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Liste
1
p. 8-26
« Tout le monde rendit à ce nouveau genre de Sonnet [...] »
Début :
Tout le monde rendit à ce nouveau genre de Sonnet [...]
Mots clefs :
Mercure galant, Jeux d'esprit, Marquise , Pièces, Livre, Article, Curiosité, Historiette, Nouvelle, Provinces, Sciences, Galanteries, Cours étrangères, Privilège, Gazette
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texteReconnaissance textuelle : « Tout le monde rendit à ce nouveau genre de Sonnet [...] »
Tout le monde rendic à ce
nouveau genre de Sonnet
lajufticequiluy eftoicdeue,
& l’on admira (ùr rout la
juftefle avec laquelle les
G A L A N T . 9
mots qui fervoient d’Echo
enrroient dans le fens des
Vers. Vous aviez raifon de
dire que l’invention en eftoitheureule, reprit la DachefTe en regardant la Marquife ; Mais ce que je trouve de fâcheux pour ces
Jeux d’efprit, & d’autres petitesPiecesGalantes qui paroiïfent de temps en temps,
c’eft que tour cela fe perd,
faute de trouver quelqu’un
aflez zélé pour prendre le
foin tous les ans de nous en
donner un Reciieil. Sçavez-vous, Madame, repric
c
10 LE MERCURE
la Marquife, dans quel Livre ces petites Pièces dont
vous me parlez auroient admirablement bien trouvé
leur place pour eftre con-
. fervées: C’eft dans le Mercure Galant,dont il y a quatre ou cinq ans qu’on nous
donnaCx Volumes. Je m’étonne que cet Ouvrage ait
efté abandonné, carledeffèinen eftoitagreable, & il
plaifoit tellement, qu’on
m’a dit qu’il n’a pas efté
feulement imprimé dans la ■
plus grande partie des Provinces de France, mais
G A L A N T . il
aufli dans les Pais Etrangers, où l’on fe fait une joye
1 de nos plus particulières
‘ Nouvelles: Cequejefçay,
c’eft que tant de Gens en
' demandoient tous les jours
/ la Suite, qu’il n’y a peut-
' eftre point de Livre dont le
fuccés fut plus alluré. Je
me luis étonné comme
vous, repartit la Duchellè,
de la difeontinuation de
cet Ouvrage-, & quand j’en
ay demandé la raifon,quelqu’un m’a dit que l’Autheur
avoir eu une longue Maladie, & des Affaires qui l’a-
U LE MERCURE
voient empefché d’y travailler; mais pour peuqu il
fut prefentement à luymefme, je luy confeillerois
fort de le reprendre, il eft
capable de beaucoup d’agrémens par la diverfité des
Matières, & c’eft ce qui
me fait dire qu’il n’y a point
à douter qu’il ne re'üftit, le
malheur de la plupart des
Livres n’arrivant que parce
qu’il eft impoflible dechoifir un Sujet qui foit allez du
gouft de tout le monde,
pour eftre generalemenç
approuve’; au lieu que n’y
I
■*,
(S A L A N T . 13
ayant rien qui ne pût entrer en celuy-cy, chacun y
trouvèrent au moins par
quelque Article dequoy fatisfaire la curiofité. On y
parleroit de Guerre,-d’Amour, deM ort, de Mariages, d’Abbayes, d’EveC
chez ; On aflaifonneroit
cela de quelque petite
Nouvelle Galante, s’il arrivoit quelque chofe d’extraordinaire qui pût eftre tourné en Hifioriette, & l’on
pourroit mtfme nous donner quelque leger Examen
de tous les Ouvrages dEf-
i
4
LE MERCURE
prie qui fe feraient. Mais
vous nefongezpas, Madame, interrompit le mefme
on s’expoieroit par l’Exa
men que vous demandez?
Les Autheurs ont une de'-
licatefle inconcevable fur
ce Chapitre ; & ils font tel- -
lement contens de tout ce
qu’ils font, qu’on ne fçauroit trouver le moindre defaut dans leurs Livres, qu’ils
ne fulminent au fil-tofl contre l’ignorant qui les re- .
prend. Je ne voudrais pas
aufli, adjoûta la Ducheffe,
r
G A L A N T . v
que l’Autheur du Mercure
Galant nous donna fon fentiment particulier, il y auroit de la préfomption à
s établir Juge dans une
Caufe où on pourroit dire
en quelque forte qu’il feroit Partie intereflëe^ car
tous ceux qui fe niellent
d écrire font naturellement
jaloux les uns des autres:
Mais pourveu qu’il ne fit
que recueillir lesfentimens
du Public, je ne vov pas que
Meilleurs les Autheurs
pûlfènt avoir rien à luy imputer, au contraire je croy
i6 LE MERCURE
qu’ils luy (croient obligez,
puis quils recevroicnt la
récompenfe de leur travail,
parce qu’il feroit connoiftrece qu’il y auroic de
beau dans leurs Ouvrages, O ’
& qu’ils apprendroient à fe
corriger pour d’autres de
ce qu’ils fçauroient que le '
Public y auroit condamné.
Pour moy, dit la jeune Mar-,
quife, fi le Mercure Galant
lecontinuoit, j’y demanderois un Article particulier
pour les Modes, afin que ’
j’ypûfle renvoyer quelques
Amies de Provinces, qui
G A L A N T . 17
m’accablent continuelle -
ment de leurs Lettres, pour
fçavoir comment on s’habille, de quelles Etoffes on
feferr, & mille autres chofes qui regardent l’ajuftement des Femmes. Les
Etrangers y pouroient trouver leur compte, & fe ne
fçay pas mefme fi beaucoup de Perfonnesqui demeurent à Paris nefe ferviroient pas volontiers des
Avis qu’on leur donneroit
là-deffus. Jefuisravy, Mefdames, de vous voir dans
ce fentiment, dit alors un
18 LE M ERCURE
Chevalier de Malthe Gui
avoir e'couté toute cette
Converfation fans rien
dire; l’Aurheur du Mercure
Galant elt de mes plus particuliers Amis, & je l’ay tellement prefle par toutes les
railons que vous venez d’aporter, qu’il s’eft enfin refolu de le pourfuivre: ainfi
vous aurez bientoft le premier Tome du Nouveau
Mercure-Galant, qu’il appelle Nouveau, à caufe des
fix autres qu’il a déjà fait
imprimer, & dont celuy-cy
ne fera pas tout-à-fait la
G A L A N T . i<?
faite, puis qu’il ne traitera
que de ce qui s’eft païTé
dans les trois premiers
Mois de cette Année. Chacun ayant témoigné de la
joye de cette nouvelle ; Je
puis dire, adjoûtale Chevalier, que ce Livre fera pour
tout le monde: Outre les
choies curieufes dont on le
remplira, & qui pouront
fervir de mémoire à ceux
qui travailleront un jour à
l’Hiftoire de noftre Siecle,
on n y oublîra rien de ce
que vous avez demandé;
On y femera toutes les pe-
2,0 LE M ERCURE
cites Pièces agréables qui
auront cours dans le monde; O n y parlera des Livres, des Sciences, des M odes , des Galanteries, du
mérité de ceux qui en ont;
on feraconnoiftre enquoy
ils excellent; & peut-eftre
qu’au bout de quelques années, il n’y aura pas unePerfonne confiderable donc
ceux qui auront cous les Volumes du Mercure ne puiffenc trouver l’Eloge, celuy
de chaque Particulier pouvant donner lieuà s écendre
fur fa Famille. A l égard du
,
z O \
*
G A L A N T . xï
beau Sexe, toutes celles
que l’Efprit, & la Beauté
1
rendent dignes qu’on les
diftingue des autres, y trouveront leur Portrait, & je ne
defcfpere pas qu'avec le
temps nous n’y apprenions
les Galanteries des Cours
Etrangères, & de quel mérité peuvent eftre ceux qui
y tiennent le premierRang.
Mais, dit quelqu’un, n’y at-il rien à craindre du collé Z A *
de ceux qui ont le Privilège
de la Gazette? car il faudra
necefTairementquele Mercure employé quelque s uns
u LE MERCURE
de leurs Articles. Vous
faites bien de dire quelques-uns, répondit le Chevalier, car le nombre en
fera petit. La Gazette ne
parle, ny des Modes, ny
des Affaires du Parnaffe, l
qui jointes aux Pièces Galantesqui auront cours dans
le monde, & qui feront en
quelque réputation, rempliront prefque tout le
Mercure. Cela n’empef-
. chera pas, pourfuivit-il,
qu’on ne fe ferve de quelque Article de Gazette;
mais comme ce ne fera ja-
G A L A N T . z;
mais qu’apres quelle en
aura parlé, & que ce que
nous avons vendu, & donc
nous avons reçeu l'argent
n’eftplus à nous, ces M eilleurs n’auront aucun fujet
de fe plaindre-, mais ces
Articles mefmes ne laifleront pas d’avoir quelque
choie de nouveau, puis
qu’on y trouvera des particularitez que la Gazette ne
peut expliquer à cauie de
’ la quantité de Nouvelles
donc elle eft remplie , &
c’eft à quoy le Mercure (upléera, en faifant voir 1’0 -
z4
LE MERCURE
rigine de la plus grande
* partie des chofes dont
il y fera parlé. Ce qui
doit fatisfaire fur tout les
Curieux, c’eft que l’Autheur qui n’en donna d’abord les premiers Volumes
que dans des temps allez
éloignez , en donnera un O
Tome immancablement,
(fi je puis m’expliquerainfi)
le premier jour de chaque
Mois, & vous voyez par là
que vous n’aurez pas encor
longtemps à attendre celuy
qui fera le premier du Nouveau Mercure. Jevoudrois,
reprit ,
G A L A N T . xy
reprit laDuchefle, que fon
.j braire me le voulut vendre dés aujourd’huy, carje
meurs d’envie de voir ce
qu’il dira de certaines Gens
dont il ne fe difpenferapas
de parler. Puis que vous
elles fi curicufe, répondit
le Chevalier, voyez fi vous .
pourez vous réfoudre à
jouer une heure plus tard;
car l’Autheur m’a confié < * •'
toutes les Feüilles imprimées de fon Livre, & il ne
tiendra qu’à vous que je
ne vous en faffe la leéture.
Toute la Compagnie joi-
• ■ > C
i
16 LE MERCURE
gnit fes prières à celles que
fit la Duchelfe au Clieva- • - ** *
lier de leur vouloir donner
ce divertiffement, & il
commença de cette forte.
nouveau genre de Sonnet
lajufticequiluy eftoicdeue,
& l’on admira (ùr rout la
juftefle avec laquelle les
G A L A N T . 9
mots qui fervoient d’Echo
enrroient dans le fens des
Vers. Vous aviez raifon de
dire que l’invention en eftoitheureule, reprit la DachefTe en regardant la Marquife ; Mais ce que je trouve de fâcheux pour ces
Jeux d’efprit, & d’autres petitesPiecesGalantes qui paroiïfent de temps en temps,
c’eft que tour cela fe perd,
faute de trouver quelqu’un
aflez zélé pour prendre le
foin tous les ans de nous en
donner un Reciieil. Sçavez-vous, Madame, repric
c
10 LE MERCURE
la Marquife, dans quel Livre ces petites Pièces dont
vous me parlez auroient admirablement bien trouvé
leur place pour eftre con-
. fervées: C’eft dans le Mercure Galant,dont il y a quatre ou cinq ans qu’on nous
donnaCx Volumes. Je m’étonne que cet Ouvrage ait
efté abandonné, carledeffèinen eftoitagreable, & il
plaifoit tellement, qu’on
m’a dit qu’il n’a pas efté
feulement imprimé dans la ■
plus grande partie des Provinces de France, mais
G A L A N T . il
aufli dans les Pais Etrangers, où l’on fe fait une joye
1 de nos plus particulières
‘ Nouvelles: Cequejefçay,
c’eft que tant de Gens en
' demandoient tous les jours
/ la Suite, qu’il n’y a peut-
' eftre point de Livre dont le
fuccés fut plus alluré. Je
me luis étonné comme
vous, repartit la Duchellè,
de la difeontinuation de
cet Ouvrage-, & quand j’en
ay demandé la raifon,quelqu’un m’a dit que l’Autheur
avoir eu une longue Maladie, & des Affaires qui l’a-
U LE MERCURE
voient empefché d’y travailler; mais pour peuqu il
fut prefentement à luymefme, je luy confeillerois
fort de le reprendre, il eft
capable de beaucoup d’agrémens par la diverfité des
Matières, & c’eft ce qui
me fait dire qu’il n’y a point
à douter qu’il ne re'üftit, le
malheur de la plupart des
Livres n’arrivant que parce
qu’il eft impoflible dechoifir un Sujet qui foit allez du
gouft de tout le monde,
pour eftre generalemenç
approuve’; au lieu que n’y
I
■*,
(S A L A N T . 13
ayant rien qui ne pût entrer en celuy-cy, chacun y
trouvèrent au moins par
quelque Article dequoy fatisfaire la curiofité. On y
parleroit de Guerre,-d’Amour, deM ort, de Mariages, d’Abbayes, d’EveC
chez ; On aflaifonneroit
cela de quelque petite
Nouvelle Galante, s’il arrivoit quelque chofe d’extraordinaire qui pût eftre tourné en Hifioriette, & l’on
pourroit mtfme nous donner quelque leger Examen
de tous les Ouvrages dEf-
i
4
LE MERCURE
prie qui fe feraient. Mais
vous nefongezpas, Madame, interrompit le mefme
on s’expoieroit par l’Exa
men que vous demandez?
Les Autheurs ont une de'-
licatefle inconcevable fur
ce Chapitre ; & ils font tel- -
lement contens de tout ce
qu’ils font, qu’on ne fçauroit trouver le moindre defaut dans leurs Livres, qu’ils
ne fulminent au fil-tofl contre l’ignorant qui les re- .
prend. Je ne voudrais pas
aufli, adjoûta la Ducheffe,
r
G A L A N T . v
que l’Autheur du Mercure
Galant nous donna fon fentiment particulier, il y auroit de la préfomption à
s établir Juge dans une
Caufe où on pourroit dire
en quelque forte qu’il feroit Partie intereflëe^ car
tous ceux qui fe niellent
d écrire font naturellement
jaloux les uns des autres:
Mais pourveu qu’il ne fit
que recueillir lesfentimens
du Public, je ne vov pas que
Meilleurs les Autheurs
pûlfènt avoir rien à luy imputer, au contraire je croy
i6 LE MERCURE
qu’ils luy (croient obligez,
puis quils recevroicnt la
récompenfe de leur travail,
parce qu’il feroit connoiftrece qu’il y auroic de
beau dans leurs Ouvrages, O ’
& qu’ils apprendroient à fe
corriger pour d’autres de
ce qu’ils fçauroient que le '
Public y auroit condamné.
Pour moy, dit la jeune Mar-,
quife, fi le Mercure Galant
lecontinuoit, j’y demanderois un Article particulier
pour les Modes, afin que ’
j’ypûfle renvoyer quelques
Amies de Provinces, qui
G A L A N T . 17
m’accablent continuelle -
ment de leurs Lettres, pour
fçavoir comment on s’habille, de quelles Etoffes on
feferr, & mille autres chofes qui regardent l’ajuftement des Femmes. Les
Etrangers y pouroient trouver leur compte, & fe ne
fçay pas mefme fi beaucoup de Perfonnesqui demeurent à Paris nefe ferviroient pas volontiers des
Avis qu’on leur donneroit
là-deffus. Jefuisravy, Mefdames, de vous voir dans
ce fentiment, dit alors un
18 LE M ERCURE
Chevalier de Malthe Gui
avoir e'couté toute cette
Converfation fans rien
dire; l’Aurheur du Mercure
Galant elt de mes plus particuliers Amis, & je l’ay tellement prefle par toutes les
railons que vous venez d’aporter, qu’il s’eft enfin refolu de le pourfuivre: ainfi
vous aurez bientoft le premier Tome du Nouveau
Mercure-Galant, qu’il appelle Nouveau, à caufe des
fix autres qu’il a déjà fait
imprimer, & dont celuy-cy
ne fera pas tout-à-fait la
G A L A N T . i<?
faite, puis qu’il ne traitera
que de ce qui s’eft païTé
dans les trois premiers
Mois de cette Année. Chacun ayant témoigné de la
joye de cette nouvelle ; Je
puis dire, adjoûtale Chevalier, que ce Livre fera pour
tout le monde: Outre les
choies curieufes dont on le
remplira, & qui pouront
fervir de mémoire à ceux
qui travailleront un jour à
l’Hiftoire de noftre Siecle,
on n y oublîra rien de ce
que vous avez demandé;
On y femera toutes les pe-
2,0 LE M ERCURE
cites Pièces agréables qui
auront cours dans le monde; O n y parlera des Livres, des Sciences, des M odes , des Galanteries, du
mérité de ceux qui en ont;
on feraconnoiftre enquoy
ils excellent; & peut-eftre
qu’au bout de quelques années, il n’y aura pas unePerfonne confiderable donc
ceux qui auront cous les Volumes du Mercure ne puiffenc trouver l’Eloge, celuy
de chaque Particulier pouvant donner lieuà s écendre
fur fa Famille. A l égard du
,
z O \
*
G A L A N T . xï
beau Sexe, toutes celles
que l’Efprit, & la Beauté
1
rendent dignes qu’on les
diftingue des autres, y trouveront leur Portrait, & je ne
defcfpere pas qu'avec le
temps nous n’y apprenions
les Galanteries des Cours
Etrangères, & de quel mérité peuvent eftre ceux qui
y tiennent le premierRang.
Mais, dit quelqu’un, n’y at-il rien à craindre du collé Z A *
de ceux qui ont le Privilège
de la Gazette? car il faudra
necefTairementquele Mercure employé quelque s uns
u LE MERCURE
de leurs Articles. Vous
faites bien de dire quelques-uns, répondit le Chevalier, car le nombre en
fera petit. La Gazette ne
parle, ny des Modes, ny
des Affaires du Parnaffe, l
qui jointes aux Pièces Galantesqui auront cours dans
le monde, & qui feront en
quelque réputation, rempliront prefque tout le
Mercure. Cela n’empef-
. chera pas, pourfuivit-il,
qu’on ne fe ferve de quelque Article de Gazette;
mais comme ce ne fera ja-
G A L A N T . z;
mais qu’apres quelle en
aura parlé, & que ce que
nous avons vendu, & donc
nous avons reçeu l'argent
n’eftplus à nous, ces M eilleurs n’auront aucun fujet
de fe plaindre-, mais ces
Articles mefmes ne laifleront pas d’avoir quelque
choie de nouveau, puis
qu’on y trouvera des particularitez que la Gazette ne
peut expliquer à cauie de
’ la quantité de Nouvelles
donc elle eft remplie , &
c’eft à quoy le Mercure (upléera, en faifant voir 1’0 -
z4
LE MERCURE
rigine de la plus grande
* partie des chofes dont
il y fera parlé. Ce qui
doit fatisfaire fur tout les
Curieux, c’eft que l’Autheur qui n’en donna d’abord les premiers Volumes
que dans des temps allez
éloignez , en donnera un O
Tome immancablement,
(fi je puis m’expliquerainfi)
le premier jour de chaque
Mois, & vous voyez par là
que vous n’aurez pas encor
longtemps à attendre celuy
qui fera le premier du Nouveau Mercure. Jevoudrois,
reprit ,
G A L A N T . xy
reprit laDuchefle, que fon
.j braire me le voulut vendre dés aujourd’huy, carje
meurs d’envie de voir ce
qu’il dira de certaines Gens
dont il ne fe difpenferapas
de parler. Puis que vous
elles fi curicufe, répondit
le Chevalier, voyez fi vous .
pourez vous réfoudre à
jouer une heure plus tard;
car l’Autheur m’a confié < * •'
toutes les Feüilles imprimées de fon Livre, & il ne
tiendra qu’à vous que je
ne vous en faffe la leéture.
Toute la Compagnie joi-
• ■ > C
i
16 LE MERCURE
gnit fes prières à celles que
fit la Duchelfe au Clieva- • - ** *
lier de leur vouloir donner
ce divertiffement, & il
commença de cette forte.
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Résumé : « Tout le monde rendit à ce nouveau genre de Sonnet [...] »
Le texte traite de l'admiration pour un nouveau genre de sonnet et de la justice de son écriture. La Duchesse et la Marquise regrettent l'absence de petites pièces galantes et d'autres jeux d'esprit, faute de recueil annuel. Elles évoquent le *Mercure Galant*, un ouvrage populaire qui a été abandonné en raison de la maladie et des affaires de son auteur. La Duchesse suggère de reprendre cette publication, soulignant sa diversité de matières et son potentiel à satisfaire la curiosité du public. La Marquise propose d'ajouter un article sur les modes. Un Chevalier de Malte, ami de l'auteur, annonce que le *Nouveau Mercure Galant* sera publié, couvrant les événements des trois premiers mois de l'année. Le Chevalier assure que le recueil inclura des pièces agréables, des livres, des sciences, des modes, des galanteries, et des éloges de personnes méritantes. Il mentionne également que le *Mercure* utilisera certains articles de la Gazette, mais ajoutera des particularités absentes de celle-ci. Le premier tome sera publié le premier jour de chaque mois. La Duchesse exprime son impatience de lire le recueil, et le Chevalier propose de leur en faire la lecture immédiate.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 202-203
« Le Chevalier s'arresta en cet endroit pour reprendre haleine [...] »
Début :
Le Chevalier s'arresta en cet endroit pour reprendre haleine [...]
Mots clefs :
Mercure, Public, Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Chevalier s'arresta en cet endroit pour reprendre haleine [...] »
Le Chevalier s’arrêta en
cet endroit pour reprendre
haleine , & chacun raifonna fur ce qu’il venoit d’entendre. La Marquife die
q u ’elle avoit appris les
noms de plus de douze
Officiers Generaux qui avoient efté oubliez dans
plufieurs Liftes qui en avoient couru, & qu’elle
avoit remarqué un grand
nombre de particularitez
touchant le Siégé & la prife
G A L A N T , xoj
Je Valenciennes, dont le
Public n’avoir point efté
inftruit. D ’autres dirent
que fans le Mercure ils
n ’auroient pas fçeu les
noms d’une partie de ceux
que le Roy avoit fi bien
re'compenfcz, & que ce
Livre fervoit à ramaffer
bien des chofes qui pour
la gloire de ce Grand Monarque ne dévoient pas
eftre ignorées. Le Chevalier ayant témoigné qu’il
n’avoit plus que trois ou
quatre pages à lire, on luy
prefta filence, & il acheva
de cette forte
cet endroit pour reprendre
haleine , & chacun raifonna fur ce qu’il venoit d’entendre. La Marquife die
q u ’elle avoit appris les
noms de plus de douze
Officiers Generaux qui avoient efté oubliez dans
plufieurs Liftes qui en avoient couru, & qu’elle
avoit remarqué un grand
nombre de particularitez
touchant le Siégé & la prife
G A L A N T , xoj
Je Valenciennes, dont le
Public n’avoir point efté
inftruit. D ’autres dirent
que fans le Mercure ils
n ’auroient pas fçeu les
noms d’une partie de ceux
que le Roy avoit fi bien
re'compenfcz, & que ce
Livre fervoit à ramaffer
bien des chofes qui pour
la gloire de ce Grand Monarque ne dévoient pas
eftre ignorées. Le Chevalier ayant témoigné qu’il
n’avoit plus que trois ou
quatre pages à lire, on luy
prefta filence, & il acheva
de cette forte
Fermer
Résumé : « Le Chevalier s'arresta en cet endroit pour reprendre haleine [...] »
Le Chevalier fit une pause après avoir lu un texte. La Marquise mentionna avoir découvert les noms de plus de douze Officiers Généraux oubliés et des détails sur le siège de Valenciennes. D'autres affirmèrent que le Mercure, un livre rappelant des faits glorieux, était indispensable pour connaître certains officiers récompensés par le Roi. Le Chevalier acheva ensuite sa lecture.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
s. p.
A MADAME LA COMTESSE DE BREGY
Début :
MADAME, Je prens la liberté de vous ofrir un Livre [...]
Mots clefs :
Livre, Lecture, Plaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME LA COMTESSE DE BREGY
LA COMTESSE
ï
• >
E P I S T R E.
W°p de préfbmption, puis quelle vous renouvellera, ce que
'vous entende^ publierpartout
Itvec plaifir a la, gloire de Son
Altesse Royale. Ainfi,
MADAME, ce que j aurais defefieré d'obtenir du peu
d'ornemens que fay eflé capable de préfler aux Nouvelles
dontfay à vous entretenir, je
l attens de la dignité de la matière, (ÿ je ne puis m'empefcher
de vous les ofrir avec confiance, quandje voy qu'une des plus
importantesregarde ce qui vous
interefie leplus, fe ne confédéré
en cela ny mafoibleffepour une
figrande entreprife, ny ces lu-
>
J
>
I
E P I S T R E..
mieres merveilleufaes qui vous
font dppercevoir des defauts
dans ce qu'on donne au Public
de plus achevé. Ily d des chofaes
qui ne facauroient jamais efire
mal dites s il ne faut que les
bienfaçavoiry pour en faire un
récit qui produife l admiration
qui leur efl deuë ; & les termes
les moins relevczyie lespeuvent
affaiblir, pourveu qu
’
on faut
fidelle dans le dénombrement de
leurs circonftances. Tellesfant
les grandes Actions de MONSIEUR; êlles n'ont befaoin
ny diune éloquence étudiée qui
contribue d les faire paroiftrè
dansleurjour, nyd une exâge-
, E P I S T R E.
ration artificieufi quileurprête i
ce qu'elles n auraientpas déliés- j
mejmes. Ilfafile de dire Simplement de quelle maniéré elles
fifontpafiecs,pour efire afin .
de ne rien dire que de furprenants &fila hante réputation
que cegrandPrince s eftacquife
parfincourage &parfia valeur,
rend toutle mondefinfibleàfis
avantages, que ne dois-jepoint
attendre de Vous qui luy asvez^
confieré une tendrefie qui ne
s efi jamais démentie, & qui
a^ve^ touioursregardéJagloire ■
comme la chofie du monde la
plus capable de vous toucher? '
<fi!fi> CMADAME, fi. cette
<
1
EPISTRE.
mon Livre trouverait un accès
’j favorable auprès de ce Prince,
’t fi vous daigniez Iny ™ f^e
e
Z
P
5
»
^tendre(fie ne pouvait avoir un
flus'noble objet, elle efi glo-
^rieufement récompenfée par les
^témoignages deftime & de conhfiderationparticulière que vous
^receve^tous les jours de Son
'«Altesse Royale. Ceft par
li là que jepourrais niajfurer que
I
j favorable auprès de ce Prince,
r
paroiflre quelque fatisficîion.
Il efi fiperfuadéde vojlrejufie
difcernement pour toutes chofes, que ce qui a eu vofire approbation luy femble toujours
digne de lafienne. C efi unejustice qu il aime àvous rendre, &
epistre.
j.KC toute la France vous rend
avecluy ■ mais, MADAME,
je ne veux
fentimens, & U ne feroit pas
jufte queje chercha(D l'A^hur
pourroit commettre la vofire.
Quel que puijje eflre le fuccés'
de cet Ouvrage} ilfera toujours
avantageuxpour moy3 fivous
ave^ U bonté de le recevoir
comme unç marque de l'ardente
faffion aveclaquellejefuis,
madame, Vostre tres-humble & tres-obeissant Serviteur, D
ï
• >
E P I S T R E.
W°p de préfbmption, puis quelle vous renouvellera, ce que
'vous entende^ publierpartout
Itvec plaifir a la, gloire de Son
Altesse Royale. Ainfi,
MADAME, ce que j aurais defefieré d'obtenir du peu
d'ornemens que fay eflé capable de préfler aux Nouvelles
dontfay à vous entretenir, je
l attens de la dignité de la matière, (ÿ je ne puis m'empefcher
de vous les ofrir avec confiance, quandje voy qu'une des plus
importantesregarde ce qui vous
interefie leplus, fe ne confédéré
en cela ny mafoibleffepour une
figrande entreprife, ny ces lu-
>
J
>
I
E P I S T R E..
mieres merveilleufaes qui vous
font dppercevoir des defauts
dans ce qu'on donne au Public
de plus achevé. Ily d des chofaes
qui ne facauroient jamais efire
mal dites s il ne faut que les
bienfaçavoiry pour en faire un
récit qui produife l admiration
qui leur efl deuë ; & les termes
les moins relevczyie lespeuvent
affaiblir, pourveu qu
’
on faut
fidelle dans le dénombrement de
leurs circonftances. Tellesfant
les grandes Actions de MONSIEUR; êlles n'ont befaoin
ny diune éloquence étudiée qui
contribue d les faire paroiftrè
dansleurjour, nyd une exâge-
, E P I S T R E.
ration artificieufi quileurprête i
ce qu'elles n auraientpas déliés- j
mejmes. Ilfafile de dire Simplement de quelle maniéré elles
fifontpafiecs,pour efire afin .
de ne rien dire que de furprenants &fila hante réputation
que cegrandPrince s eftacquife
parfincourage &parfia valeur,
rend toutle mondefinfibleàfis
avantages, que ne dois-jepoint
attendre de Vous qui luy asvez^
confieré une tendrefie qui ne
s efi jamais démentie, & qui
a^ve^ touioursregardéJagloire ■
comme la chofie du monde la
plus capable de vous toucher? '
<fi!fi> CMADAME, fi. cette
<
1
EPISTRE.
mon Livre trouverait un accès
’j favorable auprès de ce Prince,
’t fi vous daigniez Iny ™ f^e
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5
»
^tendre(fie ne pouvait avoir un
flus'noble objet, elle efi glo-
^rieufement récompenfée par les
^témoignages deftime & de conhfiderationparticulière que vous
^receve^tous les jours de Son
'«Altesse Royale. Ceft par
li là que jepourrais niajfurer que
I
j favorable auprès de ce Prince,
r
paroiflre quelque fatisficîion.
Il efi fiperfuadéde vojlrejufie
difcernement pour toutes chofes, que ce qui a eu vofire approbation luy femble toujours
digne de lafienne. C efi unejustice qu il aime àvous rendre, &
epistre.
j.KC toute la France vous rend
avecluy ■ mais, MADAME,
je ne veux
fentimens, & U ne feroit pas
jufte queje chercha(D l'A^hur
pourroit commettre la vofire.
Quel que puijje eflre le fuccés'
de cet Ouvrage} ilfera toujours
avantageuxpour moy3 fivous
ave^ U bonté de le recevoir
comme unç marque de l'ardente
faffion aveclaquellejefuis,
madame, Vostre tres-humble & tres-obeissant Serviteur, D
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Résumé : A MADAME LA COMTESSE DE BREGY
L'auteur adresse une épître à une comtesse, exprimant son souhait de publier des nouvelles sur les actions remarquables d'un grand prince. Il souligne que les exploits de ce prince sont suffisamment impressionnants pour être admirés sans besoin d'éloquence. L'auteur espère que son livre sera bien accueilli par le prince et par la comtesse, connue pour son soutien constant. Il mentionne que le prince reconnaît la sagesse et le discernement de la comtesse, sentiments partagés par toute la France. L'auteur conclut en affirmant sa dévotion et son humilité, espérant que la comtesse verra son ouvrage comme une marque de son ardente affection.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 33-71
Histoire du Solitaire. [titre d'après la table]
Début :
Ces choses sont belles à dire, mais l'execution en est [...]
Mots clefs :
Courtisane, Naufrage, Mariage, Charmes, Fils, Père, Insensible, Aimer, Femmes, Solitaire, Livre, Bateliers, Rencontrer, Eau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire du Solitaire. [titre d'après la table]
Ces choſes fontbelles àdire,mais l'execution en eſt diffi- cile, & la plupart de ceux qui font ces fortes d'Ouvrages ,
fongent bien moins àquiter le monde , qu'à faire paroiſtre leur eſprit. Beaucoup deGens parlent avantageuſementde la Solitude , & en dépeignent la tranquillité , & cependant on voit peu de Solitaires. Quoy que le nombre en ſoit petit ,
j'en ay découvert un depuis quelques jours , dont l'Hiſtoi- remerite bien de vous eſtre racontée. Il eſt Fils unique &
ſeul Heritier d'un Homme qui peut paſſer pour grand Sei- gneur dans ſa Province. Il le fit étudier avec beaucoup de foin &de dépenſe , luy fit faire ſes Exercices àParis , &le rap- pella aupres de luy dés qu'ils
Tome VI. C
2.6 LE MERCVRE
furent achevées , de crainte
qu'il ne priſt le parti de l'Epée,
&que le defirde la gloire qui excite preſque tous lesjeunes Gens , ne l'engageat à fuivre l'exemple de la plupart de fes Camarades qu'il voyoit aller à
l'Armée , en fortant de l'Aca
demie: CeFils dont l'humeur
eſtoit douce , qui n'aimoit que le repos , & qui ſe faifoit une joye extréme d'obeïr à fon Pe- re , ſe rendit aupres deluydans le temps marqué , & voulut répondre par fa diligence à
l'empreſſement que ce bon Homme avoit de le revoir.
Dés qu'il fut de retour , il luy propoſa une Charge de Con- feillerdans le Parlement de ***
pour l'attacher plus fortement auprés de luy. Cet offre fut accepté avec joye , & la Char-
GALANT. 27
ge ayant eſté achetée , il y fut reçeu avec applaudiſſement ;
il l'a exercée pendant dix ans avec une integrité dont nous avons peu veu d'exemples. Il ne faut pas s'en étonner , il eſtoit indifferent , & la Province n'avoit point de Beautez capables de le toucher. Ce n'eſt pas qu'il euſt de mépris pour aucune , & que fon in- difference aprochat de celle
de beaucoup de jeunes Gens qui ont fi bonne opinion d'eux-meſmes , qu'ils croyent
la plupart des Femmes indi gnesde leursfoins. Noſtre
litaire n'avoit point
&s'il avoit de l'indifference,
la cauſe n'endevoit eſtre attribuée qu'à ſon temperament.
Sa froideur pour le Sexe eſtoit accompagnée d'une civilité
cedeflwy
Cij
28 LE MERCVRE
qui gagnoit tous les coœurs , &
jamais Inſenſible ne l'a fi peu paru. Siquelques Belles qui ne le haïffoient pas , & qui au- roient volontiers fait lamoitié
des avances , cachoient le cha- grin qu'elles avoient de luy voir un cœur fi peu capable d'aimer , fon Pere faiſoit ſans
ceffe paroiſtre le ſien. Il le preſſoit tous les jours deſema- rier , & luy témoignoit avec une ardeur inconcevable le
defir qu'il avoit de voir des Succeſſeurs qui pûffent em- peſcher ſon nom de mourir.
Ces difcours fatiguoient nô- tre Solitaire, il ne fongeoit qu'à ſes Livres , il n'aimoit que fon Cabinet , il y paſſoit des jours entiers, & ne voyoit les Dames que lors qu'il ne pouvoit civi-- lement s'endéfendre, & que le
1
GALANT. 29
4
hazard les faifoit trouver dans
des lieux où il ne les cherchoit
pas : demanierequ'on peutdi- re qu'au milieu d'une des plus GalantesVilles de France , &
dans un Parlement celebre , il
vivoit comme s'il eût efté dans
une Solitude. Le calme d'eſprit &les douceurs qu'il trouvoit dans cette vie tranquile , fu- rentmêlées de quelques cha- grins. Les empreſſemens que fon Pere avoit de le marier,
luy firent de la peine : il vou- lut tâcher à ſe vaincre pour luy obeïr, il combatit les defirs qu'il avoit de conferver ſa li- berté, il ſe dit des raiſons pour fe faire vouloir ce qu'il ap- préhendoit le plus , mais cefut toûjours inutilement; de forte
que ſe voyant dans la neceffi- te d'entendre tous les jours les
Ciij
30 LE MERCVRE
plaintes de ſon Pere , ou de prendre une Femme, il refolut de vendre ſa Charge de Con- • ſeiller, &de ſe retirer dans une
Maiſon de Campagne ſur les bords d'une agreable Riviere.
Il pratiqua fecretement des Genspourcela,conclut prom- ptement ſon marché , &partit auffi - toſt aprés. La Maiſon eſtoit à luy , elle eſtoit toute meublée , il y alloit ſouvent,
&n'ayant beſoin de faire au- cuns appreſts pour ce Voyage,
il fit facilement croire qu'il n'alloit que s'y promener, quoy qu'il euſt deſſein de s'y établir tout-à-fait. A peine y est - il arrivé , qu'il s'adonne entie- rement à la lecture des plus
beaux Livres , aux Oeuvres de Pieté , & à la culture de fon Jardin. Le Pere au deſeſpoir,
GALANT. 31 &qui ſouhaitoit toujours d'a- voir des Succeſſeurs , confulte
ſes Amis pour ſçavoir de quel- le maniere il en uſera pour faire retourner ſon Fils dans
le monde. On y trouva de la difficulté , pluſieurs expédiens ſont propoſez, on ſe quite fans ſe determiner à rien. On fe
raffemble : & le bon Homme
conclut enfin qu'il parlera à
quelques Bateliers , & qu'il priera une Fille publique in-- connuë à ſon Fils , & la plus belle qu'il pourra trouver , de ſe mettre dans leur Bateau , &
qu'ils iront aupresdu Jardinde fon Fils , où ils feindront de
faire naufrage. Son argent luy fait trouver tout ce qu'il fou- haite. On luy promet tout, on execute tout , mais fi à propos &avec tant d'aparence de ve
32 LE MERCVRE rité , que noſtre Solitaire en eſt touché de compaffion. Il eſtoit appuyé fur le bordd'une Terraffe qui regardoit la Ri- viere, & tenoit un Livre remplyde Traitez contre l'Amour.
Il le liſoit avec plaifir , s'ap- plaudiffſoit de la dureté de fon cœur , &s'affermiſſoit dans la
refolution qu'il faifoit tous les jours de ne ſe laiſſer jamais ébloüir par aucune Beauté ,
quelques charmes qu'elle pût avoir , lors que les cris des Ba- teliers, &d'une jeune fille qui fembloit perir, luy firent aban- donner la lecture pour courir au bord de l'eau. Il vit une
Femme qui en fortoit , il luy preſente la main , &la preffa d'entrer chez luy pour chan- ger de hardes , & pour pren-- dre du repos. Il la plaignie
GALANT. 33
LYC
pendant le chemin avec une
honneſteté qui luy eft natu- relle ,&luy dit des choſes qui l'auroient empeſchée de croi- re qu'il eſtoit inſenſible, fi elle n'en avoit eſté bien avertie.
Elle ſe contentade luy repartir qu'elle ſe trouvoit bien- heureuſe dans fon infortune de rencontrer une Perſonn
auſſi obligeate que luy. Quand elle fut arrivée dans ſon L
gis , elle demanda du Feu &
du Linge pour en changer ,
parce que le ſien eſtoit tout moüillé. Noftre Solitaire en
fut luy-mefme chercher, & il
auroit fait l'impoſſible pour fa belle Hoſteſſe, ſans en ſçavoir la raiſon. Il eſtoit fi troublé &
fi interdit qu'il ne ſçavoit ce qu'il faiſoit. Il la regardoit fans parler , & parloit ſans ſçavoir
34 LE MERCURE ny ce qu'il diſoit , ny ce qu'il luy vouloit dire. Il luy alluma luy - meſine du feu avec un empreſſement extraordinaire ,
&envoya tous ſes Gens avec ordre de ne rien épargner pour ſauver ſes Hardesqui flotoient fur l'eau. Pendant qu'il eſtoit occupé àfaire du feu, la Belle ſe deshabilloit peu à peu , &
laiſſoit entrevoir de temps en
temps une partie des beautez qui avoienteſté admirées d'un
grand nombre de Cavaliers.
Elle ſe coucha en fuite. Nôtre Solitaire s'approcha de fon Lit , & voulut l'entretenir ;
mais elle luy dit qu'elle estoit fort fatiguée,&le pria avec un air modefte & remply d'une certaine pudeur qui arrache les cœurs, de ſe retirer & de
la laiſſfer en repos. Il eſt vray
GALANT. 35 qu'elle estoit laffe , & le feint Naufrage l'avoit prêque autāt tourmentée qu'auroit fait un veritable péril.Elle dormit fort tranquillement pendant toute la nuit. Son Hoſte n'en fit pas
de meſme , il reſvaal'Avantu+
re qui luy eſtoit arrivée , &
fon imagination ne ceſſa point de luy reprefenter la Belle qui n'eſtoit fortie de l'eau , que pourluy ravir le repos dont il joüiffoit. Son inſenſibilité l'em- peſchoit de croire qu'il aimât
veritablement ; &quand il au- roit eſté bien perfuadé de ſa paffion , il n'oſoit ſe l'avoüer à
luy--mefme ; &la manieredont il avoit veſcu luy faifoit voir tant de foibleſſe dans un fi
prompt changement , qu'il ne Içavoit à quoy ſe déterminer.
Il ſe leva avec ces cruelles irré-
36 LE MERCURE
:
ſolutions. Il fut à peine habil- lé , qu'il envoya ſçavoir de quelle maniere ſa belle Ho- ſteſſe avoit paffé la nuit. Ilap- prit qu'elle estoit éveillée , &
qu'elle ſe portoitbien. Il enté- moigna de la joye , & luy en- voya demander la permiffion dela voir. Il l'obtint ; mais à
peine fut - il entré dans ſa Chambre , qu'il fentit unba- tement de cœur qui luy pré- ſagea ce quiluy eſt arrivé dé- puis. Il luy trouva de nou- veaux charmes ; &luy fit des complimens ſi embarraffez ,
que la Belle connut bien que ces appas commençoient à fai- re l'effet que le Pere de noſtre Inſenſible s'eſtoit propoſé. El- le le pria de luy donner quel- qu'un pour envoyer querir une Litiere dans la Ville Capitale
GALANT. 37 pitalede la Province , quin'é- toitpas éloignéedulieuoù ils eſtoient , & luy dit qu'elle eſtoit obligée d'y aller incef- ſamment pour porter des Pa piers de conſequence àſaMe- re , qui estoit fur le pointd'y voirjugerungrandProcés. Il
luy promit toutdans le deſſein dene luyrientenir,&fit venir fur l'heure un de ſes Gens à
qui il commanda d'executer ponctuellement tout ce qu'el- leluydiroit; puis il luydefen- ditenparticulierde ſuivre au- cunsdeſes ordres ,&le fit cacher afin qu'il ne paruſt plus devant elle. Ilmittout enufage pour empefcher qu'elle ne s'ennuyât. Les Repas furent galans &magnifiques ,&tout parladefon amouravantqu'il en dit rien &qu'il en fut luy Tome VI. D
38 LE MERCVRE mefmebien perfuadé. Cepen- dant ſa paffion qui avoit eſté violentedés ſa naiſſance, l'o- bligeade s'informer avec foin des raiſons qui avoient penſé faire périr une ſi aimable Per- ſonne. Illuydemandad'où elle eftoit partie , & pourquoy efle s'eſtoit fiée à des Bateliers fi
imprudens. Elle luy rendit rai- fon , detout , & luy dit que fa Mere ne youloit pas quelle confiât à perſonneles Papiers,
dont elle luy venoit de parler ,
& qu'ayant appris qu'un teau devpit pafler aupres de la Terre d'où elle les venoit de querir , elle s'eſtoit mife,de- dans , &avoit envoyé tous fes Gens par terre. Elle adjouta a
toutes ces chofes,qu'elle def- cendoit d'une Illuftre Maiſon
Bar
3
qu'elle luy nomma, mais que
α
GALANT. 39 les Debtes que fes Anceſtres
avoient laiſſees ,à caufe des
-dépenſes exceſſives auſquelles le ſervice de leur Prince les
avoit engagées , eſtoient cauſe qu'elle ne paroiſſoit pasdansle
monde avec tout l'éclat que devoit faire une Perſonne de
fa naiffance. CeRécitacheva
-de charmer noſtre Solitaire : &
fa belleHoſteffe qui ne devoit demeurer chez luy que pen- dant quelques jours , s'eſtant apperçeuë qu'il reſſentoit un veritable amour , voulut voir
juſquesoùleschofes pouroient aller. Leurs converſations devinrent longues &frequentes,
les yeux del'Amant parlerent fouvent, ſes ſoins confirme- rent tout ce qu'ils dirent , &
fes Billets tendres en apprirent encor davantage. Ce n'eftoit
Dij
40 LE MERCVRE toutefois pas affez , il falloit une declaration de vive voix
&dans les formes. Noftre Solitaire la fit , mais en Amant
bien reſolu d'aimer toûjours.
Il dit àcette adroite perſonne (qui n'avoit rien oublié de tout ce qu'elle avoit crû ne- ceffaire pour l'enflamer ) qu'il netiendroit qu'àelle de le ren- dre heureux le reſte de fes
jours, en partageant avec luy le peu debien que la Fortune luy avoit donné , & qu'il ne demandoit pour reconnoiffan- ceque ſes bonnesgraces &fon cœur. Il luy propoſa en ſuite de l'époufer le lendemain.Elle fit d'abord de grandesdifficul- tez, puis elle ſe rendit en luy demandanthuit jours pour en conferer avec ſa Mere. Il ne
voulut point confentir à ce re
GALANT. 41 tardement. Elle en témoigna autant de chagrin qu'elle en avoit de joye , & le laiſſa en fuite le maiſtre dela choſe. Il
fit tout préparerpourle lende- main,& le Mariageſe fit dans PEglife du lieu , en preſence detous les Paroiffiens. Cepen- dant le Pere de noftre NouveauMariéqu'on n'avoitaver- ty de rien, fentit redoubler la curioſité qu'ilavoit de ſçavoir -commentſon ſtratagême avoit réuffy. Il vint voir fon'Fils',
qu'il trouva d'abord plus gay qu'àl'ordinaire.Il en eutbeau- coup dejoye, &luy en deman- dala caufe. L'Amour a fait ce
changement, luy répondit- il.
J'en fuis ravy , lity repartit le bon Homme en l'embraffant
les larmes auxyeux, &je croy que pus qu'une Fehime a pu Dij
142 LE MERCURE
vous toucher , vous pourez devenir inſenſible aux charmes de quelque autre. LeFils l'affura du contraire , &luy dit qu'il aimeroit eternellement celle à qui il avoit donné fon cœur. Vous avez beau jurer ,
luyrepartit le Pere , je ne croi-- rayplus rien d'impoffible , puis que vous vous eſtes laiſſé tour cher. Ilest vray que je me fuis,
laiffé toucher, &meſme plus:
quevous ne penſez , luyrepli qua ceFils , puis que voir,ai mer&épouſer,n'ont eſté qu'u ne meſme choſe en moy. Ju- gez apres cela , poursuivit- il ,
fi yous avez raifon d'aſſurer que je deviendrayfenfible aux charmes d'une autre Femme ?
Ces paroles rendirent le Pere immobile , &le ſaiſirent telle
ment qu'il demeura quelque
GALANT.
43 temps fans pouvoir parler. Le Fils qui crût que la joye pro- duiſoit cet effet dans le cœur
de ſon Pere , adjoûta qu'il ne le preſſcroit plus de luydon- ner des Succeſſeurs , qu'il en auroit bien toſt,&qu'il croyoit que ſa Femme eſtoit groffe.
Quoy, luy ditle bon Homme d'une voix tremblante , vous
avez épouſe la Perſonne que vous avez retirée du Naufrage!OüymonPere , luy répon- dit-il , le Ciel me l'a envovée pourm'empeſcher d'eſtre plus long-temps rebelle à vos vo- lontez. Ah ! qu'avez-vousfait,
mon Fils qu'avez - vous fait ?
s'écria le Vieillard. Ce que vous avez fi ſouvent ſouhaité
demoy , repartit noſtre Nou- veauMarić. Dites plûtoft, in- terrompit le Pere avec des
44 LE MERCVRE yeux pleins de fureur, tout ce que je devois craindre , & ce qui vous couvrira d'une infa- mie eternelle , & vous rendra
Popprobre de tout le monde.
Je vous pardonne toutefois ,
poursuivit-il , àcauſe devoftre ignorance,mais il faut quiter voſtre Femme, if la faut fuir
&ne jamais fonger àla revoir.
De la maniere que vous par- -łez, répondit le Fils , il falloit que j'euſſe une Sœur qui ne m'eſtoit pas connuë, &je l'au- ray fans doute épousée , puis qu'il n'y a qu'une avanture ſemblable qui me puiffe obli- gerd'abandonner une Femme àquij'ay fi publiquementdon- né ma foy. Tu luy en peux manquer , reprit le Pere , &
tonMariage le peut rompre , quoy qu'elle ne foit point ta
GALANT. 45 Sœur. Il luy raconta enſuite,
toute l'Hiſtoire du feint Naufrage , & luy dit qu'il avoit pretendu que les charmes &
les manieres engageantes de laPerſonne qui avoit ordre de ſe retirer chez luy aprés ſon malheur apparent , &de luy demander les ſecours qu'illuy avoit offert de luy- meſme,
pourroient peu à peu faire di- minuer fon averſion pour les Dames;que c'étoit tout cequ'il avoit ſouhaité , dans la pensée que ſon cœur eftant devenu
moins farouche , ſe pourroit attendrir pour une plus hon- neſtePerſonne , & qu'il ſe ſe- roit alors fi adroitement fervyde l'occaſion , qu'il l'auroit fait conſentir à luy donner la main ; mais que puis qu'il avoit épousé une Courtiſane,
46 LE MERCURE il devoit par toutes fortes de raiſons demander la rupture de fon Mariage. Je n'ay point leu dans ſes yeux ce qu'elle eſtoit , edit alors ce Fils avec un
ton auffi triſte que touchant :
Ils m'ont paru doux , je n'ay rien veu que d'aimable dans toutefa Perſonne , &j'ay trou- védes charmesdans ſon eſprit -qui auroient pû engager des cœurs plus inſenſibles que le mien. Tout ce que vous dites peut excufer voſtre Mariage ,
repartit le Pere avec beaucoup de douceur , fanspouvoir vous
fervir de pretexte pour vous -empeſcher de le rompre,mais preſentement , pourſuivit-il ,
que vous connoiſſez voſtre er- reur, la raifon... La raiſon , s'éeria le Fils , je vous ay dit mille &mille fois pendantque vous
GALANT. 47
4.
me preffiez d'engager mon cœur , qu'elle estoit incompa-,
tible avec l'amour , & que de
peur de la perdre je voulois eſtre toûjours inſenſible. Vous ſouhaitiez alors de me voir
moins raiſonnable ,&vous me
le repetiez tous les jours : ce- pendant vous voulez aujour- d'huyqu'avec une paffionvio-- lente,je conſerve toute larai- fonque pourroit avoir l'Hom- me du monde le plus infenfi- ble. Il en faut avoir quand 'honneur le veut , repliqua le Pere, & tu ne romps ton
Mariage , je te declare que je
te desheriteray. Je ne voy past dequoy vous pouvez vous plaindre, luy répondit leFils,
je n'ay pas eſté chercher la Perſonne que j'ay épousée , &,
vous demeurez vous - meſme,
d'accord que vous me l'avez
48 LE MERCURE
envoyée. Dés que j'ay ſenty que je commençois à l'aimer,
je me ſuis ſouvenu de vous,
&de la joye que vous auriez en apprenant que je ceffois d'eſtre inſenſible. Le deſir de
vous plaire s'eſt mis de la par- tie,il m'a empeſchederefifter
fortement aux premiers mou- vemens demon amour ,&je me ſuis laiſſe vaincre quand j'ayſerieuſement fait reflexion fur la manieredont la Perſonne que j'ay épousée eſtoit ve- nuëchez moy. J'ay crû qu'ily
avoitde ladeſtinée dans cette
Avanture , que nous eſtions nez l'un pour l'autre , & que je ſerois criminel ſi j'étois plus long-temps rebelle à vos vo- lontez ,&que les Succeſſeurs quevous ſouhaitiez avec tant d'empreſſement,eſtoient peut
GALANT. 49
eſtre deſtinez pour eſtre un jour de grands Hommes , &
que le Public en pouvoit recevoir des avantages confide- rables. Ayant examiné toutes ces chofes , j'aurois crû faire un crime de ne pas ſuivre les mouvemens qui m'étoient in- fpirez aprés une Avanture fi extraordinaire , & dans un
temps où j'y penſois le moins.
Toutes ces raiſons ne fatisfirent pas le Pere, il preffa en- cor ſon fils de conſentir à ſe
démarier. Ce dernier s'en eft
faitun ſcrupule de confcien- ce , &le Pere s'eſt pourvû en Juſtice pour faire caſſer leMa- riage. Je les trouve tous deux à plaindre , & je ſerois bien embaraffé ſi j'avois à pronon- cer là-deſſus. Les raiſons de
Fun & de l'autre me paroif
Tome VI. E
50 LE MERCVRE
کو
foient bonnes , &je ne trouve que l'Amourde condamnable,
mais il ne reconnoît point de
Juges, & ne fait jamais que ce qu'il luy plaît
fongent bien moins àquiter le monde , qu'à faire paroiſtre leur eſprit. Beaucoup deGens parlent avantageuſementde la Solitude , & en dépeignent la tranquillité , & cependant on voit peu de Solitaires. Quoy que le nombre en ſoit petit ,
j'en ay découvert un depuis quelques jours , dont l'Hiſtoi- remerite bien de vous eſtre racontée. Il eſt Fils unique &
ſeul Heritier d'un Homme qui peut paſſer pour grand Sei- gneur dans ſa Province. Il le fit étudier avec beaucoup de foin &de dépenſe , luy fit faire ſes Exercices àParis , &le rap- pella aupres de luy dés qu'ils
Tome VI. C
2.6 LE MERCVRE
furent achevées , de crainte
qu'il ne priſt le parti de l'Epée,
&que le defirde la gloire qui excite preſque tous lesjeunes Gens , ne l'engageat à fuivre l'exemple de la plupart de fes Camarades qu'il voyoit aller à
l'Armée , en fortant de l'Aca
demie: CeFils dont l'humeur
eſtoit douce , qui n'aimoit que le repos , & qui ſe faifoit une joye extréme d'obeïr à fon Pe- re , ſe rendit aupres deluydans le temps marqué , & voulut répondre par fa diligence à
l'empreſſement que ce bon Homme avoit de le revoir.
Dés qu'il fut de retour , il luy propoſa une Charge de Con- feillerdans le Parlement de ***
pour l'attacher plus fortement auprés de luy. Cet offre fut accepté avec joye , & la Char-
GALANT. 27
ge ayant eſté achetée , il y fut reçeu avec applaudiſſement ;
il l'a exercée pendant dix ans avec une integrité dont nous avons peu veu d'exemples. Il ne faut pas s'en étonner , il eſtoit indifferent , & la Province n'avoit point de Beautez capables de le toucher. Ce n'eſt pas qu'il euſt de mépris pour aucune , & que fon in- difference aprochat de celle
de beaucoup de jeunes Gens qui ont fi bonne opinion d'eux-meſmes , qu'ils croyent
la plupart des Femmes indi gnesde leursfoins. Noſtre
litaire n'avoit point
&s'il avoit de l'indifference,
la cauſe n'endevoit eſtre attribuée qu'à ſon temperament.
Sa froideur pour le Sexe eſtoit accompagnée d'une civilité
cedeflwy
Cij
28 LE MERCVRE
qui gagnoit tous les coœurs , &
jamais Inſenſible ne l'a fi peu paru. Siquelques Belles qui ne le haïffoient pas , & qui au- roient volontiers fait lamoitié
des avances , cachoient le cha- grin qu'elles avoient de luy voir un cœur fi peu capable d'aimer , fon Pere faiſoit ſans
ceffe paroiſtre le ſien. Il le preſſoit tous les jours deſema- rier , & luy témoignoit avec une ardeur inconcevable le
defir qu'il avoit de voir des Succeſſeurs qui pûffent em- peſcher ſon nom de mourir.
Ces difcours fatiguoient nô- tre Solitaire, il ne fongeoit qu'à ſes Livres , il n'aimoit que fon Cabinet , il y paſſoit des jours entiers, & ne voyoit les Dames que lors qu'il ne pouvoit civi-- lement s'endéfendre, & que le
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GALANT. 29
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hazard les faifoit trouver dans
des lieux où il ne les cherchoit
pas : demanierequ'on peutdi- re qu'au milieu d'une des plus GalantesVilles de France , &
dans un Parlement celebre , il
vivoit comme s'il eût efté dans
une Solitude. Le calme d'eſprit &les douceurs qu'il trouvoit dans cette vie tranquile , fu- rentmêlées de quelques cha- grins. Les empreſſemens que fon Pere avoit de le marier,
luy firent de la peine : il vou- lut tâcher à ſe vaincre pour luy obeïr, il combatit les defirs qu'il avoit de conferver ſa li- berté, il ſe dit des raiſons pour fe faire vouloir ce qu'il ap- préhendoit le plus , mais cefut toûjours inutilement; de forte
que ſe voyant dans la neceffi- te d'entendre tous les jours les
Ciij
30 LE MERCVRE
plaintes de ſon Pere , ou de prendre une Femme, il refolut de vendre ſa Charge de Con- • ſeiller, &de ſe retirer dans une
Maiſon de Campagne ſur les bords d'une agreable Riviere.
Il pratiqua fecretement des Genspourcela,conclut prom- ptement ſon marché , &partit auffi - toſt aprés. La Maiſon eſtoit à luy , elle eſtoit toute meublée , il y alloit ſouvent,
&n'ayant beſoin de faire au- cuns appreſts pour ce Voyage,
il fit facilement croire qu'il n'alloit que s'y promener, quoy qu'il euſt deſſein de s'y établir tout-à-fait. A peine y est - il arrivé , qu'il s'adonne entie- rement à la lecture des plus
beaux Livres , aux Oeuvres de Pieté , & à la culture de fon Jardin. Le Pere au deſeſpoir,
GALANT. 31 &qui ſouhaitoit toujours d'a- voir des Succeſſeurs , confulte
ſes Amis pour ſçavoir de quel- le maniere il en uſera pour faire retourner ſon Fils dans
le monde. On y trouva de la difficulté , pluſieurs expédiens ſont propoſez, on ſe quite fans ſe determiner à rien. On fe
raffemble : & le bon Homme
conclut enfin qu'il parlera à
quelques Bateliers , & qu'il priera une Fille publique in-- connuë à ſon Fils , & la plus belle qu'il pourra trouver , de ſe mettre dans leur Bateau , &
qu'ils iront aupresdu Jardinde fon Fils , où ils feindront de
faire naufrage. Son argent luy fait trouver tout ce qu'il fou- haite. On luy promet tout, on execute tout , mais fi à propos &avec tant d'aparence de ve
32 LE MERCVRE rité , que noſtre Solitaire en eſt touché de compaffion. Il eſtoit appuyé fur le bordd'une Terraffe qui regardoit la Ri- viere, & tenoit un Livre remplyde Traitez contre l'Amour.
Il le liſoit avec plaifir , s'ap- plaudiffſoit de la dureté de fon cœur , &s'affermiſſoit dans la
refolution qu'il faifoit tous les jours de ne ſe laiſſer jamais ébloüir par aucune Beauté ,
quelques charmes qu'elle pût avoir , lors que les cris des Ba- teliers, &d'une jeune fille qui fembloit perir, luy firent aban- donner la lecture pour courir au bord de l'eau. Il vit une
Femme qui en fortoit , il luy preſente la main , &la preffa d'entrer chez luy pour chan- ger de hardes , & pour pren-- dre du repos. Il la plaignie
GALANT. 33
LYC
pendant le chemin avec une
honneſteté qui luy eft natu- relle ,&luy dit des choſes qui l'auroient empeſchée de croi- re qu'il eſtoit inſenſible, fi elle n'en avoit eſté bien avertie.
Elle ſe contentade luy repartir qu'elle ſe trouvoit bien- heureuſe dans fon infortune de rencontrer une Perſonn
auſſi obligeate que luy. Quand elle fut arrivée dans ſon L
gis , elle demanda du Feu &
du Linge pour en changer ,
parce que le ſien eſtoit tout moüillé. Noftre Solitaire en
fut luy-mefme chercher, & il
auroit fait l'impoſſible pour fa belle Hoſteſſe, ſans en ſçavoir la raiſon. Il eſtoit fi troublé &
fi interdit qu'il ne ſçavoit ce qu'il faiſoit. Il la regardoit fans parler , & parloit ſans ſçavoir
34 LE MERCURE ny ce qu'il diſoit , ny ce qu'il luy vouloit dire. Il luy alluma luy - meſine du feu avec un empreſſement extraordinaire ,
&envoya tous ſes Gens avec ordre de ne rien épargner pour ſauver ſes Hardesqui flotoient fur l'eau. Pendant qu'il eſtoit occupé àfaire du feu, la Belle ſe deshabilloit peu à peu , &
laiſſoit entrevoir de temps en
temps une partie des beautez qui avoienteſté admirées d'un
grand nombre de Cavaliers.
Elle ſe coucha en fuite. Nôtre Solitaire s'approcha de fon Lit , & voulut l'entretenir ;
mais elle luy dit qu'elle estoit fort fatiguée,&le pria avec un air modefte & remply d'une certaine pudeur qui arrache les cœurs, de ſe retirer & de
la laiſſfer en repos. Il eſt vray
GALANT. 35 qu'elle estoit laffe , & le feint Naufrage l'avoit prêque autāt tourmentée qu'auroit fait un veritable péril.Elle dormit fort tranquillement pendant toute la nuit. Son Hoſte n'en fit pas
de meſme , il reſvaal'Avantu+
re qui luy eſtoit arrivée , &
fon imagination ne ceſſa point de luy reprefenter la Belle qui n'eſtoit fortie de l'eau , que pourluy ravir le repos dont il joüiffoit. Son inſenſibilité l'em- peſchoit de croire qu'il aimât
veritablement ; &quand il au- roit eſté bien perfuadé de ſa paffion , il n'oſoit ſe l'avoüer à
luy--mefme ; &la manieredont il avoit veſcu luy faifoit voir tant de foibleſſe dans un fi
prompt changement , qu'il ne Içavoit à quoy ſe déterminer.
Il ſe leva avec ces cruelles irré-
36 LE MERCURE
:
ſolutions. Il fut à peine habil- lé , qu'il envoya ſçavoir de quelle maniere ſa belle Ho- ſteſſe avoit paffé la nuit. Ilap- prit qu'elle estoit éveillée , &
qu'elle ſe portoitbien. Il enté- moigna de la joye , & luy en- voya demander la permiffion dela voir. Il l'obtint ; mais à
peine fut - il entré dans ſa Chambre , qu'il fentit unba- tement de cœur qui luy pré- ſagea ce quiluy eſt arrivé dé- puis. Il luy trouva de nou- veaux charmes ; &luy fit des complimens ſi embarraffez ,
que la Belle connut bien que ces appas commençoient à fai- re l'effet que le Pere de noſtre Inſenſible s'eſtoit propoſé. El- le le pria de luy donner quel- qu'un pour envoyer querir une Litiere dans la Ville Capitale
GALANT. 37 pitalede la Province , quin'é- toitpas éloignéedulieuoù ils eſtoient , & luy dit qu'elle eſtoit obligée d'y aller incef- ſamment pour porter des Pa piers de conſequence àſaMe- re , qui estoit fur le pointd'y voirjugerungrandProcés. Il
luy promit toutdans le deſſein dene luyrientenir,&fit venir fur l'heure un de ſes Gens à
qui il commanda d'executer ponctuellement tout ce qu'el- leluydiroit; puis il luydefen- ditenparticulierde ſuivre au- cunsdeſes ordres ,&le fit cacher afin qu'il ne paruſt plus devant elle. Ilmittout enufage pour empefcher qu'elle ne s'ennuyât. Les Repas furent galans &magnifiques ,&tout parladefon amouravantqu'il en dit rien &qu'il en fut luy Tome VI. D
38 LE MERCVRE mefmebien perfuadé. Cepen- dant ſa paffion qui avoit eſté violentedés ſa naiſſance, l'o- bligeade s'informer avec foin des raiſons qui avoient penſé faire périr une ſi aimable Per- ſonne. Illuydemandad'où elle eftoit partie , & pourquoy efle s'eſtoit fiée à des Bateliers fi
imprudens. Elle luy rendit rai- fon , detout , & luy dit que fa Mere ne youloit pas quelle confiât à perſonneles Papiers,
dont elle luy venoit de parler ,
& qu'ayant appris qu'un teau devpit pafler aupres de la Terre d'où elle les venoit de querir , elle s'eſtoit mife,de- dans , &avoit envoyé tous fes Gens par terre. Elle adjouta a
toutes ces chofes,qu'elle def- cendoit d'une Illuftre Maiſon
Bar
3
qu'elle luy nomma, mais que
α
GALANT. 39 les Debtes que fes Anceſtres
avoient laiſſees ,à caufe des
-dépenſes exceſſives auſquelles le ſervice de leur Prince les
avoit engagées , eſtoient cauſe qu'elle ne paroiſſoit pasdansle
monde avec tout l'éclat que devoit faire une Perſonne de
fa naiffance. CeRécitacheva
-de charmer noſtre Solitaire : &
fa belleHoſteffe qui ne devoit demeurer chez luy que pen- dant quelques jours , s'eſtant apperçeuë qu'il reſſentoit un veritable amour , voulut voir
juſquesoùleschofes pouroient aller. Leurs converſations devinrent longues &frequentes,
les yeux del'Amant parlerent fouvent, ſes ſoins confirme- rent tout ce qu'ils dirent , &
fes Billets tendres en apprirent encor davantage. Ce n'eftoit
Dij
40 LE MERCVRE toutefois pas affez , il falloit une declaration de vive voix
&dans les formes. Noftre Solitaire la fit , mais en Amant
bien reſolu d'aimer toûjours.
Il dit àcette adroite perſonne (qui n'avoit rien oublié de tout ce qu'elle avoit crû ne- ceffaire pour l'enflamer ) qu'il netiendroit qu'àelle de le ren- dre heureux le reſte de fes
jours, en partageant avec luy le peu debien que la Fortune luy avoit donné , & qu'il ne demandoit pour reconnoiffan- ceque ſes bonnesgraces &fon cœur. Il luy propoſa en ſuite de l'époufer le lendemain.Elle fit d'abord de grandesdifficul- tez, puis elle ſe rendit en luy demandanthuit jours pour en conferer avec ſa Mere. Il ne
voulut point confentir à ce re
GALANT. 41 tardement. Elle en témoigna autant de chagrin qu'elle en avoit de joye , & le laiſſa en fuite le maiſtre dela choſe. Il
fit tout préparerpourle lende- main,& le Mariageſe fit dans PEglife du lieu , en preſence detous les Paroiffiens. Cepen- dant le Pere de noftre NouveauMariéqu'on n'avoitaver- ty de rien, fentit redoubler la curioſité qu'ilavoit de ſçavoir -commentſon ſtratagême avoit réuffy. Il vint voir fon'Fils',
qu'il trouva d'abord plus gay qu'àl'ordinaire.Il en eutbeau- coup dejoye, &luy en deman- dala caufe. L'Amour a fait ce
changement, luy répondit- il.
J'en fuis ravy , lity repartit le bon Homme en l'embraffant
les larmes auxyeux, &je croy que pus qu'une Fehime a pu Dij
142 LE MERCURE
vous toucher , vous pourez devenir inſenſible aux charmes de quelque autre. LeFils l'affura du contraire , &luy dit qu'il aimeroit eternellement celle à qui il avoit donné fon cœur. Vous avez beau jurer ,
luyrepartit le Pere , je ne croi-- rayplus rien d'impoffible , puis que vous vous eſtes laiſſé tour cher. Ilest vray que je me fuis,
laiffé toucher, &meſme plus:
quevous ne penſez , luyrepli qua ceFils , puis que voir,ai mer&épouſer,n'ont eſté qu'u ne meſme choſe en moy. Ju- gez apres cela , poursuivit- il ,
fi yous avez raifon d'aſſurer que je deviendrayfenfible aux charmes d'une autre Femme ?
Ces paroles rendirent le Pere immobile , &le ſaiſirent telle
ment qu'il demeura quelque
GALANT.
43 temps fans pouvoir parler. Le Fils qui crût que la joye pro- duiſoit cet effet dans le cœur
de ſon Pere , adjoûta qu'il ne le preſſcroit plus de luydon- ner des Succeſſeurs , qu'il en auroit bien toſt,&qu'il croyoit que ſa Femme eſtoit groffe.
Quoy, luy ditle bon Homme d'une voix tremblante , vous
avez épouſe la Perſonne que vous avez retirée du Naufrage!OüymonPere , luy répon- dit-il , le Ciel me l'a envovée pourm'empeſcher d'eſtre plus long-temps rebelle à vos vo- lontez. Ah ! qu'avez-vousfait,
mon Fils qu'avez - vous fait ?
s'écria le Vieillard. Ce que vous avez fi ſouvent ſouhaité
demoy , repartit noſtre Nou- veauMarić. Dites plûtoft, in- terrompit le Pere avec des
44 LE MERCVRE yeux pleins de fureur, tout ce que je devois craindre , & ce qui vous couvrira d'une infa- mie eternelle , & vous rendra
Popprobre de tout le monde.
Je vous pardonne toutefois ,
poursuivit-il , àcauſe devoftre ignorance,mais il faut quiter voſtre Femme, if la faut fuir
&ne jamais fonger àla revoir.
De la maniere que vous par- -łez, répondit le Fils , il falloit que j'euſſe une Sœur qui ne m'eſtoit pas connuë, &je l'au- ray fans doute épousée , puis qu'il n'y a qu'une avanture ſemblable qui me puiffe obli- gerd'abandonner une Femme àquij'ay fi publiquementdon- né ma foy. Tu luy en peux manquer , reprit le Pere , &
tonMariage le peut rompre , quoy qu'elle ne foit point ta
GALANT. 45 Sœur. Il luy raconta enſuite,
toute l'Hiſtoire du feint Naufrage , & luy dit qu'il avoit pretendu que les charmes &
les manieres engageantes de laPerſonne qui avoit ordre de ſe retirer chez luy aprés ſon malheur apparent , &de luy demander les ſecours qu'illuy avoit offert de luy- meſme,
pourroient peu à peu faire di- minuer fon averſion pour les Dames;que c'étoit tout cequ'il avoit ſouhaité , dans la pensée que ſon cœur eftant devenu
moins farouche , ſe pourroit attendrir pour une plus hon- neſtePerſonne , & qu'il ſe ſe- roit alors fi adroitement fervyde l'occaſion , qu'il l'auroit fait conſentir à luy donner la main ; mais que puis qu'il avoit épousé une Courtiſane,
46 LE MERCURE il devoit par toutes fortes de raiſons demander la rupture de fon Mariage. Je n'ay point leu dans ſes yeux ce qu'elle eſtoit , edit alors ce Fils avec un
ton auffi triſte que touchant :
Ils m'ont paru doux , je n'ay rien veu que d'aimable dans toutefa Perſonne , &j'ay trou- védes charmesdans ſon eſprit -qui auroient pû engager des cœurs plus inſenſibles que le mien. Tout ce que vous dites peut excufer voſtre Mariage ,
repartit le Pere avec beaucoup de douceur , fanspouvoir vous
fervir de pretexte pour vous -empeſcher de le rompre,mais preſentement , pourſuivit-il ,
que vous connoiſſez voſtre er- reur, la raifon... La raiſon , s'éeria le Fils , je vous ay dit mille &mille fois pendantque vous
GALANT. 47
4.
me preffiez d'engager mon cœur , qu'elle estoit incompa-,
tible avec l'amour , & que de
peur de la perdre je voulois eſtre toûjours inſenſible. Vous ſouhaitiez alors de me voir
moins raiſonnable ,&vous me
le repetiez tous les jours : ce- pendant vous voulez aujour- d'huyqu'avec une paffionvio-- lente,je conſerve toute larai- fonque pourroit avoir l'Hom- me du monde le plus infenfi- ble. Il en faut avoir quand 'honneur le veut , repliqua le Pere, & tu ne romps ton
Mariage , je te declare que je
te desheriteray. Je ne voy past dequoy vous pouvez vous plaindre, luy répondit leFils,
je n'ay pas eſté chercher la Perſonne que j'ay épousée , &,
vous demeurez vous - meſme,
d'accord que vous me l'avez
48 LE MERCURE
envoyée. Dés que j'ay ſenty que je commençois à l'aimer,
je me ſuis ſouvenu de vous,
&de la joye que vous auriez en apprenant que je ceffois d'eſtre inſenſible. Le deſir de
vous plaire s'eſt mis de la par- tie,il m'a empeſchederefifter
fortement aux premiers mou- vemens demon amour ,&je me ſuis laiſſe vaincre quand j'ayſerieuſement fait reflexion fur la manieredont la Perſonne que j'ay épousée eſtoit ve- nuëchez moy. J'ay crû qu'ily
avoitde ladeſtinée dans cette
Avanture , que nous eſtions nez l'un pour l'autre , & que je ſerois criminel ſi j'étois plus long-temps rebelle à vos vo- lontez ,&que les Succeſſeurs quevous ſouhaitiez avec tant d'empreſſement,eſtoient peut
GALANT. 49
eſtre deſtinez pour eſtre un jour de grands Hommes , &
que le Public en pouvoit recevoir des avantages confide- rables. Ayant examiné toutes ces chofes , j'aurois crû faire un crime de ne pas ſuivre les mouvemens qui m'étoient in- fpirez aprés une Avanture fi extraordinaire , & dans un
temps où j'y penſois le moins.
Toutes ces raiſons ne fatisfirent pas le Pere, il preffa en- cor ſon fils de conſentir à ſe
démarier. Ce dernier s'en eft
faitun ſcrupule de confcien- ce , &le Pere s'eſt pourvû en Juſtice pour faire caſſer leMa- riage. Je les trouve tous deux à plaindre , & je ſerois bien embaraffé ſi j'avois à pronon- cer là-deſſus. Les raiſons de
Fun & de l'autre me paroif
Tome VI. E
50 LE MERCVRE
کو
foient bonnes , &je ne trouve que l'Amourde condamnable,
mais il ne reconnoît point de
Juges, & ne fait jamais que ce qu'il luy plaît
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Résumé : Histoire du Solitaire. [titre d'après la table]
Le texte narre l'histoire d'un jeune homme, fils unique d'un grand seigneur, qui mène une existence solitaire et studieuse malgré les pressions de son père pour qu'il se marie. Après avoir exercé une charge de conseiller au Parlement pendant dix ans avec intégrité, il décide de vendre sa charge et de se retirer dans une maison de campagne pour échapper aux sollicitations de son père. Ce dernier, désespéré de ne pas avoir de petits-enfants, organise un stratagème en faisant semblant de naufrage avec une jeune femme près de la maison de son fils. Touché par la compassion, le jeune homme accueille la jeune femme et finit par tomber amoureux d'elle. Après plusieurs jours de conversations et de déclarations, il l'épouse. Cependant, la situation se complique lorsque le père révèle que le naufrage était feint et que la femme était une courtisane envoyée pour adoucir le cœur rebelle du fils. Furieux, le père exige que le fils rompe ce mariage, menaçant de le déshériter sinon. Le fils, amoureux, argue que les circonstances et ses sentiments l'ont poussé à épouser cette femme, croyant voir une destinée dans cette rencontre. Le père, insistant sur la raison et l'honneur, refuse de céder. Le fils, respectueux des scrupules de conscience, ne veut pas divorcer. Le père, de son côté, se tourne vers la justice pour faire annuler le mariage. Le narrateur trouve les deux parties dignes de pitié, reconnaissant la validité des arguments des deux côtés, mais condamnant l'amour pour son irrationalité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
s. p.
A MONSEIGNEUR LE DUC DE MONTAUSIER, PAIR DE FRANCE, &c. Gouverneur de Monseigneur le DAUPHIN.
Début :
MONSEIGNEUR, Quoy que le Mercure Galant semble estre devenu le [...]
Mots clefs :
Livre, Article, Dauphin, Éducation, Sentiments politiques, Art de régner, Armes
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE DUC DE MONTAUSIER, PAIR DE FRANCE, &c. Gouverneur de Monseigneur le DAUPHIN.
A MONSEIGNEUR
LE DUC
DE
MONTAVSIER,
PAIR DE FRANCE, &c.
Gouverneur de Monfeigneur LE DAUPHIN.
ME ONSEIGNEUR ,
Quoyque le Mercure Galantſemble eſtre devenule Livre de tout le monde,
celuy que je prens la liberté de vous offrir eft tellement à vous , que j'ay crû que vous ne defaprouveriez pas que je luyfiſſe porter votre Illustre Nom. Ce qu'il contient deplus relevé regarde l'E- ducationde MonseigneurleDAUPHIN
2
aij
EPISTRE.
C'est l'Article le plus étendu , parce qu'il est impoſſible de renfermer en peu de paroles le prétieux Sujet de tant de veilles & de tant de foins ; Etquel au..
tre que Vous , MONSEIGNEUR, a
autant de part que vous en avezàcette merveilleuse Education qui nous fait admirer dans ce jeune Prince toutes les
qualitez qui le pouvoient rendre digne d'étre Fils de LOUIS LE GRAND ?
C'est Vous qui luy inspirez les Vertus
qui font particulieres aux Perſonnes de SonRing. C'est Vousqui lefaites entrer dans les Sentimens Politiques qui dơi vent eftre la principale Einde des Son- verains ; Et le Roy luydonnant lesve- ritables Regles dugrandArt de regner,
parles Memoiresqu'il prendſoin de luy dreffer de sa vie, C'eſt Vous qui luy ren- dezces secoursſenſibles , &luy appre- nez à meriter parluy-méme les avan- tagesqui luy fontdeſtinez parsa Naif Sance. L'honneurque vous avez reçen
par le choix que cet incomparable Mo- narque afait de Vous pour vous confier ce qu'apres Luy la France a de plus cher &deplus Auguste aestéfait par
EPISTRE.
d'autres Rois en differens Siecles aux
plus confiderables de l'Etat ; mais ces Rois qui les ont choiſts n'estoient point LOUIS XIV. &comme ils n'avoient
pas cette vive source de lumieres dont il
est éclairé dans tout-ce qu'ilfait, ils ont pû donner à lafaveur, ce que l'expe rience nousfait vairque vous vous estes
attirépar leplusfolide merite. Cette
gloire,MONSEIGNEUR,eftfi écla
tante &fiparticuliere pour Kous , que quoy que toute votre viefoit une ma- tiere inépuisable d'Eloges; Dire que le
Royvous a fait Gouverneur de Mon.
Seigneurle DAUPHIN, &que lesbautes Idéesque vous luy avezfaitprendre decequ'il est né,l'ontrendu ce que nons
Levoyons,c'est dire plus que les Panegyriques les plus achevez,nepourroient faire concevoir des plus Grands Hommes. C'est auffi àcettefeule lanange que je m'arreste ,&quelque liberté que je prenne devouspreſentercette Partiedu Mercure,je me trouve en méme temps contraint d'avoüer que le Mercure, ne doit point estre pour Vous. Il est lenpar tout,&on l'estime parce qu'en faisant
a iij
EPISTRE.
connoîtreles merveilles que produittous lesjours la France ,ilya pen de Pais Etrangers oùil ne donneſujet de l'ad- mirer ; Mais , MONSEIGNEUR,
quand ildira que vous estes d'une des plusnobles &plus anciennes Maiſons du Royaume , que vous avez l'Esprit auſſi grand que la naiſſance,que vôtre Courage les égale l'un &l'autre, &que malgré l'attachement que vous avez toûjours en pour lesBelles Lettres, vous n'avezlaiſſé échaper aucune occaſionde vousfignalerparles Armes ,que dira- t-il quinefoit connudanstous les lieux oùsabonnefortune luy afait trouver de V'accés ? L'Italie ne vous a-t- elle pas veu aux Siegesde Roſignan &de Cafal donnerdés vôtrejeuneâgedes marques
decette Valeur dont la Lorraine a de
puis esté témoin, &que l'Alsacen'apu s'empécher en suite d'admirer, quand
vous trouvantfous lefeu DucdeVuei- mar àl'attaque de la Ville&Forteresse de Brisac,vous yfiſtes tout cequ'onpeut attendre d'un Homme à qui les grandes Occafions inspirent la plus impatiente urdeur defediftinguer ? Io neparleny
EPISTRE.
C
des autres Sieges, ny d'une infinitéde Rencontresqui ont toutes fervyàfaire éclater vôtre Courage. Ielaiſſe laBa- tailledeCerné,dans laquelle vous prites devôtremain trois Etendars de CavaLerie. Avec quelle gloire n'avez- vous pas chalcombatu deCampendeAllemagne l' Arméeque ,feulcomman Maré-EELDE
doit feu Monfieur le Mareſchal Lyc Guebriant ? La Haute & Baffle Al /893 *
dont le Royvous avoit confié le Com mandement, n'oublieront jamais l'intre- pidité avec laquelle vous avez tenute fie aux Ennemis,dont enfin vous nepû- teséviterd'étrefait Prisonnier deguer re,apres vous étre exposépar tout oùle plus preſſant péril vous appelloit. Voilà de grandes Actions , MONSEIGNEUR! Nos Histoires qui en fe rontpleinesvous répondent de l'Immor- valitéque vous avezsi bien meritée ,
mesfoibles expreſſions ne pouvant rien pour vêtre gloire, je ne découvre plus dans ceque je me hazarde à vous offrir,
qu'un ambitieux motifd'amour propre,
qui mefait souhaiter que tout le monde fçache la gracequevous me faites de
EPISTR E.
m'honorer de vôtre protection , &d'a gréerqueje me diſe avec le zele le plus respectueux ,
MONSEIGNEUR,
Voltre tres-humble & tres- obeif
fantServiteur,D
LE DUC
DE
MONTAVSIER,
PAIR DE FRANCE, &c.
Gouverneur de Monfeigneur LE DAUPHIN.
ME ONSEIGNEUR ,
Quoyque le Mercure Galantſemble eſtre devenule Livre de tout le monde,
celuy que je prens la liberté de vous offrir eft tellement à vous , que j'ay crû que vous ne defaprouveriez pas que je luyfiſſe porter votre Illustre Nom. Ce qu'il contient deplus relevé regarde l'E- ducationde MonseigneurleDAUPHIN
2
aij
EPISTRE.
C'est l'Article le plus étendu , parce qu'il est impoſſible de renfermer en peu de paroles le prétieux Sujet de tant de veilles & de tant de foins ; Etquel au..
tre que Vous , MONSEIGNEUR, a
autant de part que vous en avezàcette merveilleuse Education qui nous fait admirer dans ce jeune Prince toutes les
qualitez qui le pouvoient rendre digne d'étre Fils de LOUIS LE GRAND ?
C'est Vous qui luy inspirez les Vertus
qui font particulieres aux Perſonnes de SonRing. C'est Vousqui lefaites entrer dans les Sentimens Politiques qui dơi vent eftre la principale Einde des Son- verains ; Et le Roy luydonnant lesve- ritables Regles dugrandArt de regner,
parles Memoiresqu'il prendſoin de luy dreffer de sa vie, C'eſt Vous qui luy ren- dezces secoursſenſibles , &luy appre- nez à meriter parluy-méme les avan- tagesqui luy fontdeſtinez parsa Naif Sance. L'honneurque vous avez reçen
par le choix que cet incomparable Mo- narque afait de Vous pour vous confier ce qu'apres Luy la France a de plus cher &deplus Auguste aestéfait par
EPISTRE.
d'autres Rois en differens Siecles aux
plus confiderables de l'Etat ; mais ces Rois qui les ont choiſts n'estoient point LOUIS XIV. &comme ils n'avoient
pas cette vive source de lumieres dont il
est éclairé dans tout-ce qu'ilfait, ils ont pû donner à lafaveur, ce que l'expe rience nousfait vairque vous vous estes
attirépar leplusfolide merite. Cette
gloire,MONSEIGNEUR,eftfi écla
tante &fiparticuliere pour Kous , que quoy que toute votre viefoit une ma- tiere inépuisable d'Eloges; Dire que le
Royvous a fait Gouverneur de Mon.
Seigneurle DAUPHIN, &que lesbautes Idéesque vous luy avezfaitprendre decequ'il est né,l'ontrendu ce que nons
Levoyons,c'est dire plus que les Panegyriques les plus achevez,nepourroient faire concevoir des plus Grands Hommes. C'est auffi àcettefeule lanange que je m'arreste ,&quelque liberté que je prenne devouspreſentercette Partiedu Mercure,je me trouve en méme temps contraint d'avoüer que le Mercure, ne doit point estre pour Vous. Il est lenpar tout,&on l'estime parce qu'en faisant
a iij
EPISTRE.
connoîtreles merveilles que produittous lesjours la France ,ilya pen de Pais Etrangers oùil ne donneſujet de l'ad- mirer ; Mais , MONSEIGNEUR,
quand ildira que vous estes d'une des plusnobles &plus anciennes Maiſons du Royaume , que vous avez l'Esprit auſſi grand que la naiſſance,que vôtre Courage les égale l'un &l'autre, &que malgré l'attachement que vous avez toûjours en pour lesBelles Lettres, vous n'avezlaiſſé échaper aucune occaſionde vousfignalerparles Armes ,que dira- t-il quinefoit connudanstous les lieux oùsabonnefortune luy afait trouver de V'accés ? L'Italie ne vous a-t- elle pas veu aux Siegesde Roſignan &de Cafal donnerdés vôtrejeuneâgedes marques
decette Valeur dont la Lorraine a de
puis esté témoin, &que l'Alsacen'apu s'empécher en suite d'admirer, quand
vous trouvantfous lefeu DucdeVuei- mar àl'attaque de la Ville&Forteresse de Brisac,vous yfiſtes tout cequ'onpeut attendre d'un Homme à qui les grandes Occafions inspirent la plus impatiente urdeur defediftinguer ? Io neparleny
EPISTRE.
C
des autres Sieges, ny d'une infinitéde Rencontresqui ont toutes fervyàfaire éclater vôtre Courage. Ielaiſſe laBa- tailledeCerné,dans laquelle vous prites devôtremain trois Etendars de CavaLerie. Avec quelle gloire n'avez- vous pas chalcombatu deCampendeAllemagne l' Arméeque ,feulcomman Maré-EELDE
doit feu Monfieur le Mareſchal Lyc Guebriant ? La Haute & Baffle Al /893 *
dont le Royvous avoit confié le Com mandement, n'oublieront jamais l'intre- pidité avec laquelle vous avez tenute fie aux Ennemis,dont enfin vous nepû- teséviterd'étrefait Prisonnier deguer re,apres vous étre exposépar tout oùle plus preſſant péril vous appelloit. Voilà de grandes Actions , MONSEIGNEUR! Nos Histoires qui en fe rontpleinesvous répondent de l'Immor- valitéque vous avezsi bien meritée ,
mesfoibles expreſſions ne pouvant rien pour vêtre gloire, je ne découvre plus dans ceque je me hazarde à vous offrir,
qu'un ambitieux motifd'amour propre,
qui mefait souhaiter que tout le monde fçache la gracequevous me faites de
EPISTR E.
m'honorer de vôtre protection , &d'a gréerqueje me diſe avec le zele le plus respectueux ,
MONSEIGNEUR,
Voltre tres-humble & tres- obeif
fantServiteur,D
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE DUC DE MONTAUSIER, PAIR DE FRANCE, &c. Gouverneur de Monseigneur le DAUPHIN.
L'épître est adressée à Monseigneur le Duc de Montausier, Gouverneur du Dauphin. L'auteur souligne que le Mercure Galant, bien que public, est dédié au Duc en raison de son rôle crucial dans l'éducation du Dauphin. Le Duc est loué pour ses qualités et ses mérites, notamment pour inspirer au Dauphin les vertus nécessaires à sa future royauté. Il transmet également les règles de gouvernement à travers les mémoires du roi Louis XIV. Le Duc est également reconnu pour son courage et ses exploits militaires. Il a participé aux sièges de Rosignan, Casal, et Brisac, ainsi qu'à la bataille de Cérisols, où il a capturé trois étendards de cavalerie. Son commandement en Alsace est également mentionné. Malgré sa capture lors d'une bataille, son courage et son dévouement sont soulignés. L'épître se conclut par l'expression de la gratitude de l'auteur pour la protection et l'honneur que lui accorde le Duc.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 123-130
Régal donné à Messieurs de l'Académie Françoise, par Monsieur Colbert. [titre d'après la table]
Début :
Ces Vers ont paru fort nets & fort aisez à [...]
Mots clefs :
M. Colbert, Flatterie, Éloge, Académie française, Livre
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texteReconnaissance textuelle : Régal donné à Messieurs de l'Académie Françoise, par Monsieur Colbert. [titre d'après la table]
Ces Vers ont paru fort nets & fort aiſez à tous ceuxquiles ont veus , & c'eſt une loüange où la flaterie n'a point de part.
Elle ena beaucoup à celles qui ſe donnent ordinairement aux
Grands. Les diferentes manieres dont ils peuvent faire du bien, ſont cauſe qu'on les en-
GALAN T. 79 cenſe de toutes parts. Il ſuffit qu'on ait des prétentions pour trouver matiere de loüer ; &
pour venir à fon bur, il eſt des vertus generales qui s'accom- modent ſans peine à toute for- te de ſujets. A dire vray , ces éloges vagues qui ne marquent rien de poſitif, devroient eſtre un peu ſuſpects à ceux qui ſe font honneur de les recevoir;
mais lors qu'en loüant des cho- fes de fait , on s'attache plus à
rendre juſtice à l'honeſte . Hom- me , qu'à ſe ſoûmettre ſervilement à la faveur , il n'y a point d'envie aſſez noire pour ofer blâmer ce qui ſe dit à l'avantage de ceux qui pouvant donner à leurs plaiſirs les heures où les foins de l'Etat leur permettent de ſe relâcher , prennent une conduite toute oppoſée , & ne
Diiij
80 LE MERCVRE
ſe ſervent du pouvoir qu'ils ont de faire tout ce qui leur plaiſt ,
que pour ſe rendre encor plus dignes de l'élevation où le veri- table merite les a mis. C'eſt par là qu'on a beau donner des loüanges à M' Colbert , elles ne feront jamais éclater qu'impar- faitement les rares qualitez qui les luy attirent. Tout le monde ſçait que les grandes Affaires l'occupent jour & nuit; & fon délaſſement eſtant dans l'Etude,
on peut dire qu'il fait ſon plai- fir , de ce qui feroit le travail des autres. Il aime tellement les
Gens de Lettres , qu'il ne ſe dé- robe aux foucis de ſon Miniſtere , que pour s'entretenir avec eux. Jugez par là , Madame , fi ce n'eſt pas à ſon Eſprit , plûtôt qu'à la conſideration de ſon Rang , qu'il doit la Place que
;
GALAN T. 81
Meſſieurs de l'Académie Françoiſe le prierent il ya quelques annéesde vouloir accepter dans leur Corps. Il a pour eux une eſtime ſi particuliere , que leur en voulantdonner d'autres marques que celles qu'ils en reçoi- vet lorſqu'il peut aſſiſter à leurs Séances, il leur fit dernierement
l'honneur à tous de les regaler dans ſa belle Maiſon de Sceaux.
Il les avoit conviez le jour pré- cedét par un Billet qu'ils trouve- rent chacun chez eux. M. l'Archevêque de Paris,qui cófidere
infiniment cette Illuſtre Compagnie dont il eſt , ne manqua pas à s'y rendre , & il faudroit amaffer bien du monde pour fournir autant d'Eſprit qu'ils'en trouva en peu de temps chez l'Illuſtre Miniſtre qui les atten- doit. Me l'Abbé Regnier luy Dv
82 LE MERCVRE
preſenta en arrivant, un tres- beau Livre qu'il a compofé de la Perfection du Chreftien. On
ſe mit à table. Il y en eut deux fervies en meſme temps, & le Repas fut digne de celuy qui le donnoit. Il ſe dit mille choſe
agreables pendant le Diſner,qui ne finit que pour mettre ces Meſſieurs dans une liberté plus entiere de faire paroiſtre qu'ils n'eſtoientqu'Eſprit. Aufortirde table , toute la Compagnie fut dans une autre Salle , où il ſe fit:
une agreable Converſation. Mr Quinauty lût un fort beau Son- net qu'il avoit fait en venant à
Sceaux, &M Colbertdemanda
àM l'Abbé Furetiere s'il n'avoit
rien faitde nouveau.
Elle ena beaucoup à celles qui ſe donnent ordinairement aux
Grands. Les diferentes manieres dont ils peuvent faire du bien, ſont cauſe qu'on les en-
GALAN T. 79 cenſe de toutes parts. Il ſuffit qu'on ait des prétentions pour trouver matiere de loüer ; &
pour venir à fon bur, il eſt des vertus generales qui s'accom- modent ſans peine à toute for- te de ſujets. A dire vray , ces éloges vagues qui ne marquent rien de poſitif, devroient eſtre un peu ſuſpects à ceux qui ſe font honneur de les recevoir;
mais lors qu'en loüant des cho- fes de fait , on s'attache plus à
rendre juſtice à l'honeſte . Hom- me , qu'à ſe ſoûmettre ſervilement à la faveur , il n'y a point d'envie aſſez noire pour ofer blâmer ce qui ſe dit à l'avantage de ceux qui pouvant donner à leurs plaiſirs les heures où les foins de l'Etat leur permettent de ſe relâcher , prennent une conduite toute oppoſée , & ne
Diiij
80 LE MERCVRE
ſe ſervent du pouvoir qu'ils ont de faire tout ce qui leur plaiſt ,
que pour ſe rendre encor plus dignes de l'élevation où le veri- table merite les a mis. C'eſt par là qu'on a beau donner des loüanges à M' Colbert , elles ne feront jamais éclater qu'impar- faitement les rares qualitez qui les luy attirent. Tout le monde ſçait que les grandes Affaires l'occupent jour & nuit; & fon délaſſement eſtant dans l'Etude,
on peut dire qu'il fait ſon plai- fir , de ce qui feroit le travail des autres. Il aime tellement les
Gens de Lettres , qu'il ne ſe dé- robe aux foucis de ſon Miniſtere , que pour s'entretenir avec eux. Jugez par là , Madame , fi ce n'eſt pas à ſon Eſprit , plûtôt qu'à la conſideration de ſon Rang , qu'il doit la Place que
;
GALAN T. 81
Meſſieurs de l'Académie Françoiſe le prierent il ya quelques annéesde vouloir accepter dans leur Corps. Il a pour eux une eſtime ſi particuliere , que leur en voulantdonner d'autres marques que celles qu'ils en reçoi- vet lorſqu'il peut aſſiſter à leurs Séances, il leur fit dernierement
l'honneur à tous de les regaler dans ſa belle Maiſon de Sceaux.
Il les avoit conviez le jour pré- cedét par un Billet qu'ils trouve- rent chacun chez eux. M. l'Archevêque de Paris,qui cófidere
infiniment cette Illuſtre Compagnie dont il eſt , ne manqua pas à s'y rendre , & il faudroit amaffer bien du monde pour fournir autant d'Eſprit qu'ils'en trouva en peu de temps chez l'Illuſtre Miniſtre qui les atten- doit. Me l'Abbé Regnier luy Dv
82 LE MERCVRE
preſenta en arrivant, un tres- beau Livre qu'il a compofé de la Perfection du Chreftien. On
ſe mit à table. Il y en eut deux fervies en meſme temps, & le Repas fut digne de celuy qui le donnoit. Il ſe dit mille choſe
agreables pendant le Diſner,qui ne finit que pour mettre ces Meſſieurs dans une liberté plus entiere de faire paroiſtre qu'ils n'eſtoientqu'Eſprit. Aufortirde table , toute la Compagnie fut dans une autre Salle , où il ſe fit:
une agreable Converſation. Mr Quinauty lût un fort beau Son- net qu'il avoit fait en venant à
Sceaux, &M Colbertdemanda
àM l'Abbé Furetiere s'il n'avoit
rien faitde nouveau.
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Résumé : Régal donné à Messieurs de l'Académie Françoise, par Monsieur Colbert. [titre d'après la table]
Le texte rend hommage à Jean-Baptiste Colbert, ministre français, pour ses qualités et son dévouement. Les éloges qu'il reçoit sont authentiques et non motivés par la flatterie. Colbert est admiré pour sa capacité à concilier ses devoirs d'État avec une conduite exemplaire, même dans ses moments de loisir. Il est constamment absorbé par les affaires d'État et trouve du plaisir dans l'étude et la compagnie des gens de lettres. Colbert a été invité à rejoindre l'Académie française en raison de son esprit, et non de son rang. Il montre une grande estime pour les membres de l'Académie en les invitant à sa résidence de Sceaux pour un repas et une conversation agréable. Lors de cette réunion, l'abbé Regnier a présenté un livre, et Quinault a lu un sonnet. Colbert a également demandé à l'abbé Furetière s'il avait écrit quelque chose de nouveau.
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7
p. 84-86
SONNET.
Début :
Si ce qui regarde la part que j'ay au Mercure / Digne & galant Autheur du celebre Mercure, [...]
Mots clefs :
Mercure, Auteur, Lecture, Livre
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texteReconnaissance textuelle : SONNET.
Si ce quire- garde la part que j'ay au Mer- cure, pouvoit eſtre ſuprimé fans faire injustice aux Spirituels In- connus qui m'envoyent leurs Pieces fans ſe nommer, la crainte de me faire accuſer de vanité
m'empeſcheroit de vous faire voir le Sonnetqui ſuit, mais il eſt trop agreablement tournépour ne luy pas donner place icy. II m'eſt venu de Caën. Vous ſça- vez comme tout le mondey eſt poly, &vous ne ferez peut-eftre pas fâchée de connoiſtre qu'on
y eſtime les Lettres que je vous écris.
Cij
36 LE MERCVRE
SONNET.
Digne&galant Autheurdu celebre Mercure ,
De nos Belles de Caënredoutez le cou
roux ;
Elles brûlent ce Livre en peſtant contre
Vous
Pour les maux qu'a produits ſafatale
lecture.
De la Guerre, dit-on , vousfaites la
peinture Avec de certains traitsfi charmans &
fi doux,
Que l'on y voit courir les Amans , les
Ероих ;
Etc'est làlesujetqui caufe le murmure.
Quoy, direz- vous , jy mets tant de Traitez d'Amour ,
Des Madrigaux galans, les Festesde la
Cour
GALANT. 57
Tout cela nefaitrien pourſauver vostre
Livre.
Car quand un Brave y trouve un Roy d'un fi grand Cœur ,
Il ahonte d'aimer , il a honte de vivre,
S'il n'accompagnepas cet Auguste Vainqueur.
m'empeſcheroit de vous faire voir le Sonnetqui ſuit, mais il eſt trop agreablement tournépour ne luy pas donner place icy. II m'eſt venu de Caën. Vous ſça- vez comme tout le mondey eſt poly, &vous ne ferez peut-eftre pas fâchée de connoiſtre qu'on
y eſtime les Lettres que je vous écris.
Cij
36 LE MERCVRE
SONNET.
Digne&galant Autheurdu celebre Mercure ,
De nos Belles de Caënredoutez le cou
roux ;
Elles brûlent ce Livre en peſtant contre
Vous
Pour les maux qu'a produits ſafatale
lecture.
De la Guerre, dit-on , vousfaites la
peinture Avec de certains traitsfi charmans &
fi doux,
Que l'on y voit courir les Amans , les
Ероих ;
Etc'est làlesujetqui caufe le murmure.
Quoy, direz- vous , jy mets tant de Traitez d'Amour ,
Des Madrigaux galans, les Festesde la
Cour
GALANT. 57
Tout cela nefaitrien pourſauver vostre
Livre.
Car quand un Brave y trouve un Roy d'un fi grand Cœur ,
Il ahonte d'aimer , il a honte de vivre,
S'il n'accompagnepas cet Auguste Vainqueur.
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Résumé : SONNET.
L'auteur d'une lettre exprime sa crainte d'être accusé de vanité en publiant des pièces anonymes reçues de spirituels inconnus. Il décide néanmoins de partager un sonnet provenant de Caen, ville connue pour sa polyvalence et l'appréciation des lettres qu'il y écrit. Le sonnet est adressé à l'auteur du célèbre Mercure, critiquant les effets de ses écrits sur les femmes de Caen, qui brûlent son livre en raison des maux causés par sa lecture. Le sonnet souligne que l'auteur du Mercure décrit la guerre avec des traits charmants et doux, attirant ainsi les amants et les héros. Cependant, cela provoque des murmures, car les traités d'amour, les madrigaux galants et les fêtes de la cour ne suffisent pas à sauver son livre. Un lecteur brave, en trouvant un roi au grand cœur, se sent honteux d'aimer et de vivre s'il ne suit pas ce vainqueur auguste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
s. p.
AU LECTEUR.
Début :
VOICY le dixième Volume du Mercure, & le dernier de [...]
Mots clefs :
Lecteur, Planches, Nouvelles, Livre, Femmes, Galanterie, Modes nouvelles, Prix, Articles, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU LECTEUR.
AV LECTEUR.
OICY le dixiéme Volume du Mercure , &
le dernier de l'Année
1677. car quoy qu'il paroiſſe en Ianvier , il ne contient que les Nouvelles du MoisdeDecembre , &on ne donnera que le
premier jour de Fevrier celuy qui commencera l'Année 1678. Le
fuccés de ce Livre a estéextraordinaire. Ie ne doute point qu'il ne
foitdeûauxprodigesde cetteCam- pagne, aux Vers galans&ferieux,
&aux Pieces d'Eloquence qu'on m'a fait la grace de me donnerde
toutes parts , &c'est peut-estre le
feul Livre dont un Autheur puiffe publier le fuccés Sans paroiſtre wain , puis qu'en cela il ne love
a ij
AU LECTEUR.
que les ouvrages d'autruy. Ie me trouve meſme dans quelque obli- gation de ne pas taire l'approbation qu'on a donnée au Mercure ,
afin que ceux qui m'ont envoyé les agreables Pieces qui te composent,
connoiſſfent qu'elles ont plû par tout;
ce qu'il me feroit aisé de justifier parplus de quatre cens Lettres qui m'ont été écritesfur le plaisir que falecture acaufé. Lest certain que pours'en declarer l'ennemy, ilfau droit vouloir qu'iln'y eût ny Braves my beaux Esprits en France, &con- damner en même temps toutes les Actions de valeur , &tous les galans Ouvrages de ceux qui écrivět.
Ieſçay que leTitre afait croire d'abord que le Mercure estoitfim- plementgalant , &qu'ilne devoit tenirplace que dans la Bibliothe- que des Femmes , mais on est forty de cette erreur quand on y a ven
AU LECTEUR.
des Pieces d'éloquence, desHarangues, des Relations fidelles &exaEtes,des Sieges &des Batailles,des
Evenemens remarquables,des morceauxd'Histoire , &des Memoires
glorieux àdes Familles. Alorsil eft
devenu le Livredes Sçavans &des
Braves,aprés avoir étéle divertiſ Semet du beau Sexe;&une marque incontestable deſonſuccés, c'est qu'il a esté affez heureux pour plaire à
Monseign. leDAUPHIN , &que ce GrandPrince veut bien foufrir qu'il paroiſſe toûjours à l'avenir SousSonNom.Ainsivous verrez ce Nomauguste àla tefte de celuy qui contiendra les Nouelles de Ianvier,
&pourleredre moins indigne d'un figrandhonneur, il commencera en ce temps- lààparoître avec tous lesornemens dont un Livre de cette
nature puiſſe eſtre embelly. Onfera graver dans chaque Volume trois aij
AU LECTEUR.
ouquatre Planches,ſuivant les Sujets dont le Mercure parlera ; &
come les Enigmesfont devenuës un Ieud'esprit quiplaiſt , comme on be voit par un nombre infiny de Gens qui cherchent ày donner des Ex- plications,outre celles quiferont en Vers àl'ordinaire,on enmettra tous.
Les Moisune autre en Figures, dont on laifſfera le mot àdeviner. Ony
trouvera trois ou quatre Chansons dont les Notesferontgravées.Elles feront compofées par les meilleurs Maistres , & notées exprés pourle Mercure,defortequ'onpeut s'afſfu- rer qu'elles auront toute la grace de la nouveauté, puis queperſonne ne les aura venës avant que le Volumeoù ellesferont,foit envente.. Ceux quivoudront envoyer des Pa roles,le pourront faire,on aura ſoin deles faire noterfiellesse trouvent propres à être chantées. Ily aura FesCartes dagalanterie, la pre
AU LECTEUR.
miere qui paroiſtra , Sera l'Empire de la Poësie de M.de Fontenelle.On peut croire fur ce nom qu'elle ne manquerapas d'agrément. Ondon- nera auſſichaque Mois des Deffeins gravez des Modes nouvelles , &
quand on aura commencé , on ne
discontinueraplus,mais ilfaut éta- blirbeaucoupde chofes pour cela,&
lier commerce avec bien des Gens.
