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Liste
551
p. 97-102
« Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...] »
Début :
Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...]
Mots clefs :
Roi, Académie française, Nominations, Prix de poésie
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texteReconnaissance textuelle : « Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...] »
Le Roy a nommé MonsïeurAnisson
de Hauteroche,
Prevost des Marchands
de la Ville deLyon.
Il est pere de Monsieur de
Haureroche Conseiller au
Parlement de Paris, &
Conseiller de la Chambre
du Commerce, dont est
aussi Monsieur Menager
& de Mr l'AbbeAnisson.
Il a un frere à Lyon, quia
esté Echevin de la mesme
Ville:
Le Lundy 30. Novembre,
Monsieur l'Archevesque
de Lyon, sacra dans
l'Eglise Collegiale de saint
Nizier
,
Monsieur l'Abbé
Sieault Evesque de Synope
,
anifte de Monsieur
Mador Evesque de Bellay,
& de Monsieur de Montmartin
Evesque de Grenoblel'Evesché
de Synope
est fuffraganc de l'Archevesché
d'Amasie, donc
Monsieur le Nonce Cufani
aresté pourveu.
Lelî Novembre Hen":
ry -
Charles Arnauld de
Pomponne, Abbé de saint
Medard de Soissons
,
Aumofbier
du Roy,cy- devant
Ambassadeur de Sa Majesté
à Venise, fut nommé
Conseillerd'Estatd'Eglise,
àla place de feu Monsieur
le Tellier Archevesque de
Rheims.
Monsieur Trudaine Intendant
de Bourgogne,
ayant esté nomnlé Conseiller
d'Estat,s'est demis
de cette Intendance.
Monsieur de la Brisse;
Intendant de Caen, aesté
nommé Intendant de
Bourgogne; & Monsieur
Guinet Maistre des Requestes,
a esténommé In«
tendant deCaen.
Le premier Décembre,
Louis-Auguste d'Albertd'AillY,
Vidame d'Amiens,
Capitaine
-
Lieutenant des
Chevaux Legers de la
Garde du Roy, ayant esté
nomme par Sa Majesté
Duc de Chaulnes,Pair de
France, presta ferment au
Parlement, & y sut receu
avec les ceremonies ordinaires.
Le 17. Décembre on
fît un Service solemnel
dans l'Eglise des Minimes
près de la Place Royale.
pour le repos de l'Ame de
feu Monsieur le Maréchal
de Boufflers. Monsieur
l'Evesque de Tournay célebra
la Messe
,
& le Pere
de la Ruë Jesuite, prononça
I'Oraison funebre. Un
grand nombre de Seigneurs
& de Dames dela
Cour y assisterent.
L'Académie Françoise a
proposé pour le sujet du
Prix de Poësie qu'elle delivrera
l'année prochaine le
jour de faine Loüis : LApplication
continuelle du R.oy à
affeurer le repos de Ces Sujets ,
& son attention à rendre
Monseigneur le Dauphin de
plus enplus capable de respondreàs7esveuës
de Hauteroche,
Prevost des Marchands
de la Ville deLyon.
Il est pere de Monsieur de
Haureroche Conseiller au
Parlement de Paris, &
Conseiller de la Chambre
du Commerce, dont est
aussi Monsieur Menager
& de Mr l'AbbeAnisson.
Il a un frere à Lyon, quia
esté Echevin de la mesme
Ville:
Le Lundy 30. Novembre,
Monsieur l'Archevesque
de Lyon, sacra dans
l'Eglise Collegiale de saint
Nizier
,
Monsieur l'Abbé
Sieault Evesque de Synope
,
anifte de Monsieur
Mador Evesque de Bellay,
& de Monsieur de Montmartin
Evesque de Grenoblel'Evesché
de Synope
est fuffraganc de l'Archevesché
d'Amasie, donc
Monsieur le Nonce Cufani
aresté pourveu.
Lelî Novembre Hen":
ry -
Charles Arnauld de
Pomponne, Abbé de saint
Medard de Soissons
,
Aumofbier
du Roy,cy- devant
Ambassadeur de Sa Majesté
à Venise, fut nommé
Conseillerd'Estatd'Eglise,
àla place de feu Monsieur
le Tellier Archevesque de
Rheims.
Monsieur Trudaine Intendant
de Bourgogne,
ayant esté nomnlé Conseiller
d'Estat,s'est demis
de cette Intendance.
Monsieur de la Brisse;
Intendant de Caen, aesté
nommé Intendant de
Bourgogne; & Monsieur
Guinet Maistre des Requestes,
a esténommé In«
tendant deCaen.
Le premier Décembre,
Louis-Auguste d'Albertd'AillY,
Vidame d'Amiens,
Capitaine
-
Lieutenant des
Chevaux Legers de la
Garde du Roy, ayant esté
nomme par Sa Majesté
Duc de Chaulnes,Pair de
France, presta ferment au
Parlement, & y sut receu
avec les ceremonies ordinaires.
Le 17. Décembre on
fît un Service solemnel
dans l'Eglise des Minimes
près de la Place Royale.
pour le repos de l'Ame de
feu Monsieur le Maréchal
de Boufflers. Monsieur
l'Evesque de Tournay célebra
la Messe
,
& le Pere
de la Ruë Jesuite, prononça
I'Oraison funebre. Un
grand nombre de Seigneurs
& de Dames dela
Cour y assisterent.
L'Académie Françoise a
proposé pour le sujet du
Prix de Poësie qu'elle delivrera
l'année prochaine le
jour de faine Loüis : LApplication
continuelle du R.oy à
affeurer le repos de Ces Sujets ,
& son attention à rendre
Monseigneur le Dauphin de
plus enplus capable de respondreàs7esveuës
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Résumé : « Le Roy a nommé Monsieur Anisson de Haute-roche, Prevost [...] »
Le roi a nommé Monsieur Anisson de Hauteroche Prévost des Marchands de Lyon. Il est le père de Monsieur de Hauteroche, Conseiller au Parlement de Paris et Conseiller de la Chambre du Commerce, ainsi que de Monsieur Menager et de Monsieur l'Abbé Anisson. Il a également un frère à Lyon qui a été Échevin de la même ville. Le 30 novembre, Monsieur l'Abbé Sieault a été sacré Évêque de Synope par l'Archevêque de Lyon, en présence des Évêques de Bellay et de Grenoble. Le 1er novembre, Henry-Charles Arnauld de Pomponne a été nommé Conseiller d'État d'Église, remplaçant l'Archevêque de Reims. Monsieur Trudaine, Intendant de Bourgogne, a démissionné pour ce poste, remplacé par Monsieur de la Brisse, tandis que Monsieur Guinet a été nommé Intendant de Caen. Le 1er décembre, Louis-Auguste d'Albert d'Ailly a été nommé Duc de Chaulnes et Pair de France. Le 17 décembre, un service solennel a été célébré pour le repos de l'âme du Maréchal de Boufflers, avec une oraison funèbre prononcée par le Père de la Ruë. L'Académie Française a proposé un sujet pour le Prix de Poésie de l'année suivante, portant sur l'application du Roi à assurer le repos de ses sujets et la formation du Dauphin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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552
p. 49-79
NOUVELLES.
Début :
Le Parlement s'est assemblé aujourd'huy suivant la derniere prorogation. La Reine [...]
Mots clefs :
Parlement et discours royal, Préparation à la paix, Levée de troupes et nominations, Londres, Événements militaires et affrontements, Commerce maritime et flottes, Lille, Berlin, Varsovie, Rome, Vienne, Hambourg, Lisbonne, Cadix, Toulon, Namur, Dunkerque, Lauterbourg, Thionville, Condé, Messine
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOUVELLES.
-
De Londres le 18. Decembre.
LE Parlement s'est assembléaujourd'huy
suivant la derniere prorogation. La Reine étant allée à la Chambre des Seigneurs, & les Communes
y
étant arrivées, elle a
fait .,
un discours qui contient en
substance
:
Qu'elle étoit
bien aise de leur pouvoir
dire que nonobstant les artifices de ceux qui cher-
choient à continuer la
guerre, le lieu & le temps
pour l'ouverture d'un traité de paix generale étoient
fixez: que la plûpart des
Alliez, principalement les
Etats Generaux, avoient
par leur promptitude à y
concourir témoigné leur
confianceenelle & qu'-
elle ne doutoit pas que ses
propres sujets ne fussent
persuadez del'affection
quelleavoit pour eux,que
sa principale attention (croit d'affermir la Religion,
les droits & les libertez de
la nation, & la succession
à la Couronne dans la ligne protestante: quaprés
,
une guerre qui avoit couté tant de fang & tant de
trésors. elle travailleroit
Ide,tout son pouvoir à favoriser & à augmenter le
commerce de ses sujets:
que non seulement elle
s'employeroit à procurer
une satisfactionraisonnable à
tous les Princes
[ & Etats engagez dans
ï cette guerre, mais qu'elle
se joindroit avec eux par
| les liens les plus étroits
pour rendre la paix ferme
& durable:que le moyen
le plus efficace pour réussir étant de se préparer de
bonne heure à la guerre,
elle recommandoic aux
Communes de donner
avec toute la diligence poc.
sible les subsides necessaires pour la campagne prochaine
:
& elle finit son
discours en leur recommandant l'union, & d'éviter tout ce quipourroit
donner lieu de croire qu'il
y
eût de la division parmi
eux. Les Communes se re-
tirerent ensuite, après quoy
il y eut un long débat parmi les Seigneurs, qui conclurent à la pluralité de six
voix de representer à la
Reine par une adresse,qu'il
ny auroit jamais de paix
fûre tant que l'Espagne seroit possedée par un Prince de la Maisonde France:
mais les Communes au
contraire rèsolurent à la
pluralité de cent cinquante voix d'établir un Comité qui seroit chargé de travailler à une adresse pour
remercier la Reine de ce
qu'elle leur avoit déclaré
touchant la paix generale.
DeLille le16. janvier.
Les nouvelles que nous
avons reçuës hier de Londres & de la Haye, nous
assûrent toutes une paix
prochaine. La Chambre
des Communes persiste
toûjours: L'Evêque de BrifiaI, & M. de Buys qui
-
étoient à Londres sont arrivez à Utrek, où les conferences se tiendront le z2.
du courant.
Monsieur le Prince Eugene quiest passé le8. en
Angleterre, n'y est point
allépourtâcher de mettre
quelque obstacle à lapaix;
au contraire i' on aÍfLlre
qu'il y
est passé dela part
de l'Empereur pour assûrer
la Reine qu'il entrera avec
plaisirdans le CTaicé gene- ral,&qu'il y envoyera
incessamment ses Ambassadeurs.
La Reine a
nommé Milord Amilton pour être de
la Grande Chambre; mais
les Seigneurs ne veulent
point le recevoir à causè.
qu'il est Escossois.-
„
> ,"
De Berlin le 14. Decembre.
L'Electeurde Brandebourg aordonnéunenouvelle levée de six mille
nommes. Les Etatsseront
obligez dejes fournir,suivant la répartition qui en
a
été faite par chaque Bailliage, qui fera obligé de
les fournir. Pour cet effet
on arrête tous les vagabonds & les mandians.
-
Son. Altesse Electorale
a
donné la Prévôté duChapitre de Magdebourg,
vaccante par le decez du
Prince de Saxe Barbi
,
aa
Prince Louis son frere:
cette Prévôté vaut dix mil
écus de rente.
De Varsovie le 30. Novembre.
Les Generaux Szeremetof ôù Ronne n'ont pû faire consentir lesSenateurs
Polonois, qui sont à Leopol, à accorder des Quartiers d'Hyver aux Troupes
du Czar, & ont enfin été
obligez de promettre qu'ils
les feroient sortir du Royaume, suivant le traitté
conclu avec les Turcs. Elles doivent aller hyverner
dans le Duché de Severie,
& vers Kiovie & Sivoleusko.
De ?tome le5Decembre.
Le General des Jesuites
,
ses Assistans, & les Procu.
reurs des Provinces ont
presenté au Pape dans une
audience que Sa Sainteté
leur a
accordée, un aéte
signé de tous, portant qu'-
ilssesoûmettoient entierement aux Decrets de 1704.
& aux autres émanez en
consequence sur les ceremonies Chinoises, & donnerent toutes les marques
& lesassurances d'une entiere obeïssance pour le S.
Siege. Le Pape qui les re5ur très favorablement ordonna que cet acte fût
imprimé.
MonsieurPignatelliEvêque de Leccé, ayant été
enlevé violemment de son
Palais par ordre du Viceroy de Naples, & ensuits
conduit horsdu Royaume,
est arrivé ici aujourd'hui
dans un carosse à six chevaux, que le Cardinal Paulucci avoir envoyé au devant de lui avec un de ses
Gentilshommes, & estallé
descendre aux Théatins,
où le Pape lui avoit fait
préparer un logement.
Dans la Congregation de
rimmumceEccIefiaiHque
tenuë au sujet de ce Prelat, il a
été resolu de le
soûtenir.
Sa Sainteté a
reçû des
lettres de Dom Annibal
Albani, par lesquelles il
mande que l'Archiduc lui
avoitpromis dans deux audiences qu'illui avoit données) qu'il restituëroitComacchio au S. Siege aprés
foa couronnement.
rDu 12,.
Mardi, jour de la Conception, on celebra l'anniversaire du couronnement
du Pape, dans sa chapelle.
Les illuminations, les feux
d'artifice, &: les aumônes
se firent à l'ordinaire.
MonsieurCafarelli,Gouverneur de cette ville, est
mort aprés une longue maladie, ôc le Pape a
dispensé
sa famille de faire la cavalcade
accoûcumée à la mort
du Gouverneur,n'étant pas
assez riche pour faire cette
dépense. Sa Sainteté a
donne ce Gouvernement à M.
Scorti, Milanois, Auditeur
de Rote; & sonCanonicat
deS.PierreàM.l'AbbéRiviera Secretaire du sacré
College,& de la Congre-
igation consistoriale.
Du 19.
L'Archiduc, ayant enfin
tdonné part de son Election
:au. Pape par le Marquis de
Rona, Sa Sainteté ordon-
:na aussitôt qu'on chantât
le Te Deumy & qu'on fist
des feux & des illuminations, le Marquis de Prié
a
étédéclaré Ambassadeur
de l'Empereur 'en! cette
--
Cour, & le Prince ,d'A.
vellino retourne à Naples
avec laqualité de Grand
Chancellier du Royaume.
M. Odescalchi a
été nommé Nonce en Pologne,&
M. Doria qui revient de
sa Vicelegation d'Avignon
a
été nomme Archevêque
in partibus. Mardi dernier
la Congregation consistoriale confirmal'élection
du Doyen de Saltzbourg,
à l'Evêché d'Olmutz, nonobstantlesinstancesde l'ElecteurdeTreves en faveur
de son frere. Le même jour
Monsieur le Cardinal de la
Tremoille assista à la Messe
que le Chapitrede S. Jean
a
a coutume de dire pour le
Roy le jour de sainte Luce,
& il y
fut accompagné par
plus de soixante carosses.
Son Eminence donna enfuite un grand repas.
M. de Molines refusant
toûjours de remettre aux
Ministres de la Cour de
Vienne les carosses que le
Duc d'Ucede avoit laissez
au Palais d'Espagne
,
& qui
ont été confisquez depuissa
rebellion
,
ils le menacent
de les faire enlever de vive
force; ce qui a
obligé M.
de Molines d'augmenterle
nombre des gens qu'il avoir
déja pour la sûreté de son
Palais & de sa Personne.
De Vienne le 16. Decembre,
Toutes les lettres de Valaquie & des frontieres de
Turquie portent, que le
Grand Visir aprés avoir celebré le Beïram à Andrinople un Capigiarrivé de
Constantinople lui avoit
apporté de la part du Grand
Seigneur un riche Caftan
,
avec d'autres marques d'affection -& de distinction ;
mais quelemême Officier
aprèsleslui avoir delivrées,
avoit porté un ordre à l'Aga des Janissaires, par lequel il lui étoit enjoint d'arrêter le GrandVisir, de
l'enyoyer prisonnier à Constantinople, & de prendre
le commandement de l'arméejusquàce que le Grand
Seigneur eût nommé un
autre GrandVisir
: ce qui
a
été execute.
Dtf Hambourgle25. Decemb.
On a
reçû des lettres de
Rostok qui portent que le
Commandant dés troupes
que le Roy de Dannemarck y a
laissées pourgarder les magasins qu'il a en
cette ville, ayant demandé
permission aux Magistrats
devisiter leur Arsenal&
leurs magasins,ilslalui
refuserent : mais que s'en
étant fait ouvrir les portes
-
deviveforce pendant que
les habitans étoient au sermon, cette violence caafa,
un grandtumulte. On demanda à ce Commandant
quelle railon il avoit pour
en agir de la sorte; & sur
ce qu'il répondit qu'il avoit
voulu visiterl'Arsenal pour
s'en servir en cas de besoin,
les habitans répondirent
qu'ilsperiroient plûtôt que
de laisser enlever leur artillerie & leurs munitions. Incontinent les Magiilrats firent tendre les c
haînes dans
les ruës qui aboutissent à
l'Arsenal, & y
firent pointer du canon chargé à
cartouche, & plusieurs compagnies de Bourgeois y
sont tous les jours de garde.
u.
DeLisbonne le 14.Decembre.
,
On a
reçû des lettres d'Elvas du 6. qui portent que
les troupes Espagnoles qui
font en quartier aux environs de Badajoz, ont fait
une course fort avant dans
le pays, d'où elles ont amené cinq cent bêtes à corne,
& beaucoup d'Orages pour
les contributions.
De Cadis le 27. Decembre.
La Flotte de Bucnotai-
res a mis aujourd'hui à la
voile avec quatre Navires
François, qui vont à la
Mer du Sud.
Il eH: arrivé une Corvette de la Martinique, qui a
rapporté que M. du GuéTroüin en revenoit avec
M. du Casse, & qu'il étoit
richement chargé.
De Toulon le24. Decembre.
Trois vaisseaux de guerre, sortis de ce Port pour
aller donner la chasse à
quelques armateurs enne-
mis, quicroisoient sur les.
côtes de Provence, ont
trouvé quatre vaisseaux
Hollandois, qui portoient
des provisions à Porc-Mahon,qu'ilsavoient chargées en Calabre.Dés qu'ils
apperçûrent les nôtres ils
prirent chasse pour les éviter,mais ils furent bientôt joints: deux se rendirent sans faire grande résistance
}
mais les deux autres se deffendirent pendant quatre heures, & ne
si: rendirentqu'aprés avoir
perdu la plus grande partie
tie de leur équipage.
De Namur le 6.Janvier.
Un Parti de nôtre Garnisonsétant joint avanthyer à un détachement de
celle de Charleroy, attaquerent auprès de Louvain cent quarante hommes des ennemis, qui en
étoient fortis pour aller à
Bruges, & les poursuivirent jusqu'aux Portes de
cette Place: quatorze furent tuez,& quarante-deux
faits prisonniers, qui ont
été amenez icy.
Un autre détachement
a
été mettre le feu à des
batteaux chargez de fourages, qui remontoient la
Meuse pour aller à Liége;
mais en se retirant il aété
attaqué par un Parti de la
Garnison d'Huy beaucoup
superieur, qui tua six hommes, &en fit seize prisonniers. Le reste se sauva à
la faveur de la nuit qui
survint.
De Dunkerque le 5Janvier.
Un Armateur de Calais
a
amené un vaisseau Hambourgeois chargé de diverses Marchandises pour
plus de cent cinquante
mille écus.
Un autre Armateur a
aussi amené une grosse
Flutte Hollandoise du port
de quatre.cent tonneaux,
chargée de Saumon, de
Cuivre &: d'Etain.
De Lauterbourg le 16. Dec.
Un Capitaine de Hussars
de nôtre garnison a
brûlé
avec trente hommes seuls-
ment, les magasins de fourages que les ennemis
avoient entre Philisbourg
& Spire, & il est revenu
sans avoir été joint par les
detachemens qui avoient
été envoyez à sa poursuite.
De Thionville le 24.Decemb.
La garnison du Fort de
S. Martin prés de Treves,
ayant attaqué un détachement de celle de Traerbach
,
l'a défait entierement:mais elle a
perdu30.
Hommes, & en a eu 19. de
blessez.
De Condéle 18. Decembre.
Nostre Commandant
ayantenvoyé soixante dragons & quarante Grenadiers pour mettre le feu à
plusieurs Batteaux chargez
de fourage & de munitions
que les ennemis avoient sur
l'Escaut, entre Mortagne
& S.Amand, pousserentd'abord deux cens hommes
qui les gardoient: mais ils
furent obligez ensuite de
se retirer avec précipitation
,
pour éviter d'être
coupez par plusieurs détachemens ennemis qui les
cherchoient.
DeMessinele 26.Décembre,
; Onembarquaavanthier
ici deux bataillons & des
munitions de guerre& de
bouche, pour Portolongone. On a
reçu des remises
de Madrid pour lesrecrues,
& pour la remonte denôtre cavalerie.
Les Liparotesontattaqué
le convoi de Naples qui
venoit de Calabre, chargé
de grains, ils en ont coulé
quatre bâtimens à
fond, &
en ont pris six autres qu'ils
ont menez à Lipari.
Un vaisseau François de
64. canons, eH: arrivé ici
ce matinavec un gros Navire Angloisqu'ilavoit pris
dans le canal de Malthe.
Ce vaisseau est chargé de
soye, decotton,, Ôc. de caffé.
La nuit du 14. & celle
du
2.y. on ressentit ici plusieurs secousses, assez violentes de tremblemens de
terre, mais qui n'ont cependant causé aucun dommage. G iii
-
De Londres le 18. Decembre.
LE Parlement s'est assembléaujourd'huy
suivant la derniere prorogation. La Reine étant allée à la Chambre des Seigneurs, & les Communes
y
étant arrivées, elle a
fait .,
un discours qui contient en
substance
:
Qu'elle étoit
bien aise de leur pouvoir
dire que nonobstant les artifices de ceux qui cher-
choient à continuer la
guerre, le lieu & le temps
pour l'ouverture d'un traité de paix generale étoient
fixez: que la plûpart des
Alliez, principalement les
Etats Generaux, avoient
par leur promptitude à y
concourir témoigné leur
confianceenelle & qu'-
elle ne doutoit pas que ses
propres sujets ne fussent
persuadez del'affection
quelleavoit pour eux,que
sa principale attention (croit d'affermir la Religion,
les droits & les libertez de
la nation, & la succession
à la Couronne dans la ligne protestante: quaprés
,
une guerre qui avoit couté tant de fang & tant de
trésors. elle travailleroit
Ide,tout son pouvoir à favoriser & à augmenter le
commerce de ses sujets:
que non seulement elle
s'employeroit à procurer
une satisfactionraisonnable à
tous les Princes
[ & Etats engagez dans
ï cette guerre, mais qu'elle
se joindroit avec eux par
| les liens les plus étroits
pour rendre la paix ferme
& durable:que le moyen
le plus efficace pour réussir étant de se préparer de
bonne heure à la guerre,
elle recommandoic aux
Communes de donner
avec toute la diligence poc.
sible les subsides necessaires pour la campagne prochaine
:
& elle finit son
discours en leur recommandant l'union, & d'éviter tout ce quipourroit
donner lieu de croire qu'il
y
eût de la division parmi
eux. Les Communes se re-
tirerent ensuite, après quoy
il y eut un long débat parmi les Seigneurs, qui conclurent à la pluralité de six
voix de representer à la
Reine par une adresse,qu'il
ny auroit jamais de paix
fûre tant que l'Espagne seroit possedée par un Prince de la Maisonde France:
mais les Communes au
contraire rèsolurent à la
pluralité de cent cinquante voix d'établir un Comité qui seroit chargé de travailler à une adresse pour
remercier la Reine de ce
qu'elle leur avoit déclaré
touchant la paix generale.
DeLille le16. janvier.
Les nouvelles que nous
avons reçuës hier de Londres & de la Haye, nous
assûrent toutes une paix
prochaine. La Chambre
des Communes persiste
toûjours: L'Evêque de BrifiaI, & M. de Buys qui
-
étoient à Londres sont arrivez à Utrek, où les conferences se tiendront le z2.
du courant.
Monsieur le Prince Eugene quiest passé le8. en
Angleterre, n'y est point
allépourtâcher de mettre
quelque obstacle à lapaix;
au contraire i' on aÍfLlre
qu'il y
est passé dela part
de l'Empereur pour assûrer
la Reine qu'il entrera avec
plaisirdans le CTaicé gene- ral,&qu'il y envoyera
incessamment ses Ambassadeurs.
La Reine a
nommé Milord Amilton pour être de
la Grande Chambre; mais
les Seigneurs ne veulent
point le recevoir à causè.
qu'il est Escossois.-
„
> ,"
De Berlin le 14. Decembre.
L'Electeurde Brandebourg aordonnéunenouvelle levée de six mille
nommes. Les Etatsseront
obligez dejes fournir,suivant la répartition qui en
a
été faite par chaque Bailliage, qui fera obligé de
les fournir. Pour cet effet
on arrête tous les vagabonds & les mandians.
-
Son. Altesse Electorale
a
donné la Prévôté duChapitre de Magdebourg,
vaccante par le decez du
Prince de Saxe Barbi
,
aa
Prince Louis son frere:
cette Prévôté vaut dix mil
écus de rente.
De Varsovie le 30. Novembre.
Les Generaux Szeremetof ôù Ronne n'ont pû faire consentir lesSenateurs
Polonois, qui sont à Leopol, à accorder des Quartiers d'Hyver aux Troupes
du Czar, & ont enfin été
obligez de promettre qu'ils
les feroient sortir du Royaume, suivant le traitté
conclu avec les Turcs. Elles doivent aller hyverner
dans le Duché de Severie,
& vers Kiovie & Sivoleusko.
De ?tome le5Decembre.
Le General des Jesuites
,
ses Assistans, & les Procu.
reurs des Provinces ont
presenté au Pape dans une
audience que Sa Sainteté
leur a
accordée, un aéte
signé de tous, portant qu'-
ilssesoûmettoient entierement aux Decrets de 1704.
& aux autres émanez en
consequence sur les ceremonies Chinoises, & donnerent toutes les marques
& lesassurances d'une entiere obeïssance pour le S.
Siege. Le Pape qui les re5ur très favorablement ordonna que cet acte fût
imprimé.
MonsieurPignatelliEvêque de Leccé, ayant été
enlevé violemment de son
Palais par ordre du Viceroy de Naples, & ensuits
conduit horsdu Royaume,
est arrivé ici aujourd'hui
dans un carosse à six chevaux, que le Cardinal Paulucci avoir envoyé au devant de lui avec un de ses
Gentilshommes, & estallé
descendre aux Théatins,
où le Pape lui avoit fait
préparer un logement.
Dans la Congregation de
rimmumceEccIefiaiHque
tenuë au sujet de ce Prelat, il a
été resolu de le
soûtenir.
Sa Sainteté a
reçû des
lettres de Dom Annibal
Albani, par lesquelles il
mande que l'Archiduc lui
avoitpromis dans deux audiences qu'illui avoit données) qu'il restituëroitComacchio au S. Siege aprés
foa couronnement.
rDu 12,.
Mardi, jour de la Conception, on celebra l'anniversaire du couronnement
du Pape, dans sa chapelle.
Les illuminations, les feux
d'artifice, &: les aumônes
se firent à l'ordinaire.
MonsieurCafarelli,Gouverneur de cette ville, est
mort aprés une longue maladie, ôc le Pape a
dispensé
sa famille de faire la cavalcade
accoûcumée à la mort
du Gouverneur,n'étant pas
assez riche pour faire cette
dépense. Sa Sainteté a
donne ce Gouvernement à M.
Scorti, Milanois, Auditeur
de Rote; & sonCanonicat
deS.PierreàM.l'AbbéRiviera Secretaire du sacré
College,& de la Congre-
igation consistoriale.
Du 19.
L'Archiduc, ayant enfin
tdonné part de son Election
:au. Pape par le Marquis de
Rona, Sa Sainteté ordon-
:na aussitôt qu'on chantât
le Te Deumy & qu'on fist
des feux & des illuminations, le Marquis de Prié
a
étédéclaré Ambassadeur
de l'Empereur 'en! cette
--
Cour, & le Prince ,d'A.
vellino retourne à Naples
avec laqualité de Grand
Chancellier du Royaume.
M. Odescalchi a
été nommé Nonce en Pologne,&
M. Doria qui revient de
sa Vicelegation d'Avignon
a
été nomme Archevêque
in partibus. Mardi dernier
la Congregation consistoriale confirmal'élection
du Doyen de Saltzbourg,
à l'Evêché d'Olmutz, nonobstantlesinstancesde l'ElecteurdeTreves en faveur
de son frere. Le même jour
Monsieur le Cardinal de la
Tremoille assista à la Messe
que le Chapitrede S. Jean
a
a coutume de dire pour le
Roy le jour de sainte Luce,
& il y
fut accompagné par
plus de soixante carosses.
Son Eminence donna enfuite un grand repas.
M. de Molines refusant
toûjours de remettre aux
Ministres de la Cour de
Vienne les carosses que le
Duc d'Ucede avoit laissez
au Palais d'Espagne
,
& qui
ont été confisquez depuissa
rebellion
,
ils le menacent
de les faire enlever de vive
force; ce qui a
obligé M.
de Molines d'augmenterle
nombre des gens qu'il avoir
déja pour la sûreté de son
Palais & de sa Personne.
De Vienne le 16. Decembre,
Toutes les lettres de Valaquie & des frontieres de
Turquie portent, que le
Grand Visir aprés avoir celebré le Beïram à Andrinople un Capigiarrivé de
Constantinople lui avoit
apporté de la part du Grand
Seigneur un riche Caftan
,
avec d'autres marques d'affection -& de distinction ;
mais quelemême Officier
aprèsleslui avoir delivrées,
avoit porté un ordre à l'Aga des Janissaires, par lequel il lui étoit enjoint d'arrêter le GrandVisir, de
l'enyoyer prisonnier à Constantinople, & de prendre
le commandement de l'arméejusquàce que le Grand
Seigneur eût nommé un
autre GrandVisir
: ce qui
a
été execute.
Dtf Hambourgle25. Decemb.
On a
reçû des lettres de
Rostok qui portent que le
Commandant dés troupes
que le Roy de Dannemarck y a
laissées pourgarder les magasins qu'il a en
cette ville, ayant demandé
permission aux Magistrats
devisiter leur Arsenal&
leurs magasins,ilslalui
refuserent : mais que s'en
étant fait ouvrir les portes
-
deviveforce pendant que
les habitans étoient au sermon, cette violence caafa,
un grandtumulte. On demanda à ce Commandant
quelle railon il avoit pour
en agir de la sorte; & sur
ce qu'il répondit qu'il avoit
voulu visiterl'Arsenal pour
s'en servir en cas de besoin,
les habitans répondirent
qu'ilsperiroient plûtôt que
de laisser enlever leur artillerie & leurs munitions. Incontinent les Magiilrats firent tendre les c
haînes dans
les ruës qui aboutissent à
l'Arsenal, & y
firent pointer du canon chargé à
cartouche, & plusieurs compagnies de Bourgeois y
sont tous les jours de garde.
u.
DeLisbonne le 14.Decembre.
,
On a
reçû des lettres d'Elvas du 6. qui portent que
les troupes Espagnoles qui
font en quartier aux environs de Badajoz, ont fait
une course fort avant dans
le pays, d'où elles ont amené cinq cent bêtes à corne,
& beaucoup d'Orages pour
les contributions.
De Cadis le 27. Decembre.
La Flotte de Bucnotai-
res a mis aujourd'hui à la
voile avec quatre Navires
François, qui vont à la
Mer du Sud.
Il eH: arrivé une Corvette de la Martinique, qui a
rapporté que M. du GuéTroüin en revenoit avec
M. du Casse, & qu'il étoit
richement chargé.
De Toulon le24. Decembre.
Trois vaisseaux de guerre, sortis de ce Port pour
aller donner la chasse à
quelques armateurs enne-
mis, quicroisoient sur les.
côtes de Provence, ont
trouvé quatre vaisseaux
Hollandois, qui portoient
des provisions à Porc-Mahon,qu'ilsavoient chargées en Calabre.Dés qu'ils
apperçûrent les nôtres ils
prirent chasse pour les éviter,mais ils furent bientôt joints: deux se rendirent sans faire grande résistance
}
mais les deux autres se deffendirent pendant quatre heures, & ne
si: rendirentqu'aprés avoir
perdu la plus grande partie
tie de leur équipage.
De Namur le 6.Janvier.
Un Parti de nôtre Garnisonsétant joint avanthyer à un détachement de
celle de Charleroy, attaquerent auprès de Louvain cent quarante hommes des ennemis, qui en
étoient fortis pour aller à
Bruges, & les poursuivirent jusqu'aux Portes de
cette Place: quatorze furent tuez,& quarante-deux
faits prisonniers, qui ont
été amenez icy.
Un autre détachement
a
été mettre le feu à des
batteaux chargez de fourages, qui remontoient la
Meuse pour aller à Liége;
mais en se retirant il aété
attaqué par un Parti de la
Garnison d'Huy beaucoup
superieur, qui tua six hommes, &en fit seize prisonniers. Le reste se sauva à
la faveur de la nuit qui
survint.
De Dunkerque le 5Janvier.
Un Armateur de Calais
a
amené un vaisseau Hambourgeois chargé de diverses Marchandises pour
plus de cent cinquante
mille écus.
Un autre Armateur a
aussi amené une grosse
Flutte Hollandoise du port
de quatre.cent tonneaux,
chargée de Saumon, de
Cuivre &: d'Etain.
De Lauterbourg le 16. Dec.
Un Capitaine de Hussars
de nôtre garnison a
brûlé
avec trente hommes seuls-
ment, les magasins de fourages que les ennemis
avoient entre Philisbourg
& Spire, & il est revenu
sans avoir été joint par les
detachemens qui avoient
été envoyez à sa poursuite.
De Thionville le 24.Decemb.
La garnison du Fort de
S. Martin prés de Treves,
ayant attaqué un détachement de celle de Traerbach
,
l'a défait entierement:mais elle a
perdu30.
Hommes, & en a eu 19. de
blessez.
De Condéle 18. Decembre.
Nostre Commandant
ayantenvoyé soixante dragons & quarante Grenadiers pour mettre le feu à
plusieurs Batteaux chargez
de fourage & de munitions
que les ennemis avoient sur
l'Escaut, entre Mortagne
& S.Amand, pousserentd'abord deux cens hommes
qui les gardoient: mais ils
furent obligez ensuite de
se retirer avec précipitation
,
pour éviter d'être
coupez par plusieurs détachemens ennemis qui les
cherchoient.
DeMessinele 26.Décembre,
; Onembarquaavanthier
ici deux bataillons & des
munitions de guerre& de
bouche, pour Portolongone. On a
reçu des remises
de Madrid pour lesrecrues,
& pour la remonte denôtre cavalerie.
Les Liparotesontattaqué
le convoi de Naples qui
venoit de Calabre, chargé
de grains, ils en ont coulé
quatre bâtimens à
fond, &
en ont pris six autres qu'ils
ont menez à Lipari.
Un vaisseau François de
64. canons, eH: arrivé ici
ce matinavec un gros Navire Angloisqu'ilavoit pris
dans le canal de Malthe.
Ce vaisseau est chargé de
soye, decotton,, Ôc. de caffé.
La nuit du 14. & celle
du
2.y. on ressentit ici plusieurs secousses, assez violentes de tremblemens de
terre, mais qui n'ont cependant causé aucun dommage. G iii
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Résumé : NOUVELLES.
Le texte présente diverses nouvelles politiques et militaires d'Europe. À Londres, le Parlement s'est réuni et la Reine a prononcé un discours annonçant la fixation du lieu et du temps pour l'ouverture d'un traité de paix générale. Elle a exprimé sa confiance dans la loyauté de ses alliés et de ses sujets, et a souligné son engagement à affermir la religion, les droits et les libertés de la nation, ainsi qu'à favoriser le commerce. Elle a également recommandé aux Communes de préparer les subsides nécessaires pour la prochaine campagne militaire et a insisté sur l'union et l'évitation des divisions. Les Communes ont ensuite résolu de former un comité pour remercier la Reine, tandis que les Seigneurs ont demandé que l'Espagne ne soit pas possédée par un Prince de la Maison de France pour une paix durable. À Lille, les nouvelles de Londres et de La Haye confirment une paix prochaine. L'Évêque de Bristol et M. de Buys sont arrivés à Utrecht pour les conférences de paix. Le Prince Eugène est passé en Angleterre pour assurer la Reine de l'engagement de l'Empereur dans le traité de paix. La Reine a nommé Lord Hamilton à la Grande Chambre, mais les Seigneurs refusent de l'accepter en raison de sa nationalité écossaise. À Berlin, l'Électeur de Brandebourg a ordonné une nouvelle levée de six mille hommes et a attribué la Prévôté du Chapitre de Magdebourg à son frère, le Prince Louis. À Varsovie, les généraux polonais n'ont pas réussi à obtenir des quartiers d'hiver pour les troupes du Czar et doivent les faire sortir du royaume. À Rome, le Général des Jésuites et ses assistants se sont soumis aux décrets de 1704 concernant les cérémonies chinoises. L'Évêque de Lecce a été enlevé et conduit à Rome, où le Pape lui a préparé un logement. Le Pape a également reçu des lettres promettant la restitution de Comacchio après le couronnement de l'Archiduc. À Vienne, le Grand Visir a été arrêté et remplacé après avoir reçu des marques d'affection du Grand Seigneur. À Hambourg, un tumulte a éclaté après que le commandant des troupes danoises a forcé l'Arsenal de Rostock. À Lisbonne, des troupes espagnoles ont mené une course dans le pays, capturant du bétail et des provisions. À Cadix, une flotte de buckaniers a mis voile pour la Mer du Sud, accompagnée de navires français. À Toulon, des vaisseaux français ont capturé des navires hollandais transportant des provisions. À Namur, des détachements français ont attaqué des ennemis près de Louvain et ont capturé des prisonniers. Un autre détachement a mis le feu à des bateaux ennemis sur la Meuse. À Dunkerque, des armateurs ont capturé des vaisseaux hollandais et hambourgeois chargés de marchandises. À Lauterbourg, un capitaine de hussards a brûlé des magasins ennemis près de Philisbourg. À Thionville, la garnison du Fort de Saint-Martin a défait un détachement ennemi mais a subi des pertes. À Condé, un détachement français a mis le feu à des bateaux ennemis sur l'Escaut mais a dû se retirer face à des renforts ennemis. À Messine, des troupes et des munitions ont été embarquées pour Portolongone. Les Lipariotes ont attaqué un convoi de Naples, coulant plusieurs bâtiments. Un vaisseau français a capturé un navire anglais chargé de marchandises diverses. Des tremblements de terre ont été ressentis sans causer de dommages.
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553
p. 220-236
NOMINATION du Roy.
Début :
Messire Louis lePeleteir, premier President du Parlement, s'est démis volontairement [...]
Mots clefs :
Parlement, Président, Nomination, Généalogie, Famille, Éloges, Hommage
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texteReconnaissance textuelle : NOMINATION du Roy.
NOMINATION
du Roy.
Messire Louis lePeletier,
premier President du Parlement, s'est demis volontairement de cette Charge
entre les mains du Roy.
Il est fils de Claude Le
Peletier, Conseiller d'Etat
Ordinaire, President holoraire du Parlement,Ministre d'Etat, Controlleur
General des Finances, cidevant Prevôt, des Marchands de Paris, & SurIntendant des Postes &
Relais de France, mort le
10. Aoust de l'année derniere.
SAMAJESTE'achoisi, pour remplir cette importante Charge, Messire
Jean-Antoine de Mesmes,
Comte d'Avaux, & de
Neufchâtel, Seigneur d'Irval & de Cramoyelle, cidevant Prévôt&Grand
MaîtredesCeremonies,
des Ordres du Roy. Cet
illustre Magistrat àété
ConcilierauParlement
en 1687.Presidenta Mor-* -,,' tier en 1689. Prevôt &Me
des Ceremonies des ordres
du Royen1703delaquelle charge il s'est demit.,en,.
1709.
en faveurdeM.le
Comte de Pontçhanx^jji.
Ilestfils de M.JeanJacquesdeMesmes Préfid^nt/
à Mortier, & de Dame
Marguerite Bertrand de la
Basiniere,&petit-fils de M.
Jean-Antoine de Mesme,
seigneur d'Yrval
,
Baron
deBreüil, Vicomte de
Vandeüil, Conseiller d'E-,
tat ordinaire, & de Dame
Anne Courtin, & arriérépetit-fils de Jean-Jacques
de Mesmes, Maistre des
Requestes, & ,Conseiller
d'Etat, & de Dame Antoi.
nette de Grossaine, fille
unique & heritiere deHierôme deGrossaine, Ecuyer
Seigneur d'Yrval&d'Avaux. Baron de Breûil, &
,.
Vicomte de Vandeüil, lequel Jean-Jacques de Mesmes fut envoyé en plusieurs négociationsimportantes, il est mort fort
âgé en 1642.
M. le premier President
avoit pour Oncle Messire
Jean-Jacques de Mesmes,
Comte d'Avaux,Conseiller d'Etat ordinaire, Prévôt & Maître des Ceremonies de l'Ordre du St
Esprit, lequel s'est distingué en quantité de negociations importantes,ayant
été deux fois Plenipoten-
tiaire pour la Paix. La première, au Traitté de Nimegue en 1675. Laseconde,au Traitté de Risvick
en 1697.
Cette famille a
produit
beaucoup de grands hommes, entre lesquelsse sont
distinguez Henry de Mesmes & Claude de Mesmes,
tous deux Grands-Oncles
de M.le premier President.
Henry de Mesmes, Ecuyer
Seigneur de Roissy, Marquis de Moigneville, &c
d'Everly, qui fut President àMortier en 1627. aprés
avoir occupé long-temps
les premieres Charges, &:
servi l'Etat en plusieurs occassons importantes.
il fut député aux Etats
Généraux tenus à Paris en
1617. & à l'assemblée des
Notables à Rouën: Il fut
marié deux fois, la premiere
,
avec Jeanne de
Montluc, fille du MaréchalBalagny',delaquelle
il neut point d'ensans
:
La
seconde, avec Marie Fossez
,
fille duMarquis d'Everly,Chevalier des Ordres du Roy, de laquelle
il eut plusieurs enfans, &
il n'én est resté que Dame
Antoinette de Mefn-les
épouse de Louise de Rochechoüart-, Duc de Vivonne,Maréchal de France. ", Claudede Mesmes CheValler3 Comte d'Avaux,
Maistre des Requestes ôc
conseillerid'EtatfutAmbassadeur en piufieurs
Cours de l'Europe
: Sçavoq ?à.Venifq,à Roipe3a
Mantouë, florencecà1
Savoye,deuxfois en Allemagne, en Dannemarck,
en Pologne & Suede: la
derniere fois qu'il fut en
Allemagne, il traitta des
Préliminaires de la Paix
generale,&fut un des Plénipotentiaires au Traité de
Munster; il fut aussi Secretaire des Ordres du Roy,
& Surintendant des Finances avec M. le President
de Bailleul, & il mourut
sans alliance.
Cette famille de Mesmes
est originaire de Bearn,
sortie
de
Pierre Chevalier,
Seigneur de Mesmes, qui
est nommé entre les pre-
miers & plus apparens du
Bailliage de Roquefort en
la Vicomté de Marsan; ce
Pierre de Mesmes vivoit
en 1179. & avoit pour frere Guillaume de Mesmes
pour Aumônier du Roy S.
Louis;il eut pour fils Roger de Mesmes, dit Coudun Chevalier, Seigneur
de Mesmes, pere d'Arnauld premier du Nom,
Seigneur de Caixchen en
l'Evêché d'Aire, duquel est
descendu M. le premier
President aprés neuf degrez de générations.
Cette famille a
donné
un premier President à
<' Rouën, qui fut aussi deux
fois Ambassadeur en Allemagnej un Chancelier de
Navarre; desPresidens au
grand Conseil,à la Chambre descomptes,un Prévôt
des Marchands à Paris,
trois Presidens à Mortier,
plusieurs Conseillers au
Parlement, Maistres des
Requestes & Conseillers
d'Etat, & quatre Officiers
* de l'Ordredu S. Esprit.
Cette Famille atoûjours protégé les belles
lettres. Voiture écrit à
Monsieur d'Avaux, à
propos de sa Maison,
qui efl: à presentl'Hôtel de Bauviliers.
je me réjoüis avec
*vous au nom des Penates
de Jean Jacques de Mesmes ftl de tant degrands
hommes vos ayeuls Àu
nom de ces Penates qui
ont été les Dieux tutelaires de P~~ de
tous les sçavants de ce
siécle-la~de celui-ci, de
ce que vous avez renouvelle& embelli leur ancienne demeure, &c.
Non feulement Messieurs de Mesmes &
d'Avaux ont protégé
les belles Lettres, mais
ils les ont cultivées euxmêmes. Il rfeft pas honnête, dit encor Voiture,
à un personnage
,
aussi
grand que vous têtes,
d'êtreplus éloquent que
nous.
Je pourrois repeter
icy
ici pour M. le premier
President,tous les éloges que Voiture donne
à ses Prédecesseurs,
puis qu'il rassemble en
lui toutes leurs grandes
qualitez. Mais j'ai banni du Mercure les Panegyriques.
J'ajoûterai feulement
quelques quadrins au
premier de ceux que
Voiture envoya à M.
d'Avaux, à la mode de
Neufgermain. Les lct-
tres du Nom finissant
les Vers
:
L'autre jour:}pf1Îtejf
Par Mercure tt) Parrses :
lesDieuxeur
Ton*ksDteuxféfktir
command-a.
Qu'on fit honneur ati grandd'Avaux, Themis,quicetordre
approuv-a,
A ses côtez ïnfadçfljty,
0; }
Pour le siécle suivant
¡ plaç-a ,,'
Un premier President
, ,/
Oui,ditThemis,ces d'Avauxl-a
a- Detouttempsmefurent de-vots, 1
Pour l'an où la Paix fè fer-a Jegarde à Paris un
àyA<vaux.
Enmérité il égaler-a
Suos Avos & Pro-avoS)
Peuple, Senat, tout aimer-A,
Ce successeur du grand à'Avaux.
du Roy.
Messire Louis lePeletier,
premier President du Parlement, s'est demis volontairement de cette Charge
entre les mains du Roy.
Il est fils de Claude Le
Peletier, Conseiller d'Etat
Ordinaire, President holoraire du Parlement,Ministre d'Etat, Controlleur
General des Finances, cidevant Prevôt, des Marchands de Paris, & SurIntendant des Postes &
Relais de France, mort le
10. Aoust de l'année derniere.
SAMAJESTE'achoisi, pour remplir cette importante Charge, Messire
Jean-Antoine de Mesmes,
Comte d'Avaux, & de
Neufchâtel, Seigneur d'Irval & de Cramoyelle, cidevant Prévôt&Grand
MaîtredesCeremonies,
des Ordres du Roy. Cet
illustre Magistrat àété
ConcilierauParlement
en 1687.Presidenta Mor-* -,,' tier en 1689. Prevôt &Me
des Ceremonies des ordres
du Royen1703delaquelle charge il s'est demit.,en,.
1709.
en faveurdeM.le
Comte de Pontçhanx^jji.
Ilestfils de M.JeanJacquesdeMesmes Préfid^nt/
à Mortier, & de Dame
Marguerite Bertrand de la
Basiniere,&petit-fils de M.
Jean-Antoine de Mesme,
seigneur d'Yrval
,
Baron
deBreüil, Vicomte de
Vandeüil, Conseiller d'E-,
tat ordinaire, & de Dame
Anne Courtin, & arriérépetit-fils de Jean-Jacques
de Mesmes, Maistre des
Requestes, & ,Conseiller
d'Etat, & de Dame Antoi.
nette de Grossaine, fille
unique & heritiere deHierôme deGrossaine, Ecuyer
Seigneur d'Yrval&d'Avaux. Baron de Breûil, &
,.
Vicomte de Vandeüil, lequel Jean-Jacques de Mesmes fut envoyé en plusieurs négociationsimportantes, il est mort fort
âgé en 1642.
M. le premier President
avoit pour Oncle Messire
Jean-Jacques de Mesmes,
Comte d'Avaux,Conseiller d'Etat ordinaire, Prévôt & Maître des Ceremonies de l'Ordre du St
Esprit, lequel s'est distingué en quantité de negociations importantes,ayant
été deux fois Plenipoten-
tiaire pour la Paix. La première, au Traitté de Nimegue en 1675. Laseconde,au Traitté de Risvick
en 1697.
Cette famille a
produit
beaucoup de grands hommes, entre lesquelsse sont
distinguez Henry de Mesmes & Claude de Mesmes,
tous deux Grands-Oncles
de M.le premier President.
Henry de Mesmes, Ecuyer
Seigneur de Roissy, Marquis de Moigneville, &c
d'Everly, qui fut President àMortier en 1627. aprés
avoir occupé long-temps
les premieres Charges, &:
servi l'Etat en plusieurs occassons importantes.
il fut député aux Etats
Généraux tenus à Paris en
1617. & à l'assemblée des
Notables à Rouën: Il fut
marié deux fois, la premiere
,
avec Jeanne de
Montluc, fille du MaréchalBalagny',delaquelle
il neut point d'ensans
:
La
seconde, avec Marie Fossez
,
fille duMarquis d'Everly,Chevalier des Ordres du Roy, de laquelle
il eut plusieurs enfans, &
il n'én est resté que Dame
Antoinette de Mefn-les
épouse de Louise de Rochechoüart-, Duc de Vivonne,Maréchal de France. ", Claudede Mesmes CheValler3 Comte d'Avaux,
Maistre des Requestes ôc
conseillerid'EtatfutAmbassadeur en piufieurs
Cours de l'Europe
: Sçavoq ?à.Venifq,à Roipe3a
Mantouë, florencecà1
Savoye,deuxfois en Allemagne, en Dannemarck,
en Pologne & Suede: la
derniere fois qu'il fut en
Allemagne, il traitta des
Préliminaires de la Paix
generale,&fut un des Plénipotentiaires au Traité de
Munster; il fut aussi Secretaire des Ordres du Roy,
& Surintendant des Finances avec M. le President
de Bailleul, & il mourut
sans alliance.
Cette famille de Mesmes
est originaire de Bearn,
sortie
de
Pierre Chevalier,
Seigneur de Mesmes, qui
est nommé entre les pre-
miers & plus apparens du
Bailliage de Roquefort en
la Vicomté de Marsan; ce
Pierre de Mesmes vivoit
en 1179. & avoit pour frere Guillaume de Mesmes
pour Aumônier du Roy S.
Louis;il eut pour fils Roger de Mesmes, dit Coudun Chevalier, Seigneur
de Mesmes, pere d'Arnauld premier du Nom,
Seigneur de Caixchen en
l'Evêché d'Aire, duquel est
descendu M. le premier
President aprés neuf degrez de générations.
Cette famille a
donné
un premier President à
<' Rouën, qui fut aussi deux
fois Ambassadeur en Allemagnej un Chancelier de
Navarre; desPresidens au
grand Conseil,à la Chambre descomptes,un Prévôt
des Marchands à Paris,
trois Presidens à Mortier,
plusieurs Conseillers au
Parlement, Maistres des
Requestes & Conseillers
d'Etat, & quatre Officiers
* de l'Ordredu S. Esprit.
Cette Famille atoûjours protégé les belles
lettres. Voiture écrit à
Monsieur d'Avaux, à
propos de sa Maison,
qui efl: à presentl'Hôtel de Bauviliers.
je me réjoüis avec
*vous au nom des Penates
de Jean Jacques de Mesmes ftl de tant degrands
hommes vos ayeuls Àu
nom de ces Penates qui
ont été les Dieux tutelaires de P~~ de
tous les sçavants de ce
siécle-la~de celui-ci, de
ce que vous avez renouvelle& embelli leur ancienne demeure, &c.
Non feulement Messieurs de Mesmes &
d'Avaux ont protégé
les belles Lettres, mais
ils les ont cultivées euxmêmes. Il rfeft pas honnête, dit encor Voiture,
à un personnage
,
aussi
grand que vous têtes,
d'êtreplus éloquent que
nous.
Je pourrois repeter
icy
ici pour M. le premier
President,tous les éloges que Voiture donne
à ses Prédecesseurs,
puis qu'il rassemble en
lui toutes leurs grandes
qualitez. Mais j'ai banni du Mercure les Panegyriques.
J'ajoûterai feulement
quelques quadrins au
premier de ceux que
Voiture envoya à M.
d'Avaux, à la mode de
Neufgermain. Les lct-
tres du Nom finissant
les Vers
:
L'autre jour:}pf1Îtejf
Par Mercure tt) Parrses :
lesDieuxeur
Ton*ksDteuxféfktir
command-a.
Qu'on fit honneur ati grandd'Avaux, Themis,quicetordre
approuv-a,
A ses côtez ïnfadçfljty,
0; }
Pour le siécle suivant
¡ plaç-a ,,'
Un premier President
, ,/
Oui,ditThemis,ces d'Avauxl-a
a- Detouttempsmefurent de-vots, 1
Pour l'an où la Paix fè fer-a Jegarde à Paris un
àyA<vaux.
Enmérité il égaler-a
Suos Avos & Pro-avoS)
Peuple, Senat, tout aimer-A,
Ce successeur du grand à'Avaux.
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Résumé : NOMINATION du Roy.
Le texte relate la nomination de Messire Jean-Antoine de Mesmes au poste de premier Président du Parlement, succédant à Messire Louis Le Peletier qui a démissionné volontairement. Jean-Antoine de Mesmes est présenté comme un magistrat éminent ayant occupé plusieurs fonctions prestigieuses, notamment Conseiller au Parlement en 1687, Président à Mortier en 1689, et Prévôt et Grand Maître des Cérémonies des Ordres du Roy en 1703. Il provient d'une famille distinguée, dont les membres ont joué des rôles importants dans l'administration et la diplomatie françaises. Parmi ses ancêtres notables, on trouve Jean-Jacques de Mesmes, qui a été Plénipotentiaire pour la Paix lors des traités de Nimègue en 1675 et de Ryswick en 1697. La famille de Mesmes est également reconnue pour ses contributions aux belles-lettres et son soutien aux arts. Le texte met en lumière la lignée et les exploits de plusieurs membres de cette famille, soulignant leur engagement dans les affaires de l'État et leur protection des lettres.
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554
p. 290-313
SUITE des Nouvelles.
Début :
De Vienne le 30. Decembre. L'Archiduc a fait écrire au Prince [...]
Mots clefs :
Troupes, Comte, Nouvelles, Camp, Sièges, Roi, Vienne, Hambourg, Madrid, Saragosse, Utrecht, Montpellier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles.
SUITE
des Nouvelles.
De Vienne le 30. Decembre.
L'Archiduc a
fait écrire
au Prince Esterhafi Viceroy
de Hongrie, de faire faire X
Presbourg tous les préparatifs necessaires, parce qu'il
esperoity arriver le 2. Janvier pour y
recevoirla Couronne de ce Royaume. Il
arriva hier un Courrier de
ce Prince, dépêché de Francfort, qui a
rapportéqu'il y
avoit esté couronné le 2.2..
& qu'il en devoit partir insessamment. Quelques Lettres particulières portent
qu'après son Couronnement il avoit refusé de signer la Capitulation perpstuelle. Celles. d'Hongrie
marquent que plusieurs
Troupes de Mécontens recommençoient à faire des
courses, de maniéré qu'il
n'y a aucune seureté dans
les chemins, & qu'il y a à
apprehender qu'il ne se forme dans ce Royaume une
nouvelle Confédération;
mais on espere que par une
Diette que l'Archiduc fera
assembler à Presbourg dés
qu'ily aura estécouronné,
la tranquilitéde ce Royaume fera entierement rétablie.
De Hambourg le 8
Janvier.
Les dernieres Lettres qu'on
a
reçeues de Staden, portent.
que le Roy de-Danneinarc
& le Roy Auguste desesperant de pouvoir s'emparer
de Stralzund de vive force,
parce qu'ils
-
crouvoient de
grandes difficultez à faire
une descente dans l'Isle de
Rugen ,d'où cettePlace tiroit tous les secours dont la
Garnison avoit besoin9
avoient resolu d'attaquer
Wismar dans les formes
,
la Garnison ayant esté
considerablement affoiblie
par la dernicre sortie: que
pour cet effetils avoient renforcé les Troupes du blocus
de six mille hommes,&
qu'ils y
avoient envoyé du
canon & des mortiers,après
quoyle Comte de Rantzau
avoïc resserré cette Place
tres étroitement : que le
Gouverneur se preparoit à
une vigoureuse resistance
;
qu'il avoir fait dépaver les
ruës pour empêcher l'effet
des bombes, & fait publier
que tous les Bourgeois qui
auroientquelque répugnanceà prendre les armes pour
la deffense de leur patrie,
eussent à sortir; que le General Rantzau, avoir de son
côté fait avertir les habitans
ques'ils prenoient les armes
pour la dessense de la Place
il les traiteroit avec la derniere rigueur; que nonob-
stant ces menaces tous les
Habitans, ainsi que la Garnison
,
paroissoient resolus
de se deffendre jusqu'à la
derniere extremité; que le
17. Decembre les Assiegeans
s'approcherent à trois cens
pas de la Ville où ils dresserent des batteries de canons
&de mortiers; que le29.ils
commencerent à
y
jetter des
bombes & des boulets rouges, & continuerent jusqu'au 2. de cemois; mais
avec peu de succés, le Gouvencur ayant fait dépaver
les ruës, & fait poster des
troupes d'Ouvriers & d'autres Bourgeois dans tous les
Quartiers, pourestreàportéed'éteindre promptement
le feu
; que ces précautions,
jointes à l'incommodité,
que les Assiegeants reçoivent de l'Artillerie des Assiegez qui renversoit leurs
ouvrages&démontoit la
pluspart de leurs canons,
les obligerent à se retirer
dans leur ancien Camp, &
à convertir de nouveau le
Siege de cette Place en blocus. Que les Troup es du
Roy de Dannemarc & du
Roy Auguste avoient aussi
jeuté des bombes & des bouletsrouges pendant vingtquatre heures; mais aussi
sans aucun succés considerable, ce qui avoit déterminé ces deux Rois à mettre
leurs Troupes en quartier
d'hiver, de maniere néanmoins que cctrc Place demeureroit toujours bloquée, par les Troupes Moscovites quiestoient en marche pour venir renforcer
leur Armée, dont les Quartiers seroient à Anclam &
à Gripswald
,
& soutenuës
par les Troupes Saxoncs
qui ne retourneroient pas
en Saxe avec le Roy Auguste; & qu'à l'égard de celles du Roy de Dannemarc,
elles hiverneroient dans le
Holstein Danois.
De Madrid le 4.Janvier.
Nous venons d'apprendre
par les Lettres du Camp de
Calaf du 22. que Mr le
Comte de Muret avoit enfin esté obligé faute de vivres & de munitions de lever le SiegeduChasteau de
Cardonne; voicy ce que
portent ces Lettres, A.,
Malgré le secours que le
General Staremberg préparoit pour le Chasteau de
Cardonne, on auroit pû
s'en rendre maistres si la
bréche qu'on y
avoit faite,
cust esté dans un endroit
un peu plus accessible. On
avoit placéune autre batterie pour faire une nouvcllc
bréche, mais la plus grande
partie du canon ne put servir faute de punirions. Cependant le General Staremberg estant informéque la
Garnison eltoïc sur le point
de se rendre pareillement
faute de munitions & de vivres, dont les Assiegeants
manquoient aussi, renforça
le Détachement qui estoit,
à
Salegariga
le 2 1. avec lequel il tenta de secourir ce
Chasteau
; mais après avoir
esté repoussé trois fois, il
sur obligé de se retirer avec
beaucoup de perte;celle que
firent les Troupes du Siege
dans ces rrois attaques, fut
de soixante hommes tuez,
& d'un plus grand nombre
de blessez
;
parmi les pre-
miers il y a eu le Ser gent
Major general, deuxCapitaines du Regiment de la
Couronne Mr le Comte de
Melun
,
un Capitaine de
Grenadiers de la Compagnie desGardes à pied Espagnoles. Le General Staremberg
,
outré de n'avoir pu
réiifljr dans son entreprise,
retourna le lendemain à la
charge: ses Troupes furent
encore fortmal-traitées à
l'attaquedu Pont de las Corminas, gardé par les Regimens de la Couronne&de
Truxillo
,
sans pouvoir les
forcer, mais ayant trouvé,
moyen de passerla l:iviere.,
à gué, elles prirent ces deux
,
Regimens en £tanc,-& les
obligerent à se retirer en
desordre. Mr le Comte de
Muret donna aussi tost avis
à Monsieur de Vendosme
de ce qui s'estoit passé
; envoyaau Gouverneur du
Chasteau pour avoir une
Sauvegarde pour les mala-"^
des qui estoient dans »la
Ville, ensuite il se retira
avec les Troupes & lesBagages, abandonnantson
Artillerie faute de voitures.
Les Ennemis ne le poursuivirent point, & se contenrerent de faire entrer le secours dansle Chasteau, aprés
quoy ils se retirerent.
Lettre de Sarragosse du 3.
Janvier.
Les Ennemis, au nombre
de quatre mille hommes de
Troupes reglées & d'un plus
grand nombre de Miquelets
,
attaquerent le Camp du /{egiment de la Couronne le
vingt
-
deux du moispasséà
lapointe du jour devant.Car^
donne}javonsiT^pay un brouillardsiépais que Cm ne voyoit
pas a quatre pas devant foy.
Cependant quoy que ce fut
une especedesurprise 3ce Regiment fit tout ce que de
vieilles Troupes peuventfaire
,
mais ils fut obligé d'abandonner leur posse par la ftiperiorité des Ennemis
,
&se
retira sur une hauteur où ils
nejugerent pas à propos de le
poursuivre
ce
jour-là.
Le vingt trois les Ennemis qui estoient quatre êontre
un, l'attaqua de nouveau
,
ensorte qu'ilfutobligéde
se retirer. Il a eu plus de deux
cens hommes tuez ou
bleffi{.
Mr Bonnet, Commandant du
second Bataillon de
ce Régiment
est du nombre des Morts;
Mr Dautruy
,
Major,
a
ejlé
blepé de trois coups au travers
du corps, & on ne croit pas
qu'ilen revienne; Mrle Chevalier de TeiJé, Colonel, a
esié
perdu une heure,maisiln'aesté
ny blessénypris.Les Ennemis
ont perdu beaucoup de monde
dans cette action, puisque de
quatre cens hommes seulement
qui sortirent de la Place pou,
favorser L'entrée du secours
,
cinquante furent tuez avec
l'Officier qui les cornmandoit,
gr centfurent blcffe^.
Le soir du mêmejour, Mr
le Comte de Muret, qui commandoit au Siege
,
sçachant que
ses Troupessouffroient extrêmementfaute de vivres, les
Soldatsn'ayant depuis huit
jours qu'un quart d'une ration
de pain, prit le parti de lever
le Siege,sansyestreforcepar
d'autres raisons, laissansl'artillerie faute de mulets pour la
retirer.
LesTroupes,du Siege tJIant
arrivées au Camp, Aionjuur
de Vendosme prit le party desi
retirer: il fit lever en plein
jour les Gatdes de dcjlus les
ruisseaux qui Jéparoient les
-
deux Armée*
,
les unes après
les autres, &se mit en
bataille
à
un quart de lieuë des Ennemis, où l'Armée campa. Le lendemain il ne luyfitfaire qu'une demi-lieuë; mais le General
Starembergn'osasortirdeson
Camp pour lasuivre.
Monsieur de Vcndosme conserve le posse de Cervera
,
où
il a mis cinq Bataillons & un
Régiment de Dragons qui ria
pas foujfat
comme les autres
pendant la Campagne. Ce
Prince efl avec l'armée à Agramunte, où il diflribuë les
Quartiers d'hiver aux Troupes
qui garderont la Segre. Nous
avoKS Arens,Venasque, &
Castel-Leon de cette Campa-"
gne. Cardone l'auroit renduë
plusavantâgeuse
,
mais cen'est
pas une chose irréparable au
commencement de la Campagne
prochaine, en cas qu'on lafasse,
lesmesures que l'on a
déjà pri-
[es
,
Cm que ton prendra pour
le transport des vivres & des
munitions, donnantlieu d'ejpe-
rer que les Troupes n'en manquerontplus.
D'Utrecht le 19. Janvier,
Mrs les Plénipotentiaires
du Roy arriverent le 9. à
Gambray
,
où ils fejournerenc le 10.
Le 11. ils arrivèrent à
Valenciennes. .fLe11.vMons, où Mr
le Comte de Dhona qui en
est Gouverneur, les fit saluer par trois déchargés générales de l'artilleriey& leuc
donna un grand repas,
Le 13. ils arrivèrent à
Bruxelles, où ils furent
reçus avec les mesmes honneurs. Mr le Maréchal
d'Uxelles alla descendre
avec
Mr le Commandeur de Beringhen qui l'accompagne,
chez Me la Princessè difenghien qui les regala magniquement; Mr l'Abbé de
Polignac descendit
-
chez
Me de Rupelmonde qui luy
donnaaussi un magifique
soupé, & Mr Mesnager,
logea dans uneautre maison
avec ses Officiers.
Le 14. ils arriverent à
Anvers où ils sejournerent le15.
Le 17. à Gorcum. s
Le 18. à Ucrechr.
Ils ont été reçusdans
tous ces lieux avec les mefmes honneurs qu'ils l'avoient été à Mons & à
Bruxelles, les Hollandois les
ayant toûjours fait accompagner par des Commissaires, tant pour les faire
recevoir honorablement
,
que pour les défrayer pendant toute leur route depuis
Bruxelles.
NDe Montpellier le n, Janvier.
Les Erats de Languedoc
firent faire hier un Service
magnifique pour le repos de
l'ame de feu Monseigneur
le Dauphin. Mr l'Archeverque de Narbonne y
officia comme President de
cette Assemblée. Mr l'Evêque de Alep prononça
l'Oraison funebre, & Mrs
les Evesques de Mirepoix,
de Lodeve, d'Agde, & de
Beziers firent les Absoutes.
Tous
Tous les Deputez y
assisterent chacun dans leur rang,
avec le Chapitre de Saine
Pierre & un grand concouts
de monde.
des Nouvelles.
De Vienne le 30. Decembre.
L'Archiduc a
fait écrire
au Prince Esterhafi Viceroy
de Hongrie, de faire faire X
Presbourg tous les préparatifs necessaires, parce qu'il
esperoity arriver le 2. Janvier pour y
recevoirla Couronne de ce Royaume. Il
arriva hier un Courrier de
ce Prince, dépêché de Francfort, qui a
rapportéqu'il y
avoit esté couronné le 2.2..
& qu'il en devoit partir insessamment. Quelques Lettres particulières portent
qu'après son Couronnement il avoit refusé de signer la Capitulation perpstuelle. Celles. d'Hongrie
marquent que plusieurs
Troupes de Mécontens recommençoient à faire des
courses, de maniéré qu'il
n'y a aucune seureté dans
les chemins, & qu'il y a à
apprehender qu'il ne se forme dans ce Royaume une
nouvelle Confédération;
mais on espere que par une
Diette que l'Archiduc fera
assembler à Presbourg dés
qu'ily aura estécouronné,
la tranquilitéde ce Royaume fera entierement rétablie.
De Hambourg le 8
Janvier.
Les dernieres Lettres qu'on
a
reçeues de Staden, portent.
que le Roy de-Danneinarc
& le Roy Auguste desesperant de pouvoir s'emparer
de Stralzund de vive force,
parce qu'ils
-
crouvoient de
grandes difficultez à faire
une descente dans l'Isle de
Rugen ,d'où cettePlace tiroit tous les secours dont la
Garnison avoit besoin9
avoient resolu d'attaquer
Wismar dans les formes
,
la Garnison ayant esté
considerablement affoiblie
par la dernicre sortie: que
pour cet effetils avoient renforcé les Troupes du blocus
de six mille hommes,&
qu'ils y
avoient envoyé du
canon & des mortiers,après
quoyle Comte de Rantzau
avoïc resserré cette Place
tres étroitement : que le
Gouverneur se preparoit à
une vigoureuse resistance
;
qu'il avoir fait dépaver les
ruës pour empêcher l'effet
des bombes, & fait publier
que tous les Bourgeois qui
auroientquelque répugnanceà prendre les armes pour
la deffense de leur patrie,
eussent à sortir; que le General Rantzau, avoir de son
côté fait avertir les habitans
ques'ils prenoient les armes
pour la dessense de la Place
il les traiteroit avec la derniere rigueur; que nonob-
stant ces menaces tous les
Habitans, ainsi que la Garnison
,
paroissoient resolus
de se deffendre jusqu'à la
derniere extremité; que le
17. Decembre les Assiegeans
s'approcherent à trois cens
pas de la Ville où ils dresserent des batteries de canons
&de mortiers; que le29.ils
commencerent à
y
jetter des
bombes & des boulets rouges, & continuerent jusqu'au 2. de cemois; mais
avec peu de succés, le Gouvencur ayant fait dépaver
les ruës, & fait poster des
troupes d'Ouvriers & d'autres Bourgeois dans tous les
Quartiers, pourestreàportéed'éteindre promptement
le feu
; que ces précautions,
jointes à l'incommodité,
que les Assiegeants reçoivent de l'Artillerie des Assiegez qui renversoit leurs
ouvrages&démontoit la
pluspart de leurs canons,
les obligerent à se retirer
dans leur ancien Camp, &
à convertir de nouveau le
Siege de cette Place en blocus. Que les Troup es du
Roy de Dannemarc & du
Roy Auguste avoient aussi
jeuté des bombes & des bouletsrouges pendant vingtquatre heures; mais aussi
sans aucun succés considerable, ce qui avoit déterminé ces deux Rois à mettre
leurs Troupes en quartier
d'hiver, de maniere néanmoins que cctrc Place demeureroit toujours bloquée, par les Troupes Moscovites quiestoient en marche pour venir renforcer
leur Armée, dont les Quartiers seroient à Anclam &
à Gripswald
,
& soutenuës
par les Troupes Saxoncs
qui ne retourneroient pas
en Saxe avec le Roy Auguste; & qu'à l'égard de celles du Roy de Dannemarc,
elles hiverneroient dans le
Holstein Danois.
De Madrid le 4.Janvier.
Nous venons d'apprendre
par les Lettres du Camp de
Calaf du 22. que Mr le
Comte de Muret avoit enfin esté obligé faute de vivres & de munitions de lever le SiegeduChasteau de
Cardonne; voicy ce que
portent ces Lettres, A.,
Malgré le secours que le
General Staremberg préparoit pour le Chasteau de
Cardonne, on auroit pû
s'en rendre maistres si la
bréche qu'on y
avoit faite,
cust esté dans un endroit
un peu plus accessible. On
avoit placéune autre batterie pour faire une nouvcllc
bréche, mais la plus grande
partie du canon ne put servir faute de punirions. Cependant le General Staremberg estant informéque la
Garnison eltoïc sur le point
de se rendre pareillement
faute de munitions & de vivres, dont les Assiegeants
manquoient aussi, renforça
le Détachement qui estoit,
à
Salegariga
le 2 1. avec lequel il tenta de secourir ce
Chasteau
; mais après avoir
esté repoussé trois fois, il
sur obligé de se retirer avec
beaucoup de perte;celle que
firent les Troupes du Siege
dans ces rrois attaques, fut
de soixante hommes tuez,
& d'un plus grand nombre
de blessez
;
parmi les pre-
miers il y a eu le Ser gent
Major general, deuxCapitaines du Regiment de la
Couronne Mr le Comte de
Melun
,
un Capitaine de
Grenadiers de la Compagnie desGardes à pied Espagnoles. Le General Staremberg
,
outré de n'avoir pu
réiifljr dans son entreprise,
retourna le lendemain à la
charge: ses Troupes furent
encore fortmal-traitées à
l'attaquedu Pont de las Corminas, gardé par les Regimens de la Couronne&de
Truxillo
,
sans pouvoir les
forcer, mais ayant trouvé,
moyen de passerla l:iviere.,
à gué, elles prirent ces deux
,
Regimens en £tanc,-& les
obligerent à se retirer en
desordre. Mr le Comte de
Muret donna aussi tost avis
à Monsieur de Vendosme
de ce qui s'estoit passé
; envoyaau Gouverneur du
Chasteau pour avoir une
Sauvegarde pour les mala-"^
des qui estoient dans »la
Ville, ensuite il se retira
avec les Troupes & lesBagages, abandonnantson
Artillerie faute de voitures.
Les Ennemis ne le poursuivirent point, & se contenrerent de faire entrer le secours dansle Chasteau, aprés
quoy ils se retirerent.
Lettre de Sarragosse du 3.
Janvier.
Les Ennemis, au nombre
de quatre mille hommes de
Troupes reglées & d'un plus
grand nombre de Miquelets
,
attaquerent le Camp du /{egiment de la Couronne le
vingt
-
deux du moispasséà
lapointe du jour devant.Car^
donne}javonsiT^pay un brouillardsiépais que Cm ne voyoit
pas a quatre pas devant foy.
Cependant quoy que ce fut
une especedesurprise 3ce Regiment fit tout ce que de
vieilles Troupes peuventfaire
,
mais ils fut obligé d'abandonner leur posse par la ftiperiorité des Ennemis
,
&se
retira sur une hauteur où ils
nejugerent pas à propos de le
poursuivre
ce
jour-là.
Le vingt trois les Ennemis qui estoient quatre êontre
un, l'attaqua de nouveau
,
ensorte qu'ilfutobligéde
se retirer. Il a eu plus de deux
cens hommes tuez ou
bleffi{.
Mr Bonnet, Commandant du
second Bataillon de
ce Régiment
est du nombre des Morts;
Mr Dautruy
,
Major,
a
ejlé
blepé de trois coups au travers
du corps, & on ne croit pas
qu'ilen revienne; Mrle Chevalier de TeiJé, Colonel, a
esié
perdu une heure,maisiln'aesté
ny blessénypris.Les Ennemis
ont perdu beaucoup de monde
dans cette action, puisque de
quatre cens hommes seulement
qui sortirent de la Place pou,
favorser L'entrée du secours
,
cinquante furent tuez avec
l'Officier qui les cornmandoit,
gr centfurent blcffe^.
Le soir du mêmejour, Mr
le Comte de Muret, qui commandoit au Siege
,
sçachant que
ses Troupessouffroient extrêmementfaute de vivres, les
Soldatsn'ayant depuis huit
jours qu'un quart d'une ration
de pain, prit le parti de lever
le Siege,sansyestreforcepar
d'autres raisons, laissansl'artillerie faute de mulets pour la
retirer.
LesTroupes,du Siege tJIant
arrivées au Camp, Aionjuur
de Vendosme prit le party desi
retirer: il fit lever en plein
jour les Gatdes de dcjlus les
ruisseaux qui Jéparoient les
-
deux Armée*
,
les unes après
les autres, &se mit en
bataille
à
un quart de lieuë des Ennemis, où l'Armée campa. Le lendemain il ne luyfitfaire qu'une demi-lieuë; mais le General
Starembergn'osasortirdeson
Camp pour lasuivre.
Monsieur de Vcndosme conserve le posse de Cervera
,
où
il a mis cinq Bataillons & un
Régiment de Dragons qui ria
pas foujfat
comme les autres
pendant la Campagne. Ce
Prince efl avec l'armée à Agramunte, où il diflribuë les
Quartiers d'hiver aux Troupes
qui garderont la Segre. Nous
avoKS Arens,Venasque, &
Castel-Leon de cette Campa-"
gne. Cardone l'auroit renduë
plusavantâgeuse
,
mais cen'est
pas une chose irréparable au
commencement de la Campagne
prochaine, en cas qu'on lafasse,
lesmesures que l'on a
déjà pri-
[es
,
Cm que ton prendra pour
le transport des vivres & des
munitions, donnantlieu d'ejpe-
rer que les Troupes n'en manquerontplus.
D'Utrecht le 19. Janvier,
Mrs les Plénipotentiaires
du Roy arriverent le 9. à
Gambray
,
où ils fejournerenc le 10.
Le 11. ils arrivèrent à
Valenciennes. .fLe11.vMons, où Mr
le Comte de Dhona qui en
est Gouverneur, les fit saluer par trois déchargés générales de l'artilleriey& leuc
donna un grand repas,
Le 13. ils arrivèrent à
Bruxelles, où ils furent
reçus avec les mesmes honneurs. Mr le Maréchal
d'Uxelles alla descendre
avec
Mr le Commandeur de Beringhen qui l'accompagne,
chez Me la Princessè difenghien qui les regala magniquement; Mr l'Abbé de
Polignac descendit
-
chez
Me de Rupelmonde qui luy
donnaaussi un magifique
soupé, & Mr Mesnager,
logea dans uneautre maison
avec ses Officiers.
Le 14. ils arriverent à
Anvers où ils sejournerent le15.
Le 17. à Gorcum. s
Le 18. à Ucrechr.
Ils ont été reçusdans
tous ces lieux avec les mefmes honneurs qu'ils l'avoient été à Mons & à
Bruxelles, les Hollandois les
ayant toûjours fait accompagner par des Commissaires, tant pour les faire
recevoir honorablement
,
que pour les défrayer pendant toute leur route depuis
Bruxelles.
NDe Montpellier le n, Janvier.
Les Erats de Languedoc
firent faire hier un Service
magnifique pour le repos de
l'ame de feu Monseigneur
le Dauphin. Mr l'Archeverque de Narbonne y
officia comme President de
cette Assemblée. Mr l'Evêque de Alep prononça
l'Oraison funebre, & Mrs
les Evesques de Mirepoix,
de Lodeve, d'Agde, & de
Beziers firent les Absoutes.
Tous
Tous les Deputez y
assisterent chacun dans leur rang,
avec le Chapitre de Saine
Pierre & un grand concouts
de monde.
Fermer
Résumé : SUITE des Nouvelles.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires en Europe. À Vienne, l'archiduc se prépare pour son couronnement en Hongrie, prévu le 2 janvier. Des troubles persistent dans le royaume en raison de troupes mécontentes, mais on espère que la tenue d'une Diète après le couronnement restaurera la tranquillité. À Hambourg, les rois de Danemark et Auguste II de Pologne ont renoncé à prendre Stralsund par la force en raison de difficultés logistiques. Ils ont décidé d'attaquer Wismar, dont la garnison a été affaiblie. Malgré les menaces, les habitants et la garnison de Wismar sont résolus à se défendre. Les assaillants ont tenté de bombarder la ville sans succès et ont dû se retirer. À Madrid, le comte de Muret a levé le siège du château de Cardonne faute de vivres et de munitions. Les tentatives de secours par le général Staremberg ont échoué, entraînant des pertes importantes. À Saragosse, les ennemis ont attaqué le régiment de la Couronne, causant de lourdes pertes. Le comte de Muret a levé le siège de Cardonne en raison du manque de vivres. Les troupes se sont retirées et ont pris position à Agramunte pour l'hiver. À Utrecht, les plénipotentiaires du roi ont effectué une tournée dans plusieurs villes, recevant des honneurs et des réceptions magnifiques. À Montpellier, les États de Languedoc ont organisé un service funèbre pour le dauphin décédé, avec la participation de nombreux dignitaires religieux et laïcs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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555
p. 319-329
Dernieres Nouvelles.
Début :
Le Pape s'est enfin determiné à donner le Chapeau de Cardinal [...]
Mots clefs :
Cardinal, Vaisseau, Hommes, Hongrie, Rome, Cadix, Huningue, Charleroi, Abbeville, Vienne, Utrecht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dernieres Nouvelles.
Dernieres Nouvelles.
De Rome le 13. Décembre,
Le Pape s'est enfin déterminé à donner le Chapeau
de Cardinal à Don Annibal
Albini. S. S. après avoir
demandé dansunConsistoire
le sentiment des Cardinauxsur cette Promotion, ils y
applaudirent tous, & le S.
