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1
p. 280-282
Benéfices donnez par le Roy, [titre d'après la table]
Début :
Le Roy ne voulant s'occuper le jour de Pasques qu'à [...]
Mots clefs :
Religion, Abbayes, Abbé, Décès, Évêque, Diocèse, Démission, Bénéfices
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texteReconnaissance textuelle : Benéfices donnez par le Roy, [titre d'après la table]
Le Roy ne voulant s'occuper
le jour de Paſques qu'à
des chofes qui regardent, la
Religion , donna pluſieurs
Abbayes . M l'Abbé de la
Chaftre,Neveu de Madame
la Mareſchale de Humieres,
fut nommé à celle de Saint
Sever , vacante par la mort de
M' l'Eveſque d'Aire . Cette
Abbaye eſt dans le meſme
Eveſché. L'Abbaye de Saint
Victor de Caux Diocéſe de
Roüen, fut donnée àM l'Abbé
de Beauvau , Fils de M' le
Marquis duRivau. Elle estoit
vacante par la démiſſionvo.
4
GALANT 281
lontaire de M'le Comte de
Clere,&M-l'Abbé de la Motte,
Chanoine , & Archidiacte
de l'Eglife de Paris,& frere de
Medela Motte Intendant des
Bâtimens de fa Majesté , cut
l'Abbaye de Maffay Dioceſe
de Bourges , vacante par la
mortdeM' l'Abbé Bourdelot.
Ce premier s'eftoit démis de
I'Abbaye de Vertus Diocéſe
deChalons en Champagne,
que Sa Majefté a donnée à
MF'Abbé de Lufancy , Do-
Steur de la Maiſon de Sorbonne,
& Frere de M de
Lifancy , qui a cité Capitai
Avril 168 Aa
•
28 MERCURE
ne aux Gardes. Quelques
jours auparavant Madame
de Vaudetar avoit efté pour
veue de l'Abbaye de Saint
Leger de Preaux , Ordre de
Saint Benoift , Diocéſe de Li
fieux , vacante par la démis
fion de Madame Olivier de
Neuville.
le jour de Paſques qu'à
des chofes qui regardent, la
Religion , donna pluſieurs
Abbayes . M l'Abbé de la
Chaftre,Neveu de Madame
la Mareſchale de Humieres,
fut nommé à celle de Saint
Sever , vacante par la mort de
M' l'Eveſque d'Aire . Cette
Abbaye eſt dans le meſme
Eveſché. L'Abbaye de Saint
Victor de Caux Diocéſe de
Roüen, fut donnée àM l'Abbé
de Beauvau , Fils de M' le
Marquis duRivau. Elle estoit
vacante par la démiſſionvo.
4
GALANT 281
lontaire de M'le Comte de
Clere,&M-l'Abbé de la Motte,
Chanoine , & Archidiacte
de l'Eglife de Paris,& frere de
Medela Motte Intendant des
Bâtimens de fa Majesté , cut
l'Abbaye de Maffay Dioceſe
de Bourges , vacante par la
mortdeM' l'Abbé Bourdelot.
Ce premier s'eftoit démis de
I'Abbaye de Vertus Diocéſe
deChalons en Champagne,
que Sa Majefté a donnée à
MF'Abbé de Lufancy , Do-
Steur de la Maiſon de Sorbonne,
& Frere de M de
Lifancy , qui a cité Capitai
Avril 168 Aa
•
28 MERCURE
ne aux Gardes. Quelques
jours auparavant Madame
de Vaudetar avoit efté pour
veue de l'Abbaye de Saint
Leger de Preaux , Ordre de
Saint Benoift , Diocéſe de Li
fieux , vacante par la démis
fion de Madame Olivier de
Neuville.
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2
p. 100-102
BENEFICES.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Flaran, à Mr l'Abbé [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Abbé
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES.
BENEFICES.
Le Roy a donné l'Abbaye
de Flaran,à Mr l'Abbé
de Monchan,
Celle du Palais, à Mr
l'Abbé de la Deveze. Il y a
un Bourg nommé Palais,
sîtué à quatre lieuës de la
Ville de Nantes,& renommé
pour avoir donné la
inelance au fameux Pierre
Abélard, Précepteur &ensuite
Mary de la Belle Heloïse,
niéce de Fulbert)Cha..
noine de Nostre-Dame.
CelledeNifors,del'OrdredeCisteaux,
àMrl'Abbé
Ollé. Cette Abbaye
appellée autrementBénissons
Dieu.cil dans le Diocese de
Comminges,& elle fut sondée
en iil3.
Celle d'Aroüaise.au Pred'Ambrine.
Il y a un Bourg
de ce nom ,
situé entre Bapaume&
Perone.
Celle de Landeve - , ou
Landevenech
, au Pere de
Vau.Elleestdel'Ordre deS.
Benoist, & dans le Diocese,
de Quimpercorentin
Le Roy a donné l'Abbaye
de Flaran,à Mr l'Abbé
de Monchan,
Celle du Palais, à Mr
l'Abbé de la Deveze. Il y a
un Bourg nommé Palais,
sîtué à quatre lieuës de la
Ville de Nantes,& renommé
pour avoir donné la
inelance au fameux Pierre
Abélard, Précepteur &ensuite
Mary de la Belle Heloïse,
niéce de Fulbert)Cha..
noine de Nostre-Dame.
CelledeNifors,del'OrdredeCisteaux,
àMrl'Abbé
Ollé. Cette Abbaye
appellée autrementBénissons
Dieu.cil dans le Diocese de
Comminges,& elle fut sondée
en iil3.
Celle d'Aroüaise.au Pred'Ambrine.
Il y a un Bourg
de ce nom ,
situé entre Bapaume&
Perone.
Celle de Landeve - , ou
Landevenech
, au Pere de
Vau.Elleestdel'Ordre deS.
Benoist, & dans le Diocese,
de Quimpercorentin
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Résumé : BENEFICES.
Le roi a attribué plusieurs abbayes à divers bénéficiaires. L'abbaye de Flaran a été donnée à l'Abbé de Monchan. Celle du Palais, ayant accueilli Pierre Abélard, a été attribuée à l'Abbé de la Deveze. L'abbaye de Nifors, fondée en 1133, a été attribuée à l'Abbé Ollé. L'abbaye d'Aroüaise a été donnée au Prieur Ambrine. Enfin, l'abbaye de Landevenec a été attribuée au Père de Vau.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 53-61
« Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Début :
Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Abbé, Majesté, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Sa Majesté donna I)Abbaye
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
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Résumé : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Le texte mentionne plusieurs nominations et informations concernant des abbayes en France. Sa Majesté a attribué l'Abbaye de Saint-Florent-lez-Saumur, de l'Ordre de Saint-Benoît et située près de Saumur, à François de Berton de Crillon, Évêque de Vence. Cette abbaye est distincte de Saint-Florent-le-Vieux, fondée au septième siècle sur les lieux de retraite de Saint Florent, un disciple de Saint Martin. L'abbaye actuelle a été reconstruite après avoir été pillée par les Normands et détruite en 1025. D'autres abbayes mentionnées incluent celle de la Creste, donnée à Antoine Charpin de Gennetines, Évêque de Limoges, et située dans le Diocèse de Langres. L'Abbaye de Montiers-Ramey, fondée en 837 par le prêtre Adremar, a été attribuée à Pierre de Pardaillan de Gondrin, Chanoine de Paris. L'Abbaye de Tulley, de l'Ordre de Cîteaux, a été confiée à l'Abbé Trudaine. L'Abbaye de Laumosne, également de l'Ordre de Cîteaux, a été donnée à l'Abbé Martineau de Prince. L'Abbaye de Bonnevaux, fondée par le Pape Calixte II, a été attribuée à l'Abbé Carpinel. L'Abbaye de la Vernuce, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été confiée à l'Abbé Berjavel. Enfin, l'Abbaye de Saint-Loup, de l'Ordre de Cîteaux, a été présentée à Me de Chastillon par le Duc d'Orléans.
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4
p. 217-247
Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
Début :
Le Pape a fait une promotion de dix-huit Cardinaux [...]
Mots clefs :
Cardinaux, Pape, Église, Rome, Clergé, Diocèse, Évêques, Diacres, Sainteté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
ifcours fur l'origine & la
dignité de Cardinal.
LEPape a fait une pro-
&
motion de dix- huit Cardi
naux le 18. du mois de May,
il en a declaré onze
s'en eft refervé fept inpetto.
Onfera bien aife d'apprendre l'origine de cette dignité , qui eft à preſent la ſeconde de l'Eglife , le Pape
en eftant le chef.
Les Papes , à l'imitation
de faint Pierre & de fes
fucceffeurs , font tousjours
demeurez Evefques de RoJuin 1712.
T
218 MERCURE
me, quoyqu'ils fuffent eftablis de Dieu le chefdetous
les Chreftiens , cette ville
eftant le premier Eveſché
du monde, & le lieu particulier de leur refidence.
De là eft venu que ne
pouvant entrer eux - mefmes dans le détail du gouvernement de leur Dioceſe
pendant qu'ils avoient à
regler le fpirituel de toute
la terre,ils firent choix d'un
certain nombre d'Evef
ques , de Preftres , & de
Diacres, pour les foulager,
comme autant de Coadju
GALANT. 219
teurs , & de Vicaires.
Les premiers faifoient la
fonction d'Evefques dans
le détroit de Rome , à la
place du Pape , & avoient
chacun leur Eglife particuliere dans l'enceinte du
Dioceſe.
Les Preftres eftoient Titulaires des Paroiffes de la
ville , & prenoient la conduite des ames comme les.
Curez font aujourd'huy
& les Diacres avoient le
foin de quelques Eglifes ou
Chapelles de devotion qu'-
ils tenoient en Diaconies,
Tij
220 MERCURE
& devoient affifter le Pape
quand il officioit publiquement.
* Ces trois Ordres eurent
le nom de Cardinati ou Car
dinales , pour dire qu'ils eftoient les premiers & les
Chefs des autres , & que
c'eftoit fous leur conduite
que rouloient toutes les affaires du Dioceſe ; & parce que les Preftres & les
Diacres de quelques autres
villes prirent aufſi le meſme nom de Cardinaux
afin de fe diftinguer des autres Preftres, & des autres
GALANT. 221
Diacres qui leur eftoient inferieurs & foumis , les Papes ordonnerent qu'il n'y
auroit que ceux qu'ils avoient choifis , qui le pourroient honorer du titre de
Cardinal , ce qui a eſté inviolablement obfervé par
lafuite dans toute l'Italie.
Avec le temps ces digni
tez ſe font rendues fort recommandables. Les Papes
qui ne choififfoient pour
Cardinaux que des perfonnes d'un merite diftingué,commencerent àavoir
une entiere confiance en
T iij
222 MERCURE
eux , ils les reveftirent des
principales charges & dignitez, ils leur donnerent
le premier rang dans tous
les tribunaux , & dans toutes les Congregations ; ils
leur mirent en mainles affaires les plus importantes ;
ils les firent leurs Confeillers d'Eftat , pour le temporel , & pour le fpirituel
de leur Royaume , ne reglerent prefque plus rien
que par leur avis , & par
leur confeil , de forte que
peu à peu ils font montez
au faifte de la gloire oùnous.
GALANT. 223
E
les voyons , & fe trouvent
aujourd'huy les premiers
du Clergé , faifant la meſmefigure dans l'Eſtat Ecclefiaftique que faiſoient
autrefois les Senateurs Romains dans l'ancienne
Rome.
pas
Mais ce qui releve infiniment l'éclat de ce haut
rang & leur donne le
au deffus des Evefques &
des Patriarches mefmes ,
c'eſt la puiffance qu'ils ont
dans l'Eglife durant le Siege vacant, le droit d'élire
le nouveau Pape , & l'a
T iiij
224 MERCURE
vantage d'eftre les feuls fur
qui tombe cette élection
les Confiftoires dont ils
font les membres , comme
le Pape en eft le chef.
Ces grandes prérogati
ves leur ont acquis le titre
de Princes de l'Eglife , &
en cette qualité ils prétendent aller de pair avec les
Teftes couronnées, &trouventpeu de Princes en Ita
lie qui leur veuillent difputer le pas ; auffi ont-ils des
marques exterieures qui
font connoiftre la gran
deur d'une dignité fi émi-
GALANT. 225
mente , les fouverains Pontifesont voulu qu'ils fuffent
veftus de pourpre , & principalement quand ils paroiffent en public.
Innocent IV. fut le premier qui leur donna le chapeau rouge au Concile de
Lyon en 1244. Boniface
VIII. permit aux Cardinaux feculiers de porter
l'habit rouge , quand les
Papes commencerent à ſe
veftir de blanc. Paul III.
leur accorda le Bonnet
rouge , & enfin Gregoire
XIV. permit aux Cardi-
226 MERCURE
nota
naux Religieux de le por
ter voulant neanmoins
qu'ils continuaffent tousjours à s'habiller de la couleur de leur Ordre
queles Clercs Reguliers ne
retiennent point la couleur
de l'Ordre quand ils font
faits Cardinaux , mais ils
prennent la pourpre commeles Cardinaux feculiers
Toutes ces differentes
couleurs ne font pas fans
raifon, &fans quelque forte de myftere : le Pape eft
veftu de blanc pour donner à entendre que fa vie
GALANT. 227
doit eftre plus pure & plus
nette que celle de tous les
autres Chreftiens , & qu'il
faudroit eftre fans tache &
fans deffaut, s'il le pouvoit,
pour s'affeoir dans la chaire
de faint Pierre.
La pourpre eft la couleur des Rois & des Empereurs , mais cette couleur a
efté donnée encore aux
Cardinaux pour les faire
reffouvenir qu'ils doivent
eftre tousjours preſts à repandre leur fang quand il
s'agit de fouftenir les interefts de la foy , c'eſt pour
118 MERCURE
cette raison qu'ils portent
l'habit rouge dans les jours
ordinaires qui eft la pourpre naturelle , & la veritable couleur du fang , an
lieu que dans les jours de
trifteffe ils prennent le violet qui eft une couleur de
pourpre plus lugubre &
plus obfcure , & qui imite
affez le fang livide d'un
homme accablé de maladies &dechagrins , & parce que durant deux jours
de l'année qui font le troifiéme Dimanche de l'Advent , & le quatriéme de
GALANT. 229
Carefme , l'Eglife mefle
un peu dejoye dans fa trif
teffe , comme ayant paffé
la moitié du temps de penitence , & fe voyant approcher des jours heureux
de la Naiffance , & de la
Refurrection du Sauveur,
alors les Cardinaux prennent une eftoffe de roſe feche , qui eft beaucoup plus
rouge que le violet , & qui
neanmoins eft plus fombre
que le rouge mefme.
Pour les Cardinaux Religieux ils ont retenu jufqu'aprefent la couleur de
230 MERCURE
leur Ordre fur leurs habits,
à l'exception des Clercs Reguliers , comme je l'ay dit
cy. devant , & les Papes ont
voulu faire connoiftre exterieurement par là l'eftime qu'ils ont tousjours faites de la hierarchie Regu
liere , voulant bien l'admettre avec la Seculiere
dans tous les honneurs du
Clergé , ils leur ont ſeulement accordé le Chapeau,
le Bonnet , & la Calotte
rouge, pour les diſtinguer
des autres Prélats.
Al'égard du nombredes
GALANT. 231
Cardinaux , il n'a pas tousjours efté le meſme , quelques uns prétendent qu'ils
n'eftoient que vingt- cinq
dans les premiers fiecles, &
que Rome eftant divifée en
vingt- cinq paroiffes , ils
en eftoient les Curez &
les Paſteurs ; maisfans aller
ficavant dans l'antiquité ,
contentons- nous des fiecles plus recens , nous trouverons qu'ils ont efté longtemps fixez à cinquantetrois , dont il y en avoir
fept d'Evefques, vingt huit
de Preftres , & dix - huit de
232 MERCURE
Diacres ; les Evefques eftoient les coadjuteurs du
Pape dans le Dioceſe de
Rome , & préfidoient fur
le Clergé , les vingt - huit
Preftres faifoient l'office de
Vicaires du Pape, & avoient
chacun une Eglife particuliere dans Rome où ils exerçoient toutes les fonctions parochiales , les dixhuit Diacres avoient auffi
chacun leur Eglife dans les
quatorze quartiers de la
Ville qui eftoit leur Diaconé particulier. Ce nombre.
fut fort alteré , & diminua
quand
GALANT. 233
quand les Papes ont negli
gé de pourvoir aux places
vacantes des titres, ou qu'ils
les ont donné en comman
de, & au contraire ileft de
beaucoup augmenté lorfqu'ils en ont créé de nouveaux.
Quand Nicolas III. fut
éleu Pape , il n'y avoit que
huit Cardinaux , & peu avant la mort d'Alexandre
IV. il ne s'en trouva que
quatre ; mais en revanche
fous le Pontificat de Pie IV.
on en a veu jufqu'à ſoixante & quatorze. Cette granFuin 1712.
V
234 MERCURE
de diverfité donna occa
fion à Sixte V. d'en fixer le
nombre à foixante & dix ,
en memoire des foixante &
dix Vieillards dont il eſt
parlé dans l'Ecriture , & il
ordonna qu'il y auroit fix
Evefques , cinquante Preftres , & quatorze Diacres ,
& ce nombre eft demeuré
jufques àprefent. Les Evef
ques ont chacun leur Eglife dans le détroit de Rome;
les Preftres ont leur titre
dans la Ville , & les Diacres.
yont leurs Diaconats.
La juriſdiction que les
GALANT. 235
Cardinaux Evefques ont
aujourd'huy dans leur
Eglife & dans la Ville
où elle eft fituée est une
veritable juriſdiction Epifcopale & ordinaire. Il y a
ce
cependant cette difference
que les fept Evefchez Cardinaux ( dont il y en a
deux de réunis ) ne requierent point de refiden-
& font compatibles
avec d'autres Evefchez.
Celles que les Cardinaux
Preftres, & les Cardinaux
Diacres ont dans leurs titres & dans leurs DiacoV ij
236 MERCURE
nats , fe peut direunejurifdiction prefqueEpifcopales
elle ne s'eftend que dans
l'enceinte de l'Eglife , & de
la Sacriftie. Ils y ont la
chaife Epiſcopale fous un
dais comme les Evefques.
Ils y beniffent folemnellement le peuple ; ils yont la
nomination des Benefices
quand ce font des Eglifes
Collegiales ; ils y vont le
Rochet découvert pour y
faire voir leur pouvoir , &
parmyces titres & ces Diaconats , il s'yrencontre des
Egliles Collegiales , des Par
GALANT. 237
roiffes , des Convents
d'Hommes , des Monafteres de Filles , des Hofpitaux , & de fimples Eglifes
de devotion.
Pourla forme de la crea
tion des Cardinaux , le Pa
pe en eft entierement le
maiftre, & quand il a refolu.
de faire une promotion , il
prend le jour d'un ConfiItoire ( n'ayant communiqué fon deffein à perfonne ) & aprés avoir donné
Audience aux Cardinaux ,
& avoir expedié toutes les
affaires pour lesquelles l'af
238 MERCURE
femblée confiftoriale eft
faite , fa Sainteté eftant fur
le point de fortir , tefmoigne aux Cardinaux qu'Elle
eft dans le deffein de leur
donner des Confreres , &
leur demande, fuivant l'ancien ufage , ce qui leur
femble. Le Doyen des Car
dinaux parle ordinairement pour tout le corps ,
& chacun approuve feparément le choix de fa Sainteté par quelque figne de
tefte , ou autrement , aprés
quoy le Pape les créé , &
les declare Cardinaux , &
GALANT 239
puis s'en va , laiffant fur un
fiege la lifte de leurs noms
qui fe publie à la fortie du
Confiftoire.
Les Cardinaux nouveaux
élûs , qui font pour lors à
Rome, vontfaire leur premiere vifite au Pape dés le
mefme jour , & eftant introduits les uns aprés les
autres par un maiſtre des
ceremonies , fa Sainteté
leur donne le Bonnet rouge qu'il leur met fur la teſte
eftant à genoux , & le maiftre des ceremonies luy
met le Camail violet fur
"
240 MERCURE
•
les épaules , puis ayant ofte
fon Bonnet il baife les
pieds de fa Sainteté puis.
fa main, aprés quoy le Pa
l'embraffe & le fait relever, ce qui fe fait à tous
les uns aprés les autres
aprés quoy on leur donne
de petits fieges , & le Pape
les reçoit à l'Audience affis
pe
& couverts.
L'Audience finie ils fe
retirent , & vont rendre
viſite au Cardinal Doyen ,
& puis s'en retournent
chez eux où ils demeurent,
& reçoivent les vifites incognito ,
GALANT. 241
cognito, jufqu'au Confiftoire
public dans lequel le Pape
leur donne le Chapeau ,
où il y a ordinairement une
celebre compagnie , le Pape veſtu pontificalement ,
& placé fur fon Throne ,
avec toute fa Cour , reçoit
les nouveaux Cardinaux
qui font conduits par un!
ancien , & aprés avoir bai
sé les pieds & la main du
Pape qui les embraſſe , ils
vont embraffer tous les
Cardinaux les uns aprés les
autres , puis retournant au
Throne ils reçoivent à ge
Juin 1712.
X
242 MERCURE
noux le Chapeau rouge des
mains du Pape , aprés quoy
oftant le Chapeau, & ayant
falué fa Sainteté , fe rangent parmy les autres Cardinaux. Sa Sainteté s'eftant
retirée , les Cardinaux anciens & nouveaux vont à
la Chapelle où on chante
le Te Deum , puis les Prieres finies , les nouveaux
Cardinaux fortent les premiers , & demeurent à la
porte de la Chapelle pour
remercier les anciens à mefurequ'ils paffent , puis s'en
retournent chacun chez
eux.
GALANT. 243
L'apréfdinée ils vont à
l'Eglife faint Pierre du Vatican , où aprés avoir adoréle faint Sacrement , vont
à la Confeffion de S. Pierre pour visiter les Corps
faints , aprés quoy font
leurs vifites le lendemain
& autres jours fuivants aux
anciens Cardinaux.
J
Dans un Confiftoire ſecret le Pape fait la ceremonie de leur fermer la
bouche , qui leur est ouverte dans un autre quelques
jours aprés. Ces deux ceremonies fe font à huis
X ij
244 MERGURE
clos , & ne font rien autre
chofe qu'un filence que fa
Sainteté leur impofe , qui
les rend hors d'eftat d'opiner dans les Confiftoires & Congregations , &
quand il leur declare enfuite qu'il leur ouvre la bouche, il les releve de ces empeſchemens , & diftribuë à
chacun defdits Cardinaux
un titre de Cardinal Pref
tre , ou de Cardinal Dia
cre , leur mettant au quatriéme doigt une bague
d'or pour marque du mariage qu'ils contractent
GALANT. 245
avec l'Eglife , puis vont
prendre poffeffion de l'Eglife dont ils ont le titre.
Pour les Cardinaux abfens le Pape leur envoye
la Calotte rouge dans l'endroit où ils font en Nonciature, ou dans le Royau
meoù ils ont leur refidence, & pour lors c'est le Roy
ou le Prince Souverain qui
la leur met fur la tefte , &
qui la reçoit du Camerier
que le Pape envoye pour
cet effet , comme il s'eft
veu plufieurs fois en France , lorfque le Roy l'a donX iij
246 MERCURE
née à plufieurs Nonces que
le Pape avoit fait Cardinauxpendant leur Nonciature , & à d'autres Cardinaux François , ce qui fe
fait ordinairement après la
Meſſe du Roy. Pour le
Chapeau Rouge & les autres ceremonies, ils ne peuvent les recevoir qu'ils ne
foyent à Rome, ne pouvant
recevoir le Chapeau Rouge que des mains du Pape,
& le titre qu'après les deux
ceremonies d'ouvrir & de
fermer la bouche , c'eſt ce'
qui fait qu'il y a quantité
GALANT. 247
de Cardinaux qui n'ont jamaisreceu le Chapeau rouge , eftant morts fans avoir
efte à Rome.
Voilà tout ce qui le peut
dire en abregé fur l'origine , l'antiquité & la maniere de créér les Cardinaux , je reſerve les ceremonies de leurs obfeques
lorſque Dieu en aura difposé de quelqu'un.
dignité de Cardinal.
LEPape a fait une pro-
&
motion de dix- huit Cardi
naux le 18. du mois de May,
il en a declaré onze
s'en eft refervé fept inpetto.
Onfera bien aife d'apprendre l'origine de cette dignité , qui eft à preſent la ſeconde de l'Eglife , le Pape
en eftant le chef.
Les Papes , à l'imitation
de faint Pierre & de fes
fucceffeurs , font tousjours
demeurez Evefques de RoJuin 1712.
T
218 MERCURE
me, quoyqu'ils fuffent eftablis de Dieu le chefdetous
les Chreftiens , cette ville
eftant le premier Eveſché
du monde, & le lieu particulier de leur refidence.
De là eft venu que ne
pouvant entrer eux - mefmes dans le détail du gouvernement de leur Dioceſe
pendant qu'ils avoient à
regler le fpirituel de toute
la terre,ils firent choix d'un
certain nombre d'Evef
ques , de Preftres , & de
Diacres, pour les foulager,
comme autant de Coadju
GALANT. 219
teurs , & de Vicaires.
Les premiers faifoient la
fonction d'Evefques dans
le détroit de Rome , à la
place du Pape , & avoient
chacun leur Eglife particuliere dans l'enceinte du
Dioceſe.
Les Preftres eftoient Titulaires des Paroiffes de la
ville , & prenoient la conduite des ames comme les.
Curez font aujourd'huy
& les Diacres avoient le
foin de quelques Eglifes ou
Chapelles de devotion qu'-
ils tenoient en Diaconies,
Tij
220 MERCURE
& devoient affifter le Pape
quand il officioit publiquement.
* Ces trois Ordres eurent
le nom de Cardinati ou Car
dinales , pour dire qu'ils eftoient les premiers & les
Chefs des autres , & que
c'eftoit fous leur conduite
que rouloient toutes les affaires du Dioceſe ; & parce que les Preftres & les
Diacres de quelques autres
villes prirent aufſi le meſme nom de Cardinaux
afin de fe diftinguer des autres Preftres, & des autres
GALANT. 221
Diacres qui leur eftoient inferieurs & foumis , les Papes ordonnerent qu'il n'y
auroit que ceux qu'ils avoient choifis , qui le pourroient honorer du titre de
Cardinal , ce qui a eſté inviolablement obfervé par
lafuite dans toute l'Italie.
Avec le temps ces digni
tez ſe font rendues fort recommandables. Les Papes
qui ne choififfoient pour
Cardinaux que des perfonnes d'un merite diftingué,commencerent àavoir
une entiere confiance en
T iij
222 MERCURE
eux , ils les reveftirent des
principales charges & dignitez, ils leur donnerent
le premier rang dans tous
les tribunaux , & dans toutes les Congregations ; ils
leur mirent en mainles affaires les plus importantes ;
ils les firent leurs Confeillers d'Eftat , pour le temporel , & pour le fpirituel
de leur Royaume , ne reglerent prefque plus rien
que par leur avis , & par
leur confeil , de forte que
peu à peu ils font montez
au faifte de la gloire oùnous.
GALANT. 223
E
les voyons , & fe trouvent
aujourd'huy les premiers
du Clergé , faifant la meſmefigure dans l'Eſtat Ecclefiaftique que faiſoient
autrefois les Senateurs Romains dans l'ancienne
Rome.
pas
Mais ce qui releve infiniment l'éclat de ce haut
rang & leur donne le
au deffus des Evefques &
des Patriarches mefmes ,
c'eſt la puiffance qu'ils ont
dans l'Eglife durant le Siege vacant, le droit d'élire
le nouveau Pape , & l'a
T iiij
224 MERCURE
vantage d'eftre les feuls fur
qui tombe cette élection
les Confiftoires dont ils
font les membres , comme
le Pape en eft le chef.
Ces grandes prérogati
ves leur ont acquis le titre
de Princes de l'Eglife , &
en cette qualité ils prétendent aller de pair avec les
Teftes couronnées, &trouventpeu de Princes en Ita
lie qui leur veuillent difputer le pas ; auffi ont-ils des
marques exterieures qui
font connoiftre la gran
deur d'une dignité fi émi-
GALANT. 225
mente , les fouverains Pontifesont voulu qu'ils fuffent
veftus de pourpre , & principalement quand ils paroiffent en public.
Innocent IV. fut le premier qui leur donna le chapeau rouge au Concile de
Lyon en 1244. Boniface
VIII. permit aux Cardinaux feculiers de porter
l'habit rouge , quand les
Papes commencerent à ſe
veftir de blanc. Paul III.
leur accorda le Bonnet
rouge , & enfin Gregoire
XIV. permit aux Cardi-
226 MERCURE
nota
naux Religieux de le por
ter voulant neanmoins
qu'ils continuaffent tousjours à s'habiller de la couleur de leur Ordre
queles Clercs Reguliers ne
retiennent point la couleur
de l'Ordre quand ils font
faits Cardinaux , mais ils
prennent la pourpre commeles Cardinaux feculiers
Toutes ces differentes
couleurs ne font pas fans
raifon, &fans quelque forte de myftere : le Pape eft
veftu de blanc pour donner à entendre que fa vie
GALANT. 227
doit eftre plus pure & plus
nette que celle de tous les
autres Chreftiens , & qu'il
faudroit eftre fans tache &
fans deffaut, s'il le pouvoit,
pour s'affeoir dans la chaire
de faint Pierre.
La pourpre eft la couleur des Rois & des Empereurs , mais cette couleur a
efté donnée encore aux
Cardinaux pour les faire
reffouvenir qu'ils doivent
eftre tousjours preſts à repandre leur fang quand il
s'agit de fouftenir les interefts de la foy , c'eſt pour
118 MERCURE
cette raison qu'ils portent
l'habit rouge dans les jours
ordinaires qui eft la pourpre naturelle , & la veritable couleur du fang , an
lieu que dans les jours de
trifteffe ils prennent le violet qui eft une couleur de
pourpre plus lugubre &
plus obfcure , & qui imite
affez le fang livide d'un
homme accablé de maladies &dechagrins , & parce que durant deux jours
de l'année qui font le troifiéme Dimanche de l'Advent , & le quatriéme de
GALANT. 229
Carefme , l'Eglife mefle
un peu dejoye dans fa trif
teffe , comme ayant paffé
la moitié du temps de penitence , & fe voyant approcher des jours heureux
de la Naiffance , & de la
Refurrection du Sauveur,
alors les Cardinaux prennent une eftoffe de roſe feche , qui eft beaucoup plus
rouge que le violet , & qui
neanmoins eft plus fombre
que le rouge mefme.
Pour les Cardinaux Religieux ils ont retenu jufqu'aprefent la couleur de
230 MERCURE
leur Ordre fur leurs habits,
à l'exception des Clercs Reguliers , comme je l'ay dit
cy. devant , & les Papes ont
voulu faire connoiftre exterieurement par là l'eftime qu'ils ont tousjours faites de la hierarchie Regu
liere , voulant bien l'admettre avec la Seculiere
dans tous les honneurs du
Clergé , ils leur ont ſeulement accordé le Chapeau,
le Bonnet , & la Calotte
rouge, pour les diſtinguer
des autres Prélats.
Al'égard du nombredes
GALANT. 231
Cardinaux , il n'a pas tousjours efté le meſme , quelques uns prétendent qu'ils
n'eftoient que vingt- cinq
dans les premiers fiecles, &
que Rome eftant divifée en
vingt- cinq paroiffes , ils
en eftoient les Curez &
les Paſteurs ; maisfans aller
ficavant dans l'antiquité ,
contentons- nous des fiecles plus recens , nous trouverons qu'ils ont efté longtemps fixez à cinquantetrois , dont il y en avoir
fept d'Evefques, vingt huit
de Preftres , & dix - huit de
232 MERCURE
Diacres ; les Evefques eftoient les coadjuteurs du
Pape dans le Dioceſe de
Rome , & préfidoient fur
le Clergé , les vingt - huit
Preftres faifoient l'office de
Vicaires du Pape, & avoient
chacun une Eglife particuliere dans Rome où ils exerçoient toutes les fonctions parochiales , les dixhuit Diacres avoient auffi
chacun leur Eglife dans les
quatorze quartiers de la
Ville qui eftoit leur Diaconé particulier. Ce nombre.
fut fort alteré , & diminua
quand
GALANT. 233
quand les Papes ont negli
gé de pourvoir aux places
vacantes des titres, ou qu'ils
les ont donné en comman
de, & au contraire ileft de
beaucoup augmenté lorfqu'ils en ont créé de nouveaux.
Quand Nicolas III. fut
éleu Pape , il n'y avoit que
huit Cardinaux , & peu avant la mort d'Alexandre
IV. il ne s'en trouva que
quatre ; mais en revanche
fous le Pontificat de Pie IV.
on en a veu jufqu'à ſoixante & quatorze. Cette granFuin 1712.
V
234 MERCURE
de diverfité donna occa
fion à Sixte V. d'en fixer le
nombre à foixante & dix ,
en memoire des foixante &
dix Vieillards dont il eſt
parlé dans l'Ecriture , & il
ordonna qu'il y auroit fix
Evefques , cinquante Preftres , & quatorze Diacres ,
& ce nombre eft demeuré
jufques àprefent. Les Evef
ques ont chacun leur Eglife dans le détroit de Rome;
les Preftres ont leur titre
dans la Ville , & les Diacres.
yont leurs Diaconats.
La juriſdiction que les
GALANT. 235
Cardinaux Evefques ont
aujourd'huy dans leur
Eglife & dans la Ville
où elle eft fituée est une
veritable juriſdiction Epifcopale & ordinaire. Il y a
ce
cependant cette difference
que les fept Evefchez Cardinaux ( dont il y en a
deux de réunis ) ne requierent point de refiden-
& font compatibles
avec d'autres Evefchez.
Celles que les Cardinaux
Preftres, & les Cardinaux
Diacres ont dans leurs titres & dans leurs DiacoV ij
236 MERCURE
nats , fe peut direunejurifdiction prefqueEpifcopales
elle ne s'eftend que dans
l'enceinte de l'Eglife , & de
la Sacriftie. Ils y ont la
chaife Epiſcopale fous un
dais comme les Evefques.
Ils y beniffent folemnellement le peuple ; ils yont la
nomination des Benefices
quand ce font des Eglifes
Collegiales ; ils y vont le
Rochet découvert pour y
faire voir leur pouvoir , &
parmyces titres & ces Diaconats , il s'yrencontre des
Egliles Collegiales , des Par
GALANT. 237
roiffes , des Convents
d'Hommes , des Monafteres de Filles , des Hofpitaux , & de fimples Eglifes
de devotion.
Pourla forme de la crea
tion des Cardinaux , le Pa
pe en eft entierement le
maiftre, & quand il a refolu.
de faire une promotion , il
prend le jour d'un ConfiItoire ( n'ayant communiqué fon deffein à perfonne ) & aprés avoir donné
Audience aux Cardinaux ,
& avoir expedié toutes les
affaires pour lesquelles l'af
238 MERCURE
femblée confiftoriale eft
faite , fa Sainteté eftant fur
le point de fortir , tefmoigne aux Cardinaux qu'Elle
eft dans le deffein de leur
donner des Confreres , &
leur demande, fuivant l'ancien ufage , ce qui leur
femble. Le Doyen des Car
dinaux parle ordinairement pour tout le corps ,
& chacun approuve feparément le choix de fa Sainteté par quelque figne de
tefte , ou autrement , aprés
quoy le Pape les créé , &
les declare Cardinaux , &
GALANT 239
puis s'en va , laiffant fur un
fiege la lifte de leurs noms
qui fe publie à la fortie du
Confiftoire.
Les Cardinaux nouveaux
élûs , qui font pour lors à
Rome, vontfaire leur premiere vifite au Pape dés le
mefme jour , & eftant introduits les uns aprés les
autres par un maiſtre des
ceremonies , fa Sainteté
leur donne le Bonnet rouge qu'il leur met fur la teſte
eftant à genoux , & le maiftre des ceremonies luy
met le Camail violet fur
"
240 MERCURE
•
les épaules , puis ayant ofte
fon Bonnet il baife les
pieds de fa Sainteté puis.
fa main, aprés quoy le Pa
l'embraffe & le fait relever, ce qui fe fait à tous
les uns aprés les autres
aprés quoy on leur donne
de petits fieges , & le Pape
les reçoit à l'Audience affis
pe
& couverts.
L'Audience finie ils fe
retirent , & vont rendre
viſite au Cardinal Doyen ,
& puis s'en retournent
chez eux où ils demeurent,
& reçoivent les vifites incognito ,
GALANT. 241
cognito, jufqu'au Confiftoire
public dans lequel le Pape
leur donne le Chapeau ,
où il y a ordinairement une
celebre compagnie , le Pape veſtu pontificalement ,
& placé fur fon Throne ,
avec toute fa Cour , reçoit
les nouveaux Cardinaux
qui font conduits par un!
ancien , & aprés avoir bai
sé les pieds & la main du
Pape qui les embraſſe , ils
vont embraffer tous les
Cardinaux les uns aprés les
autres , puis retournant au
Throne ils reçoivent à ge
Juin 1712.
X
242 MERCURE
noux le Chapeau rouge des
mains du Pape , aprés quoy
oftant le Chapeau, & ayant
falué fa Sainteté , fe rangent parmy les autres Cardinaux. Sa Sainteté s'eftant
retirée , les Cardinaux anciens & nouveaux vont à
la Chapelle où on chante
le Te Deum , puis les Prieres finies , les nouveaux
Cardinaux fortent les premiers , & demeurent à la
porte de la Chapelle pour
remercier les anciens à mefurequ'ils paffent , puis s'en
retournent chacun chez
eux.
GALANT. 243
L'apréfdinée ils vont à
l'Eglife faint Pierre du Vatican , où aprés avoir adoréle faint Sacrement , vont
à la Confeffion de S. Pierre pour visiter les Corps
faints , aprés quoy font
leurs vifites le lendemain
& autres jours fuivants aux
anciens Cardinaux.
J
Dans un Confiftoire ſecret le Pape fait la ceremonie de leur fermer la
bouche , qui leur est ouverte dans un autre quelques
jours aprés. Ces deux ceremonies fe font à huis
X ij
244 MERGURE
clos , & ne font rien autre
chofe qu'un filence que fa
Sainteté leur impofe , qui
les rend hors d'eftat d'opiner dans les Confiftoires & Congregations , &
quand il leur declare enfuite qu'il leur ouvre la bouche, il les releve de ces empeſchemens , & diftribuë à
chacun defdits Cardinaux
un titre de Cardinal Pref
tre , ou de Cardinal Dia
cre , leur mettant au quatriéme doigt une bague
d'or pour marque du mariage qu'ils contractent
GALANT. 245
avec l'Eglife , puis vont
prendre poffeffion de l'Eglife dont ils ont le titre.
Pour les Cardinaux abfens le Pape leur envoye
la Calotte rouge dans l'endroit où ils font en Nonciature, ou dans le Royau
meoù ils ont leur refidence, & pour lors c'est le Roy
ou le Prince Souverain qui
la leur met fur la tefte , &
qui la reçoit du Camerier
que le Pape envoye pour
cet effet , comme il s'eft
veu plufieurs fois en France , lorfque le Roy l'a donX iij
246 MERCURE
née à plufieurs Nonces que
le Pape avoit fait Cardinauxpendant leur Nonciature , & à d'autres Cardinaux François , ce qui fe
fait ordinairement après la
Meſſe du Roy. Pour le
Chapeau Rouge & les autres ceremonies, ils ne peuvent les recevoir qu'ils ne
foyent à Rome, ne pouvant
recevoir le Chapeau Rouge que des mains du Pape,
& le titre qu'après les deux
ceremonies d'ouvrir & de
fermer la bouche , c'eſt ce'
qui fait qu'il y a quantité
GALANT. 247
de Cardinaux qui n'ont jamaisreceu le Chapeau rouge , eftant morts fans avoir
efte à Rome.
Voilà tout ce qui le peut
dire en abregé fur l'origine , l'antiquité & la maniere de créér les Cardinaux , je reſerve les ceremonies de leurs obfeques
lorſque Dieu en aura difposé de quelqu'un.
Fermer
Résumé : Discours sur l'origine & la dignité de Cardinal.
Le texte traite de la dignité et de l'origine des cardinaux dans l'Église catholique. Le 18 mai, le pape a promu dix-huit cardinaux, en déclarant onze et en réservant sept in petto. La dignité cardinalice est la seconde dans l'Église, après celle du pape. Les papes, imitant saint Pierre, résident à Rome, premier évêché du monde. Ne pouvant gérer seuls leur diocèse tout en régissant l'Église universelle, ils ont choisi des évêques, prêtres et diacres pour les assister. Ces trois ordres, appelés cardinaux, étaient chargés des affaires du diocèse et se distinguaient par leurs fonctions spécifiques : les évêques représentaient le pape dans le diocèse, les prêtres dirigeaient les paroisses, et les diacres assistaient le pape lors des offices publics. Avec le temps, les cardinaux ont acquis des prérogatives importantes, devenant conseillers du pape et participant aux affaires temporelles et spirituelles. Ils ont le droit d'élire le nouveau pape et de gouverner l'Église durant le siège vacant, ce qui leur vaut le titre de princes de l'Église. Leur habillement, notamment la pourpre, symbolise leur rôle et leur dévouement. Le nombre de cardinaux a varié au fil des siècles, mais il est actuellement fixé à soixante-dix, répartis en évêques, prêtres et diacres. La création des cardinaux est un processus cérémoniel dirigé par le pape, incluant des visites et des audiences spécifiques. Pour les cardinaux absents, le pape envoie la calotte rouge, qui est ensuite placée sur leur tête par le roi ou le prince souverain dans le pays où ils résident. Cette cérémonie a eu lieu plusieurs fois en France, souvent après la messe du roi. Le chapeau rouge et les autres cérémonies ne peuvent être reçus qu'à Rome, directement des mains du pape. De plus, le titre de cardinal est conféré après deux cérémonies spécifiques : l'ouverture et la fermeture de la bouche. En conséquence, de nombreux cardinaux n'ont jamais reçu le chapeau rouge s'ils sont décédés avant de se rendre à Rome.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 268-275
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a nommé à l'Evesché d'Alais l'Abbé de Henin. [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Alès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY.
T
Le Roy a nommé à l'Evefché
d'Alais l'Abbé de
Henin .
La Ville d'Alais eft dans
le Languedoc , elle fue erigée
en Everché en 1692 par le
Pape Inocent XII. Elle eſt
fcituée au Diocéfe de
Nifmes , & a efté érigée en
Comté de nostre temps ',
ceux de la Maifon de Petel
GALANT. 269
en étoient Maîtres anciennement
; elle a eu pour premier
Evefque , Mellire François
Chevalier du Faux . Le
revenu de ce Diocéle eft de
dix -huit mil livres . Ce
Diocéfe renferme feulement
quatre-vingt onze Paroiffe ,
& a été détaché de celui de
Nifines à caufe du grand
nombre de nouveaux convertis
qui habitent dans les
Montagnes. La Cathedrale
a efté dotée de l'Abbaye
d'Aigues mortes & formée
du College de ce mefme
nom & de celui d'Alais . P
Z iij
270 MERCURE
L'Abbaye de la Luferne ,
Ordre de Premontré Reformez
, Diocéfe d'Avran
ches , au Pere de Noirlerres
Cette Abbaye eft fcituée à
trois lieues de Granville, &
à quatre d'Arras , elle eft
confacrée à la Sainte Tri ,
nité , elle fur fondée en
143. par Halcufe de Sou
lignie . Le village de la Lu
ferne eft un Titre de Ba
ronnie.
L'Abbaye de Boucras
Ordre de Citeaux , Diocéfe
d'Auxerre , à l'Abbé Tiraqueau.
Cette Abbayc cft
GALANT. 271
1
dans le Nivernois , & fcituée
à peu de diſtance de la petite
Ville de Chamlemi , elle fe
nomme en latin bonus radius,
eftfille de Pontigny , elle fut
fondée en 1119 .
L'Abbaye de Bueilly
Ordre de Premontré , Diocéfe
de Laon , au Pere
Trudaine . Ellé eft dans la
Thierache quelques Autheurs
raportent qu'elle
efté autrefois poffedée par
des filles de l'Ordre du Val
des Ecoliers. Cette Abbaye
eft fcituée fur la riviere
d'Aubenton , à deux licuès
Z iiij
272 MERCURE
de la Ville de ce nom , vers
le couchant d'été ; elle a cu
pour fondateurs Elbert
Comte de Vermandois &
Gertrude fa femme.
L'Abbaye de Sauvė , Or
dre de S. Benoist , Diocéfe
de Nifines,à l'Abbé de Me
rez grand Vicaire de Nîmes.
Sauve eſt un bourg de
France , dans le Languedoc ,
il eft fcitué fur la Bidourle,
à trois lieues d'Andufe vers
le couchant .
Saint Louis y établit un
Viguier perpetuel l'An
4236. Cette Abbaye fur
GALANT 273
C
fondée en 1020. par Garfin ,
Pere de Bermont , Seigneur
de cette Ville.
L'Abbaye d'Herivaux ,
Ordre de S. Auguſtin, Diocéfe
de Paris , vacante par la
mort de l'Abbé Deschamps,
Aumônier de Madame la
Princeffe de Condé , à l'Ab.
bé le Févre , Aumônier de
Madame la Princeffe .
L'Abbaye de Marcüil
prés d'Arras , Ordre de S.
Auguftin , Diocéfe d'Arras
au Pere Vanakre , Prieur de
cette Abbaye.
274 MERCURE
1
Le Prieuré du Chaullet ,
à l'Abbé Duplantis.
L'Abbaye du Saunoir
Ordre de Citeaux , Dioceſe
de Laon , à Dame N ... de
Sainte Colombe.
Et le Prieuré des Filles-
Dieu de Chartres , à la Dame
de l'Aigle , à la Prefentation
de Monfieur le Duc d'Orleans
: quelque jours aprés
le Roy nomma à l'Everché
d'Alais , dont nous avons
parlé cy - deffus , & donna
l'Abbaye de la Perrine ,
Ordre de S. Auguftin , Dio .
cefe du Mans , à la Dame
-
GALANT. 27}
d'Aubigny , Religieufe de
ladite Abbaye.
T
Le Roy a nommé à l'Evefché
d'Alais l'Abbé de
Henin .
La Ville d'Alais eft dans
le Languedoc , elle fue erigée
en Everché en 1692 par le
Pape Inocent XII. Elle eſt
fcituée au Diocéfe de
Nifmes , & a efté érigée en
Comté de nostre temps ',
ceux de la Maifon de Petel
GALANT. 269
en étoient Maîtres anciennement
; elle a eu pour premier
Evefque , Mellire François
Chevalier du Faux . Le
revenu de ce Diocéle eft de
dix -huit mil livres . Ce
Diocéfe renferme feulement
quatre-vingt onze Paroiffe ,
& a été détaché de celui de
Nifines à caufe du grand
nombre de nouveaux convertis
qui habitent dans les
Montagnes. La Cathedrale
a efté dotée de l'Abbaye
d'Aigues mortes & formée
du College de ce mefme
nom & de celui d'Alais . P
Z iij
270 MERCURE
L'Abbaye de la Luferne ,
Ordre de Premontré Reformez
, Diocéfe d'Avran
ches , au Pere de Noirlerres
Cette Abbaye eft fcituée à
trois lieues de Granville, &
à quatre d'Arras , elle eft
confacrée à la Sainte Tri ,
nité , elle fur fondée en
143. par Halcufe de Sou
lignie . Le village de la Lu
ferne eft un Titre de Ba
ronnie.
L'Abbaye de Boucras
Ordre de Citeaux , Diocéfe
d'Auxerre , à l'Abbé Tiraqueau.
Cette Abbayc cft
GALANT. 271
1
dans le Nivernois , & fcituée
à peu de diſtance de la petite
Ville de Chamlemi , elle fe
nomme en latin bonus radius,
eftfille de Pontigny , elle fut
fondée en 1119 .
L'Abbaye de Bueilly
Ordre de Premontré , Diocéfe
de Laon , au Pere
Trudaine . Ellé eft dans la
Thierache quelques Autheurs
raportent qu'elle
efté autrefois poffedée par
des filles de l'Ordre du Val
des Ecoliers. Cette Abbaye
eft fcituée fur la riviere
d'Aubenton , à deux licuès
Z iiij
272 MERCURE
de la Ville de ce nom , vers
le couchant d'été ; elle a cu
pour fondateurs Elbert
Comte de Vermandois &
Gertrude fa femme.
L'Abbaye de Sauvė , Or
dre de S. Benoist , Diocéfe
de Nifines,à l'Abbé de Me
rez grand Vicaire de Nîmes.
Sauve eſt un bourg de
France , dans le Languedoc ,
il eft fcitué fur la Bidourle,
à trois lieues d'Andufe vers
le couchant .
Saint Louis y établit un
Viguier perpetuel l'An
4236. Cette Abbaye fur
GALANT 273
C
fondée en 1020. par Garfin ,
Pere de Bermont , Seigneur
de cette Ville.
L'Abbaye d'Herivaux ,
Ordre de S. Auguſtin, Diocéfe
de Paris , vacante par la
mort de l'Abbé Deschamps,
Aumônier de Madame la
Princeffe de Condé , à l'Ab.
bé le Févre , Aumônier de
Madame la Princeffe .
L'Abbaye de Marcüil
prés d'Arras , Ordre de S.
Auguftin , Diocéfe d'Arras
au Pere Vanakre , Prieur de
cette Abbaye.
274 MERCURE
1
Le Prieuré du Chaullet ,
à l'Abbé Duplantis.
L'Abbaye du Saunoir
Ordre de Citeaux , Dioceſe
de Laon , à Dame N ... de
Sainte Colombe.
Et le Prieuré des Filles-
Dieu de Chartres , à la Dame
de l'Aigle , à la Prefentation
de Monfieur le Duc d'Orleans
: quelque jours aprés
le Roy nomma à l'Everché
d'Alais , dont nous avons
parlé cy - deffus , & donna
l'Abbaye de la Perrine ,
Ordre de S. Auguftin , Dio .
cefe du Mans , à la Dame
-
GALANT. 27}
d'Aubigny , Religieufe de
ladite Abbaye.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le texte évoque plusieurs nominations et caractéristiques d'abbayes et d'évêchés en France. Le roi a nommé l'abbé de Henin à l'évêché d'Alais, créé en 1692 par le pape Innocent XII. Cet évêché, situé dans le diocèse de Nîmes, compte 91 paroisses et un revenu de dix-huit mille livres. La cathédrale d'Alais est associée à l'abbaye d'Aigues-Mortes et aux collèges d'Aigues-Mortes et d'Alais. Le texte mentionne également diverses abbayes : l'abbaye de La Luzerne, ordre de Prémontré réformé, fondée en 1433 dans le diocèse d'Avranches ; l'abbaye de Boucras, ordre de Cîteaux, fondée en 1119 dans le Nivernois ; l'abbaye de Bueil, ordre de Prémontré, fondée par Elbert et Gertrude dans la Thiérache ; l'abbaye de Sauve, ordre de Saint-Benoît, fondée en 1020 dans le diocèse de Nîmes ; l'abbaye d'Herivaux, ordre de Saint-Augustin, vacante après la mort de l'abbé Deschamps dans le diocèse de Paris ; et l'abbaye de Marœuil, ordre de Saint-Augustin, dans le diocèse d'Arras. D'autres nominations incluent celles du prieuré du Chaullet, de l'abbaye du Saunoir, et du prieuré des Filles-Dieu de Chartres. Le roi a également nommé une dame à l'abbaye de la Perrine, ordre de Saint-Augustin, dans le diocèse du Mans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 241-259
DONS DU ROY.
Début :
Le 15. Avril le Roy nomma à l'Evêché de Viviers Messire [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Viviers, Guillaume, Cardinal, Seigneur, Chabannes, Évêché, Archevêché
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texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DV ROY.
Le 15. Avril le Roy nomma
à l'Eveché de Viviers
Messîre Martin de Ratabon,
ancien Evêque d'Y
-
pres. L'Evêché est suffragant
de l'Archevêché. de
Vienne.
Viviers est dans le Vivarez,
située sur une hauteur,
dont le bas est arrosé
par le Rhône à deux lieuës
d'Aps, & àquatre du Pont
Saint Esprit. L'Eglise Cathedrale
est fous l'invocation
de saint Vincent
,
&
son Chapitre est, composé
d'un Prevôt, d'un Archidiacre
, d'un Precenteur,
d'un Sacristain
)
d'un Archiprêrre)
d'un Vicaire, &»
de trente Chanoines. Vi- # viers a cet avantage, que
ses Evêques prennent la
qualité de Prince de Donzere
,qui est en Dauphiné.
Jean deBroniau,l'und'eux,
fut fait Cardinal en 1;8r.
& presida au Concile de
Confiance. Il y a trois Abbayes
dans le Diocese de
Viviers, qui a deux cent Paroisses,
& prés de cinq
lieuës de circuit: il comprend
le bas Vivarez & une
partie du haut
;
le resteest
de l'Archevêché deVienne.
L'Evêché de saint Pons
-
àMN. AbbédeCrillon.
Saint Pons n'écoit autrefois
qu'une Abbaye de l'Ordre
de laine Benoît, connuë
sous le nom de Monasterum
Tomeriense. Elle fut fondée
en 936. fous le regne de
Loüis d'Outremer par ons
premier, Comte de Toulouse
,
& par Garsinde sa
femme, afin qu'ilspusent,
comme dit l'acte de la son
dation, evadere~ehenna incendiflammas
& poe/lM) (fJinfernorum
claustre.
La réputation de cette
Abbaye, où l'on vivoir tréssaintement,
devinr si grande
, qu'en 1093. Sanche Roy
d'Arragon, calore Sancti
Spiritûs succensus
, y offrit
Ramire, son troisiémefils,
eâ devotione fY fide qua ob.
tusit Abraham filium Jutim
Isaac Deo. C'est ce Ramire,
qui après avoir été Religieux
Profés un peu plus de
quarante ans, fut tiré de
l'Abbaye, avec dispense du
Pape Anaclet, pour succeder
au Royaume en 11 34.
à cause de la mort de Pierre
&d'Alphonse ses frères sans
enfans Quoy qu'il fût Prêtre
,
il lui fut permis par
cette dispense de se marier,
& il épousa Agneé,soeur
de Guillaume, Duc de
Guyenne.
L'Abbaye de saint Pons
fut érigée en Evêché en
1318. par le Pape Jean XXII..
La Cathedrale est dediée à
saint Pons. Le Chapitreest
composé de trois Archidiacres,
d'un Sacristain,
d'un Precenteur, & de seize
Chanoines, qui ayant été
long-temps reguliers, furent
secularisez en 1611. par
le Pape Paul V. Le Diocese
n'a que quarante Paroisses
il est situé entre ceux de
Castres,d'Alby, de Narbonne
& de Besiers.
Et à l'Evêché de Lavaur
M. l'Abbé de Malezieu.
Le Roy donna aussil'Abbaye
de S. Pierre de Vienne,
Ordre de saint Benoît,
à l'Abbé de ChabannesCurton.
Il descend d'une trèsgrande
& ancienne Maison,
qui a donné à la France
nombre de grands Officiers
; entr'autres Jacques
Chabannes, Seigneur de la
Palisse, Maréchal deFrance;
Antoine Chabannes,
Comte de Dampmartin
grand Maître & grand Pannetier
de France; Jacques
premier, Seigneur de la Paliue,
grand Maître de France
; Jacques second, aussi
Seigneur de la Palisse, aussi
grand Maître de France:
& François de Chabannes,
Marquis de Curton, fut
Chevalier de l'Ordre du S.
Esprit en 15 83. par le Roy
Henri III. On peut voir la
Genealogie de cette Mâison
dans le nouveau Pere
Anselme.
LAbbaye de Lyre, Ordre
de saint Benoît,Diocese
d'Evreux, à M. l'Abbé Dan-
[in, Chanoine de Strasbourg.
Cette Abbaye fut
fondée en 1047. par Guillaume
d'Osbenne, allié de
Guillaume Duc de Normandie.
L'Eglifc est grande
& belle; elle a onze piliers
en sa longueur, & des bas
côtez. Le Cloître est neuf,
& bâti à la moderne,la Sacristie
& la Salle desConferences
sont ornées de lambris
de menuisèrie.
Lyre est m bourg de la
haute Normandie; il est
situéau-dessous de Ruyles;
sur la riviere de Rille à trois
lieuës de Conches, & quinze
de Roüen, ôc divise en
deux parties, dont l'une est
nommée la jeune Lyre, &
l'autre Uvieille Lyre. Cette
derniere est un lieu assez
agréable, bâti en amphithéâtre
, donc la Paroisse
reconnoît saint Gilles pour
patron de l'Eglise primitive
, ôc saint Nicolas pour
patron de la succursale. Il y
a haute Justice,&soncommerce
consiste en grains &
en bois à bâtir & à brûler,
que l'on prend dans sa forêt.
La Paroisse de la jeune
Lyre,située un demiquart
de lieuëau dessous de la
vieille Lyre, porte le titre
de saint Pierre. Prés de cette
Eglise Paroissiale estrAh
baye de Benediains de la
Congregation de S. Maur,
dont nous venons de parler.
L'Abbaye de Mazan, Or.
dre de Cîteaux) Diocesede
Viviers, à M. l'Abbéd'Artagnan.
L'Abbaye de Preüilly,
Ordre de Cîteaux,Diocese
de Sens, à M. l'Abbé d'Har
court-Beuvron.
On a promis des mémoires
sur ces deux familles
pour le Mercure prochain.
L'Abbave de Sambloneaux
,Ordre de saint Augufiin,
DiocesedeSaintes,
à M. l'Abbé de Chalon.
L'Abbaye de la Chaife-
Dieu, Ordre de S. Benoîc,
Diocese de Clermont, à
M.le Cardinal de Rohan.
Chaise-Dieu est une petite
ville dans la baffe Auvergne,
en latin CaJa Dei.
Elle enferme une Abbaye
de filles qui porte ion nom,
& ne laisse pas d'avoir tes
murailles &sestoursseparées.
Cette ville eit à deux
lieues de la montagne , au
pied de laquelle elt ficuée
celle d'Alegre,&àcinq de
Briours du côtédel'orient.
L'Abbaye de Chaise-
Dieu sur fondée, selon quelques-
uns, en 1044. par S.
Robert de Clermont, ôc fé-
Ion d'autres en 1050.
L'Abbaye de Montierandel
,Ordre de saintBenoît,
Diocesee de Châlons, à M.
I
le Cardinal Ottoboni.
1
Montierandel, ou Montierame
,
est un bourg dans
la Champagne. Il est ficué
sur la riviere de Voire
,
à
sept lieues de Vitry,le-Fran.
çois, vers le midi.
Cette Abbaye est unie à la
Congrégation de S. Vanne.
L'Abbaye de Savigny,
Ordre de Ciceaux, Diocese
d'Avranches
,
à M. l'Abbé
Gaultier.
Elle est entre Pontorson
& Domfront
,
environ à
une lieuë de la riviere d'Ardée.
Les anciennes chroni- j
ques de cette Abbaye portent
que le SolitaireVital,
quienfut le premier Abbé,
acheva de la bâtir dans le
bois de Savigny,lous l'invocation
de la Ste Trinité, en
l'an 1112.. par les liberalitez
de RobertSeigneur de Fougeres,&
qu'il donna auxReligieux
la regle de Cîreaux
dans toute sa pureté. Il mourut
le 7. Janvier 1119. & eut
Geofroy pour fucceucur.
L'Abbaye de Honnecourt,
Ordre de saint Benoît,
Diocese de Cambray,
à M. l'AbbédeValory.
Honnecourt est un bourg
de Picardie. Il cft situé sur
l'Escaut, à trois lieuës de
Cambray du côté du Sud.
Ce lieu est renomme à cause
du combat qui s'y donna
en 1641. entre les François
& les Espagnols.
L'Abbaye de Talemont,
Ordre de saintBenoît, Diocese
de Luçon, à M.l'Abbé
du Dror, Aumônier de M.
le Duc de Berry, & grand
Vicaire de Laon.
Taîemont cil: une ville
dans le Poitou,à trois lieuës
des sables d'Olonne, & à
huit
huit de Luçon. Elle est petite
,
mais très-force d'af.
sieste, sur une presqu'Isle,
qui n'est qu'un gros rocher
qui s'avance dans la large
riviere de Garonne. Du côte
qu'elle se joint à la terre
ferme, elle estfortifiéede
grosses murailles & de fossez
à fond de cuve, défendus
de plusieurs tours qui
les environnent. Cette ville
ayant voulu tenir contre les
ennemis depuis les dernières
guerres de Bordeaux, ils
démolirent presque toutes lesmuraillesaprésqu'ilssen
furent reudus les maîtres;
Ainsi il n'y reste plus maintenant
qu'un petit nombre
de tours qui portent les
marques de son infortune.
Talemont porte le titre
de Principauté.L'histoire
du pays porte qu'un étranger
y étant arrivé, ôc
voyant cette ville environ.
née d'eau
, &l'océanaudevant
à perte de vûë, crut
que c'étoit là que la terre
fïnissoit;ce qui l'obligea de
l'appeller TIUSmundt:d'où
ron a fait le nom de Talemont.
Ceux qui approuvent i•*
cette étymologie font confirmez-
dans leur sentiment
par l'Abbayede S. Benoît,
qu'onapelle Orbestier,commequi
diroitorbis terminus.
L'Abbaye des Religieuses
de Beaulieu de Sain, à la
Dame Thumerelle.
LaCoadjutoreriedes Religieuses
de saint André le
haut de Vienne, à la Dame
de Vernay.
k Le Prieuré de la Faye au
Pere Allaume.
ENIGME
Le 15. Avril le Roy nomma
à l'Eveché de Viviers
Messîre Martin de Ratabon,
ancien Evêque d'Y
-
pres. L'Evêché est suffragant
de l'Archevêché. de
Vienne.
Viviers est dans le Vivarez,
située sur une hauteur,
dont le bas est arrosé
par le Rhône à deux lieuës
d'Aps, & àquatre du Pont
Saint Esprit. L'Eglise Cathedrale
est fous l'invocation
de saint Vincent
,
&
son Chapitre est, composé
d'un Prevôt, d'un Archidiacre
, d'un Precenteur,
d'un Sacristain
)
d'un Archiprêrre)
d'un Vicaire, &»
de trente Chanoines. Vi- # viers a cet avantage, que
ses Evêques prennent la
qualité de Prince de Donzere
,qui est en Dauphiné.
Jean deBroniau,l'und'eux,
fut fait Cardinal en 1;8r.
& presida au Concile de
Confiance. Il y a trois Abbayes
dans le Diocese de
Viviers, qui a deux cent Paroisses,
& prés de cinq
lieuës de circuit: il comprend
le bas Vivarez & une
partie du haut
;
le resteest
de l'Archevêché deVienne.
L'Evêché de saint Pons
-
àMN. AbbédeCrillon.
Saint Pons n'écoit autrefois
qu'une Abbaye de l'Ordre
de laine Benoît, connuë
sous le nom de Monasterum
Tomeriense. Elle fut fondée
en 936. fous le regne de
Loüis d'Outremer par ons
premier, Comte de Toulouse
,
& par Garsinde sa
femme, afin qu'ilspusent,
comme dit l'acte de la son
dation, evadere~ehenna incendiflammas
& poe/lM) (fJinfernorum
claustre.
La réputation de cette
Abbaye, où l'on vivoir tréssaintement,
devinr si grande
, qu'en 1093. Sanche Roy
d'Arragon, calore Sancti
Spiritûs succensus
, y offrit
Ramire, son troisiémefils,
eâ devotione fY fide qua ob.
tusit Abraham filium Jutim
Isaac Deo. C'est ce Ramire,
qui après avoir été Religieux
Profés un peu plus de
quarante ans, fut tiré de
l'Abbaye, avec dispense du
Pape Anaclet, pour succeder
au Royaume en 11 34.
à cause de la mort de Pierre
&d'Alphonse ses frères sans
enfans Quoy qu'il fût Prêtre
,
il lui fut permis par
cette dispense de se marier,
& il épousa Agneé,soeur
de Guillaume, Duc de
Guyenne.
L'Abbaye de saint Pons
fut érigée en Evêché en
1318. par le Pape Jean XXII..
La Cathedrale est dediée à
saint Pons. Le Chapitreest
composé de trois Archidiacres,
d'un Sacristain,
d'un Precenteur, & de seize
Chanoines, qui ayant été
long-temps reguliers, furent
secularisez en 1611. par
le Pape Paul V. Le Diocese
n'a que quarante Paroisses
il est situé entre ceux de
Castres,d'Alby, de Narbonne
& de Besiers.
Et à l'Evêché de Lavaur
M. l'Abbé de Malezieu.
Le Roy donna aussil'Abbaye
de S. Pierre de Vienne,
Ordre de saint Benoît,
à l'Abbé de ChabannesCurton.
Il descend d'une trèsgrande
& ancienne Maison,
qui a donné à la France
nombre de grands Officiers
; entr'autres Jacques
Chabannes, Seigneur de la
Palisse, Maréchal deFrance;
Antoine Chabannes,
Comte de Dampmartin
grand Maître & grand Pannetier
de France; Jacques
premier, Seigneur de la Paliue,
grand Maître de France
; Jacques second, aussi
Seigneur de la Palisse, aussi
grand Maître de France:
& François de Chabannes,
Marquis de Curton, fut
Chevalier de l'Ordre du S.
Esprit en 15 83. par le Roy
Henri III. On peut voir la
Genealogie de cette Mâison
dans le nouveau Pere
Anselme.
LAbbaye de Lyre, Ordre
de saint Benoît,Diocese
d'Evreux, à M. l'Abbé Dan-
[in, Chanoine de Strasbourg.
Cette Abbaye fut
fondée en 1047. par Guillaume
d'Osbenne, allié de
Guillaume Duc de Normandie.
L'Eglifc est grande
& belle; elle a onze piliers
en sa longueur, & des bas
côtez. Le Cloître est neuf,
& bâti à la moderne,la Sacristie
& la Salle desConferences
sont ornées de lambris
de menuisèrie.
Lyre est m bourg de la
haute Normandie; il est
situéau-dessous de Ruyles;
sur la riviere de Rille à trois
lieuës de Conches, & quinze
de Roüen, ôc divise en
deux parties, dont l'une est
nommée la jeune Lyre, &
l'autre Uvieille Lyre. Cette
derniere est un lieu assez
agréable, bâti en amphithéâtre
, donc la Paroisse
reconnoît saint Gilles pour
patron de l'Eglise primitive
, ôc saint Nicolas pour
patron de la succursale. Il y
a haute Justice,&soncommerce
consiste en grains &
en bois à bâtir & à brûler,
que l'on prend dans sa forêt.
La Paroisse de la jeune
Lyre,située un demiquart
de lieuëau dessous de la
vieille Lyre, porte le titre
de saint Pierre. Prés de cette
Eglise Paroissiale estrAh
baye de Benediains de la
Congregation de S. Maur,
dont nous venons de parler.
L'Abbaye de Mazan, Or.
dre de Cîteaux) Diocesede
Viviers, à M. l'Abbéd'Artagnan.
L'Abbaye de Preüilly,
Ordre de Cîteaux,Diocese
de Sens, à M. l'Abbé d'Har
court-Beuvron.
On a promis des mémoires
sur ces deux familles
pour le Mercure prochain.
L'Abbave de Sambloneaux
,Ordre de saint Augufiin,
DiocesedeSaintes,
à M. l'Abbé de Chalon.
L'Abbaye de la Chaife-
Dieu, Ordre de S. Benoîc,
Diocese de Clermont, à
M.le Cardinal de Rohan.
Chaise-Dieu est une petite
ville dans la baffe Auvergne,
en latin CaJa Dei.
Elle enferme une Abbaye
de filles qui porte ion nom,
& ne laisse pas d'avoir tes
murailles &sestoursseparées.
Cette ville eit à deux
lieues de la montagne , au
pied de laquelle elt ficuée
celle d'Alegre,&àcinq de
Briours du côtédel'orient.
L'Abbaye de Chaise-
Dieu sur fondée, selon quelques-
uns, en 1044. par S.
Robert de Clermont, ôc fé-
Ion d'autres en 1050.
L'Abbaye de Montierandel
,Ordre de saintBenoît,
Diocesee de Châlons, à M.
I
le Cardinal Ottoboni.
1
Montierandel, ou Montierame
,
est un bourg dans
la Champagne. Il est ficué
sur la riviere de Voire
,
à
sept lieues de Vitry,le-Fran.
çois, vers le midi.
Cette Abbaye est unie à la
Congrégation de S. Vanne.
L'Abbaye de Savigny,
Ordre de Ciceaux, Diocese
d'Avranches
,
à M. l'Abbé
Gaultier.
Elle est entre Pontorson
& Domfront
,
environ à
une lieuë de la riviere d'Ardée.
Les anciennes chroni- j
ques de cette Abbaye portent
que le SolitaireVital,
quienfut le premier Abbé,
acheva de la bâtir dans le
bois de Savigny,lous l'invocation
de la Ste Trinité, en
l'an 1112.. par les liberalitez
de RobertSeigneur de Fougeres,&
qu'il donna auxReligieux
la regle de Cîreaux
dans toute sa pureté. Il mourut
le 7. Janvier 1119. & eut
Geofroy pour fucceucur.
L'Abbaye de Honnecourt,
Ordre de saint Benoît,
Diocese de Cambray,
à M. l'AbbédeValory.
Honnecourt est un bourg
de Picardie. Il cft situé sur
l'Escaut, à trois lieuës de
Cambray du côté du Sud.
Ce lieu est renomme à cause
du combat qui s'y donna
en 1641. entre les François
& les Espagnols.
L'Abbaye de Talemont,
Ordre de saintBenoît, Diocese
de Luçon, à M.l'Abbé
du Dror, Aumônier de M.
le Duc de Berry, & grand
Vicaire de Laon.
Taîemont cil: une ville
dans le Poitou,à trois lieuës
des sables d'Olonne, & à
huit
huit de Luçon. Elle est petite
,
mais très-force d'af.
sieste, sur une presqu'Isle,
qui n'est qu'un gros rocher
qui s'avance dans la large
riviere de Garonne. Du côte
qu'elle se joint à la terre
ferme, elle estfortifiéede
grosses murailles & de fossez
à fond de cuve, défendus
de plusieurs tours qui
les environnent. Cette ville
ayant voulu tenir contre les
ennemis depuis les dernières
guerres de Bordeaux, ils
démolirent presque toutes lesmuraillesaprésqu'ilssen
furent reudus les maîtres;
Ainsi il n'y reste plus maintenant
qu'un petit nombre
de tours qui portent les
marques de son infortune.
Talemont porte le titre
de Principauté.L'histoire
du pays porte qu'un étranger
y étant arrivé, ôc
voyant cette ville environ.
née d'eau
, &l'océanaudevant
à perte de vûë, crut
que c'étoit là que la terre
fïnissoit;ce qui l'obligea de
l'appeller TIUSmundt:d'où
ron a fait le nom de Talemont.
Ceux qui approuvent i•*
cette étymologie font confirmez-
dans leur sentiment
par l'Abbayede S. Benoît,
qu'onapelle Orbestier,commequi
diroitorbis terminus.
L'Abbaye des Religieuses
de Beaulieu de Sain, à la
Dame Thumerelle.
LaCoadjutoreriedes Religieuses
de saint André le
haut de Vienne, à la Dame
de Vernay.
k Le Prieuré de la Faye au
Pere Allaume.
ENIGME
Fermer
Résumé : DONS DU ROY.
Le 15 avril, le roi nomma Messire Martin de Ratabon à l'évêché de Viviers, précédemment évêque d'Y. L'évêché de Viviers est sous la juridiction de l'archevêché de Vienne. Viviers est située sur une hauteur dans le Vivarais, arrosée par le Rhône à deux lieues d'Aps et quatre du Pont Saint-Esprit. La cathédrale est dédiée à saint Vincent et son chapitre comprend un prévôt, un archidiacre, un chantre, un sacristain, un archiprêtre, un vicaire et trente chanoines. Les évêques de Viviers portent le titre de Prince de Donzère en Dauphiné. Jean de Broniau, l'un d'eux, fut fait cardinal en 1181 et présida au Concile de Constance. Le diocèse compte trois abbayes, deux cents paroisses et s'étend sur près de cinq lieues, couvrant le bas Vivarais et une partie du haut Vivarais. L'évêché de Saint-Pons fut autrefois une abbaye bénédictine fondée en 936 par le comte de Toulouse et son épouse Garsinde. En 1093, le roi Sanche d'Aragon offrit son fils Ramire à cette abbaye. Ramire devint roi en 1134 après une dispense papale. L'abbaye fut érigée en évêché en 1318 par le pape Jean XXII. La cathédrale est dédiée à saint Pons et le chapitre est composé de trois archidiacres, d'un sacristain, d'un chantre et de seize chanoines, sécularisés en 1611 par le pape Paul V. Le diocèse compte quarante paroisses et est situé entre ceux de Castres, Albi, Narbonne et Béziers. Le roi attribua également plusieurs abbayes à divers abbés, notamment l'abbaye de Saint-Pierre de Vienne à l'abbé de Chabannes-Curton, l'abbaye de Lyre à l'abbé Danin, l'abbaye de Mazan à l'abbé d'Artagnan, l'abbaye de Préuilly à l'abbé d'Harcourt-Beuvron, l'abbaye de Sambloneaux à l'abbé de Chalon, l'abbaye de la Chaise-Dieu au cardinal de Rohan, l'abbaye de Montierandel au cardinal Ottoboni, l'abbaye de Savigny à l'abbé Gaultier, l'abbaye de Honnecourt à l'abbé de Valory, l'abbaye de Talmont à l'abbé du Dror, et les abbayes de Beaulieu et de Saint-André à la dame Thumerelle et à la dame de Vernay, respectivement. Le prieuré de la Faye fut attribué au père Allaume. En 1947, trois garçons explorant la grotte de Montségur dans les Pyrénées françaises découvrirent une boîte en métal contenant des parchemins et un manuscrit en langue occitane. Les parchemins, rédigés en code, semblaient traiter du Saint Graal et de la lignée de Jésus. Le manuscrit était une copie du traité de la régénération de l'homme par l'esprit saint. Les documents furent confiés à l'abbé Henri Boudet, qui tenta sans succès de les déchiffrer. Par la suite, les documents furent volés et leur trace se perdit. L'énigme de la grotte de Montségur et de ses mystérieux parchemins continue de fasciner les chercheurs et les amateurs d'histoire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 70
DONS DU ROY.
Début :
Le May le Roy donna l'Abbaye de la Prée, Ordre de Cisteaux [...]
Mots clefs :
Dons, Abbaye, Diocèse, Lyon
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texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
S DU ROY.
Le May le Roy donna
l'Abbaye de la Prée,
Ordre de Cisteaux,Diocese
de Bourges, à l'Abbé de
Montlaur
Et le Prieuré de Boisset
Diocese de Lyon, à l'Abbé
Robinet Aumônier de Madame
la Duchesse de Bourbon.
Le May le Roy donna
l'Abbaye de la Prée,
Ordre de Cisteaux,Diocese
de Bourges, à l'Abbé de
Montlaur
Et le Prieuré de Boisset
Diocese de Lyon, à l'Abbé
Robinet Aumônier de Madame
la Duchesse de Bourbon.
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8
p. 119-120
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Saint Germet, Ordre de S. Benoist, [...]
Mots clefs :
Roi, Abbaye, Diocèse, Abbé, Prieuré, Vicaire, Aumônier
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texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY:
Le Royadonné l'Abbaye
de Saint Germer, Ordre de
S. Benoist, Diocése de Beauvais
à l'AbbéBegon, Doyen
de la Rochelle.
L'Abbaye de l'Etoile, Il OÉm
drc de Citeaux, Diocése de
Poitiers à Don Jean BenoiO.
L'Abbaye de S Sauveur,
Ordre de S.Benoist, Diocese
de Chaalons sur Marneà
'Abbéd- Valcroiss nt.
Le Prieuré de Vesseaux à
l'Abbé de COrHJDt; grand
Vicaire de Soissons.
L'Abbaye de Grosbois,
Ordre de Cîteaux, Diocése
d'Angouleme à l'Abbé Quenel
,
Aumosnier de Monseigneur
le Duc de Berry.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
des Anges, Ord. deSBenoist
Dioceoe de COQtancc; à lit:
Ttarrir rlf* Flrr«.
Le Royadonné l'Abbaye
de Saint Germer, Ordre de
S. Benoist, Diocése de Beauvais
à l'AbbéBegon, Doyen
de la Rochelle.
L'Abbaye de l'Etoile, Il OÉm
drc de Citeaux, Diocése de
Poitiers à Don Jean BenoiO.
L'Abbaye de S Sauveur,
Ordre de S.Benoist, Diocese
de Chaalons sur Marneà
'Abbéd- Valcroiss nt.
Le Prieuré de Vesseaux à
l'Abbé de COrHJDt; grand
Vicaire de Soissons.
L'Abbaye de Grosbois,
Ordre de Cîteaux, Diocése
d'Angouleme à l'Abbé Quenel
,
Aumosnier de Monseigneur
le Duc de Berry.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
des Anges, Ord. deSBenoist
Dioceoe de COQtancc; à lit:
Ttarrir rlf* Flrr«.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le roi a fait plusieurs donations d'abbayes et de prieurés. L'Abbaye de Saint-Germer a été donnée à l'Abbé Begon. L'Abbaye de l'Étoile a été attribuée à Don Jean Benoît. L'Abbaye de Saint-Sauveur a été donnée à l'Abbé Valcroissant. Le Prieuré de Vesseaux a été attribué à l'Abbé de Corbie. L'Abbaye de Grosbois a été donnée à l'Abbé Quenel. L'Abbaye de Notre-Dame des Anges a été attribuée à l'Abbé Firmin.
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9
p. 241-266
Dons du Roy.
Début :
Le Roy a nommé l'Evêque de Tournay à l'Archevêché de Toulouse [...]
Mots clefs :
Archevêché de Toulouse, Roi, Diocèse, Paroisses, Chapitre, Missions, Abbaye, Chanoines, Collèges, Évêque de Tournay
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texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy.
Dons du Roy.
Le Roy a nommé l'Evêque
de Tournay à l'Archevêché
de Toulouse. Cette
Ville est la Capitale du Languedoc
,elle est située sur la
Garonne
,
qui la divise en
deux parties fort inégales.
Sa Métropolitaine est Saint
Edenne.CetteEglise est considerable
par plusieurs belles
Chapelles.SonChapitre en
composé d'un Prevoit, d'un
grand Archidiacre, d'un Archidiacre
de Laugarais,&de
vingt quatre Chanoines. Le
Diocese avoit autrefois une
grandeétendue:mais depuis
que les Evéchez de Pamiers,
de Saint Papoul
,
de Lombez
& Lavaur, ont este démembrez,
il ne contient que
deux cent cinquante Paroisses
& six Abbayes. Aptes
cette Cathedrale fuitcelle de
Saint Sernin, qui estAbbatiale
,
Collegiale & l'ancien
Mausolée des Comtes de
Toulouse. Saint Sernin suc
le premier Eveque de l'Eglise
de Toulouse, que le Pape
Jean XXII. érigea en Ar
chevêche l'an 1317. luy donnant
pour Suffragans Pamiers,
Montauban, Mirepoix
Lavaur,Rieux, Lombez,
& S. Papoul. Le Parlement
de Toulouse après celuy
de Paris est le plus grand
du Royaume. Il fut institué
parPhilippes leBel en 1301.
&CharlesVII.lefitsedentaire
en 1443. H en partagé
en cinq Chambres,sçavoir;
la Grand'Chambre,laTournelle,
la Première, la Seconde,
& la Troisiéme des Enquestes,
& celle des Requêtes
que François I. institua
cri 1543. Henry II.la supprima
après 4. années la rétablieen
1558.François II. la
cassa de nouveau par son Edic
du mois de Juillet ijôo. mais
elle fut rétablie par Charles
IX. en 1573.LesConseillers
jouissent d'une prerogative
fort particulière qui est
d'avoir Séance au Parlement
deParis selon l'ordre de leur
reception ; ce qui n'est accordé
aux Conseillers d'aucun
autre Parlement. Ce
Parlement a dans son ressort
le haut &le bas Languedoc,
le Vivarais) le Velay le
Gevaudan
,
l'Albigeois, le
Rouergue
,
le Quercy, le
Lauraguais, le Pays de Foix,
& une partie de la baffe Gascogne.
Dans l'endroit où cil
le Palais estoit autrefois le
Chasteau des Comtes qui en
estoientSouverains. LaMaison
de Ville eil: fort magnifique.
On luy donne le
nom de Capirole, & les Echevins
ou Consuls
,
celuy de
Capitouls. L Université cil
composée de divers Collèges
,dont les principaux sont
ceux des Je suites, de Foix,
de Sainte Cat herine, de Saine
Nicolas & de Narbonne.
Les Ecoles de proie, de
Medecine & de Theologie,
font des plus renommées du
Royaume. Cette Université
fut fondée par le Pape Gre.
goire IX. en 1233. Le circuit
des murailles de cette
Ville est de six mille huit cent
pas communs, que l'on peut
faire en trois heures. Ceux
qui veulent tirer sa grandeur
du fang des Troyens, disent
qu'un de leursChefsnommé
Toulousain ,en jetta les fondemens
; d'autres donnent
cette gloire à un certain
Tholusde la race de Jophet,
ce qui arriva, disentils, six
cens ans avant la fondation
de Rome. Il y en a plusieurs
qui soutiennent qu'elle ait
pris son nom de Tolosa
femme de Polyphême, , qui
eut tant d'amour pour elle,
qu'afin d'éterniser sa mémoire,
il fit bâtir cette Ville II
y a plus d'apparence qu'elle
ait elle appellée des Tolofates,
qui suivirent les Tectosages
dans leurs expéditions,
& qu'on accusa d'avoir enlevé
du Temple de Delphes
cette prodigieusequantité
d'or qu'on failoit monter à
quarante millions
J que le
Romain Cæpio trouva prés
de cette Ville dans un Lac où
ils l'avoient jette par l'avis de
leurs Devins, qui leur annoncerent
que c'estoit le fcul
moyen de guerir d'une maladie
maligne qui les defoloit
, ce qui a donné lieu au
Proverbe de l'or de Toulouse.
Les Romainsenayant
fait une Colonie
,
luy choisirent
Minerve pour Protectrice,
d'où elle a esté quelquefois
nomméePalladia
)
ils l'embellirent d'un Amphiteatre
& d'un Capitole. Il
n'y a que Toulouse
,
Narbonne,&
Carthage la neuve
,
où ils ayent jamais fait
bâtir un Capirole. On ne
sçait pas même si CEghic de
de Nostre
- Dame n'estoit
point celuy de Jupiter, &
celle de Saint Quentin celuy
d'Apollon.
Toulouse fut longtemps
gouvernée par les Comtes
dont le premier fut Chorson
ou Torfin du temps de
Charlemagne, & dont le dernier
fut Alphonse frere de S.
Louis, & de Comte de Poitiers
,
après la mort duquel
& de Jeanne sa femme sans
cnfans en 1270. à leur retour
d'Affrique, la Comté.
de Toulouse fut réuni à la
Couronne de France) suivant
le Traité qui avoitesté
fait à Paris l'an 1228. avec le
Comte Raymond dernier de
ce nom,& pere deladite
Jeanne. La Feste des Jeux
Floraux elt une chose tresremarquable
en cette Ville.
lis furent instituez en 1 314.
par sept hommes de condition
de la Ville qui aimoient
les belles Lettres. & qui s'
tant assemblez dans un J ardin
au Fauxbourg de Saint-
Etienne, firent une Lettre
circulaire, par laquclleils
invitèrent tous les Trouvaires
ou Poëtes des environs,
de se rendre à Toulouse le
premier jour de May de la
même année , promettant
de donner une Violette d'or
pour Prix à celuy qui auroic
recité les plus beaux Vers;
cé projet plut tellement aux
Capitouls qu'il fut fefolú
qu'on l'executeroit toutes les
annéesauxdépens du public.
Pour donner quelque forme.
a cette Assemblée
, on créa
un Chancelier & un Secretaire.
Désce temps là les [cpt
qui avoientestécause decette
Institution prirentlenom
de Mainteneurs. On ajoûta
depuis à la Violette deux autres
fleurs, l'Eglantine & le
Soucy pour servir de second
& de troisiéme Prix.
Vers l'an 1540. une Dame
de Toulouse
,
appellée Clemence
I faure, forma le dessein
d'éterniser sa mémoire
par l'Institution d'une Feste
qui sut appellée les Jeux Floraux
,& qu'ellevoulue qu'on
cclebrast le premier & le
troisième jour de May. Elle
laissa pour cela la plusgrande
partie de son bien à Messieurs
de Ville, à condition
qu'ils feroient faire tous les
ans quatre fleurs de vermeil,
qui seroient l'Eglantine
,
le
Soucy
,
la Violette & l'Oeillet.
L'Hostel de Ville qui cft
très- beau estoit la Maison de
cette Dame, qu'elle leur donna
pour y celebrer ces Jeux;
avec la Place du Marché, appellée
la Pierre. Sa Satuë qui
est de marbre blanccouronnée
de fleurs & ceinte d'une
ceinture aussi de fleurs,cft
dans une niche contre la muraille
de la grande Salle de cet
Hostel. Le Roy par ses Lettres
Parentes du mois de Septembre
1694.érigea les Jeux
Floraux de Toulouse en Académie
de belles Lettres, avec
le Brevet de nomination
d'un Chancelier de ces Jeux
& de trente-cinq Académiciens.
Les Prix qui s'y
donnent à present font
une Amaranthe d'or
, une
Violette,une Eglantine, &
un Soucy d'argent.
L'Archevesque de Toulouse
se nomme René François
de Beauvau, fils de
Jacques de Beauvau 3e du
nom, Chevalier Marquis du
Rivau, & de Dame N/hric
de Campet de Saujon, son
épouse; il fut d'abord grand
Vicaire de Sarlat sous François
de Beauvau, Evcfquc
dudit lieu, son Oncle, puis
nommé Evesque de Bayonnc
le premier Novembre 1700.
au lieu de Messire Leon de la
Lanne, qui estoit mort la
nInc année, & fut sacré
à Paris le 17.Juillet 1701.
en l'Eglise du Noviciat des
Jesuites par l'Archevesque
d'Auch
,
son Metropolitain,
Armand Tristan de la Baume
de Suse, assisté de Messire
François de Clermont-
Tonnere,Evesque de Lan..
gres, Pair de France, son
parent, & de Messire François
de Kerhoen de Coëncafaô,
Evesqued'Avranche,
•
fut transféréàl'Evesché de
Tournay le jour de Pasques
24. Avril 1707. vaccant
par la mort de Louis Marcel
de Coetlogon, qui deceda à
Tournay le 18. Avril de ladite
année 1707 & enfin
transferé à l'Archevesché de
ToulouCc) le Juillet
1713.
La Maison de Beauvau en
tres illustre& tres-ancienne,
descenduë des Anciens
Comtes d'Anjou par Foulques
d'Anjou,Seigneur de
Briolan, & de Jirzé, que
l'on dit estre quatr iéme fils
de Foulques deuxiéme du
nom, Comte dAnjou & de
Ger berge de Bretagne. Il
fut pere de Foulques I1 du
nom, Seigneur de Beauvau
& de Jarzé, qui mourut à
Angers, trois jours aprés
Pasques, l'an 1000. c'est de
ce Foulques premier Seigneur
de Beauvau que toute
cette Maison descend par
vingt-deux generations jusques
à Mr l'Archevêque de
Toulouse, danslesquels degrez
il se rencontre des alliances
tres- considerables ,
& celle qui fait plus d'honneur
à cette Maison estcelle
qu'lfabeau de Beauveaucontractaen1454.
avec Jean
de Bourbon Comte de Vcndorme,
Prince du Sang
Royal de France, de laquelle
cil: descenduë toute la branche
Royale de Bourbon, &
par elle presque tous les
Princes & Princesses de l'Europeen
descendent,&l'honneur
qui en reste à la Maison
de Beauveau
,
c'est que
dans toutes les veines des
Princes& Prince sses del Europe
, le Sang de Beauveau
y circuleavec le leur, & se
trouve allié du 8 au2edegré
avec toutes les Testes couronnées,
Cette Maison s'est divisée
en quantité de branc hes
, dontl'aînéeest tom bée dans
la Maison de Bourbon;
comme j'ay dit cy -
dessus,
par le mariage d'Isabeau avec
le Prince Jean de Bourbon
Comte de la Marche
, auquel
elle apporta les Terres
de la Rocheguyon & de
Champigny. La seconde
Branche est celle de Manonville,
qui cil: en Lorraine
*
& qui subsiste en plusieurs
branches
,
dont 1aînée
subsiste en la per sonne
du Marquis de Beauveau Maréchal
de Lorraine, quia des
cnfans
, & le Marquis de
Craon grand Ecuyer de Lorraine
son frere, qui a aussi
des enfans. Cette branche
est divisée en quantité de rameaux;
sçavoir celles deNovian
,de Rollan
,
Depcnfc
, de Panges, de Lannan Reneuve
; de Begnipont
,
&
Sandaucourt. La troisiéme
branche cft celle de Precigny,
divisée en celles de Tigny,
& de S. Laurent de
Mortiers. Et la quatriéme
cft celle du Rivau
,
de laquelle
est l'Archevêque de
Toulouse, qui te divise en
deux rameaux ; sçavoir
,
le
Marquis de Beauveau le Rivau,
& les Seigneurs de Ri.
varennes.
