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1
p. 2215-2224
Panegyrique de S. Augustin, [titre d'après la table]
Début :
PANEGYRIQUE de S. Augustin, Evêque d'Hippone, prononcé dans [...]
Mots clefs :
Saint Augustin, Panégyrique, Génie, Gloire, Chrétien, Hommes, Éloquence, Honneur, Église
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texteReconnaissance textuelle : Panegyrique de S. Augustin, [titre d'après la table]
NOUVELLES LITTERAIRES
DES BEAUX ARTS &c.
ANEGYRIQUE de S. Auguftin ;
Evêque d'Hippone , prononcé dans
l'Eglife des Grands Auguftins , le 28.
Aout 1730. par M. l'Abbé Seguy . A
Paris , chez Coignard fils , Imprimeur du
Roi & de l'Académie Françoife , à la Bible
d'or 1730.
Lo
2216 MERCURE DE FRANCE
Le Lecteur nous fçaura bon gré de lui
'donner un Extrait de ce Difcours , fi digne
de la réputation de fon Auteur. Le
Texte en eft fingulier & frappant , &
l'Exorde dans fa noble fimplicité ne l'eſt
pas moins. Les voici :
In laudem gloria gratia . A la gloire
de la Grace. Epit. aux Ephef. Ch. 1.
Oui , Chrétiens , à la gloire de la Grace
C'est là comme une Dédicace que je
mets à la tête de ce Difcours , ou fi vous
voulez , c'eft le fujer & le fond même
de l'Eloge que j'entreprends. Je le confacre
à la Grace , parce que c'eſt à elle
qu'il appartient fpecialement , & que
toute la gloire d'Auguftin eſt à elle , in
laudem gloria gratie.
Cet Eloge d'Auguftin , fi intereffant
pour les Sçavans , dont ce grand homme
eft l'admiration & l'oracle , pour le peuple
, dont fon ſeul nom réveilla toujours
l'attention , le fera à jamais , Chrétiens ,
pour quiconque s'intereffera aux merveilles
de la Grace . Ecoutez . Cette Grace
qui vous donne la vie fpirituelle à vous,
Juftes , qui avez le bonheur d'en joüir,
qui feule peut vous la rendre à vous ,
pecheurs , qui l'avez perduë ; c'eft elle.
que je vais glorifier. Je vais vous faire
voir dans Auguftin des foibleffes & des
erreurs qu'elle a fait tourner à ſa gloire ,
des
OCTOBRE. 1730. 2217
'des vertus héroïques dont elle a été le
principe , des travaux infinis dont elle a
êté l'objet. Auguftin n'a été coupable , it
n'a été aveugle , il n'a été éclairé , il n'a
été penitent , il n'a eu la fuperiorité dư
génie & l'éminence de la fainteté que
pour la gloire de la Grace , in laudemgloria
gratia. Comment cela , Chrétiens Au
diteurs voici dans la raifon qui s'en
offre le plan de mon Difcours qui fe préfente.
C'est que le changement d'Auguf
tin a été un des coups les plus éclatans
de la puiflance de la Grace , & qu'Auguftin
depuis fon changement n'a vêcu
que pour les interêts de la Grace ; elle
a triomphe de lui , & elle a triomphé par
luis il lui a rendu les armes , & il l'a
fervie jufqu'à en devenir le Heros. En
deux mots , il en a été , en exceptant la
Converfion de Paul , il en a été la conquête
la plus belle , il en a été le Défenfeur
le plus glorieux , in laudem glorie
gratia.
Je n'ai point conçû , Meffieurs , la
vaine efperance d'égaler l'idée que vous
avez d'Auguftin , ni même de pouvoir
vous rendre parfaitement la mienne. Je
viens fuccomber fous le poids que je me
fuis laiffé impofer . Notre impuiffance à
foutenir la grandeur de certains fujets eft
après tout une autre forte d'éloge , & le
Docteur
Ev
2218 MERCURE DE FRANCE
Docteur de la Grace feroit trop rarement
loué , s'il ne l'étoit que par ceux qui
peuvent lui payer tout le tribut de loüanges
qu'il mérite. Auguftin. La Grace. Je
ne cefferai , Chrétiens , de vous préfenter
ces deux objets , quoique bien éloigné
de vouloir vous faire partager votre
reſpect entre l'un & l'autre. C'eſt ainfi
que j'ofe me promettre votre attention.
Oui , je m'en fie à l'interêt du grand
nom d'Auguftin , & plus encore à l'interêt
que doivent prendre vos coeurs à la
gloire de la Grace , In laudem gloria gratia.
Ave & c.
Premiere Partie:
L'Abbé Seguy en entrant en matiere ;
préfente le portrait que voici du jeune
Auguftin.
Failons attention à ce qu'il étoit dès fa
15 année , Chrétiens Auditeurs. Un vif
amour du grand , ou de ce qui en a l'apparence
; mais un penchant prefque invincible
pour le plaifir , une foif infinie:
de la verité , mais hors du feul fyftême
où on la trouve ; un caractere affable , mais
un fecret ſentiment de fa fuperiorité na--
turelle , idées naiffantes de fortune , talens
fuprêmes pour y parvenir , l'efprit
d'affurance qui fubjugue , l'efprit d'infinuation
qui féduit l'ardeur funefte
d'aimer
,
་
OCTOBRE. 1730. 2219
d'aimer , le don prefqu'auffi funefte de
plaire ; tels étoient de fi bonne heure fes
traits les plus marqués . Mes freres , que
je vous décrive ici les égaremens de fa
raifon & les foibleffes de fon coeur. Je
veux dreffer un trophée à la grace de mon
Dieu qui en fçut faire fa conquête , en
vous faifant voir les obftacles qu'elle a fur
montés , in laudem gloria gratia.
C'eft fur ces égaremens & ces foibleffes
que l'Orateur fonde le premier chef de fa
fubdivifion ; & après avoir décrit , avec
toute la force imaginable, les erreurs d'Au
guſtin , il dit :-
Aimable verité , cher & glorieux partage
des ames humbles , ainfi font fouvent
punis au fein du menfonge ceux que leur
orgueil a rendus indignes de vous . Malgrè
toutes leurs variations , en changeant
d'erreurs , ils ne font que changer d'inquiétudes
; & quand ils ont parcourus
dans leurs égaremens , toutes les opinions
accréditées , plus éloignés de vous que
jamais, ou ils s'en font de nouvelles en fecret,
ou ils en font réduits à regretter dans
un noir cahos lés Systêmes de l'erreur
qu'ils ont comme épuifée.
L'article des foibleffes du jeune Auguf
tin a quelque chofe d'enlevant. L'Orateur
paffe enfuite au fecond membre de ſa ſubdivifion
, de cette maniere :
E vj Toute
2220 MERCURE DE FRANCE
Toutefois au travers des miferes & des
horreurs que ma Religion me découvre
dans une telle vie , je vois les qualitez les
plus éclatantes , & les vertus morales le
plus en honneur. Si les obftacles font
grands , l'importance de la conquête n'eſt
pas moins grande. Connoiffez icy , Chré-
Tiens , ce que c'étoit qu'Auguftin par l'efprit
& par le coeur ; quelque jufte idée
vous ayez de lui , peut-être en eft- il parmi
vous qui n'ont pas affez vivement ſenti en
ces deux points , l'excellence de fon caractere.
que
Car d'abord , je l'ofe affurer , malgré
fes égaremens , jamais la Grace n'eut à
éclairer un efprit fuperieur au fien . Génie
facile , dès l'âge de douze ans , le défefpoir
de fes jeunes Emules , & l'étonnement
de fes Maîtres , il fembloit plutôt
rappeller des chofes oubliées , qu'en ap
prendre de nouvelles ; & fes progrès trop
furprenans, pour n'engager que les fiens à
le foûtenir de toutes leurs forces , porterent
un Etranger à faire auffi tout pour
lui, pour ce jeune homme dont les talens
promettoient la courſe la plus rapide dans
la carriere de l'honneur & de la fortune ;
génie pénétrant , à qui n'échappoit rien
de ce qui eft à la portée de l'efprit humain
; il eut été un de ces Inventeurs des.
Sciences & des beaux Arts , s'il fut venu
dans
OCTOBRE. 1730. 222
dans les premiers âges ; génie étendu qui
embraffoit tout , qui réunit de bonne
heure en lui le Rhéteur habile , le Philofophe
profond ; & qui joignant aux connoiffances
les plus fublimes , à celles des
Arts Liberaux , le mit dans peu de temps
en état d'en compofer des Traitez qu'on
admire ; génie nerveux , né pour manier
la raifon en Maître,& pour lui faire prendre
entre les mains toute la force qu'elle
peut avoir ; génie fubtil , qui le premier
peut -être avoit faifi des fineffes de raifon
nement peu connues avant lui , fouverai
nement propre à tout ce qu'il y a de plusabftrait
, fe tournant , fe repliant avec une
adreffe infinie fur lui- même ; & qui , le
cours de les études à peine fini , le faifoit
regarder comme un homme sûr de vaincre
, de trouver prife fur les autres , & de
ne leur en donner jamais dans la diſpute ;
génie beau , plein de feu & d'agrément ,
qui après avoir enlevé à Rome tous les
fuffrages , fe fignalant à Milan par l'éloga
de l'Empereur & du Conful Bauton , fit
dire avec une espece de tranfport , que
la plus haute vertu pouvoit être fatisfaite
de ces louanges : Ouy , génie à qui pour
égaler au moins les plus fameux Orateurs
de Rome & d'Athénes , il ne manquoit
que leur fiecle & leur pays..
N'allons pas critiques trop inquiets ,
repro2222
MERCURE DE FRANCE
reprocher au prodige de l'Afrique , le caractere
Afriquain ; il avoit affez de quoi
fe le faire pardonner ; eût- il dû naturellement
ne pas l'avoir ; il avoit , & j'en
appelle aux Juges , toute l'ame de la grande
& invariable Eloquence , de l'Eloquence
des choles très - indépendantes™
du ftyle , j'entens l'abondance & l'ordre
, & la chaleur & la penfée , & le fentiment
auffi neceffaire que la penſée :
vraye & folide éloquence qui étoit de lui,
tour & ftyle qui étoit de fon temps , & fur
tout de fa Patrie.
Achevons : Vous ne trouverez rien de
trop à ce Portrait. Génie , peu s'en faut
que je ne dife unique , capable non-feule--
ment de traiter prefque de tout , & de
ramener tout à des principes auffi féconds
que fimples, mais de traiter de chaque
chofe dans le genre d'écrire , convenable
à fa nature , plein fur un feul objet d'une
étonnante multiplicité d'idées , à quelques
redites près ; fuite ordinaire de l'abondance
de l'expreffion & de la hâte du travail ,
moins fréquentes pourtant en fes Ecrits
que ne l'ont prétendu certains Critiques ,
fans fonger qu'il eft des matieres où les
principes ne fçauroient être trop fouvent
préfentez , & que les répétitions neceffaires
ne font pas des redites.
Les qualitez du coeur d'Auguftin , maniées
OCTOBRE . 1730. 2223
niées de main de maître , font accompa
gnées de la réfléxion fuivante,
Mais quoi ? Avoir un coeur fi bien fait
& fi corrompu ,un génie fi rare &fi fujet
à l'erreur?Mais qui fçait fi laDivine Providence
ne permit pas qu'il en fut ainfi d'un
homme femblable , de peur qu'il n'honorat
trop cette nature décheuë , dont il
étoit deftiné à décrier un jour la corrup
tion & la mifére. Il eut trop fait remarquer
ce qu'il y a de grand dans l'homme ,
s'il n'eut fait voir , comme il l'a fait , ce
qu'il y a de foible & de corrompu . Il fut
coupable par fon malheur , & peut - être
auffi pour l'honneur de la Grace : In lau- ~
dem gloria gratia.
و
L'Abbé Séguy paffe enfuite au troifié- -
me membre de fa fubdivifion . Il n'eft' pas
poffible de voir d'image plus vive que celle
où il repréſente les combats intérieurs ,
qui précédérent la converfion de faint
Auguftin . Nous ne rapporterons rien
d'un article qui doit être vû en entier ,
non plus que de la Morale , qui termine
cette premiere Partie.
Seconde Partie:
Comparez , fi vous le pouvez , Chré
tiens , toutes les conquêtes de la Grace ,
tous les Saints ; jamais , jamais nul d'eux
ne lui a mieux rendu qu'Auguftin, le prix
de fes infpirations fecourables. Car je ne
2224 MERCURE DE FRANCE
crains pas de l'avancer ; ce qu'il a fait pour
elle , n'eft pas moins grand que ce qu'elle
avoit fait pour lui : & ne vous allarmez
pas d'une propofition , qui bien loin d'être
injurieufe à la Grace de mon Dieu , l'honore
en effet.Je n'ai en vûë que de la glorifier
cette Grace , lorfque j'en viens glo
rifier le Héros ; In Laudem gloria gratia
& je fçai que vous n'ignorez pas que ce
qu'Auguftin a fait pour Elle , il ne l'a fait
que par Elle. C'eſt par Elle qu'il a été fon
plus glorieux Deffenfeur, qu'il a travaillé
avec tant d'éclat à lui foumettre tous fes
ennemis enfemble ; tous fes Ennemis ,
Chrétiens Auditeurs , je veux dire ceux
qui l'attaquent dans fon effence, ceux qui
Falterent dans fes dons , ceux qui l'étoufent
dans les infpirations. Car voilà tous
les ennemis de la Grace.
Il feroit trop long pour un Extrait de raporter
tout l'article du Pélagianifme , qui
nous paroît un des plus frappans de tous.
Le fecond & le troifiéme chef font pleins
comme le premier , de cette éloquence
originale & toute neuve , qu'a fçu faifir
Auteur ; mais nous n'avons pas le tems
de nous y arrêter. Cette Analyle nous meneroit
trop loin , fans faire d'ailleurs fentir
La beauté du tout fupérieure à toutes les
beautez de détail.
DES BEAUX ARTS &c.
ANEGYRIQUE de S. Auguftin ;
Evêque d'Hippone , prononcé dans
l'Eglife des Grands Auguftins , le 28.
Aout 1730. par M. l'Abbé Seguy . A
Paris , chez Coignard fils , Imprimeur du
Roi & de l'Académie Françoife , à la Bible
d'or 1730.
Lo
2216 MERCURE DE FRANCE
Le Lecteur nous fçaura bon gré de lui
'donner un Extrait de ce Difcours , fi digne
de la réputation de fon Auteur. Le
Texte en eft fingulier & frappant , &
l'Exorde dans fa noble fimplicité ne l'eſt
pas moins. Les voici :
In laudem gloria gratia . A la gloire
de la Grace. Epit. aux Ephef. Ch. 1.
Oui , Chrétiens , à la gloire de la Grace
C'est là comme une Dédicace que je
mets à la tête de ce Difcours , ou fi vous
voulez , c'eft le fujer & le fond même
de l'Eloge que j'entreprends. Je le confacre
à la Grace , parce que c'eſt à elle
qu'il appartient fpecialement , & que
toute la gloire d'Auguftin eſt à elle , in
laudem gloria gratie.
Cet Eloge d'Auguftin , fi intereffant
pour les Sçavans , dont ce grand homme
eft l'admiration & l'oracle , pour le peuple
, dont fon ſeul nom réveilla toujours
l'attention , le fera à jamais , Chrétiens ,
pour quiconque s'intereffera aux merveilles
de la Grace . Ecoutez . Cette Grace
qui vous donne la vie fpirituelle à vous,
Juftes , qui avez le bonheur d'en joüir,
qui feule peut vous la rendre à vous ,
pecheurs , qui l'avez perduë ; c'eft elle.
que je vais glorifier. Je vais vous faire
voir dans Auguftin des foibleffes & des
erreurs qu'elle a fait tourner à ſa gloire ,
des
OCTOBRE. 1730. 2217
'des vertus héroïques dont elle a été le
principe , des travaux infinis dont elle a
êté l'objet. Auguftin n'a été coupable , it
n'a été aveugle , il n'a été éclairé , il n'a
été penitent , il n'a eu la fuperiorité dư
génie & l'éminence de la fainteté que
pour la gloire de la Grace , in laudemgloria
gratia. Comment cela , Chrétiens Au
diteurs voici dans la raifon qui s'en
offre le plan de mon Difcours qui fe préfente.
C'est que le changement d'Auguf
tin a été un des coups les plus éclatans
de la puiflance de la Grace , & qu'Auguftin
depuis fon changement n'a vêcu
que pour les interêts de la Grace ; elle
a triomphe de lui , & elle a triomphé par
luis il lui a rendu les armes , & il l'a
fervie jufqu'à en devenir le Heros. En
deux mots , il en a été , en exceptant la
Converfion de Paul , il en a été la conquête
la plus belle , il en a été le Défenfeur
le plus glorieux , in laudem glorie
gratia.
Je n'ai point conçû , Meffieurs , la
vaine efperance d'égaler l'idée que vous
avez d'Auguftin , ni même de pouvoir
vous rendre parfaitement la mienne. Je
viens fuccomber fous le poids que je me
fuis laiffé impofer . Notre impuiffance à
foutenir la grandeur de certains fujets eft
après tout une autre forte d'éloge , & le
Docteur
Ev
2218 MERCURE DE FRANCE
Docteur de la Grace feroit trop rarement
loué , s'il ne l'étoit que par ceux qui
peuvent lui payer tout le tribut de loüanges
qu'il mérite. Auguftin. La Grace. Je
ne cefferai , Chrétiens , de vous préfenter
ces deux objets , quoique bien éloigné
de vouloir vous faire partager votre
reſpect entre l'un & l'autre. C'eſt ainfi
que j'ofe me promettre votre attention.
Oui , je m'en fie à l'interêt du grand
nom d'Auguftin , & plus encore à l'interêt
que doivent prendre vos coeurs à la
gloire de la Grace , In laudem gloria gratia.
Ave & c.
Premiere Partie:
L'Abbé Seguy en entrant en matiere ;
préfente le portrait que voici du jeune
Auguftin.
Failons attention à ce qu'il étoit dès fa
15 année , Chrétiens Auditeurs. Un vif
amour du grand , ou de ce qui en a l'apparence
; mais un penchant prefque invincible
pour le plaifir , une foif infinie:
de la verité , mais hors du feul fyftême
où on la trouve ; un caractere affable , mais
un fecret ſentiment de fa fuperiorité na--
turelle , idées naiffantes de fortune , talens
fuprêmes pour y parvenir , l'efprit
d'affurance qui fubjugue , l'efprit d'infinuation
qui féduit l'ardeur funefte
d'aimer
,
་
OCTOBRE. 1730. 2219
d'aimer , le don prefqu'auffi funefte de
plaire ; tels étoient de fi bonne heure fes
traits les plus marqués . Mes freres , que
je vous décrive ici les égaremens de fa
raifon & les foibleffes de fon coeur. Je
veux dreffer un trophée à la grace de mon
Dieu qui en fçut faire fa conquête , en
vous faifant voir les obftacles qu'elle a fur
montés , in laudem gloria gratia.
C'eft fur ces égaremens & ces foibleffes
que l'Orateur fonde le premier chef de fa
fubdivifion ; & après avoir décrit , avec
toute la force imaginable, les erreurs d'Au
guſtin , il dit :-
Aimable verité , cher & glorieux partage
des ames humbles , ainfi font fouvent
punis au fein du menfonge ceux que leur
orgueil a rendus indignes de vous . Malgrè
toutes leurs variations , en changeant
d'erreurs , ils ne font que changer d'inquiétudes
; & quand ils ont parcourus
dans leurs égaremens , toutes les opinions
accréditées , plus éloignés de vous que
jamais, ou ils s'en font de nouvelles en fecret,
ou ils en font réduits à regretter dans
un noir cahos lés Systêmes de l'erreur
qu'ils ont comme épuifée.
L'article des foibleffes du jeune Auguf
tin a quelque chofe d'enlevant. L'Orateur
paffe enfuite au fecond membre de ſa ſubdivifion
, de cette maniere :
E vj Toute
2220 MERCURE DE FRANCE
Toutefois au travers des miferes & des
horreurs que ma Religion me découvre
dans une telle vie , je vois les qualitez les
plus éclatantes , & les vertus morales le
plus en honneur. Si les obftacles font
grands , l'importance de la conquête n'eſt
pas moins grande. Connoiffez icy , Chré-
Tiens , ce que c'étoit qu'Auguftin par l'efprit
& par le coeur ; quelque jufte idée
vous ayez de lui , peut-être en eft- il parmi
vous qui n'ont pas affez vivement ſenti en
ces deux points , l'excellence de fon caractere.
que
Car d'abord , je l'ofe affurer , malgré
fes égaremens , jamais la Grace n'eut à
éclairer un efprit fuperieur au fien . Génie
facile , dès l'âge de douze ans , le défefpoir
de fes jeunes Emules , & l'étonnement
de fes Maîtres , il fembloit plutôt
rappeller des chofes oubliées , qu'en ap
prendre de nouvelles ; & fes progrès trop
furprenans, pour n'engager que les fiens à
le foûtenir de toutes leurs forces , porterent
un Etranger à faire auffi tout pour
lui, pour ce jeune homme dont les talens
promettoient la courſe la plus rapide dans
la carriere de l'honneur & de la fortune ;
génie pénétrant , à qui n'échappoit rien
de ce qui eft à la portée de l'efprit humain
; il eut été un de ces Inventeurs des.
Sciences & des beaux Arts , s'il fut venu
dans
OCTOBRE. 1730. 222
dans les premiers âges ; génie étendu qui
embraffoit tout , qui réunit de bonne
heure en lui le Rhéteur habile , le Philofophe
profond ; & qui joignant aux connoiffances
les plus fublimes , à celles des
Arts Liberaux , le mit dans peu de temps
en état d'en compofer des Traitez qu'on
admire ; génie nerveux , né pour manier
la raifon en Maître,& pour lui faire prendre
entre les mains toute la force qu'elle
peut avoir ; génie fubtil , qui le premier
peut -être avoit faifi des fineffes de raifon
nement peu connues avant lui , fouverai
nement propre à tout ce qu'il y a de plusabftrait
, fe tournant , fe repliant avec une
adreffe infinie fur lui- même ; & qui , le
cours de les études à peine fini , le faifoit
regarder comme un homme sûr de vaincre
, de trouver prife fur les autres , & de
ne leur en donner jamais dans la diſpute ;
génie beau , plein de feu & d'agrément ,
qui après avoir enlevé à Rome tous les
fuffrages , fe fignalant à Milan par l'éloga
de l'Empereur & du Conful Bauton , fit
dire avec une espece de tranfport , que
la plus haute vertu pouvoit être fatisfaite
de ces louanges : Ouy , génie à qui pour
égaler au moins les plus fameux Orateurs
de Rome & d'Athénes , il ne manquoit
que leur fiecle & leur pays..
N'allons pas critiques trop inquiets ,
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MERCURE DE FRANCE
reprocher au prodige de l'Afrique , le caractere
Afriquain ; il avoit affez de quoi
fe le faire pardonner ; eût- il dû naturellement
ne pas l'avoir ; il avoit , & j'en
appelle aux Juges , toute l'ame de la grande
& invariable Eloquence , de l'Eloquence
des choles très - indépendantes™
du ftyle , j'entens l'abondance & l'ordre
, & la chaleur & la penfée , & le fentiment
auffi neceffaire que la penſée :
vraye & folide éloquence qui étoit de lui,
tour & ftyle qui étoit de fon temps , & fur
tout de fa Patrie.
Achevons : Vous ne trouverez rien de
trop à ce Portrait. Génie , peu s'en faut
que je ne dife unique , capable non-feule--
ment de traiter prefque de tout , & de
ramener tout à des principes auffi féconds
que fimples, mais de traiter de chaque
chofe dans le genre d'écrire , convenable
à fa nature , plein fur un feul objet d'une
étonnante multiplicité d'idées , à quelques
redites près ; fuite ordinaire de l'abondance
de l'expreffion & de la hâte du travail ,
moins fréquentes pourtant en fes Ecrits
que ne l'ont prétendu certains Critiques ,
fans fonger qu'il eft des matieres où les
principes ne fçauroient être trop fouvent
préfentez , & que les répétitions neceffaires
ne font pas des redites.
Les qualitez du coeur d'Auguftin , maniées
OCTOBRE . 1730. 2223
niées de main de maître , font accompa
gnées de la réfléxion fuivante,
Mais quoi ? Avoir un coeur fi bien fait
& fi corrompu ,un génie fi rare &fi fujet
à l'erreur?Mais qui fçait fi laDivine Providence
ne permit pas qu'il en fut ainfi d'un
homme femblable , de peur qu'il n'honorat
trop cette nature décheuë , dont il
étoit deftiné à décrier un jour la corrup
tion & la mifére. Il eut trop fait remarquer
ce qu'il y a de grand dans l'homme ,
s'il n'eut fait voir , comme il l'a fait , ce
qu'il y a de foible & de corrompu . Il fut
coupable par fon malheur , & peut - être
auffi pour l'honneur de la Grace : In lau- ~
dem gloria gratia.
و
L'Abbé Séguy paffe enfuite au troifié- -
me membre de fa fubdivifion . Il n'eft' pas
poffible de voir d'image plus vive que celle
où il repréſente les combats intérieurs ,
qui précédérent la converfion de faint
Auguftin . Nous ne rapporterons rien
d'un article qui doit être vû en entier ,
non plus que de la Morale , qui termine
cette premiere Partie.
