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1
p. 163-164
« Si vos Provinciaux vous demandent ce que c'est qu'estre [...] »
Début :
Si vos Provinciaux vous demandent ce que c'est qu'estre [...]
Mots clefs :
Provinciaux, Prieur de Sorbonne, Élection
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texteReconnaissance textuelle : « Si vos Provinciaux vous demandent ce que c'est qu'estre [...] »
Si vosProvin- ciaux vous demandent ce que c'eſt qu'eſtrePrieurde Sorbon- ne, vous leurpourrez dire,Ma- dame , que c'eſt une élection
ququi ſe faitau commencement de chaqueLicence, que la Li- cence dure deux ans ; que le Prieur a le premier rang dans toutes les Affemblées
de Sorbonne , où il recueille
les fuffrages د
& conclut ;
qu'il préſide aux Sorboniques, enaffigne le jour , ouvre
GALANT. 119
la premiere par une Haran- gue , & ferme la derniere par
une autre. Je croy vous en- tendre dire en lifant cela , que n'ayant aucune envie de vous mettre du nombre des Bacheliers &des Docteurs,il ne vous
importe guére de ſçavoir ce qui les regarde ; vous voyez auſſi que je tranche court
ququi ſe faitau commencement de chaqueLicence, que la Li- cence dure deux ans ; que le Prieur a le premier rang dans toutes les Affemblées
de Sorbonne , où il recueille
les fuffrages د
& conclut ;
qu'il préſide aux Sorboniques, enaffigne le jour , ouvre
GALANT. 119
la premiere par une Haran- gue , & ferme la derniere par
une autre. Je croy vous en- tendre dire en lifant cela , que n'ayant aucune envie de vous mettre du nombre des Bacheliers &des Docteurs,il ne vous
importe guére de ſçavoir ce qui les regarde ; vous voyez auſſi que je tranche court
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Résumé : « Si vos Provinciaux vous demandent ce que c'est qu'estre [...] »
Le Prieur de Sorbonne est élu au début de chaque licence de deux ans. Il dirige les assemblées, recueille les votes et conclut les délibérations. Il préside aussi les réunions des Sorboniques, fixe les dates et prononce les discours d'ouverture et de clôture. Le narrateur juge ces détails moins pertinents pour son interlocuteur.
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2
p. 297-300
Tout ce qui s'est passé dans l'Election des deux nouveaux Echevins. [titre d'après la table]
Début :
Il ne faut pas que j'oublie à vous parler des [...]
Mots clefs :
Échevins, Élection, Prévôt des marchands
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texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est passé dans l'Election des deux nouveaux Echevins. [titre d'après la table]
Il ne faut pas que j'oublie à
vous parler des deux nou- veaux Echevins qui ont eſté faits icy. Voicy dequellema- niere on procede à cette forte d'élection. Monfieur le Prevoſt
des Marchands , & Meffieurs
lesEchevins, s'aſſemblentdans l'Hoſtel de Ville avec tout ce
qui en compoſe le Corps. Ils font chacun un Diſcours , &
rendent compte de leur admi- niſtration ; aprés quoy ils ſe retirent, &l'on nomme quatre Scrutateurs pour examiner fi l'élection qui fe doit faire par le Scrutin , ſe fait dans toutes les formes. Les quatre qu'on nomma ces derniers jours fu
rent
GALANT. 211
les
rent Monfieur le Preſident de
la Falüére , appellé Grand Scrutateur , Monfieur Potel
pour Meſſieurs les Conſeillers
de Ville , Mª de la Porte pour Quarteniers ,& M² Levef que , Conſeiller au Chaſtelet,
pour la Bourgeoisie. Le choix de ces quatre Meſſieurs eſtant
fait , on travailla à celuy des Echevins par la voye du Scruz tin, comme il ſe pratique en- cor à Rome dans les grandes Elections. Mr Alexandre de
Veinx Conſeiller de Ville, &
qui arendude fort grands fer- vices dans cette Charge qu'il exercedepuis long-temps avec une approbation generale , fur éleu premier Echevin en la placede MrFavier ; &Monfieur Etienne Magueux Avo- cat en Parlement, dont le me
Tome VI. T
212 LE MERCVRE
rite eft affez connu , fut fait
fecond Echevin en la place de Monfieur Galiot. Monfieur de
Pomereüil Conſeiller d'Etat
ordinaire , Prefident au Grand
Confeil , & Prevoſt des Marchands , accompagné de tout le Corps de Ville , les mena en fuite l'un &l'autre à Ver.
failles , où ils prefſterent le Ser- ment entre les mains de Sa
Majesté , qui les reçeut d'une maniere tres-favorable. Monfieur le Prefident de la Faluere rendit compte au Roy de ce qui s'eſtoit paffé dans l'E- lection, & fit unDiſcours dont
Sa Majesté fut tres-fatisfaite.
Ces nouveaux Echevins vont
s'appliquer à l'embelliſſement de Paris , à l'exemple des pre- cedens; & fans qu'on ceſſede travailler au Rempart , ils doi-
GALANT. 213 vent faire élargir pluſieurs Ruës , &nous donnerde nouvelles Eaux.
vous parler des deux nou- veaux Echevins qui ont eſté faits icy. Voicy dequellema- niere on procede à cette forte d'élection. Monfieur le Prevoſt
des Marchands , & Meffieurs
lesEchevins, s'aſſemblentdans l'Hoſtel de Ville avec tout ce
qui en compoſe le Corps. Ils font chacun un Diſcours , &
rendent compte de leur admi- niſtration ; aprés quoy ils ſe retirent, &l'on nomme quatre Scrutateurs pour examiner fi l'élection qui fe doit faire par le Scrutin , ſe fait dans toutes les formes. Les quatre qu'on nomma ces derniers jours fu
rent
GALANT. 211
les
rent Monfieur le Preſident de
la Falüére , appellé Grand Scrutateur , Monfieur Potel
pour Meſſieurs les Conſeillers
de Ville , Mª de la Porte pour Quarteniers ,& M² Levef que , Conſeiller au Chaſtelet,
pour la Bourgeoisie. Le choix de ces quatre Meſſieurs eſtant
fait , on travailla à celuy des Echevins par la voye du Scruz tin, comme il ſe pratique en- cor à Rome dans les grandes Elections. Mr Alexandre de
Veinx Conſeiller de Ville, &
qui arendude fort grands fer- vices dans cette Charge qu'il exercedepuis long-temps avec une approbation generale , fur éleu premier Echevin en la placede MrFavier ; &Monfieur Etienne Magueux Avo- cat en Parlement, dont le me
Tome VI. T
212 LE MERCVRE
rite eft affez connu , fut fait
fecond Echevin en la place de Monfieur Galiot. Monfieur de
Pomereüil Conſeiller d'Etat
ordinaire , Prefident au Grand
Confeil , & Prevoſt des Marchands , accompagné de tout le Corps de Ville , les mena en fuite l'un &l'autre à Ver.
failles , où ils prefſterent le Ser- ment entre les mains de Sa
Majesté , qui les reçeut d'une maniere tres-favorable. Monfieur le Prefident de la Faluere rendit compte au Roy de ce qui s'eſtoit paffé dans l'E- lection, & fit unDiſcours dont
Sa Majesté fut tres-fatisfaite.
Ces nouveaux Echevins vont
s'appliquer à l'embelliſſement de Paris , à l'exemple des pre- cedens; & fans qu'on ceſſede travailler au Rempart , ils doi-
GALANT. 213 vent faire élargir pluſieurs Ruës , &nous donnerde nouvelles Eaux.
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Résumé : Tout ce qui s'est passé dans l'Election des deux nouveaux Echevins. [titre d'après la table]
Le texte relate l'élection de deux nouveaux échevins à Paris. Les échevins sortants et le prévôt des marchands se réunissent à l'Hôtel de Ville, prononcent un discours sur leur administration, puis se retirent. Quatre scrutateurs, dont le président de la Falüère, M. Potel, M. de la Porte et M. Levef, supervisent l'élection par scrutin. M. Alexandre de Veinx est élu premier échevin, succédant à M. Favier, et M. Étienne Magueux devient second échevin, remplaçant M. Galiot. Les nouveaux échevins prêtent serment devant le roi, qui les accueille favorablement. Le président de la Falüère informe le roi du déroulement de l'élection. Les nouveaux échevins prévoient d'embellir Paris en élargissant des rues et en fournissant de nouvelles eaux, tout en poursuivant les travaux de rempart.
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3
p. 151-154
Origine du Roy de la Féve, [titre d'après la table]
Début :
Si vous avez envie de sçavoir quelle est l'origine du Roy de la / On tient que de Solo, Legislateur fort sage, [...]
Mots clefs :
Roi de la fève, Solon, Athéniens, Élection, Illégitime, Charge, Romains, Respect, Trépas, Gâteau
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texteReconnaissance textuelle : Origine du Roy de la Féve, [titre d'après la table]
Si vous avez envie de fçavoir.
quelle eft l'origine du Roy de la
Féve, vous l'apprendrez dans ces
Vers d'Alcidor du Havre.
OV
N tient que de Solon , Legifla
teurfortfage,
Eft venu le premier ufage
D'employer une Féve , afin délire un
Roy5
Et que c'eftoit fuivant ſa Loy,
Que les Atheniens avoient cette
maxime,
G
4
2 MERCURE
>
Lors qu'ils créoient leurs Magistrats.
Toute autre élection étoit illegitime;
On les euft pris pour fcelerats,
S'ils avoient eu d'autre methode,
Tant celle- là pour eux estoit juste &
commode.
Pythagore ditfeul, qu'ilfaloit s'abftenir
Des Féves que chacun fouhaitoit
d'obtenir.
Il vaut mieux , difoit - il , n'avoir
aucune Charge,
Que d'en chercher ainsi , pour troubler
Son repos,
~Parce que bien fouvent c'est un chemin
fort large,
Qui nous conduit vers Atropos.
Il eft d'autres Autheurs d'un fentiment
contraire;
Soûtenant hautement que ce font
les Romains,
GALANT.
153
Qui font les premiers des Hu
mains
A qui cette methode ait commencé
de plaire ,
Car le jour qu'ilsfaifoient Festin
Pendant leurs Festes Saturnales,
Ils élifoient un Roy fans brigues ny
cabales,
Par le feul ordre du Deftin ;
La Féve eftoit la feule marque
Pour defigner celuy qu'ils devoient
Respecter
Pendant tout le Répas qu'on faifoit
apprefter,
Selon la volonté de ce petit Monarque.
Nous imitons encor fans aucun repentir
Les Romains plus que ceux d'Athenes
;
L'on en voit les preuves certaines,
Que l'on nesçauroit démentir.
G S
154
MERCURE
Lufage du Gafteau n'est - il pas tout
Semblable ?
Et n'est- ce pas le feul hazard
Qui fait un Roy d'un miferable,
Lors que la Féve eft dansfa part.
quelle eft l'origine du Roy de la
Féve, vous l'apprendrez dans ces
Vers d'Alcidor du Havre.
OV
N tient que de Solon , Legifla
teurfortfage,
Eft venu le premier ufage
D'employer une Féve , afin délire un
Roy5
Et que c'eftoit fuivant ſa Loy,
Que les Atheniens avoient cette
maxime,
G
4
2 MERCURE
>
Lors qu'ils créoient leurs Magistrats.
Toute autre élection étoit illegitime;
On les euft pris pour fcelerats,
S'ils avoient eu d'autre methode,
Tant celle- là pour eux estoit juste &
commode.
Pythagore ditfeul, qu'ilfaloit s'abftenir
Des Féves que chacun fouhaitoit
d'obtenir.
Il vaut mieux , difoit - il , n'avoir
aucune Charge,
Que d'en chercher ainsi , pour troubler
Son repos,
~Parce que bien fouvent c'est un chemin
fort large,
Qui nous conduit vers Atropos.
Il eft d'autres Autheurs d'un fentiment
contraire;
Soûtenant hautement que ce font
les Romains,
GALANT.
153
Qui font les premiers des Hu
mains
A qui cette methode ait commencé
de plaire ,
Car le jour qu'ilsfaifoient Festin
Pendant leurs Festes Saturnales,
Ils élifoient un Roy fans brigues ny
cabales,
Par le feul ordre du Deftin ;
La Féve eftoit la feule marque
Pour defigner celuy qu'ils devoient
Respecter
Pendant tout le Répas qu'on faifoit
apprefter,
Selon la volonté de ce petit Monarque.
Nous imitons encor fans aucun repentir
Les Romains plus que ceux d'Athenes
;
L'on en voit les preuves certaines,
Que l'on nesçauroit démentir.
G S
154
MERCURE
Lufage du Gafteau n'est - il pas tout
Semblable ?
Et n'est- ce pas le feul hazard
Qui fait un Roy d'un miferable,
Lors que la Féve eft dansfa part.
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Résumé : Origine du Roy de la Féve, [titre d'après la table]
Le texte explore l'origine de la tradition du 'Roi de la Fève', où une fève cachée dans un gâteau désigne un roi ou une reine pour la soirée. Alcidor du Havre attribue cette coutume aux Athéniens, qui utilisaient une fève pour élire leurs magistrats sous l'influence de Solon, considérant cette méthode comme juste et légitime. Pythagore, en revanche, déconseillait cette pratique, la jugeant perturbante et potentiellement funeste. Les Romains, quant à eux, affirment que cette méthode a commencé lors des Saturnales, où un roi était élu par le hasard de la fève, sans intrigues, et respecté durant le repas. Le texte conclut que les pratiques modernes, comme la tradition du gâteau, imitent davantage les Romains que les Athéniens.
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4
p. 35-40
Edits, [titre d'après la table]
Début :
La bonté de ce grand Prince ne s'est pas bornée [...]
Mots clefs :
Bonté, Grand Prince, Besoins, Officiers, Juridiction, Édit, Guerre, Arrêt du conseil, Élection
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texteReconnaissance textuelle : Edits, [titre d'après la table]
La bonté de ce grand Prince
ne ' s'eft pas bornée à ce
foin. La néceffité des temps
& des befoins de l'Etat , ayant
obligé les Roys fes Prédeceffeurs
à multiplier le nombre
des Officiers , dans quelques
Siéges & Jurifdictions , ce qui
leur avoit paru le moyen le
plus feur, & le plus facile de
fournir aux dépenfes les plus
preffantes de la Guerre , fans
fürcharger leurs Sujets , Sa
36 MERCURE
Majeſté voyant la Tréve acceptée
, & voulant en faire
goûter les fruits à fes Peuples
, a déclaré par un Edit
perpetüel & irrévocable, Que
Les Sièges Officiers des Eletions
Greniers à Sel établis &
en une mefme Ville , dans l'étendue
de la Ferme Genérale des
Gabelles de France , feront unis
& incorporez en un feul et mefme
Siége , pour ne faire qu'un
Corps d'Election & Grenier à
Sel , auquel Elle attribuë toute
Cour& Iurifdiction , tant Civi-
Criminelle , pour les Matiéres
dont les Elús font compe-
Le
que
GALANT. 37
a
tans dans l'étenduë de leur Siége ;
à l'égard des Gabelles dans
l'étendue de toutes les Paroffes ,
qui compofent ces Greniers unis.
Par le mefme Edit le nombre
des Officiers de ces Elections
& Greniers à Sel demeure
fixé, & ils doivent eftre choifis
par le Roy , entre ceux
qui font à preſent pourveus
pour compoſer ces mefmes
Siéges , fuivant les Etats qui
en feront arreftez dans fon
Confeil , Sa Majefté fupprimant
tous les autresOfficiers,
qui ne feront point réſervez
dans ces Etats. Lefquels Of ر-
38 MERCURE
ficiers feront actuellement &
inceffamment rembourfez
par les Receveurs Generaux
de fes Finances en chaque
Genéralité , du Prix de leurs
Offices , Gages & Droits qui
en dépendent ; & comme ce
rembourſement pourroit être
préjudiciable à leurs Créanciers
, Sa Majefté voulant
pourvoir à leur feureté, a ordonné
par fon Arreft du Confeil
d'Etat rendu le
30
de Janvier
, Que dans un mois pour tout.
delay , du jour de l'enregistrement
de l'Edit ,
portant
la Réduction
des Officiers , qui compoferont à
GALANT. 39
Pavenir les Siéges des Elections
Greniers à Sel, & de l'Arreft
du 30 de Fanvier , dans chacun
des Siéges des Elections &
Greniers à Sel , les Créanciers des
Officiers qui ne feront pas réfervez
, ou Prétendans Droits aux
Officesfuprimez, dont ils eftoient
Proprietaires , feront tenus de
faire leurs Saifies au Bureau de
la Recepte Generale des Finances
de la Generalité, dont les Sieges
des Elections & Greniers à Sel
feront dépendans , comme auffi de
faire fignifier les Oppofitions par
euxformées au Sceau , des Lettres
de Provifion de ces Offices,
40 MERCURE
au mefme Bureau de la Recepte
Generale dans le mefme delays
finon , & àfaute de le faire dans
ce temps , les Oppofitions quipourroient
eftre faites par eux demeureront
nulles , & les Pourveus
Proprietaires de ces Offices
Supprimez,feront rembourfezpar
les Receveurs Generaux des Finances
,fuivant l'Edit de Redu
tion.
ne ' s'eft pas bornée à ce
foin. La néceffité des temps
& des befoins de l'Etat , ayant
obligé les Roys fes Prédeceffeurs
à multiplier le nombre
des Officiers , dans quelques
Siéges & Jurifdictions , ce qui
leur avoit paru le moyen le
plus feur, & le plus facile de
fournir aux dépenfes les plus
preffantes de la Guerre , fans
fürcharger leurs Sujets , Sa
36 MERCURE
Majeſté voyant la Tréve acceptée
, & voulant en faire
goûter les fruits à fes Peuples
, a déclaré par un Edit
perpetüel & irrévocable, Que
Les Sièges Officiers des Eletions
Greniers à Sel établis &
en une mefme Ville , dans l'étendue
de la Ferme Genérale des
Gabelles de France , feront unis
& incorporez en un feul et mefme
Siége , pour ne faire qu'un
Corps d'Election & Grenier à
Sel , auquel Elle attribuë toute
Cour& Iurifdiction , tant Civi-
Criminelle , pour les Matiéres
dont les Elús font compe-
Le
que
GALANT. 37
a
tans dans l'étenduë de leur Siége ;
à l'égard des Gabelles dans
l'étendue de toutes les Paroffes ,
qui compofent ces Greniers unis.
Par le mefme Edit le nombre
des Officiers de ces Elections
& Greniers à Sel demeure
fixé, & ils doivent eftre choifis
par le Roy , entre ceux
qui font à preſent pourveus
pour compoſer ces mefmes
Siéges , fuivant les Etats qui
en feront arreftez dans fon
Confeil , Sa Majefté fupprimant
tous les autresOfficiers,
qui ne feront point réſervez
dans ces Etats. Lefquels Of ر-
38 MERCURE
ficiers feront actuellement &
inceffamment rembourfez
par les Receveurs Generaux
de fes Finances en chaque
Genéralité , du Prix de leurs
Offices , Gages & Droits qui
en dépendent ; & comme ce
rembourſement pourroit être
préjudiciable à leurs Créanciers
, Sa Majefté voulant
pourvoir à leur feureté, a ordonné
par fon Arreft du Confeil
d'Etat rendu le
30
de Janvier
, Que dans un mois pour tout.
delay , du jour de l'enregistrement
de l'Edit ,
portant
la Réduction
des Officiers , qui compoferont à
GALANT. 39
Pavenir les Siéges des Elections
Greniers à Sel, & de l'Arreft
du 30 de Fanvier , dans chacun
des Siéges des Elections &
Greniers à Sel , les Créanciers des
Officiers qui ne feront pas réfervez
, ou Prétendans Droits aux
Officesfuprimez, dont ils eftoient
Proprietaires , feront tenus de
faire leurs Saifies au Bureau de
la Recepte Generale des Finances
de la Generalité, dont les Sieges
des Elections & Greniers à Sel
feront dépendans , comme auffi de
faire fignifier les Oppofitions par
euxformées au Sceau , des Lettres
de Provifion de ces Offices,
40 MERCURE
au mefme Bureau de la Recepte
Generale dans le mefme delays
finon , & àfaute de le faire dans
ce temps , les Oppofitions quipourroient
eftre faites par eux demeureront
nulles , & les Pourveus
Proprietaires de ces Offices
Supprimez,feront rembourfezpar
les Receveurs Generaux des Finances
,fuivant l'Edit de Redu
tion.
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Résumé : Edits, [titre d'après la table]
Un édit royal français vise à réformer les sièges des élections et greniers à sel. Les monarques précédents avaient accru le nombre d'officiers pour financer les guerres sans surcharger les sujets. Le roi actuel, profitant d'une trêve, a publié un édit perpétuel et irrévocable unifiant ces sièges en une seule entité, dotée de juridictions civiles et criminelles. L'édit fixe le nombre d'officiers, choisis par le roi parmi les actuels. Les officiers non retenus seront indemnisés par les receveurs généraux des finances. Un arrêté du Conseil d'État protège les créanciers des officiers supprimés en leur permettant de déclarer leurs créances dans un mois après l'enregistrement de l'édit. Passé ce délai, les oppositions seront nulles et les officiers supprimés seront remboursés selon l'édit de réduction.
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5
p. 150-157
Article curieux, touchant l'élection de Mr le Comte de Schonborn, à la Coadjuterie de l'Evêché de Bamberg, [titre d'après la table]
Début :
Il y a quelques mois que j'aurois dû vous envoyer l'Article [...]
Mots clefs :
Comte de Schomborn, Evêché de Bamberg, Bavière, Élection
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texteReconnaissance textuelle : Article curieux, touchant l'élection de Mr le Comte de Schonborn, à la Coadjuterie de l'Evêché de Bamberg, [titre d'après la table]
Il y a quelques mois quej'aurois dû vous envoyer l'Article
fuivant , & fi je vous en fais
part aujourd'huy ce n'eft pas
à caufe de l Election dont il y
cft parlé ; mais pour vous faire
GALANT 151
voir que les intereſts particuliers font fouvent trahir ceux
que le repos
infpirer.
de la Patric doit
-
M' le Comte de Schomborn , Vice Chancelier de
l'Empire , & neveu de M' l'Electeur de Mayence , a efté élû
Coadjuteur de l'Evêché de
Bamberg , afin de fucceder à
fon oncle , & peut- eftre enfuite à l'Electorat de Mayence.
Cette élection eft le fruit de
l'attachement que cet Electeur
a toûjours marqué pour les inrerefts de la Maifon d'Autriche, & fouvent même au préNiiij
152 MERCURE
judice de l'Empire ; ce fut en
effet cet Electeur qui rompitiles
mefures que plufieurs Princes
d'Allemagne prenoient pour
conferver l'Empire dans la
Neutralité au commencement
de la guerre qui occupe aujourd huy toute l'Europe , &
que la fucceffion d'Espagne où
le Corps Germanique n'avoit
aucune part , alluma entre les
Maifons de France & d'Autriche. Si tous les Princes d'Allemagne n'avoient point manqué de parole à Monfieur l'Electeur de Baviere , & ne s'étoient point mêlez de foûtenir
>
GALANT 153
des interefts qui ne les regardoient en aucune maniere , ils
ne feroient pas plongez dans
une guerre qui les a prefque
tous entierement ruinez , commel'on peut voir par les Me
moires qu'ils prefentent tous
les jours , des millions que cette guerre leur a coûté à chacun en particulier , & dont ils
ne feront jamais dédommagez.
Auffi l'Empereur n'eft irrité
contre Monfieur l'Electeur de
Baviere qu'à caufe que ce Prince a travaillé pour le bien de
l'Empire , dont les Membres
ne feroient pas prefentement
154 MERCURE
dans l'état où ils fe trouvent ,
& jouiroient d'une pleine tranquilité fi les interefts particu
liers de quelques-uns , & l'alliance des autres à la Maiſon
d'Autriche, ne les avoient obligez de facrifier le repos de
Empire à ce qu'ils croyoient
les toucher de plus prés.
Je paffe à ce qui regarde la
Maifon de Schomborn. Elle
eft originaire du Cercle de
Weftphalic , & elle poffede
des Charges confiderables de
l'Empire depuis prés de trois
fiecles. Elle eft alliée à toutes les plus grandes Maiſons
GALANT 155
d'Allemagne la Ville de
Bambergeft du Cercle de Franconic. Elle ne fut bâtie que
dans le dixiéme fiecle , & l'Empereur Henry II. dit le Saint
& le Boiteux , y fonda un Evêché du confentement du Pape
Jean XIX. & dans le fiecle fuivant le Pape Clement II. qui
avoit efté Evêque de Bamberg,
foûmit cette Eglife immediatement au Saint Siege. Elle
eftoit auparavant dans la dépendance de celle de Mayence.
1 Evêque de Bamberg eft le premier Evêque Souverain aprés
les Electeurs: il precede même
156 MERCURE
celuy de Wirtzbourg , & dans
l'étendue de fes Etats , fe trou
vent enfermez quelques portions de ceux des quatre premiers Electeurs , qui par confequent relevent de luy. Il ya
quelques ficcles qu'on tint un
Concile de quarante fix Evêques à Bamberg , où Theodoric Evêque de Mets , de la Maifon de Luxembourg , & frere
de l'Imperatrice Cunegonde ,
femme d'Henry II. fut obligé
de fe juftifier de plufieurs crimes atroces qu'on luy impu
toir. Cet évenement arriva au
milicu du onzième fiecle ; en
GALANT 157
1653.on y fonda une Univerfité.
* J
fuivant , & fi je vous en fais
part aujourd'huy ce n'eft pas
à caufe de l Election dont il y
cft parlé ; mais pour vous faire
GALANT 151
voir que les intereſts particuliers font fouvent trahir ceux
que le repos
infpirer.
de la Patric doit
-
M' le Comte de Schomborn , Vice Chancelier de
l'Empire , & neveu de M' l'Electeur de Mayence , a efté élû
Coadjuteur de l'Evêché de
Bamberg , afin de fucceder à
fon oncle , & peut- eftre enfuite à l'Electorat de Mayence.
Cette élection eft le fruit de
l'attachement que cet Electeur
a toûjours marqué pour les inrerefts de la Maifon d'Autriche, & fouvent même au préNiiij
152 MERCURE
judice de l'Empire ; ce fut en
effet cet Electeur qui rompitiles
mefures que plufieurs Princes
d'Allemagne prenoient pour
conferver l'Empire dans la
Neutralité au commencement
de la guerre qui occupe aujourd huy toute l'Europe , &
que la fucceffion d'Espagne où
le Corps Germanique n'avoit
aucune part , alluma entre les
Maifons de France & d'Autriche. Si tous les Princes d'Allemagne n'avoient point manqué de parole à Monfieur l'Electeur de Baviere , & ne s'étoient point mêlez de foûtenir
>
GALANT 153
des interefts qui ne les regardoient en aucune maniere , ils
ne feroient pas plongez dans
une guerre qui les a prefque
tous entierement ruinez , commel'on peut voir par les Me
moires qu'ils prefentent tous
les jours , des millions que cette guerre leur a coûté à chacun en particulier , & dont ils
ne feront jamais dédommagez.
Auffi l'Empereur n'eft irrité
contre Monfieur l'Electeur de
Baviere qu'à caufe que ce Prince a travaillé pour le bien de
l'Empire , dont les Membres
ne feroient pas prefentement
154 MERCURE
dans l'état où ils fe trouvent ,
& jouiroient d'une pleine tranquilité fi les interefts particu
liers de quelques-uns , & l'alliance des autres à la Maiſon
d'Autriche, ne les avoient obligez de facrifier le repos de
Empire à ce qu'ils croyoient
les toucher de plus prés.
Je paffe à ce qui regarde la
Maifon de Schomborn. Elle
eft originaire du Cercle de
Weftphalic , & elle poffede
des Charges confiderables de
l'Empire depuis prés de trois
fiecles. Elle eft alliée à toutes les plus grandes Maiſons
GALANT 155
d'Allemagne la Ville de
Bambergeft du Cercle de Franconic. Elle ne fut bâtie que
dans le dixiéme fiecle , & l'Empereur Henry II. dit le Saint
& le Boiteux , y fonda un Evêché du confentement du Pape
Jean XIX. & dans le fiecle fuivant le Pape Clement II. qui
avoit efté Evêque de Bamberg,
foûmit cette Eglife immediatement au Saint Siege. Elle
eftoit auparavant dans la dépendance de celle de Mayence.
1 Evêque de Bamberg eft le premier Evêque Souverain aprés
les Electeurs: il precede même
156 MERCURE
celuy de Wirtzbourg , & dans
l'étendue de fes Etats , fe trou
vent enfermez quelques portions de ceux des quatre premiers Electeurs , qui par confequent relevent de luy. Il ya
quelques ficcles qu'on tint un
Concile de quarante fix Evêques à Bamberg , où Theodoric Evêque de Mets , de la Maifon de Luxembourg , & frere
de l'Imperatrice Cunegonde ,
femme d'Henry II. fut obligé
de fe juftifier de plufieurs crimes atroces qu'on luy impu
toir. Cet évenement arriva au
milicu du onzième fiecle ; en
GALANT 157
1653.on y fonda une Univerfité.
* J
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Résumé : Article curieux, touchant l'élection de Mr le Comte de Schonborn, à la Coadjuterie de l'Evêché de Bamberg, [titre d'après la table]
Le texte évoque l'élection du Comte de Schomborn comme Coadjuteur de l'Évêché de Bamberg, influencée par les intérêts de la Maison d'Autriche. Cette décision est vue comme un acte de loyauté envers l'Autriche, au détriment de l'Empire. L'Électeur de Mayence, oncle de Schomborn, a rompu la neutralité observée par plusieurs princes allemands au début de la guerre en Europe, en s'alignant avec l'Autriche. Cette action a entraîné une guerre ruineuse pour les princes allemands, qui avaient promis leur soutien à l'Électeur de Bavière. L'Empereur est mécontent de l'Électeur de Bavière, dont les efforts pour l'Empire ont été sabotés par les intérêts particuliers et les alliances avec l'Autriche. La Maison de Schomborn, originaire de Westphalie, occupe des charges importantes dans l'Empire depuis trois siècles et est alliée aux grandes maisons d'Allemagne. La ville de Bamberg, fondée au dixième siècle en Franconie, possède un évêché créé par l'Empereur Henry II et soumis au Saint-Siège. L'Évêque de Bamberg est un souverain influent, précédant même l'Évêque de Wurtzbourg. En 1653, une université a été fondée à Bamberg.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 314-322
Deputation faite à Mr le Cardinal de Noailles pour congratuler S. E. de son Election à la dignité de Proviseur de Sorbonne. [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay donné dans cette Lettre un curieux & ample détail [...]
Mots clefs :
Sorbonne, Proviseur, Cardinal de Noailles, Docteurs, Élection, Députation, Abbé d'Etouilly
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Deputation faite à Mr le Cardinal de Noailles pour congratuler S. E. de son Election à la dignité de Proviseur de Sorbonne. [titre d'après la table]
Je vous ay donné dans cette
Lettre un curieux & ample détail de tout ce qui s'eft paffé en
Sorbonne le jour que Mr le
Cardinal de Noailles y a efté
nommé Provifeur ; mais je ne
vous ay rien dit du Compli- .
ment que Mrs les Docteurs de
cette fameufe Societé jugerent
GALANT 315
à propos de luy envoyer faire
fur cette Election. Ils députerent Mr l'Abbé d'Etoüilly ,
Senieur de cette Maifon , avec
les fix Anciens , & ils inviterent les autres à s'y joindre.
Mr. l'Abbé d'Etoüilly , accoûtumé à bien parler, s'acquitta
du Compliment qu'il avoit à
faire à peu prés de la maniere
fuivante.
Il dit à S. E que par ordre de
la Compagnie , & enfuivant les
mouvemens de leur cœur , ils ve
noientfefeliciter auprés d'Elle de
l'avoir pour Provifeur , par un
choix où la liberté avoit eftéfans
Dd ij
316 MERCURE
perte
atteinte, l'inclinationfanspar
tage ; qu'un choixfibeau qui mettoit à leur tefte tant defageffe , de
religion & d'autorité, les dédommageoit abondamment de la
qu'ils avoient faite ; & qu'il leur
eftoit d'autant plus cher , qu'its
eftoient bien informez qu'Elle l'avoit appris avecplaiſir, &même
qu'Elle s'en honoroit ; que ce terme, cefentiment de bonte leur
rappelloit la memoire du grand
Cardinal de Lorraine qui s'honoroit de mefme de la qualité de
Proviſeur de Sorbonne , & qui
repetoit fouvent devant les Peres
de Trente , que dans la neceffité
GALANT 317
d'opter , il eût preferé cette
qualité à la Pourpre du Sacré
College ; que ce qui augmentoit
leur joye & qui préfageoit à leur
Maifon plus de fplendeur & de
reputation que jamais , eftoit que
fe trouvant par je nefçay qu'elle
beureufe combinaifon le trentiéme
de fes Provifeurs , & le quinziéme des Cardinaux qui l'ont
efté; Elle eftoit comme un diamant
de prix inestimable , qui fermoit
la Couronneformée de ces grands
illuftres Perfonnages , & qui
jettoit de nouveaux_brillans fur
eux tous.
Il ajoûta , qu'auſſi lagloire de
Dd iij
318 MERCURE
Sorbonne étant attachée à l'eſprit
de paix d'où elle avoit acquis le
titre defainte & pacifique Societé,
&à l'obfervation de fes Statuts
que le grand Armand ſon Reſtaurateur luy avoit tant de fuis recommandez ils fe promettoient
de voir cette paix & ces Statuts
fleurir à l'ombre de la pourpre de
S. E. & parlà croître de jour en
jour la glorieufe acquifition des
travaux : des vertus de leurs
Peres ; qu'ilfera dit de Sorbonne
fous la protection de S. E. comme
de Ferufalem fous le Pontificat
d'Onias , qu'on y a gouté fans
trouble les delices de la paix, &
GALANT 319
gardé les loix du Seigneur avec
exactitude à caufe de la pieté du
Pontife , & defon amour pour le
bien.
Il finit en difant , que c'estoient
là enfin leurs efperances & leurs
vaux , & en fouhaitant que le
Ciel voulut les benir àla louange érernelle de S. E. & de leur
Maifon à prefent la fienne.
S. E. parut extrêmement fa
tisfaite du Compliment de Mr
l'Abbé d'Erouilly.
Voicy à peu prés ce qu'Elle વે
y répondit , avec l'air gracieux
& modefte qui luy eft naturel;
& ce que je vais vous en rapDd iiij
320 MERCURE
porter , cft peut- eftre moins
beau que ce que l'on n'en a pu
rerenir.
Elle répondit donc , qu'Elle reffentoit vivement l'honneur
qu'on avoit bien voulu luy
faire que cette diftinction luy
eftoit d'autant plus chere , qu'ellevenoit de Sorbonne , Maifon celebre dans tout le monde Chrétien ,
& qu'Elle la recevoit aprés tant
d'éminentes Perfonnes , aprés des
Princes , & des Princes mefmes
du fang Royal. Qu'aprés tout le
Provifeur qu'on s'étoit donné
n'étoit pas un indifferent ; mais un
ancien Difciple , un ancien Amy,
qui avoit dés fes premiers ans
GALANT 321
;
fuccé le lait de Sorbonne , ayant
efté nourry & élevé dans un de
fes Colleges , & puifé la fcience
& la fageffe à la fource de fon
Ecole qu'il avoit toûjours tendrement aimé Sorbonne , luy ayant
dés long-temps donné dans les
faintesfollicitudes du Miniftere,
Son eftime & fa confiance , &
hors de là , fa familiarité & fa
tendreffe ; qu'il n'y avoit pas d'apparence que luy eftant redevable
& plus uni , il eutdeformais pour
elle le cœur moins ouvert ; & au
refte que s'il fe trouvoit aujour
d'huy élevé auec tant d'affection
defi bonnegrace à la premiere
322 MERCURE
le
place d'un Corps fi éclairé & fi
celebre , ce ne feroit pas pour
dominer ; mais pour luy eftre plus
utile , en procurantplus de bien à
fesMembres, & non en les afferviffant.
Cette réponſe fpirituelle finie , S. E. fit de grandes careffes à Mr l'Abbé d'Eroüilly ,
&fir beaucoup d'honnêtetezà
tous ces Meffieurs , en parlant
feparément à chacun. Ainfi,
Elle les renvoya tous contens
de la fageffe de leur élection ;
mais plus encore de la bonté
de leur Provifeur
Lettre un curieux & ample détail de tout ce qui s'eft paffé en
Sorbonne le jour que Mr le
Cardinal de Noailles y a efté
nommé Provifeur ; mais je ne
vous ay rien dit du Compli- .
ment que Mrs les Docteurs de
cette fameufe Societé jugerent
GALANT 315
à propos de luy envoyer faire
fur cette Election. Ils députerent Mr l'Abbé d'Etoüilly ,
Senieur de cette Maifon , avec
les fix Anciens , & ils inviterent les autres à s'y joindre.
Mr. l'Abbé d'Etoüilly , accoûtumé à bien parler, s'acquitta
du Compliment qu'il avoit à
faire à peu prés de la maniere
fuivante.
Il dit à S. E que par ordre de
la Compagnie , & enfuivant les
mouvemens de leur cœur , ils ve
noientfefeliciter auprés d'Elle de
l'avoir pour Provifeur , par un
choix où la liberté avoit eftéfans
Dd ij
316 MERCURE
perte
atteinte, l'inclinationfanspar
tage ; qu'un choixfibeau qui mettoit à leur tefte tant defageffe , de
religion & d'autorité, les dédommageoit abondamment de la
qu'ils avoient faite ; & qu'il leur
eftoit d'autant plus cher , qu'its
eftoient bien informez qu'Elle l'avoit appris avecplaiſir, &même
qu'Elle s'en honoroit ; que ce terme, cefentiment de bonte leur
rappelloit la memoire du grand
Cardinal de Lorraine qui s'honoroit de mefme de la qualité de
Proviſeur de Sorbonne , & qui
repetoit fouvent devant les Peres
de Trente , que dans la neceffité
GALANT 317
d'opter , il eût preferé cette
qualité à la Pourpre du Sacré
College ; que ce qui augmentoit
leur joye & qui préfageoit à leur
Maifon plus de fplendeur & de
reputation que jamais , eftoit que
fe trouvant par je nefçay qu'elle
beureufe combinaifon le trentiéme
de fes Provifeurs , & le quinziéme des Cardinaux qui l'ont
efté; Elle eftoit comme un diamant
de prix inestimable , qui fermoit
la Couronneformée de ces grands
illuftres Perfonnages , & qui
jettoit de nouveaux_brillans fur
eux tous.
Il ajoûta , qu'auſſi lagloire de
Dd iij
318 MERCURE
Sorbonne étant attachée à l'eſprit
de paix d'où elle avoit acquis le
titre defainte & pacifique Societé,
&à l'obfervation de fes Statuts
que le grand Armand ſon Reſtaurateur luy avoit tant de fuis recommandez ils fe promettoient
de voir cette paix & ces Statuts
fleurir à l'ombre de la pourpre de
S. E. & parlà croître de jour en
jour la glorieufe acquifition des
travaux : des vertus de leurs
Peres ; qu'ilfera dit de Sorbonne
fous la protection de S. E. comme
de Ferufalem fous le Pontificat
d'Onias , qu'on y a gouté fans
trouble les delices de la paix, &
GALANT 319
gardé les loix du Seigneur avec
exactitude à caufe de la pieté du
Pontife , & defon amour pour le
bien.
Il finit en difant , que c'estoient
là enfin leurs efperances & leurs
vaux , & en fouhaitant que le
Ciel voulut les benir àla louange érernelle de S. E. & de leur
Maifon à prefent la fienne.
S. E. parut extrêmement fa
tisfaite du Compliment de Mr
l'Abbé d'Erouilly.
Voicy à peu prés ce qu'Elle વે
y répondit , avec l'air gracieux
& modefte qui luy eft naturel;
& ce que je vais vous en rapDd iiij
320 MERCURE
porter , cft peut- eftre moins
beau que ce que l'on n'en a pu
rerenir.
Elle répondit donc , qu'Elle reffentoit vivement l'honneur
qu'on avoit bien voulu luy
faire que cette diftinction luy
eftoit d'autant plus chere , qu'ellevenoit de Sorbonne , Maifon celebre dans tout le monde Chrétien ,
& qu'Elle la recevoit aprés tant
d'éminentes Perfonnes , aprés des
Princes , & des Princes mefmes
du fang Royal. Qu'aprés tout le
Provifeur qu'on s'étoit donné
n'étoit pas un indifferent ; mais un
ancien Difciple , un ancien Amy,
qui avoit dés fes premiers ans
GALANT 321
;
fuccé le lait de Sorbonne , ayant
efté nourry & élevé dans un de
fes Colleges , & puifé la fcience
& la fageffe à la fource de fon
Ecole qu'il avoit toûjours tendrement aimé Sorbonne , luy ayant
dés long-temps donné dans les
faintesfollicitudes du Miniftere,
Son eftime & fa confiance , &
hors de là , fa familiarité & fa
tendreffe ; qu'il n'y avoit pas d'apparence que luy eftant redevable
& plus uni , il eutdeformais pour
elle le cœur moins ouvert ; & au
refte que s'il fe trouvoit aujour
d'huy élevé auec tant d'affection
defi bonnegrace à la premiere
322 MERCURE
le
place d'un Corps fi éclairé & fi
celebre , ce ne feroit pas pour
dominer ; mais pour luy eftre plus
utile , en procurantplus de bien à
fesMembres, & non en les afferviffant.
Cette réponſe fpirituelle finie , S. E. fit de grandes careffes à Mr l'Abbé d'Eroüilly ,
&fir beaucoup d'honnêtetezà
tous ces Meffieurs , en parlant
feparément à chacun. Ainfi,
Elle les renvoya tous contens
de la fageffe de leur élection ;
mais plus encore de la bonté
de leur Provifeur
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Résumé : Deputation faite à Mr le Cardinal de Noailles pour congratuler S. E. de son Election à la dignité de Proviseur de Sorbonne. [titre d'après la table]
Le texte relate la nomination du Cardinal de Noailles au poste de Proviseur de la Sorbonne. Les Docteurs de la Sorbonne ont adressé leurs félicitations au Cardinal par l'intermédiaire de l'Abbé d'Étoüilly, accompagné des six Anciens et d'autres membres. L'Abbé a souligné que l'élection du Cardinal était le résultat de la liberté et de l'inclination des membres, compensant largement les sacrifices consentis. Il a également mentionné que le Cardinal était le trentième Proviseur et le quinzième Cardinal à occuper cette fonction, comparant cette situation à un diamant précieux couronnant une série de grands personnages. L'Abbé a insisté sur le fait que la gloire de la Sorbonne reposait sur l'esprit de paix et le respect des statuts, espérant voir ces valeurs prospérer sous la protection du Cardinal. Il a conclu en souhaitant que le Ciel bénisse ces vœux pour la louange éternelle du Cardinal et de la Sorbonne. En réponse, le Cardinal a exprimé sa gratitude pour cet honneur, soulignant que cette distinction lui était chère car elle provenait de la Sorbonne, une institution renommée dans le monde chrétien. Il a rappelé son attachement à la Sorbonne, ayant été élevé et formé dans l'un de ses collèges. Le Cardinal a assuré qu'il utiliserait sa position pour apporter plus de bien aux membres de la Sorbonne, et non pour les asservir. Il a également adressé des compliments à l'Abbé et aux autres membres, les renvoyant satisfaits de leur élection et de la bonté de leur Proviseur.
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7
p. 187-1940
Election de Dom de Montjournal à la dignité d'Abbé de la Ferté, [titre d'après la table]
Début :
Dom N... Vernois de Montjournal Abbé nommé de Saint [...]
Mots clefs :
Dom Vernois de Montjournal, Élection, Saint Sulpice, Abbé de la Ferté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Election de Dom de Montjournal à la dignité d'Abbé de la Ferté, [titre d'après la table]
Dom N.Vernois de Montjournal Abbé nommé de Saint
Sulpice en Bugey &,quin,âvilt
pas encore reçu la ~B-nedi& on Abbatiale,
a lnéélûdet'uis
quelque tempsAbbé de la
Ferté. Mr Pinon Intendant
de Bourgogne prcfida à cette
élection & c'est la dernierc
fonction qu'il ait faite de son
employ en Bourgogne. Dom
de Montjournal estoit Abbé
de Saint Sulpice depuis environ
deux années. Il y en a
Gx ou
sept que le Roy luy donna
une Abbaye de l'Etroite Obfervance de Cîteaux, mais sur
ce qu'on representa à S. M.
que ce Religieux n'estoit pas
de la Reforme, ce Prince
dont la justice regle toutes les
avions craignant qu'un Abbé
qui n'estoit pas Reformé ne
pût pas compatir avec des
Religieux quil'estoient revoqua ta grace qu'il luy avoir
faite, maisen luy laissantl'esperancede le dédommager
bien tost
; en effet Mrs de
Guenegaud, à la famille desquels ce Religieux estoit fore
attaché
3
ayant fait ressouvenir
S. M. de la grace qu'il avoir
promis à Dom deMontjournal, il luy donna il y a
environ deux annéesl'Abbaye
de Saint Sulpice qui vaquoit
par la mort de Mr de Montholon frere du feu premief
President de Rouen. Il estoit
alors Professeur en Théologie:
auCollege des Bernardins de
Paris, & il n'y avoit que très,
peu de temps qu'il avoit pris le
Bonner de Docteur de~Soi-bon:
ne
,
la Licence dont ,il eiloicj
avec feu Mr 1 Abbé d'Heudi-^
court nommé Evêque dE^
vreux
,
n'ayant fini qu'avec
l'année1703. Il n'avoit pasencore esté beni Abbé, de S.
Sulpice lors qu'ilaestée|uj
Abbé de la Ferté. Il a eu pour
concurrent Dom Languet
Prieur de laFerté sur lequc.i,.i-il
ne l'a emportéque de deux
voix, & le même Dom Lan-J
J
guet a en fuite esté son successeur en l'Abbaye de Saint Sulpice qui est trcs ancienne &
qui a
eud'illustres Abbez qui
luy ont fait de grands biens ;
tels sont les Moyna, & les
Ecrevieu, Abbez de S. Sulpice
dont on voit encore les Armes
dans une belle Crosse & dans
le Chœur de cette ancienne
Abbaye. Dom de Montjournal a un frere Chanoine de
Noyonqui y
est fort estimé,
&que feu Mr de Tonnerre y
attira;il ena unautre Conseiller au Presidial de Moulins. Ils.
font de cette Ville-là & d'une
ï
ancienne famille de Bourbonnois. Le nouvel Abbé a
elle
fort regretté à Saint Sulpice ;
ila quitté ce lieu au bruit que
répandoient dans toute 1Abbaye les pleurs & les gem.Hemens de ses Religieux, de ses
Domestiques & de tous les
Paysans des Villages dépendant de Saint Sulpice qui
estoient accourus pour recevoir ses derniers adieux & sa
Bénédiction & qui fondoient
tous en larm-s en voyanr qu'il
s'élolgnoit d'eux pour ne les
plus revoir.Jamaisspectacle
ne fut plus couchant,les manic..
res
[CS de cet Abbé avoient cité
si gracieuses
,
si douces, & si
prévenantes qu'on ne doit pas
estre surpris des regrets que
son départ acaufez dans toute
la Province du Bugey. La
Noblesse qui le cherissoit a
aulh pris part à l'affliction
publique; un grand nombre
de Gentilshommes & d'Ecclesiastiques du voisinagevinrent
luy rendre leurs hommages
pour
la derniere fois presque
tous fondant en larmes. La
maniere dont cet Abbé avoit
Ivlcu avec eux les avoir charmez. SaMaisonestoit ouverte
a tous les honnestes gens qui
y
estoientreçus avec une politesse & une sage profusion qui
faisoient beaucoup d'honneur
à cet Abbé. Les pauvres y
ont le plus perdu: aussi leurs
'04 regretsle fontils faits remarqu
Sulpice en Bugey &,quin,âvilt
pas encore reçu la ~B-nedi& on Abbatiale,
a lnéélûdet'uis
quelque tempsAbbé de la
Ferté. Mr Pinon Intendant
de Bourgogne prcfida à cette
élection & c'est la dernierc
fonction qu'il ait faite de son
employ en Bourgogne. Dom
de Montjournal estoit Abbé
de Saint Sulpice depuis environ
deux années. Il y en a
Gx ou
sept que le Roy luy donna
une Abbaye de l'Etroite Obfervance de Cîteaux, mais sur
ce qu'on representa à S. M.
que ce Religieux n'estoit pas
de la Reforme, ce Prince
dont la justice regle toutes les
avions craignant qu'un Abbé
qui n'estoit pas Reformé ne
pût pas compatir avec des
Religieux quil'estoient revoqua ta grace qu'il luy avoir
faite, maisen luy laissantl'esperancede le dédommager
bien tost
; en effet Mrs de
Guenegaud, à la famille desquels ce Religieux estoit fore
attaché
3
ayant fait ressouvenir
S. M. de la grace qu'il avoir
promis à Dom deMontjournal, il luy donna il y a
environ deux annéesl'Abbaye
de Saint Sulpice qui vaquoit
par la mort de Mr de Montholon frere du feu premief
President de Rouen. Il estoit
alors Professeur en Théologie:
auCollege des Bernardins de
Paris, & il n'y avoit que très,
peu de temps qu'il avoit pris le
Bonner de Docteur de~Soi-bon:
ne
,
la Licence dont ,il eiloicj
avec feu Mr 1 Abbé d'Heudi-^
court nommé Evêque dE^
vreux
,
n'ayant fini qu'avec
l'année1703. Il n'avoit pasencore esté beni Abbé, de S.
Sulpice lors qu'ilaestée|uj
Abbé de la Ferté. Il a eu pour
concurrent Dom Languet
Prieur de laFerté sur lequc.i,.i-il
ne l'a emportéque de deux
voix, & le même Dom Lan-J
J
guet a en fuite esté son successeur en l'Abbaye de Saint Sulpice qui est trcs ancienne &
qui a
eud'illustres Abbez qui
luy ont fait de grands biens ;
tels sont les Moyna, & les
Ecrevieu, Abbez de S. Sulpice
dont on voit encore les Armes
dans une belle Crosse & dans
le Chœur de cette ancienne
Abbaye. Dom de Montjournal a un frere Chanoine de
Noyonqui y
est fort estimé,
&que feu Mr de Tonnerre y
attira;il ena unautre Conseiller au Presidial de Moulins. Ils.
font de cette Ville-là & d'une
ï
ancienne famille de Bourbonnois. Le nouvel Abbé a
elle
fort regretté à Saint Sulpice ;
ila quitté ce lieu au bruit que
répandoient dans toute 1Abbaye les pleurs & les gem.Hemens de ses Religieux, de ses
Domestiques & de tous les
Paysans des Villages dépendant de Saint Sulpice qui
estoient accourus pour recevoir ses derniers adieux & sa
Bénédiction & qui fondoient
tous en larm-s en voyanr qu'il
s'élolgnoit d'eux pour ne les
plus revoir.Jamaisspectacle
ne fut plus couchant,les manic..
res
[CS de cet Abbé avoient cité
si gracieuses
,
si douces, & si
prévenantes qu'on ne doit pas
estre surpris des regrets que
son départ acaufez dans toute
la Province du Bugey. La
Noblesse qui le cherissoit a
aulh pris part à l'affliction
publique; un grand nombre
de Gentilshommes & d'Ecclesiastiques du voisinagevinrent
luy rendre leurs hommages
pour
la derniere fois presque
tous fondant en larmes. La
maniere dont cet Abbé avoit
Ivlcu avec eux les avoir charmez. SaMaisonestoit ouverte
a tous les honnestes gens qui
y
estoientreçus avec une politesse & une sage profusion qui
faisoient beaucoup d'honneur
à cet Abbé. Les pauvres y
ont le plus perdu: aussi leurs
'04 regretsle fontils faits remarqu
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Résumé : Election de Dom de Montjournal à la dignité d'Abbé de la Ferté, [titre d'après la table]
Dom Vernois de Montjournal, abbé de Saint-Sulpice en Bugey, fut élu abbé de la Ferté avant même de recevoir la bénédiction abbatiale. Cette élection, supervisée par Mr Pinon, Intendant de Bourgogne, marqua la dernière fonction de ce dernier en Bourgogne. Dom de Montjournal avait été abbé de Saint-Sulpice pendant environ deux ans, après avoir reçu cette abbaye grâce à l'intervention de la famille Guénégaud. Précédemment, le roi lui avait offert une abbaye de l'Étroite Observance de Cîteaux, mais cette grâce fut révoquée car il n'appartenait pas à la Réforme. Le roi lui avait promis un dédommagement. Dom de Montjournal était également professeur de théologie au Collège des Bernardins de Paris et avait récemment obtenu le bonnet de docteur en Sorbonne. Son élection à la Ferté fut contestée par Dom Languet, prieur de la Ferté, qui obtint deux voix de moins. Dom de Montjournal avait un frère chanoine de Noyon et un autre conseiller au Présidial de Moulins. Son départ de Saint-Sulpice fut marqué par des pleurs et des regrets profonds de la part des religieux, des domestiques et des paysans des villages dépendants de l'abbaye. La noblesse et les ecclésiastiques du voisinage vinrent lui rendre hommage, touchés par sa manière de vivre et sa générosité envers les pauvres.
