec les Armuriers de la
Ville de Londres, pour
fournir dans un certaintems
vingtmille fusils, autant de
bayonnettcs
,
d'espées
,
ôc
d'autres armes qui doivent
.cllre envoyées dans les Magasinsde Gibraltar ôcdu
PortMahen. ':"':. ['C
Les LettresdeLisbonne
du 28. Octobre, portent que
la Flotte duBresil
,
escortée par six Vaisseaux de
guerrePortugais, estoit arrivée le >.,. au nombre de
soixante
-
trois Vaisseaux
marchands richement chargez, & deux Vaisseaux venant de Goa aussifortriches. Elle a
apporte entre
autres
,
mille Arrobes ou
vingt-quatre mille livres de
poudre d'Or;trente mille
livres de Tabac
,
& une
grande quantité de Cuirs
éc autres Marchandises.
Le 19. Octobre, la Reine de Portugal accoucha
d'un Prince, ce qui causa
une grande joye
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Résumé : DONS DE LA Reine d'Angleterre.
Le document décrit diverses nominations et événements à la cour anglaise et dans les forces armées. La Reine a attribué des postes administratifs, notamment au Comte d'Excester pour la Province de Rutland et au Vicomte de Bullinbrook comme secrétaire d'État. Plusieurs nominations ont été faites au Conseil privé, incluant le sieur Hill, le Comte de Portmore et le Colonel Clayton comme Commandant de la Citadelle de Dunkerque. Le Chevalier Abercrombie a été nommé Major et Commandant de la Garnison. Le 5 novembre, six nouveaux Chevaliers de l'Ordre de la Jarretière ont été créés à Windsor. Le Comte de Strafford a prêté serment comme Conseiller du Conseil privé et premier Commissaire de l'Amirauté les 6 et 8 novembre. Le Chevalier Richard Hoare, nouveau Lord Maire, a prêté serment le 9 novembre. Le sieur de Melarde, Plénipotentiaire du Duc de Savoie, est arrivé à Londres le 11 novembre. Des réformes ont été entreprises dans les régiments des Gardes et un marché pour des armes a été conclu. Des nouvelles de Lisbonne mentionnent l'arrivée d'une flotte du Brésil et la naissance d'un Prince au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 95-96
Promotion de Cardinaux.
Début :
On a appris par un Courrier extraordinaire que le 30. Janvier [...]
Mots clefs :
Courrier extraordinaire, Pape, Archevêque, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Promotion de Cardinaux.
Promotion de Cardinaux•
On a appris par un Cou-.a-'
rier extraordinaire que le
30. Janvier le Pape avoit
tenu Consistoire ; où il
avoit déclaré Cardinaux
l'AbbédePolignac Auditeur
de Roce : le Sieur
Arias Archevesque de Seville
: le Sieur ErbaOdescalchi
Archevesquede Milan,
& le Sieur Sala Evesque
de Barcelone. SaSaintetéen
a reservé un autre
inpetto, & n'a pas rempli
les deux autres places vacances.
-
Le Duc de Sully connu
cy-devant fous le nom de
Chevalier de Sully, pritf
séance au Parlement en
qualité de Duc & Pair de
France.
On a appris par un Cou-.a-'
rier extraordinaire que le
30. Janvier le Pape avoit
tenu Consistoire ; où il
avoit déclaré Cardinaux
l'AbbédePolignac Auditeur
de Roce : le Sieur
Arias Archevesque de Seville
: le Sieur ErbaOdescalchi
Archevesquede Milan,
& le Sieur Sala Evesque
de Barcelone. SaSaintetéen
a reservé un autre
inpetto, & n'a pas rempli
les deux autres places vacances.
-
Le Duc de Sully connu
cy-devant fous le nom de
Chevalier de Sully, pritf
séance au Parlement en
qualité de Duc & Pair de
France.
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Résumé : Promotion de Cardinaux.
Le 30 janvier, le Pape a promu plusieurs ecclésiastiques au rang de cardinal, dont l'Abbé de Polignac, l'Archevêque de Séville, l'Archevêque de Milan et l'Évêque de Barcelone. Il a réservé une promotion et laissé deux places vacantes. Le Duc de Sully a pris séance au Parlement en tant que Duc et Pair de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 72
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a nommé l'Evêque de Tournay à l'Archevêché de Toulouse. [...]
Mots clefs :
Dons, Toulouse, Évêque, Archevêque, Mémoires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DUROY.
Le Roy a nomme 1'Evcque
de Tournay a rArchevêche
de Toulouse.
L'Evêque de Riez à 1'Ar--
chevêche d'Auch.
On a promis pour Ie:
ttiois prochain des memoir
res sur ces familIes.
Le Roy a nomme 1'Evcque
de Tournay a rArchevêche
de Toulouse.
L'Evêque de Riez à 1'Ar--
chevêche d'Auch.
On a promis pour Ie:
ttiois prochain des memoir
res sur ces familIes.
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11
p. 118-134
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande de Madrid du 17. Juillet, qu'un courier [...]
Mots clefs :
Madrid, Catalogne, Duc de Popoli, Tarragone, Rébellion, Archevêque, Traite, Ratification , Trésorerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
NouvellesJtEfyagnc.
On mande de Madrid
du 17. Juillet, qu'un courier
dépêché par le Duc de
Popoli y étoic arrivé avec
des lettres,qui portent que
dans une assemblée des trois
Estats de Catalogne tenuë
à Barcelonne, le Clergé &
la plupart de la Noblesse ôc
des principaux bourgeois
avoient été d'avis de se soûmettre
à l'obeïssance du
Roy: mais que le député
de Manresa, appellé Sinos,
& quelques autres, avoient
persuadé à la populace de
se défendre jusqu'à ce qu'-
on leur eût accordé la conservation
de leurs privileges
; qu'ensuite ils avoient
publie la guerre au son des
tambours & des trompettes
contre la France &contre
l'Espagne, & nommé des
chefs pour les commander;
qu'il étoit arrivé le
1 3. un
courier de Tarragonne ,
avec des lettres trés-respectueuses
de l'Archevêque
& du Clergé, pour assurer
le Roy qu'ils étoient prêts
de se soûmettre à son obeïssance
; que les rebeles en
ay ant été informez,avoient
envoyé le General Nebot
avec quatre-vingt chevaux,
pour
pour obliger les peuples
de la campagne de Tarragonne
à prendre les armes:
mais qu'au contraire ils les
avoient tournées contre lui,
fait plusieurs de ses gens
prisonniers, & que les rebeles
n'avoient pas eu un meilleur
succés à Oftalric
; que
les troupes du Roy étoient
entrées le 1J. dans Tarragonne)
& avoient été reçûës
par les habitans avec
des cris de Vi'-tt le Roy Philippe
V. que le Comte de
Staremberg s'étoit embarqué
,& avoit fait voile avec
les croupes Allemandes,à
la reserve de quatre mille
hommes de l'Electeur Palatin,
ausquels les rebeles
avoient enlevé les bâtimens
de transportoù ils devoient
s'embarquer, & qu'ils s'étoient
campez & retranchez
sur le bord de la mer,
en attendant une autre
commodité pour leur départ.
Les dernieres lettres de
Catalogne confirmentl'entrée
du Marquis de Leede
avec son détachement dans
Tarragonne, pendant que
les troupes Allemandes en
sortoient par une autre porte.
Elles sont restées au
voisinage, en attendant
l'escorte que le Marquis de
Leede leura promise pour
les mettre à couvert des infuites
des Catalans, & aller
en fûreté joindre deux regimens
Allemans qui n'avoient
pus'embarquer avec
le Comte de Staremberg,
& qui devoient être conduits
à quelque port au-delà
de Barcelonne, où les vaiCseaux
doivent revenir pour
les transporter aussi en Italie;
que le Marquis de Leede
avoirdétachéun Officier,
avec des troupes, & un ordre
du Commandant Allemand
de Tarragonne pour
prendre possession de la
tour de Salo, située sur la
côte,àtrois lieuës de l'ouest,
de Tarragonne : ce qui a
étéexecuté de bonne foy.
On assure qu'avant l'arrivéc
du Marquis de Leede
à Tarragonne, plus de
vingt-cinq villes & bourgs
envoyerent leurs deputez
pour se remettre à la clemence
du Roy, que ceux
cjui font de Barcelonne le
feroient au ssi soûmis, s'ils
n'en avoient été empêchez
par quatre cent volontaires
commandez par Raphaël
Nebot. Les lettres de Cervera
portent que le Duc de
Popoli en devoit partir le
16. avec toute l'armée pour
marcher vers Igualada, &
de là vers la plaine de Barcelonne,
où il devoit arriver
le 24. & qu'on croyoit
qu'il entreroit dans cette
villelà, nonobstant la resolution
que la populace avoit
prise
de
se défendre. On
écrit de Girone que les
Erats de Catalogne furent
assemblez le 30. Juin, pour
deliberer sur le parti qu'ils
devoient prendre après
avoir été abandonnez par
l'Archiduc ; que le Clergé
avoit été d'avis de se soûmettre
à leur Roy legitime
; que la Noblesse avoit
été du même sentiment, à
la pluralité de deux voix
seulement: maisque le tiers
Etat,excité par les auteurs
de la revolte
J
avoit resolu
de se défendre, à moins
qu'on ne leur accordât la
confirmation de tous leurs
privileges que plusieurs
des principaux de la Noblesse
se sont retirez dans
leurs maisons, ou sont venus
à Girone, entr'autres le
Comte de Fuentes Arragonnois,
qui avoit été Viceroy
de Sardaigne; & le
Comte de Palma, qui ayant
été Viceroy de Caralogne
pour Sa Majesté Catholique,
avoit embrassé le parti
de l'Archiduc,s'est retiré à
Mattaro ; que les rebeles
ont choisi pour leurs chefs
le nommé Ragas, auteur
de la revolte de la plaine de
Vich; Buffet, qui fie revolter
le Royaume de Valence;
Nebot, qui desertaavec
son regiment & l'argent du
Roy d'Espagne; & d'autres
personnes semblables. Que
Nebot étoit sorti de Barcelonne
avec quatre ou cinq
mille hommes, pour surprendre
Tarragonne, quoique
le Gouverneur lui eût
fait dire que s'il approchoit
on tireroit sur lui;qu'il s'étoit
approché d'une porte
gardée par les bourgeois,
qu'il esperoit seduire,& qui
tirerent sur les gens: ce
qui l'obligea à abandonner
cette entreprise. Que le
18. nonobstant lacessation
d'armes, ils s'étoient emparez
du poste de Riu d'Arenas
,
à une lieuë au deçà
d'Ostalric, où il y avoir cinquante
hommes du regimenr
de Beauvoisis, dont
leCapitaine fut tué avec
plusieurs soldats, & les autres
faits prisonniers
; que
le Marquis de Leede avoir
dressé une embuscade de
six cent cavaliers à un gros
corps de Miquelets que Nebor
commandoit, qui ICSi
avoic surpris & les avoit entièrement
défdÍts; ôc qu'on
ne sçavoit pas ce qu'étoit
devenu Nebot, & que les
rebeles -de Barcelonne avoienc
envoyé au Gouverneur
de Gironne le regiment
de la Ciudad pour
augmenter sa garnison r
mais qu'ilavoirrefusé de
le recevoir, & qu'il avoit
répondu qu'il vouloit remettre
la place à Sa Majesté
Catholique. Les dernieres
lettres de Catalogne portent
que le Duc de Popoli
étoit aux environs de Barcelonne
avec son armée;
que Sa Majesté Catholique
étoit maître de toute la Catalogne
,
à la reserve de
cette Capitale &: de Cardone,
où étoient les Miquelets
: mais qu'ils en seroient
bientôt chassez.
On écrit de Torro{e.
qu'un convoy de trente bâtimens,
parmi lesquels il y
avoit six galeres, croie sorti
le 15.Juillet du port des AL
faqués, à l'embouchure de
l'Ebro, chargé de neuf
mille quintaux de farine,
de quatorze mille quintaux
de bled, ôc de vingt mille
d'orge & d'avoine pour
Tarragonne.
On mande de Madrid,
que le Comte de Montijo
y eH: arrivé d'Utrecht, avec
la ratification du traité fait
par les Plenipotentiaires
d'Espagne aveclaReine de
la Grande Bretagne, le
Duc de Savoye & le Roy
de Prusse ; qu'il y passa il y
a quelques jours un courier
venant d'Utrecht, & allant
à Lisbonne, au sujet de
quelques difficultez qui retardent
la conclusion de 1$
paix entre l'Espagne & le
Portugal;que le Duc & la
Duchesse d'Albuquerque y,
étoient venus, leur affaire
ayant ece terminée, moyennant
une lomrne considerableque
le Duc a apnnée
au Roy pour les dépenses
de la guerre;& qu'il y étoit
arrivé un convoy d'argent,
qui est le produit de l'induit
de huit ,& un quart
pour cent,dont on est convenu
avec les interessez sur
les effetsde laflote. Il consiste
en sept centmille piastres
,
dont deux cent mille
sont pour les Officiers, &
les cinq cent mille autres
pour le Roy, qui les a fait
porter à la Tresorerie generale
de la guerre.
On mande de Madrid
du 17. Juillet, qu'un courier
dépêché par le Duc de
Popoli y étoic arrivé avec
des lettres,qui portent que
dans une assemblée des trois
Estats de Catalogne tenuë
à Barcelonne, le Clergé &
la plupart de la Noblesse ôc
des principaux bourgeois
avoient été d'avis de se soûmettre
à l'obeïssance du
Roy: mais que le député
de Manresa, appellé Sinos,
& quelques autres, avoient
persuadé à la populace de
se défendre jusqu'à ce qu'-
on leur eût accordé la conservation
de leurs privileges
; qu'ensuite ils avoient
publie la guerre au son des
tambours & des trompettes
contre la France &contre
l'Espagne, & nommé des
chefs pour les commander;
qu'il étoit arrivé le
1 3. un
courier de Tarragonne ,
avec des lettres trés-respectueuses
de l'Archevêque
& du Clergé, pour assurer
le Roy qu'ils étoient prêts
de se soûmettre à son obeïssance
; que les rebeles en
ay ant été informez,avoient
envoyé le General Nebot
avec quatre-vingt chevaux,
pour
pour obliger les peuples
de la campagne de Tarragonne
à prendre les armes:
mais qu'au contraire ils les
avoient tournées contre lui,
fait plusieurs de ses gens
prisonniers, & que les rebeles
n'avoient pas eu un meilleur
succés à Oftalric
; que
les troupes du Roy étoient
entrées le 1J. dans Tarragonne)
& avoient été reçûës
par les habitans avec
des cris de Vi'-tt le Roy Philippe
V. que le Comte de
Staremberg s'étoit embarqué
,& avoit fait voile avec
les croupes Allemandes,à
la reserve de quatre mille
hommes de l'Electeur Palatin,
ausquels les rebeles
avoient enlevé les bâtimens
de transportoù ils devoient
s'embarquer, & qu'ils s'étoient
campez & retranchez
sur le bord de la mer,
en attendant une autre
commodité pour leur départ.
Les dernieres lettres de
Catalogne confirmentl'entrée
du Marquis de Leede
avec son détachement dans
Tarragonne, pendant que
les troupes Allemandes en
sortoient par une autre porte.
Elles sont restées au
voisinage, en attendant
l'escorte que le Marquis de
Leede leura promise pour
les mettre à couvert des infuites
des Catalans, & aller
en fûreté joindre deux regimens
Allemans qui n'avoient
pus'embarquer avec
le Comte de Staremberg,
& qui devoient être conduits
à quelque port au-delà
de Barcelonne, où les vaiCseaux
doivent revenir pour
les transporter aussi en Italie;
que le Marquis de Leede
avoirdétachéun Officier,
avec des troupes, & un ordre
du Commandant Allemand
de Tarragonne pour
prendre possession de la
tour de Salo, située sur la
côte,àtrois lieuës de l'ouest,
de Tarragonne : ce qui a
étéexecuté de bonne foy.
On assure qu'avant l'arrivéc
du Marquis de Leede
à Tarragonne, plus de
vingt-cinq villes & bourgs
envoyerent leurs deputez
pour se remettre à la clemence
du Roy, que ceux
cjui font de Barcelonne le
feroient au ssi soûmis, s'ils
n'en avoient été empêchez
par quatre cent volontaires
commandez par Raphaël
Nebot. Les lettres de Cervera
portent que le Duc de
Popoli en devoit partir le
16. avec toute l'armée pour
marcher vers Igualada, &
de là vers la plaine de Barcelonne,
où il devoit arriver
le 24. & qu'on croyoit
qu'il entreroit dans cette
villelà, nonobstant la resolution
que la populace avoit
prise
de
se défendre. On
écrit de Girone que les
Erats de Catalogne furent
assemblez le 30. Juin, pour
deliberer sur le parti qu'ils
devoient prendre après
avoir été abandonnez par
l'Archiduc ; que le Clergé
avoit été d'avis de se soûmettre
à leur Roy legitime
; que la Noblesse avoit
été du même sentiment, à
la pluralité de deux voix
seulement: maisque le tiers
Etat,excité par les auteurs
de la revolte
J
avoit resolu
de se défendre, à moins
qu'on ne leur accordât la
confirmation de tous leurs
privileges que plusieurs
des principaux de la Noblesse
se sont retirez dans
leurs maisons, ou sont venus
à Girone, entr'autres le
Comte de Fuentes Arragonnois,
qui avoit été Viceroy
de Sardaigne; & le
Comte de Palma, qui ayant
été Viceroy de Caralogne
pour Sa Majesté Catholique,
avoit embrassé le parti
de l'Archiduc,s'est retiré à
Mattaro ; que les rebeles
ont choisi pour leurs chefs
le nommé Ragas, auteur
de la revolte de la plaine de
Vich; Buffet, qui fie revolter
le Royaume de Valence;
Nebot, qui desertaavec
son regiment & l'argent du
Roy d'Espagne; & d'autres
personnes semblables. Que
Nebot étoit sorti de Barcelonne
avec quatre ou cinq
mille hommes, pour surprendre
Tarragonne, quoique
le Gouverneur lui eût
fait dire que s'il approchoit
on tireroit sur lui;qu'il s'étoit
approché d'une porte
gardée par les bourgeois,
qu'il esperoit seduire,& qui
tirerent sur les gens: ce
qui l'obligea à abandonner
cette entreprise. Que le
18. nonobstant lacessation
d'armes, ils s'étoient emparez
du poste de Riu d'Arenas
,
à une lieuë au deçà
d'Ostalric, où il y avoir cinquante
hommes du regimenr
de Beauvoisis, dont
leCapitaine fut tué avec
plusieurs soldats, & les autres
faits prisonniers
; que
le Marquis de Leede avoir
dressé une embuscade de
six cent cavaliers à un gros
corps de Miquelets que Nebor
commandoit, qui ICSi
avoic surpris & les avoit entièrement
défdÍts; ôc qu'on
ne sçavoit pas ce qu'étoit
devenu Nebot, & que les
rebeles -de Barcelonne avoienc
envoyé au Gouverneur
de Gironne le regiment
de la Ciudad pour
augmenter sa garnison r
mais qu'ilavoirrefusé de
le recevoir, & qu'il avoit
répondu qu'il vouloit remettre
la place à Sa Majesté
Catholique. Les dernieres
lettres de Catalogne portent
que le Duc de Popoli
étoit aux environs de Barcelonne
avec son armée;
que Sa Majesté Catholique
étoit maître de toute la Catalogne
,
à la reserve de
cette Capitale &: de Cardone,
où étoient les Miquelets
: mais qu'ils en seroient
bientôt chassez.
On écrit de Torro{e.
qu'un convoy de trente bâtimens,
parmi lesquels il y
avoit six galeres, croie sorti
le 15.Juillet du port des AL
faqués, à l'embouchure de
l'Ebro, chargé de neuf
mille quintaux de farine,
de quatorze mille quintaux
de bled, ôc de vingt mille
d'orge & d'avoine pour
Tarragonne.
On mande de Madrid,
que le Comte de Montijo
y eH: arrivé d'Utrecht, avec
la ratification du traité fait
par les Plenipotentiaires
d'Espagne aveclaReine de
la Grande Bretagne, le
Duc de Savoye & le Roy
de Prusse ; qu'il y passa il y
a quelques jours un courier
venant d'Utrecht, & allant
à Lisbonne, au sujet de
quelques difficultez qui retardent
la conclusion de 1$
paix entre l'Espagne & le
Portugal;que le Duc & la
Duchesse d'Albuquerque y,
étoient venus, leur affaire
ayant ece terminée, moyennant
une lomrne considerableque
le Duc a apnnée
au Roy pour les dépenses
de la guerre;& qu'il y étoit
arrivé un convoy d'argent,
qui est le produit de l'induit
de huit ,& un quart
pour cent,dont on est convenu
avec les interessez sur
les effetsde laflote. Il consiste
en sept centmille piastres
,
dont deux cent mille
sont pour les Officiers, &
les cinq cent mille autres
pour le Roy, qui les a fait
porter à la Tresorerie generale
de la guerre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le 17 juillet, un courrier du Duc de Popoli a rapporté des événements en Catalogne à Madrid. À Barcelone, le clergé, la noblesse et les bourgeois ont décidé de se soumettre au roi, mais certains, comme le député de Manresa, Sinos, ont incité la population à se défendre pour conserver leurs privilèges. Les rebelles ont déclaré la guerre à la France et à l'Espagne, nommant des chefs pour les commander. À Tarragone, l'archevêque et le clergé ont assuré le roi de leur soumission, mais les rebelles ont tenté de lever des troupes dans la campagne sans succès. Les troupes royales sont entrées à Tarragone et ont été accueillies favorablement. Le Comte de Staremberg a quitté Tarragone avec les troupes allemandes, à l'exception de quatre mille hommes de l'Électeur Palatin, dont les bâtiments de transport ont été pris par les rebelles. Le Marquis de Leede est entré à Tarragone avec son détachement pendant que les troupes allemandes sortaient. Plusieurs villes et bourgs ont envoyé des députés pour se soumettre au roi. Le Duc de Popoli a quitté Tarragone avec son armée pour marcher vers Barcelone. À Girone, les États de Catalogne se sont réunis pour délibérer après l'abandon par l'Archiduc. Le clergé et la noblesse ont voté pour la soumission, mais le tiers état a résolu de se défendre sans la confirmation de leurs privilèges. Les rebelles ont choisi des chefs, dont Nebot, qui a tenté sans succès de surprendre Tarragone. Le Marquis de Leede a défait un groupe de Miquelets commandés par Nebot. Le Duc de Popoli est aux environs de Barcelone avec son armée, et le roi est maître de toute la Catalogne sauf Barcelone et Cardone. Un convoi de vivres a quitté l'embouchure de l'Ebro pour Tarragone. À Madrid, le Comte de Montijo est arrivé avec la ratification d'un traité entre l'Espagne et plusieurs puissances européennes. Des difficultés retardent la conclusion de la paix entre l'Espagne et le Portugal. Un convoi d'argent, produit de l'indult, a été porté à la trésorerie générale de la guerre.
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12
p. 140-144
Ceremonie du Couronnement du Roy & de la Reine de Sicile.
Début :
Les lettres de Palerme du mois de Janvier portent qu'on [...]
Mots clefs :
Roi de Sicile, Reine de Sicile, Archevêque, Palerme, Évêques, Chapelle, Sceptre
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texteReconnaissance textuelle : Ceremonie du Couronnement du Roy & de la Reine de Sicile.
Ceremonie du CouronnementduRoy
eftdela
Reine de Sicile.
Les lettres de Palerme
du mois de Janvier portent
qu'on fit le z*. Decembre à
Palerme la ceremonie du
Couronnement du Roy Ôc
de laReine de Sicile. L'Archevêque
-
de Palerme fit
cette fonction,assisté des
Evêques de Mazzara, de
Syracuse & de Cefalu. LEglise
Metropolitaine étoit
ornée magnifiquemene,
& on prepara un trône pour
le Roy du côté de l'Evangile,
& un pour la Reine
quiavoitundegrédemoins.
Les ornemens royaux avoient
été mis dans une
Chapelle voisine. Sur les
quinze heures d'Italie leurs
Majestezse rendirent àl'Eglise.
Le Roy de Sicile alla
d'abord dans une Chapelle
prendre des habits militaires,&
àl'entrée du Choeur
il fut reçû par deux Evêques
qui le conduisirent à l'autel,
où il file presentéàl'Archevêque,
auquel ils demanderent
qu'il le couronnât. D'abord
on lui presenta la Prosession
de Foy,qu'il fiten
mettant la main sur les Evãgiles.
On recita les prieres
prescrites dans lePontifical,
durant lesquelles le Roy étoit
à genoux prosterné sur
descarreaux.Aprés la benediâimlil
se leva, & se mit à
genoux devant l'Archevêque,
qui lui fit les onctions
sur le bras droit & entre les
épaules LaMesse futcommencée,
&au Graduelle
Roy alla dans la Chapelle se
revêtir du manteau royal.
Aprés le Graduel, l'Archevêque
s'assit,la mitre en tête;
le Roy descendit du trône,
&conduit par les deux
Evêques, il reçut à genoux
l'épée nuë,&la rendit à l'Archevêque,
qui l'aïantfaitremettre
dans le fourreau, la
lui ceignit. Sa Maj. la tira;&
l'ayant élevée, la remit de
même.Puis leRoy à genoux
reçut la couronne,que l'Archevêque
lui mit sur la tête
y & le sceptre en main. Le
grand Ecuyer porta l'épée
devant le Roy,lorsque l'Archevêque,
accompagné des
deux Assistans le cõduisit ôc
le plaça sur le trône, après
quoy le TeDeumfut chanté.
La Reine fut couronnéeensuite,
reçut les onctions,puis
elle fut revêtuë du manteau
royal. A l'Offertoire, leurs
Maj. allerentàl'offrande, la
couronne en tête ôc le sceptre
en main.Ces ceremonies
furentaccompagnéesd'une
triple salve d'artillerie.
eftdela
Reine de Sicile.
Les lettres de Palerme
du mois de Janvier portent
qu'on fit le z*. Decembre à
Palerme la ceremonie du
Couronnement du Roy Ôc
de laReine de Sicile. L'Archevêque
-
de Palerme fit
cette fonction,assisté des
Evêques de Mazzara, de
Syracuse & de Cefalu. LEglise
Metropolitaine étoit
ornée magnifiquemene,
& on prepara un trône pour
le Roy du côté de l'Evangile,
& un pour la Reine
quiavoitundegrédemoins.
Les ornemens royaux avoient
été mis dans une
Chapelle voisine. Sur les
quinze heures d'Italie leurs
Majestezse rendirent àl'Eglise.
Le Roy de Sicile alla
d'abord dans une Chapelle
prendre des habits militaires,&
àl'entrée du Choeur
il fut reçû par deux Evêques
qui le conduisirent à l'autel,
où il file presentéàl'Archevêque,
auquel ils demanderent
qu'il le couronnât. D'abord
on lui presenta la Prosession
de Foy,qu'il fiten
mettant la main sur les Evãgiles.
On recita les prieres
prescrites dans lePontifical,
durant lesquelles le Roy étoit
à genoux prosterné sur
descarreaux.Aprés la benediâimlil
se leva, & se mit à
genoux devant l'Archevêque,
qui lui fit les onctions
sur le bras droit & entre les
épaules LaMesse futcommencée,
&au Graduelle
Roy alla dans la Chapelle se
revêtir du manteau royal.
Aprés le Graduel, l'Archevêque
s'assit,la mitre en tête;
le Roy descendit du trône,
&conduit par les deux
Evêques, il reçut à genoux
l'épée nuë,&la rendit à l'Archevêque,
qui l'aïantfaitremettre
dans le fourreau, la
lui ceignit. Sa Maj. la tira;&
l'ayant élevée, la remit de
même.Puis leRoy à genoux
reçut la couronne,que l'Archevêque
lui mit sur la tête
y & le sceptre en main. Le
grand Ecuyer porta l'épée
devant le Roy,lorsque l'Archevêque,
accompagné des
deux Assistans le cõduisit ôc
le plaça sur le trône, après
quoy le TeDeumfut chanté.
La Reine fut couronnéeensuite,
reçut les onctions,puis
elle fut revêtuë du manteau
royal. A l'Offertoire, leurs
Maj. allerentàl'offrande, la
couronne en tête ôc le sceptre
en main.Ces ceremonies
furentaccompagnéesd'une
triple salve d'artillerie.
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Résumé : Ceremonie du Couronnement du Roy & de la Reine de Sicile.
En décembre, le couronnement du roi et de la reine de Sicile eut lieu à Palerme. L'Archevêque de Palerme, assisté des Évêques de Mazzara, de Syracuse et de Cefalu, officia dans l'église métropolitaine ornée pour l'occasion. À quinze heures, leurs Majestés se rendirent à l'église. Le roi, vêtu d'habits militaires, fut conduit à l'autel par deux évêques. Il reçut la profession de foi en posant la main sur les Évangiles et pria à genoux. Après la bénédiction et les onctions, il se revêtit du manteau royal et reçut l'épée, la couronne et le sceptre. Le Te Deum fut chanté. La reine fut ensuite couronnée, reçut les onctions et fut revêtue du manteau royal. À l'Offertoire, leurs Majestés allèrent à l'offrande, couronnés et sceptre en main, accompagnés d'une triple salve d'artillerie.
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13
p. 2092-2095
« Cette heureuse Naissance étant une suite des Benedictions que Dieu répand sur [...] »
Début :
Cette heureuse Naissance étant une suite des Benedictions que Dieu répand sur [...]
Mots clefs :
Dieu, Roi, Officiers, Archevêque, Naissance, Feux d'artifice
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texteReconnaissance textuelle : « Cette heureuse Naissance étant une suite des Benedictions que Dieu répand sur [...] »
Cette heureufe Naiffance étant une fuite
des Benedictions que Dieu répand fur
la Perfonne du Roy & fur l'Etats le
-( 2 ) Ad Tim. c. 2. v. 3. & 2,
( 3 ) Prov. 20. v. 28.
premier
SEPTEMBRE. 1730. 2098
mier foin de S.M. dans cet heureux évenement
, a été d'en rendre à Dieu de folemnelles
actions de graces ; & le 2 de ce
mois , le Roy fe rendit à Paris , pour af
fifter au Te Deum , qui devoit y être chanté,
fuivant les Ordres que l'Archevêque de
Paris en avoit reçus de S. M.
Le Roy partit du Château de Verfailles
vers les trois heures après midi , accompagné
, dans fon Caroffe , du Comte de
Clermont , du Prince de Conti , du Prince
de Dombes , du Comte d'Eu & du
Comte de Toulouſe. Les trois autres Caroffes
étoient remplis par les principaux
Officiers de Sa Maifon , & par les Seigneurs
de la Cour. Les détachemens des
Gendarmes , des Chevaux - Legers & les
deux Compagnies des Moufquetaires de
la Garde du Roy , & le détachement des
Gardes du Corps précédoient & fuivoient
le Caroffe de S. M. & le Vol du Cabinet
étoit immédiatement devant le Caroffe de
fuite.
Le Roy arriva vers les cinq heures à la
Porte S. Honoré , d'où S. M. fe rendit à
l'Eglife Métropolitaine.Les Regimens des
Gardes Françoifes & Suiffes étoient rangez
en haye , & préfentoient leurs Armes,
dans toutes les rues par lefquelles le Roy
paffa en allant à l'Eglife Métropolitaine ,
& en retournant à Verfailles.
I Le
2094 MERCURE DE FRANCE
Le Roy fut reçu à la porte de l'Eglife
par le Chapitre , à la tête duquel l'Archevêque
de Paris complimenta S. M. & lui
prefenta l'Eau benite. Le Roy entra dans
f'Eglife au bruit des Trompettes & des
Hautbois de la Chambre , étant précédé
du Grand Maître & du Maître des Cérémonies
, devant lefquels marchoient le
-Roy & les Hérauts d'Armes , & S. M.
alla fe placer au milieu du Choeur , fur un
Prie - Dieu , au deffus duquel étoit un Dais .
Le Duc d'Orleans , le Duc de Bourbon ,
le Comte de Charolois, le Comte de Cletmont
, le Prince de Conti , le Prince de
Dombes , le Comte d'Eu & le Comte de
Toulouſe , le Cardinal de Fleury , les Officiers
de la Couronne, les Principaux Of
ficiers de S.M. & les Seigneurs de la Cour
étoient placez auprès du Roy' pendant le
Te Deum , auquel le Chancelier de France
& le Garde des Sceaux affifterent, étant I
accompagnez de plufieurs Confeillers d'Etat
& Maîtres des Requêtes.
C
>
Le Clergé , le Parlement , la Chambre
des Comptes , la Cour des Aydes & lo
Corps de Ville ayant été invitez en la maniére
accoutumée y affifterent en Robes
de Ceremonie & à leurs places ordinaires
. L'Archevêque de Paris officia pontificalement
au Te Deum , qui fut chanté au
bruit d'une Salve generale des Canons de
la Baftille & de ceux de la Ville.
Lcs
SEPTEMBRE. 1730. 2095
Les Regimens des Gardes Françoiles &
Suiffes y répondirent par trois décharges
de leur Moufqueterie.
Après le Te Deum , le Roy vint faire fa
Priére devant l'Autel de la fainte Vierge ,
d'où S.M.fut reconduite à la porte de l'Eglife
, avec les cérémonies qui avoient été
obfervées à fon arrivée. Et S. M. étant remontée
en caroffe , partit pour retourner
à Verfalles avec le même Cortege qui
l'avoit accompagnée en entrant dans Paris.
Pendant la Marche , les Officiers des Gardes
du Corps qui étoient auprès du carof
fe du Roy,jetterent de l'argent au peuple,
qui par fes acclamations cherchoit à don
ner à S. M. des preuves de fon amour ,de
fon zele & de fa joye.
Le même jour,les Prevot des Marchands
& Echevins qui la furveille avoient fait
'lluminer l'Hôtel de Ville avec beaucoup
de magnificence , firent couler des Fontaines
de vin dans la place , & le foir ils firent
tirer un tres-beau Feu d'artifice, qui
fut précédé d'une décharge de Boëtes &
de Canons de la Ville . Il y eut en même
temps chez le Duc de Gévres , chez les
Prevôt des Marchands & Echevins , ainfi
que dans toutes les rues , des Illuminations
, des Feux & toutes autres marques
de réjouiffance poffible.
des Benedictions que Dieu répand fur
la Perfonne du Roy & fur l'Etats le
-( 2 ) Ad Tim. c. 2. v. 3. & 2,
( 3 ) Prov. 20. v. 28.
premier
SEPTEMBRE. 1730. 2098
mier foin de S.M. dans cet heureux évenement
, a été d'en rendre à Dieu de folemnelles
actions de graces ; & le 2 de ce
mois , le Roy fe rendit à Paris , pour af
fifter au Te Deum , qui devoit y être chanté,
fuivant les Ordres que l'Archevêque de
Paris en avoit reçus de S. M.
Le Roy partit du Château de Verfailles
vers les trois heures après midi , accompagné
, dans fon Caroffe , du Comte de
Clermont , du Prince de Conti , du Prince
de Dombes , du Comte d'Eu & du
Comte de Toulouſe. Les trois autres Caroffes
étoient remplis par les principaux
Officiers de Sa Maifon , & par les Seigneurs
de la Cour. Les détachemens des
Gendarmes , des Chevaux - Legers & les
deux Compagnies des Moufquetaires de
la Garde du Roy , & le détachement des
Gardes du Corps précédoient & fuivoient
le Caroffe de S. M. & le Vol du Cabinet
étoit immédiatement devant le Caroffe de
fuite.
Le Roy arriva vers les cinq heures à la
Porte S. Honoré , d'où S. M. fe rendit à
l'Eglife Métropolitaine.Les Regimens des
Gardes Françoifes & Suiffes étoient rangez
en haye , & préfentoient leurs Armes,
dans toutes les rues par lefquelles le Roy
paffa en allant à l'Eglife Métropolitaine ,
& en retournant à Verfailles.
I Le
2094 MERCURE DE FRANCE
Le Roy fut reçu à la porte de l'Eglife
par le Chapitre , à la tête duquel l'Archevêque
de Paris complimenta S. M. & lui
prefenta l'Eau benite. Le Roy entra dans
f'Eglife au bruit des Trompettes & des
Hautbois de la Chambre , étant précédé
du Grand Maître & du Maître des Cérémonies
, devant lefquels marchoient le
-Roy & les Hérauts d'Armes , & S. M.
alla fe placer au milieu du Choeur , fur un
Prie - Dieu , au deffus duquel étoit un Dais .
Le Duc d'Orleans , le Duc de Bourbon ,
le Comte de Charolois, le Comte de Cletmont
, le Prince de Conti , le Prince de
Dombes , le Comte d'Eu & le Comte de
Toulouſe , le Cardinal de Fleury , les Officiers
de la Couronne, les Principaux Of
ficiers de S.M. & les Seigneurs de la Cour
étoient placez auprès du Roy' pendant le
Te Deum , auquel le Chancelier de France
& le Garde des Sceaux affifterent, étant I
accompagnez de plufieurs Confeillers d'Etat
& Maîtres des Requêtes.
C
>
Le Clergé , le Parlement , la Chambre
des Comptes , la Cour des Aydes & lo
Corps de Ville ayant été invitez en la maniére
accoutumée y affifterent en Robes
de Ceremonie & à leurs places ordinaires
. L'Archevêque de Paris officia pontificalement
au Te Deum , qui fut chanté au
bruit d'une Salve generale des Canons de
la Baftille & de ceux de la Ville.
Lcs
SEPTEMBRE. 1730. 2095
Les Regimens des Gardes Françoiles &
Suiffes y répondirent par trois décharges
de leur Moufqueterie.
Après le Te Deum , le Roy vint faire fa
Priére devant l'Autel de la fainte Vierge ,
d'où S.M.fut reconduite à la porte de l'Eglife
, avec les cérémonies qui avoient été
obfervées à fon arrivée. Et S. M. étant remontée
en caroffe , partit pour retourner
à Verfalles avec le même Cortege qui
l'avoit accompagnée en entrant dans Paris.
Pendant la Marche , les Officiers des Gardes
du Corps qui étoient auprès du carof
fe du Roy,jetterent de l'argent au peuple,
qui par fes acclamations cherchoit à don
ner à S. M. des preuves de fon amour ,de
fon zele & de fa joye.
Le même jour,les Prevot des Marchands
& Echevins qui la furveille avoient fait
'lluminer l'Hôtel de Ville avec beaucoup
de magnificence , firent couler des Fontaines
de vin dans la place , & le foir ils firent
tirer un tres-beau Feu d'artifice, qui
fut précédé d'une décharge de Boëtes &
de Canons de la Ville . Il y eut en même
temps chez le Duc de Gévres , chez les
Prevôt des Marchands & Echevins , ainfi
que dans toutes les rues , des Illuminations
, des Feux & toutes autres marques
de réjouiffance poffible.
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Résumé : « Cette heureuse Naissance étant une suite des Benedictions que Dieu répand sur [...] »
Le 1er septembre 1730, le roi exprima sa gratitude à Dieu pour un événement heureux. Le 2 septembre, il se rendit à Paris pour assister au Te Deum à l'église métropolitaine. Accompagné de nobles et d'officiers, le cortège royal comprenait des gendarmes, des chevau-légers, des mousquetaires et des gardes du corps. À la porte Saint-Honoré, le roi fut accueilli par le chapitre de l'église, dirigé par l'archevêque de Paris, qui lui présenta l'eau bénite. Le Te Deum fut chanté au son des canons de la Bastille et de la ville, et des régiments des gardes françaises et suisses répondirent par des salves de mousqueterie. Après la cérémonie, le roi pria devant l'autel de la sainte Vierge et fut reconduit à la porte de l'église avec les mêmes honneurs. Pendant le retour à Versailles, les officiers des gardes du corps distribuèrent de l'argent au peuple. À Paris, les prévôts des marchands et échevins illuminèrent l'hôtel de ville, firent couler des fontaines de vin et tirèrent un feu d'artifice. Des illuminations et des feux furent également allumés chez le duc de Guèvres, chez les prévôts des marchands et échevins, ainsi que dans toutes les rues.
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14
p. 2248-2250
RELATION de ce qui s'est passé à la These de Théologie dédiée à la Reine, soutenuë dans l'Eglise des RR. PP. Recollets de la Ville d'Arles, le 18. Septembre, 1730. Par M. de Morand. Brochure in 4. de 25. pages. A Arles, chez Gaspard Mesnier, &c. 1730.
Début :
Les RR. PP. Récollets de la Ville d'Arles voulant donner une preuve authentique de leur reconnoissance [...]
Mots clefs :
Thèse de théologie, Théologie, Thèse, Église, Académie de musique, Fête, Archevêque, Arles, Reine
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de ce qui s'est passé à la These de Théologie dédiée à la Reine, soutenuë dans l'Eglise des RR. PP. Recollets de la Ville d'Arles, le 18. Septembre, 1730. Par M. de Morand. Brochure in 4. de 25. pages. A Arles, chez Gaspard Mesnier, &c. 1730.
RELATION de ce qui s'eft paffé à la
Thefe de Théologie dédiée à la Reine ,
foutenue dans l'Eglife des RR . P P.
Recollets de la Ville d'Arles , le 18. Septembre
, 1730. Par M. de Morand. Brochure
in 4. de 25. pages. A Arles , chez
Gafpard Mefnier , &c. 1730 .
Les RR.PP. Récollets de la Ville d'Arles.voulant
donner une preuve authentique de leur reconnoiffance
envers la Maifon de Lefcfincki
réfolurent , à la follicitation du P. Gélafe Mottet,
qui a été deux fois Provincial , de dédier une
Théfe à la Reine . Le P. Gélafe après en avoir obtenu
la permiffion de S. M. écrivit là - deffus à
M. le Maréchal de Villars , Fondateur & Protecteur
de la Maifon d'Arles. Ce Seigneur applaudit
fort à ce projet , & en écrivit auffi- tôt à
MM . les Confuls , Gouverneurs de la Ville d'Arles
, qui fe préparerent à répondre aux intentions
de M. de Villars , & à leur propre zéle.
Ils priérent d'abord les Commiffaires de l'Académie
de Mufique , de leur fournir tout ce qu'ils
avoient de Muficiens de leur Académie ; & pour
rendre la Fête plus agréable & plus accomplie, cn
voulut avoir dans cette occafion une Mufique
compofée exprès. M. de Morand fût chargé de
compofer les paroles d'un Concert, & M.Clavis ,
Maître de Mufique de l'Académie , dé les mettre
en chant .