Cefera une commodité pour ceux qui aurot inventé quelque chose de nouveau, dans l'envie de contribuer
auplaisir deMgleDAUPHIN on qui auront quelque chef-d'œuvre d'Art àpropoſer au Public. Ils pourroten aporter les deſſeins,&on lesfera graver, s'ils meritent cette dépense. Ellefera grandepour tous ces embelliffemens, &devroitfaire rencherir leMercure de beaucoup
cependant come on s'attacke plus à
lagloire qu'àl'interêt,l'augmenta- tiaduprixſeratres-pen coſiderable
AU LECTEUR.
puisqu'ilneſevědrachezl'Impri- meurqueseizefols en blanc , &au Palais vintgfols en parchemin,&
vingt-cingfols en veau. LePublic areçeu ce Livreſifavorablement,
qu'il est juste de luy enmarquerde Lareconnoiffance par les nouvelles beautez qu'on luy prestera. Mais pourestre aſſuré d'en joüir , ildoit prendre garde si on ne luy vend point deMercures contrefaits. Il nesuffit pas de voiraubas qu'ils ont esté imprimez àParis ; c'est ce qu'onnemanque jamais d'ymettre pour empeſcher qu'on ne les rejet- te commefaux. Il faudra exami ners'ils auront les Lettres fleuron- nées &figurées , les vignetes , le Frontispice,&generalement toutes les Planches queje viens dedire,
qui feront àl'avenir dans les ve- ritables. Ceuxquife hazarderont àles contrefaire dans les Provin-
AU LECTEUR.
ces , s'il s'en trouve qui s'yveüit- lent expofer , comme ils lesdebite- ront fans Figures ,feront obligez d'ofter beaucoup de la matiere qui aura relation avec les Planches,&
tout le reste demeurant fant liai- fon,fera unpurgalimatias ; outre qu'un Livre contrefait eft toûjours remply de fautes, &qu'un Libraire quifonge à l'épargne,en retranche beaucoupde chofespour yemployer moins de feüilles. Il ne faut pas s'étonner ſi des Livres fidéfigurez Se donnent à meilleur marchéque les veritables,&c'est cette medio- crité de prix qui peut encorfaire voir qu'ils ne lefont pas. On prie ceux qui auront des Memoires à
dõner, de les adreſſfer au SieurBla- geart Imprimeur &Libraire , de- meurant à Paris Ruë S. Iacques, à
l'entrée de la Rue du Plâtre, &de
fairesçavoiren quel lieu on pourra
AU LECTEUR.
eftre éclaircy des circonstances das letemps quelesArticlesferont em- ployez. Pour les Histoires envoyées
pardes Particuliers,on croit devoir avertirunefois pour toutes , quefi on yretouche, c'est seulementpour les mettre dans le ſtile ferré du
Mercure,qui doit eftre lemémepar tout ou pour ofter quelquefois des chofes qui font trop libres , ou qui fatirisant trop,pourroient chagri- ner les Intéreſſez. S'ilarrive qu'on difére à mettre dans le Mois les choses qu'ondonne,ce n'est qu'àl'é- garddes Galanteries,qui n'ont au- tunbeſoin de l'ordre du temps,mais toft ou tard on y met tout ce qui est bon,ou quandonne le metpoint, ce n'estpas qu'on n'y trouve beaucoup d'eſprit,mais ily a des chofes tres- Spirituelles &tres-bie tournées qui neſont pas bonnes àimprimer. On nesçauroit avoirtrop de circonfpe-
AU LECTEUR.
LA
VILLE
Etion àrendre le Mercure digne
d'eſtre toûjours lûdans des lieux d'où lamoindrelibertéle banniroit.
Comme beaucoup de Perſonnesfont lagrace d'écrireà l'Autheur,il les priede ne point trouver mauvais s'il se diſpenſe de leurrépondre.
Outre qu'il a besoin deson temps pour travailler &pour s'informer des Nouvelles de chaque Mois, it 2006
croit répondre affez quand il met
les Ouvrages qu'ontuy envoye. Les Libraires de Provincefont avertis
qu'on leur fera bon marchéàpro portion del'éloignement des lieux,
&de ce qu'il leur pourra couster pour leport. Chacun n'aura qu'à envoyer Son Correspondant chez led.SieurBlageart, &onyféra les
Paquets tantpourles Libraires que
pour les Particuliers. Leprixdes dix Volumes de l'Année 1677.ne Serapoint augmenté. Ils contiennet lesNouvellesdesdouzeMois ,parce
AU LECTEUR.
qu'on a ramassé dans le premier celles de lanvier,de Fevrier, &de
Mars, jamais Conquérant n'ayant fait de fi grandes Conquestes que LOUIS LE GRAND dans le cours
d'une seule Année. Il n'y a point d'Histoire qui en faſſevoir de pa- veilles, fi on aégardà la forcedes Placesquinemaquoient nyd'Hommesny de Munitions.Elles auroient esté imprénables autrefois. Tant d'Actionsſurprenantes rendent ces dix Tomes considérables. Onyrend
la gloire qui est deuë à ceux qui
ont fait les Coquestes,&àceux qui les ont chantées , & on y ramaſſe mille choſes curieuses qu'on n'au- roit pû trouverenſemble si leMer- curen'avoit jamais estéfait. Les unes auroient estéſeparées;les au- tres n'estatqu'enfeüillesvolates,ſe ferviet perduës, &il y en auroit eu beaucoup quelanégligeredeles re- cuillir auroit empêchéde coſerver,
OICY le dixiéme Volume du Mercure , &
le dernier de l'Année
1677. car quoy qu'il paroiſſe en Ianvier , il ne contient que les Nouvelles du MoisdeDecembre , &on ne donnera que le
premier jour de Fevrier celuy qui commencera l'Année 1678. Le
fuccés de ce Livre a estéextraordinaire. Ie ne doute point qu'il ne
foitdeûauxprodigesde cetteCam- pagne, aux Vers galans&ferieux,
&aux Pieces d'Eloquence qu'on m'a fait la grace de me donnerde
toutes parts , &c'est peut-estre le
feul Livre dont un Autheur puiffe publier le fuccés Sans paroiſtre wain , puis qu'en cela il ne love
a ij
AU LECTEUR.
que les ouvrages d'autruy. Ie me trouve meſme dans quelque obli- gation de ne pas taire l'approbation qu'on a donnée au Mercure ,
afin que ceux qui m'ont envoyé les agreables Pieces qui te composent,
connoiſſfent qu'elles ont plû par tout;
ce qu'il me feroit aisé de justifier parplus de quatre cens Lettres qui m'ont été écritesfur le plaisir que falecture acaufé. Lest certain que pours'en declarer l'ennemy, ilfau droit vouloir qu'iln'y eût ny Braves my beaux Esprits en France, &con- damner en même temps toutes les Actions de valeur , &tous les galans Ouvrages de ceux qui écrivět.
Ieſçay que leTitre afait croire d'abord que le Mercure estoitfim- plementgalant , &qu'ilne devoit tenirplace que dans la Bibliothe- que des Femmes , mais on est forty de cette erreur quand on y a ven
AU LECTEUR.
des Pieces d'éloquence, desHarangues, des Relations fidelles &exaEtes,des Sieges &des Batailles,des
Evenemens remarquables,des morceauxd'Histoire , &des Memoires
glorieux àdes Familles. Alorsil eft
devenu le Livredes Sçavans &des
Braves,aprés avoir étéle divertiſ Semet du beau Sexe;&une marque incontestable deſonſuccés, c'est qu'il a esté affez heureux pour plaire à
Monseign. leDAUPHIN , &que ce GrandPrince veut bien foufrir qu'il paroiſſe toûjours à l'avenir SousSonNom.Ainsivous verrez ce Nomauguste àla tefte de celuy qui contiendra les Nouelles de Ianvier,
&pourleredre moins indigne d'un figrandhonneur, il commencera en ce temps- lààparoître avec tous lesornemens dont un Livre de cette
nature puiſſe eſtre embelly. Onfera graver dans chaque Volume trois aij
AU LECTEUR.
ouquatre Planches,ſuivant les Sujets dont le Mercure parlera ; &
come les Enigmesfont devenuës un Ieud'esprit quiplaiſt , comme on be voit par un nombre infiny de Gens qui cherchent ày donner des Ex- plications,outre celles quiferont en Vers àl'ordinaire,on enmettra tous.
Les Moisune autre en Figures, dont on laifſfera le mot àdeviner. Ony
trouvera trois ou quatre Chansons dont les Notesferontgravées.Elles feront compofées par les meilleurs Maistres , & notées exprés pourle Mercure,defortequ'onpeut s'afſfu- rer qu'elles auront toute la grace de la nouveauté, puis queperſonne ne les aura venës avant que le Volumeoù ellesferont,foit envente.. Ceux quivoudront envoyer des Pa roles,le pourront faire,on aura ſoin deles faire noterfiellesse trouvent propres à être chantées. Ily aura FesCartes dagalanterie, la pre
AU LECTEUR.
miere qui paroiſtra , Sera l'Empire de la Poësie de M.de Fontenelle.On peut croire fur ce nom qu'elle ne manquerapas d'agrément. Ondon- nera auſſichaque Mois des Deffeins gravez des Modes nouvelles , &
quand on aura commencé , on ne
discontinueraplus,mais ilfaut éta- blirbeaucoupde chofes pour cela,&
lier commerce avec bien des Gens.
Cefera une commodité pour ceux qui aurot inventé quelque chose de nouveau, dans l'envie de contribuer
auplaisir deMgleDAUPHIN on qui auront quelque chef-d'œuvre d'Art àpropoſer au Public. Ils pourroten aporter les deſſeins,&on lesfera graver, s'ils meritent cette dépense. Ellefera grandepour tous ces embelliffemens, &devroitfaire rencherir leMercure de beaucoup
cependant come on s'attacke plus à
lagloire qu'àl'interêt,l'augmenta- tiaduprixſeratres-pen coſiderable
AU LECTEUR.
puisqu'ilneſevědrachezl'Impri- meurqueseizefols en blanc , &au Palais vintgfols en parchemin,&
vingt-cingfols en veau. LePublic areçeu ce Livreſifavorablement,
qu'il est juste de luy enmarquerde Lareconnoiffance par les nouvelles beautez qu'on luy prestera. Mais pourestre aſſuré d'en joüir , ildoit prendre garde si on ne luy vend point deMercures contrefaits. Il nesuffit pas de voiraubas qu'ils ont esté imprimez àParis ; c'est ce qu'onnemanque jamais d'ymettre pour empeſcher qu'on ne les rejet- te commefaux. Il faudra exami ners'ils auront les Lettres fleuron- nées &figurées , les vignetes , le Frontispice,&generalement toutes les Planches queje viens dedire,
qui feront àl'avenir dans les ve- ritables. Ceuxquife hazarderont àles contrefaire dans les Provin-
AU LECTEUR.
ces , s'il s'en trouve qui s'yveüit- lent expofer , comme ils lesdebite- ront fans Figures ,feront obligez d'ofter beaucoup de la matiere qui aura relation avec les Planches,&
tout le reste demeurant fant liai- fon,fera unpurgalimatias ; outre qu'un Livre contrefait eft toûjours remply de fautes, &qu'un Libraire quifonge à l'épargne,en retranche beaucoupde chofespour yemployer moins de feüilles. Il ne faut pas s'étonner ſi des Livres fidéfigurez Se donnent à meilleur marchéque les veritables,&c'est cette medio- crité de prix qui peut encorfaire voir qu'ils ne lefont pas. On prie ceux qui auront des Memoires à
dõner, de les adreſſfer au SieurBla- geart Imprimeur &Libraire , de- meurant à Paris Ruë S. Iacques, à
l'entrée de la Rue du Plâtre, &de
fairesçavoiren quel lieu on pourra
AU LECTEUR.
eftre éclaircy des circonstances das letemps quelesArticlesferont em- ployez. Pour les Histoires envoyées
pardes Particuliers,on croit devoir avertirunefois pour toutes , quefi on yretouche, c'est seulementpour les mettre dans le ſtile ferré du
Mercure,qui doit eftre lemémepar tout ou pour ofter quelquefois des chofes qui font trop libres , ou qui fatirisant trop,pourroient chagri- ner les Intéreſſez. S'ilarrive qu'on difére à mettre dans le Mois les choses qu'ondonne,ce n'est qu'àl'é- garddes Galanteries,qui n'ont au- tunbeſoin de l'ordre du temps,mais toft ou tard on y met tout ce qui est bon,ou quandonne le metpoint, ce n'estpas qu'on n'y trouve beaucoup d'eſprit,mais ily a des chofes tres- Spirituelles &tres-bie tournées qui neſont pas bonnes àimprimer. On nesçauroit avoirtrop de circonfpe-
AU LECTEUR.
LA
VILLE
Etion àrendre le Mercure digne
d'eſtre toûjours lûdans des lieux d'où lamoindrelibertéle banniroit.
Comme beaucoup de Perſonnesfont lagrace d'écrireà l'Autheur,il les priede ne point trouver mauvais s'il se diſpenſe de leurrépondre.
Outre qu'il a besoin deson temps pour travailler &pour s'informer des Nouvelles de chaque Mois, it 2006
croit répondre affez quand il met
les Ouvrages qu'ontuy envoye. Les Libraires de Provincefont avertis
qu'on leur fera bon marchéàpro portion del'éloignement des lieux,
&de ce qu'il leur pourra couster pour leport. Chacun n'aura qu'à envoyer Son Correspondant chez led.SieurBlageart, &onyféra les
Paquets tantpourles Libraires que
pour les Particuliers. Leprixdes dix Volumes de l'Année 1677.ne Serapoint augmenté. Ils contiennet lesNouvellesdesdouzeMois ,parce
AU LECTEUR.
qu'on a ramassé dans le premier celles de lanvier,de Fevrier, &de
Mars, jamais Conquérant n'ayant fait de fi grandes Conquestes que LOUIS LE GRAND dans le cours
d'une seule Année. Il n'y a point d'Histoire qui en faſſevoir de pa- veilles, fi on aégardà la forcedes Placesquinemaquoient nyd'Hommesny de Munitions.Elles auroient esté imprénables autrefois. Tant d'Actionsſurprenantes rendent ces dix Tomes considérables. Onyrend
la gloire qui est deuë à ceux qui
ont fait les Coquestes,&àceux qui les ont chantées , & on y ramaſſe mille choſes curieuses qu'on n'au- roit pû trouverenſemble si leMer- curen'avoit jamais estéfait. Les unes auroient estéſeparées;les au- tres n'estatqu'enfeüillesvolates,ſe ferviet perduës, &il y en auroit eu beaucoup quelanégligeredeles re- cuillir auroit empêchéde coſerver,
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Résumé : AU LECTEUR.
Le texte est une lettre au lecteur introduisant le dixième et dernier volume du Mercure pour l'année 1677, paru en janvier mais contenant les nouvelles de décembre. Le succès de cette publication est attribué aux récits de la campagne, aux vers galants et féroces, ainsi qu'aux pièces d'éloquence reçues de diverses sources. L'auteur souligne que le Mercure n'est pas seulement un livre galant mais aussi un recueil de pièces d'éloquence, de harangues, de relations fidèles, de sièges, de batailles et de mémoires glorieux. Le Mercure a plu à Monseigneur le Dauphin, qui souhaite qu'il continue à paraître sous son nom. Pour honorer cet appui, le Mercure sera enrichi de planches gravées, d'énigmes, de chansons, de cartes de galanterie et de défenses des modes nouvelles. L'auteur met en garde contre les contrefaçons et invite les lecteurs à vérifier l'authenticité des volumes. Il encourage également l'envoi de mémoires et d'histoires, tout en précisant que certaines contributions peuvent être modifiées pour respecter le style du Mercure. Enfin, il informe que le prix des dix volumes de l'année 1677 ne sera pas augmenté et qu'ils contiennent les nouvelles des douze mois, soulignant les grandes conquêtes de Louis le Grand. Par ailleurs, le texte mentionne que des documents ou objets, qualifiés d'« autres », sont dispersés et en mauvais état, décrits comme « enfeüilles volates », c'est-à-dire des feuilles volantes ou des documents détachés. Ces éléments risquent de se perdre, mais un grand nombre d'entre eux pourraient être sauvés si l'on ne négligeait pas de les recueillir. Cette action de collecte est présentée comme essentielle pour conserver ces documents ou objets.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 44-87
III. LETTRE Concernant les Langues, les Lettres & les Ecritures. A Mr DE S.....SDIKS.
Début :
Je vous ay déja fait voir deux Lettres du sçavant Mr / Je réponds à la vostre, à la maniére du Cardinal [...]
Mots clefs :
Poète, Alexandre le Grand, Langue hébraïque, Livre, Verset, Ancien Testament, Prince barbare, Langue, Articulation, Voyelles, Consonnes, Prononciation, Lettres, Écho, Voix, Langue syriaque, Reliure, Imprimerie, Langue chinoise, Chapitre, Genèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : III. LETTRE Concernant les Langues, les Lettres & les Ecritures. A Mr DE S.....SDIKS.
Je vous ay déja fait voir
deux Lettres du fçavant M
Comiers fur les Langues. En
voicy une troifiéme
› que
vous ne trouverez pas moins
curieufe que les autres.
豬
GALANT 45
255:22222 2522: 2222
III.
LETTRE
Concernant les
Langues , les
Lettres
les
Ecritures.
A M' DE S..... SDIKS .
Imaniere
laco-
E répons à la veftre , à la
maniére du Cardinal d'Offat
, article par article ,
niquement , mais je m'explique
en telle forte , que vous n'avez
lien de dire comme S. Jerôme
, en lifant le Poëte Perfe . Si
tu ne veux pas eftre entendu,
tu ne dois pas eftre lû.
pas
46 MERCURE
que
les
Fe fouhaiterois vous pouvoir répondre
auffi brièvement
Lacedémoniens , qui par la feule
Lettre S , qui fignifie Non , répondirent
à la longue Epiftre dos
demandes de Philippe , Pere
d'Alexandre le Grand.
La Langue Sainte , c'est à
dire l'Hebraique , a 22 Lettres,
autant qu'il y a de Livres dans
l'ancien Teftament , dans lequel
l'ordre des Lettres Hebraïques y
eft repeté 21 fois.
L'ay remarqué dans la 273
page du 26 Tome extraordinairs
du Mercure Galant, que Les trois
versets 19, 20 & 21 du 14 char
GALANT. 47
pitre de l'Exode , contiennent
chacun 72 Lettres , par le mélange
defquelles les Kabaliftes forment
les 72 noms de Dieu , tous
terminez en AH ou en EL , c'eft
pourquoy aprés le nom de l'office
d'un Ange , la Sainte Ecriture
ajoûte ELi ainfi Michaël , Raphaël
, Gabriël.
Toutes les 22 Lettres Hebrai
ques font contenues dans le 25
verfet dus chapitre du Prophéte
Ifaye.
Toutes les Lettres Grecques,
font dans les verfets 19 & 20 du
3 chapitre de la premiere Epiftre
de S. Pierre
48 MERCURE
Toutes les Lettres Latines
font dans ce Vers.
Gaza frequens Lybicos duxit
Kartago triumphos.
Atticus le Fils du Sophifte
Herodes , ne pût jamais aprendre
l'Alphabet.
Un jeune Prince Barbare
eftant venu étudier dans Athénes,
ne pût aprendre que les trois
premieres Lettres de l'Alphabet,
qu'il prononça d'un ton fi digne
de fon efprit & de fa Nation ,
que le Préteur ceffa de haranguer;
c'est pourquoy les Barbares
ramenérent en Triomphe leur
Prince , difant qu'il avoit vaincu
le
GALANT. 49
Le plus éloquent d´s Grecs .
La langue est presque le principal
inftrument de l'articulation,
car les confones labiales n'ont pas
befoin de l'office de la langue,
elle a dix mouvemens , fix droits
en rond. Les levres ont
&
quatre
auſſi
jusques
à fix
mouvemens
differens
. Le Larinx
a auf
fes
mouvemens
pour
la Trachée
, qui
ouvre
le paffage
à l'air, que pouffent
les poulmons
.
La Lettre Afe prononce le gozier
& la bouche ouverte ,fans.
employer la langue ; elle est donc
la Lettre la plus facil à prononcer
, c'est pourquoy elle tient le
Ferrier 1685.
Ε
50 MERCURE
premier rang dans l'Alphabet.
On dir qu'il n'y a eu que Zoroafter
qui ait ry en naiffant , &
que les Mâles pleurent par
voyelle A, & les Filles par la
voyelle E , ce qui a donné lieu à
ce Diftique, sikin mo ay
la
Plorat adhuc proles quod commifere
parentes,
A genitor dat Adam : E dedit
Eva prior.
Comme les confones B, M, P,
font purement labiales , ellesfont
auffi tres -faciles à prononcer. Il
ne faut qu'ouvrir doucement les
lévres en prononçant A , c'eſt
pourquoy
les Enfans prononcent
GALANT. 51
facilement MaMa PaPa ,
.
parce que le P fe prononce par la
feule explofion de l'Air , en feparant
promptement les lévres,
fi vous prononcez P tout contre
la flamme de la Chandelle , elle
vous fera entendre cette explo
Sion.
O,fe prononce le gozier ouvert
, & la bouche un peu enflée
voutée, c'eft pourquoy les Puis,
les Caves , & les Antres profonds,
pour A, refléchiffent O.
E, fe prononcefermant un peu
la bouche , & aprochant la langue
du palais , ne laiffant qu'un
petit paffage en largeur , à l'air
E ij
52 MERCURE
pouffe par les poulmons.
I, fe prononce en appliquant
davantage la langue au palais,
pour ne laiffer qu'une petite iſſue
à l'air , & on ferme davantage
la bouche , & on joint preſque
les dents.
V, François ,fe prononce ayant
joint les dents la langue tout
contre le palais ferrant les
téores avancéespour ne laiffer à
l'air qu'une petite iffuë ronde ,
on reffent qu'il fe forme un tremblement
des lévres.
I
Il
ya
ftinguent
point
Va de Fa , & pour
a des Nations qui ne di-
Vin difent Fin ,
GALANT 53
>
A Siracufe , la Lettre M tirée
au fort , donnoit le droit de la
Harangue publique.
La pronontiation de la Lettre
L appartient à la langue , celle
de Dede S , aux dents , M ,
aux lévres , celle de N au nez,
fi vray que fi on ferre le nez,
ne peut prononcer Na , mais on
entend Da , d'où il est facile de
rendre raifon des noms qu'on a
impofé à ces Lettres.
on
La Lettre K eft gutturale. Les
Calomniateurs étoient marquez
aufront avec un fer chaud , des
Lettres K & C la raiſon eſt
facile.
E j
54 MERCURE
La Lettre Qeftoit auffi im.
primée au front de ceux qui épou
foient une feconde Femme , la
premiere eftant vivante. Cette
marque Qest affezfignificative
du crime, de mefme que celle d'Aftronomie
Qpour marquer la conjonction
de deux Planetes, & c.
Plufteurs Perfonnes , pour Q
prononcent T , & pour Qui-
Quonque, difent TiTonTe .
temps de François I. le Do
Du
Pere des belles Lettres , & Fondateur
de l'Académie ou College
Royal de Paris , la prononcia
tion de la Lettre Q eftoit celle
de la Lettre K d'apréfent ; car
GALANT. [ 55
pour Quifquis , on prononçoit
KisKis. Lafçavante Républi
que des Lettres est redevable à
P. Ramus , Doyen du College
Royal , qui a donné la naturelle
prononciation du Q M¹s de la
Sorbonne s'y oppoférent, & même
privérent un Ecclefiaftique de fes
Revenus , parce qu'il prononçoit
le Qcomme Meffieurs de l'Académie
du Roy. Le Procez fut
porté au Parlement , on Ramus
ayant luy- mefme plaidé pour la
nouvelle prononciation de la Lettre
Q, il fut permis par Arreft
folemnel de dire QuiſQuis , ou
KisKis , qui depuis eft devenu
E
iiij
56 MERCURE
un mot pour animer les Chiens
au combat. Je croy que la Cour
Souveraine fonda ſon Arreſtſur
ce que la Lettre Hébraïque Coph
K dans fa valeur. est Q
no- ·Plufieurs Perfonnes ,
tamment ceux qui ont le Filet, ne
peuvent prononcer la Lettre R ,
qui demande le tremblement de
la langue ; c'est pourquoy pour.
R , ils prononcent L.
Meffala , grand Orateur , fit
autrefois un Volume entier de la
Lettre S. Sa mauvaise prononciation
confta la vie à quarantedeux
mille Ephraemites , qui
furent égorgez par les Galaadites,
GALANT. 57
pour n'avoir fçû bien prononcer
dans le mot Schiboleth la Lettre
S , que les Hebreux nomment
Scin .
Appius Claudius trembloit
à la Lettre Z, lors qu'on la pro- .
nonçoit par TS, parce qu'elle exprime
le grincement
de dents d'un
Moribond.
Laprononciation de S, on ST,
fait un fiflement qui penétre , &
qui fertpour ordonner le filence.
L'Echo n'est pas toûjours la
veritable image de la voix articulée
, puis qu'elle ne peut pas
toujours redire ou refléchir la Let
tre S', car pour le mot Satan,
58 MERCURE
PEcho répond Vatan. Il n'en
eft pas de mefme des mots Sofia
in Solario , Soleas Sarciebat
Suas. Vous feavez que la voix
refléchie par l'Echo, employe deux
fois plus de temps que la voix
directe , laquelle dans la moitié
d'une demy -feconde de temps parcourt
690 pieds.
L'Echo du Palais Simoneta,
à un mille de Milan ,
repete
du moins
vingt
- quatre
fois
le mefme
mot.
La plus grande parleufe des
Echos , eft celle que je trouvay
il y a dixhuit ans à Taxily
une lieue de la Ville de Luzy
a
GALANT. 59
en Nivernois ; car eftant la nuit
dans le Fardin de la Cure , qui
dépend de noftre Chapitre de Ternant
, ayant le vifage tourné
contre la Colline de Nidi , elle
repétoit de fuite tres-fortement
tres - diftinctement tous ces
treize mots,
Arma virumque cano , Troja
quæ primus ab oris,
Arma virumque cano .
Il est auffi facile de rendre
raison pourquoy l'Echo pour Sa,
dit Va , que d'expliquer pourquoy
en tenant un doigt dans
chaque coin de la bouche , pour
la Lettre P, on prononce F.
60 MERCURE
La voyelle O. fe fait enten
dre de plus loin , c'est pourquoy
les noms des Chiens de Mutte fe
terminent en O.
Les voyelles O & E font les
plus fortes , puis qu'elles arrestent
les Chevaux au milieu de leur
course.
ω
Le Sauveur du Monde dans
l'Apocalipfe a pris pour Symboles
les deux Lettres A, & w, la
premiere la derniere Lettre
de l'Alphabet Grec , pourfigni
ifier qu'il eft le commencement &
La fin de toutes choses.
Judas , ce vaillant Capitaine
des Juifs futfurnommé MachaGALANT.
61
bée , pour avoir pris dans fon
Etendari cette Devife , Symbole ,
on Mot MA. CA. B. AI . compofé
des quatre premieres fyllabes
du xi. verfet du xv . chapitre
de l'Exode...
MA CAMOCHA BAELIM
JEHOVAH ?
Qui comme Toy entre les
Dieux Jehovah ?
Les
Romains prirent les qua
tre Lettres , S. P. QR . quifont
Les premieres
des quatre Mots
fuivans. Serva , Populum ,
Quem, Redemifti
, qu'une Sybille
avoit gravé fur une lame
d'acier, comme dit Corrafius.
62 MERCURE
:
L'Empereur Maximilian prít
pour Symbole les voyelles A. E.
1. O. V. pour fignifier Aquila
Electa Jufte Omnia Vincit.
Revenons à la Langue Sainte.
Les Juifs & les Samaritains ont
toûjours leu dans leurs Synago
"gues , la Sainte Ecriture en He
breu. La Bible des Samaritains
ne contient que le Pentateuque
,
qui font les cinq Livres de
Moife , parce qu'en l'année du
Monde 3971. c'est à dire 992.
ans avant l'Incarnation ,
n'avoit encore publié que te
Pentateuque lors que le
Royaume d'Ifraël fut divifé,
on
GALANT 63
m'étant resté au Fils de Salomon
que les Tribus de Juda & de
Benjamin , les dix autres Tribus
ayant obeï à Feroboam.
Le Peuple d'ISC. RAB. EL.
Hominis magni Dei , de
l'Homme du grand Dieu , ayant
depuis efté difperfé & contraint
d'habiter en Païs étrangers , il
perdit peu à peu l'usage de fa
Langue Hébraïque , c'est pourquoy
apres la Captivité de Baby
lone , on ne parla que la Langue
Syriaque dans Ferufalem ,
Langue Hebraïque y étoit comme
inconnuë; fi vray que
Princes des Preftres & des Phales
64 MERCURE
rifiens dirent aux Archers En
S. Iean chapitre 7. verfet 49.
Cette Populace ne fçait ce
que c'eft que la Loy. Ce qui
avoit obligé les Rabins on Docteurs
de la Loy , d'en faire des
Verfions en Langue vulgaire des
Pais où ils étoient Etrangers
.
Les Rabins Afiatiques firent à
Babylone , la plus ancienne & la
plus estimée des Paraphrafes ,
qui eft la Chaldaique, ou le Targum
Onkelos.
La Verfion Grecque du Pentateuque
, dont S. Ierôme au
premier chapitre de l'Epifire de
S. Paul à Titus , dit Scientia
GALANT. 65
l'Ordre >
ou dit
pietatis eft noffe Legem ,fur
faite 272. ans avant l'Incarnation
, en Alexandrie d'Egypte,
où les Iuifs avoient un Temple
comme en Ierufalem. Elle eft
furnommée des 70 parce qu'elle
fut faite par
moins aprouvée des 72 , qui compofoient
le Venerable Senat du
grand Sanhedrin. Tout ce qu'on
en a dit au delà , a esté fur la
bonne foy d'un Livre attribué à
Ariftée , l'un des 2. Interprétes,
qui ne firent que la Verfion des
cinq Livres de Moife , bien qu'il
ne foit nommé qu'en tierce Per-
Sonne.
Fevrier 1685 E
66) MERCURE
DESES LIVRES
leur ancienne Forme
99100100
L5
& Relieure.
S ,
Es luifs obfervoient de ne
mettre que 30. Lettres à
chaque ligne.
Les Anciens coloient au long
plufieurs feuilles de papier les
unes au bord des autres , & ils.
n'écrivoyent que d'un côté. Ils
inferoient le bout de la derniere
des feuilles dans la fente d'un
bâton cilindrique , autour duquel
on rouloit toutes les feuilles qui
compofoient ce Livre ou Volume.
Ce bâton avoit un Chapiteau
GALANT 67
une Baze , à la diſtance de
la largeur du papier. Toutes les
Biblioteques étoient composées de
femblables Rouleaux , chez les
Grecs chez les Latins , mefme
long-temps apres Ciceron. Les
Iuifs ont encore fur l'Autel de
chaque Synagogue , les Livres de
la Loyfur deuxfemblables Rou
leaux Cilindriques , & quand ils
ont lû une page , ils la roulent
autour du Cilindre qu'ils tiens
nent à la main droite. Fay trou
vé dans nos Archives du Chapi
tre de Ternant , fondée en l'année
1444. qui eft quatre ans apres
L'invention de l'Imprimerie
, dess
Fij
68 MERCURE
Enquestes fur des feuilles de pa-..
pier colées les unes au bas des autres
, écrites d'un feul côté.
Le Secret ayant efté trouvé de
préparer le parchemin , en forte ·
qu'on peut écrire des deux côtez:
Le Roy Attalus fit écrire &
relier quelques. Livres à la maniere
des noftres.
L'Imprimerie commença en
1440 à Mayence , & les Offices
de Ciceron , eft le premier Livre
qui ait efté Imprimé en Europe,
il est maintenant bien facile de ·
profiter de l'avis de l'Oracle , qui
dit à Zenon que , Pour bien vivre
, il faloit avoir commerce
GALANT 69
avec les Morts. C'eft dans le
mefme fentiment qu' Alphonfe
Roy d' Arragon difoit, Qu'ilfaut
confulter les morts comme les
plus fidéles Confeillers , car il
n'y a point d'Amy plus librequ'un
Livre.
DE LA DIFFICULTE
de lire l'Ecriture Chinoife,
& l'Hebraïque fans
Voyelles.
trouverez pas fi
Vetrange que l'Ecriture Chinoife
ait un Caractere different
pour chaque chofe , & qu'un.
mefme mot prononcé differem .
70 MERCURE
ment, fignifie diferentes chofes,
fi vous faites reflexion qu'en
noftre Langue , un mesme mot a
plufieurs fignifications : En voicy
un exemple, il faut que je vous
Conte , un Conte , d'un Conte,
duquel je ne fais pas grand
Conte. 190
A la fterilité de la Langue
Chinoife , oppofez la fecondité de
la Langue Arabe ; elle a 80 mots
pourfignifier le Miel ; 200 mots
pour fignifier le Serpent ; soo
pour fignifier le Lyon ; & 200.
pour fignifier l'Epée . Cela me
faitfouvenir des fix Versfurvans
d'un vieux Sonnet.
GALANT. 71
Il faut que par neuf fois la Lune
ait fait fon cours,
Avant que nous voyons la lumiere
du jour,
Qu'un cruel Ennemy nous a
bien-toft ravie..
Miférables Mortels , n'avons .
nous pas grand tort,
De faire tant d'Engins pour nous
donner la mort .
L'Ecriture Hebraïque n'avoit
originairement que les Lettres
Confonnes , car les Points qui tiennentlieu
de Voyelles , n'ont commencé
qu'en l'annéesos . de l'Incarnation
, & 436 ans apres que
Titus Vefpafian eut brûlé le Temple
de Terufalem le 8 Aouſt , &
72 MERCURE
la Ville le 8. Septembre en la 72.-
année de Iefus - Chrift . C'est
pourquoy il y a à preſent onze
cens foixante & dix-fept années
que les Docteurs Iuifs étant af
femblez à la Tyberiade , Ville
de la Paleftine , inventerent t
employerent les points ou voyelles»
fecrettes , afin de conferver à leur
Pofterité difperfée par tout le
Monde , la veritable lecture des
Livres Sacrez de l'ancien Teftale
Rabin
ment. C'est ce que
Helie Levite • rapporté dans fax
troifiéme Preface fur le Maffo
reth. C'est pourquoy pour bien
apprendre à lire l'Hebreu , jes
vous
GALANT. 73
vons renvoye à la Mazore , ou
Tradition de l'Ecole Tyberiade.
C'eft fans fujet que vous me
prenez pour un Gale Razaia,
Revelateur des chofes fecretes.
Vous me demandez mille chofes,
comme fi j'avois tout cela dans
mon Jalkur , ou Poche Rabini
que , ou que je fuffe le tout
fçavant Hippias Eleen metempficofe.
Merite t'on quelque chofe
pour beaucoup parler ? Avez
vous oublié que Plutarque loue
Epaminondas qui eftoit le plus
fçavant , & parloit le moins. Je
profite en bien des chofes du bon
mot de Socrate , qui étant inter-
Février 1685.
G
74 MERCURE
rogé pourquoy
il ne donnoit au
cun Ecrit au Public, répondit que
le papier vaudroit mieux que ce
qu'il faudroit dire. Pour vous
répondre à tant d'articles , il me
faudroit une mémoire auſſi heureufe
que celle d'Efdras , qui dicta
par coeur les Livres de l'Ancien
Teftament , tels que nous les
avons. Du Grec Carmides, qui di
foit par coeur ce qui eftoit contenu
dans quel Volume d'une Bibliotéque
qu'on fouhaitoit. De Cyrus,
ou de L. Scipion , qui fçavoient
le nom de tous leurs Soldats ; ou
la mémoire de Mithridate , de
Craffus , de Cyneas , de Themi
GALANT. 75
ftocle , ou celle de l'Empereur
Claude , qui fçavoit tout Homere
par coeur , de Salufte qui fçavoit
tout Demofthene , d'Avicenne
qui fçavoir auffi par coeur
toute la Metaphifique d'Ariftote.
Te nefuis ny Ciceron qui fe fou
venoit de tout ce qu'il avoit leu
ou entendu. Je n'ay pas la mémoire
de Senéque l'Orateur, qui affenre
dans la Préface du Livre des
Plaidoyés on Controverſes , qu'il ·
avoit la Mémoire fi heureuſe ,
qu'il redifoit deux mille noms
differents dans le mefme ordre
qu'ils avoient eftéprononcez, &
que dans l'Ecole plus de deux
ن م
Gij
76 MERCURE
cens perfonnes ayant dit chacun
un Vers, il les repéta en commen
çant par le dernierVers . Le Pape
Clement VI. ayant receu une
grande bleffure à la teſte , ſa mémoire
devint fi heureuſe , qu'il
ne put rien oublier de ce qu'il
avoit leu. Tay efté prefent aver
feu M ' le Marquis de S. André
Montbrun , Capitaine Genéral
des Armées du Roy ,
verneur du Nivernois , à un
femblable effay de Mémoire
entre M de la Barre , pour lors
Intendant du Bourbonnois , &
Mc Adam le Poëte Menuifier de
Nevers. Deplus, je n'aypas un
r
GouGALANT.
77
Secretaire fi expert dans la Tachigraphie
, que ceux dont
Martial difoit , lib. 14 .
Currant verba licet , manus eft
velocior illis ,
Nondum lingua , fuum dextra
peregit opus.
Je nyfuis pasfi exercé qu'Origene
, quand mefme je formerois
aufft mal mes Lettres que le
grand Quintilien , dont les lignes
fembloient des Serpens . Il eft
autant furprenant qu'avanta
geuxpour le bien public, qu'entre
tant de millions d'Ecritures , il ne
s'en rencontre pas deux tout àfair
femblables , quand mefme on an-
C.iij
78 MERCURE
Tite
roit apris à écrire fous un mefmè,
Maistre. Il en eft de l'Ecriture,
comme des Voix des Vifages,
qui font tous en quelque chofe
diferens. Il est vray que
Vefpafian le Fils , difoit ordinai_
rement qu'il auroit pú eftre le plus
grand Fauffaire de l'Empire Romain,
parce qu'ilfçavoit tres - bien,
contrefaire toutes les fignatures.
·Contentez- vous , Monfieur, de
cepeu que je vous envoyepour vos
Etrennes de l'année 1685. Je réponds
à vos autres demandes ,
comme les Juifs dans les Quefons
tres difficiles THIS BI,
JETHARES , KA SIOT,
GALANT. 79
Elie Thesbite , qui nãquit huit
ans avant la mort de Solomon,
les foudra.
que
La Kabale des Rabins auffibien
les deux Volumes de Viſions
Parfaites , ne contiennent que futulites
avec la Lettre R de trois'
Nations bien differentes , l'Itali
que , le Grec l'Hebreu , & à
tous ces Livres , il ne manque que
la Syllabe Grecque Noun.
Vous aprendrez dans 24 heures
la Langue Hebraïque , dans la
nouvelle Grammaire de Criftofori
Cellarii , imprimée Cizæ,
au commencement
de l'année
1684.
G iiij
80 MERCURE
Le manque de Voyelles dans
l'Ecriture Hebraique
, eft la caufe
que la Verfion Grecque de l'Ancien
Teftament
, faite par
les
72
Rabins en Alexandrie l'année
272. avant la naissance de Fefus-
Chrift , n'est pas toujours confor
me à l'Original Hebraïque, quoy.
qu'en ait dit l'Autheur du Livre
attribué à Ariftée l'un des 72:
Interpretes. Puis que cette Verfion
a des paffages mal expliquez,
bien des chofes oubliées ,
d'autres ajoûtées ,s comme dit..
S. Jerôme , qui mourut l'année
420 : c'est pourquoy la Verfion
Latine qu'on fit fur la Grecque,
GALANT. 81
du temps des Apoftres , ne peut
eftre meilleure , bien que nous
chantions les Pfeaumes fuivant
cette Verfion , parce que l'Eglife
yeftoit accoûtumée , lors quefaint
Jerome fit fa Verfion Latine de
Ancien Teftament , que nous
appellons la Vulgate.
Si la Langue Chinoife eft dif
ficile par la differentefignification
d'un mefme mot, la Langue Hebraïque
eft auffi difficile par la
mefme raifon ; car par exemple,
le mot ou Racine HHANAH ,
fignifie humilier , appauvrir ,
affliger, occuper, témoigner,
chanter , crier , parler , ré82
MERCURE
Le mot
pondre , exaucer.
HHALAL , fignifie eſtre la
cauſe , cauſer , rendre affligé,
envelopper , defigner , enlai
dir , vendanger , méprifer ,
méditer , tâcher , agir , cautionner.
Le mot HHARAB,
fignifie dreffer , embellir, plairre
, engager , négocier , mélanger
, s'obfcurcir , devenir
doux.
Par
Bien davantage , les mefmes
mots Hebreux ont fouvent deux
fignifications contraires.
exemple KDS , fignifie fanctifier
, prophaner. BRH fignifie,
benir , maudire. NCHM fignifie
GALANT. 83
10
a
ད
eftre confolé , eftre defolé.
SKN fignifie appauvrir , s'enrichir
, mille autres , par le
changement des conjugaisons
qu'ils appellent Binjanim , Stra
cture.
Par le manque des Voyelles ,
au lieu de lire CHOMER , qui
fignifie URNE , dans laquelle les
Hebreux gardoient la Manne;
les Payens ayant leu CHOMAR ,
qui fignifie ASNE , ils accuferent
lesJuifs , & enfuite les premiers
Chreftiens
d'un Afne dans le Sanctuaire du
Temple.
d'adorer la Tefta
Le 47 Chapitre de la Genefe
84 MERCURE
&
parlant de Faceb adorant Dieu ,
finit par ces mots Halrofch;
Ham , Mitthah , chevet du lit,
les 70 ayant leu Matthe ,
L'interpreterent Verge , ou bâton.
Dans le 11. chap . de Zacharies
verf.7. au mot Hebreu CHBLM ,,
lesfeptante-deux Interpretes leu
rent CHaваLIM, Cordanx :
fuivant les Points on Voyelles ,
depuis marquées par les Rabins
de Tyberiade
nous lifons:
CHOBELİM , qui fignifie Corrupteurs.
>
}
Les Septante leurent par les
3. Confonnes z KR, du 14. Verf.
du 26 Chap. d'Ifaye , le mot
GALANT. 85
ZakeR , qui fignifie Malle ;
S. Jerôme ayant leu ZakaR,
l'interpreta Memoire.
Les Septante dans le Chap. 3.
Verfet de leremie, leurent Reh
him , quifignifie Paſteurs. Et
S. Ierome ayant leu Rohhim,
l'interpreta Amateur, er dans le
Chapitre 9. Verfet 22', leurent
Deber, quifignifie la Mort. Et
S. Jerôme ayant leu Daber, l'interpreta
Parle. De mefme auffi
les Septante dans Oſée, Ch. 13.
Verfet 3 , leurent Harbeh , qui
fignifie Langouste , & S. Iérôleu
Habah , l'interme
ayant
preta
Cheminée
.
86 MERCURE
En voicy affez pour cette fois
& bien que l'Empereur Honorius
ait efté blámé de figner toutes
les Lettres que ces Officiers
luy prefentoientfans les lire , dequoy
fa Soeur Placidie le corri
gea , apres luy en avoirfait connoiftre
le peril , car elle fit gliffer
une Lettre à figner avec les autres
, par laquelle l'Empereur
promettoit Placidie en Mariage
un miferable Efclave. Ie me
fie pour ce coup à la bonne foy
de mon Scribe , plus Homme de
bien
que
le Notaire Lampo,
furnommé
Calamoſphacten
:
Je finis , vous affeurant de ma
GALANT. 87
main que je fuis , Monfieur,
Vostre , &c.
COMIERS.
deux Lettres du fçavant M
Comiers fur les Langues. En
voicy une troifiéme
› que
vous ne trouverez pas moins
curieufe que les autres.
豬
GALANT 45
255:22222 2522: 2222
III.
LETTRE
Concernant les
Langues , les
Lettres
les
Ecritures.
A M' DE S..... SDIKS .
Imaniere
laco-
E répons à la veftre , à la
maniére du Cardinal d'Offat
, article par article ,
niquement , mais je m'explique
en telle forte , que vous n'avez
lien de dire comme S. Jerôme
, en lifant le Poëte Perfe . Si
tu ne veux pas eftre entendu,
tu ne dois pas eftre lû.
pas
46 MERCURE
que
les
Fe fouhaiterois vous pouvoir répondre
auffi brièvement
Lacedémoniens , qui par la feule
Lettre S , qui fignifie Non , répondirent
à la longue Epiftre dos
demandes de Philippe , Pere
d'Alexandre le Grand.
La Langue Sainte , c'est à
dire l'Hebraique , a 22 Lettres,
autant qu'il y a de Livres dans
l'ancien Teftament , dans lequel
l'ordre des Lettres Hebraïques y
eft repeté 21 fois.
L'ay remarqué dans la 273
page du 26 Tome extraordinairs
du Mercure Galant, que Les trois
versets 19, 20 & 21 du 14 char
GALANT. 47
pitre de l'Exode , contiennent
chacun 72 Lettres , par le mélange
defquelles les Kabaliftes forment
les 72 noms de Dieu , tous
terminez en AH ou en EL , c'eft
pourquoy aprés le nom de l'office
d'un Ange , la Sainte Ecriture
ajoûte ELi ainfi Michaël , Raphaël
, Gabriël.
Toutes les 22 Lettres Hebrai
ques font contenues dans le 25
verfet dus chapitre du Prophéte
Ifaye.
Toutes les Lettres Grecques,
font dans les verfets 19 & 20 du
3 chapitre de la premiere Epiftre
de S. Pierre
48 MERCURE
Toutes les Lettres Latines
font dans ce Vers.
Gaza frequens Lybicos duxit
Kartago triumphos.
Atticus le Fils du Sophifte
Herodes , ne pût jamais aprendre
l'Alphabet.
Un jeune Prince Barbare
eftant venu étudier dans Athénes,
ne pût aprendre que les trois
premieres Lettres de l'Alphabet,
qu'il prononça d'un ton fi digne
de fon efprit & de fa Nation ,
que le Préteur ceffa de haranguer;
c'est pourquoy les Barbares
ramenérent en Triomphe leur
Prince , difant qu'il avoit vaincu
le
GALANT. 49
Le plus éloquent d´s Grecs .
La langue est presque le principal
inftrument de l'articulation,
car les confones labiales n'ont pas
befoin de l'office de la langue,
elle a dix mouvemens , fix droits
en rond. Les levres ont
&
quatre
auſſi
jusques
à fix
mouvemens
differens
. Le Larinx
a auf
fes
mouvemens
pour
la Trachée
, qui
ouvre
le paffage
à l'air, que pouffent
les poulmons
.
La Lettre Afe prononce le gozier
& la bouche ouverte ,fans.
employer la langue ; elle est donc
la Lettre la plus facil à prononcer
, c'est pourquoy elle tient le
Ferrier 1685.
Ε
50 MERCURE
premier rang dans l'Alphabet.
On dir qu'il n'y a eu que Zoroafter
qui ait ry en naiffant , &
que les Mâles pleurent par
voyelle A, & les Filles par la
voyelle E , ce qui a donné lieu à
ce Diftique, sikin mo ay
la
Plorat adhuc proles quod commifere
parentes,
A genitor dat Adam : E dedit
Eva prior.
Comme les confones B, M, P,
font purement labiales , ellesfont
auffi tres -faciles à prononcer. Il
ne faut qu'ouvrir doucement les
lévres en prononçant A , c'eſt
pourquoy
les Enfans prononcent
GALANT. 51
facilement MaMa PaPa ,
.
parce que le P fe prononce par la
feule explofion de l'Air , en feparant
promptement les lévres,
fi vous prononcez P tout contre
la flamme de la Chandelle , elle
vous fera entendre cette explo
Sion.
O,fe prononce le gozier ouvert
, & la bouche un peu enflée
voutée, c'eft pourquoy les Puis,
les Caves , & les Antres profonds,
pour A, refléchiffent O.
E, fe prononcefermant un peu
la bouche , & aprochant la langue
du palais , ne laiffant qu'un
petit paffage en largeur , à l'air
E ij
52 MERCURE
pouffe par les poulmons.
I, fe prononce en appliquant
davantage la langue au palais,
pour ne laiffer qu'une petite iſſue
à l'air , & on ferme davantage
la bouche , & on joint preſque
les dents.
V, François ,fe prononce ayant
joint les dents la langue tout
contre le palais ferrant les
téores avancéespour ne laiffer à
l'air qu'une petite iffuë ronde ,
on reffent qu'il fe forme un tremblement
des lévres.
I
Il
ya
ftinguent
point
Va de Fa , & pour
a des Nations qui ne di-
Vin difent Fin ,
GALANT 53
>
A Siracufe , la Lettre M tirée
au fort , donnoit le droit de la
Harangue publique.
La pronontiation de la Lettre
L appartient à la langue , celle
de Dede S , aux dents , M ,
aux lévres , celle de N au nez,
fi vray que fi on ferre le nez,
ne peut prononcer Na , mais on
entend Da , d'où il est facile de
rendre raifon des noms qu'on a
impofé à ces Lettres.
on
La Lettre K eft gutturale. Les
Calomniateurs étoient marquez
aufront avec un fer chaud , des
Lettres K & C la raiſon eſt
facile.
E j
54 MERCURE
La Lettre Qeftoit auffi im.
primée au front de ceux qui épou
foient une feconde Femme , la
premiere eftant vivante. Cette
marque Qest affezfignificative
du crime, de mefme que celle d'Aftronomie
Qpour marquer la conjonction
de deux Planetes, & c.
Plufteurs Perfonnes , pour Q
prononcent T , & pour Qui-
Quonque, difent TiTonTe .
temps de François I. le Do
Du
Pere des belles Lettres , & Fondateur
de l'Académie ou College
Royal de Paris , la prononcia
tion de la Lettre Q eftoit celle
de la Lettre K d'apréfent ; car
GALANT. [ 55
pour Quifquis , on prononçoit
KisKis. Lafçavante Républi
que des Lettres est redevable à
P. Ramus , Doyen du College
Royal , qui a donné la naturelle
prononciation du Q M¹s de la
Sorbonne s'y oppoférent, & même
privérent un Ecclefiaftique de fes
Revenus , parce qu'il prononçoit
le Qcomme Meffieurs de l'Académie
du Roy. Le Procez fut
porté au Parlement , on Ramus
ayant luy- mefme plaidé pour la
nouvelle prononciation de la Lettre
Q, il fut permis par Arreft
folemnel de dire QuiſQuis , ou
KisKis , qui depuis eft devenu
E
iiij
56 MERCURE
un mot pour animer les Chiens
au combat. Je croy que la Cour
Souveraine fonda ſon Arreſtſur
ce que la Lettre Hébraïque Coph
K dans fa valeur. est Q
no- ·Plufieurs Perfonnes ,
tamment ceux qui ont le Filet, ne
peuvent prononcer la Lettre R ,
qui demande le tremblement de
la langue ; c'est pourquoy pour.
R , ils prononcent L.
Meffala , grand Orateur , fit
autrefois un Volume entier de la
Lettre S. Sa mauvaise prononciation
confta la vie à quarantedeux
mille Ephraemites , qui
furent égorgez par les Galaadites,
GALANT. 57
pour n'avoir fçû bien prononcer
dans le mot Schiboleth la Lettre
S , que les Hebreux nomment
Scin .
Appius Claudius trembloit
à la Lettre Z, lors qu'on la pro- .
nonçoit par TS, parce qu'elle exprime
le grincement
de dents d'un
Moribond.
Laprononciation de S, on ST,
fait un fiflement qui penétre , &
qui fertpour ordonner le filence.
L'Echo n'est pas toûjours la
veritable image de la voix articulée
, puis qu'elle ne peut pas
toujours redire ou refléchir la Let
tre S', car pour le mot Satan,
58 MERCURE
PEcho répond Vatan. Il n'en
eft pas de mefme des mots Sofia
in Solario , Soleas Sarciebat
Suas. Vous feavez que la voix
refléchie par l'Echo, employe deux
fois plus de temps que la voix
directe , laquelle dans la moitié
d'une demy -feconde de temps parcourt
690 pieds.
L'Echo du Palais Simoneta,
à un mille de Milan ,
repete
du moins
vingt
- quatre
fois
le mefme
mot.
La plus grande parleufe des
Echos , eft celle que je trouvay
il y a dixhuit ans à Taxily
une lieue de la Ville de Luzy
a
GALANT. 59
en Nivernois ; car eftant la nuit
dans le Fardin de la Cure , qui
dépend de noftre Chapitre de Ternant
, ayant le vifage tourné
contre la Colline de Nidi , elle
repétoit de fuite tres-fortement
tres - diftinctement tous ces
treize mots,
Arma virumque cano , Troja
quæ primus ab oris,
Arma virumque cano .
Il est auffi facile de rendre
raison pourquoy l'Echo pour Sa,
dit Va , que d'expliquer pourquoy
en tenant un doigt dans
chaque coin de la bouche , pour
la Lettre P, on prononce F.
60 MERCURE
La voyelle O. fe fait enten
dre de plus loin , c'est pourquoy
les noms des Chiens de Mutte fe
terminent en O.
Les voyelles O & E font les
plus fortes , puis qu'elles arrestent
les Chevaux au milieu de leur
course.
ω
Le Sauveur du Monde dans
l'Apocalipfe a pris pour Symboles
les deux Lettres A, & w, la
premiere la derniere Lettre
de l'Alphabet Grec , pourfigni
ifier qu'il eft le commencement &
La fin de toutes choses.
Judas , ce vaillant Capitaine
des Juifs futfurnommé MachaGALANT.
61
bée , pour avoir pris dans fon
Etendari cette Devife , Symbole ,
on Mot MA. CA. B. AI . compofé
des quatre premieres fyllabes
du xi. verfet du xv . chapitre
de l'Exode...
MA CAMOCHA BAELIM
JEHOVAH ?
Qui comme Toy entre les
Dieux Jehovah ?
Les
Romains prirent les qua
tre Lettres , S. P. QR . quifont
Les premieres
des quatre Mots
fuivans. Serva , Populum ,
Quem, Redemifti
, qu'une Sybille
avoit gravé fur une lame
d'acier, comme dit Corrafius.
62 MERCURE
:
L'Empereur Maximilian prít
pour Symbole les voyelles A. E.
1. O. V. pour fignifier Aquila
Electa Jufte Omnia Vincit.
Revenons à la Langue Sainte.
Les Juifs & les Samaritains ont
toûjours leu dans leurs Synago
"gues , la Sainte Ecriture en He
breu. La Bible des Samaritains
ne contient que le Pentateuque
,
qui font les cinq Livres de
Moife , parce qu'en l'année du
Monde 3971. c'est à dire 992.
ans avant l'Incarnation ,
n'avoit encore publié que te
Pentateuque lors que le
Royaume d'Ifraël fut divifé,
on
GALANT 63
m'étant resté au Fils de Salomon
que les Tribus de Juda & de
Benjamin , les dix autres Tribus
ayant obeï à Feroboam.
Le Peuple d'ISC. RAB. EL.
Hominis magni Dei , de
l'Homme du grand Dieu , ayant
depuis efté difperfé & contraint
d'habiter en Païs étrangers , il
perdit peu à peu l'usage de fa
Langue Hébraïque , c'est pourquoy
apres la Captivité de Baby
lone , on ne parla que la Langue
Syriaque dans Ferufalem ,
Langue Hebraïque y étoit comme
inconnuë; fi vray que
Princes des Preftres & des Phales
64 MERCURE
rifiens dirent aux Archers En
S. Iean chapitre 7. verfet 49.
Cette Populace ne fçait ce
que c'eft que la Loy. Ce qui
avoit obligé les Rabins on Docteurs
de la Loy , d'en faire des
Verfions en Langue vulgaire des
Pais où ils étoient Etrangers
.
Les Rabins Afiatiques firent à
Babylone , la plus ancienne & la
plus estimée des Paraphrafes ,
qui eft la Chaldaique, ou le Targum
Onkelos.
La Verfion Grecque du Pentateuque
, dont S. Ierôme au
premier chapitre de l'Epifire de
S. Paul à Titus , dit Scientia
GALANT. 65
l'Ordre >
ou dit
pietatis eft noffe Legem ,fur
faite 272. ans avant l'Incarnation
, en Alexandrie d'Egypte,
où les Iuifs avoient un Temple
comme en Ierufalem. Elle eft
furnommée des 70 parce qu'elle
fut faite par
moins aprouvée des 72 , qui compofoient
le Venerable Senat du
grand Sanhedrin. Tout ce qu'on
en a dit au delà , a esté fur la
bonne foy d'un Livre attribué à
Ariftée , l'un des 2. Interprétes,
qui ne firent que la Verfion des
cinq Livres de Moife , bien qu'il
ne foit nommé qu'en tierce Per-
Sonne.
Fevrier 1685 E
66) MERCURE
DESES LIVRES
leur ancienne Forme
99100100
L5
& Relieure.
S ,
Es luifs obfervoient de ne
mettre que 30. Lettres à
chaque ligne.
Les Anciens coloient au long
plufieurs feuilles de papier les
unes au bord des autres , & ils.
n'écrivoyent que d'un côté. Ils
inferoient le bout de la derniere
des feuilles dans la fente d'un
bâton cilindrique , autour duquel
on rouloit toutes les feuilles qui
compofoient ce Livre ou Volume.
Ce bâton avoit un Chapiteau
GALANT 67
une Baze , à la diſtance de
la largeur du papier. Toutes les
Biblioteques étoient composées de
femblables Rouleaux , chez les
Grecs chez les Latins , mefme
long-temps apres Ciceron. Les
Iuifs ont encore fur l'Autel de
chaque Synagogue , les Livres de
la Loyfur deuxfemblables Rou
leaux Cilindriques , & quand ils
ont lû une page , ils la roulent
autour du Cilindre qu'ils tiens
nent à la main droite. Fay trou
vé dans nos Archives du Chapi
tre de Ternant , fondée en l'année
1444. qui eft quatre ans apres
L'invention de l'Imprimerie
, dess
Fij
68 MERCURE
Enquestes fur des feuilles de pa-..
pier colées les unes au bas des autres
, écrites d'un feul côté.
Le Secret ayant efté trouvé de
préparer le parchemin , en forte ·
qu'on peut écrire des deux côtez:
Le Roy Attalus fit écrire &
relier quelques. Livres à la maniere
des noftres.
L'Imprimerie commença en
1440 à Mayence , & les Offices
de Ciceron , eft le premier Livre
qui ait efté Imprimé en Europe,
il est maintenant bien facile de ·
profiter de l'avis de l'Oracle , qui
dit à Zenon que , Pour bien vivre
, il faloit avoir commerce
GALANT 69
avec les Morts. C'eft dans le
mefme fentiment qu' Alphonfe
Roy d' Arragon difoit, Qu'ilfaut
confulter les morts comme les
plus fidéles Confeillers , car il
n'y a point d'Amy plus librequ'un
Livre.
DE LA DIFFICULTE
de lire l'Ecriture Chinoife,
& l'Hebraïque fans
Voyelles.
trouverez pas fi
Vetrange que l'Ecriture Chinoife
ait un Caractere different
pour chaque chofe , & qu'un.
mefme mot prononcé differem .
70 MERCURE
ment, fignifie diferentes chofes,
fi vous faites reflexion qu'en
noftre Langue , un mesme mot a
plufieurs fignifications : En voicy
un exemple, il faut que je vous
Conte , un Conte , d'un Conte,
duquel je ne fais pas grand
Conte. 190
A la fterilité de la Langue
Chinoife , oppofez la fecondité de
la Langue Arabe ; elle a 80 mots
pourfignifier le Miel ; 200 mots
pour fignifier le Serpent ; soo
pour fignifier le Lyon ; & 200.
pour fignifier l'Epée . Cela me
faitfouvenir des fix Versfurvans
d'un vieux Sonnet.
GALANT. 71
Il faut que par neuf fois la Lune
ait fait fon cours,
Avant que nous voyons la lumiere
du jour,
Qu'un cruel Ennemy nous a
bien-toft ravie..
Miférables Mortels , n'avons .
nous pas grand tort,
De faire tant d'Engins pour nous
donner la mort .
L'Ecriture Hebraïque n'avoit
originairement que les Lettres
Confonnes , car les Points qui tiennentlieu
de Voyelles , n'ont commencé
qu'en l'annéesos . de l'Incarnation
, & 436 ans apres que
Titus Vefpafian eut brûlé le Temple
de Terufalem le 8 Aouſt , &
72 MERCURE
la Ville le 8. Septembre en la 72.-
année de Iefus - Chrift . C'est
pourquoy il y a à preſent onze
cens foixante & dix-fept années
que les Docteurs Iuifs étant af
femblez à la Tyberiade , Ville
de la Paleftine , inventerent t
employerent les points ou voyelles»
fecrettes , afin de conferver à leur
Pofterité difperfée par tout le
Monde , la veritable lecture des
Livres Sacrez de l'ancien Teftale
Rabin
ment. C'est ce que
Helie Levite • rapporté dans fax
troifiéme Preface fur le Maffo
reth. C'est pourquoy pour bien
apprendre à lire l'Hebreu , jes
vous
GALANT. 73
vons renvoye à la Mazore , ou
Tradition de l'Ecole Tyberiade.
C'eft fans fujet que vous me
prenez pour un Gale Razaia,
Revelateur des chofes fecretes.
Vous me demandez mille chofes,
comme fi j'avois tout cela dans
mon Jalkur , ou Poche Rabini
que , ou que je fuffe le tout
fçavant Hippias Eleen metempficofe.
Merite t'on quelque chofe
pour beaucoup parler ? Avez
vous oublié que Plutarque loue
Epaminondas qui eftoit le plus
fçavant , & parloit le moins. Je
profite en bien des chofes du bon
mot de Socrate , qui étant inter-
Février 1685.
G
74 MERCURE
rogé pourquoy
il ne donnoit au
cun Ecrit au Public, répondit que
le papier vaudroit mieux que ce
qu'il faudroit dire. Pour vous
répondre à tant d'articles , il me
faudroit une mémoire auſſi heureufe
que celle d'Efdras , qui dicta
par coeur les Livres de l'Ancien
Teftament , tels que nous les
avons. Du Grec Carmides, qui di
foit par coeur ce qui eftoit contenu
dans quel Volume d'une Bibliotéque
qu'on fouhaitoit. De Cyrus,
ou de L. Scipion , qui fçavoient
le nom de tous leurs Soldats ; ou
la mémoire de Mithridate , de
Craffus , de Cyneas , de Themi
GALANT. 75
ftocle , ou celle de l'Empereur
Claude , qui fçavoit tout Homere
par coeur , de Salufte qui fçavoit
tout Demofthene , d'Avicenne
qui fçavoir auffi par coeur
toute la Metaphifique d'Ariftote.
Te nefuis ny Ciceron qui fe fou
venoit de tout ce qu'il avoit leu
ou entendu. Je n'ay pas la mémoire
de Senéque l'Orateur, qui affenre
dans la Préface du Livre des
Plaidoyés on Controverſes , qu'il ·
avoit la Mémoire fi heureuſe ,
qu'il redifoit deux mille noms
differents dans le mefme ordre
qu'ils avoient eftéprononcez, &
que dans l'Ecole plus de deux
ن م
Gij
76 MERCURE
cens perfonnes ayant dit chacun
un Vers, il les repéta en commen
çant par le dernierVers . Le Pape
Clement VI. ayant receu une
grande bleffure à la teſte , ſa mémoire
devint fi heureuſe , qu'il
ne put rien oublier de ce qu'il
avoit leu. Tay efté prefent aver
feu M ' le Marquis de S. André
Montbrun , Capitaine Genéral
des Armées du Roy ,
verneur du Nivernois , à un
femblable effay de Mémoire
entre M de la Barre , pour lors
Intendant du Bourbonnois , &
Mc Adam le Poëte Menuifier de
Nevers. Deplus, je n'aypas un
r
GouGALANT.
77
Secretaire fi expert dans la Tachigraphie
, que ceux dont
Martial difoit , lib. 14 .
Currant verba licet , manus eft
velocior illis ,
Nondum lingua , fuum dextra
peregit opus.
Je nyfuis pasfi exercé qu'Origene
, quand mefme je formerois
aufft mal mes Lettres que le
grand Quintilien , dont les lignes
fembloient des Serpens . Il eft
autant furprenant qu'avanta
geuxpour le bien public, qu'entre
tant de millions d'Ecritures , il ne
s'en rencontre pas deux tout àfair
femblables , quand mefme on an-
C.iij
78 MERCURE
Tite
roit apris à écrire fous un mefmè,
Maistre. Il en eft de l'Ecriture,
comme des Voix des Vifages,
qui font tous en quelque chofe
diferens. Il est vray que
Vefpafian le Fils , difoit ordinai_
rement qu'il auroit pú eftre le plus
grand Fauffaire de l'Empire Romain,
parce qu'ilfçavoit tres - bien,
contrefaire toutes les fignatures.
·Contentez- vous , Monfieur, de
cepeu que je vous envoyepour vos
Etrennes de l'année 1685. Je réponds
à vos autres demandes ,
comme les Juifs dans les Quefons
tres difficiles THIS BI,
JETHARES , KA SIOT,
GALANT. 79
Elie Thesbite , qui nãquit huit
ans avant la mort de Solomon,
les foudra.
que
La Kabale des Rabins auffibien
les deux Volumes de Viſions
Parfaites , ne contiennent que futulites
avec la Lettre R de trois'
Nations bien differentes , l'Itali
que , le Grec l'Hebreu , & à
tous ces Livres , il ne manque que
la Syllabe Grecque Noun.
Vous aprendrez dans 24 heures
la Langue Hebraïque , dans la
nouvelle Grammaire de Criftofori
Cellarii , imprimée Cizæ,
au commencement
de l'année
1684.
G iiij
80 MERCURE
Le manque de Voyelles dans
l'Ecriture Hebraique
, eft la caufe
que la Verfion Grecque de l'Ancien
Teftament
, faite par
les
72
Rabins en Alexandrie l'année
272. avant la naissance de Fefus-
Chrift , n'est pas toujours confor
me à l'Original Hebraïque, quoy.
qu'en ait dit l'Autheur du Livre
attribué à Ariftée l'un des 72:
Interpretes. Puis que cette Verfion
a des paffages mal expliquez,
bien des chofes oubliées ,
d'autres ajoûtées ,s comme dit..
S. Jerôme , qui mourut l'année
420 : c'est pourquoy la Verfion
Latine qu'on fit fur la Grecque,
GALANT. 81
du temps des Apoftres , ne peut
eftre meilleure , bien que nous
chantions les Pfeaumes fuivant
cette Verfion , parce que l'Eglife
yeftoit accoûtumée , lors quefaint
Jerome fit fa Verfion Latine de
Ancien Teftament , que nous
appellons la Vulgate.
Si la Langue Chinoife eft dif
ficile par la differentefignification
d'un mefme mot, la Langue Hebraïque
eft auffi difficile par la
mefme raifon ; car par exemple,
le mot ou Racine HHANAH ,
fignifie humilier , appauvrir ,
affliger, occuper, témoigner,
chanter , crier , parler , ré82
MERCURE
Le mot
pondre , exaucer.
HHALAL , fignifie eſtre la
cauſe , cauſer , rendre affligé,
envelopper , defigner , enlai
dir , vendanger , méprifer ,
méditer , tâcher , agir , cautionner.
Le mot HHARAB,
fignifie dreffer , embellir, plairre
, engager , négocier , mélanger
, s'obfcurcir , devenir
doux.
Par
Bien davantage , les mefmes
mots Hebreux ont fouvent deux
fignifications contraires.
exemple KDS , fignifie fanctifier
, prophaner. BRH fignifie,
benir , maudire. NCHM fignifie
GALANT. 83
10
a
ད
eftre confolé , eftre defolé.
SKN fignifie appauvrir , s'enrichir
, mille autres , par le
changement des conjugaisons
qu'ils appellent Binjanim , Stra
cture.
Par le manque des Voyelles ,
au lieu de lire CHOMER , qui
fignifie URNE , dans laquelle les
Hebreux gardoient la Manne;
les Payens ayant leu CHOMAR ,
qui fignifie ASNE , ils accuferent
lesJuifs , & enfuite les premiers
Chreftiens
d'un Afne dans le Sanctuaire du
Temple.
d'adorer la Tefta
Le 47 Chapitre de la Genefe
84 MERCURE
&
parlant de Faceb adorant Dieu ,
finit par ces mots Halrofch;
Ham , Mitthah , chevet du lit,
les 70 ayant leu Matthe ,
L'interpreterent Verge , ou bâton.
Dans le 11. chap . de Zacharies
verf.7. au mot Hebreu CHBLM ,,
lesfeptante-deux Interpretes leu
rent CHaваLIM, Cordanx :
fuivant les Points on Voyelles ,
depuis marquées par les Rabins
de Tyberiade
nous lifons:
CHOBELİM , qui fignifie Corrupteurs.
>
}
Les Septante leurent par les
3. Confonnes z KR, du 14. Verf.
du 26 Chap. d'Ifaye , le mot
GALANT. 85
ZakeR , qui fignifie Malle ;
S. Jerôme ayant leu ZakaR,
l'interpreta Memoire.
Les Septante dans le Chap. 3.
Verfet de leremie, leurent Reh
him , quifignifie Paſteurs. Et
S. Ierome ayant leu Rohhim,
l'interpreta Amateur, er dans le
Chapitre 9. Verfet 22', leurent
Deber, quifignifie la Mort. Et
S. Jerôme ayant leu Daber, l'interpreta
Parle. De mefme auffi
les Septante dans Oſée, Ch. 13.
Verfet 3 , leurent Harbeh , qui
fignifie Langouste , & S. Iérôleu
Habah , l'interme
ayant
preta
Cheminée
.
86 MERCURE
En voicy affez pour cette fois
& bien que l'Empereur Honorius
ait efté blámé de figner toutes
les Lettres que ces Officiers
luy prefentoientfans les lire , dequoy
fa Soeur Placidie le corri
gea , apres luy en avoirfait connoiftre
le peril , car elle fit gliffer
une Lettre à figner avec les autres
, par laquelle l'Empereur
promettoit Placidie en Mariage
un miferable Efclave. Ie me
fie pour ce coup à la bonne foy
de mon Scribe , plus Homme de
bien
que
le Notaire Lampo,
furnommé
Calamoſphacten
:
Je finis , vous affeurant de ma
GALANT. 87
main que je fuis , Monfieur,
Vostre , &c.
COMIERS.
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Résumé : III. LETTRE Concernant les Langues, les Lettres & les Ecritures. A Mr DE S.....SDIKS.
Le texte discute des langues, des écritures et des lettres, en se concentrant particulièrement sur l'hébreu, le grec et le latin. L'auteur note que la langue hébraïque compte 22 lettres, correspondant aux 22 livres de l'Ancien Testament. Les kabbalistes utilisent les lettres des versets 19, 20 et 21 du chapitre 14 de l'Exode pour former les 72 noms de Dieu. Toutes les lettres hébraïques apparaissent dans le chapitre 25 du prophète Isaïe, les lettres grecques dans les versets 19 et 20 du chapitre 3 de la première épître de Pierre, et les lettres latines dans le vers 'Gaza frequens Lybicos duxit Kartago triumphos'. L'auteur relate également des anecdotes sur l'apprentissage des alphabets, comme celle d'un jeune prince barbare qui a impressionné les Athéniens en maîtrisant les trois premières lettres de l'alphabet grec. La lettre A est considérée comme la plus facile à prononcer et tient le premier rang dans l'alphabet. Des observations sur la prononciation des voyelles et des consonnes sont également faites, ainsi que des remarques sur l'écho et la prononciation des lettres dans différentes langues. Le texte aborde aussi l'histoire des écritures, mentionnant que les Juifs et les Samaritains lisaient la Sainte Écriture en hébreu dans leurs synagogues. Après la captivité de Babylone, la langue syriaque a remplacé l'hébreu à Jérusalem. Les rabbins ont traduit la Loi en langues vulgaires pour les Juifs dispersés. La version grecque du Pentateuque, faite à Alexandrie, est appelée la Septante et a été approuvée par le Sanhedrin. L'auteur discute également de la polysémie des mots dans différentes langues, illustrée par une phrase jouant sur les mots 'conte' en français. Il oppose la stérilité de la langue chinoise à la fécondité de la langue arabe, qui possède de nombreux mots pour désigner des concepts spécifiques comme le miel, le serpent, le lion et l'épée. L'écriture hébraïque originellement ne comportait que des consonnes. Les voyelles ont été ajoutées au IVe siècle, après la destruction du Temple de Jérusalem par Titus Vespasien, pour conserver la lecture correcte des livres sacrés. Le texte mentionne des figures historiques et des exemples de mémoires prodigieuses, comme celle d'Esdras ou de Sénèque, pour illustrer la difficulté de répondre à de nombreuses questions sans une mémoire exceptionnelle. Enfin, le texte discute des difficultés de la langue hébraïque, où un même mot peut avoir plusieurs significations contraires, et des erreurs d'interprétation dans les versions grecques et latines de l'Ancien Testament dues à l'absence de voyelles. Il conclut par des exemples de malentendus causés par ces ambiguïtés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 1-48
LIVRES NOUVEAUX qui se trouvent à Lyon chez le Sieur AMAULRY ; depuis l'année 1678. jusqu'a present.
Début :
Pratique de Pieté, ou les conduites pour tous les jours de [...]
Mots clefs :
Catalogue, Histoire, Nouvelle, Livre, Père, Traité, Nouvelles, Figures, Paris, Abbé
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texteReconnaissance textuelle : LIVRES NOUVEAUX qui se trouvent à Lyon chez le Sieur AMAULRY ; depuis l'année 1678. jusqu'a present.
LIVRES NOUVEAUX
qui fe trouveront à Lyon chez le Sieur
A MAUL RY ; depuis l'année 1678 .
jufqu'a prefent.
P
RATIQUE de Pieté , ou les confuites
pour tous les jours de
'anné fuivant les Maximes de
l'Evangile par le R. Pere le
Maître de la Compagnie de
Iesus , 2 2. vol . 30. fols.
L'art poëtique du Pere Lamy, 12.30. fols .
Les Nobles de Provinces , Comedie de
Monfieur de Haute Roche , 10. fols .
Le Comte d'Ulfeld , 12. 10 fols.
Memoire du Marquis d'Almachu , 12. 2.
vol . 2c. fols.
Les Livres de S. Auguftin de la maniere
d'enſeigner les principes de la Religion , 12 .
livres. 2.
Remarque fur un Ecrit dicté à Doüay , 12.
30. fols.
La Princeffe de Cleves. 12. 4. vol . 5. liv .
Idem la Critique , 12. 30. fols .
Idem la Contre- Critique 4o. f.
Nouvelles Amoureuſes & Galantes, indouze .
30. fols.
Heures en Vers de l'incomparable Sieur de
Corneille l'aîné , indouze. fig. 3. liv.
Architecture Navale , in 4. 6. liv.
CHEQUE
BRLA
LYON
*1995
VILLE
A
2 Catalogue.
De Lazarille de Tornes , Traduction nouvelle
, indouze , 2. vol . 4o. fols.
Ieu Royal de la Langue Latine avec les
Cartes , 8. 40. fuls,
Nouveau jeu de Carte du Blazon , 30. f.
Hiftoire de la Chancellerie
Teffereau , fol . 15. liv.
par Monfieur
Capitularia Regum Francorum Auctoris
Steph. Baluz, fol . 2. vol. 30. livr.
Phedre & Hippolite , Tragedie, ind . 15.f.
Origine des François , ind. 2. vol. 3. liv.
Hiftoire du Schifme d'Angleterre , in 12 .
Confeil de la Sageffe, ind. 2. vol. 3. liv.
Converfions des Pecheurs , ind. a . 1.
Methode de la Penitence, ind. 2. livr.
Maldonat, de Sacramentis , fol.9 . liv.
L'Art de Parler ,
ind. 30. fols.
L'Avocat des Pauvres de Monfieur Thiers,
indouze , 2. livr.
Recherches de la Verité, ind. 3. vol. 6, 1,
Nouveau Recueil de Comedies , ind. zo. f.
Theodori de Poenit. 4. 2. vol . 10. liv.
Medecin à la Cenfure, ind. 30, fols.
Recueil de l'Academie , indouze , 7. vo'.
10. livr , 10. fols .
Correction fraternelle , indouze, 2. liv.
Idée de la Morale Chrétienne, indouze, 2 .
vol 3. livres.
Prince de Perfe , Nouvelle Hiſtorique, indouze
, 10. fols .
La Rivale, Nouvelle Hiftorique , indouze,
10, fols.
Oeuvres de Monfieur d'Andilly , fol.3 . vol.
45. liv.
Catalogue. 3
La Vie de Sainte Gertrude, 8. 4. liv.
Expofition du S.Sacrement par M. Thiers ,
indouze , z . vol . 4.livr.
Défence de l'ancienne Tradition des Egli
fes de France, indouze , 40. fols .
Aftrée , indoze , Nouvelle Traduction.
Methodus Hiftoriarum Anatomico Medicarum
, indouze , 30. (ols.
Heroine Moufquetaire , indouze,
4. vol . 40. fols.
Iolande de Cicile , indouze,
2. vol. 10. fols.
Voyage de Fontainebleau ,
10. fols.
2
Ambitieufe Grenadine , indouze
, 10. fals.
Comte d'Effex , indouze, 2.
vol. 20, fols.
"
J
De M. de
Prefchac.
Les Preceptes Galands de M. Ferrier , indouze
, 20, fols.
Nouvelles & faciles inftructions pour réïnir
les Eglifes Pretenduës Reformées , 12.30.f
Reflexion Chreftienne fur les Principes de
la Morale , indouze , 30. fols.
Confolateur Chrêtien , ou Recueil de Lettre,
indouze, 30. fols.
Vie de S. Ambroiſe par M. Herman , inquarto
, 8. livr .
Nouvelles de Miguel de Cervantes , indouze
, 2. vol . 3. live.
Hift. des Amazones , 12. 2 , vol . 20 fols.
Les Promenades de Livri , 12. 2. vol. 20.f
Meroüé fils de France , 12 , 10.fols.
Alfrede Reyne d'Angleterre , 12. 10. fois ,
A &
1
4 Catalogue.
De l'Origine des Romans de Monfieur
Huer , indouze , 30 fols.
D. Iuan d'Autriche, indouze, 30.fols.
- Memoire d'Hollande , indouze , 30. fols :
La veritable forme du Sacrement de l'Euhariftie
, de M,Arnaut, 8.30.fols .
L'Academie des Sciences & des Arts pour
raiſonner de toutes chofes , 12.3 . V. 4. 1. 1o. f.
Critique du Voyage de Grece de M. Spon
Medecin & Antiquaire , indouze , avec une
Carte en taille douce , 30. fols .
Le Pilote de Londe- Vive , ou les Secrets ,
du Flux & Reflux de la Mer , contenant XXI.
Mouvemens & du Point fixe d'un Voyage
abregé des Indes , & de la Quadrature du
Cercle , compofez fur les Principes de la Nature
, nouvellement découvertes , & mis en
lumiere par Mathurin Eyquem , Sieur du
Martineau ; Outre que ce Livre montre par
des Syftemes nouveaux faciles & dont on
n'a jamais parlé , ces points qu'il eft fçavant.
curieux , & plaifant à lire. Les Doctes co
chofes naturelles croyent qu'il montre la
Medecine Univerfelle fous des figures &
des principes familiers , qui luy donne de
la reputation , ce Livre eft indouze , imprimé
à Paris , & fe vend 30. fols .
>
Defcription de tout le monde par d'Aviti .
fol. 6. vol. 60. livres.
Theologie affective de M. Bail infolio ,
12. livres.
Oeuvre fpiriruelle de Berulle fol . 8. liv.
Memoires de la Reyne Marguerite , indouce.
20. fols .
Devoir militaire des Officiers d'InfanteCatalogue
3
rie par le S. de la Fontaine , indouze 45.
fols.
Idem de Cavalerie , indouze , zo . fols.
-Idem d'Artillerie , indouze . 20 , fols.
LIVRES
L
NOUVEAUX
de l'Année 1679.
A Noble Venitienne , & le nouveau Ieu
de la baffere, par M. de Prechac. 11. 10. f.
Nouvelles Galantes du temps, contenant la
Ialoufe Flamande & le Mary heureux
Amant , de Monfieur de Prefchac , 12. 10. fols.
"
>
Les Exilez de Madame de Ville-Dieu , tour
rechangé & augmenté de deux Volumes in-
12.6.v. impreffion de Paris , 6.1 .
Idem impreffion de Lyon , bien impri
mé , les 6. vol. reliez en 3. 45. fols .
Les 5 & 6. Tom. feparez S fe vend, 20. fols.
Hift . du Serrail , auffi nouvelle Edition , augmenté
d'un tiers , 12.6 vol. 6. 1 .
Differtationes Philofophicæ in 12. 20. f.
Nouvelle Ameriquaine , Hiftoire verita
ble , indouze z vol, 20. fols.
Le nouveau jeu de l'Ombre , 12, 10. fols
La Princeffe de Montpenfier , indouze , de
Autheur de la Princeffe de Cleves , avec
des vers à la fin fur la Paix , par M. de Corneille
l'Aifné , ¡ 2.fols .
Les Oeuvres Chreftiennes & Spirituelles
de M. l'Abbé de S.Cyran, 12. 4. vol.6.liv.
Le 4. Tome fe fepare , indouze , 30. fols.
La Iournal des Saints du R. P. Grofez de
A
3
6
Catalogue.
la C. de Iefus reveu , corrigé ( & augmenté,
nouvelle Edition , indouze , 3. vol. 5o . fols.
Le vray Devot confidere à l'égard du Mariage
; & des peines qui s'y rencontrent indouze
, zo. fols.
1
>
Traité des Superftitions felon l'Ecriture
fainte. Les Decrets des Conciles , & les fentimens
des Saints Peres & des Theologiens
par M. Thiers indouze , 40 fols .
Hiftoire de Theodofe le Grand ,
2.3 . livres.
Voyage de la Terre Sainte, avec des remar
ques pour l'intelligence de la fainte Ecritu
indouze , 3. livr. re
Nouveaux Elemens des Sections Coniques
,lieux Geometriques , & c. par l'Acade
mie Royale des Sciences , indouze . so.fols.
Le Courrier d'Amour , indouze ,
10. f
L'Education des Filles , 12. 40. fols.
Cafimir Roy de Pologne , Hiftoire veritable
& nouvelle , indouze , 2. vol. 24. f.
Le Triomphe de l'amitié , par Monfieur
de Prechac , 12. 10 fols.
>
Voyage de Monfieur Pitard de Laval aux
Indes Orientales , Maldives , Moluques , &
au Brefil , & les divers accidens qui luy font
arrivez , inquarto , 6. livres.
Hift. Sainte de Gautruche , 12. 4 vol. 6. I.
Caffiodori opera , fol. 2. vol . 15. 1.
Réponfèà la Critique publiée par Monfieur
Guillet , für le voyage de Grece de lacob
Spon , avec quatre Lettres fur le même ſujet,
Le Journal d'Angleterre du Sieur Vernon , &
Ja Lifte des Erreurs commifes par M. Guiller
dans fon Athenes Ancienne & Nouvelle ,in
douze , zo fols.
Catalogue. 7
Regles de la Difcipline Ecclefiaftique , recueillie
des Conciles des Synodes de France
, & des Saints Peres indouze , 30. fols . ·
Inftruction Chreftiennes fur le Mariage
& fur l'éducation des Enfans , 12. 30. fols.
La vie de S. Ignace , par le P. Behoar lefuit.
La Foy des derniers fiecles , du Pere Ras
pin, indouze.
La Hardie Meffinoife , 12. 12. fols.
Dom Sebastien Roy de Portugal , 12. 15. f.
. Relation curieufe de l'état prefent de la
Ruffie indouze , 40.fols .
Arithmetique de le Gendre , inquarto, nouvelle
edition augmentée, 3. 1. ro fols .
Amours des grands hommes , de Made
moifeile de Ville- Dieu , 12.6. vol. reliez en
trois , 45 fols.
L'Hiltoire d'un Efclave qui a elté quatre
années prifonnier , to fols.
Origine du Biazon du Pere Menestrier , indouze
, 2. vol . 4. livres ..
Memoire de l'Empire Ottoman , indouze ,
2.vol . 26. fols .
Lettres Portugaifes , avec les réponſes , in
douze . 2. vol. 20.
Hiftoire de la Reünion de Portugal , ins
douze , 2. vol. 4. livres.
Les nouvelles de la Reyne d'Angleterre
indouze , vol. 2o.f.
La Ville & Republique de Venife , in 12 ...
Ce n'eſt pas l'Hiftoire de Veniſe de Nani ,
c'est l'Hiftoire de la ville & Republique de
- Venife , tres bien écrite , 40. to's.
La Devotion envers nôtre Seigneur Jesus
CHRIST , pour fervir de lecture à l'Homme.
8 Catalogue.
par
d'Oraiſon pendant tout le cours de l'année
le Reverend Pere Noüet , 4. 3. vol . 16. l .
Recueil de diverfes Retraites , premiere
fur la qualité d'enfant de Dieu ; La feconde
, fur l'Habitude de la prefence de Dieu ,
La troifieme , fur le dépouillement du vieil
Homme , indouze , 30.Tols.
LIVRES NOUVEAUX
de l'année 1680.
A veritable devotion envers la Sainte
Vierge , établie & défendue par le Pere
Craffet lefuite , inquarto , 5. livres.
La Devinereffe ou le faux Enchantement ,
par l'Autheur du Mercure Galant , indouze,
avecneuffigures , 30. fols.
Le Chretien , qui veut eftre fauvé,24.20..
L'Illuftre Parifienne de Monfieur de Pref
shac , indbuze , z . vol 10 fols.
Hiftoire de la Conquefte d'Espagne par les
Marces , indouze , 2 , vol.
Des obligations des Ecclefiaftiques , tirées
de l'Ecriture fainte & des Saints Peres de l'Eglife
& de S. Chrifoftome, 12.40.
Le Iournal Amoureux par Madame de Vil
le-Dieu , indouze , 6. vol. relié en trois , 45. f.
Federic Prince de Sicile , 12.3 . vol . 30. f.
Lettre d'un Ecclefiaftique à un Miniftro
de la Religion Pretendue Reformée pour
fervir de reponfe à diverfes Queſtions qui
buy ont efté faites par ce miniftre dans lef
quelles il traite & prouve plufieurs Points
Catalogue. 9
importans de la Religion par la doctrine de
S. Cyprien , avec une Differtation du méme
Ecclefiaftique , & d'un des principaux du
Confiftoire de Charanton & une litte trescurieufe
des Evéques de Rhodes & de Va
bres , indouze 12. fols .
Adelaïde de Champagne , 12 , 4 vol. 40. f.
Le Comte Genevois , indouze 10.fols.
Cleon ou le parfait confident. 12. 10. f.
La valife ouverte , in 12. Prêchac , 10. f.
Le voïage du Royaume de Congo, 12. 20.f.
Reflexions fur la Mifericorde de Dieu de
Madame la Valiere .
#
Les Madrigaux de M. la Sabliere , 12. f. *
Les Peintures Sacrées de la Bible indou
ze . 3 , vol . 4. livres. 10. fols figures.
>
Le Gridelia , dedié à Madame la Dau- }
phine , de Prechac , indouze , 10 fols .
Memoires touchant la Religion par Monfieur
du Pieffis Praflin Evefque de Tournay ,
indouze , 2.vol.30.fols.
Le Voyage de la Reyne d'Espagne , indouze
, .vol . Prechac. 20.f.
Converfations fur divers fujets par Mademoiſelle
Scudery , indouze , 2. vol 5o.f, de
Lyon, & 6. livres de Paris.
-Projet de Conference fur diverſes matieres
de Controverfe , 12. 30. fols.
Les Nouvelles de Dona Maria de Zayas
traduit de l'Espagnol en François , 12.5 . V. 6. 1 .
La Vie & Actions de Monfieur l'Evefque de
Munſter , indouze , 20. fols .
Les Penfées pieufes , troifiéme Edition , s.f.
Le Quinte- Curce de Vaugelas de Monfieur
d'Ablancourt , Nouvelle Edition , indouze ,
10
Catologue
2. vol . groffe letre , 4. livres.
Eclairciffement Apologetique de la morale
Chreftienne , touchant le choix des Opinions
avec des Reflexions fur des Remarques
du Sieur I. Remonde , compofé pat l'ordre
de M. l'Evefque de Grenoble , 12. 3. 1.
Le nouveau Praticien François , inquarto
, 4. livres.
Les Devifes du R, P. Meneftrier , in 8. 2. v.
5. livres.
Les Dominicales de Texier , in 8. 2. vol 6. 1 .
fdem les Panegyriques, oct. 2. vol.6.1.
Horlogiographie du Pere Peüillant de la
Magdelaine , nouvelle Ediction , octavo ,
sa fols.
Le Comte de Richemont , Hiftoire Galante,
indouze ; 12 fols.
Les Memoires Galans ou les Amours d'u
ne perfonne de qualité , 12. 12. fol.
Defcription de la France de du Val 12 , 10, f.
Revolution de l'Eftat populaire en Mo.
narchie , par le Different de Ĉefar & de Pompée
par Monfieur de Martignac , 12. 20. fols.
Antonij Dadini Altafferra , Notæ & Ob
fervationes in Anaftafium de vitis Romanorum
Pontificum , in 4. 50. f.
>
"
Le Voyage d'Italie nouveau avec deux
Liftes des Sçavans , & Curieux de route l'ltapar
Monfieur Spon , Docteur en Medecine
de Lyon , indouze vingt fols.
lie
Lettres Chrêtiennes & Spirituelles de M.
Vater Grand Vicaire de feu Monfieur de Con.
dren Archevêque de Sens , in 12. 3. vol. 6. liv.
Traité de la Grandeur en general , qui
comprend l'Arithmetique , l'Algebre , l'Ana
Catalogue.
TI
lyfe , & les principes de toutes les Sciences
qui ont la grandeur pour objet par le P. Lami
de l'Oratoire , indouze ; 40. fols .
Dictionarium novum Latinum & Gallicum
, par Monfieur l'Abbé d'Aner pour Monfeigneur
le Dauphin , augmenté d'un tiers à
cette nouvelle Edition, & mit le tout par
ordre Alphabetique inquarto , 6. liv.
Origine des Noms par Monfieur la Rocque
, indouze , 30.fols.
Hiftoires de Venife de Nani , traduit par
Monfieur l'Abbé Tallement,indouze 4. vol . 9.
livres.
Semaine Sainte de la bonne Traduction
de toutes grandeurs.
Inftruction Spirituelles pour la guerifon
& la confolation des Malades par le Pere
Craffer , indouze , 2. 3. liv.
Eloges des perfonnes llluftres de S. Benoît
in 4. 2. vol, fuitte de l'année benedictine ,
livres. 12.
Regles de S. Benoist , 15. 30. fols .
Efay de l'Hiftoire Monaftique d'Orient
par un Religieux de S. Maur , 4. 4. livres.
72
Catalague
.
LIVRES NOUVEAUX
de l'Année 1681.
L
Es Satyres de Iuvenal , in 12. 2. vol. Tra.
duction nouvelle , par M. l'Abbé de la
Valtrie , Paris , 5. livres & de Lyon, so . fols.
Le Grand Solliman , Tragedie , 12 15. fols,
L'Eglife Romaine reconnue toûjours des
Lutheriens , pour vraye Eglife de Jesus , iaoctavo
, 40. fols.
La Comete , Comedie . 15. fols.
Inftructions Chreftienne fur les Myfteres de
Noftre Seigneur Jefus Chrift Nouvelle Edition
, augmentée & corrigée en beaucoup
d'endroits in 8. 5. vol . Paris 18. liv.'de Lion 9 .
Moyens de fe guerir de l'Amour , Conver
fation galante , indouze , 15. fols.
Traité du droit de Chaffe , 12. 20 fols,
Zaïde , Tragedie par Monfieur l'Abbé la
Chapelle , 12.15 . fols.
De Marca Opufcula , in octavo 3 liv,
Cofmographic , aifée contenant la Sphere
l'ufage du Globe Terreftre , & la Geographie
en faveur de la Nobleffe , 12. 30. fols.
La Vie du Pere Charles Spinola , de la
Compagie de Jefus , indouze , 25. fols.
La Science & Pratique du Chrêtien par
Monfieur Boudon indouze 10 fols.
La Philofophe des Gens de Cour, 12.
Difcours fur l'Hiftoire Univerfelle , par M.
Bouffuet , Evefque de Condom , in 12 .
Les Carroffes d'Orleans Comedie , par
Monfieu
Catalogue. #3
Monfieur l'Abbé la Chapelle, 12 15.fols.
Philoſophia Vetus & Nova ad ufum Schola
accommodata , par M. l'Abbé Colbert, augmenté
d'untiers en cette nou. Edit.in 4.10.liv .
Les Lettres de Monfieur de Bongars , Latin
François , Nouvelle Edition , 12. 2. vol . 3. liv.
Hiftoire d'Henry I V. 12. Nouvelle Edition
, 40fols.
Methode pour lire Chrétiennement les
Poëtes fuivant l'Ecriture Sainte & les Peres
du Pere Tomaffin , 8. 3. vol . 10, livres . 10.fols.
Poëfies & Penfées Chrétiennes , par мonfieur
l'Abbe Gouffaut , 12.30. fols.
fols.
Difcours prononcé par Monfieur de Lau
nay, Advocat en Cour , indouze , 15.fols .
La vie du Duc de Guife , in 12. 30.
Ammiani Marcellini Opera , fol . 12 , livres.
Un nouvel Horace , de M. Acier , avec des
Remarques indouze , vol. 11.live. 5. fols.
L'Homere , Traduction nouvelle par
l'Abbé de la Valterie , 4. vol. 12. 10. l .
Difcours du Chevalier Digbi de fa Gueri
fon des Playes par la Poudre de Sympathie f
nouvelle Edition , indouze , 30. fols.
M.
Cicute Aquaticæ Hiftoria , & Nova Commentario
illuftratæ à Jacobo V Vephero , Med.
Doct.Scaphufiano , inquarto , 2. liv.
La Princeffe de Fez , 2. vol . 12. 1. livre.
Le beau Polonnois , par Monfieur de Prefchac
, 12.10. fols.
Remedes Charitables de Madame Fouquet ,
augmentez d'un tiers en cette nouvelle Edition,
20. fols . 1
Les Caprices de l'Amour , par Mademoifelle
de Ville- Dieu, a.vol.zo.f.
B
14
Catologue.
1
Artifices des Heretiques, 12.2.livres .
La Comparaison de Thucydide & de Tite-
Live , du P.Rapin , 12.30. fols . "
Memoires du Chevalier de Terlon, 2. v . 3. l.
Mariage du Duc de Savoye avec l'Infante
de Portugal , par l'Autheur du Mercure Ga
lant , 12. 20.fol .
Les entretiens Galans , 2. vol. 12. 30. fols. ›
Reprefentations en Mufique , du P. мeneftrier
12.30. fol.
Traité de la Clofture des Religieufos , de
Monfieur Thiers indouze , 40, fols.
Ecclefiæ Greca Monumenta , Tomus fel
cundus , Studio atqueOpera Ioannis Baptiſte
Cotelerij , inquato, 6. l."
La Circé de Jean- Baptifte Gelly , traduit
en François , indouze , 30. fols.
La Methode Latine de ces Meffieurs , nou
velle Edition augmentée, 8.4.liv.
La Beauté de l'Efprit ,comparée à celle du
Corps , Traduction nouvelle , 20.
Le Meflager Celefte , Extraordinaire de
M. de Blegny , 30. fols.
La Ducheffe de Milan , de Monfieur de
Prechac , indouze, 10.fols.
Des Ballets anciens & modernes felon les
Regles du Theatre , du P. Meneftrier , 12. 30.
fols.
Les Lettres Familieres de Monfieur Conrard
à Monfieur Felibien , r2 30. fols.
Le Prudent Voyageur , 12. 3. vol. 4. 1. 10.f.
Les Preuves de Nobleffe du R. P. Mene
Arier , indouze 2. vol. 4. livr.
Crifpin bel Efprit , Comedie , 12, 15. fols.
Catalogue. 35.
Les fragmens de Moliere, 12. 15. fols.
Theophili Antecefforis Inftitutionum ;
Libri quatuor , Auctore Doujacio , indouze , z .
V.4.1.
Marie d'Anjou Reyne de Majorque , du
Sieur S. Bremont Auteur du double Cocu , 12.
4. Vol. 40. fol.
Lettres de Monfieur le Chevalier de Méré ,
indouze, 2. vol.4.1 .
La Comteffe de Salisbury , Nouvelle d'Angletterre
, 2. vol. 12. 20 fols.
Voyageur de l'Europe , indouze 7. v. 12. L.
Jugement Canonique des Evefques , 4. 6. I.
Entretiens du S. Sacrement du Pere l'Alleman
, 12.25.
Hiftoire de Procope indouze 3. vol. 4, liv.
10. fols.
-Idem de Polibe , 12. 3. vol.4. liv. ro , l .
Idem de Tacite d'Ablancourt . in 12.
3. vol. 4. liv. 10. fols.
Les Lettres de S. Hicôme in octavo, 4.
livres.
Sentimens d'amour de Corbenilli
vol . 3. liv.
12. 2 .
Chimie de le Fevre, 12 2. vol 4. liv.
-Albertus Magnus de fecret , mulier , indouze ,
jo.fols.
Memoires du Suede par Monfieur Chanur,
indouze 3. vol . 6. liv.
-Bail de Triplici Examine , in octavo Paris ,
3. livres.
Officiers de Bouche , 12. 30,fols.
B 26
16
Catalogue
.
LIVRES NOUVEAUX
de l'année 1682.
Es poëfies d'Anacreon & de Sapho , Traduites
de Grec en François • avec des
Remarques , par Mademoiselle , le Fevre indouze
, Gree & François , 45. fols.
Poëme du Quinquina , de Monfieur de la
Fontaine , 12.45 . fols .
Perefius fuper Inftitut.12.45.fols.
La Cleopatre , Tragedie de Mr. de la Cha
pelle , 12. 15. fols.
Le Grand Hercule , Tragedie , 12.15.f.
Novelle explication de la Grangrene , pro
pofée & demandée par Meffieurs de l'Accade.
mie de Paris , inoctavo , 20. f.
Hiftoire de Mahomet , fecond Empereur
des Turcs , par Monfieur Guillet , indouze
2. vol 4 liv .
Nouvelle Methode Grecque , nouvelle
Ediction , inoctayo , 4. livr .
La connoiffance certaine , & la prompte &
facille guerifon des fievres , avec les particu
laritez , & utile fur le Remede Anglois , gar
Monfieur de Blegny , 12. 30. fols.
Biblia Maxima, Fol. 19. vol .
mes.
Idem Poliglotta folio fix volu
Le Commerce Galant , ou Lettre tendre &
Galante de la jeune Iris & de Timandre , indouze
, 3. liv.
Catalogue.
17
L'Hiftoire de Mahomet V. treiziéme Fmpereur
des Tures , traduit de l'Anglois du
fieur Ricaut , par le fieur de Rozemont , in
douze, 4.vol . 8. liv.
Hiftoire des Ufcoques , indouze , 40. f.
Reflexions fur le Portrait du Roy , par M.
Maréchal Avocat en Parlement , indouze , 12
fols.
La Ducheffe d'Eftramene , indouze , 2. vol .
25.fols.
Hiftoire de la Ville & de l'Eftar de Geneve
,par Mr. Spon , indouze , 2. vol. revû, corrigé
& augmenté, nouvelle Edition, avec plu
fieurs figutes en tailles douces, so . fols.
Le fameux Voyageur de Monfieur de Prefchac
, indouze, 10.8.
Epiftolarum innocentij II. Romani Pontificis
libri undecim , accedunt Geſta ejufdem Innocentij ,
primacollectio Decretalium compofita à Rainerio
Diacono,& Pompafiano,aut. Stephanum Balufius.
fol. 2.vol. 24. liv.
Les Saints des Mois qui fervent aux Congregations
par billets par le R. Pere Grofez
de la Compagnie de Jefus , 45.f, la main,
Academie Galante, indouze , 2.vol. 3. liv.
Recueil des Edits , Declarations & Arreſts ,
ont efté donnez fur diverses occurrences
concernant la juftice , depuis le premier Ianvier
1678.jufques au dernier de Mars . 1681 .
Traité de l'Euchariftie , ou Réponse à l'E
crit de Monfieur Claude Miniftre de Charanton
, fur la prefence Réelle , indouze , 10. f.
Les Voyages de Iean Struys , en Moſcovie ,
en Tartarie, en Perfe , aux Indes , & ca plufeurs
autres Païs Etrangers , accompagnez
B3
18
Catalogue.
de Remarques particulieres fur la Qualité , la
Religion , le Gouvernement , les Coûtumes.
& le Negoce, & c. Avec la Relation d'un naufrage
, dont les fuites ont produits des effets
extraordinaires , en 3. vol. indouze , avec 29.
figures en tailles douce , 4. liv .
Relation de la Riviere des Amazones , tra
duite par Mr. de Gomberville, de l'Academie
Françoife, avec uné Diflertation fur la même
Riviere , pour fervir de Preface , indouze , 4.
vol. 4. 1.
Zelohide Princeffe de Sparte, Tragedie';
indouze , zo, f.
La Raë S. Denis. , Comedie , indouze, 15.f.
L'Hiftoire de Dom Quichot de la Manche
, traduction nouvelles , avec 18. fig. ch
tailles douces , 6.1.
Traité de la Communion fous les deux
Efpeces , par Meffite Benigne Boffuet Evêque
de Meaux , indouze , 45. f.
Trois Traitez de Controverfes , par M,
Maimbourg , indouze , 45. f.
:
Abregé de la nouvelle Methode Grecque ,,
par ces Meffieurs , indouze , 30.1.
De l'Ame des Plantes , de leur naiffance , de
leur nourriture , & de leurs progrez , Ellay
de Phyfique , par M. de Du , Docteur en Medecine
de Montpellier, indouze , 15. fols.
Le nouveau Praticien François , de Mr. de
Ferriere , 4. s . liv ,
•
Les Inftituts de luftinian , par Mr. de Eerriere
, indouze , deux vol. 4. liv.
:
Hiftoire des Mazares de l'Abbaye Royale:
de l'Ile- Barbe les Lyon, par Mr.le Laboureat,
4. deux vol . 6, liv...
Catalague. 19.
Theatre de la Turquie , où font reprefensées
les chofes les plus remarquables qui s'y
paffent aujourd'huy , touchant les Moeurs , le
Gouvernement , les Coûtumes & la Religion
des Turcs , 4, 6. liv.
€
Nouvelle Methode pour dreffer les Che
vaux fuivant la Nature , & même la per
fectionnant par la fubtilité de l'Art , par Mr.
Soleifel, 44. liv.
Ceremonie des luifs , nouvelle Edition
Jugmenté de plus de la moitié , indouze , 40
fols:
La querelle des Dieux , fur la Groffeffe de
Madame la Dauphine , indouze , 20. f.
Vie des Saints , 4. de Meffieurs du Port
Royal , 5. I.
Voyage d'Italie , par Laffel , indouze , deux
vol. augmenté , 3. 1 .
Les oeuvres de Meffieurs de Corneille , indouze,
9.vol.nouvelle Edition , 18. liv .
Le Chrêtien en folitude , par le Pere Craf
fet , indouze , 40.f.
Art de Preſcher à un Abbé , 5. f.
Le Predicateur Evangelique, indouze , 7.vol.
#2. liv.
Ecclairciſſemens ſur le Diſcours de Zachée:
4. C. indouze , 20 , f.
Caractere de l'Homme fans paffions felon
les fentimens de Seneque , indouze , 30 , 1.
Des. Offices de Iudicature en general , indouze
, 30. f..
Poëfies nouvelles , indouze, r.l.
- Hift.de Baviere, par Mrale Blanc, indouze,
vol. 6.liv..
20
Catalogue.
Lettre fur la neceflité de la Retraite, écrite
à diverfes perfonnes , par le Pere le Valois,
Iefuite, indouze, deux vol . 45. f.
L'Optique , divifée en trois Livres , où l'on
demontre d'une maniere aiſée tout ce qui regarde
premierement la Propagation & les
proprietez de la lumiere. 2, La Viſion. 3. La
figure & la difpofition des verres qui fervent
à la perfectionner , par le Pere Hugo lefuite ,
indouze , 30. fols.
Heures nouvelles imprimées par ordre de
Madame la Dauphine , fans renvoy , feconde
Edition , augmenté, 40. f.
La Vie de fainte Geneviefve , par le Pere
L'Allemant , indouze , 1. live,
Hiftoire des Guerres Civiles de Grenade ,
indouze , 3. vol . 4. livr.
".
4.
Les Conferences de Caffien 8. dear
vol. liv.
3.
Les Hommes Illuftres avec plufieurs de figu
res, & tailles douces , 12.2 . vol . 4. liv.
Traité fingulier du Blafon des Familiers de
France par M. l'Abbé la Rocque, indonze , 30,
fols .
Hiftoire des grands Vifirs , in 12. 3. vol .
4. liv. 10. fols .
Introduction à l'Hiftoire , par Rocolle indouze
, 2. vol. 4. liv.
L
Le livre des Eleus du Pere S. Iure octavo ,
3livr
Oeuvres tragiques de M. de Pradon , 12-
so. fols.
Pleaume du Pere Mege , in- octavo , 4
Livr..
Catalogue.
212
Panegyrique des Saints de Planchet , 8. 2
vol. 3. liv.
Oeuvres de S. François de Sales , fol , & indouze
& toutes les oeuvres feparées en petits
volumes.j
Traité de la Valeur , 12. 2. livr.
Hiftoire de la Laponie, inquato avec plufieurs
figures , 5. livr .
LIVRES NOUVEAUX
de l'Année 1683 .