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8
p. 77-80
Memoire touchant la mort de Mr l'Abbé de Cisteaux.
Début :
Le quatre du mois passé mourut à Cisteaux Illustrissime & Reverendissime [...]
Mots clefs :
Mémoire, Mort, Cisteaux, Élection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Memoire touchant la mort de Mr l'Abbé de Cisteaux.
Mémoire touchant la mort de
Mr l'Abbé de Cisteaux.
Le quatre dumois passé
mourutà Cisteauxillustrissime&ReverendissimePe-
re en Dieu Médire Nicolas Larcher, Abbéde Cisteaux, Docteur de Sorbonne, premier Conseiller né
au Parlement de Bourgogne, Chef & General de
tout l'Ordre de Cisteaux,
âgé de quatrevingt ans.
Son élection fut faite du
consentement unanime du
Chapitre general de l'Ordre le 27. May 1692. Depuis son éleaion jusqu'à sa
mort il a
gouverné cet Ordre avec toute la prudence,
lasagesse,la douceur, ôc
l'habileté possible.
Outre la pieté solide &
le parfait détachement de
ce General
,
il estoit doüé
de cette éloquence naturelle qui s'insinuë si avant
dans les cœurs des qu'elle
s'explique
,
il avoit l'accez
facile, & prévenoit tousjours ceux qui avoient affaire à luy sans compromettre sa dignité, dont il soutenoit les droits & les prérogatives avec toute la vivacité ôc le succez possible
; en un mot, on peut
dire de luy qu'il estoit de
ces heureux genies qui se
font aimer par tout.
Sa grande douceur, ses
aumosnes & ses charitez
laisseront de luyun souvenir dans son Ordre, quine
fera jamais effacé.
J'espere vous en entretenir davantage en vous
parlant de son successeur,
& de l'élection qui s'en
doit faire dans le Chapitre
général de cet Ordre, convoqué pour le dix
-
neufdu -
mois prochain
Mr l'Abbé de Cisteaux.
Le quatre dumois passé
mourutà Cisteauxillustrissime&ReverendissimePe-
re en Dieu Médire Nicolas Larcher, Abbéde Cisteaux, Docteur de Sorbonne, premier Conseiller né
au Parlement de Bourgogne, Chef & General de
tout l'Ordre de Cisteaux,
âgé de quatrevingt ans.
Son élection fut faite du
consentement unanime du
Chapitre general de l'Ordre le 27. May 1692. Depuis son éleaion jusqu'à sa
mort il a
gouverné cet Ordre avec toute la prudence,
lasagesse,la douceur, ôc
l'habileté possible.
Outre la pieté solide &
le parfait détachement de
ce General
,
il estoit doüé
de cette éloquence naturelle qui s'insinuë si avant
dans les cœurs des qu'elle
s'explique
,
il avoit l'accez
facile, & prévenoit tousjours ceux qui avoient affaire à luy sans compromettre sa dignité, dont il soutenoit les droits & les prérogatives avec toute la vivacité ôc le succez possible
; en un mot, on peut
dire de luy qu'il estoit de
ces heureux genies qui se
font aimer par tout.
Sa grande douceur, ses
aumosnes & ses charitez
laisseront de luyun souvenir dans son Ordre, quine
fera jamais effacé.
J'espere vous en entretenir davantage en vous
parlant de son successeur,
& de l'élection qui s'en
doit faire dans le Chapitre
général de cet Ordre, convoqué pour le dix
-
neufdu -
mois prochain
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Résumé : Memoire touchant la mort de Mr l'Abbé de Cisteaux.
Le texte annonce la mort de l'Abbé de Citeaux, le Père Nicolas Larcher, survenue le 4 du mois précédent. Larcher, âgé de quatre-vingts ans, occupait les fonctions d'Abbé de Citeaux, de Docteur de Sorbonne et de premier Conseiller né au Parlement de Bourgogne. Il avait été élu à l'unanimité par le Chapitre général de l'Ordre de Citeaux le 27 mai 1692. Durant son mandat, il gouverna l'Ordre avec prudence, sagesse, douceur et habileté. Larcher se distinguait par sa piété, son détachement et son éloquence, qui lui permettaient de toucher les cœurs. Il était accessible et prévenant sans compromettre sa dignité. Il défendait les droits et prérogatives de sa fonction avec vivacité et succès. Sa douceur, ses aumônes et ses charités laisseront un souvenir impérissable dans son Ordre. Le texte mentionne également l'élection de son successeur, prévue lors du Chapitre général convoqué pour le 19 du mois prochain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 163-171
« Mre Toussaint de Forbin Cardinal de Janson Commandeur de l'Ordre du S. Esprit [...] »
Début :
Mre Toussaint de Forbin Cardinal de Janson Commandeur de l'Ordre du S. Esprit [...]
Mots clefs :
Seigneur, Cardinal, Aumônier, Élection, Chapelle, Ambassadeur, Alliances
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texteReconnaissance textuelle : « Mre Toussaint de Forbin Cardinal de Janson Commandeur de l'Ordre du S. Esprit [...] »
Cardinal de J nson Commandeur
de l'Ordre du S.
Esprit & Comte de Beauvais
Vidame de Gerberoy
3
Pair
& Grand Aumônier de Fran-
, ce Abbé de saint Pierre de
Corbie, Precüilly
,
de Marchicnnes
,
& des Avigny, fut d'abord Evêque de
Digneen i6$6. facié le
1 4.
May 1657. transféré à Marseilleen
1669 puis Evêque
Comte de Beauvais le 14.
Aoust1679 Il futen1673.
Ambassadeur Extraordinaire
en Pologne, après la more
du Roy Michel il contribua
à l'Election du Roy
Jean Sobieski, retourna une
seconde fois Ambadadeur
en ce Royaume en 1680.
fut fait Commandeur des
Ordres en 16857. nommé
par le Roy de Pologne au
Cardinalat & futcrééparlé
Pape Alexandre VIII. en
la secondecréation qu'il fit
le 13. Fevrier 1690.luyenvoya
en France le Bonnet
par l'Abbé Trenisani Camerier
de Sa Sainteté, il le
receutdes mains du Royen
laChapelle de Versaillesle2.
Avril de la rr:ême année)
ensuite il fut à Rome ou il
arriva le 2., Juillet&y receut
le Chapeau, le 10. il s'cft
trouvé en cette Ville aux
Conclaves duPape Innocent
X11.& Clement XI &ya
resté pour lesinterrests dela
France aveccaractere d'Ambassadeur&
chargé de toutes
les affaires
,
puis cfla-nt
retourne en France en 1766.
& la Chargede Grand Aumônierestant
vacante par la
mort du Cardinal deCossin
luy donna en reconnoissance
de ses services & en presta
ferment le 14Juillet de la
même année, depuis ce
temps il n'est plus sorry de
France & est mort à Paris
le 24. Mars 1713. âgé de
83. ans d'où son corps a esté
porté à Beauvais.
Toussint de Forbin de
Janson estoit filsdeGispard
de Forbin Marquis de Janson
,&de Claire de Libetat
sa seconde femme
,
issuë
d'une famille ancienne de
Provence descenduë de Guillaume
de Forbin qui estoit
marié à Marseille en 1 380.
avecGaufride Rousse ou de
Roux
,
de laquelle sortie
Jean deForbin
,
duquel toute
la Maison de Forbin
descend.Il partagea en 1415.
avec ses frercs
,
lesquels ils
eurent posterité qui est finie
il y a long temps,& estant
âgé de 73. ans il testa en
1453. & laissa d'Isoarde de
Martin son épouse trois fils
Jean, Palamedes
,
& Jacques
de Forbin,qui furent tous
mariez & ont fait les trois
principales branches de cette
maison, Jean fut Seigneur
d.: Bardent
,
Palamedes suc
Seigneur de Soliers,& Jacques
fut Seigneur de Gar.o-:
dane
,
laquelle branche de
Gardane ne subsiste plus
qu'en une branche de caders,
l'aînée estant finie, de celle
qui Íllbfillc: estissu le Chevalier
deForbinCapitaine d'utt
des Vaisseaux du Roy, & cydevant
Grand Amiral du
Roy de Siam,la branche des
Seigneurs de Soliersissue de
Palamedes de Forbin surnommé
le Grand qui fut
Gouverneur & grand-Sencchal
de Provence, & Gouverneur
de Dauphiné,Louis,
de Forbin son fils Seigneur
du Luc & deSoliers
,
fut
premier President en la
Chambre des Comptes de
Provence, & plusieurs fois
Ambassadeur pour la France
aux pays Etrangers
,
soutint
vigoureusement ses interests
au Concile de Lattan fous le
Pape Leon X. il fut pere de
François de Forbin Seigneur
deSoliers quifut marié avec
Catherine d'AnjouDame
de saintRemy & de saint
Canal Marquise de Pont i
Mousson dans le Duché de
Bar
,
fille & heriere de Jean
d'Anjou Marquis de Pont
a' Moullon,fils naturel du
Roy René. Cette branche
s'est toûjours soutenue avec
honneur jusques aujourd'huy
& dont est Jean de
ForbinMarquis de Solicrs
Marquis de saint Remy Bi
S.Canal Chevalier d'Honneur
de Madame Doüairiere
d'Orléans qui a plufieursr
enfans de Francoise Amat
fille du Seigneur) du Poët
i- & toute les autres branches
delà maifonde Forbin font
iflae de Jean de Forbin qui
fut Seigneur de Bardent
& de luy font dcfccndus les
Marquis de ]anion, les Seigneurs
de la Roque
,
les
Marquis d'Oppede
,
& les
Seigneur de fainte Croix
dans toutes Icfquelles branches
il y a eu des Seigneurs
de tres-grande diftin&ioft,
& desalliances trcs. confidcrables.
de l'Ordre du S.
Esprit & Comte de Beauvais
Vidame de Gerberoy
3
Pair
& Grand Aumônier de Fran-
, ce Abbé de saint Pierre de
Corbie, Precüilly
,
de Marchicnnes
,
& des Avigny, fut d'abord Evêque de
Digneen i6$6. facié le
1 4.
May 1657. transféré à Marseilleen
1669 puis Evêque
Comte de Beauvais le 14.
Aoust1679 Il futen1673.
Ambassadeur Extraordinaire
en Pologne, après la more
du Roy Michel il contribua
à l'Election du Roy
Jean Sobieski, retourna une
seconde fois Ambadadeur
en ce Royaume en 1680.
fut fait Commandeur des
Ordres en 16857. nommé
par le Roy de Pologne au
Cardinalat & futcrééparlé
Pape Alexandre VIII. en
la secondecréation qu'il fit
le 13. Fevrier 1690.luyenvoya
en France le Bonnet
par l'Abbé Trenisani Camerier
de Sa Sainteté, il le
receutdes mains du Royen
laChapelle de Versaillesle2.
Avril de la rr:ême année)
ensuite il fut à Rome ou il
arriva le 2., Juillet&y receut
le Chapeau, le 10. il s'cft
trouvé en cette Ville aux
Conclaves duPape Innocent
X11.& Clement XI &ya
resté pour lesinterrests dela
France aveccaractere d'Ambassadeur&
chargé de toutes
les affaires
,
puis cfla-nt
retourne en France en 1766.
& la Chargede Grand Aumônierestant
vacante par la
mort du Cardinal deCossin
luy donna en reconnoissance
de ses services & en presta
ferment le 14Juillet de la
même année, depuis ce
temps il n'est plus sorry de
France & est mort à Paris
le 24. Mars 1713. âgé de
83. ans d'où son corps a esté
porté à Beauvais.
Toussint de Forbin de
Janson estoit filsdeGispard
de Forbin Marquis de Janson
,&de Claire de Libetat
sa seconde femme
,
issuë
d'une famille ancienne de
Provence descenduë de Guillaume
de Forbin qui estoit
marié à Marseille en 1 380.
avecGaufride Rousse ou de
Roux
,
de laquelle sortie
Jean deForbin
,
duquel toute
la Maison de Forbin
descend.Il partagea en 1415.
avec ses frercs
,
lesquels ils
eurent posterité qui est finie
il y a long temps,& estant
âgé de 73. ans il testa en
1453. & laissa d'Isoarde de
Martin son épouse trois fils
Jean, Palamedes
,
& Jacques
de Forbin,qui furent tous
mariez & ont fait les trois
principales branches de cette
maison, Jean fut Seigneur
d.: Bardent
,
Palamedes suc
Seigneur de Soliers,& Jacques
fut Seigneur de Gar.o-:
dane
,
laquelle branche de
Gardane ne subsiste plus
qu'en une branche de caders,
l'aînée estant finie, de celle
qui Íllbfillc: estissu le Chevalier
deForbinCapitaine d'utt
des Vaisseaux du Roy, & cydevant
Grand Amiral du
Roy de Siam,la branche des
Seigneurs de Soliersissue de
Palamedes de Forbin surnommé
le Grand qui fut
Gouverneur & grand-Sencchal
de Provence, & Gouverneur
de Dauphiné,Louis,
de Forbin son fils Seigneur
du Luc & deSoliers
,
fut
premier President en la
Chambre des Comptes de
Provence, & plusieurs fois
Ambassadeur pour la France
aux pays Etrangers
,
soutint
vigoureusement ses interests
au Concile de Lattan fous le
Pape Leon X. il fut pere de
François de Forbin Seigneur
deSoliers quifut marié avec
Catherine d'AnjouDame
de saintRemy & de saint
Canal Marquise de Pont i
Mousson dans le Duché de
Bar
,
fille & heriere de Jean
d'Anjou Marquis de Pont
a' Moullon,fils naturel du
Roy René. Cette branche
s'est toûjours soutenue avec
honneur jusques aujourd'huy
& dont est Jean de
ForbinMarquis de Solicrs
Marquis de saint Remy Bi
S.Canal Chevalier d'Honneur
de Madame Doüairiere
d'Orléans qui a plufieursr
enfans de Francoise Amat
fille du Seigneur) du Poët
i- & toute les autres branches
delà maifonde Forbin font
iflae de Jean de Forbin qui
fut Seigneur de Bardent
& de luy font dcfccndus les
Marquis de ]anion, les Seigneurs
de la Roque
,
les
Marquis d'Oppede
,
& les
Seigneur de fainte Croix
dans toutes Icfquelles branches
il y a eu des Seigneurs
de tres-grande diftin&ioft,
& desalliances trcs. confidcrables.
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Résumé : « Mre Toussaint de Forbin Cardinal de Janson Commandeur de l'Ordre du S. Esprit [...] »
Toussint de Forbin de Janson fut un homme d'Église et diplomate français. Il débuta comme évêque de Digne en 1656, fut transféré à Marseille en 1669, puis devint évêque comte de Beauvais en 1679. En 1673, il servit comme ambassadeur extraordinaire en Pologne, facilitant l'élection du roi Jean Sobieski. Il retourna en Pologne en 1680 et fut fait commandeur des Ordres en 1685. Nommé cardinal par le roi de Pologne, il fut créé cardinal par le pape Alexandre VIII le 13 février 1690. Il participa aux conclaves des papes Innocent XII et Clément XI, représentant la France. De retour en France en 1706, il devint Grand Aumônier de France après la mort du cardinal de Cossin. Il mourut à Paris le 24 mars 1713 à l'âge de 83 ans et fut inhumé à Beauvais. Toussint de Forbin de Janson était fils de Gispard de Forbin, marquis de Janson, et de Claire de Libetat. La famille Forbin, d'origine provençale, descend de Guillaume de Forbin, marié en 1380. Jean de Forbin eut trois fils fondant les principales branches de la famille, dont la branche des marquis de Janson.
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10
p. 272-280
SUPPLEMENT aux Nouvelles.
Début :
Les Lettres de Londres du 16. Juillet portent que la [...]
Mots clefs :
Reine, Chevalier, Parlement, Gouverneur, Cérémonie, Élection, Troupes, Adresse, Fête
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texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT aux Nouvelles.
SUPPLEMENT
aux Nouvelles.
Les Lettres de Londres
du 16. Juillet portent que
la Reine a honoré du Tirrc
de Chevalier Baronnec le
sieur Thomas Cross, Brasseur
fort riche, un des De- 1
putez au Parlement pour Jar
Ville de Westminster, ^ue
le sieur Huggins grand
Bailly de la même Ville a
esté fair Gouverneur de la
Prison de la Flore à la place
du Colonel Leigthon more
depuis peu. Que lc
1 3.
JailleclesMiniltrcs Ecrangers
surent invitez par la
Cour & par lc Lord-Maire,
a la Ceremonie de Taftion
de grace à S Paul, y ayanc
des places reservees pour cux,
& que les quatre Compagnies
de Gardes du Corps
de la Reine & la Compagnie
des Grenadiers à cheval
avec deux bataillons de Gar*
des a pied lone QUlII commandez
pour ce sujet
D'autres Lettres marquent
qu'on avoic presence uneadresse
a la Reine pour
la prier qu'il luy plur pour
plus grande seureté, demeurer
en possession des Villes
de Flandres qu'ellc occupe
jusqu'a ce que ceux qui auront
taSouveraincre des Paisb.
is Espagnols ayant approuvclcs
Articles du Commerce
& confcnci qu'ilfoitegaI3 à
ccluy detouce autre Nation;
qu'on avoit fait l'Election des
Shcrifs pour la Ville de
Londres, & lc Comté de
Míddesex, qu'il y avoit
quatre concurrents qui faisoient
de grandes brigues,
sçavoir, les sieurs Francois
For bes,MarchandChapelier,.
& Josue Sharpe, Marc hand
de Cuir, du partis desToris,
le Chevalier Rodolphe Kinpe
Hodogeur,& Jean Chad.
wick Tailleur, du partis des
Whigs; mais que les deux
premiers l'avoient emporte
d'un grand nombre de voix ;
& que lesWhigs avoient demandé
le scrutin qu'on leur
accolda, que le 4. de ce
mois le Due d' Aumont avoitM
donne une
magnifiqueFecc^
sur la Riviere, à un
grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, qui eltoiencdans
une Berger dans deux autres j
qui la joignirent, outre deux:
aucres où estoient la Mufiquc
& les aucres Instrumens.
Les dernieres Lettres de
Londres portent que les
Seigneurs avoient presence
une adresse à la Reine pour
la prier de faire instance aupres
Duc de Lorraire & de
ses autres Alliez, de ne point
donner dans leurs Etats de
retraite au Prétendant, afin
de reconnoistre ceux qui luy
estoient contraires ou favorables,
& cette adresse fut
approuvée, aprés quel ques
contestations. La Chambre
basse presenta une pareille
adresse à Sa Majesté.
On écrit de Madrid du 10.
Juillet que les Troupes de
Sa MajestéCatholique doivent
entrer le 12. à Barcelonne
commandées par le
Duc de Popoli pour en prendre
possession, & que dans
un Conseil tenu par les trois
Etats de la Principauté, on
avoit résolu de le mettre à
la clemence du Roy pour
en obtenir le pardon & marquer
leur attachement à sa
MajestéCatholique.
Des Lettres de Catalognc
du 8. portent que le Comte
de Staremberg avoir fait
embarquer son Infanterie au
nombre de 8000 hommes,
& que sa Cavalerie devoit
s'embarquer du costé de
Tarragonne & faire voile le
Ij.
On ajoûte que les Miquelets
s'étoient jettez dans
Cardone dans la Seu d'Urgel,
& dans quelques autres
postes à mesure que les Allemans
en sortoient; mais
qu'il y avoit des divisions
entr'eux, les uns voulant se
soumettre, & les autres le
refu sant, en forte que dans
quelques combats deux de
leurs Chefs avoient esté
tucz.
On voit par les Lettres
de Girone du17. Juilletque
le Comte de Ruallis veut
rendre de bonne foy aux
Espagnols Tarragone &
Ostalrick. Le sieur Nobot
s'étant presenté devant Tarragone
avec mille Miquelets
& Paysans & deux ou trois
cent chevaux, on luy a fait
dire ques'il ne se retiroit on
le recevroit à coup de canon
& le sieur Basset estant venu
à Ostalrick avec neuf cent
hommes & environ quatrevingt
chevaux; on luy a
fait dire de ne point approcher.
aux Nouvelles.
Les Lettres de Londres
du 16. Juillet portent que
la Reine a honoré du Tirrc
de Chevalier Baronnec le
sieur Thomas Cross, Brasseur
fort riche, un des De- 1
putez au Parlement pour Jar
Ville de Westminster, ^ue
le sieur Huggins grand
Bailly de la même Ville a
esté fair Gouverneur de la
Prison de la Flore à la place
du Colonel Leigthon more
depuis peu. Que lc
1 3.
JailleclesMiniltrcs Ecrangers
surent invitez par la
Cour & par lc Lord-Maire,
a la Ceremonie de Taftion
de grace à S Paul, y ayanc
des places reservees pour cux,
& que les quatre Compagnies
de Gardes du Corps
de la Reine & la Compagnie
des Grenadiers à cheval
avec deux bataillons de Gar*
des a pied lone QUlII commandez
pour ce sujet
D'autres Lettres marquent
qu'on avoic presence uneadresse
a la Reine pour
la prier qu'il luy plur pour
plus grande seureté, demeurer
en possession des Villes
de Flandres qu'ellc occupe
jusqu'a ce que ceux qui auront
taSouveraincre des Paisb.
is Espagnols ayant approuvclcs
Articles du Commerce
& confcnci qu'ilfoitegaI3 à
ccluy detouce autre Nation;
qu'on avoit fait l'Election des
Shcrifs pour la Ville de
Londres, & lc Comté de
Míddesex, qu'il y avoit
quatre concurrents qui faisoient
de grandes brigues,
sçavoir, les sieurs Francois
For bes,MarchandChapelier,.
& Josue Sharpe, Marc hand
de Cuir, du partis desToris,
le Chevalier Rodolphe Kinpe
Hodogeur,& Jean Chad.
wick Tailleur, du partis des
Whigs; mais que les deux
premiers l'avoient emporte
d'un grand nombre de voix ;
& que lesWhigs avoient demandé
le scrutin qu'on leur
accolda, que le 4. de ce
mois le Due d' Aumont avoitM
donne une
magnifiqueFecc^
sur la Riviere, à un
grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, qui eltoiencdans
une Berger dans deux autres j
qui la joignirent, outre deux:
aucres où estoient la Mufiquc
& les aucres Instrumens.
Les dernieres Lettres de
Londres portent que les
Seigneurs avoient presence
une adresse à la Reine pour
la prier de faire instance aupres
Duc de Lorraire & de
ses autres Alliez, de ne point
donner dans leurs Etats de
retraite au Prétendant, afin
de reconnoistre ceux qui luy
estoient contraires ou favorables,
& cette adresse fut
approuvée, aprés quel ques
contestations. La Chambre
basse presenta une pareille
adresse à Sa Majesté.
On écrit de Madrid du 10.
Juillet que les Troupes de
Sa MajestéCatholique doivent
entrer le 12. à Barcelonne
commandées par le
Duc de Popoli pour en prendre
possession, & que dans
un Conseil tenu par les trois
Etats de la Principauté, on
avoit résolu de le mettre à
la clemence du Roy pour
en obtenir le pardon & marquer
leur attachement à sa
MajestéCatholique.
Des Lettres de Catalognc
du 8. portent que le Comte
de Staremberg avoir fait
embarquer son Infanterie au
nombre de 8000 hommes,
& que sa Cavalerie devoit
s'embarquer du costé de
Tarragonne & faire voile le
Ij.
On ajoûte que les Miquelets
s'étoient jettez dans
Cardone dans la Seu d'Urgel,
& dans quelques autres
postes à mesure que les Allemans
en sortoient; mais
qu'il y avoit des divisions
entr'eux, les uns voulant se
soumettre, & les autres le
refu sant, en forte que dans
quelques combats deux de
leurs Chefs avoient esté
tucz.
On voit par les Lettres
de Girone du17. Juilletque
le Comte de Ruallis veut
rendre de bonne foy aux
Espagnols Tarragone &
Ostalrick. Le sieur Nobot
s'étant presenté devant Tarragone
avec mille Miquelets
& Paysans & deux ou trois
cent chevaux, on luy a fait
dire ques'il ne se retiroit on
le recevroit à coup de canon
& le sieur Basset estant venu
à Ostalrick avec neuf cent
hommes & environ quatrevingt
chevaux; on luy a
fait dire de ne point approcher.
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Résumé : SUPPLEMENT aux Nouvelles.
Le document, supplément aux Nouvelles, contient des lettres de Londres datées du 16 juillet. La Reine a anobli Thomas Cross, un brasseur et député de Westminster. Huggins a été nommé gouverneur de la prison de la Flore. Les ministres étrangers ont été invités à la cérémonie de l'Ascension à Saint-Paul, avec la participation des gardes du corps de la Reine et des bataillons de gardes à pied. Une adresse à la Reine demande de conserver les villes de Flandres jusqu'à l'approbation des articles du commerce par les Pays-Bas espagnols. François Forbes et Josue Sharpe ont remporté les élections des shérifs pour Londres et Middlesex. Le duc d'Aumont a organisé une fête somptueuse sur la rivière. Une autre adresse à la Reine demande au duc de Lorraine et à ses alliés de ne pas soutenir le prétendant. Les troupes du roi catholique doivent entrer à Barcelone sous le commandement du duc de Popoli. En Catalogne, le comte de Starhemberg a embarqué 8 000 hommes d'infanterie, et des divisions existent parmi les Miquelets. À Girone, le comte de Rualis souhaite rendre Tarragone et Ostalrick aux Espagnols, mais les tentatives de Nobot et Basset ont été repoussées.
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11
p. 1646-1651
ITALIE.
Début :
On a encore appris les circonstances suivantes sur le Tremblement de Terre arrivé à [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Troupes, Pape, Cardinal, Pape Clément XII, Rebelles, Élection, Pape
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE..
Na encore appris les circonſtances ſuivan→
tes fur le Tremblement de Terre arrivé à
Nocria , le 12 du mois dernier. La premiere fecouffe
fe fit fentir vers les 5 heures du matin ; elle
dura près d'une minute & renverfa la plus grande
partie des Maifons de la Ville ; la deuxième
Tecouffe commença 9 heures après ; elle fut plus
violente & acheva de renverfer le refte des Maifons
; enforte qu'il n'en eft refté que 7 fort endommagées,
JUILLET . 1730. 1647
dommagées. La belle Tour de l'Abbaye S. Benoît
, haute de 400 dégrez , & bâtie de Marbre
blanc, s'ouvrit en 3 parties,dont l'une tomba dans
la place du Dôme , & les deux autres dans celles
du Marché & de S. Philippe. L'Eglife du Dôme
qui étoit fort belle, eft tellement ruinée, qu'il n'en
refte aucun veftige , non plus que de celles de faint
Jean & des Auguftins , des Francifcains , dont les
Couvents font auffi totalement ruinez. Enfin tou
te la Ville n'eft qu'un amas de pierres , & l'on
n'y diftingue ni rue ni place. On a déja rétiré de
deffous les ruines plus de 500 perfonnes , & l'on
en retire encore tous les jours. Toutes les Maifons
& Eglifes des Villages dans les environs de
Norcia ont auffi été renversées par ce tremble→
ment de terre , de même que divers Châteaux à s
ou 6 milles à la ronde , & quantité de perfonnes
y ont auffi perdu la vie.
Les Rebelles de l'Ifle de Corfe font les Maî
tres des principaux Poftes , & leur fermeté fair
craindre qu'ils n'ayent des intelligences fecretes .
avec quelque Puiflance étrangere. On s'apperçoit
même que leur exemple a rendu les Peuples de
Terre- Ferme plus infolens que de coutume , la
plufpart refufant avec hauteur , de payer les contributions
qu'on leve fur eux depuis quelques an
nées. Il y a eu depuis peu deux Emotions populaires
à San- Remo & à la Pieve.
Selon quelques Lettres de Livourne , on atten
doit à Baftia , Capitale de l'Ile de Corſe , 8000
hommes de Troupes reglées pour agir par la
force contre ces Montagnards Rebelles , qui ont
rejetté toutes les propofitions d'accommodement.
L'Armée de ces derniers campe dans une Vallée
près d'Ajazzo ; elle eft commandée par un certain
Pompiliani , que les Rebelles ont choifi pour
leur Chef.
Hij Οι
•
1648 MERCURE DE FRANCE
On mande de Genes , que le nommé Fabio
Chef des Mécontens de l'Ile de Corfe ayant été
arrêté à la Baſtia , y avoit été tué à coups de fufil
, ainfi que quelques autres de fes complices ;
que fa tête avoit été mife au bout d'une Pique &
expofée fur les Remparts de la Ville ; mais que
cette exécution , loin d'intimider ces Rebelles, paroiffoit
les avoir irritez , & qu'ils avoient menacé
de venir en nombre fuffifant tirer vengeance de la
mort de leur Chef.
3 Le nommé Rozza, Milanois, demeurant à Ferrare
, à entrepris de rendre le commerce de Triefte,
l'un des plus floriflans de toutes les Villes Maritimes
de l'Italie, & il s'eft engagé par un Traité
fait avec les Miniftres de l'Empereur,d'y faire paffer
les Négocians & les Marchandiſes de Genes
Livourne , Florence , Milan , Parme , Plaiſance
Mantoue , Modene, Bologne, Ferrare & de toutes
les Places deLombardie,fur des Barques de tranfports
, qu'il fera trouvér regulierement au Pont
de Logofcuro , fur le Po & à Triefte. Les Bátimens
qui pourront porter cent milliers pefant
auront Pavillon Imperial. Elles partiront regulicrement
tous les quinze jours : & l'Entrepreneur
donnera caution pour toutes les Marchandiſes
qu'il aura à tranfporter.
On apprend de Chambery , qu'on y avoit publié
un Edit du Roy de Sardaigne,par lequel S. M.
deffend à tous fes Sujets , de quelque condition
qu'ils puiffent être , de faire aucune donation dè
biens immeubles aux Communautez Religieufes,
à peine de nullité . Ce Prince ordonne en mêmetemps
que toutes les Terres dont les Commu--
nautez jouiffent actuellement , & qui proviennent
de pareilles donations , faites depuis un certain
nombre d'années , feront dorénavant fujettes aux
mêmes Impofitions qu'elles payoient avant que
appartenir à ces Communautez .
JUILLET. 1730. 1649
Le 18. Juin , le Cardinal Corradini cut 29.
voix au Scrutin du matin , & 30. l'après midi. Lo
19 il eut encore 29. voix , mais le Cardinal Bentivoglio
ayant fait connoître que l'Election de ce
Cardinal ,pour remplir le Siége vacant , pourroit
n'être point agréable au Roi d'Efpagne , il n'eut
l'après midi que 2 5. yoix. Le Cardinal Porzia ,
qui depuis huit jours étoit fort incommodé d'une
rétention d'urine , fortit le 10. du Conclave
avec fes Conclaviftes & fes Valets de Chambre.Le
Cardinal de Schomborn , fe trouvant auffi fort incommodé
, en fortit le 2. de ce mois.
On apprend de Rome que l'Archi - Confrairie
de Lorette a envoyé à cet Oratoire une Châffe
d'or ouverte , du poids de 34. Marcs , pour y
placer l'Image miraculeufe de la fainte Vierge.
Les Ordres Religieux ont été difpenfez , à caufe
des chaleurs , d'aller tour à tour en Proceffion à
P'Eglife de S. Pierre pendant le refte du Conclave,
à condition que chaque Convent celebrera tous
Ies jours une Meffe Votive du S. Efprit , juſqu'à
F'élection d'un Papė.
Le Cardinal Laurent Corfini , d'une des plus
illuftres & des anciennes Maifons de Florence
ayant eû toutes les voix du Conclave , fut élû
Pape dans le Scrutin du 12. Juillet. Le Cardinal
Pignatelli , Doyen du Sacré College & le Cardinal
Barberin , Sous -Doyen , accompagnez de
deux Maîtres des Ceremonies , étant allez à ſa
Cellule , pour le complimenter fur fon Election
le Cardinal Laurent Altieri , le premier des Cardinaux
Diacres , fe rendit à la Loge de l'Eglife
de S. Pierre , où il publia l'Election du Pape , qui
a pris le nom de Clement X I I. Cette Election
fut annoncée au Peuple par une falve generale de
l'Artillerie du Château S. Ange , par une déchar
ge de la Moufqueterie des Troupes qui étoient
H iij
fous
1650 MERCURE DE FRANCE
:
fous les armes dans la Place de S. Pierre & par le
fon de toutes les Cloches . Le Pape fut porté à la
la Chapelle Pauline , où il fit fa priere devant le
S. Sacrement, & après avoir rendu graces à Dieu
de fon élection , il fit appeller le Gouverneur de
Rome , avec lequel il confera quelque temps , &
enfuite avec le Cardinal Spinola de S. Agnès.
L'Après midi il fut porté à l'Eglife de S. Pierre ,
où fe fit , felon la coûtume , la ceremonie de l'Adoration.
L'après midi du treize Juillet , Sa Sainteté
nomma le Cardinal Banchieri , pour Secretaire
'Etat , Elle choisit M. Acquaviva , Majordome
du feu Pape , pour faire pendant quelques jours
les fonctions de Maître de Chambre ; elle donna
la Charge de Dataire à M. Valenti , cy-devant
Auditeur de Rote ; celle de Prefet de la fignature
au Cardinal Corradini ; celle de Tréforier dé
la Chambre Apoftolique à M. Sacripante ; celle
de Secretaire des Memoriaux au Marquis Corfini
, neveu de S. S. celle de Secretaire des Brefs
aux Princes à M. Maiella ; celle de Secretaire de
la Confulte à M. Riviera ; celle de Clerc de la
Chambre à M. Daffito , & celle du Secretaire du
Chiffre à M. Livizani .
Le Pape qui vient d'être élû, après un Conclave
de quatre mois & fept jours, naquit à Florence le
7. Avril 1652. Il étoit Tréforier de la Chambre
Apoftolique lorfque le Pape Clement XI . dont il
avoit été Auditeur , le fit Cardinal dans le Confiftoire
du 17. May 1706. Il eut d'abord le titre
de fainte Sufanne , & enfuite celui de S. Pierre
aux Liens. Il fut fait Evêque de Freſcati le 19 .
Novembre 1719. Le 12. Juillet 1723. il fut nommé
Député de la Congrégation de la Signature
de Juftice. Il étoit Protecteur de l'Ordre des Mineurs
Obfervans , des Réformez & du Tiers Or→
dre
JUILLET . 1730. 1651
dre de S. François , de l'Ordre des Servites , de
l'Archi - Confrairie des faints Stigmates , de celle
de l'Annonciade, de celle de la Trinité des Pelerins
des Religieufes de fainte Claire, du Confervatoire
des Philippines , de l'Hôpital de S. Jacques des
Incurables & de plufieurs autres . Il étoit des
Congrégations du S. Office , des Evêques & Reguliers
, du Ceremonial , du Bon-Gouvernement,
de Propaganda fide , de la Confulte , de l'Indice ,
de la Fabrique de S. Pierre , & de celle des Rives
du Tibre,
Na encore appris les circonſtances ſuivan→
tes fur le Tremblement de Terre arrivé à
Nocria , le 12 du mois dernier. La premiere fecouffe
fe fit fentir vers les 5 heures du matin ; elle
dura près d'une minute & renverfa la plus grande
partie des Maifons de la Ville ; la deuxième
Tecouffe commença 9 heures après ; elle fut plus
violente & acheva de renverfer le refte des Maifons
; enforte qu'il n'en eft refté que 7 fort endommagées,
JUILLET . 1730. 1647
dommagées. La belle Tour de l'Abbaye S. Benoît
, haute de 400 dégrez , & bâtie de Marbre
blanc, s'ouvrit en 3 parties,dont l'une tomba dans
la place du Dôme , & les deux autres dans celles
du Marché & de S. Philippe. L'Eglife du Dôme
qui étoit fort belle, eft tellement ruinée, qu'il n'en
refte aucun veftige , non plus que de celles de faint
Jean & des Auguftins , des Francifcains , dont les
Couvents font auffi totalement ruinez. Enfin tou
te la Ville n'eft qu'un amas de pierres , & l'on
n'y diftingue ni rue ni place. On a déja rétiré de
deffous les ruines plus de 500 perfonnes , & l'on
en retire encore tous les jours. Toutes les Maifons
& Eglifes des Villages dans les environs de
Norcia ont auffi été renversées par ce tremble→
ment de terre , de même que divers Châteaux à s
ou 6 milles à la ronde , & quantité de perfonnes
y ont auffi perdu la vie.
Les Rebelles de l'Ifle de Corfe font les Maî
tres des principaux Poftes , & leur fermeté fair
craindre qu'ils n'ayent des intelligences fecretes .
avec quelque Puiflance étrangere. On s'apperçoit
même que leur exemple a rendu les Peuples de
Terre- Ferme plus infolens que de coutume , la
plufpart refufant avec hauteur , de payer les contributions
qu'on leve fur eux depuis quelques an
nées. Il y a eu depuis peu deux Emotions populaires
à San- Remo & à la Pieve.
Selon quelques Lettres de Livourne , on atten
doit à Baftia , Capitale de l'Ile de Corſe , 8000
hommes de Troupes reglées pour agir par la
force contre ces Montagnards Rebelles , qui ont
rejetté toutes les propofitions d'accommodement.
L'Armée de ces derniers campe dans une Vallée
près d'Ajazzo ; elle eft commandée par un certain
Pompiliani , que les Rebelles ont choifi pour
leur Chef.
Hij Οι
•
1648 MERCURE DE FRANCE
On mande de Genes , que le nommé Fabio
Chef des Mécontens de l'Ile de Corfe ayant été
arrêté à la Baſtia , y avoit été tué à coups de fufil
, ainfi que quelques autres de fes complices ;
que fa tête avoit été mife au bout d'une Pique &
expofée fur les Remparts de la Ville ; mais que
cette exécution , loin d'intimider ces Rebelles, paroiffoit
les avoir irritez , & qu'ils avoient menacé
de venir en nombre fuffifant tirer vengeance de la
mort de leur Chef.
3 Le nommé Rozza, Milanois, demeurant à Ferrare
, à entrepris de rendre le commerce de Triefte,
l'un des plus floriflans de toutes les Villes Maritimes
de l'Italie, & il s'eft engagé par un Traité
fait avec les Miniftres de l'Empereur,d'y faire paffer
les Négocians & les Marchandiſes de Genes
Livourne , Florence , Milan , Parme , Plaiſance
Mantoue , Modene, Bologne, Ferrare & de toutes
les Places deLombardie,fur des Barques de tranfports
, qu'il fera trouvér regulierement au Pont
de Logofcuro , fur le Po & à Triefte. Les Bátimens
qui pourront porter cent milliers pefant
auront Pavillon Imperial. Elles partiront regulicrement
tous les quinze jours : & l'Entrepreneur
donnera caution pour toutes les Marchandiſes
qu'il aura à tranfporter.
On apprend de Chambery , qu'on y avoit publié
un Edit du Roy de Sardaigne,par lequel S. M.
deffend à tous fes Sujets , de quelque condition
qu'ils puiffent être , de faire aucune donation dè
biens immeubles aux Communautez Religieufes,
à peine de nullité . Ce Prince ordonne en mêmetemps
que toutes les Terres dont les Commu--
nautez jouiffent actuellement , & qui proviennent
de pareilles donations , faites depuis un certain
nombre d'années , feront dorénavant fujettes aux
mêmes Impofitions qu'elles payoient avant que
appartenir à ces Communautez .
JUILLET. 1730. 1649
Le 18. Juin , le Cardinal Corradini cut 29.
voix au Scrutin du matin , & 30. l'après midi. Lo
19 il eut encore 29. voix , mais le Cardinal Bentivoglio
ayant fait connoître que l'Election de ce
Cardinal ,pour remplir le Siége vacant , pourroit
n'être point agréable au Roi d'Efpagne , il n'eut
l'après midi que 2 5. yoix. Le Cardinal Porzia ,
qui depuis huit jours étoit fort incommodé d'une
rétention d'urine , fortit le 10. du Conclave
avec fes Conclaviftes & fes Valets de Chambre.Le
Cardinal de Schomborn , fe trouvant auffi fort incommodé
, en fortit le 2. de ce mois.
On apprend de Rome que l'Archi - Confrairie
de Lorette a envoyé à cet Oratoire une Châffe
d'or ouverte , du poids de 34. Marcs , pour y
placer l'Image miraculeufe de la fainte Vierge.
Les Ordres Religieux ont été difpenfez , à caufe
des chaleurs , d'aller tour à tour en Proceffion à
P'Eglife de S. Pierre pendant le refte du Conclave,
à condition que chaque Convent celebrera tous
Ies jours une Meffe Votive du S. Efprit , juſqu'à
F'élection d'un Papė.
Le Cardinal Laurent Corfini , d'une des plus
illuftres & des anciennes Maifons de Florence
ayant eû toutes les voix du Conclave , fut élû
Pape dans le Scrutin du 12. Juillet. Le Cardinal
Pignatelli , Doyen du Sacré College & le Cardinal
Barberin , Sous -Doyen , accompagnez de
deux Maîtres des Ceremonies , étant allez à ſa
Cellule , pour le complimenter fur fon Election
le Cardinal Laurent Altieri , le premier des Cardinaux
Diacres , fe rendit à la Loge de l'Eglife
de S. Pierre , où il publia l'Election du Pape , qui
a pris le nom de Clement X I I. Cette Election
fut annoncée au Peuple par une falve generale de
l'Artillerie du Château S. Ange , par une déchar
ge de la Moufqueterie des Troupes qui étoient
H iij
fous
1650 MERCURE DE FRANCE
:
fous les armes dans la Place de S. Pierre & par le
fon de toutes les Cloches . Le Pape fut porté à la
la Chapelle Pauline , où il fit fa priere devant le
S. Sacrement, & après avoir rendu graces à Dieu
de fon élection , il fit appeller le Gouverneur de
Rome , avec lequel il confera quelque temps , &
enfuite avec le Cardinal Spinola de S. Agnès.
L'Après midi il fut porté à l'Eglife de S. Pierre ,
où fe fit , felon la coûtume , la ceremonie de l'Adoration.
L'après midi du treize Juillet , Sa Sainteté
nomma le Cardinal Banchieri , pour Secretaire
'Etat , Elle choisit M. Acquaviva , Majordome
du feu Pape , pour faire pendant quelques jours
les fonctions de Maître de Chambre ; elle donna
la Charge de Dataire à M. Valenti , cy-devant
Auditeur de Rote ; celle de Prefet de la fignature
au Cardinal Corradini ; celle de Tréforier dé
la Chambre Apoftolique à M. Sacripante ; celle
de Secretaire des Memoriaux au Marquis Corfini
, neveu de S. S. celle de Secretaire des Brefs
aux Princes à M. Maiella ; celle de Secretaire de
la Confulte à M. Riviera ; celle de Clerc de la
Chambre à M. Daffito , & celle du Secretaire du
Chiffre à M. Livizani .
Le Pape qui vient d'être élû, après un Conclave
de quatre mois & fept jours, naquit à Florence le
7. Avril 1652. Il étoit Tréforier de la Chambre
Apoftolique lorfque le Pape Clement XI . dont il
avoit été Auditeur , le fit Cardinal dans le Confiftoire
du 17. May 1706. Il eut d'abord le titre
de fainte Sufanne , & enfuite celui de S. Pierre
aux Liens. Il fut fait Evêque de Freſcati le 19 .
Novembre 1719. Le 12. Juillet 1723. il fut nommé
Député de la Congrégation de la Signature
de Juftice. Il étoit Protecteur de l'Ordre des Mineurs
Obfervans , des Réformez & du Tiers Or→
dre
JUILLET . 1730. 1651
dre de S. François , de l'Ordre des Servites , de
l'Archi - Confrairie des faints Stigmates , de celle
de l'Annonciade, de celle de la Trinité des Pelerins
des Religieufes de fainte Claire, du Confervatoire
des Philippines , de l'Hôpital de S. Jacques des
Incurables & de plufieurs autres . Il étoit des
Congrégations du S. Office , des Evêques & Reguliers
, du Ceremonial , du Bon-Gouvernement,
de Propaganda fide , de la Confulte , de l'Indice ,
de la Fabrique de S. Pierre , & de celle des Rives
du Tibre,
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Résumé : ITALIE.
En juillet 1730, Nocria a été dévastée par un violent tremblement de terre survenu le 12 juin précédent. La première secousse, à 5 heures du matin, a duré près d'une minute et a détruit la majeure partie des maisons. Une deuxième secousse, plus puissante, a suivi neuf heures plus tard, achevant de renverser les bâtiments restants. Seules sept maisons ont été endommagées. La tour de l'abbaye Saint-Benoît, haute de 400 marches et construite en marbre blanc, s'est fissurée en trois parties. Les églises du Dôme, Saint-Jean et des Augustins ont été totalement ruinées. La ville est devenue un amas de pierres, sans rues ni places discernables. Plus de 500 personnes ont été retirées des ruines, et des victimes continuent d'être découvertes. Les villages et châteaux environnants ont également subi des destructions, avec de nombreuses pertes humaines. En Corse, les rebelles contrôlent les principaux postes et leur fermeté laisse craindre des alliances secrètes avec une puissance étrangère. Leur exemple a rendu les populations de Terre-Ferme plus insoumis, refusant de payer les contributions. Des émeutes populaires ont eu lieu à San-Remo et à la Pieve. À Bastia, 8 000 hommes de troupes régulières sont attendus pour réprimer les montagnards rebelles, commandés par Pompiliani. À Gênes, Fabio, chef des mécontents de Corse, a été arrêté et exécuté, irritant les rebelles qui menacent de se venger. À Ferrare, Rozza a entrepris de développer le commerce de Trieste, facilitant le transport des marchandises entre diverses villes italiennes via des barques régulières sur le Pô. À Chambéry, un édit du roi de Sardaigne interdit les donations de biens immobiliers aux communautés religieuses, rendant ces terres soumises aux mêmes impôts qu'auparavant. En juillet 1730, le cardinal Corradini a obtenu 29 voix au scrutin du matin et 30 l'après-midi du 18 juin. Le 19 juin, il en a obtenu 29, mais le cardinal Bentivoglio a fait savoir que cette élection pourrait déplaire au roi d'Espagne, réduisant ainsi ses voix à 25 l'après-midi. Le cardinal Porzia est décédé le 10 juillet, et le cardinal de Schomberg a quitté le conclave en raison de sa santé. Le cardinal Laurent Corsini a été élu pape le 12 juillet, prenant le nom de Clément XII. Diverses nominations ont suivi, notamment celle du cardinal Banchieri comme secrétaire d'État. Le pape, né à Florence en 1652, a été fait cardinal en 1706 et évêque de Frescati en 1719. Il était protecteur de plusieurs ordres religieux et congrégations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 2514-2515
POLOGNE.
Début :
Le Roi étant parti de Warsovie le 23. Septembre, arriva à Grodno le 30. du même [...]
Mots clefs :
Varsovie, Élection, Protestation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
E Roi étant parti de Warfovie le 23 . Sep-
Lembre ,arriva àGrodno le so. du même
mois. Le premier Octobre S. M. reçut les complimens
des Sénateurs , des Miniftres & des Nonces.
Le 2. jour indiqué pour l'ouverture de la
Diette , les Nonces fe rendirent à leur Chambre;
le Prince de Lubomirski Starofte de Spiski , qui
eft le premier d'entre les Nonces , préfidera en
cette qualité jufqu'à l'élection d'un Maréchal de
la Diette. Cette élection ayant fait naître diverfes
conteftations , la feffion a été remiſe de
jour en jour jufqu'au 6. fans qu'on ait pû déterminer
les Nonces de Lithuanie & le Nonce de
Pofnanie à lever les oppofitions qu'ils ont formées
à cette élection , prétendant que celles de
quelques Nonces n'ayant pas été legitimement faites
, on devoit les confirmer ou les caffer avant
que de proceder à toute autre affaire.
On a appris depuis que le Prince Lubomirski,
qui préfide dans la Chambre des Nonces jufqu'à
l'élection du Maréchal de la Diette , n'ayant pú
déterminer le Nonce Marcinkiewits à lever fon
oppofition dans aucune des féances depuis le 7.
jufqu'au 11. d'Octobre , a été obligé de remettre
encore la feffion au 13. dans l'efperance de faire
revenir ce Nonce qui s'eft abfenté apres avoir
laiffé une copie de fa proteftation au Greffe de
cette Ville , fans cependant avoir exigé qu'elle
y fut enregistrée ; mais comme on appréhende
qu'il n'y ait encore quelque Nonce qui ait d'autres
oppofitions à former pour retarder l'élection
du Maréchal , on commence à craindre que
Diette ne fe fépare comme celle de l'année derniere.
la
Le 12. Octobre , le Prince Lubomirski nomma
des Députés pour aller folliciter le Nonce
NOVEMBRE . 1730. 2515
ee Marcinkiewitz à revenir prendre féance & à
lever fon oppofition ; mais comme ils n'ont pû
Py déterminer , ce Nonce partit le 13. après avoir
fait enregistrer la proteftation contre tout ce qui
pourroit être décidé pendant fon abſence. Le
principal motifde fa proteftation eft le peu d'attention
qu'on a euë d'engager le Comte Maurice
de Saxe à rendre le Diplome d'Election éventuelle
donné en fa faveur par les Etats du Duché
de Curlande , quoique cela eut été expreffément
ftipulé dans une des Conftitutions de la
Diette genérale de 1726.
Le 14. le Préfident de la Chambre mit en déliberation
s'il devoit congédier l'Affemblée , ou
s'il renvoyeroit la feffion au Lundi fuivant : cette
feconde propofition ayant été approuvée , les
Nonces s'affemblerent encore le 16. Le Prince
Lubomirski ayant fait connoître à l'Affemblée
que fuivant les Loix du Royaume la retraite &
la proteftation du Nonce Marcinkiewits empêchoit
la Diette de déliberer , il prit congé des
Sénateurs , fortit de la Chambre , & rompit la
Diette.
>
Le 20. les Sénateurs & les Miniftres s'affemblerent
dans l'appartement du Château pour le
Confeil qui fe tint le cinquiéme jour aprés la
Diette. Le Roi en fit l'ouverture par un difcours
dans lequel il leur repréfenta les fatigues qu'il
avoit fouffertes , même au préjudice de fa fanté
pour contribuer autant qu'il le pouvoit au bien
& à l'avantage du Royaume ; il ajoûta qu'il étoit
perfuadé de leurs bonnes intentions pour le bien
de la Patrie ; mais que quelques perfonnes s'y
oppofant , il efperoit qu'on prendroit des mefures
pour empêcher que fes fideles ſujets n'en puſfent
recevoir aucun préjudice.
Le 27. le Roi arriva à Warfovie de Grodno.
E Roi étant parti de Warfovie le 23 . Sep-
Lembre ,arriva àGrodno le so. du même
mois. Le premier Octobre S. M. reçut les complimens
des Sénateurs , des Miniftres & des Nonces.
Le 2. jour indiqué pour l'ouverture de la
Diette , les Nonces fe rendirent à leur Chambre;
le Prince de Lubomirski Starofte de Spiski , qui
eft le premier d'entre les Nonces , préfidera en
cette qualité jufqu'à l'élection d'un Maréchal de
la Diette. Cette élection ayant fait naître diverfes
conteftations , la feffion a été remiſe de
jour en jour jufqu'au 6. fans qu'on ait pû déterminer
les Nonces de Lithuanie & le Nonce de
Pofnanie à lever les oppofitions qu'ils ont formées
à cette élection , prétendant que celles de
quelques Nonces n'ayant pas été legitimement faites
, on devoit les confirmer ou les caffer avant
que de proceder à toute autre affaire.