Pere dit, puisque vous lejugez tous à propos nous nommerons Don Ânmbal Jlbant
Cardinal; & ff prie Dieu
que cettePromotionsoitàjapltts
grande gloire, & au bien de
l'Eglise. Ensuite S. S. prononça la Formule, & aussitôt le Canon du Château
S. Ange sefit entendre.
Tous les Cardinaux qui se
trouverent au Consistoire
allèrent ce jour-là complimenter Dona Bernardina,
Mere du nouveau Cardinal,
qui ,.. ,.. reçut aussi les felicita-
-
tions de toutes les autres
personnes les plus distinguées )&ilYeutleCoirdes
illuminations par toute Ville. la
-
De- Caiiz le 8.Janvier.
UnAimatcCfr de S. Malo
a
amené icy une Prise Hollandoifc estimée dix mille
Ecus. On a
levé l'Arrest
qu'on avoit mis sur deux
Bâtimens Genois qui étoient
dans nostre Port, & C(S -
Bâtimens ont remis à la
voile pour retourneràGenes,
mais l'Arrest mis sur le
Vaisseau Venirien n'a point
icle Irve, & au contraire,
ce
Vaisseau
a
été déclaré de
bonne prise.
On a appris par un Vaisseau d'avis arrivé de la
Martinique d'où il est parti
le premier Décembre, que
MrDucasse dévoieen faire
voile le
1 5. avec quacrre
Vaisseaux de guerre François qui l'y avoient joinr.
Un Vaisseau Anglois de
60. Canonsayant été poussé
sur nos cotes par un coup
de vent, y a
échoüé.Léquipage qui s'est sauvé à
terre, est venu icy, & on
luy donne lasubsistance. On
travaille à remetrre le Vaisseau à flot, & l'on espere
y
reüssir.
D'Hmingue le 15. Janvier.
Nonobstant le débordement du Rhin, environ
trois cens hommes des Ennemis,ayant passé ce Fleuve
dans des batteaux prés de
,
l'Isle de Newbourg, étoient
entrez en Alsaceoù. ils
avoient commencé à piller;
mais nôtreCommandant en
ayant eû avis a
aussitôt fait
-
sortir cent Dragons & autant de Grenadiers pour les
aller chercher Ils les ont
trouvez au Village de Rù.
mensheim, les ont attaquez,
enont tué trente, & fait un
plus grand nombre de pri-
[onolcrs, qui ont dit que
leurPartisan, qui avoir été
tué, étoit l'un de leuts plus
fameux.
De Charleroy le 26. Janvier.
Un Party de nôtre Garnison surprit hier un convoy
de vingt Chariots chargez
qui alloient à Mons, fous
l'escorte de 30. hommes
qui prirent la fuite dés qu'ils
apperçurent qu'on alloit les
attaquer; & comme ils
curent le temps de dételler
les chevaux, on fut obligé
de brûler les Chariots, ne
pouvant les emmener.
UAbbeville le 17. Janvier.
Un gros party ennemi
étant entré dans le Boulonois, pour lever les contributions,
a été coupe & en
tierement deffait par les
Troupes qui sont icy en
quartier.
De Vienne le 6. Janvier.
,
Quoy qu'onaffcde de
publier icy que tout cft
tranquile en Hongrie, on
a
des avis certains que la
plus grande partie de la
Noblesse Hongroise (si trés
mécontente de ce qu'on
n'a encore donné à la nation
aucune satisfaction sur les
Griefs dont elle s'étoit
plainte dans les precedentes
Diettes, & entr'autres de ce
qu'onne donnoit pas à des
Hongroisles Gouvernemens
des Places du Royaume
,
&
qu'on n'en retiroit pas les
Troupes Allemandes, ainsi
qu'on l'avoit promis.
LArchiduc ne doit arriver à Presbourg
,
qu'au
commencement de Fevrier,
Quoy que ce Prince ait fait
une nombreuse promotion
de Conseillers d'Etat, plusieursSeigneurs seplaignent
de n'y avoir pas été compris, & parriculieremenc
ceux qui avoient été honorez de cette Dignité par
l'Empereur Joseph.
On a reçu un Courrier
du Resident de l'Empire à
Constantinople
,
qui a rapotté que le party du Kan
des Tartaresayant prévalu
sur celuy du Grand Visir,
ce Ministre avoir été deposé
le 20. Novembre, tous ses
biens confisquez le lendemain, & que l'Aga des Janissaires qui avoir été mis à
sa place, avoir écrit au Roy
de Suede qu'il luy mencroic
au Printemps une Armée
de deux cens mille hommes.
D'Utrechtle21.Janvier.
Mr l'Evesque de Bristol,
premierPlenipotentiairedela
Reine de la Grand Bretagne
arriva icy le IJ. avec une
nombreuse suitte, & Mr le
Comte de Strafford arriva le
17. Apres que Mrs les Plenipotentiaires de France y
furent arrivez,ils le firent sçavoir aux Magistrats, & Mrs
les Plénipotentiaires d'Angleterre allerent incontinent les visiter
,
& le soir
Mrs les Plenipotentiaires de
France rendirent la vifitc à
Mrs les Plenipotentiaires
d'Angleterre.
Mr leComte del Borgo,
Plenipotentiaire de Mr le
Duc de Savoye, arriva le20.
& la pluspart de ceux des
sept Provinces unies, se sont
aussi déja rendus icy
De Rome le 13. Décembre,
Le Pape s'est enfin déterminé à donner le Chapeau
de Cardinal à Don Annibal
Albini. S. S. après avoir
demandé dansunConsistoire
le sentiment des Cardinauxsur cette Promotion, ils y
applaudirent tous, & le S.
Pere dit, puisque vous lejugez tous à propos nous nommerons Don Ânmbal Jlbant
Cardinal; & ff prie Dieu
que cettePromotionsoitàjapltts
grande gloire, & au bien de
l'Eglise. Ensuite S. S. prononça la Formule, & aussitôt le Canon du Château
S. Ange sefit entendre.
Tous les Cardinaux qui se
trouverent au Consistoire
allèrent ce jour-là complimenter Dona Bernardina,
Mere du nouveau Cardinal,
qui ,.. ,.. reçut aussi les felicita-
-
tions de toutes les autres
personnes les plus distinguées )&ilYeutleCoirdes
illuminations par toute Ville. la
-
De- Caiiz le 8.Janvier.
UnAimatcCfr de S. Malo
a
amené icy une Prise Hollandoifc estimée dix mille
Ecus. On a
levé l'Arrest
qu'on avoit mis sur deux
Bâtimens Genois qui étoient
dans nostre Port, & C(S -
Bâtimens ont remis à la
voile pour retourneràGenes,
mais l'Arrest mis sur le
Vaisseau Venirien n'a point
icle Irve, & au contraire,
ce
Vaisseau
a
été déclaré de
bonne prise.
On a appris par un Vaisseau d'avis arrivé de la
Martinique d'où il est parti
le premier Décembre, que
MrDucasse dévoieen faire
voile le
1 5. avec quacrre
Vaisseaux de guerre François qui l'y avoient joinr.
Un Vaisseau Anglois de
60. Canonsayant été poussé
sur nos cotes par un coup
de vent, y a
échoüé.Léquipage qui s'est sauvé à
terre, est venu icy, & on
luy donne lasubsistance. On
travaille à remetrre le Vaisseau à flot, & l'on espere
y
reüssir.
D'Hmingue le 15. Janvier.
Nonobstant le débordement du Rhin, environ
trois cens hommes des Ennemis,ayant passé ce Fleuve
dans des batteaux prés de
,
l'Isle de Newbourg, étoient
entrez en Alsaceoù. ils
avoient commencé à piller;
mais nôtreCommandant en
ayant eû avis a
aussitôt fait
-
sortir cent Dragons & autant de Grenadiers pour les
aller chercher Ils les ont
trouvez au Village de Rù.
mensheim, les ont attaquez,
enont tué trente, & fait un
plus grand nombre de pri-
[onolcrs, qui ont dit que
leurPartisan, qui avoir été
tué, étoit l'un de leuts plus
fameux.
De Charleroy le 26. Janvier.
Un Party de nôtre Garnison surprit hier un convoy
de vingt Chariots chargez
qui alloient à Mons, fous
l'escorte de 30. hommes
qui prirent la fuite dés qu'ils
apperçurent qu'on alloit les
attaquer; & comme ils
curent le temps de dételler
les chevaux, on fut obligé
de brûler les Chariots, ne
pouvant les emmener.
UAbbeville le 17. Janvier.
Un gros party ennemi
étant entré dans le Boulonois, pour lever les contributions,
a été coupe & en
tierement deffait par les
Troupes qui sont icy en
quartier.
De Vienne le 6. Janvier.
,
Quoy qu'onaffcde de
publier icy que tout cft
tranquile en Hongrie, on
a
des avis certains que la
plus grande partie de la
Noblesse Hongroise (si trés
mécontente de ce qu'on
n'a encore donné à la nation
aucune satisfaction sur les
Griefs dont elle s'étoit
plainte dans les precedentes
Diettes, & entr'autres de ce
qu'onne donnoit pas à des
Hongroisles Gouvernemens
des Places du Royaume
,
&
qu'on n'en retiroit pas les
Troupes Allemandes, ainsi
qu'on l'avoit promis.
LArchiduc ne doit arriver à Presbourg
,
qu'au
commencement de Fevrier,
Quoy que ce Prince ait fait
une nombreuse promotion
de Conseillers d'Etat, plusieursSeigneurs seplaignent
de n'y avoir pas été compris, & parriculieremenc
ceux qui avoient été honorez de cette Dignité par
l'Empereur Joseph.
On a reçu un Courrier
du Resident de l'Empire à
Constantinople
,
qui a rapotté que le party du Kan
des Tartaresayant prévalu
sur celuy du Grand Visir,
ce Ministre avoir été deposé
le 20. Novembre, tous ses
biens confisquez le lendemain, & que l'Aga des Janissaires qui avoir été mis à
sa place, avoir écrit au Roy
de Suede qu'il luy mencroic
au Printemps une Armée
de deux cens mille hommes.
D'Utrechtle21.Janvier.
Mr l'Evesque de Bristol,
premierPlenipotentiairedela
Reine de la Grand Bretagne
arriva icy le IJ. avec une
nombreuse suitte, & Mr le
Comte de Strafford arriva le
17. Apres que Mrs les Plenipotentiaires de France y
furent arrivez,ils le firent sçavoir aux Magistrats, & Mrs
les Plénipotentiaires d'Angleterre allerent incontinent les visiter
,
& le soir
Mrs les Plenipotentiaires de
France rendirent la vifitc à
Mrs les Plenipotentiaires
d'Angleterre.
Mr leComte del Borgo,
Plenipotentiaire de Mr le
Duc de Savoye, arriva le20.
& la pluspart de ceux des
sept Provinces unies, se sont
aussi déja rendus icy
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Résumé : Dernieres Nouvelles.
Le 13 décembre, le Pape a nommé Don Annibal Albini cardinal, après avoir consulté et obtenu l'approbation des autres cardinaux. Cette promotion a été célébrée par des illuminations dans la ville et des félicitations adressées à la mère du nouveau cardinal. Le 8 janvier, un navire de Saint-Malo a capturé un navire hollandais évalué à dix mille écus. Des mesures concernant les arrestations sur des bâtiments génois et vénitiens ont été prises, certaines levées et d'autres maintenues. Un vaisseau anglais de 60 canons a échoué sur les côtes françaises, et son équipage a été secouru. Le 15 janvier, des ennemis ont pillé en Alsace mais ont été repoussés par des dragons et des grenadiers français. Le 26 janvier, un convoi de chariots a été attaqué et brûlé près de Charleroy. Le 17 janvier, un parti ennemi a été défait dans le Boulonnais. À Vienne, la noblesse hongroise exprime son mécontentement face aux promesses non tenues concernant les gouvernements des places du royaume, et l'archiduc est attendu à Presbourg au début février. À Constantinople, le Grand Visir a été déposé et remplacé par l'Aga des Janissaires, qui prévoit d'envoyer une armée en Suède au printemps. Enfin, à Utrecht, les plénipotentiaires de la Grande-Bretagne, de la France et de la Savoie sont arrivés pour des négociations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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556
s. p.
Discours de Madame l'Abbesse du Val de Grace.
Début :
C'est Monseigneur, dans les sentiments d'une vive douleur [...]
Mots clefs :
Respect, Douleur, Discours, Reconnaissance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours de Madame l'Abbesse du Val de Grace.
Difcoursde Madame l' Abbesse
adu Val de Grace.p Grace.
C'eft Monfeigneur
dans les fentiments d'une
de Monfeigneur, &c.
vive douleur , avec un profond refpect , & une parfaite reconnoiffance , que
nous recevons les Cœurs
de Monfeigneur le Dau
phin & deMadame la Dau.
phine , que le Roy nous
fait l'honneur de nous confier. Ce grand Prince , &
cette grande Princeſſe faifoient le bonheur de la
Cour , & l'efperance des
Peuples par leurs auguftes
qualitez, & s'eftoient attiré
l'eftime de noftre grand
Monarque par leurs héroïques vertus , puifque le
MORT
Ciel n'a point exaucé nos
prieres en leur rendant une
fanté fi précieuſe à la France, & qu'illes a voulu pri
ver d'une couronne tempo
relle ,nous allons, Monfei
gneur, redoubler nos vœux
pour leur en obtenir une
éternelle,
adu Val de Grace.p Grace.
C'eft Monfeigneur
dans les fentiments d'une
de Monfeigneur, &c.
vive douleur , avec un profond refpect , & une parfaite reconnoiffance , que
nous recevons les Cœurs
de Monfeigneur le Dau
phin & deMadame la Dau.
phine , que le Roy nous
fait l'honneur de nous confier. Ce grand Prince , &
cette grande Princeſſe faifoient le bonheur de la
Cour , & l'efperance des
Peuples par leurs auguftes
qualitez, & s'eftoient attiré
l'eftime de noftre grand
Monarque par leurs héroïques vertus , puifque le
MORT
Ciel n'a point exaucé nos
prieres en leur rendant une
fanté fi précieuſe à la France, & qu'illes a voulu pri
ver d'une couronne tempo
relle ,nous allons, Monfei
gneur, redoubler nos vœux
pour leur en obtenir une
éternelle,
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Résumé : Discours de Madame l'Abbesse du Val de Grace.
Madame l'Abbesse du Val-de-Grâce reçoit les cœurs du Dauphin et de la Dauphine, confiés par le Roi. Elle exprime sa douleur et son respect, soulignant leurs qualités et vertus. Malgré les prières pour leur santé, la France est privée de leur présence. Elle promet de prier pour leur couronne éternelle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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557
p. 49 [265]-305
NOUVELLES.
Début :
Monsieur le Cardinal de la Tremoille, ayant communiqué de la [...]
Mots clefs :
Rome, Officiers, Paix, Hambourg, La Haye, Vienne, Madrid
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOUVELLES.
De Rome le 16. Janvier.
Monfieur le Cardinal de
la Tremoille ,
ayant communiqué de la part du Roy
à
Monfieur le Cardinal Otthoboni , les inftructions
fur la protection des Affaires de France , qu'il a
acceptées , cette Eminence a fait
élever les Armes de Sa Majefté fur la Porte de fon Palais à la Place Navone.
Fanvier 1712.
fo MERCURE
Le Procés qu'il y avoit
entre l'Eglife Royale de S.
Louis de la Nation Françoile
& le College Germanique
à l'occafion des nouveaux
Baftimens , a efté jugél en
faveur de l'Eglife de Saint
Loüis.
M' le Cardinal Albani ,
fit fon entrée le 10. Tous
les Cardinaux , les Princes ,
& les autros Perfonnés les
plus diftinguées envoyerent
des Gentilshommesavec dos
Caroffes à fix Chevaux au
devant de luy pour le
Complimenter, & la Reine
1
GALANT. 51
Doüairiere de Pologne y en
envoya trois hors de la Porte
del Popolo. Ce nouveau Cardinal , aprés eftre defcendu
au Palais , y demeura long.
temps en particulier avec le
Pape , & il fut enfuice aos
compagné à fon apparte
ment par la pluparts de
ceux qui avoient efté au del
vant delay. Ilreçut pendant
les trois jouts fuivans olek
Compliments de tous les
Miniftres Etrangers, de tous
les Prelats & de toute la
Nobleffe. Le14. aprés avoir
reçû de Chapeau dans un
S
Eij
MERCURE
Confiftoire que le Pape tine
pour luy donner , il alla faire
fa priere à l'Eglife de Saint
Pierre , enfuite dequoy il
commença à faire fes vifites.
Il alla d'abord chez le Cardinal Acciaioli Sous- Doyen
du Sacré College , & enfuite
chez la Reine Douairiere de
Pologne,
L'Affaire de l'Evefque de
Leccé , devient de plus en
plus ferieufe : Les Officiers
de l'Archiduc, non contents
de la violence qu'ils ont faite
à la Perfonne de ce Prelat
ont fait emprisonner fon
GALANT. 53
Chancelier , tous les autres
Officiers de l'Eveſché , &
même leurs parents quoy
qu'ils n'ayent aucune part
à cette affaire. On avoit envoyé de Naples à Leccé des
Chapelains pour faire ouvrir les Chapelles Royales
parce qu'eftant exemptes de
la Jurifdiction ordinaire , ils
pourroient y célebrer l'Offi
ce Divin qui étoit interrompu; mais aprés avoir fait ou
vrir ces Chapelles , & avoir
tout difpofé pour y dire la
Melle,ils furent tres furpris
d'aprendre qu'on avoit affiE iij
14 MERCURE
ché par toute la Ville , des
Monitoires qui declaroient
excommuniez , en vertu de
la Bulle in Cena Domini,
tous ceux qui y affifteroient.
Le Confeil dela Juriſdiction
Royale s'étant affemblé fur
ce fujer , on délibera fi on
chafferoit du Royaume ,
tous les Chanoines de la
Cathedrale ; comme on attribue toutes ces violences
au Comte Borromée , lors
que l'on reçut la Lettre qu'
lécrivoit au Pape, aux Fêtes
de Noël pour les luy fous
haiter bonnes , aprés avoir
•
4
GALANT. 56
déliberé dans une Congregation de l'Immunité fi elle
feroit ouverte , on conclud
que non, & qu'elle luy feroic
renvoyée fans l'ouvrir.
་
Extrait d'une Lettre de
Vienne du 20. Janvier.
8. Le Confeil Aulique ayane
reçu ordre de l'Archiduc de reprendrefes Scances, qui avoient
·étéinterrompues depuis la mort
de l'Empereur Jofeph , en for
l'ouverture le 14 cependant
L'Imperatrice Régente a remis
toutes les Affaires importantes
E iiij
36 MERGURE
jufqu'à l'arrivéedel'Archiduc,
excepté celles qui ne peuvent
fouffrir aucun retardement :
plufieurs Seigneurs & Officiers
qui reviennent de Francfort
affurent que le départ de ce
Prince avoit étéfixé au onze
may,qu'il eftoit incertainquand
il pourroit arriver, les chemins
étant devenus impraticables en
plufieurs endroits, par lagrande
quantité de neges qui eftoit
tombée, Quoy que cette Cour
paroiffe toujoursfort opposée à
la Paixe que les Anglois les
Hollandois font convenus de
Traiterfur lepieddes Prelims-
GALANT. 37
naires arreſtez en Angleterre ,
on aẞure néanmoins qu'elle envoyera des Plenipotentiaires
au Congrez: c'eft dont onfera
bien-soft éclairci ; quoy qu'il
enfoit, les nouvelles que l'on
reçoit d'Hongrie qu'un grand
nombre de Mécontents ont de
nouveau pris les armes en differents endroits , donnent d'autant plus d'inquietude que les
grands preparatifs que les
Turcs font fur les Frontieres
de ce Royaume , font apprehen.
der qu'enfin la Porte ne foit
déterminée à favorifer les
Confederez.
18 MERCURE
Les Lettres de Conftantinople
du 2. Decembre , plufieurs
autres pofterieures , confirment
que Mehemet-Bacha , Grand
Vifir fut depofe & arresté le
20. Novembre à Andrinople,
& qu'on a auffi arreſté er mis
au Chafteau des fept Tours ,
Ofman Agafon Lieutenanti
que fouf Bacha , Aga , on
General des Janiffaires , a efté
fait Grand Vifir, & que
Kaimacan de Conftantinople a
efté fait Agades Faniffaires,
t
que le nouveau Grand
le
Vifir fit fon entrée publique à
Conftantinople , le premier
GALANT T
Décembre , accompagné des
principaux Officiers de l'Armée; que le Kan des Tartares
qui y arriva le lendemain , eft
l'un des principaux Autheurs
de la difgrace du Vifir déposés
que le Mufti ayant este con
fultéàfonfujet, avoitréponda
le Sultan étoit obligé
confcience de le depofer, parce
qu'il étoit tres- important pour
le bien de l'Etat de punir un
homme qui aprés s'eftre laißé
corromprepardesprefens, avoir
ofé faire defon chef, une paixo
honteufe au lieu qu'il auroit
púfe rendre maiſtre de la per
que
60 MERCURE
fonne du Czar, & de toute
fon Armée, &procurer par ce
moyen un avantage tres- conftderable à l'Empire Orthoman.
Ces mefmes Lettres ajoûtent
que depuis que le Gouverneur
Afaph avoit refufé de remettre cette Place au Bacha qui
s'étoit avancé avec buit mil
Turcspourenprendrepoffeffion,
les Oftages Mofcovites qui
avoient efté conduits à Conftantinople , avoient eſté emprifon
nez au Chasteau desfept Tours
où l'Ambaffadeur du Czar
étoit detenus que depuis ce
temps là on travailloit avec
GALANT. 61
la
toute la diligence poffible aux
preparatifs pour recommencer
guerre , & que les Valaques
&les Moldaves ayant reçu
ordre de la Porte de fournir
toutes fortes de provifions au
Roy de Suede , ce Princefaifois
faire de grands Magafins
Bender.
DeHambourgle 29.Janvier.
Le Roy de Dannemarck
partit le 20. du Village de
Mekelbourg prés de Wif
mar , &alla camper le même
jour avec fon Infanterie à
G2 MERCURE
Gadebusch , la Cavallerie
le joignit le 21. Le 22. fon
Armée marcha fur trois.
Colonnes.; l'une comman
dée par le General Rantzau ,
prit la roure du Duché de
Lawembourg. Le 23. de
General envoya ici un Officier pour demander le pa
fage par les quatre Baillages
dé cerre Ville , & qu'on
fournit des fourages à fes
troupes, ce qui luy fut accordé. Une autre Colonne
qui paffa parle Territoire de
Lubek yfit de grands défor
dres parce que les habitanį
pal
GALANT. 63.
de cette Ville là avoient
favorisé plufieurs Officiers
Suedois qui s'étoient jettez
dans Wilmar durant le
blocus. Latroifiéme Colon!
ne marcha entre ces deux
autres par le plus court
chemin , & les trois Colon2
nes devoient fe rejoindre à
la Bruyere de Grande öû
toutes les Troupes devoient
fe féparer pour entrer en
quartier d'hyver. Le Roy
de Dannemarck arriva le
24. à Segebourg , d'où il
devoit fe rendre à Coldenen aprés avoir paſſe à
64 MERCURE
Renfbourg. Ce Prince ,
pour empefcher la defertion
de fes troupes , avoit toûjours fair marcher des Détachemens fur les aîles de
fon Armée, qui eft en fort
mauvais état , la plufpart
des foldats étant malades
des grandes fatigues qu'ils
ont effuyées , & la plufpart
des chevaux des Cavaliers
étant morts. Sa Majeſté
Danoife a laiffé à Roftok
une Garnifon de deux mil
cinq cens hommes, & deux
Regimens à Gripfwaldavec
un Regiment Saxon. Ce
GALANT. 65
Prince avoit fait rompre
tous les Ponts fur le Ribuits
depuis Damgarten jufqu'à
Tribzée ; mais les Suedois
ont déja rétably celuy de
Damgartin.
A l'égard des Troupes
Saxones , elles ont repris la
route de leur Pays , excepté
quelques Regiments que le
Roy Auguſte a laiffez à
Gripfwallt , à Anclam & en
d'autres petites villes aux environs de Stralfund pour incomoder la Garnifon de cette Place Ce Prince arrivera
à Dreſde le 15. accompagné
Fevries 1712. aa
6 MERCURE
de fes Miniftres , du General
Flemming & de plufieurs
autres Officiers. Il a convoqué une Diette des Etats du
Pays qui doit fe tenir le 15.
Février , à laquelle il doit
demander des lubſides pour
remonter les Troupes, pour
recrues pour les Magaſins ,
& pour les autres dépénfes
neceffaires. Il en a auffi
convoqué une generalle en
Pologne pour le 5. Avril,
&onaffure qu'il doit afſiſter
en perfonne à l'une & à
l'autre.
Les Lettres de Thorn
GALANT. 67
portent que la Princeffe
épouſe du Prince de Mol
covie , y étoit arrivée avec
une fuite de plus de deux
cens Allemans; que l'Officier
qui étoit allé par ordre du
Czar à Smolensko pour en
ramener l'Artillerie que les
Mofcovires avoient enlevée
de l'Arſenal de Vilna , n'apû l'obtenir parce que le
nom de celuy à qui on la
devoituremettre n'étoit
point marqué dans les
ordres , que les Troupe's
Moscovites loin d'eftre
forties de Pologne , y exi
Fij
68 MERCURE
geoient par force les vivres,
&fourages , & autres choſes
dont elles avoient befoin ,
&mêmes qu'elles vouloient
obliger les Polonois de
transporter en Pofnavie des
provifions pour les Troupes.
du Czar qui font en PomeFanie ; que ces violences
avoient obligé plufieurs Palatinats à aller fe plaindre
au Primatdu Royaume, qui
avoit écrit au Prince de
Mofcovie pour le prier de
faire ceffer ces contravenventions aux Traitez con
clus avec le Czar fon peres
GALANT. 69
Ces Lettres ajoûtent que la
Dicte du Palatinat de Cra
covie s'étant aſſemblée pour
empêcher les Mofcovites de
forcer les habitans des lieux
qu'ils occupent , on y loge
roit avec eux une partie des
Troupes de la Couronne;
& que le Palatin de Mofcovie qui s'étoit preparé à aller
à Conftantinople avec le
caractere d'Ambaffadeur du
Roy Auguſte & de la Ré
publique , étoit retourné
dans fes Terres , la réponſe
qu'il attendoit du Grand
Seigneur , ne luy ayant pas
70 MERCURE
cite favorable à l'égard du
Roy Augufte, cette réponſe ne parle en aucune
maniere de ce Prince ; mais
feulement de la Républiquè
de Pologne , avec laquelle
le Sultan étoit toûjours
dans la refolution d'entretenir la Paix, 36 ,
Le 28. l'Orateur de la
Chambre des Communes
lut un Meffage que M' de
Saint Jean,Secretaire d'Etat
avoit reçû de la Reine &
qui porte que S. M. n'eftant
point affez rétablie de fon
indifpofition cauſée par
GALANT•
71
Y
un retour de Goute pour
venir au Parlement , & ne
voulant cependant pas que
Jes Affaires publiques fouf
friffent aucun retardement ,
elle avoit jugé à propos de
luy communiquer en fublار
tance par écrit , ce qu'elle
avoit eu deffein de luy apprendre de bouche ; Sçavoir
que Sa Majefté après avoir
déclaré à fon Parlement que
le temps & le lieu fixé pour
l'Affemblée des Plenipotentiaires de tous les Confede
rez étoit marqué , afin de
traiter une Paix generale
2 MERCURE
avec ceux des Ennemis , &
luy avoir fait connoistre en
même temps le foin qu'elle
avoit refolu de prendre les
interefts de tous fes Alliez ,
ainfi que l'étroite union
dans laquelle elle fe propo
foit d'eftre toûjours avec
cuxpour obtenir une bonne
Paix & pour la maintenir
lors qu'elle feroit concluë ;
elle pouvoit luy dire prefen
tement que fes Plenipotentiaires étoit arrivez à Útfe
cht , & qu'ils avoient commencé fuivant leurs inftructions,à chercherles moyens
les
GALANT. 289
les plus convenables pour
procurer une jufte fatisfac
tion à tous fes Alliez , fuivant leurs Traitez , & particulierement à l'égard de
PEfpagne & des Indes Oc- १
cidentales ; que le Parlement
pouvoit attendre que Sa
Majefté luy feroit communiquer les conditions de la
Paix, avant qu'elle fuft con
clue; ce qui feroit connoiftre le peu de fondement
qu'avoient les bruits qu'on
traitoit une Paix particuliere
que des perfonnes mal intentionnées avoient répanFévrier 1712. Bb
290 MERCURE
dus pour faire réüflir leurs
mauvais deffems ; que les
Miniftres étoient chargez
despropofer qu'on fixaft
unjour pour finir , de même
qu'il y en avoit eu un marqué pour l'ouverture des
Conferences , mais que cependant on travailleroit
avec toute la diligence poffible aux préparatifs pour
entrer de bonne heure en
Campagne; qu'à cet effet S.
M. ne doutoit point que
les Communes qui avoient
déja donné tant de preuves
de leur zele n'expediaffent
GALANT. 291
promptement l'affaire des
fubfides : & qu'enfin , Sa
Majefté érant informée de la
licence exceffive qu'on prenoit de publier des Libelles
faux, fcandaleux, & capables
d'attirer des reproches à
tout Gouvernement reglé
le mal femblant prévaloir
fur les Loix, ellerecommendoit de travailler à y remédier.
L'Orateur ayant fini la Leccure de ce Meffage, les Communes réfolurent d'une voix
unanime qu'on drefferair
une Adreffe pour remercier
Bbij
292 MERGURE
la Reine de fa bonté , de fa
prudence , de fa douceur, &
de fa confiance : des Com
miffaires furent nommez
pour la dreffer ; & voicy ce
qu'elle contenoit en fubftence. Que Sa Majeftéayant
temoigné une fi grande tendreffe, & eu tant d'attention
pour le bien de fon Peuple,
& un défintereffement fi
genereux pour le foutien
& l'avantage de fes Alliez
pendant la Guerre qu'il n'y
avoit pas lieu de douter qu'
elle n'euft les mêmes égards
dans la Negociation de la
[ CG]
GALANT. 293
Paix ; que les Députez eftoient obligez de la remercier
de la promeffe remplie de
bonté qu'Elle avoit bien
voulu leur faire , de leur en
communiquer les conditions avant qu'elle fuft conclue ; que Sa Majeſté détruifoit par là les faux bruits qui
avoient efté répandus avec
autant d'affectation que de
malignité , lefquels ne pouvoient avoir d'autres Auteurs que quelques factieux
incendiaires , qui pour couvrir leurs mauvaiſes difpofitions contre le Gouverne
B b iij
し
194 MERCURE
J
ment prefent , & les déffeins
qu'ils n'avoient özé avoücr
publiquement , cherchoient
à faire nature de la défiance
& de la jaloufic dans l'efprit
de fes Sujets pour les détourner de leur devoir ; que
la Chambre travailleroit a
vec application à expedier
L'affaire des fubfides , & aux
moyens d'arrêter la licence
inconfiderée des Libelles
faux & fcandaleux, &qui é!
roient non- feulement inju
rieux au Gouvernement de
Sa Majefté , mais remplis des
plus horibles blafphêmes
ontre Dieu & la Religion.
a
GALANT 225
Les Seigneursremercierent
aufli la Reine d'un parcil
Meffage qu'Elle leur avoit
auffi envoyé, & leur Adreſſe
finit par des affurances qu'ils
donnent à Sa Majesté qu'ils
fe repofent entierement fur
fa grande prudence pour ce
qui regarde les conditions
de la Paix.
Dela Haye le 1. Janvier.
Nonobftent les Protefta
tions que l'Archiduc avoit
faites de ne point confentir
aux Negociations de la Paix
Bb iiij
296 MRECURE
fur le pied des Preliminaires ,
il a enfin refolu d'y envoyer
desAmbaffadeurs;le Comte
Sizindorfarriva icy le 11. du
moisdernier avec le caractere de Premier Plenipotentiaire de ce Princeau Congrez
d'Utrecht, le Comte deMe
ternich arriva le lendemain avec le même titre de
la part de l'Electeur de Brandebourg. Le vingt-deux tous
les Plenipotentiaires qui étoient arrivez à Utrecht allerent vifiter la Maifon de
Ville où les Conferences
doivent fe tenir , &ils regle
GALANT. 197
rentique d'un colté de la Sal
le où on les tiendroit , on
marqueroit une Chambre
où Meffieurs les Plenipotentiaires de France & ceux
de leurs Alliez délibereroient en particulier , & que
Fon en marqueroit une dé
l'autre côtéde la mêmeSalle,
pour Meffieurs les Plenipo.
tentiaires des Allicz. Il fut
auffi refolu que Meffieurs les
Plenipotentiaires de France
entreroient par la Porte qui
eftdu côté de la rue; ceux des
Alliez , par celle qui eft du
côté du Canal ; mais il a été
$
2
198 MERCURE
refolu depuis que les uns &
les autres entreroient du
colté du Canal,Sçavoir Mcf
fieurs les Plenipotentiaires
des Alliez par l'ancienne
porte, & M les Plenipoten
tiaires de France , par une
Porte neuve que l'on a faire
exprés à cofté de Fautre. i
IS
Les premieres Scéances!
qu'on a tenuës, n'ont été que
pour faire un Reglement
pour retrancher toutes les
Ceremonies, pour prevenir?
toutes fortes de differens.
& pour regler la conduite
de leurs Domeftiques. La
GALANT: 299
premiere Conference ſe tine
le 29. du mois dernier à dix
heutes & demie du matin ,
& M" les Plenipotentiaires
prirent place à meſure qu'ils
arriverent. Ml'Evefque de
Bristol l'ouvrit , & commença par dire qu'ils étoient
tous Affemblez pour travaillier à une Paix generale ?
que luy & les Plenipoten
tiaires des Alliez avoient des
intentions finceres & les
pouvoirs néceffaires pour la
conclure , & qu'il efperoit
que les Plenipotentiaires de
France feroient dans les mê
f
300 MERCURE
vé
mes difpofitions ; & M le
Maréchal de Huxelles
pondit que luy & fes Colle
gues avoient le même deffein
qu'ils étoient auffi revestus
de pouvoirs fuffifans, & que
c'eftoit l'intention du Roy
leur Maiftre : enfuite Meffieurs les Plenipotentiaires
convinrent qu'ils s'affembles
roient le Mercredy & Samedy de chaque femaine ; puis
ils fe féparerent fans eftre
entrez en matiere.
De Madrid le 25. Janvier.
Le Roy alla le 18. à la
Chaffe du Sanglier à une
GALANT. 301
terre de Mr le Marquis de
Mejorada. Mr de Vendôme
aprés avoir diftribué les ..
Troupes en quartier d'hyver, & avoir donné fes
ordres pour diffiper quelques partis de volontaires
qui troubloient la feureté
des chemins , eft arrivé ici
aujourd'huy. Il a eu une
conference affez longue avec
leurs Majeftez , enfuite de
quoy il est allé à l'Hoftel
de Mr le Duc de Medina
où il doit loger durant fon
fejour. Il doit travailler à
faire en forte que toutes les
302 MERCURE
2
Troupes folent preftes à
rentrer de bonne heure en
campagne , & qu'elle ne
manquent point de vivres.
Le Roy a donné le Com
mandement en Chef à Me
le Marquis de Valdeñas , en
l'absence de ce Prince , &
la plupart des Officiers
Generaux doivent demeurer
fur,la Frontiere. On a ap
porté ici l'argent du Perou
arrivé en Galice pour le
compte du Roy, fur le
Vaiffeau François le Griffon.
Depuis le commencement
de cette année le Trefor
GALANT. 303
Royal reçoit les droits d'entrées qui appartenoient au
Roy, & qui étoient em
ployez à payer des penſions
qui ont efté fufpendues.
Ön mande de Sarragoffe
que par le moyen d'une
Taxe modique fur chaque
famille dans tout le
Royaume d'Arragon , lés
habitans de tous les lieux
où les foldats pafferont , ne
leur fourniront plus que le
lit & le chauffage; & qu'un
parti de volontaires , avoit
tué un Sergent Major &
quelques Soldats du cofté
304 MERCURE
de Carbas. Les Lettres de
Portugal portent que les
Troupes Angloifes qui ont
leurs quartiers aux environs
de Lisbonne , y commettent
de grands defordres faute
de fubfiftance; mais qu'elles
n'attendoient que leurs derniersordres pour repaffer en
Angleterre , &
que le 8. de
ce mois le Roy avoit tenu
un grand Confeil , enfuite
duquel il avoit fait partir un
Exprés fur le Paquebot
d'Angleterre avecdenouvelles inftructions pour les Anbaffadeurs aux Conferences
GALANT. 305
d'Utrecht. On écrit de
Cadiz quel'on commence à
y fentir les fruits de la Paix ,
puifque deux Navires Anglois qui avoient chargé à
Oftende, fon entrez dans le
Port avec deux Baftimens
Biſcayens qui avoient chargé
en Angleterre.
De Rome le 16. Janvier.
Monfieur le Cardinal de
la Tremoille ,
ayant communiqué de la part du Roy
à
Monfieur le Cardinal Otthoboni , les inftructions
fur la protection des Affaires de France , qu'il a
acceptées , cette Eminence a fait
élever les Armes de Sa Majefté fur la Porte de fon Palais à la Place Navone.
Fanvier 1712.
fo MERCURE
Le Procés qu'il y avoit
entre l'Eglife Royale de S.
Louis de la Nation Françoile
& le College Germanique
à l'occafion des nouveaux
Baftimens , a efté jugél en
faveur de l'Eglife de Saint
Loüis.
M' le Cardinal Albani ,
fit fon entrée le 10. Tous
les Cardinaux , les Princes ,
& les autros Perfonnés les
plus diftinguées envoyerent
des Gentilshommesavec dos
Caroffes à fix Chevaux au
devant de luy pour le
Complimenter, & la Reine
1
GALANT. 51
Doüairiere de Pologne y en
envoya trois hors de la Porte
del Popolo. Ce nouveau Cardinal , aprés eftre defcendu
au Palais , y demeura long.
temps en particulier avec le
Pape , & il fut enfuice aos
compagné à fon apparte
ment par la pluparts de
ceux qui avoient efté au del
vant delay. Ilreçut pendant
les trois jouts fuivans olek
Compliments de tous les
Miniftres Etrangers, de tous
les Prelats & de toute la
Nobleffe. Le14. aprés avoir
reçû de Chapeau dans un
S
Eij
MERCURE
Confiftoire que le Pape tine
pour luy donner , il alla faire
fa priere à l'Eglife de Saint
Pierre , enfuite dequoy il
commença à faire fes vifites.
Il alla d'abord chez le Cardinal Acciaioli Sous- Doyen
du Sacré College , & enfuite
chez la Reine Douairiere de
Pologne,
L'Affaire de l'Evefque de
Leccé , devient de plus en
plus ferieufe : Les Officiers
de l'Archiduc, non contents
de la violence qu'ils ont faite
à la Perfonne de ce Prelat
ont fait emprisonner fon
GALANT. 53
Chancelier , tous les autres
Officiers de l'Eveſché , &
même leurs parents quoy
qu'ils n'ayent aucune part
à cette affaire. On avoit envoyé de Naples à Leccé des
Chapelains pour faire ouvrir les Chapelles Royales
parce qu'eftant exemptes de
la Jurifdiction ordinaire , ils
pourroient y célebrer l'Offi
ce Divin qui étoit interrompu; mais aprés avoir fait ou
vrir ces Chapelles , & avoir
tout difpofé pour y dire la
Melle,ils furent tres furpris
d'aprendre qu'on avoit affiE iij
14 MERCURE
ché par toute la Ville , des
Monitoires qui declaroient
excommuniez , en vertu de
la Bulle in Cena Domini,
tous ceux qui y affifteroient.
Le Confeil dela Juriſdiction
Royale s'étant affemblé fur
ce fujer , on délibera fi on
chafferoit du Royaume ,
tous les Chanoines de la
Cathedrale ; comme on attribue toutes ces violences
au Comte Borromée , lors
que l'on reçut la Lettre qu'
lécrivoit au Pape, aux Fêtes
de Noël pour les luy fous
haiter bonnes , aprés avoir
•
4
GALANT. 56
déliberé dans une Congregation de l'Immunité fi elle
feroit ouverte , on conclud
que non, & qu'elle luy feroic
renvoyée fans l'ouvrir.
་
Extrait d'une Lettre de
Vienne du 20. Janvier.
8. Le Confeil Aulique ayane
reçu ordre de l'Archiduc de reprendrefes Scances, qui avoient
·étéinterrompues depuis la mort
de l'Empereur Jofeph , en for
l'ouverture le 14 cependant
L'Imperatrice Régente a remis
toutes les Affaires importantes
E iiij
36 MERGURE
jufqu'à l'arrivéedel'Archiduc,
excepté celles qui ne peuvent
fouffrir aucun retardement :
plufieurs Seigneurs & Officiers
qui reviennent de Francfort
affurent que le départ de ce
Prince avoit étéfixé au onze
may,qu'il eftoit incertainquand
il pourroit arriver, les chemins
étant devenus impraticables en
plufieurs endroits, par lagrande
quantité de neges qui eftoit
tombée, Quoy que cette Cour
paroiffe toujoursfort opposée à
la Paixe que les Anglois les
Hollandois font convenus de
Traiterfur lepieddes Prelims-
GALANT. 37
naires arreſtez en Angleterre ,
on aẞure néanmoins qu'elle envoyera des Plenipotentiaires
au Congrez: c'eft dont onfera
bien-soft éclairci ; quoy qu'il
enfoit, les nouvelles que l'on
reçoit d'Hongrie qu'un grand
nombre de Mécontents ont de
nouveau pris les armes en differents endroits , donnent d'autant plus d'inquietude que les
grands preparatifs que les
Turcs font fur les Frontieres
de ce Royaume , font apprehen.
der qu'enfin la Porte ne foit
déterminée à favorifer les
Confederez.
18 MERCURE
Les Lettres de Conftantinople
du 2. Decembre , plufieurs
autres pofterieures , confirment
que Mehemet-Bacha , Grand
Vifir fut depofe & arresté le
20. Novembre à Andrinople,
& qu'on a auffi arreſté er mis
au Chafteau des fept Tours ,
Ofman Agafon Lieutenanti
que fouf Bacha , Aga , on
General des Janiffaires , a efté
fait Grand Vifir, & que
Kaimacan de Conftantinople a
efté fait Agades Faniffaires,
t
que le nouveau Grand
le
Vifir fit fon entrée publique à
Conftantinople , le premier
GALANT T
Décembre , accompagné des
principaux Officiers de l'Armée; que le Kan des Tartares
qui y arriva le lendemain , eft
l'un des principaux Autheurs
de la difgrace du Vifir déposés
que le Mufti ayant este con
fultéàfonfujet, avoitréponda
le Sultan étoit obligé
confcience de le depofer, parce
qu'il étoit tres- important pour
le bien de l'Etat de punir un
homme qui aprés s'eftre laißé
corromprepardesprefens, avoir
ofé faire defon chef, une paixo
honteufe au lieu qu'il auroit
púfe rendre maiſtre de la per
que
60 MERCURE
fonne du Czar, & de toute
fon Armée, &procurer par ce
moyen un avantage tres- conftderable à l'Empire Orthoman.
Ces mefmes Lettres ajoûtent
que depuis que le Gouverneur
Afaph avoit refufé de remettre cette Place au Bacha qui
s'étoit avancé avec buit mil
Turcspourenprendrepoffeffion,
les Oftages Mofcovites qui
avoient efté conduits à Conftantinople , avoient eſté emprifon
nez au Chasteau desfept Tours
où l'Ambaffadeur du Czar
étoit detenus que depuis ce
temps là on travailloit avec
GALANT. 61
la
toute la diligence poffible aux
preparatifs pour recommencer
guerre , & que les Valaques
&les Moldaves ayant reçu
ordre de la Porte de fournir
toutes fortes de provifions au
Roy de Suede , ce Princefaifois
faire de grands Magafins
Bender.
DeHambourgle 29.Janvier.
Le Roy de Dannemarck
partit le 20. du Village de
Mekelbourg prés de Wif
mar , &alla camper le même
jour avec fon Infanterie à
G2 MERCURE
Gadebusch , la Cavallerie
le joignit le 21. Le 22. fon
Armée marcha fur trois.
Colonnes.; l'une comman
dée par le General Rantzau ,
prit la roure du Duché de
Lawembourg. Le 23. de
General envoya ici un Officier pour demander le pa
fage par les quatre Baillages
dé cerre Ville , & qu'on
fournit des fourages à fes
troupes, ce qui luy fut accordé. Une autre Colonne
qui paffa parle Territoire de
Lubek yfit de grands défor
dres parce que les habitanį
pal
GALANT. 63.
de cette Ville là avoient
favorisé plufieurs Officiers
Suedois qui s'étoient jettez
dans Wilmar durant le
blocus. Latroifiéme Colon!
ne marcha entre ces deux
autres par le plus court
chemin , & les trois Colon2
nes devoient fe rejoindre à
la Bruyere de Grande öû
toutes les Troupes devoient
fe féparer pour entrer en
quartier d'hyver. Le Roy
de Dannemarck arriva le
24. à Segebourg , d'où il
devoit fe rendre à Coldenen aprés avoir paſſe à
64 MERCURE
Renfbourg. Ce Prince ,
pour empefcher la defertion
de fes troupes , avoit toûjours fair marcher des Détachemens fur les aîles de
fon Armée, qui eft en fort
mauvais état , la plufpart
des foldats étant malades
des grandes fatigues qu'ils
ont effuyées , & la plufpart
des chevaux des Cavaliers
étant morts. Sa Majeſté
Danoife a laiffé à Roftok
une Garnifon de deux mil
cinq cens hommes, & deux
Regimens à Gripfwaldavec
un Regiment Saxon. Ce
GALANT. 65
Prince avoit fait rompre
tous les Ponts fur le Ribuits
depuis Damgarten jufqu'à
Tribzée ; mais les Suedois
ont déja rétably celuy de
Damgartin.
A l'égard des Troupes
Saxones , elles ont repris la
route de leur Pays , excepté
quelques Regiments que le
Roy Auguſte a laiffez à
Gripfwallt , à Anclam & en
d'autres petites villes aux environs de Stralfund pour incomoder la Garnifon de cette Place Ce Prince arrivera
à Dreſde le 15. accompagné
Fevries 1712. aa
6 MERCURE
de fes Miniftres , du General
Flemming & de plufieurs
autres Officiers. Il a convoqué une Diette des Etats du
Pays qui doit fe tenir le 15.
Février , à laquelle il doit
demander des lubſides pour
remonter les Troupes, pour
recrues pour les Magaſins ,
& pour les autres dépénfes
neceffaires. Il en a auffi
convoqué une generalle en
Pologne pour le 5. Avril,
&onaffure qu'il doit afſiſter
en perfonne à l'une & à
l'autre.
Les Lettres de Thorn
GALANT. 67
portent que la Princeffe
épouſe du Prince de Mol
covie , y étoit arrivée avec
une fuite de plus de deux
cens Allemans; que l'Officier
qui étoit allé par ordre du
Czar à Smolensko pour en
ramener l'Artillerie que les
Mofcovires avoient enlevée
de l'Arſenal de Vilna , n'apû l'obtenir parce que le
nom de celuy à qui on la
devoituremettre n'étoit
point marqué dans les
ordres , que les Troupe's
Moscovites loin d'eftre
forties de Pologne , y exi
Fij
68 MERCURE
geoient par force les vivres,
&fourages , & autres choſes
dont elles avoient befoin ,
&mêmes qu'elles vouloient
obliger les Polonois de
transporter en Pofnavie des
provifions pour les Troupes.
du Czar qui font en PomeFanie ; que ces violences
avoient obligé plufieurs Palatinats à aller fe plaindre
au Primatdu Royaume, qui
avoit écrit au Prince de
Mofcovie pour le prier de
faire ceffer ces contravenventions aux Traitez con
clus avec le Czar fon peres
GALANT. 69
Ces Lettres ajoûtent que la
Dicte du Palatinat de Cra
covie s'étant aſſemblée pour
empêcher les Mofcovites de
forcer les habitans des lieux
qu'ils occupent , on y loge
roit avec eux une partie des
Troupes de la Couronne;
& que le Palatin de Mofcovie qui s'étoit preparé à aller
à Conftantinople avec le
caractere d'Ambaffadeur du
Roy Auguſte & de la Ré
publique , étoit retourné
dans fes Terres , la réponſe
qu'il attendoit du Grand
Seigneur , ne luy ayant pas
70 MERCURE
cite favorable à l'égard du
Roy Augufte, cette réponſe ne parle en aucune
maniere de ce Prince ; mais
feulement de la Républiquè
de Pologne , avec laquelle
le Sultan étoit toûjours
dans la refolution d'entretenir la Paix, 36 ,
Le 28. l'Orateur de la
Chambre des Communes
lut un Meffage que M' de
Saint Jean,Secretaire d'Etat
avoit reçû de la Reine &
qui porte que S. M. n'eftant
point affez rétablie de fon
indifpofition cauſée par
GALANT•
71
Y
un retour de Goute pour
venir au Parlement , & ne
voulant cependant pas que
Jes Affaires publiques fouf
friffent aucun retardement ,
elle avoit jugé à propos de
luy communiquer en fublار
tance par écrit , ce qu'elle
avoit eu deffein de luy apprendre de bouche ; Sçavoir
que Sa Majefté après avoir
déclaré à fon Parlement que
le temps & le lieu fixé pour
l'Affemblée des Plenipotentiaires de tous les Confede
rez étoit marqué , afin de
traiter une Paix generale
2 MERCURE
avec ceux des Ennemis , &
luy avoir fait connoistre en
même temps le foin qu'elle
avoit refolu de prendre les
interefts de tous fes Alliez ,
ainfi que l'étroite union
dans laquelle elle fe propo
foit d'eftre toûjours avec
cuxpour obtenir une bonne
Paix & pour la maintenir
lors qu'elle feroit concluë ;
elle pouvoit luy dire prefen
tement que fes Plenipotentiaires étoit arrivez à Útfe
cht , & qu'ils avoient commencé fuivant leurs inftructions,à chercherles moyens
les
GALANT. 289
les plus convenables pour
procurer une jufte fatisfac
tion à tous fes Alliez , fuivant leurs Traitez , & particulierement à l'égard de
PEfpagne & des Indes Oc- १
cidentales ; que le Parlement
pouvoit attendre que Sa
Majefté luy feroit communiquer les conditions de la
Paix, avant qu'elle fuft con
clue; ce qui feroit connoiftre le peu de fondement
qu'avoient les bruits qu'on
traitoit une Paix particuliere
que des perfonnes mal intentionnées avoient répanFévrier 1712. Bb
290 MERCURE
dus pour faire réüflir leurs
mauvais deffems ; que les
Miniftres étoient chargez
despropofer qu'on fixaft
unjour pour finir , de même
qu'il y en avoit eu un marqué pour l'ouverture des
Conferences , mais que cependant on travailleroit
avec toute la diligence poffible aux préparatifs pour
entrer de bonne heure en
Campagne; qu'à cet effet S.
M. ne doutoit point que
les Communes qui avoient
déja donné tant de preuves
de leur zele n'expediaffent
GALANT. 291
promptement l'affaire des
fubfides : & qu'enfin , Sa
Majefté érant informée de la
licence exceffive qu'on prenoit de publier des Libelles
faux, fcandaleux, & capables
d'attirer des reproches à
tout Gouvernement reglé
le mal femblant prévaloir
fur les Loix, ellerecommendoit de travailler à y remédier.
L'Orateur ayant fini la Leccure de ce Meffage, les Communes réfolurent d'une voix
unanime qu'on drefferair
une Adreffe pour remercier
Bbij
292 MERGURE
la Reine de fa bonté , de fa
prudence , de fa douceur, &
de fa confiance : des Com
miffaires furent nommez
pour la dreffer ; & voicy ce
qu'elle contenoit en fubftence. Que Sa Majeftéayant
temoigné une fi grande tendreffe, & eu tant d'attention
pour le bien de fon Peuple,
& un défintereffement fi
genereux pour le foutien
& l'avantage de fes Alliez
pendant la Guerre qu'il n'y
avoit pas lieu de douter qu'
elle n'euft les mêmes égards
dans la Negociation de la
[ CG]
GALANT. 293
Paix ; que les Députez eftoient obligez de la remercier
de la promeffe remplie de
bonté qu'Elle avoit bien
voulu leur faire , de leur en
communiquer les conditions avant qu'elle fuft conclue ; que Sa Majeſté détruifoit par là les faux bruits qui
avoient efté répandus avec
autant d'affectation que de
malignité , lefquels ne pouvoient avoir d'autres Auteurs que quelques factieux
incendiaires , qui pour couvrir leurs mauvaiſes difpofitions contre le Gouverne
B b iij
し
194 MERCURE
J
ment prefent , & les déffeins
qu'ils n'avoient özé avoücr
publiquement , cherchoient
à faire nature de la défiance
& de la jaloufic dans l'efprit
de fes Sujets pour les détourner de leur devoir ; que
la Chambre travailleroit a
vec application à expedier
L'affaire des fubfides , & aux
moyens d'arrêter la licence
inconfiderée des Libelles
faux & fcandaleux, &qui é!
roient non- feulement inju
rieux au Gouvernement de
Sa Majefté , mais remplis des
plus horibles blafphêmes
ontre Dieu & la Religion.
a
GALANT 225
Les Seigneursremercierent
aufli la Reine d'un parcil
Meffage qu'Elle leur avoit
auffi envoyé, & leur Adreſſe
finit par des affurances qu'ils
donnent à Sa Majesté qu'ils
fe repofent entierement fur
fa grande prudence pour ce
qui regarde les conditions
de la Paix.
Dela Haye le 1. Janvier.
Nonobftent les Protefta
tions que l'Archiduc avoit
faites de ne point confentir
aux Negociations de la Paix
Bb iiij
296 MRECURE
fur le pied des Preliminaires ,
il a enfin refolu d'y envoyer
desAmbaffadeurs;le Comte
Sizindorfarriva icy le 11. du
moisdernier avec le caractere de Premier Plenipotentiaire de ce Princeau Congrez
d'Utrecht, le Comte deMe
ternich arriva le lendemain avec le même titre de
la part de l'Electeur de Brandebourg. Le vingt-deux tous
les Plenipotentiaires qui étoient arrivez à Utrecht allerent vifiter la Maifon de
Ville où les Conferences
doivent fe tenir , &ils regle
GALANT. 197
rentique d'un colté de la Sal
le où on les tiendroit , on
marqueroit une Chambre
où Meffieurs les Plenipotentiaires de France & ceux
de leurs Alliez délibereroient en particulier , & que
Fon en marqueroit une dé
l'autre côtéde la mêmeSalle,
pour Meffieurs les Plenipo.
tentiaires des Allicz. Il fut
auffi refolu que Meffieurs les
Plenipotentiaires de France
entreroient par la Porte qui
eftdu côté de la rue; ceux des
Alliez , par celle qui eft du
côté du Canal ; mais il a été
$
2
198 MERCURE
refolu depuis que les uns &
les autres entreroient du
colté du Canal,Sçavoir Mcf
fieurs les Plenipotentiaires
des Alliez par l'ancienne
porte, & M les Plenipoten
tiaires de France , par une
Porte neuve que l'on a faire
exprés à cofté de Fautre. i
IS
Les premieres Scéances!
qu'on a tenuës, n'ont été que
pour faire un Reglement
pour retrancher toutes les
Ceremonies, pour prevenir?
toutes fortes de differens.
& pour regler la conduite
de leurs Domeftiques. La
GALANT: 299
premiere Conference ſe tine
le 29. du mois dernier à dix
heutes & demie du matin ,
& M" les Plenipotentiaires
prirent place à meſure qu'ils
arriverent. Ml'Evefque de
Bristol l'ouvrit , & commença par dire qu'ils étoient
tous Affemblez pour travaillier à une Paix generale ?
que luy & les Plenipoten
tiaires des Alliez avoient des
intentions finceres & les
pouvoirs néceffaires pour la
conclure , & qu'il efperoit
que les Plenipotentiaires de
France feroient dans les mê
f
300 MERCURE
vé
mes difpofitions ; & M le
Maréchal de Huxelles
pondit que luy & fes Colle
gues avoient le même deffein
qu'ils étoient auffi revestus
de pouvoirs fuffifans, & que
c'eftoit l'intention du Roy
leur Maiftre : enfuite Meffieurs les Plenipotentiaires
convinrent qu'ils s'affembles
roient le Mercredy & Samedy de chaque femaine ; puis
ils fe féparerent fans eftre
entrez en matiere.
De Madrid le 25. Janvier.
Le Roy alla le 18. à la
Chaffe du Sanglier à une
GALANT. 301
terre de Mr le Marquis de
Mejorada. Mr de Vendôme
aprés avoir diftribué les ..
Troupes en quartier d'hyver, & avoir donné fes
ordres pour diffiper quelques partis de volontaires
qui troubloient la feureté
des chemins , eft arrivé ici
aujourd'huy. Il a eu une
conference affez longue avec
leurs Majeftez , enfuite de
quoy il est allé à l'Hoftel
de Mr le Duc de Medina
où il doit loger durant fon
fejour. Il doit travailler à
faire en forte que toutes les
302 MERCURE
2
Troupes folent preftes à
rentrer de bonne heure en
campagne , & qu'elle ne
manquent point de vivres.
Le Roy a donné le Com
mandement en Chef à Me
le Marquis de Valdeñas , en
l'absence de ce Prince , &
la plupart des Officiers
Generaux doivent demeurer
fur,la Frontiere. On a ap
porté ici l'argent du Perou
arrivé en Galice pour le
compte du Roy, fur le
Vaiffeau François le Griffon.
Depuis le commencement
de cette année le Trefor
GALANT. 303
Royal reçoit les droits d'entrées qui appartenoient au
Roy, & qui étoient em
ployez à payer des penſions
qui ont efté fufpendues.
Ön mande de Sarragoffe
que par le moyen d'une
Taxe modique fur chaque
famille dans tout le
Royaume d'Arragon , lés
habitans de tous les lieux
où les foldats pafferont , ne
leur fourniront plus que le
lit & le chauffage; & qu'un
parti de volontaires , avoit
tué un Sergent Major &
quelques Soldats du cofté
304 MERCURE
de Carbas. Les Lettres de
Portugal portent que les
Troupes Angloifes qui ont
leurs quartiers aux environs
de Lisbonne , y commettent
de grands defordres faute
de fubfiftance; mais qu'elles
n'attendoient que leurs derniersordres pour repaffer en
Angleterre , &
que le 8. de
ce mois le Roy avoit tenu
un grand Confeil , enfuite
duquel il avoit fait partir un
Exprés fur le Paquebot
d'Angleterre avecdenouvelles inftructions pour les Anbaffadeurs aux Conferences
GALANT. 305
d'Utrecht. On écrit de
Cadiz quel'on commence à
y fentir les fruits de la Paix ,
puifque deux Navires Anglois qui avoient chargé à
Oftende, fon entrez dans le
Port avec deux Baftimens
Biſcayens qui avoient chargé
en Angleterre.
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Résumé : NOUVELLES.
En janvier et février 1712, plusieurs événements politiques et militaires ont marqué l'Europe. À Rome, le cardinal de la Tremoille a transmis les instructions du roi de France pour la protection des intérêts français. Les armes du roi de France ont été exposées à la porte du palais du cardinal Ottboni. Un procès a été gagné par l'église royale de Saint-Louis de la Nation Française contre le Collège Germanique. Le cardinal Albani est arrivé à Rome le 10 janvier, accueilli par des gentilshommes et des carrosses envoyés par des personnalités influentes. Il a été reçu par le pape et a commencé ses visites officielles. L'affaire de l'évêque de Lecce s'est aggravée avec l'emprisonnement de son chancelier et d'autres officiers. Des chapelains envoyés de Naples ont été surpris par des monitoires excommuniant ceux qui assisteraient aux chapelles royales. À Vienne, le Conseil Aulique a repris ses séances sur ordre de l'archiduc, bien que l'impératrice régente ait remis les affaires importantes à l'arrivée de l'archiduc. Des préparatifs militaires sont en cours en Hongrie face à une possible offensive turque. À Constantinople, Mehmet-Bacha, grand vizir, a été déposé et arrêté, et Osman Aga a été nommé nouveau grand vizir. Des préparatifs de guerre sont en cours, avec des provisions fournies au roi de Suède. En Danemark, le roi a mené des opérations militaires contre les Suédois, marchant avec son armée et établissant des quartiers d'hiver. Le roi de Saxe, Auguste, a convoqué une diète pour lever des subsides et recruter des troupes. En Pologne, des troupes moscovites ont commis des violences, obligeant plusieurs palatinats à se plaindre au primat du royaume. Le palatin de Moscovie est retourné dans ses terres après une réponse défavorable du sultan ottoman. Au Royaume-Uni, la reine a informé le Parlement de ses intentions de traiter une paix générale avec les ennemis, assurant que les plénipotentiaires étaient arrivés à Utrecht pour commencer les négociations. Elle a également exprimé son désir de réprimer la publication de libelles faux et scandaleux. Le Parlement a résolu de remercier la reine pour sa bonté et sa prudence. À La Haye, malgré les protestations de l'Archiduc, des ambassadeurs ont été envoyés pour les négociations de paix à Utrecht. Le Comte Sizindorf et le Comte de Metternich sont arrivés en tant que plénipotentiaires. La première conférence officielle a eu lieu le 29 du mois dernier, où les plénipotentiaires ont exprimé leurs intentions sincères de conclure une paix générale. À Madrid, le roi s'est rendu à la chasse et le Duc de Vendôme est arrivé après avoir distribué les troupes en quartiers d'hiver. Le Marquis de Valdeñas a reçu le commandement en chef en l'absence du Duc de Vendôme. Des mesures ont été prises pour assurer la sécurité des chemins et le ravitaillement des troupes. En Aragon, une taxe modique a été instaurée pour fournir le lit et le chauffage aux soldats. Des troubles ont été signalés impliquant des volontaires et des soldats. En Portugal, les troupes anglaises ont causé des désordres faute de subsistance, mais elles s'apprêtent à repartir. Le roi du Portugal a envoyé de nouvelles instructions pour les ambassadeurs aux conférences d'Utrecht. À Cadix, les premiers effets de la paix sont perceptibles avec l'arrivée de navires anglais et biscayens.
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558
p. 309-312
NOUVELLES d'Angleterre.
Début :
Les douze Pairs furent introduits le 13. Janvier dans l'Assemblée des Seigneurs [...]
Mots clefs :
Duc, Comte, Colonels, Angleterre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Angleterre.
NOUVELLES
cap d'Angleterre.
PiLes douze Pairs furent
introduits le 13. Janvier
dans l'Affemblée des Seigneurs, & ilsy prirent leurs
places, aprés la lecture de
leurs Patentes. Le Comte
d'Oxford grand. Treſorier
310 MERCURE
delivra un Meffage de la
Reine contenant qu'elle fouhaitoit que la Chambre s'ajournaft jufqu'au 215. ainſi
que les Communes. Le Duc
de Sommerfet , le Comte de
Sunderland , le Comte de
Nottingham & plufieurs
autres furent pour la negative; cependant l'affirmative
l'emporta de foixante-trois
voix , contre quarante- neuf,
& la Chambre s'ajburnab
jufqu'au 25. Les Seigneurs
Ecoffois ont remontré à la
Reine que l'affaire du Duc
d'Hamilton eftoit conftaire
GALANT 11
*
à l'Acte d'Union des deux
Royaumes. Sa Majefté répondit qu'elle eſtoir fâchée
qu'on leur eut donné ce
fujet de plainte , & qu'elle
feroit en forte de leur faire
avoit fatisfaction. On a
donné au Duc de Beaufort
la Charge de Capitaine des
Gentils - hommes Penfion
naires , que le Duc de Saint
Albans, fils naturel du Roy
Charles 11. occupoir , le
Duc d'Ormont Colonel du
du premier Regiment des
Garde à pied a été nommé
Commandant de toutes les
312 MERGURE
Troupes de la grande
Bretagne.
Le Comte Rivers a efté
fait Grand Mailtre de l'Ar
tillerie & Colonel du Regi-
⚫ment des Gardes à cheval.
Le Ducde Northumberland Capitaine de lafeconde
Compagnie à cheval. Le
fieur Hill Brigadier a été
nommé Lieutenant de la
Tour à la place du General
Cadogan , plufieurs Capitaines deVaiffeau de Guerre
ont efté reformez. On croit
qu'il y aura encore dans
peu d'autres changemens.
cap d'Angleterre.
PiLes douze Pairs furent
introduits le 13. Janvier
dans l'Affemblée des Seigneurs, & ilsy prirent leurs
places, aprés la lecture de
leurs Patentes. Le Comte
d'Oxford grand. Treſorier
310 MERCURE
delivra un Meffage de la
Reine contenant qu'elle fouhaitoit que la Chambre s'ajournaft jufqu'au 215. ainſi
que les Communes. Le Duc
de Sommerfet , le Comte de
Sunderland , le Comte de
Nottingham & plufieurs
autres furent pour la negative; cependant l'affirmative
l'emporta de foixante-trois
voix , contre quarante- neuf,
& la Chambre s'ajburnab
jufqu'au 25. Les Seigneurs
Ecoffois ont remontré à la
Reine que l'affaire du Duc
d'Hamilton eftoit conftaire
GALANT 11
*
à l'Acte d'Union des deux
Royaumes. Sa Majefté répondit qu'elle eſtoir fâchée
qu'on leur eut donné ce
fujet de plainte , & qu'elle
feroit en forte de leur faire
avoit fatisfaction. On a
donné au Duc de Beaufort
la Charge de Capitaine des
Gentils - hommes Penfion
naires , que le Duc de Saint
Albans, fils naturel du Roy
Charles 11. occupoir , le
Duc d'Ormont Colonel du
du premier Regiment des
Garde à pied a été nommé
Commandant de toutes les
312 MERGURE
Troupes de la grande
Bretagne.
Le Comte Rivers a efté
fait Grand Mailtre de l'Ar
tillerie & Colonel du Regi-
⚫ment des Gardes à cheval.
Le Ducde Northumberland Capitaine de lafeconde
Compagnie à cheval. Le
fieur Hill Brigadier a été
nommé Lieutenant de la
Tour à la place du General
Cadogan , plufieurs Capitaines deVaiffeau de Guerre
ont efté reformez. On croit
qu'il y aura encore dans
peu d'autres changemens.
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Résumé : NOUVELLES d'Angleterre.
Le texte décrit des événements politiques et militaires en Angleterre. Le 13 janvier, les douze Pairs ont été introduits dans l'Assemblée des Seigneurs et ont pris leurs places après la lecture de leurs patentes. Le Comte d'Oxford, grand trésorier, a transmis un message de la Reine demandant l'ajournement de la Chambre des Seigneurs et des Communes jusqu'au 25 janvier, proposition approuvée par soixante-trois voix contre quarante-neuf. Les Seigneurs Écossais ont contesté l'affaire du Duc d'Hamilton, jugée contraire à l'Acte d'Union des deux Royaumes. La Reine a exprimé son mécontentement et promis de leur donner satisfaction. Plusieurs nominations et changements de postes ont eu lieu : le Duc de Beaufort est devenu Capitaine des Gentils-hommes Pensionnaires, le Duc d'Ormont Commandant de toutes les troupes de la Grande-Bretagne, le Comte Rivers Grand Maître de l'Artillerie et Colonel du Régiment des Gardes à cheval, et le Duc de Northumberland Capitaine de la seconde Compagnie à cheval. Le sieur Hill a été nommé Lieutenant de la Tour, remplaçant le Général Cadogan. Plusieurs capitaines de vaisseaux de guerre ont été réformés, et d'autres changements sont attendus.
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559
p. 313-325
Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Début :
1. Le Roy à la signature de la Paix, reconnoistra la Reine de la Grande Bretagne [...]
Mots clefs :
Article de paix, Paix, Plénipotentiaires, Roi, Commerce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Les dix-fept Articles de
Paix ,
propofe par
les Plenipotentiaires de
France.
I. Le Roy à la fignature
de la Paix , reconnoiftta la
Reine de la Grande Bretagne en cette qualité, comme
auffi la fucceffion à la Cou
ronne,telle qu'elle eft établie
& de la maniere qu'il plaira
à Sa Majesté Britanique.
II. Sa Majefté fera rafer toutes les fortifications
de Dunkerque , immediaFévrier 1712. Dd
814 MERCURE.
tement aprés la conclufion
de la Paix , moyennant un
équivalent à fa fatisfaction,
III. L'Ifle de Saint Chrif
tophle , la Baye & le Déroit de Hudfon feront cedez en leur entier à la
Grande Bretagne , & l'Aca.
demie avec leFort du PortRoyal , feront rendus en
leur entier , à Sa Majefte.
IV. A l'égard de l'lfle de
Terreneuve , le Roy offe
encore de la ceder , fe refervant feulement le Fort
de Plaifance , & le droit de
pefcher les moruës & de
GALANT. 315
les faire fecher comme avant la guerre.
V. On conviendra d'un.
Traité de commerce avant
ou aprés la Paix , au choix
de l'Angleterre , dont on
rendra les conditions auffi
égales entre les deux Nations qu'il fera poffible.
VI. Le Roy , à la fignature de la Paix , confentira que les Païs - Bas Elpagnols cedez par le Roy
d'Espagne à l'Electeur de
Baviere, fervent de barriere
aux Provinces Unies , &
pour l'augmenter, il y ajou
Ddij
36 MERCURE
£
tera Furnes & ſon Bailliage
la Knoque, Ipres & la Charellenie , Menin avec fa
Verge ; & en efchange , Sa
Majefté demande pour former une barriere de la
France, Aire, Saint Venant,
Bethune, Douay, Bouchain,
&leurs dependances.
VII. Si les Eftats Generaux veulent entretenir
garnifon dans les places
fortes de la barriere for,
mée de cette manière , des
terres cedées à Son Altelle Electorale de Baviere ,
& de ce que la France Y 2
GALANT. 317
ajouté du fien , Sa Majesté
confent qu'ils y mettent autant de troupes qu'il leur
plaira , & mefme qu'elles
foient entretenues aux dépens du Pais.
VIII. Moyennant cette
ceffion & accord, le Roy
de fon cofté demandepour
l'équivalent de la demolition de Dunkerque , les
Villes & Citadelles de Lille
& de Tournay avec leurs
dependances.
IX. La barriere eſtant
ainfi reglée entre la France
& les Eftats Generaux, le
D diij
318 MERCURE
Roy pour augmenter le
commerce de leurs fujets
accordera ce qui a etté
Alipulé par le Traité de
Rifwik & le Tarifavantageux de 1664 , à la referve
die de fix fortes de marchandifes dont on conviendra,
& qui demeureront chargées des mefmes droits
qu'elles payent actuelle-
"ment: comme auffi l'exemption des cinquante fols par
tonneau fur les Vaiffeaux
venant des Provinces Unics
& des Pais eftrangers en
France.
GALANT. 319
X.Al'égard du commerce
en Espagne & aux Indes
Occidentales, le Roy s'engagera, non feulement envers les Eftats Generaux ,
mais auffi envers la Grande
Bretagne & tous les autres
Princes , en vertu du plein
pouvoir qu'il a pour ce fujet , que ce commerce fe
fera ponctuellement & de ་ ན
la mefme maniere qu'on
a fait fous le regne, & jufqu'à la mort de Charles II.
& il promer que les François fe foumetront comme
les autres Nations aux anDd inj
320 MERCURE
ciennes Loix & Reglements
faits par les Rois predeceffeurs de Sa Majesté Catholique , par rapport au commerce & à la navigation des
Indes Espagnoles.
XI. Sa Majesté confent
outre cela que tous les Potentats de l'Europe, entrent
dans la garantie de ces promeffes, & promet que le Roy
fon petit fils, pour le bien de
la Paix , renoncera à toutes
pretentions fur le Royaume
de Naples & la Sardaigne ,
comme auffi fur le Duché
de Milan , & elle confentira auffi que cette partie qui
GALANT. 321
a efté cedée au Duc de
Savoye, refte à fon Alteffe
Royale bien entendu que
moyennant cette ceffion, la
Maifon d'Auftriche renoncera pareillement à toutes
pretentions fur les autres
parties de la Monarchie Efpagnole , & en retirera fes
troupes immediatement aprés la Paix.
XII. Les frontieres fur
le Haut Rhin , feront rétablies de part & d'autre
fur le mefme pied qu'elles
eftoient avant la prefente
guerre.
322 MERCURE
XIII. Moyennant toutes ces conditions , le Roy
demande que les Electeurs
de Cologne & de Baviere foient reftablis dans
la pleine poffeffion de leurs
Eftats , dignitez,
prerogatives, biens , meubles & immeubles , dont ils ont joui
avant la prefente guerre, &
Sa Majesté reconnoiftra en
Allemagne & en Pruffe ,
tous les Titres qu'elle n'a
pas encore reconnus.
XIV. Le Roy rendra au
Duc de Savoye tout ce qu'il
luy a pris pendant cette guer
GALANT. 323
re, &fon Altefle Royale en
fera de mefme à l'égard de
la France; de maniere que les
frontieres de part & d'autre
feront les mefmes qu'avant
la Declaration de la guerre.
XV. Ce qui concerne
le Portugal, fera reſtabli &
demeurera fur le mefme
pied qu'avant la guerre, cant
par rapport à la France qu'à
l'Eſpagnes quant aux Domaines en Amerique , s'il y
a quelque chofe à regler ,
on tafchera de le faire à l'amiable.
XVI. Le Roy con-
$24 MERCURE
fentira volontiers & de
bonne foy, que de concert
avec les Allicz , on prenne
les mefures les plus convenables, pour empefcher que
les Couronnes de France &
d'Efpagne foient jamais reunies fur une mefme tefte ;
c'eft à dire que le mefme
Prince foit Roy des deux
Royaumes.
XVII. Tous les les Trai
tez, fçavoir celuy de Munf
rer & les fuivans, demeureront en pleine vigueur , excepté les articles aufquels le
prefent Traité pourroit a-
GALANT. 325
voir derogé ou fait quelque changement.
Il y eut des difputes fur
cespropofitions de la part de
quelques Plenipotentiaires ,
qui en prirent des copies &
les envoyerent àleurs Maîtres par des couriers exprés. Cependant on affure
que le 13 il fut refolu dans
l'affemblée des Alliez , que
les Mars ils donneroient
leur réponſe aux Plenipotentiaires de France,
Paix ,
propofe par
les Plenipotentiaires de
France.
I. Le Roy à la fignature
de la Paix , reconnoiftta la
Reine de la Grande Bretagne en cette qualité, comme
auffi la fucceffion à la Cou
ronne,telle qu'elle eft établie
& de la maniere qu'il plaira
à Sa Majesté Britanique.
II. Sa Majefté fera rafer toutes les fortifications
de Dunkerque , immediaFévrier 1712. Dd
814 MERCURE.
tement aprés la conclufion
de la Paix , moyennant un
équivalent à fa fatisfaction,
III. L'Ifle de Saint Chrif
tophle , la Baye & le Déroit de Hudfon feront cedez en leur entier à la
Grande Bretagne , & l'Aca.
demie avec leFort du PortRoyal , feront rendus en
leur entier , à Sa Majefte.
IV. A l'égard de l'lfle de
Terreneuve , le Roy offe
encore de la ceder , fe refervant feulement le Fort
de Plaifance , & le droit de
pefcher les moruës & de
GALANT. 315
les faire fecher comme avant la guerre.
V. On conviendra d'un.
Traité de commerce avant
ou aprés la Paix , au choix
de l'Angleterre , dont on
rendra les conditions auffi
égales entre les deux Nations qu'il fera poffible.
VI. Le Roy , à la fignature de la Paix , confentira que les Païs - Bas Elpagnols cedez par le Roy
d'Espagne à l'Electeur de
Baviere, fervent de barriere
aux Provinces Unies , &
pour l'augmenter, il y ajou
Ddij
36 MERCURE
£
tera Furnes & ſon Bailliage
la Knoque, Ipres & la Charellenie , Menin avec fa
Verge ; & en efchange , Sa
Majefté demande pour former une barriere de la
France, Aire, Saint Venant,
Bethune, Douay, Bouchain,
&leurs dependances.
VII. Si les Eftats Generaux veulent entretenir
garnifon dans les places
fortes de la barriere for,
mée de cette manière , des
terres cedées à Son Altelle Electorale de Baviere ,
& de ce que la France Y 2
GALANT. 317
ajouté du fien , Sa Majesté
confent qu'ils y mettent autant de troupes qu'il leur
plaira , & mefme qu'elles
foient entretenues aux dépens du Pais.
VIII. Moyennant cette
ceffion & accord, le Roy
de fon cofté demandepour
l'équivalent de la demolition de Dunkerque , les
Villes & Citadelles de Lille
& de Tournay avec leurs
dependances.
IX. La barriere eſtant
ainfi reglée entre la France
& les Eftats Generaux, le
D diij
318 MERCURE
Roy pour augmenter le
commerce de leurs fujets
accordera ce qui a etté
Alipulé par le Traité de
Rifwik & le Tarifavantageux de 1664 , à la referve
die de fix fortes de marchandifes dont on conviendra,
& qui demeureront chargées des mefmes droits
qu'elles payent actuelle-
"ment: comme auffi l'exemption des cinquante fols par
tonneau fur les Vaiffeaux
venant des Provinces Unics
& des Pais eftrangers en
France.
GALANT. 319
X.Al'égard du commerce
en Espagne & aux Indes
Occidentales, le Roy s'engagera, non feulement envers les Eftats Generaux ,
mais auffi envers la Grande
Bretagne & tous les autres
Princes , en vertu du plein
pouvoir qu'il a pour ce fujet , que ce commerce fe
fera ponctuellement & de ་ ན
la mefme maniere qu'on
a fait fous le regne, & jufqu'à la mort de Charles II.
& il promer que les François fe foumetront comme
les autres Nations aux anDd inj
320 MERCURE
ciennes Loix & Reglements
faits par les Rois predeceffeurs de Sa Majesté Catholique , par rapport au commerce & à la navigation des
Indes Espagnoles.
XI. Sa Majesté confent
outre cela que tous les Potentats de l'Europe, entrent
dans la garantie de ces promeffes, & promet que le Roy
fon petit fils, pour le bien de
la Paix , renoncera à toutes
pretentions fur le Royaume
de Naples & la Sardaigne ,
comme auffi fur le Duché
de Milan , & elle confentira auffi que cette partie qui
GALANT. 321
a efté cedée au Duc de
Savoye, refte à fon Alteffe
Royale bien entendu que
moyennant cette ceffion, la
Maifon d'Auftriche renoncera pareillement à toutes
pretentions fur les autres
parties de la Monarchie Efpagnole , & en retirera fes
troupes immediatement aprés la Paix.
XII. Les frontieres fur
le Haut Rhin , feront rétablies de part & d'autre
fur le mefme pied qu'elles
eftoient avant la prefente
guerre.
322 MERCURE
XIII. Moyennant toutes ces conditions , le Roy
demande que les Electeurs
de Cologne & de Baviere foient reftablis dans
la pleine poffeffion de leurs
Eftats , dignitez,
prerogatives, biens , meubles & immeubles , dont ils ont joui
avant la prefente guerre, &
Sa Majesté reconnoiftra en
Allemagne & en Pruffe ,
tous les Titres qu'elle n'a
pas encore reconnus.
XIV. Le Roy rendra au
Duc de Savoye tout ce qu'il
luy a pris pendant cette guer
GALANT. 323
re, &fon Altefle Royale en
fera de mefme à l'égard de
la France; de maniere que les
frontieres de part & d'autre
feront les mefmes qu'avant
la Declaration de la guerre.
XV. Ce qui concerne
le Portugal, fera reſtabli &
demeurera fur le mefme
pied qu'avant la guerre, cant
par rapport à la France qu'à
l'Eſpagnes quant aux Domaines en Amerique , s'il y
a quelque chofe à regler ,
on tafchera de le faire à l'amiable.
XVI. Le Roy con-
$24 MERCURE
fentira volontiers & de
bonne foy, que de concert
avec les Allicz , on prenne
les mefures les plus convenables, pour empefcher que
les Couronnes de France &
d'Efpagne foient jamais reunies fur une mefme tefte ;
c'eft à dire que le mefme
Prince foit Roy des deux
Royaumes.
