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Liste
1
p. 241-260
Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Début :
Nous jugeons qu'il est necessaire d'avoir la seureté [...]
Mots clefs :
Chambre haute, Conditions de Paix, France, Négociation, Compensation, Alliés, Maison de Bourbon, Rhin, Portugal, Protestation, Angleterre, Offres de la France, Patrie, Traduction
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texteReconnaissance textuelle : Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Traduction de la Protestation
des Seigneurs de la Chambre/
Haute.
N r-,
Ous jugeons qu'il
estnecessaired'avoir
la seureté proposée, -1dune
garantie mutuelle, parce que
Nous, concevons que les
Conditions delaPaix quoti
a
offertes, procedentd'une Nt'-
gociationséparée conduiteparles
Ministresavecla France ,sans
la participation des principaux
jdihe^
,
particulierement des
Etats GenerAUX) comme ils
le disent dans leur Lettre à
la Reine: Eux dont Sa
Majesté regarde les interests
comme inséparablesdusien,
ainsi qu'Elles'en est expliquée àce Parlement. Et
Nous concevons que' cette
Negociation est contraire à
ces ordres que S. M. déclara
avoir donnez, dans la réponrgrendit à f'Aj
dresse de cette Chambre,
qu'Elleavoit charge ses Plenipotentiaires,àUtrecht de
concerterjW-ec çeux des Alht
Elle estencorecontraire àla
Résolution contenuëd ans
le M:(Taaedu.iiJanvier',
qu„ BUe.CMfnvoy^ çettq Chambre,de l'Union étroite
où Elle se proposoit d'entrer
avec Eux, pour obtenir, une
bonne P~~ pour
Tdntir& la ma.Z.Ptenir-uni
qu'Elle l'avoit déclarédans
son discours àl'ouverture
de cerrç^eflion,'x^Elie.m}
treroit avec Eux dans les Engagemens les plusétroits,pour
continuer ïalliance, afin de
rendreIfPa>x generale, (Iflt
0* durable. De plus, Nous
jugeons cette Négociation
contraire au VIII. Article
de la Grande Alliance, qui
oblige expressement tous les
AiltcTide ne traiter que
conjointement & du cçmmm
consentement de toutes les
Partiës.
Nous concevons que le
refus qu'on fait d'ajoûter ces
paroles, peut estre çonfideré
par les Alliez comme une
approbation que cette Chambre
donneroit à cette Methode
qu'on a
prise de traiter avec la
France,qui peut teur pafroiftre Coramt tendant à
une Paixseparée, contre laquelle S. M. a
temoigné
son juvctjtoh, & qui 2Çilé
de plus reconnu dans cette
Chambre comme une chose
folle,scelerate ~0* de mauvaise
foi; - quiseroitde fascheuse consequence pour ce
Royaume, &qui empêcheroit certe Garantie de la
Paix par les Alliez, laquelle
est absolument necessaire
pour leur fureté mutuelle;
ce qui Nouslaisseroitexposé
au pouvoir de la France, n'y
ayant point de raison d'attendre
,
du secours d'eux à
l'avenir, aprèsune si grande
violation de lafoi publique.
'j4'Il'nous ^arbift encore,
cjlietertemanierede traStcr
séparement peur excitet une
si grande méfiance entre les
/Ult^'qtj'èik^eèc-lè^ijette
dans la tentationdeprendre
de pareilles mesures, & donner parcemoyen occasion
ai.fôFranéede romprecette
Uhien: qui nous a
esléfl
utile juTcjuà présent, & si
formidable pour Elle, &
iJoht-'+âjjafence fcule peut
l'encourager, ou àdifférer
la conclusion de la Paix, ou
en imposer aux Alliez dans
le cours de ce Traité. :
Il Nous paroit qu'une
Union parfaite entre les Alliez est d'autant plus necefïùire dans le cas present, que
le fondement de coûtes les
Offres de la France qui regardent tant la Grande
-
Bretagne que les Alliezetbasti
sur la Renonciation du Duc
d'A njou à
ce Royaume là:
Renonciation qui,à nôtre avis,
est si rrom?tu(r, qu'aucunHomme raisonnable, beaucoupmoins des Nationsentieres, ne peuvent la confidc-
ici comme unesureté vala- J
ble. L'experience suffit pour j
Nous convaincre,combien j
peu Nous devons Nous |
exposer sur les Renonciations
de la MaisondeBourbon; Et
quoi qu'il arrivât,que le
present Ducd'Anjou secrût
lié par son present Aéte,
( ce que son Grand Pere n'a
pas fait;) il ne fera pas
j
moinslibreà sesDescendans
de dire, qu'aucun A£le desa
façon ne pouvoit les priver
d'un Droit que la Naissance
leur donne; sur tout quand
ce Droit est tel, que de l'avis
de tous les François il doit
estre maintenu inviolablement
selon la Constitutionfondamentale du Royaume de France,
Nous ne croyons pas
qu'il soit sur de dépendre
& de faire fonds sur cette
partie principale du Traité,
de fupofcr qu'il s'execute de
lui-mesme, ~e que cejl l'interess de la France de la maintenir; puisqu'au contraire,
il est manife ste qu'Elle a
fait
des effortsconstans depuis
le Traité de Pirenées) pour
unir ensemble les Monarchies de France &d'Efpagne>
laquelleUnionElleregarde ;
comme son plus grand a1
vantage, & commele 1
moyen le plus efficace pour
établir la MonarchieUniverJelle dans la Maison de 1
13ourbolJ. •
1nd mesmeon pourroit raisonablement se pro-
-
|
mettre,que les deux Couronnes de France & d'Es- |
pagne resteroient separées 1
dans des Branches de la |
Misson de Bourbon;cependant, cela est contraire à la
Grande Alliance mefme^
<quiexposel'Vfutpttion que
le Roy de France a
fait de la
Monarchie d'Espagne pour
le Ducd'Anjou, comme la
principale cause de la Guerre.
Et pour ce qui est du
Port-Mabon; de Gibraltar,
dè'V'ïdfïentoyÔC des autres
avantages que laFrance offre à la Grande-Bretagne;
outre qu'ils sont précaires.
Sc' qu'il fera au pouvoir de
la Francede Nous les oster
quand il luy plaira, vû la
situation de cesRoyaumes
& les vastes Richesses&
forces qu'on leur làiflera*:
Nous concevons qu'il est
impossible qu'aucun Homme puisse les envisager, en
aucun degré comme une
Compensation à la Grande
Bretagne pour l'Éspagne &
les Indes, qu'on laisse à la
MaisondeBourbon; ce q4*-
enrr'autres confcquencessatales, fera extrêmement préjudiciableànos Manufactures de.Laines, s'il ne les
ruine pas entièrement.
-.
Qpant à la démolition
de Dunkerque, quoi- que
Nous avoüons qu'elle contribura beaucoup à la
furetédenostreCommerce,
cependant, Nous avons raison de craindre, par ce qui
a
esté dit dans le Débat,
qu'on siest pas encoreconvenu de le démolit,que
moyennant un
Equivalent
qui soit à la satisfaction du
J^oydeFïance, 'r:
[ Pour ce quiregarde en
particulier les interests des
-pliiez, quoy qu'ils ne soient pas encore arreftezj
cependantpar ce qui pa- roist, les Alliez courent
risque d'estre laissez dans un
état,exposé,qui nesçauroit
du tout consister
avec nostre
propre lufcté.-
Le Rhin qu'on propose
pour Barrièredel'Empire
a1lie Strjj^jurg ,&Hannii
nghen entreles mains de la
France & la premiere de ces
P.laççs a
citéregardée comme la Clefdel'Empire..
Les propositionss de,l3
France touchant la Barriere
des Etats.Généraux,neles
privent pasfçulçrncnc, de
toutes lesPlaces quiot}t ejle
prisès depuisl'année1709.
Jpais, aussi dre deup.- outrois
fym^o/nftrifcssans£s.Ç)jv
pimclcsifrentlejr ftalf
Généraux en atteAnnée-la;
ce qui rendra leur Barrière
entièrement insuffisante, &
ce qui, par const queac, a
foiblit considerablement la
fureté de la Grande
Bretagne.
- Le Portugal paroist entièrement abandonné au
pouvoir de l'Espagne, no.
nobstant les grands avantages que Nous avons reçu
de ce Royaume, parraport à nostre Commerce, pendant cette Guerre, laquelle
pourrait nous estre encore
extrêmement, avantageuse,
Sur le tout, il y a une
différence si petite & si peu
considerableentré ces Offres
de la France, &ceux qu'Elle
fit le 11.Février N. S. à
Vtrecht, qui éroient signées
Huxelles,qu'il Nous paroist,
en les comparant ensemble,
que tant les uns que les
autres font l'effetd'uneNego.
tion Jecrete e particulière
avec Id France. Et cette
Chambre ayant alors unamimement concouru a
témoigner à la Reinefin plus
grand resentiment contre les
Conditions offertes à S.M.
& à ses Alliez par les Plenipotentiaires de France, &
S. M. ayant favorablement
reçu cette Adresse, & ayant
recompensé cette marque
d'obeïssance & de zele par
de sinceres remercimens de sa
part; le Respect que Nous
avons pour S. M. & la
justice que Nous devons à
nostre Patrie, ne Nous permettent pas de retracter
nostre sentiment, ny do
croire les Conclusions presentement bonnes pour Nous
& pour les, Alliez, ny de
donner
-
quelque aprobation
aparente à
ce qui futreçu
alors par la Chambre & par
les Alliez avec mépris &
detelfattons.
Pour ces raisons, Nous
sommes d'avis que les
Offres de la France fonc
trompeuses, & cachent des
pièges; qu'elles ne sont en
aucune maniéré proportionnées aux avantages que S.
M. peut justement attendre, |
pour Ces Royaumes & pour
!
ses Alliez, des grands fuc- j
césdont il a
plû à Dieu de
È
bénir leurs Armes pendant
t
-
w
le cours de cette Guerre;
que ces Offres ne font pas
necessaires pour conserverla
Balance du Pouvoir dans
l'Europe, ni pour la fureté
future de S. M. & de ses
Alliez,quand mesme elles
feroient exactement accomplies, & que telles qu'elles
sont, elles ne renferment
aucune fureté pour leur
execution; ce qui rend
absolument necessaire la
-
Proposition; que Nous
avons faite, qu'onprenne des
de concert avec les Allie%,
afin de les porter à se joindre à
S. M. dans une Garantie
mutuelle.
Cette Protestation se
trouve signée par lesDucs
de Sommerset de Devonsbire,
de Bolton, de Marlbourough,
de Ritiland & de Montait:
le Marquis de Dorchester:
les Comtes de Berklery, de
-
Godilpbin, de Carlisle, de
Scarborough, de Bridgewater,
de Lincoln ÔC de Bradfort,
le Vicomte de Townshend:
les Evesques d'Ely, de St
j4[apb9 d'Oxfort, & de
Banger: les Barons de Haversbam, de Mohum., &
Cowper
des Seigneurs de la Chambre/
Haute.