Seconde Partie:
Comparez , fi vous le pouvez , Chré
tiens , toutes les conquêtes de la Grace ,
tous les Saints ; jamais , jamais nul d'eux
ne lui a mieux rendu qu'Auguftin, le prix
de fes infpirations fecourables. Car je ne
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crains pas de l'avancer ; ce qu'il a fait pour
elle , n'eft pas moins grand que ce qu'elle
avoit fait pour lui : & ne vous allarmez
pas d'une propofition , qui bien loin d'être
injurieufe à la Grace de mon Dieu , l'honore
en effet.Je n'ai en vûë que de la glorifier
cette Grace , lorfque j'en viens glo
rifier le Héros ; In Laudem gloria gratia
& je fçai que vous n'ignorez pas que ce
qu'Auguftin a fait pour Elle , il ne l'a fait
que par Elle. C'eſt par Elle qu'il a été fon
plus glorieux Deffenfeur, qu'il a travaillé
avec tant d'éclat à lui foumettre tous fes
ennemis enfemble ; tous fes Ennemis ,
Chrétiens Auditeurs , je veux dire ceux
qui l'attaquent dans fon effence, ceux qui
Falterent dans fes dons , ceux qui l'étoufent
dans les infpirations. Car voilà tous
les ennemis de la Grace.
Il feroit trop long pour un Extrait de raporter
tout l'article du Pélagianifme , qui
nous paroît un des plus frappans de tous.
Le fecond & le troifiéme chef font pleins
comme le premier , de cette éloquence
originale & toute neuve , qu'a fçu faifir
Auteur ; mais nous n'avons pas le tems
de nous y arrêter. Cette Analyle nous meneroit
trop loin , fans faire d'ailleurs fentir
La beauté du tout fupérieure à toutes les
beautez de détail.
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Résumé : Panegyrique de S. Augustin, [titre d'après la table]
Le 28 août 1730, l'Abbé Seguy prononça un discours à l'église des Grands Augustins à Paris, intitulé 'Anegérique de S. Augustin'. Ce discours, publié par Coignard fils, célèbre la grâce divine à travers la vie de Saint Augustin. L'Abbé Seguy commence par attribuer toute la gloire d'Augustin à la grâce divine qui l'a transformé. Le discours est divisé en plusieurs parties. La première partie décrit le jeune Augustin, caractérisé par un vif amour pour le grand et le plaisir, une soif de vérité, un caractère affable, mais aussi des égarements et des faiblesses. L'orateur met en avant les erreurs d'Augustin et les obstacles que la grâce a surmontés pour le convertir. Augustin est également présenté comme un génie précoce, doté d'un esprit pénétrant et d'une éloquence remarquable. Malgré ses égarements, la grâce divine a éclairé son esprit supérieur. La seconde partie compare les conquêtes de la grâce à travers les saints et met en avant la contribution unique d'Augustin. L'orateur affirme qu'Augustin a rendu à la grâce un hommage incomparable en devenant son défenseur le plus glorieux. Le texte mentionne également les combats intérieurs qui ont précédé la conversion d'Augustin, sans entrer dans les détails. Le discours se conclut par une réflexion sur la grandeur de la grâce divine, illustrée par la vie et l'œuvre d'Augustin. L'Abbé Seguy invite les auditeurs à méditer sur la gloire de la grâce et sur l'exemple d'Augustin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2223-2232
Memoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, &c. [titre d'après la table]
Début :
MEMOIRES pour servir à l'Histoire des hommes illustres dans la République des Lettres [...]
Mots clefs :
Mémoires, Histoire des hommes illustres, République des Lettres, Armée, Roi, Évêque, Jean de Sponde, Cardinal, Pape, Église
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texteReconnaissance textuelle : Memoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, &c. [titre d'après la table]
MEMOIRES pourfervir à l'Hiftoire des
hommes illuftres dans la République des Lettres
avec un Catalogue raisonné de leurs
Ouvrages. Tome XI . Vol. in 12. pages 405.
fans les Tables. A Paris, chez Briaſſon , ruë
S. Jacques , à la Science. 1730.
On trouve dans ce volume les Vies de
trente-fept Sçavans , qui font Profper Alpin
, Annius de Viterbe , François de Belle
foreft , Pierre Bembo , Pierre le Brun , Louis
Bulteau , Jean Cajus , Jean Cheke , Urbain
Chevreau , Daniel le Clerc , François
Combefis , Angelo di Coftanzo , Abraham
Cowley, Jean Deslions , Claude de Ferrieres,
Antoine Galateo , François Hotman ,
Auguftin Inveges , Philippe de Limborch ,
Baptifte Nani , Ferôme Oforio , Mathieu
Palmieri , Mathias Palmieri , Antoine Pa
rent , Paul Paruta , Pierre Petit , François
Poupart , Certorio Quatromani , Jean Raulin
, Maturin Regnier , Jean Chilter , Michel
Servet , Henry de Sponde Auguftin.
Torniel , Pierre Varignon Claude de Vert ,
Jean Facq. Vepher.
,
Nous donnerons, felon notre coutume,
une de ces Vies pour faire connoître le
ftile & l'ordre de l'Auteur des Mémoires,
Nous avons choifi celle du fameux Sponde
Evêque de Pamiers.
Henri de Sponde naquit le 6. Janvier
1568. à Mauleon , petite ville du Païs de
1226 MERCURE DE FRANCE
Soulle , entre la Navarre & le Bearn.
Son pere qui étoit Secretaire & Confeiller
de la Reine de Navarre , Jeanne
d'Albret , le fit tenir fur les fonts de Baptême
par Henri de Bourbon fon fils , qui
fut depuis Roy de France & comme il
faifoit profeffion du Calviniſme , il l'éleva
dans les mêmes fentimens .
I alla faire fes études à Ortez , où les
Réformez avoient alors un College , & il
s'y diftingua par la facilité avec laquelle
il apprit les Langues Latine & Grecque.
Il fit enfuite un voyage en Ecoffe à la
fuite de Guillaume Salufte du Bartas , Ambaffadeur
du Roy de Navarre , & y apprit
en peu de tems la langue du Païs.
De retour en France , il s'appliqua à
Fétude du Droit civil , & du Droit Canon
, dont il lût prefque tous les Livres.
lalla à Tours , où le Parlement de Paris
avoit été transferé ; fon fçavoir , &
fon éloquence dans le Barreau porterent
le Roy Henri IV. à le faire Maître des Requêtes
de la Navarre .
Les Livres de controverfe de Bellarmin
& de du Perron qu'il lut alors avec
avidité , commencerent à lui ouvrir les
yeux fur les erreurs , dans lesquelles il
avoit été engagé ; il fe prêta aux impref
fions de la grace , qui agirent fur lui , &
animé par l'exemple de fon frere aîné
Jean!
OCTOBRE. 1730. 2227
Jean de Sponde , qui avoit déja abandonné
Pheréfie , il en fit abjuration à Paris le 21 .
Septembre 1599. à l'âge de vingt- fept
ans ,
De Sponde réuni à l'Eglife Catholique'
voulut s'engager dans l'Etat Eccléfiaftique
, & obtinten 1599. de l'Evêque d'Oferon
un démiffoire pour recevoir les Ordres
, même hors du Royaume. Cette
derniere claufe étoit neceffaire , parce qu'il
avoit deffein d'aller à Rome gagner le
-Indulgences de l'année fainte.
Il alla effectivement en 1600. à la fuite
du Cardinal de Sourdis , & demeura quel
ques années dans cette Ville , où il reçut
Ordre de Prêtrife le 27 Mars 1606.
La connoiffance qu'il eût du Cardinal
Baronius , & l'étroite amitié qu'il'lia avec
lui , lui fit naître le deffein de faire un
Abregé de fes Annales ; deffein qu'il
exécuta dans la fuite , après avoir obtenu
fon agrément pour cela.
Il revint à Paris en 1606. mais il retourna
quelque tems après à Rome , où
le Pape Paul V.qui l'aimoit beaucoup, lui
commit la révifion des expéditions du
Tribunal de la Pénitencerie.
La confideration qu'on avoit pour lui
en Italie , l'avoit porté à s'y fixer pour le
refte de fes jours , & il ne fongeoit plus
à revenir en France ; mais le Seigneur en
difpofa
1228 MERCURE DE FRANCE
difpofa autrement. Le Roy Louis XIII .
le nomma à l'Eveché de Pamiers au commencement
de l'année 1626. Il fit d'abord
quelque difficulté d'accepter cette dignité
; mais le Pape Urbain VIII. le lui ayant
ordonné , il fe foumit à fes ordres , & fut
facréà Rome par le Cardinal de Marquemont
, Archevêque de Lyon dans l'Eglife
de S. Louis , dont il avoit eu longtems
la conduite , le 16. Août de la même
année , & non pas le 17 Septembre
comme le marque M. Perrault , qui n'a
pas pris garde à l'expreffion latine de fa
vie , die decima feptima Cal. Septembris:
De Sponde vint peu de tems après à
Paris , où le Roy le reçut avec des marques
fingulieres d'eftime. Il fe rendit de- là
a Pamiers , où il fit fon entrée le 23 May
1627. Il s'y appliqua avec beaucoup d'ardeur
à procurer le falut des ames , qui lui
avoient été confiées , & à retirer de l'erreur
ceux qui y étoient engagez. Il faifoit
fréquemment des vifites dans fon
Diocéfe , & y rétablit la diſcipline trop
négligée en quelques endroits.
Le Duc de Rohan, chefdes Huguenots ,
étant entré au mois de Novembre de l'année
de fon inſtallation dans Pamiers par
trahison , de Sponde fe fauva par un trou
qu'on fit aux murailles. L'année fuivante
le Prince de Condé ayant repris la Ville ,
&
OCTOBRE . 1730. 22 29
& les Huguenots ayant été chaffez , le
Pape Urbain VIII, en écrivit à de Sponde
des lettres de compliment , qui marquoient
une eftime extraordinaire de fon
mérite.
Son grand âge lui ayant fait prendre
Jean de Sponde fon neveu pour Coadjuteur
, il revint à Paris dans le deffein de
ſe donner tout entier à l'Edition de fes
Annalles.
Il quitta cette ville en 1642. pour aller
à Toulouſe , où il mourut le 18 May 1643. -
âgé de 75. ans
Il laiffa par fon Teftament , qu'il fit
peu de jours avant la mort , fa Bibliotheque
aux Minimes de Toulouſe , & tous
fes biens à Pierre Frizon de Rheims , Docteur
de la Maiſon de Navarre , avec lequel
il avoit vêcu dans une étroite amitié pen
dant quinze ans,tant à Rome , qu'à Paris,
Son corps fut inhumé dans l'Eglife Cathedrale
de Toulouſe . & on mit fur fon
tombeau cette Epitaphe qu'il s'étoit faite
lui-même.
Hicjacet corpus Henrici Spondani , quona
dam Epifcopi Apamiarum , cujus anima requiefcat
in pace.
Catalogue de fes Ouvrages.
1. Les Cimetieres facrez , Bourdeaux.
1596. in 12. fixième Edition augmentée.
Paris
2230 MERCURE DE FRANCE
Paris 1600. in 12. Item , trad. en Latin
avec de grandes augmentations . Paris
1638. in. 4° . Le but de l'Auteur eft de
faire voir que les Cimetieres ayant toûjours
été regardés comme facrez chez toutes
les Nations & dans toutes fortes de
Religions , les Proteftans avoient tort de
traiter d'injuftice le refus que faifoient , &
qu'avoient toûjours fait les Catholiques
de fouffrir que les Cimetieres de leurs
Eglifes fuffent communs entre eux & les
Proteftans.
2. Annales Ecclefiaftici Cafaris Baronii in
Epitomen redacti¸ Parifiis 1612. fol. L'Auteur
dédia cette premiere Edition au
Clergé de France qui approuva l'ouvrage
, & marqua l'eftime qu'il en faifoit
par plufieurs gratifications confiderables
dont il honora l'Auteur. Il a été imprimé
plufieurs fois depuis. La bonne Edition
felon M. l'Abbé Lenglet , eft celle qui a
paru à Paris chez la Noue en 1639. en fix
volumes in fol. avec la continuation , &
les Annales facrées. La meilleure après
celle- la eft celle qui a été donnée par la
Compagnie des Libraires, à Paris 1647.
fol. 2. vol. & la moindre eft celle de Lyon
de l'an 1660 fol. 2. vol. Il y en a une traduction
Françoife , de même que des Annales
facrées faite par Pierre Coppin , &
imprimée à Paris en 1654. 55. & 57. en
6.vol infol.
3.
OCTOBRE. 1730. 2231
3. Annalesfacri à Mundi creatione ad
ejufdem Redemptionem . Parifiis 1637. fol.
Item . Ibidem 1699. Item Colonia Agr.
1640. fol. Item , Parifiis 1660. ces Annales
font un Abregé de celles de Torniel .
4 Annalium Baronii Continuatio ab anno
1197. quo is defiit ad annum 1640. Pas
rifiis 1639. fol. 2. vol. Il y en a eu plu
fieurs autres Editions depuis .
5. Ordonnances Synodales. Toulouse
1630 in 8° .
6. M. de la Monnoye , dans fa Lettre
fur le prétendu Livre des trois Impofteurs,
attribue à Henri de Sponde un petit
Livre intitulé Le Magot Genevois 1613 .
in 8. p. 98. fans nom de Lieu.
Voyez la vie par Pierre Frizon à la tête
de fa continuation des Annales de Baronius
, dans les Editions faites après fa
mort , & les Hommes illuftres de Perrault.
L'Auteur des Mémoires nous permettra
d'ajoûter ici deux ou trois faits , qui
concernent le fçavant Evêque de Pamiers
& qui fans doute ne font pas venus à fa
connoiffance. Il eft certain que c'eft au
Cardinal du Perron que l'Eglife doit la
converfion d'Henry de Sponde , avant
même que ce Cardinal fût dans les Ordres
facrez : de Sponde & Jean de Salertes
, l'un & l'autre Bearnois , s'attacherent
à M. du Perron dans fon premier
voyage
2232 MERCURE DE FRANCE
voyage de Rome , où ils lui rendirent de
grands fervices pour le grand ouvrage de
la converfion de Henry IV. & ce Prince
ayant nommé du Perron à l'Evêché d'Evreux
en 1595. les deux premiers Canonicats
, dont le nouveau Prélat fut le maître
dans fa Cathedrale , furent donnez à
ces deux fçavans avant l'année 1600. Salettes
fut nommé Evêque de Lefcar en
1609. & mourut en 1632. & Sponde ,
comme on l'a vû ci-deflus , fut Evêque
de Pamiers en 1626. & mouruten 1643 ,
Evreux ne fut , pour ainfi dire , qu'un Cabinet
d'étude pour ce dernier , comme
Condé Maifon de campagne des Evêques
d'Evreux , le fut pour le Cardinal fon
Protecteur , jufqu'à ce qu'il fut nommé à
l'Archevêché de Sens.
hommes illuftres dans la République des Lettres
avec un Catalogue raisonné de leurs
Ouvrages. Tome XI . Vol. in 12. pages 405.
fans les Tables. A Paris, chez Briaſſon , ruë
S. Jacques , à la Science. 1730.
On trouve dans ce volume les Vies de
trente-fept Sçavans , qui font Profper Alpin
, Annius de Viterbe , François de Belle
foreft , Pierre Bembo , Pierre le Brun , Louis
Bulteau , Jean Cajus , Jean Cheke , Urbain
Chevreau , Daniel le Clerc , François
Combefis , Angelo di Coftanzo , Abraham
Cowley, Jean Deslions , Claude de Ferrieres,
Antoine Galateo , François Hotman ,
Auguftin Inveges , Philippe de Limborch ,
Baptifte Nani , Ferôme Oforio , Mathieu
Palmieri , Mathias Palmieri , Antoine Pa
rent , Paul Paruta , Pierre Petit , François
Poupart , Certorio Quatromani , Jean Raulin
, Maturin Regnier , Jean Chilter , Michel
Servet , Henry de Sponde Auguftin.
Torniel , Pierre Varignon Claude de Vert ,
Jean Facq. Vepher.
,
Nous donnerons, felon notre coutume,
une de ces Vies pour faire connoître le
ftile & l'ordre de l'Auteur des Mémoires,
Nous avons choifi celle du fameux Sponde
Evêque de Pamiers.
Henri de Sponde naquit le 6. Janvier
1568. à Mauleon , petite ville du Païs de
1226 MERCURE DE FRANCE
Soulle , entre la Navarre & le Bearn.
Son pere qui étoit Secretaire & Confeiller
de la Reine de Navarre , Jeanne
d'Albret , le fit tenir fur les fonts de Baptême
par Henri de Bourbon fon fils , qui
fut depuis Roy de France & comme il
faifoit profeffion du Calviniſme , il l'éleva
dans les mêmes fentimens .
I alla faire fes études à Ortez , où les
Réformez avoient alors un College , & il
s'y diftingua par la facilité avec laquelle
il apprit les Langues Latine & Grecque.
Il fit enfuite un voyage en Ecoffe à la
fuite de Guillaume Salufte du Bartas , Ambaffadeur
du Roy de Navarre , & y apprit
en peu de tems la langue du Païs.
De retour en France , il s'appliqua à
Fétude du Droit civil , & du Droit Canon
, dont il lût prefque tous les Livres.
lalla à Tours , où le Parlement de Paris
avoit été transferé ; fon fçavoir , &
fon éloquence dans le Barreau porterent
le Roy Henri IV. à le faire Maître des Requêtes
de la Navarre .
Les Livres de controverfe de Bellarmin
& de du Perron qu'il lut alors avec
avidité , commencerent à lui ouvrir les
yeux fur les erreurs , dans lesquelles il
avoit été engagé ; il fe prêta aux impref
fions de la grace , qui agirent fur lui , &
animé par l'exemple de fon frere aîné
Jean!
OCTOBRE. 1730. 2227
Jean de Sponde , qui avoit déja abandonné
Pheréfie , il en fit abjuration à Paris le 21 .
Septembre 1599. à l'âge de vingt- fept
ans ,
De Sponde réuni à l'Eglife Catholique'
voulut s'engager dans l'Etat Eccléfiaftique
, & obtinten 1599. de l'Evêque d'Oferon
un démiffoire pour recevoir les Ordres
, même hors du Royaume. Cette
derniere claufe étoit neceffaire , parce qu'il
avoit deffein d'aller à Rome gagner le
-Indulgences de l'année fainte.
Il alla effectivement en 1600. à la fuite
du Cardinal de Sourdis , & demeura quel
ques années dans cette Ville , où il reçut
Ordre de Prêtrife le 27 Mars 1606.
La connoiffance qu'il eût du Cardinal
Baronius , & l'étroite amitié qu'il'lia avec
lui , lui fit naître le deffein de faire un
Abregé de fes Annales ; deffein qu'il
exécuta dans la fuite , après avoir obtenu
fon agrément pour cela.
Il revint à Paris en 1606. mais il retourna
quelque tems après à Rome , où
le Pape Paul V.qui l'aimoit beaucoup, lui
commit la révifion des expéditions du
Tribunal de la Pénitencerie.
La confideration qu'on avoit pour lui
en Italie , l'avoit porté à s'y fixer pour le
refte de fes jours , & il ne fongeoit plus
à revenir en France ; mais le Seigneur en
difpofa
1228 MERCURE DE FRANCE
difpofa autrement. Le Roy Louis XIII .
le nomma à l'Eveché de Pamiers au commencement
de l'année 1626. Il fit d'abord
quelque difficulté d'accepter cette dignité
; mais le Pape Urbain VIII. le lui ayant
ordonné , il fe foumit à fes ordres , & fut
facréà Rome par le Cardinal de Marquemont
, Archevêque de Lyon dans l'Eglife
de S. Louis , dont il avoit eu longtems
la conduite , le 16. Août de la même
année , & non pas le 17 Septembre
comme le marque M. Perrault , qui n'a
pas pris garde à l'expreffion latine de fa
vie , die decima feptima Cal. Septembris:
De Sponde vint peu de tems après à
Paris , où le Roy le reçut avec des marques
fingulieres d'eftime. Il fe rendit de- là
a Pamiers , où il fit fon entrée le 23 May
1627. Il s'y appliqua avec beaucoup d'ardeur
à procurer le falut des ames , qui lui
avoient été confiées , & à retirer de l'erreur
ceux qui y étoient engagez. Il faifoit
fréquemment des vifites dans fon
Diocéfe , & y rétablit la diſcipline trop
négligée en quelques endroits.
Le Duc de Rohan, chefdes Huguenots ,
étant entré au mois de Novembre de l'année
de fon inſtallation dans Pamiers par
trahison , de Sponde fe fauva par un trou
qu'on fit aux murailles. L'année fuivante
le Prince de Condé ayant repris la Ville ,
&
OCTOBRE . 1730. 22 29
& les Huguenots ayant été chaffez , le
Pape Urbain VIII, en écrivit à de Sponde
des lettres de compliment , qui marquoient
une eftime extraordinaire de fon
mérite.
Son grand âge lui ayant fait prendre
Jean de Sponde fon neveu pour Coadjuteur
, il revint à Paris dans le deffein de
ſe donner tout entier à l'Edition de fes
Annalles.
Il quitta cette ville en 1642. pour aller
à Toulouſe , où il mourut le 18 May 1643. -
âgé de 75. ans
Il laiffa par fon Teftament , qu'il fit
peu de jours avant la mort , fa Bibliotheque
aux Minimes de Toulouſe , & tous
fes biens à Pierre Frizon de Rheims , Docteur
de la Maiſon de Navarre , avec lequel
il avoit vêcu dans une étroite amitié pen
dant quinze ans,tant à Rome , qu'à Paris,
Son corps fut inhumé dans l'Eglife Cathedrale
de Toulouſe . & on mit fur fon
tombeau cette Epitaphe qu'il s'étoit faite
lui-même.
Hicjacet corpus Henrici Spondani , quona
dam Epifcopi Apamiarum , cujus anima requiefcat
in pace.
Catalogue de fes Ouvrages.
1. Les Cimetieres facrez , Bourdeaux.
1596. in 12. fixième Edition augmentée.
Paris
2230 MERCURE DE FRANCE
Paris 1600. in 12. Item , trad. en Latin
avec de grandes augmentations . Paris
1638. in. 4° . Le but de l'Auteur eft de
faire voir que les Cimetieres ayant toûjours
été regardés comme facrez chez toutes
les Nations & dans toutes fortes de
Religions , les Proteftans avoient tort de
traiter d'injuftice le refus que faifoient , &
qu'avoient toûjours fait les Catholiques
de fouffrir que les Cimetieres de leurs
Eglifes fuffent communs entre eux & les
Proteftans.
2. Annales Ecclefiaftici Cafaris Baronii in
Epitomen redacti¸ Parifiis 1612. fol. L'Auteur
dédia cette premiere Edition au
Clergé de France qui approuva l'ouvrage
, & marqua l'eftime qu'il en faifoit
par plufieurs gratifications confiderables
dont il honora l'Auteur. Il a été imprimé
plufieurs fois depuis. La bonne Edition
felon M. l'Abbé Lenglet , eft celle qui a
paru à Paris chez la Noue en 1639. en fix
volumes in fol. avec la continuation , &
les Annales facrées. La meilleure après
celle- la eft celle qui a été donnée par la
Compagnie des Libraires, à Paris 1647.
fol. 2. vol. & la moindre eft celle de Lyon
de l'an 1660 fol. 2. vol. Il y en a une traduction
Françoife , de même que des Annales
facrées faite par Pierre Coppin , &
imprimée à Paris en 1654. 55. & 57. en
6.vol infol.
3.
OCTOBRE. 1730. 2231
3. Annalesfacri à Mundi creatione ad
ejufdem Redemptionem . Parifiis 1637. fol.
Item . Ibidem 1699. Item Colonia Agr.
1640. fol. Item , Parifiis 1660. ces Annales
font un Abregé de celles de Torniel .
4 Annalium Baronii Continuatio ab anno
1197. quo is defiit ad annum 1640. Pas
rifiis 1639. fol. 2. vol. Il y en a eu plu
fieurs autres Editions depuis .
5. Ordonnances Synodales. Toulouse
1630 in 8° .
6. M. de la Monnoye , dans fa Lettre
fur le prétendu Livre des trois Impofteurs,
attribue à Henri de Sponde un petit
Livre intitulé Le Magot Genevois 1613 .
in 8. p. 98. fans nom de Lieu.
Voyez la vie par Pierre Frizon à la tête
de fa continuation des Annales de Baronius
, dans les Editions faites après fa
mort , & les Hommes illuftres de Perrault.
L'Auteur des Mémoires nous permettra
d'ajoûter ici deux ou trois faits , qui
concernent le fçavant Evêque de Pamiers
& qui fans doute ne font pas venus à fa
connoiffance. Il eft certain que c'eft au
Cardinal du Perron que l'Eglife doit la
converfion d'Henry de Sponde , avant
même que ce Cardinal fût dans les Ordres
facrez : de Sponde & Jean de Salertes
, l'un & l'autre Bearnois , s'attacherent
à M. du Perron dans fon premier
voyage
2232 MERCURE DE FRANCE
voyage de Rome , où ils lui rendirent de
grands fervices pour le grand ouvrage de
la converfion de Henry IV. & ce Prince
ayant nommé du Perron à l'Evêché d'Evreux
en 1595. les deux premiers Canonicats
, dont le nouveau Prélat fut le maître
dans fa Cathedrale , furent donnez à
ces deux fçavans avant l'année 1600. Salettes
fut nommé Evêque de Lefcar en
1609. & mourut en 1632. & Sponde ,
comme on l'a vû ci-deflus , fut Evêque
de Pamiers en 1626. & mouruten 1643 ,
Evreux ne fut , pour ainfi dire , qu'un Cabinet
d'étude pour ce dernier , comme
Condé Maifon de campagne des Evêques
d'Evreux , le fut pour le Cardinal fon
Protecteur , jufqu'à ce qu'il fut nommé à
l'Archevêché de Sens.