On a appris depuis que le Prince Lubomirski,
qui préfide dans la Chambre des Nonces jufqu'à
l'élection du Maréchal de la Diette , n'ayant pú
déterminer le Nonce Marcinkiewits à lever fon
oppofition dans aucune des féances depuis le 7.
jufqu'au 11. d'Octobre , a été obligé de remettre
encore la feffion au 13. dans l'efperance de faire
revenir ce Nonce qui s'eft abfenté apres avoir
laiffé une copie de fa proteftation au Greffe de
cette Ville , fans cependant avoir exigé qu'elle
y fut enregistrée ; mais comme on appréhende
qu'il n'y ait encore quelque Nonce qui ait d'autres
oppofitions à former pour retarder l'élection
du Maréchal , on commence à craindre que
Diette ne fe fépare comme celle de l'année derniere.
la
Le 12. Octobre , le Prince Lubomirski nomma
des Députés pour aller folliciter le Nonce
NOVEMBRE . 1730. 2515
ee Marcinkiewitz à revenir prendre féance & à
lever fon oppofition ; mais comme ils n'ont pû
Py déterminer , ce Nonce partit le 13. après avoir
fait enregistrer la proteftation contre tout ce qui
pourroit être décidé pendant fon abſence. Le
principal motifde fa proteftation eft le peu d'attention
qu'on a euë d'engager le Comte Maurice
de Saxe à rendre le Diplome d'Election éventuelle
donné en fa faveur par les Etats du Duché
de Curlande , quoique cela eut été expreffément
ftipulé dans une des Conftitutions de la
Diette genérale de 1726.
Le 14. le Préfident de la Chambre mit en déliberation
s'il devoit congédier l'Affemblée , ou
s'il renvoyeroit la feffion au Lundi fuivant : cette
feconde propofition ayant été approuvée , les
Nonces s'affemblerent encore le 16. Le Prince
Lubomirski ayant fait connoître à l'Affemblée
que fuivant les Loix du Royaume la retraite &
la proteftation du Nonce Marcinkiewits empêchoit
la Diette de déliberer , il prit congé des
Sénateurs , fortit de la Chambre , & rompit la
Diette.
>
Le 20. les Sénateurs & les Miniftres s'affemblerent
dans l'appartement du Château pour le
Confeil qui fe tint le cinquiéme jour aprés la
Diette. Le Roi en fit l'ouverture par un difcours
dans lequel il leur repréfenta les fatigues qu'il
avoit fouffertes , même au préjudice de fa fanté
pour contribuer autant qu'il le pouvoit au bien
& à l'avantage du Royaume ; il ajoûta qu'il étoit
perfuadé de leurs bonnes intentions pour le bien
de la Patrie ; mais que quelques perfonnes s'y
oppofant , il efperoit qu'on prendroit des mefures
pour empêcher que fes fideles ſujets n'en puſfent
recevoir aucun préjudice.
Le 27. le Roi arriva à Warfovie de Grodno.
Fermer
Résumé : POLOGNE.
Le roi de Pologne quitta Varsovie le 23 septembre pour Grodno. Le 1er octobre, il reçut les compliments des sénateurs, ministres et nonces. L'ouverture de la Diète, prévue le 2 octobre, fut retardée par des contestations sur l'élection du maréchal jusqu'au 6 octobre. Les nonces de Lituanie et de Podlachie contestèrent la légitimité de certaines élections. Le prince Lubomirski, président des nonces, ne put lever l'opposition de Marcinkiewicz, qui quitta la Diète après avoir enregistré sa protestation le 13 octobre. Marcinkiewicz protestait contre le manque d'attention portée à l'engagement du comte Maurice de Saxe concernant un diplôme d'élection. Le 14 octobre, la Diète délibéra sur la possibilité de se séparer ou de reporter la séance. La seconde proposition fut approuvée, mais Lubomirski rompit la Diète le 16 octobre. Le 20 octobre, les sénateurs et ministres se réunirent pour un conseil. Le roi exprima l'espoir que des mesures seraient prises pour éviter des préjudices à ses sujets. Il retourna à Varsovie le 27 octobre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 320-323
« On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
Début :
On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...]
Mots clefs :
Mérite, Société royale de Londres, Faveur, Élection, Chirurgien, Tympan, Oreille, Remède, Gangrène, Chaires de Professeurs Royaux, Faculté de médecine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
On apprend de Londres que dans l'assemblée
de la Société Royale , qui se tint au commencement
FEVRIER. 1731. 321
ment de cette année, il a été résolu de n'admettre
à l'avenir aucun Candidat , à moins qu'il n'ait
été nommé par trois Membres de la Société,qui
déclareront par écrit le nom , la condition et les
qualités de la personne proposée , et si elle s'est
fait un nom dans le monde par quelque Ouvra
ge imprimé ; et que l'élection par balotage de la
personne proposée , ne pourra se faire que dix
semaines aprés. On ouvrira par cette méthode la
> porte au mérite , et on la fermera à la faveur, selon
l'intention de la premiere institution de cette célébre
Société , qui subsiste depuis 1666.
On mande de la même Ville, que le 9 Janvier ,
le Docteur Cheselden , premier Chirurgien de la
Reine , devoit couper le Timpan de l'oreille à
Charles Rei , un des quatre malfaiteurs, condamnez
à mort , aux dernieres cessions , auquel le
Roy a accordé des Lettres de répit. S. M. ayant
promis de donner la grace à ce criminel , si par
cette opération il guérit de sa surdité. Mais cette
opération n'a pas été faite , parce qu'après un
plus grand examen , elle a été jugée impraticable.
Če malfaiteur sera envoyé dans les Colonies
de l'Amérique.
La Chirurgie a fait une grande perte dans la
personne de M. Bellofte, qui fut Chirurgien Major
des Hôpitaux de l'Armée du Roy en Italie ;
ensuite premier Chirurgien de feuë Madame
Douairiere de Savoye. Il est l'Auteur d'un Livre,
intitulé : Chirurgien d'Hôpital , très - estimé de
ceux qui sçavent la Chirurgie, et tres - utile à ceux
qui veulent la sçavoir . Il est mort à Turin le 15
Juillet dernier , âgé de 80 ans. Il a fait encore sur
la fin de ses jours , la découverte d'un nouvel
Organe , dans le Corps humain , dont on pourra
F donner
322 MERCURE DE FRANCE
donner bien- tôt une Dissertation. S'il est regretté
du public , il ne l'est pas moins de ses
amis ; il en eut d'illustres , et son mérite personnel
lui en eut fait davantage sans sa modestie.
Son habileté dans son Art fut le fruit d'une longue
experience , et d'un travail continuel ; il avoit
Pesprit orné , il aimoit les Lettres et les cultivoit.
Il laisse un fils,seul heritier du secret de la composition
de ses Pilules Mercuriales. C'est un excellent
remede dissolvant et absorbant, dont il a tresamplement
traité dans le second tome du Chirurgien
d'Hôpital , imprimé à Paris en 1725 .
chez Laurent d'Houry.
il
Ceux qui souhaiteront avoir de ces Pilules
pourront s'addresser à M. Belloste à Turin ;
en fourni des Boetes de differentes grandeurs et
de différent prix , pour la commodité du public ,
avec des Mémoires sur la maniere de s'em
servir.
Le Sieur Cottance avertit le public qu'il a un
remede aussi spécifique que simple , pour arrêter
et fixer en moins de deux heures de tems , toutes
sortes de Gangrénes , Bubons , Charbons pestilentiels
et Ulceres invétérez. It demeure à Paris ,
Tue Comteffe d'Artois , au grand Vainqueur.
"
Le 24 du mois dernier , le P. Porée , Professeur
de Rhétorique du College de Louis le Grand,
prononça, en presence du Card. de Bissi , de plasieurs
Prélats et autres presonnes de distinction
un Discours Latin fort éloquent , dans lequel il
prouva que les Critiques sont aussi nécessaires
dans la République des Lettres , que les Juges
le sont dans un Etat que pour être Critique ,
il faut avoir les qualitez d'un bon Juge.
FEVRIER . 1731.
323
AÙ
REVERend pere PORE'E ,
Sur sa
Harangue.
ΕΝΥΟΥ.
Dubon Juge , et du bon Critique ,
Tu nous as , dans ton Oraison ,
Fait la juste comparaison ,
Et par un sel , vraiment attique ,
Uni la grace à la raison.
Joui d'une entiere victoire ,
Tous tes coups , Porée , ont porté ,
Puisqu'aujourd'hui , par équité
Le Ctitique chante ta Gloire.
Il vaque actuellement deux Chaires de Professeurs
Royaux en Medecine ; l'une à Montpellier
, par l'absence de M. Astruc , fameux Professeur
de cette Université , aujourd'hui Professeur
et Lecteur au Collège Royal , à la place de l'illustre
M. Geoffroy. La Dispute de cette Chaire
est annoncée pour le 1. May 1731 , dans un double
Programme , de la part de M. l'Evêque de
Montpellier , Chancelier de l'Université , et de
M. Chicoineau , Conseiller à la Cour des Aydes ,
Professeur d'Anatomie et de Botanique , de l'Academie
Roïale des Sciences de Montpellier, Chancelier
et Juge de l'Université de Medecine de cette
Ville.
L'autre Chaire vaque par le decés de M.Angot
celebre Médecin de Caen , dont la dispute est pareillement
annoncée dans un Programme de la
Faculté de Médecine de Caën.
de la Société Royale , qui se tint au commencement
FEVRIER. 1731. 321
ment de cette année, il a été résolu de n'admettre
à l'avenir aucun Candidat , à moins qu'il n'ait
été nommé par trois Membres de la Société,qui
déclareront par écrit le nom , la condition et les
qualités de la personne proposée , et si elle s'est
fait un nom dans le monde par quelque Ouvra
ge imprimé ; et que l'élection par balotage de la
personne proposée , ne pourra se faire que dix
semaines aprés. On ouvrira par cette méthode la
> porte au mérite , et on la fermera à la faveur, selon
l'intention de la premiere institution de cette célébre
Société , qui subsiste depuis 1666.
On mande de la même Ville, que le 9 Janvier ,
le Docteur Cheselden , premier Chirurgien de la
Reine , devoit couper le Timpan de l'oreille à
Charles Rei , un des quatre malfaiteurs, condamnez
à mort , aux dernieres cessions , auquel le
Roy a accordé des Lettres de répit. S. M. ayant
promis de donner la grace à ce criminel , si par
cette opération il guérit de sa surdité. Mais cette
opération n'a pas été faite , parce qu'après un
plus grand examen , elle a été jugée impraticable.
Če malfaiteur sera envoyé dans les Colonies
de l'Amérique.
La Chirurgie a fait une grande perte dans la
personne de M. Bellofte, qui fut Chirurgien Major
des Hôpitaux de l'Armée du Roy en Italie ;
ensuite premier Chirurgien de feuë Madame
Douairiere de Savoye. Il est l'Auteur d'un Livre,
intitulé : Chirurgien d'Hôpital , très - estimé de
ceux qui sçavent la Chirurgie, et tres - utile à ceux
qui veulent la sçavoir . Il est mort à Turin le 15
Juillet dernier , âgé de 80 ans. Il a fait encore sur
la fin de ses jours , la découverte d'un nouvel
Organe , dans le Corps humain , dont on pourra
F donner
322 MERCURE DE FRANCE
donner bien- tôt une Dissertation. S'il est regretté
du public , il ne l'est pas moins de ses
amis ; il en eut d'illustres , et son mérite personnel
lui en eut fait davantage sans sa modestie.
Son habileté dans son Art fut le fruit d'une longue
experience , et d'un travail continuel ; il avoit
Pesprit orné , il aimoit les Lettres et les cultivoit.
Il laisse un fils,seul heritier du secret de la composition
de ses Pilules Mercuriales. C'est un excellent
remede dissolvant et absorbant, dont il a tresamplement
traité dans le second tome du Chirurgien
d'Hôpital , imprimé à Paris en 1725 .
chez Laurent d'Houry.
il
Ceux qui souhaiteront avoir de ces Pilules
pourront s'addresser à M. Belloste à Turin ;
en fourni des Boetes de differentes grandeurs et
de différent prix , pour la commodité du public ,
avec des Mémoires sur la maniere de s'em
servir.
Le Sieur Cottance avertit le public qu'il a un
remede aussi spécifique que simple , pour arrêter
et fixer en moins de deux heures de tems , toutes
sortes de Gangrénes , Bubons , Charbons pestilentiels
et Ulceres invétérez. It demeure à Paris ,
Tue Comteffe d'Artois , au grand Vainqueur.
"
Le 24 du mois dernier , le P. Porée , Professeur
de Rhétorique du College de Louis le Grand,
prononça, en presence du Card. de Bissi , de plasieurs
Prélats et autres presonnes de distinction
un Discours Latin fort éloquent , dans lequel il
prouva que les Critiques sont aussi nécessaires
dans la République des Lettres , que les Juges
le sont dans un Etat que pour être Critique ,
il faut avoir les qualitez d'un bon Juge.
FEVRIER . 1731.
323
AÙ
REVERend pere PORE'E ,
Sur sa
Harangue.
ΕΝΥΟΥ.
Dubon Juge , et du bon Critique ,
Tu nous as , dans ton Oraison ,
Fait la juste comparaison ,
Et par un sel , vraiment attique ,
Uni la grace à la raison.
Joui d'une entiere victoire ,
Tous tes coups , Porée , ont porté ,
Puisqu'aujourd'hui , par équité
Le Ctitique chante ta Gloire.
Il vaque actuellement deux Chaires de Professeurs
Royaux en Medecine ; l'une à Montpellier
, par l'absence de M. Astruc , fameux Professeur
de cette Université , aujourd'hui Professeur
et Lecteur au Collège Royal , à la place de l'illustre
M. Geoffroy. La Dispute de cette Chaire
est annoncée pour le 1. May 1731 , dans un double
Programme , de la part de M. l'Evêque de
Montpellier , Chancelier de l'Université , et de
M. Chicoineau , Conseiller à la Cour des Aydes ,
Professeur d'Anatomie et de Botanique , de l'Academie
Roïale des Sciences de Montpellier, Chancelier
et Juge de l'Université de Medecine de cette
Ville.
L'autre Chaire vaque par le decés de M.Angot
celebre Médecin de Caen , dont la dispute est pareillement
annoncée dans un Programme de la
Faculté de Médecine de Caën.
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Résumé : « On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
En février 1731, la Société Royale de Londres a modifié ses critères d'admission en exigeant que les candidats soient proposés par trois membres de la Société, qui doivent fournir des informations sur le nom, la condition, les qualités du candidat et ses œuvres imprimées. L'élection par balotage ne peut se tenir qu'après une période de dix semaines suivant la proposition. À Londres, le 9 janvier, le Docteur Cheselden, chirurgien de la Reine, a tenté d'opérer Charles Rei, un malfaiteur condamné à mort, pour le guérir de sa surdité. L'opération a été jugée impraticable, et le malfaiteur a été envoyé dans les colonies américaines. La communauté chirurgicale a perdu M. Belloste, chirurgien major des hôpitaux de l'armée du Roi en Italie et premier chirurgien de la douairière de Savoie. Auteur du livre 'Chirurgien d'Hôpital', il est décédé à Turin le 15 juillet précédent à l'âge de 80 ans. Il a découvert un nouvel organe dans le corps humain et laissé un fils héritier du secret de ses pilules mercuriales. Le Sieur Cottance a annoncé un remède pour traiter les gangrènes, bubons, charbons pestilentiels et ulcères invétérés. Le Père Porée, professeur de rhétorique au Collège de Louis le Grand, a prononcé un discours latin sur la nécessité des critiques dans la République des Lettres. Deux chaires de professeurs royaux en médecine sont vacantes : l'une à Montpellier, en raison de l'absence de M. Astruc, et l'autre à Caen, suite au décès de M. Angot. Les disputes pour ces chaires sont annoncées respectivement pour le 1er mai 1731 et dans un programme de la Faculté de Médecine de Caen.
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14
p. 337-338
« Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Début :
Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Élection, Pensionnaire chimiste, Estampe, Essence, Savon, Se laver, Lait virginal, Liqueurs, Sirops
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Le31.Janvierl'AcadémieRoyale
des Sciences fit l'élection des trois sujets ,
dont un , au choix du Roi , doit remplir
la place de Pensionaire Chimiste , vacante
par la mort de M. Geoffroi. Les trois sujets
qui ont été élus sont M M. Boulduc
et Dufay , tous deux associés Chimistes
et M. Imbert Externe .
Le 14. Fevrier , le Comte de Maurepas
écrivit à l'Académie , pour lui ap
prendre que le Roi avoit choisi M. Du
fay pour remplir cette place.
L'Estampe de la Dile Camargo que le
Public désire si fort , et dont nous avons
parlé le mois passé , sera en vente dans
les premiers jours du mois de Mars chez
les Auteurs et chez la Veuve Chereau ,
rue S. Jacques , aux deux Piliers d'or.
BRIART demeurant Cour Abbatiale de Saint
Germain des Prez , rue Cardinale , vis - à- vis le
Bailliage , à Paris , fait depuis peu une Essence
appellée d'ogni fiori , ou de toute fleurs , dont un
Parfumeur Napolitain lui a donné le secret..
On.
338 MERCURE DE FRANCE
On en met quelques goutes dans l'eau , dont or
se lave aprés avoir été rasé ; elle produit le mê
me effet que le lait virginal , mais elle est plus
agréable , et a de meilleures qualités , sur tout
pour décrasser , rendre la peau unie , et en ôter
les taches et boutons. On là vend 15. sols l'once.
Il continue avec succès à faire la veritable Essence
de Savon à la Bergamotte et autres odeurs
douces , dont on se sert pour la barbe , au lieu
de Savonnetes ; les Dames s'en servent aussi pour
se laver le visage et les mains. Les bouteilles sont
cachetées de son adresse.
M M. Giraudeau le jeune et Felz , Marchands
à Montpellier , qui font depuis long- tems un
commerce considerable en gros de liqueurs , sirops
, Eau de la Reine d'Hongrie et autres Marchandises
, donnent avis au Public qu'ils ont inventé
depuis peu une nouvelle liqueur fine , à la
quelle ils ont donné le nom d'Eau Dauphine
Cette liqueur est genéralement goutée et reconnue
pour supérieure en bonté à toutes celles qui
ont parû jusqu'à présent. Ceux qui en auront
besoin pourront leur écrire à Montpelier . Ils
vont ordinairement à la Foire de Beaucaire , et
y ont leur Magasin dans la grande rue. Pout
distinguer la liqueur de leur fabrique d'avec celle
qu'on pourroit contrefaire et débiter sous leur
nom , ils avertissent que les étiquetes qu'ils y font
mettre sont gravées en Taille- douce , qu'elles
sont signées d'eux , & qu'elles sont en ces termes:
Eau Dauphine inventée en 1730. par Girau
Leau , lejeune , et Felz , de Montpeliers
des Sciences fit l'élection des trois sujets ,
dont un , au choix du Roi , doit remplir
la place de Pensionaire Chimiste , vacante
par la mort de M. Geoffroi. Les trois sujets
qui ont été élus sont M M. Boulduc
et Dufay , tous deux associés Chimistes
et M. Imbert Externe .
Le 14. Fevrier , le Comte de Maurepas
écrivit à l'Académie , pour lui ap
prendre que le Roi avoit choisi M. Du
fay pour remplir cette place.
L'Estampe de la Dile Camargo que le
Public désire si fort , et dont nous avons
parlé le mois passé , sera en vente dans
les premiers jours du mois de Mars chez
les Auteurs et chez la Veuve Chereau ,
rue S. Jacques , aux deux Piliers d'or.
BRIART demeurant Cour Abbatiale de Saint
Germain des Prez , rue Cardinale , vis - à- vis le
Bailliage , à Paris , fait depuis peu une Essence
appellée d'ogni fiori , ou de toute fleurs , dont un
Parfumeur Napolitain lui a donné le secret..
On.
338 MERCURE DE FRANCE
On en met quelques goutes dans l'eau , dont or
se lave aprés avoir été rasé ; elle produit le mê
me effet que le lait virginal , mais elle est plus
agréable , et a de meilleures qualités , sur tout
pour décrasser , rendre la peau unie , et en ôter
les taches et boutons. On là vend 15. sols l'once.
Il continue avec succès à faire la veritable Essence
de Savon à la Bergamotte et autres odeurs
douces , dont on se sert pour la barbe , au lieu
de Savonnetes ; les Dames s'en servent aussi pour
se laver le visage et les mains. Les bouteilles sont
cachetées de son adresse.
M M. Giraudeau le jeune et Felz , Marchands
à Montpellier , qui font depuis long- tems un
commerce considerable en gros de liqueurs , sirops
, Eau de la Reine d'Hongrie et autres Marchandises
, donnent avis au Public qu'ils ont inventé
depuis peu une nouvelle liqueur fine , à la
quelle ils ont donné le nom d'Eau Dauphine
Cette liqueur est genéralement goutée et reconnue
pour supérieure en bonté à toutes celles qui
ont parû jusqu'à présent. Ceux qui en auront
besoin pourront leur écrire à Montpelier . Ils
vont ordinairement à la Foire de Beaucaire , et
y ont leur Magasin dans la grande rue. Pout
distinguer la liqueur de leur fabrique d'avec celle
qu'on pourroit contrefaire et débiter sous leur
nom , ils avertissent que les étiquetes qu'ils y font
mettre sont gravées en Taille- douce , qu'elles
sont signées d'eux , & qu'elles sont en ces termes:
Eau Dauphine inventée en 1730. par Girau
Leau , lejeune , et Felz , de Montpeliers
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Résumé : « Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Le 31 janvier, l'Académie Royale des Sciences élit MM. Boulduc, Dufay et Imbert pour remplacer M. Geoffroi au poste de Pensionaire Chimiste. Le 14 février, le Comte de Maurepas annonce que le Roi a choisi M. Dufay. Par ailleurs, une estampe de la danseuse La Camargo sera disponible en mars chez les auteurs et la Veuve Chereau, rue Saint-Jacques. Briart, résidant à Paris, propose une nouvelle essence appelée 'd'ogni fiori' ou 'de toute fleurs', utilisée pour le lavage après le rasage, comparable au lait virginal mais plus agréable et efficace. Cette essence est vendue 15 sols l'once. Briart continue de produire des essences de savon à la bergamote et autres odeurs douces, utilisées pour la barbe et par les dames pour le visage et les mains. À Montpellier, MM. Giraudeau le jeune et Felz, commerçants en liqueurs et sirops, annoncent l'invention d'une nouvelle liqueur fine nommée 'Eau Dauphine', reconnue pour sa supériorité. Ils précisent que leurs étiquettes sont gravées en taille-douce et signées pour éviter les contrefaçons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 1388
« Le 24 Mai, l'Académie Royale des Sciences, proceda à l'élection [...] »
Début :
Le 24 Mai, l'Académie Royale des Sciences, proceda à l'élection [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Élection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 24 Mai, l'Académie Royale des Sciences, proceda à l'élection [...] »
Le 24 Mai , l'Académie Royale des
Sciences , proceda à l'élection de deux
Sujets , pour remplir la place d'Associélibre , vacante par la mort de M. Chirac,
Premier Médecin du Roi ; la pluralité
des suffrages tomba sur M. Chicoyneau ,
aujourd'hui Premier Médecin de S. M.
et sur M. de Gamaches , Chanoine Régulier de Sainte Croix de la Bretonerie , ct
Vicaire General de son Ordre en France.
Le 30 du même mois , le Comte de
Maurepas écrivit à l'Académie que le Roi
avoit accepté ces deux Sujets pour remplir cette seule place , sans que cela pût
tirer à conséquence pour l'avenir.
Sciences , proceda à l'élection de deux
Sujets , pour remplir la place d'Associélibre , vacante par la mort de M. Chirac,
Premier Médecin du Roi ; la pluralité
des suffrages tomba sur M. Chicoyneau ,
aujourd'hui Premier Médecin de S. M.
et sur M. de Gamaches , Chanoine Régulier de Sainte Croix de la Bretonerie , ct
Vicaire General de son Ordre en France.
Le 30 du même mois , le Comte de
Maurepas écrivit à l'Académie que le Roi
avoit accepté ces deux Sujets pour remplir cette seule place , sans que cela pût
tirer à conséquence pour l'avenir.
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Résumé : « Le 24 Mai, l'Académie Royale des Sciences, proceda à l'élection [...] »
Le 24 mai, l'Académie Royale des Sciences élit M. Chicoyneau et M. de Gamaches pour remplacer M. Chirac, Premier Médecin du Roi. Le 30 mai, le Comte de Maurepas annonce que le Roi accepte ces deux candidats pour une seule place vacante, sans créer de précédent.
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16
p. 1654-1655
POLOGNE.
Début :
Dans la crainte que les Puissances Etrangeres pourroient troubler la liberté des suffrages [...]
Mots clefs :
Diète de convocation, Puissances étrangères, Troupes, Élection, Noblesse, Primat, Sénat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE .
Ans la crainte que les Puissances Etrangeres
D pourroient troubler la liberté des suffrages
dans la prochaine Diette d'Election , le Primat et
le.Senat ont résolu d'augmenter les Troupes de
la République , pour s'opposer à leurs entrepri
ses , et on assûre que si la Noblesse est contrainte
de monter à cheval , comme on dit qu'elle en
recevra l'ordre incessamment , le Primat la
commandera en personne.
Il a écrit sur la fin de Juin une Lettre Circulaire
JUILLET. 1732 . IESS
1
laire aux Seigneurs et aux Gentilshommes , qui
n'ont point assisté à la Diette de Convocation
pour leur donner part de l'Acte de Confédération
générale , par lequel il a été résolu d'ex-.
clure de la Couronne tous les Etrangers ; il les
exhorte par cette Lettre à ne point faire difficulté
de prêter le même Serment qu'ont prêté .
les Senateurs et les Nonces qui se sont trouvés
à cette Diette. Il les rassûre au sujet des
mouvemens des Troupes de quelques Puissances
voisines. Il remarque qu'elles ont trop d'équité
pour vouloir troubler le repos d'une Républi
que , qui ne les a point offensées , et qui souvent
même a sacrifié ses interêts au désir de
conserver avec elles une bonne intelligence , et
que si elles étoient assez injustes pour traiter
la Nation comme ennemie , parce qu'elle veut
être libre , les autres Puissances ne lui refuseroient
pas les secours dont elle auroit besoin
pour se délivrer de l'oppression.
Ce Prélat insinue ensuite que le Senat pourra
déroger au Réglement fait dans la Diette - de-
Convocation , pour fixer le nombre des personpes
, que chaque Gentilhomme pourroit mener
avec lui à celle d'Election , et qu'il sera peut-
Are convenable , que la Noblesse s'y fasse suivre
du plus grand nombre de gens armés qu'il serapossible.
Ans la crainte que les Puissances Etrangeres
D pourroient troubler la liberté des suffrages
dans la prochaine Diette d'Election , le Primat et
le.Senat ont résolu d'augmenter les Troupes de
la République , pour s'opposer à leurs entrepri
ses , et on assûre que si la Noblesse est contrainte
de monter à cheval , comme on dit qu'elle en
recevra l'ordre incessamment , le Primat la
commandera en personne.
Il a écrit sur la fin de Juin une Lettre Circulaire
JUILLET. 1732 . IESS
1
laire aux Seigneurs et aux Gentilshommes , qui
n'ont point assisté à la Diette de Convocation
pour leur donner part de l'Acte de Confédération
générale , par lequel il a été résolu d'ex-.
clure de la Couronne tous les Etrangers ; il les
exhorte par cette Lettre à ne point faire difficulté
de prêter le même Serment qu'ont prêté .
les Senateurs et les Nonces qui se sont trouvés
à cette Diette. Il les rassûre au sujet des
mouvemens des Troupes de quelques Puissances
voisines. Il remarque qu'elles ont trop d'équité
pour vouloir troubler le repos d'une Républi
que , qui ne les a point offensées , et qui souvent
même a sacrifié ses interêts au désir de
conserver avec elles une bonne intelligence , et
que si elles étoient assez injustes pour traiter
la Nation comme ennemie , parce qu'elle veut
être libre , les autres Puissances ne lui refuseroient
pas les secours dont elle auroit besoin
pour se délivrer de l'oppression.
Ce Prélat insinue ensuite que le Senat pourra
déroger au Réglement fait dans la Diette - de-
Convocation , pour fixer le nombre des personpes
, que chaque Gentilhomme pourroit mener
avec lui à celle d'Election , et qu'il sera peut-
Are convenable , que la Noblesse s'y fasse suivre
du plus grand nombre de gens armés qu'il serapossible.
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Résumé : POLOGNE.
En juillet 1732, en Pologne, le Primat et le Sénat ont décidé d'augmenter les troupes de la République pour prévenir toute ingérence étrangère lors de la prochaine Diète d'Élection, afin de protéger la liberté des suffrages. Le Primat a envoyé une lettre circulaire aux seigneurs et gentilshommes absents, les informant de la confédération générale excluant les étrangers de la Couronne et les exhortant à prêter le même serment que les sénateurs présents. La lettre rassure également sur les mouvements des troupes voisines, affirmant que la Pologne n'a jamais offensé leurs intérêts et que d'autres puissances viendraient en aide à la Pologne en cas d'oppression. De plus, le Primat suggère que le Sénat pourrait modifier le règlement concernant le nombre de personnes que chaque gentilshomme peut emmener à la Diète d'Élection, recommandant que la noblesse soit accompagnée du plus grand nombre de gens armés possible.
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17
p. 2251-2255
MANIFESTE que les Etats de la République de Pologne, assemblez en Diette pour l'Election d'un Roy, ont publié à l'occasion de l'entrée des Troupes Russiennes dans le Grand-Duché de Lithuanie.
Début :
NOUS, les Sénateurs Spirituels et Séculiers, et toute la Noblesse de la Couronne de Pologne [...]
Mots clefs :
Élection, Royaume, République, Troupes étrangères, Libre, Patrie, Sang, Puissances, Grand-duché de Lituanie, Pologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MANIFESTE que les Etats de la République de Pologne, assemblez en Diette pour l'Election d'un Roy, ont publié à l'occasion de l'entrée des Troupes Russiennes dans le Grand-Duché de Lithuanie.
MANIFESTE que les Etats de la
République de Pologne , assemblez en
Diette pour l'Election d'un Roy , one
publié à l'occasion de l'entrée des
Troupes Russiennes dans le Grand-
Duché de Lithuanie.
No
OUS , les Sénateurs Spirituels et Séculiers;
er toute la Noblesse de la Couronne de Polo-
Ene et du Grand-Duché de Lithuanie , voulant
derniser à jamais une Procedure aussi injuste , que
2262 MERCURE DE FRANCE
elle de l'entrée des Russiens , sçavoir faisons par la
Présente , a tous un chacun .
Nous avons toujours observé inviolablement es
saintement les Traitez d'Alliance et d'Amitié avec
les très - illustres Puissances voisines. Dans la derniere
Diette generale de Convocation , nous avons
non- seulement confirmé ces Traitez , mais nous y
avons donné , tant en notre nom , qu'au nom de
nos très - illustres Rois , les assurances les plus fortes
que nous entretiendrions religieusement et avecj oye
une amitié sincere avec lesdites Puissances .
Notre intention n'a jamais été de causer le moindre
préjudice à nos Voisins ; nous en prenons à témoin
le Grand-Dieu , notre Juge suprême : Nous
sommes assemblz ici au lieu ordinaire, entre Vvarsovie
et vola,selon l'ancienne pratique en usage depuis
le Regne du très- illustre Roy Sigismond Auguste ,
conformement aux Loix fondamentales et Constitutions
du Royaume et en vertu de nos Privileges et
des Pacta Conventa , faits avec nos très-illustres
Rois , afin d'y preceder d'un suffrage libre et una-
Aime , et de notre propre mouvement et volonté , à
l'Election d'un Roy , ainsi qu'il appartient à une
Nation libre , qui ne veut être contrainte ni dépendre
de qui que ce soit ; nous avons commencé pour
cet effet nos déliberations , en će qui regarde l'Election
et les affaires de notre Royaume, et nous l'avons
fait jusqu'à présent d'une maniere paisible , n'ayant
ni guerre ni aucun differend avec qui que ce soit, et
ne voulant pas nous méler des affaires étrangeres,
Mais comme nous avons appris que l'Armée de
la très-illustre Czarienne est entrée en Lithuanie es
qu'elle poursuit sa marche vers les Frontieres de
Pologne , dans le dessein d'opprimer , sous un pou
voir arbitraire notre libre Election , indépendante
de qui que ce soit; de violenter le premier et le plus
autheng
OCTOBRE. 17337 2253
Authentique de nos droits , qui est celui de l'Election;
de violer les Pacta et les Traitez conclus cy -devant
et en particulier celui du Pruth , de maîtriser notre
Patrie exempte de tout reproche , d'y faire couler des
ruisseaux de sang et de soüiller notre Pais d'un sang
innocent ; nous ne pouvons plus nous retenir ni nous
empêcher de manifester devant Dieu , les Puissances
voisines et le Monde entier , les injustices et les
violences qu'on commet envers nous , au moyen d'u
ne procedure aussi illégale que celle de l'entrée desdites
Troupes Czariennes dans ce Royaume , sans
que nous y ayons donné le moindre sujet , et qui no
rend qu'a ravager notre Pays par des attentats injustes
, et à opprimer les droits incontestables d'une
ibre Election , acquis par nos Ancêtres au prix de
feur sang et reconnus de tout temps par les Puissances
voisines,
- Nous nous adressons à tous les Potentats , et nous
Leur déclarons par la Présente , que notre intention
n'étant pas d'agir offensivement ( Dieu en est témoin )
nous avons résolu , selon le droit naturel , et permis
à un chacun pour sa propre deffense , de sacrifier notre
sang, nos vies et tout ce qui est en notre pouvoir
, à l'exemple de nos Ancêtres , pour le maintien
d'une Prérogative et d'un droit aussi précieux
que celui d'une libre Election , et d'appeller à notre
secours celui dont la vengeance poursuit les coupables
et dont la justice prend la defense des innocens
et les maintient dans leurs Droits , Libertez et Pré-
Kogatives : Ultima pro nobis vibrabit fulmina celum
, enfin le Ciel lancerases foudres en notre faveur.
par ··Comme nous avons appris , tant les Manifestes
des Moscovites, que par la voix publique , qu'il
se trouve quelques Membres de la République , tanı
de l'Ordre Ecclesiastique que de l'Ordre Séculier,
qui
254 MERCURE DE FRANCE
qui ont appellé lesdites Troupes étrangeres pour op➡
primer avec violence et à main armée la libre Elec
tion et troubler la tranquillité, tant interieure qu'exserieure
de la Patrie, la République les regarde com
me de veritables Monstres dégénérez de leur Race,
et une engeance de Vipere dénaturée et déchaînée
contre leur propre Mere ; Elle les desavoie et les
raye du Livre des vivans et de ceux qui sont éle
wex dans l'état de liberté , comme des gens indignes
de ce précieux gage ; elle les retranche et sépare du
Corps de la République comme des Membres pourris
et infectez du feu d'une rage infernale ; elle les déseste
comme des enfans illegitimes, qui n'appartienment
pas à l'héritage de leur commune Mere, parse
qu'ils ont osé lever leurs mains cruelles contre
elle. Elle les déclare ennemis de la Patrie , rebelles
infâmes et invindicabilia Capita , ainsi que tous
seux qui à l'avenir pourront les aller joindre , enwretenir
correspondance avec eux , ou qui les assisseront
directement ou indirectement , ces sortes de
gens étant véritablement des exnemis capitaux de
la Patrie, puisqu'ils ont entrepris d'y introduire des
Troupes ennemies et de l'inonder d'un Déluge da
sang et de larmes.
Les Etats de la République s'engagent de s'élever
Contre un tel ou tels , quelqu'en puisse être le
nombre ; de se saisir de leurs biens et de ceux de
Beurs Successeurs , pour les joindre au fisc , et s'em
servir ensuite pour dédommager ceux dont les biens
auront été ravagez par les Troupes étrangeres ,
introduites dans le Royaume d'une maniere så
impie.
La maison dans laquelle un tel ou tels ont habité,
sera razée, pour une marque éternelle de leur
trahison ; on ne leur accordera point d'Amnistie,
ils ne pourrons jamais être réhabilitez dans
Lesn
OCTOBRE. 1733. 2255
Teur précédente égalité ; leurs femmes même se
vont privées de leurs Privileges et prerogatives.
S'i arrive qu'un Evêque soit du nombre de tels
Sujets , il sera frustré de sa dignité , autorité et ac-
Sivité dans les Assemblées publiques , et les revenus
de ses biens seront mis en sequestre jusqu'à une dér
ision définitive à cet égard.
Il est expressément stipulé qu'aucun Evêque ni
Sénateur Séculier , ne pourra pendant ce temps de
rouble , sortir du Royaume ou envoyer quelqu'un
dans les Pays Etrangers , sous les peines portées cy
dessus contre les Rebelles , outre la confiscation de
ses biens et la perte de ses Charges , et ceux qui se
Prouveront actuellement hors du Royaume , seront
obligez d'y revenir sous les mêmes peines.
A cet effet , nous avons signé le présent Manifesta
dans tous ses points et clauses ; et si quelqu'un des
Evêques , Sénateurs , Ministres ou des Membres de
la Noblesse des deux Nations refusede le signerrfpa
reillement, il sera tenu , ipso facto , pour ennemi de
Ja Patrie. Fait au Camp Electoral , entre Vvar
sovie et Vvola, le 4. Septembre 1733.
République de Pologne , assemblez en
Diette pour l'Election d'un Roy , one
publié à l'occasion de l'entrée des
Troupes Russiennes dans le Grand-
Duché de Lithuanie.
No
OUS , les Sénateurs Spirituels et Séculiers;
er toute la Noblesse de la Couronne de Polo-
Ene et du Grand-Duché de Lithuanie , voulant
derniser à jamais une Procedure aussi injuste , que
2262 MERCURE DE FRANCE
elle de l'entrée des Russiens , sçavoir faisons par la
Présente , a tous un chacun .
Nous avons toujours observé inviolablement es
saintement les Traitez d'Alliance et d'Amitié avec
les très - illustres Puissances voisines. Dans la derniere
Diette generale de Convocation , nous avons
non- seulement confirmé ces Traitez , mais nous y
avons donné , tant en notre nom , qu'au nom de
nos très - illustres Rois , les assurances les plus fortes
que nous entretiendrions religieusement et avecj oye
une amitié sincere avec lesdites Puissances .
Notre intention n'a jamais été de causer le moindre
préjudice à nos Voisins ; nous en prenons à témoin
le Grand-Dieu , notre Juge suprême : Nous
sommes assemblz ici au lieu ordinaire, entre Vvarsovie
et vola,selon l'ancienne pratique en usage depuis
le Regne du très- illustre Roy Sigismond Auguste ,
conformement aux Loix fondamentales et Constitutions
du Royaume et en vertu de nos Privileges et
des Pacta Conventa , faits avec nos très-illustres
Rois , afin d'y preceder d'un suffrage libre et una-
Aime , et de notre propre mouvement et volonté , à
l'Election d'un Roy , ainsi qu'il appartient à une
Nation libre , qui ne veut être contrainte ni dépendre
de qui que ce soit ; nous avons commencé pour
cet effet nos déliberations , en će qui regarde l'Election
et les affaires de notre Royaume, et nous l'avons
fait jusqu'à présent d'une maniere paisible , n'ayant
ni guerre ni aucun differend avec qui que ce soit, et
ne voulant pas nous méler des affaires étrangeres,
Mais comme nous avons appris que l'Armée de
la très-illustre Czarienne est entrée en Lithuanie es
qu'elle poursuit sa marche vers les Frontieres de
Pologne , dans le dessein d'opprimer , sous un pou
voir arbitraire notre libre Election , indépendante
de qui que ce soit; de violenter le premier et le plus
autheng
OCTOBRE. 17337 2253
Authentique de nos droits , qui est celui de l'Election;
de violer les Pacta et les Traitez conclus cy -devant
et en particulier celui du Pruth , de maîtriser notre
Patrie exempte de tout reproche , d'y faire couler des
ruisseaux de sang et de soüiller notre Pais d'un sang
innocent ; nous ne pouvons plus nous retenir ni nous
empêcher de manifester devant Dieu , les Puissances
voisines et le Monde entier , les injustices et les
violences qu'on commet envers nous , au moyen d'u
ne procedure aussi illégale que celle de l'entrée desdites
Troupes Czariennes dans ce Royaume , sans
que nous y ayons donné le moindre sujet , et qui no
rend qu'a ravager notre Pays par des attentats injustes
, et à opprimer les droits incontestables d'une
ibre Election , acquis par nos Ancêtres au prix de
feur sang et reconnus de tout temps par les Puissances
voisines,
- Nous nous adressons à tous les Potentats , et nous
Leur déclarons par la Présente , que notre intention
n'étant pas d'agir offensivement ( Dieu en est témoin )
nous avons résolu , selon le droit naturel , et permis
à un chacun pour sa propre deffense , de sacrifier notre
sang, nos vies et tout ce qui est en notre pouvoir
, à l'exemple de nos Ancêtres , pour le maintien
d'une Prérogative et d'un droit aussi précieux
que celui d'une libre Election , et d'appeller à notre
secours celui dont la vengeance poursuit les coupables
et dont la justice prend la defense des innocens
et les maintient dans leurs Droits , Libertez et Pré-
Kogatives : Ultima pro nobis vibrabit fulmina celum
, enfin le Ciel lancerases foudres en notre faveur.
par ··Comme nous avons appris , tant les Manifestes
des Moscovites, que par la voix publique , qu'il
se trouve quelques Membres de la République , tanı
de l'Ordre Ecclesiastique que de l'Ordre Séculier,
qui
254 MERCURE DE FRANCE
qui ont appellé lesdites Troupes étrangeres pour op➡
primer avec violence et à main armée la libre Elec
tion et troubler la tranquillité, tant interieure qu'exserieure
de la Patrie, la République les regarde com
me de veritables Monstres dégénérez de leur Race,
et une engeance de Vipere dénaturée et déchaînée
contre leur propre Mere ; Elle les desavoie et les
raye du Livre des vivans et de ceux qui sont éle
wex dans l'état de liberté , comme des gens indignes
de ce précieux gage ; elle les retranche et sépare du
Corps de la République comme des Membres pourris
et infectez du feu d'une rage infernale ; elle les déseste
comme des enfans illegitimes, qui n'appartienment
pas à l'héritage de leur commune Mere, parse
qu'ils ont osé lever leurs mains cruelles contre
elle. Elle les déclare ennemis de la Patrie , rebelles
infâmes et invindicabilia Capita , ainsi que tous
seux qui à l'avenir pourront les aller joindre , enwretenir
correspondance avec eux , ou qui les assisseront
directement ou indirectement , ces sortes de
gens étant véritablement des exnemis capitaux de
la Patrie, puisqu'ils ont entrepris d'y introduire des
Troupes ennemies et de l'inonder d'un Déluge da
sang et de larmes.
Les Etats de la République s'engagent de s'élever
Contre un tel ou tels , quelqu'en puisse être le
nombre ; de se saisir de leurs biens et de ceux de
Beurs Successeurs , pour les joindre au fisc , et s'em
servir ensuite pour dédommager ceux dont les biens
auront été ravagez par les Troupes étrangeres ,
introduites dans le Royaume d'une maniere så
impie.
La maison dans laquelle un tel ou tels ont habité,
sera razée, pour une marque éternelle de leur
trahison ; on ne leur accordera point d'Amnistie,
ils ne pourrons jamais être réhabilitez dans
Lesn
OCTOBRE. 1733. 2255
Teur précédente égalité ; leurs femmes même se
vont privées de leurs Privileges et prerogatives.
S'i arrive qu'un Evêque soit du nombre de tels
Sujets , il sera frustré de sa dignité , autorité et ac-
Sivité dans les Assemblées publiques , et les revenus
de ses biens seront mis en sequestre jusqu'à une dér
ision définitive à cet égard.
Il est expressément stipulé qu'aucun Evêque ni
Sénateur Séculier , ne pourra pendant ce temps de
rouble , sortir du Royaume ou envoyer quelqu'un
dans les Pays Etrangers , sous les peines portées cy
dessus contre les Rebelles , outre la confiscation de
ses biens et la perte de ses Charges , et ceux qui se
Prouveront actuellement hors du Royaume , seront
obligez d'y revenir sous les mêmes peines.
A cet effet , nous avons signé le présent Manifesta
dans tous ses points et clauses ; et si quelqu'un des
Evêques , Sénateurs , Ministres ou des Membres de
la Noblesse des deux Nations refusede le signerrfpa
reillement, il sera tenu , ipso facto , pour ennemi de
Ja Patrie. Fait au Camp Electoral , entre Vvar
sovie et Vvola, le 4. Septembre 1733.
Fermer
Résumé : MANIFESTE que les Etats de la République de Pologne, assemblez en Diette pour l'Election d'un Roy, ont publié à l'occasion de l'entrée des Troupes Russiennes dans le Grand-Duché de Lithuanie.
En 1733, les États de la République de Pologne, réunis en Diète pour l'élection d'un roi, ont publié un manifeste en réponse à l'entrée des troupes russes dans le Grand-Duché de Lituanie. Les sénateurs spirituels et séculiers, ainsi que la noblesse des couronnes de Pologne et de Lituanie, expriment leur volonté de mettre fin à une procédure injuste déclenchée par cette intrusion. Ils affirment avoir toujours respecté les traités d'alliance et d'amitié avec les puissances voisines et déclarent que leur intention n'a jamais été de causer du préjudice à leurs voisins. Les États de Pologne soulignent qu'ils se sont réunis conformément aux lois fondamentales et aux constitutions du royaume pour procéder à l'élection libre d'un roi, sans guerre ni différend avec quiconque. Ils dénoncent l'entrée des troupes russes comme une violation de leurs droits et des traités antérieurs, notamment celui du Pruth, et comme une tentative d'opprimer leur élection libre et indépendante. Le manifeste appelle à la défense des droits et des libertés de la nation polonaise. Il stipule que ceux qui ont invité les troupes étrangères seront considérés comme des ennemis de la patrie et des rebelles. Les États s'engagent à confisquer les biens de ces individus et à les exclure de la République. Ils interdisent également aux évêques et sénateurs de quitter le royaume pendant cette période de trouble, sous peine de confiscation de leurs biens et de perte de leurs charges. Le manifeste est signé au camp électoral entre Varsovie et Vola, le 4 septembre 1733.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 2255-2261
« L'Election faite à Warsovie le 12. Septembre à 4. heures après midi, ayant été unanime, [...] »
Début :
L'Election faite à Warsovie le 12. Septembre à 4. heures après midi, ayant été unanime, [...]
Mots clefs :
Roi, Couronne, Comte, Opposants, Varsovie, Lituanie, Élection, Sénateurs, Nonces, Diète, Stanislas Leszczynski
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'Election faite à Warsovie le 12. Septembre à 4. heures après midi, ayant été unanime, [...] »
L'Election faite à Warsovie le 12. Septembre
à 4. heures après midi , ayant été una
nime , comme nous l'avons déja dit , le Primar
fit la Proclamation en ces termes ; Comme il a
plu au Roy des Rois , que tous les suffrages soient
unanimes en faveur de Stanislas Leszczinski , je
le nommeRoy de Pologne et Grand- Duc de Lithua
mie et de toutes les Provinces qui dépendent de ce
Royaume : Tous les Assistans s'écrierent là-dessus
, Vive le Roy Stanislas Leszczinski,
D'abord après la Proclamation du Roy , on
mit le feu , suivant l'usage , au Kolo , qui avoir
sé construir pour la tenue de la Diette, et Sa
Majesté
2256 MERCURE DE FRANCE
Majesté ayant entendu dans l'Eglise de S. Jean
le Te Deum , chanté au bruit des acclamations du
Peuple , se rendit , accompagnée du Sénat et des
Nonces , au Château.
Le lendemain Le Roy donna audience aux Mr
nistres Etrangers , aux Grands - Officiers de la
Couronne et à tous les Sénateurs qui sont à
Warsovie.
Le Sénat s'assembla le même jour pour déli
berer sur le parti qu'on prendroit par rapport à
P'entrée des Troupes Moscovites en Lithuanie
et sur la conduite qu'il étoit à propos de tenir
l'égard des Palatins et des Gentilshommes qui
s'étoient retirez du Kolo. Il fut résolu sur le premier
article, que le Roy seroit autorisé par la République
à prendre toutes les mesures convenables
pour s'opposer aux entreprises des Puissan-
Ces voisines.
Pour ce qui regarde le Prince Wienovieski ,
Régimentaire de Lithuanie , et ceux qui l'ont
suivi dans sa retraite , il fut décidé qu'on leur
envoyeroit encore une députation , afin de tâcher
de les ramener. Cette nouvelle tentative n'a pas
cú plus de succès que les précédentes , et non
contens d'avoir refusé de recevoir les Députez
qu'on leur envoya à Praage , où ils étoient campez
, ils dresserent une espece de Manifeste , dans
lequel ils essayent , par de fausses allégations
de justifier leurs démarches.
Le 14 les Gardes de la Couronne prêterent
Serment entre les mains du Roy , et monterent
la Garde au Château , Enseignes déployées , avec
les cérémonies ordinaires. Douze des Grands-
Mousquetaires , monterent aussi la Garde dans
PAnti-Chambre du Roy.
Il s'est formé dans l'Armée de Lithuanie , une
confé-
1
OCTOBRE . 1733- 2257
confédération , dont M. Pocci a été fait Maréchal
, et le Prince Wienovieski , craignant d'être,
abandonné , fit rompre le Pont de la Vistule , et
décampa la nuit du 16. au 17. Septembre pout
se retirer à Wingrouf. On l'a poursuivi et l'on
a pris quelques Domestiques et les Equipages du
Palatin de Cracovie , qui ont été rendus sur le
champ par ordre du Roy.
Le bruit qui a couru que le Prince Wienovies .
ki , frere du Régimentaire de Lithuanie , s'étoit
joint à lui , est sans fondement ; il est allé dans
ses Terres,et n'a point suivi le parti des opposans,
On a reçû avis que la Cavalerie des Moscovites
étoit arrivée à Ticóczin sur le Naref, à
vingt -quatre milles de Warsovie.
Le Sénat et les Nonces , dans la derniere Assemblée
qu'ils ont tenue , ont nommé des Dépu
tez de chaque Palatinat , pour demeurer auprès
de la personne du Roy , et pour l'assister de
leurs conseils. Ils ont laissé à S. M. le soin de
donner les ordres nécessaires pour inhumer les
Corps de ses Prédécesseurs , et la liberté de fixer
le jour de son Couronnement , et ils ont reglé
que l'Armée de la Couronne seroit augmentée de
Cent Compagnies de Cavalerie , composées chacune
de cent hommes, et que S.M. pourroit, quand
elle le jugeroit à propos , publier les Universaux ,
afin de faire monter à cheval toute la Noblesse du
Royaume. A la fin de la Séance , le Primat et
M. Radziewski , Maréchal de la Diette d'Election
, congédierent les Nonces , et la Diette se
sépara.
Le 20. Septembre , le Roi accompagné du Priat
, des Sénateurs et des Nonces , se rendit à
'Eglise S. Jean ; et après avoir fait le Serment
ordinaire et juré d'observer les Pacta Conventa ,
258 MERCURE DE FRANCE
+
il reçût le Diptôme ou Acte d'Election , des mains,
de M. Radziewski , qui le harangua avec beau
soup d'éloquence , au nom de la Noblesse . M.
tint ensuite le Senatus-Consilium , en la maniere
accoûtumée.
Le même jour , le Comte de Poniatowski s'étant
démis volontairement de la Charge de Régimentaire
de la Couronne , le Roy donna certe
Charge au Comte Potocki , frere du Primat er
Palatin de Kiovie , qui expedia sur le champ des
ordres pour faire assembler l'Armée , et qui doiz
faire prendre les Armes à 3000, hommes de ses
Vassaux.