N r-,
Ous jugeons qu'il
estnecessaired'avoir
la seureté proposée, -1dune
garantie mutuelle, parce que
Nous, concevons que les
Conditions delaPaix quoti
a
offertes, procedentd'une Nt'-
gociationséparée conduiteparles
Ministresavecla France ,sans
la participation des principaux
jdihe^
,
particulierement des
Etats GenerAUX) comme ils
le disent dans leur Lettre à
la Reine: Eux dont Sa
Majesté regarde les interests
comme inséparablesdusien,
ainsi qu'Elles'en est expliquée àce Parlement. Et
Nous concevons que' cette
Negociation est contraire à
ces ordres que S. M. déclara
avoir donnez, dans la réponrgrendit à f'Aj
dresse de cette Chambre,
qu'Elleavoit charge ses Plenipotentiaires,àUtrecht de
concerterjW-ec çeux des Alht
Elle estencorecontraire àla
Résolution contenuëd ans
le M:(Taaedu.iiJanvier',
qu„ BUe.CMfnvoy^ çettq Chambre,de l'Union étroite
où Elle se proposoit d'entrer
avec Eux, pour obtenir, une
bonne P~~ pour
Tdntir& la ma.Z.Ptenir-uni
qu'Elle l'avoit déclarédans
son discours àl'ouverture
de cerrç^eflion,'x^Elie.m}
treroit avec Eux dans les Engagemens les plusétroits,pour
continuer ïalliance, afin de
rendreIfPa>x generale, (Iflt
0* durable. De plus, Nous
jugeons cette Négociation
contraire au VIII. Article
de la Grande Alliance, qui
oblige expressement tous les
AiltcTide ne traiter que
conjointement & du cçmmm
consentement de toutes les
Partiës.
Nous concevons que le
refus qu'on fait d'ajoûter ces
paroles, peut estre çonfideré
par les Alliez comme une
approbation que cette Chambre
donneroit à cette Methode
qu'on a
prise de traiter avec la
France,qui peut teur pafroiftre Coramt tendant à
une Paixseparée, contre laquelle S. M. a
temoigné
son juvctjtoh, & qui 2Çilé
de plus reconnu dans cette
Chambre comme une chose
folle,scelerate ~0* de mauvaise
foi; - quiseroitde fascheuse consequence pour ce
Royaume, &qui empêcheroit certe Garantie de la
Paix par les Alliez, laquelle
est absolument necessaire
pour leur fureté mutuelle;
ce qui Nouslaisseroitexposé
au pouvoir de la France, n'y
ayant point de raison d'attendre
,
du secours d'eux à
l'avenir, aprèsune si grande
violation de lafoi publique.
'j4'Il'nous ^arbift encore,
cjlietertemanierede traStcr
séparement peur excitet une
si grande méfiance entre les
/Ult^'qtj'èik^eèc-lè^ijette
dans la tentationdeprendre
de pareilles mesures, & donner parcemoyen occasion
ai.fôFranéede romprecette
Uhien: qui nous a
esléfl
utile juTcjuà présent, & si
formidable pour Elle, &
iJoht-'+âjjafence fcule peut
l'encourager, ou àdifférer
la conclusion de la Paix, ou
en imposer aux Alliez dans
le cours de ce Traité. :
Il Nous paroit qu'une
Union parfaite entre les Alliez est d'autant plus necefïùire dans le cas present, que
le fondement de coûtes les
Offres de la France qui regardent tant la Grande
-
Bretagne que les Alliezetbasti
sur la Renonciation du Duc
d'A njou à
ce Royaume là:
Renonciation qui,à nôtre avis,
est si rrom?tu(r, qu'aucunHomme raisonnable, beaucoupmoins des Nationsentieres, ne peuvent la confidc-
ici comme unesureté vala- J
ble. L'experience suffit pour j
Nous convaincre,combien j
peu Nous devons Nous |
exposer sur les Renonciations
de la MaisondeBourbon; Et
quoi qu'il arrivât,que le
present Ducd'Anjou secrût
lié par son present Aéte,
( ce que son Grand Pere n'a
pas fait;) il ne fera pas
j
moinslibreà sesDescendans
de dire, qu'aucun A£le desa
façon ne pouvoit les priver
d'un Droit que la Naissance
leur donne; sur tout quand
ce Droit est tel, que de l'avis
de tous les François il doit
estre maintenu inviolablement
selon la Constitutionfondamentale du Royaume de France,
Nous ne croyons pas
qu'il soit sur de dépendre
& de faire fonds sur cette
partie principale du Traité,
de fupofcr qu'il s'execute de
lui-mesme, ~e que cejl l'interess de la France de la maintenir; puisqu'au contraire,
il est manife ste qu'Elle a
fait
des effortsconstans depuis
le Traité de Pirenées) pour
unir ensemble les Monarchies de France &d'Efpagne>
laquelleUnionElleregarde ;
comme son plus grand a1
vantage, & commele 1
moyen le plus efficace pour
établir la MonarchieUniverJelle dans la Maison de 1
13ourbolJ. •
1nd mesmeon pourroit raisonablement se pro-
-
|
mettre,que les deux Couronnes de France & d'Es- |
pagne resteroient separées 1
dans des Branches de la |
Misson de Bourbon;cependant, cela est contraire à la
Grande Alliance mefme^
<quiexposel'Vfutpttion que
le Roy de France a
fait de la
Monarchie d'Espagne pour
le Ducd'Anjou, comme la
principale cause de la Guerre.
Et pour ce qui est du
Port-Mabon; de Gibraltar,
dè'V'ïdfïentoyÔC des autres
avantages que laFrance offre à la Grande-Bretagne;
outre qu'ils sont précaires.
Sc' qu'il fera au pouvoir de
la Francede Nous les oster
quand il luy plaira, vû la
situation de cesRoyaumes
& les vastes Richesses&
forces qu'on leur làiflera*:
Nous concevons qu'il est
impossible qu'aucun Homme puisse les envisager, en
aucun degré comme une
Compensation à la Grande
Bretagne pour l'Éspagne &
les Indes, qu'on laisse à la
MaisondeBourbon; ce q4*-
enrr'autres confcquencessatales, fera extrêmement préjudiciableànos Manufactures de.Laines, s'il ne les
ruine pas entièrement.
-.
Qpant à la démolition
de Dunkerque, quoi- que
Nous avoüons qu'elle contribura beaucoup à la
furetédenostreCommerce,
cependant, Nous avons raison de craindre, par ce qui
a
esté dit dans le Débat,
qu'on siest pas encoreconvenu de le démolit,que
moyennant un
Equivalent
qui soit à la satisfaction du
J^oydeFïance, 'r:
[ Pour ce quiregarde en
particulier les interests des
-pliiez, quoy qu'ils ne soient pas encore arreftezj
cependantpar ce qui pa- roist, les Alliez courent
risque d'estre laissez dans un
état,exposé,qui nesçauroit
du tout consister
avec nostre
propre lufcté.-
Le Rhin qu'on propose
pour Barrièredel'Empire
a1lie Strjj^jurg ,&Hannii
nghen entreles mains de la
France & la premiere de ces
P.laççs a
citéregardée comme la Clefdel'Empire..
Les propositionss de,l3
France touchant la Barriere
des Etats.Généraux,neles
privent pasfçulçrncnc, de
toutes lesPlaces quiot}t ejle
prisès depuisl'année1709.
Jpais, aussi dre deup.- outrois
fym^o/nftrifcssans£s.Ç)jv
pimclcsifrentlejr ftalf
Généraux en atteAnnée-la;
ce qui rendra leur Barrière
entièrement insuffisante, &
ce qui, par const queac, a
foiblit considerablement la
fureté de la Grande
Bretagne.
- Le Portugal paroist entièrement abandonné au
pouvoir de l'Espagne, no.
nobstant les grands avantages que Nous avons reçu
de ce Royaume, parraport à nostre Commerce, pendant cette Guerre, laquelle
pourrait nous estre encore
extrêmement, avantageuse,
Sur le tout, il y a une
différence si petite & si peu
considerableentré ces Offres
de la France, &ceux qu'Elle
fit le 11.Février N. S. à
Vtrecht, qui éroient signées
Huxelles,qu'il Nous paroist,
en les comparant ensemble,
que tant les uns que les
autres font l'effetd'uneNego.
tion Jecrete e particulière
avec Id France. Et cette
Chambre ayant alors unamimement concouru a
témoigner à la Reinefin plus
grand resentiment contre les
Conditions offertes à S.M.
& à ses Alliez par les Plenipotentiaires de France, &
S. M. ayant favorablement
reçu cette Adresse, & ayant
recompensé cette marque
d'obeïssance & de zele par
de sinceres remercimens de sa
part; le Respect que Nous
avons pour S. M. & la
justice que Nous devons à
nostre Patrie, ne Nous permettent pas de retracter
nostre sentiment, ny do
croire les Conclusions presentement bonnes pour Nous
& pour les, Alliez, ny de
donner
-
quelque aprobation
aparente à
ce qui futreçu
alors par la Chambre & par
les Alliez avec mépris &
detelfattons.
Pour ces raisons, Nous
sommes d'avis que les
Offres de la France fonc
trompeuses, & cachent des
pièges; qu'elles ne sont en
aucune maniéré proportionnées aux avantages que S.
M. peut justement attendre, |
pour Ces Royaumes & pour
!
ses Alliez, des grands fuc- j
césdont il a
plû à Dieu de
È
bénir leurs Armes pendant
t
-
w
le cours de cette Guerre;
que ces Offres ne font pas
necessaires pour conserverla
Balance du Pouvoir dans
l'Europe, ni pour la fureté
future de S. M. & de ses
Alliez,quand mesme elles
feroient exactement accomplies, & que telles qu'elles
sont, elles ne renferment
aucune fureté pour leur
execution; ce qui rend
absolument necessaire la
-
Proposition; que Nous
avons faite, qu'onprenne des
de concert avec les Allie%,
afin de les porter à se joindre à
S. M. dans une Garantie
mutuelle.
Cette Protestation se
trouve signée par lesDucs
de Sommerset de Devonsbire,
de Bolton, de Marlbourough,
de Ritiland & de Montait:
le Marquis de Dorchester:
les Comtes de Berklery, de
-
Godilpbin, de Carlisle, de
Scarborough, de Bridgewater,
de Lincoln ÔC de Bradfort,
le Vicomte de Townshend:
les Evesques d'Ely, de St
j4[apb9 d'Oxfort, & de
Banger: les Barons de Haversbam, de Mohum., &
Cowper
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Résumé : Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Les seigneurs de la Chambre Haute ont exprimé leur protestation contre les conditions de paix proposées par la France. Ils soulignent que ces conditions résultent de négociations séparées menées par les ministres français sans la participation des États Généraux, ce qui est contraire aux ordres du roi et à la Grande Alliance. Cette dernière stipule que les traités doivent être conclus conjointement et avec le consentement de toutes les parties. Les signataires craignent que le refus d'ajouter certaines paroles dans les négociations puisse être interprété comme une approbation de la méthode française, ce qui pourrait être vu comme une paix séparée. Ils redoutent que cela n'entraîne une méfiance accrue et des violations de la foi publique, exposant ainsi le royaume au pouvoir de la France. La protestation met également en garde contre la renonciation du Duc d'Anjou au trône de Grande-Bretagne, jugée peu fiable. De plus, les offres françaises concernant des territoires comme Port-Mahon et Gibraltar sont considérées comme précaires et insuffisantes pour compenser la perte de l'Espagne et des Indes. Les seigneurs estiment que les propositions françaises sont trompeuses et cachent des pièges, et qu'elles ne sont pas proportionnées aux avantages attendus par le roi et ses alliés. Ils insistent sur la nécessité d'une garantie mutuelle entre les alliés pour assurer la sécurité future. La protestation est signée par plusieurs ducs, marquis, comtes, vicomtes, évêques et barons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 59-76
HISTORIETTE.
Début :
Une veuve de qualité tres-âgée & tres-riche avoit pris [...]
Mots clefs :
Veuve, Demoiselle, Succession, Épouser, Négociation, Hôte, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HISTORIETTE.