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Résumé : Memoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, &c. [titre d'après la table]
Le volume XI des mémoires pour l'histoire des hommes illustres dans la République des Lettres, publié à Paris en 1730, présente les vies de trente-sept savants, parmi lesquels Prosper Alpin, Annius de Viterbe et Henri de Sponde, évêque de Pamiers. Henri de Sponde naquit le 6 janvier 1568 à Mauleon, dans le Pays de Soule, entre la Navarre et le Béarn. Son père, secrétaire et conseiller de la reine de Navarre Jeanne d'Albret, l'éleva dans le calvinisme. Sponde fit ses études à Orthez, où il apprit le latin et le grec, puis voyagea en Écosse et étudia le droit civil et canonique. En 1599, à l'âge de vingt-sept ans, il abjura le calvinisme et se convertit au catholicisme, influencé par les écrits de Bellarmin et du Perron ainsi que par l'exemple de son frère aîné. Devenu prêtre en 1606, Sponde se lia d'amitié avec le cardinal Baronius et entreprit d'abréger ses annales. Il revint à Paris en 1606, mais retourna à Rome où il fut chargé de la révision des expéditions du Tribunal de la Pénitencerie. En 1626, le roi Louis XIII le nomma évêque de Pamiers. Sponde s'appliqua à procurer le salut des âmes et à rétablir la discipline dans son diocèse. Il mourut à Toulouse le 18 mai 1643, à l'âge de 75 ans. Ses œuvres principales incluent 'Les Cimetières sacrés' et les 'Annales ecclésiastiques' de Baronius en abrégé. Il laissa également des ordonnances synodales et un petit livre intitulé 'Le Magot Genevois'.
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3
p. 2232-2237
Réponse du Soufleur de la Comedie de Roüen, à la Lettre, &c. [titre d'après la table]
Début :
RÉPONSE du Soufleur de la Comédie de Roüen, à la Lettre du Garçon de [...]
Mots clefs :
Souffleur, Théâtre, Amour, Acteur, Voix, Comédie de Rouen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réponse du Soufleur de la Comedie de Roüen, à la Lettre, &c. [titre d'après la table]
REPONSE du Soufleur de la Comédie
de Rouen , à la Lettre du Garçon de
Caffe. A Paris , Quai de Conti , chez Tabarie
, 16 30. broch . in 12. de 71 pages.
L'Auteur s'applique d'abord à détourner
fon ami Claude , de l'envie qu'il a de
devenir homme de Lettres. Qu'est- ce
qu'un fçavant qui ne connoît que fes
Livres & fon Cabinet ? lui dit- il , le mérite
feul ne fuffit pas ; il faut fçavoir prévenir
& fupplanter un Rival , fe faire
adroitement une foule de partifans qui
Vous
OCTOBRE. 1730. 22 3 3
vous entoure , vous flate & rabaiffe les
autres. Il faut avoir l'art de s'infinuer , de
fe faire valoir , de pallier fon ignorance,
& de fe faire même un mérite de ce qu'on
ne fçait pas.
En parlant des talens des Comédiens ,
dans la feconde Lettre , page 14. on applaudit
& on blâme tous les jours par fimples
préjugez , dit l'Auteur , la bonne
mine , un fon de voix , un air gracieux
quelques difpofitions qui femblent promettre
, préviennent fouvent & captivent
les fuffrages ; celui -la eft rejetté par le même
caprice qui fait grace à l'autre , &c.
On blâme enfuite les acteurs qui font
outrez dans leur déclamation , qui expriment
la douleur comme le défelpoir , au
lieu de peindre la trifteffe & l'abattement,
par des plaintes moderées , par des regrets
& des gémiffemens , &c . On blâme
encore ceux qui expriment la tendreffe
par ce qui convient à la douleur ; le caractere
de l'amour étant la timidité , l'im
patience , la langueur , les foupirs en
Aammez , & c.
Quelle fimplicité , quelle vraifem -blance
, dit - on enfuite en parlant du feu
feur Baron ; mais que cette fimplicité
étoit majestueuſe ! il fembloit à l'aifance
avec laquelle il foutenoit fes caracteres
auguftes , que la grandeur lui fut natu-
F
relle a
1
2234 MERCURE DE FRANCE
relle , qu'il fut né pour commander aux
autres . En un mot , on l'eut pris pour
le
Prince même au milieu de fon Palais .
Bien éloigné d'appuyer fur chaque vers &
fur chaque mot , & de faire briller avec
affectation les beautez qui pouvoient
frapper , il ne montroit les penfées que
par les fentimens , ou s'il relevoit quelque
fens ou quelque expreffion , c'étoit
de celles qui femblent cachées , & qui ne
fe produilent point aflez d'elles-mêmes.
Lorfque cet Acteur foupiroit , fe plaignoit
, aimoit , entroit en fureur , tous
les mouvemens étoient tels que fon
amour , fa fureur , fa crainte , &c. paroiffoient
véritables . Il fçavoit caracteriſer
toutes ces paffions , par ce qu'elles ont de
particulier , & non feulement il ne les
confondoit point les unes avec les autres ;
mais il les diftinguoit en elles-mêmes par
mille circonftances propres aux perfonnages
dont il étoit revêtu ; on découvroit
même au milieu de fes tranſports un combat
de Héros & de l'homme paffionné , de
fa fermeté naturelle & du penchant qui
l'entraîne ; enfin un mélange de fa
gran
deur & de fa foibleffe.
En parlant de la Die, le Couvreur , on
lit à la page 31. Jamais elle ne fe préſentoit
fur le Théatre qu'elle ne parut penétrée
; fes yeux annonçoient ce qu'elle
alloit
OCTOBRE . 1730. 2235
alloit dire , fa crainte & fes foupirs étoient
peints fur fon vifage. Au furplus , elle difpofoit
à fon gré de fon coeur & de fes fentimens.
Elle paffoit fans peine de la violence
à une tranquilité parfaite , de la
tendreffe à la fureur , d'une frayeur fubite
au déguiſement , &c . fon vifage étoit fuc-.
ceffivement ferein , trouble , foumis
fier , abbatu , menaçant , emporté , plein
de compaffion . Dans tous ces mouvemens
, le fpectateur la fuivoit fans réfiltance
; il étoit auffi touché qu'elle- même
, fa furpriſe faififfoit , on craignoit
on gemiffoit , on trembloit avec elle , on
pleuroit même avant que de voir couler
fes larmes. Cela n'eft point furprenant
c'eft qu'on ne voyoit rien en elle qui ne
parut réel & effectif. Sa voix fembloit
moins s'exprimer que fon coeur ; mais
elle accordoit toûjours la paffion avec le
caractere general , fans jamais oublier
l'un pour l'autre. Elle étoit noble au milieu
de fes tranfports , fa fierté égaloit
celle de fon perfonnage fans l'outrer ;
Phedre étoit livré à fes fureurs & à fon
amour , fans être au- deffous de fa grandeur.
Mile le Couvreur qui s'étoit formée fur
Baron ( tout le monde ne conviendra pas de
cela ) le contentoit d'être naturelle fans
affecter cette fimplicité. Elle évitoit
Fij l'enflure ;
trop
2236 MERCURE DE FRANCE
1
Fenflure ; mais elle ne defcendoit jamais
au- deffous de la grandeur heroïque. Elle
étoit fimple , fi vous voulez , parce que
la nature a quelque chofe d'aifé , qui approche
de la fimplicité , mais non pas
fimple , comme le fieur Baron . Le fond
de fon jeu étoit naturel , elle rejettoit
tout ce qui peut paroître outré , recherché
, ambitieux , mais elle ne lui refufoit
point certain ornement capable de ren-
Are l'action plus brillante & plus majeftueufe
: enfin pour exprimer entierement
ce que je penfe , je comparerai le gout
de :
la déclamation à celui de la parure dans
les Dames , & je dirai que fans tomber dans
F'excès des unes qui accablent leurs vifages
d'un mélangé de coloris empruntez
ni dans l'indifference des autres qui méprifent
tout ce qui eft étranger à la nature
, elle imitoit celles qui relevent avec
modeftie l'éclat de leur beauté naturelle.
En effet le fimple n'eft neceffaire qu'autant
qu'il faut éviter l'enflure des vers
le naturel eft d'une neceffité indifpenfa
ble dans toutes les parties .
A la page 52. en parlant du Parterre &
des Spectateurs qui décident, on y lit : La
Comédie eft fouvent remplie de gens fans
goût qui ne fçavent rire que d'une farce ,
d'une pointe , d'une poliffonnerie ; la Foire
leur conviendroit beaucoup mieux qu'un
Spectacle
OCTOBRE 1730. 2237
Spectacle plus férieux . Cependant comme
les plus fous font toûjours les plus hardis
& les plus prompts à juger , c'eft fouvent
une femblable cohue qui fifle , ou
qui applaudit au premier caprice.
que
me ,
و
Il eft bien plus aife , continue l'Auteur ,
de remarquer les défauts des Comédiens
de faire mieux ; en effet , il faut tant
de parties pour faire un parfait Acteur
même un bon , qu'il n'eft pas furprenant
qu'il y enait fi peu. Celui- ci aura de l'amais
il manque de voix. Un autre a
tout ce qu'il faut , mais il n'a point de
repréſentation . Il faut donc raffembler la
voix , la mine , les entrailles , le feu , une
longue pratique , une décence naturelle
mille autres petites qualitez dont le défaut
ne faifit point d'abord , mais qui ne
laiffe point de faire un tort imperceptible
au bon qui fe rencontre d'ailleurs. Delà
on conclud , que nous ne devons rebuter
qu'un Acteur , qui après une longue habitude
au Theatre refte opiniâtre dans fes
défauts, fans acquerir aucun talent. Il faut
au contraire fupporter celui qui travaille
à fe corriger , & l'encourager lorfqu'il
fait bien . Mais il feroit à fouhaiter que le
public accordât fon fuffrage avec plus de
difcernement,& n'applaudit qu'au mérite.
de Rouen , à la Lettre du Garçon de
Caffe. A Paris , Quai de Conti , chez Tabarie
, 16 30. broch . in 12. de 71 pages.
L'Auteur s'applique d'abord à détourner
fon ami Claude , de l'envie qu'il a de
devenir homme de Lettres. Qu'est- ce
qu'un fçavant qui ne connoît que fes
Livres & fon Cabinet ? lui dit- il , le mérite
feul ne fuffit pas ; il faut fçavoir prévenir
& fupplanter un Rival , fe faire
adroitement une foule de partifans qui
Vous
OCTOBRE. 1730. 22 3 3
vous entoure , vous flate & rabaiffe les
autres. Il faut avoir l'art de s'infinuer , de
fe faire valoir , de pallier fon ignorance,
& de fe faire même un mérite de ce qu'on
ne fçait pas.
En parlant des talens des Comédiens ,
dans la feconde Lettre , page 14. on applaudit
& on blâme tous les jours par fimples
préjugez , dit l'Auteur , la bonne
mine , un fon de voix , un air gracieux
quelques difpofitions qui femblent promettre
, préviennent fouvent & captivent
les fuffrages ; celui -la eft rejetté par le même
caprice qui fait grace à l'autre , &c.
On blâme enfuite les acteurs qui font
outrez dans leur déclamation , qui expriment
la douleur comme le défelpoir , au
lieu de peindre la trifteffe & l'abattement,
par des plaintes moderées , par des regrets
& des gémiffemens , &c . On blâme
encore ceux qui expriment la tendreffe
par ce qui convient à la douleur ; le caractere
de l'amour étant la timidité , l'im
patience , la langueur , les foupirs en
Aammez , & c.
Quelle fimplicité , quelle vraifem -blance
, dit - on enfuite en parlant du feu
feur Baron ; mais que cette fimplicité
étoit majestueuſe ! il fembloit à l'aifance
avec laquelle il foutenoit fes caracteres
auguftes , que la grandeur lui fut natu-
F
relle a
1
2234 MERCURE DE FRANCE
relle , qu'il fut né pour commander aux
autres . En un mot , on l'eut pris pour
le
Prince même au milieu de fon Palais .
Bien éloigné d'appuyer fur chaque vers &
fur chaque mot , & de faire briller avec
affectation les beautez qui pouvoient
frapper , il ne montroit les penfées que
par les fentimens , ou s'il relevoit quelque
fens ou quelque expreffion , c'étoit
de celles qui femblent cachées , & qui ne
fe produilent point aflez d'elles-mêmes.
Lorfque cet Acteur foupiroit , fe plaignoit
, aimoit , entroit en fureur , tous
les mouvemens étoient tels que fon
amour , fa fureur , fa crainte , &c. paroiffoient
véritables . Il fçavoit caracteriſer
toutes ces paffions , par ce qu'elles ont de
particulier , & non feulement il ne les
confondoit point les unes avec les autres ;
mais il les diftinguoit en elles-mêmes par
mille circonftances propres aux perfonnages
dont il étoit revêtu ; on découvroit
même au milieu de fes tranſports un combat
de Héros & de l'homme paffionné , de
fa fermeté naturelle & du penchant qui
l'entraîne ; enfin un mélange de fa
gran
deur & de fa foibleffe.
En parlant de la Die, le Couvreur , on
lit à la page 31. Jamais elle ne fe préſentoit
fur le Théatre qu'elle ne parut penétrée
; fes yeux annonçoient ce qu'elle
alloit
OCTOBRE . 1730. 2235
alloit dire , fa crainte & fes foupirs étoient
peints fur fon vifage. Au furplus , elle difpofoit
à fon gré de fon coeur & de fes fentimens.
Elle paffoit fans peine de la violence
à une tranquilité parfaite , de la
tendreffe à la fureur , d'une frayeur fubite
au déguiſement , &c . fon vifage étoit fuc-.
ceffivement ferein , trouble , foumis
fier , abbatu , menaçant , emporté , plein
de compaffion . Dans tous ces mouvemens
, le fpectateur la fuivoit fans réfiltance
; il étoit auffi touché qu'elle- même
, fa furpriſe faififfoit , on craignoit
on gemiffoit , on trembloit avec elle , on
pleuroit même avant que de voir couler
fes larmes. Cela n'eft point furprenant
c'eft qu'on ne voyoit rien en elle qui ne
parut réel & effectif. Sa voix fembloit
moins s'exprimer que fon coeur ; mais
elle accordoit toûjours la paffion avec le
caractere general , fans jamais oublier
l'un pour l'autre. Elle étoit noble au milieu
de fes tranfports , fa fierté égaloit
celle de fon perfonnage fans l'outrer ;
Phedre étoit livré à fes fureurs & à fon
amour , fans être au- deffous de fa grandeur.
Mile le Couvreur qui s'étoit formée fur
Baron ( tout le monde ne conviendra pas de
cela ) le contentoit d'être naturelle fans
affecter cette fimplicité. Elle évitoit
Fij l'enflure ;
trop
2236 MERCURE DE FRANCE
1
Fenflure ; mais elle ne defcendoit jamais
au- deffous de la grandeur heroïque. Elle
étoit fimple , fi vous voulez , parce que
la nature a quelque chofe d'aifé , qui approche
de la fimplicité , mais non pas
fimple , comme le fieur Baron . Le fond
de fon jeu étoit naturel , elle rejettoit
tout ce qui peut paroître outré , recherché
, ambitieux , mais elle ne lui refufoit
point certain ornement capable de ren-
Are l'action plus brillante & plus majeftueufe
: enfin pour exprimer entierement
ce que je penfe , je comparerai le gout
de :
la déclamation à celui de la parure dans
les Dames , & je dirai que fans tomber dans
F'excès des unes qui accablent leurs vifages
d'un mélangé de coloris empruntez
ni dans l'indifference des autres qui méprifent
tout ce qui eft étranger à la nature
, elle imitoit celles qui relevent avec
modeftie l'éclat de leur beauté naturelle.
En effet le fimple n'eft neceffaire qu'autant
qu'il faut éviter l'enflure des vers
le naturel eft d'une neceffité indifpenfa
ble dans toutes les parties .
A la page 52. en parlant du Parterre &
des Spectateurs qui décident, on y lit : La
Comédie eft fouvent remplie de gens fans
goût qui ne fçavent rire que d'une farce ,
d'une pointe , d'une poliffonnerie ; la Foire
leur conviendroit beaucoup mieux qu'un
Spectacle
OCTOBRE 1730. 2237
Spectacle plus férieux . Cependant comme
les plus fous font toûjours les plus hardis
& les plus prompts à juger , c'eft fouvent
une femblable cohue qui fifle , ou
qui applaudit au premier caprice.
que
me ,
و
Il eft bien plus aife , continue l'Auteur ,
de remarquer les défauts des Comédiens
de faire mieux ; en effet , il faut tant
de parties pour faire un parfait Acteur
même un bon , qu'il n'eft pas furprenant
qu'il y enait fi peu. Celui- ci aura de l'amais
il manque de voix. Un autre a
tout ce qu'il faut , mais il n'a point de
repréſentation . Il faut donc raffembler la
voix , la mine , les entrailles , le feu , une
longue pratique , une décence naturelle
mille autres petites qualitez dont le défaut
ne faifit point d'abord , mais qui ne
laiffe point de faire un tort imperceptible
au bon qui fe rencontre d'ailleurs. Delà
on conclud , que nous ne devons rebuter
qu'un Acteur , qui après une longue habitude
au Theatre refte opiniâtre dans fes
défauts, fans acquerir aucun talent. Il faut
au contraire fupporter celui qui travaille
à fe corriger , & l'encourager lorfqu'il
fait bien . Mais il feroit à fouhaiter que le
public accordât fon fuffrage avec plus de
difcernement,& n'applaudit qu'au mérite.
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Résumé : Réponse du Soufleur de la Comedie de Roüen, à la Lettre, &c. [titre d'après la table]
Le texte est une réponse du Soufleur de la Comédie de Rouen à une lettre du Garçon de Café, publiée à Paris en octobre 1730. L'auteur commence par dissuader son ami Claude de devenir homme de lettres, affirmant que le mérite seul ne suffit pas et qu'il est nécessaire de savoir se faire valoir et pallier son ignorance. L'auteur critique ensuite les préjugés du public qui applaudit ou blâme les comédiens en fonction de leur apparence ou de leur voix plutôt que de leur talent. Il condamne les acteurs qui surjouent la douleur ou la tendresse et loue la simplicité et la vraisemblance dans le jeu. Le texte évoque deux acteurs célèbres : le sieur Baron, connu pour sa majesté et sa capacité à caractériser les passions de manière nuancée, et la demoiselle Le Couvreur. Cette dernière maîtrisait les transitions entre différents états émotionnels sans jamais perdre sa grandeur héroïque. Elle évitait l'enflure et l'affectation, tout en ajoutant un ornement naturel à son jeu. Enfin, l'auteur critique le public, souvent composé de gens sans goût, qui jugent hâtivement les comédiens. Il souligne la difficulté de devenir un bon acteur, nécessitant une combinaison de nombreuses qualités, et appelle à un jugement plus discernant du public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 2237-2239
Principes generaux & raisonnez de la Grammaire Françoise, &c. [titre d'après la table]
Début :
PRINCIPES GENERAUX ET RAISONNEZ de la Grammaire françoise, par demandes [...]
Mots clefs :
Grammaire française, Université de Paris, Orthographe, Grammaire, Ponctuation, Prononciation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Principes generaux & raisonnez de la Grammaire Françoise, &c. [titre d'après la table]
PRINCIPES GENERAUX ET RAISONNEZ
Fiij
de
2238 MERCURE DE FRANCE
de la Grammaire françoife , par demandes
& par réponſes , dediés à Monfeigneur
le Duc de Chartres . A Paris , chez Jean
Defaint , Libraire- Juré de l'Univerfué
ruë de S. Jean de Beauvais. 1730. volume
in 12 d'environ 350 pages. prix une
liv. 15 f.
Celui qui a compofé cet ouvrage a
eu deffein d'entrer dans les vuës de M.
Rollin , qui dit dans fon excellent Traité
des Etudes , qu'il feroit à fouhaiter que
l'on compofât pour les jeunes gens une
Grammaire abregée , qui ne renfermât
que les regles & les reflexions les plus
neceffaires . Les gens fenfez fe plaignent
avec raifon depuis long- tems que l'on
faffe employer à la jeuneffe une fi longue
carriere pour leur apprendre le grec & le
latin , & que l'on néglige de leur donner
en même tems des regles fûres pour bien
parler , & pour bien écrire leur propre
langue. On entend tous les jours des gens
habiles d'ailleurs prononcer je trouverrai
pour je trouverai , il mourera , pour il
mourra , &c. On voit très -peu de Lettres
bien ponctuées , bien orthographiées ,
d'où cela vient- il ? fi ce n'eft du peu d'attention
que l'on a d'inftruire les enfans
des regles de leur propre langue.
On ne fçauroit donc trop louer le deffein
que s'eft propofé celui qui a arangé
la
OCTOBRE. 1730. 2239
la nouvelle Grammaire Françoife dont
nous parlons. Ce livre eft très -clair , trèsméthodique
, & rempli de beaux exemples
, qui fervent à faire entendre les définitions
qui fe trouvent néceffairement
dans un ouvrage de cette efpece.
On trouve à la fin de ce Livre un Traité
de l'Orthographe , de la Ponctuation , &
de la Prononciation , où l'Auteur a ramaffé
tout ce qui lui a paru neceffaire fur ces
trois articles.
L'Univerfité de Paris paroît juger fa
vorablement de cet Ouvrage puifque
plufieurs des plus habiles Profeffeurs l'ont
déja mis entre les mains de leurs Ecoliers ,
pour en faire un livre claffique.
Fiij
de
2238 MERCURE DE FRANCE
de la Grammaire françoife , par demandes
& par réponſes , dediés à Monfeigneur
le Duc de Chartres . A Paris , chez Jean
Defaint , Libraire- Juré de l'Univerfué
ruë de S. Jean de Beauvais. 1730. volume
in 12 d'environ 350 pages. prix une
liv. 15 f.
Celui qui a compofé cet ouvrage a
eu deffein d'entrer dans les vuës de M.
Rollin , qui dit dans fon excellent Traité
des Etudes , qu'il feroit à fouhaiter que
l'on compofât pour les jeunes gens une
Grammaire abregée , qui ne renfermât
que les regles & les reflexions les plus
neceffaires . Les gens fenfez fe plaignent
avec raifon depuis long- tems que l'on
faffe employer à la jeuneffe une fi longue
carriere pour leur apprendre le grec & le
latin , & que l'on néglige de leur donner
en même tems des regles fûres pour bien
parler , & pour bien écrire leur propre
langue. On entend tous les jours des gens
habiles d'ailleurs prononcer je trouverrai
pour je trouverai , il mourera , pour il
mourra , &c. On voit très -peu de Lettres
bien ponctuées , bien orthographiées ,
d'où cela vient- il ? fi ce n'eft du peu d'attention
que l'on a d'inftruire les enfans
des regles de leur propre langue.
On ne fçauroit donc trop louer le deffein
que s'eft propofé celui qui a arangé
la
OCTOBRE. 1730. 2239
la nouvelle Grammaire Françoife dont
nous parlons. Ce livre eft très -clair , trèsméthodique
, & rempli de beaux exemples
, qui fervent à faire entendre les définitions
qui fe trouvent néceffairement
dans un ouvrage de cette efpece.
On trouve à la fin de ce Livre un Traité
de l'Orthographe , de la Ponctuation , &
de la Prononciation , où l'Auteur a ramaffé
tout ce qui lui a paru neceffaire fur ces
trois articles.
L'Univerfité de Paris paroît juger fa
vorablement de cet Ouvrage puifque
plufieurs des plus habiles Profeffeurs l'ont
déja mis entre les mains de leurs Ecoliers ,
pour en faire un livre claffique.
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Résumé : Principes generaux & raisonnez de la Grammaire Françoise, &c. [titre d'après la table]
En 1730, une nouvelle grammaire française intitulée 'Grammaire françoise, par demandes & par réponses' est publiée et dédiée au Duc de Chartres. Cet ouvrage de 350 pages répond aux souhaits de M. Rollin, qui désirait une grammaire abrégée adaptée aux jeunes. L'auteur critique la priorité donnée à l'apprentissage du grec et du latin au détriment des règles de la langue maternelle. Il mentionne des erreurs fréquentes en prononciation et en écriture, comme 'je trouverrai' au lieu de 'je trouverai' ou 'il mourera' au lieu de 'il mourra'. La grammaire est décrite comme claire et méthodique, enrichie d'exemples pertinents. Elle inclut des traités sur l'orthographe, la ponctuation et la prononciation. Plusieurs professeurs de l'Université de Paris l'ont déjà adoptée comme livre classique pour leurs élèves.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 2239-2242
« On apprend de Palerme qu'on y a imprimé chez Felicella, un petit Traité in 4. [...] »
Début :
On apprend de Palerme qu'on y a imprimé chez Felicella, un petit Traité in 4. [...]
Mots clefs :
Histoire, Compagnie de Jésus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Palerme qu'on y a imprimé chez Felicella, un petit Traité in 4. [...] »
On apprend de Palerme qu'on y a im →
primé chez Felicella , un petit Traité in 40
de 150 pages , intitulé della Lithotomia
Dom Joach. Paris , Chirurgien , homme
de Lettres & Académicien , en eft l'Auteur.
Il enfeigne une méthode pour faire la
Taille avec plus de facilité & de fûreté ;
il donne en taille douce la figure des
nouveaux inftrumens qu'il employe
1730.
VOYAGES DU P. LABAT , de l'Ordre des
Freres Prêcheurs, en Eſpagne & en Italie.
A Paris , ruë S. Jacques , chez J. B. de
Fiiij Lepine
2240 MERCURE DE FRANCE
Lepine , fils. 1730. 8. vol . in 12.
VOYAGE DU CHEVALIER DES MARCHAIS
en Guinée , Ifles voifines , & à Cayenne
fait en 1725. 1726. & 1727. contenant
une Defcription très - exacte & très - étenduë
de ces Pays , & du commerce qui
s'y fait , enrichi d'un grand nombre de
Cartes & de Figures en taille douce , &
donné au Public par le R. P. Labat , de
l'Ordre des Freres Prêcheurs. Quay de Gêvres
, chez Sangrain , 1730. 4. volumes
in 12 .
HISTOIRE ROMAINE depuis la fondation
de Rome , avec des Notes hiftoriques
, géographiques & critiques , des
gravures en taille douce , des Cartes géographiques
& des Médailles authentiques.
Par les RR. PP. Catron & Rouillé , de la
Compagnie de Jeſus , 1730. in 4. Tom.