Les Confuls furent décorer l'Eglife magnifi
quement, & on y plaça quantité de Luftres & de
Girandoles. Un Dais fuperbe par la richeffe & le
gout de fa broderie en or , s'élevoit au milieu ; &
fous le Dais étoit placé le Portrait de la Reine. On
voyoit les Armes du Roy, de la Reine & du Danphim
OCTOBRE. 1730. 2249
phin placées fur de riches Toillettes de Velours
fur la principale porte & en differens endroits.
Tout étant ainfi difpofé , les Confuls en aver
tirent M. l'Archevêque , & joignirent leur invitation
particuliere à celle des PP. Recollets.
M. l'Archevêque indiqua le jour de la Cérémonie
au 18 Sept. Ce jour-là étant arrivé, M. l'Archevêque
, accompagné de fon Chapitre , fe rendit à
J'Eglife fur les deux heures après midi , & fe plaça
au pied du Thrône , du côté droit , ayant
à fa
droite fon Chapitre. Les Confuls s'y rendirent
auffi , précédez des Trompettes & des Hautbois ,
accompagnez de prefque toute la Nobleffe qu'ils
avoient invitée, ils fe placerent au pied du Thrône
de la Reine , du côté gauche , ayant à leur
gauche les Religieux des differens Ordres de cetté
Ville qui devoient argumenter à la Thefe. Il y
avoit un grand nombre de Chaifes & de Bancs
où fe placerent la Nobleffe & les Dames qui
avoient voulu être de la Ceremonie.
Le R. P. Didier , Profeffeur en Theologie, qui
alloit foûtenir cette Thefe , commença fon Acte
par un Difcours tres eloquent, & qui fut fort
gouté , addreffé à la Reine : Il avoit pris pour
texte , ces paroles de Jefus - Chrift , en S. Matth.'
22. 20. De qui eft ce te Image , lefquelles étoient
au deffous du Portrait de la Reine , en taille
douce , qui ornoit la Theſe.
Nous ne donnerons point d'Extrait de ce Dif
cours, qui fe trouve en Latin & en François dans
cette Relation , pour ne pas exceder les bornes
qui nous conviennent .
Après le Difcours , on diftribua les Thefes , &
les paroles imprimées du Concert. Au commen
cement du Concert on tira 60 Boëtes , & enfuite
la Mufique continua & finit avec applaudiffe
Icht
21
2250 MERCURE DE FRANCE
ment. M. Francani , Vicaire General , &c. de
M. l'Archevêque , prononça un autre fort beau
Difcours pour l'ouverture de la Thefe. Un Benedictin
de la Congr. de S. Maur parla enfuite , &
après lui fucceffivement un Dominiquain , un
Carme , un Cordelier , un Trinitaire , un Capucin
, un Jéfuite , un Auguftin déchauffé & un
Carme déchauffé , qui tous complimenterent la
Reine avec beaucoup d'éloquence.
M. de Morand propofa le dernier Argument, à
la priere des Confuls & des P P. Recollets , & fir
un Compliment François à S. M. il y ajoûta une
Ode de fa compofition pour dédommager les
Dames.M.le Chevalier de Remieu , Affocié à l'Académie
d'Arles, prononça encore un Eloge de la
Reine ; aprés quoi le P. Didier termina toute la
Ceremonie , en remerciant la Reine , il remercia
auffi M. l'Archevêque , M. de Villars , les Confuls
& toute l'Affemblée ; il ne démentit point la
qualité d'homme d'efprit,comme il n'avoit point
démenti celle de grand Théologien. On fit une
feconde décharge de Boëtes , aprés laquelle M.
l'Archevêque & les Confuls s'en retournerent
dans le même ordre qu'ils étoient venus , fort
fatisfaits de cette Fête.
Thefe de Théologie dédiée à la Reine ,
foutenue dans l'Eglife des RR . P P.
Recollets de la Ville d'Arles , le 18. Septembre
, 1730. Par M. de Morand. Brochure
in 4. de 25. pages. A Arles , chez
Gafpard Mefnier , &c. 1730 .
Les RR.PP. Récollets de la Ville d'Arles.voulant
donner une preuve authentique de leur reconnoiffance
envers la Maifon de Lefcfincki
réfolurent , à la follicitation du P. Gélafe Mottet,
qui a été deux fois Provincial , de dédier une
Théfe à la Reine . Le P. Gélafe après en avoir obtenu
la permiffion de S. M. écrivit là - deffus à
M. le Maréchal de Villars , Fondateur & Protecteur
de la Maifon d'Arles. Ce Seigneur applaudit
fort à ce projet , & en écrivit auffi- tôt à
MM . les Confuls , Gouverneurs de la Ville d'Arles
, qui fe préparerent à répondre aux intentions
de M. de Villars , & à leur propre zéle.
Ils priérent d'abord les Commiffaires de l'Académie
de Mufique , de leur fournir tout ce qu'ils
avoient de Muficiens de leur Académie ; & pour
rendre la Fête plus agréable & plus accomplie, cn
voulut avoir dans cette occafion une Mufique
compofée exprès. M. de Morand fût chargé de
compofer les paroles d'un Concert, & M.Clavis ,
Maître de Mufique de l'Académie , dé les mettre
en chant .
Les Confuls furent décorer l'Eglife magnifi
quement, & on y plaça quantité de Luftres & de
Girandoles. Un Dais fuperbe par la richeffe & le
gout de fa broderie en or , s'élevoit au milieu ; &
fous le Dais étoit placé le Portrait de la Reine. On
voyoit les Armes du Roy, de la Reine & du Danphim
OCTOBRE. 1730. 2249
phin placées fur de riches Toillettes de Velours
fur la principale porte & en differens endroits.
Tout étant ainfi difpofé , les Confuls en aver
tirent M. l'Archevêque , & joignirent leur invitation
particuliere à celle des PP. Recollets.
M. l'Archevêque indiqua le jour de la Cérémonie
au 18 Sept. Ce jour-là étant arrivé, M. l'Archevêque
, accompagné de fon Chapitre , fe rendit à
J'Eglife fur les deux heures après midi , & fe plaça
au pied du Thrône , du côté droit , ayant
à fa
droite fon Chapitre. Les Confuls s'y rendirent
auffi , précédez des Trompettes & des Hautbois ,
accompagnez de prefque toute la Nobleffe qu'ils
avoient invitée, ils fe placerent au pied du Thrône
de la Reine , du côté gauche , ayant à leur
gauche les Religieux des differens Ordres de cetté
Ville qui devoient argumenter à la Thefe. Il y
avoit un grand nombre de Chaifes & de Bancs
où fe placerent la Nobleffe & les Dames qui
avoient voulu être de la Ceremonie.
Le R. P. Didier , Profeffeur en Theologie, qui
alloit foûtenir cette Thefe , commença fon Acte
par un Difcours tres eloquent, & qui fut fort
gouté , addreffé à la Reine : Il avoit pris pour
texte , ces paroles de Jefus - Chrift , en S. Matth.'
22. 20. De qui eft ce te Image , lefquelles étoient
au deffous du Portrait de la Reine , en taille
douce , qui ornoit la Theſe.
Nous ne donnerons point d'Extrait de ce Dif
cours, qui fe trouve en Latin & en François dans
cette Relation , pour ne pas exceder les bornes
qui nous conviennent .
Après le Difcours , on diftribua les Thefes , &
les paroles imprimées du Concert. Au commen
cement du Concert on tira 60 Boëtes , & enfuite
la Mufique continua & finit avec applaudiffe
Icht
21
2250 MERCURE DE FRANCE
ment. M. Francani , Vicaire General , &c. de
M. l'Archevêque , prononça un autre fort beau
Difcours pour l'ouverture de la Thefe. Un Benedictin
de la Congr. de S. Maur parla enfuite , &
après lui fucceffivement un Dominiquain , un
Carme , un Cordelier , un Trinitaire , un Capucin
, un Jéfuite , un Auguftin déchauffé & un
Carme déchauffé , qui tous complimenterent la
Reine avec beaucoup d'éloquence.
M. de Morand propofa le dernier Argument, à
la priere des Confuls & des P P. Recollets , & fir
un Compliment François à S. M. il y ajoûta une
Ode de fa compofition pour dédommager les
Dames.M.le Chevalier de Remieu , Affocié à l'Académie
d'Arles, prononça encore un Eloge de la
Reine ; aprés quoi le P. Didier termina toute la
Ceremonie , en remerciant la Reine , il remercia
auffi M. l'Archevêque , M. de Villars , les Confuls
& toute l'Affemblée ; il ne démentit point la
qualité d'homme d'efprit,comme il n'avoit point
démenti celle de grand Théologien. On fit une
feconde décharge de Boëtes , aprés laquelle M.
l'Archevêque & les Confuls s'en retournerent
dans le même ordre qu'ils étoient venus , fort
fatisfaits de cette Fête.
Fermer
Résumé : RELATION de ce qui s'est passé à la These de Théologie dédiée à la Reine, soutenuë dans l'Eglise des RR. PP. Recollets de la Ville d'Arles, le 18. Septembre, 1730. Par M. de Morand. Brochure in 4. de 25. pages. A Arles, chez Gaspard Mesnier, &c. 1730.
Le 18 septembre 1730, les Récollets d'Arles ont organisé une thèse de théologie en l'honneur de la Reine à l'église des Récollets d'Arles. Cette initiative, proposée par le Père Gélase Mottet, visait à exprimer la gratitude des Récollets envers la Maison de Lescinski. Après avoir obtenu la permission de la Reine, le Père Gélase a informé le Maréchal de Villars, fondateur et protecteur de la Maison d'Arles, qui a approuvé le projet. Les consuls de la ville, sollicités par le Maréchal de Villars, ont préparé la fête en invitant les musiciens de l'Académie de Musique et en commandant une musique spéciale composée par M. de Morand et M. Clavis. L'église a été somptueusement décorée avec des lustres, des girandoles et un dais brodé orné du portrait de la Reine. Les armes du Roi, de la Reine et du Dauphin étaient également exposées. L'Archevêque, accompagné de son chapitre, a présidé la cérémonie en compagnie des consuls et de la noblesse locale. Le Père Didier a ouvert la thèse par un discours basé sur les paroles de Jésus-Christ dans l'Évangile selon Matthieu. Après le discours, les thèses et les paroles du concert ont été distribuées, suivies d'un concert musical et de plusieurs discours prononcés par des représentants de différents ordres religieux. M. de Morand a proposé le dernier argument et a ajouté une ode pour les dames. Le Chevalier de Remieu a prononcé un éloge de la Reine, et le Père Didier a conclu la cérémonie en remerciant la Reine, l'Archevêque, le Maréchal de Villars, les consuls et l'assemblée. La fête s'est terminée par une seconde décharge de boîtes, laissant les participants satisfaits.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 1170-1172
Mandement de l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Début :
Le 7. Avril, M. l'Archevêque de Paris donna un Mandement qui ordonne des [...]
Mots clefs :
Archevêque, Prières, Sécheresse , Misère, Pauvres, Pluie, Dieu
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texteReconnaissance textuelle : Mandement de l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Le 7. Avril , M. l'Archevêque de Paris
donna un Mandement qui ordonne des
des Prieres pour la conservation des biens
de la terre , en voici la teneur :
CHARLES-GASPARD -GUILLAUME , &c.'
Dans la crainte qu'une longue secheresse ne
nuisit aux Fruits de la Terre , et que nous n'eussions
la douleur de voir augmenter la misere des
Pauvres , qui doivent être le premier objet de
notre charité , nous nous sommes addressez à
celui
MAY. 1731 1171
"
celui qui dispense à son gré les biens et les maux,
l'abondance et la sterilité , et nous avons ordonné
à tous les Prêtres de notie Diocèse de réciter
à la Messe la Collecte inserée dans le Missel ,
pour demander à Dieu la pluye dont nos Campagnes
ont besoin. Nous voyons avec consolation
que le Seigneur , sensible à nos Prieres , commence
à les exaucer , et c'est ce qui doit nous engager
à les redoubler avec autant de ferveur que
de confiance , pour conjurer le Pere des misericordes
, d'ouvrir ses trésors et de répandre sur
la Terre ces rosées de benediction , d'où dépend
la fécondité . Implorons l'intercession de nos
saints Patrons , si puissante auprès de Dieu , et
dont nous avons tant de fois éprouvé les salutaires
effers ; mais souvenons- nous que ce sont nos pe-
*
chez qui arrêtent le cours des graces et des bienfaits
de Dieu , que c'est parce que nous l'irritons
continuellement par nos desordres , que selon ses
menaces , le Ciel devient d'airain , et la Terre
de fer. Appaisons donc sa colere , par une conversion
sincere , par nos gémissemens et par nos
larmes ; que les Prêtres et les Ministres sacrez ,
prosternez entre le Vestibule et l'Autel , prient le
Seigneur de pardonner à son Peuple , et que les
Pécheurs penetrez du plus amer regret de leurs
fautes , s'efforcent d'en obtenir le pardon par de
dignes fruits de pénitence.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos
venerables Freres les Doyen , Chanoines et Cha-
* Deut. 28. 12. Aperiet Dominus thesaurum
suum optimum , Coelum , ut tribuat pluviam
terra tua in tempore suo.
* Deuter. 28. 23. Sit calum , quod supra te
est , aneum ; et terra , quam calcas , ferrea.
pitre
1172 MERCURE DE FRANCE
pitre de notre Eglise Métropolitaine , ayant égard
à la priere des premiers Magistrats , nous ordonnons
que dans toutes les Eglises de cette Ville et de
ce Diocèse, outre la Collecte intitulée , Ad petendam
pluviam , on dise à l'issue de la principale
Messe le Trait , Domine , non secundùm , &c.
avec le Verset , Ostende nobis , &c. et l'Oraison
Effunde , &c. Et à l'issue des Vêpres les Litanies
des Saints pendant neuf jours , à compter du jour
de la réception de notre present Mandement. Exhortons
le Clergé et le Peuple de visiter , soit en
Procession, soit en particulier , l'Eglise de Notre-
Dame et celle de sainte Geneviève du Mont , Ou
les Châsses de S. Marcel et de cette Sainte seront
découvertes pour exciter la ferveur et la confiance
des Fideles . Afin que tout se fasse avec ordre ,,
et sans interrompre le service de ces Eglises , les
Curez et autres Superieurs conviendront avec
nosdits Venerables Freres de notre Eglise Métropolitaine
, et les Sieur Abbé , Prieur et Religieux
de sainte Geneviève du Mont , des jours et heures,
ausquels chaque Procession pourra se rendre,,
aprés la Fête de l'Ascension , dans lesdites Eglises.
Si vous mandons , &c.
donna un Mandement qui ordonne des
des Prieres pour la conservation des biens
de la terre , en voici la teneur :
CHARLES-GASPARD -GUILLAUME , &c.'
Dans la crainte qu'une longue secheresse ne
nuisit aux Fruits de la Terre , et que nous n'eussions
la douleur de voir augmenter la misere des
Pauvres , qui doivent être le premier objet de
notre charité , nous nous sommes addressez à
celui
MAY. 1731 1171
"
celui qui dispense à son gré les biens et les maux,
l'abondance et la sterilité , et nous avons ordonné
à tous les Prêtres de notie Diocèse de réciter
à la Messe la Collecte inserée dans le Missel ,
pour demander à Dieu la pluye dont nos Campagnes
ont besoin. Nous voyons avec consolation
que le Seigneur , sensible à nos Prieres , commence
à les exaucer , et c'est ce qui doit nous engager
à les redoubler avec autant de ferveur que
de confiance , pour conjurer le Pere des misericordes
, d'ouvrir ses trésors et de répandre sur
la Terre ces rosées de benediction , d'où dépend
la fécondité . Implorons l'intercession de nos
saints Patrons , si puissante auprès de Dieu , et
dont nous avons tant de fois éprouvé les salutaires
effers ; mais souvenons- nous que ce sont nos pe-
*
chez qui arrêtent le cours des graces et des bienfaits
de Dieu , que c'est parce que nous l'irritons
continuellement par nos desordres , que selon ses
menaces , le Ciel devient d'airain , et la Terre
de fer. Appaisons donc sa colere , par une conversion
sincere , par nos gémissemens et par nos
larmes ; que les Prêtres et les Ministres sacrez ,
prosternez entre le Vestibule et l'Autel , prient le
Seigneur de pardonner à son Peuple , et que les
Pécheurs penetrez du plus amer regret de leurs
fautes , s'efforcent d'en obtenir le pardon par de
dignes fruits de pénitence.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos
venerables Freres les Doyen , Chanoines et Cha-
* Deut. 28. 12. Aperiet Dominus thesaurum
suum optimum , Coelum , ut tribuat pluviam
terra tua in tempore suo.
* Deuter. 28. 23. Sit calum , quod supra te
est , aneum ; et terra , quam calcas , ferrea.
pitre
1172 MERCURE DE FRANCE
pitre de notre Eglise Métropolitaine , ayant égard
à la priere des premiers Magistrats , nous ordonnons
que dans toutes les Eglises de cette Ville et de
ce Diocèse, outre la Collecte intitulée , Ad petendam
pluviam , on dise à l'issue de la principale
Messe le Trait , Domine , non secundùm , &c.
avec le Verset , Ostende nobis , &c. et l'Oraison
Effunde , &c. Et à l'issue des Vêpres les Litanies
des Saints pendant neuf jours , à compter du jour
de la réception de notre present Mandement. Exhortons
le Clergé et le Peuple de visiter , soit en
Procession, soit en particulier , l'Eglise de Notre-
Dame et celle de sainte Geneviève du Mont , Ou
les Châsses de S. Marcel et de cette Sainte seront
découvertes pour exciter la ferveur et la confiance
des Fideles . Afin que tout se fasse avec ordre ,,
et sans interrompre le service de ces Eglises , les
Curez et autres Superieurs conviendront avec
nosdits Venerables Freres de notre Eglise Métropolitaine
, et les Sieur Abbé , Prieur et Religieux
de sainte Geneviève du Mont , des jours et heures,
ausquels chaque Procession pourra se rendre,,
aprés la Fête de l'Ascension , dans lesdites Eglises.
Si vous mandons , &c.
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Résumé : Mandement de l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Le 7 avril, l'Archevêque de Paris publia un mandement ordonnant des prières pour la conservation des biens de la terre, en raison d'une sécheresse prolongée menaçant les récoltes et aggravant la misère des pauvres. Il demanda à Dieu d'envoyer la pluie et ordonna aux prêtres de son diocèse de réciter une collecte spéciale lors de la messe. Notant une possible réponse divine, il encouragea à intensifier les prières. Le mandement souligna que les péchés humains pouvaient entraver les bienfaits divins et appela à une conversion sincère et à la pénitence. Après consultation avec les dignitaires de son église métropolitaine et à la demande des premiers magistrats, l'Archevêque ordonna des prières supplémentaires pendant neuf jours après la principale messe et les vêpres. Il exhorta le clergé et le peuple à visiter les églises de Notre-Dame et de sainte Geneviève du Mont, où les reliques de saints seraient exposées pour stimuler la ferveur des fidèles, tout en assurant la continuité du service des églises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 2241-2247
ITALIE.
Début :
L'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Allemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs, [...]
Mots clefs :
Congrégation, Archevêque, Chanoine, Traité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Al-
L'lemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs,
Villages et Hameaux de son Diocese, qu'on croyoit
Catholiques , s'étoient déclarez Luthériens , et
qu'ils avoient demandé, les armes à la main, qu'on
feur accordât le libre exercice de leur Religion ;
Ja Congregation de Propaganda Fide s'est assemblée
plusieurs fois pour chercher les moyens
de prévenir ce mal , et le bruit court qu'il a été
résolu d'exhorter l'Archevêque de Saltzbourg à
rappeller quelques Religieux et Ecclesiastiques
Seculiers des endroits dont les Habitans se sont
soulevez , et d'y en envoyer d'autres qui seroient
peut-être plus agréables à ces Peuples . On a ordonné
de réciter une Collecte à la Messe dans
toutes les Eglises de Rome , pour demander à
Dieu qu'il daigne ramener ces heretiques dans le
sein de l'Eglise.
Par les Lettres de Bruxelles , on apprend que
I cet
2242 MERCURE DE FRANCE
cet Archevêque avoit accordé à ses Sujets révol
rez un terme de 15. jours pour se déclarer ou
vertement Catholiques ou Luthériens ; qu'il avoit
permis à ces derniers de vendre leurs Effets, et de
se retirer où ils voudroient que plusieurs de ces
Revoltez étoient rentrez dans leur devoir, et qu'ils
avoient demandé seulement quelque diminution
des Impositions qu'on leur fait payer ; que d'autres
s'étoient soumis sans aucune condition , er
que les plus obstinés prenoient le party de se re
tirer .
Le Chanoine Articone , dont la tête a été mise
à prix par la République de Genes , est arrivé à
Rome de l'Isle de Corse, chargé des pleins pou →
voirs des Mécontens de cette Isle , pour traiter
leur accommodement avec la République par la
médiation du Pape.
Dans le Consistoire secret que le Papė tint le
6. Août , le Cardinal Otthoboni proposa PAB
baye de S. Pierre de Poultiers , Diocèse de Langres
, pour l'Abbé de Cantin : il préconisa en
suite M. Etienne Blascowich , Prêtre de Spalatro,
pour l'Evêché de Macarseka ; l'Abbé de Sesmaisons
, pour l'Abbaye de N. Dame de Ham, Diocese
de Noyon'; B'Abbé Joly de Fleury , pour
cèlle de S. Pierre de Chezy , Diocèse de Soissons;
ét l'Abbé de Pins de Roquefort , pour celle de
N. D. de Senanques , Diocèse de Cavaillon.
M. Coscia , frere du Cardinal de ce nom , est
encore prisonnier au Château S. Ange ; son jugement
diffinitif n'est pas encore prononcé, mais
il a été suspendu de toutes les Fonctions Sacerdotales.
•
1
On a appris que le Duc Coscia étoit allé à
Naples avec son Epouse ; que le Cardinal Coscia
les avoit vus pabliquement ; que le Duc faisoit
travailler
SEPTEMBRE. 1731. 2243
travailler à une magnifique Livrée , et qu'il avoit
fait mettre ses Armes sur la Porte du Palais qu'il
a fait loüer ; et on mande de Naples , que sur la
fin du mois dernier , le Cardinal Coscia reçut la
plus grande partie de ce qui lui étoit dû par les
Fermiers de ses Benefices , quoique le Nonce du
Pape eut fait saisir ses revenus ; mais le Conseil
Collateral a déclaré nulle cette saisie , que le
Nonce avoit crû pouvoir faire sur des Benefices
situez dans le Royaume de Naples sans la permission
de ce Conseil.
On écrit de Rome , que le 22. Août on y af
ficha un Decret de la Congregation de Non Nullis
, par lequel le Cardinal Coscia est déclaré
incapable d'exercer aucune Jurisdiction dans l'étendue
de ses Benefices , avec défenses à lui d'y
contrevenir , sous peine d'excommunication ma
jeure , et même de plus grande peine que le Pape
se réserve de prononcer.
On a appris par les dernieres Lettres de Naples,
que le Fiscal , le Notaire et le Curseur de la Nonciature
avoient reçû ordre de la part de l'Empefeur
de sortir dans trois jours de la Ville , et
dans huit du Royaume de Naples , pour avoir ,
sans une permission expresse du Conseil Colla
teral , arrêté et visité les voitures qui y ont con
duit le Cardinal Coscia ; que les Vicaires Generaux
du Diocèse d'Aversa et de celui de Capote ,
Commissaires déleguez du Nonce du Pape
avoient reçu de pareils ordres.
>
On apprend de Florence , que le Pere Ascanio ,'
Dominicain , a dépêché un Courier à Seville pour
y porter la Copie du Traité particulier qu'il a signé
avec le Grand Duc , par lequel Traité on assure
que ce Prince recevra l'Infant . Don Carlos
en qualité de Prrince Heredtaire de Toscane ; que
I ij Ics
2244 MERCURE
DE FRANCE
les Magistrats , les Ministres , les Commandans .
des Places lui prêteront serment de fidelité en
cette qualité ; que l'Infant Don Carlos heritera
de tous les biens allodiaux appartenans au Grand
Duc , à l'exception de ceux de Ravenne et d'Urbin
, dont les revenus sont destinez à l'entretien
de l'Electrice Douairiere Palatine , à laquelle on
laissera la liberté de disposer de ses Effets mobi- ,
liaires comme elle le jugera à propos ; que l'In
fant Don Carlos demeurera chargé de toutes les
dettes contractées par le Grand Duc et par ses
Prédecesseurs , et payera toutes les Pensions et
Gratifications qu'il pourra faire en mourant à
ses Officiers ; qu'en cas que le Grand Duc vienne
à mourir , l'Electrice Doüairiere Palatine sera
Tutrice de Infant Don Carlos jusqu'à ce qu'il
ait atteint l'âge de 18. ans.
Le Juif Fonseca , fameux Banquier de Constantinople
, qui est arrivé le mois dernier à Florence
avec son fils , pour se faire baisser la cataracte
, eut le 21. Août une Audience du Grand
Duc qui lui a envoyé deux de ses Carosses pour
son usage pendant tout le temps qu'il restera dans
cette Ville.
On a fait à Parme tous les préparatifs neces
saires pour les Couches de la Duchesse Douairiere.
Tous les Ministres Etrangers qui doivent
assister aux Couches de cette Princesse , sont ar
rivez , et on leur a construit des chambres au
tour de la sienne , afin qu'ils soient plus à portée
de se trouver à la naissance du Prince ou de la
Princesse qu'elle mettra au monde.
On a appris en dernier lieu que le Marquis de
Monteleon , Ambassadeur du Roy d'Espagne à
Venise , lequel est actuellement à Parme , y a
protesté au nom de S. M. Catholique contre la
grossesse
SEPTEMBRE 2245
1731. •
grossesse de la Duchesse Douairiere de Parme ,
et en même temps il a sommé, avec les formalitez
ordinaires, le General Stampa de faire sortir
des Duchez de Parme et de Plaisance , les troupes
Imperiales qui y sont , conformément au
dernier Traité de Vienne ; sur quoi ce General a
dépêché un Courier pour avoir les derniers ordres
de S. M. Imperiale.
On à reçu avis de Turin , que le Roy Victor
Amedée y étoit arrivé le 20. d'Août , et qu'on
croyoit qu'il feroit dorênavant son séjour dans
les environs de cette Ville .
Le 6. Août , on fit partir de Genes , avec un
vent favorable , le Convoy qui a transporté les
Troupes Auxiliaires de l'Empereur dans l'Isle de
Corse. Le Comte de Daun , fils du Gouverneur
General du Milanez , est allé avec les Troupes
de cette expedition.
Le Convoy arriva le 9. à la Bastia, et le débarquement
des Troupes et de l'Artillerie se fit le
même jour. Le 10. le Colonel , Velas à la tête
de 800, Genois , soutenus d'un détachement de
Troupes Imperiales , commandé par le General
Wachtendonc , fit une sortie sur les Rebelles qui
assiegeoient la Ville , et qui ayant abandonné
Jeurs retranchemens , se retirerent dans les montagnes
aprés avoir perdu environ 400. hommes.
On prit leur Canon , leurs Munitions de guerre
et leurs Provisions. Le 11. on exécuta plusieurs
de ces Rebelles qui avoient été pris la veille. Le
14. le General Wachtendone, à la tête de 2 500.
hommes , attaqua un Corps de Rebelles de 4000 .
hommes retranchez à Foriano . La plupart pri
rent la fuite , et les autres furent passez au fil de
l'épée ; leurs Magazins furent pillez et ensuite
brûlez ; parce qu'on ne pouvoit ni les consom»
I iij mer
2246 MERCURE DE FRANCE
mer ,
à la Bastia.
ni les transporter
Les Rebelles de ce Poste ayant été poursuivis
le long de la Côte par deux Compagnies de Hussars
, furent obligez de se précipiter dans un Marais
où la plupart ont péri. Le 15. le General
Wachtendonc retourna à la Bastia , où on tint un
Conseil de Guerre pour déliberer si on attaqueroit
les Rebelles dans leurs montagnes , ou si on se
contenteroit de les avoir chassez de la plaine.
On écrit de Genes que la Republique avoit accordé
une Amnistie generale aux Rebelles de l'Isle
de Corse, qui dans le terme de six semaines quitteront
les armes, et rentreront dans leur devoir,
et qu'elle n'avoit excepté de cette grace que
quelques Chefs dont la tête a été mise à prix.
Les dernieres Lettres de Genes portent , que M.
Doria , Commissaire General de l'Isle de Corse,
partit le 20. d'Août pour la Bastia avec un grand
nombre de jeune Noblesse Genoise qui va servir
comme Volontaire dans les Troupes de la Ré
publique.
C
On écrit de la Bastia que l'Armée de la Répu
blique s'étant fort augmentée par la jonction des
Corses Rebelles qui se sont soumis , s'étoit emparée
du Port de S. Firenzo sans aucune résis
tance ; que les Rebelles qui gardoient ce Poste
avoient pris la fuite avec tant de précipitation ,
que les Hussars n'avoient pú les joindres qu'a
prés cette Expedition , l'Armée s'étoit mise en
marche pour le Quartier de Vescovado , où les
Rebelles étoient retranchez , et qu'on ne doutoir
pas qu'elle ne les chassât des postes qu'ils y occupoient.
On apprend par d'autres Lettres arrivées depuis
, qu'un detachement de l'Armée s'étoit saisi
de la famille du nommé Alexandrini , l'un des
sept
SEPTEMBRE . 1731. 2247
sept Chefs des Rebelles , qu'on l'avoit envoyée à
La Bastia , et que l'Armée étoit revenue dans les
environs de cette Ville , sans avoir pû rien entreprendre
sur le quartier de Vescovado.
Il se répand un bruit qu'on travaille aux Préliminaires
d'un Traité d'accommodement entre
sette Republique et les Rebelles , et que dans peu
ce Traité sera signé.
'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Al-
L'lemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs,
Villages et Hameaux de son Diocese, qu'on croyoit
Catholiques , s'étoient déclarez Luthériens , et
qu'ils avoient demandé, les armes à la main, qu'on
feur accordât le libre exercice de leur Religion ;
Ja Congregation de Propaganda Fide s'est assemblée
plusieurs fois pour chercher les moyens
de prévenir ce mal , et le bruit court qu'il a été
résolu d'exhorter l'Archevêque de Saltzbourg à
rappeller quelques Religieux et Ecclesiastiques
Seculiers des endroits dont les Habitans se sont
soulevez , et d'y en envoyer d'autres qui seroient
peut-être plus agréables à ces Peuples . On a ordonné
de réciter une Collecte à la Messe dans
toutes les Eglises de Rome , pour demander à
Dieu qu'il daigne ramener ces heretiques dans le
sein de l'Eglise.
Par les Lettres de Bruxelles , on apprend que
I cet
2242 MERCURE DE FRANCE
cet Archevêque avoit accordé à ses Sujets révol
rez un terme de 15. jours pour se déclarer ou
vertement Catholiques ou Luthériens ; qu'il avoit
permis à ces derniers de vendre leurs Effets, et de
se retirer où ils voudroient que plusieurs de ces
Revoltez étoient rentrez dans leur devoir, et qu'ils
avoient demandé seulement quelque diminution
des Impositions qu'on leur fait payer ; que d'autres
s'étoient soumis sans aucune condition , er
que les plus obstinés prenoient le party de se re
tirer .
Le Chanoine Articone , dont la tête a été mise
à prix par la République de Genes , est arrivé à
Rome de l'Isle de Corse, chargé des pleins pou →
voirs des Mécontens de cette Isle , pour traiter
leur accommodement avec la République par la
médiation du Pape.
Dans le Consistoire secret que le Papė tint le
6. Août , le Cardinal Otthoboni proposa PAB
baye de S. Pierre de Poultiers , Diocèse de Langres
, pour l'Abbé de Cantin : il préconisa en
suite M. Etienne Blascowich , Prêtre de Spalatro,
pour l'Evêché de Macarseka ; l'Abbé de Sesmaisons
, pour l'Abbaye de N. Dame de Ham, Diocese
de Noyon'; B'Abbé Joly de Fleury , pour
cèlle de S. Pierre de Chezy , Diocèse de Soissons;
ét l'Abbé de Pins de Roquefort , pour celle de
N. D. de Senanques , Diocèse de Cavaillon.
M. Coscia , frere du Cardinal de ce nom , est
encore prisonnier au Château S. Ange ; son jugement
diffinitif n'est pas encore prononcé, mais
il a été suspendu de toutes les Fonctions Sacerdotales.
•
1
On a appris que le Duc Coscia étoit allé à
Naples avec son Epouse ; que le Cardinal Coscia
les avoit vus pabliquement ; que le Duc faisoit
travailler
SEPTEMBRE. 1731. 2243
travailler à une magnifique Livrée , et qu'il avoit
fait mettre ses Armes sur la Porte du Palais qu'il
a fait loüer ; et on mande de Naples , que sur la
fin du mois dernier , le Cardinal Coscia reçut la
plus grande partie de ce qui lui étoit dû par les
Fermiers de ses Benefices , quoique le Nonce du
Pape eut fait saisir ses revenus ; mais le Conseil
Collateral a déclaré nulle cette saisie , que le
Nonce avoit crû pouvoir faire sur des Benefices
situez dans le Royaume de Naples sans la permission
de ce Conseil.
On écrit de Rome , que le 22. Août on y af
ficha un Decret de la Congregation de Non Nullis
, par lequel le Cardinal Coscia est déclaré
incapable d'exercer aucune Jurisdiction dans l'étendue
de ses Benefices , avec défenses à lui d'y
contrevenir , sous peine d'excommunication ma
jeure , et même de plus grande peine que le Pape
se réserve de prononcer.
On a appris par les dernieres Lettres de Naples,
que le Fiscal , le Notaire et le Curseur de la Nonciature
avoient reçû ordre de la part de l'Empefeur
de sortir dans trois jours de la Ville , et
dans huit du Royaume de Naples , pour avoir ,
sans une permission expresse du Conseil Colla
teral , arrêté et visité les voitures qui y ont con
duit le Cardinal Coscia ; que les Vicaires Generaux
du Diocèse d'Aversa et de celui de Capote ,
Commissaires déleguez du Nonce du Pape
avoient reçu de pareils ordres.
>
On apprend de Florence , que le Pere Ascanio ,'
Dominicain , a dépêché un Courier à Seville pour
y porter la Copie du Traité particulier qu'il a signé
avec le Grand Duc , par lequel Traité on assure
que ce Prince recevra l'Infant . Don Carlos
en qualité de Prrince Heredtaire de Toscane ; que
I ij Ics
2244 MERCURE
DE FRANCE
les Magistrats , les Ministres , les Commandans .
des Places lui prêteront serment de fidelité en
cette qualité ; que l'Infant Don Carlos heritera
de tous les biens allodiaux appartenans au Grand
Duc , à l'exception de ceux de Ravenne et d'Urbin
, dont les revenus sont destinez à l'entretien
de l'Electrice Douairiere Palatine , à laquelle on
laissera la liberté de disposer de ses Effets mobi- ,
liaires comme elle le jugera à propos ; que l'In
fant Don Carlos demeurera chargé de toutes les
dettes contractées par le Grand Duc et par ses
Prédecesseurs , et payera toutes les Pensions et
Gratifications qu'il pourra faire en mourant à
ses Officiers ; qu'en cas que le Grand Duc vienne
à mourir , l'Electrice Doüairiere Palatine sera
Tutrice de Infant Don Carlos jusqu'à ce qu'il
ait atteint l'âge de 18. ans.
Le Juif Fonseca , fameux Banquier de Constantinople
, qui est arrivé le mois dernier à Florence
avec son fils , pour se faire baisser la cataracte
, eut le 21. Août une Audience du Grand
Duc qui lui a envoyé deux de ses Carosses pour
son usage pendant tout le temps qu'il restera dans
cette Ville.
On a fait à Parme tous les préparatifs neces
saires pour les Couches de la Duchesse Douairiere.
Tous les Ministres Etrangers qui doivent
assister aux Couches de cette Princesse , sont ar
rivez , et on leur a construit des chambres au
tour de la sienne , afin qu'ils soient plus à portée
de se trouver à la naissance du Prince ou de la
Princesse qu'elle mettra au monde.
On a appris en dernier lieu que le Marquis de
Monteleon , Ambassadeur du Roy d'Espagne à
Venise , lequel est actuellement à Parme , y a
protesté au nom de S. M. Catholique contre la
grossesse
SEPTEMBRE 2245
1731. •
grossesse de la Duchesse Douairiere de Parme ,
et en même temps il a sommé, avec les formalitez
ordinaires, le General Stampa de faire sortir
des Duchez de Parme et de Plaisance , les troupes
Imperiales qui y sont , conformément au
dernier Traité de Vienne ; sur quoi ce General a
dépêché un Courier pour avoir les derniers ordres
de S. M. Imperiale.
On à reçu avis de Turin , que le Roy Victor
Amedée y étoit arrivé le 20. d'Août , et qu'on
croyoit qu'il feroit dorênavant son séjour dans
les environs de cette Ville .
Le 6. Août , on fit partir de Genes , avec un
vent favorable , le Convoy qui a transporté les
Troupes Auxiliaires de l'Empereur dans l'Isle de
Corse. Le Comte de Daun , fils du Gouverneur
General du Milanez , est allé avec les Troupes
de cette expedition.
Le Convoy arriva le 9. à la Bastia, et le débarquement
des Troupes et de l'Artillerie se fit le
même jour. Le 10. le Colonel , Velas à la tête
de 800, Genois , soutenus d'un détachement de
Troupes Imperiales , commandé par le General
Wachtendonc , fit une sortie sur les Rebelles qui
assiegeoient la Ville , et qui ayant abandonné
Jeurs retranchemens , se retirerent dans les montagnes
aprés avoir perdu environ 400. hommes.
On prit leur Canon , leurs Munitions de guerre
et leurs Provisions. Le 11. on exécuta plusieurs
de ces Rebelles qui avoient été pris la veille. Le
14. le General Wachtendone, à la tête de 2 500.
hommes , attaqua un Corps de Rebelles de 4000 .
hommes retranchez à Foriano . La plupart pri
rent la fuite , et les autres furent passez au fil de
l'épée ; leurs Magazins furent pillez et ensuite
brûlez ; parce qu'on ne pouvoit ni les consom»
I iij mer
2246 MERCURE DE FRANCE
mer ,
à la Bastia.
ni les transporter
Les Rebelles de ce Poste ayant été poursuivis
le long de la Côte par deux Compagnies de Hussars
, furent obligez de se précipiter dans un Marais
où la plupart ont péri. Le 15. le General
Wachtendonc retourna à la Bastia , où on tint un
Conseil de Guerre pour déliberer si on attaqueroit
les Rebelles dans leurs montagnes , ou si on se
contenteroit de les avoir chassez de la plaine.
On écrit de Genes que la Republique avoit accordé
une Amnistie generale aux Rebelles de l'Isle
de Corse, qui dans le terme de six semaines quitteront
les armes, et rentreront dans leur devoir,
et qu'elle n'avoit excepté de cette grace que
quelques Chefs dont la tête a été mise à prix.
Les dernieres Lettres de Genes portent , que M.
Doria , Commissaire General de l'Isle de Corse,
partit le 20. d'Août pour la Bastia avec un grand
nombre de jeune Noblesse Genoise qui va servir
comme Volontaire dans les Troupes de la Ré
publique.
C
On écrit de la Bastia que l'Armée de la Répu
blique s'étant fort augmentée par la jonction des
Corses Rebelles qui se sont soumis , s'étoit emparée
du Port de S. Firenzo sans aucune résis
tance ; que les Rebelles qui gardoient ce Poste
avoient pris la fuite avec tant de précipitation ,
que les Hussars n'avoient pú les joindres qu'a
prés cette Expedition , l'Armée s'étoit mise en
marche pour le Quartier de Vescovado , où les
Rebelles étoient retranchez , et qu'on ne doutoir
pas qu'elle ne les chassât des postes qu'ils y occupoient.
On apprend par d'autres Lettres arrivées depuis
, qu'un detachement de l'Armée s'étoit saisi
de la famille du nommé Alexandrini , l'un des
sept
SEPTEMBRE . 1731. 2247
sept Chefs des Rebelles , qu'on l'avoit envoyée à
La Bastia , et que l'Armée étoit revenue dans les
environs de cette Ville , sans avoir pû rien entreprendre
sur le quartier de Vescovado.
Il se répand un bruit qu'on travaille aux Préliminaires
d'un Traité d'accommodement entre
sette Republique et les Rebelles , et que dans peu
ce Traité sera signé.
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Résumé : ITALIE.
En Italie, l'archevêque de Salzbourg a signalé que des habitants de plusieurs localités de son diocèse, initialement catholiques, se sont déclarés luthériens et ont exigé le libre exercice de leur religion par la force. La Congrégation de Propaganda Fide a réagi en exhortant l'archevêque à rappeler certains religieux et à en envoyer d'autres plus acceptables. Une collecte a été ordonnée dans les églises de Rome pour prier le retour des hérétiques. L'archevêque avait accordé un délai de 15 jours à ses sujets pour se déclarer catholiques ou luthériens, permettant aux luthériens de vendre leurs biens et de partir. Certains révoltés sont revenus dans le devoir, demandant une diminution des impôts, tandis que d'autres se sont soumis sans condition et que les plus obstinés ont choisi de partir. À Rome, le chanoine Articone, recherché par la République de Gênes, est arrivé de Corse avec des pouvoirs pour négocier un accord avec la République par l'intermédiaire du Pape. Plusieurs nominations ecclésiastiques ont été proposées lors d'un consistoire secret. Le frère du cardinal Coscia reste prisonnier au Château Saint-Ange, suspendu de toutes fonctions sacerdotales. À Naples, le duc Coscia et son épouse ont été vus publiquement, et le cardinal Coscia a récupéré une grande partie de ses revenus malgré une saisie ordonnée par le nonce du Pape. Un décret a déclaré le cardinal Coscia incapable d'exercer toute juridiction dans ses bénéfices, sous peine d'excommunication. Le fiscal, le notaire et le curseur de la nonciature ont été ordonnés de quitter Naples pour avoir arrêté et visité les voitures du cardinal sans permission. À Florence, le père Ascanio, dominicain, a envoyé un courrier à Séville avec un traité stipulant que l'Infant Don Carlos héritera de la Toscane et des biens allodiaux du Grand-Duc, à l'exception de Ravenne et d'Urbino. Le banquier juif Fonseca a été reçu en audience par le Grand-Duc de Florence. À Parme, des préparatifs ont été faits pour les couches de la duchesse douairière. L'ambassadeur d'Espagne a protesté contre sa grossesse et sommé le général Stampa de faire sortir les troupes impériales des duchés de Parme et de Plaisance. Le roi Victor-Amédée est arrivé à Turin et y résidera. À Gênes, des troupes auxiliaires de l'Empereur ont été transportées en Corse, où des combats ont eu lieu contre les rebelles. La République de Gênes a accordé une amnistie générale aux rebelles corses, à l'exception de quelques chefs, et des négociations pour un traité d'accommodement sont en cours.