HISTORIETTE:
UNe veuve de qualité
très-âgée & très-riche
avoit pris auprès d'elle
une Demoiselle fort pauvre
,
mais d'une famille
tres -
noble, jeune, belle,
ôc d'un tres-grand merite
; & estoit tellement
attachée à elle qu'elle lui
promit de lui laisser tout
son bien si elle vouloit
rester auprès d'elle sans
se marier tant qu'elle vivroit,
cette vieille Dame
n'ayantpourtant que soixante
& douze ans, pouvoir
vivre assez, longtemps
pour la fairevieillir
fille auprès d'elle.
Cette aimable personne
qui pouvoitavoir desja
vingt
-
deux - ou vingttrois
ans, estoit plus ob..
servée de cette maiftreiTc;
quelle ne l'eust esté d'un
mary jaloux;car la vieille
craignoit que quelque
engagement de coeur
ne l'engageait à se marier
malgré
-
l'esperance
de sa succession
5
cependant deux Amants
trouverent moyen de lui
faire des declarations d'amour
: le premier estoit
un vieux gentilhomme
très-riche qu'elle auroit
peut-estre accepté pour
mary plustost que dercC,
ter avec sa vieille, pire
encore pour elle quun
vieuxmari, mais elleestoit
aimée d'un homme
qu'elle aimoit aussi. Cet
homme avoit pour ne se
point marier des raisons
à peu près pareilles àcelles
de sa maistresse; premierement
point de bien
par lui
-
mesme, & n'en
esperant que d'un vieil
oncle. Ce vieil oncle le
vouloit marier d'un autrecosté,
Se l'avoit menacé
plusieurs fois de le
desheriter s'iln'épousoit ,
une personnequ-ils'estoit
mis en teste de luy donner
, & le neveu n'osoit
lui dire absolument qu'il
ne l'épouseroit pas, mais
trouvoit tous les jours de
nouveaux prétextes de
< differer ce mariage,qu'il
avoit bien resolu de ne
jamais executer. C'estoit
un caprice de sononcle
qui pouvoit passer ou Hnir
par sa morts;il attiendoit
cette mort sans la
denrer
,
mais pourtant
avec un peu d'impatience
; ensorte que d'un autre
costé son amour le
prenant pour la jeune
personne dont la passion
n'estoit pas moins forte
que la sienne
, tous deux
semarierent,mais Secrètement
pour ne pas perdre
les successionsqu'ils esperoient.
Cellequ'il épousoit
avoit pris pour nom
Julie,
Julie & avoit cache le
sien,&: celui de sa famille
pour ne la pas deshonorer
en se mettant en
service. Son nom ignoré
luy fit grand bien, car
l'ondeayant eu quelque
avis de ce mariage secret
de son neveu,apprit bien
le vray nom de celle que
son neveu époufoit par
les perquisitions qu'il fit
à la paroisse où ils s'estoient
mariez; mais ne
connoissant point le vray
nom qu'il trouva sur le
Registre, & ne pouvant
pas deviner que c'estoit
- une fille de Chambre, le
neveuse consola du bien
de son oncle qu'il perdoit,
parce que du moins
la vieille ne pouvant sçavoir
le mariage sa femmeavoitde
soncosté cette
successionqui leur su£
firoit à tous deux pour
vivre assezàleur aise.
Ce neveu cacha donc obstinement
à son oncle le
nom de sa femme, ne
pouvant nier qu'il nefuft
marié
,
&C fut quelque
temps sans la voir pour
nerien risquer en cette
occasion.
L'oncle fut si piqué
dumariage de son neveu
,
qu'il resolut d'époufer
une jeune personnequ'ilaimoitdepuis
quelque temps, ôC 4?
luy donner tous ses biens
en mariage.
Pendant ce temps -là
Julie estoit fort pressée
par son vieux Amant, ôc
lui donnoit pour exeuse
l'affectionqu'elle portoit
à sa maistresse, qui la faifoit
resoudre à ne la point
quitter, le vieux Amant
ne croyant pas qu'il pust
y avoir d'autre obstacle
que celuy
-
là, s'avisa de
faire amitié avec la vieilj
le, & de ménager auprès
d'ellequ'elle luy loüast
une partie de sa maison
qui luy estoit fort inutile
parce quelle ne l'occupoit
pas; elle luy ceda
plustost par amitié que
par interest , & Julie fut
fort surprise quand elle
vit que le vieillard luy
faisoit une telle galanterie,
& luy promit d'obtenir
de sa vieille maistresse,
qu'elle confentist
à ce mariage qui ne la
fepareroit point de Julie
qu'elle vouloit tousjours
voir. En effet quelque
temps après non seulement
la vieille consentit
à voir Julie mariée à son
vieux hoste, car elle jugea
quec'estoitun moyen
de l'attacher encore plus
à elle, empeschant par
là qu'elle ne pensast à
quelque autre mariage:
elle proposa donc cette
affaire à Julie qui se defsendit
fort sur une resolution
qu'elle avoit prise
de ne se jamais marier.
Cette negociation dura
quelque temps, mais les
amours de Julie & de
son mary secretn'avoient
pû estre si cachez que
quelqu'un de la maison
n'en eust des soupçons,
non pas du mariage fait
mais de leur amour, cet
incident fut un coup terrible
pour Julie, car sa
Inaiftretfe, pour rompre
cette intrigue, luy donna
pour alternative, ou de
rompre avec elle pour
tousjours ,iou d'époufer
son hoste, 6C elle ne luy
donna que huit jours de
delay,ensorte que Julie
vit par ce coup inévitabla
la successionde la
vieille perduë pour elle..
& celle del'oncle estant
desja perduë pour son
mary. On peut juger du
desespoir où se trouverent
ces jeunes mariez.
Sur ces entrefaites le
vieux Amant tomba malade,
ilavoit plus de quatre-
vingt ans, mais ny sa
maladie, nyson âge ne
diminuant
diminuant point son amour,
& se voyant prest
de mourir il fit un testament
captieux, par lequel
il laissoit tout son
bien à Julie à condition
qu'elle ne sust point
mariée , ôC qu'elle ne
se mariast jamais; ce
testament, quelque mauvais
qu'il sust, ne laissa
pas d'estre admirable
pour nos jeunes mariez,
puifquil empescha
le vieillard de faire d'autres
dispositions de son
bien qui leur revint naturellement
,parce que
ce vieillard estoit justement
l'oncle du mary & , que Julie l'avoit ménagé
pour l'empescher
,ci'oster son bien à ion neyeju,
qui eust tout perdu
si par malheur l'oncle avoit
pû découvrir qu'il
estoit son rival heureux.
Le neveune laissapas de
commencer un procez
contre Julie pour cacher
à la vieillequ'elle sust sa
femme, & Julie ensuite
tourna si bien son esprit
qu'elle proposad'ellemesme
à ce neveu d'épouser
Julie par accommodement
,
ensorte que
les mariez après avoir af.
seuré à la vieille que Julie
nela quitteroit jamais,
& que son mary occuperoit
le logement de son
oncle,avouërent leur mariage
, 8( heriterent peu
de temps aprés de la
bonne vieille qui leur
laissa tout. PARODIE
UNe veuve de qualité
très-âgée & très-riche
avoit pris auprès d'elle
une Demoiselle fort pauvre
,
mais d'une famille
tres -
noble, jeune, belle,
ôc d'un tres-grand merite
; & estoit tellement
attachée à elle qu'elle lui
promit de lui laisser tout
son bien si elle vouloit
rester auprès d'elle sans
se marier tant qu'elle vivroit,
cette vieille Dame
n'ayantpourtant que soixante
& douze ans, pouvoir
vivre assez, longtemps
pour la fairevieillir
fille auprès d'elle.
Cette aimable personne
qui pouvoitavoir desja
vingt
-
deux - ou vingttrois
ans, estoit plus ob..
servée de cette maiftreiTc;
quelle ne l'eust esté d'un
mary jaloux;car la vieille
craignoit que quelque
engagement de coeur
ne l'engageait à se marier
malgré
-
l'esperance
de sa succession
5
cependant deux Amants
trouverent moyen de lui
faire des declarations d'amour
: le premier estoit
un vieux gentilhomme
très-riche qu'elle auroit
peut-estre accepté pour
mary plustost que dercC,
ter avec sa vieille, pire
encore pour elle quun
vieuxmari, mais elleestoit
aimée d'un homme
qu'elle aimoit aussi. Cet
homme avoit pour ne se
point marier des raisons
à peu près pareilles àcelles
de sa maistresse; premierement
point de bien
par lui
-
mesme, & n'en
esperant que d'un vieil
oncle. Ce vieil oncle le
vouloit marier d'un autrecosté,
Se l'avoit menacé
plusieurs fois de le
desheriter s'iln'épousoit ,
une personnequ-ils'estoit
mis en teste de luy donner
, & le neveu n'osoit
lui dire absolument qu'il
ne l'épouseroit pas, mais
trouvoit tous les jours de
nouveaux prétextes de
< differer ce mariage,qu'il
avoit bien resolu de ne
jamais executer. C'estoit
un caprice de sononcle
qui pouvoit passer ou Hnir
par sa morts;il attiendoit
cette mort sans la
denrer
,
mais pourtant
avec un peu d'impatience
; ensorte que d'un autre
costé son amour le
prenant pour la jeune
personne dont la passion
n'estoit pas moins forte
que la sienne
, tous deux
semarierent,mais Secrètement
pour ne pas perdre
les successionsqu'ils esperoient.
Cellequ'il épousoit
avoit pris pour nom
Julie,
Julie & avoit cache le
sien,&: celui de sa famille
pour ne la pas deshonorer
en se mettant en
service. Son nom ignoré
luy fit grand bien, car
l'ondeayant eu quelque
avis de ce mariage secret
de son neveu,apprit bien
le vray nom de celle que
son neveu époufoit par
les perquisitions qu'il fit
à la paroisse où ils s'estoient
mariez; mais ne
connoissant point le vray
nom qu'il trouva sur le
Registre, & ne pouvant
pas deviner que c'estoit
- une fille de Chambre, le
neveuse consola du bien
de son oncle qu'il perdoit,
parce que du moins
la vieille ne pouvant sçavoir
le mariage sa femmeavoitde
soncosté cette
successionqui leur su£
firoit à tous deux pour
vivre assezàleur aise.
Ce neveu cacha donc obstinement
à son oncle le
nom de sa femme, ne
pouvant nier qu'il nefuft
marié
,
&C fut quelque
temps sans la voir pour
nerien risquer en cette
occasion.
L'oncle fut si piqué
dumariage de son neveu
,
qu'il resolut d'époufer
une jeune personnequ'ilaimoitdepuis
quelque temps, ôC 4?
luy donner tous ses biens
en mariage.
Pendant ce temps -là
Julie estoit fort pressée
par son vieux Amant, ôc
lui donnoit pour exeuse
l'affectionqu'elle portoit
à sa maistresse, qui la faifoit
resoudre à ne la point
quitter, le vieux Amant
ne croyant pas qu'il pust
y avoir d'autre obstacle
que celuy
-
là, s'avisa de
faire amitié avec la vieilj
le, & de ménager auprès
d'ellequ'elle luy loüast
une partie de sa maison
qui luy estoit fort inutile
parce quelle ne l'occupoit
pas; elle luy ceda
plustost par amitié que
par interest , & Julie fut
fort surprise quand elle
vit que le vieillard luy
faisoit une telle galanterie,
& luy promit d'obtenir
de sa vieille maistresse,
qu'elle confentist
à ce mariage qui ne la
fepareroit point de Julie
qu'elle vouloit tousjours
voir. En effet quelque
temps après non seulement
la vieille consentit
à voir Julie mariée à son
vieux hoste, car elle jugea
quec'estoitun moyen
de l'attacher encore plus
à elle, empeschant par
là qu'elle ne pensast à
quelque autre mariage:
elle proposa donc cette
affaire à Julie qui se defsendit
fort sur une resolution
qu'elle avoit prise
de ne se jamais marier.