Les Opposans ont fait remettre depuis peu au
Sénat le Manifeste qu'ils ont dressé pour essayer
de se justifier , tant auprès des Etrangers , que de
leurs Compatriotes ; le Sénat ayant fait une ré◄
ponse à ce Manifeste , la leur a envoyée , et leur
a fait déclarer qu'on leur accordoit jusqu'au 22 .
pour se déterminer à reconnoître le Roy uranimement
et légitimement élu , et que si après ca
temps ils n'étoient point rentrez dans leur de
voir , on les poursuivroit à la rigueur , comma
rebelles au Souverain et traîtres à la Patrie .
Le Roy ayant reçû avis le 22 , qu'ils pess
voient dans leur opposition , assembla le Sénat,
où il fut résolu que S M. iroit dans le Palatine .
de Prusse , afin d'être plus à portée d'assemble.
es Troupes et d'entretenir la communication.
entre cette Ville et celle de Dantzick , S. M. et
*consequence de cette Déliberation , partit la nusuivante
pour se rendre à cette derniere Ville ,
coucha le 24. 2 Lowitz , chez le Primat , qui
ayant été averti que le parti des Opposans avo
formé le projet de l'enlever, a été obligé
prendre des mesures pour ne pas tomber, er
eurs mains,
1
OCTOBR E. 1733. 2259.
Le Marquis de Monti , Ambassadeur de Frane
, la plus grande partie des Ministres Etrangers,
et tous les Sénateurs , excepté le Palatin de Kio
vie , qui est resté pour commander les Troupes
que le Roy a laissées à Warsovie , ont suivi
5. M. Les Gardes de la Couronne ne l'ont point
accompagnée , et ils ont eu ordre d'aller joindre
un Corps de Cavalerie qu'on a envoyé près du
Convent de Belliani , et de s'y fortifier pour disputer
le passage de la Vistule à la Cavalerie da
General Lucci.
On a appris qu'un Détachement des Troupes
de la République ayant attaqué l'Infanterie Mos
covite au passage d'une Riviere , avoit tué unc
partie de ceux qui l'avoient déja passée et mis le
reste en fuite. Le Parti opposé a enlevé de l'autre
côté de la Vistule les Bagages de M. Maschalki
, Maréchal de la derniere Diette Generale
de Convocation.
Mo
On a appris de Dantzick, que le 19. Septem- ,
bre , le Magistrat de cette Ville fit annoncer au
Peuple , au son des Trompettes , l'avenement du
Roy Stanislas au Trône de Pologne , et que le
lendemain il fut chanté à cette occasion un Te
Deum dans les Eglises de cette Ville , au bruit
de toute l'Artillerie des Remparts.
Les Lettres de Warsovie du commencement
de ce mois, portent que le Comte Potoscki , Régimentaire
de la Couronne , est campé avec un
Corps de
hommes à Mariemont ,
à 15000. 14.
où on lui a envoyé 18. pieces de Canon , avec
une grande quantité de munitions de guerre.
Les Gardes de la Couronne , qui étoient destinées
à aller disputer le passage de la Vistule aux
Moscovites , ont reçu un contre-ordre , et elles
doivent se rendre incessamment au Camp de ce
General. Gij Од
2260 MERCURE DE FRANCE ¦
On a expedié les ordres nécessaires pour augmenter
l'Armée de 100. Compagnies de Cavales
rie , composées chacune de 10c . hommes , insi
qu'il a été reglé dans la derniere Assemblée que
le Sénat et les Nonces ont tenue avant la sépara →
tion de la Diette d'Election.
Le Roy arriva à Dantzick le 2. Octobre , ac-.
compagné du Comte Poniatowski et de plusieurs
Seigneurs ; il y a été suivi par le Primat ,
le Palatin de Massovie , les trois Princes Czartorinski
, les Palatins de Russie et de Mariembourg
, l'Evêque de Plocko , M. Tobianski ,
Grand-Chambellan de la Couronne , le Comte
de Danhoff , Grand- Chambelan de Lithuanie
M. Ossolenski , Grand - Trésorier de la Couronne
, M. Bielinski , Maréchal de la Cour , et un
grand nombre d'autres personnes de distinction.
Le Comte Sapieha , Grand- Enseigne de Lithua
nie , M. Oginski , Grand- Trésorier de ce Duché
, et plusieurs autres Sénateurs ou Gentilshommes
, qui étoient dans le Camp des Opposans
, ont abandonné ce parti , et ils ont écrit au
Roy , pour l'assurer de leur soumission et de
leur fidelité , et pour le supplier de leur pardonner
s'ils ont differé si long- temps à lui rendre
hommage. Le reste des Opposans s'est retiré dans .
la Ville de Bialla , et ils paroissent persister dans
le dessein de joindre l'Armée du Géneral Lucci.
On écrit de Dantzick , que la plus grande par
tie des Sénateurs et de la principale Noblesse ,
sont venus y joindre le Roy, qui a résolu d'y de
meurer jusqu'à- ce qu'il se puisse mettre à la tête
de l'Armée de la Couronne. On y fait apporter
de Cracovie la Couronne , le Sceptre , le Globe
et les autres marques de la dignité Royale , qui
doivent servir au Couronnement de S. M.
Le
OCTOBR E. 1733- 2261
Le Corps des Grands- Mousquetaires , que le
Roy avoit licentie , ayant fait témoigner à S. M
que tous ceux qui le composoient desiroient de
porter les armes pour son service , S. M. les a
retenus à sa solde, et le Comte Blendowski les
commandera.
Outre les cent Compagnies de Cavalerie dont
la République a ordonné que les Troupes seroient
augmentées , le Roy en a fair lever 40.
chacune aussi de 100 hommes , que S. M. doit
entretenir à ses dépens.. J
Selon les derniers avis reçus du Camp de Mariemart,
le Comte Potoscki , Régimentaire de la
Couronne , a député le Castellan de Trock er
M. Swaykowski , Chanoine de Cracovie , aux
Opposans , pour leur donner part de sa nouvelle
Dignité , et les exhorter à prévenir par une
prompte soumission les Actes d'hostiilté que sa
Charge et leur desobéissance . l'alloient forcer
commettre contre eux. On ajoûte qu'il a fair
prendre les armes , ainsi qu'il s'y est engagé , à
3000. de ses Vassaux , qui sont en marche pour
se rendre à son Camp.
On mande de Warsovie , que les Opposans
persistoient dans leur révolte , malgré la retraite
de plusieurs d'entre eux , et que le 5. Octobre , à
l'instigation du Prince Wienovicsk , Régimentaire
de Lithuanie , et du Prince Lubomirski , et
forcez par les Moscovites , ils avoient élû tumultueusement
l'Electeur de Saxe , qu'ils avoient
fait proclamer à la hâte par l'Evêque de Cracovie
, et à qui ils avoient dépêché le Staroste Linowski
, pour lui donner part de cette préten
duë Election.
à 4. heures après midi , ayant été una
nime , comme nous l'avons déja dit , le Primar
fit la Proclamation en ces termes ; Comme il a
plu au Roy des Rois , que tous les suffrages soient
unanimes en faveur de Stanislas Leszczinski , je
le nommeRoy de Pologne et Grand- Duc de Lithua
mie et de toutes les Provinces qui dépendent de ce
Royaume : Tous les Assistans s'écrierent là-dessus
, Vive le Roy Stanislas Leszczinski,
D'abord après la Proclamation du Roy , on
mit le feu , suivant l'usage , au Kolo , qui avoir
sé construir pour la tenue de la Diette, et Sa
Majesté
2256 MERCURE DE FRANCE
Majesté ayant entendu dans l'Eglise de S. Jean
le Te Deum , chanté au bruit des acclamations du
Peuple , se rendit , accompagnée du Sénat et des
Nonces , au Château.
Le lendemain Le Roy donna audience aux Mr
nistres Etrangers , aux Grands - Officiers de la
Couronne et à tous les Sénateurs qui sont à
Warsovie.
Le Sénat s'assembla le même jour pour déli
berer sur le parti qu'on prendroit par rapport à
P'entrée des Troupes Moscovites en Lithuanie
et sur la conduite qu'il étoit à propos de tenir
l'égard des Palatins et des Gentilshommes qui
s'étoient retirez du Kolo. Il fut résolu sur le premier
article, que le Roy seroit autorisé par la République
à prendre toutes les mesures convenables
pour s'opposer aux entreprises des Puissan-
Ces voisines.
Pour ce qui regarde le Prince Wienovieski ,
Régimentaire de Lithuanie , et ceux qui l'ont
suivi dans sa retraite , il fut décidé qu'on leur
envoyeroit encore une députation , afin de tâcher
de les ramener. Cette nouvelle tentative n'a pas
cú plus de succès que les précédentes , et non
contens d'avoir refusé de recevoir les Députez
qu'on leur envoya à Praage , où ils étoient campez
, ils dresserent une espece de Manifeste , dans
lequel ils essayent , par de fausses allégations
de justifier leurs démarches.
Le 14 les Gardes de la Couronne prêterent
Serment entre les mains du Roy , et monterent
la Garde au Château , Enseignes déployées , avec
les cérémonies ordinaires. Douze des Grands-
Mousquetaires , monterent aussi la Garde dans
PAnti-Chambre du Roy.
Il s'est formé dans l'Armée de Lithuanie , une
confé-
1
OCTOBRE . 1733- 2257
confédération , dont M. Pocci a été fait Maréchal
, et le Prince Wienovieski , craignant d'être,
abandonné , fit rompre le Pont de la Vistule , et
décampa la nuit du 16. au 17. Septembre pout
se retirer à Wingrouf. On l'a poursuivi et l'on
a pris quelques Domestiques et les Equipages du
Palatin de Cracovie , qui ont été rendus sur le
champ par ordre du Roy.
Le bruit qui a couru que le Prince Wienovies .
ki , frere du Régimentaire de Lithuanie , s'étoit
joint à lui , est sans fondement ; il est allé dans
ses Terres,et n'a point suivi le parti des opposans,
On a reçû avis que la Cavalerie des Moscovites
étoit arrivée à Ticóczin sur le Naref, à
vingt -quatre milles de Warsovie.
Le Sénat et les Nonces , dans la derniere Assemblée
qu'ils ont tenue , ont nommé des Dépu
tez de chaque Palatinat , pour demeurer auprès
de la personne du Roy , et pour l'assister de
leurs conseils. Ils ont laissé à S. M. le soin de
donner les ordres nécessaires pour inhumer les
Corps de ses Prédécesseurs , et la liberté de fixer
le jour de son Couronnement , et ils ont reglé
que l'Armée de la Couronne seroit augmentée de
Cent Compagnies de Cavalerie , composées chacune
de cent hommes, et que S.M. pourroit, quand
elle le jugeroit à propos , publier les Universaux ,
afin de faire monter à cheval toute la Noblesse du
Royaume. A la fin de la Séance , le Primat et
M. Radziewski , Maréchal de la Diette d'Election
, congédierent les Nonces , et la Diette se
sépara.
Le 20. Septembre , le Roi accompagné du Priat
, des Sénateurs et des Nonces , se rendit à
'Eglise S. Jean ; et après avoir fait le Serment
ordinaire et juré d'observer les Pacta Conventa ,
258 MERCURE DE FRANCE
+
il reçût le Diptôme ou Acte d'Election , des mains,
de M. Radziewski , qui le harangua avec beau
soup d'éloquence , au nom de la Noblesse . M.
tint ensuite le Senatus-Consilium , en la maniere
accoûtumée.
Le même jour , le Comte de Poniatowski s'étant
démis volontairement de la Charge de Régimentaire
de la Couronne , le Roy donna certe
Charge au Comte Potocki , frere du Primat er
Palatin de Kiovie , qui expedia sur le champ des
ordres pour faire assembler l'Armée , et qui doiz
faire prendre les Armes à 3000, hommes de ses
Vassaux.
Les Opposans ont fait remettre depuis peu au
Sénat le Manifeste qu'ils ont dressé pour essayer
de se justifier , tant auprès des Etrangers , que de
leurs Compatriotes ; le Sénat ayant fait une ré◄
ponse à ce Manifeste , la leur a envoyée , et leur
a fait déclarer qu'on leur accordoit jusqu'au 22 .
pour se déterminer à reconnoître le Roy uranimement
et légitimement élu , et que si après ca
temps ils n'étoient point rentrez dans leur de
voir , on les poursuivroit à la rigueur , comma
rebelles au Souverain et traîtres à la Patrie .
Le Roy ayant reçû avis le 22 , qu'ils pess
voient dans leur opposition , assembla le Sénat,
où il fut résolu que S M. iroit dans le Palatine .
de Prusse , afin d'être plus à portée d'assemble.
es Troupes et d'entretenir la communication.
entre cette Ville et celle de Dantzick , S. M. et
*consequence de cette Déliberation , partit la nusuivante
pour se rendre à cette derniere Ville ,
coucha le 24. 2 Lowitz , chez le Primat , qui
ayant été averti que le parti des Opposans avo
formé le projet de l'enlever, a été obligé
prendre des mesures pour ne pas tomber, er
eurs mains,
1
OCTOBR E. 1733. 2259.
Le Marquis de Monti , Ambassadeur de Frane
, la plus grande partie des Ministres Etrangers,
et tous les Sénateurs , excepté le Palatin de Kio
vie , qui est resté pour commander les Troupes
que le Roy a laissées à Warsovie , ont suivi
5. M. Les Gardes de la Couronne ne l'ont point
accompagnée , et ils ont eu ordre d'aller joindre
un Corps de Cavalerie qu'on a envoyé près du
Convent de Belliani , et de s'y fortifier pour disputer
le passage de la Vistule à la Cavalerie da
General Lucci.
On a appris qu'un Détachement des Troupes
de la République ayant attaqué l'Infanterie Mos
covite au passage d'une Riviere , avoit tué unc
partie de ceux qui l'avoient déja passée et mis le
reste en fuite. Le Parti opposé a enlevé de l'autre
côté de la Vistule les Bagages de M. Maschalki
, Maréchal de la derniere Diette Generale
de Convocation.
Mo
On a appris de Dantzick, que le 19. Septem- ,
bre , le Magistrat de cette Ville fit annoncer au
Peuple , au son des Trompettes , l'avenement du
Roy Stanislas au Trône de Pologne , et que le
lendemain il fut chanté à cette occasion un Te
Deum dans les Eglises de cette Ville , au bruit
de toute l'Artillerie des Remparts.
Les Lettres de Warsovie du commencement
de ce mois, portent que le Comte Potoscki , Régimentaire
de la Couronne , est campé avec un
Corps de
hommes à Mariemont ,
à 15000. 14.
où on lui a envoyé 18. pieces de Canon , avec
une grande quantité de munitions de guerre.
Les Gardes de la Couronne , qui étoient destinées
à aller disputer le passage de la Vistule aux
Moscovites , ont reçu un contre-ordre , et elles
doivent se rendre incessamment au Camp de ce
General. Gij Од
2260 MERCURE DE FRANCE ¦
On a expedié les ordres nécessaires pour augmenter
l'Armée de 100. Compagnies de Cavales
rie , composées chacune de 10c . hommes , insi
qu'il a été reglé dans la derniere Assemblée que
le Sénat et les Nonces ont tenue avant la sépara →
tion de la Diette d'Election.
Le Roy arriva à Dantzick le 2. Octobre , ac-.
compagné du Comte Poniatowski et de plusieurs
Seigneurs ; il y a été suivi par le Primat ,
le Palatin de Massovie , les trois Princes Czartorinski
, les Palatins de Russie et de Mariembourg
, l'Evêque de Plocko , M. Tobianski ,
Grand-Chambellan de la Couronne , le Comte
de Danhoff , Grand- Chambelan de Lithuanie
M. Ossolenski , Grand - Trésorier de la Couronne
, M. Bielinski , Maréchal de la Cour , et un
grand nombre d'autres personnes de distinction.
Le Comte Sapieha , Grand- Enseigne de Lithua
nie , M. Oginski , Grand- Trésorier de ce Duché
, et plusieurs autres Sénateurs ou Gentilshommes
, qui étoient dans le Camp des Opposans
, ont abandonné ce parti , et ils ont écrit au
Roy , pour l'assurer de leur soumission et de
leur fidelité , et pour le supplier de leur pardonner
s'ils ont differé si long- temps à lui rendre
hommage. Le reste des Opposans s'est retiré dans .
la Ville de Bialla , et ils paroissent persister dans
le dessein de joindre l'Armée du Géneral Lucci.
On écrit de Dantzick , que la plus grande par
tie des Sénateurs et de la principale Noblesse ,
sont venus y joindre le Roy, qui a résolu d'y de
meurer jusqu'à- ce qu'il se puisse mettre à la tête
de l'Armée de la Couronne. On y fait apporter
de Cracovie la Couronne , le Sceptre , le Globe
et les autres marques de la dignité Royale , qui
doivent servir au Couronnement de S. M.
Le
OCTOBR E. 1733- 2261
Le Corps des Grands- Mousquetaires , que le
Roy avoit licentie , ayant fait témoigner à S. M
que tous ceux qui le composoient desiroient de
porter les armes pour son service , S. M. les a
retenus à sa solde, et le Comte Blendowski les
commandera.
Outre les cent Compagnies de Cavalerie dont
la République a ordonné que les Troupes seroient
augmentées , le Roy en a fair lever 40.
chacune aussi de 100 hommes , que S. M. doit
entretenir à ses dépens.. J
Selon les derniers avis reçus du Camp de Mariemart,
le Comte Potoscki , Régimentaire de la
Couronne , a député le Castellan de Trock er
M. Swaykowski , Chanoine de Cracovie , aux
Opposans , pour leur donner part de sa nouvelle
Dignité , et les exhorter à prévenir par une
prompte soumission les Actes d'hostiilté que sa
Charge et leur desobéissance . l'alloient forcer
commettre contre eux. On ajoûte qu'il a fair
prendre les armes , ainsi qu'il s'y est engagé , à
3000. de ses Vassaux , qui sont en marche pour
se rendre à son Camp.
On mande de Warsovie , que les Opposans
persistoient dans leur révolte , malgré la retraite
de plusieurs d'entre eux , et que le 5. Octobre , à
l'instigation du Prince Wienovicsk , Régimentaire
de Lithuanie , et du Prince Lubomirski , et
forcez par les Moscovites , ils avoient élû tumultueusement
l'Electeur de Saxe , qu'ils avoient
fait proclamer à la hâte par l'Evêque de Cracovie
, et à qui ils avoient dépêché le Staroste Linowski
, pour lui donner part de cette préten
duë Election.
Fermer
Résumé : « L'Election faite à Warsovie le 12. Septembre à 4. heures après midi, ayant été unanime, [...] »
Le 12 septembre, Stanislas Leszczinski est élu roi de Pologne et grand-duc de Lituanie à Varsovie. La proclamation est suivie de l'incendie du Kolo et du chant du Te Deum. Le roi reçoit ensuite les ministres étrangers, les grands officiers et les sénateurs. Le Sénat délibère sur l'entrée des troupes moscovites en Lituanie et la conduite à tenir envers les opposants. Il autorise le roi à prendre des mesures contre les entreprises des puissances voisines et décide d'envoyer une députation au prince Wienovieski et ses partisans. Le 14 septembre, les gardes de la couronne prêtent serment et montent la garde au château. Une confédération se forme dans l'armée de Lituanie, et le prince Wienovieski se retire à Wingrouf. Le Sénat nomme des députés de chaque palatinat pour assister le roi et régule l'augmentation de l'armée. Le 20 septembre, le roi prête serment et reçoit l'acte d'élection. Le comte de Poniatowski démissionne, et le comte Potocki est nommé à sa place. Les opposants, dirigés par le prince Wienovieski et le prince Lubomirski, élisent l'électeur de Saxe comme roi et lui envoient un messager. Le roi Stanislas se rend à Dantzick pour rassembler les troupes et maintenir la communication avec cette ville. Les sénateurs et la noblesse rejoignent le roi à Dantzick, où les insignes royaux sont apportés pour le couronnement. Le roi retient les Grands-Mousquetaires à sa solde et lève 40 compagnies de cavalerie supplémentaires. Malgré la retraite de certains opposants, ces derniers persistent dans leur révolte et élisent l'électeur de Saxe comme roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
19
p. 2267-2275
Motifs des Résolutions du Roy, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 15 de ce mois, on distribua à l'Imprimerie Royale, un imprimé, intitulé : Motifs [...]
Mots clefs :
Roi de Pologne, Pologne, Empereur, République, Prince, Cour de Vienne, Armes, Électeur de Saxe, Europe, Liberté, Troupes, Trône, Élection, Couronne, Paix, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Motifs des Résolutions du Roy, &c. [titre d'après la table]
L
E. 1s de ce mois , on distribua à l'Imprimerie
Royale , un imprimé , intitulé : Motifs
des Résolutions du Roy , dont voici la teneur.
LE ROY a donné depuis son avenement à la
Couronne , des preuves éclatantes de sa modération
et de son amour pour la Paix , peut- être
même pourroit-on lui imputer de les avoir portées
trop loin : Cependant il a préféré le repos et
la félicité de ses peuples , à la funeste ambition
d'étendre les Limites de son Empire. Mais la mo,"
dération a ses bornes comme les autres vertus , ét
l'Europe jouiroit encore d'une tranquillité profonde
, si lès Ennemis de la France n'avoient pas
G vj forcé
·
2263 MERCURE DE FRANCE
forcé Sa Majesté à prendre les armes pour def
fendre la dignité de sa Couronne , la gloire de
la Nation Françoise , l'honneur et la liberté de
la Pologne.
*
Depuis que le Thrône de Pologne a été va
cant , le Roy a constamment, respecté la liberte
Polonoise , il n'a rien cxigé d'un peuple libre , et
seul arbitre de son sort. La République elle- mê--
me a imploré son secours, elle a redoublé ses instances
, à mesure que ses allarmes croissoient ,
et qu'elle se voyoit environnée d'armées ennemies
; elle a cherché dans l'équité et dans les for,
ces de Sa Majesté , un azyle toujours ouvert aux
Puissances qui sont menacées d'être opprimées,
Le Roy, a l'exemple de ses Ancêtres , a assuré sa
protection à la Pologne , il l'a déclaré 1 à tous
fes Souverains, mais dans, les termes les plus mesurez
, et avec cette modération digne des grands .
Princes. Il a même , dès les premiers momens.
fait connoître à la Cour de Vienne ce qui pou
voit seul prévenir les troubles en Europe ; et tou--
tes les démarches qu'il a faites depuis , sont autant
de monumens illustres de son amour pour
le maintien de la tranquillité publique..
Une conduite aussi sage n'a pas empêché la
Cour de Vienne , d'éclater contre un Prince né
dans le sein de la Pologne , et attaché au Roy
par des liens aussi étroits. Cette Cour encoura
gée par tant de mesures antérieures , favorables
a ses projets particuliers, a prodigué pour répondre
2 à la déclaration de Sa Majesté , les termes
les plus offensans , et qui devroient être inconnus
entre Princes que leurs Sceptres rendent égaux.Le
Roy n'est point sorti des bornes que sa sagesse
1. Cette declaration est imprimée N. 1.
2.Cette réponse est imprimée N. a.
lui
OCTOBRE 135 2269
lui avoit prefcrites : Il ne s'est point pressé de
tirer la vengeance que demandoit une insulte qui
lui devenoit personnelle ; et si les préparatifs necessaires
ont annoncé son juste ressentiment , il
en a suspendu les effets jusqu'au moment où il
ne lui a plus été possible de conserver la paix
sans blesser la dignité de sa Couronne , et l'honneur
de son Sang..
Peut-on douter que l'interêt personnel de l'Empereur
n'ait décidé de sa conduite , et n'ait dé◄
terminé les engagemens qu'il avoit pris pour dis
poser d'une Couronne indépendante de l'Empi
re , et qui n'étoit pas même encore vacante ID
prétendoit exclure également le Roy. Stanislaa
par le seul motif de ses liaisons avec la Francel'Electeur
de Saxe , parce qu'il paroissoit alors
avoir des interêts opposez à ceux de la Maison
d'Autriche. La mort du Roy Auguste a donné
lieu à de nouveaux projets : Cet Electeur s'est
hâté d'entrer dans toutes les vûës de l'Empereur,
et dès- lors il a cessé de mériter l'exclusion que
çe Prince et la Czarine lui avoient donnée . Cette
exclusion a été levée ; l'on a promis par un nou
veau Traité , d'élever l'Electeur de Saxe sur le
Thrône de Pologne , et les Troupes ennemies se
sont rapprochées de la République , pour la forcer
à souscrire à ces arrangemens ..
Les Polonois ont crú necessaire à leur liberté ,
d'exclure tout Prince étranger de la Couronne
qui étoit vacante. Cette exclusion a été pronon
cée par la Dictte de convocation , et elle a para
si essentielle , qu'elle a été affermie par un serment
solemnel. La Cour de Vienne a voulu franchir
cette nouvelle Barriere ; il n'est rien qu'elle
n'ait tenté pour procurer l'absolution de ce ser
ment ; comme si les interêts , et les projets sans
bor2270
MERCURE DE FRANCE
bornes ; de la Maison d'Autriche , devoient dé
cider d'un engagement, consacré par la Religion.
L'Empereur a redoublé ses efforts ; il avoit annoncé:
Qu'il ne permettroit jamais que Scanis-
» las remontât sur le Throne , sous prétexee de
sa premiere Election , ou de quelqu'autre ma-
» niere que ce fut. Ses Ministres près de la République
ont agi dans une parfaite intelligence
avec ceux de Saxe et de Moscovie ; il ont même
fait trophée de leur union, ils l'ont publiée avec
éclat à Warsovie ; toutes leurs déclarations ont
été faites dans le même esprit , mêmes insultes
au Roy de Pologne , mêmes ordres à la Répu
blique ; les menaces , les intrigues , les supposi
tions les plus calomnieuses, la marche des Troupes
, tout a été concerté entr'eux , tout leur a été
commun. Les Ministres de Saxe et de Moscovie,
fors de l'Election , se sont retirez chez celui de
l'Empereur ; et afin qu'il ne restår plus aucun
doute de leur union , le Ministre de l'Empereur
s'est joint à celui de Moscovie , pour notifier pus
bliquement au Primat l'entrée des Moscovites en
Pologne , et pour montrer à la République as➡
semblée les Fers qu'on lui avoit préparez. 1
"
La Cour de Vienne a -t-elle pu penser en im
poser à l'Europe , et se flatter de dissiper l'oras
ge, en differant de faire entrer ses Troupes en Po
logne , lors même qu'elle détérminoit les Moscovites
à y faire une irruption ? Elle a esperé que
les armes des Moscovites suffiroient pour intimider
et asservir les Polonois et d'ailleurs les
Troupes Imperiales et Saxones'n'étoient- elles
pas toujours sur les Frontieres de la Pologne
prêtes à y entrer pour soutenir leur violence !
** Cette déclaration est imprimée Nutz& A
A
OCTOBR E. 1733. 2271
A tous ces traits , il est difficile de reconnof
tre l'aggresseur. Les Traitez, par lesquels l'Empereur
a voulu disposer en Maître absolu de la
Couronne de Pologne ; l'exclusion qu'il s'est ef-
' forcé de donner sans authorité et sans pouvoir,
à un Prince que ses vertus rendent digne du
Thrône ; les assurances données à l'Electeur de
Saxe, pour le récompenser de sa docilité; la marche
des Troupes Impériales , de concert avec
celles de Saxe et de Moscovie; l'hoftilité que les
Moscovites ont commise dans le temps même de :
l'Election , pour assûrer par la force des armes
l'execution des projets de l'Empereur; cette hostilité
approuvée , et même annoncée par son Mi--
nistre. Toute cette conduite sera à jamais un té---
moignage public que ce Prince est seul autheur
de la guerre ; qu'il a forcé le Roy à prendre les
armes , par l'outrage qu'il a voulu faire à S. M.
et par les violences exercées ou par lui , on de
-son aveu , contre la République de Pologne.
>
Si tous ces efforts ont été inutiles lors de l'E- -
lection , le Roy et le Royaume de Pologne en
sont uniquement redevables à celui à qui seul
appartient de disposer des Couronnes , et qui
tient en ses mains les coeurs des Peuples, comme
ceux des Rois. Le courage des Polonois les a af
franchis de la servitude dans laquelle la Cour
'de Vienne vouloit les précipiter ; mais le Roy
ne peut demander raison qu'à l'Empereur, de son
opposition au rétablissement du Roy de Pologne
, de ses déclarations injurieuses , répandues
dans toute l'Europe par les Ennemis qu'il a suscitez
à la France et à la Pologne qui ne désiroient
que la paix et la liberté , des conseils qu'il
a donnez à la Cour de Russie des esperances
dont il a flatté celle de Saxe ; enfin de tous less
efforts
»
2272 MERCURE DE FRANCE
1
afforts qu'il fait encore pour soûtenir ses premiers
projets.
Envain la Cour de Vienne espere de cacher ses
intrigues aux yeux de l'Europe. On retrouve par
tout ses conseils , ses principes , ses expressions
indécentes , ses desseins formez contre la liberté
Polonoise.
›
Le Prince respectable contre lequel l'Empereur
s'éleve , est le même en qui la plus grande partie
des Souverains de l'Europe , et nommément
P'Empereur Joseph avoient reconnu le sacré
caractere de la Rayauté . L'alliance que le Roy
Stanislas avoit contractée avec le Roy , a changé
les dispositions et le langage de la Cour de Vienne
: Ce Prince est devenu dèslors,selon l'expics
sion des Alliez , un Citoyen proscrit de sa
Patrie . Cette variation auroit de quoi surpren
dre , si l'on n'en voyoit pas le principe dans le
projet que l'Empereur a formé d'offenser S. M.
dans la personne d'un Prince qui lui est cher , er
de se rendre le dispenrateur des Couronnes.
La République de Pologne n'a point de pré-
10gative plus précieuse que celle de disposer de
son Throne , attribut éminent de sa liberté , et
pour la conservation duquel on l'a vu verser son
sang. L'Empereur a voulu y donner atteinte ; il
n'a pas craint de marquer et le Prince qu'il vou
Toit exclure , et celui qu'il vouloit porter sur le
Throne. Il a entrepris de prononcer sans autho
rité , sur ce qui s'étoit passé dans l'intérieur de
la République au sujet de la premiere Election du
Roy de Pologne , il a décidé en Legislateur sou
verain des Loix qui doivent subsister en Pologne,
et des fondemens de la liberté qu'il a voulu ren-.
verser. Le seul menagement qu'il a cû pour elle ,
a été de déguiser ses entreprises sous les appa
rences
OCTOBRE . 1733. 2273
rences d'une protection trompeuse , et sous le
voile d'un prétendu Traité que le tumulte des
armes enfanta avec précipitation , et que la Republique
rendue à elle- même n'a pas crû devoir
suivre .
1
L'Empereur et la Czarine se sont toujours expliquez
à la République , comme on parle à un
Royaume tributaire , ou à une Nation subjugée .
Leurs menaces ont été accompagnées de la marche
de leurs Troupes jusques sur les Frontieres
P'armée Moscovite est entrée en Pologne . afin
de remplir ses engagemens avec l'Empereur , dans
le temps même de l'Election , dans la vue et pour
étouffer par le bruit des armes les Loix et les suf
frages de la République .
Cependant la Nation Polonoise a délibéré sur
l'Election de son Roy , avec cette tranquillité
que la justice seule peut inspirer au milieu des
dangers . Les voeux de la République avoient prévenu
le retour du Roy de Pologne , sa presence
a réuni les esprits , le Champ d'Election n'a retenti
que d'une voix en sa faveur , et cette déliberation
a été consommée avec une unanimité
dont on n'a pas vû d'exemple dans les Faftes de
la Pologne.
C'est cette unanimité qui devoit imposer un
silence eternel à ses Ennemis , puisqu'elle annonçoit
la volonté du Maître des Rois ; et c'est cependant
ce qui les détermine à se porter aux derniers
excès. Le comble est mis à la violence ; l'ar-'
mée Moscovite,par le concert des Alliez,s'avance
vers Varsovie ; les Troupes de l'Empereur et
de l'Electeur de Saxe sont prêtes à marcher sur
les mêmes traces , si les armes Moscovites ne
suffisent pas pour accabler un Peuple libre , qui
reclame ses droits les plus incontestables , et le
glorieux usage de sa liberté.
•
2174 MERCURE DE FRANCE
Que les Cours de Vienne et de Russie cessent
d'usurper l'auguste titre de Protecteurs de lo Pologne
: A ce titre même auroient - elles le droit
d'ouvrir et de fermer les Barrieres qui deffendent
l'accès du Throne vacant ? Ce n'est point e
touffant les droits d'une Nation , qu'on merite
le nom de son Protecteur , mais en la deffendant
contre ceux qui la voudroient opprimer.Le Roy
en avoit donné l'exemple à l'Empereur : Il no
craint point d'en prendre à témoin la Républi
que même et toute l'Europe : Quoique S. M.
dut souhaiter le rétablissement d'un Prince que
la France avoit reçu dans ses malheurs , et qui
lui est uni par les liens les plus sacrez , Elle n'a
rien exigé des Polonois , persuadée qu'il n'ap
partient qu'à la Nation Polonoise de rappeller
un Prince que les malheurs des temps avoient
long- temps séparé d'elle. La Lettre i de S. M.
au Primat du... ne réspire que la juftice et la
paix : l'Europe y reconnoîtra la droiture des intentions
du Roy; elle y verra combien le Roy
est éloigné d'inspirer au Roy de Pologne des
sentimens opposez aux interêts de la Républi
que ; et que s'il a souhaité avec empressement le
rétablissement de ce Prince , c'est pour concou
rir avec lui à l'observation des Traitez qui interessent
la Pologne, et contribuer en même- temps
à la félicité et à la gloire de cette République
à la tranquillité du Nord .
Ce n'est donc point par des vues d'ambition
ou d'interêt que le Roy prend les armes . Contente
de posseder un Royaume florissant , et de
regner sur un Peuple fidelle , Sa Majesté ne cherthe
point à reculer les bornes de sa domination.
Cette Lettre est imprimée N. 4
Ex
OCTOBRE. 17337 2275
Envain l'Empereur , pour interesser l'Empire
dans ses projets , cherche - t - il à l'allarmer sur
les desseins qu'il attribuë faussement à Sa Marsté.
L'Empereur a voulu la guerre , qu'il a renue
necessaire en outrageant le Roy dans ce qui
doit être le plus sacré parmi les Souverains . S
M. se propose d'effacer jusques aux moindres
traces de l'outrage que la Cour de Vienne a cru
lui faire , et de soutenir l'honneur de la France.
D'aussi justes motifs redoubleront encore l'ar
deur des Troupes Françoises : Elles prennent les
armes avec empressement pour vanger leur
Roy, et pour empêcher d'illustres Alliez de succomber
sous les forces que l'Empereur a suscitées
contre eux.C'est au Dieu des armées à donner
la Victoire. Le Roy peut l'invoquer avec
confiance , et esperer que ses succès respondront
à sa modération , à sa patience et à la pureté de
ses sentimens.
E. 1s de ce mois , on distribua à l'Imprimerie
Royale , un imprimé , intitulé : Motifs
des Résolutions du Roy , dont voici la teneur.
LE ROY a donné depuis son avenement à la
Couronne , des preuves éclatantes de sa modération
et de son amour pour la Paix , peut- être
même pourroit-on lui imputer de les avoir portées
trop loin : Cependant il a préféré le repos et
la félicité de ses peuples , à la funeste ambition
d'étendre les Limites de son Empire. Mais la mo,"
dération a ses bornes comme les autres vertus , ét
l'Europe jouiroit encore d'une tranquillité profonde
, si lès Ennemis de la France n'avoient pas
G vj forcé
·
2263 MERCURE DE FRANCE
forcé Sa Majesté à prendre les armes pour def
fendre la dignité de sa Couronne , la gloire de
la Nation Françoise , l'honneur et la liberté de
la Pologne.
*
Depuis que le Thrône de Pologne a été va
cant , le Roy a constamment, respecté la liberte
Polonoise , il n'a rien cxigé d'un peuple libre , et
seul arbitre de son sort. La République elle- mê--
me a imploré son secours, elle a redoublé ses instances
, à mesure que ses allarmes croissoient ,
et qu'elle se voyoit environnée d'armées ennemies
; elle a cherché dans l'équité et dans les for,
ces de Sa Majesté , un azyle toujours ouvert aux
Puissances qui sont menacées d'être opprimées,
Le Roy, a l'exemple de ses Ancêtres , a assuré sa
protection à la Pologne , il l'a déclaré 1 à tous
fes Souverains, mais dans, les termes les plus mesurez
, et avec cette modération digne des grands .
Princes. Il a même , dès les premiers momens.
fait connoître à la Cour de Vienne ce qui pou
voit seul prévenir les troubles en Europe ; et tou--
tes les démarches qu'il a faites depuis , sont autant
de monumens illustres de son amour pour
le maintien de la tranquillité publique..
Une conduite aussi sage n'a pas empêché la
Cour de Vienne , d'éclater contre un Prince né
dans le sein de la Pologne , et attaché au Roy
par des liens aussi étroits. Cette Cour encoura
gée par tant de mesures antérieures , favorables
a ses projets particuliers, a prodigué pour répondre
2 à la déclaration de Sa Majesté , les termes
les plus offensans , et qui devroient être inconnus
entre Princes que leurs Sceptres rendent égaux.Le
Roy n'est point sorti des bornes que sa sagesse
1. Cette declaration est imprimée N. 1.
2.Cette réponse est imprimée N. a.
lui
OCTOBRE 135 2269
lui avoit prefcrites : Il ne s'est point pressé de
tirer la vengeance que demandoit une insulte qui
lui devenoit personnelle ; et si les préparatifs necessaires
ont annoncé son juste ressentiment , il
en a suspendu les effets jusqu'au moment où il
ne lui a plus été possible de conserver la paix
sans blesser la dignité de sa Couronne , et l'honneur
de son Sang..
Peut-on douter que l'interêt personnel de l'Empereur
n'ait décidé de sa conduite , et n'ait dé◄
terminé les engagemens qu'il avoit pris pour dis
poser d'une Couronne indépendante de l'Empi
re , et qui n'étoit pas même encore vacante ID
prétendoit exclure également le Roy. Stanislaa
par le seul motif de ses liaisons avec la Francel'Electeur
de Saxe , parce qu'il paroissoit alors
avoir des interêts opposez à ceux de la Maison
d'Autriche. La mort du Roy Auguste a donné
lieu à de nouveaux projets : Cet Electeur s'est
hâté d'entrer dans toutes les vûës de l'Empereur,
et dès- lors il a cessé de mériter l'exclusion que
çe Prince et la Czarine lui avoient donnée . Cette
exclusion a été levée ; l'on a promis par un nou
veau Traité , d'élever l'Electeur de Saxe sur le
Thrône de Pologne , et les Troupes ennemies se
sont rapprochées de la République , pour la forcer
à souscrire à ces arrangemens ..
Les Polonois ont crú necessaire à leur liberté ,
d'exclure tout Prince étranger de la Couronne
qui étoit vacante. Cette exclusion a été pronon
cée par la Dictte de convocation , et elle a para
si essentielle , qu'elle a été affermie par un serment
solemnel. La Cour de Vienne a voulu franchir
cette nouvelle Barriere ; il n'est rien qu'elle
n'ait tenté pour procurer l'absolution de ce ser
ment ; comme si les interêts , et les projets sans
bor2270
MERCURE DE FRANCE
bornes ; de la Maison d'Autriche , devoient dé
cider d'un engagement, consacré par la Religion.
L'Empereur a redoublé ses efforts ; il avoit annoncé:
Qu'il ne permettroit jamais que Scanis-
» las remontât sur le Throne , sous prétexee de
sa premiere Election , ou de quelqu'autre ma-
» niere que ce fut. Ses Ministres près de la République
ont agi dans une parfaite intelligence
avec ceux de Saxe et de Moscovie ; il ont même
fait trophée de leur union, ils l'ont publiée avec
éclat à Warsovie ; toutes leurs déclarations ont
été faites dans le même esprit , mêmes insultes
au Roy de Pologne , mêmes ordres à la Répu
blique ; les menaces , les intrigues , les supposi
tions les plus calomnieuses, la marche des Troupes
, tout a été concerté entr'eux , tout leur a été
commun. Les Ministres de Saxe et de Moscovie,
fors de l'Election , se sont retirez chez celui de
l'Empereur ; et afin qu'il ne restår plus aucun
doute de leur union , le Ministre de l'Empereur
s'est joint à celui de Moscovie , pour notifier pus
bliquement au Primat l'entrée des Moscovites en
Pologne , et pour montrer à la République as➡
semblée les Fers qu'on lui avoit préparez. 1
"
La Cour de Vienne a -t-elle pu penser en im
poser à l'Europe , et se flatter de dissiper l'oras
ge, en differant de faire entrer ses Troupes en Po
logne , lors même qu'elle détérminoit les Moscovites
à y faire une irruption ? Elle a esperé que
les armes des Moscovites suffiroient pour intimider
et asservir les Polonois et d'ailleurs les
Troupes Imperiales et Saxones'n'étoient- elles
pas toujours sur les Frontieres de la Pologne
prêtes à y entrer pour soutenir leur violence !
** Cette déclaration est imprimée Nutz& A
A
OCTOBR E. 1733. 2271
A tous ces traits , il est difficile de reconnof
tre l'aggresseur. Les Traitez, par lesquels l'Empereur
a voulu disposer en Maître absolu de la
Couronne de Pologne ; l'exclusion qu'il s'est ef-
' forcé de donner sans authorité et sans pouvoir,
à un Prince que ses vertus rendent digne du
Thrône ; les assurances données à l'Electeur de
Saxe, pour le récompenser de sa docilité; la marche
des Troupes Impériales , de concert avec
celles de Saxe et de Moscovie; l'hoftilité que les
Moscovites ont commise dans le temps même de :
l'Election , pour assûrer par la force des armes
l'execution des projets de l'Empereur; cette hostilité
approuvée , et même annoncée par son Mi--
nistre. Toute cette conduite sera à jamais un té---
moignage public que ce Prince est seul autheur
de la guerre ; qu'il a forcé le Roy à prendre les
armes , par l'outrage qu'il a voulu faire à S. M.
et par les violences exercées ou par lui , on de
-son aveu , contre la République de Pologne.
>
Si tous ces efforts ont été inutiles lors de l'E- -
lection , le Roy et le Royaume de Pologne en
sont uniquement redevables à celui à qui seul
appartient de disposer des Couronnes , et qui
tient en ses mains les coeurs des Peuples, comme
ceux des Rois. Le courage des Polonois les a af
franchis de la servitude dans laquelle la Cour
'de Vienne vouloit les précipiter ; mais le Roy
ne peut demander raison qu'à l'Empereur, de son
opposition au rétablissement du Roy de Pologne
, de ses déclarations injurieuses , répandues
dans toute l'Europe par les Ennemis qu'il a suscitez
à la France et à la Pologne qui ne désiroient
que la paix et la liberté , des conseils qu'il
a donnez à la Cour de Russie des esperances
dont il a flatté celle de Saxe ; enfin de tous less
efforts
»
2272 MERCURE DE FRANCE
1
afforts qu'il fait encore pour soûtenir ses premiers
projets.
Envain la Cour de Vienne espere de cacher ses
intrigues aux yeux de l'Europe. On retrouve par
tout ses conseils , ses principes , ses expressions
indécentes , ses desseins formez contre la liberté
Polonoise.
›
Le Prince respectable contre lequel l'Empereur
s'éleve , est le même en qui la plus grande partie
des Souverains de l'Europe , et nommément
P'Empereur Joseph avoient reconnu le sacré
caractere de la Rayauté . L'alliance que le Roy
Stanislas avoit contractée avec le Roy , a changé
les dispositions et le langage de la Cour de Vienne
: Ce Prince est devenu dèslors,selon l'expics
sion des Alliez , un Citoyen proscrit de sa
Patrie . Cette variation auroit de quoi surpren
dre , si l'on n'en voyoit pas le principe dans le
projet que l'Empereur a formé d'offenser S. M.
dans la personne d'un Prince qui lui est cher , er
de se rendre le dispenrateur des Couronnes.
La République de Pologne n'a point de pré-
10gative plus précieuse que celle de disposer de
son Throne , attribut éminent de sa liberté , et
pour la conservation duquel on l'a vu verser son
sang. L'Empereur a voulu y donner atteinte ; il
n'a pas craint de marquer et le Prince qu'il vou
Toit exclure , et celui qu'il vouloit porter sur le
Throne. Il a entrepris de prononcer sans autho
rité , sur ce qui s'étoit passé dans l'intérieur de
la République au sujet de la premiere Election du
Roy de Pologne , il a décidé en Legislateur sou
verain des Loix qui doivent subsister en Pologne,
et des fondemens de la liberté qu'il a voulu ren-.
verser. Le seul menagement qu'il a cû pour elle ,
a été de déguiser ses entreprises sous les appa
rences
OCTOBRE . 1733. 2273
rences d'une protection trompeuse , et sous le
voile d'un prétendu Traité que le tumulte des
armes enfanta avec précipitation , et que la Republique
rendue à elle- même n'a pas crû devoir
suivre .
1
L'Empereur et la Czarine se sont toujours expliquez
à la République , comme on parle à un
Royaume tributaire , ou à une Nation subjugée .
Leurs menaces ont été accompagnées de la marche
de leurs Troupes jusques sur les Frontieres
P'armée Moscovite est entrée en Pologne . afin
de remplir ses engagemens avec l'Empereur , dans
le temps même de l'Election , dans la vue et pour
étouffer par le bruit des armes les Loix et les suf
frages de la République .
Cependant la Nation Polonoise a délibéré sur
l'Election de son Roy , avec cette tranquillité
que la justice seule peut inspirer au milieu des
dangers . Les voeux de la République avoient prévenu
le retour du Roy de Pologne , sa presence
a réuni les esprits , le Champ d'Election n'a retenti
que d'une voix en sa faveur , et cette déliberation
a été consommée avec une unanimité
dont on n'a pas vû d'exemple dans les Faftes de
la Pologne.
C'est cette unanimité qui devoit imposer un
silence eternel à ses Ennemis , puisqu'elle annonçoit
la volonté du Maître des Rois ; et c'est cependant
ce qui les détermine à se porter aux derniers
excès. Le comble est mis à la violence ; l'ar-'
mée Moscovite,par le concert des Alliez,s'avance
vers Varsovie ; les Troupes de l'Empereur et
de l'Electeur de Saxe sont prêtes à marcher sur
les mêmes traces , si les armes Moscovites ne
suffisent pas pour accabler un Peuple libre , qui
reclame ses droits les plus incontestables , et le
glorieux usage de sa liberté.
•
2174 MERCURE DE FRANCE
Que les Cours de Vienne et de Russie cessent
d'usurper l'auguste titre de Protecteurs de lo Pologne
: A ce titre même auroient - elles le droit
d'ouvrir et de fermer les Barrieres qui deffendent
l'accès du Throne vacant ? Ce n'est point e
touffant les droits d'une Nation , qu'on merite
le nom de son Protecteur , mais en la deffendant
contre ceux qui la voudroient opprimer.Le Roy
en avoit donné l'exemple à l'Empereur : Il no
craint point d'en prendre à témoin la Républi
que même et toute l'Europe : Quoique S. M.
dut souhaiter le rétablissement d'un Prince que
la France avoit reçu dans ses malheurs , et qui
lui est uni par les liens les plus sacrez , Elle n'a
rien exigé des Polonois , persuadée qu'il n'ap
partient qu'à la Nation Polonoise de rappeller
un Prince que les malheurs des temps avoient
long- temps séparé d'elle. La Lettre i de S. M.
au Primat du... ne réspire que la juftice et la
paix : l'Europe y reconnoîtra la droiture des intentions
du Roy; elle y verra combien le Roy
est éloigné d'inspirer au Roy de Pologne des
sentimens opposez aux interêts de la Républi
que ; et que s'il a souhaité avec empressement le
rétablissement de ce Prince , c'est pour concou
rir avec lui à l'observation des Traitez qui interessent
la Pologne, et contribuer en même- temps
à la félicité et à la gloire de cette République
à la tranquillité du Nord .
Ce n'est donc point par des vues d'ambition
ou d'interêt que le Roy prend les armes . Contente
de posseder un Royaume florissant , et de
regner sur un Peuple fidelle , Sa Majesté ne cherthe
point à reculer les bornes de sa domination.
Cette Lettre est imprimée N. 4
Ex
OCTOBRE. 17337 2275
Envain l'Empereur , pour interesser l'Empire
dans ses projets , cherche - t - il à l'allarmer sur
les desseins qu'il attribuë faussement à Sa Marsté.
L'Empereur a voulu la guerre , qu'il a renue
necessaire en outrageant le Roy dans ce qui
doit être le plus sacré parmi les Souverains . S
M. se propose d'effacer jusques aux moindres
traces de l'outrage que la Cour de Vienne a cru
lui faire , et de soutenir l'honneur de la France.
D'aussi justes motifs redoubleront encore l'ar
deur des Troupes Françoises : Elles prennent les
armes avec empressement pour vanger leur
Roy, et pour empêcher d'illustres Alliez de succomber
sous les forces que l'Empereur a suscitées
contre eux.C'est au Dieu des armées à donner
la Victoire. Le Roy peut l'invoquer avec
confiance , et esperer que ses succès respondront
à sa modération , à sa patience et à la pureté de
ses sentimens.
Fermer
Résumé : Motifs des Résolutions du Roy, &c. [titre d'après la table]
En octobre 1733, un imprimé intitulé 'Motifs des Résolutions du Roy' est distribué à l'Imprimerie Royale. Le roi de France y expose sa modération et son amour pour la paix, tout en soulignant que les ennemis de la France l'ont contraint à prendre les armes. Cette décision vise à défendre la dignité de sa couronne, la gloire de la nation française, ainsi que l'honneur et la liberté de la Pologne. Depuis la vacance du trône de Pologne, le roi a respecté la liberté polonaise et a protégé la Pologne face aux menaces extérieures. Cependant, la Cour de Vienne, encouragée par des mesures favorables à ses projets, a adopté des termes offensants et a incité des troupes ennemies à menacer la Pologne. Le roi de France a suspendu ses préparatifs de vengeance jusqu'à ce qu'il ne puisse plus conserver la paix sans blesser sa dignité. L'Empereur et la Czarine ont tenté d'imposer leurs choix pour le trône de Pologne, malgré les serments et les lois polonaises. Les troupes moscovites, saxonnes et impériales ont menacé et envahi la Pologne pour imposer leurs projets. Le roi de France affirme que ces actions sont la preuve que l'Empereur est l'agresseur et que la France ne cherche pas à étendre son empire mais à défendre la liberté et la paix. Les troupes françaises sont déterminées à défendre l'honneur de la France et à soutenir leur roi. Elles prennent les armes avec empressement pour venger leur souverain et protéger leurs alliés illustres menacés par les forces de l'empereur. La victoire est confiée au 'Dieu des armées'. Le roi peut invoquer ce divin soutien avec confiance, espérant que ses succès refléteront sa modération, sa patience et la pureté de ses sentiments.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
20
p. 2480-2489
POLOGNE.
Début :
La Cour du Roy à Danzick, est considerablement augmentée par l'arrivée d'un grand [...]
Mots clefs :
Élection, Troupes moscovites, Diète de convocation, Opposants, Diète, Régimentaire, Couronne, Comte, Électeur de Saxe, Lituanie, Noblesse, Dantzig, Ennemis, Serment
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOCN E.
Lblement augmentée par l'arrivée d'un grand
A Cour du Roy à Danzick , est considera
nombre de Seigneurs et de Gentilshommes qui
vont offrir leurs services à S. M. Elle tint sur la
fin du mois dernier, avec le Primat et les principaus
NOVEMBRE. 1733. 248T
paux Sénateurs , plusieurs Conseils , et il a été
résolu de publier les Universaux pour faire monter
la Noblesse à cheval .
Le 20 Octobre , il arriva à Danzick un Cou
rier de Rome , dépêché par le Duc de S. Aignan,
Ambassadeur du Roy Très-Chrétien auprès du
Pape , par lequel le Roy a été informé des
instructions que S. S. a envoyées à son Nonce
en Pologne , et des ordres donnez à ce Ministre
de reconnoître le Roy, et de lui remettre la Reponse
de S. S. à la Lettre que S. M. lui avoit
écrite aussi - tôt après son Election.