Iftoire du Triumvirat , indouze , 3. vol.
H4.1.10 . f.
Memoire de M. de Cirot , in 12. 2. vol. = 3 liv.:
Summa Chriftiana feu Ortodoxa Morum
Difciplina opera & ftudió boni Merbefij Prædicat.
Doct, Sorb . fol. 2. vol . 24. livr.
Vie reglée dans le monde , indouze, 2. liv.
Traité de l'organe de l'ouye, avec plufieurs
planches de Mr. Duvernay, indouze, 3.livг.10 .
fols,
La vie de Madame Helyot , femme d'an
Confeiller au Parlement de Paris , qui eft
morte à l'âge de 37. ans en odeur de fainteté,
8. 2.liv . 10.fols.
Les Recherches curieufes d'Antiquitez ,
contenues en plufieurs Differtations fur des
Medailles , Bas- reliefs , Statues Mofaïques ,
& Infcriptions antiques , enrichies de plufieurs
figures en taille douce , par Monfieur
Spon , 4. 6. livr .
22
Catalogue.
•
Oeuvres de M. Boileau , augmentées d'un
quart, indouze , 3.liv .
La Theologie Morale de M. de Genet , 6.
vol, indouze, augmentée d'un quart, » .l.Les 5 .
& 6. vol . fe vendent dans la même Boutique ;
3. liv.
-Preuves & préjugez pour la Religion Catholique,
de Mr. Diroys , 4. fl.
Dépouille des Curez ,par M. Thiers , 12. 2 .
liv.
Le Theologien dans la Converfation avec
les Sages & les Grands du monde , par l'Auteur
du Confeil de la Sageffe , 4. 6. liv.
•
La Politique des Amans , indouze, 2. v.3.l.
Artaxerce, Tragedie, indouze, 15. f.
L'Inftitution des Novices par S, Bonaventu
Le , & où les perfonnes du monde pourront
trouver des folides inftructions , indouze , z.v
liv.
Lettres diverfes de l'Auteur du Dialogue
des Morts, indouze , 1. l . 10.f.
Sentimens fur les Lettres & fur l'Hiftoire ,
avec des fcrupules fur le ftile , indouze , 30. f.
Mademoiſelle Dalençon, Nouvelle Galante,
par Madame de Villedieu , indouze, 15. f.
Telephonte Tragedie , par M. l'Abbé de
la Chapelle , 1. 1 .
1
•
Sonnet en Bout-rimez à la loüange du Roy
indouze ,{25. f,
Harangue faite en plein Sinode , par des
Miniftres convertis , indouze , 1. l.
Traité Chimique de la veritable connoiffance
des fiévres , pourpres peftilentes, indouze
par Mr. de Moreaux , 25. fols.
Catalogue. 23
La Comedie fans Titre , indouze , 1. 1 .
Confideration de Craffet , indouze , 3. v.6.
liv.
Petiti Philofophia , 8. 2. 1 .
Affociation en faveur des Ames du Purgatoire,
par le Pere Froment , indouze , 12. f.
Reflexions nouvelles fur l'Alcide & l'Alcali,
indouze,de Mr.Bertrand, Docteur en Mede
cine , aggregé au College de Medecine de
Marſeille, indouze , 20. f.
La Vie Monaftique , par Meffieurs de la¹
Trappe, indouze , 2. v. 5. l . 10. f.
Remarques fur le Livre du Miniftre Claude
, intitulé , Confiderations fur les Lettres
Circulaires de l'Affemblée du Clergé de Fran
ce , de l'année 1682. avec un examen de trois
endroits importans , du Livre de Mr. Burner
Proteftant Anglois ,fur le même ſujet , indouze ,
30. fols.
Hiftoire des Edits de Pacification , Tome
deuxième , contenant l'explication de l'Edir
de Nantes , de Mr. Bernard , avec des nouvelles
obfervations : & les nouveaux Edits , Declarations
& Arrefts donnez jufqu'à prefent ,
touchant la Religion Pretenduë Reformée ,
par Mr. Soulier Prêtre, 8. 3. livr.
"
"
Les nouveaux Dialogues des Morts , in
douze , deux volumes , Paris 3. 1. & de Lyon
30. f. le deuxième volume fe vend feparé.
Hiftoire d'Allemagne , ancienne & nouvelle
, de Monfieur de Prade, indouze ,2.vol. avec
plufieurs figures en Taille douce, 4. 1 .
La Chimie de l'Emeri , inoctavo , cinquié
me Edition , 3. 1.
I
24 Catalogue.
Oraifon Funebre de la Reine , par les Reverends
Pere Brenier & Grozez , de la Compagnie
de Jesus , octavo , s . 1. pieces .
Hiftoire Genealogique & Chronologique
des Dauphins de Viennois , par le Sieur Gaya,
12. 30. fols.
Relation fidelle & veritable du Siege de
Vienne , & la levée dudit Siege , avec une
grande Carte , indouze , 12. f.
Le Guide des Pecheurs , traduir par Mr Gi .
rard,inoctavo,nouvelle Ediction, tres- bien imprimée,
40. f.
Hiftoire de la Bible , par le fieur du Royaumont
, indouze , auffi tres bien imprimé , 30 .
fols.
Pratiques de Pieté ou les Veritables Devotions
, par le R. P. le Maiftre , de la Compagnie
de Iesus , indouze, quatriéme Edition, 15.
livr.
La Vie Chretienne par le R. P. le maître ,
de la Compagnie de Iefus , troifiéme Edi
tion , augmenté , 7.fols.
Hiftoire des Empereurs d'Occident , par
Mr. Coufin , indouze , 2. vol . 4. l. 10 , f.
Abregé Chronologique de l'Hiftoire Vniverfelle
, du R. P. Petau , traduit en François
par Monfieur Maucrois Chanoine de Reims ,
indouze , 2. vol . 4. I.
Les Commentaires de S. Auguftin, ſur le
Sermon de Nótre Seigneur fur la Montagne,
qui contiennet toutes les Regles de la morale
Chrétienne traduits en François , 12. 30.
fols.
Liber Pfalmorum cum Argumentis , Paraphiafi
Catalogue. 25
phrafi & Annotationibus , Auctore Ferandi. 4.
8. livres.
La Galante Hermaphroidite , Nouvelle
Amoureuse, par le fieur de Chavigni , 12.10. f.
Les Memoires de M. de la Croix , Secretaire
de l'Ambaſſade de m . de Nointel à la porte ,
indouze , 2. v. 3. livr.
Les Meditations de Dupont . 3. vol. 4. traduction
nouvelle , 18. liv .
Les Elemens de Geometrie , de ces Meffieurs
du Port Royal, nouvelle Edition , 4. 6. I.
De l'Adoration de l'Euchariftie, pour répondre
aux faux raifonnemens de Meffieurs de
la R. P. R. dans leur prefervatif contre le
changement de Religion , 12. 12.f.
Oraifon Funebre de la Reine , par M. de
***. inquarto , 15. f.
Les Decorations Funebres du P. Menestrier ,
8.2.1 . 10 fols.
La Chimie du Duncan , 8. 2. liv.
Anatomie de Bourdon , 12 30. f.
Anatomie de Malphigius , 12. 30. f.
Hippocrate de la Circulation du Sang , 11.
20.f
Medecine pretenduë , 12. 20. f.
Hift. des Ufcoques , 12. 40. fols.
La vie du R. Pere Beauvan de la Compagnie
de lɛsus , 12. 30. fols
Hiftoire de Sallufte traduite par M. l'Abbé
Caflagne , 12.4 5. fols.
Villis Traité des Urines , 12. 20.fols.
Critique de l'Hiftoire de France de lourdan ,
12.30. fols.
Millionnaire Apoftolique in octavo , 13. vol.
32. livres.
C
26
Catalogue.
Hiftoire des Guerres d'Italie , indouze 2.
vol. 3. livr.
Le Jardin des Racines Grecques , indouze ,
2. livr
Secret des Eaux de Vichi , indouze
fols.
20. ,
LIVRES
L
NOUVEAUX
de l'Année 1684 .
E Plutus & les Nuées d'Ariftophane , Comedies
Crecques , traduites en François
avec des Remarques & un Examen de chaque
Piece , felon les regles du Theatre , par Mademoiſelle
le Febvre , indouze , so .fols.
Les nouvelles Oeuvres de M. de Moliere ,
augmentées de 2. vol . indouze , 9. vol. avec
des tailles douces , 15. livг.
Dialogue de la Santé , indouze , 30. fols,
La Sainte Bible en François , fo!. Paris , 8.
livres.
Le Caractere de l'honnefte Homme › par
Monfieur l'Abbé de Gerard , indouze , 40. fols .
Triple Couronne de la Vierge , par l'Autheur
de l'année Benedictine , 4. 2.vol . 12.liv .
Hiftoire des Siecles , du P. Lenfant , indouze
, 6. vol. 8. livres .
Anatomic du Corps Humain . 8. tout rem
pli de Figures en taille douce , 4. liv . 10. fols
Oeuvres de Monfieur Poiffon , avec la Comedie
fans Titre , indouze , 2. vol . 3. livr.
Oeuvres de Monfieur Sarrafin , indouze , 2,
vol. 3. 1.
Catalogue.
27
De la Pureté d'Intention ? par Monfieur
l'Abbé de la Trappe , Autheur de la Vie Monaftique
, indouze , 30. fols.
Nova collectio Concilior. Balus . fol . 15. 1 .
Dogmata Theologica Thomafini fol . 15. 1 .
Carefme du Pere le Febvre Recolet , in 8.
2. vol. 5. livres.
Vérures de Religieux , in 8. 2. vol . 5. livr.
Traitté de l'Vfage du Lait , par M. Martin ,
indouze , 15. fols.
Pharmacopeé de Charras , 8 , 2. vol. augmentée
d'un tiers , 6. livr.
Nouvelle & facile Methode Italienne dans
fa derniere perfection , augmentée de la moi-,
tié , par Monfieur l'Enfredini , indouze , 30.
fols.
Advertiffemens de Vincent de Lerins , touchant
l'antiquité de la Foy Catholique , contre
les nouveautez profanes de tous les heretiques ,
indouze , 2. livr.
Methode facile pour apprendre l'Hiſtoire ,
indouze , 10. fols.
Oeuvres nouvelles de la Sufe , indouze , 4.
vol. 4. liv.
Le nouveau Ieu du Monde, avec douze Figures
en taille douce , indouze , 30. fols .
Ordonnance des Gens de Guerre , indouze ,
s . vol. 13. livr.
Le Prince Machiavel , traduit par Monfieur
Amelot de la Houffaye , indouze , 30. f,
Le nouveau Traité de Paix , 4 . 7. livr.
L'Oraifon du Coeur , ou la maniere de faire
l'Oraifon parmy les diftractions les plus
crucifiantes de l'efprit , par le R. P. Piny , indouze
, 25.fols
C &
28
Catalogue.
Exercices que le Roy a reglé pour toute fon
Infanterie , tant Françoife qu'Etrangere , &
pour les Compagnies des Moufquetaires , &
celles des Gentilhommes qui font à ſa folde ,
10. f.
lugement de Pluton fur les deux parties du
Dialogue des Morts , 12. 30. fols.
Sommaire de l'Histoire de France , par M.
Prade y compris l'Hiftoire de Louis XIV.
avec des Figures en taille douce , s . vol . 12. l.
Entretiens hiftoriques , moraux & politiques
, indouze , 40. fols.
Summa Conciliorum de Monfieur Bail fol.2 .
vol. 24. livr.
Oeuvres mflcées de S. Euremont , 12. 6.
vol. 9. livr..
La Retraite des Dames , par le R, P. Guil
liore , 12. 30. f.
"
Lettres fur la neceffité de la Retraite , par le
Pere Valois , Tome ſecond indouze , 30.
fols , le premier fe trouvera auffi pour 20. f.
l'Ecole de Chirurgie , 12. 20. f.
4
Obfervations fur les Fievres & les Febrifuges
de M. Spon , 11. 20.f.
Traité des Rapports en Chirurgie , fuivant
les nouvelles Ordonnances , par M. de Blegny,
indouze , 15. fols.
La Vie de Madame de Montmorency , Superieure
de la Vifitation de Sainte Marie de
Moulin , 8 , 2. liv . 10. f.
Réponse à M. Boffatran Miniftre , fur la Conferance
tenue à Niort , par M. l'Abbé de Chalucet
, 12. 30. f.
Hiftoire dela Ligue , de м, Maimbourg inCatalogue
.
29
douze , 2. vol . fur de tres beau papier fin . 3 .
livr.
Idem le Calvinifme , fur de tres- beau
papier , indouze , 2. v . 3.1..
Idem le même , 4. 6.1.
Ordonnance de Eaux & forefts , augmentées
d'un tiers avec les Edits & Declarations
jufque à 1684. indouze, 40. f.
Traité de Chevalerie , du R. P. Menetrier,.
indouze , 40. f.
Pontificale Romanum 12. Parifiis , 3. livr.
Tableau de la Penitence de Godeau , indouze
nouvelle edition , 3. livr.
Les Fables d'Efope nouvelle edition avec
plufieurs Figures en taille douce , indouze , 2.
vol . 3. livr.
Billets galants indouze , 20. f.
Academie Galante 12. tome fecond , 30, f.
le premier tomefe trouve pour le méme prix
dans la méme boutique.
Hiftoire du Siege de Luxembourg par
l'Autheur du Mercure Galant , indonze >
fols.
29.
Les amours du dernier grand Vifir Hiſtoire
galante par Monfieur de Prefchac , indouze 30 .
fols.
L'art des Emblémes , du R. Pere Menestrier
in octavo so, fols.
Hiftoire de la Loüifiane avec une figure en
taille douce , indouze , 40. fols.
Oratoire du Coeur indouze , 10. fols.
Traité de Chevalerie du R. Pere Meneftrier .
indouze 40. fols .
Oraifon Funebre de Mademoiſelle de Bouil
loninquarto 20, fols.
€ 3
30
Catalogue.
Virginie tragedie , 1. 15. fols.
Nouveau Dictionaire François Latin par
Monfieur l'Abbé d'Anet, 4.8 . livres .
Oeuvres fpirituelles du R. Pere Guilloré ,
infolio. 12. livr.
Iliftoire du vieux & nouveau Teftament
par Monfieur Lebret in octavo , 3. livres.
Inftruction d'un ieune Seigneur , indouze ,
2. vol. 2. livr.
12. 20,f. Idem d'une jeune Princeffe
Gonference avec Mr. de Meaux par le Miniftre
Claude in octavo , 3. livr.
La Cour Dialogue par Mr. de Prefchac , in
douze 12. fols.
Obfervations fur les maladies veneriennes
& fur un Remede qui les guerit feurement &
facilement par le Sieur Thuillier , Docteur en
Medecine in octavo 25. fols.
"
Hiftoire de l'Empire , contenant fon Origine,
fon Progrez , fes Revolutions la forme de fon
Gouvernement , fa Politique fes Alliances
, fes Negociations , & les nouveaux Reglemens
qui ont efté faits par les Traitez
de Vveftphalie ; Par le Sieur Heiff. Efcuyer ,
Confeiller , & Secretaire , intérprete du Roy en
Langue Allemande in 4. deux volumes , 11 , li-
Converfatidns nouvelles fur divers Sujets ,
par Mademoiſelle Scudery , indouze , 2. volames
, 6. liv .
L'Homme de Cour traduit de l'Espagnol
de Baltafar Gracien par le Sieur Amelot de la
Houffaye avec des notes , indouze 40. fols.
Relation Hiftorique de tout ce qui a été fait
devant Genes par l'Armée Navale de Sa Majeſté
Catalogue. 31
Tres-Chrétienne , avec une grande Figure en
taille douce , indouze , 20. fols .
Petit Abregé de l'Hiftoire Romaine , par Demandes
& Réponfes , indouze , 25. fols .
Traité de l'Infailibilité & du Pouvoir de
F'Eglife , dedié au Roy, indouze , 15. föls.
Les Eloges des Hommes Sçavans , tirez de
l'Hiftoire de Monfieur de Thou , avec des
Additions contenant l'Abregé de leur vie , le
lugement & le Catalogue de leurs Oavrages ;
Par le sieur Teiffier , Advocat au Prefidial
de Nifmes indouze deux volumes , 4:
liv.
>. >
Vie du Pere Iean Chrifoftome , Religieux
Penitent , inoctavo , 2. l . 10. lols ,
Oracles des Sibilles , augmenté d'une reponce
à la Critique par le P. Craffet , indouze
30. fols.
Traité du Nivelement , par M. Picard , de
l'Academie Royale des Sciences , indouze 30..
fols.
"
La Geometrie Pratique , par Monfieur Ozarian
Profeffeur en Mathematique , indouze ,.
30. fols.
Hiftoria Civilis & Ecclefiaftica , Authore
Perro Iofepho Cantelio , è Societatis Iesus ,
in 4. 5. liv.
Quatre dialogues fur l'Immortalité , par
Monfieur l'Abbé d'Engeau. , & Monfieur l'Abbé'
de Choifit in 12. 30, f.
L'Ecclefiaftique traduit en Francois , avec
une explication tirée des Saints Peres & des
Autheurs Ecclefiaftiques , par ces Meffieurs , in
octavo. 4. liv.
Traité de la volonté de fes principalesactions
32 Catalogue.
de fes Paffions & de fes Egaremens , divifé em
cinq Parties , indouze 30. fols .
Abregé de l'Hiftoire Bizantine , de S. Nice
phore Patriarche d'Alexandrie de Conftanti
nople traduite du Grec ; par le fieur Moret avec
des Remarques Hiftoriques , indouze 30.
fols.
des
Hiftoire Chronologique des Papes ,
Empereurs & des Rois qui ont regné en
Europe , depuis la Naiffance de I ES u s-
CHRIST , jufqu'à preſent , indouze 30.
fols.
La Doctrine des Maurs , qui Reprefente en
cent Tableaux en taille douces , la difference
des Paffions. Et enfeigne la maniere de parvenir
à la fageffe univerfelle ; par Monfieur de Gom
berville de l'Academie Françoife , indouze so.
fols.
Hiftoire des Hommes Illuftres de Monfieur
l'Abbé Tallemant avec plufieurs figures en:
taille douce , ou font leur Portrait ; Nouvelles
Edition , augmentée & recorrigée , indouze , 8 .
vol . 14. liv. papier fin & 12. liv. papier ordi
naire.
•
La vie des Saints , traduction de ces Meffeurs
y compris la vie des Patriarches , Nou
velle Edition , in octavo 5. vol . 7. liv...
Les Pretendus Reformez convaincus de
Schifme , pour fervir de réponſe à un écrit
intitulé confideration fur les Lettres circulaires
de l'Affemblée du Clergé de France , de:
l'Année 1682 par Monfieur Nicole , Autheur..
des Ellais de Morale, indouze 45. f.
Traitté de la Pratique des billets & du Preft
d'Argent entre les Negocians, par un Docteur.
Catalogue. 33
en Theologie , in- douze 3o . fols.
Difcours de Clement Alexandria , pour
exhorter les Payens à embraffer la religion
Chrétienne traduit par Monfieur Coufia , indouze
, 30, fols.
Dom Henrique de Caftro ou la Conquéte des
Indes indouze , 2. vol. 40. f.
De la Nature & de la caufe des Fiévres , indouze
, is. fols.
Methode pour bien prononcer un Difcours
& pour le bien ADimer , ouvrage tres - utile à
tous ceux qui parlent au Public & particuliere-
= ment aux Predicateurs & aux Advocats , par
Monfieur Bary indouze , 20. fols.
Paralleles Hiftorique , indouze , 40. f.
S. Fulgentij opera , inquarto 9. liv .
LIVRES
TR
NOUVEAUX
de l'Année 1685.
Raitté des Fortifications , contenant la
Demonſtration & l'Examen de tout ce qui
regarde l'Art de Fortifier les Places , tant regu
liéres qu'irreguliéres , fuivant ce qui fe pratique
aujourd'huy ? le tout d'une maniere abre
gée , & fort aifée pour l'Inftruction de la Ieuneffe
, par Monfieur Gautier de Nifmes ,
avec 23. Figures en taille douce , indouze , 25 .
fols.
Traité Hiftorique de l'Etabliſſement & des
Prérogatives de l'Eglife de Rome , & de fes
Evefques , par Monfieur Maimbourg, indouze ,
2. liv. 10. f.
34 Catologue.
Les diférens Caracteres de l'Amour , par un
Academicien François , in 12. 30. fols .
L'Hiftoire du Grand Seras- Kier Baffa , ou
la fuite de Hiftoire du Grand Vifir , contenant
toute la Relation de la levée du Siege de
Bude , & fes Amours , indouze , 30. fols .
Effais de Sermons pour tous les jours du
Caresme , contenant fix Difcours differens
pour chaque jour , & des fentences choifies
de la Sainte Ecriture & des Peres de l'Egli
fe pour chaque Difcours , avec la Traduction
de ces Sentences ; Ouvrage plein d'érudition ,
& neceffaire à toutes fortes de Perfonnes ,
in cctavo 3. Volumes , 12. livres.
Extraordinaire des Mercures Galant indouze,
30. fols. & les Mercure 20. f.
Agiatis ; Reyne de Sparte , ou les Guerres
Civiles des Lacedemoniens , fous les Rois
Agis & Leonidas indouze , 2. Volumes , 2 .
livres.
Morale de l'Evangile , in 12. nouvelle Edi .
tion , 40 fols.
Efais de Phyfique , indouze , z . Volumes ,
3. livres.
Mademoiſelle de larnac , Hiftoire du temps.
de la Princeffe de Cleves , in 12. trois vol . 3 .
liv . 10. fols .
Le Grand Sophi , nouvelle Allegorique , indouze
, te. fols.
Les Travaux de Mars , ou l'Art de la Guer
re , augmenté d'un quart nouvellement , par
Monfieur Mallet , inoctavo 3. volumes , 15. liv .
Les Dames Galantes , ou la Confidence reciproque
, en deux Tomes indouze , 2. livres,
10.fols .
Catalogue. 35
C
Relation d'un Voyage des Indes Orientales ,
par . M. Dellon, Docteur en Medecine , indouze,
2 . vol. 3. livres.
Armenius , Tragedie , indouze , 20. fols.
Illuftre Genoife , indouze , 20. fols.
Le Cocher Comedien , de M. de Hauteroche,
indouze 15. fols.
Relation du Royaume de Siam , indouze , 15.
fols.
Journal du Palais , complet , 10. vol. 60. liv.
Les Nombres & le d'Euteronome traduit en
François avec l'explication du fens Litteral &
du fens Spirituel , tirée des SS . Peres & des Autheurs
Ecclefiaftiques en 2. vol . in- octavo 5.
livr, & en 1. vol . 4. livr . 10 , fols .
Les Conferences Ecclefiaftiques du Diocefe
de M. de Luçon en 5. vol . indouze impref
fion de Paris 10. liv. & impreffion de Lyon ,
6. liv . & 5. fols l'on feparera les 4. & 5. vol . à
ceux qui auront les premiers pour le méme
prix.
Fables nouvelle en vers , in 12. 20. fols.
Traité de la vocation Chrétienne des Enfans,
in 12, 30. fols .
Hiftoire du Gouvernement de Venife
par M.
Amelot de la Houſſaye , nouvelle Edition augmenté
& corrigé de beaucoup , in 8. 5. liv.
Tibere difcours Politique fur Tacitepar M.
Amelot de la Houffaye , nouvelle Edition , in
octavo , 4. liv.
Veritable conduite de Confeffion & communion
de S. François de Sales , par M. Gam
bare Prêtre , in 18. 15. f. Impreffion de Paris.
Entretien fur le Carême du Pere Crailer ,
ndouze , 2. vol. 3. liv.
H.i
36
Catalogue
.
Caractere de la fauffe & veritable Pieté , 12 .
30. fols.
Defcription de l'Hôtel des Invalides avec
plufieurs figures en tailles douces tant les veuës
qu'autrement , fol . 15. liv.
Le Plan dudit Hôtel en deux feüilles , 2. liv.
10. fols.
Converfations Morales fur les Ieux & les divertiffemens
, indouze , 2. liv .
La feconde Philippique de Ciceron traduction
nouvelle , indoaze , 15. fols.
Nouveau voyage de M. Thevenot contenant
la Relation de l'Indoftan , des Nouveaux Mogols
& des autres Peuples & Païs des Indes ,
inquarto , 5. livr .
Inftructions Morales & de Controverfe par
demandes & par réponces , pour l'inftruction
des Catholiques & des Calviniftes nouvellement
convertis a divifées , en deux parties ,
dont la premiere contient la Doctrine de l'Eglife
Catholique , fur les Points conteftez ,
& non conteftez , la feconde contient des Ecclairciflemens
fur les Points de la Doctrine de
P'Eglife Catholique conteftez entre les Catholiques
& les Calviniftes , indouze
fols.
> 20.
Table des Sinus nouvelle Edition , avec la
Trigonometrie qui eft un Traitté nouveau ,
pour l'intelligence des Tables & facile pour les
Ecoliers , in- octavo , 2. livres .
Les Ocuvres du Poëte Lucrece , qui traitte
de la Nature des chofes avec des Remarques
fur les endroits les plus difficiles de la traduction
du Baron des Coutures un des plus beaux
Ouvrages qui ait paru depuis longtemps
tans
Catalogue. 37
C
tant pour la beauré du Stile , que pour les
Remarques , in 12. 2. vol. 4. liv . io, fols , >
Andronic Tragedie par M. Capiftron 20. f.
La Dame Invifibles , Comedie de M. de
Haute . Roche , indouze , 20. fols.
-Aphorifme d'Hippocrate traduit en François
en deux vol . 3. liv .
Meditations fur le Pater nofter , & fur le
Pleaume soloMiferere mei Deus , tirées des
oeuvres de terôme Savovarole , & traduit en
François , 20, fols.
Heures Chrétiennes tirées de l'Ecriture
Sainte & des faints Peres , traduction du Paras
difus . Anima Chriftianæ , 12. 3. liv. 10. f.
?
LIVRES NOUVEAUX
de l'année 1685 . .3
Hiftoire
Iftoire de la Conquefte de Flaride par les
Espagnols, fous Ferdinand de Soto, écrite
en Portugais par un Gentilhomme de la ville
d'Elvas , m 1. 30.fols.
Le Genie de la langue Françoife, 12.2.v.3.l.
Reponse à l'Apologie pour la reforma
tion , pour les Reformateurs & pour les Re-
1formez , où l'on traite de l'etat Monaſtique ,
des Veuves &rant Seculieres que Religieufes ,
des fecondes , troifiéme , quatrième , & autres
Nopces , des qualitez d'un veritable Mar
tir , des Ceremonies Ecclefiaftiques de la
Sainte Ecriture des Extafes & Difcours du
Celibat des Ecclefiaftiques, & quelques autres
vil.8 bab
D
38
Catalogue.
matiere de Religion , par Monfieur , Ferrand
12.40.fols.
Traité de l'Eglife contre les Heretiques
principalement contre les Calvinistes , par
Monfieur Ferrand . 12. 30. fols .
Theriaque d'Andromacus , traduction nouvelle
par Monfieur Charras, 12. 30.fols.
Comedie fans titre par Monfieur Poiſſon , indouze
, nouvelle édition, 15. fols.
Les Oeuvres de Barreme contenant fept
volumes & fe vendent feparé fçavoir L'arif
metique de foy- même . 5o. f. le Livre des
contes fait so. f. La Geometrie so. fols. Li
vre neceffaire , so . f. Le Livre des Aydes Domaine
de France , 45. f. Les Tarifs & contes
fait,3 . liv. to.f. & le feptiéme , le Grand Bar
quier , in octavo, 4.1.10.f.
Traduction nouvelles des Satires des Epi
tres & l'Art Poëtique d'Horace ,in 12. 45.f.
Les Ouvrages de Profej & de Poëfie des ficurs
de Maucroy & de la Fontaine , indouze , 1.
vol . 4. tiv. 1.3.0
Memoires contenant ce qui s'eft " paffé en
France de plus confiderables depuis l'année
1608. jufqu'en 1536. tirées des êcrits de
Monfieur le feu Duc d'Orleans , indouze ,
- 40. ር
Le Portrait de Foibleffes Humaines , par
Madame de Villedieu , 12. Paris 30. fols/ & de
Lyon 15, fan oneftium , esbrop.lion
Les Defordres de l'Amour de Madame de
Ville dieu, 12. 4. vol. relié en deux 30. fols.
Geographie de Robbé Nouvelle Edition ,
avec plufieurs Figures en taille douce , 12. 2.
Vol . 6.div. Idem Enluminés 8. liv .
Catalogue. 39
Ordonnances Synodales de Luçon , 10. f..
L'Art de chanter , ou methode facile pour
apprendre en fort peu de tems les vrays prin--
cipes du Plain Chant & de la Mufique par M.
Lancelot , inquarto´, 25. f.
Elemens de Geometrie , ou de la meſure du
corps , par le Pere l'Amy , in octavo , 45. f.
Voyage de Tartarie , 12. 15.
fols.
Vie deGonzague , 11. 25. fols.
Traité des Cadrans de Monfieur Ozanan
avec plufieurs figures en taille douce , 12, 30 ,
fols.
Corps & compilation de tous les Com
mentateurs Anciens & Modernes fur la Coutume
de Paris , enrichie de nouvelles obfer .
vations & de plufieurs queftions décidées
par les Arters des Cours Souveraines , avec
les Conferences des autres coûtumes , par
Monfieur Claude de Ferriere , Avocat an
Parlement en trois volumes , infolio , 35.
liv.
Oeuvres Diverfes de Monfieur Boileau ,
nouvelle Edition revûe & augmenté de beaucoup
avec les figures, indouze, 3. liv.
69 Eclairciffement de Monfieur Queras Grand
Vicaire de feu Monfeigneur l'Archevêque de
Sens, inoctavo , 4. liv.
Iournal Amoureux d'Espagne, par Madame
de Villedieu , indouze quatre volume , relié
en deux , 30, fols.
La vie de S. Philippe Nery Fondateur de
l'Ordre de l'Oratoire inoctavo 3. liv.
Theologie Morale de S. Auguftia , où le
precepte de l'amour de Dieu est traité à fond,
& les autres maximes de l'Evangile fe trou-
D3
40:
Catalogue
.
vent expliquées & demontrée indouze , 45. f.
La Morale d'Epicure avec des reflexions
par Monfieur le Baron des Coutures Aureur
de la traduction de Lucrece, indouze 40. fols.
La vie du Pere lean Rigoleng de la compa
gnie de lefus indouze , 30. fols.
12
La vie du Pape Sixte V. nouvéllé édition ,
indouze deux volumes 2. liv.
L'hiftoire du Royaume de Chypre par Mon.
heur le Pelletier Auteur de la vie de Sixte V.
indouze , 2. vol . 2. liv.
Actes de l'Affemblée generale du Clergé
de France concernant la Religion inquarto ,
20. fols. bet
Idem indouze avec le Catalogue des livres
deffendu , 30. fols .
Avis pour la fainte Communion , 7. fols.
La Relation du Caroffel de 1685. & 1686.
20. f. }
Ariofte Ancienne & Moderne on Roland
le furieux traduction nouvelle indouze, 4.vol .
3. liv.
L'ordinaire de lafainte Mefferavec l'explication
des principales ceremonies qui fi obfervent
augmenté des Vefpres & Complies en
Latin & en François & de plufieurs exercices
de picté Imprimé par l'ordre de Monteigneur
Evefque de la Rochelle , infeize is. f.
Hiftoire de la confpiration d'Angleterre
du Duc de Mont Mout , indouze 20. f.
Hiftoire des troubles de Hongrie & des defordres
arrivez dans ce Royaume , & les
progrés de la confpiration des quatres com
tes qui ont été executez , leur revolte y eft
amplement traittée avec trois cartes indouze,
4. vol. 6. liv.
Catalogue.
41
Lettre de S. Auguftin fur la Conformité de
la conduite de l'Eglife de France pour ramener
les proteftans avec celle de l'Eglife d'Affrique
pour ramener les Donatiftes indouze
jo. f.
La conduite du Roy à l'égard des Proteftans
femblables à la conduite de l'Empereur Honorius
& de S. Auguftin à l'égard des Dona
tiſtes avec un Abregé des memes Donatiftes
& l'explication des loix qu'Honorius publia
contr'eux-indouze , 19. f.
Traité de la Providence fur le miracle des
fept Pains tiré de l'Ecriture fainte & des Peres
indouze , 20. f.
Paraphrafe des Pfeaumes de David en vers
François par Monfieur Godeau & mis en
chant,nouvelle édition ,indouze 40. f.
Hiftoire d'Augufte contenant fes actions
avant & apres le trianvir jufqu'à ſa mot
avec les particularitez dela vie de Iule Ce
far par le même autheur du triumvirat indouze
deux volume , 2. 1.
Hiftoire du Pontificat de faint Gregoire le
Grand par Monfieur Mainbourg , inquarto
2. 1. indouze deux volumes , 3. 1. & de Lion.
2. liv.
Lutrigot ou la Critique contre Monfieus
Boileau indouze 15. f.
Les confeflions coupée , Impreffion de Paris
indouze 25. f.
Harangue de Monfeigneur le Coadjuteur
de Rouen au Roy inquarto . 7. L.
Harangue de Monfeigneur l'Evefque de
Valence au Roy inquarto 7. f.
·
D
3
42 Catalogne.
Hiftoire de Charies neuviéme
, in 12. 3.vol. 3.liv . 10.î.
De François premier , in 12 .
De Monfieur
vol . 6.1 . & in 4. 2.vol . 12.) . Įde Varillas.
Education de Charlequint ,
12. 2. v. 3.1.
Des Herefies , 12.7.1 . & in 4.12.1.J
LIVRES NOUVEAUX
de l'Année 1685 .
Iftoire de Guftave dit le Grand & de
Charles Guftave Comte Palatin , Roy
de Suede & de tout ce qui s'eft paffé en Allemagne
, depuis la mort du Grand Guitave j
par le fieur de Prade , indouze , 40. £
Charanton où l'Herefie détruite , inquarto
30. fols.
Catechifine pour les nouveaux Convertis
de Canifius, 12. 15. f.
La Morale de JESUS - CHRIST par le Pere Do
zeme de la Compagnie de Lesus , in 4, s . 1 .
Entretien fur la Pluralitez des Mondes, pat
FAutheur du Dialogue des Morts, 12. 30.fols.
Nouvelle Bibliotheque des Autheurs Ecclefiaftiques
contenant l'Hiftoire de leur vie ,
le Catalogue , là Critique & la Chronologie
de leurs Ouvrages , le fommaire de ce qu'ils
contienent unJugement fur leur ftile & ſur leur
doctrine & ce dénombrement des differentes
éditions de leurs Ouvrages, des Autheurs des
Trois premiers Siecles de l'Eglife , avec une
differtation préluminaire fur les Autheurs des.
Catalogue 143
Livres de la Bible , par M. L.Du Pin , Docteur
de la Maiſon de Paris , 8. 4. l.
Eftat de la France , où l'on voit tous les
Princes , Ducs & Pairs , Marechaux de Fran.
ce, & autres Officiers de la Couronne , des
Evêques , les Cours qui lugent en dernier Refort
, les Gouverneurs des Provinces , les Chevaliers
des Ordres & enfemble les noms de
tous les Offices de la maifon du Roy , & mai
fon des Princes jufqu'en 1686. indouze, 2.vol.
3. liv. 10, fols.
La fcience parfaite des Notaires , ou le
moyen de faire un parfait Notaire , contenant
les Ordonnances , Arreſt , & Reglement rendus
touchant la fonction des Notaires , par
Mé Claude de la Ferriève , feconde édition , &
augmenté d'un tiers , seliv..
L'Elprit de l'Ecriture Sainte , avec des Refle
xions , par Monfieur le Baron des Coutures ,,
1.2.2. V. 3.1.10 . f.
Reflexions ou Sentences & maximes Morales
, par Monfieur la Roche- Foucaut , aqgmentée
de plus de cent nouvelles maximes ,
12.30. £..
Les devoirs de la vie Civile , nouvelle édition
, revue , corrigée , augmentée , 12. 2. vol ..
3. liv...
La liberté des Dames , 12. 20. f..
Alcibiade Tragedie , par Monfieur Capi
fron , 12. 25 , ſols.
L'Homme à bonne fortune ,
Monfieur Baron , 25.fkt
I
Comedie par
A
La fcience & l'Att des Devifesy dreffez fur
-de nouvelles regles , avec fix cent devifés fur
les principaux evenemens de la vie du Roy &
44 Catalogue.
•
quatre cens devifes Sacrées , dont tous les
mots font tirez de l'Ecriture Sainte , par le
R. P. Meneftrier , inoctavo , 2. 1,
Petit Flambeau de la Mer , in 4. 3. l .
La Liturgie Sacrée où l'Antiquité , les Mifteres
& les ceremonies de la fainte Meſſe ,
12. 3. V. 4.l. 10.f.
Les delices de l'Efprit , par Monfieur Defmarêts
, nouvelle édition, avec plufieurs figu
res en taille douce , 12. 2. v. 3. l.
Inftruction Paftorales & Pratique pour la
conduite d'un jeune Curé , en forme d'entre
tien , 12. 30. f.
Traité des jeux & des divertiffemens qui
peuvent être permis , ou qui doivent étre défendus
aux Chrêtiens felon les Regles de l'Eglife
, & le fentimens des Perés , par Me
Jean Baptifte Thiers , Docteur en Theologie ,
12. 2. l. f. f.
Les deux derniers livres des Roys, 8.4.1.10.f.
Nouveau Recueil de tout ce qui s'est fait
pour & contre les Proteftans particulierement
en France , où l'on voit l'Eſtabliffement , le
Progrez , la Décadence & l'Extinction de la
R. P. R. dans ce Royaume par Me. lacques le
Febvre Docteur en Theologie , 4. 9.1.
Recueil de ce qui s'eft fait depuis la Revo
cation de l'Edit de Nantes , 4. 30. £.
Oeuvres Tragiques de Monfieur Capiſtron,
12. 4. liv.
Idem de la Tuillerie , 12. 3.l..
-Idem de la Chapelle , 12. 3. I ..
Idem de Pradon , 12. 50..f.
Su Hiftoire des Avanturiers qui fe font fignalez
. dans les Indes , contennant ce qu'ils ont
Gatalogue. 45
fait de plus remarquables depuis 20. Années ,
avec la vie , les moeurs , les coûtumes des habitans
de S. Dominique & de la Tortue &
une defcription exacte de ces lieux où l'on
voit l'établiffement d'une Chambre des Conees
dans les Indes & un état tiré de cette
Ghambre des Offices , tant Ecclefiaftiques"
que Seculiers , ou le Roy d'Espagne pourvoit
les revenus qu'il tire de l'Amerique, & ce que
les plus grands Princes de l'Europe y poffe.
dent , le touto enrichi de Cartes Geographi
ques & de plufieurs figures en taille douce ,
indouze , 2. vol. 4. 1 .
Apologie pour l'Eglife Catholique où l'on`
juftific fa croyance , fon culte & fon gouver
nement par les Principes même des Proteftans
par le fieur Vigne , cy- devant Miniftre à Gre
noble , 12. 30. f.
Entretiens affectifs de l'ame avec Dieu fur
les Pfeaumes de la Penitence , pour les nouveaux
Convertis , 12. 20. f.
Journal du Palais , inquarto , to.v. 60.liv.
le dixiême tome & les autres fe fepare pour
6. liv. auffi chaque volume. :
Pratique de Pieté ou Entretiens pour tous
les jours de l'Année , par le Pere le Maître de
la Compagnie de Iefus , augmenté en cette
toifiéme Edition , des Evangiles & de plu
fieurs points de Meditation , toutes tevûes &
recorrigée , 12. 4. vol . 5o . f. & relié en deux
2. liv .
C La Morale du Monde ou Converfations par
Mademoiſelle d: Scuderi , 12. 2. vol . 6. liv.
Les Amours du Comte Tekely , nouvelle
Historique , 12. 1. f
46
Catalogue
.
Relation de l'Amballade de Monfieur le
Chevalier de Chaumont à la Cour du Roy de
Siam avec ce qui s'eft paffé de plus remarquable
durant fon Voyage avec plufieurs fi
gures en tailles douce , 12.2. liv ..
Entretiens affectifs de l'Ame avec Dieu
pendant les huit jours des Exercices Spirituels
par Menfeigneur l'Evêque d'Alby , 12.
30. fols.
Le Rendez-vous des Thuilleries ou le Co
quet trompé Comedie , par Monfieur le Baron
, 12, 20.f.
Inftruction pour les nouveaux Catholiques:
ou tous les Points principaux de la Religion
font familierement expliquez par BEcriture,
les Conciles & les Peres , par Monseigneur
l'Evêque de Châlop , 12 , 40, Lov
2
J
7
Nouveau Sisteme des bains & eaux Minera-l
les de Vichy, fondé für plufieurs belies experiences
& fur la Doctrine de l'Acide & de
l'Alcali , par Monfieur Fouet , Docteur ca
Medecine 12.39. fam
Jugement des Sçavans fur les principaux
Ouvrages de ce temps , & fur les Poëtes depuis
Moïfe jufqu'à prefent , indouze , neuf
vollumes 18, livres , les cinq dernier vollume
fe vendent feparé pour 10. liv.:
La vie de faint François de Sales , par l'Au
theur de la vie de Madame de Montmorency ,
4. 5. liv. Dior 2 1 loa Mari§
Conference Ecclefiaftique du Dioceſe.de
Luçon feconde Edition , très- bien imprimé ,
12. 5. vol. 6.liv. 5. f.
Les fix & fepriéme tome fura la Penitence,
l'ordre & le mariage s'imprime¸
Gatalogue. 47
Vies des Saints , nouvelle Edition , fol. 2 .
vol. Paris grand papier 16. liv .
Idem de papier ordinaire, 11. liv. auſſi
de Paris, fol . z. vol.
Hiftoire de la Morée avec so , figures en
tailles douce de toutes les Villes que les Venitiens
ont emportées fur les Turcs , 8.4.liv .
L'Efpion du Grand Seigneur & fes Relations
fecrettes envoyées au Divan de Conſtantinople
découvertes à Paris , pendant le Regne
de Louis le Grand , contenant les évenemens
les plus confiderables de la Chrêtienté & de
la France depuis 1637. indouze , 4. vol . 6. liv .
les trois derniers vollumes fe vendent feparé
"pour 4.liv. of
.1
Hiftoire des Oracles par Monfieur de Fontenelle
, Autheur du Dialogue des Morts ,
$12.30.1.20
Voyage des Ambaffadeurs de Siam en France
, contenant lareception qui leur a efté faite
dans les Villes où ils ont paffé , leur entré à
Paris , les ceremonies oblervées dans l'Audiance
qu'ils ont eu du Roy & de la Maiſon
Royale , les complimens qu'ils ont faits , la
defcription des lieux où ils ont eſté , & c¢
qu'ils on dit de remarquablefur tout ce qu'ils
ont vu jufqu'à la fin de l'année 1686.12.2.vol .
49.folsle deuxième tome fe vend feparé pour
- 20.fols.
Iournal des Saints pour les Congregations,
qui fert de billets des Saints de mois en Latin
Ja main 45.1.& en François aufli 45.
L'Homme inftruit par fa raifon & par fa
Religion , Dialogue Moral & Chrêtien , 8.2.1 .
Le nouveau Negotiant , contenant les re48
Catalogue
.
C
ductions toutes faites des mesures , Poids &
Monnoyes de France , reduite aux meſmes
Poids & Monnoyes de diverfes Villes & Païs
concernant le Negoce , par le feur Ricard de
Bordeaux , inquarto , so. f.
L'Efprit de la Religion , ou l'abregé du Livre
de la Science univerfelle des faintes Ecri-
-tures , 12. 20. f. af.
Almanach de Milan 1587. 12. 20. fols ,
De Liege pour 1587. 15. f.-
Connoiffance des temps pour 1687. 20.1,
Hiftoire du Siege de Bude avec toutes les
particularitez fidelement écrite & circonftantié
le tout jour par jour , avec une grande fi
gure en taille douce , par l'Autheur du Mercufe
Galant , 12; 20. fo '
broM ob 23
Livres que l'on Imprime & que l'on don
nera inceffamment.
Les Grands Voyages de Monfieur Chardin ,
de la Perfe & des Indes Orientalles avec dixhuit
grandes figures en taille douce , 12. 2 .
gros vollumes.
Le bon ufage du Thé , du Caffé & du Chocholat
par M. de Blegny avec plufieurs figures
én taifle douce.
La Nouvelle Methode accomplie du Blafon
du.Pere Meneftrier , indouze, Le Pontificat de
S. Leon , de M. Maimbour , L'Hiftoire de
Louis douziéme de Varillas & la fuite des
Herefies auffi de M. Varillas , les Annales de
la Grece de Madame de Villedieu, & pluſieurs
autres dont je vous donneray Avis.
THE LA VILLE
FIN
qui fe trouveront à Lyon chez le Sieur
A MAUL RY ; depuis l'année 1678 .
jufqu'a prefent.
P
RATIQUE de Pieté , ou les confuites
pour tous les jours de
'anné fuivant les Maximes de
l'Evangile par le R. Pere le
Maître de la Compagnie de
Iesus , 2 2. vol . 30. fols.
L'art poëtique du Pere Lamy, 12.30. fols .
Les Nobles de Provinces , Comedie de
Monfieur de Haute Roche , 10. fols .
Le Comte d'Ulfeld , 12. 10 fols.
Memoire du Marquis d'Almachu , 12. 2.
vol . 2c. fols.
Les Livres de S. Auguftin de la maniere
d'enſeigner les principes de la Religion , 12 .
livres. 2.
Remarque fur un Ecrit dicté à Doüay , 12.
30. fols.
La Princeffe de Cleves. 12. 4. vol . 5. liv .
Idem la Critique , 12. 30. fols .
Idem la Contre- Critique 4o. f.
Nouvelles Amoureuſes & Galantes, indouze .
30. fols.
Heures en Vers de l'incomparable Sieur de
Corneille l'aîné , indouze. fig. 3. liv.
Architecture Navale , in 4. 6. liv.
CHEQUE
BRLA
LYON
*1995
VILLE
A
2 Catalogue.
De Lazarille de Tornes , Traduction nouvelle
, indouze , 2. vol . 4o. fols.
Ieu Royal de la Langue Latine avec les
Cartes , 8. 40. fuls,
Nouveau jeu de Carte du Blazon , 30. f.
Hiftoire de la Chancellerie
Teffereau , fol . 15. liv.
par Monfieur
Capitularia Regum Francorum Auctoris
Steph. Baluz, fol . 2. vol. 30. livr.
Phedre & Hippolite , Tragedie, ind . 15.f.
Origine des François , ind. 2. vol. 3. liv.
Hiftoire du Schifme d'Angleterre , in 12 .
Confeil de la Sageffe, ind. 2. vol. 3. liv.
Converfions des Pecheurs , ind. a . 1.
Methode de la Penitence, ind. 2. livr.
Maldonat, de Sacramentis , fol.9 . liv.
L'Art de Parler ,
ind. 30. fols.
L'Avocat des Pauvres de Monfieur Thiers,
indouze , 2. livr.
Recherches de la Verité, ind. 3. vol. 6, 1,
Nouveau Recueil de Comedies , ind. zo. f.
Theodori de Poenit. 4. 2. vol . 10. liv.
Medecin à la Cenfure, ind. 30, fols.
Recueil de l'Academie , indouze , 7. vo'.
10. livr , 10. fols .
Correction fraternelle , indouze, 2. liv.
Idée de la Morale Chrétienne, indouze, 2 .
vol 3. livres.
Prince de Perfe , Nouvelle Hiſtorique, indouze
, 10. fols .
La Rivale, Nouvelle Hiftorique , indouze,
10, fols.
Oeuvres de Monfieur d'Andilly , fol.3 . vol.
45. liv.
Catalogue. 3
La Vie de Sainte Gertrude, 8. 4. liv.
Expofition du S.Sacrement par M. Thiers ,
indouze , z . vol . 4.livr.
Défence de l'ancienne Tradition des Egli
fes de France, indouze , 40. fols .
Aftrée , indoze , Nouvelle Traduction.
Methodus Hiftoriarum Anatomico Medicarum
, indouze , 30. (ols.
Heroine Moufquetaire , indouze,
4. vol . 40. fols.
Iolande de Cicile , indouze,
2. vol. 10. fols.
Voyage de Fontainebleau ,
10. fols.
2
Ambitieufe Grenadine , indouze
, 10. fals.
Comte d'Effex , indouze, 2.
vol. 20, fols.
"
J
De M. de
Prefchac.
Les Preceptes Galands de M. Ferrier , indouze
, 20, fols.
Nouvelles & faciles inftructions pour réïnir
les Eglifes Pretenduës Reformées , 12.30.f
Reflexion Chreftienne fur les Principes de
la Morale , indouze , 30. fols.
Confolateur Chrêtien , ou Recueil de Lettre,
indouze, 30. fols.
Vie de S. Ambroiſe par M. Herman , inquarto
, 8. livr .
Nouvelles de Miguel de Cervantes , indouze
, 2. vol . 3. live.
Hift. des Amazones , 12. 2 , vol . 20 fols.
Les Promenades de Livri , 12. 2. vol. 20.f
Meroüé fils de France , 12 , 10.fols.
Alfrede Reyne d'Angleterre , 12. 10. fois ,
A &
1
4 Catalogue.
De l'Origine des Romans de Monfieur
Huer , indouze , 30 fols.
D. Iuan d'Autriche, indouze, 30.fols.
- Memoire d'Hollande , indouze , 30. fols :
La veritable forme du Sacrement de l'Euhariftie
, de M,Arnaut, 8.30.fols .
L'Academie des Sciences & des Arts pour
raiſonner de toutes chofes , 12.3 . V. 4. 1. 1o. f.
Critique du Voyage de Grece de M. Spon
Medecin & Antiquaire , indouze , avec une
Carte en taille douce , 30. fols .
Le Pilote de Londe- Vive , ou les Secrets ,
du Flux & Reflux de la Mer , contenant XXI.
Mouvemens & du Point fixe d'un Voyage
abregé des Indes , & de la Quadrature du
Cercle , compofez fur les Principes de la Nature
, nouvellement découvertes , & mis en
lumiere par Mathurin Eyquem , Sieur du
Martineau ; Outre que ce Livre montre par
des Syftemes nouveaux faciles & dont on
n'a jamais parlé , ces points qu'il eft fçavant.
curieux , & plaifant à lire. Les Doctes co
chofes naturelles croyent qu'il montre la
Medecine Univerfelle fous des figures &
des principes familiers , qui luy donne de
la reputation , ce Livre eft indouze , imprimé
à Paris , & fe vend 30. fols .
>
Defcription de tout le monde par d'Aviti .
fol. 6. vol. 60. livres.
Theologie affective de M. Bail infolio ,
12. livres.
Oeuvre fpiriruelle de Berulle fol . 8. liv.
Memoires de la Reyne Marguerite , indouce.
20. fols .
Devoir militaire des Officiers d'InfanteCatalogue
3
rie par le S. de la Fontaine , indouze 45.
fols.
Idem de Cavalerie , indouze , zo . fols.
-Idem d'Artillerie , indouze . 20 , fols.
LIVRES
L
NOUVEAUX
de l'Année 1679.
A Noble Venitienne , & le nouveau Ieu
de la baffere, par M. de Prechac. 11. 10. f.
Nouvelles Galantes du temps, contenant la
Ialoufe Flamande & le Mary heureux
Amant , de Monfieur de Prefchac , 12. 10. fols.
"
>
Les Exilez de Madame de Ville-Dieu , tour
rechangé & augmenté de deux Volumes in-
12.6.v. impreffion de Paris , 6.1 .
Idem impreffion de Lyon , bien impri
mé , les 6. vol. reliez en 3. 45. fols .
Les 5 & 6. Tom. feparez S fe vend, 20. fols.
Hift . du Serrail , auffi nouvelle Edition , augmenté
d'un tiers , 12.6 vol. 6. 1 .
Differtationes Philofophicæ in 12. 20. f.
Nouvelle Ameriquaine , Hiftoire verita
ble , indouze z vol, 20. fols.
Le nouveau jeu de l'Ombre , 12, 10. fols
La Princeffe de Montpenfier , indouze , de
Autheur de la Princeffe de Cleves , avec
des vers à la fin fur la Paix , par M. de Corneille
l'Aifné , ¡ 2.fols .
Les Oeuvres Chreftiennes & Spirituelles
de M. l'Abbé de S.Cyran, 12. 4. vol.6.liv.
Le 4. Tome fe fepare , indouze , 30. fols.
La Iournal des Saints du R. P. Grofez de
A
3
6
Catalogue.
la C. de Iefus reveu , corrigé ( & augmenté,
nouvelle Edition , indouze , 3. vol. 5o . fols.
Le vray Devot confidere à l'égard du Mariage
; & des peines qui s'y rencontrent indouze
, zo. fols.
1
>
Traité des Superftitions felon l'Ecriture
fainte. Les Decrets des Conciles , & les fentimens
des Saints Peres & des Theologiens
par M. Thiers indouze , 40 fols .
Hiftoire de Theodofe le Grand ,
2.3 . livres.
Voyage de la Terre Sainte, avec des remar
ques pour l'intelligence de la fainte Ecritu
indouze , 3. livr. re
Nouveaux Elemens des Sections Coniques
,lieux Geometriques , & c. par l'Acade
mie Royale des Sciences , indouze . so.fols.
Le Courrier d'Amour , indouze ,
10. f
L'Education des Filles , 12. 40. fols.
Cafimir Roy de Pologne , Hiftoire veritable
& nouvelle , indouze , 2. vol. 24. f.
Le Triomphe de l'amitié , par Monfieur
de Prechac , 12. 10 fols.
>
Voyage de Monfieur Pitard de Laval aux
Indes Orientales , Maldives , Moluques , &
au Brefil , & les divers accidens qui luy font
arrivez , inquarto , 6. livres.
Hift. Sainte de Gautruche , 12. 4 vol. 6. I.
Caffiodori opera , fol. 2. vol . 15. 1.
Réponfèà la Critique publiée par Monfieur
Guillet , für le voyage de Grece de lacob
Spon , avec quatre Lettres fur le même ſujet,
Le Journal d'Angleterre du Sieur Vernon , &
Ja Lifte des Erreurs commifes par M. Guiller
dans fon Athenes Ancienne & Nouvelle ,in
douze , zo fols.
Catalogue. 7
Regles de la Difcipline Ecclefiaftique , recueillie
des Conciles des Synodes de France
, & des Saints Peres indouze , 30. fols . ·
Inftruction Chreftiennes fur le Mariage
& fur l'éducation des Enfans , 12. 30. fols.
La vie de S. Ignace , par le P. Behoar lefuit.
La Foy des derniers fiecles , du Pere Ras
pin, indouze.
La Hardie Meffinoife , 12. 12. fols.
Dom Sebastien Roy de Portugal , 12. 15. f.
. Relation curieufe de l'état prefent de la
Ruffie indouze , 40.fols .
Arithmetique de le Gendre , inquarto, nouvelle
edition augmentée, 3. 1. ro fols .
Amours des grands hommes , de Made
moifeile de Ville- Dieu , 12.6. vol. reliez en
trois , 45 fols.
L'Hiltoire d'un Efclave qui a elté quatre
années prifonnier , to fols.
Origine du Biazon du Pere Menestrier , indouze
, 2. vol . 4. livres ..
Memoire de l'Empire Ottoman , indouze ,
2.vol . 26. fols .
Lettres Portugaifes , avec les réponſes , in
douze . 2. vol. 20.
Hiftoire de la Reünion de Portugal , ins
douze , 2. vol. 4. livres.
Les nouvelles de la Reyne d'Angleterre
indouze , vol. 2o.f.
La Ville & Republique de Venife , in 12 ...
Ce n'eſt pas l'Hiftoire de Veniſe de Nani ,
c'est l'Hiftoire de la ville & Republique de
- Venife , tres bien écrite , 40. to's.
La Devotion envers nôtre Seigneur Jesus
CHRIST , pour fervir de lecture à l'Homme.
8 Catalogue.
par
d'Oraiſon pendant tout le cours de l'année
le Reverend Pere Noüet , 4. 3. vol . 16. l .
Recueil de diverfes Retraites , premiere
fur la qualité d'enfant de Dieu ; La feconde
, fur l'Habitude de la prefence de Dieu ,
La troifieme , fur le dépouillement du vieil
Homme , indouze , 30.Tols.
LIVRES NOUVEAUX
de l'année 1680.
A veritable devotion envers la Sainte
Vierge , établie & défendue par le Pere
Craffet lefuite , inquarto , 5. livres.
La Devinereffe ou le faux Enchantement ,
par l'Autheur du Mercure Galant , indouze,
avecneuffigures , 30. fols.
Le Chretien , qui veut eftre fauvé,24.20..
L'Illuftre Parifienne de Monfieur de Pref
shac , indbuze , z . vol 10 fols.
Hiftoire de la Conquefte d'Espagne par les
Marces , indouze , 2 , vol.
Des obligations des Ecclefiaftiques , tirées
de l'Ecriture fainte & des Saints Peres de l'Eglife
& de S. Chrifoftome, 12.40.
Le Iournal Amoureux par Madame de Vil
le-Dieu , indouze , 6. vol. relié en trois , 45. f.
Federic Prince de Sicile , 12.3 . vol . 30. f.
Lettre d'un Ecclefiaftique à un Miniftro
de la Religion Pretendue Reformée pour
fervir de reponfe à diverfes Queſtions qui
buy ont efté faites par ce miniftre dans lef
quelles il traite & prouve plufieurs Points
Catalogue. 9
importans de la Religion par la doctrine de
S. Cyprien , avec une Differtation du méme
Ecclefiaftique , & d'un des principaux du
Confiftoire de Charanton & une litte trescurieufe
des Evéques de Rhodes & de Va
bres , indouze 12. fols .
Adelaïde de Champagne , 12 , 4 vol. 40. f.
Le Comte Genevois , indouze 10.fols.
Cleon ou le parfait confident. 12. 10. f.
La valife ouverte , in 12. Prêchac , 10. f.
Le voïage du Royaume de Congo, 12. 20.f.
Reflexions fur la Mifericorde de Dieu de
Madame la Valiere .
#
Les Madrigaux de M. la Sabliere , 12. f. *
Les Peintures Sacrées de la Bible indou
ze . 3 , vol . 4. livres. 10. fols figures.
>
Le Gridelia , dedié à Madame la Dau- }
phine , de Prechac , indouze , 10 fols .
Memoires touchant la Religion par Monfieur
du Pieffis Praflin Evefque de Tournay ,
indouze , 2.vol.30.fols.
Le Voyage de la Reyne d'Espagne , indouze
, .vol . Prechac. 20.f.
Converfations fur divers fujets par Mademoiſelle
Scudery , indouze , 2. vol 5o.f, de
Lyon, & 6. livres de Paris.
-Projet de Conference fur diverſes matieres
de Controverfe , 12. 30. fols.
Les Nouvelles de Dona Maria de Zayas
traduit de l'Espagnol en François , 12.5 . V. 6. 1 .
La Vie & Actions de Monfieur l'Evefque de
Munſter , indouze , 20. fols .
Les Penfées pieufes , troifiéme Edition , s.f.
Le Quinte- Curce de Vaugelas de Monfieur
d'Ablancourt , Nouvelle Edition , indouze ,
10
Catologue
2. vol . groffe letre , 4. livres.
Eclairciffement Apologetique de la morale
Chreftienne , touchant le choix des Opinions
avec des Reflexions fur des Remarques
du Sieur I. Remonde , compofé pat l'ordre
de M. l'Evefque de Grenoble , 12. 3. 1.
Le nouveau Praticien François , inquarto
, 4. livres.
Les Devifes du R, P. Meneftrier , in 8. 2. v.
5. livres.
Les Dominicales de Texier , in 8. 2. vol 6. 1 .
fdem les Panegyriques, oct. 2. vol.6.1.
Horlogiographie du Pere Peüillant de la
Magdelaine , nouvelle Ediction , octavo ,
sa fols.
Le Comte de Richemont , Hiftoire Galante,
indouze ; 12 fols.
Les Memoires Galans ou les Amours d'u
ne perfonne de qualité , 12. 12. fol.
Defcription de la France de du Val 12 , 10, f.
Revolution de l'Eftat populaire en Mo.
narchie , par le Different de Ĉefar & de Pompée
par Monfieur de Martignac , 12. 20. fols.
Antonij Dadini Altafferra , Notæ & Ob
fervationes in Anaftafium de vitis Romanorum
Pontificum , in 4. 50. f.
>
"
Le Voyage d'Italie nouveau avec deux
Liftes des Sçavans , & Curieux de route l'ltapar
Monfieur Spon , Docteur en Medecine
de Lyon , indouze vingt fols.
lie
Lettres Chrêtiennes & Spirituelles de M.
Vater Grand Vicaire de feu Monfieur de Con.
dren Archevêque de Sens , in 12. 3. vol. 6. liv.
Traité de la Grandeur en general , qui
comprend l'Arithmetique , l'Algebre , l'Ana
Catalogue.
TI
lyfe , & les principes de toutes les Sciences
qui ont la grandeur pour objet par le P. Lami
de l'Oratoire , indouze ; 40. fols .
Dictionarium novum Latinum & Gallicum
, par Monfieur l'Abbé d'Aner pour Monfeigneur
le Dauphin , augmenté d'un tiers à
cette nouvelle Edition, & mit le tout par
ordre Alphabetique inquarto , 6. liv.
Origine des Noms par Monfieur la Rocque
, indouze , 30.fols.
Hiftoires de Venife de Nani , traduit par
Monfieur l'Abbé Tallement,indouze 4. vol . 9.
livres.
Semaine Sainte de la bonne Traduction
de toutes grandeurs.
Inftruction Spirituelles pour la guerifon
& la confolation des Malades par le Pere
Craffer , indouze , 2. 3. liv.
Eloges des perfonnes llluftres de S. Benoît
in 4. 2. vol, fuitte de l'année benedictine ,
livres. 12.
Regles de S. Benoist , 15. 30. fols .
Efay de l'Hiftoire Monaftique d'Orient
par un Religieux de S. Maur , 4. 4. livres.
72
Catalague
.
LIVRES NOUVEAUX
de l'Année 1681.
L
Es Satyres de Iuvenal , in 12. 2. vol. Tra.
duction nouvelle , par M. l'Abbé de la
Valtrie , Paris , 5. livres & de Lyon, so . fols.
Le Grand Solliman , Tragedie , 12 15. fols,
L'Eglife Romaine reconnue toûjours des
Lutheriens , pour vraye Eglife de Jesus , iaoctavo
, 40. fols.
La Comete , Comedie . 15. fols.
Inftructions Chreftienne fur les Myfteres de
Noftre Seigneur Jefus Chrift Nouvelle Edition
, augmentée & corrigée en beaucoup
d'endroits in 8. 5. vol . Paris 18. liv.'de Lion 9 .
Moyens de fe guerir de l'Amour , Conver
fation galante , indouze , 15. fols.
Traité du droit de Chaffe , 12. 20 fols,
Zaïde , Tragedie par Monfieur l'Abbé la
Chapelle , 12.15 . fols.
De Marca Opufcula , in octavo 3 liv,
Cofmographic , aifée contenant la Sphere
l'ufage du Globe Terreftre , & la Geographie
en faveur de la Nobleffe , 12. 30. fols.
La Vie du Pere Charles Spinola , de la
Compagie de Jefus , indouze , 25. fols.
La Science & Pratique du Chrêtien par
Monfieur Boudon indouze 10 fols.
La Philofophe des Gens de Cour, 12.
Difcours fur l'Hiftoire Univerfelle , par M.
Bouffuet , Evefque de Condom , in 12 .
Les Carroffes d'Orleans Comedie , par
Monfieu
Catalogue. #3
Monfieur l'Abbé la Chapelle, 12 15.fols.
Philoſophia Vetus & Nova ad ufum Schola
accommodata , par M. l'Abbé Colbert, augmenté
d'untiers en cette nou. Edit.in 4.10.liv .
Les Lettres de Monfieur de Bongars , Latin
François , Nouvelle Edition , 12. 2. vol . 3. liv.
Hiftoire d'Henry I V. 12. Nouvelle Edition
, 40fols.
Methode pour lire Chrétiennement les
Poëtes fuivant l'Ecriture Sainte & les Peres
du Pere Tomaffin , 8. 3. vol . 10, livres . 10.fols.
Poëfies & Penfées Chrétiennes , par мonfieur
l'Abbe Gouffaut , 12.30. fols.
fols.
Difcours prononcé par Monfieur de Lau
nay, Advocat en Cour , indouze , 15.fols .
La vie du Duc de Guife , in 12. 30.
Ammiani Marcellini Opera , fol . 12 , livres.
Un nouvel Horace , de M. Acier , avec des
Remarques indouze , vol. 11.live. 5. fols.
L'Homere , Traduction nouvelle par
l'Abbé de la Valterie , 4. vol. 12. 10. l .
Difcours du Chevalier Digbi de fa Gueri
fon des Playes par la Poudre de Sympathie f
nouvelle Edition , indouze , 30. fols.
M.
Cicute Aquaticæ Hiftoria , & Nova Commentario
illuftratæ à Jacobo V Vephero , Med.
Doct.Scaphufiano , inquarto , 2. liv.
La Princeffe de Fez , 2. vol . 12. 1. livre.
Le beau Polonnois , par Monfieur de Prefchac
, 12.10. fols.
Remedes Charitables de Madame Fouquet ,
augmentez d'un tiers en cette nouvelle Edition,
20. fols . 1
Les Caprices de l'Amour , par Mademoifelle
de Ville- Dieu, a.vol.zo.f.
B
14
Catologue.
1
Artifices des Heretiques, 12.2.livres .
La Comparaison de Thucydide & de Tite-
Live , du P.Rapin , 12.30. fols . "
Memoires du Chevalier de Terlon, 2. v . 3. l.
Mariage du Duc de Savoye avec l'Infante
de Portugal , par l'Autheur du Mercure Ga
lant , 12. 20.fol .
Les entretiens Galans , 2. vol. 12. 30. fols. ›
Reprefentations en Mufique , du P. мeneftrier
12.30. fol.
Traité de la Clofture des Religieufos , de
Monfieur Thiers indouze , 40, fols.
Ecclefiæ Greca Monumenta , Tomus fel
cundus , Studio atqueOpera Ioannis Baptiſte
Cotelerij , inquato, 6. l."
La Circé de Jean- Baptifte Gelly , traduit
en François , indouze , 30. fols.
La Methode Latine de ces Meffieurs , nou
velle Edition augmentée, 8.4.liv.
La Beauté de l'Efprit ,comparée à celle du
Corps , Traduction nouvelle , 20.
Le Meflager Celefte , Extraordinaire de
M. de Blegny , 30. fols.
La Ducheffe de Milan , de Monfieur de
Prechac , indouze, 10.fols.
Des Ballets anciens & modernes felon les
Regles du Theatre , du P. Meneftrier , 12. 30.
fols.
Les Lettres Familieres de Monfieur Conrard
à Monfieur Felibien , r2 30. fols.
Le Prudent Voyageur , 12. 3. vol. 4. 1. 10.f.
Les Preuves de Nobleffe du R. P. Mene
Arier , indouze 2. vol. 4. livr.
Crifpin bel Efprit , Comedie , 12, 15. fols.
Catalogue. 35.
Les fragmens de Moliere, 12. 15. fols.
Theophili Antecefforis Inftitutionum ;
Libri quatuor , Auctore Doujacio , indouze , z .
V.4.1.
Marie d'Anjou Reyne de Majorque , du
Sieur S. Bremont Auteur du double Cocu , 12.
4. Vol. 40. fol.
Lettres de Monfieur le Chevalier de Méré ,
indouze, 2. vol.4.1 .
La Comteffe de Salisbury , Nouvelle d'Angletterre
, 2. vol. 12. 20 fols.
Voyageur de l'Europe , indouze 7. v. 12. L.
Jugement Canonique des Evefques , 4. 6. I.
Entretiens du S. Sacrement du Pere l'Alleman
, 12.25.
Hiftoire de Procope indouze 3. vol. 4, liv.
10. fols.
-Idem de Polibe , 12. 3. vol.4. liv. ro , l .
Idem de Tacite d'Ablancourt . in 12.
3. vol. 4. liv. 10. fols.
Les Lettres de S. Hicôme in octavo, 4.
livres.
Sentimens d'amour de Corbenilli
vol . 3. liv.
12. 2 .
Chimie de le Fevre, 12 2. vol 4. liv.
-Albertus Magnus de fecret , mulier , indouze ,
jo.fols.
Memoires du Suede par Monfieur Chanur,
indouze 3. vol . 6. liv.
-Bail de Triplici Examine , in octavo Paris ,
3. livres.
Officiers de Bouche , 12. 30,fols.
B 26
16
Catalogue
.
LIVRES NOUVEAUX
de l'année 1682.
Es poëfies d'Anacreon & de Sapho , Traduites
de Grec en François • avec des
Remarques , par Mademoiselle , le Fevre indouze
, Gree & François , 45. fols.
Poëme du Quinquina , de Monfieur de la
Fontaine , 12.45 . fols .
Perefius fuper Inftitut.12.45.fols.
La Cleopatre , Tragedie de Mr. de la Cha
pelle , 12. 15. fols.
Le Grand Hercule , Tragedie , 12.15.f.
Novelle explication de la Grangrene , pro
pofée & demandée par Meffieurs de l'Accade.
mie de Paris , inoctavo , 20. f.
Hiftoire de Mahomet , fecond Empereur
des Turcs , par Monfieur Guillet , indouze
2. vol 4 liv .
Nouvelle Methode Grecque , nouvelle
Ediction , inoctayo , 4. livr .
La connoiffance certaine , & la prompte &
facille guerifon des fievres , avec les particu
laritez , & utile fur le Remede Anglois , gar
Monfieur de Blegny , 12. 30. fols.
Biblia Maxima, Fol. 19. vol .
mes.
Idem Poliglotta folio fix volu
Le Commerce Galant , ou Lettre tendre &
Galante de la jeune Iris & de Timandre , indouze
, 3. liv.
Catalogue.
17
L'Hiftoire de Mahomet V. treiziéme Fmpereur
des Tures , traduit de l'Anglois du
fieur Ricaut , par le fieur de Rozemont , in
douze, 4.vol . 8. liv.
Hiftoire des Ufcoques , indouze , 40. f.
Reflexions fur le Portrait du Roy , par M.
Maréchal Avocat en Parlement , indouze , 12
fols.
La Ducheffe d'Eftramene , indouze , 2. vol .
25.fols.
Hiftoire de la Ville & de l'Eftar de Geneve
,par Mr. Spon , indouze , 2. vol. revû, corrigé
& augmenté, nouvelle Edition, avec plu
fieurs figutes en tailles douces, so . fols.
Le fameux Voyageur de Monfieur de Prefchac
, indouze, 10.8.
Epiftolarum innocentij II. Romani Pontificis
libri undecim , accedunt Geſta ejufdem Innocentij ,
primacollectio Decretalium compofita à Rainerio
Diacono,& Pompafiano,aut. Stephanum Balufius.
fol. 2.vol. 24. liv.
Les Saints des Mois qui fervent aux Congregations
par billets par le R. Pere Grofez
de la Compagnie de Jefus , 45.f, la main,
Academie Galante, indouze , 2.vol. 3. liv.
Recueil des Edits , Declarations & Arreſts ,
ont efté donnez fur diverses occurrences
concernant la juftice , depuis le premier Ianvier
1678.jufques au dernier de Mars . 1681 .
Traité de l'Euchariftie , ou Réponse à l'E
crit de Monfieur Claude Miniftre de Charanton
, fur la prefence Réelle , indouze , 10. f.
Les Voyages de Iean Struys , en Moſcovie ,
en Tartarie, en Perfe , aux Indes , & ca plufeurs
autres Païs Etrangers , accompagnez
B3
18
Catalogue.
de Remarques particulieres fur la Qualité , la
Religion , le Gouvernement , les Coûtumes.
& le Negoce, & c. Avec la Relation d'un naufrage
, dont les fuites ont produits des effets
extraordinaires , en 3. vol. indouze , avec 29.
figures en tailles douce , 4. liv .
Relation de la Riviere des Amazones , tra
duite par Mr. de Gomberville, de l'Academie
Françoife, avec uné Diflertation fur la même
Riviere , pour fervir de Preface , indouze , 4.
vol. 4. 1.
Zelohide Princeffe de Sparte, Tragedie';
indouze , zo, f.
La Raë S. Denis. , Comedie , indouze, 15.f.
L'Hiftoire de Dom Quichot de la Manche
, traduction nouvelles , avec 18. fig. ch
tailles douces , 6.1.
Traité de la Communion fous les deux
Efpeces , par Meffite Benigne Boffuet Evêque
de Meaux , indouze , 45. f.
Trois Traitez de Controverfes , par M,
Maimbourg , indouze , 45. f.
:
Abregé de la nouvelle Methode Grecque ,,
par ces Meffieurs , indouze , 30.1.
De l'Ame des Plantes , de leur naiffance , de
leur nourriture , & de leurs progrez , Ellay
de Phyfique , par M. de Du , Docteur en Medecine
de Montpellier, indouze , 15. fols.
Le nouveau Praticien François , de Mr. de
Ferriere , 4. s . liv ,
•
Les Inftituts de luftinian , par Mr. de Eerriere
, indouze , deux vol. 4. liv.
:
Hiftoire des Mazares de l'Abbaye Royale:
de l'Ile- Barbe les Lyon, par Mr.le Laboureat,
4. deux vol . 6, liv...
Catalague. 19.
Theatre de la Turquie , où font reprefensées
les chofes les plus remarquables qui s'y
paffent aujourd'huy , touchant les Moeurs , le
Gouvernement , les Coûtumes & la Religion
des Turcs , 4, 6. liv.
€
Nouvelle Methode pour dreffer les Che
vaux fuivant la Nature , & même la per
fectionnant par la fubtilité de l'Art , par Mr.
Soleifel, 44. liv.
Ceremonie des luifs , nouvelle Edition
Jugmenté de plus de la moitié , indouze , 40
fols:
La querelle des Dieux , fur la Groffeffe de
Madame la Dauphine , indouze , 20. f.
Vie des Saints , 4. de Meffieurs du Port
Royal , 5. I.
Voyage d'Italie , par Laffel , indouze , deux
vol. augmenté , 3. 1 .
Les oeuvres de Meffieurs de Corneille , indouze,
9.vol.nouvelle Edition , 18. liv .
Le Chrêtien en folitude , par le Pere Craf
fet , indouze , 40.f.
Art de Preſcher à un Abbé , 5. f.
Le Predicateur Evangelique, indouze , 7.vol.
#2. liv.
Ecclairciſſemens ſur le Diſcours de Zachée:
4. C. indouze , 20 , f.
Caractere de l'Homme fans paffions felon
les fentimens de Seneque , indouze , 30 , 1.
Des. Offices de Iudicature en general , indouze
, 30. f..
Poëfies nouvelles , indouze, r.l.
- Hift.de Baviere, par Mrale Blanc, indouze,
vol. 6.liv..
20
Catalogue.
Lettre fur la neceflité de la Retraite, écrite
à diverfes perfonnes , par le Pere le Valois,
Iefuite, indouze, deux vol . 45. f.
L'Optique , divifée en trois Livres , où l'on
demontre d'une maniere aiſée tout ce qui regarde
premierement la Propagation & les
proprietez de la lumiere. 2, La Viſion. 3. La
figure & la difpofition des verres qui fervent
à la perfectionner , par le Pere Hugo lefuite ,
indouze , 30. fols.
Heures nouvelles imprimées par ordre de
Madame la Dauphine , fans renvoy , feconde
Edition , augmenté, 40. f.
La Vie de fainte Geneviefve , par le Pere
L'Allemant , indouze , 1. live,
Hiftoire des Guerres Civiles de Grenade ,
indouze , 3. vol . 4. livr.
".
4.
Les Conferences de Caffien 8. dear
vol. liv.
3.
Les Hommes Illuftres avec plufieurs de figu
res, & tailles douces , 12.2 . vol . 4. liv.
Traité fingulier du Blafon des Familiers de
France par M. l'Abbé la Rocque, indonze , 30,
fols .
Hiftoire des grands Vifirs , in 12. 3. vol .
4. liv. 10. fols .
Introduction à l'Hiftoire , par Rocolle indouze
, 2. vol. 4. liv.
L
Le livre des Eleus du Pere S. Iure octavo ,
3livr
Oeuvres tragiques de M. de Pradon , 12-
so. fols.
Pleaume du Pere Mege , in- octavo , 4
Livr..
Catalogue.
212
Panegyrique des Saints de Planchet , 8. 2
vol. 3. liv.
Oeuvres de S. François de Sales , fol , & indouze
& toutes les oeuvres feparées en petits
volumes.j
Traité de la Valeur , 12. 2. livr.
Hiftoire de la Laponie, inquato avec plufieurs
figures , 5. livr .
LIVRES NOUVEAUX
de l'Année 1683 .
Iftoire du Triumvirat , indouze , 3. vol.
H4.1.10 . f.
Memoire de M. de Cirot , in 12. 2. vol. = 3 liv.:
Summa Chriftiana feu Ortodoxa Morum
Difciplina opera & ftudió boni Merbefij Prædicat.
Doct, Sorb . fol. 2. vol . 24. livr.
Vie reglée dans le monde , indouze, 2. liv.
Traité de l'organe de l'ouye, avec plufieurs
planches de Mr. Duvernay, indouze, 3.livг.10 .
fols,
La vie de Madame Helyot , femme d'an
Confeiller au Parlement de Paris , qui eft
morte à l'âge de 37. ans en odeur de fainteté,
8. 2.liv . 10.fols.
Les Recherches curieufes d'Antiquitez ,
contenues en plufieurs Differtations fur des
Medailles , Bas- reliefs , Statues Mofaïques ,
& Infcriptions antiques , enrichies de plufieurs
figures en taille douce , par Monfieur
Spon , 4. 6. livr .
22
Catalogue.
•
Oeuvres de M. Boileau , augmentées d'un
quart, indouze , 3.liv .
La Theologie Morale de M. de Genet , 6.
vol, indouze, augmentée d'un quart, » .l.Les 5 .
& 6. vol . fe vendent dans la même Boutique ;
3. liv.
-Preuves & préjugez pour la Religion Catholique,
de Mr. Diroys , 4. fl.
Dépouille des Curez ,par M. Thiers , 12. 2 .
liv.
Le Theologien dans la Converfation avec
les Sages & les Grands du monde , par l'Auteur
du Confeil de la Sageffe , 4. 6. liv.
•
La Politique des Amans , indouze, 2. v.3.l.
Artaxerce, Tragedie, indouze, 15. f.
L'Inftitution des Novices par S, Bonaventu
Le , & où les perfonnes du monde pourront
trouver des folides inftructions , indouze , z.v
liv.
Lettres diverfes de l'Auteur du Dialogue
des Morts, indouze , 1. l . 10.f.
Sentimens fur les Lettres & fur l'Hiftoire ,
avec des fcrupules fur le ftile , indouze , 30. f.
Mademoiſelle Dalençon, Nouvelle Galante,
par Madame de Villedieu , indouze, 15. f.
Telephonte Tragedie , par M. l'Abbé de
la Chapelle , 1. 1 .
1
•
Sonnet en Bout-rimez à la loüange du Roy
indouze ,{25. f,
Harangue faite en plein Sinode , par des
Miniftres convertis , indouze , 1. l.
Traité Chimique de la veritable connoiffance
des fiévres , pourpres peftilentes, indouze
par Mr. de Moreaux , 25. fols.
Catalogue. 23
La Comedie fans Titre , indouze , 1. 1 .
Confideration de Craffet , indouze , 3. v.6.
liv.
Petiti Philofophia , 8. 2. 1 .
Affociation en faveur des Ames du Purgatoire,
par le Pere Froment , indouze , 12. f.
Reflexions nouvelles fur l'Alcide & l'Alcali,
indouze,de Mr.Bertrand, Docteur en Mede
cine , aggregé au College de Medecine de
Marſeille, indouze , 20. f.
La Vie Monaftique , par Meffieurs de la¹
Trappe, indouze , 2. v. 5. l . 10. f.
Remarques fur le Livre du Miniftre Claude
, intitulé , Confiderations fur les Lettres
Circulaires de l'Affemblée du Clergé de Fran
ce , de l'année 1682. avec un examen de trois
endroits importans , du Livre de Mr. Burner
Proteftant Anglois ,fur le même ſujet , indouze ,
30. fols.
Hiftoire des Edits de Pacification , Tome
deuxième , contenant l'explication de l'Edir
de Nantes , de Mr. Bernard , avec des nouvelles
obfervations : & les nouveaux Edits , Declarations
& Arrefts donnez jufqu'à prefent ,
touchant la Religion Pretenduë Reformée ,
par Mr. Soulier Prêtre, 8. 3. livr.
"
"
Les nouveaux Dialogues des Morts , in
douze , deux volumes , Paris 3. 1. & de Lyon
30. f. le deuxième volume fe vend feparé.
Hiftoire d'Allemagne , ancienne & nouvelle
, de Monfieur de Prade, indouze ,2.vol. avec
plufieurs figures en Taille douce, 4. 1 .
La Chimie de l'Emeri , inoctavo , cinquié
me Edition , 3. 1.
I
24 Catalogue.
Oraifon Funebre de la Reine , par les Reverends
Pere Brenier & Grozez , de la Compagnie
de Jesus , octavo , s . 1. pieces .
Hiftoire Genealogique & Chronologique
des Dauphins de Viennois , par le Sieur Gaya,
12. 30. fols.
Relation fidelle & veritable du Siege de
Vienne , & la levée dudit Siege , avec une
grande Carte , indouze , 12. f.
Le Guide des Pecheurs , traduir par Mr Gi .
rard,inoctavo,nouvelle Ediction, tres- bien imprimée,
40. f.
Hiftoire de la Bible , par le fieur du Royaumont
, indouze , auffi tres bien imprimé , 30 .
fols.
Pratiques de Pieté ou les Veritables Devotions
, par le R. P. le Maiftre , de la Compagnie
de Iesus , indouze, quatriéme Edition, 15.
livr.
La Vie Chretienne par le R. P. le maître ,
de la Compagnie de Iefus , troifiéme Edi
tion , augmenté , 7.fols.
Hiftoire des Empereurs d'Occident , par
Mr. Coufin , indouze , 2. vol . 4. l. 10 , f.
Abregé Chronologique de l'Hiftoire Vniverfelle
, du R. P. Petau , traduit en François
par Monfieur Maucrois Chanoine de Reims ,
indouze , 2. vol . 4. I.
Les Commentaires de S. Auguftin, ſur le
Sermon de Nótre Seigneur fur la Montagne,
qui contiennet toutes les Regles de la morale
Chrétienne traduits en François , 12. 30.
fols.
Liber Pfalmorum cum Argumentis , Paraphiafi
Catalogue. 25
phrafi & Annotationibus , Auctore Ferandi. 4.
8. livres.
La Galante Hermaphroidite , Nouvelle
Amoureuse, par le fieur de Chavigni , 12.10. f.
Les Memoires de M. de la Croix , Secretaire
de l'Ambaſſade de m . de Nointel à la porte ,
indouze , 2. v. 3. livr.
Les Meditations de Dupont . 3. vol. 4. traduction
nouvelle , 18. liv .
Les Elemens de Geometrie , de ces Meffieurs
du Port Royal, nouvelle Edition , 4. 6. I.
De l'Adoration de l'Euchariftie, pour répondre
aux faux raifonnemens de Meffieurs de
la R. P. R. dans leur prefervatif contre le
changement de Religion , 12. 12.f.
Oraifon Funebre de la Reine , par M. de
***. inquarto , 15. f.
Les Decorations Funebres du P. Menestrier ,
8.2.1 . 10 fols.
La Chimie du Duncan , 8. 2. liv.
Anatomie de Bourdon , 12 30. f.
Anatomie de Malphigius , 12. 30. f.
Hippocrate de la Circulation du Sang , 11.
20.f
Medecine pretenduë , 12. 20. f.
Hift. des Ufcoques , 12. 40. fols.
La vie du R. Pere Beauvan de la Compagnie
de lɛsus , 12. 30. fols
Hiftoire de Sallufte traduite par M. l'Abbé
Caflagne , 12.4 5. fols.
Villis Traité des Urines , 12. 20.fols.
Critique de l'Hiftoire de France de lourdan ,
12.30. fols.
Millionnaire Apoftolique in octavo , 13. vol.
32. livres.
C
26
Catalogue.
Hiftoire des Guerres d'Italie , indouze 2.
vol. 3. livr.
Le Jardin des Racines Grecques , indouze ,
2. livr
Secret des Eaux de Vichi , indouze
fols.
20. ,
LIVRES
L
NOUVEAUX
de l'Année 1684 .
E Plutus & les Nuées d'Ariftophane , Comedies
Crecques , traduites en François
avec des Remarques & un Examen de chaque
Piece , felon les regles du Theatre , par Mademoiſelle
le Febvre , indouze , so .fols.
Les nouvelles Oeuvres de M. de Moliere ,
augmentées de 2. vol . indouze , 9. vol. avec
des tailles douces , 15. livг.
Dialogue de la Santé , indouze , 30. fols,
La Sainte Bible en François , fo!. Paris , 8.
livres.
Le Caractere de l'honnefte Homme › par
Monfieur l'Abbé de Gerard , indouze , 40. fols .
Triple Couronne de la Vierge , par l'Autheur
de l'année Benedictine , 4. 2.vol . 12.liv .
Hiftoire des Siecles , du P. Lenfant , indouze
, 6. vol. 8. livres .
Anatomic du Corps Humain . 8. tout rem
pli de Figures en taille douce , 4. liv . 10. fols
Oeuvres de Monfieur Poiffon , avec la Comedie
fans Titre , indouze , 2. vol . 3. livr.
Oeuvres de Monfieur Sarrafin , indouze , 2,
vol. 3. 1.
Catalogue.
27
De la Pureté d'Intention ? par Monfieur
l'Abbé de la Trappe , Autheur de la Vie Monaftique
, indouze , 30. fols.
Nova collectio Concilior. Balus . fol . 15. 1 .
Dogmata Theologica Thomafini fol . 15. 1 .
Carefme du Pere le Febvre Recolet , in 8.
2. vol. 5. livres.
Vérures de Religieux , in 8. 2. vol . 5. livr.
Traitté de l'Vfage du Lait , par M. Martin ,
indouze , 15. fols.
Pharmacopeé de Charras , 8 , 2. vol. augmentée
d'un tiers , 6. livr.
Nouvelle & facile Methode Italienne dans
fa derniere perfection , augmentée de la moi-,
tié , par Monfieur l'Enfredini , indouze , 30.
fols.
Advertiffemens de Vincent de Lerins , touchant
l'antiquité de la Foy Catholique , contre
les nouveautez profanes de tous les heretiques ,
indouze , 2. livr.
Methode facile pour apprendre l'Hiſtoire ,
indouze , 10. fols.
Oeuvres nouvelles de la Sufe , indouze , 4.
vol. 4. liv.
Le nouveau Ieu du Monde, avec douze Figures
en taille douce , indouze , 30. fols .
Ordonnance des Gens de Guerre , indouze ,
s . vol. 13. livr.
Le Prince Machiavel , traduit par Monfieur
Amelot de la Houffaye , indouze , 30. f,
Le nouveau Traité de Paix , 4 . 7. livr.
L'Oraifon du Coeur , ou la maniere de faire
l'Oraifon parmy les diftractions les plus
crucifiantes de l'efprit , par le R. P. Piny , indouze
, 25.fols
C &
28
Catalogue.
Exercices que le Roy a reglé pour toute fon
Infanterie , tant Françoife qu'Etrangere , &
pour les Compagnies des Moufquetaires , &
celles des Gentilhommes qui font à ſa folde ,
10. f.
lugement de Pluton fur les deux parties du
Dialogue des Morts , 12. 30. fols.
Sommaire de l'Histoire de France , par M.
Prade y compris l'Hiftoire de Louis XIV.
avec des Figures en taille douce , s . vol . 12. l.
Entretiens hiftoriques , moraux & politiques
, indouze , 40. fols.
Summa Conciliorum de Monfieur Bail fol.2 .
vol. 24. livr.
Oeuvres mflcées de S. Euremont , 12. 6.
vol. 9. livr..
La Retraite des Dames , par le R, P. Guil
liore , 12. 30. f.
"
Lettres fur la neceffité de la Retraite , par le
Pere Valois , Tome ſecond indouze , 30.
fols , le premier fe trouvera auffi pour 20. f.
l'Ecole de Chirurgie , 12. 20. f.
4
Obfervations fur les Fievres & les Febrifuges
de M. Spon , 11. 20.f.
Traité des Rapports en Chirurgie , fuivant
les nouvelles Ordonnances , par M. de Blegny,
indouze , 15. fols.
La Vie de Madame de Montmorency , Superieure
de la Vifitation de Sainte Marie de
Moulin , 8 , 2. liv . 10. f.
Réponse à M. Boffatran Miniftre , fur la Conferance
tenue à Niort , par M. l'Abbé de Chalucet
, 12. 30. f.
Hiftoire dela Ligue , de м, Maimbourg inCatalogue
.
29
douze , 2. vol . fur de tres beau papier fin . 3 .
livr.
Idem le Calvinifme , fur de tres- beau
papier , indouze , 2. v . 3.1..
Idem le même , 4. 6.1.
Ordonnance de Eaux & forefts , augmentées
d'un tiers avec les Edits & Declarations
jufque à 1684. indouze, 40. f.
Traité de Chevalerie , du R. P. Menetrier,.
indouze , 40. f.
Pontificale Romanum 12. Parifiis , 3. livr.
Tableau de la Penitence de Godeau , indouze
nouvelle edition , 3. livr.
Les Fables d'Efope nouvelle edition avec
plufieurs Figures en taille douce , indouze , 2.
vol . 3. livr.
Billets galants indouze , 20. f.
Academie Galante 12. tome fecond , 30, f.
le premier tomefe trouve pour le méme prix
dans la méme boutique.
Hiftoire du Siege de Luxembourg par
l'Autheur du Mercure Galant , indonze >
fols.
29.
Les amours du dernier grand Vifir Hiſtoire
galante par Monfieur de Prefchac , indouze 30 .
fols.
L'art des Emblémes , du R. Pere Menestrier
in octavo so, fols.
Hiftoire de la Loüifiane avec une figure en
taille douce , indouze , 40. fols.
Oratoire du Coeur indouze , 10. fols.
Traité de Chevalerie du R. Pere Meneftrier .
indouze 40. fols .
Oraifon Funebre de Mademoiſelle de Bouil
loninquarto 20, fols.
€ 3
30
Catalogue.
Virginie tragedie , 1. 15. fols.
Nouveau Dictionaire François Latin par
Monfieur l'Abbé d'Anet, 4.8 . livres .
Oeuvres fpirituelles du R. Pere Guilloré ,
infolio. 12. livr.
Iliftoire du vieux & nouveau Teftament
par Monfieur Lebret in octavo , 3. livres.
Inftruction d'un ieune Seigneur , indouze ,
2. vol. 2. livr.
12. 20,f. Idem d'une jeune Princeffe
Gonference avec Mr. de Meaux par le Miniftre
Claude in octavo , 3. livr.
La Cour Dialogue par Mr. de Prefchac , in
douze 12. fols.
Obfervations fur les maladies veneriennes
& fur un Remede qui les guerit feurement &
facilement par le Sieur Thuillier , Docteur en
Medecine in octavo 25. fols.
"
Hiftoire de l'Empire , contenant fon Origine,
fon Progrez , fes Revolutions la forme de fon
Gouvernement , fa Politique fes Alliances
, fes Negociations , & les nouveaux Reglemens
qui ont efté faits par les Traitez
de Vveftphalie ; Par le Sieur Heiff. Efcuyer ,
Confeiller , & Secretaire , intérprete du Roy en
Langue Allemande in 4. deux volumes , 11 , li-
Converfatidns nouvelles fur divers Sujets ,
par Mademoiſelle Scudery , indouze , 2. volames
, 6. liv .
L'Homme de Cour traduit de l'Espagnol
de Baltafar Gracien par le Sieur Amelot de la
Houffaye avec des notes , indouze 40. fols.
Relation Hiftorique de tout ce qui a été fait
devant Genes par l'Armée Navale de Sa Majeſté
Catalogue. 31
Tres-Chrétienne , avec une grande Figure en
taille douce , indouze , 20. fols .
Petit Abregé de l'Hiftoire Romaine , par Demandes
& Réponfes , indouze , 25. fols .
Traité de l'Infailibilité & du Pouvoir de
F'Eglife , dedié au Roy, indouze , 15. föls.
Les Eloges des Hommes Sçavans , tirez de
l'Hiftoire de Monfieur de Thou , avec des
Additions contenant l'Abregé de leur vie , le
lugement & le Catalogue de leurs Oavrages ;
Par le sieur Teiffier , Advocat au Prefidial
de Nifmes indouze deux volumes , 4:
liv.
>. >
Vie du Pere Iean Chrifoftome , Religieux
Penitent , inoctavo , 2. l . 10. lols ,
Oracles des Sibilles , augmenté d'une reponce
à la Critique par le P. Craffet , indouze
30. fols.
Traité du Nivelement , par M. Picard , de
l'Academie Royale des Sciences , indouze 30..
fols.
"
La Geometrie Pratique , par Monfieur Ozarian
Profeffeur en Mathematique , indouze ,.
30. fols.
Hiftoria Civilis & Ecclefiaftica , Authore
Perro Iofepho Cantelio , è Societatis Iesus ,
in 4. 5. liv.
Quatre dialogues fur l'Immortalité , par
Monfieur l'Abbé d'Engeau. , & Monfieur l'Abbé'
de Choifit in 12. 30, f.
L'Ecclefiaftique traduit en Francois , avec
une explication tirée des Saints Peres & des
Autheurs Ecclefiaftiques , par ces Meffieurs , in
octavo. 4. liv.
Traité de la volonté de fes principalesactions
32 Catalogue.
de fes Paffions & de fes Egaremens , divifé em
cinq Parties , indouze 30. fols .
Abregé de l'Hiftoire Bizantine , de S. Nice
phore Patriarche d'Alexandrie de Conftanti
nople traduite du Grec ; par le fieur Moret avec
des Remarques Hiftoriques , indouze 30.
fols.
des
Hiftoire Chronologique des Papes ,
Empereurs & des Rois qui ont regné en
Europe , depuis la Naiffance de I ES u s-
CHRIST , jufqu'à preſent , indouze 30.
fols.
La Doctrine des Maurs , qui Reprefente en
cent Tableaux en taille douces , la difference
des Paffions. Et enfeigne la maniere de parvenir
à la fageffe univerfelle ; par Monfieur de Gom
berville de l'Academie Françoife , indouze so.
fols.
Hiftoire des Hommes Illuftres de Monfieur
l'Abbé Tallemant avec plufieurs figures en:
taille douce , ou font leur Portrait ; Nouvelles
Edition , augmentée & recorrigée , indouze , 8 .
vol . 14. liv. papier fin & 12. liv. papier ordi
naire.
•
La vie des Saints , traduction de ces Meffeurs
y compris la vie des Patriarches , Nou
velle Edition , in octavo 5. vol . 7. liv...
Les Pretendus Reformez convaincus de
Schifme , pour fervir de réponſe à un écrit
intitulé confideration fur les Lettres circulaires
de l'Affemblée du Clergé de France , de:
l'Année 1682 par Monfieur Nicole , Autheur..
des Ellais de Morale, indouze 45. f.
Traitté de la Pratique des billets & du Preft
d'Argent entre les Negocians, par un Docteur.
Catalogue. 33
en Theologie , in- douze 3o . fols.
Difcours de Clement Alexandria , pour
exhorter les Payens à embraffer la religion
Chrétienne traduit par Monfieur Coufia , indouze
, 30, fols.
Dom Henrique de Caftro ou la Conquéte des
Indes indouze , 2. vol. 40. f.
De la Nature & de la caufe des Fiévres , indouze
, is. fols.
Methode pour bien prononcer un Difcours
& pour le bien ADimer , ouvrage tres - utile à
tous ceux qui parlent au Public & particuliere-
= ment aux Predicateurs & aux Advocats , par
Monfieur Bary indouze , 20. fols.
Paralleles Hiftorique , indouze , 40. f.
S. Fulgentij opera , inquarto 9. liv .
LIVRES
TR
NOUVEAUX
de l'Année 1685.
Raitté des Fortifications , contenant la
Demonſtration & l'Examen de tout ce qui
regarde l'Art de Fortifier les Places , tant regu
liéres qu'irreguliéres , fuivant ce qui fe pratique
aujourd'huy ? le tout d'une maniere abre
gée , & fort aifée pour l'Inftruction de la Ieuneffe
, par Monfieur Gautier de Nifmes ,
avec 23. Figures en taille douce , indouze , 25 .
fols.
Traité Hiftorique de l'Etabliſſement & des
Prérogatives de l'Eglife de Rome , & de fes
Evefques , par Monfieur Maimbourg, indouze ,
2. liv. 10. f.
34 Catologue.
Les diférens Caracteres de l'Amour , par un
Academicien François , in 12. 30. fols .
L'Hiftoire du Grand Seras- Kier Baffa , ou
la fuite de Hiftoire du Grand Vifir , contenant
toute la Relation de la levée du Siege de
Bude , & fes Amours , indouze , 30. fols .
Effais de Sermons pour tous les jours du
Caresme , contenant fix Difcours differens
pour chaque jour , & des fentences choifies
de la Sainte Ecriture & des Peres de l'Egli
fe pour chaque Difcours , avec la Traduction
de ces Sentences ; Ouvrage plein d'érudition ,
& neceffaire à toutes fortes de Perfonnes ,
in cctavo 3. Volumes , 12. livres.
Extraordinaire des Mercures Galant indouze,
30. fols. & les Mercure 20. f.
Agiatis ; Reyne de Sparte , ou les Guerres
Civiles des Lacedemoniens , fous les Rois
Agis & Leonidas indouze , 2. Volumes , 2 .
livres.
Morale de l'Evangile , in 12. nouvelle Edi .
tion , 40 fols.
Efais de Phyfique , indouze , z . Volumes ,
3. livres.
Mademoiſelle de larnac , Hiftoire du temps.
de la Princeffe de Cleves , in 12. trois vol . 3 .
liv . 10. fols .
Le Grand Sophi , nouvelle Allegorique , indouze
, te. fols.
Les Travaux de Mars , ou l'Art de la Guer
re , augmenté d'un quart nouvellement , par
Monfieur Mallet , inoctavo 3. volumes , 15. liv .
Les Dames Galantes , ou la Confidence reciproque
, en deux Tomes indouze , 2. livres,
10.fols .
Catalogue. 35
C
Relation d'un Voyage des Indes Orientales ,
par . M. Dellon, Docteur en Medecine , indouze,
2 . vol. 3. livres.
Armenius , Tragedie , indouze , 20. fols.
Illuftre Genoife , indouze , 20. fols.
Le Cocher Comedien , de M. de Hauteroche,
indouze 15. fols.
Relation du Royaume de Siam , indouze , 15.
fols.
Journal du Palais , complet , 10. vol. 60. liv.
Les Nombres & le d'Euteronome traduit en
François avec l'explication du fens Litteral &
du fens Spirituel , tirée des SS . Peres & des Autheurs
Ecclefiaftiques en 2. vol . in- octavo 5.
livr, & en 1. vol . 4. livr . 10 , fols .
Les Conferences Ecclefiaftiques du Diocefe
de M. de Luçon en 5. vol . indouze impref
fion de Paris 10. liv. & impreffion de Lyon ,
6. liv . & 5. fols l'on feparera les 4. & 5. vol . à
ceux qui auront les premiers pour le méme
prix.
Fables nouvelle en vers , in 12. 20. fols.
Traité de la vocation Chrétienne des Enfans,
in 12, 30. fols .
Hiftoire du Gouvernement de Venife
par M.
Amelot de la Houſſaye , nouvelle Edition augmenté
& corrigé de beaucoup , in 8. 5. liv.
Tibere difcours Politique fur Tacitepar M.
Amelot de la Houffaye , nouvelle Edition , in
octavo , 4. liv.
Veritable conduite de Confeffion & communion
de S. François de Sales , par M. Gam
bare Prêtre , in 18. 15. f. Impreffion de Paris.
Entretien fur le Carême du Pere Crailer ,
ndouze , 2. vol. 3. liv.
H.i
36
Catalogue
.
Caractere de la fauffe & veritable Pieté , 12 .
30. fols.
Defcription de l'Hôtel des Invalides avec
plufieurs figures en tailles douces tant les veuës
qu'autrement , fol . 15. liv.
Le Plan dudit Hôtel en deux feüilles , 2. liv.
10. fols.
Converfations Morales fur les Ieux & les divertiffemens
, indouze , 2. liv .
La feconde Philippique de Ciceron traduction
nouvelle , indoaze , 15. fols.
Nouveau voyage de M. Thevenot contenant
la Relation de l'Indoftan , des Nouveaux Mogols
& des autres Peuples & Païs des Indes ,
inquarto , 5. livr .
Inftructions Morales & de Controverfe par
demandes & par réponces , pour l'inftruction
des Catholiques & des Calviniftes nouvellement
convertis a divifées , en deux parties ,
dont la premiere contient la Doctrine de l'Eglife
Catholique , fur les Points conteftez ,
& non conteftez , la feconde contient des Ecclairciflemens
fur les Points de la Doctrine de
P'Eglife Catholique conteftez entre les Catholiques
& les Calviniftes , indouze
fols.
> 20.
Table des Sinus nouvelle Edition , avec la
Trigonometrie qui eft un Traitté nouveau ,
pour l'intelligence des Tables & facile pour les
Ecoliers , in- octavo , 2. livres .
Les Ocuvres du Poëte Lucrece , qui traitte
de la Nature des chofes avec des Remarques
fur les endroits les plus difficiles de la traduction
du Baron des Coutures un des plus beaux
Ouvrages qui ait paru depuis longtemps
tans
Catalogue. 37
C
tant pour la beauré du Stile , que pour les
Remarques , in 12. 2. vol. 4. liv . io, fols , >
Andronic Tragedie par M. Capiftron 20. f.
La Dame Invifibles , Comedie de M. de
Haute . Roche , indouze , 20. fols.
-Aphorifme d'Hippocrate traduit en François
en deux vol . 3. liv .
Meditations fur le Pater nofter , & fur le
Pleaume soloMiferere mei Deus , tirées des
oeuvres de terôme Savovarole , & traduit en
François , 20, fols.
Heures Chrétiennes tirées de l'Ecriture
Sainte & des faints Peres , traduction du Paras
difus . Anima Chriftianæ , 12. 3. liv. 10. f.
?
LIVRES NOUVEAUX
de l'année 1685 . .3
Hiftoire
Iftoire de la Conquefte de Flaride par les
Espagnols, fous Ferdinand de Soto, écrite
en Portugais par un Gentilhomme de la ville
d'Elvas , m 1. 30.fols.
Le Genie de la langue Françoife, 12.2.v.3.l.
Reponse à l'Apologie pour la reforma
tion , pour les Reformateurs & pour les Re-
1formez , où l'on traite de l'etat Monaſtique ,
des Veuves &rant Seculieres que Religieufes ,
des fecondes , troifiéme , quatrième , & autres
Nopces , des qualitez d'un veritable Mar
tir , des Ceremonies Ecclefiaftiques de la
Sainte Ecriture des Extafes & Difcours du
Celibat des Ecclefiaftiques, & quelques autres
vil.8 bab
D
38
Catalogue.
matiere de Religion , par Monfieur , Ferrand
12.40.fols.
Traité de l'Eglife contre les Heretiques
principalement contre les Calvinistes , par
Monfieur Ferrand . 12. 30. fols .
Theriaque d'Andromacus , traduction nouvelle
par Monfieur Charras, 12. 30.fols.
Comedie fans titre par Monfieur Poiſſon , indouze
, nouvelle édition, 15. fols.
Les Oeuvres de Barreme contenant fept
volumes & fe vendent feparé fçavoir L'arif
metique de foy- même . 5o. f. le Livre des
contes fait so. f. La Geometrie so. fols. Li
vre neceffaire , so . f. Le Livre des Aydes Domaine
de France , 45. f. Les Tarifs & contes
fait,3 . liv. to.f. & le feptiéme , le Grand Bar
quier , in octavo, 4.1.10.f.
Traduction nouvelles des Satires des Epi
tres & l'Art Poëtique d'Horace ,in 12. 45.f.
Les Ouvrages de Profej & de Poëfie des ficurs
de Maucroy & de la Fontaine , indouze , 1.
vol . 4. tiv. 1.3.0
Memoires contenant ce qui s'eft " paffé en
France de plus confiderables depuis l'année
1608. jufqu'en 1536. tirées des êcrits de
Monfieur le feu Duc d'Orleans , indouze ,
- 40. ር
Le Portrait de Foibleffes Humaines , par
Madame de Villedieu , 12. Paris 30. fols/ & de
Lyon 15, fan oneftium , esbrop.lion
Les Defordres de l'Amour de Madame de
Ville dieu, 12. 4. vol. relié en deux 30. fols.
Geographie de Robbé Nouvelle Edition ,
avec plufieurs Figures en taille douce , 12. 2.