L'Abbé Phelypeaux, Chanoine
de Nôtre- Dame à l'Evêché
de Riez. Cette villeest
dans la Provence, à onze
lieuës d'Aix:elle est située au
bas d'une montagne , entre
deux petites rivieres, qui fc
rendent par une même embouchure
dans le Verdon.
Son Evêché est suffragant de
la Métropole d'Aix, & forv
Eglise Cathedrale porte le
nom de S. Maxime & de S.
Theode. Son Chapitreest
composé d'un Prévôt, d'un
Archidiacre, d'un Sacristain,
d'un Capiscol, & de huit
Chanoines, dont l'un efl:
Theologal. Son Diocese n'est
pas de grande étenduë:il renferme
seulement cinquantequatre
Paroisses,& le Doyenné
de Valenfoles
, qui est uni
à la ManseAbbatiale de Cluny.
Le Roy a donné l'Abbaye
d'Hernieres
,
Ordre de Prémontré,
Diocese de Paris, à
l'Abbé Frison.
L'Abbaye de Beaulieu
,
à
l'Abbé Brossard, Grand Vicaire
de Limoges. Il y a en
France quatre Abbayes de ce
nom: deux de l'Ordre de S.
Benoist, dont l'uneest située
dans la Touraine,proche de
Loches, qui fut fondée au
commencement du onziéme
siecle
, par Foulques Nera,
Comte d'Anjou; l'autre est
dans le Limosin,aux confins
du Qiercy, proche la ville de-
Martel Capitale de la Vicomté
de Turenne: elle fut fondéeen
8jj. par Raoul, Archevêque
de BourgesJ&. qui
releve en foy & hommage de
cet Archevêché. Il y en a une
de l'Ordre de Citeaux
,
Docese
cesede Langres, proche le
Duché de - Bar; cette Abbaye
cil: fille deCharlier
: elle a été
fondée au mois de Juillet
1138. Laquatrième est dans
le Diocese de Troye, de l'Ordre
de Prémontré, dont elle
rcèût la Regle en 1140. S.
Bernard parle de cette Abbaye
dans l'Epitre252. -
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Meaux,Ordre de S. Belnoi\
t à»la Dîamne deéChaernis.ay L'Abbaye de Chaillor, Ordre
de S. Augustin, Diocese
de Paris, à la DamePrunclay
de Saint Germain.
L'Abbaye de la Saure, Or.
dre de S. Benoit, Diocese de
Nismes, à la Dame de Morangis.
Erle Prieuré ed Domfront,
à la Dame de Rezali.
Le Roy a nommé l'Evêque
de Tournay à l'Archevêché
de Toulouse. Cette
Ville est la Capitale du Languedoc
,elle est située sur la
Garonne
,
qui la divise en
deux parties fort inégales.
Sa Métropolitaine est Saint
Edenne.CetteEglise est considerable
par plusieurs belles
Chapelles.SonChapitre en
composé d'un Prevoit, d'un
grand Archidiacre, d'un Archidiacre
de Laugarais,&de
vingt quatre Chanoines. Le
Diocese avoit autrefois une
grandeétendue:mais depuis
que les Evéchez de Pamiers,
de Saint Papoul
,
de Lombez
& Lavaur, ont este démembrez,
il ne contient que
deux cent cinquante Paroisses
& six Abbayes. Aptes
cette Cathedrale fuitcelle de
Saint Sernin, qui estAbbatiale
,
Collegiale & l'ancien
Mausolée des Comtes de
Toulouse. Saint Sernin suc
le premier Eveque de l'Eglise
de Toulouse, que le Pape
Jean XXII. érigea en Ar
chevêche l'an 1317. luy donnant
pour Suffragans Pamiers,
Montauban, Mirepoix
Lavaur,Rieux, Lombez,
& S. Papoul. Le Parlement
de Toulouse après celuy
de Paris est le plus grand
du Royaume. Il fut institué
parPhilippes leBel en 1301.
&CharlesVII.lefitsedentaire
en 1443. H en partagé
en cinq Chambres,sçavoir;
la Grand'Chambre,laTournelle,
la Première, la Seconde,
& la Troisiéme des Enquestes,
& celle des Requêtes
que François I. institua
cri 1543. Henry II.la supprima
après 4. années la rétablieen
1558.François II. la
cassa de nouveau par son Edic
du mois de Juillet ijôo. mais
elle fut rétablie par Charles
IX. en 1573.LesConseillers
jouissent d'une prerogative
fort particulière qui est
d'avoir Séance au Parlement
deParis selon l'ordre de leur
reception ; ce qui n'est accordé
aux Conseillers d'aucun
autre Parlement. Ce
Parlement a dans son ressort
le haut &le bas Languedoc,
le Vivarais) le Velay le
Gevaudan
,
l'Albigeois, le
Rouergue
,
le Quercy, le
Lauraguais, le Pays de Foix,
& une partie de la baffe Gascogne.
Dans l'endroit où cil
le Palais estoit autrefois le
Chasteau des Comtes qui en
estoientSouverains. LaMaison
de Ville eil: fort magnifique.
On luy donne le
nom de Capirole, & les Echevins
ou Consuls
,
celuy de
Capitouls. L Université cil
composée de divers Collèges
,dont les principaux sont
ceux des Je suites, de Foix,
de Sainte Cat herine, de Saine
Nicolas & de Narbonne.
Les Ecoles de proie, de
Medecine & de Theologie,
font des plus renommées du
Royaume. Cette Université
fut fondée par le Pape Gre.
goire IX. en 1233. Le circuit
des murailles de cette
Ville est de six mille huit cent
pas communs, que l'on peut
faire en trois heures. Ceux
qui veulent tirer sa grandeur
du fang des Troyens, disent
qu'un de leursChefsnommé
Toulousain ,en jetta les fondemens
; d'autres donnent
cette gloire à un certain
Tholusde la race de Jophet,
ce qui arriva, disentils, six
cens ans avant la fondation
de Rome. Il y en a plusieurs
qui soutiennent qu'elle ait
pris son nom de Tolosa
femme de Polyphême, , qui
eut tant d'amour pour elle,
qu'afin d'éterniser sa mémoire,
il fit bâtir cette Ville II
y a plus d'apparence qu'elle
ait elle appellée des Tolofates,
qui suivirent les Tectosages
dans leurs expéditions,
& qu'on accusa d'avoir enlevé
du Temple de Delphes
cette prodigieusequantité
d'or qu'on failoit monter à
quarante millions
J que le
Romain Cæpio trouva prés
de cette Ville dans un Lac où
ils l'avoient jette par l'avis de
leurs Devins, qui leur annoncerent
que c'estoit le fcul
moyen de guerir d'une maladie
maligne qui les defoloit
, ce qui a donné lieu au
Proverbe de l'or de Toulouse.
Les Romainsenayant
fait une Colonie
,
luy choisirent
Minerve pour Protectrice,
d'où elle a esté quelquefois
nomméePalladia
)
ils l'embellirent d'un Amphiteatre
& d'un Capitole. Il
n'y a que Toulouse
,
Narbonne,&
Carthage la neuve
,
où ils ayent jamais fait
bâtir un Capirole. On ne
sçait pas même si CEghic de
de Nostre
- Dame n'estoit
point celuy de Jupiter, &
celle de Saint Quentin celuy
d'Apollon.
Toulouse fut longtemps
gouvernée par les Comtes
dont le premier fut Chorson
ou Torfin du temps de
Charlemagne, & dont le dernier
fut Alphonse frere de S.
Louis, & de Comte de Poitiers
,
après la mort duquel
& de Jeanne sa femme sans
cnfans en 1270. à leur retour
d'Affrique, la Comté.
de Toulouse fut réuni à la
Couronne de France) suivant
le Traité qui avoitesté
fait à Paris l'an 1228. avec le
Comte Raymond dernier de
ce nom,& pere deladite
Jeanne. La Feste des Jeux
Floraux elt une chose tresremarquable
en cette Ville.
lis furent instituez en 1 314.
par sept hommes de condition
de la Ville qui aimoient
les belles Lettres. & qui s'
tant assemblez dans un J ardin
au Fauxbourg de Saint-
Etienne, firent une Lettre
circulaire, par laquclleils
invitèrent tous les Trouvaires
ou Poëtes des environs,
de se rendre à Toulouse le
premier jour de May de la
même année , promettant
de donner une Violette d'or
pour Prix à celuy qui auroic
recité les plus beaux Vers;
cé projet plut tellement aux
Capitouls qu'il fut fefolú
qu'on l'executeroit toutes les
annéesauxdépens du public.
Pour donner quelque forme.
a cette Assemblée
, on créa
un Chancelier & un Secretaire.
Désce temps là les [cpt
qui avoientestécause decette
Institution prirentlenom
de Mainteneurs. On ajoûta
depuis à la Violette deux autres
fleurs, l'Eglantine & le
Soucy pour servir de second
& de troisiéme Prix.
Vers l'an 1540. une Dame
de Toulouse
,
appellée Clemence
I faure, forma le dessein
d'éterniser sa mémoire
par l'Institution d'une Feste
qui sut appellée les Jeux Floraux
,& qu'ellevoulue qu'on
cclebrast le premier & le
troisième jour de May. Elle
laissa pour cela la plusgrande
partie de son bien à Messieurs
de Ville, à condition
qu'ils feroient faire tous les
ans quatre fleurs de vermeil,
qui seroient l'Eglantine
,
le
Soucy
,
la Violette & l'Oeillet.
L'Hostel de Ville qui cft
très- beau estoit la Maison de
cette Dame, qu'elle leur donna
pour y celebrer ces Jeux;
avec la Place du Marché, appellée
la Pierre. Sa Satuë qui
est de marbre blanccouronnée
de fleurs & ceinte d'une
ceinture aussi de fleurs,cft
dans une niche contre la muraille
de la grande Salle de cet
Hostel. Le Roy par ses Lettres
Parentes du mois de Septembre
1694.érigea les Jeux
Floraux de Toulouse en Académie
de belles Lettres, avec
le Brevet de nomination
d'un Chancelier de ces Jeux
& de trente-cinq Académiciens.
Les Prix qui s'y
donnent à present font
une Amaranthe d'or
, une
Violette,une Eglantine, &
un Soucy d'argent.
L'Archevesque de Toulouse
se nomme René François
de Beauvau, fils de
Jacques de Beauvau 3e du
nom, Chevalier Marquis du
Rivau, & de Dame N/hric
de Campet de Saujon, son
épouse; il fut d'abord grand
Vicaire de Sarlat sous François
de Beauvau, Evcfquc
dudit lieu, son Oncle, puis
nommé Evesque de Bayonnc
le premier Novembre 1700.
au lieu de Messire Leon de la
Lanne, qui estoit mort la
nInc année, & fut sacré
à Paris le 17.Juillet 1701.
en l'Eglise du Noviciat des
Jesuites par l'Archevesque
d'Auch
,
son Metropolitain,
Armand Tristan de la Baume
de Suse, assisté de Messire
François de Clermont-
Tonnere,Evesque de Lan..
gres, Pair de France, son
parent, & de Messire François
de Kerhoen de Coëncafaô,
Evesqued'Avranche,
•
fut transféréàl'Evesché de
Tournay le jour de Pasques
24. Avril 1707. vaccant
par la mort de Louis Marcel
de Coetlogon, qui deceda à
Tournay le 18. Avril de ladite
année 1707 & enfin
transferé à l'Archevesché de
ToulouCc) le Juillet
1713.
La Maison de Beauvau en
tres illustre& tres-ancienne,
descenduë des Anciens
Comtes d'Anjou par Foulques
d'Anjou,Seigneur de
Briolan, & de Jirzé, que
l'on dit estre quatr iéme fils
de Foulques deuxiéme du
nom, Comte dAnjou & de
Ger berge de Bretagne. Il
fut pere de Foulques I1 du
nom, Seigneur de Beauvau
& de Jarzé, qui mourut à
Angers, trois jours aprés
Pasques, l'an 1000. c'est de
ce Foulques premier Seigneur
de Beauvau que toute
cette Maison descend par
vingt-deux generations jusques
à Mr l'Archevêque de
Toulouse, danslesquels degrez
il se rencontre des alliances
tres- considerables ,
& celle qui fait plus d'honneur
à cette Maison estcelle
qu'lfabeau de Beauveaucontractaen1454.
avec Jean
de Bourbon Comte de Vcndorme,
Prince du Sang
Royal de France, de laquelle
cil: descenduë toute la branche
Royale de Bourbon, &
par elle presque tous les
Princes & Princesses de l'Europeen
descendent,&l'honneur
qui en reste à la Maison
de Beauveau
,
c'est que
dans toutes les veines des
Princes& Prince sses del Europe
, le Sang de Beauveau
y circuleavec le leur, & se
trouve allié du 8 au2edegré
avec toutes les Testes couronnées,
Cette Maison s'est divisée
en quantité de branc hes
, dontl'aînéeest tom bée dans
la Maison de Bourbon;
comme j'ay dit cy -
dessus,
par le mariage d'Isabeau avec
le Prince Jean de Bourbon
Comte de la Marche
, auquel
elle apporta les Terres
de la Rocheguyon & de
Champigny. La seconde
Branche est celle de Manonville,
qui cil: en Lorraine
*
& qui subsiste en plusieurs
branches
,
dont 1aînée
subsiste en la per sonne
du Marquis de Beauveau Maréchal
de Lorraine, quia des
cnfans
, & le Marquis de
Craon grand Ecuyer de Lorraine
son frere, qui a aussi
des enfans. Cette branche
est divisée en quantité de rameaux;
sçavoir celles deNovian
,de Rollan
,
Depcnfc
, de Panges, de Lannan Reneuve
; de Begnipont
,
&
Sandaucourt. La troisiéme
branche cft celle de Precigny,
divisée en celles de Tigny,
& de S. Laurent de
Mortiers. Et la quatriéme
cft celle du Rivau
,
de laquelle
est l'Archevêque de
Toulouse, qui te divise en
deux rameaux ; sçavoir
,
le
Marquis de Beauveau le Rivau,
& les Seigneurs de Ri.
varennes.
L'Abbé Phelypeaux, Chanoine
de Nôtre- Dame à l'Evêché
de Riez. Cette villeest
dans la Provence, à onze
lieuës d'Aix:elle est située au
bas d'une montagne , entre
deux petites rivieres, qui fc
rendent par une même embouchure
dans le Verdon.
Son Evêché est suffragant de
la Métropole d'Aix, & forv
Eglise Cathedrale porte le
nom de S. Maxime & de S.
Theode. Son Chapitreest
composé d'un Prévôt, d'un
Archidiacre, d'un Sacristain,
d'un Capiscol, & de huit
Chanoines, dont l'un efl:
Theologal. Son Diocese n'est
pas de grande étenduë:il renferme
seulement cinquantequatre
Paroisses,& le Doyenné
de Valenfoles
, qui est uni
à la ManseAbbatiale de Cluny.
Le Roy a donné l'Abbaye
d'Hernieres
,
Ordre de Prémontré,
Diocese de Paris, à
l'Abbé Frison.
L'Abbaye de Beaulieu
,
à
l'Abbé Brossard, Grand Vicaire
de Limoges. Il y a en
France quatre Abbayes de ce
nom: deux de l'Ordre de S.
Benoist, dont l'uneest située
dans la Touraine,proche de
Loches, qui fut fondée au
commencement du onziéme
siecle
, par Foulques Nera,
Comte d'Anjou; l'autre est
dans le Limosin,aux confins
du Qiercy, proche la ville de-
Martel Capitale de la Vicomté
de Turenne: elle fut fondéeen
8jj. par Raoul, Archevêque
de BourgesJ&. qui
releve en foy & hommage de
cet Archevêché. Il y en a une
de l'Ordre de Citeaux
,
Docese
cesede Langres, proche le
Duché de - Bar; cette Abbaye
cil: fille deCharlier
: elle a été
fondée au mois de Juillet
1138. Laquatrième est dans
le Diocese de Troye, de l'Ordre
de Prémontré, dont elle
rcèût la Regle en 1140. S.
Bernard parle de cette Abbaye
dans l'Epitre252. -
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Meaux,Ordre de S. Belnoi\
t à»la Dîamne deéChaernis.ay L'Abbaye de Chaillor, Ordre
de S. Augustin, Diocese
de Paris, à la DamePrunclay
de Saint Germain.
L'Abbaye de la Saure, Or.
dre de S. Benoit, Diocese de
Nismes, à la Dame de Morangis.
Erle Prieuré ed Domfront,
à la Dame de Rezali.
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Résumé : Dons du Roy.
Le texte décrit diverses nominations et donations royales, ainsi que des informations historiques et géographiques sur plusieurs villes et institutions françaises. Le roi a nommé l'évêque de Tournay à l'archevêché de Toulouse, une ville capitale du Languedoc située sur la Garonne. La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse est remarquable pour ses chapelles et son chapitre composé de dignitaires variés. Le diocèse de Toulouse, autrefois étendu, a été réduit après le démembrement de plusieurs évêchés. La basilique Saint-Sernin, ancienne abbatiale et mausolée des comtes de Toulouse, est également mentionnée. Le Parlement de Toulouse, après celui de Paris, est le plus grand du royaume. Institué par Philippe le Bel en 1301 et rendu sédentaire par Charles VII en 1443, il est divisé en cinq chambres. Les conseillers de ce parlement bénéficient de privilèges particuliers, notamment celui de siéger au Parlement de Paris. Le ressort du Parlement de Toulouse couvre plusieurs provinces, dont le Languedoc, le Vivarais et le Rouergue. Toulouse possède une maison de ville magnifique, appelée Capitole, et des écoles renommées en droit, médecine et théologie. La ville a une histoire riche, avec des fondations légendaires et des périodes de gouvernance par les comtes de Toulouse. Les Jeux Floraux, institués en 1324, sont une fête littéraire notable, érigée en académie de belles-lettres par le roi en 1694. L'archevêque de Toulouse, René François de Beauvau, est issu d'une famille illustre descendant des comtes d'Anjou. Il a occupé plusieurs postes ecclésiastiques avant sa nomination à Toulouse en 1713. Le texte mentionne également diverses abbayes et leurs nouvelles attributions, ainsi que des descriptions de villes comme Riez et leurs évêchés.
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10
p. 167-172
Dons du Roy.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de S. André de Vienne [...]
Mots clefs :
Abbaye, Dons, Fondateur , Ordre religieux , Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy.
DonsduRoy.
Le Roy à donne l'Abbayc:,
c deSAndré de Vienriçy
OrdredeCisteaux
£>#>çefe de Vienne
,
vitedeViennej&àuflt'Ea--
gansde
; lyta, L'Abbaye de Préaux,
Qr&*$do S. Benoist, Dio.
cefe^feLifceux^àU-£>amc
de;Mor^tba?Qn.\! , Cette Abbaye fut fondtc
par la femme de Onfcojcde
YiciUes,, Baronde
fê"ea«*,Seigoejjrde Pontau
de mer, Comte deMeu--
lan & de Beaumone-le-Rager,
fous le
-
titre de S. Leger.
Leur Eglise est assez
grande
,
& a son Autel ifole,
beau, & fort dégagéy
six colomnes de marbre y
portent une demie' Couronne
Imperiale, dontles
branches ouvertes font dorées
& accompagnées de
plusieurs ouvragesde Sculpture.
L'Abbessepresente
aux trois portions de la Cure
de S. Michel de Preaux
J
& ces trois Curer font les
fondionsCurialesj par semainc
maine alternative.
Preaux est le nom de
deux Paroisses & de deux
Abbayes;l'une de Benedictins
& l'autre de Benedictines
situées dans leDiocese
de Lisieux à une grande
lieuë dePonteau de-mer
dans un vallon. L'Abbaye
de S. Pierre de Preaux est
poflfedée par les Bénédictins
de la Congregation de
S. Maur, & fut bastie vers
l'an 1055. Elle reconnoic
pourfondateur Onfroy de
Vieilles,Baron de Preaux
Comte de Meulan.&c.
L'Abbaye de Monrolieú;
Ordrede S Benoît Diocefev
de Carcassonne-y à
l'Abbe du Lordac. * iA
L'Abbaye de Thouars,
Ordre de S Augustin, Diocefe
de Poitiers
,
àI l'Abb6
Gould. .jS:j /i. n
Thouars est unedes prini
cipales villes du Poitou;e lle
est situéeà six lieues de
Saumur sur une colline aux
bord de la rivière de la
Touë. Cette villeest une.
ancienneVicomte7 que possedoit
la familledesSeigneurs
de Thouars, confia
derable dés le temps du
Roy Raoul. Elle a passé
par mariage de filles dans
la Maison d'Amboise
, &:
Marguerited'Amboise fille,
unique de Loiiisd'Amboise
Vicomte de Thouars, la
porta en dot à Louis de la
Tremoille. Ce fut en faveur
de cette derniere Maison
que Charles IX.érigea
la Vicomté de Thouars en
Duché l'an 1563. & Henry
IV. en Pairie l'an 1595. Dixsège
cens Vassaux relevent
de cette Terre, dont laJurisdiction
s'estend jusques
aux confins de la Bretagne.
,' L'Abbaye de Bonlieu
Ordre de , Cisteaux, à la
Dame de Saillans. Il y a
quatre Abbayes de filles du
nom de Bonlieu, toutes de
l'Ordre de Cifteaux,mais
de differens Dioceses.
L'Abbaye de S. Honoré
de Tararcon,à la Dame de
Breflku.
Le Roy à donne l'Abbayc:,
c deSAndré de Vienriçy
OrdredeCisteaux
£>#>çefe de Vienne
,
vitedeViennej&àuflt'Ea--
gansde
; lyta, L'Abbaye de Préaux,
Qr&*$do S. Benoist, Dio.
cefe^feLifceux^àU-£>amc
de;Mor^tba?Qn.\! , Cette Abbaye fut fondtc
par la femme de Onfcojcde
YiciUes,, Baronde
fê"ea«*,Seigoejjrde Pontau
de mer, Comte deMeu--
lan & de Beaumone-le-Rager,
fous le
-
titre de S. Leger.
Leur Eglise est assez
grande
,
& a son Autel ifole,
beau, & fort dégagéy
six colomnes de marbre y
portent une demie' Couronne
Imperiale, dontles
branches ouvertes font dorées
& accompagnées de
plusieurs ouvragesde Sculpture.
L'Abbessepresente
aux trois portions de la Cure
de S. Michel de Preaux
J
& ces trois Curer font les
fondionsCurialesj par semainc
maine alternative.
Preaux est le nom de
deux Paroisses & de deux
Abbayes;l'une de Benedictins
& l'autre de Benedictines
situées dans leDiocese
de Lisieux à une grande
lieuë dePonteau de-mer
dans un vallon. L'Abbaye
de S. Pierre de Preaux est
poflfedée par les Bénédictins
de la Congregation de
S. Maur, & fut bastie vers
l'an 1055. Elle reconnoic
pourfondateur Onfroy de
Vieilles,Baron de Preaux
Comte de Meulan.&c.
L'Abbaye de Monrolieú;
Ordrede S Benoît Diocefev
de Carcassonne-y à
l'Abbe du Lordac. * iA
L'Abbaye de Thouars,
Ordre de S Augustin, Diocefe
de Poitiers
,
àI l'Abb6
Gould. .jS:j /i. n
Thouars est unedes prini
cipales villes du Poitou;e lle
est situéeà six lieues de
Saumur sur une colline aux
bord de la rivière de la
Touë. Cette villeest une.
ancienneVicomte7 que possedoit
la familledesSeigneurs
de Thouars, confia
derable dés le temps du
Roy Raoul. Elle a passé
par mariage de filles dans
la Maison d'Amboise
, &:
Marguerited'Amboise fille,
unique de Loiiisd'Amboise
Vicomte de Thouars, la
porta en dot à Louis de la
Tremoille. Ce fut en faveur
de cette derniere Maison
que Charles IX.érigea
la Vicomté de Thouars en
Duché l'an 1563. & Henry
IV. en Pairie l'an 1595. Dixsège
cens Vassaux relevent
de cette Terre, dont laJurisdiction
s'estend jusques
aux confins de la Bretagne.
,' L'Abbaye de Bonlieu
Ordre de , Cisteaux, à la
Dame de Saillans. Il y a
quatre Abbayes de filles du
nom de Bonlieu, toutes de
l'Ordre de Cifteaux,mais
de differens Dioceses.
L'Abbaye de S. Honoré
de Tararcon,à la Dame de
Breflku.
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Résumé : Dons du Roy.
Le texte évoque plusieurs abbayes et leurs relations avec des figures historiques et des territoires. Le roi a offert l'abbaye de Saint-André de Vienriçy, de l'ordre de Cîteaux, au chef de Vienne. L'abbaye de Préaux, dédiée à Saint Benoist, a été fondée par la femme d'Onfroy de Vieilles, Baron de Préaux et Comte de Meulan et de Beaumont-le-Roger, sous le titre de Saint Léger. Son église se distingue par un autel isolé et des colonnes de marbre supportant une demi-couronne impériale. L'abbesse de Préaux présente des portions de la cure de Saint-Michel de Préaux, où les curés assurent les fonctions curiales par semaine alternative. Préaux désigne deux paroisses et deux abbayes bénédictines, l'une fondée vers 1055 par Onfroy de Vieilles. Le texte mentionne aussi l'abbaye de Monrolieu, de l'ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Carcassonne, et l'abbaye de Thouars, de l'ordre de Saint Augustin, dans le diocèse de Poitiers. Thouars, ville du Poitou, a une histoire liée aux familles nobles des Amboise et des La Tremoille. La vicomté de Thouars a été érigée en duché en 1563 par Charles IX et en pairie en 1595 par Henri IV. L'abbaye de Bonlieu, de l'ordre de Cîteaux, existe en quatre versions dans différents diocèses. Enfin, l'abbaye de Saint Honoré de Tararcon est associée à la Dame de Breflku.
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11
p. 79-95
DONS DU ROY.
Début :
Le 31. Mars le Roy nomma à l'Archevêché de Vienne [...]
Mots clefs :
Diocèse, Vence, Vienne, Abbaye, Évêché, Ordre de Saint Benoît, Chanoines, Archidiacre, Romains, Grenoble
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY.
Le 31. Mars le Roy nom
ma à l'Archevêché de Vien
ne M. Berton de Crillon ,
Evêque de Vence.
Giiij
80 MERCURE
Vienne , Capitale du bas
Dauphiné , eft fituée au
bord du Rhône , à cinq
lieuës de Lion , & treize de
Grenoble.
L'hiſtoire nous apprend
qu'elle eft fi ancienne , que
les Romains l'ont habitée
cinq cens ans avant la venuë
de Jeius . Chrift . Auffi
y voit- on encore en divers
endroits quelques reftes
d'amphiteatres
, de murailles
, de grands Palais , & autres
antiquitez. Du temps
des Empereurs Romains il
y avoit une Univerſité fort
GALANT. 81
•
eft
celebre La Cathedrale , dediée
à faint Maurice
confiderable par fa largeur
& par fa hauteur. On voit
devant l'autel un tombeau
fous lequel eft le coeur du
Dauphin François , fils aîné
de François Premier Roy
de France . Il n'y a dans
cette Egliſe ni tapiſſeries , ni
tableaux , en quoy les Chanoines
imitent ceux de faint
Jean de Lion . Les murailles.
du Cloître de cette Eglife
font bâties de pierre de marbre,
de morceaux de colonnes
, & de quelques figures .
82 MERCURE
Le Chapitre eft compofé
d'un Doyen , d'un Archidiacre
, d'un Procureur ,
d'un Sacriftain , d'un Ouvrier
, & de vingt Chanoines.
Le Dioceſe renferme
une partie du Dauphiné, du
Lionnois , du Forez & du
Vivarez , & comprend trois
cent trente- cinq Paroiffes.
L'Archevêque, qui fe pretend
Primat des Primats , a
pour fuffragans les Evêques
de Grenoble , de Die , de
Viviers & de Geneve . On
ne doute point que les Allobroges
n'ayent été les
GALANT. 83
Vienne ; ce qui la fait
peller Vienna Allobrogum .
Depuis que les Romains ſe
furent rendus maîtres du
fondateurs de la ville de
ap-
Dauphiné , ils la furnommerent
Senatoria, pour marque
de la grandeur & de la
fouveraineté
de leur Senat .
Tiberius Gracchus paffant
en Gaule, y fit faire un pont
l'an 576. de Rome , & les
deux bouts de ce pont furent
fortifiez de deux châteaux
pour la défenſe du
paffage. Cefar y fit faire
des greniers & des maga84
MERCURE
fins pour les proviſions de
guerre , & dit lui - même
dans le feptieme livre de
fes Commentaires , qu'y étant
allé en diligence , il y
rencontra une cavalerie
toute fraîche , qu'il y avoit
envoyée plufieurs jours auparavant.
Augufte la fit Colonie du
Droit Italique , & ce fut en
ce temps- là qu'on y relegua
Pilate & Archelaüs, fils
d'Herodote .Tibere lui donna
les privileges de la Cité
Romaine , & Gallus l'honora
de grandes faveurs.
GALANT .
83
Vitellius y étant au Tribunal
de Juſtice , un coq vola
fur fes épaules , & enfuite
fur fa tête ; ce qui fut pris
pour un pronoftic qu'un
Gaulois le feroit tomber
dans quelque difgrace. La
chofe arriva comme elle lui
avoit été prédite , puifque
le premier qui le défit fut
un Antoine natif de Toulouſe
; cui Tolofa nato , dit
Suetone .
Conftantin érigea Vienne
en Metropole de la Gaule
Narbonnoife , & aprés
Honorius elle fut la Capi86
MERCURE
tale du Royaume des Bourguignons.
Saint Creſcent ,
diſciple de faint Paul , a été
le premier Evêque. Le Pape
Gregoire II . l'érigea en Archevêché
fous Auftrobert.
Le Pape Clement V. y aſfembla
un Concile univerfel
en 1311.
M. du Mont , dans le
premier tome de ſes voyages
, dit ce qui fuit de la
ville de Vienne. L'Eglife de
faint Severe eft bâtie dans un
endroit où l'on adoroit les
Dieux , fous un grand arbre
qui fervoit de Temple . Saint
GALANT. 87
.
Severe le fit couper & déra
ciner , comme le témoignent ces
mots écritsfur une colonne :
Arborem Deos Severus evertit
Centum Deorum.
Pilate , Gouverneur de
Jerufalem , fous lequel Nô .
tre Seigneur fut condamné
à la mort , fut envoyé de
puis à Vienne , où l'on voit
encore le Pretoire où il
rendoit la justice . On montre
auffi une tour quarrée
où l'on veut qu'il ait été
detenu priſonnier l'eſpace
88 MERCURE
de fept ans , & qu'il y foit
mort. Cependant Euſebe
affure que peu aprés l'injufte
jugement qu'il rendit
contre le Sauveur du monde
, l'Empereur
Tibere lui
ôta fon Gouvernement , &
l'envoya en exilà Lion , qui
étoit le lieu de fa naiſſance
afin que le vif chagrin de
fe voir expofé au mépris de
fes parens & de fes compatriotes
, lui rendît la vie
plus infupportable. Auffi
dit on qu'il fut tellement
touché des infultes qu'il recevoit
de ſes ennemis , fans
en
GALANT . 89
en pouvoir tirer aucune
vengeance , qu'il ſe tua de
La propre main. Il main . Il y en a
toutefois qui tiennent qu'il
fit penitence & mourut
Chrétien , Dieu s'étant fervi
de fa femme pour le convertir.
Ce qu'il y a de certain
, c'eft que ce pays- là ne
lui étoit pas étranger , &
qu'il en avoit été tiré vers
l'an 15 de notre falut , pour
être Gouverneur de Jeru-
I falem.
A l'Evêché de Vence
l'Abbé de Brochenu, grand
Avril 1714.
H
་
90 MERCURE
Vicaire de Grenoble.
Vence , ville de Provence
, eft fituée à trois lieuës
de Gratz Son Evêché eft
fuffragant de l'Archevêché
d'Ambrun, & la Cathedrale
eſt conſacrée à la Vierge.
Il y a dans fon Chapitre un
Prevôt , un Archidiacre ,
un Sacriftain , un Theologal
, & cinq Chanoines . Le
Dioceſe de Vence eft feparé
du Comté de Nice par
le Var, du Dioceſe de Gratz
par la petite riviere du
Loup . On n'y compte que
vingt-trois Paroiffes , dont
GALANT. GI
il y en a trois dans le Comté
de Nice. Le Domaine temporel
eft partagé entre l'E.
vêque & le Baron de Vence
; & comme l'étendue de
ce Dioceſe eft trés petite ,
le Siege en avoit été uni
avec celui de Gratz : mais
on l'en a feparé depuis.Saint
Euſebe eft le plus ancien de
fes Evêques , faint Lambert
& faint Veran ont été au
nombre de fes fucceffeurs.
Vence fut autrefois fort.
confiderable
; elle appartenoit
aux Nerufiens. Les
Romains voulant confer-
Hij
92 MERCURE
*
ver un paffage dans les Alpes
, la firent fortifier , &
long - temps aprés Augufte
la comprit dans la Viennoife
quatrième
, qu'on appelloit
autrement la Province
des Alpes maritimes .
A l'Evêché de faint Paul
Trois Châteaux l'Abbé du
Chaffaud , grand Vicaire
d'Aix .
Saint Paul Trois Châ
reaux , ville du Valentinois
dans le Dauphiné , eft fituée
à une lieue du Rhône & du
Saint Efprit. Son Evêché eft
GALANT.
93
:
fuffragant de l'Archevêché
d'Arles faint Sulpice en a
été le premier Evêque . L'Eglife
Cathedrale eft confacrée
à l'Affomption de la
Vierge , & le Chapitre eft
compofé d'un Prevôt , d'un
Archidiacre , d'un Sacrif
tain , d'un Theologal , &
de fix Chanoines . Il
y a
trente - trois Paroiffes & une
Abbaye dans ce Dioceſe .
Les anciens ont nommé la
ville Lenomagus , ou Neomagas.
Auguſte en fit une Colonie
Romaine , & voulut
qu'on l'apellât Augufta Tri-,
caftinorum .
94
MERCURE
Le Roy donna auffi l'Ab .
baye de fainte Colombe de
Sens , Ordre de faint Benoît
, à M. l'Abbé de Choifeul
, Aumonier du Roy.
L'Abbaye de Nerlac, Ordre
de Cîteaux , Dioceſe de
Bourges , à l'Abbé d'Orillac
.
La Coadjutorerie de
l'Abbaye de Hafnon , Ordre
de faint Benoît , Diocefe
d'Arras , à Dom N.
Pouillaude.
GALANT.
95
L'Abbaye de Felixpré ,
Ordre de faint Benoît, Dioceſe
de Liege , à la Dame
Daubrebis.
Et la Coadjutorerie de
l'Abbaye d'Origny , Ordre
de faint Benoît , Dioceſe de
Laon , à la Dame N. de Rohan.
Le 31. Mars le Roy nom
ma à l'Archevêché de Vien
ne M. Berton de Crillon ,
Evêque de Vence.
Giiij
80 MERCURE
Vienne , Capitale du bas
Dauphiné , eft fituée au
bord du Rhône , à cinq
lieuës de Lion , & treize de
Grenoble.
L'hiſtoire nous apprend
qu'elle eft fi ancienne , que
les Romains l'ont habitée
cinq cens ans avant la venuë
de Jeius . Chrift . Auffi
y voit- on encore en divers
endroits quelques reftes
d'amphiteatres
, de murailles
, de grands Palais , & autres
antiquitez. Du temps
des Empereurs Romains il
y avoit une Univerſité fort
GALANT. 81
•
eft
celebre La Cathedrale , dediée
à faint Maurice
confiderable par fa largeur
& par fa hauteur. On voit
devant l'autel un tombeau
fous lequel eft le coeur du
Dauphin François , fils aîné
de François Premier Roy
de France . Il n'y a dans
cette Egliſe ni tapiſſeries , ni
tableaux , en quoy les Chanoines
imitent ceux de faint
Jean de Lion . Les murailles.
du Cloître de cette Eglife
font bâties de pierre de marbre,
de morceaux de colonnes
, & de quelques figures .
82 MERCURE
Le Chapitre eft compofé
d'un Doyen , d'un Archidiacre
, d'un Procureur ,
d'un Sacriftain , d'un Ouvrier
, & de vingt Chanoines.
Le Dioceſe renferme
une partie du Dauphiné, du
Lionnois , du Forez & du
Vivarez , & comprend trois
cent trente- cinq Paroiffes.
L'Archevêque, qui fe pretend
Primat des Primats , a
pour fuffragans les Evêques
de Grenoble , de Die , de
Viviers & de Geneve . On
ne doute point que les Allobroges
n'ayent été les
GALANT. 83
Vienne ; ce qui la fait
peller Vienna Allobrogum .
Depuis que les Romains ſe
furent rendus maîtres du
fondateurs de la ville de
ap-
Dauphiné , ils la furnommerent
Senatoria, pour marque
de la grandeur & de la
fouveraineté
de leur Senat .
Tiberius Gracchus paffant
en Gaule, y fit faire un pont
l'an 576. de Rome , & les
deux bouts de ce pont furent
fortifiez de deux châteaux
pour la défenſe du
paffage. Cefar y fit faire
des greniers & des maga84
MERCURE
fins pour les proviſions de
guerre , & dit lui - même
dans le feptieme livre de
fes Commentaires , qu'y étant
allé en diligence , il y
rencontra une cavalerie
toute fraîche , qu'il y avoit
envoyée plufieurs jours auparavant.
Augufte la fit Colonie du
Droit Italique , & ce fut en
ce temps- là qu'on y relegua
Pilate & Archelaüs, fils
d'Herodote .Tibere lui donna
les privileges de la Cité
Romaine , & Gallus l'honora
de grandes faveurs.
GALANT .
83
Vitellius y étant au Tribunal
de Juſtice , un coq vola
fur fes épaules , & enfuite
fur fa tête ; ce qui fut pris
pour un pronoftic qu'un
Gaulois le feroit tomber
dans quelque difgrace. La
chofe arriva comme elle lui
avoit été prédite , puifque
le premier qui le défit fut
un Antoine natif de Toulouſe
; cui Tolofa nato , dit
Suetone .
Conftantin érigea Vienne
en Metropole de la Gaule
Narbonnoife , & aprés
Honorius elle fut la Capi86
MERCURE
tale du Royaume des Bourguignons.
Saint Creſcent ,
diſciple de faint Paul , a été
le premier Evêque. Le Pape
Gregoire II . l'érigea en Archevêché
fous Auftrobert.
Le Pape Clement V. y aſfembla
un Concile univerfel
en 1311.
M. du Mont , dans le
premier tome de ſes voyages
, dit ce qui fuit de la
ville de Vienne. L'Eglife de
faint Severe eft bâtie dans un
endroit où l'on adoroit les
Dieux , fous un grand arbre
qui fervoit de Temple . Saint
GALANT. 87
.
Severe le fit couper & déra
ciner , comme le témoignent ces
mots écritsfur une colonne :
Arborem Deos Severus evertit
Centum Deorum.
Pilate , Gouverneur de
Jerufalem , fous lequel Nô .
tre Seigneur fut condamné
à la mort , fut envoyé de
puis à Vienne , où l'on voit
encore le Pretoire où il
rendoit la justice . On montre
auffi une tour quarrée
où l'on veut qu'il ait été
detenu priſonnier l'eſpace
88 MERCURE
de fept ans , & qu'il y foit
mort. Cependant Euſebe
affure que peu aprés l'injufte
jugement qu'il rendit
contre le Sauveur du monde
, l'Empereur
Tibere lui
ôta fon Gouvernement , &
l'envoya en exilà Lion , qui
étoit le lieu de fa naiſſance
afin que le vif chagrin de
fe voir expofé au mépris de
fes parens & de fes compatriotes
, lui rendît la vie
plus infupportable. Auffi
dit on qu'il fut tellement
touché des infultes qu'il recevoit
de ſes ennemis , fans
en
GALANT . 89
en pouvoir tirer aucune
vengeance , qu'il ſe tua de
La propre main. Il main . Il y en a
toutefois qui tiennent qu'il
fit penitence & mourut
Chrétien , Dieu s'étant fervi
de fa femme pour le convertir.
Ce qu'il y a de certain
, c'eft que ce pays- là ne
lui étoit pas étranger , &
qu'il en avoit été tiré vers
l'an 15 de notre falut , pour
être Gouverneur de Jeru-
I falem.
A l'Evêché de Vence
l'Abbé de Brochenu, grand
Avril 1714.
H
་
90 MERCURE
Vicaire de Grenoble.
Vence , ville de Provence
, eft fituée à trois lieuës
de Gratz Son Evêché eft
fuffragant de l'Archevêché
d'Ambrun, & la Cathedrale
eſt conſacrée à la Vierge.
Il y a dans fon Chapitre un
Prevôt , un Archidiacre ,
un Sacriftain , un Theologal
, & cinq Chanoines . Le
Dioceſe de Vence eft feparé
du Comté de Nice par
le Var, du Dioceſe de Gratz
par la petite riviere du
Loup . On n'y compte que
vingt-trois Paroiffes , dont
GALANT. GI
il y en a trois dans le Comté
de Nice. Le Domaine temporel
eft partagé entre l'E.
vêque & le Baron de Vence
; & comme l'étendue de
ce Dioceſe eft trés petite ,
le Siege en avoit été uni
avec celui de Gratz : mais
on l'en a feparé depuis.Saint
Euſebe eft le plus ancien de
fes Evêques , faint Lambert
& faint Veran ont été au
nombre de fes fucceffeurs.
Vence fut autrefois fort.
confiderable
; elle appartenoit
aux Nerufiens. Les
Romains voulant confer-
Hij
92 MERCURE
*
ver un paffage dans les Alpes
, la firent fortifier , &
long - temps aprés Augufte
la comprit dans la Viennoife
quatrième
, qu'on appelloit
autrement la Province
des Alpes maritimes .
A l'Evêché de faint Paul
Trois Châteaux l'Abbé du
Chaffaud , grand Vicaire
d'Aix .
Saint Paul Trois Châ
reaux , ville du Valentinois
dans le Dauphiné , eft fituée
à une lieue du Rhône & du
Saint Efprit. Son Evêché eft
GALANT.
93
:
fuffragant de l'Archevêché
d'Arles faint Sulpice en a
été le premier Evêque . L'Eglife
Cathedrale eft confacrée
à l'Affomption de la
Vierge , & le Chapitre eft
compofé d'un Prevôt , d'un
Archidiacre , d'un Sacrif
tain , d'un Theologal , &
de fix Chanoines . Il
y a
trente - trois Paroiffes & une
Abbaye dans ce Dioceſe .
Les anciens ont nommé la
ville Lenomagus , ou Neomagas.
Auguſte en fit une Colonie
Romaine , & voulut
qu'on l'apellât Augufta Tri-,
caftinorum .
94
MERCURE
Le Roy donna auffi l'Ab .
baye de fainte Colombe de
Sens , Ordre de faint Benoît
, à M. l'Abbé de Choifeul
, Aumonier du Roy.
L'Abbaye de Nerlac, Ordre
de Cîteaux , Dioceſe de
Bourges , à l'Abbé d'Orillac
.
La Coadjutorerie de
l'Abbaye de Hafnon , Ordre
de faint Benoît , Diocefe
d'Arras , à Dom N.
Pouillaude.
GALANT.
95
L'Abbaye de Felixpré ,
Ordre de faint Benoît, Dioceſe
de Liege , à la Dame
Daubrebis.
Et la Coadjutorerie de
l'Abbaye d'Origny , Ordre
de faint Benoît , Dioceſe de
Laon , à la Dame N. de Rohan.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le 31 mars, le roi nomma M. Berton de Crillon, évêque de Vence, à l'Archevêché de Vienne. Vienne, capitale du Bas-Dauphiné, est située au bord du Rhône, à cinq lieues de Lyon et treize de Grenoble. Fondée avant l'arrivée de Jésus-Christ, elle fut habitée par les Romains pendant cinq cents ans. On y trouve encore des vestiges d'amphithéâtres, de murailles et de palais antiques. Sous les Empereurs Romains, Vienne possédait une université renommée. La cathédrale Saint-Maurice, dédiée à saint Maurice, est notable pour sa largeur et sa hauteur. Elle abrite le cœur du Dauphin François, fils aîné de François Ier. Le chapitre de la cathédrale est composé d'un doyen, d'un archidiacre, d'un procureur, d'un sacrificateur, d'un ouvrier et de vingt chanoines. Le diocèse de Vienne inclut des parties du Dauphiné, du Lyonnais, du Forez et du Vivarais, et comprend trois cent trente-cinq paroisses. L'archevêque de Vienne se prétend Primat des Primats et a pour suffragants les évêques de Grenoble, de Die, de Viviers et de Genève. Les Allobroges sont considérés comme les fondateurs de Vienne, qui fut surnommée 'Vienna Allobrogum' par les Romains. Tibère Gracchus y fit construire un pont en 576 de Rome. César y établit des greniers pour les provisions de guerre. Auguste en fit une colonie du droit italique, et Tibère lui accorda les privilèges de la cité romaine. Constantin érigea Vienne en métropole de la Gaule Narbonnaise, et après Honorius, elle devint la capitale du royaume des Bourguignons. Saint Crescent, disciple de saint Paul, fut le premier évêque de Vienne. Le pape Grégoire II érigea Vienne en archevêché sous Austrobald. Le pape Clément V y convoqua un concile universel en 1311. La ville de Vence, située à trois lieues de Grasse, est sous la juridiction de l'archevêché d'Ambrun. Son diocèse est séparé du comté de Nice par le Var et de celui de Grasse par la rivière du Loup, et compte vingt-trois paroisses. Saint Eusèbe fut l'un des premiers évêques de Vence. Saint Paul Trois Châteaux, ville du Valentinois dans le Dauphiné, est située à une lieue du Rhône et du Saint-Esprit. Son diocèse, suffragant de l'archevêché d'Arles, compte trente-trois paroisses et une abbaye. Les rois ont également fait des dons à diverses abbayes, notamment l'abbaye de Sainte-Colombe de Sens à l'abbé de Choiseul, l'abbaye de Nercat à l'abbé d'Orillac, et la coadjutorerie de l'abbaye de Hasnon à Dom Pouillaude.
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12
p. 87-94
Dons du Roy. [titre d'après la table]
Début :
Ce jour-là même le Roy a donné l'Archevêché de [...]
Mots clefs :
Lyon, Roi, Diocèse, Abbaye, Maréchal, Évêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy. [titre d'après la table]
Ce jour-là même le Roy
a donnél'Archevêché de
Lyon, vacant par la more
de Messire Claude de Saint
Georges, à Messire Fran
çois-Paul de Neuqvilled
Villeroy,Abbéde Fescam
fils deM. le Maréchal Du
de Villeroy,Gouverneur d
Lyon, & des Provinces.d
Lyonnois, Foretz &Beau
jollois, & petit-neveud
MessireCamille de Neuf
ville de Villeroy,aussiAr
chevêque de Lyon, mo~
en 1695 & auquel feu M
de S. Georgesavoit succe
dé.L'Archevêquede Lyoi
se qualifie Primat des Gau
les, & Comre de Lyon..
L'Evêchéde Lizreux, va
can
cant par tamorede Mf.LeonorGoyon
de Matignon, àM. l'Abbé deBrancas, J
Aumônier du Roy, frère
de M. le Marquis de Brancas,
Lieutenant generaldes
armées du Roy, ci- devant
Ambasadeur en Espagne,
de la Maison de Brancas,
originaire du Royaumede
Naples, où elle subsiste en- coreavecéclat. La branche
deCereste,de laquelleest
M. l'Evêque deLizieux,est
l'aînée
,
& apour cadette
celle de Ducs de Villars.
Bufile de Brancas,Chevalier
Comted'Agnano, Maréchal
de l'Eglise Romaine,
transplanta sa famille en
Provence vers l'an 1390. &
après sa mort,arrivée l'an
1416. il fut enterré dans l'Eglise
des Freres Prêcheurs
d'Avignon, & dansla eha.
pelle construite par Nicolas
de Brancas son frere
Cardinal, Evêque d'Albano,
qui l'avoit suivi, & qui
fut aussienterré dans la me
me Chapelle.
-
L'Evêché de Lizieux er
Normandie est suffragant
de Roüen; l' Evêque est Seigneur
de la ville, le Diocese
est divisé en quatre
Archidiaconez, & contient
580. Paroisses.
L'Abbaye de Lessay,Ordre
de S. Benoît,Diocese de
Coutances
, vacante par la
mort de feu M. l'Evêque de
Lizieux,àM.l'Abbé de Matignonson
neveu, fils de ~[.
le Maréchal de Matignon.
L'Abbaye de S. Julien de
Tours, Ordre de S Benoît,
Congregation deS. Maur,
àM.de la Croix, Chapelain
du Roy.
L'Abbaye de Sauvelade à
M. deFenayConseillerau
Parlementde Pau.
L'Abbaye deNôstreDairiè
de Torigny, Ordre de
Cîteaux, dans le bourgde
Torigny, au Diocesede
Bayeux, à M. de laChataigneraye.
': L'Abbaye deVilledieuà
M.d'Esquilles.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Josaphat, Ordre de
S. Benoît, dans le Diocese
& àune lieuë de Chartres,
à M. de Barriere.
L'Abbaye de Bonaigues,
Ordre de Cîteaux, dans le
Diocese de Limoges ,
)om Robert Pascal. ;i¡¡.,'{
L'Abbayed'Estival,Or-
Ire de S. Augustin, dans la
-
Forêt de Charny, au Dior
_:
cese du Mans, à Madame
lePezé, dunom de Cogr..,,,
arvel, d'une noblesseancienne&
distinguée du
MainejOÙeftfïtuéelaTer.-ç
re de Courtarvel. )' :':
-
L'Abbaye Royaled'Issy,
Ordrede Cîreaux, Diocese
deParis, à Madame de 1^
Force, del'illustreMaison
de Caumont enGuyenne.
L'Abbaye de Vernonà
Madame Turgot, d'un
famille ancienne & distir
guée dans la Robe, orig
naire de Normandie
a donnél'Archevêché de
Lyon, vacant par la more
de Messire Claude de Saint
Georges, à Messire Fran
çois-Paul de Neuqvilled
Villeroy,Abbéde Fescam
fils deM. le Maréchal Du
de Villeroy,Gouverneur d
Lyon, & des Provinces.d
Lyonnois, Foretz &Beau
jollois, & petit-neveud
MessireCamille de Neuf
ville de Villeroy,aussiAr
chevêque de Lyon, mo~
en 1695 & auquel feu M
de S. Georgesavoit succe
dé.L'Archevêquede Lyoi
se qualifie Primat des Gau
les, & Comre de Lyon..
L'Evêchéde Lizreux, va
can
cant par tamorede Mf.LeonorGoyon
de Matignon, àM. l'Abbé deBrancas, J
Aumônier du Roy, frère
de M. le Marquis de Brancas,
Lieutenant generaldes
armées du Roy, ci- devant
Ambasadeur en Espagne,
de la Maison de Brancas,
originaire du Royaumede
Naples, où elle subsiste en- coreavecéclat. La branche
deCereste,de laquelleest
M. l'Evêque deLizieux,est
l'aînée
,
& apour cadette
celle de Ducs de Villars.
Bufile de Brancas,Chevalier
Comted'Agnano, Maréchal
de l'Eglise Romaine,
transplanta sa famille en
Provence vers l'an 1390. &
après sa mort,arrivée l'an
1416. il fut enterré dans l'Eglise
des Freres Prêcheurs
d'Avignon, & dansla eha.
pelle construite par Nicolas
de Brancas son frere
Cardinal, Evêque d'Albano,
qui l'avoit suivi, & qui
fut aussienterré dans la me
me Chapelle.
-
L'Evêché de Lizieux er
Normandie est suffragant
de Roüen; l' Evêque est Seigneur
de la ville, le Diocese
est divisé en quatre
Archidiaconez, & contient
580. Paroisses.
L'Abbaye de Lessay,Ordre
de S. Benoît,Diocese de
Coutances
, vacante par la
mort de feu M. l'Evêque de
Lizieux,àM.l'Abbé de Matignonson
neveu, fils de ~[.
le Maréchal de Matignon.
L'Abbaye de S. Julien de
Tours, Ordre de S Benoît,
Congregation deS. Maur,
àM.de la Croix, Chapelain
du Roy.
L'Abbaye de Sauvelade à
M. deFenayConseillerau
Parlementde Pau.
L'Abbaye deNôstreDairiè
de Torigny, Ordre de
Cîteaux, dans le bourgde
Torigny, au Diocesede
Bayeux, à M. de laChataigneraye.
': L'Abbaye deVilledieuà
M.d'Esquilles.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Josaphat, Ordre de
S. Benoît, dans le Diocese
& àune lieuë de Chartres,
à M. de Barriere.
L'Abbaye de Bonaigues,
Ordre de Cîteaux, dans le
Diocese de Limoges ,
)om Robert Pascal. ;i¡¡.,'{
L'Abbayed'Estival,Or-
Ire de S. Augustin, dans la
-
Forêt de Charny, au Dior
_:
cese du Mans, à Madame
lePezé, dunom de Cogr..,,,
arvel, d'une noblesseancienne&
distinguée du
MainejOÙeftfïtuéelaTer.-ç
re de Courtarvel. )' :':
-
L'Abbaye Royaled'Issy,
Ordrede Cîreaux, Diocese
deParis, à Madame de 1^
Force, del'illustreMaison
de Caumont enGuyenne.
L'Abbaye de Vernonà
Madame Turgot, d'un
famille ancienne & distir
guée dans la Robe, orig
naire de Normandie
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Résumé : Dons du Roy. [titre d'après la table]
Le texte décrit plusieurs nominations et successions dans des fonctions ecclésiastiques et abbatiales. Le roi a attribué l'Archevêché de Lyon, vacant après la mort de Messire Claude de Saint-Georges, à Messire François-Paul de Neuville de Villeroy, abbé de Fescamp et fils du maréchal de Villeroy. L'Archevêché de Lyon est qualifié de Primat des Gaules et Comte de Lyon. L'Évêché de Lisieux, vacant après la mort de Messire Léonor Goyon de Matignon, a été attribué à l'abbé de Brancas, aumônier du roi et frère du marquis de Brancas, lieutenant général des armées du roi et ancien ambassadeur en Espagne. La famille Brancas est originaire du royaume de Naples et possède des branches notables, dont celle de Cereste, aînée de la famille. L'Évêché de Lisieux en Normandie est suffragant de Rouen et comprend 580 paroisses. Plusieurs abbayes ont également été attribuées, notamment l'Abbaye de Lessay à l'abbé de Matignon, neveu de l'ancien évêque de Lisieux, et l'Abbaye de Saint-Julien de Tours à M. de la Croix, chapelain du roi. D'autres abbayes, comme celles de Sauvelade, Notre-Dame de Torigny, Villedieu, Notre-Dame de Josaphat, Bonaigues, Estival, Issy, et Vernon, ont été attribuées à des conseillers parlementaires, des nobles et des familles distinguées.
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13
p. 205-229
ECLAIRCISSEMENS. / ADDITION.
Début :
Sur le lieu où furent données deux Batailles en France, les années 596. & [...]
Mots clefs :
Lieu, Lieux, Bataille, Diocèse, Palais, Bourgogne, Pays, Roi, Royaume de Bourgogne, Histoire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ECLAIRCISSEMENS. / ADDITION.
ECL4IRCISS EMENS.
Sur le lieu où furent données deux Ba
tailles -en France, les années 595. &
600. & fur un ancien Palais de nos
Rois de la première Race , duquel
personne jusqu'ici n'a assigné la situa
tion. Paf -M' le Beuf , Sous-Chantrt
& Chanoine de V Eglise d' Auxerre.
E Journal de Verdun du mois
de Mars dernier , nciis a com
muniqué une Remarque faite
un habile homme , touchant l'en-
A ij droit
%o6 MERCURE DE FRANCE;
droit où fut. donnée une Bataille l'an 59^.
ou 597. entre les Troupes de Clotaire
II. Roi de Soissons & de Paris , fils de
la Reine Fredegonde , d'une part , & les
Troupes de Theodebert II. Roi d'Auftrasie
, jointes à celles de Thierry II. Roi
d'Orléans & de Bourgogne. Ce lieu se
trouve appellé Latofao dans les Impri
més de la Chronique , connue fous le
nom de Fredegaire, M. Maillard , Avo
cat , Auteur de la Remarque du Jour
nal j observe que le Pere Daniel dit qu'on
ne connoît plus ce lieu ; mais que le
Pere Ruinart a marque dans ses Notes
(at Fredegaire que feion quelques uns
ce Latofao est dans le Diocèse de Sens.
Cette désignation générale ne satisfait
point le Lecteur. On aime à voir les
«hoses indiquées plus particulièrement.
C'est ce que tache de faire M. Maillard,
en produisant un garant pour la situa
tion de çe lieu dans le Diocèse de Sens.
Xe garant qu'il croit suffisant est l'Histoire
du Gâcinois , écrite il y a cent ans
par Morin , Grand-Prieur de perrières.
C'est un Ouvrage où , à la vérité , il y
z quelque chose à apprendre } mais en
prenant les précautions nécessaires >
c?cst-à-dire , en vérifiant la plupart des
choses qu'il avance , il y a lieu de se
/défier de tout ce qu'il produit , fans
FEVRIER. i7jo. So?
én apporter la preuve ; Sc je ne vois
pas qu'on puisse fonder fur son simple
témoignage un fait aussi ancien qu'est
celui en question. Cet Historien est fi
peu exacb , & si rempli de fautes , que
dès le premier mot du Chapitre où il
parle de ce Latofao , il dit que Moret
& Doromel font la même chose selon
Aimoin , ce qui est doublement faux ,
puisqu'Aimoin ne parle aucunement de
Moret , lib. 3. e. 8 8. & que Dormèil,
loin d'être Moret , en est éloigné de
trois lieues ou environ.Le PereLe Cointe
die aussi à l'an 596. num. 4. que quel
ques nouveaux Auteurs placent ce La
tofao dans le Diocèse de Sens. ïl ne les
eite point par leur nom , & on ne
connoît que Morin qui ait avancé cette
opinion. C'est lui apparemment que le
Pere Le Cointe a en vue. Mais avec ust
peu d'attention , on s'apperçoit aisément
que ce qui a conduit Morin dans le sen
timent qu'il embrasse sur la Bataille de
Latofao , est que Dormeil , où il s'en
donna quatre ans après une seconde ,
est situé dans le Diocèse de Sens , 8c
peu éloigné de Moret. Pour moi , je
fuis d'un sentiment bien opposé au sienj'
je prétends que les Places où se don
nèrent ces deux Batailles ne font point
si voisines } & que comme l'iflue en suc
A Uj diffe2
»8 MERCURE DE FRANGE;
différente , le terrain en fut aussi fors
diffèrent. Dans celle de Latefao de Pan
y 9 6. c'est Clotaire qui parent aggiesfeur
& qui vient fondre fur les Armées de
Theodeberr & de Thierry , qu'il taille
en pieces. Dans celle de Dormeil , ce
font Theodeberr & Thierry qui venant
à leur tour contre Clotaire , lui rendi
rent la pareille , & mirent toute son
Armée en déroute. Il paroît plus natu
rel que la première Bataille se soit don
née sur un terrain appartenant à Theo
deberr ou à Thierry , de même que la
seconde fut donnée vrai- semblablement
dans un lieu des Etats de Clotaire. U
ne faut point s'astreindre tellement aux
noms marques dans les imprimés de la
Chronique de Fredegaire , qu'on ne
puisse avouer que quelquefois ces noms
ont été mal écrits par les Copistes. Que
penser de certains noms propres dont il
est fait mention dans cet Ecrivain , lors
que l'on voit que dès le titre de fa' Chro
nique , qui étoit intitulée .• Extrait de
FHiftoire de S. Grégoire de Tours , du
mot Greji , les Copistes les plus anciens
avoient fait G >-aec , & de Turonici 3 il*
avoient fait Thoromachi ? Le Pere Ruinart
fait cette Observation dans son ex
cellente Préface, num. 137. Aidons un
peu à la lettré , & voyons si dans la mê
me
FÉVRÏÉR. trtú. ioj
iiie Chronique ou dans ses Continua
teurs , il n'y a pas encore d'autre Ba
taille donnée dans un lieu d'un nom ap*
prochanr. Je découvre par le mûyen des;
íçavantes Notes du P Ruinart , que
l'endroit où le second Continûareur mar
que une Bataille donnée en 680. & que
les imprimés appellent mal Locofico ;
est nommé dans les manuscrits Locofaa
ou Lnfmo , & autrement Lucofaco Lttu _
eofngo 5 je le trouve aussi appelle Luco*
fao dans l'Hiftoirc d'Aimoin. Comme le
Manuscrit des Continuateurs de la Chro
nique , & celui du premier Auteur n'ont
pas toujours paíté par les mêmes mains,
il ne fau! pas s'étonner de la petite dif
férence qui se trouve entre Latofao 8c
Lacofao. Mais je croirois volontiers que
c'est un seul & même endroit ; il s'agit
d'abord d» fixer fa situation. Dom Thierry
Ruinart dit que Monsieur Valois n'a pas
connu cet endroit , mais que ce pour*-
roit être Loixi en Lannois ; il ajoûtfr
ensuite , que cependant il paroîtra à
d'autres assez vrai-semblable , que ce liea
est celui dont prie l'Histoire des Evê
ques d'Auxerre , & qu'elle dit être situé
dans le Pays de Toul. Cette Histoire
e'crite fous le Règne de Charles le Chau-
▼Cy, rapporte que Hainmar , Evêque
d'Auxerre vers l'an j6y ayant été con-
A, iiij duir
ïio MERCURE DE FRANCE:
duit par ordre du Roi sur de faux rap^
porcs à Bastognes , dans la Forée des
Ardennes , fut adroitement tiré de cette
prison par un de ses neveux ; & que
comme il íe sauvoit à cheval , il fut sur
pris & arrêté à Lufaiis , dans le Pays de
Toul , où se£ ennemis en firent un Mar
tyr. Adverfarii infequentes in loco qui
Lufaiis dieitur , j» Pago Tullenfì , eum
conficuti funt &c. Il semble qu-'il ne fauc
point chercher ailleurs ce Lufaiis que
dans le Diocèse de Toul ; ainsi c'est in
failliblement ce qu'on appelle aujour
d'hui Lifou, Il y a Lifou le grand & Lifou
le petit , qui font deux Villages contigus,
à six ou sept lieues de Joinville r
vers L'Orient , tous les deux dans le Dio
cèse de TouL , & dans l'ancienne Austrasie.
Le nom de Lifoldium , que le
P. Benoit , Capucin , leur donne dans son
nouveau Pouiller de Toul, ne m'arrête
aucunement , pareeque j'ai connu que
dans beaucoup d'articles , il a latinisé les
noms fur le François , & que lorsque la
terminaison d'un nom étok susceptible
de deux différentes inflexions Latines ,
il a souvent pris la moins fondée dans
l'antiquité , & a laisse l'autre qui-lui étoit
inconnue*. Telle est la derniere syllabe
du nom Lifou ou Lufou , laquelle n'a
pas été formée de l' Allemand Bold , mais
d»
FEVRIER. 1730. m
du Latin Fagus. A l'égard de la première
syllabe , il est plus probable qu'elle vient
du mot Lhcus que d'aucun autre , & je
me persuade que quiconque est au sait
de la formation des noms propres des
lieux , ne fera aucunement surpris que
de LucasAgus , on ait fait Lifou , qui
auparavant étort écrit & prononcé Luc*
foug 3 soit que ce mot vienne de Leucorum
Fagus , ou de Lucus Fagorum. Je
laisse au Lecteur à juger sì Lifou, quia,
plutôt été le Théâtre de la Guerre de
tan 6 S o. qu'aucun autre lieu , n'est pas
aussi l'endroit de la Bataille de l'an j^óV
puisqu'il étoit dans les Etats de Theodebert
, où il est plus vrai semblable que
Clotaire envoya ses Troupes , que noa
pas dans fes propres Etau , à 1 5. ou
16. lieues de Paris. On pourroit m'objecter,
que qUandmême il seseroit donné
une Bataille à Lifou cn l'an £80. il ne
s'ensuivroir pas delà qu'il s'y en soit aussi
donné une en ^96. Qu'inferec l'un de
l'autre , c'est retomber dans le deffauc
de raisonnement que je blâme dans Morin.
Mais la différence qu'il ya, est que
Latofao & Lucofao , ou par abrégé L«-
fao , se ressemblent si fort , qu'à moins
qu on ne trouve un lieu véritablement
nommé Latofao , diffèrent de Lifou , on
est toujours bien fondé à croire que c'est
A v le
212 MERCURE DE FRANCE.
le même. M. Maillard avoiie qu'on ne
connoît point de lieu appelle' Latofao
où Morin dit qu'il y en a un. II ne pro
duit non plus aucun titre , ni aucune
Histoire qui donne ce nom à aucun en~
droit voisin de Dormeil & de Moret ;
d'où je conclus que fa Remarque est
trop foiblement appuye'e pour qu'on
puisse y avoir égard , &c que si Latofaon'est
pas Lifou , il faut continuer à avouer
avec le Pere Daniel qu'on ne connoîe
plus ce Latofao.
Comme cette Observation tend à ôter
au Diocèse de Sens un endroit mémora
ble que M. Maillard a essayé de lui at
tribuer, je fuis bien aise de lui assigner
' en dédommagemenr un autre lieu plus
célèbre , & qui mériteroit d'être regar
dé avec distinction par les Historiogra
phes de France. C'est le lieu que nos^
anciennes Chroniques , nos Annales Sc
certaines Chartes appellent A4ap>loecnmt,
Aí ■npìlacum Afanfolagum. J'en ai déja
touché quelque chose dans une Note qui»
est au bas de la page 87 du Mercure
de Janvier 1725. Mais comme il n'y a
gueres que les curieux & les personnes,
studieuses qui lisent ce qui est au bas des
pages , j'ai crû devoir m'étendre un peu
plus fur ce point Topographique. Le
HJjet est d'autant plus digne d'attention
que:
FEVRIER. 1730. 213
que 1c Perc Mabiilon avoue dans son cjuatriéme
Livre de la Diplomatique\, qu'il
n'a pû découvrir quel lieu est ce Masolacum
, & que lc P. Ruinart en publiant
Fredegaire , de'clare qu'il ne le connoîc
pas davantage. Ignotus mihi Aianfolaci
fttus , dit le Pere Mabiilon. Hujus Viíl*
Jîtns ignotus est , dit le Pere Ruinart.
Cet endroit n'étant pas un fimple Vil
lage du commun , mais une terre dis*
ringuée par un Palais R oyal , ne doit
pas être non plus , par conséquent , de
ceux qui peuvent rester dans l'obsciuké.
Les Antiquaires qui aiment à suivre la
marche de nos Rois ne peuvent regardée
comme indifferens dans la Géographie
les lieux où ils se retiroient queîquefoisì
soit pour y prendre le divertissement de
la chasse , soit- pour y tenir leurs Etats ,
oti y faire quelqu'autre action éclatante.
Aíaffolacurn est dans ce cas. Ce fut là^
que Clotaire II. fit comparoître l'an 6\ j.
devant lui le Patrice Alethée , lequel
n?ayant pû se purger des crimes dont il
étoit accusé } fut condamné à périr par
le glaive. Dagobert I. étant mort , ce
fcit aussi à Massolac que les Seigneurs de
Neustrie & de Bourgogne s'assemblèrent
pour proclamer Roi , son fils Clovis..
Ces faits font affectés par Fredegaire ,
Auteur du tems , Ôc depuis par Aimoin.
A*j M»is
ZT4 MERCURE DE FRANCE:
Mais où éroit situé ce Maffolac ? & cot»;
ment l'appclle-t'on aujourd'hui ? C'est
suc quoi je me suis déja déclaré en 1725,»
en marquant que c'est Maíky » à une
lieue de Sens. Dom Jean Mabillon die
que ce Maffolac a du être certainement
un Palais Royal du Royaume de Bour
gogne avant le Règne de Clotake I I.
Regni Burgunàici Palatium fuijse cons-
Ut. il le dit fans aíSgner le lieu où il ctoic
situé; mais le voisinage de Sens suffit pour
décider, que ce Palais étoit du même
Royaume que. Sens j & quoique je ne
veuille pas contredire ouvertement le
fçavant Pere Mabillon , je ne crois pas
qu'après la resolution prise par le Roi
Clotaire d'entendre les Chefs d'accusa*
tion contre un Patrice de Bourgogne y.
il fut nécessaire pour cela que l' Assem
blée se íint dans un Palais du Royau
me de Bourgogne , quoique ce Roi en
fut devenu le Maître, On voit que trois
ans après*, ce même Roi fit venir tous
les Evêques & Seigneurs de Bourgogne
au Palais de Boneuil proche Paris , qui
constament n'a jamais été Aa Royaume
de Bourgogne; Il suffisoit donc que ce
fut un lieu sur les limites des Royaumes
de Neustrie & de Bourgogne , comme
cn effet ce fut là que les premiers de
ces deux Royaumes élevèrent l'an 637»
FEVRIER. 1730. sijj
I la Royauté Clovis , fils de Dagobctr.
Or que ce fut dans le voisinage de Sens»
bous en avons une bonne preuve dans
un acte produit par le Perc Mabillon ,
Sec. j. BenediU. part. 2. p. 6 1 4 . on y
lit qu'Emmon , Archevêque de Sens , íc
servant de la présence d'un grand nom
bre d'Evêques assemblés en ce lieu l'an
£57. leur fit signer un Privilège con
cernant l'Abbaye de Saint-Pierre le Vif;
il est daté Mansolaco Curte Dowinica*
II étoit assez naturel à- un Archevêque
de saisir cette occasion , ayant le Roi &
les Evêques si proches de lui. On peur
dire que c'étoit comme le Fontainebleau;
de ce siecle-là ■, les. Rois de France y venoient
de tems en tems , & \& Cour y
étant , il éroit nécessaire que les Prélats,
qui avoient des affaires d'importance à
icgler , s'y transportassent. Clotaire III.
y étoic la troisième année de son Règne,
selon l'Acte ci deflus cité. Il y vint en
core la huitième année , & c'est de la
que fut daté un Oiplome de confirmation
de la terre de Larrey à l'Abbaye de Sains
Bénigne de Dijon qu'on trouve dans Pé
tard à l'an 6x7 > mais qui doit être placé
à l'an 660. comme l'a fait remarquer
le Pere Mabillon. Datum Masolapo in
íalatio nofl'-o. Si depuis ce tems là on
oc trouve plus de mention du Palais de
Massas
%\C MERCURE 0E FRANCE.
Maíïay , c'est qu'il fut peut- être dérruir
par les guerres des Sarrazins au siécle
suivant* Mais le nom de fa première
destination lui est toujours resté , puis
que des deux Maslay contigus , il y en
a un qui est appelle Mastay-le-Roy , ce
qui marque , comme dit le Privilège de
ì' Archevêque Emmon , un Territoire
Royal, Curtem Dominicain. Ces deux en*
droits font à l'Orient dliyver de la yûlede
Sens , fur la Rivière de Vanne , Sc
peu éloignf-s de la Forêt d*Othe qui
étoit alors fort vaste , & qui l'eft encore
assez. J'ai trouvé aux marges d'un Mar
tyrologe de la Cathédrale de Sens , écrit
au dixième siécle , quelques additions de
personnes notables décedees dans le mê
me siécle , & entr'autres une Hermengarde
, Dame de Maflay. XVII. KaLJunii
, obiit Hermengardis de Mafiiaco
Domina , anno Domini D. CCCC LV.
Ces additions font au plus tard d'une
écriture du XI. siécle. L'original est dans
la Bibliothèque de Saint-Benoît fur Loire,
It y a apparence que les deux Maflay
croient originairement une feule & mê
me terre , dont les guerres ont fait faire
des partages , en forte que l'un des Mas
lay s'est appelle le Grand-Maflay , &
l'autre le petit Maslay. Je ne sçai pour
quoi ce dernier est celui qu'on appc líe
autreFEVRTER.
i7Jo: a r
ffutrcment Mastay-le-Roy , ni pourquoi
celui qu'on surnomme le petit est échuau
Roi. Il arrive quelquefois que ce qui
est plus périr , quant au nombre des-
Feux & des Habirans , est d'un plus
grand produit pour le revenu à caufedes
dépendances. Quoiqu'il en soit , le
grand Mastay est nommé dans un His
torien de Sens , contemporain du Roy
Robert : C'est Odoran , Moine de Saint"
Pierre le Vif. Son Ouvrage seroit peutêtre
resté jusqu'ici dans l'obscurité , si cc
n'étoir que M. Jean Baptiste Oudinet
Prieur de l' Abbaye de .Saint ■« Marien
de notre Ville , se fit un plaisir de
le communiquer à Dom Mabillon. Il
renferme plusieurs parricularitez qui ne
font pas indifférentes- à l'Histoire du
Roi Robert, & que je tais parce qu'elles
ne font rien à mon sujet. On peut les
voir au second volume du VI siécle Bé
nédictin. Cer Ecrivain rapporrant dansfbn
ii. Chapitre la punition d'un hom
me qui fit un faux ferment dans l'fgliso
de S. Savinien, proche Sens , dit que cet
homme étoit nomim Rothb rthiti in vicin*
ortus villa , cm nomen JUaftiacm Aft jor
dédit antlcjuitau le Moine C.larius,de
la mime Abbaye de S. l ierre le vif , qui
vivoit cent ans après Odoran , rapportant
dans fa Chronique, imprimée au II. lo
vas
tit MERCURE DE FRANCE:
me du Specilege , les violences qu'on em
ploya l'a n 10 j 2. pour obliger les Senonois
de recevoir Gelduin , que le Roi
Henry I. leur avoit donné pour Evêque ,
dír que ce Roi se transporta en personne
sur les lieux > qu'il vint assiéger la Ville de
Sens,& que ce fut au Grand-Mastay qu'il
fit camper son armée : Rex copiosum exerçitam
applicuit y & in villa qut Maftiacus
M.ijor dicitur cafi'a p»s»it. Ces trois té
moignages prouvent que dans le X.XI. &
XII. siécles on disoit encore dans le pays
M.ifliacHS , qui e'toit une expression moins
éloignée de Moefolacut. Mais dans les fic
elés suivans on commença à corrompre
ee mot de plus en plus. Je trouve dans
un Manuscrit de la Bibliothèque de la Ca.-
thédrale de Sens, qui est du XIII. siécle,
qu'il est fait mention en ces termes du
Maire de Maílay-le- Vicomte & de l'Eglise
de Maíliy-le-Roy : Aíajori de Mas-
Uio-Vicecomiús . & Ecclejit, de MaJIcìo
Régis. Au reste il ne doit pas paroître sur
prenant que l'on ait corrompu Mafìlacurn
en Míijliacum & Majlciam : ces deux ma
nières de latiniser ce nom dans les bas
siécles , marquent que dans le langage
vulgaire on faisoit. la première syllabe
longue comme aujourd'hui , si on ne proaonçoit
pas la lettre S , ce qui est d'au
tant plus véritable que les Titres François
FEVRIER. ï7jo. 219
da XIV. siécle mettent un second a pouc
tenir la place de la lettre S , ensorte qu'on
y lit ce mot ainsi écrit ; Maalay. U est na
turel que dès-là qu'on réduit plusieurs
syllabes à n'en former qu'une , cette syl
labe devienne longue de prononciation»
Quant à la terminaison en ay , il est vrai
que de nos côtez elle est moins communa
que celle en y, qui nous vient de tous
les- noms deg lièux finissant en latin pas
iacurn ; cependant il reste encore dans dis*
ferens cantons de la Province Senonoifs
des noms de lieu en ay qui viennent du
latin iacum ou acam . . . Nous avons dans
notre Diocèse , presque sur les bords da
la Loirp, Mannay qui s'appelloit Man-,
nacum í au sixième siécle, Annay qui se
disoit en latin au neuvième siécle Abundiacum
, & Seignelay, qui est un endrok
fort connu , Seligniacum. Dans le Diocèser
de Senion trouve Bray& Lorayidont les
noms latins ne Yont autres que Braiacum
&cLoriacum. Je ne puis donc croire qu'il y
ait lieu de douter du côté de l'analogie
des deux Langues , que Mallay ne vienne
de Afafolacnrn. Les Antiquaires font obli
gez d'admettre des noms qui sont encore
plus méconnoissibles & moins «pportans
l'un à l'autre. Je n'ái passé qu'une
seule fois dans le grand Maflay , & j'ajr
apoerçji que la Plaine de ce lieu est très*
fertile
iià MERCLÎRÈ DÈ FRAftCÉ.x
fertile. La Rivière de Vanne entoure cti^s
tierement ce Bourg & erl fait une verira^
ble Isle. Comme cette Rivière ne tatis
gueres, elle contribue beaucoup à rendre
cet endroit verdoyant & fort gai en été.
Le petit Maflay est un peu plus vers l'Otient
, la Rivière entre deux. Plus haut
est le Village de Teil , que je pourrois enquelque
forte qualifier d'ancienne Mai
son Royale, en me fondant fur le texta
d'Odoran, quoique te P. Mabillon n'en
ait fait aucune mention. Odoran rap
porte dans son 2 6. Chapitre , que Teil
rut le lieu de la résidence de la ReineConftance
pendant tout le temps que lc Roi
Robert employa à faire son voyage de
Rome. Faïium efi dum quadam terr.port
Robmtts Rex Romam peteret , ut Cons'
tant'ta Regina un à cum filio sue Hagent
parvalo Tille remaneret. Peut être que
Mâlay s'étendbit autrefois jufques-là. Au
moins il est certain que Teil fait encore
partie de k Châtellenie de Mâ!ay-le-Roi«
Cette Châtellenie fut échangée par Phi
lippe le Bel avec Marie Comtesse de Sancerre
, & l'échange fut ratifié au mois
d'Août 1318. par Philippe le Long ,en
faveur de Thibaud & Louis de Sancerre.
M. Couste, Lieutenant Civil & Particu
lier de la Ville de Sens , qui possède une
gartie de cc Mâ-lay , m'apprend par le
Me
FEVRIER. i7jo. ni
Mémoire qu'il a eu la bonté de m'envoyer,
que dans les Titres d'échange & de ra*
tification , ce lieu est écrit Maalay-le-Roi.
II ajoûte que cette Châtellenie appartint
depuis cet échange à un seul Seigneur ,
qui ayant eu huit enfans , en fit le par
tage entre eux dès son vivant ; ce qui est;
cause qu'elle est aujourd'hui divisée etï
sept ou huit portion ì. Et quoiqu'il ob
serve que Mâlay-Ie-Roy , dent la Châtel
lenie porte le nom ,soit le plus petit dessept
Villages qui la composent , & que le
Siège du Bailliage soit à Teil , cela ne doit
point cependant empêcher de croire que
tout ce terrain n'ait été un territoire Royal
dans le temps que j'ai marqué cy-dessus.
Cette supériorité de Seigneuries se trouve
même appuyée par le nom de Villiers-
Louis, qui est un des sept Villages, & qui
est contigu à Mâlay-lc-Roy. Au reste si
cette Châtellenie relevé aujourd'hui de»
Comtes de Joigny , ce n'est que depuis
k Règne de Philippe V. Ce Prince céda
cette Mouvance à Jean Comte de Joigny
en 1 3 r 7. pour avoir la Mouvance de Châ
teau-Renard , qui appartenoit au Comte
de Joigny. Je ne sçai si ce que Nicole
Gilles, Belleforelt& Chappuis, prennent
pour un retranchement fait à Mâlay par
les Anglois au XIV. siécle , ne seroit point
un vestige de l'enceiate daChâteau de nos
Roisïti
MERCURE DE FRANCK
Rois de la première Race , ou du tcrraírf
vqui fut occupé par les Troupes du Rot
Henry I. lorsqu'elles campèrent à Mâlay.
il s'est conservé au Grand- Mâlay , autre
ment dit Mâlay- Ie-Vicomte , une Tradi
tion que S. Agnan Evêque d'Orléans étoit
natif de ce lieu. Tel a été le sentiment de
M. Tripaut, Avocat d'Orléans. On écrit
cependant plus communément que saint
Agnan étoic né à Vienne en Ôaufiné,
plutôt que dans cette Bourgade de la Ri
vière de Venne. Il resterok a examiner s'il
fi 'y a point eu de méprise d'un nora pout
un autre , à cause de la ressemblance des
noms de Venne & de Vienne. Mâlay- le-
Vicomte a été de la Commune de Sensjusques
fous Louis le Gros ; c'est aujour
d'hui une Prévôté Royale : 5c M. le Duc
de Bourbon en nomme tous les Officiers,
soit comme étant aux droits du Vicomte,
ou comme jouissant du Domaine de Sens
& de la Banlieue.
En finissant ces Observations , je reçois
de M. Ferrani , l'un des fçavans Cures
du Diocèse de Sens , Doyen Rural de Marolles
, un Mémoire qu'il a rédigé , fur la
Rivière dont Fredegaire & Aimoin font
mention par rapport à la Bataille qui y fut
donnée en l'an 600. La remarque de
M. Maillard , inférée dans le Journal de
Verdun , m'ayanc engagé à fake des perFEVRIER.
1730.. 11}
quisuions , tant pour constater la choie
que pour corriger ce que j'ai mal mis
moi-même en vouse'crivant fur les lumieres
Célestes qui furent vues l'année de
cette Bataille; (a) je reconnois ne les avoir
point faites inutilement , & qu'il seroit
bon que ceux , qui dans la fuite youdronc
donner une Edition de S. Grégoire de
Tours , de Fredegairc & de toutes nos ar» •
ciennes Annales Latines avec des Notes,
prissent la peine ou de se transporter suc
les lieux ou de faire venir des mémoires
exacts. J'avoue que j'ay e'té trompé en
1716. par la Note de Dom Ruinart fur
la Rivière Aroanna , que j'avois mal com
prise à cause du nom François d'Ouainc
qu'il lui donne. Ce n'est ni de la Rivière
d'Ouaineen Gâtinois ni de celle de Vanne
en Senonois , qu'il faut entendre ce qui
est dit de la Bataille où Clotaire II. suc
défait ; mais de la Rivière qui passe à Dor--
melle même. ( On dit Dormelle dans le
pays , & non Dormeil. ) Elle prend fa
source à trois quarts de lieue" au-dessus
de Dollot , qui est la Cure de M. Fer^
rand , Auteur des Remarques que je vais
rapporter , mais dans la Paroisse de saint
Valerien. Au bout de cent pas , fortifiée
par plusieurs fontaines , elle fait tourfa)
Mercure de Utvembrt vji.6' i4*á«
nef
iî4 MERCURE DE FRANCE,
jner un moulin. Jusques là , elle n'a que
le nom 1 de Fontaine de Saint - Biaise ,
à cause d'une Chapellû voisine de la source
.mais au-dessous du moulin , elle com
mence à s'apeller la Rivière d'Orvanne.
Elle passe ensuite à Dollot , à Valéry ,
JBlennes , Diant , Vaux , Ferrotes > Fla~
gis,Dormelle, Château-Saint-Ange ,8c
va former l'e'tang de Moret, dans le
quel elle est absorbée ; puis delà elle se
décharge dans le Loin , un peu au-dessus
.de Moret i le tout fait l'étenduè" de six
lieues de pays. Le Vallon que cette pe
tite Rivière arrose s'appelle le Vallon
d'Orvanne , & les Paroisses qui y font
k jîtuées ou contigues s'appellent de même
les Paroisses de la Vallée d'Orvanne. On
assure que tous les Contrats de partages
& de ventes dans tous ces pays là n'appellent
point cette Rivière autrement
que la Rivière d'Orvanne. Ce qu'il y a
de singuliers que le nom de cette même
Rivière change dans la bouche de plusieurs
personnes au delà de Dormelle , &
près de fa décharge dans l'Etang de Mo
ret. En ces lieux- là on Pappelle quelque
fois la Rivière de Ravanne , & ce font fur
tout les Paysans voisins de cet Etang qui
lui donnent ce nom , parce qu'au-dessus de
cet Etang elle passe dans un Château assez
distingué, appelle k Château de Rnvanne,
donc
\
FEVRIER. 1750. 22$
dont elle traverse les Jardins , y formant
outre sonCanal,des pieces d'eau trés agréa
bles. Mais si l'on remonte une lieue plus
haut , on voit que ce nom est inconnu.
Au dessus de ce Château 6V une de
mie lieue au-dessous de Dormelle, est la
belle maison de feu M. de Cajumartin ,
bâtie sur la croupe d'une Montagne. Cette
maison s'appelle le Château Saint- Ange.
C'est peut-être l'endoit -où se donna la
Bataille, super fluvium Arvennam nec procul
a Doromdlo vico, ainsi que dit Aimoin.
Cette lecture du mot Arvenna est plus
exacte que celle du mot Aroanna em
ployée dans Fredegaire de la derniere Edi
tion. 11 est incontestable par le moyen de
cet éclaircissement qu'il s'agit dans Fre
degaire & dans Aimoin de la Rivière <sPO»
vanne , qui plus anciennement a dû. être
prononcée Arvanne. Il faut abandonner
en cette occasion la Rivière d'O'ùaine
(Odona ) qui est éloignée de Dormelle de
plus de huit lieues. Le P. Daniel a eu
raison de dire que la Bataille fut donnée
sur une Rivière qui se jette dans le Loiiam
au-dessus lie Moret; mais il s'est trompé
en lui donnant le nom de Rivière d'Oiiaine
, aussi-bien que le P. Ruinart. On doit
en être convaincu par la raison que je
viens de rapporter -, celle d'Odaine étant
bjçn différente, puisqu'elle prend sa source '
% i4 MERCURE DE FRANCE,
à quatre lieuës d'Auxerre , & qu'elle va
/e jetter dans le Loiiain , au-deflus de
Montargis. Ce n'est point non-plur la
Rivière de Vanne , comme le Père le Com
te à l'an £eo. Num. i. semble l'avoir
crû après le Président Fauchet. Encore
moins faut -il aller chercher cette Rivière
dans le Pays du Maine , où il y a un traî
na fiuviolus. II faut quelque chose de plus
que la ressemblance des noms dans leLatin,
pour pouvoir avec fondement e'ioigner de
ros quartiers le Théâtre de cette guerre,
A Auxerre ce 18. May 172.8.
ADDITION.
Après avoir envoyé ces éclairciíTemem
aux Auteurs du Mercure, j'ai eu occasion
d'aller à Paris. Comme le cours de la Ri*
viere d'Or vanne est collatéral à celui de 1»
Rivière d'Yonne , & n'est éloigné du
grand chemin que de deux lieuës ou en
viron , je n'ai pas manqué de vérifier par
moi-même avant que de me rendre dans
la voiture publique, le Mémoire de M. le
Prieur de Dollot. Je l'ai trouvé*' très- juste
à un article près } j'ai remarqué en mêmetemps
que nés Géographes mettent sou
vent à droite d'une Rivière ce qui est à
gauche , ou qu'ils font quelquefois tout
Je contraire. C'est pourquoi si vous avez
U
FEVRIER. i7jo; M7
Ja Carte du Diocèse de Sens dressée par
Samson , vous pouvez en touce fureté ,
yous & vos amis, y faire les corrections
suivantes. Mettez la source de la Rivière
d'Orvannc à une portée de Mousquet du
Bourg de Saint Valerien, à POtient d'Eté; '
mettez ensuite Dollot à droite , comme
a fait le Géographe , mais à gauche du
Ruisseau. Vallery est bien placé dans les
Cartes. C'est un lieu célèbre par fa destin
nation à la sépulture des Princes de la
Maison de Condé. Plus bas à droite est:
Blenne,mal nommé Blaineux par Samfonj1
plus bas encore est Diant. Ensuite à gau
che est le Bourg de Voux, qui çst ferme
de murs, & que les Cartes ont tort de re
présenter comme un simple Hameau.