Depuis la premiere nouvelle de l'Election faite
avec beaucoup de désordre en faveur de l'Elec
teur de Saxe le 5. Octobre , on a appris que le
General Lucci , qui commande les Troupes
Moscovites , avoit été très - allarmé de la division
qui s'étoit mise entre les Opposans , dont les
principaux songeoient chacun en leur particulier
à se faire élire ; que le Palatin de Cracovie
ayant même voulu se retirer de la Confédération,
le Géneral Lucci avoit pensé qu'il n'y avoit pas
un moment à perdre pour faire proclamer l'Electeur
de Saxe ; qu'il avoit , sans demander les
suffrages , crié seul , Vive Auguste , troisiéme
Roy de Pologne et du grand Duché de Lithuanie
; que l'Evêque de Posnanie avoit ensuite proclamé
ce Prince , et qu'il étoit entré avec ceux
qui s'étoient trouvez à cette prétenduë Election
dans l'Eglise des Bernardins , pour y chanter le
Te Deum. Les principaux Seigneurs Polonois
qui ont assisté à l'Election de l'Electeur de Saxe
et qui sont venus à notre connoissance , sont ,
les Evêques de Cracovie et de Posnanie , le Prince
Régimentaire de Lithuanie , les Palatins de
Cracovie , de Novogrod , de Podlachie , de Cul
G F
2482 MERCURE DE FRANCE
*
et de Czernikow , le Prince Sangusko , le Grand
Ecuyer Radzivil , le Comte de Cetner , l'Ecuyer
Tranchant de la Couronne , Rizewki , le Maré.
chal de la Confédération et de l'Election Ponenski
, les, Starostes de Vielun et de Bezzin', le
Comte Zawisza , les. Castellans de Radom , de
Podkommorszy , de Wiltzomer et Plater , et les
ComtesBraniski et Siednieki : ceux qui y ont adhés
ré depuis, sont, le Castelan de Cracovie, le Palatin
d'Inowladislaw , le Castellan de Lenziecinni , le
Staroste de Lenziecinni , et StarosteOppazinski.
"
Le Comte Potoki , Régimentaire de la Cou
ronne qui écrit ces nouvelles , ajoûte que les
Troupes de la Couronne étant sorties de Warsovie,
dans la crainte d'y manquer de fourages , le
parti des Opposans et les Moscovites avoient
passé la Vistule , et que sur cette nouvelle il
avoit mandé au Palatin de Lublin , qui continuë
à rassembler les Troupes , de s'approcher le plus
qu'il pourroit de Dantzik , pour empêcher les.
Moscovites et les Saxons , d'avancer dans la
Trusse Polonoise..
ce ,
Sur l'avis qu'on reçût à Massoire le 4. Octobre,
que quelques Partisans des Opposans avoient
fait conduire sécretement la nuit , une grande
quantité de Poudre et de Balles aux Cazernes du
Palais de Casimir , et que M. Jauch, Lieutenant Colonel,
qui y commande , en avoit eu connoissanil
fut résolu de s'assurer de cet Officier, mais
il prévint par sa fuite le dessein qu'on avoit contre
sa personne. Le peuple irrité de sa trahison ,
pilla la maison où il demeuroit , et l'on transporta
au Camp toutes les munitions qu'on trou
va dans les Cazernes. On eut beaucoup de peine
à arrêter les effets de l'indignation du Peuple et
de Regimentaire fut obligé d'emploïer , la force :
Pous
NOVEMBRE. 1733. 2453
pour empêcher qu'on ne mît le feu à la maison
du Palatin de Podlachie , et à celles de quelques
autres Seigneurs Opposans. Par les soins qu'on
apporta , leurs meubles et leurs effets ont été
conservez , et ils n'ont perdu dans cette émeute
que le Foin et l'Avoine , dont ils avoient fait un
amas considérable pour la nourriture des Chevaux
de l'Armée Moscovite , et qu'on a fait
mettre dans les magasins de celle de la Couronne.
Le 9. le Regimentaire envoya un Officier au
Ministre du Roi de Prusse , pour l'informer
qu'il avoit reçû ordre du Roi de quitter le Camp
de Mariemont et de ne point disputer le passage
de la Vistule aux Moscovites , et le même jour
il alla camper à Piaceczno .
:
Quelques Regimens Moscovites passérent là
Riviere le 11. et ils furent suivis le 13 , le 14 et
le 15.par plusieurs autres qui composent en tout
10 à 12000 hommes.
Plusieurs Opposans , qui mécontens du joug
des Moscovites ont abandonné leur parti , et se
sont rendus ptès du Roi à Dantzick , ont con→
firmé ce que le Comte Potocki , Regimentaire
de la Couronne , avoit mandé à S. M. la ma
niere violente avec laquelle la proclamation de
l'Electeur de Saxe s'étoit faite , et ils ont ajouté
qu'il ne s'étoit pas trouvé à cette Proclamation
plus de soo. Polonois ayant droit de suffrage.
Ils assurent que la plupart de ceux qui y ont assisté
, se plaignent hautement du peu d'égard que
le Général Lucci leur . a marqué en ne daignant
pas seulement permettre que le Maréchal de la
Conféderation recueillit les voix , et qu'il y a des
semences d'une division prochaine entre ce Géné
ral etles principaux Opposans..
Lies
484 MERCURE DE FRANCE
Le Palatin de Lublin s'est avancé vers les Fron
éres de cette Province , avec un corps de Trou
Pes pour la mettre à couvert des courses des Ennemis,
et il doit être joint par 2000. hommes que
cette Ville fait lever, et qu'elle entretiendra à ses
dépens pour le service du Roi .
L'Armée de la Couronne est encore campés
à Tarca ; on a enlevé divers convois aux Mos
Covites , qui bien loin de paroître dans le dessein
de former quelque entreprise , travaillent avec diligence
à se rétrancher dans leur Camp.
Lebruit qui a couru que le Comte Bienlinski ,
étoit du parti du Regimentaire de Lithuanie ,
étoit sans fondement : il est allé à Dantzick as
surer le Roi de sa fidélité , et il exerce auprès de
S. M. sa Charge de Maréchal de la Cour.
Selon d'autres Lettres de Dantzick , le Régimentaire
de la Couronne est toujours dans le
même Camp avec les Troupes qu'il commande ;
les Moscovites continuent à se retrancher avec
diligence prés de Varsovie , et il se passe peu de
jours qu'il n'y ait quelques combats entre les
deux Armées , ces Lettres ajoûtent que jusqu'à
présent les Troupes de la Couronne ont eu l'as
vantage dans toutes les occasions .
Le Comte Poccy que le Roi a nommé Regimentaire
de Lithuanie , à la place du Prince
Wienowieski , s'est mis par ordre de S. M. à la
tête des Troupes , qui ont été rassemblées dans
les Palatinats de Russie , de Mariembourg et de
Vilna , et l'on a appris qu'après avoir enlevé un
Convoi aux Ennemis , il s'étoit posté avec ses
Troupes le long de la Vistule au dessus de leur
Camp , afin d'être à portée d'arrêter tous les
Batteaux qui descendroient pour y porter des:
vivics.
Le
NOVEMBRE. 1733. 2485
Le Prince Czarterinski , Vice Chancelier de
la Couronne , le Castellan de Plocko , M. Tabiawski
, Chambellan de la Couronne , et le
Comte de Denhoff , Chambellan de Lithuanie ,
sont allés à Dantzick pour rendre leurs hom
mages à S. M. On y attend incessamment M.
Paulucci , Nonce du Pape , lequel a reçû ordre de
S. S. de complimenter le Roi sur son Election.
S. M. a ordonné qu'on publiât les Universaux
pour faire monter la Noblesse à Cheval , et elle
écrit en même tems aux Seigneurs et aux Gentils
- hommes de chaque Palatinat une Lettre circulaire,
qui contient , que les Opposans , en se
joignant aux Troupes Moscovites, ne laissent plus
lieu de douter qu'elles ne sont entrées que de
Jeur consentement et même à leur priere sur les
Terres de la Republique ; qu'on a d'ailleurs des
preuves certaines qu'elles y ont été appellées par
les principaux Chefs des rebelles , quoique plusieurs
d'entr'eux se fussent engagés par serment
dans la Diette d'Election à poursuivre comme
traîtres et comme ennemis de leur Patrie , ceux
qui auroient recours aux forces étrangères pour
faire réussir leurs desseins ; qu'on sçait que les
Evêques de Cracovie et de Posnanie sont allés
joindre le Géneral Lucci , afin de prendre avec
lui des mesures pour établir de leur propre authorité
une nouvelle République , composée
seulement de leurs adherans ; qu'ils sont revenus
avec les Moscovites à Praage , et que c'est par
leurs sollicitations réiterées et par celles du Prince
Wienovieski , ci - devant Regimentaire de Lithuanie
, que le Général Moscovite s'est déterminé
à précipiter la prétendue Election , faite
sans aucune formalité et contre toutes les Loix
du Royaume en faveur de l'Electeur de Saxe ;
que
-)
2486 MERCURE DE FRANCE
que l'Evêque de Posnanie en proclamant ce Prince
joint le parjure à la rébellion , puisqu'il s'étoit
engagé par un serment de n'élire et de ne reconnoître
pour Roi qu'un Polonois né de Pere et de
Mere Catholiques , et qui ne possédât aucunes
Terres hors du Royaume ; que depuis la proclamation
de l'Electeur de Saxe, et la jonction des
Opposans et des Moscovites , les uns et les autres
montrent la même ardeur à détruire la République
, et une égale haine pour ceux qui ne veu
lent pas contribuer à sa ruine , que tous les bons
citoïens sont interessés à ne pas souffrir plus
long-tems les attentats d'une Nation étrangere
qui prétend donner des loix à un Peuple libre ,
et la licence d'une troupe de Sujets rébelles , qui
se regardant eux- mêmes comme étrangers dans
leur propre Patrie, et lui ayant déclaré la Guerre,
ne méritent plus qu'on garde avec eux aucun
ménagement , qu'ainsi S. M. compte que la No-
Blesse Polonoise n'a pas besoin d'être exhortée
à se deffendre et à se vanger , et que tous les Gentils-
hommes zélés pour la liberté et pour l'honneur
de la Nation sont également empressés à
suivre l'ordre qui leur est donné de prendre les
Armes pour chasser les Moscovites et dompter
les rébelles.
S. M. ajoûte qu'elle se mettra à la tête de la
Noblesse aussi-tôt qu'elle sera assemblée , et qu'-
elle combattra moins pour conserver la Cou
ronne que pour délivrer la Pologne de la tyrannie
des Paissances étrangeres qui veulent l'opprimer..
Le Primat pour refuter de fausses allégations que
les Ministres de l'Empereur et de la Czarine ont
employées afin de justifier leurs démarches ,
donné un Manifeste , dans lequel il prouve par
a
NOVEMBRE. 1733. 2487
3
un simple récit de ce qui s'est passé depuis la
mort du feu Roi jusqu'à la derniere Election ,
que son premier soin dés le commencement de
PInterrégne a été de rétablir l'union parmi la
Noblesse , qu'après y être parvenu , il a profité
de la Diette extraordinaire , convoquée par le
feu Roi , pour déliberer avec la Noblesse sur ce
qui pourroit assurer la tranquillité et la liberté de
la Nation , et qu'il n'a fait jusqu'à la Diette générale
de convocation aucune démarche qui n'ait
été reglée par le Senat et par les Nonces , quoiqu'en
qualité de Primat il cût pu s'en dispenser
en bien des occasions ; que peu après l'ouverture
de la Diette générale de Convocation la plus
grande partie des.Nonces , trouvant aussi injuste
qu'injurieuse à la Noblesse, la résolution prise
dans une Diette précédente d'exclure les Polonois
du Trône , proposérent de leur propre mouvement
de donuer au contraire l'exclusion à tout
étranger que non seulement . ce projet fut una-.
nimément approuvé , mais que tous les Evêques ,.
les Sénateurs et les Nonces , s'obligérent par serment
à ne donner leurs suffrages qu'à un de leurs
Compatriotes , et que la Diette générale de Convocation
dans sa derniere séance déclara ce serment
une loi fondamentale du Royaume ; que
pendant la tenue de la Diette d'Election , les loix
établies dans la Diette de Convocation , ont toujours
été la regle de sa conduite ; que les Opposans
, en se retirant à Praage , n'ont observé aucune
des formalités qui pouvoient arrêter ou
suspendre les délibérations de la Diette ; qu'ils
quittérent le Camp destiné à l'Election du Roi ,
sans faire aucune protestation ; que lorsqu'on
leur envoya des Députés pour leur demander la
cause de leur retraite , ils répondirent que cette
retraite
2488 MERCURE DE FRANCE
retraite ne devoit troubler l'Election en aucune
maniere ; que ceux qui n'avoient pas signé la formule
de serment prescrit par la Diette contre
ceux qui avoient fait entrer les Troupes Moscovites
dans le Royaume , ne refusérent pas même
de la signer ; que leur retraite n'ayant point été
motivée ni accompagnée d'aucun Acte juridique
d'opposition aux résolutions de la Diette , on
avoit procédé selon les Loix à l'Election du Roi ;
que plus de cent Enseignes y avoient assisté
qu'après qu'il eut récueilli les suffrages en la maniere
accoutumée , tous se trouvérent réunis en
faveur de S. M. régnante , à l'exception de ceux
de quelques Nonces , qui se retirerent en décla
rant qu'ils ne donnoient point leurs voix , mais
qu'ils ne s'opposoient point à l'Election ; que M.
Kamienski , Capitaine du district de Krziemie ,
fut le seul qui protesta , mais qu'il ne persista pas
dans son opposition , et que ce ne fut qu'après
un désistement en forme de sa part , et après
avoir observé toutes les formalités ordonnées par
les Constitutions du Royaume, que se fit la Proclamation.
Le Comte Pocci Regimentaire de Lithuanie , a
envoyé à Dantzick un Courier , pour apprendre
au Roi , que le Convoy qu'il a enlevé aux Ennemis
étoit composé de 1500 Chariots , dont la
plus grande partie étoit chargée de munitions de
Guerre ; qu'on y avoit trouvé une somme considerable
d'argent , et que de 2000 hommes qui
escortoient ce Convoy , 600. avoient été tueż ,
et les autres faits prisonniers.
Ce Général a fait distribuer à ses Troupes un
tiers de l'argent qu'il a pris aux Ennemis , et il
attend les ordres de S. M. sur l'usage qu'il doit
faire du reste de cette somme.
LC
NOVEMBRE 1733. 2489
Le corps de Troupes qu'il commande sere
bientôt en état d'ôter aux Moscovites toute communication
avec l'Ukraine.
On a appris qu'il y a de la divison entre les
Ministres de l'Electeur de Saxe et les Opposans
parceque ces derniers ne veulent pas accorder aux
Moscovites un libre passage par la Pologne . Ce
differend retarde la signature des prétendus Pacta
Conventa que les Opposans ont dressés pour être
signés de l'Electeur de Saxe.
Le bruit court que le Comte Potocki Regi
mentaire de la Couronne , dont l'Armée augmente
tous les jours , doit quitter Tarca pous
aller camper à Lowitz .
Lblement augmentée par l'arrivée d'un grand
A Cour du Roy à Danzick , est considera
nombre de Seigneurs et de Gentilshommes qui
vont offrir leurs services à S. M. Elle tint sur la
fin du mois dernier, avec le Primat et les principaus
NOVEMBRE. 1733. 248T
paux Sénateurs , plusieurs Conseils , et il a été
résolu de publier les Universaux pour faire monter
la Noblesse à cheval .
Le 20 Octobre , il arriva à Danzick un Cou
rier de Rome , dépêché par le Duc de S. Aignan,
Ambassadeur du Roy Très-Chrétien auprès du
Pape , par lequel le Roy a été informé des
instructions que S. S. a envoyées à son Nonce
en Pologne , et des ordres donnez à ce Ministre
de reconnoître le Roy, et de lui remettre la Reponse
de S. S. à la Lettre que S. M. lui avoit
écrite aussi - tôt après son Election.
Depuis la premiere nouvelle de l'Election faite
avec beaucoup de désordre en faveur de l'Elec
teur de Saxe le 5. Octobre , on a appris que le
General Lucci , qui commande les Troupes
Moscovites , avoit été très - allarmé de la division
qui s'étoit mise entre les Opposans , dont les
principaux songeoient chacun en leur particulier
à se faire élire ; que le Palatin de Cracovie
ayant même voulu se retirer de la Confédération,
le Géneral Lucci avoit pensé qu'il n'y avoit pas
un moment à perdre pour faire proclamer l'Electeur
de Saxe ; qu'il avoit , sans demander les
suffrages , crié seul , Vive Auguste , troisiéme
Roy de Pologne et du grand Duché de Lithuanie
; que l'Evêque de Posnanie avoit ensuite proclamé
ce Prince , et qu'il étoit entré avec ceux
qui s'étoient trouvez à cette prétenduë Election
dans l'Eglise des Bernardins , pour y chanter le
Te Deum. Les principaux Seigneurs Polonois
qui ont assisté à l'Election de l'Electeur de Saxe
et qui sont venus à notre connoissance , sont ,
les Evêques de Cracovie et de Posnanie , le Prince
Régimentaire de Lithuanie , les Palatins de
Cracovie , de Novogrod , de Podlachie , de Cul
G F
2482 MERCURE DE FRANCE
*
et de Czernikow , le Prince Sangusko , le Grand
Ecuyer Radzivil , le Comte de Cetner , l'Ecuyer
Tranchant de la Couronne , Rizewki , le Maré.
chal de la Confédération et de l'Election Ponenski
, les, Starostes de Vielun et de Bezzin', le
Comte Zawisza , les. Castellans de Radom , de
Podkommorszy , de Wiltzomer et Plater , et les
ComtesBraniski et Siednieki : ceux qui y ont adhés
ré depuis, sont, le Castelan de Cracovie, le Palatin
d'Inowladislaw , le Castellan de Lenziecinni , le
Staroste de Lenziecinni , et StarosteOppazinski.
"
Le Comte Potoki , Régimentaire de la Cou
ronne qui écrit ces nouvelles , ajoûte que les
Troupes de la Couronne étant sorties de Warsovie,
dans la crainte d'y manquer de fourages , le
parti des Opposans et les Moscovites avoient
passé la Vistule , et que sur cette nouvelle il
avoit mandé au Palatin de Lublin , qui continuë
à rassembler les Troupes , de s'approcher le plus
qu'il pourroit de Dantzik , pour empêcher les.
Moscovites et les Saxons , d'avancer dans la
Trusse Polonoise..
ce ,
Sur l'avis qu'on reçût à Massoire le 4. Octobre,
que quelques Partisans des Opposans avoient
fait conduire sécretement la nuit , une grande
quantité de Poudre et de Balles aux Cazernes du
Palais de Casimir , et que M. Jauch, Lieutenant Colonel,
qui y commande , en avoit eu connoissanil
fut résolu de s'assurer de cet Officier, mais
il prévint par sa fuite le dessein qu'on avoit contre
sa personne. Le peuple irrité de sa trahison ,
pilla la maison où il demeuroit , et l'on transporta
au Camp toutes les munitions qu'on trou
va dans les Cazernes. On eut beaucoup de peine
à arrêter les effets de l'indignation du Peuple et
de Regimentaire fut obligé d'emploïer , la force :
Pous
NOVEMBRE. 1733. 2453
pour empêcher qu'on ne mît le feu à la maison
du Palatin de Podlachie , et à celles de quelques
autres Seigneurs Opposans. Par les soins qu'on
apporta , leurs meubles et leurs effets ont été
conservez , et ils n'ont perdu dans cette émeute
que le Foin et l'Avoine , dont ils avoient fait un
amas considérable pour la nourriture des Chevaux
de l'Armée Moscovite , et qu'on a fait
mettre dans les magasins de celle de la Couronne.
Le 9. le Regimentaire envoya un Officier au
Ministre du Roi de Prusse , pour l'informer
qu'il avoit reçû ordre du Roi de quitter le Camp
de Mariemont et de ne point disputer le passage
de la Vistule aux Moscovites , et le même jour
il alla camper à Piaceczno .
:
Quelques Regimens Moscovites passérent là
Riviere le 11. et ils furent suivis le 13 , le 14 et
le 15.par plusieurs autres qui composent en tout
10 à 12000 hommes.
Plusieurs Opposans , qui mécontens du joug
des Moscovites ont abandonné leur parti , et se
sont rendus ptès du Roi à Dantzick , ont con→
firmé ce que le Comte Potocki , Regimentaire
de la Couronne , avoit mandé à S. M. la ma
niere violente avec laquelle la proclamation de
l'Electeur de Saxe s'étoit faite , et ils ont ajouté
qu'il ne s'étoit pas trouvé à cette Proclamation
plus de soo. Polonois ayant droit de suffrage.
Ils assurent que la plupart de ceux qui y ont assisté
, se plaignent hautement du peu d'égard que
le Général Lucci leur . a marqué en ne daignant
pas seulement permettre que le Maréchal de la
Conféderation recueillit les voix , et qu'il y a des
semences d'une division prochaine entre ce Géné
ral etles principaux Opposans..
Lies
484 MERCURE DE FRANCE
Le Palatin de Lublin s'est avancé vers les Fron
éres de cette Province , avec un corps de Trou
Pes pour la mettre à couvert des courses des Ennemis,
et il doit être joint par 2000. hommes que
cette Ville fait lever, et qu'elle entretiendra à ses
dépens pour le service du Roi .
L'Armée de la Couronne est encore campés
à Tarca ; on a enlevé divers convois aux Mos
Covites , qui bien loin de paroître dans le dessein
de former quelque entreprise , travaillent avec diligence
à se rétrancher dans leur Camp.
Lebruit qui a couru que le Comte Bienlinski ,
étoit du parti du Regimentaire de Lithuanie ,
étoit sans fondement : il est allé à Dantzick as
surer le Roi de sa fidélité , et il exerce auprès de
S. M. sa Charge de Maréchal de la Cour.
Selon d'autres Lettres de Dantzick , le Régimentaire
de la Couronne est toujours dans le
même Camp avec les Troupes qu'il commande ;
les Moscovites continuent à se retrancher avec
diligence prés de Varsovie , et il se passe peu de
jours qu'il n'y ait quelques combats entre les
deux Armées , ces Lettres ajoûtent que jusqu'à
présent les Troupes de la Couronne ont eu l'as
vantage dans toutes les occasions .
Le Comte Poccy que le Roi a nommé Regimentaire
de Lithuanie , à la place du Prince
Wienowieski , s'est mis par ordre de S. M. à la
tête des Troupes , qui ont été rassemblées dans
les Palatinats de Russie , de Mariembourg et de
Vilna , et l'on a appris qu'après avoir enlevé un
Convoi aux Ennemis , il s'étoit posté avec ses
Troupes le long de la Vistule au dessus de leur
Camp , afin d'être à portée d'arrêter tous les
Batteaux qui descendroient pour y porter des:
vivics.
Le
NOVEMBRE. 1733. 2485
Le Prince Czarterinski , Vice Chancelier de
la Couronne , le Castellan de Plocko , M. Tabiawski
, Chambellan de la Couronne , et le
Comte de Denhoff , Chambellan de Lithuanie ,
sont allés à Dantzick pour rendre leurs hom
mages à S. M. On y attend incessamment M.
Paulucci , Nonce du Pape , lequel a reçû ordre de
S. S. de complimenter le Roi sur son Election.
S. M. a ordonné qu'on publiât les Universaux
pour faire monter la Noblesse à Cheval , et elle
écrit en même tems aux Seigneurs et aux Gentils
- hommes de chaque Palatinat une Lettre circulaire,
qui contient , que les Opposans , en se
joignant aux Troupes Moscovites, ne laissent plus
lieu de douter qu'elles ne sont entrées que de
Jeur consentement et même à leur priere sur les
Terres de la Republique ; qu'on a d'ailleurs des
preuves certaines qu'elles y ont été appellées par
les principaux Chefs des rebelles , quoique plusieurs
d'entr'eux se fussent engagés par serment
dans la Diette d'Election à poursuivre comme
traîtres et comme ennemis de leur Patrie , ceux
qui auroient recours aux forces étrangères pour
faire réussir leurs desseins ; qu'on sçait que les
Evêques de Cracovie et de Posnanie sont allés
joindre le Géneral Lucci , afin de prendre avec
lui des mesures pour établir de leur propre authorité
une nouvelle République , composée
seulement de leurs adherans ; qu'ils sont revenus
avec les Moscovites à Praage , et que c'est par
leurs sollicitations réiterées et par celles du Prince
Wienovieski , ci - devant Regimentaire de Lithuanie
, que le Général Moscovite s'est déterminé
à précipiter la prétendue Election , faite
sans aucune formalité et contre toutes les Loix
du Royaume en faveur de l'Electeur de Saxe ;
que
-)
2486 MERCURE DE FRANCE
que l'Evêque de Posnanie en proclamant ce Prince
joint le parjure à la rébellion , puisqu'il s'étoit
engagé par un serment de n'élire et de ne reconnoître
pour Roi qu'un Polonois né de Pere et de
Mere Catholiques , et qui ne possédât aucunes
Terres hors du Royaume ; que depuis la proclamation
de l'Electeur de Saxe, et la jonction des
Opposans et des Moscovites , les uns et les autres
montrent la même ardeur à détruire la République
, et une égale haine pour ceux qui ne veu
lent pas contribuer à sa ruine , que tous les bons
citoïens sont interessés à ne pas souffrir plus
long-tems les attentats d'une Nation étrangere
qui prétend donner des loix à un Peuple libre ,
et la licence d'une troupe de Sujets rébelles , qui
se regardant eux- mêmes comme étrangers dans
leur propre Patrie, et lui ayant déclaré la Guerre,
ne méritent plus qu'on garde avec eux aucun
ménagement , qu'ainsi S. M. compte que la No-
Blesse Polonoise n'a pas besoin d'être exhortée
à se deffendre et à se vanger , et que tous les Gentils-
hommes zélés pour la liberté et pour l'honneur
de la Nation sont également empressés à
suivre l'ordre qui leur est donné de prendre les
Armes pour chasser les Moscovites et dompter
les rébelles.
S. M. ajoûte qu'elle se mettra à la tête de la
Noblesse aussi-tôt qu'elle sera assemblée , et qu'-
elle combattra moins pour conserver la Cou
ronne que pour délivrer la Pologne de la tyrannie
des Paissances étrangeres qui veulent l'opprimer..
Le Primat pour refuter de fausses allégations que
les Ministres de l'Empereur et de la Czarine ont
employées afin de justifier leurs démarches ,
donné un Manifeste , dans lequel il prouve par
a
NOVEMBRE. 1733. 2487
3
un simple récit de ce qui s'est passé depuis la
mort du feu Roi jusqu'à la derniere Election ,
que son premier soin dés le commencement de
PInterrégne a été de rétablir l'union parmi la
Noblesse , qu'après y être parvenu , il a profité
de la Diette extraordinaire , convoquée par le
feu Roi , pour déliberer avec la Noblesse sur ce
qui pourroit assurer la tranquillité et la liberté de
la Nation , et qu'il n'a fait jusqu'à la Diette générale
de convocation aucune démarche qui n'ait
été reglée par le Senat et par les Nonces , quoiqu'en
qualité de Primat il cût pu s'en dispenser
en bien des occasions ; que peu après l'ouverture
de la Diette générale de Convocation la plus
grande partie des.Nonces , trouvant aussi injuste
qu'injurieuse à la Noblesse, la résolution prise
dans une Diette précédente d'exclure les Polonois
du Trône , proposérent de leur propre mouvement
de donuer au contraire l'exclusion à tout
étranger que non seulement . ce projet fut una-.
nimément approuvé , mais que tous les Evêques ,.
les Sénateurs et les Nonces , s'obligérent par serment
à ne donner leurs suffrages qu'à un de leurs
Compatriotes , et que la Diette générale de Convocation
dans sa derniere séance déclara ce serment
une loi fondamentale du Royaume ; que
pendant la tenue de la Diette d'Election , les loix
établies dans la Diette de Convocation , ont toujours
été la regle de sa conduite ; que les Opposans
, en se retirant à Praage , n'ont observé aucune
des formalités qui pouvoient arrêter ou
suspendre les délibérations de la Diette ; qu'ils
quittérent le Camp destiné à l'Election du Roi ,
sans faire aucune protestation ; que lorsqu'on
leur envoya des Députés pour leur demander la
cause de leur retraite , ils répondirent que cette
retraite
2488 MERCURE DE FRANCE
retraite ne devoit troubler l'Election en aucune
maniere ; que ceux qui n'avoient pas signé la formule
de serment prescrit par la Diette contre
ceux qui avoient fait entrer les Troupes Moscovites
dans le Royaume , ne refusérent pas même
de la signer ; que leur retraite n'ayant point été
motivée ni accompagnée d'aucun Acte juridique
d'opposition aux résolutions de la Diette , on
avoit procédé selon les Loix à l'Election du Roi ;
que plus de cent Enseignes y avoient assisté
qu'après qu'il eut récueilli les suffrages en la maniere
accoutumée , tous se trouvérent réunis en
faveur de S. M. régnante , à l'exception de ceux
de quelques Nonces , qui se retirerent en décla
rant qu'ils ne donnoient point leurs voix , mais
qu'ils ne s'opposoient point à l'Election ; que M.
Kamienski , Capitaine du district de Krziemie ,
fut le seul qui protesta , mais qu'il ne persista pas
dans son opposition , et que ce ne fut qu'après
un désistement en forme de sa part , et après
avoir observé toutes les formalités ordonnées par
les Constitutions du Royaume, que se fit la Proclamation.
Le Comte Pocci Regimentaire de Lithuanie , a
envoyé à Dantzick un Courier , pour apprendre
au Roi , que le Convoy qu'il a enlevé aux Ennemis
étoit composé de 1500 Chariots , dont la
plus grande partie étoit chargée de munitions de
Guerre ; qu'on y avoit trouvé une somme considerable
d'argent , et que de 2000 hommes qui
escortoient ce Convoy , 600. avoient été tueż ,
et les autres faits prisonniers.
Ce Général a fait distribuer à ses Troupes un
tiers de l'argent qu'il a pris aux Ennemis , et il
attend les ordres de S. M. sur l'usage qu'il doit
faire du reste de cette somme.
LC
NOVEMBRE 1733. 2489
Le corps de Troupes qu'il commande sere
bientôt en état d'ôter aux Moscovites toute communication
avec l'Ukraine.
On a appris qu'il y a de la divison entre les
Ministres de l'Electeur de Saxe et les Opposans
parceque ces derniers ne veulent pas accorder aux
Moscovites un libre passage par la Pologne . Ce
differend retarde la signature des prétendus Pacta
Conventa que les Opposans ont dressés pour être
signés de l'Electeur de Saxe.
Le bruit court que le Comte Potocki Regi
mentaire de la Couronne , dont l'Armée augmente
tous les jours , doit quitter Tarca pous
aller camper à Lowitz .
Fermer
Résumé : POLOGNE.
En novembre 1733, la cour du roi à Danzick s'est renforcée avec l'arrivée de nombreux seigneurs et gentilshommes offrant leurs services. Le roi a reçu des instructions du pape via son nonce en Pologne, reconnaissant ainsi sa royauté. Depuis l'élection de l'Électeur de Saxe comme roi de Pologne le 5 octobre, des troubles ont éclaté. Le général Lucci, commandant les troupes moscovites, a proclamé Auguste III roi de Pologne sans consulter les suffrages, soutenu par l'évêque de Posnanie. Plusieurs seigneurs polonais ont assisté à cette élection controversée. Le comte Potocki, régimentaire de la couronne, a rapporté que les troupes moscovites et saxonnes ont traversé la Vistule. Il a ordonné au palatin de Lublin de se rapprocher de Danzick pour les contrer. À Massoire, des partisans des opposants ont été arrêtés pour avoir stocké des munitions. Le régimentaire a également informé le ministre du roi de Prusse de ne pas disputer le passage de la Vistule aux moscovites. Des opposants mécontents des moscovites ont rejoint le roi à Danzick, confirmant la violence de la proclamation de l'Électeur de Saxe. Le palatin de Lublin a rassemblé des troupes pour protéger sa province. L'armée de la couronne, campée à Tarca, a enlevé des convois aux moscovites. Le comte Potocki a été nommé régimentaire de Lithuanie et a posté ses troupes le long de la Vistule. Le roi a ordonné la publication des universaux pour mobiliser la noblesse et a écrit aux seigneurs pour dénoncer l'alliance des opposants avec les moscovites. Le primat a publié un manifeste réfutant les allégations des ministres de l'empereur et de la czarine, affirmant que son premier soin a été de rétablir l'union parmi la noblesse et de respecter les lois du royaume. Par ailleurs, le comte Pocci, régimentaire de Lithuanie, a informé le roi de la capture d'un convoi ennemi composé de 1500 chariots chargés de munitions et d'une somme considérable d'argent. Lors de cette opération, 600 des 2000 hommes escortant le convoi ont été tués, les autres étant faits prisonniers. Le comte Pocci a distribué un tiers de l'argent capturé à ses troupes et attend les ordres du roi concernant le reste. Le corps de troupes qu'il commande sera bientôt capable de couper toute communication entre les Moscovites et l'Ukraine. Une division entre les ministres de l'Électeur de Saxe et les opposants retarde la signature des Pacta Conventa, en raison du refus des opposants d'accorder un libre passage aux Moscovites à travers la Pologne. Enfin, le comte Potocki, régimentaire de la Couronne, doit quitter Tarca pour aller camper à Lowitz.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 2693-2697
POLOGNE.
Début :
On a appris sur la fin du mois dernier, par un Courrier, arrivé de l'Ukraine à Dantzik, [...]
Mots clefs :
Troupes, Moscovites, Général, Comte, Pologne, Armée, Varsovie, Noblesse, Gdańsk, Élection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
ONa sur la fin dernier, un Courrier , arrivé de l'Ukraine à Dantzik
, que le Kan de Budziack , qui étoit campé
près de Choczim , avec un Corps considérable
de Tartares , s'étoit avancé dans cette Province ;
qu'il avoit attaqué les Troupes , commandées
par le Général Wiesbach ; que la Victoire avoit
1. Vol Gy été
2694 MERCURE
DE FRANCE
été dispurée pendant long- temps ; mais qu'enfin
Jes Moscovites avoient été contraints de prendre
la fure , qu'ils avoient perdu beaucoup de monde
, et s étoient retirez sous le Canon de la Ville
de Kiow , avec le reste des Troupes Moscovites.
་
Le Comte Pocci a envoyé au Roy une Lettre
, dont un Officier Moscovite , qui a été arrêté
par quelques Soldats des Troupes de Lithuanie
etoit chargé pour le Général Lesci , et
par laquelle le Baron d'Osterman mande à ce
Général , que la Czarine ne lui envoyera pas
nouveau secours de Troupes qu'il avoit demandé.
le
Il arrive à Dantzick de temps en temps quelques
uns des Gentils- Hommes qui ont assisté à
la prétendue Election faite en faveur de l'Electeur
de Saxe , et qui ne pouvant se résoudre à
paroître avoir part aux violences que le Général
Moscovite exerce dans la Pologne , se dérobent
de son Camp pour se rendre auprès du Roy; ils
ont rapporté que l'Armée ennemie souffroit une
extrême disette , parce que la plupart des Villa- .
ges des environs de Warsovie avoient été abandonnez
par les Païsans , qui ayant eu la précau.
tion de faire voiturer leurs provisions en lieu de
sûreté , avant l'arrivée des Moscovites ,
retirez dans la Forêt d'Ostrolensko , pour ne pas
payer les contributions excessives que les Ennemis
exigeoient d'eux ; les mêmes Gentils hommes
assurent que si le Général Lesci décampe
des environs de Warsovie , ce sera pour trou
ver moyen de faire subsister ses Troupes plutôr
que pour former quelqu'entreprise ; tous confirment
qu'il n'y avoir pas un seul Gentil - homme
de la grande Pologne , parmi les Opposans , lorsque
les Moscovites les forcerent de prociames
I. Vol.
s'étoient
PEDECEMBR
E. 1733. 2695
L'Electeur de Saxe , et que le Prince Wienovieski
après la proclamation de ce Prince , avoit fait
signer l'Acte d'Election à deux jeunes gens de la
Maison de Dialenski , qui étudient les Humanitez
à Warsovie , et au fils du feu Comte Potocki
, âgé seulement de 7 ans , afin qu'on ne pût
dire que la Noblesse de la premiere et de la plus
grande partie du Royaume , n'avoit cu aucune
part à cette Election ; ils ajoûtent qu'elle a été
faite au milieu de l'Armée Moscovire , et que
c'est une Hôtellerie qui a servi de lieu d'Assemblée
pour recueillir les suffrages.
La Noblesse des Palatinats , de Prusse, de Mariemboug
et de Russie , qui est assemblée depuis
quelque- temps à Graudentz , selon les Or
dres portez par les Universaux ; a fait une Confédération
, par laquelle elle s'engage à ne point
quitter les Armes que les Troupes Moscovites et
Saxones ne soient sorties des Terres de la Ré
publique et l'on assure que la plus grande par
tie de la Noblesse des autres Palatinats entrera
dans cette Confédération .
;
Plusieurs Villes et diverses Abbayes de la
Prusse Polonoise , et des autres Provinces Sep
tentrionales de la Pologne , font lever des Troupes
à leurs dépens pour le service du Roy.
On a reçu avis que le Comte Potoski , Régi
mentaire de la Couronne, étoit campé entre Sandomir
et Ospatow avec l'Armée , qui est aug
mentée considérablement , et que le Palatin de
Lublin s'étoit avancé vers Cracovie , avec um
Corps considérable de Troupes , pour empêcher
les Ennemis de s'en rendre maîtres.
Le Comte Poniatowski , Palatin de Masovie ,
qui est allé à Berlin , a écrit au Roy , que le 23
1. Vol. Gv No
2696 MERCURE DE FRANCE
Novembre il avoit eu audience de S. M. Pruss
sienne.
On apprend par Lettre de Dantzică du commencement
du mois , que les Troupes Moscovires
ne pouvant plus demeurer près de Warsovie ,
à cause de la disette des Vivres et des Fourages,
sont a lées campet à Lowitz , où elles exercent
beaucoup de violences,mais qu'elles éprouveront
bien-tôt dans leur nouveau Camp les mêmes incommoditez
qu'elles souffroient dans celui qu'el
Jes ont quitté , parce que la plupart des Pay sans
ont suivi l'exemple de ceux des Villages voisins de
Warsovie, et se sont retirez avec leurs Provisions
dans des Bois et sur des Montagnes d'un accès
fort difficile.
Le Regimentaire de la Couronne est toujours
campé entre Ospatow et Sandomir , er son Armée
est actuellement d'environ 25000 hommes.
Les deux Corps de Troupes qui sont sous les or
dres du Palatin de Lublin et du Comte Pocci,sont
fort augmentez: Le premier est à présent dans le
voisinage de Cracovie , et le second s'est avancé
dans le Palat nat de Russie , pour être plus à por
rée d'arrêter les Convois des Moscovites .
On croit que ces trois Généraux ne réuniront
pas si - tôt leurs Troupes , et que leur dessein est
de détruire l'Armée Ennemie , en lui ôtant tout
de subsister et en l'affoiblissant par des moyen
Combats continuels.
Les Levées que la Ville de Danzick et quelquesautres
de la Prusse Polonoise ont ordonnées,
se font avec beaucoup de succès , et l'on compte
Passembler incessamment dans cette Province
10 ou 12000 hommes de Troupes réglées. Plusieurs
Seigneurs ont fait prendre les Armes à
leurs Vassaux , et ils incommodent extrêmement
1. Vol Les
DECEMBRE. 1733. 2697
les Moscovites , à qui ils enlevent presque tous
les jours quelque Parti ou quelque Convoi. Celui
d'Artillerie et d'Argent qui est arrivé depuis pea
de Moscovie , a été suivi pendant quelques jours
par le Comte Pocci , et l'Escorte a eu à soutenir
contre lui plusieurs Combats , dans lesquels les
Ennemis ont beaucoup perdu des leurs.
Le Général Lesci fait tous les jours de nou
velles instances auprès de la Czarine pour obte
nir un nouveau renfort de Troupes , mais on ne
croit pas que S. M. Czarienne soit en état de lui
en envoyer.
Le Roy a reçu une copie de l'Acte de confé
dération , par lequel la Noblesse de quelques
Palatinats s'est engagée à ne point quitter les
Armes , jusqu'à ce que la Pologne soit délivrée
des Troupes Etrangeres qui l'oppriment.
ONa sur la fin dernier, un Courrier , arrivé de l'Ukraine à Dantzik
, que le Kan de Budziack , qui étoit campé
près de Choczim , avec un Corps considérable
de Tartares , s'étoit avancé dans cette Province ;
qu'il avoit attaqué les Troupes , commandées
par le Général Wiesbach ; que la Victoire avoit
1. Vol Gy été
2694 MERCURE
DE FRANCE
été dispurée pendant long- temps ; mais qu'enfin
Jes Moscovites avoient été contraints de prendre
la fure , qu'ils avoient perdu beaucoup de monde
, et s étoient retirez sous le Canon de la Ville
de Kiow , avec le reste des Troupes Moscovites.
་
Le Comte Pocci a envoyé au Roy une Lettre
, dont un Officier Moscovite , qui a été arrêté
par quelques Soldats des Troupes de Lithuanie
etoit chargé pour le Général Lesci , et
par laquelle le Baron d'Osterman mande à ce
Général , que la Czarine ne lui envoyera pas
nouveau secours de Troupes qu'il avoit demandé.
le
Il arrive à Dantzick de temps en temps quelques
uns des Gentils- Hommes qui ont assisté à
la prétendue Election faite en faveur de l'Electeur
de Saxe , et qui ne pouvant se résoudre à
paroître avoir part aux violences que le Général
Moscovite exerce dans la Pologne , se dérobent
de son Camp pour se rendre auprès du Roy; ils
ont rapporté que l'Armée ennemie souffroit une
extrême disette , parce que la plupart des Villa- .
ges des environs de Warsovie avoient été abandonnez
par les Païsans , qui ayant eu la précau.
tion de faire voiturer leurs provisions en lieu de
sûreté , avant l'arrivée des Moscovites ,
retirez dans la Forêt d'Ostrolensko , pour ne pas
payer les contributions excessives que les Ennemis
exigeoient d'eux ; les mêmes Gentils hommes
assurent que si le Général Lesci décampe
des environs de Warsovie , ce sera pour trou
ver moyen de faire subsister ses Troupes plutôr
que pour former quelqu'entreprise ; tous confirment
qu'il n'y avoir pas un seul Gentil - homme
de la grande Pologne , parmi les Opposans , lorsque
les Moscovites les forcerent de prociames
I. Vol.
s'étoient
PEDECEMBR
E. 1733. 2695
L'Electeur de Saxe , et que le Prince Wienovieski
après la proclamation de ce Prince , avoit fait
signer l'Acte d'Election à deux jeunes gens de la
Maison de Dialenski , qui étudient les Humanitez
à Warsovie , et au fils du feu Comte Potocki
, âgé seulement de 7 ans , afin qu'on ne pût
dire que la Noblesse de la premiere et de la plus
grande partie du Royaume , n'avoit cu aucune
part à cette Election ; ils ajoûtent qu'elle a été
faite au milieu de l'Armée Moscovire , et que
c'est une Hôtellerie qui a servi de lieu d'Assemblée
pour recueillir les suffrages.
La Noblesse des Palatinats , de Prusse, de Mariemboug
et de Russie , qui est assemblée depuis
quelque- temps à Graudentz , selon les Or
dres portez par les Universaux ; a fait une Confédération
, par laquelle elle s'engage à ne point
quitter les Armes que les Troupes Moscovites et
Saxones ne soient sorties des Terres de la Ré
publique et l'on assure que la plus grande par
tie de la Noblesse des autres Palatinats entrera
dans cette Confédération .
;
Plusieurs Villes et diverses Abbayes de la
Prusse Polonoise , et des autres Provinces Sep
tentrionales de la Pologne , font lever des Troupes
à leurs dépens pour le service du Roy.
On a reçu avis que le Comte Potoski , Régi
mentaire de la Couronne, étoit campé entre Sandomir
et Ospatow avec l'Armée , qui est aug
mentée considérablement , et que le Palatin de
Lublin s'étoit avancé vers Cracovie , avec um
Corps considérable de Troupes , pour empêcher
les Ennemis de s'en rendre maîtres.
Le Comte Poniatowski , Palatin de Masovie ,
qui est allé à Berlin , a écrit au Roy , que le 23
1. Vol. Gv No
2696 MERCURE DE FRANCE
Novembre il avoit eu audience de S. M. Pruss
sienne.
On apprend par Lettre de Dantzică du commencement
du mois , que les Troupes Moscovires
ne pouvant plus demeurer près de Warsovie ,
à cause de la disette des Vivres et des Fourages,
sont a lées campet à Lowitz , où elles exercent
beaucoup de violences,mais qu'elles éprouveront
bien-tôt dans leur nouveau Camp les mêmes incommoditez
qu'elles souffroient dans celui qu'el
Jes ont quitté , parce que la plupart des Pay sans
ont suivi l'exemple de ceux des Villages voisins de
Warsovie, et se sont retirez avec leurs Provisions
dans des Bois et sur des Montagnes d'un accès
fort difficile.
Le Regimentaire de la Couronne est toujours
campé entre Ospatow et Sandomir , er son Armée
est actuellement d'environ 25000 hommes.
Les deux Corps de Troupes qui sont sous les or
dres du Palatin de Lublin et du Comte Pocci,sont
fort augmentez: Le premier est à présent dans le
voisinage de Cracovie , et le second s'est avancé
dans le Palat nat de Russie , pour être plus à por
rée d'arrêter les Convois des Moscovites .
On croit que ces trois Généraux ne réuniront
pas si - tôt leurs Troupes , et que leur dessein est
de détruire l'Armée Ennemie , en lui ôtant tout
de subsister et en l'affoiblissant par des moyen
Combats continuels.
Les Levées que la Ville de Danzick et quelquesautres
de la Prusse Polonoise ont ordonnées,
se font avec beaucoup de succès , et l'on compte
Passembler incessamment dans cette Province
10 ou 12000 hommes de Troupes réglées. Plusieurs
Seigneurs ont fait prendre les Armes à
leurs Vassaux , et ils incommodent extrêmement
1. Vol Les
DECEMBRE. 1733. 2697
les Moscovites , à qui ils enlevent presque tous
les jours quelque Parti ou quelque Convoi. Celui
d'Artillerie et d'Argent qui est arrivé depuis pea
de Moscovie , a été suivi pendant quelques jours
par le Comte Pocci , et l'Escorte a eu à soutenir
contre lui plusieurs Combats , dans lesquels les
Ennemis ont beaucoup perdu des leurs.
Le Général Lesci fait tous les jours de nou
velles instances auprès de la Czarine pour obte
nir un nouveau renfort de Troupes , mais on ne
croit pas que S. M. Czarienne soit en état de lui
en envoyer.
Le Roy a reçu une copie de l'Acte de confé
dération , par lequel la Noblesse de quelques
Palatinats s'est engagée à ne point quitter les
Armes , jusqu'à ce que la Pologne soit délivrée
des Troupes Etrangeres qui l'oppriment.
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, des rapports récents signalent que le Khan de Budziack, à la tête d'un corps de Tartares, a attaqué les troupes du Général Wiesbach en Ukraine. Après une bataille indécise, les Moscovites se sont retirés à Kiow. Le Comte Pocci a transmis une lettre révélant que la Czarine ne fournira pas de nouveaux secours au Général Lesci. Des nobles ayant assisté à l'élection de l'Électeur de Saxe en Pologne rapportent que l'armée ennemie souffre de disette, les paysans ayant caché leurs provisions. Ils confirment que l'élection a été faite sous la contrainte des Moscovites et que la noblesse n'y a pas participé. La noblesse de plusieurs palatinats a formé une confédération pour chasser les troupes moscovites et saxonnes. Des villes et abbayes lèvent des troupes pour le service du Roi. Le Comte Potoski, avec une armée de 25 000 hommes, est campé entre Sandomir et Ospatow, tandis que le Palatin de Lublin et le Comte Pocci avancent avec leurs troupes pour contrer les ennemis. Les Moscovites, ayant quitté Warsovie, campent à Lowitz mais continuent de subir des attaques. Les levées de troupes dans la Prusse Polonoise se font avec succès, et plusieurs seigneurs harcèlent les Moscovites en attaquant leurs convois. Le Général Lesci demande en vain des renforts à la Czarine. Le Roi a reçu une copie de l'acte de confédération de la noblesse polonaise.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 2697-2704
PARALLELE, de l'Election à la Couronne de Pologne, faite en faveur du Serénissime STANISLAS LESZCZYNSKI, & du Sérénissime FREDERIC AUGUSTE.
Début :
1o. Le Serénissime Stanislas Leszczynski a eu pour lui les suffrages unanimes et prompts de [...]
Mots clefs :
Élection, Stanislas Leszczynski, Auguste III de Pologne, République, Royaume, Nomination, Constitution, Pologne, Diète de convocation, Suffrages
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texteReconnaissance textuelle : PARALLELE, de l'Election à la Couronne de Pologne, faite en faveur du Serénissime STANISLAS LESZCZYNSKI, & du Sérénissime FREDERIC AUGUSTE.
PARALLELE , de l'Election à la
Couronne de Pologne , faite en faveur du
Serenissime STANISLAS LESZCZYNSKI ,
du Serénissime FREDERIC AUGUSTE.
de
1°. Le Serénissime Stanislas Leszczynski a en
pour lui les suffrages unanimes et prompts
la Republique entiere , assemblée légitimement ,
c'est- à-dire de tous les Palatinats , Territoires
et Districts , au nombre de plus de 60000 hommes,
après que S. A.le Primat leur a eu demandễ
qui on devoit nommer Roi de Pologne ; et le
Grand Maréchal de la Couronne a proclamé ce
Prince en cette qualité .
I. De tant de milliers d'Hommes qui étoient ,
dans le Camp Electoral , pas un n'a nommé le
Serenissime Frédéric Auguste , et par conséquent
s'il n'a été proposé ni à la République ni par la
L. Voli
Ré
2698 MERCURE DE FRANCE
République , il n'a på en aucune maniere êtrè
nommé.
En quel tems .
2°. Le S. Stanislas a été élû dans le terme fixé
par unc constitution de la Diette de convocation
tenue cette année. Ainsi , on s'est conformé en
l'élisant à cette constitution qui prescrit pour des
raisons très importantes de terminer sans délai
P'Election du Roy , outre que dans le tempsmême
de l'Election , les Palatinats demandoient
qu'on pressa la nomination , comme il s'étoit
pratiqué dans un cas semblable ; sçavoir à l'Election
d'Uladislas IV. à laquelle les Russiens vou
loient mettre obstacle .
II. Lorsque le S. Frédéric Auguste a été élû ,
le temps de l'Election étoit passé , parce que cel
le du S Stanislas étant légitimement terminée
par la même , la Dietre d'Election l'étoit aussi ,
et que tous les Palatinats, Territoires et Districts
s'étoient retirez du Champ d'Election , après
avoir reçu les adieux de leur Maréchal , sans
avoir limité l'Acte d'Election , de sorte que si la
premiere Election avoit été deffectueuse , il en
faudroit faire une nouvelle , indiquer une nouvelle
Diette de Convocation , assembler de nouveau
les Diettines, expédier pour ce sujet de noupeaux
Universaux , & c,
En quel lieu.
3 °. Le S. Stanislas a été élû dans le lieu désigné
par une foule de Constitutions du Royaume,
et dernierement encore par celle de la Distte de
Convocation , tenue cette année ; c'est - à-dire
dans le Champ Electoral , ainsi qu'on l'appelle
proprement , entre Warsovie et le Village de
I. Vol. Vuola
DECEMBRE. 1733. 2899.
Vvola , où de temps immémorial des Elections
ont coûtume de se faire selon les anciennes Cons◄
titutions.
III. Le S. Frédéric- Auguste a été élû de l'autre
côté de la Vistule , dans la Plaine de Praage
joignant un Bois , près d'un Village , nommé
Kamien ; et là un grand Chemin a servi de
Champ Electoral , et une Hôtellerie de Szopa .
pour les Sénateurs au mépris des Constitutions,
Usages et Coutumes , et quoique les Dieures de
Convocation fixent toujours le temps et le lieu
où de tels Actes se doivent passer; tellement qu'un
Acte célébré hors du lieu , marqué par la Loy
est déslois absolument nul.
Par qui él .