Vol . 6.div. Idem Enluminés 8. liv .
Catalogue. 39
Ordonnances Synodales de Luçon , 10. f..
L'Art de chanter , ou methode facile pour
apprendre en fort peu de tems les vrays prin--
cipes du Plain Chant & de la Mufique par M.
Lancelot , inquarto´, 25. f.
Elemens de Geometrie , ou de la meſure du
corps , par le Pere l'Amy , in octavo , 45. f.
Voyage de Tartarie , 12. 15.
fols.
Vie deGonzague , 11. 25. fols.
Traité des Cadrans de Monfieur Ozanan
avec plufieurs figures en taille douce , 12, 30 ,
fols.
Corps & compilation de tous les Com
mentateurs Anciens & Modernes fur la Coutume
de Paris , enrichie de nouvelles obfer .
vations & de plufieurs queftions décidées
par les Arters des Cours Souveraines , avec
les Conferences des autres coûtumes , par
Monfieur Claude de Ferriere , Avocat an
Parlement en trois volumes , infolio , 35.
liv.
Oeuvres Diverfes de Monfieur Boileau ,
nouvelle Edition revûe & augmenté de beaucoup
avec les figures, indouze, 3. liv.
69 Eclairciffement de Monfieur Queras Grand
Vicaire de feu Monfeigneur l'Archevêque de
Sens, inoctavo , 4. liv.
Iournal Amoureux d'Espagne, par Madame
de Villedieu , indouze quatre volume , relié
en deux , 30, fols.
La vie de S. Philippe Nery Fondateur de
l'Ordre de l'Oratoire inoctavo 3. liv.
Theologie Morale de S. Auguftia , où le
precepte de l'amour de Dieu est traité à fond,
& les autres maximes de l'Evangile fe trou-
D3
40:
Catalogue
.
vent expliquées & demontrée indouze , 45. f.
La Morale d'Epicure avec des reflexions
par Monfieur le Baron des Coutures Aureur
de la traduction de Lucrece, indouze 40. fols.
La vie du Pere lean Rigoleng de la compa
gnie de lefus indouze , 30. fols.
12
La vie du Pape Sixte V. nouvéllé édition ,
indouze deux volumes 2. liv.
L'hiftoire du Royaume de Chypre par Mon.
heur le Pelletier Auteur de la vie de Sixte V.
indouze , 2. vol . 2. liv.
Actes de l'Affemblée generale du Clergé
de France concernant la Religion inquarto ,
20. fols. bet
Idem indouze avec le Catalogue des livres
deffendu , 30. fols .
Avis pour la fainte Communion , 7. fols.
La Relation du Caroffel de 1685. & 1686.
20. f. }
Ariofte Ancienne & Moderne on Roland
le furieux traduction nouvelle indouze, 4.vol .
3. liv.
L'ordinaire de lafainte Mefferavec l'explication
des principales ceremonies qui fi obfervent
augmenté des Vefpres & Complies en
Latin & en François & de plufieurs exercices
de picté Imprimé par l'ordre de Monteigneur
Evefque de la Rochelle , infeize is. f.
Hiftoire de la confpiration d'Angleterre
du Duc de Mont Mout , indouze 20. f.
Hiftoire des troubles de Hongrie & des defordres
arrivez dans ce Royaume , & les
progrés de la confpiration des quatres com
tes qui ont été executez , leur revolte y eft
amplement traittée avec trois cartes indouze,
4. vol. 6. liv.
Catalogue.
41
Lettre de S. Auguftin fur la Conformité de
la conduite de l'Eglife de France pour ramener
les proteftans avec celle de l'Eglife d'Affrique
pour ramener les Donatiftes indouze
jo. f.
La conduite du Roy à l'égard des Proteftans
femblables à la conduite de l'Empereur Honorius
& de S. Auguftin à l'égard des Dona
tiſtes avec un Abregé des memes Donatiftes
& l'explication des loix qu'Honorius publia
contr'eux-indouze , 19. f.
Traité de la Providence fur le miracle des
fept Pains tiré de l'Ecriture fainte & des Peres
indouze , 20. f.
Paraphrafe des Pfeaumes de David en vers
François par Monfieur Godeau & mis en
chant,nouvelle édition ,indouze 40. f.
Hiftoire d'Augufte contenant fes actions
avant & apres le trianvir jufqu'à ſa mot
avec les particularitez dela vie de Iule Ce
far par le même autheur du triumvirat indouze
deux volume , 2. 1.
Hiftoire du Pontificat de faint Gregoire le
Grand par Monfieur Mainbourg , inquarto
2. 1. indouze deux volumes , 3. 1. & de Lion.
2. liv.
Lutrigot ou la Critique contre Monfieus
Boileau indouze 15. f.
Les confeflions coupée , Impreffion de Paris
indouze 25. f.
Harangue de Monfeigneur le Coadjuteur
de Rouen au Roy inquarto . 7. L.
Harangue de Monfeigneur l'Evefque de
Valence au Roy inquarto 7. f.
·
D
3
42 Catalogne.
Hiftoire de Charies neuviéme
, in 12. 3.vol. 3.liv . 10.î.
De François premier , in 12 .
De Monfieur
vol . 6.1 . & in 4. 2.vol . 12.) . Įde Varillas.
Education de Charlequint ,
12. 2. v. 3.1.
Des Herefies , 12.7.1 . & in 4.12.1.J
LIVRES NOUVEAUX
de l'Année 1685 .
Iftoire de Guftave dit le Grand & de
Charles Guftave Comte Palatin , Roy
de Suede & de tout ce qui s'eft paffé en Allemagne
, depuis la mort du Grand Guitave j
par le fieur de Prade , indouze , 40. £
Charanton où l'Herefie détruite , inquarto
30. fols.
Catechifine pour les nouveaux Convertis
de Canifius, 12. 15. f.
La Morale de JESUS - CHRIST par le Pere Do
zeme de la Compagnie de Lesus , in 4, s . 1 .
Entretien fur la Pluralitez des Mondes, pat
FAutheur du Dialogue des Morts, 12. 30.fols.
Nouvelle Bibliotheque des Autheurs Ecclefiaftiques
contenant l'Hiftoire de leur vie ,
le Catalogue , là Critique & la Chronologie
de leurs Ouvrages , le fommaire de ce qu'ils
contienent unJugement fur leur ftile & ſur leur
doctrine & ce dénombrement des differentes
éditions de leurs Ouvrages, des Autheurs des
Trois premiers Siecles de l'Eglife , avec une
differtation préluminaire fur les Autheurs des.
Catalogue 143
Livres de la Bible , par M. L.Du Pin , Docteur
de la Maiſon de Paris , 8. 4. l.
Eftat de la France , où l'on voit tous les
Princes , Ducs & Pairs , Marechaux de Fran.
ce, & autres Officiers de la Couronne , des
Evêques , les Cours qui lugent en dernier Refort
, les Gouverneurs des Provinces , les Chevaliers
des Ordres & enfemble les noms de
tous les Offices de la maifon du Roy , & mai
fon des Princes jufqu'en 1686. indouze, 2.vol.
3. liv. 10, fols.
La fcience parfaite des Notaires , ou le
moyen de faire un parfait Notaire , contenant
les Ordonnances , Arreſt , & Reglement rendus
touchant la fonction des Notaires , par
Mé Claude de la Ferriève , feconde édition , &
augmenté d'un tiers , seliv..
L'Elprit de l'Ecriture Sainte , avec des Refle
xions , par Monfieur le Baron des Coutures ,,
1.2.2. V. 3.1.10 . f.
Reflexions ou Sentences & maximes Morales
, par Monfieur la Roche- Foucaut , aqgmentée
de plus de cent nouvelles maximes ,
12.30. £..
Les devoirs de la vie Civile , nouvelle édition
, revue , corrigée , augmentée , 12. 2. vol ..
3. liv...
La liberté des Dames , 12. 20. f..
Alcibiade Tragedie , par Monfieur Capi
fron , 12. 25 , ſols.
L'Homme à bonne fortune ,
Monfieur Baron , 25.fkt
I
Comedie par
A
La fcience & l'Att des Devifesy dreffez fur
-de nouvelles regles , avec fix cent devifés fur
les principaux evenemens de la vie du Roy &
44 Catalogue.
•
quatre cens devifes Sacrées , dont tous les
mots font tirez de l'Ecriture Sainte , par le
R. P. Meneftrier , inoctavo , 2. 1,
Petit Flambeau de la Mer , in 4. 3. l .
La Liturgie Sacrée où l'Antiquité , les Mifteres
& les ceremonies de la fainte Meſſe ,
12. 3. V. 4.l. 10.f.
Les delices de l'Efprit , par Monfieur Defmarêts
, nouvelle édition, avec plufieurs figu
res en taille douce , 12. 2. v. 3. l.
Inftruction Paftorales & Pratique pour la
conduite d'un jeune Curé , en forme d'entre
tien , 12. 30. f.
Traité des jeux & des divertiffemens qui
peuvent être permis , ou qui doivent étre défendus
aux Chrêtiens felon les Regles de l'Eglife
, & le fentimens des Perés , par Me
Jean Baptifte Thiers , Docteur en Theologie ,
12. 2. l. f. f.
Les deux derniers livres des Roys, 8.4.1.10.f.
Nouveau Recueil de tout ce qui s'est fait
pour & contre les Proteftans particulierement
en France , où l'on voit l'Eſtabliffement , le
Progrez , la Décadence & l'Extinction de la
R. P. R. dans ce Royaume par Me. lacques le
Febvre Docteur en Theologie , 4. 9.1.
Recueil de ce qui s'eft fait depuis la Revo
cation de l'Edit de Nantes , 4. 30. £.
Oeuvres Tragiques de Monfieur Capiſtron,
12. 4. liv.
Idem de la Tuillerie , 12. 3.l..
-Idem de la Chapelle , 12. 3. I ..
Idem de Pradon , 12. 50..f.
Su Hiftoire des Avanturiers qui fe font fignalez
. dans les Indes , contennant ce qu'ils ont
Gatalogue. 45
fait de plus remarquables depuis 20. Années ,
avec la vie , les moeurs , les coûtumes des habitans
de S. Dominique & de la Tortue &
une defcription exacte de ces lieux où l'on
voit l'établiffement d'une Chambre des Conees
dans les Indes & un état tiré de cette
Ghambre des Offices , tant Ecclefiaftiques"
que Seculiers , ou le Roy d'Espagne pourvoit
les revenus qu'il tire de l'Amerique, & ce que
les plus grands Princes de l'Europe y poffe.
dent , le touto enrichi de Cartes Geographi
ques & de plufieurs figures en taille douce ,
indouze , 2. vol. 4. 1 .
Apologie pour l'Eglife Catholique où l'on`
juftific fa croyance , fon culte & fon gouver
nement par les Principes même des Proteftans
par le fieur Vigne , cy- devant Miniftre à Gre
noble , 12. 30. f.
Entretiens affectifs de l'ame avec Dieu fur
les Pfeaumes de la Penitence , pour les nouveaux
Convertis , 12. 20. f.
Journal du Palais , inquarto , to.v. 60.liv.
le dixiême tome & les autres fe fepare pour
6. liv. auffi chaque volume. :
Pratique de Pieté ou Entretiens pour tous
les jours de l'Année , par le Pere le Maître de
la Compagnie de Iefus , augmenté en cette
toifiéme Edition , des Evangiles & de plu
fieurs points de Meditation , toutes tevûes &
recorrigée , 12. 4. vol . 5o . f. & relié en deux
2. liv .
C La Morale du Monde ou Converfations par
Mademoiſelle d: Scuderi , 12. 2. vol . 6. liv.
Les Amours du Comte Tekely , nouvelle
Historique , 12. 1. f
46
Catalogue
.
Relation de l'Amballade de Monfieur le
Chevalier de Chaumont à la Cour du Roy de
Siam avec ce qui s'eft paffé de plus remarquable
durant fon Voyage avec plufieurs fi
gures en tailles douce , 12.2. liv ..
Entretiens affectifs de l'Ame avec Dieu
pendant les huit jours des Exercices Spirituels
par Menfeigneur l'Evêque d'Alby , 12.
30. fols.
Le Rendez-vous des Thuilleries ou le Co
quet trompé Comedie , par Monfieur le Baron
, 12, 20.f.
Inftruction pour les nouveaux Catholiques:
ou tous les Points principaux de la Religion
font familierement expliquez par BEcriture,
les Conciles & les Peres , par Monseigneur
l'Evêque de Châlop , 12 , 40, Lov
2
J
7
Nouveau Sisteme des bains & eaux Minera-l
les de Vichy, fondé für plufieurs belies experiences
& fur la Doctrine de l'Acide & de
l'Alcali , par Monfieur Fouet , Docteur ca
Medecine 12.39. fam
Jugement des Sçavans fur les principaux
Ouvrages de ce temps , & fur les Poëtes depuis
Moïfe jufqu'à prefent , indouze , neuf
vollumes 18, livres , les cinq dernier vollume
fe vendent feparé pour 10. liv.:
La vie de faint François de Sales , par l'Au
theur de la vie de Madame de Montmorency ,
4. 5. liv. Dior 2 1 loa Mari§
Conference Ecclefiaftique du Dioceſe.de
Luçon feconde Edition , très- bien imprimé ,
12. 5. vol. 6.liv. 5. f.
Les fix & fepriéme tome fura la Penitence,
l'ordre & le mariage s'imprime¸
Gatalogue. 47
Vies des Saints , nouvelle Edition , fol. 2 .
vol. Paris grand papier 16. liv .
Idem de papier ordinaire, 11. liv. auſſi
de Paris, fol . z. vol.
Hiftoire de la Morée avec so , figures en
tailles douce de toutes les Villes que les Venitiens
ont emportées fur les Turcs , 8.4.liv .
L'Efpion du Grand Seigneur & fes Relations
fecrettes envoyées au Divan de Conſtantinople
découvertes à Paris , pendant le Regne
de Louis le Grand , contenant les évenemens
les plus confiderables de la Chrêtienté & de
la France depuis 1637. indouze , 4. vol . 6. liv .
les trois derniers vollumes fe vendent feparé
"pour 4.liv. of
.1
Hiftoire des Oracles par Monfieur de Fontenelle
, Autheur du Dialogue des Morts ,
$12.30.1.20
Voyage des Ambaffadeurs de Siam en France
, contenant lareception qui leur a efté faite
dans les Villes où ils ont paffé , leur entré à
Paris , les ceremonies oblervées dans l'Audiance
qu'ils ont eu du Roy & de la Maiſon
Royale , les complimens qu'ils ont faits , la
defcription des lieux où ils ont eſté , & c¢
qu'ils on dit de remarquablefur tout ce qu'ils
ont vu jufqu'à la fin de l'année 1686.12.2.vol .
49.folsle deuxième tome fe vend feparé pour
- 20.fols.
Iournal des Saints pour les Congregations,
qui fert de billets des Saints de mois en Latin
Ja main 45.1.& en François aufli 45.
L'Homme inftruit par fa raifon & par fa
Religion , Dialogue Moral & Chrêtien , 8.2.1 .
Le nouveau Negotiant , contenant les re48
Catalogue
.
C
ductions toutes faites des mesures , Poids &
Monnoyes de France , reduite aux meſmes
Poids & Monnoyes de diverfes Villes & Païs
concernant le Negoce , par le feur Ricard de
Bordeaux , inquarto , so. f.
L'Efprit de la Religion , ou l'abregé du Livre
de la Science univerfelle des faintes Ecri-
-tures , 12. 20. f. af.
Almanach de Milan 1587. 12. 20. fols ,
De Liege pour 1587. 15. f.-
Connoiffance des temps pour 1687. 20.1,
Hiftoire du Siege de Bude avec toutes les
particularitez fidelement écrite & circonftantié
le tout jour par jour , avec une grande fi
gure en taille douce , par l'Autheur du Mercufe
Galant , 12; 20. fo '
broM ob 23
Livres que l'on Imprime & que l'on don
nera inceffamment.
Les Grands Voyages de Monfieur Chardin ,
de la Perfe & des Indes Orientalles avec dixhuit
grandes figures en taille douce , 12. 2 .
gros vollumes.
Le bon ufage du Thé , du Caffé & du Chocholat
par M. de Blegny avec plufieurs figures
én taifle douce.
La Nouvelle Methode accomplie du Blafon
du.Pere Meneftrier , indouze, Le Pontificat de
S. Leon , de M. Maimbour , L'Hiftoire de
Louis douziéme de Varillas & la fuite des
Herefies auffi de M. Varillas , les Annales de
la Grece de Madame de Villedieu, & pluſieurs
autres dont je vous donneray Avis.
THE LA VILLE
FIN
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Résumé : LIVRES NOUVEAUX qui se trouvent à Lyon chez le Sieur AMAULRY ; depuis l'année 1678. jusqu'a present.
Le document présente un catalogue de livres disponibles à Lyon chez le Sieur A Maul Ry, depuis l'année 1678 jusqu'à la date de publication. Les ouvrages couvrent divers genres et sujets, incluant la piété, la poésie, le théâtre, l'histoire, la théologie, et les sciences. Parmi les titres notables figurent 'La Pratique de Piété' du Père Le Maître, 'L'Art poëtique' du Père Lamy, 'La Princesse de Clèves', et plusieurs œuvres de Monsieur de Haute Roche et de Corneille. Le catalogue mentionne également des traductions, des mémoires, et des traités sur des sujets variés comme l'architecture navale, la médecine, et la morale chrétienne. Les prix et formats des livres sont spécifiés, allant de petits fascicules à des volumes reliés. Le document inclut des livres publiés entre 1678 et 1680, avec des mentions de nouvelles éditions et de traductions. Le catalogue de 1681, 1682 et 1683 présente des ouvrages spirituels tels que les 'Instructions Spirituelles pour la guérison et la consolation des Malades' du Père Craffer, et les 'Éloges des personnes illustres de S. Benoît'. Il inclut également des traductions littéraires comme les 'Satyres de Juvénal' et les 'Satyres' de l'Homère traduites par l'Abbé de la Valtrie. Des tragédies et comédies, comme 'Le Grand Solliman' et 'Zaïde' de l'Abbé de la Chapelle, ainsi que des traités sur des sujets variés, tels que le 'Traité du droit de chasse' et le 'Traité de la Cloître des Religieux' de Monsieur Thiers, sont également mentionnés. Des ouvrages historiques, tels que l''Histoire de Mahomet' et les 'Mémoires du Chevalier de Terlon', ainsi que des publications scientifiques et techniques, comme la 'Cosmographie aisée' et le 'Traité de l'organe de l'ouïe' de Monsieur Duvernay, complètent cette liste. Le catalogue de 1684 inclut des tragédies, des nouvelles galantes, des traités médicaux, des ouvrages historiques, des recueils de lettres, et des textes religieux. Parmi les auteurs mentionnés figurent Madame de Villedieu, l'Abbé de la Chapelle, Monsieur de Moreaux, et le Père Froment. Les sujets abordés vont de la chimie à l'histoire, en passant par la théologie et la littérature. Les formats des ouvrages varient, allant du in-douze au in-folio, avec des prix indiqués pour chacun. Le catalogue inclut également des œuvres traduites et des éditions augmentées ou corrigées. Le catalogue de 1685 présente des traductions de textes religieux et historiques, tels que 'La vie des Saints' et 'La vie des Patriarches'. Des ouvrages de théologie et de morale, comme 'Les Pretendus Reformez convaincus de Schisme' et 'Traité de la Pratique des billets & du Prêt d'Argent entre les Negocians', sont également mentionnés. Le catalogue inclut des traités sur divers sujets, tels que 'De la Nature & de la cause des Fièvres' et 'Traité de la Pratique des billets'. Des œuvres littéraires et historiques, comme 'Dom Henrique de Castro ou la Conquête des Indes' et 'L'Histoire du Grand Seras-Kier Baffa', ainsi que des ouvrages pratiques, tels que 'Méthode pour bien prononcer un Discours & pour le bien Adminer', et des traités sur l'art militaire, comme 'Les Travaux de Mars, ou l'Art de la Guerre', sont également listés. Le catalogue comprend également des œuvres de fiction et des traductions, telles que 'Agiatis; Reyne de Sparte' et 'Les Dames Galantes'. Des ouvrages scientifiques et techniques, comme 'Table des Sinus' et 'Traité des Cadrans', sont également mentionnés. Enfin, le catalogue inclut des mémoires, des journaux et des harangues, tels que 'Mémoires contenant ce qui s'est passé en France' et 'Harangue de Monseigneur l'Évêque de Valence au Roy'. Le document présente également une liste d'ouvrages publiés en 1686, incluant des traductions de textes religieux et historiques, tels que 'La vie des Saints' et 'La vie des Patriarches'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
s. p.
AU LECTEUR.
Début :
Ceux qui ne jugent des Ouvrages que par le Titre, [...]
Mots clefs :
Siam, France, Titre, Partie, Livre, Roi, Voyage, Ambassadeurs, Description
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU LECTEUR.
AU LECTEUR.
Eux qui ne jugent dei
Ouvrages quepar le Titre
)
sans fè donner 14
peine d'en rien lire5 & sans faire
mesme un injlant de reflexion sur
ce qutlsvoyent, pourront se rebu.
ter d'abord du mot de Siam qu'ils
trouveront à la tefie de lafecende
Partie de ce Mercure. {0 dire que
cefltrop parlerfurune mefrne mat\
ere> cependant avec une mefmc
matiere on fait tous les jour! mille
chojesdifférentes On pur"V
< FL
gures £Homm°s & d\Anim-.nx
avec du Marbre, AUJJIbv n que
des colomnes,&tout ce qu'onveut
fairerepresenter, c& 1-i fuite dn
Livrefoenquil ait le mesme Titre
t ne doit avoir que le Titre de
commun avec ce quil'a précédé.Il
fautfeparerce quireperde les Livre*
qui parlent de Shtm en deux
matières3 qui renferment deux
dmbafjad?.;fçavoir Ârr. baJJade
de M le ChevalierdeCb-vmont
AU Royaume de Siam, FFR) celle des
j4rrib-jfadeurs du Roy de Siam en
France. Ldmbajfade de M1 le
Chevalier de Chaumont a esle
faite par luy
-
mejme en un seul
~c~~w~~r la me/me Ambajjade,
& non 1afuite>a eslé mise dans le-
Mercure de Juillet, & dans un
Volume entier qui luy [en de fécondé
Partie. On a traite le mefme
sujet,parce qu'on a eu divers Memoires
pour faire cette R lation
plus ample 3&tout ce qui r rardecctte
AmbaJJade efl finy dans ces
trois Volume4. A-inif il rieflplusquefilon
que de ïAmi? ffide des
(" F C '1 l ,
)
ySiamoisen France. Celle a riessit;
ppOoiinntt doOuUbUleit}.,rinayant -fié traitée- l'ffe traueeque
par le stul Autheur du Mercure.
Le premier Prolumea pou*
Titre, Voyage des Ambassadeurs
deSiam en France contenant
la Reception quileur
a esté faite dans les Villes où
ils ont pafle^ leur Entrée à
Paris, les Ceremonies observées
dans l'Audience qu'ils
ont euë du Roy, & de la Mait>
n Royale, les Complimens
quils ont faits,la Description
des lieux ou ils ont ciléy& ce
qu'ils ont dit de remarquablefîiriout
ce au'ils ont veu.
Le secondVolume est intitul*é,
Suite du Voyage des Ambassadeurs
de Siam en France,
contenant ce qui s'est pasle
à l'Audience de Madame la
Dauphine,des Princesses du
Sang, & de MC; de Croissy
& deSeignelay, avec une
Description exacte des Chafteaux,
Appartenons, Jardins,
& Fontaines de Versailles,
S. Germain, Marly,& Clagny;
de la Machine de Marly
, des Invalides, de l'Observatoire,&
de ce que ces
Ambassadeurs ont veu dans
tous les autres lieux où ilsont
esté depuis la premiere Relation,
à quoy l'on a joint le
Discours qu'ils ont fait au
Roy.
AU LECTEUR.
Onpeut'voirpar ces deux Titres,
que ces Ouvrages ne parlent
point desmesmesebofes,mais on
Avertiticy que l'extrême curio/îté
desAmbdfjadeurs de Siam ayant
toujoursaumente,&leurayant
faitdemanderl'explrcaton de tout
ce qu'ilsrntv>u, {."S mrMerei qui
font dans leje. ndjournal de cette
j4mbc\j]ttde, font t>\rtee$encre
plus à fond que dans le pr:micr
Volume) & que les AUnfns
Royales3&surtout Verfaillesty
font décrites avec tvite texachtuÀe
pGjJt!?!?
,
$ff d'une maniéré à
donner autant dintelligence sux
curieux, que s'ils avoient le Plan
AU LECTEUR.
ala main. On peut dire que l'on
verra dans ce Vo!ume la feule
Description de Verfailles qui ait
elle jufquizydonnée au Public,
les
Lambeaux
qui en ontparu ne
pouvant pas monter à la vingtième
partie de ce qu'ony trouvera9
& les chofis mesmesayant entierement
changé de figure depuis ce
temps-là. On ne dit rien du refledu
Livre qui contientJeptou huit
autres Articles aussi curieux quenouveaux,
cess à dire
, qui riont
point encore esié imprime^
On peut cuire que cette Amhajfiade
ayant déja remply deux
Volumesy on ne la laissera po
AU LECTEUR.
imparfaite, sans quoy ce qu'on a
donné au Public ne pajfroit que
pour des Fragmens. Ainftaprès
avoir fait un Journal de tout ce
qui regarde les Ambajpideurs depuis
Tïrefk, où on les a pris en
débarquant, on les y reconduit,
afin que tous ces Volumes ensemble
ne fajftnt qu'un corps de cette
Ambajfiidcyqui pourratenirrang
parmy les Voyants les plus cu- rieux qui pourraeflre utile à
tous les Ambassadeursquiviendronten
France,pour leur appren,
ire ce qu'ils doivent voir. Les Lu
wm dambaeades ont toûjouri
ffiéfort recherchez
3 c, nous ne
AU LECTEUR.
connoiffions point mieux taChine
que dans un Livre in folioremply
de Figures, qui décrit lagrande
udmbaffiade que les HolLudoisy
firent en léçj. dédié a feu Mt
Colbert. On noubliera pas dans
lIt fécondé Partie de ce Iournalle
Voyage de Flandres, qui afait
connoifireauxdmbajfia.deur$ la
Grandeur du RoyJ &qui enfaifiantvoir
mille ebofiesquiregardent
la Guerre3 n'a pas laififéd'eflre
tout remply de Fejles dr de
'galanteries. On ne marque point
qu'onnelaififera rien à dire sur
cette mattere
y
on peut voirsil'on
a traité à fiond celle que renserAU
LECTEUR.
ment les deux Volumes de celte
.ArnbajJadej dont le dernier vient
de paroistre avec celuy-cy.
Eux qui ne jugent dei
Ouvrages quepar le Titre
)
sans fè donner 14
peine d'en rien lire5 & sans faire
mesme un injlant de reflexion sur
ce qutlsvoyent, pourront se rebu.
ter d'abord du mot de Siam qu'ils
trouveront à la tefie de lafecende
Partie de ce Mercure. {0 dire que
cefltrop parlerfurune mefrne mat\
ere> cependant avec une mefmc
matiere on fait tous les jour! mille
chojesdifférentes On pur"V
< FL
gures £Homm°s & d\Anim-.nx
avec du Marbre, AUJJIbv n que
des colomnes,&tout ce qu'onveut
fairerepresenter, c& 1-i fuite dn
Livrefoenquil ait le mesme Titre
t ne doit avoir que le Titre de
commun avec ce quil'a précédé.Il
fautfeparerce quireperde les Livre*
qui parlent de Shtm en deux
matières3 qui renferment deux
dmbafjad?.;fçavoir Ârr. baJJade
de M le ChevalierdeCb-vmont
AU Royaume de Siam, FFR) celle des
j4rrib-jfadeurs du Roy de Siam en
France. Ldmbajfade de M1 le
Chevalier de Chaumont a esle
faite par luy
-
mejme en un seul
~c~~w~~r la me/me Ambajjade,
& non 1afuite>a eslé mise dans le-
Mercure de Juillet, & dans un
Volume entier qui luy [en de fécondé
Partie. On a traite le mefme
sujet,parce qu'on a eu divers Memoires
pour faire cette R lation
plus ample 3&tout ce qui r rardecctte
AmbaJJade efl finy dans ces
trois Volume4. A-inif il rieflplusquefilon
que de ïAmi? ffide des
(" F C '1 l ,
)
ySiamoisen France. Celle a riessit;
ppOoiinntt doOuUbUleit}.,rinayant -fié traitée- l'ffe traueeque
par le stul Autheur du Mercure.
Le premier Prolumea pou*
Titre, Voyage des Ambassadeurs
deSiam en France contenant
la Reception quileur
a esté faite dans les Villes où
ils ont pafle^ leur Entrée à
Paris, les Ceremonies observées
dans l'Audience qu'ils
ont euë du Roy, & de la Mait>
n Royale, les Complimens
quils ont faits,la Description
des lieux ou ils ont ciléy& ce
qu'ils ont dit de remarquablefîiriout
ce au'ils ont veu.
Le secondVolume est intitul*é,
Suite du Voyage des Ambassadeurs
de Siam en France,
contenant ce qui s'est pasle
à l'Audience de Madame la
Dauphine,des Princesses du
Sang, & de MC; de Croissy
& deSeignelay, avec une
Description exacte des Chafteaux,
Appartenons, Jardins,
& Fontaines de Versailles,
S. Germain, Marly,& Clagny;
de la Machine de Marly
, des Invalides, de l'Observatoire,&
de ce que ces
Ambassadeurs ont veu dans
tous les autres lieux où ilsont
esté depuis la premiere Relation,
à quoy l'on a joint le
Discours qu'ils ont fait au
Roy.
AU LECTEUR.
Onpeut'voirpar ces deux Titres,
que ces Ouvrages ne parlent
point desmesmesebofes,mais on
Avertiticy que l'extrême curio/îté
desAmbdfjadeurs de Siam ayant
toujoursaumente,&leurayant
faitdemanderl'explrcaton de tout
ce qu'ilsrntv>u, {."S mrMerei qui
font dans leje. ndjournal de cette
j4mbc\j]ttde, font t>\rtee$encre
plus à fond que dans le pr:micr
Volume) & que les AUnfns
Royales3&surtout Verfaillesty
font décrites avec tvite texachtuÀe
pGjJt!?!?
,
$ff d'une maniéré à
donner autant dintelligence sux
curieux, que s'ils avoient le Plan
AU LECTEUR.
ala main. On peut dire que l'on
verra dans ce Vo!ume la feule
Description de Verfailles qui ait
elle jufquizydonnée au Public,
les
Lambeaux
qui en ontparu ne
pouvant pas monter à la vingtième
partie de ce qu'ony trouvera9
& les chofis mesmesayant entierement
changé de figure depuis ce
temps-là. On ne dit rien du refledu
Livre qui contientJeptou huit
autres Articles aussi curieux quenouveaux,
cess à dire
, qui riont
point encore esié imprime^
On peut cuire que cette Amhajfiade
ayant déja remply deux
Volumesy on ne la laissera po
AU LECTEUR.
imparfaite, sans quoy ce qu'on a
donné au Public ne pajfroit que
pour des Fragmens. Ainftaprès
avoir fait un Journal de tout ce
qui regarde les Ambajpideurs depuis
Tïrefk, où on les a pris en
débarquant, on les y reconduit,
afin que tous ces Volumes ensemble
ne fajftnt qu'un corps de cette
Ambajfiidcyqui pourratenirrang
parmy les Voyants les plus cu- rieux qui pourraeflre utile à
tous les Ambassadeursquiviendronten
France,pour leur appren,
ire ce qu'ils doivent voir. Les Lu
wm dambaeades ont toûjouri
ffiéfort recherchez
3 c, nous ne
AU LECTEUR.
connoiffions point mieux taChine
que dans un Livre in folioremply
de Figures, qui décrit lagrande
udmbaffiade que les HolLudoisy
firent en léçj. dédié a feu Mt
Colbert. On noubliera pas dans
lIt fécondé Partie de ce Iournalle
Voyage de Flandres, qui afait
connoifireauxdmbajfia.deur$ la
Grandeur du RoyJ &qui enfaifiantvoir
mille ebofiesquiregardent
la Guerre3 n'a pas laififéd'eflre
tout remply de Fejles dr de
'galanteries. On ne marque point
qu'onnelaififera rien à dire sur
cette mattere
y
on peut voirsil'on
a traité à fiond celle que renserAU
LECTEUR.
ment les deux Volumes de celte
.ArnbajJadej dont le dernier vient
de paroistre avec celuy-cy.
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Résumé : AU LECTEUR.
Le texte met en garde les lecteurs contre le jugement hâtif des livres en se basant uniquement sur leur titre. Il précise que le terme 'Siam' dans les titres peut prêter à confusion, car plusieurs ouvrages portent ce nom sans traiter du même sujet. Le texte distingue deux ambassades : celle du Chevalier de Chaumont au Royaume de Siam et celle des ambassadeurs du Roi de Siam en France. L'ouvrage en question est structuré en trois volumes, chacun abordant différents aspects de l'ambassade des Siamois en France. Le premier volume, intitulé 'Voyage des Ambassadeurs de Siam en France', relate la réception des ambassadeurs, leur entrée à Paris, les cérémonies et les compliments échangés. Le second volume, 'Suite du Voyage des Ambassadeurs de Siam en France', couvre les audiences avec la Dauphine, les princesses du sang et des ministres, ainsi que des descriptions détaillées des châteaux, jardins et autres lieux visités. Le troisième volume approfondit les descriptions, notamment celle du château de Versailles, et inclut des discours faits au roi. Les ambassadeurs, curieux et avides de connaissances, ont demandé des explications sur tout ce qu'ils voyaient, ce qui a conduit à des descriptions plus détaillées dans les volumes suivants. Les descriptions des lieux, notamment de Versailles, sont faites avec une grande exactitude et fournissent une intelligence complète aux curieux. Le texte conclut en soulignant que ces volumes forment un corps complet sur l'ambassade, utile pour les futurs ambassadeurs visitant la France. Il fait également référence à d'autres ouvrages, comme un livre sur la Chine et un journal de voyage en Flandres, qui ont été bien reçus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 323-324
Presens apportez par Mr le Comte de la Feüillade, de la part du Maréchal Duc son pere, pour le Roy de Siam, & pour les trois Ambassadeurs. [titre d'après la table]
Début :
Mr le Comte de la Feüillade les vint voir la veïlle [...]
Mots clefs :
Comte de la Feuillade, François III d'Aubusson, Médaille, Ambassadeurs, Roi de Siam, Livre, Velours, Broderie, Couvert, Portrait du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Presens apportez par Mr le Comte de la Feüillade, de la part du Maréchal Duc son pere, pour le Roy de Siam, & pour les trois Ambassadeurs. [titre d'après la table]
M le Comte de la Feüil
lade les vint voir la veille
deleurdépart ,& apporta de
la part de M le Marechal fon
Pere , une grande Medaille
d'or que ce Duc a fait frap
per. Le Portrait du Roy eft
d'un cofté & de l'autre la
figure qu'il a fait élever à la
gloire de Sa Majefté. Cette
Medaille étoit dans une boët
te fort propre , & accompa
gnée d'un Livre couvert do
velours enrichy d'une tresbelle
broderie , ce Livre con-
د
324 IV. P. du Voyage
tient l'explication de fa figu
re ,& les infcriptions qui font
au tour, tout cela eſtoit pour
le Roy de Siam.
Il donna au premier Am
baſſadeur la même Medaille
و
en argent avec un femblable
Livre , dont la broderie
n'eſtoit pas tout-à-fait fibelle
. Et le ſecond , & le troifiéme
curent auſſi chacunune
Medaille de la même gran
deur, & un Livre couvert de
velours , mais fans eftre brodé.
lade les vint voir la veille
deleurdépart ,& apporta de
la part de M le Marechal fon
Pere , une grande Medaille
d'or que ce Duc a fait frap
per. Le Portrait du Roy eft
d'un cofté & de l'autre la
figure qu'il a fait élever à la
gloire de Sa Majefté. Cette
Medaille étoit dans une boët
te fort propre , & accompa
gnée d'un Livre couvert do
velours enrichy d'une tresbelle
broderie , ce Livre con-
د
324 IV. P. du Voyage
tient l'explication de fa figu
re ,& les infcriptions qui font
au tour, tout cela eſtoit pour
le Roy de Siam.
Il donna au premier Am
baſſadeur la même Medaille
و
en argent avec un femblable
Livre , dont la broderie
n'eſtoit pas tout-à-fait fibelle
. Et le ſecond , & le troifiéme
curent auſſi chacunune
Medaille de la même gran
deur, & un Livre couvert de
velours , mais fans eftre brodé.
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Résumé : Presens apportez par Mr le Comte de la Feüillade, de la part du Maréchal Duc son pere, pour le Roy de Siam, & pour les trois Ambassadeurs. [titre d'après la table]
Le Comte de la Feüil remit aux ambassadeurs des médailles et des livres. Le roi de Siam reçut une médaille d'or avec son portrait et une figure représentant sa gloire. Les ambassadeurs reçurent des médailles en argent ou de même taille, accompagnées de livres en velours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 305-307
Livre intitulé, Dissertation sur les Caracteres de Corneille et de Racine, contre le sentiment de la Bruyere. [titre d'après la table]
Début :
Tous leurs emplois sont bien differens. Les uns ne sont [...]
Mots clefs :
Livre, Ouvrages, Dissertation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Livre intitulé, Dissertation sur les Caracteres de Corneille et de Racine, contre le sentiment de la Bruyere. [titre d'après la table]
Tous leurs emplois font
bien differens. Les uns ne
font occupez que du travail du corps & les autres
de celuy de l'efprit qui ne
·Janvier 1710.
Cc
306 MERCURE
Laiffe
pas d'avoir
fes
peines
d'occuper
beaucoup
, &
de
donner
plus
de
chagrins
à
ceux
qui
en
font
profeffion
qu'à
ceux
qui
ne
font
leurs
.
Ouvrages
qu'en
chantant
&
en
fongeant
moins
à la gloire
qu'aux
moyens
d'avoir
de
quoy
vivre
. Un
Auteur
qui
eft
encore
dans
un
âge
trespeu
avancé
, vient
de
mettre
au
jour
un
petit
Livre
intitulé
Differtation
fur
les
Caracteres
de
Corneille
de
Racine
, contre
le fentiment
de
la
Bruyere
, &
quoy
que
les
Auteurs
dont
il
eft
parlé
dans
cet
Ouvrage
GALANY 307
ayent efté mis pendant qu'ils
ont vêcu au nombre des Auteurs du premier rang , & qu'ils
foient fort loüez dans ce
Livre , je ne feny s'ils eftoient
encore vivans , s'ils n'y trouveroient rien qui les chagrinaft.
a
Ilfe vend chez François de
Laulne , Place Sorbonne at-.
tenant le College de Cluny à
Image Saint François ; &
chez Jean Mufier , à la defcente du Pont Neufà l'Olivier.
bien differens. Les uns ne
font occupez que du travail du corps & les autres
de celuy de l'efprit qui ne
·Janvier 1710.
Cc
306 MERCURE
Laiffe
pas d'avoir
fes
peines
d'occuper
beaucoup
, &
de
donner
plus
de
chagrins
à
ceux
qui
en
font
profeffion
qu'à
ceux
qui
ne
font
leurs
.
Ouvrages
qu'en
chantant
&
en
fongeant
moins
à la gloire
qu'aux
moyens
d'avoir
de
quoy
vivre
. Un
Auteur
qui
eft
encore
dans
un
âge
trespeu
avancé
, vient
de
mettre
au
jour
un
petit
Livre
intitulé
Differtation
fur
les
Caracteres
de
Corneille
de
Racine
, contre
le fentiment
de
la
Bruyere
, &
quoy
que
les
Auteurs
dont
il
eft
parlé
dans
cet
Ouvrage
GALANY 307
ayent efté mis pendant qu'ils
ont vêcu au nombre des Auteurs du premier rang , & qu'ils
foient fort loüez dans ce
Livre , je ne feny s'ils eftoient
encore vivans , s'ils n'y trouveroient rien qui les chagrinaft.
a
Ilfe vend chez François de
Laulne , Place Sorbonne at-.
tenant le College de Cluny à
Image Saint François ; &
chez Jean Mufier , à la defcente du Pont Neufà l'Olivier.
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Résumé : Livre intitulé, Dissertation sur les Caracteres de Corneille et de Racine, contre le sentiment de la Bruyere. [titre d'après la table]
En janvier 1710, un texte distingue les occupations manuelles des activités intellectuelles, notant que ces dernières peuvent causer plus de tracas à ceux qui les exercent professionnellement qu'à ceux qui se contentent de rêver et de chanter. Un jeune auteur a publié un livre intitulé 'Dissertation sur les Caractères de Corneille et de Racine, contre le sentiment de La Bruyère', qui éloge Corneille et Racine mais pourrait les chagriner s'ils étaient encore en vie. Le livre est disponible chez François de Laulne, Place Sorbonne près du Collège de Cluny à l'Image Saint-François, et chez Jean Musier, à la descente du Pont Neuf à l'Olivier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 55-57
Livre contenant la verité de l'Eglise Catholique. [titre d'après la table]
Début :
L'Article qui suit doit faire autant de plaisir aux Catholiques [...]
Mots clefs :
Religion, Livre, Catholiques, Protestants
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texteReconnaissance textuelle : Livre contenant la verité de l'Eglise Catholique. [titre d'après la table]
L'Article qui fuit doit faire
autant deplaifir aux Catholiques , qu'il doit chagriner les
Proteftans.
à
On a publié depuis peu
Paris un Livre intitulé : La ve-.
rité de la Religion Catholique,
prouvéepar l'Ecriture Sainte, par
Mr des Mabis Chanoine de
l'Eglife d'Orleans, & ci devant
E iij
56 MERCURE
Miniftre de la Religion Préte nduë Reformée. La conquête de Mr des Mahis a fait:
beaucoup d'honneur à l'Eglife. Il eftoit cher à fa famille ,
eftimé dans fon party , &favorifé des biens de la fortune,
& par cette raifon on ne peut
l'accufer d'avoir changé de
fentiment par dégoûts , & par
des interefts humains. Il fe retira lors de fa converfion au
Seminaire de S. Magloire , &
il cut en 1687. un Canonicat
dans la Cathedrale d'Orleans.
Dans le premier Sermon qu'il
y prêcha, il prit pour texte ces
}
GALANT 57
paroles : L'Eternel eft icy & je
ne le fçavois pas. Il compofoit
l'ouvrage dont je parle , dans
l'année de fa mort, qui arriva
en 1694. & quoiqu'il ne fut
alors âgé que de 45. ans , il di
foit qu'il fe trouvoit dans une
tellefechereffe d'imagination, qu'il
eftoit fouvent obligé de quitter la
plume. On ne peut dire que
ce fut pareffe ou incapacité ,
puifqu'il aimoit fort le travail
& qu'il eftoit tres- fçavant ; fon
Livre en eft une preuve fans
replique
autant deplaifir aux Catholiques , qu'il doit chagriner les
Proteftans.
à
On a publié depuis peu
Paris un Livre intitulé : La ve-.
rité de la Religion Catholique,
prouvéepar l'Ecriture Sainte, par
Mr des Mabis Chanoine de
l'Eglife d'Orleans, & ci devant
E iij
56 MERCURE
Miniftre de la Religion Préte nduë Reformée. La conquête de Mr des Mahis a fait:
beaucoup d'honneur à l'Eglife. Il eftoit cher à fa famille ,
eftimé dans fon party , &favorifé des biens de la fortune,
& par cette raifon on ne peut
l'accufer d'avoir changé de
fentiment par dégoûts , & par
des interefts humains. Il fe retira lors de fa converfion au
Seminaire de S. Magloire , &
il cut en 1687. un Canonicat
dans la Cathedrale d'Orleans.
Dans le premier Sermon qu'il
y prêcha, il prit pour texte ces
}
GALANT 57
paroles : L'Eternel eft icy & je
ne le fçavois pas. Il compofoit
l'ouvrage dont je parle , dans
l'année de fa mort, qui arriva
en 1694. & quoiqu'il ne fut
alors âgé que de 45. ans , il di
foit qu'il fe trouvoit dans une
tellefechereffe d'imagination, qu'il
eftoit fouvent obligé de quitter la
plume. On ne peut dire que
ce fut pareffe ou incapacité ,
puifqu'il aimoit fort le travail
& qu'il eftoit tres- fçavant ; fon
Livre en eft une preuve fans
replique
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Résumé : Livre contenant la verité de l'Eglise Catholique. [titre d'après la table]
Monsieur des Mabils, chanoine de l'église d'Orléans et ancien ministre de la Religion Prétendue Réformée, a publié un ouvrage intitulé 'La vérité de la Religion Catholique, prouvée par l'Écriture Sainte'. Sa conversion au catholicisme, survenue en 1687, a été marquée par une admiration générale, excluant toute motivation matérielle ou de dégoût. Après sa conversion, il s'est retiré au Séminaire de Saint-Magloire et a obtenu un canonicat à la cathédrale d'Orléans. Dans son premier sermon, il a utilisé le texte 'L'Éternel est ici et je ne le savais pas'. Il a composé son ouvrage l'année de sa mort, survenue en 1694 à l'âge de 45 ans. Malgré une santé déclinante, il a continué à travailler sur son livre, démontrant ainsi sa dévotion et son érudition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 253-260
ERRATA.
Début :
La premiere faute que j'ay faite, c'est de me [...]
Mots clefs :
Errata, Livre, Mois, Promesse, Fautes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ERRATA.
Avant que de finir
tout-à-fait) je joins
mon Errata au Corps
duLivre. Ceux quien
font trop separez font
rarement lûs
, & j'ay
envie qu'on lise le
mien; je veux tout
mettre à profit.
Quand je n'auray
point de Matière, je
m'estendray sur les Errata,
sur les Avis au
Lecteur,surlaTable;
que sçay-je moy ,
juc.
qu'au Privilege, Se à
l'Approbation du Livre.
Je commenteray
tout, & pour allonger,
je commenteray
mesme jusqu'à mes
Commentaires.
E RRATA.
La premiere faute
que j'ay faite,c'est de
me trop presser de faire
imprimer 3 mais tout
le monde part pour les
vacances. On me pref
se
, on s'impatiente:
on est affamé de Mercures;
on en manque
depuis trois mois; Enfin
en voila un dont on
m'arrache les dernieres
feuilles avant qu'elles
soient corrigées. On ne
me donne pas seulement
le loisir de faire
un Errata regulier pour
y marquer les fautes en
détail) mais j'avertis en
général qu'on trouvera
des mots impropres
dans ma Prose,de mauvassesrimes
dans mes ,Y ers, & desnegligences
de stile qui paroî
r ont infuportables
auxGrammairiens puristes.
Outre les fautes
d'impression j'y reconnois
quantité de fautes,
d'agrément; & si j'ay
manqué a vous plaire
dans tous le cours de
ce volume-cy
)
je vous
en fais excuse par forme
d'Errata,vous promettant
de me corriger
dans le Volume
suivant. Si je manque
à cette promesse, j'en
demanderayexcuseencore
dans l'Errata du
fecond
, avec promesse
de le mieux faire dans
le troisiéme.Ainsid'Errata
en Errata, de prometteen
promesse,&de
mois en iilois,je souhaite
pouvoirvousamuser
pendant quarante ans.
•
J'oubliois une faute
qui sautera aux yeux
de ceux qui critiquent
le nombre des pages
dans un Livre, SC le
nombredeslignes dans
une page. Sans doute
les Caracteres de l'impression
leur paroîtront
d'une grosseur enorme.
Je leur repondray que
plusieurs personnes ont
la vue basse, j'ay fait
attention a leur commodité
; mais encore
plus a la mienne a
moy, car pouvoiraisément
remplir un Livre
avec peu d'ouvrage
c'est une commodité
essentielle a un parefseux;
j'entens les Epiloqueurs.
C'est une
honted'abreger malicieusement
un Livre
par de gros Caracteres,
par des Alinéa, par de
grands titres, par des
pages vuides. Vousoubliez
encore une manière
d'abreger. C'est
que jerendray monLivre
le moins ennuyeux
que je pouray;mais je
souhaitte que le temps
vous ennuye d'icy a la
Toussaints, car vous
n'aurez qu'au mois de
Novembre mon fécond
Mercure,je prens
mes vacances afin de
me mettre en état de
pouvoirensuite fou1*nir
ma Cariere tous les
mois exactement.
FIN.
AParisle i. Septembre
1710.
tout-à-fait) je joins
mon Errata au Corps
duLivre. Ceux quien
font trop separez font
rarement lûs
, & j'ay
envie qu'on lise le
mien; je veux tout
mettre à profit.
Quand je n'auray
point de Matière, je
m'estendray sur les Errata,
sur les Avis au
Lecteur,surlaTable;
que sçay-je moy ,
juc.
qu'au Privilege, Se à
l'Approbation du Livre.
Je commenteray
tout, & pour allonger,
je commenteray
mesme jusqu'à mes
Commentaires.
E RRATA.
La premiere faute
que j'ay faite,c'est de
me trop presser de faire
imprimer 3 mais tout
le monde part pour les
vacances. On me pref
se
, on s'impatiente:
on est affamé de Mercures;
on en manque
depuis trois mois; Enfin
en voila un dont on
m'arrache les dernieres
feuilles avant qu'elles
soient corrigées. On ne
me donne pas seulement
le loisir de faire
un Errata regulier pour
y marquer les fautes en
détail) mais j'avertis en
général qu'on trouvera
des mots impropres
dans ma Prose,de mauvassesrimes
dans mes ,Y ers, & desnegligences
de stile qui paroî
r ont infuportables
auxGrammairiens puristes.
Outre les fautes
d'impression j'y reconnois
quantité de fautes,
d'agrément; & si j'ay
manqué a vous plaire
dans tous le cours de
ce volume-cy
)
je vous
en fais excuse par forme
d'Errata,vous promettant
de me corriger
dans le Volume
suivant. Si je manque
à cette promesse, j'en
demanderayexcuseencore
dans l'Errata du
fecond
, avec promesse
de le mieux faire dans
le troisiéme.Ainsid'Errata
en Errata, de prometteen
promesse,&de
mois en iilois,je souhaite
pouvoirvousamuser
pendant quarante ans.
•
J'oubliois une faute
qui sautera aux yeux
de ceux qui critiquent
le nombre des pages
dans un Livre, SC le
nombredeslignes dans
une page. Sans doute
les Caracteres de l'impression
leur paroîtront
d'une grosseur enorme.
Je leur repondray que
plusieurs personnes ont
la vue basse, j'ay fait
attention a leur commodité
; mais encore
plus a la mienne a
moy, car pouvoiraisément
remplir un Livre
avec peu d'ouvrage
c'est une commodité
essentielle a un parefseux;
j'entens les Epiloqueurs.
C'est une
honted'abreger malicieusement
un Livre
par de gros Caracteres,
par des Alinéa, par de
grands titres, par des
pages vuides. Vousoubliez
encore une manière
d'abreger. C'est
que jerendray monLivre
le moins ennuyeux
que je pouray;mais je
souhaitte que le temps
vous ennuye d'icy a la
Toussaints, car vous
n'aurez qu'au mois de
Novembre mon fécond
Mercure,je prens
mes vacances afin de
me mettre en état de
pouvoirensuite fou1*nir
ma Cariere tous les
mois exactement.
FIN.
AParisle i. Septembre
1710.
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Résumé : ERRATA.
L'auteur publie un errata pour s'excuser des erreurs et des fautes présentes dans son ouvrage. Il attribue ces erreurs à la hâte de publication, mentionnant des mots impropres, des mauvaises rimes et des négligences de style. Il reconnaît également des fautes d'agrément et promet des améliorations pour les volumes suivants. L'auteur justifie le choix de la taille des caractères pour accommoder les lecteurs ayant une vue basse et faciliter son travail. Il s'engage à rendre son livre moins ennuyeux et annonce des vacances avant la publication du prochain volume en novembre. Le texte est daté du 1er septembre 1710 à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 44-48
Division du Mercure [titre d'après la table]
Début :
Je souhaite pouvoir vous donner tous les mois des extraits [...]
Mots clefs :
Parties, Curieux, Livre, Division du Mercure
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texteReconnaissance textuelle : Division du Mercure [titre d'après la table]
Je foulante pouvoir
vous donner tous les mois
des extraits auffi curieux
que celuy- cy & que ceGALANT.
45
tuy quifuitfur les coquillages
, jay refolu dans la
fuite de raffembler tous
・ceux que j'auray en un
feul endroit du Livre ,
afin que ceux qui en font
curieuxpuiffentmefmeles
faire relier tous dans un
petit volume au bout de
l'année: ainfi je diftribueray
le Mercure en 4.
partie Lune pour toutes
les Pieces qui regarderont
les Sciences , la Litterature
, les Arts , &
146 · MERCURE
L'autre partie fera pour
les Nouvelles , les Marts,
les Mariages , &l'autre
pour les pieces de Poefies,
l'autre pourles Hifto-
C
'
riettes, Contes , & autres
amufements quifont pour
le plus grand nombre ,
Peffentiel d'un Mercure
Galant
Par cette divifion que
jobferveray autant qu'il
-fera poffible , on pourra
fame relier auffi feparement
ces quatres Parties
GALANT . 3:47
les
3
les
du Livre , chacun felon.
goust qu'il aura M
pour les Sciences , ou pour.
La Poefie , ou pour les
Nouvelles , ou pour.
Hiftoriettes , Enigmes ,
Queftion, 5.c.Mais.comme
il peut entrer dans la
compofition
d'un Mercure
une infinité de chofes
qui n'ont pas un rapport
bien juste à chacune de
ces quatres Claffes où je
reduis cette divifion , on
me pardonnera
a'en pla
48 MERCURE
cer quelques-unes ou je
pourray, même defaire
ces parties feparees plus
groffes ou plus petites ,par
rapport a la quantité €5
à lefpece des materiaux
qui me viendront.
vous donner tous les mois
des extraits auffi curieux
que celuy- cy & que ceGALANT.
45
tuy quifuitfur les coquillages
, jay refolu dans la
fuite de raffembler tous
・ceux que j'auray en un
feul endroit du Livre ,
afin que ceux qui en font
curieuxpuiffentmefmeles
faire relier tous dans un
petit volume au bout de
l'année: ainfi je diftribueray
le Mercure en 4.
partie Lune pour toutes
les Pieces qui regarderont
les Sciences , la Litterature
, les Arts , &
146 · MERCURE
L'autre partie fera pour
les Nouvelles , les Marts,
les Mariages , &l'autre
pour les pieces de Poefies,
l'autre pourles Hifto-
C
'
riettes, Contes , & autres
amufements quifont pour
le plus grand nombre ,
Peffentiel d'un Mercure
Galant
Par cette divifion que
jobferveray autant qu'il
-fera poffible , on pourra
fame relier auffi feparement
ces quatres Parties
GALANT . 3:47
les
3
les
du Livre , chacun felon.
goust qu'il aura M
pour les Sciences , ou pour.
La Poefie , ou pour les
Nouvelles , ou pour.
Hiftoriettes , Enigmes ,
Queftion, 5.c.Mais.comme
il peut entrer dans la
compofition
d'un Mercure
une infinité de chofes
qui n'ont pas un rapport
bien juste à chacune de
ces quatres Claffes où je
reduis cette divifion , on
me pardonnera
a'en pla
48 MERCURE
cer quelques-unes ou je
pourray, même defaire
ces parties feparees plus
groffes ou plus petites ,par
rapport a la quantité €5
à lefpece des materiaux
qui me viendront.
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Résumé : Division du Mercure [titre d'après la table]
Le projet éditorial présenté vise à compiler et organiser des extraits mensuels dans un ouvrage intitulé 'Mercure Galant'. À la fin de l'année, ces extraits seront réunis en un seul volume, divisé en quatre parties distinctes. La première partie couvrira les sciences, la littérature et les arts. La deuxième partie traitera des nouvelles, des naissances et des mariages. La troisième partie sera dédiée à la poésie, tandis que la quatrième partie inclura des historiettes, des contes et d'autres amusements pour un large public. Cette structure permettra aux lecteurs d'acheter séparément les sections qui correspondent à leurs intérêts. L'auteur se réserve le droit de placer certaines contributions dans des catégories appropriées ou d'ajuster la taille des sections en fonction du contenu disponible.
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19
p. 87-144
ARTICLE burlesque Suite du Parallele d'Homere & de Rablais.
Début :
De mesme qu'un coursier agile, drioit Homere, s' [...]
Mots clefs :
Homère, Rabelais, Parallèle, Coursier, Auteur, Temps, Livre, Boire, Prévention, Érudition, Antique, Peuple, Sublime, Hommes, Vin, Style, Grecs, Héros, Animal
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE burlesque Suite du Parallele d'Homere & de Rablais.
ARTICLE
burlesque
Suite du Parallele d'Homere
& de Rablais.
De Mesmequ'un coursier
agile, drioit Homere
,
s'échappe quelquefois
de la jtiam fçanjante du
chartier tirannique, qui
Iattçwnt a[on Char,
l'ajjujeiuffott aux réglés
penïbles de L'art qu'inruentay
pour dompter les
chevaux le Centaure Peletroine.
De mesme un Autheur
peut s'échapper des regles
tiranniques qui donnent
tousjours des entraves
au genie, & quelquefois
des entorses au
bon fèqs.
De mesme encore que ce
Coursier échappé
,
foulant
lant d'un pied libertin
l'herbe tendredes prez
verdoyants,tantostpren-,
drasa courjè rapide ~es
legere
, comme lafleche,
qui part d'un arc,pour
volerdroit au but où l'oeil.
d'Apollon la guide., Ee
quetantost ce Coursier
bandissant,voltigeenl'airs
à.droite àgauche comme
la flamme. errante
d'une exhalaison -vagabonde
,échappéedufoudrede
fupiter.
De mesme en continuant
ce parallele j'iray
droit au but,oùje
m'en écarterayvolontairement.
De mesme encore que
ce Coursierparcourant a..
vec me[ine legerete
les plaines unies, les
montsescarpez, s'egaye
en bonds en ruades, Cf
atteint du pied lebaudet
attentif à fin chardon
sauvage.
De mesmej'attaque
ray en stile rablaisjien
quelque asnerie Homevienne
, pour delasserle
public d'une admiration
continuelle & gesnante
où l'on veut l'assujettir
en faveur des Anciens.
De mesme enfin que ce
Coursier tantost élevera
sa teste Juperbe jusqu'au
chesneJacré,pour en détacher.
de sa dent temeraire
quelque rameau
,verd
,
destinéacouronner
le Hérosy quetantost
ilbaisserahumblementsa
teste aux crinséparspour
brouter l'herbe rampante.
-
De mesme tantost sublime,
& tantostburlesque
,tantost Homere &
tantost Rablais., je parleray
leur langue en leur
donnant loüangeou blas
me sans fiel,& presque
sans prévention, je dis
presque cartous les
hommes sont nez prévenus,
oudumoinsils succent
la préventionavec
le lait.
, La préventionest litx
venin subtil,:ou,plutQ^
un animal venimeux
quiempoisonnetoutce
qu'il:mord,&' quimord,
sur tout ce qu'ilne voit,
pas:donnons-luy encore
àelle-mesmequelque;
coup de dentavant que
de commencer nostre pa-\
rallele
,
Rablais diroit
que la prévention est ui\
animal augmentatifdiminucif,
palliatif, deciissy
& rébarbatif: „or si
de cet animal
,
l'extrait
„ genealogique, sçavoir
»voulez. Sçachez-le>•
ne tient qu'à vous, il
3,
est déduit en ces Vers
„ cy-dessousinscrits :
ChezLuciserjadis eut
accointance
Messer orguëil avec dame
ignorance.
En lignegauche, jijït de
;, cette engence
Tille perverse en-fil foJ/ei
arrogance ,>
PrcventionfurjOn om
.., quejepensè,
Qr Dieuvousgarddesa,
p-rédominance.
Mais continueroit«
Rablais
, ventre beuf, «
voilà bien parler sans «
boire, je n'entends icy«
i
vocilonner à mes oreil- «
les que ce motpréven-«
tkon,,parcyprevention, «
par la prévention pour"-
les Grecs, prévention«
pour les Latins. Hola,
9y
hola) prévention,est
,
»Heresie, & ne veut
„ croirepersonneheretique
en belles Lettres
„ que ne m'ayez démon-
»tré par ou) comment,
„ & pourquoy:car quel
>y-motif mouvant peut
» démouvoir ces aucuns
'}' Letrez àpreconiser Se
35 proner à érripegosier
3i
les Ecrivains antiques,
3i qu'en revient-il à ces
,; preneurs? ',. -',
1 Le
A cela vais vous ré-cc
partir en bref, mais a-"
vant parler,veux ob-cc
ferver la premièrere- «
glè des éloquents par- «
leurs& harangueurs,«
toussir, cracher,& se «
silentier un moment,«
fmnfium cum virgula, «
pour reprendre haleine.
«
Je vais narrer veri-«
diquement ce qu'en«
c'est tout un , en fait
,,de Relations lointainyy
nes.
Au fond des Indes
„orientales ou occiden-
51
tales, ou imaginaires ;
,,car bonnement avoue-
,, ray que ne sçais autre
„
Geografie que des païs
à bons vignobles, où
,
yy
je voyage volontiers:
aux Indes donc, deux
yy
peuples y a, dont l'un
,,
desire sans cesse dominer
& ravillir l'autre;
parce que l'autre don- c?
ne jalousie à l'un, com-«
me Jun en donne à«
l'autre, sique ce Tau-ff
tre & ce 1 un, sont en «
guerre l'un contre l'au-«
tre. «
Or devinez ce qui cc
excite noise entre ces«
deux peuples, ce font"
des riens, petits riens, «
motifs de rien, comme«
qui diroit d'interest«
de gloire, &C devolup-«
té; ceux-cy se faschent«
,, que le terroir des au-
„ tres fertilise abondam-
", ment par son propre
„ fond, & sans engrais,
,, siqu'il produit soudai-
„ncmcr.r ,
& au rao-
"lllent que besoin est,
,,fruits fàvourtux, &
„ fleurs gentilles, que ne produit mie le ter-
„ roir des autres; mais
„ ceux dont le terroir est
„sterile, sont en recom-
,, pense, bons pourvo-
„ yeurs & grands provisionneurs;
si que ne re- c:
cuëillant rien de leur«
cru,sçavent tirer des
contrées estrangeres
, «
fruits & grains dont«.
ils emplissent granges, «
& fruitiers, & par ain-«
si sont plus, quoyque«.
non mieux, approvi-«
sionnez que ceux dont
leterroir produit. cc
Notez illec, ô Lecteur.
attentif, qu'en u- cc:
sant icy des mots deCf.
fruits, grains, & ter,,
mes pareils, c'est élo- ,,cution allegorique & „symbolique, qui signi-
;, fic belles productions
d'esprit, &solides oeu-
"vres de gens lettrez. ,,Disons donc que le ter- roir ,
id efi, les cer-
"vaúx & caboches de
;, l'un de ces peuples sont
;)--plus fertiles en produc-
„ tions, & que l'autre
„
peuple est opulent en
„
collections & maga-
„zins scientifiques.
iCe dernier peupleest
plus puissant que Tau-cc
tre ;' pource qu'il estcr
plus nombreux, & il
estplus nombreux t:
pource que plus de
gens ont faculté collec-(cc
tive, & moins de gens
ont facultéproductive,
selon la regle que plus
de gens ont ce qu'est
plus faciled'avoir,sont
toutefois grandelTICfitc
louables ces collecteurs
quant doctement& là-'
„gementsçavent user
",de leur talent collectif,
w-mais mieux louange-
„ ray certes, tel qui join-
„dra production à col- „leâion comme aucuns
»y a.
„ Les deux peuples dont
est questionsont nom- ,,mez par maint hifto-
„ riens les Produisants,
„ & les Eruditionnez.
„ Voyons maintenant ce
3,
qui rend si commune
"parnlY les Erudition.
nez,la maladie qu'on(C
appellepréventiongrec-«
que, c'est la mon tex-«
te.,Jay long tempstour «
noyé pour y venir :ab tc.
regeons matierede«.
peur que l'ennuy rie"
vousgagne. S'ilvous"
a desja atteint, beuvez«
un coup,bon vin de^r^
ennuye le Leéteur&j'«
l'Ecrivain;&devrait-«
on, pour écrire joyeu-«
sement,boire par apo* à
stille à chaque page, 1c
93 mais comme boire tant
& ne PUIS, au moins en ”parleray souvent, car
» le refrain & l'énergie
33
du langage Rablaifien,
c'est à boire à boire,
33 du vin du vin.
» Où en estions - nous,
«jay perdu la tramon-
» tane, vite vite ma bouf
” fole, prévention, pré-
” vention,voilà le mot:
33 pourquoy en sont
-
ils
» si embrelicoquez en-
” vers les Anciens? oh
c'est pour troismille «
quatre cents vingt-«
deux raisons & demie,«
ne vous en diray pour « lepresentque les deux «
& demie, car l' horlo-«
ge tonner c'est l'heu-"
re de boire.«
Primo les Erudition«
nez sont semblables «
aux taverniers
,
les«
quels les ans passez,«
s'estant munis de vins «
maintenant antiques,«
crient aux biberons
, «
„ plorez & deplorez la
»perte de ces vieux
33
septs de vigne,qui ja-
33
dis produisoient les
,,mirifiques vins, dont
„avons en cave les ori-
33 ginaux : helas n'en
„viendra plus de tels,
„car en l'an du grand
„hiver - font peris par
»gelée ces vieux sou-
„chons & sarments,
,,& avec iceux a peri
33 tout espoir de bonne „vendange.
Ainsi les Erudition-«
nneezzts'5éc'ércierinetnecnenddé-écce
criant toutes produc- ce
tions modernes pour cc
mieux s'acrediter, bc«
avoirdebit des vieilles
cc provisions& denrées
ce
antiques desquelles
cc leurs magazins fontcc
surchargez. «
Secundo Posons le casc,
que puisse y avoir, un ce
Eruditionné de petite ce
stature, il toutefois sece
ra ambitieusement dece
9j
fireux de paraître plus
» grand qu'un produis
33
sant de riche taille,
» que feral'Eruditionné
»ballet, Il grinpera sur
lesépaules d'un an-
33
cien, commesinge sur
»Eléfant, or ainsi grin-
»pé sur sur un ancien,.
33
Plus cet anciensera.
» grand, plus le grinpé-
» sus fera elevé, & plus
» dominera de haut en
» bas le produisant mo-
33
derne.
Voyez par la qu'Interest
eurent de proner «
antiques oeuvres, ence
tous les temps Pays & et
moeurs, les Erudition- »
nez. ce
ilsfont d'Homère
UnDràmadere, S'imaginant que sur son dos
montez
Haut élevez ,grimpez, juchez
%Zut'H^cK>
Ils prendront haute place
Au coupeau du Parnasse
S'associant à , cet Autheur fameux
,
Disantde luy toutce qu'ils
pensentd'eux;
ils l'éternisent,
Le divinisent
Puis par droit de societe
Partagentsadivinité.
Cesupposant tous bons Ecrits
modernes
Sont prés des leurshumaines
balivernes.
»
Parlons naturelle-
» ment, on a poussé
33
troploinl'entestement
»pour Homere ,on
93 ne peut nierque puis-
»
qu'on lalôiié dans tous
les
les temps.iln'aitme- «
rited'estreloüé
,
aussi «
le louerai je, l'admire- ICC
rai-je & l'aimerai
- je
jusquà l'adoration,ex«
clusivement.«
Homere est le Gargantua
des Erudition-«
rJe, ils le fontsi grand cc
qu'enrendant son me-«
rite gigantesque ; ils ccenostentla
vrai ressem «
blance.
; Rabelais a eu ses Eruditionmés
aussi bien.«.
, „ qu'Homere & si Ale-
,,
xandre avoit toujours
33 un Homere sous son
;, chevet, le Chancelier
»duPratportoittoûjours
un Rabelais dans sa
„ poche.
„ Alcibiades questio-
, nant un jour un Pro-
"fesseur sur quelques
Vers d'Homere.Le
yy
Professeurrespondit
;, qu'il ne le lisoit point,
»Alcibiades luy donna
»unsoufletpourlepunir
d'oser professer les ici-cf
ences ,
sans avoir chez«
luy le livre des Sça-«
vants le livreunique «
le livre par excellence. «
J, Le Cardinal du Belay
qu'on prioitd'admetre «
a sa Table certain«
Homme de Lettres,«
demanda en parlant«
de Rabelais qu'onap-!cc
peloit aussi le livre unique,
lelivre par Ex- «
silence, cet Homme«
que vousvoulezadmet«
33
tre àmaTabte a-t-illû;
33
le Livre. non-luy res
pondit on, qu'on le fas
33 se donc dineravec mes
33 gens, reprit le Cardin
33
liai ne croyant pa£
3,
qu'on putestreScavant
»sans avoir lû Rabelais
,,. Ces traits de préven-
»tions me paroissent en
»core plus forts pour »Rabelais qui vivoit alors
que pour Homere
33 qui du tempsd'Ale-
» xandre avoit deja plurieurs
siecles d'antiquité,
antiquité qui,com-«
me nous avons déjà dit
jete sur les ouvragesun«
voile obscur& favorable
aux Allegories.
Grande ressource à «
ceux qui veulent trou.cc,
ver du merveilleux &C «
du grand dans les pe-«
titesses mesme qui é- «
chapent aux plus ex""ci
celents Autheur. «
Rabelais a cela, de
communavec Homi,it
JI':}.
»re,quonacruvoir Al;.¡
» legoriojuement dans son
5> Livre des Sistemes en-
„ tiersd'Atfronomie, de
»Fi/îque
,
de la pièrre
MFilofofale même, que
» quelques Alchimistes
J) ont trouvédans notre
w Auteurcomique,com-
» me d'autres l'ont trou-
«vé dans le Prince de
»Poètes. w c-
J'ayconuun Rabelais
Pi lien outré, qui dans
» une tirade de deux cent
noms de jeux qu'on«
apprend à Pentagruel, «
croyoitvoirsurchaque «
mot une explication «
Historique, Allegori- «
que & Morale, il est,
pourtant visible que
Rabelais n'a eudessein «
en nommant tousces «
jeux que de faire voir «
qu'il les scavoit touss «
car dans ces temps où et lesScavans estoient «
rares, ils se faisoient«
bonneurde détaillerdeit
»dénombrer
,
de citer
» à tous propos, & d'é-
» tendre,pourainsidire,
»leurs Erudition, jus-
» que dans les moindres
»Arts.Il faut croire pour
la Juftificaticn d'Hor
»mere, qu'il vivoit dans
„ un temps a peu pres
» pareil, car il est grand
„ Enumerateur,&grand
»detailliste
,
diroit Ra-
» belais
,
Homere &moy
»pouvonsestreabon droit
»Paralellt(èz>,en ceque
Jommcs
sommes par ?iaiure tant
joit peu beaucoup digresfionneurs
&babillards.
Nous parlerons en
temps &lieu,c'est àdire,
quand l'occasion s'en
presentera
,
des digressîons,
& des énumerations
dont nos deux Autheurs
sont pleins;il yen aquelques-unes dansRabelais
dont chaque mot
porte son application
bonne ou mauvaise. , Ces titres de Livres par
exemple dont il compose
une Biblioteque critique.
LesfaribolesduDroit
L'Almanac desgouteux,
Le boutevent des Alchimisses
Le limassondes rimasseurs
Les pois au lard comme
comento
Le tirepet des Apotiquaires,
Lamusèliere de noblesse
De montardapost pran00
diumset-vienda>
Malagranatum viîiorum,
.,up11
Les Houseaux,alias les botes de patience
Decrotatoriu Scolarium.
Barbouilla-mentaScoti.
l'HistoiredesFarfadets.
Oncomprend bien qu'-
il peut y avoir parraport
au temps de Rabelais,
plus de selque nous n'en
sentons dans ces critiques
badines, mais la fadeur
, ÔC la platitude
d'uneinfinité d'autres
nous doivent faire conclure
que si Rabelais
estoitun excellent comiquéx:
n quelques endroits
ilestoit en quelques autres
tres mauvais plaisant.
Ces prévenus conclueront
au contraire
, que
le sublime incontestable
d'Homere
, nous est garant
de 1 excellenceoculte
de ce qui nous paroist
mediocre, ils ajousteront
que les endroits les plus
obscurs pour nous brillent
pour eux desplus
vives lumieres : ne soutiendront-
ils point audi
diroit Rabelais,qul^c^
mere ne laissoit pas de
voir clairquoyqu'ilfust
aveugle ?
Je viens de commencer
mon Parallele, par
la premiere idée qui s'est
presentée, je l'avois bien
promis, on ne meverra
point prendre d'un air
grave la balance en main
pour peser scrupuleusement
jusqu'aux moindres
parties qui doivent
entrer dans la composition
d'un poëme
,
je devois
examiner d'abord le
choix du sujet, l'ordonnance
,
les situations, les
caracteres, les pensées,le
stile,& tant d'autres
choses dont jene fais pas
mesme icy une énumeration
par ordre de peur
de paroistre troparrangé
dans un Parallele que
j'ay entrepris par amusement,
& qui nemeriteroit.
pas d'estre placé
dans mon article burlesque,
s'il estoitserieux &C
régulier.
Voicy donc la methode
que je vais suivre
dans cette composition.
J'ay sur ma table mon
Rabelais,& mon Homere
5
portons au hasard la
main surl'un ou sur l'autre
,
je tiens un Volume
qu'y trouvay je à l'uverture
du Livre, voyons
,c'est unpere qui
parle à son fils, devinez
si. cette éloquence est
d'Homere ou de Rabelais.
Je te rappelle auprès de
moy ,
j'interromps laferveur
de tes etudes,je l'
racheaureposFilosofique,
mais j'aibesoin de toy, Ç$9
je fuis ton pere,j'avois
esperé de voir couler doucement
en Paix mes dernveres
annees me confiant
en mes amisCfanciens
confederez , mais fèiïr
perfidie a jruflrelafetife- tidemavkiilejfejelleeif
lafatàledefïrneèdâVtibm*
me >
queplus ilsoit irt±
quiete, par ceux en qui
plus ilsereposoit : rvierts
donc, quitte tes Livres
pourvenirme defendre ,
car ainsi comme débité
font les armes au dehors,
otfrie conseiln'est dans la
mmfmyainsi vaine est
l'estude, & leconseil inutile
,
qui en temps oportunarvertu
ricji mil.
execution.
deMproavodqéuliebrémraatiisodn'raipeasi-t
ser, non a"assa,¡¡ir mais
de defendre, non de conquerir
maisdegardermes
feaux sujets
,
(jf terres
hereditaires contre mes
ennemis.
J'ay envoié vers eux
amiablement pour leurs
offrir tous ce que jej?uîs,
f5Plus quejene dois, &
n'ayanteu d'eux autre re- *ponse que de volontaire
& jalouse défiance, par
làjevois que tout droit
desgens est en eux deve.,
nu droit de force & de
bienseancesurmes terres,
donc je connois que les
Dieux les ont abandonné
à leurpropresens qui ne
peutproduirequedejJeini
iniques, si par inspiration
divine
,
nestconti-
&ueUernent guide.
Ne croyez vous pas entendre
parler icy le sage
Nestor dans le sublime
Homere
, ce n'est pourtant
que le pere de Gargantua
qui parle dans le
comique Rabelais.
Je n'y ay changé que
quelques mots du vieux
stile
, on peut juger parlàque
Rabelaiseustesté
un bon Autheurserieux.
Homere eust-il esté un
bon Autheur burlcA
que? Pourquoy non s'il
l'eust voulu, il la bien
elle quelquefois sans le
vouloir. Je pourray danslasuite
citeren badinant
quelqu'un deces endroits
burlesques
,
mais commençons
par admirer serieusementcet
excellent
homme qui a sçu concilier
dailSfan vaste genie,
lesfaillies les plus vives
de l'entousiasme poëtique
, avecle bon sens
& la sagesse de l'orateur,
le plus consommé.
Voicy comme il fait
parlerNestor pour appaifer
Achile en colere, &,
Agamemnon poussé à
bout, au moment qu'ils
alloient se porter l'un
contre l'autre à des extremitez
funesstes.
O quelle douleurpour
la Greces s'écrie touta coup
Nestor
,
if quelle joye
pour les Troyens, ils
viennentà apprendre lesl
dissènsionsdesdeux hom-1
mes quifont au dessus deI
tous les autres Grecs par
la prudence ifparle courage,
mais croyeZ moy
tous deux, car vouselles
plus jeunes, Çffmfrequente
autrefois des hommes
qui valoient mieux
que vous, fic.qui ne meprisoient
pas mesconfedsy
nonjenayjamaisveu&
ne verray jamais de si
grands personnages que
PirritousyPolifeme, égal
aux Dieux, Thess fils
d'Egéefemliableaux immorlelstjfc.
Voilalesplus
vaillans hommes que la
terre ait jamais port£{,
mais s'ils estoientvaillants,
ilscombatoientauJJi
contre des Ennemis trèsvaillants,
contre les Centaures
des montagnes
dont la defaite leursaacquis
un nom immortel,
tess avec cesgens là que fay vécu. Je tafchois de
lesegalerselon mesforces,
f5 parmy tous les tommesquifontaujoura'huy
il î,j en a pas un qpii
tufr op leur rien députer
terycependant quoyque jesulfefortjeune, ces
grands hommesecoutoient
mes conseils ,fui'vez.., leur
exemple, car cestle meilleur
parti, vous, Agamemnon,
quoique leplus
puissant, n'enle('1JeZpoint
a Achile la fille que les
Grecs lui ont donnee, f$
tV9usfils de Pelee, ne vous
attaquez, point au Roi,
car, de tous les Rois qui
ont portele Sceptre, eS
jue Jupiter a elevez, à
cette gloire, il riy en a
jamaiseu desigrandque
luysivous avezplus de
valeur, fj)Jî vous estes
fis d'une Deesse, il est
plus puissantparce qml
commande aplusdepevoples
;fils )Atne-¿¡ppair
fiZrvoftre cotere, es je
vaisprier Achile defur*
monter la sienne, caril
est le plusfermerampart.
des Grecs dans les fanglants
Combats.
Le début de ce discours
deNestor peut servir
de modelepour, Je
simple vrayment sublime,
avec quel art enfuite
Nçiflor impose t-ilà
ces deux Rois, en leur
insinuant que de plus
grands hommes qu'eux
ont cru sesconseils,
lors mesme qu'il estoit
encore tres jeune? La
Critique ordinaire qui a
si fort blâmé les invectives,
& les injuresqu'-
Homèremetsi souvent
dans la bouche de ses
Heros, trouvera Nestor
imprudentd'offenserluy
mesme ceux quil veut
reconcilier
, en leur disant
en face qu'il y a eu
de plus grandshommes
qu'eux, & a qui ils riauroient
ose rien disputer,
mais supposons qu'en ce
temps-là les hommesaccoutumez
adirer à s'entendre
dire des veritez
, eussent allez de bOl111eJ
foy & degrandeurdame
pour ne se point faf
cher qu'on reduifift leuc
heroisme à sa juste va
leur.
-
Cela supposé, quelle
force d'éloquence a Ne
stor, & quelle hauteur
de sèntiment ,d'humilier
ainsi Agamemnoii
ôcAchile, pour les foumettre
à' Ces conseils
Mais il nest pas vrayfeilblable,
dira-t-on que
des; Héros soussrissent
p^tiÊimnejftt une offense,
mais répondrai-je,
la vérité ne les offensoit
jamais,c'estoit les
moeurs de ce temps-là
ou du moins il estoit
beau a Homere de les
feindre telles, lesnostres
font bien plus polies; j'en
conviens, mais qu'est-ce
que la politesse ? la poli
tessen'est que l'art d'in.
sinuer la flaterie & le
mensonge,c'est l'art d'avilir
les âmes, & dénerver
l'heroifineGaulois,
dont: la grandeur consiste
à ne vouloir jamais
paroistre plus grand qu'
on n'est, & à ne point:
induire les autres à vouloir
paroistre plus grands
quilsnefont.
Voicy l'occasion d'examiner
si Homere a
bien conneu en quoy
doit consister la grandeur
d'un Héros. Mais
cela me meneroit plus
loin que je ne veux, j'iraipeut-
estre dans la suite
aussi loin que ce parallèlepouKiro'fne
mener:
mais te me fuisreftraint
alien cfqhijer dans-chaque
Mercurequ'à, peu
présautantqu'il adans el1 celui
- cy,. ma
tascheest remplie.
burlesque
Suite du Parallele d'Homere
& de Rablais.
De Mesmequ'un coursier
agile, drioit Homere
,
s'échappe quelquefois
de la jtiam fçanjante du
chartier tirannique, qui
Iattçwnt a[on Char,
l'ajjujeiuffott aux réglés
penïbles de L'art qu'inruentay
pour dompter les
chevaux le Centaure Peletroine.
De mesme un Autheur
peut s'échapper des regles
tiranniques qui donnent
tousjours des entraves
au genie, & quelquefois
des entorses au
bon fèqs.
De mesme encore que ce
Coursier échappé
,
foulant
lant d'un pied libertin
l'herbe tendredes prez
verdoyants,tantostpren-,
drasa courjè rapide ~es
legere
, comme lafleche,
qui part d'un arc,pour
volerdroit au but où l'oeil.
d'Apollon la guide., Ee
quetantost ce Coursier
bandissant,voltigeenl'airs
à.droite àgauche comme
la flamme. errante
d'une exhalaison -vagabonde
,échappéedufoudrede
fupiter.
De mesme en continuant
ce parallele j'iray
droit au but,oùje
m'en écarterayvolontairement.
De mesme encore que
ce Coursierparcourant a..
vec me[ine legerete
les plaines unies, les
montsescarpez, s'egaye
en bonds en ruades, Cf
atteint du pied lebaudet
attentif à fin chardon
sauvage.
De mesmej'attaque
ray en stile rablaisjien
quelque asnerie Homevienne
, pour delasserle
public d'une admiration
continuelle & gesnante
où l'on veut l'assujettir
en faveur des Anciens.
De mesme enfin que ce
Coursier tantost élevera
sa teste Juperbe jusqu'au
chesneJacré,pour en détacher.
de sa dent temeraire
quelque rameau
,verd
,
destinéacouronner
le Hérosy quetantost
ilbaisserahumblementsa
teste aux crinséparspour
brouter l'herbe rampante.
-
De mesme tantost sublime,
& tantostburlesque
,tantost Homere &
tantost Rablais., je parleray
leur langue en leur
donnant loüangeou blas
me sans fiel,& presque
sans prévention, je dis
presque cartous les
hommes sont nez prévenus,
oudumoinsils succent
la préventionavec
le lait.
, La préventionest litx
venin subtil,:ou,plutQ^
un animal venimeux
quiempoisonnetoutce
qu'il:mord,&' quimord,
sur tout ce qu'ilne voit,
pas:donnons-luy encore
àelle-mesmequelque;
coup de dentavant que
de commencer nostre pa-\
rallele
,
Rablais diroit
que la prévention est ui\
animal augmentatifdiminucif,
palliatif, deciissy
& rébarbatif: „or si
de cet animal
,
l'extrait
„ genealogique, sçavoir
»voulez. Sçachez-le>•
ne tient qu'à vous, il
3,
est déduit en ces Vers
„ cy-dessousinscrits :
ChezLuciserjadis eut
accointance
Messer orguëil avec dame
ignorance.
En lignegauche, jijït de
;, cette engence
Tille perverse en-fil foJ/ei
arrogance ,>
PrcventionfurjOn om
.., quejepensè,
Qr Dieuvousgarddesa,
p-rédominance.
Mais continueroit«
Rablais
, ventre beuf, «
voilà bien parler sans «
boire, je n'entends icy«
i
vocilonner à mes oreil- «
les que ce motpréven-«
tkon,,parcyprevention, «
par la prévention pour"-
les Grecs, prévention«
pour les Latins. Hola,
9y
hola) prévention,est
,
»Heresie, & ne veut
„ croirepersonneheretique
en belles Lettres
„ que ne m'ayez démon-
»tré par ou) comment,
„ & pourquoy:car quel
>y-motif mouvant peut
» démouvoir ces aucuns
'}' Letrez àpreconiser Se
35 proner à érripegosier
3i
les Ecrivains antiques,
3i qu'en revient-il à ces
,; preneurs? ',. -',
1 Le
A cela vais vous ré-cc
partir en bref, mais a-"
vant parler,veux ob-cc
ferver la premièrere- «
glè des éloquents par- «
leurs& harangueurs,«
toussir, cracher,& se «
silentier un moment,«
fmnfium cum virgula, «
pour reprendre haleine.
«
Je vais narrer veri-«
diquement ce qu'en«
c'est tout un , en fait
,,de Relations lointainyy
nes.
Au fond des Indes
„orientales ou occiden-
51
tales, ou imaginaires ;
,,car bonnement avoue-
,, ray que ne sçais autre
„
Geografie que des païs
à bons vignobles, où
,
yy
je voyage volontiers:
aux Indes donc, deux
yy
peuples y a, dont l'un
,,
desire sans cesse dominer
& ravillir l'autre;
parce que l'autre don- c?
ne jalousie à l'un, com-«
me Jun en donne à«
l'autre, sique ce Tau-ff
tre & ce 1 un, sont en «
guerre l'un contre l'au-«
tre. «
Or devinez ce qui cc
excite noise entre ces«
deux peuples, ce font"
des riens, petits riens, «
motifs de rien, comme«
qui diroit d'interest«
de gloire, &C devolup-«
té; ceux-cy se faschent«
,, que le terroir des au-
„ tres fertilise abondam-
", ment par son propre
„ fond, & sans engrais,
,, siqu'il produit soudai-
„ncmcr.r ,
& au rao-
"lllent que besoin est,
,,fruits fàvourtux, &
„ fleurs gentilles, que ne produit mie le ter-
„ roir des autres; mais
„ ceux dont le terroir est
„sterile, sont en recom-
,, pense, bons pourvo-
„ yeurs & grands provisionneurs;
si que ne re- c:
cuëillant rien de leur«
cru,sçavent tirer des
contrées estrangeres
, «
fruits & grains dont«.
ils emplissent granges, «
& fruitiers, & par ain-«
si sont plus, quoyque«.
non mieux, approvi-«
sionnez que ceux dont
leterroir produit. cc
Notez illec, ô Lecteur.
attentif, qu'en u- cc:
sant icy des mots deCf.
fruits, grains, & ter,,
mes pareils, c'est élo- ,,cution allegorique & „symbolique, qui signi-
;, fic belles productions
d'esprit, &solides oeu-
"vres de gens lettrez. ,,Disons donc que le ter- roir ,
id efi, les cer-
"vaúx & caboches de
;, l'un de ces peuples sont
;)--plus fertiles en produc-
„ tions, & que l'autre
„
peuple est opulent en
„
collections & maga-
„zins scientifiques.
iCe dernier peupleest
plus puissant que Tau-cc
tre ;' pource qu'il estcr
plus nombreux, & il
estplus nombreux t:
pource que plus de
gens ont faculté collec-(cc
tive, & moins de gens
ont facultéproductive,
selon la regle que plus
de gens ont ce qu'est
plus faciled'avoir,sont
toutefois grandelTICfitc
louables ces collecteurs
quant doctement& là-'
„gementsçavent user
",de leur talent collectif,
w-mais mieux louange-
„ ray certes, tel qui join-
„dra production à col- „leâion comme aucuns
»y a.
„ Les deux peuples dont
est questionsont nom- ,,mez par maint hifto-
„ riens les Produisants,
„ & les Eruditionnez.
„ Voyons maintenant ce
3,
qui rend si commune
"parnlY les Erudition.
nez,la maladie qu'on(C
appellepréventiongrec-«
que, c'est la mon tex-«
te.,Jay long tempstour «
noyé pour y venir :ab tc.
regeons matierede«.
peur que l'ennuy rie"
vousgagne. S'ilvous"
a desja atteint, beuvez«
un coup,bon vin de^r^
ennuye le Leéteur&j'«
l'Ecrivain;&devrait-«
on, pour écrire joyeu-«
sement,boire par apo* à
stille à chaque page, 1c
93 mais comme boire tant
& ne PUIS, au moins en ”parleray souvent, car
» le refrain & l'énergie
33
du langage Rablaifien,
c'est à boire à boire,
33 du vin du vin.
» Où en estions - nous,
«jay perdu la tramon-
» tane, vite vite ma bouf
” fole, prévention, pré-
” vention,voilà le mot:
33 pourquoy en sont
-
ils
» si embrelicoquez en-
” vers les Anciens? oh
c'est pour troismille «
quatre cents vingt-«
deux raisons & demie,«
ne vous en diray pour « lepresentque les deux «
& demie, car l' horlo-«
ge tonner c'est l'heu-"
re de boire.«
Primo les Erudition«
nez sont semblables «
aux taverniers
,
les«
quels les ans passez,«
s'estant munis de vins «
maintenant antiques,«
crient aux biberons
, «
„ plorez & deplorez la
»perte de ces vieux
33
septs de vigne,qui ja-
33
dis produisoient les
,,mirifiques vins, dont
„avons en cave les ori-
33 ginaux : helas n'en
„viendra plus de tels,
„car en l'an du grand
„hiver - font peris par
»gelée ces vieux sou-
„chons & sarments,
,,& avec iceux a peri
33 tout espoir de bonne „vendange.
Ainsi les Erudition-«
nneezzts'5éc'ércierinetnecnenddé-écce
criant toutes produc- ce
tions modernes pour cc
mieux s'acrediter, bc«
avoirdebit des vieilles
cc provisions& denrées
ce
antiques desquelles
cc leurs magazins fontcc
surchargez. «
Secundo Posons le casc,
que puisse y avoir, un ce
Eruditionné de petite ce
stature, il toutefois sece
ra ambitieusement dece
9j
fireux de paraître plus
» grand qu'un produis
33
sant de riche taille,
» que feral'Eruditionné
»ballet, Il grinpera sur
lesépaules d'un an-
33
cien, commesinge sur
»Eléfant, or ainsi grin-
»pé sur sur un ancien,.
33
Plus cet anciensera.
» grand, plus le grinpé-
» sus fera elevé, & plus
» dominera de haut en
» bas le produisant mo-
33
derne.
Voyez par la qu'Interest
eurent de proner «
antiques oeuvres, ence
tous les temps Pays & et
moeurs, les Erudition- »
nez. ce
ilsfont d'Homère
UnDràmadere, S'imaginant que sur son dos
montez
Haut élevez ,grimpez, juchez
%Zut'H^cK>
Ils prendront haute place
Au coupeau du Parnasse
S'associant à , cet Autheur fameux
,
Disantde luy toutce qu'ils
pensentd'eux;
ils l'éternisent,
Le divinisent
Puis par droit de societe
Partagentsadivinité.
Cesupposant tous bons Ecrits
modernes
Sont prés des leurshumaines
balivernes.
»
Parlons naturelle-
» ment, on a poussé
33
troploinl'entestement
»pour Homere ,on
93 ne peut nierque puis-
»
qu'on lalôiié dans tous
les
les temps.iln'aitme- «
rited'estreloüé
,
aussi «
le louerai je, l'admire- ICC
rai-je & l'aimerai
- je
jusquà l'adoration,ex«
clusivement.«
Homere est le Gargantua
des Erudition-«
rJe, ils le fontsi grand cc
qu'enrendant son me-«
rite gigantesque ; ils ccenostentla
vrai ressem «
blance.
; Rabelais a eu ses Eruditionmés
aussi bien.«.
, „ qu'Homere & si Ale-
,,
xandre avoit toujours
33 un Homere sous son
;, chevet, le Chancelier
»duPratportoittoûjours
un Rabelais dans sa
„ poche.
„ Alcibiades questio-
, nant un jour un Pro-
"fesseur sur quelques
Vers d'Homere.Le
yy
Professeurrespondit
;, qu'il ne le lisoit point,
»Alcibiades luy donna
»unsoufletpourlepunir
d'oser professer les ici-cf
ences ,
sans avoir chez«
luy le livre des Sça-«
vants le livreunique «
le livre par excellence. «
J, Le Cardinal du Belay
qu'on prioitd'admetre «
a sa Table certain«
Homme de Lettres,«
demanda en parlant«
de Rabelais qu'onap-!cc
peloit aussi le livre unique,
lelivre par Ex- «
silence, cet Homme«
que vousvoulezadmet«
33
tre àmaTabte a-t-illû;
33
le Livre. non-luy res
pondit on, qu'on le fas
33 se donc dineravec mes
33 gens, reprit le Cardin
33
liai ne croyant pa£
3,
qu'on putestreScavant
»sans avoir lû Rabelais
,,. Ces traits de préven-
»tions me paroissent en
»core plus forts pour »Rabelais qui vivoit alors
que pour Homere
33 qui du tempsd'Ale-
» xandre avoit deja plurieurs
siecles d'antiquité,
antiquité qui,com-«
me nous avons déjà dit
jete sur les ouvragesun«
voile obscur& favorable
aux Allegories.
Grande ressource à «
ceux qui veulent trou.cc,
ver du merveilleux &C «
du grand dans les pe-«
titesses mesme qui é- «
chapent aux plus ex""ci
celents Autheur. «
Rabelais a cela, de
communavec Homi,it
JI':}.
»re,quonacruvoir Al;.¡
» legoriojuement dans son
5> Livre des Sistemes en-
„ tiersd'Atfronomie, de
»Fi/îque
,
de la pièrre
MFilofofale même, que
» quelques Alchimistes
J) ont trouvédans notre
w Auteurcomique,com-
» me d'autres l'ont trou-
«vé dans le Prince de
»Poètes. w c-
J'ayconuun Rabelais
Pi lien outré, qui dans
» une tirade de deux cent
noms de jeux qu'on«
apprend à Pentagruel, «
croyoitvoirsurchaque «
mot une explication «
Historique, Allegori- «
que & Morale, il est,
pourtant visible que
Rabelais n'a eudessein «
en nommant tousces «
jeux que de faire voir «
qu'il les scavoit touss «
car dans ces temps où et lesScavans estoient «
rares, ils se faisoient«
bonneurde détaillerdeit
»dénombrer
,
de citer
» à tous propos, & d'é-
» tendre,pourainsidire,
»leurs Erudition, jus-
» que dans les moindres
»Arts.Il faut croire pour
la Juftificaticn d'Hor
»mere, qu'il vivoit dans
„ un temps a peu pres
» pareil, car il est grand
„ Enumerateur,&grand
»detailliste
,
diroit Ra-
» belais
,
Homere &moy
»pouvonsestreabon droit
»Paralellt(èz>,en ceque
Jommcs
sommes par ?iaiure tant
joit peu beaucoup digresfionneurs
&babillards.
Nous parlerons en
temps &lieu,c'est àdire,
quand l'occasion s'en
presentera
,
des digressîons,
& des énumerations
dont nos deux Autheurs
sont pleins;il yen aquelques-unes dansRabelais
dont chaque mot
porte son application
bonne ou mauvaise. , Ces titres de Livres par
exemple dont il compose
une Biblioteque critique.
LesfaribolesduDroit
L'Almanac desgouteux,
Le boutevent des Alchimisses
Le limassondes rimasseurs
Les pois au lard comme
comento
Le tirepet des Apotiquaires,
Lamusèliere de noblesse
De montardapost pran00
diumset-vienda>
Malagranatum viîiorum,
.,up11
Les Houseaux,alias les botes de patience
Decrotatoriu Scolarium.
Barbouilla-mentaScoti.
l'HistoiredesFarfadets.
Oncomprend bien qu'-
il peut y avoir parraport
au temps de Rabelais,
plus de selque nous n'en
sentons dans ces critiques
badines, mais la fadeur
, ÔC la platitude
d'uneinfinité d'autres
nous doivent faire conclure
que si Rabelais
estoitun excellent comiquéx:
n quelques endroits
ilestoit en quelques autres
tres mauvais plaisant.
Ces prévenus conclueront
au contraire
, que
le sublime incontestable
d'Homere
, nous est garant
de 1 excellenceoculte
de ce qui nous paroist
mediocre, ils ajousteront
que les endroits les plus
obscurs pour nous brillent
pour eux desplus
vives lumieres : ne soutiendront-
ils point audi
diroit Rabelais,qul^c^
mere ne laissoit pas de
voir clairquoyqu'ilfust
aveugle ?
Je viens de commencer
mon Parallele, par
la premiere idée qui s'est
presentée, je l'avois bien
promis, on ne meverra
point prendre d'un air
grave la balance en main
pour peser scrupuleusement
jusqu'aux moindres
parties qui doivent
entrer dans la composition
d'un poëme
,
je devois
examiner d'abord le
choix du sujet, l'ordonnance
,
les situations, les
caracteres, les pensées,le
stile,& tant d'autres
choses dont jene fais pas
mesme icy une énumeration
par ordre de peur
de paroistre troparrangé
dans un Parallele que
j'ay entrepris par amusement,
& qui nemeriteroit.
pas d'estre placé
dans mon article burlesque,
s'il estoitserieux &C
régulier.
Voicy donc la methode
que je vais suivre
dans cette composition.
J'ay sur ma table mon
Rabelais,& mon Homere
5
portons au hasard la
main surl'un ou sur l'autre
,
je tiens un Volume
qu'y trouvay je à l'uverture
du Livre, voyons
,c'est unpere qui
parle à son fils, devinez
si. cette éloquence est
d'Homere ou de Rabelais.
Je te rappelle auprès de
moy ,
j'interromps laferveur
de tes etudes,je l'
racheaureposFilosofique,
mais j'aibesoin de toy, Ç$9
je fuis ton pere,j'avois
esperé de voir couler doucement
en Paix mes dernveres
annees me confiant
en mes amisCfanciens
confederez , mais fèiïr
perfidie a jruflrelafetife- tidemavkiilejfejelleeif
lafatàledefïrneèdâVtibm*
me >
queplus ilsoit irt±
quiete, par ceux en qui
plus ilsereposoit : rvierts
donc, quitte tes Livres
pourvenirme defendre ,
car ainsi comme débité
font les armes au dehors,
otfrie conseiln'est dans la
mmfmyainsi vaine est
l'estude, & leconseil inutile
,
qui en temps oportunarvertu
ricji mil.
execution.
deMproavodqéuliebrémraatiisodn'raipeasi-t
ser, non a"assa,¡¡ir mais
de defendre, non de conquerir
maisdegardermes
feaux sujets
,
(jf terres
hereditaires contre mes
ennemis.
J'ay envoié vers eux
amiablement pour leurs
offrir tous ce que jej?uîs,
f5Plus quejene dois, &
n'ayanteu d'eux autre re- *ponse que de volontaire
& jalouse défiance, par
làjevois que tout droit
desgens est en eux deve.,
nu droit de force & de
bienseancesurmes terres,
donc je connois que les
Dieux les ont abandonné
à leurpropresens qui ne
peutproduirequedejJeini
iniques, si par inspiration
divine
,
nestconti-
&ueUernent guide.
Ne croyez vous pas entendre
parler icy le sage
Nestor dans le sublime
Homere
, ce n'est pourtant
que le pere de Gargantua
qui parle dans le
comique Rabelais.
Je n'y ay changé que
quelques mots du vieux
stile
, on peut juger parlàque
Rabelaiseustesté
un bon Autheurserieux.
Homere eust-il esté un
bon Autheur burlcA
que? Pourquoy non s'il
l'eust voulu, il la bien
elle quelquefois sans le
vouloir. Je pourray danslasuite
citeren badinant
quelqu'un deces endroits
burlesques
,
mais commençons
par admirer serieusementcet
excellent
homme qui a sçu concilier
dailSfan vaste genie,
lesfaillies les plus vives
de l'entousiasme poëtique
, avecle bon sens
& la sagesse de l'orateur,
le plus consommé.
Voicy comme il fait
parlerNestor pour appaifer
Achile en colere, &,
Agamemnon poussé à
bout, au moment qu'ils
alloient se porter l'un
contre l'autre à des extremitez
funesstes.
O quelle douleurpour
la Greces s'écrie touta coup
Nestor
,
if quelle joye
pour les Troyens, ils
viennentà apprendre lesl
dissènsionsdesdeux hom-1
mes quifont au dessus deI
tous les autres Grecs par
la prudence ifparle courage,
mais croyeZ moy
tous deux, car vouselles
plus jeunes, Çffmfrequente
autrefois des hommes
qui valoient mieux
que vous, fic.qui ne meprisoient
pas mesconfedsy
nonjenayjamaisveu&
ne verray jamais de si
grands personnages que
PirritousyPolifeme, égal
aux Dieux, Thess fils
d'Egéefemliableaux immorlelstjfc.
Voilalesplus
vaillans hommes que la
terre ait jamais port£{,
mais s'ils estoientvaillants,
ilscombatoientauJJi
contre des Ennemis trèsvaillants,
contre les Centaures
des montagnes
dont la defaite leursaacquis
un nom immortel,
tess avec cesgens là que fay vécu. Je tafchois de
lesegalerselon mesforces,
f5 parmy tous les tommesquifontaujoura'huy
il î,j en a pas un qpii
tufr op leur rien députer
terycependant quoyque jesulfefortjeune, ces
grands hommesecoutoient
mes conseils ,fui'vez.., leur
exemple, car cestle meilleur
parti, vous, Agamemnon,
quoique leplus
puissant, n'enle('1JeZpoint
a Achile la fille que les
Grecs lui ont donnee, f$
tV9usfils de Pelee, ne vous
attaquez, point au Roi,
car, de tous les Rois qui
ont portele Sceptre, eS
jue Jupiter a elevez, à
cette gloire, il riy en a
jamaiseu desigrandque
luysivous avezplus de
valeur, fj)Jî vous estes
fis d'une Deesse, il est
plus puissantparce qml
commande aplusdepevoples
;fils )Atne-¿¡ppair
fiZrvoftre cotere, es je
vaisprier Achile defur*
monter la sienne, caril
est le plusfermerampart.
des Grecs dans les fanglants
Combats.
Le début de ce discours
deNestor peut servir
de modelepour, Je
simple vrayment sublime,
avec quel art enfuite
Nçiflor impose t-ilà
ces deux Rois, en leur
insinuant que de plus
grands hommes qu'eux
ont cru sesconseils,
lors mesme qu'il estoit
encore tres jeune? La
Critique ordinaire qui a
si fort blâmé les invectives,
& les injuresqu'-
Homèremetsi souvent
dans la bouche de ses
Heros, trouvera Nestor
imprudentd'offenserluy
mesme ceux quil veut
reconcilier
, en leur disant
en face qu'il y a eu
de plus grandshommes
qu'eux, & a qui ils riauroient
ose rien disputer,
mais supposons qu'en ce
temps-là les hommesaccoutumez
adirer à s'entendre
dire des veritez
, eussent allez de bOl111eJ
foy & degrandeurdame
pour ne se point faf
cher qu'on reduifift leuc
heroisme à sa juste va
leur.
-
Cela supposé, quelle
force d'éloquence a Ne
stor, & quelle hauteur
de sèntiment ,d'humilier
ainsi Agamemnoii
ôcAchile, pour les foumettre
à' Ces conseils
Mais il nest pas vrayfeilblable,
dira-t-on que
des; Héros soussrissent
p^tiÊimnejftt une offense,
mais répondrai-je,
la vérité ne les offensoit
jamais,c'estoit les
moeurs de ce temps-là
ou du moins il estoit
beau a Homere de les
feindre telles, lesnostres
font bien plus polies; j'en
conviens, mais qu'est-ce
que la politesse ? la poli
tessen'est que l'art d'in.
sinuer la flaterie & le
mensonge,c'est l'art d'avilir
les âmes, & dénerver
l'heroifineGaulois,
dont: la grandeur consiste
à ne vouloir jamais
paroistre plus grand qu'
on n'est, & à ne point:
induire les autres à vouloir
paroistre plus grands
quilsnefont.
Voicy l'occasion d'examiner
si Homere a
bien conneu en quoy
doit consister la grandeur
d'un Héros. Mais
cela me meneroit plus
loin que je ne veux, j'iraipeut-
estre dans la suite
aussi loin que ce parallèlepouKiro'fne
mener:
mais te me fuisreftraint
alien cfqhijer dans-chaque
Mercurequ'à, peu
présautantqu'il adans el1 celui
- cy,. ma
tascheest remplie.
Fermer
Résumé : ARTICLE burlesque Suite du Parallele d'Homere & de Rablais.