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17
p. 3097-3102
ARRESTS NOTABLES, &c.
Début :
ORDONNANCE de Police du Novembre, qui deffend aux Revendeuses et autres Particuliers [...]
Mots clefs :
Conseil, Archevêque, Majesté, Cardinal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS NOTABLES, &c.
ARRESTS NOTABLES , &c.
RDONNANCE de Police du
&
Novembre,
qui deffend aux Revendeuses et autres Particuliers
de s'attrouper , vendre ni étaller aucunes
choses , à la Porte des Colleges , à peine de
cent liv d'amende et de Prison .
Et à toutes personnes de quelque Commerce er
Profession qu'elles puissent être , de prendre des
Hardes ou des Livres en payement des Fruits et
autres Marchandises , vendues à des Ecoliers et
Fils de Familles , à peine de 200 liv. d'amende´,
&c.
ORDONNANCE de Police , du 7 Novembre
qui deffend à tous Libraires , Imprimeurs , Refieurs
, Doreurs de Livres, et à toutes autres Personnes
d'acheter aucuns Livres et Papiers des Enfans
, Ecoliers , Serviteurs , ou d'autres Person .
nes inconnuës, sans le consentement par écrit des
Peres , Maîtres ou Personnes capables d'en répondre
; et de vendre ni exposer dans leurs Boutiques
et sur leurs Etalages , ou de louer aux jeu→
nes Gens aucuns Livres , Histoires ou Brochuses
contraires aux Moeurs et à la Religion; à pei
ne de mille livres d'amende , interdiction de la
Librairie et de punition exemplaire.
Et qui leur enjoint de tenir un Registre para
LI. Vol. phé
3008 MERCURE DE FRANCE
phé par le Commissaire du quartier , contenanf
les Nos, Demeures et Qualitez des Vendeurs et
de leurs Répondans ; avec les Titres des Livres ,
et les jours ausquels ces Livres auront été expos
gez en vente.
ARREST du Conseil , du 1 Decembre 1731 ;-
fendu sur le Memoire des Avocats..
Veu par le Roy , étant en son Conseil , le Mé
moire présenté à S. M. par les . Avocats en son
Parlement de Paris , contenant qu'ils n'ont pû ,
sans une peine extrême , voir paroître l'Ordonnance
du sieur Archevêque de Paris , du 16 Janvier
dernier ; que l'Arrest rendu par ledit Parlement
le 5 Mars suivant , au sujet de ladite Ore
donnance , avoit calmé leurs allarmes , que d'ailleurs
S.. M. ayant par l'Arrest de son Conseil dụ
10 du même mois , suspendu toutes disputes sur
la matiere dont il s'agissoit , ils ont gardé le si
lence , comme étant une marque de leur obéissance
et du profond respect qu'ils ont et qu'ils:
auront toujours pour les Ordres de S. M. mais
que l'Arrest du 30 Juillet dernier , par lequel sur
an Mémoire presenté au Roy. par le sieur Archevêque
de Paris , S. M. lui a permis de distribuer
son Ordonnance du 10 Janvier , a renouvellé
leur inquiétude ; qu'ils auroient lieu de craindre
qu'on ne prétendit que ledit Arrest fut contraire
celui du 25 Novembre 1750.qui étoit pour eux
le plus précieux de tous les titres , et qu'on n'en
tirât des conséquences , qui tendissent à leur imputer
ces principes faux et rejettez de tous les
Catholiques , sur lesquels , suivant le Mémoire
dudit sieur Archevêque de Paris , tombe unique
ment sa censure : Principes qu'ils n'ont pas souenus
et qui sont bien éloignez des sentimens qu'ils
IL, Vel. PIODECEMBRE
1731. 3099
professent ; que dans cet état , lesd . Avocats supe
plioient très -humblement S. M. de vouloir bien.
leur permettre de lui présenter un Mémoire , sur
les conséquences qu'on voudroit tirer contr'eux
dudit Arrest du 30 Juillet dernier.SA MAJESTE
ayant fait examiner en son Conseil ledit Mémoi,
re ; ensemble lesd . Arrests , des 25 Nov. 1730. er.
30 Juillet 1731 et considerant que le dernier de
ces Arrests n'a rien de contraire au premier , le
Sieur Archevêque de Paris ayant fait tomber uniquement
sa censure sur de faux principes , qui ne
sont point soutenus par lesd . Avocats , lesd.prin
cipes étans très -éloignez des sentimens qu'ils pro
fessent , S. Ma jugé qu'il seroit inutile de récevoir
de nouveaux Mémoires sur ce sujet ; et;
voulant éloigner de plus en plus tout ce qui peutêtre
une occasion de renouveller les disputes suspendues
par l'Arrest du 10 Mars dernier . Sa Majesté
étant en son Conseil , a ordonné et ordonne
que le silence imposé par ledit Arrest du 10 Mars.
sera inviolablement observé ! S. M. se réservant
à Elle seule de prendre les mesures convenables
pour faire cesser lesdites disputes ; le tout ainsi
qu'il est porté par ledit Arrest : Voulant au surplus
, S. M. que l'Arrest de 25 Novembre 1730.
ensemble l'Arrest du 30 Juillet dernier , soient
executez selon leur forme et teneur. Fait au Conseil
d'Etat , & c.
AUTRE du 4. Décembre , portant Regle
ment pour la fabrique des Draps qui se font à
Sedan , tant en blanc , en noir , qu'autres couleurs
, par lequel S. M. ordonne qu'à l'avenir les
Fabriquans en Draps de la Manufacture de Sedan,
conformeront dans la fabrique de leurs draps,
tant en blanc , en noir , qu'autres couleurs , aux
11, Vol.
Re
roo MERCURE DE FRANCE
Reglemens generaux des Manufactures de l'année
1669. qui seront executez selon leur forme eti
teneur ; en conséquence , qu'ils ne pourront par
La suite en fabriquer que de la largeur de cinq
quarts entre les lisieres ; permet néanmoins Sa
Majesté , par grace et sans tirer à consequence
ceux de ces Fabriquans , et aux Marchands qui
seront chargez dans leurs Boutiques ou Magasins
de draps de cinq quarts , y compris les li
sieres , de s'en deffaire dans six mois du jour de
la publication du present Reglement , &c .
AUTRE du 9. Decembre , qui ordonne la
suppression d'un Imprimé.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil
une feule imprimée , commençant par ces mots
Stephanus Josephus de la Fare , miseratione divina,
et Sanita Sedis Apostolica gratiâ,Episcopus
Dux Laudunensis , &c. dans laquelle après
une formule ordinaire de l'Approbation des
Confesseurs , on a adjoâté une explication détaillée
des cas réservez au Pape ou à l'Evêque ,
avec des avis adressez aux Confesseurs : S. M.
auroit reconnu que cette explication et ces avis
ayant été imprimez sans aucune permission particuliere
, la contravention qui a été faite par là à
L'Arrêt du 2. Septembre dernier , portant révo
cation du Privilege general cy- devant accordé au
Sr. Evêque de Laon , peut d'autant moins être
tolerée , qu'il seroit à craindre que l'Imprimé
dont il s'agit n'excitât de nouveaux troubles dans
le Royaume , à quoi étant necessaire de pourvoir,
pour assurer l'execution dudit Arrêt du 2. Septembre
, et prévenir en même -temps tout ce qui
pourroit alterer la tranquillité publique , SA MA
JESTE ESTANT EN SON CONSEIL , a ordonné
I-do Vol Ep
DECEMBRE . 1731. 3ΙΟΥ
et ordonne que ladite feüille imprimée , commençant
par ces mots : Stephanus Josephus de la
Fare , miseratione divinâ et Sancta Sedis Apostolica
gratiâ , Episcopus Dux Laudunensis , & c.
sera et demeurera supprimée : Enjoint à tous
ceux qui en ont des Exemplaires , de les remet
tre incessamment au Greffe du sieur Herault ,
Conseiller d'Etat , Lieutenant General de Poli
ce de la Ville de Paris , pour y être suppri
mez , &c .
>
AUTRE du même jour , qui ordonne la
suppression de deux Lettres imprimées.
Le Roy ayant fait examiner en son Conseil,
deux Imprimez qui ont pour titre , l'un : Lettre
de M. l'Archevêque d'Embrun à M. le Cardinal
de Rohan , datée d'Embrun le 9 : Juillet
1731. et l'autre : Lettre de M. l'Archevêque
d'Embrun à M. le Cardinal de Rohan , au sujet
de la Lettre circulaire du mois d'Août 1731,
adressée de la part de Sa Majesté aux Evêques
de France , sans aucune date ; S. M. auroit reconnu
que ces deux Ecrits n'ont pu être imprimez
,ni répandus dans le Public , que dans la vûe
d'entretenir les disputes et les troubles que des
esprits mal intentionnez voudroient perpetuer
dans le Royaume , contre les intentions de S. M.
à quoi étant necessaire de pourvoir , SA MAJESTE'
ESTANT EN SON CONSEIL , 2
ordonné et ordonne que lesdits deux Imprimez
ayant pour titre , l'un ; Lettre de M. l'Archevêque
d'Embrun à M. le Cardinal de Rohan
datée d'Embrun le 9. Juillet 1731 et l'autre :
Lettre de M. l'Archevêque d'Embrun à M. le
Cardinal de Roban , au sujet de la Lettre circu-
Laire du mois d'Août 1731. adressée par ordre
IL Vol.
102 MERCURE
DE FRANCE
de Sa Majesté aux Evêques de France , seront
et demeureront supprimez , &c.
AUTRE du 11. Décembre , par lequel
6. M. a prorogé et proroge l'execution de l'Arrêt
du 12. Juin 1731. jusques et compris le dernier
Decembre 1732. passé lequel , et à commencer
du premier Janvier 1733. le prix des
anciennes Especes et Matieres d'or et d'argent ,
sera réduit ainsi qu'il l'auroit dû être le premier
Janvier prochain , en consequence dudit Arrêt.
du 12. Juin 1731. &c.
RDONNANCE de Police du
&
Novembre,
qui deffend aux Revendeuses et autres Particuliers
de s'attrouper , vendre ni étaller aucunes
choses , à la Porte des Colleges , à peine de
cent liv d'amende et de Prison .
Et à toutes personnes de quelque Commerce er
Profession qu'elles puissent être , de prendre des
Hardes ou des Livres en payement des Fruits et
autres Marchandises , vendues à des Ecoliers et
Fils de Familles , à peine de 200 liv. d'amende´,
&c.
ORDONNANCE de Police , du 7 Novembre
qui deffend à tous Libraires , Imprimeurs , Refieurs
, Doreurs de Livres, et à toutes autres Personnes
d'acheter aucuns Livres et Papiers des Enfans
, Ecoliers , Serviteurs , ou d'autres Person .
nes inconnuës, sans le consentement par écrit des
Peres , Maîtres ou Personnes capables d'en répondre
; et de vendre ni exposer dans leurs Boutiques
et sur leurs Etalages , ou de louer aux jeu→
nes Gens aucuns Livres , Histoires ou Brochuses
contraires aux Moeurs et à la Religion; à pei
ne de mille livres d'amende , interdiction de la
Librairie et de punition exemplaire.
Et qui leur enjoint de tenir un Registre para
LI. Vol. phé
3008 MERCURE DE FRANCE
phé par le Commissaire du quartier , contenanf
les Nos, Demeures et Qualitez des Vendeurs et
de leurs Répondans ; avec les Titres des Livres ,
et les jours ausquels ces Livres auront été expos
gez en vente.
ARREST du Conseil , du 1 Decembre 1731 ;-
fendu sur le Memoire des Avocats..
Veu par le Roy , étant en son Conseil , le Mé
moire présenté à S. M. par les . Avocats en son
Parlement de Paris , contenant qu'ils n'ont pû ,
sans une peine extrême , voir paroître l'Ordonnance
du sieur Archevêque de Paris , du 16 Janvier
dernier ; que l'Arrest rendu par ledit Parlement
le 5 Mars suivant , au sujet de ladite Ore
donnance , avoit calmé leurs allarmes , que d'ailleurs
S.. M. ayant par l'Arrest de son Conseil dụ
10 du même mois , suspendu toutes disputes sur
la matiere dont il s'agissoit , ils ont gardé le si
lence , comme étant une marque de leur obéissance
et du profond respect qu'ils ont et qu'ils:
auront toujours pour les Ordres de S. M. mais
que l'Arrest du 30 Juillet dernier , par lequel sur
an Mémoire presenté au Roy. par le sieur Archevêque
de Paris , S. M. lui a permis de distribuer
son Ordonnance du 10 Janvier , a renouvellé
leur inquiétude ; qu'ils auroient lieu de craindre
qu'on ne prétendit que ledit Arrest fut contraire
celui du 25 Novembre 1750.qui étoit pour eux
le plus précieux de tous les titres , et qu'on n'en
tirât des conséquences , qui tendissent à leur imputer
ces principes faux et rejettez de tous les
Catholiques , sur lesquels , suivant le Mémoire
dudit sieur Archevêque de Paris , tombe unique
ment sa censure : Principes qu'ils n'ont pas souenus
et qui sont bien éloignez des sentimens qu'ils
IL, Vel. PIODECEMBRE
1731. 3099
professent ; que dans cet état , lesd . Avocats supe
plioient très -humblement S. M. de vouloir bien.
leur permettre de lui présenter un Mémoire , sur
les conséquences qu'on voudroit tirer contr'eux
dudit Arrest du 30 Juillet dernier.SA MAJESTE
ayant fait examiner en son Conseil ledit Mémoi,
re ; ensemble lesd . Arrests , des 25 Nov. 1730. er.
30 Juillet 1731 et considerant que le dernier de
ces Arrests n'a rien de contraire au premier , le
Sieur Archevêque de Paris ayant fait tomber uniquement
sa censure sur de faux principes , qui ne
sont point soutenus par lesd . Avocats , lesd.prin
cipes étans très -éloignez des sentimens qu'ils pro
fessent , S. Ma jugé qu'il seroit inutile de récevoir
de nouveaux Mémoires sur ce sujet ; et;
voulant éloigner de plus en plus tout ce qui peutêtre
une occasion de renouveller les disputes suspendues
par l'Arrest du 10 Mars dernier . Sa Majesté
étant en son Conseil , a ordonné et ordonne
que le silence imposé par ledit Arrest du 10 Mars.
sera inviolablement observé ! S. M. se réservant
à Elle seule de prendre les mesures convenables
pour faire cesser lesdites disputes ; le tout ainsi
qu'il est porté par ledit Arrest : Voulant au surplus
, S. M. que l'Arrest de 25 Novembre 1730.
ensemble l'Arrest du 30 Juillet dernier , soient
executez selon leur forme et teneur. Fait au Conseil
d'Etat , & c.
AUTRE du 4. Décembre , portant Regle
ment pour la fabrique des Draps qui se font à
Sedan , tant en blanc , en noir , qu'autres couleurs
, par lequel S. M. ordonne qu'à l'avenir les
Fabriquans en Draps de la Manufacture de Sedan,
conformeront dans la fabrique de leurs draps,
tant en blanc , en noir , qu'autres couleurs , aux
11, Vol.
Re
roo MERCURE DE FRANCE
Reglemens generaux des Manufactures de l'année
1669. qui seront executez selon leur forme eti
teneur ; en conséquence , qu'ils ne pourront par
La suite en fabriquer que de la largeur de cinq
quarts entre les lisieres ; permet néanmoins Sa
Majesté , par grace et sans tirer à consequence
ceux de ces Fabriquans , et aux Marchands qui
seront chargez dans leurs Boutiques ou Magasins
de draps de cinq quarts , y compris les li
sieres , de s'en deffaire dans six mois du jour de
la publication du present Reglement , &c .
AUTRE du 9. Decembre , qui ordonne la
suppression d'un Imprimé.
Le Roy s'étant fait représenter en son Conseil
une feule imprimée , commençant par ces mots
Stephanus Josephus de la Fare , miseratione divina,
et Sanita Sedis Apostolica gratiâ,Episcopus
Dux Laudunensis , &c. dans laquelle après
une formule ordinaire de l'Approbation des
Confesseurs , on a adjoâté une explication détaillée
des cas réservez au Pape ou à l'Evêque ,
avec des avis adressez aux Confesseurs : S. M.
auroit reconnu que cette explication et ces avis
ayant été imprimez sans aucune permission particuliere
, la contravention qui a été faite par là à
L'Arrêt du 2. Septembre dernier , portant révo
cation du Privilege general cy- devant accordé au
Sr. Evêque de Laon , peut d'autant moins être
tolerée , qu'il seroit à craindre que l'Imprimé
dont il s'agit n'excitât de nouveaux troubles dans
le Royaume , à quoi étant necessaire de pourvoir,
pour assurer l'execution dudit Arrêt du 2. Septembre
, et prévenir en même -temps tout ce qui
pourroit alterer la tranquillité publique , SA MA
JESTE ESTANT EN SON CONSEIL , a ordonné
I-do Vol Ep
DECEMBRE . 1731. 3ΙΟΥ
et ordonne que ladite feüille imprimée , commençant
par ces mots : Stephanus Josephus de la
Fare , miseratione divinâ et Sancta Sedis Apostolica
gratiâ , Episcopus Dux Laudunensis , & c.
sera et demeurera supprimée : Enjoint à tous
ceux qui en ont des Exemplaires , de les remet
tre incessamment au Greffe du sieur Herault ,
Conseiller d'Etat , Lieutenant General de Poli
ce de la Ville de Paris , pour y être suppri
mez , &c .
>
AUTRE du même jour , qui ordonne la
suppression de deux Lettres imprimées.
Le Roy ayant fait examiner en son Conseil,
deux Imprimez qui ont pour titre , l'un : Lettre
de M. l'Archevêque d'Embrun à M. le Cardinal
de Rohan , datée d'Embrun le 9 : Juillet
1731. et l'autre : Lettre de M. l'Archevêque
d'Embrun à M. le Cardinal de Rohan , au sujet
de la Lettre circulaire du mois d'Août 1731,
adressée de la part de Sa Majesté aux Evêques
de France , sans aucune date ; S. M. auroit reconnu
que ces deux Ecrits n'ont pu être imprimez
,ni répandus dans le Public , que dans la vûe
d'entretenir les disputes et les troubles que des
esprits mal intentionnez voudroient perpetuer
dans le Royaume , contre les intentions de S. M.
à quoi étant necessaire de pourvoir , SA MAJESTE'
ESTANT EN SON CONSEIL , 2
ordonné et ordonne que lesdits deux Imprimez
ayant pour titre , l'un ; Lettre de M. l'Archevêque
d'Embrun à M. le Cardinal de Rohan
datée d'Embrun le 9. Juillet 1731 et l'autre :
Lettre de M. l'Archevêque d'Embrun à M. le
Cardinal de Roban , au sujet de la Lettre circu-
Laire du mois d'Août 1731. adressée par ordre
IL Vol.
102 MERCURE
DE FRANCE
de Sa Majesté aux Evêques de France , seront
et demeureront supprimez , &c.
AUTRE du 11. Décembre , par lequel
6. M. a prorogé et proroge l'execution de l'Arrêt
du 12. Juin 1731. jusques et compris le dernier
Decembre 1732. passé lequel , et à commencer
du premier Janvier 1733. le prix des
anciennes Especes et Matieres d'or et d'argent ,
sera réduit ainsi qu'il l'auroit dû être le premier
Janvier prochain , en consequence dudit Arrêt.
du 12. Juin 1731. &c.
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Résumé : ARRESTS NOTABLES, &c.
En novembre et décembre 1731, le Conseil royal a émis plusieurs ordonnances et arrêts concernant divers aspects de la vie publique et économique. Deux ordonnances de police, datées du 6 et 7 novembre, visent à réguler la vente de livres et de marchandises. La première interdit aux revendeuses de vendre à la porte des collèges, tandis que la seconde impose aux libraires d'obtenir un consentement écrit des parents ou tuteurs pour acheter des livres aux enfants. Les infractions à ces règles sont passibles d'amendes allant de 100 à 1000 livres, avec des peines supplémentaires possibles. Le 1er décembre 1731, un arrêt du Conseil résout une dispute entre les avocats du Parlement de Paris et l'archevêque de Paris. Les avocats avaient exprimé des inquiétudes concernant une ordonnance de l'archevêque et un arrêt royal du 30 juillet 1731. Le roi confirme que l'arrêt du 30 juillet n'est pas contraire à celui du 25 novembre 1730 et ordonne le maintien du silence imposé par un arrêt du 10 mars précédent. Un arrêt du 4 décembre 1731 impose aux fabricants de draps de Sedan de se conformer aux règlements généraux des manufactures de 1669, limitant la largeur des draps à cinq quarts entre les lisères. Les fabricants et marchands disposent de six mois pour écouler leurs stocks existants. Deux arrêts du 9 décembre 1731 ordonnent la suppression de plusieurs imprimés. Le premier concerne une feuille imprimée par l'évêque de Laon sans autorisation, et le second concerne deux lettres de l'archevêque d'Embrun au cardinal de Rohan, jugées perturbatrices pour l'ordre public. Enfin, un arrêt du 11 décembre 1731 proroge l'exécution d'un arrêt du 12 juin 1731 jusqu'au 31 décembre 1732. Cet arrêt concerne la réduction du prix des anciennes espèces et matières d'or et d'argent.
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18
p. 383-385
« Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
Début :
Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...]
Mots clefs :
Roi, Comte, Archevêque, Chevaliers, Commandeurs, Fête de la Purification de la Sainte Vierge
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texteReconnaissance textuelle : « Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 2 de ce mois , Fête de la Purifica-
Li tion de la Sainte Vierge , les Chevaliers
, Commandeurs , et Officiers des Ordres
du Roy , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roy, qui étoit
revenu exprès de Marly pour cette Cérémonie
, S. M. tint un Chapitre , dans lequel
l'Archevêque d'Aiby , et l'Archevêque
384 MERCURE DE FRANCÉ
vêque de Vienne , Premier Aumônier du
Roy , furent nommez Prélats , Commandeurs
de l'Ordre du S. Esprit , pour remplir
les deux Places vacantes par la more
de l'Archevêque de Lyon et de l'Eve
que de Metz.
Le Roy sortit ensuite de son Apparte
ment , pour aller à la Chapelle , S. M.
étoit précédée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Charolois, du
Pr. de Conty , du Duc du Maine , du Pr.
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse , et des Chevaliers , Come
mandeurs et Officiers de l'Ordre . Le Roy,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers ; le Cardinal
de Bissy, et le Cardinal de Polignac ,
Prelats Commandeurs , marchoient derriere
S. M.
Le Roy assista à la Bénédiction des
Clerges , à la Procession et à la Grande
Messe , célébrée par l'Abbé Brosseau ,
Chapelain ordinaire de la Chapelle de
Musique ; et lorsqu'elle fut finie , S. M.
fut reconduite à son appartement avec les
cérémonies accoutumées .
L'après midi , le Roy entendit le Sermon
du P. le Févre , de la Compagnie
de Jesus , et S. M. assista aux Vespres ,
chanFEVRIER.
1733 385
chantés
par la Musique. Vers le soir , le
Roy retourna au Château de Marly.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 2 de ce mois , Fête de la Purifica-
Li tion de la Sainte Vierge , les Chevaliers
, Commandeurs , et Officiers des Ordres
du Roy , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roy, qui étoit
revenu exprès de Marly pour cette Cérémonie
, S. M. tint un Chapitre , dans lequel
l'Archevêque d'Aiby , et l'Archevêque
384 MERCURE DE FRANCÉ
vêque de Vienne , Premier Aumônier du
Roy , furent nommez Prélats , Commandeurs
de l'Ordre du S. Esprit , pour remplir
les deux Places vacantes par la more
de l'Archevêque de Lyon et de l'Eve
que de Metz.
Le Roy sortit ensuite de son Apparte
ment , pour aller à la Chapelle , S. M.
étoit précédée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Charolois, du
Pr. de Conty , du Duc du Maine , du Pr.
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse , et des Chevaliers , Come
mandeurs et Officiers de l'Ordre . Le Roy,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers ; le Cardinal
de Bissy, et le Cardinal de Polignac ,
Prelats Commandeurs , marchoient derriere
S. M.
Le Roy assista à la Bénédiction des
Clerges , à la Procession et à la Grande
Messe , célébrée par l'Abbé Brosseau ,
Chapelain ordinaire de la Chapelle de
Musique ; et lorsqu'elle fut finie , S. M.
fut reconduite à son appartement avec les
cérémonies accoutumées .
L'après midi , le Roy entendit le Sermon
du P. le Févre , de la Compagnie
de Jesus , et S. M. assista aux Vespres ,
chanFEVRIER.
1733 385
chantés
par la Musique. Vers le soir , le
Roy retourna au Château de Marly.
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Résumé : « Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
Le 2 février 1733, à Paris, les Chevaliers, Commandeurs et Officiers des Ordres du Roi se réunirent pour la fête de la Purification de la Sainte Vierge. Le Roi, de retour de Marly, présida un chapitre au cours duquel l'Archevêque d'Aiby et l'Archevêque de Vienne furent nommés Prélats et Commandeurs de l'Ordre du Saint-Esprit, succédant à l'Archevêque de Lyon et à l'Évêque de Metz, décédés. Le Roi, accompagné de ducs et princes, se rendit à la chapelle pour la bénédiction des clergés, une procession et une grande messe célébrée par l'Abbé Brosseau. Après la messe, il fut reconduit à son appartement avec les cérémonies habituelles. Dans l'après-midi, il écouta le sermon du Père Le Févre, jésuite, et assista aux vêpres chantées par la musique. En soirée, le Roi retourna au Château de Marly.
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19
p. 392
« Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...] »
Début :
Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...]
Mots clefs :
Prévôt des marchands, Archevêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...] »
Le 2. de ce mois , jour de la Parification de la
Vierge , l'Evêque de Synope , Suffragant de l'Archevêque
de Lyon , assisté des Abbez de S. Ruf
et de S. Tibery , fit dans l'Eglise des Chanoines
Réguliers de l'Ordre de S. Antoine de la Ville de
Lyon , la Benediction du Pere Nicolas Gaspariny
, qui avoit été élû Abbé General de l'Ordre :
de S. Antoine le 25. Novembre dernier , où tout
se passa avec un grand ordre , par l'attention ordinaire
qu'avoit eue M. le Prévôt des Marchands
comme Commandant de la Ville , de faire met❤ !
tre des Gardes par tont où il étoit nécessaire.
M. l'Archevêque , M. l'Intendant , M. le Prévôt
des Marchands , et toutes les Personnes de dis-·
tinction de la Ville , assisterent à cette Cérémonie
, après laquelle ils furent invitez à dîner dans
là Maison.
Vierge , l'Evêque de Synope , Suffragant de l'Archevêque
de Lyon , assisté des Abbez de S. Ruf
et de S. Tibery , fit dans l'Eglise des Chanoines
Réguliers de l'Ordre de S. Antoine de la Ville de
Lyon , la Benediction du Pere Nicolas Gaspariny
, qui avoit été élû Abbé General de l'Ordre :
de S. Antoine le 25. Novembre dernier , où tout
se passa avec un grand ordre , par l'attention ordinaire
qu'avoit eue M. le Prévôt des Marchands
comme Commandant de la Ville , de faire met❤ !
tre des Gardes par tont où il étoit nécessaire.
M. l'Archevêque , M. l'Intendant , M. le Prévôt
des Marchands , et toutes les Personnes de dis-·
tinction de la Ville , assisterent à cette Cérémonie
, après laquelle ils furent invitez à dîner dans
là Maison.
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Résumé : « Le 2. de ce mois, jour de la Purification de la Vierge, l'Evêque de Synope, Suffragan de l'Archevêque [...] »
Le 2 décembre, l'évêque de Synope a béni Nicolas Gaspariny, élu abbé général de l'ordre de Saint-Antoine. La cérémonie a eu lieu à Lyon, en présence de plusieurs abbés et personnalités. L'archevêque, l'intendant et le prévôt des marchands y ont assisté, suivis d'un dîner chez les chanoines.
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20
p. 458-461
OBSERVATIONS du R. P. le Quien.
Début :
Il paroît par la Réponse que le P. Ribera a publiée contre le Livre du Ministre [...]
Mots clefs :
Église, Exarque, Archevêque, Grecs schismatiques, Doctrine, Ribera, Protestants
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texteReconnaissance textuelle : OBSERVATIONS du R. P. le Quien.
OBSERVATIONS du R. P. le Quien.
Il paroît par la Réponse que le P. Ri
bera a publice contre le Livre du Ministre
Luthérien François Buddeus , que
celui de l'Exarque Moscovite est un Ouvrage
de conséquence , et que c'est à bon.
droit que plusieurs Personnes judicieuses
ont écrit ici de ce Pays - là , qu'il est important
pour l'interêt de l'Eglise Catholique
qu'on le traduise en Latin , comme
on a fait en Grec un semblable Ecrit,
mais plus succint , de Pierre Mogilas ,
Archevêque et Métropolitain de la petite
Russie.
L'Ouvrage de l'Archevêque de Rezan ,
est solide et sérieux , très- digne du rang
que son Anteur a tenu dans son Eglise ;
et il n'a mérité d'être traité de Libelle
le Gazetier Hollandois, que parce que
par
ayant été composé pour prémunir ceux
de la Nation Kussienne contre les Nouveautez
pernicieuses qu'on vouloit y semer,
il a été à propos d'entrer dans quelque
M.ARS. 1733
459
que détail de la vie et des moeurs des
premiers Apôtres du nouvel Evangile.
Ce Prélat a crû , avec raison , que les
Moscovites faisant la comparaison de ces
Nouveautez avec les SS. Peres de l'Eglise
, dont ils ont , graces à Dieu , conservé
les Dogies , concevroient pour eux
plus d'éloignement et d'aversion . Rien ;
à la verité , n'est plus mortifiant pour
les Sectes Protestantes , qu'après les tentatives
réïterées et fréquentes qu'ils ont
faites pour introduire leur Doctrine chez
les Grecs Schismatiques , ils n'ayent obtenu
d'eux que des anathêmes , qu'ils
leur ont lancez dans plusieurs Conciles ;
et que dans un vaste Pays comme la Moscovie
, qui a si long - temps été fermé ,
pour ainssi - dire , aux Etrangers , la même
Doctrine que les Catholiques professent
et deffendent contre les Protestans , s'y
soit conservée pute et sans tache jusqu'à
présent.
Avant notre Exarque , Adam Olearius
tout Luthérien obstiné qu'il étoit , ne l'a
pas dissimulé en décrivant ses Voyages.
Il l'a même confirmé dans une Lettre
qu'il écrivit à M. du Cambout de Pont-
Château en 1667. témoignage qu'on ne
sçauroit dire avoir été obtenu par quelque
fraude que ce puisse être ; mais
C ij - donné
460 MERCURE DE FRANCE
donné par une personne non suspecte ,
pour détruire ce qu'un Ministre Calviniste
avoit crû devoir dire , qu'il avoit
écrit cela sans reflexion .
Les Protestans ont traité de Grecs latinisez
, ceux qui ont aussi donné des
témoignages de la conformité de la Doctrine
de leur Eglise avec celle de l'Eglise
Romaine , sur les Articles qui nous divisent
; on les a si solidement réfutez
qu'ils devroient rougir d'alleguer encore
une telle deffaite . C'est un lieu commun
des plus usez ; mais c'est en quoi Buddeus
, qui s'en sert pour s'y retrancher
a fait voir combien la Cause qu'il deffend
est insoutenable. C'est pourtant son
unique ressource , il veut qu'on croye
que l'Exarque Javorski , s'est voulu vens
dre et prostituer aux Romains , en pu
bliant son Ouvrage contre Luther.
Le Livre du P. Ribera merite d'être lû,
en attendant que nous ayions une Traduc
tion exacte de celui de l'Archevêque de
Rezan. Il est intitulé : RESPONSUM ANTAFOLOGETICUM
Ecclesia Catholica contra'
calumniosas Blasphemias Joan, Francisci
Buddei nomine vulgatas in Orthodoxos La
tinos et Gracos , quo PETRÆ FIDEI , à
Stephano Favorskio Resanensi Metropolita
&c. ad evertendum Lutheri Pantheon
jacte
MARS. 1733. 461
6
jacle , repetitus ictus . Datum ad omnes Fideles
et Sereniss . Altiss. et Potentiss. Domina
ANNE JOANNOWE , totius Russia Imperatrici
, & c. dicatum . A. R. P. F. Bernar
do Ribera , Barchinonensi ex Ord. Prad.
Sacra Theol. Doctore et Regio Prof. Publ.
apud Excell. D. Ducem DE LIRIA , &C.
Catholici Hispaniarum Regis Legatum in
Russiam , Missionario Apostolico . VIENNE
Typis Maria Theresia Volgein viduæ ,
Univ. Typogr. M. DCC . XXX I.
Cet ouvrage est d'une érudition exacte
et solide , et beaucoup plus ample que
ne l'est ordinairement celle des Théologiens
Espagnols , qui ne s'appliquent
guere à traiter de la Théologie Dogmatique.
L'Auteur témoigne qu'il ne l'a
publié qu'après l'avoir fait lire et examiner
par les Evêques de Russie , qui l'ont
exhorté à le faire au plutôt imprimer. Les
fréquentes Conférences qu'il a eûës avec
ces Prélats , lui font rendre d'eux ce témoignage
, que , quoiqu'ils se trouvent
aujourd'hui séparez de l'Eglise par la dépendance
où ils ont été de l'Eglise de
Constantinople , qui a fait schisme avec
celle de Rome , il n'a rien trouvé en eux.
de cette aversion et de cette haine que
les Grecs Schismatiques ont marqué dans
leurs Ecrits contre les Latins.
Il paroît par la Réponse que le P. Ri
bera a publice contre le Livre du Ministre
Luthérien François Buddeus , que
celui de l'Exarque Moscovite est un Ouvrage
de conséquence , et que c'est à bon.
droit que plusieurs Personnes judicieuses
ont écrit ici de ce Pays - là , qu'il est important
pour l'interêt de l'Eglise Catholique
qu'on le traduise en Latin , comme
on a fait en Grec un semblable Ecrit,
mais plus succint , de Pierre Mogilas ,
Archevêque et Métropolitain de la petite
Russie.
L'Ouvrage de l'Archevêque de Rezan ,
est solide et sérieux , très- digne du rang
que son Anteur a tenu dans son Eglise ;
et il n'a mérité d'être traité de Libelle
le Gazetier Hollandois, que parce que
par
ayant été composé pour prémunir ceux
de la Nation Kussienne contre les Nouveautez
pernicieuses qu'on vouloit y semer,
il a été à propos d'entrer dans quelque
M.ARS. 1733
459
que détail de la vie et des moeurs des
premiers Apôtres du nouvel Evangile.
Ce Prélat a crû , avec raison , que les
Moscovites faisant la comparaison de ces
Nouveautez avec les SS. Peres de l'Eglise
, dont ils ont , graces à Dieu , conservé
les Dogies , concevroient pour eux
plus d'éloignement et d'aversion . Rien ;
à la verité , n'est plus mortifiant pour
les Sectes Protestantes , qu'après les tentatives
réïterées et fréquentes qu'ils ont
faites pour introduire leur Doctrine chez
les Grecs Schismatiques , ils n'ayent obtenu
d'eux que des anathêmes , qu'ils
leur ont lancez dans plusieurs Conciles ;
et que dans un vaste Pays comme la Moscovie
, qui a si long - temps été fermé ,
pour ainssi - dire , aux Etrangers , la même
Doctrine que les Catholiques professent
et deffendent contre les Protestans , s'y
soit conservée pute et sans tache jusqu'à
présent.
Avant notre Exarque , Adam Olearius
tout Luthérien obstiné qu'il étoit , ne l'a
pas dissimulé en décrivant ses Voyages.
Il l'a même confirmé dans une Lettre
qu'il écrivit à M. du Cambout de Pont-
Château en 1667. témoignage qu'on ne
sçauroit dire avoir été obtenu par quelque
fraude que ce puisse être ; mais
C ij - donné
460 MERCURE DE FRANCE
donné par une personne non suspecte ,
pour détruire ce qu'un Ministre Calviniste
avoit crû devoir dire , qu'il avoit
écrit cela sans reflexion .
Les Protestans ont traité de Grecs latinisez
, ceux qui ont aussi donné des
témoignages de la conformité de la Doctrine
de leur Eglise avec celle de l'Eglise
Romaine , sur les Articles qui nous divisent
; on les a si solidement réfutez
qu'ils devroient rougir d'alleguer encore
une telle deffaite . C'est un lieu commun
des plus usez ; mais c'est en quoi Buddeus
, qui s'en sert pour s'y retrancher
a fait voir combien la Cause qu'il deffend
est insoutenable. C'est pourtant son
unique ressource , il veut qu'on croye
que l'Exarque Javorski , s'est voulu vens
dre et prostituer aux Romains , en pu
bliant son Ouvrage contre Luther.
Le Livre du P. Ribera merite d'être lû,
en attendant que nous ayions une Traduc
tion exacte de celui de l'Archevêque de
Rezan. Il est intitulé : RESPONSUM ANTAFOLOGETICUM
Ecclesia Catholica contra'
calumniosas Blasphemias Joan, Francisci
Buddei nomine vulgatas in Orthodoxos La
tinos et Gracos , quo PETRÆ FIDEI , à
Stephano Favorskio Resanensi Metropolita
&c. ad evertendum Lutheri Pantheon
jacte
MARS. 1733. 461
6
jacle , repetitus ictus . Datum ad omnes Fideles
et Sereniss . Altiss. et Potentiss. Domina
ANNE JOANNOWE , totius Russia Imperatrici
, & c. dicatum . A. R. P. F. Bernar
do Ribera , Barchinonensi ex Ord. Prad.
Sacra Theol. Doctore et Regio Prof. Publ.
apud Excell. D. Ducem DE LIRIA , &C.
Catholici Hispaniarum Regis Legatum in
Russiam , Missionario Apostolico . VIENNE
Typis Maria Theresia Volgein viduæ ,
Univ. Typogr. M. DCC . XXX I.
Cet ouvrage est d'une érudition exacte
et solide , et beaucoup plus ample que
ne l'est ordinairement celle des Théologiens
Espagnols , qui ne s'appliquent
guere à traiter de la Théologie Dogmatique.
L'Auteur témoigne qu'il ne l'a
publié qu'après l'avoir fait lire et examiner
par les Evêques de Russie , qui l'ont
exhorté à le faire au plutôt imprimer. Les
fréquentes Conférences qu'il a eûës avec
ces Prélats , lui font rendre d'eux ce témoignage
, que , quoiqu'ils se trouvent
aujourd'hui séparez de l'Eglise par la dépendance
où ils ont été de l'Eglise de
Constantinople , qui a fait schisme avec
celle de Rome , il n'a rien trouvé en eux.
de cette aversion et de cette haine que
les Grecs Schismatiques ont marqué dans
leurs Ecrits contre les Latins.
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Résumé : OBSERVATIONS du R. P. le Quien.
Le texte relate les observations du R. P. le Quien sur un ouvrage de l'Exarque Moscovite, considéré comme crucial pour l'Église Catholique et digne d'une traduction en latin. Cet ouvrage, rédigé par l'Archevêque de Rezan, est caractérisé par sa solidité et sa sérieux, ayant pour but de défendre les Moscovites contre les nouvelles doctrines protestantes. Les efforts des protestants pour diffuser leur doctrine en Russie ont été infructueux, comme l'a souligné Adam Olearius. Les protestants ont été contredits par des témoignages attestant de la conformité entre la doctrine de l'Église russe et celle de l'Église romaine. Le livre du P. Ribera, intitulé 'RESPONSUM ANTAFOLOGETICUM', est recommandé en attendant une traduction précise de l'ouvrage de l'Archevêque de Rezan. Cet ouvrage est apprécié pour son érudition et son ampleur. Il a été examiné par les évêques de Russie, qui n'ont manifesté aucune hostilité envers les Latins malgré le schisme avec l'Église de Rome.
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21
p. 1447-1449
ITALIE.
Début :
Le premier Juin, le Comte Jules Viscomti[,] nouveau Viceroy de Naples, accompagné de [...]
Mots clefs :
Giulio de Visconti, Vice-roi, Pape, Cardinal, Naples, Archevêque, Carrosses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
E premier Juin , le Comte Jules Viscomti
nouveau Viceroy de Naples , accompagné de
M. Gamberucci , Archevêque d'Amasie , de
M. Spinelli , Archevêque de Corinthe , de M. Alberti
, Archevêque de Palmire, et du Majordome
du Pape , et suivi d'un très - grand nombre de
II. Vel
Ca1448
MERCURE DE FRANCE
Carosses , alla visiter l'Eglise de S. Pierre , à la
porte de laquelle il fut reçu par plusieurs Députez
du Chapitre , qui suivant l'ordre que S. s.
avoit donné , lui montrerent les Reliques qu'on
y conserve.
Le 2. il eut Audience du Pape , étant conduit
par le Cardinal Cienfuegos , chargé des affaires
de l'Empereur à la Cour de Rome , et présenté
par le Cardinal Banchieri , Secretaire d'Etat , le
même jour il eut l'honneur de dîner avec S. S.
On avoit dressé deux tables , l'une sous un magnifique
Dais pour le Pape , l'autre à quelque
distance pour le Viceroy ; S. S. après avoir pris
dé lui la serviette et avoir beni les viandes , lui
fit signe de s'asseoir à la table qui lui avoit été
pféparée , et de se couvrir ; il y eut pendant le
repas un Concert , executé par la Musique de la
Chapelle ; après le repas , le Pape passa dans une
autre Salle avec le Viceroy , qui s'étant assis par
ordre de S. S. mais sans se couvrir , s'entreting
avec Elle pendant quelque temps ; il fut ensuite
reconduit dans son Appartement par le Majordome
et les deux premiers Maîtres des Cerémonies.