4°. Le S. Stanislas a eu dans son E'ection , ce
qui en fait le point le plus essentiel ; sçavoir , la,
présence de tous les Palatinats , Terres , et Disericts
, sans en excepter un seul , qui après les
solemnitez ordinaires , Pont élû librement et de
plein gré, tellement que pour lui se sont réunies
les voix de plus de 60000 hommes , et d'un Peu-,
ple Electeur , dont la conduite et le droit song
irreprochables.
IV. Il ne s'est trouvé à l'Election du S. Frédéric-
Auguste, aucun Palatinar , Territoire , ni
District. li n'a été élû que par un petit nombre
de Gens et par de simples Particuliers , à qui la,
République n'avoit point donné pouvoir de le.
faire. Il a été élû par des Gens qu'on arrêta
lorsqu'ils retournoient chez eux après l'Election
et dont les uns donnérent leurs voix , ‹ffrayez,
par les Universaux du Général Lesci , qui menaçoit
de mettre tout à feu et à sang , tandis que
les autres vendirent bien leurs suffrages.
J. Vol.
ป
2700 MERCURE DE FRANCE
Il a été élû par des Parjures , dont quelques
uns avoient juré deux ou trois fois , que , se con
formant à l'intention unanime de la République
et aux Instructions expresses de la plupart des
Palatinats , Terres et Districts , ils n'éliroient
point de Candidat qui ne fut né de pere et de
mere Catholiques Romains , et qui cût des Domaines
ou des Armées hots du Royaume.
Il a eu pour Electeurs des Proscrits et des Ennemis
de la Patrie , déclarez tels , en partie par la
Constitution de la Diette de Convocation , contre
ceux qui éliroient un Roy étranger et ayant
des Domaines hors du Royaume, et en partie par
le Decret de la République entiere , assemblée
dans le Champ Electoral, Décret qu'elle a inséré
dans son Manifeste , contre l'invasion des Russiens
, et que signérent ceux - là même qui ont
adhéré à ces Russiens dans l'Election du S. Fré
deric- Auguste.
Au reste , je dis par le Décret , parce qu'effec
tivement il comprend , non seulement ceux qui
ont attiré l'Armée Russienne , mais encore tous
ceux qui pourroient dans la suite adhérer aux
Russiens , et que la République les y a déclareztous
également Ennemis de la Patrie , abandonnez
à la vengeance d'un chacun , &c.
Il faut aussi remarquer que n'y ayant à l'E
Tection aucun Député de la Grande Pologne , on
ya appellé deux jeunes Seigneurs du nom de
Dzialynski , qui faisoient leurs Etudes à Varsovie.
Ce qu'il y a de plus étrange , c'est qu'ur
Enfant de sept ans , Fils de l'Illustrissime Seigneur
Potocki, Maréchal de la Cour du Royaume
, a été invité à l'Election , et qu'on lui en a
fait signer l'Acte, afin , sans doute , qu'en voyant
ce nom parmi les autres , on puisse croire que
I. Fol. quel
DECEMBRE. 1733. 2701
quelqu'un de la Maison Potocki adhére au parti
de l'Electeur de Saxe.
Par qui nommé.
s . Le S. Stanislas a été nommé par Monsei
gneur Théodore Potocki , Archevêque de Gnêsne,
Primat du Royaume , c'est - à dire , un Prélat à
qui les Loix du Royaume , les Bulles des Papes ,
et particulierement la Constitution de la Diette
de Convocation , Constitution confirmée par le
serment des Evêques , conférent expres ément
et privativement à tous autres Evêques , le droit
de nommer le Roy. Tous sont donc exclus par
leurs sermens et sous certaines peines du droit
de nommer les Rois. Il y a même une Bulle du
Pape Sixte V. qui porté que , si un Roy a été
nommé par un autre que par le Primat du
Royaume , non - seulement l'Evêque qui a fait la
nomination , encourt des peines exprimées dans
cette Bulle , mais encore que cette nomination
est nulle et sans force.
V. Le S. Frederic Auguste a été nommé , non
par le Primat , mais par M. Hostus , Evêque de
Posnanie , en quoi ce Prélat a violé p.emierement
le serment géneral qu'il a prêté comme
Sénateur , de détourner tout ce qui peut être préjudiciable
à la République , puisque par sa nomination
il a attiré sur elle les plus grands maux,
porté atteinte à la liberté des Elections , occasionné
le renversement de l'Etat et des Loix ,
procuré l'effusion du sang humain , la désolation
du Royaume , l'oppression des Pauvres , la vio
lation des immunitez Ecclesiastiques , et enfin
le pillage des biens appartenans au Clergé .
Il a violé en second lieu le serment general
par lequel il s'est obligé dans la Diette de Con-
L. Vol. Vocation
2702 MERCURE DE FRANCE
vocation , de ne point élire de Roy étranger , on
ayant ses Domaines hors du Royaume.
Il a violé enfin le serment particulier que les au
tres Evêques et lui - même ont fait dans la susdite
Diette, de ne point attenter au droit de nommer
le Roy , droit que les Loix ont attaché à la dignité
du Primat. En un mot , le S. Auguste s'est
trouvé n'avoir que la nomination d'un Prélat ,
qui par cette nomination - là même , violoit tout
la fois trois sermens , et qui en même temps
encouroit les peines exprimées par le Decret que
la République entiere a inseré dans son Manifeste
et auquel lui - même a souscrit,
De quelle maniere ?
6. Le S. Stanillas a été élû par la République
avec une entiere liberté , et sans qu'il y cûr ni
Armée ni Troupes qui arrachassent les suffrages
de qui que ce soit en faveur d'un Candidat. Il a
été élú avec le consentement unanime de tous
ceux qui étoient dans le Champ Electoral , et sans
la moindre contradiction : Car il ne faut pas regarder
comme telles ni les oppositions que
M. Kaminski commençoit à faire dans le lieu
de la nomination , ni la retraite du Staroste d'O
poczyn , qui la veille de l'Election sortit du
Champ Electoral; le premier ramené par des re
montrances amiables et par de bons conseils , ré.
voqua son opposition de bon coeur et sans qu'on
lui fit la moindre violence ; il la révoqua à l'instant
et sur le lieu même , et il cria Vive Stanislase
Le second marqua par une Lettre la joye qu'il
avoit de l'heureux succès de l'Election et félicita
le Prince , sur qui elle étoit tombée , et quant
aux autres Electeurs , le lendemain de l'Election
ils allerent saluer l'Elû et l'assurer d'une parfaite
soumission.
DECEMBRE. 1733. 2703.
VI. Le S. Frederic Auguste a été élû avec
tout ce qui marque la derniere violence, puisque
les Electeurs étoient environnez d'une Armée
nombreuse , et qu'on n'obtint leurs suffrages
que par des persuasions armées . L'Election n'a
donc pas été libre. Mais comment eût - ele pů
l'être , lorsqu'un petit nombre de Citoyens pri-"
vez partagez en quatre Candidats , et devant
élire un Roy par confédération , voyoient dans
le parti du S. Frederic Auguste , le General Lesci,
agissant avec une autorité souveraine , nommer
et proclamer le premier ce Prince ? entraînez par.
la force superieure , ils ont accedé à cette Election
avec moins de joye que d'apparence de respect
, et on en trouve les preuves dans une Let-'
tre originale du même General Lesci au Comte
d'Osterman , où il s'exprime en ces termes :
Les Seigneurs Polonois étant divisez entre eux
sur le choix d'un Candidat , je les ai obligez par
des promesses et plus encore par des menaces , à dé
ferer la Couronne à l'Electeur de Saxe. Il sera assez
puissant pour se maintenir sur le Trône et pour
deffendre ceux qui l'y ont élevé.
L'Election du Sérenissime Auguste II. de
glorieuse mémoire , quoique faite par une Session
, a de grands avantages sur la prétendue
Election du S. Frederic Auguste. La premiere
fut l'ouvrage d'une partie considerable de la République
, légitimement assemblée dans le lieu
accoûtumé et désigné par la Constitution et le
temps de l'Election n'étoit pas encore écoulé ,
de sorte qu'en même- temps et au même endroit,
on nomma les deux Candidats en présence de
tous les Palatinats , Terres et Districts . La se
conde n'a été faite ni dans le lieu ni au temps
que les Loix marquaient , ni à la face de la Ré
山
1. Vol. publique
2704 MERCURE DE FRANCE
publique assemblée , et le S. Frederic Augusté a
été proclamé par une poignée d'hommes desti ."
tuez de tout pouvoir et autorité , par des hommes
que les Loix ont notez , par des hommes"
Sujets aux peines décernées contre les Traîtres ,'
et enfin sans qu'il ait assisté à cet Acte aucun
Palatinat , Territoire ni District.
Sans y être mieux
autorisé
, on a transferé
de
Praage
à Warsovie
, les Séances
touchant
les
Pacta
Conventa
, et on les y a continuées
15.
jours de suite aprés cette fausse
Election
. Par les´
mêmes
Pacta-Conventa
, on a ouvert
aux Trou."
pes Russiennes
le passage
en Pologne
, et on leur
a permis
d'y aller en tels lieux qu'il leur plairoit.
On a bien voulu
fournir
par là une occasion
continuelle
à des troubles
domestiques
, et
de justes
raisons
aux Etrangers
de nous déclarer
la guerre
, et on s'est peu soucié
d'einbarasser
la République.
Nous soumettons ce fidelle et exact Parallele
au jugement de l'Univers . Qu'on juge qui il
faut reconnoître pour légitime Roy de Pologne,
ou d'un Prince élû contre toutes sortes de Loix
et Constitutions et par la seule force des Armes
ou d'un autre qui a été élû selon ces Loix er
Constitutions , et que les suffrages libres et unanimes
de tout ce qu'il y avoit d'Electeurs , ont
élevé sur le Trône.
Couronne de Pologne , faite en faveur du
Serenissime STANISLAS LESZCZYNSKI ,
du Serénissime FREDERIC AUGUSTE.
de
1°. Le Serénissime Stanislas Leszczynski a en
pour lui les suffrages unanimes et prompts
la Republique entiere , assemblée légitimement ,
c'est- à-dire de tous les Palatinats , Territoires
et Districts , au nombre de plus de 60000 hommes,
après que S. A.le Primat leur a eu demandễ
qui on devoit nommer Roi de Pologne ; et le
Grand Maréchal de la Couronne a proclamé ce
Prince en cette qualité .
I. De tant de milliers d'Hommes qui étoient ,
dans le Camp Electoral , pas un n'a nommé le
Serenissime Frédéric Auguste , et par conséquent
s'il n'a été proposé ni à la République ni par la
L. Voli
Ré
2698 MERCURE DE FRANCE
République , il n'a på en aucune maniere êtrè
nommé.
En quel tems .
2°. Le S. Stanislas a été élû dans le terme fixé
par unc constitution de la Diette de convocation
tenue cette année. Ainsi , on s'est conformé en
l'élisant à cette constitution qui prescrit pour des
raisons très importantes de terminer sans délai
P'Election du Roy , outre que dans le tempsmême
de l'Election , les Palatinats demandoient
qu'on pressa la nomination , comme il s'étoit
pratiqué dans un cas semblable ; sçavoir à l'Election
d'Uladislas IV. à laquelle les Russiens vou
loient mettre obstacle .
II. Lorsque le S. Frédéric Auguste a été élû ,
le temps de l'Election étoit passé , parce que cel
le du S Stanislas étant légitimement terminée
par la même , la Dietre d'Election l'étoit aussi ,
et que tous les Palatinats, Territoires et Districts
s'étoient retirez du Champ d'Election , après
avoir reçu les adieux de leur Maréchal , sans
avoir limité l'Acte d'Election , de sorte que si la
premiere Election avoit été deffectueuse , il en
faudroit faire une nouvelle , indiquer une nouvelle
Diette de Convocation , assembler de nouveau
les Diettines, expédier pour ce sujet de noupeaux
Universaux , & c,
En quel lieu.
3 °. Le S. Stanislas a été élû dans le lieu désigné
par une foule de Constitutions du Royaume,
et dernierement encore par celle de la Distte de
Convocation , tenue cette année ; c'est - à-dire
dans le Champ Electoral , ainsi qu'on l'appelle
proprement , entre Warsovie et le Village de
I. Vol. Vuola
DECEMBRE. 1733. 2899.
Vvola , où de temps immémorial des Elections
ont coûtume de se faire selon les anciennes Cons◄
titutions.
III. Le S. Frédéric- Auguste a été élû de l'autre
côté de la Vistule , dans la Plaine de Praage
joignant un Bois , près d'un Village , nommé
Kamien ; et là un grand Chemin a servi de
Champ Electoral , et une Hôtellerie de Szopa .
pour les Sénateurs au mépris des Constitutions,
Usages et Coutumes , et quoique les Dieures de
Convocation fixent toujours le temps et le lieu
où de tels Actes se doivent passer; tellement qu'un
Acte célébré hors du lieu , marqué par la Loy
est déslois absolument nul.
Par qui él .
4°. Le S. Stanislas a eu dans son E'ection , ce
qui en fait le point le plus essentiel ; sçavoir , la,
présence de tous les Palatinats , Terres , et Disericts
, sans en excepter un seul , qui après les
solemnitez ordinaires , Pont élû librement et de
plein gré, tellement que pour lui se sont réunies
les voix de plus de 60000 hommes , et d'un Peu-,
ple Electeur , dont la conduite et le droit song
irreprochables.
IV. Il ne s'est trouvé à l'Election du S. Frédéric-
Auguste, aucun Palatinar , Territoire , ni
District. li n'a été élû que par un petit nombre
de Gens et par de simples Particuliers , à qui la,
République n'avoit point donné pouvoir de le.
faire. Il a été élû par des Gens qu'on arrêta
lorsqu'ils retournoient chez eux après l'Election
et dont les uns donnérent leurs voix , ‹ffrayez,
par les Universaux du Général Lesci , qui menaçoit
de mettre tout à feu et à sang , tandis que
les autres vendirent bien leurs suffrages.
J. Vol.
ป
2700 MERCURE DE FRANCE
Il a été élû par des Parjures , dont quelques
uns avoient juré deux ou trois fois , que , se con
formant à l'intention unanime de la République
et aux Instructions expresses de la plupart des
Palatinats , Terres et Districts , ils n'éliroient
point de Candidat qui ne fut né de pere et de
mere Catholiques Romains , et qui cût des Domaines
ou des Armées hots du Royaume.
Il a eu pour Electeurs des Proscrits et des Ennemis
de la Patrie , déclarez tels , en partie par la
Constitution de la Diette de Convocation , contre
ceux qui éliroient un Roy étranger et ayant
des Domaines hors du Royaume, et en partie par
le Decret de la République entiere , assemblée
dans le Champ Electoral, Décret qu'elle a inséré
dans son Manifeste , contre l'invasion des Russiens
, et que signérent ceux - là même qui ont
adhéré à ces Russiens dans l'Election du S. Fré
deric- Auguste.
Au reste , je dis par le Décret , parce qu'effec
tivement il comprend , non seulement ceux qui
ont attiré l'Armée Russienne , mais encore tous
ceux qui pourroient dans la suite adhérer aux
Russiens , et que la République les y a déclareztous
également Ennemis de la Patrie , abandonnez
à la vengeance d'un chacun , &c.
Il faut aussi remarquer que n'y ayant à l'E
Tection aucun Député de la Grande Pologne , on
ya appellé deux jeunes Seigneurs du nom de
Dzialynski , qui faisoient leurs Etudes à Varsovie.
Ce qu'il y a de plus étrange , c'est qu'ur
Enfant de sept ans , Fils de l'Illustrissime Seigneur
Potocki, Maréchal de la Cour du Royaume
, a été invité à l'Election , et qu'on lui en a
fait signer l'Acte, afin , sans doute , qu'en voyant
ce nom parmi les autres , on puisse croire que
I. Fol. quel
DECEMBRE. 1733. 2701
quelqu'un de la Maison Potocki adhére au parti
de l'Electeur de Saxe.
Par qui nommé.
s . Le S. Stanislas a été nommé par Monsei
gneur Théodore Potocki , Archevêque de Gnêsne,
Primat du Royaume , c'est - à dire , un Prélat à
qui les Loix du Royaume , les Bulles des Papes ,
et particulierement la Constitution de la Diette
de Convocation , Constitution confirmée par le
serment des Evêques , conférent expres ément
et privativement à tous autres Evêques , le droit
de nommer le Roy. Tous sont donc exclus par
leurs sermens et sous certaines peines du droit
de nommer les Rois. Il y a même une Bulle du
Pape Sixte V. qui porté que , si un Roy a été
nommé par un autre que par le Primat du
Royaume , non - seulement l'Evêque qui a fait la
nomination , encourt des peines exprimées dans
cette Bulle , mais encore que cette nomination
est nulle et sans force.
V. Le S. Frederic Auguste a été nommé , non
par le Primat , mais par M. Hostus , Evêque de
Posnanie , en quoi ce Prélat a violé p.emierement
le serment géneral qu'il a prêté comme
Sénateur , de détourner tout ce qui peut être préjudiciable
à la République , puisque par sa nomination
il a attiré sur elle les plus grands maux,
porté atteinte à la liberté des Elections , occasionné
le renversement de l'Etat et des Loix ,
procuré l'effusion du sang humain , la désolation
du Royaume , l'oppression des Pauvres , la vio
lation des immunitez Ecclesiastiques , et enfin
le pillage des biens appartenans au Clergé .
Il a violé en second lieu le serment general
par lequel il s'est obligé dans la Diette de Con-
L. Vol. Vocation
2702 MERCURE DE FRANCE
vocation , de ne point élire de Roy étranger , on
ayant ses Domaines hors du Royaume.
Il a violé enfin le serment particulier que les au
tres Evêques et lui - même ont fait dans la susdite
Diette, de ne point attenter au droit de nommer
le Roy , droit que les Loix ont attaché à la dignité
du Primat. En un mot , le S. Auguste s'est
trouvé n'avoir que la nomination d'un Prélat ,
qui par cette nomination - là même , violoit tout
la fois trois sermens , et qui en même temps
encouroit les peines exprimées par le Decret que
la République entiere a inseré dans son Manifeste
et auquel lui - même a souscrit,
De quelle maniere ?
6. Le S. Stanillas a été élû par la République
avec une entiere liberté , et sans qu'il y cûr ni
Armée ni Troupes qui arrachassent les suffrages
de qui que ce soit en faveur d'un Candidat. Il a
été élú avec le consentement unanime de tous
ceux qui étoient dans le Champ Electoral , et sans
la moindre contradiction : Car il ne faut pas regarder
comme telles ni les oppositions que
M. Kaminski commençoit à faire dans le lieu
de la nomination , ni la retraite du Staroste d'O
poczyn , qui la veille de l'Election sortit du
Champ Electoral; le premier ramené par des re
montrances amiables et par de bons conseils , ré.
voqua son opposition de bon coeur et sans qu'on
lui fit la moindre violence ; il la révoqua à l'instant
et sur le lieu même , et il cria Vive Stanislase
Le second marqua par une Lettre la joye qu'il
avoit de l'heureux succès de l'Election et félicita
le Prince , sur qui elle étoit tombée , et quant
aux autres Electeurs , le lendemain de l'Election
ils allerent saluer l'Elû et l'assurer d'une parfaite
soumission.
DECEMBRE. 1733. 2703.
VI. Le S. Frederic Auguste a été élû avec
tout ce qui marque la derniere violence, puisque
les Electeurs étoient environnez d'une Armée
nombreuse , et qu'on n'obtint leurs suffrages
que par des persuasions armées . L'Election n'a
donc pas été libre. Mais comment eût - ele pů
l'être , lorsqu'un petit nombre de Citoyens pri-"
vez partagez en quatre Candidats , et devant
élire un Roy par confédération , voyoient dans
le parti du S. Frederic Auguste , le General Lesci,
agissant avec une autorité souveraine , nommer
et proclamer le premier ce Prince ? entraînez par.
la force superieure , ils ont accedé à cette Election
avec moins de joye que d'apparence de respect
, et on en trouve les preuves dans une Let-'
tre originale du même General Lesci au Comte
d'Osterman , où il s'exprime en ces termes :
Les Seigneurs Polonois étant divisez entre eux
sur le choix d'un Candidat , je les ai obligez par
des promesses et plus encore par des menaces , à dé
ferer la Couronne à l'Electeur de Saxe. Il sera assez
puissant pour se maintenir sur le Trône et pour
deffendre ceux qui l'y ont élevé.
L'Election du Sérenissime Auguste II. de
glorieuse mémoire , quoique faite par une Session
, a de grands avantages sur la prétendue
Election du S. Frederic Auguste. La premiere
fut l'ouvrage d'une partie considerable de la République
, légitimement assemblée dans le lieu
accoûtumé et désigné par la Constitution et le
temps de l'Election n'étoit pas encore écoulé ,
de sorte qu'en même- temps et au même endroit,
on nomma les deux Candidats en présence de
tous les Palatinats , Terres et Districts . La se
conde n'a été faite ni dans le lieu ni au temps
que les Loix marquaient , ni à la face de la Ré
山
1. Vol. publique
2704 MERCURE DE FRANCE
publique assemblée , et le S. Frederic Augusté a
été proclamé par une poignée d'hommes desti ."
tuez de tout pouvoir et autorité , par des hommes
que les Loix ont notez , par des hommes"
Sujets aux peines décernées contre les Traîtres ,'
et enfin sans qu'il ait assisté à cet Acte aucun
Palatinat , Territoire ni District.
Sans y être mieux
autorisé
, on a transferé
de
Praage
à Warsovie
, les Séances
touchant
les
Pacta
Conventa
, et on les y a continuées
15.
jours de suite aprés cette fausse
Election
. Par les´
mêmes
Pacta-Conventa
, on a ouvert
aux Trou."
pes Russiennes
le passage
en Pologne
, et on leur
a permis
d'y aller en tels lieux qu'il leur plairoit.
On a bien voulu
fournir
par là une occasion
continuelle
à des troubles
domestiques
, et
de justes
raisons
aux Etrangers
de nous déclarer
la guerre
, et on s'est peu soucié
d'einbarasser
la République.
Nous soumettons ce fidelle et exact Parallele
au jugement de l'Univers . Qu'on juge qui il
faut reconnoître pour légitime Roy de Pologne,
ou d'un Prince élû contre toutes sortes de Loix
et Constitutions et par la seule force des Armes
ou d'un autre qui a été élû selon ces Loix er
Constitutions , et que les suffrages libres et unanimes
de tout ce qu'il y avoit d'Electeurs , ont
élevé sur le Trône.
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Résumé : PARALLELE, de l'Election à la Couronne de Pologne, faite en faveur du Serénissime STANISLAS LESZCZYNSKI, & du Sérénissime FREDERIC AUGUSTE.
Le texte compare les élections de Stanislas Leszczynski et Frédéric Auguste au trône de Pologne. Stanislas Leszczynski a été élu de manière unanime par plus de 60 000 hommes représentant tous les palatinats, territoires et districts de la République. Cette élection a eu lieu dans le champ électoral entre Varsovie et le village de Wola, conformément aux usages traditionnels et aux constitutions. Elle s'est déroulée dans le lieu et le temps prescrits par les lois en vigueur. En revanche, l'élection de Frédéric Auguste a eu lieu après l'expiration du délai légal et dans un lieu non désigné par les constitutions. Elle n'a pas impliqué la présence des palatinats, territoires et districts. Frédéric Auguste a été élu par un petit nombre de particuliers, souvent sous la contrainte et la menace, notamment de l'armée russe. De plus, il a été nommé par un évêque qui a violé plusieurs serments et constitutions, contrairement à Stanislas Leszczynski, nommé par le Primat du Royaume, en conformité avec les lois. L'élection de Stanislas Leszczynski s'est faite librement et sans violence, tandis que celle de Frédéric Auguste a été marquée par la présence de l'armée et des menaces. Le texte conclut en soumettant ce parallèle au jugement de l'univers pour déterminer le roi légitime de Pologne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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23
p. 2704-2712
MANIFESTE du Primat de Pologne.
Début :
Les faux rapports répandus dans le Public, à l'occasion de ce qui s'est passé en Pologne [...]
Mots clefs :
Élection, Roi, République, Interrègne, Liberté, Diète de convocation, Serment, Royaume, Primat, Ministres, Nation, Stanislas Leszczynski, Ennemis, Conduite, Assemblée
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texteReconnaissance textuelle : MANIFESTE du Primat de Pologne.
MANIFESTE du Primat de Pologne:
Es faux rapports répandus dans le Public , à
l'occasion de ce qui s'est passé en Pologne
pendant l'interregne , les insinuations injustes ,
et malicieuses dont les ennemis du repos de la
République ont tâché de noircir ma conduite ,
J. Vel.
DECEMBRE. 1733 2705
en m'accusant d'avoir gouverné le Royaume d'une
maniere affectée et interessé , ont arrêté la liberté
des suffrages et violé les droits sur lesquels cette
liberté est fondée , et la necessité enfin de faire
voir au Monde entier que nos ennemis par de
pareils procedez , n'ont eu et n'ont encore pour
but que de ruiner et renverser totalement les
droits , les prérogatives et la liberté de notre
chere Patrie , sont des motifs trop pressans , pour
que je differe plus long- temps à justifier ma
conduite , afin de convaincre tout l'Univers par
une narration succincte et sincere de ce qui s'est
passé avant et après l'Election , la fausseté de ce
qu'on a publié de contraire,
Mon premier soin , depuis la mort du Roy
Auguste, de glorieuse memoire , a été de concilier
et de réunir nos Freres , et j'eus le bonheur
d'y réussir . Je n'entrepris rien que
du consentement
et de l'aveu du Sénat et de la Noblesse encore
assemblée à l'occasion de la Diette extraor
dinaire, convoquée par le feu Roy; j'envoyai des
Ministres aux Cours voisines , je tins de fréquens
Conseils avec les Sénateurs et les Minis
tres des deux Nations ; je ne signai que ce qui
avoit été unanimement résolu ; je pris les mesu
res convenables avec les Régimentaires des deux
Nations pour assurer la sureté interieure et exte
rieure du Royaume et prévenir les inconvéniens
qui pourroient résulter des Assemblées particu
lieres et illicites ; en un mot , afin de n'avoir
rien à me reprocher , je communiquai tout à la
République et ne fis rien sans son approbation ,
quoiqu'en qualité de Primat j'usse pû m'en dis
penser en bien des choses.
Le jour de l'assemblée de la Diette de Convo
Cation étant yenu , je me contentai d'y represen
J. Vol.
2756 MERCURE DE FRANCE
ter le danger auquel le Royaume se trouvoit ex
posé , et je laissai à la prudence d'une Nation libre
le soin de le prévenir. Il y eut au commence
ment de cette Diette de grands débats pour l'E
Jection d'un Maréchal ; les esprits parurent fort
animez , ce qui dura quelques jours et retarda
l'expedition des affaires ; mais par mes soins et
ceux du Sénat , le calmne fut enfin rétabli ; on
élût le Maréchal , et la Noblesse se joignit ensui
te au Sénat ; en qualité de Primat j'écoutai les
avis des Nonces, et me conformai à ce qu'ils désiroient
et à ce qu'ils rejettoient. Le principal
objet de leur délibération regardoit la résolution
prise cy- devant, d'exclure du Trône tout Piaste;
ils ressenroient vivement l'injustice d'une telle
résolution ; ils voyoient , avec indignation , la
honte qui en résultoit à la Nation ; et afin de le
rendre plus efficace , on résolut de le confirmer
par un serment. Cette résolution passa aussi unanimement.
Il est vrai qu'il y a eu à ce sujet des
débats tres vifs , mais ils n'ont eu pour objet que
le formulaire du Serment , et non le Serment
même. Après qu'en qualité de Primat , j'eus
prêté ce Serment , par lequel non seulement
tout Erranger , mais aussi tous ceux qui posse
dent des Provinces Etrangeres , ou qui ont des
Troupes sur pied , qui ne sont pas nez de peres et
de meres Catholiques , sont exclus du Trône.
Les Evêques, Sénateurs et autres le prêterent après
moi , et le firent tous avec joie et sans la moindre
contrainte Les Evêques jurerent aussi qu'ils
m'empiéteroient point sur les Droits du Primat.
La République déclara ensuite ce Serment com
me une Loy fondamentale du Royaume. Oa
dressa quelques Constitutions , et on fixa le jour
pour la Diette d'Election, au lieu ordinaire, con
CI. Vol.
forDECEMBRE.
1733 2707
formément aux Droits ; c'est par là que finit la
Diette de Convocation.
En attendant ce jour important je m'abstins de
toute intrigue , préjudiciab.e à la République ,
et bien loin que je fusse porté par un amour
aveugle pour aucun particulier, l'évitai avec soin
d'entrer dans aucune faction , j'avoue cepen ant
que je souhaitois fort que le Serenissime Roy
Stanislas fut élevé au Trône; je l'en croyois tres
digne, et même plus qu'aucun autre , à cause de
ses éminentes qualitez ; mais je declare en même.
temps que quelque fussent mes souhaits , mon
obstination n'alloit pas jusqu'à le vouloir au
préjudice de la République. J'avois mis toute
ma confiance en Dieu ; c'est par son secours et
celui de la libre Nation Polonoise que j'esperois
voir finir les maux de la République par l'E
lection d'un Roy désiré.
On me fit des offres avantageuses , on me fir
même des menaces , mais je rejettai les premieres
et méprisai les autres ; je n'ai jamais voulų
donner les mains directement ni indirectement
à l'entrée de quelqu'Armée Etrangere. J'ai rejetté
constamment les Instances faites par les
Ministres des Puissances voisines, pour une exclusion
, parce que je voyois qu'elle n'avoit pour
but que leur interêt et leur utilité particuliere ,
et qu'une pareille exclusion ne pouvoit être que
deshonorable à la République et tendre à sa totale
ruine . Comme lesdites Puissances ne laissoient
pas de continuer leurs Instances à ce sujet
, je m'apperçûs bien- tôt qu'on avoit dessein
d'enfoncer le Poignard dans le sein de notre -
berté . J'écrivis pour cet effet au nom de la République
, representée par ceux que les deux Na-
Lions avoient nommés à la Diette de Convoca-
I. Vol. tion
2708 MERCURE DE FRANCE
tion , pour me servir de conseil , à toutes le
Cours de l'Europe , pour les prier de ne pas per
mettre qu'on opprimâ: la Répub ique , d'envoir
des Ministres à S. M 1. et à l'Illustrissime Czarine
pour leur representer que nout ctions une
Nution libre que nous ne dépen tions de personne
, que nous ne permettrions jamais qu'on
donna: Pexclusion , les pliant de se désister de
leurs Instances à ce sujet , et de ne pas se mêlet
de notre Election qui ne dépend que de nous
seuls .
Le jour de l'ouverture de la Diette d'Election
étant venu , je n'eus en vue que l'exacte exécution
des Loix établies dans la Diette de Convocation
, en ce qui regarde l'Election et le maintien
inviolable de la liberté de la Patrie , les commencemens
de cette Diette furent fort paisibles,
et le Maréchal fut élû en peu de jours ; mais cette
tranquilité ne , dura guere ; les esprits s'échaufferent
à la nouvelle de l'entrée des Russiens
dans le Royaume , certifiée et affirmée par le
Chancelier et Régimentaire de Lithuanie toute
l'Assemblée en fut troublée , on fut surpris de
la conduite du Régimentaire en cette occasion ,
et après plusieurs Discours qui ne pouvoient lui
être agréables , on résolut de ne rien négliger
pour découvrir ceux qui avoient appellé les Russiens
dans le Royaume .
·
La peur ayant saisi le Régimentaire , apparemment
par un remords de conscience , il quitta
le Champ Electoral, sans faire aucune protes-
Lation et se retira à Praage,
-On lui envoya des Députez pour demander la
cause de sa Retraite ; sa réponse fut que sa Retraite
ne troubleroit en aucune maniere l'Elec
tion .
I. Vol. Peu
DECEMBRE . 1733. 2709
Peu de jours après, les Etats dresserent un Manifeste
contre ceux qui avoient appellé les Kussiens
dans le Royaume. Nous résolumes là - dessus
de proceder incessament à l'Election ,
selon
la teneur de la Constitution de la Diette de Convocation
, qui porte que l'Election se feroit dans
le terme le plus court qu'il seroit possible , mais
qu'au cas qu'elle ne se pût faire si- tôt qu'on le
souhaiteroit , la Diette ne dureroit neanmoins
que six semaines.
·
Avant que de proceder à l'Acte d'Election je
parcourus , à Cheval , selon le Cérémonial , les
Palatinats , les Starosties et les Districts assemblez
, pour
leur demander quel Roy ils souhaitoient
, et pour leur notifier en même temps
que la Proclamation se feroit le lendemain . Pendant
que j'en faisois le tour , on n'entendit
crier par tout que Vive le Roy Stanislas. Je conviens
cependant qu'il paroissoit qu'il y en avoit
quelques- uns qui y étoient contraires , ceux - cy
se retirreent dans leurs Quartiers, apparemment
pour y dresser le Niepozvalam.
Le lendemain j'achevai le tour des Palatinats , *
Starosties et Districts , je fus obligé dele faire à
pied , mon Cheval étant devenu ombrageux
par les cris réiterez de Vive le Roy Stanislas . Ces
cris se redoublerent avec tant de zéle que je ne
pus m'empêcher de me conformer aux pressantes
Instances de l'Assemblée , et de proceder incessamment
à la nomination du Roy ; mais
avant que de le faire, je déclarai absens ceux qui
s'étoient rendus à Praage ; et comme il ne paroissoit
personne pour contre- dire , car les uns se
tûrent , les autres partirent pour leurs Terres .
parmi ces derniers , le Staroste Opoczynski
1. Vol. ᏗᏤ gu
H
2710 MERCURE DE FRANCE
qui m'assura par une Lettre , qu'il s'étoit retiré
sans contradiction .
Je procedai , en vertu de ma Charge , à la no
mination du Roy , mais je fus interrompu park:
S.Kamienski, Capitaine du District de Krziemit,
dans le Palatinat de Vobhinie , qui me présenta
son Niepozwalam , ce qui m'obligea à garder k
silence pendant quelque temps , jusqu'à ce que
s'étant enfin désisté de sa contradiction , je pro
clamé le Serenissime Roy Stanislas , à present
regnant , sans aucune opposition , dont Dieu ,
qui connoît ce qu'il y a de plus caché dans nos
coeurs , est le témoin , ainsi que le Peuple , con
sistant en plus de 100 Enseignes , et criant una
nimement et sans cesse ; Vive le Roy Stanislas,
Je regarde comme un bonheur particulier d'
voir proclamé pour Roy , celui que des Nation
envieuses ont voulu exclure du Trône ; car
elles avoient réussi dans leur dessein , c'éto
fait à jamais de notre liberté , on nous auro
toujours forcé à élire un Roy à leur gré.
Voilà le récit sincere et veritable de tout
qui s'est passé à l'égard de l'Election de not
Roy , cependant , quelqu'unanime et légitin
qu'ait été cette Election , il se trouve de fau
Freres qui la révoquent en doute ; ils osent avar
cer qu'elle n'a été faite qu'en violant la liberté
et par là , ainsi que par toute la conduite qu'i
ont tenue depuis leur retraite à Praage , ils for
voir évidemment qu'ils ont appellé les Russier
dans le Royaume , ce qui les rend coupables e
tant de sang innocent qui sera peut- être vers
Mais supposé qu'il se soit trouvé quelques Pa
sonnes d'un sentiment opposé , le nombre e
étoit tres- petit , et elles n'ont paru que le jo
I.Vel
.qu'o
DECEMBRE. 1732. 2711
qu'on annonçoit au Peuple la prochaine Election
fixée au lendemain , et non le jour de la nomination
du Roy , qui , selon les Loix ou l'usage
ne se fait jamais à Cheval , mais dans les Tran
chées ou Quartiers préparez pour cet effet , et
où il étoit libre encore à ceux qui vouloient contredire
, d'exhiber leur Niepozvalam.
Les Ennemis du Roy voulant exécuter les pernicieux
desseins qu'ils avoient tramez à Praage ,
allérent joindre les Russiens , et formérent entr'eux
une prétendue République, ou, pour mieux
dire ,un Complot tumultueux de gens qui s'é
tant déclarez eux - mêmes Ennemis de la Patrie ,
en conséquence du Manifeste qu'ils avoient signé
, ne cherchent qu'à renverser la liberté , en
opprimant la veritable et innocente République.
Ce qu'il y a de plus déplorable , c'est qu'il se
trouve parmi eux des Apôtres du Seigneur , des
Evêques , qui comme Judas , trahissent leur propre
Mere , c'est- à- dire , leur Patrie. Ce sont ces.
Evêques qui coupables d'un triple parjure endure
cissent encore davantage les coeurs des Seigneurs
séculiers , en autorisant leur témérité ,
en leur faisant accroire qu'elle est juste et per
mise.
Les Opposans retournerent enfin à Praage ; Ils,
s'imaginoient que pourvu qu'ils pûssent proceder
à une nouvelle Election avant l'échéance des
six semaines que la Diette pouvoit durer , cette
Election seroit légitime ; mais ce terme n'ayant
point été établi comme une Loy , mais comme
une prolongation , au cas qu'on ne pût parvenir
plutôt à une Election , ne peut être regardé que
comme une chimere , puisque l'Election avoit
Jéja été faite légitimement et selon les Loix. Ils
crurent aussi que s'ils pouvoient se rendre sur
1
No I. Vol.
le Hij
2712 MERCURE DE FRANCE
le Champ Electoral , entre Varsovie et Vvola ,
leur Election seroit plus valide ; ils firent tous les
efforts imaginables , mais inutiles , afin d'y parvenir,
employant pour cet effet le fer et le feu.
Pendant ce temps-là on découvrit que les Ministres
de Russie et de Saxe entretenoient une
correspondance avec les Opposans; le Régimentaire
résolut là - dessus de les faire sortir de Varsovie,
et de les attaquer, en cas de refus , ce qu'il
fit , les Ministres Etrangers ne doivent jouir des
prérogatives du Droit des Gens , qu'aussi long.
temps qu'ils observent eux- mêmes les Loix qui
y sont attachéts.
Enfin les Opposans voyant qu'ils ne pouvoient
passer la Vistule , se retirerent dans un Bois , y
dressérent une espece de Kolo , et élurent un
Roy , mais quel Roy ? Un Etranger , un Prince
qui possede des Provinces hors du Royaume , et
qui a des Troupes sur pied , un Prince né d'une
Mere Luthérienne , un Prince enfin qui veut employer
ses Troupes pour réduire une Nation libre
, à une obéissance aveugle. Grand Dieu , à
quoi servent les Constitutions établies dans la
Diette de Convocation ? A quoi sert le serment
qu'on y a prêté ? A quoi sert cette Confédéra¬
tion si solemnelle, pour n'élire qu'un Piaste? &c.
Fait à Dantzick , le 10 Octobre 1733 .
Es faux rapports répandus dans le Public , à
l'occasion de ce qui s'est passé en Pologne
pendant l'interregne , les insinuations injustes ,
et malicieuses dont les ennemis du repos de la
République ont tâché de noircir ma conduite ,
J. Vel.
DECEMBRE. 1733 2705
en m'accusant d'avoir gouverné le Royaume d'une
maniere affectée et interessé , ont arrêté la liberté
des suffrages et violé les droits sur lesquels cette
liberté est fondée , et la necessité enfin de faire
voir au Monde entier que nos ennemis par de
pareils procedez , n'ont eu et n'ont encore pour
but que de ruiner et renverser totalement les
droits , les prérogatives et la liberté de notre
chere Patrie , sont des motifs trop pressans , pour
que je differe plus long- temps à justifier ma
conduite , afin de convaincre tout l'Univers par
une narration succincte et sincere de ce qui s'est
passé avant et après l'Election , la fausseté de ce
qu'on a publié de contraire,
Mon premier soin , depuis la mort du Roy
Auguste, de glorieuse memoire , a été de concilier
et de réunir nos Freres , et j'eus le bonheur
d'y réussir . Je n'entrepris rien que
du consentement
et de l'aveu du Sénat et de la Noblesse encore
assemblée à l'occasion de la Diette extraor
dinaire, convoquée par le feu Roy; j'envoyai des
Ministres aux Cours voisines , je tins de fréquens
Conseils avec les Sénateurs et les Minis
tres des deux Nations ; je ne signai que ce qui
avoit été unanimement résolu ; je pris les mesu
res convenables avec les Régimentaires des deux
Nations pour assurer la sureté interieure et exte
rieure du Royaume et prévenir les inconvéniens
qui pourroient résulter des Assemblées particu
lieres et illicites ; en un mot , afin de n'avoir
rien à me reprocher , je communiquai tout à la
République et ne fis rien sans son approbation ,
quoiqu'en qualité de Primat j'usse pû m'en dis
penser en bien des choses.
Le jour de l'assemblée de la Diette de Convo
Cation étant yenu , je me contentai d'y represen
J. Vol.
2756 MERCURE DE FRANCE
ter le danger auquel le Royaume se trouvoit ex
posé , et je laissai à la prudence d'une Nation libre
le soin de le prévenir. Il y eut au commence
ment de cette Diette de grands débats pour l'E
Jection d'un Maréchal ; les esprits parurent fort
animez , ce qui dura quelques jours et retarda
l'expedition des affaires ; mais par mes soins et
ceux du Sénat , le calmne fut enfin rétabli ; on
élût le Maréchal , et la Noblesse se joignit ensui
te au Sénat ; en qualité de Primat j'écoutai les
avis des Nonces, et me conformai à ce qu'ils désiroient
et à ce qu'ils rejettoient. Le principal
objet de leur délibération regardoit la résolution
prise cy- devant, d'exclure du Trône tout Piaste;
ils ressenroient vivement l'injustice d'une telle
résolution ; ils voyoient , avec indignation , la
honte qui en résultoit à la Nation ; et afin de le
rendre plus efficace , on résolut de le confirmer
par un serment. Cette résolution passa aussi unanimement.
Il est vrai qu'il y a eu à ce sujet des
débats tres vifs , mais ils n'ont eu pour objet que
le formulaire du Serment , et non le Serment
même. Après qu'en qualité de Primat , j'eus
prêté ce Serment , par lequel non seulement
tout Erranger , mais aussi tous ceux qui posse
dent des Provinces Etrangeres , ou qui ont des
Troupes sur pied , qui ne sont pas nez de peres et
de meres Catholiques , sont exclus du Trône.
Les Evêques, Sénateurs et autres le prêterent après
moi , et le firent tous avec joie et sans la moindre
contrainte Les Evêques jurerent aussi qu'ils
m'empiéteroient point sur les Droits du Primat.
La République déclara ensuite ce Serment com
me une Loy fondamentale du Royaume. Oa
dressa quelques Constitutions , et on fixa le jour
pour la Diette d'Election, au lieu ordinaire, con
CI. Vol.
forDECEMBRE.
1733 2707
formément aux Droits ; c'est par là que finit la
Diette de Convocation.
En attendant ce jour important je m'abstins de
toute intrigue , préjudiciab.e à la République ,
et bien loin que je fusse porté par un amour
aveugle pour aucun particulier, l'évitai avec soin
d'entrer dans aucune faction , j'avoue cepen ant
que je souhaitois fort que le Serenissime Roy
Stanislas fut élevé au Trône; je l'en croyois tres
digne, et même plus qu'aucun autre , à cause de
ses éminentes qualitez ; mais je declare en même.
temps que quelque fussent mes souhaits , mon
obstination n'alloit pas jusqu'à le vouloir au
préjudice de la République. J'avois mis toute
ma confiance en Dieu ; c'est par son secours et
celui de la libre Nation Polonoise que j'esperois
voir finir les maux de la République par l'E
lection d'un Roy désiré.
On me fit des offres avantageuses , on me fir
même des menaces , mais je rejettai les premieres
et méprisai les autres ; je n'ai jamais voulų
donner les mains directement ni indirectement
à l'entrée de quelqu'Armée Etrangere. J'ai rejetté
constamment les Instances faites par les
Ministres des Puissances voisines, pour une exclusion
, parce que je voyois qu'elle n'avoit pour
but que leur interêt et leur utilité particuliere ,
et qu'une pareille exclusion ne pouvoit être que
deshonorable à la République et tendre à sa totale
ruine . Comme lesdites Puissances ne laissoient
pas de continuer leurs Instances à ce sujet
, je m'apperçûs bien- tôt qu'on avoit dessein
d'enfoncer le Poignard dans le sein de notre -
berté . J'écrivis pour cet effet au nom de la République
, representée par ceux que les deux Na-
Lions avoient nommés à la Diette de Convoca-
I. Vol. tion
2708 MERCURE DE FRANCE
tion , pour me servir de conseil , à toutes le
Cours de l'Europe , pour les prier de ne pas per
mettre qu'on opprimâ: la Répub ique , d'envoir
des Ministres à S. M 1. et à l'Illustrissime Czarine
pour leur representer que nout ctions une
Nution libre que nous ne dépen tions de personne
, que nous ne permettrions jamais qu'on
donna: Pexclusion , les pliant de se désister de
leurs Instances à ce sujet , et de ne pas se mêlet
de notre Election qui ne dépend que de nous
seuls .
Le jour de l'ouverture de la Diette d'Election
étant venu , je n'eus en vue que l'exacte exécution
des Loix établies dans la Diette de Convocation
, en ce qui regarde l'Election et le maintien
inviolable de la liberté de la Patrie , les commencemens
de cette Diette furent fort paisibles,
et le Maréchal fut élû en peu de jours ; mais cette
tranquilité ne , dura guere ; les esprits s'échaufferent
à la nouvelle de l'entrée des Russiens
dans le Royaume , certifiée et affirmée par le
Chancelier et Régimentaire de Lithuanie toute
l'Assemblée en fut troublée , on fut surpris de
la conduite du Régimentaire en cette occasion ,
et après plusieurs Discours qui ne pouvoient lui
être agréables , on résolut de ne rien négliger
pour découvrir ceux qui avoient appellé les Russiens
dans le Royaume .
·
La peur ayant saisi le Régimentaire , apparemment
par un remords de conscience , il quitta
le Champ Electoral, sans faire aucune protes-
Lation et se retira à Praage,
-On lui envoya des Députez pour demander la
cause de sa Retraite ; sa réponse fut que sa Retraite
ne troubleroit en aucune maniere l'Elec
tion .
I. Vol. Peu
DECEMBRE . 1733. 2709
Peu de jours après, les Etats dresserent un Manifeste
contre ceux qui avoient appellé les Kussiens
dans le Royaume. Nous résolumes là - dessus
de proceder incessament à l'Election ,
selon
la teneur de la Constitution de la Diette de Convocation
, qui porte que l'Election se feroit dans
le terme le plus court qu'il seroit possible , mais
qu'au cas qu'elle ne se pût faire si- tôt qu'on le
souhaiteroit , la Diette ne dureroit neanmoins
que six semaines.
·
Avant que de proceder à l'Acte d'Election je
parcourus , à Cheval , selon le Cérémonial , les
Palatinats , les Starosties et les Districts assemblez
, pour
leur demander quel Roy ils souhaitoient
, et pour leur notifier en même temps
que la Proclamation se feroit le lendemain . Pendant
que j'en faisois le tour , on n'entendit
crier par tout que Vive le Roy Stanislas. Je conviens
cependant qu'il paroissoit qu'il y en avoit
quelques- uns qui y étoient contraires , ceux - cy
se retirreent dans leurs Quartiers, apparemment
pour y dresser le Niepozvalam.
Le lendemain j'achevai le tour des Palatinats , *
Starosties et Districts , je fus obligé dele faire à
pied , mon Cheval étant devenu ombrageux
par les cris réiterez de Vive le Roy Stanislas . Ces
cris se redoublerent avec tant de zéle que je ne
pus m'empêcher de me conformer aux pressantes
Instances de l'Assemblée , et de proceder incessamment
à la nomination du Roy ; mais
avant que de le faire, je déclarai absens ceux qui
s'étoient rendus à Praage ; et comme il ne paroissoit
personne pour contre- dire , car les uns se
tûrent , les autres partirent pour leurs Terres .
parmi ces derniers , le Staroste Opoczynski
1. Vol. ᏗᏤ gu
H
2710 MERCURE DE FRANCE
qui m'assura par une Lettre , qu'il s'étoit retiré
sans contradiction .
Je procedai , en vertu de ma Charge , à la no
mination du Roy , mais je fus interrompu park:
S.Kamienski, Capitaine du District de Krziemit,
dans le Palatinat de Vobhinie , qui me présenta
son Niepozwalam , ce qui m'obligea à garder k
silence pendant quelque temps , jusqu'à ce que
s'étant enfin désisté de sa contradiction , je pro
clamé le Serenissime Roy Stanislas , à present
regnant , sans aucune opposition , dont Dieu ,
qui connoît ce qu'il y a de plus caché dans nos
coeurs , est le témoin , ainsi que le Peuple , con
sistant en plus de 100 Enseignes , et criant una
nimement et sans cesse ; Vive le Roy Stanislas,
Je regarde comme un bonheur particulier d'
voir proclamé pour Roy , celui que des Nation
envieuses ont voulu exclure du Trône ; car
elles avoient réussi dans leur dessein , c'éto
fait à jamais de notre liberté , on nous auro
toujours forcé à élire un Roy à leur gré.
Voilà le récit sincere et veritable de tout
qui s'est passé à l'égard de l'Election de not
Roy , cependant , quelqu'unanime et légitin
qu'ait été cette Election , il se trouve de fau
Freres qui la révoquent en doute ; ils osent avar
cer qu'elle n'a été faite qu'en violant la liberté
et par là , ainsi que par toute la conduite qu'i
ont tenue depuis leur retraite à Praage , ils for
voir évidemment qu'ils ont appellé les Russier
dans le Royaume , ce qui les rend coupables e
tant de sang innocent qui sera peut- être vers
Mais supposé qu'il se soit trouvé quelques Pa
sonnes d'un sentiment opposé , le nombre e
étoit tres- petit , et elles n'ont paru que le jo
I.Vel
.qu'o
DECEMBRE. 1732. 2711
qu'on annonçoit au Peuple la prochaine Election
fixée au lendemain , et non le jour de la nomination
du Roy , qui , selon les Loix ou l'usage
ne se fait jamais à Cheval , mais dans les Tran
chées ou Quartiers préparez pour cet effet , et
où il étoit libre encore à ceux qui vouloient contredire
, d'exhiber leur Niepozvalam.
Les Ennemis du Roy voulant exécuter les pernicieux
desseins qu'ils avoient tramez à Praage ,
allérent joindre les Russiens , et formérent entr'eux
une prétendue République, ou, pour mieux
dire ,un Complot tumultueux de gens qui s'é
tant déclarez eux - mêmes Ennemis de la Patrie ,
en conséquence du Manifeste qu'ils avoient signé
, ne cherchent qu'à renverser la liberté , en
opprimant la veritable et innocente République.
Ce qu'il y a de plus déplorable , c'est qu'il se
trouve parmi eux des Apôtres du Seigneur , des
Evêques , qui comme Judas , trahissent leur propre
Mere , c'est- à- dire , leur Patrie. Ce sont ces.
Evêques qui coupables d'un triple parjure endure
cissent encore davantage les coeurs des Seigneurs
séculiers , en autorisant leur témérité ,
en leur faisant accroire qu'elle est juste et per
mise.
Les Opposans retournerent enfin à Praage ; Ils,
s'imaginoient que pourvu qu'ils pûssent proceder
à une nouvelle Election avant l'échéance des
six semaines que la Diette pouvoit durer , cette
Election seroit légitime ; mais ce terme n'ayant
point été établi comme une Loy , mais comme
une prolongation , au cas qu'on ne pût parvenir
plutôt à une Election , ne peut être regardé que
comme une chimere , puisque l'Election avoit
Jéja été faite légitimement et selon les Loix. Ils
crurent aussi que s'ils pouvoient se rendre sur
1
No I. Vol.
le Hij
2712 MERCURE DE FRANCE
le Champ Electoral , entre Varsovie et Vvola ,
leur Election seroit plus valide ; ils firent tous les
efforts imaginables , mais inutiles , afin d'y parvenir,
employant pour cet effet le fer et le feu.
Pendant ce temps-là on découvrit que les Ministres
de Russie et de Saxe entretenoient une
correspondance avec les Opposans; le Régimentaire
résolut là - dessus de les faire sortir de Varsovie,
et de les attaquer, en cas de refus , ce qu'il
fit , les Ministres Etrangers ne doivent jouir des
prérogatives du Droit des Gens , qu'aussi long.
temps qu'ils observent eux- mêmes les Loix qui
y sont attachéts.