Le texte compare les œuvres d'Homère et de Rabelais en utilisant la métaphore d'un coursier qui s'échappe des règles tyranniques pour exprimer sa liberté. Cette liberté est comparée à celle d'un écrivain qui se libère des contraintes littéraires, alternant entre styles sublime et burlesque. L'auteur critique la prévention, un préjugé favorisant les Anciens au détriment des modernes, illustré par l'allégorie des Indes où deux peuples, les Produisants et les Eruditionnez, sont en conflit. Les Eruditionnez, comparés à des taverniers, vantent les vins anciens pour écouler leurs stocks, refusant de reconnaître la valeur des productions modernes. L'auteur dénonce l'excès d'admiration pour Homère, considéré comme un géant littéraire, et compare cette adoration à celle que Rabelais a reçue de certains érudits. Il mentionne des anecdotes historiques, comme celles d'Alcibiade et du Cardinal du Bellay, qui considéraient Homère et Rabelais comme des références incontournables. Le texte souligne également les digressions et les énumérations présentes dans les œuvres de Rabelais, notant que certaines critiques badines peuvent être plus pertinentes à l'époque de Rabelais qu'aujourd'hui. L'auteur conclut que, bien que Rabelais soit un excellent comique, il peut aussi être un mauvais plaisant dans certains passages. Par ailleurs, le texte présente un parallèle entre un passage d'Homère et un passage de Rabelais où un père parle à son fils. L'auteur choisit au hasard un extrait dans chacun des deux ouvrages pour comparer leur style et leur contenu. Il cite un passage où un père appelle son fils à abandonner ses études pour le défendre contre des ennemis, soulignant que les conseils et les études sont inutiles face à l'action immédiate. L'auteur identifie ce passage comme appartenant à Rabelais, tout en notant que le style pourrait également convenir à Homère. Il admire la capacité de Rabelais à concilier enthousiasme poétique et sagesse oratoire. Le texte se poursuit avec un discours de Nestor dans l'Iliade, où Nestor tente de réconcilier Achille et Agamemnon en leur rappelant la valeur de ses conseils, même lorsqu'il était jeune. L'auteur analyse l'art rhétorique de Nestor et la force de son éloquence, tout en discutant des mœurs héroïques et de la politesse. Il conclut en mentionnant que son parallèle est entrepris par amusement et ne mérite pas d'être placé dans un article sérieux, se restreignant à examiner des extraits courts dans chaque édition de son parallèle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
20
p. 3-27
« En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
Début :
En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...]
Mots clefs :
Auteur, Livre, Ouvrage, Poète, Art poétique, Horace, Quintilien, Vin, Anciens, Rire, Notes, Réputation, Ovide, Homère, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
LITTERATVRE. EN annonçant dans
le Mercure dernier
un Livre nouveau, j'ay
promisd'en parler ce
mois cy ,
c'est un Livre
tres-varié,rempli d'érudition,
& capable de vous
remetrre dans l'idée les
réglés de la composition
&dubon goust.
D'abord on y voit une
Traduction en vers de ïArt
portique d'Horace: c'est ce
qui sert de titre au Livre,
il y a ensuite quantité de
Notes curieuses, les unes
de l'Autheur
,
& les autres
citées de plusieurs Grecs
& Latins, dont voicy quelques-
unes.
-
L'Art poëtique d'H O*
RACE est une Lettre
qu'il écrit aux PISONS.
Ces PIS O N S estoientle
frere & les neveux de Calpurnie
Epouse deJules Cesar,
& fille de Lucius Pison.
La premiere réglé de
l'éloquence, c'est d'estre
clair; & la seconde
,
de
n'estre pas diffus.
MARITAL dit que
les ouvrages-où il n'y a
rien: à retrancher, ne sont
jamais trop longs.
Lalime,ditQUINTILIEN,
doit polir & non
pas affoiblir, & user, pour
ainsi dire,un ouvrage.
J'ay veu dans un Autheur
François, travaillez
vostre ouvrage jusqu'à ce
qu'il foit au point qu'on
ne s'appercoive pas qu'il
vous a cousté beaucoup
de travail.
PROPERCE compare
l'Autheur dont le stile
n'est ny trop enflé ny
trop simple
,
là un Marinier
qui rase le rivage avec
un de ses avirons, & qui
fend les flots avec l'autre.
LONGINdonne pour
exemple de l'enfleure. ces
pensées
- cy Faire du vent
Boréeson joueur de jiute.-
Et cetautre: Jupitercrache
des neiges contre les Alpes^.
Exemples du vray sublime
:HOMEREpeint
la
-
Discorde la teste dans les
-
Cieux, & les pieds sur la
terre. Et quand il parle de
Neptune il dit:
Que Neptune marchant dans
les vastescampagnes Fait , tremblersousses pieds&
forests & montagnes. Ilfaitdireà AJAXqui
voit l'Armée des Grecs
couverte tout à coup d'épaisses
tenebres.
Grand Dieu chasses la nuit
qui nous couvre lesyeux,
Et combats contre nous à la
clarté des Cieux.
Caraéteres différents de
poësie traduirs d'Ovide
par l'Autheur,
Vous qui que vous soyez à
Censeur trop severe,
Jugez, de nos travauxselon leur
caraïlere,
C'est au Vers Heroïque à chanter
les combats:
Quelleplaceytiendroient Venus
& les appas;
La grandeur, le couroux sont du
stile tragique,
Maisles sujets communs regardent
le comique,
L'Iambe libre cft propre à lancer
son venin,
Soit qu'il coure tousjours, ou qu'il
boite à la fin.
Les Amours, leurs carquois,
l'inconstante Silvie,
Sont les dignessujets de la tendre
Elegie.
Pour celebrer Cidippe,Homere
ny ses Vers,
N'y doivent point paroistre aux
yeux de l'univers.
Achile convient mal au ton de
Callimaque
, - Et Thais ne doit pas imiter
Andromaque.
L'autheur dit à propos
de la force du pathétique,
que nous pleurons en voyant
pleurer, que nous
rions en voyant rire,&cela
par une raison phisique à
peu pres semblableàcelle
qui
fait
remuer les cordes
de plusieurs instruments
qui sont dans une mesme
chambre, avec un autre
dont on touchera fortement
les cordes montées
au mesme ton que cellesde
ces autres instruments
quirefonneront sans qu'on
les touche, &c. Ilyaainsi
à peu prés dans tous les
hommes des nerfs montez
, pour ainsi dire, au
mesme ton, & c'est ce
qu'on appelle fimpathie,
&c.
Comme nous nous sentons
capables des mesmes
maux, & des mesmes biens
que nous voyons ressentir
aux autres, nous sommes
remuez par les mesmes
sentiments £ la veuë du
bien ou du mal qui leur
arrive.
L'autheur fait plusieurs
remarques sensées sur diferents
Poëmes, anciens
& modernes.
Puisque les Poèmes sont
des imications
,
dit-il,ils
doivent sans doute imiter:
mais ils ne doivent pas
imiter une aaion
violer les réglés de la poësie.
Corneille a tellement
imité le combat de son
Horace, que sa pieces'est
trouvéefinie au troisiéme
Acte. Le voila fort à l'estroit,
comment se tirerat'il
de ce paslà? Il ne l'a
peu sans violer l'unité de
l'action,ilest obligé d'adjouster
le meurtre de Camille
pour donnerune juste
estenduëà sa Tragédie;
dans le Cid&ailleurs
il ne sort de pareils embarras
qu'en violant l'unité
du temps,ou celle du
lieu, &c.
A propos, de lamaniere
doncon doit commencer unpoëme,JULES SCALIGER
donne pour exemple
d'un Exorde régulier
celuy de Lucain,qui
dans son poëme sur la
guerre civile, place tout
d'un coup Cesar au partage
du Rubicon,d'où estant
s
declaré ennemy de lapatrie
par le Senat, il est forcé
d'entreprendre cette
guerre.
Un Poëte François a dit
que le vin estoit legrand cheval
des Poètes. Une peau de
bouc pleine de vin estoit
autrefois un prix que remportoit
le Poëte qui avoit
le mieux reüssi dans la Tragedie
; en voicy la raison :
cette forte de poëme neftoit
au commencement
que des chansons en l'honneur
de Bacchus, auquel
on sacrifioit un bouc comme
animal contraire à la
vigne, on rempliffoit de
vin la peau du bouc, &on
la donnoic au Poëce.
Aprés les Notes sur
l'Art Poétique
,
il y a plusieurs
petites traductions
de différentes pieces d'Horace,
d'Ovide, de Petrone,
& avec des Notes donc
voicy quelques-unes.
Lucille estoit un Poète
latin que Juvenal appelle
l'illustre nourrissond'Auronce.
Ce Poëte avoit
composé trente Satyres.
Horace dit dans sa premiere
Satyre du second Livre;
que Lucille confioit ses
secrets à ses Livres, qu'il
n'alloit point ailleurs décharger
son coeur,ce qui
a fait qu'on a trouvé la vie
de ce vieillard peinte dans
ses ouvrages comme dans
un tableau.
,
4 On croiroit que les expressions
de avoir bon neK ,
avoirle ne7, fin, feroient
basses & impropres pour
exprimer avoirl'espritbon,
l'espritsubstil maisHorace,
Perse, & Martial l'ont anpobli
en remployant dans
ce sens. La
- La Comedie a pour but
de réjoüir & d'instruire;
les mimes estoient des
poemes qui n'avoient pour
but que de faire rire, c'estoit
les farces de ce temps-
}'1à.0. Quintilien emploie un
long Chapitre à traiter du
Ris, il est estonnéque paroissant
chose si peu importante
, il ait quelquefois
des effets si estonnants.
Un Ris excité à propos
peut changer l'estat des
affaires les plus importanles,
il empesche quelque-,
fois les fuites fafcheufesde
la haine, de la colere,&c.
& fait succeder la douceur
la bénignité, laclemence.
Par exemple, deux jeunes
Tarentis furent amenez
devant le Roy Pyrrus,
parce que dans un repas
ils avoient eu l'insolence
de parler mal de ce Prince
; voyant qu'ils ne pouvoient
nier le fait ny se
deffendre raisonnablement,
ils respondirent,
Sire
y
sila bouteille ne nous
avoitpas manque, vous eflick
mort,c'estoitfait de vous. Ce
bon mot calma la colere
de leur Juge en le faisant
rire.
Les vins de Falerne se
gardoient si long-temps,
que Petrone par le de bouteilles
de ce vin bouchées
avec foin, dont les étiquetes
marquoient que ce vin
avoic esté fumé fous le
Consul Opimus, cent ans
avant.
Diogenes
,
à propos des
superstitions sur les songes,
estoit indigné que les hom.
mes se tourmentassent au
lujetdessonges,& donnaient
si peu d'attention
aux avions qu'ils faisoient
estanteveillez.
Auguste avoir, dédié
dans son palais un Temple
, & une magnifique
Bibliothèque à Apollon,
où cinq Juges, du nombre
desquels estoit Tarpa, décidoient
du mérité des ouvrages
, que les Autheurs
y venoient lire.
Ennius, dit Quintilien
est semblable à , ces bois
que leur antiquité a consacrez
)
& dont les vieux
arbres font plus vénérables
qu'ils ne font beaux.
Les Anciens écrivoient
sur des tablettes couvertes
de cire,&ils se servoient
d'éguilles pointuës par un
bout, & plates par l'autre;
avec la pointe ils formoient
les caracteres, &
avec l'autre bout ils effaçoient
ce qu'ils avoient
écrit.
Traduction d'un Frag-
O ment d'Ovide.
Je le dis malgré moy ,
trahiffant
mes talents,
Retenez avec foin ces avis excellents
3
P()ulez-vous fuir l'amour ? que
vostre ame discrette
Evite les accents de tout tendre
Poëte:
Qallimaque aisement peut vous
rendre amoureux , Filetasestpour vous un Autheur
dangereux:
Safo plus fortement m'attache à
ma maistresse
Le vieux Anacreon augmente
ma tendresse
Est-on froid, ô Cinthie, en lisant
ton Amant?
Ou quelqu'un a-t-illeu Tibule
impunément ?
Des doux fons de Gallus quel
coeur peut se deffendre ?
Et les miens n'ont-ils fa* je ne
sfay quoy de tendre?
Martial ;Poëte Latin
estoit né à Bilbilis, ville,
de la Celtiberie en Espagne.
Il fut intime ami de
Stella) de Silius Italicus,
& de Pline le Jeune, qui
luy donna quelques secours
pour regagner sa patrie,
après avoir demeure
trente ans a Rome, peu
estimé apparemment pendant
sa vie, il addresse
cette Epigramme à Regule.
LA REPUTATION
des Poëtes.
Le Lecteur rarement aime un
Autheur en vie*,
A son gré des vivantspresquaucun
ne dit bien :
Qui cause cet abus ? Regule, cefi
l'envie,
De
De Pompée on rechercheainsi
le vieux portique,
son vil Temple, Catule
, efl
loué des vieillards,
A Virgile vivant, Quintus mort
fit la nique,
Et pour Homere en vie oit eut
trop peu d'égards.
Rarement le theatre applaudit
à Menandre
Pour fd seule , Corine, Ovide
est des appas, Cacher,-vous donc mon Livre, il
faut encore attendre,
Si la gloire ne vient quaprès
nostre trépas.
Wâ
Septemb. iju. C
A pres toutes ces traductions
l'Autheur fait une
dissertation sur les Autheurs
anciens & modernes
,
dont je donneray
quelques traits, & quelques
petits fragments de
Vers qui font tousjours
plaisir à voir rassemblez,
quoy qu'on les ait veus
ailleurs separément.
Comme ces morceaux
détachez ne demandent
nulle liaison
,
je les garderay
pour le mois prochain
; car je n'ay plus de
place dans cette partie
que pour la fuite de l'abrégé
de l'Iliade qui a
esté receu avec tant de
plaisir,que j'ay prié mon
amy de donner quelques
heures à la continuation
de cet ouvrage.
le Mercure dernier
un Livre nouveau, j'ay
promisd'en parler ce
mois cy ,
c'est un Livre
tres-varié,rempli d'érudition,
& capable de vous
remetrre dans l'idée les
réglés de la composition
&dubon goust.
D'abord on y voit une
Traduction en vers de ïArt
portique d'Horace: c'est ce
qui sert de titre au Livre,
il y a ensuite quantité de
Notes curieuses, les unes
de l'Autheur
,
& les autres
citées de plusieurs Grecs
& Latins, dont voicy quelques-
unes.
-
L'Art poëtique d'H O*
RACE est une Lettre
qu'il écrit aux PISONS.
Ces PIS O N S estoientle
frere & les neveux de Calpurnie
Epouse deJules Cesar,
& fille de Lucius Pison.
La premiere réglé de
l'éloquence, c'est d'estre
clair; & la seconde
,
de
n'estre pas diffus.
MARITAL dit que
les ouvrages-où il n'y a
rien: à retrancher, ne sont
jamais trop longs.
Lalime,ditQUINTILIEN,
doit polir & non
pas affoiblir, & user, pour
ainsi dire,un ouvrage.
J'ay veu dans un Autheur
François, travaillez
vostre ouvrage jusqu'à ce
qu'il foit au point qu'on
ne s'appercoive pas qu'il
vous a cousté beaucoup
de travail.
PROPERCE compare
l'Autheur dont le stile
n'est ny trop enflé ny
trop simple
,
là un Marinier
qui rase le rivage avec
un de ses avirons, & qui
fend les flots avec l'autre.
LONGINdonne pour
exemple de l'enfleure. ces
pensées
- cy Faire du vent
Boréeson joueur de jiute.-
Et cetautre: Jupitercrache
des neiges contre les Alpes^.
Exemples du vray sublime
:HOMEREpeint
la
-
Discorde la teste dans les
-
Cieux, & les pieds sur la
terre. Et quand il parle de
Neptune il dit:
Que Neptune marchant dans
les vastescampagnes Fait , tremblersousses pieds&
forests & montagnes. Ilfaitdireà AJAXqui
voit l'Armée des Grecs
couverte tout à coup d'épaisses
tenebres.
Grand Dieu chasses la nuit
qui nous couvre lesyeux,
Et combats contre nous à la
clarté des Cieux.
Caraéteres différents de
poësie traduirs d'Ovide
par l'Autheur,
Vous qui que vous soyez à
Censeur trop severe,
Jugez, de nos travauxselon leur
caraïlere,
C'est au Vers Heroïque à chanter
les combats:
Quelleplaceytiendroient Venus
& les appas;
La grandeur, le couroux sont du
stile tragique,
Maisles sujets communs regardent
le comique,
L'Iambe libre cft propre à lancer
son venin,
Soit qu'il coure tousjours, ou qu'il
boite à la fin.
Les Amours, leurs carquois,
l'inconstante Silvie,
Sont les dignessujets de la tendre
Elegie.
Pour celebrer Cidippe,Homere
ny ses Vers,
N'y doivent point paroistre aux
yeux de l'univers.
Achile convient mal au ton de
Callimaque
, - Et Thais ne doit pas imiter
Andromaque.
L'autheur dit à propos
de la force du pathétique,
que nous pleurons en voyant
pleurer, que nous
rions en voyant rire,&cela
par une raison phisique à
peu pres semblableàcelle
qui
fait
remuer les cordes
de plusieurs instruments
qui sont dans une mesme
chambre, avec un autre
dont on touchera fortement
les cordes montées
au mesme ton que cellesde
ces autres instruments
quirefonneront sans qu'on
les touche, &c. Ilyaainsi
à peu prés dans tous les
hommes des nerfs montez
, pour ainsi dire, au
mesme ton, & c'est ce
qu'on appelle fimpathie,
&c.
Comme nous nous sentons
capables des mesmes
maux, & des mesmes biens
que nous voyons ressentir
aux autres, nous sommes
remuez par les mesmes
sentiments £ la veuë du
bien ou du mal qui leur
arrive.
L'autheur fait plusieurs
remarques sensées sur diferents
Poëmes, anciens
& modernes.
Puisque les Poèmes sont
des imications
,
dit-il,ils
doivent sans doute imiter:
mais ils ne doivent pas
imiter une aaion
violer les réglés de la poësie.
Corneille a tellement
imité le combat de son
Horace, que sa pieces'est
trouvéefinie au troisiéme
Acte. Le voila fort à l'estroit,
comment se tirerat'il
de ce paslà? Il ne l'a
peu sans violer l'unité de
l'action,ilest obligé d'adjouster
le meurtre de Camille
pour donnerune juste
estenduëà sa Tragédie;
dans le Cid&ailleurs
il ne sort de pareils embarras
qu'en violant l'unité
du temps,ou celle du
lieu, &c.
A propos, de lamaniere
doncon doit commencer unpoëme,JULES SCALIGER
donne pour exemple
d'un Exorde régulier
celuy de Lucain,qui
dans son poëme sur la
guerre civile, place tout
d'un coup Cesar au partage
du Rubicon,d'où estant
s
declaré ennemy de lapatrie
par le Senat, il est forcé
d'entreprendre cette
guerre.
Un Poëte François a dit
que le vin estoit legrand cheval
des Poètes. Une peau de
bouc pleine de vin estoit
autrefois un prix que remportoit
le Poëte qui avoit
le mieux reüssi dans la Tragedie
; en voicy la raison :
cette forte de poëme neftoit
au commencement
que des chansons en l'honneur
de Bacchus, auquel
on sacrifioit un bouc comme
animal contraire à la
vigne, on rempliffoit de
vin la peau du bouc, &on
la donnoic au Poëce.
Aprés les Notes sur
l'Art Poétique
,
il y a plusieurs
petites traductions
de différentes pieces d'Horace,
d'Ovide, de Petrone,
& avec des Notes donc
voicy quelques-unes.
Lucille estoit un Poète
latin que Juvenal appelle
l'illustre nourrissond'Auronce.
Ce Poëte avoit
composé trente Satyres.
Horace dit dans sa premiere
Satyre du second Livre;
que Lucille confioit ses
secrets à ses Livres, qu'il
n'alloit point ailleurs décharger
son coeur,ce qui
a fait qu'on a trouvé la vie
de ce vieillard peinte dans
ses ouvrages comme dans
un tableau.
,
4 On croiroit que les expressions
de avoir bon neK ,
avoirle ne7, fin, feroient
basses & impropres pour
exprimer avoirl'espritbon,
l'espritsubstil maisHorace,
Perse, & Martial l'ont anpobli
en remployant dans
ce sens. La
- La Comedie a pour but
de réjoüir & d'instruire;
les mimes estoient des
poemes qui n'avoient pour
but que de faire rire, c'estoit
les farces de ce temps-
}'1à.0. Quintilien emploie un
long Chapitre à traiter du
Ris, il est estonnéque paroissant
chose si peu importante
, il ait quelquefois
des effets si estonnants.
Un Ris excité à propos
peut changer l'estat des
affaires les plus importanles,
il empesche quelque-,
fois les fuites fafcheufesde
la haine, de la colere,&c.
& fait succeder la douceur
la bénignité, laclemence.
Par exemple, deux jeunes
Tarentis furent amenez
devant le Roy Pyrrus,
parce que dans un repas
ils avoient eu l'insolence
de parler mal de ce Prince
; voyant qu'ils ne pouvoient
nier le fait ny se
deffendre raisonnablement,
ils respondirent,
Sire
y
sila bouteille ne nous
avoitpas manque, vous eflick
mort,c'estoitfait de vous. Ce
bon mot calma la colere
de leur Juge en le faisant
rire.
Les vins de Falerne se
gardoient si long-temps,
que Petrone par le de bouteilles
de ce vin bouchées
avec foin, dont les étiquetes
marquoient que ce vin
avoic esté fumé fous le
Consul Opimus, cent ans
avant.
Diogenes
,
à propos des
superstitions sur les songes,
estoit indigné que les hom.
mes se tourmentassent au
lujetdessonges,& donnaient
si peu d'attention
aux avions qu'ils faisoient
estanteveillez.
Auguste avoir, dédié
dans son palais un Temple
, & une magnifique
Bibliothèque à Apollon,
où cinq Juges, du nombre
desquels estoit Tarpa, décidoient
du mérité des ouvrages
, que les Autheurs
y venoient lire.
Ennius, dit Quintilien
est semblable à , ces bois
que leur antiquité a consacrez
)
& dont les vieux
arbres font plus vénérables
qu'ils ne font beaux.
Les Anciens écrivoient
sur des tablettes couvertes
de cire,&ils se servoient
d'éguilles pointuës par un
bout, & plates par l'autre;
avec la pointe ils formoient
les caracteres, &
avec l'autre bout ils effaçoient
ce qu'ils avoient
écrit.
Traduction d'un Frag-
O ment d'Ovide.
Je le dis malgré moy ,
trahiffant
mes talents,
Retenez avec foin ces avis excellents
3
P()ulez-vous fuir l'amour ? que
vostre ame discrette
Evite les accents de tout tendre
Poëte:
Qallimaque aisement peut vous
rendre amoureux , Filetasestpour vous un Autheur
dangereux:
Safo plus fortement m'attache à
ma maistresse
Le vieux Anacreon augmente
ma tendresse
Est-on froid, ô Cinthie, en lisant
ton Amant?
Ou quelqu'un a-t-illeu Tibule
impunément ?
Des doux fons de Gallus quel
coeur peut se deffendre ?
Et les miens n'ont-ils fa* je ne
sfay quoy de tendre?
Martial ;Poëte Latin
estoit né à Bilbilis, ville,
de la Celtiberie en Espagne.
Il fut intime ami de
Stella) de Silius Italicus,
& de Pline le Jeune, qui
luy donna quelques secours
pour regagner sa patrie,
après avoir demeure
trente ans a Rome, peu
estimé apparemment pendant
sa vie, il addresse
cette Epigramme à Regule.
LA REPUTATION
des Poëtes.
Le Lecteur rarement aime un
Autheur en vie*,
A son gré des vivantspresquaucun
ne dit bien :
Qui cause cet abus ? Regule, cefi
l'envie,
De
De Pompée on rechercheainsi
le vieux portique,
son vil Temple, Catule
, efl
loué des vieillards,
A Virgile vivant, Quintus mort
fit la nique,
Et pour Homere en vie oit eut
trop peu d'égards.
Rarement le theatre applaudit
à Menandre
Pour fd seule , Corine, Ovide
est des appas, Cacher,-vous donc mon Livre, il
faut encore attendre,
Si la gloire ne vient quaprès
nostre trépas.
Wâ
Septemb. iju. C
A pres toutes ces traductions
l'Autheur fait une
dissertation sur les Autheurs
anciens & modernes
,
dont je donneray
quelques traits, & quelques
petits fragments de
Vers qui font tousjours
plaisir à voir rassemblez,
quoy qu'on les ait veus
ailleurs separément.
Comme ces morceaux
détachez ne demandent
nulle liaison
,
je les garderay
pour le mois prochain
; car je n'ay plus de
place dans cette partie
que pour la fuite de l'abrégé
de l'Iliade qui a
esté receu avec tant de
plaisir,que j'ay prié mon
amy de donner quelques
heures à la continuation
de cet ouvrage.
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Résumé : « En annonçant dans le Mercure dernier un Livre nouveau, j' [...] »
Le texte annonce la publication d'un livre intitulé 'L'Art poétique d'Horace', qui présente une traduction en vers de l'œuvre d'Horace accompagnée de notes de l'auteur et de divers écrivains grecs et latins. Ce livre explore les règles de la composition poétique et du bon goût. Il aborde des réflexions sur l'éloquence, la clarté, et l'importance d'éviter la diffusion. Des exemples de styles poétiques sont fournis, comme celui de Properce comparant un auteur à un marinier. Le texte mentionne également des exemples de sublime et de pathétique, tels que les descriptions d'Homère. Il traite des différents caractères de la poésie et des règles de l'imitation dans les poèmes. Le livre discute des unités de l'action, du temps et du lieu dans les tragédies, en citant Corneille. Il inclut des anecdotes sur les poètes et leurs œuvres, comme celles de Lucille et Martial. Le livre contient aussi des traductions de pièces d'Horace, d'Ovide, et de Pétrone, accompagnées de notes. Enfin, le texte se termine par une promesse de continuer l'abrégé de l'Iliade dans un prochain numéro.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 242-256
LIVRE NOUVEAU.
Début :
Il paroît depuis peu dans Paris un Livre imprimé à Amsterdam, [...]
Mots clefs :
Livre, Idées, Platon, Esprit, Genre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU.
LIVRE NOUVEAU.
L paroîtdepuis peu
dans Paris un Livre
imprime à Amsterdam,
qui a pour titre Nouveaux
dialogues des Dieux,ou ré,
-
jllxiansjûr Ils pasîons; avec
un discourssur la nature du
dialogue. À
Le dialogue, dit l'auteur
,
est le genre
d'écrire
le plus ancien. Il est à croi4
que lespremiers que la va
nité, ou l'oisivetéengage-
eut à travailler, choisirent
,ette maniere!Lès homnesayanttrouvéle moyen
le rendre leurs idées par
l'usage des mots, lierent
les conversations, & je
~le doute point qu'avec le
penchant qu'ils ont à
l'initation,ils n'ayent don-
~éà leurs écrits la forme
le conversation ou de diaogue, qui devoit vraifem-
~diablement se presenter à
eux, &c.
-
Après cette reflexion
censée,qui faitsentir qu'en
effet. la premiere maniere
de s'exprimer par écrit a
dû être une mitation naïve dela manierenaturelle
dont les hommes s'expriment entr'euxde vive voix,
il donneà Platon l'honneur d'avoir renouvellé de
son temps l'usage du dialogue.
Ensuiteil fait l'élogede
Platon, il nous peint avec
force les grandes qualitez,
& justifie avec adressedes
défautsqu'il n'estplus permis de blâmer dans un
homme qui s'est acquis le
surnom dedivin.
Il convient par exemple
que Platon ejiiresdtjjus,
il dit pour l'excuser que
Les anciens ne se viquoiet
point d'aller à la vérité'
parlechemin le plttKourt:
ilsst ménageoientleplaisir dela chercherlongtemps.
:.' Si l'auteur dit que
Platon cft obscur, que
ses idées ne sont point
nettes
,
il a
joûte que
toutes,les foisqu'il tmrle
de l'amoursonstile enfait
leloge, sonimagination échauffée par son
cœur en devient une fois
plus brillant:e; quand il
parle de Ubeauté, tvow
le croye.Ztiflmdthiranfsorts" qtteUtcause; ce ne
font quegrands mots qui,
parcequ'ils ontde confar,
peignent parfaitement le
desordredel'amour.
C'est ainsi que l'Autheur
,
en jugeant sainement & sans prévention, des deffauts de
Platon, évite de heurter de front la prévention de ceux qui croiroient blasphemer, en
convenant que Platon
manque quelquefois de
jupefJe. plit] a
du chimerique dansson
élevation d'esprit.
L'Autheur donne enfuite à Platon la plus
grande loüange qu'on
puisse donner à un Philosophe.
Il tft certain, dit-il,
que de tous les Payens
Cf Platon a eu laMorale
la plttf pure, & la plus
conforme aux intérêts de
ll4 societé.
L'Autheur établit ensuite, une maxime trés
veritable, & à laquelle
peu de gens font attention. L'cfprtt, 4 quis'exerce
sur un genre particulier,
a
bésoin pouryexceller,
de toutes les qua.l,tè.(" necessaires pour réussir dans
tous les genres en generaL
Je croirois qu'il en
est de même des beaux
arts J.
qu'unPeintre, par
exemple, ne peut être
excellent Peintre, qu'il
n'ait un genie propre à
laPoësie,&àla Musique; Lully n'étoit si
grandMusicien,que
parce qu'il eût pu erre
prand Poëte,& grand
Peintre, s'ileût cultivé
la poësie &: la peinture;
Racine eût été bon Peintre, M. le Brun eût été
bon Poëte, & ainsi des
autres, qui ont excellé,
& qui excellent encor
apresent dans ces trois
genres; c'est ce que je
tâcherai de prouver
dans une Dissertation
que j'espere donner
quelque jour au public.
L'auteurparle enfuite de Ciceron & de
Lucien qu'il joint à Platon, & les donne tous
trois pour les plus parfaits modeles du dialogue.
Avant que de parler
du dialogueilkèX*rdt
quelques,t&fljeftures sur
ce quI ouvrage. fan la beauté d'un à"uju
J'entrcprens,QQM\n\i.è~
t-il
,
de montrer quepour
plaire
,
il ne s'agit que
de flater l'esprit humain
,
accommoder sa partjje.
1
L'auteur fait pluficurs
reflexionstrésdelicates
sur la maniere de s'accommoder à ces deux
foibles,en donnantdans
les ouvrages d'esprit
assez à penetrer, à deviner
,
fic non pastrop:
parce que,dit-il, on
veut bien chercher,pourvuqu'on ne cherche pas
longtemps, & qu'onsoit
Jitr de trouver.
Aprés cettepetitedissertation ilvientaudialogue, ex; semble VOlt."
loir prouver que c'est
le genre d'écrire le plus
difficile:tousceux qui
y
réussissentenconviendront; ceuxqui travaillent dans un autre gen-
-
re s'y opposeront, & ils
pourroient bien avoir tort.
Le style oratoire le
style poëtique font pins
commodes:il ne s'agit
poury réujjirquc de donner à son imagination le
degré de chaleur qui fait
enfanter les idées vives
qui produit lesimages
fortes.
Dansle dialogue vous
êtes A fIjrce d'être .., naif, Of réduit au naturel; cvOUJ ne
sçauriezdonner à vos
idées que le feu qu'elles
ont> & elles ne doivent
point en emprunter de celui qui les expose.
Q^uand vom faitesun
Poëme, ou une Odevous
vous donnezpourinspiré,
vous aVtZ, une Muse
ou un Dieu,sur le compte
duquel vote pou vez mettre tous les écarts que
DQMS faites.
A pres plusieurs autres
reflexions sur le dialogue,l'auteur paroist
conclure & avec raison,
qu'entre les dialogues
le plus difficile est celui du theâtre
:
mais le
temps de rinlpreffiorl
me presse ,remettons au
mois prochain à parler
durestedulivre qui
merite plus de temps&
plus d'attention que je
11ay pû en donner à
la
premiere partie du Ji,
vre, qui ne m'est tombe
dans les mains que dans
le moment qu'il a
salu
finir le Mercure dece mois.
L paroîtdepuis peu
dans Paris un Livre
imprime à Amsterdam,
qui a pour titre Nouveaux
dialogues des Dieux,ou ré,
-
jllxiansjûr Ils pasîons; avec
un discourssur la nature du
dialogue. À
Le dialogue, dit l'auteur
,
est le genre
d'écrire
le plus ancien. Il est à croi4
que lespremiers que la va
nité, ou l'oisivetéengage-
eut à travailler, choisirent
,ette maniere!Lès homnesayanttrouvéle moyen
le rendre leurs idées par
l'usage des mots, lierent
les conversations, & je
~le doute point qu'avec le
penchant qu'ils ont à
l'initation,ils n'ayent don-
~éà leurs écrits la forme
le conversation ou de diaogue, qui devoit vraifem-
~diablement se presenter à
eux, &c.
-
Après cette reflexion
censée,qui faitsentir qu'en
effet. la premiere maniere
de s'exprimer par écrit a
dû être une mitation naïve dela manierenaturelle
dont les hommes s'expriment entr'euxde vive voix,
il donneà Platon l'honneur d'avoir renouvellé de
son temps l'usage du dialogue.
Ensuiteil fait l'élogede
Platon, il nous peint avec
force les grandes qualitez,
& justifie avec adressedes
défautsqu'il n'estplus permis de blâmer dans un
homme qui s'est acquis le
surnom dedivin.
Il convient par exemple
que Platon ejiiresdtjjus,
il dit pour l'excuser que
Les anciens ne se viquoiet
point d'aller à la vérité'
parlechemin le plttKourt:
ilsst ménageoientleplaisir dela chercherlongtemps.
:.' Si l'auteur dit que
Platon cft obscur, que
ses idées ne sont point
nettes
,
il a
joûte que
toutes,les foisqu'il tmrle
de l'amoursonstile enfait
leloge, sonimagination échauffée par son
cœur en devient une fois
plus brillant:e; quand il
parle de Ubeauté, tvow
le croye.Ztiflmdthiranfsorts" qtteUtcause; ce ne
font quegrands mots qui,
parcequ'ils ontde confar,
peignent parfaitement le
desordredel'amour.
C'est ainsi que l'Autheur
,
en jugeant sainement & sans prévention, des deffauts de
Platon, évite de heurter de front la prévention de ceux qui croiroient blasphemer, en
convenant que Platon
manque quelquefois de
jupefJe. plit] a
du chimerique dansson
élevation d'esprit.
L'Autheur donne enfuite à Platon la plus
grande loüange qu'on
puisse donner à un Philosophe.
Il tft certain, dit-il,
que de tous les Payens
Cf Platon a eu laMorale
la plttf pure, & la plus
conforme aux intérêts de
ll4 societé.
L'Autheur établit ensuite, une maxime trés
veritable, & à laquelle
peu de gens font attention. L'cfprtt, 4 quis'exerce
sur un genre particulier,
a
bésoin pouryexceller,
de toutes les qua.l,tè.(" necessaires pour réussir dans
tous les genres en generaL
Je croirois qu'il en
est de même des beaux
arts J.
qu'unPeintre, par
exemple, ne peut être
excellent Peintre, qu'il
n'ait un genie propre à
laPoësie,&àla Musique; Lully n'étoit si
grandMusicien,que
parce qu'il eût pu erre
prand Poëte,& grand
Peintre, s'ileût cultivé
la poësie &: la peinture;
Racine eût été bon Peintre, M. le Brun eût été
bon Poëte, & ainsi des
autres, qui ont excellé,
& qui excellent encor
apresent dans ces trois
genres; c'est ce que je
tâcherai de prouver
dans une Dissertation
que j'espere donner
quelque jour au public.
L'auteurparle enfuite de Ciceron & de
Lucien qu'il joint à Platon, & les donne tous
trois pour les plus parfaits modeles du dialogue.
Avant que de parler
du dialogueilkèX*rdt
quelques,t&fljeftures sur
ce quI ouvrage. fan la beauté d'un à"uju
J'entrcprens,QQM\n\i.è~
t-il
,
de montrer quepour
plaire
,
il ne s'agit que
de flater l'esprit humain
,
accommoder sa partjje.
1
L'auteur fait pluficurs
reflexionstrésdelicates
sur la maniere de s'accommoder à ces deux
foibles,en donnantdans
les ouvrages d'esprit
assez à penetrer, à deviner
,
fic non pastrop:
parce que,dit-il, on
veut bien chercher,pourvuqu'on ne cherche pas
longtemps, & qu'onsoit
Jitr de trouver.
Aprés cettepetitedissertation ilvientaudialogue, ex; semble VOlt."
loir prouver que c'est
le genre d'écrire le plus
difficile:tousceux qui
y
réussissentenconviendront; ceuxqui travaillent dans un autre gen-
-
re s'y opposeront, & ils
pourroient bien avoir tort.
Le style oratoire le
style poëtique font pins
commodes:il ne s'agit
poury réujjirquc de donner à son imagination le
degré de chaleur qui fait
enfanter les idées vives
qui produit lesimages
fortes.
Dansle dialogue vous
êtes A fIjrce d'être .., naif, Of réduit au naturel; cvOUJ ne
sçauriezdonner à vos
idées que le feu qu'elles
ont> & elles ne doivent
point en emprunter de celui qui les expose.
Q^uand vom faitesun
Poëme, ou une Odevous
vous donnezpourinspiré,
vous aVtZ, une Muse
ou un Dieu,sur le compte
duquel vote pou vez mettre tous les écarts que
DQMS faites.
A pres plusieurs autres
reflexions sur le dialogue,l'auteur paroist
conclure & avec raison,
qu'entre les dialogues
le plus difficile est celui du theâtre
:
mais le
temps de rinlpreffiorl
me presse ,remettons au
mois prochain à parler
durestedulivre qui
merite plus de temps&
plus d'attention que je
11ay pû en donner à
la
premiere partie du Ji,
vre, qui ne m'est tombe
dans les mains que dans
le moment qu'il a
salu
finir le Mercure dece mois.
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Résumé : LIVRE NOUVEAU.
Un nouveau livre intitulé 'Nouveaux dialogues des Dieux, ou les passions' a été publié à Amsterdam et est disponible à Paris. L'auteur y examine la nature du dialogue, qu'il considère comme le genre d'écriture le plus ancien, imitant les conversations orales pour exprimer des idées par écrit. Il attribue à Platon le mérite d'avoir renouvelé l'usage du dialogue, louant ses grandes qualités tout en excusant ses défauts, tels que l'obscurité et le style parfois confus. Ces défauts sont justifiés par le fait que Platon cherchait à prolonger le plaisir de la quête de la vérité plutôt que de la trouver rapidement. L'auteur affirme que Platon est le païen ayant la morale la plus pure et la plus conforme aux intérêts de la société. Le texte explore également l'idée que l'excellence dans un genre particulier nécessite des qualités nécessaires pour réussir dans tous les genres. L'auteur mentionne des figures comme Lully, Racine et Le Brun pour illustrer cette maxime. Il compare ensuite Cicéron et Lucien à Platon, les considérant comme les modèles parfaits du dialogue. L'auteur discute ensuite de la beauté d'un ouvrage, affirmant qu'il faut flatter l'esprit humain et accommoder sa partie. Il réfléchit sur la manière de rendre les œuvres d'esprit suffisamment pénétrantes sans être trop difficiles à comprendre. Il conclut que le dialogue est le genre d'écriture le plus difficile, en particulier celui du théâtre, mais manque de temps pour approfondir ce sujet dans cette première partie du livre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 93-94
TRADUCTION nouvelle, & explication de l'Office de la Vierge.
Début :
Cette traduction est également propre aux personnes éclairées, & intelligible [...]
Mots clefs :
Traduction, Cantiques, Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION nouvelle, & explication de l'Office de la Vierge.
TRADUCTION
nouvelle, & explication
-de l'Office de la Vierge.
Ette traduction eſt
également propre
aux perfonnes éclai
rées , & intelligible à
ceux qui ont plus de
pieté que de penetration ; & c'est ce qui
étoit difficile dans plufieurs endroits tirez du
94 MERCURE
Cantique des Cantiques.
Ce Livre fe vend à
Paris , chez Louis Guerin , rue faint Jacques,
& l'image faint Thomas d'Aquin , vis- à-vis
la rue des Mathurins.
nouvelle, & explication
-de l'Office de la Vierge.
Ette traduction eſt
également propre
aux perfonnes éclai
rées , & intelligible à
ceux qui ont plus de
pieté que de penetration ; & c'est ce qui
étoit difficile dans plufieurs endroits tirez du
94 MERCURE
Cantique des Cantiques.
Ce Livre fe vend à
Paris , chez Louis Guerin , rue faint Jacques,
& l'image faint Thomas d'Aquin , vis- à-vis
la rue des Mathurins.
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23
p. 53-57
LIVRE NOUVEAU. Avis donné par l'Autheur.
Début :
On vend à Paris chez Claude Jombert, à la descente [...]
Mots clefs :
Claude Jombert, Livre, Promenade du Luxembourg, Raccommodement, Incidents, Caractères, Ouvrage, Anonyme
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texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU. Avis donné par l'Autheur.
LIVRE NOUVEAU.
Avis donné par VAutheur.
ON vend à Paris chez
Claude Jombert, à la descente
du Pont neuf, prés
les Augustins, à l'Image
Nostre Dame) un Livre
nouveau intitulé: LaPromenadedu
Luxembourg. Cette
promenade contient onze
Journées
,
& chaque
Journée est remplie d'incidents
tous plus beaux les
uns que les autres.On y
voit des passions & des évenements
extraordinaires
; des ruptures & des
ihfidelÜez surprenantes ;
des raccommodements
feints & dissimulez; d'autres
qui font veritables &
de bonne foy
, & dont la
fin a esté heureuse.On y
voit encore des apparitions
d'esprits,des jalousies sans
exemples, & des victimes
que l'amour & la colere
sacrifient au desespoir.
D'ailleurs on y trouvera
des conversations galantes
& serieuses sur des questionsqui
n'ont jamais eftç
traitées, & qui font également
propres à polir l'esprit
, & à former les
moeurs ; des caracteres 6c
des portraits singuliers tirez
d'après nature,y paroissent
en plusieursendroits.
Enfin on y verra
çent choses différentes qui
feroient trop longues à
rapporter icy,&qui donneront
tousjours beaucoup
plus de plaisir au Loueur
quand il les apprendra par
luy -
mesme. A l'égard du
stile il est pur, les pensées
en sont vives, & le tour en
est ingenieux. Il ne manqueà
cet ouvrage que le
nom de l'Autheur. On ne
peut pas s'empescher de
s'enplaindre, & il est de
l'interest du public de connoistre
un homme qui écric
si noblement, & avec
tantdejustesse.On trouvera
chezlemesmeLibraire
plusieurs autres ouvrages
curieux du mesme Autheur
anonyme.
Avis donné par VAutheur.
ON vend à Paris chez
Claude Jombert, à la descente
du Pont neuf, prés
les Augustins, à l'Image
Nostre Dame) un Livre
nouveau intitulé: LaPromenadedu
Luxembourg. Cette
promenade contient onze
Journées
,
& chaque
Journée est remplie d'incidents
tous plus beaux les
uns que les autres.On y
voit des passions & des évenements
extraordinaires
; des ruptures & des
ihfidelÜez surprenantes ;
des raccommodements
feints & dissimulez; d'autres
qui font veritables &
de bonne foy
, & dont la
fin a esté heureuse.On y
voit encore des apparitions
d'esprits,des jalousies sans
exemples, & des victimes
que l'amour & la colere
sacrifient au desespoir.
D'ailleurs on y trouvera
des conversations galantes
& serieuses sur des questionsqui
n'ont jamais eftç
traitées, & qui font également
propres à polir l'esprit
, & à former les
moeurs ; des caracteres 6c
des portraits singuliers tirez
d'après nature,y paroissent
en plusieursendroits.
Enfin on y verra
çent choses différentes qui
feroient trop longues à
rapporter icy,&qui donneront
tousjours beaucoup
plus de plaisir au Loueur
quand il les apprendra par
luy -
mesme. A l'égard du
stile il est pur, les pensées
en sont vives, & le tour en
est ingenieux. Il ne manqueà
cet ouvrage que le
nom de l'Autheur. On ne
peut pas s'empescher de
s'enplaindre, & il est de
l'interest du public de connoistre
un homme qui écric
si noblement, & avec
tantdejustesse.On trouvera
chezlemesmeLibraire
plusieurs autres ouvrages
curieux du mesme Autheur
anonyme.
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Résumé : LIVRE NOUVEAU. Avis donné par l'Autheur.
Le texte annonce la vente à Paris d'un livre intitulé 'La Promenade du Luxembourg'. Cet ouvrage, composé de onze journées, relate des incidents variés et captivants. Il explore des passions et des événements extraordinaires, des ruptures et des infidélités, ainsi que des raccommodements feints ou sincères. Le livre inclut des apparitions d'esprits, des jalousies intenses et des victimes sacrifiées par l'amour et la colère. Il propose également des conversations galantes et sérieuses sur des questions inédites, visant à polir l'esprit et à former les mœurs. Des personnages et portraits singuliers, inspirés de la nature, apparaissent tout au long du récit. Le style est pur, les pensées vives et le tour ingénieux. L'auteur reste anonyme, ce qui est regretté, car le public mériterait de connaître cet écrivain qui écrit avec noblesse et justesse. Le libraire Claude Jombert propose également d'autres ouvrages curieux du même auteur anonyme.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 168
« Monsieur Savary des Bruslons donne avis, que le Parfait Negociant [...] »
Début :
Monsieur Savary des Bruslons donne avis, que le Parfait Negociant [...]
Mots clefs :
Livre, Parfait Négociant, Paraphé
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texteReconnaissance textuelle : « Monsieur Savary des Bruslons donne avis, que le Parfait Negociant [...] »
Monsieur Savary des
Bruslons donne avis., que
le Parfait Négociant de
feu M. Savary sonPere
qu'il a fait réimprimer
& considérablement augmenté
,
est en vente chez
Guignard & RobustesLibraires
à Paris rue S. Jacques
; & pour connoistre
plus facilementcette nouvelle
Edition, onavertit
de prendre garde à la premiere
Page de la matière
du Livre
,
qu'elle soit signée
& paraphée dudit
Sieur Savary des Bruslns.
Bruslons donne avis., que
le Parfait Négociant de
feu M. Savary sonPere
qu'il a fait réimprimer
& considérablement augmenté
,
est en vente chez
Guignard & RobustesLibraires
à Paris rue S. Jacques
; & pour connoistre
plus facilementcette nouvelle
Edition, onavertit
de prendre garde à la premiere
Page de la matière
du Livre
,
qu'elle soit signée
& paraphée dudit
Sieur Savary des Bruslns.
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25
p. 3-5
MERCURE NOUVEAU.
Début :
Les premieres lignes d'un Livre, me dit-on, suffisent [...]
Mots clefs :
Lettre, Livre, Auteur
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texteReconnaissance textuelle : MERCURE NOUVEAU.
ME1RCURE : NOUVEAU.
Es premieres lignes
d'un Livre,
me dit- on ,
fuffient
pourprévenir les es-.
prits
,
& un Auteur doit
municipalement s'attacher à
es composer de manière
que tout le monde soit conentde
son début. Je douu.
te quetoutes lés opinions
sereünissent sur cet article,
parce que je commence
à voir de plus près la difserence
infiniequ'il y ,:
a
dans les sentimens des hommes.
Ce qu'il y a decertain
& de général parmi
eux, c'est qu'ils voudraient
tous qu'un Livre écrit de
la main d'un Auteur qui
leurest indifferent, leur fît
autant de plaisir à lire, qu'-
une lettre qu'un ami leur
écrit., Mais cela est presque
impossible,& une médiocre
lettre peut paroître excellente
à celui qui la reçoit
, lors qu'un livre souvent
meilleur qu'unebonne
lettre ne plaira peut-être à
personne. •• )
: C'est par une lettre que
j'ai reçue sur mes premiers
Mercures, que jevais prou-
, ver ce que avance:je suis
persuadé qu'elle divertira
davantage que mon préambule.
Es premieres lignes
d'un Livre,
me dit- on ,
fuffient
pourprévenir les es-.
prits
,
& un Auteur doit
municipalement s'attacher à
es composer de manière
que tout le monde soit conentde
son début. Je douu.
te quetoutes lés opinions
sereünissent sur cet article,
parce que je commence
à voir de plus près la difserence
infiniequ'il y ,:
a
dans les sentimens des hommes.
Ce qu'il y a decertain
& de général parmi
eux, c'est qu'ils voudraient
tous qu'un Livre écrit de
la main d'un Auteur qui
leurest indifferent, leur fît
autant de plaisir à lire, qu'-
une lettre qu'un ami leur
écrit., Mais cela est presque
impossible,& une médiocre
lettre peut paroître excellente
à celui qui la reçoit
, lors qu'un livre souvent
meilleur qu'unebonne
lettre ne plaira peut-être à
personne. •• )
: C'est par une lettre que
j'ai reçue sur mes premiers
Mercures, que jevais prou-
, ver ce que avance:je suis
persuadé qu'elle divertira
davantage que mon préambule.
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Résumé : MERCURE NOUVEAU.
Le texte discute de l'importance des premières lignes d'un livre pour capter l'intérêt des lecteurs. Les avis divergent, mais les lecteurs cherchent le même plaisir que dans une lettre d'un ami. Cependant, une lettre médiocre peut plaire à son destinataire, contrairement à un livre. L'auteur a reçu une lettre sur ses premiers 'Mercures' et pense qu'elle divertira plus que son préambule.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 211-214
ENIGME de M. l'Abbé Tripié.
Début :
Il faut pour m'engendrer beaucoup de patience, [...]
Mots clefs :
Livre
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME de M. l'Abbé Tripié.
ENIGME
de M. l'Abbé Tripié.
Ilfaut pour m'engendrer beaucoup
de patience ,
Etfe plaireà l'écart dans unprofondfilence.
Ilfaut certaines dents dont un art
curieux,
Belleproduction d'un homme ingenieux,
Sefert pour me former & me
mettre au grandjour.
Mon pere eft foû de moy ,
donne fon amour.
me
Sij
212 MERCURE
Que je fois beau, bienfait, bon ,
méchant , detestable ,
Qu'aux yeux de l'univers je
paroiffe execrable ;
N'importe , il est mon pere ,
chez luyma beauté
Merite quelquefoisfur tout la
primauté.
Les membres de mon corps rangez
àl'avanture
Sont d'abord deftinez pour être à
latorture.
Car quelque temps aprés mon
pere trop cruel
Semble oublier pour moy fon
amour paternel.
De mes membres épais on fait
un afſſemblage;
GALANT. 213
Parſon ordre je suis réduit en
esclavage.
Jesuisferé, lié, percé de mille
traits :
Agrands coups de marteau l'on
m'accable fans ceffe ,
Unepriſon de bois me retrecit, me
preffe.
Tout cela cependantme donnedes
attraits.
Car aufortir de la jeſuis joli,
mignon ,
L'on me donneſouventdeshabits
magnifiques ,
Tantôt bruns, tantôt noirs , tantos
couleur d'oignon ,
Et l'on me voit paffer comme
214 MERCURE
l'âne aux reliques.
Enchaîné que jefuis , je vole au
boutdu monde,
Jeſuis ſeul fans estre un , je
parcours l'Univers.
On meporte par tout, &quand
jefais ma ronde,
Je restesur la Terre &je paffe
lesMers.
Fay plusieurs ennemis dont la
forcefecrete
Vient en s'infinuant me dévorer
lefein;
Si de sçavoir mon nom vous
avez le deſſein ,
Je ne le diray pas cherchez
d'autre interprete.
de M. l'Abbé Tripié.
Ilfaut pour m'engendrer beaucoup
de patience ,
Etfe plaireà l'écart dans unprofondfilence.
Ilfaut certaines dents dont un art
curieux,
Belleproduction d'un homme ingenieux,
Sefert pour me former & me
mettre au grandjour.
Mon pere eft foû de moy ,
donne fon amour.
me
Sij
212 MERCURE
Que je fois beau, bienfait, bon ,
méchant , detestable ,
Qu'aux yeux de l'univers je
paroiffe execrable ;
N'importe , il est mon pere ,
chez luyma beauté
Merite quelquefoisfur tout la
primauté.
Les membres de mon corps rangez
àl'avanture
Sont d'abord deftinez pour être à
latorture.
Car quelque temps aprés mon
pere trop cruel
Semble oublier pour moy fon
amour paternel.
De mes membres épais on fait
un afſſemblage;
GALANT. 213
Parſon ordre je suis réduit en
esclavage.
Jesuisferé, lié, percé de mille
traits :
Agrands coups de marteau l'on
m'accable fans ceffe ,
Unepriſon de bois me retrecit, me
preffe.
Tout cela cependantme donnedes
attraits.
Car aufortir de la jeſuis joli,
mignon ,
L'on me donneſouventdeshabits
magnifiques ,
Tantôt bruns, tantôt noirs , tantos
couleur d'oignon ,
Et l'on me voit paffer comme
214 MERCURE
l'âne aux reliques.
Enchaîné que jefuis , je vole au
boutdu monde,
Jeſuis ſeul fans estre un , je
parcours l'Univers.
On meporte par tout, &quand
jefais ma ronde,
Je restesur la Terre &je paffe
lesMers.
Fay plusieurs ennemis dont la
forcefecrete
Vient en s'infinuant me dévorer
lefein;
Si de sçavoir mon nom vous
avez le deſſein ,
Je ne le diray pas cherchez
d'autre interprete.
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27
p. 2431
LOGOGRYPHE.
Début :
On me connoît par tout & souvent on me nomme. [...]
Mots clefs :
Livre
28
p. 357-361
Nouvelle Imprimerie du Sérail &c. [titre d'après la table]
Début :
On nous écrit de Constantinople que M. le Marquis de Villeneuve, Ambassadeur [...]
Mots clefs :
Imprimerie, Livre, Constantinople, Auteurs, Ouvrages, Imprimerie de Constantinople
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelle Imprimerie du Sérail &c. [titre d'après la table]
On nous e'crit de Constantinople qui
M. le Marquis de Villeneuve, Ambassa
deur du Roy à la Porte , a envoyé depuis
peu pour la Bibliothèque de S. M. trois
Livres , qui ont été imprimez en 1728..
!dans ^Imprimerie nouvellerant établie;
Jans cette Capitale, fur de très-beau pa
pier &c en Caractères extrêmement nets,,
ôc on ajoûte ce qui fuit :
• Le premier de ces Livres est un Diction
naire Arabe, composé par Gianhari t &
traduit en Langue Turque par Ovancouli,
■ce qui saie deux volumes in-folio d'envi
ron 700. pages chacun. On ttouve à la
Tête du Dictionnaire les Vies de ces deux
fçavans Orientaux, précédées d'une assez
longue Préface , qui instruit de ce qui s'est
passé, tanr à l'égird du G. Vizir, qu'à l'égard
•du Mufti , au sujet de l'Etablisíement de
cette Imprimerie \ on y voit enfin les raiions
qui ont déterminé à commencer par"
le Dictionnaire en question.
Après la Préface fuit une copie du Cuti*
■eherif,o\i Commandement Impérial, écrit"
Jíe la main du G. S. par lequel un Privilèges
.exclusif est aexoedé à Zaid , his de Me-
G vj hemeç
3 5 3 MERCURE DE FRANCE;
îemet EfFendi , qui a été cy-devant ho*
noré de l' Ambassade de France , & à Ibra>-
him Aga , Muteferaka , * de faire impri
mer toutes sortes d'Ouvrages composez
en Arabe, en Turc, en Persan,' &c. pourvu,
qu'ils ne regardent point la Religion de
Mahomet : à la charge que les Ouvrages
qui s'imprimeront seront revùs & corri
gez par quatre personnes íçavantes fur
les matières dont ils traitent.
Enfin , outre la permission du Mufti
'jibdalah , pour imprimer , on trouve dans,
ce premier volume un Discours , qui peut
passer pour une seconde Préface , & qui
traite de l'utilité & des avantages que les
Turcs peuvent tirer de rétablissement dfl
la nouvelle Imprimerie. On y rappelle le
Mémoire présenté au G. Vizir , sur ce su
jet , & répondu favorablement par le
Mufti & par les deux Cadileskiers , ou
Juges Suprêmes de tout l'Empire Turc.
Le second Livre , sorti de la même Im
primerie , est d'un Auteur nommé Haggi
Calfah. C'est une Instruction en Langue
Turque sur le Globle de la Terre , sur la
Sphère & íur les Cartes Géographiques^
II décrit en patticulier l'Etat de Venise,
l' Albanie , l'Isle de Corfou & les autres
lieux qui font le plus à portée de Constanti-,
* Les Muteférak* , composent un Corps par]
tUnlitr pour In Qnt4t da 6. fi.
■ ÍEVRIER. 1730-. $0
nople. On y trouve auílì pluficurs traits
d'Histoire concernant les Expéditions Ma«
ritimesdes Turcs,& l'Histoire abrégée des
Capitans Pacha, depuis la conquête de la
Ville Impériale par Mahomec II. jusqu'à
l'anne'e ìíçj. Il décrit encore l'Arcenaldc
Constantinople,& entre dans le détail des
.dépenses de (on entretien» Il instruit enfin
les Armateurs Turcs de ce qu'ils doivent
observer dans leurs Courses. L'Editeut
.Ibrahim y a ajouté un Discours de fa com
position fur les Distances itinéraires ou les
Mesures géographiques , & fur le tour du>
Globe Terrestre.
Ce Livre d'Haggi Calfah , est enrichi^
d'une Mappemonde éV de plusieurs Car»»
tes Hydrographiques de la Mer Médire-'
rannée , de la Mer Noire , de l'Archipei
8c du Golphe de Venise. On y trouve
aussi en deux Planches , deux Boussolespour
l'Ocean & pour la Mer Médite»
tannée.
Le troisième Livre imprimé dans le mê»
tnelieuen 1728. est uneTraductionTurr
que d'une Histoire Latine de la derniere
' Révolution de Perse. L'Auteur de la Tra
duction est le même Ibrahim, Editeur»
dont on vient de parler. L'Auteur Ori
ginal donne dans cette Histoire un abregç
de l'Histoire des Rois de Perse , de la Dy
nastie de. ceux qui ont été abusivement
MERCURE DE FRAÍJCÉ<
■appeliez Safis , dont Schah-fíufeiri est lt?
áernier; il paîle de son détrôhement & de
^usurpation de Miri-Mamoud , auquel a.
íuccedé Acheraf, qui occupe aujourd'huiïe
Trône de Perse. C'est par ce Sultan que
finir l'Histoirë Latine , traduite en Turc,
laquelle est précédée d'une Préface dii
Traducteur , &c h Préface suivie de la
Requête par lui présentée au G. Vizir,
$our obtenir la permission d'imprimer*.
€)n y trouve tout de suite cetre permis*-'
''íìon du Premier Ministre.
' Il est marqué à la En de ces Livres',
qu'ils font imprimez à Tlmprimerie cFe
Constantinople l'aa de l'Begke 1141.
C'est-à-dire 172 8. de J. C.
L'Auteur de la Lettre qui nous est écrite
de Constantinople, n'a pas", fans douté,
été instruit au sujet à'Haggi Calsah , Ai>
*¥eur du second de ces- Livres 5 car il auïoit
pâ ajoûter que cet Ecrivain, dont I»
réputation n'est pas petite , est un Turc
Moderne de Constantinople , fils d'un Se
crétaire du: Divan. H fut premier Com
mis du Secrétaire d'Etat en Chef, & il *
passé poUt l'un des plus habiles hommes1
de son temps. On en peut juger par fa
Bibliographie, qui est dans la Eibliottieque
du Roi , laquelle contient un ample'
Recueil alphabétique de tous les Auteurs
OtKiitaux, de an-Gatabgue raisonné «te
**"*" kur-s
íetrrs Ouvrages depuis l'originc du Ma«-
hometisme. M, Petis de la Croix , mort
cn 1 7 1 3 . avoir traduit ce Livre en notre
íangue. ,
Il ne reste plus qu'à souhaiter la con?
tinuation des progrès de cette Imprime
rie , & que les tons Livres qui en soi>
firont , soient non-seulement envoyez en
France , mais encore que les Interprètes*
du Roi & les autres personnes employées?
au service de S. M. versées dans les Lan
gues Orientales , prennent foin de les'
traduire pour l'utilité publique ; & c'estce
qu'il y a lieu d'espérer de la Capacité**
& de l'e'mulation de cçs Messieurs.
M. le Marquis de Villeneuve, Ambassa
deur du Roy à la Porte , a envoyé depuis
peu pour la Bibliothèque de S. M. trois
Livres , qui ont été imprimez en 1728..
!dans ^Imprimerie nouvellerant établie;
Jans cette Capitale, fur de très-beau pa
pier &c en Caractères extrêmement nets,,
ôc on ajoûte ce qui fuit :
• Le premier de ces Livres est un Diction
naire Arabe, composé par Gianhari t &
traduit en Langue Turque par Ovancouli,
■ce qui saie deux volumes in-folio d'envi
ron 700. pages chacun. On ttouve à la
Tête du Dictionnaire les Vies de ces deux
fçavans Orientaux, précédées d'une assez
longue Préface , qui instruit de ce qui s'est
passé, tanr à l'égird du G. Vizir, qu'à l'égard
•du Mufti , au sujet de l'Etablisíement de
cette Imprimerie \ on y voit enfin les raiions
qui ont déterminé à commencer par"
le Dictionnaire en question.
Après la Préface fuit une copie du Cuti*
■eherif,o\i Commandement Impérial, écrit"
Jíe la main du G. S. par lequel un Privilèges
.exclusif est aexoedé à Zaid , his de Me-
G vj hemeç
3 5 3 MERCURE DE FRANCE;
îemet EfFendi , qui a été cy-devant ho*
noré de l' Ambassade de France , & à Ibra>-
him Aga , Muteferaka , * de faire impri
mer toutes sortes d'Ouvrages composez
en Arabe, en Turc, en Persan,' &c. pourvu,
qu'ils ne regardent point la Religion de
Mahomet : à la charge que les Ouvrages
qui s'imprimeront seront revùs & corri
gez par quatre personnes íçavantes fur
les matières dont ils traitent.
Enfin , outre la permission du Mufti
'jibdalah , pour imprimer , on trouve dans,
ce premier volume un Discours , qui peut
passer pour une seconde Préface , & qui
traite de l'utilité & des avantages que les
Turcs peuvent tirer de rétablissement dfl
la nouvelle Imprimerie. On y rappelle le
Mémoire présenté au G. Vizir , sur ce su
jet , & répondu favorablement par le
Mufti & par les deux Cadileskiers , ou
Juges Suprêmes de tout l'Empire Turc.
Le second Livre , sorti de la même Im
primerie , est d'un Auteur nommé Haggi
Calfah. C'est une Instruction en Langue
Turque sur le Globle de la Terre , sur la
Sphère & íur les Cartes Géographiques^
II décrit en patticulier l'Etat de Venise,
l' Albanie , l'Isle de Corfou & les autres
lieux qui font le plus à portée de Constanti-,
* Les Muteférak* , composent un Corps par]
tUnlitr pour In Qnt4t da 6. fi.
■ ÍEVRIER. 1730-. $0
nople. On y trouve auílì pluficurs traits
d'Histoire concernant les Expéditions Ma«
ritimesdes Turcs,& l'Histoire abrégée des
Capitans Pacha, depuis la conquête de la
Ville Impériale par Mahomec II. jusqu'à
l'anne'e ìíçj. Il décrit encore l'Arcenaldc
Constantinople,& entre dans le détail des
.dépenses de (on entretien» Il instruit enfin
les Armateurs Turcs de ce qu'ils doivent
observer dans leurs Courses. L'Editeut
.Ibrahim y a ajouté un Discours de fa com
position fur les Distances itinéraires ou les
Mesures géographiques , & fur le tour du>
Globe Terrestre.
Ce Livre d'Haggi Calfah , est enrichi^
d'une Mappemonde éV de plusieurs Car»»
tes Hydrographiques de la Mer Médire-'
rannée , de la Mer Noire , de l'Archipei
8c du Golphe de Venise. On y trouve
aussi en deux Planches , deux Boussolespour
l'Ocean & pour la Mer Médite»
tannée.
Le troisième Livre imprimé dans le mê»
tnelieuen 1728. est uneTraductionTurr
que d'une Histoire Latine de la derniere
' Révolution de Perse. L'Auteur de la Tra
duction est le même Ibrahim, Editeur»
dont on vient de parler. L'Auteur Ori
ginal donne dans cette Histoire un abregç
de l'Histoire des Rois de Perse , de la Dy
nastie de. ceux qui ont été abusivement
MERCURE DE FRAÍJCÉ<
■appeliez Safis , dont Schah-fíufeiri est lt?
áernier; il paîle de son détrôhement & de
^usurpation de Miri-Mamoud , auquel a.
íuccedé Acheraf, qui occupe aujourd'huiïe
Trône de Perse. C'est par ce Sultan que
finir l'Histoirë Latine , traduite en Turc,
laquelle est précédée d'une Préface dii
Traducteur , &c h Préface suivie de la
Requête par lui présentée au G. Vizir,
$our obtenir la permission d'imprimer*.
€)n y trouve tout de suite cetre permis*-'
''íìon du Premier Ministre.
' Il est marqué à la En de ces Livres',
qu'ils font imprimez à Tlmprimerie cFe
Constantinople l'aa de l'Begke 1141.
C'est-à-dire 172 8. de J. C.
L'Auteur de la Lettre qui nous est écrite
de Constantinople, n'a pas", fans douté,
été instruit au sujet à'Haggi Calsah , Ai>
*¥eur du second de ces- Livres 5 car il auïoit
pâ ajoûter que cet Ecrivain, dont I»
réputation n'est pas petite , est un Turc
Moderne de Constantinople , fils d'un Se
crétaire du: Divan. H fut premier Com
mis du Secrétaire d'Etat en Chef, & il *
passé poUt l'un des plus habiles hommes1
de son temps. On en peut juger par fa
Bibliographie, qui est dans la Eibliottieque
du Roi , laquelle contient un ample'
Recueil alphabétique de tous les Auteurs
OtKiitaux, de an-Gatabgue raisonné «te
**"*" kur-s
íetrrs Ouvrages depuis l'originc du Ma«-
hometisme. M, Petis de la Croix , mort
cn 1 7 1 3 . avoir traduit ce Livre en notre
íangue. ,
Il ne reste plus qu'à souhaiter la con?
tinuation des progrès de cette Imprime
rie , & que les tons Livres qui en soi>
firont , soient non-seulement envoyez en
France , mais encore que les Interprètes*
du Roi & les autres personnes employées?
au service de S. M. versées dans les Lan
gues Orientales , prennent foin de les'
traduire pour l'utilité publique ; & c'estce
qu'il y a lieu d'espérer de la Capacité**
& de l'e'mulation de cçs Messieurs.
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Résumé : Nouvelle Imprimerie du Sérail &c. [titre d'après la table]
En 1728, le Marquis de Villeneuve, ambassadeur du roi à Constantinople, envoya trois livres imprimés à la Porte. Ces ouvrages provenaient d'une nouvelle imprimerie installée dans la capitale ottomane, utilisant du papier de haute qualité et des caractères nets. Le premier livre est un dictionnaire arabe composé par Gianhari et traduit en turc par Ovancouli. Il se présente en deux volumes in-folio de 700 pages chacun. Le dictionnaire inclut des biographies des auteurs, une préface sur l'établissement de l'imprimerie, et un commandement impérial accordant un privilège exclusif à Zaid, fils de Mehemeç Efendi, et à Ibrahim Aga pour imprimer des ouvrages en arabe, turc et persan, à condition qu'ils n'abordent pas la religion de Mahomet. Les ouvrages doivent être révisés par des experts. Le second livre, écrit par Haggi Calfah, est une instruction en turc sur la géographie. Il décrit notamment l'État de Venise, l'Albanie, et l'île de Corfou. Le livre inclut des traits d'histoire sur les expéditions maritimes turques et l'histoire des capitans pacha, enrichis de cartes et de boussoles. Le troisième livre est une traduction turque d'une histoire latine sur la révolution perse, traduite par Ibrahim. Elle résume l'histoire des rois de Perse et des Safavides, jusqu'à l'usurpation de Miri-Mamoud et l'accession d'Acheraf au trône. Le texte mentionne également la réputation d'Haggi Calfah, fils d'un secrétaire du Divan, et la bibliothèque du roi contenant une bibliographie des auteurs orientaux. Il exprime l'espoir de voir continuer les progrès de cette imprimerie et la traduction des livres pour l'utilité publique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
s. p.
AVERTISSEMENT.
Début :
Voici le cent trente-septiéme Volume du Mercure de France [...]
Mots clefs :
Public, Lecteurs, Livre, Ouvrage, Marchands
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT.
AVERTISSEMENT.
Voici le cent trente- septième Volume du
Mercure de France , que nous avons
l'honneur de présenter au Public , depuis le
mois de fuin 1721. que nous y travaillons ,
sans que ce Livre ait souffert aucune interruption
, ayant toujours paru régulierement
au tems marqué , et quelquefois même avec
des Supplémens , selon l'exigence des cas ,
de quoi nos Lecteurs ne se sont pas plaint.
Nous
redoublerons nos soins et notre application
,» pour que la lecture du Mercure soit
desarmais encore plus utile et plus amusante.
Nous sommes cependant bien éloignez du
nombre des Mercures de la composition defen
M. de Visé , qui jusques et compris le mois de
May 1710. tems de sa mort , en avoit fait
paroître 483. Volumes , lesquels sont aujour→
d'hui fort recherchez pour quantité de faits
historiques qu'on ne trouve que dans cet Ouvrage
, et dont il n'y a peut être pas de collection
parfaitement complette , si ce n'est
celle qui est à la Bibliotheque du Roi,
il ne manque pas un seul Volume de toute
la suite des Mercures depuis les premiers
que M.de Visé fit paroître jusqu'aujourd'hui.
ой
En remerciant nos Lecteurs du cas qu'ils
daignent faire de ce Livre , nous leur demandons
AVERTISSEMENT
.
mandons toujours quelque indulgence pour
les endroits qui paroîtront négligez et dont
la diction n'est pas assez ehatiée . Le Lecteur
judicieux fera , s'il lui plaît , reflexion
que dans un Ouvrage tel que celui - cy , il est
trés aisé de manquer , même dans les choses
les plus communes , dont chacune en parti
culier est facile , mais qui ramassées , font
une multiplicité si grande , qu'il est bien
malaisé de donner à toutes la même attention
, quelque soin qu'on y apporte ; sur tout
quand une collection est faite en aussi
de tems. Une chose qui paroît un peu
juste , c'est qu'on nous reproche assez souvent
des inattentions , et qu'on ne nous sçache aucun
gré des corrections sans nombre qu'on
fait et des fautes qu'on évite .
pen
in-
Nous faisons de la part du Public de
nouvelles instances aux Libraires qui en- .
voyent des Livres pour les annoncer dans
le Mercure , d'en marquer le prix au juste ;
cela sert beaucoup dans les Provinces aux
personnes qui se déterminent là-dessus à les
acheter, et qui ne sont pas sûrs de l'exactitude
des Messagers et des autres personnes
qu'elles chargent de leurs commissions , qui
souvent les font surpayer,
On invite ici les Marchands et les Onvriers
qui ont quelques nouvelles Modes ,
soitpar des Etoffes nouvelles , Habits Ajustemens
, Perruques , Coëffures , Ornemens de
A iiij tête
AVERTISSEMENT.
que gête et autres parures , ainsi de meubles,
Carosses , Chaises et autres choses , soit pour
P'utilité , soit pour l'agrément , d'en donner
quelques Memoires pour en avertir le Public
, ce qui pourrafaire plaisir à divers Particuliers,
et procurer un débit avantageux
aux Marchans et aux Ouvriers.
Plusieurs Pieces en Prose et en Vers ,
envoyées pour le Mercure , sont souvent si
mal écrites qu'on ne peut les déchifrer , et
elles sont pour cela rejettées ; d'autres sont
bonnes à quelques égards , et défectueuses en
d'autres ; lorsquelles peuvent en valoir la peine
, nous les retouchons avec soin ; mais comme
nous ne prenons ce parti qu'avec peine ,
nous prions les Auteurs de ne le pas trouver
mauvais , et de travailler leurs Ouvrages
avec le plus d'attention qu'il leur sera possible.
Si on sçavoit leur addresse , on leur
indiqueroit les défectuositez et les corrections
à faire.
Les Sçavans et les Curieux sont priez de
vouloir concourir avec nous pour rendre ce
Livre encore plus utile et plus agréable , en
nous communiquant les Memoires et les Pieces
en Prose et en Vers , qui peuvent instruire
et amuser. Aucun point de Litterature
n'est exclus de ce Recueil , où l'on tâche de
mettre une agréable varieté , Poësies , Elaquence
, nouvelles Découvertes dans les Arts
et dans les Sciences , Morale , Antiquités ,
HisAVERTISSEMENT.
Histoire sacrée et profane , Historiette , Mythologie
, Physique et Métaphysique , Pieces
de Théatre, Jurisprudence, Anatomie et Médecine
, Critique, Mathématique, Mémoires,
Projets , Traductions , Grammaire , Pieces
amusantes et récréatives , etc. Quand les
morceaux d'une certaine considération seront
trop longs , on les placera dans un Volume
extraordinaire , on fera ensorte qu'on puisse
les en détacherfacilement , pour la satisfaction
des Auteurs et des personnes qui ne
veulent avoir que certaines Pieces.
Quelques morceaux de Prose et de Vers
rejeitez par bonnes raisons , ont souvent donné
lieu à des plaintes de la part des per
sonnes interessées ; mais nous les prions de
considerer que c'est toujours malgré nous que
certaines Pieces sont rebutées ; nous ne nous
en rapportons pas toujours à notre seul ju
gement dans le choix que nous faisons de
eelles qui méritent l'impression.
Quoiqu'on ait toujours la précaution de
faire mettre un Avis à la tête de chaque
Mercure ,pour avertir qu'on ne recevra point
de Lettres ni Paquets par la Postel dont le
port ne soit affranchi , il en vient cependant
quelquefois qu'on est obligé de rebuter. Ceux
qui n'auront pas pris cette précaution ne doi
vent pas être surpris de ne pas voir paroî
tre les Pieces qu'ils ont envoyées .
Les personnes qui désirent avoir le Mer
A v Curc
AVERTISSEMENT.
cure des premiers , soit dans les Provinces on
dans les Pais Etrangers , n'auront qu'à s'addresser
à M. Moreau , Commis au Mercure,
vis-à- vis la Comedie Françoise , à Paris ,
qui le leur envoyera par la voye la plus convenable
, et avant qu'il soit en vente ici. Les
amis à qui on s'adresse pour cela ne sont
ordinairement fort exacts ; ils n'envoyent
gueres acheter ce Livre précisément dans le
tems qu'il paroît; ils ne manquent pas de lo
Lire , souvent ils le prêtent à d'autres , et ne
l'envoyent que fort tard , sous le prétexte specieux
que le Mercure n'a pas paru plutôt.
pas
Nous renouvellons la priere que nous avons
déja faite , quand on envoye des Pieces , soit
en Vers , soit en Prose , de les faire transcrire
lisiblement sur des papiers séparez , et
d'unegrandeur raisonnable avec des marges,
et que les noms propres , sur tout , soient exactement
écrits.
Nous aurons toujours les mêmes égards
pour les Auteurs qui ne veulent pas se faire
connoître ; mais il seroit bon qu'ils donnassènt
une adresse , sur tout quand il s'agit de
quelque Ouvrage qui peut demander des
éclaircissemens ; car souvent faute d'un tel secours
, des Pieces nous demeurent entre les:
mains , sans pouvoir les faire paroître.
Nous prions ceux qui par le moyen de leurs
correspondances reçoivent des nouvelles d'Affrique
du Levant , de Perse , de Tartarie
dia
G
AVERTISSEMENT.
les
du Japon , de la Chine , des Indes Orientales
et Occidentales et d'autres Pays et Contrées
éloignées , de vouloir nous en faire part
à l'adresse generale du Mercure. Ces nouvelles
peuvent rouler sur les guerres présentes
des Etats voisins , leurs Révolutions ,
Traite de Paix ou de Tréve , les оссира-
tions des Souverains , la Religion des Peuples
,leurs Ceremonies , Coûtumes et Usages,
les Phénomenes et les productions de la Nature
et de l'Art , etc. comme Pierres figurées ,
Marcassites rares , Pétrifications et Christalisations
extraordinaires , Coquillages , etc.
Nous serons plus attentifs que jamais à
apprendre au Public la mort des Sçavans et
de ceux qui se sont distinguez dans les Arts
et dans la Mécanique ; on y joindra le récit
de leurs principales occupations , et des plus
considérables actions de leur vie. L'Histoire
des Lettres et des Arts doit cette marque de
reconnoissance à la mémoire de ceux qui s'y
sont rendus celebres , ou qui les ont cultiveZ
avec soin. Nous esperons que les parens et
les amis de ces illustres Morts aideront volontiers
à leur rendre ce devoir par les instructions
qu'ils voudront bien nous fournir.
Ce que nous venons de dire , regarde nonseulement
Paris , mais encore toutes les Provinces
du Royaume , qui peuvent fournir des
Evenemens considerables Morts , Mariages
, Actes solemnels , Fêtes et autres
A vj Faits
3
AVERTISSEMENT.
Faits dignes d'êtres transmis à la posterité.
Nous prions les personnes qui nous font
l'honneur de nous écrire pour demander des
nouvelles ou des éclaircissemens sur quelque
chose que ce soit , qui se trouve imprimé
dans ce Livre , et à laquelle ils prennent interêt
; nous prions , disje , ces personnes de
vouloir bien citer l'année , le mois , la page
même du Mercure dans lequel ils ont lû ce
qui fait le sujet de leur demande , pour nous
mettre en état de leur donner une plus prompte
satisfaction ; car il est impossible que nous
ayons assez présents toutes les matieres et
tous les arcicles contenus dans un´si grand
nombre de Volumes , pour sçavoir à point
nommé où trouver la chose dont il s'agit.
le tems nous étant d'ailleurs assez précieux.
Cet Avis servira de réponse à la Lettre
qu'on nous a écrite de Villeneuve d'Agenois
le 29. Novembre 1730 .
Il nous reste à marquer notre reconnoissance
et à remercier au nom du Public plusieurs
Sçavans du premier ordre , et quantité
d'autres personnes d'un mérite distingué,
dont les productions enrichissent le Mercure,
et le font lire et rechercher.
Voici le cent trente- septième Volume du
Mercure de France , que nous avons
l'honneur de présenter au Public , depuis le
mois de fuin 1721. que nous y travaillons ,
sans que ce Livre ait souffert aucune interruption
, ayant toujours paru régulierement
au tems marqué , et quelquefois même avec
des Supplémens , selon l'exigence des cas ,
de quoi nos Lecteurs ne se sont pas plaint.
Nous
redoublerons nos soins et notre application
,» pour que la lecture du Mercure soit
desarmais encore plus utile et plus amusante.
Nous sommes cependant bien éloignez du
nombre des Mercures de la composition defen
M. de Visé , qui jusques et compris le mois de
May 1710. tems de sa mort , en avoit fait
paroître 483. Volumes , lesquels sont aujour→
d'hui fort recherchez pour quantité de faits
historiques qu'on ne trouve que dans cet Ouvrage
, et dont il n'y a peut être pas de collection
parfaitement complette , si ce n'est
celle qui est à la Bibliotheque du Roi,
il ne manque pas un seul Volume de toute
la suite des Mercures depuis les premiers
que M.de Visé fit paroître jusqu'aujourd'hui.
ой
En remerciant nos Lecteurs du cas qu'ils
daignent faire de ce Livre , nous leur demandons
AVERTISSEMENT
.
mandons toujours quelque indulgence pour
les endroits qui paroîtront négligez et dont
la diction n'est pas assez ehatiée . Le Lecteur
judicieux fera , s'il lui plaît , reflexion
que dans un Ouvrage tel que celui - cy , il est
trés aisé de manquer , même dans les choses
les plus communes , dont chacune en parti
culier est facile , mais qui ramassées , font
une multiplicité si grande , qu'il est bien
malaisé de donner à toutes la même attention
, quelque soin qu'on y apporte ; sur tout
quand une collection est faite en aussi
de tems. Une chose qui paroît un peu
juste , c'est qu'on nous reproche assez souvent
des inattentions , et qu'on ne nous sçache aucun
gré des corrections sans nombre qu'on
fait et des fautes qu'on évite .
pen
in-
Nous faisons de la part du Public de
nouvelles instances aux Libraires qui en- .
voyent des Livres pour les annoncer dans
le Mercure , d'en marquer le prix au juste ;
cela sert beaucoup dans les Provinces aux
personnes qui se déterminent là-dessus à les
acheter, et qui ne sont pas sûrs de l'exactitude
des Messagers et des autres personnes
qu'elles chargent de leurs commissions , qui
souvent les font surpayer,
On invite ici les Marchands et les Onvriers
qui ont quelques nouvelles Modes ,
soitpar des Etoffes nouvelles , Habits Ajustemens
, Perruques , Coëffures , Ornemens de
A iiij tête
AVERTISSEMENT.
que gête et autres parures , ainsi de meubles,
Carosses , Chaises et autres choses , soit pour
P'utilité , soit pour l'agrément , d'en donner
quelques Memoires pour en avertir le Public
, ce qui pourrafaire plaisir à divers Particuliers,
et procurer un débit avantageux
aux Marchans et aux Ouvriers.
Plusieurs Pieces en Prose et en Vers ,
envoyées pour le Mercure , sont souvent si
mal écrites qu'on ne peut les déchifrer , et
elles sont pour cela rejettées ; d'autres sont
bonnes à quelques égards , et défectueuses en
d'autres ; lorsquelles peuvent en valoir la peine
, nous les retouchons avec soin ; mais comme
nous ne prenons ce parti qu'avec peine ,
nous prions les Auteurs de ne le pas trouver
mauvais , et de travailler leurs Ouvrages
avec le plus d'attention qu'il leur sera possible.
Si on sçavoit leur addresse , on leur
indiqueroit les défectuositez et les corrections
à faire.
Les Sçavans et les Curieux sont priez de
vouloir concourir avec nous pour rendre ce
Livre encore plus utile et plus agréable , en
nous communiquant les Memoires et les Pieces
en Prose et en Vers , qui peuvent instruire
et amuser. Aucun point de Litterature
n'est exclus de ce Recueil , où l'on tâche de
mettre une agréable varieté , Poësies , Elaquence
, nouvelles Découvertes dans les Arts
et dans les Sciences , Morale , Antiquités ,
HisAVERTISSEMENT.
Histoire sacrée et profane , Historiette , Mythologie
, Physique et Métaphysique , Pieces
de Théatre, Jurisprudence, Anatomie et Médecine
, Critique, Mathématique, Mémoires,
Projets , Traductions , Grammaire , Pieces
amusantes et récréatives , etc. Quand les
morceaux d'une certaine considération seront
trop longs , on les placera dans un Volume
extraordinaire , on fera ensorte qu'on puisse
les en détacherfacilement , pour la satisfaction
des Auteurs et des personnes qui ne
veulent avoir que certaines Pieces.
Quelques morceaux de Prose et de Vers
rejeitez par bonnes raisons , ont souvent donné
lieu à des plaintes de la part des per
sonnes interessées ; mais nous les prions de
considerer que c'est toujours malgré nous que
certaines Pieces sont rebutées ; nous ne nous
en rapportons pas toujours à notre seul ju
gement dans le choix que nous faisons de
eelles qui méritent l'impression.
Quoiqu'on ait toujours la précaution de
faire mettre un Avis à la tête de chaque
Mercure ,pour avertir qu'on ne recevra point
de Lettres ni Paquets par la Postel dont le
port ne soit affranchi , il en vient cependant
quelquefois qu'on est obligé de rebuter. Ceux
qui n'auront pas pris cette précaution ne doi
vent pas être surpris de ne pas voir paroî
tre les Pieces qu'ils ont envoyées .
Les personnes qui désirent avoir le Mer
A v Curc
AVERTISSEMENT.
cure des premiers , soit dans les Provinces on
dans les Pais Etrangers , n'auront qu'à s'addresser
à M. Moreau , Commis au Mercure,
vis-à- vis la Comedie Françoise , à Paris ,
qui le leur envoyera par la voye la plus convenable
, et avant qu'il soit en vente ici. Les
amis à qui on s'adresse pour cela ne sont
ordinairement fort exacts ; ils n'envoyent
gueres acheter ce Livre précisément dans le
tems qu'il paroît; ils ne manquent pas de lo
Lire , souvent ils le prêtent à d'autres , et ne
l'envoyent que fort tard , sous le prétexte specieux
que le Mercure n'a pas paru plutôt.
pas
Nous renouvellons la priere que nous avons
déja faite , quand on envoye des Pieces , soit
en Vers , soit en Prose , de les faire transcrire
lisiblement sur des papiers séparez , et
d'unegrandeur raisonnable avec des marges,
et que les noms propres , sur tout , soient exactement
écrits.
Nous aurons toujours les mêmes égards
pour les Auteurs qui ne veulent pas se faire
connoître ; mais il seroit bon qu'ils donnassènt
une adresse , sur tout quand il s'agit de
quelque Ouvrage qui peut demander des
éclaircissemens ; car souvent faute d'un tel secours
, des Pieces nous demeurent entre les:
mains , sans pouvoir les faire paroître.
Nous prions ceux qui par le moyen de leurs
correspondances reçoivent des nouvelles d'Affrique
du Levant , de Perse , de Tartarie
dia
G
AVERTISSEMENT.
les
du Japon , de la Chine , des Indes Orientales
et Occidentales et d'autres Pays et Contrées
éloignées , de vouloir nous en faire part
à l'adresse generale du Mercure. Ces nouvelles
peuvent rouler sur les guerres présentes
des Etats voisins , leurs Révolutions ,
Traite de Paix ou de Tréve , les оссира-
tions des Souverains , la Religion des Peuples
,leurs Ceremonies , Coûtumes et Usages,
les Phénomenes et les productions de la Nature
et de l'Art , etc. comme Pierres figurées ,
Marcassites rares , Pétrifications et Christalisations
extraordinaires , Coquillages , etc.
Nous serons plus attentifs que jamais à
apprendre au Public la mort des Sçavans et
de ceux qui se sont distinguez dans les Arts
et dans la Mécanique ; on y joindra le récit
de leurs principales occupations , et des plus
considérables actions de leur vie. L'Histoire
des Lettres et des Arts doit cette marque de
reconnoissance à la mémoire de ceux qui s'y
sont rendus celebres , ou qui les ont cultiveZ
avec soin. Nous esperons que les parens et
les amis de ces illustres Morts aideront volontiers
à leur rendre ce devoir par les instructions
qu'ils voudront bien nous fournir.
Ce que nous venons de dire , regarde nonseulement
Paris , mais encore toutes les Provinces
du Royaume , qui peuvent fournir des
Evenemens considerables Morts , Mariages
, Actes solemnels , Fêtes et autres
A vj Faits
3
AVERTISSEMENT.
Faits dignes d'êtres transmis à la posterité.
Nous prions les personnes qui nous font
l'honneur de nous écrire pour demander des
nouvelles ou des éclaircissemens sur quelque
chose que ce soit , qui se trouve imprimé
dans ce Livre , et à laquelle ils prennent interêt
; nous prions , disje , ces personnes de
vouloir bien citer l'année , le mois , la page
même du Mercure dans lequel ils ont lû ce
qui fait le sujet de leur demande , pour nous
mettre en état de leur donner une plus prompte
satisfaction ; car il est impossible que nous
ayons assez présents toutes les matieres et
tous les arcicles contenus dans un´si grand
nombre de Volumes , pour sçavoir à point
nommé où trouver la chose dont il s'agit.
le tems nous étant d'ailleurs assez précieux.
Cet Avis servira de réponse à la Lettre
qu'on nous a écrite de Villeneuve d'Agenois
le 29. Novembre 1730 .
Il nous reste à marquer notre reconnoissance
et à remercier au nom du Public plusieurs
Sçavans du premier ordre , et quantité
d'autres personnes d'un mérite distingué,
dont les productions enrichissent le Mercure,
et le font lire et rechercher.
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Résumé : AVERTISSEMENT.
Le Mercure de France, publié sans interruption depuis juin 1721, annonce dans son cent trente-septième volume son intention de rendre la lecture plus utile et amusante. Les éditeurs reconnaissent la valeur historique des volumes précédents, publiés par M. de Visé, qui sont très prisés pour leur contenu historique. La bibliothèque du Roi possède une collection complète de ces volumes. Les éditeurs sollicitent l'indulgence des lecteurs pour les négligences et erreurs, soulignant la difficulté de maintenir une haute qualité dans une publication aussi vaste et régulière. Ils demandent aux libraires de préciser le prix des livres annoncés et aux marchands de partager les nouvelles modes et innovations. Les auteurs sont invités à bien écrire et à corriger leurs œuvres avant de les soumettre. Le Mercure accepte diverses contributions, allant de la poésie à la jurisprudence, en passant par les découvertes scientifiques et les pièces de théâtre. Les textes trop longs seront placés dans des volumes extraordinaires. Les éditeurs rappellent également les précautions à prendre pour l'envoi des manuscrits et des lettres. Les correspondants sont encouragés à partager des nouvelles de régions éloignées et des informations sur des événements notables, tels que des décès de savants ou des révolutions. Les lecteurs sont invités à citer précisément les références des articles qu'ils consultent pour faciliter les réponses aux demandes d'informations. Enfin, les éditeurs expriment leur gratitude envers les savants et les personnes de mérite qui contribuent au Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. 251-259
LETTRE à M.D. Chanoine de N. D. d'A...... sur l'antiquité & la durée de l'usage d'employer le terme d'Adorer envers d'autres que Dieu.
Début :
La description qui paroît depuis peu, Monsieur, des beautez de [...]
Mots clefs :
Adorer, Histoire, Livre, Journal des savants, Auteur, Langage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à M.D. Chanoine de N. D. d'A...... sur l'antiquité & la durée de l'usage d'employer le terme d'Adorer envers d'autres que Dieu.
LETTRE à M. D. Chanoine de N. D.
d'A...... surl'antiquité & la durée de
L'usage d'employer le terme d'Adorer envers d'autres que Diew
L
A description qui paroît depuis peu,
Monsieur , des beautez de Fontainebleau , où vous avez pris naissance , doit Ciiij exciter
252 MERCURE DE FRANCE
exciter la curiosité non- seulement detous
les Etrangers , mais encore celle des personnes qui s'attachent aux Histoires accompagnées de digressions sçavantes et
instructives. J'en ai remarqué plusieurs
de cette forte dans ce nouveau Livre , ét
quelques- unes sont decelles-là même ausquelles le Journal des Sçavans nous fait
faire attention. La remarque de M. l'Abbé Guilbert touchant l'Inscription qui se
lit à l'entrée de la Chapelle Royale de
Fontainebleau , étoit necessaire dans son
ouvrage. Je connois des personnes pieuses qui ont paru surprises de cette Inscription ; mais commece peuvent être des
gens de bien d'une pieté plus abondante
en chaleur qu'en lumieres , il ne faut pas
s'étonner que ceux qui sont de ce caractere
trouvent quelquefois des reformes à faire
dans le langage des livres les plus anciens
et les plus respectables. M. Guilbert a
donc très-sagement fait d'observer l'antiquité de l'usage du terme d'Adorer
signifier seulement en general respecter,
honorer , et sa remarqueétoit d'autant plus
necessaire que cette Chapelle étant fre- quentée à present plus que jamais par les
Etrangers , il est bon de leur faire comprendre que par l'expression Adorate Re- gem du premier Livre des Paralipomenes;
pour
chap.
FEVRIER 17327 253
quece
chap. 29. v. 20. l'on n'entend autre chose
ece qui est signifié par ces autres termes
de la premiere Epitre de S. Pierre Regem
bonorificate. Ce langage se trouve non- seu
lement dans l'Ecriture Sainte et dans les
Conciles , mais aussi dans les Saints Peres
et chez les Historiens. Lisez Saint Paulin,
Natalit 9. vous y verrez ces deux vers :
:
Ecce Sacerdotis reditum satiatus adoro
Suspiciens humili metantem in corpore Christum
Lisez dans S.Jerôme laLettre de Ste. Paule
et d'Eustochium à Marcelle touchant les
Monumens qui sont à voir et à revérer dans
la Palestine il y est dit qu'il ne faut pas
oublier d'aller à Samarie et d'y adorer les
cendres de S. Jean- Baptiste , ni celles des
Prophétes Elisée et Abdias. Samariamper
gere , et Joannis Baptista , Elisai quoque et
Abdiapariter cineres adorare. Au moment
que j'écris ceci je me souviens que ce terme Adorare est souvent employé dans
P'histoire des Evêques du Mans au troisiéme Tome des Analectes de Dom MabilIon : Vous pourez y recouvrir en sûreté.
Je trouve aussi dans les Antiquités de la
Ville de Castre de Borel à la page 11. un
fragment d'un Manuscrit d'Odon Aribet,
où je lis touchant Bernard Comte de Toulouse , Tolosam venit et Regem Carolum in
Cv Canobio
254 MERCURE DE FRANCE
Cenobio S. Saturninijuxta Tolosam adoravit. Consultez outre cela ce qui a été écrit
par le Cardinal Baronius ausujet de la découverte du Corps de Sainte Cecile , faite
sous le Pontificat de Clement VIII. en
l'an 1599. et vous y trouverez le terme
Adorare pareillement usité en fait.de Reliques. Le Poëte qui a composé les vers
qui se lisent au bas de la Statue Equestre
de Louis XIII. au Frontispice du grand
Mezeray de l'an 1643. étoit apparemment
instruit de ce langage , et il se regardoit
comme autorisé par l'expression gravéeaus
Portail de Fontainebleau, puisqu'il a com
mencé ainsi son Quatrain :
Ce grand Roy dont voici l'adorable visage ·
Vainqueur de ce bas monde au Ciel est remonté.
Un Auteurqui meriteroit de devenir fa--
milier à toutes les personnes qui aiment
les belles Lettres , comme ayant été l'un
des plus habiles humanistes de son siecle,
et Precepteur de quelques Enfans de nos
Rois , ( a ) est Heric, Moine d'Auxerre.
On â de lui une vie de S. Germain Evêque d'Auxerre écrite en vers qui ne sont
point à mépriser , et qui fut rendue puConcil. P'Abb. ad an. 1592:
( a ) De Lothaire Fils de Charles le Chauve."-
blique
FEVRIER. 1732. 255
blique sous François I. dans le tems du
rétablissement des belles Lettres. On a
encore de lui une histoire des Miracles.
de ce grand Evêque. C'est dans ce dernier ouvrage , quoiqu'écrit en Prose, qu'il
donneentrois endroits au corps ou au tombeau de S. Germain l'épithete d'Adorable.
Premierement , lib. 1. cap. 27. il dit que le
Roy Clothaire I. fidele heritier et Imitateur de la devotion que Sainte Clotilde
sa Mere avoit eue envers ce Saint , fit enTourer so n Sepulcre d'un grillage d'argent
et il s'exprime ainsi : Materna devotionis
fidissimus executor et hæres , post genitricis
excessumsuperadorandam beatissimi Germani memoriam regalibus expensis fredam ( a )
composuit. Le second endroit est au chapitre 54. du même Livre , où il dit , Adorandi corporis. Et le troisiéme se lit au second Livre chapitre 9. qui contient comment le Roy Charles le Chauve voulut
assister en personne à la Tranflation qu'il
fit faire du corps de ce Saint pour le jour de
Epiphanie del'an 59. où l'Historien témoinoculaire remarque que ce grandPrincecouvrit lui-même les Ossemens avec des
étoffes précieuses , et qu'ayant été portez
jusques dans le lieu destiné , il y plaça
(a) Heric a été obligé de se servir de ce terme quoique de basse latinité,
Cvj aussi
256 MERCURE DE FRANCE
aussi lui-même le Saint Corps. Rex Carolus operosis denuò palliis corpus venerabile decenter ambivit , et deux lignes après , thesaurum incomparabilem adorandi corporis
ejus ..... principali reverentiâ transpositum collocavit.
port
Je metens , Monsieur , un peu plus sur
cet Auteur que sur les autres , par rapà l'omission que M. l'Abbé Guilbert
à faite de parler de la devotion du Roy
Robert envers S. Germain l'Auxerrois
dont yoici l'article qu'il faisoit à son sujet.
C'est que ce Saint Roi bâtit dans la Forêt
de Bievre une Eglise en l'honneur de ce
Saint au rapport d'Helgaud Ecrivain de sa
vie. Il semble que comme la Forèt de
Fontainebleaun'est autre que celle qui por
toit enciennement le nom de Biévre c'étoit une chose à remarquer , en faisant
observer incidemment que le titre de l'Eglise Paroissiale du Louvre à Paris est sous
la même Invocation , et que plusieurs prétendent que le nom de S. Germain- enLaye vient aussi primitivement d'une
Eglise de Saint Germain d'Auxerre située
dans le Bois de Laye à l'endroit où ce Saint
Prélat fit un Miracle , ou au moins une
Station au sortir de Nanterre. Il n'est pas
étonnant que des Ecrivains assurez de tous
ces faits ayent avancé que nos Rois ont regardé
FEVRIER. 1732. 257
gardé le Prélat Auxerrois comme l'un des
plus grands Titulaires de leur Royaume,
et que la Nation l'envisagera toujours
pour tel. C'est ce qui est fondé sur les
prodiges merveilleux qu'il opera pendant
sa vie et sur l'utilité dont il fut à tous les
habitans des Gaules : Verité reconnuë par
les Historiens de France les plus modernes , et qui fait dire au Pere de Longue
val Jesuite dans sa nouvelle Histoire Ecclesiastique de ce Royaume , ( a ) que
Saint Germain fut l'un des plus parfaits
modeles de Sainteté , et un des plus ardents
défenseurs de la Foy , l'honneur et la consolation de l'Eglise Gallicanne , le fleau de l'heresie, le Pere des Peuples , le refuge de tous les
malheureux. Un peu d'attention à ces dernieres épithetes fera voir que l'on n'avoit
pas tant de tort de l'honorer d'une maniere
plus speciale dans certains Pays de la France dont le territoire est peufecond et où la
misere est plus commune. Si l'épithete
Adorandus ne se prodiguoit point envers
tous les Saints , on ne peut nier qu'il ne
pût être appliqué à ceux qui meritoient
une veneration plus éclatante , et qu'Heric a été bien fondé de s'en servir à l'égard
de Saint Germain d'Auxerre. Ceux qui en
douteroient peuvent recourir à l'Histoire
(a ) Tomepremier,page 457.
de
258 MERCURE DE FRANCE
de sa Vie écrite par Constance Prêtre de
l'Eglise de Lyon qui vivoit dans le même
siecle que ce Saint Evêque , Auteur celebre qui ne peutêtre inconnu dansles Eglises de la Province Ecclesiatique dont Lyon
est la Capitale , et auquel le Pere de Colonia Jesuite a donné à juste titre les éloges qu'il merite , dans son Histoire Litteraire de Lyon. En un mot , si les Rois de
la Terre meritent les adorations , c'est- àdire , les respects des Peuples , à plus forte
raison les Saints qu'on lit avoir été adorez
par les Rois dans le même sens d'adoration que j'ai déja dit , et qui de plus ont
été invoquez tant de fois et si formellement par ces mêmes Rois , tel qu'est le
Prélat à l'occasion duquel j'ai fait cette di
gression.
Pour revenir donc à Adorate Regem , ce
langage est si ancien et si peu choquant
en lui même , qu'il est reçu dans l'usages
vulgaire , et comme on a dit adorer l'Empereur,on dit de même aujourd'hui adorer
le Pape , aller à l'adoration du Pape ; adoration qui n'est dans lele fond qu'une simple marque de respect , et qui consistoit
quelquefois dans un baiser comme l'étymologie du nom le signifie. De là vint l'usage des anciens Payens lorsqu'ils vouloient honorer un objet éloigné , tel que
le
FEVRIER. 1732 259
le Soleil et la Lune , de s'incliner devant lui , en appliquant le bout de la
main sur la bouche , de la même maniere
que nous obligeons les enfans de nous faire lorsque nous leur disons de baiser la
main avant que de les gratifier d'un petit
present. Il y a une Eglise en France ( a ):
où l'on voit dans des bas-reliefs une figure dans cette attitude; et qui baise sa main
par respect , pour les fausses Divinitez.
C'est ce que le Livre de Job appelle un
grand péché et un renoncement de Dieu.
(b)Je n'en dis pas davantage sur cette
matiere , et je finis , en vous assurant que
je suis , &c..
(a) A Cahors.
Au mois d'Aoust 1731.-
( b ) Job. cap. 31. ¥. 26. 27. 28.
d'A...... surl'antiquité & la durée de
L'usage d'employer le terme d'Adorer envers d'autres que Diew
L
A description qui paroît depuis peu,
Monsieur , des beautez de Fontainebleau , où vous avez pris naissance , doit Ciiij exciter
252 MERCURE DE FRANCE
exciter la curiosité non- seulement detous
les Etrangers , mais encore celle des personnes qui s'attachent aux Histoires accompagnées de digressions sçavantes et
instructives. J'en ai remarqué plusieurs
de cette forte dans ce nouveau Livre , ét
quelques- unes sont decelles-là même ausquelles le Journal des Sçavans nous fait
faire attention. La remarque de M. l'Abbé Guilbert touchant l'Inscription qui se
lit à l'entrée de la Chapelle Royale de
Fontainebleau , étoit necessaire dans son
ouvrage. Je connois des personnes pieuses qui ont paru surprises de cette Inscription ; mais commece peuvent être des
gens de bien d'une pieté plus abondante
en chaleur qu'en lumieres , il ne faut pas
s'étonner que ceux qui sont de ce caractere
trouvent quelquefois des reformes à faire
dans le langage des livres les plus anciens
et les plus respectables. M. Guilbert a
donc très-sagement fait d'observer l'antiquité de l'usage du terme d'Adorer
signifier seulement en general respecter,
honorer , et sa remarqueétoit d'autant plus
necessaire que cette Chapelle étant fre- quentée à present plus que jamais par les
Etrangers , il est bon de leur faire comprendre que par l'expression Adorate Re- gem du premier Livre des Paralipomenes;
pour
chap.
FEVRIER 17327 253
quece
chap. 29. v. 20. l'on n'entend autre chose
ece qui est signifié par ces autres termes
de la premiere Epitre de S. Pierre Regem
bonorificate. Ce langage se trouve non- seu
lement dans l'Ecriture Sainte et dans les
Conciles , mais aussi dans les Saints Peres
et chez les Historiens. Lisez Saint Paulin,
Natalit 9. vous y verrez ces deux vers :
:
Ecce Sacerdotis reditum satiatus adoro
Suspiciens humili metantem in corpore Christum
Lisez dans S.Jerôme laLettre de Ste. Paule
et d'Eustochium à Marcelle touchant les
Monumens qui sont à voir et à revérer dans
la Palestine il y est dit qu'il ne faut pas
oublier d'aller à Samarie et d'y adorer les
cendres de S. Jean- Baptiste , ni celles des
Prophétes Elisée et Abdias. Samariamper
gere , et Joannis Baptista , Elisai quoque et
Abdiapariter cineres adorare. Au moment
que j'écris ceci je me souviens que ce terme Adorare est souvent employé dans
P'histoire des Evêques du Mans au troisiéme Tome des Analectes de Dom MabilIon : Vous pourez y recouvrir en sûreté.
Je trouve aussi dans les Antiquités de la
Ville de Castre de Borel à la page 11. un
fragment d'un Manuscrit d'Odon Aribet,
où je lis touchant Bernard Comte de Toulouse , Tolosam venit et Regem Carolum in
Cv Canobio
254 MERCURE DE FRANCE
Cenobio S. Saturninijuxta Tolosam adoravit. Consultez outre cela ce qui a été écrit
par le Cardinal Baronius ausujet de la découverte du Corps de Sainte Cecile , faite
sous le Pontificat de Clement VIII. en
l'an 1599. et vous y trouverez le terme
Adorare pareillement usité en fait.de Reliques. Le Poëte qui a composé les vers
qui se lisent au bas de la Statue Equestre
de Louis XIII. au Frontispice du grand
Mezeray de l'an 1643. étoit apparemment
instruit de ce langage , et il se regardoit
comme autorisé par l'expression gravéeaus
Portail de Fontainebleau, puisqu'il a com
mencé ainsi son Quatrain :
Ce grand Roy dont voici l'adorable visage ·
Vainqueur de ce bas monde au Ciel est remonté.
Un Auteurqui meriteroit de devenir fa--
milier à toutes les personnes qui aiment
les belles Lettres , comme ayant été l'un
des plus habiles humanistes de son siecle,
et Precepteur de quelques Enfans de nos
Rois , ( a ) est Heric, Moine d'Auxerre.
On â de lui une vie de S. Germain Evêque d'Auxerre écrite en vers qui ne sont
point à mépriser , et qui fut rendue puConcil. P'Abb. ad an. 1592:
( a ) De Lothaire Fils de Charles le Chauve."-
blique
FEVRIER. 1732. 255
blique sous François I. dans le tems du
rétablissement des belles Lettres. On a
encore de lui une histoire des Miracles.
de ce grand Evêque. C'est dans ce dernier ouvrage , quoiqu'écrit en Prose, qu'il
donneentrois endroits au corps ou au tombeau de S. Germain l'épithete d'Adorable.