XVII. Tous les les Trai
tez, fçavoir celuy de Munf
rer & les fuivans, demeureront en pleine vigueur , excepté les articles aufquels le
prefent Traité pourroit a-
GALANT. 325
voir derogé ou fait quelque changement.
Il y eut des difputes fur
cespropofitions de la part de
quelques Plenipotentiaires ,
qui en prirent des copies &
les envoyerent àleurs Maîtres par des couriers exprés. Cependant on affure
que le 13 il fut refolu dans
l'affemblée des Alliez , que
les Mars ils donneroient
leur réponſe aux Plenipotentiaires de France,
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Résumé : Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Le document 'Les dix-fept Articles de Paix' présente les conditions de paix proposées par les plénipotentiaires de France. Les points clés incluent la reconnaissance de la reine de Grande-Bretagne et de sa succession au trône par le roi de France. La France s'engage à raser les fortifications de Dunkerque après la paix, moyennant une compensation. Plusieurs cessions territoriales sont prévues : l'île de Saint-Christophe, la baie et le détroit de Hudson, ainsi que l'Acadie et le fort du Port-Royal sont cédés à la Grande-Bretagne, tandis que la France conserve le fort de Plaisance et le droit de pêche à Terre-Neuve. Un traité de commerce sera établi entre la France et l'Angleterre, avec des conditions égales pour les deux nations. Les Pays-Bas espagnols cédés à l'Électeur de Bavière serviront de barrière aux Provinces Unies. La France cède certaines villes en échange d'autres, comme Lille et Tournai. Les États Généraux peuvent entretenir des garnisons dans les places fortes de la barrière, aux dépens du pays. La France demande Lille et Tournai en échange de la démolition de Dunkerque. Des avantages commerciaux similaires à ceux du traité de Ryswick et du tarif de 1664 seront accordés, avec des exemptions pour certaines marchandises. La France s'engage à maintenir le commerce en Espagne et aux Indes Occidentales selon les lois existantes jusqu'à la mort de Charles II. Les puissances européennes garantissent ces promesses, et des renonciations mutuelles concernant les prétentions sur divers territoires sont prévues. Les frontières sur le Haut Rhin seront rétablies comme avant la guerre, et les Électeurs de Cologne et de Bavière seront rétablis dans leurs États. La France et le Duc de Savoie restitueront mutuellement les territoires pris pendant la guerre, et les relations avec le Portugal seront rétablies comme avant la guerre. La France s'engage à empêcher l'union des couronnes de France et d'Espagne sur une même tête, et les traités antérieurs restent en vigueur, sauf les articles modifiés par le présent traité. Des disputes ont eu lieu sur ces propositions, et une réponse des alliés est attendue pour le 13 mars.
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560
p. 326-331
D'UTRECHT. A son Excellence MYLORD EVESQUE DE BRISTOL. Traduction nouvelle.
Début :
Honneur des Campagnes liquides, [...]
Mots clefs :
Utrecht, Bristol, Évêque, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : D'UTRECHT. A son Excellence MYLORD EVESQUE DE BRISTOL. Traduction nouvelle.
D'UTRECHT,
ASon Excellence
MYLORD
EVESQUE DE BRISTOL.
Traduction nouvelle.
Honneur des Gampagnes liquides,
Enfant de quelque Bois
•fatre,
Brillant Spectacle aux
Nereides,
BeauVaiffeau, qu'à l'en
vi l'or &l'art ontparé;
GALANT. 327
Que ta charge fied bien à
ta magnificence!
De l'Europe en fufpens
tu conduis le Deftin ,
Du monde gemiẞant tu
portes dans tonfein
La derniere efperance 3
Tuferas àjamais fefté
par nos neveux,
Le Peuple ira danfant te
rendrefes hommages,
Nos filles Jur tes pants
inventant millejeux,
Deguirlandes defleurs ,
orneront tes cordages.
326 MERCURE
Dieux des Mers qui
veillezfurcettenation,
(Si vous daignez encore
proteger cet Empire)
Conduifez avec Join ce
precieux Navire,
L'aimablePaixle monte,
affe noftre Albion ,
Dufangde cent Heros,
qu'en vainla terre admire,
Acheta pour autruy de
fertiles Etats ;
Je vous attefte affreux
combats.
GALANT. 327
Et vous Palmes enfanglantées
Qu'à regret , par lesfiens,
Londres vit remportées.
L'Univers defolé demande le reposs
Le Dieu Mars eft luymême afſouvi de carmonage,
Pallas arenvoyéla cruelle Attropos
UneMajeftédouce écla
te enfon vifage
D'ANNE, elle emprunte
l'air! ofortunéprefage,
Février 1712.
Ee
328 MERCURE
L'olive eft dansfa main,
au lieu dejavelots.
PRELAT, dont la vertu
respectée & cherie
Eft le plus ferme appuy
des Etats chancelans ,
Pour lagloire de ta Patrie
On te voit oublier ton repos & tesans,
Ton aspect venerable »
aux caprices de l'onde
Doit impoferunFrein,
Etles Dieux que tufers,
pour le bonheurdu monde
GALANT. 329
T'ontfoumis le Deftin.
Des Peuples s'arme en
vainlafunefte manie,
Les bancs en vain cache
fousles flotsfurieux
Ofent trompertesyeux;
L'Ennemi de la Paix, le
ventde Germanie
En vain renverfe tout de
fonfoufle odieuxe
Sinous avonspour nous ,
nos Dieux & ton Genie
Neptune vient déja te
foumettre lesflots
Defon trident luy- méme
Ecij
330 MERCURE
ilfouleve tapoupe
Sesagiles Tritonsfervent
tes Matelots ,
Tupars augré de l'onde,
&leurjoyeufe troupe
Fait d'un long chant de
Paixretentir les échos.
Infenfez que l'erreur,&
la difcorde anime.
( De qui pour vous fauver il faut rompre les
vœux )
Quatre Luftres entiers
vousfûtesfa victime,
Etje vois dans voscœurs
renouvellerfesfeux;
GALANT 3 3º
Arreſtez , d'un autre œil
les Dieux on vûlaterre,
Fatigue depunirils quit.
tent le Tonnerre;
Craigne deréveiller leur
courroux dangereux ;
Les ventsfontenchaînez
dans leurs grottes profondes ,
Voyez lesflots domptez:
&des vents , & des
ondes,
بون
Apprenez à calmer vos
confeils trop mutins ,
Etceffez de lutter contre Anne & les Destins.
ASon Excellence
MYLORD
EVESQUE DE BRISTOL.
Traduction nouvelle.
Honneur des Gampagnes liquides,
Enfant de quelque Bois
•fatre,
Brillant Spectacle aux
Nereides,
BeauVaiffeau, qu'à l'en
vi l'or &l'art ontparé;
GALANT. 327
Que ta charge fied bien à
ta magnificence!
De l'Europe en fufpens
tu conduis le Deftin ,
Du monde gemiẞant tu
portes dans tonfein
La derniere efperance 3
Tuferas àjamais fefté
par nos neveux,
Le Peuple ira danfant te
rendrefes hommages,
Nos filles Jur tes pants
inventant millejeux,
Deguirlandes defleurs ,
orneront tes cordages.
326 MERCURE
Dieux des Mers qui
veillezfurcettenation,
(Si vous daignez encore
proteger cet Empire)
Conduifez avec Join ce
precieux Navire,
L'aimablePaixle monte,
affe noftre Albion ,
Dufangde cent Heros,
qu'en vainla terre admire,
Acheta pour autruy de
fertiles Etats ;
Je vous attefte affreux
combats.
GALANT. 327
Et vous Palmes enfanglantées
Qu'à regret , par lesfiens,
Londres vit remportées.
L'Univers defolé demande le reposs
Le Dieu Mars eft luymême afſouvi de carmonage,
Pallas arenvoyéla cruelle Attropos
UneMajeftédouce écla
te enfon vifage
D'ANNE, elle emprunte
l'air! ofortunéprefage,
Février 1712.
Ee
328 MERCURE
L'olive eft dansfa main,
au lieu dejavelots.
PRELAT, dont la vertu
respectée & cherie
Eft le plus ferme appuy
des Etats chancelans ,
Pour lagloire de ta Patrie
On te voit oublier ton repos & tesans,
Ton aspect venerable »
aux caprices de l'onde
Doit impoferunFrein,
Etles Dieux que tufers,
pour le bonheurdu monde
GALANT. 329
T'ontfoumis le Deftin.
Des Peuples s'arme en
vainlafunefte manie,
Les bancs en vain cache
fousles flotsfurieux
Ofent trompertesyeux;
L'Ennemi de la Paix, le
ventde Germanie
En vain renverfe tout de
fonfoufle odieuxe
Sinous avonspour nous ,
nos Dieux & ton Genie
Neptune vient déja te
foumettre lesflots
Defon trident luy- méme
Ecij
330 MERCURE
ilfouleve tapoupe
Sesagiles Tritonsfervent
tes Matelots ,
Tupars augré de l'onde,
&leurjoyeufe troupe
Fait d'un long chant de
Paixretentir les échos.
Infenfez que l'erreur,&
la difcorde anime.
( De qui pour vous fauver il faut rompre les
vœux )
Quatre Luftres entiers
vousfûtesfa victime,
Etje vois dans voscœurs
renouvellerfesfeux;
GALANT 3 3º
Arreſtez , d'un autre œil
les Dieux on vûlaterre,
Fatigue depunirils quit.
tent le Tonnerre;
Craigne deréveiller leur
courroux dangereux ;
Les ventsfontenchaînez
dans leurs grottes profondes ,
Voyez lesflots domptez:
&des vents , & des
ondes,
بون
Apprenez à calmer vos
confeils trop mutins ,
Etceffez de lutter contre Anne & les Destins.
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Résumé : D'UTRECHT. A son Excellence MYLORD EVESQUE DE BRISTOL. Traduction nouvelle.
Le poème est adressé à Son Excellence Mylord, l'évêque de Bristol, et célèbre un navire porteur d'espoir et de paix. Ce navire, magnifique et protégé par des dieux, doit apporter la paix en Albion. Anne, représentée avec une olive symbolisant la paix, contraste avec les armes de guerre. Le prélat est respecté pour sa vertu et est appelé à maîtriser les caprices de la mer et à soumettre le destin pour le bonheur du monde. Les peuples sont invités à déposer leurs armes et à calmer leurs conflits, soutenus par les dieux et le génie de Neptune. Les vents et les flots sont domptés, et les lecteurs sont exhortés à cesser de lutter contre Anne et les destins. Le poème se conclut par un appel à la paix et à la soumission aux forces divines.
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561
p. 271-274
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
On a reçu des Nouvelles de Hollande dont la Cour [...]
Mots clefs :
Allemagne, Guerre, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles d'Allemagne,
On a
reçudesNouvelles
de Hollande dont la Cour
ne paroist pas être satisfaite y
& on en attend d'Angleterre touchant lesCommissions
dont le Prince Eugene est
chargé;le Comte de Gallach qui enest revenu assure
qu'il luy fera tres difficile
d'engager les Anglois à
continuer la guerre.
Les Lettres de Pologne;.
de Transylvanie& des Frontières de Turquie, consir-
ment que la guerre a
esié
déclarée à Constantinople
contre les Moscovites. On
travaille à la levée des Recruës & à une augmentation de dix hommes par
Compagnie, & d'une Compagnie de Grenadiers par
Regiment.
Les Lettres de Constantinople portent que leGrand
Seigneur avoit dessein d'aller
en Campagne avec une Armée beaucoup plus nombreuse que celle de l'année
derniere. Il a
fait dire à Sa
Majesté Sucdoisequ'il pour-
roit rester à Bender autant
qu'il luy plairoit, & que
quand il en voudroit partir
elle n'auroit qu'à luy faire
sçavoir, qu'illuy envoyeroit
un grand Corps de Troupes
pour l'accompagner par la
Pologne jusques dans ses
Etats.
Les avis de Belgradeconfirment la resolution prisc
par le Grand Seigneur de
faire de nouveau la guerre
aux Moscovires.
Le Bacha de Belgrade a
ordre de se préparer pour
aller avec ses Troupes join.
drc l'Armée du Grand Seigneur.
Le Hospodar de Valaquie a
ordre de fournir au
Roy de Suede trois mille
hommes & cent cinquante
mille écus. Le desseinestde
faire la guerre detrois côtez
à la fois.
Les Tartares doivent faire une irruption en Moscovie tandis que l'Armée Ottomane entrera en Ukraine,
& le Roy de Suede en Pologne.
On a
reçudesNouvelles
de Hollande dont la Cour
ne paroist pas être satisfaite y
& on en attend d'Angleterre touchant lesCommissions
dont le Prince Eugene est
chargé;le Comte de Gallach qui enest revenu assure
qu'il luy fera tres difficile
d'engager les Anglois à
continuer la guerre.
Les Lettres de Pologne;.
de Transylvanie& des Frontières de Turquie, consir-
ment que la guerre a
esié
déclarée à Constantinople
contre les Moscovites. On
travaille à la levée des Recruës & à une augmentation de dix hommes par
Compagnie, & d'une Compagnie de Grenadiers par
Regiment.
Les Lettres de Constantinople portent que leGrand
Seigneur avoit dessein d'aller
en Campagne avec une Armée beaucoup plus nombreuse que celle de l'année
derniere. Il a
fait dire à Sa
Majesté Sucdoisequ'il pour-
roit rester à Bender autant
qu'il luy plairoit, & que
quand il en voudroit partir
elle n'auroit qu'à luy faire
sçavoir, qu'illuy envoyeroit
un grand Corps de Troupes
pour l'accompagner par la
Pologne jusques dans ses
Etats.
Les avis de Belgradeconfirment la resolution prisc
par le Grand Seigneur de
faire de nouveau la guerre
aux Moscovires.
Le Bacha de Belgrade a
ordre de se préparer pour
aller avec ses Troupes join.
drc l'Armée du Grand Seigneur.
Le Hospodar de Valaquie a
ordre de fournir au
Roy de Suede trois mille
hommes & cent cinquante
mille écus. Le desseinestde
faire la guerre detrois côtez
à la fois.
Les Tartares doivent faire une irruption en Moscovie tandis que l'Armée Ottomane entrera en Ukraine,
& le Roy de Suede en Pologne.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte relate diverses nouvelles politiques et militaires en Europe et dans les régions voisines. En Hollande, la cour attend des informations d'Angleterre concernant les commissions du Prince Eugène. Le Comte de Gallach estime que les Anglais auront du mal à poursuivre la guerre. En Pologne, en Transylvanie et aux frontières de la Turquie, la guerre a été déclarée contre les Moscovites. Des recrutements supplémentaires sont en cours, avec une augmentation de dix hommes par compagnie et une compagnie de grenadiers par régiment. À Constantinople, le Grand Seigneur prévoit une campagne avec une armée plus nombreuse que l'année précédente. Il a informé le roi de Suède qu'il peut rester à Bender et qu'il enverra des troupes pour l'escorter. Les avis de Belgrade confirment la résolution du Grand Seigneur de faire la guerre aux Moscovites. Le Bacha de Belgrade doit se préparer à rejoindre l'armée ottomane. Le Hospodar de Valachie doit fournir au roi de Suède trois mille hommes et cent cinquante mille écus. Le plan est de mener la guerre sur trois fronts simultanément : les Tartares attaqueront la Moscovie, l'armée ottomane entrera en Ukraine, et le roi de Suède en Pologne.
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562
p. 292-293
Lettre d'Utrecht.
Début :
Mon Amy & moy nous achetons bien cher le plaisir [...]
Mots clefs :
Utrecht, Négociations, Assemblées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre d'Utrecht.
Lettre d'Utrechr.
MONSIEUR,
Mon Amy & rnoy nous
achetons bien cher le plaisir de
sçavoirles premieres nouvelles
.des Négociations qui se font
icy ; car hors la bonne chere
les plaisirs d'Utrcchtsont fort
secs cm fort tumultueux,
Les Ajjemulécs font ordinaifan.nt ae trente ou quarante
hommes & femmes de sept
ou huit Nations différentes
?
dont chacune écorche le François à sa façon, cm beaucoup ne leparlepoint du JOute
C'est une idée de la varieté des
Langues de la Tour de Babel.
Toutes
ces
cobuës se reduisent
àsept
ou huit tables d'Hombre dans une chambre,&plusieurs pelotons de Conteurs de
Nouvelles. Vous (fave:{appa.
ramment déja que:
MONSIEUR,
Mon Amy & rnoy nous
achetons bien cher le plaisir de
sçavoirles premieres nouvelles
.des Négociations qui se font
icy ; car hors la bonne chere
les plaisirs d'Utrcchtsont fort
secs cm fort tumultueux,
Les Ajjemulécs font ordinaifan.nt ae trente ou quarante
hommes & femmes de sept
ou huit Nations différentes
?
dont chacune écorche le François à sa façon, cm beaucoup ne leparlepoint du JOute
C'est une idée de la varieté des
Langues de la Tour de Babel.
Toutes
ces
cobuës se reduisent
àsept
ou huit tables d'Hombre dans une chambre,&plusieurs pelotons de Conteurs de
Nouvelles. Vous (fave:{appa.
ramment déja que:
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Résumé : Lettre d'Utrecht.
La lettre d'Utrecht évoque les difficultés et les coûts des premières nouvelles des négociations. Utrecht offre une bonne nourriture mais des plaisirs austères et tumultueux. Les assemblées, appelées 'Ajjemulécs,' réunissent des personnes de sept ou huit nations différentes, parlant le français avec divers accents ou pas du tout. Les participants se regroupent autour de tables de jeu et de conteurs de nouvelles.
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563
p. 293-295
« Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
Début :
Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, France, Délibérations
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
nipotentiaires des Alliezfi-
lent deux Conférences particulieres; l'une le matin, &
l'autre le soir, où ils reglerent entre-eux les réponses
qu'ils feroient aux Plenipotentiaires deFrance, &leurs
Délibérations furent rédigées en Mémoires particuliers,dont ils firent partaux
Plénipotentiaires de France
à chacun en particulier, &
qui n'ont pas encore esté
renduës publiques; on croit
qu'on y
répondra vers le
4. ou le 5. d'Avril. On a
fçu pourtant icy que quelques unes ayant paru d'a-
bord fort excessives; on cft
convenu qu'on entreroit en
Négociation sur ce qu'étiez
contiennent, & l'on doit
même faire aujourd'huy
pour cela une Conférence
extraordinaire; enfin nous
pouvons esperer que tout
tournera bien.
lent deux Conférences particulieres; l'une le matin, &
l'autre le soir, où ils reglerent entre-eux les réponses
qu'ils feroient aux Plenipotentiaires deFrance, &leurs
Délibérations furent rédigées en Mémoires particuliers,dont ils firent partaux
Plénipotentiaires de France
à chacun en particulier, &
qui n'ont pas encore esté
renduës publiques; on croit
qu'on y
répondra vers le
4. ou le 5. d'Avril. On a
fçu pourtant icy que quelques unes ayant paru d'a-
bord fort excessives; on cft
convenu qu'on entreroit en
Négociation sur ce qu'étiez
contiennent, & l'on doit
même faire aujourd'huy
pour cela une Conférence
extraordinaire; enfin nous
pouvons esperer que tout
tournera bien.
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Résumé : « Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
Les plénipotentiaires des Alliés ont tenu deux conférences pour préparer leurs réponses aux plénipotentiaires de France. Les mémoires rédigés ont été distribués individuellement et secrètement. Les réponses sont attendues vers le 4 ou le 5 avril. Une conférence extraordinaire a été prévue pour discuter de certains mémoires jugés excessifs. Malgré les difficultés, les négociations devraient aboutir favorablement.
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564
p. 295-300
PENSIONS données par le Roy.
Début :
Le Roy touché des pertes qu'ont fait ceux qui étoient [...]
Mots clefs :
Pensions, Roi, Dauphin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PENSIONS données par le Roy.
PENSIONS
données par le Roy.
Le Roy touché des pertes
qu'ont fait ceux qui étoient
attachez à Messeigneurs les
Dauphins & à Madame la
Dauphine, a
déjàdonné à
plusieurs des pensions, dont
la somme monte à deux
cens cinquante mille livres,
juste.
Sa Majesté
a
donné à MC
la Duchessedu Lude, Dame
d'honneur de Madame la
Dauphine, izooo. liv.
A MC la Marquise de
Mailly, Dame d'honneur
de Madame la Dauphine,
9ooo.liv.
A neuf Dames du Palais
de Madame la Dauphine,
chacune 6000.liv.
A Mr le Mareschal de
Tessé, premier Efcuycr de
Madame la Dauphine,
nooo.iiv.
A Mr le Marquis de
Dangeau, Chevalier d'honneur de Madame la Dau- phine,12000 k
A Mr le Marquis de
Villacerf, premier Maistre
d'Hôtel de Madame le
Dauphine, 6000 l.
A neuf Menins de
Monseigneur le Dauphin,
chacun 6000 l.
A Mr le Marquis de
Mimure, 3000 l.
A Mr de la Chenaye,
3000 l.
A M Quentin première
femme de Chambre de
Madame la Dauphine,
6000 l.
A douze femmes de
Chambre de Madame la
Dauphine chacune 900 l.
A MC de la Borde sa
pensionancienne conservée
à ses enfans. Elle est de
2ooo. liv.
A Mc de Montsouris?
2000. liv.
A Mr Domingue, PorteManteau de Madame la
Dauphine, 3000.liv.
A Mr Boudin, premier
Médecin de Mon seigneur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, 9ooo.liv.
AMr Dionis, premier
Chirurgien de Monseigneur
le Dauphin & de Madame
la Dauphine, 3000.liv.
A Mr Dodart, premier
Medecin de Monseigneur
le Dauphin dernier mort
,
9000. liv.
A Mr Gervais, premier
Chirurgien deMonseigneur
le Dauphin dernier mort
,
3000. liv.
A Mr Caussin, 2500. liv.
A deux Huissiers de
Chambre, chacun 800.livi
- A Mr Desfossez, Huissier
du Cabinet, 900.IIV.
A six Valets de Chambre,chacun 600.liv,
A un Porte- Arquebuze,
600liv.
A un Porte- Manteau,
600.liv.
A quatre Valets de Garderobe,chacun 600.liv.
A douze autres Garçons
de la Chambre
,
chacun
500. L.
A plusieurs Valets de pied
& autres Officiers
,
chacun
400. liv
données par le Roy.
Le Roy touché des pertes
qu'ont fait ceux qui étoient
attachez à Messeigneurs les
Dauphins & à Madame la
Dauphine, a
déjàdonné à
plusieurs des pensions, dont
la somme monte à deux
cens cinquante mille livres,
juste.
Sa Majesté
a
donné à MC
la Duchessedu Lude, Dame
d'honneur de Madame la
Dauphine, izooo. liv.
A MC la Marquise de
Mailly, Dame d'honneur
de Madame la Dauphine,
9ooo.liv.
A neuf Dames du Palais
de Madame la Dauphine,
chacune 6000.liv.
A Mr le Mareschal de
Tessé, premier Efcuycr de
Madame la Dauphine,
nooo.iiv.
A Mr le Marquis de
Dangeau, Chevalier d'honneur de Madame la Dau- phine,12000 k
A Mr le Marquis de
Villacerf, premier Maistre
d'Hôtel de Madame le
Dauphine, 6000 l.
A neuf Menins de
Monseigneur le Dauphin,
chacun 6000 l.
A Mr le Marquis de
Mimure, 3000 l.
A Mr de la Chenaye,
3000 l.
A M Quentin première
femme de Chambre de
Madame la Dauphine,
6000 l.
A douze femmes de
Chambre de Madame la
Dauphine chacune 900 l.
A MC de la Borde sa
pensionancienne conservée
à ses enfans. Elle est de
2ooo. liv.
A Mc de Montsouris?
2000. liv.
A Mr Domingue, PorteManteau de Madame la
Dauphine, 3000.liv.
A Mr Boudin, premier
Médecin de Mon seigneur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, 9ooo.liv.
AMr Dionis, premier
Chirurgien de Monseigneur
le Dauphin & de Madame
la Dauphine, 3000.liv.
A Mr Dodart, premier
Medecin de Monseigneur
le Dauphin dernier mort
,
9000. liv.
A Mr Gervais, premier
Chirurgien deMonseigneur
le Dauphin dernier mort
,
3000. liv.
A Mr Caussin, 2500. liv.
A deux Huissiers de
Chambre, chacun 800.livi
- A Mr Desfossez, Huissier
du Cabinet, 900.IIV.
A six Valets de Chambre,chacun 600.liv,
A un Porte- Arquebuze,
600liv.
A un Porte- Manteau,
600.liv.
A quatre Valets de Garderobe,chacun 600.liv.
A douze autres Garçons
de la Chambre
,
chacun
500. L.
A plusieurs Valets de pied
& autres Officiers
,
chacun
400. liv
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Résumé : PENSIONS données par le Roy.
Le texte évoque les pensions attribuées par le Roi aux personnes ayant subi des pertes en lien avec les Dauphins et la Dauphine. Le montant total des pensions s'élève à deux cent cinquante mille livres. Les bénéficiaires sont divers membres de la cour et du personnel au service des Dauphins et de la Dauphine. Parmi les sommes notables, la Duchesse du Lude, Dame d'honneur de la Dauphine, a reçu 12 000 livres, et la Marquise de Mailly, également Dame d'honneur, 9 000 livres. Neuf Dames du Palais ont chacune obtenu 6 000 livres. D'autres bénéficiaires incluent des officiers, des médecins, des chirurgiens, des huissiers, des valets de chambre et divers serviteurs, avec des montants allant de 400 à 9 000 livres. Certaines pensions antérieures ont été maintenues pour les enfants des bénéficiaires, comme dans le cas de Mme de la Borde.
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565
p. 314-323
Nouvelles Extraites de plusieurs Lettres.
Début :
Le Roy donna le 15. une Audiance de Congé en [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Prince, Nouvelles, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Extraites de plusieurs Lettres.
NOUVELLES
Extraits de plusieurs Lettres.
Le Roy donnale15.une
Audience de
-,
CongéenPublic au Marquis de Gerpc-
^villcr,Envoyé Extraordinaire deS. A. R; Monsieur
Je Duc de Lorraine. Il était
accompagné de Mr Barrois,EnvoyéExtraordinaire de ce Prince, & cond uit
par le Baron de Breteuil, Introducteur des Ambassadeurs, qui avoir été le prendre à Paris dans lesCarosses
,.
*
L
-
de SaMajesté. Il eut ensuite audiance de Monseigneur
le Duc de Berry, de Madame
,
de Monsieur le Duc
d'Orléans,& de Madame
la Duchesse d'Orleans.
Le Prince Charles prêta
ferment entre lesmains de
Sa Majestéle 14 decemois
pour la Charge de Grand
Ecuyer de France, dont Mr
le Comte d'Armagnac son
pere, avaitremis entre les
mains de Sa Ma jesté, sa démission volontaire pour la
survivance; & Mr le Prince
deLambescprêta le même
jour entre les mains du Roy
1
le ferment pour leGouvernement d'Anjou qu'avoit
Mr le ComteBrionne son
pere,filsaîné du Comte
d'Armagnac, & qu'il a
fait
,palier à luy avec l'agrément
de Sa Majesté, comme ila
,fait passer la survivance de
grandEcuyer au Prince
.Charles.
Un Détachement de la
garnison de Brisaca envelopé & fait prisonniers soixante Houssards, eX. l'on a
défait
dans laForest de Niderhurt,
le reste du parti ennemy de
quatre cens hommes qui
avoir esté défait à Rumersheim.
Le 2.9. de Fevrier les Seigneurs après avoir presenté
une Adresse à la Reine Anne, 1
s'ajournerentjusqu'au 8. dece mois. Le même jour les
Communes dresserent un
estat des resolutions prises
pour le Traité de la Barrière
de 1709.
Le 1. de ce mois les Communes ont examiné le rapport des Comptes publics, ;
& on declara que le sieur
AdamCardonnel Secrétaire
de Milord Marlborough
,
estoit coupable de malversation pecuniaire; il fut ordonné à la pluralité des voix
qu'il feroit chassé de la
Chambre.
Le sieur de Borselem, Envoyé des Etats generaux,
arriva à Londres le 29. Fevrier & il eut hier sa premiereaudiance de la Reine.
Le Chevalier Lorenzo
Thiepolo Ambassadeur de
Venise, a reçu nouvelle par
un Courier extraordinaire
qu'il avoit estéélû Procurateur de S. Marc,àla place
du ficur Marcello,
-
accèdedepuis peu
Oq jçiurs. ,"
On çlit que le Czar qui.
estoit encore à Petersbourg
le9 mQÎs de.r^içr,aapRfis P^#R.Ç?8Wr^
d'Azaph,queleGouverneur a
executé ses ordres,
enrendant cejte Place aux
Turcs, aprés avoir démoli
les nouvelles Fartifications;
on a
envoyé les Chrestiens
de cette ViJIç à Moscow.
Le Kam des Tartares ca
arrivé de Constantinople à
Bender. Il
a reçu de grands
honneurs à Constantino-
ple-, à son arrivée & à son
départ. Il a eu ptu&urs'
Conferences icy avec le
Roy de Suede, &aprés
avoir fait declarer la guerre
contre les Moscovites, ila
ordonné en partantpour la
Crimée, qu'on fust prcfta.
marcher avec les Tartares
du Budziac.
Le sieur Lhoski General
des Hussarts
,
mourut hier
d'un coup de sabre qu'il a
reçu dans un combatparticulier contre le Colonel Betoni, Colonel Hongrois.
Ilyaune Ordonnancenou-
vellement publiée contre les'
combats particuliers. ",.It
Extraits de plusieurs Lettres.
Le Roy donnale15.une
Audience de
-,
CongéenPublic au Marquis de Gerpc-
^villcr,Envoyé Extraordinaire deS. A. R; Monsieur
Je Duc de Lorraine. Il était
accompagné de Mr Barrois,EnvoyéExtraordinaire de ce Prince, & cond uit
par le Baron de Breteuil, Introducteur des Ambassadeurs, qui avoir été le prendre à Paris dans lesCarosses
,.
*
L
-
de SaMajesté. Il eut ensuite audiance de Monseigneur
le Duc de Berry, de Madame
,
de Monsieur le Duc
d'Orléans,& de Madame
la Duchesse d'Orleans.
Le Prince Charles prêta
ferment entre lesmains de
Sa Majestéle 14 decemois
pour la Charge de Grand
Ecuyer de France, dont Mr
le Comte d'Armagnac son
pere, avaitremis entre les
mains de Sa Ma jesté, sa démission volontaire pour la
survivance; & Mr le Prince
deLambescprêta le même
jour entre les mains du Roy
1
le ferment pour leGouvernement d'Anjou qu'avoit
Mr le ComteBrionne son
pere,filsaîné du Comte
d'Armagnac, & qu'il a
fait
,palier à luy avec l'agrément
de Sa Majesté, comme ila
,fait passer la survivance de
grandEcuyer au Prince
.Charles.
Un Détachement de la
garnison de Brisaca envelopé & fait prisonniers soixante Houssards, eX. l'on a
défait
dans laForest de Niderhurt,
le reste du parti ennemy de
quatre cens hommes qui
avoir esté défait à Rumersheim.
Le 2.9. de Fevrier les Seigneurs après avoir presenté
une Adresse à la Reine Anne, 1
s'ajournerentjusqu'au 8. dece mois. Le même jour les
Communes dresserent un
estat des resolutions prises
pour le Traité de la Barrière
de 1709.
Le 1. de ce mois les Communes ont examiné le rapport des Comptes publics, ;
& on declara que le sieur
AdamCardonnel Secrétaire
de Milord Marlborough
,
estoit coupable de malversation pecuniaire; il fut ordonné à la pluralité des voix
qu'il feroit chassé de la
Chambre.
Le sieur de Borselem, Envoyé des Etats generaux,
arriva à Londres le 29. Fevrier & il eut hier sa premiereaudiance de la Reine.
Le Chevalier Lorenzo
Thiepolo Ambassadeur de
Venise, a reçu nouvelle par
un Courier extraordinaire
qu'il avoit estéélû Procurateur de S. Marc,àla place
du ficur Marcello,
-
accèdedepuis peu
Oq jçiurs. ,"
On çlit que le Czar qui.
estoit encore à Petersbourg
le9 mQÎs de.r^içr,aapRfis P^#R.Ç?8Wr^
d'Azaph,queleGouverneur a
executé ses ordres,
enrendant cejte Place aux
Turcs, aprés avoir démoli
les nouvelles Fartifications;
on a
envoyé les Chrestiens
de cette ViJIç à Moscow.
Le Kam des Tartares ca
arrivé de Constantinople à
Bender. Il
a reçu de grands
honneurs à Constantino-
ple-, à son arrivée & à son
départ. Il a eu ptu&urs'
Conferences icy avec le
Roy de Suede, &aprés
avoir fait declarer la guerre
contre les Moscovites, ila
ordonné en partantpour la
Crimée, qu'on fust prcfta.
marcher avec les Tartares
du Budziac.
Le sieur Lhoski General
des Hussarts
,
mourut hier
d'un coup de sabre qu'il a
reçu dans un combatparticulier contre le Colonel Betoni, Colonel Hongrois.
Ilyaune Ordonnancenou-
vellement publiée contre les'
combats particuliers. ",.It
Fermer
Résumé : Nouvelles Extraites de plusieurs Lettres.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires. Le roi a reçu le Marquis de Gerpviller, envoyé du Duc de Lorraine, accompagné de Monsieur Barrois et introduit par le Baron de Breteuil. Le Prince Charles a prêté serment pour la charge de Grand Écuyer de France, succédant à son père, le Comte d'Armagnac. Le Prince de Lambesc a également prêté serment pour le gouvernement d'Anjou, succédant à son père, le Comte de Brionne. Un détachement de la garnison de Brisach a capturé soixante hussards et défait un parti ennemi de quatre cents hommes dans la forêt de Niderhurt. Le 29 février, les Seigneurs ont présenté une adresse à la Reine Anne et se sont ajournés jusqu'au 8 mars. Les Communes ont examiné les comptes publics et déclaré le sieur Adam Cardonnel, secrétaire de Milord Marlborough, coupable de malversation, le chassant de la Chambre. Le sieur de Borselem, envoyé des États généraux, est arrivé à Londres et a eu sa première audience avec la Reine. Le Chevalier Lorenzo Thiepolo a été élu Procureur de Saint-Marc. Le Czar a ordonné la reddition de la place d'Azaph aux Turcs. Le Khan des Tartares a reçu des honneurs à Constantinople et a déclaré la guerre contre les Moscovites. Le sieur Lhoski, Général des Hussarts, est mort des suites d'un combat particulier contre le Colonel Betoni. Une ordonnance a été publiée contre les combats particuliers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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566
p. 55-58
NOUVELLES d'Allemagne.
Début :
Larchiduc a confirmé au Comte de Lewenstein Administrateur de Baviere [...]
Mots clefs :
Allemagne, Archiduc
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Allemagne.
NOUVELLES
d'Allemagne.
LArchiduc
a
confirmé au
Comte de Lewenftein Administrateur de Baviere,la
dignitéde Prince de l'Empire,que l'Empereur Jofeph luy avoit accordée.
On dit que le Prince Charles de Neubourg Gouverneur du Tirol ,doit aller à
Barcelonne pour en ramener l'Archiduchesse. Un
Courier du Prince Eugene
a rapporte que la Reine de
la Grande Bretagne & le
Parlement ne paroissent
aucunement disposez à pa- -
yer les sommes *necessaires
pour l'entretien de quarance mille hommes en Espagne,ny à continuer celles qu'ils avoient accoustumé de fournir en Portugal. On publie que les recruës sont presque achevées, elles se font avec tant
de difficulté, qu'au lieu
d'augmenter le nombre de
soldats de chaque Compagnie, comme on se l'estoit
proposé, on a peine à les
rendre complettes. On
S.
mande de Vienne que l'Archiduc doit partir le 9. du
mois prochain pour Prefbourg, pour s'y fairecouronner Roy de Hongrie
dans la Diette qui s'y tiendra. On construit pource
su jet un pont sur le Danube ,& on a
fait deffense
d'y tailler entrer personne
sans paseport. On a
public
une Ordonnance contre le
luxe des habits
, qui deffend
aux Marchands de faire
venir des estoffes d'or &
d'argent.
LaCour de l'Imperatrice
Willelmine Amelie est entièrement reglée. on a
assigné trois cens mille florins pourelle, pour les deux
Archiduchessesses filles, &
pour toute sa maison.
d'Allemagne.
LArchiduc
a
confirmé au
Comte de Lewenftein Administrateur de Baviere,la
dignitéde Prince de l'Empire,que l'Empereur Jofeph luy avoit accordée.
On dit que le Prince Charles de Neubourg Gouverneur du Tirol ,doit aller à
Barcelonne pour en ramener l'Archiduchesse. Un
Courier du Prince Eugene
a rapporte que la Reine de
la Grande Bretagne & le
Parlement ne paroissent
aucunement disposez à pa- -
yer les sommes *necessaires
pour l'entretien de quarance mille hommes en Espagne,ny à continuer celles qu'ils avoient accoustumé de fournir en Portugal. On publie que les recruës sont presque achevées, elles se font avec tant
de difficulté, qu'au lieu
d'augmenter le nombre de
soldats de chaque Compagnie, comme on se l'estoit
proposé, on a peine à les
rendre complettes. On
S.
mande de Vienne que l'Archiduc doit partir le 9. du
mois prochain pour Prefbourg, pour s'y fairecouronner Roy de Hongrie
dans la Diette qui s'y tiendra. On construit pource
su jet un pont sur le Danube ,& on a
fait deffense
d'y tailler entrer personne
sans paseport. On a
public
une Ordonnance contre le
luxe des habits
, qui deffend
aux Marchands de faire
venir des estoffes d'or &
d'argent.
LaCour de l'Imperatrice
Willelmine Amelie est entièrement reglée. on a
assigné trois cens mille florins pourelle, pour les deux
Archiduchessesses filles, &
pour toute sa maison.
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Résumé : NOUVELLES d'Allemagne.
Le texte décrit divers événements politiques et militaires en Allemagne et en Europe. L'Archiduc a confirmé au Comte de Lewenftein, administrateur de Bavière, la dignité de Prince de l'Empire accordée par l'Empereur Joseph. Le Prince Charles de Neubourg, Gouverneur du Tyrol, est attendu à Barcelone pour escorter l'Archiduchesse. Un rapport du Prince Eugène indique que la Reine de Grande-Bretagne et le Parlement refusent de financer l'entretien de quarante mille hommes en Espagne et les fournitures au Portugal. Les recrutements militaires sont difficiles, complétant les compagnies existantes plutôt que d'en créer de nouvelles. De Vienne, il est annoncé que l'Archiduc partira le 9 du mois prochain pour Presbourg afin de se faire couronner Roi de Hongrie lors de la Diète. Un pont est construit sur le Danube, avec un accès interdit sans passeport. Une ordonnance contre le luxe des habits a été publiée, interdisant l'importation d'étoffes d'or et d'argent. La cour de l'Impératrice Wilhelmine Amélie est régularisée, avec une allocation de trois cents mille florins pour elle, les deux Archiduchesses et leur maison.
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567
p. 224-260
POMPE FUNEBRE.
Début :
Samedy 16. Avril on transporta les Corps de Monseigneur le Dauphin [...]
Mots clefs :
Dauphin, Dauphine, Pompe funèbre, Corps, Croix, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POMPE FUNEBRE.
POMPE FUNEBRE.
Samedy16. Avril on
rranfporta les Corps de
Monfcigncur le Dauphin
&de Madame laDauphine,
du Chevet dans leChœur
sous la representation dont
nous allons parler, leursentrailles avoient déja été
mises dans le Caveau avant
qu'on l'eut refermé à lamort
du dernier Dauphin.
Le Dimanche
1 7. sur les
quatre heures, on chanta
Vefprcs des morts, ausquelles assista pontificalement
Monseigneur l'Evesque de
Mets, premier Aumonier
du Roy.
Madame la Duchesse du
Lude, Madame la Marquise
de Mailly, & les Dames
d'Atour & du Palais avec
toure la maison de Madame
la Qauphine,
y
assisterent,
ik auxVigilesà trois Noc.
turnes qui se dirent ensuite.
ausquels le premier Aumônier n"affiri pas.
*
Ensuite les Religieuxchanterent les Vêpres du Dimart.,
che, aprèslesquelles, depuis
six heures & demijusques à
huit oti laissa les portes du
Chœurouvertes
pour lepeuple; l'Autel estoit tendu dé
l'ornementnoir, sur lequel
bruloient des cierges autour dela representation,
Ifi roefnic quantité qu'ily
"en avoit eu lorsque les
Corps estoient au Chevet;
ils y
avoient resté dans une
Chapelle ardente qui tenoit tout le derriere de
l'Eglise,depuis le 24 Mars
qu'ils furent aportez à Saint
Denis, jour & nuit deux
Religieux venoient veiller &
prier, prés des Corps, &
on y
chantoit tous les matins une grande Me(Te solemnelle à laquelle tous les
Officiers de la maison assistoient, desGardes du Corps
se relevants pour garder
chacun à leur tour.
A sept heures &-demy
deux Religieux vinrent disposerl'Autel, en oster les
ornemens noirs, puis mirent
des Napes, ensuite on y
mit des cierges sur dix-huit
Chandeliers d'argent avec
la Croix, outre celle d'or
quiestau-dessus, sixauhaut
de la contre-table, six sur le
gradin, & six sur la table.
-
La Façade au-dcdùe &à
coiteconvoie en un grand
dossier ou tapis garni d'une
Croix cantonnée de quatre
grands écussons, les deux
premiers aux -1
Armes de
Monseigneurle Dauphin, &'
ceux d'au dessous aux Armes
de Monseigneur le Dauphin
& de Madame la Dauphine)
ceux
-
cy environnez de
feüilles d'Acante, ce tapis
surmonté d'un Dais dont
les pentes étoientd'orées,'
avec des Houpes à toutesles
quatres, au fond une Croix
avec de pareils écussons;
mais plus petits à proportion. Ce Dais étoit furmonté de quatre grandes
Aigrettes de plumes noires
& blanches.
Au-dessus jufqucs à la
Voute étoit un tapis noir;
auxdeuxcôtez tout-du long
regnoit un corps à la Mosaïque doré,& cette Façade
se terminoit par un quarré
long de, la mesme hauceui;
qui écoit formé d'un tapis
noir avec quatre bandes
herminées, suivant sa hauteur & sa longeur, dans lequel s'élevait une Piramide doréeaussi à la Mosaïque &ornée depuis le bas
jusqu'au haut des deux côtez de Ciergos & de Girandolcs
; une magnifique
>
corniche regnoit tout autour duChœur,au dessusde
six Arcades de chaque côté
& des deux Arcades au
clet:
sus du Jubé, qui par devant
en face du Mausoléeétoient
traversées par un balustre.
Au dessus de cette corniche
regnoit une pleinte avec des
moulures dorées sur du ve- lours noit & semées de fleurs
<ic lis.) larmes, Dauphins &
Croix, les Dauphins & les
fleursde-lis d'or, les larmes
& les Croix d'argent , ce qui
estoit mêlél'un dansl'autre *"
en quinconge.De chaque arcade partoient alternativement des rideaux fleurs delifez d'oren dessus,herminez
en dessous; dans la premiere
Arcade de chaquecosté en
retour de la Façade de
l'Autel
,
les rideaux étoient
surmontez d'un grand èeuf
son des Armes; simples de
Monseigneur leDauphin,
au1milieu des, deux rideaux ( 1
renoüez par les costez
contre les pilastres) au- desfous de l'ecuuon partoit
une chute de-mesme étoile
que les rideaux,
au
milieu
del'Arcade paroissoit une -
Médaille qui renfermoit,
uneVertu quisapliquoit,
aux qualitez de Monseigneur le Dauphin, au bas
de l'Arcade estoit une espece de terrasse qui estoie
garnie de bobéchesdorées
pour tenir des bougies sur
de petites consoles renverfées. Cette terrasse prenoit des deux extremitez
de l'arcade & s'élevoit par
le milieu, & par gradation
de chaque costé. La seconde
arcade de chaque costé étoit
aussi garnie de idéaux faille
fiiK l'effet d'un Pavillon,
donc les rideaux estoient
retroussez en festons. Et
fous etc Pavillon au milieu
de l'arcade étoit un Ecusson double des Armes do
Monseigneurle Dauphin &
de Madame la Dauphine,
éclairé de c
haque cosse d'une
girandole & de plusieurs
bougies, au-dessus & au bas
de l'Arcade en dedans estoit
un corps qui prenoir dans
la largeur de ladite arcade,
& s'élevoit par le milieu, representant des Médailles
tfHiefogkÉKjue* futs les
V K!
vertus du Prince & de 11
Princesse, & sur l'épaisseur
étoit des bougies allumées
qui suivoient la forme de
ce corps, tout autour entre
chaque arcade estoient des
pilastres marbrez, avec
chacun trois girandoles
,
celle du milieu soutenuë par
un pied d'éstal.
Toutes ces arcades étoient
autant d'Amphiteatres où
estoient placées les personnes dedistinction.Au-dessous de ces arcades regnoit
une autre pleinte tout autour du Chœur de velours
semé, comme j'ay dit, de
fleurs- de-lis d'or, croix
d'argent, Dauphins d'or,
larmes d'argent.
A cette pleinte d'en bas
pendoit une pente d'hermine plissée d'espace en espace
,
& sur la largeur de
chaque ply une Medaille.
Tour, hors cette décoration
estoit tendu de noir jusques
à la Voute.
Le Mausoléeestoit grand.
magnifique; mais sans confusion, c'estoit quatre
Courbes en consoles surun
pied d'estaL Ces consoles
soûtenoient une corniche
,
sur laquelle estoit une calotte, d'où partoient des
pentes avec leurs houpes.
Au dessus de la calotte
estoit un quarré surmonté
d'une Couronne, environnée de girandoles.
Des Voûtesparroit un
grand Dais avec ses rideaux;
le tout or & blanc, excepté
la calotte quiestoit noire, Se
sur laquelle étoient des Trophées
-
d'Armes. Chaque
grande Courbe estoitornée
à trois endroits de trois urJies jSe tout le long re-
gnoient des ciergesqui ùu
soient l'effet des feuilles d'Achanthes.
Sur une Estrade de cinq
gradins estok une forme de
tombeau rout doré, Coûtc.,
nu de griffes de Lyon. Sur
ce massifestoient lejs Cerceuik de Monfeigncur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, donc on a
parlé
ailleurs.
, Sur ces deux Cerecüils
estoie le Poësle de la Couronne de drap d'or hermine
par le bas. A la teste estoit
une Couronne sur un C&*
reau
,
le Cordon bleu sur
celuy de. Monseigneur le
Dauphin, & aux pieds par
dessus le drap d'or estoit un
Manteau Royal de velours
violet semé de fleurs delis
d'or. La Chaire de l'Oraison Funebre estoit au bout
des hautes chaises à gauche en entrant par la prio*
cipale Porte;l'entrée & la
Nefétaient tenduës jusques
aux fenestres avec dtua
rangées de petits écussons &
chiffres, ces deux rangées
separées des grands écusons
aux Armes de Monseigneur
& de Madame la Dauphine
auprèsdesquels étoient des
plaques dorées.
- A dix heures &demy
Monseigneur ,
le Duc de
Berry arriva avec Madame la Duchesse de Berry.
,
Le Parlement, toutes les
Cours Souveraines étant
assemblées, les Evcesques qui
étoient à la teste du Clergé,
étoient Monsieur l'Evesque
de Condon l'ancien, l'ancien Evesque de Tulles, l'Evesque deSenlis, l'Evesque
de Lombés,assemblez au son
des clochettes des Crieurs.
Mon,..
Monseigneur le Duc de
Berry, Madame la Duchesse
de Berry, Monseigneur le
Duc d'Orléans qui arriva
peu -
aprés. Madamela Duchesse d'Orleans, Monsieur
le Comte de Charolois, se
rendirent à l'Eglise sur les
onze heures & demie; on
commença le Requiem en Plein-chant les Instrumens
faisant le contrepoint.
Sur les onze heures Mr
l'Evesque de Mers premier
Aumônier Célébrant accompagné de Mrs les Evesqucs d'Auxerre, de Saine
O/ner,deSées,,deX«M#tçst !
deux en D4nwjque$$5
deux en Chapes,cescinq
Prelats precedezduMaistre
des Ceremonies, du, Royj
d'Armes& desHcçauts,
Turiferaire,desAcolithes,
des Religieux Induits, de*
Religieux.Di^çre 84, Soudiacre, quichanterentselon
leur fonction l'Epicre&, l'Evangile, vinrent, à. l;AAçç\
pendanc, l'Intr.Qïç cJ?&o'té
par la musique placée aiu( Jubé,rEvefquç Célébrant
aprésavoirfini à l'AqffiL*
lirçtix>«& IfcKyjîtfç r-in-)
gca^ avec les quatre Evêques
assistans du costé proche ta
petit AuicldcComtiautîiôiv
vis- à-vis la Clorgé,d'où ili
chanta l'CDrailgD &lueYW->
vangile, & ne montaà
l'Autel que pour la confa-.j
cration.
¡
Pendant l'Introït, Monsieurl'Evesque de Mets4
premier Aumônier accompagné de Monseigneur l'Evesqued'Auxerre, de Mbn-J
seigneur de Saint OrtK:r/
de Monseigneur de Sées &
de Monseigneur cfe Xaintes,
précedez des Religieux
Diacre & Soudiacre, des
Induits, des Turiferaircs,
des Acolithes, de la Croix,
les Acolithes ayant poséles
chandeliers, Monsieur l'Evesque de Mets Célébrant,
chanta l'Oraison de sa place
devant le petit Autel, auquelles Religieux communioienc fous les deux
Especes où on avoit rangé
cinq fauteuils pour l'Evêquc
Célébrant & les Officiants.
en Chapes. Le Religieux
Sou-diacre chanta l'Epitre.
Le Graduel étant chanté
par les Religieux en Chape,
le Chantre ayant son bâton
Cantoral garni d'un Crêpe,
fut suivi du Dies iræ dies illay
en Musique.
:
Le Religieux Diacre après
avoir reccu la Benediction
de Monseigneur l'Evesque,
de Mets, chanta l'Evangile,
& l'Offertoire chanté par
la Musique, en plainchanc
les violons faisans le contrepoids Le Roy d'Armes vint
faire les reverences, & en
fuite s'étant rangé le Roy
d'Armes presenta la represensation de LOUIS XIII.
il attendit queMonsieur de
DÏCUX eut fait sesrevercnces, ôd orfilut Monsieur
^cXXucdc Bcny eutfait les
siennes & futvenuà l'Offrande, les Evesquesrangez
toutcinqîlefiiont au milieu
du Sanctuaire, la face vers
Jafleinblîée, Mr le Duc de
Iktry en manteau &chapetenant ro,Mrdelamain, Sainre&.Maure saqueuë lujr
portée par Mrs de Sainrc
.Agnan,dcroyc&,Bctune,
v
IX Heraut d'Armesdonna le Cierge d'Offrande à
Mr le Marquis de Dreux
qui le donna à Mrde Berry,
Mrde Mets l'ayant receu
tfefetiama^rés'l'Offrande5
Mt Dtfgran^cs fitfcstcvcsen'ees,câpres unautreHtfâ'ût d'Af> & Madame
la Duchesse de Berry,Voit
faireles siennes aprés lestjucltes .:cette Princesse vint àl'Offrandeen grande
Mante, Mrs dt Roucy &
Birotv, pcfrtotem'(a quctre)
& Mrde Coëtenfau luy
ttofmoit la main
,
irn
grandvoile qui couvroit
fan visage,qu'elle
ne levast
'<Ji3Clorfqt^dlc' fut arrivée
vers le Célébrant; elle se
mità genoux sur un Careau
& ayant receu le Cierge
d'Offrande duMaistre des
Ceremonies & donnné à
l'Evesque, leva son voile
&s'en alla à sa place.
Monsieur le Duc d'Orleans fie la même ceremo- nie, la queuë portée par M*4-
d'Ecampes & Plavaux, &
Mr Darmencieres tenant la
main. Madame la Duchesse
suivoit. Mr Dusot tenoit sa
main, && M" de Montipaut
sa queuë; Mademoisellede Bourbon, Monsieur le Comte de Charol-
lois,firent les mêmes cercmonies, leur queuë portée
selon leur rang par leurs
Officiers.
1
Toutes ces reverences
faites
,
Mr l'Evêque d'Alec
monta en Chaire & commença son Ocaison, Fune.
bre.
L'Oraison Funebre finie,
Mr l'Evêquede Mets continua le grande Messe, il
estoitdeux heures & demie,
leDiscours avoit duré cinq
quarts d'heure; au Sanctus
douze Religieux en Tuniques vinrent à l'Autel avec
chacunun grandflambeau
depoing. La Messe fut achevée, aprèslaquelle se firent
les encensemens & lesaspersions. Ensuiteles Evêques
s'approcheront tdta Caveau,
on montaensuite sur TEftrade &Ccrciieils pour
ôter les Couronnes
,
les
Crospes, fc Cordon hlfcu,
&les Carreaux sur lesquels
lesCouronnesestoient posées, ensuitele Manteau
Royal. Le Drapd'or en
estantôté paroissoit encore
un Podte noir avecune
Croix de iaioirc d'argent.
CesCercüeils furent ôcez
de defltjs cette forme de
Tombeau par douze Gardes du Corps qui monterentsurl'Esttrade & apporrerent les Cercueilsprésdu
Caveau. Mr l'Evêquc: de
Mers chantaaprès le Kyrie
[llxïfon,PateT rJoftcr, puis
j'Oratfon;H encensa enco-
.Ie-&'jctta,de l'Eau benite.
Après cela il mit sur l'un &
sur1l'autre Cercüeil de la
1erne^u'on avoit tenuprés
sur une paële, puis ayantentonnéEgosum, lesReligieux
commencerent leBenedictus,
qui estant chanté les Evêves s'assurent au même endroit. Les Corps du Prince
& de la Princesseestant descendus, le Roy d'Armes dit
tout haut: Heraultss'Armes,
.'Vtne'{faire DOS Charges, lesquels s'estant approchez
comme luy de l'entrée du
Caveau, fie à haute voir
l'appel des principaux Officiers de Monseigneur le
Dauphin & de ceux de Madame la Dauphine,encet
ordre:
Mr le Marquis de Maillebois, Maistre de la Garde-
robe du Roy
,
apportez le
Manteau à la Royale de
Monseigneur le Dauphin.
Mr le Duc deBeauvilier,
Premier Gentilhomme de la
Chambre de Monseigneur
le Dauphin, apportez sa
Couronne.
Mr le Marquis de Villa-
-
cerf, Premier Maistre d'Hôtel; & vous, Messieurs les
Maistres d'Hôtel de Madame la Dauphine, apportez
vos Bâtons.
Mr le Marquis de Villacerf avança le premier avec
son Bâtor garni d'un crespe,
suividuMaistred'Hôtelordinaire
,
& des autres Ma!*
tresd'Hôtel. Ces Officiels
apportent leurs Bâtons &
les laissent entre les mains
d'un Herault d'Armes à
l'entrée du Caveau.
Le Roy d'Armes continuë. :-
Mt laMànq^isd:Qc,. qoi.
faites 1& fonction de Rre?-
mier Ecuyer dfc MadaroieIlvi
Dauphine
,
appoiiEcjs foflr;
ManteauàlaRoyale;
MrleMarcehaldeTessé,
qui faites la fonction de•
Chevalier difetoweur de
Madame la Dauphile,apportez la Couronne.
Mr le Maréchal de Ttfre,,
ayantdéposélaCouronne,
comme avoient fait les autres Officiers, les marques
de leurs Charges, dit aussi
àhaute voix:
Madame la Dauphineest
morte, Messieurs les OB;
ciers
,
vous pouvez vouç
pourvoir,nous n'avonsplus
d'Offices.
Apresquoy leRoy d'Antpes^répéta deux fois, Très*
Hauc,,T?esPtjtf!anc& Ex-
«lientBrmce>Monf:c%ignoui
Louis Dauphin ; & TresHaute, Tres- Puissante &
Verrueuse Princesse, MarieAdelaïde de Savoye, font
morts. Priez Dieu pour leurs
Ames.
Les Evêques se leverent
& allerent à la Sacristie,&
une partie du monde elbnc
sorti duChœur, Monseigneur le Duc de Berry,
Monsieur le Duc d'Orléans,
Monsieur le ComtédeCha-.
rollois, precedez des quatre
Heraults d'Armes & du Roy
d'Armes àleur teste,sortirent par la grande portedu
Chœur, & passerent par la
partie duCloistre opposée à
l'ancien Dortoir, &allerent
dans leur Appartement
,
dont l'Escalier, les Chambres
,
& le Corridor estoient
tendus sans Ecussons. Madame la Duchesse deBerry,
Madame la Duchesse,&Mademoiselle de Bourbon, se
retiterent dans leur Appartement tendu de meme,
prés la porte del'Abbaye.
Les Corps du Dauphin
& de la Dauphine, furent
rangez dans le Caveau fut
un berceau de (cr) à hauteur
d'appui, oncrc feu Manpiiigneur & le derniermort
le 8 Mars 1712. & son
aîné le Oiac de Bretagne, à
la fmue d'HenryIV, de
MâTîede Medicis fia femme,
d'Anne d'Autriche, Reine
de France,femme de Louis
XIII. de Marie-Therefc,
Reine de France, femme
de Louis. XIV. deMadame
laDauphinemorte en :1.'9 o.
&de Monseigneur.
,
A gauche ce sont les
Corps des freres & Cœurs 82
enfants de Henry 1111 de
Louis XIII) & de Louis
XIV: LoursXIII.enest
"éloigne parce qu'il est au
bas du degré en ertrant,
fous la Voute sur laquelle
partit Isa representationqui
repond tsts dtiïOî's»
LeJeudy 21. dumesme
^hbis,l'Aanniverfattc de
Monseigneur sesit avec h
mesme apareil, tout 11
mbnt luminaire renouvelé,
à la reservequ'on avoitosté
les armes deMadame la
Dâûjpfaitic, & les feuler
tlmts duDauphin resterent,
l'onChaire. avoie aussi, ôsté la
La décoration de la
Pompe Funebre, est de Mr
Berrin
Samedy16. Avril on
rranfporta les Corps de
Monfcigncur le Dauphin
&de Madame laDauphine,
du Chevet dans leChœur
sous la representation dont
nous allons parler, leursentrailles avoient déja été
mises dans le Caveau avant
qu'on l'eut refermé à lamort
du dernier Dauphin.
Le Dimanche
1 7. sur les
quatre heures, on chanta
Vefprcs des morts, ausquelles assista pontificalement
Monseigneur l'Evesque de
Mets, premier Aumonier
du Roy.
Madame la Duchesse du
Lude, Madame la Marquise
de Mailly, & les Dames
d'Atour & du Palais avec
toure la maison de Madame
la Qauphine,
y
assisterent,
ik auxVigilesà trois Noc.
turnes qui se dirent ensuite.
ausquels le premier Aumônier n"affiri pas.
*
Ensuite les Religieuxchanterent les Vêpres du Dimart.,
che, aprèslesquelles, depuis
six heures & demijusques à
huit oti laissa les portes du
Chœurouvertes
pour lepeuple; l'Autel estoit tendu dé
l'ornementnoir, sur lequel
bruloient des cierges autour dela representation,
Ifi roefnic quantité qu'ily
"en avoit eu lorsque les
Corps estoient au Chevet;
ils y
avoient resté dans une
Chapelle ardente qui tenoit tout le derriere de
l'Eglise,depuis le 24 Mars
qu'ils furent aportez à Saint
Denis, jour & nuit deux
Religieux venoient veiller &
prier, prés des Corps, &
on y
chantoit tous les matins une grande Me(Te solemnelle à laquelle tous les
Officiers de la maison assistoient, desGardes du Corps
se relevants pour garder
chacun à leur tour.
A sept heures &-demy
deux Religieux vinrent disposerl'Autel, en oster les
ornemens noirs, puis mirent
des Napes, ensuite on y
mit des cierges sur dix-huit
Chandeliers d'argent avec
la Croix, outre celle d'or
quiestau-dessus, sixauhaut
de la contre-table, six sur le
gradin, & six sur la table.
-
La Façade au-dcdùe &à
coiteconvoie en un grand
dossier ou tapis garni d'une
Croix cantonnée de quatre
grands écussons, les deux
premiers aux -1
Armes de
Monseigneurle Dauphin, &'
ceux d'au dessous aux Armes
de Monseigneur le Dauphin
& de Madame la Dauphine)
ceux
-
cy environnez de
feüilles d'Acante, ce tapis
surmonté d'un Dais dont
les pentes étoientd'orées,'
avec des Houpes à toutesles
quatres, au fond une Croix
avec de pareils écussons;
mais plus petits à proportion. Ce Dais étoit furmonté de quatre grandes
Aigrettes de plumes noires
& blanches.
Au-dessus jufqucs à la
Voute étoit un tapis noir;
auxdeuxcôtez tout-du long
regnoit un corps à la Mosaïque doré,& cette Façade
se terminoit par un quarré
long de, la mesme hauceui;
qui écoit formé d'un tapis
noir avec quatre bandes
herminées, suivant sa hauteur & sa longeur, dans lequel s'élevait une Piramide doréeaussi à la Mosaïque &ornée depuis le bas
jusqu'au haut des deux côtez de Ciergos & de Girandolcs
; une magnifique
>
corniche regnoit tout autour duChœur,au dessusde
six Arcades de chaque côté
& des deux Arcades au
clet:
sus du Jubé, qui par devant
en face du Mausoléeétoient
traversées par un balustre.
Au dessus de cette corniche
regnoit une pleinte avec des
moulures dorées sur du ve- lours noit & semées de fleurs
<ic lis.) larmes, Dauphins &
Croix, les Dauphins & les
fleursde-lis d'or, les larmes
& les Croix d'argent , ce qui
estoit mêlél'un dansl'autre *"
en quinconge.De chaque arcade partoient alternativement des rideaux fleurs delifez d'oren dessus,herminez
en dessous; dans la premiere
Arcade de chaquecosté en
retour de la Façade de
l'Autel
,
les rideaux étoient
surmontez d'un grand èeuf
son des Armes; simples de
Monseigneur leDauphin,
au1milieu des, deux rideaux ( 1
renoüez par les costez
contre les pilastres) au- desfous de l'ecuuon partoit
une chute de-mesme étoile
que les rideaux,
au
milieu
del'Arcade paroissoit une -
Médaille qui renfermoit,
uneVertu quisapliquoit,
aux qualitez de Monseigneur le Dauphin, au bas
de l'Arcade estoit une espece de terrasse qui estoie
garnie de bobéchesdorées
pour tenir des bougies sur
de petites consoles renverfées. Cette terrasse prenoit des deux extremitez
de l'arcade & s'élevoit par
le milieu, & par gradation
de chaque costé. La seconde
arcade de chaque costé étoit
aussi garnie de idéaux faille
fiiK l'effet d'un Pavillon,
donc les rideaux estoient
retroussez en festons. Et
fous etc Pavillon au milieu
de l'arcade étoit un Ecusson double des Armes do
Monseigneurle Dauphin &
de Madame la Dauphine,
éclairé de c
haque cosse d'une
girandole & de plusieurs
bougies, au-dessus & au bas
de l'Arcade en dedans estoit
un corps qui prenoir dans
la largeur de ladite arcade,
& s'élevoit par le milieu, representant des Médailles
tfHiefogkÉKjue* futs les
V K!
vertus du Prince & de 11
Princesse, & sur l'épaisseur
étoit des bougies allumées
qui suivoient la forme de
ce corps, tout autour entre
chaque arcade estoient des
pilastres marbrez, avec
chacun trois girandoles
,
celle du milieu soutenuë par
un pied d'éstal.
Toutes ces arcades étoient
autant d'Amphiteatres où
estoient placées les personnes dedistinction.Au-dessous de ces arcades regnoit
une autre pleinte tout autour du Chœur de velours
semé, comme j'ay dit, de
fleurs- de-lis d'or, croix
d'argent, Dauphins d'or,
larmes d'argent.
A cette pleinte d'en bas
pendoit une pente d'hermine plissée d'espace en espace
,
& sur la largeur de
chaque ply une Medaille.
Tour, hors cette décoration
estoit tendu de noir jusques
à la Voute.
Le Mausoléeestoit grand.
magnifique; mais sans confusion, c'estoit quatre
Courbes en consoles surun
pied d'estaL Ces consoles
soûtenoient une corniche
,
sur laquelle estoit une calotte, d'où partoient des
pentes avec leurs houpes.
Au dessus de la calotte
estoit un quarré surmonté
d'une Couronne, environnée de girandoles.
Des Voûtesparroit un
grand Dais avec ses rideaux;
le tout or & blanc, excepté
la calotte quiestoit noire, Se
sur laquelle étoient des Trophées
-
d'Armes. Chaque
grande Courbe estoitornée
à trois endroits de trois urJies jSe tout le long re-
gnoient des ciergesqui ùu
soient l'effet des feuilles d'Achanthes.
Sur une Estrade de cinq
gradins estok une forme de
tombeau rout doré, Coûtc.,
nu de griffes de Lyon. Sur
ce massifestoient lejs Cerceuik de Monfeigncur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, donc on a
parlé
ailleurs.
, Sur ces deux Cerecüils
estoie le Poësle de la Couronne de drap d'or hermine
par le bas. A la teste estoit
une Couronne sur un C&*
reau
,
le Cordon bleu sur
celuy de. Monseigneur le
Dauphin, & aux pieds par
dessus le drap d'or estoit un
Manteau Royal de velours
violet semé de fleurs delis
d'or. La Chaire de l'Oraison Funebre estoit au bout
des hautes chaises à gauche en entrant par la prio*
cipale Porte;l'entrée & la
Nefétaient tenduës jusques
aux fenestres avec dtua
rangées de petits écussons &
chiffres, ces deux rangées
separées des grands écusons
aux Armes de Monseigneur
& de Madame la Dauphine
auprèsdesquels étoient des
plaques dorées.
- A dix heures &demy
Monseigneur ,
le Duc de
Berry arriva avec Madame la Duchesse de Berry.
,
Le Parlement, toutes les
Cours Souveraines étant
assemblées, les Evcesques qui
étoient à la teste du Clergé,
étoient Monsieur l'Evesque
de Condon l'ancien, l'ancien Evesque de Tulles, l'Evesque deSenlis, l'Evesque
de Lombés,assemblez au son
des clochettes des Crieurs.
Mon,..
Monseigneur le Duc de
Berry, Madame la Duchesse
de Berry, Monseigneur le
Duc d'Orléans qui arriva
peu -
aprés. Madamela Duchesse d'Orleans, Monsieur
le Comte de Charolois, se
rendirent à l'Eglise sur les
onze heures & demie; on
commença le Requiem en Plein-chant les Instrumens
faisant le contrepoint.
Sur les onze heures Mr
l'Evesque de Mers premier
Aumônier Célébrant accompagné de Mrs les Evesqucs d'Auxerre, de Saine
O/ner,deSées,,deX«M#tçst !
deux en D4nwjque$$5
deux en Chapes,cescinq
Prelats precedezduMaistre
des Ceremonies, du, Royj
d'Armes& desHcçauts,
Turiferaire,desAcolithes,
des Religieux Induits, de*
Religieux.Di^çre 84, Soudiacre, quichanterentselon
leur fonction l'Epicre&, l'Evangile, vinrent, à. l;AAçç\
pendanc, l'Intr.Qïç cJ?&o'té
par la musique placée aiu( Jubé,rEvefquç Célébrant
aprésavoirfini à l'AqffiL*
lirçtix>«& IfcKyjîtfç r-in-)
gca^ avec les quatre Evêques
assistans du costé proche ta
petit AuicldcComtiautîiôiv
vis- à-vis la Clorgé,d'où ili
chanta l'CDrailgD &lueYW->
vangile, & ne montaà
l'Autel que pour la confa-.j
cration.
¡
Pendant l'Introït, Monsieurl'Evesque de Mets4
premier Aumônier accompagné de Monseigneur l'Evesqued'Auxerre, de Mbn-J
seigneur de Saint OrtK:r/
de Monseigneur de Sées &
de Monseigneur cfe Xaintes,
précedez des Religieux
Diacre & Soudiacre, des
Induits, des Turiferaircs,
des Acolithes, de la Croix,
les Acolithes ayant poséles
chandeliers, Monsieur l'Evesque de Mets Célébrant,
chanta l'Oraison de sa place
devant le petit Autel, auquelles Religieux communioienc fous les deux
Especes où on avoit rangé
cinq fauteuils pour l'Evêquc
Célébrant & les Officiants.
en Chapes. Le Religieux
Sou-diacre chanta l'Epitre.
Le Graduel étant chanté
par les Religieux en Chape,
le Chantre ayant son bâton
Cantoral garni d'un Crêpe,
fut suivi du Dies iræ dies illay
en Musique.
:
Le Religieux Diacre après
avoir reccu la Benediction
de Monseigneur l'Evesque,
de Mets, chanta l'Evangile,
& l'Offertoire chanté par
la Musique, en plainchanc
les violons faisans le contrepoids Le Roy d'Armes vint
faire les reverences, & en
fuite s'étant rangé le Roy
d'Armes presenta la represensation de LOUIS XIII.
il attendit queMonsieur de
DÏCUX eut fait sesrevercnces, ôd orfilut Monsieur
^cXXucdc Bcny eutfait les
siennes & futvenuà l'Offrande, les Evesquesrangez
toutcinqîlefiiont au milieu
du Sanctuaire, la face vers
Jafleinblîée, Mr le Duc de
Iktry en manteau &chapetenant ro,Mrdelamain, Sainre&.Maure saqueuë lujr
portée par Mrs de Sainrc
.Agnan,dcroyc&,Bctune,
v
IX Heraut d'Armesdonna le Cierge d'Offrande à
Mr le Marquis de Dreux
qui le donna à Mrde Berry,
Mrde Mets l'ayant receu
tfefetiama^rés'l'Offrande5
Mt Dtfgran^cs fitfcstcvcsen'ees,câpres unautreHtfâ'ût d'Af> & Madame
la Duchesse de Berry,Voit
faireles siennes aprés lestjucltes .:cette Princesse vint àl'Offrandeen grande
Mante, Mrs dt Roucy &
Birotv, pcfrtotem'(a quctre)
& Mrde Coëtenfau luy
ttofmoit la main
,
irn
grandvoile qui couvroit
fan visage,qu'elle
ne levast
'<Ji3Clorfqt^dlc' fut arrivée
vers le Célébrant; elle se
mità genoux sur un Careau
& ayant receu le Cierge
d'Offrande duMaistre des
Ceremonies & donnné à
l'Evesque, leva son voile
&s'en alla à sa place.
Monsieur le Duc d'Orleans fie la même ceremo- nie, la queuë portée par M*4-
d'Ecampes & Plavaux, &
Mr Darmencieres tenant la
main. Madame la Duchesse
suivoit. Mr Dusot tenoit sa
main, && M" de Montipaut
sa queuë; Mademoisellede Bourbon, Monsieur le Comte de Charol-
lois,firent les mêmes cercmonies, leur queuë portée
selon leur rang par leurs
Officiers.
1
Toutes ces reverences
faites
,
Mr l'Evêque d'Alec
monta en Chaire & commença son Ocaison, Fune.
bre.
L'Oraison Funebre finie,
Mr l'Evêquede Mets continua le grande Messe, il
estoitdeux heures & demie,
leDiscours avoit duré cinq
quarts d'heure; au Sanctus
douze Religieux en Tuniques vinrent à l'Autel avec
chacunun grandflambeau
depoing. La Messe fut achevée, aprèslaquelle se firent
les encensemens & lesaspersions. Ensuiteles Evêques
s'approcheront tdta Caveau,
on montaensuite sur TEftrade &Ccrciieils pour
ôter les Couronnes
,
les
Crospes, fc Cordon hlfcu,
&les Carreaux sur lesquels
lesCouronnesestoient posées, ensuitele Manteau
Royal. Le Drapd'or en
estantôté paroissoit encore
un Podte noir avecune
Croix de iaioirc d'argent.
CesCercüeils furent ôcez
de defltjs cette forme de
Tombeau par douze Gardes du Corps qui monterentsurl'Esttrade & apporrerent les Cercueilsprésdu
Caveau. Mr l'Evêquc: de
Mers chantaaprès le Kyrie
[llxïfon,PateT rJoftcr, puis
j'Oratfon;H encensa enco-
.Ie-&'jctta,de l'Eau benite.
Après cela il mit sur l'un &
sur1l'autre Cercüeil de la
1erne^u'on avoit tenuprés
sur une paële, puis ayantentonnéEgosum, lesReligieux
commencerent leBenedictus,
qui estant chanté les Evêves s'assurent au même endroit. Les Corps du Prince
& de la Princesseestant descendus, le Roy d'Armes dit
tout haut: Heraultss'Armes,
.'Vtne'{faire DOS Charges, lesquels s'estant approchez
comme luy de l'entrée du
Caveau, fie à haute voir
l'appel des principaux Officiers de Monseigneur le
Dauphin & de ceux de Madame la Dauphine,encet
ordre:
Mr le Marquis de Maillebois, Maistre de la Garde-
robe du Roy
,
apportez le
Manteau à la Royale de
Monseigneur le Dauphin.
Mr le Duc deBeauvilier,
Premier Gentilhomme de la
Chambre de Monseigneur
le Dauphin, apportez sa
Couronne.
Mr le Marquis de Villa-
-
cerf, Premier Maistre d'Hôtel; & vous, Messieurs les
Maistres d'Hôtel de Madame la Dauphine, apportez
vos Bâtons.
Mr le Marquis de Villacerf avança le premier avec
son Bâtor garni d'un crespe,
suividuMaistred'Hôtelordinaire
,
& des autres Ma!*
tresd'Hôtel. Ces Officiels
apportent leurs Bâtons &
les laissent entre les mains
d'un Herault d'Armes à
l'entrée du Caveau.
Le Roy d'Armes continuë. :-
Mt laMànq^isd:Qc,. qoi.
faites 1& fonction de Rre?-
mier Ecuyer dfc MadaroieIlvi
Dauphine
,
appoiiEcjs foflr;
ManteauàlaRoyale;
MrleMarcehaldeTessé,
qui faites la fonction de•
Chevalier difetoweur de
Madame la Dauphile,apportez la Couronne.
Mr le Maréchal de Ttfre,,
ayantdéposélaCouronne,
comme avoient fait les autres Officiers, les marques
de leurs Charges, dit aussi
àhaute voix:
Madame la Dauphineest
morte, Messieurs les OB;
ciers
,
vous pouvez vouç
pourvoir,nous n'avonsplus
d'Offices.
Apresquoy leRoy d'Antpes^répéta deux fois, Très*
Hauc,,T?esPtjtf!anc& Ex-
«lientBrmce>Monf:c%ignoui
Louis Dauphin ; & TresHaute, Tres- Puissante &
Verrueuse Princesse, MarieAdelaïde de Savoye, font
morts. Priez Dieu pour leurs
Ames.
Les Evêques se leverent
& allerent à la Sacristie,&
une partie du monde elbnc
sorti duChœur, Monseigneur le Duc de Berry,
Monsieur le Duc d'Orléans,
Monsieur le ComtédeCha-.
rollois, precedez des quatre
Heraults d'Armes & du Roy
d'Armes àleur teste,sortirent par la grande portedu
Chœur, & passerent par la
partie duCloistre opposée à
l'ancien Dortoir, &allerent
dans leur Appartement
,
dont l'Escalier, les Chambres
,
& le Corridor estoient
tendus sans Ecussons. Madame la Duchesse deBerry,
Madame la Duchesse,&Mademoiselle de Bourbon, se
retiterent dans leur Appartement tendu de meme,
prés la porte del'Abbaye.
Les Corps du Dauphin
& de la Dauphine, furent
rangez dans le Caveau fut
un berceau de (cr) à hauteur
d'appui, oncrc feu Manpiiigneur & le derniermort
le 8 Mars 1712. & son
aîné le Oiac de Bretagne, à
la fmue d'HenryIV, de
MâTîede Medicis fia femme,
d'Anne d'Autriche, Reine
de France,femme de Louis
XIII. de Marie-Therefc,
Reine de France, femme
de Louis. XIV. deMadame
laDauphinemorte en :1.'9 o.
&de Monseigneur.
,
A gauche ce sont les
Corps des freres & Cœurs 82
enfants de Henry 1111 de
Louis XIII) & de Louis
XIV: LoursXIII.enest
"éloigne parce qu'il est au
bas du degré en ertrant,
fous la Voute sur laquelle
partit Isa representationqui
repond tsts dtiïOî's»
LeJeudy 21. dumesme
^hbis,l'Aanniverfattc de
Monseigneur sesit avec h
mesme apareil, tout 11
mbnt luminaire renouvelé,
à la reservequ'on avoitosté
les armes deMadame la
Dâûjpfaitic, & les feuler
tlmts duDauphin resterent,
l'onChaire. avoie aussi, ôsté la
La décoration de la
Pompe Funebre, est de Mr
Berrin
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Résumé : POMPE FUNEBRE.
Le texte décrit les cérémonies funéraires du Dauphin et de la Dauphine, Louis et Marie-Adélaïde de Savoie, décédés en 1712. Le 16 avril, leurs corps furent transportés du chevet au chœur de la basilique de Saint-Denis. Le lendemain, des vêpres des morts furent chantées par Monseigneur l'Évêque de Metz, premier aumônier du roi, en présence de la Duchesse du Lude, de la Marquise de Mailly, et des Dames d'Atour et du Palais. Les vigiles se déroulèrent à trois nocturnes, suivies des vêpres du dimanche. Les portes du chœur restèrent ouvertes pour le peuple de six heures et demie à huit heures. L'autel était orné de noir, avec des cierges autour d'une représentation des défunts. Les cérémonies incluaient une chapelle ardente depuis le 24 mars, avec des religieux veillant et priant jour et nuit, et une messe solennelle chaque matin. À sept heures et demie, deux religieux préparaient l'autel, retirant les ornements noirs et ajoutant des nappes et des cierges. La façade était décorée d'un grand dossier ou tapis garni d'une croix et des armes du Dauphin et de la Dauphine, surmonté d'un dais avec des aigrettes de plumes noires et blanches. La corniche du chœur était ornée de moulures dorées et de fleurs de lys. Pendant l'introït, Monseigneur l'Évêque de Metz, accompagné d'autres évêques, célébra l'oraison. Les religieux communièrent sous les deux espèces. Le chantre chanta le Dies iræ en musique, suivi de l'évangile et de l'offrande. Le Roy d'Armes présenta la représentation de Louis XIII. Les évêques se levèrent et allèrent à la sacristie, tandis que les princes et princesses se retirèrent dans leurs appartements. Les corps du Dauphin et de la Dauphine furent placés dans un caveau, aux côtés des autres membres de la famille royale. Le 21 avril, l'anniversaire du Dauphin fut célébré avec le même appareil, à l'exception des armes de la Dauphine qui furent retirées.
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568
p. 73-78
DONS DU ROY,
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de saint Paul, Ordre des [...]
Mots clefs :
Dons, Abbayes, Diocèses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY,
9750
DONS DU ROY,
Le Roy a donné l'Abbaye de faint Paul , Ordre
des Premonftrez, Dioceſe
deVerdun , à M. de Meaux.
May1712.
G
74 MERCURE
Cet Ordre tire fon origine
de celui de faint Benoît ,
qui fut fondé par l'Evêque
Alberon l'an 1136. qui leur
donna pour premier Abbé
Roger auquel fucceda
Theodoric , fils du Comte
de Salmes , l'ana141
L'Abbaye de fainte Croix
de Bordeaux , Ordre de S.
Benoît , à M. l'Abbé de Beringham. Cette Abbaye a
été fondée par Clovis. Elle
étoit autrefois hors des
murs de la ville: ob oved
SoL'Abbaye de faint Mange, Ordre defaint Auguf
GALANT.
75
tin , Dioceſe de Châlons
à M. l'Abbé du Cambout.
L'Abbaye de ChambreFontaine , Ordre des Premonftrez Diocele de
Meaux , à M. l'Abbe de
Brancas.
91790
L'Abbaye d'Herivaut
Ordre de faint Auguftin,
Dioceſe de Paris, à M. l'Abbé des Champs.