Après Voux & du mime côté le Villa
ge de Ferrotes , & plus bas encore ì
gauche est le Bourg de Flagy , qui a du
coté du Midi des níurs si élevez & si con
sidérables pour leur épaisseur , qu'on U
peut comparer à ceux des plus anciennes
Villes. Ce Bourg a été cependant fort en
dommagé par les Huguenots , ainsi que
l'Eglise du lieu en fait foi. Au sortir de
Flagy on voit à gauche une Plaine qui
règne jusqu'auprès de Dormelle. Ce der
nier Village est fur une éminence. On
passe la Rivière d'Orvanne fur un
Pont, &dps lois on cesse d'en suivre le
, B cours.
ni MERCURE DE FRANCE,
cours. Lorsqu'on a atteint le haut <kp
Coteau, on apperçoit encore une autre
Plaine à droite , laquelle s'étend dti
<ôré de rOtient & dfi Septentrion. Il y
a plus d'apparence que ce fut en cette
derniere Plaine que fut donne'e la Ba
taille de Dormelle , en tirant vers le
Village de Fossar 3 dont le nom vient
peut-être à Fojsario Jeu loco Fojfitrum. Ce
.que j'ai lemarqué plus loin après avoir
laissé le Village de Montarlpt i gauche,
«e s'accorde plus ayee le Mémoire dont
je vous ai parlé. Il ne m'a point paru que
la Rivière d'Orvanne se jettât dans un
Etang-, c'est elle qui forme cette es
pèce d'Etang par le moyen des murs Sfi.
des Ecluses qui fervent à retenir ses eaux,
Cette Rivière ayant repris ensuite fa pre
mière liberté , ne va point se jettes dans
le Loiiain si tôt que Messieurs Samson
& Deíifle l'ont marqué dans leuts Cartes ;
ce n'est point au-dessus de Motet qu'elle
s'y jette , mais au-dessous } presque vis-àvis
sangle Septentrional des murs de cette
petite Ville ; desorte qu'il y a à More*
Jeux Ponts l'un au bout de l'autre; le plus
grand pour la Rivière de Loiiain au bout
duquel est le Prieuré de Pont Loii f Pons
Lupa; (c'est le nom de la Rivière qui
joint le Canal de Briare à la Seine Lupa-
/ámnis) & l'autre petit Pont est fur la. Ri
vière,
FEVRIER. 1740: 139
viere d'Orvanne. C'est ainsi qu'en une
matinée de temps j'ai eu le plaisir de voie
cette Rivière depuis fa source jusqu'à son
embouchure , avec tout ce qu'il y a de
-curieux sur les bords de la Vallée à laquel
le elle donne son nom.
Ce 15. Juillet 1718.
Sur le lieu où furent données deux Ba
tailles -en France, les années 595. &
600. & fur un ancien Palais de nos
Rois de la première Race , duquel
personne jusqu'ici n'a assigné la situa
tion. Paf -M' le Beuf , Sous-Chantrt
& Chanoine de V Eglise d' Auxerre.
E Journal de Verdun du mois
de Mars dernier , nciis a com
muniqué une Remarque faite
un habile homme , touchant l'en-
A ij droit
%o6 MERCURE DE FRANCE;
droit où fut. donnée une Bataille l'an 59^.
ou 597. entre les Troupes de Clotaire
II. Roi de Soissons & de Paris , fils de
la Reine Fredegonde , d'une part , & les
Troupes de Theodebert II. Roi d'Auftrasie
, jointes à celles de Thierry II. Roi
d'Orléans & de Bourgogne. Ce lieu se
trouve appellé Latofao dans les Impri
més de la Chronique , connue fous le
nom de Fredegaire, M. Maillard , Avo
cat , Auteur de la Remarque du Jour
nal j observe que le Pere Daniel dit qu'on
ne connoît plus ce lieu ; mais que le
Pere Ruinart a marque dans ses Notes
(at Fredegaire que feion quelques uns
ce Latofao est dans le Diocèse de Sens.
Cette désignation générale ne satisfait
point le Lecteur. On aime à voir les
«hoses indiquées plus particulièrement.
C'est ce que tache de faire M. Maillard,
en produisant un garant pour la situa
tion de çe lieu dans le Diocèse de Sens.
Xe garant qu'il croit suffisant est l'Histoire
du Gâcinois , écrite il y a cent ans
par Morin , Grand-Prieur de perrières.
C'est un Ouvrage où , à la vérité , il y
z quelque chose à apprendre } mais en
prenant les précautions nécessaires >
c?cst-à-dire , en vérifiant la plupart des
choses qu'il avance , il y a lieu de se
/défier de tout ce qu'il produit , fans
FEVRIER. i7jo. So?
én apporter la preuve ; Sc je ne vois
pas qu'on puisse fonder fur son simple
témoignage un fait aussi ancien qu'est
celui en question. Cet Historien est fi
peu exacb , & si rempli de fautes , que
dès le premier mot du Chapitre où il
parle de ce Latofao , il dit que Moret
& Doromel font la même chose selon
Aimoin , ce qui est doublement faux ,
puisqu'Aimoin ne parle aucunement de
Moret , lib. 3. e. 8 8. & que Dormèil,
loin d'être Moret , en est éloigné de
trois lieues ou environ.Le PereLe Cointe
die aussi à l'an 596. num. 4. que quel
ques nouveaux Auteurs placent ce La
tofao dans le Diocèse de Sens. ïl ne les
eite point par leur nom , & on ne
connoît que Morin qui ait avancé cette
opinion. C'est lui apparemment que le
Pere Le Cointe a en vue. Mais avec ust
peu d'attention , on s'apperçoit aisément
que ce qui a conduit Morin dans le sen
timent qu'il embrasse sur la Bataille de
Latofao , est que Dormeil , où il s'en
donna quatre ans après une seconde ,
est situé dans le Diocèse de Sens , 8c
peu éloigné de Moret. Pour moi , je
fuis d'un sentiment bien opposé au sienj'
je prétends que les Places où se don
nèrent ces deux Batailles ne font point
si voisines } & que comme l'iflue en suc
A Uj diffe2
»8 MERCURE DE FRANGE;
différente , le terrain en fut aussi fors
diffèrent. Dans celle de Latefao de Pan
y 9 6. c'est Clotaire qui parent aggiesfeur
& qui vient fondre fur les Armées de
Theodeberr & de Thierry , qu'il taille
en pieces. Dans celle de Dormeil , ce
font Theodeberr & Thierry qui venant
à leur tour contre Clotaire , lui rendi
rent la pareille , & mirent toute son
Armée en déroute. Il paroît plus natu
rel que la première Bataille se soit don
née sur un terrain appartenant à Theo
deberr ou à Thierry , de même que la
seconde fut donnée vrai- semblablement
dans un lieu des Etats de Clotaire. U
ne faut point s'astreindre tellement aux
noms marques dans les imprimés de la
Chronique de Fredegaire , qu'on ne
puisse avouer que quelquefois ces noms
ont été mal écrits par les Copistes. Que
penser de certains noms propres dont il
est fait mention dans cet Ecrivain , lors
que l'on voit que dès le titre de fa' Chro
nique , qui étoit intitulée .• Extrait de
FHiftoire de S. Grégoire de Tours , du
mot Greji , les Copistes les plus anciens
avoient fait G >-aec , & de Turonici 3 il*
avoient fait Thoromachi ? Le Pere Ruinart
fait cette Observation dans son ex
cellente Préface, num. 137. Aidons un
peu à la lettré , & voyons si dans la mê
me
FÉVRÏÉR. trtú. ioj
iiie Chronique ou dans ses Continua
teurs , il n'y a pas encore d'autre Ba
taille donnée dans un lieu d'un nom ap*
prochanr. Je découvre par le mûyen des;
íçavantes Notes du P Ruinart , que
l'endroit où le second Continûareur mar
que une Bataille donnée en 680. & que
les imprimés appellent mal Locofico ;
est nommé dans les manuscrits Locofaa
ou Lnfmo , & autrement Lucofaco Lttu _
eofngo 5 je le trouve aussi appelle Luco*
fao dans l'Hiftoirc d'Aimoin. Comme le
Manuscrit des Continuateurs de la Chro
nique , & celui du premier Auteur n'ont
pas toujours paíté par les mêmes mains,
il ne fau! pas s'étonner de la petite dif
férence qui se trouve entre Latofao 8c
Lacofao. Mais je croirois volontiers que
c'est un seul & même endroit ; il s'agit
d'abord d» fixer fa situation. Dom Thierry
Ruinart dit que Monsieur Valois n'a pas
connu cet endroit , mais que ce pour*-
roit être Loixi en Lannois ; il ajoûtfr
ensuite , que cependant il paroîtra à
d'autres assez vrai-semblable , que ce liea
est celui dont prie l'Histoire des Evê
ques d'Auxerre , & qu'elle dit être situé
dans le Pays de Toul. Cette Histoire
e'crite fous le Règne de Charles le Chau-
▼Cy, rapporte que Hainmar , Evêque
d'Auxerre vers l'an j6y ayant été con-
A, iiij duir
ïio MERCURE DE FRANCE:
duit par ordre du Roi sur de faux rap^
porcs à Bastognes , dans la Forée des
Ardennes , fut adroitement tiré de cette
prison par un de ses neveux ; & que
comme il íe sauvoit à cheval , il fut sur
pris & arrêté à Lufaiis , dans le Pays de
Toul , où se£ ennemis en firent un Mar
tyr. Adverfarii infequentes in loco qui
Lufaiis dieitur , j» Pago Tullenfì , eum
conficuti funt &c. Il semble qu-'il ne fauc
point chercher ailleurs ce Lufaiis que
dans le Diocèse de Toul ; ainsi c'est in
failliblement ce qu'on appelle aujour
d'hui Lifou, Il y a Lifou le grand & Lifou
le petit , qui font deux Villages contigus,
à six ou sept lieues de Joinville r
vers L'Orient , tous les deux dans le Dio
cèse de TouL , & dans l'ancienne Austrasie.
Le nom de Lifoldium , que le
P. Benoit , Capucin , leur donne dans son
nouveau Pouiller de Toul, ne m'arrête
aucunement , pareeque j'ai connu que
dans beaucoup d'articles , il a latinisé les
noms fur le François , & que lorsque la
terminaison d'un nom étok susceptible
de deux différentes inflexions Latines ,
il a souvent pris la moins fondée dans
l'antiquité , & a laisse l'autre qui-lui étoit
inconnue*. Telle est la derniere syllabe
du nom Lifou ou Lufou , laquelle n'a
pas été formée de l' Allemand Bold , mais
d»
FEVRIER. 1730. m
du Latin Fagus. A l'égard de la première
syllabe , il est plus probable qu'elle vient
du mot Lhcus que d'aucun autre , & je
me persuade que quiconque est au sait
de la formation des noms propres des
lieux , ne fera aucunement surpris que
de LucasAgus , on ait fait Lifou , qui
auparavant étort écrit & prononcé Luc*
foug 3 soit que ce mot vienne de Leucorum
Fagus , ou de Lucus Fagorum. Je
laisse au Lecteur à juger sì Lifou, quia,
plutôt été le Théâtre de la Guerre de
tan 6 S o. qu'aucun autre lieu , n'est pas
aussi l'endroit de la Bataille de l'an j^óV
puisqu'il étoit dans les Etats de Theodebert
, où il est plus vrai semblable que
Clotaire envoya ses Troupes , que noa
pas dans fes propres Etau , à 1 5. ou
16. lieues de Paris. On pourroit m'objecter,
que qUandmême il seseroit donné
une Bataille à Lifou cn l'an £80. il ne
s'ensuivroir pas delà qu'il s'y en soit aussi
donné une en ^96. Qu'inferec l'un de
l'autre , c'est retomber dans le deffauc
de raisonnement que je blâme dans Morin.
Mais la différence qu'il ya, est que
Latofao & Lucofao , ou par abrégé L«-
fao , se ressemblent si fort , qu'à moins
qu on ne trouve un lieu véritablement
nommé Latofao , diffèrent de Lifou , on
est toujours bien fondé à croire que c'est
A v le
212 MERCURE DE FRANCE.
le même. M. Maillard avoiie qu'on ne
connoît point de lieu appelle' Latofao
où Morin dit qu'il y en a un. II ne pro
duit non plus aucun titre , ni aucune
Histoire qui donne ce nom à aucun en~
droit voisin de Dormeil & de Moret ;
d'où je conclus que fa Remarque est
trop foiblement appuye'e pour qu'on
puisse y avoir égard , &c que si Latofaon'est
pas Lifou , il faut continuer à avouer
avec le Pere Daniel qu'on ne connoîe
plus ce Latofao.
Comme cette Observation tend à ôter
au Diocèse de Sens un endroit mémora
ble que M. Maillard a essayé de lui at
tribuer, je fuis bien aise de lui assigner
' en dédommagemenr un autre lieu plus
célèbre , & qui mériteroit d'être regar
dé avec distinction par les Historiogra
phes de France. C'est le lieu que nos^
anciennes Chroniques , nos Annales Sc
certaines Chartes appellent A4ap>loecnmt,
Aí ■npìlacum Afanfolagum. J'en ai déja
touché quelque chose dans une Note qui»
est au bas de la page 87 du Mercure
de Janvier 1725. Mais comme il n'y a
gueres que les curieux & les personnes,
studieuses qui lisent ce qui est au bas des
pages , j'ai crû devoir m'étendre un peu
plus fur ce point Topographique. Le
HJjet est d'autant plus digne d'attention
que:
FEVRIER. 1730. 213
que 1c Perc Mabiilon avoue dans son cjuatriéme
Livre de la Diplomatique\, qu'il
n'a pû découvrir quel lieu est ce Masolacum
, & que lc P. Ruinart en publiant
Fredegaire , de'clare qu'il ne le connoîc
pas davantage. Ignotus mihi Aianfolaci
fttus , dit le Pere Mabiilon. Hujus Viíl*
Jîtns ignotus est , dit le Pere Ruinart.
Cet endroit n'étant pas un fimple Vil
lage du commun , mais une terre dis*
ringuée par un Palais R oyal , ne doit
pas être non plus , par conséquent , de
ceux qui peuvent rester dans l'obsciuké.
Les Antiquaires qui aiment à suivre la
marche de nos Rois ne peuvent regardée
comme indifferens dans la Géographie
les lieux où ils se retiroient queîquefoisì
soit pour y prendre le divertissement de
la chasse , soit- pour y tenir leurs Etats ,
oti y faire quelqu'autre action éclatante.
Aíaffolacurn est dans ce cas. Ce fut là^
que Clotaire II. fit comparoître l'an 6\ j.
devant lui le Patrice Alethée , lequel
n?ayant pû se purger des crimes dont il
étoit accusé } fut condamné à périr par
le glaive. Dagobert I. étant mort , ce
fcit aussi à Massolac que les Seigneurs de
Neustrie & de Bourgogne s'assemblèrent
pour proclamer Roi , son fils Clovis..
Ces faits font affectés par Fredegaire ,
Auteur du tems , Ôc depuis par Aimoin.
A*j M»is
ZT4 MERCURE DE FRANCE:
Mais où éroit situé ce Maffolac ? & cot»;
ment l'appclle-t'on aujourd'hui ? C'est
suc quoi je me suis déja déclaré en 1725,»
en marquant que c'est Maíky » à une
lieue de Sens. Dom Jean Mabillon die
que ce Maffolac a du être certainement
un Palais Royal du Royaume de Bour
gogne avant le Règne de Clotake I I.
Regni Burgunàici Palatium fuijse cons-
Ut. il le dit fans aíSgner le lieu où il ctoic
situé; mais le voisinage de Sens suffit pour
décider, que ce Palais étoit du même
Royaume que. Sens j & quoique je ne
veuille pas contredire ouvertement le
fçavant Pere Mabillon , je ne crois pas
qu'après la resolution prise par le Roi
Clotaire d'entendre les Chefs d'accusa*
tion contre un Patrice de Bourgogne y.
il fut nécessaire pour cela que l' Assem
blée se íint dans un Palais du Royau
me de Bourgogne , quoique ce Roi en
fut devenu le Maître, On voit que trois
ans après*, ce même Roi fit venir tous
les Evêques & Seigneurs de Bourgogne
au Palais de Boneuil proche Paris , qui
constament n'a jamais été Aa Royaume
de Bourgogne; Il suffisoit donc que ce
fut un lieu sur les limites des Royaumes
de Neustrie & de Bourgogne , comme
cn effet ce fut là que les premiers de
ces deux Royaumes élevèrent l'an 637»
FEVRIER. 1730. sijj
I la Royauté Clovis , fils de Dagobctr.
Or que ce fut dans le voisinage de Sens»
bous en avons une bonne preuve dans
un acte produit par le Perc Mabillon ,
Sec. j. BenediU. part. 2. p. 6 1 4 . on y
lit qu'Emmon , Archevêque de Sens , íc
servant de la présence d'un grand nom
bre d'Evêques assemblés en ce lieu l'an
£57. leur fit signer un Privilège con
cernant l'Abbaye de Saint-Pierre le Vif;
il est daté Mansolaco Curte Dowinica*
II étoit assez naturel à- un Archevêque
de saisir cette occasion , ayant le Roi &
les Evêques si proches de lui. On peur
dire que c'étoit comme le Fontainebleau;
de ce siecle-là ■, les. Rois de France y venoient
de tems en tems , & \& Cour y
étant , il éroit nécessaire que les Prélats,
qui avoient des affaires d'importance à
icgler , s'y transportassent. Clotaire III.
y étoic la troisième année de son Règne,
selon l'Acte ci deflus cité. Il y vint en
core la huitième année , & c'est de la
que fut daté un Oiplome de confirmation
de la terre de Larrey à l'Abbaye de Sains
Bénigne de Dijon qu'on trouve dans Pé
tard à l'an 6x7 > mais qui doit être placé
à l'an 660. comme l'a fait remarquer
le Pere Mabillon. Datum Masolapo in
íalatio nofl'-o. Si depuis ce tems là on
oc trouve plus de mention du Palais de
Massas
%\C MERCURE 0E FRANCE.
Maíïay , c'est qu'il fut peut- être dérruir
par les guerres des Sarrazins au siécle
suivant* Mais le nom de fa première
destination lui est toujours resté , puis
que des deux Maslay contigus , il y en
a un qui est appelle Mastay-le-Roy , ce
qui marque , comme dit le Privilège de
ì' Archevêque Emmon , un Territoire
Royal, Curtem Dominicain. Ces deux en*
droits font à l'Orient dliyver de la yûlede
Sens , fur la Rivière de Vanne , Sc
peu éloignf-s de la Forêt d*Othe qui
étoit alors fort vaste , & qui l'eft encore
assez. J'ai trouvé aux marges d'un Mar
tyrologe de la Cathédrale de Sens , écrit
au dixième siécle , quelques additions de
personnes notables décedees dans le mê
me siécle , & entr'autres une Hermengarde
, Dame de Maflay. XVII. KaLJunii
, obiit Hermengardis de Mafiiaco
Domina , anno Domini D. CCCC LV.
Ces additions font au plus tard d'une
écriture du XI. siécle. L'original est dans
la Bibliothèque de Saint-Benoît fur Loire,
It y a apparence que les deux Maflay
croient originairement une feule & mê
me terre , dont les guerres ont fait faire
des partages , en forte que l'un des Mas
lay s'est appelle le Grand-Maflay , &
l'autre le petit Maslay. Je ne sçai pour
quoi ce dernier est celui qu'on appc líe
autreFEVRTER.
i7Jo: a r
ffutrcment Mastay-le-Roy , ni pourquoi
celui qu'on surnomme le petit est échuau
Roi. Il arrive quelquefois que ce qui
est plus périr , quant au nombre des-
Feux & des Habirans , est d'un plus
grand produit pour le revenu à caufedes
dépendances. Quoiqu'il en soit , le
grand Mastay est nommé dans un His
torien de Sens , contemporain du Roy
Robert : C'est Odoran , Moine de Saint"
Pierre le Vif. Son Ouvrage seroit peutêtre
resté jusqu'ici dans l'obscurité , si cc
n'étoir que M. Jean Baptiste Oudinet
Prieur de l' Abbaye de .Saint ■« Marien
de notre Ville , se fit un plaisir de
le communiquer à Dom Mabillon. Il
renferme plusieurs parricularitez qui ne
font pas indifférentes- à l'Histoire du
Roi Robert, & que je tais parce qu'elles
ne font rien à mon sujet. On peut les
voir au second volume du VI siécle Bé
nédictin. Cer Ecrivain rapporrant dansfbn
ii. Chapitre la punition d'un hom
me qui fit un faux ferment dans l'fgliso
de S. Savinien, proche Sens , dit que cet
homme étoit nomim Rothb rthiti in vicin*
ortus villa , cm nomen JUaftiacm Aft jor
dédit antlcjuitau le Moine C.larius,de
la mime Abbaye de S. l ierre le vif , qui
vivoit cent ans après Odoran , rapportant
dans fa Chronique, imprimée au II. lo
vas
tit MERCURE DE FRANCE:
me du Specilege , les violences qu'on em
ploya l'a n 10 j 2. pour obliger les Senonois
de recevoir Gelduin , que le Roi
Henry I. leur avoit donné pour Evêque ,
dír que ce Roi se transporta en personne
sur les lieux > qu'il vint assiéger la Ville de
Sens,& que ce fut au Grand-Mastay qu'il
fit camper son armée : Rex copiosum exerçitam
applicuit y & in villa qut Maftiacus
M.ijor dicitur cafi'a p»s»it. Ces trois té
moignages prouvent que dans le X.XI. &
XII. siécles on disoit encore dans le pays
M.ifliacHS , qui e'toit une expression moins
éloignée de Moefolacut. Mais dans les fic
elés suivans on commença à corrompre
ee mot de plus en plus. Je trouve dans
un Manuscrit de la Bibliothèque de la Ca.-
thédrale de Sens, qui est du XIII. siécle,
qu'il est fait mention en ces termes du
Maire de Maílay-le- Vicomte & de l'Eglise
de Maíliy-le-Roy : Aíajori de Mas-
Uio-Vicecomiús . & Ecclejit, de MaJIcìo
Régis. Au reste il ne doit pas paroître sur
prenant que l'on ait corrompu Mafìlacurn
en Míijliacum & Majlciam : ces deux ma
nières de latiniser ce nom dans les bas
siécles , marquent que dans le langage
vulgaire on faisoit. la première syllabe
longue comme aujourd'hui , si on ne proaonçoit
pas la lettre S , ce qui est d'au
tant plus véritable que les Titres François
FEVRIER. ï7jo. 219
da XIV. siécle mettent un second a pouc
tenir la place de la lettre S , ensorte qu'on
y lit ce mot ainsi écrit ; Maalay. U est na
turel que dès-là qu'on réduit plusieurs
syllabes à n'en former qu'une , cette syl
labe devienne longue de prononciation»
Quant à la terminaison en ay , il est vrai
que de nos côtez elle est moins communa
que celle en y, qui nous vient de tous
les- noms deg lièux finissant en latin pas
iacurn ; cependant il reste encore dans dis*
ferens cantons de la Province Senonoifs
des noms de lieu en ay qui viennent du
latin iacum ou acam . . . Nous avons dans
notre Diocèse , presque sur les bords da
la Loirp, Mannay qui s'appelloit Man-,
nacum í au sixième siécle, Annay qui se
disoit en latin au neuvième siécle Abundiacum
, & Seignelay, qui est un endrok
fort connu , Seligniacum. Dans le Diocèser
de Senion trouve Bray& Lorayidont les
noms latins ne Yont autres que Braiacum
&cLoriacum. Je ne puis donc croire qu'il y
ait lieu de douter du côté de l'analogie
des deux Langues , que Mallay ne vienne
de Afafolacnrn. Les Antiquaires font obli
gez d'admettre des noms qui sont encore
plus méconnoissibles & moins «pportans
l'un à l'autre. Je n'ái passé qu'une
seule fois dans le grand Maflay , & j'ajr
apoerçji que la Plaine de ce lieu est très*
fertile
iià MERCLÎRÈ DÈ FRAftCÉ.x
fertile. La Rivière de Vanne entoure cti^s
tierement ce Bourg & erl fait une verira^
ble Isle. Comme cette Rivière ne tatis
gueres, elle contribue beaucoup à rendre
cet endroit verdoyant & fort gai en été.
Le petit Maflay est un peu plus vers l'Otient
, la Rivière entre deux. Plus haut
est le Village de Teil , que je pourrois enquelque
forte qualifier d'ancienne Mai
son Royale, en me fondant fur le texta
d'Odoran, quoique te P. Mabillon n'en
ait fait aucune mention. Odoran rap
porte dans son 2 6. Chapitre , que Teil
rut le lieu de la résidence de la ReineConftance
pendant tout le temps que lc Roi
Robert employa à faire son voyage de
Rome. Faïium efi dum quadam terr.port
Robmtts Rex Romam peteret , ut Cons'
tant'ta Regina un à cum filio sue Hagent
parvalo Tille remaneret. Peut être que
Mâlay s'étendbit autrefois jufques-là. Au
moins il est certain que Teil fait encore
partie de k Châtellenie de Mâ!ay-le-Roi«
Cette Châtellenie fut échangée par Phi
lippe le Bel avec Marie Comtesse de Sancerre
, & l'échange fut ratifié au mois
d'Août 1318. par Philippe le Long ,en
faveur de Thibaud & Louis de Sancerre.
M. Couste, Lieutenant Civil & Particu
lier de la Ville de Sens , qui possède une
gartie de cc Mâ-lay , m'apprend par le
Me
FEVRIER. i7jo. ni
Mémoire qu'il a eu la bonté de m'envoyer,
que dans les Titres d'échange & de ra*
tification , ce lieu est écrit Maalay-le-Roi.
II ajoûte que cette Châtellenie appartint
depuis cet échange à un seul Seigneur ,
qui ayant eu huit enfans , en fit le par
tage entre eux dès son vivant ; ce qui est;
cause qu'elle est aujourd'hui divisée etï
sept ou huit portion ì. Et quoiqu'il ob
serve que Mâlay-Ie-Roy , dent la Châtel
lenie porte le nom ,soit le plus petit dessept
Villages qui la composent , & que le
Siège du Bailliage soit à Teil , cela ne doit
point cependant empêcher de croire que
tout ce terrain n'ait été un territoire Royal
dans le temps que j'ai marqué cy-dessus.
Cette supériorité de Seigneuries se trouve
même appuyée par le nom de Villiers-
Louis, qui est un des sept Villages, & qui
est contigu à Mâlay-lc-Roy. Au reste si
cette Châtellenie relevé aujourd'hui de»
Comtes de Joigny , ce n'est que depuis
k Règne de Philippe V. Ce Prince céda
cette Mouvance à Jean Comte de Joigny
en 1 3 r 7. pour avoir la Mouvance de Châ
teau-Renard , qui appartenoit au Comte
de Joigny. Je ne sçai si ce que Nicole
Gilles, Belleforelt& Chappuis, prennent
pour un retranchement fait à Mâlay par
les Anglois au XIV. siécle , ne seroit point
un vestige de l'enceiate daChâteau de nos
Roisïti
MERCURE DE FRANCK
Rois de la première Race , ou du tcrraírf
vqui fut occupé par les Troupes du Rot
Henry I. lorsqu'elles campèrent à Mâlay.
il s'est conservé au Grand- Mâlay , autre
ment dit Mâlay- Ie-Vicomte , une Tradi
tion que S. Agnan Evêque d'Orléans étoit
natif de ce lieu. Tel a été le sentiment de
M. Tripaut, Avocat d'Orléans. On écrit
cependant plus communément que saint
Agnan étoic né à Vienne en Ôaufiné,
plutôt que dans cette Bourgade de la Ri
vière de Venne. Il resterok a examiner s'il
fi 'y a point eu de méprise d'un nora pout
un autre , à cause de la ressemblance des
noms de Venne & de Vienne. Mâlay- le-
Vicomte a été de la Commune de Sensjusques
fous Louis le Gros ; c'est aujour
d'hui une Prévôté Royale : 5c M. le Duc
de Bourbon en nomme tous les Officiers,
soit comme étant aux droits du Vicomte,
ou comme jouissant du Domaine de Sens
& de la Banlieue.
En finissant ces Observations , je reçois
de M. Ferrani , l'un des fçavans Cures
du Diocèse de Sens , Doyen Rural de Marolles
, un Mémoire qu'il a rédigé , fur la
Rivière dont Fredegaire & Aimoin font
mention par rapport à la Bataille qui y fut
donnée en l'an 600. La remarque de
M. Maillard , inférée dans le Journal de
Verdun , m'ayanc engagé à fake des perFEVRIER.
1730.. 11}
quisuions , tant pour constater la choie
que pour corriger ce que j'ai mal mis
moi-même en vouse'crivant fur les lumieres
Célestes qui furent vues l'année de
cette Bataille; (a) je reconnois ne les avoir
point faites inutilement , & qu'il seroit
bon que ceux , qui dans la fuite youdronc
donner une Edition de S. Grégoire de
Tours , de Fredegairc & de toutes nos ar» •
ciennes Annales Latines avec des Notes,
prissent la peine ou de se transporter suc
les lieux ou de faire venir des mémoires
exacts. J'avoue que j'ay e'té trompé en
1716. par la Note de Dom Ruinart fur
la Rivière Aroanna , que j'avois mal com
prise à cause du nom François d'Ouainc
qu'il lui donne. Ce n'est ni de la Rivière
d'Ouaineen Gâtinois ni de celle de Vanne
en Senonois , qu'il faut entendre ce qui
est dit de la Bataille où Clotaire II. suc
défait ; mais de la Rivière qui passe à Dor--
melle même. ( On dit Dormelle dans le
pays , & non Dormeil. ) Elle prend fa
source à trois quarts de lieue" au-dessus
de Dollot , qui est la Cure de M. Fer^
rand , Auteur des Remarques que je vais
rapporter , mais dans la Paroisse de saint
Valerien. Au bout de cent pas , fortifiée
par plusieurs fontaines , elle fait tourfa)
Mercure de Utvembrt vji.6' i4*á«
nef
iî4 MERCURE DE FRANCE,
jner un moulin. Jusques là , elle n'a que
le nom 1 de Fontaine de Saint - Biaise ,
à cause d'une Chapellû voisine de la source
.mais au-dessous du moulin , elle com
mence à s'apeller la Rivière d'Orvanne.
Elle passe ensuite à Dollot , à Valéry ,
JBlennes , Diant , Vaux , Ferrotes > Fla~
gis,Dormelle, Château-Saint-Ange ,8c
va former l'e'tang de Moret, dans le
quel elle est absorbée ; puis delà elle se
décharge dans le Loin , un peu au-dessus
.de Moret i le tout fait l'étenduè" de six
lieues de pays. Le Vallon que cette pe
tite Rivière arrose s'appelle le Vallon
d'Orvanne , & les Paroisses qui y font
k jîtuées ou contigues s'appellent de même
les Paroisses de la Vallée d'Orvanne. On
assure que tous les Contrats de partages
& de ventes dans tous ces pays là n'appellent
point cette Rivière autrement
que la Rivière d'Orvanne. Ce qu'il y a
de singuliers que le nom de cette même
Rivière change dans la bouche de plusieurs
personnes au delà de Dormelle , &
près de fa décharge dans l'Etang de Mo
ret. En ces lieux- là on Pappelle quelque
fois la Rivière de Ravanne , & ce font fur
tout les Paysans voisins de cet Etang qui
lui donnent ce nom , parce qu'au-dessus de
cet Etang elle passe dans un Château assez
distingué, appelle k Château de Rnvanne,
donc
\
FEVRIER. 1750. 22$
dont elle traverse les Jardins , y formant
outre sonCanal,des pieces d'eau trés agréa
bles. Mais si l'on remonte une lieue plus
haut , on voit que ce nom est inconnu.
Au dessus de ce Château 6V une de
mie lieue au-dessous de Dormelle, est la
belle maison de feu M. de Cajumartin ,
bâtie sur la croupe d'une Montagne. Cette
maison s'appelle le Château Saint- Ange.
C'est peut-être l'endoit -où se donna la
Bataille, super fluvium Arvennam nec procul
a Doromdlo vico, ainsi que dit Aimoin.
Cette lecture du mot Arvenna est plus
exacte que celle du mot Aroanna em
ployée dans Fredegaire de la derniere Edi
tion. 11 est incontestable par le moyen de
cet éclaircissement qu'il s'agit dans Fre
degaire & dans Aimoin de la Rivière <sPO»
vanne , qui plus anciennement a dû. être
prononcée Arvanne. Il faut abandonner
en cette occasion la Rivière d'O'ùaine
(Odona ) qui est éloignée de Dormelle de
plus de huit lieues. Le P. Daniel a eu
raison de dire que la Bataille fut donnée
sur une Rivière qui se jette dans le Loiiam
au-dessus lie Moret; mais il s'est trompé
en lui donnant le nom de Rivière d'Oiiaine
, aussi-bien que le P. Ruinart. On doit
en être convaincu par la raison que je
viens de rapporter -, celle d'Odaine étant
bjçn différente, puisqu'elle prend sa source '
% i4 MERCURE DE FRANCE,
à quatre lieuës d'Auxerre , & qu'elle va
/e jetter dans le Loiiain , au-deflus de
Montargis. Ce n'est point non-plur la
Rivière de Vanne , comme le Père le Com
te à l'an £eo. Num. i. semble l'avoir
crû après le Président Fauchet. Encore
moins faut -il aller chercher cette Rivière
dans le Pays du Maine , où il y a un traî
na fiuviolus. II faut quelque chose de plus
que la ressemblance des noms dans leLatin,
pour pouvoir avec fondement e'ioigner de
ros quartiers le Théâtre de cette guerre,
A Auxerre ce 18. May 172.8.
ADDITION.
Après avoir envoyé ces éclairciíTemem
aux Auteurs du Mercure, j'ai eu occasion
d'aller à Paris. Comme le cours de la Ri*
viere d'Or vanne est collatéral à celui de 1»
Rivière d'Yonne , & n'est éloigné du
grand chemin que de deux lieuës ou en
viron , je n'ai pas manqué de vérifier par
moi-même avant que de me rendre dans
la voiture publique, le Mémoire de M. le
Prieur de Dollot. Je l'ai trouvé*' très- juste
à un article près } j'ai remarqué en mêmetemps
que nés Géographes mettent sou
vent à droite d'une Rivière ce qui est à
gauche , ou qu'ils font quelquefois tout
Je contraire. C'est pourquoi si vous avez
U
FEVRIER. i7jo; M7
Ja Carte du Diocèse de Sens dressée par
Samson , vous pouvez en touce fureté ,
yous & vos amis, y faire les corrections
suivantes. Mettez la source de la Rivière
d'Orvannc à une portée de Mousquet du
Bourg de Saint Valerien, à POtient d'Eté; '
mettez ensuite Dollot à droite , comme
a fait le Géographe , mais à gauche du
Ruisseau. Vallery est bien placé dans les
Cartes. C'est un lieu célèbre par fa destin
nation à la sépulture des Princes de la
Maison de Condé. Plus bas à droite est:
Blenne,mal nommé Blaineux par Samfonj1
plus bas encore est Diant. Ensuite à gau
che est le Bourg de Voux, qui çst ferme
de murs, & que les Cartes ont tort de re
présenter comme un simple Hameau.
Après Voux & du mime côté le Villa
ge de Ferrotes , & plus bas encore ì
gauche est le Bourg de Flagy , qui a du
coté du Midi des níurs si élevez & si con
sidérables pour leur épaisseur , qu'on U
peut comparer à ceux des plus anciennes
Villes. Ce Bourg a été cependant fort en
dommagé par les Huguenots , ainsi que
l'Eglise du lieu en fait foi. Au sortir de
Flagy on voit à gauche une Plaine qui
règne jusqu'auprès de Dormelle. Ce der
nier Village est fur une éminence. On
passe la Rivière d'Orvanne fur un
Pont, &dps lois on cesse d'en suivre le
, B cours.
ni MERCURE DE FRANCE,
cours. Lorsqu'on a atteint le haut <kp
Coteau, on apperçoit encore une autre
Plaine à droite , laquelle s'étend dti
<ôré de rOtient & dfi Septentrion. Il y
a plus d'apparence que ce fut en cette
derniere Plaine que fut donne'e la Ba
taille de Dormelle , en tirant vers le
Village de Fossar 3 dont le nom vient
peut-être à Fojsario Jeu loco Fojfitrum. Ce
.que j'ai lemarqué plus loin après avoir
laissé le Village de Montarlpt i gauche,
«e s'accorde plus ayee le Mémoire dont
je vous ai parlé. Il ne m'a point paru que
la Rivière d'Orvanne se jettât dans un
Etang-, c'est elle qui forme cette es
pèce d'Etang par le moyen des murs Sfi.
des Ecluses qui fervent à retenir ses eaux,
Cette Rivière ayant repris ensuite fa pre
mière liberté , ne va point se jettes dans
le Loiiain si tôt que Messieurs Samson
& Deíifle l'ont marqué dans leuts Cartes ;
ce n'est point au-dessus de Motet qu'elle
s'y jette , mais au-dessous } presque vis-àvis
sangle Septentrional des murs de cette
petite Ville ; desorte qu'il y a à More*
Jeux Ponts l'un au bout de l'autre; le plus
grand pour la Rivière de Loiiain au bout
duquel est le Prieuré de Pont Loii f Pons
Lupa; (c'est le nom de la Rivière qui
joint le Canal de Briare à la Seine Lupa-
/ámnis) & l'autre petit Pont est fur la. Ri
vière,
FEVRIER. 1740: 139
viere d'Orvanne. C'est ainsi qu'en une
matinée de temps j'ai eu le plaisir de voie
cette Rivière depuis fa source jusqu'à son
embouchure , avec tout ce qu'il y a de
-curieux sur les bords de la Vallée à laquel
le elle donne son nom.
Ce 15. Juillet 1718.
Fermer
Résumé : ECLAIRCISSEMENS. / ADDITION.
Le texte traite de la localisation de deux batailles en France, survenues en 595 et 600, près d'un ancien palais royal de la première race. Le Journal de Verdun de mars mentionne une remarque sur le lieu de la bataille de 596 ou 597, entre les troupes de Clotaire II et celles de Théodebert II et Thierry II. Ce lieu est appelé Latofao dans la Chronique de Fredegaire. M. Maillard, avocat, cite le Père Daniel et le Père Ruinart, qui situent Latofao dans le diocèse de Sens. Cependant, Maillard critique l'historien Morin pour ses erreurs dans l'Histoire du Gâtinois. La bataille de Dormeil, qui eut lieu quatre ans après celle de Latofao, est également discutée. L'auteur affirme que les lieux des deux batailles ne sont pas proches et que les terrains étaient différents. Il suggère que les noms des lieux dans les chroniques peuvent avoir été mal copiés. Le Père Ruinart note que certains noms propres dans la Chronique de Fredegaire sont mal écrits. L'auteur explore la possibilité que Latofao soit en réalité Lifou, un village dans le diocèse de Toul. Il soutient que Latofao et Lifou pourraient être le même endroit, en se basant sur des similitudes dans les noms et les descriptions. Il conclut que si Latofao n'est pas Lifou, il faut admettre avec le Père Daniel que ce lieu n'est plus connu. Le texte mentionne également Massolacum, un autre lieu historique situé à Marly près de Sens, où des événements royaux importants se sont déroulés. Il critique les incertitudes des historiens précédents sur la localisation de ce palais royal. Le texte traite aussi de l'histoire et de l'évolution des noms des localités de Massas et de Maslay, situées près de la rivière de Vanne et de la forêt d'Othe. Le nom de Maslay-le-Roy indique un territoire royal, et deux Maslay contigus existent : le Grand-Maslay et le Petit-Maslay. Des documents historiques, comme un martyrologe de la cathédrale de Sens du dixième siècle, mentionnent des personnes notables de Maslay. Les guerres ont probablement divisé ces terres, et des historiens comme Odoran et Clarius ont mentionné ces localités dans leurs œuvres. Le texte explore les variations linguistiques et orthographiques des noms de ces lieux au fil des siècles. Par exemple, le nom 'Maslay' a été corrompu en 'Mastay' et 'Mallay' dans divers documents. La rivière de Vanne entoure le bourg de Maslay, contribuant à sa fertilité et à son aspect verdoyant. Le Petit-Maslay est situé plus à l'est, et le village de Teil, autrefois résidence de la reine Constance, fait partie de la châtellenie de Maslay-le-Roi. La châtellenie de Maslay-le-Roi a été échangée par Philippe le Bel avec Marie Comtesse de Sancerre en 1318. Aujourd'hui, cette châtellenie est divisée en plusieurs portions et relève des Comtes de Joigny depuis Philippe V. Le texte mentionne également des traditions locales, comme celle de Saint Agnan, évêque d'Orléans, supposé natif de Maslay-le-Vicomte. Enfin, le texte aborde la rivière d'Orvanne, mentionnée par des historiens comme Fredegaire et Aimoin, et corrige des erreurs historiques concernant son nom et son emplacement. La bataille de l'an 600, où Clotaire II a été défait, s'est probablement déroulée près de la rivière d'Orvanne, et non de la rivière d'Ouaine. L'auteur, après avoir envoyé des éclaircissements aux auteurs du Mercure, se rend à Paris et vérifie personnellement le mémoire de M. le Prieur de Dollot. Il confirme la justesse du mémoire à un article près et note des erreurs fréquentes chez les géographes concernant la position des lieux par rapport aux rivières. Il fournit des corrections pour la carte du Diocèse de Sens dressée par Samson, précisant la localisation de divers lieux tels que Saint-Valérien, Dollot, Vallery, Blenne, Diant, Voux, Ferrières, Flagy, et Dormelle. Il décrit également la bataille de Dormelle et la topographie des environs. La rivière d'Orvanne ne se jette pas dans un étang mais forme un étang par des écluses. Il corrige également l'emplacement où la rivière d'Orvanne se jette dans le Loing, précisant que cela se fait au-dessous de Montargis, et non au-dessus comme indiqué sur certaines cartes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 1063-1073
MEMOIRE adressé aux Auteurs du Mercure de France, sur les Antiquitez de Northumberland en Angleterre.
Début :
Comme je sçai, Messieurs, qu'on voit votre Journal en Angleterre, [...]
Mots clefs :
Angleterre, York, Église, Antiquités, Évêques, Histoire, Diocèse, Northumberland
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texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE adressé aux Auteurs du Mercure de France, sur les Antiquitez de Northumberland en Angleterre.
EMOIRE adreffe aux Auteurs du
Mercure de France , fur les Antiquitez
de Northumberland en Angleterre.
C
Omme je fçai , Meffieurs , qu'on
voit votre Journal en Angleterre ,
trouvez bon que je vous prie d'y inferer
I. Vol. la
A iiij
1064 MERCURE DE FRANCE
la demande de quelques éclairciffemens
que je ferois bien aiſe d'avoir ſur une des
Eglifes de ce Royaume , qui a été illuftre
dans fon temps . Il m'eft tombé entre les
mains un Manufcrit du milieu du treiziéme
fiecle , qui contient entre autres
chofes un Catalogue des Evêques de cette
Ifle. Pour en verifier quelque choſe fur
les Collections Benedictines de Dom Mabillon
, j'ai choifi les derniers Sieges dont
il eft parlé , c'est-à- dire les plus Septentrionnaux
& du Pays que les Anglois appellent
Northumberland , ou l'ancienne
Province Ecclefiaftique d'York , & je me
fuis apperçu de quelques difficultez qui
reftent à lever fur les origines de l'Eglife
d'Hauguftald , par rapport à ce qu'en a
dit le P. Mabillon en differens endroits
de fes Ouvrages .
On trouve dans la premiere Partie du
troifiéme fiecle Benedictin , p. 208. l'Ecrit
d'un Chanoine Régulier de cette Eglife ,
rédigé au XII. fiecle , par lequel il paroît
, Num. 24. que ce fut le Roi Egfrid,
à qui S. Wilfrid , placé dès l'an 664. fur
le Siege d'York , avoit le malheur de déplaire
, lequel conjointement avec Theodore
, Archevêque de Cantorbery , pour
diminuer l'étendue du Diocèfe d'York ,
érigea un Evêché à Hauguftald , & que
le premier Evêque placé fur ce nouveau
I. Vol. Siege
JUIN. 1730. 1065
Siege s'appelloit Eata ou Aata. Quoique
le Catalogue manuſcrit que j'ai vŷ , paroiffe
s'accorder avec cet Imprimé , j'en
tranfcrirai cependant ici le commencement
, afin qu'on puiffe juger s'il eſt ſuffifamment
conforme à l'Hiftoire de Bede ,
qui ne pouvoit ignorer l'Hiftoire d'un
Diocèfe dont il étoit.
1
Paulinus primus fuit Archiepifcopus Eboracenfis.
Quo expulfo Scotti videlicet Aidenus,
Finianus, Colemannus fuccefferunt ; qui
nec pallio nec Urbis nobilitate volentes at
tolli , in infula Lindisfarnenfi delituerunt.
Succeffit wilfridus. Quo ultra mare caufa
confecrationis moras nectente , Ceadda contra
regulas ob Ofwio rege inthronizatur :
fed ipfo ab Archiepifcopo Theodoro extrufo ,"
wilfridus , iterum Epifcopus conftituitur. Quo
iterum expulfo duo pro eo conftitui funt ; in
Eboraco Bofa ; in Auguftaldo Eata. Illo
autem defuncto Johannes pro eo ordinatur
tempore Alfridi Regis.. Iterum in totum Epif
copatum wilfridus expulfis Johanne de Auguftaldo
& Bofa de Eboraco receptus eft per
annos quinque. Expulfo iterum wilfrido , illi
fedibus fuis reftituti funt. Defuncto Rege Al
frido , iterum in concordiam wilfridus receptus
fedem apud Auguftaldum habuit , Johanne
in Eboraco migrante , quia jam Bofa
defunctus erat. Succeffit in Eboraco Wilfridus
Presbiter fuus. Ifto defuncto fubftituitur·
1
Egbertus , &c. is
Et A v
1066 MERCURE DE FRANCE
Et dans l'Article fuivant intitulé
Dunhelmenfes Epifcopi , le Catalogue commence
ainfi Lindefarne eft Infula exigua
que nomine à Provincialibus Haligeland
vocatur, in qua Aidanus primus fedit Epif
eopus : Succeffores ejus fuerunt Finianus ,
Colemannus , Tudda , Eata , Cuthbertus ,
Adbertus, Edbertus , Adelwoldus , Kinewlfus
, Higebaldus. Hujus temporibus dani
depopulati funt Infulam , & c.
La liaifon qui a parû à plufieurs Ecrivains
être entre le Siege de Lindisfarne.
& celui d'Auguftald , m'a engagé a rapporter
auffi les dix dernieres lignes que
vous venez de lire . On ne fçauroit produire
trop de Catalogues , lorsqu'on veut
être parfaitement éclaifci fur des points
d'antiquité fi reculez . Il faut auffi avouer
que les variations arrivées dans l'Eglife
d'York , & celles qui ont été formées de
fes démembremens furent fi frequentes:
en peu d'années , que le Pere Mabillonparoit
même s'y être trompé. Il le mar
que au bas de la vie de S. Wilfrid par
Éddi , qu'il a publiée à la fin du premier
Tome du quatriéme fiecle Benedictin
mais d'une maniere qui fe contredit , puifqu'à
la page 689. il dit que lorfque Théodofe
divifa en trois l'Evêché d'York , ce
fut à Haguftald ou Lindisfarne que fur
mis Bofa , & que celui qui s'appelloit Eate
I. Vol. fut
JUIN. 1730. 1067
fut placé à York , & à la page 712. il
place ces deux Evêques tout au contraire,
& neanmoins par la main de Théodore
Bofa à York , & Eate à Haguſtald : qui
eft le fentiment qu'il a fuivi depuis dans
fes Annales , & qui eft conforme à Bede
& aux autres qui ont écrit depuis lui.
Mais cette faute échappée au Pere Mabillon
, eft pour faire voir en paffant que
l'arrangement des Evêques portionnaires
du Diocèfe d'York eft un vrai caffe - tête ,
que les plus habiles peuvent s'y tromper
, jufqu'à ce que les Anglois ayent écrit
à fond fur cette matiere.
&
L'Anonyme Chanoine Régulier d'Hauguftald
au XII fiecle, dont l'écrit paroît
avoir déterminé le P. Mabillon à admettre
Eate pour premier Evêque d'Hauguf
tald , avoit fait des recherches dans les
Chroniques & les Hiftoires du Pays , ainfi
qu'il le dit lui-même , Num. 24. & voici
le rang qu'il femble qu'on doit donner
aux Evêques de ce Siege , fuivant les Memoires
qu'il en a laiffés. Saint Eate auroit
été le premier Evêque d'Hauguftald ; fon
Epifcopat auroit été interrompu par quelques
années de la prélature d'un nommé
Jumbert ou Trumbertht , & cependant
Ş. Eate feroit mort Evêque d'Hauguftald .
Il auroit eu pour fucceffeur S. Jean , puis
S. Wilfrid d'York, lorfque Jean eut choifi
I. Vol.
York
1068 MERCURE DE FRANCE
Yorc , au lieu d'Hauguftald , enfuite faint
Acca , puis les Evêques qui fuivent , fçavoir
, S. Fredbert , S. Alchmond , & un
autre nommé Tilbert. Richard , Prieur
de la même Eglife d'Hauguftald , qui a
auffi étrit au XII . fiecle , fur les origines
de cette Eglife , marque (a) que ce fut
fainte Ethelrede , Reine , Epoufe du Roi
Egfrid , qui fit prefent à S. Wilfrid en
674. de la petite Ville d'Hauguftald , pour
y établir un Evêché. Ut eam Epifcopali
Cathedra fublimaret , cui ipfe primus ac poft
eum alii jure Ecclefiaftico federent , & en
effet ce faint Evêque d'York y bâtit à ce
deffein une Eglife en l'honneur de faint-
André , felon Eddi , Cap. 21.- Auteur de
fa Vie , plus ancien que Bede : mais il n'eut
pas le loifir d'accomplir lui- même la condition
que lui avoit demandée la fainte
Reine. On a vû plus haut que ce fut
Théodore de Cantorbery qui fit cette
érection dans la perfonne d'Eate. Où donc
placer un nommé Oftfore , que Dom Mabillon
met parmi les Evêques du Siege
d'Hauguftald , qui ont été de la connoiffance
du venerable Bede ? Ce feroit un
embarras difficile à lever , s'il étoit certain'
que ce fçavant Benedictin ne fe fût pas
trompé dans cet endroit de ſes Annales ,(b)
. (a) Sac. iij. Bened. P. 1. pag. 228
(b), Annal. Bened. P. 1. pag. 474.
L..Vol.
Mais
JUIN. 1730. 1069
Mais en comparant avec ce qu'il dit ,
l'endroit du quatriéme Livre de Bede
qu'il cite , Num. 23 on reconnoît que-
F'Evêque d'Hauguftald , dont Bede fait là
mention , eft S. Jean , qui le fut après la
mort de S. Eate , & qu'Oftfore , que Bede
nomme le troifiéme des Prélats formez
dans leur jeuneffe par les Ecclefiaftiques :
ou Moines deflervans le Monaftere de
fainte Hilde , & non perfonnellement par
cette fainte Abbeffe , comme le dit Dom
Mabillon , fut Evêque dans la contrée dés
Wicciens , & non d'Hauguftald . Il eft inu
tile de faire remarquer que c'eft encore
par une espece d'inadvertance que les mê
mes Annales Benedictines , page 595. attribuent
à Aetla ou Elda , Evêque de
Dorceſter , tous les voyages & les actions
que Bede , au même endroit , attribue às
cet Oftfore , Evêque des Wicciens . Cela
ne fait rien à P'Hiftoire des Origines
d'Hauguftald..
Mais ce qu'il ne feroit pas indifferent
de fçavoir eft , touchant la maniere ,d'e
crire le nom de la Ville dont je parle ,,
& s'il n'eft pas de l'exactitude de le com--
mencer par une aſpiration & non pas fimplement
par la voyelle A , comme fait le:
Manufcrit que j'ai rapporté cy- deffus &
d'autres Auteurs pofterieurs. N'y ayant:
point d'apparence que les Villes d'An-
Lt.Voll gleterre
FOTO MERCURE DE FRANCE
gleterre ayent tiré leur nom du Latin ,
puifque l'afpiration y eft ufitée jufques
dans les noms qui commencent par une
confonne , tel que Hripis , qui fignifie
l'Abbaye de Ripon; il eft , ce femble, plus
conforme à l'origine des chofes , d'employer
l'afpiration à tous les endroits où
les Anciens l'employoient dans ces noms
propres. On dira peut-être que le nom
d'Auguftald vient de quelque Empereur
Romain, par exemple, d'Hadrien , lequel
fit bâtir peu loin delà le fameux mur qui
féparoit les Bretons Romains d'avec les
Barbares ; mais c'eft deviner que d'avancer
un tel fait fans aucun garant. Richard,
Prieur de cette Eglife , donna , ce femble,
il y a fix cens ans , le dénouement de cette
difficulté Géographique . Parlant des Origines
de cette Ville : Hac autem , dit- il ,
arivulo ibi de currente & quandoque ad
modum torrentis exuberante Heftild nomine
Heftoldeldam quafi prædium Heftild vocatur,
& ailleurs il l'appelle Heftoldesham. Selon
cette étimologie , le nom d'Hauguftald
n'appartient à la Langue Latine , que par
les terminaifons des cas qu'on y ajuste , à
la maniere ordinaire , comme a fait Bede
& les autres depuis lui ; car Eddi , plus
ancien que lui écrit toûjours Haguftaldefe,
fans aucune influxion de cas. Le Chanoine
Regulier anonyme du XII . fiecle qui
Ꮧ. Vol . emJUIN.
1730. 1071
·
employe plufieurs fois l'expreffion de
Sandla Hanguftaldenfis Ecclefia , s'eſt ſervi
auffi une fois du terme d'Haguftaldunum :
& delà vient , fans doute, que dans les
fiecles fuivans cette terminaifon a été ufitée.
Pierre de Natalibus rapportant toute
la vie de S. Jean d'Hauguftald , tirée de
Bede , donne à cet Evêché d'Angleterre
le nom d'Auguftodunum. Ce changement
ou adouciffement de nom s'étant introduit
peu à peu , Maurolycus , Abbé de
Mefane & Baronius depuis lui , s'y font
conformez dans leurs Martyrologes . C'eft
pourquoi j'excuferois volontiers le Cardinal
Baronius , d'avoir annoncé ainfi dans.
le fien au 29. Octobre l'une des Fêtes de
S. Jean d'Hauguftald ; Auguftoduni S. Johannis
Epifcopi & Confefforis. On voit
fuffisamment par la Note , où il fait mention
d'un Wilfrid , fucceffeur de ce faint
Jean , que ce Cardinal n'a nullement cu
en vûe l'Eglife d'Autun en France . Mais
fi ce qu'on me mande du Calendrier du
nouveau Breviare d'Autun eft veritable .
fçavoir que les Editeurs ont fait de ce
faint Evêque d'Angleterre un Evêque
Bourguignon & affis fur le Siege d'Autun ;
la méprife mérite d'être remarquée dans
le fiecle où nous fommes . C'eft comme fi
les Poitevins s'avifoient de mettre au rang
de leurs Evêques un S. Victorin , Evêque
I. Vol.
de
1072 MERCURE DE FRANCE
de Pettau en Stirie , duquel a parlé faine
Jérôme , & qu'ils fe laiffaffent féduire par
le mauvais Latin de Baronius , qui a mis
Pictavienfis au lieu de Pictabionenfis . Je
ne doute pas que les Anglois ne revendiquent
bien vîte le S. Prélat Jean d'Hau ▲ -
guftald,, qquuee M. Robert , dans fa Gaule
Chrétienne , & M. Chaſtelain depuis lui ,
dans fon Martyrologe univerfel , ont
reconnu leur appartenir , & nullement à
l'Eglife d'Autun.
Quoique excufe en quelque maniere
Baronius , fur l'annonce qu'il a faite au
29. Octobre , je dirai cependant qu'il ſeroit
à fouhaiter qu'il s'en fût abftenu ;-
parce que la regle n'eft pas de marquer
un même Saint à deux jours differens
à moins qu'on ne dife que l'un des deux
jours eft celui d'une Tranflation ou autre
Fête , fans quoi on induit les Lecteurs
dans l'erreur . Peut être eft- ce cette duplication
d'annonce qui a porté ceux qui
ont dreffé la Table Topographique de fon
Martyrologe , à ranger ce S. Jean parmi
les Evêques d'Autun , à caufe du mot
´d'Auguftodunum , qu'ils ne fçavoient pas
être le même qu'Auguftaldunum d'Angleterre.
Quoiqu'il en foit , Baronius avoit
déja mis au 7. May le faint Jean Evêque ·
d'Haguftald , fous le nom de Jean de Beverley
, Archevêque d'York. On a vit cy
L. vol. deffus
JUIN
1730. 1073
deffus par les Hiftoriens que j'ai rapportez,
qu'en effet il paffa au Siege d'York après
avoir été affis fur celui d'Hauguftald . Mais
fon grand âge l'obligeant de quitter , il
fe retira à Beverley , qui étoit une Terre
qu'il avoit acquife , & il y mourut. Delà
fui vint ce fur- nom de Beverley , fous lequel
il eft connu plus communément.
L'experience journaliere des Taureaux indomptez
qui devenoient doux comme des
Moutons , dès qu'on les avoit fait entrer
dans le Cimetiere de l'Eglife où il avoit
été inhumé , eft une chofe finguliere à lire
dans Guillaume de Malmesbury . On trouve
auffi que Rever- Ley tire fon étymologie
de Petuaria- Parifiorum. 11 eft affez
fenfible comment Bever vient de Petuaria :
mais on ne voit pas bien d'où a été formée
cette dénomination de Parifiorum. La Capitale
de notre Royaume auroit- elle
vigné jufques- là ? Y auroit- elle envoyé
une Colonie ? Voilà des doutes à réfoudre
, auffi-bien que l'étymologie veritable
d'Hauguftald , l'Egifcopat d'Oftfore & le
nom du premier Prélat qui occupa le
nouveau Siege d'Hauguſtald
Mercure de France , fur les Antiquitez
de Northumberland en Angleterre.
C
Omme je fçai , Meffieurs , qu'on
voit votre Journal en Angleterre ,
trouvez bon que je vous prie d'y inferer
I. Vol. la
A iiij
1064 MERCURE DE FRANCE
la demande de quelques éclairciffemens
que je ferois bien aiſe d'avoir ſur une des
Eglifes de ce Royaume , qui a été illuftre
dans fon temps . Il m'eft tombé entre les
mains un Manufcrit du milieu du treiziéme
fiecle , qui contient entre autres
chofes un Catalogue des Evêques de cette
Ifle. Pour en verifier quelque choſe fur
les Collections Benedictines de Dom Mabillon
, j'ai choifi les derniers Sieges dont
il eft parlé , c'est-à- dire les plus Septentrionnaux
& du Pays que les Anglois appellent
Northumberland , ou l'ancienne
Province Ecclefiaftique d'York , & je me
fuis apperçu de quelques difficultez qui
reftent à lever fur les origines de l'Eglife
d'Hauguftald , par rapport à ce qu'en a
dit le P. Mabillon en differens endroits
de fes Ouvrages .
On trouve dans la premiere Partie du
troifiéme fiecle Benedictin , p. 208. l'Ecrit
d'un Chanoine Régulier de cette Eglife ,
rédigé au XII. fiecle , par lequel il paroît
, Num. 24. que ce fut le Roi Egfrid,
à qui S. Wilfrid , placé dès l'an 664. fur
le Siege d'York , avoit le malheur de déplaire
, lequel conjointement avec Theodore
, Archevêque de Cantorbery , pour
diminuer l'étendue du Diocèfe d'York ,
érigea un Evêché à Hauguftald , & que
le premier Evêque placé fur ce nouveau
I. Vol. Siege
JUIN. 1730. 1065
Siege s'appelloit Eata ou Aata. Quoique
le Catalogue manuſcrit que j'ai vŷ , paroiffe
s'accorder avec cet Imprimé , j'en
tranfcrirai cependant ici le commencement
, afin qu'on puiffe juger s'il eſt ſuffifamment
conforme à l'Hiftoire de Bede ,
qui ne pouvoit ignorer l'Hiftoire d'un
Diocèfe dont il étoit.
1
Paulinus primus fuit Archiepifcopus Eboracenfis.
Quo expulfo Scotti videlicet Aidenus,
Finianus, Colemannus fuccefferunt ; qui
nec pallio nec Urbis nobilitate volentes at
tolli , in infula Lindisfarnenfi delituerunt.
Succeffit wilfridus. Quo ultra mare caufa
confecrationis moras nectente , Ceadda contra
regulas ob Ofwio rege inthronizatur :
fed ipfo ab Archiepifcopo Theodoro extrufo ,"
wilfridus , iterum Epifcopus conftituitur. Quo
iterum expulfo duo pro eo conftitui funt ; in
Eboraco Bofa ; in Auguftaldo Eata. Illo
autem defuncto Johannes pro eo ordinatur
tempore Alfridi Regis.. Iterum in totum Epif
copatum wilfridus expulfis Johanne de Auguftaldo
& Bofa de Eboraco receptus eft per
annos quinque. Expulfo iterum wilfrido , illi
fedibus fuis reftituti funt. Defuncto Rege Al
frido , iterum in concordiam wilfridus receptus
fedem apud Auguftaldum habuit , Johanne
in Eboraco migrante , quia jam Bofa
defunctus erat. Succeffit in Eboraco Wilfridus
Presbiter fuus. Ifto defuncto fubftituitur·
1
Egbertus , &c. is
Et A v
1066 MERCURE DE FRANCE
Et dans l'Article fuivant intitulé
Dunhelmenfes Epifcopi , le Catalogue commence
ainfi Lindefarne eft Infula exigua
que nomine à Provincialibus Haligeland
vocatur, in qua Aidanus primus fedit Epif
eopus : Succeffores ejus fuerunt Finianus ,
Colemannus , Tudda , Eata , Cuthbertus ,
Adbertus, Edbertus , Adelwoldus , Kinewlfus
, Higebaldus. Hujus temporibus dani
depopulati funt Infulam , & c.
La liaifon qui a parû à plufieurs Ecrivains
être entre le Siege de Lindisfarne.
& celui d'Auguftald , m'a engagé a rapporter
auffi les dix dernieres lignes que
vous venez de lire . On ne fçauroit produire
trop de Catalogues , lorsqu'on veut
être parfaitement éclaifci fur des points
d'antiquité fi reculez . Il faut auffi avouer
que les variations arrivées dans l'Eglife
d'York , & celles qui ont été formées de
fes démembremens furent fi frequentes:
en peu d'années , que le Pere Mabillonparoit
même s'y être trompé. Il le mar
que au bas de la vie de S. Wilfrid par
Éddi , qu'il a publiée à la fin du premier
Tome du quatriéme fiecle Benedictin
mais d'une maniere qui fe contredit , puifqu'à
la page 689. il dit que lorfque Théodofe
divifa en trois l'Evêché d'York , ce
fut à Haguftald ou Lindisfarne que fur
mis Bofa , & que celui qui s'appelloit Eate
I. Vol. fut
JUIN. 1730. 1067
fut placé à York , & à la page 712. il
place ces deux Evêques tout au contraire,
& neanmoins par la main de Théodore
Bofa à York , & Eate à Haguſtald : qui
eft le fentiment qu'il a fuivi depuis dans
fes Annales , & qui eft conforme à Bede
& aux autres qui ont écrit depuis lui.
Mais cette faute échappée au Pere Mabillon
, eft pour faire voir en paffant que
l'arrangement des Evêques portionnaires
du Diocèfe d'York eft un vrai caffe - tête ,
que les plus habiles peuvent s'y tromper
, jufqu'à ce que les Anglois ayent écrit
à fond fur cette matiere.
&
L'Anonyme Chanoine Régulier d'Hauguftald
au XII fiecle, dont l'écrit paroît
avoir déterminé le P. Mabillon à admettre
Eate pour premier Evêque d'Hauguf
tald , avoit fait des recherches dans les
Chroniques & les Hiftoires du Pays , ainfi
qu'il le dit lui-même , Num. 24. & voici
le rang qu'il femble qu'on doit donner
aux Evêques de ce Siege , fuivant les Memoires
qu'il en a laiffés. Saint Eate auroit
été le premier Evêque d'Hauguftald ; fon
Epifcopat auroit été interrompu par quelques
années de la prélature d'un nommé
Jumbert ou Trumbertht , & cependant
Ş. Eate feroit mort Evêque d'Hauguftald .
Il auroit eu pour fucceffeur S. Jean , puis
S. Wilfrid d'York, lorfque Jean eut choifi
I. Vol.
York
1068 MERCURE DE FRANCE
Yorc , au lieu d'Hauguftald , enfuite faint
Acca , puis les Evêques qui fuivent , fçavoir
, S. Fredbert , S. Alchmond , & un
autre nommé Tilbert. Richard , Prieur
de la même Eglife d'Hauguftald , qui a
auffi étrit au XII . fiecle , fur les origines
de cette Eglife , marque (a) que ce fut
fainte Ethelrede , Reine , Epoufe du Roi
Egfrid , qui fit prefent à S. Wilfrid en
674. de la petite Ville d'Hauguftald , pour
y établir un Evêché. Ut eam Epifcopali
Cathedra fublimaret , cui ipfe primus ac poft
eum alii jure Ecclefiaftico federent , & en
effet ce faint Evêque d'York y bâtit à ce
deffein une Eglife en l'honneur de faint-
André , felon Eddi , Cap. 21.- Auteur de
fa Vie , plus ancien que Bede : mais il n'eut
pas le loifir d'accomplir lui- même la condition
que lui avoit demandée la fainte
Reine. On a vû plus haut que ce fut
Théodore de Cantorbery qui fit cette
érection dans la perfonne d'Eate. Où donc
placer un nommé Oftfore , que Dom Mabillon
met parmi les Evêques du Siege
d'Hauguftald , qui ont été de la connoiffance
du venerable Bede ? Ce feroit un
embarras difficile à lever , s'il étoit certain'
que ce fçavant Benedictin ne fe fût pas
trompé dans cet endroit de ſes Annales ,(b)
. (a) Sac. iij. Bened. P. 1. pag. 228
(b), Annal. Bened. P. 1. pag. 474.
L..Vol.
Mais
JUIN. 1730. 1069
Mais en comparant avec ce qu'il dit ,
l'endroit du quatriéme Livre de Bede
qu'il cite , Num. 23 on reconnoît que-
F'Evêque d'Hauguftald , dont Bede fait là
mention , eft S. Jean , qui le fut après la
mort de S. Eate , & qu'Oftfore , que Bede
nomme le troifiéme des Prélats formez
dans leur jeuneffe par les Ecclefiaftiques :
ou Moines deflervans le Monaftere de
fainte Hilde , & non perfonnellement par
cette fainte Abbeffe , comme le dit Dom
Mabillon , fut Evêque dans la contrée dés
Wicciens , & non d'Hauguftald . Il eft inu
tile de faire remarquer que c'eft encore
par une espece d'inadvertance que les mê
mes Annales Benedictines , page 595. attribuent
à Aetla ou Elda , Evêque de
Dorceſter , tous les voyages & les actions
que Bede , au même endroit , attribue às
cet Oftfore , Evêque des Wicciens . Cela
ne fait rien à P'Hiftoire des Origines
d'Hauguftald..
Mais ce qu'il ne feroit pas indifferent
de fçavoir eft , touchant la maniere ,d'e
crire le nom de la Ville dont je parle ,,
& s'il n'eft pas de l'exactitude de le com--
mencer par une aſpiration & non pas fimplement
par la voyelle A , comme fait le:
Manufcrit que j'ai rapporté cy- deffus &
d'autres Auteurs pofterieurs. N'y ayant:
point d'apparence que les Villes d'An-
Lt.Voll gleterre
FOTO MERCURE DE FRANCE
gleterre ayent tiré leur nom du Latin ,
puifque l'afpiration y eft ufitée jufques
dans les noms qui commencent par une
confonne , tel que Hripis , qui fignifie
l'Abbaye de Ripon; il eft , ce femble, plus
conforme à l'origine des chofes , d'employer
l'afpiration à tous les endroits où
les Anciens l'employoient dans ces noms
propres. On dira peut-être que le nom
d'Auguftald vient de quelque Empereur
Romain, par exemple, d'Hadrien , lequel
fit bâtir peu loin delà le fameux mur qui
féparoit les Bretons Romains d'avec les
Barbares ; mais c'eft deviner que d'avancer
un tel fait fans aucun garant. Richard,
Prieur de cette Eglife , donna , ce femble,
il y a fix cens ans , le dénouement de cette
difficulté Géographique . Parlant des Origines
de cette Ville : Hac autem , dit- il ,
arivulo ibi de currente & quandoque ad
modum torrentis exuberante Heftild nomine
Heftoldeldam quafi prædium Heftild vocatur,
& ailleurs il l'appelle Heftoldesham. Selon
cette étimologie , le nom d'Hauguftald
n'appartient à la Langue Latine , que par
les terminaifons des cas qu'on y ajuste , à
la maniere ordinaire , comme a fait Bede
& les autres depuis lui ; car Eddi , plus
ancien que lui écrit toûjours Haguftaldefe,
fans aucune influxion de cas. Le Chanoine
Regulier anonyme du XII . fiecle qui
Ꮧ. Vol . emJUIN.
1730. 1071
·
employe plufieurs fois l'expreffion de
Sandla Hanguftaldenfis Ecclefia , s'eſt ſervi
auffi une fois du terme d'Haguftaldunum :
& delà vient , fans doute, que dans les
fiecles fuivans cette terminaifon a été ufitée.
Pierre de Natalibus rapportant toute
la vie de S. Jean d'Hauguftald , tirée de
Bede , donne à cet Evêché d'Angleterre
le nom d'Auguftodunum. Ce changement
ou adouciffement de nom s'étant introduit
peu à peu , Maurolycus , Abbé de
Mefane & Baronius depuis lui , s'y font
conformez dans leurs Martyrologes . C'eft
pourquoi j'excuferois volontiers le Cardinal
Baronius , d'avoir annoncé ainfi dans.
le fien au 29. Octobre l'une des Fêtes de
S. Jean d'Hauguftald ; Auguftoduni S. Johannis
Epifcopi & Confefforis. On voit
fuffisamment par la Note , où il fait mention
d'un Wilfrid , fucceffeur de ce faint
Jean , que ce Cardinal n'a nullement cu
en vûe l'Eglife d'Autun en France . Mais
fi ce qu'on me mande du Calendrier du
nouveau Breviare d'Autun eft veritable .
fçavoir que les Editeurs ont fait de ce
faint Evêque d'Angleterre un Evêque
Bourguignon & affis fur le Siege d'Autun ;
la méprife mérite d'être remarquée dans
le fiecle où nous fommes . C'eft comme fi
les Poitevins s'avifoient de mettre au rang
de leurs Evêques un S. Victorin , Evêque
I. Vol.
de
1072 MERCURE DE FRANCE
de Pettau en Stirie , duquel a parlé faine
Jérôme , & qu'ils fe laiffaffent féduire par
le mauvais Latin de Baronius , qui a mis
Pictavienfis au lieu de Pictabionenfis . Je
ne doute pas que les Anglois ne revendiquent
bien vîte le S. Prélat Jean d'Hau ▲ -
guftald,, qquuee M. Robert , dans fa Gaule
Chrétienne , & M. Chaſtelain depuis lui ,
dans fon Martyrologe univerfel , ont
reconnu leur appartenir , & nullement à
l'Eglife d'Autun.
Quoique excufe en quelque maniere
Baronius , fur l'annonce qu'il a faite au
29. Octobre , je dirai cependant qu'il ſeroit
à fouhaiter qu'il s'en fût abftenu ;-
parce que la regle n'eft pas de marquer
un même Saint à deux jours differens
à moins qu'on ne dife que l'un des deux
jours eft celui d'une Tranflation ou autre
Fête , fans quoi on induit les Lecteurs
dans l'erreur . Peut être eft- ce cette duplication
d'annonce qui a porté ceux qui
ont dreffé la Table Topographique de fon
Martyrologe , à ranger ce S. Jean parmi
les Evêques d'Autun , à caufe du mot
´d'Auguftodunum , qu'ils ne fçavoient pas
être le même qu'Auguftaldunum d'Angleterre.
Quoiqu'il en foit , Baronius avoit
déja mis au 7. May le faint Jean Evêque ·
d'Haguftald , fous le nom de Jean de Beverley
, Archevêque d'York. On a vit cy
L. vol. deffus
JUIN
1730. 1073
deffus par les Hiftoriens que j'ai rapportez,
qu'en effet il paffa au Siege d'York après
avoir été affis fur celui d'Hauguftald . Mais
fon grand âge l'obligeant de quitter , il
fe retira à Beverley , qui étoit une Terre
qu'il avoit acquife , & il y mourut. Delà
fui vint ce fur- nom de Beverley , fous lequel
il eft connu plus communément.
L'experience journaliere des Taureaux indomptez
qui devenoient doux comme des
Moutons , dès qu'on les avoit fait entrer
dans le Cimetiere de l'Eglife où il avoit
été inhumé , eft une chofe finguliere à lire
dans Guillaume de Malmesbury . On trouve
auffi que Rever- Ley tire fon étymologie
de Petuaria- Parifiorum. 11 eft affez
fenfible comment Bever vient de Petuaria :
mais on ne voit pas bien d'où a été formée
cette dénomination de Parifiorum. La Capitale
de notre Royaume auroit- elle
vigné jufques- là ? Y auroit- elle envoyé
une Colonie ? Voilà des doutes à réfoudre
, auffi-bien que l'étymologie veritable
d'Hauguftald , l'Egifcopat d'Oftfore & le
nom du premier Prélat qui occupa le
nouveau Siege d'Hauguſtald
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Résumé : MEMOIRE adressé aux Auteurs du Mercure de France, sur les Antiquitez de Northumberland en Angleterre.
L'auteur sollicite des éclaircissements auprès des rédacteurs du Mercure de France concernant une église anglaise illustre. Il possède un manuscrit du XIIIe siècle listant les évêques de cette île et se concentre sur les sièges épiscopaux du Northumberland, ancienne province ecclésiastique d'York. Il rencontre des difficultés concernant les origines de l'église d'Hauguftald, mentionnée par le Père Mabillon. Le manuscrit et les écrits de Bède le Vénérable, historien anglais du VIIIe siècle, indiquent que le roi Egfrid et l'archevêque Théodore de Cantorbéry ont fondé un évêché à Hauguftald. Le premier évêque de ce siège était Eata ou Aata. Le catalogue manuscrit de l'auteur confirme cette information mais inclut également des extraits pour comparaison. L'auteur examine les variations et erreurs possibles dans les écrits de Mabillon concernant les démembrements du diocèse d'York. Il mentionne un chanoine régulier du XIIe siècle et un prieur de l'église d'Hauguftald, qui ont écrit sur les origines de cette église. Ils indiquent que la reine Sainte Ethelrede a fait don de la ville d'Hauguftald à Saint Wilfrid pour y établir un évêché. L'auteur aborde également des questions d'étymologie et d'orthographe concernant le nom de la ville d'Hauguftald. Il examine les différentes formes du nom utilisées par divers auteurs et conclut que l'utilisation de l'aspiration est plus conforme à l'origine des choses. Il mentionne également des erreurs dans les martyrologes et les calendriers, notamment celle de confondre Saint Jean d'Hauguftald avec un évêque d'Autun en France. Enfin, l'auteur évoque des légendes locales et des étymologies incertaines concernant des lieux comme Beverley, où Saint Jean d'Hauguftald s'est retiré à la fin de sa vie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 2516-2518
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire du 2. Octobre, le Cardinal Ottoboni, Protecteur des affaires de [...]
Mots clefs :
Cardinal, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Dans le du zcteur des affaires de
Ans le Confiftoire du 2. Octobre , le Car-
France , propofa l'Evêché de Tarbes pour
M.
NOVEMBRE . 1730. 2517
M. Charles Antoine de la Rocheaymon , qui
étoit Evêque de Sarepte , l'Abbaye de Notre Dame
de Silly , Ordre de Prémontré , Diocèfe de
Seez pour M. Louis François Neele , & celle de
Notre Dame de Jofaphat , Ordre de S. Benoît ,
Diocéfe de Chartres pour l'Abbé de la Baſtie. Il
préconifa enfuite l'Abbé de Choiſeuil pour l'Abbaye
de Bolbonne , Ordre de Citeaux , Diocèfe
de Mirepoix.
La République de Luques ayant appris que le
Chanoine Fatinelli , fon Agent à la Cour de Rome
, ne pouvoit obtenir d'audience du Pape , a
fait dire au Cardinal Secretaire d'Etat , qu'elle
confentiroit à admettre M. Cervioni , nommé à
P'Archevêché de Luques , auffi - tôt que le Pape
l'ordonneroit , pourvû qu'on lui permit de faire
les proteftations & de prendre les mesures neceffaires
pour conferver les privileges de la Ville à
ce fujet.
Le Pape a nommé M. Dominique Paffionei de
Foffombrone , Archevêque d'Ephefe , actuellement
Nonce Apoftolique auprès de Cantons
Suiffes Catholiques , Nonce à Vienne ; M. Delci
de Sienne , Vice- Legat d'Avignon , Nonce en
France , où l'Abbé Rota continuera à être chargé
des affaires de S.S. jufqu'à l'arrivée de ce nouveau
Nonce ; M. Jean Baptifte Barni , de Lodi ,
Gouverneur de Macerata , Nonce auprés des Cantons
Suiffes Catholiques.
Le bruit court que M. Firrao , ci -devant Nonce
en Suiffe, qui étoit allé à Lisbonne, pour y être
Nonce à la place de M. Bichi , retournera à Rome
; que M. Bichi exercera de nouveau la Nonciature
pendant quelques mois , & qu'enfuite il
fera fait Cardinal.
Le bruit court auffi que le Cardinal Coſcia
a promis de donner ſa démiſſion de fon Archevê
2518 MERCURE DE FRANCE
vêché de Benevent , que le Cardinal Petra fera
nommé à cet Archevêché ; que fa Charge de
Grand- Penitencier fera donnée au Cardinal Sal- ~
viati ; celle de Préfet de la Signature , au Cardinal
de fainte Agnès , & celle de Préfet du College
de Propaganda Fide, au Cardinal Rufpoli.
Les Rebelles de l'Ile de Corfe, continuent leurs
pillages , & la République de Genes , n'efperant
plus de les ramener à leur devoir par la voye de
la douceur , prend actuellement des meſures
les foumettre par la force.
Dans le du zcteur des affaires de
Ans le Confiftoire du 2. Octobre , le Car-
France , propofa l'Evêché de Tarbes pour
M.
NOVEMBRE . 1730. 2517
M. Charles Antoine de la Rocheaymon , qui
étoit Evêque de Sarepte , l'Abbaye de Notre Dame
de Silly , Ordre de Prémontré , Diocèfe de
Seez pour M. Louis François Neele , & celle de
Notre Dame de Jofaphat , Ordre de S. Benoît ,
Diocéfe de Chartres pour l'Abbé de la Baſtie. Il
préconifa enfuite l'Abbé de Choiſeuil pour l'Abbaye
de Bolbonne , Ordre de Citeaux , Diocèfe
de Mirepoix.
La République de Luques ayant appris que le
Chanoine Fatinelli , fon Agent à la Cour de Rome
, ne pouvoit obtenir d'audience du Pape , a
fait dire au Cardinal Secretaire d'Etat , qu'elle
confentiroit à admettre M. Cervioni , nommé à
P'Archevêché de Luques , auffi - tôt que le Pape
l'ordonneroit , pourvû qu'on lui permit de faire
les proteftations & de prendre les mesures neceffaires
pour conferver les privileges de la Ville à
ce fujet.
Le Pape a nommé M. Dominique Paffionei de
Foffombrone , Archevêque d'Ephefe , actuellement
Nonce Apoftolique auprès de Cantons
Suiffes Catholiques , Nonce à Vienne ; M. Delci
de Sienne , Vice- Legat d'Avignon , Nonce en
France , où l'Abbé Rota continuera à être chargé
des affaires de S.S. jufqu'à l'arrivée de ce nouveau
Nonce ; M. Jean Baptifte Barni , de Lodi ,
Gouverneur de Macerata , Nonce auprés des Cantons
Suiffes Catholiques.
Le bruit court que M. Firrao , ci -devant Nonce
en Suiffe, qui étoit allé à Lisbonne, pour y être
Nonce à la place de M. Bichi , retournera à Rome
; que M. Bichi exercera de nouveau la Nonciature
pendant quelques mois , & qu'enfuite il
fera fait Cardinal.
Le bruit court auffi que le Cardinal Coſcia
a promis de donner ſa démiſſion de fon Archevê
2518 MERCURE DE FRANCE
vêché de Benevent , que le Cardinal Petra fera
nommé à cet Archevêché ; que fa Charge de
Grand- Penitencier fera donnée au Cardinal Sal- ~
viati ; celle de Préfet de la Signature , au Cardinal
de fainte Agnès , & celle de Préfet du College
de Propaganda Fide, au Cardinal Rufpoli.
Les Rebelles de l'Ile de Corfe, continuent leurs
pillages , & la République de Genes , n'efperant
plus de les ramener à leur devoir par la voye de
la douceur , prend actuellement des meſures
les foumettre par la force.
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Résumé : ITALIE.
En novembre 1730, plusieurs nominations ecclésiastiques ont été annoncées. M. Charles Antoine de la Rocheaymon a été proposé pour l'Évêché de Tarbes. L'Abbaye de Notre Dame de Silly a été attribuée à M. Louis François Neele, et l'Abbaye de Notre Dame de Josaphat à l'Abbé de la Bastie. L'Abbé de Choiseuil a été préconisé pour l'Abbaye de Boulbonne. La République de Lucques a accepté M. Cervioni pour l'Archevêché de Lucques, sous réserve de conserver les privilèges de la ville. Le Pape a nommé plusieurs nonces apostoliques : M. Dominique Passionei de Fossombrone et M. Jean Baptiste Barni auprès des Cantons Suisses Catholiques, M. Delci comme Vice-Légat d'Avignon et Nonce en France. Des rumeurs évoquent des changements dans les nonciatures, notamment le retour de M. Firrao à Rome et la possible nomination de M. Bichi comme cardinal. Par ailleurs, la République de Gênes prépare des mesures militaires contre les rebelles corses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 2532-2534
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
Dame Marie Anne Boucher, Epouse de M. Anne François, Marquis de Harville, [...]
Mots clefs :
Marquis, Épouse, Lieutenant, Armées, Diocèse, Comte, Gouverneur, Duc, Ambassadeur, Général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS , NAISSANCES.
DM.
& Mariages.
Ame Marie Anne Boucher , Epoufe de
M. Anne François , Marquis de Harville ,
Brigadier des Armées du Roi , & Meftre de Camp
Lieutenant du Régiment de Clermont , Cavalerie,
mourut à Bordeaux le 15. du mois dernier , âgée
d'environ 25. ans.
Jacques Dumetz , Brigadier des Armées du
Rof , mourut le 19. Octobre , âgé de 48. ans.
M. Jofeph de Nagu , Marquis de Varenne ,..
Capitaine des Suiffes de la Reine d'Espagne , veuve
du Roi Louis I , mourut à Paris le 27. du même
mois dans la 48. année de fon âge.
Dame Charlotte le Normand veuve des
M. Louis Godefroi , Comte d'Estrades , Lieutenant
Genéral des Armées du Roi , & Maire per
petuel de la Ville de Bordeaux , mourut à Paris .
le 30. du mois dernier , âgée d'environ 58. ans.
Jacques Deshayes , Secrétaire du Roi ; & Di-.
гостенк
NOVEMBRE. 1730 : 2533
recteur General de la Compagnie des Indes , mous
rut le 31. Octobre , âgé de 57. ans .
D. Elifabeth Mignot , veuve de Louis Goffeau
de Rochebrune , Capitaine au Régiment des
Gardes Françoiles , mourut le 7 Novembre
âgée de 92. ans.
Denis-François Boutheillier de Chavigny , Archevêque
de Sens , Abbé de N. D. d'Oigny , Or
dre de S. Auguftin, Diocéfe d'Autun , de S. Loup,
même Ordre, Diocéfe de Troyes ,& de Vauluifant,
Ordre de Citeaux,Diocéfe de Sens, Prieur de S.Denis
de Marnay, ci -devant Evêque de Troyes,mourut
dans fon Diocéfe , le 9. de ce mois , âgé
d'environ 65. ans.
Dame Anne- Marie - Françoife- Loüife Boucherat
, veuve de M. Nicolas-Augufte de Harlay
Comte de Cely , Confeiller d'Etat ordinaire , Ambaffadeur
Extraordinaire & Plenipotentiaire à
l'Amffemblée de Francfort, & aux Conferences de
l'Empire, & depuis premier Ambaffadeur & Plenipotentiaire
pour la Paix de Rifwick , mourut en
cette Ville , le 23. de ce mois , dans la foixante
quatorziéme année de fon âge..
Claude- Jean- Baptifte Dodard , premier Medecin
du Roi , mourut à Verfailles le 25. de ce
mois , âgé d'environ 36. ans. Il avoit été premier
Medecin de feu Monfeigneur le Dauphin , Pere de
Sa Majesté.
Le 20. de ce mois , D. Marguerite Delphine
de Valbelle , époufe d'André Géonroy de Valbelle,
Marquis de Rians , Baron de Méyrargués & de.
Cadarache , Mestre de Camp de Cavalerie , accoucha
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts , & nom
mé François , Felix , Alphonfe , par Côme- Alphonfe
de Valbelle , Marquis de Montfuron
Comte de Ribiers, Capitaine- Sous -Lieutenant des
Gen-
23
2534 MERCURE DE FRANCE
Gendarmes de la Garde ordinaire du Roi , Bri¬
gadier de fes Armées , Commandeur de l'Ordre-
Royal & Militaire de S. Louis , & par Madame
Françoife- Felicité Colbert de Torcy, époufe d'André
Jofeph Ancezune , D'otaifon , Marquis d'Ancezune
, Meftre de Camp de Cavalerie.
Elifabeth de Champeron , époufe de Dominique
Anel , Premier Chirurgien de feuë Madame
Royale de Savoye , accoucha le 13. Septembre
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts le 20. Novembre
& nommé Antoine Charles , par Charles
de Rohan, Prince de Soubife, & par Dame Marie.
Therefe Ifidore , Comteffe de Zanoy , époufe da
Comte de Kinigzeg , Ambaffadeur Extraordinai
re de S. M. I. au Congrès de Soiffons , & Maréchal
de l'Empire.
Dame Marie- Sophie de Courcillon , époufe.de-
Charles- François Dalbert Dailly , Duc de Pequigny
, Pair de France , Capitaine - Lieutenant de la
Compagnie des Chevaux-Legers de la Garde du
Roi , accoucha le 18. Novembre d'une fille , qui
fut nommée Marie- Thereze , par Leonard Elie ,
Marquis de Pompadour &c. Gouverneur & -
Grand-Senechal Honoraire de Périgord , & par
Dame Jeanne-Marie Colbert , veuve de Charles
Honoré Dalbert, Duc de Luynes & de Chevreule,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Gouverneur de la Province de Guyenne .
Jean -Luc de Lauzieres , Marquis de Themines,
de Cardaillac , & c. Gentilhomme de la Chambre
du Duc d'Orleans , Premier Prince du Sang, Gouverneur
des Ville & Châteaux de Dommes , épou--
fa le 13.Novembre D.Angelique Sophie d'Hautefort,
fille de feu Louis - Charles d'Hautefort, Marquis
de Surville , Lieutenant General des Armées.
du Roi, & de Dame Louife de Crevant d'Huinieres.
DM.
& Mariages.
Ame Marie Anne Boucher , Epoufe de
M. Anne François , Marquis de Harville ,
Brigadier des Armées du Roi , & Meftre de Camp
Lieutenant du Régiment de Clermont , Cavalerie,
mourut à Bordeaux le 15. du mois dernier , âgée
d'environ 25. ans.
Jacques Dumetz , Brigadier des Armées du
Rof , mourut le 19. Octobre , âgé de 48. ans.
M. Jofeph de Nagu , Marquis de Varenne ,..
Capitaine des Suiffes de la Reine d'Espagne , veuve
du Roi Louis I , mourut à Paris le 27. du même
mois dans la 48. année de fon âge.
Dame Charlotte le Normand veuve des
M. Louis Godefroi , Comte d'Estrades , Lieutenant
Genéral des Armées du Roi , & Maire per
petuel de la Ville de Bordeaux , mourut à Paris .
le 30. du mois dernier , âgée d'environ 58. ans.