Cette negociation dura
quelque temps, mais les
amours de Julie & de
son mary secretn'avoient
pû estre si cachez que
quelqu'un de la maison
n'en eust des soupçons,
non pas du mariage fait
mais de leur amour, cet
incident fut un coup terrible
pour Julie, car sa
Inaiftretfe, pour rompre
cette intrigue, luy donna
pour alternative, ou de
rompre avec elle pour
tousjours ,iou d'époufer
son hoste, 6C elle ne luy
donna que huit jours de
delay,ensorte que Julie
vit par ce coup inévitabla
la successionde la
vieille perduë pour elle..
& celle del'oncle estant
desja perduë pour son
mary. On peut juger du
desespoir où se trouverent
ces jeunes mariez.
Sur ces entrefaites le
vieux Amant tomba malade,
ilavoit plus de quatre-
vingt ans, mais ny sa
maladie, nyson âge ne
diminuant
diminuant point son amour,
& se voyant prest
de mourir il fit un testament
captieux, par lequel
il laissoit tout son
bien à Julie à condition
qu'elle ne sust point
mariée , ôC qu'elle ne
se mariast jamais; ce
testament, quelque mauvais
qu'il sust, ne laissa
pas d'estre admirable
pour nos jeunes mariez,
puifquil empescha
le vieillard de faire d'autres
dispositions de son
bien qui leur revint naturellement
,parce que
ce vieillard estoit justement
l'oncle du mary & , que Julie l'avoit ménagé
pour l'empescher
,ci'oster son bien à ion neyeju,
qui eust tout perdu
si par malheur l'oncle avoit
pû découvrir qu'il
estoit son rival heureux.
Le neveune laissapas de
commencer un procez
contre Julie pour cacher
à la vieillequ'elle sust sa
femme, & Julie ensuite
tourna si bien son esprit
qu'elle proposad'ellemesme
à ce neveu d'épouser
Julie par accommodement
,
ensorte que
les mariez après avoir af.
seuré à la vieille que Julie
nela quitteroit jamais,
& que son mary occuperoit
le logement de son
oncle,avouërent leur mariage
, 8( heriterent peu
de temps aprés de la
bonne vieille qui leur
laissa tout. PARODIE
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Résumé : HISTORIETTE.
Le texte relate l'histoire d'une veuve riche et âgée qui accueille une jeune demoiselle noble, pauvre mais méritante. La veuve promet de léguer toute sa fortune à la jeune femme à condition qu'elle reste à son service sans se marier. La jeune femme, âgée de vingt-deux ou vingt-trois ans, accepte malgré les avances de deux amants : un vieux gentilhomme riche et un homme qu'elle aime réciproquement. Ce dernier, ne pouvant se marier sans perdre l'héritage d'un vieil oncle, épouse secrètement la jeune femme, qui se fait appeler Julie pour cacher son identité. L'oncle du mari découvre le mariage mais ne devine pas l'identité de Julie. Pendant ce temps, Julie est courtisée par le vieux gentilhomme, qui obtient de la vieille dame une partie de sa maison. La vieille dame, voulant garder Julie auprès d'elle, propose de la marier à son vieil hôte. Julie refuse initialement, mais un domestique révèle leur amour secret. La vieille dame donne alors à Julie le choix entre rompre avec elle ou épouser l'hôte. Julie et son mari, désespérés, voient leurs héritages menacés. Le vieux gentilhomme, malade, laisse sa fortune à Julie à condition qu'elle ne se marie jamais. Après sa mort, le neveu de Julie intente un procès pour cacher leur mariage à la vieille dame. Finalement, Julie propose à ce neveu de l'épouser pour régler le problème. Les jeunes mariés avouent leur union à la vieille dame, qui leur légue toute sa fortune peu après.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 1891-1906
SUITE DE LA TRADUCTION de la Relation Turque, sur les Conferences pour la Paix entre les Turcs et les Persans.
Début :
V. CONFERENCE, Tenuë le 9. Janvier, entre Raghib-Effendi et les Ministres de Chah Thamas. [...]
Mots clefs :
Traduction, Conférences pour la paix, Turcs, Persans, Négociation, Sérasker, Raghib Effendi, Janvier, Desterdar, Conseils généraux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DE LA TRADUCTION de la Relation Turque, sur les Conferences pour la Paix entre les Turcs et les Persans.
SUITE DE LA TRADUCTION
de la Relation Turque , sur les Conferences pour la Paix entre les Turcs
et les Persans.
V. CONFERENCE , tenue le 9. Janvier,
entre Raghib- Effendi et les Ministres
de Chah- Thamas.
A négociation n'avançant point , les Plénipotentiaires de la Porte , pour
intriguer les Persans , laisserent couler
quelques jours sans les faire inviter à
continuer les Conférences ; mais ceux- cy
paroissant rester tranquilles chez eux ,
A iiij les
1892 MERCURE DE FRANCE
4
les Turcs se déterminerent à leur envoyer
Raghib-Effendi. Ce Defterdar , conformément aux instructións que ses Collegues lui avoient données , signifia en termes formels aux Ministres de Perse ,
qu'il n'étoit pas possible de déferer aux
prieres qu'ils avoient faites jusqu'alors ,
et que tant qu'ils s'aheurteroient à la restitution des Pays conquis au- delà de l'Araxe , il étoit inutile qu'ils se flatassent
de réussir dans leur Mission. Nous connoissons votre état mieux que vous- mêmes , leur dit-il , à quoi bon vous fixer
à rebattre continuellement les mêmes instances , puisque vous ne pouvez vous
promettre aucun fruit de cette conduite ?
Pour moi je vous parle à cœur ouvert ;
si vous voulez travailler avec succès à
la réunion de nos Souverains , croyezmoi , ne réclamez plus rien de tout ce
que nous avons au- delà de l'Araxe ; car
en faisant la paix et gardant chacun ce
que nous possedons , il se trouvera que
l'avantage sera encore de votre côté.
2
Raghib- Effendi ayant sondé le terrain.
de cette maniere , et s'étant tourné et retourné de tous les sens pour découvrir
les plus secrets sentimens des Ministres
de Perse , et les désabuser de leurs esperances , Mehemet Riza-Khan , répondità
SEPTEMBRE. 1732. 1893
à ce Defterdar. Je vous jure sur la tête
de Mourteza-Ali , * qu'absolument je
n'ai pas le pouvoir de me desister en entier des Pays que vous nous avez enlevez
au-delà de l'Araxe ; cependant en consideration de la Paix , et pour mettre la
derniere main à un ouvrage si salutaire ,
je veux bien risquer de m'attirer tout le
courroux de notre Roy par mon trop de
condescendance , et je vous abandonne
contre ses deffenses précises , tout ce qui
est au- delà de ce Fleuve ; mais que leurs
Excellences , le Seraskier Achmet , ne
prétende plus garder rien des Pays endeçà , car je suis résolu de tout hazarder
plutôt que de me relâcher de la moindre chose sur cet article. Voilà tout ce
que nous avons à vous dire.
VI. CONFERENCE , tenue sous les Pavillons
du Seraskier Achmet- Pacha , où assisterent , outre les Ministres ordinaires , tous
les Visirs qui se trouverent à l'Armée et
les principaux Chefs des Troupes..
Le 11. Janvier , deux jours après la
Ali , Gendre de Mahomet , dont les Persans
suivent la Secte.
** N. B. C'est une politesse de la Langue
Turque, de parler en plurier, quoiqu'on ne patle
qu'à une ou que d'une personne.
Av derniere
1894 MERCURE DE FRANCE
derniere Conference , les Plénipotentiaires de Turquie et de Perse , les Visirs:
et les principaux Officiers de l'Armée
Ottomane s'étant assemblez sous la Tente
du Seraskier Achmet , ce Pacha prit la
parole et dit : Suivant le rapport qu'on
m'a fait jusqu'à present , presque toutes
les Conferences précedentes se sont passées en discours infructueux de part et
d'autres ; mais , graces à Dieu , continuat'il, en regardant les Ministres du Roy de
Perse , vous venez d'augmenter la haute
idée que je m'étois déja faite de votre
sagesse , puisqu'ayant reconnu avant hier
dans votre entretien avec Raghib Effendi , que les propositions que vous nous
aviez faites cy-devant n'étoient pas recevables , vous convintes avec lui de
renoncer à la restitution des Pays que
nous avons conquis au- delà de l'Araxe ; desorte que nous pouvons dire que
ce n'est proprement que de ce jour que
notre négociation a commencé , tâchons.
de la continuer er de la finir même aujourd'hui , à la satisfaction commune ;
il ne s'agit plus maintenant que de disputér sur les Pays qui sont en- deçà de
ce Fleuve ; examinons cette matiere
l'amiable.
Dès que nous avons cedé les Pays au
à
dela
SEPTEMBRE. 1732. 1895
delà , interrompirent les Persans , nous
ne voyons pas qu'il y ait plus rien à regler entre nous , car pour ceux de deçà
ils ne méritent pas , dans la désolation
où vous les avez mis , que nous tenions
une seule Conference à leur sujet.
Nous ne pensons pas de même, reprirent les Turcs , et nous jugeons , au
contraire , que parmi ces Contrées il y a
beaucoup de Lieux et de Places qui de
route necessité , et surtout par rapport
à la convenance doivent être annexez à notre Empire , comme , par exemple , les Ville et Province de Tauris , que
des raisons tres- essentielles nous empê
chent absolument de vous restituer.
>
Nous ne pouvons que vous repeter
roûjours ce que nous vous avons déja
dit tant de fois , répartirent les Persans ;
nous ne sommes pas ici pour disputer
d'égal à égal , sur ce qu'il convient que
vous nous donniez et que nous vous
donnions ; et nous en revenons , à l'ordinaire , à vous supplier de prendre en
consideration notre état , et sur tout
Phonneur de la Porte. Hé ! ne le faisons
nous pas , répliquerent les Turcs ; comment ! quand nous vous rendons la Pro
vince d'Hamadan , qui est si belle et si
grande, cette grace n'est- elle pas assez
A vj Con
1896 MERCURE DE FRANCE
considerable pour vous inspirer plus de
retenue dans vos demandes ?
Nous conviendrons bien , dirent les
Persans , que la restitution de cette Province seroit effectivement une faveur ,
si le Suppliant pour lequel nous parlons ,
n'étoit pas un Roy qui se jette entre les
bras du plus grand Monarque du monde,
son unique réfuge et l'azile de la Foy
Ortodoxe; mais lorsque nous envisageons
votre Empereur sous cette idée sublime ,
il nous paroît qu'il est de sa grandeur de
nous traiter plus favorablement. Enfin ,
c'est de vous que sont partis les coups
qui nous ont terrassez ; nos playes sont
encore toute sanglantes , vous seuls pouvez y appliquer les remedes les plus propres à les guérir promptement ; nous ne
pouvons vous dire rien de plus.
Le Ministre de Chah-Thamas s'en tenant toûjours à renouveller leurs prieres
aux Turcs , et à leur remettre continuellement devant les yeux l'honneur de la
Porte , et le malheureux Etat de la Perse;
ceux- cy leur dirent encore , comme ils
avoient déja fait dans d'autres Conferences , de réfléchir de nouveau sur les prétentions qu'ils formoient , et c'est par- là
que finit cette Séance.
VI
SEPTEMBRE. 1732. 1897
VII. CONFERENCE , qui fut generale.
comme la précedente , et se tint de même.
chez le Seraskier, le 13. de Janvier.