L'Abbaye de la Prée
Ordre de Cîteaux, Dioceſe
de Bourges , à M. l'Abbé
2
de Valory.
sb moa
L'Abbaye de faint ¡ Sever , Ordre de fajin Benoît
-U!
la
Gij
76 MERCURE
Dioceſe de Tarbes , à M.
l'Abbé du Caſteja.
- L'Abbaye de Landtteveneek , Ordre de faint Benoît , Dioceſe de Quimper,
à M. l'Abbé d'Argentrée.
Cette Abbaye eft la plus
ancienne de l'Ordre , elle a
étéfondée par Grallon Roy
de Bretagne.
L'Abbaye de Fontaines ,
Ordre de Citeaux , Dioceſe 2.
de Tours à M. l'Abbé de
Baudry. On a donné le
nom de Fontaines à cette
Abbaye , à caufe de plufieurs fontaines qui font
GALANT.
77
aux environs. Ce lieu étoit
rempli de bois.
L'Abbaye du Tronchet ,
Ordre de faint Benoift ,
Dioceſe de Dol , à M. l'Abbéde Vaugenois. Cette Abbaye eft fituée dans la baſſe
Bretagne. Alan , Senechal
de Dol , la fit bâtir l'an 1150.
L'Abbaye de la Vanvaux, Dioceſe de Vannes ,
à M. l'Abbé de Vauluyre.
L'Abbaye du Rivet , Or
dre de Cîteaux , Diocefe de
Vaft, à DomJean Benoist
Bernardin.
L'Abbaye de fainte Croix
G iij
78 MERCURE
d'Apt , Ordre de Cîteaux ,
à Madame de Marnay de
la Baftie
DONS DU ROY,
Le Roy a donné l'Abbaye de faint Paul , Ordre
des Premonftrez, Dioceſe
deVerdun , à M. de Meaux.
May1712.
G
74 MERCURE
Cet Ordre tire fon origine
de celui de faint Benoît ,
qui fut fondé par l'Evêque
Alberon l'an 1136. qui leur
donna pour premier Abbé
Roger auquel fucceda
Theodoric , fils du Comte
de Salmes , l'ana141
L'Abbaye de fainte Croix
de Bordeaux , Ordre de S.
Benoît , à M. l'Abbé de Beringham. Cette Abbaye a
été fondée par Clovis. Elle
étoit autrefois hors des
murs de la ville: ob oved
SoL'Abbaye de faint Mange, Ordre defaint Auguf
GALANT.
75
tin , Dioceſe de Châlons
à M. l'Abbé du Cambout.
L'Abbaye de ChambreFontaine , Ordre des Premonftrez Diocele de
Meaux , à M. l'Abbe de
Brancas.
91790
L'Abbaye d'Herivaut
Ordre de faint Auguftin,
Dioceſe de Paris, à M. l'Abbé des Champs.
L'Abbaye de la Prée
Ordre de Cîteaux, Dioceſe
de Bourges , à M. l'Abbé
2
de Valory.
sb moa
L'Abbaye de faint ¡ Sever , Ordre de fajin Benoît
-U!
la
Gij
76 MERCURE
Dioceſe de Tarbes , à M.
l'Abbé du Caſteja.
- L'Abbaye de Landtteveneek , Ordre de faint Benoît , Dioceſe de Quimper,
à M. l'Abbé d'Argentrée.
Cette Abbaye eft la plus
ancienne de l'Ordre , elle a
étéfondée par Grallon Roy
de Bretagne.
L'Abbaye de Fontaines ,
Ordre de Citeaux , Dioceſe 2.
de Tours à M. l'Abbé de
Baudry. On a donné le
nom de Fontaines à cette
Abbaye , à caufe de plufieurs fontaines qui font
GALANT.
77
aux environs. Ce lieu étoit
rempli de bois.
L'Abbaye du Tronchet ,
Ordre de faint Benoift ,
Dioceſe de Dol , à M. l'Abbéde Vaugenois. Cette Abbaye eft fituée dans la baſſe
Bretagne. Alan , Senechal
de Dol , la fit bâtir l'an 1150.
L'Abbaye de la Vanvaux, Dioceſe de Vannes ,
à M. l'Abbé de Vauluyre.
L'Abbaye du Rivet , Or
dre de Cîteaux , Diocefe de
Vaft, à DomJean Benoist
Bernardin.
L'Abbaye de fainte Croix
G iij
78 MERCURE
d'Apt , Ordre de Cîteaux ,
à Madame de Marnay de
la Baftie
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Résumé : DONS DU ROY,
En mai 1712, le roi a fait plusieurs dons d'abbayes à divers dignitaires. L'abbaye de Saint-Paul, de l'Ordre des Prémontrés, située dans le diocèse de Verdun, a été donnée à M. de Meaux. L'Ordre des Prémontrés, fondé en 1136 par l'évêque Alberon, a eu Roger comme premier abbé, suivi par Théodoric. L'abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux, de l'Ordre de Saint Benoît, fondée par Clovis, a été attribuée à M. l'Abbé de Beringham. L'abbaye de Saint-Mange, de l'Ordre de Saint Augustin, dans le diocèse de Châlons, a été donnée à M. l'Abbé du Cambout. L'abbaye de Chambrefontaine, de l'Ordre des Prémontrés, dans le diocèse de Meaux, a été attribuée à M. l'Abbé de Brancas. L'abbaye d'Herivaut, de l'Ordre de Saint Augustin, dans le diocèse de Paris, a été donnée à M. l'Abbé des Champs. L'abbaye de la Prée, de l'Ordre de Cîteaux, dans le diocèse de Bourges, a été attribuée à M. l'Abbé de Valory. L'abbaye de Saint-Sever, de l'Ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Tarbes, a été donnée à M. l'Abbé du Casteja. L'abbaye de Landtévénec, la plus ancienne de l'Ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Quimper, fondée par Grallon, roi de Bretagne, a été attribuée à M. l'Abbé d'Argentrée. L'abbaye de Fontaines, de l'Ordre de Cîteaux, dans le diocèse de Tours, a été donnée à M. l'Abbé de Baudry. L'abbaye du Tronchet, de l'Ordre de Saint Benoît, dans le diocèse de Dol, fondée en 1150 par Alan, sénéchal de Dol, a été attribuée à M. l'Abbé de Vaugenois. L'abbaye de Vanvaux, dans le diocèse de Vannes, a été donnée à M. l'Abbé de Vauluyre. L'abbaye du Rivet, de l'Ordre de Cîteaux, dans le diocèse de Vast, a été attribuée à Dom Jean Benoist Bernardin. Enfin, l'abbaye de Sainte-Croix d'Apt, de l'Ordre de Cîteaux, a été donnée à Madame de Marnay de la Bastie.
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569
p. 217-253
CEREMONIES funebres.
Début :
Le Mardy dixiéme May se fit à Nostre-Dame le Service [...]
Mots clefs :
Dauphin, Madame la Dauphine, Marbre, Service funèbre, Devises, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CEREMONIES funebres.
CEREMONIES
funebres.
Le Mardy dixiéme May
fe fit à Noftre - Dame
Service de feu MonfeiMay 1712.
T
218 MERCURE
gneur le Dauphin , & de
feue Madame la Dauphi
ne: je ne vous en ferayicy
aucun détail parce que la
cérémonie a efté toute pareille à celle de S. Denys.
Al'occafionde cette ceremonie, on donneicyune
peinture plus exacte de la
decoration du Chœur de
faint Denys , qui a paru
affez belle pour meriter
qu'on reforme dans ce
Mercure-cy ce qu'on en
avoit dit dans l'autre.
En entrant dans le Chœur
faifoit face une grande re-
GALANT. 219
preſentation en forme de
baldaquin , eflevé devingtcinq à vingt- fix pieds fur
douze pieds de large , &
dix huit de long.
L'Eftrade formoit un
quarré long , dont les pans
eftoient coupez par des
piedeftaux , & fe terminoit en eſcalier de cinq
marches , faifant un plan
ovale par les deux bouts.
Lefdits piedeftaux faifoient reffaut & plan rond
fur lesquels eftoient quatre
courbes en forme de confoles fort enlevées , &quaTij
220 MERCURE
tre grandesfigures de mar
bre blanc au pied de chaque confole fur les reffauts
des piedeſtaux , ces figures reprefentoient quatre
Vertus ; fçavoir la Reli
gion , la Charité , la Prudence , & la Juſtice.
Toute l'Eftrade eftoit de
marbre noir veiné de
blanc , & de blanc veiné
de noir. Les piedeſtaux ornez de mefme d'agraffes
& cartouches de bronze
doré les coftez de l'Eftrade eftoient auffi ornez de
medailles & trophez,
GALANT. 221.
Adroite eftoit les Chiffres de Monfeigneur le
Dauphin, & àgauche ceux
de Madame la Dauphine,
de bronze doréfur du marbre.
Les confoles eftoient de
marbre blanc , & les corps
de porte or, qui formoient
des panneaux ornez de feftons de laurier, portant des
chapiteaux Ioniques qui
couronnoient lesdites confoles. Sur les premieres
courbes eftoient des Dauphins, dont la queue couloit le long des confoles ,
T iij
222 MERCURE
&portoientfur la tefte chacun une girandole_ronde en forme de vaſe qui
portoit beaucoup de lauriers.
Les confoles par le bas
formoient une grande volute qui portoit une tefte
de Cherubim , les ailes levez fur la tefte comme fi
elles fouftenoient les confoles , & d'autres ailes en
forme d'agraphes qui embraffoient les volutes , du
milieu defquelles partoit
de chaque cofté une grande girandole à cinq brang
GALANT. 223
ches garnies de flambeaux.
Les confoles eftoientprofilez de petites branches
portant chacunes un lys
dans lequel eftoit un flambeau qui faifoit une grande lumiere.
Les confoles portoient
une corniche architravede
marbre blanc orné de modillons de bronze doré.
Ladite corniche eſtoit à
pans , & portoit un focle
de marbre de brayer d'où
partoit un doſme qui faifoit mefme plan orné de
bandeaux & trophez d'or
Tiiij
224 MERCURE
fur des fonds de marbre
blanc & noir.
Le focle dudit dofme faifoit reffaut fur les pans , &
portoit quatre vafes de vermeil tout à jour, d'où partoiết quantité de lumieres.
Au deffus du doſme eftoit un dez orné d'agraphes en forme de confoles qui portoit une couronne de Dauphins en or.
Sur les quatre faces de la
corniche eftoit un grand
cartouche de bronze doré
orné de teftes de morts
&autres attributs,
GALANT.
225
1
Lefdits cartouches eftoient couronnez d'une
groffe girandole à cinq
Branches portant des lumieres. 4
Au deffous de la corniche entre les confoles, pendoit une pente en broderie
d'or,
enrichie de fleurs de
lys , de Dauphins , & de
gros glands d'or.
Le fond du dolme eftoit
noir fleurdelylé d'or , &
d'une croix de moire d'argent.
Le dedans des confoles
formoit un corps de mar
226 MERCURE
bre noir fleurdelisé d'or.
Dans le milieu de l'eftrade , on avoit enlevé un
tombeau de porte d'or fur
un focle enrichi de confoles qui fe terminoit par
des griffes qui portoient
fur le focle du cofté droit
les armes de Monseigneur
le Dauphin en relief, ornées des colliers & couronnes; & du cofté gauche les
armes de mefme de Madame la Dauphine.
Sur les coftez de l'eftrade , il y avoit une herſe en
vermeil , ornée de fleurs
GALANT. 227
de lys , & de branches qui
portoient quantité de flambeaux.. Lefdites herfes fe
terminoient par les bouts
par une groffe girandole
en forme d'agraffe qui portoit plufieurs lumieres , &
une groffe fleur de lys qui
portoit auffi plufieurs lumieres , deforte que cela
faifoit une clarté , & donnoitungrandéclat au tombeau.
Sur ledit tombeau on
avoit posé les deux cercuëils fçavoir Monfeigneur le Dauphin à droite,
>
228 MERCURE
de
& celuy de Madame la
Dauphine à gauche. Elle
eftoit couverte d'un poil
noir couvert d'une grande
croix de moire d'argent ,
& brodé d'hermine; celuy
Monfeigneur le Dauphin eftoit couvert de poële de la Couronne, qui eft
de drap d'or , couvert de
deux grandes armes à droite,de Monfeigneur le Dauphin , & à gauche, deux de
Madame la Dauphine
brodé en or,avec une grandecroix demoire d'argent,
& bordé d'hermine , lequel
GALANT. 229
couvroit les deux corps.
Sur chaque corps eftoit
un manteau à la Royale de
velours violet , avec quatre
rangs de fleurs de lys d'or ;
fur celuy de Monfeigneur
le Dauphin eftoit fon collier de l'Ordre & fa couronne fur un carreau couvert d'un crefpe , & fur celuy de Madame la Dauphi
ne eftoit fa couronne couverte de mefme.
Au deffus eftoit ungrand
pavillon à pans dorez , femé par deffus de fleurs de
lys d'or.
230 MERCURE
Il y avoit autour unë
grande pente en broderie
d'or, où pendoient de gros
glands d'or.
Quatre grandes queuës
fortoient de deffous femées
de fleurs de lys d'or , &
doublées d'hermine retrouffée enl'air par les quatre coins avec un gros
nœud.
Dans le fond dudit pavillon eftoit une grande
croix de moire d'argent ,
avec quatre grandes armes
dans les quatre coins.
Il y avoit deffus quatre
GALANT. 231
grands bouquets de plumesnoires & blanches.
Aux quatre coins du
corps eftoient quatre Heraults d'armes & quatre
Gardes fous les armes , devant eftoit le Roy d'armes
entre les deux Maiftres des
ceremonies.
En face eftoit l'Autel orné de fes ornemens ordinaires , qui eft d'or , garny
detrois groffes pierres prétieuſes. Dans le milieu en
haur eftoit une grande
croix d'or émaillée, & garnie auffi de tres- groffes
1
232 MERCURE
pierres
fines.
Au deffus eftoit ungrand
dais garni de pentes en
broderie d'or dedans & dehors , garni de gros glands
d'or , dont le fond eftoit
garni d'une croix de moire
d'argent avec quatre grandes armes , deux de Monfeigneur le Dauphin , &
deux de Madame la Dauphine.
Aux deux coftez eftoient
deux grands rideaux noirs
fleurdelifez en or , doublez
d'hermine , retrouffez par
de grands cordons d'or
garnis
GALANT. 235
garnis de gros glands fur
deux pillaftres qui portoient ledit dais ; il eftoit
femé par deffus de fleurs.
de lys d'or , & garni de ,
huit gros bouquets de plumes blanches & noires.
Lefdits pillaftres eftoient
d'or, qui portoient chacun
deux medailles, où eftoient.
en haut celles de Monfeigneur le Dauphin , & en
bas celles de Madame la
Dauphine , le champeſtoit
femé de fleurs de lys , &
chaque medaille portoit
unegirandole à cinq bran,
May. 1712. V
234 MERCURE
ches. Aux deux coftez eftoient deux grandes piramides en or , avec unfond
de mofaïque de fleurs de
lys , qui portoient chacune
une grande arme de Monfeigneur le Dauphin , au
bas defquels eftoient une
grande girandole à plufieurs branches , & quantité de branches qui portoient des lumieres.
A la pointe de la piramide eftoit une groffe fleur
de lys , qui portoit une
groffe girandole à cinq
branches.
GALANT. 235
Au deffus eftoit un architrave doré qui regnoit
tout autour du Chœur avec
un lay de velours ſemé de
fleurs de lys , de larmes , de
Dauphins, &decroix blanches, qui eftoient attachez
à une grande corniche dorée qui regnoit autour de
l'Eglife qui formoit une
frife.
Sur les pentes & rideaux
eftoient les armes , en haut
de Monſeigneur le Dauphin , & en bas fur les rideaux , celles de Madame
la Dauphine le tout brodé
en or, Vij
236 MERCURE
Le tour du Chœur eftoit
tout garni de noir jufqu'
aux vitraux. Au deffus des
ftates eftoit un lay d'hermine par feftons , qui re
gnoit autour du Chœur
fur lequel , de diſtance en
diſtance , eftoient les chiffres de Monfeigneur & de
Madamela Dauphinedans
des medailles dorées.
Au deffus du lay d'hermine eftoit un lay de velours femé de fleurs de lys ,
de larmes , de Dauphins,
& de croix blanches , qui
eftoit attaché à une corni
GALANT. 237
che, qui portoit des girandoles à cinq branches , &
tout le long eftoient des
fleurs de lys garnies de lumieres.
Au deffus eftoient fix arcades de chaque colté , &
deux dans le Jubé , dans
lefquels eftoient des amphitheatres , où eftoient
placez des gens de quali
té. Ladite décoration eftoit composée de quatorze
arcades , avec des pillaftres :
de vingt pieds de haut fur
quatre pieds de large, de›
marbre blanc , avec des
238 MERCURE
panneaux dans les milieux,
de marbre pal or, avec des
moulures d'or. Ils portoient chacun une grande
medaille où eſtoient reprefentées treize Vertus , à la
gloire du Prince & de la
Princeffe , le tour en or.
Les Vertus eftoient la
Foy chreftienne , la Picté ,
l'acte vertueux , Defirs envers Dicu, Juftice invioli :
ble , Commandement fur
foy- melme , Sageffe humaine , Concorde , Concorde conjugale , Gloire
des Princes , Egalité, Bien-
GALANT. 239
veillance , & Amour de la
patrie , ils portoient chacunes une grande girandole de plufieurs lumieres.
Au bas de chaque pilaf
tre eftoit un fcabellon doré, qui portoit une girandole à cinq branches.
-
Et au deffus des pilaftres
regnoit un architrave doré , qui portoit le ſecond
lay de velours qui fermoit
une frife , fur laquelle eftoient femées des fleurs de
lys , des Dauphins, des larmes, & des croix , attachée
à lagrandecornichequi re-
240 MERCURE
gnoit à l'entour du Chœur,
dorée, qui portoit au deffus
au droit des pilaftres un›
couronnement en forme
de medaille furunfocle de
marbre blanc , enrichi de:
feftons & de chiffres de
Monſeigneur , & de Madame la Dauphine alternativement , & le long de ladite corniche eftoient des:
fleurs de lys & lys garnis
de lumieres. Les pilaftres;
fe terminoient fous l'ar--
chitrave parune agraffe en
formedeconfole, qui portoit unegrande girandole.
Dans
GALANT. 241
Dans les angles de l'Autel & du Jubé eftoient deux
pilaftres chacuns , qui faifoient retour, fçavoir ceux
de l'Autel eftoient comme ceux qui portoient le
grand Dais , & ceux du
Jubé portoient feulement.
chacun une medaille où
eftoit un chiffre de Monfeigneur le Dauphin, & de
Madame la Dauphine , attaché à des feftons de
feuilles , le tout en or.
Au milieu de chaque arcade , eftoit , fçavoir aux
deux premieres du cofté.
May, 17120 X
242 MERCURE
de l'Autel , une grande arme de Monfeigneur le
Dauphin fort ellevée ſouftenue par deux Renommées, enrichies de trophez
de bronze doré , au deffous
defquels eftoient deux
grands rideaux noirs ſemez de fleurs de lys , &
doublez d'hermine retrouſſez en feftons fur les
deux arriere-corps , & au
bas des armes pendoit une
cheute defdits rideaux , ſemez de fleurs de lys , &
doublez d'hermine.
Au bas defdites armes
GALANT. 243
pendoit à chacune une
grande medaille en or , où
eftoient reprefentées, dans
une, la pureté , & dans l'autre , la Religion , & au bas
une girandole à pluſieurs
branches.
Aux deux fecondes arcades eftoit un grand pavillon de relief fort eflevé ,
couronné d'une couronne
de Dauphin , avec des pentes en broderie d'or , où
pendoient de gros glands ,
au deffous defquels fortoient deux grands rideaux
retrouſſez par feftons ſur
$
X ij .
244 MERCURE
les deux arriere. corps , fe
mez auffi de fleurs de lys ,
& doublez d'hermine.
Au deffous deſdits pavillons eftoient de grandes
armes de Madame la Dauphine , garnies de palmes
& de lauriers , & fouftenuës par deux Anges , au
bas defquels eftoient à cha
cun deux girandoles à plu--
fieurs branches , le tout de
bronze doré.
Au deffous des armes
cftoit un timpan bas de
marbre blanc , & les mouleures d'or , qui fervoient
GALANT. 245
comme d'appuy , où eftoit
repreſentée une groffe tefte de mort avec les attributs , & des feftons de cyprez , le fond defdits timpans eftoit femé de larmes
d'argent fur un fond de
marbre noir , & tout le refte en or.
Ils portoient au deffus un
vafe en forme de lampe
antique avec deux groffes
lumieres , & eftoient lesdits
timpans profilez de branches de lumieres en grand
nombre.
༡
Aux deux troifiémes arX iij
246 MERCURE
cades eftoit de meſme eflevée fort haut une grande
arme , d'où fortoient de
grands rideaux retrouffez ,
au bas defquels eftoit un
grand timpan de marbre
blanc avec des mouleures
d'or , où eftoit un chiffre
de Monſeigneur le Dauphin , & de Madame la
Dauphine , entrelaffé avec
des lauriers & des palmes ,
fouftenu par deux enfans
qui pleuroient , & qui eftoient entrelaffez de feftons de cyprez , & deux
gros Dauphins fur les proX
GALANT. 247
fils defdits timpans , fur
leſquels eftoient attachées
des branches qui portoient
des lumieres , & au deffus
eftoit une groffe fleur de
lys , qui portoit une lumie+
les autres.
re plus forte que
Aux deux coftez eſtoient
deux vafes qui portoient
de mefme deux lumieres
plus fortes que les autres.
Aux quatrièmes arcades
recommençoient les pavillons avec les armes de
Madame la Dauphine
comme cy devant , & aux
cinquièmes, des armes de
X iiij
248 MERCURE
Monſeigneur le Dauphin ,
de mefme qu'au troiſième.
Aufixiéme des pavillons
les armes de Madame la
Dauphine , & aux deux
feptièmes au deffus du Jubé, les armes de Monfeigneurle Dauphin , ellevés
comme les autres avec des
rideaux retrouffez fans timpans deffous à cauſe de la
mufique.
Devant le Jubé eftoit
une balustrade de marbre
blanc veiné , dans le milieu de laquelle eftoient les
chiffres de Monfeigneur le
E
GALANT. 249
Dauphin , avec des trophez.
Les balustrades eftoient
dorées fort richement.,
Servicefolemnel à Notre Da
me de Paris. j
Le dix de ce mois on fit
dans l'Eglife Metropolitai
ne un Service folemnel
pour Monſeigneur le Dauphin , & Madame la Dauphine. Le Cardinal de
Noailles Archevefque de
Paris officia , & le Pere
Gaillard Jefuite prononça
l'Oraifon funebre. Mon-
250 MERCURE
feigneur le Duc de Berry ,
Madame la Ducheffe de
Berry , Monfieur le Duc
d'Orleans , Monfieur le
Comte de Charolois , Mademoiſelle de Bourbon ,
& Mademoiſelle de Charolois , eftoient les Princes
& Princeffes du dueil , &
ils allerent àl'offrande chacun felon fon rang , conduits alternativement par
le Marquis de Dreux Maiftre des ceremonies.
Le Parlement , la Chambre des Comptes , la Cour
des Aydes, l'Univerfité &
GALANT. 251
le Corps de Ville y affifterent , ayant efté invitez par
ordre du Roy.
Laceremonie faite Monfieur le Cardinal de Noailles eut l'honneur de donner à difner dans l'Archevefché à Monfeigneur le
Duc de Berry , à Madame
la Ducheffe de Berry , accompagnez de Monfieur
'le Duc d'Orleans, de Monfieur le Comte de Charolois , de Mademoiſelle de
Bourbon , &de Mademoifelle de Charolois : le repas
fut magnifique , & fort
252 MERCURE
bien fervi , les Princes &
les Princeffes en furent fort
contents , il y eut auffi plufieurs tables fervies pour
les Seigneurs , & principaux Officiers de leur
fuite.
Enfin Monfieur le Cardinal de Noailles agit en
cette occafion , comme il
agit en toutes felon fon
caractere. On fçait qu'il
eft auffi noble & auffi magnifique pour les autres ,
qu'il eft fimple & modefte
en ce qui ne regarde que
La perfonne.
319
GALANT. 253
pour
On a celebré le fept de
ce mois ,un Service folemnel dans l'Eglife du College de Louis Le Grand ,
Monteigneur le Dauphin & Madame la Dauphine ; le Pere Sanadon ,
un des Profeffeurs de Rhetorique , prononça le foir
l'Eloge funebre en latin ,
avec beaucoup de fatisfaction de toute l'affemblée ,
?
compofée de plufieurs Prélats & autres perfonnes de
diſtinction , la Salle eftoit
éclairée de quantité de lumieres,&ornée de devifes
funebres.
Le Mardy dixiéme May
fe fit à Noftre - Dame
Service de feu MonfeiMay 1712.
T
218 MERCURE
gneur le Dauphin , & de
feue Madame la Dauphi
ne: je ne vous en ferayicy
aucun détail parce que la
cérémonie a efté toute pareille à celle de S. Denys.
Al'occafionde cette ceremonie, on donneicyune
peinture plus exacte de la
decoration du Chœur de
faint Denys , qui a paru
affez belle pour meriter
qu'on reforme dans ce
Mercure-cy ce qu'on en
avoit dit dans l'autre.
En entrant dans le Chœur
faifoit face une grande re-
GALANT. 219
preſentation en forme de
baldaquin , eflevé devingtcinq à vingt- fix pieds fur
douze pieds de large , &
dix huit de long.
L'Eftrade formoit un
quarré long , dont les pans
eftoient coupez par des
piedeftaux , & fe terminoit en eſcalier de cinq
marches , faifant un plan
ovale par les deux bouts.
Lefdits piedeftaux faifoient reffaut & plan rond
fur lesquels eftoient quatre
courbes en forme de confoles fort enlevées , &quaTij
220 MERCURE
tre grandesfigures de mar
bre blanc au pied de chaque confole fur les reffauts
des piedeſtaux , ces figures reprefentoient quatre
Vertus ; fçavoir la Reli
gion , la Charité , la Prudence , & la Juſtice.
Toute l'Eftrade eftoit de
marbre noir veiné de
blanc , & de blanc veiné
de noir. Les piedeſtaux ornez de mefme d'agraffes
& cartouches de bronze
doré les coftez de l'Eftrade eftoient auffi ornez de
medailles & trophez,
GALANT. 221.
Adroite eftoit les Chiffres de Monfeigneur le
Dauphin, & àgauche ceux
de Madame la Dauphine,
de bronze doréfur du marbre.
Les confoles eftoient de
marbre blanc , & les corps
de porte or, qui formoient
des panneaux ornez de feftons de laurier, portant des
chapiteaux Ioniques qui
couronnoient lesdites confoles. Sur les premieres
courbes eftoient des Dauphins, dont la queue couloit le long des confoles ,
T iij
222 MERCURE
&portoientfur la tefte chacun une girandole_ronde en forme de vaſe qui
portoit beaucoup de lauriers.
Les confoles par le bas
formoient une grande volute qui portoit une tefte
de Cherubim , les ailes levez fur la tefte comme fi
elles fouftenoient les confoles , & d'autres ailes en
forme d'agraphes qui embraffoient les volutes , du
milieu defquelles partoit
de chaque cofté une grande girandole à cinq brang
GALANT. 223
ches garnies de flambeaux.
Les confoles eftoientprofilez de petites branches
portant chacunes un lys
dans lequel eftoit un flambeau qui faifoit une grande lumiere.
Les confoles portoient
une corniche architravede
marbre blanc orné de modillons de bronze doré.
Ladite corniche eſtoit à
pans , & portoit un focle
de marbre de brayer d'où
partoit un doſme qui faifoit mefme plan orné de
bandeaux & trophez d'or
Tiiij
224 MERCURE
fur des fonds de marbre
blanc & noir.
Le focle dudit dofme faifoit reffaut fur les pans , &
portoit quatre vafes de vermeil tout à jour, d'où partoiết quantité de lumieres.
Au deffus du doſme eftoit un dez orné d'agraphes en forme de confoles qui portoit une couronne de Dauphins en or.
Sur les quatre faces de la
corniche eftoit un grand
cartouche de bronze doré
orné de teftes de morts
&autres attributs,
GALANT.
225
1
Lefdits cartouches eftoient couronnez d'une
groffe girandole à cinq
Branches portant des lumieres. 4
Au deffous de la corniche entre les confoles, pendoit une pente en broderie
d'or,
enrichie de fleurs de
lys , de Dauphins , & de
gros glands d'or.
Le fond du dolme eftoit
noir fleurdelylé d'or , &
d'une croix de moire d'argent.
Le dedans des confoles
formoit un corps de mar
226 MERCURE
bre noir fleurdelisé d'or.
Dans le milieu de l'eftrade , on avoit enlevé un
tombeau de porte d'or fur
un focle enrichi de confoles qui fe terminoit par
des griffes qui portoient
fur le focle du cofté droit
les armes de Monseigneur
le Dauphin en relief, ornées des colliers & couronnes; & du cofté gauche les
armes de mefme de Madame la Dauphine.
Sur les coftez de l'eftrade , il y avoit une herſe en
vermeil , ornée de fleurs
GALANT. 227
de lys , & de branches qui
portoient quantité de flambeaux.. Lefdites herfes fe
terminoient par les bouts
par une groffe girandole
en forme d'agraffe qui portoit plufieurs lumieres , &
une groffe fleur de lys qui
portoit auffi plufieurs lumieres , deforte que cela
faifoit une clarté , & donnoitungrandéclat au tombeau.
Sur ledit tombeau on
avoit posé les deux cercuëils fçavoir Monfeigneur le Dauphin à droite,
>
228 MERCURE
de
& celuy de Madame la
Dauphine à gauche. Elle
eftoit couverte d'un poil
noir couvert d'une grande
croix de moire d'argent ,
& brodé d'hermine; celuy
Monfeigneur le Dauphin eftoit couvert de poële de la Couronne, qui eft
de drap d'or , couvert de
deux grandes armes à droite,de Monfeigneur le Dauphin , & à gauche, deux de
Madame la Dauphine
brodé en or,avec une grandecroix demoire d'argent,
& bordé d'hermine , lequel
GALANT. 229
couvroit les deux corps.
Sur chaque corps eftoit
un manteau à la Royale de
velours violet , avec quatre
rangs de fleurs de lys d'or ;
fur celuy de Monfeigneur
le Dauphin eftoit fon collier de l'Ordre & fa couronne fur un carreau couvert d'un crefpe , & fur celuy de Madame la Dauphi
ne eftoit fa couronne couverte de mefme.
Au deffus eftoit ungrand
pavillon à pans dorez , femé par deffus de fleurs de
lys d'or.
230 MERCURE
Il y avoit autour unë
grande pente en broderie
d'or, où pendoient de gros
glands d'or.
Quatre grandes queuës
fortoient de deffous femées
de fleurs de lys d'or , &
doublées d'hermine retrouffée enl'air par les quatre coins avec un gros
nœud.
Dans le fond dudit pavillon eftoit une grande
croix de moire d'argent ,
avec quatre grandes armes
dans les quatre coins.
Il y avoit deffus quatre
GALANT. 231
grands bouquets de plumesnoires & blanches.
Aux quatre coins du
corps eftoient quatre Heraults d'armes & quatre
Gardes fous les armes , devant eftoit le Roy d'armes
entre les deux Maiftres des
ceremonies.
En face eftoit l'Autel orné de fes ornemens ordinaires , qui eft d'or , garny
detrois groffes pierres prétieuſes. Dans le milieu en
haur eftoit une grande
croix d'or émaillée, & garnie auffi de tres- groffes
1
232 MERCURE
pierres
fines.
Au deffus eftoit ungrand
dais garni de pentes en
broderie d'or dedans & dehors , garni de gros glands
d'or , dont le fond eftoit
garni d'une croix de moire
d'argent avec quatre grandes armes , deux de Monfeigneur le Dauphin , &
deux de Madame la Dauphine.
Aux deux coftez eftoient
deux grands rideaux noirs
fleurdelifez en or , doublez
d'hermine , retrouffez par
de grands cordons d'or
garnis
GALANT. 235
garnis de gros glands fur
deux pillaftres qui portoient ledit dais ; il eftoit
femé par deffus de fleurs.
de lys d'or , & garni de ,
huit gros bouquets de plumes blanches & noires.
Lefdits pillaftres eftoient
d'or, qui portoient chacun
deux medailles, où eftoient.
en haut celles de Monfeigneur le Dauphin , & en
bas celles de Madame la
Dauphine , le champeſtoit
femé de fleurs de lys , &
chaque medaille portoit
unegirandole à cinq bran,
May. 1712. V
234 MERCURE
ches. Aux deux coftez eftoient deux grandes piramides en or , avec unfond
de mofaïque de fleurs de
lys , qui portoient chacune
une grande arme de Monfeigneur le Dauphin , au
bas defquels eftoient une
grande girandole à plufieurs branches , & quantité de branches qui portoient des lumieres.
A la pointe de la piramide eftoit une groffe fleur
de lys , qui portoit une
groffe girandole à cinq
branches.
GALANT. 235
Au deffus eftoit un architrave doré qui regnoit
tout autour du Chœur avec
un lay de velours ſemé de
fleurs de lys , de larmes , de
Dauphins, &decroix blanches, qui eftoient attachez
à une grande corniche dorée qui regnoit autour de
l'Eglife qui formoit une
frife.
Sur les pentes & rideaux
eftoient les armes , en haut
de Monſeigneur le Dauphin , & en bas fur les rideaux , celles de Madame
la Dauphine le tout brodé
en or, Vij
236 MERCURE
Le tour du Chœur eftoit
tout garni de noir jufqu'
aux vitraux. Au deffus des
ftates eftoit un lay d'hermine par feftons , qui re
gnoit autour du Chœur
fur lequel , de diſtance en
diſtance , eftoient les chiffres de Monfeigneur & de
Madamela Dauphinedans
des medailles dorées.
Au deffus du lay d'hermine eftoit un lay de velours femé de fleurs de lys ,
de larmes , de Dauphins,
& de croix blanches , qui
eftoit attaché à une corni
GALANT. 237
che, qui portoit des girandoles à cinq branches , &
tout le long eftoient des
fleurs de lys garnies de lumieres.
Au deffus eftoient fix arcades de chaque colté , &
deux dans le Jubé , dans
lefquels eftoient des amphitheatres , où eftoient
placez des gens de quali
té. Ladite décoration eftoit composée de quatorze
arcades , avec des pillaftres :
de vingt pieds de haut fur
quatre pieds de large, de›
marbre blanc , avec des
238 MERCURE
panneaux dans les milieux,
de marbre pal or, avec des
moulures d'or. Ils portoient chacun une grande
medaille où eſtoient reprefentées treize Vertus , à la
gloire du Prince & de la
Princeffe , le tour en or.
Les Vertus eftoient la
Foy chreftienne , la Picté ,
l'acte vertueux , Defirs envers Dicu, Juftice invioli :
ble , Commandement fur
foy- melme , Sageffe humaine , Concorde , Concorde conjugale , Gloire
des Princes , Egalité, Bien-
GALANT. 239
veillance , & Amour de la
patrie , ils portoient chacunes une grande girandole de plufieurs lumieres.
Au bas de chaque pilaf
tre eftoit un fcabellon doré, qui portoit une girandole à cinq branches.
-
Et au deffus des pilaftres
regnoit un architrave doré , qui portoit le ſecond
lay de velours qui fermoit
une frife , fur laquelle eftoient femées des fleurs de
lys , des Dauphins, des larmes, & des croix , attachée
à lagrandecornichequi re-
240 MERCURE
gnoit à l'entour du Chœur,
dorée, qui portoit au deffus
au droit des pilaftres un›
couronnement en forme
de medaille furunfocle de
marbre blanc , enrichi de:
feftons & de chiffres de
Monſeigneur , & de Madame la Dauphine alternativement , & le long de ladite corniche eftoient des:
fleurs de lys & lys garnis
de lumieres. Les pilaftres;
fe terminoient fous l'ar--
chitrave parune agraffe en
formedeconfole, qui portoit unegrande girandole.
Dans
GALANT. 241
Dans les angles de l'Autel & du Jubé eftoient deux
pilaftres chacuns , qui faifoient retour, fçavoir ceux
de l'Autel eftoient comme ceux qui portoient le
grand Dais , & ceux du
Jubé portoient feulement.
chacun une medaille où
eftoit un chiffre de Monfeigneur le Dauphin, & de
Madame la Dauphine , attaché à des feftons de
feuilles , le tout en or.
Au milieu de chaque arcade , eftoit , fçavoir aux
deux premieres du cofté.
May, 17120 X
242 MERCURE
de l'Autel , une grande arme de Monfeigneur le
Dauphin fort ellevée ſouftenue par deux Renommées, enrichies de trophez
de bronze doré , au deffous
defquels eftoient deux
grands rideaux noirs ſemez de fleurs de lys , &
doublez d'hermine retrouſſez en feftons fur les
deux arriere-corps , & au
bas des armes pendoit une
cheute defdits rideaux , ſemez de fleurs de lys , &
doublez d'hermine.
Au bas defdites armes
GALANT. 243
pendoit à chacune une
grande medaille en or , où
eftoient reprefentées, dans
une, la pureté , & dans l'autre , la Religion , & au bas
une girandole à pluſieurs
branches.
Aux deux fecondes arcades eftoit un grand pavillon de relief fort eflevé ,
couronné d'une couronne
de Dauphin , avec des pentes en broderie d'or , où
pendoient de gros glands ,
au deffous defquels fortoient deux grands rideaux
retrouſſez par feftons ſur
$
X ij .
244 MERCURE
les deux arriere. corps , fe
mez auffi de fleurs de lys ,
& doublez d'hermine.
Au deffous deſdits pavillons eftoient de grandes
armes de Madame la Dauphine , garnies de palmes
& de lauriers , & fouftenuës par deux Anges , au
bas defquels eftoient à cha
cun deux girandoles à plu--
fieurs branches , le tout de
bronze doré.
Au deffous des armes
cftoit un timpan bas de
marbre blanc , & les mouleures d'or , qui fervoient
GALANT. 245
comme d'appuy , où eftoit
repreſentée une groffe tefte de mort avec les attributs , & des feftons de cyprez , le fond defdits timpans eftoit femé de larmes
d'argent fur un fond de
marbre noir , & tout le refte en or.
Ils portoient au deffus un
vafe en forme de lampe
antique avec deux groffes
lumieres , & eftoient lesdits
timpans profilez de branches de lumieres en grand
nombre.
༡
Aux deux troifiémes arX iij
246 MERCURE
cades eftoit de meſme eflevée fort haut une grande
arme , d'où fortoient de
grands rideaux retrouffez ,
au bas defquels eftoit un
grand timpan de marbre
blanc avec des mouleures
d'or , où eftoit un chiffre
de Monſeigneur le Dauphin , & de Madame la
Dauphine , entrelaffé avec
des lauriers & des palmes ,
fouftenu par deux enfans
qui pleuroient , & qui eftoient entrelaffez de feftons de cyprez , & deux
gros Dauphins fur les proX
GALANT. 247
fils defdits timpans , fur
leſquels eftoient attachées
des branches qui portoient
des lumieres , & au deffus
eftoit une groffe fleur de
lys , qui portoit une lumie+
les autres.
re plus forte que
Aux deux coftez eſtoient
deux vafes qui portoient
de mefme deux lumieres
plus fortes que les autres.
Aux quatrièmes arcades
recommençoient les pavillons avec les armes de
Madame la Dauphine
comme cy devant , & aux
cinquièmes, des armes de
X iiij
248 MERCURE
Monſeigneur le Dauphin ,
de mefme qu'au troiſième.
Aufixiéme des pavillons
les armes de Madame la
Dauphine , & aux deux
feptièmes au deffus du Jubé, les armes de Monfeigneurle Dauphin , ellevés
comme les autres avec des
rideaux retrouffez fans timpans deffous à cauſe de la
mufique.
Devant le Jubé eftoit
une balustrade de marbre
blanc veiné , dans le milieu de laquelle eftoient les
chiffres de Monfeigneur le
E
GALANT. 249
Dauphin , avec des trophez.
Les balustrades eftoient
dorées fort richement.,
Servicefolemnel à Notre Da
me de Paris. j
Le dix de ce mois on fit
dans l'Eglife Metropolitai
ne un Service folemnel
pour Monſeigneur le Dauphin , & Madame la Dauphine. Le Cardinal de
Noailles Archevefque de
Paris officia , & le Pere
Gaillard Jefuite prononça
l'Oraifon funebre. Mon-
250 MERCURE
feigneur le Duc de Berry ,
Madame la Ducheffe de
Berry , Monfieur le Duc
d'Orleans , Monfieur le
Comte de Charolois , Mademoiſelle de Bourbon ,
& Mademoiſelle de Charolois , eftoient les Princes
& Princeffes du dueil , &
ils allerent àl'offrande chacun felon fon rang , conduits alternativement par
le Marquis de Dreux Maiftre des ceremonies.
Le Parlement , la Chambre des Comptes , la Cour
des Aydes, l'Univerfité &
GALANT. 251
le Corps de Ville y affifterent , ayant efté invitez par
ordre du Roy.
Laceremonie faite Monfieur le Cardinal de Noailles eut l'honneur de donner à difner dans l'Archevefché à Monfeigneur le
Duc de Berry , à Madame
la Ducheffe de Berry , accompagnez de Monfieur
'le Duc d'Orleans, de Monfieur le Comte de Charolois , de Mademoiſelle de
Bourbon , &de Mademoifelle de Charolois : le repas
fut magnifique , & fort
252 MERCURE
bien fervi , les Princes &
les Princeffes en furent fort
contents , il y eut auffi plufieurs tables fervies pour
les Seigneurs , & principaux Officiers de leur
fuite.
Enfin Monfieur le Cardinal de Noailles agit en
cette occafion , comme il
agit en toutes felon fon
caractere. On fçait qu'il
eft auffi noble & auffi magnifique pour les autres ,
qu'il eft fimple & modefte
en ce qui ne regarde que
La perfonne.
319
GALANT. 253
pour
On a celebré le fept de
ce mois ,un Service folemnel dans l'Eglife du College de Louis Le Grand ,
Monteigneur le Dauphin & Madame la Dauphine ; le Pere Sanadon ,
un des Profeffeurs de Rhetorique , prononça le foir
l'Eloge funebre en latin ,
avec beaucoup de fatisfaction de toute l'affemblée ,
?
compofée de plufieurs Prélats & autres perfonnes de
diſtinction , la Salle eftoit
éclairée de quantité de lumieres,&ornée de devifes
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Résumé : CEREMONIES funebres.
Le texte relate les cérémonies funèbres du 10 mai 1712 à Notre-Dame, en mémoire du Dauphin et de la Dauphine. La cérémonie, similaire à celle tenue à Saint-Denis, se déroula dans un chœur somptueusement décoré. Une grande représentation en forme de baldaquin, haute de vingt-cinq à vingt-six pieds, était ornée de marbre noir et blanc, de bronze doré, et comportait des figures de Vertus (Religion, Charité, Prudence, Justice) ainsi que des emblèmes des Dauphin et Dauphine. L'estrade, en forme de carré long, se terminait par un escalier de cinq marches et était ornée de médailles et de trophées. Les consoles, en marbre blanc, portaient des dauphins et des girandoles. Le dôme, en marbre de Bray, était décoré de bandeaux et de trophées d'or. Au-dessus du dôme, une couronne de dauphins en or surmontait une croix de moire d'argent. Le tombeau, placé au centre de l'estrade, était orné de herse en vermeil et de girandoles. Les cercueils du Dauphin et de la Dauphine étaient recouverts de poêles et de manteaux violets brodés de lys d'or, surmontés d'un grand pavillon doré fermé par des lys d'or. L'autel, orné de ses ornements ordinaires, était garni de pierres précieuses et d'une croix d'or émaillée. Un dais, garni de pentes en broderie d'or, surmontait l'autel. Des rideaux noirs fleurdelisés en or doublés d'hermine encadraient l'autel, flanqué de pyramides en or avec les armes du Dauphin. Le chœur était entièrement garni de noir jusqu'aux vitraux, avec des lés d'hermine et de velours semés de lys, de larmes, de dauphins et de croix blanches. Des arcades et des amphithéâtres accueillaient des personnes de qualité. Les pilastres, en marbre blanc, portaient des médailles représentant des Vertus. Des girandoles et des fleurs de lys garnies de lumières ornaient l'ensemble de la décoration. Le 10 mai, un service solennel fut organisé dans l'église métropolitaine, officié par le Cardinal de Noailles, archevêque de Paris. Le Père Gaillard, jésuite, prononça l'oraison funèbre. Les princes et princesses du deuil, incluant Monseigneur le Duc de Berry, Madame la Duchesse de Berry, Monsieur le Duc d'Orléans, Monsieur le Comte de Charolais, Mademoiselle de Bourbon et Mademoiselle de Charolais, assistèrent à l'offrande. Le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes, l'Université et le Corps de Ville étaient également présents. Après la cérémonie, le Cardinal de Noailles invita les princes et princesses à dîner à l'archevêché, où un repas magnifique fut servi. Le 27 mai, un autre service solennel fut célébré dans l'église du Collège de Louis Le Grand, avec un éloge funèbre en latin prononcé par le Père Sanadon, professeur de rhétorique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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570
p. 284-306
Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Début :
Milords & Messieurs C'est une prérogative indubitable de la Couronne [...]
Mots clefs :
Reine d'Angleterre, Harangue, Guerre, Paix, Négociations de paix internationales, Espagne, Allemagne, Sicile, Hannovre, France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Haranguede la Reine d'Angleterre , prononcée le 17.
Juin 1712.
Milords & Meffieurs
2
C'eft une prérogative indu
bitable de la Couronne , de
faire la Guerre & la Paix
cependant, je mer une
grande confiance en vous
que je voulus bien declarer
au commencement de cette
Seffion , qu'on eft entré en
Negociation pour une Paix
Generale , &depuis , je vous
GALANT. 281
ay fait connoître de ma part
quejevous communiquerois
les Termes de la Paix , avant
qu'elle fut conclue.
Selon cette promfſe , je
viens prefentement vous
faire fçavoir , fur quel pied
la Paix Generale peut cftre
faite.
Il n'eft pas neceffaire de
parler des difficultez qui fe
trouvent dans la nature de
la chofe même. Il n'eſt que
trop évident que ces difficultez ont efté augmentées
par des obftacles artificieufe
ment formez pour empe-
186 MERCURE
cher cette bonne & grande
œuvre, cependant rien n'a
pû m'empecher de pourfuivre, conftament en premier
licu les veritables interefts de
mes Royaumes ; & enfuirté
je n'ay rienobmis de ce qui
pouvoit procurerà tous nos
Alliez ce qui leur eft conve
nable , ou pour les Traitez,
& ce qui eft neceffaire pour
leur furetét
Comme je n'ay rien plus
à cœur que d'affurer la fuc
ceffion proteftantes à ces
Royaumes, comme elle eft
établie par les loir , dans la
GALANT 287
·
maifon d Hannover : Ona
pris un foin particulier
non feulement de faire reconnoiftre de la maniere la
plus forte , mais auffi de l'affurer en éloignant des Etats
du Roy de France , la per
fonne qui a pretendu troubler cet établiffement.
La principale rafon pour
commencer cette Gurre a
efté que la crainte que l'Ef
pagne &les Indes Occiden
rales , ne fuffent jointes à la
France ; le principe que j'ay
pofé au commencement de
ee Traité a cfté de prévenir
288 MERCURE " the
feurement une telle union.
Les exemples du paffé
& les negotiations en dernier lieu , montrent affez
combien il eft difficile de
trouver les moyens d'effectuer cet ouvrage , je n'ay
pas voulu me contenter de
ceux qui font fimplement
fpeculatifs , & qui dependent des traitez feulement ,
jay infifté fur ce qui eft
folide , & d'avoir en main le
pouvoir d'executer ce qui
aura été conclu.
Je puis donc vous dire
prefentement qu'enfin la
France
GALANT: 289
France , a été portée d'offrir
que le Duc d'Anjou renoncera pour luy & pour fes
defcendans à toujours à la
Couronne de France , &
afin que cet article important ne foit point exposé à
aucun hazard, l'execution
doit accompagner la promeffe.
En mefme tems la fucceffion à la Couronne de
France doit eftre declarée
apartenir apres la mort du
prefent Dauphin & de fes
fils , au Duc de Berry & fes
fils , au Duc d'Orleans fos
Juin 1912.
Bb
1,0 MERCURE
fils, & ainfi fucceffivement
à tout le refte de la Maiſon
de Bourbon.
Et pour ce qui regarde
Efpagne & les Indes , la
fucceffion aprés le Duc
d'Anjou & fes enfans doir
defcendre à tel Prince dont
on conviendra dans le traité
à l'exclufion pour toujours
du refte de la Maifon de
Bourbon.
Pour confirmer les renonciations & les établiffements
cy- deffus , on offre de les
faire ratifier de la maniere la
plus forte & la plus folem-
GALANT. 291
nelle en France & en Efpagne , & que ces Royaumes.
ainfi que toutes les autres
Puiffances engagées dans
cette guerre en feront garents.
La nature de cette propofition cft telle qu'elle
s'execute d'elle meſme , il
eft de l'intereft de l'Espagne
de la foutenir, & en France
les perfonnes que la fucceffion regarde feront toujours
prefts &affez puiffans pour
maintenir leur droit Ja
France & l'Espagne font
actuellement plus divifcz
B bij
292 MERCURE
la que jamais , & ainfi par
Benediction de Dieu , la veritable balance du pouvoir
fera fixée en Europe & expofée à auffi peu d'accidens
les affaires humaines le que
peuvent eftre.
On a entamé un traité
de commerce entre ces Royaumes & la France , mais
les droits exceffifs mis fur
certaines marchandiſes , &
la deffenfe d'entrée de
quelqu'autre , empêchent
que cet ouvrage ne finiffe
auffitôt qu'il feroit à fouhaiter. Ona pris foin cepen-
GALANT. 197
dant d'établir une methode
pour regler cette affaire , &
on eft convenu que les
mefmes privileges & avantages qui feront accordez à
aucunenation par la France
nous feront accordez de
la mefme maniere.
La divifion de l'Ile Saint
1
Chriftophe entre nous &
les François ayant porté
beaucoup d'incommodité
& dommage à mes fujets ,
j'ay demandé qu'on me ce◄
dât entierement toute cette
Ifle , & la France accorde
cette demande. Nous avons
Bb iij
194 MERGURE
un filgrand intereft dans le
commerce du Nord de l'Amerique , que j'ay tâché
avec tout le foin poffible
d'ajufter cet article de la
maniere la plus avantageufe.
La France conſent de nous
rendre la Baye entiere & le
Détroit d'Hulfon , de nous
livrer l'Ifle.ou Terre- neuve,
Plaifance, & de ceder entic
ment, Anapolis avecle refte
de la nouvelle Ecoffe ou
Acadie.
Noftra.commerce fur nos
coftes fera beaucoup plus
affuré par la démolition de
Dunkerque.....
GALANT. 295
Rien ne peut plus affurer
nôtre commerce dans la
MerMediterranée & les in
fluences des Anglois dans
ces quartiers que la poffeffion de Gibraltar & du'
Port- Mahon avec toute
Ifle de Minorque , qu'on
offre de laiffer entre mest
mains ; on peut regler le
commerce general en Ef
pagne& aux Indes occiden
tales fur le pied qu'il étoit
dansle tems du dernier Roy
d'Efpagne Charles II. & on
a ftipulé particulierement
que tous les avantages,
Bbiiij
296 MERCURE
droits ou privileges qui ont
été ou feront d'orefnavant
accordé par l'Espagne à aucune autre Nation ne feront
de la mefme maniere au fujet de la Grande Bretagne.
Mais comme la part que
nous avons à foutenir cetta
guerre nous donne droit de
pretendre à quelque diftinction dans les conditions de
la Paix , j'ay infifté & obtenu que l'Affiento ou
Contrat pour fournir des
Negres aux Indes Occidentales fera fait par nous
pour l'efpace de trente
"
CALANT. 297
ans de la mefme maniere
que les Francois en ont jouy
pendant ces dix dernieres
années.
Je n'ay pas entrepris de
déterminer les interefts de
nos Alliez; ils doivent eftre
ajuftez au Congrés d'U
trecht oùj'employeray tous
mes foins comme, je l'ay
conftament fait jufqu'icy,
pour procurer à chacun
d'eux une jufte & raiſonnable fatisfaction.
Cependant je trouve à
propos de vous declarer que
la France offre de faire la
298 MERCURE
Rhin la Barriere de l'Empire
de ceder Brifac, le fort de
Kell & Landau, & de rafer
toutes les Fortereffes qui
fontdel'autre côté du Rhin
& celles qui font dans cerre
même Riviere:
Pour ce qui regarde les
interefts des Proteftans
d'Allemagne , il n'y aura
point d'objection de la part
de la France pour empêcher
qu'ils ne foient rétablis fur
le pied du Traité de Weftphalie.
Les Pais bas Espagnols
peuvent aller à S. M. Impe
GALANT 299
-
riale , les Royaumes de Naples , de Sardaigne , le Du
ché de Milan ; & les places
appartenant à l'Eſpagne fur
les côtes de Tofcane feront
cedées auffi à l'Empereur
par le traité de Paix..
Premierement le Ro
yaume de Sicile quoy qu'il
ne reste plus de difficulté
touchant la fucceffion de la
part du Duc d'Anjou , ce
pendant on ne s'eft pas en
core determiné touchant la
difpofition.
On confent aux intereſts
dès Erats Generaux par rap-
300 MERCURE
port au Commerce comme
ils l'ont demandé par leur
Miniftere,à l'exception feulement de quelques efpeces
de marchandifes & à leur
Barriere entiere comme elle
a été demandée par les Etats
en 1709. excepté tout au
plus deux ou trois places , &
pour ces exceptionson a propofé plufieurs expedients ;
& je ne doute point que
cette Barriere peut etre tellement établie que la Repu
blique fera entierement af
furée contre les entréprifes
de la France; ce qui eft le
GALANT. 301
fondement de tous mes engagemens avec les Etats fur
cet article.
Les demandes du Portugal dépendant de la difpofition d'Espagne , & cer
Article ayant été long- tems
en difpute , il n'a pas été
poffible jufqu'icy de faire
de grand progrez dans cette
negotiation : mais mes Plenipotentiaires auront préfentement occafion d'affifter ce Roy , dans fes pretentions.
Cellesdu Roy de Pruffefont
telles qu'elle n'admettront,
302 MERCURE
j'efpere , que peu de difficul
té de la part de la France , &
je n'obmettray rien pour
procurer tous les avantages
que je pourray à un fibon
Allié.
La difference eft tres-peu
confiderable entre la Barriere , demandée en 1709.
pour le Duc de Savoye , &
les offres que la Fance fait
prefentement. Mais ce Prince s'étant fignalé gloriculement pour le bien de la cau
fe commune, je travaille encore à luy procurer de plus
grands avantages.
GALANT. 303
La France a confenti que
l'Electeur de Palatin , confervera le rang dont il jouit
*
actuellement parmy les Electeurs , & demeurera en poffeffion du haut Palatinar.
La dignité Electorale eft
femblablement reconnue
dans la maifond'Hannover,
felon l'Article inferé à la
priere de ce Prince , dans
mes demandes.
•
Et pour le refte des Allicz ,je ne fais aucune doute
d'affurer leur differents in-
-terests.
304 MERCURE
w
Milords , & Meffieurs. D
+
Je vous ay maintenant
communiqué non - feulement les conditions de Paix,
qui peuvent eftre obtenuës
par le Traité futur , pour
mes fujets. Mais auffi lespropofitions de la France , pour
fatisfaire les Alliez : les premieres font telles que j'ay
raifon d'attendre , de pous
voit donner quelque fatisfaction à mon Peuple , pour
le grand & trop peſant fardeau qu'ils ont fupportez
GALANT 305.
pendant le cours de cette
Guerre , & je veux efperer
qu'aucun de nos Confederez
&principalement ceux dont
les Etats & le pouvoir aug
mente fi fort par la Paix ,
n'envieront pas à l'Angleterre , fa part dans la gloire
& l'avantage qu'elle ap- "
porte.
Les dernieres ne font pas
encore fi parfaitement ajuf
tées , comme un peu plus
detemps auroit pû le faire,
mais étant neceffaire à cauſe
de la faiſon , que cette Seffion finiffe ; je n'ay pas
Juin 1712 Cc
306 MERGURE
voulu differer plus longtemps à vous communiquer
tout cecy.
Je ne doute point que
vous ne foyez pleinement
perfuadez , que je ne negli
geray rien dans le progrez
de cette negotiation pour
amener la Paix , à une fin
prompte & heureufe , &je
m'attend que vous vous
confierez entierement en
moy , & concourrerez agreablement avec moy,
Juin 1712.
Milords & Meffieurs
2
C'eft une prérogative indu
bitable de la Couronne , de
faire la Guerre & la Paix
cependant, je mer une
grande confiance en vous
que je voulus bien declarer
au commencement de cette
Seffion , qu'on eft entré en
Negociation pour une Paix
Generale , &depuis , je vous
GALANT. 281
ay fait connoître de ma part
quejevous communiquerois
les Termes de la Paix , avant
qu'elle fut conclue.
Selon cette promfſe , je
viens prefentement vous
faire fçavoir , fur quel pied
la Paix Generale peut cftre
faite.
Il n'eft pas neceffaire de
parler des difficultez qui fe
trouvent dans la nature de
la chofe même. Il n'eſt que
trop évident que ces difficultez ont efté augmentées
par des obftacles artificieufe
ment formez pour empe-
186 MERCURE
cher cette bonne & grande
œuvre, cependant rien n'a
pû m'empecher de pourfuivre, conftament en premier
licu les veritables interefts de
mes Royaumes ; & enfuirté
je n'ay rienobmis de ce qui
pouvoit procurerà tous nos
Alliez ce qui leur eft conve
nable , ou pour les Traitez,
& ce qui eft neceffaire pour
leur furetét
Comme je n'ay rien plus
à cœur que d'affurer la fuc
ceffion proteftantes à ces
Royaumes, comme elle eft
établie par les loir , dans la
GALANT 287
·
maifon d Hannover : Ona
pris un foin particulier
non feulement de faire reconnoiftre de la maniere la
plus forte , mais auffi de l'affurer en éloignant des Etats
du Roy de France , la per
fonne qui a pretendu troubler cet établiffement.
La principale rafon pour
commencer cette Gurre a
efté que la crainte que l'Ef
pagne &les Indes Occiden
rales , ne fuffent jointes à la
France ; le principe que j'ay
pofé au commencement de
ee Traité a cfté de prévenir
288 MERCURE " the
feurement une telle union.
Les exemples du paffé
& les negotiations en dernier lieu , montrent affez
combien il eft difficile de
trouver les moyens d'effectuer cet ouvrage , je n'ay
pas voulu me contenter de
ceux qui font fimplement
fpeculatifs , & qui dependent des traitez feulement ,
jay infifté fur ce qui eft
folide , & d'avoir en main le
pouvoir d'executer ce qui
aura été conclu.
Je puis donc vous dire
prefentement qu'enfin la
France
GALANT: 289
France , a été portée d'offrir
que le Duc d'Anjou renoncera pour luy & pour fes
defcendans à toujours à la
Couronne de France , &
afin que cet article important ne foit point exposé à
aucun hazard, l'execution
doit accompagner la promeffe.
En mefme tems la fucceffion à la Couronne de
France doit eftre declarée
apartenir apres la mort du
prefent Dauphin & de fes
fils , au Duc de Berry & fes
fils , au Duc d'Orleans fos
Juin 1912.
Bb
1,0 MERCURE
fils, & ainfi fucceffivement
à tout le refte de la Maiſon
de Bourbon.
Et pour ce qui regarde
Efpagne & les Indes , la
fucceffion aprés le Duc
d'Anjou & fes enfans doir
defcendre à tel Prince dont
on conviendra dans le traité
à l'exclufion pour toujours
du refte de la Maifon de
Bourbon.
Pour confirmer les renonciations & les établiffements
cy- deffus , on offre de les
faire ratifier de la maniere la
plus forte & la plus folem-
GALANT. 291
nelle en France & en Efpagne , & que ces Royaumes.
ainfi que toutes les autres
Puiffances engagées dans
cette guerre en feront garents.
La nature de cette propofition cft telle qu'elle
s'execute d'elle meſme , il
eft de l'intereft de l'Espagne
de la foutenir, & en France
les perfonnes que la fucceffion regarde feront toujours
prefts &affez puiffans pour
maintenir leur droit Ja
France & l'Espagne font
actuellement plus divifcz
B bij
292 MERCURE
la que jamais , & ainfi par
Benediction de Dieu , la veritable balance du pouvoir
fera fixée en Europe & expofée à auffi peu d'accidens
les affaires humaines le que
peuvent eftre.
On a entamé un traité
de commerce entre ces Royaumes & la France , mais
les droits exceffifs mis fur
certaines marchandiſes , &
la deffenfe d'entrée de
quelqu'autre , empêchent
que cet ouvrage ne finiffe
auffitôt qu'il feroit à fouhaiter. Ona pris foin cepen-
GALANT. 197
dant d'établir une methode
pour regler cette affaire , &
on eft convenu que les
mefmes privileges & avantages qui feront accordez à
aucunenation par la France
nous feront accordez de
la mefme maniere.
La divifion de l'Ile Saint
1
Chriftophe entre nous &
les François ayant porté
beaucoup d'incommodité
& dommage à mes fujets ,
j'ay demandé qu'on me ce◄
dât entierement toute cette
Ifle , & la France accorde
cette demande. Nous avons
Bb iij
194 MERGURE
un filgrand intereft dans le
commerce du Nord de l'Amerique , que j'ay tâché
avec tout le foin poffible
d'ajufter cet article de la
maniere la plus avantageufe.
La France conſent de nous
rendre la Baye entiere & le
Détroit d'Hulfon , de nous
livrer l'Ifle.ou Terre- neuve,
Plaifance, & de ceder entic
ment, Anapolis avecle refte
de la nouvelle Ecoffe ou
Acadie.
Noftra.commerce fur nos
coftes fera beaucoup plus
affuré par la démolition de
Dunkerque.....
GALANT. 295
Rien ne peut plus affurer
nôtre commerce dans la
MerMediterranée & les in
fluences des Anglois dans
ces quartiers que la poffeffion de Gibraltar & du'
Port- Mahon avec toute
Ifle de Minorque , qu'on
offre de laiffer entre mest
mains ; on peut regler le
commerce general en Ef
pagne& aux Indes occiden
tales fur le pied qu'il étoit
dansle tems du dernier Roy
d'Efpagne Charles II. & on
a ftipulé particulierement
que tous les avantages,
Bbiiij
296 MERCURE
droits ou privileges qui ont
été ou feront d'orefnavant
accordé par l'Espagne à aucune autre Nation ne feront
de la mefme maniere au fujet de la Grande Bretagne.
Mais comme la part que
nous avons à foutenir cetta
guerre nous donne droit de
pretendre à quelque diftinction dans les conditions de
la Paix , j'ay infifté & obtenu que l'Affiento ou
Contrat pour fournir des
Negres aux Indes Occidentales fera fait par nous
pour l'efpace de trente
"
CALANT. 297
ans de la mefme maniere
que les Francois en ont jouy
pendant ces dix dernieres
années.
Je n'ay pas entrepris de
déterminer les interefts de
nos Alliez; ils doivent eftre
ajuftez au Congrés d'U
trecht oùj'employeray tous
mes foins comme, je l'ay
conftament fait jufqu'icy,
pour procurer à chacun
d'eux une jufte & raiſonnable fatisfaction.
Cependant je trouve à
propos de vous declarer que
la France offre de faire la
298 MERCURE
Rhin la Barriere de l'Empire
de ceder Brifac, le fort de
Kell & Landau, & de rafer
toutes les Fortereffes qui
fontdel'autre côté du Rhin
& celles qui font dans cerre
même Riviere:
Pour ce qui regarde les
interefts des Proteftans
d'Allemagne , il n'y aura
point d'objection de la part
de la France pour empêcher
qu'ils ne foient rétablis fur
le pied du Traité de Weftphalie.
Les Pais bas Espagnols
peuvent aller à S. M. Impe
GALANT 299
-
riale , les Royaumes de Naples , de Sardaigne , le Du
ché de Milan ; & les places
appartenant à l'Eſpagne fur
les côtes de Tofcane feront
cedées auffi à l'Empereur
par le traité de Paix..
Premierement le Ro
yaume de Sicile quoy qu'il
ne reste plus de difficulté
touchant la fucceffion de la
part du Duc d'Anjou , ce
pendant on ne s'eft pas en
core determiné touchant la
difpofition.
On confent aux intereſts
dès Erats Generaux par rap-
300 MERCURE
port au Commerce comme
ils l'ont demandé par leur
Miniftere,à l'exception feulement de quelques efpeces
de marchandifes & à leur
Barriere entiere comme elle
a été demandée par les Etats
en 1709. excepté tout au
plus deux ou trois places , &
pour ces exceptionson a propofé plufieurs expedients ;
& je ne doute point que
cette Barriere peut etre tellement établie que la Repu
blique fera entierement af
furée contre les entréprifes
de la France; ce qui eft le
GALANT. 301
fondement de tous mes engagemens avec les Etats fur
cet article.
Les demandes du Portugal dépendant de la difpofition d'Espagne , & cer
Article ayant été long- tems
en difpute , il n'a pas été
poffible jufqu'icy de faire
de grand progrez dans cette
negotiation : mais mes Plenipotentiaires auront préfentement occafion d'affifter ce Roy , dans fes pretentions.
Cellesdu Roy de Pruffefont
telles qu'elle n'admettront,
302 MERCURE
j'efpere , que peu de difficul
té de la part de la France , &
je n'obmettray rien pour
procurer tous les avantages
que je pourray à un fibon
Allié.
La difference eft tres-peu
confiderable entre la Barriere , demandée en 1709.
pour le Duc de Savoye , &
les offres que la Fance fait
prefentement. Mais ce Prince s'étant fignalé gloriculement pour le bien de la cau
fe commune, je travaille encore à luy procurer de plus
grands avantages.
GALANT. 303
La France a confenti que
l'Electeur de Palatin , confervera le rang dont il jouit
*
actuellement parmy les Electeurs , & demeurera en poffeffion du haut Palatinar.
La dignité Electorale eft
femblablement reconnue
dans la maifond'Hannover,
felon l'Article inferé à la
priere de ce Prince , dans
mes demandes.
•
Et pour le refte des Allicz ,je ne fais aucune doute
d'affurer leur differents in-
-terests.
304 MERCURE
w
Milords , & Meffieurs. D
+
Je vous ay maintenant
communiqué non - feulement les conditions de Paix,
qui peuvent eftre obtenuës
par le Traité futur , pour
mes fujets. Mais auffi lespropofitions de la France , pour
fatisfaire les Alliez : les premieres font telles que j'ay
raifon d'attendre , de pous
voit donner quelque fatisfaction à mon Peuple , pour
le grand & trop peſant fardeau qu'ils ont fupportez
GALANT 305.
pendant le cours de cette
Guerre , & je veux efperer
qu'aucun de nos Confederez
&principalement ceux dont
les Etats & le pouvoir aug
mente fi fort par la Paix ,
n'envieront pas à l'Angleterre , fa part dans la gloire
& l'avantage qu'elle ap- "
porte.
Les dernieres ne font pas
encore fi parfaitement ajuf
tées , comme un peu plus
detemps auroit pû le faire,
mais étant neceffaire à cauſe
de la faiſon , que cette Seffion finiffe ; je n'ay pas
Juin 1712 Cc
306 MERGURE
voulu differer plus longtemps à vous communiquer
tout cecy.
Je ne doute point que
vous ne foyez pleinement
perfuadez , que je ne negli
geray rien dans le progrez
de cette negotiation pour
amener la Paix , à une fin
prompte & heureufe , &je
m'attend que vous vous
confierez entierement en
moy , & concourrerez agreablement avec moy,
Fermer
Résumé : Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Le 17 juin 1712, la Reine d'Angleterre adresse une harangue à ses sujets pour les informer des négociations en cours visant à établir une paix générale. Elle explique que la guerre a été déclenchée par la crainte d'une union entre l'Espagne, les Indes Occidentales et la France. La reine souligne qu'elle a toujours cherché à protéger les intérêts de ses royaumes ainsi que ceux de ses alliés. Les principales conditions de paix incluent la renonciation du Duc d'Anjou et de ses descendants à la couronne de France. La succession de la couronne française doit revenir aux Ducs de Berry, d'Orléans et aux autres membres de la Maison de Bourbon. Pour l'Espagne et les Indes, la succession après le Duc d'Anjou et ses enfants doit revenir à un prince désigné dans le traité, excluant le reste de la Maison de Bourbon. La France accepte de céder plusieurs territoires, notamment Dunkerque, l'île Saint-Christophe, la baie d'Hudson, Terre-Neuve, Plaisance, Annapolis et l'Acadie. La reine insiste également sur la possession de Gibraltar et du Port-Mahon pour sécuriser le commerce en Méditerranée. Des accords commerciaux et des concessions territoriales sont prévus pour divers alliés, tels que les Pays-Bas espagnols, le Portugal, la Prusse et le Duc de Savoie. La reine exprime son espoir de voir la paix conclue rapidement et de manière avantageuse pour tous les confédérés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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571
p. 265-286
REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
Début :
L'Avenement de S. A. S. E. à la souveraineté des Païs Bas [...]
Mots clefs :
Cérémonie, Inauguration, Marche, Pays-Bas, Députés, Musiciens, Clergé, Bavière, Bénédiction, Assemblée, Serment, Namur, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
REJOUISSANCES,
ET CEREMONIES,
FAITES
A L'INAUGURATION 13
CORDES, A. S. E..
་་
DE BAVIERE.
Prince Souverain les
For pr 7Pays
- Bas,
L
༢
2
¡Avenement de S. A
S. E. à la fouveraineté
des Païs Bas avoit comblé
de joye tous les Peuples du
Ꮓ
Juillet 1712.
266 MERCURE
Comté de Namur. Heureux d'obéir à un fi grand
Prince, & devenir fes Sujets,
ils attendoient avec impatience le jour qu'Elle voudroit bien marquer , pour
avoir l'honneur de luy preter le Serment de fidelité
& dans cette eſperance ils
préparoient à rendre ce
jourundes plusmagnifiques
& des plus pompeux.
En effet , S. A. S. E. ayant
fixé cette Augufte Ceremonic au 17. de May les Peuples n'ont rien oublié pour
la rendre folemnelle &
Le
GALANT. 267
témoigner leur zele & leur
ardeur.
Meffieurs les Etats qui
avoient été convoquez à ce
fujet s'affemblerent la veille ,
& le concours des Ecclefiaf
tiques & des Nobles fut tresnombreux. Le lendemain
ils fe rendirent en Corps au
Palais de S. A. S. E. & fur
les dix heures du matin la
Marche commença.
ORDRE DE LA MARCHE.
Meffieurs les Magiftrats.
Mr le Mayeur, M" les
Zij
268 MERCURE 15 1
Efchevins , M les Jurez
& autres du même Corps.
2
*
Meffieurs les Etats Nobles,
Mr le Baron de Spontin
de Freyr , &c. & Mr le
Comte de Groefbeck
&c. Députez. Accompa
gnez d'un grand nombre de
Gentilhommes de la Pro .
vince qui à l'envi s'étoient
proprement & richement
habillez.
Meffieurs les Etats
Ecclefiaftiques.
Mr l'Abbé de Moulin ,
GALANT. 269
& Mr l'Abbé de Geronfart
Députez. Accompagnez de
fix autres Abbez de la
Province & Comté, de
Namur.
Les deux Herauts d'Armes
Reveftus de la Cote d'Armes avec la Couronne ,
Toque , Panaches , Aigrettes , émaillez fur la poitrine
aux , Armes de S. A. S. E. &
celles du Comté de Namur,
& le Caducée à la main.
Ziij
270 MERCURE
Son Alteße Sereniffime.
Sous un Dais magnifique ,
de velours bleu , orné de
crépines , franges & galons
d'argent avec les Armes
entieres de S. A. S. E. proprement brodées dans le
le fonds, & les Armes de la
Province aux quatre coins ;
preparé & prefenté par M
les Etats Nobles , & porté
par fix Gentils hommes des
plus qualifiez de la Province.
Sçavoir , Mr le Comte de
Frezin , Mr le Comte de
GALANT. 271
Corfuarem Lontchamps ,
Colonel , Mr de Glimes
Marquis de Courcelles , Mr
de Liede Kerke Baron
d'Arc , Mr le Comte de
Berlo de Sainte Gertrude ,
& Mr Claude de Namur
Vicomte Delzée.
Auxdeux coftez du Dais.
M. le Capitaine des Archers
Nobles gardes du Corps de
S. A. S. E. avec les Officiers.
Immediatement aprés
S. A. S. E. marchoient S. E.
Mr le Comte de Terring
Ziiij
272 MERCURE
& Seefelde grand Marêchal
de la Cour, Lieutenant Ge
neral, Chevalier de la Toifon
d'or faifant la fonction de
grand Maiftre de la Maifon
de S. A. SE, & Mrle Baron
de Dobelſtein & d'Eynem
bourg Gentilhomme de la
Chambre de S. A. S. E. de
Cologne, Marefchal de
Camp & Colonel d'un Rement de Cavalerie , Envoyé
Extraordinaire de S. A. S. E.
વે
de Cologne pour affifter
de la part à cette Auguſte
Ceremonie. ar 72A2
7 2 A2
Enfuite marchoient tous
GALANT. 273
les Seigneurs , Miniftres ,
Gentilhommes & autres
Officiers en grand nombre
de S A.S. E. felon le rang
qui leur cft dû
20
Les Archers Nobles Gardes du Corps marchoient
fur les coftez de cette Augufte Affemblée On continua ainfi la marche depuis
le Palais de S A.S. E. juf
qu'à l'Eglife Cathedrale de
S. Aubain. Plus de douze
ou quinze cent Bourgeois le
flambeau de cire blanche à
la main s'étoient rangez
pour former le paffage de
274 MERGURE
cette Noble Affemblée ; La
Garniſon étoit fous les Armes , & le Regiment des
Gardes à pied de S. A. S. E.
étoit pofté depuis le Palais
jufqu'aux environs de l'Eglife de S. Aubain. Mr de
Mercy Brigadier & Commandant de ce Regiment
étoit à la tefte avec tous les
Officiers nouvellement &
proprement habillez uniforme , de drap bleu galonné
d'argent.
Lorfque l'Electeur arriva
devant l'Evefché , un Bourgeois s'avança devant S A.
GALANT. 275
S. E. étendit fon manteau
par terre,le couvrit de fleurs,
& s'écria dans la joye de fon
cœear , Benedictus qui venit
in nomine Domini , &c.
Mr le Comte de Berlo
tres- Illuftre & tres-Digne
Evefque de Namur avoit
affemblé tout fon Clergé.
Le Chapitre de S. Aubain ,
le Chapitre de Nôtre Dame,
tous les Curez & les Prêtres
des Paroiffes , & tous les Ordres Religieux de la Ville. Il
attendoit S. A. S. E avec
tout ce Clergé devant fa
Cathedrale. Onavoit placé
276 MERGURE
*
rs
ún priédicu où S. A. S. E. fe
mit à genoux , & adora la
vraye Croix que Mr l'Eve.
que luy prefenta. On entra
enfuite dans Eglife , où
toutes les places étoient
marquées. Onytrouva déja
placez dans le Chour, M
du Confeil des Finances de
S. A. S. E. M's du Confeil
Provincial , & M du Souverain Baillage.
L'Eglife Cathedrale de S.
Aubain étoit proprement
ornée de verdure naiffante
& de riches Tapifleries.
rs
IS
On avoit élevé un Dais
magnifiquedevelours rouge
GALANT. 277
galonné d'or du cofté de
' Evangile où S. A. S. E. fe
plaça. SE Mr le grand
Maiêchal, faifant la fonction du grand Maiftre , étoit
placé à coté de S. A. S. E,
avec le Capitaine des Gardes
du Corps Archers Nobles ,
& les autres Seigneurs , Miniftres , & Gentilhommes
étoient placez felon l'ordre
que l'on avoit marqué.
Mr Marefchal Fourier de
de la Chambre de S. A. S. E
avoit fait conftruire une ef
pece de Galerie au- deſſus des
formes de M les Chanoi-
278 MERCURE
nes , fort pacieuſe pour
gagner de la place & y
mettre les Dames de la premiere qualité , & autres
caractere , & avoit poſté
un certain nombre d'Officiers qui avoient l'honneur
de placer les Dames felon
leur qualité & leur rang.
M's les Muficiens de la
Chambre de S. A. S. E.
étoient placez dans la Tribune proche de l'Orgue
avec les Trompettes & les
Timbales de S.A.S. E. &
plufieurs autres Muficiens.
Toute cette Augufte Af-
GALANT. 279
femblée étant ainfi placée ,
Mr l'Eveſque aſſiſté d'un
grand nombre de Preftres
officians , celebra pontificalement la Meffe. Aprés la
Meffe on chanta le Pfalme
Exaudiaten mufique. Auffitoſt qu'il fut fini”, M" les
Députez des Etats s'avancerent devant le Trône de
S.A. S. E.
L'Acte quiles authoriſoit
曩
pour recevoir & prefter le
ferment les nomme ainfi.
Les Reverends Abbez ,
Dom Maximilien Abbé de
Moulin, & Frere Auguftin
180 MERCURE
Illuftre
Abbé de Geronfart, de la part
du Clergé ; Noble
Seigneur Meffire Facques Baron de Spontin de Freyr , Vicomte d'Efclaye & 'dAudembourg; Noble & Illuftre Seis
gneur MeffireJacques François
Comte de Groesbeck , Wemelin
& du S. Empire , Vicomte
d'Aublin, Confeiller d'Etat
de S. A.S. E. de la part de la
Nobleß ; Noble & Illuſtre
Seigneur Adrien Charles de
Glimes de Brabant Seigneur dè
S.Martin , Noble Homme ,
Albert Ignace de Kffel de lå
part du Tiers Etat,
GALANT. 281
En préfence de ces M
Députez & de toute l'Af
femblée S. A. S. E. tenant
majestueufement les mains
fur les faints Evangiles , &
devant les faintes Reliques ,
prononça le ferment en ces
termes :
Je MAXIMILIEN
EMANUEL-par la grace
de Dieu , Ducde la Haute&
Baße Baviere , du Haut Pa
latinat , de Brabant , de Limbourg, de Luxembourg, &
de Gueldres , Comte Palatin
du Rhin , Archi- Dapifer
Electeur Vicaire du S
Juillet 1712 Aa
282 MERCURE
"Empire Romain , Landigrave
de Leichtenberg, Comte de
Flandres , de Hainaut & de
Namur, Marquis du S.
Empire , Seigneur de Malines,
&c.
Fure devant les faintes Reliques, &par les faints Evangiles de Dieu,quejegarderayles
Eglifes & Suppors d'icelles , les
Nobles, Feodeaux, Oppidains,
Communautez , Veuves &
Orphelins , des Villes , Pays
Comtéde Namur, en leurs
Droits, Ufages , Loix, &
Coûtumes loüables & anciennes; AINSI M'AIDE DIEU
GALANT. 283
ET TOUS SES SAINTS.
Cette formule de ferment avoit été préſentée par
le fieur Marefchal en qualité
de Greffier du fouverain
Baillage , à Mr le grand
Marefchal qui la pofa devant
S. A. S. E. & qui luy rendit
aprés que S. A. S. E. cut fini.
Le Nom du Seigneur & celuy de S. A. S. E. étoient
écrits en lettres d'or.