Le 4. le Viceroy eut du Pape son Audience
publique de congé , et il est parti accompagné
des Carosses du Cardinal Cienfuegos , de ceux de
l'Ambassadeur de Malte , et d'un grand nombre
d'autres Carosses , pour Castel-Gandolphe , où
S. S. lui avoit fait préparer un Appartement dans
Château. Il a reçu du Pape divers présens , entre
autres , le Corps de S. Clément Martyr , et
quatre Pieces de Tapisserie , réprésentant les quatres
Evangélistes , d'après les Tableaux du Guide,
t il a été traité par les Officiers de S. S. pendanɛ
tout le temps qu'il a demeuré à Rome,
II, Vol. LE
JUI N. 1733 . 1449
Le Pape a ordonné au Duc de Palombara ,
Gouverneur du Château S. Ange , de permettre
au Cardinal Coscia , de se promener de temps en
temps sur la platte- forme , à condition qu'il sera
gardé à vûë , qu'il n'approchera point du Parapet
et qu'il ne parlera à personne,
On apprend de Venise , que M. Alexandre
Zeno , est nommé pour aller résider à la Cour
de France , en qualité d'Ambassadeur Ordinaire
de la République , à la place de M. Mocenigo.
E premier Juin , le Comte Jules Viscomti
nouveau Viceroy de Naples , accompagné de
M. Gamberucci , Archevêque d'Amasie , de
M. Spinelli , Archevêque de Corinthe , de M. Alberti
, Archevêque de Palmire, et du Majordome
du Pape , et suivi d'un très - grand nombre de
II. Vel
Ca1448
MERCURE DE FRANCE
Carosses , alla visiter l'Eglise de S. Pierre , à la
porte de laquelle il fut reçu par plusieurs Députez
du Chapitre , qui suivant l'ordre que S. s.
avoit donné , lui montrerent les Reliques qu'on
y conserve.
Le 2. il eut Audience du Pape , étant conduit
par le Cardinal Cienfuegos , chargé des affaires
de l'Empereur à la Cour de Rome , et présenté
par le Cardinal Banchieri , Secretaire d'Etat , le
même jour il eut l'honneur de dîner avec S. S.
On avoit dressé deux tables , l'une sous un magnifique
Dais pour le Pape , l'autre à quelque
distance pour le Viceroy ; S. S. après avoir pris
dé lui la serviette et avoir beni les viandes , lui
fit signe de s'asseoir à la table qui lui avoit été
pféparée , et de se couvrir ; il y eut pendant le
repas un Concert , executé par la Musique de la
Chapelle ; après le repas , le Pape passa dans une
autre Salle avec le Viceroy , qui s'étant assis par
ordre de S. S. mais sans se couvrir , s'entreting
avec Elle pendant quelque temps ; il fut ensuite
reconduit dans son Appartement par le Majordome
et les deux premiers Maîtres des Cerémonies.
Le 4. le Viceroy eut du Pape son Audience
publique de congé , et il est parti accompagné
des Carosses du Cardinal Cienfuegos , de ceux de
l'Ambassadeur de Malte , et d'un grand nombre
d'autres Carosses , pour Castel-Gandolphe , où
S. S. lui avoit fait préparer un Appartement dans
Château. Il a reçu du Pape divers présens , entre
autres , le Corps de S. Clément Martyr , et
quatre Pieces de Tapisserie , réprésentant les quatres
Evangélistes , d'après les Tableaux du Guide,
t il a été traité par les Officiers de S. S. pendanɛ
tout le temps qu'il a demeuré à Rome,
II, Vol. LE
JUI N. 1733 . 1449
Le Pape a ordonné au Duc de Palombara ,
Gouverneur du Château S. Ange , de permettre
au Cardinal Coscia , de se promener de temps en
temps sur la platte- forme , à condition qu'il sera
gardé à vûë , qu'il n'approchera point du Parapet
et qu'il ne parlera à personne,
On apprend de Venise , que M. Alexandre
Zeno , est nommé pour aller résider à la Cour
de France , en qualité d'Ambassadeur Ordinaire
de la République , à la place de M. Mocenigo.
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Résumé : ITALIE.
Le 1er juin 1733, le Comte Jules Visconti, nouveau Viceroy de Naples, visita l'Église de Saint-Pierre à Rome en compagnie de dignitaires ecclésiastiques. Il fut accueilli par des députés du Chapitre qui lui montrèrent les reliques de l'église. Le 2 juin, il eut une audience avec le Pape, introduit par le Cardinal Cienfuegos et présenté par le Cardinal Banchieri. Le même jour, il dîna avec le Pape, qui bénit les viandes et ordonna un concert exécuté par la musique de la Chapelle. Après le dîner, le Pape s'entretint avec le Viceroy dans une autre salle. Le 4 juin, le Viceroy reçut son audience publique de congé du Pape et partit pour Castel-Gandolfo, où un appartement lui avait été préparé. Il reçut divers présents, dont le corps de Saint Clément Martyr et quatre pièces de tapisserie représentant les quatre Évangélistes. Le Pape ordonna également au Duc de Palombara de permettre au Cardinal Coscia de se promener sur la plate-forme du Château Saint-Ange sous certaines conditions. De plus, M. Alexandre Zeno fut nommé ambassadeur ordinaire de la République de Venise à la Cour de France, remplaçant M. Mocenigo.
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22
p. 180-182
Mandement sur ce sujet, [titre d'après la table]
Début :
Le 12. M. l'Archevêque destina sur ce sujet un Mandement, dont voici la teneur. [...]
Mots clefs :
Paix, Archevêque, Mandement, Paris, Roi, Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mandement sur ce sujet, [titre d'après la table]
Le 12. M. l'Archevêque destina sur ce sujet
un Mandement , dont yoici la teneur.
Harles-Gaspard - Guillaume de Vintimille
séricorde Divine , et par la grace du S. Siége
Apostolique , Archevêque de Paris , Duc de Saint
Cloud , Fair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit, &c. Aux Archiprêtres de Sainte
Marie Magdelaine et de Saint Severin , et aux
Doyens Ruraux de notre Diocèse : Salut et Benedition
. Dieų , mes très- chers Freres , par la
prise du Château de Milan , vient encore de se
déclarer en faveur du Roy et de ses Alliez.
-
Quelques louanges qui soient dûes à la valeur
des Troupes , à la capacité des Generaux de Sa
Majesté , au courage et à l'activité de ses Alliez ;
ce n'est point aux moiens humains , mais à la
Providence de celui qui regle à son gré le sort
des
JANVIER 1734. 181
des Armes et des Empires , qui éleve et qui abbaisse
les Thrones , comme il lui plaît , que le
Roy attribue tant de succès inesperez ; et quelques
glorieux que soient ces évenemens, ils n'affoiblissent
point son amour pour la paix.
Entrez donc dans les sentimens de Religion et
dans les vues pacifiques d'un Roy , selon le coeur
de Dieu , qui rend hommage à la Majesté Divine
, de tout ce qui lui arrive d'heureux , et qui
tout occupé du bonheur de ses Peuples, sera toujours
prêt à préferer leur repos à sa propre gloire.
Venez , à son exemple , reconnoître au pied
des Autels , les graces et les bienfaits du Dieu qui
protege la France : * Demandez - lui ardemment
que les succès d'une Guerre juste et necessaire
nous conduisent à une prompte paix , plus dési
rable que les victoires , et pour laquelle Dieu
nous ordonne de recourir à lui , parce que c'est
de la paix de l'Etat que dépendent notre paix et
notre tranquillité.
A ces causes , après en avoir conféré avec nos
venrables Freres les Doyen , Chanoines et Cha
pitre de notre Eglise Metropolitaine : Nous or
donnons qu'après demain Jeudi , 14 du present
mois , le Te Deum sera chanté dans notredite
Eglise Métropolitaine , en actions de graces de la
prise du Château de Milan : Dimanche 17 da
courant dans toutes les Abbayes , Chapitres, Pa
roisses et Couvens , exempts et non exempts , de
la Ville et Fauxbourgs ; et dans toutes les autres
Eglises de notre Diocèse , le Dimanche après la reception
du present Mandement . Si mandons aux
* Quarite pacem civitatis ad quam transmigrare
vos feci , et orate pro ea ad Dominum, quia in pace
illius erit pax vobis. Jerem. 29.7·
I iij
Ar❤
182 MERCURE DE FRANCE
Archiprêtres de sainte Marie- Magdelaine et S.Severin
de notifier notre present Mandement à tous
Abbez Prieurs , Curez , Superieurs et Superieures
de la Ville et desdirs Fauxbourgs ; et aux Doyens
Ruraux de l'envoyer aux Curez de la Campagne ,
Superieurs et Superieures des Communautez ,
exemptes et et non exemptes , à ce qu'ils n'en
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer
par les personnes qui leur sont soumises.
Donné à Paris , en notre Palais Archiepiscopal
le 12 Janvier 1734. Signé, CHARLES , Archevêque
de Paris , c.
un Mandement , dont yoici la teneur.
Harles-Gaspard - Guillaume de Vintimille
séricorde Divine , et par la grace du S. Siége
Apostolique , Archevêque de Paris , Duc de Saint
Cloud , Fair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit, &c. Aux Archiprêtres de Sainte
Marie Magdelaine et de Saint Severin , et aux
Doyens Ruraux de notre Diocèse : Salut et Benedition
. Dieų , mes très- chers Freres , par la
prise du Château de Milan , vient encore de se
déclarer en faveur du Roy et de ses Alliez.
-
Quelques louanges qui soient dûes à la valeur
des Troupes , à la capacité des Generaux de Sa
Majesté , au courage et à l'activité de ses Alliez ;
ce n'est point aux moiens humains , mais à la
Providence de celui qui regle à son gré le sort
des
JANVIER 1734. 181
des Armes et des Empires , qui éleve et qui abbaisse
les Thrones , comme il lui plaît , que le
Roy attribue tant de succès inesperez ; et quelques
glorieux que soient ces évenemens, ils n'affoiblissent
point son amour pour la paix.
Entrez donc dans les sentimens de Religion et
dans les vues pacifiques d'un Roy , selon le coeur
de Dieu , qui rend hommage à la Majesté Divine
, de tout ce qui lui arrive d'heureux , et qui
tout occupé du bonheur de ses Peuples, sera toujours
prêt à préferer leur repos à sa propre gloire.
Venez , à son exemple , reconnoître au pied
des Autels , les graces et les bienfaits du Dieu qui
protege la France : * Demandez - lui ardemment
que les succès d'une Guerre juste et necessaire
nous conduisent à une prompte paix , plus dési
rable que les victoires , et pour laquelle Dieu
nous ordonne de recourir à lui , parce que c'est
de la paix de l'Etat que dépendent notre paix et
notre tranquillité.
A ces causes , après en avoir conféré avec nos
venrables Freres les Doyen , Chanoines et Cha
pitre de notre Eglise Metropolitaine : Nous or
donnons qu'après demain Jeudi , 14 du present
mois , le Te Deum sera chanté dans notredite
Eglise Métropolitaine , en actions de graces de la
prise du Château de Milan : Dimanche 17 da
courant dans toutes les Abbayes , Chapitres, Pa
roisses et Couvens , exempts et non exempts , de
la Ville et Fauxbourgs ; et dans toutes les autres
Eglises de notre Diocèse , le Dimanche après la reception
du present Mandement . Si mandons aux
* Quarite pacem civitatis ad quam transmigrare
vos feci , et orate pro ea ad Dominum, quia in pace
illius erit pax vobis. Jerem. 29.7·
I iij
Ar❤
182 MERCURE DE FRANCE
Archiprêtres de sainte Marie- Magdelaine et S.Severin
de notifier notre present Mandement à tous
Abbez Prieurs , Curez , Superieurs et Superieures
de la Ville et desdirs Fauxbourgs ; et aux Doyens
Ruraux de l'envoyer aux Curez de la Campagne ,
Superieurs et Superieures des Communautez ,
exemptes et et non exemptes , à ce qu'ils n'en
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer
par les personnes qui leur sont soumises.
Donné à Paris , en notre Palais Archiepiscopal
le 12 Janvier 1734. Signé, CHARLES , Archevêque
de Paris , c.
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Résumé : Mandement sur ce sujet, [titre d'après la table]
Le 12 janvier 1734, l'Archevêque de Paris, Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille, a publié un mandement célébrant la prise du Château de Milan. Ce succès est attribué à la Providence divine plutôt qu'aux efforts humains. Le Roi exprime sa gratitude envers Dieu et son désir de paix, malgré les victoires militaires. L'Archevêque appelle les fidèles à reconnaître les bienfaits de Dieu et à prier pour une paix rapide. Il ordonne que le Te Deum soit chanté dans l'église métropolitaine le 14 janvier et dans toutes les églises du diocèse le dimanche suivant la réception du mandement. Les archiprêtres et les doyens ruraux doivent notifier ce mandement à tous les ecclésiastiques et communautés religieuses pour assurer son observation.
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23
p. 606-609
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Début :
Le 4. Janvier 1734, sur les 3. heures après midi, mourut à Rome après une longue maladie, [...]
Mots clefs :
Général, Rome, Prince, Comte, Archevêque, Cardinal, Ferdinando Bernualdo Filippo Orsini d'Aragona, Afonso de Vasconcelos e Sousa Cunha Câmara Faro e Veiga, Diego de Astorga y Céspedes, Pedro José Gutiérrez de los Ríos y Zapata
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texteReconnaissance textuelle : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
LE
E 4. Janvier 1734, sur les 3. heures après
midi , mourut à Rome après une longue maladie
, Don Ferdinand Bernard Philippe Orsini ,
( en françois des Ursins , ) Duc de Gravina ,
Prince de Solafra , Comte de Murs & c. Chef de
la Maison des Ursins , l'une des quatre premieres
Maisons de Rome, Prince du Soglio à Rome,
et Prince du S. Empire , Noble Venitien , Cónseiller
intime actuel d'Etat de l'Empereur. Il étoit
neveu du feu Pape Benoist XIII. mort le 21.
Fevrier 1730. et frere de D. Mondille Orsini , né
le 22. Juillet 1690. Prêtre de la Congrégation
de l'Oratoire , qui fut fait successivement par
le feu Pape son Oncle , Archevêque de Corinthe
en 1724. Evêque assistant du Trône,
1
Evêque
MARS. 1734. 607
Evêque de Melfe et de Rapolla , unis en la même
année 1724. Archevêque de Capoue en 1728.
et Patriarche de Constantinople en 1729. Le Duc
de Gravina avoit épousé en 1717. Dona Hiacinte
Ruspoli , soeur du Cardinal Barthelemy
Ruspoli , Créature du Pape regnant Clement XII.
qui l'honora de la Pourpre le 2. Octobre 1730.
D. Alfonse de Vasconcellos , de Sousa , Ribeiro
, de Camara , et Tavora , du Conseil du
Roy de Portugal , cinquiéme Comte de Calhera,
quatriéme de Castel - Melhor , Grand Maître de
la Garderobbe de S. M. P. Donataire et Capitaine-
General de l'Ile de Madere , dans la partie
de Funchal , Seigneur Donataire des Villes
de Almendra , Castel - Melhor , Valhelhas , Gon
çalo , Famelicam , Ponto du Sol , Camara de
Lobos , et Ca heta , Donataire et Capitaine General
des Iles de Sainte Marie , Port Saint , et
Ifles Déseries , Commandeur des Commanderies
de Pombal , Redinha , Facha et Salvateria
do extremo , dans l'Ordre de Christ , Seigneur
des Bourgades de Monta- Santa , Fayoens et
Romphe , &c. mourut après une longue maladie
à Lisbone le 2. Fevrier 1734. à l'âge de 70 .
ans , et fut inhumé le lendemain dans l'Eglise
de S. Pierre d'Alcantara des Capucins , surnommez
Arrabidos. Toute la Noblesse de la Cour
assista à ses Obseques. Il avoit épousé en premieres
Nôces à Lisbone au mois de Juillet 1690 .
la fille du Comte de Villaverde , de laquelle il
eut trois fils ; et en secondes Noces à Paris par
Procureur le 21. Juillet 1694. Emilie- Sophronie-
Pelagie de Rohan , née le 2. Juillet 1678. fille
de feu François de Rohan , Prince de Soubise ,
Seigneur de Frontenay et de Ponghes , Capitaime-
Lieutenant des Gendarmes de la Garde du
I iiij Roy,
608 MERCURE DE FRANCE
Roy , Lieutenant General de ses Armées , Gou
verneur de Champagne et de Brie , et de feüe
Anne Chabot de Rohan , sa seconde femme ,
ayant eû d'elle une nombreuse posterité.
Don André Govanni , Régent du Conseil Collateral
du Royaume de Naples , y mourut le 6.
Février , dans la 95. année de son âge.
Le 9. Février Don Diego de Astorga et Cespedes
, Cardinal de l'Eglise Romaine , Archevêque
de Tolede , Primar des Espagnes , mourut
à Madrid , âgé de 68. ans. Ce Prélat après
avoir rempli plusieurs Emplois honorables , dans
P'exercice desquels il avoit donné des marques
de son grand zele , de sa prudence et de son habileté
, étant en dernier lieu Inquisiteur de Mur
cie , fut nommé au mois de Décembre 1725. à
l'Evêché de Barcelone , d'où il fut appellé à Madrid
au mois de Mars 1720. pour remplir la
Charge de Grand- Inquisiteur General d'Espagne.
Il fut transferé le 16. Juin suivant à l'Ar-
Chevêché de Tolede qui fut proposé pour lui à
Rome le 22. Juillet de la même année . Il exerça
la Charge de Ministre du Cabinet sous le Regne
de D. Louis premier , et enfin , à la recomman
dation de la Couronne d'Espagne , il fut élevé
au Cardinalat le 26. Novembre 1727. Ce Cardinal
, que l'on regarde comme un des grands
Prélats qui ont occupé le Siege de Tolede , a été
universellement regretté pour sa vertu exemplaire
et son ardente charité envers les pauvres. C'est
ainsi qu'en parlent les Nouvelles d'Espagne qui
marquent sa mort.
D. Pierre-Joseph Gutierrés , de Los- Rios ,
Cordoue et Mendoze , Comte de Fernan Nañés ,
Seigneur des Villes et Château de Bencalis et la
Morena , Commandeur de l'Ordre , et Massier
оц
MARS. 1734. 609
Du Garde- Clefs du Château et Saint Convent de
Calatrave , dignité de cet Ordre , Capitaine General
de l'Armement et des Armées Navales du
Roy d'Espagne sur la Mer Oceane , mourut à
Cadix le 10 Fevrier . Il avoit épousé par Procu
reur à Bruxelles , le 12. May 1726. Anne - Fran-,
çoise -Joseph de Los Rios et d'Alsace . sa parente
, fille de François Gutierrés de los Rios
Cordoue de la Tour et Tassis , Lieutenant General
des Armées de l'Empereur , et Colonel d'un
Régiment d'Infanterie , et de D. Anne- Christine
de Hennin d'Alsace , née Comtesse de Boussut
Soeur de Philippe- Thomas de Hennin d'Alsace
de Boussut et de Chymay , Cardinal , Archevêque
de Malines .
LE
E 4. Janvier 1734, sur les 3. heures après
midi , mourut à Rome après une longue maladie
, Don Ferdinand Bernard Philippe Orsini ,
( en françois des Ursins , ) Duc de Gravina ,
Prince de Solafra , Comte de Murs & c. Chef de
la Maison des Ursins , l'une des quatre premieres
Maisons de Rome, Prince du Soglio à Rome,
et Prince du S. Empire , Noble Venitien , Cónseiller
intime actuel d'Etat de l'Empereur. Il étoit
neveu du feu Pape Benoist XIII. mort le 21.
Fevrier 1730. et frere de D. Mondille Orsini , né
le 22. Juillet 1690. Prêtre de la Congrégation
de l'Oratoire , qui fut fait successivement par
le feu Pape son Oncle , Archevêque de Corinthe
en 1724. Evêque assistant du Trône,
1
Evêque
MARS. 1734. 607
Evêque de Melfe et de Rapolla , unis en la même
année 1724. Archevêque de Capoue en 1728.
et Patriarche de Constantinople en 1729. Le Duc
de Gravina avoit épousé en 1717. Dona Hiacinte
Ruspoli , soeur du Cardinal Barthelemy
Ruspoli , Créature du Pape regnant Clement XII.
qui l'honora de la Pourpre le 2. Octobre 1730.
D. Alfonse de Vasconcellos , de Sousa , Ribeiro
, de Camara , et Tavora , du Conseil du
Roy de Portugal , cinquiéme Comte de Calhera,
quatriéme de Castel - Melhor , Grand Maître de
la Garderobbe de S. M. P. Donataire et Capitaine-
General de l'Ile de Madere , dans la partie
de Funchal , Seigneur Donataire des Villes
de Almendra , Castel - Melhor , Valhelhas , Gon
çalo , Famelicam , Ponto du Sol , Camara de
Lobos , et Ca heta , Donataire et Capitaine General
des Iles de Sainte Marie , Port Saint , et
Ifles Déseries , Commandeur des Commanderies
de Pombal , Redinha , Facha et Salvateria
do extremo , dans l'Ordre de Christ , Seigneur
des Bourgades de Monta- Santa , Fayoens et
Romphe , &c. mourut après une longue maladie
à Lisbone le 2. Fevrier 1734. à l'âge de 70 .
ans , et fut inhumé le lendemain dans l'Eglise
de S. Pierre d'Alcantara des Capucins , surnommez
Arrabidos. Toute la Noblesse de la Cour
assista à ses Obseques. Il avoit épousé en premieres
Nôces à Lisbone au mois de Juillet 1690 .
la fille du Comte de Villaverde , de laquelle il
eut trois fils ; et en secondes Noces à Paris par
Procureur le 21. Juillet 1694. Emilie- Sophronie-
Pelagie de Rohan , née le 2. Juillet 1678. fille
de feu François de Rohan , Prince de Soubise ,
Seigneur de Frontenay et de Ponghes , Capitaime-
Lieutenant des Gendarmes de la Garde du
I iiij Roy,
608 MERCURE DE FRANCE
Roy , Lieutenant General de ses Armées , Gou
verneur de Champagne et de Brie , et de feüe
Anne Chabot de Rohan , sa seconde femme ,
ayant eû d'elle une nombreuse posterité.
Don André Govanni , Régent du Conseil Collateral
du Royaume de Naples , y mourut le 6.
Février , dans la 95. année de son âge.
Le 9. Février Don Diego de Astorga et Cespedes
, Cardinal de l'Eglise Romaine , Archevêque
de Tolede , Primar des Espagnes , mourut
à Madrid , âgé de 68. ans. Ce Prélat après
avoir rempli plusieurs Emplois honorables , dans
P'exercice desquels il avoit donné des marques
de son grand zele , de sa prudence et de son habileté
, étant en dernier lieu Inquisiteur de Mur
cie , fut nommé au mois de Décembre 1725. à
l'Evêché de Barcelone , d'où il fut appellé à Madrid
au mois de Mars 1720. pour remplir la
Charge de Grand- Inquisiteur General d'Espagne.
Il fut transferé le 16. Juin suivant à l'Ar-
Chevêché de Tolede qui fut proposé pour lui à
Rome le 22. Juillet de la même année . Il exerça
la Charge de Ministre du Cabinet sous le Regne
de D. Louis premier , et enfin , à la recomman
dation de la Couronne d'Espagne , il fut élevé
au Cardinalat le 26. Novembre 1727. Ce Cardinal
, que l'on regarde comme un des grands
Prélats qui ont occupé le Siege de Tolede , a été
universellement regretté pour sa vertu exemplaire
et son ardente charité envers les pauvres. C'est
ainsi qu'en parlent les Nouvelles d'Espagne qui
marquent sa mort.
D. Pierre-Joseph Gutierrés , de Los- Rios ,
Cordoue et Mendoze , Comte de Fernan Nañés ,
Seigneur des Villes et Château de Bencalis et la
Morena , Commandeur de l'Ordre , et Massier
оц
MARS. 1734. 609
Du Garde- Clefs du Château et Saint Convent de
Calatrave , dignité de cet Ordre , Capitaine General
de l'Armement et des Armées Navales du
Roy d'Espagne sur la Mer Oceane , mourut à
Cadix le 10 Fevrier . Il avoit épousé par Procu
reur à Bruxelles , le 12. May 1726. Anne - Fran-,
çoise -Joseph de Los Rios et d'Alsace . sa parente
, fille de François Gutierrés de los Rios
Cordoue de la Tour et Tassis , Lieutenant General
des Armées de l'Empereur , et Colonel d'un
Régiment d'Infanterie , et de D. Anne- Christine
de Hennin d'Alsace , née Comtesse de Boussut
Soeur de Philippe- Thomas de Hennin d'Alsace
de Boussut et de Chymay , Cardinal , Archevêque
de Malines .
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Résumé : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
En 1734, plusieurs personnalités étrangères marquantes décédèrent. Le 4 janvier, Don Ferdinand Bernard Philippe Orsini, Duc de Gravina, Prince de Solafra et Chef de la Maison des Ursins, mourut à Rome après une longue maladie. Il était neveu du Pape Benoît XIII et frère de Don Mondille Orsini, un prélat ayant occupé divers postes ecclésiastiques importants. Le Duc de Gravina avait épousé Dona Hiacinte Ruspoli, sœur du Cardinal Barthelemy Ruspoli. Le 2 février, Don Alfonse de Vasconcellos, Comte de Calhera et Grand Maître de la Garderobbe du Roi de Portugal, décéda à Lisbonne à l'âge de 70 ans. Il avait épousé en premières noces la fille du Comte de Villaverde et en secondes noces Emilie-Sophronie-Pelagie de Rohan. Le 6 février, Don André Giovanni, Régent du Conseil Collateral du Royaume de Naples, mourut à l'âge de 95 ans. Le 9 février, Don Diego de Astorga et Cespedes, Cardinal et Archevêque de Tolède, décéda à Madrid à l'âge de 68 ans. Il avait occupé divers postes honorables, notamment celui de Grand-Inquisiteur Général d'Espagne. Le 10 février, Don Pierre-Joseph Gutierrés, Comte de Fernan Nañés et Capitaine Général des Armées Navales du Roi d'Espagne, décéda à Cadix. Il avait épousé Anne-Françoise-Joseph de Los Rios et d'Alsace.
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24
p. 609-612
Assemblée Generale du Clergé, [titre d'après la table]
Début :
Le 22 Février, l'Assemblée Générale du Clergé, après avoir élu pour Président [...]
Mots clefs :
Assemblée générale du Clergé de France, Roi, Évêque, Cardinal de Fleury, Archevêque, Clergé, Paris, Prélats
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texteReconnaissance textuelle : Assemblée Generale du Clergé, [titre d'après la table]
E 22 Février, l'Assemblée Générale du
Clergé , après avoir élu pour Président
l'Archevêque de Paris , l'Archevêque
de Vienne , l'Evêque de Châlons sur
Saone , et l'Evêque de Vabres; l'Abbé de
Brissac , pour Secretaire , et l'Abbé de
Chabannes pour Promoteur; choisit pour
premier Président le Cardinal de Fleury ,
Ministre d'Etat , et le même jour l'Assemblée
lui envoya des Députez pour
le prier d'accepter ce choix .
Le
24 les Prélats et autres Députez ,
I v qui
10 MERCURE DE FRANCE
qui composent l'Assemblée Générale du
Clergé , allerent à Marly , rendre leurs
respects au Roy ; ils s'assemblerent dans
l'appartement du Château qui leur avoit
été destiné , et le Comte de Maurepas ;
Sécretaire d'Etat , étant venu les prendre
pour les présenter au Roy,ils furent con
duits à l'Audience de Sa Majesté par le
Marquis de Brézé, Grand - Maître des Cé
rémonies , et par M. Desgranges , Maître
des Cérémonies , avec les honneurs qui
se rendent au Clergé lorsqu'il est en
Corps ; les Gardes du Corps étant en
haye et sous les Armes , et les deux Batans
des Portes étans ouverts, le Cardinal
de Fleury , Premier Président de l'Assemblée
, alla se joindre aux Députez
dans l'appartement où ils s'étoient assemblez
, et il marcha à leur tête, à la droite
des Archevêques de Paris et de Vienne.
L'Archevêque de Paris fit au Roy un
Discours tres éloquents et lorsque Sa
Majesté y cut répondu , le Cardinal de
Fleury présenta au Roy chaque Député
en particulier.
Après l'Audience du Roy , les mêmes
Députez , ayant le Cardinal de Fleury à
leur tête , eurent l'honneur de complimenter
la Reine et ils allerent le même
jour à Versailles rendre leurs respects
Monsigncur k Dauphin.
MARS. 1734. 611
Le 27 , M. Fagon , Conseiller d't tat
Ordinaire et du Conseil Royal des Finances
; le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat ; M. de Courson , Conseiller
d'Etat Ordinaire et du Conseil Royal des
Finances ; M. d'Ormesson , Conseiller
d'Etat et Intendant des Finances , et M.
Orry , Contrôleur General des Finances,
Commissaires du Roy , allerent à l'Assemblée
Generale du Clergé , où ils furent
reçus avec les cérémonies ordinaires
; ils demanderent aux Députez , au
nom de Sa Majesté , un secours de douza
millions de livres , qui fut unanimement
accordé .
Le 4 de ce mois , le Cardinal de Fleury,
Ministre d'Etat , alla présider à l'Assemblée
du Clergé , qui ayant été informée
de son arrivée dans l'Eglise des Grands
Augustins , députa pour aller le recevoir,
l'Archevêque de Rouen , l'Evêque de
Vabres , l'Evêque de S. Paul trois Châteaux
, l'Evêque de Glandeve , l'Evêque
de B zas l'Evêque Comte de Beauvais , et
les Abbez de Bouillé , de Crussol , de Sades ,
de S. Aulaire, de la Farre, et de Montiller.
Ces Députez allérent audevant du Cardinal
de Fleury jusqu'à l'Eglise , d'où
ils le conduisirent dans la Salle de l'Assemblée.
Il y prit sa place de Premier Fré
I vj sident
612 MERCURE DE FRANCE
sident, et il fit un Discours très éloquent,
auquel l'Archevêque de Paris répondit
au nom de l'Assemblée. Le Cardinal de
Fleury tint la Séance , et lorsqu'elle fut
finie , il fut reconduit par plusieurs des
Prélats de l'Assemblée.
L'Assemblée ayant fini ses Séances , les
Prélats et les autres Députez qui la composent
, se rendirent à Versailles le 19
de ce mois , et ils eurent audience du
Roy avec les cérémonies observées le 24
du mois dernier , dont on vient de parler.
L'Archevêque de Tours , à la tête des
Prélats , harangua le Roy avec beaucoup
d'Eloquence.
Clergé , après avoir élu pour Président
l'Archevêque de Paris , l'Archevêque
de Vienne , l'Evêque de Châlons sur
Saone , et l'Evêque de Vabres; l'Abbé de
Brissac , pour Secretaire , et l'Abbé de
Chabannes pour Promoteur; choisit pour
premier Président le Cardinal de Fleury ,
Ministre d'Etat , et le même jour l'Assemblée
lui envoya des Députez pour
le prier d'accepter ce choix .
Le
24 les Prélats et autres Députez ,
I v qui
10 MERCURE DE FRANCE
qui composent l'Assemblée Générale du
Clergé , allerent à Marly , rendre leurs
respects au Roy ; ils s'assemblerent dans
l'appartement du Château qui leur avoit
été destiné , et le Comte de Maurepas ;
Sécretaire d'Etat , étant venu les prendre
pour les présenter au Roy,ils furent con
duits à l'Audience de Sa Majesté par le
Marquis de Brézé, Grand - Maître des Cé
rémonies , et par M. Desgranges , Maître
des Cérémonies , avec les honneurs qui
se rendent au Clergé lorsqu'il est en
Corps ; les Gardes du Corps étant en
haye et sous les Armes , et les deux Batans
des Portes étans ouverts, le Cardinal
de Fleury , Premier Président de l'Assemblée
, alla se joindre aux Députez
dans l'appartement où ils s'étoient assemblez
, et il marcha à leur tête, à la droite
des Archevêques de Paris et de Vienne.
L'Archevêque de Paris fit au Roy un
Discours tres éloquents et lorsque Sa
Majesté y cut répondu , le Cardinal de
Fleury présenta au Roy chaque Député
en particulier.
Après l'Audience du Roy , les mêmes
Députez , ayant le Cardinal de Fleury à
leur tête , eurent l'honneur de complimenter
la Reine et ils allerent le même
jour à Versailles rendre leurs respects
Monsigncur k Dauphin.
MARS. 1734. 611
Le 27 , M. Fagon , Conseiller d't tat
Ordinaire et du Conseil Royal des Finances
; le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat ; M. de Courson , Conseiller
d'Etat Ordinaire et du Conseil Royal des
Finances ; M. d'Ormesson , Conseiller
d'Etat et Intendant des Finances , et M.
Orry , Contrôleur General des Finances,
Commissaires du Roy , allerent à l'Assemblée
Generale du Clergé , où ils furent
reçus avec les cérémonies ordinaires
; ils demanderent aux Députez , au
nom de Sa Majesté , un secours de douza
millions de livres , qui fut unanimement
accordé .
Le 4 de ce mois , le Cardinal de Fleury,
Ministre d'Etat , alla présider à l'Assemblée
du Clergé , qui ayant été informée
de son arrivée dans l'Eglise des Grands
Augustins , députa pour aller le recevoir,
l'Archevêque de Rouen , l'Evêque de
Vabres , l'Evêque de S. Paul trois Châteaux
, l'Evêque de Glandeve , l'Evêque
de B zas l'Evêque Comte de Beauvais , et
les Abbez de Bouillé , de Crussol , de Sades ,
de S. Aulaire, de la Farre, et de Montiller.
Ces Députez allérent audevant du Cardinal
de Fleury jusqu'à l'Eglise , d'où
ils le conduisirent dans la Salle de l'Assemblée.
Il y prit sa place de Premier Fré
I vj sident
612 MERCURE DE FRANCE
sident, et il fit un Discours très éloquent,
auquel l'Archevêque de Paris répondit
au nom de l'Assemblée. Le Cardinal de
Fleury tint la Séance , et lorsqu'elle fut
finie , il fut reconduit par plusieurs des
Prélats de l'Assemblée.
L'Assemblée ayant fini ses Séances , les
Prélats et les autres Députez qui la composent
, se rendirent à Versailles le 19
de ce mois , et ils eurent audience du
Roy avec les cérémonies observées le 24
du mois dernier , dont on vient de parler.
L'Archevêque de Tours , à la tête des
Prélats , harangua le Roy avec beaucoup
d'Eloquence.
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Résumé : Assemblée Generale du Clergé, [titre d'après la table]
Le 22 février, l'Assemblée Générale du Clergé élit plusieurs membres pour des postes clés, dont le Cardinal de Fleury comme premier Président. Des députés sont envoyés pour le prier d'accepter ce choix. Le 24 février, les prélats et députés se rendent à Marly pour rendre hommage au roi, conduits par le Marquis de Brézé et M. Desgranges. L'Archevêque de Paris prononce un discours, et le Cardinal de Fleury présente chaque député au roi. Après l'audience, les députés complimentent la reine et le Dauphin à Versailles. Le 27 février, des commissaires du roi demandent un secours de douze millions de livres à l'Assemblée Générale du Clergé, qui l'accorde unanimement. Le 4 mars, le Cardinal de Fleury préside une séance de l'Assemblée, où il prononce un discours auquel l'Archevêque de Paris répond. Le 19 mars, les prélats et députés se rendent à Versailles pour une audience royale, où l'Archevêque de Tours harangue le roi avec éloquence.
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25
p. 227-228
MORTS.
Début :
Dame Marie-Marthe de Saint-Pierre de Saint-Julien, Epouse de Jean-Charles, [...]
Mots clefs :
Mort, Comte, Marquis, Archevêque, Abbé, Maison du Châtelet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
DAME Marie-Marthe de Saint-Pierre de Saint.
Julien , Epouſe de Jean- Charles , Marquis de
Sennecterre , Chevalier des Ordres du Roi , &
Lieutenant Général des Armées de Sa Majesté ,
mourut à Paris le 17 Septembre , âgée de 75
ans.
Dame Anne-Victoire de Cambis -de Velleron ,
Epouſe de Meſſire François - Fortuné , Comte
d'Herbouville , Meſtre de Camp de Cavalerie , &
ſous-Lieutenant des Gendarmes d'Aquitaine , eſt
morte à Paris le 22 Septembre , âgée de 31 ans.
Meſſire Joſeph de Guyon de Crochans , Archevêque
d'Avignon , Evêque Aſſiſtant du Trône ,
& Abbé de l'Abbaye de Rocamador en Sicile
eſt mort le même jour à Avignon , dans la 83
année de ſon âge. Il avoit été nommé en 1709
à l'Evêché de Cavaillon , & en 1742 à l'Archevêché
d'Avignon.
,
Meſſire N ... de Geoffreville , Abbé de l'Ab
bayede la Chalade , Ordre de Citeaux , Diocèſe
de Verdun , efſt mort le 24 Septembre , âgé
de 80 ans.
Meſſire Ferdinand Florent , Marquis du Châtelet
, qui avoit dans les dernieres guerres un
Régiment de deux bataillons portant fon nom ,
*
228 MERCURE DE FRANCE .
eſt mort à Besançon le 6 Janvier 1757. Il étoit
l'aîné de la maison du Châtelet , & deſcendoit
en ligne directe de Frederic ou Ferri dit de Bitche
Duc de Lorraine , qui régna en 1205. Thierri
ouThéodoric ſecond fils de ce Prince né en 1175 ,
fit bâtir dans ſon appanage une fortereſſe , que
l'on appella Caftelletum , le Châtelet , & qui donna
ſon nom à la terre ou elle fut bâtie , & à
la pofterité de Thierri , qui fut la tige de la Maiſondu
Châtelet. Cette deſcendance eſt prouvée
par des titres authentiques tirés du tréſor des
Chartres de Lorraine , par les tombeaux , ſceaux ,
monnoies & autres anciens monumens publics ,
dont les témoignages ont été recueillis par le
ſçavant Dom Calmet , dans la généalogie de cette
Maiſon qu'il a compofée en 1741. M. le Marquis
du Châtelet avoit épousé Marie-Emanuelle
de Poitier , iſſue de la Maiſon Souveraine des
Comtes de Valentinois , & morte au mois de Janvier
1756. M. du Châtelet n'en a point eu d'enfans;
il laiſſe pour héritier M. le Marquis du
Châtelet, Lieutenant-Général des Armées du Roi,
Grand Croix de l'Ordre de Saint Louis , ſon frere
unique.
DAME Marie-Marthe de Saint-Pierre de Saint.
Julien , Epouſe de Jean- Charles , Marquis de
Sennecterre , Chevalier des Ordres du Roi , &
Lieutenant Général des Armées de Sa Majesté ,
mourut à Paris le 17 Septembre , âgée de 75
ans.
Dame Anne-Victoire de Cambis -de Velleron ,
Epouſe de Meſſire François - Fortuné , Comte
d'Herbouville , Meſtre de Camp de Cavalerie , &
ſous-Lieutenant des Gendarmes d'Aquitaine , eſt
morte à Paris le 22 Septembre , âgée de 31 ans.
Meſſire Joſeph de Guyon de Crochans , Archevêque
d'Avignon , Evêque Aſſiſtant du Trône ,
& Abbé de l'Abbaye de Rocamador en Sicile
eſt mort le même jour à Avignon , dans la 83
année de ſon âge. Il avoit été nommé en 1709
à l'Evêché de Cavaillon , & en 1742 à l'Archevêché
d'Avignon.
,
Meſſire N ... de Geoffreville , Abbé de l'Ab
bayede la Chalade , Ordre de Citeaux , Diocèſe
de Verdun , efſt mort le 24 Septembre , âgé
de 80 ans.
Meſſire Ferdinand Florent , Marquis du Châtelet
, qui avoit dans les dernieres guerres un
Régiment de deux bataillons portant fon nom ,
*
228 MERCURE DE FRANCE .
eſt mort à Besançon le 6 Janvier 1757. Il étoit
l'aîné de la maison du Châtelet , & deſcendoit
en ligne directe de Frederic ou Ferri dit de Bitche
Duc de Lorraine , qui régna en 1205. Thierri
ouThéodoric ſecond fils de ce Prince né en 1175 ,
fit bâtir dans ſon appanage une fortereſſe , que
l'on appella Caftelletum , le Châtelet , & qui donna
ſon nom à la terre ou elle fut bâtie , & à
la pofterité de Thierri , qui fut la tige de la Maiſondu
Châtelet. Cette deſcendance eſt prouvée
par des titres authentiques tirés du tréſor des
Chartres de Lorraine , par les tombeaux , ſceaux ,
monnoies & autres anciens monumens publics ,
dont les témoignages ont été recueillis par le
ſçavant Dom Calmet , dans la généalogie de cette
Maiſon qu'il a compofée en 1741. M. le Marquis
du Châtelet avoit épousé Marie-Emanuelle
de Poitier , iſſue de la Maiſon Souveraine des
Comtes de Valentinois , & morte au mois de Janvier
1756. M. du Châtelet n'en a point eu d'enfans;
il laiſſe pour héritier M. le Marquis du
Châtelet, Lieutenant-Général des Armées du Roi,
Grand Croix de l'Ordre de Saint Louis , ſon frere
unique.
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Résumé : MORTS.
Le texte relate les décès de plusieurs personnalités. Dame Marie-Marthe de Saint-Pierre de Saint-Julien, épouse du Marquis de Sennecterre et Lieutenant Général des Armées du Roi, est décédée à Paris le 17 septembre à l'âge de 75 ans. Dame Anne-Victoire de Cambis-de Velleron, épouse du Comte d'Herbouville et sous-Lieutenant des Gendarmes d'Aquitaine, est morte à Paris le 22 septembre à l'âge de 31 ans. Messire Joseph de Guyon de Crochans, Archevêque d'Avignon et Abbé de l'Abbaye de Rocamador en Sicile, est décédé le même jour à Avignon à l'âge de 83 ans. Il avait été nommé à l'Évêché de Cavaillon en 1709 et à l'Archevêché d'Avignon en 1742. Messire N... de Geoffreville, Abbé de l'Abbaye de la Chalade dans le Diocèse de Verdun, est mort le 24 septembre à l'âge de 80 ans. Messire Ferdinand Florent, Marquis du Châtelet, est décédé à Besançon le 6 janvier 1757. Il était l'aîné de la maison du Châtelet et descendait en ligne directe de Frédéric de Lorraine, Duc de Lorraine en 1205. Il avait épousé Marie-Emanuelle de Poitier, issue de la Maison Souveraine des Comtes de Valentinois, décédée en janvier 1756. Le Marquis du Châtelet n'a pas eu d'enfants et son frère unique, également Marquis du Châtelet, Lieutenant-Général des Armées du Roi et Grand Croix de l'Ordre de Saint Louis, est son héritier.