Premierement , lib. 1. cap. 27. il dit que le
Roy Clothaire I. fidele heritier et Imitateur de la devotion que Sainte Clotilde
sa Mere avoit eue envers ce Saint , fit enTourer so n Sepulcre d'un grillage d'argent
et il s'exprime ainsi : Materna devotionis
fidissimus executor et hæres , post genitricis
excessumsuperadorandam beatissimi Germani memoriam regalibus expensis fredam ( a )
composuit. Le second endroit est au chapitre 54. du même Livre , où il dit , Adorandi corporis. Et le troisiéme se lit au second Livre chapitre 9. qui contient comment le Roy Charles le Chauve voulut
assister en personne à la Tranflation qu'il
fit faire du corps de ce Saint pour le jour de
Epiphanie del'an 59. où l'Historien témoinoculaire remarque que ce grandPrincecouvrit lui-même les Ossemens avec des
étoffes précieuses , et qu'ayant été portez
jusques dans le lieu destiné , il y plaça
(a) Heric a été obligé de se servir de ce terme quoique de basse latinité,
Cvj aussi
256 MERCURE DE FRANCE
aussi lui-même le Saint Corps. Rex Carolus operosis denuò palliis corpus venerabile decenter ambivit , et deux lignes après , thesaurum incomparabilem adorandi corporis
ejus ..... principali reverentiâ transpositum collocavit.
port
Je metens , Monsieur , un peu plus sur
cet Auteur que sur les autres , par rapà l'omission que M. l'Abbé Guilbert
à faite de parler de la devotion du Roy
Robert envers S. Germain l'Auxerrois
dont yoici l'article qu'il faisoit à son sujet.
C'est que ce Saint Roi bâtit dans la Forêt
de Bievre une Eglise en l'honneur de ce
Saint au rapport d'Helgaud Ecrivain de sa
vie. Il semble que comme la Forèt de
Fontainebleaun'est autre que celle qui por
toit enciennement le nom de Biévre c'étoit une chose à remarquer , en faisant
observer incidemment que le titre de l'Eglise Paroissiale du Louvre à Paris est sous
la même Invocation , et que plusieurs prétendent que le nom de S. Germain- enLaye vient aussi primitivement d'une
Eglise de Saint Germain d'Auxerre située
dans le Bois de Laye à l'endroit où ce Saint
Prélat fit un Miracle , ou au moins une
Station au sortir de Nanterre. Il n'est pas
étonnant que des Ecrivains assurez de tous
ces faits ayent avancé que nos Rois ont regardé
FEVRIER. 1732. 257
gardé le Prélat Auxerrois comme l'un des
plus grands Titulaires de leur Royaume,
et que la Nation l'envisagera toujours
pour tel. C'est ce qui est fondé sur les
prodiges merveilleux qu'il opera pendant
sa vie et sur l'utilité dont il fut à tous les
habitans des Gaules : Verité reconnuë par
les Historiens de France les plus modernes , et qui fait dire au Pere de Longue
val Jesuite dans sa nouvelle Histoire Ecclesiastique de ce Royaume , ( a ) que
Saint Germain fut l'un des plus parfaits
modeles de Sainteté , et un des plus ardents
défenseurs de la Foy , l'honneur et la consolation de l'Eglise Gallicanne , le fleau de l'heresie, le Pere des Peuples , le refuge de tous les
malheureux. Un peu d'attention à ces dernieres épithetes fera voir que l'on n'avoit
pas tant de tort de l'honorer d'une maniere
plus speciale dans certains Pays de la France dont le territoire est peufecond et où la
misere est plus commune. Si l'épithete
Adorandus ne se prodiguoit point envers
tous les Saints , on ne peut nier qu'il ne
pût être appliqué à ceux qui meritoient
une veneration plus éclatante , et qu'Heric a été bien fondé de s'en servir à l'égard
de Saint Germain d'Auxerre. Ceux qui en
douteroient peuvent recourir à l'Histoire
(a ) Tomepremier,page 457.
de
258 MERCURE DE FRANCE
de sa Vie écrite par Constance Prêtre de
l'Eglise de Lyon qui vivoit dans le même
siecle que ce Saint Evêque , Auteur celebre qui ne peutêtre inconnu dansles Eglises de la Province Ecclesiatique dont Lyon
est la Capitale , et auquel le Pere de Colonia Jesuite a donné à juste titre les éloges qu'il merite , dans son Histoire Litteraire de Lyon. En un mot , si les Rois de
la Terre meritent les adorations , c'est- àdire , les respects des Peuples , à plus forte
raison les Saints qu'on lit avoir été adorez
par les Rois dans le même sens d'adoration que j'ai déja dit , et qui de plus ont
été invoquez tant de fois et si formellement par ces mêmes Rois , tel qu'est le
Prélat à l'occasion duquel j'ai fait cette di
gression.
Pour revenir donc à Adorate Regem , ce
langage est si ancien et si peu choquant
en lui même , qu'il est reçu dans l'usages
vulgaire , et comme on a dit adorer l'Empereur,on dit de même aujourd'hui adorer
le Pape , aller à l'adoration du Pape ; adoration qui n'est dans lele fond qu'une simple marque de respect , et qui consistoit
quelquefois dans un baiser comme l'étymologie du nom le signifie. De là vint l'usage des anciens Payens lorsqu'ils vouloient honorer un objet éloigné , tel que
le
FEVRIER. 1732 259
le Soleil et la Lune , de s'incliner devant lui , en appliquant le bout de la
main sur la bouche , de la même maniere
que nous obligeons les enfans de nous faire lorsque nous leur disons de baiser la
main avant que de les gratifier d'un petit
present. Il y a une Eglise en France ( a ):
où l'on voit dans des bas-reliefs une figure dans cette attitude; et qui baise sa main
par respect , pour les fausses Divinitez.
C'est ce que le Livre de Job appelle un
grand péché et un renoncement de Dieu.
(b)Je n'en dis pas davantage sur cette
matiere , et je finis , en vous assurant que
je suis , &c..
(a) A Cahors.
Au mois d'Aoust 1731.-
( b ) Job. cap. 31. ¥. 26. 27. 28.
Fermer
Résumé : LETTRE à M.D. Chanoine de N. D. d'A...... sur l'antiquité & la durée de l'usage d'employer le terme d'Adorer envers d'autres que Dieu.
La lettre aborde l'antiquité et la durée de l'usage du terme 'adorer' appliqué à des personnes autres que Dieu. L'auteur commence par mentionner une description récente des beautés de Fontainebleau, qui attire l'intérêt des étrangers et des historiens. Il souligne une remarque de l'abbé Guilbert concernant une inscription dans la Chapelle Royale de Fontainebleau, où 'adorer' signifie respecter ou honorer. Cette explication est nécessaire pour clarifier aux visiteurs étrangers la signification de l'expression 'Adorate Regem' dans les Paralipomènes. L'auteur cite plusieurs exemples de l'usage du terme 'adorer' dans les Écritures saintes, les conciles, les saints pères et les historiens. Il mentionne des passages de Saint Paulin et Saint Jérôme, ainsi que des œuvres historiques comme les 'Antiquités de la Ville de Castre' de Borel. Il rappelle également l'usage de ce terme dans des poèmes et des œuvres littéraires, comme ceux de Mézeray et d'Héric, moine d'Auxerre. La lettre se conclut en expliquant que l'usage du terme 'adorer' pour des personnes autres que Dieu est ancien et courant, et qu'il s'agit simplement d'une marque de respect. L'auteur cite des exemples de cette pratique dans l'histoire et la religion, et mentionne une église à Cahors où cette attitude est représentée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
31
p. 857-871
TREISIÈME Lettre, sur la Biblioteque des Enfans.
Début :
Vous demandez, MONSIEUR, si pour exercer la mémoire d'un petit [...]
Mots clefs :
Bibliothèque des enfants, Méthode, Mémoire, Apprendre, Livre, Collèges, Écoles, Opérations de l'esprit, Théorie, Pratique, Latin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TREISIÈME Lettre, sur la Biblioteque des Enfans.
TREISIEME Lettre , sur la Biblioteque
des Enfans.
§. 1. Sur l'Exercice de la Mémoire.
V
Ous demandez ,
MONSIEUR , si
pour exercer la mémoire d'un petit
Enfant, il est mieux de lui faire apprendre bien des choses par cœur , ou de se
contenter de simples lectures et de quelques opérations de l'esprit proportionées
à son âge et à sa capacité ; vous supposez
que la mémoire d'un enfant est peut être
quelquefois assez exercée par l'attention
continuelle qu'il donne à écouter , à imiter et à retenir les sons et les mots de la
langue maternelle. Je crois que pour bien
répondre à votre question , il faut sçavoir en premier lieu , si l'enfant doit ensuite aller au College , ou faire ses études
dans une maison particuliere;et en second
lieu , sçavoir à quoi les parens destinent
leur
858 MERCURE DE FRANCE
leur enfant ; car quoique les premiers élémens des Lettres soient également necessaires pour la bonne et la noble éducation dans la plupart des professions, il faut
cependant convenir que le Prêtre , le Soldat , l'Avocat , le Medecin , le Financier ,
le Marchand , l'Artisan , &c. pouroient
être conduits de bonne heure , par des
routes un peu differentes , et quand il y
auroit des Colléges , ou des Ecoles exprès
pour chacune de ces professions , il n'en
seroit peut être pas plus mal.
à
Lorqu'on sçait à quel Etat un enfant est
destiné, on fait choix des Livres qui conviennent le mieux à cet état ; on inspire. de bonne heure et peu peu à l'enfant
les nobles sentimens de la profession qu'il
doit embrasser un jour;on le tourne toutà-fait du côté de son devoir ; on lui parle incessamment du point d'honneur de sa
profession ; on lui donne des exemples
sensibles de ceux , qui, par leur mérite et
leurs vertus , s'y sont rendus illustres ; et
enfin des exemples de ceux , qui , par
leurs vices et par leurs défauts , ont été
méprisez pendant leur vie et après leur
mort. Par là on imprime peu à peu , profondement et souvent pour toujours , l'amour de la vertu et les sentimens exigez
dans chaque état. Par là on donne de
l'hor
MA Y. 859 .
1732.
Phorreur pour le crime , et l'on prépare
un enfant à l'ordre habituel d'une vie réglée. Je veux dire , par exemple , qu'on
éleve en poltron, selon le monde, un enfant destiné à l'Eglise , pendant qu'on l'éleve aussi encourageux martyr,selon J.C.
s'il falloit répandre son sang et souffrir la
mort pour la foy , &c. Quoique chaque
Chrétien soit dans la même obligation ,
le Prêtre doit l'exemple au laïque.
Un homme d'épée est toujours censé
homme de guerre , homme d'honneur et
de cœur ; on lui doit une éducation plus
noble , plus cavaliere, plus aisée, plus polie , mais en visant à la perfection de son
état, elle n'est pas moins soumise aux devoirs de la Religion .
Connoître le vrai et le faux , le juste
et l'injuste , ou le bien et le mal , les devoirs du sujet et ceux du Prince ; avoiť
quelque idée de tout , sçavoir en cas de
besoin , ce qu'un Gentilhomme a dû apprendre pour la gloire du Prince, et pour
le bien de l'état , être au courant des nouvelles litteraires , historiques et politiques , après avoir parcouru les siècles de
Fantiquité; sçavoir , enfin la Théorie et la
Pratique de ce qui a rapport à sa profession; Voilà le but qu'on ne devroit jamais
perdre de vûë. Du temps des Hébreux
B des
860 MERCURE DE FRANCE
des Grecs et des Romains, le même homme pouvoit servir de Soldat pendant la
guerre, et de Juge pendant la paix ; aujourd'hui à peine veut - on se rendre bien
capable de l'une de ces deux professions ,
mais venons à la question.
Quand il sera temps d'exercer la mémoire d'un Enfant , on ne doit pas le
charger beaucoup par jour , il lui faut
donner peu de leçons , mais il est bon de
continuer sans interruption et d'ajouter
les leçons les unes aux autres , pour faire
réciter la semaine et le mois , afin de connoître et de cultiver la mémoire à proportion de l'âge et des forces de l'enfant;
l'essentiel est de bien choisir les sujets et
de tenir l'enfant en haleine , autrement
c'est du temps perdu , parce que la moindre maladie , la moindre absence , et le
moindre relâchement , obligent toujours
à recommencer; c'est pourquoi la plupart
des enfans ne sçavent ensuite presquerien;
avec eux onne peut compter que sur l'habitude contractée par la continuelle réïtération des actes , selon la méthode du
Bureau tipographique.
و
Je ne crois pas,au reste,qu'il faille char:
ger la mémoire d'un Enfant de plusieurs
longues Prieres , ni d'aucun grand Catechisme; on doit se contenter du petit Catéchisme
MAY. 1732. 861
techisme du diocèse ; il est aisé de l'alonger par les explications que l'on aura soin
d'en faire à l'enfant , à propos et dans les
Occasions favorables. On peut faire lire de
grands Catéchismes et des Catéchismes
historiques , par demandes et par réponses , sans obliger de les apprendre par
cœur et mot à mot ; il suffit de les faire
bien comprendre et d'en faire retenir le
sens et les choses plutôt que les termes ;
on voit bien des enfans de huit , de dix
à douze ans , oublier les centaines de pages apprises inutilement par cœur ; on
doit instruire l'esprit en cultivant la mémoire et ne pas s'en tenir à la méthode
de ceux qui ne sçavent que faire réciter
la leçon donnée à un enfant ; c'est une erreur de s'imaginer qu'un enfant n'est capable que de mémoire; il est bon de l'exercer à retenir un fait , une Fable , un Conte , après en avoir fait la lecture , mais
on doit tâcher de le lui faire rendre su
le champ,sans l'asservir aux mêmes termės.
Des critiques du Bureau et zélez partisans des Méthodes vulgaires , ayant fait
de leur mieux pour prouver à une Dame
que les Méthodes et les Réfléxions étoient
nuisibles à la santé des petits enfans; certè
bonne mere , trop crédule , a ôté le CatéBij chisme
862 MERCURE DE FRANCE
chisme au sien , et en a différé l'usage
pour une autre fois , s'imaginant qu'il est
plus difficile , et parconséquant plus dangereux de faire passer le catéchisme abstrait à l'esprit par l'oreille , que d'y faire
passer l'A , B, C, matériel et sensible
par les yeux. Cette mere me rappelle celle
dont on blâmoit, avec raison , la criminelle indulgence qu'elle avoit pour les excès vicieux de son fils , et qui répondit ,
en parlant de son enfant, qu'il soit ce qu'il
voudra , pourvu qu'il vive. Le Lecteur.
voit facilement l'erreur et la fausseté de
ces sortes de maximes , mais il ne voit pas
toujours également à qui en est la plus
grande faute. Il est vrai que les Méthodes
et les Catéchismes demandent beaucoup
de réfléxions de la part des bons Maîtres,
mais il n'est pas également vrai que ces
bons Maîtres exigent d'abord d'un petit
enfant aucune application ni aucune réfléxion pénible dans l'exercice litteraire ,
ni dans l'articulation , ou la récitation de
ses Prieres et de son Catéchisme. On ne
songe pour lors qu'à semer, et l'on attend
peu à peu et à proportion de l'âge, le dévelopement , la suite et la liaison des
idées , on attend ainsi l'action de réflé
chir , avec l'intelligence des mots et des
choses , ajoutez à cela que l'objection ,
tirée
MAY. 1732: 867
tirée du côté de la santé du corps est nulle , quand il s'agit de l'instruction chré
tienne , nécessaire à tous les enfans sains
ou malades , de quelque état et de quelque condition qu'ils puissent être.
La lecture des Livres historiques de la
Bible , celle des Métamorphoses d'Ovide
et des Fables d'Esope, exerceront agréablement un enfant , les images parlent
aux yeux , et les discours aux oreilles ; il
faut donc faire bien remarquer les exemples sensibles des vices et des vertus , et
apprendre à l'enfant à juger sainement de
chaque chose; ilen est capable à tout âge;
l'opération du jugement est l'exercice essentiel qui influe le plus dans toute la vie,
et c'est ordinairement celui qu'on exige
le moins dans un simple Précepteur ; en
quoi les parens ne font pas mieux , ils
devroient être plus éclairez et plus déli- cats sur cet article. Il est donc inutile de
faire apprendre par cœur mille choses méprisées dans un âge avancé , mais on peut
cultiver la mémoire en apprenant des
choses que l'on peut utilement réciter
toute la vie , comme des Sentences , des
Maximes de la Bible , de l'Imitation de
J. C. et de plusieurs autres bons Livres ,
saints ou prophanes , consultant toujours
les forces et le gout de l'enfant.
Biij Quand
894 MERCURE DE FRANCE
Quand l'enfant verra et expliquera les
Auteurs Latins , doit- on l'asservir chaque jour à en apprendre des leçons par
cœur, en Prose et en Vers ? Il semble que
dans les Colléges où l'on est obligé de
faire travailler, pour ainsi dire , à la toise , cette Méthode soit absolument nécessaire ; d'ailleurs, en cultivant la mémoire
on peut former peu à peu le gout des enfans sur celui des Auteurs qu'ils voient..
Dans les Etudes particulieres et domeștiques , il est encore bon de faire apprendre les plus beaux endroits des Auteurs ,
mais on doit en faire un bon choix et ne
pas s'asservir au courant du Livre , ainsi
qu'on le pratique dans la plupart des Ecofes. On doit viser à bien employer letems
et à remplir de bonnes idées la tête de
L'Ecolier , qui n'apprend guére.que des
mots , selon l'usage vulgaire.
Que fait ordinairement un enfant aprèsIo ou 12 ans de College , on dit qu'il y
apprend seulement la maniere d'étudier ,
il est vrai qu'il pourroit et qu'il devroit.
même y avoir appris cette maniere , mais ,
le grand nombre en sort comme des Galeres et pour renoncer aux Etudes. Est- ce
là le fruit d'une bonne Méthode ? J'ai
qui dire à un jeune Seigneur , sur la fin
de sa Rhétorique, qu'il auroit mieux aimé.
Cou
MAY 173.2. 865
coucher sur le sable d'un Manége , que
dans le meilleur lit de son Collége. Il en
parloit comme du lieu le plus haïssable ,
et ne pouvoit pas comprendre comment
ses parensavoient eu le courage de le laisser croupir si long- temps dans le même
endroit, pour y apprendre si peu de chose ; au lieu de lui avoir donné plutôt une
éducation Militaire et digne de sa naissance.
Jecr oi qu'un Enfant pourroit bien exercer sa mémoire , sans apprendre par cœur
des pages de Latin et de François, en Prose
ou en Vers; je ne voudrois exiger régu
lierement cet exercice que quand il commence de sentir et de gouter les morceaux choisis qu'on voudroit lui faire ap
prendre , c'est-à- dire , pour le plutôt en
cinquième et en quatriéme ; je ne veux
pas dire par-làqu'il ne doive rien appren
dre avant ce temps-là ; mais je ne vou
drois exercer sa mémoire que sur des
choses agréables et qui ne lui inspirassent
jamais la haine ou le dégout qu'ils font ordinairement paroître pour les Maîtres et
pour les Livres. Je m'en rapporte volon
tiers à l'expérience des meilleurs Maîtres,
qui , bien loin de gêner les enfans dans
leurs premiers exercices, ne leur montrent
que des objets atrayans et instructifs, proBiiij. por-
86% MERCURE DE FRANCE
portionnez à leur gout et à leur âge.
N'est- ce pas abuser de l'enfant que de
l'obliger d'apprendre par cœur et à coups
de verges de grandes leçons qu'il ne comprend point , et que bien souvent le Maî
tre ne pourroit expliquer lui-même,comme la doctrine de plusieurs Rudimens en
Latin et en François , sur les Parties du
Discours , sur les Concordances et sur les
termes bizarres et inintelligibles de Gérondif et de Supin , &c. Il est bon de faire apprendre ces termes d'usage avec les
conjugaisons des Verbes , mais il est inutile de raisonner beaucoup avec lui sur
des mots qu'on n'entend pas bien en sortant de Philosophie. On doit avoir beaucoup de discrétion pour la foiblesse des
enfans , et ne pas imiter la simplicité de
cette bonne mere , qui prenant soin ellemême de la premiere éducation de son
fils , lui fit apprendre par cœur l'Avis au
Lecteur , et ensuite le Privilege du Roy,
imprimez à la tête du Livre.
Je ne sçais , au reste , lequel on doit le
plus admirer, de la simplicité de cette bonne mere,ou de la Méthode de ce même Rudiment , dont l'Editeur , entre le Privilege
et la premiere Déclinaison , donne par demandes et par réponses , l'explication et
la définition des noms, des cas et de l'ar
ticle
MA Y. 1732. 867
ticle hic , hac, hoc , qu'il met sans François, afin de le marier ensuite avec Musa
( la Muse ) &c. et Penelope ( la femme
d'Ulisse ) &c. et qu'il donne avec ce Titre
judicieux : Méthode pour bien apprendre
aux enfans à décliner les Noms ; car d'ordinaire ils les déclinent sans sçavoir l'origine
de ce Verbe, Décliner, et apprennent le Latin plutôt par routine , qu'àfond. Ce Rudiment fait par un P.. D. L..C. D. J. et
qui est peut-être un des plus gros et des
plus complets en Latin et en François , a
été bien imprimé à Grenoble , chezJean
François Champ en 1717.
J'ai rapporté ce fait et cet exemple
pour faire voir que l'ordre Théorique
des Livres n'est pas toujours le meilleus
à suivre , en conduisant et en dirigeant les enfans ; car le plus habile homme du monde ne fera jamais comprendre
à un enfant ce que c'est que Décliner et
Conjuguer, à moins qu'il ne pratique les
Déclinaisons et les Conjugaisons, et qu'il
ne rende sensibles les exemples à mesure
Penfant déclinera et conjuguera ,
comme on le fait pratiquer sur la Table.:
du Bureau Typographyque , et en suivant l'essai du Rudiment pratique de la
Langue Latine. Un enfant n'est- il pas bien
avancé lorsqu'il sçait que décliner, vient
que 9.
B.Y
dia
868 MERCURE DE FRANCE
du mot declinare. Avec cette sçavante etprofonde définition , un enfant appren- i
dra-t-il le Latin àfond , plutôt que par routi- ·
ne? Et quand il l'apprendroit par routine,
comme sa propre Langue , en seroit- ce
plus mal ?
L'Enfant destiné au Collége , doit être
montré autrement que celui qui doit faire -
ses études dans la maison paternelle. Le
premier apprendra son Rudiment par
cœur , il sera exercé pour répondre à certaines questions d'usage scolastique , et
pour composer en Latin quelques petites
Frases ; en unmot , il doit remplir sa mé...
moire , d'une maniere à pouvoir subir
l'examen préliminaire qui donne l'entrée
des Classes. L'enfant qui reste chez lui
peut mieux employer son temps ; il s'agit
moins de le faire paroître et dele faire ré-..
pondre en Perroquet , que de le rendre .
réellement fort sur ses petits exercices.Je
croi cette distinction absolument necessaire , parce qu'il pourroit arriver qu'un
enfant de 7 à 9 ans , tres capable dans sa
maison , scachant bien lire le Latin , fe.
François et le Grec , sçachant l'Histoire
et la Fable ; sçachant un peu expliquer
Phédre , ou quelque autre Auteur , seroit
néanmoins condamné dans un College à
passer au Marmoutier , ou à la Classe des
enfans
MA Y. 1732. 869
enfans qui apprennent à lire ; et cela ,
pour n'avoir pû mettre en Latin une petite Frase et n'avoir pû répondre à l'Examinateur qui lui auroit demandé , par
exemple, (audire ) ne se trouve- t- il point en
plus d'un ou de deux endroits?Surquoi il est
bon d'observer deux choses ; la premiere,
que l'abus de communiquer les demanet les argumens , regarde les Philosophes et les Théologiens , plutôt que les
petits enfans ; la seconde , que bien des
Regens , pour décrier les Méthodes particulieres et relever leur Méthode vulgaire , refuseront à un enfant assez avancé,
le témoignage qu'ils accorderont à d'autres enfans moins habiles, quant au fond ,
mais mieux au fait de l'articulation sco---
lastique , c'est pourquoi il faut opter entre ces deux Méthodes.
Mais l'éducation publique doit- elle
être préférée à l'instruction domestique.
et particuliere ? On peut lire là - dessus
Quintilien et M. l'Abbé de S. Pierre ; en
attendant , voici la réponse du sçavant et
zélé Professeur M. R. ancien Recteur de
l'Université, dans l'article second, du gouvernement des Colleges , pag. 418. Delamaniere d'enseigner et d'étudier les Belles Lettres , par rapport à l'esprit et au cœur, tom.
4. Pendant tout le temps que j'ai été
Bvj "
chargé
870 MERCURE DE FRANCE
» chargé de l'éducation de la jeunesse ,
>> parfaitement instruit des dangers qui se
>> rencontrent et dans les Maisons parti-.
culieres, et dans les Colléges , je n'ai jamais osé prendre sur moi de donner con-
» seil sur cette matiere , et je me suis con
».tenté de m'appliquer avec le plus de
» soin qu'il m'a été possible , à l'instruc-
» tion des jeunes gens , que la divine Pro-
» vidence m'addressoit. Je crois devoir
» encore garder la même neutralité et lais-
»ser à la prudence des parens à décider
» une question , qui soufre certainement
» de grandes difficultez de part et d'autre.
La neutralité de M. Rollin . semble décider la question.
On lit dans le livre du R. P. Jean Croiset , de la Compagnie de Jesus , que La
jeunesse , comme plus susceptible de venin
ne sedeffend jamais de la contagion, et qu'une
assemblée de jeunes gens, tant soit- pen négli
gez, est une pernicieuse Ecoles etyfit -on,
s'il est possible , quelque progrès dans les
Lettres, on y fera toujours une terrible perte
pour les mœurs. Reglement pour M M. les
Pensionnaires des Peres Jesuites du Col
le de Lyon , 2. édition , p. 47. p. 65
C'est donc aux parens à bien examiner
devant Dieu quel parti ils doivent prendre, à . balancer équitablement les avans
rages et les inconveniens qui se rencontrent de part et d'autre , à faire un bon
choix de Colleges ou de Maîtres. Si les
Colleges paroissent tant soit peu négligez , la contagion et la peste étant plus
probables dans les Ecoles publiques que
dans la maison paternelle , il sera encore
aisé de décider la question , mais si les
Colleges sont tels qu'ils devroient être
ou selon le Projet de M. l'Abbé de Saine
Pierre , ils sont peut-être pour lors préferables pour le plus grand nombre des enfans destinez à l'Eglise ou à la Robe.
des Enfans.
§. 1. Sur l'Exercice de la Mémoire.
V
Ous demandez ,
MONSIEUR , si
pour exercer la mémoire d'un petit
Enfant, il est mieux de lui faire apprendre bien des choses par cœur , ou de se
contenter de simples lectures et de quelques opérations de l'esprit proportionées
à son âge et à sa capacité ; vous supposez
que la mémoire d'un enfant est peut être
quelquefois assez exercée par l'attention
continuelle qu'il donne à écouter , à imiter et à retenir les sons et les mots de la
langue maternelle. Je crois que pour bien
répondre à votre question , il faut sçavoir en premier lieu , si l'enfant doit ensuite aller au College , ou faire ses études
dans une maison particuliere;et en second
lieu , sçavoir à quoi les parens destinent
leur
858 MERCURE DE FRANCE
leur enfant ; car quoique les premiers élémens des Lettres soient également necessaires pour la bonne et la noble éducation dans la plupart des professions, il faut
cependant convenir que le Prêtre , le Soldat , l'Avocat , le Medecin , le Financier ,
le Marchand , l'Artisan , &c. pouroient
être conduits de bonne heure , par des
routes un peu differentes , et quand il y
auroit des Colléges , ou des Ecoles exprès
pour chacune de ces professions , il n'en
seroit peut être pas plus mal.
à
Lorqu'on sçait à quel Etat un enfant est
destiné, on fait choix des Livres qui conviennent le mieux à cet état ; on inspire. de bonne heure et peu peu à l'enfant
les nobles sentimens de la profession qu'il
doit embrasser un jour;on le tourne toutà-fait du côté de son devoir ; on lui parle incessamment du point d'honneur de sa
profession ; on lui donne des exemples
sensibles de ceux , qui, par leur mérite et
leurs vertus , s'y sont rendus illustres ; et
enfin des exemples de ceux , qui , par
leurs vices et par leurs défauts , ont été
méprisez pendant leur vie et après leur
mort. Par là on imprime peu à peu , profondement et souvent pour toujours , l'amour de la vertu et les sentimens exigez
dans chaque état. Par là on donne de
l'hor
MA Y. 859 .
1732.
Phorreur pour le crime , et l'on prépare
un enfant à l'ordre habituel d'une vie réglée. Je veux dire , par exemple , qu'on
éleve en poltron, selon le monde, un enfant destiné à l'Eglise , pendant qu'on l'éleve aussi encourageux martyr,selon J.C.
s'il falloit répandre son sang et souffrir la
mort pour la foy , &c. Quoique chaque
Chrétien soit dans la même obligation ,
le Prêtre doit l'exemple au laïque.
Un homme d'épée est toujours censé
homme de guerre , homme d'honneur et
de cœur ; on lui doit une éducation plus
noble , plus cavaliere, plus aisée, plus polie , mais en visant à la perfection de son
état, elle n'est pas moins soumise aux devoirs de la Religion .
Connoître le vrai et le faux , le juste
et l'injuste , ou le bien et le mal , les devoirs du sujet et ceux du Prince ; avoiť
quelque idée de tout , sçavoir en cas de
besoin , ce qu'un Gentilhomme a dû apprendre pour la gloire du Prince, et pour
le bien de l'état , être au courant des nouvelles litteraires , historiques et politiques , après avoir parcouru les siècles de
Fantiquité; sçavoir , enfin la Théorie et la
Pratique de ce qui a rapport à sa profession; Voilà le but qu'on ne devroit jamais
perdre de vûë. Du temps des Hébreux
B des
860 MERCURE DE FRANCE
des Grecs et des Romains, le même homme pouvoit servir de Soldat pendant la
guerre, et de Juge pendant la paix ; aujourd'hui à peine veut - on se rendre bien
capable de l'une de ces deux professions ,
mais venons à la question.
Quand il sera temps d'exercer la mémoire d'un Enfant , on ne doit pas le
charger beaucoup par jour , il lui faut
donner peu de leçons , mais il est bon de
continuer sans interruption et d'ajouter
les leçons les unes aux autres , pour faire
réciter la semaine et le mois , afin de connoître et de cultiver la mémoire à proportion de l'âge et des forces de l'enfant;
l'essentiel est de bien choisir les sujets et
de tenir l'enfant en haleine , autrement
c'est du temps perdu , parce que la moindre maladie , la moindre absence , et le
moindre relâchement , obligent toujours
à recommencer; c'est pourquoi la plupart
des enfans ne sçavent ensuite presquerien;
avec eux onne peut compter que sur l'habitude contractée par la continuelle réïtération des actes , selon la méthode du
Bureau tipographique.
و
Je ne crois pas,au reste,qu'il faille char:
ger la mémoire d'un Enfant de plusieurs
longues Prieres , ni d'aucun grand Catechisme; on doit se contenter du petit Catéchisme
MAY. 1732. 861
techisme du diocèse ; il est aisé de l'alonger par les explications que l'on aura soin
d'en faire à l'enfant , à propos et dans les
Occasions favorables. On peut faire lire de
grands Catéchismes et des Catéchismes
historiques , par demandes et par réponses , sans obliger de les apprendre par
cœur et mot à mot ; il suffit de les faire
bien comprendre et d'en faire retenir le
sens et les choses plutôt que les termes ;
on voit bien des enfans de huit , de dix
à douze ans , oublier les centaines de pages apprises inutilement par cœur ; on
doit instruire l'esprit en cultivant la mémoire et ne pas s'en tenir à la méthode
de ceux qui ne sçavent que faire réciter
la leçon donnée à un enfant ; c'est une erreur de s'imaginer qu'un enfant n'est capable que de mémoire; il est bon de l'exercer à retenir un fait , une Fable , un Conte , après en avoir fait la lecture , mais
on doit tâcher de le lui faire rendre su
le champ,sans l'asservir aux mêmes termės.
Des critiques du Bureau et zélez partisans des Méthodes vulgaires , ayant fait
de leur mieux pour prouver à une Dame
que les Méthodes et les Réfléxions étoient
nuisibles à la santé des petits enfans; certè
bonne mere , trop crédule , a ôté le CatéBij chisme
862 MERCURE DE FRANCE
chisme au sien , et en a différé l'usage
pour une autre fois , s'imaginant qu'il est
plus difficile , et parconséquant plus dangereux de faire passer le catéchisme abstrait à l'esprit par l'oreille , que d'y faire
passer l'A , B, C, matériel et sensible
par les yeux. Cette mere me rappelle celle
dont on blâmoit, avec raison , la criminelle indulgence qu'elle avoit pour les excès vicieux de son fils , et qui répondit ,
en parlant de son enfant, qu'il soit ce qu'il
voudra , pourvu qu'il vive. Le Lecteur.
voit facilement l'erreur et la fausseté de
ces sortes de maximes , mais il ne voit pas
toujours également à qui en est la plus
grande faute. Il est vrai que les Méthodes
et les Catéchismes demandent beaucoup
de réfléxions de la part des bons Maîtres,
mais il n'est pas également vrai que ces
bons Maîtres exigent d'abord d'un petit
enfant aucune application ni aucune réfléxion pénible dans l'exercice litteraire ,
ni dans l'articulation , ou la récitation de
ses Prieres et de son Catéchisme. On ne
songe pour lors qu'à semer, et l'on attend
peu à peu et à proportion de l'âge, le dévelopement , la suite et la liaison des
idées , on attend ainsi l'action de réflé
chir , avec l'intelligence des mots et des
choses , ajoutez à cela que l'objection ,
tirée
MAY. 1732: 867
tirée du côté de la santé du corps est nulle , quand il s'agit de l'instruction chré
tienne , nécessaire à tous les enfans sains
ou malades , de quelque état et de quelque condition qu'ils puissent être.
La lecture des Livres historiques de la
Bible , celle des Métamorphoses d'Ovide
et des Fables d'Esope, exerceront agréablement un enfant , les images parlent
aux yeux , et les discours aux oreilles ; il
faut donc faire bien remarquer les exemples sensibles des vices et des vertus , et
apprendre à l'enfant à juger sainement de
chaque chose; ilen est capable à tout âge;
l'opération du jugement est l'exercice essentiel qui influe le plus dans toute la vie,
et c'est ordinairement celui qu'on exige
le moins dans un simple Précepteur ; en
quoi les parens ne font pas mieux , ils
devroient être plus éclairez et plus déli- cats sur cet article. Il est donc inutile de
faire apprendre par cœur mille choses méprisées dans un âge avancé , mais on peut
cultiver la mémoire en apprenant des
choses que l'on peut utilement réciter
toute la vie , comme des Sentences , des
Maximes de la Bible , de l'Imitation de
J. C. et de plusieurs autres bons Livres ,
saints ou prophanes , consultant toujours
les forces et le gout de l'enfant.
Biij Quand
894 MERCURE DE FRANCE
Quand l'enfant verra et expliquera les
Auteurs Latins , doit- on l'asservir chaque jour à en apprendre des leçons par
cœur, en Prose et en Vers ? Il semble que
dans les Colléges où l'on est obligé de
faire travailler, pour ainsi dire , à la toise , cette Méthode soit absolument nécessaire ; d'ailleurs, en cultivant la mémoire
on peut former peu à peu le gout des enfans sur celui des Auteurs qu'ils voient..
Dans les Etudes particulieres et domeștiques , il est encore bon de faire apprendre les plus beaux endroits des Auteurs ,
mais on doit en faire un bon choix et ne
pas s'asservir au courant du Livre , ainsi
qu'on le pratique dans la plupart des Ecofes. On doit viser à bien employer letems
et à remplir de bonnes idées la tête de
L'Ecolier , qui n'apprend guére.que des
mots , selon l'usage vulgaire.
Que fait ordinairement un enfant aprèsIo ou 12 ans de College , on dit qu'il y
apprend seulement la maniere d'étudier ,
il est vrai qu'il pourroit et qu'il devroit.
même y avoir appris cette maniere , mais ,
le grand nombre en sort comme des Galeres et pour renoncer aux Etudes. Est- ce
là le fruit d'une bonne Méthode ? J'ai
qui dire à un jeune Seigneur , sur la fin
de sa Rhétorique, qu'il auroit mieux aimé.
Cou
MAY 173.2. 865
coucher sur le sable d'un Manége , que
dans le meilleur lit de son Collége. Il en
parloit comme du lieu le plus haïssable ,
et ne pouvoit pas comprendre comment
ses parensavoient eu le courage de le laisser croupir si long- temps dans le même
endroit, pour y apprendre si peu de chose ; au lieu de lui avoir donné plutôt une
éducation Militaire et digne de sa naissance.
Jecr oi qu'un Enfant pourroit bien exercer sa mémoire , sans apprendre par cœur
des pages de Latin et de François, en Prose
ou en Vers; je ne voudrois exiger régu
lierement cet exercice que quand il commence de sentir et de gouter les morceaux choisis qu'on voudroit lui faire ap
prendre , c'est-à- dire , pour le plutôt en
cinquième et en quatriéme ; je ne veux
pas dire par-làqu'il ne doive rien appren
dre avant ce temps-là ; mais je ne vou
drois exercer sa mémoire que sur des
choses agréables et qui ne lui inspirassent
jamais la haine ou le dégout qu'ils font ordinairement paroître pour les Maîtres et
pour les Livres. Je m'en rapporte volon
tiers à l'expérience des meilleurs Maîtres,
qui , bien loin de gêner les enfans dans
leurs premiers exercices, ne leur montrent
que des objets atrayans et instructifs, proBiiij. por-
86% MERCURE DE FRANCE
portionnez à leur gout et à leur âge.
N'est- ce pas abuser de l'enfant que de
l'obliger d'apprendre par cœur et à coups
de verges de grandes leçons qu'il ne comprend point , et que bien souvent le Maî
tre ne pourroit expliquer lui-même,comme la doctrine de plusieurs Rudimens en
Latin et en François , sur les Parties du
Discours , sur les Concordances et sur les
termes bizarres et inintelligibles de Gérondif et de Supin , &c. Il est bon de faire apprendre ces termes d'usage avec les
conjugaisons des Verbes , mais il est inutile de raisonner beaucoup avec lui sur
des mots qu'on n'entend pas bien en sortant de Philosophie. On doit avoir beaucoup de discrétion pour la foiblesse des
enfans , et ne pas imiter la simplicité de
cette bonne mere , qui prenant soin ellemême de la premiere éducation de son
fils , lui fit apprendre par cœur l'Avis au
Lecteur , et ensuite le Privilege du Roy,
imprimez à la tête du Livre.
Je ne sçais , au reste , lequel on doit le
plus admirer, de la simplicité de cette bonne mere,ou de la Méthode de ce même Rudiment , dont l'Editeur , entre le Privilege
et la premiere Déclinaison , donne par demandes et par réponses , l'explication et
la définition des noms, des cas et de l'ar
ticle
MA Y. 1732. 867
ticle hic , hac, hoc , qu'il met sans François, afin de le marier ensuite avec Musa
( la Muse ) &c. et Penelope ( la femme
d'Ulisse ) &c. et qu'il donne avec ce Titre
judicieux : Méthode pour bien apprendre
aux enfans à décliner les Noms ; car d'ordinaire ils les déclinent sans sçavoir l'origine
de ce Verbe, Décliner, et apprennent le Latin plutôt par routine , qu'àfond. Ce Rudiment fait par un P.. D. L..C. D. J. et
qui est peut-être un des plus gros et des
plus complets en Latin et en François , a
été bien imprimé à Grenoble , chezJean
François Champ en 1717.
J'ai rapporté ce fait et cet exemple
pour faire voir que l'ordre Théorique
des Livres n'est pas toujours le meilleus
à suivre , en conduisant et en dirigeant les enfans ; car le plus habile homme du monde ne fera jamais comprendre
à un enfant ce que c'est que Décliner et
Conjuguer, à moins qu'il ne pratique les
Déclinaisons et les Conjugaisons, et qu'il
ne rende sensibles les exemples à mesure
Penfant déclinera et conjuguera ,
comme on le fait pratiquer sur la Table.:
du Bureau Typographyque , et en suivant l'essai du Rudiment pratique de la
Langue Latine. Un enfant n'est- il pas bien
avancé lorsqu'il sçait que décliner, vient
que 9.
B.Y
dia
868 MERCURE DE FRANCE
du mot declinare. Avec cette sçavante etprofonde définition , un enfant appren- i
dra-t-il le Latin àfond , plutôt que par routi- ·
ne? Et quand il l'apprendroit par routine,
comme sa propre Langue , en seroit- ce
plus mal ?
L'Enfant destiné au Collége , doit être
montré autrement que celui qui doit faire -
ses études dans la maison paternelle. Le
premier apprendra son Rudiment par
cœur , il sera exercé pour répondre à certaines questions d'usage scolastique , et
pour composer en Latin quelques petites
Frases ; en unmot , il doit remplir sa mé...
moire , d'une maniere à pouvoir subir
l'examen préliminaire qui donne l'entrée
des Classes. L'enfant qui reste chez lui
peut mieux employer son temps ; il s'agit
moins de le faire paroître et dele faire ré-..
pondre en Perroquet , que de le rendre .
réellement fort sur ses petits exercices.Je
croi cette distinction absolument necessaire , parce qu'il pourroit arriver qu'un
enfant de 7 à 9 ans , tres capable dans sa
maison , scachant bien lire le Latin , fe.
François et le Grec , sçachant l'Histoire
et la Fable ; sçachant un peu expliquer
Phédre , ou quelque autre Auteur , seroit
néanmoins condamné dans un College à
passer au Marmoutier , ou à la Classe des
enfans
MA Y. 1732. 869
enfans qui apprennent à lire ; et cela ,
pour n'avoir pû mettre en Latin une petite Frase et n'avoir pû répondre à l'Examinateur qui lui auroit demandé , par
exemple, (audire ) ne se trouve- t- il point en
plus d'un ou de deux endroits?Surquoi il est
bon d'observer deux choses ; la premiere,
que l'abus de communiquer les demanet les argumens , regarde les Philosophes et les Théologiens , plutôt que les
petits enfans ; la seconde , que bien des
Regens , pour décrier les Méthodes particulieres et relever leur Méthode vulgaire , refuseront à un enfant assez avancé,
le témoignage qu'ils accorderont à d'autres enfans moins habiles, quant au fond ,
mais mieux au fait de l'articulation sco---
lastique , c'est pourquoi il faut opter entre ces deux Méthodes.
Mais l'éducation publique doit- elle
être préférée à l'instruction domestique.
et particuliere ? On peut lire là - dessus
Quintilien et M. l'Abbé de S. Pierre ; en
attendant , voici la réponse du sçavant et
zélé Professeur M. R. ancien Recteur de
l'Université, dans l'article second, du gouvernement des Colleges , pag. 418. Delamaniere d'enseigner et d'étudier les Belles Lettres , par rapport à l'esprit et au cœur, tom.
4. Pendant tout le temps que j'ai été
Bvj "
chargé
870 MERCURE DE FRANCE
» chargé de l'éducation de la jeunesse ,
>> parfaitement instruit des dangers qui se
>> rencontrent et dans les Maisons parti-.
culieres, et dans les Colléges , je n'ai jamais osé prendre sur moi de donner con-
» seil sur cette matiere , et je me suis con
».tenté de m'appliquer avec le plus de
» soin qu'il m'a été possible , à l'instruc-
» tion des jeunes gens , que la divine Pro-
» vidence m'addressoit. Je crois devoir
» encore garder la même neutralité et lais-
»ser à la prudence des parens à décider
» une question , qui soufre certainement
» de grandes difficultez de part et d'autre.
La neutralité de M. Rollin . semble décider la question.
On lit dans le livre du R. P. Jean Croiset , de la Compagnie de Jesus , que La
jeunesse , comme plus susceptible de venin
ne sedeffend jamais de la contagion, et qu'une
assemblée de jeunes gens, tant soit- pen négli
gez, est une pernicieuse Ecoles etyfit -on,
s'il est possible , quelque progrès dans les
Lettres, on y fera toujours une terrible perte
pour les mœurs. Reglement pour M M. les
Pensionnaires des Peres Jesuites du Col
le de Lyon , 2. édition , p. 47. p. 65
C'est donc aux parens à bien examiner
devant Dieu quel parti ils doivent prendre, à . balancer équitablement les avans
rages et les inconveniens qui se rencontrent de part et d'autre , à faire un bon
choix de Colleges ou de Maîtres. Si les
Colleges paroissent tant soit peu négligez , la contagion et la peste étant plus
probables dans les Ecoles publiques que
dans la maison paternelle , il sera encore
aisé de décider la question , mais si les
Colleges sont tels qu'ils devroient être
ou selon le Projet de M. l'Abbé de Saine
Pierre , ils sont peut-être pour lors préferables pour le plus grand nombre des enfans destinez à l'Eglise ou à la Robe.
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Résumé : TREISIÈME Lettre, sur la Biblioteque des Enfans.
Le texte aborde les méthodes d'éducation des enfants, en mettant l'accent sur l'apprentissage de la mémoire et l'importance de la destination professionnelle de l'enfant. L'auteur souligne que les livres et les valeurs à inculquer doivent être choisis en fonction de la future profession de l'enfant, qu'il soit destiné à devenir prêtre, soldat, avocat, etc. Il recommande de ne pas surcharger l'enfant mais de maintenir une continuité dans les leçons pour cultiver sa mémoire. L'auteur critique l'apprentissage par cœur de longs textes inutiles et prône l'enseignement du sens plutôt que des termes exacts. Il encourage la lecture de livres historiques et de fables pour exercer le jugement de l'enfant. Le texte distingue également deux approches éducatives : celle des collèges et celle de l'instruction domestique. Dans les collèges, les enfants doivent mémoriser des rudiments, répondre à des questions scolastiques et composer en latin pour passer les examens préliminaires. À la maison, l'enfant peut se concentrer sur une compréhension réelle des matières, comme la lecture du latin, du français et du grec, ainsi que l'histoire et la fable. L'auteur met en garde contre les risques de l'éducation publique, notamment la contagion morale parmi les jeunes, comme le mentionne Jean Croiset de la Compagnie de Jésus. Il critique les méthodes rigides des collèges et les pratiques inutiles comme l'apprentissage par cœur de termes latins incompris. Le texte cite également des experts comme Quintilien et l'Abbé de Saint-Pierre pour discuter des avantages et des inconvénients des deux types d'éducation. Le Professeur M. Rollin, ancien recteur de l'Université, reste neutre sur la question, laissant aux parents le soin de décider en fonction des circonstances spécifiques. L'auteur conclut en soulignant l'importance pour les parents de bien examiner les avantages et les inconvénients des collèges et des maîtres privés pour faire un choix éclairé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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32
p. 1756
EPIGRAMME, Sur celles de M. Rousseau, Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic, en Bretagne.
Début :
Ces jours derniers Catulle et Martial, [...]
Mots clefs :
Épigramme, Rousseau, Auteur, Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPIGRAMME, Sur celles de M. Rousseau, Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic, en Bretagne.
EPIGRAMME,
Sur celles de M. Rousseau ,
"Par Me de Malcrais de la Vigne , du
Croisic , en Bretagne.
•
CEsjours derniers Catulle et Martial ;
Sur Pinde avoient procès de conséquence ,
Sçavoir des deux qui fut l'original ,
Par qui Rousseau , Celebre Auteur de France ,
De l'Epigramme , attrappa l'excellence ;
Sire Apollón , dudit lieu Sénéchal ,
Ouvrit son Livre , il en lut quelques-unes ,
Et n'y trouvant onc de beautez communes ,
Cet or , dit- il , paroît bon et loyal ,
Et si n'aviez eu le bonheur de naître ,
· Avant cettui qui n'a point son égal ,
Croirois , pour sûr , sans être partial ,
Qu'à tous les deux il cût servi de Maître
Sur celles de M. Rousseau ,
"Par Me de Malcrais de la Vigne , du
Croisic , en Bretagne.
•
CEsjours derniers Catulle et Martial ;
Sur Pinde avoient procès de conséquence ,
Sçavoir des deux qui fut l'original ,
Par qui Rousseau , Celebre Auteur de France ,
De l'Epigramme , attrappa l'excellence ;
Sire Apollón , dudit lieu Sénéchal ,
Ouvrit son Livre , il en lut quelques-unes ,
Et n'y trouvant onc de beautez communes ,
Cet or , dit- il , paroît bon et loyal ,
Et si n'aviez eu le bonheur de naître ,
· Avant cettui qui n'a point son égal ,
Croirois , pour sûr , sans être partial ,
Qu'à tous les deux il cût servi de Maître
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Résumé : EPIGRAMME, Sur celles de M. Rousseau, Par Mlle de Malcrais de la Vigne, du Croisic, en Bretagne.
L'épigramme examine la paternité littéraire en opposant Catulle et Martial à Jean-Jacques Rousseau. Un procès fictif, jugé par Apollon, évalue l'originalité des épigrammes de Rousseau. Apollon les trouve remarquables et authentiques, soulignant leur qualité exceptionnelle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 2785-2797
LETTRE de M.... écrite à M. de ... Commandeur de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem, au sujet d'un Livre nouveau intitulé: La Vie de Messire François Picquet, &c.
Début :
Le Livre dont vous me parlez, Monsieur, est également curieux et édifiant, [...]
Mots clefs :
Ordre de saint Jean de Jerusalem, Livre, Journal de Verdun, Doutes, François Picquet, Consulat, Alep, Pacha , Historien, Mosquée
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M.... écrite à M. de ... Commandeur de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem, au sujet d'un Livre nouveau intitulé: La Vie de Messire François Picquet, &c.
LETTRE de M.... écrite à M. de...
Commandeur de l'Ordre de S. Jean de
Jerusalem , au sujet d'un Livre nouveau
intitulé : La Vie de Messire François Pic
quet , &c.
E Livre dont vous me parlez , Mon
Li ,
→
fiant , il mérite que vous le lisiez avec
attention dès que vous serez de retour de votre Campagne. Le peu que
vous en avez vû dans le petit Journal de Verdun , n'est pas , comme vous
dites , suffisant pour vous instruire ; il l'a
été seulement pour exciter votre curiosité et pour former quelques doutes , que
vous me chargez d'éclaircir , les Journaux Litteraires n'en ayant point encore
parlé.
Le premier de ces doutes roule sur ces
paroles du Journaliste , page 175. du
mois de Septembre. En 1662. M. Pičquet revint en Europe, sans renoncer au Consulat d'Alep , qu'ilfit exercerparM. Baron.
II. Vol. C
Ces iiij
2786 MERCURE DE FRANCE
Ces paroles font , sans doute , entendre
que M. Baron ne fut que le Substitut de
M. Picquet , et que celui- cy étant toûjours le maître du Consulat d'Alep , il y
commit une personne à sa dévotion, &c.
Votre interprétation est juste , Monsieur,
mais le fondement en est peu solide. Les
termes que je viens de rapporter sont
entierement du Journaliste;l'Historien de
M. Picquet ne parle point ainsi , et vous
avez eû grande raison de douter que
M. Baron , dont vous avez connu la famille , fort superieure à celle de M. Picquet , dont vous avez , dis- je , vû les Neveux se distinguer dans votre Ordre , ait
jamais été le Substitut d'un Consul d'Alep.
Mais comme je ne sçaurois bien remplir tout ce que vous exigez de moi au
sujet de ce nouveau Livre , sans le lire
attentivement d'un bout à l'autre , je ne
vous dis rien de plus ici sur cet article. L'occasion d'en parler reviendra à
la suite de mes Observations , que je soumets d'avance toutes à vos lumieres , ne
les ayant entreprises que pour vous obéïr,
et pour perfectionner un Ouvrage qui mérite l'attention de tous les gens de bien.
En voici d'abord le Titre. LA VIE de
Messire François Picquet , Consul de Franse et de Hollande à Alep ; ensuite Evêque
II. Vol. de
DECEMBRE 1732. 2787
de Cesarople,puis de Babylone, Vicaire Apos
tolique en Perse ; avec titre d'Ambassadeur
du Roy auprès du Roy de Perse , contenant
plusieurs évenemens curieux , arrivez dans
le temps de son Consulat et de son Episcopat, dans les Etats de Turquie et de Perse ,
et dans les Eglises des deux Empires.Divisée
en trois Livres , 1. vol. in 8. de 543. pages
sans la Préface et la Table. A Paris,
chez la Veuve Mergé , ruë S. Jacques ,
M. DCC. XXXII.
Une assez longue Préface contient d'abord l'Eloge de M. Picquet, lequel ne présente rien que de vrai, et de fort touchant.
Elle indique ensuite les sources où l'on a
puisé les Memoires qui ont servi à écrire
I'Histoire de sa vie. On distingue particulierement ici François Malaval , ce sçavant Aveugle de Marseille , qui avoit autrefois projetté de composer lui - même
cette Histoire , et qui a fourni des lumieres et des secours considerables pour l'exc
cution de celle dont il est question . Les
autres personnes qui ont concouru au
même dessein , sont aussi nommées avec
distinction dans la même Préface. X
LIVRE I. qui comprend les commencemens
de la vie de M. Picquet , l'Histoire de son
Consulat et divers evenemens concernant les
Eglises du Levant et de Turquie
II. Vol. Cv François
2738 MERCURE DE FRANCE
· François Piquet nâquit à Lyon le jour
de Pâques 12. Avfil 1626 ; il étoit fils de
Geofroy Picquet et d'Anne de Monery
l'un et l'autre d'une honnête et ancienne
Famille , que l'on mettoit au nombre des
Nobles de la ville de Lyon. L'Autheur
ajoute que Geofroy Picquet avoit été fort
riche , et qu'il passoit pour l'un des plus
considerables Banquiers de Lyon , qui
avoit le plus de crédit et de correspondances dans toutes les Places de l'Europe.
Je passe , Monsieur , les prémices de la
piété et les premieres études de ce serviteur de Dieu , qui avançoit à grands pas
dans la carriere de la vertu à mesure qu'il
croissoit en âge ; je passe aussi ses voyages
en divers endroits de l'Italie dont il vit les
principales Villes , et dont il ne revint à
Lyon que vers la fin de l'année 1650.
En 1652 le Consulat d'Alep , dont on
décrit ici l'importance et les avantages ,
étant venu à vacquer par la mort de M.
Bonin de Marseille , M. Picquet fut nommé par la Chambre du Commerce pour
remplir cette Charge , et la Cour approuva ce choix ,
Il s'embarqua à Marseille au mois de
Septembre de la même année , et après
avoir débarqué à Alexandrete il se rendit
à Alep au commencement de Decembre.
` II. Vol. On
DECEMBRE. 1732. 2789
On lui fit une Réception magnifique ;
tous les Consuls à la tête de leur Nation
vinrent le recevoir à l'entrée de la Ville ,
et le conduisirent jusqu'à son Palais &c.
Il faut passer ce terme , souvent employé
dans cette Histoire pour signifier la Mai son du Consul.
Il donna dabord toute son application
au rétablissement des affaires du Commerce, que la mauvaise foi des Marchands
et l'avarice insatiable des Gouverneurs
avoient fortdérangées. LePacha d'alors s'ap
pelloit Bichir , et non pas Bicier , comme
le nomme notre Autheur ; ses violences
et ses injustices l'avoient rendu fameux
dans l'Orient , et on parloit encore de lui
quand j'étois dans la Syrie. M. Picquet
vintcependantà bout de réprimer ses véxations ; il obtint des ordres précis de la
Porte , par lesquels il lui fut deffendu de
les continuer , et enjoint de donner une
entiere satisfaction au Consul de France ,
et de vivre desormais en bonne intelligence avec lui.
Divers incidens troublerent depuis cette
intelligence ; mais ils ne servirent qu'à
faire paroître la fermeté et la sagesse de
notre Consul qui eut toujours l'avantage
sur le Pacha , et maintint hautement les
droits et la gloire de la Nation.
II. Vol. C vj Je
2750 MERCURE DE FRANCE
Je ne puis m'empêcher , Monsieur, de
vous dire ici que le narré de l'un de ces
incidens est une espece d'énigme pour
moi , je ne sçai si vous en comprendrez
mieux le sens ? Voici de quoi il s'agit.
» Le courage de ce brave Consul parut
>> encore , dit notre Historien , lorsque son
>> Vice- Consul étant investi dans sa Maison , qui étoit à l'extrêmité d'un fau-
»bourg, par 500 Mores , il alla lui- même
»à son secours à la tête de 200 François ,
» et les chargea si vigoureusement , qu'ils
furent obligez de prendre la fuite , et de
»lui laisser la gloire d'avoir purgé la cam-
» pagne de tous ces brigands , à la grande
»confusion du Pacha , qui negligeoit un
»devoir si essentiel à sa charge &c.
Tout le monde sçait que le Consul d'Alep n'a point de Vice-Consul dans cette
même Ville ; il y seroit fort inutile. Il
n'est pas moins certain que la Syrie n'est
pas le pays des Mores : d'où seroient donc
venus ceux qui investirent la Maison en
question ? M. le Chevalier Monier , originaire d'Alep, que vous avez fort connu
à Paris chez le Cardinal de Noailles , qui
a lu tous des premiers cette vie de M. Picquet, m'a avoué qu'il n'avoit pas mieux
compris que moi l'endroit dont je viens
de parler.
II. Vol. Cependant
DECEMBRE. 1732. 2791
Cependant les affaires du Commerce set
rétablissant de jour en jour , les Droits du
Consulat grossirent à proportion , et M.
Picquet se fit en peu de tems un gros re- venu. Rien n'est plus édifiant que de voir
dans le Livre même le saint usage qu'il
sçut en faire , et le détail de ses grandes
aumônes , particulierement envers les Ecclésiastiques et les pauvres Eglises du pays.
Ce détail est suivi du recit de la révolte du Pacha d'Alep , contre lequel le Grand Vizir envoya Mortasa et non pas Mourthesar , son Lieutenant , avec un corps de
troupes pour les opposer à ce Rebelle , et
pour commander en sa place dans Alep ,
ce qui ayant été heureusement executé , le
nouveau Pacha donna plusieurs témoignages d'estime et de considération à M.
Picquet , jusqu'à faire pendre le Grand
Douannier devant la porte du Palais
de France , pour vanger les injures qu'il
avoit faites à la Nation dans l'exercice de sa Charge , du tems du Pacha rebelle.
Les Gouverneurs Turcs ne visitent jamais personne , et ils affectent surtout de
ne pas se mesurer avec les Consuls : c'est
beaucoup quand ils s'acquittent à leur
égard des bienseances reglées. Cependant
le nouveau Pacha prévenu d'estime et
II. Vol. d'une
2792 MERCURE DE FRANCE
d'une amitié particuliere pour M. Picquet
lui rendit une visite. Le Consulde son côté
répondit tout de son mieux à cet honneur
extraordinaire, il regala le Pacha, et quand
celui-cy montoit à cheval pour s'en retourner , étant survenu une grosse pluye , M.
Picquet lui fit présenter un très- beau Manteau d'écarlate de Venise , doublé de bro
card d'or.
Le Pacha revint encore quelques jours
aprés chez le Consul pour demander
ses conseils au sujet de l'Armée des Rebelles , qui étoit encore assemblée , et
suivoit la fortune de Bichir Pacha.
La bienfeance et les suites de cette affaire
engagerent M. Picquet de visiter à son
tour le Pacha , qui lui rendit de grands
honneurs accompagnez de quelques présens , sçavoir une veste de drap verd , couleur cherie des Mahometans , et interdite
aux Chrétiens dans le Levant , une Pelisse , ou Fourure de Chameau , et le plus
beau Cheval de son Ecurie richement harnaché. La Pelisse de Chameau vous fera
sans doute rire , c'est apparemment une
méprise que je voudrois bien rejetter sur
'Imprimeur, s'il étoit possible , quoiqu'elle ne soit pas marquée dans l'Errata. Vous
sçavez ce que c'est que le poil et le cuir
d'un Chrmeau dont on fait seulement des
II. Vol.
cribles
DECEMBRE. 1732. 2793
cribles et d'autres usages les plus grossiers
Cette visite fut suivie de quelqu'autres
où toute ceremónie étoit bannie ; elles se
passoient dans la nuit pour conferer des
moyens de reduire les Chefs des Rebelles
et de dissiper leur Armée. Le Pacha et le
Consul convinrent enfin d'un moyen qui
fut éxecuté de la maniere qui suit.
Un jour de vendredi , destiné chez les
Mahometans à l'Assemblée generale et
aux Prieres publiques dans la principale
Mosquée , dans le tems de la plus grande
application des Assistans , 12 Imans ou
Ministres de la Religion , pratiquez par
le Pacha , tomberent brusquement sur les
Chefs des Rebelles et leur couperent la
tête. Le Pacha sortit en même tems de la
Ville avec l'Etendart de la Loi , qui fut
incontinent suivi par les troupes rebelles ,
et la tranquillité se rétablit aussi- tôt. C'est
ainsi , dit notre Historien , que Mortasa
assisté des lumieres et du conseil de M.
Picquet , remporta sur Bichir et les compagnons de sa revolte une victoire &c.
Il se trompe au reste dans ce narré, lorsqu'en expliquant le terme d'Iman , il dit
que ce sont chez les Turcs une espece de
Prêtres qui exercent leurs fonctions hors
la ville. Les Imans sont employez dans les
grandes villes , comme dans les petites
II. Vol. -Mosquées
2794 MERCURE DE FRANCE
Mosquées , il y en a à sainte Sophie et
dans les autres Mosquées Royales de Cons
tantinople , et par tout où les Mahométans ont des Temples.
Cette sanglante Tragedie , qui augmenta la bonne intelligence entre le Pacha d'Alep et le Consul François , fut suivie peu de tems après d'un spectacle plus
agréable ; c'est la fameuse Comedie de Pastor
Fido , dont M. le Consul voulut régaler le
Pacha. On dressa un Théatre dans la Maison Consulaire : la décoration en étoit
magnifique et bien entendue , et la Piece
fut executée avec tant de succès par de
jeunes Marchands François , que le Pacha
leur fit offrir un présent de deux mille
Piastres , lequel ne fut point accepté. Le
Gouverneur fut charmé de cette Piece
surtout de la belle Symphonie dont chaque Scene étoit suivie. Il y a beaucoup
d'apparence que c'est tout ce que les Turcs
purent admirer.
>
Le Pacha voulut regaler à son tour le
Consul et laNationFrançoise d'uneComédie Turque , laquelle fut representée dans
son Serrail par les meilleurs Acteurs du
Pays , et qui parut , dit notre Autheur ,
avoir son agrément dans l'esprit de nos
François. Ceux- ci ne manquerent pas ,
sans doute , de complaisance ; car vous
II. Vol. n'ignorez
DECEMBR E. 1732 2795
n'ignorez pas , Monsieur , que les Turcs
n'ont ni regles, ni genie pour ces sortes de
spectacles ; témoin celui dont je crois de
vous avoir parlé , et où je me suis trouvé
un jour chez le Pacha de Damas , qui n'étoit rempli que de boufonneries , quelquefois assez grossieres , et dont la derniere Scene fut un bizarre travestissement
des Acteurs,qui parurent habillez à la Françoise avec des Perruques &c. ce qui augmenta les éclats de rire et combla le plaisir des Spectateurs.
C'est à cette occasion que le Pacha d'Alep offrit au vertueux Consul deux des
plus belles filles et des principales Familles Turques de la Ville , qui avoient assisté à cette Comédie , offre qui fut bien
loin rejettée , et sur laquelle le Consul
s'excusa , en faisant confidence au Pacha
du Vou qu'il avoit fait de quitter le
monde pour embrasser l'Etat Ecclesiastique , comme il l'éxecuta quelques années
après.
M. Picquet n'avoit alors que trente ans ,
ce qui acheva de lui gagner l'estime et
l'amitié du Gouverneur. C'est à peu près
dans ce même tems que la République
de Hollande le choisit pour son Consul à
Alep et dans ses dépendances : l'agrément
du Roi est ici sous-entendu.
II. Vol. J.
2796 MERCURE DE FRANCE
Je ne suivrai point notre Historien
dans tout ce qu'il ajoûte des differens
effets du zele de ce Consul , pour affermir
les Catholiques Orientaux dans la Foi , et
pour soumettre les Schismatiques à l'Eglise Romaine. Il eut une tendresse particuliere pour l'Eglise Maronite , toute
Catholique , du Mont Liban ; il faut voir
dans le Livre même tout ce qu'il a fait
pour cette Eglise , qui fut de son tems
extrêmement persecutée ; on ne peut rien
lire de plus édifiant ni de mieux touché.
L'article des Esclaves Chrétiens que le
pieux Consul soulageoit par ses aumônes , et dont il rompoit les fers quand il
le pouvoit , est encore de ce même caractere , on ne sçauroit le lire sans être
émû.
Je ne m'arrêterai point aussi à extraire
le détail de la disgrace qui survint au Pacha d'Alep , disgrace que l'Auteur attri
bue à l'étroite union qu'il avoit avec le
Consul François , laquelle donna de l'ombrage au G. S. et au G. Viz. M. Picquet
déplora le malheureux sort de son ami
qui fût conduit comme un criminel à
Constantinople ; » craignant que la gran-
» de liaison qu'il avoit eue avec ce Pacha
» ne lui fut¯nuisible ; parce que dans ce
» pays là on ne manque pas de se défaire
II. Vol.
D d'u-
DECEMBRE. 1732 2797
» d'une personne sans bruit ; it résolut de
» se retirer , mais le Seigneur , qui vou-
>> loit encore se servir de son ministere
» pour le bien des Pauvres et de la Reli-
» gion , lui fit differer de deux ans l'exe-
»cution de son dessein.
Je m'arrête ici , Monsieur , pour ne
point trop fatiguer votre attention , et
pour préparer dans une seconde Lettre
la suite de cet Extrait et de mes petites
Remarques. Je suis , &c.
Commandeur de l'Ordre de S. Jean de
Jerusalem , au sujet d'un Livre nouveau
intitulé : La Vie de Messire François Pic
quet , &c.
E Livre dont vous me parlez , Mon
Li ,
→
fiant , il mérite que vous le lisiez avec
attention dès que vous serez de retour de votre Campagne. Le peu que
vous en avez vû dans le petit Journal de Verdun , n'est pas , comme vous
dites , suffisant pour vous instruire ; il l'a
été seulement pour exciter votre curiosité et pour former quelques doutes , que
vous me chargez d'éclaircir , les Journaux Litteraires n'en ayant point encore
parlé.
Le premier de ces doutes roule sur ces
paroles du Journaliste , page 175. du
mois de Septembre. En 1662. M. Pičquet revint en Europe, sans renoncer au Consulat d'Alep , qu'ilfit exercerparM. Baron.
II. Vol. C
Ces iiij
2786 MERCURE DE FRANCE
Ces paroles font , sans doute , entendre
que M. Baron ne fut que le Substitut de
M. Picquet , et que celui- cy étant toûjours le maître du Consulat d'Alep , il y
commit une personne à sa dévotion, &c.
Votre interprétation est juste , Monsieur,
mais le fondement en est peu solide. Les
termes que je viens de rapporter sont
entierement du Journaliste;l'Historien de
M. Picquet ne parle point ainsi , et vous
avez eû grande raison de douter que
M. Baron , dont vous avez connu la famille , fort superieure à celle de M. Picquet , dont vous avez , dis- je , vû les Neveux se distinguer dans votre Ordre , ait
jamais été le Substitut d'un Consul d'Alep.
Mais comme je ne sçaurois bien remplir tout ce que vous exigez de moi au
sujet de ce nouveau Livre , sans le lire
attentivement d'un bout à l'autre , je ne
vous dis rien de plus ici sur cet article. L'occasion d'en parler reviendra à
la suite de mes Observations , que je soumets d'avance toutes à vos lumieres , ne
les ayant entreprises que pour vous obéïr,
et pour perfectionner un Ouvrage qui mérite l'attention de tous les gens de bien.
En voici d'abord le Titre. LA VIE de
Messire François Picquet , Consul de Franse et de Hollande à Alep ; ensuite Evêque
II. Vol. de
DECEMBRE 1732. 2787
de Cesarople,puis de Babylone, Vicaire Apos
tolique en Perse ; avec titre d'Ambassadeur
du Roy auprès du Roy de Perse , contenant
plusieurs évenemens curieux , arrivez dans
le temps de son Consulat et de son Episcopat, dans les Etats de Turquie et de Perse ,
et dans les Eglises des deux Empires.Divisée
en trois Livres , 1. vol. in 8. de 543. pages
sans la Préface et la Table. A Paris,
chez la Veuve Mergé , ruë S. Jacques ,
M. DCC. XXXII.
Une assez longue Préface contient d'abord l'Eloge de M. Picquet, lequel ne présente rien que de vrai, et de fort touchant.
Elle indique ensuite les sources où l'on a
puisé les Memoires qui ont servi à écrire
I'Histoire de sa vie. On distingue particulierement ici François Malaval , ce sçavant Aveugle de Marseille , qui avoit autrefois projetté de composer lui - même
cette Histoire , et qui a fourni des lumieres et des secours considerables pour l'exc
cution de celle dont il est question . Les
autres personnes qui ont concouru au
même dessein , sont aussi nommées avec
distinction dans la même Préface. X
LIVRE I. qui comprend les commencemens
de la vie de M. Picquet , l'Histoire de son
Consulat et divers evenemens concernant les
Eglises du Levant et de Turquie
II. Vol. Cv François
2738 MERCURE DE FRANCE
· François Piquet nâquit à Lyon le jour
de Pâques 12. Avfil 1626 ; il étoit fils de
Geofroy Picquet et d'Anne de Monery
l'un et l'autre d'une honnête et ancienne
Famille , que l'on mettoit au nombre des
Nobles de la ville de Lyon. L'Autheur
ajoute que Geofroy Picquet avoit été fort
riche , et qu'il passoit pour l'un des plus
considerables Banquiers de Lyon , qui
avoit le plus de crédit et de correspondances dans toutes les Places de l'Europe.
Je passe , Monsieur , les prémices de la
piété et les premieres études de ce serviteur de Dieu , qui avançoit à grands pas
dans la carriere de la vertu à mesure qu'il
croissoit en âge ; je passe aussi ses voyages
en divers endroits de l'Italie dont il vit les
principales Villes , et dont il ne revint à
Lyon que vers la fin de l'année 1650.
En 1652 le Consulat d'Alep , dont on
décrit ici l'importance et les avantages ,
étant venu à vacquer par la mort de M.
Bonin de Marseille , M. Picquet fut nommé par la Chambre du Commerce pour
remplir cette Charge , et la Cour approuva ce choix ,
Il s'embarqua à Marseille au mois de
Septembre de la même année , et après
avoir débarqué à Alexandrete il se rendit
à Alep au commencement de Decembre.
` II. Vol. On
DECEMBRE. 1732. 2789
On lui fit une Réception magnifique ;
tous les Consuls à la tête de leur Nation
vinrent le recevoir à l'entrée de la Ville ,
et le conduisirent jusqu'à son Palais &c.
Il faut passer ce terme , souvent employé
dans cette Histoire pour signifier la Mai son du Consul.
Il donna dabord toute son application
au rétablissement des affaires du Commerce, que la mauvaise foi des Marchands
et l'avarice insatiable des Gouverneurs
avoient fortdérangées. LePacha d'alors s'ap
pelloit Bichir , et non pas Bicier , comme
le nomme notre Autheur ; ses violences
et ses injustices l'avoient rendu fameux
dans l'Orient , et on parloit encore de lui
quand j'étois dans la Syrie. M. Picquet
vintcependantà bout de réprimer ses véxations ; il obtint des ordres précis de la
Porte , par lesquels il lui fut deffendu de
les continuer , et enjoint de donner une
entiere satisfaction au Consul de France ,
et de vivre desormais en bonne intelligence avec lui.
Divers incidens troublerent depuis cette
intelligence ; mais ils ne servirent qu'à
faire paroître la fermeté et la sagesse de
notre Consul qui eut toujours l'avantage
sur le Pacha , et maintint hautement les
droits et la gloire de la Nation.
II. Vol. C vj Je
2750 MERCURE DE FRANCE
Je ne puis m'empêcher , Monsieur, de
vous dire ici que le narré de l'un de ces
incidens est une espece d'énigme pour
moi , je ne sçai si vous en comprendrez
mieux le sens ? Voici de quoi il s'agit.
» Le courage de ce brave Consul parut
>> encore , dit notre Historien , lorsque son
>> Vice- Consul étant investi dans sa Maison , qui étoit à l'extrêmité d'un fau-
»bourg, par 500 Mores , il alla lui- même
»à son secours à la tête de 200 François ,
» et les chargea si vigoureusement , qu'ils
furent obligez de prendre la fuite , et de
»lui laisser la gloire d'avoir purgé la cam-
» pagne de tous ces brigands , à la grande
»confusion du Pacha , qui negligeoit un
»devoir si essentiel à sa charge &c.
Tout le monde sçait que le Consul d'Alep n'a point de Vice-Consul dans cette
même Ville ; il y seroit fort inutile. Il
n'est pas moins certain que la Syrie n'est
pas le pays des Mores : d'où seroient donc
venus ceux qui investirent la Maison en
question ? M. le Chevalier Monier , originaire d'Alep, que vous avez fort connu
à Paris chez le Cardinal de Noailles , qui
a lu tous des premiers cette vie de M. Picquet, m'a avoué qu'il n'avoit pas mieux
compris que moi l'endroit dont je viens
de parler.
II. Vol. Cependant
DECEMBRE. 1732. 2791
Cependant les affaires du Commerce set
rétablissant de jour en jour , les Droits du
Consulat grossirent à proportion , et M.
Picquet se fit en peu de tems un gros re- venu. Rien n'est plus édifiant que de voir
dans le Livre même le saint usage qu'il
sçut en faire , et le détail de ses grandes
aumônes , particulierement envers les Ecclésiastiques et les pauvres Eglises du pays.
Ce détail est suivi du recit de la révolte du Pacha d'Alep , contre lequel le Grand Vizir envoya Mortasa et non pas Mourthesar , son Lieutenant , avec un corps de
troupes pour les opposer à ce Rebelle , et
pour commander en sa place dans Alep ,
ce qui ayant été heureusement executé , le
nouveau Pacha donna plusieurs témoignages d'estime et de considération à M.
Picquet , jusqu'à faire pendre le Grand
Douannier devant la porte du Palais
de France , pour vanger les injures qu'il
avoit faites à la Nation dans l'exercice de sa Charge , du tems du Pacha rebelle.
Les Gouverneurs Turcs ne visitent jamais personne , et ils affectent surtout de
ne pas se mesurer avec les Consuls : c'est
beaucoup quand ils s'acquittent à leur
égard des bienseances reglées. Cependant
le nouveau Pacha prévenu d'estime et
II. Vol. d'une
2792 MERCURE DE FRANCE
d'une amitié particuliere pour M. Picquet
lui rendit une visite. Le Consulde son côté
répondit tout de son mieux à cet honneur
extraordinaire, il regala le Pacha, et quand
celui-cy montoit à cheval pour s'en retourner , étant survenu une grosse pluye , M.
Picquet lui fit présenter un très- beau Manteau d'écarlate de Venise , doublé de bro
card d'or.
Le Pacha revint encore quelques jours
aprés chez le Consul pour demander
ses conseils au sujet de l'Armée des Rebelles , qui étoit encore assemblée , et
suivoit la fortune de Bichir Pacha.
La bienfeance et les suites de cette affaire
engagerent M. Picquet de visiter à son
tour le Pacha , qui lui rendit de grands
honneurs accompagnez de quelques présens , sçavoir une veste de drap verd , couleur cherie des Mahometans , et interdite
aux Chrétiens dans le Levant , une Pelisse , ou Fourure de Chameau , et le plus
beau Cheval de son Ecurie richement harnaché. La Pelisse de Chameau vous fera
sans doute rire , c'est apparemment une
méprise que je voudrois bien rejetter sur
'Imprimeur, s'il étoit possible , quoiqu'elle ne soit pas marquée dans l'Errata. Vous
sçavez ce que c'est que le poil et le cuir
d'un Chrmeau dont on fait seulement des
II. Vol.
cribles
DECEMBRE. 1732. 2793
cribles et d'autres usages les plus grossiers
Cette visite fut suivie de quelqu'autres
où toute ceremónie étoit bannie ; elles se
passoient dans la nuit pour conferer des
moyens de reduire les Chefs des Rebelles
et de dissiper leur Armée. Le Pacha et le
Consul convinrent enfin d'un moyen qui
fut éxecuté de la maniere qui suit.
Un jour de vendredi , destiné chez les
Mahometans à l'Assemblée generale et
aux Prieres publiques dans la principale
Mosquée , dans le tems de la plus grande
application des Assistans , 12 Imans ou
Ministres de la Religion , pratiquez par
le Pacha , tomberent brusquement sur les
Chefs des Rebelles et leur couperent la
tête. Le Pacha sortit en même tems de la
Ville avec l'Etendart de la Loi , qui fut
incontinent suivi par les troupes rebelles ,
et la tranquillité se rétablit aussi- tôt. C'est
ainsi , dit notre Historien , que Mortasa
assisté des lumieres et du conseil de M.
Picquet , remporta sur Bichir et les compagnons de sa revolte une victoire &c.
Il se trompe au reste dans ce narré, lorsqu'en expliquant le terme d'Iman , il dit
que ce sont chez les Turcs une espece de
Prêtres qui exercent leurs fonctions hors
la ville. Les Imans sont employez dans les
grandes villes , comme dans les petites
II. Vol. -Mosquées
2794 MERCURE DE FRANCE
Mosquées , il y en a à sainte Sophie et
dans les autres Mosquées Royales de Cons
tantinople , et par tout où les Mahométans ont des Temples.
Cette sanglante Tragedie , qui augmenta la bonne intelligence entre le Pacha d'Alep et le Consul François , fut suivie peu de tems après d'un spectacle plus
agréable ; c'est la fameuse Comedie de Pastor
Fido , dont M. le Consul voulut régaler le
Pacha. On dressa un Théatre dans la Maison Consulaire : la décoration en étoit
magnifique et bien entendue , et la Piece
fut executée avec tant de succès par de
jeunes Marchands François , que le Pacha
leur fit offrir un présent de deux mille
Piastres , lequel ne fut point accepté. Le
Gouverneur fut charmé de cette Piece
surtout de la belle Symphonie dont chaque Scene étoit suivie. Il y a beaucoup
d'apparence que c'est tout ce que les Turcs
purent admirer.
>
Le Pacha voulut regaler à son tour le
Consul et laNationFrançoise d'uneComédie Turque , laquelle fut representée dans
son Serrail par les meilleurs Acteurs du
Pays , et qui parut , dit notre Autheur ,
avoir son agrément dans l'esprit de nos
François. Ceux- ci ne manquerent pas ,
sans doute , de complaisance ; car vous
II. Vol. n'ignorez
DECEMBR E. 1732 2795
n'ignorez pas , Monsieur , que les Turcs
n'ont ni regles, ni genie pour ces sortes de
spectacles ; témoin celui dont je crois de
vous avoir parlé , et où je me suis trouvé
un jour chez le Pacha de Damas , qui n'étoit rempli que de boufonneries , quelquefois assez grossieres , et dont la derniere Scene fut un bizarre travestissement
des Acteurs,qui parurent habillez à la Françoise avec des Perruques &c. ce qui augmenta les éclats de rire et combla le plaisir des Spectateurs.
C'est à cette occasion que le Pacha d'Alep offrit au vertueux Consul deux des
plus belles filles et des principales Familles Turques de la Ville , qui avoient assisté à cette Comédie , offre qui fut bien
loin rejettée , et sur laquelle le Consul
s'excusa , en faisant confidence au Pacha
du Vou qu'il avoit fait de quitter le
monde pour embrasser l'Etat Ecclesiastique , comme il l'éxecuta quelques années
après.
M. Picquet n'avoit alors que trente ans ,
ce qui acheva de lui gagner l'estime et
l'amitié du Gouverneur. C'est à peu près
dans ce même tems que la République
de Hollande le choisit pour son Consul à
Alep et dans ses dépendances : l'agrément
du Roi est ici sous-entendu.
II. Vol. J.
2796 MERCURE DE FRANCE
Je ne suivrai point notre Historien
dans tout ce qu'il ajoûte des differens
effets du zele de ce Consul , pour affermir
les Catholiques Orientaux dans la Foi , et
pour soumettre les Schismatiques à l'Eglise Romaine. Il eut une tendresse particuliere pour l'Eglise Maronite , toute
Catholique , du Mont Liban ; il faut voir
dans le Livre même tout ce qu'il a fait
pour cette Eglise , qui fut de son tems
extrêmement persecutée ; on ne peut rien
lire de plus édifiant ni de mieux touché.
L'article des Esclaves Chrétiens que le
pieux Consul soulageoit par ses aumônes , et dont il rompoit les fers quand il
le pouvoit , est encore de ce même caractere , on ne sçauroit le lire sans être
émû.
Je ne m'arrêterai point aussi à extraire
le détail de la disgrace qui survint au Pacha d'Alep , disgrace que l'Auteur attri
bue à l'étroite union qu'il avoit avec le
Consul François , laquelle donna de l'ombrage au G. S. et au G. Viz. M. Picquet
déplora le malheureux sort de son ami
qui fût conduit comme un criminel à
Constantinople ; » craignant que la gran-
» de liaison qu'il avoit eue avec ce Pacha
» ne lui fut¯nuisible ; parce que dans ce
» pays là on ne manque pas de se défaire
II. Vol.
D d'u-
DECEMBRE. 1732 2797
» d'une personne sans bruit ; it résolut de
» se retirer , mais le Seigneur , qui vou-
>> loit encore se servir de son ministere
» pour le bien des Pauvres et de la Reli-
» gion , lui fit differer de deux ans l'exe-
»cution de son dessein.
Je m'arrête ici , Monsieur , pour ne
point trop fatiguer votre attention , et
pour préparer dans une seconde Lettre
la suite de cet Extrait et de mes petites
Remarques. Je suis , &c.
Fermer
Résumé : LETTRE de M.... écrite à M. de ... Commandeur de l'Ordre de S. Jean de Jerusalem, au sujet d'un Livre nouveau intitulé: La Vie de Messire François Picquet, &c.
La lettre traite d'un livre intitulé 'La Vie de Messire François Picquet', qui mérite une lecture attentive. Elle répond à des doutes soulevés par un journal littéraire concernant le consulat d'Alep exercé par François Picquet et son substitut, M. Baron. La lettre précise que les termes du journal ne sont pas ceux de l'historien de Picquet et que la famille de M. Baron est plus distinguée que celle de Picquet. François Picquet, né à Lyon en 1626, fils de Geofroy Picquet, un banquier influent, fut nommé consul d'Alep en 1652 et arriva à Alep en décembre de la même année. Il rétablit les affaires commerciales perturbées par la mauvaise foi des marchands et l'avarice des gouverneurs. Picquet obtint des ordres de la Porte pour réprimer les vexations du Pacha Bichir et rétablir une bonne intelligence. Le livre relate divers événements, dont un incident où Picquet secourut son vice-consul attaqué par des brigands, bien que l'existence de ce vice-consul soit mise en doute. Les affaires commerciales se rétablirent, permettant à Picquet de faire des aumônes significatives. Le livre décrit également la répression d'une révolte du Pacha d'Alep, avec l'aide du lieutenant Mortasa, et les relations diplomatiques entre Picquet et le nouveau Pacha. Picquet organisa une représentation de la comédie 'Pastor Fido' pour le Pacha, suivie d'une comédie turque offerte par le Pacha. Picquet refusa l'offre du Pacha de lui donner deux jeunes filles turques, invoquant son vœu de se consacrer à l'état ecclésiastique. À l'époque des faits relatés, Picquet avait trente ans. Le texte mentionne également les actions et les honneurs reçus par Picquet, qui a gagné l'estime et l'amitié du gouverneur local. Il fut choisi par la République de Hollande comme consul à Alep et ses dépendances, avec l'agrément implicite du roi. Picquet montra un zèle particulier pour affermir les catholiques orientaux dans la foi et soumettre les schismatiques à l'Église romaine. Il manifesta une tendresse spéciale pour l'Église maronite du Mont Liban, qu'il soutint malgré les persécutions. Il aida également les esclaves chrétiens en leur offrant des aumônes et en les libérant quand cela était possible. La disgrâce du pacha d'Alep, attribuée à son étroite union avec Picquet, causa de l'ombre au Grand Seigneur et au Grand Vizir. Picquet craignit pour sa sécurité et envisagea de se retirer, mais il différa son départ de deux ans à la demande de Dieu, qui souhaitait encore se servir de son ministère pour le bien des pauvres et de la religion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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34
s. p.
AVERTISSEMENT.
Début :
NOUS avons lieu de rendre de nouvelles graces à nos Lecteurs, en leur [...]
Mots clefs :
Mercure, Pièces en prose et en vers, Livre, Public, Nouvelles, Mérite, Ouvrages, Mémoires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT.
AVERLTISSEMENT;
NQUS avons lieu de rendre de noul
‘ vielles graves a nos Lecteurs, en leur
présentant aucommencement de cette année
‘Wëïïëëëëïëïäïîï '
le cent soixante-sixiéme Volume du Merm
cure de France , auquel nous travaillons de4
puis le mois de fuir: 17 u. sans que ce Li
‘ure ait soufièrt aucune interruption: il a.
toujours parû relgulierement au temps marqué
et quelquefois même avec des Supplémens ,'
selon Fexigence des cas. Nous redouàleroizs
nos soins et notre application pour que la
lecture du Mercure soit désormais encore
plus utile et plus agreable.
En remerciant nos Lecteurs du cas qu’ils
claignent faire de ce Livre ,V nous leur de
mandons toujours quelque ‘indulgence pourles
endroits qui leur paraîtront négligez et ois
la diction ne sera pas assez chatiée. Le Lec
teur judicieux fera _, s’il lui plaît , reflexiore
que dans un Ouvrage ‘tel que celui- ci , il
t5! îVÊI-ñisë de manquer, même dans les
choses les plus communes , dont chacune m
particulier est facile, mais qui ramassées ,'
font ensemHe une multiplicité si grande,
A n; ‘qm
AVERTISSEMENT.
qu'il est hien malaisé de donner à toutes la mg
me atfentio/Lquelqiue soin qu'on y apporte; sur
Iout quand une telle collection est faite en
aussi peu de temps. L’Auteur du Mercure
ne peut jamais avoir celui de faire sur cha
que article les reflésçions qu'y ferait une per
sonne qui n’a que cet article en tête, le seul
aitquel elle s’interesse et peut- être ‘le ‘seul
qu'elle lit. Une chose qui parois un Peu in
" juste , c'est qu'on nous reproche quelquefois
des inattentions , et qu'on ne nous sfache au
cun gré des corrections sans nomhre qu'on
fait et des fautes qu'on évite.
Nous; faisons de la part du Puhlic, de
nouvelles instances aux Lihraires qui en
woyent des Livres pour les annoncer dans
le Mercure, d'en marquer le prix au juste,
cela sert hcaucoup dans les Provinces aux
personnes qui se déterminent lit-dessus 2; les
acheter‘, et qui ne sont pas sûrs ‘de l’exac
litnde des Messagers et des autres persan-q
ne: qu’elles chagent de leurs commissions ,_
qui soin/en: les font surpayer. o
On invite aussi les Marchands et les Ou?
wriers qui ont quelques nouvelles Modes,
soit par des Etofles nouvelles _, Hahits _,
.Ajustemens , Perruques, C oeflures, Ornemens
de tête et autres parures , ainsiqtte de Meu
bles , Carosses , Chaises etautres choses , soit
four futilité _, soit pour Pagrément, d'en don
W57‘
AVERTISSEMENT.
mr quelques Memoires pour en avertir le
Public, ce qui pourra faire plaisir}; divers
Particuliers , et procurer un débit avantae
geux aux Marchands et aux Ouvriers.
Plusieurs Piéces en Prose et en Vers , en
voyées pour le Mercure , sont souvent si mal
écrites qu’on ne peut les déchzfrer, et elles sont
pourcela rejettées; d’autres sont bonnes. a quel;
ques égards et défectueuses a d’aittres; lors
qu’elles peuvent en valoir la peine , nous les
retoucloons avec soin s mais comme nous ne
prenons ce parti qu’a:vcc répugnance , nous
prions les Auteurs de ne le pas trouver mau
vais , et de travailler leurs Ouvrages avec le
plus d’attentian qu’il leur sera possible. «fi on
servait leur adresse _, on leur indiqueroit‘ les
corrections a faire. . '
Les Scavans et les Curieux sont priez. de
vouloir concourir avec nous pour rendre ce
Livre plus utile , en nous communiquant les
Mémoires et les Pièces en Prose et en Vers
qui peuvent instruire et amuser. Aucun genre
de Littérature n’est exclus‘ de ce Recueil, ou
l ’on tâche de faire regnerune agréable variété;
Poësie , -Elaquence , nouvelles Découvertes
dans les Arts et dans les Sciences, Morale,
Politique, Antiquitez, Histoire sacre’: et pro
fane, Voyages, Historiettes, Mythologie, Phy
sique et Métaphysique , Piéees de T/gäum ,
jurisprudence , Anatomie et Médocine _, Cri
» A iiij ' tique
I 2
AVERTISSEMENT.
tique , Mathématique, Mémoires , Projets;
Traductions , Grammaires , Piéccs amusan
tes et récréatives cÿc. Quand les morceaux
d’une certaine considération seront trop longs,
on les placera dans unVolumc extraordinaire,
tt on fera cnsorte qu’on puisse les en détacher
facilement pour la satisfaction des Ans/tours
et des personnes qui ne ‘veulent avoir que cer
taines Piéccs.
A [égard de la Jurisprudence, nous con?‘ 7
tinucrons autant que nous le pourrons, de faire
part au Public des Questions importantes,
nouvelles ou singuliers: qui se presentcront é! '
I
qui seront discutees et jugées‘ dans les diflè
rens Parlement et autres Cours S uperieures du
Royaume , en observant l'ordre et la métho
deque nous avons déja tenu en pareille ma.
tien , ‘sur quoi nous prions Messieurs les
Avocats et les Parties interessées de vouloir
bien nous fournir les [Mémoires nécessaires.
Il n’:st peut-être point dZ/Irticlc dans ce Li
vre qui regarde plus directement le bien pu
blic que celui-la _, et qui se fassc plus lim‘
Qtelques Morceaux de Pros: et de Vers
rtjetttz. par bonnes raisons , ont souvent don
né lieu a des plaintes de la part des person
nes intéressées; mais nous les prions de con
‘siderer que c’est toujours malgré nous que car-i
tains: Picces sont rclzutées ; nous ne nous en
rappartonspas toitjours à notre seul jigemflnt ,
- ñïh
I
w
I?‘
AVERTISSEMENT.
3ans l: choix que nous faisons de telles qui
méritent Ffmprossion. '
‘Un: autre espace d: plainte qui nous est
venue depuis pou , merite de trouver ici su
place. On est surpris, dit-on , de voir dun:
la Aigreur; ‘des Enigmes ct des Logogrjiphes
sur des mots qui ne sont point propres , et on
a raison: il faut dans la honno reg/e que l:
sujet en soit un mot purement physique. Les
noms de Villes ni de Lieux n’)! conviennent
point : moins encore des noms épiteihiqueLUn
Lagagqphe surlæidjectfCurie uxÿommc celui
du mois dejuillet dernier n'est pus régulier,
non plus que celui dont le mot est la Belouzc
dans le même endroit _, à muse de Partial: la
qui ne peut fumais entrer dans lu oomhinkison
du substantif, s. sujet du Logogiyphe Üo‘.
Qgpiqtfon dit toujours la précaution de
faire mettre un mais à lu tête de chaque Mer
cure , pour avertir qu’on ne recevra point de
Lettres ni de Paquets par lu Poste dont I:
port ne soit afinnchi , il en vient cependant -
quelquefois qu’on est obligé de rehutor. Ceux
qui n’uuront pas pris cette précaution ne doi
' vent point, être surpris de ne pus woirparoi
tre les Piéces qu’ils ont envoyées, lesquelles
sont dÿzilleurs perduës pour aux s’ils n’en
ont pusgurdé de Copie. '
Les personnes qui desireront riz/air le Mer
mrt des premiers , soit dans les Provinces ait
' A _v_ dans
A VERTISSEMÈNT.
dans le: Pais Etrangers , n'auront qu’): s’aol
dresser a NI. Moreau, Commis au Mer
cure , vis-à-viç la Comédie Françoise, à
Paris , qui leleur envoyera par la voie la
plu: convenable , et avant qu’il soit en vente
ici. Le: amis à qui on {adresse pour cela ne
sont pas ordinairement fort exacts: il: n’en—
voyant ‘gzteres acheter ce Livre précisément
dans le tems qu’il paraît ', ils ne manquent
pas de le lire , souvent il: le prÊtent, et ne«
Ëenvoyent enfin que fort tard, sou: le prétexte
specieux que le Mercure n’a pas paru plûtot.
a Nous renouvellon: la priere que nous avons
' olëja faite, quand on envoye des Piëees, soit en
Vers soit en Prose , ole le: faire transcrire lisi
blement sur de: papier: séparez et d'une gran
deur raisonnable avec des marges et que les
noms propres, surtout, soient exactement écrits.
Nous aurons toujours les même: égard: pour
les Auteurs qui ne veulent pas se faire con
naître; mai: il serait bon qu’ils olonnassent
une adresse, sur tout quanol il fagit de quel
que Ouvrage qui peut demander des éclair
cissemens ; car souvent faute aÏ’un tel secours
des Pièces nous restent entre les qnains sans
pouvoir le: employer. —
Nous prions peux , qui , par le moyen de
leur: corresponelance: , reçoivent des nouvel
les ÆAfrique . du Levant, de Perse , de
'* Tartarie , du Japon ,_ de la Chine , de: In
des
ÀVERTISS E MENT.
‘1"'
des Orientales et _Occidentales et d’autre:
Pays et Contrées éloignées; les Capitaines ,
Pilotes et Ofiiciers de Navires et les Voya
geurs , de vouloir nous faire part de ces Nou
velles a Padresse generale du Mercure. Ces
matieres peuvent rouler surles Guerres présen
tes de ces Etats et de leurs Voisinsgles Révo
lutions, les ‘Traitez. de Paix ou de Treve;
les- occupations ‘des Souverains , la Religion
des Peuples, leurs Céremonies , Coritumes et
‘Usages, les Phénomenes e_t ‘les Productions
de la Nature et de FArt, comme Pier
res précieuses, Pierres figurées , Marcassites
rares , Pétrifications et Cristalisations ex
traordtnaires , Coquillages _, eÿc Edzfices ,
anciens ei modernes , ‘Ruines , Statues , Bas-y
Reliefs , Inscriptions , qMédailles , Pierres
gravées , Tableaux , 0%.. _
Nous serons plus attentifs que jamais a
apprendre au Public la mort des Scavans
et de ceux qui se sont distinguée dans les
Arts et dans les Mécaniques; on y joindra
le récit cle leurs principales occupations , de
leurs Ouvrages et des plus consideraltles
actions de leur vie. L’Histoire des Lettres
et des Arts doit cette marque de reconnais
sance a la mémoire de ceux qui sjisont rené
dus celeltres ou qui les ont cultivez. avec
soin. Nous esperons que les parens et les
amiÿsde ces illustres Morts aideront volon
A vj fiers
i
AVERTISSEMENT.
,\.
tiers a leur rendre ce devoir par les instrucè‘
' ‘ tions qu’tls voudront bien nous fournir. Ce
que nous venons de dire, regarde, non-seu
lement Paris , mais encore toutes les Province:
du Royaume et lesPays Etrangersgqui peuvent
fournir des évenemens considerables, Morts ,
Mariages , Actes solemnels , FÊtes et autre!
faits dignes d'être transmis 2; la Pesterité.
On a fait au Mercure , et même plul
sieurs fois l'honneur ‘de le critiquer; c’est une
gloire qui manquait a ce Livre. On a beau
dire , nous ne changerons rien a notre
méthode, puisque nos Lecteurs la trouvent
passablement bonne. Un Ottvrage de la na
ture de celui- ci ne sgauroit plaire également
à tout le monde, à cause de la ntultiplicitê
et de la variera’ des matieres , dont quelques
unes sont lues parcertains Lecteurs avec plai
sir et avidité, et par'd’autres avec des dispo
sitions contraires. M du Fresni avait bien
raison de dire que pour que le Mercure fi:
generalement approuvé , ilfaudrait que com
me un autre Prothée , il pût prendre entre
les mains de chaque Lecteur, une forme cons
venable a l'idée qu’il s’en est faite.
C’est'assez pour ce Livre, de contribuer
tous les mois en quelque chose a l'instruc
tion et a Pamusement des Citoyens ; Le
Mercure ne doit rien ‘prétendre au-delä.
Nous sfavons, il est ‘vrai , que la Critique
outre:
AVERTISSEMENT’.
' 0m70’! ou la médisance, plus ou moins ma3
ligmmsflt épicée, fut toujours un mets dé.
llfitñîv‘ pour beaucoup de Lecteurs; mai!
outre que nous n‘): avons pas le moindre
perle/tant , nous renoncons et de très- bon coeur
àqla dangereuse gloire d’être lies et applaudi!
aux dépens dfpersonne.
Nou: serons encore plus retenus sur les
lvûflflgflî, que quelques Lecteurs n’ont pas
approuvées, et en eflet , nous nous sommes
apparent que nous y trouvions peu d’a—
vanrage; au contraire , nous nous somme!
_ vûs exposez. a des especes de reproches , au
lieu de témoignages de reconnaissances, sur
tout de l'a part des gens a talens , car
tel qrfon loue , ne doute nullement que ce
W r01‘! une cbose qui lui est absolument
dûë, souvent même il trouve qu’on ne le
loue pas assez, et ceux quîon neloue pas,‘
du qu’on loue moins , sonttres-indisposez; et
prétendant qu’on loite les autres à leurs dé
‘pans , ils sont doublement fêcloez.
Nous donnons ordinairement des Extraits
des Pieces nouvellesiqui paraissent ‘sur les
‘Ï/oéatres de Paris , et nous faisons quelques
observations d’aprês le jugement du Public,‘
sur les beautez. et sur les défiants qu’on y
V0M/63 la crainte de blesser la délicates-fi‘
des Auteurs , nous retient quelquefois et nous
empêche d’aller plus loin , et crainte aussi
quo
AVERTISSEMENT.
que voulant être plus sinceres , on ne nous‘
accuse efÊtre parriaux. Si les Aztteur: eux
même: voulaient bien prendre sur eux cl:
faire un Extrait ou un [Mémoire "de leur:
Ouvrage: , sans dissimuler les eieflauts qifon
y trouve, cela nous donnerait la hardiesse
a"e"tre un peu plu: severe:, le Lecteur leur
en sftturoit gré , et il: n’): periroient pas, par
les remarques , a charge et a décharge, que
nous ne manquerions paseïajoûter , sans au
Hier de faire remarquer Pextrême difiïculte’
qu'il y al de plaire aujourolVoui au Public
et le péril que courent tous les Ouvrages ot"es
prit qu’on lui présente : nous faisons avec
efaurant plus de confiance cette priere aux
Auteurs Dramatiques et à tous aietres , que
certainement Corneille, Qiinault , Moliere ,
Racine‘, Üc, nauroient pas rougi el’avouer
de: deflaut: dans leurs Pieces.
Nous têclaerons de conserver‘ dan: no:
Narration: la simplicitéJa clarté et la précision
que nous tâchons d) mettre, ainsi que Perdre
dans Farangement de: Pieces en Prose et en
Ver: , et dans la disposition des fait: , afin
qu’une infinité de circonstances que nous rap
portons et le grand détail dans lequelnoits som
mes souvent obligez. a"entrer, ne soient point a
charge aux Lecteurs , et ce qui est encore plus
essentiel dans un Ouvrage tel que celui-c): ,
nous zêcleeron: de soutenir le caractere de mo
' ‘ - ‘ deration
‘AVERTISSEMENT.
‘deration , de :incerité et olïmpartialité , qu'on
itou: a aléja fait la justice de nou: attribuer.
Le: Pieces :er0nt toûjours placée: sans af
fectation ole rang et sans distinction pour le
mérite et la primauté. Le: premiere: yeçtas
seront toûjours le: pretniere: employées, hors le
ca: qzfun Ouvrage soit tellement du temps qu’il
mérite pour cela seulement la prefirence.
Le: honnête: gens nous, scavent gré el’a4
voir garanti ce Livre depuis près ale-douze
an: que nous y travaillons , non-seulement
de toute Satyre , mai: mérite de Portrait: trop
ironique: , trop ressemhlan: et trop sus
ceptible: ofapplication. Mais nous admet
"zron: tres-volontier: le: Ouvrages dans les
quel: une plume legere sïelgayera, même vi
vement, contre divers caracteres bien incom
mode: et souvent très- dangereux dan: la
Sllclûté‘, encore y faut- il mettre cette clause ,
t que le Lecteur n’): puisse reconnaître une telle
permntte en paniculier, mai: que chaque Pa r
ticulier se puisse reconnaître en quelque chose
dan: la peinture gîflfiflîllf de: vice: et ale: ri
dicules ale :on siecle. _
Il nou: reste a marquer notre reconnoi:
sauce et a remercier au nom du Public, plu
Jieuïa‘ Sçavan: du premier ordre , Æaimahles
JI/Iuse: , et quantité ol’autre: permnne: Æun
mérite distingué , dont les Production: enri
chissent le Mercure, et le font lire et re
chercher,
NQUS avons lieu de rendre de noul
‘ vielles graves a nos Lecteurs, en leur
présentant aucommencement de cette année
‘Wëïïëëëëïëïäïîï '
le cent soixante-sixiéme Volume du Merm
cure de France , auquel nous travaillons de4
puis le mois de fuir: 17 u. sans que ce Li
‘ure ait soufièrt aucune interruption: il a.
toujours parû relgulierement au temps marqué
et quelquefois même avec des Supplémens ,'
selon Fexigence des cas. Nous redouàleroizs
nos soins et notre application pour que la
lecture du Mercure soit désormais encore
plus utile et plus agreable.
En remerciant nos Lecteurs du cas qu’ils
claignent faire de ce Livre ,V nous leur de
mandons toujours quelque ‘indulgence pourles
endroits qui leur paraîtront négligez et ois
la diction ne sera pas assez chatiée. Le Lec
teur judicieux fera _, s’il lui plaît , reflexiore
que dans un Ouvrage ‘tel que celui- ci , il
t5! îVÊI-ñisë de manquer, même dans les
choses les plus communes , dont chacune m
particulier est facile, mais qui ramassées ,'
font ensemHe une multiplicité si grande,
A n; ‘qm
AVERTISSEMENT.
qu'il est hien malaisé de donner à toutes la mg
me atfentio/Lquelqiue soin qu'on y apporte; sur
Iout quand une telle collection est faite en
aussi peu de temps. L’Auteur du Mercure
ne peut jamais avoir celui de faire sur cha
que article les reflésçions qu'y ferait une per
sonne qui n’a que cet article en tête, le seul
aitquel elle s’interesse et peut- être ‘le ‘seul
qu'elle lit. Une chose qui parois un Peu in
" juste , c'est qu'on nous reproche quelquefois
des inattentions , et qu'on ne nous sfache au
cun gré des corrections sans nomhre qu'on
fait et des fautes qu'on évite.
Nous; faisons de la part du Puhlic, de
nouvelles instances aux Lihraires qui en
woyent des Livres pour les annoncer dans
le Mercure, d'en marquer le prix au juste,
cela sert hcaucoup dans les Provinces aux
personnes qui se déterminent lit-dessus 2; les
acheter‘, et qui ne sont pas sûrs ‘de l’exac
litnde des Messagers et des autres persan-q
ne: qu’elles chagent de leurs commissions ,_
qui soin/en: les font surpayer. o
On invite aussi les Marchands et les Ou?
wriers qui ont quelques nouvelles Modes,
soit par des Etofles nouvelles _, Hahits _,
.Ajustemens , Perruques, C oeflures, Ornemens
de tête et autres parures , ainsiqtte de Meu
bles , Carosses , Chaises etautres choses , soit
four futilité _, soit pour Pagrément, d'en don
W57‘
AVERTISSEMENT.
mr quelques Memoires pour en avertir le
Public, ce qui pourra faire plaisir}; divers
Particuliers , et procurer un débit avantae
geux aux Marchands et aux Ouvriers.
Plusieurs Piéces en Prose et en Vers , en
voyées pour le Mercure , sont souvent si mal
écrites qu’on ne peut les déchzfrer, et elles sont
pourcela rejettées; d’autres sont bonnes. a quel;
ques égards et défectueuses a d’aittres; lors
qu’elles peuvent en valoir la peine , nous les
retoucloons avec soin s mais comme nous ne
prenons ce parti qu’a:vcc répugnance , nous
prions les Auteurs de ne le pas trouver mau
vais , et de travailler leurs Ouvrages avec le
plus d’attentian qu’il leur sera possible. «fi on
servait leur adresse _, on leur indiqueroit‘ les
corrections a faire. . '
Les Scavans et les Curieux sont priez. de
vouloir concourir avec nous pour rendre ce
Livre plus utile , en nous communiquant les
Mémoires et les Pièces en Prose et en Vers
qui peuvent instruire et amuser. Aucun genre
de Littérature n’est exclus‘ de ce Recueil, ou
l ’on tâche de faire regnerune agréable variété;
Poësie , -Elaquence , nouvelles Découvertes
dans les Arts et dans les Sciences, Morale,
Politique, Antiquitez, Histoire sacre’: et pro
fane, Voyages, Historiettes, Mythologie, Phy
sique et Métaphysique , Piéees de T/gäum ,
jurisprudence , Anatomie et Médocine _, Cri
» A iiij ' tique
I 2
AVERTISSEMENT.
tique , Mathématique, Mémoires , Projets;
Traductions , Grammaires , Piéccs amusan
tes et récréatives cÿc. Quand les morceaux
d’une certaine considération seront trop longs,
on les placera dans unVolumc extraordinaire,
tt on fera cnsorte qu’on puisse les en détacher
facilement pour la satisfaction des Ans/tours
et des personnes qui ne ‘veulent avoir que cer
taines Piéccs.