Mr Lardenois Confeiller
Penfionnaire lût enfuite la
Procuration qui authoriſoit
les Députez à prefter le fer.
ment. Et Mr l'Abbé de
Aaij
284 MERCURE
Moulin le lûc au nom de
tous en ces termes :
* NousFurons à vous treshaut& tres puiffant Prince
Seigneur MAXIMILIEN
EMANUEL par la grace
de Dieu Duc de la Haute &
Baffe Baviere, du Haut Palatinar , Comte Palatin du
Rhin , Archi-Dapifer, Elec
teur Vicaire du S. Empire
Romain , Landtgrave de Leichrenberg, Comte dudit Namur, que les Prélats , Nobles ,
Feodeaux, Oppidains &Com·
munautez d'iceluy Comie &
Pays de Namur, vousferont
GALANT. 283
Lons , vrais & loyaux Sujets
ferviteurs , comme its
doivent, font tenus d'estre
leur Prince & Seigneur.
M's les Députez levant
les doigt , prononcerent la
force du ferment felon
l'ordre fuivant.
Les deux Députez de
Etat Ecclefiaftique.
Ainfi nous aide Dieu &
rous fés Saints.
Les deux Députez de
l'Etat Noble.
Ainfi nous aide Dieu &
tous fes Saints.
Les deux Députez du
Tiers Etat.
286 MERCURE
Ainfi nous aide Dicu &
tous fes Saints,
Alors un bruit éclatant
ſe fit entendre dans l'Eglife ,
toute l'Affemblée s'écria ,
Vive l'Electeur , Vive le
Comte de Namur Noftre
Souverain.
On chanta enfuite le
TE DEUM, & aprés la
Benediction du Tres- Saint
Sacrement on recommença
la marche dans le mefme
ordre qu'on étoit venu.
ET CEREMONIES,
FAITES
A L'INAUGURATION 13
CORDES, A. S. E..
་་
DE BAVIERE.
Prince Souverain les
For pr 7Pays
- Bas,
L
༢
2
¡Avenement de S. A
S. E. à la fouveraineté
des Païs Bas avoit comblé
de joye tous les Peuples du
Ꮓ
Juillet 1712.
266 MERCURE
Comté de Namur. Heureux d'obéir à un fi grand
Prince, & devenir fes Sujets,
ils attendoient avec impatience le jour qu'Elle voudroit bien marquer , pour
avoir l'honneur de luy preter le Serment de fidelité
& dans cette eſperance ils
préparoient à rendre ce
jourundes plusmagnifiques
& des plus pompeux.
En effet , S. A. S. E. ayant
fixé cette Augufte Ceremonic au 17. de May les Peuples n'ont rien oublié pour
la rendre folemnelle &
Le
GALANT. 267
témoigner leur zele & leur
ardeur.
Meffieurs les Etats qui
avoient été convoquez à ce
fujet s'affemblerent la veille ,
& le concours des Ecclefiaf
tiques & des Nobles fut tresnombreux. Le lendemain
ils fe rendirent en Corps au
Palais de S. A. S. E. & fur
les dix heures du matin la
Marche commença.
ORDRE DE LA MARCHE.
Meffieurs les Magiftrats.
Mr le Mayeur, M" les
Zij
268 MERCURE 15 1
Efchevins , M les Jurez
& autres du même Corps.
2
*
Meffieurs les Etats Nobles,
Mr le Baron de Spontin
de Freyr , &c. & Mr le
Comte de Groefbeck
&c. Députez. Accompa
gnez d'un grand nombre de
Gentilhommes de la Pro .
vince qui à l'envi s'étoient
proprement & richement
habillez.
Meffieurs les Etats
Ecclefiaftiques.
Mr l'Abbé de Moulin ,
GALANT. 269
& Mr l'Abbé de Geronfart
Députez. Accompagnez de
fix autres Abbez de la
Province & Comté, de
Namur.
Les deux Herauts d'Armes
Reveftus de la Cote d'Armes avec la Couronne ,
Toque , Panaches , Aigrettes , émaillez fur la poitrine
aux , Armes de S. A. S. E. &
celles du Comté de Namur,
& le Caducée à la main.
Ziij
270 MERCURE
Son Alteße Sereniffime.
Sous un Dais magnifique ,
de velours bleu , orné de
crépines , franges & galons
d'argent avec les Armes
entieres de S. A. S. E. proprement brodées dans le
le fonds, & les Armes de la
Province aux quatre coins ;
preparé & prefenté par M
les Etats Nobles , & porté
par fix Gentils hommes des
plus qualifiez de la Province.
Sçavoir , Mr le Comte de
Frezin , Mr le Comte de
GALANT. 271
Corfuarem Lontchamps ,
Colonel , Mr de Glimes
Marquis de Courcelles , Mr
de Liede Kerke Baron
d'Arc , Mr le Comte de
Berlo de Sainte Gertrude ,
& Mr Claude de Namur
Vicomte Delzée.
Auxdeux coftez du Dais.
M. le Capitaine des Archers
Nobles gardes du Corps de
S. A. S. E. avec les Officiers.
Immediatement aprés
S. A. S. E. marchoient S. E.
Mr le Comte de Terring
Ziiij
272 MERCURE
& Seefelde grand Marêchal
de la Cour, Lieutenant Ge
neral, Chevalier de la Toifon
d'or faifant la fonction de
grand Maiftre de la Maifon
de S. A. SE, & Mrle Baron
de Dobelſtein & d'Eynem
bourg Gentilhomme de la
Chambre de S. A. S. E. de
Cologne, Marefchal de
Camp & Colonel d'un Rement de Cavalerie , Envoyé
Extraordinaire de S. A. S. E.
વે
de Cologne pour affifter
de la part à cette Auguſte
Ceremonie. ar 72A2
7 2 A2
Enfuite marchoient tous
GALANT. 273
les Seigneurs , Miniftres ,
Gentilhommes & autres
Officiers en grand nombre
de S A.S. E. felon le rang
qui leur cft dû
20
Les Archers Nobles Gardes du Corps marchoient
fur les coftez de cette Augufte Affemblée On continua ainfi la marche depuis
le Palais de S A.S. E. juf
qu'à l'Eglife Cathedrale de
S. Aubain. Plus de douze
ou quinze cent Bourgeois le
flambeau de cire blanche à
la main s'étoient rangez
pour former le paffage de
274 MERGURE
cette Noble Affemblée ; La
Garniſon étoit fous les Armes , & le Regiment des
Gardes à pied de S. A. S. E.
étoit pofté depuis le Palais
jufqu'aux environs de l'Eglife de S. Aubain. Mr de
Mercy Brigadier & Commandant de ce Regiment
étoit à la tefte avec tous les
Officiers nouvellement &
proprement habillez uniforme , de drap bleu galonné
d'argent.
Lorfque l'Electeur arriva
devant l'Evefché , un Bourgeois s'avança devant S A.
GALANT. 275
S. E. étendit fon manteau
par terre,le couvrit de fleurs,
& s'écria dans la joye de fon
cœear , Benedictus qui venit
in nomine Domini , &c.
Mr le Comte de Berlo
tres- Illuftre & tres-Digne
Evefque de Namur avoit
affemblé tout fon Clergé.
Le Chapitre de S. Aubain ,
le Chapitre de Nôtre Dame,
tous les Curez & les Prêtres
des Paroiffes , & tous les Ordres Religieux de la Ville. Il
attendoit S. A. S. E avec
tout ce Clergé devant fa
Cathedrale. Onavoit placé
276 MERGURE
*
rs
ún priédicu où S. A. S. E. fe
mit à genoux , & adora la
vraye Croix que Mr l'Eve.
que luy prefenta. On entra
enfuite dans Eglife , où
toutes les places étoient
marquées. Onytrouva déja
placez dans le Chour, M
du Confeil des Finances de
S. A. S. E. M's du Confeil
Provincial , & M du Souverain Baillage.
L'Eglife Cathedrale de S.
Aubain étoit proprement
ornée de verdure naiffante
& de riches Tapifleries.
rs
IS
On avoit élevé un Dais
magnifiquedevelours rouge
GALANT. 277
galonné d'or du cofté de
' Evangile où S. A. S. E. fe
plaça. SE Mr le grand
Maiêchal, faifant la fonction du grand Maiftre , étoit
placé à coté de S. A. S. E,
avec le Capitaine des Gardes
du Corps Archers Nobles ,
& les autres Seigneurs , Miniftres , & Gentilhommes
étoient placez felon l'ordre
que l'on avoit marqué.
Mr Marefchal Fourier de
de la Chambre de S. A. S. E
avoit fait conftruire une ef
pece de Galerie au- deſſus des
formes de M les Chanoi-
278 MERCURE
nes , fort pacieuſe pour
gagner de la place & y
mettre les Dames de la premiere qualité , & autres
caractere , & avoit poſté
un certain nombre d'Officiers qui avoient l'honneur
de placer les Dames felon
leur qualité & leur rang.
M's les Muficiens de la
Chambre de S. A. S. E.
étoient placez dans la Tribune proche de l'Orgue
avec les Trompettes & les
Timbales de S.A.S. E. &
plufieurs autres Muficiens.
Toute cette Augufte Af-
GALANT. 279
femblée étant ainfi placée ,
Mr l'Eveſque aſſiſté d'un
grand nombre de Preftres
officians , celebra pontificalement la Meffe. Aprés la
Meffe on chanta le Pfalme
Exaudiaten mufique. Auffitoſt qu'il fut fini”, M" les
Députez des Etats s'avancerent devant le Trône de
S.A. S. E.
L'Acte quiles authoriſoit
曩
pour recevoir & prefter le
ferment les nomme ainfi.
Les Reverends Abbez ,
Dom Maximilien Abbé de
Moulin, & Frere Auguftin
180 MERCURE
Illuftre
Abbé de Geronfart, de la part
du Clergé ; Noble
Seigneur Meffire Facques Baron de Spontin de Freyr , Vicomte d'Efclaye & 'dAudembourg; Noble & Illuftre Seis
gneur MeffireJacques François
Comte de Groesbeck , Wemelin
& du S. Empire , Vicomte
d'Aublin, Confeiller d'Etat
de S. A.S. E. de la part de la
Nobleß ; Noble & Illuſtre
Seigneur Adrien Charles de
Glimes de Brabant Seigneur dè
S.Martin , Noble Homme ,
Albert Ignace de Kffel de lå
part du Tiers Etat,
GALANT. 281
En préfence de ces M
Députez & de toute l'Af
femblée S. A. S. E. tenant
majestueufement les mains
fur les faints Evangiles , &
devant les faintes Reliques ,
prononça le ferment en ces
termes :
Je MAXIMILIEN
EMANUEL-par la grace
de Dieu , Ducde la Haute&
Baße Baviere , du Haut Pa
latinat , de Brabant , de Limbourg, de Luxembourg, &
de Gueldres , Comte Palatin
du Rhin , Archi- Dapifer
Electeur Vicaire du S
Juillet 1712 Aa
282 MERCURE
"Empire Romain , Landigrave
de Leichtenberg, Comte de
Flandres , de Hainaut & de
Namur, Marquis du S.
Empire , Seigneur de Malines,
&c.
Fure devant les faintes Reliques, &par les faints Evangiles de Dieu,quejegarderayles
Eglifes & Suppors d'icelles , les
Nobles, Feodeaux, Oppidains,
Communautez , Veuves &
Orphelins , des Villes , Pays
Comtéde Namur, en leurs
Droits, Ufages , Loix, &
Coûtumes loüables & anciennes; AINSI M'AIDE DIEU
GALANT. 283
ET TOUS SES SAINTS.
Cette formule de ferment avoit été préſentée par
le fieur Marefchal en qualité
de Greffier du fouverain
Baillage , à Mr le grand
Marefchal qui la pofa devant
S. A. S. E. & qui luy rendit
aprés que S. A. S. E. cut fini.
Le Nom du Seigneur & celuy de S. A. S. E. étoient
écrits en lettres d'or.
Mr Lardenois Confeiller
Penfionnaire lût enfuite la
Procuration qui authoriſoit
les Députez à prefter le fer.
ment. Et Mr l'Abbé de
Aaij
284 MERCURE
Moulin le lûc au nom de
tous en ces termes :
* NousFurons à vous treshaut& tres puiffant Prince
Seigneur MAXIMILIEN
EMANUEL par la grace
de Dieu Duc de la Haute &
Baffe Baviere, du Haut Palatinar , Comte Palatin du
Rhin , Archi-Dapifer, Elec
teur Vicaire du S. Empire
Romain , Landtgrave de Leichrenberg, Comte dudit Namur, que les Prélats , Nobles ,
Feodeaux, Oppidains &Com·
munautez d'iceluy Comie &
Pays de Namur, vousferont
GALANT. 283
Lons , vrais & loyaux Sujets
ferviteurs , comme its
doivent, font tenus d'estre
leur Prince & Seigneur.
M's les Députez levant
les doigt , prononcerent la
force du ferment felon
l'ordre fuivant.
Les deux Députez de
Etat Ecclefiaftique.
Ainfi nous aide Dieu &
rous fés Saints.
Les deux Députez de
l'Etat Noble.
Ainfi nous aide Dieu &
tous fes Saints.
Les deux Députez du
Tiers Etat.
286 MERCURE
Ainfi nous aide Dicu &
tous fes Saints,
Alors un bruit éclatant
ſe fit entendre dans l'Eglife ,
toute l'Affemblée s'écria ,
Vive l'Electeur , Vive le
Comte de Namur Noftre
Souverain.
On chanta enfuite le
TE DEUM, & aprés la
Benediction du Tres- Saint
Sacrement on recommença
la marche dans le mefme
ordre qu'on étoit venu.
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Résumé : REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
Le texte relate les cérémonies d'inauguration de l'avènement de Son Altesse Sérénissime (S.A.S.E.) à la souveraineté des Pays-Bas en juillet 1712. Cet événement a suscité une grande joie parmi les peuples, qui se préparaient à prêter serment de fidélité. La cérémonie officielle a été fixée au 17 mai et a été marquée par une grande solennité et un zèle ardent des populations. Les États, les ecclésiastiques et les nobles se sont rassemblés la veille et ont participé à une marche ordonnée le lendemain. La procession, dirigée par les magistrats, les États nobles et ecclésiastiques, a conduit S.A.S.E. sous un dais magnifique jusqu'à la cathédrale Saint-Aubin. La garnison et les gardes étaient présents, et un bourgeois a accueilli l'Électeur avec des fleurs et des bénédictions. À la cathédrale, S.A.S.E. a adoré la vraie Croix et a pris place sur un dais orné. La messe a été célébrée par l'évêque de Namur, assisté de nombreux prêtres. Après la messe, les députés des États ont prêté serment de fidélité à S.A.S.E., qui a prononcé un serment solennel de protéger les églises, les nobles, les veuves et les orphelins. Le Te Deum a été chanté, suivi d'une bénédiction, et la procession est revenue au palais dans le même ordre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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572
p. 217-219
Ordonnance du Roy pour la publication du Traité de suspension d'armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
On fait à sçavoir à tous qu'il appartiendra, qu'il [...]
Mots clefs :
Ordonnance du roi, Suspension d'armes, France, Angleterre, Traite
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texteReconnaissance textuelle : Ordonnance du Roy pour la publication du Traité de suspension d'armes entre la France & l'Angleterre.
Ordonnance du Roy four U
publication duTraitédtfif.
pension d'armes entre fil
France
&ïjirizUtêtre. i
On faità sçâvoir à tous<
.iu"il appartiendra,cju'il;y.
àsuspension d'armes générale, & detous a&esd'hoG
tilité,'tâsit par terre-que par
i.ner.,èntÉé tres-haut/tre'spuissant, & trés
-
excellent
prince LÔULS., parlà grâce de Dieu Roy de Francè
'& de Navarre, nôtre souverain Seigneur; & trés-
haute, très-puissante, '.8Ç
très
-
excellente Princesse
ÀNNJ^, Reine delaGrande Bretagne, leursvassaux,
sujets,serviteurs, en tous
leurs Royaumes,Pays, Terres & Seigneuriesde leur
obeissance ,pendant le
temps de quatre mois,a
commencer,levingt-deuxiéme jour dupresentmois
d'Août,&sinissantlevingt- dçu.iç,dù- de Décembre prochain: pendant
lequel temps de quatre
mois il est défenduaux fîijets de Sa Majefté^dequel-
que qualité & condition
qu'ilssoient, d'exercer contreceux de la Reine de la
Grande Bretagne aucun
.'aéte d'hostilité par terre,
parmer,surles rivierès,
ou autres eaux
,
Se de leur
causer aucunprejudice ni
dommage, à peine d'être
punis severement comme
perturbateurs du repospublic. Fait àFontainebleau le
vingt-uniémeAoûtmil sept
cent douze. Signé, LOUIS,
& plus bas, Co LBEKT
publication duTraitédtfif.
pension d'armes entre fil
France
&ïjirizUtêtre. i
On faità sçâvoir à tous<
.iu"il appartiendra,cju'il;y.
àsuspension d'armes générale, & detous a&esd'hoG
tilité,'tâsit par terre-que par
i.ner.,èntÉé tres-haut/tre'spuissant, & trés
-
excellent
prince LÔULS., parlà grâce de Dieu Roy de Francè
'& de Navarre, nôtre souverain Seigneur; & trés-
haute, très-puissante, '.8Ç
très
-
excellente Princesse
ÀNNJ^, Reine delaGrande Bretagne, leursvassaux,
sujets,serviteurs, en tous
leurs Royaumes,Pays, Terres & Seigneuriesde leur
obeissance ,pendant le
temps de quatre mois,a
commencer,levingt-deuxiéme jour dupresentmois
d'Août,&sinissantlevingt- dçu.iç,dù- de Décembre prochain: pendant
lequel temps de quatre
mois il est défenduaux fîijets de Sa Majefté^dequel-
que qualité & condition
qu'ilssoient, d'exercer contreceux de la Reine de la
Grande Bretagne aucun
.'aéte d'hostilité par terre,
parmer,surles rivierès,
ou autres eaux
,
Se de leur
causer aucunprejudice ni
dommage, à peine d'être
punis severement comme
perturbateurs du repospublic. Fait àFontainebleau le
vingt-uniémeAoûtmil sept
cent douze. Signé, LOUIS,
& plus bas, Co LBEKT
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Résumé : Ordonnance du Roy pour la publication du Traité de suspension d'armes entre la France & l'Angleterre.
Le 21 août 1712, le roi Louis publie une ordonnance annonçant une suspension générale des armes entre la France et la Grande-Bretagne. Cette trêve, d'une durée de quatre mois, commence le 22 août 1712 et se termine le 22 décembre 1712. Pendant cette période, il est interdit aux sujets des deux monarques de se livrer à des actes d'hostilité par terre, mer ou sur les rivières, sous peine de sanctions sévères. L'ordonnance s'adresse à tous les vassaux, sujets et serviteurs des deux monarques dans leurs royaumes respectifs. Elle vise à maintenir la paix et à éviter tout préjudice ou dommage entre les deux parties.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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573
p. 241-260
Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Début :
Nous jugeons qu'il est necessaire d'avoir la seureté [...]
Mots clefs :
Chambre haute, Conditions de Paix, France, Négociation, Compensation, Alliés, Maison de Bourbon, Rhin, Portugal, Protestation, Angleterre, Offres de la France, Patrie, Traduction
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texteReconnaissance textuelle : Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Traduction de la Protestation
des Seigneurs de la Chambre/
Haute.
N r-,
Ous jugeons qu'il
estnecessaired'avoir
la seureté proposée, -1dune
garantie mutuelle, parce que
Nous, concevons que les
Conditions delaPaix quoti
a
offertes, procedentd'une Nt'-
gociationséparée conduiteparles
Ministresavecla France ,sans
la participation des principaux
jdihe^
,
particulierement des
Etats GenerAUX) comme ils
le disent dans leur Lettre à
la Reine: Eux dont Sa
Majesté regarde les interests
comme inséparablesdusien,
ainsi qu'Elles'en est expliquée àce Parlement. Et
Nous concevons que' cette
Negociation est contraire à
ces ordres que S. M. déclara
avoir donnez, dans la réponrgrendit à f'Aj
dresse de cette Chambre,
qu'Elleavoit charge ses Plenipotentiaires,àUtrecht de
concerterjW-ec çeux des Alht
Elle estencorecontraire àla
Résolution contenuëd ans
le M:(Taaedu.iiJanvier',
qu„ BUe.CMfnvoy^ çettq Chambre,de l'Union étroite
où Elle se proposoit d'entrer
avec Eux, pour obtenir, une
bonne P~~ pour
Tdntir& la ma.Z.Ptenir-uni
qu'Elle l'avoit déclarédans
son discours àl'ouverture
de cerrç^eflion,'x^Elie.m}
treroit avec Eux dans les Engagemens les plusétroits,pour
continuer ïalliance, afin de
rendreIfPa>x generale, (Iflt
0* durable. De plus, Nous
jugeons cette Négociation
contraire au VIII. Article
de la Grande Alliance, qui
oblige expressement tous les
AiltcTide ne traiter que
conjointement & du cçmmm
consentement de toutes les
Partiës.
Nous concevons que le
refus qu'on fait d'ajoûter ces
paroles, peut estre çonfideré
par les Alliez comme une
approbation que cette Chambre
donneroit à cette Methode
qu'on a
prise de traiter avec la
France,qui peut teur pafroiftre Coramt tendant à
une Paixseparée, contre laquelle S. M. a
temoigné
son juvctjtoh, & qui 2Çilé
de plus reconnu dans cette
Chambre comme une chose
folle,scelerate ~0* de mauvaise
foi; - quiseroitde fascheuse consequence pour ce
Royaume, &qui empêcheroit certe Garantie de la
Paix par les Alliez, laquelle
est absolument necessaire
pour leur fureté mutuelle;
ce qui Nouslaisseroitexposé
au pouvoir de la France, n'y
ayant point de raison d'attendre
,
du secours d'eux à
l'avenir, aprèsune si grande
violation de lafoi publique.
'j4'Il'nous ^arbift encore,
cjlietertemanierede traStcr
séparement peur excitet une
si grande méfiance entre les
/Ult^'qtj'èik^eèc-lè^ijette
dans la tentationdeprendre
de pareilles mesures, & donner parcemoyen occasion
ai.fôFranéede romprecette
Uhien: qui nous a
esléfl
utile juTcjuà présent, & si
formidable pour Elle, &
iJoht-'+âjjafence fcule peut
l'encourager, ou àdifférer
la conclusion de la Paix, ou
en imposer aux Alliez dans
le cours de ce Traité. :
Il Nous paroit qu'une
Union parfaite entre les Alliez est d'autant plus necefïùire dans le cas present, que
le fondement de coûtes les
Offres de la France qui regardent tant la Grande
-
Bretagne que les Alliezetbasti
sur la Renonciation du Duc
d'A njou à
ce Royaume là:
Renonciation qui,à nôtre avis,
est si rrom?tu(r, qu'aucunHomme raisonnable, beaucoupmoins des Nationsentieres, ne peuvent la confidc-
ici comme unesureté vala- J
ble. L'experience suffit pour j
Nous convaincre,combien j
peu Nous devons Nous |
exposer sur les Renonciations
de la MaisondeBourbon; Et
quoi qu'il arrivât,que le
present Ducd'Anjou secrût
lié par son present Aéte,
( ce que son Grand Pere n'a
pas fait;) il ne fera pas
j
moinslibreà sesDescendans
de dire, qu'aucun A£le desa
façon ne pouvoit les priver
d'un Droit que la Naissance
leur donne; sur tout quand
ce Droit est tel, que de l'avis
de tous les François il doit
estre maintenu inviolablement
selon la Constitutionfondamentale du Royaume de France,
Nous ne croyons pas
qu'il soit sur de dépendre
& de faire fonds sur cette
partie principale du Traité,
de fupofcr qu'il s'execute de
lui-mesme, ~e que cejl l'interess de la France de la maintenir; puisqu'au contraire,
il est manife ste qu'Elle a
fait
des effortsconstans depuis
le Traité de Pirenées) pour
unir ensemble les Monarchies de France &d'Efpagne>
laquelleUnionElleregarde ;
comme son plus grand a1
vantage, & commele 1
moyen le plus efficace pour
établir la MonarchieUniverJelle dans la Maison de 1
13ourbolJ. •
1nd mesmeon pourroit raisonablement se pro-
-
|
mettre,que les deux Couronnes de France & d'Es- |
pagne resteroient separées 1
dans des Branches de la |
Misson de Bourbon;cependant, cela est contraire à la
Grande Alliance mefme^
<quiexposel'Vfutpttion que
le Roy de France a
fait de la
Monarchie d'Espagne pour
le Ducd'Anjou, comme la
principale cause de la Guerre.
Et pour ce qui est du
Port-Mabon; de Gibraltar,
dè'V'ïdfïentoyÔC des autres
avantages que laFrance offre à la Grande-Bretagne;
outre qu'ils sont précaires.
Sc' qu'il fera au pouvoir de
la Francede Nous les oster
quand il luy plaira, vû la
situation de cesRoyaumes
& les vastes Richesses&
forces qu'on leur làiflera*:
Nous concevons qu'il est
impossible qu'aucun Homme puisse les envisager, en
aucun degré comme une
Compensation à la Grande
Bretagne pour l'Éspagne &
les Indes, qu'on laisse à la
MaisondeBourbon; ce q4*-
enrr'autres confcquencessatales, fera extrêmement préjudiciableànos Manufactures de.Laines, s'il ne les
ruine pas entièrement.
-.
Qpant à la démolition
de Dunkerque, quoi- que
Nous avoüons qu'elle contribura beaucoup à la
furetédenostreCommerce,
cependant, Nous avons raison de craindre, par ce qui
a
esté dit dans le Débat,
qu'on siest pas encoreconvenu de le démolit,que
moyennant un
Equivalent
qui soit à la satisfaction du
J^oydeFïance, 'r:
[ Pour ce quiregarde en
particulier les interests des
-pliiez, quoy qu'ils ne soient pas encore arreftezj
cependantpar ce qui pa- roist, les Alliez courent
risque d'estre laissez dans un
état,exposé,qui nesçauroit
du tout consister
avec nostre
propre lufcté.-
Le Rhin qu'on propose
pour Barrièredel'Empire
a1lie Strjj^jurg ,&Hannii
nghen entreles mains de la
France & la premiere de ces
P.laççs a
citéregardée comme la Clefdel'Empire..
Les propositionss de,l3
France touchant la Barriere
des Etats.Généraux,neles
privent pasfçulçrncnc, de
toutes lesPlaces quiot}t ejle
prisès depuisl'année1709.
Jpais, aussi dre deup.- outrois
fym^o/nftrifcssans£s.Ç)jv
pimclcsifrentlejr ftalf
Généraux en atteAnnée-la;
ce qui rendra leur Barrière
entièrement insuffisante, &
ce qui, par const queac, a
foiblit considerablement la
fureté de la Grande
Bretagne.
- Le Portugal paroist entièrement abandonné au
pouvoir de l'Espagne, no.
nobstant les grands avantages que Nous avons reçu
de ce Royaume, parraport à nostre Commerce, pendant cette Guerre, laquelle
pourrait nous estre encore
extrêmement, avantageuse,
Sur le tout, il y a une
différence si petite & si peu
considerableentré ces Offres
de la France, &ceux qu'Elle
fit le 11.Février N. S. à
Vtrecht, qui éroient signées
Huxelles,qu'il Nous paroist,
en les comparant ensemble,
que tant les uns que les
autres font l'effetd'uneNego.
tion Jecrete e particulière
avec Id France. Et cette
Chambre ayant alors unamimement concouru a
témoigner à la Reinefin plus
grand resentiment contre les
Conditions offertes à S.M.
& à ses Alliez par les Plenipotentiaires de France, &
S. M. ayant favorablement
reçu cette Adresse, & ayant
recompensé cette marque
d'obeïssance & de zele par
de sinceres remercimens de sa
part; le Respect que Nous
avons pour S. M. & la
justice que Nous devons à
nostre Patrie, ne Nous permettent pas de retracter
nostre sentiment, ny do
croire les Conclusions presentement bonnes pour Nous
& pour les, Alliez, ny de
donner
-
quelque aprobation
aparente à
ce qui futreçu
alors par la Chambre & par
les Alliez avec mépris &
detelfattons.
Pour ces raisons, Nous
sommes d'avis que les
Offres de la France fonc
trompeuses, & cachent des
pièges; qu'elles ne sont en
aucune maniéré proportionnées aux avantages que S.
M. peut justement attendre, |
pour Ces Royaumes & pour
!
ses Alliez, des grands fuc- j
césdont il a
plû à Dieu de
È
bénir leurs Armes pendant
t
-
w
le cours de cette Guerre;
que ces Offres ne font pas
necessaires pour conserverla
Balance du Pouvoir dans
l'Europe, ni pour la fureté
future de S. M. & de ses
Alliez,quand mesme elles
feroient exactement accomplies, & que telles qu'elles
sont, elles ne renferment
aucune fureté pour leur
execution; ce qui rend
absolument necessaire la
-
Proposition; que Nous
avons faite, qu'onprenne des
de concert avec les Allie%,
afin de les porter à se joindre à
S. M. dans une Garantie
mutuelle.
Cette Protestation se
trouve signée par lesDucs
de Sommerset de Devonsbire,
de Bolton, de Marlbourough,
de Ritiland & de Montait:
le Marquis de Dorchester:
les Comtes de Berklery, de
-
Godilpbin, de Carlisle, de
Scarborough, de Bridgewater,
de Lincoln ÔC de Bradfort,
le Vicomte de Townshend:
les Evesques d'Ely, de St
j4[apb9 d'Oxfort, & de
Banger: les Barons de Haversbam, de Mohum., &
Cowper
des Seigneurs de la Chambre/
Haute.
N r-,
Ous jugeons qu'il
estnecessaired'avoir
la seureté proposée, -1dune
garantie mutuelle, parce que
Nous, concevons que les
Conditions delaPaix quoti
a
offertes, procedentd'une Nt'-
gociationséparée conduiteparles
Ministresavecla France ,sans
la participation des principaux
jdihe^
,
particulierement des
Etats GenerAUX) comme ils
le disent dans leur Lettre à
la Reine: Eux dont Sa
Majesté regarde les interests
comme inséparablesdusien,
ainsi qu'Elles'en est expliquée àce Parlement. Et
Nous concevons que' cette
Negociation est contraire à
ces ordres que S. M. déclara
avoir donnez, dans la réponrgrendit à f'Aj
dresse de cette Chambre,
qu'Elleavoit charge ses Plenipotentiaires,àUtrecht de
concerterjW-ec çeux des Alht
Elle estencorecontraire àla
Résolution contenuëd ans
le M:(Taaedu.iiJanvier',
qu„ BUe.CMfnvoy^ çettq Chambre,de l'Union étroite
où Elle se proposoit d'entrer
avec Eux, pour obtenir, une
bonne P~~ pour
Tdntir& la ma.Z.Ptenir-uni
qu'Elle l'avoit déclarédans
son discours àl'ouverture
de cerrç^eflion,'x^Elie.m}
treroit avec Eux dans les Engagemens les plusétroits,pour
continuer ïalliance, afin de
rendreIfPa>x generale, (Iflt
0* durable. De plus, Nous
jugeons cette Négociation
contraire au VIII. Article
de la Grande Alliance, qui
oblige expressement tous les
AiltcTide ne traiter que
conjointement & du cçmmm
consentement de toutes les
Partiës.
Nous concevons que le
refus qu'on fait d'ajoûter ces
paroles, peut estre çonfideré
par les Alliez comme une
approbation que cette Chambre
donneroit à cette Methode
qu'on a
prise de traiter avec la
France,qui peut teur pafroiftre Coramt tendant à
une Paixseparée, contre laquelle S. M. a
temoigné
son juvctjtoh, & qui 2Çilé
de plus reconnu dans cette
Chambre comme une chose
folle,scelerate ~0* de mauvaise
foi; - quiseroitde fascheuse consequence pour ce
Royaume, &qui empêcheroit certe Garantie de la
Paix par les Alliez, laquelle
est absolument necessaire
pour leur fureté mutuelle;
ce qui Nouslaisseroitexposé
au pouvoir de la France, n'y
ayant point de raison d'attendre
,
du secours d'eux à
l'avenir, aprèsune si grande
violation de lafoi publique.
'j4'Il'nous ^arbift encore,
cjlietertemanierede traStcr
séparement peur excitet une
si grande méfiance entre les
/Ult^'qtj'èik^eèc-lè^ijette
dans la tentationdeprendre
de pareilles mesures, & donner parcemoyen occasion
ai.fôFranéede romprecette
Uhien: qui nous a
esléfl
utile juTcjuà présent, & si
formidable pour Elle, &
iJoht-'+âjjafence fcule peut
l'encourager, ou àdifférer
la conclusion de la Paix, ou
en imposer aux Alliez dans
le cours de ce Traité. :
Il Nous paroit qu'une
Union parfaite entre les Alliez est d'autant plus necefïùire dans le cas present, que
le fondement de coûtes les
Offres de la France qui regardent tant la Grande
-
Bretagne que les Alliezetbasti
sur la Renonciation du Duc
d'A njou à
ce Royaume là:
Renonciation qui,à nôtre avis,
est si rrom?tu(r, qu'aucunHomme raisonnable, beaucoupmoins des Nationsentieres, ne peuvent la confidc-
ici comme unesureté vala- J
ble. L'experience suffit pour j
Nous convaincre,combien j
peu Nous devons Nous |
exposer sur les Renonciations
de la MaisondeBourbon; Et
quoi qu'il arrivât,que le
present Ducd'Anjou secrût
lié par son present Aéte,
( ce que son Grand Pere n'a
pas fait;) il ne fera pas
j
moinslibreà sesDescendans
de dire, qu'aucun A£le desa
façon ne pouvoit les priver
d'un Droit que la Naissance
leur donne; sur tout quand
ce Droit est tel, que de l'avis
de tous les François il doit
estre maintenu inviolablement
selon la Constitutionfondamentale du Royaume de France,
Nous ne croyons pas
qu'il soit sur de dépendre
& de faire fonds sur cette
partie principale du Traité,
de fupofcr qu'il s'execute de
lui-mesme, ~e que cejl l'interess de la France de la maintenir; puisqu'au contraire,
il est manife ste qu'Elle a
fait
des effortsconstans depuis
le Traité de Pirenées) pour
unir ensemble les Monarchies de France &d'Efpagne>
laquelleUnionElleregarde ;
comme son plus grand a1
vantage, & commele 1
moyen le plus efficace pour
établir la MonarchieUniverJelle dans la Maison de 1
13ourbolJ. •
1nd mesmeon pourroit raisonablement se pro-
-
|
mettre,que les deux Couronnes de France & d'Es- |
pagne resteroient separées 1
dans des Branches de la |
Misson de Bourbon;cependant, cela est contraire à la
Grande Alliance mefme^
<quiexposel'Vfutpttion que
le Roy de France a
fait de la
Monarchie d'Espagne pour
le Ducd'Anjou, comme la
principale cause de la Guerre.
Et pour ce qui est du
Port-Mabon; de Gibraltar,
dè'V'ïdfïentoyÔC des autres
avantages que laFrance offre à la Grande-Bretagne;
outre qu'ils sont précaires.
Sc' qu'il fera au pouvoir de
la Francede Nous les oster
quand il luy plaira, vû la
situation de cesRoyaumes
& les vastes Richesses&
forces qu'on leur làiflera*:
Nous concevons qu'il est
impossible qu'aucun Homme puisse les envisager, en
aucun degré comme une
Compensation à la Grande
Bretagne pour l'Éspagne &
les Indes, qu'on laisse à la
MaisondeBourbon; ce q4*-
enrr'autres confcquencessatales, fera extrêmement préjudiciableànos Manufactures de.Laines, s'il ne les
ruine pas entièrement.
-.
Qpant à la démolition
de Dunkerque, quoi- que
Nous avoüons qu'elle contribura beaucoup à la
furetédenostreCommerce,
cependant, Nous avons raison de craindre, par ce qui
a
esté dit dans le Débat,
qu'on siest pas encoreconvenu de le démolit,que
moyennant un
Equivalent
qui soit à la satisfaction du
J^oydeFïance, 'r:
[ Pour ce quiregarde en
particulier les interests des
-pliiez, quoy qu'ils ne soient pas encore arreftezj
cependantpar ce qui pa- roist, les Alliez courent
risque d'estre laissez dans un
état,exposé,qui nesçauroit
du tout consister
avec nostre
propre lufcté.-
Le Rhin qu'on propose
pour Barrièredel'Empire
a1lie Strjj^jurg ,&Hannii
nghen entreles mains de la
France & la premiere de ces
P.laççs a
citéregardée comme la Clefdel'Empire..
Les propositionss de,l3
France touchant la Barriere
des Etats.Généraux,neles
privent pasfçulçrncnc, de
toutes lesPlaces quiot}t ejle
prisès depuisl'année1709.
Jpais, aussi dre deup.- outrois
fym^o/nftrifcssans£s.Ç)jv
pimclcsifrentlejr ftalf
Généraux en atteAnnée-la;
ce qui rendra leur Barrière
entièrement insuffisante, &
ce qui, par const queac, a
foiblit considerablement la
fureté de la Grande
Bretagne.
- Le Portugal paroist entièrement abandonné au
pouvoir de l'Espagne, no.
nobstant les grands avantages que Nous avons reçu
de ce Royaume, parraport à nostre Commerce, pendant cette Guerre, laquelle
pourrait nous estre encore
extrêmement, avantageuse,
Sur le tout, il y a une
différence si petite & si peu
considerableentré ces Offres
de la France, &ceux qu'Elle
fit le 11.Février N. S. à
Vtrecht, qui éroient signées
Huxelles,qu'il Nous paroist,
en les comparant ensemble,
que tant les uns que les
autres font l'effetd'uneNego.
tion Jecrete e particulière
avec Id France. Et cette
Chambre ayant alors unamimement concouru a
témoigner à la Reinefin plus
grand resentiment contre les
Conditions offertes à S.M.
& à ses Alliez par les Plenipotentiaires de France, &
S. M. ayant favorablement
reçu cette Adresse, & ayant
recompensé cette marque
d'obeïssance & de zele par
de sinceres remercimens de sa
part; le Respect que Nous
avons pour S. M. & la
justice que Nous devons à
nostre Patrie, ne Nous permettent pas de retracter
nostre sentiment, ny do
croire les Conclusions presentement bonnes pour Nous
& pour les, Alliez, ny de
donner
-
quelque aprobation
aparente à
ce qui futreçu
alors par la Chambre & par
les Alliez avec mépris &
detelfattons.
Pour ces raisons, Nous
sommes d'avis que les
Offres de la France fonc
trompeuses, & cachent des
pièges; qu'elles ne sont en
aucune maniéré proportionnées aux avantages que S.
M. peut justement attendre, |
pour Ces Royaumes & pour
!
ses Alliez, des grands fuc- j
césdont il a
plû à Dieu de
È
bénir leurs Armes pendant
t
-
w
le cours de cette Guerre;
que ces Offres ne font pas
necessaires pour conserverla
Balance du Pouvoir dans
l'Europe, ni pour la fureté
future de S. M. & de ses
Alliez,quand mesme elles
feroient exactement accomplies, & que telles qu'elles
sont, elles ne renferment
aucune fureté pour leur
execution; ce qui rend
absolument necessaire la
-
Proposition; que Nous
avons faite, qu'onprenne des
de concert avec les Allie%,
afin de les porter à se joindre à
S. M. dans une Garantie
mutuelle.
Cette Protestation se
trouve signée par lesDucs
de Sommerset de Devonsbire,
de Bolton, de Marlbourough,
de Ritiland & de Montait:
le Marquis de Dorchester:
les Comtes de Berklery, de
-
Godilpbin, de Carlisle, de
Scarborough, de Bridgewater,
de Lincoln ÔC de Bradfort,
le Vicomte de Townshend:
les Evesques d'Ely, de St
j4[apb9 d'Oxfort, & de
Banger: les Barons de Haversbam, de Mohum., &
Cowper
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Résumé : Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Les seigneurs de la Chambre Haute ont exprimé leur protestation contre les conditions de paix proposées par la France. Ils soulignent que ces conditions résultent de négociations séparées menées par les ministres français sans la participation des États Généraux, ce qui est contraire aux ordres du roi et à la Grande Alliance. Cette dernière stipule que les traités doivent être conclus conjointement et avec le consentement de toutes les parties. Les signataires craignent que le refus d'ajouter certaines paroles dans les négociations puisse être interprété comme une approbation de la méthode française, ce qui pourrait être vu comme une paix séparée. Ils redoutent que cela n'entraîne une méfiance accrue et des violations de la foi publique, exposant ainsi le royaume au pouvoir de la France. La protestation met également en garde contre la renonciation du Duc d'Anjou au trône de Grande-Bretagne, jugée peu fiable. De plus, les offres françaises concernant des territoires comme Port-Mahon et Gibraltar sont considérées comme précaires et insuffisantes pour compenser la perte de l'Espagne et des Indes. Les seigneurs estiment que les propositions françaises sont trompeuses et cachent des pièges, et qu'elles ne sont pas proportionnées aux avantages attendus par le roi et ses alliés. Ils insistent sur la nécessité d'une garantie mutuelle entre les alliés pour assurer la sécurité future. La protestation est signée par plusieurs ducs, marquis, comtes, vicomtes, évêques et barons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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574
p. 277-291
Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme il y a lieu d'esperer un heureux succés [...]
Mots clefs :
Suspension d'armes, France, Angleterre, Conférences d'Utrecht, Négociations de paix internationales, Guerre anglo-française, Armes, Traité de paix, Grande-Bretagne, Reine de Grande-Bretagne, Troupes, Espagne, Garnisons, Ratifications
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
jpension d*Armes
entrelaFrance &
>
l'Angleterre. cOmme il y a
lieu d'esperer un heureux succés des Conférences établies
à Ucrecht par les foins de
leurs Majestez Très-Chrétienne & Britannique, pour
le rétablissement de la Paix
generale
,
& qu'elles ont
jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de guerre
,
capables de troubler
l'étatoù la négociation se
trouve presentement;leursdites Majestez, attentives
au bon heur de la Chrétienté, sont convenuës d'une
suspension d'armes, comme
du moyen le plus sur pour
parvenir au bien général
qu'Elles fc proposent. Et
quoy que jusqu'à present
Sa Majesté Britannique
,
nait pû persuader ses Alliez
d'entrer dans ces mêmes
sentimens
,
le refus qu'ils
font de les suivre n'estanc
pas une raisonsuffisante
pour empescher Sa Majesté
Très
-
Chrétienne de mar-
quer par des preuves cffectives, le desitqu'Elle a
de
rétablir au plutôt une parfaire amitié, & une sincere
correspondance entre Elle
& la Reine de la GrandeBretagne, les Royaumes,
Etats & Sujets de L L. MM.
Saditc Majesté Trés-Chrétienne après avoir confié
aux troupes Angloises la
garde des Ville, Citadelle,
!& Forts de Dunkerque,,
pour marque de sa bonne
foy, consent & promet,
comme la Reine de la Grande-Bretagne promet aussi
de sa part.
I
Qu'il y aura suspension
générale de routes entreprises & faits d'armes, & generalement de tous Actes
d'hostilitez entre les Armées,
Troupes, Flotes
,
Escadres
& Navires de leurs Majestez
Très-Chrétienne & Britannique, pendant le terme
de quatre mois, à commencer du vingt-deuxième du
present mois d'Aoust, jusqu'au vingt
-
deuxième du
mois de Décembre pro- -chain..)
II.
<
*
*
La même
V
suspension fera
établie entre les garnisons,
& gens de guerre, que leurs
Majestez tiennent pour la
deffense & garde de leurs
Places, dans tous les lieux
où leurs armes agissent, ou
peuventagir, tant par Terre
que par Mcr,o-U autres eaux:
en forte que s'il arrivoit quc pendant le temps de la suspension, on y contrevint
de part ou d'autre
,
par
la prise d'une ou plusieurs
Places, soit par attaque
,
surprise
,
ou intelligence se.
crette
,
en quelque endroit
du monde que ce fut,qu'on
fit des prisonniers ou quelques autres actes d'hostilité,
par quelque accident imprévû30 de. la nature de ceux
quon ne peut prévenir,
contraires àla presente cessation d'Armes;cette conavention se réparera de
part & d'autre, de bonne
soy, sans delay, ni difficulté,
restituant sans aucune diminution, ce qui aura esté pris,
& mettant les prisonniers
en liberté, sans demander
aucune chose pour leur ran
çon, ni pour leur dépense.
III.
Pour prévenir pareillement
tous sujets de plaintes, &
contestations quipourroient
naistre à l'occasion des Vaisseaux
,
Marchandises
,
ou
autres effets qui seroient pris
J. par Mer,pendant le temps
de la suspension, on est
convenu réciproquement
»
que lesdits Vaisseaux
,
Marl, chandifes & effets qui seroient pris dans laManche,
& dans les Mers du Nord,
après l'espace de douze
jours, à compter depuis la
signarure dela susditeSuspension
,
feront de part &
d'autres restituez réciproquement.
Que le terme fera de six
semaines pour les prises faites depuis la Manche, les
Mers Britanniques & les
Mers du Nord, jusqu'au
Cap Saint Vincent.
-
Et pareillement de six
semaines, depuis &au-delà
de ce Cap jusqu'à la Ligne,
fpiidana-,j}'Ocean) foit dans
la Mer Méditerranée.
Enfin de six mois au- delà de la Ligne, & dans tous
les autres endroits du mon
de, sans aucune exception
ny autre diflinâtoti plus
particulière de temps & de
lieu.
¿
IV.
Comme la même Suspension fera observée entre les
Royaumes déjà GrandeBretagne & d'Espagne
;
Sa
Majesté Britannique promet
qn'aucun de ses Navires de
guerre ou Marchands,Bar-
,
ques ou autres Bastiments
,
appartenans à Sa Majesté
Britannique ou à ses Sujets,
ne seront désormais employez à transporter, ou
convoyer en Portugal, en
Catalogne, ny dans aucun
des lieux où la guerre sesait
presentement,des Troupes,
Chevaux, Armes,Habits,
& en general toutes munitions de Guerre & de bouche.
V.
Toutesfois il fera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes,
des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Placesde
Gilbraltar, & de Port- Mahon,actuellement occupées
par ses Armes, & dont la
possession luy doit demeurer
par le Traité de Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne le?
troupes Angloises & generalement tous les effets qui
luy appartiennent dans ce
Royaume, soit pour les
faire passer dans l'Isle de
Minorque, soit pour lescon-
duire dans la Grande Bretagne
,
sans que lesdits transports soient fenfez contrairesà la su spension.
VI.
:
1
La Reine de la GrandeBretagne pourra pareillement sans y
contrevenir
prester ses Vaisseaux, pour
transporter en Portugalles
Troupes de cette Nation,
qui sont actuellement en
Catalogne
,
& pour transporter en Italie les Troupes j
Allemandes qui. sont aussi
dans
dans la même Province.
VII.
Immédiatement aprèsque
le present Traité de Suspension aura esté declaré en
Espagne, le Roy se fait sort
que le blocus de Gibraltar
fera levée, & que la garnison
Angloisesaussi bien que les
Marchands qui se trouveront dans cette Place, pourront en toute liberté vivre,
traiter & négocier avec les
Espagnols.
vm.
Les ratifications du prenne Traité se ront échangées de parer d'autre dans
je terme de quinze jours,
ou plustost si faire se peut.
ENFOYde quoy,&en
vertu de ces Ordres & pou.
voirs queNous soussignez
avons reçu du Roy TrèsChrétien & de la Reinede
la Grande-Bretagne
,
ryx
Maistre & Maistresse, avons
signé les presentes & y
avonsfait apposer les Sceaux
de nos Armes. Fait à Paris
le dixneuvième Aoust mil
;
sep cent douze.
(L. S.) COLBERT DETORCY.
! (L. S. ) BOLINGBROkE.
entrelaFrance &
>
l'Angleterre. cOmme il y a
lieu d'esperer un heureux succés des Conférences établies
à Ucrecht par les foins de
leurs Majestez Très-Chrétienne & Britannique, pour
le rétablissement de la Paix
generale
,
& qu'elles ont
jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de guerre
,
capables de troubler
l'étatoù la négociation se
trouve presentement;leursdites Majestez, attentives
au bon heur de la Chrétienté, sont convenuës d'une
suspension d'armes, comme
du moyen le plus sur pour
parvenir au bien général
qu'Elles fc proposent. Et
quoy que jusqu'à present
Sa Majesté Britannique
,
nait pû persuader ses Alliez
d'entrer dans ces mêmes
sentimens
,
le refus qu'ils
font de les suivre n'estanc
pas une raisonsuffisante
pour empescher Sa Majesté
Très
-
Chrétienne de mar-
quer par des preuves cffectives, le desitqu'Elle a
de
rétablir au plutôt une parfaire amitié, & une sincere
correspondance entre Elle
& la Reine de la GrandeBretagne, les Royaumes,
Etats & Sujets de L L. MM.
Saditc Majesté Trés-Chrétienne après avoir confié
aux troupes Angloises la
garde des Ville, Citadelle,
!& Forts de Dunkerque,,
pour marque de sa bonne
foy, consent & promet,
comme la Reine de la Grande-Bretagne promet aussi
de sa part.
I
Qu'il y aura suspension
générale de routes entreprises & faits d'armes, & generalement de tous Actes
d'hostilitez entre les Armées,
Troupes, Flotes
,
Escadres
& Navires de leurs Majestez
Très-Chrétienne & Britannique, pendant le terme
de quatre mois, à commencer du vingt-deuxième du
present mois d'Aoust, jusqu'au vingt
-
deuxième du
mois de Décembre pro- -chain..)
II.
<
*
*
La même
V
suspension fera
établie entre les garnisons,
& gens de guerre, que leurs
Majestez tiennent pour la
deffense & garde de leurs
Places, dans tous les lieux
où leurs armes agissent, ou
peuventagir, tant par Terre
que par Mcr,o-U autres eaux:
en forte que s'il arrivoit quc pendant le temps de la suspension, on y contrevint
de part ou d'autre
,
par
la prise d'une ou plusieurs
Places, soit par attaque
,
surprise
,
ou intelligence se.
crette
,
en quelque endroit
du monde que ce fut,qu'on
fit des prisonniers ou quelques autres actes d'hostilité,
par quelque accident imprévû30 de. la nature de ceux
quon ne peut prévenir,
contraires àla presente cessation d'Armes;cette conavention se réparera de
part & d'autre, de bonne
soy, sans delay, ni difficulté,
restituant sans aucune diminution, ce qui aura esté pris,
& mettant les prisonniers
en liberté, sans demander
aucune chose pour leur ran
çon, ni pour leur dépense.
III.
Pour prévenir pareillement
tous sujets de plaintes, &
contestations quipourroient
naistre à l'occasion des Vaisseaux
,
Marchandises
,
ou
autres effets qui seroient pris
J. par Mer,pendant le temps
de la suspension, on est
convenu réciproquement
»
que lesdits Vaisseaux
,
Marl, chandifes & effets qui seroient pris dans laManche,
& dans les Mers du Nord,
après l'espace de douze
jours, à compter depuis la
signarure dela susditeSuspension
,
feront de part &
d'autres restituez réciproquement.
Que le terme fera de six
semaines pour les prises faites depuis la Manche, les
Mers Britanniques & les
Mers du Nord, jusqu'au
Cap Saint Vincent.
-
Et pareillement de six
semaines, depuis &au-delà
de ce Cap jusqu'à la Ligne,
fpiidana-,j}'Ocean) foit dans
la Mer Méditerranée.
Enfin de six mois au- delà de la Ligne, & dans tous
les autres endroits du mon
de, sans aucune exception
ny autre diflinâtoti plus
particulière de temps & de
lieu.
¿
IV.
Comme la même Suspension fera observée entre les
Royaumes déjà GrandeBretagne & d'Espagne
;
Sa
Majesté Britannique promet
qn'aucun de ses Navires de
guerre ou Marchands,Bar-
,
ques ou autres Bastiments
,
appartenans à Sa Majesté
Britannique ou à ses Sujets,
ne seront désormais employez à transporter, ou
convoyer en Portugal, en
Catalogne, ny dans aucun
des lieux où la guerre sesait
presentement,des Troupes,
Chevaux, Armes,Habits,
& en general toutes munitions de Guerre & de bouche.
V.
Toutesfois il fera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes,
des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Placesde
Gilbraltar, & de Port- Mahon,actuellement occupées
par ses Armes, & dont la
possession luy doit demeurer
par le Traité de Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne le?
troupes Angloises & generalement tous les effets qui
luy appartiennent dans ce
Royaume, soit pour les
faire passer dans l'Isle de
Minorque, soit pour lescon-
duire dans la Grande Bretagne
,
sans que lesdits transports soient fenfez contrairesà la su spension.
VI.
:
1
La Reine de la GrandeBretagne pourra pareillement sans y
contrevenir
prester ses Vaisseaux, pour
transporter en Portugalles
Troupes de cette Nation,
qui sont actuellement en
Catalogne
,
& pour transporter en Italie les Troupes j
Allemandes qui. sont aussi
dans
dans la même Province.
VII.
Immédiatement aprèsque
le present Traité de Suspension aura esté declaré en
Espagne, le Roy se fait sort
que le blocus de Gibraltar
fera levée, & que la garnison
Angloisesaussi bien que les
Marchands qui se trouveront dans cette Place, pourront en toute liberté vivre,
traiter & négocier avec les
Espagnols.
vm.
Les ratifications du prenne Traité se ront échangées de parer d'autre dans
je terme de quinze jours,
ou plustost si faire se peut.
ENFOYde quoy,&en
vertu de ces Ordres & pou.
voirs queNous soussignez
avons reçu du Roy TrèsChrétien & de la Reinede
la Grande-Bretagne
,
ryx
Maistre & Maistresse, avons
signé les presentes & y
avonsfait apposer les Sceaux
de nos Armes. Fait à Paris
le dixneuvième Aoust mil
;
sep cent douze.
(L. S.) COLBERT DETORCY.
! (L. S. ) BOLINGBROkE.
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Résumé : Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document est une convention de suspension d'armes entre la France et l'Angleterre, motivée par l'espoir d'un succès des conférences de paix à Utrecht et par le désir de prévenir les événements de guerre qui pourraient perturber les négociations. Les deux majestés, attentives au bien de la chrétienté, ont convenu de cette suspension comme moyen de parvenir à la paix générale. La suspension d'armes est effective pendant quatre mois, du 22 août au 22 décembre. Elle concerne toutes les hostilités entre les armées, troupes, flottes et navires des deux nations. En cas de violation, les parties doivent restituer ce qui a été pris et libérer les prisonniers sans rançon. Pour les prises en mer, les vaisseaux, marchandises et autres effets doivent être restitués réciproquement après des délais spécifiques selon les zones géographiques. La suspension est également observée entre la Grande-Bretagne et l'Espagne. La Grande-Bretagne s'engage à ne pas transporter des troupes ou des munitions de guerre vers les lieux où la guerre sévit actuellement, sauf pour Gibraltar, Minorque et Port-Mahon. Les ratifications du traité doivent être échangées dans un délai de quinze jours. Le document est signé à Paris le 19 août 1712 par Colbert de Torcy pour la France et Bolingbroke pour l'Angleterre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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575
p. 115-121
FABLE addressée à Mercure.
Début :
Les bons Rois sont des Dieux les vivantes images, [...]
Mots clefs :
Fable, Mercure, Lion, Journal espagnol, Couronne d'Espagne, Guerre franco-espagnole
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : FABLE addressée à Mercure.
FABLE
addreffée à Mercure.
Les bons Rois font des Dieux
les vivantes images ,
•Kij
116 MERCURE
Et puifquefur la terre ilsfont
Jes Lieutenans,
Etats , Villes , Sujets en rendant leurs hommages.
Comme aux Divinitez leur
doivent des prefens.
Sur ce fujet , Seigneur
Mercure ,
Si vous voulez par avanture
Inftruire la Pofterité;
J'ay reduit dans ces vers , dont
vousprendrez lecture ,
Un Journal Espagnol plein
defincerité.
Quand par l'ordre du Ciel
Philippe dans l'Efpagne
GALANT. 117
Reçeut les honneurs fouverains ,
Un Lion qu'en tous lieuxfon
grand cœur accompagne ,
Lion apprivoife , Lion des
plus humains ,
Autrefois amené des deferts
Affriquains ,
Député de Léon en quitta la
Campagne
Pour offrir au Monarque une
Couronne d'or,
Que l'on porta dans le
Trefor,
D'Afie originaire, &d'antique
famille
Vint un fage Elephant, Spectacle tout nouveau,
18 MERCURE
Qui pour l'hommage de
Caftille
Sur fon dos élevé préſentoit
un Chaft au.
Ainfi pouffé de vive & noble
jaloufic
Unfier chevald'Andaloufie
Apportoit un riche harnois
Qui fervit , comme on croit , à
Xerxes autrefois.
}
Pour une pareille Ambaffade
Sortit des &Forefts de
Grenade
Un Cerf, dont chaque cor de
grenades orné
Eit voir pompeufement, Panis
malcouronnés alana
GALANT. 119
Du fidel Pays des Nobles
Afturies
En vain l'homme croyoit a
river des premiers.
( Pouvoit-il devancer de fi
legers Courriers?)
Pour orner du Palais les
longues Galleries
Par tout il voit mefl : r les lys
& les lauriers.
Il présente une toile , où la
Gloire découvre
Des Augufte Bourbons mille
& mille neveux ,
Que dans Madrid er dans
le Louvre
Adoreront un jour tant de
peuples heureux
120 MERCURE
Reünis par lafoy d'une illuſtre
alliance
Qui fera triompher & l'Ef
pagne & la France.
Le Monarque content de leur
foumiffion ,
Et des prefens offerts pour leur
reconnoiẞance ,
Leur promit fa protection ;
Sa liberté marqua fa bienveillance.
De la Catalogne à l'inftant
A tortueux replis arrive un
long Serpent,
Qui tient entre fes dents une
rofe incarnate,
Teinte
+
GALANT. 126
Teinte du beau fang de
Venus
D'une Courfine & delicate
Alors d'un vain plaifir les
yeuxfont pre-venus
Mais ,fuis loin, dit le Roys
c'eft en vainqu'on meflate:
Tu caches ton venin qui peut
faire mourir..
De charbons enflamez on deKoit te couvrir.
Retourne à Barcelonne, &
rentré en ta mafure.
Là tous font tes pareils , amis
2003 de l'imposture,
Gens plus méchants que tog
qui te ferontperir.
Octobre 1712.
addreffée à Mercure.
Les bons Rois font des Dieux
les vivantes images ,
•Kij
116 MERCURE
Et puifquefur la terre ilsfont
Jes Lieutenans,
Etats , Villes , Sujets en rendant leurs hommages.
Comme aux Divinitez leur
doivent des prefens.
Sur ce fujet , Seigneur
Mercure ,
Si vous voulez par avanture
Inftruire la Pofterité;
J'ay reduit dans ces vers , dont
vousprendrez lecture ,
Un Journal Espagnol plein
defincerité.
Quand par l'ordre du Ciel
Philippe dans l'Efpagne
GALANT. 117
Reçeut les honneurs fouverains ,
Un Lion qu'en tous lieuxfon
grand cœur accompagne ,
Lion apprivoife , Lion des
plus humains ,
Autrefois amené des deferts
Affriquains ,
Député de Léon en quitta la
Campagne
Pour offrir au Monarque une
Couronne d'or,
Que l'on porta dans le
Trefor,
D'Afie originaire, &d'antique
famille
Vint un fage Elephant, Spectacle tout nouveau,
18 MERCURE
Qui pour l'hommage de
Caftille
Sur fon dos élevé préſentoit
un Chaft au.
Ainfi pouffé de vive & noble
jaloufic
Unfier chevald'Andaloufie
Apportoit un riche harnois
Qui fervit , comme on croit , à
Xerxes autrefois.
}
Pour une pareille Ambaffade
Sortit des &Forefts de
Grenade
Un Cerf, dont chaque cor de
grenades orné
Eit voir pompeufement, Panis
malcouronnés alana
GALANT. 119
Du fidel Pays des Nobles
Afturies
En vain l'homme croyoit a
river des premiers.
( Pouvoit-il devancer de fi
legers Courriers?)
Pour orner du Palais les
longues Galleries
Par tout il voit mefl : r les lys
& les lauriers.
Il présente une toile , où la
Gloire découvre
Des Augufte Bourbons mille
& mille neveux ,
Que dans Madrid er dans
le Louvre
Adoreront un jour tant de
peuples heureux
120 MERCURE
Reünis par lafoy d'une illuſtre
alliance
Qui fera triompher & l'Ef
pagne & la France.
Le Monarque content de leur
foumiffion ,
Et des prefens offerts pour leur
reconnoiẞance ,
Leur promit fa protection ;
Sa liberté marqua fa bienveillance.
De la Catalogne à l'inftant
A tortueux replis arrive un
long Serpent,
Qui tient entre fes dents une
rofe incarnate,
Teinte
+
GALANT. 126
Teinte du beau fang de
Venus
D'une Courfine & delicate
Alors d'un vain plaifir les
yeuxfont pre-venus
Mais ,fuis loin, dit le Roys
c'eft en vainqu'on meflate:
Tu caches ton venin qui peut
faire mourir..
De charbons enflamez on deKoit te couvrir.
Retourne à Barcelonne, &
rentré en ta mafure.
Là tous font tes pareils , amis
2003 de l'imposture,
Gens plus méchants que tog
qui te ferontperir.
Octobre 1712.
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Résumé : FABLE addressée à Mercure.
Le texte, adressé à Mercure, célèbre les bons rois qui deviennent des dieux vivants et reçoivent des hommages. Il relate l'accession au trône de Philippe en Espagne, où divers animaux symboliques offrent des présents. Un lion, représentant Léon, apporte une couronne d'or. Un éléphant d'Asie, pour la Castille, présente un chast. Un cheval d'Andalousie offre un riche harnois ayant appartenu à Xerxès. Un cerf des Asturies, orné de grenades, apporte des présents pompeux. Un homme du Pays Basque offre une toile montrant la gloire des Bourbons, qui seront adorés en Espagne et en France grâce à une alliance illustre. Le roi, satisfait de ces hommages, promet sa protection et sa bienveillance. Un serpent de Catalogne, tenant une rose incarnate, est repoussé par le roi, qui le renvoie à Barcelone, le comparant à des imposteurs. Le texte se conclut en octobre 1712.
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576
p. 139-141
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné le Gouverment de la Province à [...]
Mots clefs :
Dons, Charge, Maréchal de Villars, Comte de Broglio
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY.
Le Roy a donné lo
Gouvernement de la Province à Mr le Maréchal de
Villars , qui doit douner
Soooo écus à Madame la
Ducheffe de Vendome , fur
le Gouvernemeut de cette
Province.
La Charge General des
Galeres à Mr le Maréchal
de Teffé , à condition de
payer à Madamela Ducheſſe
de Vandome quatre cent
cinquante quatre mille livres
Mij
140 MERCURE
de retenuë fur cette
Charge que le Roy luy a
donné fans qu'il l'ait
demandé , pour le dedommager de plus de quatrevingt mille livres de rente
qu'il a perdu à la mort de
Monfeigneur le Dauphin &
de Madame la Dauphine.
Le Gouvernement des
Evefchez qu'avoit Mr le
Maréchal de Villars à Mr
de Sailllant qui commandoit
à Namur
Celuy de Namur à Mr
de Geofreville.
Celuy de Charlemont
GALANT. 141
à Mr le Marquis de
Vieux-pont.
Celuy de Nifmes à Mr
de Vierue.
Celuy de Gravelines au
Comte de Broglio , Gendre
de Mr Voifin avec une penfion de onze mille livres
que le Roy a ajoûté au
Gouvernement qui en vaut
quatorze mille. Celuy du
Quefnoy à Mr de Valory.
Le Roy a donné lo
Gouvernement de la Province à Mr le Maréchal de
Villars , qui doit douner
Soooo écus à Madame la
Ducheffe de Vendome , fur
le Gouvernemeut de cette
Province.
La Charge General des
Galeres à Mr le Maréchal
de Teffé , à condition de
payer à Madamela Ducheſſe
de Vandome quatre cent
cinquante quatre mille livres
Mij
140 MERCURE
de retenuë fur cette
Charge que le Roy luy a
donné fans qu'il l'ait
demandé , pour le dedommager de plus de quatrevingt mille livres de rente
qu'il a perdu à la mort de
Monfeigneur le Dauphin &
de Madame la Dauphine.
Le Gouvernement des
Evefchez qu'avoit Mr le
Maréchal de Villars à Mr
de Sailllant qui commandoit
à Namur
Celuy de Namur à Mr
de Geofreville.
Celuy de Charlemont
GALANT. 141
à Mr le Marquis de
Vieux-pont.
Celuy de Nifmes à Mr
de Vierue.
Celuy de Gravelines au
Comte de Broglio , Gendre
de Mr Voifin avec une penfion de onze mille livres
que le Roy a ajoûté au
Gouvernement qui en vaut
quatorze mille. Celuy du
Quefnoy à Mr de Valory.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le texte évoque plusieurs dons et nominations royales. Le maréchal de Villars reçoit le gouvernement de la province, avec l'obligation de verser 500 écus à Madame la Duchesse de Vendôme. Le maréchal de Tessé est nommé à la charge générale des galères, devant payer 454 000 livres à la même Duchesse. Cette nomination vise à compenser des pertes de revenus dues au décès du Dauphin et de la Dauphine. D'autres gouvernements sont attribués : celui des Évêchés à Monsieur de Saillant, celui de Namur à Monsieur de Geoffreville, celui de Charlemont au Marquis de Vieux-Pont, celui de Nîmes à Monsieur de Vieu, celui de Gravelines au Comte de Broglie, avec une pension supplémentaire de 11 000 livres, et celui du Quesnoy à Monsieur de Valory.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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577
p. 222-22[9]
DONS DE LA Reine d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné au Comte d'Excester, le Gouvernement [...]
Mots clefs :
Dons, Reine d'Angleterre, Province de Rutland, Comtes, Colonels, Archevêque, Compagnies
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texteReconnaissance textuelle : DONS DE LA Reine d'Angleterre.
DONS DE L.A.
Reine d'Angleterre.
La Reine a
donné au
Comte d'Excester,le Gouvernement de la Province
de Rutland, à la place de
Mylord Gerard.
Celuy de La Province
d'Essex
,
valant parle deces de Mylord Rivers, ati
Vicomte deBullinbrooksecretaire d'Estat.
Le sieur Hill commandanr de Dunkerque, a
eslé
fait Lieutenant & Conseil-
lerduConseil privé.
Le Comte de Port-more
quicommandoit cy devant
lestroupesAngloisesen Porrugal a
aussi été fait Conseiller du Conseilprivé.
Le Colonel Clayton
,
a
é é fait Commandant de la,
Citadelle de DunKerque.
-
Le Chevalier Abercombie, a
esté fait Major &
Commandant de la Garnisail.
Le 5. Novembre, il yeut àWindsorChapitre de l'Ordrede la Jarriere, dans lequel SaMajestéfit sixChe-
valiers
;
sçavoir
,
le Duc
d'Hamilton ,le Duc de
Beaufort,le Duc de Kent,
le Comte d'Oxford, le
Comte Pawlet,leComte de
Strafford.
Le mêmejour un détachement des Gardes du
Corps & des Grenadiers à
cheval, partir pour allerfaire la Garde à Windsor, d-ou
onassure quela Reinene
reviendra qu'à Noel.
Le lendemain il yeut
un Confeilde Cabinet, auquelleComte de Strafford
assista, ayant le 29. Octo-
-
bre presté le^mcnt-en qltelité de Conseiller du Conseil privé. •:
Le 8. il presta lessermens
dans la Cour de laChancellerie, pour lacharge de
premier Commissaire de
l'Amirauté.
Le 9. leChevalierRichardHoare,nouveauLord
Maire, prestales sermens
pourcetteChargeà W-eÍtminsler devant les Barons
de l'Echiquier. Le même
jour, il fitsonentrée pu- blique
,
& traita magnifiquementles Ministres d'E-
stat & les plus grands Seigneurs de la Cour.
Le sieur de Melarde, l'un
des Plenipotentiaires du
Duc de Savoye
,
arriva le
t. Novembre
,
de Hollande à Londres, de il assista deux jours a
prèsauComitté du Conseil.
h' L'Archevesquede Cae
torbery, l'Evesque de Londres
,
le nouveau Maire ôc
plusieurs autres, tant Eccljp*'
siastiques queSeculiers ont esténommez pour estre du
nombre des Commissaures
qui doivent prendresoinde
la constructiondecinquante Eglises à Londres
, &
aux environs
,
suivant rActe du Parlement.
Oti commença le3 Novembre à reformer dix
hommes par Compagnie,
des Regiments des Gardes;
elles font maintenant reduités à soixantehommes
ch acune : toutes les autres
fCsmvpagnies d'infanterie,
serontreduites à quarante
hommes, &celle deCavalerie& de Dragons àtrente cinq, à la reserve des
CardesduCorps.
Les Officiers de l'Artili
lerie ont conclu un marché
avec les Armuriers de la
Ville de Londres, pour
fournir dans un certaintems
vingtmille fusils, autant de
bayonnettcs
,
d'espées
,
ôc
d'autres armes qui doivent
.cllre envoyées dans les Magasinsde Gibraltar ôcdu
PortMahen. ':"':. ['C
Les LettresdeLisbonne
du 28. Octobre, portent que
la Flotte duBresil
,
escortée par six Vaisseaux de
guerrePortugais, estoit arrivée le >.,. au nombre de
soixante
-
trois Vaisseaux
marchands richement chargez, & deux Vaisseaux venant de Goa aussifortriches. Elle a
apporte entre
autres
,
mille Arrobes ou
vingt-quatre mille livres de
poudre d'Or;trente mille
livres de Tabac
,
& une
grande quantité de Cuirs
éc autres Marchandises.
Le 19. Octobre, la Reine de Portugal accoucha
d'un Prince, ce qui causa
une grande joye
Reine d'Angleterre.
La Reine a
donné au
Comte d'Excester,le Gouvernement de la Province
de Rutland, à la place de
Mylord Gerard.
Celuy de La Province
d'Essex
,
valant parle deces de Mylord Rivers, ati
Vicomte deBullinbrooksecretaire d'Estat.
Le sieur Hill commandanr de Dunkerque, a
eslé
fait Lieutenant & Conseil-
lerduConseil privé.
Le Comte de Port-more
quicommandoit cy devant
lestroupesAngloisesen Porrugal a
aussi été fait Conseiller du Conseilprivé.
Le Colonel Clayton
,
a
é é fait Commandant de la,
Citadelle de DunKerque.
-
Le Chevalier Abercombie, a
esté fait Major &
Commandant de la Garnisail.
Le 5. Novembre, il yeut àWindsorChapitre de l'Ordrede la Jarriere, dans lequel SaMajestéfit sixChe-
valiers
;
sçavoir
,
le Duc
d'Hamilton ,le Duc de
Beaufort,le Duc de Kent,
le Comte d'Oxford, le
Comte Pawlet,leComte de
Strafford.
Le mêmejour un détachement des Gardes du
Corps & des Grenadiers à
cheval, partir pour allerfaire la Garde à Windsor, d-ou
onassure quela Reinene
reviendra qu'à Noel.
Le lendemain il yeut
un Confeilde Cabinet, auquelleComte de Strafford
assista, ayant le 29. Octo-
-
bre presté le^mcnt-en qltelité de Conseiller du Conseil privé. •:
Le 8. il presta lessermens
dans la Cour de laChancellerie, pour lacharge de
premier Commissaire de
l'Amirauté.
Le 9. leChevalierRichardHoare,nouveauLord
Maire, prestales sermens
pourcetteChargeà W-eÍtminsler devant les Barons
de l'Echiquier. Le même
jour, il fitsonentrée pu- blique
,
& traita magnifiquementles Ministres d'E-
stat & les plus grands Seigneurs de la Cour.
Le sieur de Melarde, l'un
des Plenipotentiaires du
Duc de Savoye
,
arriva le
t. Novembre
,
de Hollande à Londres, de il assista deux jours a
prèsauComitté du Conseil.
h' L'Archevesquede Cae
torbery, l'Evesque de Londres
,
le nouveau Maire ôc
plusieurs autres, tant Eccljp*'
siastiques queSeculiers ont esténommez pour estre du
nombre des Commissaures
qui doivent prendresoinde
la constructiondecinquante Eglises à Londres
, &
aux environs
,
suivant rActe du Parlement.
Oti commença le3 Novembre à reformer dix
hommes par Compagnie,
des Regiments des Gardes;
elles font maintenant reduités à soixantehommes
ch acune : toutes les autres
fCsmvpagnies d'infanterie,
serontreduites à quarante
hommes, &celle deCavalerie& de Dragons àtrente cinq, à la reserve des
CardesduCorps.
Les Officiers de l'Artili
lerie ont conclu un marché
avec les Armuriers de la
Ville de Londres, pour
fournir dans un certaintems
vingtmille fusils, autant de
bayonnettcs
,
d'espées
,
ôc
d'autres armes qui doivent
.cllre envoyées dans les Magasinsde Gibraltar ôcdu
PortMahen. ':"':. ['C
Les LettresdeLisbonne
du 28. Octobre, portent que
la Flotte duBresil
,
escortée par six Vaisseaux de
guerrePortugais, estoit arrivée le >.,. au nombre de
soixante
-
trois Vaisseaux
marchands richement chargez, & deux Vaisseaux venant de Goa aussifortriches. Elle a
apporte entre
autres
,
mille Arrobes ou
vingt-quatre mille livres de
poudre d'Or;trente mille
livres de Tabac
,
& une
grande quantité de Cuirs
éc autres Marchandises.
Le 19. Octobre, la Reine de Portugal accoucha
d'un Prince, ce qui causa
une grande joye
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Résumé : DONS DE LA Reine d'Angleterre.
Le document décrit diverses nominations et événements à la cour anglaise et dans les forces armées. La Reine a attribué des postes administratifs, notamment au Comte d'Excester pour la Province de Rutland et au Vicomte de Bullinbrook comme secrétaire d'État. Plusieurs nominations ont été faites au Conseil privé, incluant le sieur Hill, le Comte de Portmore et le Colonel Clayton comme Commandant de la Citadelle de Dunkerque. Le Chevalier Abercrombie a été nommé Major et Commandant de la Garnison. Le 5 novembre, six nouveaux Chevaliers de l'Ordre de la Jarretière ont été créés à Windsor. Le Comte de Strafford a prêté serment comme Conseiller du Conseil privé et premier Commissaire de l'Amirauté les 6 et 8 novembre. Le Chevalier Richard Hoare, nouveau Lord Maire, a prêté serment le 9 novembre. Le sieur de Melarde, Plénipotentiaire du Duc de Savoie, est arrivé à Londres le 11 novembre. Des réformes ont été entreprises dans les régiments des Gardes et un marché pour des armes a été conclu. Des nouvelles de Lisbonne mentionnent l'arrivée d'une flotte du Brésil et la naissance d'un Prince au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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578
p. 25-70
LETTRE A M. le Marquis de *** Sur un Livre intitulé, Les Soûpirs de l'Europe.
Début :
Vous croyez, Monsieur, que tous les soûpirs sont reservez pour [...]
Mots clefs :
Soupirs, Europe, France, Couronne, Empereur, Guerre, Paix, Monarchie, Puissances, Autriche, Hollande, Espagne, États du Royaume, Renonciations, Alliance, Projet, Intérêts, Testament, Tranquilité, Malheurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A M. le Marquis de *** Sur un Livre intitulé, Les Soûpirs de l'Europe.
LETTREA M.
-
le Marquis de***
Sur un Livre intitulé, Les
Soûpirs de l'Europe.
VOus croyez,Monsieur,
que tous les soûpirs sont
reservez pour l'amour, &
qu'il n'y a que le beau sexe
qui ait droit d'en exiger.
Je vous envoye un livre
nouveau qui vous apprendra que l'Europe loûfirc
aprésd'autres objets. Cest
a vous, Monsieur, à juger
si l'auteur est bien fondé à
faire joüer le personnage
d'Heraclite à la plus belle
partie du monde: mais prenez garde de rire dans le
temps que les autres sont
affligez; ce seroit un manque de charité de ne se pas
conformer au precepte de
saint Paul, qui veut qu'on
pleure avec ceux qui pleurent.
L'objet qui excite les [où.
pirs de l'Europe, est la Harangue de la Reine d'Angleterre à son Parlement
sur le projet d'une paix génerale. Vous ferez surpris,
Monsieur, qu'on fasse soûpirer l'Europe à rafpeél:
d'un projet de paix, dans
le temps que tous les peuples concourent par leurs
vœux à obtenir du Ciel ce
qui fait le bonheur de la
terre.
La Reine de la Grande
Bretagne, plus sensible aux
vrais malheurs de l'Europe
qu'à ses pretendus soûpirs,
ayant enfin ouvert les yeux
sur les motifs qui ont, mis
la Chrétienté en combus-
tion, a reconnu que les desfeins ambitieux de deux
Puissances ont produit cet
embrasèmenr, ceux de la
Maison d'Autriche d'un côté
y
& ceux des Etats Generaux des Provinces Unies
de l'autre.
L'habileté de ces deux
Puissances avoir trouvé le
fecrer d'armer pour leur
querelle une partie desPrinces de l'Europe, pour combattre le chimérique projet de la Monarchie universelle dont elles accufoienr
la France,pendanr que dans
leurs trairez publics & secrets elles ne pensoient
qu'à leur agrandissement
particulier
,
aux dépens du
bien des autres Princes qui
s'étoientliguez avec elles.
Bien des années s'étoient
écoulées, sans que le voile
qui cachoit cet artifice eût
été tiré. Deux grands Capitaines en tenoient les
deux bouts, & empêchoient
par leurs soins que la PuiC
sance qui fournissoit leplus
à l'entretien de la guerre,
& qui y
prositoit le moins,
ne pût découvrir le myC.
tere de l'Empereur & des
Hollandois.
Ce n'est pas une chose
nouvelle de voir la Maison
d'Autriche attentive à son
agrandissement
:
mais c'en
est une de voir les principaux membres de l'Empire
travailler à leur propre deftruction.
Les Hollandois n'ont pas
moins manifesté leur ambition, quoy qu'ils l'ayent
conduite d'une maniere
plus couverte. Personne n'ignore que depuis l'établissement de leur Souverai-
netéparles secours des Rois
de France Henry IV. Louis
XIII. & LouisXIV.il n'y a
pas de partie dans le monde
où ils ne soient parvenus à
fonder leur domination,
fous pretexte de leur commerce
,
& même aux dépens de ceux qui sont aujourd'hui leurs plus grands
amis ôc leurs plus chers alliez.
e Pendant que l'Espagne a
été comme en brassiere sous
le regne de Charles II. les
Hollandois ont profité d-e
cet état d'impuissance pour
augmenter leur barriere-,
& tirer avantage du négoce des Indes Occidentales. Depuis ce temps-là il
ne paroît aucun traité, soit
de commerce, foit de guerre, danslequel les Etats Géneraux n'ayent glisse des
clauses nouvelles à leur
avantage ;
& c'estsapolitique dangereuse qui vient
d'êtredémarquée, c'est ce
manege qui vient d'engager la Reine d'Angleterre
& le nouveau Ministere a
ouvrir les yeux sur les véritables intérêts de leur na-
tion, en écoutant avec plus
de sagesse que ceux qui
gouvernent la Hollande,
les proportions du Roy de
France, quoique beaucoup
inférieures à celles que ce
Prince avoit fait presenter
à la Haye en 1709. &à Gertruidemberg en 1710.
Le systême de la grande
alliance n'a étéque d'en,
gager la Maison d'Autriche dans de si grandes entreprises, afin qu'après la
paix demeurant Titulaire
des Pays-Bas, & ne se trouvant pas en état de rem-
bourser les avances de la
Hollande,ilsalûtlaisser à
cette République, par engagemenr, les meilleures
places de ces Provinces qui
auroient eu le même fort
que la ville de Mastricht
& qui jointes à la barriere,
qu'on pretendoit de la France
,
auroit rendu dans la
fuite lesHollandoisSouverains des dix-sept Provinces. Ajoutez à cela que si
l'Empereur etoit devenu
maître de l'Espagne & des
Indes, ce Prince n'étant pas
en etat de faire le com-
merce de la mer, il auroit
étécontraint de s'enrapporter à eux, & par ce
moyen ils auroient éloigné
toute autre nation du com.
merce de l'Amerique.
Voila, Monsieur, la découverte que laReine d'Angleterre & son nouveau Ministere ont faite, qui devient pour les Hollandois
un veritable sujet de soûpirer.