Très-honorez Plénipotentiaires , dirent les Turcs aux Persans , dans la derniere Conference que nous eûmes ensemble , nous vous priâmes de faire de
plus mures refléxions sur l'état de vos
affaires et sur la nature de vos prétentions . Dites-nous donc aujourd'hui à quoi
vous êtes résolus; car enfin si vous pensez
tour de bon à pacifier les troubles qui
agitent votre Monarchie , pourquoi n'agissez-vous pas consequemment , et le
plutôt que vous pourrez , puisque ce ne
peut être que le plus avantageux pour
vous ? la décision de l'affaire est toute entiere entre vos mains ; il ne tient qu'à
vous que nous ne finissions dans un
instant.
Vos Excellences ont vû , répondirent
les Ministres de Perse , qu'en renonçant
pour notre Roy aux Etats que Vous possedez au- delà de l'Araxe , nous vous
avons accordé , pour accelerer l'ouvrage
de la Paix , beaucoup plus que Sa Majesté
ne nous avoit permis de le faire. C'est
à votre tour à suivre notre exemple.
Hé bien ! répartirent les Turcs , quoique
1898 MERCURE DE FRANCE
y
que notre pouvoir ne s'étende pas aussi
à vous restituer rien au delà d'Amadan,
nous voulons bien , pour que vous ayez
lieu d'être tout-à- fait contens de nous , y
ajoûter encore Kirmancha ( 1 ) et le Pays d'Herdelan , au risque des reproches que
notre Empereur pourra nous en faire ,
mais il faut que de votre côté vous vous
désistiez de vos vûës sur la Province/de
Tauris , qu'il nous est impossible de vous:
rendre.
Sur cette derniere proposition , les Ministres de Perse repliquerent : Nous n'avons cessé de vous prier , et de vous supplier de rétablir notre Souverain dans
rous ses Etats, et de faire revivre en lui l'éclat de la gloire de ses Ancêtres; nous vous
avons démontré que cela ne se pouvoit
faire qu'en lui remettant tous les Païs que
vous avez subjuguez dans son Royaume ;
et nous vous avons fait voir qu'en prenant une voïe si honorable , l'Empereur,
votre Maître , s'immortaliseroit , er que
toutes les Puissances de la Terre, témoinsd'un procédé si noble , ne pourroient se
lasser d'admirer et de publier sa clémen-
( 1) Kirmancha , ou Kerman , Ville d'une
Province du même nom , autrefois la Caramanic.
ce
SEPTEMBRE. 1732. 1899
ee et sa générosité. Surpris de trouver vos
Excellences peu sensibles à cette gloire
suprême , qu'il leur étoit si facile d'aquerir , nous avions du moins esperé de les
fléchir , en leur cédant de notre bon gré
1 ) Ghendge , Tiflis , ( 2 ) Erivan , Kiat
Kiartil , le ( 3 ) Daguestan , Chamakić
et d'autresContrées si considérables, qu'elles formeroient chacune un grand Etat ; }
et cependant la sublime Porte, sans avoir
égard à nos miséres , à nos humiliatious ,
et aux efforts que nous faisons , malgré
notre abbatement , pour applanir toutes
les difficultez qui s'opposent à notre ré
conciliation avec elle , s'amuse encore à
vouloir se conserver quelques Cantons
ruinez et des Déserts qu'elle vient de nous
( 1 ) Ghendgé, ou Ghendgea , Ville considérable de la Géorgie , ainsi que Tiflis ou Téflis , qui
en est la Capitale.
(2 ) Erivan ou Irvam, Capitale d'une Provin
ce du même nom , qui fait partie de la grande Armenie. Kiat , et Kiartil sont dans la même:
Contrée.
( 3 ) Le Daguestan, dont Chamakié est la Capitale , est un Païs de Montagnes , comme son
nom le signifie,qui fait partie de la Médie-Atropaterre. Il est habité par les Lesquis , qui dans le
commencement des Troubles , se mirent d'euxmêmes sous la protection des Turcs, pour se ga
rantir des invasions des Moscovites..
prendre
630175
1900 MERCURE DE FRANCE
14
H
prendre en deçà de l'Araxe. Que vos Excellences y pensent-bien , et qu'elles jugent elles mêmes , si tant d'attachement
à des bagatelles , répond dignement à l'élevation du Trône que remplit avec tant
de Majesté, votre auguste Empereur ? Les
Ministres Persans prononcerent ce Discours avec toute la véhémence imaginable , et ajouterent gen se levant , avec un
air plein d'altération , que vos Excellences nous envoient , s'il leur plaît , Raghib- Effendi , nous leur ferons sçavoir, par
són Canal , nos dernieres intentions.
CONTINUATION DE LA VII CONFERENCE
entre le Defterdar Raghib- Effendi , seulement,et les Ministres de Chab-Thamas.
CeDefterdar s'étant rendu chez les Plénipotentiaires Persans , ils lui dirent : De
la même maniere que le Seraskier Achmet Pacha a ordre de votre Maître de
ne pas restituer à la Perse aucun des Païs
au-delà de l'Araxe , nous vous jurons ,
par le Dieu Tout- puissant , que nous
avons aussi ordre du nôtre , de ne pas
ceder à la Porte , un pouce de terre en
deçà. Ainsi , dites à leurs Excellences
ajouterent- ils, que nous leur sommes bien
obligez des soins qu'elles ont pris pour
mettre fin à nos principales disputes, puisque
SEPTEMBRE. 1732. 1955
que tout ce qui nous en reste à vuider ,
ne regarde plus que la possession de Tauris ; mais suppliez - les de notre part , comme nous vous en supplions vous- même,
de lever encore ce leger obstacle , en
nous restituant cette Province, qui n'of◄
fre plus aux yeux que des dégâts et des
mazures ; et si la chose est aussi impossi
ble que le Seraskier nous l'a assuré , engagez du moins cet illustre Pacha à trouver bon que nous congédions la plupart
de nos domestiques , et que nous puissions nous retirer avec ce qui reste de nos
gens à ( 1 ) Gherbelaï - Mahaladé , pour y
passer le reste de nos jours.
Raghib-Effendi ayant rendu compte àses
Collégues de ce que venoient de lui dire
les Ministres de Perse ; ceux de Turquie
laisserent passer deux jours sans leur donner de leurs nouvelles , comme s'ils n'avoient pas daigné faire attention au rapport de ce Defterdar.
La négociation cependant se renoua le
(1) C'est un lieu situé près de Bagdat, où le fils
d'une des filles de Mahomet est inhumé ; sa mémoire est en si grande vénération parmi les Persans , qu'entr'autres superstitions du culte religieux qu'ils lui rendent , ils se font une dévotion de porter des Chapelets d'une espece de
Terre glaise , qui se trouve à l'endroit où est son Tombeau.
163
点
1902 MERCURE DE FRANCE
16 , que se tint la derniere Conférence
avec la même assemblée , et chez le Seraskier.
VIII ET DERNIERE CONFERENCE.
Si vos Excellences , dirent les Plénipotentiaires Turcs , souhaitent véritablement la Paix ; au nom de Dieu , ne perdons plus le temps en Discours superflus,
et cessez de nous faire des propositionsque nous ne puissions pas recevoir ; mais
au contraire finissons tout - à - l'heure ,
comme rien n'est plus facile , si vous en
avez bien envie ?
Nous n'aspirons à autre chose , répon
dirent les Persans , qu'à nous trouver parfaitement d'accord avec vos Excellences
ordonnez, prescrivez - nous ce qu'il faut
que nous fissions ; nous sommes prêts de
concourir de tout notre pouvoir avec
vous , à la conclusion d'un accommodement ferme et durable entre nos deux
Nations.
Vous nous avez priez de vous traiter
favorablement, reprirent les Turcs, et nous
y.avons acquiesce avec plaisir. Premierement , en vous rendant la Province d'Amadan , et ensuite sur de nouvelles instances de votre part , le Païs d'Herdelan ,
et Kirmancha.Contentez - vous de ces graces
SEPTEMBRE. 1732. 1903
ces que nous vous faisons gratuitement ,
sans qu'aucune Loy divine ni humaine
nous y oblige , et ne pensez plus à répéter Tauris sur nous.
Avant que de répondre à vos Excellenecs,reprirent les Ministres de Perse,qu'elles nous permettent de leur faire une
question et une comparaison tout ensemble.Supposons un homme opulent et liberal, à qui un pauvre ayant demandé douze
mille ( 1 )Tomans , les lui auroit donnés
de bonne grace ; dites nous , si l'indigent
avoit encore besoin d'un seul Toman; seroit-il vrai - semblable , et croyez vous ,
que cet homme si généreux le lui refusât?
Votre parallele seroit juste , repartirent les Turcs , si nous pouvions disposer
des Païs que vous nous demandez , comme cet homme le pourroit de son bien
et que nous n'eussions pas de plus for--
tes raisons de retenir Tauris , qu'il en
auroit d'épargner un Toman ; mais nous
ne sommes pas dans le même cas, et quoiqu'il soit vrai , comme nous en convenons , que nous vous ayions cedé des
Provinces d'assez grande conséquence ,
( 1 ) Le Toman vaut environ 45 liv . de notre
monnoye , et n'est pas une espece, mais une ma- niere de compter comme nous disons une Pistole , pour signifier 10 francs.
"
pour
1904 MERCURE DE FRANCE
pour y joindre encore celle- ci qui est ruinée, sans nous faire tant prier , c'est précisément notre résistance inébranlable à
vous satisfaire sur cette restitution , qui
doit vous convaincre qn'elle passe absolument notre pouvoir. Mais il faut sans
doute qu'il y ait quelque chose de surna
turel , caché derriere le rideau de la prédestination , et qui doive bien-tôt se manifester , puisque nous ne saurions parvenir à vaincre l'entêtement avec lequel
vous persistez dans vos demandes ; surquoi
nous ne pouvons vous dissimuler , qu'à
la fin il sera peut-être cause de la rupture
de notre négociation , dont la consommation étoit si prochaine.
L'Empire Ottoman est si puissant, et sa
grandeur si relevée , dirent alors les Ministres Persans , que toutes les adversitez
qui pourront encore nous venir de sa
part , nous seront plus supportables que
les reproches et les mépris que nous aurions à essuyer , non seulement du Roy ,
notre Maître , mais de nos Compatriotes
de tous Etats , jusqu'à la plus vile popu
lace , si nous faisions la Paix aux conditions que vous voulez nous imposer.
Ce n'est pas notre obstination , comme
vous en accusez , c'est l'honneur , mille
fois plus cher pour nous que la vie , qui
nous
SEPTEMBRE. 1732. 1905
nous force à les rejetter ; et nous aimons
encore mieux nous exposer aux maux les
plus terribles , qu'à nous voir flétris pour jamais par le désaveu et l'indignation de
toute la Perse. Du reste , si après nous
avoir tant accordé , vous croyez qu'il y
aille de votre gloire de nous refuser si peu
de chose , et à nous renvoyer , sans avoir
pû rien conclure , nous n'en murmurerons point contre vous , et nous ne nous
plaindrons que du destin ; mais souffrez
qu'avant que de finir cette Conférence ,
nous vous rappellions pour la derniere
fois que Chah-Thamas s'est remis sans restriction , à la clémence et à la générosité
de votre Empereur, et permettez- nous du
moins d'implorer votre intercession auprès de Sa Hautesse. Nous osons encore
nous flater , que si des personnes de votre
rang , et d'un mérite aussi distingué que
le vôtre, veulent bien s'intéresser pour no
tre Roy , et faire à la Porte quelques representations en sa faveur , elles n'auront
pas de peine à lui procurer la triste consolation de recouvrer une Ville et une
Province si ravagées, qu'on ne peut pres
que plus les reconnoître que par le lieu
qu'elles occupent sur la terre.