Jacques Deshayes , Secrétaire du Roi ; & Di-.
гостенк
NOVEMBRE. 1730 : 2533
recteur General de la Compagnie des Indes , mous
rut le 31. Octobre , âgé de 57. ans .
D. Elifabeth Mignot , veuve de Louis Goffeau
de Rochebrune , Capitaine au Régiment des
Gardes Françoiles , mourut le 7 Novembre
âgée de 92. ans.
Denis-François Boutheillier de Chavigny , Archevêque
de Sens , Abbé de N. D. d'Oigny , Or
dre de S. Auguftin, Diocéfe d'Autun , de S. Loup,
même Ordre, Diocéfe de Troyes ,& de Vauluifant,
Ordre de Citeaux,Diocéfe de Sens, Prieur de S.Denis
de Marnay, ci -devant Evêque de Troyes,mourut
dans fon Diocéfe , le 9. de ce mois , âgé
d'environ 65. ans.
Dame Anne- Marie - Françoife- Loüife Boucherat
, veuve de M. Nicolas-Augufte de Harlay
Comte de Cely , Confeiller d'Etat ordinaire , Ambaffadeur
Extraordinaire & Plenipotentiaire à
l'Amffemblée de Francfort, & aux Conferences de
l'Empire, & depuis premier Ambaffadeur & Plenipotentiaire
pour la Paix de Rifwick , mourut en
cette Ville , le 23. de ce mois , dans la foixante
quatorziéme année de fon âge..
Claude- Jean- Baptifte Dodard , premier Medecin
du Roi , mourut à Verfailles le 25. de ce
mois , âgé d'environ 36. ans. Il avoit été premier
Medecin de feu Monfeigneur le Dauphin , Pere de
Sa Majesté.
Le 20. de ce mois , D. Marguerite Delphine
de Valbelle , époufe d'André Géonroy de Valbelle,
Marquis de Rians , Baron de Méyrargués & de.
Cadarache , Mestre de Camp de Cavalerie , accoucha
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts , & nom
mé François , Felix , Alphonfe , par Côme- Alphonfe
de Valbelle , Marquis de Montfuron
Comte de Ribiers, Capitaine- Sous -Lieutenant des
Gen-
23
2534 MERCURE DE FRANCE
Gendarmes de la Garde ordinaire du Roi , Bri¬
gadier de fes Armées , Commandeur de l'Ordre-
Royal & Militaire de S. Louis , & par Madame
Françoife- Felicité Colbert de Torcy, époufe d'André
Jofeph Ancezune , D'otaifon , Marquis d'Ancezune
, Meftre de Camp de Cavalerie.
Elifabeth de Champeron , époufe de Dominique
Anel , Premier Chirurgien de feuë Madame
Royale de Savoye , accoucha le 13. Septembre
d'un fils , qui fut tenu fur les Fonts le 20. Novembre
& nommé Antoine Charles , par Charles
de Rohan, Prince de Soubife, & par Dame Marie.
Therefe Ifidore , Comteffe de Zanoy , époufe da
Comte de Kinigzeg , Ambaffadeur Extraordinai
re de S. M. I. au Congrès de Soiffons , & Maréchal
de l'Empire.
Dame Marie- Sophie de Courcillon , époufe.de-
Charles- François Dalbert Dailly , Duc de Pequigny
, Pair de France , Capitaine - Lieutenant de la
Compagnie des Chevaux-Legers de la Garde du
Roi , accoucha le 18. Novembre d'une fille , qui
fut nommée Marie- Thereze , par Leonard Elie ,
Marquis de Pompadour &c. Gouverneur & -
Grand-Senechal Honoraire de Périgord , & par
Dame Jeanne-Marie Colbert , veuve de Charles
Honoré Dalbert, Duc de Luynes & de Chevreule,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Gouverneur de la Province de Guyenne .
Jean -Luc de Lauzieres , Marquis de Themines,
de Cardaillac , & c. Gentilhomme de la Chambre
du Duc d'Orleans , Premier Prince du Sang, Gouverneur
des Ville & Châteaux de Dommes , épou--
fa le 13.Novembre D.Angelique Sophie d'Hautefort,
fille de feu Louis - Charles d'Hautefort, Marquis
de Surville , Lieutenant General des Armées.
du Roi, & de Dame Louife de Crevant d'Huinieres.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Le document relate divers événements survenus en octobre et novembre 1730, incluant des décès et des naissances. Parmi les décès notables, Ame Marie Anne Boucher, épouse du Marquis de Harville, est décédée à Bordeaux à l'âge de 25 ans. Jacques Dumetz, Brigadier des Armées du Roi, est mort à 48 ans. Le Marquis de Varenne, capitaine des Suisses de la Reine d'Espagne, est décédé à Paris à 48 ans. Dame Charlotte le Normand, veuve du Comte d'Estrades, est morte à Paris à 58 ans. Jacques Deshayes, Secrétaire du Roi et Directeur général de la Compagnie des Indes, est décédé à 57 ans. D. Élisabeth Mignot, veuve de Louis Goffeau de Rochebrune, est morte à 92 ans. Denis-François Boutheillier de Chavigny, Archevêque de Sens, est décédé à 65 ans. Dame Anne-Marie-Françoise-Louise Boucherat, veuve du Comte de Cely, est morte à 64 ans. Claude-Jean-Baptiste Dodard, premier Médecin du Roi, est décédé à Versailles à 36 ans. En ce qui concerne les naissances, Dame Marguerite Delphine de Valbelle a accouché d'un fils nommé François, Félix, Alphonse, le 20 novembre. Élisabeth de Champeron a accouché d'un fils nommé Antoine Charles le 13 septembre, baptisé le 20 novembre. Dame Marie-Sophie de Courcillon a accouché d'une fille nommée Marie-Thérèse le 18 novembre. Enfin, Jean-Luc de Lauzieres, Marquis de Thémines, a épousé D'Angélique Sophie d'Hautefort le 13 novembre.
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17
p. 2739-2740
ITALIE.
Début :
On publia au commencement du mois dernier à Rome un Edit du Cardinal Camerlingue, [...]
Mots clefs :
Ordre, Cardinal, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
2
N publia au commencement du mois derau
commencement din alclanderlingue
, portant deffenfe à toute perfonne , fans
exception , de porter fur les habits aucun galon
ou autres ornemens d'or & d'argent , excepté dans
les Villes de Rome , de Bologne & de Ferrare .
Le Cardinal Pignatelli ayant prié le Pape d'annuller
les conceflions accordées par le feu Pape
à plufieurs Seigneurs du Royaume de Naples de
garder le S. Sacrement dans leurs Chapelles domeftiques
, S. S. a donné ordre à la Congrégation
des Indulgences de fupprimer tous ces privileges
& plufieurs autres concernant tant les
Autels privilegiés que les Indulgences qu'on publie
dans diverfes Eglifes depuis le dernier Pontificat.
Le 9. Novembre vers les 3. heures après- midi,
il y eut à Rome un orage furieux , qui dura depuis
3. heures après-midi jufqu'à 10. heures du
foir. Le Tonnerre tomba dans le jardin du Duc
de Cefi & dans celui du Marquis Cavalieri , ou
1. Vol il
2740 MERCURE DE FRANCE
il renverfa plus de 30. toifes de muraille. Il tomba
auffi chez le Marquis Sacchetti , où il traverſa
une Salle dans laquelle il y avoit une affemblée
de Dames & de Cavaliers , aufquels il ne fit aucnn
mal . Vers le foir , il tomba ſur le Palais du
Prince de S. Martin dont il brûla ou gâta les plus
beaux tableaux.
Dans le Confiftoire du 22. du mois dernier ,
le Cardinal Ottoboni , Protecteur des affaires de
France , propofa l'Abbaye de Sainte Marie au
Vou de Cherbourg , Ordre de S. Auguſtin , Diocèfe
de Coutances , pour l'Abbé le Normand ; il
préconifa enfuite l'Abbé de la Vigerie pour celle
de S. Etienne de Baffac , Ordre de S. Benoît
Diocèfe de Saintes.
2
N publia au commencement du mois derau
commencement din alclanderlingue
, portant deffenfe à toute perfonne , fans
exception , de porter fur les habits aucun galon
ou autres ornemens d'or & d'argent , excepté dans
les Villes de Rome , de Bologne & de Ferrare .
Le Cardinal Pignatelli ayant prié le Pape d'annuller
les conceflions accordées par le feu Pape
à plufieurs Seigneurs du Royaume de Naples de
garder le S. Sacrement dans leurs Chapelles domeftiques
, S. S. a donné ordre à la Congrégation
des Indulgences de fupprimer tous ces privileges
& plufieurs autres concernant tant les
Autels privilegiés que les Indulgences qu'on publie
dans diverfes Eglifes depuis le dernier Pontificat.
Le 9. Novembre vers les 3. heures après- midi,
il y eut à Rome un orage furieux , qui dura depuis
3. heures après-midi jufqu'à 10. heures du
foir. Le Tonnerre tomba dans le jardin du Duc
de Cefi & dans celui du Marquis Cavalieri , ou
1. Vol il
2740 MERCURE DE FRANCE
il renverfa plus de 30. toifes de muraille. Il tomba
auffi chez le Marquis Sacchetti , où il traverſa
une Salle dans laquelle il y avoit une affemblée
de Dames & de Cavaliers , aufquels il ne fit aucnn
mal . Vers le foir , il tomba ſur le Palais du
Prince de S. Martin dont il brûla ou gâta les plus
beaux tableaux.
Dans le Confiftoire du 22. du mois dernier ,
le Cardinal Ottoboni , Protecteur des affaires de
France , propofa l'Abbaye de Sainte Marie au
Vou de Cherbourg , Ordre de S. Auguſtin , Diocèfe
de Coutances , pour l'Abbé le Normand ; il
préconifa enfuite l'Abbé de la Vigerie pour celle
de S. Etienne de Baffac , Ordre de S. Benoît
Diocèfe de Saintes.
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Résumé : ITALIE.
En novembre, un édit italien interdit le port d'ornements d'or et d'argent sur les habits, sauf à Rome, Bologne et Ferrare. Le cardinal Pignatelli demanda au pape d'annuler les concessions permettant à des seigneurs du Royaume de Naples de conserver le Saint-Sacrement dans leurs chapelles. Le pape ordonna la suppression de ces privilèges ainsi que ceux concernant les autels privilégiés et les indulgences publiées dans diverses églises. Le 9 novembre, un violent orage à Rome causa des dégâts dans les jardins du duc de Cefi, du marquis Cavalieri et du marquis Sacchetti, ainsi qu'au palais du prince de Saint-Martin. Lors du consistoire du 22 octobre, le cardinal Ottoboni proposa l'abbaye de Sainte-Marie au Val de Cherbourg pour l'abbé Le Normand et l'abbé de La Vigerie pour l'abbaye de Saint-Étienne de Bassa.
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18
p. 398-399
BENEFICES DONNEZ.
Début :
L'Evêché de Soissons, vacant par la démission de M. Languet [...]
Mots clefs :
Évêché, Abbaye, Diocèse, Confesseur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ.
BENEFICES DONNE Z.
LEV
'Evêché de Soissons , vacant par la démission
de M.Languet de la Villeneuve de Gergy,
a été donné à M. René de Sesmaisons , Aumônier
du Roi , et Vicaire General de Poitiers. "
L'Abbaye de S. Quentin- lès - Beauvais , vacante
par le décès de M. de Mornay de Montchevreuil,
en faveur de M. Louis Labiszensky , Prêtre du
Diocèse de Vladislavie en Pologne , Chanoine de
Lencice , & Confesseur de la Reine.
L'Abbaye de S. Jacques de Provins , Ordre de S. Augustin,
Diocèse de Sens, vacante par le décès de M.
Pajot
FEVRIER. 1731 . 299
Pajot , en faveur de M. Jean-Cezar de la Parisiere
, Evêque de Nîmes .
L'Abbaye de S. Loup , Ordre de S. Augustin ,
Doicése de Troyes , vacante par le décès de M. de
Bouthillier de Chavigny , Archevêque de Sens
en faveur de M. Jean Baptiste Pajot , Soudiacre.
du Diocèse de Paris et Conseiller au Parlement.
L'Abbaye de S. Sauve , de Montreuil, Ordre de
S. Benoît , Diocèse d'Amiens , vacante par le décès
du dernier Titulaire , en faveur de M. Perrinot
de Cernay , Prêtre du Diocése de Bezançon.
L'Abbaye de Valsainte , Ordre de Cîteaux
Diocése d'Apt , vacante par le décès de M. Pajot
en faveur de M. Narbonne Pelet , Prêtre , Vicaire
General d'Arles , et Doyen de Beaucaire.
Le Prieuré de S. Denis de Marnay , vacant par
le décés de M. de Bouthillier de Chavigny , Archevêque
de Sens , en faveur de M. Barthelemy
Gautier de Billancour , Clerc Tonsuré du Diocése
de Paris.
LEV
'Evêché de Soissons , vacant par la démission
de M.Languet de la Villeneuve de Gergy,
a été donné à M. René de Sesmaisons , Aumônier
du Roi , et Vicaire General de Poitiers. "
L'Abbaye de S. Quentin- lès - Beauvais , vacante
par le décès de M. de Mornay de Montchevreuil,
en faveur de M. Louis Labiszensky , Prêtre du
Diocèse de Vladislavie en Pologne , Chanoine de
Lencice , & Confesseur de la Reine.
L'Abbaye de S. Jacques de Provins , Ordre de S. Augustin,
Diocèse de Sens, vacante par le décès de M.
Pajot
FEVRIER. 1731 . 299
Pajot , en faveur de M. Jean-Cezar de la Parisiere
, Evêque de Nîmes .
L'Abbaye de S. Loup , Ordre de S. Augustin ,
Doicése de Troyes , vacante par le décès de M. de
Bouthillier de Chavigny , Archevêque de Sens
en faveur de M. Jean Baptiste Pajot , Soudiacre.
du Diocèse de Paris et Conseiller au Parlement.
L'Abbaye de S. Sauve , de Montreuil, Ordre de
S. Benoît , Diocèse d'Amiens , vacante par le décès
du dernier Titulaire , en faveur de M. Perrinot
de Cernay , Prêtre du Diocése de Bezançon.
L'Abbaye de Valsainte , Ordre de Cîteaux
Diocése d'Apt , vacante par le décès de M. Pajot
en faveur de M. Narbonne Pelet , Prêtre , Vicaire
General d'Arles , et Doyen de Beaucaire.
Le Prieuré de S. Denis de Marnay , vacant par
le décés de M. de Bouthillier de Chavigny , Archevêque
de Sens , en faveur de M. Barthelemy
Gautier de Billancour , Clerc Tonsuré du Diocése
de Paris.
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Résumé : BENEFICES DONNEZ.
En février 1731, plusieurs bénéfices ecclésiastiques ont été attribués suite à des vacances causées par des décès ou des démissions. L'évêché de Soissons, vacant après la démission de M. Languet de la Villeneuve de Gergy, a été confié à M. René de Sesmaisons, Aumônier du Roi et Vicaire Général de Poitiers. L'abbaye de Saint-Quentin-lès-Beauvais, vacante après le décès de M. de Mornay de Montchevreuil, a été donnée à M. Louis Labiszensky, Prêtre du Diocèse de Vladislavie en Pologne, Chanoine de Lencice et Confesseur de la Reine. L'abbaye de Saint-Jacques de Provins, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Sens, vacante après le décès de M. Pajot, a été attribuée à M. Jean-Cezar de la Parisiere, Évêque de Nîmes. L'abbaye de Saint-Loup, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Troyes, vacante après le décès de M. de Bouthillier de Chavigny, Archevêque de Sens, a été confiée à M. Jean Baptiste Pajot, Sous-diacre du Diocèse de Paris et Conseiller au Parlement. L'abbaye de Saint-Sauve de Montreuil, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse d'Amiens, vacante après le décès du dernier titulaire, a été donnée à M. Perrinot de Cernay, Prêtre du Diocèse de Besançon. L'abbaye de Valsainte, Ordre de Cîteaux, Diocèse d'Apt, vacante après le décès de M. Pajot, a été attribuée à M. Narbonne Pelet, Prêtre, Vicaire Général d'Arles et Doyen de Beaucaire. Enfin, le prieuré de Saint-Denis de Marnay, vacant après le décès de M. de Bouthillier de Chavigny, Archevêque de Sens, a été confié à M. Barthélemy Gautier de Billancour, Clerc Tonsuré du Diocèse de Paris.
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19
p. 803-805
BENEFICES DONNEZ.
Début :
L'Abbaye de Vigny, Ordre de S. Augustin, Diocèse d'Autun [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Prieuré, Diacre, Prêtre, Doyen
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ.
BENEFICES DONNEZ.
L'Abbaye de Vigny , Ordre de S. Au-
,
gustin , Diocèse d'Autun vacante
par le décès de M. l'Archevêque de Sens ,
en faveur de M. d'Autichamp , Prêtre et
H vj Doyen
804 MERCURE DE FRANCE .
Doyen de la Cathedrale d'Angers.
L'Abbaye de Ferrieres , Ordre de S. Augustin
, Diocèse de Poitiers , vacante par
le décès de M. de la Boissiere , en faveur
de M. de Menou , Prêtre et Grand Vicaire
de Nantes.
L'Abbaye de Cagnotte , Ordre de Saint
Benoît , Diocèse de Cix , vacante par le
décès de M. de Digier , en faveur de
M. Prudent de Bouexie de Becdelievre
Prêtre au Diocèse de Nantes .
L'Abbaye d'Auberives , Ordre de Citeaux
, Diocèse de Langres , vacante par
le décès de M. de Champigny , en faveur
de M. de Fontenilles , Prêtre et Grand-
Vicaire d'Amiens .
و
>
L'Abbaye de Vierzon , Ordre de Saint
Benoît Diocèse de Bourges vacante
par le décès du dernier Titulaire , en faveur
de M. de Bernot de Chavent , Chanoine
Honoraire de la Cathedrale de
Bourges.
-L'Abbaye de Château- Landon , Ordre
de S. Augustin , Diocèse de Sens , vacante
par le décès de M. de la Grange , en faveur
de M. d'Aigreville de Millancour
son Diacre .
L'Abbaye Réguliere de S. Leger de
Soissons , Ordre de S. Augustin , vacante
par le décès de M. de Niceron , en faveur
de M. Jean René Biet , Prêtre et Reli
gieux dudit Ordre.
AVRIE 1731. 805
L'Abbaye de S. Loup , Ordre de Ci
teaux , Diocèse d'Orleans , vacante par le
décès de la Dame de Châtillon , en faveur
de la Dame Gabriel de Bouville , Religieuse
au Prieuré de Villervaux.
L'Abbaye de Vigny , Ordre de S. Au-
,
gustin , Diocèse d'Autun vacante
par le décès de M. l'Archevêque de Sens ,
en faveur de M. d'Autichamp , Prêtre et
H vj Doyen
804 MERCURE DE FRANCE .
Doyen de la Cathedrale d'Angers.
L'Abbaye de Ferrieres , Ordre de S. Augustin
, Diocèse de Poitiers , vacante par
le décès de M. de la Boissiere , en faveur
de M. de Menou , Prêtre et Grand Vicaire
de Nantes.
L'Abbaye de Cagnotte , Ordre de Saint
Benoît , Diocèse de Cix , vacante par le
décès de M. de Digier , en faveur de
M. Prudent de Bouexie de Becdelievre
Prêtre au Diocèse de Nantes .
L'Abbaye d'Auberives , Ordre de Citeaux
, Diocèse de Langres , vacante par
le décès de M. de Champigny , en faveur
de M. de Fontenilles , Prêtre et Grand-
Vicaire d'Amiens .
و
>
L'Abbaye de Vierzon , Ordre de Saint
Benoît Diocèse de Bourges vacante
par le décès du dernier Titulaire , en faveur
de M. de Bernot de Chavent , Chanoine
Honoraire de la Cathedrale de
Bourges.
-L'Abbaye de Château- Landon , Ordre
de S. Augustin , Diocèse de Sens , vacante
par le décès de M. de la Grange , en faveur
de M. d'Aigreville de Millancour
son Diacre .
L'Abbaye Réguliere de S. Leger de
Soissons , Ordre de S. Augustin , vacante
par le décès de M. de Niceron , en faveur
de M. Jean René Biet , Prêtre et Reli
gieux dudit Ordre.
AVRIE 1731. 805
L'Abbaye de S. Loup , Ordre de Ci
teaux , Diocèse d'Orleans , vacante par le
décès de la Dame de Châtillon , en faveur
de la Dame Gabriel de Bouville , Religieuse
au Prieuré de Villervaux.
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Résumé : BENEFICES DONNEZ.
En avril 1731, plusieurs abbayes vacantes ont été attribuées à divers individus. L'Abbaye de Vigny, située dans le Diocèse d'Autun, a été confiée à M. d'Autichamp, Doyen de la Cathédrale d'Angers. L'Abbaye de Ferrières, dans le Diocèse de Poitiers, a été donnée à M. de Menou, Grand Vicaire de Nantes. L'Abbaye de Cagnotte, dans le Diocèse de Cix, a été attribuée à M. Prudent de Bouexie de Becdelievre, Prêtre du Diocèse de Nantes. L'Abbaye d'Auberives, dans le Diocèse de Langres, a été confiée à M. de Fontenilles, Grand Vicaire d'Amiens. L'Abbaye de Vierzon, dans le Diocèse de Bourges, a été attribuée à M. de Bernot de Chavent, Chanoine Honoraire de la Cathédrale de Bourges. L'Abbaye de Château-Landon, dans le Diocèse de Sens, a été donnée à M. d'Aigreville de Millancour, Diacre. L'Abbaye Régulière de Saint-Léger de Soissons a été attribuée à M. Jean René Biet, Religieux de l'Ordre de Saint-Augustin. Enfin, l'Abbaye de Saint-Loup, dans le Diocèse d'Orléans, a été confiée à la Dame Gabriel de Bouville, Religieuse au Prieuré de Villervaux.
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20
p. 2162-2163
Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE GENERALE de l'Eglise Cathredrale de Vaison, avec une Chronologie [...]
Mots clefs :
Paroisses, Chapelles, Diocèse, Chorographie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
HISTOIRE GENERALE de l'Eglise Cathr
drale de Vaison , avec une Chronologie
de tous les Evêques qui l'ont gouvernée ;
et une Corographie , ou Description en
Vers Latins et François des Villes, Bourgs,
Villages , Paroisses et Chapelles qui composent
ce Diocese. Par le R. P. Louis- Anselme
Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon
, Professeur en Théologie de l'Ordre
des FF . Prêcheurs , de la Congrégation du
Três Saint Sacrement. Livre premier 1
Vol. in 4. à Avignon , de l'Imprimerie de
Marc Chave , 1731. pp. 260. pour le
1. livre.
1
, Le second livre ou plutôt le second
tome de cet Ouvrage , compris dans le
même Volume , contient environ cent
pages , y compris la Table generale. Il
renferme en particulier la Corographie ;
dont il est parlé dans le Titre general. ·
Cetre Description du Diocèse de Vaison
a été faite en Vers Latins par Joseph- Marie
Suarez , Evêque de Vaison , l'un des
plus sçavants Prelats qui ayent gouverné
ce Diocèse . Le P. Boyer , Auteur de cette
Histoire a cru devoir traduire en Vers
François les Vers Latins de l'habile Prelar:
les Lecteurs intelligents en sentiront la
difference , et trouveront peut- être à re-.
dire
SEPTEMBRE. 173. 2163
dire aur stile peu châtié de tout l'ouvrage
historique. Cet ouvrage est cependant le
fruit de beaucoup de recherches , et d'un
long et assidu travail . Il se fera toûjours
lire avec plaisir par les Amateurs de la
Patrie , et par quantité de Personnes curieuses
, à qui les Histoires particulieres
ne sont pas indifferentes .
drale de Vaison , avec une Chronologie
de tous les Evêques qui l'ont gouvernée ;
et une Corographie , ou Description en
Vers Latins et François des Villes, Bourgs,
Villages , Paroisses et Chapelles qui composent
ce Diocese. Par le R. P. Louis- Anselme
Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon
, Professeur en Théologie de l'Ordre
des FF . Prêcheurs , de la Congrégation du
Três Saint Sacrement. Livre premier 1
Vol. in 4. à Avignon , de l'Imprimerie de
Marc Chave , 1731. pp. 260. pour le
1. livre.
1
, Le second livre ou plutôt le second
tome de cet Ouvrage , compris dans le
même Volume , contient environ cent
pages , y compris la Table generale. Il
renferme en particulier la Corographie ;
dont il est parlé dans le Titre general. ·
Cetre Description du Diocèse de Vaison
a été faite en Vers Latins par Joseph- Marie
Suarez , Evêque de Vaison , l'un des
plus sçavants Prelats qui ayent gouverné
ce Diocèse . Le P. Boyer , Auteur de cette
Histoire a cru devoir traduire en Vers
François les Vers Latins de l'habile Prelar:
les Lecteurs intelligents en sentiront la
difference , et trouveront peut- être à re-.
dire
SEPTEMBRE. 173. 2163
dire aur stile peu châtié de tout l'ouvrage
historique. Cet ouvrage est cependant le
fruit de beaucoup de recherches , et d'un
long et assidu travail . Il se fera toûjours
lire avec plaisir par les Amateurs de la
Patrie , et par quantité de Personnes curieuses
, à qui les Histoires particulieres
ne sont pas indifferentes .
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Résumé : Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Histoire Générale de l'Église Cathédrale de Vaison' se compose de deux livres en un seul volume. Le premier livre, publié en 1731 par le Père Louis-Anselme Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon, professeur en théologie de l'Ordre des Frères Prêcheurs, compte 260 pages. Il présente une chronologie des évêques du diocèse de Vaison et une corographie décrivant les villes, bourgs, villages, paroisses et chapelles du diocèse en vers latins et français. Le second livre, d'environ cent pages, se concentre également sur la corographie. Cette description a été rédigée en vers latins par Joseph-Marie Suarez, évêque de Vaison, et traduite en vers français par le Père Boyer. L'ouvrage, bien que critiqué pour son style, est le fruit de nombreuses recherches et d'un travail assidu. Il est destiné aux amateurs de la patrie et aux personnes curieuses des histoires locales.
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21
p. 2440-2446
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire du 3. Septembre, le cardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de [...]
Mots clefs :
Consistoire, Lyon, Diocèse, Infant d'Espagne, Cardinal, Troupe, Conseil collatéral de Naples
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Ans le Consistoire du 3. Septembre , le
Dcardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de
Nôtre-Dame de Ham Diocèse de Noyon
pour l'Abbé de Sesmaisons ; il préconisa ensuite
I'Evêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon
P'Abbé de S. Simon pour l'Evêché de Noyon
et l'Abbé de Laubrieres pour l'Evêché de
Soissons.
› A la fin du Consistoire le Pape par une
grace particuliere ' , accorda le Pallium à l'Evêque
de Marseille.
Dans le Consistoire tenu au Quirinal le 240.
Septembre , le Cardinal Orthoboni , Protecteur
des affaires de France › proposa l'Evêché de
Mackarska pour M. Etienne Blascowich , Prêtre
du Diocèse de Spalatro ; l'Abbaye de N. D. de
Canderly , Ordre de Citeaux , Diocèse d'Alby ,
pour l'Abbé de Foucaud ; celle de Dalone
même Ordre , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé
de Vignau , et celle de Senanques , même Ordre
, Diocêse de Cavaillon' › pour l'Abbé de
Pins de Roquefort. Il préconisa ensuite l'Abbé
de Tilly pour l'Evêché d'Orange , et l'Archevêque
de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Rodez
Le 27. du même mois , le Pape tint un autre
ConOCTOBRE.
1731 : 2441
Consistoire public , dans lequel S. S. donna le
Chapeau de Cardinal à Joseph Firrao , Napolitain
, Evêque d'Aversa et à Antoine - Xavier
Gentile , Romain , Archevêque de Petra.
>
L'Abbé Segardi a été nommé pour porter
le Bonnet au Cardinal Vincent Bichi de Sienne,
Archevêque de Laodicée , cy-devant Nonce en
Portugal ; l'Abbé Pasch au Cardinal Sinibald
Doria , Genois , Archevêque de Benevent , et
M. Altoviti au Cardinal Antoine Guadagni ,
Carme Déchaussé de Elorence Neveu de S. St
et à present Evêque d'Arezzo .
Le 18. Septembre , on reçût avis à Rome que
la Duchesse Douairiere de Parme n'êtant point
grosse , M. Oddi , Commissaire du Pape , avoit
fait afficher des Actes de prise de Possession an
nom de S. S. par lesquels il étoit declaré que
les Duchés de Parme et de Plaisance étant Fiefs
relevant du S. Siege , il étoit deffendu aux Peuples
de ces Duchés de reconnoître d'autre Souverain
que le Pape ; mais que le General Stampa,
Commissaire de l'Empereur
"
et son Ministre
Plénipotentiaire , avoit pris possession de ce
même Duché au nom de l'Infant Don Carlos ,
et fait ôter les Actes affichés par les soins de
' M. Oddi.
3
On écrit de Venise , que la Duchesse Douairiere
de Parme étoit retournée auprès du Duc
de Modene son Pere et que le General Stampa
avoit donné des Ordres pour la reception de
F'Infant Don Carlos .
,
>
Par d'autres avis " on a appris que la même
Duchesse Douairiere de Parme avoit declaré
le 13. Septembre qu'elle n'étoit point grosse ,
que le lendemain le General Stampa avoit pris
possession des Duchés de Parme et de Plaisance
Hiij au
2442 MERCURE DE FRANCE
au nom de l'Infant d'Espagne Don Carlos ; qu'
Notaire Imperial , accompagné d'autres Officiers -
de Justice , avoit la l'Edit publié à cet effet daz
Balcon de la maison du Gouverneur de Parme ,
qui est situé sur la grande Place de cette Ville
od il y avoit an grand concours de Peuple , er
que le même jour ce General avoit écrit à tous
Jes Magistrats des Tribunaux de ces Duchés
de continuer les fonctions de leurs Charges
jusqu'à nouvel ordre.
La citation faite au Cardinal Coscia , de comparoître
devant la Congregation de Non Nullis
étant prête à expirer , ce Cardinal a envoyé á
Rome des Certificats de ses Medecins à Naples ,
qui déclarent qu'il est au lit par la Goûte , et
qu'il n'est pas en état de faire le Voyage.
Le 1. Octobre > on publia un Decret de la
Congregation de Non Nullis ; par lequel tous
les Benefices du Cardinal Coscia sont déclarez
vacants , et à la nomination de S. S.
La Donation que le feu Pape Benoît XIII.
avoit faite au Seminaire de Montalto , de quelques
revenus affectés au soulagement des Pauvres
de la même Ville a été annullée le
par
Pape
>
}
On ajoûte que le Commandant d'Ajaccio
avoit défait un Corps de Rebelles , qui s'étoient
assemblés à Mazzanaz , que depuis la Garnison
de la même Ville avoit fait une sortie dans
Laquelle elle avoit tué plusieurs Rebelles , et
leur avoit pris quantité de Chevaux et d'autres
Bestiaux.
Le bruit court que l'Empereur a resolu de
terminer par un Ttaité , les differends de cette
Republique avec les Rebelles de Corse , et qu'on
avoit dépêché de Vienne un Courier chargé
d'InsOCTOBRE.
1731 2443
d'Instructions pout le General Wachtendoncs ,
qui commande les Troupes de S. M. 1. dans
cette Isle.
3.
, pour
Le Courier depêché par le Cardinal Alexandre
Albani , à Turin informer le Roy de
·Sardaigne de ce qui s'étoit passé dans le Consistoire
ou le Pape supprima les Privileges accordés
à de Prince sous le précedept Pontificat , remint
le 3 à Rome , et le bruit s'est répandu adepuis ,
que le Roy de Sardaigne avoit declaré qu'il
étoit inutile de penser à aucun accommode-
• ment ; qu'il croyoit que le Pape n'avoit pas
Te pouvoir de supprimer une Bulle de son Prédecesseur
et qu'il étoit resolu de se servir de
cette Bulle pour demeurer en possession de tout
ce que le feu Pape lui avoit accordé.
>
la Le Duc Cesarini a obtenu du Pape per-
`mission d'emprunter 22000. Ecus dans les
Monts de Piété , pour achever la construction
-de son Nouveau Theatre.
Le bruit court à Rome , que le Cardinal
d'Althan , qui y doit atriver dans peu , et loger
dans le Palais du Cardinal Belluga , s'est attiré
la disgrace de l'Empereur , pour avoir deffendu
aux Protestans de son Diocèse d'épouser des
filles de leur Secte , et pour avoir voulu des
obliger de faire baptiser leurs Enfans par des
Ecclesiastiques Catholiques , quoique par les Constitutions de l'Empire ils eussent des Privileges
contraires ; pour éviter que ces Innovations
n'excitâssent quelques désordres dans ce
Diocèse , S. M. I supprime par un Edit toutes
Jes Ordonnances de ce Cardinal.
Le Cardinal Bentivoglio ayant reçu de Seville
les pleins pouvoirs du Roy d'Espagne , pour
prendre possession au nom de l'Infant Don
Hiiij Carlos
2444 MERCURE DE FRANCE
Carlos , des Biens Allodiaux dépendans du Do
ché de Parme , qui sont situez a Rome et dans
P'Etat Ecclesiastique , ce Cardinal fit faire le
22. Septembre cette prise de Possession par
PAvocat Ferruci , assisté d'un Notaire et d'au
tres Officiers de Justice ; et le 29. cette Emimence
alla en grand Cortege prendre possession
du Palais Farnese au nom de l'Infant Don
Carlos.
>
>
Le Tribunal de la Rote se rassembla le premier
d'Octobre , selon la coûtume , et l'Abbé de
Gamaches , Auditeur de Rote pour la France ,
en fit l'ouverture par un Discours trés- éloquent.
M. Charles Fornary , arriva à Genes le 13 .
du mois dernier , rapporta au grand Conseil ,
que pendant les pluyes continuelles qui tomboient
depuis plusieurs jours dans l'Isle de Corse,
il avoit été impossible de poursuivre les Re
belles dans le quartier de Vescovado mais
qu'un Détachement des Troupes de la Republique
leur avoit enlevé beaucoup de Bestiaux ,
et fait un grand nombre de Prisonniers ; que
la Garnison d'Ajaccio avoit fait aussi plusieurs
sorties contre les Rebelles , et qu'elle avoit toujours
emporté sur eux quelque avantage ; que
la Republique de Genes avoit envoyé dans cette
Isle une Compagnie de Grisons de 200. hommes
, et qu'elle frettoit des Bâtiments pour le
transport de plusieurs autres Compagnies qu'on
leve actuellement chez les Grisons , dont on
devoit former un Regiment. Elle a obtenu de
l'Empereur le second Corps de Troupes qu'elle
lui a fait demander , composé d'un Bataillon
du Regiment d'Oneille , d'un autre du Regiment
de Walsegg , de deux Compagnies des
Grenadiers de ces Regimens , d'une Compagnie
détachée
OCTOBRE 1731. 2445
" détachée de 6o . Hommes et de 150. Hussars.
Ces Troupes partirent de Genes le 24. Septembre
, embarquées sur un Convoy de transport ,
qui doit être arrivé à la Bastia.
Les dernieres Nouvelles de Genes portent
les 2000. hommes de Troupes Imperiales
dont on a parlé , ont débarqué à la Bastia ,
d'où ils ont marché depuis pour aller joindre
le premier Corps de Troupes que l'Empereur
avoit accordé à cette Republique . !
Le Don gratuit de 300000. Ducats , offerts
à l'Empereur par les differentes Communautez
de la Ville de Naples n'a pas été accepté ,
et S. M. I. a déclaré qu'elle avoit besoin cette
aunée d'une Somme de 485 mille florins pour
l'entretien de ses Troupes.
On apprend de Naples , qu'on y avoit publié
un Ordre de l'Empereur , qui deffend aux Offi
ciers de la Nonciature de passer
à pied ,
cheval , ou en voiture devant le Palais du Conseil
Collateral , sous peine d'encourir son indignation
; que ce Conseil avoit fait publier des
Lettres inhibitoires , par lesquelles il ordonne
à tous les Amodiateurs , Receveurs , Agens , ou
Administrateurs des Biens Ecclesiastiques et Seculiers
du Cardinal Coscia , de lui remettre incessamment
les revenus qu'ils ont reçûs depuis:
la saisie qui a été faite par le Nonce du Pape ,
sans qu'il leur soit permis de retarder leurs .
Payemens , sous pretexte de la peine d'excommunication
dont ils ont été menacez.
On meuble actuellement à Rome le Palais
Bonelli pour le Duc de S. Aignan , Ambassa→
deur du Roi T. Ch ,
Le 9. Septembre , il y eut à Rome une
Congrégation extraordinaire , composée des
H Car2446
MERCURE DE FRANCE
Cardinaux Imperiali , Davia , Corsini , Gri
maldi , et Aldobrandini , au sujet des Officiers
de la Nonciature de Naples , que l'Empereur
a exilés.
Le Conseil Collateral de Naples prétend
que le Nonce du Pape lui remette les procedures
qu'il a faites contre le Cardinal Coscia , qui
ont été déclarées nulles , ayant été commencées
à l'insçu de ce Tribunal er sans avoir demandé
le consentement de l'Empereur.
>
Il est aussi survenu de grands differends
entre ce Conseil et le nouvel Archevêque de
Benevent , au sujet de la convocation d'un Synode
que ce Prélat a indiqué sans la permission
de ce Conseil , et il a été deffendu aux Curés
et aux autres Beneficiers de la partie du Diocèse
de Benevent qui est située dans le Royaume
de Naples , d'y assister , sous peine de la saisie
de leur Temporel.
Ans le Consistoire du 3. Septembre , le
Dcardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de
Nôtre-Dame de Ham Diocèse de Noyon
pour l'Abbé de Sesmaisons ; il préconisa ensuite
I'Evêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon
P'Abbé de S. Simon pour l'Evêché de Noyon
et l'Abbé de Laubrieres pour l'Evêché de
Soissons.
› A la fin du Consistoire le Pape par une
grace particuliere ' , accorda le Pallium à l'Evêque
de Marseille.
Dans le Consistoire tenu au Quirinal le 240.
Septembre , le Cardinal Orthoboni , Protecteur
des affaires de France › proposa l'Evêché de
Mackarska pour M. Etienne Blascowich , Prêtre
du Diocèse de Spalatro ; l'Abbaye de N. D. de
Canderly , Ordre de Citeaux , Diocèse d'Alby ,
pour l'Abbé de Foucaud ; celle de Dalone
même Ordre , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé
de Vignau , et celle de Senanques , même Ordre
, Diocêse de Cavaillon' › pour l'Abbé de
Pins de Roquefort. Il préconisa ensuite l'Abbé
de Tilly pour l'Evêché d'Orange , et l'Archevêque
de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Rodez
Le 27. du même mois , le Pape tint un autre
ConOCTOBRE.
1731 : 2441
Consistoire public , dans lequel S. S. donna le
Chapeau de Cardinal à Joseph Firrao , Napolitain
, Evêque d'Aversa et à Antoine - Xavier
Gentile , Romain , Archevêque de Petra.
>
L'Abbé Segardi a été nommé pour porter
le Bonnet au Cardinal Vincent Bichi de Sienne,
Archevêque de Laodicée , cy-devant Nonce en
Portugal ; l'Abbé Pasch au Cardinal Sinibald
Doria , Genois , Archevêque de Benevent , et
M. Altoviti au Cardinal Antoine Guadagni ,
Carme Déchaussé de Elorence Neveu de S. St
et à present Evêque d'Arezzo .
Le 18. Septembre , on reçût avis à Rome que
la Duchesse Douairiere de Parme n'êtant point
grosse , M. Oddi , Commissaire du Pape , avoit
fait afficher des Actes de prise de Possession an
nom de S. S. par lesquels il étoit declaré que
les Duchés de Parme et de Plaisance étant Fiefs
relevant du S. Siege , il étoit deffendu aux Peuples
de ces Duchés de reconnoître d'autre Souverain
que le Pape ; mais que le General Stampa,
Commissaire de l'Empereur
"
et son Ministre
Plénipotentiaire , avoit pris possession de ce
même Duché au nom de l'Infant Don Carlos ,
et fait ôter les Actes affichés par les soins de
' M. Oddi.
3
On écrit de Venise , que la Duchesse Douairiere
de Parme étoit retournée auprès du Duc
de Modene son Pere et que le General Stampa
avoit donné des Ordres pour la reception de
F'Infant Don Carlos .
,
>
Par d'autres avis " on a appris que la même
Duchesse Douairiere de Parme avoit declaré
le 13. Septembre qu'elle n'étoit point grosse ,
que le lendemain le General Stampa avoit pris
possession des Duchés de Parme et de Plaisance
Hiij au
2442 MERCURE DE FRANCE
au nom de l'Infant d'Espagne Don Carlos ; qu'
Notaire Imperial , accompagné d'autres Officiers -
de Justice , avoit la l'Edit publié à cet effet daz
Balcon de la maison du Gouverneur de Parme ,
qui est situé sur la grande Place de cette Ville
od il y avoit an grand concours de Peuple , er
que le même jour ce General avoit écrit à tous
Jes Magistrats des Tribunaux de ces Duchés
de continuer les fonctions de leurs Charges
jusqu'à nouvel ordre.
La citation faite au Cardinal Coscia , de comparoître
devant la Congregation de Non Nullis
étant prête à expirer , ce Cardinal a envoyé á
Rome des Certificats de ses Medecins à Naples ,
qui déclarent qu'il est au lit par la Goûte , et
qu'il n'est pas en état de faire le Voyage.
Le 1. Octobre > on publia un Decret de la
Congregation de Non Nullis ; par lequel tous
les Benefices du Cardinal Coscia sont déclarez
vacants , et à la nomination de S. S.
La Donation que le feu Pape Benoît XIII.
avoit faite au Seminaire de Montalto , de quelques
revenus affectés au soulagement des Pauvres
de la même Ville a été annullée le
par
Pape
>
}
On ajoûte que le Commandant d'Ajaccio
avoit défait un Corps de Rebelles , qui s'étoient
assemblés à Mazzanaz , que depuis la Garnison
de la même Ville avoit fait une sortie dans
Laquelle elle avoit tué plusieurs Rebelles , et
leur avoit pris quantité de Chevaux et d'autres
Bestiaux.
Le bruit court que l'Empereur a resolu de
terminer par un Ttaité , les differends de cette
Republique avec les Rebelles de Corse , et qu'on
avoit dépêché de Vienne un Courier chargé
d'InsOCTOBRE.
1731 2443
d'Instructions pout le General Wachtendoncs ,
qui commande les Troupes de S. M. 1. dans
cette Isle.
3.
, pour
Le Courier depêché par le Cardinal Alexandre
Albani , à Turin informer le Roy de
·Sardaigne de ce qui s'étoit passé dans le Consistoire
ou le Pape supprima les Privileges accordés
à de Prince sous le précedept Pontificat , remint
le 3 à Rome , et le bruit s'est répandu adepuis ,
que le Roy de Sardaigne avoit declaré qu'il
étoit inutile de penser à aucun accommode-
• ment ; qu'il croyoit que le Pape n'avoit pas
Te pouvoir de supprimer une Bulle de son Prédecesseur
et qu'il étoit resolu de se servir de
cette Bulle pour demeurer en possession de tout
ce que le feu Pape lui avoit accordé.
>
la Le Duc Cesarini a obtenu du Pape per-
`mission d'emprunter 22000. Ecus dans les
Monts de Piété , pour achever la construction
-de son Nouveau Theatre.
Le bruit court à Rome , que le Cardinal
d'Althan , qui y doit atriver dans peu , et loger
dans le Palais du Cardinal Belluga , s'est attiré
la disgrace de l'Empereur , pour avoir deffendu
aux Protestans de son Diocèse d'épouser des
filles de leur Secte , et pour avoir voulu des
obliger de faire baptiser leurs Enfans par des
Ecclesiastiques Catholiques , quoique par les Constitutions de l'Empire ils eussent des Privileges
contraires ; pour éviter que ces Innovations
n'excitâssent quelques désordres dans ce
Diocèse , S. M. I supprime par un Edit toutes
Jes Ordonnances de ce Cardinal.
Le Cardinal Bentivoglio ayant reçu de Seville
les pleins pouvoirs du Roy d'Espagne , pour
prendre possession au nom de l'Infant Don
Hiiij Carlos
2444 MERCURE DE FRANCE
Carlos , des Biens Allodiaux dépendans du Do
ché de Parme , qui sont situez a Rome et dans
P'Etat Ecclesiastique , ce Cardinal fit faire le
22. Septembre cette prise de Possession par
PAvocat Ferruci , assisté d'un Notaire et d'au
tres Officiers de Justice ; et le 29. cette Emimence
alla en grand Cortege prendre possession
du Palais Farnese au nom de l'Infant Don
Carlos.
>
>
Le Tribunal de la Rote se rassembla le premier
d'Octobre , selon la coûtume , et l'Abbé de
Gamaches , Auditeur de Rote pour la France ,
en fit l'ouverture par un Discours trés- éloquent.
M. Charles Fornary , arriva à Genes le 13 .
du mois dernier , rapporta au grand Conseil ,
que pendant les pluyes continuelles qui tomboient
depuis plusieurs jours dans l'Isle de Corse,
il avoit été impossible de poursuivre les Re
belles dans le quartier de Vescovado mais
qu'un Détachement des Troupes de la Republique
leur avoit enlevé beaucoup de Bestiaux ,
et fait un grand nombre de Prisonniers ; que
la Garnison d'Ajaccio avoit fait aussi plusieurs
sorties contre les Rebelles , et qu'elle avoit toujours
emporté sur eux quelque avantage ; que
la Republique de Genes avoit envoyé dans cette
Isle une Compagnie de Grisons de 200. hommes
, et qu'elle frettoit des Bâtiments pour le
transport de plusieurs autres Compagnies qu'on
leve actuellement chez les Grisons , dont on
devoit former un Regiment. Elle a obtenu de
l'Empereur le second Corps de Troupes qu'elle
lui a fait demander , composé d'un Bataillon
du Regiment d'Oneille , d'un autre du Regiment
de Walsegg , de deux Compagnies des
Grenadiers de ces Regimens , d'une Compagnie
détachée
OCTOBRE 1731. 2445
" détachée de 6o . Hommes et de 150. Hussars.
Ces Troupes partirent de Genes le 24. Septembre
, embarquées sur un Convoy de transport ,
qui doit être arrivé à la Bastia.
Les dernieres Nouvelles de Genes portent
les 2000. hommes de Troupes Imperiales
dont on a parlé , ont débarqué à la Bastia ,
d'où ils ont marché depuis pour aller joindre
le premier Corps de Troupes que l'Empereur
avoit accordé à cette Republique . !
Le Don gratuit de 300000. Ducats , offerts
à l'Empereur par les differentes Communautez
de la Ville de Naples n'a pas été accepté ,
et S. M. I. a déclaré qu'elle avoit besoin cette
aunée d'une Somme de 485 mille florins pour
l'entretien de ses Troupes.
On apprend de Naples , qu'on y avoit publié
un Ordre de l'Empereur , qui deffend aux Offi
ciers de la Nonciature de passer
à pied ,
cheval , ou en voiture devant le Palais du Conseil
Collateral , sous peine d'encourir son indignation
; que ce Conseil avoit fait publier des
Lettres inhibitoires , par lesquelles il ordonne
à tous les Amodiateurs , Receveurs , Agens , ou
Administrateurs des Biens Ecclesiastiques et Seculiers
du Cardinal Coscia , de lui remettre incessamment
les revenus qu'ils ont reçûs depuis:
la saisie qui a été faite par le Nonce du Pape ,
sans qu'il leur soit permis de retarder leurs .
Payemens , sous pretexte de la peine d'excommunication
dont ils ont été menacez.
On meuble actuellement à Rome le Palais
Bonelli pour le Duc de S. Aignan , Ambassa→
deur du Roi T. Ch ,
Le 9. Septembre , il y eut à Rome une
Congrégation extraordinaire , composée des
H Car2446
MERCURE DE FRANCE
Cardinaux Imperiali , Davia , Corsini , Gri
maldi , et Aldobrandini , au sujet des Officiers
de la Nonciature de Naples , que l'Empereur
a exilés.
Le Conseil Collateral de Naples prétend
que le Nonce du Pape lui remette les procedures
qu'il a faites contre le Cardinal Coscia , qui
ont été déclarées nulles , ayant été commencées
à l'insçu de ce Tribunal er sans avoir demandé
le consentement de l'Empereur.
>
Il est aussi survenu de grands differends
entre ce Conseil et le nouvel Archevêque de
Benevent , au sujet de la convocation d'un Synode
que ce Prélat a indiqué sans la permission
de ce Conseil , et il a été deffendu aux Curés
et aux autres Beneficiers de la partie du Diocèse
de Benevent qui est située dans le Royaume
de Naples , d'y assister , sous peine de la saisie
de leur Temporel.
Fermer
Résumé : ITALIE.
En septembre et octobre 1731, plusieurs événements ecclésiastiques et politiques marquants se sont produits. Le 3 septembre, lors d'un consistoire, le cardinal Ottoboni proposa diverses nominations, notamment l'Abbaye de Notre-Dame de Ham pour l'Abbé de Sesmaisons, l'Évêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon, l'Abbé de Saint-Simon pour l'Évêché de Noyon, et l'Abbé de Laubrières pour l'Évêché de Soissons. Le Pape accorda également le Pallium à l'Évêque de Marseille. Le 24 septembre, lors d'un autre consistoire, le cardinal Ottoboni proposa plusieurs autres nominations, dont l'Évêché de Mackarska pour Étienne Blascowich, l'Abbaye de Notre-Dame de Canderly pour l'Abbé de Foucaud, l'Abbaye de Dalone pour l'Abbé de Vignau, et l'Abbaye de Sénanques pour l'Abbé de Pins de Roquefort. Il préconisa également l'Abbé de Tilly pour l'Évêché d'Orange et l'Archevêque de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval. Le 27 septembre, le Pape attribua le chapeau de cardinal à Joseph Firrao et Antoine-Xavier Gentile. Des tensions politiques émergèrent concernant les Duchés de Parme et de Plaisance. La Duchesse Douairière de Parme déclara ne pas être enceinte, permettant au Général Stampa de prendre possession des duchés au nom de l'Infant Don Carlos, malgré les actes de prise de possession affichés par le Commissaire du Pape, M. Oddi. En Corse, des opérations militaires furent menées contre des rebelles, et des troupes impériales furent envoyées pour renforcer la garnison d'Ajaccio. Il fut également rapporté que l'Empereur envisageait un traité pour résoudre les différends avec les rebelles corses. À Rome, le Duc Césarini obtint la permission d'emprunter des fonds pour achever la construction de son théâtre. Le Cardinal d'Althan, en disgrâce auprès de l'Empereur, vit ses ordonnances supprimées. Le Cardinal Bentivoglio prit possession de biens allodiaux au nom de l'Infant Don Carlos. Le Tribunal de la Rote se rassembla le 1er octobre, et des nouvelles militaires concernant la Corse furent rapportées. À Naples, des ordres de l'Empereur et des lettres inhibitoires furent publiés, et des différends surgirent entre le Conseil Collateral et le nouvel Archevêque de Benevent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
22
p. 298-313
LETTRE de M. d'Auverge, Avocat en Parlement, au sujet d'un Saint inconnu, et des Fragments de la Chronique d'Helinand, Moine de Froimont.
Début :
Je ne sçai, Monsieur, par quel hazard le Mercure de [...]
Mots clefs :
Mercure, Manuscrit, Chronique, Helinand, Diocèse, Évêque, Ordonnance, Saint inconnu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. d'Auverge, Avocat en Parlement, au sujet d'un Saint inconnu, et des Fragments de la Chronique d'Helinand, Moine de Froimont.
XXXX XXXXXXXXXX
LETTRE de M. d'Auvergne , Avocat en
Parlement, an sujet d'un Saint inconnu, et
des Fragments de la Chronique d'Helinand , Moine de Froimont.
J
E ne sçai , Monsieur , par quel hazard
le Mercure de Fevrier m'avoit échapé.
Assurément je n'aurois pas differé tant de
mois , si j'en avois été plutôt instruit , à
répondre à l'invitation obligeante qui m'y
a été faite , ( p. 334. ) pat un Sçavant de
Bourgogne , de rechercher ce que l'on
croit ici de saint Nerlin , et ce qui reste de
de la Chronique d'Helinand.
Pour ce qui est de saint Nerlin , il est
entierement ignoré dans le Diocèse de
Beauvais. A la Tour du Lay même , dont
il passe néanmoins pour être le Patron
on n'en connoît autre chose que le nom :
Encore n'y a-t'il pas bien long- tems que.
le souvenir y en étoit entierement perdu .
On n'y reconnoissoit pour Patron qu'un
saint Robert , non pas celui qui a été a été pre
mier Abbé de Cîteaux , et dont on fait
memoire le 29. Janvier , mais un autre
dont on celebroit la Fête le 21. Avril.
La reputation de ce dernier étoit mon-
>
tée
FEVRIER 1732.
299
>
tée à un très- haut degré dans les environs
De mêmeque l'Auteur de la Lettre sur ta
Secheresse , inserée dans le Mercure de
Septembre , paroft soupçonner que saint
Etienne a reçû , par préference aux autres Bien-heureux , le don de faire distri
buer la pluye aux Pays qui lui en demandent , on croyoit , dans les Paroisses
voisines de la Tour du Lay , que le prétendu saint Robert avoit le privilege specifique de guerir de la Fievre ceux qui
avoient la devotion de passer sous un
Tombeau qu'on prenoit pour le sien , et
de boire de l'eau d'une Fontaine qui se
conserve dans le Jardin du Prieuré. On
accouroit donc en foule pour faire très- serieusement ces deux ceremonies.
Le bruit éclatant de ce culte engagea
M. de S. Agnan,alors Evêque de Beauvais,
à en prendre connoissance. Il donna la
commission àM. le Roy, Curé de Persan,
tant à titre d'homme Lettré, qu'en qualité
de Promoteur Rural du Doyenné, de faire
unevisite dans l'Eglise du Prieuré du Lay.
De son côté , il fit faire des recherches à
l'Abbaye du Bec d'où dépend le Prieuré ; ce fut dans les Archives de cette Abbaye que se trouva le nom de S. Nerlin.
Quant à la visite de M. le Roy , elle fut
à cet égard des plus infructueuses. Il me
E iiij man
300 MERCURE DE FRANCE
mande qu'il n'a pas découvert que l'on ait
jamais fait , en quelque jour que ce fût, ni
Office , ni Memoire de ce saint , et qu'il
n'y en a , ni Legende , ni Collecte. De
sorte, Monsieur , que sans le titre de fondation du Prieuré, qui s'est trouvé à l'Abbaye du Bec , votre sçavant ami auroit sçû
avant nous qu'il y a eu un saint Nerlin.
C'est aussi apparemment tout au plus ce
dont M. de Saint Agnan lui-mêmea bien
pû s'assurer.
Car 1 ° . dans l'Ordonnance qu'il a renduë
le 12. Novembre 1727. tant pour faire
cesser le culte du faux saint Robert , que
pour nous apprendre que ce Robert , de
qui est le Tombeau qu'on veneroit , étoit
un Moine crû fils du Fondateur ; ni dans
la Lettre Pastorale dont il a accompagné
son Ordonnance , il n'a pas indiqué de
jour de Fête pour saint Nerlin , ni detitre
sous lequel on dût l'honorer. Effectivementon n'en fait point encore de memoire ; je me suis fait confirmer cela par le
Desservant du Prieuré , où , conformément aux derniers Ordres , il n'y a plus
d'autre Fête de Patron que celle de la
Vierge , le jour de la Nativité.
2. L'Ordonnance insinuë que la fondation du Prieuré a été faite sous l'Invocation de la Sainte Vierge et de saint Neslin
FEVRIER 1732 301
lin conjointement. Et la Lettre Pastorale
porte que cette Eglise fondée par un
Comte de Beaumont petit-Fils de France
(peut-être faut-il dire arriere-petit- Fils )
nereconnoissoit dans les premieres années
de son établissement d'autre Patron que
la Sainte Vierge , et que ce ne fut que
dans la suite qu'on y en ajouta un second
sous le nom de saint Nerlin, Ces deux exposez renferment une contradiction ma
nifeste. Pour la lever , M. le Roi m'a renvoyé à l'Abbaye du Bec : et j'y renvoye à
mon tour la Personne à qui je voudrois
pouvoir donner par moi- même de plus
grands éclaircissemens.
Il se pourroit faire que le nom du Saint,
dont il est en peine, eut, comme bien d'au
tres,été alteré. Je ne parle pointde la ci
tation que M. Eccard dans ses notes sur
les LoixRipuaires, p.2 14. a faite d'une histoire intitulée,Vita S. Nili. Qu'on en ait
fait saint Nilin , et par corruption saint
Nerlin , ce seroit peut être une conjecture qui paroîtroit trop tirée. Mais je trouve
dans une Charte de 1072. qu'un Chanoine de Compiegne qui étoit en même tems
un des deux Curés de saint Vaast de Beau
vais , s'appelloit Nevelon , et dans une
autre de 125o. que le Seigneur de Ronquerolles portoit aussialors le même nom.
By 711
302 MERCURE DE FRANCE
Il y a d'autant plus de vrai- semblance que
c'étoit le veritable nom du Patron dela
Tour du Lay , que-le Village de Ronque
rolles n'est qu'à une lieuë de distance de
ce Prieuré. Ces deux Chartes sont à la
suite des Memoires d'Antoine Loisel sur le
Beauvaisis. Je passe à l'article d'Helinand.
Les Fragmens de la Chronique de ce
Moine , qui a fleuri au commencement
du treiziéme siecle , et qui est aussi méprisé par Gabriel Naude(a ) que Vincent
de Beauvais , qui a néanmoins copié toutes les fables d'Helinand , en est estimé ; ces fragmens , dis- je , se conservent
veritablement dans l'Abbaye de Froidmont. Mais ils y sont d'une si mauvaise
écriture que le celebre Godefroy Hermant,
et un autre Chanoine de Beauvais son contemporain et aussi amateur d'antiquitez
n'en ont presque rien pû déchifrer. Sans
doute , l'Exemplaire que le Pere Labbe
marquequi faisoit partie des Livres quela
Reine Christine de Suede a fait acheter en
France de M. Petau, Conseiller, étoit beaucoup plus lisible..
Pour suppléer au défaut de ces deux Manuscrits , qui ne peuvent être d'ailleurs
que très- imparfaits , puisque , dès le mi-
(a ) Apologiepour les grands hommes soupçonnér de Magie, ch. 1. et 2-1.
lieu
FEVRIER. 1732. 353
nous و
lieu du même siecle dans lequel l'ouvra
ge a été composé , les differentes parties
en étoient déja toutes dispersées , ainsi
que l'assure Vincent de Beauvais
avons le Miroir Historial de ce dernier
qui y a fait entrer la meilleure partie de
ce qu'il a rassemblé de la Chronique d'Helinand par qui il n'avoit été précedé que
d'assez peu d'années. Voilà apparemment
où le curieux anonyme a lû autrefois ce
que sa memoire lui rappelle d'effrayant
dans le de l'Akousmate d'Ansacq genre
et ce qui , si on pouvoit y ajouter foi , seroit propre à confirmer ce qu'il pense
que,comme saint Paul assure que l'air est
rempli de Démons , ils peuvent fort bien.
s'attrouper de tems en tems, pour faire un
carillon semblable à celui que l'on prétend avoir entendu à Ansacq.
4
Le langagé d'une ancienne Traduction
Françoise du Miroir Historial sera beaucoup plus convenable à l'ingenuité des
Histoires sur lesquelles Helinand fondoit
ce systême , que ne le seroit telle autre
Traduction que ce fût de l'Original Latin .
Voici donc un premier trait qui se trouve
au liv. 3. du Copiste d'Helinand , chapitre 12.
» Chrétien vit tout le Couvent ( de
»l'Aumône Ordre de Cîteaux ) être enEvj vironné
304 MERCURE DE FRANCE
>> que il y
"
>
» vironné des Diables , et étoient si grant
» multitude que ils couvroient tout quanil y avoit entre le Ciel et la Terre.
» Et quant il les vit , il dit , Sire Dieu
que peut ce être qui pourra échaper ce
péril , et dont il oit une voix qui lui di-
» soit:Celui qui aura humilité pourrabien
»être délivréde toutes ces lats. Et unpou
» après vint une clarté du Ciel pardevers
»Orient. Et quant les mauvais esprits la
>> sentirent , ils s'évanoüirent , et ces glo-
» rieux qui étoient en l'aer en celle lumiere
»approcherent au lieu où ces Saints hom-
»mes étoientet le resplendirent du Soleil.
» Et en celle clarté apparut la Roine des
Anges , &c.
Jusques- là ce ne sont que des figures ,
et des figures de Démons qui ne donnent
de terreur que par leur aspect , mais quir
ne font point de tintamare. Plus bas les
ames des morts se mêlent avec les autres
esprits Aëriens. Si M. Pierquin avoit fçû.
ces faits , il les auroit peut- être mis en
usage dans la Dissertation qu'il a faite (a) .
sur le retour des ames. Quoiqu'il en soit,
voici d'abord , pour n'avancer que par degrès , une simple apparition dans le goût
de celle dont M. l'Abbé de saint Pierre a
fait inserer le recit , avec son explication
(a) Journal de Verdun , Janvier 1729. -
Physiqu
FEVRIER. 1732. 365
Physique, dans les Memoires de Trévoux
de Janvier 1726. L'histoire de cette an
cienne apparition est au chap, 118. du Li- \
vre cité de Vincent de Beauvais.
Il y est raconté que » Jean Chanoine de
»l'Eglise d'Orliens et ung Clerc nommê
»Noëlqui étoit dispensateur de son Hos-
»tel , avoient fait alliance en secret, que le
» premier d'eux qui mourroit , se il povoit
>> reviendroit dedans trente jours à son
>> Compaignon. Et quant il se apparoîtroiť
à lui il ne lui feroit point de paour ,
>> mais l'admonesteroit souëf et bellement
»et lui diroit de son état. « Après cet exposé , on fait ainsi détailler par le Chanoine lui-même ce que son Clerc mort'
lui est revenu dire , avec l'équipage dans
lequel il l'á vû.
» Et la nuit prouchaine ensuivante (la
>> mort de Noël ) ainsi comme je me répo-
»soye en mon lit veillant, et le lymeignon
>> ardoit devant moi en la lampe , car j'ai
>> toujours accoustumé à fuyr tenebres par
»> nuit, Noël mon Clerc vint et se tint de-
» vant moi, et étoit vestu comme il mesem-
» bloit et étoit advis, d'une chappe à pluye
» très- belle de couleur de plomb. Et je ne
» fus de rien épovanté. Et le congneu moult
» bien, et me prins à esjoyr de ce que il estoit si hastivement revenu de oultre les
monts
306 MERCURE DE FRANCE
,
» monts et lui dis. Noël bien vienges tu ,
» n'est pas l'Archediacre revenu. Non
» dit- il , Sire , mais je suis revenu tout seul
ǝ selon la chose establie , car je suis mort;
w'n'ayez doubte , car je ne vous feray nulle
23paour mais je vous prie que vous me
» secourez , car je suis en grans tourmens.
»Et pourquoi, dis je, vous vesquites assez
» honnestement avec moi ? et il dit , Sire ,
il est vrayque il me fût moult bien seau-
»jourd'hui je n'eusse esté sous prins d'ire,
» et que je ne me fusse pas commandé aux-
» Diables. Je vous pry que vous admon-
» nestez à tous ceux quevous pouvez que
>> ils nefacent pas ainsi.Car qui se comman-
>> de aux Diables il leur donne puissance
>> sus soy , ainsi comme moi très-malheu-
>> reux fis. Car ils eurent tantôt puissance
» de moi noyer. Et pour ce suis-je seule-
» ment tourmenté , car j'estois bien con-
>> fez de tous mes pechiez et je rencheu ent >> ce mal. »
Le traité d'entre le Chanoine d'Orleans
et son Clerc fut , comme on le voit , bien
mieux executé que celui des deux Ecoliers
de Vallognes dont il est parlé dans l'endroit cité des Memoires de Trevoux. L'essentiel de l'une et de l'autre convention
consistoit également dans la promesse que
celui qui mourroit le premier reviendroit
dire
FEVRIER. 1732% 307*
dire des nouvelles de son sort. Le petic
Desfontaines l'un des deux Enfans de Vallognes ne tint parole que sur l'article du
retour , mais on eut beau lui faire des
questions , s'il étoit sauvé , s'il étoit damné , s'il étoit en Purgatoire , si son Camarade étoit en état de grace , s'il le suivroit
de prês , on ne pût pas le faire cesser de
conter ses avantures d'Ecolier , ni l'engager à répondre sur les articles importants
pour lesquels seuls il avoit promis d'apparoître. Ce procedé , comme l'a remarqué
M. l'Abbé de saint Pierre , n'est ni honnête , ni digne d'un ami. La conduite du
Domestique d'Orleans fut bien plus civile , et de bien meilleure foi. Il apparut ,.
non pas comme Desfontaines nud et à micorps, mais tel qu'il avoit vêcu, et deplus
en habillemens somptueux de ceremonie,.
sans causer la moindre frayeur. Il rendit
un compte exact du triste état danslequel
il étoit tombé. L'interrogeoit - on , il ré
pondoit à tout avec complaisance et avec
justesse. C'est son Maître qui l'assure
dans la suite de sa Narration.
» Et à doncje lui demanday.Comment as
»tu si belle Chappe; si tu es en tourmens?
>> Sire , dit-il , cette Chappe qui est si belle
» ainsi comme il vous est advis , m'est
plus pesante et plus griefve queune tourse
368 MERCURE DE FRANCE
»se elle étoit mise sus moy , mais cette
beautéest l'esperance quej'ai d'avoir par
>>don pour la confession que je fis se j'ai
secours .... Et en se disant il s'évanouit
en pleurant
» J'ai dit cette chose » continue l'Auteur de la Chronique dans le chapitre suivant, " pour ce que il appère par ce dont
l'erreur de Virgile print son commence-
» ment des Ames des Trepassez que il ap-
» pelle Heroas , disant que ils ont celle
même cure , après la mort de Chevaux,
» de Chariots et d'Armes que ils avoient
»quant ils vivoient de laquelle chose ra-
>>comptoittrès certainement exemple.Eze
baudus , mon Parain , jadis Chambellan
»de Henry ( a ) Archevesque de Rheins.
Voilà l'évenement qui approche le plus
de celui d'Anfac.
DS
>> Si disoit ( Ezebaudus ) Monseigneur
l'Arcevesque de Rheims Monseigneur
>>si m'envoyoit à Arras. Et comme environ midy nous approuchissions en un
» Bois moi et mon varlet qui alloit devant
>> moi et chevauchoit plustóst , afin qué
»il me appareille logis. Il oyt grant tu-
>> multe en ce Bois et aussi comme frainte
»de divers Chevaux et sons d'Armures
ct aussi comme voix de grant multitude
(a ) Fils de Louis le Grás
de
FEVRIER 17320 309
deforce de Gens qui batailloient. Et donc
celui épouvanté retourna tantost à moi,
>> lui et son cheval.Et quant je lui demandai
» pourquoi il retournoit , il repondit. Je
» nepuis faire ne pour verge,ne pour espe-
>> ron que mon cheval passe oultre. Moyet
» lui sommes si espoventés que nous n'o-
»sons passer oultre. Car j'ai veu et ouy
»merveilles. Car ce Bois est tout plein de
>> Diables et de Ames des Trespassez, car je
>>les ai ouys crier et dire. Nous avonsja en
»nostre compaignie le Prevost d'Aire et
>> nous aurons prouchainement l'Arceves-
»que de Rheims. Et je respondi à ce. Fai-
»son le signe de la Croix et passon outre
>> hardiement. Et comme je alloye devant
»et je venisse au Bois , ces Ombres s'en
» estoient ja allés et toutesfois oi jeaucunes
voixconfuses , et frainte d'Armes et fre-
>> mir de Chevaux , mais ne je ne vi les *
»Ombres , neje ne pû entendre les voix.
» Et quant nous retournasmes de là, nous
» trouvasmes ja l'Arcevesque qui tiroit à
» sa derniere fin , ne depuis que ces voix
»furent oyes il ne vesquit que xv. jours. «<
Telle est la conclusion de l'histoire ,
ne reste plus qu'à rapporter la consequen
qu'en tiroit Helinand. La voici.
» Et de la apparoit il quels les Chevaux
sontsusquoi les Amesdes Trepassez che- vauchent
310 MERCURE DE FRANCE
>> vauchent aucunes fois, car ce sont Diables qui se transforment en Chevaux. Et
>> ceuxqui sont dessus sont très male curées
Ames chargées de pechiez aussi comme
» d'aucunes Armures et d'Ecus et de Heaumés,mais à la verité de la chose ils sont
»ainsi enlaidis de leurs pechiez et char-
» giez de telle chose selon le dit du Pro-
» phete. Ils descendront en Enfer avec
»leurs Armes. C'est- à- dire avec leurs
» membres , car ils firent Armes de iniqui-
»té en pechié , et ne les voulurent pas
و
faire Armes de droiture en Dieu. Il est
»certain que le Cheval est beste orgueil-
»leuse et fiere , et convoiteur de dissen-
>tions et batailles , chault en Luxure et
»puissant , et les Diables transformés en
» Chevaux , signifient que ceuxqui sicens
se esjoyssoient au Mondeen telles mau-
>> vaistiés. <«
Si cela étoit il faudroit croire que les
Morts dont les Ames se sont rassemblées
à Ansacq avoient mené une vie plus tranquille , moins ambitieuse et moins agitée
que ceux dont les Ombres se sont depuis
faitentendre vers laSuisse. Le bruit de ceux
ci ressembloit à une bataille des plus acharnées. (a ) Avec les autres au contraire on
n'a entendu ni Armes ni Chevaux ; ils ne
(a) Merc. deDecembre 1730. Vol. 2. p. 2839.'
faisoient
FEVRIER. 1732 311
faisoient que causer , rire et jouer des Instrumens. ( b )
Des Manes dont l'occupation est si gracieuse et si réjoüisante font vraisemblablement une classe diferente de ces Lar
ves ou Estries qu'Helinand decide ailleurs
n'être autre chose fors l'Ombre des Ames
damnées ou des malins Esprits , qui , selon
se quedit Saint Hierome, ontde nature d'espoenter petits enfans et de murmurer en liew
tenebreux.
Ces Larves , Larva , sont rendus dans
les anciens Dictionnaires par le mot de
Loups - Guroux qu'Etienne Pasquier n'a
pas oublié,fet dont les Nourrices fontencore des histoires. Il en trouve une semblable dans Vincent de Beauvais , liv. 2.1
ch. 96. Elle pourra servir à l'instruction
de l'Anonyme , qui dans le premier volume du Mercure de Juin ( p. 1344. ) demande l'origine de plusieurs Proverbes et
entr'autres de celui, connu comme le LoupGris.
"
Je me remembre bien » dit Helinand dans
» l'endroit cité ce que j'ai oui compter ,
» quant j'estois enfant de plusieurs que
»pour verité il estoit Villain du Ter- ung
» roüerdeBeauvaisà qui saFemme lavoit las
»testequi vosmithors parla boucheune des
( b) Ibid. p. 2807. et suiv.-
joinctures
312 MERCURE DE FRANCE,
joinctures de la main d'un Enfant. Et
>>l'opinion du commun du Pays estoit que
»il avoit esté transformé löng - tems en
>> Loup et celle opinion fut confirmée par »le vomissement des membres de l'En-
>>fant. «<
Je n'extrais plus de cette Chronique
qu'un dernier fait plus vrai- semblable par
la conformité qu'il a avec deux autres que MM.de S. André et Doison ont attesté et
expliqué, l'un dans ses Lettres sur les Malefices p. 221. et l'autre , aux Memoires de
Trevoux du mois d'Avril 1725.
Ces deux Medecins ont publié qu'une
Fille d'Orbec & une Religieuse de Tournay avoient rendu par les jambes , par la
poitrine , par la Gorge,par le dessous de
Foreille , une grande quantité d'Epingles.
Vincent de Bauvais,liv. 28.c.126. rappor
te d'après Helinand , que de son tems on
avoit vû sortir du bras d'une Fille de saint
Simphorien, au Diocése de Lyon, plus de
trente Aiguilles de fer,ausquelles succederent pendant plus d'un an de petites Broches de bois. La difference entre ces trois
Histoires ne consiste gueres que dans le
merveilleux. Dans la Religieuse de Tour
nay les Epingles laiffent chacune leur
playe. Dans la Fille de Lyon , ainsi que
dans celle d'Orbec , à peine les Aiguilles
étoient
FEVRIER. 1732. 313 .
étoient elles hors du bras ou de quelque
autre endroit du corps qu'on ne voyoit
plus par où elles étoient échapées. L'une
avoue qu'elle a plusieurs fois avalé des
Epingles. Chez les autres , l'accident étoit
l'effet de la Magie de deux Sorciers que
l'on connoissoit bien. Si cette opinion n'a
pas eu l'approbation de M. de saint André , du moins elle a emporté le suffrage
du bon Hélinand.
Pour revenir au Phénomene d'Ansacq,
Gaffarel,aux chap. 3. et 12. de ses Curiosi
tez inoüies , en réunit un affez bon nombre d'à-peu-près semblables à celui- là , et
il en distingue de deux sortes. Les uns
formés exprès par le Souverain Etre pour
nous avertir de quelque désastre prochain.
Les autres qui , suivant l'explication que
divers Physiciens en ont faites dans le
cours de cette année , ne viennent que de
la disposition fortuite de l'air et des nuës.
Le bruit d'Ansacq , s'il a été réel , ne
pourra être rangé que dans la derniere de
ces deux classes , puisque nous ne l'avons
vû suivi d'aucun évenement d'importance dont on puisse dire qu'il ait été le présage. Je suis , Monsieur , &c.
A Beauvais , le 13. Decembre 1731,
Co
14 MERCURE DE FRANCE,
1
LETTRE de M. d'Auvergne , Avocat en
Parlement, an sujet d'un Saint inconnu, et
des Fragments de la Chronique d'Helinand , Moine de Froimont.
J
E ne sçai , Monsieur , par quel hazard
le Mercure de Fevrier m'avoit échapé.
Assurément je n'aurois pas differé tant de
mois , si j'en avois été plutôt instruit , à
répondre à l'invitation obligeante qui m'y
a été faite , ( p. 334. ) pat un Sçavant de
Bourgogne , de rechercher ce que l'on
croit ici de saint Nerlin , et ce qui reste de
de la Chronique d'Helinand.
Pour ce qui est de saint Nerlin , il est
entierement ignoré dans le Diocèse de
Beauvais. A la Tour du Lay même , dont
il passe néanmoins pour être le Patron
on n'en connoît autre chose que le nom :
Encore n'y a-t'il pas bien long- tems que.
le souvenir y en étoit entierement perdu .
On n'y reconnoissoit pour Patron qu'un
saint Robert , non pas celui qui a été a été pre
mier Abbé de Cîteaux , et dont on fait
memoire le 29. Janvier , mais un autre
dont on celebroit la Fête le 21. Avril.
La reputation de ce dernier étoit mon-
>
tée
FEVRIER 1732.
299
>
tée à un très- haut degré dans les environs
De mêmeque l'Auteur de la Lettre sur ta
Secheresse , inserée dans le Mercure de
Septembre , paroft soupçonner que saint
Etienne a reçû , par préference aux autres Bien-heureux , le don de faire distri
buer la pluye aux Pays qui lui en demandent , on croyoit , dans les Paroisses
voisines de la Tour du Lay , que le prétendu saint Robert avoit le privilege specifique de guerir de la Fievre ceux qui
avoient la devotion de passer sous un
Tombeau qu'on prenoit pour le sien , et
de boire de l'eau d'une Fontaine qui se
conserve dans le Jardin du Prieuré. On
accouroit donc en foule pour faire très- serieusement ces deux ceremonies.
Le bruit éclatant de ce culte engagea
M. de S. Agnan,alors Evêque de Beauvais,
à en prendre connoissance. Il donna la
commission àM. le Roy, Curé de Persan,
tant à titre d'homme Lettré, qu'en qualité
de Promoteur Rural du Doyenné, de faire
unevisite dans l'Eglise du Prieuré du Lay.
De son côté , il fit faire des recherches à
l'Abbaye du Bec d'où dépend le Prieuré ; ce fut dans les Archives de cette Abbaye que se trouva le nom de S. Nerlin.
Quant à la visite de M. le Roy , elle fut
à cet égard des plus infructueuses. Il me
E iiij man
300 MERCURE DE FRANCE
mande qu'il n'a pas découvert que l'on ait
jamais fait , en quelque jour que ce fût, ni
Office , ni Memoire de ce saint , et qu'il
n'y en a , ni Legende , ni Collecte. De
sorte, Monsieur , que sans le titre de fondation du Prieuré, qui s'est trouvé à l'Abbaye du Bec , votre sçavant ami auroit sçû
avant nous qu'il y a eu un saint Nerlin.
C'est aussi apparemment tout au plus ce
dont M. de Saint Agnan lui-mêmea bien
pû s'assurer.
Car 1 ° . dans l'Ordonnance qu'il a renduë
le 12. Novembre 1727. tant pour faire
cesser le culte du faux saint Robert , que
pour nous apprendre que ce Robert , de
qui est le Tombeau qu'on veneroit , étoit
un Moine crû fils du Fondateur ; ni dans
la Lettre Pastorale dont il a accompagné
son Ordonnance , il n'a pas indiqué de
jour de Fête pour saint Nerlin , ni detitre
sous lequel on dût l'honorer. Effectivementon n'en fait point encore de memoire ; je me suis fait confirmer cela par le
Desservant du Prieuré , où , conformément aux derniers Ordres , il n'y a plus
d'autre Fête de Patron que celle de la
Vierge , le jour de la Nativité.
2. L'Ordonnance insinuë que la fondation du Prieuré a été faite sous l'Invocation de la Sainte Vierge et de saint Neslin
FEVRIER 1732 301
lin conjointement. Et la Lettre Pastorale
porte que cette Eglise fondée par un
Comte de Beaumont petit-Fils de France
(peut-être faut-il dire arriere-petit- Fils )
nereconnoissoit dans les premieres années
de son établissement d'autre Patron que
la Sainte Vierge , et que ce ne fut que
dans la suite qu'on y en ajouta un second
sous le nom de saint Nerlin, Ces deux exposez renferment une contradiction ma
nifeste. Pour la lever , M. le Roi m'a renvoyé à l'Abbaye du Bec : et j'y renvoye à
mon tour la Personne à qui je voudrois
pouvoir donner par moi- même de plus
grands éclaircissemens.
Il se pourroit faire que le nom du Saint,
dont il est en peine, eut, comme bien d'au
tres,été alteré. Je ne parle pointde la ci
tation que M. Eccard dans ses notes sur
les LoixRipuaires, p.2 14. a faite d'une histoire intitulée,Vita S. Nili. Qu'on en ait
fait saint Nilin , et par corruption saint
Nerlin , ce seroit peut être une conjecture qui paroîtroit trop tirée. Mais je trouve
dans une Charte de 1072. qu'un Chanoine de Compiegne qui étoit en même tems
un des deux Curés de saint Vaast de Beau
vais , s'appelloit Nevelon , et dans une
autre de 125o. que le Seigneur de Ronquerolles portoit aussialors le même nom.
By 711
302 MERCURE DE FRANCE
Il y a d'autant plus de vrai- semblance que
c'étoit le veritable nom du Patron dela
Tour du Lay , que-le Village de Ronque
rolles n'est qu'à une lieuë de distance de
ce Prieuré. Ces deux Chartes sont à la
suite des Memoires d'Antoine Loisel sur le
Beauvaisis. Je passe à l'article d'Helinand.
Les Fragmens de la Chronique de ce
Moine , qui a fleuri au commencement
du treiziéme siecle , et qui est aussi méprisé par Gabriel Naude(a ) que Vincent
de Beauvais , qui a néanmoins copié toutes les fables d'Helinand , en est estimé ; ces fragmens , dis- je , se conservent
veritablement dans l'Abbaye de Froidmont. Mais ils y sont d'une si mauvaise
écriture que le celebre Godefroy Hermant,
et un autre Chanoine de Beauvais son contemporain et aussi amateur d'antiquitez
n'en ont presque rien pû déchifrer. Sans
doute , l'Exemplaire que le Pere Labbe
marquequi faisoit partie des Livres quela
Reine Christine de Suede a fait acheter en
France de M. Petau, Conseiller, étoit beaucoup plus lisible..
Pour suppléer au défaut de ces deux Manuscrits , qui ne peuvent être d'ailleurs
que très- imparfaits , puisque , dès le mi-
(a ) Apologiepour les grands hommes soupçonnér de Magie, ch. 1. et 2-1.
lieu
FEVRIER. 1732. 353
nous و
lieu du même siecle dans lequel l'ouvra
ge a été composé , les differentes parties
en étoient déja toutes dispersées , ainsi
que l'assure Vincent de Beauvais
avons le Miroir Historial de ce dernier
qui y a fait entrer la meilleure partie de
ce qu'il a rassemblé de la Chronique d'Helinand par qui il n'avoit été précedé que
d'assez peu d'années. Voilà apparemment
où le curieux anonyme a lû autrefois ce
que sa memoire lui rappelle d'effrayant
dans le de l'Akousmate d'Ansacq genre
et ce qui , si on pouvoit y ajouter foi , seroit propre à confirmer ce qu'il pense
que,comme saint Paul assure que l'air est
rempli de Démons , ils peuvent fort bien.
s'attrouper de tems en tems, pour faire un
carillon semblable à celui que l'on prétend avoir entendu à Ansacq.
4
Le langagé d'une ancienne Traduction
Françoise du Miroir Historial sera beaucoup plus convenable à l'ingenuité des
Histoires sur lesquelles Helinand fondoit
ce systême , que ne le seroit telle autre
Traduction que ce fût de l'Original Latin .
Voici donc un premier trait qui se trouve
au liv. 3. du Copiste d'Helinand , chapitre 12.
» Chrétien vit tout le Couvent ( de
»l'Aumône Ordre de Cîteaux ) être enEvj vironné
304 MERCURE DE FRANCE
>> que il y
"
>
» vironné des Diables , et étoient si grant
» multitude que ils couvroient tout quanil y avoit entre le Ciel et la Terre.
» Et quant il les vit , il dit , Sire Dieu
que peut ce être qui pourra échaper ce
péril , et dont il oit une voix qui lui di-
» soit:Celui qui aura humilité pourrabien
»être délivréde toutes ces lats. Et unpou
» après vint une clarté du Ciel pardevers
»Orient. Et quant les mauvais esprits la
>> sentirent , ils s'évanoüirent , et ces glo-
» rieux qui étoient en l'aer en celle lumiere
»approcherent au lieu où ces Saints hom-
»mes étoientet le resplendirent du Soleil.
» Et en celle clarté apparut la Roine des
Anges , &c.
Jusques- là ce ne sont que des figures ,
et des figures de Démons qui ne donnent
de terreur que par leur aspect , mais quir
ne font point de tintamare. Plus bas les
ames des morts se mêlent avec les autres
esprits Aëriens. Si M. Pierquin avoit fçû.
ces faits , il les auroit peut- être mis en
usage dans la Dissertation qu'il a faite (a) .
sur le retour des ames. Quoiqu'il en soit,
voici d'abord , pour n'avancer que par degrès , une simple apparition dans le goût
de celle dont M. l'Abbé de saint Pierre a
fait inserer le recit , avec son explication
(a) Journal de Verdun , Janvier 1729. -
Physiqu
FEVRIER. 1732. 365
Physique, dans les Memoires de Trévoux
de Janvier 1726. L'histoire de cette an
cienne apparition est au chap, 118. du Li- \
vre cité de Vincent de Beauvais.
Il y est raconté que » Jean Chanoine de
»l'Eglise d'Orliens et ung Clerc nommê
»Noëlqui étoit dispensateur de son Hos-
»tel , avoient fait alliance en secret, que le
» premier d'eux qui mourroit , se il povoit
>> reviendroit dedans trente jours à son
>> Compaignon. Et quant il se apparoîtroiť
à lui il ne lui feroit point de paour ,
>> mais l'admonesteroit souëf et bellement
»et lui diroit de son état. « Après cet exposé , on fait ainsi détailler par le Chanoine lui-même ce que son Clerc mort'
lui est revenu dire , avec l'équipage dans
lequel il l'á vû.
» Et la nuit prouchaine ensuivante (la
>> mort de Noël ) ainsi comme je me répo-
»soye en mon lit veillant, et le lymeignon
>> ardoit devant moi en la lampe , car j'ai
>> toujours accoustumé à fuyr tenebres par
»> nuit, Noël mon Clerc vint et se tint de-
» vant moi, et étoit vestu comme il mesem-
» bloit et étoit advis, d'une chappe à pluye
» très- belle de couleur de plomb. Et je ne
» fus de rien épovanté. Et le congneu moult
» bien, et me prins à esjoyr de ce que il estoit si hastivement revenu de oultre les
monts
306 MERCURE DE FRANCE
,
» monts et lui dis. Noël bien vienges tu ,
» n'est pas l'Archediacre revenu. Non
» dit- il , Sire , mais je suis revenu tout seul
ǝ selon la chose establie , car je suis mort;
w'n'ayez doubte , car je ne vous feray nulle
23paour mais je vous prie que vous me
» secourez , car je suis en grans tourmens.
»Et pourquoi, dis je, vous vesquites assez
» honnestement avec moi ? et il dit , Sire ,
il est vrayque il me fût moult bien seau-
»jourd'hui je n'eusse esté sous prins d'ire,
» et que je ne me fusse pas commandé aux-
» Diables. Je vous pry que vous admon-
» nestez à tous ceux quevous pouvez que
>> ils nefacent pas ainsi.Car qui se comman-
>> de aux Diables il leur donne puissance
>> sus soy , ainsi comme moi très-malheu-
>> reux fis. Car ils eurent tantôt puissance
» de moi noyer. Et pour ce suis-je seule-
» ment tourmenté , car j'estois bien con-
>> fez de tous mes pechiez et je rencheu ent >> ce mal. »
Le traité d'entre le Chanoine d'Orleans
et son Clerc fut , comme on le voit , bien
mieux executé que celui des deux Ecoliers
de Vallognes dont il est parlé dans l'endroit cité des Memoires de Trevoux. L'essentiel de l'une et de l'autre convention
consistoit également dans la promesse que
celui qui mourroit le premier reviendroit
dire
FEVRIER. 1732% 307*
dire des nouvelles de son sort. Le petic
Desfontaines l'un des deux Enfans de Vallognes ne tint parole que sur l'article du
retour , mais on eut beau lui faire des
questions , s'il étoit sauvé , s'il étoit damné , s'il étoit en Purgatoire , si son Camarade étoit en état de grace , s'il le suivroit
de prês , on ne pût pas le faire cesser de
conter ses avantures d'Ecolier , ni l'engager à répondre sur les articles importants
pour lesquels seuls il avoit promis d'apparoître. Ce procedé , comme l'a remarqué
M. l'Abbé de saint Pierre , n'est ni honnête , ni digne d'un ami. La conduite du
Domestique d'Orleans fut bien plus civile , et de bien meilleure foi. Il apparut ,.
non pas comme Desfontaines nud et à micorps, mais tel qu'il avoit vêcu, et deplus
en habillemens somptueux de ceremonie,.
sans causer la moindre frayeur. Il rendit
un compte exact du triste état danslequel
il étoit tombé. L'interrogeoit - on , il ré
pondoit à tout avec complaisance et avec
justesse. C'est son Maître qui l'assure
dans la suite de sa Narration.
» Et à doncje lui demanday.Comment as
»tu si belle Chappe; si tu es en tourmens?
>> Sire , dit-il , cette Chappe qui est si belle
» ainsi comme il vous est advis , m'est
plus pesante et plus griefve queune tourse
368 MERCURE DE FRANCE
»se elle étoit mise sus moy , mais cette
beautéest l'esperance quej'ai d'avoir par
>>don pour la confession que je fis se j'ai
secours .... Et en se disant il s'évanouit
en pleurant
» J'ai dit cette chose » continue l'Auteur de la Chronique dans le chapitre suivant, " pour ce que il appère par ce dont
l'erreur de Virgile print son commence-
» ment des Ames des Trepassez que il ap-
» pelle Heroas , disant que ils ont celle
même cure , après la mort de Chevaux,
» de Chariots et d'Armes que ils avoient
»quant ils vivoient de laquelle chose ra-
>>comptoittrès certainement exemple.Eze
baudus , mon Parain , jadis Chambellan
»de Henry ( a ) Archevesque de Rheins.