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26
p. 164-165
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Les suites des couches de Madame la Dauphine ayant été aussi [...]
Mots clefs :
Madame la Dauphine, Duc, Archevêque, Sa Majesté, Brevet
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
ES
2
Les fuites des couches de Madame la Dauphine
ayant été auffi heureufes que fon accouchement ,
cette Princeffe fe rendit le 19 Novembre à la
Chapelle du château , où elle fut relevée avec les
cérémonies ordina res , par le Cardinal de Luynes,
fon premier Aumônier .
Le 22 du même mois , M. le Duc de Chevreufe
prêta ferment entre les mains du Roi pour le Gonvernement
de Paris .
M. l'Archevêque de Bourges prêta auffi ferment
le 23 entre les mains de Sa Majesté.
M. le Chevalier Mackenfic Douglafe , Minif
tre chargé des affaires de France à la Cour de
Petersbourg , eut l'honneur d'être préſenté au Roi
& à la Reine le 13 Novembre. L'accueil diftingué
qu'il a reçu de leurs Majeftés & de la Famille
Royale , prouve affez la fatisfaction que l'on a de
fes fervices.
JANVIER. 1758. 165.
LeRoi a accordé un brevet de Confeiller d'Etat
à M. Gallois , Préfident à la Chambre des Compres
de Normandie , & Secretaire d'état du Roi de
Pologne , Duc de Lorraine & de Bar .
ES
2
Les fuites des couches de Madame la Dauphine
ayant été auffi heureufes que fon accouchement ,
cette Princeffe fe rendit le 19 Novembre à la
Chapelle du château , où elle fut relevée avec les
cérémonies ordina res , par le Cardinal de Luynes,
fon premier Aumônier .
Le 22 du même mois , M. le Duc de Chevreufe
prêta ferment entre les mains du Roi pour le Gonvernement
de Paris .
M. l'Archevêque de Bourges prêta auffi ferment
le 23 entre les mains de Sa Majesté.
M. le Chevalier Mackenfic Douglafe , Minif
tre chargé des affaires de France à la Cour de
Petersbourg , eut l'honneur d'être préſenté au Roi
& à la Reine le 13 Novembre. L'accueil diftingué
qu'il a reçu de leurs Majeftés & de la Famille
Royale , prouve affez la fatisfaction que l'on a de
fes fervices.
JANVIER. 1758. 165.
LeRoi a accordé un brevet de Confeiller d'Etat
à M. Gallois , Préfident à la Chambre des Compres
de Normandie , & Secretaire d'état du Roi de
Pologne , Duc de Lorraine & de Bar .
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En novembre 1757, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Madame la Dauphine a accouché le 19 novembre, suivie d'une cérémonie de relevée à la chapelle du château par le Cardinal de Luynes. Le 22 novembre, le Duc de Chevreuse a prêté serment pour le gouvernement de Paris, et l'Archevêque de Bourges a fait de même le 23 novembre. Le Chevalier Mackensie Douglas, ministre chargé des affaires de France à la cour de Petersbourg, a été présenté au Roi et à la Reine le 13 novembre, recevant un accueil distingué. En janvier 1758, le Roi a accordé un brevet de Conseiller d'État à M. Gallois, Président à la Chambre des Comptes de Normandie et Secrétaire d'État du Roi de Pologne, Duc de Lorraine et de Bar.
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27
p. 206
De Rome, le 10 Novembre.
Début :
Le Cardinal d'Yorck a été nommé Archévêque Titulaire de Corinthe, [...]
Mots clefs :
Cardinal, Archevêque, Nomination, Évêque, Audience, Pape, Comte, Ministre
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texteReconnaissance textuelle : De Rome, le 10 Novembre.
De Rome , le 10 Novembre.
Le Cardinal d'Yorck a été nommé Archévêque
Titulaire de Corinthe , & il fera facré le 19 de ce
mois par Sa Sainteté .
Du 20.
Le 17 , l'Evêque de Laon , Ambaffadeur de
France , & l'Abbé Bellandi , Miniftre du Duc de
Modéne , eut une Audience particuliere de Sa
Sainteté , dans laquelle ils folliciterent conjointement
la difpenfe néceffaire pour le mariage de
Louis-François- Jofeph de Bourbon , Comte de la
Marche , Prince du Sang de France , avec Fortunée-
Marie , Princeffe de Modéne . Le Pape accorda
cette difpenfe de la maniere la plus gracieuſe. Le
mêmejour , les deux Miniftres firent part publiquement
de ce mariage à Sa Sainteté , qui en témoigna
beaucoup de fatisfaction : ils l'annoncerent
de même au Cardinal , neveu , & au Cardinal
, Secrétaire d'Etat .
Le Cardinal d'Yorck a été nommé Archévêque
Titulaire de Corinthe , & il fera facré le 19 de ce
mois par Sa Sainteté .
Du 20.
Le 17 , l'Evêque de Laon , Ambaffadeur de
France , & l'Abbé Bellandi , Miniftre du Duc de
Modéne , eut une Audience particuliere de Sa
Sainteté , dans laquelle ils folliciterent conjointement
la difpenfe néceffaire pour le mariage de
Louis-François- Jofeph de Bourbon , Comte de la
Marche , Prince du Sang de France , avec Fortunée-
Marie , Princeffe de Modéne . Le Pape accorda
cette difpenfe de la maniere la plus gracieuſe. Le
mêmejour , les deux Miniftres firent part publiquement
de ce mariage à Sa Sainteté , qui en témoigna
beaucoup de fatisfaction : ils l'annoncerent
de même au Cardinal , neveu , & au Cardinal
, Secrétaire d'Etat .
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Résumé : De Rome, le 10 Novembre.
Le 10 novembre, le Cardinal d'Yorck a été nommé Archevêque de Corinthe et sera consacré le 19 novembre par le Pape. Le 17 novembre, l'Évêque de Laon et l'Abbé Bellandi ont obtenu une audience privée auprès du Pape pour solliciter la dispense de mariage entre Louis-François-Joseph de Bourbon et Fortunée-Marie de Modène. Le Pape a accordé cette dispense et a témoigné sa satisfaction.
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28
p. 206-209
DE VERSAILLES, le 14. Décembre.
Début :
Sa Majesté a nommé l'Evêque de Vence à l'Evêché d'Angers. [...]
Mots clefs :
Roi de France, Nominations, Archevêque, Évêque, Vicaire, Abbé, Abbaye, Ordre, Chevalier, Comte, Conseil, Prieuré, Ambassadeur de Russie, Audience, Famille royale, Duc, Marquis, Commandement
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 14. Décembre.
DE VERSAILLES , le 14. Décembre.
SAA Majefté a nommé l'Evêque de Vence à l'Evêché
d'Angers..
L'Abbé Gautier , Vicaire Général du Diocéfe
de Bourges à l'Evêché de Luçon.
Et l'Abbé Moreau Chanoine de NotreDame
& Confeiller Clerc au Parlement , à l'Evêché '
de Vence.
Le Roi a donné l'Abbaye de Longvilliers , Ordre
de Cifteaux , Diocéle de Boulogne , à 1 Abbé
de Narboune- Pelet Chanoine de Saint - Paul-
Trois - Châteaux .
L'Abbaye d'Uzerche, Diocéfe de Limoges , Ordre
de Saint Benoît , à l'Abbé de Cugnac de Dampierre
, Chanoine & Chancelier de l'Eglite Mé--
tropolitaine de Tours.
L'Abbaye Réguliere de Saint Pierre de Hafnon ,
Diocéfe d'Arras , a Dom Lernould , Religieux de
la même Abbaye.
L'Abbaye de Perray , Ordre de Cifteaux , Diocéfe
d'Angers , à la Dame de Gourcy - Charcy ,
Religieufe à l'Abbaye aux Bois , à Paris.
Ville' L'Abbaye de Kerlot , Ordre de Ciſteaux ,
& Diocéfe de Quimper , à la Dame de Cuillé ,
Religieule à l'Abbaye de Banceray , à Angers.
Et un Canonicat de la Sainte Chapelle du
Palais à Paris , à l'Abbé Coriambleu , Prêtre du
Diocéfe d'Orléans.
Le fieur de Chevert , Lieutenant Général des
Armées du Roi , Commandeur , Grand Croix
JANVIER . 1759. 207,
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint-Louis
ayant été nommé par le Roi de Pologne , Electeur
de Saxe , Chevalier de l'Ordre de l'Aigle
Blanc , reçut le 2. ce mois , avec la permiffion de
S. M. des mains du Comté de Luface,le Cordon
de cet Ordre avec le Portrait du Roi de Pologne ,
dans une Boëte d'or enrichie de diamants,& une.
Lettre de ce Monarque , remplie de témoignages.
d'eftime & de bienveillance .
Le ro. le Roi , en entrant au Confeil , créa
Pair de France le Duc de Choifeuit , Miniftre &
Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangeres.
Le Roi a donné l'Abbaye de Preuilly , Ordre de
S. Benoit , Diocéfe de Tours , a l'Abbé de Gabriac
, Grand-Vicaire de Sens .
L'Abbaye de Bellozanne , Ordre de Prémon
tré , Diocéfe de Rouen , a l'Abbé le Rat , Chanoine
de l'Eglife Cathédrale de Rouen .
Le Prieuré de S. Maurice lès S. nlis , à l'Abbé
Mauffac , Prêtre de la Communauté de S. Sulpice.
Le Prieuré de Liern , Ordre de S. Auguftin ,
Biocéle d'Evreux , a l'Abbé Machelart , Chapelain
de la Chap ile de Madame.
Le Prieuré de Vicuxpoux , Ordre de Grammont
, Diocéfe de Seus , a l'Abbé de Maſtin
Grand- Vicaire d'Orleans.
Le Prieuré de S. Martin du Lamballe , Diocéle
de S. Brieux , à l'Abbé de Champorcin ,
Chanoine & Théologal de l'Eglife d'Arles.
Le Prieuré de Friardel , Ordre de S. Auguf
tin , Diocéfe de Lilieux , a l'Abbé de la Tour d'Auvergne
, Aumônier du Régiment Royal des Vaiſ➡
feaux .
Le Prieuré de Montguyon & de la Primaudiere,
fon Annexe, Ordre de Grammont, Dioceſe d'Angers
, à l'Abbé Dupont , Clerc de la Chapelle
du Roi
208 MERCURE DE FRANCE.
Le Prieuré de Saugé , Diocéfe de Poitiers , au
fieur Lebrun , Chapelain des Prifons du Grand
Châtelet ;
Le Prieuré de S. Martin fous Beaumont , Diocéfe
de Dijon , au fieur Bodier , Promoteur du
même Diocéfe.
Et le Prieuré de Mauves , Diocéfe de Nantes ,
au fieur des Rochelles Petit Prêtre du même
Diocéfe.
Le 21. Décembre.
Le 19. le Comte de Beftuchef , Ambaffadeur
Extraordinaire de Ruffie , eut une Audience particuliere
du Roi , à laquelle il fut conduit par le
Sieur de la Live , Introducteur des Amballadeurs.
Du 4 Janvier.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Eſprit , s'étant aſſemblés vers les
II heures dans le Cabinet du Roi , S. M. tint
un Chapitre , & admit au nombre des Chevaliers
de l'Ordre , le Duc de Chevreufe , le Duc de Broglie
, le Maréchal de Contades , le Comte de Graville
, le Comte de Rochechouart , le Comte de
Guerchy , le Prince de Crony & le Comte de
Lannion.
Le Roi fortit enfuite de fon Appartement pour
fe rendre à la Chapelle . Sa Majefté étoit en mauteau
avec le Collier de l'Ordre . Elle étoit précédée
de Monſeigneur le Dauphin , du Duc d'Orléans
, du Prince de Condé , du Comte de Clermont
, du Prince de Conty , du Comte de la Marche
, du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre , des
Chevaliers , des Commandeurs & des Officiers de
l'Ordre.
Après qu'on eut chanté l'Hymne du Veni Creator
, le Roi monta ſur ſon Trône , & mit au Cardinal
de Luynes le Cordon de l'Ordre. La Grand-
Mefle fut célébrée par l'Evêque de Langres , PréJANVIER.
1759. 200
lat-Commandeur. Après la Meffe , Sa Majefté
fut reconduite à ſon Appartement , à la maniere
accoutumée.
Sa Majesté a fait Duc à Brevet , le Marquis de
Villequier , fils du Duc d'Aumont.
Le Roi a permis au Comte d'Albert , fils du
Chevreufe de prendre le titre de Duc de Luynes.
Sa Majesté a nommé le Marquis de Quefne ,
Chef d'Efcadre , Commandeur de l'Ordre Royal
& Militaire de Saint- Louis , avec la Penfion de
trois mille livres.
SAA Majefté a nommé l'Evêque de Vence à l'Evêché
d'Angers..
L'Abbé Gautier , Vicaire Général du Diocéfe
de Bourges à l'Evêché de Luçon.
Et l'Abbé Moreau Chanoine de NotreDame
& Confeiller Clerc au Parlement , à l'Evêché '
de Vence.
Le Roi a donné l'Abbaye de Longvilliers , Ordre
de Cifteaux , Diocéle de Boulogne , à 1 Abbé
de Narboune- Pelet Chanoine de Saint - Paul-
Trois - Châteaux .
L'Abbaye d'Uzerche, Diocéfe de Limoges , Ordre
de Saint Benoît , à l'Abbé de Cugnac de Dampierre
, Chanoine & Chancelier de l'Eglite Mé--
tropolitaine de Tours.
L'Abbaye Réguliere de Saint Pierre de Hafnon ,
Diocéfe d'Arras , a Dom Lernould , Religieux de
la même Abbaye.
L'Abbaye de Perray , Ordre de Cifteaux , Diocéfe
d'Angers , à la Dame de Gourcy - Charcy ,
Religieufe à l'Abbaye aux Bois , à Paris.
Ville' L'Abbaye de Kerlot , Ordre de Ciſteaux ,
& Diocéfe de Quimper , à la Dame de Cuillé ,
Religieule à l'Abbaye de Banceray , à Angers.
Et un Canonicat de la Sainte Chapelle du
Palais à Paris , à l'Abbé Coriambleu , Prêtre du
Diocéfe d'Orléans.
Le fieur de Chevert , Lieutenant Général des
Armées du Roi , Commandeur , Grand Croix
JANVIER . 1759. 207,
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint-Louis
ayant été nommé par le Roi de Pologne , Electeur
de Saxe , Chevalier de l'Ordre de l'Aigle
Blanc , reçut le 2. ce mois , avec la permiffion de
S. M. des mains du Comté de Luface,le Cordon
de cet Ordre avec le Portrait du Roi de Pologne ,
dans une Boëte d'or enrichie de diamants,& une.
Lettre de ce Monarque , remplie de témoignages.
d'eftime & de bienveillance .
Le ro. le Roi , en entrant au Confeil , créa
Pair de France le Duc de Choifeuit , Miniftre &
Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangeres.
Le Roi a donné l'Abbaye de Preuilly , Ordre de
S. Benoit , Diocéfe de Tours , a l'Abbé de Gabriac
, Grand-Vicaire de Sens .
L'Abbaye de Bellozanne , Ordre de Prémon
tré , Diocéfe de Rouen , a l'Abbé le Rat , Chanoine
de l'Eglife Cathédrale de Rouen .
Le Prieuré de S. Maurice lès S. nlis , à l'Abbé
Mauffac , Prêtre de la Communauté de S. Sulpice.
Le Prieuré de Liern , Ordre de S. Auguftin ,
Biocéle d'Evreux , a l'Abbé Machelart , Chapelain
de la Chap ile de Madame.
Le Prieuré de Vicuxpoux , Ordre de Grammont
, Diocéfe de Seus , a l'Abbé de Maſtin
Grand- Vicaire d'Orleans.
Le Prieuré de S. Martin du Lamballe , Diocéle
de S. Brieux , à l'Abbé de Champorcin ,
Chanoine & Théologal de l'Eglife d'Arles.
Le Prieuré de Friardel , Ordre de S. Auguf
tin , Diocéfe de Lilieux , a l'Abbé de la Tour d'Auvergne
, Aumônier du Régiment Royal des Vaiſ➡
feaux .
Le Prieuré de Montguyon & de la Primaudiere,
fon Annexe, Ordre de Grammont, Dioceſe d'Angers
, à l'Abbé Dupont , Clerc de la Chapelle
du Roi
208 MERCURE DE FRANCE.
Le Prieuré de Saugé , Diocéfe de Poitiers , au
fieur Lebrun , Chapelain des Prifons du Grand
Châtelet ;
Le Prieuré de S. Martin fous Beaumont , Diocéfe
de Dijon , au fieur Bodier , Promoteur du
même Diocéfe.
Et le Prieuré de Mauves , Diocéfe de Nantes ,
au fieur des Rochelles Petit Prêtre du même
Diocéfe.
Le 21. Décembre.
Le 19. le Comte de Beftuchef , Ambaffadeur
Extraordinaire de Ruffie , eut une Audience particuliere
du Roi , à laquelle il fut conduit par le
Sieur de la Live , Introducteur des Amballadeurs.
Du 4 Janvier.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Eſprit , s'étant aſſemblés vers les
II heures dans le Cabinet du Roi , S. M. tint
un Chapitre , & admit au nombre des Chevaliers
de l'Ordre , le Duc de Chevreufe , le Duc de Broglie
, le Maréchal de Contades , le Comte de Graville
, le Comte de Rochechouart , le Comte de
Guerchy , le Prince de Crony & le Comte de
Lannion.
Le Roi fortit enfuite de fon Appartement pour
fe rendre à la Chapelle . Sa Majefté étoit en mauteau
avec le Collier de l'Ordre . Elle étoit précédée
de Monſeigneur le Dauphin , du Duc d'Orléans
, du Prince de Condé , du Comte de Clermont
, du Prince de Conty , du Comte de la Marche
, du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre , des
Chevaliers , des Commandeurs & des Officiers de
l'Ordre.
Après qu'on eut chanté l'Hymne du Veni Creator
, le Roi monta ſur ſon Trône , & mit au Cardinal
de Luynes le Cordon de l'Ordre. La Grand-
Mefle fut célébrée par l'Evêque de Langres , PréJANVIER.
1759. 200
lat-Commandeur. Après la Meffe , Sa Majefté
fut reconduite à ſon Appartement , à la maniere
accoutumée.
Sa Majesté a fait Duc à Brevet , le Marquis de
Villequier , fils du Duc d'Aumont.
Le Roi a permis au Comte d'Albert , fils du
Chevreufe de prendre le titre de Duc de Luynes.
Sa Majesté a nommé le Marquis de Quefne ,
Chef d'Efcadre , Commandeur de l'Ordre Royal
& Militaire de Saint- Louis , avec la Penfion de
trois mille livres.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 14. Décembre.
Le 14 décembre, plusieurs nominations ecclésiastiques ont été effectuées par Sa Majesté. L'évêque de Vence a été transféré à l'évêché d'Angers, tandis que l'abbé Gautier a été nommé au diocèse de Luçon et l'abbé Moreau à l'évêché de Vence. Diverses abbayes et prieurés ont également été attribués, notamment l'abbaye de Longvilliers à l'abbé de Narbonne-Pelet, l'abbaye d'Uzerche à l'abbé de Cugnac de Dampierre, et l'abbaye de Perray à la dame de Gourcy-Charcy. Le sieur de Chevert, lieutenant général des armées du roi, a reçu l'ordre de l'Aigle Blanc du roi de Pologne. Le duc de Choiseul a été créé pair de France. Plusieurs prieurés ont été attribués à des abbés et chapelains, comme le prieuré de S. Maurice lès S. nlis à l'abbé Mauffac et le prieuré de Mauves au sieur des Rochelles. Le 21 décembre, le comte de Bestuchef, ambassadeur de Russie, a eu une audience particulière avec le roi. Le 4 janvier, plusieurs chevaliers ont été admis dans l'Ordre du Saint-Esprit, et le roi a assisté à une messe solennelle. Sa Majesté a également fait duc à brevet le marquis de Villequier et permis au comte d'Albert de prendre le titre de duc de Luynes. Le marquis de Quefne a été nommé chef d'escadre et commandeur de l'Ordre de Saint-Louis.
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29
p. 207-209
DE VERSAILLES, le 15 Mars.
Début :
Le 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour la 46e fois. [...]
Mots clefs :
Sceau, Sa Majesté, Marquis, Capitaine, Comte, Nominations, Régiment, Infanterie, Gouverneur, Abbaye, Ordre, Diocèse, Lieutenant, Compagnie, Chevalier, Colonel, Évêque, Abbé, Archevêque
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 15 Mars.
De VERSAILLES , le 15 Mars .
L E 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour
la 46 ° fois.
Sa Majesté a donné au Marquis de Villeroi ,
Capitaine des Gardes- du - Corps en furvivance les
honneurs du Louvre , au Marquis de Lugeac le
commandement de la Compagnie des Grenadiers
à Cheval ; au Comte de Beaujeu l'infpection
générale & la Direction des Côtes maritimes
des Provinces de Poitou , Aulnis , Saintonge ,
Guyenne , Rouffillon , Languedoc & Provence 5.
& il a eu l'honneur de remercier le Roi en cette
qualité.
Du 29.
Sa Majesté tint le fceau pour la 47.fois.
Le Roia donné au Sieur du Tiller , le Régiment
Royal , Infanterie vacant par là promotion du
Marquis de Puifignieux au grade de Maréchal de
Camp.
Sa Majefté a nommé le Comte de Barbazan
208 MERCURE DE FRANCE
Sénéchal , Gouverneur de Bigorre , pour com
mander les Troupes qui feront dans cette Province.
Le Roi a donné l'Abbaye de S. Etienne de
Caen , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de Bayeux
au Cardinal de Gefvres ; l'Abbaye de S. Paul de
Verdun à l'ancien Evêque de Limoges , Précepteur
de Monteigneur le Duc de Bourgogne ; &
l'Abbaye de S. Michel , Diocèfe de Laon à l'Abbé
Colbert , Doyen de l'Eglife & Vicaire Général du
Diocèfe d'Orléans .
Sa Majesté a nominé le Comte de Fumel ,
Meftre de Camp , Lieutenant du Régiment de
Clermont-Prince ; & elle a donné le Régiment
de Fumel au Chevalier de ce nom. Le Chevalier
de Mirabeau a été nommé Inſpecteur Général
des Gardes- Côtes , avec la Direction des batteries
& des fignaux dans toute la partie de la Côte qui
s'étend depuis la Loire jufqu'à l'extrémité de la
frontière , ainfi que le Comte de Beaujeu l'a été
pour l'autre partie . Toutes les Côtes font partagées
entre ces deux Officiers , dans toute l'étendue
du Royaume . Ils ont fous eux dix Infpecteurs
, & commandent à tous les Capitaines
Généraux , Majors & Lieutenans - Colonels des
Milices Gardes - Côtes.
Du s Avril.
Le Roi ayant jugé convenable au bien de fon
Service , de créer un Exempt Sous - Aide- Major
d'augmentation dans chaque Compagnie de fes
Gardes-du-Corps , Sa Majefté a nommé à cette
Place dans la Compagnie Ecoffoiſe , le Chevalier
d'Etouville ; dans celle de illeroi , le fieur dela
Pujade ; dans celle de Beauveau , le fieur de Bachaffon
; & dans celle de Luxembourg , le Chevalier
de Reymondis. Sa Majefté a auffi difpofé des
deux Bâtons d'Exempt vacans dans la Compagnie
AVRIL. 1759. 209
Ecoffoife , en faveur du Chevalier de Fontaine &
du fieur de Saint - Meffani , & de la Sous-Aide-
Majorité de la Compagnie de Villeroi , vacante
par la retraite du Chevalier de Laftic , en faveur
du Chevalier de Mélée. Le Roi a accordé le Régiment
d'Infanterie de Bretagne , vacant par la
démiffion du Chevalier de Clermont d'Amboiſe ,
au Vicomte de Beaune. Sa Majefté a lifpolé du
Régiment d'Auvergne , Infanterie , en faveur du
Comte de Rochambeau. Le Marquis de Chaftellux
, qui en étoit Colonel , a donné la démiffion
à caufe que fa vue s'eft affoiblie au point de ne
pouvoir continuer fes fervices à la tête de ce Régiment
; & dans l'efpérance qu'elle pourra fe rétablir
, il a obtenu du Roi d'être Colonel réformé à
la fuite de ce Régiment ; celui de la Marche- Province
a été donné au Chevalier de Chaſtellux .
Sa Majesté a accordé des Places de Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France , au
fieur de Machault d'Arnouville, au Marquis de Tavanne
au Comte de Choifeul , & au Comte de
Peyre.
>
Le Roi a nommé à l'Archevêché de Rouen , l'Archevêque
d'Alby , à l'Archevêché d'Alby , l'Evêque
d'Evreux , & à l'Evêché d'Evreux , l'Abbé de
Marnezia , Doyen de l'Eglife , & Comte de Lyon,
& Vicaire Général du même Diocèfe . Sa Majeſté
a donné l'Abbaye de S. Rigaud , Ordre de faint
Benoît , Diocèle de Mâcon , à l'Abbé d'Eſpiard ,
Chanoine de la Métropole & Confeiller - Clerc au
Parlement de Besançon.
L E 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour
la 46 ° fois.
Sa Majesté a donné au Marquis de Villeroi ,
Capitaine des Gardes- du - Corps en furvivance les
honneurs du Louvre , au Marquis de Lugeac le
commandement de la Compagnie des Grenadiers
à Cheval ; au Comte de Beaujeu l'infpection
générale & la Direction des Côtes maritimes
des Provinces de Poitou , Aulnis , Saintonge ,
Guyenne , Rouffillon , Languedoc & Provence 5.
& il a eu l'honneur de remercier le Roi en cette
qualité.
Du 29.
Sa Majesté tint le fceau pour la 47.fois.
Le Roia donné au Sieur du Tiller , le Régiment
Royal , Infanterie vacant par là promotion du
Marquis de Puifignieux au grade de Maréchal de
Camp.
Sa Majefté a nommé le Comte de Barbazan
208 MERCURE DE FRANCE
Sénéchal , Gouverneur de Bigorre , pour com
mander les Troupes qui feront dans cette Province.
Le Roi a donné l'Abbaye de S. Etienne de
Caen , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de Bayeux
au Cardinal de Gefvres ; l'Abbaye de S. Paul de
Verdun à l'ancien Evêque de Limoges , Précepteur
de Monteigneur le Duc de Bourgogne ; &
l'Abbaye de S. Michel , Diocèfe de Laon à l'Abbé
Colbert , Doyen de l'Eglife & Vicaire Général du
Diocèfe d'Orléans .
Sa Majesté a nominé le Comte de Fumel ,
Meftre de Camp , Lieutenant du Régiment de
Clermont-Prince ; & elle a donné le Régiment
de Fumel au Chevalier de ce nom. Le Chevalier
de Mirabeau a été nommé Inſpecteur Général
des Gardes- Côtes , avec la Direction des batteries
& des fignaux dans toute la partie de la Côte qui
s'étend depuis la Loire jufqu'à l'extrémité de la
frontière , ainfi que le Comte de Beaujeu l'a été
pour l'autre partie . Toutes les Côtes font partagées
entre ces deux Officiers , dans toute l'étendue
du Royaume . Ils ont fous eux dix Infpecteurs
, & commandent à tous les Capitaines
Généraux , Majors & Lieutenans - Colonels des
Milices Gardes - Côtes.
Du s Avril.
Le Roi ayant jugé convenable au bien de fon
Service , de créer un Exempt Sous - Aide- Major
d'augmentation dans chaque Compagnie de fes
Gardes-du-Corps , Sa Majefté a nommé à cette
Place dans la Compagnie Ecoffoiſe , le Chevalier
d'Etouville ; dans celle de illeroi , le fieur dela
Pujade ; dans celle de Beauveau , le fieur de Bachaffon
; & dans celle de Luxembourg , le Chevalier
de Reymondis. Sa Majefté a auffi difpofé des
deux Bâtons d'Exempt vacans dans la Compagnie
AVRIL. 1759. 209
Ecoffoife , en faveur du Chevalier de Fontaine &
du fieur de Saint - Meffani , & de la Sous-Aide-
Majorité de la Compagnie de Villeroi , vacante
par la retraite du Chevalier de Laftic , en faveur
du Chevalier de Mélée. Le Roi a accordé le Régiment
d'Infanterie de Bretagne , vacant par la
démiffion du Chevalier de Clermont d'Amboiſe ,
au Vicomte de Beaune. Sa Majefté a lifpolé du
Régiment d'Auvergne , Infanterie , en faveur du
Comte de Rochambeau. Le Marquis de Chaftellux
, qui en étoit Colonel , a donné la démiffion
à caufe que fa vue s'eft affoiblie au point de ne
pouvoir continuer fes fervices à la tête de ce Régiment
; & dans l'efpérance qu'elle pourra fe rétablir
, il a obtenu du Roi d'être Colonel réformé à
la fuite de ce Régiment ; celui de la Marche- Province
a été donné au Chevalier de Chaſtellux .
Sa Majesté a accordé des Places de Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France , au
fieur de Machault d'Arnouville, au Marquis de Tavanne
au Comte de Choifeul , & au Comte de
Peyre.
>
Le Roi a nommé à l'Archevêché de Rouen , l'Archevêque
d'Alby , à l'Archevêché d'Alby , l'Evêque
d'Evreux , & à l'Evêché d'Evreux , l'Abbé de
Marnezia , Doyen de l'Eglife , & Comte de Lyon,
& Vicaire Général du même Diocèfe . Sa Majeſté
a donné l'Abbaye de S. Rigaud , Ordre de faint
Benoît , Diocèle de Mâcon , à l'Abbé d'Eſpiard ,
Chanoine de la Métropole & Confeiller - Clerc au
Parlement de Besançon.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 15 Mars.
Entre mars et avril 1759, le Roi a effectué plusieurs nominations et promotions. Le 13 mars, il a nommé le Marquis de Villeroi aux honneurs du Louvre, le Marquis de Lugeac au commandement des Grenadiers à Cheval, et le Comte de Beaujeu à l'inspection générale des côtes maritimes de plusieurs provinces. Le 29 mars, il a nommé le Sieur du Tiller au Régiment Royal d'Infanterie et le Comte de Barbazan Sénéchal et Gouverneur de Bigorre. Le Roi a également attribué des abbayes à des dignitaires religieux, comme l'Abbaye de Saint-Étienne de Caen au Cardinal de Gesvres et l'Abbaye de Saint-Paul de Verdun à l'ancien Évêque de Limoges. Le Comte de Fumel a été nommé Maître de Camp et Lieutenant du Régiment de Clermont-Prince, et le Chevalier de Mirabeau Inspecteur Général des Gardes-Côtes. Le 5 avril, le Roi a créé des postes d'Exempt Sous-Aide-Major dans les Compagnies des Gardes-du-Corps et nommé plusieurs officiers à ces postes. Il a également accordé des régiments d'infanterie au Vicomte de Beaune et au Comte de Rochambeau, et nommé des colonels dans le Régiment des Grenadiers de France. Enfin, il a nommé l'Archevêque d'Alby à l'Archevêché de Rouen, l'Évêque d'Évreux à l'Archevêché d'Alby, et l'Abbé de Marnezia à l'Évêché d'Évreux.
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30
p. 208
DE VERSAILLES, le 28 Juin.
Début :
Le 22 l'Archevêque d'Alby prêta serment entre les mains du Roi. [...]
Mots clefs :
Archevêque, Serment, Nominations, Colonel, Comte, Commandement, Lettre de noblesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 28 Juin.
DE VERSAILLES , le 28 Juin.
LE 22 l'Archevêque d'Alby prèia ſerment entre
les mains du Roi.
Le même jour Sa Majesté tint le Sceau pour
la cinquante-deuxième fois.
Le Roi a donné une place de Colonel dant les
Grenadiers de France au Comte de Chabannes ,
ci-devant Enfeigne de vaiffeau & fervant actuellement
en qualité de Volontaire dans le Régiment
du Comte de Talleyrand fon beau-frere.
>
Le 28 la Cour a pris le deuil pour quatre
jours , à l'occafion de la mort de la Princeſſe
d'Anhalt-Zerbſt.
Dus Juillet.
Le Roi a donné au Comte de Raymond , Ma-:
réchal- de- Camp , le commandement de la Province
d'Angoumois.
Sa Majefté a accordé des Lettres de Nobleffe
au fieur Ratte , ci-devant chargé des affaires da
Roi à la Cour de Vienne , en récompenfe de les
fervices.
Dans le dernier Mercure il s'eft gliffé une erreur
de la Gazette , où en parlant du Marquis de
Paulmy , il y eft dit ci-devant Miniftre & Secre
taire d'Etat , il falloit mettre Miniftre , & cia
devant Secrétaire d'Etat.
LE 22 l'Archevêque d'Alby prèia ſerment entre
les mains du Roi.
Le même jour Sa Majesté tint le Sceau pour
la cinquante-deuxième fois.
Le Roi a donné une place de Colonel dant les
Grenadiers de France au Comte de Chabannes ,
ci-devant Enfeigne de vaiffeau & fervant actuellement
en qualité de Volontaire dans le Régiment
du Comte de Talleyrand fon beau-frere.
>
Le 28 la Cour a pris le deuil pour quatre
jours , à l'occafion de la mort de la Princeſſe
d'Anhalt-Zerbſt.
Dus Juillet.
Le Roi a donné au Comte de Raymond , Ma-:
réchal- de- Camp , le commandement de la Province
d'Angoumois.
Sa Majefté a accordé des Lettres de Nobleffe
au fieur Ratte , ci-devant chargé des affaires da
Roi à la Cour de Vienne , en récompenfe de les
fervices.
Dans le dernier Mercure il s'eft gliffé une erreur
de la Gazette , où en parlant du Marquis de
Paulmy , il y eft dit ci-devant Miniftre & Secre
taire d'Etat , il falloit mettre Miniftre , & cia
devant Secrétaire d'Etat.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 28 Juin.
Le 22 juin, l'Archevêque d'Alby a prêté serment devant le Roi, qui a également scellé un document pour la cinquante-deuxième fois. Le Roi a nommé le Comte de Chabannes Colonel des Grenadiers de France, alors qu'il servait comme Volontaire dans le Régiment du Comte de Talleyrand, son beau-frère. Le 28 juin, la Cour a observé un deuil de quatre jours suite au décès de la Princesse d'Anhalt-Zerbst. Le 2 juillet, le Roi a confié au Comte de Raymond, Maréchal de Camp, le commandement de la Province d'Angoumois. De plus, Sa Majesté a accordé des Lettres de Noblesse à M. Ratte, ancien représentant du Roi à la Cour de Vienne, en reconnaissance de ses services. Une erreur a été corrigée dans le dernier Mercure concernant le Marquis de Paulmy, qui doit être désigné comme Ministre et ancien Secrétaire d'État.
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31
p. 200
DE VERSAILLES, le 12 Juillet.
Début :
Le 8 de ce mois le Chevalier de Floriac, Exempt des Gardes du Corps, [...]
Mots clefs :
Chevalier, Serment, Sceaux, Archevêque, Nominations, Ministre d'État, Conseil, Sa Majesté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 12 Juillet.
E VERSAILLES , le 12 Juillet.
LES
*
E 8 de ce mois , le Chevalier de Floriac,
Exempt des Gardes du Corps , prêta ferment en-
tre les mains du Roi pour le Gouvernement de
la Haute & Bafle Marche.
Le 9 Sa Majesté tint le Sceau.
Le
10
,
l'Archevêque
de
Rouen
prêta
ferment
entre
les
mains du Roi
,
Du
19
.
Le Roi a nommé Miniftre d'Etat le fieur de
Silhouette , Contrôleur- général de fes finances ,
qui a pris en cette qualité téance au Confeil de Sa
Majefté le 18 de ce mois.
LES
*
E 8 de ce mois , le Chevalier de Floriac,
Exempt des Gardes du Corps , prêta ferment en-
tre les mains du Roi pour le Gouvernement de
la Haute & Bafle Marche.
Le 9 Sa Majesté tint le Sceau.
Le
10
,
l'Archevêque
de
Rouen
prêta
ferment
entre
les
mains du Roi
,
Du
19
.
Le Roi a nommé Miniftre d'Etat le fieur de
Silhouette , Contrôleur- général de fes finances ,
qui a pris en cette qualité téance au Confeil de Sa
Majefté le 18 de ce mois.
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32
p. 212
DE PARIS, le 20 Octobre.
Début :
Les vaisseaux du Roi le Guerrier & le Souverain, chacun de 74 canons, [...]
Mots clefs :
Vaisseaux, Escadre, Canons, Lieutenant, Combat naval, Archevêque, Famille royale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 20 Octobre.
DE PARIS , le 20 Octobre.
Les vaiffeaux du Roi le Guerrier & le Souverain,
chacun de 74 canons , qui faifoient partie de l'Efcadre
commandée par le fieur de la Clue , & qui
s'en étoient féparés après le combat du 17 Août
dernier , font arrivés au port de Rochefort , l'un
le 28 Septembre , & l'autre le 11 de ce mois.
Le fieur de Village de Villevieille , Lieutenant
de vaiffeau, a été tué dans le combat du 17 à bord
du Guerrier , ainfi que 13 Soldats ; 46 ont été
bleffés.
Le fieur de Paul , Sous -Brigadier des Gardes,
de la Marine , a été tué dans le même combar
à bord du Souverain. La perte de l'équipage de ce
vaiffeau a été de 17 hommes tués, & de 54 bleffés.
Le Souverain a rencontré aux atterrages un
vaiſſeau Anglois de même force ; il a eu contre
ce vaiffeau un combat très vif , dans lequel fix
hommes de fon équipage ont été tués , & 34
bleffés . Il a été obligé de l'abandonner à l'approche
de plufieurs autres vaiffeaux Anglois qui
venoient à fon fecours.
Du 27.
L'Archevêque de Paris ayant eu permiſſion du
Roi de revenir dans fon Diocèfe , arriva à Verfailles
le 20 de ce mois , & eut l'honneur de voir
Sa Majefté le même jour . Il rendit enfuite fes
reſpects à la Reine & à la Famille Royale. Il vint
en cette Ville le lendemain 21 , fur les neufheures
du foir.
Les vaiffeaux du Roi le Guerrier & le Souverain,
chacun de 74 canons , qui faifoient partie de l'Efcadre
commandée par le fieur de la Clue , & qui
s'en étoient féparés après le combat du 17 Août
dernier , font arrivés au port de Rochefort , l'un
le 28 Septembre , & l'autre le 11 de ce mois.
Le fieur de Village de Villevieille , Lieutenant
de vaiffeau, a été tué dans le combat du 17 à bord
du Guerrier , ainfi que 13 Soldats ; 46 ont été
bleffés.
Le fieur de Paul , Sous -Brigadier des Gardes,
de la Marine , a été tué dans le même combar
à bord du Souverain. La perte de l'équipage de ce
vaiffeau a été de 17 hommes tués, & de 54 bleffés.
Le Souverain a rencontré aux atterrages un
vaiſſeau Anglois de même force ; il a eu contre
ce vaiffeau un combat très vif , dans lequel fix
hommes de fon équipage ont été tués , & 34
bleffés . Il a été obligé de l'abandonner à l'approche
de plufieurs autres vaiffeaux Anglois qui
venoient à fon fecours.
Du 27.
L'Archevêque de Paris ayant eu permiſſion du
Roi de revenir dans fon Diocèfe , arriva à Verfailles
le 20 de ce mois , & eut l'honneur de voir
Sa Majefté le même jour . Il rendit enfuite fes
reſpects à la Reine & à la Famille Royale. Il vint
en cette Ville le lendemain 21 , fur les neufheures
du foir.
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Résumé : DE PARIS, le 20 Octobre.
Le 20 octobre, les vaisseaux français le Guerrier et le Souverain, chacun armé de 74 canons, sont arrivés au port de Rochefort après s'être séparés de l'escadre commandée par le sieur de la Clue suite au combat du 17 août. Le Guerrier est arrivé le 28 septembre et le Souverain le 11 octobre. Lors du combat du 17 août, le sieur de Village de Villevieille, lieutenant de vaisseau, et 13 soldats ont été tués à bord du Guerrier, tandis que 46 autres ont été blessés. À bord du Souverain, le sieur de Paul, sous-brigadier des Gardes de la Marine, a été tué, et la perte totale de l'équipage s'est élevée à 17 hommes tués et 54 blessés. Le Souverain a ensuite affronté un vaisseau anglais de même force, subissant six hommes tués et 34 blessés, avant d'abandonner le combat face à plusieurs autres vaisseaux anglais. Par ailleurs, l'Archevêque de Paris, ayant obtenu la permission du Roi de revenir dans son diocèse, est arrivé à Versailles le 20 octobre et a rencontré Sa Majesté le même jour. Il a ensuite rendu ses respects à la Reine et à la Famille Royale, et est arrivé à Paris le lendemain, le 21 octobre, vers neuf heures du matin.
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33
p. 207-213
DE PARIS, le 8 Mars.
Début :
Charlotte-Godefride-Elisbeth de Rohan-Soubise, Princesse de Condé, mourut, [...]
Mots clefs :
Princesse de Condé, Décès, Prince de Soubise, Vertus, Corps embaumé, Cortège funéraire, Carosses, Couvent, Religieux, Prières, Deuil, Assemblée générale du Clergé de France, Archevêque, Audience du roi, Conseiller d'État, Ministre, Cérémonies, Assemblée du Clergé, Don, Société royale de Londres, Élection, Tremblements de terre, Ouragan, Capitaine, Irlande, Garnison, Officiers, Chevaliers, Gardes suisses, Ile de Mann, Combat, Anglais, Pondichéry, Blessés et morts, Compagnie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 8 Mars.
DE PARIS , le 8 Mars.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
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Résumé : DE PARIS, le 8 Mars.