Immédiatement après la tenue de cette
derniere Conference, qui se termina de la
sorte ,
1906 MERCURE DE. FRANCE
›
sorte , Mustapha-Khan alla rendre visite
à chacun en particulier des Plénipotentiaires Turcs , des Visirs , et autres principaux. Chefs de l'Armée Ottomane. Il
les pressa , les sollicita , les carressa tant
et leur fit de nouveau des Instances si
fortes, d'écrire et d'interceder même pour
leur Maître , qu'à la fin les Ministres du
G. S. persuadez que ceux de Chah- Thamas n'avoient pas le pouvoir de se relâcher sur Tauris , et que n'étant pas non
plus autorisez de leur côté à s'en dessaisir , dresserent un Mémoire détaillé de
tout ce qui s'étoit dit et passé depuis l'ouverture des Conférences, et l'envoyerent
à la Porte.
Il se tint à ce sujet consécutivement
plusieurs Conseils Généraux au Sérail , en
présence de S. H. où la matiere vivement
agitée , partagea souvent les opinions , et
dont le dernier résultat, fut cependant de
rendre Tauris à la Perse , avec tous les autres Païs conquis en deçà de l'Araxe ; au
moyen de quoi la Paix , également désirée des deux Peuples ennemis , fut conclue et signée quelque temps après.
P. V. D.
de la Relation Turque , sur les Conferences pour la Paix entre les Turcs
et les Persans.
V. CONFERENCE , tenue le 9. Janvier,
entre Raghib- Effendi et les Ministres
de Chah- Thamas.
A négociation n'avançant point , les Plénipotentiaires de la Porte , pour
intriguer les Persans , laisserent couler
quelques jours sans les faire inviter à
continuer les Conférences ; mais ceux- cy
paroissant rester tranquilles chez eux ,
A iiij les
1892 MERCURE DE FRANCE
4
les Turcs se déterminerent à leur envoyer
Raghib-Effendi. Ce Defterdar , conformément aux instructións que ses Collegues lui avoient données , signifia en termes formels aux Ministres de Perse ,
qu'il n'étoit pas possible de déferer aux
prieres qu'ils avoient faites jusqu'alors ,
et que tant qu'ils s'aheurteroient à la restitution des Pays conquis au- delà de l'Araxe , il étoit inutile qu'ils se flatassent
de réussir dans leur Mission. Nous connoissons votre état mieux que vous- mêmes , leur dit-il , à quoi bon vous fixer
à rebattre continuellement les mêmes instances , puisque vous ne pouvez vous
promettre aucun fruit de cette conduite ?
Pour moi je vous parle à cœur ouvert ;
si vous voulez travailler avec succès à
la réunion de nos Souverains , croyezmoi , ne réclamez plus rien de tout ce
que nous avons au- delà de l'Araxe ; car
en faisant la paix et gardant chacun ce
que nous possedons , il se trouvera que
l'avantage sera encore de votre côté.
2
Raghib- Effendi ayant sondé le terrain.
de cette maniere , et s'étant tourné et retourné de tous les sens pour découvrir
les plus secrets sentimens des Ministres
de Perse , et les désabuser de leurs esperances , Mehemet Riza-Khan , répondità
SEPTEMBRE. 1732. 1893
à ce Defterdar. Je vous jure sur la tête
de Mourteza-Ali , * qu'absolument je
n'ai pas le pouvoir de me desister en entier des Pays que vous nous avez enlevez
au-delà de l'Araxe ; cependant en consideration de la Paix , et pour mettre la
derniere main à un ouvrage si salutaire ,
je veux bien risquer de m'attirer tout le
courroux de notre Roy par mon trop de
condescendance , et je vous abandonne
contre ses deffenses précises , tout ce qui
est au- delà de ce Fleuve ; mais que leurs
Excellences , le Seraskier Achmet , ne
prétende plus garder rien des Pays endeçà , car je suis résolu de tout hazarder
plutôt que de me relâcher de la moindre chose sur cet article. Voilà tout ce
que nous avons à vous dire.
VI. CONFERENCE , tenue sous les Pavillons
du Seraskier Achmet- Pacha , où assisterent , outre les Ministres ordinaires , tous
les Visirs qui se trouverent à l'Armée et
les principaux Chefs des Troupes..
Le 11. Janvier , deux jours après la
Ali , Gendre de Mahomet , dont les Persans
suivent la Secte.
** N. B. C'est une politesse de la Langue
Turque, de parler en plurier, quoiqu'on ne patle
qu'à une ou que d'une personne.
Av derniere
1894 MERCURE DE FRANCE
derniere Conference , les Plénipotentiaires de Turquie et de Perse , les Visirs:
et les principaux Officiers de l'Armée
Ottomane s'étant assemblez sous la Tente
du Seraskier Achmet , ce Pacha prit la
parole et dit : Suivant le rapport qu'on
m'a fait jusqu'à present , presque toutes
les Conferences précedentes se sont passées en discours infructueux de part et
d'autres ; mais , graces à Dieu , continuat'il, en regardant les Ministres du Roy de
Perse , vous venez d'augmenter la haute
idée que je m'étois déja faite de votre
sagesse , puisqu'ayant reconnu avant hier
dans votre entretien avec Raghib Effendi , que les propositions que vous nous
aviez faites cy-devant n'étoient pas recevables , vous convintes avec lui de
renoncer à la restitution des Pays que
nous avons conquis au- delà de l'Araxe ; desorte que nous pouvons dire que
ce n'est proprement que de ce jour que
notre négociation a commencé , tâchons.
de la continuer er de la finir même aujourd'hui , à la satisfaction commune ;
il ne s'agit plus maintenant que de disputér sur les Pays qui sont en- deçà de
ce Fleuve ; examinons cette matiere
l'amiable.
Dès que nous avons cedé les Pays au
à
dela
SEPTEMBRE. 1732. 1895
delà , interrompirent les Persans , nous
ne voyons pas qu'il y ait plus rien à regler entre nous , car pour ceux de deçà
ils ne méritent pas , dans la désolation
où vous les avez mis , que nous tenions
une seule Conference à leur sujet.
Nous ne pensons pas de même, reprirent les Turcs , et nous jugeons , au
contraire , que parmi ces Contrées il y a
beaucoup de Lieux et de Places qui de
route necessité , et surtout par rapport
à la convenance doivent être annexez à notre Empire , comme , par exemple , les Ville et Province de Tauris , que
des raisons tres- essentielles nous empê
chent absolument de vous restituer.
>
Nous ne pouvons que vous repeter
roûjours ce que nous vous avons déja
dit tant de fois , répartirent les Persans ;
nous ne sommes pas ici pour disputer
d'égal à égal , sur ce qu'il convient que
vous nous donniez et que nous vous
donnions ; et nous en revenons , à l'ordinaire , à vous supplier de prendre en
consideration notre état , et sur tout
Phonneur de la Porte. Hé ! ne le faisons
nous pas , répliquerent les Turcs ; comment ! quand nous vous rendons la Pro
vince d'Hamadan , qui est si belle et si
grande, cette grace n'est- elle pas assez
A vj Con
1896 MERCURE DE FRANCE
considerable pour vous inspirer plus de
retenue dans vos demandes ?
Nous conviendrons bien , dirent les
Persans , que la restitution de cette Province seroit effectivement une faveur ,
si le Suppliant pour lequel nous parlons ,
n'étoit pas un Roy qui se jette entre les
bras du plus grand Monarque du monde,
son unique réfuge et l'azile de la Foy
Ortodoxe; mais lorsque nous envisageons
votre Empereur sous cette idée sublime ,
il nous paroît qu'il est de sa grandeur de
nous traiter plus favorablement. Enfin ,
c'est de vous que sont partis les coups
qui nous ont terrassez ; nos playes sont
encore toute sanglantes , vous seuls pouvez y appliquer les remedes les plus propres à les guérir promptement ; nous ne
pouvons vous dire rien de plus.
Le Ministre de Chah-Thamas s'en tenant toûjours à renouveller leurs prieres
aux Turcs , et à leur remettre continuellement devant les yeux l'honneur de la
Porte , et le malheureux Etat de la Perse;
ceux- cy leur dirent encore , comme ils
avoient déja fait dans d'autres Conferences , de réfléchir de nouveau sur les prétentions qu'ils formoient , et c'est par- là
que finit cette Séance.
VI
SEPTEMBRE. 1732. 1897
VII. CONFERENCE , qui fut generale.
comme la précedente , et se tint de même.
chez le Seraskier, le 13. de Janvier.
Très-honorez Plénipotentiaires , dirent les Turcs aux Persans , dans la derniere Conference que nous eûmes ensemble , nous vous priâmes de faire de
plus mures refléxions sur l'état de vos
affaires et sur la nature de vos prétentions . Dites-nous donc aujourd'hui à quoi
vous êtes résolus; car enfin si vous pensez
tour de bon à pacifier les troubles qui
agitent votre Monarchie , pourquoi n'agissez-vous pas consequemment , et le
plutôt que vous pourrez , puisque ce ne
peut être que le plus avantageux pour
vous ? la décision de l'affaire est toute entiere entre vos mains ; il ne tient qu'à
vous que nous ne finissions dans un
instant.
Vos Excellences ont vû , répondirent
les Ministres de Perse , qu'en renonçant
pour notre Roy aux Etats que Vous possedez au- delà de l'Araxe , nous vous
avons accordé , pour accelerer l'ouvrage
de la Paix , beaucoup plus que Sa Majesté
ne nous avoit permis de le faire. C'est
à votre tour à suivre notre exemple.
Hé bien ! répartirent les Turcs , quoique
1898 MERCURE DE FRANCE
y
que notre pouvoir ne s'étende pas aussi
à vous restituer rien au delà d'Amadan,
nous voulons bien , pour que vous ayez
lieu d'être tout-à- fait contens de nous , y
ajoûter encore Kirmancha ( 1 ) et le Pays d'Herdelan , au risque des reproches que
notre Empereur pourra nous en faire ,
mais il faut que de votre côté vous vous
désistiez de vos vûës sur la Province/de
Tauris , qu'il nous est impossible de vous:
rendre.
Sur cette derniere proposition , les Ministres de Perse repliquerent : Nous n'avons cessé de vous prier , et de vous supplier de rétablir notre Souverain dans
rous ses Etats, et de faire revivre en lui l'éclat de la gloire de ses Ancêtres; nous vous
avons démontré que cela ne se pouvoit
faire qu'en lui remettant tous les Païs que
vous avez subjuguez dans son Royaume ;
et nous vous avons fait voir qu'en prenant une voïe si honorable , l'Empereur,
votre Maître , s'immortaliseroit , er que
toutes les Puissances de la Terre, témoinsd'un procédé si noble , ne pourroient se
lasser d'admirer et de publier sa clémen-
( 1) Kirmancha , ou Kerman , Ville d'une
Province du même nom , autrefois la Caramanic.
ce
SEPTEMBRE. 1732. 1899
ee et sa générosité. Surpris de trouver vos
Excellences peu sensibles à cette gloire
suprême , qu'il leur étoit si facile d'aquerir , nous avions du moins esperé de les
fléchir , en leur cédant de notre bon gré
1 ) Ghendge , Tiflis , ( 2 ) Erivan , Kiat
Kiartil , le ( 3 ) Daguestan , Chamakić
et d'autresContrées si considérables, qu'elles formeroient chacune un grand Etat ; }
et cependant la sublime Porte, sans avoir
égard à nos miséres , à nos humiliatious ,
et aux efforts que nous faisons , malgré
notre abbatement , pour applanir toutes
les difficultez qui s'opposent à notre ré
conciliation avec elle , s'amuse encore à
vouloir se conserver quelques Cantons
ruinez et des Déserts qu'elle vient de nous
( 1 ) Ghendgé, ou Ghendgea , Ville considérable de la Géorgie , ainsi que Tiflis ou Téflis , qui
en est la Capitale.