XIII. depuis l'année de Rome 608. jufqu'à
l'année 641. Tom. XIV. depuis
641. jufqu'en 667. Tom. XV.depuis 667.
jufqu'en 690. Tom. XVI. depuis 690. juſqu'en
705. Quay des Auguftins , rue Saint
Jacques , & c. chez Rollin , J. B. de Lepine ,
Coignard , fils. 1730.
> HISTOIRE DE L'EGLISE GALLICANE , dediée
à Noffeigneurs du Clergé. Par le P.
Jacques
OCTOBRE. 1730. 2241
Jacques Longueval , de la Compagnie de
Jefus , 1730. in 4. le premier Tome contient
l'Hiftoire depuis l'établiffement de
la Religion jufqu'à l'année 434. de J. C.
Tome II. depuis 434. jufqu'en 561. Tom.
III. depuis 561 , jufqu'en 648. Tom. IV.
depuis 648. jufqu'en 790. Chez Pierre
Simon , ruë de la Harpe , 1730.
NOUVELLES PENSE'ES fur le Siftême de M.
Defcartes & la maniere d'en déduire les
Orbites & les Aphelies des Planettes :
-Piece qui a remporté le Prix proposé par
l'Académie Royale des Sciences , pour
l'année 1730. Par M. Jean Bernoulli , Profeffeur
des Mathématiques à Bâle , & Membre
des Académies Royales des Sciences
de France , d'Angleterre & de Pruffe.
Chez Claude Jombert , rue S. Jacques ,1730.
.in 4.
LA SCIENCE DE LA JEUNE NOBLESSE
Tom. III. Par le P. Duchêne , de la Compagnie
de Jefus , 1730. in 12. Ce volume
comprend l'Abregé de l'Hiftoire Eccléfiaftique
, en vers François , avec l'Explication
en profe de ces mêmes vers , plus circonftanciés
& plus étendus. Chez Ch.
Moette , rue de la Bouclerie , & P. Simon ,
ruë de la Harpe.
Ey PANE
2242 MERCURE DE FRANCE
PANEGYRIQUE DE S. LOUIS , Roy de
France , prononcé dans la Chapelle du
Louvre , en préſence de Meffieurs de l'Académie
Françoife , le 25. Aouft 1730. Par
M. l'Abbé Ragon , Chapelain de S. A. R.
Madame la Ducheffe d'Orleans . Chez J.
B. Coignard , fils , ruë S. Jacques , 1730 .
Brochure in 4.
primé chez Felicella , un petit Traité in 40
de 150 pages , intitulé della Lithotomia
Dom Joach. Paris , Chirurgien , homme
de Lettres & Académicien , en eft l'Auteur.
Il enfeigne une méthode pour faire la
Taille avec plus de facilité & de fûreté ;
il donne en taille douce la figure des
nouveaux inftrumens qu'il employe
1730.
VOYAGES DU P. LABAT , de l'Ordre des
Freres Prêcheurs, en Eſpagne & en Italie.
A Paris , ruë S. Jacques , chez J. B. de
Fiiij Lepine
2240 MERCURE DE FRANCE
Lepine , fils. 1730. 8. vol . in 12.
VOYAGE DU CHEVALIER DES MARCHAIS
en Guinée , Ifles voifines , & à Cayenne
fait en 1725. 1726. & 1727. contenant
une Defcription très - exacte & très - étenduë
de ces Pays , & du commerce qui
s'y fait , enrichi d'un grand nombre de
Cartes & de Figures en taille douce , &
donné au Public par le R. P. Labat , de
l'Ordre des Freres Prêcheurs. Quay de Gêvres
, chez Sangrain , 1730. 4. volumes
in 12 .
HISTOIRE ROMAINE depuis la fondation
de Rome , avec des Notes hiftoriques
, géographiques & critiques , des
gravures en taille douce , des Cartes géographiques
& des Médailles authentiques.
Par les RR. PP. Catron & Rouillé , de la
Compagnie de Jeſus , 1730. in 4. Tom.
XIII. depuis l'année de Rome 608. jufqu'à
l'année 641. Tom. XIV. depuis
641. jufqu'en 667. Tom. XV.depuis 667.
jufqu'en 690. Tom. XVI. depuis 690. juſqu'en
705. Quay des Auguftins , rue Saint
Jacques , & c. chez Rollin , J. B. de Lepine ,
Coignard , fils. 1730.
> HISTOIRE DE L'EGLISE GALLICANE , dediée
à Noffeigneurs du Clergé. Par le P.
Jacques
OCTOBRE. 1730. 2241
Jacques Longueval , de la Compagnie de
Jefus , 1730. in 4. le premier Tome contient
l'Hiftoire depuis l'établiffement de
la Religion jufqu'à l'année 434. de J. C.
Tome II. depuis 434. jufqu'en 561. Tom.
III. depuis 561 , jufqu'en 648. Tom. IV.
depuis 648. jufqu'en 790. Chez Pierre
Simon , ruë de la Harpe , 1730.
NOUVELLES PENSE'ES fur le Siftême de M.
Defcartes & la maniere d'en déduire les
Orbites & les Aphelies des Planettes :
-Piece qui a remporté le Prix proposé par
l'Académie Royale des Sciences , pour
l'année 1730. Par M. Jean Bernoulli , Profeffeur
des Mathématiques à Bâle , & Membre
des Académies Royales des Sciences
de France , d'Angleterre & de Pruffe.
Chez Claude Jombert , rue S. Jacques ,1730.
.in 4.
LA SCIENCE DE LA JEUNE NOBLESSE
Tom. III. Par le P. Duchêne , de la Compagnie
de Jefus , 1730. in 12. Ce volume
comprend l'Abregé de l'Hiftoire Eccléfiaftique
, en vers François , avec l'Explication
en profe de ces mêmes vers , plus circonftanciés
& plus étendus. Chez Ch.
Moette , rue de la Bouclerie , & P. Simon ,
ruë de la Harpe.
Ey PANE
2242 MERCURE DE FRANCE
PANEGYRIQUE DE S. LOUIS , Roy de
France , prononcé dans la Chapelle du
Louvre , en préſence de Meffieurs de l'Académie
Françoife , le 25. Aouft 1730. Par
M. l'Abbé Ragon , Chapelain de S. A. R.
Madame la Ducheffe d'Orleans . Chez J.
B. Coignard , fils , ruë S. Jacques , 1730 .
Brochure in 4.
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Résumé : « On apprend de Palerme qu'on y a imprimé chez Felicella, un petit Traité in 4. [...] »
En 1730, plusieurs publications notables ont été publiées. Dom Joach. Paris a rédigé un traité intitulé 'della Lithotomia', qui présente une méthode pour pratiquer la taille de manière plus facile et sûre, accompagné de figures d'instruments nouveaux. Les 'Voyages du P. Labat' en Espagne et en Italie ont été publiés par J. B. de Fiiij Lepine. Le 'Voyage du Chevalier des Marchais' en Guinée, îles voisines et à Cayenne, décrit par le R. P. Labat, inclut des cartes et figures en taille douce. Les RR. PP. Catron et Rouillé de la Compagnie de Jésus ont publié une 'Histoire Romaine' couvrant des périodes spécifiques, enrichie de notes historiques, géographiques et critiques, ainsi que de gravures et cartes. Jacques Longueval, également de la Compagnie de Jésus, a écrit l''Histoire de l'Église Gallicane', dédiée aux seigneurs du Clergé, couvrant la période de l'établissement de la religion jusqu'en 790. M. Jean Bernoulli a publié des 'Nouvelles Pensées' sur le système de M. Descartes, récompensées par l'Académie Royale des Sciences. Parmi les autres ouvrages, on trouve 'La Science de la Jeune Noblesse' du P. Duchêne et un 'Panégyrique de S. Louis' prononcé par l'Abbé Ragon.
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6
p. 2242-2245
Rituel du Diocèse de Blois, & c. [titre d'après la table]
Début :
RITUEL du Diocèse de Blois, publié par l'autorité de Monseigneur Jean François [...]
Mots clefs :
Église, Rituel, Instruction, Diocèse de Blois
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Rituel du Diocèse de Blois, & c. [titre d'après la table]
RITUEL du Diocèſe de Blois , publié
par l'autorité de Monfeigneur Jean François
Paul de Caumartin , Evêque de Blois.
4 Blois , chez P. J. Maffon 1730. Ở
Paris , chez Barthelemi Alix , Libraire
-ruë S. Jacques , prés la Fontaine S. Severin
, au Griffon. Volume in 4. d'environ
40. pages. Prix 10. livres .
M. l'Evêque de Blois vient de donnerun
Rituel à fon Diocèle pour y établir
une Diſcipline uniforme dans l'adminif
tration des Sacremens , & dans les autres
Cerémonies de la Religion . Cet Ouvrage
eft formé fur le plan & dans le gout
des
plus excellens Rituels qui ont paru en
France. Chaque action ou Cerémonie Religieufe
eft précedée d'une Inftruction
qui exprime en termes fimples , clairs &
précis ce qu'il y a de plus intereffant pour
le Dogme , la Morale & la Difcipline.
On y ajoûte des Exhortations lorſque les
circonftances le demandent ; on y trouve
des
OCTOBRE. 1730. 2248
des formules pour annoncer au Prône les
principaux Myfteres & Fêtes de l'année .
On s'eft exactement conformé aux Ordonnances
de nos Rois & à la Jurifprudence
des Cours féculieres fur plufieurs
points de difciplines & comme le Mariage
eft un des engagemens les plus importans
pour l'Eglife & pour la Societé
Civile , l'Inftruction qui précede l'Adminiftration
de ce Sacrement a été particulierement
communiquée & concertée
avec des perfonnes de la Magiftrature &
du Barreau très refpectables & très éclairées.
Tout l'Ouvrage a été commencé , continué
& confommé fous les yeux & fous
la Direction du Prélat. Dans le magnifique
Mandement qui fert de Préface au
Rituel , il explique ainfi l'ordre & la métode
qu'on y a fuivis » Nous avons con-
» fulte plufieurs perfonnes pieufes &
» éclairées ; c'eſt ſur leurs avis , pris dans
» un grand nombre de Conferences qu'ont
été dreffées les Inftructions que le Ri-
» tuel renferme. Nous nous fommes affu-
» jettis , autant qu'il s'eft trouvé poffible,
» aux Ufages de l'Eglife Romaine dont
>> les Rits font reçûs & refpectés dans l'Eglife
Gallicane depuis tant de fiecles
» aux Coûtumes des Eglifes de Sens & de
» Paris , fucceffivement nos Métropoles ,.
F vj
2244 MERCURE DE FRANCE
D
" & de l'Eglife de Chartres dont notre
» Diocèfe faifoit ci -devant partie. Nous
nous fommes conformés avec refpect
» aux Déclarations du Clergé de France
qui pouvoient y avoir rapport ... Sur
» divers Points de Difcipline , nous avons
» exactement obfervé les Ordonnances de .
>>
nos Rois protecteurs & executeurs des
» Saints Canons & la Jurifprudence des
» Cours féculieres du Royaume. Nous
" avons rapellé les Difpofitions des di-
» verſes Coûtumes qui ont lieu en ce
» Diocèſe au ſujet des Teftamens qui pou-
» roient être reçus par les Curés & Vi-
» caires. Nous avons enfin raffemblé tout
» ce que nous avons jugé neceffaire pour
» votre édification & inftruction , & pour
" la conduite des Fideles. Le Rituel que
» nous vous préfentons n'eft point un
fimple Recueil de Rits & de Cerémo-
" nies ; chaque Inftruction vous donnera
» une expofition abregée & précife du
>> Dogme , de la Morale , de la Difcipline
qui ont quelque rapport au point qui
eft traité.
29
M. de Blois finit fon Mandement par
un beau Paffage de S. Gregoire. » En vous
» préfentant , dit le Prélat , les faintes
Regles que l'Eglife a prefcrites pour la
» fanctification du Peuple Chrétien , nous
yous recommandons de les fuivre avec
ן ג
une
OCTOBRE. 1730. 2245
» une religieufe exactitude , & de remplir
» cependant les devoirs du facré Minif
» tere avec toute la prudence , la douceur
» & la charité que l'Eglife exige de fes
» Miniftres , de ne jamais oublier , que fi
» les Paſteurs font les dépofitaires de l'au-
» torité de Jefus-Chrift ils font auffi les.
» Vicaires de fon amour. Si eft diftrictio
virga queferiat , fit & confolatio baculi que
fuftentet. Sit amor , fed non emolliens ,fit
rigor , fed non exafperans fit zelus , fed
non immoderatè faviens ; fit pietas , fed non
plufquam expediat parcens..
,
Ce Rituel a été publié avec les Ordonnances
Synodales dans le Synode General
tenu à Blois le 5. Septembre dernier.
Maffon a imprimé féparément les Inf--
tructions tirées du Rituel de Blois , in 12. z.
Vol. petit papier. Prix trois livres 10. fols.
Ce Livre le trouvera auffi à Paris , chez
Barthelemi Alix , Libraire , rue S. Jacques.
par l'autorité de Monfeigneur Jean François
Paul de Caumartin , Evêque de Blois.
4 Blois , chez P. J. Maffon 1730. Ở
Paris , chez Barthelemi Alix , Libraire
-ruë S. Jacques , prés la Fontaine S. Severin
, au Griffon. Volume in 4. d'environ
40. pages. Prix 10. livres .
M. l'Evêque de Blois vient de donnerun
Rituel à fon Diocèle pour y établir
une Diſcipline uniforme dans l'adminif
tration des Sacremens , & dans les autres
Cerémonies de la Religion . Cet Ouvrage
eft formé fur le plan & dans le gout
des
plus excellens Rituels qui ont paru en
France. Chaque action ou Cerémonie Religieufe
eft précedée d'une Inftruction
qui exprime en termes fimples , clairs &
précis ce qu'il y a de plus intereffant pour
le Dogme , la Morale & la Difcipline.
On y ajoûte des Exhortations lorſque les
circonftances le demandent ; on y trouve
des
OCTOBRE. 1730. 2248
des formules pour annoncer au Prône les
principaux Myfteres & Fêtes de l'année .
On s'eft exactement conformé aux Ordonnances
de nos Rois & à la Jurifprudence
des Cours féculieres fur plufieurs
points de difciplines & comme le Mariage
eft un des engagemens les plus importans
pour l'Eglife & pour la Societé
Civile , l'Inftruction qui précede l'Adminiftration
de ce Sacrement a été particulierement
communiquée & concertée
avec des perfonnes de la Magiftrature &
du Barreau très refpectables & très éclairées.
Tout l'Ouvrage a été commencé , continué
& confommé fous les yeux & fous
la Direction du Prélat. Dans le magnifique
Mandement qui fert de Préface au
Rituel , il explique ainfi l'ordre & la métode
qu'on y a fuivis » Nous avons con-
» fulte plufieurs perfonnes pieufes &
» éclairées ; c'eſt ſur leurs avis , pris dans
» un grand nombre de Conferences qu'ont
été dreffées les Inftructions que le Ri-
» tuel renferme. Nous nous fommes affu-
» jettis , autant qu'il s'eft trouvé poffible,
» aux Ufages de l'Eglife Romaine dont
>> les Rits font reçûs & refpectés dans l'Eglife
Gallicane depuis tant de fiecles
» aux Coûtumes des Eglifes de Sens & de
» Paris , fucceffivement nos Métropoles ,.
F vj
2244 MERCURE DE FRANCE
D
" & de l'Eglife de Chartres dont notre
» Diocèfe faifoit ci -devant partie. Nous
nous fommes conformés avec refpect
» aux Déclarations du Clergé de France
qui pouvoient y avoir rapport ... Sur
» divers Points de Difcipline , nous avons
» exactement obfervé les Ordonnances de .
>>
nos Rois protecteurs & executeurs des
» Saints Canons & la Jurifprudence des
» Cours féculieres du Royaume. Nous
" avons rapellé les Difpofitions des di-
» verſes Coûtumes qui ont lieu en ce
» Diocèſe au ſujet des Teftamens qui pou-
» roient être reçus par les Curés & Vi-
» caires. Nous avons enfin raffemblé tout
» ce que nous avons jugé neceffaire pour
» votre édification & inftruction , & pour
" la conduite des Fideles. Le Rituel que
» nous vous préfentons n'eft point un
fimple Recueil de Rits & de Cerémo-
" nies ; chaque Inftruction vous donnera
» une expofition abregée & précife du
>> Dogme , de la Morale , de la Difcipline
qui ont quelque rapport au point qui
eft traité.
29
M. de Blois finit fon Mandement par
un beau Paffage de S. Gregoire. » En vous
» préfentant , dit le Prélat , les faintes
Regles que l'Eglife a prefcrites pour la
» fanctification du Peuple Chrétien , nous
yous recommandons de les fuivre avec
ן ג
une
OCTOBRE. 1730. 2245
» une religieufe exactitude , & de remplir
» cependant les devoirs du facré Minif
» tere avec toute la prudence , la douceur
» & la charité que l'Eglife exige de fes
» Miniftres , de ne jamais oublier , que fi
» les Paſteurs font les dépofitaires de l'au-
» torité de Jefus-Chrift ils font auffi les.
» Vicaires de fon amour. Si eft diftrictio
virga queferiat , fit & confolatio baculi que
fuftentet. Sit amor , fed non emolliens ,fit
rigor , fed non exafperans fit zelus , fed
non immoderatè faviens ; fit pietas , fed non
plufquam expediat parcens..
,
Ce Rituel a été publié avec les Ordonnances
Synodales dans le Synode General
tenu à Blois le 5. Septembre dernier.
Maffon a imprimé féparément les Inf--
tructions tirées du Rituel de Blois , in 12. z.
Vol. petit papier. Prix trois livres 10. fols.
Ce Livre le trouvera auffi à Paris , chez
Barthelemi Alix , Libraire , rue S. Jacques.
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Résumé : Rituel du Diocèse de Blois, & c. [titre d'après la table]
Le Rituel du Diocèse de Blois, publié en 1730 sous l'autorité de Monseigneur Jean François Paul de Caumartin, Évêque de Blois, vise à instaurer une discipline uniforme dans l'administration des sacrements et des cérémonies religieuses. Cet ouvrage s'inspire des meilleurs rituels français et fournit des instructions claires et précises sur le dogme, la morale et la discipline pour chaque action ou cérémonie. Il inclut également des exhortations et des formules pour annoncer les mystères et fêtes de l'année. Le rituel respecte les ordonnances royales et la jurisprudence des cours séculières, notamment en matière de mariage, un engagement crucial pour l'Église et la société civile. L'instruction sur l'administration de ce sacrement a été élaborée en collaboration avec des personnes respectables et éclairées de la magistrature et du barreau. Dans un mandement, l'Évêque explique que le rituel a été élaboré avec l'aide de personnes pieuses et éclairées, en suivant les usages de l'Église Romaine, les coutumes des églises de Sens, Paris et Chartres, ainsi que les déclarations du Clergé de France. Le rituel comprend également des dispositions sur les testaments et rassemble des éléments nécessaires à l'édification et à l'instruction des fidèles. Le rituel a été publié lors du Synode Général tenu à Blois le 5 septembre 1730, en même temps que les ordonnances synodales. Les instructions tirées du rituel sont également disponibles séparément, imprimées par Maffon et vendues à Blois et Paris.
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7
p. 2245-2247
Recueil des Reglemens concernant les Manufactures, &c. [titre d'après la table]
Début :
RECUEIL des Reglemens generaux & particuliers, concernant les Manufactures [...]
Mots clefs :
Règlements, Manufacture
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Recueil des Reglemens concernant les Manufactures, &c. [titre d'après la table]
RECUEIL des Reglemens generaux
& particuliers , concernant les Manufac
tures & Fabriques du Royaume. 4. Vol.
in 4. A Paris , de l'Imprimerie Royale.
M. DCC . XXX.
Tandis que les Preffes ordinaires font
fouvent employées à mettre au jour des
Ouvrages frivoles , ou tout à fait inutiles ,
l'Imprimerie Royale continue de ne publier
2246 MERCURE DE FRANCE
Blier que de bons Livres , & des Ouvrages
d'une utilité generale. Tel eft le Recueil
dont on vient de voir le titre , Recueil
auquel tout le monde peut prendre
interêt , parceque fans être Marchand ni
Ouvrier , perfonne en general ne peut ſe
paffer des chofes qui en font le fujet , &
qu'il ne doit être indifferent à perfonne
d'en fçavoir les differentes Fabriques , &
en quelque façon leur mérite & leur apréciation
, fans parler de la Police exacte
que la fageffe de nos Rois & la vigilance
de leurs Miniftres ont trouvé à propos
d'établir fur le fait des Manufactures pour
le bien du Commerce en general , & pour
la commodité & l'utilité particuliere des
Sujets.
Comme un Ouvrage de cette nature
n'eft gueres fufceptible d'Extrait , il nous
fuffira d'avertir qu'on y trouve par tout
l'ordre & l'arrangement neceffaire pour
la commodité des perfonnes qui auront à
s'inftruire fur tant de differentes matieres;
les Sommaires enfin , les Tables & les
autres fecours que les Lecteurs les plus
difficiles pourroient fouhaiter.
On trouve à la fin du IV. & dernier To-
-me un SUPPLEMENT , contenant les Reglemens
intervenus fur le fait des Manufac
tures pendant le cours de l'impreffion de ce
Recueil. Ces Réglemens font rangés dans
l'ordre
OCTOBRE. 1730. 2247
l'ordre des differentes parties de cette collection
, aufquelles elles appartiennent
par leur efpece , & dont ils font la fuite.
& la continuation .
& particuliers , concernant les Manufac
tures & Fabriques du Royaume. 4. Vol.
in 4. A Paris , de l'Imprimerie Royale.
M. DCC . XXX.
Tandis que les Preffes ordinaires font
fouvent employées à mettre au jour des
Ouvrages frivoles , ou tout à fait inutiles ,
l'Imprimerie Royale continue de ne publier
2246 MERCURE DE FRANCE
Blier que de bons Livres , & des Ouvrages
d'une utilité generale. Tel eft le Recueil
dont on vient de voir le titre , Recueil
auquel tout le monde peut prendre
interêt , parceque fans être Marchand ni
Ouvrier , perfonne en general ne peut ſe
paffer des chofes qui en font le fujet , &
qu'il ne doit être indifferent à perfonne
d'en fçavoir les differentes Fabriques , &
en quelque façon leur mérite & leur apréciation
, fans parler de la Police exacte
que la fageffe de nos Rois & la vigilance
de leurs Miniftres ont trouvé à propos
d'établir fur le fait des Manufactures pour
le bien du Commerce en general , & pour
la commodité & l'utilité particuliere des
Sujets.
Comme un Ouvrage de cette nature
n'eft gueres fufceptible d'Extrait , il nous
fuffira d'avertir qu'on y trouve par tout
l'ordre & l'arrangement neceffaire pour
la commodité des perfonnes qui auront à
s'inftruire fur tant de differentes matieres;
les Sommaires enfin , les Tables & les
autres fecours que les Lecteurs les plus
difficiles pourroient fouhaiter.
On trouve à la fin du IV. & dernier To-
-me un SUPPLEMENT , contenant les Reglemens
intervenus fur le fait des Manufac
tures pendant le cours de l'impreffion de ce
Recueil. Ces Réglemens font rangés dans
l'ordre
OCTOBRE. 1730. 2247
l'ordre des differentes parties de cette collection
, aufquelles elles appartiennent
par leur efpece , & dont ils font la fuite.
& la continuation .
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Résumé : Recueil des Reglemens concernant les Manufactures, &c. [titre d'après la table]
Le document 'Recueil des Reglemens generaux & particuliers, concernant les Manufactures & Fabriques du Royaume' est publié par l'Imprimerie Royale à Paris en 1730. Contrairement aux presses ordinaires, l'Imprimerie Royale se concentre sur des ouvrages utiles et bénéfiques pour le public. Ce recueil traite des différentes fabriques et de leur évaluation, ainsi que des règlements établis par les rois et leurs ministres pour favoriser le commerce et l'utilité des sujets. L'ouvrage est bien structuré, avec des sommaires, des tables et d'autres aides pour faciliter la consultation. À la fin du quatrième et dernier tome, un supplément contient les règlements intervenus pendant l'impression du recueil, classés par ordre de pertinence.
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8
p. 2247
« ABREGÉ DE L'HISTOIRE D'ANGLETERRE, avec des Reflexions Politiques [...] »
Début :
ABREGÉ DE L'HISTOIRE D'ANGLETERRE, avec des Reflexions Politiques [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « ABREGÉ DE L'HISTOIRE D'ANGLETERRE, avec des Reflexions Politiques [...] »
ABREGE DE L'HISTOIRE D'AN
GLETERRE , avec des Reflexions Politiques
& Hiftoriques fur les Regnes des
Rois , leurs caracteres leurs moeurs
leur fucceffion au Trône , & tous les anciens
évenemens remarquables jufqu'à la
révolution de 1688. inclufivement , tiré
des Mémoires & des Manufcrits les plus
autentiques. Traduit de l'Anglois de
M. Heggons , par M. L. B. D. G. Difcite
juftitiam moniti. Virg. A la Haye , chez
T. Jobuften. 1729.
LETTRES DE M. BAYLE , publiées
fur les Originaux , avec des Remarques
par M. de Maifeaux , Membre de la Societé
Royale. A Amſterdam, 1729. 3. Vol.
in 12.
و RECUEIL DES EDITS Déclara
tions , Arrêts & Reglemens qui font pro
pres & particuliers aux Provinces du reffort
du Parlement de Flandres , imprimé
par l'ordre de Monfeigneur le Chancelier,
divifé en deux parties , chez Jacques François
Willervel , 1730. in 4.
GLETERRE , avec des Reflexions Politiques
& Hiftoriques fur les Regnes des
Rois , leurs caracteres leurs moeurs
leur fucceffion au Trône , & tous les anciens
évenemens remarquables jufqu'à la
révolution de 1688. inclufivement , tiré
des Mémoires & des Manufcrits les plus
autentiques. Traduit de l'Anglois de
M. Heggons , par M. L. B. D. G. Difcite
juftitiam moniti. Virg. A la Haye , chez
T. Jobuften. 1729.
LETTRES DE M. BAYLE , publiées
fur les Originaux , avec des Remarques
par M. de Maifeaux , Membre de la Societé
Royale. A Amſterdam, 1729. 3. Vol.
in 12.