Le 8 mars, Charlotte-Godefride-Élisabeth de Rohan-Soubise, princesse de Condé, est décédée à l'Hôtel de Condé à Paris à l'âge de vingt-trois ans après vingt-et-un jours de maladie. Elle était la fille de Charles de Rohan, prince de Soubise et maréchal de France, et d'Anne-Marie Louise de la Tour d'Auvergne, princesse de Bouillon. Mariée en mai 1753 à Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince du sang et gouverneur de Bourgogne, elle a eu trois enfants : Louis de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, né en 1756 ; Marie de Bourbon-Condé, née en 1755 et décédée en 1759 ; et Mademoiselle de Bourbon-Condé, née en 1757. La princesse était reconnue pour ses vertus chrétiennes et morales, ainsi que pour sa douceur et son affabilité, ce qui lui avait valu l'affection de tous. Les pauvres la pleuraient comme une mère et une amie. Son corps, après avoir été embaumé, a été exposé sur une estrade éclairée et tendue de noir avant d'être inhumé au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Le cortège funéraire comprenait cent pauvres, des officiers, des valets de chambre, et trois carrosses drapés de noir. L'archevêque de Bordeaux a prononcé un discours lors de la cérémonie, après quoi les religieuses ont commencé l'office des morts. La princesse de Marfan, Mademoiselle de Sens, et d'autres dames en deuil étaient présentes. Le 6 avril, l'assemblée générale du clergé de France s'est ouverte à l'église des Grands-Augustins. Le 9 avril, les prélats ont rendu visite au roi à Versailles. Le 11 avril, des commissaires du roi ont été reçus à l'assemblée du clergé, qui a accordé un don gratuit de seize millions au roi.
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34
p. 196-197
De GENES, le 10 Juin.
Début :
Les Colonels Basso, Gianai & Gallo, viennent de sortir de la prison, [...]
Mots clefs :
Colonels, Corse, Accusations, Innocence, Preuves, Archevêque, Pape, Bref
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De GENES, le 10 Juin.
De GENES , le 10 Juin.
> notre
Les Colonels Baffo , Gianai & Gallo , viennent
de fortir de la prifon , dans laquelle ils avoient
été renfermés , fur l'accufation de s'être mal comportés
à l'affaire de Furiani en Corfe . Ils ne jouiffent
cependant pas d'une entiere liberté. Il est enjomt
au premier , de ne point fortir de la ville ;
& aux deux autres , de refter dans leur maison ,
jufqu'à ce que les preuves de leur innocence
-foient complettes . L'Archevêque de cette ville , a
JUILLET. 1760.
197
communiqué le Bref exhortatoire , adreffé par le
Pape au Sénat ; on ne fait point encore quelle
réfolution la République prendra , fur ce Bref. On
a mis à Baſtia , ainfi qu'à Calvi , des Gardes aux
portes des Evêques & des Religieux , afin de lear
interdire toute communication avec le Vifiteur
Apoftolique. Il leur eft défendu de fortir , fans la
permillion du Gouverneur . Au reste , tout eft .
tranquille dans l'Ifle .
> notre
Les Colonels Baffo , Gianai & Gallo , viennent
de fortir de la prifon , dans laquelle ils avoient
été renfermés , fur l'accufation de s'être mal comportés
à l'affaire de Furiani en Corfe . Ils ne jouiffent
cependant pas d'une entiere liberté. Il est enjomt
au premier , de ne point fortir de la ville ;
& aux deux autres , de refter dans leur maison ,
jufqu'à ce que les preuves de leur innocence
-foient complettes . L'Archevêque de cette ville , a
JUILLET. 1760.
197
communiqué le Bref exhortatoire , adreffé par le
Pape au Sénat ; on ne fait point encore quelle
réfolution la République prendra , fur ce Bref. On
a mis à Baſtia , ainfi qu'à Calvi , des Gardes aux
portes des Evêques & des Religieux , afin de lear
interdire toute communication avec le Vifiteur
Apoftolique. Il leur eft défendu de fortir , fans la
permillion du Gouverneur . Au reste , tout eft .
tranquille dans l'Ifle .
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Résumé : De GENES, le 10 Juin.
Le 10 juin, les colonels Baffo, Gianai et Gallo ont été libérés à Gênes après l'affaire de Furiani. Baffo est assigné à résidence à Gênes, tandis que Gianai et Gallo doivent rester chez eux. En juillet 1760, l'archevêque de Gênes a transmis un message papal au Sénat. Des gardes surveillent les évêques et religieux en Corse pour empêcher toute communication avec le visiteur apostolique. L'île reste calme malgré ces mesures.
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35
p. 201-202
De PARIS, le 19 Juillet.
Début :
L'Assemblée générale du Clergé ayant fini ses Séances, les Prélats & autres [...]
Mots clefs :
Séances, Clergé, Audience du roi, Archevêque, Insectes, Académie des sciences, Défaite anglaise, Écosse, Tirage, Loterie de l'école royale militaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 19 Juillet.
De PARIS , le 19 Juillet.
L'affemblée générale du Clergé ayant fini fes
Séances , les Prélats & autres députés qui la compofoient
, fe rendirent à Verſailles le 13 de ce
mois . Ils eurent audience du Roi avec les honneurs
qu'on rend au Clergé,quand il eft en Corps,
& avec les mêmes cérémonies , qui furent obfervées
, lorfque les mêmes députés rendirent leurs
refpects à Sa Majeſté , le s du mois de Mars
dernier. L'Archevêque de Narbonne , Préfident
de l'Affemblée , étoit à la tête des députés , &
l'Evêque du Puy porta la parole.
Le Limoufin eft défolé , par des infectes qui
mangent & gâtent les grains dans les greniers,
& furtout le bled. Le fieur Bertin , Contrôleur
Général des Finances , touché d'un accident , dont
la vigilance de l'Intendant de Limoges ne lui a
laillé ignorer aucuns détails , a écrit à l'Acadé
nie des Sciences , pour l'inviter a ' chercher les
moyens de détruire ces infectes. L'Académie a
nommé les fieurs Duhamel & Tillet , connus par
leurs ouvrages fur l'Agriculture , pour le tranfporter
fur les lieux , & pour y donner tous les fecours
, que leurs lumieres pourront leur fuggérer.
On apprend , par la voie d'Angleterre , qu'après
la défaite du Brigadier Général Murray , l'armée
Françoife avoit auffitôt mis le fiége devant Québec.
Mais l'arrivée des vaiffeaux du Lord Colville & du
Capitaine Swanton , avec un fecours confidérable
qu'ils amenoient d'Halifax , l'ont obligée de renoncer
à fon entrepriſe . Elle a levé le fiége le 17
de Mai , & s'eft retirée en bon ordre , & lans être
enramée. Quelques canons, dont la plupart étoient
les mêmes que ceux qu'elle avoit pris , à la faite de
l'action du 26 du mois précédent , ont été abandonnés.
Cette armée a repris la premiere pofition
Iv
202, MERCURE DE FRANCE.
à Montréal , & dans les environs . Le Général
Hamherst ne compte pas pouvoir recommencer les
opérations , avant la fin de Juillet.
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Mili
taire , s'eit fait en la maniere accoutumée , dans
l'Hôtel de Ville de Paris , le 8 de ce mois . Les
numéros qui font fortis de la Roue de fortune ,
font 68 , 41 , 58 , 56 , 11. Le prochain tirage fe
fera le 7 du mois d'Août.
L'affemblée générale du Clergé ayant fini fes
Séances , les Prélats & autres députés qui la compofoient
, fe rendirent à Verſailles le 13 de ce
mois . Ils eurent audience du Roi avec les honneurs
qu'on rend au Clergé,quand il eft en Corps,
& avec les mêmes cérémonies , qui furent obfervées
, lorfque les mêmes députés rendirent leurs
refpects à Sa Majeſté , le s du mois de Mars
dernier. L'Archevêque de Narbonne , Préfident
de l'Affemblée , étoit à la tête des députés , &
l'Evêque du Puy porta la parole.
Le Limoufin eft défolé , par des infectes qui
mangent & gâtent les grains dans les greniers,
& furtout le bled. Le fieur Bertin , Contrôleur
Général des Finances , touché d'un accident , dont
la vigilance de l'Intendant de Limoges ne lui a
laillé ignorer aucuns détails , a écrit à l'Acadé
nie des Sciences , pour l'inviter a ' chercher les
moyens de détruire ces infectes. L'Académie a
nommé les fieurs Duhamel & Tillet , connus par
leurs ouvrages fur l'Agriculture , pour le tranfporter
fur les lieux , & pour y donner tous les fecours
, que leurs lumieres pourront leur fuggérer.
On apprend , par la voie d'Angleterre , qu'après
la défaite du Brigadier Général Murray , l'armée
Françoife avoit auffitôt mis le fiége devant Québec.
Mais l'arrivée des vaiffeaux du Lord Colville & du
Capitaine Swanton , avec un fecours confidérable
qu'ils amenoient d'Halifax , l'ont obligée de renoncer
à fon entrepriſe . Elle a levé le fiége le 17
de Mai , & s'eft retirée en bon ordre , & lans être
enramée. Quelques canons, dont la plupart étoient
les mêmes que ceux qu'elle avoit pris , à la faite de
l'action du 26 du mois précédent , ont été abandonnés.
Cette armée a repris la premiere pofition
Iv
202, MERCURE DE FRANCE.
à Montréal , & dans les environs . Le Général
Hamherst ne compte pas pouvoir recommencer les
opérations , avant la fin de Juillet.
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Mili
taire , s'eit fait en la maniere accoutumée , dans
l'Hôtel de Ville de Paris , le 8 de ce mois . Les
numéros qui font fortis de la Roue de fortune ,
font 68 , 41 , 58 , 56 , 11. Le prochain tirage fe
fera le 7 du mois d'Août.
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Résumé : De PARIS, le 19 Juillet.
Le 19 juillet, les prélats et députés du Clergé se rendirent à Versailles après leur assemblée générale. Ils furent reçus par le roi, l'archevêque de Narbonne menant la délégation et l'évêque du Puy prenant la parole. Dans le Limousin, des insectes ravageaient les grains dans les greniers, notamment le blé. Le contrôleur général des Finances, Bertin, alerté par l'intendant de Limoges, invita l'Académie des Sciences à trouver des solutions. Les savants Duhamel et Tillet furent désignés pour se rendre sur place. En Amérique du Nord, après la défaite du brigadier général Murray, l'armée française avait mis le siège devant Québec. Cependant, l'arrivée de renforts britanniques força les Français à lever le siège le 17 mai et à se retirer en bon ordre. L'armée française reprit position à Montréal et ses environs. Le général Hamerst ne prévoyait pas de reprendre les opérations avant la fin juillet. Par ailleurs, le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire eut lieu le 8 juillet à Paris, avec les numéros gagnants 68, 41, 58, 56 et 11. Le prochain tirage est prévu pour le 7 août.
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36
p. 207-210
De VERSAILLES, le 14 Août.
Début :
Le 20 du mois dernier, l'Archevêque de Narbonne prêta serment entre les mains du Roi [...]
Mots clefs :
Archevêque, Serment, Intendant, Ambassadeur de Venise, Audience, Capitaine, Comte, Duc, Sceau, Ambassadeur extraordinaire, Abbaye, Ordre, Diocèse, Abbé, Vicaire, Église, Nominations, Famille royale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 14 Août.
De VERSAILLES , le 14 Août.
E 20 du mois dernier , l'Archevêque de Narbonne
prêta ferment entre les mains du Roi pour
la Charge de Grand Aumônier.
Le fieur de Berulle , ci devant Intendant de
Moulins , prêta auffi ferment , le même jour ,
pour la place de Premier Préſident du Parlement
de Grenoble.
Le 22 , le fieur Tiepolo , Ambaſſadeur de la
République de Venife , qui avoit eu audience de
Sa Majefté , le 22 Juin , n'ayant pu être admis ,
le même jour , à celle de Madame Victoire , qui
étoit indifpofée , eut audience de cette Princeſſe.
208 MERCURE DE FRANCE.
Il y fut conduit par le fieur de la Live , Intro
ducteur des Ambaffadeurs .
Le Roi a fait préfent d'une épée au Capitaine
Bernard de Paimpol , en confidération de fes actions
diftinguées fur mer .
Sa Majefté a accordé au Comte de Rannes ,
Gouverneur des Ville & Château d'Alençon , des
Lettres de commandement dans la Ville & le
Château
Le 17 du même mois dernier , le Roi a donné
au Duc de Choifeul , Miniftre & Secrétaire d'Etat
au département des Affaires Etrangeres , le
Gouvernement de Tourdine , vacant par la mort
du Comte de Charolois.
Le 29 , Sa Majesté tint le Sceau .
Le même jour , Don Jaime Maffones de Lima,
Ambaffadeur Extraordinaire du Roi d'Espagne ,
eut une audience particuliere du Roi , dans laquelle
il préfenta à Sa Majefté le Comte de
Aranda , Grand d'Espagne , & Ambaſſadeur Extraordinaire
du Roi fon Maître , auprès du Roi
de Pologne , Electeur de Saxe . Don Jaime Ma
fones de Lima , fut conduit à cette audience ,
ainfi qu'à celle de la Reine & de toute la Famille
Royale , par le fieur de la Live , Introducteur
des Ambaffadeurs.
Le Roi a donné l'Abbaye de Chambre- Fontaine,
Ordre de Prémontré , Diocèle de Meaux , à
l'Abbé de Grimaldi , Grand- Vicaire de Rouen ;
Celle de Saint Acheuil , Ordre de Saint Auguflin
, Diocèle d'Amiens , à l'Abbé le Gros ,
Chanoine de la fainte Chapelle de Paris ;
Celle de Notre Dame des Alleuds , Ordre de
Saint Benoit , Diocèle de Poitiers , à l'Abbé de
Graves , Grand Vicaire de Saintes ;
Celle de Chante- Merle , Ordre de Saint Auguftin
, Diocèfe de Troyes , à l'Abbé de Cicé ,
Vicaire Général du même Diocèle.
SEPTEMBRE. 1760. 209
Celle de Vierzon , Ordre de Saint Benoît ,
Diocèle de Bourges , à l'Abbé le Corgne de Launay
, Docteur de Sorbonne ;
Cele de Saint Symphorien , lès - Bauvais , Ordre
de Saint Benoît , à l'Abbé de Gauville , Grand
Vicaire d'Evreux ;
Celle de la Mercy - Dieu , Ordre de Citeaux ,
Diocèle de Poitiers , à l'Abbé de Jons , Grand
Vicaire de Couzerans ;
Celle de Celle -Frouin , O dre de Saint Auguf
tin , Diocèle d'Angoulême , à l'Abbé de Montgazin
de Mérie , Grand Vicaire de Boulogne ;
Celle de Bourfas , Ordre de Citeaux , Diocèle
d'Auxerre , à l'Abbé d'Ailly de faint Vidal , Chanoine
d'Ainay , à Lyon ;
Celle de Pleine- Selve , Ordre de Prémontré ,
Diocèle de Eo deaux à l'Abbé de Blanquefort ,
Grand Vicaire de Carcaflonne ;
Le Prieuré de Boulogne , Ordre de Prémontré
, Diocèle de Blois , à l'Abbé de Broves , Grand
Vicaire de Fréjus ;
Le Doyenné de Vezelay , Diocèle d'Autun , à
l'Abbé de Phalles ;
Et la Prevôté de l'Eglife Métropole de Lyon ,
à l'Abbé de Ciuni , Comte de Lyon , Aumônier
de Sa Ma efté.
Le ro de ce mois , Don Jaime Maffones de
Lina , eat une audience particuliere du Roi ,
dans laquelle il préfenta à Sa Majesté le Comte
d'Aranda , qui prit congé de Sa Majefté , pour
fe rendre auprès du Roi de Pologne , Electeur
de Saxe. Don Jaime Maffones de Lima fut conduit
à cette audience , ainfi qu'à celle de la Rei
ne , de Monfeigneur le Dauphin , de Madame
la Dauphine , de Monfeigneur le Duc de Bourgogne
, de Monfeignear le Duc de Berry , de
Monfeigneur le Comte de Provence , de Mon210
MERCURE DE FRANCE.
feigneur le Comte d'Artois , de Madame Adé
laide , & de Mefdames Victoire , Sophie & Louife
, par le fieur de la Live , Introducteur des
Ambaffadeurs.
E 20 du mois dernier , l'Archevêque de Narbonne
prêta ferment entre les mains du Roi pour
la Charge de Grand Aumônier.
Le fieur de Berulle , ci devant Intendant de
Moulins , prêta auffi ferment , le même jour ,
pour la place de Premier Préſident du Parlement
de Grenoble.
Le 22 , le fieur Tiepolo , Ambaſſadeur de la
République de Venife , qui avoit eu audience de
Sa Majefté , le 22 Juin , n'ayant pu être admis ,
le même jour , à celle de Madame Victoire , qui
étoit indifpofée , eut audience de cette Princeſſe.
208 MERCURE DE FRANCE.
Il y fut conduit par le fieur de la Live , Intro
ducteur des Ambaffadeurs .
Le Roi a fait préfent d'une épée au Capitaine
Bernard de Paimpol , en confidération de fes actions
diftinguées fur mer .
Sa Majefté a accordé au Comte de Rannes ,
Gouverneur des Ville & Château d'Alençon , des
Lettres de commandement dans la Ville & le
Château
Le 17 du même mois dernier , le Roi a donné
au Duc de Choifeul , Miniftre & Secrétaire d'Etat
au département des Affaires Etrangeres , le
Gouvernement de Tourdine , vacant par la mort
du Comte de Charolois.
Le 29 , Sa Majesté tint le Sceau .
Le même jour , Don Jaime Maffones de Lima,
Ambaffadeur Extraordinaire du Roi d'Espagne ,
eut une audience particuliere du Roi , dans laquelle
il préfenta à Sa Majefté le Comte de
Aranda , Grand d'Espagne , & Ambaſſadeur Extraordinaire
du Roi fon Maître , auprès du Roi
de Pologne , Electeur de Saxe . Don Jaime Ma
fones de Lima , fut conduit à cette audience ,
ainfi qu'à celle de la Reine & de toute la Famille
Royale , par le fieur de la Live , Introducteur
des Ambaffadeurs.
Le Roi a donné l'Abbaye de Chambre- Fontaine,
Ordre de Prémontré , Diocèle de Meaux , à
l'Abbé de Grimaldi , Grand- Vicaire de Rouen ;
Celle de Saint Acheuil , Ordre de Saint Auguflin
, Diocèle d'Amiens , à l'Abbé le Gros ,
Chanoine de la fainte Chapelle de Paris ;
Celle de Notre Dame des Alleuds , Ordre de
Saint Benoit , Diocèle de Poitiers , à l'Abbé de
Graves , Grand Vicaire de Saintes ;
Celle de Chante- Merle , Ordre de Saint Auguftin
, Diocèfe de Troyes , à l'Abbé de Cicé ,
Vicaire Général du même Diocèle.
SEPTEMBRE. 1760. 209
Celle de Vierzon , Ordre de Saint Benoît ,
Diocèle de Bourges , à l'Abbé le Corgne de Launay
, Docteur de Sorbonne ;
Cele de Saint Symphorien , lès - Bauvais , Ordre
de Saint Benoît , à l'Abbé de Gauville , Grand
Vicaire d'Evreux ;
Celle de la Mercy - Dieu , Ordre de Citeaux ,
Diocèle de Poitiers , à l'Abbé de Jons , Grand
Vicaire de Couzerans ;
Celle de Celle -Frouin , O dre de Saint Auguf
tin , Diocèle d'Angoulême , à l'Abbé de Montgazin
de Mérie , Grand Vicaire de Boulogne ;
Celle de Bourfas , Ordre de Citeaux , Diocèle
d'Auxerre , à l'Abbé d'Ailly de faint Vidal , Chanoine
d'Ainay , à Lyon ;
Celle de Pleine- Selve , Ordre de Prémontré ,
Diocèle de Eo deaux à l'Abbé de Blanquefort ,
Grand Vicaire de Carcaflonne ;
Le Prieuré de Boulogne , Ordre de Prémontré
, Diocèle de Blois , à l'Abbé de Broves , Grand
Vicaire de Fréjus ;
Le Doyenné de Vezelay , Diocèle d'Autun , à
l'Abbé de Phalles ;
Et la Prevôté de l'Eglife Métropole de Lyon ,
à l'Abbé de Ciuni , Comte de Lyon , Aumônier
de Sa Ma efté.
Le ro de ce mois , Don Jaime Maffones de
Lina , eat une audience particuliere du Roi ,
dans laquelle il préfenta à Sa Majesté le Comte
d'Aranda , qui prit congé de Sa Majefté , pour
fe rendre auprès du Roi de Pologne , Electeur
de Saxe. Don Jaime Maffones de Lima fut conduit
à cette audience , ainfi qu'à celle de la Rei
ne , de Monfeigneur le Dauphin , de Madame
la Dauphine , de Monfeigneur le Duc de Bourgogne
, de Monfeignear le Duc de Berry , de
Monfeigneur le Comte de Provence , de Mon210
MERCURE DE FRANCE.
feigneur le Comte d'Artois , de Madame Adé
laide , & de Mefdames Victoire , Sophie & Louife
, par le fieur de la Live , Introducteur des
Ambaffadeurs.
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Résumé : De VERSAILLES, le 14 Août.
En juillet, plusieurs nominations et audiences eurent lieu à la cour. Le 20 juillet, l'Archevêque de Narbonne devint Grand Aumônier du Roi et le sieur de Bérulle fut nommé Premier Président du Parlement de Grenoble. Le 22 juillet, l'Ambassadeur de Venise, le sieur Tiepolo, fut reçu par le Roi et Madame Victoire, accompagné par le sieur de la Live. Le Roi décerna une épée au Capitaine Bernard de Paimpol pour ses actions en mer et accorda des lettres de commandement au Comte de Rannes pour Alençon. Le 17 juillet, le Duc de Choiseul reçut le gouvernement de Tourdine. Le 29 juillet, le Roi tint le Sceau et reçut Don Jaime Massones de Lima, Ambassadeur Extraordinaire du Roi d'Espagne, qui présenta le Comte d'Aranda, Ambassadeur auprès du Roi de Pologne. Le Roi attribua diverses abbayes et prieurés à des abbés et vicaires généraux. Le 10 septembre, Don Jaime Massones de Lima présenta à nouveau le Comte d'Aranda, qui prit congé pour se rendre auprès du Roi de Pologne, en présence de la famille royale.
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37
p. 197-199
De VERSAILLES, le 18 Septembre 1760.
Début :
Le 23 du mois dernier, on tira sur la terrasse, [...]
Mots clefs :
Comtesse, Feu d'artifice, Anniversaire, Duc de Berry, Monseigneur, Ministre d'État, Démission, Charge, Comte, Roi, Duc, Nominations, Députés, Clergé, Famille royale, Archevêque, Madame la Dauphine, Monseigneur le Dauphin, Ambassadeur, Contrat de mariage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 18 Septembre 1760.
De VERSAILLES , le 18 Septembre 1760.
Lis
5.
3
E23 du mois dernier , on tira fur la terraffe ,
par ordre de la Comtelle de Marfan , Gouvernante
des Enfans de France , un feu d'artifice pour l'anniverfaire
de la naiffance de Monfeigneur le Duc
de Berry. Monfeigneur le Duc de Bourgogne honora
de la préfence cette petite fête , & donna le
fignal pour tirer ce feu , qui fut parfaitement exé
cute par le fear Garnier , Artificier breveté du
Roi , pour Verfalles .
• Le fieur Rouillé ,-Miniftre d'Etat , ayant fup-
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
plié le Roi de recevoir fa démiflion de la Charge
de Grand- Maître & Sur- Intendant Général des
Poftes & relais de France , Sa Majefté a réuni
cette Charge à celle de Miniftre & Secrétaire d'Etat
, au département des affaires étrangeres.
Le Roi a donné au Comte de Treffan , Lieutenant-
Général de fes armées , & Grand- Maréchal des Logisdu
Roi de Pologne , Ducde Lorraine & de Bar ,
Je Commandement de Bitche & de la Lorraine
Allemande , vacant par la mort du Comte de
Bombelles.
>
Le feur Hurfon , Confeiller Honoraire au
Parlement & ci - devant Intendant de la Martinique
, a été nommé par Sa Majefté , à la place
d'Intendant de la Marine à Toulon , vacante par
la mort du fieur Charron.
Le Roi a accordé au Comte de Jumilhac Saint
Jean , Moufquetaire de la premiere Compagnie,
un Guidon de la Gendarmerie , Compagnie de
Flandre.
Le 3 de Septembre , le Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , partit d'ici pour ſe rendre
à Luneville .
Le 4 , les Députés des Etats de Languedoc , eurent
Audience du Roi , Ils furent préſentés par le
Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , & par
le Comte de Saint Florentin , Miniftre & Secré
taire d'Etat , & conduits par le fieur Defgranges ,
Maître des Cérémonies . La députation étoit compofée
; pour le Clergé , de l'Archevêque d'Albi ,.
qui porta la parole ; du Marquis de Calviffon ,
pour la Nobleffe ; des fieurs Guérin & Journet
pour le Tiers-Etat ; & du heur Joubert , Syndic
Général de la Province.
Les , le Roi , la Reine & la Famille Royale furent
en vifite chez Mademoiſelle de Sens , à l'oc
cafion de la mort de l'Abbeffe de Saint AntoineOCTOBRE
. 1760 , 199
Le , Monfeigneur le Duc de Berry fut remis
entre les mains des hommes , après les formalités
requifes à cette occafion. On tira le foir , dans
l'appartement de ce Prince , un feu d'artifice qui
fat exécuté par le fieur Garnier Artificier des
Enfans de France .
Le 9 , le fieur Pamphili , Archevêque de Colofle
, & Nonce du Pape , eur fa premiere Audience
particuliere de Sa Majefté , à laquelle il
fut conduit, ainfi qu'à celles de la Reine , de Monfeigneur
le Dauphin , de Madame la Dauphine ,
de Monfeigneur le Duc de Bourgogne , de Monfeigneur
le Duc de Berry , de Monfeigneur le
Comte de Provence , de Monfeigneur le Comte
d'Artois , de Madame Adélaïde & de Mel
dames Victoire , Sophie , & Louiſe , par le feur
de la Live , Introducteur des Amballareurs.
X
Le 14 , le Roi , la Reine , & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Comte d'E
pinay , avec Demoiſelle de Sebeville.
Le 16 , Sa Majefté tint le Sceau.
Lis
5.
3
E23 du mois dernier , on tira fur la terraffe ,
par ordre de la Comtelle de Marfan , Gouvernante
des Enfans de France , un feu d'artifice pour l'anniverfaire
de la naiffance de Monfeigneur le Duc
de Berry. Monfeigneur le Duc de Bourgogne honora
de la préfence cette petite fête , & donna le
fignal pour tirer ce feu , qui fut parfaitement exé
cute par le fear Garnier , Artificier breveté du
Roi , pour Verfalles .
• Le fieur Rouillé ,-Miniftre d'Etat , ayant fup-
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
plié le Roi de recevoir fa démiflion de la Charge
de Grand- Maître & Sur- Intendant Général des
Poftes & relais de France , Sa Majefté a réuni
cette Charge à celle de Miniftre & Secrétaire d'Etat
, au département des affaires étrangeres.
Le Roi a donné au Comte de Treffan , Lieutenant-
Général de fes armées , & Grand- Maréchal des Logisdu
Roi de Pologne , Ducde Lorraine & de Bar ,
Je Commandement de Bitche & de la Lorraine
Allemande , vacant par la mort du Comte de
Bombelles.
>
Le feur Hurfon , Confeiller Honoraire au
Parlement & ci - devant Intendant de la Martinique
, a été nommé par Sa Majefté , à la place
d'Intendant de la Marine à Toulon , vacante par
la mort du fieur Charron.
Le Roi a accordé au Comte de Jumilhac Saint
Jean , Moufquetaire de la premiere Compagnie,
un Guidon de la Gendarmerie , Compagnie de
Flandre.
Le 3 de Septembre , le Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , partit d'ici pour ſe rendre
à Luneville .
Le 4 , les Députés des Etats de Languedoc , eurent
Audience du Roi , Ils furent préſentés par le
Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , & par
le Comte de Saint Florentin , Miniftre & Secré
taire d'Etat , & conduits par le fieur Defgranges ,
Maître des Cérémonies . La députation étoit compofée
; pour le Clergé , de l'Archevêque d'Albi ,.
qui porta la parole ; du Marquis de Calviffon ,
pour la Nobleffe ; des fieurs Guérin & Journet
pour le Tiers-Etat ; & du heur Joubert , Syndic
Général de la Province.
Les , le Roi , la Reine & la Famille Royale furent
en vifite chez Mademoiſelle de Sens , à l'oc
cafion de la mort de l'Abbeffe de Saint AntoineOCTOBRE
. 1760 , 199
Le , Monfeigneur le Duc de Berry fut remis
entre les mains des hommes , après les formalités
requifes à cette occafion. On tira le foir , dans
l'appartement de ce Prince , un feu d'artifice qui
fat exécuté par le fieur Garnier Artificier des
Enfans de France .
Le 9 , le fieur Pamphili , Archevêque de Colofle
, & Nonce du Pape , eur fa premiere Audience
particuliere de Sa Majefté , à laquelle il
fut conduit, ainfi qu'à celles de la Reine , de Monfeigneur
le Dauphin , de Madame la Dauphine ,
de Monfeigneur le Duc de Bourgogne , de Monfeigneur
le Duc de Berry , de Monfeigneur le
Comte de Provence , de Monfeigneur le Comte
d'Artois , de Madame Adélaïde & de Mel
dames Victoire , Sophie , & Louiſe , par le feur
de la Live , Introducteur des Amballareurs.
X
Le 14 , le Roi , la Reine , & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Comte d'E
pinay , avec Demoiſelle de Sebeville.
Le 16 , Sa Majefté tint le Sceau.
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Résumé : De VERSAILLES, le 18 Septembre 1760.
Le 18 septembre 1760, un feu d'artifice fut organisé à Versailles pour célébrer l'anniversaire du Duc de Berry, en présence du Duc de Bourgogne. Cet événement fut dirigé par le sieur Garnier, artificier du Roi. Le sieur Rouillé, Ministre d'État, démissionna de ses fonctions de Grand-Maître et Surintendant général des Postes et relais de France, ainsi que de Ministre et Secrétaire d'État aux affaires étrangères. Le Roi nomma le Comte de Tressan au commandement de Bitche et de la Lorraine allemande, poste vacant après la mort du Comte de Bombelles. Le sieur Hurfon fut nommé Intendant de la Marine à Toulon, succédant au sieur Charron. Le Comte de Jumilhac Saint Jean reçut un guidon de la Gendarmerie. Le Roi de Pologne, Duc de Lorraine et de Bar, quitta Versailles pour Luneville le 3 septembre. Le 4 septembre, les députés des États de Languedoc furent reçus par le Roi, présentés par le Comte d'Eu et le Comte de Saint Florentin. Diverses visites et audiences eurent lieu, notamment celle de l'Archevêque de Colosse, Nonce du Pape, le 9 septembre. Le 14 septembre, le Roi et la famille royale signèrent le contrat de mariage du Comte d'Epinay avec Mademoiselle de Sévéville. Enfin, le Roi tint le Sceau le 16 septembre.
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38
p. 207-208
De PARIS, le 4 Octobre.
Début :
Le 21 du mois dernier, on fit la Dédicace de l'Eglise Paroissiale [...]
Mots clefs :
Église, Dédicace, Évêque, Clergé, Monseigneur le Dauphin, Madame la Dauphine, Archevêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 4 Octobre.
De PARIS , le 4 Octobre,
Le 21 du mois dernier , on fit la Dédicace de
l'Eglife Paroiffiale de Choifi- le- Roi : cette Eglife
fur dédiée fous l'invocation de Saint Louis , Roi
de France , & de Saint Nicolas , Evêque de Myrre.
Cette Cérémonie fut faite par l'Archevêque de
Paris , affifté des Archevêques d'Aries , de Tours ,
de Befançon , de Touloufe , d'Alby , & des Evêques
de Grenoble , de Chartres , d'Orléans , de
208 MERCURE DE FRANCE.
Meaux , de Metz & d'Autun , en qualité de
Co-Confécrateurs . Les autres Evêques qui fe trouvoient
ici y affiftérent avec les Agens Généraux
du Clergé , fur l'invitation qui leur en avoit été
faite de la part de Sa Majefté. Le Roi , la Reine ,
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine ,
& Mefdames , affifterent à cette Cérémonie.
L'Archevêque de Paris , les Archevêques & Evêques
Co-Confécrateurs , les autres Evêques qui
avoient affifté à la Cérémonie , & les deux Agens
Généraux du Clergé , eurent l'honneur de dîner
avec Sa Majesté .
Le 21 du mois dernier , on fit la Dédicace de
l'Eglife Paroiffiale de Choifi- le- Roi : cette Eglife
fur dédiée fous l'invocation de Saint Louis , Roi
de France , & de Saint Nicolas , Evêque de Myrre.
Cette Cérémonie fut faite par l'Archevêque de
Paris , affifté des Archevêques d'Aries , de Tours ,
de Befançon , de Touloufe , d'Alby , & des Evêques
de Grenoble , de Chartres , d'Orléans , de
208 MERCURE DE FRANCE.
Meaux , de Metz & d'Autun , en qualité de
Co-Confécrateurs . Les autres Evêques qui fe trouvoient
ici y affiftérent avec les Agens Généraux
du Clergé , fur l'invitation qui leur en avoit été
faite de la part de Sa Majefté. Le Roi , la Reine ,
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine ,
& Mefdames , affifterent à cette Cérémonie.
L'Archevêque de Paris , les Archevêques & Evêques
Co-Confécrateurs , les autres Evêques qui
avoient affifté à la Cérémonie , & les deux Agens
Généraux du Clergé , eurent l'honneur de dîner
avec Sa Majesté .
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Résumé : De PARIS, le 4 Octobre.
Le 21 septembre, l'église paroissiale de Choisy-le-Roi a été dédiée sous la protection de Saint Louis et Saint Nicolas. La cérémonie, présidée par l'archevêque de Paris, a réuni plusieurs archevêques et évêques. Le roi, la reine, le dauphin, la dauphine et Mesdames y ont assisté. Un dîner a suivi avec Sa Majesté.
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39
p. 191-192
De VERSAILLES, le 20 Novembre.
Début :
Le Roi a donné l'Abbaye de Jouy, Ordre de S. Benoît, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Archevêque, Vicaire, Religieuse, Deuil, Cour, Roi d'Angleterre, Sceau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 20 Novembre.
De VERSAILLES , le 20 Novembre.
E Rol a donné l'Abbaye de Jouy , Ordre de
S. Benoît , Diocéfe de Sens , à l'Archevêque de
Tours.
Celle de S. Faron , Ordre de S. Benoît , Diocèle
de Meaux , à l'Abbé de Soulange , Vicaire Général
du Diocéfe de Vannes & Aumônier de Madame
Adelaide.
Celle de Préaux , Ordre de S. Benoît , Diocèle
de Lifieux , à la Dame de Gimel de Lantilhac ,
192 MERCURE DE FRANCE.
C
Religieufe de l'Abbaye de la Régle à Limoges.
Et le Prieuré de Neufchâtel, Diocéle de Rouen,
à la Dame de Rofée , Religieufe Bénédictine du
Monaftére de Belfond à Rouen .
Le 24 du mois dernier , Sa Majeſté tint le
Sceau.
La Cour a pris le deuil pour trois ſemaines à
l'occafion de la mort du Roi d'Angleterre . Ce
Prince mourut fubitement âgé de foixante & dixfept
ans.
Le 12 de ce mois , la Reine & Monfeigneur le
Dauphin fe rendirent à la Chapelle pour y tenir
fur les Fonts de Baptême un fils du fieur Thierry,
Moufquetaire , & Huiffier de la Chambre du Roi ,
que Sa Majefté nomma Marie - Louis . L'Abbé de
-Saint- Hermine , fon Aumônier de Quartier , fit
la Cérémonie.
Le 17 , le Roi tint le Sceau.
E Rol a donné l'Abbaye de Jouy , Ordre de
S. Benoît , Diocéfe de Sens , à l'Archevêque de
Tours.
Celle de S. Faron , Ordre de S. Benoît , Diocèle
de Meaux , à l'Abbé de Soulange , Vicaire Général
du Diocéfe de Vannes & Aumônier de Madame
Adelaide.
Celle de Préaux , Ordre de S. Benoît , Diocèle
de Lifieux , à la Dame de Gimel de Lantilhac ,
192 MERCURE DE FRANCE.
C
Religieufe de l'Abbaye de la Régle à Limoges.
Et le Prieuré de Neufchâtel, Diocéle de Rouen,
à la Dame de Rofée , Religieufe Bénédictine du
Monaftére de Belfond à Rouen .
Le 24 du mois dernier , Sa Majeſté tint le
Sceau.
La Cour a pris le deuil pour trois ſemaines à
l'occafion de la mort du Roi d'Angleterre . Ce
Prince mourut fubitement âgé de foixante & dixfept
ans.
Le 12 de ce mois , la Reine & Monfeigneur le
Dauphin fe rendirent à la Chapelle pour y tenir
fur les Fonts de Baptême un fils du fieur Thierry,
Moufquetaire , & Huiffier de la Chambre du Roi ,
que Sa Majefté nomma Marie - Louis . L'Abbé de
-Saint- Hermine , fon Aumônier de Quartier , fit
la Cérémonie.
Le 17 , le Roi tint le Sceau.
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Résumé : De VERSAILLES, le 20 Novembre.
Le 20 novembre, plusieurs abbayes et prieurés ont été attribués à divers dignitaires religieux. L'Abbaye de Jouy, Ordre de Saint Benoît, Diocèse de Sens, a été donnée à l'Archévêque de Tours. L'Abbaye de Saint Faron, Ordre de Saint Benoît, Diocèse de Meaux, a été attribuée à l'Abbé de Soulange, Vicaire Général du Diocèse de Vannes et Aumônier de Madame Adelaide. L'Abbaye de Préaux, Ordre de Saint Benoît, Diocèse de Lifieux, a été confiée à la Dame de Gimel de Lantilhac. La Religieuse de l'Abbaye de la Règle à Limoges et le Prieuré de Neufchâtel, Diocèse de Rouen, ont été donnés à la Dame de Rosée, Religieuse Bénédictine du Monastère de Belfond à Rouen. Le 24 du mois précédent, Sa Majesté a tenu le Sceau et la Cour a observé un deuil de trois semaines à la suite du décès du Roi d'Angleterre, âgé de soixante-dix-sept ans. Le 12 novembre, la Reine et Monseigneur le Dauphin se sont rendus à la Chapelle pour le baptême d'un fils du sieur Thierry, Mousquetaire et Huissier de la Chambre du Roi, nommé Marie-Louis. La cérémonie a été effectuée par l'Abbé de Saint-Hermine, Aumônier de Quartier. Le 17 novembre, le Roi a de nouveau tenu le Sceau.
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40
p. 184-190
De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
Début :
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de Choiseul ont fait entendre au Roi [...]
Mots clefs :
Maréchal de Biron, Duc de Choiseul, Musique militaire, Roi, Régiment, Famille royale, Contrat de mariage, Comte, Bal, Monseigneur le Dauphin, Comtesse, Académie française, Commandement, Nominations, Cour, Chevaliers, Officiers, Honneur, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Duc, Prince héréditaire, Célébrations, Église, Capitaine, Promotion, Archevêque, Diocèse, Abbé, Ordre, Impératrice de Russie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
DeVERSAILLES , le 16 Fevrier 1763 .
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de
Choifeul ont fait entendre au Roi tes Mufiques
AVRIL. 1763 . 185
attachées au Régiment des Gardes Françoiles &
Suiffes ; & Sa Majesté en a paru très - fatisfaite .
Leurs Majeftés ainfi que la Famille Royale ,
ont figné , le 23 du mois dernier , le Contrat
de mariage du Comte de Sparre avec la Demoiſelle
de Camufet. Le Comte de Sparre eft
d'une Famille de Suede , très - ancienne dans ce
Royaume ,& illuftrée par plufieurs alliances avec
des Maifons Souveraines. Son Père , le Comte
de Sparre , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , eft petit-fils du Comte Pierre Sparre , Ambaffadeur
de Suede en France en 1675 .
Le 24 du même mois il y a eu Bal à la Cour.
Leurs Majeftés , ainfi que Monſeigneur le Dauphin
, Madame la Dauphine , Madame Adélaïde ,
Mesdames Victoire & Sophie l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres
, le Prince de Condé , le Comte de Luface
, & la Comreffe de Henneberg , affifterent
à cette affemblée , qui fut très -brillante par le
concours & la magnificence des Seigneurs &
des Dames de la Cour.
Le 25 la Comteffe de Choifeul- la - Beaume a
été préfentée à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Ducheffe de Choifeut.
Le fieur Hardion , de l'Académie Françoife ;
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale les 15 & 16 ° volumes
de fon Hiftoire Univerfelle. Le fieur Targe , ci
devant Proffeffeur de Langue Françoife , & ac
tuellement Profeffeur de Mathématique à l'Ecole
Royale Militaire , a préfenté auffi à Monfeigneur
le Duc de Berry & à Monſeigneur le Comte
de Provence , les Tomes 5 , 6 , 7 , & 8 de
fa Traduction de l'Hiftoire d Angleterre ; par le
feur Smolett. £
Sa Majesté a difpofé de la Lieutenance Géné186
MERCURE DE FRANCE.
rale du Comté de Charolois & du commande,
ment en Chef de la Province de Bourgogne
vacant par la mort du Marquis d'Anlezy , en
faveur du Comte de la Guiche , Lieutenant Gćnéral
des Armées du Roi.
Le 30 , le fieur d'Argouges , nommé à la.
place de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris ,
après la retraite de fon père , fut préſenté en
cette qualité à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
54
Le même jour , l'Abbé de Voifenon , préfenta
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
le Difcours qu'il a prononcé à l'Académie Françoife
pour la réception.
Le 31 , il y eut Bal à la Cour. Le Roi , ainf
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meſdames Victoire ,
Sophie & Louiſe l'honorerent de leur préfence,
Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Prince
de Condé , le Prince de Conti , le Comte dẹ.
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe
de Henneberg , affifterent à cette Affemblée
, qui fut auffi brillante que les précédentes.