A [égard de la Jurisprudence, nous con?‘ 7
tinucrons autant que nous le pourrons, de faire
part au Public des Questions importantes,
nouvelles ou singuliers: qui se presentcront é! '
I
qui seront discutees et jugées‘ dans les diflè
rens Parlement et autres Cours S uperieures du
Royaume , en observant l'ordre et la métho
deque nous avons déja tenu en pareille ma.
tien , ‘sur quoi nous prions Messieurs les
Avocats et les Parties interessées de vouloir
bien nous fournir les [Mémoires nécessaires.
Il n’:st peut-être point dZ/Irticlc dans ce Li
vre qui regarde plus directement le bien pu
blic que celui-la _, et qui se fassc plus lim‘
Qtelques Morceaux de Pros: et de Vers
rtjetttz. par bonnes raisons , ont souvent don
né lieu a des plaintes de la part des person
nes intéressées; mais nous les prions de con
‘siderer que c’est toujours malgré nous que car-i
tains: Picces sont rclzutées ; nous ne nous en
rappartonspas toitjours à notre seul jigemflnt ,
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I
w
I?‘
AVERTISSEMENT.
3ans l: choix que nous faisons de telles qui
méritent Ffmprossion. '
‘Un: autre espace d: plainte qui nous est
venue depuis pou , merite de trouver ici su
place. On est surpris, dit-on , de voir dun:
la Aigreur; ‘des Enigmes ct des Logogrjiphes
sur des mots qui ne sont point propres , et on
a raison: il faut dans la honno reg/e que l:
sujet en soit un mot purement physique. Les
noms de Villes ni de Lieux n’)! conviennent
point : moins encore des noms épiteihiqueLUn
Lagagqphe surlæidjectfCurie uxÿommc celui
du mois dejuillet dernier n'est pus régulier,
non plus que celui dont le mot est la Belouzc
dans le même endroit _, à muse de Partial: la
qui ne peut fumais entrer dans lu oomhinkison
du substantif, s. sujet du Logogiyphe Üo‘.
Qgpiqtfon dit toujours la précaution de
faire mettre un mais à lu tête de chaque Mer
cure , pour avertir qu’on ne recevra point de
Lettres ni de Paquets par lu Poste dont I:
port ne soit afinnchi , il en vient cependant -
quelquefois qu’on est obligé de rehutor. Ceux
qui n’uuront pas pris cette précaution ne doi
' vent point, être surpris de ne pus woirparoi
tre les Piéces qu’ils ont envoyées, lesquelles
sont dÿzilleurs perduës pour aux s’ils n’en
ont pusgurdé de Copie. '
Les personnes qui desireront riz/air le Mer
mrt des premiers , soit dans les Provinces ait
' A _v_ dans
A VERTISSEMÈNT.
dans le: Pais Etrangers , n'auront qu’): s’aol
dresser a NI. Moreau, Commis au Mer
cure , vis-à-viç la Comédie Françoise, à
Paris , qui leleur envoyera par la voie la
plu: convenable , et avant qu’il soit en vente
ici. Le: amis à qui on {adresse pour cela ne
sont pas ordinairement fort exacts: il: n’en—
voyant ‘gzteres acheter ce Livre précisément
dans le tems qu’il paraît ', ils ne manquent
pas de le lire , souvent il: le prÊtent, et ne«
Ëenvoyent enfin que fort tard, sou: le prétexte
specieux que le Mercure n’a pas paru plûtot.
a Nous renouvellon: la priere que nous avons
' olëja faite, quand on envoye des Piëees, soit en
Vers soit en Prose , ole le: faire transcrire lisi
blement sur de: papier: séparez et d'une gran
deur raisonnable avec des marges et que les
noms propres, surtout, soient exactement écrits.
Nous aurons toujours les même: égard: pour
les Auteurs qui ne veulent pas se faire con
naître; mai: il serait bon qu’ils olonnassent
une adresse, sur tout quanol il fagit de quel
que Ouvrage qui peut demander des éclair
cissemens ; car souvent faute aÏ’un tel secours
des Pièces nous restent entre les qnains sans
pouvoir le: employer. —
Nous prions peux , qui , par le moyen de
leur: corresponelance: , reçoivent des nouvel
les ÆAfrique . du Levant, de Perse , de
'* Tartarie , du Japon ,_ de la Chine , de: In
des
ÀVERTISS E MENT.
‘1"'
des Orientales et _Occidentales et d’autre:
Pays et Contrées éloignées; les Capitaines ,
Pilotes et Ofiiciers de Navires et les Voya
geurs , de vouloir nous faire part de ces Nou
velles a Padresse generale du Mercure. Ces
matieres peuvent rouler surles Guerres présen
tes de ces Etats et de leurs Voisinsgles Révo
lutions, les ‘Traitez. de Paix ou de Treve;
les- occupations ‘des Souverains , la Religion
des Peuples, leurs Céremonies , Coritumes et
‘Usages, les Phénomenes e_t ‘les Productions
de la Nature et de FArt, comme Pier
res précieuses, Pierres figurées , Marcassites
rares , Pétrifications et Cristalisations ex
traordtnaires , Coquillages _, eÿc Edzfices ,
anciens ei modernes , ‘Ruines , Statues , Bas-y
Reliefs , Inscriptions , qMédailles , Pierres
gravées , Tableaux , 0%.. _
Nous serons plus attentifs que jamais a
apprendre au Public la mort des Scavans
et de ceux qui se sont distinguée dans les
Arts et dans les Mécaniques; on y joindra
le récit cle leurs principales occupations , de
leurs Ouvrages et des plus consideraltles
actions de leur vie. L’Histoire des Lettres
et des Arts doit cette marque de reconnais
sance a la mémoire de ceux qui sjisont rené
dus celeltres ou qui les ont cultivez. avec
soin. Nous esperons que les parens et les
amiÿsde ces illustres Morts aideront volon
A vj fiers
i
AVERTISSEMENT.
,\.
tiers a leur rendre ce devoir par les instrucè‘
' ‘ tions qu’tls voudront bien nous fournir. Ce
que nous venons de dire, regarde, non-seu
lement Paris , mais encore toutes les Province:
du Royaume et lesPays Etrangersgqui peuvent
fournir des évenemens considerables, Morts ,
Mariages , Actes solemnels , FÊtes et autre!
faits dignes d'être transmis 2; la Pesterité.
On a fait au Mercure , et même plul
sieurs fois l'honneur ‘de le critiquer; c’est une
gloire qui manquait a ce Livre. On a beau
dire , nous ne changerons rien a notre
méthode, puisque nos Lecteurs la trouvent
passablement bonne. Un Ottvrage de la na
ture de celui- ci ne sgauroit plaire également
à tout le monde, à cause de la ntultiplicitê
et de la variera’ des matieres , dont quelques
unes sont lues parcertains Lecteurs avec plai
sir et avidité, et par'd’autres avec des dispo
sitions contraires. M du Fresni avait bien
raison de dire que pour que le Mercure fi:
generalement approuvé , ilfaudrait que com
me un autre Prothée , il pût prendre entre
les mains de chaque Lecteur, une forme cons
venable a l'idée qu’il s’en est faite.
C’est'assez pour ce Livre, de contribuer
tous les mois en quelque chose a l'instruc
tion et a Pamusement des Citoyens ; Le
Mercure ne doit rien ‘prétendre au-delä.
Nous sfavons, il est ‘vrai , que la Critique
outre:
AVERTISSEMENT’.
' 0m70’! ou la médisance, plus ou moins ma3
ligmmsflt épicée, fut toujours un mets dé.
llfitñîv‘ pour beaucoup de Lecteurs; mai!
outre que nous n‘): avons pas le moindre
perle/tant , nous renoncons et de très- bon coeur
àqla dangereuse gloire d’être lies et applaudi!
aux dépens dfpersonne.
Nou: serons encore plus retenus sur les
lvûflflgflî, que quelques Lecteurs n’ont pas
approuvées, et en eflet , nous nous sommes
apparent que nous y trouvions peu d’a—
vanrage; au contraire , nous nous somme!
_ vûs exposez. a des especes de reproches , au
lieu de témoignages de reconnaissances, sur
tout de l'a part des gens a talens , car
tel qrfon loue , ne doute nullement que ce
W r01‘! une cbose qui lui est absolument
dûë, souvent même il trouve qu’on ne le
loue pas assez, et ceux quîon neloue pas,‘
du qu’on loue moins , sonttres-indisposez; et
prétendant qu’on loite les autres à leurs dé
‘pans , ils sont doublement fêcloez.
Nous donnons ordinairement des Extraits
des Pieces nouvellesiqui paraissent ‘sur les
‘Ï/oéatres de Paris , et nous faisons quelques
observations d’aprês le jugement du Public,‘
sur les beautez. et sur les défiants qu’on y
V0M/63 la crainte de blesser la délicates-fi‘
des Auteurs , nous retient quelquefois et nous
empêche d’aller plus loin , et crainte aussi
quo
AVERTISSEMENT.
que voulant être plus sinceres , on ne nous‘
accuse efÊtre parriaux. Si les Aztteur: eux
même: voulaient bien prendre sur eux cl:
faire un Extrait ou un [Mémoire "de leur:
Ouvrage: , sans dissimuler les eieflauts qifon
y trouve, cela nous donnerait la hardiesse
a"e"tre un peu plu: severe:, le Lecteur leur
en sftturoit gré , et il: n’): periroient pas, par
les remarques , a charge et a décharge, que
nous ne manquerions paseïajoûter , sans au
Hier de faire remarquer Pextrême difiïculte’
qu'il y al de plaire aujourolVoui au Public
et le péril que courent tous les Ouvrages ot"es
prit qu’on lui présente : nous faisons avec
efaurant plus de confiance cette priere aux
Auteurs Dramatiques et à tous aietres , que
certainement Corneille, Qiinault , Moliere ,
Racine‘, Üc, nauroient pas rougi el’avouer
de: deflaut: dans leurs Pieces.
Nous têclaerons de conserver‘ dan: no:
Narration: la simplicitéJa clarté et la précision
que nous tâchons d) mettre, ainsi que Perdre
dans Farangement de: Pieces en Prose et en
Ver: , et dans la disposition des fait: , afin
qu’une infinité de circonstances que nous rap
portons et le grand détail dans lequelnoits som
mes souvent obligez. a"entrer, ne soient point a
charge aux Lecteurs , et ce qui est encore plus
essentiel dans un Ouvrage tel que celui-c): ,
nous zêcleeron: de soutenir le caractere de mo
' ‘ - ‘ deration
‘AVERTISSEMENT.
‘deration , de :incerité et olïmpartialité , qu'on
itou: a aléja fait la justice de nou: attribuer.
Le: Pieces :er0nt toûjours placée: sans af
fectation ole rang et sans distinction pour le
mérite et la primauté. Le: premiere: yeçtas
seront toûjours le: pretniere: employées, hors le
ca: qzfun Ouvrage soit tellement du temps qu’il
mérite pour cela seulement la prefirence.
Le: honnête: gens nous, scavent gré el’a4
voir garanti ce Livre depuis près ale-douze
an: que nous y travaillons , non-seulement
de toute Satyre , mai: mérite de Portrait: trop
ironique: , trop ressemhlan: et trop sus
ceptible: ofapplication. Mais nous admet
"zron: tres-volontier: le: Ouvrages dans les
quel: une plume legere sïelgayera, même vi
vement, contre divers caracteres bien incom
mode: et souvent très- dangereux dan: la
Sllclûté‘, encore y faut- il mettre cette clause ,
t que le Lecteur n’): puisse reconnaître une telle
permntte en paniculier, mai: que chaque Pa r
ticulier se puisse reconnaître en quelque chose
dan: la peinture gîflfiflîllf de: vice: et ale: ri
dicules ale :on siecle. _
Il nou: reste a marquer notre reconnoi:
sauce et a remercier au nom du Public, plu
Jieuïa‘ Sçavan: du premier ordre , Æaimahles
JI/Iuse: , et quantité ol’autre: permnne: Æun
mérite distingué , dont les Production: enri
chissent le Mercure, et le font lire et re
chercher,
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Résumé : AVERTISSEMENT.
Le texte est un avertissement concernant la publication du cent soixante-sixième volume du Mercure de France. L'éditeur exprime sa gratitude aux lecteurs et demande leur indulgence pour les éventuelles négligences, soulignant la difficulté de maintenir une attention constante sur chaque article, surtout compte tenu du délai de publication. Il invite les libraires à indiquer le prix exact des livres annoncés et les marchands à partager les nouvelles modes et produits. L'éditeur mentionne également la réception de pièces en prose et en vers, certaines étant rejetées pour des raisons de lisibilité ou de qualité. Les savants et curieux sont encouragés à contribuer avec des mémoires et des pièces instructives et amusantes. Le Mercure couvre divers genres littéraires et scientifiques, et les articles trop longs sont placés dans des volumes extraordinaires. L'éditeur promet de continuer à informer le public des questions juridiques importantes et des événements notables. Il demande également aux lecteurs de bien transcrire les pièces envoyées et de fournir des nouvelles de diverses régions du monde. Le Mercure vise à instruire et à divertir les citoyens chaque mois, sans prétendre à une approbation universelle. L'éditeur exprime son désir de recevoir des extraits ou des mémoires des auteurs eux-mêmes, afin de pouvoir offrir des critiques constructives. Par ailleurs, le texte est un avertissement préliminaire à un ouvrage. L'auteur souligne l'importance de la modération, de l'honnêteté et de l'impartialité dans son travail. Les pièces seront présentées sans affectation, sans distinction de mérite ou de primauté, sauf si l'ouvrage est ancien et mérite une préférence pour cette raison. L'auteur garantit que le livre, rédigé sur une période de près de douze ans, est exempt de satire et de portraits trop ironiques ou susceptibles d'application personnelle. Cependant, il accepte les œuvres où une plume légère critique des caractères incommodes et dangereux, à condition que chaque lecteur puisse se reconnaître dans la peinture des vices et des ridicules de son siècle. Enfin, l'auteur exprime sa reconnaissance et remercie divers savants, muses et personnes de mérite distingué dont les productions enrichissent le Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 611-620
ARRESTS NOTABLES.
Début :
ORDONNANCE DU ROY, du 17. Février, contre les prétendus Convulsionnaires, [...]
Mots clefs :
Convulsionnaires, Juges des Fermes en Languedoc, Libelle, Livre, Collège, Toulouse, Procureur général du roi, Conseil, Propositions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS NOTABLES.
ARRESTS NOTABLE S.-
RDONNANCE DU ROY , du 17.
Février,contre les prétendus Convulsion
naires , par laquelle il est dit :
Que Sa Majesté étant informée que depuis
l'Ordonnance qu'elle a rendue le 27. Janvier .
1732. pour faire fermer le petit Cimetiere de
S. Medard , plusieurs personnes , par un déreglement
d'imagination , ou par un esprit d'imposture
, se prétendent attaquées de convulsions , et
qu'elles se donnent même en spectacle dans des
maisons particulieres , pour abuser de la crédulité
du Peuple , et faire naître un fanatisme déja trop
semblable , par de chimeriques Propheties à celui
qu'on a vu dans d'autres temps . Et comme
rien n'est plus important que d'arrêter , par les
voyes les plus efficaces et les plus promptes , de
pareils excès , toujours dangereux pour la Religion
, et contraires à toutes les loix de la police ,
qui ont été faites pour empêcher toute sorte de
Concours du peuple et d'assemblées illicites ;
1 vj
S.
612 MERCURE DE FRANCE
S. M. a crû devoir encore interposer son autorite
sur un sujet aussi important pour la tranquillité
publique, et marquer de nouveau toute son indignation
contre les Auteurs d'un pareil scandale :
A ces causes , S. M. a fait très- expresses inhibitions
et deffenses à toutes personnes se prétendant
attaquées de convulsions , de se donner en
spectacle au Public , ni même de souffrir dans
leurs maisons , dans leurs chambres ou autres
lieux , aucuns concours ou assemblées , à peine
d'emprisonnement de leur personne , et d'être
poursuivis extraordinairement comme séducteurs
et perturbateurs du repos public . Deffend
pareillement à tous ses Suiets , sous peine de
desobéissance , d'aller voir , ni visiter lesdites
personnes , sous prétexte d'être témoins de leurs
prétendues convulsions : enjoint S. M. au sieur
Heraut , Conseiller d'Etat , Lieutenant General
de Police de la Ville , Prévôté et Vicomté
de Paris , et aux sieurs Intendans départis dans
les Provinces , de faire toutes les diligences nécessaires
pour l'execution de la présente Ordonnance
, & c .
ARREST du 24. Février , qui ordonne
l'execution de plusieurs Sentences et Arrêts rendus
par les Juges des Fermes en Languedoc er
Provence ; par lesquels il a été prononcé des
confiscations , amendes et peines de Galeres contre
differens Patrons et Matelots Catalans , convaincus
de fauxsaunage et d'introduction de faux
Tabacs et autres Marchandises de contrebande ;
et cependant , par grace et sans tirer à conséquence
, leur fait main- levée de partie desdites
Marchandises et amendes.
AUTRE
MARS. 1733. G13
AUTRE du 8. Mars , qui permet la sortie
à l'Etranger des vieux linges , vieux drapeaux ,
drilles et pattes , rogneures de peaux et parchemin
et autres semblables matieres servant à la
fabrication du papier , en payant trente livres du
cent pesant.
ARREST DU GRAND CONSEIL ,
du 17. Mars , qui ordonne la suppression d'un
Livre , &c.
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et Maître
Armand- Jerôme Bignon , Avocat dudit Sei
gneur Roy , portant la parole , ont dit :
MES.SIEURS ,
On nous remit le dernier jour à votre Audien
ce le Livre que vous voyez entre nos mains ; il est
imprimé sans Privilege à Lyon en 1729. On y
donne à cette Ville le nom de Colonia Munatia→
na , qui n'est pas celui sous lequel elle est connue
ordinairement.
Quelqu'étonnant qu'il soit que des Libraires
osent en France hazarder l'impression d'un Livre,.
sans y être autorisez par les formalitez ordinaires
si justement établies , il est plus étonnant encore
qu'un Religieux demeurant dans le Royaume
, s'écarte si extraordinairement des principes
fondamentaux de la Doctrine de l'Eglise Gallicane.
Mais ce qui nous semble de plus surprenant
encore , c'est qu'il paroisse à la tête d'un Ouvrade
cette nature l'Approbation et la Permission
d'imprimer données par l'Abbé general de Cîge
teaux .
Ce seroit abuser de votre Audience que de s'é
tendre en longs discours sur les propositions qui
vous ont été dénoncées ; elles sont repetées en
differens
614 MERCURE DE FRANCE
differens endroits du corps de l'Ouvrage , et no
tamment à la fin dans un petit Traité qui paroît
séparé du reste du Livre , et auquel on a donné
le titre particulier de Parerga ex Theologia specu
lativa. Vous y verrez entr'autres , Messieurs
dans le corps du Livre , page 12. Papa utitur
plenitudine potestatis sua , et alii Pralati Ecclesiastici
suam quam habent potestatem , habent immediatè
à Papa.
>
Pag. 13. Christus concessit potestatem jurisdictionis
per Claves Ecclesia , concessit autem Claves
Ecclesia soli Petro : adeòque potestatem jurisdictionis
soli Petro immediatè commissit , et per Petrum ,
aut ejus Successorem Episcopis . Unde Papa potest
Episcopos à se institutos , electos et confirmatos deponere
, et potestatem jurisdictionis per electionem et
confirmationem illis concessam , auferre ab illis .
Page 17. Neque etiam Concilium Generale poestatem
habet immediatè à Christo , sed à Papá
et separatum à Papâ non annuente vel influente ,
potest errare , ejusque decreta non confirmata nullans .
veritatem , quoad fidem et mores , stabilire possunt ,
quia autoritas Concilii non procedit autoritate Episcoporum
, quia sicut unus illorum sic singuli errare
possunt ; sed ab autoritate Papa universaliter convocante
et approbante Concilium Generale.
Et dans le Parerga pag. 7. Solus divus Petrus
ejusque legitimi Successores Romani Pontifices , à
Christo Domino obtinuerunt primatum et regimen
monarchicum in Ecclesiâ militante , Autoritas Summi
Pontificis in definiendis et declaran is rebus fi→
dei , in ferendis sententiis et legibus pro totâ Ecclesia,
tam intra quam extra Concilium est infaillibi -
lis ; bocque est de fide.
A concilio, etiam ecumenico, licita est appellatio
ad Papam , sed à Papâ ad Concilium Generale non
licet appellare..
MARS . 1733. 615
Ces propositions ont été tant de fois condamnées
, et sont si directement contraires aux plus
précieuses Maximes du Royaume , qu'il suffit de
les lire et de les entendre , pour concevoir combien
elles sont repréhensibles . Nous ne croyons
donc pas necessaire de les combattre plus particulierement
, et nous sommes persuadez que la
simple lecture de ces propositions excitera votre
indignation , et que vous en préviendrez les dan,
gereuses consequences par un Arrêt digne de votre
zele et de votre juste séverité .
C'est ce qui nous a déterminés , Messieurs , à
prendre les conclusions que nous laissons par .
écrit avec ledit Livre.
Eux retirez :
Vu le Livre intitulé : Elenchus Privilegiorum
Regularium tam mendicantium quàm non mendicantium
maximè Cisterciensium , &c. Congestus à
P. Raphaële Kondig , c. Colonia Munatiana
apud Thurnisios Fratres anno 1729. après lequel
Ecrit est un autre intitulé : Parerga ex Theologia
speculativa : ensemble les conclusions du Procu
reur Generál du Roy. La matiere mise en déliberation.
Le Conseil ordonne , que le Livre intitulé :
Elenchus Privilegiorum Regularium tam Mendicantium
quam non mendicantium maximè Cisterciensium
, &c. Congestus à P. Raphaële Kondig
c. Colonia Munasiana apud Thurnisios Fratres ,
sera et demeurera supprimé , comme contenant
des propositions contraires aux droits de la Couronne
, à ceux de l'Episcopat , aux Loix et aux
Maximes du Royaume , aux Libertez de l'Eglise -
Gallicane , à l'autorité des Conciles Generaux
et notamment aux Décrets des Sessions 4. et 5 .
du Concile de Constance , et à ceux de la Session
16.
616 MERCURE DE FRANCE
16. du Concile de Basle. Enjoint à tous les Supe
rieurs Reguliers de l'Ordre de Câteaux , chacun
en ce qui le regarde , de tenir la main à ce qu'il
ne soit soutenu , ni enseigné directement ni indirectement
dans leurs Maisons , aucunes de ces
propostions ni autres contraires aux Maximes du
Royaume. Enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires de les apporter au Greffe du
Conseil pour y être supprimez. Fait deffenses à
toutes personnes de les retenir , vendre et debiter.
Permet au Procureur General du Roy d'informer
contre les Auteurs , Libraires , Imprimeurs,
Distributeurs , pardevant Maître Jean Duchastelet
, Conseiller au Conseil , que le Conseil a commis
et commet à cet effet . Enjoint au Procureur
General du Roy de tenir la main à l'execution
du present Arrêt.
ARREST du Parlement , au sujet d'un
Libelle , & c.
Ce jour les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre-Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit :
MESSIEURS ,
Egalement surpris et indiguez , nous croyons
ne pouvoir trop tôt vous déferer le Libelle le plus
punissable , que depuis long-temps on ait va se
répandre dans le Public. La nécessité de le réprimer
et d'en poursuivre la vengeance , ne nous
permet pas de vous épargner ce qu'il offrira
d'odieux à vos regards , et dont sans ce devoir
indispensable nous craindrions que la
Majesté de cet auguste Sanctuaire ne fût en quelque
forte profanee.
Une Lettre insolente et séditieuse emprunte le
nona
MARS. 617 r༡༣༣ .
nom du feu Roy pour s'adresser au Roy lui- même,
et par un double attentat, ose compromettre deux
noms si sacrez , dans ce que la malignité et la calomnie
peuvent exhaler de plus noir et de plus
atroce. Rien n'est à couvert de ses traits empoisonnez;
ni la plus auguste naissance, ni le rang le plus
élevé , ni la plus sublime vertu , ni le caractere le
plus respectabe . La memoire du feu Roy , consacrée
à jamais par une gloire immortelle , s'y voir
outragée. L'oserons- nous dire ? Une plume audacieuse
porte jusqu'au Roy lui- même des atteintes
criminelles qui retombent sur ses fideles Sujets.
Depuis le jour heureux de sa naissance, objet continuel
de nos affections , de nos empressemens er
de nos soins ; si cher à ses Peuples , si digne de
l'être , on voudroit le faire douter d'un amour
qui les portera toujours à lui sacrifier jusqu'à
leur vie.
Serons-nous surpris que ceux qu'il honore de
sa confiance , et qu'il appelle à ses Conseils , malgré
leurs infatigables travaux , leur zele et leur
attachement inviolable à sa Personne , soient en
butte à un Ecrivain dont l'aversion est honorable,
et de qui les louanges blessent davantage que ses
traits les plus amers et les plus injurieux.
Quelque méprisable que soit l'Ouvrage en lu
même , ce qui ne l'est pas , c'est l'attentat qu'il
commet contre la Majesté du Prince , contre la
dignité et la grandeur de son Etat , contre la réputation
et la gloire de notre Nation , dont elle a
toujours été si jalouse ; c'est l'exemple pernicieux
qu'il donne d'une licence jusqu'à present inouie ,
et d'un désordre digne des plus severes châtimens.
Que ce Libelle criminel , ouvrage odieux de
tenebres , en éprouve en ce moment la rigueur ;
que flétri des titres qui lui appartiennent , s'il en
618 MERCURE DE FRANCE
est qui puissent exprimer sa noirceur , il soit expié
par les flammes. Que l'Auteur et ceux qui ont
pû se rendre les complices de son crime , n'échappent
pas , s'il est possible , à toutes les voyes légitimes
que notre Ministere employe pour la
recherche des Coupables. Ce sont , Messieurs , les
principales vûes des Conclusions que nous ap--
portons à la Cour , accompagnées des Exemplaires
du Libelle qui sont tombez entre nos mains.
Eux retirez ;
Vu le Libelle imprimé , intitulé : Lettre de
LOUIS XIV . à LOUIS XV. contenant
dix-huit pages in 4. La matiere sur ce mise en
déliberation.
La Cour a ordonné et ordonne , que ledit Li
belle sera laceré et brulé en la Cour du Palais , au
pied du grand Escalier d'icelui par l'Executeur de
la haute Juftice , comme séditieux , calomnieux
et injurieux à la Majesté et à l'autorité Royale.
Fait très- expresses inhibitions et deffenses à tous
Libraires , Imprimeurs , Colpolteurs , et à tous
autres de l'imprimer , vendre et debiter , ou autrement
distribuer en quelque maniere que ce
puisse être , sur peine d'être poursuivis comme
criminels de léze - Majesté. Enjoint à tous ceux
qui en ont ou qui en auroient des Exemplaires ,
de les remettre incessamment au Greffe de la.
Cour , pour y être supprimez ; ordonne qu'à la
requête du Procureur General du Roy , il sera
informé pardevant Maître Anne- Charles Goislard,
Conseiller , contre ceux qui ont composé
imprimé , vendu , débité ou distribué ledit Libelle
ou qui pourroient l'imprimer , le vendre , débiter
ou distribuer à l'avenir en quelque sorte et
maniere que ce pût être ; et que pareillement il en
sera informé contre iceux à la requête du Procureur
MARS. 1733 . 619
reur General du Roy , poursuite et diligence de
ses Substituts , devant les Lieutenans Criminels ,
ou autres premiers Officiers des Bailliages et Sénechaussées
, ou autres Juges des cas Royaux ,
pour les témoins qui pourroient se trouver dans
P'étendue desdits Sieges , et les contraventions
qui auroient pû être faites , ou seroient faites à
l'avenir à ce sujet ; permet à cet effet au Procureur
General du Roy d'obtenir , et faire publier
Monitoires en forme de Droit ; pour les informations
faites , rapportées et communiquées au
Procureur General du Roy , être par lui requis ,
et par la Cour ordonné ce qu'il appartiendra ; et
qu'à cet effet un des exemplaires dudit Libelle
sera et demeurera déposé au Greffe de la Cour ,
et paraphé par ledit Conseiller et par un des Substituts
du Procureur General du Roy pour servir
à conviction , et que copies collationnées du présent
Arrêt seront envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
du Ressort , pour y être lû , publié
er enregistré , et affiché par tout où besoin sera .
Enjoint aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois. Fait en Parlement le 20. Mars 1720.
Signé , YSA BE A U.
Et le 21. Mars 1733. à la levée de la Cour en
execution du susdit Arrêt , le Libelle y mentionné a
étélaceré et jetté aufeu par l'Executeur de la haute
Justice , au bas du grand Escalier du Palais , en
présence de nous Etienne -Henry Tsabeau , l'un das
trois premiers et principaux Commis pour la Grand-
Chambre , assisté de deux Huissiers de ladite
Cour. Signé Y SABEAU.
ARREST du Grand - Conseil du 26. Mars
1733. rendu après une Plaidoirie de 18. Audiances
,
620 MERCURE DE FRANCE
ces , en faveur de l'Abbé de Cîteaux , Chef es
General de son Ordre , contre les Abbez de la
Ferté , de Clairvaux et de Pontigny , au sujet du
College établi dans la Ville de Toulouse , concernant
les Religieux Etudians des Abbayes situées
dans les Ressorts des Parlemens de Toulou-.
se , de Bordeaux et de Pau , quoique de differentes
Filiations , conformément aux Conclusions
de M. Bignon , Avocat General , dont le Discours
, rempli d'éloquence et digne de son nom
a tenu deux Séances entieres.
RDONNANCE DU ROY , du 17.
Février,contre les prétendus Convulsion
naires , par laquelle il est dit :
Que Sa Majesté étant informée que depuis
l'Ordonnance qu'elle a rendue le 27. Janvier .
1732. pour faire fermer le petit Cimetiere de
S. Medard , plusieurs personnes , par un déreglement
d'imagination , ou par un esprit d'imposture
, se prétendent attaquées de convulsions , et
qu'elles se donnent même en spectacle dans des
maisons particulieres , pour abuser de la crédulité
du Peuple , et faire naître un fanatisme déja trop
semblable , par de chimeriques Propheties à celui
qu'on a vu dans d'autres temps . Et comme
rien n'est plus important que d'arrêter , par les
voyes les plus efficaces et les plus promptes , de
pareils excès , toujours dangereux pour la Religion
, et contraires à toutes les loix de la police ,
qui ont été faites pour empêcher toute sorte de
Concours du peuple et d'assemblées illicites ;
1 vj
S.
612 MERCURE DE FRANCE
S. M. a crû devoir encore interposer son autorite
sur un sujet aussi important pour la tranquillité
publique, et marquer de nouveau toute son indignation
contre les Auteurs d'un pareil scandale :
A ces causes , S. M. a fait très- expresses inhibitions
et deffenses à toutes personnes se prétendant
attaquées de convulsions , de se donner en
spectacle au Public , ni même de souffrir dans
leurs maisons , dans leurs chambres ou autres
lieux , aucuns concours ou assemblées , à peine
d'emprisonnement de leur personne , et d'être
poursuivis extraordinairement comme séducteurs
et perturbateurs du repos public . Deffend
pareillement à tous ses Suiets , sous peine de
desobéissance , d'aller voir , ni visiter lesdites
personnes , sous prétexte d'être témoins de leurs
prétendues convulsions : enjoint S. M. au sieur
Heraut , Conseiller d'Etat , Lieutenant General
de Police de la Ville , Prévôté et Vicomté
de Paris , et aux sieurs Intendans départis dans
les Provinces , de faire toutes les diligences nécessaires
pour l'execution de la présente Ordonnance
, & c .
ARREST du 24. Février , qui ordonne
l'execution de plusieurs Sentences et Arrêts rendus
par les Juges des Fermes en Languedoc er
Provence ; par lesquels il a été prononcé des
confiscations , amendes et peines de Galeres contre
differens Patrons et Matelots Catalans , convaincus
de fauxsaunage et d'introduction de faux
Tabacs et autres Marchandises de contrebande ;
et cependant , par grace et sans tirer à conséquence
, leur fait main- levée de partie desdites
Marchandises et amendes.
AUTRE
MARS. 1733. G13
AUTRE du 8. Mars , qui permet la sortie
à l'Etranger des vieux linges , vieux drapeaux ,
drilles et pattes , rogneures de peaux et parchemin
et autres semblables matieres servant à la
fabrication du papier , en payant trente livres du
cent pesant.
ARREST DU GRAND CONSEIL ,
du 17. Mars , qui ordonne la suppression d'un
Livre , &c.
Ce jour , les Gens du Roy sont entrez , et Maître
Armand- Jerôme Bignon , Avocat dudit Sei
gneur Roy , portant la parole , ont dit :
MES.SIEURS ,
On nous remit le dernier jour à votre Audien
ce le Livre que vous voyez entre nos mains ; il est
imprimé sans Privilege à Lyon en 1729. On y
donne à cette Ville le nom de Colonia Munatia→
na , qui n'est pas celui sous lequel elle est connue
ordinairement.
Quelqu'étonnant qu'il soit que des Libraires
osent en France hazarder l'impression d'un Livre,.
sans y être autorisez par les formalitez ordinaires
si justement établies , il est plus étonnant encore
qu'un Religieux demeurant dans le Royaume
, s'écarte si extraordinairement des principes
fondamentaux de la Doctrine de l'Eglise Gallicane.
Mais ce qui nous semble de plus surprenant
encore , c'est qu'il paroisse à la tête d'un Ouvrade
cette nature l'Approbation et la Permission
d'imprimer données par l'Abbé general de Cîge
teaux .
Ce seroit abuser de votre Audience que de s'é
tendre en longs discours sur les propositions qui
vous ont été dénoncées ; elles sont repetées en
differens
614 MERCURE DE FRANCE
differens endroits du corps de l'Ouvrage , et no
tamment à la fin dans un petit Traité qui paroît
séparé du reste du Livre , et auquel on a donné
le titre particulier de Parerga ex Theologia specu
lativa. Vous y verrez entr'autres , Messieurs
dans le corps du Livre , page 12. Papa utitur
plenitudine potestatis sua , et alii Pralati Ecclesiastici
suam quam habent potestatem , habent immediatè
à Papa.
>
Pag. 13. Christus concessit potestatem jurisdictionis
per Claves Ecclesia , concessit autem Claves
Ecclesia soli Petro : adeòque potestatem jurisdictionis
soli Petro immediatè commissit , et per Petrum ,
aut ejus Successorem Episcopis . Unde Papa potest
Episcopos à se institutos , electos et confirmatos deponere
, et potestatem jurisdictionis per electionem et
confirmationem illis concessam , auferre ab illis .
Page 17. Neque etiam Concilium Generale poestatem
habet immediatè à Christo , sed à Papá
et separatum à Papâ non annuente vel influente ,
potest errare , ejusque decreta non confirmata nullans .
veritatem , quoad fidem et mores , stabilire possunt ,
quia autoritas Concilii non procedit autoritate Episcoporum
, quia sicut unus illorum sic singuli errare
possunt ; sed ab autoritate Papa universaliter convocante
et approbante Concilium Generale.
Et dans le Parerga pag. 7. Solus divus Petrus
ejusque legitimi Successores Romani Pontifices , à
Christo Domino obtinuerunt primatum et regimen
monarchicum in Ecclesiâ militante , Autoritas Summi
Pontificis in definiendis et declaran is rebus fi→
dei , in ferendis sententiis et legibus pro totâ Ecclesia,
tam intra quam extra Concilium est infaillibi -
lis ; bocque est de fide.
A concilio, etiam ecumenico, licita est appellatio
ad Papam , sed à Papâ ad Concilium Generale non
licet appellare..
MARS . 1733. 615
Ces propositions ont été tant de fois condamnées
, et sont si directement contraires aux plus
précieuses Maximes du Royaume , qu'il suffit de
les lire et de les entendre , pour concevoir combien
elles sont repréhensibles . Nous ne croyons
donc pas necessaire de les combattre plus particulierement
, et nous sommes persuadez que la
simple lecture de ces propositions excitera votre
indignation , et que vous en préviendrez les dan,
gereuses consequences par un Arrêt digne de votre
zele et de votre juste séverité .
C'est ce qui nous a déterminés , Messieurs , à
prendre les conclusions que nous laissons par .
écrit avec ledit Livre.
Eux retirez :
Vu le Livre intitulé : Elenchus Privilegiorum
Regularium tam mendicantium quàm non mendicantium
maximè Cisterciensium , &c. Congestus à
P. Raphaële Kondig , c. Colonia Munatiana
apud Thurnisios Fratres anno 1729. après lequel
Ecrit est un autre intitulé : Parerga ex Theologia
speculativa : ensemble les conclusions du Procu
reur Generál du Roy. La matiere mise en déliberation.
Le Conseil ordonne , que le Livre intitulé :
Elenchus Privilegiorum Regularium tam Mendicantium
quam non mendicantium maximè Cisterciensium
, &c. Congestus à P. Raphaële Kondig
c. Colonia Munasiana apud Thurnisios Fratres ,
sera et demeurera supprimé , comme contenant
des propositions contraires aux droits de la Couronne
, à ceux de l'Episcopat , aux Loix et aux
Maximes du Royaume , aux Libertez de l'Eglise -
Gallicane , à l'autorité des Conciles Generaux
et notamment aux Décrets des Sessions 4. et 5 .
du Concile de Constance , et à ceux de la Session
16.
616 MERCURE DE FRANCE
16. du Concile de Basle. Enjoint à tous les Supe
rieurs Reguliers de l'Ordre de Câteaux , chacun
en ce qui le regarde , de tenir la main à ce qu'il
ne soit soutenu , ni enseigné directement ni indirectement
dans leurs Maisons , aucunes de ces
propostions ni autres contraires aux Maximes du
Royaume. Enjoint à tous ceux qui en auroient
des Exemplaires de les apporter au Greffe du
Conseil pour y être supprimez. Fait deffenses à
toutes personnes de les retenir , vendre et debiter.
Permet au Procureur General du Roy d'informer
contre les Auteurs , Libraires , Imprimeurs,
Distributeurs , pardevant Maître Jean Duchastelet
, Conseiller au Conseil , que le Conseil a commis
et commet à cet effet . Enjoint au Procureur
General du Roy de tenir la main à l'execution
du present Arrêt.
ARREST du Parlement , au sujet d'un
Libelle , & c.
Ce jour les Gens du Roy sont entrez , et
Maître Pierre-Gilbert de Voisins , Avocat dudit
Seigneur Roy , portant la parole , ont dit :
MESSIEURS ,
Egalement surpris et indiguez , nous croyons
ne pouvoir trop tôt vous déferer le Libelle le plus
punissable , que depuis long-temps on ait va se
répandre dans le Public. La nécessité de le réprimer
et d'en poursuivre la vengeance , ne nous
permet pas de vous épargner ce qu'il offrira
d'odieux à vos regards , et dont sans ce devoir
indispensable nous craindrions que la
Majesté de cet auguste Sanctuaire ne fût en quelque
forte profanee.
Une Lettre insolente et séditieuse emprunte le
nona
MARS. 617 r༡༣༣ .
nom du feu Roy pour s'adresser au Roy lui- même,
et par un double attentat, ose compromettre deux
noms si sacrez , dans ce que la malignité et la calomnie
peuvent exhaler de plus noir et de plus
atroce. Rien n'est à couvert de ses traits empoisonnez;
ni la plus auguste naissance, ni le rang le plus
élevé , ni la plus sublime vertu , ni le caractere le
plus respectabe . La memoire du feu Roy , consacrée
à jamais par une gloire immortelle , s'y voir
outragée. L'oserons- nous dire ? Une plume audacieuse
porte jusqu'au Roy lui- même des atteintes
criminelles qui retombent sur ses fideles Sujets.
Depuis le jour heureux de sa naissance, objet continuel
de nos affections , de nos empressemens er
de nos soins ; si cher à ses Peuples , si digne de
l'être , on voudroit le faire douter d'un amour
qui les portera toujours à lui sacrifier jusqu'à
leur vie.
Serons-nous surpris que ceux qu'il honore de
sa confiance , et qu'il appelle à ses Conseils , malgré
leurs infatigables travaux , leur zele et leur
attachement inviolable à sa Personne , soient en
butte à un Ecrivain dont l'aversion est honorable,
et de qui les louanges blessent davantage que ses
traits les plus amers et les plus injurieux.
Quelque méprisable que soit l'Ouvrage en lu
même , ce qui ne l'est pas , c'est l'attentat qu'il
commet contre la Majesté du Prince , contre la
dignité et la grandeur de son Etat , contre la réputation
et la gloire de notre Nation , dont elle a
toujours été si jalouse ; c'est l'exemple pernicieux
qu'il donne d'une licence jusqu'à present inouie ,
et d'un désordre digne des plus severes châtimens.
Que ce Libelle criminel , ouvrage odieux de
tenebres , en éprouve en ce moment la rigueur ;
que flétri des titres qui lui appartiennent , s'il en
618 MERCURE DE FRANCE
est qui puissent exprimer sa noirceur , il soit expié
par les flammes. Que l'Auteur et ceux qui ont
pû se rendre les complices de son crime , n'échappent
pas , s'il est possible , à toutes les voyes légitimes
que notre Ministere employe pour la
recherche des Coupables. Ce sont , Messieurs , les
principales vûes des Conclusions que nous ap--
portons à la Cour , accompagnées des Exemplaires
du Libelle qui sont tombez entre nos mains.
Eux retirez ;
Vu le Libelle imprimé , intitulé : Lettre de
LOUIS XIV . à LOUIS XV. contenant
dix-huit pages in 4. La matiere sur ce mise en
déliberation.
La Cour a ordonné et ordonne , que ledit Li
belle sera laceré et brulé en la Cour du Palais , au
pied du grand Escalier d'icelui par l'Executeur de
la haute Juftice , comme séditieux , calomnieux
et injurieux à la Majesté et à l'autorité Royale.
Fait très- expresses inhibitions et deffenses à tous
Libraires , Imprimeurs , Colpolteurs , et à tous
autres de l'imprimer , vendre et debiter , ou autrement
distribuer en quelque maniere que ce
puisse être , sur peine d'être poursuivis comme
criminels de léze - Majesté. Enjoint à tous ceux
qui en ont ou qui en auroient des Exemplaires ,
de les remettre incessamment au Greffe de la.
Cour , pour y être supprimez ; ordonne qu'à la
requête du Procureur General du Roy , il sera
informé pardevant Maître Anne- Charles Goislard,
Conseiller , contre ceux qui ont composé
imprimé , vendu , débité ou distribué ledit Libelle
ou qui pourroient l'imprimer , le vendre , débiter
ou distribuer à l'avenir en quelque sorte et
maniere que ce pût être ; et que pareillement il en
sera informé contre iceux à la requête du Procureur
MARS. 1733 . 619
reur General du Roy , poursuite et diligence de
ses Substituts , devant les Lieutenans Criminels ,
ou autres premiers Officiers des Bailliages et Sénechaussées
, ou autres Juges des cas Royaux ,
pour les témoins qui pourroient se trouver dans
P'étendue desdits Sieges , et les contraventions
qui auroient pû être faites , ou seroient faites à
l'avenir à ce sujet ; permet à cet effet au Procureur
General du Roy d'obtenir , et faire publier
Monitoires en forme de Droit ; pour les informations
faites , rapportées et communiquées au
Procureur General du Roy , être par lui requis ,
et par la Cour ordonné ce qu'il appartiendra ; et
qu'à cet effet un des exemplaires dudit Libelle
sera et demeurera déposé au Greffe de la Cour ,
et paraphé par ledit Conseiller et par un des Substituts
du Procureur General du Roy pour servir
à conviction , et que copies collationnées du présent
Arrêt seront envoyées aux Bailliages et Sénéchaussées
du Ressort , pour y être lû , publié
er enregistré , et affiché par tout où besoin sera .
Enjoint aux Substituts du Procureur General du
Roy d'y tenir la main , et d'en certifier la Cour
dans le mois. Fait en Parlement le 20. Mars 1720.
Signé , YSA BE A U.
Et le 21. Mars 1733. à la levée de la Cour en
execution du susdit Arrêt , le Libelle y mentionné a
étélaceré et jetté aufeu par l'Executeur de la haute
Justice , au bas du grand Escalier du Palais , en
présence de nous Etienne -Henry Tsabeau , l'un das
trois premiers et principaux Commis pour la Grand-
Chambre , assisté de deux Huissiers de ladite
Cour. Signé Y SABEAU.
ARREST du Grand - Conseil du 26. Mars
1733. rendu après une Plaidoirie de 18. Audiances
,
620 MERCURE DE FRANCE
ces , en faveur de l'Abbé de Cîteaux , Chef es
General de son Ordre , contre les Abbez de la
Ferté , de Clairvaux et de Pontigny , au sujet du
College établi dans la Ville de Toulouse , concernant
les Religieux Etudians des Abbayes situées
dans les Ressorts des Parlemens de Toulou-.
se , de Bordeaux et de Pau , quoique de differentes
Filiations , conformément aux Conclusions
de M. Bignon , Avocat General , dont le Discours
, rempli d'éloquence et digne de son nom
a tenu deux Séances entieres.
Fermer
Résumé : ARRESTS NOTABLES.
Le document présente plusieurs ordonnances et arrêts royaux concernant divers sujets. Le 17 février 1733, une ordonnance royale condamne les 'convulsionnaires', des individus se prétendant atteints de convulsions pour abuser de la crédulité publique et propager un fanatisme dangereux. L'ordonnance interdit toute assemblée ou spectacle lié à ces convulsions, sous peine d'emprisonnement et de poursuites. Le 24 février, un arrêt ordonne l'exécution de sentences contre des contrebandiers catalans, tout en leur accordant une grâce partielle. Le 8 mars, un autre arrêt autorise l'exportation de vieux textiles et matériaux de papeterie contre une taxe. Le 17 mars, le Grand Conseil supprime un livre intitulé 'Elenchus Privilegiorum Regularium' pour ses propositions contraires aux droits de la Couronne et aux libertés de l'Église Gallicane. Enfin, le Parlement condamne un libelle séditieux et injurieux envers la royauté, ordonnant sa destruction et la poursuite de ses auteurs et distributeurs. Le document décrit également une série d'événements juridiques et administratifs relatifs à un arrêt parlementaire. Le 20 mars 1720, un arrêt a été signé par un conseiller et un substitut du Procureur Général du Roi. Cet arrêt devait être envoyé aux bailliages et sénéchaussées pour y être lu, publié, enregistré et affiché. Les substituts du Procureur Général du Roi étaient chargés de veiller à son exécution et d'en certifier la Cour dans le mois. Le 21 mars 1733, un libelle mentionné dans l'arrêt a été lacéré et brûlé par l'exécuteur de la haute justice au bas du grand escalier du Palais, en présence d'Étienne-Henry Tsabeau, l'un des principaux commis de la Grand-Chambre, assisté de deux huissiers. Le 26 mars 1733, un arrêt du Grand Conseil a été rendu après une plaidoirie de 18 audiences. Cet arrêt concernait un différend entre l'Abbé de Cîteaux, Chef général de son Ordre, et les Abbés de la Ferté, de Clairvaux et de Pontigny, au sujet d'un collège établi à Toulouse. Le différend impliquait les religieux étudiants des abbayes situées dans les ressorts des parlements de Toulouse, Bordeaux et Pau, indépendamment de leurs filiations. Le discours de M. Bignon, Avocat Général, a tenu deux séances entières et a été jugé éloquent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
36
p. 950-961
Traité de l'Opinion, &c. [titre d'après la table]
Début :
Nous avons promis dans le dernier Mercure de donner des Notions [...]
Mots clefs :
Chapitre, Histoire, Auteur, Esprit, Opinions, Temps, Livre, Philosophie, Hommes, Opinion
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de l'Opinion, &c. [titre d'après la table]
Ous avons promis dans le dernier
Mercure de donner des Notions
plus étendues du Traité de l'opinion.
C'est satisfaire à cet engagement
,
que nous allons insérer icy une partie de
l'Extrait de cet Ouvrage déja devenu célébre.
Le Titre est heureux et bien rempli
; la variété des matiéres et l'abondance
des recherches fournissent d'excellens
Mémoires pour servir à l'Histoire de
'Esprit humain ; et ces Mémoires tendent
naturellement à nous convaincre
que l'opinion domine dans le plus grand
nombre des travaux que l'efprit entreprend
MAY. 1733
951
prend. Ce Traité contient le précis des
opinions les plus remarquables sur chaque
science , joint à des réfléxions d'un
grand discernement , et à plusieurs choses
nouvelles. D'un côté , les découvertes et
les progrès de l'esprit humain embellissent
son histoire ; de l'autre , les sentimens
les plus outrez , les faits les moins
honorables à l'esprit sont tournez à son
instruction et à son avantage par le but
général que cette lecture lui propose; les
sciences occultes sont tirées de l'obscurité
où elles affectent de se cacher. » Un
» Poëte moderne , dit l'Auteur , a appel-
» lé les Bibliothéques :
Des sottises de l'homme orgueilleuses archives:
» L'Esprit verra icy au contraire les tres-
» humbles archives d'un grand nombre
» de ses égaremens ; le moyen de répri-
» mer une curiosité illicite , c'est de la dé-
» sabuser pleinement , et pour ainsi dire,
» de l'assouvir.
L'Auteur avertit à la fin du premier
Chapitre , qu'il citera simplement par
leurs noms tous les Auteurs décédez ; et
c'est un exemple qui peut affranchir les
Gens de lettres de la bizarrerie d'un usage
, qui sans aucun fondement , traite
certains noms avec plus de distinction et
F de
952 MERCURE
DE FRANCE
de politesse les uns que les autres.
Après plusieurs réfléxions très-sensées
sur l'usage de la Science , on trouve une
Dissertation curieuse sur les Auteurs.Les
exemples des Souverains et des Grands
Seigneurs qui ont composé desOuvrages,
font connoître que les Lettres n'ont pas
toujours été regardées comme un obstacle
aux vertus militaires.
Le quatrième Chapitre prouve que
l'Eloquence consiste dans l'opinion . Le
sentiment de Longin et de Montagne ,
que l'Eloquence ne se forme que dans les
Képubliques , y est réfuté. Le Chapitre
qui suit , expose les reproches faits à la
Poësie et sa deffense ; il est principalement
rempli des jugemens contraires des
Critiques , des caprices , des productions
de l'esprit , et des variations du goût. Le.
sixième Chapitre contient plusieurs exemples
du Pyrrhonisme de l'Histoire, sur les
faits les plus importans. On trouve dans
le dernier Chapitre un précis des Opinions
Chronologiques , et de la supputation
du temps chez différents peuples.
L'explication des Périodes Julienne et
Louise , dont la premiere est de l'invention
de Joseph Scaliger , et la seconde
du Pere Jean-Louis d'Amiens Capucin
finit par cette réfléxion . » Il ne manque à
» la
MAY. 1733 1959
5 la seconde Période, qu'un nouveau Sca-
» liger , pour lui donner cours ; car ce
» qui est présenté avec humilité et mo-
» destie , et qui n'est point revêtu de l'é-
» clat de l'autorité ou de la réputation
» n'a guéres plus de succès dans l'Empire
» des Lettres , que dans celui de la fortu
» ne , et l'opinion , à cet égard , domine
» presqu'autant sur les Sçavans , que sur
» le Peuple.
Le premier Chapitre du second Livre
remonte à la source de l'Histoire de la
Philosophie , et fait voir qu'elle a commencé
avec le monde . L'Auteur pénétre
dans l'Antiquité la plus reculée , pour
sauver du naufrage des temps ce qu'on
peut apprendre de la Philosophie des
Patriarches , des Egyptiens , des Chaldéens
, des Gymnosophistes , des Phéni
ciens , des Perses , des Libyens , des Chinois
, des Thraces , des Druides ; les différentes
opinions sur Mercure Trismégis
te et sur Zoroastre y sont exposées , et le
Chapitre est terminé par une Histoire
succinte des Sages de la Grèce.
Dans le second Chapitre , l'Auteur décrit
le commencement de la Philosophie
chez les Grecs ; sa division dans les
deux Ecoles , Jonienne et Italique , et
' Histoite de la Philosophie , depuis que
Fij Thales
954 MERCURE DE FRANCE
Thalés établit l'Ecole Jonienne à Miler
jusqu'à ce qu'Anaxagore la transféra à
Athénes .
Dans le troisiéme Chapitre , les temps
lumineux de la Philosophie commencent
par Socrate. Il y est trairé des cinq Sectes
, sorties de l'Ecole de Socrate , de Platon
et de ses disciples , des cinq Académies
, des plus célébres Platoniciens , et
des diverses opinions qui en différens
temps ont eu cours sur la Philosophic
Platonicienne.
L'Histoire d'Aristote , les louanges excessives
données à ce Philosophe , une
Dissertation sur la Logique, et les Révolutions
de la Secte Péripatéticienne remplissent
le quatrième Chapitre ..
Les Chapitres suivans contiennent
l'Histoire des Cyrénaïques , des Sectes
Erétrique et de Mégare , des Cyniques ,
des Stoïciens , des Pyrrhoniens , des Pythagoriciens
, de la Secte Eléate, des Epicuriens
, de la Secte Eclectique , de la
Phylosophie moderne ; et les deux derniers
Chapitres sur l'Histoire de l'Astronomie
et de la Médecine rendent cette
Histoire de la Philosophie complette et
tres-curieuse.
Dans le Chapitre quatorziéme, qui trai
te de la Philosophie moderne , il est ob
*
servé
MAY. 1733 955
>
servé que les Sciences ons passé trois fois
de la Gréce dans l'Occident ; la premiere
, lorsque les Romains les puisérent en
Gréce ; la seconde , lorsque les François ,
après avoir pris Constantinople , rapportérent
du Levant les Ecrits d'Aristote , avec
les Commentaires des Arabes ; la troisiéme
, lorsqu'après la destruction de l'Empire
d'Orient par Turcs les , les Sçavans
e de la Grèce chercherent une retraite en
Italie.
>>>
Nous nous servirons ( ajoute le judi-
» cieux Auteur ) de cette Epoque du ré-
» tablissement des Lettres , après la prise
» de Constantinople par les Turcs , dans
» le milieu du quinziéme siécle , comme
» d'une Epoque fixe , propre à séparer les
e » Anciens des Modernes, donnant la qualité
d'Anciens à tous ceux qui ont précédé
ce terme , et celle de Modernes à
>> ceux qui ont paru depuis.
-
Pour donner une idée du style de l'Oui
vrage , insérons icy ce Passage , tiré du
seizième Chapitre qui contient l'Histoire
de la Médecine. » Dans le même temps
» florissoit Asclepiade , originaire de Bithynie.
Nous avons observé que les des-
» cendans d'Esculape s'appelloient Asclépiades.
Ils portoient ce nom , comme
» issus d'Asclepius , qui est le nom Grec
>>
F iij
d'Es956
MERCURE DE FRANCE
d'Esculape. Asclepiade , originaire de
" Bithynie , n'eut rien de commun avec
cette famille , que sa profession et son
nom. Il vint s'établir à Rome ; il pro-
» mettoit de guérir sûrement , prompte.
» ment et agréablement ; c'est ce qui se-
» roit à souhaiter , dit Celse ; mais il y
» a ordinairement du danger à vouloir
» guérir trop vite , et à ne se servir que
» de remédes agréables. Asclepiade rejet-
» toit toute la doctrine d'Hippocrate ,
» qu'il appelloit une Méditation de mort.
» Il se faisoit un principe d'accommoder
» ses ordonnances aux désirs de ses mala-
» des ; il profita de l'exemple d'Archagantus
, qui s'étoit rendu odieux , environ
cent ans auparavant , par une Méthode
rigoureuse. Il suivit une route entiere-
» ment opposée ; il n'ordonnoit que des
choses faciles et communes , comme la
» diéte, l'abstinence du vin, le frottement
» du corps , l'exercice ; il mit en usage la
boisson rafraîchie , et se faisoit honneur
d'un titre , qui signifie le Médecin de
»la fraîcheur. Il - inventa des lits suspen-
» dus , où il faisoit bercer les malades
›
pour les exciter au sommeil ; il faisoit
aussi suspendre les bains , pour les rendre
plus salutaires et plus agréables par
le mouvement.Il évitoit soigneusement
les
MAY. 1733. 957
» les remedes pour lesquels la nature à
quelque aversion ; et au lieu que le com
» mun des Médecins traitoit la nature ,
» avec la sévérité d'un Ecuyer qui châtie
>> un Cheval qui bronche , Asclepiade en
» la flattant continuellement , l'invitoit à
>> reprendre son cours , & c.
Le troisiéme Livre , qui roule sur la
Métaphysique , retrace à l'esprit sa propre
Histoire concernant les opinions sur
substances spirituelles . Ce Livre commence
par les opinions monstrueuses de
l'idolatrie. L'Auteur établit ensuite qu'il
ne peut y avoir d'Athée de conviction ,
Il réfute les objections opposées à la preu
ve de la Divinité qui résulte du consentement
general des hommes à la recon
noître. Il examine le raisonnement que
Descartes a donné pour une démonstration
de l'Existence de Dieu , et la pensée
de Pascal sur le danger de ne point croi
re. On trouve à la fin du Chapitre une
exposition sommaire des preuves inving
cibles de la Religion Chrétienne .
Dans le Chapitre des Démons le récit
des Prodiges débitez par le Paganisme
tend au but general de l'Auteur, de montrer
à quel point on s'est joué dans tous
les temps de la crédulité des hommes..
L'Auteur indique seulement les sources
F iiij gene958
MERCURE DE FRANCE
generales de ces opinions . » Dans le grand
» nombre de faits merveilleux , dit- il
» racontez par l'Histoire prophane, et qui
» y sont traitez de Miracles , il est aisé de
»connoître que le plus grand nombre
» doit son origine à la politique des hom-
» mes d'Etat , à la flatterie des Courtisans
, aux artifices des Prêtres des faux
»Dieux , à la crédulité des Historiens , à
» la superstition des Peuples ; mais il est
»aussi tres- vrai- semblable que les Esprits
» de tenebres , occupez sans cesse à trom
per les hommes et à leur tendre des
piéges , ont suscité de temps en temps
» quelques illusions . Tout ce que les an-
» ciens Auteurs ont débité en ce genre ,
» peut être rapporté à ces différentes cau-
» ses . Je me contenterai d'assembler icy
>> les plus celebres de ces faits , laissant au
» Lecteur le choix des conjectures.
Le troisiéme Chapitre considere le
monde par rapport à sa création , à sa durée
, à la Providence qui le gouverne , et
autres objets immatériels. La Doctrine
des idées de Platon y est expliquée , et on
y voit eh abrégé les Mondes imaginaires
des Philosophes. La question si le monde
a été créé pour l'homme , y est tresdiserrement
trai ée , et les objections contre
la Providence réfutées. Le quatrième
ChaMAY.
1733. 959
Chapitre contient les trois Hypothéses
des modernes sur la communication qui
est entre l'esprit et le corps , les différens
sistêmes sur les propriétez de l'ame , sur
le lieu de sa résidence , les preuves de son
immortalité , les sentimens des Philosophes
sur l'état des ames après leur séparation
de leurs corps . L'Auteur examine
l'opinion de La Chambre sur la maniere
dont les substances spirituelles occupent
l'espace . Il met icy la plus subtile
Métaphysique à portée de tous les Lecteurs.
Le cinquiéme Chapitre eft une exposition
des opinions Philosophiques sur les
Bêtes , et des exemples de leur fidélité ,
de leur industrie et de leurs autres bonnes
qualitez . L'Auteur passe ensuite aux
Sciences occultes
Métaphysiques , ou
fondées sur le commerce des Esprits. Il
traite de la Magie , de la Cabale et des
Nombres ; des Oracles et des Sibylles ,
des Augures , des Présages , des Songes.
Il dévoile tous ces ridicules Mysteres
dont il rapporte les Préceptes et les Exemples.
Voicy entr'autres quelques Réflé
xions qu'il fait sur la Cabale. » Les noms
» des soixante et douze Anges et les Prié
res mystérieuses de la Cabale, sont dans'
» le troisiéme Livre de l'Art Cabaliste de
Fv » Reuchlin
960 MERCURE DE FRANCE
2
» Reuchlin , dédié au Pape Leon X. et
» dans les neuf cens propositions de Jean
» Pic, Comte de la Mirandole, dont les 72
dernieres roulent sur la Cabale , et il
finit par celle-cy : Que comme la veri-
» table Astrologie est la science de lire
» dans le Livre du ciel ; la véritable ca-
» bale est la science de lire dans le livre
de la Loy. Quel sujet d'étonnement
» que les hommes les plus sçavans de
»leur siécle , le Comte de la Mirandole ,
» Agrippa , Reuchlin ayent employé les
plus laborieuses recherches à des chi-
» meres si peu dignes de leur attention ?
» Le premier a été l'admiration de l'Uni-
» vers , par la vaste étendue des connoissances
qu'il avoit acquises à un âge aussi
» peu
avancé
que le sien. C'étoit
un Prin-
» ce Souverain
d'Italie
, qui
ne peut
être
soupçonné
d'avoir
voulu
dupper
des
esprits
foibles
, curieux
et crédules
; au
>> contraire
, il défrayoit
magnifique-
» ment
les Sçavans
qui venoient
de toutes
les Parties
du monde
disputer
contre
» lui sur les neuf
cens
propositions
qu'il
»soûtenoit
à Rome
; et il a été un pro-
» dige
sans
deffaut
. On ne peut
pas ce
pendant
l'exempter
à cet égard
de la
» vanité
de l'esprit
humain
qui
s'attache
avolontiers
à tout
ce qu'il
y a de plus
fri-
» vole
MAY. 1733. 961
» vole , pourvû qu'il soit misterieux et
inconnu aux autres hommes. C'est lui
de le ga-
» rendre un grand service que
rentir de cet écueil ; et c'est en quoi
consiste l'utilité de mettre au jour des
» choses qui ne mériteroient pas par elles
» mêmes d'être publiées.
Le dernier Chapitre du troisiéme Livre
est une Dissertation très-curieuse
concernant la Fortune et le Destin . Deux
principales qualitez d'un Ouvrage sont
d'épuiser les matiéres du côté du sçavoir,
er de donner à penser encore plus qu'il
n'exprime. L'Auteur du Traité de l'O
pinion si dans Fun et dans l'autre
genre.
Cet Ouvrage se débite aujourd'hui chez
Briasson , rue S. Jacques , 6 vol. in 12.
1733.
La suite dans le Mercure prochain.
Mercure de donner des Notions
plus étendues du Traité de l'opinion.
C'est satisfaire à cet engagement
,
que nous allons insérer icy une partie de
l'Extrait de cet Ouvrage déja devenu célébre.
Le Titre est heureux et bien rempli
; la variété des matiéres et l'abondance
des recherches fournissent d'excellens
Mémoires pour servir à l'Histoire de
'Esprit humain ; et ces Mémoires tendent
naturellement à nous convaincre
que l'opinion domine dans le plus grand
nombre des travaux que l'efprit entreprend
MAY. 1733
951
prend. Ce Traité contient le précis des
opinions les plus remarquables sur chaque
science , joint à des réfléxions d'un
grand discernement , et à plusieurs choses
nouvelles. D'un côté , les découvertes et
les progrès de l'esprit humain embellissent
son histoire ; de l'autre , les sentimens
les plus outrez , les faits les moins
honorables à l'esprit sont tournez à son
instruction et à son avantage par le but
général que cette lecture lui propose; les
sciences occultes sont tirées de l'obscurité
où elles affectent de se cacher. » Un
» Poëte moderne , dit l'Auteur , a appel-
» lé les Bibliothéques :
Des sottises de l'homme orgueilleuses archives:
» L'Esprit verra icy au contraire les tres-
» humbles archives d'un grand nombre
» de ses égaremens ; le moyen de répri-
» mer une curiosité illicite , c'est de la dé-
» sabuser pleinement , et pour ainsi dire,
» de l'assouvir.
L'Auteur avertit à la fin du premier
Chapitre , qu'il citera simplement par
leurs noms tous les Auteurs décédez ; et
c'est un exemple qui peut affranchir les
Gens de lettres de la bizarrerie d'un usage
, qui sans aucun fondement , traite
certains noms avec plus de distinction et
F de
952 MERCURE
DE FRANCE
de politesse les uns que les autres.
Après plusieurs réfléxions très-sensées
sur l'usage de la Science , on trouve une
Dissertation curieuse sur les Auteurs.Les
exemples des Souverains et des Grands
Seigneurs qui ont composé desOuvrages,
font connoître que les Lettres n'ont pas
toujours été regardées comme un obstacle
aux vertus militaires.
Le quatrième Chapitre prouve que
l'Eloquence consiste dans l'opinion . Le
sentiment de Longin et de Montagne ,
que l'Eloquence ne se forme que dans les
Képubliques , y est réfuté. Le Chapitre
qui suit , expose les reproches faits à la
Poësie et sa deffense ; il est principalement
rempli des jugemens contraires des
Critiques , des caprices , des productions
de l'esprit , et des variations du goût. Le.
sixième Chapitre contient plusieurs exemples
du Pyrrhonisme de l'Histoire, sur les
faits les plus importans. On trouve dans
le dernier Chapitre un précis des Opinions
Chronologiques , et de la supputation
du temps chez différents peuples.
L'explication des Périodes Julienne et
Louise , dont la premiere est de l'invention
de Joseph Scaliger , et la seconde
du Pere Jean-Louis d'Amiens Capucin
finit par cette réfléxion . » Il ne manque à
» la
MAY. 1733 1959
5 la seconde Période, qu'un nouveau Sca-
» liger , pour lui donner cours ; car ce
» qui est présenté avec humilité et mo-
» destie , et qui n'est point revêtu de l'é-
» clat de l'autorité ou de la réputation
» n'a guéres plus de succès dans l'Empire
» des Lettres , que dans celui de la fortu
» ne , et l'opinion , à cet égard , domine
» presqu'autant sur les Sçavans , que sur
» le Peuple.
Le premier Chapitre du second Livre
remonte à la source de l'Histoire de la
Philosophie , et fait voir qu'elle a commencé
avec le monde . L'Auteur pénétre
dans l'Antiquité la plus reculée , pour
sauver du naufrage des temps ce qu'on
peut apprendre de la Philosophie des
Patriarches , des Egyptiens , des Chaldéens
, des Gymnosophistes , des Phéni
ciens , des Perses , des Libyens , des Chinois
, des Thraces , des Druides ; les différentes
opinions sur Mercure Trismégis
te et sur Zoroastre y sont exposées , et le
Chapitre est terminé par une Histoire
succinte des Sages de la Grèce.
Dans le second Chapitre , l'Auteur décrit
le commencement de la Philosophie
chez les Grecs ; sa division dans les
deux Ecoles , Jonienne et Italique , et
' Histoite de la Philosophie , depuis que
Fij Thales
954 MERCURE DE FRANCE
Thalés établit l'Ecole Jonienne à Miler
jusqu'à ce qu'Anaxagore la transféra à
Athénes .
Dans le troisiéme Chapitre , les temps
lumineux de la Philosophie commencent
par Socrate. Il y est trairé des cinq Sectes
, sorties de l'Ecole de Socrate , de Platon
et de ses disciples , des cinq Académies
, des plus célébres Platoniciens , et
des diverses opinions qui en différens
temps ont eu cours sur la Philosophic
Platonicienne.
L'Histoire d'Aristote , les louanges excessives
données à ce Philosophe , une
Dissertation sur la Logique, et les Révolutions
de la Secte Péripatéticienne remplissent
le quatrième Chapitre ..
Les Chapitres suivans contiennent
l'Histoire des Cyrénaïques , des Sectes
Erétrique et de Mégare , des Cyniques ,
des Stoïciens , des Pyrrhoniens , des Pythagoriciens
, de la Secte Eléate, des Epicuriens
, de la Secte Eclectique , de la
Phylosophie moderne ; et les deux derniers
Chapitres sur l'Histoire de l'Astronomie
et de la Médecine rendent cette
Histoire de la Philosophie complette et
tres-curieuse.
Dans le Chapitre quatorziéme, qui trai
te de la Philosophie moderne , il est ob
*
servé
MAY. 1733 955
>
servé que les Sciences ons passé trois fois
de la Gréce dans l'Occident ; la premiere
, lorsque les Romains les puisérent en
Gréce ; la seconde , lorsque les François ,
après avoir pris Constantinople , rapportérent
du Levant les Ecrits d'Aristote , avec
les Commentaires des Arabes ; la troisiéme
, lorsqu'après la destruction de l'Empire
d'Orient par Turcs les , les Sçavans
e de la Grèce chercherent une retraite en
Italie.
>>>
Nous nous servirons ( ajoute le judi-
» cieux Auteur ) de cette Epoque du ré-
» tablissement des Lettres , après la prise
» de Constantinople par les Turcs , dans
» le milieu du quinziéme siécle , comme
» d'une Epoque fixe , propre à séparer les
e » Anciens des Modernes, donnant la qualité
d'Anciens à tous ceux qui ont précédé
ce terme , et celle de Modernes à
>> ceux qui ont paru depuis.
-
Pour donner une idée du style de l'Oui
vrage , insérons icy ce Passage , tiré du
seizième Chapitre qui contient l'Histoire
de la Médecine. » Dans le même temps
» florissoit Asclepiade , originaire de Bithynie.
Nous avons observé que les des-
» cendans d'Esculape s'appelloient Asclépiades.
Ils portoient ce nom , comme
» issus d'Asclepius , qui est le nom Grec
>>
F iij
d'Es956
MERCURE DE FRANCE
d'Esculape. Asclepiade , originaire de
" Bithynie , n'eut rien de commun avec
cette famille , que sa profession et son
nom. Il vint s'établir à Rome ; il pro-
» mettoit de guérir sûrement , prompte.
» ment et agréablement ; c'est ce qui se-
» roit à souhaiter , dit Celse ; mais il y
» a ordinairement du danger à vouloir
» guérir trop vite , et à ne se servir que
» de remédes agréables. Asclepiade rejet-
» toit toute la doctrine d'Hippocrate ,
» qu'il appelloit une Méditation de mort.
» Il se faisoit un principe d'accommoder
» ses ordonnances aux désirs de ses mala-
» des ; il profita de l'exemple d'Archagantus
, qui s'étoit rendu odieux , environ
cent ans auparavant , par une Méthode
rigoureuse. Il suivit une route entiere-
» ment opposée ; il n'ordonnoit que des
choses faciles et communes , comme la
» diéte, l'abstinence du vin, le frottement
» du corps , l'exercice ; il mit en usage la
boisson rafraîchie , et se faisoit honneur
d'un titre , qui signifie le Médecin de
»la fraîcheur. Il - inventa des lits suspen-
» dus , où il faisoit bercer les malades
›
pour les exciter au sommeil ; il faisoit
aussi suspendre les bains , pour les rendre
plus salutaires et plus agréables par
le mouvement.Il évitoit soigneusement
les
MAY. 1733. 957
» les remedes pour lesquels la nature à
quelque aversion ; et au lieu que le com
» mun des Médecins traitoit la nature ,
» avec la sévérité d'un Ecuyer qui châtie
>> un Cheval qui bronche , Asclepiade en
» la flattant continuellement , l'invitoit à
>> reprendre son cours , & c.
Le troisiéme Livre , qui roule sur la
Métaphysique , retrace à l'esprit sa propre
Histoire concernant les opinions sur
substances spirituelles . Ce Livre commence
par les opinions monstrueuses de
l'idolatrie. L'Auteur établit ensuite qu'il
ne peut y avoir d'Athée de conviction ,
Il réfute les objections opposées à la preu
ve de la Divinité qui résulte du consentement
general des hommes à la recon
noître. Il examine le raisonnement que
Descartes a donné pour une démonstration
de l'Existence de Dieu , et la pensée
de Pascal sur le danger de ne point croi
re. On trouve à la fin du Chapitre une
exposition sommaire des preuves inving
cibles de la Religion Chrétienne .
Dans le Chapitre des Démons le récit
des Prodiges débitez par le Paganisme
tend au but general de l'Auteur, de montrer
à quel point on s'est joué dans tous
les temps de la crédulité des hommes..
L'Auteur indique seulement les sources
F iiij gene958
MERCURE DE FRANCE
generales de ces opinions . » Dans le grand
» nombre de faits merveilleux , dit- il
» racontez par l'Histoire prophane, et qui
» y sont traitez de Miracles , il est aisé de
»connoître que le plus grand nombre
» doit son origine à la politique des hom-
» mes d'Etat , à la flatterie des Courtisans
, aux artifices des Prêtres des faux
»Dieux , à la crédulité des Historiens , à
» la superstition des Peuples ; mais il est
»aussi tres- vrai- semblable que les Esprits
» de tenebres , occupez sans cesse à trom
per les hommes et à leur tendre des
piéges , ont suscité de temps en temps
» quelques illusions . Tout ce que les an-
» ciens Auteurs ont débité en ce genre ,
» peut être rapporté à ces différentes cau-
» ses . Je me contenterai d'assembler icy
>> les plus celebres de ces faits , laissant au
» Lecteur le choix des conjectures.
Le troisiéme Chapitre considere le
monde par rapport à sa création , à sa durée
, à la Providence qui le gouverne , et
autres objets immatériels. La Doctrine
des idées de Platon y est expliquée , et on
y voit eh abrégé les Mondes imaginaires
des Philosophes. La question si le monde
a été créé pour l'homme , y est tresdiserrement
trai ée , et les objections contre
la Providence réfutées. Le quatrième
ChaMAY.
1733. 959
Chapitre contient les trois Hypothéses
des modernes sur la communication qui
est entre l'esprit et le corps , les différens
sistêmes sur les propriétez de l'ame , sur
le lieu de sa résidence , les preuves de son
immortalité , les sentimens des Philosophes
sur l'état des ames après leur séparation
de leurs corps . L'Auteur examine
l'opinion de La Chambre sur la maniere
dont les substances spirituelles occupent
l'espace . Il met icy la plus subtile
Métaphysique à portée de tous les Lecteurs.
Le cinquiéme Chapitre eft une exposition
des opinions Philosophiques sur les
Bêtes , et des exemples de leur fidélité ,
de leur industrie et de leurs autres bonnes
qualitez . L'Auteur passe ensuite aux
Sciences occultes
Métaphysiques , ou
fondées sur le commerce des Esprits. Il
traite de la Magie , de la Cabale et des
Nombres ; des Oracles et des Sibylles ,
des Augures , des Présages , des Songes.
Il dévoile tous ces ridicules Mysteres
dont il rapporte les Préceptes et les Exemples.
Voicy entr'autres quelques Réflé
xions qu'il fait sur la Cabale. » Les noms
» des soixante et douze Anges et les Prié
res mystérieuses de la Cabale, sont dans'
» le troisiéme Livre de l'Art Cabaliste de
Fv » Reuchlin
960 MERCURE DE FRANCE
2
» Reuchlin , dédié au Pape Leon X. et
» dans les neuf cens propositions de Jean
» Pic, Comte de la Mirandole, dont les 72
dernieres roulent sur la Cabale , et il
finit par celle-cy : Que comme la veri-
» table Astrologie est la science de lire
» dans le Livre du ciel ; la véritable ca-
» bale est la science de lire dans le livre
de la Loy. Quel sujet d'étonnement
» que les hommes les plus sçavans de
»leur siécle , le Comte de la Mirandole ,
» Agrippa , Reuchlin ayent employé les
plus laborieuses recherches à des chi-
» meres si peu dignes de leur attention ?
» Le premier a été l'admiration de l'Uni-
» vers , par la vaste étendue des connoissances
qu'il avoit acquises à un âge aussi
» peu
avancé
que le sien. C'étoit
un Prin-
» ce Souverain
d'Italie
, qui
ne peut
être
soupçonné
d'avoir
voulu
dupper
des
esprits
foibles
, curieux
et crédules
; au
>> contraire
, il défrayoit
magnifique-
» ment
les Sçavans
qui venoient
de toutes
les Parties
du monde
disputer
contre
» lui sur les neuf
cens
propositions
qu'il
»soûtenoit
à Rome
; et il a été un pro-
» dige
sans
deffaut
. On ne peut
pas ce
pendant
l'exempter
à cet égard
de la
» vanité
de l'esprit
humain
qui
s'attache
avolontiers
à tout
ce qu'il
y a de plus
fri-
» vole
MAY. 1733. 961
» vole , pourvû qu'il soit misterieux et
inconnu aux autres hommes. C'est lui
de le ga-
» rendre un grand service que
rentir de cet écueil ; et c'est en quoi
consiste l'utilité de mettre au jour des
» choses qui ne mériteroient pas par elles
» mêmes d'être publiées.
Le dernier Chapitre du troisiéme Livre
est une Dissertation très-curieuse
concernant la Fortune et le Destin . Deux
principales qualitez d'un Ouvrage sont
d'épuiser les matiéres du côté du sçavoir,
er de donner à penser encore plus qu'il
n'exprime. L'Auteur du Traité de l'O
pinion si dans Fun et dans l'autre
genre.
Cet Ouvrage se débite aujourd'hui chez
Briasson , rue S. Jacques , 6 vol. in 12.
1733.
La suite dans le Mercure prochain.
Fermer
Résumé : Traité de l'Opinion, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un extrait du 'Mercure' de mai 1733, annonçant le 'Traité de l'opinion', un ouvrage déjà célèbre qui explore la domination de l'opinion dans les travaux de l'esprit humain. Ce traité inclut des mémoires sur l'histoire de l'esprit humain, des opinions remarquables sur chaque science, des réflexions discernantes et des découvertes nouvelles. Il aborde également les sciences occultes, les égarements de l'esprit et les curiosités illicites. Le traité est structuré en plusieurs chapitres. Le premier chapitre traite des opinions sur les sciences et des réflexions sur l'usage de la science. Le quatrième chapitre prouve que l'éloquence repose sur l'opinion, réfutant des sentiments de Longin et de Montaigne. Le cinquième chapitre discute des reproches faits à la poésie et de sa défense, en mettant en avant les jugements contraires des critiques. Le sixième chapitre présente des exemples de pyrrhonisme historique, et le dernier chapitre offre un précis des opinions chronologiques et de la supputation du temps chez différents peuples. Le second livre commence par l'histoire de la philosophie, remontant à ses origines avec les Patriarches, les Égyptiens, les Chaldéens et d'autres civilisations anciennes. Il décrit ensuite le début de la philosophie chez les Grecs, sa division en écoles, et l'histoire des principales sectes philosophiques, comme les Platoniciens, les Péripatéticiens, les Stoïciens et les Épicuriens. Le quatorzième chapitre observe que les sciences ont traversé trois périodes de transfert de la Grèce vers l'Occident. Le troisième livre traite de la métaphysique, des opinions sur les substances spirituelles et des preuves de la religion chrétienne. Il aborde également les démons, les prodiges du paganisme et les opinions philosophiques sur les animaux et les sciences occultes. Le dernier chapitre de ce livre traite de la fortune et du destin. L'auteur se distingue par deux principales qualités : épuiser les matières du côté du savoir et inciter à la réflexion au-delà de ce qui est exprimé. Le livre est disponible en six volumes in-12 chez Briasson, rue Saint-Jacques, et a été publié en 1733. Certaines parties du texte sont jugées peu dignes d'être publiées. La suite de l'information sera publiée dans le prochain numéro du Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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37
s. p.
AVERTISSEMENT.
Début :
Voici le cent quatre-vingtiéme volume du Mercure de France, que nous avons [...]
Mots clefs :
Mercure de France, Pièces, Public, Nouvelles, Lecteurs, Livre, Auteurs, Ouvrages, Mémoires, Adresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVERTISSEMENT.
AVERTISSEMEN T.
Voici Oici le cent quatre - vingtième volume
du Mercure de France , que nous avons
Phonneur de présenter au Roy et d'offrir au
Public , depuis le mois de Juin 1721. que
nous travaillons à cet Ouvrage , sans qu'il
ait souffert aucune interruption. Nous rendons
de nouvelles et très -humbles graces à
nos Lecteurs au commencement de cette Année
, de l'accueil favorable qu'ils continuent
de faire au Mercure. De notre
redoublerons nos soins et notre application
pour que sa lecture soit encore plus utile e
plus agréable.
En remerciant nos Lecteurs du cas qu'ils
daignent faire de ce Livre , nous leur demandons
toujours quelqu'indulgence pour les
Endroits qui leur paroîtront négligez et dons .
la diction ne paroîtra pas assez châtiée. Le
Lecteur judicieux , fera , s'il lui plaît , reflexion
que dans un.Quvrage comme celuicy;
il est très-aisé de manquer , même dans
les choses les plus communes , dont chacune
en particulier est facile mais qui ramassées,
font ensemble une multiplicité si grande.
AVERTISSEMENT.
de , qu'il est mal aisé de donner à toutes
la même attention , quelque soin qu'on
apporte sur tout quand une telle collection
est faite en si peu de temps Auteur du
&
Mercure , chargé du pénible et laborieux
employ de donner chaque mois un volume
au Public , ne peut jamais avoir le temps
de faire sur chaque Article les refléxions
qu'y feroit une Personne qui n'a que cet
Article en tête , le seul auquel elle s'inte
resse , et peut-être le seul qu'elle lit: Une
chose qui paroît un peu injuste , c'est qu'on
nous reproche quelquefois des inattentions
et qu'on ne nous scache aucun gré des cor
rections sans nombre qu'on fait et des fautes
qu'on évite.
Nous faisons de la part du Public de
nouvelles instances aux Libraires qui envoyent
des Livres pour les annoncer dans
le Mercure , d'en marquer le prix au justes
cela sert beaucoup dans les Provinces aux
personnes qui se déterminent là-dessus à les
acheter , et qui ne sont pas sûres de l'exactitude
des Messagers et des autres personnes
qu'elles chargent de leurs commissions
qui souvent les font surpayer.
On invite les Marchands et les Ouvriers
qui ont quelques nouvelles Modes , soit par
des Etoffes nouvelles , Habits , Ajustemens ,
Perruques, Coeffures, Ornemens de tête et au-
A iiij tres
AVERTISSEMENT.
tres Parures , ainsi
que de Meubles , Carosses
, Chaises et autres choses ; soit pour
Futilité , soit pour l'agrément , d'en donner
quelques Memoires pour en avertir le Public
, ce qui pourra faire plaisir à divers
Particuliers et procurer un débit avantageux
aux Marchands et aux Ouvriers.
Plusieurs Pieces en Prose et en Vers
envoyées pour le Mercure , sont souvent si
mal écrites , qu'on ne peut les déchiffrer ,
et elles sont pour cela rejettées ; d'autres
sont bonnes à quelques égards et défectueuses
en d'autres. Lorsqu'elles peuvent en valoir
la peine , nous les retouchons avec soin s
mais comme nous ne prenons ce parti qu'avec
répugnance , nous prions les Auteurs
pas trouver mauvais , et de travailter
leurs Ouvrages avec le plus d'attention
qu'il leur sera possible ; si on sçavoit leur
adresse on leur indiqueroit les défectuositez
et les corrections à faire.
de ne le
Les Sçavans et les Curieux sont priez
de vouloir bien concourir pour rendre ce
Livre encore plus utile , en nous communiquant
les Memoires et les Pieces en Prose
et en Vers , qui peuvent instruire et amuser.
Aucun genre de Litterature n'est exclus
de ce Recueil , où l'on tâche de faire regner
une agréable varieté , Poësie , Eloquence
, nouvelles Découvertes dans les Arts
AVERTISSEMENT.
et dans les Sciences , Morale , Antiquitez ,
Histoire Sacrée et Profane, Voyages , Historiettes
, Mythologie , Physique et Métaphysi
que, Pieces de Theatre , Jurisprudence, Anatomie
et Medecine , Botanique , Critique, Mathématique
, Memoires, Projets, Traductions,
Grammaires , Pieces amusantes et récréatives
, &c. Quand les Morceaux d'une
certaine consideration seront trop longs , on
les placera dans un volume extraordinaire
et on fera ensorte qu'on puisse les en detacher
facilement , pour la satisfaction des
Auteurs et des personnes qui ne veulent avoir
que certaines Pieces.
A l'égard de la Jurisprudence , nous continuerons
, autant que nous le pourrons , de
faire part au Public desQuestions importantes,
nouvelles ou singulieres qui se presenteront,
qui seront discutées et jugées dans les differens
Parlemens et autres Cours Superieures du
Royaume , en observvnt l'ordre et la mé
thode que nous avons déja tenus en pareille
matiere , sur quoi nous prions Messieurs
les Avocats et les Parties interessées , de
vouloir bien nous fournir les Memoires nécessaires.
Il n'est peut-être point d' Article dans
ce Livre qui regarde plus directement le
bien public que celui-là , et qui soit plus recherché
de la plupart des Lecteurs.
Quelques Morceaux de Prose et de Vers
A v
rejettez
AVERTISSEMENT
.
ر
ont souvenz
des
perrejettez
par bonnes raisons
donné lieu à des plaintes de la part
sonnes interessées
; mais on les prie de considerer
que
c'est toujours malgré nous que certaines Pieces sont rebutées ; nous a nous
en rapportons
pas toujours à notre jugement
dans le choix que nous faisons de celles qui
méritent l'impression
.
Quoiqu'on ait toujours la précaution de
faire mettre un Avis à la tête de chaque
Mercure pour avertir qu'on ne recevra point
de Lettres ni de Paquets par la Poste dont
le port ne soit affranchi , il en vient cependant
quelquefois qu'on est obligé de rebuter,
Ceux qui n'auront pas pris cette précaution
ne doivent pas être surpris de ne pas voir
paroître les Pieces qu'ils ont envoyées , lesquelles
sont d'ailleurs pèrdues pour eux s'ils
n'en ont point gardé de copie.
Les Personnes qui desireront avoir le Mercure
des premiers , soit dans les Provinces
on dans les Pays Etrangers , n'auront qu'à
Commis au
sadresser à M. Moreau >
Mercure , vis-à- vis la Comédie Françoise
, à Paris , qui le leur envoyera par
la voye la plus convenable et avant qu'il
soit en vente icis les Amis à qui on s'adresse
pour cela , ne sont pas ordinairement
fort
exacts ; ils n'envoyent gueres acheter ce Livre
précisément dans le temps qu'il paroît.
IL
AVERTISSEMEN T.
•
Ils ne manquent pas de le lire , souvent ils
Le prêtent et ne l'envoyent enfin que fort
tard , sous le prétexte spécieux que le Mer
sure n'a pas paru plutôt.
Nous renouvellons la priere que nous
avons déja faite , quand on envoye des Pieces
, soit en Vers , soit en Prose , de les faire.
transcrire bien lisiblement chaque morceau.
sur des papiers séparez et d'une grandeur
raisonnable , avec des marges , pour y pla
cer las additions on corrections convenables
et
que les noms propres sur tout soient exactement
écrits.
>
Nous aurons toujours les mêmes égards ·
pour les Auteurs qui ne veulent pas se faire
connoître , mais il seroit bon qu'ils donnassent
une adresse , sur tout quand il s'agit de
quelque Ouvrage qui peut demander des
éclaircissemens car souvent , faute d'un
tel secours des Pieces nous restent entre
,
le: mains sans pouvoir les employer.
Nous prions ceux qui par le moyen de
leurs correspondances reçoivent des nouvelles
d'Asie , d'Afrique , du Levant , de
Perse , de Tartarie , du Japon , de la Chine,
des Indes Orientales et Occidentales et d'antres
Pais et Contrées éloignées ; les Capitaines
, Pilotes et Officiers des Navires et
Les Voyageurs , de vouloir nous faire part
de ces Nouvelles , à l'Adresse generale du
A vj Mercure
AVERTISSEMENT.
Mercure. Ces Matieres peuvent rouler sur
les Guerres présentes de ces Etats et de leurs
Voisins ; les Révolutions , les Traitez de Paix
on de Tréve ; les occupations des Souverains
, la Religion des Peuples , leurs Cerémonies
, Coûtumes et Usages , les Phénomenes
et les productions de la Nature et de
l'Art , & c. comme Pierres précieuses , Pierres
figurées , Marcasites rares , Pétrifications
et Crystallisations extraordinaires , Coquillages
, Edifices anciens et modernes , Ruines ,
Statues , Bas-Reliefs , Inscriptions , Pierres
gravées , Médailles , Tableaux , &c.
Nous serons plus attentifs que jamais à
apprendre au Public la mort des Sçavans
et de tous ceux qui se sont distinguez dans
les Arts et dans les Mécaniques ; on y joindra
le récit de leurs principales occupations ,
de leurs Ouvrages et des plus considerables
actions de leur vie. L'Histoire des Lettres
et des Arts , doit cette marque de reconnoissance
à la memoire de ceux qui s'y sont
rendus celebres , ou qui les ont cultivez avec
soin. Nous esperons que les Parens et les
Amis de ces illustres Morts , aideront volontiers
à leur rendre ce devoir , par les
instruction qu'ils voudront bien nous fournir.
Ce que nous venons de dire regarde
non-seulement Paris , mais encore toutes les
Provinces du Royaume et les Pays Etrangers.
qui
AVERTISSEMENT.
qui peuvent fournir des Evenemens conside
rables, Morts , Mariages , Actes solemnels
Fêtes et autres faits dignes d'être transmis
à la Posterité , en observant d'écrire éxactement
et lisiblement les noms propres .
On a fait au Mercure et même plus d'une
fois l'honneur de le critiquer s c'est une gloire
qui manquoit à ce Livre. On a beau dire
nous ne changerons rien à notre méthode ,
puisque nos Lecteurs la trouvent passablement
bonne. Un Ouvrage de la nature de
celui-cy , ne sçauroit plaire également à tout
le monde , à cause de la multiplicité et de
la varieté des matieres , dont quelques- unes
sont lues par certains Lecteurs avec plaisir
et avidité , et par d'autres avec des dispositions
contraires. M. du Fresni avoit bien
raison de dire que pour que le Mercure fut
generalement approuvé , il faudroit que comme
un autre Prothée , il pût prendre entre
les mains de chaque Lecteur , une forme convenable
à l'idée qu'il s'en est faite:
C'est assez pour ce Livre de contribuer
tous les mois en quelque chose à l'instruction
et à l'amusement des Citoïens , qui vivent
ensemble paisiblement et agréablement. Le
Mercure ne doitrienprétendre au - delà.Nous
sçavons, il est vrai , que la critique outrée ,
ou la médisance plus ou moins malignement
épicée , fut toujours un mets délicieux pour
beaucoup
AVERTISSEMENT.
beaucoup de Lecteurs ; mais outre que nous
n'y avons pas le moindre penchant , nous
renonçons et de très-bon coeur , à la dangereuse
gloire d'être lûs et applaudis aux
dépens de personne.
de la
Nous serons encore plus retenus sur les
Louanges que quelques Lecteurs n'ont pas
généralement approuvées , et en effet nous
nous sommes apperçus que nous y trouvions
peu d'avantage ; au contraire on s'est vù
exposé à des especes de reproches , au lieu
des témoignages de reconnoissance , sur tout
part des gens à Talens ; car souvent
tel qu'on lou: ne doute nullement que ce ne
soit une chose qui lui est absolument dûë ,
plus souvent même il trouve qu'on ne le
lone pas assez , et ceux qu'on ne louë point
ou qu'on loue moins , sont très-indisposez ,
et prétendant qu'on loue les autres à leurs
dépens , ils sont doublement fâchez .
Nous donnons ordinairement des Extraits
des Pieces nouvelles qui paroissent sur les
Théatres de Paris , et nous faisons quelques
Observations d'après le jugement du Public
sur les beautez. et sur les deffauts qu'on y
trouve la crainte de blesser la délicatesse
des Auteurs , nous retient quelquefois et nous
empêche d'aller plus loin ; et la crainte aussi
que voulant être plus sinceres , on ne nous
accuse de partialité. Si les Auteurs euxmêmes
AVERTISSEMENT.
mêmes vouloient bien prendre sur eux de
faire un Extrait ou Memoire de leurs On .
vrages , sans dissimuler les deffauts qu'ony
trouve , cela nous donneroit la hardiesse d'étre
un peu plus. séveres et le Lecteur leur
en sçauroit gré ; ils n'y perdroient rien par
Les remarques , à charge et à décharge , que
nous ne manquerions pas d'ajouter , sans oublier
de faire observer l'extrême difficulté
qu'il y a de plaire aujourd'hui au Public
et le péril que courent tous les Ouvrages
d'esprit , qu'on lui présente. Nous faisons
avec d'autant plus de confiance cette priere
aux Auteurs Dramatiques et à tous autres ,
que certainement Corneille , Quinault , Moliere
, Racine , &c. n'auroient pas rougi d'a
vouer des deffauts dans leurs Pieces.
Nous tâcherons de soutenir le caractere
de modération , de sincerité et d'impartialité,
qu'on nous a déja fait la justice de nous attribuer.
Les Pieces seront toujours placées .
sans préference de rang et sans distinction
pour le mérite et la primauté. Les premieres
reçuës seront toujours les premieres employées,
bors le cas qu'un Ouvrage soit tellement du
temps , qu'il mérite pour cela seulement la
préference.
Les honnêtes gens nous sçavent gré d'avoir
garanti ce Livre depuis près de 13 .
ans que nous y travaillons non-seulement
de
AVERTISSEMENT
.
de toute satyre , mais même de portraits trop
ironiques , trop ressemblans et trop susceptibles
d'applications . On aura toujours la
même délicatesse pour tout ce qui pourra
blesser ou désobliger , mais nous admettrons
très-volontiers les Ouvrages dans lesquels
une plume légere s'égaiera même vivement
contre divers caracteres bien incommodes et
souvent très-dangereux dans la Societé, tels ,
par exemple , que les Nouvellistes outrez
et trop crédules , les ennuyeux , les indifférens
, les grands parleurs , tyrans des Conversations
, les Fanfarons , les Opiniâtres
Disputeurs et Clabandeurs éternels , les Indolens
, les Glorieux , qui vous disent d'un
air important les plus petites choses , les
faux Connoisseurs et ceux qui ne croyent
se connoître à rien , pas même au temps
qu'il fait , les Complaisans et fades Louangeurs
, les Envieux , &c. encore y faut- il
mettre cette clause que le Lecteur n'y puisse
reconnoître une telle personne en particulier,
mais que chacun se puisse reconnoître en
quelque chose dans la peinture generale des
vices et des ridicules de son siecle.
Il nous reste à remercier au nom du Public
, plusieurs Sçavans du premier ordre ,
d'aimables Muses et quantité d'autres personnes
d'un grand mérite , dont les productions
enrichissent le Mercure et le font rechercher.
Voici Oici le cent quatre - vingtième volume
du Mercure de France , que nous avons
Phonneur de présenter au Roy et d'offrir au
Public , depuis le mois de Juin 1721. que
nous travaillons à cet Ouvrage , sans qu'il
ait souffert aucune interruption. Nous rendons
de nouvelles et très -humbles graces à
nos Lecteurs au commencement de cette Année
, de l'accueil favorable qu'ils continuent
de faire au Mercure. De notre
redoublerons nos soins et notre application
pour que sa lecture soit encore plus utile e
plus agréable.
En remerciant nos Lecteurs du cas qu'ils
daignent faire de ce Livre , nous leur demandons
toujours quelqu'indulgence pour les
Endroits qui leur paroîtront négligez et dons .
la diction ne paroîtra pas assez châtiée. Le
Lecteur judicieux , fera , s'il lui plaît , reflexion
que dans un.Quvrage comme celuicy;
il est très-aisé de manquer , même dans
les choses les plus communes , dont chacune
en particulier est facile mais qui ramassées,
font ensemble une multiplicité si grande.
AVERTISSEMENT.
de , qu'il est mal aisé de donner à toutes
la même attention , quelque soin qu'on
apporte sur tout quand une telle collection
est faite en si peu de temps Auteur du
&
Mercure , chargé du pénible et laborieux
employ de donner chaque mois un volume
au Public , ne peut jamais avoir le temps
de faire sur chaque Article les refléxions
qu'y feroit une Personne qui n'a que cet
Article en tête , le seul auquel elle s'inte
resse , et peut-être le seul qu'elle lit: Une
chose qui paroît un peu injuste , c'est qu'on
nous reproche quelquefois des inattentions
et qu'on ne nous scache aucun gré des cor
rections sans nombre qu'on fait et des fautes
qu'on évite.
Nous faisons de la part du Public de
nouvelles instances aux Libraires qui envoyent
des Livres pour les annoncer dans
le Mercure , d'en marquer le prix au justes
cela sert beaucoup dans les Provinces aux
personnes qui se déterminent là-dessus à les
acheter , et qui ne sont pas sûres de l'exactitude
des Messagers et des autres personnes
qu'elles chargent de leurs commissions
qui souvent les font surpayer.
On invite les Marchands et les Ouvriers
qui ont quelques nouvelles Modes , soit par
des Etoffes nouvelles , Habits , Ajustemens ,
Perruques, Coeffures, Ornemens de tête et au-
A iiij tres
AVERTISSEMENT.
tres Parures , ainsi
que de Meubles , Carosses
, Chaises et autres choses ; soit pour
Futilité , soit pour l'agrément , d'en donner
quelques Memoires pour en avertir le Public
, ce qui pourra faire plaisir à divers
Particuliers et procurer un débit avantageux
aux Marchands et aux Ouvriers.
Plusieurs Pieces en Prose et en Vers
envoyées pour le Mercure , sont souvent si
mal écrites , qu'on ne peut les déchiffrer ,
et elles sont pour cela rejettées ; d'autres
sont bonnes à quelques égards et défectueuses
en d'autres. Lorsqu'elles peuvent en valoir
la peine , nous les retouchons avec soin s
mais comme nous ne prenons ce parti qu'avec
répugnance , nous prions les Auteurs
pas trouver mauvais , et de travailter
leurs Ouvrages avec le plus d'attention
qu'il leur sera possible ; si on sçavoit leur
adresse on leur indiqueroit les défectuositez
et les corrections à faire.
de ne le
Les Sçavans et les Curieux sont priez
de vouloir bien concourir pour rendre ce
Livre encore plus utile , en nous communiquant
les Memoires et les Pieces en Prose
et en Vers , qui peuvent instruire et amuser.
Aucun genre de Litterature n'est exclus
de ce Recueil , où l'on tâche de faire regner
une agréable varieté , Poësie , Eloquence
, nouvelles Découvertes dans les Arts
AVERTISSEMENT.
et dans les Sciences , Morale , Antiquitez ,
Histoire Sacrée et Profane, Voyages , Historiettes
, Mythologie , Physique et Métaphysi
que, Pieces de Theatre , Jurisprudence, Anatomie
et Medecine , Botanique , Critique, Mathématique
, Memoires, Projets, Traductions,
Grammaires , Pieces amusantes et récréatives
, &c. Quand les Morceaux d'une
certaine consideration seront trop longs , on
les placera dans un volume extraordinaire
et on fera ensorte qu'on puisse les en detacher
facilement , pour la satisfaction des
Auteurs et des personnes qui ne veulent avoir
que certaines Pieces.
A l'égard de la Jurisprudence , nous continuerons
, autant que nous le pourrons , de
faire part au Public desQuestions importantes,
nouvelles ou singulieres qui se presenteront,
qui seront discutées et jugées dans les differens
Parlemens et autres Cours Superieures du
Royaume , en observvnt l'ordre et la mé
thode que nous avons déja tenus en pareille
matiere , sur quoi nous prions Messieurs
les Avocats et les Parties interessées , de
vouloir bien nous fournir les Memoires nécessaires.
Il n'est peut-être point d' Article dans
ce Livre qui regarde plus directement le
bien public que celui-là , et qui soit plus recherché
de la plupart des Lecteurs.
Quelques Morceaux de Prose et de Vers
A v
rejettez
AVERTISSEMENT
.
ر
ont souvenz
des
perrejettez
par bonnes raisons
donné lieu à des plaintes de la part
sonnes interessées
; mais on les prie de considerer
que
c'est toujours malgré nous que certaines Pieces sont rebutées ; nous a nous
en rapportons
pas toujours à notre jugement
dans le choix que nous faisons de celles qui
méritent l'impression
.
Quoiqu'on ait toujours la précaution de
faire mettre un Avis à la tête de chaque
Mercure pour avertir qu'on ne recevra point
de Lettres ni de Paquets par la Poste dont
le port ne soit affranchi , il en vient cependant
quelquefois qu'on est obligé de rebuter,
Ceux qui n'auront pas pris cette précaution
ne doivent pas être surpris de ne pas voir
paroître les Pieces qu'ils ont envoyées , lesquelles
sont d'ailleurs pèrdues pour eux s'ils
n'en ont point gardé de copie.
Les Personnes qui desireront avoir le Mercure
des premiers , soit dans les Provinces
on dans les Pays Etrangers , n'auront qu'à
Commis au
sadresser à M. Moreau >
Mercure , vis-à- vis la Comédie Françoise
, à Paris , qui le leur envoyera par
la voye la plus convenable et avant qu'il
soit en vente icis les Amis à qui on s'adresse
pour cela , ne sont pas ordinairement
fort
exacts ; ils n'envoyent gueres acheter ce Livre
précisément dans le temps qu'il paroît.
IL
AVERTISSEMEN T.
•
Ils ne manquent pas de le lire , souvent ils
Le prêtent et ne l'envoyent enfin que fort
tard , sous le prétexte spécieux que le Mer
sure n'a pas paru plutôt.
Nous renouvellons la priere que nous
avons déja faite , quand on envoye des Pieces
, soit en Vers , soit en Prose , de les faire.
transcrire bien lisiblement chaque morceau.
sur des papiers séparez et d'une grandeur
raisonnable , avec des marges , pour y pla
cer las additions on corrections convenables
et
que les noms propres sur tout soient exactement
écrits.
>
Nous aurons toujours les mêmes égards ·
pour les Auteurs qui ne veulent pas se faire
connoître , mais il seroit bon qu'ils donnassent
une adresse , sur tout quand il s'agit de
quelque Ouvrage qui peut demander des
éclaircissemens car souvent , faute d'un
tel secours des Pieces nous restent entre
,
le: mains sans pouvoir les employer.
Nous prions ceux qui par le moyen de
leurs correspondances reçoivent des nouvelles
d'Asie , d'Afrique , du Levant , de
Perse , de Tartarie , du Japon , de la Chine,
des Indes Orientales et Occidentales et d'antres
Pais et Contrées éloignées ; les Capitaines
, Pilotes et Officiers des Navires et
Les Voyageurs , de vouloir nous faire part
de ces Nouvelles , à l'Adresse generale du
A vj Mercure
AVERTISSEMENT.
Mercure. Ces Matieres peuvent rouler sur
les Guerres présentes de ces Etats et de leurs
Voisins ; les Révolutions , les Traitez de Paix
on de Tréve ; les occupations des Souverains
, la Religion des Peuples , leurs Cerémonies
, Coûtumes et Usages , les Phénomenes
et les productions de la Nature et de
l'Art , & c. comme Pierres précieuses , Pierres
figurées , Marcasites rares , Pétrifications
et Crystallisations extraordinaires , Coquillages
, Edifices anciens et modernes , Ruines ,
Statues , Bas-Reliefs , Inscriptions , Pierres
gravées , Médailles , Tableaux , &c.
Nous serons plus attentifs que jamais à
apprendre au Public la mort des Sçavans
et de tous ceux qui se sont distinguez dans
les Arts et dans les Mécaniques ; on y joindra
le récit de leurs principales occupations ,
de leurs Ouvrages et des plus considerables
actions de leur vie. L'Histoire des Lettres
et des Arts , doit cette marque de reconnoissance
à la memoire de ceux qui s'y sont
rendus celebres , ou qui les ont cultivez avec
soin. Nous esperons que les Parens et les
Amis de ces illustres Morts , aideront volontiers
à leur rendre ce devoir , par les
instruction qu'ils voudront bien nous fournir.
Ce que nous venons de dire regarde
non-seulement Paris , mais encore toutes les
Provinces du Royaume et les Pays Etrangers.
qui
AVERTISSEMENT.
qui peuvent fournir des Evenemens conside
rables, Morts , Mariages , Actes solemnels
Fêtes et autres faits dignes d'être transmis
à la Posterité , en observant d'écrire éxactement
et lisiblement les noms propres .