و RECUEIL DES EDITS Déclara
tions , Arrêts & Reglemens qui font pro
pres & particuliers aux Provinces du reffort
du Parlement de Flandres , imprimé
par l'ordre de Monfeigneur le Chancelier,
divifé en deux parties , chez Jacques François
Willervel , 1730. in 4.
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Résumé : « ABREGÉ DE L'HISTOIRE D'ANGLETERRE, avec des Reflexions Politiques [...] »
Le document présente trois ouvrages : 'Abrégé de l'histoire d'Angleterre' (1729), couvrant les règnes anglais jusqu'à 1688, traduit par M. L. B. D. G. ; 'Lettres de M. Bayle' (1729), éditées par M. de Maiseaux ; et un 'Recueil des édits' (1730) pour les provinces du Parlement de Flandres, publié par Jacques François Willervel.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 2248-2250
RELATION de ce qui s'est passé à la These de Théologie dédiée à la Reine, soutenuë dans l'Eglise des RR. PP. Recollets de la Ville d'Arles, le 18. Septembre, 1730. Par M. de Morand. Brochure in 4. de 25. pages. A Arles, chez Gaspard Mesnier, &c. 1730.
Début :
Les RR. PP. Récollets de la Ville d'Arles voulant donner une preuve authentique de leur reconnoissance [...]
Mots clefs :
Thèse de théologie, Théologie, Thèse, Église, Académie de musique, Fête, Archevêque, Arles, Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de ce qui s'est passé à la These de Théologie dédiée à la Reine, soutenuë dans l'Eglise des RR. PP. Recollets de la Ville d'Arles, le 18. Septembre, 1730. Par M. de Morand. Brochure in 4. de 25. pages. A Arles, chez Gaspard Mesnier, &c. 1730.
RELATION de ce qui s'eft paffé à la
Thefe de Théologie dédiée à la Reine ,
foutenue dans l'Eglife des RR . P P.
Recollets de la Ville d'Arles , le 18. Septembre
, 1730. Par M. de Morand. Brochure
in 4. de 25. pages. A Arles , chez
Gafpard Mefnier , &c. 1730 .
Les RR.PP. Récollets de la Ville d'Arles.voulant
donner une preuve authentique de leur reconnoiffance
envers la Maifon de Lefcfincki
réfolurent , à la follicitation du P. Gélafe Mottet,
qui a été deux fois Provincial , de dédier une
Théfe à la Reine . Le P. Gélafe après en avoir obtenu
la permiffion de S. M. écrivit là - deffus à
M. le Maréchal de Villars , Fondateur & Protecteur
de la Maifon d'Arles. Ce Seigneur applaudit
fort à ce projet , & en écrivit auffi- tôt à
MM . les Confuls , Gouverneurs de la Ville d'Arles
, qui fe préparerent à répondre aux intentions
de M. de Villars , & à leur propre zéle.
Ils priérent d'abord les Commiffaires de l'Académie
de Mufique , de leur fournir tout ce qu'ils
avoient de Muficiens de leur Académie ; & pour
rendre la Fête plus agréable & plus accomplie, cn
voulut avoir dans cette occafion une Mufique
compofée exprès. M. de Morand fût chargé de
compofer les paroles d'un Concert, & M.Clavis ,
Maître de Mufique de l'Académie , dé les mettre
en chant .
Les Confuls furent décorer l'Eglife magnifi
quement, & on y plaça quantité de Luftres & de
Girandoles. Un Dais fuperbe par la richeffe & le
gout de fa broderie en or , s'élevoit au milieu ; &
fous le Dais étoit placé le Portrait de la Reine. On
voyoit les Armes du Roy, de la Reine & du Danphim
OCTOBRE. 1730. 2249
phin placées fur de riches Toillettes de Velours
fur la principale porte & en differens endroits.
Tout étant ainfi difpofé , les Confuls en aver
tirent M. l'Archevêque , & joignirent leur invitation
particuliere à celle des PP. Recollets.
M. l'Archevêque indiqua le jour de la Cérémonie
au 18 Sept. Ce jour-là étant arrivé, M. l'Archevêque
, accompagné de fon Chapitre , fe rendit à
J'Eglife fur les deux heures après midi , & fe plaça
au pied du Thrône , du côté droit , ayant
à fa
droite fon Chapitre. Les Confuls s'y rendirent
auffi , précédez des Trompettes & des Hautbois ,
accompagnez de prefque toute la Nobleffe qu'ils
avoient invitée, ils fe placerent au pied du Thrône
de la Reine , du côté gauche , ayant à leur
gauche les Religieux des differens Ordres de cetté
Ville qui devoient argumenter à la Thefe. Il y
avoit un grand nombre de Chaifes & de Bancs
où fe placerent la Nobleffe & les Dames qui
avoient voulu être de la Ceremonie.
Le R. P. Didier , Profeffeur en Theologie, qui
alloit foûtenir cette Thefe , commença fon Acte
par un Difcours tres eloquent, & qui fut fort
gouté , addreffé à la Reine : Il avoit pris pour
texte , ces paroles de Jefus - Chrift , en S. Matth.'
22. 20. De qui eft ce te Image , lefquelles étoient
au deffous du Portrait de la Reine , en taille
douce , qui ornoit la Theſe.
Nous ne donnerons point d'Extrait de ce Dif
cours, qui fe trouve en Latin & en François dans
cette Relation , pour ne pas exceder les bornes
qui nous conviennent .
Après le Difcours , on diftribua les Thefes , &
les paroles imprimées du Concert. Au commen
cement du Concert on tira 60 Boëtes , & enfuite
la Mufique continua & finit avec applaudiffe
Icht
21
2250 MERCURE DE FRANCE
ment. M. Francani , Vicaire General , &c. de
M. l'Archevêque , prononça un autre fort beau
Difcours pour l'ouverture de la Thefe. Un Benedictin
de la Congr. de S. Maur parla enfuite , &
après lui fucceffivement un Dominiquain , un
Carme , un Cordelier , un Trinitaire , un Capucin
, un Jéfuite , un Auguftin déchauffé & un
Carme déchauffé , qui tous complimenterent la
Reine avec beaucoup d'éloquence.
M. de Morand propofa le dernier Argument, à
la priere des Confuls & des P P. Recollets , & fir
un Compliment François à S. M. il y ajoûta une
Ode de fa compofition pour dédommager les
Dames.M.le Chevalier de Remieu , Affocié à l'Académie
d'Arles, prononça encore un Eloge de la
Reine ; aprés quoi le P. Didier termina toute la
Ceremonie , en remerciant la Reine , il remercia
auffi M. l'Archevêque , M. de Villars , les Confuls
& toute l'Affemblée ; il ne démentit point la
qualité d'homme d'efprit,comme il n'avoit point
démenti celle de grand Théologien. On fit une
feconde décharge de Boëtes , aprés laquelle M.
l'Archevêque & les Confuls s'en retournerent
dans le même ordre qu'ils étoient venus , fort
fatisfaits de cette Fête.
Thefe de Théologie dédiée à la Reine ,
foutenue dans l'Eglife des RR . P P.
Recollets de la Ville d'Arles , le 18. Septembre
, 1730. Par M. de Morand. Brochure
in 4. de 25. pages. A Arles , chez
Gafpard Mefnier , &c. 1730 .
Les RR.PP. Récollets de la Ville d'Arles.voulant
donner une preuve authentique de leur reconnoiffance
envers la Maifon de Lefcfincki
réfolurent , à la follicitation du P. Gélafe Mottet,
qui a été deux fois Provincial , de dédier une
Théfe à la Reine . Le P. Gélafe après en avoir obtenu
la permiffion de S. M. écrivit là - deffus à
M. le Maréchal de Villars , Fondateur & Protecteur
de la Maifon d'Arles. Ce Seigneur applaudit
fort à ce projet , & en écrivit auffi- tôt à
MM . les Confuls , Gouverneurs de la Ville d'Arles
, qui fe préparerent à répondre aux intentions
de M. de Villars , & à leur propre zéle.
Ils priérent d'abord les Commiffaires de l'Académie
de Mufique , de leur fournir tout ce qu'ils
avoient de Muficiens de leur Académie ; & pour
rendre la Fête plus agréable & plus accomplie, cn
voulut avoir dans cette occafion une Mufique
compofée exprès. M. de Morand fût chargé de
compofer les paroles d'un Concert, & M.Clavis ,
Maître de Mufique de l'Académie , dé les mettre
en chant .
Les Confuls furent décorer l'Eglife magnifi
quement, & on y plaça quantité de Luftres & de
Girandoles. Un Dais fuperbe par la richeffe & le
gout de fa broderie en or , s'élevoit au milieu ; &
fous le Dais étoit placé le Portrait de la Reine. On
voyoit les Armes du Roy, de la Reine & du Danphim
OCTOBRE. 1730. 2249
phin placées fur de riches Toillettes de Velours
fur la principale porte & en differens endroits.
Tout étant ainfi difpofé , les Confuls en aver
tirent M. l'Archevêque , & joignirent leur invitation
particuliere à celle des PP. Recollets.
M. l'Archevêque indiqua le jour de la Cérémonie
au 18 Sept. Ce jour-là étant arrivé, M. l'Archevêque
, accompagné de fon Chapitre , fe rendit à
J'Eglife fur les deux heures après midi , & fe plaça
au pied du Thrône , du côté droit , ayant
à fa
droite fon Chapitre. Les Confuls s'y rendirent
auffi , précédez des Trompettes & des Hautbois ,
accompagnez de prefque toute la Nobleffe qu'ils
avoient invitée, ils fe placerent au pied du Thrône
de la Reine , du côté gauche , ayant à leur
gauche les Religieux des differens Ordres de cetté
Ville qui devoient argumenter à la Thefe. Il y
avoit un grand nombre de Chaifes & de Bancs
où fe placerent la Nobleffe & les Dames qui
avoient voulu être de la Ceremonie.
Le R. P. Didier , Profeffeur en Theologie, qui
alloit foûtenir cette Thefe , commença fon Acte
par un Difcours tres eloquent, & qui fut fort
gouté , addreffé à la Reine : Il avoit pris pour
texte , ces paroles de Jefus - Chrift , en S. Matth.'
22. 20. De qui eft ce te Image , lefquelles étoient
au deffous du Portrait de la Reine , en taille
douce , qui ornoit la Theſe.
Nous ne donnerons point d'Extrait de ce Dif
cours, qui fe trouve en Latin & en François dans
cette Relation , pour ne pas exceder les bornes
qui nous conviennent .
Après le Difcours , on diftribua les Thefes , &
les paroles imprimées du Concert. Au commen
cement du Concert on tira 60 Boëtes , & enfuite
la Mufique continua & finit avec applaudiffe
Icht
21
2250 MERCURE DE FRANCE
ment. M. Francani , Vicaire General , &c. de
M. l'Archevêque , prononça un autre fort beau
Difcours pour l'ouverture de la Thefe. Un Benedictin
de la Congr. de S. Maur parla enfuite , &
après lui fucceffivement un Dominiquain , un
Carme , un Cordelier , un Trinitaire , un Capucin
, un Jéfuite , un Auguftin déchauffé & un
Carme déchauffé , qui tous complimenterent la
Reine avec beaucoup d'éloquence.
M. de Morand propofa le dernier Argument, à
la priere des Confuls & des P P. Recollets , & fir
un Compliment François à S. M. il y ajoûta une
Ode de fa compofition pour dédommager les
Dames.M.le Chevalier de Remieu , Affocié à l'Académie
d'Arles, prononça encore un Eloge de la
Reine ; aprés quoi le P. Didier termina toute la
Ceremonie , en remerciant la Reine , il remercia
auffi M. l'Archevêque , M. de Villars , les Confuls
& toute l'Affemblée ; il ne démentit point la
qualité d'homme d'efprit,comme il n'avoit point
démenti celle de grand Théologien. On fit une
feconde décharge de Boëtes , aprés laquelle M.
l'Archevêque & les Confuls s'en retournerent
dans le même ordre qu'ils étoient venus , fort
fatisfaits de cette Fête.
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Résumé : RELATION de ce qui s'est passé à la These de Théologie dédiée à la Reine, soutenuë dans l'Eglise des RR. PP. Recollets de la Ville d'Arles, le 18. Septembre, 1730. Par M. de Morand. Brochure in 4. de 25. pages. A Arles, chez Gaspard Mesnier, &c. 1730.
Le 18 septembre 1730, les Récollets d'Arles ont organisé une thèse de théologie en l'honneur de la Reine à l'église des Récollets d'Arles. Cette initiative, proposée par le Père Gélase Mottet, visait à exprimer la gratitude des Récollets envers la Maison de Lescinski. Après avoir obtenu la permission de la Reine, le Père Gélase a informé le Maréchal de Villars, fondateur et protecteur de la Maison d'Arles, qui a approuvé le projet. Les consuls de la ville, sollicités par le Maréchal de Villars, ont préparé la fête en invitant les musiciens de l'Académie de Musique et en commandant une musique spéciale composée par M. de Morand et M. Clavis. L'église a été somptueusement décorée avec des lustres, des girandoles et un dais brodé orné du portrait de la Reine. Les armes du Roi, de la Reine et du Dauphin étaient également exposées. L'Archevêque, accompagné de son chapitre, a présidé la cérémonie en compagnie des consuls et de la noblesse locale. Le Père Didier a ouvert la thèse par un discours basé sur les paroles de Jésus-Christ dans l'Évangile selon Matthieu. Après le discours, les thèses et les paroles du concert ont été distribuées, suivies d'un concert musical et de plusieurs discours prononcés par des représentants de différents ordres religieux. M. de Morand a proposé le dernier argument et a ajouté une ode pour les dames. Le Chevalier de Remieu a prononcé un éloge de la Reine, et le Père Didier a conclu la cérémonie en remerciant la Reine, l'Archevêque, le Maréchal de Villars, les consuls et l'assemblée. La fête s'est terminée par une seconde décharge de boîtes, laissant les participants satisfaits.
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10
p. 2250-2252
Ecole de Cavalerie, &c. [titre d'après la table]
Début :
M. De la Gueriniere, Ecuyer du Roi, vient de faire imprimer la quatriéme & derniere leçon [...]
Mots clefs :
Chevaux, Écuyer, Écuyer du roi, Cheval, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ecole de Cavalerie, &c. [titre d'après la table]
M. de la Gueriniere , Ecuyer du Roy , vient de
faire imprimer la quatriéme & derniere leçon
d'un Livre intitulé : ECOLE DE CAVALLERIE ,
contenant un Recueil des principes , qui regardent
la connoiffance dés Chevaux , la maniere de
les dreffer , & generalement tout ce qui peut former
un connoiffeur & un homme de cheval.
Cet ouvrage qui a été composé pour fervir
aux Démonftrations publiques , que l'Auteur a
commencé de faire depuis près d'un an , tous les
Samedis
1
OCTOBRE. 1730. 2251
Samedis dans fon Académie , ruë de Vaugirard ,
en faveur de Mrs les Académiftes & de tous ceux
qui veulent y affifter , ce qui eft tres -utile , nonfeulement
pour tous les jeunes Gentilshommes
qui feront dorénavant leurs exercices , mais encore
pour tous les Officiers & autres perfonnes
qui font dans l'obligation d'avoir des Chevaux.
Tous les Auteurs qui ont écrit jufqu'à prefent
fur cette matiere, n'ont parlé que de chaque partie
en particulier ; les uns fimplement du Manége
, les autres des maladies des Chevaux ; dans
celui- ci on a réuni dans un feul volume toutes les
differentes parties qui ont du rapport aux Chevaux.
On s'eft attaché à y mettre tout l'ordre
poffible ; le ftyle en eft fimple & concis , les définitions
en font claires & dévelopent méthodiquement
les principes que l'on y établit : de forte
qu'on peut aisément parvenir à les mettre en
ufage.
L'Ouvrage eft diftribué en 4 leçons , & chacune
de ces leçons en plufieurs chapitres.
La 1. leçon explique le nom des parties exte
rieures du Cheval , leur fituation , leur beauté &
leurs deffauts.
La 2. regarde l'âge , la difference des poils
l'embouchure , la ferrure , la felle , & c.
La 3. enfeigne à dreffer les jeunes Chevaux
pour le Manége , pour la Guerre , pour la Chaffe
& pour le Caroffe.
Et la 4. renferme un Traité d'Oftéologie du
Cheval , la définition de ſes maladies , les remedes
pour les guérir & un Traité d'Opérations.
Ces 4 parties ont été faites dans la vûë de former
tous les ans un Cours de Cavalerie , qui durera
neuf mois . Le 1. vient d'être interrompu ,
à la 4 partie,par la faifon peu favorable pour les
démonſtrations & les opérations Anatomiques
qui
2252 MERCURE DE FRANCÉ
qui font le fujet de cette 4 partie , & que l'on fe
propofe de faire fur des fujets réels ; mais on
continuera ce cours le Samedy d'après la faint
Martin ; & l'on en recommencera en mêmetemps
un 2 ; ainfi cet arangement , que l'on fuivra
toujours par la fuite , fatisfera & la curiofité
des commençans, & ceux qui ont déja de la connoiffance.
Un Medecin de la Faculté de Paris fe fera un
plaifir d'en faire lui - même les Démonftrations
Anatomiques, à l'exemple d'Herouard , Medecin
d'Henry IV. qui avoit commencé , par les Ordres
de ce grand Roy, de travailler fur cette matiere
; mais la mort de ce Prince interrompit ce
projet , & il ne nous refte qu'un fimple abregé
d'Oftéologie.
Il y a lieu de s'étonner que de pareils exercices
n'ayent point encore été inftituez dans les Académies
, on auroit certainement fait des découvertes
curieufes & neceffaires à la confervation
d'un animal fi utile , car il ne fuffit pas de fçavoir
monter à Cheval avec grace & fermeté , il
faut joindre à ces qualitez celles de fçavoir acheter
& dreffer un Cheval pour fon ufage , le conferver
en fanté , le guérir de fes maladies & accidens
, lui ordonner l'embouchure , la ferrure
& la felle convenable , qui font des connoiffances
abfolument neceffaires , tant pour ceux qui fe'
deftinent au fervice , que pour tous ceux qui ſe
fervent de Chevaux.
faire imprimer la quatriéme & derniere leçon
d'un Livre intitulé : ECOLE DE CAVALLERIE ,
contenant un Recueil des principes , qui regardent
la connoiffance dés Chevaux , la maniere de
les dreffer , & generalement tout ce qui peut former
un connoiffeur & un homme de cheval.
Cet ouvrage qui a été composé pour fervir
aux Démonftrations publiques , que l'Auteur a
commencé de faire depuis près d'un an , tous les
Samedis
1
OCTOBRE. 1730. 2251
Samedis dans fon Académie , ruë de Vaugirard ,
en faveur de Mrs les Académiftes & de tous ceux
qui veulent y affifter , ce qui eft tres -utile , nonfeulement
pour tous les jeunes Gentilshommes
qui feront dorénavant leurs exercices , mais encore
pour tous les Officiers & autres perfonnes
qui font dans l'obligation d'avoir des Chevaux.
Tous les Auteurs qui ont écrit jufqu'à prefent
fur cette matiere, n'ont parlé que de chaque partie
en particulier ; les uns fimplement du Manége
, les autres des maladies des Chevaux ; dans
celui- ci on a réuni dans un feul volume toutes les
differentes parties qui ont du rapport aux Chevaux.
On s'eft attaché à y mettre tout l'ordre
poffible ; le ftyle en eft fimple & concis , les définitions
en font claires & dévelopent méthodiquement
les principes que l'on y établit : de forte
qu'on peut aisément parvenir à les mettre en
ufage.
L'Ouvrage eft diftribué en 4 leçons , & chacune
de ces leçons en plufieurs chapitres.
La 1. leçon explique le nom des parties exte
rieures du Cheval , leur fituation , leur beauté &
leurs deffauts.
La 2. regarde l'âge , la difference des poils
l'embouchure , la ferrure , la felle , & c.
La 3. enfeigne à dreffer les jeunes Chevaux
pour le Manége , pour la Guerre , pour la Chaffe
& pour le Caroffe.
Et la 4. renferme un Traité d'Oftéologie du
Cheval , la définition de ſes maladies , les remedes
pour les guérir & un Traité d'Opérations.
Ces 4 parties ont été faites dans la vûë de former
tous les ans un Cours de Cavalerie , qui durera
neuf mois . Le 1. vient d'être interrompu ,
à la 4 partie,par la faifon peu favorable pour les
démonſtrations & les opérations Anatomiques
qui
2252 MERCURE DE FRANCÉ
qui font le fujet de cette 4 partie , & que l'on fe
propofe de faire fur des fujets réels ; mais on
continuera ce cours le Samedy d'après la faint
Martin ; & l'on en recommencera en mêmetemps
un 2 ; ainfi cet arangement , que l'on fuivra
toujours par la fuite , fatisfera & la curiofité
des commençans, & ceux qui ont déja de la connoiffance.
Un Medecin de la Faculté de Paris fe fera un
plaifir d'en faire lui - même les Démonftrations
Anatomiques, à l'exemple d'Herouard , Medecin
d'Henry IV. qui avoit commencé , par les Ordres
de ce grand Roy, de travailler fur cette matiere
; mais la mort de ce Prince interrompit ce
projet , & il ne nous refte qu'un fimple abregé
d'Oftéologie.
Il y a lieu de s'étonner que de pareils exercices
n'ayent point encore été inftituez dans les Académies
, on auroit certainement fait des découvertes
curieufes & neceffaires à la confervation
d'un animal fi utile , car il ne fuffit pas de fçavoir
monter à Cheval avec grace & fermeté , il
faut joindre à ces qualitez celles de fçavoir acheter
& dreffer un Cheval pour fon ufage , le conferver
en fanté , le guérir de fes maladies & accidens
, lui ordonner l'embouchure , la ferrure
& la felle convenable , qui font des connoiffances
abfolument neceffaires , tant pour ceux qui fe'
deftinent au fervice , que pour tous ceux qui ſe
fervent de Chevaux.
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Résumé : Ecole de Cavalerie, &c. [titre d'après la table]
M. de la Guerinière, Écuyer du Roy, a publié la quatrième et dernière leçon de son ouvrage 'École de Cavalerie'. Ce livre rassemble les principes essentiels sur la connaissance des chevaux, leur dressage et les compétences d'un connaisseur en chevaux. Il accompagne les démonstrations publiques organisées chaque samedi dans son Académie, rue de Vaugirard. Contrairement aux ouvrages précédents, 'École de Cavalerie' regroupe toutes les parties relatives aux chevaux en un seul volume. Le style est simple et concis, avec des définitions claires et méthodiques. L'ouvrage est structuré en quatre leçons : la première décrit les parties extérieures du cheval, la deuxième traite de l'âge, des poils, de l'embouchure, de la ferrure et de la selle. La troisième enseigne le dressage des jeunes chevaux pour divers usages, et la quatrième contient un traité d'ostéologie, les maladies des chevaux, les remèdes et les opérations. Le cours de cavalerie, prévu pour neuf mois, a été interrompu après la quatrième partie en raison de conditions défavorables. Il reprendra après la Saint-Martin, avec un second cours commençant simultanément. Un médecin de la Faculté de Paris effectuera les démonstrations anatomiques. L'institution de tels exercices dans les académies est surprenante, car elle permettrait des découvertes utiles à la conservation des chevaux. Il est essentiel de connaître non seulement la monte, mais aussi l'achat, le dressage, la conservation en santé, le traitement des maladies, ainsi que l'embouchure, la ferrure et la selle appropriées. Ces connaissances sont cruciales pour ceux qui se destinent au service ou utilisent des chevaux.
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11
p. 2252-255
« Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...] »
Début :
Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...]
Mots clefs :
Librairie, Auteur, Recueil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...] »
Jean Villette , fils, Libraire , rue S. Jacques , à
S. Bernard , vend actuellement la continuation de
la troifiéme partie du Traité de l'Univers matériel
, ou Aftronomie Physique , contenant les
Tables du Flux & du Reflux de la Mer Océane ,
des Afpects , des Planetes avec la Lune, des Vents
quis
OCTOBRE . 1730. 2253
qui pourront être caufez par fa preffion , & du
Paffage de quelques Etoiles fixes par le premier
Méridien , pendant l'année 173 1. avec l'Explication
des Tables , & de leurs ufages. Par le feur
Petit , Arpenteur à Blois . Brochure in 12. de
trois feuilles ; fe vend fix fols.
On a fait un volume de toutes les feuilles de
la Spectatrice , qui ont paru , & des nouvelles
qui n'ont point paru . Il fe vend 24 f. broché , &
35 f. relié en Veau. A Paris , chez la veuve.
Piffot , Quai de Conti ; & au Palais , chezJean
de Null
Armand , Libraire à Paris , vient d'achever
l'impreffion du Recueil des principales Décifions
fur les Dimes , les Portions congrues , les Droits
Charges des Curez primitifs. Extraits des
Canons, des Conciles & des plus celebres Auteurs ,
conformément aux Edits & Déclarations du Roy
& de la Jurifprudence des Parlemens du Royaume
& du Grand Confeil. Par l'Auteur des Décifions
Beneficiales .
Il paroît une Tragédie d'Oedipe , ou des Trois
Fils de Jocafte , mais trop tard pour en pouvoir
donner l'Analyfe ce mois cy. On la débite chez
le Breton , quay des Auguftins , qui en imprime
actuellement deux autres , des neuf Tragédies
d'Oedipe , compriſes dans le Privilege accordé à
l'Auteur des Trois Fils de Jocafte.
On nous écrit d'Amfterdam , que Fr. Changuien
, Libraire de cette Vile , imprime actuel.