(2 ) Erivan ou Irvam, Capitale d'une Provin
ce du même nom , qui fait partie de la grande Armenie. Kiat , et Kiartil sont dans la même:
Contrée.
( 3 ) Le Daguestan, dont Chamakié est la Capitale , est un Païs de Montagnes , comme son
nom le signifie,qui fait partie de la Médie-Atropaterre. Il est habité par les Lesquis , qui dans le
commencement des Troubles , se mirent d'euxmêmes sous la protection des Turcs, pour se ga
rantir des invasions des Moscovites..
prendre
630175
1900 MERCURE DE FRANCE
14
H
prendre en deçà de l'Araxe. Que vos Excellences y pensent-bien , et qu'elles jugent elles mêmes , si tant d'attachement
à des bagatelles , répond dignement à l'élevation du Trône que remplit avec tant
de Majesté, votre auguste Empereur ? Les
Ministres Persans prononcerent ce Discours avec toute la véhémence imaginable , et ajouterent gen se levant , avec un
air plein d'altération , que vos Excellences nous envoient , s'il leur plaît , Raghib- Effendi , nous leur ferons sçavoir, par
són Canal , nos dernieres intentions.
CONTINUATION DE LA VII CONFERENCE
entre le Defterdar Raghib- Effendi , seulement,et les Ministres de Chab-Thamas.
CeDefterdar s'étant rendu chez les Plénipotentiaires Persans , ils lui dirent : De
la même maniere que le Seraskier Achmet Pacha a ordre de votre Maître de
ne pas restituer à la Perse aucun des Païs
au-delà de l'Araxe , nous vous jurons ,
par le Dieu Tout- puissant , que nous
avons aussi ordre du nôtre , de ne pas
ceder à la Porte , un pouce de terre en
deçà. Ainsi , dites à leurs Excellences
ajouterent- ils, que nous leur sommes bien
obligez des soins qu'elles ont pris pour
mettre fin à nos principales disputes, puisque
SEPTEMBRE. 1732. 1955
que tout ce qui nous en reste à vuider ,
ne regarde plus que la possession de Tauris ; mais suppliez - les de notre part , comme nous vous en supplions vous- même,
de lever encore ce leger obstacle , en
nous restituant cette Province, qui n'of◄
fre plus aux yeux que des dégâts et des
mazures ; et si la chose est aussi impossi
ble que le Seraskier nous l'a assuré , engagez du moins cet illustre Pacha à trouver bon que nous congédions la plupart
de nos domestiques , et que nous puissions nous retirer avec ce qui reste de nos
gens à ( 1 ) Gherbelaï - Mahaladé , pour y
passer le reste de nos jours.
Raghib-Effendi ayant rendu compte àses
Collégues de ce que venoient de lui dire
les Ministres de Perse ; ceux de Turquie
laisserent passer deux jours sans leur donner de leurs nouvelles , comme s'ils n'avoient pas daigné faire attention au rapport de ce Defterdar.
La négociation cependant se renoua le
(1) C'est un lieu situé près de Bagdat, où le fils
d'une des filles de Mahomet est inhumé ; sa mémoire est en si grande vénération parmi les Persans , qu'entr'autres superstitions du culte religieux qu'ils lui rendent , ils se font une dévotion de porter des Chapelets d'une espece de
Terre glaise , qui se trouve à l'endroit où est son Tombeau.
163
点
1902 MERCURE DE FRANCE
16 , que se tint la derniere Conférence
avec la même assemblée , et chez le Seraskier.
VIII ET DERNIERE CONFERENCE.
Si vos Excellences , dirent les Plénipotentiaires Turcs , souhaitent véritablement la Paix ; au nom de Dieu , ne perdons plus le temps en Discours superflus,
et cessez de nous faire des propositionsque nous ne puissions pas recevoir ; mais
au contraire finissons tout - à - l'heure ,
comme rien n'est plus facile , si vous en
avez bien envie ?
Nous n'aspirons à autre chose , répon
dirent les Persans , qu'à nous trouver parfaitement d'accord avec vos Excellences
ordonnez, prescrivez - nous ce qu'il faut
que nous fissions ; nous sommes prêts de
concourir de tout notre pouvoir avec
vous , à la conclusion d'un accommodement ferme et durable entre nos deux
Nations.
Vous nous avez priez de vous traiter
favorablement, reprirent les Turcs, et nous
y.avons acquiesce avec plaisir. Premierement , en vous rendant la Province d'Amadan , et ensuite sur de nouvelles instances de votre part , le Païs d'Herdelan ,
et Kirmancha.Contentez - vous de ces graces
SEPTEMBRE. 1732. 1903
ces que nous vous faisons gratuitement ,
sans qu'aucune Loy divine ni humaine
nous y oblige , et ne pensez plus à répéter Tauris sur nous.
Avant que de répondre à vos Excellenecs,reprirent les Ministres de Perse,qu'elles nous permettent de leur faire une
question et une comparaison tout ensemble.Supposons un homme opulent et liberal, à qui un pauvre ayant demandé douze
mille ( 1 )Tomans , les lui auroit donnés
de bonne grace ; dites nous , si l'indigent
avoit encore besoin d'un seul Toman; seroit-il vrai - semblable , et croyez vous ,
que cet homme si généreux le lui refusât?
Votre parallele seroit juste , repartirent les Turcs , si nous pouvions disposer
des Païs que vous nous demandez , comme cet homme le pourroit de son bien
et que nous n'eussions pas de plus for--
tes raisons de retenir Tauris , qu'il en
auroit d'épargner un Toman ; mais nous
ne sommes pas dans le même cas, et quoiqu'il soit vrai , comme nous en convenons , que nous vous ayions cedé des
Provinces d'assez grande conséquence ,
( 1 ) Le Toman vaut environ 45 liv . de notre
monnoye , et n'est pas une espece, mais une ma- niere de compter comme nous disons une Pistole , pour signifier 10 francs.
"
pour
1904 MERCURE DE FRANCE
pour y joindre encore celle- ci qui est ruinée, sans nous faire tant prier , c'est précisément notre résistance inébranlable à
vous satisfaire sur cette restitution , qui
doit vous convaincre qn'elle passe absolument notre pouvoir. Mais il faut sans
doute qu'il y ait quelque chose de surna
turel , caché derriere le rideau de la prédestination , et qui doive bien-tôt se manifester , puisque nous ne saurions parvenir à vaincre l'entêtement avec lequel
vous persistez dans vos demandes ; surquoi
nous ne pouvons vous dissimuler , qu'à
la fin il sera peut-être cause de la rupture
de notre négociation , dont la consommation étoit si prochaine.
L'Empire Ottoman est si puissant, et sa
grandeur si relevée , dirent alors les Ministres Persans , que toutes les adversitez
qui pourront encore nous venir de sa
part , nous seront plus supportables que
les reproches et les mépris que nous aurions à essuyer , non seulement du Roy ,
notre Maître , mais de nos Compatriotes
de tous Etats , jusqu'à la plus vile popu
lace , si nous faisions la Paix aux conditions que vous voulez nous imposer.
Ce n'est pas notre obstination , comme
vous en accusez , c'est l'honneur , mille
fois plus cher pour nous que la vie , qui
nous
SEPTEMBRE. 1732. 1905
nous force à les rejetter ; et nous aimons
encore mieux nous exposer aux maux les
plus terribles , qu'à nous voir flétris pour jamais par le désaveu et l'indignation de
toute la Perse. Du reste , si après nous
avoir tant accordé , vous croyez qu'il y
aille de votre gloire de nous refuser si peu
de chose , et à nous renvoyer , sans avoir
pû rien conclure , nous n'en murmurerons point contre vous , et nous ne nous
plaindrons que du destin ; mais souffrez
qu'avant que de finir cette Conférence ,
nous vous rappellions pour la derniere
fois que Chah-Thamas s'est remis sans restriction , à la clémence et à la générosité
de votre Empereur, et permettez- nous du
moins d'implorer votre intercession auprès de Sa Hautesse. Nous osons encore
nous flater , que si des personnes de votre
rang , et d'un mérite aussi distingué que
le vôtre, veulent bien s'intéresser pour no
tre Roy , et faire à la Porte quelques representations en sa faveur , elles n'auront
pas de peine à lui procurer la triste consolation de recouvrer une Ville et une
Province si ravagées, qu'on ne peut pres
que plus les reconnoître que par le lieu
qu'elles occupent sur la terre.
Immédiatement après la tenue de cette
derniere Conference, qui se termina de la
sorte ,
1906 MERCURE DE. FRANCE
›
sorte , Mustapha-Khan alla rendre visite
à chacun en particulier des Plénipotentiaires Turcs , des Visirs , et autres principaux. Chefs de l'Armée Ottomane. Il
les pressa , les sollicita , les carressa tant
et leur fit de nouveau des Instances si
fortes, d'écrire et d'interceder même pour
leur Maître , qu'à la fin les Ministres du
G. S. persuadez que ceux de Chah- Thamas n'avoient pas le pouvoir de se relâcher sur Tauris , et que n'étant pas non
plus autorisez de leur côté à s'en dessaisir , dresserent un Mémoire détaillé de
tout ce qui s'étoit dit et passé depuis l'ouverture des Conférences, et l'envoyerent
à la Porte.
Il se tint à ce sujet consécutivement
plusieurs Conseils Généraux au Sérail , en
présence de S. H. où la matiere vivement
agitée , partagea souvent les opinions , et
dont le dernier résultat, fut cependant de
rendre Tauris à la Perse , avec tous les autres Païs conquis en deçà de l'Araxe ; au
moyen de quoi la Paix , également désirée des deux Peuples ennemis , fut conclue et signée quelque temps après.
P. V. D.
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Résumé : SUITE DE LA TRADUCTION de la Relation Turque, sur les Conferences pour la Paix entre les Turcs et les Persans.
Entre janvier et septembre 1732, des conférences de paix eurent lieu entre les Turcs et les Persans pour résoudre des conflits territoriaux. Lors de la cinquième conférence, les Turcs, représentés par Raghib-Effendi, refusèrent de restituer les territoires conquis au-delà de l'Araxe, estimant que les Persans ne pouvaient espérer réussir sans cette concession. Mehemet Riza-Khan, ministre persan, accepta de céder les territoires au-delà de l'Araxe mais exigea la restitution des territoires en deçà de l'Araxe, notamment la province de Tauris. Lors des conférences suivantes, les Turcs reconnurent les concessions persanes mais insistèrent sur la nécessité de conserver certains territoires en deçà de l'Araxe, comme Tauris. Les Persans maintinrent leur demande pour Tauris, soulignant les souffrances de leur royaume et l'honneur de la Porte ottomane. Les Turcs proposèrent de restituer les provinces de Kirmancha et d'Herdelan, à condition que les Persans renoncent à Tauris. Les Persans insistèrent sur la restitution de tous les territoires conquis et sur la gloire que cela apporterait à l'empereur ottoman. Lors de la huitième et dernière conférence, les Persans réitérèrent leur refus de céder des territoires en deçà de l'Araxe. Les Turcs renouvèlèrent les négociations mais sans aboutir à un accord. Les Persans exprimèrent leur volonté de se retirer à Gherbelaï-Mahaladé si Tauris ne leur était pas restituée. La négociation resta en suspens. En septembre 1732, les Persans exprimèrent leur volonté de coopérer et de conclure un accord ferme, tout en demandant la restitution de la province de Tauris. Les Turcs, après avoir rendu les provinces d'Amadan, d'Herdelan et de Kirmancha, refusèrent de céder Tauris. Les Persans insistèrent sur l'honneur et la dignité, préférant affronter des adversités plutôt que d'accepter des conditions humiliantes. Après plusieurs conseils au Sérail, les Turcs décidèrent de rendre Tauris à la Perse, ainsi que les autres provinces conquises. Cette décision permit la conclusion et la signature de la paix entre les deux nations.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. *198-198
De LA HAYE, le 25 Juin.