Le 1. de ce mois , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre , affifterent au fervice
anniverfaire qu'on célébre pour les Cheva
diers de l'Ordre. L'Evêque de Langres y officia
Le même jour , le feur Gigot , Ex- Recteur
de l'Univerfité , accompagné des Doyens des quatre
Facultés , ent l'honneur de préfenter , felon
Tufage , un Cierge au Roi , à la Reine , à Monfeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine ,
à Monfeigneur le Duc de Berry , & à Monfeigneur
le Comte de Provence.
Le même jour , le Père Pays , Commandeur
de la Merci , accompagné de trois de fes ReliAVRIL.
1763. 187
gieux , a eu l'honneur de préfenter un Cierge
à la Reine , en conféquence d'une condition im
pofée à cet Ordre , lorfque Marie de Médicis
en permit l'établiſſement à Paris en 1613 .
> du
Le 2 , Fête de la Purification de la Sainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offi
ciers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés
vers les onze heures du matin dans le Cabinet
du Roi , le Prince de Lamballe fut introduit
dans ce Cabinet , où il fut reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint Michel . Le Roi fortit enfuite
de fon appartement pour aller à la Chapelle :Sa
Majefté étoit précédée du Duc d'Orléans , dú
Duc de Chartres du Prince de Condé ,
Prince de Conti du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre & des Che
valiers , Commandeurs de l'Ordre . Le Prince de
Lamballe , en habit de Novice , marchoit entre
les Chevaliers & les Officiers . Le Roi , devant
qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs maffes , étoit en manteau , le Collier de l'Or
dre pardeffus , ainfi que celui de la Toifon d'Or.
Lorfqu'on eut chanté l'Hymne Veni Creator
le Roi monta fur fon Trône , & reçur Cheva
lier le Prince de Lamballe . L'Evêque Duc de
Langres, Prélat,Commandeur, célébra la Grand-
Meffe , à laquelle la Reine , accompagnée de
Madame la Dauphine , de Madame Adélaïde
& de Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , affifta
dans la Tribune ; après quoi , le Roi fut reconduit
à fon appartement en la maniere accoutumée.
2.
Le même jour , la Marquife de Belfunce fut
préſentée à Leurs Majeſtés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Comteffe de Belfunce ; & le Comte
d'Apchon , Maréchal des Camps & Armées du
188 MERCURE DE FRANCE.
Roi , à été présenté à Sa Majeſté en qualité de
Gouverneur du Duc de Bourbon .
Le 7 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés ,
ainní que Monfeigneur le Dauphin , Madame la
Dauphine , & Meldames , l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Lamballe , &
le Conte de Luface affiftérent à cette affemblée .
Le même jour , le Prince de Beauvau , qui
commandoit les Troupes Françoiles en Portugal
, eft arrivé , & a été préſenté au Roi ,
Le 6 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignérent le Contrat de mariage du Comte
de la Luzerne , avec la Demoifelle Angrand
d'Alleret. Le même jour , la Ducheffe d'Havré .
fut préfentée à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale , par la Marquife de Léde , & prit le Tabouret
chez la Reine.
Le 8 , le Prince Héréditaire de Naffau-Saarbruck
eut l'honneur d'être préfenté au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le 10 , on célébra dans l'Eglife Paroiffiale de
Notre-Dame , un Service pour feue Madame
Henriette de France. La Reine y affifta , ainfi
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meldames Victoire ,.
Sophie & Louife.
Le 13 Leurs Majeftés , ainfi que la Famille
Royale , fignerent le Contrat de mariage du
Comte de Montboiffier avec la Demoiſelle de
- Rochechouart.
Le 14 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés
, ainfi que Monfeigneur, le Dauphin , Madame
la Dauphine , le Duc d'Orléans , le Duc
de Chartres , le Prince de Condé , le Prince de
Lamballe , le Comte de Laface , & la ComAVRIL.
1763: 189
teffe de Henneberg affifterent à cette Affemblée
.
La Ducheffe de la Rochefoucault & la Ba
ronne de Warsberg furent préfentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale ; la premiere ,
par la Ducheffe d'Enville ; & la feconde , par
la Comteffe d'Helmftat. La Ducheffe de la Rochefoucault
prit le Tabouret le même jour.
Le Comte de Bonneguife , Capitaine dans le
Régiment de Bourgogne , Cavalerie , a obtenu
l'agrément du Roi , pour la charge de Colo
nel- Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Eu ,
vacante par la promotion du Comte de Caſtellane
au grade de Maréchal de Camp.
Aujourd'hui la Cour a pris le deuil pour quinze
jours , à l'occafion de la mort du Cardinal de
Baviere , Evêque & Prince de Liége.
Le 2 de ce mois , Archevêque de Narbonne ,
Grand -Aumônier de France , prêta ferment entre
les mains du Roi , pour l'Archevêché de
Rheims.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché de Touloufe
en faveur de l'Evêque de Condom ; & de
l'Evêché de Condom en faveur de l'Abbé d'Anteroche
, Vicaire Général du Diocèle de Cambray.
Le Roi a donné l'Abbaye de Reclus , Ordre
de Citeaux , Diocèle de Troyes , à l'Abbé de
Ventoux , Vicaire - Général du même Diocèle ;
Celle de Sainte Claire d'Annonay en Vivarais ,
Diocèle de Vienne , à la Dame de Belmés , Religieufe
Urfuline du Monaftere de Pernés , Diocèle
de Carpentras ; & le Prieuré de Poiffy' ,
Ordre de Saint Dominique , Diocèle de Chartres
, à la Dame de la Beaume-Suze , Religieufe
Bénédiaine de l'Abbaye de, Saint Honoré de
Tarafcon.
190 MERCURE DE FRANCE.
L'Impératrice Catherine de Ruffie , depuis
fon avenement au Trône , ayant fait difficulté
de renouveller la reverfale qui avoit été fucceffivement
donnée par l'Impératrice Elifabeth &
par l'Empereur Pierre III . au fujet du titre
Impérial , le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
de Sa Majefté en Ruffie , a été
quelque temps fans avoir fon audience & fans
remettre les lettres de créance ; mais pour lever
cette difficulté , l'Impératrice Catherine à fait
remettre la déclaration fuivante à tous les
Miniftres Etrangers réſidans à ſa Cour.
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de
Choifeul ont fait entendre au Roi tes Mufiques
AVRIL. 1763 . 185
attachées au Régiment des Gardes Françoiles &
Suiffes ; & Sa Majesté en a paru très - fatisfaite .
Leurs Majeftés ainfi que la Famille Royale ,
ont figné , le 23 du mois dernier , le Contrat
de mariage du Comte de Sparre avec la Demoiſelle
de Camufet. Le Comte de Sparre eft
d'une Famille de Suede , très - ancienne dans ce
Royaume ,& illuftrée par plufieurs alliances avec
des Maifons Souveraines. Son Père , le Comte
de Sparre , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , eft petit-fils du Comte Pierre Sparre , Ambaffadeur
de Suede en France en 1675 .
Le 24 du même mois il y a eu Bal à la Cour.
Leurs Majeftés , ainfi que Monſeigneur le Dauphin
, Madame la Dauphine , Madame Adélaïde ,
Mesdames Victoire & Sophie l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres
, le Prince de Condé , le Comte de Luface
, & la Comreffe de Henneberg , affifterent
à cette affemblée , qui fut très -brillante par le
concours & la magnificence des Seigneurs &
des Dames de la Cour.
Le 25 la Comteffe de Choifeul- la - Beaume a
été préfentée à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Ducheffe de Choifeut.
Le fieur Hardion , de l'Académie Françoife ;
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale les 15 & 16 ° volumes
de fon Hiftoire Univerfelle. Le fieur Targe , ci
devant Proffeffeur de Langue Françoife , & ac
tuellement Profeffeur de Mathématique à l'Ecole
Royale Militaire , a préfenté auffi à Monfeigneur
le Duc de Berry & à Monſeigneur le Comte
de Provence , les Tomes 5 , 6 , 7 , & 8 de
fa Traduction de l'Hiftoire d Angleterre ; par le
feur Smolett. £
Sa Majesté a difpofé de la Lieutenance Géné186
MERCURE DE FRANCE.
rale du Comté de Charolois & du commande,
ment en Chef de la Province de Bourgogne
vacant par la mort du Marquis d'Anlezy , en
faveur du Comte de la Guiche , Lieutenant Gćnéral
des Armées du Roi.
Le 30 , le fieur d'Argouges , nommé à la.
place de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris ,
après la retraite de fon père , fut préſenté en
cette qualité à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
54
Le même jour , l'Abbé de Voifenon , préfenta
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
le Difcours qu'il a prononcé à l'Académie Françoife
pour la réception.
Le 31 , il y eut Bal à la Cour. Le Roi , ainf
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meſdames Victoire ,
Sophie & Louiſe l'honorerent de leur préfence,
Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Prince
de Condé , le Prince de Conti , le Comte dẹ.
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe
de Henneberg , affifterent à cette Affemblée
, qui fut auffi brillante que les précédentes.
Le 1. de ce mois , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre , affifterent au fervice
anniverfaire qu'on célébre pour les Cheva
diers de l'Ordre. L'Evêque de Langres y officia
Le même jour , le feur Gigot , Ex- Recteur
de l'Univerfité , accompagné des Doyens des quatre
Facultés , ent l'honneur de préfenter , felon
Tufage , un Cierge au Roi , à la Reine , à Monfeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine ,
à Monfeigneur le Duc de Berry , & à Monfeigneur
le Comte de Provence.
Le même jour , le Père Pays , Commandeur
de la Merci , accompagné de trois de fes ReliAVRIL.
1763. 187
gieux , a eu l'honneur de préfenter un Cierge
à la Reine , en conféquence d'une condition im
pofée à cet Ordre , lorfque Marie de Médicis
en permit l'établiſſement à Paris en 1613 .
> du
Le 2 , Fête de la Purification de la Sainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offi
ciers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés
vers les onze heures du matin dans le Cabinet
du Roi , le Prince de Lamballe fut introduit
dans ce Cabinet , où il fut reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint Michel . Le Roi fortit enfuite
de fon appartement pour aller à la Chapelle :Sa
Majefté étoit précédée du Duc d'Orléans , dú
Duc de Chartres du Prince de Condé ,
Prince de Conti du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre & des Che
valiers , Commandeurs de l'Ordre . Le Prince de
Lamballe , en habit de Novice , marchoit entre
les Chevaliers & les Officiers . Le Roi , devant
qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs maffes , étoit en manteau , le Collier de l'Or
dre pardeffus , ainfi que celui de la Toifon d'Or.
Lorfqu'on eut chanté l'Hymne Veni Creator
le Roi monta fur fon Trône , & reçur Cheva
lier le Prince de Lamballe . L'Evêque Duc de
Langres, Prélat,Commandeur, célébra la Grand-
Meffe , à laquelle la Reine , accompagnée de
Madame la Dauphine , de Madame Adélaïde
& de Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , affifta
dans la Tribune ; après quoi , le Roi fut reconduit
à fon appartement en la maniere accoutumée.
2.
Le même jour , la Marquife de Belfunce fut
préſentée à Leurs Majeſtés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Comteffe de Belfunce ; & le Comte
d'Apchon , Maréchal des Camps & Armées du
188 MERCURE DE FRANCE.
Roi , à été présenté à Sa Majeſté en qualité de
Gouverneur du Duc de Bourbon .
Le 7 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés ,
ainní que Monfeigneur le Dauphin , Madame la
Dauphine , & Meldames , l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Lamballe , &
le Conte de Luface affiftérent à cette affemblée .
Le même jour , le Prince de Beauvau , qui
commandoit les Troupes Françoiles en Portugal
, eft arrivé , & a été préſenté au Roi ,
Le 6 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignérent le Contrat de mariage du Comte
de la Luzerne , avec la Demoifelle Angrand
d'Alleret. Le même jour , la Ducheffe d'Havré .
fut préfentée à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale , par la Marquife de Léde , & prit le Tabouret
chez la Reine.
Le 8 , le Prince Héréditaire de Naffau-Saarbruck
eut l'honneur d'être préfenté au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le 10 , on célébra dans l'Eglife Paroiffiale de
Notre-Dame , un Service pour feue Madame
Henriette de France. La Reine y affifta , ainfi
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meldames Victoire ,.
Sophie & Louife.
Le 13 Leurs Majeftés , ainfi que la Famille
Royale , fignerent le Contrat de mariage du
Comte de Montboiffier avec la Demoiſelle de
- Rochechouart.
Le 14 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés
, ainfi que Monfeigneur, le Dauphin , Madame
la Dauphine , le Duc d'Orléans , le Duc
de Chartres , le Prince de Condé , le Prince de
Lamballe , le Comte de Laface , & la ComAVRIL.
1763: 189
teffe de Henneberg affifterent à cette Affemblée
.
La Ducheffe de la Rochefoucault & la Ba
ronne de Warsberg furent préfentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale ; la premiere ,
par la Ducheffe d'Enville ; & la feconde , par
la Comteffe d'Helmftat. La Ducheffe de la Rochefoucault
prit le Tabouret le même jour.
Le Comte de Bonneguife , Capitaine dans le
Régiment de Bourgogne , Cavalerie , a obtenu
l'agrément du Roi , pour la charge de Colo
nel- Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Eu ,
vacante par la promotion du Comte de Caſtellane
au grade de Maréchal de Camp.
Aujourd'hui la Cour a pris le deuil pour quinze
jours , à l'occafion de la mort du Cardinal de
Baviere , Evêque & Prince de Liége.
Le 2 de ce mois , Archevêque de Narbonne ,
Grand -Aumônier de France , prêta ferment entre
les mains du Roi , pour l'Archevêché de
Rheims.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché de Touloufe
en faveur de l'Evêque de Condom ; & de
l'Evêché de Condom en faveur de l'Abbé d'Anteroche
, Vicaire Général du Diocèle de Cambray.
Le Roi a donné l'Abbaye de Reclus , Ordre
de Citeaux , Diocèle de Troyes , à l'Abbé de
Ventoux , Vicaire - Général du même Diocèle ;
Celle de Sainte Claire d'Annonay en Vivarais ,
Diocèle de Vienne , à la Dame de Belmés , Religieufe
Urfuline du Monaftere de Pernés , Diocèle
de Carpentras ; & le Prieuré de Poiffy' ,
Ordre de Saint Dominique , Diocèle de Chartres
, à la Dame de la Beaume-Suze , Religieufe
Bénédiaine de l'Abbaye de, Saint Honoré de
Tarafcon.
190 MERCURE DE FRANCE.
L'Impératrice Catherine de Ruffie , depuis
fon avenement au Trône , ayant fait difficulté
de renouveller la reverfale qui avoit été fucceffivement
donnée par l'Impératrice Elifabeth &
par l'Empereur Pierre III . au fujet du titre
Impérial , le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
de Sa Majefté en Ruffie , a été
quelque temps fans avoir fon audience & fans
remettre les lettres de créance ; mais pour lever
cette difficulté , l'Impératrice Catherine à fait
remettre la déclaration fuivante à tous les
Miniftres Etrangers réſidans à ſa Cour.
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Résumé : De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
En février et avril 1763, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 16 février, le Maréchal Duc de Biron et le Duc de Choiseul ont présenté au roi les musiques des Régiments des Gardes Français et Suisses, obtenant sa satisfaction. Le 23 février, le contrat de mariage entre le Comte de Sparre, d'une famille suédoise illustre, et la Demoiselle de Camuset a été signé par les souverains et la famille royale. Le 24 février, un bal a réuni les souverains, le Dauphin, la Dauphine, et plusieurs princes et princesses. Le 25 février, la Comtesse de Choiseul-La Baume a été présentée aux souverains et à la famille royale par la Duchesse de Choiseul. Le 30 février, le sieur Hardion a présenté les volumes 15 et 16 de son Histoire Universelle, et le sieur Targe a présenté des tomes de la traduction de l'Histoire d'Angleterre de Smollett. Le roi a nommé le Comte de la Guiche Lieutenant Général des Armées du Roi et commandant en chef de la province de Bourgogne. Le même jour, le sieur d'Argouges a été présenté en qualité de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris. Le 31 mars, un bal a eu lieu à la cour avec la présence des souverains et de plusieurs princes et princesses. Le 1er avril, les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit ont célébré leur service annuel, et divers dignitaires ont présenté des cierges à la famille royale. Le 2 avril, le Prince de Lamballe a été reçu Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel. Le 7 avril, un bal a eu lieu à la cour, et le Prince de Beauvau, commandant des troupes françaises au Portugal, a été présenté au roi. Le 6 avril, le contrat de mariage entre le Comte de la Luzerne et la Demoiselle Angrand d'Alleret a été signé. Le 10 avril, un service a été célébré en mémoire de Madame Henriette de France. Le 13 avril, le contrat de mariage entre le Comte de Montboissier et la Demoiselle de Rochechouart a été signé. Le 14 avril, un bal a eu lieu à la cour, et la Duchesse de la Rochefoucault a été présentée aux souverains. Le roi a également pris le deuil pour la mort du Cardinal de Bavière. Diverses nominations et présentations de dignitaires ecclésiastiques et militaires ont également été mentionnées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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41
p. 206-211
DE PARIS, le 18 Mars 1763.
Début :
Le Comte de Monteynard, Enseigne de la seconde Compagnie des Mousquetaires, ayant [...]
Mots clefs :
Comte, Compagnie des Mousquetaires, Statue du roi, Place, Piédestal, Ordonnances du roi, Compagnies, Réduction, Grenadiers, Officiers réformés, Régiment, Infanterie, Dragons, Colonel, Général, Soldes, Paix, Guerre, Soldats, Pensions militaires, Congé, Archevêque, Duc
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 18 Mars 1763.
DE PARIS. , le 18 Mars 1763.
Le Comte de Monteynard , Enſeigne de la
feconde Compagnie des Moufquetaires , ayant
obtenu du Roi la permifion de fe démettre de
cet emploi , Sa Majesté a diſpoſé de la cornette
vacante en faveur du Marquis du Hallay , Capitaine
au Régiment Royal- Etranger , Cavalerie.
Le 17 du mois dernier , fur les huit heures
du matin , le Statue du Roi , que Sa Majesté
a permis à la Ville de Paris de lui ériger , &
qui a été fondue fur le modéle du feu Sieur
Bouchardon , a commencé d'être conduite de
l'Attelier vers la place où elle doit être poſée ;
on avoit eu la précaution de la renfermer dans
une cage de charpente roulante ; par le moyen
< de Vindas & de mains d'hommes , on lui a fait
parcourir , dans l'espace de trois jours , le chemin
qu'elle avoit à tenir depuis la fortie de
l'Attelier , hors de la barrière du Fauxbourg
du Roule , jufqu'à la Place de Louis XV , en
lui faifant fuivre toute la rue dudit Fauxbourgi
& le 23 elle a été établie fur fon piedeſtal , aux
acclamations d'un grand concours de peuple.
Le fervice s'eft fait en préfence du Duc de Chevreuſe
, Gouverneur de Paris , du Prévôt des
Marchands & du Bureau de la Ville , avec tout
le fuccès que l'on pouvoit attendre des ſoins & de
l'intelligence des différentes perfonnes qui y
cétoient proposées , & en particulier du fieur
3
16
·M A 1. 1763. 207
2
'Herbette , Maître Charpentier à S. Denis , Entrepreneur
des Ponts & Chauffées & des Bâtimens
du Roi , Auteur des machines. En paffant devant
la porte de la maiſon où eft décédé le fieur Bouchardon
, on a fait une décharge de Canons &
de Boetes , pour honorer la mémoire d'un Ar
tifte fi excellent , qui par cet ouvrage immortel ,
s'eft afferé une gloire que la Nation partage
avec lui.
Il paroît quatre Ordonnances du Roi.
Par la première , en date du 21 Décembre dernier
,"Sa Majesté réduit à trente Compagnies les
quarante qui compofent actuellement le Régiment
des Carabiniers de Monfeigneur le Comte
de Provence. Les difpofitions qui concernent la
nouvelle compofition & la difcipline de ces Corps
font conformes à celles qui ont été établies par
P'Ordonnance de la Cavalerie.
Dans la feconde, du 20 Janvier 1763 , S. M.
réforme le Corps des Grenadiers- Royaux revenus
de la Martinique.
La troifiéme du 31 - da même mois , concerne
le traitement des Officiers réformés des Régimens
de Foix , de Boulonnois , de Quercy & d'Angoumois
, qui étoit de fervice à S. Domingue.
Par la quatrième , du même jour , S. M. réforme
les fx piquets d'Infanterie employés à S.
Domingue.
11 paroît encore quatres autres Ordonnances
du Roi datées du 21 Décembre dernier.
Par la première , concernant le Régiment
Royal- Italien , le Roi fupprime le Régiment d'In-
#fanterie Royal- Corfe dont les neuf Compagnies
feront incorporées dans le Régiment Royal d'Infanterie
Italienne , lequel , au n: oyen de cette inccorporation
, fera compofée de deux Bataillons."
208 MERCURE DE FRANCE.
Par la feconde , concernant les Régimens d'In
fanterie Allemande , Sa Majefté conferve fur pied
ceux d'Altace , d'Anhalt , la Marck , Royal- Bavière
, Royal - Suédois , Naffau , Royal - Deux- Ponts &
celui de Bouillon . Le Régiment d'Alface ne formera
plus que trois Bataillons ; chacun de ceux d'Anhalt
, la Marck , Royal- Bavière , Royal - Suédois ,
Naffau & Royal - Deux-Ponts ne feront compofés
que de deux , & celui de Bouillon d'un feulement
Le Bataillons excédens feront réformés & incorporés
dans ceux que Sa Majefté a jugé à propos
de conferver fur pied . Quant à ce qui concerne
la compofition des Bataillons & Compagnies ,
la création des nouvelles places , le choix & les
fonctions des Officiers , la paye de paix & de guerre
, le traitement des Officiers réformés , &c.
Les difpofitions de ces deux Ordonnances font
conformes à celles qui feront fuivies à l'égard de
l'Infanterie Françoife . Ces deux nouvelles Ordonnances
ont cela de particulier que S. M. accorde
un fol par jour avec une ration de pain aux
femmes des étrangers mariés qui voudront fervir
dans les fufdits Régimens ; mais ce traitement
n'aura lieu que tant qu'elles refteront au quartier
d'affemblée , & que leurs maris feront attachés
aux Régimens.
Par la troifiéme , Sa Majefté conferve fur
pied dix -fept Régimens de Dragons , fçavoir ,
Colonel - Général ; Meftrede Camp - Géné
ral , Royal , du Roi , de la Reine , Dauphin ,
Orléans , Bauffremont , Choifeul , d'Autichamp ,
Chabot , Coigny , Nicolaï , Chapt , Chabril
lant , Languedoc & Schomberg . Chacun de ces
Régimens fera compofé en tout temps de huit
compagnies celui de Schomberg confervera
les huit qui le compoſent ; & les feize de
MA I. 1763 . 208
shacun des autres Régimens feront doublées
pour n'en former également que huit. Chaque
compagnie fera compofée , en temps de paix
de quatre Maréchaux-des- Logis , un Fourrier ,
huit Brigadiers , huit Appointés , vingt-quatra
Dragons & un Tambour , formant quarante- fix
hommes , dont trente feront montés , & feize
refteront à pied. La paye de paix & de guerre.
eft fixée de la maniere fuivante,
COMPAGNIE S A chaque Capitaine ;
1800 livres en paix , & 3600 livres en guerre ;
à chaque Capitaine - Lieutenant des Compagnies ,
Colonel- Général & Meftre- de - Camp- Général , &
à chaque Lieutenant des autres Compagnies
800 livres en paix , & 1000 livres en guerres
au Sous- Lieutenant de la Compagnie du Colonel-
Général des Dragons , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; au Cornette de ladite
Compagnie , 540 livres en paix , & 800 livres
en guerre ; au Sous- Lieutenant des autres Compagnies
, 500 livres en paix , & 800 livres en .
guerre à chaque Maréchal- des- Logis , 216
livres en paix , & 252 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 189 livres en paix , &-225 livres
en guerre ; à chaque Brigadier , 135 livres enpaix
, & 171 livres en guerre ; à chaque Appointé
, 126 livres en paix , & 162 livres en
guerre ; à chaque Dragon ou Tambour , 117
livres en paix , & 153 livres , en guerre. ETATMAJOR.
Au Meftre- de- Camp , y compris fes .
appointemens de Capitaine , 6000 livres en
paix , & 6600 livres en guerre; au Lieutenant-Colonel
, y compris fes appointemens de Capitai
ne , 3600 livres en paix , & 5400 livres en ½
guerre à chacun des Meftre- de- Camp en fe- ..
cond des Régimens du Meftre- de Camp Gé
210 MERCURE DE FRANCE.
néral , d'Orléans & de Schomberg , 2500 livres
en paix , & 3000 livres en guerre ; au Major ,
3000 livres en paix , & 4500 livres en guerre ;
à chaque Aide - Major , avec commiſſion de Capitaine
, 1800 livres en paix , & 3000 livres
en guerre à chaque Aide- Major , fans commillion
de Capitaine , 1500 livres en paix , &
2000 livres en guerre ; à chaque Sous - Aide-
Major , 1000 livres en paix , & 1200 livres en
guerre; au Quartier- Maître , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; à chaque Porte - Guidon
, 480 livres en paix , & 540 livres en guerre
; au Tréforier , 2000 livres en paix , & 3.000
livres en guerre à l'Aumônier & au Chirurgien
, à chacun 720 livres en temps de guerre
feulement.
Les Capitaines réformés jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal de soo livres ; les Lieutenans
, qui auront fervi dix ans , de 250 livres
; & les Cornettes , qui auront été Maréchaux-
des- Logis , de 150 livres. Quant aux Offi
ciers incorporés & réformés , à la fuite des Régimens
, ils fe retireront chez eux , & y toucheront
les appointemens qui leur ont été précédemment
accordés ; Sa Majesté ne voulant
plus entretenir d'Officiers incorporés ou réformés
à la fuite des Régimens de Dragons. Cette
* Ordonnance eft terminée par un état de l'uniforme
réglé par le Roi pour les Régimens cidefus.
Par la derniere , Sa Majesté conferve fur pied
les trois Régimens de Houflards de, Berchiny , de
Chamborant & de Royal - Naffau , dont chacun
fera composé de douze compagnies , formant
trois escadrons en temps de paix , & fix en
temps de guerre..Chaque compagnie fera comM
A I. 1763.
2.11
pofée de vingt- neuf hommes , dont dix monstés
, & dix -neuf à pied . Les Tymbales & Eten-.
dards de ces trois Régimens , ainfi que le Prevôt
qui eft dans le Régiment Royal - Nallau ,
feront fupprimés. Sa Majefté regle auffi pour
les Régimens confervés une paye de paix & une
paye de guerre , ainfi que l'uniforme de leur
habillement. L'Ordonnance de la Cavalerie fert
de regle aux deux nouvelles Ordonnances pour
ce qui concerne le choix , le rang & les fonctions
des Officiers , la fuppreffion de certaines
places , la création de nouvelles , l'adminiftration
de la caifle , le terme des engagemens &
la délivrance actuelle des congés , &c.
Le Comte de Taflo , jeune Seigneur Polonois ,
qui étoit en France depuis dix - huit mois , en est
reparti le deux de ce mois, pour retourner en Pologne
, après avoit eu l'honneur de prendre congé
de la Reine , qui luia marqué beaucoup de bonté.
Charles-Antoine de la Roche- Aymon Grand
Aumônier de France , ci-devant Archevêque de
Narbonne , aujourd'hui Archevêque de Rheims ,
& en cette qualité premier Pair Eccléfiaftique du
Royaume ; & le Duc de Sully , Prince d'Enrichemont
, ont été reçus le 14 de ce mois au Parlement,
& y ont pris féance en qualité de Pairs de
France. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Conti , & le
Comte de la Marche , ont aſſiſté à leur récep-
Ation .
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Le Comte de Monteynard , Enſeigne de la
feconde Compagnie des Moufquetaires , ayant
obtenu du Roi la permifion de fe démettre de
cet emploi , Sa Majesté a diſpoſé de la cornette
vacante en faveur du Marquis du Hallay , Capitaine
au Régiment Royal- Etranger , Cavalerie.
Le 17 du mois dernier , fur les huit heures
du matin , le Statue du Roi , que Sa Majesté
a permis à la Ville de Paris de lui ériger , &
qui a été fondue fur le modéle du feu Sieur
Bouchardon , a commencé d'être conduite de
l'Attelier vers la place où elle doit être poſée ;
on avoit eu la précaution de la renfermer dans
une cage de charpente roulante ; par le moyen
< de Vindas & de mains d'hommes , on lui a fait
parcourir , dans l'espace de trois jours , le chemin
qu'elle avoit à tenir depuis la fortie de
l'Attelier , hors de la barrière du Fauxbourg
du Roule , jufqu'à la Place de Louis XV , en
lui faifant fuivre toute la rue dudit Fauxbourgi
& le 23 elle a été établie fur fon piedeſtal , aux
acclamations d'un grand concours de peuple.
Le fervice s'eft fait en préfence du Duc de Chevreuſe
, Gouverneur de Paris , du Prévôt des
Marchands & du Bureau de la Ville , avec tout
le fuccès que l'on pouvoit attendre des ſoins & de
l'intelligence des différentes perfonnes qui y
cétoient proposées , & en particulier du fieur
3
16
·M A 1. 1763. 207
2
'Herbette , Maître Charpentier à S. Denis , Entrepreneur
des Ponts & Chauffées & des Bâtimens
du Roi , Auteur des machines. En paffant devant
la porte de la maiſon où eft décédé le fieur Bouchardon
, on a fait une décharge de Canons &
de Boetes , pour honorer la mémoire d'un Ar
tifte fi excellent , qui par cet ouvrage immortel ,
s'eft afferé une gloire que la Nation partage
avec lui.
Il paroît quatre Ordonnances du Roi.
Par la première , en date du 21 Décembre dernier
,"Sa Majesté réduit à trente Compagnies les
quarante qui compofent actuellement le Régiment
des Carabiniers de Monfeigneur le Comte
de Provence. Les difpofitions qui concernent la
nouvelle compofition & la difcipline de ces Corps
font conformes à celles qui ont été établies par
P'Ordonnance de la Cavalerie.
Dans la feconde, du 20 Janvier 1763 , S. M.
réforme le Corps des Grenadiers- Royaux revenus
de la Martinique.
La troifiéme du 31 - da même mois , concerne
le traitement des Officiers réformés des Régimens
de Foix , de Boulonnois , de Quercy & d'Angoumois
, qui étoit de fervice à S. Domingue.
Par la quatrième , du même jour , S. M. réforme
les fx piquets d'Infanterie employés à S.
Domingue.
11 paroît encore quatres autres Ordonnances
du Roi datées du 21 Décembre dernier.
Par la première , concernant le Régiment
Royal- Italien , le Roi fupprime le Régiment d'In-
#fanterie Royal- Corfe dont les neuf Compagnies
feront incorporées dans le Régiment Royal d'Infanterie
Italienne , lequel , au n: oyen de cette inccorporation
, fera compofée de deux Bataillons."
208 MERCURE DE FRANCE.
Par la feconde , concernant les Régimens d'In
fanterie Allemande , Sa Majefté conferve fur pied
ceux d'Altace , d'Anhalt , la Marck , Royal- Bavière
, Royal - Suédois , Naffau , Royal - Deux- Ponts &
celui de Bouillon . Le Régiment d'Alface ne formera
plus que trois Bataillons ; chacun de ceux d'Anhalt
, la Marck , Royal- Bavière , Royal - Suédois ,
Naffau & Royal - Deux-Ponts ne feront compofés
que de deux , & celui de Bouillon d'un feulement
Le Bataillons excédens feront réformés & incorporés
dans ceux que Sa Majefté a jugé à propos
de conferver fur pied . Quant à ce qui concerne
la compofition des Bataillons & Compagnies ,
la création des nouvelles places , le choix & les
fonctions des Officiers , la paye de paix & de guerre
, le traitement des Officiers réformés , &c.
Les difpofitions de ces deux Ordonnances font
conformes à celles qui feront fuivies à l'égard de
l'Infanterie Françoife . Ces deux nouvelles Ordonnances
ont cela de particulier que S. M. accorde
un fol par jour avec une ration de pain aux
femmes des étrangers mariés qui voudront fervir
dans les fufdits Régimens ; mais ce traitement
n'aura lieu que tant qu'elles refteront au quartier
d'affemblée , & que leurs maris feront attachés
aux Régimens.
Par la troifiéme , Sa Majefté conferve fur
pied dix -fept Régimens de Dragons , fçavoir ,
Colonel - Général ; Meftrede Camp - Géné
ral , Royal , du Roi , de la Reine , Dauphin ,
Orléans , Bauffremont , Choifeul , d'Autichamp ,
Chabot , Coigny , Nicolaï , Chapt , Chabril
lant , Languedoc & Schomberg . Chacun de ces
Régimens fera compofé en tout temps de huit
compagnies celui de Schomberg confervera
les huit qui le compoſent ; & les feize de
MA I. 1763 . 208
shacun des autres Régimens feront doublées
pour n'en former également que huit. Chaque
compagnie fera compofée , en temps de paix
de quatre Maréchaux-des- Logis , un Fourrier ,
huit Brigadiers , huit Appointés , vingt-quatra
Dragons & un Tambour , formant quarante- fix
hommes , dont trente feront montés , & feize
refteront à pied. La paye de paix & de guerre.
eft fixée de la maniere fuivante,
COMPAGNIE S A chaque Capitaine ;
1800 livres en paix , & 3600 livres en guerre ;
à chaque Capitaine - Lieutenant des Compagnies ,
Colonel- Général & Meftre- de - Camp- Général , &
à chaque Lieutenant des autres Compagnies
800 livres en paix , & 1000 livres en guerres
au Sous- Lieutenant de la Compagnie du Colonel-
Général des Dragons , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; au Cornette de ladite
Compagnie , 540 livres en paix , & 800 livres
en guerre ; au Sous- Lieutenant des autres Compagnies
, 500 livres en paix , & 800 livres en .
guerre à chaque Maréchal- des- Logis , 216
livres en paix , & 252 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 189 livres en paix , &-225 livres
en guerre ; à chaque Brigadier , 135 livres enpaix
, & 171 livres en guerre ; à chaque Appointé
, 126 livres en paix , & 162 livres en
guerre ; à chaque Dragon ou Tambour , 117
livres en paix , & 153 livres , en guerre. ETATMAJOR.
Au Meftre- de- Camp , y compris fes .
appointemens de Capitaine , 6000 livres en
paix , & 6600 livres en guerre; au Lieutenant-Colonel
, y compris fes appointemens de Capitai
ne , 3600 livres en paix , & 5400 livres en ½
guerre à chacun des Meftre- de- Camp en fe- ..
cond des Régimens du Meftre- de Camp Gé
210 MERCURE DE FRANCE.
néral , d'Orléans & de Schomberg , 2500 livres
en paix , & 3000 livres en guerre ; au Major ,
3000 livres en paix , & 4500 livres en guerre ;
à chaque Aide - Major , avec commiſſion de Capitaine
, 1800 livres en paix , & 3000 livres
en guerre à chaque Aide- Major , fans commillion
de Capitaine , 1500 livres en paix , &
2000 livres en guerre ; à chaque Sous - Aide-
Major , 1000 livres en paix , & 1200 livres en
guerre; au Quartier- Maître , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; à chaque Porte - Guidon
, 480 livres en paix , & 540 livres en guerre
; au Tréforier , 2000 livres en paix , & 3.000
livres en guerre à l'Aumônier & au Chirurgien
, à chacun 720 livres en temps de guerre
feulement.
Les Capitaines réformés jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal de soo livres ; les Lieutenans
, qui auront fervi dix ans , de 250 livres
; & les Cornettes , qui auront été Maréchaux-
des- Logis , de 150 livres. Quant aux Offi
ciers incorporés & réformés , à la fuite des Régimens
, ils fe retireront chez eux , & y toucheront
les appointemens qui leur ont été précédemment
accordés ; Sa Majesté ne voulant
plus entretenir d'Officiers incorporés ou réformés
à la fuite des Régimens de Dragons. Cette
* Ordonnance eft terminée par un état de l'uniforme
réglé par le Roi pour les Régimens cidefus.
Par la derniere , Sa Majesté conferve fur pied
les trois Régimens de Houflards de, Berchiny , de
Chamborant & de Royal - Naffau , dont chacun
fera composé de douze compagnies , formant
trois escadrons en temps de paix , & fix en
temps de guerre..Chaque compagnie fera comM
A I. 1763.
2.11
pofée de vingt- neuf hommes , dont dix monstés
, & dix -neuf à pied . Les Tymbales & Eten-.
dards de ces trois Régimens , ainfi que le Prevôt
qui eft dans le Régiment Royal - Nallau ,
feront fupprimés. Sa Majefté regle auffi pour
les Régimens confervés une paye de paix & une
paye de guerre , ainfi que l'uniforme de leur
habillement. L'Ordonnance de la Cavalerie fert
de regle aux deux nouvelles Ordonnances pour
ce qui concerne le choix , le rang & les fonctions
des Officiers , la fuppreffion de certaines
places , la création de nouvelles , l'adminiftration
de la caifle , le terme des engagemens &
la délivrance actuelle des congés , &c.
Le Comte de Taflo , jeune Seigneur Polonois ,
qui étoit en France depuis dix - huit mois , en est
reparti le deux de ce mois, pour retourner en Pologne
, après avoit eu l'honneur de prendre congé
de la Reine , qui luia marqué beaucoup de bonté.
Charles-Antoine de la Roche- Aymon Grand
Aumônier de France , ci-devant Archevêque de
Narbonne , aujourd'hui Archevêque de Rheims ,
& en cette qualité premier Pair Eccléfiaftique du
Royaume ; & le Duc de Sully , Prince d'Enrichemont
, ont été reçus le 14 de ce mois au Parlement,
& y ont pris féance en qualité de Pairs de
France. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Conti , & le
Comte de la Marche , ont aſſiſté à leur récep-
Ation .
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : DE PARIS, le 18 Mars 1763.
Le 18 mars 1763, le Comte de Monteynard, Enseigne des Mousquetaires, a obtenu la permission du Roi de démissionner. Le Marquis du Hallay, Capitaine au Régiment Royal-Étranger de Cavalerie, a été nommé pour le remplacer. Le 17 mars, la statue du Roi, fondue d'après le modèle du défunt Bouchardon, a été transportée de l'atelier à la Place de Louis XV. Installée sur son piédestal le 23 mars, elle a été acclamée par une grande foule en présence du Duc de Chevreuse et d'autres dignitaires. Le Maître Charpentier Herbette a supervisé les machines utilisées pour le transport. Quatre ordonnances royales ont été publiées. La première, datée du 21 décembre 1762, réduit le Régiment des Carabiniers de Monseigneur le Comte de Provence à trente compagnies. La deuxième, du 20 janvier 1763, réforme le Corps des Grenadiers-Royaux revenus de la Martinique. La troisième, du 31 janvier, concerne le traitement des officiers réformés des régiments de Foix, de Boulonnois, de Quercy et d'Angoumois, en service à Saint-Domingue. La quatrième réforme les six piquets d'infanterie employés à Saint-Domingue. Quatre autres ordonnances, datées du 21 décembre 1762, ont également été publiées. La première supprime le Régiment d'Infanterie Royal-Corse et incorpore ses compagnies dans le Régiment Royal d'Infanterie Italienne. La deuxième conserve plusieurs régiments d'infanterie allemande et réforme les bataillons excédentaires. La troisième conserve dix-sept régiments de Dragons et réforme leur composition et leur paye. La quatrième conserve trois régiments de Houzards et réforme leur composition et leur paye. Le Comte de Tarslo, un jeune seigneur polonais, a quitté la France le 2 mars pour retourner en Pologne après avoir pris congé de la Reine. Charles-Antoine de la Roche-Aymon, Grand Aumônier de France et Archevêque de Reims, et le Duc de Sully ont été reçus au Parlement le 14 mars et y ont pris séance en qualité de Pairs de France. Le Duc d'Orléans, le Duc de Chartres, le Prince de Condé, le Prince de Conti et le Comte de la Marche ont assisté à leur réception.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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42
p. 223-225
De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
Début :
Le 20 du mois dernier, le Comte de Lusace a pris congé de leurs [...]
Mots clefs :
Comte de Lusace, Famille royale, Comtesse, Maréchal des camps, Baron, Maréchal, Marquis, Ministre plénipotentiaire, Contrat de mariage, Lettres, Lieutenant, Gouvernement, Abbaye, Diocèse, Archevêque, Académie d'écriture, Honneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
De VERSAILLES , le 16 Avril 1763 .
LELE 20 du mois dernier , le Comte de Luſace a
pris congé de Leurs Majestés , ainſi que de la Famille
Royale.
Le même jour , la Comteſſe de Sparre & la
Comteſſe de la Luzerne ont été préſentées à
Leurs Majestés & à la Famille Royale ; la première
par la Ducheſſe de Praflin , la ſeconde par
la Comteſſe d'Eſtourmel .
Le même jour , le Baron de Cloſen , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Colonel- Lieutenant
du Régiment Royal-Deux- Ponts , qui a
ſervi avec beaucoup de diſtinction dans cette dernière
guèrre , a obtenu le cordon rouge , & a
eu l'honneur de remercier Sa Majesté
Le Roi a nommé le Marquis de Bauſſet , cidevant
ſon Miniſtre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne , pour aller remplacer le
Baron de Breteuil à la Cour de Ruſſie ; il fut
enſuite préſenté par le Duc de Praflin à Sa Majeſté
, qu'il eut l'honneur de remercier en cette
qualité.
Le 27 , Leurs Majestés & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Marquis de
Tana avec la Demoiſelle de Caſſini .
Le même jour , le Comte de la Guiche , prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance
Général du Comté de Charolois.
Le Roi a accordé les Entrées de la Chambre
au Comte de Langeron.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de la Marck , ayant été obligé
par ſon grand âge & fes infirmités de ſe démettre
de la place de premier Ecuyer du Prince
de Condé , le Marquis de Chamboran , Brigadier
des Armées du Roi , Mestre de Camp
du Régiment de ſon nom , a eu l'honneur d'être
préſenté à Sa Majeſté en cette qualité.