Iement un Recueil de Lettres furdifferens fujets,
qui pourront intereffer les curieux . Ce ne fera
d'abord qu'un vol . in 12. de 248 pag. mais qui
pourra
2254 MERCURE DE FRANCE
་
*
pourra avoir une fuite. La premiere, de ces Lettres
eft fur les Habitans de l'air , & contient des recherches
agréables fur les Oifeaux , & la feconde
roule fur la Fontaine de Veron , près la Ville de
Sens , dont l'Auteur décrit les merveilles & les
propriétez , dont la principale eft que l'eau ſe pétrife
; ce qui donne lieu de rapporter d'autres
exemples de pareilles eaues merveilleufes , & de
faire paroître beaucoup de lecture & de l'érudi
tion. Cet Ouvrage eft de M. le Beuf, Capitaine de
la Milice Bourgeoife de la Ville de Joigny en
Bourgogne.
Hermand Vytvvers , autre Libraire d'Amfterdam,
nous avertit que c'eft lui qui a imprimé en
1723. fur l'Edition de Paris, le Voyage de Syrie
& du Mont-Liban , &c . de M. de la R... fur quoi
il y a une mépriſe dans le Mercure de France du
mois de Janvier 1729. pag. 21. où il eſt parlé de
la réimpreffion de ce Livre.
L'Auteur , qui fait bon gré au Libraire de fon
exactitude , profite de cette occafion pour rétablir
un endroit de fon Livre qui a été obmis par
les Imprimeurs , pour n'avoir pas pris un renvoi
dont la marge du Manufcrit étoit chargée . C'eſt
à la p. 346. de l'Edition de Paris & 279. de celle
d'Amfterdam , dans la Differtation hiftorique
qui regarde la fource & le cours du Jourdain
avant ces mots : Contentons - nous , en finiffant;
lifez ce qui fuit.
93
Mais nous ne fçaurions oublier icy un point
celebre dans l'Hiftoire,& qui a rapport à notre
so Fleuve. C'eft le Triomphe avec lequel l'Empereur
Tite fit fon entrée à Rome , après la prife
» de Jerufalem , & l'entiere réduction des Juifs.
Triomphe dont on éleva depuis un Arc fuperbe
, plufieurs fois gravé & connu de tous les
Antiquaires. On voit dans la Frife de cet Arc ;
93
» parmi
OCTOBRE . 1730. 2255
32
parmi les Figures fymboliques ; & c, la figure
du Jourdain portée en triomphe par des Sol-
» dats Romains. C'eft un Vieillard , couché &
appuyé fur une Urne renversée, pour marquer
plus particulierement par ce fymbole la conquête
de la Judée , & les Juifs vaincus & foumis
à l'Empire Romain. Le P.de Montfaucon
qui n'a pas oublié dans fon grand Recueil cer
Arc de Tite , a fait graver en grand & en plu-
» fieurs Planches , lés principaux fujets de la Frife,
qui en font les plus curieux ornemens. La Figure
du Jourdain , qui eft d'un excellent
ອ
30
•
gout
fe trouve dans la Planche 101.du 4 tom.part.1.
» pag. 162. & merite une attention particuliere.
S. Bernard , vend actuellement la continuation de
la troifiéme partie du Traité de l'Univers matériel
, ou Aftronomie Physique , contenant les
Tables du Flux & du Reflux de la Mer Océane ,
des Afpects , des Planetes avec la Lune, des Vents
quis
OCTOBRE . 1730. 2253
qui pourront être caufez par fa preffion , & du
Paffage de quelques Etoiles fixes par le premier
Méridien , pendant l'année 173 1. avec l'Explication
des Tables , & de leurs ufages. Par le feur
Petit , Arpenteur à Blois . Brochure in 12. de
trois feuilles ; fe vend fix fols.
On a fait un volume de toutes les feuilles de
la Spectatrice , qui ont paru , & des nouvelles
qui n'ont point paru . Il fe vend 24 f. broché , &
35 f. relié en Veau. A Paris , chez la veuve.
Piffot , Quai de Conti ; & au Palais , chezJean
de Null
Armand , Libraire à Paris , vient d'achever
l'impreffion du Recueil des principales Décifions
fur les Dimes , les Portions congrues , les Droits
Charges des Curez primitifs. Extraits des
Canons, des Conciles & des plus celebres Auteurs ,
conformément aux Edits & Déclarations du Roy
& de la Jurifprudence des Parlemens du Royaume
& du Grand Confeil. Par l'Auteur des Décifions
Beneficiales .
Il paroît une Tragédie d'Oedipe , ou des Trois
Fils de Jocafte , mais trop tard pour en pouvoir
donner l'Analyfe ce mois cy. On la débite chez
le Breton , quay des Auguftins , qui en imprime
actuellement deux autres , des neuf Tragédies
d'Oedipe , compriſes dans le Privilege accordé à
l'Auteur des Trois Fils de Jocafte.
On nous écrit d'Amfterdam , que Fr. Changuien
, Libraire de cette Vile , imprime actuel.
Iement un Recueil de Lettres furdifferens fujets,
qui pourront intereffer les curieux . Ce ne fera
d'abord qu'un vol . in 12. de 248 pag. mais qui
pourra
2254 MERCURE DE FRANCE
་
*
pourra avoir une fuite. La premiere, de ces Lettres
eft fur les Habitans de l'air , & contient des recherches
agréables fur les Oifeaux , & la feconde
roule fur la Fontaine de Veron , près la Ville de
Sens , dont l'Auteur décrit les merveilles & les
propriétez , dont la principale eft que l'eau ſe pétrife
; ce qui donne lieu de rapporter d'autres
exemples de pareilles eaues merveilleufes , & de
faire paroître beaucoup de lecture & de l'érudi
tion. Cet Ouvrage eft de M. le Beuf, Capitaine de
la Milice Bourgeoife de la Ville de Joigny en
Bourgogne.
Hermand Vytvvers , autre Libraire d'Amfterdam,
nous avertit que c'eft lui qui a imprimé en
1723. fur l'Edition de Paris, le Voyage de Syrie
& du Mont-Liban , &c . de M. de la R... fur quoi
il y a une mépriſe dans le Mercure de France du
mois de Janvier 1729. pag. 21. où il eſt parlé de
la réimpreffion de ce Livre.
L'Auteur , qui fait bon gré au Libraire de fon
exactitude , profite de cette occafion pour rétablir
un endroit de fon Livre qui a été obmis par
les Imprimeurs , pour n'avoir pas pris un renvoi
dont la marge du Manufcrit étoit chargée . C'eſt
à la p. 346. de l'Edition de Paris & 279. de celle
d'Amfterdam , dans la Differtation hiftorique
qui regarde la fource & le cours du Jourdain
avant ces mots : Contentons - nous , en finiffant;
lifez ce qui fuit.
93
Mais nous ne fçaurions oublier icy un point
celebre dans l'Hiftoire,& qui a rapport à notre
so Fleuve. C'eft le Triomphe avec lequel l'Empereur
Tite fit fon entrée à Rome , après la prife
» de Jerufalem , & l'entiere réduction des Juifs.
Triomphe dont on éleva depuis un Arc fuperbe
, plufieurs fois gravé & connu de tous les
Antiquaires. On voit dans la Frife de cet Arc ;
93
» parmi
OCTOBRE . 1730. 2255
32
parmi les Figures fymboliques ; & c, la figure
du Jourdain portée en triomphe par des Sol-
» dats Romains. C'eft un Vieillard , couché &
appuyé fur une Urne renversée, pour marquer
plus particulierement par ce fymbole la conquête
de la Judée , & les Juifs vaincus & foumis
à l'Empire Romain. Le P.de Montfaucon
qui n'a pas oublié dans fon grand Recueil cer
Arc de Tite , a fait graver en grand & en plu-
» fieurs Planches , lés principaux fujets de la Frife,
qui en font les plus curieux ornemens. La Figure
du Jourdain , qui eft d'un excellent
ອ
30
•
gout
fe trouve dans la Planche 101.du 4 tom.part.1.
» pag. 162. & merite une attention particuliere.
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Résumé : « Jean Villette, fils, Libraire, ruë S. Jacques, à S. Bernard, vend actuellement la continuation de [...] »
En octobre 1730, plusieurs publications et informations littéraires et historiques sont mises en avant. Jean Villette, libraire à Saint-Bernard, propose la continuation de la troisième partie du 'Traité de l'Univers matériel ou Astronomie Physique' par le sieur Petit. Cet ouvrage inclut des tables sur le flux et le reflux de la mer, les aspects des planètes et les vents pour l'année 1731. Une brochure réunissant toutes les feuilles de 'La Spectatrice' est également disponible, au prix de 24 sols brochée et 35 sols reliée en veau. Armand, libraire à Paris, a achevé l'impression du 'Recueil des principales Décisions sur les Dimes, les Portions congrues, les Droits et Charges des Curés primitifs', extrait des canons, conciles et auteurs célèbres, conforme aux édits royaux et à la jurisprudence des parlements. Une tragédie intitulée 'Oedipe, ou des Trois Fils de Jocaste' est annoncée sans analyse détaillée. À Amsterdam, Fr. Changuion imprime un recueil de lettres sur divers sujets, incluant des recherches sur les oiseaux et la fontaine de Veron, par M. le Beuf. Hermand Vytvvers, autre libraire d'Amsterdam, corrige une méprise concernant l'impression du 'Voyage de Syrie et du Mont-Liban' de M. de la R... L'auteur de ce livre rétablit un passage omis par les imprimeurs. Le texte mentionne également un point célèbre de l'histoire concernant le triomphe de l'empereur Titus à Rome après la prise de Jérusalem, symbolisé par la figure du Jourdain portée en triomphe. Le Père Montfaucon a gravé cette figure dans son recueil, planche 101 du quatrième tome.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 2255-2256
Saluste avec des Notes, &c. [titre d'après la table]
Début :
C. CRISPI SALLUSTII OPERA : qua extant ad usum Scholarum Universitatis Parisiensis. 1 vol. [...]
Mots clefs :
Salluste, Notes, Commentaires
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texteReconnaissance textuelle : Saluste avec des Notes, &c. [titre d'après la table]
C. CRISPI SALLUSTII OPERA : qua extant ad
ufum Scholarum Univerfitatis Parifienfis . Ivol.
in 12.Parifiis apud Joannem Defaint , Bibliopol.
Jurat. &c. viâ S. J. Bellovacenfis 1729.
Nous ne manquions pas d'Editions de Sallufte,
accompagnées ou de Commentaires ou de Notes,
mais nous en manquions du merite de celle- cy ,
dans laquelle l'Editeur n'ayant en vue que l'uti
lité particuliere de la jeuneffe , n'a rien épargné
pour arriver à un but fi loüable , & fi fouvent
négligé par ceux qui n'ont penfé qu'à briller
dans cette carriere & à faire parade d'une vaine
érudition. Ce n'eft pas cependant que les perfonnes
avancées dans les Humanitez , les Maîtres
mêmes ne puiffent lire utilement & agréablement
les Notes courtes & choifies , dont le nouvel
Editeur a accompagné le Texte de Sallufte.
Une affez courte Préface dans laquelle il rend
compte de fes intentions, & de l'execution de fon
travail , mérite d'être lûë . On y trouve auffi un
précis de la vie de Sallufte , & un jugement de
cet Hiftorien. Nous ne rapporterons rien de fa
Critique , parce que la latinité de l'Editeur eft fi
purs
2256 MERCURE
DE FRANCE
pure , fon expreffion fi énergique , qu'il y auroit
de la témerité à nous , & de la perte pour le public , fi nous préfumions de bien rendre en
françois tous les traits avec lefquels ce parfait
imitateur de Sallufte a peint fon Auteur.
Contentons -nous de faire connoître Sallufte
des traits équivalens , que nous emprunterons par
d'un celebre Ecrivain François.
םיכ
30
82
Parmi les Hiftoriens Latins , Sallufte a l'air
grand, l'efprit jufte,le fens admirable. Perfonne
n'a mieux exprimé le ftyle fenfé , exact , auftere
de Thucydide. Il eft dur quelquefois dans fes
expreffions , mais il n'eft point fade ; ſa brieveté
lui ôte un peu de fa clarté . Il n'a rien de faux
» dans fes manieres , & il donne du poids à tout
» ce qu'il dit . Ses fentimens font toujours beaux ,
fes moeurs ne fuffent pas bonnes ; car quoique
il déclame fans ceffe contre le vice , & il parle
toujours bien de la vertu . Je le trouve un peu
trop chagrin contre fa Patrie , & mal penfant
contre fon prochain : du refte c'eft un fort
grand Homme. C'eft ainfi que s'exprime le
P. Rapin , dans fes Reflexions fur l'Hiſtoire , art .
28. en rendant admirablement bien ce qu'Avîude
mots de Sal- gelle & Lactance ont dit en peu
lufte , & en ajoutant fon propre jugement ſur cet
Hiftorien .
B3
02
Il nous refte à dire que le Libraire de fon côté
a employé dans cette nouvelle Edition toute la
fagacité de fon Art pour la rendre correcte , &
pour ainfi dire , fort gracieufe , par la beauté &
la netteté des caracteres. N'oublions pas que les
Notes font de M. Heuzet , qui a profeflé avec
réputation au Collège de Beauvais , & qui a donné
les Selecta Hiftoria tum è veteri Teftamento,
cum è prophanis Scriptoribus , qui eft entre les
mains de tout le monde.
ufum Scholarum Univerfitatis Parifienfis . Ivol.
in 12.Parifiis apud Joannem Defaint , Bibliopol.
Jurat. &c. viâ S. J. Bellovacenfis 1729.
Nous ne manquions pas d'Editions de Sallufte,
accompagnées ou de Commentaires ou de Notes,
mais nous en manquions du merite de celle- cy ,
dans laquelle l'Editeur n'ayant en vue que l'uti
lité particuliere de la jeuneffe , n'a rien épargné
pour arriver à un but fi loüable , & fi fouvent
négligé par ceux qui n'ont penfé qu'à briller
dans cette carriere & à faire parade d'une vaine
érudition. Ce n'eft pas cependant que les perfonnes
avancées dans les Humanitez , les Maîtres
mêmes ne puiffent lire utilement & agréablement
les Notes courtes & choifies , dont le nouvel
Editeur a accompagné le Texte de Sallufte.
Une affez courte Préface dans laquelle il rend
compte de fes intentions, & de l'execution de fon
travail , mérite d'être lûë . On y trouve auffi un
précis de la vie de Sallufte , & un jugement de
cet Hiftorien. Nous ne rapporterons rien de fa
Critique , parce que la latinité de l'Editeur eft fi
purs
2256 MERCURE
DE FRANCE
pure , fon expreffion fi énergique , qu'il y auroit
de la témerité à nous , & de la perte pour le public , fi nous préfumions de bien rendre en
françois tous les traits avec lefquels ce parfait
imitateur de Sallufte a peint fon Auteur.
Contentons -nous de faire connoître Sallufte
des traits équivalens , que nous emprunterons par
d'un celebre Ecrivain François.
םיכ
30
82
Parmi les Hiftoriens Latins , Sallufte a l'air
grand, l'efprit jufte,le fens admirable. Perfonne
n'a mieux exprimé le ftyle fenfé , exact , auftere
de Thucydide. Il eft dur quelquefois dans fes
expreffions , mais il n'eft point fade ; ſa brieveté
lui ôte un peu de fa clarté . Il n'a rien de faux
» dans fes manieres , & il donne du poids à tout
» ce qu'il dit . Ses fentimens font toujours beaux ,
fes moeurs ne fuffent pas bonnes ; car quoique
il déclame fans ceffe contre le vice , & il parle
toujours bien de la vertu . Je le trouve un peu
trop chagrin contre fa Patrie , & mal penfant
contre fon prochain : du refte c'eft un fort
grand Homme. C'eft ainfi que s'exprime le
P. Rapin , dans fes Reflexions fur l'Hiſtoire , art .
28. en rendant admirablement bien ce qu'Avîude
mots de Sal- gelle & Lactance ont dit en peu
lufte , & en ajoutant fon propre jugement ſur cet
Hiftorien .
B3
02
Il nous refte à dire que le Libraire de fon côté
a employé dans cette nouvelle Edition toute la
fagacité de fon Art pour la rendre correcte , &
pour ainfi dire , fort gracieufe , par la beauté &
la netteté des caracteres. N'oublions pas que les
Notes font de M. Heuzet , qui a profeflé avec
réputation au Collège de Beauvais , & qui a donné
les Selecta Hiftoria tum è veteri Teftamento,
cum è prophanis Scriptoribus , qui eft entre les
mains de tout le monde.
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Résumé : Saluste avec des Notes, &c. [titre d'après la table]
Le texte décrit une édition des œuvres de Salluste, publiée en 1729 à Paris par Joannem Desaint. Cette édition est particulièrement utile pour les jeunes étudiants grâce à sa clarté et son utilité. Les notes courtes et choisies accompagnant le texte sont également bénéfiques pour les personnes avancées dans les humanités. La préface de l'éditeur, qui explique ses intentions et l'exécution de son travail, mérite d'être lue. Elle contient un précis de la vie de Salluste et un jugement sur cet historien. Salluste est présenté comme un historien latin majeur, doté d'un esprit juste et d'un sens admirable. Son style est comparé à celui de Thucydide, bien qu'il puisse parfois être dur et peu clair en raison de sa brièveté. Ses sentiments sont toujours nobles, mais ses mœurs ne sont pas toujours bonnes. Il est critique envers sa patrie et son prochain, mais reste un grand homme selon le Père Rapin. L'édition est également louée pour la correction et l'élégance de ses caractères. Les notes sont de M. Heuzet, professeur réputé au Collège de Beauvais, connu pour ses 'Selecta Historia'.
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13
p. 2257-2261
EXTRAIT des Paranymphes faits aux Ecoles de Medecine de la Faculté de Paris, le 27. Août 1730. Par M. D. A.
Début :
MR De la Riviere, Licentié de la Faculté de Medecine de Paris, fit les Paranymphes [...]
Mots clefs :
Paranymphes, Écoles de médecine, Faculté de Paris, Médecine
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT des Paranymphes faits aux Ecoles de Medecine de la Faculté de Paris, le 27. Août 1730. Par M. D. A.
EXTRAIT des Paranymphes faits aux
Ecoles de Medecine de la Faculté de
Paris , le 27. Août 1730. Par M. D. A.
MMD
R De la Riviere , Licentié de la Faculté de
Medecine de Paris , fit les Paranymphes
le 27. du mois dernier avec toute la force & la
dignité que requeroient & l'excellence de la Medecine
& la matiere qu'il avoit à traiter.
Le Paranymphe ne fe propofe ordinairement
pour but qu'un fimple éloge , qui fe termine par
une Critique ingénieufe de ceux qui font en Licence.
L'Orateur s'eft attaché à la premiere partie
de cette idée ; mais encore elle n'eft pas la
fcule , ni même la principale qui ait paru l'occuper
; elle eft amenée & foutenue par deux Chefs
qui font le corps du Difcours adreffé à fes Collegues
: Les avantages de l'union , les triftes effets
de la Difcorde. Il fournit les moyens de
cultiver l'une , & combat les caufes qui donnent
naiffance à l'autre , & laiffe échaper de tems en
tems les louanges dues à la Medecine. L'Analiſe
que voici mettra l'execution dans un plus beau
jour. Il repréfente la Medecine avec fes plus
beaux attributs , & foutient que tout cela n'eft
rien , en comparaifon de l'avantage qui lui revient
de l'union des fiens. Il la fait enfuite
paroître
avec tout ce qu'il y a de plus defavantageux
pour elle , & dit que tout cela n'eft rien ,
en comparaifon du dommage que lui cauferoit
leur défunion . C'eft là le tiflu de fon Exorde . Il
entre en matiere.
Après avoir établi la Medecine auſſi ancienne
que le monde , il la propofe comme un préfent
des Cieux : Taniumque ab alto munus alnis
G `am2818
MERCURE DE FRANCE
amplector memoribus : at , proh dolor ! continue
til , hoc purum integrumque confervandi viam
ignoratis , amici Collega . Ce chemin ignoré ,
c'est l'union qui devient le plus bel attribut de la
Medecine : cette union , dit-il , regardée comme
le premier mobile de fa confervation ; ce qu'il
prouve par une comparaifon tirée de l'existence
de notre machine , laquelle ne fubfifte que par le
concours & l'union de toutes les parties , union
abfolument requife pour feconder la puiffance
qui l'anime , & voici ce qu'il en infere : La Medecine
eft - elle donc une ame ? oui , fans doute ,
( pourfuit- il ) Medicina eft fpiritus ille à Dea
infufflatus , perque totum Medicum effufus s
huic totus Medicus fubjicitur fpiritui ; vos aurem
partes eftis , vos eftis membra &c. il donne
affez d'étendue à cette penfée , & paffe delà
aux moyens. Le premier comprend l'Obfervance
des loix ; elle confifte in quodam Medicina culiu
quo quidem neglecto fibi quifque jura folers effingere
, folers harefes effingit innumeras , blandamque
procul deturbantes unionem . Le fecond
combat l'interêt , autorife le mépris qu'on
en doit faire , par la prééminence du Medecin
fur tous les autres hommes , prife de la connoiffance
qu'il a des chofes naturelles : quò verò alfior
illa cognitio , eò magis de Creatoris effentia
mens eadem participat Medicus vir est penè
divinus. L'avide intérêt paroît enfuite comme
un Monftre qui fe dévore lui -même , Vorax
infatiabilis , deficiente victimâ , fefe proprie
deglutiret ore. Le troifiéme enfin , c'eſt l'amour
de la Paix , il en fait un Oifeau qui ne fçait où
fe repofer ; cette fiction lui fait dire Incertam
fixare fi vos ardor urit , dulcis amicâ cantet
unio voce ; fileat horrendum Vultur , fuorum
mox fatiatum jecore , longa peftifero aëra inquinat
OCTOBRE. 1730. 225 9
>
quinat habitu ; fileat mendax Scorpio , hunc
irata evomiit Medicina , bella perfidus ultrò
Aggreditur , illiufque fumma voluptas divifio
fuorum eft . La Difcorde paroît ; il fait une belle
defcription de fes cruels effets. La Medecine en
butte aux traits qui lui font lancés de toutes
parts , eft obligée de chercher une folitude : hie
ergo jacet obfcura , s'écrie- t -il , hic ergo miferis
infcia vivit mortalibus &c. C'est ainsi que
la Difcorde devient ce qu'il y a de plus delavantageux
pour la Medecine. L'Orateur paffe
fa feconde reflexion en difant : Tanta Deus
avertat mala , ipfeque meam aperiat mentem
ut veras acerrima peftis hujus caufas vobis
detegere valeam ; ces cauſes fe réduisent à trois :
la premiere , l'envie que l'on porte à ceux qui
font élevés. La feconde , le mépris que l'on a de
ceux qui font dans l'obſcurité . La troifiéme , la
raillerie qu'on employe aux Paranymphes & les
injures dont elle n'eft que trop fouvent fuivie.
Nous ne fuivrons pas l'Orateur dans fes preuves
; nous nous contenterons de rapporter ce
qu'il dit à l'occafion de la raillerie ufitée dans
les Paranymphes.
Tertia tandem favas arguit objurgationes a
has unde toties pollutus ille locus ; has unde
toties impari Conventu , purpurâ hac contaminata
fanguineis flevit lacrymis ; has unde toties
imis à fedibus tota intremuêre ſchola . Mens
meminiffe hortet , obfcurafque alto libenter finerem
filentio , ni tunc meritò mali labes in
nos poffet refundi , mali , inquam , quod radicitùs
extirpandum ufque huc fortiter fumus
infecuti. Tali vulgò fe jactat illud origine ; num
extinguatur ? ferè numquam aitarum reformidate
avernum facilis quidem defcenfus : primo
leviter congrediuntar animi : Et plus bas:
Gij 味
2260 MERCURE DE FRANCE
at fortè reponet aliquis fermonis atrocitatè
relicta aftutis , levibus licèt uti verbis , fateor
equidem , & inde micat ingenii calliditas , aftuto
redit honos : quin & quâdam voluptate
velut afficitur auditor , dùm folertibus licet obdu&
um nubibus , acumen fentit , explicat . Hoc
qui contràfuis experitur damnis , hoc &planè
diffimili fentit modò : intima penetrat acies
inimica , vulnusque excavat numquam occludendum
, manat unde perpetuò exiftiofum dif
cordia virus. Il remontre à fes Collegues le tort
que cela feroit & à la Medecine & à leur réputation
, & finit en expofant le caractere de chacun
d'eux.
L'un (a) dit- il,affis déja fur une Chaire Royale
du fein des Cadavres forme des Candidats.
L'autre (6) diftingué par desAyeux refpectables
dans la Medecine , s'empreffe à joindre aux prérogatives
de fa naiffance des talens & des vertus
qui lui foient perfonnelles . Celui- ci ( c) renonce
aux fçavantes fpeculations de la Philofophie , &
cherche avec avidité les utiles fecrets de la Medecine.
Celui-la ( d ) enfin déja Medecin par la pratique
qu'il s'eft formée dans une Ville confiderable
, veut encore en obtenir le nom de la plus
celebre Faculté du Royaume,
Ces Portraits ont été fort approuvés. On y a
remarqué une fincerité qui fe trouve rarement
entre des concurrens ; & on a fçû bon gré à
l'Auteur d'avoir le premier banni des Paranymphes
les invectives & la raillerie.
a M.Hunauld.
b M. Guenauld.
CM. Le Hoc.
1 M. Malouin,
M,
OCTOBRE . 1730. 2261
M. Lockman qui a traduit en Anglois plu
fieurs Livres François , entre autres , les Refle
xions critiques fur la Poësie & la Peinture , de
M. l'Abbé du Bas , vient de traduire les voyages
de Jean Gulliver , fils du Capitaine Lemud Gulliver
, écrit en françois par M. l'Abbé̟ D. F.
Harding , Li braire de Londres , vend cette Traduction.
Ecoles de Medecine de la Faculté de
Paris , le 27. Août 1730. Par M. D. A.