Enfin les Opposans voyant qu'ils ne pouvoient
passer la Vistule , se retirerent dans un Bois , y
dressérent une espece de Kolo , et élurent un
Roy , mais quel Roy ? Un Etranger , un Prince
qui possede des Provinces hors du Royaume , et
qui a des Troupes sur pied , un Prince né d'une
Mere Luthérienne , un Prince enfin qui veut employer
ses Troupes pour réduire une Nation libre
, à une obéissance aveugle. Grand Dieu , à
quoi servent les Constitutions établies dans la
Diette de Convocation ? A quoi sert le serment
qu'on y a prêté ? A quoi sert cette Confédéra¬
tion si solemnelle, pour n'élire qu'un Piaste? &c.
Fait à Dantzick , le 10 Octobre 1733 .
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Résumé : MANIFESTE du Primat de Pologne.
En décembre 1733, le Primat de Pologne publie un manifeste pour répondre aux accusations portées contre lui concernant sa conduite pendant l'interrègne. L'auteur, J. Vel., réfute les insinuations selon lesquelles il aurait gouverné de manière intéressée et violé les droits de la République. Il affirme avoir agi dans l'intérêt du royaume, en conciliant les frères et en prenant des mesures avec l'approbation du Sénat et de la Noblesse. Il mentionne avoir envoyé des ministres aux cours voisines et avoir pris des mesures pour assurer la sécurité intérieure et extérieure du royaume. Le Primat décrit les événements entourant l'élection du roi, soulignant les débats initiaux et les efforts pour rétablir le calme. Il précise avoir écouté les avis des nonces et s'être conformé à leurs désirs. La principale résolution prise fut l'exclusion des Piastes du trône, confirmée par un serment. Il déclare avoir souhaité l'élection de Stanislas, mais sans préjudice pour la République. Il rejette les offres et menaces des puissances étrangères visant à influencer l'élection. Le manifeste détaille les actions entreprises pour maintenir la liberté de la Pologne et la légitimité de l'élection de Stanislas. Il mentionne les tentatives des opposants de contester l'élection et leur alliance avec les Russiens. Le Primat conclut en affirmant la légitimité de l'élection de Stanislas et en dénonçant les actions des opposants, qu'il qualifie de traîtres à la patrie. Un autre document, daté du 10 octobre 1733 et rédigé à Dantzick, dénonce un prince possédant des provinces en dehors du Royaume et ayant des troupes armées. Ce prince, né d'une mère luthérienne, souhaite utiliser ses troupes pour soumettre une nation libre à une obéissance aveugle. Le texte s'interroge sur l'utilité des constitutions établies lors de la Diète de Convocation, du serment prêté et de la solennelle confédération, qui semblent n'avoir servi qu'à élire un Piaste.
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24
p. 149-151
POLOGNE.
Début :
On a publié à Dantzik un Mandement du Roy, adressé aux Palatinats et Territoires [...]
Mots clefs :
Royaume, Liberté de la nation, Roi, Palatinats et territoires, Élection, République, Puissances, Couronne
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE .
Na publié à Dantzik un Mandement du
Roy , adressé aux Palatinats et Territoires
du Royaume , pour les exhorter de ne point assister
aux Diettes convoquées par M. Poninski ,
Instigateur du Royaume , dont voici l'Extrait.
Après avoir représenté aux Palatinats et Territoires
respectifs , les calamitez ausquelles la
République se trouve exposée par la malice de
eux qui, mettant leur confiance dans les forces
des Puissances Etrangeres , ne cherchent qu'à
renverser entierement la liberté des Polonois . Le
Roy y fait une récapitulation de tout ce qui s'est
passé pendant et après son Election , et S. M dit
à ce sujet , que quelque droit qu'elle eût à la
Couronne , incontestablement mieux fondé que
celui de ceux qui la disputent à présent par la
force des Armes , elle ne s'est point renduë dans
le Royaume pour disputer ce droit , mais uniquement
pour maintenir la liberté de la Nation ,
en se soumettant aux Loix et Constitutions du
Royaume :J'ai abandonné le Sceptre , ajoûte le
Roy dans son Mandement, je me suis dépouillé de
La dignité Royale, et je me suis mis entre vos mains
comme unsimple Particulier , afin que vous puissiez
proceder avec une entiere liberté à l'Election d'un
Roy : Vous m'avez élû , et Dieu a visiblement prategé
cette Election , en inspirant dans le coeur de
tant de milliers de personnes une unanimité si génerale.
Je ne suis pas venu à main arméo dans le
Royaume
150 MERCURE DE FRANCE
Royaume pour attaquer la République , détruire
ses droits et regner malgré vous et quoiqu'au
moyen de l'amitié étroite qui m'unit avec le très-“.
illustre Roy de France , j'eusse pú me servir d'une
partie de ses Troupes pour me frayer le chemin au
Trône , je n'ai jamais eu la moindre pensée d'acquérir
avec violence la Couronne , comma font actuellement
les Partisans des Factions Etrangeres ;
conduite si contraire aux Constitutions du Royaume,
et qui tend si ouvertement à la ruine totale de la
liberté de la Nation , acheptée par nos Ancêtres au
prix de tant de sang.
Le Roy passe ensuite à l'Election qui s'est faite
à Praage , d'un Prince Etranger , sous la protection
d'une Armée ennemie , et après avoir fait
voir l'irrégularité et l'invalidité de cette Election ,
il insinue que les Cours de Vienne et de Russie
étoient convenues depuis long- temps que ce
Prince ni nul autre , ne seroit élevé au Trône de
Pologne ; il y insinue encore que la Cour de
Vienne , jalouse de la liberté dont jouit la Nation
Polonoise , n'a jamais perdu de vûë le dessein de
la détruire et de lui imposer le même joug sous
lequel gémissent les Bohémiens et les Hongrois;
il ajoûte que cette Cour se couvrant du Manteau
des Moscovites , avec lesquels elle est d'accord ,
fait semblant de n'avoir aucune part aux maux
de la République , commis par d'autres , pendant
qu'en effet elle fait jouer tous les ressorts
imaginables pour renverser la liberté de la Nation
, et emporter la Couronne par la force des
Armes : Sijamais elle parvient à son but , poursuit
le Roy , c'en est fait de notre chere Patrie,
c'en est fait de notre liberté et nous ne serons jamais
affranchis du joug de la Nation Allemande.
Après avoir exhorté les Palatinats et Distries
respectifs
JANVIER . 1734.
ISI
respectifs du Royaume , à n'avoir aucun
égard aux Universaux publiez par le Parti contraire
, se confiant à la genereuse émulation de la
Noblesse Po onoise, qui ne permettra jamais que
qui que ce soit empiete sur ses droits , il finit en
disant : Quelque grande que soit la puissance de nos
Ennemis , elle ne doit en aucune maniere nous intimider
, nos forces augmentent tous les jours et
nous recevrons sans doute , un puissant secours
d'ailleurs ; diverses Puissances s'interposent en notre
faveur ; elles combattent pour notre konneur et
pour la liberté de la République ; nous en voyons
des preuves dans les opérations qui se font sur le
Rhin et en Italie , par les Armes des François ,
Espagne et de Sardaigne ; quoique nous ne soyons
pas alliez avec ces deux dernieres Puissances , elles
ne peuvent neantmoins souffrir qu'on employe
la force pour mettre sur le Trône de Pologne un
Prince que toute la Nation a abjuré ; ces Rois s'allieront
avec d'autres Puissances pour la conservation
de l'honneur de notre Royaume ; nous ne manquerons
pas d'autres moyens favorables . Une puissante
diversion se manifestera en notrefaveur plutôt
qu'on ne pense ; elle nous mettra à l'abri des
machinations de nos Ennemis, et ceux qui nous ont
dressé des embuches y seront pris eux mêmes , &c,
Na publié à Dantzik un Mandement du
Roy , adressé aux Palatinats et Territoires
du Royaume , pour les exhorter de ne point assister
aux Diettes convoquées par M. Poninski ,
Instigateur du Royaume , dont voici l'Extrait.
Après avoir représenté aux Palatinats et Territoires
respectifs , les calamitez ausquelles la
République se trouve exposée par la malice de
eux qui, mettant leur confiance dans les forces
des Puissances Etrangeres , ne cherchent qu'à
renverser entierement la liberté des Polonois . Le
Roy y fait une récapitulation de tout ce qui s'est
passé pendant et après son Election , et S. M dit
à ce sujet , que quelque droit qu'elle eût à la
Couronne , incontestablement mieux fondé que
celui de ceux qui la disputent à présent par la
force des Armes , elle ne s'est point renduë dans
le Royaume pour disputer ce droit , mais uniquement
pour maintenir la liberté de la Nation ,
en se soumettant aux Loix et Constitutions du
Royaume :J'ai abandonné le Sceptre , ajoûte le
Roy dans son Mandement, je me suis dépouillé de
La dignité Royale, et je me suis mis entre vos mains
comme unsimple Particulier , afin que vous puissiez
proceder avec une entiere liberté à l'Election d'un
Roy : Vous m'avez élû , et Dieu a visiblement prategé
cette Election , en inspirant dans le coeur de
tant de milliers de personnes une unanimité si génerale.
Je ne suis pas venu à main arméo dans le
Royaume
150 MERCURE DE FRANCE
Royaume pour attaquer la République , détruire
ses droits et regner malgré vous et quoiqu'au
moyen de l'amitié étroite qui m'unit avec le très-“.
illustre Roy de France , j'eusse pú me servir d'une
partie de ses Troupes pour me frayer le chemin au
Trône , je n'ai jamais eu la moindre pensée d'acquérir
avec violence la Couronne , comma font actuellement
les Partisans des Factions Etrangeres ;
conduite si contraire aux Constitutions du Royaume,
et qui tend si ouvertement à la ruine totale de la
liberté de la Nation , acheptée par nos Ancêtres au
prix de tant de sang.
Le Roy passe ensuite à l'Election qui s'est faite
à Praage , d'un Prince Etranger , sous la protection
d'une Armée ennemie , et après avoir fait
voir l'irrégularité et l'invalidité de cette Election ,
il insinue que les Cours de Vienne et de Russie
étoient convenues depuis long- temps que ce
Prince ni nul autre , ne seroit élevé au Trône de
Pologne ; il y insinue encore que la Cour de
Vienne , jalouse de la liberté dont jouit la Nation
Polonoise , n'a jamais perdu de vûë le dessein de
la détruire et de lui imposer le même joug sous
lequel gémissent les Bohémiens et les Hongrois;
il ajoûte que cette Cour se couvrant du Manteau
des Moscovites , avec lesquels elle est d'accord ,
fait semblant de n'avoir aucune part aux maux
de la République , commis par d'autres , pendant
qu'en effet elle fait jouer tous les ressorts
imaginables pour renverser la liberté de la Nation
, et emporter la Couronne par la force des
Armes : Sijamais elle parvient à son but , poursuit
le Roy , c'en est fait de notre chere Patrie,
c'en est fait de notre liberté et nous ne serons jamais
affranchis du joug de la Nation Allemande.
Après avoir exhorté les Palatinats et Distries
respectifs
JANVIER . 1734.
ISI
respectifs du Royaume , à n'avoir aucun
égard aux Universaux publiez par le Parti contraire
, se confiant à la genereuse émulation de la
Noblesse Po onoise, qui ne permettra jamais que
qui que ce soit empiete sur ses droits , il finit en
disant : Quelque grande que soit la puissance de nos
Ennemis , elle ne doit en aucune maniere nous intimider
, nos forces augmentent tous les jours et
nous recevrons sans doute , un puissant secours
d'ailleurs ; diverses Puissances s'interposent en notre
faveur ; elles combattent pour notre konneur et
pour la liberté de la République ; nous en voyons
des preuves dans les opérations qui se font sur le
Rhin et en Italie , par les Armes des François ,
Espagne et de Sardaigne ; quoique nous ne soyons
pas alliez avec ces deux dernieres Puissances , elles
ne peuvent neantmoins souffrir qu'on employe
la force pour mettre sur le Trône de Pologne un
Prince que toute la Nation a abjuré ; ces Rois s'allieront
avec d'autres Puissances pour la conservation
de l'honneur de notre Royaume ; nous ne manquerons
pas d'autres moyens favorables . Une puissante
diversion se manifestera en notrefaveur plutôt
qu'on ne pense ; elle nous mettra à l'abri des
machinations de nos Ennemis, et ceux qui nous ont
dressé des embuches y seront pris eux mêmes , &c,
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Résumé : POLOGNE.
En janvier 1734, un mandement royal est publié à Dantzig, exhortant les palatinats et territoires de Pologne à ne pas participer aux diètes convoquées par Stanislas Leszczynski, soutenu par M. Poninski. Le roi dénonce les dangers que la République polonaise encourt de la part de ceux qui cherchent à renverser la liberté des Polonais avec l'appui de puissances étrangères. Il rappelle son élection et son engagement à préserver la liberté de la nation en respectant les lois et constitutions du royaume. Le roi affirme avoir renoncé au pouvoir pour permettre une élection libre et souligne que son élection a été divinement protégée. Le roi critique l'élection d'un prince étranger à Prague, sous la protection d'une armée ennemie, et suggère que les cours de Vienne et de Russie avaient convenu de ne pas soutenir ce prince pour le trône de Pologne. Il accuse la cour de Vienne de vouloir détruire la liberté polonaise et de se servir des Moscovites pour atteindre ses objectifs. Le roi appelle les palatinats et districts à ignorer les proclamations du parti adverse, se fiant à la noblesse polonaise. Il mentionne que des puissances comme la France, l'Espagne et la Sardaigne soutiennent la Pologne et la liberté de la République, et que d'autres aides favorables ne manqueront pas de se manifester.
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25
p. 979-980
ITALIE.
Début :
Le 9. Avril, le Comte Zaluschi, Ministre du Roi de Pologne à Rome, eut Audience du Pape, [...]
Mots clefs :
Pologne, Rome, Pape, Théologiens, Élection, Électeur de Saxe, Corse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
Le 9. Avril , le Comte Zaluschi , Ministre da
Roi de Pologne à Rome , eut Audience du Pape ,
à qui il demanda de la part de Sa Majesté Polonoise
, qu'on procedât contre les quatre Théologiens
qui ont approuvé et signé le faux Bref que
les Partisans de l'Electeur de Saxe avoient fait
répandre dans la Pologne , avant la prétendue
Election de ce Prince , et par lequel le Pape étoit
supposé délier les Evêques Polonois du serment
qu'ils avoient fait dans la Diete generale de Convocation
.
Le bruit court que le Pape a cité par un Bref
l'Evêque de Cracovie pour venir rendre compte
à Rome de sa conduite , au sujet de la prétendue
Election et du Couronnement de l'Electeur de
Saxe , mais on ne sçait pas encore les résolutions
que SaSainteté a prises par rapport aux quatre
Gij Théo980
MERCURE DE FRANCE
Théologiens , sur le procedé desquels le Roi de ·
Pologne demande satisfaction.
Il est défendu à Rome,sous des peines très- rigoureuses
par un Edit qu'on y a publié depuis peu , à
toutes personnes de quelque condition qu'elles
soient, de parler peu respectueusement d'aucun
Prince à l'occasion de la Guerre , et de former
des Assemblées tumultueuses.
On écrit de Genes que le Gouvernement a
donné ordre de faire de nouvelles levées qu'il destine
pour l'Ile de Corse , où on a été obligé d'envoyer
depuis peu un renfort de 3000. hommes
pour s'opposer aux progrès des Rebelles , dont
le nombre augmente tous les jours , et d'où on a
reçû avis que la Garnison de Corse , étant convenue
avec leurs Chefs de leur rendre cette Place
, si elle n'étoit pas secouruë dans un tems prescrit
, en étoit sortie après ce terme expiré; que le
Commandant et quatre autres Officiers avoient
eu seuls la liberté d'emporter leurs armes , et
qu'ils avoient été conduits , ainsi que le reste de
la Garnison , à San - Pelegrino,
Le 9. Avril , le Comte Zaluschi , Ministre da
Roi de Pologne à Rome , eut Audience du Pape ,
à qui il demanda de la part de Sa Majesté Polonoise
, qu'on procedât contre les quatre Théologiens
qui ont approuvé et signé le faux Bref que
les Partisans de l'Electeur de Saxe avoient fait
répandre dans la Pologne , avant la prétendue
Election de ce Prince , et par lequel le Pape étoit
supposé délier les Evêques Polonois du serment
qu'ils avoient fait dans la Diete generale de Convocation
.
Le bruit court que le Pape a cité par un Bref
l'Evêque de Cracovie pour venir rendre compte
à Rome de sa conduite , au sujet de la prétendue
Election et du Couronnement de l'Electeur de
Saxe , mais on ne sçait pas encore les résolutions
que SaSainteté a prises par rapport aux quatre
Gij Théo980
MERCURE DE FRANCE
Théologiens , sur le procedé desquels le Roi de ·
Pologne demande satisfaction.
Il est défendu à Rome,sous des peines très- rigoureuses
par un Edit qu'on y a publié depuis peu , à
toutes personnes de quelque condition qu'elles
soient, de parler peu respectueusement d'aucun
Prince à l'occasion de la Guerre , et de former
des Assemblées tumultueuses.
On écrit de Genes que le Gouvernement a
donné ordre de faire de nouvelles levées qu'il destine
pour l'Ile de Corse , où on a été obligé d'envoyer
depuis peu un renfort de 3000. hommes
pour s'opposer aux progrès des Rebelles , dont
le nombre augmente tous les jours , et d'où on a
reçû avis que la Garnison de Corse , étant convenue
avec leurs Chefs de leur rendre cette Place
, si elle n'étoit pas secouruë dans un tems prescrit
, en étoit sortie après ce terme expiré; que le
Commandant et quatre autres Officiers avoient
eu seuls la liberté d'emporter leurs armes , et
qu'ils avoient été conduits , ainsi que le reste de
la Garnison , à San - Pelegrino,
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Résumé : ITALIE.
Le 9 avril, le Comte Zaluschi, Ministre du Roi de Pologne à Rome, a rencontré le Pape pour demander son intervention contre quatre théologiens ayant approuvé et signé un faux bref en Pologne. Ce document prétendait que le Pape déliait les évêques polonais de leur serment lors de la Diète générale de Convocation. Des rumeurs évoquent une convocation de l'évêque de Cracovie pour expliquer sa conduite concernant l'élection et le couronnement de l'Électeur de Saxe, mais les décisions concernant les théologiens restent inconnues. À Rome, un édit récent interdit les propos irrespectueux sur les princes en lien avec la guerre et les rassemblements tumultueux, sous peine de sanctions sévères. De Gênes, des nouvelles rapportent l'ordre de lever de nouvelles troupes pour la Corse, où 3000 hommes ont été envoyés pour contrer les rebelles. La garnison de Corse a été transférée à San-Pélegrino, sauf le commandant et quatre officiers qui ont pu emporter leurs armes.
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26
p. 1423-1424
GRANDE BRETAGNE.
Début :
L'Election des seize Pairs Ecossois qui doivent avoir séance dans le Parlement de la Grande [...]
Mots clefs :
Grande-Bretagne, Élection, Parlement, Duc, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
L'Election des seize Pairs Ecossois qui doivent
avoir séance dans le Parlement de la GranH*- Bretagne, se fit le 1f. Juin à Edimbourg pluralité des suffrages et la se déclara poulie Duc
d Athol, le Marquis de Lothian
.
les Comteç
À.JEioptoun
, d'Ilay
,
de Cra\vford
,
d'Orknevr
1424 MERCURE DE FRANCE
de Selkirck , de Moreton et de Dunmore , qui
étoient du dernier Parlement et pour le Duc
de Buccleugh , les Comtes de Finlater , de Portmore
, de Balcarras , de Loudown et de Sowtherlard
et le ord Cathéart. Les Ducs d'Hamilton,
de Queensbury , de Montrose , de Roxburgh , le
Marquis de Twedale et vingt autres Seigneurs
du Royaume d'Ecosse , ont protesté contre cette
Election , qu'ils prétendent n'avoir pas été faite
selon les Loix.
Le feu prit le 25. au matin à la maison que
M. de Chavigni , Ministre du Roy de France en
cette Cour , occupoit à Twickenham , qui fut
entierement brulée , on n'a pû sauver aucun des
Meubles et des autres Effets qui y étoient.
L'Election des seize Pairs Ecossois qui doivent
avoir séance dans le Parlement de la GranH*- Bretagne, se fit le 1f. Juin à Edimbourg pluralité des suffrages et la se déclara poulie Duc
d Athol, le Marquis de Lothian
.
les Comteç
À.JEioptoun
, d'Ilay
,
de Cra\vford
,
d'Orknevr
1424 MERCURE DE FRANCE
de Selkirck , de Moreton et de Dunmore , qui
étoient du dernier Parlement et pour le Duc
de Buccleugh , les Comtes de Finlater , de Portmore
, de Balcarras , de Loudown et de Sowtherlard
et le ord Cathéart. Les Ducs d'Hamilton,
de Queensbury , de Montrose , de Roxburgh , le
Marquis de Twedale et vingt autres Seigneurs
du Royaume d'Ecosse , ont protesté contre cette
Election , qu'ils prétendent n'avoir pas été faite
selon les Loix.
Le feu prit le 25. au matin à la maison que
M. de Chavigni , Ministre du Roy de France en
cette Cour , occupoit à Twickenham , qui fut
entierement brulée , on n'a pû sauver aucun des
Meubles et des autres Effets qui y étoient.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 1er juin, seize pairs écossais, dont le Duc d'Athol et le Marquis de Lothian, ont été élus pour le Parlement de Grande-Bretagne à Édimbourg. Plusieurs Ducs et Marquis ont protesté, estimant l'élection illégale. Le 25 juin, un incendie a détruit la maison de M. de Chavigni, ministre français à Twickenham, sans sauver aucun bien.
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27
p. 225
DU NORD.
Début :
La proclamation de la Diete générale du royaume se fit le 13 [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Diète générale, Élection, Groenland, Tremblement de terre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NOR D.
DE STOCKHOLM , le 21 Octobre.
La proclamation de la Diete générale du royaume
fe fit le 13 de ce mois dans toute les places
publiques de cette capitale , avec les cérémonies
accoutumées . Le même jour, les Députés du Corps
de la Nobleffe , & ceux des trois autres Ordres .
préſenterent leurs pouvoirs. Le 17 , la Noblef
fe a procédé à l'élection d'un Maréchal de la
Diete , & les fuffrages ſe font réunis en faveur du
Comte Axel de Ferfen , Major - Général des armées
du Roi , & Chevalier de l'Ordre de l'Epée.
Aujourd'hui l'ouverture de la Diete s'eft faite
avec toute pompe poffible.
DE COPPENHAGUE, le 14 Nov.
Selon les nouvelles du Groenland , on y a
effuyé un violent tremblement de terre, & les
allarmes des habitans ont été d'autant plus vives ,
qu'ils n'avoient point d'idée de ce redoutable
phénomene.
DE STOCKHOLM , le 21 Octobre.
La proclamation de la Diete générale du royaume
fe fit le 13 de ce mois dans toute les places
publiques de cette capitale , avec les cérémonies
accoutumées . Le même jour, les Députés du Corps
de la Nobleffe , & ceux des trois autres Ordres .
préſenterent leurs pouvoirs. Le 17 , la Noblef
fe a procédé à l'élection d'un Maréchal de la
Diete , & les fuffrages ſe font réunis en faveur du
Comte Axel de Ferfen , Major - Général des armées
du Roi , & Chevalier de l'Ordre de l'Epée.
Aujourd'hui l'ouverture de la Diete s'eft faite
avec toute pompe poffible.
DE COPPENHAGUE, le 14 Nov.
Selon les nouvelles du Groenland , on y a
effuyé un violent tremblement de terre, & les
allarmes des habitans ont été d'autant plus vives ,
qu'ils n'avoient point d'idée de ce redoutable
phénomene.
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Résumé : DU NORD.
Le 13 octobre, la Diète générale du royaume de Suède a été proclamée à Stockholm. Les députés des quatre ordres ont présenté leurs pouvoirs. Le 17 octobre, Axel de Fersen a été élu Maréchal de la Diète. Par ailleurs, un tremblement de terre a causé l'alerte au Groenland.
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28
p. 221-223
ITALIE.
Début :
Les Jésuites, dans le Chapitre qu'ils tinrent le 30 Novembre, ont élu [...]
Mots clefs :
Rome, Gênes, Général des Jésuites, Élection, Patricien Grimaldi, Corse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE ROME , le 6 Decembre.
Les Jéfuites , dans le Chapitre qu'ils tinrent le
30 Novembre , ont élu pour leur Général le Pere
Louis Centurione , Génois . L'après - midi , ce nouveau
Général alla rendre fes refpects au Pape , &
recevoir la bénédiction de Sa Sainteté.
DE GENES , le
15
Decembre.
La connoiffance que le Patricien Jean -Jacques
Grimaldi a acquife de la Corfe pendant le long
féjour qu'il y a fait , & le zele avec lequel il veut
bien expofer fa perfonne pour rétablir l'ordre
dans l'intérieur de l'ifle , a déterminé le Gouvernement
à lui en confier le foin , de concert avec
le Patricien Jofeph Doria , qui lui a fuccédé en
qualité de Commiffaire Général . La premiere
opération du Patricien Grimaldi a été de faire
conftruire fur une éminence appellée l'Ifola Roffa
, une redoute , qui bat la Plage du même nom
par où il fe faifoit ci - devant beaucoup de débarquemens
frauduleux , Cette redoute a battu parti-
Kiij
i22 MERCURE DE FRANCE.
culierement en ruine dans le continent un fort
qui fervoit à les favorifer. Le Patricien Grimaldi
eft paffé delà à S. Florent. Après avoir mis cette
pla e en état de défenſe , il a fait rafer plufieurs
redoutes qui la dominoient du côté de la terre.
Il s'eft mis enfuite à la tête d'un certain nombre
de Piquets , avec lefquels il a deffein de pénétrer
peu-à- peu dans tous les endroits de l'ifle
Jes plus propres au brigandage , & dont les habitans
font plus difpofés à fuivre les impreffions
de ceux qui trouvent leur intérêt à le perpétuer.
Le 16 du mois dernier , il avoit déja franchi les
plaines d'Oletta & la province de Nebbio , jufques
& compris le même village d'Oletta. Tous les
poftes de Paoli fe font repliés fucceffivement les
uns fur les autres. Dans les environs du village
d'Oletta , fe croyant fuffifamment en force ils
ont fait front. Mais les meſures ont été fi bien
prifes , que malgré leur nombre & la vivacité de
leur feu ils ont été bientôt mis en fuite.
Le Général Génois eft resté maître de tout le
pays qu'il a parcouru , fans avoir fait d'autre perte
que celle d'un ſoldat . A la vérité , il en a couté
trois ou quatre à un détachement qui eft forti
trop foible de la Baftie quelques momens après
l'action , & qui a donné dans le gros des fuyards.
Le 24 du mois dernier , il furprit un de leur
poftes affez confidérable ; & le 27 M. Bacigalu
po , Officier de beaucoup de mérite qui eft fous
Tes ordres , fit abattre en leur préfence plus de
quatre cens arbres pour effayer de rendre les
chemins un peu plus furs , fans qu'aucun des
Rébelles ofât s'y oppofer. Le 4 de ce mois ,
Général Génois , après avoir fait occuper la men
tagne de Penne-Roffe , chargea un détachement
commandé par un de leurs principaux Chefs ,
JANVIER. 1756. 223
nommé Cafa Bianca . Ce détachement prit auflitôt
la fuite , à l'exception de quarante hommes ,
qui furent tués ou faits prifonniers. Le Commandant
qui fut bleflé mortellement , fut du nombre
des derniers . Les troupes Génoiſes n'ont pas
perdu un foldat dans cette action,
DE ROME , le 6 Decembre.
Les Jéfuites , dans le Chapitre qu'ils tinrent le
30 Novembre , ont élu pour leur Général le Pere
Louis Centurione , Génois . L'après - midi , ce nouveau
Général alla rendre fes refpects au Pape , &
recevoir la bénédiction de Sa Sainteté.
DE GENES , le
15
Decembre.
La connoiffance que le Patricien Jean -Jacques
Grimaldi a acquife de la Corfe pendant le long
féjour qu'il y a fait , & le zele avec lequel il veut
bien expofer fa perfonne pour rétablir l'ordre
dans l'intérieur de l'ifle , a déterminé le Gouvernement
à lui en confier le foin , de concert avec
le Patricien Jofeph Doria , qui lui a fuccédé en
qualité de Commiffaire Général . La premiere
opération du Patricien Grimaldi a été de faire
conftruire fur une éminence appellée l'Ifola Roffa
, une redoute , qui bat la Plage du même nom
par où il fe faifoit ci - devant beaucoup de débarquemens
frauduleux , Cette redoute a battu parti-
Kiij
i22 MERCURE DE FRANCE.
culierement en ruine dans le continent un fort
qui fervoit à les favorifer. Le Patricien Grimaldi
eft paffé delà à S. Florent. Après avoir mis cette
pla e en état de défenſe , il a fait rafer plufieurs
redoutes qui la dominoient du côté de la terre.
Il s'eft mis enfuite à la tête d'un certain nombre
de Piquets , avec lefquels il a deffein de pénétrer
peu-à- peu dans tous les endroits de l'ifle
Jes plus propres au brigandage , & dont les habitans
font plus difpofés à fuivre les impreffions
de ceux qui trouvent leur intérêt à le perpétuer.
Le 16 du mois dernier , il avoit déja franchi les
plaines d'Oletta & la province de Nebbio , jufques
& compris le même village d'Oletta. Tous les
poftes de Paoli fe font repliés fucceffivement les
uns fur les autres. Dans les environs du village
d'Oletta , fe croyant fuffifamment en force ils
ont fait front. Mais les meſures ont été fi bien
prifes , que malgré leur nombre & la vivacité de
leur feu ils ont été bientôt mis en fuite.
Le Général Génois eft resté maître de tout le
pays qu'il a parcouru , fans avoir fait d'autre perte
que celle d'un ſoldat . A la vérité , il en a couté
trois ou quatre à un détachement qui eft forti
trop foible de la Baftie quelques momens après
l'action , & qui a donné dans le gros des fuyards.
Le 24 du mois dernier , il furprit un de leur
poftes affez confidérable ; & le 27 M. Bacigalu
po , Officier de beaucoup de mérite qui eft fous
Tes ordres , fit abattre en leur préfence plus de
quatre cens arbres pour effayer de rendre les
chemins un peu plus furs , fans qu'aucun des
Rébelles ofât s'y oppofer. Le 4 de ce mois ,
Général Génois , après avoir fait occuper la men
tagne de Penne-Roffe , chargea un détachement
commandé par un de leurs principaux Chefs ,
JANVIER. 1756. 223
nommé Cafa Bianca . Ce détachement prit auflitôt
la fuite , à l'exception de quarante hommes ,
qui furent tués ou faits prifonniers. Le Commandant
qui fut bleflé mortellement , fut du nombre
des derniers . Les troupes Génoiſes n'ont pas
perdu un foldat dans cette action,
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Résumé : ITALIE.
Le 6 décembre, les Jésuites ont élu le Père Louis Centurione comme nouveau Général et il a reçu la bénédiction papale le même jour. À Gênes, le 15 décembre, Jean-Jacques Grimaldi a été nommé commissaire général de la Corse, avec Joseph Doria comme collaborateur. Grimaldi a construit une redoute sur l'Isola Rossa et renforcé les défenses de Saint-Florent. Il a ensuite repoussé les postes de Paoli dans les zones propices au brigandage. Le 16 décembre, il a pris le contrôle des plaines d'Oletta et de la province de Nebbio sans pertes significatives. Le 24 décembre, il a surpris un poste rebelle et, le 27, l'Officier Bacigalupo a dégagé les chemins sans opposition. Le 4 janvier, les troupes génoises ont attaqué un détachement rebelle commandé par Casa Bianca, tuant ou capturant quarante hommes sans perte de leur côté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 245-246
ALLEMAGNE.
Début :
Le 26 du mois dernier, le Duc de Nivernois prit congé du Roi. [...]
Mots clefs :
Berlin, Duc de Nivernois, Présent du roi, Académie royale des sciences et belles-lettres, Élection, Chapitre Minden, Croix d'or
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE BERLIN , le 9 Avril.
Le 26 du mois dernier , le Duc de Nivernois
prit congé du Roi . Sa Majesté a fait préfent à ce
Seigneur de fon portrait enrichi de diamans , d'une
Liij
246 MERCURE DE FRANCE.
tabatiere faite de deux pierres précieufes , &
d'une bague de grand prix.
L'Académie Royale des Sciences & Belles - Lettres
, dans la Séance qu'elle tint le premier de ce
mois , élut l'Eveque de Breflaw & l'Abbé de Prades
, pour Académiciens Honoraires.
Sa Majefté a accordé aux Chanoines du Chapitre
de Minden le droit de porter une Croix d'Or
émaillée de blanc , fur laquelle eft l'Aigle Noir
de Pruffe au milieu d'une Etoile furmontée d'une
Couronne. On voit au revers un Chiffre compofé
des Lettres P. & G. qui défignent Saint Pierre
& Saint Georges , Patrons du Chapitre. Cette
Croix eſt attachée à un ruban céladon .
DE BERLIN , le 9 Avril.
Le 26 du mois dernier , le Duc de Nivernois
prit congé du Roi . Sa Majesté a fait préfent à ce
Seigneur de fon portrait enrichi de diamans , d'une
Liij
246 MERCURE DE FRANCE.
tabatiere faite de deux pierres précieufes , &
d'une bague de grand prix.
L'Académie Royale des Sciences & Belles - Lettres
, dans la Séance qu'elle tint le premier de ce
mois , élut l'Eveque de Breflaw & l'Abbé de Prades
, pour Académiciens Honoraires.
Sa Majefté a accordé aux Chanoines du Chapitre
de Minden le droit de porter une Croix d'Or
émaillée de blanc , fur laquelle eft l'Aigle Noir
de Pruffe au milieu d'une Etoile furmontée d'une
Couronne. On voit au revers un Chiffre compofé
des Lettres P. & G. qui défignent Saint Pierre
& Saint Georges , Patrons du Chapitre. Cette
Croix eſt attachée à un ruban céladon .
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 26 mars, le Duc de Nivernois reçut du Roi d'Allemagne un portrait orné de diamants, une tabatière et une bague. Le 1er avril, l'Académie Royale élut l'Évêque de Breslau et l'Abbé de Prades Académiciens Honoraires. Le Roi accorda aux Chanoines de Minden une Croix d'Or émaillée, ornée de l'Aigle Noir et attachée à un ruban céladon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. *201-201
DE GENES le 4 Février.
Début :
Mathieu Françore, élu Doge de cette République, fut couronné, solemnellement [...]
Mots clefs :
Doge, Élection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE GENES le 4 Février.
DE GENES le 4 Février.
Mathieu Françore , élu Doge de cette Répu
blique , fut couronné folemnellement le 27 dw
mois dernier.
Mathieu Françore , élu Doge de cette Répu
blique , fut couronné folemnellement le 27 dw
mois dernier.
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31
p. 208-209
DE PARIS, le 30 Juin.
Début :
L'Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres, dans son assemblée du 19 de [...]
Mots clefs :
Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Assemblée, Élection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 30 Juin.
DE PARIS , le 30 Juin.
L'Académie Royale des Inſcriptions & Belles;
JUILLET. 1759 .
209
Lettres , dans fon affemblée du 19 de ce mois ,
a élu pour Académicien honoraire le fieur de
Lamoignon de Malesherbes , premier Préfident
de la Cour des Aydes , à la place vacante par la
mort du fieur de Lamoignon , Préfident honoraire
du Parlement.
L'Académie Royale des Inſcriptions & Belles;
JUILLET. 1759 .
209
Lettres , dans fon affemblée du 19 de ce mois ,
a élu pour Académicien honoraire le fieur de
Lamoignon de Malesherbes , premier Préfident
de la Cour des Aydes , à la place vacante par la
mort du fieur de Lamoignon , Préfident honoraire
du Parlement.
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32
p. 207-213
DE PARIS, le 8 Mars.
Début :
Charlotte-Godefride-Elisbeth de Rohan-Soubise, Princesse de Condé, mourut, [...]
Mots clefs :
Princesse de Condé, Décès, Prince de Soubise, Vertus, Corps embaumé, Cortège funéraire, Carosses, Couvent, Religieux, Prières, Deuil, Assemblée générale du Clergé de France, Archevêque, Audience du roi, Conseiller d'État, Ministre, Cérémonies, Assemblée du Clergé, Don, Société royale de Londres, Élection, Tremblements de terre, Ouragan, Capitaine, Irlande, Garnison, Officiers, Chevaliers, Gardes suisses, Ile de Mann, Combat, Anglais, Pondichéry, Blessés et morts, Compagnie
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 8 Mars.
DE PARIS , le 8 Mars.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
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Résumé : DE PARIS, le 8 Mars.
Le 8 mars, Charlotte-Godefride-Élisabeth de Rohan-Soubise, princesse de Condé, est décédée à l'Hôtel de Condé à Paris à l'âge de vingt-trois ans après vingt-et-un jours de maladie. Elle était la fille de Charles de Rohan, prince de Soubise et maréchal de France, et d'Anne-Marie Louise de la Tour d'Auvergne, princesse de Bouillon. Mariée en mai 1753 à Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince du sang et gouverneur de Bourgogne, elle a eu trois enfants : Louis de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, né en 1756 ; Marie de Bourbon-Condé, née en 1755 et décédée en 1759 ; et Mademoiselle de Bourbon-Condé, née en 1757. La princesse était reconnue pour ses vertus chrétiennes et morales, ainsi que pour sa douceur et son affabilité, ce qui lui avait valu l'affection de tous. Les pauvres la pleuraient comme une mère et une amie. Son corps, après avoir été embaumé, a été exposé sur une estrade éclairée et tendue de noir avant d'être inhumé au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Le cortège funéraire comprenait cent pauvres, des officiers, des valets de chambre, et trois carrosses drapés de noir. L'archevêque de Bordeaux a prononcé un discours lors de la cérémonie, après quoi les religieuses ont commencé l'office des morts. La princesse de Marfan, Mademoiselle de Sens, et d'autres dames en deuil étaient présentes. Le 6 avril, l'assemblée générale du clergé de France s'est ouverte à l'église des Grands-Augustins. Le 9 avril, les prélats ont rendu visite au roi à Versailles. Le 11 avril, des commissaires du roi ont été reçus à l'assemblée du clergé, qui a accordé un don gratuit de seize millions au roi.
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33
p. 211
DE BAMBERG, le 19 Mars.
Début :
On apprend de Ratisbonne, que le 17 de ce mois, la Diete a procédé à l'élection [...]
Mots clefs :
Diète, Élection, Armée de l'Empire, Prince, État catholique, État protestant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE BAMBERG, le 19 Mars.
De BAMBERG , le 19 Mars.
On apprend de Ratifbonne , que le 17 de ce
mois , la Diete a procédé à l'élection de deux
Feld -Maréchaux des Armées de l'Empire. Les
fuffrages le font réunis en faveur du Prince Frédéric
des Deux -Ponts , & du Prince Charles -Augufte
de Baile Dourlach ; l'un , pour les Etats Catholiques
, l'autre , pour les Etats Proteftans . La
Diete drefla enfuite fon Conclufum,pour être notifié
au Prince de la Tour - Taxis , Principal Commiflaire
de Sa Majesté Impériale.
On apprend de Ratifbonne , que le 17 de ce
mois , la Diete a procédé à l'élection de deux
Feld -Maréchaux des Armées de l'Empire. Les
fuffrages le font réunis en faveur du Prince Frédéric
des Deux -Ponts , & du Prince Charles -Augufte
de Baile Dourlach ; l'un , pour les Etats Catholiques
, l'autre , pour les Etats Proteftans . La
Diete drefla enfuite fon Conclufum,pour être notifié
au Prince de la Tour - Taxis , Principal Commiflaire
de Sa Majesté Impériale.
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34
p. 202
De PARIS, le 5 Juillet.
Début :
Un Courier, arrivé de Lisbonne, en a apporté la nouvelle que, le 6 du mois [...]
Mots clefs :
Princesse, Mariage, Infant, Roi de Pologne, Duc de Lorraine, Dame, Élection, Abbesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 5 Juillet.
De PARIS , les Juillet.
Un Courier , arrivé de Lisbonne , en a apporté
la nouvelle que , le 6 du mois dernier, la Princelle
de Beyra a époufé l'Infant Don Pedre , fon oncle.
Le Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de
Bar , a confirmé l'élection de la Dame Comteile
de Gouffier-Thois , en qualité d'Abbeffe du Cha
pitre de Bouxiere.
Un Courier , arrivé de Lisbonne , en a apporté
la nouvelle que , le 6 du mois dernier, la Princelle
de Beyra a époufé l'Infant Don Pedre , fon oncle.
Le Roi de Pologne , Duc de Lorraine & de
Bar , a confirmé l'élection de la Dame Comteile
de Gouffier-Thois , en qualité d'Abbeffe du Cha
pitre de Bouxiere.
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35
p. *197-197
De GENES, le 30 Août.
Début :
Le Doge, Mathieu Franzone, ayant rempli le temps ordinaire de cette [...]
Mots clefs :
Doge, Élection, Rébellion, Corse, Cardinal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De GENES, le 30 Août.
De GENES le 30 Août
Le Doge , Mathieu Franzone, ayant rempli le
temps ordinaire de certe Dignité , la dépofa le
de ce mois , & il quitta le Palais Ducal pour retourner
en fon hôtel . On n'a pas encore procédé
àl'élection d'un nouveau Doge. Les révolutions en
Corfe , continuent toujours. On croit que le Cardinal
Spinola , qui doit paffer en cette Ville , en
revenant d'Espagne , eft chargé d'un projet d'accommodement
, qui pourra terminer nos diffi
cultés avec le S. Siége .
Le Doge , Mathieu Franzone, ayant rempli le
temps ordinaire de certe Dignité , la dépofa le
de ce mois , & il quitta le Palais Ducal pour retourner
en fon hôtel . On n'a pas encore procédé
àl'élection d'un nouveau Doge. Les révolutions en
Corfe , continuent toujours. On croit que le Cardinal
Spinola , qui doit paffer en cette Ville , en
revenant d'Espagne , eft chargé d'un projet d'accommodement
, qui pourra terminer nos diffi
cultés avec le S. Siége .
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36
p. 184
De WARSOVIE, le 10 Octobre.
Début :
Le 5 de ce mois, jour anniversaire de l'élection de Sa Majesté [...]
Mots clefs :
Anniversaire, Élection, Célébration, Marquis, Ambassadeur, Audience, Prince
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De WARSOVIE, le 10 Octobre.
De WARSOVIE , le ro Octobre.
Les de ce mois, jour anniverfaire de l'élection
de Sa Majeſté , on célébra cet événement par les
réjouiffancesaccoutumées . Le même jour , le Marquis
de Paulmy , Ambaffadeur de Sa Majesté Très-
Chrétienne , auprès du Roi & de la République ,
fit fon entrée dans cette Ville . Il fut conduit à
l'Audience de Sa Majeſté , par le Prince Czartorifky
, Palatin de Ruffie > avec tous les honneurs &
les cérémonies d'uſage.
Les de ce mois, jour anniverfaire de l'élection
de Sa Majeſté , on célébra cet événement par les
réjouiffancesaccoutumées . Le même jour , le Marquis
de Paulmy , Ambaffadeur de Sa Majesté Très-
Chrétienne , auprès du Roi & de la République ,
fit fon entrée dans cette Ville . Il fut conduit à
l'Audience de Sa Majeſté , par le Prince Czartorifky
, Palatin de Ruffie > avec tous les honneurs &
les cérémonies d'uſage.
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37
p. 193
De STRASBOURG, le 20 Janvier 1763.
Début :
Le 17 de ce mois, le Maréchal de Contades, le sieur de Lucé, [...]
Mots clefs :
Maréchal de Contades, Intendant, Évêque, Lettres, Diocèse, Abbaye, Élection, Scrutin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De STRASBOURG, le 20 Janvier 1763.
De STRASBOURG , le 20 Janvier 1763.'
Le 17 de ce mois , le Maréchal de Contades ,
le fieur de Lucé , Intendant de la Province , &
l'Evêque d'Arath , fe font tranfportés , en conféquence
des Lettres de Cachet qui leur ont été
adreffées , à l'Abbaye Réguliere de Marmoutier
, Ordre de Saint Benoît de l'ancienne Obfervance
, près de Saverne au Diocèle de Strafbourg
, pour y affifter en qualité de Commiffaires
du Roi , à l'élection d'un nouvel Abbé , dont
la Place étoit vacante par la mort du Père Placide.
Schweigheuffer , Religieux du même ordre ,
décédé le is Décembre dernier . On a procédé
le lendemain 18 à cette élection par la ' voye du
fcrutin , & tous les fuffrages fe font réunis en
faveur du Pere Anfelme Genin , Religieux de la
même Abbaye , natif de Waffelonne en Alface ,
âgé de quarante-deux ans...
Le 17 de ce mois , le Maréchal de Contades ,
le fieur de Lucé , Intendant de la Province , &
l'Evêque d'Arath , fe font tranfportés , en conféquence
des Lettres de Cachet qui leur ont été
adreffées , à l'Abbaye Réguliere de Marmoutier
, Ordre de Saint Benoît de l'ancienne Obfervance
, près de Saverne au Diocèle de Strafbourg
, pour y affifter en qualité de Commiffaires
du Roi , à l'élection d'un nouvel Abbé , dont
la Place étoit vacante par la mort du Père Placide.
Schweigheuffer , Religieux du même ordre ,
décédé le is Décembre dernier . On a procédé
le lendemain 18 à cette élection par la ' voye du
fcrutin , & tous les fuffrages fe font réunis en
faveur du Pere Anfelme Genin , Religieux de la
même Abbaye , natif de Waffelonne en Alface ,
âgé de quarante-deux ans...
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Résumé : De STRASBOURG, le 20 Janvier 1763.
Le 17 janvier 1763, le Maréchal de Contades, le sieur de Lucé et l'Évêque d'Arath se sont rendus à l'Abbaye de Marmoutier pour désigner un nouvel abbé après le décès du Père Placide Schweigheuffer. Le Père Anselme Genin, religieux de l'abbaye, a été élu le 18 janvier.
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38
p. 209-212
COPIE d'un Mémoire justificatif en faveur du Duc de Biren, & envoyé de Mittau le 16 Janvier 1763.
Début :
La Diete de Grodno de 1726, en déclaran nulle l'Election prématurée du Comte [...]
Mots clefs :
Diète, Élection, Comte de Saxe, Famille, Disposition, Noblesse, Pacification, Prince, Régent, Gouvernement, Senatus Consilium
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COPIE d'un Mémoire justificatif en faveur du Duc de Biren, & envoyé de Mittau le 16 Janvier 1763.
COPIE d'un Mémoire juftificatif en faveur dù
Duc de Biren , & envoyé de Mittau le 16 Janvier
1763.
➡ La Diete de Grodno de 1726 , en déclaran *
» nulle l'Election prématurée du Comte de Saxe ,
» ordonna qu'après l'extinction de la famille de
Kettler les Duchés de Courlande & de Semigalle
feroient incorporés à la Pologne & par-
» tagés èn Palatinats.
"
ל כ
DA
Cette difpofition n'ayant convenu ni aux
voifins ni à la Nobleffe de Courlande , on
trouva moyen de l'annuller par la Diete de
210 MERCURE DE FRANCE.
33
pacification de l'an 1736 ; celle- ci ftatua qu'a
près le décès du dernier mâle de la famille
→ Ducale de Kettler , le Roi donneroit l'inveſti-
» ture des deux Duchés à un autre & à fes def-
» cendans mâles.
os en 1737 ,
Ferdinand , le dernier de Kettler , étant mort
la Nobleffe de Courlande choisit
» pour Duc , à la recommandation de l'Impé-
» ratrice Anne , le Comte Jean- Erneft de Biren ;
» le Roi , en vertu de la fufdite conftitution de
» 1736 , donna effectivement en 1739 l'inveſti-
» ture au nouveau Duc , tant pour lui que pour
» fes defcendans mâles , avec toutes les folem
nités requifes.
» L'année ſuivante , 1740 , ce Prince qui avoit
eté Régent en Ruffie , fur , en cette qualité ,
» arrêté & éxilé avec fa famille ; & l'on mit un fequeftre
fur les revenus de la Courlande , afin
» de recouvrer les fommes qu'il y avoit fait
"paffer de Ruffie.
» Les chofes reſterent en cet état , même après
le changement qui fe fir dans le Gouvernement
» de Ruffie en 1741 , par lavénement de l'Im
pératrice Elifabeth au Trône..
Le Roi & le Sénat de Pologne ayant fait
de fréquentes inftances pour faire rendre au
» Duc Jean-Erneft la liberté & la jouillance de
soles Duchés , l'Impératrice fit constamment en-
» tendre que des raisons d'Etat , dont Elle n'a
jamais jugé à propos d'énoncer le détail , ne
lelgi permettoient pas.
» Enfin , le Prince Charles de Pologne & de
» Saxe , étant venu en 1758 à Petersbourg pour
faire fa cour à l'Impératrice avant que de fe
» rendre à l'armée Ruffe , où il alloit fervir en
qualité de Volontaire , fçut intéreffer au fort de
အ
AVRIL. 1763 . 217
"
""
""
fa famille cette Princeffe , qui l'affura qu'Elle
feroit fort aife de le voir établi Duc de Courlande
. Afin de réaliſer cette promeffe , & d'en
accéléret l'effet , Sa Majefté Impériale chargea
fes Miniftres à Mittau & à Warfovie d'y déclarer
que des raifons d'Etat ne lui permettroient
jamais de remettre en liberté le Duc
,, Jean- Erneft & fes fils , mais qu'Elle verroit
avec plaifir le Prince Charles établi à ſa place ,
,, en cas que les loix le permiffent.
""
>
""
"
"3 En conféquence , le Roi de Pologne , flatté
,, de pouvoir procurer cet établiſſement à fon
fils , prit le parti d'affembler un Senatûs Con-
,,filium : d'y faire décider la vacance du Duché
de Courlande , de nommer le Prince Charles
» pour en remplir le Trône , & de lui confier
même l'inveftiture au commencement de l'an
>> 1759.
"2
""
"3
ود
Mais il eft à remarquer que la réſolution ·
du Senatûs Confilium ne fut point approuvée
» unanimement , & que dès-lors plufieurs des
>> Miniftres & Sénateurs les plus éclairés , tels
» que font les Princes Czartoriski , prouverent
que le Roi avec le Sénat n'avoit pas l'autorité
requife pour décider cette affaire , puifqu'elle
étoit uniquement du reffort de la Diéte ; que
» celle de 1736 n'avoit donné au Roi le pou-
» voir de nommer un Duc de Courlande que
» pour une feule fois , puifqu'elle avoit nommé-
» ment ftatué qu'après la mort du dernier
» Kettler , le Roi conféreroit le Duché à un autre
& à fes defcendans mâles exclufivement ,
ce qui avoit été légitimement éxécuté par l'inveftiture
folemnelle donnée au Duc Jean- Er
,, neft en 1739 ; & qu'ainfi ils protestoient con-
,, tre le réſultat du Sénat.
212 MERCURE DE FRANCE.
29
29
"" Cette difpofition du Roi & dù Sénat ren-
,, contra auffi dès les commencemens quelques
» oppofitions parmi les Nobles de Courlande ;
& le Prince Charles , en violant depuis , les
Pactes conclus avec les Etats par fon Plénipotentiaire
, ainfi que les loix & les priviléges
du Pays , n'a fait qu'accroître chaque
,, jour le nombre des oppofitions , de forte
,, que pluffeurs Diocèles entiers n'ont jamais
voulu le reconnoître & lui rendre hommage.
""
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Duc de Biren , & envoyé de Mittau le 16 Janvier
1763.
➡ La Diete de Grodno de 1726 , en déclaran *
» nulle l'Election prématurée du Comte de Saxe ,
» ordonna qu'après l'extinction de la famille de
Kettler les Duchés de Courlande & de Semigalle
feroient incorporés à la Pologne & par-
» tagés èn Palatinats.