Voilà l'évenement qui approche le plus
de celui d'Anfac.
DS
>> Si disoit ( Ezebaudus ) Monseigneur
l'Arcevesque de Rheims Monseigneur
>>si m'envoyoit à Arras. Et comme environ midy nous approuchissions en un
» Bois moi et mon varlet qui alloit devant
>> moi et chevauchoit plustóst , afin qué
»il me appareille logis. Il oyt grant tu-
>> multe en ce Bois et aussi comme frainte
»de divers Chevaux et sons d'Armures
ct aussi comme voix de grant multitude
(a ) Fils de Louis le Grás
de
FEVRIER 17320 309
deforce de Gens qui batailloient. Et donc
celui épouvanté retourna tantost à moi,
>> lui et son cheval.Et quant je lui demandai
» pourquoi il retournoit , il repondit. Je
» nepuis faire ne pour verge,ne pour espe-
>> ron que mon cheval passe oultre. Moyet
» lui sommes si espoventés que nous n'o-
»sons passer oultre. Car j'ai veu et ouy
»merveilles. Car ce Bois est tout plein de
>> Diables et de Ames des Trespassez, car je
>>les ai ouys crier et dire. Nous avonsja en
»nostre compaignie le Prevost d'Aire et
>> nous aurons prouchainement l'Arceves-
»que de Rheims. Et je respondi à ce. Fai-
»son le signe de la Croix et passon outre
>> hardiement. Et comme je alloye devant
»et je venisse au Bois , ces Ombres s'en
» estoient ja allés et toutesfois oi jeaucunes
voixconfuses , et frainte d'Armes et fre-
>> mir de Chevaux , mais ne je ne vi les *
»Ombres , neje ne pû entendre les voix.
» Et quant nous retournasmes de là, nous
» trouvasmes ja l'Arcevesque qui tiroit à
» sa derniere fin , ne depuis que ces voix
»furent oyes il ne vesquit que xv. jours. «<
Telle est la conclusion de l'histoire ,
ne reste plus qu'à rapporter la consequen
qu'en tiroit Helinand. La voici.
» Et de la apparoit il quels les Chevaux
sontsusquoi les Amesdes Trepassez che- vauchent
310 MERCURE DE FRANCE
>> vauchent aucunes fois, car ce sont Diables qui se transforment en Chevaux. Et
>> ceuxqui sont dessus sont très male curées
Ames chargées de pechiez aussi comme
» d'aucunes Armures et d'Ecus et de Heaumés,mais à la verité de la chose ils sont
»ainsi enlaidis de leurs pechiez et char-
» giez de telle chose selon le dit du Pro-
» phete. Ils descendront en Enfer avec
»leurs Armes. C'est- à- dire avec leurs
» membres , car ils firent Armes de iniqui-
»té en pechié , et ne les voulurent pas
و
faire Armes de droiture en Dieu. Il est
»certain que le Cheval est beste orgueil-
»leuse et fiere , et convoiteur de dissen-
>tions et batailles , chault en Luxure et
»puissant , et les Diables transformés en
» Chevaux , signifient que ceuxqui sicens
se esjoyssoient au Mondeen telles mau-
>> vaistiés. <«
Si cela étoit il faudroit croire que les
Morts dont les Ames se sont rassemblées
à Ansacq avoient mené une vie plus tranquille , moins ambitieuse et moins agitée
que ceux dont les Ombres se sont depuis
faitentendre vers laSuisse. Le bruit de ceux
ci ressembloit à une bataille des plus acharnées. (a ) Avec les autres au contraire on
n'a entendu ni Armes ni Chevaux ; ils ne
(a) Merc. deDecembre 1730. Vol. 2. p. 2839.'
faisoient
FEVRIER. 1732 311
faisoient que causer , rire et jouer des Instrumens. ( b )
Des Manes dont l'occupation est si gracieuse et si réjoüisante font vraisemblablement une classe diferente de ces Lar
ves ou Estries qu'Helinand decide ailleurs
n'être autre chose fors l'Ombre des Ames
damnées ou des malins Esprits , qui , selon
se quedit Saint Hierome, ontde nature d'espoenter petits enfans et de murmurer en liew
tenebreux.
Ces Larves , Larva , sont rendus dans
les anciens Dictionnaires par le mot de
Loups - Guroux qu'Etienne Pasquier n'a
pas oublié,fet dont les Nourrices fontencore des histoires. Il en trouve une semblable dans Vincent de Beauvais , liv. 2.1
ch. 96. Elle pourra servir à l'instruction
de l'Anonyme , qui dans le premier volume du Mercure de Juin ( p. 1344. ) demande l'origine de plusieurs Proverbes et
entr'autres de celui, connu comme le LoupGris.
"
Je me remembre bien » dit Helinand dans
» l'endroit cité ce que j'ai oui compter ,
» quant j'estois enfant de plusieurs que
»pour verité il estoit Villain du Ter- ung
» roüerdeBeauvaisà qui saFemme lavoit las
»testequi vosmithors parla boucheune des
( b) Ibid. p. 2807. et suiv.-
joinctures
312 MERCURE DE FRANCE,
joinctures de la main d'un Enfant. Et
>>l'opinion du commun du Pays estoit que
»il avoit esté transformé löng - tems en
>> Loup et celle opinion fut confirmée par »le vomissement des membres de l'En-
>>fant. «<
Je n'extrais plus de cette Chronique
qu'un dernier fait plus vrai- semblable par
la conformité qu'il a avec deux autres que MM.de S. André et Doison ont attesté et
expliqué, l'un dans ses Lettres sur les Malefices p. 221. et l'autre , aux Memoires de
Trevoux du mois d'Avril 1725.
Ces deux Medecins ont publié qu'une
Fille d'Orbec & une Religieuse de Tournay avoient rendu par les jambes , par la
poitrine , par la Gorge,par le dessous de
Foreille , une grande quantité d'Epingles.
Vincent de Bauvais,liv. 28.c.126. rappor
te d'après Helinand , que de son tems on
avoit vû sortir du bras d'une Fille de saint
Simphorien, au Diocése de Lyon, plus de
trente Aiguilles de fer,ausquelles succederent pendant plus d'un an de petites Broches de bois. La difference entre ces trois
Histoires ne consiste gueres que dans le
merveilleux. Dans la Religieuse de Tour
nay les Epingles laiffent chacune leur
playe. Dans la Fille de Lyon , ainsi que
dans celle d'Orbec , à peine les Aiguilles
étoient
FEVRIER. 1732. 313 .
étoient elles hors du bras ou de quelque
autre endroit du corps qu'on ne voyoit
plus par où elles étoient échapées. L'une
avoue qu'elle a plusieurs fois avalé des
Epingles. Chez les autres , l'accident étoit
l'effet de la Magie de deux Sorciers que
l'on connoissoit bien. Si cette opinion n'a
pas eu l'approbation de M. de saint André , du moins elle a emporté le suffrage
du bon Hélinand.
Pour revenir au Phénomene d'Ansacq,
Gaffarel,aux chap. 3. et 12. de ses Curiosi
tez inoüies , en réunit un affez bon nombre d'à-peu-près semblables à celui- là , et
il en distingue de deux sortes. Les uns
formés exprès par le Souverain Etre pour
nous avertir de quelque désastre prochain.
Les autres qui , suivant l'explication que
divers Physiciens en ont faites dans le
cours de cette année , ne viennent que de
la disposition fortuite de l'air et des nuës.
Le bruit d'Ansacq , s'il a été réel , ne
pourra être rangé que dans la derniere de
ces deux classes , puisque nous ne l'avons
vû suivi d'aucun évenement d'importance dont on puisse dire qu'il ait été le présage. Je suis , Monsieur , &c.
A Beauvais , le 13. Decembre 1731,
Co
14 MERCURE DE FRANCE,
1
Fermer
Résumé : LETTRE de M. d'Auverge, Avocat en Parlement, au sujet d'un Saint inconnu, et des Fragments de la Chronique d'Helinand, Moine de Froimont.
M. d'Auvergne, avocat au Parlement, répond à une invitation publiée dans le Mercure de février en abordant deux sujets principaux : saint Nerlin et les fragments de la Chronique d'Hélinand. Concernant saint Nerlin, il est inconnu dans le diocèse de Beauvais. À la Tour du Lay, dont il est supposé être le patron, seul son nom est connu, et ce souvenir est récent. Auparavant, le saint patron était saint Robert, célébré le 21 avril. Ce saint Robert était réputé pour guérir de la fièvre ceux qui passaient sous son tombeau et buvaient de l'eau d'une fontaine du prieuré. L'évêque de Beauvais, M. de Saint-Agnan, a enquêté sur ce culte et a découvert le nom de saint Nerlin dans les archives de l'abbaye du Bec. Cependant, aucune fête ni légende n'est associée à saint Nerlin, et le culte de saint Robert a été supprimé. Pour ce qui est de la Chronique d'Hélinand, moine du XIIIe siècle, ses fragments sont conservés à l'abbaye de Froidmont mais sont difficilement lisibles. Vincent de Beauvais a copié les fables d'Hélinand dans son 'Miroir Historial'. Le texte mentionne également des apparitions et des récits de fantômes tirés de la Chronique, comme l'histoire d'un chanoine d'Orléans et de son clerc, qui se sont promis de se revoir après la mort. Le clerc est apparu à son maître pour lui parler de son état tourmenté après sa mort. Le texte relate également un événement surnaturel vécu par un archevêque de Reims et son valet près d'Arras. Vers midi, ils entendirent des bruits de tumulte, de chevaux et d'armures, ainsi que des voix dans un bois. Le valet, effrayé, revint en déclarant avoir vu des diables et des âmes des trépassés. L'archevêque, après avoir fait le signe de la croix, continua son chemin et ne vit rien, mais entendit des voix confuses. Plus tard, ils trouvèrent l'archevêque de Reims mourant, qui décéda quinze jours après avoir entendu ces voix. Helinand, un chroniqueur, interpréta cet événement en affirmant que les âmes des trépassés pouvaient chevaucher sous forme de diables transformés en chevaux. Ces âmes, chargées de péchés, étaient représentées avec des armures et des écus. Il souligna également que les chevaux symbolisaient l'orgueil et la luxure. Le texte compare cet événement à d'autres phénomènes surnaturels, comme des bruits de bataille ou des voix dans des lieux différents. Il mentionne également des cas de personnes ayant expulsé des épingles ou des aiguilles par divers orifices du corps, attribués à la magie ou à des sorciers. Enfin, le texte discute des interprétations possibles de ces phénomènes, distinguant ceux qui seraient des avertissements divins de ceux causés par des conditions atmosphériques fortuites.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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23
p. 466-484
REPONSE à la Lettre écrite de Soissons, sur Saint Front, inserée dans le Mercure d'Avril 1731.
Début :
MESSIEURS, Le zele de la Personne qui demande des Mémoires [...]
Mots clefs :
Périgueux, Neuilly, Martyrologue, Évêque, Lettre, Apôtres, Corps, Ossements, Diocèse, Patron, Saint Front, Reliques, Clergé de Paris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REPONSE à la Lettre écrite de Soissons, sur Saint Front, inserée dans le Mercure d'Avril 1731.
REPONSE à la Lettre écrite de Soissons,
sur SaintFront, inserée dans le Mercure
d'Avril 1731.
MESSIESSIEURS ,
Le zele de la Personne qui demande
'des Mémoires sur S. Front , est très louable ;il est juste de le seconder. Il paroît
qu'elle seroit fâchée qu'on lui en envoyât
de faux , ou qu'on s'expliquât d'une maniere qui ne décidât rien. Cependant
il sera difficile de découvrir la verité
dans une chose si incertaine et si enveloppée d'obscuritez. Je ne me flatte pas
de l'enrichir beaucoup ; mais au moins
L'exposition que je ferai de ma disette ,
pourra contribuer à éclaircir un jour ce
qui paroît couvert de tant de nuages ,
si dès-à- present on n'a pas de quoi les
dissiper. Les hommes , comme dit M.Baillet, à l'occasion de S. Front de Perigueux,
peuvent bien tirer la verité des tenebres,
mais il n'est pas en leur pouvoir de la
créer. Ainsi il ne faut pas que le Curieux
de Soissons s'attende à la production d'une Légende bien circonstanciée. C'est
beaucoup
MARS. 1732. 467
beaucoup qu'on puisse lui indiquer l'état de son Saint, et le Siecle auquel il a vécu.
Je ne puis deviner la raison qu'a eû
cette Personne , dont vous avez imprimé
la Lettre dans le Mercure d'Avril , de
prendre Neuilly - Saint - Front pour un
Village. C'est veritablement une petite
Ville ; et celle de Soissons n'en étant éloignée que de six lieuës , je ne trouve pas
que son ignorance soit pardonnable , ni
qu'elle rende suffisamment justice à ce lieu,
en le qualifiant de Village assez conside
rable. Ne seroit- ce point à l'imitation de
ce Bourguignon , qui n'ayant jamais été à
Avallon , prenoit cette Ville pour une
Bicoque , tandis qu'il y a bien des Villes
Episcopales en France qui n'en approchent pas Je ne fais cette remarque en
passant , que parce que c'est dans un Livre imprimé dans le siecle présent , que la Ville d'Avallon a été ainsi maltraitée.
Le mot de Bicoque , étoit appliqué fort
injurieusement.
Comme c'est ce Neuilly Soissonnois
qui a donné occasion à la Lettre qu'on
vous a écrite , je croi qu'il n'y a pas de mal de commencer par le venger et d'en
tracer d'abord une legere idée. Ce Neuilly
est situé dans un fond qui est cependant
C v
ly
assez
468 MERCURE DE FRANCE
1
3.
+
assez découvert , sur tout du côté du
Couchant , et dont la vûë se termine vers
le Midy,à un petit Côteau , au haut duquel est l'ancienne Eglise de l'Hôpital. II
est composé de deux Paroisses ; sçavoir ,
Saint Front , qui est une Eglise dont la
partie Orientale est d'une structure du
treiziéme siecle ou un peu plus , le reste
étant plus nouveau et d'Architecture
seulement erriciastique. Elle est renfermée dans le Château et elle s'y trou
ve seule avec un ou deux bâtimens.
Ce Château est dans le goût de ces Forteresses qu'on bâtissoit il y a six ou sept
cens ans. Il est de forme ronde , environné de Fossez pleins d'eau et flanqué
de plusieurs grosses Tours à cinquante
l'une de l'autre. La seconde Paroisse pas
est S. Kemy, Eglise bâtie dans le Fauxbourg du côté du Septentrion , mais d'une antiquité au moins égale à ce qu'il y
a de plus ancien dans celle de S. Front.
Cette derniere Paroisse comprend dans
son territoire la partie Septentrionale de
la Ville. Les rues de ce lieu sont larges ,
propres , bien pavées , les maisons assezbien rangées et peuplées de toute sorte
de Marchands et d'Artisans. le Château
qui est dans le plus bas de la Ville , est Fenfermé entierement dans les murs qui
la
MARS. 469 1732. .
1
la ferment وet. ces murs sont encore passablement bons et élevez , à cause de la
commodité du grais qui n'est pas rare en
ces quartiers- là . Voilà d'abord ce que j'avois à dire touchant ce Neuilly, pour prouver que ce n'est pas un Village. Aussi
est-il qualifié de Ville dans le Dictionnaire Universel de la France , qui y compte
1792. Habitans.
Les Ecclesiastiques de S. Front m'apprirent lorsque j'y passai, que c'est le premier Evêque de Perigueux , qu'ils regardent comme leur Patron. On y débite
que ce Saint est l'Apôtre de Neuilly , éga
lement comme de Perigueux. Je ne sçai
même si l'on ne met pas Neüilly en premier lieu , comme si ce Saint fût venu
y annoncer la Foy avant que d'aller à
Perigueux. On avoit dit la même chose
à M. l'Abbé Chastelain , Chanoine de l'Eglise de Paris , lorsqu'il y passa l'an 1682.-
et ce Sçavant, sans approfondir alors cette
matiere , déclara assez ce qu'il en pensoit,
en marquant que ce Saint pouvoit n'être
venu à Neuilly que par quelqu'une de ses
Reliques. Le 25. Octobre jour du culte
de l'Apôtre du Périgord , étant la Fête
de Neuilly , cela confirme encore les
Habitans dans leur opinion ; mais il y a
plus , c'est que du côté Méridional de
C vj l'E-
470 MERCURE DE FRANCE
l'Eglise on montre un vitrage où l'on
apperçoit en peinture quelques traits de
la L gende de l'Evêque de Perigueux , le
reste ayant été détruit par l'injure des
tenips. J'y vis en effet la représentation
du Miracle de la Phiole , qu'on dit être
descendue du Ciel pendant que ce Saint
celebroit la Messe ; mais par malheur ce
Vitrage n'a tout au plus que deux cens
ans. On m'assura que cette Phiole étoit
autrefois conservée à Neuilly , et qu'elle
a été perduë ou cassée ; desorte que tout
ce qu'on y conserve aujourd'hui de ce
Saint consiste dans un article des doigts
à quoi on ajoûta qu'outre la Fête du 25.
Octobre,il y en a encore une autre qu'on
appelle la Tranflation , laquelle se celebre le second Dimanche d'après Pâques.
Le nom de S. Front ayant été fameux
dans ce Pays- là , il n'est pas étonnant :
qu'on l'ait donné au Baptême à plusieurs
Enfans. On le trouve aussi dans les Registres Baptistaires de la Paroisse du Fauxbourg de Cône sur Loire , par la raison
que je vais rapporter.
Avant que de passer par Nülly , je
sçavois que dans le Diocèse d'Auxerre il
y a une très-ancienne Eglise sous l'invocation d'un S. Front. Son Edifice est presqu'entierement du onziéme siecle ; le Peuple
MARS. 1732. 471
ple de la Ville de Cône app lie communément cette Eglise du nom de S. Aignan,
et c'est l'erection d'un Prieuré dans la
même Eglise, qui a fait ce changement de'
dénomination. J'avois vû le Manuscrit
de cette Eglise , qui contient l'Office du
S. Patron. Il a deux cens ans ou environ
d'antiquité et il est ainsi désigné : En ce
Cayer est comprins la Legende et l'Office de
Chant de Monsieur S Front , dont les Reliques de tout son digne Corps sont cyens ,
hors la haute partie de son Chef qui est en
Perigord , dont il fut premier Evêque envoyé de Rome par Monsieur S. Pierre l'Apore , premier Pape de Rome , et avec ledit
S. Front , ung Prêtre son Disciple nommé
Georges , lesquels cheminant l'espace de trois
jours , Georges déceda et fut ensepulturé par
ledit S. Front, lequel dolent s'en retourna ,
&c. Il est inutile de dire le reste , ni de
marquer que l'Office qui suit contient la
Legende rapportée dans le Mercure de ³
Juillet dernier , pages 1670. 71. et 72. et
qu'elle est rédigée dans un style qui ressent tout à- fait la barbarie des anciens
Perigourdins. Ceci suffit pour faire voir
que les Villes de Cône et de Neuilly ont
fait venir du Perigord l'Office de saint
Front, croyant que leur Saint étoit ce
prétendu Disciple de J. C. Mais on ne
-
peut
472 MERCURE DE FRANCE
peut prouver que cette créance soit plus
ancienne que de deux ou trois siecles dans
ces deux Villes , et quand même elle seroit plus ancienne , elle n'en seroit pas
pour cela plus veritable ; c'est pourquoi
j'espere qu'en démontrant qu'à Cône on
a été dans l'erreur lorsqu'on a crû que
le S. Front , ancien Patron de l'Eglise du
Fauxbourg , est l'Evêque de Perigueux, je
pourrai inspirer quelque doute sur le
même article aux Habitans de Neuilly ,
qui sont bien plus éloignez de la Ville
de Perigueux , que ne le sont les Habi
tans de Cône.
Il est constant que l'on conserve à Cô
ne , dans l'Eglise en question , presque
tous les Ossemens qui composent un
corps humain , et qu'ils y sont regardez
comme formant le Corps d'un S. Front,
suivant l'Inscription du Livre dont je
viens de parler. Je parle sur ce ton pour
avoir vû ces saintes Reliques et pour être
assuré qu'en l'an 1622. François de Donadieu Evêque d'Auxerre , les visita
dans leur ancienne Châsse , et les appronva; je suis même certain qu'il y a quel
ques portions de la tête. Or c'est une
chose très- clairement prouvée dans l'Histoire des Evêques de Perigueux , publiée
par Jean du Puy en 1629. que le Corps
.
entier
MARS. 1732. 473
*
entier et le Chef de S. Front , premier
Evêque de Perigueux , furent conservez
à Perigueux même jusqu'à-ce que les
Calvinistes ayant porté la Châsse à un
Château voisin de la Dordogne , les jetterent dans la Riviere l'an 1575. Done
le Corps presque entier , conservé à Cô
ne , n'est nullement celui de S. Front de
Perigueux. Je suis persuadé par l'ardeur
que les Perigourdins témoignent et qu'ils
ont toujours témoignée depuis les siecles
d'ignorance à perpetuer dans la pureté
de son Original la prétendue Vie de
S. Front , qu'à plus forte raison ils ont
toûjours dû montrer un zele bien plus
ardent pour ne pas souffrir qu'on fit des
distractions si notables du Corps de
leur S.Apôtre, et qu'on emportât ailleurs
la partie inferieure de la tête avec les
dents , le femur , le tibia , les os ischion
illion , les vertebres , les côtes , les phalanges, rotules de genou , calcaneum , &c.
و
Puis donc qu'on est encore en état de
montrer tous ces Ossemens à Cône , et
que M. l'Evêque d'Auxerre déclara en
1622. que l'étoffe qui les renferme contenoit cette Inscription , De sancto FronVoyez le second Tome de son Livre, intitulé
l'Etat de l'Eglise du Perigord , aux pages 91. 139%
151. et 203. suivant l'Edition de l'an 1716.
tone
474 MERCURE DE FRANCE
tone , c'est une marque certaine que les
deux Corps sont differens ; à moins qu'on
ne dise que quelqu'un auroit pris en 1575
dans la Riviere de Dordogne les Ossemens de S. Front , et les auroit portez à
Cône. Mais c'est ce qui ne peut être ;
premierement, parce qu'il est impossible.
de réunir en un seul endroit d'une eau
courante tant d'Ossemens, même très- pe
tits , et que d'ailleurs il seroit bien difficile de les prendre secretement ; secondement , parce que l'étoffe qui enveloppe
les Ossemens de S Front de Cône est
plus ancienne que les guerres des Calvinistes ; il y en a même qui est d'un travail de cinq ou six cens ans. Outre cela,
la Tradition touchant la presence du,
Corps de S. Front à Cône, est bien anterieure aux guerres des Calvinistes , ce
qui se prouve par le titre qui se lit à la
tête de son ancien Office , dont j'ai rap "
porté cy-dessus le commencement.
Etant donc suffisamment prouvé qu'à
Cône sur Loire , on a été dans l'illusion
depuis quelques siecles , en prenant les
Reliques qu'on y possede pour celles de
S. Front de Perigueux , et en chantant en
son honneur un Office entierement tiré
de la Legende fabuleuse du Périgord et
le chantant le 25. Octobre, jour auquel
on
MAR S. 1732. 475
on honore à Perigueux l'Apôtre de la
Ville ; c'est un exemple qui doit faire
beaucoup appréhender qu'il n'en soit demême de la Tradition de Neuilly , où
l'on prend pareillement l'Evêque de Perigueux pour Patron , comme s'il n'avoit
jamais existé qu'un S. Front , et que tout
dût retourner à l'augmentation du culte
de celui de Perigord.
Je suis en état d'en indiquer un autre
aux Habitans de Neuilly ; mais je prévois
qu'étant accoutumez à entendre raconter
par des Prédicateurs trop crédulés , toutes les fictions de la Legende si judicieu
sement rejettée de nos jours , ils au
ront de la peine à revenir de leurs
préjugez. Souvent le desir d'avoir un
Panégyrique propre pour un S. Patron ,
et d'en chanter un Office plenier , fait
qu'on donne , tête baissée , dans quantité
de fables qui fournissent une ample matiere aux Orateurs et aux Poëtes. J'avoie
qu'il n'est pas impossible qu'on ait eu à
Neully quelques Reliques d'un S. Front ,
mais il est plus vrai- semblable qu'on l'au
ra obtenue de l'Eglise de son nom à Cô
ne , que de celle de Perigueux. Quelques.
Connoisseurs en anciennes Forteresses
croyent que le Château de Cône et celui
de Neuilly, sont du même temps , com- me
476 MERCURE DE FRANCE
me étant également construits en forme
ronde dans un lieu aquatique , et flanquez de plusieurs Tours rondes ; de sorte
qu'ils nous fournissent par là matiere à
conjecturer qu'un certain Hugues , Seigneur dans le Pays du Maine , qui se rendit maître du Château de Cône au XII.
siecle , pourroit bien avoir aussi possedé
celui de Neuilly et avoir tiré de l'Eglise
de Cône de quoi faire un présent à celle
de cet autre Château. On sçait que les
anciens Seigneurs aimoient à enrichir
leurs Terres de ces précieux restes , qu'ils
regardoient , avec raison , comme des
trésors inestimables. Jean , Moine de Marmoutier , Auteur contemporain , parle
de ce Hugues le Manceau , et l'appelle
HugoCenomannicus. Comme donc il avoit
des Terres dans le Maine, et qu'il y a eu un
S. Front Solitaire en ces Pays-là , il semble qu'on pourroit avoir des vûës sur ce
Saint ; ou bien , s'il est faux que ce soit
dans le Diocèse du Mans que soit mort
un S. Hermite du nom de Front , et qu'il
soit decedé plutôt proche Cône sur Loire,
comme Nithard le laisse à penser en appellant ce lieu Sanctus- Fludnaldus , dès le
neuvième siècle , il résultera de- là que
c'est le transport d'une partie de ses ReLiques fait au Diocèse du Mans , qui y
aura
MARS. 17328 477 Y
aura établi son culte , et qui aura fait
croire qu'il y avoit vécu en Solitaire comme tant d'autres.
Quoiqu'il en soit , la Tradition étoit
autrefois à Orleans , que ses Reliques y
avoient passé, et on en celebroit encore
la memoire il n'y a pas plus de cent ans
dans l'Eglise de S. Benoît du Retour , où
il étoit représenté en habit de Religieux.
Ce que Symphorien Guyon , dans son
Histoire d'Orleans, (a) et Corvaisier, dans
celle des Evêques du Mans , (b) écrivent
sur un S. Gaud et un S. Frond , son Compagnon , qui au sortir du Monastere de
S. Memin proche Orleans , embrasserent
la vie Eremitique , est très - probable ,
mais leurs noms ne sont ni Gallus ni
Fronto. L'un avoit nom Godoaldus , -èt
l'autre Fludualdus. Le culte du premier
appellé Gaud , a éclaté à Yevre , sur les
confins des Diocèses d'Orleans et de Sens,
et il est marqué dans tous les anciens Calendriers et Martyrologes de Sens au 6.
Juin sous le nom de Godoaldus Confessor.
Celui du second a été celebre à Cône
plus qu'il n'est aujourd'hui ; on y voit
par d'anciens Manuscrits en Langue vulgaire , que son nom étoit écrit , non pas
Front , mais Frond, ce qui dénote un ori-
(a) Page 466. (b) Page 140
gine
478 MERCURE DE FRANCE
gine venant de Fludualdus , dont la premiere syllabe souffroit dans notre Langue le même changement qu'on a fait
ailleurs de Flocellus en Froncean.
Les deux Ecrivains que je viens de
nommer , quoique vivans avant que la
Critique fut au point qu'elle est de nos
jours , n'ont pas laissé de blâmer ceux
qui prenoient ce S. Frond Solitaire pour
l'Evêque de Perigueux , et ils ont soutenu qu'ils étoient fort differens. Guyon
assure que le Solitaire vivoit au sixième
siecle. Corvaisier ne craint pas de dire que
le Voyage et les Avantures de S. Front de
Perigueux sont plus fabuleuses que vraisemblables , et il se plaint après M. du
Bosquet , de l'ignorance ou de la negligence
des anciens Ecrivains , qui sans faire distinction des temps , confondent en une seule
Vie toutes les diverses actions de ceux qui
portoient un semblable nom. Il auroit pú
ajoûter que de-là est venue la méprise
par laquelle ceux qui avoient intention
d'honorer S. Front le Solitaire ou simple
Confesseur , lui ont choisi le 25. Octobre jour de la Mort de S. Front , Evêque de Perigueux. C'est ce qui est arrivé,
non seulement à Cône sur Loire , mais
encore au Diocèse du Mans , où ce saint
Hermite est l'un des Patrons de la Ville
et
MARS. 1732. 479
et du voisinage de Dom- Front en basse
Normandie , qui en a pris le nom , au
lieu de celui que cette Ville portoit auparavant , lequel paroîtroit aujourd'hui
ridicule , au moins en Latin. Je sçai encore qu'au Diocèse d'Amiens , dans le
voisinage de Roye , il y a un Village appellé Dom-Front , où l'on voit un Chef
de bois doré , qui contient des Reliques ,
auxquelles il y avoit concours le 25. Octobre , et cependant le Saint n'est représenté que comme Prêtre , et non comme
Evêque. Que sçais - je si on n'est pas dans
la même erreur à Suzemont au Diocèse
de Toul , où un S. Front est pareillement
Patron , suivant le Pouillé du Pere Benoit ?
+ La question seroit à present de démê
ler dans la Vie de l'Evêque de Perigueux,
ce qui a été emprunté des Actions du
S. Solitaire , dont le nom vulgaire se
trouve aujourd'hui limé de maniere à n'être pas pas different pour la prononciation ;
car il se peut faire enrore qu'on ait appliqué à notre Fludualdus , des actions de
S. Fronton de Nitrie ou d'Egypte. Je ne
me flatte donc pas d'apprendre à notre
Curieux du Pays Soissonnois , de quoi
faire une longue Legende de son Saint.
Ce n'est pas là ce qu'il demande , mais
seu
480 MERCURE DE FRANCE
seulement qu'on lui donne quelque chose
de moins décrié que ce qu'on a debité de
S. Front de Perigueux. Je suis fâché de
lui laisser ignorer les actions de notre
S. Confesseur ; mais si le Saint a été véritablement Solitaire , il n'est pas surprenant que sa vie ait été inconnue , et que
ce ne soient que les Miracles d'après sa
mort qui l'ayent rendu celebre , sans que
les Fideles ayent fait grande attention au
jour de son décès. Je croirois que la Fête
de S. Frond de Cône auroit été autrefois celebrée au mois d'Avril , le jour que
les Martyrologes marquent S. Fronton de
Nitrie , et que c'est encore en memoire
de ce culte que l'usage a resté d'honorer
S. Frond à Neuilly , l'un des Dimanches
d'après Pâques. Mais je n'ose encore rien
prononcer d'assuré là-dessus.
Ce que je puis ajoûter à cette Lettre
pour vous marquer que j'ai fait usage des
Livres du Perigord que vous m'avez envoyez , est que plus je lis ces nouveaux
Auteurs Perigourdins , tel qu'est le Livre du Pere du Ray , Récolet , et la Dissertation de M. de la Serre , cy-devant
Superieur du Seminaire de Perigueux, imprimée en 1728. plus je suis surpris de
leur attachement scrupuleux à des Histoires qui furent rejettées comme fausses
des
MARS. 1732. 481
ès l'onziéme siecle , et dont ils ne trou
veront des deffenseurs que parmi ceux à
qui on apprend dès la jeunesse à faire des
especes d'Actes de Foi sur la Tradition
de la Mission de S. Front par S. Pierre.
N'est-ce pas en effet vouloir renfermer
cette créance dans les limites du Diocèse
de Perigueux , que d'exiger qu'on regarde l'Eglise Chrétienne de Perigueux comme la plus ancienne des Gaules , et qu'on
croye que les Perigourdins ont été les
premiers appellez à la Foy avant les Habitans de Marseille , deLyon, de Vienne
&c? C'est ce que signifie clairement cette
exclamation qui termine un abregé de la
Vie de S. Front , imprimé à Perigueux
L'an 1728. en forme de Meditation : Quel
sujet n'avons-nous point de louer Dien !
Quelle reconnoissance ne devons-nous point
à son adorable Providence , de nous avoir
appellé les premiers à la Foy , et de nous
avoir donné un des Disciples de son Fils
N. S. J. C. pour établir dans ce lieu une
des premieres Eglises Chrétiennes ! La critique peut bien former contre nous toutes les
objections qu'elle voudra ; mais elle ne sera
pas capable de nous faire, abandonner notre
Tradition. La gloire que nous avons d'avoir été les premiers appellez à la Religion
Chrétienne est trop grande pour ne la pas conserver
482 MERCURE DE FRANCE
conserver très- cherement , et il faut esperer
que notre Saint conservera par sa protec- "
tion auprès de Dieu , l'Eglise qu'il a formée avec tant de travaux. Quelle seroit notre
ingratitude , ô mon Dieu , si nous étions capables d'oublier la preference que vous nous
avez donnée surtant d'autres Provinces qui
paroissent plus considerables ! Mais quelle
seroit notre lâcheté , si nous abandonnions
une Tradition si honorable et reconnuë par
tous les Martyrologes anciens et nouveaux !
Il est fâcheux qu'on n'ait pas inspiré
il y a trente-cinq ans au Clergé de Paris
de pareilles résolutions pour empêcher
qu'on n'abandonnât l'opinion de l'Aréopagisme du premier Evêque de cette Ville.
Je doute fort que le sçavant Pere Sirmond , Jesuite , eût pû tenir son sérieux,
s'il avoit vû une matiere de cette nature
mise en style de Méditation sur l'article
de S. Denis de Paris , et en apostrophant
la divine Majesté et la souveraine Verité ,
lui citer les Martyrologes avec les Aréopagitiques d'Hilduin. Čar enfin ( n'en déplaise à l'Auteur Perigourdin ) il falloit
donc en parlant à celui qui connoît
tout, faire exception du plus ancien des
Martyrologes , qui est celui qu'on appelle de S. Jerôme , et n'y pas compren
dre les deux plus nouveaux, qui sont
و
celui
MARS. 1732 483
celui de l'illustre M. Chastelain , imprimé
en 1709. et celui de l'Eglise de Paris ,
publié en 1727. Outre que les deux
crochets marquez par M. Chastelain , pour
exclure du Texte du Martyrologe de Baronius , la Mission de S. Front par Saint
Pierre , signifient qu'il n'y ajoûtoit aucune créance , je vous ferai encore part
de cet Anecdote en finissant. Cet excellent Connoisseur avoit vû bien des milliers de Legendes de Saints , il en avoit
trouvé de fausses , de douteuses , de falsifiées ; mais il a écrit de sa propre main
à la marge d'un exemplaire du Martyrologe Romain au 25. Octobre, que les
Actes de S. Front , Evêque de Perigueux,
sont de tous ceux qu'il a jamais vûs
les plus mal-adroitement inventez , puisqu'on y met un Duc de Lorraine du
temps de Neron. S'il avoue dans son
premier Bimestre imprimé , que Bollandus croyoit S. Front du premier siecle; (a)
il ajoûte aussi- tôt que ce Jesuite n'avoit
pas encore démêlé les anciennes Traditions d'avec celle des moyens siecles.
comme ont excellemment fait depuis luí
Henschenius , Papebroc , Janning , et
Cardon , ses Associez ou ses Successeurs.
Ce sçavant Chanoine a' encore laissé par
(2) Au 2. Janvier , page 43.
D écrit
484 MERCURE DE FRANCE
écrit un trait tout singulier qui revient
à S. Front de Perigueux. C'est en parlant
de S. Fronton de Nitrie , qui mourut
sous l'Empereur Gratien, Il marque qu'un
Auteur appellé Lezana , en fait un Carme
ce que font aussi Coria et d'autres de cet
Ordre ; que l'un de ces Ecrivains assure
sérieusement que ce S. Fronton a été Disciple de S. Jean-Baptiste, et troisiéme General des Carmes ; et qu'après avoir bâti
la premierede toutes les Eglises de laVierge, il a été fait Evêque de Perigueux, puis
est allé demeurer au Desert de Nitrie , et
est mort âgé de cent trente et un an , l'an
de Notre-Seigneur 153. S'il y avoit des
Carmes à Perigueux , ils prendroient sans
doute part à ce petit trait d'Histoire, qui
paroît les affilier en quelque sorte au
•Clergé de ce Diocèse. Mais en voilà assez
sur cette matiere , et peut- être plus que le
Curieux de Soissons n'en demande. Je
suis , &c.
Ce 12. Decembre 1731 .
sur SaintFront, inserée dans le Mercure
d'Avril 1731.
MESSIESSIEURS ,
Le zele de la Personne qui demande
'des Mémoires sur S. Front , est très louable ;il est juste de le seconder. Il paroît
qu'elle seroit fâchée qu'on lui en envoyât
de faux , ou qu'on s'expliquât d'une maniere qui ne décidât rien. Cependant
il sera difficile de découvrir la verité
dans une chose si incertaine et si enveloppée d'obscuritez. Je ne me flatte pas
de l'enrichir beaucoup ; mais au moins
L'exposition que je ferai de ma disette ,
pourra contribuer à éclaircir un jour ce
qui paroît couvert de tant de nuages ,
si dès-à- present on n'a pas de quoi les
dissiper. Les hommes , comme dit M.Baillet, à l'occasion de S. Front de Perigueux,
peuvent bien tirer la verité des tenebres,
mais il n'est pas en leur pouvoir de la
créer. Ainsi il ne faut pas que le Curieux
de Soissons s'attende à la production d'une Légende bien circonstanciée. C'est
beaucoup
MARS. 1732. 467
beaucoup qu'on puisse lui indiquer l'état de son Saint, et le Siecle auquel il a vécu.
Je ne puis deviner la raison qu'a eû
cette Personne , dont vous avez imprimé
la Lettre dans le Mercure d'Avril , de
prendre Neuilly - Saint - Front pour un
Village. C'est veritablement une petite
Ville ; et celle de Soissons n'en étant éloignée que de six lieuës , je ne trouve pas
que son ignorance soit pardonnable , ni
qu'elle rende suffisamment justice à ce lieu,
en le qualifiant de Village assez conside
rable. Ne seroit- ce point à l'imitation de
ce Bourguignon , qui n'ayant jamais été à
Avallon , prenoit cette Ville pour une
Bicoque , tandis qu'il y a bien des Villes
Episcopales en France qui n'en approchent pas Je ne fais cette remarque en
passant , que parce que c'est dans un Livre imprimé dans le siecle présent , que la Ville d'Avallon a été ainsi maltraitée.
Le mot de Bicoque , étoit appliqué fort
injurieusement.
Comme c'est ce Neuilly Soissonnois
qui a donné occasion à la Lettre qu'on
vous a écrite , je croi qu'il n'y a pas de mal de commencer par le venger et d'en
tracer d'abord une legere idée. Ce Neuilly
est situé dans un fond qui est cependant
C v
ly
assez
468 MERCURE DE FRANCE
1
3.
+
assez découvert , sur tout du côté du
Couchant , et dont la vûë se termine vers
le Midy,à un petit Côteau , au haut duquel est l'ancienne Eglise de l'Hôpital. II
est composé de deux Paroisses ; sçavoir ,
Saint Front , qui est une Eglise dont la
partie Orientale est d'une structure du
treiziéme siecle ou un peu plus , le reste
étant plus nouveau et d'Architecture
seulement erriciastique. Elle est renfermée dans le Château et elle s'y trou
ve seule avec un ou deux bâtimens.
Ce Château est dans le goût de ces Forteresses qu'on bâtissoit il y a six ou sept
cens ans. Il est de forme ronde , environné de Fossez pleins d'eau et flanqué
de plusieurs grosses Tours à cinquante
l'une de l'autre. La seconde Paroisse pas
est S. Kemy, Eglise bâtie dans le Fauxbourg du côté du Septentrion , mais d'une antiquité au moins égale à ce qu'il y
a de plus ancien dans celle de S. Front.
Cette derniere Paroisse comprend dans
son territoire la partie Septentrionale de
la Ville. Les rues de ce lieu sont larges ,
propres , bien pavées , les maisons assezbien rangées et peuplées de toute sorte
de Marchands et d'Artisans. le Château
qui est dans le plus bas de la Ville , est Fenfermé entierement dans les murs qui
la
MARS. 469 1732. .
1
la ferment وet. ces murs sont encore passablement bons et élevez , à cause de la
commodité du grais qui n'est pas rare en
ces quartiers- là . Voilà d'abord ce que j'avois à dire touchant ce Neuilly, pour prouver que ce n'est pas un Village. Aussi
est-il qualifié de Ville dans le Dictionnaire Universel de la France , qui y compte
1792. Habitans.
Les Ecclesiastiques de S. Front m'apprirent lorsque j'y passai, que c'est le premier Evêque de Perigueux , qu'ils regardent comme leur Patron. On y débite
que ce Saint est l'Apôtre de Neuilly , éga
lement comme de Perigueux. Je ne sçai
même si l'on ne met pas Neüilly en premier lieu , comme si ce Saint fût venu
y annoncer la Foy avant que d'aller à
Perigueux. On avoit dit la même chose
à M. l'Abbé Chastelain , Chanoine de l'Eglise de Paris , lorsqu'il y passa l'an 1682.-
et ce Sçavant, sans approfondir alors cette
matiere , déclara assez ce qu'il en pensoit,
en marquant que ce Saint pouvoit n'être
venu à Neuilly que par quelqu'une de ses
Reliques. Le 25. Octobre jour du culte
de l'Apôtre du Périgord , étant la Fête
de Neuilly , cela confirme encore les
Habitans dans leur opinion ; mais il y a
plus , c'est que du côté Méridional de
C vj l'E-
470 MERCURE DE FRANCE
l'Eglise on montre un vitrage où l'on
apperçoit en peinture quelques traits de
la L gende de l'Evêque de Perigueux , le
reste ayant été détruit par l'injure des
tenips. J'y vis en effet la représentation
du Miracle de la Phiole , qu'on dit être
descendue du Ciel pendant que ce Saint
celebroit la Messe ; mais par malheur ce
Vitrage n'a tout au plus que deux cens
ans. On m'assura que cette Phiole étoit
autrefois conservée à Neuilly , et qu'elle
a été perduë ou cassée ; desorte que tout
ce qu'on y conserve aujourd'hui de ce
Saint consiste dans un article des doigts
à quoi on ajoûta qu'outre la Fête du 25.
Octobre,il y en a encore une autre qu'on
appelle la Tranflation , laquelle se celebre le second Dimanche d'après Pâques.
Le nom de S. Front ayant été fameux
dans ce Pays- là , il n'est pas étonnant :
qu'on l'ait donné au Baptême à plusieurs
Enfans. On le trouve aussi dans les Registres Baptistaires de la Paroisse du Fauxbourg de Cône sur Loire , par la raison
que je vais rapporter.
Avant que de passer par Nülly , je
sçavois que dans le Diocèse d'Auxerre il
y a une très-ancienne Eglise sous l'invocation d'un S. Front. Son Edifice est presqu'entierement du onziéme siecle ; le Peuple
MARS. 1732. 471
ple de la Ville de Cône app lie communément cette Eglise du nom de S. Aignan,
et c'est l'erection d'un Prieuré dans la
même Eglise, qui a fait ce changement de'
dénomination. J'avois vû le Manuscrit
de cette Eglise , qui contient l'Office du
S. Patron. Il a deux cens ans ou environ
d'antiquité et il est ainsi désigné : En ce
Cayer est comprins la Legende et l'Office de
Chant de Monsieur S Front , dont les Reliques de tout son digne Corps sont cyens ,
hors la haute partie de son Chef qui est en
Perigord , dont il fut premier Evêque envoyé de Rome par Monsieur S. Pierre l'Apore , premier Pape de Rome , et avec ledit
S. Front , ung Prêtre son Disciple nommé
Georges , lesquels cheminant l'espace de trois
jours , Georges déceda et fut ensepulturé par
ledit S. Front, lequel dolent s'en retourna ,
&c. Il est inutile de dire le reste , ni de
marquer que l'Office qui suit contient la
Legende rapportée dans le Mercure de ³
Juillet dernier , pages 1670. 71. et 72. et
qu'elle est rédigée dans un style qui ressent tout à- fait la barbarie des anciens
Perigourdins. Ceci suffit pour faire voir
que les Villes de Cône et de Neuilly ont
fait venir du Perigord l'Office de saint
Front, croyant que leur Saint étoit ce
prétendu Disciple de J. C. Mais on ne
-
peut
472 MERCURE DE FRANCE
peut prouver que cette créance soit plus
ancienne que de deux ou trois siecles dans
ces deux Villes , et quand même elle seroit plus ancienne , elle n'en seroit pas
pour cela plus veritable ; c'est pourquoi
j'espere qu'en démontrant qu'à Cône on
a été dans l'erreur lorsqu'on a crû que
le S. Front , ancien Patron de l'Eglise du
Fauxbourg , est l'Evêque de Perigueux, je
pourrai inspirer quelque doute sur le
même article aux Habitans de Neuilly ,
qui sont bien plus éloignez de la Ville
de Perigueux , que ne le sont les Habi
tans de Cône.
Il est constant que l'on conserve à Cô
ne , dans l'Eglise en question , presque
tous les Ossemens qui composent un
corps humain , et qu'ils y sont regardez
comme formant le Corps d'un S. Front,
suivant l'Inscription du Livre dont je
viens de parler. Je parle sur ce ton pour
avoir vû ces saintes Reliques et pour être
assuré qu'en l'an 1622. François de Donadieu Evêque d'Auxerre , les visita
dans leur ancienne Châsse , et les appronva; je suis même certain qu'il y a quel
ques portions de la tête. Or c'est une
chose très- clairement prouvée dans l'Histoire des Evêques de Perigueux , publiée
par Jean du Puy en 1629. que le Corps
.
entier
MARS. 1732. 473
*
entier et le Chef de S. Front , premier
Evêque de Perigueux , furent conservez
à Perigueux même jusqu'à-ce que les
Calvinistes ayant porté la Châsse à un
Château voisin de la Dordogne , les jetterent dans la Riviere l'an 1575. Done
le Corps presque entier , conservé à Cô
ne , n'est nullement celui de S. Front de
Perigueux. Je suis persuadé par l'ardeur
que les Perigourdins témoignent et qu'ils
ont toujours témoignée depuis les siecles
d'ignorance à perpetuer dans la pureté
de son Original la prétendue Vie de
S. Front , qu'à plus forte raison ils ont
toûjours dû montrer un zele bien plus
ardent pour ne pas souffrir qu'on fit des
distractions si notables du Corps de
leur S.Apôtre, et qu'on emportât ailleurs
la partie inferieure de la tête avec les
dents , le femur , le tibia , les os ischion
illion , les vertebres , les côtes , les phalanges, rotules de genou , calcaneum , &c.
و
Puis donc qu'on est encore en état de
montrer tous ces Ossemens à Cône , et
que M. l'Evêque d'Auxerre déclara en
1622. que l'étoffe qui les renferme contenoit cette Inscription , De sancto FronVoyez le second Tome de son Livre, intitulé
l'Etat de l'Eglise du Perigord , aux pages 91. 139%
151. et 203. suivant l'Edition de l'an 1716.
tone
474 MERCURE DE FRANCE
tone , c'est une marque certaine que les
deux Corps sont differens ; à moins qu'on
ne dise que quelqu'un auroit pris en 1575
dans la Riviere de Dordogne les Ossemens de S. Front , et les auroit portez à
Cône. Mais c'est ce qui ne peut être ;
premierement, parce qu'il est impossible.
de réunir en un seul endroit d'une eau
courante tant d'Ossemens, même très- pe
tits , et que d'ailleurs il seroit bien difficile de les prendre secretement ; secondement , parce que l'étoffe qui enveloppe
les Ossemens de S Front de Cône est
plus ancienne que les guerres des Calvinistes ; il y en a même qui est d'un travail de cinq ou six cens ans. Outre cela,
la Tradition touchant la presence du,
Corps de S. Front à Cône, est bien anterieure aux guerres des Calvinistes , ce
qui se prouve par le titre qui se lit à la
tête de son ancien Office , dont j'ai rap "
porté cy-dessus le commencement.
Etant donc suffisamment prouvé qu'à
Cône sur Loire , on a été dans l'illusion
depuis quelques siecles , en prenant les
Reliques qu'on y possede pour celles de
S. Front de Perigueux , et en chantant en
son honneur un Office entierement tiré
de la Legende fabuleuse du Périgord et
le chantant le 25. Octobre, jour auquel
on
MAR S. 1732. 475
on honore à Perigueux l'Apôtre de la
Ville ; c'est un exemple qui doit faire
beaucoup appréhender qu'il n'en soit demême de la Tradition de Neuilly , où
l'on prend pareillement l'Evêque de Perigueux pour Patron , comme s'il n'avoit
jamais existé qu'un S. Front , et que tout
dût retourner à l'augmentation du culte
de celui de Perigord.
Je suis en état d'en indiquer un autre
aux Habitans de Neuilly ; mais je prévois
qu'étant accoutumez à entendre raconter
par des Prédicateurs trop crédulés , toutes les fictions de la Legende si judicieu
sement rejettée de nos jours , ils au
ront de la peine à revenir de leurs
préjugez. Souvent le desir d'avoir un
Panégyrique propre pour un S. Patron ,
et d'en chanter un Office plenier , fait
qu'on donne , tête baissée , dans quantité
de fables qui fournissent une ample matiere aux Orateurs et aux Poëtes. J'avoie
qu'il n'est pas impossible qu'on ait eu à
Neully quelques Reliques d'un S. Front ,
mais il est plus vrai- semblable qu'on l'au
ra obtenue de l'Eglise de son nom à Cô
ne , que de celle de Perigueux. Quelques.
Connoisseurs en anciennes Forteresses
croyent que le Château de Cône et celui
de Neuilly, sont du même temps , com- me
476 MERCURE DE FRANCE
me étant également construits en forme
ronde dans un lieu aquatique , et flanquez de plusieurs Tours rondes ; de sorte
qu'ils nous fournissent par là matiere à
conjecturer qu'un certain Hugues , Seigneur dans le Pays du Maine , qui se rendit maître du Château de Cône au XII.
siecle , pourroit bien avoir aussi possedé
celui de Neuilly et avoir tiré de l'Eglise
de Cône de quoi faire un présent à celle
de cet autre Château. On sçait que les
anciens Seigneurs aimoient à enrichir
leurs Terres de ces précieux restes , qu'ils
regardoient , avec raison , comme des
trésors inestimables. Jean , Moine de Marmoutier , Auteur contemporain , parle
de ce Hugues le Manceau , et l'appelle
HugoCenomannicus. Comme donc il avoit
des Terres dans le Maine, et qu'il y a eu un
S. Front Solitaire en ces Pays-là , il semble qu'on pourroit avoir des vûës sur ce
Saint ; ou bien , s'il est faux que ce soit
dans le Diocèse du Mans que soit mort
un S. Hermite du nom de Front , et qu'il
soit decedé plutôt proche Cône sur Loire,
comme Nithard le laisse à penser en appellant ce lieu Sanctus- Fludnaldus , dès le
neuvième siècle , il résultera de- là que
c'est le transport d'une partie de ses ReLiques fait au Diocèse du Mans , qui y
aura
MARS. 17328 477 Y
aura établi son culte , et qui aura fait
croire qu'il y avoit vécu en Solitaire comme tant d'autres.
Quoiqu'il en soit , la Tradition étoit
autrefois à Orleans , que ses Reliques y
avoient passé, et on en celebroit encore
la memoire il n'y a pas plus de cent ans
dans l'Eglise de S. Benoît du Retour , où
il étoit représenté en habit de Religieux.
Ce que Symphorien Guyon , dans son
Histoire d'Orleans, (a) et Corvaisier, dans
celle des Evêques du Mans , (b) écrivent
sur un S. Gaud et un S. Frond , son Compagnon , qui au sortir du Monastere de
S. Memin proche Orleans , embrasserent
la vie Eremitique , est très - probable ,
mais leurs noms ne sont ni Gallus ni
Fronto. L'un avoit nom Godoaldus , -èt
l'autre Fludualdus. Le culte du premier
appellé Gaud , a éclaté à Yevre , sur les
confins des Diocèses d'Orleans et de Sens,
et il est marqué dans tous les anciens Calendriers et Martyrologes de Sens au 6.
Juin sous le nom de Godoaldus Confessor.
Celui du second a été celebre à Cône
plus qu'il n'est aujourd'hui ; on y voit
par d'anciens Manuscrits en Langue vulgaire , que son nom étoit écrit , non pas
Front , mais Frond, ce qui dénote un ori-
(a) Page 466. (b) Page 140
gine
478 MERCURE DE FRANCE
gine venant de Fludualdus , dont la premiere syllabe souffroit dans notre Langue le même changement qu'on a fait
ailleurs de Flocellus en Froncean.
Les deux Ecrivains que je viens de
nommer , quoique vivans avant que la
Critique fut au point qu'elle est de nos
jours , n'ont pas laissé de blâmer ceux
qui prenoient ce S. Frond Solitaire pour
l'Evêque de Perigueux , et ils ont soutenu qu'ils étoient fort differens. Guyon
assure que le Solitaire vivoit au sixième
siecle. Corvaisier ne craint pas de dire que
le Voyage et les Avantures de S. Front de
Perigueux sont plus fabuleuses que vraisemblables , et il se plaint après M. du
Bosquet , de l'ignorance ou de la negligence
des anciens Ecrivains , qui sans faire distinction des temps , confondent en une seule
Vie toutes les diverses actions de ceux qui
portoient un semblable nom. Il auroit pú
ajoûter que de-là est venue la méprise
par laquelle ceux qui avoient intention
d'honorer S. Front le Solitaire ou simple
Confesseur , lui ont choisi le 25. Octobre jour de la Mort de S. Front , Evêque de Perigueux. C'est ce qui est arrivé,
non seulement à Cône sur Loire , mais
encore au Diocèse du Mans , où ce saint
Hermite est l'un des Patrons de la Ville
et
MARS. 1732. 479
et du voisinage de Dom- Front en basse
Normandie , qui en a pris le nom , au
lieu de celui que cette Ville portoit auparavant , lequel paroîtroit aujourd'hui
ridicule , au moins en Latin. Je sçai encore qu'au Diocèse d'Amiens , dans le
voisinage de Roye , il y a un Village appellé Dom-Front , où l'on voit un Chef
de bois doré , qui contient des Reliques ,
auxquelles il y avoit concours le 25. Octobre , et cependant le Saint n'est représenté que comme Prêtre , et non comme
Evêque. Que sçais - je si on n'est pas dans
la même erreur à Suzemont au Diocèse
de Toul , où un S. Front est pareillement
Patron , suivant le Pouillé du Pere Benoit ?
+ La question seroit à present de démê
ler dans la Vie de l'Evêque de Perigueux,
ce qui a été emprunté des Actions du
S. Solitaire , dont le nom vulgaire se
trouve aujourd'hui limé de maniere à n'être pas pas different pour la prononciation ;
car il se peut faire enrore qu'on ait appliqué à notre Fludualdus , des actions de
S. Fronton de Nitrie ou d'Egypte. Je ne
me flatte donc pas d'apprendre à notre
Curieux du Pays Soissonnois , de quoi
faire une longue Legende de son Saint.
Ce n'est pas là ce qu'il demande , mais
seu
480 MERCURE DE FRANCE
seulement qu'on lui donne quelque chose
de moins décrié que ce qu'on a debité de
S. Front de Perigueux. Je suis fâché de
lui laisser ignorer les actions de notre
S. Confesseur ; mais si le Saint a été véritablement Solitaire , il n'est pas surprenant que sa vie ait été inconnue , et que
ce ne soient que les Miracles d'après sa
mort qui l'ayent rendu celebre , sans que
les Fideles ayent fait grande attention au
jour de son décès. Je croirois que la Fête
de S. Frond de Cône auroit été autrefois celebrée au mois d'Avril , le jour que
les Martyrologes marquent S. Fronton de
Nitrie , et que c'est encore en memoire
de ce culte que l'usage a resté d'honorer
S. Frond à Neuilly , l'un des Dimanches
d'après Pâques. Mais je n'ose encore rien
prononcer d'assuré là-dessus.
Ce que je puis ajoûter à cette Lettre
pour vous marquer que j'ai fait usage des
Livres du Perigord que vous m'avez envoyez , est que plus je lis ces nouveaux
Auteurs Perigourdins , tel qu'est le Livre du Pere du Ray , Récolet , et la Dissertation de M. de la Serre , cy-devant
Superieur du Seminaire de Perigueux, imprimée en 1728. plus je suis surpris de
leur attachement scrupuleux à des Histoires qui furent rejettées comme fausses
des
MARS. 1732. 481
ès l'onziéme siecle , et dont ils ne trou
veront des deffenseurs que parmi ceux à
qui on apprend dès la jeunesse à faire des
especes d'Actes de Foi sur la Tradition
de la Mission de S. Front par S. Pierre.
N'est-ce pas en effet vouloir renfermer
cette créance dans les limites du Diocèse
de Perigueux , que d'exiger qu'on regarde l'Eglise Chrétienne de Perigueux comme la plus ancienne des Gaules , et qu'on
croye que les Perigourdins ont été les
premiers appellez à la Foy avant les Habitans de Marseille , deLyon, de Vienne
&c? C'est ce que signifie clairement cette
exclamation qui termine un abregé de la
Vie de S. Front , imprimé à Perigueux
L'an 1728. en forme de Meditation : Quel
sujet n'avons-nous point de louer Dien !
Quelle reconnoissance ne devons-nous point
à son adorable Providence , de nous avoir
appellé les premiers à la Foy , et de nous
avoir donné un des Disciples de son Fils
N. S. J. C. pour établir dans ce lieu une
des premieres Eglises Chrétiennes ! La critique peut bien former contre nous toutes les
objections qu'elle voudra ; mais elle ne sera
pas capable de nous faire, abandonner notre
Tradition. La gloire que nous avons d'avoir été les premiers appellez à la Religion
Chrétienne est trop grande pour ne la pas conserver
482 MERCURE DE FRANCE
conserver très- cherement , et il faut esperer
que notre Saint conservera par sa protec- "
tion auprès de Dieu , l'Eglise qu'il a formée avec tant de travaux. Quelle seroit notre
ingratitude , ô mon Dieu , si nous étions capables d'oublier la preference que vous nous
avez donnée surtant d'autres Provinces qui
paroissent plus considerables ! Mais quelle
seroit notre lâcheté , si nous abandonnions
une Tradition si honorable et reconnuë par
tous les Martyrologes anciens et nouveaux !
Il est fâcheux qu'on n'ait pas inspiré
il y a trente-cinq ans au Clergé de Paris
de pareilles résolutions pour empêcher
qu'on n'abandonnât l'opinion de l'Aréopagisme du premier Evêque de cette Ville.
Je doute fort que le sçavant Pere Sirmond , Jesuite , eût pû tenir son sérieux,
s'il avoit vû une matiere de cette nature
mise en style de Méditation sur l'article
de S. Denis de Paris , et en apostrophant
la divine Majesté et la souveraine Verité ,
lui citer les Martyrologes avec les Aréopagitiques d'Hilduin. Čar enfin ( n'en déplaise à l'Auteur Perigourdin ) il falloit
donc en parlant à celui qui connoît
tout, faire exception du plus ancien des
Martyrologes , qui est celui qu'on appelle de S. Jerôme , et n'y pas compren
dre les deux plus nouveaux, qui sont
و
celui
MARS. 1732 483
celui de l'illustre M. Chastelain , imprimé
en 1709. et celui de l'Eglise de Paris ,
publié en 1727. Outre que les deux
crochets marquez par M. Chastelain , pour
exclure du Texte du Martyrologe de Baronius , la Mission de S. Front par Saint
Pierre , signifient qu'il n'y ajoûtoit aucune créance , je vous ferai encore part
de cet Anecdote en finissant. Cet excellent Connoisseur avoit vû bien des milliers de Legendes de Saints , il en avoit
trouvé de fausses , de douteuses , de falsifiées ; mais il a écrit de sa propre main
à la marge d'un exemplaire du Martyrologe Romain au 25. Octobre, que les
Actes de S. Front , Evêque de Perigueux,
sont de tous ceux qu'il a jamais vûs
les plus mal-adroitement inventez , puisqu'on y met un Duc de Lorraine du
temps de Neron. S'il avoue dans son
premier Bimestre imprimé , que Bollandus croyoit S. Front du premier siecle; (a)
il ajoûte aussi- tôt que ce Jesuite n'avoit
pas encore démêlé les anciennes Traditions d'avec celle des moyens siecles.
comme ont excellemment fait depuis luí
Henschenius , Papebroc , Janning , et
Cardon , ses Associez ou ses Successeurs.
Ce sçavant Chanoine a' encore laissé par
(2) Au 2. Janvier , page 43.
D écrit
484 MERCURE DE FRANCE
écrit un trait tout singulier qui revient
à S. Front de Perigueux. C'est en parlant
de S. Fronton de Nitrie , qui mourut
sous l'Empereur Gratien, Il marque qu'un
Auteur appellé Lezana , en fait un Carme
ce que font aussi Coria et d'autres de cet
Ordre ; que l'un de ces Ecrivains assure
sérieusement que ce S. Fronton a été Disciple de S. Jean-Baptiste, et troisiéme General des Carmes ; et qu'après avoir bâti
la premierede toutes les Eglises de laVierge, il a été fait Evêque de Perigueux, puis
est allé demeurer au Desert de Nitrie , et
est mort âgé de cent trente et un an , l'an
de Notre-Seigneur 153. S'il y avoit des
Carmes à Perigueux , ils prendroient sans
doute part à ce petit trait d'Histoire, qui
paroît les affilier en quelque sorte au
•Clergé de ce Diocèse. Mais en voilà assez
sur cette matiere , et peut- être plus que le
Curieux de Soissons n'en demande. Je
suis , &c.
Ce 12. Decembre 1731 .
Fermer
Résumé : REPONSE à la Lettre écrite de Soissons, sur Saint Front, inserée dans le Mercure d'Avril 1731.
Le texte est une réponse à une lettre publiée dans le Mercure d'Avril 1731, visant à clarifier les informations concernant Saint Front et la ville de Neuilly-Saint-Front. L'auteur reconnaît les difficultés à distinguer la vérité parmi les légendes et les obscurités. Il corrige d'abord une erreur en affirmant que Neuilly-Saint-Front est une petite ville située à six lieues de Soissons, et non un village. Neuilly-Saint-Front est décrite comme une ville bien structurée avec deux paroisses : Saint Front et Saint Kemy. L'église Saint Front, dont la partie orientale date du treizième siècle, est située dans un château fortifié. La ville est habitée par des marchands et des artisans, et les habitants considèrent Saint Front comme leur patron et l'Apôtre de la ville, célébrant sa fête le 25 octobre. Le texte mentionne également une église dédiée à Saint Front à Cône-sur-Loire, où les reliques sont conservées depuis plusieurs siècles. L'auteur conteste l'idée que ces reliques appartiennent à Saint Front de Périgueux, en se basant sur des preuves historiques et des visites épiscopales. Il suggère que les reliques de Neuilly pourraient provenir de l'église de Cône, et non de Périgueux. L'auteur souligne les erreurs et les légendes entourant la figure de Saint Front, et invite les habitants de Neuilly à reconsiderer leurs croyances à la lumière des faits historiques. Le texte traite également de la confusion entre Saint Front, évêque de Périgueux, et Saint Frond, un ermite. Les deux saints ont des cultes distincts mais sont souvent confondus. Saint Front est célébré le 25 octobre, mais ses actions et miracles sont parfois attribués à Saint Frond. Les écrits de Symphorien Guyon et Corvaisier distinguent les deux saints, précisant que Saint Frond, également appelé Fludualdus, vivait au sixième siècle et n'était pas l'évêque de Périgueux. Le culte de Saint Frond est célébré à Cône-sur-Loire et dans d'autres régions comme le Diocèse du Mans et celui d'Amiens. Les auteurs anciens reconnaissent la distinction entre les deux saints, soulignant l'importance de la critique historique pour démêler les faits. Les auteurs perigourdins, malgré les critiques, restent attachés à la tradition locale selon laquelle Saint Front aurait été le premier évêque de Périgueux et un disciple de Saint Pierre. Cette tradition est défendue avec ferveur, même face aux objections historiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
24
p. 1501-1510
LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. A. C. D. U. au sujet du Marquis de Rosny, depuis Duc de Sully, &c. contenant quelques Remarques Historiques, &c.
Début :
Je n'ai pû, Monsieur, vous satisfaire plutôt sur les [...]
Mots clefs :
Marquis de Rosny, Duc de Sully, Diocèse, Maximilien de Bethune, Charge, Voyage, Pension
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. A. C. D. U. au sujet du Marquis de Rosny, depuis Duc de Sully, &c. contenant quelques Remarques Historiques, &c.
LETTRE de M. D. L. R. écrite
à M. A. C. D. V. au sujet du Marquis
de Rosny , depuis Duc de Sully , &c.
contenant quelques Remarques Histori
ques , &c.
E n'ai pû , Monsieur , vous satisfaire
Jplutôt sur les éclaircissemensque vous
me demandez par votre derniere Lettre ;
la matiere ma paru mériter attention , et
ce n'est qu'après avoir fait les recherches
convenables , que je me vois enfin en
état de répondre un peu pertinemment
aux questions que vous me faites.
Vous voulez d'abord sçavoir s'il est
vrai que Maximilien de Bethune , Marquis de Rosny, puis I. Duc de Sully , et
Principal Ministre sous le Regne de Henry le Grand , ait possedé l'Abbaye de
S.Taurin d'Evreux,par nomination Royale , ainsi qu'un homme de Lettres , fort
versé dans l'Histoire de votre Diocèse ,
vous l'a assuré. Vous ajoûtez qu'il n'a
pas
502 MERCURE DE FRANCE
pas pû vous en fournir la preuve , et qu'il
ne se trouve aucun vestige de ce fait sin
gulier , même dans les Archives de l'AbBaye en question. La singularité consiste
en ce que le Marquis de Rosny a été de
la Religion P. R.
Je répons , Monsieur , que ce fait a
toujours passé chez moi pour très- certain,
et qu'il se trouve ainsi écrit dans mes
Memoires , recueillis depuis bien des années ; mais comme il faut des preuves et
des preuves solides à quiconque veut ,
comme vous , écrire une Histoire digne
de la Posterité , je me suis mis en devoir
de vous fournir celle dont il s'agit ici.
C'est d'abord inutilement que je l'ai cherchée dans l'Histoire de la Maison de Be
thune , publiée par André du Chesne en
1639. dans laquelle il y a un très- long
Chapitre et un détail curieux de la vie du
Marquis de Rosny , qui vivoit encore en
ce temps- là ; même silence dans le Gallia Christiana de M" de Sainte Marthe
Article de l'Abbaye de S.. Taurin , où
un semblable fait auroit dû , sans doute,
n'être pas omis, et encore dans l'Histoire
Genealogique du P. Anselme..
Je ne me suis pas rebuté pour cela , et
j'ai bien fait car j'ai enfin trouvé ce que:
i cherchois en ouvrant , presque à l'aventure,,
JUILLET. 1732 1503
venture , le premier volume des Memoires de Sully , et cela dans un endroit où
l'ordre des temps et la matiere sembloient
ne pas permettre de l'y trouver. C'est
dans le Chapitre XLIX. intitulé Affaires
d'Etat , avec beaucoup de raison ; car on
y voit la Ville de Roüen réduite à l'obéissance du Roy , et toute la Normandie rendue enfin paisible par les soins du
Marquis de Rosny.
Après un succès si heureux , ce Seigneur partit de Roüen au mois de Mars
1594. pour se rendre auprès du Roy son
Maître , dont la Cour étoit à Paris , et il
vint coucher à Louviers , petite Ville sur
la Riviere d'Eure. Là il lui arriva une:
aventure des plus plaisantes , et qui semble être faite pour servir d'Episode propre à égayer le grand sérieux de cet endroit des Memoires. Je vais vous le narrer. Elle contient le dénoument de votre
premiere Question.
Boisrosé,Gentilhomme Normand, Gou
verneur de Fécamp , arriva fort tard dans
la même Hôtellerie pour y loger , il alloit à Paris pour faire ses remontrances
ausujet de son petit Gouvernement , qu'il
lui falloit abandonner , en execution du
Traité négocié par M. de Rosny ; on lui
dit qu'il y avoit dans cette Maison un
grandi
1504 MERCURE DE FRANCE
grand Train logé d'un Seigneur qui s'en
alloit à la Cour , lequel étoit fort en faveur auprès du Roy, sans en dire le nom;
et sans que Boisrosé , qui croyoit le Marquis de Rosny encore à Rouen , s'avisat
de le demander. Là- dessus il monte à la
chambre de M. de Rosny , qu'il n'avoit
jamais vû , lui fait la réverence , et lui
entame un discours plaintif sur l'injustice criante qu'on lui faisoit , le suppliant
de vouloir bien l'aider de son crédit auprès de S. M. A quoi le bon Seigneur ,
sans le connoître et sans lui demander
son nom , ayant répondu obligeamment,
Boisrosé enhardi , répliqua en ces termes.
» Monsieur , les principales de mes
>> plaintes sont contre un Seigneur qu'on
» nommeM. de Rosny, qu'au diable soit-
» il donné , tant il me fait de mal ; sans
»jamais l'avoir en rien offensé , auquel le
Roy ayant donné pouvoir de traiter
»pour la réduction en son obéïssance de
» toutes les Villes qui sont de la Ligue en
» Normandie , sous ombre qu'il est des
>> anciens amis de M. l'Amiral de Villars,
»il semble qu'il n'aye songé qu'à le con-
»tenter au préjudice de qui que ce puisse
Ȑtre , sans se soucier de plusieurs bons
»Serviteurs du Roy , au nombre desquels
»je suis, et m'appelle Boisrosé , Gouverneur
JUILLET. 1732 1509
neur de Fécamp ; voire n'a pas craint
»de s'adresser à M"de Montpensier * et
» de Biron , tant il abuse de son pouvoir
»et de la faveur qu'il croit avoir auprès
de son Maître ; mais pardieu il en pour
>> roit tant faire , mettant tant de gens au
» desespoir, qu'il se repentiroit , et quel-
>> qu'un aussi étourdi qu'il sçauroit être,
»lui en joüeroit d'une, si l'on ne craignoit
»d'offenser le Roy.
Vous jugez bien , Monsieur , que
le Marquis de Rosny pensa perdre sa gravité ordinaire , aussi ne répondit- il qu'en
riant ce que vous allez entendre.
»
>> Monsieur, je n'estime pas que ce M.de
» Rosny , dont vous me parlez , ait rien
fait que suivant le commandement de
>> son Maître ; car il a toûjours affectionné les bons François , et ne doute point
même que le Roy, à sa sollicitation ,
» n'ait pensé à vous donner si bonne ré-
>compense , que vous aurez sujet de con-
»tentement ; car vous jugez bien qu'il
»n'eût pas été raisonnable de manquer 3
conclure un Traité de si grande impor
>>
François de Bourbon , Duc de Montpensier;
Gouverneur de Normandie , &c. Charles de Gonsault , Duc de Biron , Pair et Maréchal de France,
qui avoit beaucoup contribué à réduire cette Pro- wince,
> tance
1505 MERCURE DE FRANCE
·
tance , que celui qu'a manié M. de Ros-
»ny, pour interêts de quelques Particu-
»liers , aussi ai -je appris qu'il a voulu
»commencer par lui-même et donner
»exemple aux autres en quittant l'Abbaye
»de S. Taurin d'Evreux , que le feu Roy
» lui avoit donnée , et m'assure qu'il ne
Vous aura point porté de préjudice sans penser à vous en récompen-
»ser ; de quoi je vous oserai quasi repondre , dautant que je le connois ;
»voire est tellement de mes amis , que je
»lui ferai faire en votre faveur tout ce
>> qui sera raisonnable ; et lorsque nous
»serons à la Cour , venez m'en parler , et
»je vous ferai paroître que je suis votre
»ami , et que je prise votre courage.
"
"
Notre homme , après avoir fait ses remercimens se retira fort satisfait de
l'heureuse rencontre. Il ne lui restoit plus
que de sçavoir le nom d'un Seigneur si
genereux pour recourir à lui en tems et
lieu ; il le demanda dès qu'il fut descendu
au premier qu'il rencontra ; c'étoit justement un des Pages de M. de Rosny,
qui parla selon la verité. Boisrosé en fut
si troublé et prit là - dessus une telle allarme , qu'il remonta soudain à cheval ,
s'en alla loger à une autre Hôtellerie et
partit dès la pointe du jour pour aller à
la
JUILLET 1732. 1507
la Cour faire lui - même ses plaintes au
Roy, &c.
Mais laissons- là le pauvre Boisrosé , et
tirons parti de son aventure. Il étoit nécessaire de vous la raconter , puisqu'elle
contient la preuve d'une verité que nous
cherchons à constater. C'est le Marquis
de Rosny lui- même qui la déclare , et qui
la donne pour preuve de son attachement au Bien Public , de son désinteressement, et și vous voulez aussi pour motif de consolation à un homme qui étoit
dans des sentimens fort opposez.
Voilà donc Maximilien de Bethune
Abbé de S. Taurin d'Evreux , par la nomination du Roi Henry III. On ne peut
guéres que conjecturer le tems auquel il
en fut pourvû , et celui de sa démission ,
en conciliant différentes dates ; mais où
cette recherche nous meneroit- elle ? J'aime mieux vous apprendre ce que tout
habitant que vous êtes du Diocèse d'Evreux , et voisin de la Ville , vous n'avez
pû sçavoir , dites-vous , des Religieux
mêmes , je veux , dis-je , vous confirmer
le fait dont il s'agit ici , par , par les propres
Regitres de S. Taurin. Voici le petit Extrait qu'un sçavant Religieux du même
Ordre et d'une autre Abbaye , beaucoup
plus expert que ceux d'Evreux , vient
de
1508 MERCURE DE FRANCE
de m'envoyer, tiré , dit- il, des Registres
Journaux de cette Maison.
>> Maximilien de Bethune , Marquis de
»Rosny , et depuis Duc de Sully , a été
» Abbé de S. Taurin la donation de par
» Henry III. Il eut pour Successeur
» Guillaume de Pericard , Doyen de l'E-
» glise de Rouen , qui permuta ensuite
» cette Abbaye pour l'Evêché d'E-
» vreux , avec le Cardinal du Perron en
1604.
*
Vous ne me demanderez plus rien sans
doute là- dessus , après ce surcroît de preuve , et vous pourrez par- là rétablir la verité de l'Histoire , quand il en sera tems.
Vous rétablirez aussi ce qui n'est pas
éxact dans Mrs de Sainte Marthe , et dans
l'Histoire d'Evreux de M. le Brasseur , à
l'égard de quelques autres Abbez de Saint
Taurin , qui ont précedé le Marquis de
* Leterme de permuter n'est pas convenable
et paroit unpeu aventuré dans les Registres. Il ess toujours certain que Guillaume de Pericard n'auroit
jamais été Evêque d'Evreux sans la faveur de
M. de Rosny , qui avoit fait donner cet Evêché à
M. du Perron, comme il est marqué dans le 1 . vol.
de ses Mémoires , chap. 39. et qui sans doute avoit
eu part à ce qui se passa ensuite entre ces deux
Prélats , par rapport au changement en question. Il
fallut , sans doute , de nouvelles Provisions pour M. duPerron, devenu Abbé de S. Taurin.
¡Rosny
།
JUILLET . 1732. 1509
Rosny, ou qui lui ont succedé dans cette
Dignité.
Je m'apperçois, au reste,que ma réponse
à vos autres questions ne sçauroit entrer
dans cette Lettre , déja assez allongée.
Mais je ne veux pas la finir sans prévenir
la demande que vous êtes en droit de me
faire sur la suite de l'aventure de Boisrosé, et sur le succès de son Voyage à la
Cour. Le trouble , comme je l'ai dit , lui
donna des aîles ; il arriva un jour plutôt
que M. de Rosny, qui s'arrêta à Rosny
et à Mante , où il coucha. Ainsi ce petit
Gouverneur , petit génie , et on peut dire
encore,tant soit peu malhonnête homme
croyant le premier Miniftre très offense
de ses discours , et le considérant dès- lors
comme son plus cruel ennemi , eût tout
le tems de parler au Roi , et de déclamer
tant qu'il voulut contre lui , en donnant
-un tourNormand à la rencontre de Louviers. Mais qu'en arriva-t-il ? le voici.
Le Marquis de Rosny arrivé à la Cour
eûtd'abord un long entretien avec le Roi
sur sa Négociation de Normandie , » sans
oublier , disent les * Auteurs des Mé
Le Marquis de Rosny n'a pas écrit lui-même ses Mémoires. C'est l'ouvrage de quatre de ses Secretaires , lesquels dans la Narration addressent la
parole à leur Maître.
C » moires ,
1510 MERCURE
DE FRANCE
» moires , quasi une seule particularité ,
» car le Roi les voulut toutes sçavoir
» dont il y eut bien à rire lorsque vous
» lui contâtes ce qui s'étoit passé entre
» vous et le sieur de Boisrosé ; surquoi
» S. M. vous dit qu'il lui étoit venu faire
» de grandes plaintes de vous , et le prier
» de le vouloir pourvoir sans le renvoyer
» à vous , dautant qu'il sçavoit bien que
» vous étiez son ennemi , à cause de quel-
» ques propos qu'il vous avoit tenus sans
»vous connoître , et partant le Roi vous
» pria de l'envoyer querir , &c.
Ce que M. de Rosny éxecuta dès le
lendemain. Il promit à Boisrosé , & lui
assûra deux mille écus de récompense ,
une pension de 1200. liv. et une Place de
Capitaine en pied. Bien plus , ce génereux
Ministre le retint depuis à sa suite , et le
fit enfin son Lieutenant en l'Artillerie au
Département de Normandie , dès que
Roi lui eût donné la Charge de GrandMaître. Voilà quelle fût la fin et le succès de l'aventure de Louviers. Je vous
promets incessamment la réponse à vos
autres Questions , et je suis , Monsieur
Bic.
AParis , le 29 Février 1732
à M. A. C. D. V. au sujet du Marquis
de Rosny , depuis Duc de Sully , &c.
contenant quelques Remarques Histori
ques , &c.
E n'ai pû , Monsieur , vous satisfaire
Jplutôt sur les éclaircissemensque vous
me demandez par votre derniere Lettre ;
la matiere ma paru mériter attention , et
ce n'est qu'après avoir fait les recherches
convenables , que je me vois enfin en
état de répondre un peu pertinemment
aux questions que vous me faites.
Vous voulez d'abord sçavoir s'il est
vrai que Maximilien de Bethune , Marquis de Rosny, puis I. Duc de Sully , et
Principal Ministre sous le Regne de Henry le Grand , ait possedé l'Abbaye de
S.Taurin d'Evreux,par nomination Royale , ainsi qu'un homme de Lettres , fort
versé dans l'Histoire de votre Diocèse ,
vous l'a assuré. Vous ajoûtez qu'il n'a
pas
502 MERCURE DE FRANCE
pas pû vous en fournir la preuve , et qu'il
ne se trouve aucun vestige de ce fait sin
gulier , même dans les Archives de l'AbBaye en question. La singularité consiste
en ce que le Marquis de Rosny a été de
la Religion P. R.
Je répons , Monsieur , que ce fait a
toujours passé chez moi pour très- certain,
et qu'il se trouve ainsi écrit dans mes
Memoires , recueillis depuis bien des années ; mais comme il faut des preuves et
des preuves solides à quiconque veut ,
comme vous , écrire une Histoire digne
de la Posterité , je me suis mis en devoir
de vous fournir celle dont il s'agit ici.
C'est d'abord inutilement que je l'ai cherchée dans l'Histoire de la Maison de Be
thune , publiée par André du Chesne en
1639. dans laquelle il y a un très- long
Chapitre et un détail curieux de la vie du
Marquis de Rosny , qui vivoit encore en
ce temps- là ; même silence dans le Gallia Christiana de M" de Sainte Marthe
Article de l'Abbaye de S.. Taurin , où
un semblable fait auroit dû , sans doute,
n'être pas omis, et encore dans l'Histoire
Genealogique du P. Anselme..
Je ne me suis pas rebuté pour cela , et
j'ai bien fait car j'ai enfin trouvé ce que:
i cherchois en ouvrant , presque à l'aventure,,
JUILLET. 1732 1503
venture , le premier volume des Memoires de Sully , et cela dans un endroit où
l'ordre des temps et la matiere sembloient
ne pas permettre de l'y trouver. C'est
dans le Chapitre XLIX. intitulé Affaires
d'Etat , avec beaucoup de raison ; car on
y voit la Ville de Roüen réduite à l'obéissance du Roy , et toute la Normandie rendue enfin paisible par les soins du
Marquis de Rosny.
Après un succès si heureux , ce Seigneur partit de Roüen au mois de Mars
1594. pour se rendre auprès du Roy son
Maître , dont la Cour étoit à Paris , et il
vint coucher à Louviers , petite Ville sur
la Riviere d'Eure. Là il lui arriva une:
aventure des plus plaisantes , et qui semble être faite pour servir d'Episode propre à égayer le grand sérieux de cet endroit des Memoires. Je vais vous le narrer. Elle contient le dénoument de votre
premiere Question.
Boisrosé,Gentilhomme Normand, Gou
verneur de Fécamp , arriva fort tard dans
la même Hôtellerie pour y loger , il alloit à Paris pour faire ses remontrances
ausujet de son petit Gouvernement , qu'il
lui falloit abandonner , en execution du
Traité négocié par M. de Rosny ; on lui
dit qu'il y avoit dans cette Maison un
grandi
1504 MERCURE DE FRANCE
grand Train logé d'un Seigneur qui s'en
alloit à la Cour , lequel étoit fort en faveur auprès du Roy, sans en dire le nom;
et sans que Boisrosé , qui croyoit le Marquis de Rosny encore à Rouen , s'avisat
de le demander. Là- dessus il monte à la
chambre de M. de Rosny , qu'il n'avoit
jamais vû , lui fait la réverence , et lui
entame un discours plaintif sur l'injustice criante qu'on lui faisoit , le suppliant
de vouloir bien l'aider de son crédit auprès de S. M. A quoi le bon Seigneur ,
sans le connoître et sans lui demander
son nom , ayant répondu obligeamment,
Boisrosé enhardi , répliqua en ces termes.
» Monsieur , les principales de mes
>> plaintes sont contre un Seigneur qu'on
» nommeM. de Rosny, qu'au diable soit-
» il donné , tant il me fait de mal ; sans
»jamais l'avoir en rien offensé , auquel le
Roy ayant donné pouvoir de traiter
»pour la réduction en son obéïssance de
» toutes les Villes qui sont de la Ligue en
» Normandie , sous ombre qu'il est des
>> anciens amis de M. l'Amiral de Villars,
»il semble qu'il n'aye songé qu'à le con-
»tenter au préjudice de qui que ce puisse
Ȑtre , sans se soucier de plusieurs bons
»Serviteurs du Roy , au nombre desquels
»je suis, et m'appelle Boisrosé , Gouverneur
JUILLET. 1732 1509
neur de Fécamp ; voire n'a pas craint
»de s'adresser à M"de Montpensier * et
» de Biron , tant il abuse de son pouvoir
»et de la faveur qu'il croit avoir auprès
de son Maître ; mais pardieu il en pour
>> roit tant faire , mettant tant de gens au
» desespoir, qu'il se repentiroit , et quel-
>> qu'un aussi étourdi qu'il sçauroit être,
»lui en joüeroit d'une, si l'on ne craignoit
»d'offenser le Roy.
Vous jugez bien , Monsieur , que
le Marquis de Rosny pensa perdre sa gravité ordinaire , aussi ne répondit- il qu'en
riant ce que vous allez entendre.
»
>> Monsieur, je n'estime pas que ce M.de
» Rosny , dont vous me parlez , ait rien
fait que suivant le commandement de
>> son Maître ; car il a toûjours affectionné les bons François , et ne doute point
même que le Roy, à sa sollicitation ,
» n'ait pensé à vous donner si bonne ré-
>compense , que vous aurez sujet de con-
»tentement ; car vous jugez bien qu'il
»n'eût pas été raisonnable de manquer 3
conclure un Traité de si grande impor
>>
François de Bourbon , Duc de Montpensier;
Gouverneur de Normandie , &c. Charles de Gonsault , Duc de Biron , Pair et Maréchal de France,
qui avoit beaucoup contribué à réduire cette Pro- wince,
> tance
1505 MERCURE DE FRANCE
·
tance , que celui qu'a manié M. de Ros-
»ny, pour interêts de quelques Particu-
»liers , aussi ai -je appris qu'il a voulu
»commencer par lui-même et donner
»exemple aux autres en quittant l'Abbaye
»de S. Taurin d'Evreux , que le feu Roy
» lui avoit donnée , et m'assure qu'il ne
Vous aura point porté de préjudice sans penser à vous en récompen-
»ser ; de quoi je vous oserai quasi repondre , dautant que je le connois ;
»voire est tellement de mes amis , que je
»lui ferai faire en votre faveur tout ce
>> qui sera raisonnable ; et lorsque nous
»serons à la Cour , venez m'en parler , et
»je vous ferai paroître que je suis votre
»ami , et que je prise votre courage.
"
"
Notre homme , après avoir fait ses remercimens se retira fort satisfait de
l'heureuse rencontre. Il ne lui restoit plus
que de sçavoir le nom d'un Seigneur si
genereux pour recourir à lui en tems et
lieu ; il le demanda dès qu'il fut descendu
au premier qu'il rencontra ; c'étoit justement un des Pages de M. de Rosny,
qui parla selon la verité. Boisrosé en fut
si troublé et prit là - dessus une telle allarme , qu'il remonta soudain à cheval ,
s'en alla loger à une autre Hôtellerie et
partit dès la pointe du jour pour aller à
la
JUILLET 1732. 1507
la Cour faire lui - même ses plaintes au
Roy, &c.
Mais laissons- là le pauvre Boisrosé , et
tirons parti de son aventure. Il étoit nécessaire de vous la raconter , puisqu'elle
contient la preuve d'une verité que nous
cherchons à constater. C'est le Marquis
de Rosny lui- même qui la déclare , et qui
la donne pour preuve de son attachement au Bien Public , de son désinteressement, et și vous voulez aussi pour motif de consolation à un homme qui étoit
dans des sentimens fort opposez.
Voilà donc Maximilien de Bethune
Abbé de S. Taurin d'Evreux , par la nomination du Roi Henry III. On ne peut
guéres que conjecturer le tems auquel il
en fut pourvû , et celui de sa démission ,
en conciliant différentes dates ; mais où
cette recherche nous meneroit- elle ? J'aime mieux vous apprendre ce que tout
habitant que vous êtes du Diocèse d'Evreux , et voisin de la Ville , vous n'avez
pû sçavoir , dites-vous , des Religieux
mêmes , je veux , dis-je , vous confirmer
le fait dont il s'agit ici , par , par les propres
Regitres de S. Taurin. Voici le petit Extrait qu'un sçavant Religieux du même
Ordre et d'une autre Abbaye , beaucoup
plus expert que ceux d'Evreux , vient
de
1508 MERCURE DE FRANCE
de m'envoyer, tiré , dit- il, des Registres
Journaux de cette Maison.
>> Maximilien de Bethune , Marquis de
»Rosny , et depuis Duc de Sully , a été
» Abbé de S. Taurin la donation de par
» Henry III. Il eut pour Successeur
» Guillaume de Pericard , Doyen de l'E-
» glise de Rouen , qui permuta ensuite
» cette Abbaye pour l'Evêché d'E-
» vreux , avec le Cardinal du Perron en
1604.
*
Vous ne me demanderez plus rien sans
doute là- dessus , après ce surcroît de preuve , et vous pourrez par- là rétablir la verité de l'Histoire , quand il en sera tems.
Vous rétablirez aussi ce qui n'est pas
éxact dans Mrs de Sainte Marthe , et dans
l'Histoire d'Evreux de M. le Brasseur , à
l'égard de quelques autres Abbez de Saint
Taurin , qui ont précedé le Marquis de
* Leterme de permuter n'est pas convenable
et paroit unpeu aventuré dans les Registres. Il ess toujours certain que Guillaume de Pericard n'auroit
jamais été Evêque d'Evreux sans la faveur de
M. de Rosny , qui avoit fait donner cet Evêché à
M. du Perron, comme il est marqué dans le 1 . vol.
de ses Mémoires , chap. 39. et qui sans doute avoit
eu part à ce qui se passa ensuite entre ces deux
Prélats , par rapport au changement en question. Il
fallut , sans doute , de nouvelles Provisions pour M. duPerron, devenu Abbé de S. Taurin.