MMD
R De la Riviere , Licentié de la Faculté de
Medecine de Paris , fit les Paranymphes
le 27. du mois dernier avec toute la force & la
dignité que requeroient & l'excellence de la Medecine
& la matiere qu'il avoit à traiter.
Le Paranymphe ne fe propofe ordinairement
pour but qu'un fimple éloge , qui fe termine par
une Critique ingénieufe de ceux qui font en Licence.
L'Orateur s'eft attaché à la premiere partie
de cette idée ; mais encore elle n'eft pas la
fcule , ni même la principale qui ait paru l'occuper
; elle eft amenée & foutenue par deux Chefs
qui font le corps du Difcours adreffé à fes Collegues
: Les avantages de l'union , les triftes effets
de la Difcorde. Il fournit les moyens de
cultiver l'une , & combat les caufes qui donnent
naiffance à l'autre , & laiffe échaper de tems en
tems les louanges dues à la Medecine. L'Analiſe
que voici mettra l'execution dans un plus beau
jour. Il repréfente la Medecine avec fes plus
beaux attributs , & foutient que tout cela n'eft
rien , en comparaifon de l'avantage qui lui revient
de l'union des fiens. Il la fait enfuite
paroître
avec tout ce qu'il y a de plus defavantageux
pour elle , & dit que tout cela n'eft rien ,
en comparaifon du dommage que lui cauferoit
leur défunion . C'eft là le tiflu de fon Exorde . Il
entre en matiere.
Après avoir établi la Medecine auſſi ancienne
que le monde , il la propofe comme un préfent
des Cieux : Taniumque ab alto munus alnis
G `am2818
MERCURE DE FRANCE
amplector memoribus : at , proh dolor ! continue
til , hoc purum integrumque confervandi viam
ignoratis , amici Collega . Ce chemin ignoré ,
c'est l'union qui devient le plus bel attribut de la
Medecine : cette union , dit-il , regardée comme
le premier mobile de fa confervation ; ce qu'il
prouve par une comparaifon tirée de l'existence
de notre machine , laquelle ne fubfifte que par le
concours & l'union de toutes les parties , union
abfolument requife pour feconder la puiffance
qui l'anime , & voici ce qu'il en infere : La Medecine
eft - elle donc une ame ? oui , fans doute ,
( pourfuit- il ) Medicina eft fpiritus ille à Dea
infufflatus , perque totum Medicum effufus s
huic totus Medicus fubjicitur fpiritui ; vos aurem
partes eftis , vos eftis membra &c. il donne
affez d'étendue à cette penfée , & paffe delà
aux moyens. Le premier comprend l'Obfervance
des loix ; elle confifte in quodam Medicina culiu
quo quidem neglecto fibi quifque jura folers effingere
, folers harefes effingit innumeras , blandamque
procul deturbantes unionem . Le fecond
combat l'interêt , autorife le mépris qu'on
en doit faire , par la prééminence du Medecin
fur tous les autres hommes , prife de la connoiffance
qu'il a des chofes naturelles : quò verò alfior
illa cognitio , eò magis de Creatoris effentia
mens eadem participat Medicus vir est penè
divinus. L'avide intérêt paroît enfuite comme
un Monftre qui fe dévore lui -même , Vorax
infatiabilis , deficiente victimâ , fefe proprie
deglutiret ore. Le troifiéme enfin , c'eſt l'amour
de la Paix , il en fait un Oifeau qui ne fçait où
fe repofer ; cette fiction lui fait dire Incertam
fixare fi vos ardor urit , dulcis amicâ cantet
unio voce ; fileat horrendum Vultur , fuorum
mox fatiatum jecore , longa peftifero aëra inquinat
OCTOBRE. 1730. 225 9
>
quinat habitu ; fileat mendax Scorpio , hunc
irata evomiit Medicina , bella perfidus ultrò
Aggreditur , illiufque fumma voluptas divifio
fuorum eft . La Difcorde paroît ; il fait une belle
defcription de fes cruels effets. La Medecine en
butte aux traits qui lui font lancés de toutes
parts , eft obligée de chercher une folitude : hie
ergo jacet obfcura , s'écrie- t -il , hic ergo miferis
infcia vivit mortalibus &c. C'est ainsi que
la Difcorde devient ce qu'il y a de plus delavantageux
pour la Medecine. L'Orateur paffe
fa feconde reflexion en difant : Tanta Deus
avertat mala , ipfeque meam aperiat mentem
ut veras acerrima peftis hujus caufas vobis
detegere valeam ; ces cauſes fe réduisent à trois :
la premiere , l'envie que l'on porte à ceux qui
font élevés. La feconde , le mépris que l'on a de
ceux qui font dans l'obſcurité . La troifiéme , la
raillerie qu'on employe aux Paranymphes & les
injures dont elle n'eft que trop fouvent fuivie.
Nous ne fuivrons pas l'Orateur dans fes preuves
; nous nous contenterons de rapporter ce
qu'il dit à l'occafion de la raillerie ufitée dans
les Paranymphes.
Tertia tandem favas arguit objurgationes a
has unde toties pollutus ille locus ; has unde
toties impari Conventu , purpurâ hac contaminata
fanguineis flevit lacrymis ; has unde toties
imis à fedibus tota intremuêre ſchola . Mens
meminiffe hortet , obfcurafque alto libenter finerem
filentio , ni tunc meritò mali labes in
nos poffet refundi , mali , inquam , quod radicitùs
extirpandum ufque huc fortiter fumus
infecuti. Tali vulgò fe jactat illud origine ; num
extinguatur ? ferè numquam aitarum reformidate
avernum facilis quidem defcenfus : primo
leviter congrediuntar animi : Et plus bas:
Gij 味
2260 MERCURE DE FRANCE
at fortè reponet aliquis fermonis atrocitatè
relicta aftutis , levibus licèt uti verbis , fateor
equidem , & inde micat ingenii calliditas , aftuto
redit honos : quin & quâdam voluptate
velut afficitur auditor , dùm folertibus licet obdu&
um nubibus , acumen fentit , explicat . Hoc
qui contràfuis experitur damnis , hoc &planè
diffimili fentit modò : intima penetrat acies
inimica , vulnusque excavat numquam occludendum
, manat unde perpetuò exiftiofum dif
cordia virus. Il remontre à fes Collegues le tort
que cela feroit & à la Medecine & à leur réputation
, & finit en expofant le caractere de chacun
d'eux.
L'un (a) dit- il,affis déja fur une Chaire Royale
du fein des Cadavres forme des Candidats.
L'autre (6) diftingué par desAyeux refpectables
dans la Medecine , s'empreffe à joindre aux prérogatives
de fa naiffance des talens & des vertus
qui lui foient perfonnelles . Celui- ci ( c) renonce
aux fçavantes fpeculations de la Philofophie , &
cherche avec avidité les utiles fecrets de la Medecine.
Celui-la ( d ) enfin déja Medecin par la pratique
qu'il s'eft formée dans une Ville confiderable
, veut encore en obtenir le nom de la plus
celebre Faculté du Royaume,
Ces Portraits ont été fort approuvés. On y a
remarqué une fincerité qui fe trouve rarement
entre des concurrens ; & on a fçû bon gré à
l'Auteur d'avoir le premier banni des Paranymphes
les invectives & la raillerie.
a M.Hunauld.
b M. Guenauld.
CM. Le Hoc.
1 M. Malouin,
M,
OCTOBRE . 1730. 2261
M. Lockman qui a traduit en Anglois plu
fieurs Livres François , entre autres , les Refle
xions critiques fur la Poësie & la Peinture , de
M. l'Abbé du Bas , vient de traduire les voyages
de Jean Gulliver , fils du Capitaine Lemud Gulliver
, écrit en françois par M. l'Abbé̟ D. F.
Harding , Li braire de Londres , vend cette Traduction.
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Résumé : EXTRAIT des Paranymphes faits aux Ecoles de Medecine de la Faculté de Paris, le 27. Août 1730. Par M. D. A.
Le 27 août 1730, M. De la Rivière, licencié de la Faculté de Médecine de Paris, a prononcé un discours lors des Paranymphes des Écoles de Médecine. Ce discours visait à célébrer l'excellence de la médecine et à traiter des avantages de l'union et des tristes effets de la discorde au sein de la profession médicale. L'orateur a souligné que la médecine est aussi ancienne que le monde et l'a présentée comme un don des cieux. Il a insisté sur l'importance de l'union parmi les médecins, comparant la médecine à une âme qui anime le corps médical. L'union est nécessaire pour la conservation et l'efficacité de la médecine, tout comme l'harmonie des parties du corps humain est essentielle à sa fonction. Le discours a abordé trois moyens pour cultiver l'union : l'observance des lois, le mépris de l'intérêt personnel, et l'amour de la paix. L'intérêt personnel a été décrit comme un monstre autodestructeur, tandis que la discorde a été présentée comme un fléau dévastateur pour la médecine. L'orateur a également identifié trois causes principales de la discorde : l'envie envers ceux qui sont élevés, le mépris envers ceux qui sont dans l'obscurité, et la raillerie utilisée lors des Paranymphes. Il a critiqué l'usage de la raillerie, soulignant les dommages qu'elle peut causer à la réputation des médecins. Le discours s'est conclu par des portraits des nouveaux licenciés, mettant en avant leur sincérité et leurs qualités personnelles. Ces portraits ont été bien reçus, et l'auteur a été félicité pour avoir banni les invectives et la raillerie des Paranymphes.
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14
p. 2261-2262
Reception de M. Maloüin de Caën, dans la Faculté de Medecine de Paris, [titre d'après la table]
Début :
Le 3. Octobre on fit dans les Ecoles de Médecine la cerémonie de donner le Bonnet de Docteur [...]
Mots clefs :
Écoles de médecine, Docteur, Jean-Baptiste Malouin, Faculté de médecine
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texteReconnaissance textuelle : Reception de M. Maloüin de Caën, dans la Faculté de Medecine de Paris, [titre d'après la table]
Le 3. Octobre on fit dans les Ecoles de Mé
decine la cerémonie de donner le Bonnet de Docteur
Régent en cette Faculté , à un Medecin de
Province, déja docte & habile dans fa Profeffion ,
(Jean- Baptifte Malouin ) Le Préfident de l'Acte
commença cette cerémonie par un Difcours , qui
congratuloit d'abord le nouveau Docteur de Paris
fur les avantages qu'il recevoit en ce jour , & fur
l'honneur que la Faculté lui faifoit ,en lui donnant
le premier lieu dans fa licence. Il le loua enfuite
fur fa fageffe, & fur fon érudition qui lui avoient
merité la confiance de M. Geoffroy , lequel étant
tombé malade dans le tems même qu'il devoit
profeffer le cours de Chimie au jardin du Roy ,
pria M. Malouin de faire pour lui cette fonction ,
de quoi il s'eft parfaitement bien acquitté , &
avec la fatisfaction du Public. On remarqua que
les Auditeurs entendirent differemment l'expreffion
natalis fapientia , par laquelle le Préfident
loua le nouveau Docteur fur fa fageffe , les uns
crurent qu'il loüoit en lui cette fapience , qu'on
attribue ordinairement aux gens de fon païs ;
car M. Malouin eft de la ville de Caën , les autres
penferent qu'il le loüoit d'être në d'une famille
féconde en gens de Lettres , & cela n'eſt
pas moins vrai,
Le Préfident ayant fini fon Difcours , l'embrafla
comme fon confrere , & lui mit le Bonnet
G iij
fur
2262 MERCURE DE FRANCE
fur la tête , après quoi M. Malouin fit à fon
tour un Difcours fort éloquent , pour remercier
la Faculté de la maniere honorable avec laquelle
elle l'avoit aggregé dans fon Corps , & il fe congratula
lui- même de recevoir le Bonnet de Docteur
, au nom de M. Helvetius , qui devoit préfider
à cet Acte , & qui ne pouvant quitter la
Reine , avoit commis un autre Docteur pour
faire en fa place cette fonction. M. Malouin
prit delà occafion de parler de la Reine & de´
ja naiflance de M. le Duc d'Anjou. Il compli
menta enfin la Faculté fur ce qu'elle avoit l'honneur
de fournir des Médecins au plus puiffant , &
au meilleur des Rois. Ce Difcours fut fort applaudi
, on en admira particulierement la belle la--
zinité on fçait affez que la Faculté de Médecine
de Paris, eft en poffeffion d'exceller en ce genre-là.
decine la cerémonie de donner le Bonnet de Docteur
Régent en cette Faculté , à un Medecin de
Province, déja docte & habile dans fa Profeffion ,
(Jean- Baptifte Malouin ) Le Préfident de l'Acte
commença cette cerémonie par un Difcours , qui
congratuloit d'abord le nouveau Docteur de Paris
fur les avantages qu'il recevoit en ce jour , & fur
l'honneur que la Faculté lui faifoit ,en lui donnant
le premier lieu dans fa licence. Il le loua enfuite
fur fa fageffe, & fur fon érudition qui lui avoient
merité la confiance de M. Geoffroy , lequel étant
tombé malade dans le tems même qu'il devoit
profeffer le cours de Chimie au jardin du Roy ,
pria M. Malouin de faire pour lui cette fonction ,
de quoi il s'eft parfaitement bien acquitté , &
avec la fatisfaction du Public. On remarqua que
les Auditeurs entendirent differemment l'expreffion
natalis fapientia , par laquelle le Préfident
loua le nouveau Docteur fur fa fageffe , les uns
crurent qu'il loüoit en lui cette fapience , qu'on
attribue ordinairement aux gens de fon païs ;
car M. Malouin eft de la ville de Caën , les autres
penferent qu'il le loüoit d'être në d'une famille
féconde en gens de Lettres , & cela n'eſt
pas moins vrai,
Le Préfident ayant fini fon Difcours , l'embrafla
comme fon confrere , & lui mit le Bonnet
G iij
fur
2262 MERCURE DE FRANCE
fur la tête , après quoi M. Malouin fit à fon
tour un Difcours fort éloquent , pour remercier
la Faculté de la maniere honorable avec laquelle
elle l'avoit aggregé dans fon Corps , & il fe congratula
lui- même de recevoir le Bonnet de Docteur
, au nom de M. Helvetius , qui devoit préfider
à cet Acte , & qui ne pouvant quitter la
Reine , avoit commis un autre Docteur pour
faire en fa place cette fonction. M. Malouin
prit delà occafion de parler de la Reine & de´
ja naiflance de M. le Duc d'Anjou. Il compli
menta enfin la Faculté fur ce qu'elle avoit l'honneur
de fournir des Médecins au plus puiffant , &
au meilleur des Rois. Ce Difcours fut fort applaudi
, on en admira particulierement la belle la--
zinité on fçait affez que la Faculté de Médecine
de Paris, eft en poffeffion d'exceller en ce genre-là.
Fermer
Résumé : Reception de M. Maloüin de Caën, dans la Faculté de Medecine de Paris, [titre d'après la table]
Le 3 octobre, une cérémonie aux Écoles de Médecine a honoré Jean-Baptiste Malouin, un médecin de province, en lui remettant le bonnet de docteur régent. Le président a loué Malouin pour sa compétence et son érudition, soulignant la confiance que lui avait accordée M. Geoffroy, qui l'avait remplacé pour un cours de chimie au Jardin du Roi. Les auditeurs ont interprété différemment l'expression 'natalis sapientia' utilisée par le président, certains la liant à Caen, la ville natale de Malouin, d'autres à sa famille lettrée. Après avoir reçu le bonnet, Malouin a prononcé un discours de remerciement, exprimant également la gratitude de M. Helvetius. Il a évoqué la Reine et la naissance du Duc d'Anjou, complimentant la Faculté pour son rôle de fournir des médecins au roi. Son discours, très applaudi pour sa clarté, a souligné l'excellence de la Faculté de Médecine de Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 2262-2265
« M. Hardion, de l'Académie des Inscriptions & Belles Lettres, fut reçu le 28. du mois dernier [...] »
Début :
M. Hardion, de l'Académie des Inscriptions & Belles Lettres, fut reçu le 28. du mois dernier [...]
Mots clefs :
Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Machine, Plomb
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « M. Hardion, de l'Académie des Inscriptions & Belles Lettres, fut reçu le 28. du mois dernier [...] »
M.Hardion, de l'Académie des Infcriptions &
Belles Lettres , fut reçu le 28. du mois dernier
dans l'Académie Françoife, à la place vacante par
la mort de l'Evêque d'Angers. Il fit un Difcours
de remerciment , auquel M. de Mirabaud , Chaneelier
, répondit au nom de l'Académie , & les
deux Difcours furent fort applaudis.
+
On apprend de Londres que le 3 de ce mois ,
le Commité du Confeil affemblé à Whitehall
accorda à M. Guillaume Wood la Charte d'incorporation
, ou le Privilege qu'il demandoit
pour faire fabriquer le fer qu'il a trouvé le
moyen de tirer de la mine du charbon de terre
dont nous avons parlé dans le dernier Mercure
avec la permiffion d'emprunter par foufcription
les fommes qui lui feront neceffaires pour l'établiffement
de fa Manufacture.
Le Docteur Green , Membre du College de
Clare
OCTOBRE. 1730. 2263
Clare à Cambridge , qui eft mort depuis peu ,
laiffé tout fon bien à ce College , à condition"
qu'on fera imprimer fes Ouvrages pofthumes &
qu'on diffequera fon corps pour en mettre le
fquelette dans la Bibliotheque du College , à
côté des Tablettes où font les Livres , dont il lus
a fait préfent de fon vivant..
M. Rifbrach , celebre Sculpteur de Londres ,"
travaille depuis un mois à un magnifique Maufolée
du feu Chevalier Ifaac Newton , Préfident
de la Societé Royale , qui fera placé dans l'E
glife de l'Abbaye de Weſtminſter.
Depuis quelques années il a été inventé en
Angleterre une Machine propre à faire des Tables
de plomb de 20 à 30. pieds de long , fur 5. de
large , aufquelles on a la liberté de donner telle
épaiffeur que l'on juge à propos , par le moyen
d'un Moulin ingénieufement conftruit , dont la
proprieté eft de réduire ces Tables à l'épaiffeur
défirée , en les rendant tout-à - fait unies & parfaitement
compactes , fans pores , pailles, vents , ni
foufflure ; enforte que les Ouvrages conftruits de
ce Plomb , font plus folides , plus beaux & neanmoins
bien moins chers que les autres faits à l'ordinaire,
parce qu'ils y employent beaucoup moins
de matiere.
L'utilité en a été fi bien connue en Angleterre,
que dans tout ce Royaume il ne s'employe plus
d'autre Plomb que celui qui eft fait & laminé au
Moulin.
Cette Machine a donné lieu à la conftruction
d'une autre plus parfaite & plus correcte , qui eſt
actuellement en France , où elle a été examinée
par l'Académie Royale des Sciences , fuivant fon
Certificat du 28. Janvier 1728. par lequel elle
rend compte des avantages confiderables que l'é-
G iiij tabliffe.
હું
2264 MERCURE DE FRANCE
1
1
tebliffe ment de cette Machine en France produ
à l'Etat & au Public.
Une Compagnie , perfuadée de tous ces avantages
, a obtenu pour Pufage de cette Machine un
Privilege exclufif du Roi , qui a été enregistré au
Parlement le 7. Septembre dernier , & en a établi
la fabrique au Fauxbourg S. Antoine , rue de Bercy
, proche le Port au Plâtre , où il y a tous les
jours un concours de Curieux & de Sçavans qui
yont en admirer la beauté.
Ce Plomb eft parfaitement égal , très - uni &
très-compacte,fans aucuns pores ni pailles ,& n'exige
que moitié d'épaiffeur pour avoir plus de
folidité que celui dont on s'eft fervi jufqu'à prefent.
Il eft beaucoup plus uni & plus poli , ainfi l'eau
n'y féjournera point , & parconfequent il fera
de p'us de durée.
Il eft beaucoup plus doux , & recevra mieux
tous les contours que l'on lui donnera , fans fe
fendre ni fe caffer , & il ne fera plus fujet à tant
de réparation.
Sa parfaite égalité fait qu'il fe peut facilement
pefer par fon toifé , ce qui leve tous les inconve
niens de fraude.
Il eft plus leger , ainfi il n'accablera pas les
Edifices fur lefquels il fera pofé, & n'obligera pas
à de fortes dépenfes de charpentes .
La grande extenfion de ces Tables exigera
très - peu de foudure dans les petits Ouvrages , on
s'en paffera entierement , & dans les grands on
n'en employera pas un cinquième.
Il eft aifé de conclure que la réduction fur la
matiere , la durée , l'épargne de foudure , celle des
réparations , feront plus des deux tiers de diminution
fur les Ouvrages de plomberies .
Il eft propre à toutes fortes d'ufages. La feule
vûë
OCTOBRE. 1730. 2265
vue de ce Plomb juftifie fenfiblement aux moins
connoiffeurs , ce qui eft ici avancé.
On en trouvera toûjours dans le Magazin de
toutes fortes de grandeurs & épaiffeurs.
Belles Lettres , fut reçu le 28. du mois dernier
dans l'Académie Françoife, à la place vacante par
la mort de l'Evêque d'Angers. Il fit un Difcours
de remerciment , auquel M. de Mirabaud , Chaneelier
, répondit au nom de l'Académie , & les
deux Difcours furent fort applaudis.
+
On apprend de Londres que le 3 de ce mois ,
le Commité du Confeil affemblé à Whitehall
accorda à M. Guillaume Wood la Charte d'incorporation
, ou le Privilege qu'il demandoit
pour faire fabriquer le fer qu'il a trouvé le
moyen de tirer de la mine du charbon de terre
dont nous avons parlé dans le dernier Mercure
avec la permiffion d'emprunter par foufcription
les fommes qui lui feront neceffaires pour l'établiffement
de fa Manufacture.
Le Docteur Green , Membre du College de
Clare
OCTOBRE. 1730. 2263
Clare à Cambridge , qui eft mort depuis peu ,
laiffé tout fon bien à ce College , à condition"
qu'on fera imprimer fes Ouvrages pofthumes &
qu'on diffequera fon corps pour en mettre le
fquelette dans la Bibliotheque du College , à
côté des Tablettes où font les Livres , dont il lus
a fait préfent de fon vivant..
M. Rifbrach , celebre Sculpteur de Londres ,"
travaille depuis un mois à un magnifique Maufolée
du feu Chevalier Ifaac Newton , Préfident
de la Societé Royale , qui fera placé dans l'E
glife de l'Abbaye de Weſtminſter.
Depuis quelques années il a été inventé en
Angleterre une Machine propre à faire des Tables
de plomb de 20 à 30. pieds de long , fur 5. de
large , aufquelles on a la liberté de donner telle
épaiffeur que l'on juge à propos , par le moyen
d'un Moulin ingénieufement conftruit , dont la
proprieté eft de réduire ces Tables à l'épaiffeur
défirée , en les rendant tout-à - fait unies & parfaitement
compactes , fans pores , pailles, vents , ni
foufflure ; enforte que les Ouvrages conftruits de
ce Plomb , font plus folides , plus beaux & neanmoins
bien moins chers que les autres faits à l'ordinaire,
parce qu'ils y employent beaucoup moins
de matiere.
L'utilité en a été fi bien connue en Angleterre,
que dans tout ce Royaume il ne s'employe plus
d'autre Plomb que celui qui eft fait & laminé au
Moulin.
Cette Machine a donné lieu à la conftruction
d'une autre plus parfaite & plus correcte , qui eſt
actuellement en France , où elle a été examinée
par l'Académie Royale des Sciences , fuivant fon
Certificat du 28. Janvier 1728. par lequel elle
rend compte des avantages confiderables que l'é-
G iiij tabliffe.
હું
2264 MERCURE DE FRANCE
1
1
tebliffe ment de cette Machine en France produ
à l'Etat & au Public.
Une Compagnie , perfuadée de tous ces avantages
, a obtenu pour Pufage de cette Machine un
Privilege exclufif du Roi , qui a été enregistré au
Parlement le 7. Septembre dernier , & en a établi
la fabrique au Fauxbourg S. Antoine , rue de Bercy
, proche le Port au Plâtre , où il y a tous les
jours un concours de Curieux & de Sçavans qui
yont en admirer la beauté.
Ce Plomb eft parfaitement égal , très - uni &
très-compacte,fans aucuns pores ni pailles ,& n'exige
que moitié d'épaiffeur pour avoir plus de
folidité que celui dont on s'eft fervi jufqu'à prefent.
Il eft beaucoup plus uni & plus poli , ainfi l'eau
n'y féjournera point , & parconfequent il fera
de p'us de durée.
Il eft beaucoup plus doux , & recevra mieux
tous les contours que l'on lui donnera , fans fe
fendre ni fe caffer , & il ne fera plus fujet à tant
de réparation.
Sa parfaite égalité fait qu'il fe peut facilement
pefer par fon toifé , ce qui leve tous les inconve
niens de fraude.
Il eft plus leger , ainfi il n'accablera pas les
Edifices fur lefquels il fera pofé, & n'obligera pas
à de fortes dépenfes de charpentes .
La grande extenfion de ces Tables exigera
très - peu de foudure dans les petits Ouvrages , on
s'en paffera entierement , & dans les grands on
n'en employera pas un cinquième.
Il eft aifé de conclure que la réduction fur la
matiere , la durée , l'épargne de foudure , celle des
réparations , feront plus des deux tiers de diminution
fur les Ouvrages de plomberies .
Il eft propre à toutes fortes d'ufages. La feule
vûë
OCTOBRE. 1730. 2265
vue de ce Plomb juftifie fenfiblement aux moins
connoiffeurs , ce qui eft ici avancé.
On en trouvera toûjours dans le Magazin de
toutes fortes de grandeurs & épaiffeurs.