L'Auteur du livre des
soûpirs de l'Europe auroit
parlé plus juste s'il avoit intitulé son ouvrage, les soû-
pirs de la Hollande, en
comparant les négociations d'Utrecht avec celles
de la Haye & deGertruidemberg
,
& en reflechissant sur les suites sacheuses
de la victoire de IJenain)
la prise de Marchiennes,
magasin de toute leur campagne, de la levée du siege
de Landreci, de la conquête de Douay
,
de celle
du Quesnoy, du renversement de toutes leurs grandes esperances, ôc de n'être pas en sûreté au milieu
de leur domination; eux qui
deux mois auparavant se
vantoient de mettre Paris
fous contribution, & de
faire hyverner leurs troupes au milieu de la France.
Le livre auquel jerépons
n'a pour fondement que la
renonciation de MarieTherese d'Autriche à la
Couronne d'Espagne. C'est
une piece produite au procés après l'arrêt rendu.
L'affaireestdecidée, Philippe V. restera sur le Trône d'Espagne, l'Angleterre
le reconnoît.
Tous ceux qui liront la
Harangue de la Reine à
son Parlement sans prévention, feront surpris du
mauvais sens que les alliez
donnent à cette déclaration
:
mais ils le feront encore davantage des efforts
que fait l'Auteur des Soûpirs, pour persuader au Public que les alliez n'ont jamais eu la moindre connoissance des projets de la
Reine touchant la paix generale.
Cet auteur a
oublié que
le livre de la conduite des
alliez a
désavoue son dis-
cours, puisque depuis un
an ils n'ont pas cessé de faire
agir leurs émissaires en Angleterre.
Si après toutes ces tentatives instructueuses on
veut faire semblant d'ignorer un fait rendu public
par des communications (ï
solemnelles, on veut prendre le monde pour dupe; il
est permis de ne les pas approuver: maisil est honceux de soûtenir qu'on ne
l'a pas sçû.
Dans les principes de
l'Empereur & des Etats Ge-
neraux le droit sur les Couronnes ne doit plus être réglé ni sur la proximité du
sang, ni sur lestitres les plus
autentiques, mais seulement sur ce qui peut convenir à l'intérêt de la Cour
de Vienne & des Hollandois:il leur suffira de craindre ragrandissement d'une
Puissance, pour armer toute
l'Europe contre un Prince
que la nature declare, &
que la Providence établit
héritier de ses ancêtres.
Dans une justice reglée
où l'équité decide, & non
la
la violence, il seroit aisé de
faire connoître que les Couronnes d'Espagne appartiennent légitimement à
Philippe V. & dans un pays
sensé où la raison gouverne, & non la passion, il ieroit aisé de démontrer qu'-
on ne peur les lui arracher.
La premiere se prouve,
parce que ses droits sont
fondez sur la nature, sur la
loy du pays, sur la coûtume
,
& sur le testament de
Charles II. confirmé par le
suffrage de tous les Etats
de la Monarchie, à qui,
selon l'auteur des Soûpirs,
il appartient de confirmer,
ou d'infirmer toutes disposrtions faites par les Rois
d'Espagne.L'Empereurn'opose à de si justes titres que
Ia- renonciation de MarieTherese d'Autriche,filleaînée de Philippe IV. maisil
y a
long-temps qu'on afait
toucher au doigt la nullité
de cet acte, & il suffit de
renvoyer aux livres imprimez celui qui voudra sçavoir & approfondir cette
matiere.Pourmoy, qui n'en
veux dire qu'un mot, mais
unmot peremptoire, je me
,
contenterai des mêmes argumens que l'auteur des
Soupirsemployepour prouver que si la renonciation
de MarieTheresed'Autriche est bonne, le testament deCharles II.estbon,
& que si le testament est
nul, la renonciation est encore plus nulle; par consequent ledroit naturel, le
droit du fang étant du côté
de Philippe V.la Couronne
d'Espagne lui appartient incontestablement
-,
donc la
guerre qu'on lui faitest injuste. - Dij
Car si par les remarques
de l'auteur des Soûpirs, p.
1 26. les Rois d'Espagne ne
possedant point le Royaume ex domino, ne peuvent
ni vendre, ni donner, ni
aliener leurs peuples comme un troupeau de moutons, par une même consequence les Rois d'Espagne peuvent encore moins
obliger leurs enfans à vendre, a
ceder,&àfaire quelque alienation que ce soit
des droits naturels qu'ils
ont sur la Couronne.
L'auteur rapporte plu-
sieurs exemples qui prouvent que tous actes qui
n', ., 1 ont point été approuvez
par les Etats du Royaume
n'ont jamais eu leur effet.
L'Empereur ne peut disconvenir ( & toute l'Europe
en est témoin) que le sesia..
ment de Charles II. n'ait
été approuve par tous les
Etats du Royaume d'Espagne,puisque d'abord après
la mort de Charles II. il y
eut une deputation solemnelle enFrance, pour prier
le Roy d'accorderà FEfpagne le Ducd'Anjou, fuu
vant la derniere volonté de
Charles II.
L'Empereur doit avouer
encore qu'avec toutes les
forces des alliez, & toutes
les profperitez imaginables,
il n'a jamais pu se faire reconnoîtreRoyparces peuples, quoyqu'il ait été deux
fois maître de Madrid.
Je voudrois donc bien
que l'auteur des Soûpirs
nous dît quel titre il fautavoir pour être legitimement Roy d'Espagne. Est-,
ce la loy du pays ?
elleest.
pour nous. Est-cel'usage ?
ilest pour nous. Est-ce un
testament ? nous l'avons.
Est-ce l'acclamation des
peuples? certainement nul
autreque Philippe V. ne
s'en peut vanter; elle a
été
universelle a son avenement, elle a
duré trois ans
entiers sans aucune contradiction. Cen'est qu'à force
d'intrigues qu'on lui a
débauché dans la fuite quelques sujets, convaincus par
là derébellion manifeste,
puis qu'ils ont violé leurs
premiers sermens.
Mais pourquoy l'auteur,
dans sa vaste érudition, ôc
dans le reüeil des pieces
qu'il rapporte
,
ne dit-il pas
un seul mot des testamens
fameux de Charles-Quint
& de Philippe second ? C'est
qu'ils l'égorgent, & qu'il
n'est pas payé pour alleguer
la vérité contre l'intention
de ceux qui le font écrire.
Or ces deux testamens renferment une substitution
graduelle lX. perpétuelle de
la Couronne d'Espagne, en
preferant les mâles aux
femelles, & au défaut des
mâles, les fillesaînées aux
cadet-
cadettes dans toute leur
posterité. Je dis donc: Ou
la successiond'Espagne doit
être reglée par les dispositions des Rois, ou elle ne
peut l'être que par le droit
du sang;enunmot oucette
Couronne elt alienable, ou
elle ne l'est pas: si elle effc
alienable, lasubstitution étant faite par les anciens
Rois de la Maison d'Autriche, leurs descendans n'ont
pû la changer; par consequent ni testamens posterieurs, ni renonciations, ni
autres dispositions quelcon-
ques ne peuvenc la détruire.
L'aureur est tropgrandJurisconsulte pour ignorer les
premiers élemens du Droit.
Si laCouronne n'estpasalienable, les testamens de
Charles-Quint & de Philippe II. ajoutez.y, si vous
voulez, celui deCharles Il
etoient inutiles, puis qu'ils
ne disent que ce que la loy
disoit avant eux: mais les
rciramens de Philippe III.
&de Philippe IV. contraires à la loy, sont nuls de
plein droit, & les renonciations d'Anne & deMarie.
Therese, contraires à la
loy,sont nulles de plein,
droit auili"; par consequent
les testamens des trois Monarques, par lesquels Philippe V. est appellé, ne sont
bons& respectables qu'autantqu'ils sont conformes
à laloyfondamentale de
TEcac: d'oùil s'enfuit que
-il Philippe IV. & MarieTherese safille avoient eu
la moindre autorité pour
exclure quelqu'un de leurs
descendans
,
contre toute
forte de justice, Charles II.
n'enavoit pas moins pour
les rétablir dansl'ordre de
la justicemême. Si le pere
a
ptt faire un mal
,
le fils à
plus forte raison a
pu le reparer;& voila precisément
en quoy la disposition de
Charles11. a
été legitime,
c'cft qu'elle a
remis les cho-
* ses dans leur état naturel;
c'est qu'elle a marqué en
quoy les renonciations étoient valables, je veux dire
dans le point d'incompatibilité de deux Couronnes:
& en quoy elles ne l'étoient
pas, je veux dire dans l'ex..
clusion du scul & veritable
,
héritier.
Ainsi Philippe V. ne vient
pas à la Couronne du droit
de la grandmere, ni du
droit de son bisayeul maternel
,
mais du sien propre. Il ne les represente
point pour être tenu de leurs
faits
;
il vient comme ap,
pellé par les loix,par le sang,
par la nature. CharlesII.
ne l'a pas proprement institué
;
il n'a fait que le désigner encre les vrais successeurs, parce que les autres
étoient destinez à porter la
Couronne de France, &c
qu'il convenoitpour le bien
des deux Royaumes, qu'ils
cussent deux Rois separez.
Voila ce qui s'appelle des
raisons ausquelles je défie
l'auteur en question de répondre autrement que par
des soûpirs: mais ce qu'il y
a
de plus curieux dans foii»
livre,c'est qu'après être
convenu des principes, il;
nie toutesles conséquences.
Les dispositions personnelles, selon lui, sont des chansons:mais les renonciations.
font des loix fondamental
les, comme si les renonciationsnetoient pas des dis-
goûtions personnelles.
Je voudrois bien lui de^
mander si les Cortes en 1618.
avoient plus d'autorité pour
renverserles anciennes, que
les Cortes en 1709. en avoient pour s'y conformer.
Les premieres ont exclules
enfans d'Anne, les fecondes ontjuré que Philippe V.
&[on filsétaient les veritables Rois. Si les premieres
ont pû faire une loy ,les lecondes en ont pu faire une
aussi. Quelle différence y
at-il donc entrç les deux?
C'estque la loy pretendue
de 1618. etoitcontradictoire
aux loix irrevocables de la
Monarchie, & que celles
de 1709. n'en croient que le
renouvellement & l'application. Remarquez en paffane) je vous prie
,
avec
quelle affectation les PrincesAurtrichiensont prissoin
de faire toujours renoncer
les Princesses qui pouvoient
porter ailleurs des droitssur
l'EÍpagne) Anne, MarieTherese
,
l'Archiduchesse
Electrice de Baviere; & jamais celles qui pouvoient la
porter dansla branche d'Al..
lemagne. Ne voit-on pas
que c'étoit uniquement
pourfixer ce patrimoine
chez eux,3malgréOles regles
qu'ilsleur avoient données,
la reconnoissant feminine
pour leur Maison
,
&masculine pourle reste du monde. C'étoir faire violence à
la nature ôc forcer la Providence
;
aussi, comme
vous voyez, la Providence
s'en est moquée, & la nature a
repris le dessus. Rien
n'est donc plus solidement
établi que le droit de Philippe V. & rien de plus mal
fondé que la prétention de
l'Empereur. Ilme reste à
prouver que laplus folle de
toutesles chimeresferoit de
s'obstiner au détrônement
de ce Roy,
Que n'a-t- on point fait
pour en venir à bout?combien de fang répandu?combien de trésors dissipezpour.
arriver à
ce but tant desiré,
par toutes les Puissances liguées?Esperet-on de plus
grandssuccés que ceux qui
nont servià rien? Tant que lesEspagnols feront fideles,
on gagneroit vingt batailles!.
de Sarragosse, on prendroit
vingt fois Madrid
,
qu'il
faudroir se retirer & s'enfuir.
Les alliez ont été sur
l'Espagne, comme les Chymisses sur la pierre philo-,
sophale;ilsonttoûjourscrû
la tenir, elle leur a
toûjours
échapé;la premiere matiere leur manquoit, c'est;
le cœur des peuples.
Mais, me dira l'auteur
des Soûpirs, vous accusez
donc laReine de s'être flatée mal à propos, lors qu'-
ellea déclarétantdefois
à son Parlement qu'il faloit
continuer la guerre jusqu'à
ce qu'on eût mis laMaison
d'Autriche en possession del'Espagne & des Indes?
Je répons à cela qn'il faut
distinguer.
1. Pendant que
l'Empereur Joseph étoit encore plein de vie, on pouvoirregarder les deux branches de cette Maison comme separées,de la même
façon qu'on regardeaujourd'hui celle de Bourbon: mais depuis sa mort,
sansensans mâles, tout eflr
sur unemême tête; & quoy
qu'en dise l'auteur avec ses
calculs frivoles, tant de
puissance entre les mains
d'un seul Prince, pour le
moins aussi fier & aussi ambitieux qu'aucun de ses predecesseurs, seroit enorme.
La Reine a
donc grande
raiion de penser differemment depuis le mois d'Avril 1711.2. L'experienceapprend quelque chose en ce
monde.Pouvoit-on deviner d'abord que Philippe
V. se feroit tellement aimer
de ses sujets, qu'il trouve,
roit toujours en eux des
ressources contre les plus
grands revers de la fortune,& que son rival neseroit
jamais moins maîtrede l'Espagne que lors qu'il en occuperoit la Capitale? Ce
sont des évenemens si merveilleux, qu'il faut les avoir
éprouvez pour les croirez
mais les éprouver deux fois,
sans les croire,c'est un aveuglement.
Nous n'avons plus qu'une choie à examiner,si l'Europe doit plutôt soûpirer
d'une paix
faite
sur le plan
de la Reine, que d'une
guerre éternelle faite sur le
,plan des Imperiaux & des
Hollandois.
Passons le lieu commun, f
qui dit qu'une
mauvaise paix vaut mieux
quunebonne guerre::
mais voyons un moment
avec l'auteur si la paix
qu'on veut faire n'estpas
meilleure que la guerre
qu'on veut continuer.
Mais si elle est mauvaise,
les hautsalliez ont eu
grand tort quand ilsont
fait en 1701. leur traitéde
la grande alliance
; car ils
ont par ce projet de pai:c
tour ce qu'ils souhaitoient
alors, & tout ce qu'ils se
sont propoiez de plus avantageux en prenant les armes. C'est proprement dans
retraite que la Reine de la
Grande Brctagne a
puisé les
articles de la satisfaction.
commune. Si l'Empereur &
les Hollandois n'ont pas eu
foin de leurs intérêts dans
un temps où rien ne les empêchoit de stipuler tout ce
qu'ils voutoient,c'est à
eux
seuls qu'ils doivent s'en
prendre: mais, dit l'auteur,
ils
ont eu depuis bien plus d'apperit,& ils pleureront si, on
ne les contente pas; ils se
sont flatez d'enlever une
Couronne, & de partager
l'autre. Ici je veux lui faire
une derniere question,& le
prier avec tous les écrivains
de libelles contre la France, de vouloir bien me définir,une fois pour tout,
sur quel pied on doit regarder cette Couronne. Ils
entreprennent ordinairement d'établir deux choses
contr'elle. La premiere;
qu'il fautabsolument dé-
truire sa puissance; !a~-
conde, qu'on lepeut facilement. Ces deux suppositions leur paroissent necessaires pour exciteren même temps la haine &,ree..
perancer: mais malheureusement ils tombent dans
une contradiction puerile;
car pour prouver l'une, ils
disent que la France a
des
forces redoutables, des tréfors infinis, & que si l'on n'y
prend garde, elle va tout
engloutir. Pour prouver
l'autre,ils disent que la
France cft aux abois, qu",.,
elle n'a plus qu'un souffle de
vie ,& qu'il ne faut qu'un
coup de collier pour la mettre à bas. Celane s'accorde
point, & il est aisé de leur
répondre.Sielleestsifoible,
pourquoy la craignez-vous
tant? si elleest si forte, comment l'abattrez-vous? Les
sages, qui n'aiment pas l'exaggeration, se contentent
de dire là dessus une chose
qui est vraye; c'est que la
France estassezpuissante
pour resister aux plus
grands effortsde ses ennemis, & qu'elle nel'est pas
assez pour attenter à la Ii.
berté de tout le monde. Si
elle a
songé às'étendre il y
a quarante ou cinquante
ans, c'est que Paris étoit un
peu trop prés de sa frontiere. Le PrinceEugene en
conviendra, puis qu'enassiegeant Landrecy
,
il promettoit à son armée de U
faire hyverner dansl'Isle de
France, & que le Major ge-:-
neral Grovestein avoir déja
marqué les logis. Ce n'est
donc pas avoir une ambition demesurée
,
que de
vouloir couvrir son Royau-
me par le côté qui le serre
le plus: mais c'en est une
que de vouloir posseder en
même temps l'Allemagne,
les Pays-Bas', la Hongrie,
la Boheme, l'Italie, l'Espagne, & les Indes.
Concluons donc, qu'une
guerre qui ne serviroit, en
reüssissant, qu'à doubler le
Domaine des Hollandois,
& qu'à quadrupler celui de
l'Empereur
,
& qui pourroir, en ne reüssissant pas,
donner à la France plus d'Etats qu'elle n'en veut ellemême, est une guerre qu'il
cft temps de finir;qu'au;
contraire une paix qui laisse
les deux grandes Maisons
dans un juste équilibre, &
qui rend àl'Europeaffligée
par tant de. malheurs une
tranquilité parfaire, -
ne peut
faire soûpirer que les perturbateurs durepos public.:
ôcles ennemis du genre hu*
main. Je suis, &c.
De Valenciennes le 8.
d'Oflobrc i711
-
le Marquis de***
Sur un Livre intitulé, Les
Soûpirs de l'Europe.
VOus croyez,Monsieur,
que tous les soûpirs sont
reservez pour l'amour, &
qu'il n'y a que le beau sexe
qui ait droit d'en exiger.
Je vous envoye un livre
nouveau qui vous apprendra que l'Europe loûfirc
aprésd'autres objets. Cest
a vous, Monsieur, à juger
si l'auteur est bien fondé à
faire joüer le personnage
d'Heraclite à la plus belle
partie du monde: mais prenez garde de rire dans le
temps que les autres sont
affligez; ce seroit un manque de charité de ne se pas
conformer au precepte de
saint Paul, qui veut qu'on
pleure avec ceux qui pleurent.
L'objet qui excite les [où.
pirs de l'Europe, est la Harangue de la Reine d'Angleterre à son Parlement
sur le projet d'une paix génerale. Vous ferez surpris,
Monsieur, qu'on fasse soûpirer l'Europe à rafpeél:
d'un projet de paix, dans
le temps que tous les peuples concourent par leurs
vœux à obtenir du Ciel ce
qui fait le bonheur de la
terre.
La Reine de la Grande
Bretagne, plus sensible aux
vrais malheurs de l'Europe
qu'à ses pretendus soûpirs,
ayant enfin ouvert les yeux
sur les motifs qui ont, mis
la Chrétienté en combus-
tion, a reconnu que les desfeins ambitieux de deux
Puissances ont produit cet
embrasèmenr, ceux de la
Maison d'Autriche d'un côté
y
& ceux des Etats Generaux des Provinces Unies
de l'autre.
L'habileté de ces deux
Puissances avoir trouvé le
fecrer d'armer pour leur
querelle une partie desPrinces de l'Europe, pour combattre le chimérique projet de la Monarchie universelle dont elles accufoienr
la France,pendanr que dans
leurs trairez publics & secrets elles ne pensoient
qu'à leur agrandissement
particulier
,
aux dépens du
bien des autres Princes qui
s'étoientliguez avec elles.
Bien des années s'étoient
écoulées, sans que le voile
qui cachoit cet artifice eût
été tiré. Deux grands Capitaines en tenoient les
deux bouts, & empêchoient
par leurs soins que la PuiC
sance qui fournissoit leplus
à l'entretien de la guerre,
& qui y
prositoit le moins,
ne pût découvrir le myC.
tere de l'Empereur & des
Hollandois.
Ce n'est pas une chose
nouvelle de voir la Maison
d'Autriche attentive à son
agrandissement
:
mais c'en
est une de voir les principaux membres de l'Empire
travailler à leur propre deftruction.
Les Hollandois n'ont pas
moins manifesté leur ambition, quoy qu'ils l'ayent
conduite d'une maniere
plus couverte. Personne n'ignore que depuis l'établissement de leur Souverai-
netéparles secours des Rois
de France Henry IV. Louis
XIII. & LouisXIV.il n'y a
pas de partie dans le monde
où ils ne soient parvenus à
fonder leur domination,
fous pretexte de leur commerce
,
& même aux dépens de ceux qui sont aujourd'hui leurs plus grands
amis ôc leurs plus chers alliez.
e Pendant que l'Espagne a
été comme en brassiere sous
le regne de Charles II. les
Hollandois ont profité d-e
cet état d'impuissance pour
augmenter leur barriere-,
& tirer avantage du négoce des Indes Occidentales. Depuis ce temps-là il
ne paroît aucun traité, soit
de commerce, foit de guerre, danslequel les Etats Géneraux n'ayent glisse des
clauses nouvelles à leur
avantage ;
& c'estsapolitique dangereuse qui vient
d'êtredémarquée, c'est ce
manege qui vient d'engager la Reine d'Angleterre
& le nouveau Ministere a
ouvrir les yeux sur les véritables intérêts de leur na-
tion, en écoutant avec plus
de sagesse que ceux qui
gouvernent la Hollande,
les proportions du Roy de
France, quoique beaucoup
inférieures à celles que ce
Prince avoit fait presenter
à la Haye en 1709. &à Gertruidemberg en 1710.
Le systême de la grande
alliance n'a étéque d'en,
gager la Maison d'Autriche dans de si grandes entreprises, afin qu'après la
paix demeurant Titulaire
des Pays-Bas, & ne se trouvant pas en état de rem-
bourser les avances de la
Hollande,ilsalûtlaisser à
cette République, par engagemenr, les meilleures
places de ces Provinces qui
auroient eu le même fort
que la ville de Mastricht
& qui jointes à la barriere,
qu'on pretendoit de la France
,
auroit rendu dans la
fuite lesHollandoisSouverains des dix-sept Provinces. Ajoutez à cela que si
l'Empereur etoit devenu
maître de l'Espagne & des
Indes, ce Prince n'étant pas
en etat de faire le com-
merce de la mer, il auroit
étécontraint de s'enrapporter à eux, & par ce
moyen ils auroient éloigné
toute autre nation du com.
merce de l'Amerique.
Voila, Monsieur, la découverte que laReine d'Angleterre & son nouveau Ministere ont faite, qui devient pour les Hollandois
un veritable sujet de soûpirer.
L'Auteur du livre des
soûpirs de l'Europe auroit
parlé plus juste s'il avoit intitulé son ouvrage, les soû-
pirs de la Hollande, en
comparant les négociations d'Utrecht avec celles
de la Haye & deGertruidemberg
,
& en reflechissant sur les suites sacheuses
de la victoire de IJenain)
la prise de Marchiennes,
magasin de toute leur campagne, de la levée du siege
de Landreci, de la conquête de Douay
,
de celle
du Quesnoy, du renversement de toutes leurs grandes esperances, ôc de n'être pas en sûreté au milieu
de leur domination; eux qui
deux mois auparavant se
vantoient de mettre Paris
fous contribution, & de
faire hyverner leurs troupes au milieu de la France.
Le livre auquel jerépons
n'a pour fondement que la
renonciation de MarieTherese d'Autriche à la
Couronne d'Espagne. C'est
une piece produite au procés après l'arrêt rendu.
L'affaireestdecidée, Philippe V. restera sur le Trône d'Espagne, l'Angleterre
le reconnoît.
Tous ceux qui liront la
Harangue de la Reine à
son Parlement sans prévention, feront surpris du
mauvais sens que les alliez
donnent à cette déclaration
:
mais ils le feront encore davantage des efforts
que fait l'Auteur des Soûpirs, pour persuader au Public que les alliez n'ont jamais eu la moindre connoissance des projets de la
Reine touchant la paix generale.
Cet auteur a
oublié que
le livre de la conduite des
alliez a
désavoue son dis-
cours, puisque depuis un
an ils n'ont pas cessé de faire
agir leurs émissaires en Angleterre.
Si après toutes ces tentatives instructueuses on
veut faire semblant d'ignorer un fait rendu public
par des communications (ï
solemnelles, on veut prendre le monde pour dupe; il
est permis de ne les pas approuver: maisil est honceux de soûtenir qu'on ne
l'a pas sçû.
Dans les principes de
l'Empereur & des Etats Ge-
neraux le droit sur les Couronnes ne doit plus être réglé ni sur la proximité du
sang, ni sur lestitres les plus
autentiques, mais seulement sur ce qui peut convenir à l'intérêt de la Cour
de Vienne & des Hollandois:il leur suffira de craindre ragrandissement d'une
Puissance, pour armer toute
l'Europe contre un Prince
que la nature declare, &
que la Providence établit
héritier de ses ancêtres.
Dans une justice reglée
où l'équité decide, & non
la
la violence, il seroit aisé de
faire connoître que les Couronnes d'Espagne appartiennent légitimement à
Philippe V. & dans un pays
sensé où la raison gouverne, & non la passion, il ieroit aisé de démontrer qu'-
on ne peur les lui arracher.
La premiere se prouve,
parce que ses droits sont
fondez sur la nature, sur la
loy du pays, sur la coûtume
,
& sur le testament de
Charles II. confirmé par le
suffrage de tous les Etats
de la Monarchie, à qui,
selon l'auteur des Soûpirs,
il appartient de confirmer,
ou d'infirmer toutes disposrtions faites par les Rois
d'Espagne.L'Empereurn'opose à de si justes titres que
Ia- renonciation de MarieTherese d'Autriche,filleaînée de Philippe IV. maisil
y a
long-temps qu'on afait
toucher au doigt la nullité
de cet acte, & il suffit de
renvoyer aux livres imprimez celui qui voudra sçavoir & approfondir cette
matiere.Pourmoy, qui n'en
veux dire qu'un mot, mais
unmot peremptoire, je me
,
contenterai des mêmes argumens que l'auteur des
Soupirsemployepour prouver que si la renonciation
de MarieTheresed'Autriche est bonne, le testament deCharles II.estbon,
& que si le testament est
nul, la renonciation est encore plus nulle; par consequent ledroit naturel, le
droit du fang étant du côté
de Philippe V.la Couronne
d'Espagne lui appartient incontestablement
-,
donc la
guerre qu'on lui faitest injuste. - Dij
Car si par les remarques
de l'auteur des Soûpirs, p.
1 26. les Rois d'Espagne ne
possedant point le Royaume ex domino, ne peuvent
ni vendre, ni donner, ni
aliener leurs peuples comme un troupeau de moutons, par une même consequence les Rois d'Espagne peuvent encore moins
obliger leurs enfans à vendre, a
ceder,&àfaire quelque alienation que ce soit
des droits naturels qu'ils
ont sur la Couronne.
L'auteur rapporte plu-
sieurs exemples qui prouvent que tous actes qui
n', ., 1 ont point été approuvez
par les Etats du Royaume
n'ont jamais eu leur effet.
L'Empereur ne peut disconvenir ( & toute l'Europe
en est témoin) que le sesia..
ment de Charles II. n'ait
été approuve par tous les
Etats du Royaume d'Espagne,puisque d'abord après
la mort de Charles II. il y
eut une deputation solemnelle enFrance, pour prier
le Roy d'accorderà FEfpagne le Ducd'Anjou, fuu
vant la derniere volonté de
Charles II.
L'Empereur doit avouer
encore qu'avec toutes les
forces des alliez, & toutes
les profperitez imaginables,
il n'a jamais pu se faire reconnoîtreRoyparces peuples, quoyqu'il ait été deux
fois maître de Madrid.
Je voudrois donc bien
que l'auteur des Soûpirs
nous dît quel titre il fautavoir pour être legitimement Roy d'Espagne. Est-,
ce la loy du pays ?
elleest.
pour nous. Est-cel'usage ?
ilest pour nous. Est-ce un
testament ? nous l'avons.
Est-ce l'acclamation des
peuples? certainement nul
autreque Philippe V. ne
s'en peut vanter; elle a
été
universelle a son avenement, elle a
duré trois ans
entiers sans aucune contradiction. Cen'est qu'à force
d'intrigues qu'on lui a
débauché dans la fuite quelques sujets, convaincus par
là derébellion manifeste,
puis qu'ils ont violé leurs
premiers sermens.
Mais pourquoy l'auteur,
dans sa vaste érudition, ôc
dans le reüeil des pieces
qu'il rapporte
,
ne dit-il pas
un seul mot des testamens
fameux de Charles-Quint
& de Philippe second ? C'est
qu'ils l'égorgent, & qu'il
n'est pas payé pour alleguer
la vérité contre l'intention
de ceux qui le font écrire.
Or ces deux testamens renferment une substitution
graduelle lX. perpétuelle de
la Couronne d'Espagne, en
preferant les mâles aux
femelles, & au défaut des
mâles, les fillesaînées aux
cadet-
cadettes dans toute leur
posterité. Je dis donc: Ou
la successiond'Espagne doit
être reglée par les dispositions des Rois, ou elle ne
peut l'être que par le droit
du sang;enunmot oucette
Couronne elt alienable, ou
elle ne l'est pas: si elle effc
alienable, lasubstitution étant faite par les anciens
Rois de la Maison d'Autriche, leurs descendans n'ont
pû la changer; par consequent ni testamens posterieurs, ni renonciations, ni
autres dispositions quelcon-
ques ne peuvenc la détruire.
L'aureur est tropgrandJurisconsulte pour ignorer les
premiers élemens du Droit.
Si laCouronne n'estpasalienable, les testamens de
Charles-Quint & de Philippe II. ajoutez.y, si vous
voulez, celui deCharles Il
etoient inutiles, puis qu'ils
ne disent que ce que la loy
disoit avant eux: mais les
rciramens de Philippe III.
&de Philippe IV. contraires à la loy, sont nuls de
plein droit, & les renonciations d'Anne & deMarie.
Therese, contraires à la
loy,sont nulles de plein,
droit auili"; par consequent
les testamens des trois Monarques, par lesquels Philippe V. est appellé, ne sont
bons& respectables qu'autantqu'ils sont conformes
à laloyfondamentale de
TEcac: d'oùil s'enfuit que
-il Philippe IV. & MarieTherese safille avoient eu
la moindre autorité pour
exclure quelqu'un de leurs
descendans
,
contre toute
forte de justice, Charles II.
n'enavoit pas moins pour
les rétablir dansl'ordre de
la justicemême. Si le pere
a
ptt faire un mal
,
le fils à
plus forte raison a
pu le reparer;& voila precisément
en quoy la disposition de
Charles11. a
été legitime,
c'cft qu'elle a
remis les cho-
* ses dans leur état naturel;
c'est qu'elle a marqué en
quoy les renonciations étoient valables, je veux dire
dans le point d'incompatibilité de deux Couronnes:
& en quoy elles ne l'étoient
pas, je veux dire dans l'ex..
clusion du scul & veritable
,
héritier.
Ainsi Philippe V. ne vient
pas à la Couronne du droit
de la grandmere, ni du
droit de son bisayeul maternel
,
mais du sien propre. Il ne les represente
point pour être tenu de leurs
faits
;
il vient comme ap,
pellé par les loix,par le sang,
par la nature. CharlesII.
ne l'a pas proprement institué
;
il n'a fait que le désigner encre les vrais successeurs, parce que les autres
étoient destinez à porter la
Couronne de France, &c
qu'il convenoitpour le bien
des deux Royaumes, qu'ils
cussent deux Rois separez.
Voila ce qui s'appelle des
raisons ausquelles je défie
l'auteur en question de répondre autrement que par
des soûpirs: mais ce qu'il y
a
de plus curieux dans foii»
livre,c'est qu'après être
convenu des principes, il;
nie toutesles conséquences.
Les dispositions personnelles, selon lui, sont des chansons:mais les renonciations.
font des loix fondamental
les, comme si les renonciationsnetoient pas des dis-
goûtions personnelles.
Je voudrois bien lui de^
mander si les Cortes en 1618.
avoient plus d'autorité pour
renverserles anciennes, que
les Cortes en 1709. en avoient pour s'y conformer.
Les premieres ont exclules
enfans d'Anne, les fecondes ontjuré que Philippe V.
&[on filsétaient les veritables Rois. Si les premieres
ont pû faire une loy ,les lecondes en ont pu faire une
aussi. Quelle différence y
at-il donc entrç les deux?
C'estque la loy pretendue
de 1618. etoitcontradictoire
aux loix irrevocables de la
Monarchie, & que celles
de 1709. n'en croient que le
renouvellement & l'application. Remarquez en paffane) je vous prie
,
avec
quelle affectation les PrincesAurtrichiensont prissoin
de faire toujours renoncer
les Princesses qui pouvoient
porter ailleurs des droitssur
l'EÍpagne) Anne, MarieTherese
,
l'Archiduchesse
Electrice de Baviere; & jamais celles qui pouvoient la
porter dansla branche d'Al..
lemagne. Ne voit-on pas
que c'étoit uniquement
pourfixer ce patrimoine
chez eux,3malgréOles regles
qu'ilsleur avoient données,
la reconnoissant feminine
pour leur Maison
,
&masculine pourle reste du monde. C'étoir faire violence à
la nature ôc forcer la Providence
;
aussi, comme
vous voyez, la Providence
s'en est moquée, & la nature a
repris le dessus. Rien
n'est donc plus solidement
établi que le droit de Philippe V. & rien de plus mal
fondé que la prétention de
l'Empereur. Ilme reste à
prouver que laplus folle de
toutesles chimeresferoit de
s'obstiner au détrônement
de ce Roy,
Que n'a-t- on point fait
pour en venir à bout?combien de fang répandu?combien de trésors dissipezpour.
arriver à
ce but tant desiré,
par toutes les Puissances liguées?Esperet-on de plus
grandssuccés que ceux qui
nont servià rien? Tant que lesEspagnols feront fideles,
on gagneroit vingt batailles!.
de Sarragosse, on prendroit
vingt fois Madrid
,
qu'il
faudroir se retirer & s'enfuir.
Les alliez ont été sur
l'Espagne, comme les Chymisses sur la pierre philo-,
sophale;ilsonttoûjourscrû
la tenir, elle leur a
toûjours
échapé;la premiere matiere leur manquoit, c'est;
le cœur des peuples.
Mais, me dira l'auteur
des Soûpirs, vous accusez
donc laReine de s'être flatée mal à propos, lors qu'-
ellea déclarétantdefois
à son Parlement qu'il faloit
continuer la guerre jusqu'à
ce qu'on eût mis laMaison
d'Autriche en possession del'Espagne & des Indes?
Je répons à cela qn'il faut
distinguer.
1. Pendant que
l'Empereur Joseph étoit encore plein de vie, on pouvoirregarder les deux branches de cette Maison comme separées,de la même
façon qu'on regardeaujourd'hui celle de Bourbon: mais depuis sa mort,
sansensans mâles, tout eflr
sur unemême tête; & quoy
qu'en dise l'auteur avec ses
calculs frivoles, tant de
puissance entre les mains
d'un seul Prince, pour le
moins aussi fier & aussi ambitieux qu'aucun de ses predecesseurs, seroit enorme.
La Reine a
donc grande
raiion de penser differemment depuis le mois d'Avril 1711.2. L'experienceapprend quelque chose en ce
monde.Pouvoit-on deviner d'abord que Philippe
V. se feroit tellement aimer
de ses sujets, qu'il trouve,
roit toujours en eux des
ressources contre les plus
grands revers de la fortune,& que son rival neseroit
jamais moins maîtrede l'Espagne que lors qu'il en occuperoit la Capitale? Ce
sont des évenemens si merveilleux, qu'il faut les avoir
éprouvez pour les croirez
mais les éprouver deux fois,
sans les croire,c'est un aveuglement.
Nous n'avons plus qu'une choie à examiner,si l'Europe doit plutôt soûpirer
d'une paix
faite
sur le plan
de la Reine, que d'une
guerre éternelle faite sur le
,plan des Imperiaux & des
Hollandois.
Passons le lieu commun, f
qui dit qu'une
mauvaise paix vaut mieux
quunebonne guerre::
mais voyons un moment
avec l'auteur si la paix
qu'on veut faire n'estpas
meilleure que la guerre
qu'on veut continuer.
Mais si elle est mauvaise,
les hautsalliez ont eu
grand tort quand ilsont
fait en 1701. leur traitéde
la grande alliance
; car ils
ont par ce projet de pai:c
tour ce qu'ils souhaitoient
alors, & tout ce qu'ils se
sont propoiez de plus avantageux en prenant les armes. C'est proprement dans
retraite que la Reine de la
Grande Brctagne a
puisé les
articles de la satisfaction.
commune. Si l'Empereur &
les Hollandois n'ont pas eu
foin de leurs intérêts dans
un temps où rien ne les empêchoit de stipuler tout ce
qu'ils voutoient,c'est à
eux
seuls qu'ils doivent s'en
prendre: mais, dit l'auteur,
ils
ont eu depuis bien plus d'apperit,& ils pleureront si, on
ne les contente pas; ils se
sont flatez d'enlever une
Couronne, & de partager
l'autre. Ici je veux lui faire
une derniere question,& le
prier avec tous les écrivains
de libelles contre la France, de vouloir bien me définir,une fois pour tout,
sur quel pied on doit regarder cette Couronne. Ils
entreprennent ordinairement d'établir deux choses
contr'elle. La premiere;
qu'il fautabsolument dé-
truire sa puissance; !a~-
conde, qu'on lepeut facilement. Ces deux suppositions leur paroissent necessaires pour exciteren même temps la haine &,ree..
perancer: mais malheureusement ils tombent dans
une contradiction puerile;
car pour prouver l'une, ils
disent que la France a
des
forces redoutables, des tréfors infinis, & que si l'on n'y
prend garde, elle va tout
engloutir. Pour prouver
l'autre,ils disent que la
France cft aux abois, qu",.,
elle n'a plus qu'un souffle de
vie ,& qu'il ne faut qu'un
coup de collier pour la mettre à bas. Celane s'accorde
point, & il est aisé de leur
répondre.Sielleestsifoible,
pourquoy la craignez-vous
tant? si elleest si forte, comment l'abattrez-vous? Les
sages, qui n'aiment pas l'exaggeration, se contentent
de dire là dessus une chose
qui est vraye; c'est que la
France estassezpuissante
pour resister aux plus
grands effortsde ses ennemis, & qu'elle nel'est pas
assez pour attenter à la Ii.
berté de tout le monde. Si
elle a
songé às'étendre il y
a quarante ou cinquante
ans, c'est que Paris étoit un
peu trop prés de sa frontiere. Le PrinceEugene en
conviendra, puis qu'enassiegeant Landrecy
,
il promettoit à son armée de U
faire hyverner dansl'Isle de
France, & que le Major ge-:-
neral Grovestein avoir déja
marqué les logis. Ce n'est
donc pas avoir une ambition demesurée
,
que de
vouloir couvrir son Royau-
me par le côté qui le serre
le plus: mais c'en est une
que de vouloir posseder en
même temps l'Allemagne,
les Pays-Bas', la Hongrie,
la Boheme, l'Italie, l'Espagne, & les Indes.
Concluons donc, qu'une
guerre qui ne serviroit, en
reüssissant, qu'à doubler le
Domaine des Hollandois,
& qu'à quadrupler celui de
l'Empereur
,
& qui pourroir, en ne reüssissant pas,
donner à la France plus d'Etats qu'elle n'en veut ellemême, est une guerre qu'il
cft temps de finir;qu'au;
contraire une paix qui laisse
les deux grandes Maisons
dans un juste équilibre, &
qui rend àl'Europeaffligée
par tant de. malheurs une
tranquilité parfaire, -
ne peut
faire soûpirer que les perturbateurs durepos public.:
ôcles ennemis du genre hu*
main. Je suis, &c.
De Valenciennes le 8.
d'Oflobrc i711
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Résumé : LETTRE A M. le Marquis de *** Sur un Livre intitulé, Les Soûpirs de l'Europe.
La lettre du Marquis de*** examine les tensions politiques en Europe, telles que décrites dans le livre 'Les Soupirs de l'Europe'. L'auteur de la lettre réfute l'idée que les 'soupirs' de l'Europe soient uniquement dus à l'amour, affirmant qu'ils résultent des ambitions des grandes puissances. La Reine d'Angleterre a reconnu que les guerres en Europe sont le fruit des ambitions de la Maison d'Autriche et des États Généraux des Provinces Unies, qui cherchent à étendre leur influence au détriment des autres princes. La lettre critique la politique de la Maison d'Autriche et des Hollandais, soulignant leur ambition et leur manipulation des autres nations. Elle révèle que la Reine d'Angleterre et son nouveau ministère ont découvert les véritables intérêts des Hollandais, qui visent à dominer les Pays-Bas et le commerce des Indes. La lettre conteste la guerre contre Philippe V pour le trône d'Espagne, affirmant que ses droits sont légitimes et fondés sur la loi du pays, la coutume et le testament de Charles II. L'auteur de la lettre argue que les testaments de Charles-Quint et Philippe II établissent une succession masculine, et que les renonciations d'Anne et de Marie-Thérèse sont nulles. Il conclut que Philippe V est le légitime héritier du trône d'Espagne, appelé par les lois, le sang et la nature. Le texte discute également des conflits dynastiques et des droits successoraux en Espagne, mettant en lumière les contradictions dans les arguments de l'auteur des 'Soupirs'. Il critique les renonciations personnelles et les lois fondamentales, soulignant que les Cortes de 1618 et de 1709 ont toutes deux légitimé leurs décisions, bien que contradictoires. Il souligne également les manœuvres des Princes Autrichiens pour maintenir leur influence en Espagne, malgré les règles de succession. Le texte défend le droit de Philippe V au trône d'Espagne, affirmant que les efforts des puissances alliées pour le détrôner ont échoué en raison du soutien des Espagnols. Il compare les alliances européennes à des Chimères, incapables de contrôler l'Espagne sans le soutien des peuples. L'auteur distingue les périodes avant et après la mort de l'Empereur Joseph, notant que la concentration de pouvoir entre les mains d'un seul prince est dangereuse. Il critique les calculs frivoles de l'auteur des 'Soupirs' et souligne l'importance de l'expérience et du soutien populaire. Enfin, le texte examine la question de la paix versus la guerre, affirmant que la paix proposée par la Reine est préférable à une guerre éternelle. Il critique les contradictions dans les arguments des ennemis de la France, qui la décrivent tour à tour comme faible et puissante. L'auteur conclut que la guerre ne servirait qu'à augmenter les domaines de l'Empereur et des Hollandais, tandis qu'une paix équilibrée apporterait la tranquillité à l'Europe.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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579
p. 139-154
ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
Début :
Monsieur de la Vieuville, Bailly, Grand-Croix, Ambassadeur Extraordinaire de [...]
Mots clefs :
Chevalier de la Vieuville, Ordre de Malthe, Bailly, Ambassadeur de Malthe, Cérémonial, Carrosse, Gardes du corps, Discours, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
ENT R E £
de Monsieur le Chevalier de la ViçuviU:
Ambassadeur de A4-alîhe.
;
Monsieur de la Vieuville, Bailly
,
Grand Croix ,
Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malthe
près Sa M ajesté,fit sonentréepubliqueencetteVille
le quatre decemois.
Plusieurs personnes curieuses ducérémonial qui..
s'observe dans ces occa,q.
*
sions, seront bienaises devoir ce que j'en rapporte
icy ,-gui fera d'autant plur
de plaisir que tout Paris a
trouvé cette Entrée toute
des plus belles.
Monsieur rAmbafTadeu*
de Malthe se rendit le Dimanche matin quatriéme
Decembre au Convent dePiquepus pour y recevoir
les compliments des Princes & Princesses du Sang,
&ceux des Ministres Etrangers. Il estoit accom pagné
de ses deux camarades
d'Ambassade,de Monsieur
le Commandeur Perrot,
Lieutenant cta GrandPrieur
,
& Receveur dudit
Ordre, de Messieurs les
Grands- Croix
,
Commandeurs,Chevaliers Profez &
Novices
,
qui pour faire
honneur à leur Religion &
à Monsieur l'Ambassadeur
estoient venus le trouver
audit Convent de Piquepus ,
où Monsieur le Mareschal de Besons vint de
la parc du Roy Ty prendre
dans lecarrosse de Sa Majesté avec Monsieur le Chevalier de Saintot Introduc-
teur des Ambassadeurs.
Le Mareschal de France
sità l'Ambassadeur l'honneur du carrosse du Roy::
la marche se fitainsi.
La Mareschaussee à cheval.
Le carrosse de l'Introducteur..
Celuy du Mareschal de
France.
La Livrée de l'Ambassadeur
,
après son Escuyer
& les pages à cheval.
Le carrosse du Roy oir
estoient l'Ambassadeur
,
le
Mareschal de France, l'In-
troducteur
,
le Commandeur de Balincour & le
Commandeur de Frenoy
camarades d'Ambassade, ôc leCommandeur Perrot.
Le carrosse de Monseigneur leDuc de Berry.
De Madame la Duchesse
de Berry.
Le carrosse de Madame,
Celuy de Monsieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la Duchesse d'Orléans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
De la Princesse de Bour- bon.*)
D.; la Princesse Dbiiairiere de Concy.
De la Princesse de Conty.
Celuy du pricvcc de Conty.
Ceux de Monsieur le
Duc du Maine.
De Madame la Duchesse
du Maine."*
DeMadamela Duchesse
deVandosme.
•
De Monsieur le Comte
de Thoulouse.
Celuy du Marquis de
Torcy Ministre & Secretaire d'Estat.
Ensuite venoient lesquatrecarrosses del'AmbassV
deur,
deur, dont le bon goust &
la magnificence dans une
conjoncture comme cellecy, se sont entierement attirez l'admiration du public. Il est vrayque le
nombreux cortege des
Grands-Croix
,
Commandeurs, & Chevaliers qui
suivoientles carrosses de
l'Ambassadeur dans plus de
quarante à sixchevaux y
donnoient un air de grandeur & de distinction, qui
a
fait de cetteEntrée le
plus magnifique spectacle
qui ait esté veudepuis long-
temps; il y avoit mesme
plus de cinquante ans qu'il
n'y avoit eu à Paris d'Entréed'Ambassadeur de
Malthe.
Lesix suivant son Excellence fut à Versailles dans
le carrosse duRoy, accompagné du mesme Mareschal de France,& conduit
par l'Introducteur des Ambassadeurs,où les Gardss
de
la Porte, les Gardes de la
Prévosté estoient fous les
armes, les Cent Suisses en
haye sur le grand Escalier,
dans leur habitdecérémo-
nie, leurs hallebardes à la
main, les Gardes du Corps
fous les armes dans leur
Salle, à la porte de laquelle
le Mareschal Duc d Harcour Capitaine des Gardes
du Corps du Roy en quartier
,
vint recevoir Monsieur l'Ambassadeur & le
conduisit aussi à son Audience. Sa Majesté le voyant arriver dans sa chambre se tint debout & découvert:l'Ambassadeur y entrant fit une profonde reverence, & passa au milieu
de ce nombreux cortege
qui l'avoir précedé dans là
marche; il en fit encore
deux autres à differentes
distances, puisil entra seul
dans l'alcove du lit du Roy
où Sa Majesté estoit avec
les Princes de sa Maison &
ses
1
princi paux Officiers;
elle luy marqua de se couvrir lors qu'il commença
sa Harangue qu'Elle écouta debout enfuire Elle y
respondit, & ordonnaune
feconde fois à l'Ambassadeur qui s'estoit découvert,
deserecouvrir. Pendantce
temps-Jates termes dont
Sa Majesté se servit pour le
remercier,estoient si avantageux pour l'Ordre de
Malthe
,
& si remplis de
bonté pour l'Ambassadeur,
qu'il en sortit penetrédela
plus vive reconnoissance
;
il fut reconduit dans le meime ordre par le Capitaine
des Gardes du Corps julaques à
la porte de la Salle
des Gardes, & retrouva sur
son passage les mesmes
honneurs qu'il avoit eus en
allant. Monsieurl'Ambassadeur descendu dans la
Salle des Ambassadeurs y
-
attendit l'heure que Monsieur l'Introducteur - avoit
prise pour aller chez Monseigneur le Dauphin où il
fut receu à la porte de la
SaHe par l'Exempt des Gardes du Corps qui est auprès
du Prince. Ensuite il alla
chez Monseigneur le Duc
de Berry
,
chez Madame
laDuchessede Berry,chez
Madame, chez Monsieur
le Duc d'Orleans, chez
Madame laDuchesse d'Orleans
,
où il receut tous les
honneurs accoustumez &
deus à soncaractere..
L'heure du disner arrivce son Excellence passa
dans la Salle du traitement
où il y eut deux tables de
vingt-cinq couverts chacune magnifiquementservie,
& en mesme tempsqui su
rent remplies des GrandsCroix, Commandeurs
,
f,
Chevaliers qui avoient esté
du correge de Monsieur
l'Ambassadeur, qui alla
a
prés ce superbe disnéchez
Monsieur le Marquis de
Torcy
,
& sur ensuite ramené en son Hostel dans
le carrosse du Roy parMon-
fleur l'Introducteur dee
Ambassadeurs.
Lanoblesse avec laquelle
ils'acquitta de ces différentes fonctions n'ont fait
qu'augmenter l'estime que
son Ordre & le public avoient pour luy.
OJI joint icy sonDiscours
au IUyy qui a
pieu infiniment à tous ceux qui l'ont
entendu, Ôc que vous serez aussi bien aise de voir.
SIRE,
Le seul objet du Grand
Mastre de l'Ordre de Aialthe
efiant de donner à
Sa Majesté
des marques continuelles de sa
parfaite obeïssance Cm de son
reJpeÛ
,
m'a choisi pour avoir
l'honneur de luy enrenouveller
les asseurances, & luy demander la continuation de sa Royale proicé-lion;je m'en acquitte,
SIRE
,
avec confiance en la
honte qu'Elle a eu d'agréer mes
services pour ce
glorieux employ. Quel bonheur pour un
Ordre aussi attaché aux interefis de VostreMajesté, &
pour un sujet qui luy est auss
dévoilé de luy rendre ses treShumbles hommages dans le
temps que la Victoirese Journée
à
la justice deses Armes.
Puissent ces
heureux fucce"{).
SIRE
,
suivis de plusieurs
autres, nous laisser admirer
pendant une longue fuite d'années
ce que peut un Prince que
Dieu protege, & qu'il a
formé pour estre dans les temps t
venir le njraj modelle des plus
grands Rois
de Monsieur le Chevalier de la ViçuviU:
Ambassadeur de A4-alîhe.
;
Monsieur de la Vieuville, Bailly
,
Grand Croix ,
Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malthe
près Sa M ajesté,fit sonentréepubliqueencetteVille
le quatre decemois.
Plusieurs personnes curieuses ducérémonial qui..
s'observe dans ces occa,q.
*
sions, seront bienaises devoir ce que j'en rapporte
icy ,-gui fera d'autant plur
de plaisir que tout Paris a
trouvé cette Entrée toute
des plus belles.
Monsieur rAmbafTadeu*
de Malthe se rendit le Dimanche matin quatriéme
Decembre au Convent dePiquepus pour y recevoir
les compliments des Princes & Princesses du Sang,
&ceux des Ministres Etrangers. Il estoit accom pagné
de ses deux camarades
d'Ambassade,de Monsieur
le Commandeur Perrot,
Lieutenant cta GrandPrieur
,
& Receveur dudit
Ordre, de Messieurs les
Grands- Croix
,
Commandeurs,Chevaliers Profez &
Novices
,
qui pour faire
honneur à leur Religion &
à Monsieur l'Ambassadeur
estoient venus le trouver
audit Convent de Piquepus ,
où Monsieur le Mareschal de Besons vint de
la parc du Roy Ty prendre
dans lecarrosse de Sa Majesté avec Monsieur le Chevalier de Saintot Introduc-
teur des Ambassadeurs.
Le Mareschal de France
sità l'Ambassadeur l'honneur du carrosse du Roy::
la marche se fitainsi.
La Mareschaussee à cheval.
Le carrosse de l'Introducteur..
Celuy du Mareschal de
France.
La Livrée de l'Ambassadeur
,
après son Escuyer
& les pages à cheval.
Le carrosse du Roy oir
estoient l'Ambassadeur
,
le
Mareschal de France, l'In-
troducteur
,
le Commandeur de Balincour & le
Commandeur de Frenoy
camarades d'Ambassade, ôc leCommandeur Perrot.
Le carrosse de Monseigneur leDuc de Berry.
De Madame la Duchesse
de Berry.
Le carrosse de Madame,
Celuy de Monsieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la Duchesse d'Orléans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
De la Princesse de Bour- bon.*)
D.; la Princesse Dbiiairiere de Concy.
De la Princesse de Conty.
Celuy du pricvcc de Conty.
Ceux de Monsieur le
Duc du Maine.
De Madame la Duchesse
du Maine."*
DeMadamela Duchesse
deVandosme.
•
De Monsieur le Comte
de Thoulouse.
Celuy du Marquis de
Torcy Ministre & Secretaire d'Estat.
Ensuite venoient lesquatrecarrosses del'AmbassV
deur,
deur, dont le bon goust &
la magnificence dans une
conjoncture comme cellecy, se sont entierement attirez l'admiration du public. Il est vrayque le
nombreux cortege des
Grands-Croix
,
Commandeurs, & Chevaliers qui
suivoientles carrosses de
l'Ambassadeur dans plus de
quarante à sixchevaux y
donnoient un air de grandeur & de distinction, qui
a
fait de cetteEntrée le
plus magnifique spectacle
qui ait esté veudepuis long-
temps; il y avoit mesme
plus de cinquante ans qu'il
n'y avoit eu à Paris d'Entréed'Ambassadeur de
Malthe.
Lesix suivant son Excellence fut à Versailles dans
le carrosse duRoy, accompagné du mesme Mareschal de France,& conduit
par l'Introducteur des Ambassadeurs,où les Gardss
de
la Porte, les Gardes de la
Prévosté estoient fous les
armes, les Cent Suisses en
haye sur le grand Escalier,
dans leur habitdecérémo-
nie, leurs hallebardes à la
main, les Gardes du Corps
fous les armes dans leur
Salle, à la porte de laquelle
le Mareschal Duc d Harcour Capitaine des Gardes
du Corps du Roy en quartier
,
vint recevoir Monsieur l'Ambassadeur & le
conduisit aussi à son Audience. Sa Majesté le voyant arriver dans sa chambre se tint debout & découvert:l'Ambassadeur y entrant fit une profonde reverence, & passa au milieu
de ce nombreux cortege
qui l'avoir précedé dans là
marche; il en fit encore
deux autres à differentes
distances, puisil entra seul
dans l'alcove du lit du Roy
où Sa Majesté estoit avec
les Princes de sa Maison &
ses
1
princi paux Officiers;
elle luy marqua de se couvrir lors qu'il commença
sa Harangue qu'Elle écouta debout enfuire Elle y
respondit, & ordonnaune
feconde fois à l'Ambassadeur qui s'estoit découvert,
deserecouvrir. Pendantce
temps-Jates termes dont
Sa Majesté se servit pour le
remercier,estoient si avantageux pour l'Ordre de
Malthe
,
& si remplis de
bonté pour l'Ambassadeur,
qu'il en sortit penetrédela
plus vive reconnoissance
;
il fut reconduit dans le meime ordre par le Capitaine
des Gardes du Corps julaques à
la porte de la Salle
des Gardes, & retrouva sur
son passage les mesmes
honneurs qu'il avoit eus en
allant. Monsieurl'Ambassadeur descendu dans la
Salle des Ambassadeurs y
-
attendit l'heure que Monsieur l'Introducteur - avoit
prise pour aller chez Monseigneur le Dauphin où il
fut receu à la porte de la
SaHe par l'Exempt des Gardes du Corps qui est auprès
du Prince. Ensuite il alla
chez Monseigneur le Duc
de Berry
,
chez Madame
laDuchessede Berry,chez
Madame, chez Monsieur
le Duc d'Orleans, chez
Madame laDuchesse d'Orleans
,
où il receut tous les
honneurs accoustumez &
deus à soncaractere..
L'heure du disner arrivce son Excellence passa
dans la Salle du traitement
où il y eut deux tables de
vingt-cinq couverts chacune magnifiquementservie,
& en mesme tempsqui su
rent remplies des GrandsCroix, Commandeurs
,
f,
Chevaliers qui avoient esté
du correge de Monsieur
l'Ambassadeur, qui alla
a
prés ce superbe disnéchez
Monsieur le Marquis de
Torcy
,
& sur ensuite ramené en son Hostel dans
le carrosse du Roy parMon-
fleur l'Introducteur dee
Ambassadeurs.
Lanoblesse avec laquelle
ils'acquitta de ces différentes fonctions n'ont fait
qu'augmenter l'estime que
son Ordre & le public avoient pour luy.
OJI joint icy sonDiscours
au IUyy qui a
pieu infiniment à tous ceux qui l'ont
entendu, Ôc que vous serez aussi bien aise de voir.
SIRE,
Le seul objet du Grand
Mastre de l'Ordre de Aialthe
efiant de donner à
Sa Majesté
des marques continuelles de sa
parfaite obeïssance Cm de son
reJpeÛ
,
m'a choisi pour avoir
l'honneur de luy enrenouveller
les asseurances, & luy demander la continuation de sa Royale proicé-lion;je m'en acquitte,
SIRE
,
avec confiance en la
honte qu'Elle a eu d'agréer mes
services pour ce
glorieux employ. Quel bonheur pour un
Ordre aussi attaché aux interefis de VostreMajesté, &
pour un sujet qui luy est auss
dévoilé de luy rendre ses treShumbles hommages dans le
temps que la Victoirese Journée
à
la justice deses Armes.
Puissent ces
heureux fucce"{).
SIRE
,
suivis de plusieurs
autres, nous laisser admirer
pendant une longue fuite d'années
ce que peut un Prince que
Dieu protege, & qu'il a
formé pour estre dans les temps t
venir le njraj modelle des plus
grands Rois
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Résumé : ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
Le 4 décembre, Monsieur de la Vieuville, Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malte, fit une entrée solennelle à Paris. Plusieurs observateurs jugèrent cette entrée comme l'une des plus belles. Le matin du 4 décembre, l'ambassadeur se rendit au Convent de Piquepus pour recevoir les compliments des princes et princesses du sang ainsi que des ministres étrangers. Il était accompagné de membres de son ordre, incluant le Commandeur Perrot et divers Grands-Croix, Commandeurs, Chevaliers Profès et Novices. La procession fut organisée avec un ordre précis : elle débuta avec la Maréchaussée à cheval, suivie du carrosse de l'Introducteur, celui du Maréchal de France, la livrée de l'ambassadeur, et plusieurs carrosses de personnalités importantes, tels que le Duc de Berry, la Duchesse de Berry, Madame, le Duc d'Orléans, et d'autres princes et princesses. Le cortège comptait plus de quarante carrosses à six chevaux, ainsi qu'un nombreux cortège de Grands-Croix, Commandeurs et Chevaliers. L'ambassadeur se rendit ensuite à Versailles dans le carrosse du roi, accompagné du Maréchal de France et conduit par l'Introducteur des Ambassadeurs. Il fut reçu par le roi, qui se tint debout et découvert, et écouta la harangue de l'ambassadeur. Le roi invita à deux reprises l'ambassadeur à se couvrir. L'ambassadeur fut ensuite reconduit dans le même ordre et reçut les honneurs accoutumés lors de ses visites au Dauphin, au Duc de Berry, à la Duchesse de Berry, à Madame, au Duc d'Orléans et à la Duchesse d'Orléans. L'ambassadeur dîna dans la Salle du traitement, où deux tables de vingt-cinq couverts furent magnifiquement servies. Il se rendit ensuite chez le Marquis de Torcy avant de retourner à son hôtel dans le carrosse du roi. La noblesse avec laquelle il s'acquitta de ses fonctions augmenta l'estime que son ordre et le public avaient pour lui. Le discours de l'ambassadeur au roi exprima la dévotion de l'Ordre de Malte et demanda la continuation de la protection royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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580
p. 251-265
Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme il y a lieu d'esperere un heureux succes [...]
Mots clefs :
Traite, Suspension d'armes, Actes d'hostilité, Garnisons, Gens de guerre, Vaisseaux, Marchandises, Reine de la grande Bretagne, Ratifications
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Traite de Suspensionà'Armes
entre i. France (p* l'Aiu
gleterre*
Ommc il ya
lieu d'er.
perere un heureux
succes des Conférences établies à Urechr par les soins
de leurs M. T.Chrétienne
& Britannique pour lerérablissement de la Paix generale
,
& quelles ont jugé
necessaire de prévenir tous
les évenemens de Guerre,capables de troubler l'état ou.
la Négociation le trouve
prefentemenc ;
- leurdités
Majestez,atrentives au bonheur de la Chrétienté, font
convenues d'une Suspension
d'armes, comme du moyen
le plus sûrpourparvenir au
bien général qu'Elles se pro..
posent. Et quoique jusqua
present Sa Majesté Britannique, n'ait pu persuader
ses Alliez d'entier dans ces
mêmes sentimens, le refus
qu'ils font de les suivre n'étant pas uneraisonsuffisante pour empêcher Sa Maje«
(té Trés-Chrétienne de mar-
quer par des preuves effecti-
,
ves, le désir qu'Elle a
de rétablir au plutôt une parfaite
amitié, & une sincere correspondance entre Elle &la
Reine de la Grande Bretagne, les Royaumes, Etats
&Sujetsdeleurs Majeftez.
Sadite-Majesté Trçs Chrétienne après avoir confié aux
Troupes Angloises la garde
des Ville,Citadelle&Forts
de Dunkerque
,
pour marque de sa bonne foy, consent & promet, comme la
Reine de la Grande BretaI
gne promet aussi de sa parc.
I.
Qu'il y aura uneSuspension generale de
- toutes eiv
treprises & faits d'Armes,
& generalement de tous
a£tes d'hostlitez entre les ,-
Armées, Troupes, FJotcs,
Escadres& Navires de leurs
Majestez Très-Chrétienne
& Britannique, pendant le
terme de quatre mois, à
commencer du vingt deuxième du present mois
d'Aoust, jusqu'au vingtdeuxiéme du mois de Decembre prochain.
IL
LamêmeSuspension fera
établie entre les garnisons&
Gens de Guerre,que leursM.
tiennent pour la défense &
garde de leurs Places, dans
tousles Lieux où leurs Armes agissent, ou peuvent
agir, tant par Terre que par
Mer, ou autres Eaux, en
forte que s'il arrivoit que
pendant le tems de la Suspension,on y
contrevint de
part ou d'autre, par la prise
d'une ou de plusieurs Places,
soit par attaque, surprise,
ou intelligence iccreie, en.
quelque endroit du monde
que ce fust, qu'on fist des
Prisonniers, ou quelques
autres Actesd'hostilité,par
quelque accident imprévû
dé la nature de ceuxqu'on
ne peut prévenir
,
contraires à la presenteCessation
d'armes, cette contravention se reparera de part &
d'autre, de bonne foy, sans
délay ni difficulté, icftituant sans aucune diminution, ce qui aura été pris, &
mettant les Prisonniers en
liberté,
liberté, sans demander aucune chose pour leur rançon, ni pourleur dépense.
III,
Pour prévenir pareillement tous sujets de plaintes
& contractionsqui pourroient naîstre à l'occasion
des' Vaisseaux, Marchandises,puautreseffets qui se-
,
, , stoient pris parMer, T pendant le tems de laSuspension voiv est convenu reciptoquehrerrr qtiè;: lefdite
"yài-ffcauxV Marchandises &£
effets qui seroient pris dans
la Manche, & dans les Mers
du Nord, après l'espace de
douze jours, a compter depuis la signature de la susdite Suspension,seront de part
& d'autre restituez réciproquement.
Que le terme fera desix
semaines pour les prisesfaites depuis la Manche, les
Mers Britanniques, & les
Mers du Nord, jusqu'au
CapSaint Vincent.
Et pareillement de six lèmaines,depuis & au- delà de
~c Capjusqu'àlaLigne
>
foie
dans l'Ocean, soit dans la
Mer Méditerranée.
Enfin, de six mois au<
delà de la Ligne, & dans
tous les auttes endroits du
monde, sansaucuneexception ni autre distinction
plus particulière de temps
& delieu.
IV.
Comme lamêmeSuspension fera observée entre
les Royaumes de la Grande
Bretagne & d'Espagne; Sa
MajestéBritanniquepromet
qu'aucun de ses Navires de
Guerre ou Marchands, Barques ou autres Bastimens appartenais à Sa Majesté Britannique ou àses Sujets, ne
feront desormais employez
à transporterou envoyer en
Portugal, en Catalogne, ni
dans aucun des lieux où la
Guerre se fait presentement
des Troupes, Chevaux, Armes, Habits, lX en general
routes munitions de guerre
:&de bouche.
.< V.
: ',',Toutefois il sera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes, des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Places de
Gibraltar, & dePort-Mahon, actuellement occupées par ses Armes,&donc
la possessionluidoitdemeurer par le Traitéde Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne les
Troupes Angloises
,
& gçneralement tous les
e
ffets
qui luy appartiennent dans
ce Royaume, soit pour les
faire passer dans ilflcde Mi-
norque, soit pour les conduire dans la Grande Bretagne, sans que lefdicsTransports soient censez contraires à la Suspension.
Vl.
La Reine de la Grande
Bretagne pourra pareillement sans y
contrevenir,
prêcer ses Vaisseaux pour
transporrer en Portugal les
Troupes de cette Nation
qui font actuellement en
Catalogne, & pour [rane.
porter en Italie les Troupes
Allemandes qui sont aussi
dansla même Province.
VIL
Immédiatement après que
le present Traire de Suspension aura été déclaré en
Espagne, le Roy se fait
fort que le blocus de Gibraltar fera levé, & que la Garnison Angloise aussi- bien
que les Marchandsqui Ce
trouveront dans cette Place,
pourront en toute liberté
vivre, traiter & négocier
fLYcc les Espagnols.
,
VIII.
Les Ratifications du present. Traité seront échangées de part& d'autre dans
le terme de quinze jours,
pq plûtôt si fairese peut.
Enfoydequoy, &en
vertu des Ordres & pouvoirs
que Nous soussignez avons reçûduRoyTrés-Ghréticn,
& delàl^èine delaGrande
Bretagne, nos1 Maître&
Presentes, Maîtresse, apposeslesavons &'Sc^aux^ yavons ligné détiefcles Armes,
stïc
Armes. Fait à Paris le dixneuviéme Aoust mil sept
cens douze.
(L.S.)COLBERT DE TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
entre i. France (p* l'Aiu
gleterre*
Ommc il ya
lieu d'er.
perere un heureux
succes des Conférences établies à Urechr par les soins
de leurs M. T.Chrétienne
& Britannique pour lerérablissement de la Paix generale
,
& quelles ont jugé
necessaire de prévenir tous
les évenemens de Guerre,capables de troubler l'état ou.
la Négociation le trouve
prefentemenc ;
- leurdités
Majestez,atrentives au bonheur de la Chrétienté, font
convenues d'une Suspension
d'armes, comme du moyen
le plus sûrpourparvenir au
bien général qu'Elles se pro..
posent. Et quoique jusqua
present Sa Majesté Britannique, n'ait pu persuader
ses Alliez d'entier dans ces
mêmes sentimens, le refus
qu'ils font de les suivre n'étant pas uneraisonsuffisante pour empêcher Sa Maje«
(té Trés-Chrétienne de mar-
quer par des preuves effecti-
,
ves, le désir qu'Elle a
de rétablir au plutôt une parfaite
amitié, & une sincere correspondance entre Elle &la
Reine de la Grande Bretagne, les Royaumes, Etats
&Sujetsdeleurs Majeftez.
Sadite-Majesté Trçs Chrétienne après avoir confié aux
Troupes Angloises la garde
des Ville,Citadelle&Forts
de Dunkerque
,
pour marque de sa bonne foy, consent & promet, comme la
Reine de la Grande BretaI
gne promet aussi de sa parc.
I.
Qu'il y aura uneSuspension generale de
- toutes eiv
treprises & faits d'Armes,
& generalement de tous
a£tes d'hostlitez entre les ,-
Armées, Troupes, FJotcs,
Escadres& Navires de leurs
Majestez Très-Chrétienne
& Britannique, pendant le
terme de quatre mois, à
commencer du vingt deuxième du present mois
d'Aoust, jusqu'au vingtdeuxiéme du mois de Decembre prochain.
IL
LamêmeSuspension fera
établie entre les garnisons&
Gens de Guerre,que leursM.
tiennent pour la défense &
garde de leurs Places, dans
tousles Lieux où leurs Armes agissent, ou peuvent
agir, tant par Terre que par
Mer, ou autres Eaux, en
forte que s'il arrivoit que
pendant le tems de la Suspension,on y
contrevint de
part ou d'autre, par la prise
d'une ou de plusieurs Places,
soit par attaque, surprise,
ou intelligence iccreie, en.
quelque endroit du monde
que ce fust, qu'on fist des
Prisonniers, ou quelques
autres Actesd'hostilité,par
quelque accident imprévû
dé la nature de ceuxqu'on
ne peut prévenir
,
contraires à la presenteCessation
d'armes, cette contravention se reparera de part &
d'autre, de bonne foy, sans
délay ni difficulté, icftituant sans aucune diminution, ce qui aura été pris, &
mettant les Prisonniers en
liberté,
liberté, sans demander aucune chose pour leur rançon, ni pourleur dépense.
III,
Pour prévenir pareillement tous sujets de plaintes
& contractionsqui pourroient naîstre à l'occasion
des' Vaisseaux, Marchandises,puautreseffets qui se-
,
, , stoient pris parMer, T pendant le tems de laSuspension voiv est convenu reciptoquehrerrr qtiè;: lefdite
"yài-ffcauxV Marchandises &£
effets qui seroient pris dans
la Manche, & dans les Mers
du Nord, après l'espace de
douze jours, a compter depuis la signature de la susdite Suspension,seront de part
& d'autre restituez réciproquement.
Que le terme fera desix
semaines pour les prisesfaites depuis la Manche, les
Mers Britanniques, & les
Mers du Nord, jusqu'au
CapSaint Vincent.
Et pareillement de six lèmaines,depuis & au- delà de
~c Capjusqu'àlaLigne
>
foie
dans l'Ocean, soit dans la
Mer Méditerranée.
Enfin, de six mois au<
delà de la Ligne, & dans
tous les auttes endroits du
monde, sansaucuneexception ni autre distinction
plus particulière de temps
& delieu.
IV.
Comme lamêmeSuspension fera observée entre
les Royaumes de la Grande
Bretagne & d'Espagne; Sa
MajestéBritanniquepromet
qu'aucun de ses Navires de
Guerre ou Marchands, Barques ou autres Bastimens appartenais à Sa Majesté Britannique ou àses Sujets, ne
feront desormais employez
à transporterou envoyer en
Portugal, en Catalogne, ni
dans aucun des lieux où la
Guerre se fait presentement
des Troupes, Chevaux, Armes, Habits, lX en general
routes munitions de guerre
:&de bouche.
.< V.
: ',',Toutefois il sera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes, des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Places de
Gibraltar, & dePort-Mahon, actuellement occupées par ses Armes,&donc
la possessionluidoitdemeurer par le Traitéde Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne les
Troupes Angloises
,
& gçneralement tous les
e
ffets
qui luy appartiennent dans
ce Royaume, soit pour les
faire passer dans ilflcde Mi-
norque, soit pour les conduire dans la Grande Bretagne, sans que lefdicsTransports soient censez contraires à la Suspension.
Vl.
La Reine de la Grande
Bretagne pourra pareillement sans y
contrevenir,
prêcer ses Vaisseaux pour
transporrer en Portugal les
Troupes de cette Nation
qui font actuellement en
Catalogne, & pour [rane.
porter en Italie les Troupes
Allemandes qui sont aussi
dansla même Province.
VIL
Immédiatement après que
le present Traire de Suspension aura été déclaré en
Espagne, le Roy se fait
fort que le blocus de Gibraltar fera levé, & que la Garnison Angloise aussi- bien
que les Marchandsqui Ce
trouveront dans cette Place,
pourront en toute liberté
vivre, traiter & négocier
fLYcc les Espagnols.
,
VIII.
Les Ratifications du present. Traité seront échangées de part& d'autre dans
le terme de quinze jours,
pq plûtôt si fairese peut.
Enfoydequoy, &en
vertu des Ordres & pouvoirs
que Nous soussignez avons reçûduRoyTrés-Ghréticn,
& delàl^èine delaGrande
Bretagne, nos1 Maître&
Presentes, Maîtresse, apposeslesavons &'Sc^aux^ yavons ligné détiefcles Armes,
stïc
Armes. Fait à Paris le dixneuviéme Aoust mil sept
cens douze.
(L.S.)COLBERT DE TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
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Résumé : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le traité de suspension d'armes entre la France et la Grande-Bretagne, signé à Paris le 19 août 1712, a pour objectif de rétablir la paix générale après les conférences de Utrecht. Les monarques des deux nations, la Majesté Très-Chrétienne et la Reine de Grande-Bretagne, ont convenu de suspendre les hostilités pour faciliter les négociations en cours. Cette suspension d'armes est en vigueur du 22 août au 22 décembre 1712 et s'applique à toutes les actions militaires entre les armées, troupes, forts, escadres et navires des deux pays. En cas de violation de cet accord, les parties s'engagent à réparer les dommages de bonne foi, sans délai ni difficulté. Le traité stipule également la restitution des vaisseaux, marchandises et effets capturés en mer, avec des délais de restitution variant de douze jours à six mois, selon la localisation. De plus, la suspension d'armes est également observée entre la Grande-Bretagne et l'Espagne, avec des clauses spécifiques concernant le transport de troupes et de munitions. Les ratifications du traité doivent être échangées dans un délai de quinze jours. Le document est signé par Colbert de Torcy pour la France et Bolingbroke pour la Grande-Bretagne.
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581
p. 265-268
PROCLAMATION Du Traité de Suspension d'Armes avec la France & l'Angleterre.
Début :
On fait à sçavoir à tous qu'il appartiendra, qu' [...]
Mots clefs :
Suspension d'armes, Proclamation, Louis XIV, Royaume, Reine de la grande Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROCLAMATION Du Traité de Suspension d'Armes avec la France & l'Angleterre.
PROCLAMATION
Du Traitéde Suspensiond'Armes avec la France 0-
l'Angleterre.
o
N fait à sçavoir à
tous qu'il appartien-
dra, qu'il y a
Suspension
d'Armes générâtes de tous
actes d'hostilité, tant par
Terre que par Mer, entre
Très-Haut, Très Puissant,
& Très- Excellent Prince
LOUIS, par la grace de
Dieu, Roy de France& de
Navarre, nôtre Souverain
Seigneur: Et Tres Haute,
TrèsPuissante & Tres. Excellente PrincesseANNE,
Reine de la Grande Bretagne,leurs Vassaux
,
Sujets,
Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres&
Seigneuries de leur obéïs-
sance, pendant le temps de
quatre mois, à commencer
du vingt- deuxième jour du
present mois d'Aoust, &
finissant le vingt-deuxiéme
du mois de Decembre prochain. Pendant lequel temps
de quatre mois, ilest défendu aux Sujets de Sa Majesté,
de quelque qualité & condition qu'ils soient, d'exercer contre ceux dela Reine
de la Grande Bretagne, aucun ac*e d'hostilitépar Terre, par Mer, sur les Rivieres, ou autres Eaux, & de
leur causer aucun préjudice
ni dommage, à
peine d'être
punis fevercmenc, comme
pertubateurs du repos public. Fait à Foncainebleau
le vingt-uniéme Aout mil
sept cens douze.
SIGTC, LOUIS.
Etplus bas:
COLBERT
Du Traitéde Suspensiond'Armes avec la France 0-
l'Angleterre.
o
N fait à sçavoir à
tous qu'il appartien-
dra, qu'il y a
Suspension
d'Armes générâtes de tous
actes d'hostilité, tant par
Terre que par Mer, entre
Très-Haut, Très Puissant,
& Très- Excellent Prince
LOUIS, par la grace de
Dieu, Roy de France& de
Navarre, nôtre Souverain
Seigneur: Et Tres Haute,
TrèsPuissante & Tres. Excellente PrincesseANNE,
Reine de la Grande Bretagne,leurs Vassaux
,
Sujets,
Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres&
Seigneuries de leur obéïs-
sance, pendant le temps de
quatre mois, à commencer
du vingt- deuxième jour du
present mois d'Aoust, &
finissant le vingt-deuxiéme
du mois de Decembre prochain. Pendant lequel temps
de quatre mois, ilest défendu aux Sujets de Sa Majesté,
de quelque qualité & condition qu'ils soient, d'exercer contre ceux dela Reine
de la Grande Bretagne, aucun ac*e d'hostilitépar Terre, par Mer, sur les Rivieres, ou autres Eaux, & de
leur causer aucun préjudice
ni dommage, à
peine d'être
punis fevercmenc, comme
pertubateurs du repos public. Fait à Foncainebleau
le vingt-uniéme Aout mil
sept cens douze.
SIGTC, LOUIS.
Etplus bas:
COLBERT
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Résumé : PROCLAMATION Du Traité de Suspension d'Armes avec la France & l'Angleterre.
La proclamation annonce la suspension des hostilités entre le roi Louis de France et la reine Anne de Grande-Bretagne. Cette suspension d'armes est générale et concerne tous les actes d'hostilité par terre et par mer. Elle s'applique à tous les vassaux, sujets et serviteurs des deux monarques dans leurs royaumes respectifs. La suspension est en vigueur pour une durée de quatre mois, commençant le 22 août 1712 et se terminant le 22 décembre 1712. Pendant cette période, il est interdit aux sujets du roi Louis d'exercer toute forme d'hostilité contre ceux de la reine Anne, sous peine de sanctions sévères. La proclamation a été signée à Fontainebleau le 21 août 1712 par le roi Louis et Colbert.
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582
p. 269-272
ARTICLE Ajoûté au Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme il est porté par l'Article III. du Traité [...]
Mots clefs :
Article, Traite, Suspension d'armes, Mer
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE Ajoûté au Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
ARTICLE
Ajoûté ¿/. A..*au T:.raité de-, s, Sufpen- si.
sion d'Armes entre la France O* l'Angleterre.
Comme il estporté
par l'ArticleIII. du
Traité de Suspension d'Armes, que les Vaisseaux,Marchandises, ou autres effets
qui feroient pris de part &
d'autre par Mer au-delà de
la Ligne, & dans tous les
autres endroits du monde,
&c.suivant la derniere clause
dudit Article, a
prés l'expiration de six mois, seront
reciproquement restituez.
Pour prévenir tout équivoque & tout embarras qui
pourroient naistre, & toutes les difficultez qu'on pourroit former sur le fondement que la Suspensionn'étant que de quatre mois,
les Prises qui seront faites
dans lesdits endroits au bout
de sixmois, feront bonnes:
Il a
été convenu quesi malheureusement, ce qu'à Dieu
,
ne plaise, la Guerre rccoramençoit encore entre leurs
Majestez Tres
-
Chrétienne
& Britannique
,
la même
Suspension de quatre mois
fera observée au-delà de la
Ligne,&danslesautres
en- ',Ligne
,
& dans les autres cndroits marquez en gcneral
par la derniere claufc de
rArticle111. en forte que
ladite Suspensioncommencera dans ces mêmes endroits le vingt deux Février
1713. pour estre observée
jusques au vingt-deux Juin
de la même année 1713.
quoiqu'il arrive en Europe,
& les Ratifications de ce pre-l
sent Article seront échan-J
gées de part & d'autre dans:
le terme de quinze jours
ou ptûtôt s'il ca pofliblc.!
Fait à
-
Fontainebleau le
vingt quatre Aoust milfcpt
cens douze.
( L. S.)COLBERT DE
TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
Ajoûté ¿/. A..*au T:.raité de-, s, Sufpen- si.
sion d'Armes entre la France O* l'Angleterre.
Comme il estporté
par l'ArticleIII. du
Traité de Suspension d'Armes, que les Vaisseaux,Marchandises, ou autres effets
qui feroient pris de part &
d'autre par Mer au-delà de
la Ligne, & dans tous les
autres endroits du monde,
&c.suivant la derniere clause
dudit Article, a
prés l'expiration de six mois, seront
reciproquement restituez.