¡Rosny
།
JUILLET . 1732. 1509
Rosny, ou qui lui ont succedé dans cette
Dignité.
Je m'apperçois, au reste,que ma réponse
à vos autres questions ne sçauroit entrer
dans cette Lettre , déja assez allongée.
Mais je ne veux pas la finir sans prévenir
la demande que vous êtes en droit de me
faire sur la suite de l'aventure de Boisrosé, et sur le succès de son Voyage à la
Cour. Le trouble , comme je l'ai dit , lui
donna des aîles ; il arriva un jour plutôt
que M. de Rosny, qui s'arrêta à Rosny
et à Mante , où il coucha. Ainsi ce petit
Gouverneur , petit génie , et on peut dire
encore,tant soit peu malhonnête homme
croyant le premier Miniftre très offense
de ses discours , et le considérant dès- lors
comme son plus cruel ennemi , eût tout
le tems de parler au Roi , et de déclamer
tant qu'il voulut contre lui , en donnant
-un tourNormand à la rencontre de Louviers. Mais qu'en arriva-t-il ? le voici.
Le Marquis de Rosny arrivé à la Cour
eûtd'abord un long entretien avec le Roi
sur sa Négociation de Normandie , » sans
oublier , disent les * Auteurs des Mé
Le Marquis de Rosny n'a pas écrit lui-même ses Mémoires. C'est l'ouvrage de quatre de ses Secretaires , lesquels dans la Narration addressent la
parole à leur Maître.
C » moires ,
1510 MERCURE
DE FRANCE
» moires , quasi une seule particularité ,
» car le Roi les voulut toutes sçavoir
» dont il y eut bien à rire lorsque vous
» lui contâtes ce qui s'étoit passé entre
» vous et le sieur de Boisrosé ; surquoi
» S. M. vous dit qu'il lui étoit venu faire
» de grandes plaintes de vous , et le prier
» de le vouloir pourvoir sans le renvoyer
» à vous , dautant qu'il sçavoit bien que
» vous étiez son ennemi , à cause de quel-
» ques propos qu'il vous avoit tenus sans
»vous connoître , et partant le Roi vous
» pria de l'envoyer querir , &c.
Ce que M. de Rosny éxecuta dès le
lendemain. Il promit à Boisrosé , & lui
assûra deux mille écus de récompense ,
une pension de 1200. liv. et une Place de
Capitaine en pied. Bien plus , ce génereux
Ministre le retint depuis à sa suite , et le
fit enfin son Lieutenant en l'Artillerie au
Département de Normandie , dès que
Roi lui eût donné la Charge de GrandMaître. Voilà quelle fût la fin et le succès de l'aventure de Louviers. Je vous
promets incessamment la réponse à vos
autres Questions , et je suis , Monsieur
Bic.
AParis , le 29 Février 1732
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Résumé : LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. A. C. D. U. au sujet du Marquis de Rosny, depuis Duc de Sully, &c. contenant quelques Remarques Historiques, &c.
La lettre de M. D. L. R. à M. A. C. D. V. aborde la possession de l'Abbaye de Saint-Taurin d'Évreux par Maximilien de Béthune, Marquis de Rosny et Duc de Sully. L'auteur répond à une demande d'éclaircissements sur ce sujet et confirme que Rosny a effectivement possédé cette abbaye par nomination royale sous Henri III. Bien que les archives de l'abbaye et certaines sources historiques ne mentionnent pas ce fait, l'auteur trouve la preuve dans les Mémoires de Sully. Il relate une anecdote où Boisrosé, gouverneur de Fécamp, rencontre Rosny à Louviers et se plaint de lui sans le reconnaître. Rosny, amusé, lui assure qu'il interviendra en sa faveur auprès du roi. L'auteur confirme ensuite la possession de l'abbaye par Rosny grâce à des registres et des témoignages religieux. Il mentionne également la suite de l'aventure de Boisrosé, qui arrive à la cour avant Rosny et se plaint au roi, mais finit par recevoir des récompenses et une place auprès de Rosny.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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25
p. 1653-1654
BENEFICES DONNEZ le 25 Juillet.
Début :
L'Abbaye de S. Martin des Aires, Ordre de S. [...]
Mots clefs :
Bénéfices donnés, Ordres, Abbaye, Diocèse
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ le 25 Juillet.
BENEFICES DONNEZ
le 25 Juillet.
L'Abbaye de S. Martin des Aires , Or dre de S. Augustin , Diocèse de
Troyes , à M. Jacques.Charles Lallemant
de Bez , Evêque de Séés.
Celle de Chaume , Ordre de S. Benoît,
Diocèse de Sens , à M. Jean Couturier ,
Prêtre et Superieur Generalde la Congrés
gation de S. Sulpice.
Celle de Loroux , Ordre de Citeaux
Diocèse d'Angers , à M. Davernet , Prêtre
et Grand- Vicaire de Lizieux.
Celle de l'Eau , Ordre de Citeaux, Dio
cèse de Chartres ,à la Dame Denise- Fran
I çoise
1654 MERCURE DE FRANCE
çoise de Montiers de Merinville.
L'Abbaye de Sainte Geneviève de Chaillot , Ordre de S. Augustin , Diocèse de
Paris , à la Dame Louise- Françoise du Vivier de Tournefort.
Celle de Nante , Diocèse de Vabres , à
M. Claude Berger de Moidieu , Prêtre et
Doyen de l'Eglise Cathedrale de Dye.
L'Abbaye Réguliere de S. Aubert de
Cambray , Ordre de S. Augustin , à Dom
Tahon.
Celle de Phalempin , près de Lille ,
même Ordre , à Dom Bourgeois.
Celle de S. Augustin , Ordre de Prémontré , Diocèse de Saint Omer , à
M. Sterin.
le 25 Juillet.
L'Abbaye de S. Martin des Aires , Or dre de S. Augustin , Diocèse de
Troyes , à M. Jacques.Charles Lallemant
de Bez , Evêque de Séés.
Celle de Chaume , Ordre de S. Benoît,
Diocèse de Sens , à M. Jean Couturier ,
Prêtre et Superieur Generalde la Congrés
gation de S. Sulpice.
Celle de Loroux , Ordre de Citeaux
Diocèse d'Angers , à M. Davernet , Prêtre
et Grand- Vicaire de Lizieux.
Celle de l'Eau , Ordre de Citeaux, Dio
cèse de Chartres ,à la Dame Denise- Fran
I çoise
1654 MERCURE DE FRANCE
çoise de Montiers de Merinville.
L'Abbaye de Sainte Geneviève de Chaillot , Ordre de S. Augustin , Diocèse de
Paris , à la Dame Louise- Françoise du Vivier de Tournefort.
Celle de Nante , Diocèse de Vabres , à
M. Claude Berger de Moidieu , Prêtre et
Doyen de l'Eglise Cathedrale de Dye.
L'Abbaye Réguliere de S. Aubert de
Cambray , Ordre de S. Augustin , à Dom
Tahon.
Celle de Phalempin , près de Lille ,
même Ordre , à Dom Bourgeois.
Celle de S. Augustin , Ordre de Prémontré , Diocèse de Saint Omer , à
M. Sterin.
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Résumé : BENEFICES DONNEZ le 25 Juillet.
Le 25 juillet 1654, plusieurs bénéfices ecclésiastiques ont été attribués à divers dignitaires religieux. L'Abbaye de Saint-Martin des Aires, de l'Ordre de Saint-Augustin, diocèse de Troyes, a été donnée à M. Jacques-Charles Lallemant de Bez, évêque de Sées. L'Abbaye de Chaume, de l'Ordre de Saint-Benoît, diocèse de Sens, a été attribuée à M. Jean Couturier, prêtre et supérieur général de la Congrégation de Saint-Sulpice. L'Abbaye de Loroux, de l'Ordre de Cîteaux, diocèse d'Angers, a été donnée à M. Davernet, prêtre et grand-vicaire de Lisieux. L'Abbaye de l'Eau, également de l'Ordre de Cîteaux, diocèse de Chartres, a été attribuée à la Dame Denise-Françoise de Montiers de Merinville. L'Abbaye de Sainte-Geneviève de Chailot, de l'Ordre de Saint-Augustin, diocèse de Paris, a été donnée à la Dame Louise-Françoise du Vivier de Tournefort. L'Abbaye de Nante, diocèse de Vabres, a été attribuée à M. Claude Berger de Moidieu, prêtre et doyen de l'église cathédrale de Dye. L'Abbaye régulière de Saint-Aubert de Cambray, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été donnée à Dom Tahon. L'Abbaye de Phalempin, près de Lille, également de l'Ordre de Saint-Augustin, a été attribuée à Dom Bourgeois. Enfin, l'Abbaye de Saint-Augustin, de l'Ordre de Prémontré, diocèse de Saint-Omer, a été donnée à M. Sterin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 1993-1996
Gallia Christiana, &c. Tome V. [titre d'après la table]
Début :
GALLIA CHRISTIANA, in Provincias Ecclesiasticas distributa, &c. Tomus V. [...]
Mots clefs :
Gaule chrétienne, Diocèse, Malines, Constance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Gallia Christiana, &c. Tome V. [titre d'après la table]
GALLIA , CHRISTIANA in Provincias
Ecclesiasticas distributa , &c. Tomus V.
c'est- à- dire , LA GAULE CHRETIENNE ,
divisée en Provinces Ecclésiastiques , dans
laquelle on voit la suite et l'Histoire des
Archevêques , des Evêques , et des Abbez de tous les Pays compris dans l'ancienne Gaule , depuis l'origine des Eglises jusqu'à notre tems , avec des Preuves
tirées des Monumens autentiques ; par
des Religieux Bénédictins de la Congré
gation
1994 MERCURE DE FRANCE
gation de S. Maur. Tome V. A Paris , de
l'Imprimerie Royale 1731. Fol. de 1114.
pages , sans les Preuves et les Tables.
Les grands Diocèses de Malines et de
Mayence , et ceux de leurs Suffragants ,
font la matiere de ce cinquiéme Volume
de la Gaule Chrétienne. Cette matiere est
des plus abondantes , puisqu'elle embrasse presque toute la Flandre généralement
prise , et une partie considerable de l'Allemagne. Malines , qui d'abord fut du
Diocèse de Liege , attachée pour le spirituel à l'Evêché de Cambray , fut érigée
en Archevêché en 1559. et a pour Suffragants les Evêques d'Anvers , de Bois - leDuc , de Gand , de Bruges , d'Ipres , et
de Ruremond , qui est dans la Gueldre.
Le premier Archevêq e de Malines fut
le Cardinal Perrenot de Granvelle , fort
connu dans l'Histoire. On trouve quelques Sçavans parmi les Suffragants de
cette Métropole , entr'autres Sonnius
Evêque d'Anvers , qui publia en 1556.
des Dimonstrations tirées de la parole de
Dieu sur les VI. Sacremens , et des Staturs Synodaux ; et Corneille Jansen
Evêque de Gand Auteur de quantité
d'Ouvrages , dont le plus estimé est la
Concorde Evangelique , &c.
>
Mayence peut se vanter d'avoir été éclaiτές
SEPTEMBRE. 1732 1995
rée dès les premiers tems des lumieres de
la Foi , s'il est vrai, commeon le prétend ,
que S. Crescent , Disciple de S. Paul , air
été son premier Evêque. Du moins la
Mission de Crescent dans les Gaules , ou
dans la Germanie , vers l'an 8o. de J. C.
ne sçauroit être contestée après le témoignage d'Eusebe , qui assure que ce Disciple souffrit le martyre à Mayence , où il comme le marque aussi
S. Jerôme dans son Catalogue des Hommes Illustres.
fût inhumé
3
?
Carloman et Pepin firent ériger Mayence en Métropole Le Pape Zacharie soumit à ce te Eglise Tongres , Cologne
Wormes , Spire , Utrech , et toutes les
autres parties de la Germanie dont
S. Boniface avoit été l'Apôtre. Le premier
des Archevêques de Mayence qui porta
le titre d'Electeur fut , selon nos Auteurs,
Sillegi e , d'une condition basse , mais extrêmement relevé par sa science et par
ses vertus. Sa modestie alla jusqu'à prendre pour armoiries une Rouc , en mémoire de la profession de son pere qui étoit
Charron , ou Charpentier. Les Archevêques de Mayence ont depuis conservé les
mêmes Armoiries.
La Ville de Constance , qui tire son
nom de Constant , pere de Constantin
est
و
1996 MERCURE DE FRANCE
est aussi un Evêché suffragant de Mayence. Elle est située dans la Souabe. Ce Diocèse étoit autrefois le plus étendu de toute l'Allemagne , et malgré la P. Réformation il contient encore aujourd'hui un
très-grand nombre deParroisses.L'Evêque
possesseur de plusieurs grandes Seigneuries dans l'Empire , est Directeur du cercle de Souabe , avec le Duc de Wittemberg ; et les Barons de Zeweyer , sont ses
Echansons héréditaires.
Il y a lieu de croire que ce dernier Volume era aussi favorablement reçû que les
précédens. L'ordre alphaberique , suivi
par les sçavans Auteurs de cet Ouvrage ,
promet dans le Tome suivant les Métropoles de Narbonne et de Paris
Ecclesiasticas distributa , &c. Tomus V.
c'est- à- dire , LA GAULE CHRETIENNE ,
divisée en Provinces Ecclésiastiques , dans
laquelle on voit la suite et l'Histoire des
Archevêques , des Evêques , et des Abbez de tous les Pays compris dans l'ancienne Gaule , depuis l'origine des Eglises jusqu'à notre tems , avec des Preuves
tirées des Monumens autentiques ; par
des Religieux Bénédictins de la Congré
gation
1994 MERCURE DE FRANCE
gation de S. Maur. Tome V. A Paris , de
l'Imprimerie Royale 1731. Fol. de 1114.
pages , sans les Preuves et les Tables.
Les grands Diocèses de Malines et de
Mayence , et ceux de leurs Suffragants ,
font la matiere de ce cinquiéme Volume
de la Gaule Chrétienne. Cette matiere est
des plus abondantes , puisqu'elle embrasse presque toute la Flandre généralement
prise , et une partie considerable de l'Allemagne. Malines , qui d'abord fut du
Diocèse de Liege , attachée pour le spirituel à l'Evêché de Cambray , fut érigée
en Archevêché en 1559. et a pour Suffragants les Evêques d'Anvers , de Bois - leDuc , de Gand , de Bruges , d'Ipres , et
de Ruremond , qui est dans la Gueldre.
Le premier Archevêq e de Malines fut
le Cardinal Perrenot de Granvelle , fort
connu dans l'Histoire. On trouve quelques Sçavans parmi les Suffragants de
cette Métropole , entr'autres Sonnius
Evêque d'Anvers , qui publia en 1556.
des Dimonstrations tirées de la parole de
Dieu sur les VI. Sacremens , et des Staturs Synodaux ; et Corneille Jansen
Evêque de Gand Auteur de quantité
d'Ouvrages , dont le plus estimé est la
Concorde Evangelique , &c.
>
Mayence peut se vanter d'avoir été éclaiτές
SEPTEMBRE. 1732 1995
rée dès les premiers tems des lumieres de
la Foi , s'il est vrai, commeon le prétend ,
que S. Crescent , Disciple de S. Paul , air
été son premier Evêque. Du moins la
Mission de Crescent dans les Gaules , ou
dans la Germanie , vers l'an 8o. de J. C.
ne sçauroit être contestée après le témoignage d'Eusebe , qui assure que ce Disciple souffrit le martyre à Mayence , où il comme le marque aussi
S. Jerôme dans son Catalogue des Hommes Illustres.
fût inhumé
3
?
Carloman et Pepin firent ériger Mayence en Métropole Le Pape Zacharie soumit à ce te Eglise Tongres , Cologne
Wormes , Spire , Utrech , et toutes les
autres parties de la Germanie dont
S. Boniface avoit été l'Apôtre. Le premier
des Archevêques de Mayence qui porta
le titre d'Electeur fut , selon nos Auteurs,
Sillegi e , d'une condition basse , mais extrêmement relevé par sa science et par
ses vertus. Sa modestie alla jusqu'à prendre pour armoiries une Rouc , en mémoire de la profession de son pere qui étoit
Charron , ou Charpentier. Les Archevêques de Mayence ont depuis conservé les
mêmes Armoiries.
La Ville de Constance , qui tire son
nom de Constant , pere de Constantin
est
و
1996 MERCURE DE FRANCE
est aussi un Evêché suffragant de Mayence. Elle est située dans la Souabe. Ce Diocèse étoit autrefois le plus étendu de toute l'Allemagne , et malgré la P. Réformation il contient encore aujourd'hui un
très-grand nombre deParroisses.L'Evêque
possesseur de plusieurs grandes Seigneuries dans l'Empire , est Directeur du cercle de Souabe , avec le Duc de Wittemberg ; et les Barons de Zeweyer , sont ses
Echansons héréditaires.
Il y a lieu de croire que ce dernier Volume era aussi favorablement reçû que les
précédens. L'ordre alphaberique , suivi
par les sçavans Auteurs de cet Ouvrage ,
promet dans le Tome suivant les Métropoles de Narbonne et de Paris
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Résumé : Gallia Christiana, &c. Tome V. [titre d'après la table]
Le cinquième tome de 'Gallia Christiana' ou 'La Gaule Chrétienne', publié en 1731, relate l'histoire des archevêques, évêques et abbés des régions de l'ancienne Gaule. Ce volume de 1114 pages se concentre sur les diocèses de Malines et de Mayence, ainsi que sur leurs diocèses suffragants. Malines, érigée en archevêché en 1559, compte parmi ses suffragants les évêques d'Anvers, de Bois-le-Duc, de Gand, de Bruges, d'Ipres et de Ruremond. Le premier archevêque de Malines fut le Cardinal Perrenot de Granvelle. Mayence, éclairée dès les premiers temps par la foi, aurait eu pour premier évêque Saint Crescent. Carloman et Pepin érigèrent Mayence en métropole, et le pape Zacharie soumit plusieurs régions de la Germanie à cette église. Sillegi fut le premier archevêque de Mayence à porter le titre d'électeur. Le diocèse de Constance, suffragant de Mayence, est situé en Souabe et contient encore de nombreuses paroisses malgré la Réforme. L'évêque de Constance possède plusieurs seigneuries et est directeur du cercle de Souabe. Le tome suivant traitera des métropoles de Narbonne et de Paris.
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27
p. 2497
BENEFICES DONNEZ
Début :
L'Abbaye de S. Vincent de Metz, Ordre de S. Benoît, vacante par le décès de M. de Bourlemont [...]
Mots clefs :
Décès, Diocèse, Abbaye
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ
BENEFICES DONNEZ
LA'Abbaye de S. Vincent de Metz , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Bourlemont , en faveur de M. d'Eltz , Chanoine de
Spire.
L'Abbaye de S. Serge d'Angers , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Court,
en faveur de M. de Rochechouart.
Abbaye de Bouil ou Beuf, Ordre de Citeaux,
Diocèse de Limoges , vacante par le décès du dernier Titulaire , en faveur de M. Jacques- François Hocquart, Prêtre et Chanoine du Mans.
La Prévôté Conventuelle et Elective du Chapitre de Beaumont, et le Prieuré de Verriere, son
Annexe, Ordre de S. Augustin , Diocèse de Va
bres , vacante par le décès de M. de Gua , en fa- yeur de M. Narbonne Pelet.
Le Prieuré Régulier , Conventuel et Electif
de S. Antoine , Ordre de S. Augustin , Diocèse
de Rodez , vacant par le décès de M, du Puy ,
en faveur du Pere Arnaud , Prieur Claustral de
ce Prieuré
LA'Abbaye de S. Vincent de Metz , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Bourlemont , en faveur de M. d'Eltz , Chanoine de
Spire.
L'Abbaye de S. Serge d'Angers , Ordre de
S. Benoît , vacante par le décès de M. de Court,
en faveur de M. de Rochechouart.
Abbaye de Bouil ou Beuf, Ordre de Citeaux,
Diocèse de Limoges , vacante par le décès du dernier Titulaire , en faveur de M. Jacques- François Hocquart, Prêtre et Chanoine du Mans.
La Prévôté Conventuelle et Elective du Chapitre de Beaumont, et le Prieuré de Verriere, son
Annexe, Ordre de S. Augustin , Diocèse de Va
bres , vacante par le décès de M. de Gua , en fa- yeur de M. Narbonne Pelet.
Le Prieuré Régulier , Conventuel et Electif
de S. Antoine , Ordre de S. Augustin , Diocèse
de Rodez , vacant par le décès de M, du Puy ,
en faveur du Pere Arnaud , Prieur Claustral de
ce Prieuré
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Résumé : BENEFICES DONNEZ
Le document liste des bénéfices ecclésiastiques attribués après des décès. L'Abbaye de Saint-Vincent de Metz est attribuée à M. d'Eltz. L'Abbaye de Saint-Serge d'Angers est attribuée à M. de Rochechouart. L'Abbaye de Bouil est attribuée à M. Jacques-François Hocquart. La Prévôté de Beaumont et le Prieuré de Verrière sont attribués à M. Narbonne Pelet. Le Prieuré de Saint-Antoine est attribué au Père Arnaud.
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28
p. 2504-2506
RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
Début :
Le même zele, Monsieur, pour la gloire de ma Patrie, dont on a vû des marques, [...]
Mots clefs :
Archevêque de Sens, Joigny, Diocèse, Hardouin, Prélat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
RECEPTION de M. l'Archevêque
de Sens , en la Ville de Joigny. Lettre
écrite à M. D. L. R.
L
E même zele , Monsieur , pour la gloire de
ma Patrie , dont on a vu des marques , ag- m'en- gréées du Public dans differens Mercures ,
gage aujourd'hui à vous faire part d'un Evenement qui nous interesse plus que tous ceux qui
ont precedé. Personne n'a pris plus de part que nous à l'Elevation de M. Languet de Gergy sur
le Siege Archiepiscopal de Sens , et nous soupirions après son arrivée dans notre Ville ,
qu'enfin ce digne Prélat a bien voulu nous accorder une faveur si consolante et si glorieuse pour
HOUS.
lorsLe Mardi 21 Octobre , M. l'Archevêque de
Sens , fit sa premiere entrée à Joigny , Ville qu'il
a la bonté de regarder comme une portion con- sidérable de son Diocèse , et d'honorer d'une
bienveillance particuliere. Voici en peu de mots
P'ordre de cette Ceremonie. Nos Compagnies Bourgeoises , qui sont nombreuses et fort lestes ,
se mirent sous les Armes , et allerent former une
double Haye sur le grand Chemin , en dehors de
la Porte S. Jacques , par où le Prélat devoit arriver. Les Drapeaux , d'un gout magnifique ,
étoient portez par des Enfans de Famille , l'Elite
de notre Jeunesse , tenant l'Epée nuë à la main.
Presque toute la Ville accourut dans les dehors,
pour aller au devant , comme on court audevant
d'un Pere , également cheri et respecté. Il arriva
à la Porte que j'ai dite , vers les 6 heures du soir.
accompagné de M. l'Abbé Hardouin , de M. le
Théologal, et d'autres Ecclesiastiques distinguez,
NOVEMBRE. 1732. 2505
guez. Aussi-tôt on entendit le son de toutes les
Cloches de la Ville , et on fit une grande déchare
ge de Boëtes.
Les Compagnies Bourgeoises l'accompagnerent jusqu'à l'Hôtel de M.le Président Hardouin,
qui eut l'honneur de lui donner la main à la descente du Carosse , et à l'instant elles firent une
décharge de toute leur Mousqueterie.
A peine M. l'Archevêque fut-il entré dans cet
Hôtel , où il a logé , qu'il y reçut les présens de
la Ville , et ensuite le compliment du Corps de
Ville , M. le Maire à la tête. Il fut aussi compli menté par les Officiers du Bailliage , par ceux de
l'Election , de la Prevôté , des Eaux et Forêts , et
par les autres Corps de la Ville. On avoit commandé douze hommes de chaque Compagnie
pour monter la Garde à sa porte ; mais il ne vou
Îut jamais le permettre.
Le lendemain , notre Illustre Prélat ayant pris
ses Habits Episcopaux, fut conduit sous un Dais,
que porterent quatre Conseillers jusqu'à l'Eglise de S. Thibault , les Compagnies Bourgeoises ,
avec tous leurs Officiers, &c. precedant la marche
M. l'Archevêque celebra la Messe en ceremonie , puis monta en Chaire , et fit en presense
d'un Peuple infini , un Discours des plus patetiques et des plus édifians. Il prêcha encore le lendemain , et ce fut sur l'Amour de Dieu. Ce Sermon enleva et attendrit tout l'Auditoire. On ne
peut pas traiter un si grand sujet plus dignement,
plus chrétiennement, et plus à la portée de tout le monde.
Durant son séjour et le cours de sa visite il a
donné à manger aux Chefs des differents Corps
de la Ville , et a fait l'honneur à quelques principaux Officiers et Bourgeois de les en prier.On ne peut
2506 MERCURE DE FRANCE
peut rien ajouter aux politesses , à l'affabilité et
aux manieres toutes gracieuses de ce Prélat.
Je vous dirai , Monsieur , que dans l'un de ces
repas , je fus obligé de soutenir la réputation de
nos vins, ces vins fameux dont il est parlé dans
plusiers Mercures , contre les prétentions frivoles
de nos Emules ; surquoi M. l'Archevêque voulut bien entendre une partie de mes raisons . Pour comble de grace, il voulut aussi me faire l'honneur de venir chez moi , ce que je n'oublierai jamais. Je ne crois pas non plus que les Domestiques de plusieurs Maisons , ainsi que les Pauvres,
puissent jamais oublier son heureuse arrivée , par
ses liberalitez et par ses aumônes.
Je ne sçaurois , sans injustice , omettre icy les attentions de M. le Maire et des Echevins durant
ce séjour ; entre autres soins , le Gibier et les.
meilleurs Vins se sont toujours trouvez en abondance. Enfin , Monsieur , si nous avons vû avec
regret , M. l'Archevêque de Sens partir de Joigny, nous avons eu l'agréable consolation de
l'entendre marquer beaucoup de satisfaction de
la reception qui lui a été faite dans cette Ville ,
et des honneurs que nous avons tâché de lui rendre. Je suis , Monsieur , &c.
Signé , LE BEU F , Capitaine de la Milics
Bourgeoise deJoigny.
A Joigny , le 28 Octobre 1732
de Sens , en la Ville de Joigny. Lettre
écrite à M. D. L. R.
L
E même zele , Monsieur , pour la gloire de
ma Patrie , dont on a vu des marques , ag- m'en- gréées du Public dans differens Mercures ,
gage aujourd'hui à vous faire part d'un Evenement qui nous interesse plus que tous ceux qui
ont precedé. Personne n'a pris plus de part que nous à l'Elevation de M. Languet de Gergy sur
le Siege Archiepiscopal de Sens , et nous soupirions après son arrivée dans notre Ville ,
qu'enfin ce digne Prélat a bien voulu nous accorder une faveur si consolante et si glorieuse pour
HOUS.
lorsLe Mardi 21 Octobre , M. l'Archevêque de
Sens , fit sa premiere entrée à Joigny , Ville qu'il
a la bonté de regarder comme une portion con- sidérable de son Diocèse , et d'honorer d'une
bienveillance particuliere. Voici en peu de mots
P'ordre de cette Ceremonie. Nos Compagnies Bourgeoises , qui sont nombreuses et fort lestes ,
se mirent sous les Armes , et allerent former une
double Haye sur le grand Chemin , en dehors de
la Porte S. Jacques , par où le Prélat devoit arriver. Les Drapeaux , d'un gout magnifique ,
étoient portez par des Enfans de Famille , l'Elite
de notre Jeunesse , tenant l'Epée nuë à la main.
Presque toute la Ville accourut dans les dehors,
pour aller au devant , comme on court audevant
d'un Pere , également cheri et respecté. Il arriva
à la Porte que j'ai dite , vers les 6 heures du soir.
accompagné de M. l'Abbé Hardouin , de M. le
Théologal, et d'autres Ecclesiastiques distinguez,
NOVEMBRE. 1732. 2505
guez. Aussi-tôt on entendit le son de toutes les
Cloches de la Ville , et on fit une grande déchare
ge de Boëtes.
Les Compagnies Bourgeoises l'accompagnerent jusqu'à l'Hôtel de M.le Président Hardouin,
qui eut l'honneur de lui donner la main à la descente du Carosse , et à l'instant elles firent une
décharge de toute leur Mousqueterie.
A peine M. l'Archevêque fut-il entré dans cet
Hôtel , où il a logé , qu'il y reçut les présens de
la Ville , et ensuite le compliment du Corps de
Ville , M. le Maire à la tête. Il fut aussi compli menté par les Officiers du Bailliage , par ceux de
l'Election , de la Prevôté , des Eaux et Forêts , et
par les autres Corps de la Ville. On avoit commandé douze hommes de chaque Compagnie
pour monter la Garde à sa porte ; mais il ne vou
Îut jamais le permettre.
Le lendemain , notre Illustre Prélat ayant pris
ses Habits Episcopaux, fut conduit sous un Dais,
que porterent quatre Conseillers jusqu'à l'Eglise de S. Thibault , les Compagnies Bourgeoises ,
avec tous leurs Officiers, &c. precedant la marche
M. l'Archevêque celebra la Messe en ceremonie , puis monta en Chaire , et fit en presense
d'un Peuple infini , un Discours des plus patetiques et des plus édifians. Il prêcha encore le lendemain , et ce fut sur l'Amour de Dieu. Ce Sermon enleva et attendrit tout l'Auditoire. On ne
peut pas traiter un si grand sujet plus dignement,
plus chrétiennement, et plus à la portée de tout le monde.
Durant son séjour et le cours de sa visite il a
donné à manger aux Chefs des differents Corps
de la Ville , et a fait l'honneur à quelques principaux Officiers et Bourgeois de les en prier.On ne peut
2506 MERCURE DE FRANCE
peut rien ajouter aux politesses , à l'affabilité et
aux manieres toutes gracieuses de ce Prélat.
Je vous dirai , Monsieur , que dans l'un de ces
repas , je fus obligé de soutenir la réputation de
nos vins, ces vins fameux dont il est parlé dans
plusiers Mercures , contre les prétentions frivoles
de nos Emules ; surquoi M. l'Archevêque voulut bien entendre une partie de mes raisons . Pour comble de grace, il voulut aussi me faire l'honneur de venir chez moi , ce que je n'oublierai jamais. Je ne crois pas non plus que les Domestiques de plusieurs Maisons , ainsi que les Pauvres,
puissent jamais oublier son heureuse arrivée , par
ses liberalitez et par ses aumônes.
Je ne sçaurois , sans injustice , omettre icy les attentions de M. le Maire et des Echevins durant
ce séjour ; entre autres soins , le Gibier et les.
meilleurs Vins se sont toujours trouvez en abondance. Enfin , Monsieur , si nous avons vû avec
regret , M. l'Archevêque de Sens partir de Joigny, nous avons eu l'agréable consolation de
l'entendre marquer beaucoup de satisfaction de
la reception qui lui a été faite dans cette Ville ,
et des honneurs que nous avons tâché de lui rendre. Je suis , Monsieur , &c.
Signé , LE BEU F , Capitaine de la Milics
Bourgeoise deJoigny.
A Joigny , le 28 Octobre 1732
Fermer
Résumé : RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
Le texte décrit la réception de M. Languet de Gergy, nouvel archevêque de Sens, à Joigny. Le 21 octobre 1732, l'archevêque fit une entrée solennelle dans la ville, accueilli par les compagnies bourgeoises et une foule enthousiaste. Des jeunes de familles distinguées portaient des drapeaux magnifiques et étaient armés d'épées. À son arrivée, les cloches sonnèrent et des salves de mousqueterie furent tirées. L'archevêque reçut les présents de la ville et les compliments des différents corps municipaux. Le lendemain, il célébra la messe et prononça un discours édifiant. Durant son séjour, il invita les chefs des corps de la ville à des repas et fit des aumônes aux domestiques et aux pauvres. L'archevêque exprima sa satisfaction quant à l'accueil reçu à Joigny avant de quitter la ville. Le texte se conclut par la signature de Le Beu F, capitaine de la milice bourgeoise de Joigny, datée du 28 octobre 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 2842-2850
Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
Début :
MEMOIRES pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres dans la République [...]
Mots clefs :
Hommes illustres, République des Lettres, Mémoires, Godeau, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
MEMOIRES pour servir à PHistoire
des Hommes Illustres dans la République
des Lettres , &c. Tome XVIII. de 411.
pages , sans les Tables. A Paris , chez
Briasson , rue S. Jacques , à la Science ,
M. DCC. XXXII.
,
Les Memoires qui font la matiere de
ce XVIIIe Volume , contiennent la Vie
et le Catalogue des Ouvrages de trentecinq Auteurs , entre lesquels nous avons
choisi l'article d'Antoine Godeau , pour
suivre notre coûtume , et pour ne point
exceder, les bornes prescrites dans notre
Journal.
Antoine Godeau nâquit à Dreux , Ville
du Diocèse de Chartres , où son pere
étoit Elû , et d'une des meilleures familles du Lieu , vers l'an 1605.
Il s'adonna de bonne heure à la Poësie
Françoise , et se fit connoître avantageusement de ce côté-là. Il étoit un peu pa11. Vol.
.rent
DECEMBRE. 1732: 2843
rent de M. Conrart , et logeoit chez lui
lorsqu'il venoit à Paris. Les Poësies qu'il
y apportoit de Dreux , donnerent lieu à
M. Conrart d'assembler dans sa Maison
quelques Gens de Lettres , pour en entendre la lecture , et ces Assemblées furent
proprement l'origine de l'établissement
de l'Académie Françoise , dans laquelle
M. Godeau eut entrée des premiers.
Ses vûës tendirent d'abord vers le mariage , et il rechercha la fille du Lieutenant General de Dreux ; mais se voyant
rejetté , parce qu'il étoit petit et laid , il
quitta sa Patrie et vint s'établir à Paris.
M. Conrart l'ayant fait connoître à
M. Chapelain ; celui- cy le produisit à
l'Hôtel de Rambouillet , qui étoit alors
le Tribunal où il falloit faire preuve d'esprit et de mérite pour être admis au
rang des Illustres ; il y fut goûté , et c'étoit de lui que Mademoiselle de Ramboüillet ( Julie d'Angennes ) disoit dans
une de ses Lettres à Voiture : Il y
y a ici
un homme plus petit que vous d'une coudée.
et je vous jure , mille fois plus galint. Sa
taille et l'affection que cette Demoiselle
lui témoignoit , lui firent alors donner
le nom de Nain de Julie.
On voit par-là que si M.Godeau n'avoit
du côté du corps rien qui méritât de l'atII. Vol. tention
2814 MERCURE DE FRANCE
tention , les qualitez de son esprit et son
mérite suppléoient à ce deffaut. Quelque
temps après qu'il se fûr fixé à Paris , it
embrassa l'Etat Ecclesiastique ; et l'esprie
de pieté qui lui avoit inspiré ce dessein ,
lui inspira aussi celui de ne plus exercer
le talent et l'inclination qu'il avoit pour
la Poësie , que sur des sujets chrétiens.
Il fit en 1636. une Paraphrase du Cantique : Benedicite omnia opera Domini Domin , qui étant bien versifiée et écrite
d'un stile noble et riche , lui attira un
applaudissement general. Elle plut si fort
au Cardinal de Richelieu , à qui il l'avoit
présentée , qu'après l'avoir luë et reluë
en sa présence , il lui dit : Vous me donnez le Benedicite , et moije vous donne
Grasse. Jeu de mots , que l'occasion fit
naître ; car l'Evêché de Grasse vaquoit
alors , et le Cardinal qui connoissoit d'ail
leurs son mérite et sçavoit le bruit que
faisoient ses Prédications , fut par-là déterminé à le placer sur le champ.
Il fut nommé à cet Evêché l'an 1536.
et fut sacré à S. Magloire au mois de Décembre de la même année , par Eleonor
d'Estampes , Evêque de Chartres , et depuis Archevêque de Reims , assisté d'Etienne Pouget , Evêque de Dardanie et *
* Ce nom est defiguré , il faut dire Etienne de Puget.
DECEMBRE. 1732. 2845
depuis de Marseille , et de Bertrand Des
pruotz , Evêque de S. Papoul.
-Aussi-tôt après son Sacre , il se retira
dans son Diocèse , pour s'appliquer tout
entier aux fonctions de l'Episcopat. Il y
annonça avec zele la parole de Dieu , y
tint plusieurs Synodes , composa quantité
d'Instructions Pastorales pour son Clergé
et y rétablit la discipline Ecclesiastique.
Il réunit à l'Evêché de Grasse , par
droit de Patronage , l'Eglise d'Antibes ,
qui depuis que le Siege Episcopal en
avoit été transferé à Grasse , n'avoit été
d'aucun Diocèse , et par ce moyen il
fit revivre la discipline Ecclesiastique ,
dont il ne restoit presque plus aucun
vestige.
y
Il obtint du Pape Innocent X. des Bul.
les d'union de l'Evêché de Vence , avec
celui de Grasse , comme son Predecesseur
Guillaume le Blanc en avoit obtenu de
Clement VIII. Cette union n'étoit pas
contraire aux Canons , et paroissoit bien
fondée , parce que ces deux Evêchez ensemble n'étoient que de dix mille livres
de revenu ; qu'ils n'avoient aussi ensemblee que trente Paroisses , et que les Villes de Vence et de Grasse n'étoient éloignées l'une de l'autre que de trois licües.
Cependant voyant que le Peuple et le
II Vol. Clergé
2046 MERCURE DE FRANCE
Clergé de Vence , s'opposoient à cette
union , il aima mieux ceder son droit
que de n'être pas agréable à quelquesuns de ces Diocesains , et d'avoir à poursuivre un Procès , et se contenta de l'E
glise de Vence.
Il assista aux Assemblées generales du
Clergé , tenues en 1645. et 1656. Dans
la premiere il composa et récita , par ordre du Clergé , l'Eloge de Petrus Aurelius,
qui avoit soutenu vivement les droits des
Evêques contre quelques Réguliers. Dans
la seconde , il fut un des Prélats qui témoignerent le plus de zele et d'indignation contre les Propositions de Morale
relâchée, qui avoient été dénoncez à cette
Assemblée , et ce fut par son avis qu'elle
fit imprimer les Instructions de S. Charles Borromée , dont il avoit inseré une
partie dans ses Statuts Synodaux.
Il passa le reste de sa vie dans son Diocèse ,continuellement occupé, soit à faire
ses visites , soit à prêcher , soit à lire ou à
composer , soit à vacquer aux affaires Ecclesiastiques ou temporelles de son Diocèse.
J'ai trouvé dans un Livre peu connu ,
intitulé : Le Confiteor de l'infidele Voyageur , parfeu George Martin , Renegat ;
Extrait de ses Voyages. Lyon , 1680. in 8.
II. Vol. à
DECEMBRE. 1732 2847
à la page 244. qu'en passant à Vence ,
il vit M. Godeau , qui en étoit Evêque ,
et que Dieu l'avoit éprouvé par la perte
de la vûë , qu'il enduroit avec beaucoup
de tranquillité d'esprit ; particularité dont
je n'ai vû faire mention en aucun autre
endroit.
Il eut une attaque d'apoplexie le 17
Avril 1672. qui étoit le jour de Pâques , et il en mourut à Vence le 21 du
même mois , âgé de 67 ans.
Les occupations de son Ministere ne
l'ont pas empêché de composer un grand
nombre d'Ouvrages considerables , tant
en Prose qu'en Vers. Aussi avoit- il une
facilité et une fécondité prodigieuse. Il
disoit ordinairement que le Paradis d'un
Auteur est de composer , que son Purgatoire est de relire et de retoucher ses
compositions ; mais que son Enfer est
de corriger les Epreuves de l'Imprimeur.
M. Boileau Despreaux n'a pas jugé trop
favorablement de sa Poësie , voici com
me il en parle dans sa Lettre neuviéme à
M. de Maucrois. » Je suis persuadé
>> aussi- bien que vous , que M. Godeau est
>>un Poëte fort estimable. Il me semble
pourtant qu'on peut dire de lui ce que
» Longin dit d'Hyperide , qu'il est touII. Vol. »jours
2848 MERCURE DE FRANCE
»jours à jeun , et qu'il n'a rien qui remuë
>> ni qui échauffe ; en un mot , qu'il n'a
"point cette force du stile , et cette vivacité d'expression , qu'on cherche dans
»les Ouvrages , et qui les font durer. Je
»ne sçai point s'il passera à la Posterité;
» mais il faudra pour cela qu'il réssuscite;
puisqu'on peut dire qu'il est déja mort ,
»n'étant presque plus maintenant lû de
» personne.
>>
M. de Maucroix , dans sa Réponse à
cette Lettre de Despreaux , s'exprime ain
si sur son sujet. Je tombe d'accord que
>> M. Godeau écrivoit avec beaucoup de
» facilité , disons avec trop de facilité. Il
faisoit deux ou trois Vers , comme dit
»Horace , Stans pede in uno. Ce n'est pas
ainsi que se font les bons Vers. Je m'en
rapporte volontiers à votre propre ex-
» périence. Néanmoins parmi les Vers
négligez de M. Godeau , il y en a de
»beaux qui lui échappent. Dès notre
>> jeunesse nous nous sommes apperçus
» qu'il ne varie pas assez. La plupart de
» ses Ouvrages sont comme des Logogryphes ; car il commence toujours par
»'exprimer les circonstances d'une chose,
» et puis il y joint le mor ; on ne voit
»point d'autre figure dans son Benedicité,
20
II. Vol » dans
DECEMBRE. 1732. 2849
dans son Laudate , et dans ses Canti-
» ques.
Le P. Vavasseur , Jesuite , a porté un
jugement encore plus désavantageux de
la Poësie de M. Godeau , dans l'Ouvrage
qu'il a publié contre lui , sous le nom de
Candidus Hesychius , et sous ce titre : An,
tonius Godellus Episcopus Grassensis , an
Elogii Aureliani scriptor idoneus , idemque utrum Poëta ? Constantia ( ou plutôt )
Paris , 1650. in 8. Mais cet Auteur y outre les choses , et fait voir par ce qu'il dit
contre la personne même de M. Godeau
que la passion avoit la principale part à
sa Critique.
Nous n'ajouterons point ici le Catalogue des Ouvrages de M. Godeau fort bien
raisonné et composé de LIX. Articles ,
parce que ce détail nous meneroit trop
Join..
Voici les noms des autres Sçavans dont
la Vie et les Ouvrages sont rapportez dans
ce XVIII. Tome des Mémoires,
Jean Jacques Boissard. Jean Alphonse.
Borelli, Jean Broekhuisen. Guillaume Burton. Isaac Casaubon. Meric Casaubon.
Pierre de Caseneuve. Gautier Charlton.
Louis Cousin. Janus Dousa. Janus Dousa
le fils. George Dousa. Jean de la Fontaine,
Claude François Fraguier. Leonard FuchII. Vol. sius.
2850 MERCURE DE FRANCE
sius. Jean-Baptiste Gelli. Edouart Herbert.
Maurice Hilaret. François- Michel Janicon. Fean de Labadie. Christian Longomontan. Jerôme Maggi. Henri Meibonius.
RobertMaurison. Augustin Niphus. Severin
Pineau. Bilibald Pirckheimer. Michel Poccianti, Samuel de Pufendorf. Jean Racine.
Richard Staniburst. Louis Transillo. André
Valladier. Jacques Ware.
des Hommes Illustres dans la République
des Lettres , &c. Tome XVIII. de 411.
pages , sans les Tables. A Paris , chez
Briasson , rue S. Jacques , à la Science ,
M. DCC. XXXII.
,
Les Memoires qui font la matiere de
ce XVIIIe Volume , contiennent la Vie
et le Catalogue des Ouvrages de trentecinq Auteurs , entre lesquels nous avons
choisi l'article d'Antoine Godeau , pour
suivre notre coûtume , et pour ne point
exceder, les bornes prescrites dans notre
Journal.
Antoine Godeau nâquit à Dreux , Ville
du Diocèse de Chartres , où son pere
étoit Elû , et d'une des meilleures familles du Lieu , vers l'an 1605.
Il s'adonna de bonne heure à la Poësie
Françoise , et se fit connoître avantageusement de ce côté-là. Il étoit un peu pa11. Vol.
.rent
DECEMBRE. 1732: 2843
rent de M. Conrart , et logeoit chez lui
lorsqu'il venoit à Paris. Les Poësies qu'il
y apportoit de Dreux , donnerent lieu à
M. Conrart d'assembler dans sa Maison
quelques Gens de Lettres , pour en entendre la lecture , et ces Assemblées furent
proprement l'origine de l'établissement
de l'Académie Françoise , dans laquelle
M. Godeau eut entrée des premiers.
Ses vûës tendirent d'abord vers le mariage , et il rechercha la fille du Lieutenant General de Dreux ; mais se voyant
rejetté , parce qu'il étoit petit et laid , il
quitta sa Patrie et vint s'établir à Paris.
M. Conrart l'ayant fait connoître à
M. Chapelain ; celui- cy le produisit à
l'Hôtel de Rambouillet , qui étoit alors
le Tribunal où il falloit faire preuve d'esprit et de mérite pour être admis au
rang des Illustres ; il y fut goûté , et c'étoit de lui que Mademoiselle de Ramboüillet ( Julie d'Angennes ) disoit dans
une de ses Lettres à Voiture : Il y
y a ici
un homme plus petit que vous d'une coudée.
et je vous jure , mille fois plus galint. Sa
taille et l'affection que cette Demoiselle
lui témoignoit , lui firent alors donner
le nom de Nain de Julie.
On voit par-là que si M.Godeau n'avoit
du côté du corps rien qui méritât de l'atII. Vol. tention
2814 MERCURE DE FRANCE
tention , les qualitez de son esprit et son
mérite suppléoient à ce deffaut. Quelque
temps après qu'il se fûr fixé à Paris , it
embrassa l'Etat Ecclesiastique ; et l'esprie
de pieté qui lui avoit inspiré ce dessein ,
lui inspira aussi celui de ne plus exercer
le talent et l'inclination qu'il avoit pour
la Poësie , que sur des sujets chrétiens.
Il fit en 1636. une Paraphrase du Cantique : Benedicite omnia opera Domini Domin , qui étant bien versifiée et écrite
d'un stile noble et riche , lui attira un
applaudissement general. Elle plut si fort
au Cardinal de Richelieu , à qui il l'avoit
présentée , qu'après l'avoir luë et reluë
en sa présence , il lui dit : Vous me donnez le Benedicite , et moije vous donne
Grasse. Jeu de mots , que l'occasion fit
naître ; car l'Evêché de Grasse vaquoit
alors , et le Cardinal qui connoissoit d'ail
leurs son mérite et sçavoit le bruit que
faisoient ses Prédications , fut par-là déterminé à le placer sur le champ.
Il fut nommé à cet Evêché l'an 1536.
et fut sacré à S. Magloire au mois de Décembre de la même année , par Eleonor
d'Estampes , Evêque de Chartres , et depuis Archevêque de Reims , assisté d'Etienne Pouget , Evêque de Dardanie et *
* Ce nom est defiguré , il faut dire Etienne de Puget.
DECEMBRE. 1732. 2845
depuis de Marseille , et de Bertrand Des
pruotz , Evêque de S. Papoul.
-Aussi-tôt après son Sacre , il se retira
dans son Diocèse , pour s'appliquer tout
entier aux fonctions de l'Episcopat. Il y
annonça avec zele la parole de Dieu , y
tint plusieurs Synodes , composa quantité
d'Instructions Pastorales pour son Clergé
et y rétablit la discipline Ecclesiastique.
Il réunit à l'Evêché de Grasse , par
droit de Patronage , l'Eglise d'Antibes ,
qui depuis que le Siege Episcopal en
avoit été transferé à Grasse , n'avoit été
d'aucun Diocèse , et par ce moyen il
fit revivre la discipline Ecclesiastique ,
dont il ne restoit presque plus aucun
vestige.
y
Il obtint du Pape Innocent X. des Bul.
les d'union de l'Evêché de Vence , avec
celui de Grasse , comme son Predecesseur
Guillaume le Blanc en avoit obtenu de
Clement VIII. Cette union n'étoit pas
contraire aux Canons , et paroissoit bien
fondée , parce que ces deux Evêchez ensemble n'étoient que de dix mille livres
de revenu ; qu'ils n'avoient aussi ensemblee que trente Paroisses , et que les Villes de Vence et de Grasse n'étoient éloignées l'une de l'autre que de trois licües.
Cependant voyant que le Peuple et le
II Vol. Clergé
2046 MERCURE DE FRANCE
Clergé de Vence , s'opposoient à cette
union , il aima mieux ceder son droit
que de n'être pas agréable à quelquesuns de ces Diocesains , et d'avoir à poursuivre un Procès , et se contenta de l'E
glise de Vence.
Il assista aux Assemblées generales du
Clergé , tenues en 1645. et 1656. Dans
la premiere il composa et récita , par ordre du Clergé , l'Eloge de Petrus Aurelius,
qui avoit soutenu vivement les droits des
Evêques contre quelques Réguliers. Dans
la seconde , il fut un des Prélats qui témoignerent le plus de zele et d'indignation contre les Propositions de Morale
relâchée, qui avoient été dénoncez à cette
Assemblée , et ce fut par son avis qu'elle
fit imprimer les Instructions de S. Charles Borromée , dont il avoit inseré une
partie dans ses Statuts Synodaux.
Il passa le reste de sa vie dans son Diocèse ,continuellement occupé, soit à faire
ses visites , soit à prêcher , soit à lire ou à
composer , soit à vacquer aux affaires Ecclesiastiques ou temporelles de son Diocèse.
J'ai trouvé dans un Livre peu connu ,
intitulé : Le Confiteor de l'infidele Voyageur , parfeu George Martin , Renegat ;
Extrait de ses Voyages. Lyon , 1680. in 8.
II. Vol. à
DECEMBRE. 1732 2847
à la page 244. qu'en passant à Vence ,
il vit M. Godeau , qui en étoit Evêque ,
et que Dieu l'avoit éprouvé par la perte
de la vûë , qu'il enduroit avec beaucoup
de tranquillité d'esprit ; particularité dont
je n'ai vû faire mention en aucun autre
endroit.
Il eut une attaque d'apoplexie le 17
Avril 1672. qui étoit le jour de Pâques , et il en mourut à Vence le 21 du
même mois , âgé de 67 ans.
Les occupations de son Ministere ne
l'ont pas empêché de composer un grand
nombre d'Ouvrages considerables , tant
en Prose qu'en Vers. Aussi avoit- il une
facilité et une fécondité prodigieuse. Il
disoit ordinairement que le Paradis d'un
Auteur est de composer , que son Purgatoire est de relire et de retoucher ses
compositions ; mais que son Enfer est
de corriger les Epreuves de l'Imprimeur.
M. Boileau Despreaux n'a pas jugé trop
favorablement de sa Poësie , voici com
me il en parle dans sa Lettre neuviéme à
M. de Maucrois. » Je suis persuadé
>> aussi- bien que vous , que M. Godeau est
>>un Poëte fort estimable. Il me semble
pourtant qu'on peut dire de lui ce que
» Longin dit d'Hyperide , qu'il est touII. Vol. »jours
2848 MERCURE DE FRANCE
»jours à jeun , et qu'il n'a rien qui remuë
>> ni qui échauffe ; en un mot , qu'il n'a
"point cette force du stile , et cette vivacité d'expression , qu'on cherche dans
»les Ouvrages , et qui les font durer. Je
»ne sçai point s'il passera à la Posterité;
» mais il faudra pour cela qu'il réssuscite;
puisqu'on peut dire qu'il est déja mort ,
»n'étant presque plus maintenant lû de
» personne.
>>
M. de Maucroix , dans sa Réponse à
cette Lettre de Despreaux , s'exprime ain
si sur son sujet. Je tombe d'accord que
>> M. Godeau écrivoit avec beaucoup de
» facilité , disons avec trop de facilité. Il
faisoit deux ou trois Vers , comme dit
»Horace , Stans pede in uno. Ce n'est pas
ainsi que se font les bons Vers. Je m'en
rapporte volontiers à votre propre ex-
» périence. Néanmoins parmi les Vers
négligez de M. Godeau , il y en a de
»beaux qui lui échappent. Dès notre
>> jeunesse nous nous sommes apperçus
» qu'il ne varie pas assez. La plupart de
» ses Ouvrages sont comme des Logogryphes ; car il commence toujours par
»'exprimer les circonstances d'une chose,
» et puis il y joint le mor ; on ne voit
»point d'autre figure dans son Benedicité,
20
II. Vol » dans
DECEMBRE. 1732. 2849
dans son Laudate , et dans ses Canti-
» ques.
Le P. Vavasseur , Jesuite , a porté un
jugement encore plus désavantageux de
la Poësie de M. Godeau , dans l'Ouvrage
qu'il a publié contre lui , sous le nom de
Candidus Hesychius , et sous ce titre : An,
tonius Godellus Episcopus Grassensis , an
Elogii Aureliani scriptor idoneus , idemque utrum Poëta ? Constantia ( ou plutôt )
Paris , 1650. in 8. Mais cet Auteur y outre les choses , et fait voir par ce qu'il dit
contre la personne même de M. Godeau
que la passion avoit la principale part à
sa Critique.
Nous n'ajouterons point ici le Catalogue des Ouvrages de M. Godeau fort bien
raisonné et composé de LIX. Articles ,
parce que ce détail nous meneroit trop
Join..
Voici les noms des autres Sçavans dont
la Vie et les Ouvrages sont rapportez dans
ce XVIII. Tome des Mémoires,
Jean Jacques Boissard. Jean Alphonse.
Borelli, Jean Broekhuisen. Guillaume Burton. Isaac Casaubon. Meric Casaubon.
Pierre de Caseneuve. Gautier Charlton.
Louis Cousin. Janus Dousa. Janus Dousa
le fils. George Dousa. Jean de la Fontaine,
Claude François Fraguier. Leonard FuchII. Vol. sius.
2850 MERCURE DE FRANCE
sius. Jean-Baptiste Gelli. Edouart Herbert.
Maurice Hilaret. François- Michel Janicon. Fean de Labadie. Christian Longomontan. Jerôme Maggi. Henri Meibonius.
RobertMaurison. Augustin Niphus. Severin
Pineau. Bilibald Pirckheimer. Michel Poccianti, Samuel de Pufendorf. Jean Racine.
Richard Staniburst. Louis Transillo. André
Valladier. Jacques Ware.
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Résumé : Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
Le texte présente les mémoires sur des hommes illustres dans la République des Lettres, en particulier le XVIIIe volume, qui retrace la vie et les œuvres de trente-cinq auteurs. L'article choisi est celui d'Antoine Godeau, né vers 1605 à Dreux, dans le diocèse de Chartres. Godeau s'est distingué par ses talents en poésie française et a été introduit dans les cercles littéraires par M. Conrart, contribuant ainsi à la fondation de l'Académie Française. Rejeté pour un mariage en raison de son apparence, Godeau s'est établi à Paris où il a été présenté à l'Hôtel de Rambouillet. Malgré sa petite taille, il a gagné l'estime de Mademoiselle de Rambouillet. Il a ensuite embrassé la vie ecclésiastique et s'est consacré à la poésie chrétienne. En 1636, il a écrit une paraphrase du Cantique 'Benedicite omnia opera Domini Dominus', qui a été bien accueillie par le Cardinal de Richelieu, lui valant l'évêché de Grasse. Godeau a exercé ses fonctions épiscopales avec zèle, rétablissant la discipline ecclésiastique et unifiant les diocèses de Grasse et d'Antibes. Il a également participé aux assemblées du clergé et a composé de nombreux ouvrages en prose et en vers. Sa poésie a été critiquée par des contemporains comme Boileau et M. de Maucroix, qui ont jugé son style trop facile et manquant de force. Godeau est décédé le 21 avril 1672 à Vence, à l'âge de 67 ans, après avoir souffert d'une attaque d'apoplexie. Le texte mentionne également d'autres savants dont les vies et œuvres sont rapportées dans ce volume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. 442-452
REMARQUES sur quelques endroits de la neuviéme Lettre du Voyage de Normandie, adressées à M. D. L. R.
Début :
J'ai lû, Monsieur, avec bien du plaisir, la Relation que vous avez donnée jusqu'icy [...]
Mots clefs :
Auxerre, Bayeux, Normandie, Renobert, Saints, Église, Églises, Confraternité, Mémoires, Diocèse, Reliques, Chasuble, Exupère, Dom Mabillon
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texteReconnaissance textuelle : REMARQUES sur quelques endroits de la neuviéme Lettre du Voyage de Normandie, adressées à M. D. L. R.
REMARQUES sur quelques endroits
de la neuviéme Lettre du l'oyage de Nor
mandie , adressées à M. D. L. R.
J
'ai lû , Monsieur , avec bien du plaisir,
la Relation que vous avez donnée jusqu'icy
en neuf Lettres , du Voïage que
Vous
MARS. 1733.
443
Vous avez fait en Normandie. La derniere
qui a paru dans le Mercure d'Oc
tobre dernier , m'a plus frappé que les
autres , parce qu'elle roule entierement
sur une Ville où j'ai été avant que j'eusse
atteint l'âge de vingt ans , uniquement
dans le dessein de trouver la verité autant
qu'elle peut se manifester à un jeune homme.
Vous n'y parlez presque que de Ba
yeux ; vous y nommez S. Renobert, Evê
que de cette Ville ; vous y dites un mot
de sa Chasuble et du Coffre d'Ivoire qui
la renferme ; toutes choses que j'avois
vûës dès le mois d'Octobre de l'année
1707. Je ne ferai pas comme les deux
Ecrivains qui ont profité des Remarques
que vous avez publiées dans les Mémoires
de Trévoux,d'Octobre 1714,sans vous
citer aucunement , & c. Pour moi je vous
avoüerai qu'ayant recherché tout ce qu'on
pouvoit dire de S. Renobert , sept ans
avant que vous en parlassiez , j'ai profité
depuis , avec grand plaisir , de ce que
j'en trouvai dans ces Mémoires , aussiqu'il
parût.
Il s'étoit élevé icy en 1709. we dispute
au sujet du siecle où ce Saint avoit vécu.
On écrivit vivement sur cette matiere ;
et chacun cherchoit des authoritez pour
appuier son sentiment. Comme la parcie
B vj Vic444
MERCURE DE FRANCE
victorieuse a été celle qui ne plaçoit ce
Saint qu'au 7 siécle , et non au 3 *, ni au
4 ; il a été naturel de faire une honorable
mention de l'observation qui parut
depuis dans les Mémoires de Trévoux
puisqu'elle étoit conforme au sentiment
que j'avois soutenu . Je ne sçavois pas ;
M ', que ce fut vous qui y eussiez donné
occasion ni que vous eussiez suivi d'abord
la Chronologie ordinaire de Bayeux.'
Je vous félicite donc aujourd'hui de ce
que vous vous trouvez réuni au sentiment
des Sçavans Bollandistes , qui a été
suivi par Dom Mabillon , par M. Baillet,
au 16 May ,par M. l'Abbé Chastellain , dans
son Martyrologe Universel, par le nouveau
Breviaire d'Auxerre de l'an 1726. par les
Auteurs du Martyrologe de Paris , de
l'an 1727. et qui vrai -semblablement le
sera aussi par les Continuateurs de Gallia
Christiana ; au moins étoit - ce le sentiment
vers lequel inclinoit dès l'an 171 26
Dom Denys de Sainte Marthe , votre illustre
ami , suivant ce qu'il m'en écrivit
alors. La Note que vous avez mise au bas
de la page 2122. de votre dernier Journal
, démontre que vous méprisez la Chro
nologie de l'Histoire moderne de l'Eglise
de Bayeux , puisque vous dites qu'el
le est rejettée par les meilleurs Critiques ,
MARS. 1733. 445
et que S. Renobert assista en 630. à un
Concile de Reims.
La Morlieze se plaignoit autrefois dans
ses Antiquitez d'Amiens , de ce que les
Ecrivains du Catalogue des Evêques
d'Amiens , ont arrangé ces Evêques , plus
secundùm gradum sanctitatis , quam antiquitatis.
C'est ce qui est arrivé à Bayeux,
et qui a induit en erreur , jusqu'à faire
fabriquer une Légende où l'on avance que
S.Renobert fut sacré à Brive la Gaillarde,
par S. Saturnin,Evêque de Toulouse. Hors
dans les Diocèses dans de Bayeux , d'Auxerre,
et de Besançon, cette Légende ne se retrouve
gueres de nos jours ; je doute que
vous puissiez la rencontrer dans Paris.
L'endroit le plus voisin de cette Ville où
je me ressouviens de l'avoir vûë dans un
Manuscrit de 500 ans , est l'Abbaye de
S. Yved de Braine , en Soissonnois ; elle Y
est contenue dans tout son fabuleux.
J'ai composé autrefois une longue Dissertation
, pour servir à épurer les Traditions
du Païs Bessin , touchant ce Saint.
Prelat. C'est le premier de mes Ouvrages
, et le fruit du voyage que je fis à
Bayeux il y a 25 ans. J'en ai donné communication
à des Sçavans du Clergé de la
même Ville , qui m'ont déclaré n'avoir
jamais ajouté plus de foy à la tradition
Bes
446 MERCURE DE FRANCE
*
>
Bessine des derniers siècles , qu'à celle
qui s'étoit glissée à Paris , sur S. Denys ,
et ils m'ont prié de la rendre publique.
Je n'ai pas oublié d'y parler de la Chasuble
de ce Saint , que j'eus l'honneur de
voir , et qu'on m'assura avoir été regardée
par Dom Mabillon , comme infiniment
plus authentique que l'Etole et le
Manipule qu'on y joignoit. Elle est d'étoffe
de soye , à fond bleu , semée d'espece
de Tréfles , de couleur blanche. Je remarquai
sur l'Etole , qui est d'une étoffe
différente, une semence de Perles . M.Hermant
, que je vis alors dans sa Cure de
Maltor , proche Caën , n'en sçavoit pas
plus que moi , sur toutes ces choses ; et
il me déclara qu'il ne travailloit que sur
les Mémoires d'un Chanoine moderne
de Bayeux. On pourroit croire que l'Etoffe
de cette Chasuble auroit simplement
servi à couvrir les Ossemens de S. Renobert
depuis son décès , et qu'elle seroit
celle- là même que la Reine Ermentrude,
Epouse de Charles le Chauve, envoya,
sans être obligé de faire remonter son antiquité
jusqu'au septiéme siecle. On a
quelques exemples d'autres Etoffes , qui
ont servi de Poile aux Sépulcres des
* M. Hermant , Curé de Maltot , qui a écris
ene Histoire imparfaite du Diocèse de Bayeux.
Saints
MAR S. 1733. 447
Saints , et qui ont pris la dénomination
de ces mêmes Saints , en qualité de Manteau
ou de Voile , ou sous tel autre nom
qu'on a voulu leur donner après les avoir
mises en oeuvre. Au reste , ces sortes de
Reliques n'en sont pas moins vénérables
quand même eiles n'auroient pas servi
aux Saints dès leur vivant , mais seulement
après leur mort , témoins l'honneur
que les Catahois rendent au Voile du
Cercueil de Sainte Agathe ; les Auxerrois
,au Suaire de 5.Germain et la confiance
que ces peuples ont dans ces Reliques.
Quant à l'Inscription Arabe du petit of
fre qui renferme la Chasuble de S. Renobert
, vous êtes certainement le premier
qui avez appris au Public , l'explication
qui en a été faite par une personne tresentenduë.
Vous ne marquez point , Monsieur , si
c'est le Cartulaire de l'Evêché de Bayeux,
qui dit que l'ancienne confraternité de
P'Eglise Cathedrale de la même Ville
avec celle d'Auxerre , est fondée sur ce
que S. Exupere venant d'Italie passa par
la Ville d'Auxerre , et y prêcha le Christianisme
. Rien de plus vrai que l'existence
de cette ancienne confraternité; j'en ai
des preuves de plusieurs siecles ; mais il
n'y a pas d'apparence qu'elle soit établie
Suf
448 MERCURE DE FRANCE
-
sur le motif que vous citez , qui n'est
peut-être , qu'une simple conjecture des
Chanoines de Bayeux. Si le passage de
S. Exupere par notre Ville , étoit un fondement
suffisant pour une confraternité ,
pourquoi n'en eussions nous point eu
avec Messieurs du Chapitre de Rouen ,
puisque S. Mellon , leur premier Evêque ,
passa aussi par Auxerre en venant de
Rome , et qu'il y fit même une guérison
miraculeuse, rapportée dans sa vie ? Pourquoi
ne serions-nous pas en pareille liaison
avec les Chapitres de Lyon et de
Marseille, puisque notre premier Evêque ,
S. Pérégrin , y passa en venant icy , et eut
la gloire d'y prêcher de la même maniere
, le Christianisme , selon ses Actes ?
Ce n'est donc point sur le passage de
S. Exupere qu'est fondée la confraternité
des Eglises d Bayeux et d'Auxerre , quand
même on le croiroit ainsi à Bayeux ; mais
sur une raison plus recevable, et qui a fait
naître de semblables confraternitez entre
plusieurs autres Eglises. C'est que nous
possedons les Reliques de quelques - uns
de leurs Saints fameux , ou qu'ils posscdent
celles de quelques - uns des nôtres .
C'est sur ce principe que les Eglises de
Beauvais et d'Auxerre sont en confraternité
Le Corps de S. Just , Enfant
natif
MARS. 17337 445
·
,
natif d'Auxerre , repose dans la Cathe
drale de Beauvais , excepté sa tête , qui
fut transportée à Auxerre du Lieu du
Beauvoisis , où il avoit souffert le Martyre
. Ce motif est spécifié dans l'acte de
rénovation , dont on trouvera des vestitiges
dans les Registres du Chapitre de
Beauvais , au 18 Juin 1646. C'est ainsi
qu'en Espagne , les Chanoines de Saragoce
, et ceux de S. Vincent de la Rode, sont
en association dès l'an 1171. en considération
du Chef de S. Valere , Evêque de
Saragoce a. Si le passage d'un Saint pouvoit
influer dans l'origine des Confraternitez
d'Eglises éloignées , telles que sont
celles de Bayeux et d'Auxerre ; il y auroit
plus d'apparence que ce seroit celui de
S. Germain , dans le Diocèse de Bayeux ,
qui avoit contribué à cette liaison , parce
que ce grand nombre d'Eglises qui sont
sous ce nom dans la Basse - Normandie,est
une preuve que dans l'un de ses deux
Voyages de la Grande- Bretagne, il a passé
dans le Païs Bessin , en allant ou en reve
nant. On ne craint point même de montrer
à une petite lieuë de Bayeux , dans
l'Eglise du Village de Guéron, une Nappe
d'Autel , sur laquelle on dit qu'il a
célébré en passant .
2 Castellan . Bimestr. Januar. 29. pag. 444.
Mais
450 MERCURE DE FRANCE
•
que
Mais sans remonter si - haut , il y a infi
niment plus d'apparence que l'union des
Eglises d'Auxerre et de Bayeux vient du
transport fait autrefois des Reliques de
S. Renobert , celebre Evêque de cette
derniere Ville , et de S. Zénon , son Diacre
, dans fa Ville et dans le Diocèse
d'Auxerre . Leur culte y devint si fameux ,
dès le commencement du treiziéme
siécle , la seconde Paroisse de la Cité
d'Auxerre , dans laquelle est contenuë
une bonne partie du Cloître des Chanoines
, étoit sous l'invocation de ce Saint
Prélat , comme elle l'est encore aujourd'hui
. De là vient que dans la Cathédra
le et dans le Diocèse d'Auxerre on a fair
de immémorial , et au moins de- temps
puis 500 ans , l'Office de S. Renobert , et
qu'il y a plusieurs Autels de son nom ;
au lieu que jamais il n'y a été fait men
tion de S. Exupere , et qu'il n'y a aucun
Autel connu sous son invocation .
Outre l'Inscription Mahometane que
Vous avez publiée , tirée de dessus le Coffre
d'Ivoire du Trésor de Bayeux , j'au
rois souhaité que vous eussiez remarqué
dans la même Eglise une autre Inscription
bien plus récente, qui consiste en ces
deux Vers :
Cre
MARS. 1733. 45t
Credite mira Dei ; Serpens fuit hic lapis extans s
Sic transformatum Bartholus attulit buc.
L'explication des merveilles de Dieu
dont il y est parlé , est , ce me semble
de la competence des Naturalistes , et de
ceux qui font attention aux pétrifications
singulieres.
Ce n'est pas assez que le R. P. Tournemine
nous ait appris comment ce Coffre
a pû servir dès le neuvième siècle à
renfermer l'Etofe que le Roy Charles le
Chauve et la Reine Ermentrude envoyerent
pour orner les Cercueils ou la Sépulture
des Saints Renobert et Zénon 1
dont les Corps étoient alors réfugiez sur
les confins des Diocèses d'Evreux et de
Lisieux. Il ne seroit pas moins curieux et
important de découvrir le lieu d'où se fit
cet envoi. Charles étoit alors dans un Palais
Royal , appellé Vetera- Domus , que je
croi pouvoir traduire Vieux- Maison , ou
Vieille-Maison . C'est ce que nous tenons
d'un Historien du temps , imprimé au
XII Tome du Spicilege , par un autre
Historien du même siècle , imprimé an
premier Tome de la Bibliotheque des Ma
nuscrits du P. Labbe , pag. 548. et réim
primé beaucoup plus exactement l'année
derniere dans les Actes des Saints ,
du 31
Juil
452 MERCURE DE FRANCE
,
Juillet. On apprend que ce Vieux - Mal
son étoit dans le Païs Roumois : In pago
Rothomagensi. Il seroit donc à désirer que
l'Historien de Rouen , dont vous parlez
à la page 2138. de votre même Lettre ,
fit connoître au Public la situation précise
de cet ancien Palais des Rois de France;
d'autant qu'il n'en est fait aucune merition
dans la Diplomatique de Dom Mabillon
, ni dans la Notice des Gaules de
M. de Valois , non plus que dans le Glossaire
de M. du Cange . L'Eglise du Titre
de S. Germain d'Auxerre , voisine de ce
Palais , selon Héric , peut servir à faciliter
cette découverte ; et si l'on trouve un
Vieux Maison au Païs Roumois , avec
une Eglise ou Chapelle de ce Titre , qui
en soit peu éloignée , on sera suffisamment
assuré de la position de cette Mai-
´son Royale, qui est restée inconnuë jusqu'icy.
CommeCharles y tenoit ses Plaids ,
dans le temps de sa dévotion envers S.Renobert
, il me paroît que la chose est assez
importante pour mériter d'être débroüillées
et puisque dès le neuviéme siecle , ce
Palais étoit très - ancien , selon que son
nom le marque, il pouvoit avoir été bâti
sous la premiere Race de nos Rois , et
peut- être dès le temps des Romains . Je
suis , Monsieur , & c.
A Auxerre , ce 20 Novombre 1732 .
de la neuviéme Lettre du l'oyage de Nor
mandie , adressées à M. D. L. R.
J
'ai lû , Monsieur , avec bien du plaisir,
la Relation que vous avez donnée jusqu'icy
en neuf Lettres , du Voïage que
Vous
MARS. 1733.
443
Vous avez fait en Normandie. La derniere
qui a paru dans le Mercure d'Oc
tobre dernier , m'a plus frappé que les
autres , parce qu'elle roule entierement
sur une Ville où j'ai été avant que j'eusse
atteint l'âge de vingt ans , uniquement
dans le dessein de trouver la verité autant
qu'elle peut se manifester à un jeune homme.
Vous n'y parlez presque que de Ba
yeux ; vous y nommez S. Renobert, Evê
que de cette Ville ; vous y dites un mot
de sa Chasuble et du Coffre d'Ivoire qui
la renferme ; toutes choses que j'avois
vûës dès le mois d'Octobre de l'année
1707. Je ne ferai pas comme les deux
Ecrivains qui ont profité des Remarques
que vous avez publiées dans les Mémoires
de Trévoux,d'Octobre 1714,sans vous
citer aucunement , & c. Pour moi je vous
avoüerai qu'ayant recherché tout ce qu'on
pouvoit dire de S. Renobert , sept ans
avant que vous en parlassiez , j'ai profité
depuis , avec grand plaisir , de ce que
j'en trouvai dans ces Mémoires , aussiqu'il
parût.
Il s'étoit élevé icy en 1709. we dispute
au sujet du siecle où ce Saint avoit vécu.
On écrivit vivement sur cette matiere ;
et chacun cherchoit des authoritez pour
appuier son sentiment. Comme la parcie
B vj Vic444
MERCURE DE FRANCE
victorieuse a été celle qui ne plaçoit ce
Saint qu'au 7 siécle , et non au 3 *, ni au
4 ; il a été naturel de faire une honorable
mention de l'observation qui parut
depuis dans les Mémoires de Trévoux
puisqu'elle étoit conforme au sentiment
que j'avois soutenu . Je ne sçavois pas ;
M ', que ce fut vous qui y eussiez donné
occasion ni que vous eussiez suivi d'abord
la Chronologie ordinaire de Bayeux.'
Je vous félicite donc aujourd'hui de ce
que vous vous trouvez réuni au sentiment
des Sçavans Bollandistes , qui a été
suivi par Dom Mabillon , par M. Baillet,
au 16 May ,par M. l'Abbé Chastellain , dans
son Martyrologe Universel, par le nouveau
Breviaire d'Auxerre de l'an 1726. par les
Auteurs du Martyrologe de Paris , de
l'an 1727. et qui vrai -semblablement le
sera aussi par les Continuateurs de Gallia
Christiana ; au moins étoit - ce le sentiment
vers lequel inclinoit dès l'an 171 26
Dom Denys de Sainte Marthe , votre illustre
ami , suivant ce qu'il m'en écrivit
alors. La Note que vous avez mise au bas
de la page 2122. de votre dernier Journal
, démontre que vous méprisez la Chro
nologie de l'Histoire moderne de l'Eglise
de Bayeux , puisque vous dites qu'el
le est rejettée par les meilleurs Critiques ,
MARS. 1733. 445
et que S. Renobert assista en 630. à un
Concile de Reims.
La Morlieze se plaignoit autrefois dans
ses Antiquitez d'Amiens , de ce que les
Ecrivains du Catalogue des Evêques
d'Amiens , ont arrangé ces Evêques , plus
secundùm gradum sanctitatis , quam antiquitatis.
C'est ce qui est arrivé à Bayeux,
et qui a induit en erreur , jusqu'à faire
fabriquer une Légende où l'on avance que
S.Renobert fut sacré à Brive la Gaillarde,
par S. Saturnin,Evêque de Toulouse. Hors
dans les Diocèses dans de Bayeux , d'Auxerre,
et de Besançon, cette Légende ne se retrouve
gueres de nos jours ; je doute que
vous puissiez la rencontrer dans Paris.
L'endroit le plus voisin de cette Ville où
je me ressouviens de l'avoir vûë dans un
Manuscrit de 500 ans , est l'Abbaye de
S. Yved de Braine , en Soissonnois ; elle Y
est contenue dans tout son fabuleux.
J'ai composé autrefois une longue Dissertation
, pour servir à épurer les Traditions
du Païs Bessin , touchant ce Saint.
Prelat. C'est le premier de mes Ouvrages
, et le fruit du voyage que je fis à
Bayeux il y a 25 ans. J'en ai donné communication
à des Sçavans du Clergé de la
même Ville , qui m'ont déclaré n'avoir
jamais ajouté plus de foy à la tradition
Bes
446 MERCURE DE FRANCE
*
>
Bessine des derniers siècles , qu'à celle
qui s'étoit glissée à Paris , sur S. Denys ,
et ils m'ont prié de la rendre publique.
Je n'ai pas oublié d'y parler de la Chasuble
de ce Saint , que j'eus l'honneur de
voir , et qu'on m'assura avoir été regardée
par Dom Mabillon , comme infiniment
plus authentique que l'Etole et le
Manipule qu'on y joignoit. Elle est d'étoffe
de soye , à fond bleu , semée d'espece
de Tréfles , de couleur blanche. Je remarquai
sur l'Etole , qui est d'une étoffe
différente, une semence de Perles . M.Hermant
, que je vis alors dans sa Cure de
Maltor , proche Caën , n'en sçavoit pas
plus que moi , sur toutes ces choses ; et
il me déclara qu'il ne travailloit que sur
les Mémoires d'un Chanoine moderne
de Bayeux. On pourroit croire que l'Etoffe
de cette Chasuble auroit simplement
servi à couvrir les Ossemens de S. Renobert
depuis son décès , et qu'elle seroit
celle- là même que la Reine Ermentrude,
Epouse de Charles le Chauve, envoya,
sans être obligé de faire remonter son antiquité
jusqu'au septiéme siecle. On a
quelques exemples d'autres Etoffes , qui
ont servi de Poile aux Sépulcres des
* M. Hermant , Curé de Maltot , qui a écris
ene Histoire imparfaite du Diocèse de Bayeux.
Saints
MAR S. 1733. 447
Saints , et qui ont pris la dénomination
de ces mêmes Saints , en qualité de Manteau
ou de Voile , ou sous tel autre nom
qu'on a voulu leur donner après les avoir
mises en oeuvre. Au reste , ces sortes de
Reliques n'en sont pas moins vénérables
quand même eiles n'auroient pas servi
aux Saints dès leur vivant , mais seulement
après leur mort , témoins l'honneur
que les Catahois rendent au Voile du
Cercueil de Sainte Agathe ; les Auxerrois
,au Suaire de 5.Germain et la confiance
que ces peuples ont dans ces Reliques.
Quant à l'Inscription Arabe du petit of
fre qui renferme la Chasuble de S. Renobert
, vous êtes certainement le premier
qui avez appris au Public , l'explication
qui en a été faite par une personne tresentenduë.
Vous ne marquez point , Monsieur , si
c'est le Cartulaire de l'Evêché de Bayeux,
qui dit que l'ancienne confraternité de
P'Eglise Cathedrale de la même Ville
avec celle d'Auxerre , est fondée sur ce
que S. Exupere venant d'Italie passa par
la Ville d'Auxerre , et y prêcha le Christianisme
. Rien de plus vrai que l'existence
de cette ancienne confraternité; j'en ai
des preuves de plusieurs siecles ; mais il
n'y a pas d'apparence qu'elle soit établie
Suf
448 MERCURE DE FRANCE
-
sur le motif que vous citez , qui n'est
peut-être , qu'une simple conjecture des
Chanoines de Bayeux. Si le passage de
S. Exupere par notre Ville , étoit un fondement
suffisant pour une confraternité ,
pourquoi n'en eussions nous point eu
avec Messieurs du Chapitre de Rouen ,
puisque S. Mellon , leur premier Evêque ,
passa aussi par Auxerre en venant de
Rome , et qu'il y fit même une guérison
miraculeuse, rapportée dans sa vie ? Pourquoi
ne serions-nous pas en pareille liaison
avec les Chapitres de Lyon et de
Marseille, puisque notre premier Evêque ,
S. Pérégrin , y passa en venant icy , et eut
la gloire d'y prêcher de la même maniere
, le Christianisme , selon ses Actes ?
Ce n'est donc point sur le passage de
S. Exupere qu'est fondée la confraternité
des Eglises d Bayeux et d'Auxerre , quand
même on le croiroit ainsi à Bayeux ; mais
sur une raison plus recevable, et qui a fait
naître de semblables confraternitez entre
plusieurs autres Eglises. C'est que nous
possedons les Reliques de quelques - uns
de leurs Saints fameux , ou qu'ils posscdent
celles de quelques - uns des nôtres .
C'est sur ce principe que les Eglises de
Beauvais et d'Auxerre sont en confraternité
Le Corps de S. Just , Enfant
natif
MARS. 17337 445
·
,
natif d'Auxerre , repose dans la Cathe
drale de Beauvais , excepté sa tête , qui
fut transportée à Auxerre du Lieu du
Beauvoisis , où il avoit souffert le Martyre
. Ce motif est spécifié dans l'acte de
rénovation , dont on trouvera des vestitiges
dans les Registres du Chapitre de
Beauvais , au 18 Juin 1646. C'est ainsi
qu'en Espagne , les Chanoines de Saragoce
, et ceux de S. Vincent de la Rode, sont
en association dès l'an 1171. en considération
du Chef de S. Valere , Evêque de
Saragoce a. Si le passage d'un Saint pouvoit
influer dans l'origine des Confraternitez
d'Eglises éloignées , telles que sont
celles de Bayeux et d'Auxerre ; il y auroit
plus d'apparence que ce seroit celui de
S. Germain , dans le Diocèse de Bayeux ,
qui avoit contribué à cette liaison , parce
que ce grand nombre d'Eglises qui sont
sous ce nom dans la Basse - Normandie,est
une preuve que dans l'un de ses deux
Voyages de la Grande- Bretagne, il a passé
dans le Païs Bessin , en allant ou en reve
nant. On ne craint point même de montrer
à une petite lieuë de Bayeux , dans
l'Eglise du Village de Guéron, une Nappe
d'Autel , sur laquelle on dit qu'il a
célébré en passant .
2 Castellan . Bimestr. Januar. 29. pag. 444.
Mais
450 MERCURE DE FRANCE
•
que
Mais sans remonter si - haut , il y a infi
niment plus d'apparence que l'union des
Eglises d'Auxerre et de Bayeux vient du
transport fait autrefois des Reliques de
S. Renobert , celebre Evêque de cette
derniere Ville , et de S. Zénon , son Diacre
, dans fa Ville et dans le Diocèse
d'Auxerre . Leur culte y devint si fameux ,
dès le commencement du treiziéme
siécle , la seconde Paroisse de la Cité
d'Auxerre , dans laquelle est contenuë
une bonne partie du Cloître des Chanoines
, étoit sous l'invocation de ce Saint
Prélat , comme elle l'est encore aujourd'hui
. De là vient que dans la Cathédra
le et dans le Diocèse d'Auxerre on a fair
de immémorial , et au moins de- temps
puis 500 ans , l'Office de S. Renobert , et
qu'il y a plusieurs Autels de son nom ;
au lieu que jamais il n'y a été fait men
tion de S. Exupere , et qu'il n'y a aucun
Autel connu sous son invocation .
Outre l'Inscription Mahometane que
Vous avez publiée , tirée de dessus le Coffre
d'Ivoire du Trésor de Bayeux , j'au
rois souhaité que vous eussiez remarqué
dans la même Eglise une autre Inscription
bien plus récente, qui consiste en ces
deux Vers :
Cre
MARS. 1733. 45t
Credite mira Dei ; Serpens fuit hic lapis extans s
Sic transformatum Bartholus attulit buc.
L'explication des merveilles de Dieu
dont il y est parlé , est , ce me semble
de la competence des Naturalistes , et de
ceux qui font attention aux pétrifications
singulieres.
Ce n'est pas assez que le R. P. Tournemine
nous ait appris comment ce Coffre
a pû servir dès le neuvième siècle à
renfermer l'Etofe que le Roy Charles le
Chauve et la Reine Ermentrude envoyerent
pour orner les Cercueils ou la Sépulture
des Saints Renobert et Zénon 1
dont les Corps étoient alors réfugiez sur
les confins des Diocèses d'Evreux et de
Lisieux. Il ne seroit pas moins curieux et
important de découvrir le lieu d'où se fit
cet envoi. Charles étoit alors dans un Palais
Royal , appellé Vetera- Domus , que je
croi pouvoir traduire Vieux- Maison , ou
Vieille-Maison . C'est ce que nous tenons
d'un Historien du temps , imprimé au
XII Tome du Spicilege , par un autre
Historien du même siècle , imprimé an
premier Tome de la Bibliotheque des Ma
nuscrits du P. Labbe , pag. 548. et réim
primé beaucoup plus exactement l'année
derniere dans les Actes des Saints ,
du 31
Juil
452 MERCURE DE FRANCE
,
Juillet. On apprend que ce Vieux - Mal
son étoit dans le Païs Roumois : In pago
Rothomagensi. Il seroit donc à désirer que
l'Historien de Rouen , dont vous parlez
à la page 2138. de votre même Lettre ,
fit connoître au Public la situation précise
de cet ancien Palais des Rois de France;
d'autant qu'il n'en est fait aucune merition
dans la Diplomatique de Dom Mabillon
, ni dans la Notice des Gaules de
M. de Valois , non plus que dans le Glossaire
de M. du Cange . L'Eglise du Titre
de S. Germain d'Auxerre , voisine de ce
Palais , selon Héric , peut servir à faciliter
cette découverte ; et si l'on trouve un
Vieux Maison au Païs Roumois , avec
une Eglise ou Chapelle de ce Titre , qui
en soit peu éloignée , on sera suffisamment
assuré de la position de cette Mai-
´son Royale, qui est restée inconnuë jusqu'icy.
CommeCharles y tenoit ses Plaids ,
dans le temps de sa dévotion envers S.Renobert
, il me paroît que la chose est assez
importante pour mériter d'être débroüillées
et puisque dès le neuviéme siecle , ce
Palais étoit très - ancien , selon que son
nom le marque, il pouvoit avoir été bâti
sous la premiere Race de nos Rois , et
peut- être dès le temps des Romains . Je
suis , Monsieur , & c.
A Auxerre , ce 20 Novombre 1732 .
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Résumé : REMARQUES sur quelques endroits de la neuviéme Lettre du Voyage de Normandie, adressées à M. D. L. R.
En mars 1733, l'auteur écrit à M. D. L. R. pour exprimer son plaisir d'avoir lu neuf lettres relatant un voyage en Normandie, notamment la dernière parue dans le Mercure d'octobre précédent, qui traite de Bayeux. L'auteur, ayant visité Bayeux avant l'âge de vingt ans, mentionne que cette lettre évoque l'évêque Saint Renobert, sa chasuble et le coffre d'ivoire qui la contient, des éléments qu'il a observés en octobre 1707. L'auteur a mené des recherches sur Saint Renobert sept ans avant la publication de M. D. L. R. et a apprécié les informations des Mémoires de Trévoux d'octobre 1714. Il note une controverse sur le siècle auquel appartenait Saint Renobert, avec des débats en 1709. La version victorieuse le place au VIIe siècle, conformément aux Bollandistes, Dom Mabillon et d'autres érudits. L'auteur félicite M. D. L. R. pour son alignement avec cette chronologie, rejetant celle de l'Histoire moderne de l'Église de Bayeux. La lettre aborde également des légendes locales, comme celle de la consécration de Saint Renobert à Brive-la-Gaillarde par Saint Saturnin, une légende peu répandue. L'auteur mentionne une dissertation qu'il a écrite pour épurer les traditions du pays Bessin concernant Saint Renobert et discute de la chasuble du saint, vue par Dom Mabillon et décrite comme plus authentique que d'autres reliques. Enfin, la lettre traite des confraternités entre les églises de Bayeux et d'Auxerre, remettant en question la raison officielle de cette liaison et suggérant qu'elle pourrait être due au transfert des reliques de Saint Renobert et de Saint Zénon. L'auteur exprime également son souhait de voir des recherches supplémentaires sur un ancien palais royal mentionné dans les sources historiques.
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31
p. 596-599
« Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...] »
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...]
Mots clefs :
Roi, Concert spirituel, Mains, Reine, Serment de fidélité, Diocèse, Château, Premier maître d'hôtel
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texteReconnaissance textuelle : « Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...] »
E Roy a donné l'Abbaye de Ville-
Longue , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Carcassonne , à l'Abbé Novy ; et le
Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre
de S. Augustin , à l'Abbé de Noë.
Le 1s de ce mois , 4e Dimanche de Carême
, le Roy entendit dans la Chapelle
du Château de Versailles , la Messe chantée
par la Musique , pendant laquelle l'Evêque
de Mâcon prêta serment de fidelité
entre les mains de S. M.
Le Roy a donné le Gouvernement
d'Huningue , au Marquis de Guerchy ,
Lieutenant General de ses Armées.
La Charge de Premier Maître d'Hôtel
de la Reine , a été donnée au Marquis de
Chamarande , qui a été Premier Maître
d'Hôtel de Madame la Dauphine, Aycule
du Roy. Il prêta serment de fidelité entre
MARS . 1733-
197
tre les mains de la Reine , le 15 de ce.
mois.
Le 4. Fevrier , la Cour étant à Marly,
on chanta devant la Reine le Prologue et
le premier Acte de l'Opera de Cadmus ,
qu'on continua le 7.et le 9.Les principaux
Rôles furent chantez par les sieurs d'Angerville
, Dubourg , Ducros , et par la Dlle
Mathieu, laquelle chanta à la fin de la Piece
uneAriette Françoise de la composition
du sieur Mathieu , qui fut très- goûtée.
Le 11. on concerta l'Opera d'Issé , de
la composition de M. Destouches ; la
même Dlle Mathieu remplit le Rôle
d'Issé , avec beaucoup de succès et de
précision ; l'execution des Choeurs et
de la Simphonie fit aussi beaucoup de
plaisir.