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Résumé : « M. Hardion, de l'Académie des Inscriptions & Belles Lettres, fut reçu le 28. du mois dernier [...] »
En octobre 1730, M. Hardion a été accueilli à l'Académie Française pour succéder à l'Évêque d'Angers. Il a prononcé un discours de remerciement, auquel M. de Mirabaud, chancelier, a répondu au nom de l'Académie. Les deux discours ont été acclamés. À Londres, le 3 octobre, le Comité du Conseil a octroyé à M. Guillaume Wood une charte d'incorporation pour la fabrication de fer à partir du charbon de terre. Cette charte lui permet également d'emprunter les fonds nécessaires par souscription. Le Docteur Green, membre du College de Clare à Cambridge, a légué tous ses biens à ce collège. Il a imposé deux conditions : l'impression de ses œuvres posthumes et la conservation de son squelette dans la bibliothèque du collège. M. Risbrach, sculpteur renommé de Londres, travaille à la réalisation d'un mausolée pour le Chevalier Isaac Newton, ancien président de la Société Royale. Ce mausolée sera installé dans l'église de l'Abbaye de Westminster. En Angleterre, une machine innovante a été inventée pour produire des tables de plomb de grande taille et de haute qualité. Cette machine a été introduite en France et examinée par l'Académie Royale des Sciences, qui a souligné ses nombreux avantages. Une compagnie a obtenu un privilège exclusif du Roi pour exploiter cette machine, dont la fabrique est située au Faubourg Saint-Antoine, rue de Bercy. Le plomb produit est de meilleure qualité, plus durable et moins coûteux, offrant des avantages significatifs pour les travaux de plomberie.
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16
p. 2265-2269
Nouvelles Broderies à la maniere de Turquie, [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Porlier, connu pour les Broderies de Constantinople, toujours animé par le desir de se [...]
Mots clefs :
Broderie, Aiguille, Ouvrages, Matières, Constantinople, Turquie, Société des arts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Broderies à la maniere de Turquie, [titre d'après la table]
Le fieur Porlier , connu pour les Broderies de
Conftantinople , toujours animé par le defir de fe
diftinguer dans cet Art , vient de donner de nouvelles
marques de fon adreffe & de la délicateffe
du gout qu'il a toûjours eu pour ces fortes d'Ouvrages
, par une piece de Broderie , qu'il a préfentée
à la Societé des Arts , de laquelle il a
l'honneur d'être Membre. L'Approbation que
cette Compagnie lui en a donnée, fait affez connoître
le mérite de fon travail , fans qu'il foit néceffaire
de s'étendre ici là- deffus . On ſe bornera
à un précis de fon Mémoire fur la Broderie , dans
lequel il en releve l'excellence par l'origine , & il
en prouve l'utilité par l'ufage ; il donne auffi une
idée des Outils & des Matieres qui fervent à ce
Travail.
, pour
Sur l'origine de la Broderie , il s'en tient à
ce qui en eft dit dans l'Exode , au fujet de
Bezeleel & Pooliab , que Dieu avoit remplis de
fageffe & appellez par un choix particulier pour
travailler aux Ouvrages du Tabernacle lequel
ils firent les Rideaux , les Voiles & les Habits
des Grands - Prêtres , de fin lin , parſemé d'une
broderie excellente & agréablement variée
pour la diftribution des couleurs ; ce que l'Ecriture
exprime parfaitement, en difant que ces deux
hommes peignoient avec l'aiguille ; ce qui marque
que la Broderie étoit non -feulement connáé
en ce temps- là , mais auffi en ufage pour relever
la beauté des autres Ouvrages de ce faint Tabernacle,
L'Auteur infere delà que fi-tôt que la Broderiea
Gy eté
2266 MERCURE DE FRANCE
été en ufage , elle a trouvé la place dans les befoins
de ceux, qui par l'adreffe de leurs doigts, l'ont miſe
au jour, & que cette même utilité s'eft perpetuée
jufqu'à nous,puifque l'on voit encore aujourd'hui,
lorfque lesSouverains deffendent à leurs Sujets l'excés
du luxe , dont la Broderie fait partie , ils la
réfervent par leurs Edits pour décorer les Tem--
ples , pour leurs pompes particulieres , & celles
des perfonnes qui compofent leurs Cours, & pour
les Etrangers qui y réfident ; il remarque auffi ce
que les Poëtes ont dit de l'excellence & de l'utilité
de la Broderie. Il n'oublie pas dans Homere ,
la Ceinture de Venus; & dans l'Eneïde, que les Coribantes
ou Prêtreffes de Cybelle , étoient vétués
d'habits brodez à l'aiguille , & qu'Acet , Prince
fauvé des flammes de Troyes , tira de fon Tréfor
pour décorer le Maufolée de fon cher fits
Pallás , deux Voiles mêlez de pourpre & d'or ,
qui lui avoient été donnez par Didon , que cette
Reine avoit richement brodés elle- même . Il n'ou--
blie pas auffique Minerve , fous la figure de Mentor
, recommande à Idomenée de porter de la
Broderie au bas de fa robbe , pour être diftingué
d'une maniere conforme à fa Dignité . Il ajoûte
que fon Difciple Telemaque remarquoit entre les
belles qualitez qui le portoit à aimer Antiope ,
fon induſtrie pour les Ouvrages de Broderies ; &
qu'enfin , felon Ovide , la Broderie eft utile aux
Dieux mêmes , qui prenoient la peine de s'y occuper
quelquefois. Comme il le remarque au fixe
Livre de fes Métamorphofes , lorfqu'il décrit Minerve
jaloufe d'Arachné , qui ofa défier cette
Déeffe dans l'execution de cet Art , ce qui la mit
fi fort en colere , qu'elle en tira la cruelle vengeance
de la changer en Araignée ; ce Poéte pour
donner une jufte idée de l'Ouvrage de cette fille ,
dit que Venus allant en Prygie avec Junon & Mi
nery e
OCTOBRE . 1730. 2267
nérve , difputer la Pomme d'Or , elle étoit parée
d'un Chef- d'oeuvre forti des mains induftrieufes
d'Arachné , beauté que le Pirceau d'Apelles eût
été en peine de rendre plus accompli. Junon avoit
La Robbe peinte avec l'aiguille ; pour Minerve ,
comme Déeffe des Arts , ne voulant rien devoir
à une Mortelle , qui d'ailleurs étoit fa Rivale en
adreffe , elle s'étoit revétuë d'un habit tiffu de fes
propres mains;remarques qui prouvent clairement
l'antiquité & l'utilité de la Broderie que l'on devroit
cultiver avec autant de foin qu'une infinité
d'autres Arts à qui l'on donne des prérogatives
qu'elle pourroit fort bien partager avec eux. M.
Porlier auroit pû dire ici quelque chofe de la Broderie
que les Sauvages de Canada font avec les
Picqants des Porcs - Epics, teints en noir , en rouge
& en jaune , plus durable que celle de Soye ,
d'or & d'argent . Memoires de l'Académie des
Sciences.
L'Auteur paffé enfuite à la defcription des Inftrumens
& des matieres qui fervent à la Broderie,
il nomme les noms des differens points de Brodérie
, après quoi fuit un court Eloge de l'Aiguille
, premier Outil du Brodeur , par le fecours
duquel la Broderie imite la Sculpture & la Peinture
; la Sculpture , en ce qu'elle donne du relief
à l'Etoffe, & la Peinture , en ce que l'Aiguille fait
revivre les nuances de Soye , de Laine , d'Or &
d'Argent & autres matieres , avec la même har-´´
monie que le Pinceau & les couleurs . Il ajoûte
une idée de l'habileté que doit avoir le Brodeur
dans les differentes operations de fon travail , qui
font entr'autres de bien connoître les qualitez des
matieres qu'il employe , de fçavoir deffiner ,
du moins d'avoir affez de gout pour juger de la
bonté des Deffeins qui lui font prefentez , &
l'effet qu'ils doivent faire dans l'execution.
Govje, Lee.
2268 MERCURE DE FRANCE
Le fieur Porlier termine fon Memoire par la
Deſcription de la Broderie qu'il pratique & qui
lui eft particuliere , laquelle il a apprife en Turquie
, & qui n'étoit connue cy - devant en France
que par les differens Morceaux qui en étoient apportez
fous les noms de Toillettes , de Mouchoirs,
de Robbes , de Ceintures , &c. toutes Pieces qui
' attiroient l'admiration de ceux qui les acheptoient
& des Ouvriers en Broderie , fans que les uns ni
les autres fe foient jamais donné la peine de découvrir
de quelle façon cet Ouvrage s'executoit.
Le fieur Porlier a par fa patience & par fon ap
plication , porté à un fi grand point de perfection
cette Broderie , qu'il doit avoir lieu d'efperer
qu'on s'adreffera à lui pour executer les plus beaux
& les plus riches Ouvrages de cette efpece . Sa
demeure eft à Paris , ruë neuve S. Etienne , près
les Peres de la Doctrine Chrétienne , chez M. le
Roux , au fecond Appartement fur le devant ,
Quartier S. Marceau.
COPIE DE L'APPROBATION
de MS de la Societé des Arts. ·
Xtrait des Regifires de la Societé des Arts.
EuDimanches
>
Du Dimanche 6 Août 1735. Ce jour le fieur
Porlier, Affocié en la Claffe des Arts de gout de
ladite Societé , a prefenté à la Compagnie un
Memoire fur la Broderie & une Mantille de
Gafe d'Italie , brodée à deux envers Or &
Soyes qu'il a executé de fes mains , le Deffein
qui eft de fa compofition , eft d'un gout étranger
& bien entendu , tous les Rinceaux font en
or & àjour , dans lesquels paffent des fleurs &
feuillages dont les nuances font très vives &
aufi - bienfondues qu'elles le pourroient être dans
la Miniature la plus parfaite ; cet Ouvrage
contient tous les differens points qui fe pratiquent
OCTOBRE . 1730 . 2269
·
quent en Turquie & dans les Indes , qu'aucun
Brodeur de l'Europe n'avoit pú imiter jusqu'à
prefent ; la Compagnie a jugé que cette maniere
de broder pratiquée par te fieur Porlier , pouvoit
être utile au Public , en foi de quoi , voulant
lui donner une preuve certaine de fon habileté
en cet Art , je lui ai délivré le prefent
Certificat pour lui fervir où befoin fera. A Paris
, ce 25. Août 1730. Signé , HYNAULT ,
Secretaire de ladite Societé.
Conftantinople , toujours animé par le defir de fe
diftinguer dans cet Art , vient de donner de nouvelles
marques de fon adreffe & de la délicateffe
du gout qu'il a toûjours eu pour ces fortes d'Ouvrages
, par une piece de Broderie , qu'il a préfentée
à la Societé des Arts , de laquelle il a
l'honneur d'être Membre. L'Approbation que
cette Compagnie lui en a donnée, fait affez connoître
le mérite de fon travail , fans qu'il foit néceffaire
de s'étendre ici là- deffus . On ſe bornera
à un précis de fon Mémoire fur la Broderie , dans
lequel il en releve l'excellence par l'origine , & il
en prouve l'utilité par l'ufage ; il donne auffi une
idée des Outils & des Matieres qui fervent à ce
Travail.
, pour
Sur l'origine de la Broderie , il s'en tient à
ce qui en eft dit dans l'Exode , au fujet de
Bezeleel & Pooliab , que Dieu avoit remplis de
fageffe & appellez par un choix particulier pour
travailler aux Ouvrages du Tabernacle lequel
ils firent les Rideaux , les Voiles & les Habits
des Grands - Prêtres , de fin lin , parſemé d'une
broderie excellente & agréablement variée
pour la diftribution des couleurs ; ce que l'Ecriture
exprime parfaitement, en difant que ces deux
hommes peignoient avec l'aiguille ; ce qui marque
que la Broderie étoit non -feulement connáé
en ce temps- là , mais auffi en ufage pour relever
la beauté des autres Ouvrages de ce faint Tabernacle,
L'Auteur infere delà que fi-tôt que la Broderiea
Gy eté
2266 MERCURE DE FRANCE
été en ufage , elle a trouvé la place dans les befoins
de ceux, qui par l'adreffe de leurs doigts, l'ont miſe
au jour, & que cette même utilité s'eft perpetuée
jufqu'à nous,puifque l'on voit encore aujourd'hui,
lorfque lesSouverains deffendent à leurs Sujets l'excés
du luxe , dont la Broderie fait partie , ils la
réfervent par leurs Edits pour décorer les Tem--
ples , pour leurs pompes particulieres , & celles
des perfonnes qui compofent leurs Cours, & pour
les Etrangers qui y réfident ; il remarque auffi ce
que les Poëtes ont dit de l'excellence & de l'utilité
de la Broderie. Il n'oublie pas dans Homere ,
la Ceinture de Venus; & dans l'Eneïde, que les Coribantes
ou Prêtreffes de Cybelle , étoient vétués
d'habits brodez à l'aiguille , & qu'Acet , Prince
fauvé des flammes de Troyes , tira de fon Tréfor
pour décorer le Maufolée de fon cher fits
Pallás , deux Voiles mêlez de pourpre & d'or ,
qui lui avoient été donnez par Didon , que cette
Reine avoit richement brodés elle- même . Il n'ou--
blie pas auffique Minerve , fous la figure de Mentor
, recommande à Idomenée de porter de la
Broderie au bas de fa robbe , pour être diftingué
d'une maniere conforme à fa Dignité . Il ajoûte
que fon Difciple Telemaque remarquoit entre les
belles qualitez qui le portoit à aimer Antiope ,
fon induſtrie pour les Ouvrages de Broderies ; &
qu'enfin , felon Ovide , la Broderie eft utile aux
Dieux mêmes , qui prenoient la peine de s'y occuper
quelquefois. Comme il le remarque au fixe
Livre de fes Métamorphofes , lorfqu'il décrit Minerve
jaloufe d'Arachné , qui ofa défier cette
Déeffe dans l'execution de cet Art , ce qui la mit
fi fort en colere , qu'elle en tira la cruelle vengeance
de la changer en Araignée ; ce Poéte pour
donner une jufte idée de l'Ouvrage de cette fille ,
dit que Venus allant en Prygie avec Junon & Mi
nery e
OCTOBRE . 1730. 2267
nérve , difputer la Pomme d'Or , elle étoit parée
d'un Chef- d'oeuvre forti des mains induftrieufes
d'Arachné , beauté que le Pirceau d'Apelles eût
été en peine de rendre plus accompli. Junon avoit
La Robbe peinte avec l'aiguille ; pour Minerve ,
comme Déeffe des Arts , ne voulant rien devoir
à une Mortelle , qui d'ailleurs étoit fa Rivale en
adreffe , elle s'étoit revétuë d'un habit tiffu de fes
propres mains;remarques qui prouvent clairement
l'antiquité & l'utilité de la Broderie que l'on devroit
cultiver avec autant de foin qu'une infinité
d'autres Arts à qui l'on donne des prérogatives
qu'elle pourroit fort bien partager avec eux. M.
Porlier auroit pû dire ici quelque chofe de la Broderie
que les Sauvages de Canada font avec les
Picqants des Porcs - Epics, teints en noir , en rouge
& en jaune , plus durable que celle de Soye ,
d'or & d'argent . Memoires de l'Académie des
Sciences.
L'Auteur paffé enfuite à la defcription des Inftrumens
& des matieres qui fervent à la Broderie,
il nomme les noms des differens points de Brodérie
, après quoi fuit un court Eloge de l'Aiguille
, premier Outil du Brodeur , par le fecours
duquel la Broderie imite la Sculpture & la Peinture
; la Sculpture , en ce qu'elle donne du relief
à l'Etoffe, & la Peinture , en ce que l'Aiguille fait
revivre les nuances de Soye , de Laine , d'Or &
d'Argent & autres matieres , avec la même har-´´
monie que le Pinceau & les couleurs . Il ajoûte
une idée de l'habileté que doit avoir le Brodeur
dans les differentes operations de fon travail , qui
font entr'autres de bien connoître les qualitez des
matieres qu'il employe , de fçavoir deffiner ,
du moins d'avoir affez de gout pour juger de la
bonté des Deffeins qui lui font prefentez , &
l'effet qu'ils doivent faire dans l'execution.
Govje, Lee.
2268 MERCURE DE FRANCE
Le fieur Porlier termine fon Memoire par la
Deſcription de la Broderie qu'il pratique & qui
lui eft particuliere , laquelle il a apprife en Turquie
, & qui n'étoit connue cy - devant en France
que par les differens Morceaux qui en étoient apportez
fous les noms de Toillettes , de Mouchoirs,
de Robbes , de Ceintures , &c. toutes Pieces qui
' attiroient l'admiration de ceux qui les acheptoient
& des Ouvriers en Broderie , fans que les uns ni
les autres fe foient jamais donné la peine de découvrir
de quelle façon cet Ouvrage s'executoit.
Le fieur Porlier a par fa patience & par fon ap
plication , porté à un fi grand point de perfection
cette Broderie , qu'il doit avoir lieu d'efperer
qu'on s'adreffera à lui pour executer les plus beaux
& les plus riches Ouvrages de cette efpece . Sa
demeure eft à Paris , ruë neuve S. Etienne , près
les Peres de la Doctrine Chrétienne , chez M. le
Roux , au fecond Appartement fur le devant ,
Quartier S. Marceau.
COPIE DE L'APPROBATION
de MS de la Societé des Arts. ·
Xtrait des Regifires de la Societé des Arts.
EuDimanches
>
Du Dimanche 6 Août 1735. Ce jour le fieur
Porlier, Affocié en la Claffe des Arts de gout de
ladite Societé , a prefenté à la Compagnie un
Memoire fur la Broderie & une Mantille de
Gafe d'Italie , brodée à deux envers Or &
Soyes qu'il a executé de fes mains , le Deffein
qui eft de fa compofition , eft d'un gout étranger
& bien entendu , tous les Rinceaux font en
or & àjour , dans lesquels paffent des fleurs &
feuillages dont les nuances font très vives &
aufi - bienfondues qu'elles le pourroient être dans
la Miniature la plus parfaite ; cet Ouvrage
contient tous les differens points qui fe pratiquent
OCTOBRE . 1730 . 2269
·
quent en Turquie & dans les Indes , qu'aucun
Brodeur de l'Europe n'avoit pú imiter jusqu'à
prefent ; la Compagnie a jugé que cette maniere
de broder pratiquée par te fieur Porlier , pouvoit
être utile au Public , en foi de quoi , voulant
lui donner une preuve certaine de fon habileté
en cet Art , je lui ai délivré le prefent
Certificat pour lui fervir où befoin fera. A Paris
, ce 25. Août 1730. Signé , HYNAULT ,
Secretaire de ladite Societé.
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Résumé : Nouvelles Broderies à la maniere de Turquie, [titre d'après la table]
Le sieur Porlier, connu pour ses Broderies de Constantinople, a récemment présenté une œuvre de broderie à la Société des Arts, dont il est membre. Cette pièce a été approuvée par la Société, validant ainsi la qualité et la délicatesse de son travail. Dans son mémoire sur la broderie, Porlier met en avant l'excellence et l'utilité de cet art, en s'appuyant sur des références bibliques et littéraires. Il mentionne l'origine de la broderie dans le livre de l'Exode, où Bézéléel et Pooliab, inspirés par Dieu, réalisèrent des ouvrages brodés pour le Tabernacle. Il cite également des exemples tirés de l'Iliade, de l'Énéide et des Métamorphoses d'Ovide, illustrant ainsi l'antiquité et l'importance de la broderie. Porlier décrit ensuite les outils et les matières utilisés en broderie, soulignant l'habileté nécessaire pour maîtriser cet art. Il conclut son mémoire en détaillant la technique de broderie turque qu'il a perfectionnée et qui n'était pas connue en France avant lui. Cette technique, apprise en Turquie, a été admirée pour sa complexité et sa beauté. La Société des Arts a reconnu l'utilité publique de cette technique et a délivré un certificat attestant de l'habileté de Porlier. Sa demeure est située à Paris, rue neuve S. Étienne, près des Pères de la Doctrine Chrétienne, chez M. le Roux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 2269-2270
« Le 25. & le 26. du mois dernier, on pesa à des Balances construites avec de la charpente & une [...] »
Début :
Le 25. & le 26. du mois dernier, on pesa à des Balances construites avec de la charpente & une [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Cloches
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texteReconnaissance textuelle : « Le 25. & le 26. du mois dernier, on pesa à des Balances construites avec de la charpente & une [...] »
Le 25. & le 26. du mois dernier , on peſa à des
Balances conftruites avec de la charpente & une
Romaine , fur le Port S. Nicolas , les deux groffes
Cloches & les quatre petites , que le fieur Martin
a fondues ici pour le Roi de Portugal , & qu'on
doit embarquer fur la Riviere pour le Havre &
Lisbonne . L'une des groffes pefe 20990. livres ,
& l'autre 19834. Les 4. petites pefent 6000. liv.-
On prétend que toutes ces Cloches n'ont ni le
poids , ni les proportions requifes , & que le Fondeur
n'y a pas employé , à beaucoup près , tout
le Métail qui lui a été fourni .
On mande de Genes , que les huit Cloches que
Te Roi de Portugal y a fait fondre & qu'on a embarquées
pour Lisbonne,pefent près de 64milliers
On a appris de Londres , qu'on y avoit embar
qué pour Lisbonne , deux Globes de cuivre , Pun
Celeſte & l'autre Terreftre , de 42. pouces de dia--
metre , qui y ont été faits pour le Roi de Por
tugal.
Sur
2270 MERCURE DE FRANCE
DES TROPES , ou des differens Sens dans
lefquels on peut prendre un même mot dans une
même Langue. Ouvrage utile pour l'intelligence
des Auteurs , & qui peut fervir d'introduction à
la Rhétorique & à la Logique. Par M. du Marfais.
A Paris , ruë S. Jacques , Chez la Veuve
de Jean - Baptifte Brocas, au Chef S. Jean. in- 8.
Nous croyons que cet Ouvrage fera reçû fa
vorablement du Public.
Sur la Mort de la Chienne du Chevalier
de Folard.
TACALINA, FESTIVISSIMA. AC. OMNIUM. CAEST.
TELLARUM. HIC. SIT A.
MOX. HERI. DELICIA . NUNC.
MOEROR. INGEN S. AC. DESIDERIUM.
O. MALA. MORS. CUR.
IACALINAM. HUMANUM. PENE .
INTELLECTUM. SORTITAM.
GRATIS . RELUCTANTIBUS. TAM ›
DIRE. TRUCIDASTI.
Le fieur Dugeron , ancien Chirurgien d'Armée,
donne encore avis qu'il a le fecret d'une Opiat
fans gout , qui préferve les dents de fe gâter &
de tomber. Il demeure au grand Cloître fainte
Opportune , à Paris.
Balances conftruites avec de la charpente & une
Romaine , fur le Port S. Nicolas , les deux groffes
Cloches & les quatre petites , que le fieur Martin
a fondues ici pour le Roi de Portugal , & qu'on
doit embarquer fur la Riviere pour le Havre &
Lisbonne . L'une des groffes pefe 20990. livres ,
& l'autre 19834. Les 4. petites pefent 6000. liv.-
On prétend que toutes ces Cloches n'ont ni le
poids , ni les proportions requifes , & que le Fondeur
n'y a pas employé , à beaucoup près , tout
le Métail qui lui a été fourni .
On mande de Genes , que les huit Cloches que
Te Roi de Portugal y a fait fondre & qu'on a embarquées
pour Lisbonne,pefent près de 64milliers
On a appris de Londres , qu'on y avoit embar
qué pour Lisbonne , deux Globes de cuivre , Pun
Celeſte & l'autre Terreftre , de 42. pouces de dia--
metre , qui y ont été faits pour le Roi de Por
tugal.
Sur
2270 MERCURE DE FRANCE
DES TROPES , ou des differens Sens dans
lefquels on peut prendre un même mot dans une
même Langue. Ouvrage utile pour l'intelligence
des Auteurs , & qui peut fervir d'introduction à
la Rhétorique & à la Logique. Par M. du Marfais.
A Paris , ruë S. Jacques , Chez la Veuve
de Jean - Baptifte Brocas, au Chef S. Jean. in- 8.
Nous croyons que cet Ouvrage fera reçû fa
vorablement du Public.
Sur la Mort de la Chienne du Chevalier
de Folard.
TACALINA, FESTIVISSIMA. AC. OMNIUM. CAEST.
TELLARUM. HIC. SIT A.
MOX. HERI. DELICIA . NUNC.
MOEROR. INGEN S. AC. DESIDERIUM.
O. MALA. MORS. CUR.
IACALINAM. HUMANUM. PENE .
INTELLECTUM. SORTITAM.
GRATIS . RELUCTANTIBUS. TAM ›
DIRE. TRUCIDASTI.
Le fieur Dugeron , ancien Chirurgien d'Armée,
donne encore avis qu'il a le fecret d'une Opiat
fans gout , qui préferve les dents de fe gâter &
de tomber. Il demeure au grand Cloître fainte
Opportune , à Paris.
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Résumé : « Le 25. & le 26. du mois dernier, on pesa à des Balances construites avec de la charpente & une [...] »
Le 25 et 26 du mois précédent, des cloches fondues par le sieur Martin pour le Roi de Portugal ont été pesées sur le Port Saint-Nicolas. Les deux grandes cloches pesaient respectivement 20990 et 19834 livres, tandis que les quatre petites pesaient 6000 livres au total. Cependant, ces cloches ne répondent pas aux exigences de poids et de proportions requises, et le fondeur n'a pas utilisé tout le métal fourni. De Gênes, il est signalé que huit cloches destinées à Lisbonne pèsent environ 64000 livres. De Londres, deux globes en cuivre, l'un céleste et l'autre terrestre, de 42 pouces de diamètre, ont été embarqués pour Lisbonne à la demande du Roi de Portugal. Par ailleurs, un ouvrage intitulé 'Des Tropes, ou des différents Sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même Langue' par M. du Marsais a été publié à Paris. Cet ouvrage est jugé utile pour l'intelligence des auteurs et peut servir d'introduction à la rhétorique et à la logique. Enfin, un avis de décès pour la chienne du Chevalier de Folard a été publié, ainsi qu'une annonce du sieur Dugeron, ancien chirurgien d'armée, proposant un opiat sans goût pour préserver les dents.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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