"
ל כ
DA
Cette difpofition n'ayant convenu ni aux
voifins ni à la Nobleffe de Courlande , on
trouva moyen de l'annuller par la Diete de
210 MERCURE DE FRANCE.
33
pacification de l'an 1736 ; celle- ci ftatua qu'a
près le décès du dernier mâle de la famille
→ Ducale de Kettler , le Roi donneroit l'inveſti-
» ture des deux Duchés à un autre & à fes def-
» cendans mâles.
os en 1737 ,
Ferdinand , le dernier de Kettler , étant mort
la Nobleffe de Courlande choisit
» pour Duc , à la recommandation de l'Impé-
» ratrice Anne , le Comte Jean- Erneft de Biren ;
» le Roi , en vertu de la fufdite conftitution de
» 1736 , donna effectivement en 1739 l'inveſti-
» ture au nouveau Duc , tant pour lui que pour
» fes defcendans mâles , avec toutes les folem
nités requifes.
» L'année ſuivante , 1740 , ce Prince qui avoit
eté Régent en Ruffie , fur , en cette qualité ,
» arrêté & éxilé avec fa famille ; & l'on mit un fequeftre
fur les revenus de la Courlande , afin
» de recouvrer les fommes qu'il y avoit fait
"paffer de Ruffie.
» Les chofes reſterent en cet état , même après
le changement qui fe fir dans le Gouvernement
» de Ruffie en 1741 , par lavénement de l'Im
pératrice Elifabeth au Trône..
Le Roi & le Sénat de Pologne ayant fait
de fréquentes inftances pour faire rendre au
» Duc Jean-Erneft la liberté & la jouillance de
soles Duchés , l'Impératrice fit constamment en-
» tendre que des raisons d'Etat , dont Elle n'a
jamais jugé à propos d'énoncer le détail , ne
lelgi permettoient pas.
» Enfin , le Prince Charles de Pologne & de
» Saxe , étant venu en 1758 à Petersbourg pour
faire fa cour à l'Impératrice avant que de fe
» rendre à l'armée Ruffe , où il alloit fervir en
qualité de Volontaire , fçut intéreffer au fort de
အ
AVRIL. 1763 . 217
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""
fa famille cette Princeffe , qui l'affura qu'Elle
feroit fort aife de le voir établi Duc de Courlande
. Afin de réaliſer cette promeffe , & d'en
accéléret l'effet , Sa Majefté Impériale chargea
fes Miniftres à Mittau & à Warfovie d'y déclarer
que des raifons d'Etat ne lui permettroient
jamais de remettre en liberté le Duc
,, Jean- Erneft & fes fils , mais qu'Elle verroit
avec plaifir le Prince Charles établi à ſa place ,
,, en cas que les loix le permiffent.
""
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"3 En conféquence , le Roi de Pologne , flatté
,, de pouvoir procurer cet établiſſement à fon
fils , prit le parti d'affembler un Senatûs Con-
,,filium : d'y faire décider la vacance du Duché
de Courlande , de nommer le Prince Charles
» pour en remplir le Trône , & de lui confier
même l'inveftiture au commencement de l'an
>> 1759.
"2
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"3
ود
Mais il eft à remarquer que la réſolution ·
du Senatûs Confilium ne fut point approuvée
» unanimement , & que dès-lors plufieurs des
>> Miniftres & Sénateurs les plus éclairés , tels
» que font les Princes Czartoriski , prouverent
que le Roi avec le Sénat n'avoit pas l'autorité
requife pour décider cette affaire , puifqu'elle
étoit uniquement du reffort de la Diéte ; que
» celle de 1736 n'avoit donné au Roi le pou-
» voir de nommer un Duc de Courlande que
» pour une feule fois , puifqu'elle avoit nommé-
» ment ftatué qu'après la mort du dernier
» Kettler , le Roi conféreroit le Duché à un autre
& à fes defcendans mâles exclufivement ,
ce qui avoit été légitimement éxécuté par l'inveftiture
folemnelle donnée au Duc Jean- Er
,, neft en 1739 ; & qu'ainfi ils protestoient con-
,, tre le réſultat du Sénat.
212 MERCURE DE FRANCE.
29
29
"" Cette difpofition du Roi & dù Sénat ren-
,, contra auffi dès les commencemens quelques
» oppofitions parmi les Nobles de Courlande ;
& le Prince Charles , en violant depuis , les
Pactes conclus avec les Etats par fon Plénipotentiaire
, ainfi que les loix & les priviléges
du Pays , n'a fait qu'accroître chaque
,, jour le nombre des oppofitions , de forte
,, que pluffeurs Diocèles entiers n'ont jamais
voulu le reconnoître & lui rendre hommage.
""
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : COPIE d'un Mémoire justificatif en faveur du Duc de Biren, & envoyé de Mittau le 16 Janvier 1763.
Le document est un mémoire justificatif en faveur du Duc de Biren, daté du 16 janvier 1763, concernant la succession des Duchés de Courlande et de Semigalle. La Diète de Grodno de 1726 avait déclaré nulle l'élection prématurée du Comte de Saxe et décidé que, après l'extinction de la famille Kettler, ces duchés seraient incorporés à la Pologne et partagés en palatinats. Cette décision fut annulée par la Diète de pacification de 1736, qui stipula que le roi donnerait l'investiture des duchés à un autre et à ses descendants mâles après le décès du dernier mâle de la famille Kettler. En 1737, à la mort de Ferdinand, le dernier Kettler, la noblesse de Courlande choisit le Comte Jean-Ernest de Biren comme duc, recommandé par l'impératrice Anne. Le roi donna l'investiture à Biren en 1739. Cependant, en 1740, Biren, alors régent en Russie, fut arrêté et exilé, et un séquestre fut mis sur les revenus de la Courlande. Malgré les demandes du roi et du Sénat de Pologne pour libérer Biren, l'impératrice refusa, invoquant des raisons d'État. En 1758, le prince Charles de Pologne et de Saxe reçut la promesse de l'impératrice Élisabeth d'être établi duc de Courlande. Le roi de Pologne assembla un Sénat consultatif pour déclarer la vacance du duché et nommer Charles, mais cette décision ne fut pas approuvée unanimement. Plusieurs ministres et sénateurs, dont les princes Czartoriski, contestèrent cette autorité, affirmant que seule la Diète pouvait décider de cette affaire. La nomination de Charles suscita des oppositions parmi la noblesse de Courlande, et plusieurs diocèses refusèrent de le reconnaître.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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39
p. 213-214
De LIEGE, le 4 Avril 1763.
Début :
Le Prince Clément de Saxe est arrivé ici le 30 du mois dernier. [...]
Mots clefs :
Prince Clément de Saxe, Comte, Commissaire, Majesté impériale, Élection, Prince de Liège
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De LIEGE, le 4 Avril 1763.
De LIEGE , le 4Avril 1763 .
Le Prince Clément de Saxe eſt arrivé ici le 30
du mois dernier. Le i de ce mois , le Comte de
214 MERCURE DE FRANCE.
Pergen , nommé Commiſſaire de Sa Majeſté
Impériale a la prochaine Election d'un nouvel
Evêque , Prince de Liège , fit auſſi ſon entrée en
cetteVille.
Le Prince Clément de Saxe eſt arrivé ici le 30
du mois dernier. Le i de ce mois , le Comte de
214 MERCURE DE FRANCE.
Pergen , nommé Commiſſaire de Sa Majeſté
Impériale a la prochaine Election d'un nouvel
Evêque , Prince de Liège , fit auſſi ſon entrée en
cetteVille.
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40
p. 225-229
De PARIS, le 18 Avril 1763.
Début :
Le 14 du mois dernier, l'Académie Françoise a élu l'Abbé de [...]
Mots clefs :
Académie française, Élection, Comte, Assemblée, Cardinal, Cérémonie, Ordonnance du roi, Régiments, Compagnie, Légion royale, Dragons, Grenadiers, Capitaine, Pensions militaires, Soldats, Guerre, Paix, Colonels, Infanterie, Procureur du roi, Académie royale, Bibliothèque
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texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 18 Avril 1763.
De PARIS, le 18 Avril 1763.
Le 14 du mois dernier , l'Académie Françoiſe
a élu l'Abbé de Radonvilliers , Sous- Précepteur
de Mgr le Duc de Berri & de Mgr le Comte de
Provence, pour remplir la place vacante par la
mort du ſieur Carlet de Marivaux. Le 26 , certe
Académie tint une aſſemblée publique dans la-
Kv
226 MERCURE DE FRANCE .
1
quelle il prononcé ſon diſcours de réception,
Le Cardinalde Luynės a répondu au remerciment
de ce nouvel Académicien .
Le 22 du même mois , on fit la Proceſſion ſolemnelle
qu'on a coutume de faire tous les ans
enmémoire de la réduction de cette Capitale
ſous l'obéillance de Henri IV. Le Corps de Ville
aſſiſta , ſelon l'uſage , à cette cérémonie.
,
:
Il paroît une Ordonnance du Roi , datée du
1 Mars 1763 concernant les troupes légéres ,
par laquelle Sa Majesté conſerve ſur pied quatre
légions de ces troupes , indépendamment
des Régimens des Volontaires de Clermont & de
Soubiſe , & fupprime le Régiment des Volontaires
Etrangers de Wurmſer & la Compagnie de
ChaffeursdePoncet. La Légion Royale ſera la premièredes
quatre que S. M. entretiendra,&elle conſervera
fon nom. La ſeconde ſera compoſée du Régimentdes
Volontaires de Flandres & de celui des
Volontaires du Dauphiné qui ſeront incorporés
enſemble: cette Légion ſera ſous la dénomination
de Légion de Flandre , & commandée par
le Chevalier de Jaucourt. La troiſſéme , ſous la
dénomination de Légion du Haynaut , & commandée
par le ſieur de Grandmaiſon , ſera
compoſéedu Régiment des Volontaires du Haynaut
& de celui des Volontaires d'Auſtraſie qui
feront incorporés enſemble. Le Régiment de Dragons
chaſſeurs de Conflans ſera à l'avenir ſous
la dénomintion de Légion de Conflans , & formera
la quatriéme Légion. Ces Légions ou Régimens
continueront de marcher entr'eux ſuivant
le rang dont ils jouiſſent actuellement.
Chaque Légion ſera compoſée en tout temps de
dix-ſept compagnies , dont une de Grenadiers ,
huisde Fufiliers & huit de Dragons ; & chacun
JUIN. 1763 . 227
des Régimens des Volontaires de Clermont St.
de Soubiſe de neuf Compagnies , dont une de
Grenadiers , quatre de Fuſiliers & quatre de Dragons.
Indépendamment de pluſieurs autres difpoſitions
contenues dans cetteOrdonnance , relativement
à la ſuppreſſion de certaines places &
àla créationde quelques autres , à l'ordre quidoit
être obſervé dans chaque Compagnie , au choix
des Officiers , à la manutention de la caiffe
terme des engagemens , &c. Sa Majesté a réglé
une paye de paix & une paye de guerre de
la manière ſuivante .
,
au
COMPAGNIES DE GRENADIERS. A chaque
Capitaine , 2000 1. par an enpaix , & 3000l. en
guerre, à chaque Lieutenant , 900l . en paix, &
1200 1. en guerre , à chaque Sous- Lieutenant ,
600 l. en paix , & 900 1. en guerre , à chaque
Sergent , 222 1. en paix , & 228 1. en guerre ; à
chaque Fourrier, 180 1. en paix, & 186 1. en guerre
; à chaque Caporal , 156 1. en paix , & 162 1.
en guerre ; à chaque appointé , 1381, en paix , &
144 1. en guerre ; à chaque Grenadier & au Tambour
, 120 1. en paix , & 126 1. en guerre. Сом-
PAGNIES DE FUSILIERS . A chaque Capitaine ,
1500 1. en paix , & 2400 l. en guerre , à chaque
Lieutenant , 600.1. en paix , & 1000 l. en guerre;
à chaque Sous - Lieutenant , 5401. en paix , & 800
1. en guerre ; à chaque Sergent , 204 1. en paix ,
& 210 1. en guerre ; à chaque Fourrier , 162 l. en
paix , & 168 1. en guerre ; à chaque Caporal, 138
1. en paix,& 144 1. en guerres à chaqueAppointé,
120 1. en paix & 126 1. en guerre , à chaque Fufilier
& Tambour, 102 1. en paix , & 108 1. en
guerre. COMPAGNIES DE DRAGONS. A chaque
Capitaine , 1800 1. en paix , & 3600 l . en guerre;.
à chaque Lieutenant , 800 1. en paix , & 10001.
en guerre , à chaque Sous - Lieutenant , soul. en
228 MERCURE DE FRANCE,
paix , & 800 1. en guerre ; à chaque Maréchaldes
Logis, 216 1. en paix , & 252 1. en guerre ; à
-chaque Fourrier , 189 1. en paix,& 225 l. enguerre;
à chaque Brigadier , 135 1. en paix, & 171 1.
en guerre, àchaque Dragon ou Tambour , 117
1. en paix , & 1.53 1. en guerre. ETAT- MAJOR. AU
Colonel de Chaque Légion & au Colonel-Lieutenant
du Réglement des Volontaires de Clermont
, 4500 l . en paix , & 6000 l. en guerre; au
Colonel du Régiment des Volontaires de Soubiſe ,
2400 1. en tout temps , au Colonel en ſeconddudit
Régiment , 2100 1. en paix, & 3600 l. en guerre
; au Colonel-Commandant de chaque Légion
3600 1. en paix, 5400.1. en guerre; à chaque Lieutenant-
Colonel , 35001. en paix, & 5400 l. en
guerre,à chaque Major , 2880 1. en paix , & 4000
I. en guerre, à chaque Aide- Major d'Infanterie ,
avec commiffion de Capitaine , 1500 1. en prix , &
2400 l. en guerresà chaque Aide- Major d'Infanterie,
ſans commiſſion de Capitaine , 900 l . en paix ,
&1800 1. enguerre , à chaque Aide - Major de
-Dragons , avec commiſſion de Capitaine , 18001.
en paix, & 3000l . en guerre , à chaque Aide- Ma
jor de Dragons , ſans commiſſion de Capitaine',
1500 1. en paix , & 2000l. en guerre ; au Sous-Aide-
Major d'Infanterie , qui ſera créé en tempsde
guerre, 1200l.au Sous-Aide Major deDragonsqui
fera créé en tempsde guerre 12001. au Tréſorier ,
en temps deguerre ſeulement , 3000 l . au Quartier
Maître , en tems de guerre ſeulement 800 L.
àl'Aumônier&au Chirurgien en temps de guerre
feulement, sool.
Suivant la même Ordonnance , les Officiers réformés
jouïront annuellement en appointemens,
ſçavoir , les Colonels , de 3600 1. les Colonels-
Commandans , de 2000 l. les Lieutenans-Colo
JUI N. 1763 . 229
nels , de 1200 l . les Majors & les Commandansde
l'Infanterie , de 800 1. les Capitaines des Grenadiers
, de 600 l. ceux de Fuſiliers , de soo 1. les
Capitaines en ſecond , & les Aides - Majors d'Infanterie
, de 4001, les Capitaines des Dragons ,
de soo l . les Capitaines en ſecond , & les Aides-
Majors de Dragons , de 4501. , les Lieutenans--
Colonels réformés ala ſuitedeſdits Corps, de 1200
1. les Capitaines réformés des Dragons , de so०
1. & ceux d'infanterie , de 400 l. Les Lieutenans
qui ont paflé par les grades de Sergent ou de
Maréchal des Logis , de 300 1. Les Sous- Lieutenans
, qui auront paſſé par les mêmes gardes , de
270 1. A l'égard des Lieutenans & Sous-Lieutenans
, qui n'auront point pallé par ces grades ,
mais qui ſe trouveront avoir ſervi au moins dıx
ans , ils jouiront auſſi en appointemens , ſçavoir ,
les Lieutenans , de 200 l.& les Sous- Lieutenans ,
de 150 l . Cette Ordonnance eſt terminée par l'état
de l'uniforme réglé par Sa Majeſté pour l'habillement&
l'équipementde ces troupes.
LE FEU SR MORIAU , Procureur du Roi &de
laVille , ayant légué par teſtament ſa Bibliothéque
à la Ville de Paris , à condition qu'elle ſeroit
publique , le ſieur de Viarmes , Prévôt des
Marchands & les Echevins ont accepté le legs ,
&en conféquence ont nommé pour Bibliothécaire
, le ſieur de Bonamy, de l'Académie Royale
des Inſcriptions & Belles- Lettres , & pour Sous-
Bibliothécaire l'Abbé Ameithon . Ainfi cette Bibliotheque
, qui eſt placée à l'Hôtel de Lamoignon,
rue Pavée au Marais , a été ouverte au
Public pour la première fois le 13 de ce mois
après midi , & elle continuera de l'être tous les
Mercredis & Samedis de l'année juſqu'aux Vacances.
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Le 14 du mois dernier , l'Académie Françoiſe
a élu l'Abbé de Radonvilliers , Sous- Précepteur
de Mgr le Duc de Berri & de Mgr le Comte de
Provence, pour remplir la place vacante par la
mort du ſieur Carlet de Marivaux. Le 26 , certe
Académie tint une aſſemblée publique dans la-
Kv
226 MERCURE DE FRANCE .
1
quelle il prononcé ſon diſcours de réception,
Le Cardinalde Luynės a répondu au remerciment
de ce nouvel Académicien .
Le 22 du même mois , on fit la Proceſſion ſolemnelle
qu'on a coutume de faire tous les ans
enmémoire de la réduction de cette Capitale
ſous l'obéillance de Henri IV. Le Corps de Ville
aſſiſta , ſelon l'uſage , à cette cérémonie.
,
:
Il paroît une Ordonnance du Roi , datée du
1 Mars 1763 concernant les troupes légéres ,
par laquelle Sa Majesté conſerve ſur pied quatre
légions de ces troupes , indépendamment
des Régimens des Volontaires de Clermont & de
Soubiſe , & fupprime le Régiment des Volontaires
Etrangers de Wurmſer & la Compagnie de
ChaffeursdePoncet. La Légion Royale ſera la premièredes
quatre que S. M. entretiendra,&elle conſervera
fon nom. La ſeconde ſera compoſée du Régimentdes
Volontaires de Flandres & de celui des
Volontaires du Dauphiné qui ſeront incorporés
enſemble: cette Légion ſera ſous la dénomination
de Légion de Flandre , & commandée par
le Chevalier de Jaucourt. La troiſſéme , ſous la
dénomination de Légion du Haynaut , & commandée
par le ſieur de Grandmaiſon , ſera
compoſéedu Régiment des Volontaires du Haynaut
& de celui des Volontaires d'Auſtraſie qui
feront incorporés enſemble. Le Régiment de Dragons
chaſſeurs de Conflans ſera à l'avenir ſous
la dénomintion de Légion de Conflans , & formera
la quatriéme Légion. Ces Légions ou Régimens
continueront de marcher entr'eux ſuivant
le rang dont ils jouiſſent actuellement.
Chaque Légion ſera compoſée en tout temps de
dix-ſept compagnies , dont une de Grenadiers ,
huisde Fufiliers & huit de Dragons ; & chacun
JUIN. 1763 . 227
des Régimens des Volontaires de Clermont St.
de Soubiſe de neuf Compagnies , dont une de
Grenadiers , quatre de Fuſiliers & quatre de Dragons.
Indépendamment de pluſieurs autres difpoſitions
contenues dans cetteOrdonnance , relativement
à la ſuppreſſion de certaines places &
àla créationde quelques autres , à l'ordre quidoit
être obſervé dans chaque Compagnie , au choix
des Officiers , à la manutention de la caiffe
terme des engagemens , &c. Sa Majesté a réglé
une paye de paix & une paye de guerre de
la manière ſuivante .
,
au
COMPAGNIES DE GRENADIERS. A chaque
Capitaine , 2000 1. par an enpaix , & 3000l. en
guerre, à chaque Lieutenant , 900l . en paix, &
1200 1. en guerre , à chaque Sous- Lieutenant ,
600 l. en paix , & 900 1. en guerre , à chaque
Sergent , 222 1. en paix , & 228 1. en guerre ; à
chaque Fourrier, 180 1. en paix, & 186 1. en guerre
; à chaque Caporal , 156 1. en paix , & 162 1.
en guerre ; à chaque appointé , 1381, en paix , &
144 1. en guerre ; à chaque Grenadier & au Tambour
, 120 1. en paix , & 126 1. en guerre. Сом-
PAGNIES DE FUSILIERS . A chaque Capitaine ,
1500 1. en paix , & 2400 l. en guerre , à chaque
Lieutenant , 600.1. en paix , & 1000 l. en guerre;
à chaque Sous - Lieutenant , 5401. en paix , & 800
1. en guerre ; à chaque Sergent , 204 1. en paix ,
& 210 1. en guerre ; à chaque Fourrier , 162 l. en
paix , & 168 1. en guerre ; à chaque Caporal, 138
1. en paix,& 144 1. en guerres à chaqueAppointé,
120 1. en paix & 126 1. en guerre , à chaque Fufilier
& Tambour, 102 1. en paix , & 108 1. en
guerre. COMPAGNIES DE DRAGONS. A chaque
Capitaine , 1800 1. en paix , & 3600 l . en guerre;.
à chaque Lieutenant , 800 1. en paix , & 10001.
en guerre , à chaque Sous - Lieutenant , soul. en
228 MERCURE DE FRANCE,
paix , & 800 1. en guerre ; à chaque Maréchaldes
Logis, 216 1. en paix , & 252 1. en guerre ; à
-chaque Fourrier , 189 1. en paix,& 225 l. enguerre;
à chaque Brigadier , 135 1. en paix, & 171 1.
en guerre, àchaque Dragon ou Tambour , 117
1. en paix , & 1.53 1. en guerre. ETAT- MAJOR. AU
Colonel de Chaque Légion & au Colonel-Lieutenant
du Réglement des Volontaires de Clermont
, 4500 l . en paix , & 6000 l. en guerre; au
Colonel du Régiment des Volontaires de Soubiſe ,
2400 1. en tout temps , au Colonel en ſeconddudit
Régiment , 2100 1. en paix, & 3600 l. en guerre
; au Colonel-Commandant de chaque Légion
3600 1. en paix, 5400.1. en guerre; à chaque Lieutenant-
Colonel , 35001. en paix, & 5400 l. en
guerre,à chaque Major , 2880 1. en paix , & 4000
I. en guerre, à chaque Aide- Major d'Infanterie ,
avec commiffion de Capitaine , 1500 1. en prix , &
2400 l. en guerresà chaque Aide- Major d'Infanterie,
ſans commiſſion de Capitaine , 900 l . en paix ,
&1800 1. enguerre , à chaque Aide - Major de
-Dragons , avec commiſſion de Capitaine , 18001.
en paix, & 3000l . en guerre , à chaque Aide- Ma
jor de Dragons , ſans commiſſion de Capitaine',
1500 1. en paix , & 2000l. en guerre ; au Sous-Aide-
Major d'Infanterie , qui ſera créé en tempsde
guerre, 1200l.au Sous-Aide Major deDragonsqui
fera créé en tempsde guerre 12001. au Tréſorier ,
en temps deguerre ſeulement , 3000 l . au Quartier
Maître , en tems de guerre ſeulement 800 L.
àl'Aumônier&au Chirurgien en temps de guerre
feulement, sool.
Suivant la même Ordonnance , les Officiers réformés
jouïront annuellement en appointemens,
ſçavoir , les Colonels , de 3600 1. les Colonels-
Commandans , de 2000 l. les Lieutenans-Colo
JUI N. 1763 . 229
nels , de 1200 l . les Majors & les Commandansde
l'Infanterie , de 800 1. les Capitaines des Grenadiers
, de 600 l. ceux de Fuſiliers , de soo 1. les
Capitaines en ſecond , & les Aides - Majors d'Infanterie
, de 4001, les Capitaines des Dragons ,
de soo l . les Capitaines en ſecond , & les Aides-
Majors de Dragons , de 4501. , les Lieutenans--
Colonels réformés ala ſuitedeſdits Corps, de 1200
1. les Capitaines réformés des Dragons , de so०
1. & ceux d'infanterie , de 400 l. Les Lieutenans
qui ont paflé par les grades de Sergent ou de
Maréchal des Logis , de 300 1. Les Sous- Lieutenans
, qui auront paſſé par les mêmes gardes , de
270 1. A l'égard des Lieutenans & Sous-Lieutenans
, qui n'auront point pallé par ces grades ,
mais qui ſe trouveront avoir ſervi au moins dıx
ans , ils jouiront auſſi en appointemens , ſçavoir ,
les Lieutenans , de 200 l.& les Sous- Lieutenans ,
de 150 l . Cette Ordonnance eſt terminée par l'état
de l'uniforme réglé par Sa Majeſté pour l'habillement&
l'équipementde ces troupes.
LE FEU SR MORIAU , Procureur du Roi &de
laVille , ayant légué par teſtament ſa Bibliothéque
à la Ville de Paris , à condition qu'elle ſeroit
publique , le ſieur de Viarmes , Prévôt des
Marchands & les Echevins ont accepté le legs ,
&en conféquence ont nommé pour Bibliothécaire
, le ſieur de Bonamy, de l'Académie Royale
des Inſcriptions & Belles- Lettres , & pour Sous-
Bibliothécaire l'Abbé Ameithon . Ainfi cette Bibliotheque
, qui eſt placée à l'Hôtel de Lamoignon,
rue Pavée au Marais , a été ouverte au
Public pour la première fois le 13 de ce mois
après midi , & elle continuera de l'être tous les
Mercredis & Samedis de l'année juſqu'aux Vacances.
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : De PARIS, le 18 Avril 1763.
En avril 1763, l'Académie Françoise a élu l'Abbé de Radonvilliers pour succéder à Marivaux. Le 26 avril, l'Abbé a prononcé son discours de réception lors d'une assemblée publique, auquel le Cardinal de Luynes a répondu. Le 22 avril, une procession solennelle a commémoré la réduction de Paris sous l'obéissance de Henri IV, en présence du Corps de Ville. Le 1er mars 1763, une ordonnance royale a réorganisé les troupes légères. Le roi a décidé de maintenir quatre légions de troupes légères, en plus des régiments des Volontaires de Clermont et de Soubise, et de supprimer le régiment des Volontaires Étrangers de Wurmser et la compagnie des Chauffeurs de Poncet. Les légions sont nommées Légion Royale, Légion de Flandre, Légion du Hainaut et Légion de Conflans. Chaque légion est composée de dix-sept compagnies, incluant des grenadiers, fusiliers et dragons. Les régiments des Volontaires de Clermont et de Soubise comptent neuf compagnies chacun. L'ordonnance régit également les soldes de paix et de guerre pour les différents grades des compagnies de grenadiers, fusiliers et dragons, ainsi que pour l'état-major. Les officiers réformés recevront des appointements annuels en fonction de leur grade. L'ordonnance précise aussi l'uniforme des troupes. Par ailleurs, le sieur Moriau, ancien Procureur du Roi et de la Ville, a légué sa bibliothèque à la Ville de Paris à condition qu'elle soit publique. La bibliothèque, placée à l'Hôtel de Lamoignon, a été ouverte au public le 13 avril et le sera tous les mercredis et samedis jusqu'aux vacances. Le sieur de Bonamy et l'Abbé Ameithon ont été nommés bibliothécaire et sous-bibliothécaire respectivement.
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41
p. 179-181
De LIEGE, le 21 Avril 1763.
Début :
Voici la relation de ce qui s'est passé de la part du Commissaire Impérial, [...]
Mots clefs :
Commissaire Impérial, Chapitre, Élection, Comte, Relations, Capitulaires, Prince Clément de Saxe, Pape, Décisions, Église, Bailli, Schisme, Canonicité, Cathédrale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De LIEGE, le 21 Avril 1763.
De LIEGE , le 21 Avril 1763 .
Voici la relation de ce qui s'eft paffé de la part
du Commiffaire Impérial , à l'occafion de la
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
double élection faite par le Chapitre pour remplir
le Siege Epifcopal de cette Ville . Le jour
de l'élection ayant été fixé au 20 , le Comte de
Perghen , Commiflaire Impérial , s'eft rendu
hier au Palais avec fon cortége , vers les dix ou
onze heures du matin pour attendre , fuivant
l'ufage , que le Grand Chapitre lui fit notifier
dans les formes requifes le choix qui auroit été
fait. A environ une heure , quatre Capitulaires ,
revêtus de leur habit Eccléfiaftique , font venus
annoncer au Comte de Perghen , qu'une élection
non - Canonique ayant été faite en faveur du
Comte d'Outremont , eux & leur parti avoient
non-feulement protefté folemnellement contre
cet Acte , mais avoient fait auffi une élection Canonique
en faveur du Prince Clément de Saxe :
ils ont ajouté qu'ayant demandé pendant la tenue
du Chapitre qu'on enregistrât leur proteftation
& l'élection qu'ils avoient faite , & n'ayant pu
obtenir ni l'un ni l'autre , ils venoient réclamer ,
au nom de tout leur parti , l'autorité du Commiffaire
Impérial pour foutenir la réſolution
qu'ils avoient cru devoir prendre. Peu de temps
après , le Grand Bailli du Chapitre eft venu , au
nom de ce Corps , notifier au Commiffaire Impérial
que l'éleicton venoit de ſe faire , à la pluralité
des fuffrages , en faveur du Comte d'Outremont.
Comme le Grand Bailli ne faifoit aucune
mention de la proteſtation & de l'élection
faites en faveur du Prince Clément de Saxe ,
les quatre Capitulaires , qui étoient préfens , ont
renouvellé leur proteftation devant le Comte de
Ferghen , & ont foutenu que leur élection étoit
feule Canonique. Ils ont ajouté à cela qu'ils en
appelloient à la décifion du Pape , & ont prié le
Commiffaire Impérial de ne point approuver par
JUILLET. 1763. 181
fa préfence à l'Eglife la prétendue élection du
Comte d'Outremont. Il y a eu là - deſſus des conteftations
très- vives entre le Grand Bailli & les
quatre Capitulaires. Sur ces entrefaites , on a
appris que les deux partis du Chapitre venoient de
proclamer a l'Eglife , l'un le Comre d'Outremont ,
& l'autre le Prince Clément . Ces contrariétés ont
convaincu le Commillaire Impérial qu'il y avoit
un fchifme déclaré : il a témoigné aux quatre Capitulaires
& au Grand Bailli combien il devoit lui
être fenfible de n'avoir pû , malgré les exhortations
réitérées , réunir les efprits & prévenir toute
fciffion. Il a déclaré en même temps à tous que la
décifion fur la canonicité ou non-canonicité de
l'une & de l'autre de ces deux élections appartemant
au Saint Siége , il ne devoit , ni ne pouvoit ,
avant la décision du Juge compétent , reconnoître
pour Prince l'un des deux élus ; que par cette
railon , il s'abſtien froit de ſe rendre à la Cathédrale
pour la collation du Temporel . En conféquence
, le Comte de Perghen , fidéle à l'impartialité
que lui prefcrivoit fa commiffion , a pris
le parti de s'en retourner à fon Hôtel avec le cortége
qui l'avoit accompagné au Chapitre.
Voici la relation de ce qui s'eft paffé de la part
du Commiffaire Impérial , à l'occafion de la
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
double élection faite par le Chapitre pour remplir
le Siege Epifcopal de cette Ville . Le jour
de l'élection ayant été fixé au 20 , le Comte de
Perghen , Commiflaire Impérial , s'eft rendu
hier au Palais avec fon cortége , vers les dix ou
onze heures du matin pour attendre , fuivant
l'ufage , que le Grand Chapitre lui fit notifier
dans les formes requifes le choix qui auroit été
fait. A environ une heure , quatre Capitulaires ,
revêtus de leur habit Eccléfiaftique , font venus
annoncer au Comte de Perghen , qu'une élection
non - Canonique ayant été faite en faveur du
Comte d'Outremont , eux & leur parti avoient
non-feulement protefté folemnellement contre
cet Acte , mais avoient fait auffi une élection Canonique
en faveur du Prince Clément de Saxe :
ils ont ajouté qu'ayant demandé pendant la tenue
du Chapitre qu'on enregistrât leur proteftation
& l'élection qu'ils avoient faite , & n'ayant pu
obtenir ni l'un ni l'autre , ils venoient réclamer ,
au nom de tout leur parti , l'autorité du Commiffaire
Impérial pour foutenir la réſolution
qu'ils avoient cru devoir prendre. Peu de temps
après , le Grand Bailli du Chapitre eft venu , au
nom de ce Corps , notifier au Commiffaire Impérial
que l'éleicton venoit de ſe faire , à la pluralité
des fuffrages , en faveur du Comte d'Outremont.
Comme le Grand Bailli ne faifoit aucune
mention de la proteſtation & de l'élection
faites en faveur du Prince Clément de Saxe ,
les quatre Capitulaires , qui étoient préfens , ont
renouvellé leur proteftation devant le Comte de
Ferghen , & ont foutenu que leur élection étoit
feule Canonique. Ils ont ajouté à cela qu'ils en
appelloient à la décifion du Pape , & ont prié le
Commiffaire Impérial de ne point approuver par
JUILLET. 1763. 181
fa préfence à l'Eglife la prétendue élection du
Comte d'Outremont. Il y a eu là - deſſus des conteftations
très- vives entre le Grand Bailli & les
quatre Capitulaires. Sur ces entrefaites , on a
appris que les deux partis du Chapitre venoient de
proclamer a l'Eglife , l'un le Comre d'Outremont ,
& l'autre le Prince Clément . Ces contrariétés ont
convaincu le Commillaire Impérial qu'il y avoit
un fchifme déclaré : il a témoigné aux quatre Capitulaires
& au Grand Bailli combien il devoit lui
être fenfible de n'avoir pû , malgré les exhortations
réitérées , réunir les efprits & prévenir toute
fciffion. Il a déclaré en même temps à tous que la
décifion fur la canonicité ou non-canonicité de
l'une & de l'autre de ces deux élections appartemant
au Saint Siége , il ne devoit , ni ne pouvoit ,
avant la décision du Juge compétent , reconnoître
pour Prince l'un des deux élus ; que par cette
railon , il s'abſtien froit de ſe rendre à la Cathédrale
pour la collation du Temporel . En conféquence
, le Comte de Perghen , fidéle à l'impartialité
que lui prefcrivoit fa commiffion , a pris
le parti de s'en retourner à fon Hôtel avec le cortége
qui l'avoit accompagné au Chapitre.
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Résumé : De LIEGE, le 21 Avril 1763.
Le 21 avril 1763, à Liège, une double élection a eu lieu pour le siège épiscopal. Le 20 avril, le Comte de Perghen, Commissaire Impérial, attendait la notification du Chapitre. Quatre capitulaires ont annoncé l'élection non canonique du Comte d'Outremont et ont protesté en faveur du Prince Clément de Saxe, demandant l'autorité du Commissaire. Le Grand Bailli a ensuite notifié l'élection du Comte d'Outremont sans mentionner la protestation. Les capitulaires ont renouvelé leur protestation, affirmant la canonicité de leur élection et appelant à la décision du Pape. Des contestations ont éclaté entre le Grand Bailli et les capitulaires. Les deux partis ont proclamé leurs élus respectifs. Le Comte de Perghen a constaté un schisme et décidé de ne pas reconnaître l'un des élus avant la décision du Saint-Siège, restant impartial.
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42
p. 184-185
De MAYENCE, le 5 Juillet 1763.
Début :
Les différens partis qui divisoient le Chapitre se sont réunis en faveur [...]
Mots clefs :
Chapitre, Baron, Électeur, Partis, Élection
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texteReconnaissance textuelle : De MAYENCE, le 5 Juillet 1763.
De MAYENCE , le s Juillet 1763.
Les différens partis qui divifoient le Chapitre ſe
AOUST. 1763. 185
" font réunis en faveur du Baron de Burresheim
Grand- Doyen , qui vient d'être unanimement élu
& proclamé Electeur.
Les différens partis qui divifoient le Chapitre ſe
AOUST. 1763. 185
" font réunis en faveur du Baron de Burresheim
Grand- Doyen , qui vient d'être unanimement élu
& proclamé Electeur.
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43
p. 212
De COBLENT, le 21 Juillet 1763.
Début :
L'Electeur de Treves a été élu unanimement Evêque de Worms, [...]
Mots clefs :
Électeur de Trêves, Élection, Évêque de Worms
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texteReconnaissance textuelle : De COBLENT, le 21 Juillet 1763.
De COBLENT , le 21 Juillet 1763.
L'Electeur de Treves a été élu unanimement
Evêque de Worms , le 20 de ce mois.
L'Electeur de Treves a été élu unanimement
Evêque de Worms , le 20 de ce mois.
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44
p. 191
De MUNICH, le 3 Septembre 1763.
Début :
Le 1 de ce mois, le Comte de Firmian, Evêque de Seccau, Chanoine [...]
Mots clefs :
Comte, Évêque, Élection, Unanimité, Prince
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texteReconnaissance textuelle : De MUNICH, le 3 Septembre 1763.
De MUNICH , le 3 Septembre 1763 .
Le 1. de ce mois , le Comte de Firmian , Ev
que de Seccau , Chanoine de Saltzbourg & de
Paſlau , a été élu d'une voix unanime , Evêque
&Prince de Paſſau.
Le 1. de ce mois , le Comte de Firmian , Ev
que de Seccau , Chanoine de Saltzbourg & de
Paſlau , a été élu d'une voix unanime , Evêque
&Prince de Paſſau.
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45
p. *171-171
De MUNICH, le 14 Septembre 1763.
Début :
Les Bulles du Pape qui confirment l'élection du Chapitre de Freysingen [...]
Mots clefs :
Bulles pontificales, Pape, Élection, Prince Clément de Saxe, Acclamations
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texteReconnaissance textuelle : De MUNICH, le 14 Septembre 1763.
De MUNICH , le 14 Septembre 1763.
Lis Bulles du Pape qui confirment l'élection
LES
du Chapitre de Freylingen font arrivées il y a
cinq jours . Hier , le Prince Clément de Saxe a
pris poffeffion de cet Evêché avec les folemnités
ordinaires , & a été reçu par fes nouveaux Sujets
avec des acclamations univerfelles.
Lis Bulles du Pape qui confirment l'élection
LES
du Chapitre de Freylingen font arrivées il y a
cinq jours . Hier , le Prince Clément de Saxe a
pris poffeffion de cet Evêché avec les folemnités
ordinaires , & a été reçu par fes nouveaux Sujets
avec des acclamations univerfelles.
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46
p. 172-173
De PARIS, le 30 Septembre 1763.
Début :
Il paroît une Ordonnance du Roi, du 31 Juillet dernier, par laquelle Sa Majesté ordonne [...]
Mots clefs :
Ordonnance du roi, Colonies, Paquebots, Délinquants, Îles, Officier, Élection, Abbé, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage
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texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 30 Septembre 1763.
De PARIS , le 30 Septembre 1763 ,
du
3x
1 paroît une Ordonnance du Roi ,
Juillet dernier , par laquelle Sa Majesté ordonne
qu'il y ait à l'avenir neuf corvettes ou paquebots
dans le Port de Rochefort , deſtinés à porter
dans les Colonies les Ordres du Roi & en
rapporter les lettres de fes Gouverneurs , Intendans
, & autres perfonnes employées à l'admini
tration. Il partira tous les mois , & , autant que
faire fe pourra , le 10 , un de ces paquebots ;
l'Officier qui le commandera fera tenu de recevoir
à fon bord les jeunes gens de mauvaiſe
conduite qui lui feront remis par le Commandant
de la Marine à Rochefort. Il fe rendra en
JANVIER. 1764. 173
droiture à l'Ifle de Cayenne , de là à la Martinique,
& enfuite à S. Domingue , d'où il retourpera
directement à Rochefort. Il recevra fur
fon bord à Cayenne , à la Martinique & à S. Domingue
les Officiers & foldats qui auront obtenu
leurs congés pour revenir en France. Sa Majefté
permet que le Directeur de la Poſte à Rochefort
remette au Commandant de la Marine
en ce Port les lettres qui lui auront été adreflées
des différentes Provinces du Royaume pour les
Colonies , lefquelles feront remiſes à l'Oficier
qui commande le Paquebot.
Charles- François Delorme , qui a été élu il
a trois ans Abbé de Sainte Geneviève & Supérieur
Général de la Congrégation de France , a
été confirmé dans ces deux Places , le 15 de ce
mois , par le Chapitre Général de la Congré
gation .
་
Le trente-troifiéme tirage de la Loterie de
PHôtel- de-Ville s'eft fait le 24 de ce mois en
la manière accoutumée. Le lot de cinquante
mille livres eft échu au Numéro 11575 ; celui
de vingt mille livres au Numéro 2554 & les
denx lots de dix mille livres aux Numéros 99 $ 9
17451.
du
3x
1 paroît une Ordonnance du Roi ,
Juillet dernier , par laquelle Sa Majesté ordonne
qu'il y ait à l'avenir neuf corvettes ou paquebots
dans le Port de Rochefort , deſtinés à porter
dans les Colonies les Ordres du Roi & en
rapporter les lettres de fes Gouverneurs , Intendans
, & autres perfonnes employées à l'admini
tration. Il partira tous les mois , & , autant que
faire fe pourra , le 10 , un de ces paquebots ;
l'Officier qui le commandera fera tenu de recevoir
à fon bord les jeunes gens de mauvaiſe
conduite qui lui feront remis par le Commandant
de la Marine à Rochefort. Il fe rendra en
JANVIER. 1764. 173
droiture à l'Ifle de Cayenne , de là à la Martinique,
& enfuite à S. Domingue , d'où il retourpera
directement à Rochefort. Il recevra fur
fon bord à Cayenne , à la Martinique & à S. Domingue
les Officiers & foldats qui auront obtenu
leurs congés pour revenir en France. Sa Majefté
permet que le Directeur de la Poſte à Rochefort
remette au Commandant de la Marine
en ce Port les lettres qui lui auront été adreflées
des différentes Provinces du Royaume pour les
Colonies , lefquelles feront remiſes à l'Oficier
qui commande le Paquebot.
Charles- François Delorme , qui a été élu il
a trois ans Abbé de Sainte Geneviève & Supérieur
Général de la Congrégation de France , a
été confirmé dans ces deux Places , le 15 de ce
mois , par le Chapitre Général de la Congré
gation .
་
Le trente-troifiéme tirage de la Loterie de
PHôtel- de-Ville s'eft fait le 24 de ce mois en
la manière accoutumée. Le lot de cinquante
mille livres eft échu au Numéro 11575 ; celui
de vingt mille livres au Numéro 2554 & les
denx lots de dix mille livres aux Numéros 99 $ 9
17451.
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Résumé : De PARIS, le 30 Septembre 1763.
Le 30 septembre 1763, une ordonnance royale de juillet 1763 prévoit la création de neuf corvettes ou paquebots au port de Rochefort. Ces navires doivent partir chaque mois, idéalement le 10, pour transporter les ordres du roi vers les colonies et en rapporter les correspondances des gouverneurs, intendants et autres administrateurs. Leur itinéraire inclut l'île de Cayenne, la Martinique, Saint-Domingue, et le retour à Rochefort. Les officiers et soldats en congé peuvent embarquer à Cayenne, à la Martinique et à Saint-Domingue. Le directeur de la poste à Rochefort peut remettre les lettres destinées aux colonies au commandant de la marine, qui les transmet ensuite au commandant du paquebot. Par ailleurs, Charles-François Delorme a été confirmé comme abbé de Sainte-Geneviève et supérieur général de la Congrégation de France le 15 septembre. Le trente-troisième tirage de la loterie de l'Hôtel-de-Ville a eu lieu le 24 septembre, attribuant le lot de cinquante mille livres au numéro 11575, celui de vingt mille livres au numéro 2554, et les deux lots de dix mille livres aux numéros 998 et 17451.
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47
p. 181-182
DE PARIS, le 31 Octobre 1763.
Début :
Le Baron de Breteuil, Ambassadeur du Roi près de la Cour de Suède, [...]
Mots clefs :
Baron, Ambassadeur du roi, Famille royale, Élection, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Loterie de l'école royale militaire, Numéros, Arrêt du Conseil d'État
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 31 Octobre 1763.
DE PARIS , le 31 Octobre 1763.
Le Baron de Breteuil , Ambaffadeur du Roi près
de la Cour de Suede , eft parti le 14 pour le rendre
à fa deftination. Il a eu le 2 de ce mois fon audience
de congé de Leurs Majeftés & de la Famille
Royale.
Les deux années du Rectorat du Sieur Fourneau
étant expirées , l'Univerfité de Paris s'eft affemblée
le 10 , & l'a confirmé dans cette Place d'une voix
unanime.
On apprend de Modene que le Prince Héréditaire
a été transféré , fous eſcorte , de Saffuolo à
Caftel- Alfonfo , Château fitué dans les Montagnes,
de la Garfagnana ,
Le trente-quatriéme Tirage de la Loterie de
l'Hôtel de Ville s'eft fait le 25 de ce mois , en la
manière accoutumée. Le Lot de Cinquante mille
livres eft échu au Numero 39272 , celui de Vingt
mille livres au Numéro 39533 livres , & les deux
de Dix mille livres aux Numéros 30142 & 362020.
Les , on tiré la Loterie de l'Ecole Royale Militaire
. Les Numéros fortis de la Roue de Fortune,
font 33 , 14 , 54 , 30 8. Le prochain Tirage fe
fera les Novembre .
182 MERCURE DE FRANCE.
Il paroît un Arrêt du Confeil d'Etat du Roi , en
date du 13 de ce mois , par lequel Sa Majesté or
donne qu'à compter du premier Novembre pro
chain , l'Affociation de la Loterie établie par Arrêt
du Confeil du 31 Août 1762 , ſera fupprimée ; que
ladite Loterie continuera fur le pied de trois livres'
le Billet , & que les plus foibles Lots , qui feront
formés de la Recette , ne pourront être moindres
que de cent cinquante livres , & à raiſon au moins
de dix Lots par mille. Le premier Tirage fe fera
le 15 Novembre prochain , & fera renouvellé tous
les mois , en quelqu'état que fe trouve la Recette.'
Le Baron de Breteuil , Ambaffadeur du Roi près
de la Cour de Suede , eft parti le 14 pour le rendre
à fa deftination. Il a eu le 2 de ce mois fon audience
de congé de Leurs Majeftés & de la Famille
Royale.
Les deux années du Rectorat du Sieur Fourneau
étant expirées , l'Univerfité de Paris s'eft affemblée
le 10 , & l'a confirmé dans cette Place d'une voix
unanime.
On apprend de Modene que le Prince Héréditaire
a été transféré , fous eſcorte , de Saffuolo à
Caftel- Alfonfo , Château fitué dans les Montagnes,
de la Garfagnana ,
Le trente-quatriéme Tirage de la Loterie de
l'Hôtel de Ville s'eft fait le 25 de ce mois , en la
manière accoutumée. Le Lot de Cinquante mille
livres eft échu au Numero 39272 , celui de Vingt
mille livres au Numéro 39533 livres , & les deux
de Dix mille livres aux Numéros 30142 & 362020.
Les , on tiré la Loterie de l'Ecole Royale Militaire
. Les Numéros fortis de la Roue de Fortune,
font 33 , 14 , 54 , 30 8. Le prochain Tirage fe
fera les Novembre .
182 MERCURE DE FRANCE.
Il paroît un Arrêt du Confeil d'Etat du Roi , en
date du 13 de ce mois , par lequel Sa Majesté or
donne qu'à compter du premier Novembre pro
chain , l'Affociation de la Loterie établie par Arrêt
du Confeil du 31 Août 1762 , ſera fupprimée ; que
ladite Loterie continuera fur le pied de trois livres'
le Billet , & que les plus foibles Lots , qui feront
formés de la Recette , ne pourront être moindres
que de cent cinquante livres , & à raiſon au moins
de dix Lots par mille. Le premier Tirage fe fera
le 15 Novembre prochain , & fera renouvellé tous
les mois , en quelqu'état que fe trouve la Recette.'
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Résumé : DE PARIS, le 31 Octobre 1763.
Le 31 octobre 1763, le Baron de Breteuil, ambassadeur du Roi près de la Cour de Suède, a quitté Paris le 14 octobre après avoir reçu son audience de congé le 2 octobre. L'Université de Paris a renouvelé le mandat du Sieur Fourneau comme recteur à l'unanimité le 10 octobre. À Modène, le Prince Héréditaire a été transféré de Sassuolo à Castel Alfonso. Le 25 octobre, le trente-quatrième tirage de la loterie de l'Hôtel de Ville a attribué des lots de cinquante mille, vingt mille et dix mille livres. La loterie de l'École Royale Militaire a également eu lieu, avec les numéros 33, 14, 54, 30 et 8 sortis. Un arrêt du Conseil d'État du Roi, daté du 13 octobre, a ordonné la suppression de l'association de la loterie établie en 1762 à partir du 1er novembre. La loterie continuera avec des billets à trois livres et des lots minimums de cent cinquante livres, avec au moins dix lots par mille. Le premier tirage sous cette nouvelle réglementation se tiendra le 15 novembre et sera renouvelé mensuellement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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48
p. *237-237
De ROME, le 21 Décembre 1763.
Début :
La Congrégation nommée pour examiner l'affaire de la double Élection [...]
Mots clefs :
Congrégation, Élection, Évêché, Cardinaux, Comte, Suffrages
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De ROME, le 21 Décembre 1763.
De ROME , le 21 Décembre 1763 .
La Congrégation nommée pour examiner l'affairede
la double Election à l'Evêché de Liége ,
& compoſée des Cardinaux Cavalchini , Alexandre
Albani , Colonna de Sciarra , Torrigiani ,
Rezzonico , Santuzzi , Corſini & Negroni , &
des Prélats Antonelli & Mattei , s'aſſembla hier,
Le Comte d'Outremont ayant réuni en ſa faveur
la pluralité des ſuffrages , fon élection fut confirmée.
La Congrégation nommée pour examiner l'affairede
la double Election à l'Evêché de Liége ,
& compoſée des Cardinaux Cavalchini , Alexandre
Albani , Colonna de Sciarra , Torrigiani ,
Rezzonico , Santuzzi , Corſini & Negroni , &
des Prélats Antonelli & Mattei , s'aſſembla hier,
Le Comte d'Outremont ayant réuni en ſa faveur
la pluralité des ſuffrages , fon élection fut confirmée.
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49
p. 208-209
De RATISBONNE, le 19 Janvier 1764.
Début :
Le Prince Clément de Saxe, après avoir appris que la Cour de Rome [...]
Mots clefs :
Prince Clément de Saxe, Cour de Rome, Élection, Évêché, Chapitre, Bulle pontificale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De RATISBONNE, le 19 Janvier 1764.
De RATISBONNE , le 19 Janvier 1764 .
Le Prince Clément de Saxe , après avoir appris
que la Cour de Rome avoit confirmé l'élection
du Comte d'Outremont à l'Evêché de Liége , a
écrit à notre Chapitre une Lettre par laquelle
Son Altefle Royale déclare qu'elle accepte l'élection
qui a été faite de ſa perſonne pour l'Evê'
AVRIL. 1764. 209
ehéde cette Ville . On ne doute as que cePrince
ne vienne en prendre pofeſſion dès qu'il aura
reçu de Rome la Bulle de confirmation.
Le Prince Clément de Saxe , après avoir appris
que la Cour de Rome avoit confirmé l'élection
du Comte d'Outremont à l'Evêché de Liége , a
écrit à notre Chapitre une Lettre par laquelle
Son Altefle Royale déclare qu'elle accepte l'élection
qui a été faite de ſa perſonne pour l'Evê'
AVRIL. 1764. 209
ehéde cette Ville . On ne doute as que cePrince
ne vienne en prendre pofeſſion dès qu'il aura
reçu de Rome la Bulle de confirmation.
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50
p. 209
De VIENNE, le 3 Mars 1764.
Début :
La Cour a désigné le Comte de Dictrichstein, pour aller annoncer à la Cour [...]
Mots clefs :
Cour, Comte, Élection, Roi des Romains
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 3 Mars 1764.
De VIENNE , le 3 Mars 1764.
La Cour a déſigné le Comte de Dictrichſtein ;
pour aller annoncer à la Cour de France, la nou
velle de l'élection du Roi des Romains.
La Cour a déſigné le Comte de Dictrichſtein ;
pour aller annoncer à la Cour de France, la nou
velle de l'élection du Roi des Romains.
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