Le 17. on chanta le Prologue et la
troisiéme Entrée du Ballet des Stratagemes
de l'Amour , du même Auteur. La
mort de Madame de France troisiéme
fut cause qu'il n'y eut plus de Concert
le reste du mois.
On apprend de Rome , que dans le
Consistoire secret que le Pape tint le 2 .
de ce mois , le Cardinal Othoboni proposa
l'Abbaye de S. Pierre de Flavigny 2
Dio558
MERCURE DE FRANCE
cèse d'Autun , pour l'Evêque de Luçon ,
et celle de N. Dame de Font- Froide
Diocèse de Narbonne, pour l'Abbé de
Brissac ; il préconisa ensuite l'Evêque de
Rennes , pour celle de N. Dame de Joüy,
Diocèse de Sens.
Le 19 de ce mois , le Duc de Sully et le
Duc de Gontault , Pairs de France , prêterent
serment et prirent séance au Pare
lement en la maniere accoutumée.
Le Roy a donné le Gouvernement des
Ville et Citadelle de Metz , et du Païs
Messin , au Comte de Belle- Isle . Il prêta
serment de fidelité entre les mains de Sa
Majesté , le 17 de ce mois.
Le 30. de ce mois , la Reine n'ayant
pû , à cause de sa grossesse , se rendre à
I'Eglise de la Paroisse , communia dans
la Chapelle du Château , par les mains.
du Cardinal de Fleury , son Grand -Aumônier.
Le 24. Mars , la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoûtumée , à
P'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixièmes d'Actions qui
doivent être remboursées , a été renduë publique
MARS. 1733 599
que , faisant en tout le nombre de 314, Actions
Le 22. Mars , Dimanche de la Passion , tous
les Théatres ayant été fermez à l'occasion des
Lois semaines de Pâques, il y eut Concert Spirituel
au Château des Tuilleries , dans lequel les
Diles le Maure et Erremens , chanterent differens
Récits dans les Motets, avec applaudissement ; on
y executa aussi un nouveau Motet à grand Choeur
de l'Abbé Gaycau, qui fut très - goûté. Le Miserera
de M. de la Lande termina le Concert.
Le 25. , Fête de l'Annonciation , il y eut aussi
Concert Spirituel , les Diles Courvasier et Lenaer
, chanterent un nouveau Motet du sieur le
Maire , qui fur très- goûté ; on executa ensuite
la Cantate de M. de la Lande , ou la Dile le
Maure chanta le beau Récit de Viderunt , à la
satisfaction d'une très -nombreuse Assemblée. Le
même Concert doit continuer jusqu'à la Quasimodo.
Au dernier jour de ce mois , le froid a été ici
encore aussi vif comme au fort de l'hyver , les
Rhumes et les autres Maladies de cette espece ,
sont cependant fort diminués.En sorte qu'on n'entend
presque plus le bruit importun et presque
continuel de ceux qui toussoient , crachoient,
se mouchoient dans les Eglises , dans les Assemblées
et aux Spectacles sur tout , où le Garçon
Limonadier , qui offroit des rafraichissemens ,
crioit aussi du Jus de Reglisse et de la Conserve
de Guimauve.
Longue , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Carcassonne , à l'Abbé Novy ; et le
Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre
de S. Augustin , à l'Abbé de Noë.
Le 1s de ce mois , 4e Dimanche de Carême
, le Roy entendit dans la Chapelle
du Château de Versailles , la Messe chantée
par la Musique , pendant laquelle l'Evêque
de Mâcon prêta serment de fidelité
entre les mains de S. M.
Le Roy a donné le Gouvernement
d'Huningue , au Marquis de Guerchy ,
Lieutenant General de ses Armées.
La Charge de Premier Maître d'Hôtel
de la Reine , a été donnée au Marquis de
Chamarande , qui a été Premier Maître
d'Hôtel de Madame la Dauphine, Aycule
du Roy. Il prêta serment de fidelité entre
MARS . 1733-
197
tre les mains de la Reine , le 15 de ce.
mois.
Le 4. Fevrier , la Cour étant à Marly,
on chanta devant la Reine le Prologue et
le premier Acte de l'Opera de Cadmus ,
qu'on continua le 7.et le 9.Les principaux
Rôles furent chantez par les sieurs d'Angerville
, Dubourg , Ducros , et par la Dlle
Mathieu, laquelle chanta à la fin de la Piece
uneAriette Françoise de la composition
du sieur Mathieu , qui fut très- goûtée.
Le 11. on concerta l'Opera d'Issé , de
la composition de M. Destouches ; la
même Dlle Mathieu remplit le Rôle
d'Issé , avec beaucoup de succès et de
précision ; l'execution des Choeurs et
de la Simphonie fit aussi beaucoup de
plaisir.
Le 17. on chanta le Prologue et la
troisiéme Entrée du Ballet des Stratagemes
de l'Amour , du même Auteur. La
mort de Madame de France troisiéme
fut cause qu'il n'y eut plus de Concert
le reste du mois.
On apprend de Rome , que dans le
Consistoire secret que le Pape tint le 2 .
de ce mois , le Cardinal Othoboni proposa
l'Abbaye de S. Pierre de Flavigny 2
Dio558
MERCURE DE FRANCE
cèse d'Autun , pour l'Evêque de Luçon ,
et celle de N. Dame de Font- Froide
Diocèse de Narbonne, pour l'Abbé de
Brissac ; il préconisa ensuite l'Evêque de
Rennes , pour celle de N. Dame de Joüy,
Diocèse de Sens.
Le 19 de ce mois , le Duc de Sully et le
Duc de Gontault , Pairs de France , prêterent
serment et prirent séance au Pare
lement en la maniere accoutumée.
Le Roy a donné le Gouvernement des
Ville et Citadelle de Metz , et du Païs
Messin , au Comte de Belle- Isle . Il prêta
serment de fidelité entre les mains de Sa
Majesté , le 17 de ce mois.
Le 30. de ce mois , la Reine n'ayant
pû , à cause de sa grossesse , se rendre à
I'Eglise de la Paroisse , communia dans
la Chapelle du Château , par les mains.
du Cardinal de Fleury , son Grand -Aumônier.
Le 24. Mars , la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoûtumée , à
P'Hôtel de la Compagnie. La Liste des Numeros
gagnans des Actions et Dixièmes d'Actions qui
doivent être remboursées , a été renduë publique
MARS. 1733 599
que , faisant en tout le nombre de 314, Actions
Le 22. Mars , Dimanche de la Passion , tous
les Théatres ayant été fermez à l'occasion des
Lois semaines de Pâques, il y eut Concert Spirituel
au Château des Tuilleries , dans lequel les
Diles le Maure et Erremens , chanterent differens
Récits dans les Motets, avec applaudissement ; on
y executa aussi un nouveau Motet à grand Choeur
de l'Abbé Gaycau, qui fut très - goûté. Le Miserera
de M. de la Lande termina le Concert.
Le 25. , Fête de l'Annonciation , il y eut aussi
Concert Spirituel , les Diles Courvasier et Lenaer
, chanterent un nouveau Motet du sieur le
Maire , qui fur très- goûté ; on executa ensuite
la Cantate de M. de la Lande , ou la Dile le
Maure chanta le beau Récit de Viderunt , à la
satisfaction d'une très -nombreuse Assemblée. Le
même Concert doit continuer jusqu'à la Quasimodo.
Au dernier jour de ce mois , le froid a été ici
encore aussi vif comme au fort de l'hyver , les
Rhumes et les autres Maladies de cette espece ,
sont cependant fort diminués.En sorte qu'on n'entend
presque plus le bruit importun et presque
continuel de ceux qui toussoient , crachoient,
se mouchoient dans les Eglises , dans les Assemblées
et aux Spectacles sur tout , où le Garçon
Limonadier , qui offroit des rafraichissemens ,
crioit aussi du Jus de Reglisse et de la Conserve
de Guimauve.
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Résumé : « Le Roy a donné l'Abbaye de Ville-Longue, Ordre de Citeaux, Diocèse [...] »
En mars 1733, plusieurs nominations et événements notables ont marqué le mois. Le roi a attribué l'Abbaye de Ville-Longue à l'Abbé Novy et le Prieuré de Saint-Maurice de Senlis à l'Abbé de Noë. Le 4e dimanche de Carême, le roi a assisté à une messe chantée à la Chapelle du Château de Versailles, où l'évêque de Mâcon a prêté serment de fidélité. Le Marquis de Guerchy a été nommé Gouverneur d'Huningue, et le Marquis de Chamarande a reçu la charge de Premier Maître d'Hôtel de la Reine. À la Cour, des opéras et concerts ont été donnés, notamment 'Cadmus' et 'Issé', avec des performances remarquées de la demoiselle Mathieu. Cependant, la mort de Madame de France a interrompu les concerts pour le reste du mois. À Rome, le Cardinal Othoboni a proposé diverses abbayes pour des nominations épiscopales. Les Ducs de Sully et de Gontault ont prêté serment au Parlement. Le Comte de Belle-Isle a été nommé Gouverneur de Metz et de sa citadelle. La Reine, en raison de sa grossesse, a communié dans la Chapelle du Château. La loterie de la Compagnie des Indes a été tirée, remboursant 314 actions. Des concerts spirituels ont eu lieu aux Tuileries pendant les semaines de Pâques, avec des performances appréciées. Le mois s'est terminé par un froid vif, mais les maladies respiratoires étaient moins fréquentes.
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32
p. 2078-2084
BENEFICES DONNEZ par le Roy.
Début :
Le 25. Juillet, la Coadjutorerie de l'Abbaye de Notre Dame de Meaux, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Évêque, Roi, Paris, Rouen, Vicaire général, Abbé commandataire, Ordre de Cîteaux
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ par le Roy.
BENEFICES DONNEZ
par le Roy.
E 25. Juillet , la Coadjutorerie de
LAbbaye de Notre - Dame de Meaux ,
en faveur de la Dame de Bonnardy ,
Prieure
SEPTEMBRE. 1733. 2079
Prieure perpetuelle du Convent de Mondenis
, du consentement de la Dame
Pajot, Abbesse de cette Abbaye.
L'Abbaye de Chazeaux , à Lyon , vacante
par le décès de la Dame de Silvecanne
, en faveur de la Dame de Beaumont
, Prieure des Religieuses Benedicfines
de Cognac.
;
L'Abbaye Réguliere de Barbery , vacante
par la démission de Dom Fitsharbert
, en faveur de Dom Lambelin , Prieur
de l'Abbaye de Royaumont.
L'Abbaye de S. Paul de Besançon ;
vacante par le décès de M. de Beauffremont
, en faveur de M. Boisot.
L'Abbaye de S. Taurin , vacante par
le décès de M. le Normant , Evêque d'Evreux
, en faveur de M. d'Harcourt ,
Doyen de Notre- Dame de Paris.
L'Abbaye de S. Liguaire , vacante par
le décès du dernier Titulaire Comman
dataire , en faveur de M. de Foudras
Evéque de Poitiers .
L'Abbaye Royale du Lis , prés de Me
lun , Diocèse de Sens , vacante par là
mort de Madame d'Apremont , a été
donnée à Madame ... Crapadot ,
Prieure des Benedictines de Provins.
Le 28. Août , le Roy a nommé , aux
Archevêchez et Evêchez suivans.
H vi A
2080 MERCURE DE FRANCE
A l'Archevêché de Rouen , vacant du
18. Avril dernier , par la mort de Louis
de la Vergne de Tressan , l'Evêque et
Comte de Châlons , premier Aumônier
de la Reine , à la charge de 5800. livres
de pension . Il se nomme Nicolas de Saulx
de Tavanes , est né le 19.Septembre 1650 .
et a été d'abord Chanoine de S. Jean ,
et Comte de Lyon. Il fut député de la
Province de Sens à l'Assemblée generale
du Clergé de France de 1715. et Promoteur
de cette Assemblée , reçû Docteur
en Théologie de la Faculté de Paris ,
le 18. Mars 1716. pourvû de l'Abbaye
du Mont S. Benoît , Ordre de S. Augustin
, Diocèse de Besançon , le 23. Octobre
1717. et étant Vicaire Général dé
Pontoise , le Roy le nomma le 8. Janvier
1721 à l'Evêché de Châlons , Com.
té- Pairie de France. Il fut Sacré le 9.
Novembre suivant dans l'Eglise des
Théatins à Paris , par l'ancien Evêque
de Fréjus , aujourdhui Cardinal , assisté
des Evêques d'Avranches et de Mirepoix,
et le 11. du même mois il prêta Serment .
de fidelité entre les mains du Roy , en
présence du Duc d'Orleans Régent. Il
prit séance au Parlement en qualité de
Pair de France , après avoir prêté le Serment
accoûtumé >, le 4. Décembre, 1721.
assista
SEPTEMBRE . 1733 208r
assista au Sacre du Roy le 25. Octobre
1722. y réprésentant l'Evêque Duc de
Langres , absent ; donna la Bénediction
Nuptiale au Duc et à la feüe Duchesse
d'Orleans , dans son Château de Sarry ,
le 14. Juillet 1724. obtint le 12. Mars
1725. l'Abbaye de S. Michel en Thiera
che , Ordre de S. Benoît , Diocèse de
Laon ; fut nommé au mois de May suivant
premier Aumônier de la Reine , et
fut député de la Province de Reims à
l'Assemblée generale du Clergé , tenue
en la même année à Paris . Il est fils de
Charles-Marie de Saulx , Comte de Ta
vannes et de Beaumont , Grand- Bailly
de Dijon , et Lieutenant Général au Gou
vernement de Bourgogne , mort le 28.
Juin 1793. âgé de 54. ans , et de feüe
D. Marie Catherine d'Aguesseau , mortë
le 25. Janvier 1729. âgée de 66. ans ,
soeur de Henry- François d'Aguesseau ,
Chancelier de France.
I A l'Evêché de Metz , Suffragant de
Tréves , vacant du 28. Novembre 1732.
par le décès de Henry- Charles du Cambour
, Duc de Coiflin , Pair de France ,
Evêque Comte de Noyon , Claude de
5. Simon , né le 20. Septembre 1695. à
ว่า charge de 10300. livres de pension
legnel fut nommé Abbé Commandataire
de
2082 MERCURE DE FRANCE
de l'Abbaye de Jumieges , Ordre S.Benoît,
Diocèse de Rouen , le 20. Janvier 116.
et Evêque- Comte de Noyon , Pair de
France , au mois de Juillet 1731. Il fut
sacré le 15. Juin 1732. dans l'Eglise du
Noviciat des Dominicains à Paris , par
1'Archevêque de Rouen , assisté des Evê
ques d'Usés et de Bayeux , et il préta
Serment et prit séance au Parlement dé
Paris , en qualité de Pair de France , le
12. Janvier 1733. Il est fils de feu Titus-
Eustache de S. Simon , Seigneur de Falvy
sur Somme , Capitaine au Régiment des
Gardes Françoises , et Brigadier des Armées
du Roy , mort le premier Septembre
1712. âgé de 58. ans , et de D. Claire
Eugenie d'Hauterive , de Villesecq .
A l'Evêché de Châlons , Comté- Pairie
de France , Suffragant de Reims , vacant
par la tranflation du dernier Titulaire
à Rouen , Claude Antoine de Choiseul ;
Prêtre du Diocèse de Langres , né le
premier Novembre 1697 Licentié en
Théologie de la Faculté de Paris , de la
Maison et Societé de Navarre , et Vicaire
General de Gabriel Florent de Choiseul ,
Evêque de Mendes , son oncle. Il fur
fait Aumônier du Roy au mois de Juil
let 1728. assista à l'Assemblée du Clergé
de France , tenue en 1736. en qualité de
l'un
武
SEPTEMBRE. 1733. 2083
l'un des Députez de la Province d'Albi,
et obtint au mois de Jain de la même
année , l'Abbaye de N. D. de Bolbonne
Ordre de Cîteaux , Diocèse de Mirepoix
, qui fut préconisée et proposée pour
lui à Rome par le Cardinal Ottoboni
les 2. Octobre 1730. et 21. May 1731. Ik
est fils de feu Antoine Cleriadus de Choi
şeul- Beaupré , Seigneur d'Aillecourt , ap
pellé le Comte de Choiseul , Lieutenant
General au Gouvernement de Champagne
, Bailly de Chaumont et de Vitry ;
et Lieutenant Géneral des Armées du
Roy , mort le 19. Avril 1726. âgé de
62 ans , er de D. Anne - Françoise de
Barillon de Morangis , sa veuve.
A l'Evêché de Noyon , Comté- Pairie
de France , Suffragant de Reims , vacant
par la tranflation du dernier Titulaire
celui de Metz , Jean - François de la
Cropte de Bourzac , Prêtre du Diocèse de
Paris, d'une Famille noble de la Province
du Limosin , Vicaire Géneral de Limoges
, et nommé au mois d'Octobre 1729 .
Abbé Commandataire de l'abbaye de
S. Martial de Limoges , qui fut préconisée
et proposée pour lui à Rome le 23 .
Décembre 1729. et le 24. Juillet 1730 .
A celui d'Amiens , Suffragant de Keims,'
vacant du 20. Janvier 1733. par la mort
de
2084 MERCURE DE FRANCE
de Pierre Sabatier , Louis- François- Gabriel
d'Orleans de la Motte , Prêtre , Vi
caire Génerál du Diocèse de Senez , nommé
à cette Place par l'Archevêque d'Embrun
, au lieu de Jean d'Yse de Saleon ,
devenu Evêque d'Agen , et reconnu en
cette qualité par le Chapitre de Senez ,
le 27. Juin 1729. l'Abbaye de Sellieres ,
Ordre de Citeaux , Diocèse de Troyes ,
lui fut donnée au mois de Décemb. 173 1 .
Et à l'Evêché d'Evreux , Suffragant de
Rouen , vacant du 7. May dernier , par
le décès de Jean le Normant , Pierre-
Jules - Cesar de Rochechouart , Prêtre
du Diocèse d'Orleans , Vicaire Géneral
de ce Diocèse , et Prieur Commandataire
de S. Lo de Rolien , pourvû de ce Bénefice
au mois de Décembre 1724. fils
de Louis de Rochechouart , Seigneur.de
Montigny et du Monceau en Beauce ,
de même Maison que les Ducs de Mortemart
, et d'Elizabeth de Cugnac de
Joui , sa femme.
par le Roy.
E 25. Juillet , la Coadjutorerie de
LAbbaye de Notre - Dame de Meaux ,
en faveur de la Dame de Bonnardy ,
Prieure
SEPTEMBRE. 1733. 2079
Prieure perpetuelle du Convent de Mondenis
, du consentement de la Dame
Pajot, Abbesse de cette Abbaye.
L'Abbaye de Chazeaux , à Lyon , vacante
par le décès de la Dame de Silvecanne
, en faveur de la Dame de Beaumont
, Prieure des Religieuses Benedicfines
de Cognac.
;
L'Abbaye Réguliere de Barbery , vacante
par la démission de Dom Fitsharbert
, en faveur de Dom Lambelin , Prieur
de l'Abbaye de Royaumont.
L'Abbaye de S. Paul de Besançon ;
vacante par le décès de M. de Beauffremont
, en faveur de M. Boisot.
L'Abbaye de S. Taurin , vacante par
le décès de M. le Normant , Evêque d'Evreux
, en faveur de M. d'Harcourt ,
Doyen de Notre- Dame de Paris.
L'Abbaye de S. Liguaire , vacante par
le décès du dernier Titulaire Comman
dataire , en faveur de M. de Foudras
Evéque de Poitiers .
L'Abbaye Royale du Lis , prés de Me
lun , Diocèse de Sens , vacante par là
mort de Madame d'Apremont , a été
donnée à Madame ... Crapadot ,
Prieure des Benedictines de Provins.
Le 28. Août , le Roy a nommé , aux
Archevêchez et Evêchez suivans.
H vi A
2080 MERCURE DE FRANCE
A l'Archevêché de Rouen , vacant du
18. Avril dernier , par la mort de Louis
de la Vergne de Tressan , l'Evêque et
Comte de Châlons , premier Aumônier
de la Reine , à la charge de 5800. livres
de pension . Il se nomme Nicolas de Saulx
de Tavanes , est né le 19.Septembre 1650 .
et a été d'abord Chanoine de S. Jean ,
et Comte de Lyon. Il fut député de la
Province de Sens à l'Assemblée generale
du Clergé de France de 1715. et Promoteur
de cette Assemblée , reçû Docteur
en Théologie de la Faculté de Paris ,
le 18. Mars 1716. pourvû de l'Abbaye
du Mont S. Benoît , Ordre de S. Augustin
, Diocèse de Besançon , le 23. Octobre
1717. et étant Vicaire Général dé
Pontoise , le Roy le nomma le 8. Janvier
1721 à l'Evêché de Châlons , Com.
té- Pairie de France. Il fut Sacré le 9.
Novembre suivant dans l'Eglise des
Théatins à Paris , par l'ancien Evêque
de Fréjus , aujourdhui Cardinal , assisté
des Evêques d'Avranches et de Mirepoix,
et le 11. du même mois il prêta Serment .
de fidelité entre les mains du Roy , en
présence du Duc d'Orleans Régent. Il
prit séance au Parlement en qualité de
Pair de France , après avoir prêté le Serment
accoûtumé >, le 4. Décembre, 1721.
assista
SEPTEMBRE . 1733 208r
assista au Sacre du Roy le 25. Octobre
1722. y réprésentant l'Evêque Duc de
Langres , absent ; donna la Bénediction
Nuptiale au Duc et à la feüe Duchesse
d'Orleans , dans son Château de Sarry ,
le 14. Juillet 1724. obtint le 12. Mars
1725. l'Abbaye de S. Michel en Thiera
che , Ordre de S. Benoît , Diocèse de
Laon ; fut nommé au mois de May suivant
premier Aumônier de la Reine , et
fut député de la Province de Reims à
l'Assemblée generale du Clergé , tenue
en la même année à Paris . Il est fils de
Charles-Marie de Saulx , Comte de Ta
vannes et de Beaumont , Grand- Bailly
de Dijon , et Lieutenant Général au Gou
vernement de Bourgogne , mort le 28.
Juin 1793. âgé de 54. ans , et de feüe
D. Marie Catherine d'Aguesseau , mortë
le 25. Janvier 1729. âgée de 66. ans ,
soeur de Henry- François d'Aguesseau ,
Chancelier de France.
I A l'Evêché de Metz , Suffragant de
Tréves , vacant du 28. Novembre 1732.
par le décès de Henry- Charles du Cambour
, Duc de Coiflin , Pair de France ,
Evêque Comte de Noyon , Claude de
5. Simon , né le 20. Septembre 1695. à
ว่า charge de 10300. livres de pension
legnel fut nommé Abbé Commandataire
de
2082 MERCURE DE FRANCE
de l'Abbaye de Jumieges , Ordre S.Benoît,
Diocèse de Rouen , le 20. Janvier 116.
et Evêque- Comte de Noyon , Pair de
France , au mois de Juillet 1731. Il fut
sacré le 15. Juin 1732. dans l'Eglise du
Noviciat des Dominicains à Paris , par
1'Archevêque de Rouen , assisté des Evê
ques d'Usés et de Bayeux , et il préta
Serment et prit séance au Parlement dé
Paris , en qualité de Pair de France , le
12. Janvier 1733. Il est fils de feu Titus-
Eustache de S. Simon , Seigneur de Falvy
sur Somme , Capitaine au Régiment des
Gardes Françoises , et Brigadier des Armées
du Roy , mort le premier Septembre
1712. âgé de 58. ans , et de D. Claire
Eugenie d'Hauterive , de Villesecq .
A l'Evêché de Châlons , Comté- Pairie
de France , Suffragant de Reims , vacant
par la tranflation du dernier Titulaire
à Rouen , Claude Antoine de Choiseul ;
Prêtre du Diocèse de Langres , né le
premier Novembre 1697 Licentié en
Théologie de la Faculté de Paris , de la
Maison et Societé de Navarre , et Vicaire
General de Gabriel Florent de Choiseul ,
Evêque de Mendes , son oncle. Il fur
fait Aumônier du Roy au mois de Juil
let 1728. assista à l'Assemblée du Clergé
de France , tenue en 1736. en qualité de
l'un
武
SEPTEMBRE. 1733. 2083
l'un des Députez de la Province d'Albi,
et obtint au mois de Jain de la même
année , l'Abbaye de N. D. de Bolbonne
Ordre de Cîteaux , Diocèse de Mirepoix
, qui fut préconisée et proposée pour
lui à Rome par le Cardinal Ottoboni
les 2. Octobre 1730. et 21. May 1731. Ik
est fils de feu Antoine Cleriadus de Choi
şeul- Beaupré , Seigneur d'Aillecourt , ap
pellé le Comte de Choiseul , Lieutenant
General au Gouvernement de Champagne
, Bailly de Chaumont et de Vitry ;
et Lieutenant Géneral des Armées du
Roy , mort le 19. Avril 1726. âgé de
62 ans , er de D. Anne - Françoise de
Barillon de Morangis , sa veuve.
A l'Evêché de Noyon , Comté- Pairie
de France , Suffragant de Reims , vacant
par la tranflation du dernier Titulaire
celui de Metz , Jean - François de la
Cropte de Bourzac , Prêtre du Diocèse de
Paris, d'une Famille noble de la Province
du Limosin , Vicaire Géneral de Limoges
, et nommé au mois d'Octobre 1729 .
Abbé Commandataire de l'abbaye de
S. Martial de Limoges , qui fut préconisée
et proposée pour lui à Rome le 23 .
Décembre 1729. et le 24. Juillet 1730 .
A celui d'Amiens , Suffragant de Keims,'
vacant du 20. Janvier 1733. par la mort
de
2084 MERCURE DE FRANCE
de Pierre Sabatier , Louis- François- Gabriel
d'Orleans de la Motte , Prêtre , Vi
caire Génerál du Diocèse de Senez , nommé
à cette Place par l'Archevêque d'Embrun
, au lieu de Jean d'Yse de Saleon ,
devenu Evêque d'Agen , et reconnu en
cette qualité par le Chapitre de Senez ,
le 27. Juin 1729. l'Abbaye de Sellieres ,
Ordre de Citeaux , Diocèse de Troyes ,
lui fut donnée au mois de Décemb. 173 1 .
Et à l'Evêché d'Evreux , Suffragant de
Rouen , vacant du 7. May dernier , par
le décès de Jean le Normant , Pierre-
Jules - Cesar de Rochechouart , Prêtre
du Diocèse d'Orleans , Vicaire Géneral
de ce Diocèse , et Prieur Commandataire
de S. Lo de Rolien , pourvû de ce Bénefice
au mois de Décembre 1724. fils
de Louis de Rochechouart , Seigneur.de
Montigny et du Monceau en Beauce ,
de même Maison que les Ducs de Mortemart
, et d'Elizabeth de Cugnac de
Joui , sa femme.
Fermer
Résumé : BENEFICES DONNEZ par le Roy.
En juillet 1733, plusieurs bénéfices ecclésiastiques ont été attribués par le roi. La coadjutorerie de l'Abbaye de Notre-Dame de Meaux a été accordée à la Dame de Bonnardy, Prieure. La Dame Pajot, Abbesse de l'Abbaye de Mondenis, a consenti à la nomination de la Dame de Bonnardy comme Prieure perpétuelle de ce couvent. L'Abbaye de Chazeaux à Lyon, vacante après le décès de la Dame de Silvecanne, a été donnée à la Dame de Beaumont, Prieure des Religieuses Bénédictines de Cognac. L'Abbaye Régulière de Barbery, vacante par la démission de Dom Fitsharbert, a été attribuée à Dom Lambelin, Prieur de l'Abbaye de Royaumont. L'Abbaye de Saint-Paul de Besançon, vacante après le décès de M. de Beauffremont, a été donnée à M. Boisot. L'Abbaye de Saint-Taurin, vacante après le décès de M. le Normant, Évêque d'Évreux, a été attribuée à M. d'Harcourt, Doyen de Notre-Dame de Paris. L'Abbaye de Saint-Liguaire, vacante après le décès du dernier Titulaire Commandataire, a été donnée à M. de Foudras, Évêque de Poitiers. L'Abbaye Royale du Lis, près de Melun, vacante après la mort de Madame d'Apremont, a été attribuée à Madame Crapadot, Prieure des Bénédictines de Provins. Le 28 août 1733, le roi a nommé plusieurs évêques. Nicolas de Saulx de Tavannes a été nommé à l'Archevêché de Rouen, vacant depuis le 18 avril 1733. Claude de Saint-Simon a été nommé à l'Évêché de Metz, vacant depuis le 28 novembre 1732. Claude Antoine de Choiseul a été nommé à l'Évêché de Châlons. Jean-François de la Cropte de Bourzac a été nommé à l'Évêché de Noyon. Louis-François-Gabriel d'Orléans de la Motte a été nommé à l'Évêché d'Amiens. Pierre-Jules-César de Rochechouart a été nommé à l'Évêché d'Évreux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 2136-2140
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Auxerre à l'occasion des conjectures de M. Clérot, Avocat du Parlement de Roüen, sur l'ancien Palais Royal, appellé Vetera-Domus, inserées dans le Mercure de Juillet 1733.
Début :
Une commodité particuliere qui se trouve dans vos Journaux, est que [...]
Mots clefs :
Saint-Germain, Vetera domus, Palais royal, Invocation, Évêque d'Auxerre, Rouen, Église, Diocèse, Découverte, Conjectures
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Auxerre à l'occasion des conjectures de M. Clérot, Avocat du Parlement de Roüen, sur l'ancien Palais Royal, appellé Vetera-Domus, inserées dans le Mercure de Juillet 1733.
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Auxerre
à l'occasion des conjectures de
M.. Clérot , Avocat du Parlement de
Rožen , sur l'ancien Palais Royal , appellé
Vetera-Domus , inserées dans le
Mercure de Fuillet 1733.
U
Ne commodité particuliere qui se
trouve dans vos Journaux , est que
des personnes qui ne se sont jamais vûës,
et qui ne se connoissent aucunement ,
peuvent se transmettre l'une à l'autre
leurs pensées dans quelque situation et
éloignement qu'elles soient. J'ai lû les
conjectures que M. Clérot , Avocat de
Rouen, a proposées à l'occasion d'un des
Palais de nos Rois,appellé Vetera Domus,
dans un Auteur du neuvième siècle.Comme
c'est moi-même qui , par le moyen
de votre Journal de Mars , ai invité.
l'Historien de l'Eglise et du Diocèse de
Rouen à travailler à la découverte de ce
Palais Royal , je ne puis regarder avec indifférence,
ce qui sera produit à ce sujet,
de quelque part qu'il vienne.
M. Clérot est le premier qui ait pris la
plume pour communiquer au Public ses
conjectures; il faut esperer que s'il n'a
pas
OCTOBRE. 1733 2137
pas réussi , comme il n'ose lui - même
s'en fatter, son exemple pourra au moins
exciter quelque Géographe , ou quelque
Critique , à pousser les recherches encore
plus loin. Il a produit de sçavantes Remarques
sur Rodomus , Vetus - Rodomus
& c.cependant je ne croi pas qu'elles conduisent
sûrement à faire trouver ce que
je cherche , et que je juge digne de la curiosité
de tous les Antiquaires François.
Si Héric, Moine d'Auxerre , Précepteur
'd'un des Fils de Charles - le - Chauve , est
digne de croïance ; le Palais en question
portoit en Latin un nom formé de deux
autres noms Latins ; loin de trouver dans
cet Ecrivain Vetera - Domus , qui induit à
imaginer une conjonction de Vet avec
Radomus , on y lit Veterem Domum , tresformellement
. In pago Rothomagensi , dit- il,
Regius fixus est , quem incola ob Palatii antiquitatem
Veterem- Domum nuncupant. Ce
qui suit est encore plus digne d'attention
, parce qu'il est plus décisif : Capella
Palatio contigua , beati Germani famosa
nomine , illustris et merito et signorum dote.
C'est dans le chap. 45. du premier Livre
des Miracles de S. Germain d'Auxerre
qu'Héric s'exprime ainsi : Tout cela sert
de préambule au récit d'une gué.ison miraculeuse
qui y arriva , et dont toute la
B Cour
2138 MERCURE DE FRANCE
Cour et les Principaux de tout le Royau
me , farent témoins, Heric n'auroit pas
inséré dans un Livre où il ne convient de
parler que de son Saint , les Miracles d'un
autre S. Germain . Ainsi l'Eglise ou Cha ~
pelle voisine du Palais de Normandic
étoit certainement sous l'invocation de
S. Germain , Evêque d'Auxerre. Or il se
trouve que PEglise de S. Germain , voisine
du vieux Rouen , sur la Riviere de
Bresle , n'est point et n'a jamais été sous
l'invocation de Saint Germain , Evêque
d'Auxerre , mais sous celle d'un autre
S. Germain , Evêque Régionnaire , Dif
ciple , à la verité , mais bien different du
grand Evêque d'Auxerre. Outre cela elle
est du Diocèse d'Amiens , parce qu'elle
est séparée du vieux Rouen par la Riviére
de Bresle .
Ceux qui souhaitent éclaircir ce fait
peuvent prendre la peine de lire la vie de
S. Germain , dit de Senard - Pont. Elle
fut imprimée in 12 en 1645. à Amiens,
où il y a une Paroisse de son nom , et des
puis elle l'a été dans le Recueil des Bollandistes
au 2 de May. L'Auteur parlanc
des courses Apostoliques de ce S. Evêque
, Ecossois d'origine , dit ce qui suit:
Crepidinem montis transgressus quod dicitur
Vetus-Rothomagum inter Aumaleum et Senardi
OCTOBRE. 1733 2139
mardi-Pontem , circa quem locum manebat
Hubadus idololatria cultor& c Ensuite il le
fait martirifer tout auprès de celieu - là , et
c'est là qu'en effet on retrouve encore son
tombeau Comme donc l'Eglise de S.Germain-
sur- Brêle , ne peut servir à la découverte
du Vetera-Domus , je pense qu'il
faut porter ses vûës d'un autre côté , et je
croi infiniment plus probable que ce seroit
le Vieux Manoir , ou Cailly , autres
Lieux qui sont du Diocèse de Rouen.
M.Clérot pourra nous informer si l'une
ou l'autre des deux Eglises , voisines du
titre de S.Germain , est sous l'invocation
de l'Evêque d'Auxerre ; et en ce cas la
découverte acquerra un nouveau dégré de
probabilité. J'avoue qu'il n'est pas necessaire
d'entendre par ces mots : Pagus Rothomagensis
, uniquement ce qu'on appelle
aujourd'hui le Païs Roumois Le Païs de
Caux étant du Diocèse de Roüen , peut
être compris sous cette signification . Tel
est l'usage que l'on faisoit souvent anciennement
du terme de Pagus. Mais il ne faut
pas non plus que M. Clérot se contente
de jetter la vue sur les Cartes de Normandie
, ou sur le Dictionnaire Universel
de la France ? Il pourroit également
trouver dans le Païs Roumois ou dans
celui qui est à gauche de la Seine, ce qu'il
Bij cher2140
MERCURE DE FRANCE
cherche à droite , et il n'est pas necessaire
que le Village s'appelle S.German , mais
il suffit que l'Eglise soit ou ait été sous
l'invocation de l'Evêque d'Auxerre , qui
a porté ce nom, Je juge qu'il ne lui sera
pas difficile d'en trouver de ce côté - là ,
puisque le seul Diocèse d'Evreux , qui est
contigu, en contient prés d'une vingtaine
sous le titre du même Saint, S'il en rencontre
dans une Terre Royale , la position
du Vetera, Domus sera d'autant plus
probable qu'il est plus vrai - semblable que
Charles- le-Chauve étoit très proche du
Diocèse de Lisieux , où reposoit le Corps
de S. Renobert , lorsqu'il marqua sa dévotion
envers ce Saint , et qu'il fit un
Traité avec Hérispoy , Prince de Breta
gne.
à l'occasion des conjectures de
M.. Clérot , Avocat du Parlement de
Rožen , sur l'ancien Palais Royal , appellé
Vetera-Domus , inserées dans le
Mercure de Fuillet 1733.
U
Ne commodité particuliere qui se
trouve dans vos Journaux , est que
des personnes qui ne se sont jamais vûës,
et qui ne se connoissent aucunement ,
peuvent se transmettre l'une à l'autre
leurs pensées dans quelque situation et
éloignement qu'elles soient. J'ai lû les
conjectures que M. Clérot , Avocat de
Rouen, a proposées à l'occasion d'un des
Palais de nos Rois,appellé Vetera Domus,
dans un Auteur du neuvième siècle.Comme
c'est moi-même qui , par le moyen
de votre Journal de Mars , ai invité.
l'Historien de l'Eglise et du Diocèse de
Rouen à travailler à la découverte de ce
Palais Royal , je ne puis regarder avec indifférence,
ce qui sera produit à ce sujet,
de quelque part qu'il vienne.
M. Clérot est le premier qui ait pris la
plume pour communiquer au Public ses
conjectures; il faut esperer que s'il n'a
pas
OCTOBRE. 1733 2137
pas réussi , comme il n'ose lui - même
s'en fatter, son exemple pourra au moins
exciter quelque Géographe , ou quelque
Critique , à pousser les recherches encore
plus loin. Il a produit de sçavantes Remarques
sur Rodomus , Vetus - Rodomus
& c.cependant je ne croi pas qu'elles conduisent
sûrement à faire trouver ce que
je cherche , et que je juge digne de la curiosité
de tous les Antiquaires François.
Si Héric, Moine d'Auxerre , Précepteur
'd'un des Fils de Charles - le - Chauve , est
digne de croïance ; le Palais en question
portoit en Latin un nom formé de deux
autres noms Latins ; loin de trouver dans
cet Ecrivain Vetera - Domus , qui induit à
imaginer une conjonction de Vet avec
Radomus , on y lit Veterem Domum , tresformellement
. In pago Rothomagensi , dit- il,
Regius fixus est , quem incola ob Palatii antiquitatem
Veterem- Domum nuncupant. Ce
qui suit est encore plus digne d'attention
, parce qu'il est plus décisif : Capella
Palatio contigua , beati Germani famosa
nomine , illustris et merito et signorum dote.
C'est dans le chap. 45. du premier Livre
des Miracles de S. Germain d'Auxerre
qu'Héric s'exprime ainsi : Tout cela sert
de préambule au récit d'une gué.ison miraculeuse
qui y arriva , et dont toute la
B Cour
2138 MERCURE DE FRANCE
Cour et les Principaux de tout le Royau
me , farent témoins, Heric n'auroit pas
inséré dans un Livre où il ne convient de
parler que de son Saint , les Miracles d'un
autre S. Germain . Ainsi l'Eglise ou Cha ~
pelle voisine du Palais de Normandic
étoit certainement sous l'invocation de
S. Germain , Evêque d'Auxerre. Or il se
trouve que PEglise de S. Germain , voisine
du vieux Rouen , sur la Riviere de
Bresle , n'est point et n'a jamais été sous
l'invocation de Saint Germain , Evêque
d'Auxerre , mais sous celle d'un autre
S. Germain , Evêque Régionnaire , Dif
ciple , à la verité , mais bien different du
grand Evêque d'Auxerre. Outre cela elle
est du Diocèse d'Amiens , parce qu'elle
est séparée du vieux Rouen par la Riviére
de Bresle .
Ceux qui souhaitent éclaircir ce fait
peuvent prendre la peine de lire la vie de
S. Germain , dit de Senard - Pont. Elle
fut imprimée in 12 en 1645. à Amiens,
où il y a une Paroisse de son nom , et des
puis elle l'a été dans le Recueil des Bollandistes
au 2 de May. L'Auteur parlanc
des courses Apostoliques de ce S. Evêque
, Ecossois d'origine , dit ce qui suit:
Crepidinem montis transgressus quod dicitur
Vetus-Rothomagum inter Aumaleum et Senardi
OCTOBRE. 1733 2139
mardi-Pontem , circa quem locum manebat
Hubadus idololatria cultor& c Ensuite il le
fait martirifer tout auprès de celieu - là , et
c'est là qu'en effet on retrouve encore son
tombeau Comme donc l'Eglise de S.Germain-
sur- Brêle , ne peut servir à la découverte
du Vetera-Domus , je pense qu'il
faut porter ses vûës d'un autre côté , et je
croi infiniment plus probable que ce seroit
le Vieux Manoir , ou Cailly , autres
Lieux qui sont du Diocèse de Rouen.
M.Clérot pourra nous informer si l'une
ou l'autre des deux Eglises , voisines du
titre de S.Germain , est sous l'invocation
de l'Evêque d'Auxerre ; et en ce cas la
découverte acquerra un nouveau dégré de
probabilité. J'avoue qu'il n'est pas necessaire
d'entendre par ces mots : Pagus Rothomagensis
, uniquement ce qu'on appelle
aujourd'hui le Païs Roumois Le Païs de
Caux étant du Diocèse de Roüen , peut
être compris sous cette signification . Tel
est l'usage que l'on faisoit souvent anciennement
du terme de Pagus. Mais il ne faut
pas non plus que M. Clérot se contente
de jetter la vue sur les Cartes de Normandie
, ou sur le Dictionnaire Universel
de la France ? Il pourroit également
trouver dans le Païs Roumois ou dans
celui qui est à gauche de la Seine, ce qu'il
Bij cher2140
MERCURE DE FRANCE
cherche à droite , et il n'est pas necessaire
que le Village s'appelle S.German , mais
il suffit que l'Eglise soit ou ait été sous
l'invocation de l'Evêque d'Auxerre , qui
a porté ce nom, Je juge qu'il ne lui sera
pas difficile d'en trouver de ce côté - là ,
puisque le seul Diocèse d'Evreux , qui est
contigu, en contient prés d'une vingtaine
sous le titre du même Saint, S'il en rencontre
dans une Terre Royale , la position
du Vetera, Domus sera d'autant plus
probable qu'il est plus vrai - semblable que
Charles- le-Chauve étoit très proche du
Diocèse de Lisieux , où reposoit le Corps
de S. Renobert , lorsqu'il marqua sa dévotion
envers ce Saint , et qu'il fit un
Traité avec Hérispoy , Prince de Breta
gne.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Auxerre à l'occasion des conjectures de M. Clérot, Avocat du Parlement de Roüen, sur l'ancien Palais Royal, appellé Vetera-Domus, inserées dans le Mercure de Juillet 1733.
L'auteur d'une lettre écrite à Auxerre commente les conjectures de M. Clérot, avocat au Parlement de Rouen, publiées dans le Mercure de France de 1733. Ces conjectures concernent l'ancien Palais Royal appelé Vetera-Domus. L'auteur apprécie la commodité des journaux qui permettent aux personnes éloignées de partager leurs pensées et a lui-même encouragé un historien à rechercher ce Palais Royal. Il ne peut rester indifférent aux conjectures de M. Clérot, bien qu'il estime que les remarques de ce dernier sur Rodomus et Vetus-Rodomus, bien que savantes, ne mènent pas à la découverte du Palais. Selon le moine Héric d'Auxerre, le Palais portait le nom de Veterem Domum, et non Vetera-Domus. L'auteur mentionne également une chapelle dédiée à Saint Germain, évêque d'Auxerre, adjacente au Palais. Cependant, l'église de Saint Germain sur Bresle est dédiée à un autre Saint Germain, évêque régionnaire. L'auteur suggère donc de chercher le Vetera-Domus ailleurs, peut-être à Cailly ou dans d'autres lieux du Diocèse de Rouen. Il invite M. Clérot à vérifier si une des églises voisines est dédiée à l'évêque d'Auxerre, ce qui renforcerait la probabilité de la découverte. L'auteur conclut en indiquant que le terme Pagus Rothomagensi peut inclure le Pays de Caux et que M. Clérot devrait explorer les diocèses voisins, comme celui d'Évreux, où plusieurs églises portent le nom de Saint Germain.
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34
p. 2228
« On écrit de Lisbonne, de la fin du mois dernier, que dans la derniere Assemblée publique, [...] »
Début :
On écrit de Lisbonne, de la fin du mois dernier, que dans la derniere Assemblée publique, [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Académie royale de l'histoire, Diocèse, Tables de pierres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On écrit de Lisbonne, de la fin du mois dernier, que dans la derniere Assemblée publique, [...] »
On écrit de Lisbonne , de la fin du mois dernier
, que dans la derniere Assemblée publique,
qu'a tenue l'Académi : Royale de l'Histoire , et
laquelle Don François Xavier de Menezez
Comte d'Ericeira , prêsida en qualité de Directeur
, Don Nuno de Siva-Teiles , qui est chargé
d'écrire les Mémoires du Diocèse de Porto
lut la vie d'un Evêque de ce Diocèse , et Don
Martin de Mendoca de Pina , Bibliothecaire du
Roy , lut une Dissertation sur l'ancienneté et
l'usage de certaines Tables de Pierres , taillées en
quadrangulaire , qu'on a trouvées en quelques
endroits du Royaume de Portugal , et dont on
se servoir , selon lui , pour brûler les Victimes
dans les Sacrifices , pendant les premiers siècles.
, que dans la derniere Assemblée publique,
qu'a tenue l'Académi : Royale de l'Histoire , et
laquelle Don François Xavier de Menezez
Comte d'Ericeira , prêsida en qualité de Directeur
, Don Nuno de Siva-Teiles , qui est chargé
d'écrire les Mémoires du Diocèse de Porto
lut la vie d'un Evêque de ce Diocèse , et Don
Martin de Mendoca de Pina , Bibliothecaire du
Roy , lut une Dissertation sur l'ancienneté et
l'usage de certaines Tables de Pierres , taillées en
quadrangulaire , qu'on a trouvées en quelques
endroits du Royaume de Portugal , et dont on
se servoir , selon lui , pour brûler les Victimes
dans les Sacrifices , pendant les premiers siècles.
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Résumé : « On écrit de Lisbonne, de la fin du mois dernier, que dans la derniere Assemblée publique, [...] »
L'Académie Royale de l'Histoire a tenu une assemblée à Lisbonne présidée par le Comte d'Ericeira. Don Nuno de Siva-Teiles a présenté la vie d'un Évêque du Diocèse de Porto. Don Martin de Mendoca de Pina a lu une dissertation sur des tables de pierres taillées, utilisées pour des sacrifices dans les premiers siècles du Royaume de Portugal.
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35
p. 2520
« Le 12 de ce mois, l'ouverture du Parlement se fit avec les cérémonies accoûtumées, [...] »
Début :
Le 12 de ce mois, l'ouverture du Parlement se fit avec les cérémonies accoûtumées, [...]
Mots clefs :
Évêque d'Agde, Diocèse, Fontenelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 12 de ce mois, l'ouverture du Parlement se fit avec les cérémonies accoûtumées, [...] »
Le 12 de ce mois , l'ouverture du Parlement
se fit avec les cérémonies accoûtumées
, par une Messe solemnelle , célébrée
pontificalement dans la Grande Salle
du Palais , par l'Evêque d'Agde , et à
laquelle M. Portail , Premier Président
et les Chambres assistérent.
>
Le 22 de ce mois , Messire François
d'Andigné , du Diocèse d'Angers , Evêque
d'Acqs ( nommé à cet Evêché le s
Avril dernier ) fut sacré dans la Chapelle
du Seminaire de S. Sulpice à Paris
par Melchior de Polignac , Cardinal Prêtre
du Titre de Sainte Marie aux Anges ,
aux Thermes de Dioclétien , Archevêque
d'Auch , són Métropolitain , assisté de
Michel Celse Roger de Rabutin , Comte
de Bussy , Evêque de Luçon , et de Clau
de- Louis de la Chastre , Evêque d'Agde.
Le nouvel Evêque d'Acqs étoit cy- deyant
Doyen de l'Eglise , et Vicaire General
du Diocèse de Luçon . Il est Abbé
Commandataire de l'Abbaïe de Fontenelles
, O. S. A. D. de Fontenelles depuis
1726. Ce Prélat prêta serment entre les
mains du Roy.
se fit avec les cérémonies accoûtumées
, par une Messe solemnelle , célébrée
pontificalement dans la Grande Salle
du Palais , par l'Evêque d'Agde , et à
laquelle M. Portail , Premier Président
et les Chambres assistérent.
>
Le 22 de ce mois , Messire François
d'Andigné , du Diocèse d'Angers , Evêque
d'Acqs ( nommé à cet Evêché le s
Avril dernier ) fut sacré dans la Chapelle
du Seminaire de S. Sulpice à Paris
par Melchior de Polignac , Cardinal Prêtre
du Titre de Sainte Marie aux Anges ,
aux Thermes de Dioclétien , Archevêque
d'Auch , són Métropolitain , assisté de
Michel Celse Roger de Rabutin , Comte
de Bussy , Evêque de Luçon , et de Clau
de- Louis de la Chastre , Evêque d'Agde.
Le nouvel Evêque d'Acqs étoit cy- deyant
Doyen de l'Eglise , et Vicaire General
du Diocèse de Luçon . Il est Abbé
Commandataire de l'Abbaïe de Fontenelles
, O. S. A. D. de Fontenelles depuis
1726. Ce Prélat prêta serment entre les
mains du Roy.
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Résumé : « Le 12 de ce mois, l'ouverture du Parlement se fit avec les cérémonies accoûtumées, [...] »
Le 12 du mois, l'ouverture du Parlement eut lieu avec une messe solennelle. Le 22, François d'Andigné fut sacré Évêque d'Acqs à Paris. La cérémonie fut présidée par Melchior de Polignac, assisté de Michel Celse Roger de Rabutin et Claude-Louis de la Chastre. François d'Andigné, ancien Doyen de Luçon, prêta serment au Roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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36
p. 2521-252[9]
MORTS, NAISSANCES et Mariages.
Début :
Dans le Mercure du mois dernier, en parlant de la mort d'Hercule-Joseph [...]
Mots clefs :
Marquis, Général, Seigneur, Épouse, Maison, Abbaye, Capitaine, Président, Diocèse, Congrégation, François-Jean-Baptiste-Joseph de Sade, Michel-François de Maillé de La Tour, Maison de Maillé, Anne-Geneviève de Meuves, Charlotte-Elisabeth de Bassompierre, Guillaume-Jean-Baptiste-François de Becdelièvre, Gabriel de Riberolles, Pierre de Pardaillan de Gondrin
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages.
D
Ans le Mercure du mois dernier
en parlant de la mort d'Hercule-
Joseph de Lur , Chevalier , Marquis de
Saluces , de Drujac et de la Groliere , on
doit ajouter qu'il étoit ; Vicomte , Seigneur
de Melangein , de l'Isle de Couderot
, &c.
La Maison de Lur est très ancienne , et
tire son origine d'Allemagne ; elle est
établie depuis plusieurs siècles dans la
Ι province
2522 MERCURE DE FRANCE
Province de Guienne , et a contracté en
France des alliances avec les Maisons les
plus considerables du Royaume.
Le Marquis de Saluces étoit l'aîné de la
Maison ; il ne laisse qu'un fils , Officier
aux Gardes Françoises,
D. Gabrielle de Rochechouart- Morte
mar, Abbesse de l'Abbaye de Beaumontlès-
Tours ,Ordre de S. Benoît , mourut le
24. Octobre , âgée d'environ soixante
seize ans , après avoir gouverné cette Abbaye
avec beaucoup de sagesse et d'édification
pendant près de 44. ans. Elle étoit
fille aînée de Louis Victor de Rochechouart,
Duc deVivonne , Pair et Maréchal
de France , Général des Galeres , Gouverneur
de Champagne et Brie , mort le 18
Septemb. 1688.et de D. Antoinette Louise
de Mesmes, morte le 10 Mars 1709.
M. Pierre de Pardaillan de Gondrin
d'Antin , Evêque et Duc de Langres ,
Pair de France , Abbé des Abbayes de
Montier-Ramey et de Lire , Docteur en
Théologie de la Faculté de Paris , et l'un
des 40 de l'Académie Françoise , mourut
dans son Diocèse le 2. Novembre âgé
d'environ 41 ans. Il étoit quatriéme fils er
Le seul qui restât de Louis- Antoine dePar
daillan de Gondrin , Duc d'Antin , Pair
de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Lieutenant
NOVEMBRE . 1733. 2525
Lieutenant général de ses Armées , et de
la haute et basse Alsace &c. Gouverneur
des Ville et Duché d'Orleans & c. Directeur
général des Bâtimens du Roi , Jardins
et Manufactures de France , et de D.
Julie Françoise de Crussol d'Uzez .
Le R. P. Gabriel de Riberolles , Prêtre '
Chanoine Régulier de l'Ordre de S. Augustin
, de la Congrégation de France ,
mourut le 2. Novembre en l'Abbaye Ste
Geneviève à Paris , âgé d'environ 81 ans ,
après avoir été pendant six années Abbé
de cette Abbaye, et Superieur Général de
sa Congrégation . Il étoit de Paris , et fils
d'Abraham de Riberolles , Conseiller au
Châtelet, et de Clemence du Mas , Soeur
d'Hilaire du Mas , Docteur de la Maison
et Societé de Sorbonne , et Conseiller au
Parlement. Le P. de Riberolles , fut élû
pour la premiere fois Abbé de Ste Genevieve
, et Superieur général de sa Congrégation
, le 11. Septembre 1715. et fut
continué par le Chapitre général pour
trois autres années, le is . Septembre 1718.
étant premier Assistant de sa Congrégation
lors de la mort du R. P. Jean Polinier
, Abbé et Superieur général , arrivée
le 6. Mars 1727. Il fut choisi pour achever
les sept mois qui restoient au deffunt
de ses trois ans , et le 11. Septembre sui-
Iij
vant ,
2524 MERCURE DE FRANCE
vant , il fut élû Abbé et Superieur général
pour la troisième fois , et le 11. Septembre
1730. pour la quatrième fois .
J
D. Magdelaine le Cousturier de Neuville
, Veuve de Claude Potier , Comte
de Novion ,Brigadier des Armées du Roi,
mourut le 4. Novembre sans enfans. Elle
étoit fille de Henri le Cousturier , Seigneur
de Neuville , vivant Capitaine ,
commandant le premier Bataillon du Regiment
du Roi , et de Catherine - Françoise-
Louise de la Broise , soeur de la Veuve
de Charles - Jean - Louis de Faucon
Marquis de Ris.
Henri Joseph de Vassé , Marquis d'Esguilly
&c. Seigneur de Fontenay , Mestre
de Camp de Cavalerie , mourut le
6. Novembre , âgé d'environ 34. ans.
Il étoit fils ds Joseph Artus de Vassé
, Marquis d'Esguilly &c. mort le 2 .
Septembre 1710. Et de Louise de Fesque
morte en 1732 ..Il avoit épousé en 1724 .
D. Magdeleine - Gabrielle des Gentils du
Bessay , de laquelle il laisse deux fils .
D. Jeanne Marie Palatine de Dyo de
Momperous , Marquise de Roquefeuil
Baronne de Castelnau , Epouse de Marie
François Roger de Langhac , Comte de
Dalet et de Toulongon &c. mourut le 7 .
âgée d'environ 5.5.ans , laissant deux filles,
dont
NOVEMBRE . 1733 2525
dont la cadette Françoise Charlotte de
Langhac fut mariée le 7. Juillet 1732.
avec Jean-Baptiste - François de Cugnac
Marquis de Dampierre &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , cy- devant Cornette
des Chevaux Legers de Berry.
Le même jour , Guillaume - Jean-
Baptiste- François Becdelievre , Seigneur
de la Busnelays et de Treambert , premier
Président en la Chambre des Comtes
de Nantes , Charge en laquelle il·
avoit été reçu par la résignation de son
Pere , le 17. Novembre 1722. après avoir
étéauparavant successivement Maître ordinaire
, et Président en la même Chambre
, mourut âgé de 46. ans . Il étoit fils
aîné de feu Jean - Baptiste Becdeljevre ,
Seigneur de la Busnelays , le deuxième
de sa famille , premier Président én la
Chambre des Comptes de Nantes , et de
Renée de Sesmaisons de Treambert , et
il avoit été marié le 30. Juillet 1705. avec
Françoise Renée le Nobletz , fille de René
le Noblerz , Seigneur de Lescus , et de
Marie Agnes du Chastel . Il en a eu plusieurs
enfans , qui sont rapportés dans
l'Etat de la France'de 17 27. vol.4.p. sí7 .
"la Généalogie de cette famille se trouve
dans le Dictionnaire Histor. éditions de
1725. et 1732.
3
I iij
Le
2526 MERCURE DE FRANCE
Le 8.Philippe- Auguste Porlier, Ecuyer,
Sieur de Compiègne , et de Maillezais ,
autrefois Capitaine au Regiment Dauphin
Infanterie , mourut à Paris , âgé d'environ
65 ans. Il avoit épousé au mois de
Mai 1700. Susanne Fardoil , sa Cousine
issuë de germain , morte le 12. Février
1710. âgée de 32. ans , fille unique de Nicolas
Fardoil , Conseiller en la Cour des
Aides de Paris , mort le 8. Juin 1699. et
de Magdeleine Poussé , de laquelle il laisse
des enfans.
>
D. Charlotte- Elizabeth de Bassompierre
Epouse de Charles Marie , Marquis
de Choiseul , Mestre de Camp de Cava
krie , Sous-Lieutenant des Gendarmes
Ecossois , et Lieutenant général pour le
Roi au Gouvernement de Champagne et
Brie, accoucha le 6. Octobre dans la Ville
de Nanci , d'un fils qui a été nommé
Claude Antoine par M. l'Abbé de Choiseul
, Aumônier du Roi , nommé à l'Evêché
de Châlons sur Marne , et par D.
Charlotte de Choiseul , Comtesse de
Ludre.
D. Anne- Geneviève de Meuves, Epou
se de Jean- Paul Bochard de Champigny,
Capitaine au Regiment des Gardes Françoises
, Chevalier de S. Louis , accoucha
NOVEMBRE. 1733 2527
-
le 24 Octobre d'un fils qui a été nommé
Conrard Alexandre , par Conrard
Alexandre , Comte de Rottembourg ,
Brigadier des Armées du Roi , Gouver
neur de Bethune , Chevalier des Ordres
du Roi , Ambassadeur de S. M. en Espagne
, et par D. Emilie Mailly du Bruëil ,
Epouse de Jean-François de Creil , Brigadier
des Armées du Roi, Capitaine - Commandant
de la Compagnie des Grenadiers
à cheval, Chevalier de S. Louis.
Le Lundy 26, Octobre , à une heure
du matin , a été celebré dans la Chapelle
du Château du Houssay , près de Bonneval,
Diocèse de Chartres par M. Michel
François de Maillé de la Tour Landri ,
Prêtre , Chanoine et Chefcier de l'Eglise
Cathedrale , et Vicaire général de l'Evêque
de Chartres, Abbé commandataire de
F'Abbaye de S.Pierre de L'Esterp, Diocèse
de Limoges , le Mariage de François- Antoine
- Alexandre d'Albignac , Marquis de
Castelnau, âgé de 21. ans, fils aîné de Fran
çois d'Albignac, Chevalier , Baron de Castelnau
, Seigneur du Triadous au Diocèse
de Mende, & c.avec Dlle Anne- Elizabeth-
Constance de Montboissier , âgée de 19 .
ans , fille aînée de Philippe - Claude de
Montboissier- Canillac , Capitaine - Lieu-
I iiij
tenant
2528 MERCURE DE FRANCE
tenant de la seconde Compagnie des
Mousquetaires de la Garde du Roi , et
Brigadier des Armées de S. M. et de D.
Marie-Anne Genevieve de Maillé- Benchart
, Dame du Houssay.
M. le Marquis de Courbons , premier
Président du Parlement de Navarre , fils
de M. Miche , Marquis de Gaubert ,
premier Président au même Parlement ,
épousa le même jour Dlle Angelique
de Lons , fille de feu M. le Marquis
de Lons , Lieutenant pour le Roi et
'Commandant en Navarre et Bearn."
-
Le 13. Novembre , François - Jean-
Baptiste Joseph de Sade , Chevalier ,
Comte de la Coste et de Saumane dans
le païs Venaissin , Colonel général de la
Cavalerie du Pape , fils de Gaspard-François
de Sade , Chevalier , Marquis de
Mazan , Seigneur de Saumane , &c. et
de D. Louise - Aldonce d'Astoüaud de
Mus , épousa à Paris Dlle Marie - Eleonore
de Maillé de Carman , fille de Do
natien de Maillé , Chevalier , Marquis de
Carman , Comte de Maillé , Baron de
Lesquelen , Seigneur Desterres de Dameny
, et de Villeromain , second Baron de
Bretagne , et de Dame Marie - Louise Binet
de Marcognet son Epouse. Ce mariage
a été celebré dans la Chapelle de l'Hôtel
NOVEMBRE. 1733. 2527
tel de Condé , en présence du Duc et
de la jeune Duchesse de Bourbon . La
Mariée a été nommée Dame d'accompagnement
par M.le Duc, à qui elle a l'honneur
d'être alliée . Le marié est d'une des
plus anciennes familles de Provence , l'Abbé
Robert de Briançon en parle avantageusement
dans son Livre intitulé PEtat
de la Provence dans sa Noblesse,Tom.
3. p. 21 , La belle Laure , si connue par les
loüanges , que le fameux Petrarque , qui
s'étoit laissé toucher par sa beauté et par
son esprit , lui donna dans les Vers qu'il
fit en son honneur , pendant sa vie , et
même après sa mort arrivée en 1348. sans
avoir été mariée , étoit de la famille de
Sade. Il y a un article d'Elle dans le Dictionnaire
Histor. sous le nom de Laurc..
La Maison de Maillé originaire de
Touraine , est trop connue pour en parler
icy. La Généalogie de cette Illustre
Maison se trouve dans le 7. Tome des
grands Officiers de la Couronne à l'art.
des Maréchaux de France p. 497.
et Mariages.
D
Ans le Mercure du mois dernier
en parlant de la mort d'Hercule-
Joseph de Lur , Chevalier , Marquis de
Saluces , de Drujac et de la Groliere , on
doit ajouter qu'il étoit ; Vicomte , Seigneur
de Melangein , de l'Isle de Couderot
, &c.
La Maison de Lur est très ancienne , et
tire son origine d'Allemagne ; elle est
établie depuis plusieurs siècles dans la
Ι province
2522 MERCURE DE FRANCE
Province de Guienne , et a contracté en
France des alliances avec les Maisons les
plus considerables du Royaume.
Le Marquis de Saluces étoit l'aîné de la
Maison ; il ne laisse qu'un fils , Officier
aux Gardes Françoises,
D. Gabrielle de Rochechouart- Morte
mar, Abbesse de l'Abbaye de Beaumontlès-
Tours ,Ordre de S. Benoît , mourut le
24. Octobre , âgée d'environ soixante
seize ans , après avoir gouverné cette Abbaye
avec beaucoup de sagesse et d'édification
pendant près de 44. ans. Elle étoit
fille aînée de Louis Victor de Rochechouart,
Duc deVivonne , Pair et Maréchal
de France , Général des Galeres , Gouverneur
de Champagne et Brie , mort le 18
Septemb. 1688.et de D. Antoinette Louise
de Mesmes, morte le 10 Mars 1709.
M. Pierre de Pardaillan de Gondrin
d'Antin , Evêque et Duc de Langres ,
Pair de France , Abbé des Abbayes de
Montier-Ramey et de Lire , Docteur en
Théologie de la Faculté de Paris , et l'un
des 40 de l'Académie Françoise , mourut
dans son Diocèse le 2. Novembre âgé
d'environ 41 ans. Il étoit quatriéme fils er
Le seul qui restât de Louis- Antoine dePar
daillan de Gondrin , Duc d'Antin , Pair
de France , Chevalier des Ordres du Roi ,
Lieutenant
NOVEMBRE . 1733. 2525
Lieutenant général de ses Armées , et de
la haute et basse Alsace &c. Gouverneur
des Ville et Duché d'Orleans & c. Directeur
général des Bâtimens du Roi , Jardins
et Manufactures de France , et de D.
Julie Françoise de Crussol d'Uzez .
Le R. P. Gabriel de Riberolles , Prêtre '
Chanoine Régulier de l'Ordre de S. Augustin
, de la Congrégation de France ,
mourut le 2. Novembre en l'Abbaye Ste
Geneviève à Paris , âgé d'environ 81 ans ,
après avoir été pendant six années Abbé
de cette Abbaye, et Superieur Général de
sa Congrégation . Il étoit de Paris , et fils
d'Abraham de Riberolles , Conseiller au
Châtelet, et de Clemence du Mas , Soeur
d'Hilaire du Mas , Docteur de la Maison
et Societé de Sorbonne , et Conseiller au
Parlement. Le P. de Riberolles , fut élû
pour la premiere fois Abbé de Ste Genevieve
, et Superieur général de sa Congrégation
, le 11. Septembre 1715. et fut
continué par le Chapitre général pour
trois autres années, le is . Septembre 1718.
étant premier Assistant de sa Congrégation
lors de la mort du R. P. Jean Polinier
, Abbé et Superieur général , arrivée
le 6. Mars 1727. Il fut choisi pour achever
les sept mois qui restoient au deffunt
de ses trois ans , et le 11. Septembre sui-
Iij
vant ,
2524 MERCURE DE FRANCE
vant , il fut élû Abbé et Superieur général
pour la troisième fois , et le 11. Septembre
1730. pour la quatrième fois .
J
D. Magdelaine le Cousturier de Neuville
, Veuve de Claude Potier , Comte
de Novion ,Brigadier des Armées du Roi,
mourut le 4. Novembre sans enfans. Elle
étoit fille de Henri le Cousturier , Seigneur
de Neuville , vivant Capitaine ,
commandant le premier Bataillon du Regiment
du Roi , et de Catherine - Françoise-
Louise de la Broise , soeur de la Veuve
de Charles - Jean - Louis de Faucon
Marquis de Ris.
Henri Joseph de Vassé , Marquis d'Esguilly
&c. Seigneur de Fontenay , Mestre
de Camp de Cavalerie , mourut le
6. Novembre , âgé d'environ 34. ans.
Il étoit fils ds Joseph Artus de Vassé
, Marquis d'Esguilly &c. mort le 2 .
Septembre 1710. Et de Louise de Fesque
morte en 1732 ..Il avoit épousé en 1724 .
D. Magdeleine - Gabrielle des Gentils du
Bessay , de laquelle il laisse deux fils .
D. Jeanne Marie Palatine de Dyo de
Momperous , Marquise de Roquefeuil
Baronne de Castelnau , Epouse de Marie
François Roger de Langhac , Comte de
Dalet et de Toulongon &c. mourut le 7 .
âgée d'environ 5.5.ans , laissant deux filles,
dont
NOVEMBRE . 1733 2525
dont la cadette Françoise Charlotte de
Langhac fut mariée le 7. Juillet 1732.
avec Jean-Baptiste - François de Cugnac
Marquis de Dampierre &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , cy- devant Cornette
des Chevaux Legers de Berry.
Le même jour , Guillaume - Jean-
Baptiste- François Becdelievre , Seigneur
de la Busnelays et de Treambert , premier
Président en la Chambre des Comtes
de Nantes , Charge en laquelle il·
avoit été reçu par la résignation de son
Pere , le 17. Novembre 1722. après avoir
étéauparavant successivement Maître ordinaire
, et Président en la même Chambre
, mourut âgé de 46. ans . Il étoit fils
aîné de feu Jean - Baptiste Becdeljevre ,
Seigneur de la Busnelays , le deuxième
de sa famille , premier Président én la
Chambre des Comptes de Nantes , et de
Renée de Sesmaisons de Treambert , et
il avoit été marié le 30. Juillet 1705. avec
Françoise Renée le Nobletz , fille de René
le Noblerz , Seigneur de Lescus , et de
Marie Agnes du Chastel . Il en a eu plusieurs
enfans , qui sont rapportés dans
l'Etat de la France'de 17 27. vol.4.p. sí7 .
"la Généalogie de cette famille se trouve
dans le Dictionnaire Histor. éditions de
1725. et 1732.
3
I iij
Le
2526 MERCURE DE FRANCE
Le 8.Philippe- Auguste Porlier, Ecuyer,
Sieur de Compiègne , et de Maillezais ,
autrefois Capitaine au Regiment Dauphin
Infanterie , mourut à Paris , âgé d'environ
65 ans. Il avoit épousé au mois de
Mai 1700. Susanne Fardoil , sa Cousine
issuë de germain , morte le 12. Février
1710. âgée de 32. ans , fille unique de Nicolas
Fardoil , Conseiller en la Cour des
Aides de Paris , mort le 8. Juin 1699. et
de Magdeleine Poussé , de laquelle il laisse
des enfans.
>
D. Charlotte- Elizabeth de Bassompierre
Epouse de Charles Marie , Marquis
de Choiseul , Mestre de Camp de Cava
krie , Sous-Lieutenant des Gendarmes
Ecossois , et Lieutenant général pour le
Roi au Gouvernement de Champagne et
Brie, accoucha le 6. Octobre dans la Ville
de Nanci , d'un fils qui a été nommé
Claude Antoine par M. l'Abbé de Choiseul
, Aumônier du Roi , nommé à l'Evêché
de Châlons sur Marne , et par D.
Charlotte de Choiseul , Comtesse de
Ludre.
D. Anne- Geneviève de Meuves, Epou
se de Jean- Paul Bochard de Champigny,
Capitaine au Regiment des Gardes Françoises
, Chevalier de S. Louis , accoucha
NOVEMBRE. 1733 2527
-
le 24 Octobre d'un fils qui a été nommé
Conrard Alexandre , par Conrard
Alexandre , Comte de Rottembourg ,
Brigadier des Armées du Roi , Gouver
neur de Bethune , Chevalier des Ordres
du Roi , Ambassadeur de S. M. en Espagne
, et par D. Emilie Mailly du Bruëil ,
Epouse de Jean-François de Creil , Brigadier
des Armées du Roi, Capitaine - Commandant
de la Compagnie des Grenadiers
à cheval, Chevalier de S. Louis.
Le Lundy 26, Octobre , à une heure
du matin , a été celebré dans la Chapelle
du Château du Houssay , près de Bonneval,
Diocèse de Chartres par M. Michel
François de Maillé de la Tour Landri ,
Prêtre , Chanoine et Chefcier de l'Eglise
Cathedrale , et Vicaire général de l'Evêque
de Chartres, Abbé commandataire de
F'Abbaye de S.Pierre de L'Esterp, Diocèse
de Limoges , le Mariage de François- Antoine
- Alexandre d'Albignac , Marquis de
Castelnau, âgé de 21. ans, fils aîné de Fran
çois d'Albignac, Chevalier , Baron de Castelnau
, Seigneur du Triadous au Diocèse
de Mende, & c.avec Dlle Anne- Elizabeth-
Constance de Montboissier , âgée de 19 .
ans , fille aînée de Philippe - Claude de
Montboissier- Canillac , Capitaine - Lieu-
I iiij
tenant
2528 MERCURE DE FRANCE
tenant de la seconde Compagnie des
Mousquetaires de la Garde du Roi , et
Brigadier des Armées de S. M. et de D.
Marie-Anne Genevieve de Maillé- Benchart
, Dame du Houssay.
M. le Marquis de Courbons , premier
Président du Parlement de Navarre , fils
de M. Miche , Marquis de Gaubert ,
premier Président au même Parlement ,
épousa le même jour Dlle Angelique
de Lons , fille de feu M. le Marquis
de Lons , Lieutenant pour le Roi et
'Commandant en Navarre et Bearn."
-
Le 13. Novembre , François - Jean-
Baptiste Joseph de Sade , Chevalier ,
Comte de la Coste et de Saumane dans
le païs Venaissin , Colonel général de la
Cavalerie du Pape , fils de Gaspard-François
de Sade , Chevalier , Marquis de
Mazan , Seigneur de Saumane , &c. et
de D. Louise - Aldonce d'Astoüaud de
Mus , épousa à Paris Dlle Marie - Eleonore
de Maillé de Carman , fille de Do
natien de Maillé , Chevalier , Marquis de
Carman , Comte de Maillé , Baron de
Lesquelen , Seigneur Desterres de Dameny
, et de Villeromain , second Baron de
Bretagne , et de Dame Marie - Louise Binet
de Marcognet son Epouse. Ce mariage
a été celebré dans la Chapelle de l'Hôtel
NOVEMBRE. 1733. 2527
tel de Condé , en présence du Duc et
de la jeune Duchesse de Bourbon . La
Mariée a été nommée Dame d'accompagnement
par M.le Duc, à qui elle a l'honneur
d'être alliée . Le marié est d'une des
plus anciennes familles de Provence , l'Abbé
Robert de Briançon en parle avantageusement
dans son Livre intitulé PEtat
de la Provence dans sa Noblesse,Tom.
3. p. 21 , La belle Laure , si connue par les
loüanges , que le fameux Petrarque , qui
s'étoit laissé toucher par sa beauté et par
son esprit , lui donna dans les Vers qu'il
fit en son honneur , pendant sa vie , et
même après sa mort arrivée en 1348. sans
avoir été mariée , étoit de la famille de
Sade. Il y a un article d'Elle dans le Dictionnaire
Histor. sous le nom de Laurc..
La Maison de Maillé originaire de
Touraine , est trop connue pour en parler
icy. La Généalogie de cette Illustre
Maison se trouve dans le 7. Tome des
grands Officiers de la Couronne à l'art.
des Maréchaux de France p. 497.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
En novembre 1733, plusieurs événements marquants ont eu lieu parmi la noblesse française. Plusieurs décès notables sont à signaler. Le Chevalier Marquis de Saluces, Joseph de Lur, issu d'une ancienne famille allemande établie en Guienne, est décédé, laissant un fils officier. Gabrielle de Rochechouart, Abbesse de Beaumont-lès-Tours, est morte à l'âge de 76 ans après 44 ans de gouvernance. Pierre de Pardaillan de Gondrin, Évêque de Langres, est décédé à 41 ans. Gabriel de Riberolles, Chanoine Régulier de l'Ordre de Saint Augustin, est mort à 81 ans après avoir été Abbé de Sainte-Geneviève. D'autres décès incluent ceux de Magdeleine le Cousturier, Henri Joseph de Vassé, Jeanne Marie Palatine de Dyo, Guillaume-Jean-Baptiste Becdelievre, et Philippe-Auguste Porlier. Parallèlement, plusieurs naissances ont été signalées. Charlotte-Elisabeth de Bassompierre a accouché d'un fils nommé Claude Antoine, et Anne-Geneviève de Meuves a donné naissance à un fils nommé Conrad Alexandre. Des mariages ont également eu lieu, notamment celui de François-Antoine-Alexandre d'Albignac avec Anne-Elisabeth-Constance de Montboissier, et celui de François-Jean-Baptiste-Joseph de Sade avec Marie-Éléonore de Maillé de Carman. Le Marquis de Courbons a épousé Angélique de Lons. Ces événements illustrent la dynamique des familles nobles à travers les naissances, les mariages et les décès qui structurent la continuité et les alliances au sein de l'aristocratie française.
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37
p. 2740-2741
Mandement du même Archevêque, [titre d'après la table]
Début :
Le lendemain M. l'Archevêque donna sur ce sujet un Mandement dont voici la teneur. [...]
Mots clefs :
Mandement, Sainte Marie-Madeleine, Saint-Séverin, Diocèse, Doyens ruraux
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texteReconnaissance textuelle : Mandement du même Archevêque, [titre d'après la table]
Le lendemain M. l'Archevêque donna sur ce
sujet un Mandement dont voici la teneur .
CH
HARLES- Gaspard- Guillaume de Vintimille
des Comtes de Marseille du Luc ,
par la misericorde Divine et par la grace du Saint
Siege Apostolique, Archevêque de Paris , Duc de
S. Cloud , Pair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit , &c. Aux Archiprêtrrs de Sainte
Marie- Magdelaine et de S.Severin , et aux Doyens
Ruraux de notre Diocèse , Salut et benediction.
Le Roy convaincu , mes très - chers Freres , que
c'est à Dieu seul qu'il doit rapporter les avantages
et les prosperitez de son Regne , veut que nous rendions
de solemnelles actions de graces des évenemens
glorieux arrivez dans le cours de cette année et de
la benediction que le Seigneur a répanduë sur les
Armes de S. M. et sur celles de ses Alliez ,
Ces prémices heureuses nous font esperer que celui
par qui les Rois regnent , continuera de faire
éclater se protection sur ce grand Royaume , et de
manifester de plus en plus par des succès la justice
d'uneguerre que notre anguste Monarque n'a point
entreprise par le dessein ambitieux de faire des conquêtes
, mais par le seul motif de soutenir la dignité
de sa Couronne et la liberté d'une République
qui luifut toujours chere.
DECEMBRE. 1733. 2740
En marquant au Seigneur votre reconnoissance
pour les bienfaits signalez dont sa divine bonté.
nous a favorisez , demandez -lui avec ardeur qu'il
conserve long-temps un Prince né pour le bonheur
de ses Sujets , dont les intentions sont si pures ; et
qu'après l'avoir comblé de gloire pendant le cours de
la Guerre , il lui fasse goûter et à ses Peuples , les
fruits d'une Paix solide et durable , qui fait tout
P'objet des veux de S. M.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos venerables
Freres les Doyen , Chanoines et Chapitre
de notre Eglise Métropolitaine nous ordonnons
que demain Mercredi 23. du présent mois , le Te
Deum sera chanté dans notredite Eglise Métropo
litaine . en actions de graces des Benedictions que,
Dieu a répandues sur les Entreprises du Roy ; Dimanche
27. du courant , dans toutes les Abbayes ,
Chapitres , Paroisses et Convens , exempts et non
exempts dela Ville et Fauxbourgs , et dans toutes les
autres Eglises de notre Diocèse le Dimanche après ,
la reception du présent Mandement. Si mandors ...
aux Archipretres de sainte Marie-Magdelaine et
S. Severin de notifier notre present Mandement à¸
tous Abbez , Prieurs , Curez , Superieurs et Sip?-
rieures de la Ville et desdits Fauxbourgs , et eux2
Doyens Ruraux de l'envoyer aux Curez de la
Campagne , Supérieurs et Superieures des Commu-..
nautez exemptes et non exemptes , à ce qu'ils n'er
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer,
les personnes qui leur sont scumises . Donné à
Paris en notre Paluis Archiepiscopal le 22. de
Décembre 1733. Signé CHARLES , Arche
vêque de Paris , &c.
sujet un Mandement dont voici la teneur .
CH
HARLES- Gaspard- Guillaume de Vintimille
des Comtes de Marseille du Luc ,
par la misericorde Divine et par la grace du Saint
Siege Apostolique, Archevêque de Paris , Duc de
S. Cloud , Pair de France , Commandeur de l'Ordre
du S. Esprit , &c. Aux Archiprêtrrs de Sainte
Marie- Magdelaine et de S.Severin , et aux Doyens
Ruraux de notre Diocèse , Salut et benediction.
Le Roy convaincu , mes très - chers Freres , que
c'est à Dieu seul qu'il doit rapporter les avantages
et les prosperitez de son Regne , veut que nous rendions
de solemnelles actions de graces des évenemens
glorieux arrivez dans le cours de cette année et de
la benediction que le Seigneur a répanduë sur les
Armes de S. M. et sur celles de ses Alliez ,
Ces prémices heureuses nous font esperer que celui
par qui les Rois regnent , continuera de faire
éclater se protection sur ce grand Royaume , et de
manifester de plus en plus par des succès la justice
d'uneguerre que notre anguste Monarque n'a point
entreprise par le dessein ambitieux de faire des conquêtes
, mais par le seul motif de soutenir la dignité
de sa Couronne et la liberté d'une République
qui luifut toujours chere.
DECEMBRE. 1733. 2740
En marquant au Seigneur votre reconnoissance
pour les bienfaits signalez dont sa divine bonté.
nous a favorisez , demandez -lui avec ardeur qu'il
conserve long-temps un Prince né pour le bonheur
de ses Sujets , dont les intentions sont si pures ; et
qu'après l'avoir comblé de gloire pendant le cours de
la Guerre , il lui fasse goûter et à ses Peuples , les
fruits d'une Paix solide et durable , qui fait tout
P'objet des veux de S. M.
A ces causes , après en avoir conferé avec nos venerables
Freres les Doyen , Chanoines et Chapitre
de notre Eglise Métropolitaine nous ordonnons
que demain Mercredi 23. du présent mois , le Te
Deum sera chanté dans notredite Eglise Métropo
litaine . en actions de graces des Benedictions que,
Dieu a répandues sur les Entreprises du Roy ; Dimanche
27. du courant , dans toutes les Abbayes ,
Chapitres , Paroisses et Convens , exempts et non
exempts dela Ville et Fauxbourgs , et dans toutes les
autres Eglises de notre Diocèse le Dimanche après ,
la reception du présent Mandement. Si mandors ...
aux Archipretres de sainte Marie-Magdelaine et
S. Severin de notifier notre present Mandement à¸
tous Abbez , Prieurs , Curez , Superieurs et Sip?-
rieures de la Ville et desdits Fauxbourgs , et eux2
Doyens Ruraux de l'envoyer aux Curez de la
Campagne , Supérieurs et Superieures des Commu-..
nautez exemptes et non exemptes , à ce qu'ils n'er
ignorent , et qu'ils l'observent et fassent observer,
les personnes qui leur sont scumises . Donné à
Paris en notre Paluis Archiepiscopal le 22. de
Décembre 1733. Signé CHARLES , Arche
vêque de Paris , &c.
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Résumé : Mandement du même Archevêque, [titre d'après la table]
Le 22 décembre 1733, Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille, Archevêque de Paris, publia un mandement suite aux succès militaires du roi. Ce document, destiné aux archiprêtres, doyens ruraux et autres dignitaires du diocèse, exprime la volonté royale de rendre grâce à Dieu pour les victoires obtenues. Le roi est décrit comme ayant engagé la guerre non par ambition, mais pour défendre la dignité de sa couronne et la liberté d'une république chère à son cœur. Le mandement appelle à la reconnaissance divine pour les bienfaits reçus et demande la protection continue de Dieu pour le roi et son royaume. Il ordonne également la célébration du Te Deum le 23 décembre dans l'église métropolitaine et le 27 décembre dans toutes les églises du diocèse, ainsi que le dimanche suivant la réception du mandement, afin de remercier Dieu des bénédictions accordées aux entreprises royales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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38
p. 2835-2843
LETTRE sur les Bains de Toul et les Valantines de Metz.
Début :
Vous m'avez demandé, M. si dans les Statuts du Chapitre d'une [...]
Mots clefs :
Bains de Toul, Valentines de Metz, Cathédrale, Statuts, Diocèse, Auxerre, Metz, Toul, Ville, Église
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE sur les Bains de Toul et les Valantines de Metz.
LETTRE sur les Bains de Toul et les
Valantines de Metz.
V *
Ous m'avez demandé , M. si dans
les Statuts du Chapitre d'une
Cathedrale où l'Alleluia étoit autrefois
enterré réellement par les Enfans de
Le Chapitre de Toul en Lorraine.
II.Vol.
Dvj Choeur
2836 MERCURE DE FRANCE
Choeur , le Samedy du Dimanche dans la
Septuagesime , il n'y auroit point d'autres
pratiques aussi capables de faire connoître
la grossiereté de certains siécles , que
l'étoit celle là . Il y a long- tems que vous
me pressez là- dessus : mais comme it auroit
fallu suivre ces Statuts presque d'un bout
à l'autre et que vous parler de quantité
de choses qui sont traitées dans le glossaire
de M. Du Cange , sur la foi de quelques
autres monumens de pareille espece,
j'ai crû ne devoir m'attacher aujourd'hui
qu'au zele qu'il paroît qu'on prenoit
dans le quinziéme siécle , à distinguer la
fête de Pâques par un concours general
de tout le Clergé dans la Cathedrale.
Il falloit dans cette Eglise que tout le
Clergé se trouvât à Matines à l'heure de
l'Aurore , ad laudem Refurrectionis Domini
quam in aurora dieifactam credimus extitisses
non - seulement l'Evêque et tous les Chinoines
aussi - bien que les Habituez du
Choeur y étoient tenus étroitement les 3.
fêtes d'après Pâques,mais encore tous les
Curez de la ville ; et ce à quoi vous ne
vous attendez peut être pas , c'est que
les Abbayes éloignées de cinq, dix , quinze
lieües et même davantage , devoient aussi
y envoyer de leur part , de même que cxaines
Egli es Collegiales qui avoient des
II. Vol. maisons
DECEMBRE. 1733 2837
maisons d'Hospice dans la Ville Episcopale.
Ce concours general se faisoit ad ser
viendum Ecclesia in Laudem resurrectionis,
et Cathedralis Ecclesia honorem ac reverentiam,
comme le disent les mêmes Statuts ,
jusques-là on ne voit rien que de loiable
, rien qui ne ressente la grandeur du
Mistere qu'on celebroit , et qui ne fasse
voir la subordination des Eglises du Diocèse
à l'Eglise Cathedrale. Les Evêques
introduisant des Reguliers dans les Eglises
subordonnées aux Cathedrales , les soumettoient
aux mêmes obligations ausquelles
ctoient tenus ceux qui avoient occupé
ces Eglises avant eux.
Ici ( a ) au huitiéme siécle, ce devoir
étoit partagé durant toute l'année ; toutes
les Communautez et Paroisses du Dio .
cèfe devoient rendre service à l'Eglise.
Cathedrale , chacune pendant une femaine:
les Paroisses les plus éloignées durant
l'Eté ; les moins éloignées , dans les sai-
(a)La Charte d'Alain , Evêque d'Auxerre ,
de l'an 1163. touchant l'introduction des Chanoines
Reguliers de Saint Satur en Berry , dans
P'Eglise de S. Amatre , ancienne Abbaye , soumise
à la Cathédrale d'Auxerre , porte cette réserve
: Salvis institutionibus que sunt inter Ecclesiam
S. Amatoris et beati Stephani , qui est l
Cathédrale.
II. Vol
S
2838 MERCURE DE FRANCE
sons où les jours sont plus courts ; et les
maisons de Clercs ou de Moines , durant
les six mois des plus petits jours. Voyez
le Pere Labbe. T. 1. Bibl . nova mss . p .
428. ou plutôt le Pere Martene. De ana
tiqua Disciplina in Div. Off. page 11. où
vous trouverez le mois de Septembre
rempli comme les autres , et non pas
vuide comme l'a representé le Fere Lab.
par l'inadvertance de ses Copistes : ce
qui a trompé d'abord Dom Mabillon
qui a écrit que les Vendanges pouvoient
avoir fait suspendre alors ces devoirs de
POffice divin. ( a )
be
Nous ne sçavons pas combien cet usage
dura . Mais au dixiéme siécle c'étoit
aux Fêtes de la Pentecôte que de tout le
Diocèse , les Curez devoient venir rendre
leurs devoirs à la Cathedrale , accompagnez
de leurs peuples, sans que les
plus éloignez comme sont ceux de dixhuit
et dix- neuf lieues en fussent exceptez.
( b ) Nous ne voyons d'autre puni
*
( a ) Sac. iij Bened.
(b ) C'étoit aussi dans le temps des grands
jours , sçavoir , le Dimanche d'après la Trinité ,
que tous les Curez du Diocèse de Tréguier en
Bretagne devoient venir avec leurs. Peuples à la
Cathédrale pour honorer S. Tugal. Cet usage
s'observoit encore au xiv . Siecle , et il Y avoit
trente sols d'amende contre les négligens . Statuta
ynod. Trecor. t. 4. Thess. Anecdat, pag. 1104.
"
DECEMBRE 1733 , 2839
*
tion presente contre les Abbez et les Pretres
qui seroient négligens à s'acquitter
de ce devoir Cathédratique , qu'une privation
de vin qui leur étoit imposée pendant
quarante jours. C'est ce qu'on appelleroit
aujourd'hui une Pénitence, et qui
seroit une rude mortification . Mais vous
allez voir ce qu'on faisoit à Toul. Il n'est
pas dit que ceux qui refusoient de venir
à l'Office de la Cathédrale , ou qui s'y
rendoient tard et avec répugnance , fussent
privez de vin ; je lis seulement dans
le trente-deuxième Statut de la Collection
, approuvée en 1497 , qu'on leur
faisoit boire de l'eau : Et comment.
Les Soudiacres , et les petits Chanoines
se faisant prêter main- forte par les Domestiques
des Chanoines dignitaires étoient
chargez de les arrêter et de les jetter
dans l'eau, ( apparemment de la Moselle
qui passe au bas de la Ville) prenant
cependant la précaution de ne les pas
noyer. Autre restriction : C'est que si c'é
toit une personne de mérite ou de conséquence
qui eut manqué à ce devoir , elle
pouvoit se liberer de cette inmersion ,
pour la somme de deux sols . C'étoit une
espece de rachat , qui pourroit- être ajou
té à ceux dont M. du Cange a parlé dan
son Glossaire.Le texte latin vous prou
II. Vol.
2840 MERCURE DE FRANCE
ra que je n'ai point employé d'expression
qui n'y fut contenue. Il vous paroîtra
peu sérieux , mais il n'en est pas
moins véritable ; et après l'Extrait du Ĉérémonial
de Viviers , que je viens de lire
dans la nouvelle édition du Glossaire , au
mot Kalenda , la gothicité de cet usage
du quinziéme siécle me paroît devoir
encore le ceder à ceux qui se lisent dans
ce Cérémonial , qui est du quatorziéme.