Pour prévenir tout équivoque & tout embarras qui
pourroient naistre, & toutes les difficultez qu'on pourroit former sur le fondement que la Suspensionn'étant que de quatre mois,
les Prises qui seront faites
dans lesdits endroits au bout
de sixmois, feront bonnes:
Il a
été convenu quesi malheureusement, ce qu'à Dieu
,
ne plaise, la Guerre rccoramençoit encore entre leurs
Majestez Tres
-
Chrétienne
& Britannique
,
la même
Suspension de quatre mois
fera observée au-delà de la
Ligne,&danslesautres
en- ',Ligne
,
& dans les autres cndroits marquez en gcneral
par la derniere claufc de
rArticle111. en forte que
ladite Suspensioncommencera dans ces mêmes endroits le vingt deux Février
1713. pour estre observée
jusques au vingt-deux Juin
de la même année 1713.
quoiqu'il arrive en Europe,
& les Ratifications de ce pre-l
sent Article seront échan-J
gées de part & d'autre dans:
le terme de quinze jours
ou ptûtôt s'il ca pofliblc.!
Fait à
-
Fontainebleau le
vingt quatre Aoust milfcpt
cens douze.
( L. S.)COLBERT DE
TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
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Résumé : ARTICLE Ajoûté au Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document décrit un article ajouté au Traité de Suspension d'Armes entre la France et l'Angleterre. Selon l'Article III, les vaisseaux, marchandises ou autres effets capturés en mer au-delà de la Ligne et dans d'autres endroits du monde doivent être restitués réciproquement après six mois. Pour éviter toute confusion, il est convenu que si la guerre reprenait, une suspension de quatre mois serait observée dans ces mêmes endroits, commençant le 22 février 1713 et se terminant le 22 juin 1713. Les ratifications de cet article doivent être échangées dans un délai de quinze jours ou plus tôt si possible. Le document est signé à Fontainebleau le 24 août 1712 par Colbert de Torcy et Bolingbroke.
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583
p. 273-277
PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme un Traité de Suspension d'Armes tant par Terre [...]
Mots clefs :
Prorogation, Traite, Suspension d'armes, Terre, Mer
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texteReconnaissance textuelle : PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
PROROGATION
1 Il
De la Suspension d'Armes en.
tre la France & l*Angle-*
terre. c Omme un Traité Je
Suspension d'Armes
tant par Terre que par Mer»
ou autres Eaux a
été fait
entre leurs Majestez TresChrétienne & Britannique
1
& signé à Paris le dix-neuf
d'Aoust 1712 pour leter-
me de quatre mois, à commencer le vingt- deuxiéme
dudic mois d'Aoust: Et
comme ladite Suspension
expirera le vingt-déuxiéme
jour de ce present mois de
Decembre, nouveau Rylet
leursMajestez le Roy TresChrétien, & la Reine de la
Grande Bretagne, étant du
même sentiment qu'elles
étoient alors, & ayant les
mêmes vûës pour le bonheur de la Chrétienté, ont
,jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de la
Guerre, capables de trou-
bler les mesures qui ont été
prises pour parvenir au bien
général qu'Elles se proposent: Et pour ces raisons&
autres, ontag
réerconfen- autres) ont agree &. conlcn..
ti, comme elles agréent&
confcntent par ces Presentes, de prolonger&continuer ladite surpension d'Armes pour le terme de quatre
mois, à commencer dudic
vingt- deuxieme de ce present mois de Dccembrenouveaustyle,& à durerjusqu'au
vingt-deuxième dumoisd' Avril de l'an 1713. nouveau
style
,
en forte que ledit
Traité de Suspension d'Armesconclu à Paris le jour
susdit, fera continué&prolongéen toutes manieres;
sans aucune interruption ou
obstruction pour le terme
fus mentionne, comme s'il
étoitrenouvellé & inseré ici
de mot à mot.
En foy de quoi Nous
avons figné les Presentes,
& y avons apposé les sceaux
de nos Armes. Fait à Verfailles le quatorziémeDécembre, & à Londresle2 6. -
Novembre 7 Décembre
mil sept cens douze.
(L.S.) COLBERT DE
TORCY.
(L.S.)BOLINGBROKE
1 Il
De la Suspension d'Armes en.
tre la France & l*Angle-*
terre. c Omme un Traité Je
Suspension d'Armes
tant par Terre que par Mer»
ou autres Eaux a
été fait
entre leurs Majestez TresChrétienne & Britannique
1
& signé à Paris le dix-neuf
d'Aoust 1712 pour leter-
me de quatre mois, à commencer le vingt- deuxiéme
dudic mois d'Aoust: Et
comme ladite Suspension
expirera le vingt-déuxiéme
jour de ce present mois de
Decembre, nouveau Rylet
leursMajestez le Roy TresChrétien, & la Reine de la
Grande Bretagne, étant du
même sentiment qu'elles
étoient alors, & ayant les
mêmes vûës pour le bonheur de la Chrétienté, ont
,jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de la
Guerre, capables de trou-
bler les mesures qui ont été
prises pour parvenir au bien
général qu'Elles se proposent: Et pour ces raisons&
autres, ontag
réerconfen- autres) ont agree &. conlcn..
ti, comme elles agréent&
confcntent par ces Presentes, de prolonger&continuer ladite surpension d'Armes pour le terme de quatre
mois, à commencer dudic
vingt- deuxieme de ce present mois de Dccembrenouveaustyle,& à durerjusqu'au
vingt-deuxième dumoisd' Avril de l'an 1713. nouveau
style
,
en forte que ledit
Traité de Suspension d'Armesconclu à Paris le jour
susdit, fera continué&prolongéen toutes manieres;
sans aucune interruption ou
obstruction pour le terme
fus mentionne, comme s'il
étoitrenouvellé & inseré ici
de mot à mot.
En foy de quoi Nous
avons figné les Presentes,
& y avons apposé les sceaux
de nos Armes. Fait à Verfailles le quatorziémeDécembre, & à Londresle2 6. -
Novembre 7 Décembre
mil sept cens douze.
(L.S.) COLBERT DE
TORCY.
(L.S.)BOLINGBROKE
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Résumé : PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document annonce la prorogation d'un traité de suspension d'armes entre la France et la Grande-Bretagne. Ce traité, signé à Paris le 19 août 1712, prévoyait une suspension des hostilités par terre et par mer pour quatre mois, à partir du 22 août 1712. À l'approche de l'expiration de cette trêve le 22 décembre 1712, les monarques des deux nations ont décidé de la prolonger pour une nouvelle période de quatre mois, débutant le 22 décembre 1712 et se terminant le 22 avril 1713. Cette prolongation vise à prévenir les troubles potentiels et à favoriser les mesures prises pour le bien général de la chrétienté. Le document est signé à Versailles le 14 décembre 1712 et à Londres le 26 novembre/7 décembre 1712 par Colbert de Torcy et Bolingbroke.
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584
p. 278-281
PROCLAMATION De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre. DE PAR LE ROY.
Début :
On fait à sçavoir à tous qu'il appartiendra que [...]
Mots clefs :
Proclamation, Prorogation, Suspension d'armes, Angleterre, France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROCLAMATION De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre. DE PAR LE ROY.
PROCLAMATION
De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la
France & l'Anglerre.
DE PAR LE Roy.
ON faità sçavoiràtous
qu'il
-
appartiendra,
que la Suipenhon d'Armes accordée levingt-deuxième du mois d'Aoust
dernier, entre Tres-Haut,
Très- Excellent, & TresPuissant Prince, LOUIS,
par la grâce de Dieu, Roy
de France & de Navarre,
nôtre Souverain Seigneur:
Et Tres-Haute, Tres- Excellente & Tres-Puissante
Princesse,ANNE, Reine
de la Grande Bretagne,
leurs Vassaux, Sujets, Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres
& Seigneuries de leut
obéïssance, pour durer pendant le temps de quatre
mois,commençant le vingtdeuxiéme jour dudit mois
dJAoull:1dCrJuer, & finissant le vingt deuxiéme du
present mois de Décembre,
aétéprorogée & continuée contlnue~
pour l'espace de quatre autres mois,commençant ledir jour vingt-deuxième du
prefenc mois de Décembre,
& hntÍfaot le vingt deuxiéme Avril prochain 1713.
Pendant lequel temps il est
défendu aux Sujets de Sa
Majesté de quelque qualité
& condition qu'ils soient,
d'exercer eontre ceux de la
Reine de la Grande Bretagne, aucun Acted'hostilité
par
par Terre, par Mer, sur
les Rivieres ou autres Eaux,
& de leurcauser aucun préjudice ni dommage, à peine d'estrepunissévérement
comme pertubateurs du repos public. Et afin que personne n'en prérende cause
d'ignorance
,
ordonne Sa
Majesté que la Presente sera lûë, publiée & affichée
par tout ou besoin fera.
Fait à Versailles le quinziéme Décembre 1711.
Signé, LOUIS.
Et plus bas:
,.
COLBERT
De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la
France & l'Anglerre.
DE PAR LE Roy.
ON faità sçavoiràtous
qu'il
-
appartiendra,
que la Suipenhon d'Armes accordée levingt-deuxième du mois d'Aoust
dernier, entre Tres-Haut,
Très- Excellent, & TresPuissant Prince, LOUIS,
par la grâce de Dieu, Roy
de France & de Navarre,
nôtre Souverain Seigneur:
Et Tres-Haute, Tres- Excellente & Tres-Puissante
Princesse,ANNE, Reine
de la Grande Bretagne,
leurs Vassaux, Sujets, Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres
& Seigneuries de leut
obéïssance, pour durer pendant le temps de quatre
mois,commençant le vingtdeuxiéme jour dudit mois
dJAoull:1dCrJuer, & finissant le vingt deuxiéme du
present mois de Décembre,
aétéprorogée & continuée contlnue~
pour l'espace de quatre autres mois,commençant ledir jour vingt-deuxième du
prefenc mois de Décembre,
& hntÍfaot le vingt deuxiéme Avril prochain 1713.
Pendant lequel temps il est
défendu aux Sujets de Sa
Majesté de quelque qualité
& condition qu'ils soient,
d'exercer eontre ceux de la
Reine de la Grande Bretagne, aucun Acted'hostilité
par
par Terre, par Mer, sur
les Rivieres ou autres Eaux,
& de leurcauser aucun préjudice ni dommage, à peine d'estrepunissévérement
comme pertubateurs du repos public. Et afin que personne n'en prérende cause
d'ignorance
,
ordonne Sa
Majesté que la Presente sera lûë, publiée & affichée
par tout ou besoin fera.
Fait à Versailles le quinziéme Décembre 1711.
Signé, LOUIS.
Et plus bas:
,.
COLBERT
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Résumé : PROCLAMATION De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre. DE PAR LE ROY.
La proclamation annonce la prorogation de la suspension d'armes entre la France et l'Angleterre. Initialement accordée le 22 août 1711 pour une durée de quatre mois, cette suspension a été prolongée de quatre mois supplémentaires, du 22 décembre 1711 au 22 avril 1713. Pendant cette période, il est interdit aux sujets du roi Louis de France et de la reine Anne d'Angleterre d'exercer des actes d'hostilité par terre, par mer ou sur les rivières, sous peine de sévères punitions. La proclamation ordonne également la lecture, la publication et l'affichage de ce texte partout où nécessaire. Elle a été signée à Versailles le 15 décembre 1711 par Louis, avec la signature de Colbert en dessous.
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585
p. 134-142
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du 5. Novembre 1712. écrite par le Tresorier de la Compagnie Angloise à M. l'Envoyé Extraordinaire Flvestel, qui est à Hambourg, recue le 24. Decembre.
Début :
Depuis ma précedente le Grand Visir a été deposé & banni ; [...]
Mots clefs :
Troupes, Armée, Aga, Vizir, Constantinople, Pologne, Suède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du 5. Novembre 1712. écrite par le Tresorier de la Compagnie Angloise à M. l'Envoyé Extraordinaire Flvestel, qui est à Hambourg, recue le 24. Decembre.
EXTRAIT
d'une Lettre de Conf
tantinople du 5. Novembre
1712. écrite par
le Treforier de la Compagnie
Angloife à M.
l'Envoyé Extraordinaire
Flveflel , qui eft
à Hambourg , recue le
24. Decembre.
Depuis ma
précedente
le Grand Vifir a été deposé
& banni ; le Grand
Seigneur
a declaré la
GALANT. ISS
guerre au Czar & enfermé
fes Ambaffadeurs
avec
les Otages
aux 7. Tours.
Il a auffi donné ordre
pour faire arrêter le Palatin
de Mafure
à Andrinople
, & le General
Goltz
Envoyé
Extraordinaire
du
Roi Augufte
y fera mené
d'icy pour luy tenir compagnie
.
Le Sultan ira luy- mefme
avec 300. mille hommes
obliger le Czar à
l'évacuation de la Polopeut
le
gne , & forcer
s'il
Roi Augufte
à en faire }
136 MERCURE
autant. Il prefte à Sa Majefté
Suedoife 600. mille
'
écus
, & envoye effectivement
cet argent à Bender
, le Grand Vifir a
preſent Solyman
Baſſa eſt
auffi grand Partiſan de
l'intereft Suedois , que le
précedent
l'a été de Mofcovite.
Le General Poniatouſki
, a eu une part confiderable
à ce changement
, dont il eut les affurances
il y a quelque tems
ce qui fe verifie maintenant.
Aujourd'huy on publie
les
GALANT . 137
les ordres par tout l'Empire
afin que les Troupes
fe rendent à Ifaachy
fur le Danube au mois de
Mars prochain ; Le Tartare
Han , ayant ordre
de faire fes courſes dans
la Moſcovie , dont vous
aurez bien- toft des nouvelles.
Les Lettres de Conftantinople
du 23. Novembre
confirment avec plus de
détail que l'Aga envoyé
en Pologne , avoit rapporté
que les Troupes
Fanvier 1713.
M
138 MERCURE
Moscovites n'eftoient pas
forties de Pologne , & que
dans le temps que les Ambaffadeurs
du Czar affuroient
qu'elles en étoient
forties ; elles y faifoient
le mefme defordre qu'auparavant
, & quelles achevoient
de ruiner le Royaume
par des logemens &
par des contributions exceffives
, que le Czar fourniffoit
de grands fecours
aux Ennemis du Roy de
Suede , leur envoyant des
Troupes , des munitions
de l'artillerie & des vivres.
GALANT. 139
Sur ce rapport il fut reſolu
aprés avoir aſſemblé le Divan
de declarer la guerre
au Czar , comme un frac
teur du traité favorable
la Porte lui avoit accordé
aprés la defaite de
Les troupes
, & que fes
que
Ambaffadeurs feroient remis
aux fept Tours , qu'on
y avoit auffi arrêté l'Envoyé
du Roi Augufte.
D'autres lettres portent
que l'Ambaffadeur Polonois
arrivé depuis peu de
la part de ce Prince &
des Senateurs de fon parti
Mij
140 MERCURE
craignoit d'efttre traité de
mefme que l'envoyé
, que
les queues de Cheval
avoient été exposées , &
que les ordres avoient été
envoyés dans toutes les
Provinces de l'Empire
Othoman , pour faire de
nouvelles levées & faire
mettre celles qui font fur
pied en eftat de marcher .
Que le Grand Seigneur
devoit partir dans peu
pour aller à Andrinople
& fe rendre à la principale
armée qu'il commandera
en perfonne , & qui doit
GALANT. 141
entrer enMofcovie ; que le
Roy de Suede commandera
l'autre pour agir contre
la Pologne , & obliger
les Polonois à reconnoiftre
le Roy Staniſlas pour
leur Souverain. Que le
Grand Seigneur avoit envoyé
douze cent bourſes
au Roy de Suede , afin
qu'il puft augmenter fes
troupes par de nouvelles
levées , & qu'on avoit depeſchéun
Courier au Kan
des Tartares , avec ordre
de tenir les troupes preftes
pour entrer en Moſcovie.
M iij
142 MERCURE
Ces mefmes lettres aflurent
que le Grand Vifir
avoit été convaincu d'avoir
eu plus d'efgard aux
interefts du Czar qu'à
l'honneur de l'Empire Othoman
& qu'il avoit été
relegué dans une Ile de
l'Archipel.
NOUVELLES
de Vifmar.
Les Lettres de Wilmar
portent qu'aprés la défaite
des Troupes Danoifes &
Saxones , le General Stenbock
laiffa rafraifchir fon
GALANT . 143
>
armée aux environs de
Gadebusch , & qu'enfuite il
eftoit venu à Vilmar pour
donner quelques ordres ;
il y a laiffé une garniſon
de trois mille hommes
quelques jours aprés il retourna
à fon armée qu'il
fit marcher vers la Trave,
qu'il avoit appris que trois
mille Dragons demontés
du renfort qu'il attendoit
de Suede , eftoient arrivés
aux environs de Vifmar , &
avoit envoyé des Pilotes
pour les amener à Travenunde
où ils ont debar144
MERCURE
quez ; d'autres lettres portent
qu'ils ont joint l'armée
, & qu'ils feront remontez
dans peu dans le
païs de Holſtein qui eft
fort abondant en Chevaux
. On mande de Roftock
du 2. Janvier que le
Lecours arrivé de Suede
confifte en cinq mille Cavaliers
tous Dragons , &
en deux mille Fantaffins .
Le General Steinbock a
envoyé ordre à quatre Regimens
qui eftoient cantonnés
prés de Stetin & à
un Bataillon Suedois qui
eftoit
GALANT . 145
eftoit à Tormingen dans
le Holften Ducal , de venir
joindre fon armée . La
nuit du premier au ſecond
de Janvier ce General fit
paffer la Trave à toute fon
armée , avec douze pieces
de Canon des Pontons &
tous les materiaux neceffaires
pour conftruire des
Ponts fur les rivieres du
Païs de Holſtein . Le deux
il fit avancer fon armée
vers Segeberg , Odeſlo &
Steinhors où l'on fit une
décharge general de l'artillerie
& de la Moufque-
Fanvier 1713 .
N
146 MERCURE
terie pour celebrer la Victoire
de Gadebuch : il
avoit fait un détachement
>
& qui pris les devants
s'empara des Magafins de
Segeberg & OldeЛlo , dont
une partie avoit été amenée
à l'armée avec le
Sieur Gericken Commiffaire
du Roi de Dannemarck
.
Danoife Sa Majefté
ayant appris que l'armée
Suedoife avoit paffé la
Trave , continua fa route
vers Copenhague & envoya
ordre aux troupes
1
GALANT. 147
du Païs de Jutland & du
refte du Royaume de Dannemarck
de fe mettre en
marche pour renforcer
fon armée , avec cinq mille
hommes qu'il a ordonné
de faire revenir de
Norwege.
Le General Steinbock
a envoyé de tous coſtez
des détachemens pour ef
tablir les contributions :
il a fait declarer au peuples
du Holftein que ne
pouvant fe difpenfer d'y
entrer fuivant les loix de
guerre , il les exhorte à la
Nij
148 MERCURE
fe tenir tranquilles , les affurant
qu'il aura foin d'empefcher
qu'on n'exerce
contre eux aucune hoftilité
, pourvu qu'ils payent
les contributions . On écrit
du Holftein que ce General
fait obferver à fes
troupes une exacte difcipline
, & qu'il a fait demander
au Holſtein -Danois
un million de Florins
de contributions
, quatrecent
vingt mille Florins au
Holftein Ducal , & trois
cens mille à cette Ville.
On efcrit de BrunfGALANT.
149
wich qu'il s'y eft tenu plufieurs
conferences entre
les Miniftres de l'Electeur
de Brandebourg , du Duc
de wolfenbutel , du Duc
d'Hanover & du Landgrave
de Heffe. Caffel pour
chercher les moyens de
terminer les troubles de
la baffe Allemagne . Que le
bruit court qu'ils ont refolu
de former une armée
de trente à quarante mille
hommes , qui fera employée
contre ceux qui
refuferont de confentir à la
Paix à des conditions rai
N iij
150 MERCURE
fonnables; qu'ils fe font feparés
à la referve du Comte
de Schonborn Miniftre
de l'Archiduc qui eft
refté icy , que les autres
font allé rendre compte
à
leurs Maiftres de ce qui
s'eft paffé aux Conferences.
Les Lettres de Berlin
du trois Janvier portent
que le Comte Flemming
General des troupes Saxones
, y eftoit arrivé ce jour
là du Holftein & qu'il
avoit eu audience de l'Electeur
de Brandebourg.
On mande de Dreide
GALANT . 151
que le Comte dewirzthumb
eftoit arrivé le 27. Decembre
; qu'il avoit quitté
le Roy Augufte fur la
Frontiere de Pologne , &
qu'il avoit ordre de faire
travailler aux recruês des
troupes Saxones principalement
de celles qui fe
font trouvées à la Bataille
de Gadebuch , & qui font
retournées en Pomeranie .
On efcrit de Varfovie du
21. Decembre qu'on y attendoit
le Roy Augufte le
26. où le 27. qu'on y avoit
publié depuis quelques
Niiij
152 MERCURE
jours par ordre de ce
Prince un Decret par lequel
le Roi Staniſlas ci devant
Palatin de Pofnanie ,
le Palatin de Kiovie , le
Prince Michel Vviefnowiefki
, le Prince Sapieha
Starofte de Bobruis , les Generaux
Grudzinski &
en
Smiegies xi , & plus de
cinquante autres nommés
dans ce Decret , fon cités
à comparoiſtre
perfonne à la Diete generale
dans fix femaines à
peine d'être declarez rebelles
, & de la confifcation
de leurs biens.
d'une Lettre de Conf
tantinople du 5. Novembre
1712. écrite par
le Treforier de la Compagnie
Angloife à M.
l'Envoyé Extraordinaire
Flveflel , qui eft
à Hambourg , recue le
24. Decembre.
Depuis ma
précedente
le Grand Vifir a été deposé
& banni ; le Grand
Seigneur
a declaré la
GALANT. ISS
guerre au Czar & enfermé
fes Ambaffadeurs
avec
les Otages
aux 7. Tours.
Il a auffi donné ordre
pour faire arrêter le Palatin
de Mafure
à Andrinople
, & le General
Goltz
Envoyé
Extraordinaire
du
Roi Augufte
y fera mené
d'icy pour luy tenir compagnie
.
Le Sultan ira luy- mefme
avec 300. mille hommes
obliger le Czar à
l'évacuation de la Polopeut
le
gne , & forcer
s'il
Roi Augufte
à en faire }
136 MERCURE
autant. Il prefte à Sa Majefté
Suedoife 600. mille
'
écus
, & envoye effectivement
cet argent à Bender
, le Grand Vifir a
preſent Solyman
Baſſa eſt
auffi grand Partiſan de
l'intereft Suedois , que le
précedent
l'a été de Mofcovite.
Le General Poniatouſki
, a eu une part confiderable
à ce changement
, dont il eut les affurances
il y a quelque tems
ce qui fe verifie maintenant.
Aujourd'huy on publie
les
GALANT . 137
les ordres par tout l'Empire
afin que les Troupes
fe rendent à Ifaachy
fur le Danube au mois de
Mars prochain ; Le Tartare
Han , ayant ordre
de faire fes courſes dans
la Moſcovie , dont vous
aurez bien- toft des nouvelles.
Les Lettres de Conftantinople
du 23. Novembre
confirment avec plus de
détail que l'Aga envoyé
en Pologne , avoit rapporté
que les Troupes
Fanvier 1713.
M
138 MERCURE
Moscovites n'eftoient pas
forties de Pologne , & que
dans le temps que les Ambaffadeurs
du Czar affuroient
qu'elles en étoient
forties ; elles y faifoient
le mefme defordre qu'auparavant
, & quelles achevoient
de ruiner le Royaume
par des logemens &
par des contributions exceffives
, que le Czar fourniffoit
de grands fecours
aux Ennemis du Roy de
Suede , leur envoyant des
Troupes , des munitions
de l'artillerie & des vivres.
GALANT. 139
Sur ce rapport il fut reſolu
aprés avoir aſſemblé le Divan
de declarer la guerre
au Czar , comme un frac
teur du traité favorable
la Porte lui avoit accordé
aprés la defaite de
Les troupes
, & que fes
que
Ambaffadeurs feroient remis
aux fept Tours , qu'on
y avoit auffi arrêté l'Envoyé
du Roi Augufte.
D'autres lettres portent
que l'Ambaffadeur Polonois
arrivé depuis peu de
la part de ce Prince &
des Senateurs de fon parti
Mij
140 MERCURE
craignoit d'efttre traité de
mefme que l'envoyé
, que
les queues de Cheval
avoient été exposées , &
que les ordres avoient été
envoyés dans toutes les
Provinces de l'Empire
Othoman , pour faire de
nouvelles levées & faire
mettre celles qui font fur
pied en eftat de marcher .
Que le Grand Seigneur
devoit partir dans peu
pour aller à Andrinople
& fe rendre à la principale
armée qu'il commandera
en perfonne , & qui doit
GALANT. 141
entrer enMofcovie ; que le
Roy de Suede commandera
l'autre pour agir contre
la Pologne , & obliger
les Polonois à reconnoiftre
le Roy Staniſlas pour
leur Souverain. Que le
Grand Seigneur avoit envoyé
douze cent bourſes
au Roy de Suede , afin
qu'il puft augmenter fes
troupes par de nouvelles
levées , & qu'on avoit depeſchéun
Courier au Kan
des Tartares , avec ordre
de tenir les troupes preftes
pour entrer en Moſcovie.
M iij
142 MERCURE
Ces mefmes lettres aflurent
que le Grand Vifir
avoit été convaincu d'avoir
eu plus d'efgard aux
interefts du Czar qu'à
l'honneur de l'Empire Othoman
& qu'il avoit été
relegué dans une Ile de
l'Archipel.
NOUVELLES
de Vifmar.
Les Lettres de Wilmar
portent qu'aprés la défaite
des Troupes Danoifes &
Saxones , le General Stenbock
laiffa rafraifchir fon
GALANT . 143
>
armée aux environs de
Gadebusch , & qu'enfuite il
eftoit venu à Vilmar pour
donner quelques ordres ;
il y a laiffé une garniſon
de trois mille hommes
quelques jours aprés il retourna
à fon armée qu'il
fit marcher vers la Trave,
qu'il avoit appris que trois
mille Dragons demontés
du renfort qu'il attendoit
de Suede , eftoient arrivés
aux environs de Vifmar , &
avoit envoyé des Pilotes
pour les amener à Travenunde
où ils ont debar144
MERCURE
quez ; d'autres lettres portent
qu'ils ont joint l'armée
, & qu'ils feront remontez
dans peu dans le
païs de Holſtein qui eft
fort abondant en Chevaux
. On mande de Roftock
du 2. Janvier que le
Lecours arrivé de Suede
confifte en cinq mille Cavaliers
tous Dragons , &
en deux mille Fantaffins .
Le General Steinbock a
envoyé ordre à quatre Regimens
qui eftoient cantonnés
prés de Stetin & à
un Bataillon Suedois qui
eftoit
GALANT . 145
eftoit à Tormingen dans
le Holften Ducal , de venir
joindre fon armée . La
nuit du premier au ſecond
de Janvier ce General fit
paffer la Trave à toute fon
armée , avec douze pieces
de Canon des Pontons &
tous les materiaux neceffaires
pour conftruire des
Ponts fur les rivieres du
Païs de Holſtein . Le deux
il fit avancer fon armée
vers Segeberg , Odeſlo &
Steinhors où l'on fit une
décharge general de l'artillerie
& de la Moufque-
Fanvier 1713 .
N
146 MERCURE
terie pour celebrer la Victoire
de Gadebuch : il
avoit fait un détachement
>
& qui pris les devants
s'empara des Magafins de
Segeberg & OldeЛlo , dont
une partie avoit été amenée
à l'armée avec le
Sieur Gericken Commiffaire
du Roi de Dannemarck
.
Danoife Sa Majefté
ayant appris que l'armée
Suedoife avoit paffé la
Trave , continua fa route
vers Copenhague & envoya
ordre aux troupes
1
GALANT. 147
du Païs de Jutland & du
refte du Royaume de Dannemarck
de fe mettre en
marche pour renforcer
fon armée , avec cinq mille
hommes qu'il a ordonné
de faire revenir de
Norwege.
Le General Steinbock
a envoyé de tous coſtez
des détachemens pour ef
tablir les contributions :
il a fait declarer au peuples
du Holftein que ne
pouvant fe difpenfer d'y
entrer fuivant les loix de
guerre , il les exhorte à la
Nij
148 MERCURE
fe tenir tranquilles , les affurant
qu'il aura foin d'empefcher
qu'on n'exerce
contre eux aucune hoftilité
, pourvu qu'ils payent
les contributions . On écrit
du Holftein que ce General
fait obferver à fes
troupes une exacte difcipline
, & qu'il a fait demander
au Holſtein -Danois
un million de Florins
de contributions
, quatrecent
vingt mille Florins au
Holftein Ducal , & trois
cens mille à cette Ville.
On efcrit de BrunfGALANT.
149
wich qu'il s'y eft tenu plufieurs
conferences entre
les Miniftres de l'Electeur
de Brandebourg , du Duc
de wolfenbutel , du Duc
d'Hanover & du Landgrave
de Heffe. Caffel pour
chercher les moyens de
terminer les troubles de
la baffe Allemagne . Que le
bruit court qu'ils ont refolu
de former une armée
de trente à quarante mille
hommes , qui fera employée
contre ceux qui
refuferont de confentir à la
Paix à des conditions rai
N iij
150 MERCURE
fonnables; qu'ils fe font feparés
à la referve du Comte
de Schonborn Miniftre
de l'Archiduc qui eft
refté icy , que les autres
font allé rendre compte
à
leurs Maiftres de ce qui
s'eft paffé aux Conferences.
Les Lettres de Berlin
du trois Janvier portent
que le Comte Flemming
General des troupes Saxones
, y eftoit arrivé ce jour
là du Holftein & qu'il
avoit eu audience de l'Electeur
de Brandebourg.
On mande de Dreide
GALANT . 151
que le Comte dewirzthumb
eftoit arrivé le 27. Decembre
; qu'il avoit quitté
le Roy Augufte fur la
Frontiere de Pologne , &
qu'il avoit ordre de faire
travailler aux recruês des
troupes Saxones principalement
de celles qui fe
font trouvées à la Bataille
de Gadebuch , & qui font
retournées en Pomeranie .
On efcrit de Varfovie du
21. Decembre qu'on y attendoit
le Roy Augufte le
26. où le 27. qu'on y avoit
publié depuis quelques
Niiij
152 MERCURE
jours par ordre de ce
Prince un Decret par lequel
le Roi Staniſlas ci devant
Palatin de Pofnanie ,
le Palatin de Kiovie , le
Prince Michel Vviefnowiefki
, le Prince Sapieha
Starofte de Bobruis , les Generaux
Grudzinski &
en
Smiegies xi , & plus de
cinquante autres nommés
dans ce Decret , fon cités
à comparoiſtre
perfonne à la Diete generale
dans fix femaines à
peine d'être declarez rebelles
, & de la confifcation
de leurs biens.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du 5. Novembre 1712. écrite par le Tresorier de la Compagnie Angloise à M. l'Envoyé Extraordinaire Flvestel, qui est à Hambourg, recue le 24. Decembre.
En novembre 1712, le Grand Vizir de l'Empire ottoman a été déposé et banni. Le Sultan a déclaré la guerre au Czar de Russie et a emprisonné les ambassadeurs russes ainsi que des otages dans les Sept Tours. Il a également ordonné l'arrestation du Palatin de Masurie à Andrinople et celle du général Goltz, envoyé extraordinaire du roi Auguste. Le Sultan prévoit de mener une armée de 300 000 hommes pour forcer le Czar à évacuer la Pologne et contraindre le roi Auguste à faire de même. Il a offert 600 000 écus au roi de Suède et a envoyé cet argent à Bender. Le nouveau Grand Vizir, Solyman Bassa, soutient les intérêts suédois. Le général Poniatowski a joué un rôle significatif dans ce changement politique. Des ordres ont été publiés dans tout l'Empire pour que les troupes se rendent à Isacli sur le Danube en mars 1713. Le Khan tartare a reçu l'ordre de faire des incursions en Moscovie. Des lettres confirment que les troupes russes n'ont pas quitté la Pologne et continuent de la ruiner par des logements et des contributions excessives. Le Czar fournit des secours aux ennemis du roi de Suède. Suite à ces rapports, le Divan a décidé de déclarer la guerre au Czar pour violation du traité. L'ambassadeur polonais craint d'être traité comme l'envoyé du roi Auguste. Des levées de troupes sont en cours dans tout l'Empire ottoman. Le Sultan se prépare à partir pour Andrinople et à commander l'armée en personne contre la Moscovie, tandis que le roi de Suède commandera une autre armée contre la Pologne pour y rétablir le roi Stanislas. Douze cents bourses ont été envoyées au roi de Suède pour augmenter ses troupes, et un courrier a été dépêché au Khan des Tartares pour se préparer à entrer en Moscovie. Le Grand Vizir a été relevé de ses fonctions pour avoir favorisé les intérêts du Czar au détriment de l'Empire ottoman.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
586
p. 241-249
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné le Regiment Royal de Cavalerie du [...]
Mots clefs :
Londres, Régiment royal de cavalerie, Juges de paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre .
La Reine a donné le Re
giment Royal de Cavalerie
du feu Comte Rivers au
Comte de Peterborough.
Et le Regiment de feu
Brigadier Durel , Comman
dant de Dunkerque, au
fieur Hamilton , Gentilhomme
Irlandois .
Sa Majesté a changé onze
Juges de Paix , du Comté
de Midefex & des libertez
de Whitheal , dont on n'écoit
pas content .
Fanvier 1713 .
X
242 MERCURE
Le fieur Mertins , riche
Banquier , fut choisi pour
eftre l'un des Aldermans de
la Ville de Londres , à la
place de feu Chevalier
Henry Furnefe.
Le 24. Decembre on
publia une proclamation
pour continuer jufqu'au
22. Avril prochain la Sufpenfion
d'Armes par Mer:
& par Terre , conclue avec
la France & l'Espagne.
Le 22. ou le 23. le Colonel
Hamilton devoit cftre
jugé , & on affure que
rapport des Medecins &
lc
GALANT 243
des Chirurgiens qui ont
vifité la bleffure du feu Duc
d'Hamilton, & les armes des
Combatans eft tres conforme
à la dépofition de ce
Colonel , & charge le fieur
Makartney , comme coupable
d'un affaffinat .
Les Lettres de Londres
du 8. Janvier portent . que
le Colonel Hamilton fut
jugé à la Cour de l'Old .
Bayly , & condamné comme
coupable ou complice d'ho
micide , a eftre brûlé d'un
fer chaud à la main , conformement
aux Loix du
X ij
244 MERCURE
Païs , en conſequence de ce
qu'elles appellent le privilege
du Clergé. Le 24. 1l fut
ramené pour l'execution , il
produifit un Pardon ou
grace que la Reine luy avoit
accordé , furquoy il fut dechargé
de la peine & mis
en liberté malgré l'oppofition
de Milord Mohun .
Il est arrivé depuis quelques
jours à Londres une
grande quantité de bagages
& de riches meubles du
Duc d'Aumont qui doit
venir en cette Ville fur le
même Yacht , qui porte le
GALANT. 245
Duc de Shrewſburi , qui
partit le 25. Decembre
avec la Ducheffe fon épouse
& fes domestiques fur une
Berge de la Reine , ils vinrent
s'embarquer à Gravefende
fur un Yacht , pour
aller en France , ils defcendirent
jufqu'à Nargat où
ils furent arreſtez par les
vents contraires.
On écrit de Briſtol du
24. Decembre qu'un furieux
ouragan a caufé de
grands defordres dans l'lfle
de la Jamaïque . Il commenle
8. Septembre vers les
ça
X iij
246 MERCURE
huit heures du foir , & dura
environ fept heures avec
tant de violence que tous
les toits de la maifon du
Port Royal & Kingſton
furent emportez , la plufpart
des Navires qui étoient
dans les Ports de ces
deux Villes coulerent à
fond , & ceux qui refterent,
fort endomagez , auſſi bien
que quelques Vaiffeaux de
guerre qui furent démâtez
plus de deux cent Negres
qui venoient de Guinée fur
deux Vaiffeaux qui furent
noyez avec un grand nom-
,
GALANT. 247
bre de Matelots , toutes les
Cannes de fucre qui étoient
dans cette Ifle ont efté détruites
, ce qui caufe une
perte tres confiderable.
Le Marquis de Monte-
Icon fut receu fur la route
en venant icy ` avec toutes
fortes de diftinction , fur
tout à Cantorbery où il
fut traité par le Maire &
Efchevins de la Maifon de
Ville à deux lieues de Londres.
L'Abbé Gautier & le
fieur Lewis premier Secretaire
de Milord Darmout
allerent à fa rencontre &
X iiij
248 MERCURE
l'accompagnerent jufqu'à la
maifon qu'il avoit fait preparer
où les Secretaires d'Etat
allerent lui rendre vifite .
Il fut vifité par l'Ambaſſadeur
de Venile , par le ficur
Mellarede , Plenipotentiaire
du Duc de Savoye & par
Envoyez de Suede , de Dannemark
, de Lorraine & de
Toſcane & par plufieurs
autres Seigneurs .
les
Il eut fa premiere Audiance
de la Reine le 2 1.
Decembre qui le reçûc
avec beaucoup de bonté
& lui permit de lui preſenter
GALANT. 249
les Seigneurs qui l'accompagnoient.
Il rendit vifite
au Duc & à la Ducheffe de
Shrewsburi qui devoient
partir de Londres le 24. ou
le 25. & le Yacht qui les
transportera en France amenera
le Duc d'Aumont en
Angleterre .
La Reine a donné le Re
giment Royal de Cavalerie
du feu Comte Rivers au
Comte de Peterborough.
Et le Regiment de feu
Brigadier Durel , Comman
dant de Dunkerque, au
fieur Hamilton , Gentilhomme
Irlandois .
Sa Majesté a changé onze
Juges de Paix , du Comté
de Midefex & des libertez
de Whitheal , dont on n'écoit
pas content .
Fanvier 1713 .
X
242 MERCURE
Le fieur Mertins , riche
Banquier , fut choisi pour
eftre l'un des Aldermans de
la Ville de Londres , à la
place de feu Chevalier
Henry Furnefe.
Le 24. Decembre on
publia une proclamation
pour continuer jufqu'au
22. Avril prochain la Sufpenfion
d'Armes par Mer:
& par Terre , conclue avec
la France & l'Espagne.
Le 22. ou le 23. le Colonel
Hamilton devoit cftre
jugé , & on affure que
rapport des Medecins &
lc
GALANT 243
des Chirurgiens qui ont
vifité la bleffure du feu Duc
d'Hamilton, & les armes des
Combatans eft tres conforme
à la dépofition de ce
Colonel , & charge le fieur
Makartney , comme coupable
d'un affaffinat .
Les Lettres de Londres
du 8. Janvier portent . que
le Colonel Hamilton fut
jugé à la Cour de l'Old .
Bayly , & condamné comme
coupable ou complice d'ho
micide , a eftre brûlé d'un
fer chaud à la main , conformement
aux Loix du
X ij
244 MERCURE
Païs , en conſequence de ce
qu'elles appellent le privilege
du Clergé. Le 24. 1l fut
ramené pour l'execution , il
produifit un Pardon ou
grace que la Reine luy avoit
accordé , furquoy il fut dechargé
de la peine & mis
en liberté malgré l'oppofition
de Milord Mohun .
Il est arrivé depuis quelques
jours à Londres une
grande quantité de bagages
& de riches meubles du
Duc d'Aumont qui doit
venir en cette Ville fur le
même Yacht , qui porte le
GALANT. 245
Duc de Shrewſburi , qui
partit le 25. Decembre
avec la Ducheffe fon épouse
& fes domestiques fur une
Berge de la Reine , ils vinrent
s'embarquer à Gravefende
fur un Yacht , pour
aller en France , ils defcendirent
jufqu'à Nargat où
ils furent arreſtez par les
vents contraires.
On écrit de Briſtol du
24. Decembre qu'un furieux
ouragan a caufé de
grands defordres dans l'lfle
de la Jamaïque . Il commenle
8. Septembre vers les
ça
X iij
246 MERCURE
huit heures du foir , & dura
environ fept heures avec
tant de violence que tous
les toits de la maifon du
Port Royal & Kingſton
furent emportez , la plufpart
des Navires qui étoient
dans les Ports de ces
deux Villes coulerent à
fond , & ceux qui refterent,
fort endomagez , auſſi bien
que quelques Vaiffeaux de
guerre qui furent démâtez
plus de deux cent Negres
qui venoient de Guinée fur
deux Vaiffeaux qui furent
noyez avec un grand nom-
,
GALANT. 247
bre de Matelots , toutes les
Cannes de fucre qui étoient
dans cette Ifle ont efté détruites
, ce qui caufe une
perte tres confiderable.
Le Marquis de Monte-
Icon fut receu fur la route
en venant icy ` avec toutes
fortes de diftinction , fur
tout à Cantorbery où il
fut traité par le Maire &
Efchevins de la Maifon de
Ville à deux lieues de Londres.
L'Abbé Gautier & le
fieur Lewis premier Secretaire
de Milord Darmout
allerent à fa rencontre &
X iiij
248 MERCURE
l'accompagnerent jufqu'à la
maifon qu'il avoit fait preparer
où les Secretaires d'Etat
allerent lui rendre vifite .
Il fut vifité par l'Ambaſſadeur
de Venile , par le ficur
Mellarede , Plenipotentiaire
du Duc de Savoye & par
Envoyez de Suede , de Dannemark
, de Lorraine & de
Toſcane & par plufieurs
autres Seigneurs .
les
Il eut fa premiere Audiance
de la Reine le 2 1.
Decembre qui le reçûc
avec beaucoup de bonté
& lui permit de lui preſenter
GALANT. 249
les Seigneurs qui l'accompagnoient.
Il rendit vifite
au Duc & à la Ducheffe de
Shrewsburi qui devoient
partir de Londres le 24. ou
le 25. & le Yacht qui les
transportera en France amenera
le Duc d'Aumont en
Angleterre .
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
En 1713, plusieurs événements marquants ont eu lieu en Angleterre. La Reine a réorganisé des régiments de cavalerie, transférant le Régiment Royal de Cavalerie du Comte Rivers au Comte de Peterborough et celui du Brigadier Durel au sieur Hamilton, un gentilhomme irlandais. Elle a également remplacé onze juges de paix dans le comté de Middlesex et les libertés de Whitehall suite à des plaintes. Le sieur Mertins, un riche banquier, a été nommé alderman de la ville de Londres, succédant au chevalier Henry Furnese. Une proclamation a prolongé la suspension des armes avec la France et l'Espagne jusqu'au 22 avril. Le colonel Hamilton a été condamné pour homicide mais gracié par la Reine malgré l'opposition de Milord Mohun. Les bagages du Duc d'Aumont sont arrivés à Londres, ce dernier devant suivre le Duc de Shrewsbury en France. Un ouragan a causé des dégâts importants en Jamaïque, détruisant des bâtiments et des navires. Le Marquis de Monteleon a été reçu avec distinction à Cantorbéry et a eu sa première audience avec la Reine le 21 décembre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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587
p. 282-291
SUPPLEMENT aux Nouvelles de Hambourg.
Début :
Les Lettres de Hambourg du 15. Janvier portent que l'Armée Suedoise [...]
Mots clefs :
Hambourg, Général Stenbock
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT aux Nouvelles de Hambourg.
SUPPLEMENT
aux Nouvelles de Hambourg.
Navalpocit
prgding by
Les Lettres de
Hambourg
du i
Janvier portent que
F.
Fanvier 1713 .
A a
282 MERCURE
l'Armée Suedoife ,
compo
fée de 18. à 19000. hommes
, eftoit venu camper le
6. à Pinnemberg , à 4. lieuës
de Hambourg; que le General
Steinbock avait envoie
dés détachemens de tous côtez
pour exiger des contributions
, à peine d'execution
militaire; qu'il avoit fait aver
tir la Nobleffe & les Peuples
de ne point abandonner
leurs maifons , & qu'il ne
leur feroit aucun tort , pourvû
qu'ils payaffent les contributions
; qu'il avoit envoyé
le 7. buit cens chevaux à la
CALANT: 283
Ville d'Altena pour demander
aux Habitans cent foixante
mille écus de contribution
, payables dansvinge
quatre heures. Ils répondirent
qu'ils ne pouvoient pas
en f peu de temps trouver
unc fomme fi confiderable.
La nuit du 8. au 9' les
Suedois mirent le feu à la
Ville , qui fut confumée en
cendre, à la referve de foixante-
dix maiſons , de quelques
Eglifes , avec de grands
Magafins de marchandifes &
de provifions , tant dans la
Ville que le long de la rivic-
Aa ij
284 MERCURE
re , & plufieurs maifons de
campagne.
Le General Schoftz , Danois,
& le General Flemming , Saxon
, ont fait de grands reproches
de cet incendie au
General Steinbock , qui leur
fic réponſe qu'il rendroit
compte au Public de fa conduite
fur ce fujet. Il fit publier
le 8. Janvier en fon
camp de Pinnemberg un manifeſte
contenant , qu'ayant
efté informé que l'on faifoit
à Altena de grandes provi
fions de pain & de bierre
pour les Troupes MoſcoviGALANT.
285
tes & Saxones qu'on y attendoit
, que même la Ville
en eftoit remplic , il avoit
efté obligé par les loix indifpenfables
de la guerre d'y
faire mettre le feu ; qu'il
avoit donné ordre de conferver
les Eglifes , ce que les
Danois n'avoient pas obfervéen
brûlant la Ville de Staden
, & ruïnant le Pays de
Bremen .
Le General Steinbock écrivit
le 10. au fieur Webe
Confeiller d'Etat du Roy de
Dannemarck ,› par laquelle
il luy marquoit qu'il eftoit
286 MERCURE
fâché que les Loix de la
Guerre l'euffent obligé à imiter
les Ennemis du Roy fon
Maiftre , en mettant le feu
à la Ville d'Altena ; qu'il
croyoit luy devoir recommander
de prendre les mefures
neceffaires pour empêcher
les Troupes du Czar
quand elles fortiront de Pomeranie
de brûler & ravager
comme elles ont fait ailleurs,
qu'autrement il ne pourroit
pas fe difpenfer , quoy que
malgré luy , d'ufer de reprefailles
, & de détruire dans
les Etats de Sa Majeſté Da
GALANT. 287
noife autant de Villes & Vil .
lages que les Mofcovites en
auroient brûlé en Pomeranie.
On écrit que l'Armée
Saxone s'eft mife en marche
le 8. Janvier des environs de
-Swerin ; qu'elle avoit efté
jointe par les Troupes Danoifes
qui eftoient dans le
Pays de Meckelbourg , qu'
elle s'avançoit en diligence ,
qu'elle devoit arriver le 13 .
ou le 14. à Bergerdorf, fur
la frontiere du Pays de Hol
ftein , & que trois Regimens
erde Cavalerie Saxone eftoieng
arrivez dans les Villages de
288 MERCURE
Ham & de Horn. On affure
que cette Armée eft compofée
de vingt- huit mille hommes
, avec cinquante quatre
pieces de Canon de Campagne
, de quatre , de cinq & de
fix livres de bale.
L'Armée Suedoife a quicté
fon Camp de Pinnemberg
pour aller à Elmshorn. On
affure qu'elle continuë fa
marche vers Itzehoé , envoyant
divers Partis pour
exiger les contributions. ? ! ?
Les Lettres de Wilmar du
9. portent , que le renfort
qu'on attendoit de Suede
n'avoit
GALANT. 289
n'avoit pû aborder en Pomeranie
à caufe du vent contraire
, qu'on l'attendoit de
jour en jour , & qu'un grand
nombre de Soldats faits prifonniers
à la Bataille de Gadebufch
prennent parti dans
les Troupes Suedoifes,
Celles de Bender porter
que le Roy de Suede fe préparoit
à fe mettre en Campagne
que l'Electeur de
Brandebourg luy avoit envoyé
le Brigadier Muller
pour luy faire des propofitions
de paix que Sa Ma
jeſté Suedoiſe luy avoit res
Fanvier 1713.
Bb
156 MERCURE
pondu qu'il ne pouvoit confentir
à laiffer le Roy Au
gufte fur le Trône de Pologne.
Les dernieres Lettres de
Conftantinople portent que
le grand Seigneur avoit décré
qu'il avoit refolu de
fite la guerre , non- foulcment
contre le Czar , mais
encore contre tous les Alliez.
Le fieur Dalman Refident
de l'Archiduc avoit à
cette occafion demandé Au
diance au Grand Seigneur
auquel il avoit reprefenté
qu'une pareille declaration
C
GALANT 221
1
eftoit injuſte ; que le Sultan
luy avoit répondu feulement
qu'il vouloit fatisfaire l'in
clination qu'il avoit d'aller à
la guerre , & l'avoit congedié
; qu'enfuite il avoit envoyé
ordre au Kam d'efcorter
le Roy de Suede avec
foixante mille. Tartares , &
de traiter comme ennemis
tous ceux qui voudroient s'y
oppafer.
aux Nouvelles de Hambourg.
Navalpocit
prgding by
Les Lettres de
Hambourg
du i
Janvier portent que
F.
Fanvier 1713 .
A a
282 MERCURE
l'Armée Suedoife ,
compo
fée de 18. à 19000. hommes
, eftoit venu camper le
6. à Pinnemberg , à 4. lieuës
de Hambourg; que le General
Steinbock avait envoie
dés détachemens de tous côtez
pour exiger des contributions
, à peine d'execution
militaire; qu'il avoit fait aver
tir la Nobleffe & les Peuples
de ne point abandonner
leurs maifons , & qu'il ne
leur feroit aucun tort , pourvû
qu'ils payaffent les contributions
; qu'il avoit envoyé
le 7. buit cens chevaux à la
CALANT: 283
Ville d'Altena pour demander
aux Habitans cent foixante
mille écus de contribution
, payables dansvinge
quatre heures. Ils répondirent
qu'ils ne pouvoient pas
en f peu de temps trouver
unc fomme fi confiderable.
La nuit du 8. au 9' les
Suedois mirent le feu à la
Ville , qui fut confumée en
cendre, à la referve de foixante-
dix maiſons , de quelques
Eglifes , avec de grands
Magafins de marchandifes &
de provifions , tant dans la
Ville que le long de la rivic-
Aa ij
284 MERCURE
re , & plufieurs maifons de
campagne.
Le General Schoftz , Danois,
& le General Flemming , Saxon
, ont fait de grands reproches
de cet incendie au
General Steinbock , qui leur
fic réponſe qu'il rendroit
compte au Public de fa conduite
fur ce fujet. Il fit publier
le 8. Janvier en fon
camp de Pinnemberg un manifeſte
contenant , qu'ayant
efté informé que l'on faifoit
à Altena de grandes provi
fions de pain & de bierre
pour les Troupes MoſcoviGALANT.
285
tes & Saxones qu'on y attendoit
, que même la Ville
en eftoit remplic , il avoit
efté obligé par les loix indifpenfables
de la guerre d'y
faire mettre le feu ; qu'il
avoit donné ordre de conferver
les Eglifes , ce que les
Danois n'avoient pas obfervéen
brûlant la Ville de Staden
, & ruïnant le Pays de
Bremen .
Le General Steinbock écrivit
le 10. au fieur Webe
Confeiller d'Etat du Roy de
Dannemarck ,› par laquelle
il luy marquoit qu'il eftoit
286 MERCURE
fâché que les Loix de la
Guerre l'euffent obligé à imiter
les Ennemis du Roy fon
Maiftre , en mettant le feu
à la Ville d'Altena ; qu'il
croyoit luy devoir recommander
de prendre les mefures
neceffaires pour empêcher
les Troupes du Czar
quand elles fortiront de Pomeranie
de brûler & ravager
comme elles ont fait ailleurs,
qu'autrement il ne pourroit
pas fe difpenfer , quoy que
malgré luy , d'ufer de reprefailles
, & de détruire dans
les Etats de Sa Majeſté Da
GALANT. 287
noife autant de Villes & Vil .
lages que les Mofcovites en
auroient brûlé en Pomeranie.
On écrit que l'Armée
Saxone s'eft mife en marche
le 8. Janvier des environs de
-Swerin ; qu'elle avoit efté
jointe par les Troupes Danoifes
qui eftoient dans le
Pays de Meckelbourg , qu'
elle s'avançoit en diligence ,
qu'elle devoit arriver le 13 .
ou le 14. à Bergerdorf, fur
la frontiere du Pays de Hol
ftein , & que trois Regimens
erde Cavalerie Saxone eftoieng
arrivez dans les Villages de
288 MERCURE
Ham & de Horn. On affure
que cette Armée eft compofée
de vingt- huit mille hommes
, avec cinquante quatre
pieces de Canon de Campagne
, de quatre , de cinq & de
fix livres de bale.
L'Armée Suedoife a quicté
fon Camp de Pinnemberg
pour aller à Elmshorn. On
affure qu'elle continuë fa
marche vers Itzehoé , envoyant
divers Partis pour
exiger les contributions. ? ! ?
Les Lettres de Wilmar du
9. portent , que le renfort
qu'on attendoit de Suede
n'avoit
GALANT. 289
n'avoit pû aborder en Pomeranie
à caufe du vent contraire
, qu'on l'attendoit de
jour en jour , & qu'un grand
nombre de Soldats faits prifonniers
à la Bataille de Gadebufch
prennent parti dans
les Troupes Suedoifes,
Celles de Bender porter
que le Roy de Suede fe préparoit
à fe mettre en Campagne
que l'Electeur de
Brandebourg luy avoit envoyé
le Brigadier Muller
pour luy faire des propofitions
de paix que Sa Ma
jeſté Suedoiſe luy avoit res
Fanvier 1713.
Bb
156 MERCURE
pondu qu'il ne pouvoit confentir
à laiffer le Roy Au
gufte fur le Trône de Pologne.
Les dernieres Lettres de
Conftantinople portent que
le grand Seigneur avoit décré
qu'il avoit refolu de
fite la guerre , non- foulcment
contre le Czar , mais
encore contre tous les Alliez.
Le fieur Dalman Refident
de l'Archiduc avoit à
cette occafion demandé Au
diance au Grand Seigneur
auquel il avoit reprefenté
qu'une pareille declaration
C
GALANT 221
1
eftoit injuſte ; que le Sultan
luy avoit répondu feulement
qu'il vouloit fatisfaire l'in
clination qu'il avoit d'aller à
la guerre , & l'avoit congedié
; qu'enfuite il avoit envoyé
ordre au Kam d'efcorter
le Roy de Suede avec
foixante mille. Tartares , &
de traiter comme ennemis
tous ceux qui voudroient s'y
oppafer.
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Résumé : SUPPLEMENT aux Nouvelles de Hambourg.
En janvier 1713, l'armée suédoise, forte de 18 000 à 19 000 hommes, s'est installée à Pinnemberg, près de Hambourg. Le général Steinbock a envoyé des détachements pour exiger des contributions des habitants, menaçant de représailles militaires en cas de refus, tout en assurant leur sécurité s'ils payaient. Le 7 janvier, les Suédois ont demandé 160 000 écus aux habitants d'Altena, mais ceux-ci n'ont pas pu réunir cette somme en si peu de temps. Dans la nuit du 8 au 9 janvier, les Suédois ont incendié Altena, ne laissant intactes que soixante-dix maisons, quelques églises et des magasins de marchandises et de provisions. Les généraux danois et saxons ont reproché cet incendie à Steinbock, qui l'a justifié par la présence de provisions destinées aux troupes ennemies. Steinbock a également averti le conseiller d'État du roi de Danemark des possibles représailles si les troupes du Czar continuaient à brûler des villes. Parallèlement, l'armée saxonne, renforcée par les troupes danoises, se dirigeait vers Bergerdorf. L'armée suédoise a quitté Pinnemberg pour Elmshorn, continuant sa marche vers Itzehoé. Les lettres de Wilmar mentionnent que les renforts suédois n'ont pas pu aborder en Poméranie à cause du vent contraire. En Suède, le roi se préparait à entrer en campagne, refusant les propositions de paix du Brandebourg concernant le trône de Pologne. Enfin, le sultan ottoman a décidé de déclarer la guerre non seulement au Czar, mais aussi à tous ses alliés, et a envoyé 60 000 Tartares pour escorter le roi de Suède.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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588
p. 120-136
NOUVELLES d'Allemagne.
Début :
La Guerre declarée au Czar par le Grand Seigneur, donne [...]
Mots clefs :
Tsar, Guerre, Allemagne, Cour de Vienne, Pologne, Hongrie, Paix de Carlowitz, Moscovites, Roi de Suède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Allemagne.
NO VVELLEJ
d'Allemagne.
LA Guerre declaréeau
Czar. par le Grand Seigneur
, donne beaucoup
d'inquiétude
d'inquietude à la Cour de
Vienne, d'autant plus qu'-
on craint que la Pologne,
laHongrie & la Transilvanie
n'y soientenvelopées.
Cependant des Lettres
de Constantinople
portent que le GrandSeigneur
ne vouloit point
rompre la Paix de Carlowitz
,
mais seulement attaquer
le Czar qui avoit
violé deux fois la Treve
concluë à Falczin
, & depuis
renouvellee avec luy ;
Il qu'à l'égard du General
Goltz Envoyé du Roy Auguste
, il n'avoic de por
voirs que de ce Prince
Se que d'ailleurs il estoit et
tré trop avant dans les it
trigues & les interests de
Moscovites ; qu'enfin
Grand Seigneur vouloit
comme il la promis, fait
escorter en toute seures
le Roy de Suede dans se
Estats. Toutes ces nouve
les & les grands prépara
tifs des Turcs ont engag
rAmbafladeurde Venis
à faire instance, à ce qui
l'Archiducse mette en es
tat de n'estre point surpris
On travaille tousjours aux
recreuës & à la remonte
des troupes pour continuer
la guerre; cependant on
asseure que l'Archiduc a
envoyé pouvoir au Comte
de Zinzendorf son Plenipotentiaire
à Utrecht, de
consentir à une suspension
d'armes. On asseure que
,. le RoyStanistas accompagné
du General Smiegiels-
Ki ,
est arrivé à Bender,
que le Roy de Suede en
devoit partir avant la fin
du mois de Janvier avec
une puissantearmée. Les
Lettres de Transylvani
portent qu'il est en mai
che
,
les demieres Lettre
de Constantinople le cor
firment. La publication d
la guerre contre le Czar
ses Alliez, elles porter
que l'Internonce de l'Ar
chiduc avoit receu peu d
jours auparavant un Cou
rier qui luy avoitapport
de nouvelles instructior
touchant le changemer
des affaires, mais qu'il n'e
- avoit pû faire aucun usa
ge,que le Grand Seigneu
estoit resolu de faire l
guerre, & de commander
ses armées en personne,
outre que ce Ministre n'avoit
pû respondre aux reproches
qui luy avoient
esté faits touchant la mauvaise
foy avec laquelle le
Czar avoit manqué à l'execution
du Traité de Falczin.
Les mesmes Lettres
affeurent que le Palatin de
Masovie, Ambassadeur de
Pologne
,
qui estoit reste
à Andrinople, estoit menacéd'estre
conduit aux
sept Tours, de mesme que
les Ambassadeurs & les
ostages Moscovites
, &
que tous leursdomestiques
avoient été mis aux
Galeres ;qu'un Capigi
avoit été envoyé a Mete-
Jin, où estoit reeégué le
Visir deposé
, ce qui donnoic
lieu de croire que ce
ne fust pour apporter sa
celle, d'autant plus qu'on
avoit découvert des preuves
convaincantes qu'il
s'estoit laissé gagner par
prefenrs
, pour soustenir
les interests du Czar, &
ceux du Roy Auguste.
.,. Les Lettres deHambourg
portent que le General
Steinboch fit passer
la riviere d'Eyder le 16. le
17. & le 18. à son Armée.
êc quayant appris que le
Czar le suivoit en diligence
avec une Arméefort fiiperieure
,
il campa dans
un Poste avantageux entre
l'Eyder & la Ville de
Husum dans un terrain
fort estroit. Il mit sa droite
à Swabstede sur la Trene
qui tombe un peu au desfous
dans l'Eyder, & sa
gauche à Osterfeld au desfous
de Husum
; de forte
qu'il a devant luy la Trene,
des Bois, des Marests,
&des Défilés,& derriere
la Préfecture,&Presqu'isle
d'Eyderstede, entourée
de la Mer & delaRiviere
d'Eyder de tous les autres
costés:qu'ilparoissoit fort
resolu d'attendre en ce
Camp l'Armée du Czar,
& de s'y fortifier, attendu
qu'il peut tirer feulement
des vivres des Isles &de la
Dahmaise. Il a fait plusieurs
Détachements pour
lever des contributions;
néanmoins le Czar ayant
pressé la marche de son Armée
malgré le degel quia
beaucoup fatigué les Troupes
,fut joint à Rensbourg
par le General Legard
avec cinq ou six mille Danois
: il est arrivé à Gottorp
où est son Quartier
general. Il a envoyé un
Détachementà laVillede
Flenfbourg qui a empesche
le payement de vingt
huit mille escus de contribution
qu'elle avoit offerte
,
le Roy de DannemarcK
ayant deffendu
d'en payer aucune, àcause
que l'Armée Conféderée
estoit proche & en estat de
les garentir desexécutions
militaires.
D'autres Lettres portent
que cent cinquante
Suédois estant retranchez
à la teste du Pont sur la
Trene
,
avoient esté attaquez
par deux mille Danois
commandez par le
General Legard ; qu'aprés
un combat de quatre heures
ils avoient quitté le
Retranchement, rompu le
Pont, & fait un si grand
feu sur les Danois,qu'ils
les avoient obligez à se retirer
avec perte de soixante
& dix hommes:que les
Suedois estoient demeurez
maistres du Poste, & qu'ils
n'avoient pas perdu dans
cette action vingt-cinq ou
trente Soldats..
Les Lettres de Kiel, &
de plusieurs autres Villes
du Holstein assurent que
ce succés a esté suivi d'un
autre bien plus considerable.
Elles portent que le
General Steinbock ayant
esté informé par les Prisonniers
faits à l'action dupof,
te de Hollingstede, & par
d'autres voyes, que le General
Baver qui commande
l'aisle droite de l'Armée
Confederée qui estoiten
marche vers son Camp
pour le combattre,s'estoit
avancé avec huit mille
Moscovites pour le prendre
en flanc, tandis que le
reste de l'Armée l'attaqueroit
de front, avoit sur le
champ resolu de profiter
de cette occasion; qu'il
avoit pris un gros Corpsde
Cavalerie, mis sur plus de
mille Chariots une partie
deson Infanterie, & marche
avec tant de diligence
,
qu'il avoit surpris les
Moscovites, & les avoit
entierement défaits. On
assure que cinq mille ont
esté tuez sur la place,& le
reste fait Prisonniers ; que
cette défaite avoitcausé
une grande efpouvanre
dans l'Armée Confederée;
,
que la division augmentoic
xie jour en jourentreeux,
à cause que les Moscovites
prétendoient que les Danois
&les Saxons devoient
obéir absolument à leurs
ordres; que leRoy deDannemarck
estoit encore à
Fredericfode
,
où il rassembloit
ses Troupes, &
quatre mille hommes arrivez
de Norwege, pour les
joindre à la grande Armée,
dont on assure quele
Czar veut luy laisser le
commandement pour retourner
dans ses Eta-ts.-mais
que Sa Majesté Danoise
vouloir l'obliger à differer
son départ jusqu'à ce qu'on
eustveu le succés d'une Bataille
generale. Plusieurs
Lettres assurentque. le
Renfort qu'on attendoit
de Suede eftoic arrive en
divers Ports de Pomeranie,
ayant estéseparé par le
mauvais tem ps.
Les Lettres de Berlin du
21. Janvier portent que le
DérachementdeStetin,qui
avoit enlevé deFredeland
tous les vivres,& destruit le
Magasin qui y estoit,s'estant
retiré, quatre CompagniesMoscovites
étoient
entrées dans cette petite
Ville-là, avoient pillé ôc
maltraité les Habitants,
les accusant d'avoir favorisé
l'entreprise desSuédois.
-1 NOVVELLES
d'Allemagne.
LA Guerre declaréeau
Czar. par le Grand Seigneur
, donne beaucoup
d'inquiétude
d'inquietude à la Cour de
Vienne, d'autant plus qu'-
on craint que la Pologne,
laHongrie & la Transilvanie
n'y soientenvelopées.
Cependant des Lettres
de Constantinople
portent que le GrandSeigneur
ne vouloit point
rompre la Paix de Carlowitz
,
mais seulement attaquer
le Czar qui avoit
violé deux fois la Treve
concluë à Falczin
, & depuis
renouvellee avec luy ;
Il qu'à l'égard du General
Goltz Envoyé du Roy Auguste
, il n'avoic de por
voirs que de ce Prince
Se que d'ailleurs il estoit et
tré trop avant dans les it
trigues & les interests de
Moscovites ; qu'enfin
Grand Seigneur vouloit
comme il la promis, fait
escorter en toute seures
le Roy de Suede dans se
Estats. Toutes ces nouve
les & les grands prépara
tifs des Turcs ont engag
rAmbafladeurde Venis
à faire instance, à ce qui
l'Archiducse mette en es
tat de n'estre point surpris
On travaille tousjours aux
recreuës & à la remonte
des troupes pour continuer
la guerre; cependant on
asseure que l'Archiduc a
envoyé pouvoir au Comte
de Zinzendorf son Plenipotentiaire
à Utrecht, de
consentir à une suspension
d'armes. On asseure que
,. le RoyStanistas accompagné
du General Smiegiels-
Ki ,
est arrivé à Bender,
que le Roy de Suede en
devoit partir avant la fin
du mois de Janvier avec
une puissantearmée. Les
Lettres de Transylvani
portent qu'il est en mai
che
,
les demieres Lettre
de Constantinople le cor
firment. La publication d
la guerre contre le Czar
ses Alliez, elles porter
que l'Internonce de l'Ar
chiduc avoit receu peu d
jours auparavant un Cou
rier qui luy avoitapport
de nouvelles instructior
touchant le changemer
des affaires, mais qu'il n'e
- avoit pû faire aucun usa
ge,que le Grand Seigneu
estoit resolu de faire l
guerre, & de commander
ses armées en personne,
outre que ce Ministre n'avoit
pû respondre aux reproches
qui luy avoient
esté faits touchant la mauvaise
foy avec laquelle le
Czar avoit manqué à l'execution
du Traité de Falczin.
Les mesmes Lettres
affeurent que le Palatin de
Masovie, Ambassadeur de
Pologne
,
qui estoit reste
à Andrinople, estoit menacéd'estre
conduit aux
sept Tours, de mesme que
les Ambassadeurs & les
ostages Moscovites
, &
que tous leursdomestiques
avoient été mis aux
Galeres ;qu'un Capigi
avoit été envoyé a Mete-
Jin, où estoit reeégué le
Visir deposé
, ce qui donnoic
lieu de croire que ce
ne fust pour apporter sa
celle, d'autant plus qu'on
avoit découvert des preuves
convaincantes qu'il
s'estoit laissé gagner par
prefenrs
, pour soustenir
les interests du Czar, &
ceux du Roy Auguste.
.,. Les Lettres deHambourg
portent que le General
Steinboch fit passer
la riviere d'Eyder le 16. le
17. & le 18. à son Armée.
êc quayant appris que le
Czar le suivoit en diligence
avec une Arméefort fiiperieure
,
il campa dans
un Poste avantageux entre
l'Eyder & la Ville de
Husum dans un terrain
fort estroit. Il mit sa droite
à Swabstede sur la Trene
qui tombe un peu au desfous
dans l'Eyder, & sa
gauche à Osterfeld au desfous
de Husum
; de forte
qu'il a devant luy la Trene,
des Bois, des Marests,
&des Défilés,& derriere
la Préfecture,&Presqu'isle
d'Eyderstede, entourée
de la Mer & delaRiviere
d'Eyder de tous les autres
costés:qu'ilparoissoit fort
resolu d'attendre en ce
Camp l'Armée du Czar,
& de s'y fortifier, attendu
qu'il peut tirer feulement
des vivres des Isles &de la
Dahmaise. Il a fait plusieurs
Détachements pour
lever des contributions;
néanmoins le Czar ayant
pressé la marche de son Armée
malgré le degel quia
beaucoup fatigué les Troupes
,fut joint à Rensbourg
par le General Legard
avec cinq ou six mille Danois
: il est arrivé à Gottorp
où est son Quartier
general. Il a envoyé un
Détachementà laVillede
Flenfbourg qui a empesche
le payement de vingt
huit mille escus de contribution
qu'elle avoit offerte
,
le Roy de DannemarcK
ayant deffendu
d'en payer aucune, àcause
que l'Armée Conféderée
estoit proche & en estat de
les garentir desexécutions
militaires.
D'autres Lettres portent
que cent cinquante
Suédois estant retranchez
à la teste du Pont sur la
Trene
,
avoient esté attaquez
par deux mille Danois
commandez par le
General Legard ; qu'aprés
un combat de quatre heures
ils avoient quitté le
Retranchement, rompu le
Pont, & fait un si grand
feu sur les Danois,qu'ils
les avoient obligez à se retirer
avec perte de soixante
& dix hommes:que les
Suedois estoient demeurez
maistres du Poste, & qu'ils
n'avoient pas perdu dans
cette action vingt-cinq ou
trente Soldats..
Les Lettres de Kiel, &
de plusieurs autres Villes
du Holstein assurent que
ce succés a esté suivi d'un
autre bien plus considerable.
Elles portent que le
General Steinbock ayant
esté informé par les Prisonniers
faits à l'action dupof,
te de Hollingstede, & par
d'autres voyes, que le General
Baver qui commande
l'aisle droite de l'Armée
Confederée qui estoiten
marche vers son Camp
pour le combattre,s'estoit
avancé avec huit mille
Moscovites pour le prendre
en flanc, tandis que le
reste de l'Armée l'attaqueroit
de front, avoit sur le
champ resolu de profiter
de cette occasion; qu'il
avoit pris un gros Corpsde
Cavalerie, mis sur plus de
mille Chariots une partie
deson Infanterie, & marche
avec tant de diligence
,
qu'il avoit surpris les
Moscovites, & les avoit
entierement défaits. On
assure que cinq mille ont
esté tuez sur la place,& le
reste fait Prisonniers ; que
cette défaite avoitcausé
une grande efpouvanre
dans l'Armée Confederée;
,
que la division augmentoic
xie jour en jourentreeux,
à cause que les Moscovites
prétendoient que les Danois
&les Saxons devoient
obéir absolument à leurs
ordres; que leRoy deDannemarck
estoit encore à
Fredericfode
,
où il rassembloit
ses Troupes, &
quatre mille hommes arrivez
de Norwege, pour les
joindre à la grande Armée,
dont on assure quele
Czar veut luy laisser le
commandement pour retourner
dans ses Eta-ts.-mais
que Sa Majesté Danoise
vouloir l'obliger à differer
son départ jusqu'à ce qu'on
eustveu le succés d'une Bataille
generale. Plusieurs
Lettres assurentque. le
Renfort qu'on attendoit
de Suede eftoic arrive en
divers Ports de Pomeranie,
ayant estéseparé par le
mauvais tem ps.
Les Lettres de Berlin du
21. Janvier portent que le
DérachementdeStetin,qui
avoit enlevé deFredeland
tous les vivres,& destruit le
Magasin qui y estoit,s'estant
retiré, quatre CompagniesMoscovites
étoient
entrées dans cette petite
Ville-là, avoient pillé ôc
maltraité les Habitants,
les accusant d'avoir favorisé
l'entreprise desSuédois.
-1 NOVVELLES
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Résumé : NOUVELLES d'Allemagne.
Le texte décrit les tensions politiques et militaires en Europe, impliquant principalement l'Empire ottoman, la Russie et la Suède. La déclaration de guerre du sultan ottoman contre le tsar russe suscite des inquiétudes à la cour de Vienne, qui craint une extension du conflit à la Pologne, la Hongrie et la Transylvanie. Cependant, des informations de Constantinople révèlent que le sultan ne souhaite pas rompre la paix de Carlowitz, mais seulement attaquer le tsar, accusé d'avoir violé la trêve de Falczin. Le sultan refuse de recevoir le général Goltz, envoyé du roi Auguste, en raison de ses intrigues avec les Moscovites, et promet d'escorter le roi de Suède dans ses États. Les préparatifs turcs incitent l'ambassadeur de Venise à demander à l'archiduc de se préparer à une éventuelle attaque. Les troupes sont réorganisées et renforcées, mais l'archiduc envoie le comte de Zinzendorf à Utrecht pour négocier une suspension d'armes. Le roi Stanislas, accompagné du général Smiegielski, arrive à Bender, et le roi de Suède se prépare à partir avec une armée puissante. Les lettres de Transylvanie confirment la mobilisation du roi de Suède, et l'Internonce de l'archiduc reçoit des instructions sur les changements dans les affaires. Le sultan est résolu à faire la guerre en personne, et le palatin de Masovie, ambassadeur de Pologne, ainsi que les ambassadeurs et otages moscovites, sont menacés d'être conduits aux sept Tours. En Allemagne, le général Steinboch positionne son armée entre la rivière Eyder et la ville de Husum pour attendre l'armée du tsar. Malgré le dégel, le tsar rejoint le général Legard avec des renforts danois. Les Suédois repoussent une attaque danoise près de la Trene et remportent une victoire contre les Moscovites à Hollingstede, causant une grande division au sein de l'armée confédérée. Le roi de Danemark rassemble ses troupes à Fredericksode, attendant le résultat d'une bataille générale. Des renforts suédois arrivent en Pomeranie, séparés par mauvais temps. À Stettin, des troupes moscovites pillent la ville, accusant les habitants de soutenir les Suédois.
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589
p. 136-143
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a fait Lieutenant General Don Tiberio Carafa. [...]
Mots clefs :
Marquis, Espagne, Catalogne, Blocus, Gérone, Prisonniers, Maréchal de Berwick, Tortose, Tarragone, Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOVVELLES
d'Ejpagne.
LE Royafait Lieutenant
General Don Tiberio Carasa.
Le Connefiable deCastille
mourut le dix-neuf
Janvier après une longue,
maladie,îon corps accompagné
des Officiers de la
Maison du Roy
,
de la
principale Noblesse dela
Cour & des Ordres Religieux
, fut enterré le lendemain
dans l'Eglise des
Trinicaires Deschaussez.
Sa Charge de Majordome
Major fut donnée
le mesme jour par Sa Majestsé
, avec un applaudissement
général au Duc
d'Efcalona Marquis de Villena,
en consideration de
ses services & de safidélité.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'armée
Françoise s'estantavancée
le deux Janvier pour faire
lever le blocus de Gironde
,
le General Scarem.
berg avoit rassemblé toutes
les troupes qu'il avoit
postées à la garde du pat
sage, & s'estoit retiré vers
Oftalric
, que deux cens
cinquante hommes qui
couvroient l'arriegarde de
son armée, ayant voulu
disputer un partage,
avoient tous esté tuez ou
faits prisonniers, outre
plus de quinze cens
hommes qu'il avoit perdus
durant le blocus ou
dans trois assautsqu'il
avoit donnez aux ouvrages
extérieurs delaplace,
& qu'ensuite le Mareschal
de Berwick y avoit fait
entrer tous les secours necessaires.
Sa Majestéafait publier
un Decret par lequel il
accorde une amnistie génerale
à tous les Catalans
qui viendront se presenter
à quelqu'un de ses Généraux
, & que tous leurs
biens mesme confisquez,
leur feront restituez ; que
s'ils ne profitent de cette
grace ,
ils feront traitez
avec toutes les rigueurs de
la justice.
Les Lettres de Tortose
portent que l'armée estoit
preste à se mettre en marche
vers la campagne de
Tarragone
, qu'on avoit
amassé des provisions pour
la faire subsister pendant
deux mois, qu'il estoit arrivé
à Vinaroz entre Pcnifcola
& l'Ebro huit barques
chargées de blé
.0
ou
d'orge, & qu'on en prépa-,
roit encore d'autresà Alicante
& à Cartagene, que
les Troupes Portugaises
qui retournent par terre
deCatalogneenleurpays,
devoient passer rEbro le
douze Janvier à Mequinença.
On mande de Lcrida
que le Marquis de
Cera Grimaldi Lieutenant
General, ayant appris que lesEnnemis avoient abardonné
Cervera & les postes
des environs,s'estoit
avancé avec ses Troupes,
&s'en estoit emparé après
avoirdéfait un grand
nombre de Miquelets qui
avoient voulu s'opposerà
Belpuch à son passage,
qu'il en avoit tué plus de
cent cinquante. D'autres
Lettres de Lerida portent
que le Marquis Grimaldi
estoit tousjours à Cervera
,
d'où les Ennemis s'estoient
retirez avec tant de
précipitation, qu'ils avoient
abandonné deux
- mille sacs de farine, de
blé, & d'orge, avec beaucoup
de munitions de
guerre. Que le Prince
Tserclas de Tilly estoit encore
campe avec l'armée
au delà de Tortose, où il
attendoit les ordres pour
se mettre en marche.
Les Lettres de Lifbonne
portent que le Roy de
Portugal reformoit ses
Troupes pour les réduire
surlepiedoù ellesestoient
avant la guerre; qu'on
desarmoit aussi les Vaisseaux
de guerre, à la reserve
de huit destinez à ef
corter les Vaisseaux Marchands
contre les Corsaires
de Barbarie, & qu'un
Armateur de Vigoen Galice
y avoit amené un Navire
Hollandois chargé de
Café, de Raisins de passe)
& d'autres marchandises.
d'Ejpagne.
LE Royafait Lieutenant
General Don Tiberio Carasa.
Le Connefiable deCastille
mourut le dix-neuf
Janvier après une longue,
maladie,îon corps accompagné
des Officiers de la
Maison du Roy
,
de la
principale Noblesse dela
Cour & des Ordres Religieux
, fut enterré le lendemain
dans l'Eglise des
Trinicaires Deschaussez.
Sa Charge de Majordome
Major fut donnée
le mesme jour par Sa Majestsé
, avec un applaudissement
général au Duc
d'Efcalona Marquis de Villena,
en consideration de
ses services & de safidélité.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'armée
Françoise s'estantavancée
le deux Janvier pour faire
lever le blocus de Gironde
,
le General Scarem.
berg avoit rassemblé toutes
les troupes qu'il avoit
postées à la garde du pat
sage, & s'estoit retiré vers
Oftalric
, que deux cens
cinquante hommes qui
couvroient l'arriegarde de
son armée, ayant voulu
disputer un partage,
avoient tous esté tuez ou
faits prisonniers, outre
plus de quinze cens
hommes qu'il avoit perdus
durant le blocus ou
dans trois assautsqu'il
avoit donnez aux ouvrages
extérieurs delaplace,
& qu'ensuite le Mareschal
de Berwick y avoit fait
entrer tous les secours necessaires.
Sa Majestéafait publier
un Decret par lequel il
accorde une amnistie génerale
à tous les Catalans
qui viendront se presenter
à quelqu'un de ses Généraux
, & que tous leurs
biens mesme confisquez,
leur feront restituez ; que
s'ils ne profitent de cette
grace ,
ils feront traitez
avec toutes les rigueurs de
la justice.
Les Lettres de Tortose
portent que l'armée estoit
preste à se mettre en marche
vers la campagne de
Tarragone
, qu'on avoit
amassé des provisions pour
la faire subsister pendant
deux mois, qu'il estoit arrivé
à Vinaroz entre Pcnifcola
& l'Ebro huit barques
chargées de blé
.0
ou
d'orge, & qu'on en prépa-,
roit encore d'autresà Alicante
& à Cartagene, que
les Troupes Portugaises
qui retournent par terre
deCatalogneenleurpays,
devoient passer rEbro le
douze Janvier à Mequinença.