Le 29 , le fieur de Mello , Miniſtre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une Audience
particulière du Roi , dans laquelle ,
après avoir remis ſes Lettres de rappel , il prit
congé de ſa Majeſté. Il fut conduit à cette Audience
, ainſi qu'à celles de la Reine & de la
Famille Royale , par le fieur Dufort Introducteur
des Ambaſſadeurs .
Le 30 au foir , le Roi a été attaqué d'une
fiévre accompagné de mal de tête. La fiévre
a duré tout le Jeudi , mais toujours en diminuant.
Cette indiſpoſition a empêché Sa Majeſté
de faire la Cene , ſelon l'uſage ordinaire.
Le Vendredi matin, la fiévre a cellé , & Sa
Majeſté a été entièrement rétablie.
Le Jeudi Saint à midi, la Reine lava les pieds à
douze pauvres Filles qu'Elle fervit à table . Le ſieur
Desfourniels, Maître d'Hôtel ordinaire, précéda le
fervice , en l'abſcence du premier Maître d'Hôtel
de la Reine. Les Plats furent portés par Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Sophie & Louiſe , par la Comteſſe de la
Marche , & par les Dames du Palais de la Reine ,
& les Dames de Meldames de France.
Le Prince de Croy , Lieutenant Général des
Armées du Roi , a le Gouvernement de Condé ,
qui vaque par la mort du Comte de Danois , &
dont il avoit la ſurvivance .
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Lorroux, Or.
dre de Citeaux Diocéſe d'Angers , à l'Abbé
Desbriéres , Chapelain du Roi ; celle de Sara-
,
JUIN. 1763. 225
mon , Ordre de S. Benoît , Diocéſe d'Auch , à
l'Abbé de la Cour , Vicaire Général de l'Evêché
de Comminges ; celle de Quarante , Ordre de
S. Auguſtin , Diocéſe de Narbonne , à l'Abbé de
Bouſtanelle , Vicaire Général de l'Evêché de Béziers
; & celle de Rillé , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocéſe de Rennes , à l'Abbé l'Olivier de Troujoli.
Le 9 de ce mois , l'Archevêque de Narbonne
& celui de Toulouſe ont prêté lerment pendant
la Meſſe entre les mains de Sa Majeſté.
Le Roi vient d'accorder au Marquis de Mailly,
fils du Comte de Mailly , Lieutenant-Gédéral
des Armées de Sa Majesté , & Commandant en
Rouffillon , la Compagnie des Gendarmes Ecof
Tois , dont le Comte de Mailly avoit conſervé
l'exercice juſqu'à ce que ſon fils eût atteint l'âge
que Sa Majeſté avoit fixé.
L'Académie d'Ecriture , nouvellement établie
à Paris , a eu l'honneur de préſenter au Roi le
précis de ſes travaux pendant l'année dernière ,
avec les diſcours qui ont été lus à la première
Séance publique de l'Académie , & la médaille
qu'elle a fait frapper à l'occaſion de ſon établiſlement.
Le ſieur Marmontel a eu l'honneur de préſenter
à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale
un Ouvrage de fa compofition ,intitulé , Poëti
que Françoise.
LELE 20 du mois dernier , le Comte de Luſace a
pris congé de Leurs Majestés , ainſi que de la Famille
Royale.
Le même jour , la Comteſſe de Sparre & la
Comteſſe de la Luzerne ont été préſentées à
Leurs Majestés & à la Famille Royale ; la première
par la Ducheſſe de Praflin , la ſeconde par
la Comteſſe d'Eſtourmel .
Le même jour , le Baron de Cloſen , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Colonel- Lieutenant
du Régiment Royal-Deux- Ponts , qui a
ſervi avec beaucoup de diſtinction dans cette dernière
guèrre , a obtenu le cordon rouge , & a
eu l'honneur de remercier Sa Majesté
Le Roi a nommé le Marquis de Bauſſet , cidevant
ſon Miniſtre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne , pour aller remplacer le
Baron de Breteuil à la Cour de Ruſſie ; il fut
enſuite préſenté par le Duc de Praflin à Sa Majeſté
, qu'il eut l'honneur de remercier en cette
qualité.
Le 27 , Leurs Majestés & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Marquis de
Tana avec la Demoiſelle de Caſſini .
Le même jour , le Comte de la Guiche , prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance
Général du Comté de Charolois.
Le Roi a accordé les Entrées de la Chambre
au Comte de Langeron.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de la Marck , ayant été obligé
par ſon grand âge & fes infirmités de ſe démettre
de la place de premier Ecuyer du Prince
de Condé , le Marquis de Chamboran , Brigadier
des Armées du Roi , Mestre de Camp
du Régiment de ſon nom , a eu l'honneur d'être
préſenté à Sa Majeſté en cette qualité.
Le 29 , le fieur de Mello , Miniſtre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une Audience
particulière du Roi , dans laquelle ,
après avoir remis ſes Lettres de rappel , il prit
congé de ſa Majeſté. Il fut conduit à cette Audience
, ainſi qu'à celles de la Reine & de la
Famille Royale , par le fieur Dufort Introducteur
des Ambaſſadeurs .
Le 30 au foir , le Roi a été attaqué d'une
fiévre accompagné de mal de tête. La fiévre
a duré tout le Jeudi , mais toujours en diminuant.
Cette indiſpoſition a empêché Sa Majeſté
de faire la Cene , ſelon l'uſage ordinaire.
Le Vendredi matin, la fiévre a cellé , & Sa
Majeſté a été entièrement rétablie.
Le Jeudi Saint à midi, la Reine lava les pieds à
douze pauvres Filles qu'Elle fervit à table . Le ſieur
Desfourniels, Maître d'Hôtel ordinaire, précéda le
fervice , en l'abſcence du premier Maître d'Hôtel
de la Reine. Les Plats furent portés par Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Sophie & Louiſe , par la Comteſſe de la
Marche , & par les Dames du Palais de la Reine ,
& les Dames de Meldames de France.
Le Prince de Croy , Lieutenant Général des
Armées du Roi , a le Gouvernement de Condé ,
qui vaque par la mort du Comte de Danois , &
dont il avoit la ſurvivance .
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Lorroux, Or.
dre de Citeaux Diocéſe d'Angers , à l'Abbé
Desbriéres , Chapelain du Roi ; celle de Sara-
,
JUIN. 1763. 225
mon , Ordre de S. Benoît , Diocéſe d'Auch , à
l'Abbé de la Cour , Vicaire Général de l'Evêché
de Comminges ; celle de Quarante , Ordre de
S. Auguſtin , Diocéſe de Narbonne , à l'Abbé de
Bouſtanelle , Vicaire Général de l'Evêché de Béziers
; & celle de Rillé , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocéſe de Rennes , à l'Abbé l'Olivier de Troujoli.
Le 9 de ce mois , l'Archevêque de Narbonne
& celui de Toulouſe ont prêté lerment pendant
la Meſſe entre les mains de Sa Majeſté.
Le Roi vient d'accorder au Marquis de Mailly,
fils du Comte de Mailly , Lieutenant-Gédéral
des Armées de Sa Majesté , & Commandant en
Rouffillon , la Compagnie des Gendarmes Ecof
Tois , dont le Comte de Mailly avoit conſervé
l'exercice juſqu'à ce que ſon fils eût atteint l'âge
que Sa Majeſté avoit fixé.
L'Académie d'Ecriture , nouvellement établie
à Paris , a eu l'honneur de préſenter au Roi le
précis de ſes travaux pendant l'année dernière ,
avec les diſcours qui ont été lus à la première
Séance publique de l'Académie , & la médaille
qu'elle a fait frapper à l'occaſion de ſon établiſlement.
Le ſieur Marmontel a eu l'honneur de préſenter
à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale
un Ouvrage de fa compofition ,intitulé , Poëti
que Françoise.
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Résumé : De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
En avril 1763, plusieurs événements significatifs se sont déroulés à la cour de Versailles. Le 20 mars, le Comte de Lusace a pris congé des souverains et de la famille royale. La Comtesse de Sparre et la Comtesse de la Luzerne ont été présentées aux Majestés et à la famille royale par la Duchesse de Praflin et la Comtesse d'Estourmel, respectivement. Le Baron de Closen a été distingué pour ses services durant la dernière guerre et a reçu le cordon rouge. Le Marquis de Bausset a été nommé pour remplacer le Baron de Breteuil à la Cour de Russie et a été présenté au Roi par le Duc de Praflin. Le 27 avril, les souverains et la famille royale ont signé le contrat de mariage du Marquis de Tana avec la Demoiselle de Cassini. Le Comte de la Guiche a prêté serment pour la Lieutenance Générale du Comté de Charolois, et le Comte de Langeron a obtenu les Entrées de la Chambre. Le Marquis de Chamboran a été présenté au Roi comme premier Écuyer du Prince de Condé. Le 29 avril, le sieur de Mello, Ministre Plénipotentiaire du Roi de Portugal, a pris congé du Roi après avoir remis ses lettres de rappel. Le 30 avril, le Roi a été indisposé par une fièvre accompagnée de maux de tête, mais il a été entièrement rétabli le lendemain. Le Jeudi Saint, la Reine a lavé les pieds de douze pauvres filles, assistée par des membres de la famille royale et des dames du palais. Le Prince de Croy a reçu le Gouvernement de Condé à la suite du décès du Comte de Danois. Le Roi a attribué plusieurs abbayes à des abbés chapelains et vicaires généraux. Le 9 juin, les Archevêques de Narbonne et de Toulouse ont prêté serment au Roi. Le Marquis de Mailly a reçu la Compagnie des Gendarmes Écossais. L'Académie d'Écriture a présenté au Roi le précis de ses travaux et une médaille commémorative. Le sieur Marmontel a offert aux Majestés et à la famille royale son ouvrage intitulé 'Poétique Françoise'.
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43
p. 209
De LONDRES, le 31 Janvier 1764.
Début :
Le Prince Héréditaire de Brunswick arrivé ici le 13, a épousé le 16, [...]
Mots clefs :
Prince Héréditaire de Brunswick, Princesse, Mariage, Archevêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De LONDRES, le 31 Janvier 1764.
De LONDRES , le 31 Janvier 1764.
,
Le Prince Héréditaire de Brunswick, arrivé ici
le 13 , a épousé le 16 la Princefle Auguſte :
leur mariage a été célébré par l'Archevêque de
Cantorbery. Le 25 , le Prince eſt parti avec la
Princeffe fon épouſe pour repaſſer en Allemagne.
,
Le Prince Héréditaire de Brunswick, arrivé ici
le 13 , a épousé le 16 la Princefle Auguſte :
leur mariage a été célébré par l'Archevêque de
Cantorbery. Le 25 , le Prince eſt parti avec la
Princeffe fon épouſe pour repaſſer en Allemagne.
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44
p. 207
MARIAGE.
Début :
Le 28 Janvier, on célébra dans l'église Paroissiale de S. Louis à [...]
Mots clefs :
Église paroissiale, Mariage, Comte, Demoiselle, Bénédiction nuptiale, Archevêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
M A R I A G E.
Le 28 Janvier, on célébra dans l'Egliſe Paroiſ
ſiale de S. Louis à Verſailles, le Mariage du Comte
de Graſſe avec Demoiſelle Accaron. La Bénédic
tion nuptiale leur fut donnée, en préſence du
Sieur Barette, Curé de laParoiſſe, par l'Archevêque
d'Alby.
Le 28 Janvier, on célébra dans l'Egliſe Paroiſ
ſiale de S. Louis à Verſailles, le Mariage du Comte
de Graſſe avec Demoiſelle Accaron. La Bénédic
tion nuptiale leur fut donnée, en préſence du
Sieur Barette, Curé de laParoiſſe, par l'Archevêque
d'Alby.
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45
p. 211-214
De VERSAILLES, le 31 Mars 1764.
Début :
Le 14 du mois dernier, le sieur de Packelbel, Ministre du Duc de [...]
Mots clefs :
Ministre, Duc, Comte, Landgrave de Hesle-Cassel, Audience, Lettres de créance, Famille royale, Parlement, Président, Archevêque, Princesse, Reine, Ambassadeur
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 31 Mars 1764.
De VERsAILLEs, le 31 Mars 1764.
L, 14 du mois dernier, le ſieur de Packel
bel, Miniſtre du Duc de Deux-Ponts , fut pré
ſenté au Roi, à la Reine & à la Famille Royale
en qualité de Miniſtre du Landgrave de Helſe
Caſſel.
Le 2 5 , le Comte de Fuentes, Grand d'Eſ
pagne, Ambaſladeur Extraordinaire de Sa Ma
· jeſté Catholique, a eu une audience particulière
du Roi, à qui il a préſenté ſes Lettres de créan
ces : il a été conduit à cette Audience, ainſi
qu'a celles de la Reine & de la Famille Royale,
par le fieur Durfort, Introducteur des Ambaſ
ſadeurs.
Le même jour, les cinq Députés du Parlement
: de Toulouſe, qui avoient été mandés par le Roi
furent préſentés à Sa Majeſté par le Comte de
212 MERCURE DE FRANCE.
S. Florentin, Miniſtre & Secrétaire d'Etat ayant
le Département du la Province de Languedoc,
& conduits par le Marquis de Dreux, Grand
Maître des Cérémonies. Le Roi les reçut dans
ſon fauteuil en préſence de ſes Miniſtres & de
ſes Grands Officiers, & leur permit de lui faire
les repréſentations dont ils avoient été chargés
par leur Compagnie. -
Le Premier Préſident de Paris s'eſt rendu ici
le 4 de ce mois, accompagné des Préſidens d'Aligre
& d'Ormeſſon , & a remis au Roi les
Remontrances de ſon Parlement qui avoient
été arrêtées le 3 à l'Aſſemblée des Chambres.
Les huit Députés du Parlement de Rouen ,
qui avoient été mandés par le Roi, furent pré
ſentés, le 1 o, à Sa Majeſté par le ſieur Ber
tin , Miniſtre & Secrétaire d'Etat ayant le Dé
partement de la Province de Normandie , &
conduits par le Marquis de Dreux, Grand-Maî
tre des Cérémonies. Le Roi les reçut dans ſon
Fauteuil en préſence de ſes Miniſtres & de ſes
Grands-Officiers, & leur permit de lui faire les
repréſentations dont ils avoient été chargés
par leur Compagnie. -
Le 25 du mois dernier , l'Archevêque de
Rheims, Grand Aumônier de France , ſacra ,
dans la Chapelle du Château, les Evêques de Sain
tes & de Gap. L'Evêque d'Autun, Premier Au
mônier du Rci, l'Evêque de Meaux, Premier
Aumônier de Madame Adelaïde, ſervirent d'Aſſiſ
tans. Hier, pendant la Meſſe du Roi, les Evêques
de Saintes & de Gap prêterent ſerment entre
les mains de Sa Majeſté. Le Vicomte de
Choiſeul, Brigadier des Armées du Roi, l'un
des Menins de Monſeigneur le Dauphin & Fils du
Duc de Praſlin, eſt déſigné pour aller , de la pars
A V R I L. 1764. 213
de Sa Majeſté, complimenter à Vienne Leurs Ma.
jeſtés Impériales & Royale, ainſi que le futur Roi
des Romains, ſur ſon Election & ſon Couronne
In6ºnt,-
Le 2 5 du mois dernier, Leurs Majeſtés & la
Famille Royale ont ſigné le Contrat de Mariage
du Duc de Fronſac , Premier Gentilhomme de
la Chambre du Roi en ſurvivance , avec De
moiſelle d'Hautefort ; le 26 celui du Vicomte
de Gouy d'Arſy, avec Demoiſelle de Beaumois ;
& le 4 de ce mois, celui du Vicomte de Belſunce,
avec Demoiſelle de la Live d'Epinay.
La Comteſſe de Graſſe, fut préſentée à Leurs
Majeſtés, le 26 du mois dernier, par la Vicom ,
teſſe de Caſtelane.
: Le 2 5 de ce mois, la Princeſſe de Beauvau fut
préſentée au Roi & à la Reine par la Maréchale
de Mirepoix, & prit le tabouret en qualité d'épouſe
d'un Grand d'Eſpagne. Le lendemain, la
Ducheſſe de Fronſac fut préſentée à Leurs Ma
jeſtés & à la Famille Royale par la Comteſſe
d Egmont, & prit le tabouret. Le même jour,
la Marquiſe de Sorem fut auſſi préſentée à Leurs
Majeſtés par la Comteſſe de Marſan.
Le 1 1 de ce mois, le Bailli de Froullay , Am
baſſadeur de Malte offrit au Roi les faucons ,
dont l'Ordre de Malte fait préſent à Sa Majeſté.
Il préſenta en même temps au Roi le Chevalier
de Belmond, qui avoit été chargé par le Grand
Maître de l'Ordre, de porter ces faucons en
France.
La ſuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
L, 14 du mois dernier, le ſieur de Packel
bel, Miniſtre du Duc de Deux-Ponts , fut pré
ſenté au Roi, à la Reine & à la Famille Royale
en qualité de Miniſtre du Landgrave de Helſe
Caſſel.
Le 2 5 , le Comte de Fuentes, Grand d'Eſ
pagne, Ambaſladeur Extraordinaire de Sa Ma
· jeſté Catholique, a eu une audience particulière
du Roi, à qui il a préſenté ſes Lettres de créan
ces : il a été conduit à cette Audience, ainſi
qu'a celles de la Reine & de la Famille Royale,
par le fieur Durfort, Introducteur des Ambaſ
ſadeurs.
Le même jour, les cinq Députés du Parlement
: de Toulouſe, qui avoient été mandés par le Roi
furent préſentés à Sa Majeſté par le Comte de
212 MERCURE DE FRANCE.
S. Florentin, Miniſtre & Secrétaire d'Etat ayant
le Département du la Province de Languedoc,
& conduits par le Marquis de Dreux, Grand
Maître des Cérémonies. Le Roi les reçut dans
ſon fauteuil en préſence de ſes Miniſtres & de
ſes Grands Officiers, & leur permit de lui faire
les repréſentations dont ils avoient été chargés
par leur Compagnie. -
Le Premier Préſident de Paris s'eſt rendu ici
le 4 de ce mois, accompagné des Préſidens d'Aligre
& d'Ormeſſon , & a remis au Roi les
Remontrances de ſon Parlement qui avoient
été arrêtées le 3 à l'Aſſemblée des Chambres.
Les huit Députés du Parlement de Rouen ,
qui avoient été mandés par le Roi, furent pré
ſentés, le 1 o, à Sa Majeſté par le ſieur Ber
tin , Miniſtre & Secrétaire d'Etat ayant le Dé
partement de la Province de Normandie , &
conduits par le Marquis de Dreux, Grand-Maî
tre des Cérémonies. Le Roi les reçut dans ſon
Fauteuil en préſence de ſes Miniſtres & de ſes
Grands-Officiers, & leur permit de lui faire les
repréſentations dont ils avoient été chargés
par leur Compagnie. -
Le 25 du mois dernier , l'Archevêque de
Rheims, Grand Aumônier de France , ſacra ,
dans la Chapelle du Château, les Evêques de Sain
tes & de Gap. L'Evêque d'Autun, Premier Au
mônier du Rci, l'Evêque de Meaux, Premier
Aumônier de Madame Adelaïde, ſervirent d'Aſſiſ
tans. Hier, pendant la Meſſe du Roi, les Evêques
de Saintes & de Gap prêterent ſerment entre
les mains de Sa Majeſté. Le Vicomte de
Choiſeul, Brigadier des Armées du Roi, l'un
des Menins de Monſeigneur le Dauphin & Fils du
Duc de Praſlin, eſt déſigné pour aller , de la pars
A V R I L. 1764. 213
de Sa Majeſté, complimenter à Vienne Leurs Ma.
jeſtés Impériales & Royale, ainſi que le futur Roi
des Romains, ſur ſon Election & ſon Couronne
In6ºnt,-
Le 2 5 du mois dernier, Leurs Majeſtés & la
Famille Royale ont ſigné le Contrat de Mariage
du Duc de Fronſac , Premier Gentilhomme de
la Chambre du Roi en ſurvivance , avec De
moiſelle d'Hautefort ; le 26 celui du Vicomte
de Gouy d'Arſy, avec Demoiſelle de Beaumois ;
& le 4 de ce mois, celui du Vicomte de Belſunce,
avec Demoiſelle de la Live d'Epinay.
La Comteſſe de Graſſe, fut préſentée à Leurs
Majeſtés, le 26 du mois dernier, par la Vicom ,
teſſe de Caſtelane.
: Le 2 5 de ce mois, la Princeſſe de Beauvau fut
préſentée au Roi & à la Reine par la Maréchale
de Mirepoix, & prit le tabouret en qualité d'épouſe
d'un Grand d'Eſpagne. Le lendemain, la
Ducheſſe de Fronſac fut préſentée à Leurs Ma
jeſtés & à la Famille Royale par la Comteſſe
d Egmont, & prit le tabouret. Le même jour,
la Marquiſe de Sorem fut auſſi préſentée à Leurs
Majeſtés par la Comteſſe de Marſan.
Le 1 1 de ce mois, le Bailli de Froullay , Am
baſſadeur de Malte offrit au Roi les faucons ,
dont l'Ordre de Malte fait préſent à Sa Majeſté.
Il préſenta en même temps au Roi le Chevalier
de Belmond, qui avoit été chargé par le Grand
Maître de l'Ordre, de porter ces faucons en
France.
La ſuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : De VERSAILLES, le 31 Mars 1764.
Le 31 mars 1764, plusieurs événements diplomatiques et cérémoniels ont eu lieu à Versailles. Le 14 mars, le sieur de Packelbel, ministre du Duc de Deux-Ponts et du Landgrave de Hesse-Cassel, a été présenté au Roi, à la Reine et à la Famille Royale. Le 25 mars, le Comte de Fuentes, ambassadeur d'Espagne, a été reçu en audience particulière par le Roi, qui lui a présenté ses lettres de créances. Les députés des Parlements de Toulouse et de Rouen ont été présentés au Roi, respectivement par le Comte de Saint-Florentin et le sieur Bertin. Le Premier Président de Paris a remis au Roi les remontrances de son Parlement. L'Archevêque de Reims a sacré les évêques de Saintes et de Gap dans la chapelle du Château. Le Vicomte de Choiseul a été désigné pour complimenter les souverains autrichiens et le futur Roi des Romains. Plusieurs contrats de mariage ont été signés, notamment ceux du Duc de Fronsac, du Vicomte de Gouy d'Arsy et du Vicomte de Belsunce. Plusieurs dames, dont la Comtesse de Grasse, la Princesse de Beauvau et la Duchesse de Fronsac, ont été présentées à Leurs Majestés. Le 11 avril, le Bailli de Froullay, ambassadeur de Malte, a offert au Roi des faucons de la part de l'Ordre de Malte.
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46
p. 171-173
MORTS.
Début :
Charles de Saint Albin, Archevêque de Cambrai, Abbé Commendataire de [...]
Mots clefs :
Archevêque, Décès, Évêque, Docteur, Conseiller, Marquis, Comte, Veuve, Marquis de Pompadour, Épouse
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Charles de Saint Albin , Archevêque de Cambrai
, Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale
de Saint Ouen , Ordre de Saint Benoît , Diocèſe
de Rouen , & de celle de Saint Evroul ,
même Ordre , Diocèle de Lizieux , eft mort à
Paris le 9 Mai , âgé de foixante -fix ans.
Pierre Jean- Baptifte Darand de Milly , Evêque
d'Avranches , & Abbé de l'Abbaye de Lieu-
Dieu , eft mort à Miffy , le 4 Avril , âgé de
foixante-douze ans.
Pierre François Lafitau , Evêque de Siſteron ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Corneville , Ordre
de Saint Auguftin , Diocèle de Rouen , eft
mort à Sifteron , les Avril , dans la foixantedix
neuvième année de fon âge.
Guillaume Le Febvre , Docteur en Théologie
de la Faculté de Paris , Confeiller , Aumônier
& Prédicateur du Roi , Général & Grand-
Miniftre des Chanoines Réguliers de l'Ordre de
la Rédemption des Captifs , dits Mathurins , eft
Hij
172 MERCURE DE FRANCE..
mort ici , le 11 Avril , âgé de foixante-dir
neuf ans.
Jofeph- Chriftophe de Levis , Marquis de Gau
diers , Ancien Capitaine des Galeres , Commandant
de la Compagnie des Gardes de l'Etendard
, eſt mort en les terres dans le Comté de
Foix , le 23 Mars , âgé de foixante-quatre ans .
Henri de Roux , Vicomte de Trelans , Brigadier
des Armées du Roi , & Lieutenant de
Sa Majefté au Gouvernement de Strasbourg , eft
mort dans cette dernière Ville le 2 Mai , âgé
de quatre-vingt- quatorze ans.
Antoine- Célar , Comte de la Roche , Marquis
de Rambures , fils du feu Marquis de Rambures
, Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
eft mort dernierement en cette Ville , dans la
dix - huitième année de fon âge.
Marie - Louiſe Cunegonde de Montmorency
Luxembourg , Veuve de Louis- Ferdinand - Jofeph
de Croy , Duc d'Havré & de Croy , Prince
du faint Empire , Grand d'Efpagne de la premiere
Claffe Châtelain Héréditaire de la Ville
de Mons en Haynault , Gouverneur de Schlef
tat & Lieutenant- Général des Armées du Roi ,
eft morte en cette Ville , le dix - huit Avril ,
âgée de quarante- huit ans.
>
La Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine , eft morte à Versailles , le
Is Avril , dans la quarante- troifiéme année de
fon âge.
Marie-Françoife de Conflans-d'Armentieres ;
Dame de Compagnie de Madame la Dauphine
, Epoufe de François- Charles , Comte de Rochechouart
, Lieutenant Général des Armées
du Roi , Chevalier de fes Ordres , Gouverneur
de l'Orléanois & Miniftre Plénipotentiaire du
JUILLET. 1764 . 173
Roi auprès de l'Infant Don Philippe de Parme,
eft morte à Bordeaux le 28 Mars âgée de
cinquante & un ans.
Marie-Françoife Poitiers de Gefvres , Veuve
de Louis - Marie Victoire Comte de Bethune- Pologne
, Maréchal des Camps & Armées du
Roi , & Chambellan du Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , eft morte en cette
Ville , le 25 Avril , âgée de foixante- quatre
ans.
Magdelaine- Françoife Molé , Epoufe de Jofeph-
Michel Nicolas Sublet , Marquis de Lenoncourt
d'Hendicourt , & Brigadier des Armées
du Roi eft morte en cette Ville , le
29 Mars , âgée de foixante -dix- neuf ans.
- Anne Larcher Epoufe de Marc Pierre de
Voyer de Paulmy , Comte d'Argenlon , Grand'-
Croix & Chancelier Honoraire de l'Ordre de
Saint Louis , Miniftre & ancien Secrétaire d'Etar
au Département de la Guerre & de Paris ,
eft morte en cette Ville , le 14 Avril , âgée de
inquante-huit ans.
Charles de Saint Albin , Archevêque de Cambrai
, Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale
de Saint Ouen , Ordre de Saint Benoît , Diocèſe
de Rouen , & de celle de Saint Evroul ,
même Ordre , Diocèle de Lizieux , eft mort à
Paris le 9 Mai , âgé de foixante -fix ans.
Pierre Jean- Baptifte Darand de Milly , Evêque
d'Avranches , & Abbé de l'Abbaye de Lieu-
Dieu , eft mort à Miffy , le 4 Avril , âgé de
foixante-douze ans.
Pierre François Lafitau , Evêque de Siſteron ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Corneville , Ordre
de Saint Auguftin , Diocèle de Rouen , eft
mort à Sifteron , les Avril , dans la foixantedix
neuvième année de fon âge.
Guillaume Le Febvre , Docteur en Théologie
de la Faculté de Paris , Confeiller , Aumônier
& Prédicateur du Roi , Général & Grand-
Miniftre des Chanoines Réguliers de l'Ordre de
la Rédemption des Captifs , dits Mathurins , eft
Hij
172 MERCURE DE FRANCE..
mort ici , le 11 Avril , âgé de foixante-dir
neuf ans.
Jofeph- Chriftophe de Levis , Marquis de Gau
diers , Ancien Capitaine des Galeres , Commandant
de la Compagnie des Gardes de l'Etendard
, eſt mort en les terres dans le Comté de
Foix , le 23 Mars , âgé de foixante-quatre ans .
Henri de Roux , Vicomte de Trelans , Brigadier
des Armées du Roi , & Lieutenant de
Sa Majefté au Gouvernement de Strasbourg , eft
mort dans cette dernière Ville le 2 Mai , âgé
de quatre-vingt- quatorze ans.
Antoine- Célar , Comte de la Roche , Marquis
de Rambures , fils du feu Marquis de Rambures
, Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
eft mort dernierement en cette Ville , dans la
dix - huitième année de fon âge.
Marie - Louiſe Cunegonde de Montmorency
Luxembourg , Veuve de Louis- Ferdinand - Jofeph
de Croy , Duc d'Havré & de Croy , Prince
du faint Empire , Grand d'Efpagne de la premiere
Claffe Châtelain Héréditaire de la Ville
de Mons en Haynault , Gouverneur de Schlef
tat & Lieutenant- Général des Armées du Roi ,
eft morte en cette Ville , le dix - huit Avril ,
âgée de quarante- huit ans.
>
La Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine , eft morte à Versailles , le
Is Avril , dans la quarante- troifiéme année de
fon âge.
Marie-Françoife de Conflans-d'Armentieres ;
Dame de Compagnie de Madame la Dauphine
, Epoufe de François- Charles , Comte de Rochechouart
, Lieutenant Général des Armées
du Roi , Chevalier de fes Ordres , Gouverneur
de l'Orléanois & Miniftre Plénipotentiaire du
JUILLET. 1764 . 173
Roi auprès de l'Infant Don Philippe de Parme,
eft morte à Bordeaux le 28 Mars âgée de
cinquante & un ans.
Marie-Françoife Poitiers de Gefvres , Veuve
de Louis - Marie Victoire Comte de Bethune- Pologne
, Maréchal des Camps & Armées du
Roi , & Chambellan du Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , eft morte en cette
Ville , le 25 Avril , âgée de foixante- quatre
ans.
Magdelaine- Françoife Molé , Epoufe de Jofeph-
Michel Nicolas Sublet , Marquis de Lenoncourt
d'Hendicourt , & Brigadier des Armées
du Roi eft morte en cette Ville , le
29 Mars , âgée de foixante -dix- neuf ans.
- Anne Larcher Epoufe de Marc Pierre de
Voyer de Paulmy , Comte d'Argenlon , Grand'-
Croix & Chancelier Honoraire de l'Ordre de
Saint Louis , Miniftre & ancien Secrétaire d'Etar
au Département de la Guerre & de Paris ,
eft morte en cette Ville , le 14 Avril , âgée de
inquante-huit ans.
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Résumé : MORTS.
Le texte énumère diverses personnalités décédées en 1764. Parmi elles, Charles de Saint Albin, Archevêque de Cambrai, est mort à Paris le 9 mai à soixante-six ans. Pierre Jean-Baptiste Darand de Milly, Evêque d'Avranches, est décédé à Missy le 4 avril à soixante-douze ans. Pierre François Lafitau, Evêque de Sisteron, est mort à Sisteron le 9 avril à soixante-dix-neuf ans. Guillaume Le Febvre, Docteur en Théologie et Prédicateur du Roi, est décédé à Paris le 11 avril à soixante-neuf ans. Joseph-Christophe de Lévis, Marquis de Gaudiers, est mort dans le Comté de Foix le 23 mars à soixante-quatre ans. Henri de Roux, Vicomte de Trelans, est décédé à Strasbourg le 2 mai à quatre-vingt-quatorze ans. Antoine-Célar, Comte de la Roche, est mort à dix-huit ans. Marie-Louise Cunégonde de Montmorency-Luxembourg, Veuve du Duc d'Havré, est décédée à Paris le 18 avril à quarante-huit ans. La Marquise de Pompadour, Dame du Palais de la Reine, est morte à Versailles le 15 avril à quarante-trois ans. Marie-Françoise de Conflans-d'Armentières, Dame de Compagnie de Madame la Dauphine, est décédée à Bordeaux le 28 mars à cinquante-et-un ans. Marie-Françoise Poitiers de Gesvres, Veuve du Comte de Bethune-Pologne, est morte à Paris le 25 avril à soixante-quatre ans. Magdelaine-Françoise Molé, Epouse du Marquis de Lenoncourt, est décédée à Paris le 29 mars à soixante-dix-neuf ans. Anne Larcher, Epouse du Comte d'Argenlon, est morte à Paris le 14 avril à cinquante-huit ans.
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47
p. 160-162
CÉREMONIES PUBLIQUES.
Début :
Le 9 Septembre, l'Archevêque de Colosse, Nonce Ordinaire du Pape, [...]
Mots clefs :
Archevêque, Nonce ordinaire du Pape, Prince, Ambassadeurs, Carosse, Comte, Comtesses, Soldats, Chevaux, Audience, Officiers, Monseigneur, Honneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CÉREMONIES PUBLIQUES.
CEREMONIES PUBLIQUES.
LE , E9 Septembre , l'Archevêque de Coloffe ,
Nonce Ordinaire du Pape , fit fon entrée publique
en cette Ville. Le Prince de Marfans & le fieur lå
Live de la Briche , Introdu &teur des Ambaſſadeurs ,
allerent le prendre dans les carrolles de Leurs
Majeftés au Couvent de Picpus , d'où lamarche fe
fit dans l'ordre fuivant : un détachement du Guet
à cheval , le Commandant à la tête ; le caroffe
de l'Introducteur ; celui du Prince de Marfans ;
deux Suiffes de l'Ambaſſadeur à cheval ; la Livrée
à pied ; fix de fes Officiers à cheval ; un Ecuyer &
fix Pages à cheval ; le caroffe du Roi à côté duquel
marchoient la Livrée du Prince de Marfans
& celle de l'Introducteur ; le carroffe de
la Reine , dans lequel étoient l'Auditeur de la
Nonciature & le fieur de Sequeville , Sécrétaire
Ordinaire du Roi à la conduite des Ambaffadeurs ,
fes Gens aux portieres ; le carroffe de Madame la
Dauphine ; ceux du Duc d'Orléans , du Duc de
Chartres , du Prince de Condé , du Comte de Clermont
, de la Princeffe de Conty , du Prince de
Conty , du Comte de la Marche , de la Comteffe
de la Marche , du Comte d'Eu , de la Comteſſe de
Toulouſe , du Duc de Penthievre , du Prince de
Lamballe & celui du Duc de Praflin , Miniftre
& Secrétaire d'Etat ayant le Département des
Affaires Etrangères. Les quatre carroffes du Nonce
marchoient enfuite à une diftance de vingt à
trente pas. Un fecond détachement du Guet à
eheval fermoit la marche. Lorsque le Nonce
fut arrivé à fon Hôtel , il fut complimenté , de
la part du Roi par le Duc de Fleury , premier
NOVEMBRE . 1764. 16
.la
Gentilhomme de la Chambre de Sa Majefté ; de
part de la Reine , par le Chevalier de Talaru ,
fon premier Maître d'Hôtel en furvivance ; de la
part de Madame la Dauphine , par le Comte de
Mailly ,fon premier Ecuyer , & de la part de
Madame Adélaïde , par le Marquis de L'hôpital ,
premier Ecuyer de cette Princefe ...
Le II , le Prince de Marfans & le fieur la Live
de la Briche , Introducteur des Ambaſſadeurs , allerent
prendre le Nonce en fon Hôtel dans les
carroffes du Roi & de la Reine , & ils le conduifirent
à Versailles où il eut fa premiere audience.
publique du Roi le Nonce trouva à fon paffage ,
dans l'avant- cour du Château ; les Compagnies
des Gardes - Françoifes & Suiffes fous les armes , les
tambours appellant ; dans la cour , les Gardes de
la Porte & ceux de la Prévôté de l'Hôtel fous les
armes , à leurs poftes ordinaires , & fur l'efcalier ,
les Cent-Suiffes la hallebarde à la main. Il fur
reçu , en-dedans de la Salle des Gardes , par
le Marquis de Villeroi , Capitaine des Gardes
du Corps , lefquels étoient en haie & fous les
armes. Après l'audience du Roi , le Nonce fut
conduit à l'audience de la Reine , à celles de
Monfeigneur le Dauphin & de Madame la Dau
phine , par le Prince de Marfans & par l'Introducteur
des Ambaffadeurs ; après quoi il fur
conduit à celles de Monfeigneur le Duc de Berry ,
de Monfeigneur le Comte de Provence & de Mon
feigneur le Comte d'Artois ; enfuite à celle de
Madame Adélaïde , & à celle de Mefdames Vic
toire , Sophie & Louife ; & , après avoir été fervi
à fon traitement par les Officiers du Roi , il fut
reconduit à Paris dans les carroffes de Leurs Majenés.
Le Marquis de Montpefat , créé Duc par le feu
162 MERCURE DE FRANCE:
Pape Benoit XIV , a eu l'honneur d'être pré
fenté au Roi , à la Reine & à la Famille Royale ,
le 12 Octobre par le Duc d'Aumont , premier
Gentilhomme de la Chambre.
LE , E9 Septembre , l'Archevêque de Coloffe ,
Nonce Ordinaire du Pape , fit fon entrée publique
en cette Ville. Le Prince de Marfans & le fieur lå
Live de la Briche , Introdu &teur des Ambaſſadeurs ,
allerent le prendre dans les carrolles de Leurs
Majeftés au Couvent de Picpus , d'où lamarche fe
fit dans l'ordre fuivant : un détachement du Guet
à cheval , le Commandant à la tête ; le caroffe
de l'Introducteur ; celui du Prince de Marfans ;
deux Suiffes de l'Ambaſſadeur à cheval ; la Livrée
à pied ; fix de fes Officiers à cheval ; un Ecuyer &
fix Pages à cheval ; le caroffe du Roi à côté duquel
marchoient la Livrée du Prince de Marfans
& celle de l'Introducteur ; le carroffe de
la Reine , dans lequel étoient l'Auditeur de la
Nonciature & le fieur de Sequeville , Sécrétaire
Ordinaire du Roi à la conduite des Ambaffadeurs ,
fes Gens aux portieres ; le carroffe de Madame la
Dauphine ; ceux du Duc d'Orléans , du Duc de
Chartres , du Prince de Condé , du Comte de Clermont
, de la Princeffe de Conty , du Prince de
Conty , du Comte de la Marche , de la Comteffe
de la Marche , du Comte d'Eu , de la Comteſſe de
Toulouſe , du Duc de Penthievre , du Prince de
Lamballe & celui du Duc de Praflin , Miniftre
& Secrétaire d'Etat ayant le Département des
Affaires Etrangères. Les quatre carroffes du Nonce
marchoient enfuite à une diftance de vingt à
trente pas. Un fecond détachement du Guet à
eheval fermoit la marche. Lorsque le Nonce
fut arrivé à fon Hôtel , il fut complimenté , de
la part du Roi par le Duc de Fleury , premier
NOVEMBRE . 1764. 16
.la
Gentilhomme de la Chambre de Sa Majefté ; de
part de la Reine , par le Chevalier de Talaru ,
fon premier Maître d'Hôtel en furvivance ; de la
part de Madame la Dauphine , par le Comte de
Mailly ,fon premier Ecuyer , & de la part de
Madame Adélaïde , par le Marquis de L'hôpital ,
premier Ecuyer de cette Princefe ...
Le II , le Prince de Marfans & le fieur la Live
de la Briche , Introducteur des Ambaſſadeurs , allerent
prendre le Nonce en fon Hôtel dans les
carroffes du Roi & de la Reine , & ils le conduifirent
à Versailles où il eut fa premiere audience.
publique du Roi le Nonce trouva à fon paffage ,
dans l'avant- cour du Château ; les Compagnies
des Gardes - Françoifes & Suiffes fous les armes , les
tambours appellant ; dans la cour , les Gardes de
la Porte & ceux de la Prévôté de l'Hôtel fous les
armes , à leurs poftes ordinaires , & fur l'efcalier ,
les Cent-Suiffes la hallebarde à la main. Il fur
reçu , en-dedans de la Salle des Gardes , par
le Marquis de Villeroi , Capitaine des Gardes
du Corps , lefquels étoient en haie & fous les
armes. Après l'audience du Roi , le Nonce fut
conduit à l'audience de la Reine , à celles de
Monfeigneur le Dauphin & de Madame la Dau
phine , par le Prince de Marfans & par l'Introducteur
des Ambaffadeurs ; après quoi il fur
conduit à celles de Monfeigneur le Duc de Berry ,
de Monfeigneur le Comte de Provence & de Mon
feigneur le Comte d'Artois ; enfuite à celle de
Madame Adélaïde , & à celle de Mefdames Vic
toire , Sophie & Louife ; & , après avoir été fervi
à fon traitement par les Officiers du Roi , il fut
reconduit à Paris dans les carroffes de Leurs Majenés.
Le Marquis de Montpefat , créé Duc par le feu
162 MERCURE DE FRANCE:
Pape Benoit XIV , a eu l'honneur d'être pré
fenté au Roi , à la Reine & à la Famille Royale ,
le 12 Octobre par le Duc d'Aumont , premier
Gentilhomme de la Chambre.
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Résumé : CÉREMONIES PUBLIQUES.
Le 9 septembre, l'Archevêque de Coloffe, Nonce Ordinaire du Pape, fit son entrée publique à Paris. Il fut accompagné par le Prince de Marfans et le sieur de la Briche, qui le prirent au Couvent de Picpus et le conduisirent en procession à son hôtel. La procession incluait des détachements du Guet à cheval, des carrosses de la famille royale et ceux des princes et princesses de la cour. À son arrivée, il fut complimenté par des représentants du Roi, de la Reine, de la Dauphine et de Madame Adélaïde. Le 11 novembre, le Nonce fut conduit à Versailles pour sa première audience publique par le Prince de Marfans et le sieur de la Briche. Il fut accueilli par les Gardes Françaises et Suisses, ainsi que les Cent-Suisses sur l'escalier. Après l'audience du Roi, il rencontra la Reine, le Dauphin, la Dauphine, le Duc de Berry, le Comte de Provence, le Comte d'Artois, Madame Adélaïde, et Mesdames Victoire, Sophie et Louise. Il fut ensuite reconduit à Paris dans les carrosses du Roi et de la Reine. Le 12 octobre, le Marquis de Montpezat, créé Duc par le Pape Benoît XIV, fut présenté au Roi, à la Reine et à la Famille Royale par le Duc d'Aumont, premier Gentilhomme de la Chambre.
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