Si aliqui ex prætactis vel contumaciâ ant
torpentiâ defecerit,projiciundus est in aquam,
non periculosè tamen , in signum baptismatis
Christi , quod Apostoli post ejus resurrectionem
ferventi animo predicaverent.Tamen si
ex prænominatis aliquæfuerint honeste persone
, admittantur ad gratiosam redemptionem
non excedentem duos solidos cursibiles , nisi
suâ liberalitate absque aliquâ coactione amplius
conferre voluerint. Et ista redemptiones
Maranciis Ecclesia ...
Il manque icy quelque mot dans ma
copie.
Suntque hujusmodi poena executores Subdiaconi
feriati et Canonici minores cum familiis
Canonicorum dignitates obtinentium ,
sed non impetuosè cum armis aut violentiis
periculosis , imo sub honestis persuasionibus
et moderaminibus virium ne inde scandala
contingant , &c.
II. Vol. I
DECEMBRE. 1733. 284Y
Il paroît que ce Bain ne se faisoit point
malgré les personnes qui devoient le su
bir , et qu'on tâchoit de persuader ceux
qui étoient dans le cas , de s'y prêter de
bonne grace ; mais l'allusion au Baptême
de N. S. me paroît icy hors de son lieu
En un mot , il falloit là comme icy, quelque
chose à Pâques pour divertir ; et je
vois par ce qui suit , que les Laïques
couroient aux Bains de Toul , comme à
la Pelote d'Auxerre , dont il a été ample
ment parlé dans le Mercure du mois de
May , de l'an 1726.
Je vous avois promis aussi , M. l'interprétation
du mot de Valentina, que vous
dites être de la compétence du Glossai
re. Je ne le trouve que dans des Statuts
Synodaux du Diocèse de Metz , rédigez
dans le siecle dernier . Je lis cette deffense
à la page 109. du Recueil imprimé à
Metz en 1699. Parochi vehementer horten
tur Parochianos suos ut abstineant ... àà pi
blicis saltationibus et nescio quibus pravis
consuetudinibus que vulgò Valentine nuncupantur.
Un Sçavant personnage de la
Ville de Metz (a ) de qui je tenois l'explication
des Fêtes du Tonnerre , marquées
dans les mèmes Statuts , m'en
( a ) M. l'Abbé Brayer , Chanoine de la Ca
thedrale , et Vic. Gen. de M. l'Evêque.
IL. Vol.
don
donna l'an 1729, une inrerprétation,que
revient assez à ce qui précédé immédiat
tement dans l'acide à éclaircir
t
sinon
qu'il faudroic substituer le terme de Pri.
vutisï celui de Publicis;et par ce moyen
on comprendroit assez le rapport que
peuvent avoir les mauvaises coutumes
que ces Statuts combattent, avec lesifolations
, contre lesquelles les Saints Evêques
,
les Capitulaires de nos Rois,ettant
de Synodes se sont élevez. On remarque
même que dans la vie de S. Eloy
,
écrite:
par S. Ouen, elles sont appelléesValLutiones.
Maisd'autres voudront peutêtre:
qu il y ait eu à Merz
, comme à Turin il
line Maison de plaisance, appellée III
Vtzlntin et que c'est de là que soient
t venus les Valentins et les Valentines. *
M. l'Abbé Chatelin, Chanoine dei
Paris
,
qui se faisoit expliquer toutes leSt
curiositez d'Italie dans les Voyages qu'il
y a faits, marque dans son Bimestre de:
Janvier et Février
,
à la page £45, que
le Valentin.. situé aux Portes de Turin,a
été ainsi nommé,de ce que les Promo
nades y recommencent vers la S.Valentin,
au 14 Février; auquel temps le plus
souvent les beaux jours recommencent i
paraître en Iralie.La différence du climat
empêcIhe d.e cVroireoquleplaumêimse rsaiseon
avoir donné lieu auxValentinesde
letz, et quand même on envisageroit la
Valentin au 14Février, telle qu'elle
trouvoit réellement avant la suppresen
de dix jours faite au Calendrier l'an
82. La température de la Lorraine est
core trop peu échauffée en ce temps-là
,ur admettre les promenades. Peut être
faut-il considérer en tout cela la Fête
S.Valentin,que comme concourante le
Ut; souvent avec le temps que précéde le
arême, auquel
,
si les promenades ne
ne pas communes, les divertissemens
doublent dans l'intérieur des maisons.
vous laisse le maître de choisir laquelil
vous plaira de ces conjectures, et je
s, &c.
A Auxerre, ce ro Mars 1735.
Valantines de Metz.
V *
Ous m'avez demandé , M. si dans
les Statuts du Chapitre d'une
Cathedrale où l'Alleluia étoit autrefois
enterré réellement par les Enfans de
Le Chapitre de Toul en Lorraine.
II.Vol.
Dvj Choeur
2836 MERCURE DE FRANCE
Choeur , le Samedy du Dimanche dans la
Septuagesime , il n'y auroit point d'autres
pratiques aussi capables de faire connoître
la grossiereté de certains siécles , que
l'étoit celle là . Il y a long- tems que vous
me pressez là- dessus : mais comme it auroit
fallu suivre ces Statuts presque d'un bout
à l'autre et que vous parler de quantité
de choses qui sont traitées dans le glossaire
de M. Du Cange , sur la foi de quelques
autres monumens de pareille espece,
j'ai crû ne devoir m'attacher aujourd'hui
qu'au zele qu'il paroît qu'on prenoit
dans le quinziéme siécle , à distinguer la
fête de Pâques par un concours general
de tout le Clergé dans la Cathedrale.
Il falloit dans cette Eglise que tout le
Clergé se trouvât à Matines à l'heure de
l'Aurore , ad laudem Refurrectionis Domini
quam in aurora dieifactam credimus extitisses
non - seulement l'Evêque et tous les Chinoines
aussi - bien que les Habituez du
Choeur y étoient tenus étroitement les 3.
fêtes d'après Pâques,mais encore tous les
Curez de la ville ; et ce à quoi vous ne
vous attendez peut être pas , c'est que
les Abbayes éloignées de cinq, dix , quinze
lieües et même davantage , devoient aussi
y envoyer de leur part , de même que cxaines
Egli es Collegiales qui avoient des
II. Vol. maisons
DECEMBRE. 1733 2837
maisons d'Hospice dans la Ville Episcopale.
Ce concours general se faisoit ad ser
viendum Ecclesia in Laudem resurrectionis,
et Cathedralis Ecclesia honorem ac reverentiam,
comme le disent les mêmes Statuts ,
jusques-là on ne voit rien que de loiable
, rien qui ne ressente la grandeur du
Mistere qu'on celebroit , et qui ne fasse
voir la subordination des Eglises du Diocèse
à l'Eglise Cathedrale. Les Evêques
introduisant des Reguliers dans les Eglises
subordonnées aux Cathedrales , les soumettoient
aux mêmes obligations ausquelles
ctoient tenus ceux qui avoient occupé
ces Eglises avant eux.
Ici ( a ) au huitiéme siécle, ce devoir
étoit partagé durant toute l'année ; toutes
les Communautez et Paroisses du Dio .
cèfe devoient rendre service à l'Eglise.
Cathedrale , chacune pendant une femaine:
les Paroisses les plus éloignées durant
l'Eté ; les moins éloignées , dans les sai-
(a)La Charte d'Alain , Evêque d'Auxerre ,
de l'an 1163. touchant l'introduction des Chanoines
Reguliers de Saint Satur en Berry , dans
P'Eglise de S. Amatre , ancienne Abbaye , soumise
à la Cathédrale d'Auxerre , porte cette réserve
: Salvis institutionibus que sunt inter Ecclesiam
S. Amatoris et beati Stephani , qui est l
Cathédrale.
II. Vol
S
2838 MERCURE DE FRANCE
sons où les jours sont plus courts ; et les
maisons de Clercs ou de Moines , durant
les six mois des plus petits jours. Voyez
le Pere Labbe. T. 1. Bibl . nova mss . p .
428. ou plutôt le Pere Martene. De ana
tiqua Disciplina in Div. Off. page 11. où
vous trouverez le mois de Septembre
rempli comme les autres , et non pas
vuide comme l'a representé le Fere Lab.
par l'inadvertance de ses Copistes : ce
qui a trompé d'abord Dom Mabillon
qui a écrit que les Vendanges pouvoient
avoir fait suspendre alors ces devoirs de
POffice divin. ( a )
be
Nous ne sçavons pas combien cet usage
dura . Mais au dixiéme siécle c'étoit
aux Fêtes de la Pentecôte que de tout le
Diocèse , les Curez devoient venir rendre
leurs devoirs à la Cathedrale , accompagnez
de leurs peuples, sans que les
plus éloignez comme sont ceux de dixhuit
et dix- neuf lieues en fussent exceptez.
( b ) Nous ne voyons d'autre puni
*
( a ) Sac. iij Bened.
(b ) C'étoit aussi dans le temps des grands
jours , sçavoir , le Dimanche d'après la Trinité ,
que tous les Curez du Diocèse de Tréguier en
Bretagne devoient venir avec leurs. Peuples à la
Cathédrale pour honorer S. Tugal. Cet usage
s'observoit encore au xiv . Siecle , et il Y avoit
trente sols d'amende contre les négligens . Statuta
ynod. Trecor. t. 4. Thess. Anecdat, pag. 1104.
"
DECEMBRE 1733 , 2839
*
tion presente contre les Abbez et les Pretres
qui seroient négligens à s'acquitter
de ce devoir Cathédratique , qu'une privation
de vin qui leur étoit imposée pendant
quarante jours. C'est ce qu'on appelleroit
aujourd'hui une Pénitence, et qui
seroit une rude mortification . Mais vous
allez voir ce qu'on faisoit à Toul. Il n'est
pas dit que ceux qui refusoient de venir
à l'Office de la Cathédrale , ou qui s'y
rendoient tard et avec répugnance , fussent
privez de vin ; je lis seulement dans
le trente-deuxième Statut de la Collection
, approuvée en 1497 , qu'on leur
faisoit boire de l'eau : Et comment.
Les Soudiacres , et les petits Chanoines
se faisant prêter main- forte par les Domestiques
des Chanoines dignitaires étoient
chargez de les arrêter et de les jetter
dans l'eau, ( apparemment de la Moselle
qui passe au bas de la Ville) prenant
cependant la précaution de ne les pas
noyer. Autre restriction : C'est que si c'é
toit une personne de mérite ou de conséquence
qui eut manqué à ce devoir , elle
pouvoit se liberer de cette inmersion ,
pour la somme de deux sols . C'étoit une
espece de rachat , qui pourroit- être ajou
té à ceux dont M. du Cange a parlé dan
son Glossaire.Le texte latin vous prou
II. Vol.
2840 MERCURE DE FRANCE
ra que je n'ai point employé d'expression
qui n'y fut contenue. Il vous paroîtra
peu sérieux , mais il n'en est pas
moins véritable ; et après l'Extrait du Ĉérémonial
de Viviers , que je viens de lire
dans la nouvelle édition du Glossaire , au
mot Kalenda , la gothicité de cet usage
du quinziéme siécle me paroît devoir
encore le ceder à ceux qui se lisent dans
ce Cérémonial , qui est du quatorziéme.
Si aliqui ex prætactis vel contumaciâ ant
torpentiâ defecerit,projiciundus est in aquam,
non periculosè tamen , in signum baptismatis
Christi , quod Apostoli post ejus resurrectionem
ferventi animo predicaverent.Tamen si
ex prænominatis aliquæfuerint honeste persone
, admittantur ad gratiosam redemptionem
non excedentem duos solidos cursibiles , nisi
suâ liberalitate absque aliquâ coactione amplius
conferre voluerint. Et ista redemptiones
Maranciis Ecclesia ...
Il manque icy quelque mot dans ma
copie.
Suntque hujusmodi poena executores Subdiaconi
feriati et Canonici minores cum familiis
Canonicorum dignitates obtinentium ,
sed non impetuosè cum armis aut violentiis
periculosis , imo sub honestis persuasionibus
et moderaminibus virium ne inde scandala
contingant , &c.
II. Vol. I
DECEMBRE. 1733. 284Y
Il paroît que ce Bain ne se faisoit point
malgré les personnes qui devoient le su
bir , et qu'on tâchoit de persuader ceux
qui étoient dans le cas , de s'y prêter de
bonne grace ; mais l'allusion au Baptême
de N. S. me paroît icy hors de son lieu
En un mot , il falloit là comme icy, quelque
chose à Pâques pour divertir ; et je
vois par ce qui suit , que les Laïques
couroient aux Bains de Toul , comme à
la Pelote d'Auxerre , dont il a été ample
ment parlé dans le Mercure du mois de
May , de l'an 1726.
Je vous avois promis aussi , M. l'interprétation
du mot de Valentina, que vous
dites être de la compétence du Glossai
re. Je ne le trouve que dans des Statuts
Synodaux du Diocèse de Metz , rédigez
dans le siecle dernier . Je lis cette deffense
à la page 109. du Recueil imprimé à
Metz en 1699. Parochi vehementer horten
tur Parochianos suos ut abstineant ... àà pi
blicis saltationibus et nescio quibus pravis
consuetudinibus que vulgò Valentine nuncupantur.
Un Sçavant personnage de la
Ville de Metz (a ) de qui je tenois l'explication
des Fêtes du Tonnerre , marquées
dans les mèmes Statuts , m'en
( a ) M. l'Abbé Brayer , Chanoine de la Ca
thedrale , et Vic. Gen. de M. l'Evêque.
IL. Vol.
don
donna l'an 1729, une inrerprétation,que
revient assez à ce qui précédé immédiat
tement dans l'acide à éclaircir
t
sinon
qu'il faudroic substituer le terme de Pri.
vutisï celui de Publicis;et par ce moyen
on comprendroit assez le rapport que
peuvent avoir les mauvaises coutumes
que ces Statuts combattent, avec lesifolations
, contre lesquelles les Saints Evêques
,
les Capitulaires de nos Rois,ettant
de Synodes se sont élevez. On remarque
même que dans la vie de S. Eloy
,
écrite:
par S. Ouen, elles sont appelléesValLutiones.
Maisd'autres voudront peutêtre:
qu il y ait eu à Merz
, comme à Turin il
line Maison de plaisance, appellée III
Vtzlntin et que c'est de là que soient
t venus les Valentins et les Valentines. *
M. l'Abbé Chatelin, Chanoine dei
Paris
,
qui se faisoit expliquer toutes leSt
curiositez d'Italie dans les Voyages qu'il
y a faits, marque dans son Bimestre de:
Janvier et Février
,
à la page £45, que
le Valentin.. situé aux Portes de Turin,a
été ainsi nommé,de ce que les Promo
nades y recommencent vers la S.Valentin,
au 14 Février; auquel temps le plus
souvent les beaux jours recommencent i
paraître en Iralie.La différence du climat
empêcIhe d.e cVroireoquleplaumêimse rsaiseon
avoir donné lieu auxValentinesde
letz, et quand même on envisageroit la
Valentin au 14Février, telle qu'elle
trouvoit réellement avant la suppresen
de dix jours faite au Calendrier l'an
82. La température de la Lorraine est
core trop peu échauffée en ce temps-là
,ur admettre les promenades. Peut être
faut-il considérer en tout cela la Fête
S.Valentin,que comme concourante le
Ut; souvent avec le temps que précéde le
arême, auquel
,
si les promenades ne
ne pas communes, les divertissemens
doublent dans l'intérieur des maisons.
vous laisse le maître de choisir laquelil
vous plaira de ces conjectures, et je
s, &c.
A Auxerre, ce ro Mars 1735.
Fermer
Résumé : LETTRE sur les Bains de Toul et les Valantines de Metz.
La lettre aborde les pratiques religieuses et les coutumes anciennes dans les diocèses de Toul et de Metz. À Toul, au quinzième siècle, la fête de Pâques était marquée par un concours général du clergé dans la cathédrale. Tous les membres du clergé, y compris les curés de la ville et les abbés des environs, devaient se réunir à Matines à l'aube. Les abbayes éloignées et les églises collégiales avec des maisons d'hospice dans la ville épiscopale devaient également envoyer des représentants. Cette pratique visait à honorer la résurrection du Christ et à montrer la subordination des églises du diocèse à la cathédrale. Les évêques introduisaient des réguliers dans les églises subordonnées aux cathédrales, les soumettant aux mêmes obligations que celles imposées aux précédents occupants. Au huitième siècle, ce devoir était partagé tout au long de l'année, chaque communauté et paroisse servant l'église cathédrale pendant une semaine. Les paroisses les plus éloignées servaient pendant l'été, tandis que les moins éloignées servaient pendant les saisons où les jours étaient plus courts. Au dixième siècle, les curés de tout le diocèse devaient venir rendre hommage à la cathédrale lors des fêtes de la Pentecôte, accompagnés de leurs paroissiens, sans exception pour les plus éloignés. Les sanctions pour les absents ou les retardataires incluaient la privation de vin pendant quarante jours ou, à Toul, l'immersion dans l'eau de la Moselle. Les personnes de mérite pouvaient se racheter en payant deux sols. La lettre mentionne également les 'Valentines' de Metz, des coutumes publiques de danse et de divertissement interdites par les statuts synodaux du diocèse. L'origine de ces fêtes est incertaine, mais elles pourraient être liées à la Saint-Valentin ou à des maisons de plaisance. La lettre se conclut par une réflexion sur les divertissements à Pâques et les curiosités locales.
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39
p. 176-179
RÉPONSE à la Lettre d'un Evêque sur la nomination de l'Abbé de la Motte à l'Evêché d'Amiens.
Début :
MONSEIGNEUR, Jamais empressement ne fut ni plus juste, ni plus [...]
Mots clefs :
Abbé de La Motte, Église, Diocèse, Carpentras, Évêché, Épiscopat, Amiens
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE à la Lettre d'un Evêque sur la nomination de l'Abbé de la Motte à l'Evêché d'Amiens.
REPONSE à la Lettre d'un Evêque sur
la nomination de l'Abbé de la Motte à
l'Evêché d'Amiens,
MONSEIGNEUR ,
que
Jamais empressement ne fut ni plus
juste , ni plus loü ble
celui
> que
vous avez , de connoître le sujet que la
Providence vient de vous associer à l'Episcopat.
Messire Louis - François Gabriel d'Or
leans la Motte nâquit à Carpentras le 13 .
Janvier de l'an 1683. de Joseph d'Orleans ,
Chevalier , Seigneur de la Motte , et de
Dame Marthe- Ursule de Blégiers - d'Antelon.
( a) La nature et la grace s'unirent
en lui pour en faire un modéle dans l'Etat
qu'il embrassa. Né de parents également
distinguez par leur noblesse et par leur
vertu, il en fit d'abord les délices. L'Education
qu'on lui donna fut digne de lui
(a) La Maison d'Orleans la Mothe originaire de
Vicence eft transplantée depuis plus de 300. ans dans
le Comté Venaissin , où elle a toujours tenu rang
parmi la principale Noblesse.
et
JANVIER: 1734: 177
et toûjours soutenue par des progrès préle
maturez en science et en vertu . Parvenu
de bonne heure au dégré de Docteur en
Theologie , Clement XI. ce grand Pape ,
nomma pour être Chanoine Theologal
de l'Eglise Cathedrale de Carpentras.'
(a ) M. l'Abbé de la Motte en voye d'instruire
et d'édifier , s'y porta dès- lors avec
cette application et ce zele qui lui acquirent
l'estime et la veneration publique .
Les Conferences en forme d'instructions
qu'il fit dans son Eglise , lui attirerent des
auditeurs en foule de tous les Ordres de
la Ville : à ces Conferences familieres , il
en fit succeder sur la Theologie qu'il donna
chez lui aux Ecclefiastiques du Diocese.
Dans les intervalles que la Chaire et
le Choeur lui laissoient , M. l'Abbé de la
Motte ouvroit sa maison à tout le monde.
L'orphelin et la veuve y trouvoient un
pere et un protecteur , les affligez un consolateur
, les riches de sages conseils , les
pauvres des charitez en abondance et sans
reserve ; on le vit souvent s'épuiser et se
dépouiller lui- même pour revêtir J. C.
dans la personne de ses Pauvres.
il a ra
Eloquent jusques à convaincre ,
mené au sein de l'Eglise des personnes in-
( a ) Cefut en 1708. qu'ilfucceda à Louis Anif
Son
I fectées
MERCURE DE FRANCE
1
fectées du Calvinisme, ( a ) Des personnes
du monde et du cloître , des Communautez
entieres lui doivent leur établissement
et leur perfection ( b )
Par cette confiance que des jours fi
remplis lui mériterent , M. l'Abbé de la
Motte devint le reconciliateur des familles
divisées , et l'arbitre de leurs differends ;
il fut député par son Chapitre en qualité
de Theologien au Concile Provincial d'Avignon
tenu en 1725. il fut cheri , il fue
respecté des siens , de ses confreres ; deses
compatriotes et si l'occasion d'operer
un plus grand bien hors de sa parrie , l'en
fit éloigner ; que de larmes , que de regrets
ont suivi cette absence ! M. l'Archevêque
d'Arles , ce Prélat fi recommandable
par sa pieté voulu partager avec lui
les soins de l'Episcopat , il le fit son Grand
Vicaire et Official Métropolitain , il le
nomma pour assister en qualité de son
Theologien au Concile d'Ambrun , où
M. l'Abbé de la Motte donna des preu.
ves de son sçavoir et de son zele . Le Roi
ayant nommé M. de Salcon à l'Evêché
d'Agen , M. de la Motte fur choisi pour
lui succeder en l'administration du Diocese
de Senez . Ses travaux , ses heureux
( a )Des Dames de condition du Diocèse d'Apt.
(b ) A Carpentras , à l'Isle , ¿c,
succès
JANVIER. 1734- 179
> succès sont connus de vous Monseigneur
, et le sont de toute l'Eglise de
France. Jusqu'ici , Monseigneur , vous
reconnoissés une conduite sur laquelle
Dieu a versé ses benedictions , une conduite
digne de l't piscopat , il ne manquoit
à Monsieur l'Abbé de la Motte que d'en
être revetu. Digne du Diocèse auquel Sa
Majefté , ( par le juste discernement qui
l'a guidé par tout , ) vient de le donner ;
il ne nous reste qu'à souhaitter , qu'il vive
long tems pour la consolation d'un Eglise
illustre par sa foi et par sa régularité ,
et pour l'édification du Clergé de Franc .
J'ai l'honneur d'être avec respect , etc.
P. C.
De Paris 25. Octobre 1733 .
la nomination de l'Abbé de la Motte à
l'Evêché d'Amiens,
MONSEIGNEUR ,
que
Jamais empressement ne fut ni plus
juste , ni plus loü ble
celui
> que
vous avez , de connoître le sujet que la
Providence vient de vous associer à l'Episcopat.
Messire Louis - François Gabriel d'Or
leans la Motte nâquit à Carpentras le 13 .
Janvier de l'an 1683. de Joseph d'Orleans ,
Chevalier , Seigneur de la Motte , et de
Dame Marthe- Ursule de Blégiers - d'Antelon.
( a) La nature et la grace s'unirent
en lui pour en faire un modéle dans l'Etat
qu'il embrassa. Né de parents également
distinguez par leur noblesse et par leur
vertu, il en fit d'abord les délices. L'Education
qu'on lui donna fut digne de lui
(a) La Maison d'Orleans la Mothe originaire de
Vicence eft transplantée depuis plus de 300. ans dans
le Comté Venaissin , où elle a toujours tenu rang
parmi la principale Noblesse.
et
JANVIER: 1734: 177
et toûjours soutenue par des progrès préle
maturez en science et en vertu . Parvenu
de bonne heure au dégré de Docteur en
Theologie , Clement XI. ce grand Pape ,
nomma pour être Chanoine Theologal
de l'Eglise Cathedrale de Carpentras.'
(a ) M. l'Abbé de la Motte en voye d'instruire
et d'édifier , s'y porta dès- lors avec
cette application et ce zele qui lui acquirent
l'estime et la veneration publique .
Les Conferences en forme d'instructions
qu'il fit dans son Eglise , lui attirerent des
auditeurs en foule de tous les Ordres de
la Ville : à ces Conferences familieres , il
en fit succeder sur la Theologie qu'il donna
chez lui aux Ecclefiastiques du Diocese.
Dans les intervalles que la Chaire et
le Choeur lui laissoient , M. l'Abbé de la
Motte ouvroit sa maison à tout le monde.
L'orphelin et la veuve y trouvoient un
pere et un protecteur , les affligez un consolateur
, les riches de sages conseils , les
pauvres des charitez en abondance et sans
reserve ; on le vit souvent s'épuiser et se
dépouiller lui- même pour revêtir J. C.
dans la personne de ses Pauvres.
il a ra
Eloquent jusques à convaincre ,
mené au sein de l'Eglise des personnes in-
( a ) Cefut en 1708. qu'ilfucceda à Louis Anif
Son
I fectées
MERCURE DE FRANCE
1
fectées du Calvinisme, ( a ) Des personnes
du monde et du cloître , des Communautez
entieres lui doivent leur établissement
et leur perfection ( b )
Par cette confiance que des jours fi
remplis lui mériterent , M. l'Abbé de la
Motte devint le reconciliateur des familles
divisées , et l'arbitre de leurs differends ;
il fut député par son Chapitre en qualité
de Theologien au Concile Provincial d'Avignon
tenu en 1725. il fut cheri , il fue
respecté des siens , de ses confreres ; deses
compatriotes et si l'occasion d'operer
un plus grand bien hors de sa parrie , l'en
fit éloigner ; que de larmes , que de regrets
ont suivi cette absence ! M. l'Archevêque
d'Arles , ce Prélat fi recommandable
par sa pieté voulu partager avec lui
les soins de l'Episcopat , il le fit son Grand
Vicaire et Official Métropolitain , il le
nomma pour assister en qualité de son
Theologien au Concile d'Ambrun , où
M. l'Abbé de la Motte donna des preu.
ves de son sçavoir et de son zele . Le Roi
ayant nommé M. de Salcon à l'Evêché
d'Agen , M. de la Motte fur choisi pour
lui succeder en l'administration du Diocese
de Senez . Ses travaux , ses heureux
( a )Des Dames de condition du Diocèse d'Apt.
(b ) A Carpentras , à l'Isle , ¿c,
succès
JANVIER. 1734- 179
> succès sont connus de vous Monseigneur
, et le sont de toute l'Eglise de
France. Jusqu'ici , Monseigneur , vous
reconnoissés une conduite sur laquelle
Dieu a versé ses benedictions , une conduite
digne de l't piscopat , il ne manquoit
à Monsieur l'Abbé de la Motte que d'en
être revetu. Digne du Diocèse auquel Sa
Majefté , ( par le juste discernement qui
l'a guidé par tout , ) vient de le donner ;
il ne nous reste qu'à souhaitter , qu'il vive
long tems pour la consolation d'un Eglise
illustre par sa foi et par sa régularité ,
et pour l'édification du Clergé de Franc .
J'ai l'honneur d'être avec respect , etc.
P. C.
De Paris 25. Octobre 1733 .
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Résumé : RÉPONSE à la Lettre d'un Evêque sur la nomination de l'Abbé de la Motte à l'Evêché d'Amiens.
Louis-François Gabriel d'Orléans la Motte, né à Carpentras le 13 janvier 1683, est issu d'une famille noble et vertueuse. Éduqué dignement, il obtint le titre de Docteur en Théologie et fut nommé Chanoine Théologal de l'Église Cathédrale de Carpentras par Clément XI. Reconnu pour son zèle et son application, il attirait une foule d'auditeurs lors de ses conférences et instructions théologiques. Sa charité envers les pauvres et les affligés était également notable. En 1708, il réussit à convertir des personnes au catholicisme et à réconcilier des familles divisées. En 1725, il fut député au Concile Provincial d'Avignon et nommé Grand Vicaire et Official Métropolitain par l'Archevêque d'Arles. Le Roi le choisit pour administrer le Diocèse de Senez après la nomination de M. de Salcon à l'Évêché d'Agen. Ses travaux et succès sont reconnus dans toute l'Église de France. Sa conduite, bénie par Dieu, le rend digne de l'épiscopat, justifiant ainsi sa nomination à l'évêché d'Amiens.
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40
p. 1006-1007
BENEFICES DONNEZ par le Roy, le 23. Mai.
Début :
L'Evêché de Langres à M. de Montmorin de Saint Herem, Evêque [...]
Mots clefs :
Diocèse, Abbé, Ordre de Cîteaux
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ par le Roy, le 23. Mai.
BENEFICES DONNEZ
par le Roy , le 23. Mai.
L'
'Evêché de Langres à M. de Montmorin
de Saint Herem Evêque
d'Aire.
,
L'Evêché de Blois à l'Abbé de Pontchartrain
, Grand- Vicaire de Bourges .
L'Evêché de Die à l'Abbé Cosnac ,
Grand-Vicaire de Paris , et Maître de
l'Oratoire du Roi .
L'Abbaye de Saint Benoit sur Loire,
Ordre de S. Benoit , Diocèse d'Orleans,
au même Abbé de Cosnac.
Celle de Lyre , Diocèse d'Evreux , Ordre
de S. Benoit , au Frince Constantin
de Rohan .
Celle de Long- Pont , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Soissons , à l'Abbé de Rosset
de Rocozel.
Celle de Conques Seculiere , Diocèse
de
MAY. 1734. 1007
de Rodez , à l'Abbé de Durefort d'Eyme.
Celle de Bonrepos , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Quimper,à l'Abbé de Menou ,
Grand- Vicaire de Nantes.
L'Abbaye d'Aiguebelle , Ordre de Citeaux
, Diocèse de S. Paul- Trois Châteaux
, àl'Abbé Gallet de Coulanges ,
Grand Vicaire de ce Diocèse .
>
, Celle de Candeil , Ordre de Citeaux
Diocèse d'Alby , à l'Abbé de Toulouze
de Lautrec.
Celle de S. Thiers de Laon , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de Valence à
l'Abbé de Castelane , Chanoine de Grignan
Celle de Font, Douce , Ordre de S. Be-.
noit , Diocèse de Xaintes , à l'Abbé de
Bonyoust.
›
Celle de la Caze- Dieu , Ordre de Prémontré,
Diocèse d'Auch , à l'Abbé Palerne
, Chanoine de S. Just de Lyon.
,
Celle de Fenieres , Ordre de S. Benoit,
Diocèse de Poitiers , à l'Abbé de Montaigu.
L'Abbaye Reguliere de la Charmoye ,
Ordre de Cîteaux , Diocèse de Châlons
sur Marne , à Dom le Masson , Prieur
de Tyronneau.
par le Roy , le 23. Mai.
L'
'Evêché de Langres à M. de Montmorin
de Saint Herem Evêque
d'Aire.
,
L'Evêché de Blois à l'Abbé de Pontchartrain
, Grand- Vicaire de Bourges .
L'Evêché de Die à l'Abbé Cosnac ,
Grand-Vicaire de Paris , et Maître de
l'Oratoire du Roi .
L'Abbaye de Saint Benoit sur Loire,
Ordre de S. Benoit , Diocèse d'Orleans,
au même Abbé de Cosnac.
Celle de Lyre , Diocèse d'Evreux , Ordre
de S. Benoit , au Frince Constantin
de Rohan .
Celle de Long- Pont , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Soissons , à l'Abbé de Rosset
de Rocozel.
Celle de Conques Seculiere , Diocèse
de
MAY. 1734. 1007
de Rodez , à l'Abbé de Durefort d'Eyme.
Celle de Bonrepos , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Quimper,à l'Abbé de Menou ,
Grand- Vicaire de Nantes.
L'Abbaye d'Aiguebelle , Ordre de Citeaux
, Diocèse de S. Paul- Trois Châteaux
, àl'Abbé Gallet de Coulanges ,
Grand Vicaire de ce Diocèse .
>
, Celle de Candeil , Ordre de Citeaux
Diocèse d'Alby , à l'Abbé de Toulouze
de Lautrec.
Celle de S. Thiers de Laon , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de Valence à
l'Abbé de Castelane , Chanoine de Grignan
Celle de Font, Douce , Ordre de S. Be-.
noit , Diocèse de Xaintes , à l'Abbé de
Bonyoust.
›
Celle de la Caze- Dieu , Ordre de Prémontré,
Diocèse d'Auch , à l'Abbé Palerne
, Chanoine de S. Just de Lyon.
,
Celle de Fenieres , Ordre de S. Benoit,
Diocèse de Poitiers , à l'Abbé de Montaigu.
L'Abbaye Reguliere de la Charmoye ,
Ordre de Cîteaux , Diocèse de Châlons
sur Marne , à Dom le Masson , Prieur
de Tyronneau.
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Résumé : BENEFICES DONNEZ par le Roy, le 23. Mai.
Le 23 mai 1734, le roi a attribué plusieurs bénéfices ecclésiastiques. L'Évêché de Langres a été attribué à M. de Montmorin Saint-Herem, Évêque d'Aire. L'Évêché de Blois a été donné à l'Abbé de Pontchartrain, Grand-Vicaire de Bourges. L'Évêché de Die a été attribué à l'Abbé Cosnac, Grand-Vicaire de Paris et Maître de l'Oratoire du Roi. Plusieurs abbayes ont également été attribuées : l'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire à l'Abbé de Cosnac, celle de Lyre à Constantin de Rohan, celle de Long-Pont à l'Abbé de Rosset de Rocozel, celle de Conques à l'Abbé de Durefort d'Eyme, celle de Bonrepos à l'Abbé de Menou, celle d'Aiguebelle à l'Abbé Gallet de Coulanges, celle de Candeil à l'Abbé de Toulouze de Lautrec, celle de Saint-Thiers de Laon à l'Abbé de Castelane, celle de Font-Douce à l'Abbé de Bonyoust, celle de la Caze-Dieu à l'Abbé Palerne, celle de Fenieres à l'Abbé de Montaigu, et l'Abbaye Régulière de la Charmoye à Dom le Masson.
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41
p. 1146-1151
LETTRE de Me N. Gasparini, General de l'Ordre de S. Antoine, à tous les Superieurs et Commandeurs de son Ordre en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne, sur la Mort du dernier Evêque de Genêve.
Début :
MON REVEREND PERE, La mort vient d'enlever à l'Eglise un [...]
Mots clefs :
Michel-Gabriel Rossillon de Bernex, Ordre de Saint Augustin, Prélat, Genève, Mort, Diocèse, Évêque de Genève
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE de Me N. Gasparini, General de l'Ordre de S. Antoine, à tous les Superieurs et Commandeurs de son Ordre en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne, sur la Mort du dernier Evêque de Genêve.
N apprend de Chambery , que
Mre Michel- Gabriel de Roussillon
de Bernex , Evêque et Prince de Genêve ,
Suffragant de l'Archevêché de Vienne ,
auparavant Chanoine Régulier de Saint
Augustin , de l'Ordre de saint Antoine
, mourut dans son Diocèse en odeur
de sainteté le 23. Avril dernier . Le Public
verra peut- être avec plaisir quelques
circonstances de la Vie et de la
Mort de ce pieux Prélat , contenues dans
a Lettre qu'on va lire .
J. Vol.
Bij LET
1146 MERCURE DE FRANCE
LETTRE de MeN. Gasparini , General
de l'Ordre de S. Antoine , à tous les
Superieurs et Commandeurs de son Ordre
en France , en Italie , en Espagne et en
Allemagne , sur la Mort du dernier
Evêque de Genève.
MONON REVEREND PERE
La mort vient d'enlever à l'Eglise un
saint et illustre Prélat , et à nous un cher
et respectable Confrere , que nous regardons
, à juste titre , comme un des
plus grands ornemens que notre Ordre
ait jamais cû. Vous comprencz , sans doute
, que je veux vous parler de Mre Michel
Gabriel de Roussillon de Bernex ,
Evêque et Prince de Genêve. Il est decedé
dans son Diocèse à Annessi , le jour du
Vendredy- Saint 23. du mois d'Avril ,
entre midi et une heure , dans la 77 .
année de son âge.
Issu d'une des plus anciennes et des
plus illustres Maisons de Savoye , il méprisa
dans un âge encore tendre toutes
les grandeurs auxquelles il pouvoit naturellement
aspirer dans le siècle, et chercha
dans notre Ordre un azile pour s'y
consacrer entierement au service du Sei-
I. Vol gneur
JUI N. 1734 1147
gneur. Il y prit l'habit le 17. Novembre
de l'année 1672. et fic Profession le 21 .
du même mois de l'année suivante ; il
s'y est rendu recommandable par sa pieté
, par l'austere régularité de ses murs
et par son amour pour les Sciences ; les
progrès qu'il y fit et sa profonde érudi
tion , engagerent les Supérieurs à le charger
d'enseigner la Théologie à Toulouse,
employ dont il s'acquitta avec autant
d'applaudissement que de succès .
Après le décès de M. Antoine Pain
la Jasse , un de nos Prédécesseurs , il
fut choisi pour faire la Harangue au Chapitre
Géneral qui s'assembla au mois de
Mars 1688 pour l'Election de son Successeur.
On admira alors et on admi
rera toujours dans cette Piece la force
de son éloquence et cette genereuse liberté
qu'inspire la verité et l'amour du
bien public. Dans ce Chapitre , où il exerça
les pénibles fonctions de Secretaire
et dans le suivant , il fut unanimement
élu Superieur de la Maison de notre Ordre
à Toulouse. Il la gouverna six ans en
cette qualité avec cette sagesse , cette
prudence qui regloit toutes ses démarches
; il y fit construire ce superbe Edifice
, qui fait un des plus beaux ornemens
de cette Ville , sans interrompre
I. Vol. E j
pour
1148 , MERCURE DE FRANCE
pour cela ses travaux pour l'Eglise dans
le ministere de la Chaire et la direction
des ames , ni les études qu'il chérissoit
singulierement et qu'il fit fleurir dans sa
Communauté. Ces fameuses Thèses de
Droit Civil et Canonique qu'il fit soutenir
avec tant d'éclat et de succès devant
le Chapitre General de l'année 1691 .
montrent qu'il ne se bornoit pas
à un
seul genre de science et qu'il ne négligeoit
aucune de celles qui pouvoient
rendre ses Confreres utiles à l'Eglise.
La réputation de ce grand homme ne
pouvoit être long- temps renfermée dans
notre Ordre. Elle éclata dans la Cour
du Roy de Sardaigne Victor Amedée, de
glorieuse memoire ; ce grand Prince , juste
estimateur du mérite , et dont le vaste
génie s'est fait admirer dans toute l'Europe
, nomma le Réverend Pere de Bernex
à l'Evêché de Genêve , pour lequel
il fut sacré le 6. Octobre de l'année 1697.
dès lors cet illustre Prélat se proposa pour
modele le grand S. François de Sales , son
Prédecesseur. L'on peut assurer avec justice
qu'il en a été le parfair imitateur par
sa dévotion tendre et affectueuse , par
son amour empressé pour les Pauvres ,
par son zele ardent pour la réunion des
Héretiques , par le bon ordre qu'il main-
1. Vol. tint
JUIN, 1734. 1149
tint dans son Clergé , par ses travaux
et ses fatigues immenses dans les visites
de son Diocèse , par sa modestie dans
ses habits , la frugalité de sa table , sa
simplicité vrayement Apostolique , dans
ses meubles et dans son train , par sa
profonde humilité , enfin par toutes ces
vertus épiscopales dignes des Pasteurs des
premiers siecles ; aussi n'entreprenoit- il
rien sans avoir prié long- temps au Tom
beau de ce grand Saint , qu'il regardoit
toujours comme l'Evêque de Genêve , et
dont il disoit n'être que le Vicaire.
Son élevation ne lui fit point perdre
T'attachement sincere qu'il avoit pour
notre Ordre , il en a souvent donné des
témoignages publics , et vous n'ignorez
pas avec quelle affection , quelle joye ,
quelle effusion de coeur , quels tendres
sentimens il recevoit ceux d'entre nous
qui l'alloient visiter , il les appelloit tou
jours ses meilleurs amis , ses chers Confreres
, et il observoit religieusement de
celebrer , suivaut nos Statuts, le S. Sacrifice
pour ceux dont on lui apprenoit
la mort.
Mes occupations ne me permettent
pas d'entrer aujourd'ui dans un plus
grand détail , je me propose pour l'édi-
Sication des fidelles , pour l'honneur de
fo Febr
Ev tour
1150 MERCURE DE FRANCE
tout l'Ordre Canonique et , du nôtre en
particulier , de donner au Public l'histoire
d'une vie si sainte. J'invite tous
ceux de mes Confreres qui ont eû le
bonheur d'être ses Disciples et d'admirer
de près ses éminentes vertus , de
m'envoyer pour cet effet des Memoires
détaillez et dans la plus grande exactitude.
Je me contenterai de vous dire ,
pour le présent , qu'il a enfin terminé
sa course et ses travaux apostoliques par
une mort prétieuse. Vita discessit, non solum
juvenibus , sed et universa genti , memoriam
mortis sua ad exemplum virtutis et
fortitudinis derelinquens . C'est ce que dit
l'Ecriture du vénerable Eléasar.
Quoique je ne doute point que le
Seigneur n'ait déja couronné les vertus
de ce saint Prélat , nous devons pourtant
nous empresser de joindre nos suffrages
à tous ceux de son Diocèse ; c'est
pourquoi je vous donne avis qu'après.
en avoir conferé avec les RR. PP . Grand-
Prieur et Définiteurs et de leur Conseil ,
mon intention est que vous ordonniez
incessamment dans votre Maison pour
le repos de son ame , les mêmes suffrages
et prieres qui sont prescrites par nos
Statuts pour les Abbez Generaux de notre
Ordre , et c'est ce que je vais faire
C
1. Vol.
exccute
1 TIST JUIN. 1734.
exécuter dans cette Abbaye avec le plus
de pompe et de solemnité qu'il me sera
possible . Je suis avec une parfaite estime
, &c.
A S. Antoine en Dauphiné , le 5. May
1734.
P.S. J'apprens dans ce moment que ce
saint Prélat est universellement pleuré
et regretté de son Clergé et de son Peuple
, qu'on a été oblige, pour satisfaire
la dévotion publique , de le laisser exposé
pendant cinq jours et de lui mettre
trois fois de nouveaux habits; la confiance
qu'on a en ses vertus , ayant porté le
Peuple à se partager les premiers.On m'ajoute
même qu'il s'est déja operé plusieurs
Miracles par son intercession , mais
nous ne prétendons point, en vous instruisant,
prévenir le Jugement de l't glise . Il
a été enterré , ainsi qu'il l'avoit ordonné
, dans l'Eglise du premier Monastere
de la Visitation de la Ville d'Annessi
où le Corps de S. François de Sales est
exposé à la véneration publique.
Mre Michel- Gabriel de Roussillon
de Bernex , Evêque et Prince de Genêve ,
Suffragant de l'Archevêché de Vienne ,
auparavant Chanoine Régulier de Saint
Augustin , de l'Ordre de saint Antoine
, mourut dans son Diocèse en odeur
de sainteté le 23. Avril dernier . Le Public
verra peut- être avec plaisir quelques
circonstances de la Vie et de la
Mort de ce pieux Prélat , contenues dans
a Lettre qu'on va lire .
J. Vol.
Bij LET
1146 MERCURE DE FRANCE
LETTRE de MeN. Gasparini , General
de l'Ordre de S. Antoine , à tous les
Superieurs et Commandeurs de son Ordre
en France , en Italie , en Espagne et en
Allemagne , sur la Mort du dernier
Evêque de Genève.
MONON REVEREND PERE
La mort vient d'enlever à l'Eglise un
saint et illustre Prélat , et à nous un cher
et respectable Confrere , que nous regardons
, à juste titre , comme un des
plus grands ornemens que notre Ordre
ait jamais cû. Vous comprencz , sans doute
, que je veux vous parler de Mre Michel
Gabriel de Roussillon de Bernex ,
Evêque et Prince de Genêve. Il est decedé
dans son Diocèse à Annessi , le jour du
Vendredy- Saint 23. du mois d'Avril ,
entre midi et une heure , dans la 77 .
année de son âge.
Issu d'une des plus anciennes et des
plus illustres Maisons de Savoye , il méprisa
dans un âge encore tendre toutes
les grandeurs auxquelles il pouvoit naturellement
aspirer dans le siècle, et chercha
dans notre Ordre un azile pour s'y
consacrer entierement au service du Sei-
I. Vol gneur
JUI N. 1734 1147
gneur. Il y prit l'habit le 17. Novembre
de l'année 1672. et fic Profession le 21 .
du même mois de l'année suivante ; il
s'y est rendu recommandable par sa pieté
, par l'austere régularité de ses murs
et par son amour pour les Sciences ; les
progrès qu'il y fit et sa profonde érudi
tion , engagerent les Supérieurs à le charger
d'enseigner la Théologie à Toulouse,
employ dont il s'acquitta avec autant
d'applaudissement que de succès .
Après le décès de M. Antoine Pain
la Jasse , un de nos Prédécesseurs , il
fut choisi pour faire la Harangue au Chapitre
Géneral qui s'assembla au mois de
Mars 1688 pour l'Election de son Successeur.
On admira alors et on admi
rera toujours dans cette Piece la force
de son éloquence et cette genereuse liberté
qu'inspire la verité et l'amour du
bien public. Dans ce Chapitre , où il exerça
les pénibles fonctions de Secretaire
et dans le suivant , il fut unanimement
élu Superieur de la Maison de notre Ordre
à Toulouse. Il la gouverna six ans en
cette qualité avec cette sagesse , cette
prudence qui regloit toutes ses démarches
; il y fit construire ce superbe Edifice
, qui fait un des plus beaux ornemens
de cette Ville , sans interrompre
I. Vol. E j
pour
1148 , MERCURE DE FRANCE
pour cela ses travaux pour l'Eglise dans
le ministere de la Chaire et la direction
des ames , ni les études qu'il chérissoit
singulierement et qu'il fit fleurir dans sa
Communauté. Ces fameuses Thèses de
Droit Civil et Canonique qu'il fit soutenir
avec tant d'éclat et de succès devant
le Chapitre General de l'année 1691 .
montrent qu'il ne se bornoit pas
à un
seul genre de science et qu'il ne négligeoit
aucune de celles qui pouvoient
rendre ses Confreres utiles à l'Eglise.
La réputation de ce grand homme ne
pouvoit être long- temps renfermée dans
notre Ordre. Elle éclata dans la Cour
du Roy de Sardaigne Victor Amedée, de
glorieuse memoire ; ce grand Prince , juste
estimateur du mérite , et dont le vaste
génie s'est fait admirer dans toute l'Europe
, nomma le Réverend Pere de Bernex
à l'Evêché de Genêve , pour lequel
il fut sacré le 6. Octobre de l'année 1697.
dès lors cet illustre Prélat se proposa pour
modele le grand S. François de Sales , son
Prédecesseur. L'on peut assurer avec justice
qu'il en a été le parfair imitateur par
sa dévotion tendre et affectueuse , par
son amour empressé pour les Pauvres ,
par son zele ardent pour la réunion des
Héretiques , par le bon ordre qu'il main-
1. Vol. tint
JUIN, 1734. 1149
tint dans son Clergé , par ses travaux
et ses fatigues immenses dans les visites
de son Diocèse , par sa modestie dans
ses habits , la frugalité de sa table , sa
simplicité vrayement Apostolique , dans
ses meubles et dans son train , par sa
profonde humilité , enfin par toutes ces
vertus épiscopales dignes des Pasteurs des
premiers siecles ; aussi n'entreprenoit- il
rien sans avoir prié long- temps au Tom
beau de ce grand Saint , qu'il regardoit
toujours comme l'Evêque de Genêve , et
dont il disoit n'être que le Vicaire.
Son élevation ne lui fit point perdre
T'attachement sincere qu'il avoit pour
notre Ordre , il en a souvent donné des
témoignages publics , et vous n'ignorez
pas avec quelle affection , quelle joye ,
quelle effusion de coeur , quels tendres
sentimens il recevoit ceux d'entre nous
qui l'alloient visiter , il les appelloit tou
jours ses meilleurs amis , ses chers Confreres
, et il observoit religieusement de
celebrer , suivaut nos Statuts, le S. Sacrifice
pour ceux dont on lui apprenoit
la mort.
Mes occupations ne me permettent
pas d'entrer aujourd'ui dans un plus
grand détail , je me propose pour l'édi-
Sication des fidelles , pour l'honneur de
fo Febr
Ev tour
1150 MERCURE DE FRANCE
tout l'Ordre Canonique et , du nôtre en
particulier , de donner au Public l'histoire
d'une vie si sainte. J'invite tous
ceux de mes Confreres qui ont eû le
bonheur d'être ses Disciples et d'admirer
de près ses éminentes vertus , de
m'envoyer pour cet effet des Memoires
détaillez et dans la plus grande exactitude.
Je me contenterai de vous dire ,
pour le présent , qu'il a enfin terminé
sa course et ses travaux apostoliques par
une mort prétieuse. Vita discessit, non solum
juvenibus , sed et universa genti , memoriam
mortis sua ad exemplum virtutis et
fortitudinis derelinquens . C'est ce que dit
l'Ecriture du vénerable Eléasar.
Quoique je ne doute point que le
Seigneur n'ait déja couronné les vertus
de ce saint Prélat , nous devons pourtant
nous empresser de joindre nos suffrages
à tous ceux de son Diocèse ; c'est
pourquoi je vous donne avis qu'après.
en avoir conferé avec les RR. PP . Grand-
Prieur et Définiteurs et de leur Conseil ,
mon intention est que vous ordonniez
incessamment dans votre Maison pour
le repos de son ame , les mêmes suffrages
et prieres qui sont prescrites par nos
Statuts pour les Abbez Generaux de notre
Ordre , et c'est ce que je vais faire
C
1. Vol.
exccute
1 TIST JUIN. 1734.
exécuter dans cette Abbaye avec le plus
de pompe et de solemnité qu'il me sera
possible . Je suis avec une parfaite estime
, &c.
A S. Antoine en Dauphiné , le 5. May
1734.
P.S. J'apprens dans ce moment que ce
saint Prélat est universellement pleuré
et regretté de son Clergé et de son Peuple
, qu'on a été oblige, pour satisfaire
la dévotion publique , de le laisser exposé
pendant cinq jours et de lui mettre
trois fois de nouveaux habits; la confiance
qu'on a en ses vertus , ayant porté le
Peuple à se partager les premiers.On m'ajoute
même qu'il s'est déja operé plusieurs
Miracles par son intercession , mais
nous ne prétendons point, en vous instruisant,
prévenir le Jugement de l't glise . Il
a été enterré , ainsi qu'il l'avoit ordonné
, dans l'Eglise du premier Monastere
de la Visitation de la Ville d'Annessi
où le Corps de S. François de Sales est
exposé à la véneration publique.
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Résumé : LETTRE de Me N. Gasparini, General de l'Ordre de S. Antoine, à tous les Superieurs et Commandeurs de son Ordre en France, en Italie, en Espagne et en Allemagne, sur la Mort du dernier Evêque de Genêve.
Le texte relate la mort de Monseigneur Michel-Gabriel de Roussillon de Bernex, Évêque et Prince de Genève, survenue le 23 avril 1734 à Annessi. Né dans une famille savoyarde illustre, il entra dans l'Ordre de Saint-Antoine en 1672 et se distingua par sa piété, sa régularité et son érudition. Il enseigna la théologie à Toulouse et y construisit un édifice notable. En 1697, il fut nommé Évêque de Genève par le roi de Sardaigne Victor-Amédée. Il s'inspira de Saint-François de Sales, son prédécesseur, et se distingua par sa dévotion, son amour pour les pauvres et son zèle apostolique. Il maintint un attachement sincère à son ordre et fut universellement pleuré à sa mort. Des miracles furent rapportés par son intercession. Il fut inhumé dans l'église du premier monastère de la Visitation à Annessi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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42
p. 1455-1456
« Le 23 Juin 1734. Edme Pourchot, Licentié ès Droits, Ancien Recteur et Syndic de l'Université [...] »
Début :
Le 23 Juin 1734. Edme Pourchot, Licentié ès Droits, Ancien Recteur et Syndic de l'Université [...]
Mots clefs :
Évêque de Bayonne, Pierre Guillaume de La Vieuxville, Faculté de Paris, Roi, Diocèse, Marquis, Église cathédrale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 23 Juin 1734. Edme Pourchot, Licentié ès Droits, Ancien Recteur et Syndic de l'Université [...] »
Le 23 Juin 1734, Edme Pourchot , Licentié
ès Droits , Ancien Recteur et Syndic de l'Unis
versité de Paris , Professeur Emérité , et Doyen
de la Tribu de Sens , mourut âgé d'environ 83
ans , s'étant acquis dans son tems par son habileté
beaucoup de réputation.
Le 24 Juin 1734. Charles- Henri - Phelipeaux
de Pontchartrain , Prêtre du Diocèse de Paris ,
Abbé Commandataire de l'Abbaye de Royaumont
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Beauvais
depuis le 26 Novembre 1728.Docteur en Théolo
gie de la Faculté de Paris du à Avril 1732. et
nommé à l'Evêché de Blois , le 23 Mai dernier,
mourut à Paris d'une Rougeole rentrée , âgé
d'environ 18 ans , et le lendemain son corps fat
porté à S. Germain l'Auxerrois , où il fut inhu
mé da nsla sépulture de sa famille. Il étoit fils de
Jerôme Phelypeaux , Comte de Pontchartrain ,.
et de Palluau , Marquis de Chefboutonne et de
Châteauneuf sur Cher , Commandeur des Ordres
Roi , et ci-devant Sécretaire d'Etat , et de
feue Dame Christine- Eleonore de Royè de la
Rochefoucault de Roacy , sa premiere femme ,
morte le 23 Juin 1708.
Le 24 Juin 1734. est né François- Louis - Ga
briel , fils premier né de Josepb Antoine Four-
Bier , Marquis de Wargemont , Seigneur de Sorel
, Drouil , Wanel , &c . Mestre de Camp de
Cavalerie , et Enseigne de la Compagnie des
Gendarmes de la Garde du Roi , et de Dame
Bonne Gabrielle de S. Chamant , mariez le ro
Mars de l'année derniere , ainsi qu'il a été rapporté
dans le Mercure du mois de Mars 1733 .
pag. 609. Cet enfant a été baptisé par le Curé
primitif des Paroisses de Villenoxe et d'Ival ,
et a eu pour parein et mareinè M. de Warge-
II. Vol.
I iiij
mont,
456 MERCURE DE FRANCE
mont › son ayeul paternel , et Dame Marie-
Louise Larcher , son ayeule maternelle , veuve
d'Antoine Galliot de S. Chamant , Marquis de
Montaiguillon , Seigneur de Villenoxe , Grand
Bailli de Sezanne en Brie , Lieutenant des Gardes
du Corps du Roi Maréchal de Camp de
ses Armées , et Gouverneur de Puy - Laurensen
Languedoc , mort le 18 Juin 1731 .
L'Evêque de Bayonne qui est mort après une
longue maladie à Paris , le 30 Juin 1734. dans
la sa année de son âge , se nommoit Pierre-
Guillaume de la Vieuxville , et étoit fils de feu
Joseph-Guillaume de la Vieuxville , Marquis de
Maulle , Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel
du Roi , et Sécretaire des Commandemens ,
Maisons et Finances de la Duchesse de Bourgogne
, mort le 21 Août 1700. à l'âge de 52
ans et de Marie Luillier . Il fut d'abord reçu
Archidiacre de Dunois , en l'Eglise de Chartres ,
le 17 Septembre 1708. Docteur en Théologie
de la Faculté de Paris , le 30 Juillet 1710. Vicaire
General de Chartres la même année
ensuite Archidiacre de Pincerais dans la même
Eglise , le 19 Fevrier 1716. puis Doyen de l'Eglise
Cathédrale de Nantes en 1721. aussi Vicaire
General du Diocèse de Nantes , l'un des Dépu
tez du deuxième Ordre de la Province de Tours
à l'Assemblée Generale du Clergé tenuë à Paris
en 1725. et enfin nommé à l'Evêché de Bayonne
le 27 Mars 1728 , et sacré le 22 Août suivant
dans l'Eglise Cathédrale de Meaux , par
le Cardinal de Bissy , assisté des Evêques d'Angers
et d'Europée , Coadjuteur d'Orleans. Le
Roi lui donna au mois de Novembre 1731.
l'Abbaye de la Honce , Ordre de Prémontré ,
Diocèse de Bayonne ; mais il s'en étoit démis
au mois de Decembre dernier,
ès Droits , Ancien Recteur et Syndic de l'Unis
versité de Paris , Professeur Emérité , et Doyen
de la Tribu de Sens , mourut âgé d'environ 83
ans , s'étant acquis dans son tems par son habileté
beaucoup de réputation.
Le 24 Juin 1734. Charles- Henri - Phelipeaux
de Pontchartrain , Prêtre du Diocèse de Paris ,
Abbé Commandataire de l'Abbaye de Royaumont
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Beauvais
depuis le 26 Novembre 1728.Docteur en Théolo
gie de la Faculté de Paris du à Avril 1732. et
nommé à l'Evêché de Blois , le 23 Mai dernier,
mourut à Paris d'une Rougeole rentrée , âgé
d'environ 18 ans , et le lendemain son corps fat
porté à S. Germain l'Auxerrois , où il fut inhu
mé da nsla sépulture de sa famille. Il étoit fils de
Jerôme Phelypeaux , Comte de Pontchartrain ,.
et de Palluau , Marquis de Chefboutonne et de
Châteauneuf sur Cher , Commandeur des Ordres
Roi , et ci-devant Sécretaire d'Etat , et de
feue Dame Christine- Eleonore de Royè de la
Rochefoucault de Roacy , sa premiere femme ,
morte le 23 Juin 1708.
Le 24 Juin 1734. est né François- Louis - Ga
briel , fils premier né de Josepb Antoine Four-
Bier , Marquis de Wargemont , Seigneur de Sorel
, Drouil , Wanel , &c . Mestre de Camp de
Cavalerie , et Enseigne de la Compagnie des
Gendarmes de la Garde du Roi , et de Dame
Bonne Gabrielle de S. Chamant , mariez le ro
Mars de l'année derniere , ainsi qu'il a été rapporté
dans le Mercure du mois de Mars 1733 .
pag. 609. Cet enfant a été baptisé par le Curé
primitif des Paroisses de Villenoxe et d'Ival ,
et a eu pour parein et mareinè M. de Warge-
II. Vol.
I iiij
mont,
456 MERCURE DE FRANCE
mont › son ayeul paternel , et Dame Marie-
Louise Larcher , son ayeule maternelle , veuve
d'Antoine Galliot de S. Chamant , Marquis de
Montaiguillon , Seigneur de Villenoxe , Grand
Bailli de Sezanne en Brie , Lieutenant des Gardes
du Corps du Roi Maréchal de Camp de
ses Armées , et Gouverneur de Puy - Laurensen
Languedoc , mort le 18 Juin 1731 .
L'Evêque de Bayonne qui est mort après une
longue maladie à Paris , le 30 Juin 1734. dans
la sa année de son âge , se nommoit Pierre-
Guillaume de la Vieuxville , et étoit fils de feu
Joseph-Guillaume de la Vieuxville , Marquis de
Maulle , Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel
du Roi , et Sécretaire des Commandemens ,
Maisons et Finances de la Duchesse de Bourgogne
, mort le 21 Août 1700. à l'âge de 52
ans et de Marie Luillier . Il fut d'abord reçu
Archidiacre de Dunois , en l'Eglise de Chartres ,
le 17 Septembre 1708. Docteur en Théologie
de la Faculté de Paris , le 30 Juillet 1710. Vicaire
General de Chartres la même année
ensuite Archidiacre de Pincerais dans la même
Eglise , le 19 Fevrier 1716. puis Doyen de l'Eglise
Cathédrale de Nantes en 1721. aussi Vicaire
General du Diocèse de Nantes , l'un des Dépu
tez du deuxième Ordre de la Province de Tours
à l'Assemblée Generale du Clergé tenuë à Paris
en 1725. et enfin nommé à l'Evêché de Bayonne
le 27 Mars 1728 , et sacré le 22 Août suivant
dans l'Eglise Cathédrale de Meaux , par
le Cardinal de Bissy , assisté des Evêques d'Angers
et d'Europée , Coadjuteur d'Orleans. Le
Roi lui donna au mois de Novembre 1731.
l'Abbaye de la Honce , Ordre de Prémontré ,
Diocèse de Bayonne ; mais il s'en étoit démis
au mois de Decembre dernier,
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Résumé : « Le 23 Juin 1734. Edme Pourchot, Licentié ès Droits, Ancien Recteur et Syndic de l'Université [...] »
Le 23 juin 1734, Edme Pourchot, licencié ès droits, ancien recteur et syndic de l'Université de Paris, décéda à environ 83 ans. Le 24 juin 1734, Charles-Henri-Phelipeaux de Pontchartrain, prêtre du diocèse de Paris et abbé commandataire de l'abbaye de Royaumont, mourut à Paris à environ 18 ans des suites d'une rougeole. Son corps fut inhumé le lendemain à Saint-Germain l'Auxerrois. Il était fils de Jérôme Phelypeaux, comte de Pontchartrain, et de Christine-Éléonore de Royè de la Rochefoucault. Le même jour, naquit François-Louis-Gabriel, fils de Joseph-Antoine Fourbier, marquis de Wargemont, et de Bonne Gabrielle de Saint Chamant. L'évêque de Bayonne, Pierre-Guillaume de la Vieuxville, décéda à Paris le 30 juin 1734 à 52 ans après une longue maladie. Il avait occupé plusieurs postes ecclésiastiques, dont celui d'archidiacre de Dunois et de Pincerais, et avait été nommé à l'évêché de Bayonne le 27 mars 1728.
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43
p. 219-220
BENEFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné à l'Abbaye de la Chassaigne; Ordre de [...]
Mots clefs :
Saint, Abbaye, Ordre, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNÉS.
BENEFICES DONNÉS.
Sa Majefté a donné l'Abbaye de la Chaffaigne ;
A
Ordre de Câteaux , diocefe de Lyon , vacante par
le décès de M. de Borſat , à M. Pierre- Louis de
Chalvet de Saint - Etienne , Vifiteur Général des
Carmélites .
L'Abbaye de Belle- Ville , Ordre de Saint- Augnftin
, diocefe de Lyon , vacante par le décès de
M. d'Hauterive , à M. Gafpard Dufou de Saint-
Amour , grand Vicaire de Mâcon,
>
L'Abbaye de Beaulieu , Ordre de Saint- Auguftin
, dioceſe de Saint- Malo vacante par la démiffion
de M. de Montlouet , Evêque de Saint-
Omer , à M. Louis-Marie de Pontuat , grand Vicaire
de Vannes.
L'Abbaye de Notre- Dame d'Abfie en Brignon ,
Ordre de S. Benoît , diocefe de Poitiers , vacante
pâr la démiffion de M. Luthier de Saint-Martin ,
à M. Louis-Hugues d'Ethy de Milly , Prêtre du
Kij
220 MERCURE DE FRANCE:
diocefe de Mâcon , à la charge d'une penfion de
mille livres pour le remettant .
L'Abbaye Réguliere du Rivet , Ordre de Cîteaux
, dioceſe de Bazas , vacante par la démiffion
de Dom Chibert , à Dom Jean - Jofeph la
Malatie , Religieux dudit Ordre , à la charge de
huit cens livres de penfion pour le remettant.
Sa Majefté a donné l'Abbaye de la Chaffaigne ;
A
Ordre de Câteaux , diocefe de Lyon , vacante par
le décès de M. de Borſat , à M. Pierre- Louis de
Chalvet de Saint - Etienne , Vifiteur Général des
Carmélites .
L'Abbaye de Belle- Ville , Ordre de Saint- Augnftin
, diocefe de Lyon , vacante par le décès de
M. d'Hauterive , à M. Gafpard Dufou de Saint-
Amour , grand Vicaire de Mâcon,
>
L'Abbaye de Beaulieu , Ordre de Saint- Auguftin
, dioceſe de Saint- Malo vacante par la démiffion
de M. de Montlouet , Evêque de Saint-
Omer , à M. Louis-Marie de Pontuat , grand Vicaire
de Vannes.
L'Abbaye de Notre- Dame d'Abfie en Brignon ,
Ordre de S. Benoît , diocefe de Poitiers , vacante
pâr la démiffion de M. Luthier de Saint-Martin ,
à M. Louis-Hugues d'Ethy de Milly , Prêtre du
Kij
220 MERCURE DE FRANCE:
diocefe de Mâcon , à la charge d'une penfion de
mille livres pour le remettant .
L'Abbaye Réguliere du Rivet , Ordre de Cîteaux
, dioceſe de Bazas , vacante par la démiffion
de Dom Chibert , à Dom Jean - Jofeph la
Malatie , Religieux dudit Ordre , à la charge de
huit cens livres de penfion pour le remettant.
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Résumé : BENEFICES DONNÉS.
Le texte décrit plusieurs bénéfices ecclésiastiques accordés par Sa Majesté. L'Abbaye de la Chaffaigne, relevant de l'Ordre de Cîteaux et du diocèse de Lyon, est attribuée à M. Pierre-Louis de Chalvet de Saint-Étienne, Vicaire Général des Carmélites, après le décès de M. de Borsat. L'Abbaye de Belle-Ville, de l'Ordre de Saint-Augustin et du diocèse de Lyon, est donnée à M. Gaspard Dufou de Saint-Amour, grand Vicaire de Mâcon, suite au décès de M. d'Hauterive. L'Abbaye de Beaulieu, de l'Ordre de Saint-Augustin et du diocèse de Saint-Malo, est attribuée à M. Louis-Marie de Pontuat, grand Vicaire de Vannes, après la démission de M. de Montlouet, Évêque de Saint-Omer. L'Abbaye de Notre-Dame d'Absie en Brignon, de l'Ordre de Saint-Benoît et du diocèse de Poitiers, est confiée à M. Louis-Hugues d'Ethy de Milly, Prêtre du diocèse de Mâcon, après la démission de M. Luthier de Saint-Martin, avec une pension de mille livres pour le remettant. Enfin, l'Abbaye Régulière du Rivet, de l'Ordre de Cîteaux et du diocèse de Bazas, est attribuée à Dom Jean-Joseph la Malatie, Religieux de cet Ordre, suite à la démission de Dom Chibert, avec une pension de huit cents livres pour le remettant.
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44
p. 214-215
BENEFICES DONNÉS.
Début :
Le Roi a donné à l'Abbaye de Sellieres, Ordre de [...]
Mots clefs :
Diocèse, Abbaye, Charges, Grand vicaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNÉS.
BENEFICES DONNÉS.
E Roi a donné l'Abbaye de Sellieres , Ordre de
LCiteaux , Diocefede Troyes, à l'Abbé Mignot,
Confeiller-Clerc au Grand-Confeil ; l'Abbaye
Réguliere de Saint-Sulpice , Ordre de S. Benoît ,
Dioceſe de Rennes , à la Dame de la Bourdonnaye
, Religieufe de l'Ordre de Fontevrault ; le
Prieuré conventuel & électif de Boutteville , Or
dre de S. Auguſtin , Dioceſe de Saintes , à l'Abbé
de Barret , Vicaire général de l'Evêché de Bazas.
Sa Majefté a nommé à l'Evêché de Marſeille
vacant par le décès de M. de Belfance de Caf
telmoron , M. Jean-Baptifte de Belloy , Evêque
de Glandeve , à la charge de deux mille huit cens
livres de penfions :
SÇAVOIR ,
1000 livres à M. Olivier , Prêtre du Dioceſe de
Marſeille ;
1000 livres à M. Pierre de Châteauneuf de la
Saigne , Prêtre du Dioceſe de Mende;
800 livres à M. Ange-Joſeph Dalleman , Prêtre
du Dioceſe de Carpentras.
Le Roi a donné l'Abbaye de Saint Arnoul , Ordre
de S. Benoît , Diocefe & ville de Metz , vacante
par le décès de M. de Belfunce , à M. FranJUILLET.
1755 217
çois - Joachim de Pierre de Bernis , Soudiacre ,
Comte de Lyon , & Ambaffadeur du Roià Veniſe.
L'Abbaye de Chambons , Ordre de Cîteaux ,
Dioceſe de Viviers , vacante par le décès de M. de
Bellance , à M. René-Jofeph-Marie de Gouyon
de Vaurouault , à la charge de quatre mille deux
cens livres de penfions :
SCAVOIR ,
1200 livres à M. Sehier , Grand Vicaire de
Rouen ;
1200 livres à M. Laugier de Rouffet de Beaurecueil
, Grand Vicaire de Senez ;
1000 livres à M. Gaubert , Prêtre ;
800 livres à M. de Boifmilon Dorgeville , Pro
tre du Diocefe d'Évreux .
9
L'Abbaye de Maizieres , Ordre de Câteaux ,
Diocefe de Châlons-fur-Saone vacante par le
décès de M. Hennequin d'Ecquevilly , à M. de
Romilley, à la charge de 3400 livres de penſions.
SÇAVOIR,
1200 livres à M. d'Aguille , Grand Vicaire de
Condom ;
800 livres à M. Château de la Fayette;
800 livres à M. Cliquet de Fontenai , Prêtre
du Dioceſe de Paris ;
600 livres à M. Bonvallet des Broffes , Prêtre
du Diocefe de la Rochelle.
E Roi a donné l'Abbaye de Sellieres , Ordre de
LCiteaux , Diocefede Troyes, à l'Abbé Mignot,
Confeiller-Clerc au Grand-Confeil ; l'Abbaye
Réguliere de Saint-Sulpice , Ordre de S. Benoît ,
Dioceſe de Rennes , à la Dame de la Bourdonnaye
, Religieufe de l'Ordre de Fontevrault ; le
Prieuré conventuel & électif de Boutteville , Or
dre de S. Auguſtin , Dioceſe de Saintes , à l'Abbé
de Barret , Vicaire général de l'Evêché de Bazas.
Sa Majefté a nommé à l'Evêché de Marſeille
vacant par le décès de M. de Belfance de Caf
telmoron , M. Jean-Baptifte de Belloy , Evêque
de Glandeve , à la charge de deux mille huit cens
livres de penfions :
SÇAVOIR ,
1000 livres à M. Olivier , Prêtre du Dioceſe de
Marſeille ;
1000 livres à M. Pierre de Châteauneuf de la
Saigne , Prêtre du Dioceſe de Mende;
800 livres à M. Ange-Joſeph Dalleman , Prêtre
du Dioceſe de Carpentras.
Le Roi a donné l'Abbaye de Saint Arnoul , Ordre
de S. Benoît , Diocefe & ville de Metz , vacante
par le décès de M. de Belfunce , à M. FranJUILLET.
1755 217
çois - Joachim de Pierre de Bernis , Soudiacre ,
Comte de Lyon , & Ambaffadeur du Roià Veniſe.
L'Abbaye de Chambons , Ordre de Cîteaux ,
Dioceſe de Viviers , vacante par le décès de M. de
Bellance , à M. René-Jofeph-Marie de Gouyon
de Vaurouault , à la charge de quatre mille deux
cens livres de penfions :
SCAVOIR ,
1200 livres à M. Sehier , Grand Vicaire de
Rouen ;
1200 livres à M. Laugier de Rouffet de Beaurecueil
, Grand Vicaire de Senez ;
1000 livres à M. Gaubert , Prêtre ;
800 livres à M. de Boifmilon Dorgeville , Pro
tre du Diocefe d'Évreux .
9
L'Abbaye de Maizieres , Ordre de Câteaux ,
Diocefe de Châlons-fur-Saone vacante par le
décès de M. Hennequin d'Ecquevilly , à M. de
Romilley, à la charge de 3400 livres de penſions.
SÇAVOIR,
1200 livres à M. d'Aguille , Grand Vicaire de
Condom ;
800 livres à M. Château de la Fayette;
800 livres à M. Cliquet de Fontenai , Prêtre
du Dioceſe de Paris ;
600 livres à M. Bonvallet des Broffes , Prêtre
du Diocefe de la Rochelle.
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Résumé : BENEFICES DONNÉS.
Le texte décrit plusieurs nominations et attributions d'abbayes et d'évêchés par le roi. L'Abbaye de Sellieres, Ordre de Cîteaux, Diocèse de Troyes, a été attribuée à l'Abbé Mignot. L'Abbaye Régulière de Saint-Sulpice, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse de Rennes, a été donnée à la Dame de la Bourdonnaye. Le Prieuré de Boutteville, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Saintes, a été attribué à l'Abbé de Barret. Le roi a nommé M. Jean-Baptiste de Belloy à l'Évêché de Marseille, vacant après le décès de M. de Belfance de Castelmoron, avec des pensions attribuées à plusieurs prêtres. L'Abbaye de Saint-Arnoul, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse de Metz, a été attribuée à M. François-Joachim de Pierre de Bernis. L'Abbaye de Chambons, Ordre de Cîteaux, Diocèse de Viviers, a été attribuée à M. René-Joseph-Marie de Gouyon de Vaurouault, avec des pensions totales de 4200 livres. L'Abbaye de Maizières, Ordre de Cîteaux, Diocèse de Châlons-sur-Saône, a été attribuée à M. de Romilley, avec des pensions totales de 3400 livres.
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45
p. 254
BENEFICES DONNÉS.
Début :
Le Roi a donné à l'Evêché de Dijon à l'Abbé [...]
Mots clefs :
Évêché, Dijon, Vicaire, Abbé, Diocèse, Église
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNÉS.
BENEFICES DONNÉS.
ERoi a donné l'Evêché de Dijon à l'Abbé d'Apchon
, Vicaire Général du même Diocèſe ;
l'Evêché de Glandeve à l'Abbé de Treffemannes ,
Chanoine de l'égliſe métropolitaine d'Aix ; l'Abbaye
de Fontaine- Daniel , Ordre de Câteaux , Diocèfe
du Mans , à l'Abbé de Galiffet , Vicaire Général
de l'Archevêché d'Aix , & le Prieuré de Pontarlier
, Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de Langres
, à l'Abbé Bureau de Saint - Pierre , Confeil
ler-Clerc au Parlement de Dijon.
ERoi a donné l'Evêché de Dijon à l'Abbé d'Apchon
, Vicaire Général du même Diocèſe ;
l'Evêché de Glandeve à l'Abbé de Treffemannes ,
Chanoine de l'égliſe métropolitaine d'Aix ; l'Abbaye
de Fontaine- Daniel , Ordre de Câteaux , Diocèfe
du Mans , à l'Abbé de Galiffet , Vicaire Général
de l'Archevêché d'Aix , & le Prieuré de Pontarlier
, Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de Langres
, à l'Abbé Bureau de Saint - Pierre , Confeil
ler-Clerc au Parlement de Dijon.
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46
p. 224
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye d'Humblieres, Ordre de Saint Benoît, Diocèse [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Ordre, Religieux
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a donné l'Abbaye d'Humblieres ,
Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Noyon , au
Prince Camille de Rohan , & l'Abbaye de la Chalade
, Ordre de Citeaux , Diocèſe de Verdun ,
à M. l'Abbé de Broglie.
Le Roi a donné l'Abbaye Réguliere de Corneux
, Ordre de Prémontré , Diocèſe de Beſançon
, à Dom de Belloy , Religieux du même Ordre
, & Prieur de Belloſane , & celle de Puy
d'Orbe , Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Langres
, à la Dame Caillet , Prieure de cette Maifon .
Sa Majesté a donné l'Abbaye d'Humblieres ,
Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Noyon , au
Prince Camille de Rohan , & l'Abbaye de la Chalade
, Ordre de Citeaux , Diocèſe de Verdun ,
à M. l'Abbé de Broglie.
Le Roi a donné l'Abbaye Réguliere de Corneux
, Ordre de Prémontré , Diocèſe de Beſançon
, à Dom de Belloy , Religieux du même Ordre
, & Prieur de Belloſane , & celle de Puy
d'Orbe , Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Langres
, à la Dame Caillet , Prieure de cette Maifon .
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47
p. 203-204
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donnà l'Abbaye Réguliere de Soyon ; Ordre de Saint-Benoît, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Vicaire, Évêché
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majefté a donné l'Abbaye Réguliere de Soyor;,
Ordre de Saint - Benoît , Ville & Diocefé de Valence
, à la Dame de Maugiron , Religieufe de
cette Abbaye. L'Evêché de Coutances à M. l'Ab--
bé dú Quefnoy , qui en étoit Vicaire Général
depuis 20 ans; & l'Evêché de Senez à M; l'Abbé
de Woeles , Vicaire Général de l'Archevêché
d'Arles. L'Abbaye de Leffay , Ordre de Saint
Benoît , Diocefe de Coutances , à M. l'Abbé des
a Villé , un des Quarante de l'Académie Fran--
spife , premier Commis des affaires étrangeres ,
My
Ivjj
204 MERCURE DE FRANCE :
& ci-devant Miniftre de Sa Majefté auprès des
Etats Généraux des Provinces- Unies ; & celle de
Noaillé , même Ordre , Dioceſe de Poitiers , à M.
l'Abbé de la Ville Mirmont , frere de M. l'Abbé de
la Ville , & Vicaire Général de l'Evêché d'Arras .
Sa Majefté a donné l'Abbaye Réguliere de Soyor;,
Ordre de Saint - Benoît , Ville & Diocefé de Valence
, à la Dame de Maugiron , Religieufe de
cette Abbaye. L'Evêché de Coutances à M. l'Ab--
bé dú Quefnoy , qui en étoit Vicaire Général
depuis 20 ans; & l'Evêché de Senez à M; l'Abbé
de Woeles , Vicaire Général de l'Archevêché
d'Arles. L'Abbaye de Leffay , Ordre de Saint
Benoît , Diocefe de Coutances , à M. l'Abbé des
a Villé , un des Quarante de l'Académie Fran--
spife , premier Commis des affaires étrangeres ,
My
Ivjj
204 MERCURE DE FRANCE :
& ci-devant Miniftre de Sa Majefté auprès des
Etats Généraux des Provinces- Unies ; & celle de
Noaillé , même Ordre , Dioceſe de Poitiers , à M.
l'Abbé de la Ville Mirmont , frere de M. l'Abbé de
la Ville , & Vicaire Général de l'Evêché d'Arras .
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a attribué plusieurs bénéfices ecclésiastiques. L'Abbaye de Soyor à la Dame de Maugiron. L'Évêché de Coutances à l'Abbé du Quesnoy. L'Évêché de Senez à l'Abbé de Woeles. L'Abbaye de Lessay à l'Abbé des Ays de Villé. L'Abbaye de Noaillé à l'Abbé de la Ville Mirmont.
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48
p. 210
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Septfons, Ordre de Cîteaux, Diocèse d'Autun, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Vicaire, Abbé, Paroisse
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Septfons , Or
dre de Cîteaux , Dioceſe d'Autun , vacante par le
décès de Dom Jofeph Alpheron , àDom Dorothée
Jaloutz , Religieux de cette Abbaye ; l'Abbaye
de Longpont , Ordre de Câteaux , Dioceſe
de Soiffons , à M. l'Abbé de Friſchmann , ci- devant
chargé des affaires de France à la Cour d'Efpagne
; celle de la Creft , même Ordre , Diocefe
de Langres , à M. l'Abbé de Chabannes , Aumonier
du Roi , & Vicaire Général de l'Evêché de
Clermont ; celle de Saint Crefpin en Chaye , Ordre
de Saint Auguftin , Diocefe de Soiffons , à M.
l'Abbé d'Heffelin , Vicaire Général de l'Archevêché
de Sens ; celle de Saint Urbain , Ordre de
Saint Benoît , Dioceſe de Châlons - fur - Marne ;
à M. l'Abbé du Quéilard , Archidiacre de l'Eglife
Cathédrale , & Vicaire Général de l'Evêché de
Digne ; celle de Maymac , même Ordre , Diocefe
de Limoges , à M. l'Abbé Barc , Chapelain
du Roi , & Chanoine de la Cathédrale de Noyon ;
& le Prieuré de Saint Rambert en Forez , Dioe
cefe de Lyon , à M. l'Abbé de Montjouvent ,
Comte de Lyon , & Vicaire Général du même
Diocefe ; l'Abbaye de Fonfroide , Ordre de Ci
teaux , Dioceſe de Narbonne , à M. l'Evêque de
Venca ; l'Abbaye Réguliere de Beaumont ,
dre de Saint Benoît , Dioceſe de Clermont , à la
Dame de Lentilhac , Religieufe de la même Abbaye
; & le Prieuré de Sainte Marie de Quingac
nevend , Dioceſe de Nantes , à M. le Loup de
la Biliais , Recteur de la Paroiffe de Blain , & Député
de la Chambre Eccléfiaftique du même Diocele.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Septfons , Or
dre de Cîteaux , Dioceſe d'Autun , vacante par le
décès de Dom Jofeph Alpheron , àDom Dorothée
Jaloutz , Religieux de cette Abbaye ; l'Abbaye
de Longpont , Ordre de Câteaux , Dioceſe
de Soiffons , à M. l'Abbé de Friſchmann , ci- devant
chargé des affaires de France à la Cour d'Efpagne
; celle de la Creft , même Ordre , Diocefe
de Langres , à M. l'Abbé de Chabannes , Aumonier
du Roi , & Vicaire Général de l'Evêché de
Clermont ; celle de Saint Crefpin en Chaye , Ordre
de Saint Auguftin , Diocefe de Soiffons , à M.
l'Abbé d'Heffelin , Vicaire Général de l'Archevêché
de Sens ; celle de Saint Urbain , Ordre de
Saint Benoît , Dioceſe de Châlons - fur - Marne ;
à M. l'Abbé du Quéilard , Archidiacre de l'Eglife
Cathédrale , & Vicaire Général de l'Evêché de
Digne ; celle de Maymac , même Ordre , Diocefe
de Limoges , à M. l'Abbé Barc , Chapelain
du Roi , & Chanoine de la Cathédrale de Noyon ;
& le Prieuré de Saint Rambert en Forez , Dioe
cefe de Lyon , à M. l'Abbé de Montjouvent ,
Comte de Lyon , & Vicaire Général du même
Diocefe ; l'Abbaye de Fonfroide , Ordre de Ci
teaux , Dioceſe de Narbonne , à M. l'Evêque de
Venca ; l'Abbaye Réguliere de Beaumont ,
dre de Saint Benoît , Dioceſe de Clermont , à la
Dame de Lentilhac , Religieufe de la même Abbaye
; & le Prieuré de Sainte Marie de Quingac
nevend , Dioceſe de Nantes , à M. le Loup de
la Biliais , Recteur de la Paroiffe de Blain , & Député
de la Chambre Eccléfiaftique du même Diocele.
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Le texte énumère les bénéfices ecclésiastiques accordés par Sa Majesté à divers religieux et ecclésiastiques. L'Abbaye de Septfons, dans le diocèse d'Autun, est attribuée à Dom Dorothée Jaloutz. L'Abbaye de Longpont, dans le diocèse de Soissons, est donnée à M. l'Abbé de Frischmann. L'Abbaye de la Creft, dans le diocèse de Langres, est attribuée à M. l'Abbé de Chabannes. L'Abbaye de Saint Crespin en Chaye, dans le diocèse de Soissons, est donnée à M. l'Abbé d'Heffelin. L'Abbaye de Saint Urbain, dans le diocèse de Châlons-sur-Marne, est attribuée à M. l'Abbé du Quéilard. L'Abbaye de Maymac, dans le diocèse de Limoges, est donnée à M. l'Abbé Barc. Le Prieuré de Saint Rambert en Forez, dans le diocèse de Lyon, est attribué à M. l'Abbé de Montjouvent. L'Abbaye de Fonfroide, dans le diocèse de Narbonne, est donnée à M. l'Évêque de Venca. L'Abbaye Régulière de Beaumont, dans le diocèse de Clermont, est attribuée à la Dame de Lentilhac. Enfin, le Prieuré de Sainte Marie de Quingacnevend, dans le diocèse de Nantes, est attribué à M. le Loup de la Biliais.
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49
p. 202
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Bonnefond, Ordre de Cîteaux, Diocese [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Ordre, Abbé, Vicaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Bonnefond ,
Ordre de Cîteaux , Diocefe de Comminges , à
M. l'Abbé Marquet - de Villefond , chargé des
affaires de Sa Majesté à Venife ; l'Abbaye de
Meymac , Ordre de S. Benoît , Diocefe de Limoges
, à M. l'Abbé de Saint - Val ; celle de Sainte
Aufonne , même Ordre , Dioceſe d'Angoulême ,
à la Dame de Durfort de Civerac , Religieufe de
Saint Emilion , Dioceſe de Bordeaux ; & le
Prieuré de Saint Pierre de Langon , Dioceſe de
la Rochelle , à M. l'Abbé Jalouts , Vicaire Général
de l'Archevêché de Cambray.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Bonnefond ,
Ordre de Cîteaux , Diocefe de Comminges , à
M. l'Abbé Marquet - de Villefond , chargé des
affaires de Sa Majesté à Venife ; l'Abbaye de
Meymac , Ordre de S. Benoît , Diocefe de Limoges
, à M. l'Abbé de Saint - Val ; celle de Sainte
Aufonne , même Ordre , Dioceſe d'Angoulême ,
à la Dame de Durfort de Civerac , Religieufe de
Saint Emilion , Dioceſe de Bordeaux ; & le
Prieuré de Saint Pierre de Langon , Dioceſe de
la Rochelle , à M. l'Abbé Jalouts , Vicaire Général
de l'Archevêché de Cambray.
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a attribué plusieurs bénéfices ecclésiastiques. L'Abbaye de Bonnefond, relevant de Cîteaux et du Diocèse de Comminges, a été donnée à M. l'Abbé Marquet de Villefond. L'Abbaye de Meymac, de l'Ordre de Saint-Benoît et du Diocèse de Limoges, a été confiée à M. l'Abbé de Saint-Val. L'Abbaye de Sainte-Auffonne, du Diocèse d'Angoulême, a été attribuée à la Dame de Durfort de Civerac. Le Prieuré de Saint-Pierre de Langon, du Diocèse de La Rochelle, a été donné à M. l'Abbé Jalouts.
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50
p. 188
MORTS.
Début :
Messire N. de Toulouze de Lautrec, Abbé de l'Abbaye Royale [...]
Mots clefs :
Morts, Comte, Abbé, Diocèse, Veuve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
MESSIRE N. de Toulouze de Lautrec , Abbé
de l'Abbaye Royale de Candeil , mourut à Tou
loufe le 6 Janvier , dans fa foixante - onzieme année.
Meffire Pierre-Martin de Caudron de Cantin ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Poultieres , Ordre
de Saint Benoît Dioceſe de Langres , & Prieur
de Monftrelet , Dioceſe de Nantes , eft mort en
fon Abbaye le 7 , âgé de plus de foixante- douze
ans .
Dame Marie-Elifabeth de Lamoignon , veuve
de Cefar Antoine de la Luzerne , Comte de Beuzeville
, Maréchal des Camps & Armées du Roi , eſt
morte ici le 13 , dans la quarante- troifieme année
de fon âge.
MESSIRE N. de Toulouze de Lautrec , Abbé
de l'Abbaye Royale de Candeil , mourut à Tou
loufe le 6 Janvier , dans fa foixante - onzieme année.
Meffire Pierre-Martin de Caudron de Cantin ,
Abbé de l'Abbaye Royale de Poultieres , Ordre
de Saint Benoît Dioceſe de Langres , & Prieur
de Monftrelet , Dioceſe de Nantes , eft mort en
fon Abbaye le 7 , âgé de plus de foixante- douze
ans .
Dame Marie-Elifabeth de Lamoignon , veuve
de Cefar Antoine de la Luzerne , Comte de Beuzeville
, Maréchal des Camps & Armées du Roi , eſt
morte ici le 13 , dans la quarante- troifieme année
de fon âge.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne le décès de trois personnes. Messire N. de Toulouze de Lautrec, abbé de l'Abbaye Royale de Candeil, est décédé à Touloufe le 6 janvier à soixante-onze ans. Messire Pierre-Martin de Caudron de Cantin, abbé de l'Abbaye Royale de Poultieres, est mort dans son abbaye le 7 janvier à plus de soixante-douze ans. Dame Marie-Élisabeth de Lamoignon, veuve de César Antoine de La Luzerne, est décédée le 13 janvier à quarante-trois ans.
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