On mande de Lcrida
que le Marquis de
Cera Grimaldi Lieutenant
General, ayant appris que lesEnnemis avoient abardonné
Cervera & les postes
des environs,s'estoit
avancé avec ses Troupes,
&s'en estoit emparé après
avoirdéfait un grand
nombre de Miquelets qui
avoient voulu s'opposerà
Belpuch à son passage,
qu'il en avoit tué plus de
cent cinquante. D'autres
Lettres de Lerida portent
que le Marquis Grimaldi
estoit tousjours à Cervera
,
d'où les Ennemis s'estoient
retirez avec tant de
précipitation, qu'ils avoient
abandonné deux
- mille sacs de farine, de
blé, & d'orge, avec beaucoup
de munitions de
guerre. Que le Prince
Tserclas de Tilly estoit encore
campe avec l'armée
au delà de Tortose, où il
attendoit les ordres pour
se mettre en marche.
Les Lettres de Lifbonne
portent que le Roy de
Portugal reformoit ses
Troupes pour les réduire
surlepiedoù ellesestoient
avant la guerre; qu'on
desarmoit aussi les Vaisseaux
de guerre, à la reserve
de huit destinez à ef
corter les Vaisseaux Marchands
contre les Corsaires
de Barbarie, & qu'un
Armateur de Vigoen Galice
y avoit amené un Navire
Hollandois chargé de
Café, de Raisins de passe)
& d'autres marchandises.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
En Espagne, le connétable de Castille est décédé le 19 janvier et a été enterré le lendemain. Sa charge a été attribuée au duc d'Escalion, marquis de Villena. En Catalogne, l'armée française, dirigée par le général Scharenberg, s'est retirée après des pertes lors du blocus de Gironde. Le maréchal de Berwick a apporté des secours. Le roi a publié un décret d'amnistie pour les Catalans, avec restitution des biens confisqués. À Tortose, l'armée se préparait à marcher vers Tarragone avec des provisions pour deux mois. Des barques chargées de blé et d'orge sont arrivées à Vinaroz, et d'autres étaient prévues à Alicante et Carthagène. Les troupes portugaises retournaient dans leur pays en passant l'Èbre à Mequinença. À Lerida, le marquis de Cera Grimaldi a repris Cervera après avoir défait les Miquelets, récupérant des sacs de farine, de blé et d'orge, ainsi que des munitions. Le prince Tserclas de Tilly campait au-delà de Tortose, attendant les ordres. À Lisbonne, le roi de Portugal réformait ses troupes et désarmait les vaisseaux de guerre, sauf huit pour escorter les vaisseaux marchands contre les corsaires de Barbarie. Un armateur de Vigo a amené un navire hollandais chargé de marchandises.
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590
p. 254-260
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné la Charge de Colonel du second Regiment [...]
Mots clefs :
Maroc, Reine, Angleterre, Régiment des gardes, Messager, Prisonniers d'État, Édimbourg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles etAngleterre.
La Reine a donné la
Charge de Colonel du second
Regiment des Gardes
que possedoit le General
~Chuuhitl,frerede Mylord
W~Mu^hIbeorrso.ugghh,,aauu GGcenn-ecriaall
Le General Cadogan qui
a (UIVI Mylord-Marlboroùgh
a elle privé de tous
fe* emplois, la Charge de
Lieutenant de la Tour, a
cté donnée au General
Compton, il a aussi ordre
de se défaire de son Regi.
mçnt de Cavalerie en faveur
du sieur Kelham, qui en est
Lieutenant Colonel. Sa Majesté
a ordonné de reformer
quatreCavaliers dans chacune
des trois Compagnies
des Gardes du Corps, & leur
paye fera employée à l'entretien
desveuves desOfficiers
de ces Cor ps.
c
Le Comte de Porrmore
qui coromandoic les Troupes
Angloises enPorrugal a été
faitChevalier de l'Ordre
dEcosse. k :Le Due d'Argyle arriva
de Port-Mahon à Londres
le Jjnvfer, il n'a esté que
quinze jours en son voyaget
il arendu compteàla Reine
des ordres qu'il y avoir donné,
& de l'arrivée des Troupes
Angloises qui éroient en
Catalogne , à l'Ille de
Minor que.
j'On arme cinq Vaufrauj!
de guerre pour donner la
chasse aux Coi faires de Salé,
qui ont renouvellé leurs pirateries
& qui ont prisquelques
Navires Anglais, ils
exercent ces hdlTilitczà
causeque lie Roy de Maroc
fait difficulté de continuer
le traité de Paix.
-
Les Lettres de Baston dans
h' nouvelle Angleterre
pPoidrgteenotn qÔucpelalïeteuCraspaiwta-irnees
Angfois-,ayant
été pris par
lesIndiens, avoientété rcrénusdeux
mois dans les Bois
t*àils 3voient befr^oub
foufferr,nuis qu'ayant esté
conduits à Quebec ils y
avoicnt esté bien traitez &
renvoyez à Baston, où ils
font arrivez il y. a quelques.
jours.
L'Ambassadeur du Roy
de Maroc qui a été arrêté en
represailles de plusieurs Anglois
faits Esclaves par ce
Prince, a été mis àla garde
d'un Mefljgerj,n'ayant pas
dequoy fournir à Ces besoins,
il a fait presenter une Requeste
à la Reine pour la
:;pricr:: de le faire entretenir
rçommt il se pratique çnvep
les pri sonniers d'Etat, ce qui
luy a été accordé. On croie
que son emprisonnement
fera peu d'impression sur
l'esprit, duRoy des Maroc
qui regarde tous ses sujets
comme ses Esclaves.
On mande d'Edimbourg
que le Comte de Linlithgow
y avoit été élu d'un consentement
unanime pour rflifter
au Parlement en qualité de
l'un des seize Pairs dAf;coffe,:
à la place du feu Duc de
HamiltOn*
Les Lettres deLisbone
portent qu'on n'y fait aucuns.
préparatifs pour la Campagne
prochaine, & qu'au?
contraire on travaille à reformer
les Troupes, pour
les rcduire sur le pied ou
elles estoient avant la guerre..
La Reine a donné la
Charge de Colonel du second
Regiment des Gardes
que possedoit le General
~Chuuhitl,frerede Mylord
W~Mu^hIbeorrso.ugghh,,aauu GGcenn-ecriaall
Le General Cadogan qui
a (UIVI Mylord-Marlboroùgh
a elle privé de tous
fe* emplois, la Charge de
Lieutenant de la Tour, a
cté donnée au General
Compton, il a aussi ordre
de se défaire de son Regi.
mçnt de Cavalerie en faveur
du sieur Kelham, qui en est
Lieutenant Colonel. Sa Majesté
a ordonné de reformer
quatreCavaliers dans chacune
des trois Compagnies
des Gardes du Corps, & leur
paye fera employée à l'entretien
desveuves desOfficiers
de ces Cor ps.
c
Le Comte de Porrmore
qui coromandoic les Troupes
Angloises enPorrugal a été
faitChevalier de l'Ordre
dEcosse. k :Le Due d'Argyle arriva
de Port-Mahon à Londres
le Jjnvfer, il n'a esté que
quinze jours en son voyaget
il arendu compteàla Reine
des ordres qu'il y avoir donné,
& de l'arrivée des Troupes
Angloises qui éroient en
Catalogne , à l'Ille de
Minor que.
j'On arme cinq Vaufrauj!
de guerre pour donner la
chasse aux Coi faires de Salé,
qui ont renouvellé leurs pirateries
& qui ont prisquelques
Navires Anglais, ils
exercent ces hdlTilitczà
causeque lie Roy de Maroc
fait difficulté de continuer
le traité de Paix.
-
Les Lettres de Baston dans
h' nouvelle Angleterre
pPoidrgteenotn qÔucpelalïeteuCraspaiwta-irnees
Angfois-,ayant
été pris par
lesIndiens, avoientété rcrénusdeux
mois dans les Bois
t*àils 3voient befr^oub
foufferr,nuis qu'ayant esté
conduits à Quebec ils y
avoicnt esté bien traitez &
renvoyez à Baston, où ils
font arrivez il y. a quelques.
jours.
L'Ambassadeur du Roy
de Maroc qui a été arrêté en
represailles de plusieurs Anglois
faits Esclaves par ce
Prince, a été mis àla garde
d'un Mefljgerj,n'ayant pas
dequoy fournir à Ces besoins,
il a fait presenter une Requeste
à la Reine pour la
:;pricr:: de le faire entretenir
rçommt il se pratique çnvep
les pri sonniers d'Etat, ce qui
luy a été accordé. On croie
que son emprisonnement
fera peu d'impression sur
l'esprit, duRoy des Maroc
qui regarde tous ses sujets
comme ses Esclaves.
On mande d'Edimbourg
que le Comte de Linlithgow
y avoit été élu d'un consentement
unanime pour rflifter
au Parlement en qualité de
l'un des seize Pairs dAf;coffe,:
à la place du feu Duc de
HamiltOn*
Les Lettres deLisbone
portent qu'on n'y fait aucuns.
préparatifs pour la Campagne
prochaine, & qu'au?
contraire on travaille à reformer
les Troupes, pour
les rcduire sur le pied ou
elles estoient avant la guerre..
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires en Angleterre et ailleurs. La Reine a nommé Lord Churchill au poste de Colonel du second Régiment des Gardes, et le Général Compton a remplacé le Général Cadogan, démis de ses fonctions. Le régiment de cavalerie de Cadogan a été transféré au sieur Kelham. La Reine a également ordonné la réforme de quatre cavaliers dans les Gardes du Corps pour soutenir les veuves des officiers. Le Comte de Portland, commandant les troupes anglaises au Portugal, a été fait Chevalier de l'Ordre d'Écosse. Le Duc d'Argyle a rapporté à la Reine l'arrivée des troupes anglaises en Catalogne et à Minorque. Cinq vaisseaux de guerre ont été armés pour lutter contre les corsaires de Salé, qui ont capturé plusieurs navires anglais. En Nouvelle-Angleterre, des Anglais capturés par les Indiens ont été bien traités à Québec avant d'être renvoyés à Boston. L'ambassadeur du Roi du Maroc, arrêté en représailles, a été placé sous la garde d'un messager et entretenu comme les prisonniers d'État. À Édimbourg, le Comte de Linlithgow a été élu pour représenter le Parlement en tant que Pair d'Écosse. Des lettres de Lisbonne indiquent que les troupes sont réformées pour être réduites à leur effectif d'avant-guerre.
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591
p. 260-269
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les Conferences sont tres-frequentes entre les Plenipotentiaires des Alliez [...]
Mots clefs :
Utrecht, Conférences, Reine de la grande Bretagne, Hollande, Provinces-Unies, Succession, Dunkerque, Abbé de Polignac
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles J'Utrecht.
Les Conferences font tresfrequentes
entre les Plenipotentiaires
des Alliez, & mesme
avecceuxde France. On
assure que la pluspart des
Alliez font contens des
proposions qui leur ont
été communiquées par le
Comte de Straford, de la
part de la Reine dela grande
Bretagne. Les Lettres de
Hollandeportent que les
sept Provinces uniesont
accepté le projetde la Reine
& que les Etats Généraux
attendent seulementlesréponfcs
de l'Archiduc & de
quelquesautres ~Aillez &desexplications
sur divers articles.
D'autres Lettres de la
Haye assurent que les Etats
Generaux ont envoyé aux
sept Provinces uniesle traité
conclu avecles Anglois,
touchant la Barrière&la
garantie de la succession
pour avoir leur approbation.
On mande de Mons que
le Landgravede Heste-Cassel
a rapellé deux de ses meilleurs
Regimens quiy font en
garnison,quinefont aucune
fonction&attendent l'ordre
pour leur départ. Quatre Regimens
de Brandebourg ,qui.
croient en garnison se mirent
en marche le 15.Janvier pour
retourner dans leurpaïs.
Les Troupes Danoises qui
étoient à la solde d'Angleterre
ont été rappellées,elles
ont-ordre:dçjfc jeenir prêtes
à marcher; on assure que le
Duc de Wirtenberg leur
General s'en retournera aussi
pour commander l'Armée
du Roy de Dannemar k. Les
Lettres de Bruxelles portent
qu'un parti de Namur avoir
brûlélesMagasins de Foin,
fcituez hors la porte de Laken,
cet accident &les mouvemens
que les Troupes
Françoises sont sur la Frontière,
ont obligé les Etats
Generaux d'ordonner à seize
Bataillons & à vingt-trois
Escadrons de sortir de leurs
quartiers d'hiver à la fin de
Février pour marcher vers
les Places les plus avancées.
On écrit de Dunkerque
que le Capitaine Rutel commandant
le Corsaire le
Prompt, y avoit amené une
prise Hollandoise chargée
de Moruë, & que le Capitaine
Roger commandant
l'Isabelle de quatre Canons
avoit pris deux Cosaires.
dXMendc,tun devingt-huit
& l'autre de vingt-un homme
d'équipage qu'il a amen^
dans ce Port.
Le
Le 29. Janvier les Sieurs
Vander-Dussen
,
de Renswoude,&
KnipuyssenPleniporentiaires
des Etats Generaux
,se rendirent à l'Hôtel
du Maréchal deHuxelles,
où le different survenu entre
le Sieur Menager & le Sieur
de Rochteren, fut terminé
dela maniere que le Roy l'a.
voit demandé; ils desavoüerent
la conduite du Sieur de
Rechteren,&declarerent au
nom des Etats Generaux
qu'ils l'a desapprouvoient,
& que par cette raison il
avoirété privé de ses eruplois,
après quoi le Maréchal
de Huxelles lesretint à diné.
Le même jour sur les onze
heures du foir les Plenipotcntiaires
de Hollandeeurent
chez l'Evêque de Bristol une
conference qui dura jusqu'à
quatre heures après minuit,
& dans laquelle ilsconclurent
le Traité de laBarrière
& de la Succession dans la
Ligne Protestante: un heule
âpres le Sieur Harisson Secretaire
,
partir pour porter
ce Traité à Londres, & en
rapporter la ratification. Le
31.Les Plénipotentiaires de
France entrerent pour la pr emiere
fois en conference
avec ceux de l'Archiduc,dans
l'Hôtel de Bustol.
Les dernieres lettres d'Utrecht
portent que les nc.
gociations de la paix s'avancent
avec apparence d'un
heureux succés; que l'Abbé
de Polignac, second Plenipotentiaire
de France en partit
lanuit du10.au 11.Février
pour retourner à Paris.
On écrit de Flandres que les
troupes Danoisesquisont
sur la frontiere font en marche
pour retourner en leur
païs nonobltanc lesinstances
des Etats Generaux pour
les retenir, on assure qu'elles
seront suivies par celles
del'Electeur de Brandebourg,
qui a casse quinze
hommes parcompagnieavec
quelques Officiers & trompetres
de celles qu'il a entre
, la Meuse & le Rhin; qu'un
patri François avoit enlevé
dans le païs de Kempen, tous
les chevaux de deux companies
de cavalerie, tué une
partie des Officiers & descavaliers
& emmené le reste
qu'il a renvoyez, à la rcfcr,
ve desOfficiers, que ce parti
avoit été poursuivi, mais
qu'on avoir pû le joindie.
Les Conferences font tresfrequentes
entre les Plenipotentiaires
des Alliez, & mesme
avecceuxde France. On
assure que la pluspart des
Alliez font contens des
proposions qui leur ont
été communiquées par le
Comte de Straford, de la
part de la Reine dela grande
Bretagne. Les Lettres de
Hollandeportent que les
sept Provinces uniesont
accepté le projetde la Reine
& que les Etats Généraux
attendent seulementlesréponfcs
de l'Archiduc & de
quelquesautres ~Aillez &desexplications
sur divers articles.
D'autres Lettres de la
Haye assurent que les Etats
Generaux ont envoyé aux
sept Provinces uniesle traité
conclu avecles Anglois,
touchant la Barrière&la
garantie de la succession
pour avoir leur approbation.
On mande de Mons que
le Landgravede Heste-Cassel
a rapellé deux de ses meilleurs
Regimens quiy font en
garnison,quinefont aucune
fonction&attendent l'ordre
pour leur départ. Quatre Regimens
de Brandebourg ,qui.
croient en garnison se mirent
en marche le 15.Janvier pour
retourner dans leurpaïs.
Les Troupes Danoises qui
étoient à la solde d'Angleterre
ont été rappellées,elles
ont-ordre:dçjfc jeenir prêtes
à marcher; on assure que le
Duc de Wirtenberg leur
General s'en retournera aussi
pour commander l'Armée
du Roy de Dannemar k. Les
Lettres de Bruxelles portent
qu'un parti de Namur avoir
brûlélesMagasins de Foin,
fcituez hors la porte de Laken,
cet accident &les mouvemens
que les Troupes
Françoises sont sur la Frontière,
ont obligé les Etats
Generaux d'ordonner à seize
Bataillons & à vingt-trois
Escadrons de sortir de leurs
quartiers d'hiver à la fin de
Février pour marcher vers
les Places les plus avancées.
On écrit de Dunkerque
que le Capitaine Rutel commandant
le Corsaire le
Prompt, y avoit amené une
prise Hollandoise chargée
de Moruë, & que le Capitaine
Roger commandant
l'Isabelle de quatre Canons
avoit pris deux Cosaires.
dXMendc,tun devingt-huit
& l'autre de vingt-un homme
d'équipage qu'il a amen^
dans ce Port.
Le
Le 29. Janvier les Sieurs
Vander-Dussen
,
de Renswoude,&
KnipuyssenPleniporentiaires
des Etats Generaux
,se rendirent à l'Hôtel
du Maréchal deHuxelles,
où le different survenu entre
le Sieur Menager & le Sieur
de Rochteren, fut terminé
dela maniere que le Roy l'a.
voit demandé; ils desavoüerent
la conduite du Sieur de
Rechteren,&declarerent au
nom des Etats Generaux
qu'ils l'a desapprouvoient,
& que par cette raison il
avoirété privé de ses eruplois,
après quoi le Maréchal
de Huxelles lesretint à diné.
Le même jour sur les onze
heures du foir les Plenipotcntiaires
de Hollandeeurent
chez l'Evêque de Bristol une
conference qui dura jusqu'à
quatre heures après minuit,
& dans laquelle ilsconclurent
le Traité de laBarrière
& de la Succession dans la
Ligne Protestante: un heule
âpres le Sieur Harisson Secretaire
,
partir pour porter
ce Traité à Londres, & en
rapporter la ratification. Le
31.Les Plénipotentiaires de
France entrerent pour la pr emiere
fois en conference
avec ceux de l'Archiduc,dans
l'Hôtel de Bustol.
Les dernieres lettres d'Utrecht
portent que les nc.
gociations de la paix s'avancent
avec apparence d'un
heureux succés; que l'Abbé
de Polignac, second Plenipotentiaire
de France en partit
lanuit du10.au 11.Février
pour retourner à Paris.
On écrit de Flandres que les
troupes Danoisesquisont
sur la frontiere font en marche
pour retourner en leur
païs nonobltanc lesinstances
des Etats Generaux pour
les retenir, on assure qu'elles
seront suivies par celles
del'Electeur de Brandebourg,
qui a casse quinze
hommes parcompagnieavec
quelques Officiers & trompetres
de celles qu'il a entre
, la Meuse & le Rhin; qu'un
patri François avoit enlevé
dans le païs de Kempen, tous
les chevaux de deux companies
de cavalerie, tué une
partie des Officiers & descavaliers
& emmené le reste
qu'il a renvoyez, à la rcfcr,
ve desOfficiers, que ce parti
avoit été poursuivi, mais
qu'on avoir pû le joindie.
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le document décrit diverses activités diplomatiques et militaires en Europe, principalement axées sur les négociations de paix et les déplacements de troupes. Les conférences entre les plénipotentiaires des alliés et de la France sont fréquentes, et la plupart des alliés sont satisfaits des propositions transmises par le comte de Strafford au nom de la reine de Grande-Bretagne. Les Provinces Unies ont accepté le projet de la reine et attendent les réponses de l'archiduc et d'autres alliés. Les États Généraux des Provinces Unies ont envoyé aux sept Provinces unies le traité conclu avec les Anglais concernant la barrière et la garantie de la succession pour approbation. Des mouvements de troupes sont signalés : le landgrave de Hesse-Cassel a rappelé deux de ses régiments, et quatre régiments de Brandebourg ont quitté leurs garnisons. Les troupes danoises, auparavant à la solde de l'Angleterre, ont été rappelées et se préparent à partir. À Bruxelles, un incendie a obligé les États Généraux à mobiliser des bataillons et des escadrons vers les places avancées. En mer, des prises de navires sont rapportées par des capitaines de corsaires français. À Utrecht, des différends diplomatiques ont été résolus, et des traités ont été conclus, notamment le traité de la barrière et de la succession dans la ligne protestante. Les négociations de paix avancent favorablement, et l'abbé de Polignac est retourné à Paris. En Flandre, les troupes danoises et de l'électeur de Brandebourg se préparent à quitter la région, malgré les efforts des États Généraux pour les retenir. Un parti français a mené une attaque réussie contre des troupes ennemies dans le pays de Kempen.
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592
p. 289-295
Nouvelles de Paris.
Début :
Les Deputez d'Artois eurent audience du Roy le 5. Février [...]
Mots clefs :
Roi, Province, Excellence, Secrétaire, Marquis de Dreux, Sieur des Granges, Sieur Voisin, Clergé, Noblesse, Duchesse de Berry
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
Les Deputez d'Artois
eurent audiencedu Roy le
5. Février,& presenterent le
Cahier de la Province à Sa
Majesté,étant conduits par
le Marquis de Dreux,grand
Maître des Ceremonies, &
par le Sieur des Granges.
Ils furent presentez parle
Duc d'Elbeuf Gouverneur
de la Province, & par le
SieurVoisinMinistre & Secretaire
d'Etat.La parole
fut portée par l'Abbé de la
Croix,Prevôt de l'Eglise
d'Arras, pour le Clergé
par le Marquis de Crequy.
HentonDéputé pourla
Nobleflc-jrôc par le Sieur
AnsartdeGonnehem,De
putédu Tiers-Etat.
Le 7- laDuchesse de
Schrewsbury eut l'honneurdesaluer
Sa Majesté
dansson cabinet:elle yfut
conduiteparle Baron de
BreteuilIntroducteur de
•Arajbaââdears,êcpresentée
parlaDuchesse d'Aumont
Ellesalua aussi Monfçi
guebrJriDauphiny Mad$
me la Duchesse de Berry;
Madame, & Madame la
Duchesse d'Orléans, conduite
& presentée comme
chez le Roy. Elle prit le
Tabouret au souper de Sa
Majesté.
Le même jour le Sieur
Cornelio Bentivoglio, Archevêque
de Carthage c;
Nonce ordinaire du Pape,
eut audience particulière
du Roy»-i î-
Le 13 les Deputez des
Etats de Bretagne eurent
audience du Roy , & presenterent
le Cahier de la
Province. Ils furent presentez
par le Comte de Toulouse,
Gouverneur de la
Province, & par le Marquis
de Torcy, Ministre &
Secrétaire d'Etat.
M. le Comte de Pinto,
frere de Son Excellence
M, le Duc d'Ossune, arriva
de Madriden cette ville
la nuit du 11 au n.Février.
Le 16. M. le Duc donna
un bal magnifique.
Le 22 Son Excellence
traita magnifiquement
,
M. le Maréchal de Villars.
M. d'Albergotty, Lieu..
tenantg, eneral- des-.armé0es
du Roy;& Chevalier du
Saint Esprit.
& M.leMarquis de Torcy,
Ministre & Secretaire
d'Etat.
M.le Marquis d'Angeau.
M. le MarquisdeNesle.
M.leChevalier de Crôifc
sy
vu M. le Comte de Truzy,
& autres Seigneurs de distinction.
Mesdames la Gorritefle
-d'Evreux.
La Duchesse de Dura&)
La Marquise de Nesle.
rttlLa Marquise deTorcy,
.& autresDames. ') Lerepas fut precedé
d'un concert des plusma-
'gnifiques,:&fut suivi d'un
al3 qui dura jusquau lendemain
huit heures.
Le 26. 27. & 28. il y eut
encore des bals, où la plupart
des personnes de distinction
sont
venuës. Il y
avoit dans tous les bals que
Son Excellence a donnez
toutes fortes de rafraîchissemens
& de fruits.
Le j3. le Prince François
Ragotzi. Prince deTransylvanie
,
arrivé depuis
quelquesjours incogitto à
Paris, tous le nom du Comte
deSaaros, eut l'honneur
de saluer le Roy, quilere-
-£UC trésfavorablement.
Les Deputez d'Artois
eurent audiencedu Roy le
5. Février,& presenterent le
Cahier de la Province à Sa
Majesté,étant conduits par
le Marquis de Dreux,grand
Maître des Ceremonies, &
par le Sieur des Granges.
Ils furent presentez parle
Duc d'Elbeuf Gouverneur
de la Province, & par le
SieurVoisinMinistre & Secretaire
d'Etat.La parole
fut portée par l'Abbé de la
Croix,Prevôt de l'Eglise
d'Arras, pour le Clergé
par le Marquis de Crequy.
HentonDéputé pourla
Nobleflc-jrôc par le Sieur
AnsartdeGonnehem,De
putédu Tiers-Etat.
Le 7- laDuchesse de
Schrewsbury eut l'honneurdesaluer
Sa Majesté
dansson cabinet:elle yfut
conduiteparle Baron de
BreteuilIntroducteur de
•Arajbaââdears,êcpresentée
parlaDuchesse d'Aumont
Ellesalua aussi Monfçi
guebrJriDauphiny Mad$
me la Duchesse de Berry;
Madame, & Madame la
Duchesse d'Orléans, conduite
& presentée comme
chez le Roy. Elle prit le
Tabouret au souper de Sa
Majesté.
Le même jour le Sieur
Cornelio Bentivoglio, Archevêque
de Carthage c;
Nonce ordinaire du Pape,
eut audience particulière
du Roy»-i î-
Le 13 les Deputez des
Etats de Bretagne eurent
audience du Roy , & presenterent
le Cahier de la
Province. Ils furent presentez
par le Comte de Toulouse,
Gouverneur de la
Province, & par le Marquis
de Torcy, Ministre &
Secrétaire d'Etat.
M. le Comte de Pinto,
frere de Son Excellence
M, le Duc d'Ossune, arriva
de Madriden cette ville
la nuit du 11 au n.Février.
Le 16. M. le Duc donna
un bal magnifique.
Le 22 Son Excellence
traita magnifiquement
,
M. le Maréchal de Villars.
M. d'Albergotty, Lieu..
tenantg, eneral- des-.armé0es
du Roy;& Chevalier du
Saint Esprit.
& M.leMarquis de Torcy,
Ministre & Secretaire
d'Etat.
M.le Marquis d'Angeau.
M. le MarquisdeNesle.
M.leChevalier de Crôifc
sy
vu M. le Comte de Truzy,
& autres Seigneurs de distinction.
Mesdames la Gorritefle
-d'Evreux.
La Duchesse de Dura&)
La Marquise de Nesle.
rttlLa Marquise deTorcy,
.& autresDames. ') Lerepas fut precedé
d'un concert des plusma-
'gnifiques,:&fut suivi d'un
al3 qui dura jusquau lendemain
huit heures.
Le 26. 27. & 28. il y eut
encore des bals, où la plupart
des personnes de distinction
sont
venuës. Il y
avoit dans tous les bals que
Son Excellence a donnez
toutes fortes de rafraîchissemens
& de fruits.
Le j3. le Prince François
Ragotzi. Prince deTransylvanie
,
arrivé depuis
quelquesjours incogitto à
Paris, tous le nom du Comte
deSaaros, eut l'honneur
de saluer le Roy, quilere-
-£UC trésfavorablement.
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Résumé : Nouvelles de Paris.
Le 5 février, les députés de la province d'Artois, conduits par le Marquis de Dreux et le Sieur des Granges, présentèrent leur cahier au roi. L'Abbé de la Croix parla pour le clergé, le Marquis de Crequy pour la noblesse et le Sieur Ansart de Gonnehem pour le tiers-état. Le 7 février, la Duchesse de Schrewsbury salua le roi, accompagnée par le Baron de Breteuil. Le même jour, l'Archevêque de Carthage et Nonce ordinaire du Pape eut une audience particulière avec le roi. Le 13 février, les députés des États de Bretagne présentèrent leur cahier, introduits par le Comte de Toulouse et le Marquis de Torcy. Le 11 février, le Comte de Pinto arriva de Madrid. Le 16 février, le Duc d'Ossune organisa un bal. Le 22 février, il reçut plusieurs seigneurs et dames de distinction. Des bals eurent lieu les 26, 27 et 28 février. Le 13 mars, le Prince François Ragotzi, Prince de Transylvanie, arriva incognito à Paris et salua le roi.
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593
p. 86-87
Remerciment d'une bourse, faite & donnée par une même main à l'auteur, pour s'être acquitté d'une commission. A FLORISE. Madrigal.
Début :
Je suis par ce present trop payé de ma course ; [...]
Mots clefs :
Bourse, Financier, Caisse, Minerve, Vénus, Plutus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Remerciment d'une bourse, faite & donnée par une même main à l'auteur, pour s'être acquitté d'une commission. A FLORISE. Madrigal.
Remerciment d'une bourse,
faite & donnée par une
même main àl'auteur, pour
s'être acquittéd'une cornmission.
A FLORISE.
Madrigal.
J E fuis parce present trop
payé de ma course;
L'ouvrage est de Minerve,
6c le don de Venus.
Est-il un Financier du midi
jusqu'à l'ourse,
Dont la caisse, les gains,
les rentes vaillent
plus?
Ah!sans puiser comme eux
dans la brillante
source
D'où coulent les tresors du
tout-puissant Plutus,
Je crois être, avec cette
bourse,
Cent fois plus riche que
Cresus.
faite & donnée par une
même main àl'auteur, pour
s'être acquittéd'une cornmission.
A FLORISE.
Madrigal.
J E fuis parce present trop
payé de ma course;
L'ouvrage est de Minerve,
6c le don de Venus.
Est-il un Financier du midi
jusqu'à l'ourse,
Dont la caisse, les gains,
les rentes vaillent
plus?
Ah!sans puiser comme eux
dans la brillante
source
D'où coulent les tresors du
tout-puissant Plutus,
Je crois être, avec cette
bourse,
Cent fois plus riche que
Cresus.
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Résumé : Remerciment d'une bourse, faite & donnée par une même main à l'auteur, pour s'être acquitté d'une commission. A FLORISE. Madrigal.
L'auteur remercie Florise pour une bourse reçue, fruit de l'effort intellectuel et de la générosité. Il compare sa richesse actuelle à celle de Crésus, affirmant être cent fois plus riche grâce à cette bourse, valorisée non par des trésors matériels mais par sa valeur intrinsèque.
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594
p. 97-113
NOUVELLES de la basse Allemagne.
Début :
On écrit de Wismar du 14. Février que le General [...]
Mots clefs :
Moscovites, Attaquer, Ordre, Confédéré, Hongrie, Traités, Résolution, Saxe, Armée ottomane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de la basse Allemagne.
NOUVELLES
de la basse Allemagne.
ON écrit deWismar du
14. Février que le General
Hamerstein que le Duc
d'Hanover avoit envoyé
au Comte de Steinbock
pour proposer des moyens
de faire la paix avec les
Puissances confederées, a
rapporré qu'illuy avoit dit
pour toute response qu'il
n'avoir point d'autre ordre
du Roy son Maistre
, que
de restablir les Traitez de
Trawendal & de Raenstadt.
CesmesmesLettres
portent qu'un Parti de quarante
Cavaliers Suedois
ayant appris que plusieurs
chariotsquivenoient de
Pomeranie, chargez d'habirs
& de bagages, avec
une escorte Moscovite,
marchoient vers le Holstein,
resolut de l'aller attaquer
; qu'il avait surpris
& défait l'escorte & pris
les chariots
; qu'il avoit
amené le butin & les prisonniers
à Wifmar. Celles
de l'armée des Princes confederez
, portent qu'elle
avoit passé en deux endroits
lariviere de Trene,
& que le Czar ayant trouvé
l'accèsdeFredericstadt
impraticable du costé de
l'Eyder, à cause de l'inondation
où il avoit couru
risque de se noyer, fit marcher
les Troupes vers Husum,
laissantl'inondation
de la Trene sur sa gauche.
Le 12. Février l'armée estant
arrivée prés de Fredericstadt,
sa Majesté Czarienne
se mità la testede
cinq bataillons desesGardes
& de quelques Régiments
de Dragons pour
attaquer un retranchement
gardé par les Suédois,
le combatcommença
à huit heures du matin
& dura près de cinq heures.
Les Moscovites furent
repoussez deux fois, mais
après un grand feu de canon
& de mousqueterie
ils se rendirent maistres du
retranchement
,
prirent
deux pieces de c,anon,tlueI..
ques bagages
, & firent
près de trois cents prisonniers,
on ne parle point de
la perte que les Moscovites
ont faite, qui sans doute
est considerable dans
une attaque si opiniastre.
On écrit du camp des Suedois
à Gardingen que les
Moscovites n'avoient pas
creu trouver une si vigoureuseresistance
dans l'attaque
des retranchements
faits sur la digue de Swabstede
,que le peu de TroupesSuedoisesquiy
estoient
les avoient deffendus avec
tant de valeur que les Moscovites
n'avoient pu s'en
rendre maistres que sur le
soit avec un grand carnage
de leurs gens,outreun
grand nombre suffoqué
dans le marais, & les blesfez
donc vingt chariots furent
chargez pour les conduire
à Renfbourg. Cette
grande resistance donna le
temps au General Stakelberg
de retirer de Fredericstadt
les trois mille hommes
qui y estoient en garnison,&
de faire sa retraite
vers Gardingen. Ils
avoient resolu d'attaquer
le General Sreinbock aussi-
tost la prise des retranchements;
mais ayant appris
que ce General avoit
fortifié les avenuës de son
camp par des redoutes &
des retranchements, ils
changerent de resolution.
Les dernieres Lettres de
Wismar porrent que la forteresse
de Tonningen a
esté livrée au Comte de
Steinboc K par un ordre du
jeune Prince Charles Frédéric
Duc de Holstein Gortorp
neveu du Roy de Suede
,
& qui est à Stockolm
où il a
esté déclarémajeur.
Cet ordre fut portéau General
Steinbock par OU
Courier qui passa au travers
de l'armée conféderée.
Le Colonel Wols
qui commandoit dans
Tonningen ne fit aucune
difficulté d'y obéïr
, & il
fut continué dansl'employ
de Commandant de la place.
Cette nouvelle a beaucoup
chagriné les Confederez,
qui depuis traittent
comme ennemis lesEstats
du Duc de Holstein Gottorp
; ils ontmis garnison
dansGottorp, dans Kiel &
dans Eckenforde, ils demandent
de grosses contributions
au pays, les Danois
ont fait faire l'inventaire
des meubles du Chasteau
de Gottorp dont on
fait monter la valeur à plus
de douze cens mille e
feus.'
On écrit que le Roy de
Dannemarck fait armer
quelques Vaisseaux & six
Fregates pour oster la
communication des vivres
par mer aux Suedois. Ils
menacent de ruiner lesEstats
du jeune Duc de Holstein
Gottorp
,
ils ont fait
prisonnier le sieur Breckdorf
Drossard de Gottorp
avec la garnison. Le Comte
Welling a fait publier
un Manifeste par lequel il
declare que s'ils executent
cette resolution
, les Suedois
feront un pareil traittement
aux sujets du Roy
de DannemarcK & à ceux
duRoyAuguste. LesConfederez
ont fait camper
une partie de leurs Troupes
a Oldenfworth & à
Wofbuls pour observer les
Suedois, & ils ont distiribué
le reste en quartier
d'hyver dans les Estats de
Holstein Gottorp en attendant
que le beau temps
leur donne le moyend'attaquer
les Suedois.LeCzar
a fait élever des redoutes
devant l'arméeSuedoise&
dans la Dithmarse pour
empescher qu'ils ne tirent
des vivres & des fourrages
de ces costez-là.
Sa Majesté Czarienne
partie le 19. pour aller à
Hanover ; mais ayant appris
en chemin que le General
Sceinbock avoit fait
construireunpont sur l'Eyderà
Tonningen avec un
grand nombre de batteaux
qu'il y avoit trouvez, &
qu'il commençoit à y faire
passerses Troupes, il [uc.
pendit son voyage. Il ordonnaàles
Troupes de décamper,
& de s'avancer
vers l'Eyder pour le passer
à Fredericstatd où la pluspart
de l'infanterie arriva
lé mesme jour. Le pont
estant rompu elle ne put
estreassemblée au deça que
le 21. au nombre d'environ
dix mille hommes pour aller
joindre la Cavalerie Danoise;
cependant le General
Baver s'avança pour attaquer
les Suedois, mais
comme ils n'estoient passez
qu'environ quinze ou seize
cents chevaux, & qu'ils estoient
informez que les
Ennemis recevoient à tout
moment de nouveaux renforts,
ils se retirerent après
de rudesescarmouches, ôc
la perte a esté à peu prés
égale des deux costez. Les
Lettres de Berlin portent
que le sieurLosender qui
avoitesté envoyé à Bender
estoit revenu, qu'il
avoit rapporté que le Roy
de Suede ne vouloit point
entendre parler de la Renonciation
du Roy SraniClas
à la Couronne de Po»
logne, que les Troupes Sa»
xonnes ôc Moscovites qui
estoient à VVolgast & en
d'autres lieux de Pomeranie,
en estoient sorties pour
aller dansleHolstein joindre
l'armée confederée.
On mande deDresde qu'-
on continuoit d'exercer les
milices afin de former un
corps d'environ douze mille
hommes, qui seroit mis
dans les places pourentirer
les Troupes reglées
f
on ne croit pas que les
Estats de Saxe veuillent
fournir à leurentretien la
pays estant desja excessivement
chargé,
Les Lettres de Valaquie
du 6. Février portent que
le Roy Stanislas estoit arrivé
à Bender où le Roy de
Suede estoit encore , qu'il
n'attendait pour partir que
le resultat de la conference
qu'un Bacha envoyé par
le Grand Seigneur,&un
Député du Kam des Tartares
devoient avoir sur la
frontiere avec la Palatin
de Podolie, pour regler le
passage du Roy de Suede
par la Pologne, que le
Grand Seigneur qui estoit
tousjours à Andrinople luy
avoit de nouveau envoyé
de grandes sommes, que
le Kam des Tartaresavoit
ordre de rescorter en personne,&
de traittercomme
ennemis tous ceux qui
voudroients'opposerà son
passage; celles d'Andrinople
du 28. Janvier asseurent
que lePalatin de Masovie
Ambassadeur de Poiogne,
logne
,
avoit eu Audience
du grand ViGr, & qu'il
estoit bien [rainé) mais
que les Ambassadeurs du
Czar estoient tousjours
prisonniers au Chasteau
des sept Tours,que l'armée
Othomane devoit estre
assemblée sur le Danube
avant la fin de Mars
pour s'avancer vers l'UKraine
& en chasser les
Moscovites,afin de remettre
les Cosaques en pleine
liberté.
de la basse Allemagne.
ON écrit deWismar du
14. Février que le General
Hamerstein que le Duc
d'Hanover avoit envoyé
au Comte de Steinbock
pour proposer des moyens
de faire la paix avec les
Puissances confederées, a
rapporré qu'illuy avoit dit
pour toute response qu'il
n'avoir point d'autre ordre
du Roy son Maistre
, que
de restablir les Traitez de
Trawendal & de Raenstadt.
CesmesmesLettres
portent qu'un Parti de quarante
Cavaliers Suedois
ayant appris que plusieurs
chariotsquivenoient de
Pomeranie, chargez d'habirs
& de bagages, avec
une escorte Moscovite,
marchoient vers le Holstein,
resolut de l'aller attaquer
; qu'il avait surpris
& défait l'escorte & pris
les chariots
; qu'il avoit
amené le butin & les prisonniers
à Wifmar. Celles
de l'armée des Princes confederez
, portent qu'elle
avoit passé en deux endroits
lariviere de Trene,
& que le Czar ayant trouvé
l'accèsdeFredericstadt
impraticable du costé de
l'Eyder, à cause de l'inondation
où il avoit couru
risque de se noyer, fit marcher
les Troupes vers Husum,
laissantl'inondation
de la Trene sur sa gauche.
Le 12. Février l'armée estant
arrivée prés de Fredericstadt,
sa Majesté Czarienne
se mità la testede
cinq bataillons desesGardes
& de quelques Régiments
de Dragons pour
attaquer un retranchement
gardé par les Suédois,
le combatcommença
à huit heures du matin
& dura près de cinq heures.
Les Moscovites furent
repoussez deux fois, mais
après un grand feu de canon
& de mousqueterie
ils se rendirent maistres du
retranchement
,
prirent
deux pieces de c,anon,tlueI..
ques bagages
, & firent
près de trois cents prisonniers,
on ne parle point de
la perte que les Moscovites
ont faite, qui sans doute
est considerable dans
une attaque si opiniastre.
On écrit du camp des Suedois
à Gardingen que les
Moscovites n'avoient pas
creu trouver une si vigoureuseresistance
dans l'attaque
des retranchements
faits sur la digue de Swabstede
,que le peu de TroupesSuedoisesquiy
estoient
les avoient deffendus avec
tant de valeur que les Moscovites
n'avoient pu s'en
rendre maistres que sur le
soit avec un grand carnage
de leurs gens,outreun
grand nombre suffoqué
dans le marais, & les blesfez
donc vingt chariots furent
chargez pour les conduire
à Renfbourg. Cette
grande resistance donna le
temps au General Stakelberg
de retirer de Fredericstadt
les trois mille hommes
qui y estoient en garnison,&
de faire sa retraite
vers Gardingen. Ils
avoient resolu d'attaquer
le General Sreinbock aussi-
tost la prise des retranchements;
mais ayant appris
que ce General avoit
fortifié les avenuës de son
camp par des redoutes &
des retranchements, ils
changerent de resolution.
Les dernieres Lettres de
Wismar porrent que la forteresse
de Tonningen a
esté livrée au Comte de
Steinboc K par un ordre du
jeune Prince Charles Frédéric
Duc de Holstein Gortorp
neveu du Roy de Suede
,
& qui est à Stockolm
où il a
esté déclarémajeur.
Cet ordre fut portéau General
Steinbock par OU
Courier qui passa au travers
de l'armée conféderée.
Le Colonel Wols
qui commandoit dans
Tonningen ne fit aucune
difficulté d'y obéïr
, & il
fut continué dansl'employ
de Commandant de la place.
Cette nouvelle a beaucoup
chagriné les Confederez,
qui depuis traittent
comme ennemis lesEstats
du Duc de Holstein Gottorp
; ils ontmis garnison
dansGottorp, dans Kiel &
dans Eckenforde, ils demandent
de grosses contributions
au pays, les Danois
ont fait faire l'inventaire
des meubles du Chasteau
de Gottorp dont on
fait monter la valeur à plus
de douze cens mille e
feus.'
On écrit que le Roy de
Dannemarck fait armer
quelques Vaisseaux & six
Fregates pour oster la
communication des vivres
par mer aux Suedois. Ils
menacent de ruiner lesEstats
du jeune Duc de Holstein
Gottorp
,
ils ont fait
prisonnier le sieur Breckdorf
Drossard de Gottorp
avec la garnison. Le Comte
Welling a fait publier
un Manifeste par lequel il
declare que s'ils executent
cette resolution
, les Suedois
feront un pareil traittement
aux sujets du Roy
de DannemarcK & à ceux
duRoyAuguste. LesConfederez
ont fait camper
une partie de leurs Troupes
a Oldenfworth & à
Wofbuls pour observer les
Suedois, & ils ont distiribué
le reste en quartier
d'hyver dans les Estats de
Holstein Gottorp en attendant
que le beau temps
leur donne le moyend'attaquer
les Suedois.LeCzar
a fait élever des redoutes
devant l'arméeSuedoise&
dans la Dithmarse pour
empescher qu'ils ne tirent
des vivres & des fourrages
de ces costez-là.
Sa Majesté Czarienne
partie le 19. pour aller à
Hanover ; mais ayant appris
en chemin que le General
Sceinbock avoit fait
construireunpont sur l'Eyderà
Tonningen avec un
grand nombre de batteaux
qu'il y avoit trouvez, &
qu'il commençoit à y faire
passerses Troupes, il [uc.
pendit son voyage. Il ordonnaàles
Troupes de décamper,
& de s'avancer
vers l'Eyder pour le passer
à Fredericstatd où la pluspart
de l'infanterie arriva
lé mesme jour. Le pont
estant rompu elle ne put
estreassemblée au deça que
le 21. au nombre d'environ
dix mille hommes pour aller
joindre la Cavalerie Danoise;
cependant le General
Baver s'avança pour attaquer
les Suedois, mais
comme ils n'estoient passez
qu'environ quinze ou seize
cents chevaux, & qu'ils estoient
informez que les
Ennemis recevoient à tout
moment de nouveaux renforts,
ils se retirerent après
de rudesescarmouches, ôc
la perte a esté à peu prés
égale des deux costez. Les
Lettres de Berlin portent
que le sieurLosender qui
avoitesté envoyé à Bender
estoit revenu, qu'il
avoit rapporté que le Roy
de Suede ne vouloit point
entendre parler de la Renonciation
du Roy SraniClas
à la Couronne de Po»
logne, que les Troupes Sa»
xonnes ôc Moscovites qui
estoient à VVolgast & en
d'autres lieux de Pomeranie,
en estoient sorties pour
aller dansleHolstein joindre
l'armée confederée.
On mande deDresde qu'-
on continuoit d'exercer les
milices afin de former un
corps d'environ douze mille
hommes, qui seroit mis
dans les places pourentirer
les Troupes reglées
f
on ne croit pas que les
Estats de Saxe veuillent
fournir à leurentretien la
pays estant desja excessivement
chargé,
Les Lettres de Valaquie
du 6. Février portent que
le Roy Stanislas estoit arrivé
à Bender où le Roy de
Suede estoit encore , qu'il
n'attendait pour partir que
le resultat de la conference
qu'un Bacha envoyé par
le Grand Seigneur,&un
Député du Kam des Tartares
devoient avoir sur la
frontiere avec la Palatin
de Podolie, pour regler le
passage du Roy de Suede
par la Pologne, que le
Grand Seigneur qui estoit
tousjours à Andrinople luy
avoit de nouveau envoyé
de grandes sommes, que
le Kam des Tartaresavoit
ordre de rescorter en personne,&
de traittercomme
ennemis tous ceux qui
voudroients'opposerà son
passage; celles d'Andrinople
du 28. Janvier asseurent
que lePalatin de Masovie
Ambassadeur de Poiogne,
logne
,
avoit eu Audience
du grand ViGr, & qu'il
estoit bien [rainé) mais
que les Ambassadeurs du
Czar estoient tousjours
prisonniers au Chasteau
des sept Tours,que l'armée
Othomane devoit estre
assemblée sur le Danube
avant la fin de Mars
pour s'avancer vers l'UKraine
& en chasser les
Moscovites,afin de remettre
les Cosaques en pleine
liberté.
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Résumé : NOUVELLES de la basse Allemagne.
En février, plusieurs événements militaires et politiques ont marqué la Basse-Allemagne et les régions voisines. Le général Hamerstein, envoyé par le duc d'Hanover, a rapporté que le comte de Steinbock avait pour mission de rétablir les traités de Trawendal et de Raenstadt. Des cavaliers suédois ont attaqué et capturé des chariots chargés de bagages, escortés par des Moscovites, près de Wismar. L'armée des Princes confédérés a traversé la rivière Trene pour attaquer des retranchements suédois près de Fredericstadt, malgré des inondations. Ce combat, qui a duré cinq heures, a permis aux Moscovites de prendre deux pièces de canon et de faire près de trois cents prisonniers. À Swabstede, les Suédois ont résisté vigoureusement, permettant au général Stakelberg de retirer ses troupes vers Gardingen. La forteresse de Tonningen a été livrée au comte de Steinbock par ordre du prince Charles Frédéric de Holstein-Gottorp, ce qui a déplu aux confédérés. Le roi de Danemark a armé des vaisseaux pour couper les vivres aux Suédois, tandis que le czar a interrompu son voyage pour empêcher les Suédois de traverser l'Eyder. Des escarmouches ont eu lieu entre les troupes danoises et suédoises. En Saxe, des milices ont été formées pour remplacer les troupes régulières. En Valachie, le roi Stanislas attendait le résultat d'une conférence pour le passage du roi de Suède à travers la Pologne. À Andrinople, l'armée ottomane se préparait à chasser les Moscovites d'Ukraine.
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595
p. 114-118
NOUVELLES d'Allemagne.
Début :
L'Archiduc a donné au Comte Nicolas Palsi la Charge de [...]
Mots clefs :
Juge, Chancelier, Bohême, Vivres, Allemagne, Hongrie, Vizir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Allemagne.
NOUVELLES
d'Allemagne.
L'Archiduc
a donne au
Comte Nicolas Palsi la
Çharge de grand Juge de
Hongrie, vacante par la
mort du Comte George
Erdedi ,& le gouvernement
du Comté d'Arva
que le mesme Comte Erdedi
possedoit, a esté donné
au Comte de Sinmaningh
Vice -
Président de
la Chambre de Hongrie.
On apeuré mesme que
l'Archiduc a nommé le
Comte de Thaun à la Viceroyauté
de Naples) &
qu'il a aussidonnéau Comte
SchileK la Charge de
grand Chancelier de Boheme
J
& celle de Commissaire
general des guerres
au Comte de Thierheim.
On a envoyé des ordres
en Hongrie pour reparer&
augmenter les fortifications
des places, &
pour remplir les magasins.
On fait à Vienne de grands
préparatifs pour la, campagne
prochaine quoyqu'on
parle fort d'une paix
generale. On asseure que
l'Archiduchesse doit bientost
revenir en cette Cour.
Les Lettres de Constantinople
du commencement
de Janvier confirment les
grands préparatifs de guerre
que font les Turcs pour
l'ouverture de la campagne
; elles adjoustent qu'il
y avoir ordre d'armer un
grand nombre de Galeres,
de Tartanes & de Bastïmens
de transport, qui do&
vent estre employez sur le
Danube, afin de conduire
les provisions pour la fub-?
sistance de l'armée, & pour
remplir les magasinsqui
sont establis à Silistrie
,
à
Thessalonique,& end'autres
endroits
y on juge par
le grand amas de vivres
que la principalearmée
fera tres- nombreuse. Depuis
l'arrivée du Grand
Seigneur à Andrinople, il
a fait depescher un Aga
avec de nouvelles instructions
pour aller en Pologne
expliquer au corps
de la Republique les intentions
de ce Prince touj
chant la declaration de la
guerre contre les Moscovites,&
au retour du Roy
de Suede. Les mesmes Lettres
portent que le Visir
avoit eu une conference
sur le mesme sujet avec le
Palatin de Mafovie.
d'Allemagne.
L'Archiduc
a donne au
Comte Nicolas Palsi la
Çharge de grand Juge de
Hongrie, vacante par la
mort du Comte George
Erdedi ,& le gouvernement
du Comté d'Arva
que le mesme Comte Erdedi
possedoit, a esté donné
au Comte de Sinmaningh
Vice -
Président de
la Chambre de Hongrie.
On apeuré mesme que
l'Archiduc a nommé le
Comte de Thaun à la Viceroyauté
de Naples) &
qu'il a aussidonnéau Comte
SchileK la Charge de
grand Chancelier de Boheme
J
& celle de Commissaire
general des guerres
au Comte de Thierheim.
On a envoyé des ordres
en Hongrie pour reparer&
augmenter les fortifications
des places, &
pour remplir les magasins.
On fait à Vienne de grands
préparatifs pour la, campagne
prochaine quoyqu'on
parle fort d'une paix
generale. On asseure que
l'Archiduchesse doit bientost
revenir en cette Cour.
Les Lettres de Constantinople
du commencement
de Janvier confirment les
grands préparatifs de guerre
que font les Turcs pour
l'ouverture de la campagne
; elles adjoustent qu'il
y avoir ordre d'armer un
grand nombre de Galeres,
de Tartanes & de Bastïmens
de transport, qui do&
vent estre employez sur le
Danube, afin de conduire
les provisions pour la fub-?
sistance de l'armée, & pour
remplir les magasinsqui
sont establis à Silistrie
,
à
Thessalonique,& end'autres
endroits
y on juge par
le grand amas de vivres
que la principalearmée
fera tres- nombreuse. Depuis
l'arrivée du Grand
Seigneur à Andrinople, il
a fait depescher un Aga
avec de nouvelles instructions
pour aller en Pologne
expliquer au corps
de la Republique les intentions
de ce Prince touj
chant la declaration de la
guerre contre les Moscovites,&
au retour du Roy
de Suede. Les mesmes Lettres
portent que le Visir
avoit eu une conference
sur le mesme sujet avec le
Palatin de Mafovie.
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Résumé : NOUVELLES d'Allemagne.
Le texte décrit plusieurs nominations et préparatifs militaires en Europe et en Turquie. En Hongrie, l'Archiduc a nommé le Comte Nicolas Palsi grand Juge, remplaçant le Comte George Erdedi décédé. Le gouvernement du Comté d'Arva a été confié au Comte de Sinmaningh. Le Comte de Thaun a été nommé Vice-roi de Naples, le Comte Schilek grand Chancelier de Bohême et Commissaire général des guerres, et le Comte de Thierheim Commissaire général des guerres. Des ordres ont été envoyés pour renforcer les fortifications et remplir les magasins en Hongrie. À Vienne, des préparatifs pour la prochaine campagne sont en cours, malgré les rumeurs de paix générale. L'Archiduchesse est attendue à la cour. À Constantinople, les préparatifs de guerre des Turcs sont confirmés, avec l'armement de nombreux navires pour transporter des provisions sur le Danube. L'armée turque devrait être nombreuse. Le Grand Seigneur a envoyé un Aga en Pologne pour expliquer ses intentions de guerre contre les Moscovites et le retour du Roi de Suède. Le Visir a également eu une conférence avec le Palatin de Masovie sur le même sujet.
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596
p. 118-123
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a fait Brigadier de ses armées Don Joseph [...]
Mots clefs :
Brigadier, Barcelone, Gérone, Miquelet
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
a*Espagne,r
LE Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Joseph
de Gayoso
,
& Mendoca
Lieutenant général de l'artillerie,
qui eut une jambe
emportée d'un boulet
de canon au siege de Campo
Mayor. Sa Majesté a
formé une Junte ou Conseil
composédesPrésidents
des Conseils de Castille
&des Finances, du Comte,
de Bergeik, & trois Auditeurs
du Conseil Royal
& d'un Secretaire. On a
receu à Madrid la nouvelle
de la promotion que le
Pape avoit faite de quatre
Cardinaux,du nombre def.
quels est Don Manuel Arias
Archevesque de Se-3
ville
,
auquel le Roy en §
donne avis par un Courier
ex près On mande de Gironne
& de Roses que le
Mareschal de Berwick y
avoit fait entrer toute forte
de munitions & de vivres,
& fait remplir les magasins
de ces deux places, &
qu'il avoit laissé fous les
ordres du Comte de Piennes
dix sept Bataillons &
quelques Regiments de
Cavalerie & de Dragons.
Les Lettres de Barcelonne
portent que la levée du
blocus de Girone, y avoit
causé une grande consternation
nation, & qu'on y apprehendoit
fort que les Hollandois
ne consentissent à
la suspension d'armes
, ce
qui empescherois qu'on y
amenast par mer des grains
& d'autres provisions dont
les Catalans avoient un
extreme besoin, que le General
Staremberg avoir distribue
ses Troupes en quartier
d'hyver, & qu'il avoit
en mesme temps fait la reveuë
des Miquelets,& des
Volontaires, dont il avoic
formé des Regiments;mais
ne leur ayant pas fait donner
la payequ'onleuravoit
promise, ils s'estoient débandez
& fait de grands
desordres à la campagne.
Celles de Saragosse&d'autres
endroits portent que
le peuple de Barcelonne
estoit fort mécontent de
l'Archiduc, & que depuis
peu un grand nombre de
gens s'estoient assemblez
durant la nuit devant le
palais de l'Archiduchesse,
criant VivePhilippe V. Ils
furent ensuirefaire un
grand tumulte devant la
Maison du Comte de Staremberg.
Il avoit faitdemander
un don gratuit aux
peuples de la plaipe de
Vich:mais ils avoientrefpondu
qu'ils le donneroient
à celuy qui seroit
Roy d'Espagne & ConltO
de Barcclonne.
NOUVELLES
a*Espagne,r
LE Roy a fait Brigadier
de ses armées Don Joseph
de Gayoso
,
& Mendoca
Lieutenant général de l'artillerie,
qui eut une jambe
emportée d'un boulet
de canon au siege de Campo
Mayor. Sa Majesté a
formé une Junte ou Conseil
composédesPrésidents
des Conseils de Castille
&des Finances, du Comte,
de Bergeik, & trois Auditeurs
du Conseil Royal
& d'un Secretaire. On a
receu à Madrid la nouvelle
de la promotion que le
Pape avoit faite de quatre
Cardinaux,du nombre def.
quels est Don Manuel Arias
Archevesque de Se-3
ville
,
auquel le Roy en §
donne avis par un Courier
ex près On mande de Gironne
& de Roses que le
Mareschal de Berwick y
avoit fait entrer toute forte
de munitions & de vivres,
& fait remplir les magasins
de ces deux places, &
qu'il avoit laissé fous les
ordres du Comte de Piennes
dix sept Bataillons &
quelques Regiments de
Cavalerie & de Dragons.
Les Lettres de Barcelonne
portent que la levée du
blocus de Girone, y avoit
causé une grande consternation
nation, & qu'on y apprehendoit
fort que les Hollandois
ne consentissent à
la suspension d'armes
, ce
qui empescherois qu'on y
amenast par mer des grains
& d'autres provisions dont
les Catalans avoient un
extreme besoin, que le General
Staremberg avoir distribue
ses Troupes en quartier
d'hyver, & qu'il avoit
en mesme temps fait la reveuë
des Miquelets,& des
Volontaires, dont il avoic
formé des Regiments;mais
ne leur ayant pas fait donner
la payequ'onleuravoit
promise, ils s'estoient débandez
& fait de grands
desordres à la campagne.
Celles de Saragosse&d'autres
endroits portent que
le peuple de Barcelonne
estoit fort mécontent de
l'Archiduc, & que depuis
peu un grand nombre de
gens s'estoient assemblez
durant la nuit devant le
palais de l'Archiduchesse,
criant VivePhilippe V. Ils
furent ensuirefaire un
grand tumulte devant la
Maison du Comte de Staremberg.
Il avoit faitdemander
un don gratuit aux
peuples de la plaipe de
Vich:mais ils avoientrefpondu
qu'ils le donneroient
à celuy qui seroit
Roy d'Espagne & ConltO
de Barcclonne.
NOUVELLES
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a promu Don Joseph de Gayoso et Mendoca au grade de brigadier et lieutenant général de l'artillerie, malgré une blessure grave. Il a également créé une junte composée de hauts dignitaires. Madrid a appris la promotion de quatre cardinaux par le Pape, dont Don Manuel Arias. À Girone et Roses, le maréchal de Berwick a renforcé les fortifications et laissé des troupes sous le commandement du Comte de Piennes. À Barcelone, la levée du blocus de Girone a causé de l'inquiétude, notamment concernant l'approvisionnement en grains. Le général Staremberg a préparé ses troupes pour l'hiver, mais le manque de paiement a provoqué des désordres parmi les Miquelets et les volontaires. Des lettres signalent le mécontentement du peuple de Barcelone envers l'Archiduc. Des rassemblements et des tumultes ont eu lieu, avec des cris en faveur de Philippe V.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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597
p. 123-128
NOUVELLES d'Angleterre.
Début :
Le Duc d'Ormond s'est demis avec la permission de la Reine [...]
Mots clefs :
Major, Régiment, Colonel, Angleterre, Reine, Succession, Couronne, Duc de Buckingham
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Angleterre.
NOUVELLES
d'Angleterre.
LE Duc d'Ormond sest
demis avec la permission
de la Reine de son Regiment
de Cavalerie qui eit
en Irlande en faveur de
Mylord Ashburnham son
gendre. Le Regiment de
Mylord Tirawly a esté
donné au Colonel Hara
sonfils. LeMajorBlakney
a esté fait Capitaine aux
Gardes, a la place du Colonel
Coots, qui a ordre
de s'endéfaire & d'en traitter
avec luy. Le General
Compton a pris poneffion
de la Charge de Lieutenant
- Gouverneur de la
Tour que possedoit le GeneralCadogan.
Les sieurs HoraceVVal»
pole & ThomasMerhcot,
qui sont du parti des Anglicans,
ont esté faits Commissaires
des revenus d'Irlande
à la place du Chevalier
Guillaume Quintin
& du sieur Jacques Southwel
qui sont du parti contraire.
Le sieurHarisson
Secretaire des Plenipotentiaires
d'Angleterre à Utrecht
,arriva à Londres
le 10Février avec le Traité
de la Barriere & de la garantie
de la Succession à la
Couronne. On asseurequ'il
fut ratifié le 16 par la Reine,
& que le sieurHarifion
devoit partirincessamment
pour le porter en
Hollande.
Le mesme jour 10. les
ordres furent envoyez en
Flandres pour faire revenir
à Londres le premier Bataillon
des Gardes qui est
en garnison à Gand.
Le 17. le Duc de Buc-
Kingham Président du
Conseil, traitta magnifiquement
à disner le Duc
d'Aumont, le Marquis de
Monteleon, & plufieusautres
personnes de distinction.
Le Comte Pawlet
traitra aussi le Baron de
Groot Envoyé de Hano,)
ver,&lesautresMinistres
Etrangers.
Le 20. les Commissaires
de la Marine firent
vendre six vieux Vaisseaux
de guerre que des Marchands
acheterent pour
s'en servir dans leur commerce.
Le 21.le Chevalier
Thomas Hammer arriva
de France à Londres.
Le Marquis de Camarthen
fils du Duc de Leeds,
& gendre du Comted'Oxfore
grand Thresorier,doit
prendre séance dans la
Chambre des Pairs en vertu
d'une Patente de la Reine,
fous le titre de Lord
Kiveton.
NOUVELLES
d'Angleterre.
LE Duc d'Ormond sest
demis avec la permission
de la Reine de son Regiment
de Cavalerie qui eit
en Irlande en faveur de
Mylord Ashburnham son
gendre. Le Regiment de
Mylord Tirawly a esté
donné au Colonel Hara
sonfils. LeMajorBlakney
a esté fait Capitaine aux
Gardes, a la place du Colonel
Coots, qui a ordre
de s'endéfaire & d'en traitter
avec luy. Le General
Compton a pris poneffion
de la Charge de Lieutenant
- Gouverneur de la
Tour que possedoit le GeneralCadogan.
Les sieurs HoraceVVal»
pole & ThomasMerhcot,
qui sont du parti des Anglicans,
ont esté faits Commissaires
des revenus d'Irlande
à la place du Chevalier
Guillaume Quintin
& du sieur Jacques Southwel
qui sont du parti contraire.
Le sieurHarisson
Secretaire des Plenipotentiaires
d'Angleterre à Utrecht
,arriva à Londres
le 10Février avec le Traité
de la Barriere & de la garantie
de la Succession à la
Couronne. On asseurequ'il
fut ratifié le 16 par la Reine,
& que le sieurHarifion
devoit partirincessamment
pour le porter en
Hollande.
Le mesme jour 10. les
ordres furent envoyez en
Flandres pour faire revenir
à Londres le premier Bataillon
des Gardes qui est
en garnison à Gand.
Le 17. le Duc de Buc-
Kingham Président du
Conseil, traitta magnifiquement
à disner le Duc
d'Aumont, le Marquis de
Monteleon, & plufieusautres
personnes de distinction.
Le Comte Pawlet
traitra aussi le Baron de
Groot Envoyé de Hano,)
ver,&lesautresMinistres
Etrangers.
Le 20. les Commissaires
de la Marine firent
vendre six vieux Vaisseaux
de guerre que des Marchands
acheterent pour
s'en servir dans leur commerce.
Le 21.le Chevalier
Thomas Hammer arriva
de France à Londres.
Le Marquis de Camarthen
fils du Duc de Leeds,
& gendre du Comted'Oxfore
grand Thresorier,doit
prendre séance dans la
Chambre des Pairs en vertu
d'une Patente de la Reine,
fous le titre de Lord
Kiveton.
NOUVELLES
Fermer
Résumé : NOUVELLES d'Angleterre.
Le duc d'Ormond a démissionné de son régiment de cavalerie en Irlande, remplacé par son gendre, lord Ashburnham. Le régiment de lord Tirawly a été confié au colonel Hara. Le major Blakney a été promu capitaine aux Gardes, succédant au colonel Coots. Le général Compton a pris la charge de lieutenant-gouverneur de la Tour, précédemment détenue par le général Cadogan. Horace Walpole et Thomas Merhcot ont été nommés commissaires des revenus d'Irlande, remplaçant le chevalier Guillaume Quintin et Jacques Southwel. Le secrétaire des plénipotentiaires d'Angleterre à Utrecht, Harrison, est arrivé à Londres avec le traité de la Barrière et de la garantie de la succession à la Couronne, ratifié le 16 février par la reine. Le premier bataillon des Gardes stationné à Gand a été rappelé à Londres. Le 17 février, le duc de Buckingham a reçu des personnalités distinguées, dont le duc d'Aumont et le marquis de Monteleon. Le comte Pawlet a traité avec le baron de Groot et d'autres ministres étrangers. Le 20 février, six vieux vaisseaux de guerre ont été vendus à des marchands. Le 21 février, le chevalier Thomas Hammer est arrivé de France à Londres. Le marquis de Camarthen doit siéger à la Chambre des Pairs sous le titre de lord Kiveton.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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598
p. 128-132
NOUVELLES d'Utrecht & de Flandres.
Début :
Les Conferences entre les Ministres des Alliez sont plus frequentes [...]
Mots clefs :
Archiduc, Régiment, Catalogne, Utrecht, Flandre, Conférence, Traité de la Barrière, Électeur de Brandebourg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Utrecht & de Flandres.
NOUVELLES
d'Utrecht & de
Flandres.
LEs Conferences entre
les Ministres des Alliez
sont plus frequentes qu'auparavant,
il y en a mesme
eu plusieurs entre les Plenipotentiaires
de France,
d'Angleterre, des Estats
Généraux &de l'Archiduc..
Les Lettres de Hollande
portent que les Estats Géneraux
ont ratifié le Traitré
de la Barriere, & de la
Succession à la Couronne
de la grande Bretagne. On
asseure que l'évacuation de
la Catalogne eil reglée.
On mande de Tournay
que le Regiment Saxon de
Seckendorf de deux Bataillons,
qui estoit à lasolde
Angloise
, ayant receu
ordre de s'en retourner,
voulut sortir le13 Février,
le Commandant dela Ela*
ce pria le Colonel de ce
Regiment, d'attendre qu'il
eust receu les ordres de la
Haye. Les Lettres de Bruxelles
portent que les Troupes
Danoises à la solde
d'Angleterre s'estoientas-
Semblées à Vilvorde au
nombre de Gx mille hommes
pour retourner en leur
pays, ayant esté rappellées
par le Roy de Danneniarc.
Celles de Liege du
18 porrent que les Troupes
de l'Electeur de Brandebourg
qui composent la
plus grande partie de la
garnison
,
refufoient depuis
quelques jours de faire
le service jusqu'à ce qu'
on leur paye tous les arrerages
qui leur sont deus;
elles se font faisies des portes
d'Auroix & de sainte
Marguerite,disant qu'elles
leurestoient necessaires
pour avoir communication
avec celles qui logent dans
lleess FFaauuxxbboouurrggss.. On rmnaann,..~"
de de Cambray que deux
Partis de Maubeuge & de
Condé avoient surpris près
d'Ath un poste gardé par
quatre - vingt Fantassinsd'un
des Regimenrs ds
l'Archiduc, qui furent cous
faits prisonniers.
MORTS.
d'Utrecht & de
Flandres.
LEs Conferences entre
les Ministres des Alliez
sont plus frequentes qu'auparavant,
il y en a mesme
eu plusieurs entre les Plenipotentiaires
de France,
d'Angleterre, des Estats
Généraux &de l'Archiduc..
Les Lettres de Hollande
portent que les Estats Géneraux
ont ratifié le Traitré
de la Barriere, & de la
Succession à la Couronne
de la grande Bretagne. On
asseure que l'évacuation de
la Catalogne eil reglée.
On mande de Tournay
que le Regiment Saxon de
Seckendorf de deux Bataillons,
qui estoit à lasolde
Angloise
, ayant receu
ordre de s'en retourner,
voulut sortir le13 Février,
le Commandant dela Ela*
ce pria le Colonel de ce
Regiment, d'attendre qu'il
eust receu les ordres de la
Haye. Les Lettres de Bruxelles
portent que les Troupes
Danoises à la solde
d'Angleterre s'estoientas-
Semblées à Vilvorde au
nombre de Gx mille hommes
pour retourner en leur
pays, ayant esté rappellées
par le Roy de Danneniarc.
Celles de Liege du
18 porrent que les Troupes
de l'Electeur de Brandebourg
qui composent la
plus grande partie de la
garnison
,
refufoient depuis
quelques jours de faire
le service jusqu'à ce qu'
on leur paye tous les arrerages
qui leur sont deus;
elles se font faisies des portes
d'Auroix & de sainte
Marguerite,disant qu'elles
leurestoient necessaires
pour avoir communication
avec celles qui logent dans
lleess FFaauuxxbboouurrggss.. On rmnaann,..~"
de de Cambray que deux
Partis de Maubeuge & de
Condé avoient surpris près
d'Ath un poste gardé par
quatre - vingt Fantassinsd'un
des Regimenrs ds
l'Archiduc, qui furent cous
faits prisonniers.
MORTS.
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Résumé : NOUVELLES d'Utrecht & de Flandres.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires en Europe. Les conférences entre les ministres des Alliés, incluant ceux de France, d'Angleterre, des États Généraux et de l'Archiduc, se sont multipliées. Les États Généraux des Pays-Bas ont approuvé le traité de la Barrière et de la Succession à la Couronne de la Grande-Bretagne. L'évacuation de la Catalogne est en cours de régulation. À Tournay, le régiment saxon de Seckendorf, sous commandement anglais, a reçu l'ordre de se retirer, mais attend les instructions de La Haye. Les troupes danoises au service de l'Angleterre se sont rassemblées à Vilvorde pour retourner dans leur pays, suite à un rappel du roi du Danemark. À Liège, les troupes de l'Électeur de Brandebourg ont refusé de servir jusqu'au paiement de leurs arriérés, se barricadant aux portes d'Auroix et de Sainte-Marguerite. Enfin, des troupes de Maubeuge et de Condé ont surpris un poste près d'Ath, capturant quatre-vingts fantassins d'un régiment de l'Archiduc.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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599
p. 150-156
CEREMONIE de la Renonciation.
Début :
Le quinz Mars Monseigneur le Duc de Berry estant venu [...]
Mots clefs :
Renonciation, Chapelle, Lettres patentes, Cérémonie, Roi d'Espagne, Couronne d'Espagne
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texteReconnaissance textuelle : CEREMONIE de la Renonciation.
CEREMONIE
de la Renonciation.
LE quinze Mars Monfeiigneur
le Duc de Berry cf..
tant venu en cette VilIe"fc
rendit au Palais, accompagné
de Monsieur le Duc
d'Orléans, &ils allerent
entendre la Mesle à la-fainte
Chapelle. Deux Présidents
à Mortier & deux
Conseillers députez par le
Parlement, pour le recevoir
, vinrent l'y prendre,
& le conduisirent à la grande
Chambfe, où il prit fà
place. Ensuite Monsieur le
Duc d'Orléans, prie aulïi
la sienne, de mesme que le
Duc d'Anguien, le Prince
de Conti, le Duc du Maine
& le Comte de Toulouse.
Les Pairs Ecclesiastiques
qui s'y trouverent, estoient rArcheveCque Duc de
Reims, l'E vesque Duc de
Laon
3
l'Evesque Ducde
Langres, l'Evefaue Comre
de Chaalons, & rEvetauc
Comte de Noyon. Puisles
Ducs de laTremorille., de
Sully, de Richelieu
,
de
Saint Simon, de la Force,
de Rohan, d'Estre'es, de
la Meilleraye, de Villeroy,
de Saint Aignan, de Tret
mes, rEvefque de Metz
Duc de Coislin
,
de Villars
, de Berwik, d'Antin,
& de Chaulnes. Comme
il s'agissoit de faire registrer
les Lettres Patentes
données par le Roy, sur la
Renonciation du Roy d'EC
pagne , aux Droits de sa
naiÍfance & à ceux de ses
descendants sur la Couronne
de France, de mesme
que la Renonciation de
Monseigneur le Duc de
Berry, & celle de Monsieur
le Duc d'Orleans à
leurs Droits & à ceux de
leurs defeendants ,sur la
Couronne d'Espagne
,
ôc
de faire tirer des Registres
les Lettres par lesquelles les
Droits du Roy d'Espagne à
la Couronne de France luy
avoient esté conservez,
lorsqu'il partit pour Madrid
,
le sieur de Mesmes
PremierPrésident
, ayant
expliqué les intentions du
Roy, le sieur Joly de Fleury
Advocat General présensa
les Lettres Parentes.
de Sa Majelté;, qui furent
leues,aussi bien que tous
les autres Adtes qui y ef.
toient joints. L'Arrest
d'Enregistrement fut ensuite
prononcé suivant les
Conclusions du Procureur
General.
Le Duc de Shrewsbury
Ambassadeur de la Reine
de la grande Bretagne & le
sieur Prior l'un des Plenipotentiaires
de Sa Majeslé
Britannique
,
furent tesmoins
de cette fonaion qui
doit faire une condition essentielle
des Traittez de
paixyle Duc d'Ossone nommé
par le Roy d'Espagne
pour la traitter,& la signer
en son nom aux Conférences
d'Utrecht, se trouvant
encore à Paris
J
le sieur
DonCornejo Secretaire de
l'ambassade pourSaMajesté
Catholique en cette
Ville & Royaume, a asfifié
à cette ceremonie qui
s'eil faite trèssolemnellemène,
& où il s'esttrouvé
un grand nombre de personnes
distingueés , d'Estrangers
& de peuple. Le
Duc d'Ossonne, & le sieur
Don Felix Cornejo, le Duc
de S hrewsbury & le sieur
Prior estoient placez dans
la mesme Lanterne. Ces
AmbaÍfadeurs avoient demandé
d'efire mis dans le
mesmelieu.Cette Ceremonie
fera memorable par la
réunion des trois Nations
qui ont eIlé si long
- temps
opposées.
de la Renonciation.
LE quinze Mars Monfeiigneur
le Duc de Berry cf..
tant venu en cette VilIe"fc
rendit au Palais, accompagné
de Monsieur le Duc
d'Orléans, &ils allerent
entendre la Mesle à la-fainte
Chapelle. Deux Présidents
à Mortier & deux
Conseillers députez par le
Parlement, pour le recevoir
, vinrent l'y prendre,
& le conduisirent à la grande
Chambfe, où il prit fà
place. Ensuite Monsieur le
Duc d'Orléans, prie aulïi
la sienne, de mesme que le
Duc d'Anguien, le Prince
de Conti, le Duc du Maine
& le Comte de Toulouse.
Les Pairs Ecclesiastiques
qui s'y trouverent, estoient rArcheveCque Duc de
Reims, l'E vesque Duc de
Laon
3
l'Evesque Ducde
Langres, l'Evefaue Comre
de Chaalons, & rEvetauc
Comte de Noyon. Puisles
Ducs de laTremorille., de
Sully, de Richelieu
,
de
Saint Simon, de la Force,
de Rohan, d'Estre'es, de
la Meilleraye, de Villeroy,
de Saint Aignan, de Tret
mes, rEvefque de Metz
Duc de Coislin
,
de Villars
, de Berwik, d'Antin,
& de Chaulnes. Comme
il s'agissoit de faire registrer
les Lettres Patentes
données par le Roy, sur la
Renonciation du Roy d'EC
pagne , aux Droits de sa
naiÍfance & à ceux de ses
descendants sur la Couronne
de France, de mesme
que la Renonciation de
Monseigneur le Duc de
Berry, & celle de Monsieur
le Duc d'Orleans à
leurs Droits & à ceux de
leurs defeendants ,sur la
Couronne d'Espagne
,
ôc
de faire tirer des Registres
les Lettres par lesquelles les
Droits du Roy d'Espagne à
la Couronne de France luy
avoient esté conservez,
lorsqu'il partit pour Madrid
,
le sieur de Mesmes
PremierPrésident
, ayant
expliqué les intentions du
Roy, le sieur Joly de Fleury
Advocat General présensa
les Lettres Parentes.
de Sa Majelté;, qui furent
leues,aussi bien que tous
les autres Adtes qui y ef.
toient joints. L'Arrest
d'Enregistrement fut ensuite
prononcé suivant les
Conclusions du Procureur
General.
Le Duc de Shrewsbury
Ambassadeur de la Reine
de la grande Bretagne & le
sieur Prior l'un des Plenipotentiaires
de Sa Majeslé
Britannique
,
furent tesmoins
de cette fonaion qui
doit faire une condition essentielle
des Traittez de
paixyle Duc d'Ossone nommé
par le Roy d'Espagne
pour la traitter,& la signer
en son nom aux Conférences
d'Utrecht, se trouvant
encore à Paris
J
le sieur
DonCornejo Secretaire de
l'ambassade pourSaMajesté
Catholique en cette
Ville & Royaume, a asfifié
à cette ceremonie qui
s'eil faite trèssolemnellemène,
& où il s'esttrouvé
un grand nombre de personnes
distingueés , d'Estrangers
& de peuple. Le
Duc d'Ossonne, & le sieur
Don Felix Cornejo, le Duc
de S hrewsbury & le sieur
Prior estoient placez dans
la mesme Lanterne. Ces
AmbaÍfadeurs avoient demandé
d'efire mis dans le
mesmelieu.Cette Ceremonie
fera memorable par la
réunion des trois Nations
qui ont eIlé si long
- temps
opposées.
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Résumé : CEREMONIE de la Renonciation.
Le 15 mars, le Duc de Berry et le Duc d'Orléans arrivèrent en ville et assistèrent à la messe à la Sainte Chapelle. Ils furent ensuite conduits à la grande Chambre du Parlement par des représentants. Divers pairs ecclésiastiques et laïcs, dont l'Archevêque Duc de Reims et le Duc de La Trémoille, étaient présents. La cérémonie concernait l'enregistrement des Lettres Patentes du Roi sur la renonciation du Roi d'Espagne et des Ducs de Berry et d'Orléans à leurs droits sur la Couronne de France. Le Premier Président, sieur de Mesmes, expliqua les intentions du Roi, et l'Avocat Général, sieur Joly de Fleury, présenta les documents, qui furent lus et enregistrés. Le Duc de Shrewsbury, Ambassadeur de la Reine de Grande-Bretagne, et le Duc d'Ossone, représentant le Roi d'Espagne, témoignèrent de la cérémonie. Un grand nombre de personnes distinguées et d'étrangers assistèrent à cette réunion solennelle des trois nations autrefois opposées.
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600
p. 168
« Monsieur Savary des Bruslons donne avis, que le Parfait Negociant [...] »
Début :
Monsieur Savary des Bruslons donne avis, que le Parfait Negociant [...]
Mots clefs :
Livre, Parfait Négociant, Paraphé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Monsieur Savary des Bruslons donne avis, que le Parfait Negociant [...] »
Monsieur Savary des
Bruslons donne avis., que
le Parfait Négociant de
feu M. Savary sonPere
qu'il a fait réimprimer
& considérablement augmenté
,
est en vente chez
Guignard & RobustesLibraires
à Paris rue S. Jacques
; & pour connoistre
plus facilementcette nouvelle
Edition, onavertit
de prendre garde à la premiere
Page de la matière
du Livre
,
qu'elle soit signée
& paraphée dudit
Sieur Savary des Bruslns.
Bruslons donne avis., que
le Parfait Négociant de
feu M. Savary sonPere
qu'il a fait réimprimer
& considérablement augmenté
,
est en vente chez
Guignard & RobustesLibraires
à Paris rue S. Jacques
; & pour connoistre
plus facilementcette nouvelle
Edition, onavertit
de prendre garde à la premiere
Page de la matière
du Livre
,
qu'elle soit signée
& paraphée dudit
Sieur Savary des Bruslns.
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