Début :
On n'espére plus aucun succès de la négociation entamée pour porter [...]
Mots clefs :
Négociation, République, Armateurs anglais, Bruxelles, Tremblement de terre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De LA HAYE, le 25 Juin.
De LA HAYE , le 25 Juin.
On n'eſpére plus aucun fuccès de la négociation
entamée pour porter la Cour de Londres a rendre
juftice à la République , fur les déprédations des
Armateurs Anglois. C'eft pourquoi le fieur Meerman
, qui devoit aller remplacer à Londres le
fieur Boreel chargé de cette négociation , a reçu
contre-ordre .
Les Lettres de Bruxelles , de Cologne , & de
divers autres lieux des environs , parlent d'une fecouffe
de tremblement de terre qu'on y a reffentie
le 20 de ce mois , vers les onze heures du matin.
Mais elle a été encore plus légère que celle du
mois de Janvier,& elle n'a caufé aucun dommage.
On n'eſpére plus aucun fuccès de la négociation
entamée pour porter la Cour de Londres a rendre
juftice à la République , fur les déprédations des
Armateurs Anglois. C'eft pourquoi le fieur Meerman
, qui devoit aller remplacer à Londres le
fieur Boreel chargé de cette négociation , a reçu
contre-ordre .
Les Lettres de Bruxelles , de Cologne , & de
divers autres lieux des environs , parlent d'une fecouffe
de tremblement de terre qu'on y a reffentie
le 20 de ce mois , vers les onze heures du matin.
Mais elle a été encore plus légère que celle du
mois de Janvier,& elle n'a caufé aucun dommage.
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Résumé : De LA HAYE, le 25 Juin.
Le 25 juin, à La Haye, les négociations avec Londres sur les déprédations d'armateurs anglais sont jugées sans espoir. Meerman ne se rendra pas à Londres pour remplacer Boreel. Le 20 juin, un léger tremblement de terre a été ressenti à Bruxelles, Cologne et environs, sans causer de dommages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 188-190
D'AMSTERDAM, le 8 Juillet 1763.
Début :
Un Navire parti de Surinam le 9 Mai dernier a apporté hier des nouvelles [...]
Mots clefs :
Navire, Colonie, Troupes, Secours, Rivière, Attaque, Indigènes, Rebelles, Maltraitance, Liberté, Négociation, Paix, Plantations
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : D'AMSTERDAM, le 8 Juillet 1763.
D'AMSTERDAM, le 8 Juillet 1763.
Un Navire parti de Surinam le 9 Mai dernier
a apporté hier des nouvelles de la Colonie des
Berbices plus sûres & plus circonftanciées que celles
qu'on a reçues jufqu'à préfent. Elles contienment
les détails fuivans :
Les cinq cens hommes de troupes détachées de
A O UST. 1763. 189
Surinam pour aller au fecours des Berbices y arriverent
le 28 Avril , & trouverent à bord d'un
Brigantin à l'embouchure de la rivière le Gouverneur
de cette Colonie qui , comme on l'a déjà
dit , avoit été forcé d'abandonner le Fort après y
avoir mis le feu , & de fuir avec environ vingttrois
Colons , tant hommes que femmes , échap
pés feuls à la fureur des Negres qui avoient impitoyablement
maffacré les autres au nombre
de foixante- dix à quatre- vingt.
Immédiatement après l'arrivée de ce renfort ,
on prit la réſolution de rentrer dans les Plantations
les plus voifines de l'embouchure de la riviè
re , & le Brigantin , accompagné de deux autres
Bâtimens , s'avança jufqu'à celle que l'on nomme
le Dageraad ; les troupes y defcendirent en préfence
des Negres qui leur crierent de fe préparer
à les bien recevoir le lendemain matin , parce
qu'ils ne manqueroient point de les aller trouver.
Ils y vinrent en effet ; l'attaque fut très - vive , &
dura depuis fept heures jufqu'à une heure aprèsmidi
: alors les Negres abandonnerent le combat
& laifferent fur la place quelques-uns de leurs
gens tués ou bleffés : du côté des Hollandois , il
n'y eut de tué que le Directeur de Dageraad.
་
Le jour fuivant , un jeune Gentilhomme des
Berbices , que les Négres avoient cruellement
maltraité à coups de fouet , fut envoyé au Gouvernement
par le Chef des Rebelles avec une
lettre par laquelle celui-ci témoignoit qu'il étoit
très-mortifié que fes gens en fullent venus aux
voies de fait avec les Blancs ; qu'ils avoient agi
fans fon ordre & contre les intentions qu'au
refte ils feroient charmés de vivre dorénavant
en paix & amitié avec le Gouverneur ; qu'ils
ne demandoient autre choſe que leur liberté &
190 MERCURE DE FRANCE .
la moitié de la Colonie pour s'y établir & y vivre
tranquillement avec leurs femmes & leurs enfans
; pour gage de la fincérité de les intentions ,
ce Chef des Rebelles envoyoit en préſent au Gouverneur
de belles boucles d'or que fes gens avoient
prifes dans le pillage de quelques Plantations .
Les mêmes nouvelles portent que le détachement
de Surinam eft réſolu de fe maintenir dans
les poftes qu'il a occupés à fon arrivée ; mais qu'il
n'entreprendra rien contre les Rebelles avant qu'il
n'ait reçu les fecours qu'il attend d'Europe. Jufqu'à
ce moment on effayera la négociation pour
faire rentrer les Négres dans leur devoir , & l'on
fe flatte que l'offre d'une amniſtie détachera de leur
parti un grand nombre d'Elclaves que l'exemple
& legrand nombre ont entraînés dans la Rebellion.
On ne craint plus aujourd'hui pour les Plantations
de Timerary , parce que les Anglois y ont
envoyé des fecours fuffifans. Comme les trois
quarts des Plantations de la Barbade leur appartiennent
, il n'eft pas étonnant que le Gouverneur
de cet établiffement l'ait défendu avec tant de zèle
& d'activité.
Un Navire parti de Surinam le 9 Mai dernier
a apporté hier des nouvelles de la Colonie des
Berbices plus sûres & plus circonftanciées que celles
qu'on a reçues jufqu'à préfent. Elles contienment
les détails fuivans :
Les cinq cens hommes de troupes détachées de
A O UST. 1763. 189
Surinam pour aller au fecours des Berbices y arriverent
le 28 Avril , & trouverent à bord d'un
Brigantin à l'embouchure de la rivière le Gouverneur
de cette Colonie qui , comme on l'a déjà
dit , avoit été forcé d'abandonner le Fort après y
avoir mis le feu , & de fuir avec environ vingttrois
Colons , tant hommes que femmes , échap
pés feuls à la fureur des Negres qui avoient impitoyablement
maffacré les autres au nombre
de foixante- dix à quatre- vingt.
Immédiatement après l'arrivée de ce renfort ,
on prit la réſolution de rentrer dans les Plantations
les plus voifines de l'embouchure de la riviè
re , & le Brigantin , accompagné de deux autres
Bâtimens , s'avança jufqu'à celle que l'on nomme
le Dageraad ; les troupes y defcendirent en préfence
des Negres qui leur crierent de fe préparer
à les bien recevoir le lendemain matin , parce
qu'ils ne manqueroient point de les aller trouver.
Ils y vinrent en effet ; l'attaque fut très - vive , &
dura depuis fept heures jufqu'à une heure aprèsmidi
: alors les Negres abandonnerent le combat
& laifferent fur la place quelques-uns de leurs
gens tués ou bleffés : du côté des Hollandois , il
n'y eut de tué que le Directeur de Dageraad.
་
Le jour fuivant , un jeune Gentilhomme des
Berbices , que les Négres avoient cruellement
maltraité à coups de fouet , fut envoyé au Gouvernement
par le Chef des Rebelles avec une
lettre par laquelle celui-ci témoignoit qu'il étoit
très-mortifié que fes gens en fullent venus aux
voies de fait avec les Blancs ; qu'ils avoient agi
fans fon ordre & contre les intentions qu'au
refte ils feroient charmés de vivre dorénavant
en paix & amitié avec le Gouverneur ; qu'ils
ne demandoient autre choſe que leur liberté &
190 MERCURE DE FRANCE .
la moitié de la Colonie pour s'y établir & y vivre
tranquillement avec leurs femmes & leurs enfans
; pour gage de la fincérité de les intentions ,
ce Chef des Rebelles envoyoit en préſent au Gouverneur
de belles boucles d'or que fes gens avoient
prifes dans le pillage de quelques Plantations .
Les mêmes nouvelles portent que le détachement
de Surinam eft réſolu de fe maintenir dans
les poftes qu'il a occupés à fon arrivée ; mais qu'il
n'entreprendra rien contre les Rebelles avant qu'il
n'ait reçu les fecours qu'il attend d'Europe. Jufqu'à
ce moment on effayera la négociation pour
faire rentrer les Négres dans leur devoir , & l'on
fe flatte que l'offre d'une amniſtie détachera de leur
parti un grand nombre d'Elclaves que l'exemple
& legrand nombre ont entraînés dans la Rebellion.
On ne craint plus aujourd'hui pour les Plantations
de Timerary , parce que les Anglois y ont
envoyé des fecours fuffifans. Comme les trois
quarts des Plantations de la Barbade leur appartiennent
, il n'eft pas étonnant que le Gouverneur
de cet établiffement l'ait défendu avec tant de zèle
& d'activité.
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Résumé : D'AMSTERDAM, le 8 Juillet 1763.
Le 8 juillet 1763, des nouvelles de la colonie des Berbices ont été rapportées par un navire parti de Surinam le 9 mai précédent. Cinq cents hommes de troupes, envoyés de Surinam, sont arrivés le 28 avril et ont trouvé le gouverneur à bord d'un brigantin à l'embouchure de la rivière. Le gouverneur avait dû abandonner le fort après y avoir mis le feu et fuir avec environ vingt-trois colons, seuls survivants du massacre perpétré par les esclaves révoltés, qui ont tué entre soixante-dix et quatre-vingts personnes. À l'arrivée des renforts, il a été décidé de reprendre les plantations voisines de l'embouchure de la rivière. Les troupes ont été attaquées par les esclaves révoltés le lendemain matin. Le combat a duré de sept heures à une heure de l'après-midi, laissant plusieurs morts et blessés parmi les esclaves, et un directeur de plantation tué du côté des Hollandais. Le jour suivant, un jeune gentilhomme des Berbices, maltraité par les esclaves, a été envoyé au gouverneur avec une lettre du chef des rebelles. Ce dernier exprimait son regret pour les violences commises et souhaitait vivre en paix avec les Blancs. Il demandait la liberté et la moitié de la colonie pour s'y établir avec leurs familles. En gage de bonne foi, le chef des rebelles a envoyé des boucles d'or prises lors du pillage des plantations. Les troupes de Surinam ont décidé de maintenir leurs positions jusqu'à l'arrivée de renforts d'Europe. En attendant, des négociations sont en cours pour faire rentrer les esclaves dans leur devoir, avec l'espoir que l'offre d'une amnistie dissuadera certains de rester dans la rébellion. Les plantations de Timerary ne sont plus menacées grâce aux renforts envoyés par les Anglais, qui possèdent trois quarts des plantations de la Barbade.
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