On a fait au Mercure et même plus d'une
fois l'honneur de le critiquer s c'est une gloire
qui manquoit à ce Livre. On a beau dire
nous ne changerons rien à notre méthode ,
puisque nos Lecteurs la trouvent passablement
bonne. Un Ouvrage de la nature de
celui-cy , ne sçauroit plaire également à tout
le monde , à cause de la multiplicité et de
la varieté des matieres , dont quelques- unes
sont lues par certains Lecteurs avec plaisir
et avidité , et par d'autres avec des dispositions
contraires. M. du Fresni avoit bien
raison de dire que pour que le Mercure fut
generalement approuvé , il faudroit que comme
un autre Prothée , il pût prendre entre
les mains de chaque Lecteur , une forme convenable
à l'idée qu'il s'en est faite:
C'est assez pour ce Livre de contribuer
tous les mois en quelque chose à l'instruction
et à l'amusement des Citoïens , qui vivent
ensemble paisiblement et agréablement. Le
Mercure ne doitrienprétendre au - delà.Nous
sçavons, il est vrai , que la critique outrée ,
ou la médisance plus ou moins malignement
épicée , fut toujours un mets délicieux pour
beaucoup
AVERTISSEMENT.
beaucoup de Lecteurs ; mais outre que nous
n'y avons pas le moindre penchant , nous
renonçons et de très-bon coeur , à la dangereuse
gloire d'être lûs et applaudis aux
dépens de personne.
de la
Nous serons encore plus retenus sur les
Louanges que quelques Lecteurs n'ont pas
généralement approuvées , et en effet nous
nous sommes apperçus que nous y trouvions
peu d'avantage ; au contraire on s'est vù
exposé à des especes de reproches , au lieu
des témoignages de reconnoissance , sur tout
part des gens à Talens ; car souvent
tel qu'on lou: ne doute nullement que ce ne
soit une chose qui lui est absolument dûë ,
plus souvent même il trouve qu'on ne le
lone pas assez , et ceux qu'on ne louë point
ou qu'on loue moins , sont très-indisposez ,
et prétendant qu'on loue les autres à leurs
dépens , ils sont doublement fâchez .
Nous donnons ordinairement des Extraits
des Pieces nouvelles qui paroissent sur les
Théatres de Paris , et nous faisons quelques
Observations d'après le jugement du Public
sur les beautez. et sur les deffauts qu'on y
trouve la crainte de blesser la délicatesse
des Auteurs , nous retient quelquefois et nous
empêche d'aller plus loin ; et la crainte aussi
que voulant être plus sinceres , on ne nous
accuse de partialité. Si les Auteurs euxmêmes
AVERTISSEMENT.
mêmes vouloient bien prendre sur eux de
faire un Extrait ou Memoire de leurs On .
vrages , sans dissimuler les deffauts qu'ony
trouve , cela nous donneroit la hardiesse d'étre
un peu plus. séveres et le Lecteur leur
en sçauroit gré ; ils n'y perdroient rien par
Les remarques , à charge et à décharge , que
nous ne manquerions pas d'ajouter , sans oublier
de faire observer l'extrême difficulté
qu'il y a de plaire aujourd'hui au Public
et le péril que courent tous les Ouvrages
d'esprit , qu'on lui présente. Nous faisons
avec d'autant plus de confiance cette priere
aux Auteurs Dramatiques et à tous autres ,
que certainement Corneille , Quinault , Moliere
, Racine , &c. n'auroient pas rougi d'a
vouer des deffauts dans leurs Pieces.
Nous tâcherons de soutenir le caractere
de modération , de sincerité et d'impartialité,
qu'on nous a déja fait la justice de nous attribuer.
Les Pieces seront toujours placées .
sans préference de rang et sans distinction
pour le mérite et la primauté. Les premieres
reçuës seront toujours les premieres employées,
bors le cas qu'un Ouvrage soit tellement du
temps , qu'il mérite pour cela seulement la
préference.
Les honnêtes gens nous sçavent gré d'avoir
garanti ce Livre depuis près de 13 .
ans que nous y travaillons non-seulement
de
AVERTISSEMENT
.
de toute satyre , mais même de portraits trop
ironiques , trop ressemblans et trop susceptibles
d'applications . On aura toujours la
même délicatesse pour tout ce qui pourra
blesser ou désobliger , mais nous admettrons
très-volontiers les Ouvrages dans lesquels
une plume légere s'égaiera même vivement
contre divers caracteres bien incommodes et
souvent très-dangereux dans la Societé, tels ,
par exemple , que les Nouvellistes outrez
et trop crédules , les ennuyeux , les indifférens
, les grands parleurs , tyrans des Conversations
, les Fanfarons , les Opiniâtres
Disputeurs et Clabandeurs éternels , les Indolens
, les Glorieux , qui vous disent d'un
air important les plus petites choses , les
faux Connoisseurs et ceux qui ne croyent
se connoître à rien , pas même au temps
qu'il fait , les Complaisans et fades Louangeurs
, les Envieux , &c. encore y faut- il
mettre cette clause que le Lecteur n'y puisse
reconnoître une telle personne en particulier,
mais que chacun se puisse reconnoître en
quelque chose dans la peinture generale des
vices et des ridicules de son siecle.
Il nous reste à remercier au nom du Public
, plusieurs Sçavans du premier ordre ,
d'aimables Muses et quantité d'autres personnes
d'un grand mérite , dont les productions
enrichissent le Mercure et le font rechercher.
Fermer
Résumé : AVERTISSEMENT.
Le Mercure de France, publié sans interruption depuis juin 1721, exprime sa gratitude aux lecteurs pour leur accueil favorable et promet de continuer à améliorer la qualité de la publication. Les éditeurs demandent indulgence pour les erreurs et négligences, soulignant les défis de maintenir une qualité constante dans un ouvrage mensuel. L'avertissement inclut des demandes spécifiques aux libraires, marchands et ouvriers pour annoncer les prix des livres et des nouvelles modes. Les auteurs sont invités à bien écrire et corriger leurs œuvres avant soumission. Les savants et les curieux sont encouragés à contribuer avec des mémoires et des pièces en prose et en vers, couvrant divers sujets littéraires et scientifiques. Le Mercure continue de publier des questions juridiques importantes et des nouvelles des provinces et des pays étrangers. Les éditeurs sollicitent des pièces bien transcrites et lisibles, avec des adresses pour les éclaircissements nécessaires, ainsi que des nouvelles des régions éloignées et des informations sur les savants décédés. Le texte critique divers comportements sociaux nuisibles, tels que les nouvellistes crédules, les ennuyeux, les indifférents, les grands parleurs, les fanfarons, les opiniâtres, les indolents, les glorieux, les faux connaisseurs, les complaisants et les envieux. Il souligne l'importance de voir ces descriptions comme une réflexion générale des vices et ridicules de l'époque, plutôt que de reconnaître une personne en particulier. Le Mercure affirme sa modération, sincérité et impartialité, garantissant l'absence de satire et de portraits ironiques. Les pièces seront publiées sans préférence de rang, et les éditeurs encouragent les auteurs à soumettre des extraits de leurs œuvres avec des remarques sur les défauts. Le texte exprime également sa gratitude envers plusieurs savants, muses aimables et autres personnes méritantes dont les productions enrichissent le Mercure et en augmentent la valeur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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38
p. 470
A MLLE DE MALCRAIS DE LA VIGNE, Par l'Auteur des Dons des Enfans de Latone, en lui envoyant son Livre.
Début :
Soutien de la docte harmonie, [...]
Mots clefs :
Livre, Malcrais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MLLE DE MALCRAIS DE LA VIGNE, Par l'Auteur des Dons des Enfans de Latone, en lui envoyant son Livre.
A MLLE DE MALCR AIS
DE LA VIGNE ,
Par l'Auteur des Dons des Enfans de
Latone , en lui envoyant son Livre.
SouOtutiieenn de la docte harmonie ,
MALCRAIS , dont le brillant génie
Jette autant d'éclat dans ces lieux
Qu'en pourroient répandre tes yeux ,
Reçoi les essorts de ma rime ;
Et le doux tribut de l'estime
Qu'ont cru devoir à tes talens
Les Auteurs les plus excellens ;
Permets-moi d'en suivre l'exemple,
Forte ce Livre dans le Temple ,
Où Prêtresse du Dieu des Vers ,
Sur tous les Ouvrages divers
Tu dois prononcer des oracles ;
Par eux il vaincra les obstacles
Qu'opposent l'Envie ou l'Erreur,
S'il peut mériter ta faveur.
Mais , si ta bouche plus severe
Le jugeoit indigne de plaire ,
Qu'il céde à ton Arrêt , qu'il n'en appelle pas
Cet Oracle est plus sûr que celui de Calehas.
DE LA VIGNE ,
Par l'Auteur des Dons des Enfans de
Latone , en lui envoyant son Livre.
SouOtutiieenn de la docte harmonie ,
MALCRAIS , dont le brillant génie
Jette autant d'éclat dans ces lieux
Qu'en pourroient répandre tes yeux ,
Reçoi les essorts de ma rime ;
Et le doux tribut de l'estime
Qu'ont cru devoir à tes talens
Les Auteurs les plus excellens ;
Permets-moi d'en suivre l'exemple,
Forte ce Livre dans le Temple ,
Où Prêtresse du Dieu des Vers ,
Sur tous les Ouvrages divers
Tu dois prononcer des oracles ;
Par eux il vaincra les obstacles
Qu'opposent l'Envie ou l'Erreur,
S'il peut mériter ta faveur.
Mais , si ta bouche plus severe
Le jugeoit indigne de plaire ,
Qu'il céde à ton Arrêt , qu'il n'en appelle pas
Cet Oracle est plus sûr que celui de Calehas.
Fermer
Résumé : A MLLE DE MALCRAIS DE LA VIGNE, Par l'Auteur des Dons des Enfans de Latone, en lui envoyant son Livre.
L'auteur dédie son livre 'Les Dons des Enfants de Latone' à Mlle de Malcrais, qu'il loue pour son 'brillant génie'. Il lui offre ses vers et espère qu'elle prononcera des oracles favorables sur son ouvrage. Il accepte son jugement, le considérant plus sûr que celui de Calchas.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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39
p. 698-706
LETTRE de ..... à M. Pilleret, Maître d'Ecole à Cousance en Barrois, au sujet du Systême Typographique.
Début :
Enfin, Monsieur, le Systême Typographique paroît en son entier ; il y a des Bureaux, [...]
Mots clefs :
Système typographique, Système, Enfant, Bureau, Maître, Livre, Jouer, Travailler, Enfants, Règles, Beau, Apprendre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de ..... à M. Pilleret, Maître d'Ecole à Cousance en Barrois, au sujet du Systême Typographique.
LETTRE de ..... à M. Pilleret
Maitre d'Ecole à Cousance en Barrois ,
au sujet du Systême Typographique .
Enfin,
Nfin , Monsieur , le Systême Typographique
paroît en son entier ; il y a des Bureaux ,
et nous avons le Livre dans lequel cette matiere
est amplement traitée . Tout préambule à part ,
je vous dirai librement ce que je pense et du Systême
et du Livre.
Un Sçavant du premier ordre dit qu'une des
premieres regles de critique , pour entrer dans l'esprit
d'un Auteur est d'examiner quel caractere il
soutient dans l'Ouvrage dont il est question . Ce
n'est , sans doute , qu'en partant de ce principe
et en s'y tenant fortement attaché , qu'on peut
éviter deux écueils également dangereux , ou de
tout approuver sans discernement , ou de tout
condamner sans réserve . Telle est cependant la
disposition des Partisans et des ennemis du nouveau
Systême , que les premiers suivent aveuglement
toutes les idées de l'Auteur et que les autres
ne veulent y reconnoître rien de bon.
Qu'on se donne donc la peine d'étudier le caractere
de M.D.M.soit dans son Systême , soit dans
ce qu'il en a écrit , on y découvrira par tout cet
esprit de franchise et d'amour pour la Patrie
qui doit toujours être l'ame de ce que nous entreprenons.
On y verra sans peine que c'est uniquement
pour le bien et l'avancement de notre
Jeunesse, qui , après s'être rendu habile dans les
Sciences les plus abstraites et les plus épineuses,
M.
AVRIL. 1734. 699
M. D. ne dédaigne pas de descendre jusqu'à
l'A. B. C. il se montre peu jaloux de l'encens
après lequel nous voyons courir tant de froids
Ecrivains , et que nous prodiguons sottement à
ceux qui pour faire parade d'une vaine érudition
plutôt que pour se rendre utiles au Public , composent
des Ouvrages dont il est vrai que souvent
la lecture est agréable ; mais qui ne contribuent
en rien ni à nous rendre meilleurs , ni à nous
faciliter les moyens de le devenir. Encore si nous
nous contentions de ceux-cy ; mais n'est - il pas
honteux que tant de conteurs de nouveaux riens
et de riens dangereux , enlevent notre estime et
notre approbation , que nous ne devons qu'au
vrai que nous négligeons , que nous méprisons
et que souvent nous combattons.
Nous faisons cas du beau , nous méprisons l'utile .
Voila le mal commun ; et si quelques génies
supérieurs se sont élevez au - dessus et nous en
ont fait voir le danger et le ridicule , nous les
admirons ; mais nous en demeurons-là , nous
persuadant facilement que nous ne sommes pas
dans le cas. Ce qui nous trompe en cela , c'est
que nous prenons le faux pour le vrai , le beau
pour l'utile , le brillant pour le veritable beau ;
que nous croyons veritablement tenir pour le
bon , et que ceux qui ne pensent pas comme
nous sont dans l'erreur . C'est aussi ce qui a suscité
tant d'adversaires aux nouvelles idées de
M. D. qui fait tout revenir dans son Systême ,
au point de vue que se doit proposer tout Auteur
désinteressé, c'est - à - dire , au vrai , à l'utile , au
veritable beau . Des intentions si droites , quand
elles ne se trouveroient pas exactement remplies,
devroient , sans doute , imposer silence à l'envie
D iiij
et
700 MERCURE DE + FRANCE
et à la mauvaise humeur de quelques petits esprits
pleins d'eux- mêmes ; mais dès-lors ils ne
seroient plus ce qu'ils sont,
-
L'usage du Bureau Typographique a de grands
avantages , il en faut convenir ; mais on les trouve
mêlez avec des inconveniens très considerables
qui en ralentiront peut - être encore
long-temps le succès . Je ne parle pas de la dépense
de la machine que tout le monde ne peut
pas faire , ni de la difficulté de trouver des Maîtres
instruits du Systême , ce qu'on a déja objecté
à l'Auteur ; mais il n'est pas facile de comprendre
comment un Maître d'Ecole pourroit
s'en servir utilement . J'ai vu travailler des Enfans
au Bureau , je les ai suivis , et s'il y a un profil réel
dans l'usage de cette Machine , je crois que ce ne
peut être que dans la pratique assidue, le Maître
toujours présent et attentifà ce que fait l'Enfant.
On ne peut faire travailler qu'un Enfant à la fois ;
s'ils sont deux ou trois , ils s'embarassent, ilsjouent
et perdent leur temps. De plus l'étude , pour lui
être utile, doit être d'une heure au moins le matin
et autant le soir. Où en seroit un Maître qui
auroit , je ne dis pas cent , mais seulement quinze
ou vingt Ecoliers ? Comment exercer chacun
d'eux en particulier ? Lui donner une heure le
matin et autant le soir ? Etre présent là pendant
qu'il opere ? Le guider , l'animer , et rire ? Car
tout cela est du Systême. Que feront tous les
autres pendant ce temps-là ? Leur donner des leçons
à apprendre ? Rien n'est plus ridicule selon
le nouveau Systême , c'est même une injustice.On
doit toujours travailler avec l'Enfant , aller au devant
de toutes les difficultez , et étudier avec lui.
Qu'on les oblige d'écouter et de voir celui qui
travaille , cela est , sans doute , impraticable . Il
faudra
AVRIL. 1734 .
701
faudra donc
que tous les autres demeurent oisifs,
tandis qu'un seul sera occupé. Il est vrai que
tous ces inconveniens se trouvent aussi liez avec
la Méthode ordinaire ; mais le nouveau Systême
n'y obviant pas , et ayant même ceci de plus qu'il
coûte et qu'il est d'un grand embarras , je ne
yois pas pourquoi on le préfereroit.
Ce qui fait le fort du Systême Typographi
que , c'est que l'Enfant passant continuellement
d'un objet à un autre , peut bien apprendre avec
plus d'agrément et peut- être avec plus de profit
pour le présent ; mais il y a tout lieu de Graindre
qu'il ne s'y forme un grand fond d'inconstance
et de legereté , ce qui n'est pas un petit défaut.
Je me trouvai un jour chez un des plus zelez
Typographistes , où , après avoir caressé un
Enfant qu'il instruisoit selon le Systême , je lui
témoignai l'envie que j'avois de le voir travailler
au Bureau.La personne qui le conduisoit, s'étant
approchée , m'avertit secrettement de ne point
me servir du mot travailler , mais de jouer ; et
en même-temps prenant la parole , eh bien , mon
fils , dit- il , voulez- vous jouer à present. Comment
un Enfant élevé de cette maniere , passera- t'il à
une étude sérieuse ? Comment en supportera- t'il
la peine et le travail , lui à qui on n'aura jamais
parlé que de jeu ? Comment enfin y apporterat'il
une application qu'on ne lui aura jamais demandée.
C'est pour entretenir dans l'Enfant cet
esprit de satisfaction que lui procure cette pensée
qu'il joue ; qu'il ne faut jamais le contraindre
; que s'il ne lui plaisoir pas de jouer , il
ne faudroit pas l'y forcer. Il faut attendre ses
momens et se conformer à ses petites volontez.
Ces caprices doivent servir de regles , et ce seroit
une injustice que de vouloir que les regles res-
DY traignissent
702 MERCURE DE FRANCE
traignissent ses fantaisies. Dira - t'on que tout
cela n'est rien ; que ce ne sont que préventions ,
que préjugez.
Ce que je crois de plus fort contre le nouveau
Systême , c'est que l'amour propre y est érigé en
premier Maître des Enfans , et que ce vice dangereux
s'y trouve l'ame et le grand mobile de
tout ce qu'on leur fait faire. Leur petite imagination
se repaît agréablement des loüanges qu'il
faut leur prodiguer , ce qui les remplit insensiblement
de sentimens d'estime pour eux - mêmes
et de mépris pour les autres. En voici un trait
que je tiens de personnes non suspectes. On faisoit
jouer un Enfant au Bureau , ou plutôt on
jouoit avec lui . Le pere voulut aussi s'en mêler ;
mais par malheur ayant mis une lettre pour une
autre , un j consone , à ce qu'on m'a dit , pour
un i voyele dans le mot jgnorant au lieu -d'ignorant
; l'enfant se retourna et dit tout bas à l'oreille
de son Maître , je crois que mon cher Pere
est un peu bête ; on l'entendit , mais on jugea à
propos de faire la sourde oreille. Que n'y a t'il
pas à craindre pour des Enfans élevez dans ces
principes ! Ajoutons à cela que la conviction du
Mérite qu'ils s'imaginent avoir , les remplit
de vanité , de hauteur et d'impatience . J'en ai vû
qui écoutoient d'un air dédaigneux et moqueur
d'autres Enfans qui n'avoient pas été élevez
comme eux , et qui railloient des personnes qu'ils
devoient respecter , parce qu'ils prononçoient leslettres
autrement qu'eux . Quand une fois ils ont
fait ce qu'on appelle leurs Thêmes , on n'oseroit
y toucher, c'est -à - dire , y déranger quelque cho
se , sans les irriter. Je fus un jour témoin oculaire
d'un soufflet très - sec qu'un Enfant élevé
selon le Systême , donna à un autre Enfant qui
Dai
AVRIL 1734. 703
lui avoit brouillé un mot qu'il venoit d'imprimer.
Voilà , Monsieur , ce qui a suspendu jusqu'ici
le jugement de plusieurs ; la difficulté ou
plutot l'impossibilité de se servir du Bureau dans
les Ecoles publiques ; la nécessité de la préfence
du Maître à tout ce que fait l'Enfant , si on veut
qu'il avance plus que par la Méthode ordinaire ;
celle de jouer , de badiner et de rire avec l'Enfant,
quand il opere , le danger qu'il y a que l'Enfant
ne retire de tout ce manége , qu'un esprit d'inconstance
et de legereté , et enfin celui de prendre
l'Enfant la vanité et de faire l'amour
par
propre l'ame et le grand mobile de son étude.
Mais venons au Livre.
Tout Livre de Grammaire porte avec soi quelque
chose d'aride , le titre même rebute et ne
rappelle point le Lecteur. Il faut donc , pour
vaincre ce dégoût , présenter cette sorte de matiere
avec quelque apprêt , sans quoi un Livrede.
cette espece ne sera jamais lû que par ceux qui en
ont unbesoin extrême . Beaucoup de gens croyent
en sçavoir assez , et il y en a peu qui en fassent
une étude sérieuse. Le Systême Typographique
a cela de particulier , qu'il ett susceptible d'une
infinité d'agrémens , malgré la secheiesse apparente
des instructions qu'il renferme, et l'Auteur,
par je ne sçai quelles idées , a répandu sur tout
son Ouvrage une mélancolie , une tristesse qui
rebutera bien des Lecteurs ; et par consequent
arrêtera dès le commencement , les progrès de
cette invention . On rencontre presque à chaque
page un M. G. Professeur de l'Université , qui
semble être l'unique objet de l'Auteur , pour qui
ce Régent est une source perpetuelle de chagrin
et de déclamations qui n'éclaircissent en rien le
fond du Systême. C'eût été répondre solidement
D vj
aux
704 MERCURE DE FRANCE.
aux frivoles objections de ce Professeur , que de
garder un silence profond à cet égard ; enfin ôtez
de tout le Livre ce qui regarde cete dispute particuliere
, les redites fréquentes des mêmes choses
, les citations trop réiterées de gens favorables
au Systême et d'Enfans qu'on instruit
par le Bureau , choses qui interessent fort peu lc
Lecteur avide d'être au fait ; voici à quoi se reduit
cet Ouvrage.
i
Il faut , suivant l'Auteur , nommer un C. lé ké;
PF. fé ; le Ph. fé ; le G. gné, guéné ; le H. hê ;
le J. je -ja ; le K. ka- ku ; le L. lé ; le M. mé ; le
Q. qu - ka ; le R. rê ; le S. lé- zé; le T. te-ci ; le
V. vé ; le X. ksé , quézé ; le Y. i- ié , le Z. zé- sé ;
le &t . cté- csi ; le ft. sté ; le &. et ; le æ. é ; le oe . é;
le è. ais ; le ê. ais ; le ch. ché- ké , &c. Il faut remarquer
que ces lettres ausquelles il a donné une
double valeur , comme au C. ne seront appelées
que d'une de ces valeurs , suivant le lieu où elles
se trouveront , par exemple , dans Ciconia , on
dira sé , i , ci : ké , o , co : cico , & c ainsi des
autres.
De-là on vient aux sons , découverte des plus
importantes qu'on ait jamais faites pour faciliter
la lecture et abreger le temps qu'on y employe
ordinairement ; il appelle donc par un seul son
toutes les lettres qui , unies ensemble , n'en font
qu'un. Par exemple , Caux , on l'appelle o simplement.
Les nazales an , en , in , on , un. Ensuite
les autres sons que vous pourrez voir dans son
A. B. C. comme oient , qu'il appelle ais ou ê.
Voilà pour la lecture.
A l'égard des premiers principes de la Langue
Latine ou de la Grecque , car ce seroit la même
chose , il faut donner un thême ou une version
interlineaire à l'Enfant , qu'il imprimera sur le
Bureau
AVRIL 1734 70s
Bureau. Donnons un exemble dans lequel on
peat voit tout le Systême , tant pour apprendre
à lire , que pour apprendre les principes de la
Langue Latine, ou de telle autre qu'on voudra enseigner
à l'Enfant . On pourroit faire un Thême
ou un Exemple dans lequel se trouveroit une
chose de chaque Logette du Bureau. Mais comme
cela nous meneroit trop loin , contentonsnous
de celui - cy : Mon Dieu , je vous aime bienè
Supposons qu'un Enfant connoît déja les lettres
simplement sans les sons , on lui fait ranger sur
le Bureau : m , o , n , D , i , c , u , j , e , v , o , u , s,
a , i , m , e , b e , n. S'il connoît les sons ,
en lui fait ranger de cette sorte ; m, on, D, i , eu,
j , e , v , ou , s , ai , m , e , b , i ,en.
S'il commence à lire , on lui fait ranger par
mots de cette maniere : mon , dans le pronom
possessif. Dieu , dans les noms substantifs . je,
dans le pronom de la premiere personne . vous
dans le pronom de la seconde personne. aime ,
dans les verbes François. bien , dans les indéclinables
François. Voilà pour la Langue Françoise,'
ainsi de même pour le Latin. Car les Logettes
pour le Latin sont aussi dans le Bureau . Il faut
donner le Thême tout fait à l'Enfant ; et en lui
faisant prendre mi dans la Logette des pronoms
possessifs , on lui fait remarquer que s'est le vocatif
: Deus , dans les noms substantifs Latins
&c. on doir en même- temps lui expliquer les
regles de la Sintaxe. Voilà à peu près à quoi se
réduit tout le Systême . L'Auteur ayant une fois
posé ses principes , pouvoit , par le moyen d'un
seul exemple , mettre le Lecteur au fait , et il se
seroit épargné la dépense d'un gros Livre , qui
dans l'état où il est , ne servira qu'à rebuter
ceux qui veulent sçavoir son Systême. J'ai l'hon
neur d'être , Monsieur , &c.
>
706 MERCURE DE FRANCE
Nota. Nous donnerons dans le mois prochain la
Réponse à cette Lettre , que la longueur ne nous
permet pas d'inserer ici . comme nous l'avions déja
promis sur cette matiere.
Maitre d'Ecole à Cousance en Barrois ,
au sujet du Systême Typographique .
Enfin,
Nfin , Monsieur , le Systême Typographique
paroît en son entier ; il y a des Bureaux ,
et nous avons le Livre dans lequel cette matiere
est amplement traitée . Tout préambule à part ,
je vous dirai librement ce que je pense et du Systême
et du Livre.
Un Sçavant du premier ordre dit qu'une des
premieres regles de critique , pour entrer dans l'esprit
d'un Auteur est d'examiner quel caractere il
soutient dans l'Ouvrage dont il est question . Ce
n'est , sans doute , qu'en partant de ce principe
et en s'y tenant fortement attaché , qu'on peut
éviter deux écueils également dangereux , ou de
tout approuver sans discernement , ou de tout
condamner sans réserve . Telle est cependant la
disposition des Partisans et des ennemis du nouveau
Systême , que les premiers suivent aveuglement
toutes les idées de l'Auteur et que les autres
ne veulent y reconnoître rien de bon.
Qu'on se donne donc la peine d'étudier le caractere
de M.D.M.soit dans son Systême , soit dans
ce qu'il en a écrit , on y découvrira par tout cet
esprit de franchise et d'amour pour la Patrie
qui doit toujours être l'ame de ce que nous entreprenons.
On y verra sans peine que c'est uniquement
pour le bien et l'avancement de notre
Jeunesse, qui , après s'être rendu habile dans les
Sciences les plus abstraites et les plus épineuses,
M.
AVRIL. 1734. 699
M. D. ne dédaigne pas de descendre jusqu'à
l'A. B. C. il se montre peu jaloux de l'encens
après lequel nous voyons courir tant de froids
Ecrivains , et que nous prodiguons sottement à
ceux qui pour faire parade d'une vaine érudition
plutôt que pour se rendre utiles au Public , composent
des Ouvrages dont il est vrai que souvent
la lecture est agréable ; mais qui ne contribuent
en rien ni à nous rendre meilleurs , ni à nous
faciliter les moyens de le devenir. Encore si nous
nous contentions de ceux-cy ; mais n'est - il pas
honteux que tant de conteurs de nouveaux riens
et de riens dangereux , enlevent notre estime et
notre approbation , que nous ne devons qu'au
vrai que nous négligeons , que nous méprisons
et que souvent nous combattons.
Nous faisons cas du beau , nous méprisons l'utile .
Voila le mal commun ; et si quelques génies
supérieurs se sont élevez au - dessus et nous en
ont fait voir le danger et le ridicule , nous les
admirons ; mais nous en demeurons-là , nous
persuadant facilement que nous ne sommes pas
dans le cas. Ce qui nous trompe en cela , c'est
que nous prenons le faux pour le vrai , le beau
pour l'utile , le brillant pour le veritable beau ;
que nous croyons veritablement tenir pour le
bon , et que ceux qui ne pensent pas comme
nous sont dans l'erreur . C'est aussi ce qui a suscité
tant d'adversaires aux nouvelles idées de
M. D. qui fait tout revenir dans son Systême ,
au point de vue que se doit proposer tout Auteur
désinteressé, c'est - à - dire , au vrai , à l'utile , au
veritable beau . Des intentions si droites , quand
elles ne se trouveroient pas exactement remplies,
devroient , sans doute , imposer silence à l'envie
D iiij
et
700 MERCURE DE + FRANCE
et à la mauvaise humeur de quelques petits esprits
pleins d'eux- mêmes ; mais dès-lors ils ne
seroient plus ce qu'ils sont,
-
L'usage du Bureau Typographique a de grands
avantages , il en faut convenir ; mais on les trouve
mêlez avec des inconveniens très considerables
qui en ralentiront peut - être encore
long-temps le succès . Je ne parle pas de la dépense
de la machine que tout le monde ne peut
pas faire , ni de la difficulté de trouver des Maîtres
instruits du Systême , ce qu'on a déja objecté
à l'Auteur ; mais il n'est pas facile de comprendre
comment un Maître d'Ecole pourroit
s'en servir utilement . J'ai vu travailler des Enfans
au Bureau , je les ai suivis , et s'il y a un profil réel
dans l'usage de cette Machine , je crois que ce ne
peut être que dans la pratique assidue, le Maître
toujours présent et attentifà ce que fait l'Enfant.
On ne peut faire travailler qu'un Enfant à la fois ;
s'ils sont deux ou trois , ils s'embarassent, ilsjouent
et perdent leur temps. De plus l'étude , pour lui
être utile, doit être d'une heure au moins le matin
et autant le soir. Où en seroit un Maître qui
auroit , je ne dis pas cent , mais seulement quinze
ou vingt Ecoliers ? Comment exercer chacun
d'eux en particulier ? Lui donner une heure le
matin et autant le soir ? Etre présent là pendant
qu'il opere ? Le guider , l'animer , et rire ? Car
tout cela est du Systême. Que feront tous les
autres pendant ce temps-là ? Leur donner des leçons
à apprendre ? Rien n'est plus ridicule selon
le nouveau Systême , c'est même une injustice.On
doit toujours travailler avec l'Enfant , aller au devant
de toutes les difficultez , et étudier avec lui.
Qu'on les oblige d'écouter et de voir celui qui
travaille , cela est , sans doute , impraticable . Il
faudra
AVRIL. 1734 .
701
faudra donc
que tous les autres demeurent oisifs,
tandis qu'un seul sera occupé. Il est vrai que
tous ces inconveniens se trouvent aussi liez avec
la Méthode ordinaire ; mais le nouveau Systême
n'y obviant pas , et ayant même ceci de plus qu'il
coûte et qu'il est d'un grand embarras , je ne
yois pas pourquoi on le préfereroit.
Ce qui fait le fort du Systême Typographi
que , c'est que l'Enfant passant continuellement
d'un objet à un autre , peut bien apprendre avec
plus d'agrément et peut- être avec plus de profit
pour le présent ; mais il y a tout lieu de Graindre
qu'il ne s'y forme un grand fond d'inconstance
et de legereté , ce qui n'est pas un petit défaut.
Je me trouvai un jour chez un des plus zelez
Typographistes , où , après avoir caressé un
Enfant qu'il instruisoit selon le Systême , je lui
témoignai l'envie que j'avois de le voir travailler
au Bureau.La personne qui le conduisoit, s'étant
approchée , m'avertit secrettement de ne point
me servir du mot travailler , mais de jouer ; et
en même-temps prenant la parole , eh bien , mon
fils , dit- il , voulez- vous jouer à present. Comment
un Enfant élevé de cette maniere , passera- t'il à
une étude sérieuse ? Comment en supportera- t'il
la peine et le travail , lui à qui on n'aura jamais
parlé que de jeu ? Comment enfin y apporterat'il
une application qu'on ne lui aura jamais demandée.
C'est pour entretenir dans l'Enfant cet
esprit de satisfaction que lui procure cette pensée
qu'il joue ; qu'il ne faut jamais le contraindre
; que s'il ne lui plaisoir pas de jouer , il
ne faudroit pas l'y forcer. Il faut attendre ses
momens et se conformer à ses petites volontez.
Ces caprices doivent servir de regles , et ce seroit
une injustice que de vouloir que les regles res-
DY traignissent
702 MERCURE DE FRANCE
traignissent ses fantaisies. Dira - t'on que tout
cela n'est rien ; que ce ne sont que préventions ,
que préjugez.
Ce que je crois de plus fort contre le nouveau
Systême , c'est que l'amour propre y est érigé en
premier Maître des Enfans , et que ce vice dangereux
s'y trouve l'ame et le grand mobile de
tout ce qu'on leur fait faire. Leur petite imagination
se repaît agréablement des loüanges qu'il
faut leur prodiguer , ce qui les remplit insensiblement
de sentimens d'estime pour eux - mêmes
et de mépris pour les autres. En voici un trait
que je tiens de personnes non suspectes. On faisoit
jouer un Enfant au Bureau , ou plutôt on
jouoit avec lui . Le pere voulut aussi s'en mêler ;
mais par malheur ayant mis une lettre pour une
autre , un j consone , à ce qu'on m'a dit , pour
un i voyele dans le mot jgnorant au lieu -d'ignorant
; l'enfant se retourna et dit tout bas à l'oreille
de son Maître , je crois que mon cher Pere
est un peu bête ; on l'entendit , mais on jugea à
propos de faire la sourde oreille. Que n'y a t'il
pas à craindre pour des Enfans élevez dans ces
principes ! Ajoutons à cela que la conviction du
Mérite qu'ils s'imaginent avoir , les remplit
de vanité , de hauteur et d'impatience . J'en ai vû
qui écoutoient d'un air dédaigneux et moqueur
d'autres Enfans qui n'avoient pas été élevez
comme eux , et qui railloient des personnes qu'ils
devoient respecter , parce qu'ils prononçoient leslettres
autrement qu'eux . Quand une fois ils ont
fait ce qu'on appelle leurs Thêmes , on n'oseroit
y toucher, c'est -à - dire , y déranger quelque cho
se , sans les irriter. Je fus un jour témoin oculaire
d'un soufflet très - sec qu'un Enfant élevé
selon le Systême , donna à un autre Enfant qui
Dai
AVRIL 1734. 703
lui avoit brouillé un mot qu'il venoit d'imprimer.
Voilà , Monsieur , ce qui a suspendu jusqu'ici
le jugement de plusieurs ; la difficulté ou
plutot l'impossibilité de se servir du Bureau dans
les Ecoles publiques ; la nécessité de la préfence
du Maître à tout ce que fait l'Enfant , si on veut
qu'il avance plus que par la Méthode ordinaire ;
celle de jouer , de badiner et de rire avec l'Enfant,
quand il opere , le danger qu'il y a que l'Enfant
ne retire de tout ce manége , qu'un esprit d'inconstance
et de legereté , et enfin celui de prendre
l'Enfant la vanité et de faire l'amour
par
propre l'ame et le grand mobile de son étude.
Mais venons au Livre.
Tout Livre de Grammaire porte avec soi quelque
chose d'aride , le titre même rebute et ne
rappelle point le Lecteur. Il faut donc , pour
vaincre ce dégoût , présenter cette sorte de matiere
avec quelque apprêt , sans quoi un Livrede.
cette espece ne sera jamais lû que par ceux qui en
ont unbesoin extrême . Beaucoup de gens croyent
en sçavoir assez , et il y en a peu qui en fassent
une étude sérieuse. Le Systême Typographique
a cela de particulier , qu'il ett susceptible d'une
infinité d'agrémens , malgré la secheiesse apparente
des instructions qu'il renferme, et l'Auteur,
par je ne sçai quelles idées , a répandu sur tout
son Ouvrage une mélancolie , une tristesse qui
rebutera bien des Lecteurs ; et par consequent
arrêtera dès le commencement , les progrès de
cette invention . On rencontre presque à chaque
page un M. G. Professeur de l'Université , qui
semble être l'unique objet de l'Auteur , pour qui
ce Régent est une source perpetuelle de chagrin
et de déclamations qui n'éclaircissent en rien le
fond du Systême. C'eût été répondre solidement
D vj
aux
704 MERCURE DE FRANCE.
aux frivoles objections de ce Professeur , que de
garder un silence profond à cet égard ; enfin ôtez
de tout le Livre ce qui regarde cete dispute particuliere
, les redites fréquentes des mêmes choses
, les citations trop réiterées de gens favorables
au Systême et d'Enfans qu'on instruit
par le Bureau , choses qui interessent fort peu lc
Lecteur avide d'être au fait ; voici à quoi se reduit
cet Ouvrage.
i
Il faut , suivant l'Auteur , nommer un C. lé ké;
PF. fé ; le Ph. fé ; le G. gné, guéné ; le H. hê ;
le J. je -ja ; le K. ka- ku ; le L. lé ; le M. mé ; le
Q. qu - ka ; le R. rê ; le S. lé- zé; le T. te-ci ; le
V. vé ; le X. ksé , quézé ; le Y. i- ié , le Z. zé- sé ;
le &t . cté- csi ; le ft. sté ; le &. et ; le æ. é ; le oe . é;
le è. ais ; le ê. ais ; le ch. ché- ké , &c. Il faut remarquer
que ces lettres ausquelles il a donné une
double valeur , comme au C. ne seront appelées
que d'une de ces valeurs , suivant le lieu où elles
se trouveront , par exemple , dans Ciconia , on
dira sé , i , ci : ké , o , co : cico , & c ainsi des
autres.
De-là on vient aux sons , découverte des plus
importantes qu'on ait jamais faites pour faciliter
la lecture et abreger le temps qu'on y employe
ordinairement ; il appelle donc par un seul son
toutes les lettres qui , unies ensemble , n'en font
qu'un. Par exemple , Caux , on l'appelle o simplement.
Les nazales an , en , in , on , un. Ensuite
les autres sons que vous pourrez voir dans son
A. B. C. comme oient , qu'il appelle ais ou ê.
Voilà pour la lecture.
A l'égard des premiers principes de la Langue
Latine ou de la Grecque , car ce seroit la même
chose , il faut donner un thême ou une version
interlineaire à l'Enfant , qu'il imprimera sur le
Bureau
AVRIL 1734 70s
Bureau. Donnons un exemble dans lequel on
peat voit tout le Systême , tant pour apprendre
à lire , que pour apprendre les principes de la
Langue Latine, ou de telle autre qu'on voudra enseigner
à l'Enfant . On pourroit faire un Thême
ou un Exemple dans lequel se trouveroit une
chose de chaque Logette du Bureau. Mais comme
cela nous meneroit trop loin , contentonsnous
de celui - cy : Mon Dieu , je vous aime bienè
Supposons qu'un Enfant connoît déja les lettres
simplement sans les sons , on lui fait ranger sur
le Bureau : m , o , n , D , i , c , u , j , e , v , o , u , s,
a , i , m , e , b e , n. S'il connoît les sons ,
en lui fait ranger de cette sorte ; m, on, D, i , eu,
j , e , v , ou , s , ai , m , e , b , i ,en.
S'il commence à lire , on lui fait ranger par
mots de cette maniere : mon , dans le pronom
possessif. Dieu , dans les noms substantifs . je,
dans le pronom de la premiere personne . vous
dans le pronom de la seconde personne. aime ,
dans les verbes François. bien , dans les indéclinables
François. Voilà pour la Langue Françoise,'
ainsi de même pour le Latin. Car les Logettes
pour le Latin sont aussi dans le Bureau . Il faut
donner le Thême tout fait à l'Enfant ; et en lui
faisant prendre mi dans la Logette des pronoms
possessifs , on lui fait remarquer que s'est le vocatif
: Deus , dans les noms substantifs Latins
&c. on doir en même- temps lui expliquer les
regles de la Sintaxe. Voilà à peu près à quoi se
réduit tout le Systême . L'Auteur ayant une fois
posé ses principes , pouvoit , par le moyen d'un
seul exemple , mettre le Lecteur au fait , et il se
seroit épargné la dépense d'un gros Livre , qui
dans l'état où il est , ne servira qu'à rebuter
ceux qui veulent sçavoir son Systême. J'ai l'hon
neur d'être , Monsieur , &c.
>
706 MERCURE DE FRANCE
Nota. Nous donnerons dans le mois prochain la
Réponse à cette Lettre , que la longueur ne nous
permet pas d'inserer ici . comme nous l'avions déja
promis sur cette matiere.
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Résumé : LETTRE de ..... à M. Pilleret, Maître d'Ecole à Cousance en Barrois, au sujet du Systême Typographique.
La lettre traite du Système Typographique, récemment publié dans un livre et disponible dans divers bureaux. L'auteur examine les critiques et les partisans du système, notant que les premiers approuvent sans discernement tandis que les seconds ne reconnaissent rien de bon. Il recommande d'évaluer le caractère de l'auteur, M. D. M., qui démontre un esprit de franchise et d'amour pour la patrie, visant à l'avancement de la jeunesse. L'auteur critique les écrivains qui cherchent la reconnaissance plutôt que l'utilité. Il souligne que, bien que le système typographique présente des avantages, il comporte des inconvénients majeurs, notamment la difficulté de son utilisation dans les écoles publiques. Ce système nécessite la présence constante du maître pour chaque élève, ce qui est impraticable avec un grand nombre d'élèves. Le texte mentionne également les dangers de l'inconstance et de la légèreté chez les enfants formés par ce système, ainsi que le risque de développer de la vanité et de l'amour-propre. Les enfants élevés selon ce système peuvent devenir impatients et moqueurs envers ceux qui ne suivent pas la même méthode. Concernant le livre, l'auteur note qu'il est aride et rebutant, malgré les efforts de l'auteur pour le rendre agréable. Le livre contient des disputes inutiles et des redites fréquentes, ce qui le rend peu attrayant pour les lecteurs. Le système typographique propose de nommer les lettres et les sons de manière spécifique pour faciliter la lecture et l'apprentissage des langues. Par exemple, les lettres comme le C peuvent avoir une double valeur selon leur position dans un mot. Le texte fournit un exemple pratique avec la phrase 'Mon Dieu, je vous aime bien' pour illustrer l'application du système. Le texte discute également d'une méthode pédagogique pour enseigner la grammaire latine. L'auteur suggère de présenter directement le thème à l'élève et de lui faire comprendre l'utilisation des pronoms possessifs et du vocatif dans les noms substantifs latins. Il insiste sur l'importance d'expliquer simultanément les règles de la syntaxe. Selon l'auteur, ce système pourrait être expliqué en un seul exemple, rendant ainsi inutile la publication d'un gros livre qui pourrait décourager les lecteurs intéressés par ce système. Le Mercure de France annonce qu'il publiera la réponse à cette lettre dans le mois suivant, en raison de la longueur qui ne permet pas son insertion immédiate.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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40
p. 1391-1400
TOME XVIII. de la Bibliotheque Germanique.
Début :
Dans l'article IV. on trouve un Extrait du XIV. volume de la Bibliothéque [...]
Mots clefs :
Histoire, Peuples, Livre, Temps, Histoire des Allemands, Guerres, Traduction allemande, Goths, Allemagne, Empire, Expéditions, Remarques, Héros, Latin, Nouvelles littéraires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TOME XVIII. de la Bibliotheque Germanique.
TO ME XVIII. de la Bibliotheque
German: que.
Dans l'article IV . on trouve un Extrait
du XIV. volume de la Bibliothéque
Grecque de M. , Fabricius , dont nous
avons parlé dans le Mercure en differentes
occasions. Ce nouveau volume cst
imprimé à Hambourg chez la veuve
Felginer en 1728. et contient 740 pages
in 4. Le Journaliste Allemand nous.
apprend que c'est ici le dernier volume.
de ce grand Ouvrage , ajoutant qu'il et
présentement complet , et que c'est le
II. Vol. fruic
1392 MERCURE DE FRANCE
fruit d'un travail de 25 années ; travail
immense et qui cependant n'a pas empê
ché M. Fabricius de donner au Public
dans cet intervalle de tems , plusieurs
Ouvrages très- considerables .
La principale piéce de ce dernier volume
est un Indice general sur les XIV.
volumes précédens . On doit en partie
cette Table , si nécessaire à cause de la
varieté et de l'abondance des matieres ,
à Jean Chrêtien Vuolff , Professeur de
Physique et de Poësie à Hambourg ; sur
quoi M. Fabricius lui témoigne sa reconnoissance.
L'Article VII. contient l'Extrait d'une
Histoire des Allemands écrite en Alle
mand jusqu'au commencement de la
Monarchie Françoise par le DocteurJean.
Jacques Mascou 1. vol . in 4. à Leipsic
chez Jacques Chuster 1726. PP. 508.
sans les Préfaces et les Tables . Le dessein
de l'Auteur est de nous donner l'Histoire
des Anciens Allemands jusqu'à l'extinc
tion de la posterité de Charlemagne; mais
il ne va dans ce volume que jusqu'à
Clovis exclusivement .
Il importe à ceux qui veulent s'instruire
à fond des Coutumes et du Droit
d'Allemagne d'aller en chercher la source
dans les tems les plus reculés . Tout ce
II Vol.
qui
JUIN. 1734 1393
qui contribue à rendre ces siécles moins
impénétrables et à en mettre l'Histoire
dans un plus grand jour mérite donc
l'attention et la reconnoissance du Public.
On y trouve l'origine de diverses Nations
Germaniques ou voisin esde l'Allemagne,
qui ont d'abord désolé et puis conquis
les plus considérables Parties de l'Empire
Romain ; le récit de leurs Expéditions ,
des Remarques sur les principaux Chefs
et sur les bonnes ou mauvaises qualitcz
de ces Héros : Tout cela est exécuté
comme il doit l'être dans une bonne
Histoire ; l'Auteur du Journal remarque
qu'il eut été à souhaiter que M. Mascou
eut écrit son Histoire en Latin en faveur
des Etrangers , d'autant plus qu'il a écrit
d'autres Ouvrages en cette Langue avec
succès .
Le premier Livre contient l'Histoire
'des Allemands jusqu'à la fin de la Guerre
Cimbrique ; on y trouve entre beaucoup
d'autres choses remarquables , le récit des
Victoires que les Cimbres et les Teutons
ont remporté sur les Romains et de leur
défaite par Marius. Depuis les Cimbres
jusqu'à Cesar les Peuples d'Allemagne
sont peu connus dans l'Histoire : Cesar
- nous a laissé des Memoires des Guerres
qu'il a cues avec eux , et quoique de son
II. Vol
tems
1394 MERCURE DE FRANCE
tems on doutât de la fidelité de ces Mémoires
, M. de Mascou n'a pû faire autrement
que de le prendre pour guide en lc
redressant , lorsque l'occasion s'en présente.
Il suit donc Cesar dans ses Expéditions
en Germanie , et il donne ensuite
une idée des moeurs des anciens Germains
prise de Cesar et de Tacite , il compare
ensuite la Mythologie de ces Peuples avec
celle des Grecs , à l'avantage de celle des
premiers. C'est ce qui contient le second
Livre.
Le troisiéme continue l'Histoire des
Allemands jusqu'à la défaite de Varus ,
c'est-à-dire les diverses Expéditions des
Romains sur les Sigambres, les Semnons ,
les Hermundures , les Marcomans , et
autres Peuples de ces pays là , jusqu'à
l'affreuse déroute de Quintilius Varus ,
dont l'avarice et les chicanes avoient
mis les Peuples Germains au désespoir.
Le quatriéme Livre contient les exploits
d'Arminius en faveur de sa Patrie
et de ceux deGermanicus en faveur desRomains
un court parallele entre ces deux
jeunes Héros; le récit des diverses Guerres
des Allemands contre les Successeurs de
Tibere , et un détail du soulevement des⚫
Bataves sous la conduite de Civilis : le.
Livre finit par la Paix des Romains avec
1 I. Vol.
les
JUIN.
1734. 1395
Ies Bataves , quoiqu'on ignore en quoi.
précisement elle consista .
›
Le cinquiéme raporte les Victoires
vrayes ou prétendues de Domitien sur
plusieurs Peuples Germaniques , celles de
Nerva sur les Marcomans , celle de Trajan
et de Marc- Aurele . On y remarque
le tems auquel l'Histoire nomme pour
la premiere fois des Peuples fameux , les
Allemands , les Goths , les Francs et les
Scythes , du nombre desquels étoient les
Goths. On trouve dans le même Livre
les Victoires de Probus sur les Allemands
proprement dits , sur les Sarmates et sur .
les Goths.
Le sixième Livre s'étend jusqu'à la fin
des Guerres des Francs et des Allemands.
sous Julien ; il met sous les yeux les noms
d'autres Peuples fameux , des Thurin
giens , des Saxons , des Bourguignons
des Vandales : ces derniers étoient déja
connus auparavant ; on y trouve encore
les Guerres des Peuples Germains entre
eux , les succès de Diocletien et de Maximien
, de Galere , de Constance et de
Constantin sur ces Peuples , leur défaite
près de Strasbourg par Julien
soumission sous cet Empereur.
و
et leur
Le septième comprend les differentes
Revolutions qui arrivérent dans l'Occi
II. Vol dent
1396 MERCURE DE FRANCE
dent occasionnées par les Alains , les Quades
, les Bourguignons , les Saxons &c .
jusqu'à la grande migration des Peuples
dans l'Empire d'Occident.
La Fondation des Etats des Goths , des
Sueves , des Bourguignons dans les Provinces
de l'Empire font le sujet du
huitiéme Livre. Mais ce qu'on y trouve
de plus remarquable , c'est le récit des
Guerres réïterées des Goths en Italie sous
la conduite d'Alaric ; on y voit les traitez
et les ruptures qui se succedérent à diver
ses reprises entre lesGoths et les Romains,
et un détail très circonstancié de la prise
de Rome par Alaric ; le mariage de Placidie
, Soeur d'Honorius avec Ataulphe ,
Successeur d'Alaric ; et enfin l'Histoire
de l'établissement des Alains , des Sueves,
des Vandales et des Goths en Espagne
et de celui des Bourguignons dans les
Gaules aux environs du Rhin : l'Auteur
dit aussi quelque chose des Francs et des
Loix Saliques .
La plus grande partie du neuvième
Livre est employée à la narration des
conquêtes desVandales en Espagne et en
Affrique , et à celle des Guerres des Huns
et de leurs ravages dans l'Occident sous
la conduite d'Attila dont M. Mascou fait
le portrait et dépeint le caractére , mais
II. Vol. avec
JUIN. 1734. 1397
avec des traits qui présentent l'idée d'un
Héros plutôt que d'un Barbare , et qui
réforment celle qu'on a eûe autrefois , et
que plusieurs se forment encore d'Attila.
Le dixiéme Livre qui finit ce volume
va jusqu'au commencement du Gouvernement
de Clovis. On y voit les Vandales
succeder aux Huns dans l'Italie : le
pillage de Rome par Genseric Roy Vandale
et Arien , avec des remarques sur
la modération de ces Peuples , sur leur
chasteté , sur leur severité et leur exactitude
à faire observer les Loix , et sur la
douceur de leur domination et de leur
Gouvernement, devenu agréable aux Romains
mêmes. L'Auteur finit ce volume
par des Réflexions sur les causes de cette
grande Révolution et sur les changemens
qu'elle apporta à la situation de l'Europe.
Extrait des Nouvelles Litteraires
du XVIII Tome.
De Petersbourg. On verra bientôt l'Histoire
Metallique d'Edesse , par M. Bayer
qui s'imprimé en cette Ville. Des Medailles
raportées d'Orient par M. Buxbaum
lui ont été d'un grand secours. Il fournira
une suite Chronologique des Rois
d'Edesse qui , à ce qu'on assure , sera
complette,
D'Upsale. II. Vol.
1398 MERCURE DE FRANCE
D'Upsale. Il parut en certe Ville l'année
passée ( 1728. ) deux Dissertations
Académiques de feu M. le Docteur
Wallin , sur l'Art d'écrire avec du feu . De
Arte Trithemiana scribendi per ignem , et
une autre de M. Fabien Toerner, Profes
seur en Eloquence sur l'origine et la Religion
des Finlandiens.
De Varsovie , M. Bachstrohm , qui est
arrivé depuis peu de Constantinople en
cette Ville , y doit retourner dans quelque
tems avec toute sa famille , pour être
employé à la Traduction de la Bible en
Langue Turque.
D'Ausbourg. On a réimprimé ici une
Traduction Latine du Dictionnaire de la
Bible de Dom Augustin Calmet , par le
R. P. Dom Jean- Dominique Mansi. Cette
Traduction avoit paru à Luques il y a
quelques années sans figures. Les Librai
res ont jugé à propos d'en metire quelques-
unes à cette nouvelle Edition. Le
P. Mansi a corrigé quelques fautes de
Dom Calmet Au reste le supplement n'est
point encore traduit en Latin . On dit
qu'il doit paroître une Traduction Allemande
du même Dictionnaire avec tou
tes les figures .
De Nuremberg. On débite ici les Ou
vrages du fameux Gerard de Lairesse , sur
II. Vol. - le
JUIN. 1734 1399
le Dessein et sur la Peinture , traduit du
Hollandois en Allemand.
D'Altorf. M. le Professeur Schultz ;
qui publia l'année passée ( 1728. ) l'Histoire
de la Médecine en Latin , fait esperer
une nouvelle Edition Grecque de Plutarque
, et une Traduction Allemande
du même Auteur , toutes deux avec des
Remarques.
De Leipsic. M. Paul- Daniel Longolius
a soutenu publiquement et a fait imprimer
une Dissertation Académique , dans
laquelle il prétend prouver que chez une
grande partie des nations , auxquelles on
reproche d'avoir sacrifié des victimes humaines
, on choisissoit pour victimes au
nioins la plupart du tems , non des personnes
innocentes , mais des criminels
condamnez à mort pour leurs crimes .
Walther fait imprimer une Traduction
Allemande de l'excellent Ouvrage de
M. Niewentyt , intitulé : le bon usage de
la contemplation du Monde ou l'existence
de Dieu, démontrée par les merveilles de la
nature.
De Halle. M. Gasser a publié une Dissettation
Académique . De Inquisitione
contrà surdum et mutum naturâ : et une Introduction
à la connoissance des affaires
d'oeconomies , de Polices et de Domaines.
I I. Vol; De
1400 MERCURE DE FRANCE
De Lubeck . M. Martini , arrivé en cette
Ville depuis quelque tems de Petersbourg
, où il étoit Membre de l'Acadé
mie , vient de faire imprimer une petite
brochure Latine sur le célebre Enfant de
Lubeck . Chrêtien Henri Heinecken , dans
laquelle il tâche de rendre des raisons
naturelles de l'extraordinaire capacité de
cet Enfant.
Moins de partialité et plus d'exactitude
dans les Auteurs de la Bibliothéque
Germanique donneroient du relief à cet
Ouvrage. On y trouve une critique presque
continuelle de la Religion Catholique
, capable d'indigner non seulement
ceux qui ne pensent pas comme ces Auteurs
, mais toutes les personnes sensées .
C'est d'ailleurs abuser de la qualité de
Journalisre et entendre mal ses propres
intêrets. A cela près , les Auteurs de ce
Journal y font paroître de l'esprit et de
l'érudition ..
German: que.
Dans l'article IV . on trouve un Extrait
du XIV. volume de la Bibliothéque
Grecque de M. , Fabricius , dont nous
avons parlé dans le Mercure en differentes
occasions. Ce nouveau volume cst
imprimé à Hambourg chez la veuve
Felginer en 1728. et contient 740 pages
in 4. Le Journaliste Allemand nous.
apprend que c'est ici le dernier volume.
de ce grand Ouvrage , ajoutant qu'il et
présentement complet , et que c'est le
II. Vol. fruic
1392 MERCURE DE FRANCE
fruit d'un travail de 25 années ; travail
immense et qui cependant n'a pas empê
ché M. Fabricius de donner au Public
dans cet intervalle de tems , plusieurs
Ouvrages très- considerables .
La principale piéce de ce dernier volume
est un Indice general sur les XIV.
volumes précédens . On doit en partie
cette Table , si nécessaire à cause de la
varieté et de l'abondance des matieres ,
à Jean Chrêtien Vuolff , Professeur de
Physique et de Poësie à Hambourg ; sur
quoi M. Fabricius lui témoigne sa reconnoissance.
L'Article VII. contient l'Extrait d'une
Histoire des Allemands écrite en Alle
mand jusqu'au commencement de la
Monarchie Françoise par le DocteurJean.
Jacques Mascou 1. vol . in 4. à Leipsic
chez Jacques Chuster 1726. PP. 508.
sans les Préfaces et les Tables . Le dessein
de l'Auteur est de nous donner l'Histoire
des Anciens Allemands jusqu'à l'extinc
tion de la posterité de Charlemagne; mais
il ne va dans ce volume que jusqu'à
Clovis exclusivement .
Il importe à ceux qui veulent s'instruire
à fond des Coutumes et du Droit
d'Allemagne d'aller en chercher la source
dans les tems les plus reculés . Tout ce
II Vol.
qui
JUIN. 1734 1393
qui contribue à rendre ces siécles moins
impénétrables et à en mettre l'Histoire
dans un plus grand jour mérite donc
l'attention et la reconnoissance du Public.
On y trouve l'origine de diverses Nations
Germaniques ou voisin esde l'Allemagne,
qui ont d'abord désolé et puis conquis
les plus considérables Parties de l'Empire
Romain ; le récit de leurs Expéditions ,
des Remarques sur les principaux Chefs
et sur les bonnes ou mauvaises qualitcz
de ces Héros : Tout cela est exécuté
comme il doit l'être dans une bonne
Histoire ; l'Auteur du Journal remarque
qu'il eut été à souhaiter que M. Mascou
eut écrit son Histoire en Latin en faveur
des Etrangers , d'autant plus qu'il a écrit
d'autres Ouvrages en cette Langue avec
succès .
Le premier Livre contient l'Histoire
'des Allemands jusqu'à la fin de la Guerre
Cimbrique ; on y trouve entre beaucoup
d'autres choses remarquables , le récit des
Victoires que les Cimbres et les Teutons
ont remporté sur les Romains et de leur
défaite par Marius. Depuis les Cimbres
jusqu'à Cesar les Peuples d'Allemagne
sont peu connus dans l'Histoire : Cesar
- nous a laissé des Memoires des Guerres
qu'il a cues avec eux , et quoique de son
II. Vol
tems
1394 MERCURE DE FRANCE
tems on doutât de la fidelité de ces Mémoires
, M. de Mascou n'a pû faire autrement
que de le prendre pour guide en lc
redressant , lorsque l'occasion s'en présente.
Il suit donc Cesar dans ses Expéditions
en Germanie , et il donne ensuite
une idée des moeurs des anciens Germains
prise de Cesar et de Tacite , il compare
ensuite la Mythologie de ces Peuples avec
celle des Grecs , à l'avantage de celle des
premiers. C'est ce qui contient le second
Livre.
Le troisiéme continue l'Histoire des
Allemands jusqu'à la défaite de Varus ,
c'est-à-dire les diverses Expéditions des
Romains sur les Sigambres, les Semnons ,
les Hermundures , les Marcomans , et
autres Peuples de ces pays là , jusqu'à
l'affreuse déroute de Quintilius Varus ,
dont l'avarice et les chicanes avoient
mis les Peuples Germains au désespoir.
Le quatriéme Livre contient les exploits
d'Arminius en faveur de sa Patrie
et de ceux deGermanicus en faveur desRomains
un court parallele entre ces deux
jeunes Héros; le récit des diverses Guerres
des Allemands contre les Successeurs de
Tibere , et un détail du soulevement des⚫
Bataves sous la conduite de Civilis : le.
Livre finit par la Paix des Romains avec
1 I. Vol.
les
JUIN.
1734. 1395
Ies Bataves , quoiqu'on ignore en quoi.
précisement elle consista .
›
Le cinquiéme raporte les Victoires
vrayes ou prétendues de Domitien sur
plusieurs Peuples Germaniques , celles de
Nerva sur les Marcomans , celle de Trajan
et de Marc- Aurele . On y remarque
le tems auquel l'Histoire nomme pour
la premiere fois des Peuples fameux , les
Allemands , les Goths , les Francs et les
Scythes , du nombre desquels étoient les
Goths. On trouve dans le même Livre
les Victoires de Probus sur les Allemands
proprement dits , sur les Sarmates et sur .
les Goths.
Le sixième Livre s'étend jusqu'à la fin
des Guerres des Francs et des Allemands.
sous Julien ; il met sous les yeux les noms
d'autres Peuples fameux , des Thurin
giens , des Saxons , des Bourguignons
des Vandales : ces derniers étoient déja
connus auparavant ; on y trouve encore
les Guerres des Peuples Germains entre
eux , les succès de Diocletien et de Maximien
, de Galere , de Constance et de
Constantin sur ces Peuples , leur défaite
près de Strasbourg par Julien
soumission sous cet Empereur.
و
et leur
Le septième comprend les differentes
Revolutions qui arrivérent dans l'Occi
II. Vol dent
1396 MERCURE DE FRANCE
dent occasionnées par les Alains , les Quades
, les Bourguignons , les Saxons &c .
jusqu'à la grande migration des Peuples
dans l'Empire d'Occident.
La Fondation des Etats des Goths , des
Sueves , des Bourguignons dans les Provinces
de l'Empire font le sujet du
huitiéme Livre. Mais ce qu'on y trouve
de plus remarquable , c'est le récit des
Guerres réïterées des Goths en Italie sous
la conduite d'Alaric ; on y voit les traitez
et les ruptures qui se succedérent à diver
ses reprises entre lesGoths et les Romains,
et un détail très circonstancié de la prise
de Rome par Alaric ; le mariage de Placidie
, Soeur d'Honorius avec Ataulphe ,
Successeur d'Alaric ; et enfin l'Histoire
de l'établissement des Alains , des Sueves,
des Vandales et des Goths en Espagne
et de celui des Bourguignons dans les
Gaules aux environs du Rhin : l'Auteur
dit aussi quelque chose des Francs et des
Loix Saliques .
La plus grande partie du neuvième
Livre est employée à la narration des
conquêtes desVandales en Espagne et en
Affrique , et à celle des Guerres des Huns
et de leurs ravages dans l'Occident sous
la conduite d'Attila dont M. Mascou fait
le portrait et dépeint le caractére , mais
II. Vol. avec
JUIN. 1734. 1397
avec des traits qui présentent l'idée d'un
Héros plutôt que d'un Barbare , et qui
réforment celle qu'on a eûe autrefois , et
que plusieurs se forment encore d'Attila.
Le dixiéme Livre qui finit ce volume
va jusqu'au commencement du Gouvernement
de Clovis. On y voit les Vandales
succeder aux Huns dans l'Italie : le
pillage de Rome par Genseric Roy Vandale
et Arien , avec des remarques sur
la modération de ces Peuples , sur leur
chasteté , sur leur severité et leur exactitude
à faire observer les Loix , et sur la
douceur de leur domination et de leur
Gouvernement, devenu agréable aux Romains
mêmes. L'Auteur finit ce volume
par des Réflexions sur les causes de cette
grande Révolution et sur les changemens
qu'elle apporta à la situation de l'Europe.
Extrait des Nouvelles Litteraires
du XVIII Tome.
De Petersbourg. On verra bientôt l'Histoire
Metallique d'Edesse , par M. Bayer
qui s'imprimé en cette Ville. Des Medailles
raportées d'Orient par M. Buxbaum
lui ont été d'un grand secours. Il fournira
une suite Chronologique des Rois
d'Edesse qui , à ce qu'on assure , sera
complette,
D'Upsale. II. Vol.
1398 MERCURE DE FRANCE
D'Upsale. Il parut en certe Ville l'année
passée ( 1728. ) deux Dissertations
Académiques de feu M. le Docteur
Wallin , sur l'Art d'écrire avec du feu . De
Arte Trithemiana scribendi per ignem , et
une autre de M. Fabien Toerner, Profes
seur en Eloquence sur l'origine et la Religion
des Finlandiens.
De Varsovie , M. Bachstrohm , qui est
arrivé depuis peu de Constantinople en
cette Ville , y doit retourner dans quelque
tems avec toute sa famille , pour être
employé à la Traduction de la Bible en
Langue Turque.
D'Ausbourg. On a réimprimé ici une
Traduction Latine du Dictionnaire de la
Bible de Dom Augustin Calmet , par le
R. P. Dom Jean- Dominique Mansi. Cette
Traduction avoit paru à Luques il y a
quelques années sans figures. Les Librai
res ont jugé à propos d'en metire quelques-
unes à cette nouvelle Edition. Le
P. Mansi a corrigé quelques fautes de
Dom Calmet Au reste le supplement n'est
point encore traduit en Latin . On dit
qu'il doit paroître une Traduction Allemande
du même Dictionnaire avec tou
tes les figures .
De Nuremberg. On débite ici les Ou
vrages du fameux Gerard de Lairesse , sur
II. Vol. - le
JUIN. 1734 1399
le Dessein et sur la Peinture , traduit du
Hollandois en Allemand.
D'Altorf. M. le Professeur Schultz ;
qui publia l'année passée ( 1728. ) l'Histoire
de la Médecine en Latin , fait esperer
une nouvelle Edition Grecque de Plutarque
, et une Traduction Allemande
du même Auteur , toutes deux avec des
Remarques.
De Leipsic. M. Paul- Daniel Longolius
a soutenu publiquement et a fait imprimer
une Dissertation Académique , dans
laquelle il prétend prouver que chez une
grande partie des nations , auxquelles on
reproche d'avoir sacrifié des victimes humaines
, on choisissoit pour victimes au
nioins la plupart du tems , non des personnes
innocentes , mais des criminels
condamnez à mort pour leurs crimes .
Walther fait imprimer une Traduction
Allemande de l'excellent Ouvrage de
M. Niewentyt , intitulé : le bon usage de
la contemplation du Monde ou l'existence
de Dieu, démontrée par les merveilles de la
nature.
De Halle. M. Gasser a publié une Dissettation
Académique . De Inquisitione
contrà surdum et mutum naturâ : et une Introduction
à la connoissance des affaires
d'oeconomies , de Polices et de Domaines.
I I. Vol; De
1400 MERCURE DE FRANCE
De Lubeck . M. Martini , arrivé en cette
Ville depuis quelque tems de Petersbourg
, où il étoit Membre de l'Acadé
mie , vient de faire imprimer une petite
brochure Latine sur le célebre Enfant de
Lubeck . Chrêtien Henri Heinecken , dans
laquelle il tâche de rendre des raisons
naturelles de l'extraordinaire capacité de
cet Enfant.
Moins de partialité et plus d'exactitude
dans les Auteurs de la Bibliothéque
Germanique donneroient du relief à cet
Ouvrage. On y trouve une critique presque
continuelle de la Religion Catholique
, capable d'indigner non seulement
ceux qui ne pensent pas comme ces Auteurs
, mais toutes les personnes sensées .
C'est d'ailleurs abuser de la qualité de
Journalisre et entendre mal ses propres
intêrets. A cela près , les Auteurs de ce
Journal y font paroître de l'esprit et de
l'érudition ..
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Résumé : TOME XVIII. de la Bibliotheque Germanique.
Le texte présente plusieurs ouvrages et publications historiques. Le volume XIV de la Bibliothèque Grecque de Fabricius, imprimé à Hambourg en 1728, marque la conclusion d'un ouvrage complet après 25 années de travail. Ce volume, composé de 740 pages, inclut un indice général couvrant les quatorze volumes précédents, partiellement rédigé par Jean Chrêtien Wolff. L'article VII de ce volume extrait une histoire des Allemands écrite par Jean-Jacques Mascou, couvrant la période jusqu'à Clovis. Cette histoire détaille les coutumes et le droit allemand, ainsi que les expéditions et chefs germaniques. Mascou est regretté de n'avoir pas écrit en latin, ce qui aurait élargi son public. L'ouvrage est structuré en livres traitant des différentes périodes historiques, des guerres et migrations des peuples germaniques, jusqu'à la fin des guerres sous Julien. Le texte mentionne également diverses publications académiques et traductions en Europe, notamment à Saint-Pétersbourg, Uppsala, Varsovie, Augsbourg, Nuremberg, Altorf, Leipzig, Halle et Lübeck.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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44
p. 6-18
ELOGE HISTORIQUE DE MADAME DU CHASTELET ; PAR M. DE VOLTAIRE.
Début :
Cet éloge doit être mis à la tête de la traduction de Newton. [...]
Mots clefs :
Newton, Émilie du Châtelet, Langue, Traduction, Éloge, Ouvrage, Livre
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texteReconnaissance textuelle : ELOGE HISTORIQUE DE MADAME DU CHASTELET ; PAR M. DE VOLTAIRE.
ELOGE HISTORIQUE
DE MADAME DU CHASTELET;
PAR M. DE VOLTAIRE.
Cet éloge doit être mis à la tête de la traduction
de Newton.
Ette traduction que les plus fçavans
Cette
que les autres doivent étudier , une Dame
l'a entrepriſe & achevée , à l'étonnement
& à la gloire de fon pays. Gabrielle - Emilie
de Breteuil , époufe du Marquis du
Chaftelet- Lomont , Lieutenant général des
armées du Roi , eft l'auteur de cette traduction
, devenue néceffaire à tous ceux qui
voudront acquerir ces profondes connoiffances
dont le monde eft redevable au grand
Newton.
C'eût été beaucoup pour une femme de
fçavoir la Géométrie ordinaire , qui n'eſt
pas même une introduction aux vérités fublimes
enfeignées dans cet ouvrage im
mortel ; on fent affez qu'il falloit que Madame
la Marquife du Chaftelet fût entrée
DECEMBRE . 1754. 7
bien avant dans la carriere que Newton
avoit ouverte , & qu'elle poffedât ce que ce
grand homme avoit enfeigné. On a vu
deux prodiges ; l'un que Newton ait fait
cet ouvrage , l'autre qu'une Dame l'ait traduit
& l'ait éclairci.
Ce n'étoit pas fon coup d'effai ; elle
avoit auparavant donné au public une explication
de la Philofophie de Leibnits ,
fous le titre d'Inftitutions de Phyfique
adreffées à fon fils , auquel elle avoit enfeigné
elle - même la Géométrie.
Le difcours préliminaire qui eft à la tête
de ces inftitutions , eft un chef- d'oeuvre de
raifon & d'éloquence ; elle a répandu dans
le refte du livre une méthode & une clarté
que Leibnits n'eut jamais & dont fes idées
ont befoin , foit qu'on veuille feulement
les entendre , foit qu'on veuille les réfuter.
Après avoir rendu les imaginations de
Leibnits intelligibles , fon efprit qui avoit
acquis encore de la force & de la maturité
par ce travail même , comprit que cette
Métaphyfique fi hardie , mais fi peu fondée,
ne méritoit pas fes recherches : fon ame
étoit faite le fublime , mais
pour
vrai. Elle fentit que les monades & l'harmonie
préétablie devoient être mifes avec
les trois élémens de Defcartes , & que des
fyftêmes qui n'étoient qu'ingénieux , n'épour
le
A iiij
8 MERCURE DE FRANCE.
toient pas dignes de l'occuper. Ainfi après
avoir eu le courage d'embellir Leibnits ,
elle eut celui de l'abandonner , courage
bien rare dans quiconque a embraffé une
opinion , mais qui ne couta gueres d'efforts
à une ame paffionnée pour la vérité.
Défaite de tout espoir de fyftême , elle
prit pour fa régle celle de la Société royale
de Londres , nullius in verba ; & c'eſt parce
que la bonté de fon efprit l'avoit rendue
ennemie des partis & des fyftêmes ,
qu'elle fe donna toute entiere à Newton.
En effet Newton ne fit jamais de fyftême ,
ne fuppofa jamais rien , n'enfeigna aucune
vérité qui ne fût fondée fur la plus fublime
Géométrie , ou fur des expériences
inconteftables. Les conjectures qu'il a hazardées
à la fin de fon livre , fous le nom
de recherches , ne font que des doutes ; il
ne les donne que pour tels , & il feroit
prefqu'impoffible que celui qui n'avoit jamais
affirmé que des vérités évidentes ,
n'eût pas douté de tout le refte.
Tout ce qui eft donné ici pour principe
eit en effet digne de ce nom ; ce font les
premiers refforts de la nature , inconnus
avant lui , & il n'eft plus permis de prétendre
à être Phyficien fans les connoître .
Il faut donc bien fe garder d'envifager
ce livre comme un fyftême , c'est - à - dire
DECEMBRE . 1754. 9
comme un amas de probabilités qui peuvent
fervir à expliquer bien ou mal queleffets
de la nature. ques
S'il y avoit encore quelqu'un affez abfurde
pour foutenir la matiere fubtile &
la matiere cannelée , pour dire que la terre
eft un foleil encrouté , que la lune a été
entraînée dans le tourbillon de la terre ,
que la matiere fubtile fait la pefanteur ,
pour foutenir toutes ces autres opinions
romanefques fubftituées à l'ignorance dest
anciens , on diroit , cet homme eft Cartéfien
; s'il croyoit aux monades , on diroit ,
il eft Leibnitien ; mais on ne dira pas de
celui qui fçait les élémens d'Euclide qu'il
eft Euclidien ; ni de celui qui fçait d'après
Galilée en quelle proportion les corps tombent
, qu'il eft Galiléifte : auffi en Angleterre
ceux qui ont appris le calcul infinitefimal
, qui ont fait les expériences de la
lumiere , qui ont appris les loix de la
vitation , ne font point appellés Newtoniens
; c'est le privilege de l'erreur de donner
fon nom à une fecte . Si Platon avoit
trouvé des vérités , il n'y auroit point eu
de Platoniciens , & tous les hommes auroient
appris peu-à-peu ce que Platon auroit
enfeigné ; mais parce que
dans l'ignorance
qui couvre la terre , les uns s'attachoient
à une erreur , les autres à une augra-
A v
10 MERCURE DE FRANCE.
tre , on combattoit fous différens étendarts ;
il y avoit des Péripateticiens , des Platoniciens
, des Epicuriens , des Zénoniſtes , en
attendant qu'il y eût des Sages.
Si on appelle encore en France Newtoniens
les Philofophes qui ont joint leurs
connoiffances à celles dont Newton a gratifié
le genre humain , ce n'eft que par un
reſte d'ignorance & de préjugé. Ceux qui
fçavent peu & ceux qui fçavent mal , ce
qui compofe une multitude prodigieuſe ,
s'imaginerent que Newton n'avoit fait autre
chofe que combattre Defcartes , à peu
près comme avoit fait Gaffendi . Ils entendirent
parler de fes découvertes , & ils les
prirent pour un fyftême nouveau . C'eſt
ainfi que quand Harvée eut rendu palpable
la circulation du fang , on s'éleva en
France contre lui ; on appella Harvéiftes
& Circulateurs ceux qui ofoient embraſfer
la vérité nouvelle que le public ne prenoit
que pour une opinion. Il le faut
avouer , toutes les découvertes nous font
venues d'ailleurs , & toutes ont été combattues
. Il n'y a pas jufqu'aux expériences ,
que Newton avoit faites fur la lumiere ,
qui n'ayent effuyé parmi nous de violentes
contradictions. Il n'eftpas furprenant
après cela que la gravitation univerfelle
de la matiere ayant été démontrée , ait été
aufli combattue.
DECEMBRE. 1754. II
Les fublimes vérités que nous devons à
Newton , ne fe font pleinement établies en
France qu'après une génération entiere de
ceux qui avoient vieilli dans les erreurs
de Defcartes. Car toute vérité , comme
tout mérité , a les contemporains pour ennemis
.
Turpe putaverunt parere minoribus , & que
Imberbes didicere , fenes perdenda fateri.
Madame du Chaftelet a rendu un double
fervice à la pofterité en traduifant le livre
des Principes & en l'enrichiffant d'un commentaire.
Il eſt vrai que la langue latine
dans laquelle il est écrit , eft entendue de
tous les Sçavans ; mais il en coûte toujours
quelques fatigues à lire des chofes
abftraites dans une langue étrangere . D'ailleurs
le Latin n'a pas de termes pour exprimer
les vérités mathématiques & phyfiques
qui manquoient aux anciens .
Il a fallu que les modernes créaffent des
mots nouveaux pour rendre ces nouvelles
idées ; c'eſt un grand inconvénient dans les
livres de fcience , & il faut avouer que ce
n'eſt plus gueres la peine d'écrire ces livres
dans une langue morte , à laquelle il faut
toujours ajouter des expreffions inconnues
à l'antiquité & qui peuvent caufer de l'embarras.
Le François qui eft la langue cou-
A vj
12 MERCURE
DE FRANCE
.
rante de l'Europe , & qui s'eft enrichi de
toutes ces expreffions nouvelles & néceffaires
, eft beaucoup plus propre que le Latin
à répandre dans le monde toutes ces
connoiffances nouvelles.
A l'égard du Commentaire algébrique ,
c'est un ouvrage au - deffus de la traduction .
Madame du Chaftelet y travailla fur les
idées de M. Clairaut , elle fit tous les calculs
elle- même ; & quand elle avoit achevé
un chapitre , M. Clairaut l'examinoit &
le corrigeoit. Ce n'eft pas tout ; il peut
dans un travail fi pénible échapper quelque
méprife : il eft très- aifé de fubftituer
en écrivant un figne à un autre. M. Clairaut
faifoit encore revoir par un tiers les
calculs quand ils étoient mis au net , de
forte qu'il eft moralement impoffible qu'il
fe foit gliffé dans cet ouvrage une erreur
d'inattention ; & ce qui le feroit du moins
autant , c'eft qu'un ouvrage où M. Clairaut
a mis la main ne fût pas excellent en fon
genre.
Autant qu'on doit s'étonner qu'une femme
ait été capable d'une entrepriſe qui demandoit
de fi grandes lumieres & un travail
fi obſtiné , autant doit- on déplorer fa
perte prématurée : elle n'avoit pas encore
entierement terminé le commentaire , lorfqu'elle
prévit que la mort alloit l'enlever.
DECEMBRE. 1754. 13
Elle étoit jaloufe de fa gloire & n'avoit
point cet orgueil de la fauffe modeftie , qui
confifte à paroître méprifer ce qu'on fouhaite
, & à vouloir paroître fupérieur à cette
gloire véritable , la feule récompenfe de
ceux qui fervent le public , la feule digne
des grandes ames , qu'il eft beau de rechercher
& qu'on n'affecte de dédaigner que
quand on eft incapable d'y atteindre.
C'est ce foin qu'elle avoit de fa réputation
, qui la détermina quelques jours avant
fa mort à dépofer à la Bibliothèque du Roi
fon livre tout écrit de fa main.
Elle joignit à ce goût pour la gloire une
fimplicité qui ne l'accompagne pas toujours
, mais qui eft fouvent le fruit des études
férieuſes. Jamais femme ne fut fi fçavante
qu'elle , & jamais perfonne ne mérita
moins qu'on dît d'elle c'eſt une
femme fçavante. Elle ne parloit jamais de
fcience qu'à ceux avec qui elle croyoit
pouvoir s'inftruire , & jamais n'en parla
pour fe faire remarquer. On ne la vit point
raffembler de ces cercles où il fe fait une
guerre d'efprit , où l'on établit une efpece
de tribunal où l'on juge fon fiécle , par
lequel en récompenſe on eft jugé très-ſéverement.
Elle a vécu long- tems dans des
fociétés où l'on ignoroit ce qu'elle étoit ,
& elle ne prenoit pas garde à cette igno
rance.
14 MERCURE DE FRANCE.
Les Dames qui jouoient avec elle chez
la Reine , étoient bien loin de fe douter
qu'elles fuffent à côté du Commentateur
de Newton on la prenoit pour une perfonne
ordinaire , feulement on s'étonnoit
quelquefois de la rapidité & de la juſteſſe
avec laquelle on la voyoit faire les comptes
& terminer les différends ; dès qu'il y
avoit quelques combinaiſons à faire , la
Philofophe ne pouvoit plus fe cacher. Je
l'ai vûe un jour divifer jufqu'à neuf chiffres
par neuf autres chiffres , de tête &
fans aucun fecours , en préſence d'un Géometre
étonné , qui ne pouvoit la fuivre.
Née avec une éloquence finguliere , cette
éloquence ne fe déployoit que quand
elle avoit des objets dignes d'elle ; ces
lettres où il ne s'agit que de montrer de
l'efprit , ces petites fineffes , ces tours délicats
que l'on donne à des penfées ordinaires
, n'entroient pas dans l'immenfité
de fes talens. Le mot propre , la préciſion ,
la jufteffe & la force étoient le caractere
de fon éloquence. Elle eût plutôt écrit
comme Paſcal & Nicole que comme Madame
de Sévigné. Mais cette fermeté févere
& cette trempe vigoureufe de fon efprit
ne la rendoit pas inacceffible aux
beautés de fentiment. Les charmes de la
poësie & de l'éloquence la pénétroient , &
DECEMBRE. 1754.
15
jamais oreille ne fut plus fenfible à l'harmonie.
Elle fçavoit par coeur les meilleurs
vers , & ne pouvoit fouffrir les médiocres.
C'étoit un avantage qu'elle eut fur Newton
, d'unir à la profondeur de la Philofophie
le goût le plus vif & le plus délicat
pour les Belles - Lettres. On ne peut que
plaindre un Philofophe réduit à la féchereffe
des vérités , & pour qui les beautés
de l'imagination & du fentiment font perdues.
Dès fa tendre jeuneffe elle avoit nourri
fon efprit de la lecture des bons Auteurs
en plus d'une langue . Elle avoit commencé
une traduction de l'Eneïde , dont j'ai vû
plufieurs morceaux remplis de l'ame de
fon auteur ; elle apprit depuis l'Italien &
l'Anglois. Le Taffe & Milton lui étoient
familiers comme Virgile . Elle fit moins de
progrès dans l'Eſpagnol , parce qu'on lui
dit qu'il n'y a gueres dans cette langue
qu'un livre célebre , & que ce livre eft frivole.
L'étude de fa langue fut une de fes prin-,
cipales occupations. Il y a d'elle des remarques
manufcrites , dans lesquelles on
découvre , au milieu de l'incertitude & de
la bizarrerie de la grammaire , cet eſprit
philofophique qui doit dominer par- tout ,
& qui eft le fil de tous les labyrinthes.
16 MERCURE DE FRANCE.
Parmi tant de travaux , que le fçavant le
plus laborieux eût à peine entrepris , qui
croiroit qu'elle trouvât du tems , non feulement
pour remplir tous les devoirs de la
fociété , mais pour en rechercher avec avidité
tous les amuſemens ? Elle fe livroit au
plus grand nombre comme à l'étude . Tout
ce qui occupe la fociété étoit de fon ref
fort , hors la médifance . Jamais on ne
l'entendit relever un ridicule. Elle n'avoit
ni le tems ni la volonté de s'en appercevoir
; & quand on lui difoit que quelques
perfonnes ne lui avoient pas rendu juftice
, elle répondoit qu'elle vouloit l'ignorer.
On lui montra un jour je ne fçais
quelle miférable brochure dans laquelle
un auteur , qui n'étoit pas à portée de la
connoître , avoit ofé mal parler d'elle ; elle
dit que fi l'Auteur avoit perdu fon tems à
écrire ces inutilités , elle ne vouloit pas
perdre le fien à les lire ; & le lendemain
ayant fçu qu'on avoit renfermé l'auteur de
ce libelle , elle écrivit en fa faveur fans
qu'il l'ait jamais fçu .
Elle fut regrettée à la Cour de France
autant qu'on peut l'être dans un pays où
les intérêts perfonnels font fi aifément oublier
tout le refte . Sa mémoire a été précieuſe
à tous ceux qui l'ont connue particulierement
, & qui ont été à portée de
!
DECEMBRE. 1754. 17
voir l'étendue de fon efprit & la grandeur
de fon ame.
Il eût été heureux pour fes amis qu'elle
n'eût pas entrepris cet ouvrage dont les
Sçavans vont jouir. On peut dire d'elle , en
déplorant fa deftinée , periit arte fuâ.
Elle fe crut frappée à mort long - tems
avant le coup qui nous l'a enlevée dèslors
elle ne fongea plus qu'à employer le
peu de tems qu'elle prévoyoit lui rester à
finir ce qu'elle avoit entrepris , & à dérober
à la mort ce qu'elle regardoit comme
la plus belle partie d'elle-même. L'ardeur
& l'opiniâtreté du travail , des veilles continuelles
dans un tems où le repos l'auroit
fauvée , amenerent enfin cette mort qu'elle
avoit prévûe. Elle fentit fa fin approcher ,
& par un mêlange fingulier de fentimens
qui fembloient fe combattre , on la vit regretter
la vie & regarder la mort avec intrépidité.
La douleur d'une féparation éternelle
affligeoit fenfiblement fon ame ; & la
Philofophie dont cette ame étoit remplie lui
laiffoit tout fon courage. Un homme qui
s'arrache triftement à fa famille defolée ,
& qui fait tranquillement les préparatifs
d'un long voyage , n'eft que le foible portrait
de fa douleur & de fa fermeté , de forte
que ceux qui furent les témoins de fes derniers
momens , fentoient doublement fa
18 MERCURE DE FRANCE.
perte par
leur affliction & propre
par
fes
regrets , & admiroient en même tems la
force de fon efprit , qui mêloit à des regrets
fi touchans une conftance fi inébranlable .
Elle eft morte au Palais de Luneville , le
10 Août 1749 , à l'âge de 43 ans & demi ,
& a été inhumée dans la Chapelle voiſine .
Cet éloge a paru dans la Bibliothèque impartiale
: nous l'avons pris de cet ouvrage
périodique , qui s'imprime en Allemagne , &
qui , quoique bon , est tout-à-fait inconnu ca
France.
DE MADAME DU CHASTELET;
PAR M. DE VOLTAIRE.
Cet éloge doit être mis à la tête de la traduction
de Newton.
Ette traduction que les plus fçavans
Cette
que les autres doivent étudier , une Dame
l'a entrepriſe & achevée , à l'étonnement
& à la gloire de fon pays. Gabrielle - Emilie
de Breteuil , époufe du Marquis du
Chaftelet- Lomont , Lieutenant général des
armées du Roi , eft l'auteur de cette traduction
, devenue néceffaire à tous ceux qui
voudront acquerir ces profondes connoiffances
dont le monde eft redevable au grand
Newton.
C'eût été beaucoup pour une femme de
fçavoir la Géométrie ordinaire , qui n'eſt
pas même une introduction aux vérités fublimes
enfeignées dans cet ouvrage im
mortel ; on fent affez qu'il falloit que Madame
la Marquife du Chaftelet fût entrée
DECEMBRE . 1754. 7
bien avant dans la carriere que Newton
avoit ouverte , & qu'elle poffedât ce que ce
grand homme avoit enfeigné. On a vu
deux prodiges ; l'un que Newton ait fait
cet ouvrage , l'autre qu'une Dame l'ait traduit
& l'ait éclairci.
Ce n'étoit pas fon coup d'effai ; elle
avoit auparavant donné au public une explication
de la Philofophie de Leibnits ,
fous le titre d'Inftitutions de Phyfique
adreffées à fon fils , auquel elle avoit enfeigné
elle - même la Géométrie.
Le difcours préliminaire qui eft à la tête
de ces inftitutions , eft un chef- d'oeuvre de
raifon & d'éloquence ; elle a répandu dans
le refte du livre une méthode & une clarté
que Leibnits n'eut jamais & dont fes idées
ont befoin , foit qu'on veuille feulement
les entendre , foit qu'on veuille les réfuter.
Après avoir rendu les imaginations de
Leibnits intelligibles , fon efprit qui avoit
acquis encore de la force & de la maturité
par ce travail même , comprit que cette
Métaphyfique fi hardie , mais fi peu fondée,
ne méritoit pas fes recherches : fon ame
étoit faite le fublime , mais
pour
vrai. Elle fentit que les monades & l'harmonie
préétablie devoient être mifes avec
les trois élémens de Defcartes , & que des
fyftêmes qui n'étoient qu'ingénieux , n'épour
le
A iiij
8 MERCURE DE FRANCE.
toient pas dignes de l'occuper. Ainfi après
avoir eu le courage d'embellir Leibnits ,
elle eut celui de l'abandonner , courage
bien rare dans quiconque a embraffé une
opinion , mais qui ne couta gueres d'efforts
à une ame paffionnée pour la vérité.
Défaite de tout espoir de fyftême , elle
prit pour fa régle celle de la Société royale
de Londres , nullius in verba ; & c'eſt parce
que la bonté de fon efprit l'avoit rendue
ennemie des partis & des fyftêmes ,
qu'elle fe donna toute entiere à Newton.
En effet Newton ne fit jamais de fyftême ,
ne fuppofa jamais rien , n'enfeigna aucune
vérité qui ne fût fondée fur la plus fublime
Géométrie , ou fur des expériences
inconteftables. Les conjectures qu'il a hazardées
à la fin de fon livre , fous le nom
de recherches , ne font que des doutes ; il
ne les donne que pour tels , & il feroit
prefqu'impoffible que celui qui n'avoit jamais
affirmé que des vérités évidentes ,
n'eût pas douté de tout le refte.
Tout ce qui eft donné ici pour principe
eit en effet digne de ce nom ; ce font les
premiers refforts de la nature , inconnus
avant lui , & il n'eft plus permis de prétendre
à être Phyficien fans les connoître .
Il faut donc bien fe garder d'envifager
ce livre comme un fyftême , c'est - à - dire
DECEMBRE . 1754. 9
comme un amas de probabilités qui peuvent
fervir à expliquer bien ou mal queleffets
de la nature. ques
S'il y avoit encore quelqu'un affez abfurde
pour foutenir la matiere fubtile &
la matiere cannelée , pour dire que la terre
eft un foleil encrouté , que la lune a été
entraînée dans le tourbillon de la terre ,
que la matiere fubtile fait la pefanteur ,
pour foutenir toutes ces autres opinions
romanefques fubftituées à l'ignorance dest
anciens , on diroit , cet homme eft Cartéfien
; s'il croyoit aux monades , on diroit ,
il eft Leibnitien ; mais on ne dira pas de
celui qui fçait les élémens d'Euclide qu'il
eft Euclidien ; ni de celui qui fçait d'après
Galilée en quelle proportion les corps tombent
, qu'il eft Galiléifte : auffi en Angleterre
ceux qui ont appris le calcul infinitefimal
, qui ont fait les expériences de la
lumiere , qui ont appris les loix de la
vitation , ne font point appellés Newtoniens
; c'est le privilege de l'erreur de donner
fon nom à une fecte . Si Platon avoit
trouvé des vérités , il n'y auroit point eu
de Platoniciens , & tous les hommes auroient
appris peu-à-peu ce que Platon auroit
enfeigné ; mais parce que
dans l'ignorance
qui couvre la terre , les uns s'attachoient
à une erreur , les autres à une augra-
A v
10 MERCURE DE FRANCE.
tre , on combattoit fous différens étendarts ;
il y avoit des Péripateticiens , des Platoniciens
, des Epicuriens , des Zénoniſtes , en
attendant qu'il y eût des Sages.
Si on appelle encore en France Newtoniens
les Philofophes qui ont joint leurs
connoiffances à celles dont Newton a gratifié
le genre humain , ce n'eft que par un
reſte d'ignorance & de préjugé. Ceux qui
fçavent peu & ceux qui fçavent mal , ce
qui compofe une multitude prodigieuſe ,
s'imaginerent que Newton n'avoit fait autre
chofe que combattre Defcartes , à peu
près comme avoit fait Gaffendi . Ils entendirent
parler de fes découvertes , & ils les
prirent pour un fyftême nouveau . C'eſt
ainfi que quand Harvée eut rendu palpable
la circulation du fang , on s'éleva en
France contre lui ; on appella Harvéiftes
& Circulateurs ceux qui ofoient embraſfer
la vérité nouvelle que le public ne prenoit
que pour une opinion. Il le faut
avouer , toutes les découvertes nous font
venues d'ailleurs , & toutes ont été combattues
. Il n'y a pas jufqu'aux expériences ,
que Newton avoit faites fur la lumiere ,
qui n'ayent effuyé parmi nous de violentes
contradictions. Il n'eftpas furprenant
après cela que la gravitation univerfelle
de la matiere ayant été démontrée , ait été
aufli combattue.
DECEMBRE. 1754. II
Les fublimes vérités que nous devons à
Newton , ne fe font pleinement établies en
France qu'après une génération entiere de
ceux qui avoient vieilli dans les erreurs
de Defcartes. Car toute vérité , comme
tout mérité , a les contemporains pour ennemis
.
Turpe putaverunt parere minoribus , & que
Imberbes didicere , fenes perdenda fateri.
Madame du Chaftelet a rendu un double
fervice à la pofterité en traduifant le livre
des Principes & en l'enrichiffant d'un commentaire.
Il eſt vrai que la langue latine
dans laquelle il est écrit , eft entendue de
tous les Sçavans ; mais il en coûte toujours
quelques fatigues à lire des chofes
abftraites dans une langue étrangere . D'ailleurs
le Latin n'a pas de termes pour exprimer
les vérités mathématiques & phyfiques
qui manquoient aux anciens .
Il a fallu que les modernes créaffent des
mots nouveaux pour rendre ces nouvelles
idées ; c'eſt un grand inconvénient dans les
livres de fcience , & il faut avouer que ce
n'eſt plus gueres la peine d'écrire ces livres
dans une langue morte , à laquelle il faut
toujours ajouter des expreffions inconnues
à l'antiquité & qui peuvent caufer de l'embarras.
Le François qui eft la langue cou-
A vj
12 MERCURE
DE FRANCE
.
rante de l'Europe , & qui s'eft enrichi de
toutes ces expreffions nouvelles & néceffaires
, eft beaucoup plus propre que le Latin
à répandre dans le monde toutes ces
connoiffances nouvelles.
A l'égard du Commentaire algébrique ,
c'est un ouvrage au - deffus de la traduction .
Madame du Chaftelet y travailla fur les
idées de M. Clairaut , elle fit tous les calculs
elle- même ; & quand elle avoit achevé
un chapitre , M. Clairaut l'examinoit &
le corrigeoit. Ce n'eft pas tout ; il peut
dans un travail fi pénible échapper quelque
méprife : il eft très- aifé de fubftituer
en écrivant un figne à un autre. M. Clairaut
faifoit encore revoir par un tiers les
calculs quand ils étoient mis au net , de
forte qu'il eft moralement impoffible qu'il
fe foit gliffé dans cet ouvrage une erreur
d'inattention ; & ce qui le feroit du moins
autant , c'eft qu'un ouvrage où M. Clairaut
a mis la main ne fût pas excellent en fon
genre.
Autant qu'on doit s'étonner qu'une femme
ait été capable d'une entrepriſe qui demandoit
de fi grandes lumieres & un travail
fi obſtiné , autant doit- on déplorer fa
perte prématurée : elle n'avoit pas encore
entierement terminé le commentaire , lorfqu'elle
prévit que la mort alloit l'enlever.
DECEMBRE. 1754. 13
Elle étoit jaloufe de fa gloire & n'avoit
point cet orgueil de la fauffe modeftie , qui
confifte à paroître méprifer ce qu'on fouhaite
, & à vouloir paroître fupérieur à cette
gloire véritable , la feule récompenfe de
ceux qui fervent le public , la feule digne
des grandes ames , qu'il eft beau de rechercher
& qu'on n'affecte de dédaigner que
quand on eft incapable d'y atteindre.
C'est ce foin qu'elle avoit de fa réputation
, qui la détermina quelques jours avant
fa mort à dépofer à la Bibliothèque du Roi
fon livre tout écrit de fa main.
Elle joignit à ce goût pour la gloire une
fimplicité qui ne l'accompagne pas toujours
, mais qui eft fouvent le fruit des études
férieuſes. Jamais femme ne fut fi fçavante
qu'elle , & jamais perfonne ne mérita
moins qu'on dît d'elle c'eſt une
femme fçavante. Elle ne parloit jamais de
fcience qu'à ceux avec qui elle croyoit
pouvoir s'inftruire , & jamais n'en parla
pour fe faire remarquer. On ne la vit point
raffembler de ces cercles où il fe fait une
guerre d'efprit , où l'on établit une efpece
de tribunal où l'on juge fon fiécle , par
lequel en récompenſe on eft jugé très-ſéverement.
Elle a vécu long- tems dans des
fociétés où l'on ignoroit ce qu'elle étoit ,
& elle ne prenoit pas garde à cette igno
rance.
14 MERCURE DE FRANCE.
Les Dames qui jouoient avec elle chez
la Reine , étoient bien loin de fe douter
qu'elles fuffent à côté du Commentateur
de Newton on la prenoit pour une perfonne
ordinaire , feulement on s'étonnoit
quelquefois de la rapidité & de la juſteſſe
avec laquelle on la voyoit faire les comptes
& terminer les différends ; dès qu'il y
avoit quelques combinaiſons à faire , la
Philofophe ne pouvoit plus fe cacher. Je
l'ai vûe un jour divifer jufqu'à neuf chiffres
par neuf autres chiffres , de tête &
fans aucun fecours , en préſence d'un Géometre
étonné , qui ne pouvoit la fuivre.
Née avec une éloquence finguliere , cette
éloquence ne fe déployoit que quand
elle avoit des objets dignes d'elle ; ces
lettres où il ne s'agit que de montrer de
l'efprit , ces petites fineffes , ces tours délicats
que l'on donne à des penfées ordinaires
, n'entroient pas dans l'immenfité
de fes talens. Le mot propre , la préciſion ,
la jufteffe & la force étoient le caractere
de fon éloquence. Elle eût plutôt écrit
comme Paſcal & Nicole que comme Madame
de Sévigné. Mais cette fermeté févere
& cette trempe vigoureufe de fon efprit
ne la rendoit pas inacceffible aux
beautés de fentiment. Les charmes de la
poësie & de l'éloquence la pénétroient , &
DECEMBRE. 1754.
15
jamais oreille ne fut plus fenfible à l'harmonie.
Elle fçavoit par coeur les meilleurs
vers , & ne pouvoit fouffrir les médiocres.
C'étoit un avantage qu'elle eut fur Newton
, d'unir à la profondeur de la Philofophie
le goût le plus vif & le plus délicat
pour les Belles - Lettres. On ne peut que
plaindre un Philofophe réduit à la féchereffe
des vérités , & pour qui les beautés
de l'imagination & du fentiment font perdues.
Dès fa tendre jeuneffe elle avoit nourri
fon efprit de la lecture des bons Auteurs
en plus d'une langue . Elle avoit commencé
une traduction de l'Eneïde , dont j'ai vû
plufieurs morceaux remplis de l'ame de
fon auteur ; elle apprit depuis l'Italien &
l'Anglois. Le Taffe & Milton lui étoient
familiers comme Virgile . Elle fit moins de
progrès dans l'Eſpagnol , parce qu'on lui
dit qu'il n'y a gueres dans cette langue
qu'un livre célebre , & que ce livre eft frivole.
L'étude de fa langue fut une de fes prin-,
cipales occupations. Il y a d'elle des remarques
manufcrites , dans lesquelles on
découvre , au milieu de l'incertitude & de
la bizarrerie de la grammaire , cet eſprit
philofophique qui doit dominer par- tout ,
& qui eft le fil de tous les labyrinthes.
16 MERCURE DE FRANCE.
Parmi tant de travaux , que le fçavant le
plus laborieux eût à peine entrepris , qui
croiroit qu'elle trouvât du tems , non feulement
pour remplir tous les devoirs de la
fociété , mais pour en rechercher avec avidité
tous les amuſemens ? Elle fe livroit au
plus grand nombre comme à l'étude . Tout
ce qui occupe la fociété étoit de fon ref
fort , hors la médifance . Jamais on ne
l'entendit relever un ridicule. Elle n'avoit
ni le tems ni la volonté de s'en appercevoir
; & quand on lui difoit que quelques
perfonnes ne lui avoient pas rendu juftice
, elle répondoit qu'elle vouloit l'ignorer.
On lui montra un jour je ne fçais
quelle miférable brochure dans laquelle
un auteur , qui n'étoit pas à portée de la
connoître , avoit ofé mal parler d'elle ; elle
dit que fi l'Auteur avoit perdu fon tems à
écrire ces inutilités , elle ne vouloit pas
perdre le fien à les lire ; & le lendemain
ayant fçu qu'on avoit renfermé l'auteur de
ce libelle , elle écrivit en fa faveur fans
qu'il l'ait jamais fçu .
Elle fut regrettée à la Cour de France
autant qu'on peut l'être dans un pays où
les intérêts perfonnels font fi aifément oublier
tout le refte . Sa mémoire a été précieuſe
à tous ceux qui l'ont connue particulierement
, & qui ont été à portée de
!
DECEMBRE. 1754. 17
voir l'étendue de fon efprit & la grandeur
de fon ame.
Il eût été heureux pour fes amis qu'elle
n'eût pas entrepris cet ouvrage dont les
Sçavans vont jouir. On peut dire d'elle , en
déplorant fa deftinée , periit arte fuâ.
Elle fe crut frappée à mort long - tems
avant le coup qui nous l'a enlevée dèslors
elle ne fongea plus qu'à employer le
peu de tems qu'elle prévoyoit lui rester à
finir ce qu'elle avoit entrepris , & à dérober
à la mort ce qu'elle regardoit comme
la plus belle partie d'elle-même. L'ardeur
& l'opiniâtreté du travail , des veilles continuelles
dans un tems où le repos l'auroit
fauvée , amenerent enfin cette mort qu'elle
avoit prévûe. Elle fentit fa fin approcher ,
& par un mêlange fingulier de fentimens
qui fembloient fe combattre , on la vit regretter
la vie & regarder la mort avec intrépidité.
La douleur d'une féparation éternelle
affligeoit fenfiblement fon ame ; & la
Philofophie dont cette ame étoit remplie lui
laiffoit tout fon courage. Un homme qui
s'arrache triftement à fa famille defolée ,
& qui fait tranquillement les préparatifs
d'un long voyage , n'eft que le foible portrait
de fa douleur & de fa fermeté , de forte
que ceux qui furent les témoins de fes derniers
momens , fentoient doublement fa
18 MERCURE DE FRANCE.
perte par
leur affliction & propre
par
fes
regrets , & admiroient en même tems la
force de fon efprit , qui mêloit à des regrets
fi touchans une conftance fi inébranlable .
Elle eft morte au Palais de Luneville , le
10 Août 1749 , à l'âge de 43 ans & demi ,
& a été inhumée dans la Chapelle voiſine .
Cet éloge a paru dans la Bibliothèque impartiale
: nous l'avons pris de cet ouvrage
périodique , qui s'imprime en Allemagne , &
qui , quoique bon , est tout-à-fait inconnu ca
France.
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Résumé : ELOGE HISTORIQUE DE MADAME DU CHASTELET ; PAR M. DE VOLTAIRE.
Gabrielle-Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet, est célébrée par Voltaire pour ses contributions significatives à la science. Sa traduction des œuvres de Newton est particulièrement saluée, car elle permet d'accéder aux nouvelles connaissances apportées par ce dernier. Madame du Châtelet avait déjà démontré ses compétences en traduisant et expliquant la philosophie de Leibniz dans ses 'Institutions de Physique'. Son travail sur Newton est loué pour sa clarté et sa rigueur scientifique, évitant les systèmes spéculatifs et se basant sur des vérités géométriques et des expériences incontestables. Voltaire admire son courage intellectuel à abandonner les idées de Leibniz pour adopter celles de Newton, qui sont fondées sur des principes solides. La traduction de Newton par Madame du Châtelet est enrichie d'un commentaire algébrique, réalisé en collaboration avec Clairaut, garantissant ainsi l'exactitude des calculs. Voltaire déplore la perte prématurée de Madame du Châtelet, qui n'avait pas terminé son commentaire au moment de sa mort. Il admire son dévouement à la science, sa modestie et son éloquence, ainsi que son goût pour les belles-lettres et la poésie. Madame du Châtelet était également connue pour sa simplicité et son refus de se vanter de ses connaissances scientifiques. Le texte mentionne également une femme dont l'identité n'est pas précisée. Après la publication d'un libelle, elle écrivit en faveur de son auteur emprisonné sans qu'il le sache. Elle fut regrettée à la Cour de France, où les intérêts personnels dominent. Sa mémoire est précieuse pour ceux qui l'ont connue et ont pu apprécier son esprit et son âme. Elle entreprit un ouvrage dont les savants profiteront, mais cette tâche accéléra sa fin. Elle sentit sa mort approcher et consacra ses dernières forces à achever son travail. Sa mort, survenue le 10 août 1749 à l'âge de 43 ans et demi au Palais de Lunéville, fut marquée par un mélange de regret pour la vie et de courage face à la mort. Elle fut inhumée dans la chapelle voisine. Cet éloge fut publié dans la Bibliothèque impartiale, un périodique allemand peu connu en France.
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45
p. 91-92
LOGOGRYPHE.
Début :
Plus solide cent fois que le marbre & l'airain, [...]
Mots clefs :
Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGRYPHE.
PLus folide cent fois que le marbre & l'airain ;
Que la rigueur du tems vient à bout de détruire ,
Sur moi fes coups font faux , & fon pouvoir eft
vain ,
Je ris de ſes efforts , & brave fon empire.
Je fuis connu de tous , & j'habite en tous lieux :
A l'efprit des humains je dois mon origine ,
Mais elle eft fouvent fi divine,
Que l'on me croit forti des Dieux.
Je trace du fçavoir la route la plus fûre :
De rayons éclatans je remplis la nature.
92 MERCURE DE FRANCE,
Je réforme les moeurs , & j'affermis les loix,
J'unis en paroiffant fous différentes formes
De grandes vérités & des erreurs énormes.
Je fers à différens emplois.
Autrefois je coutois des travaux & des peines ;
Maintenant chaque jour me produit par centai
nes.
Je n'ai pas , il eft vrai , toujours même fuccès.
Et fouvent en naiffant on me fait mon procès.
A des traits fi frappans peut - on me méconnoître
Hé ! Lecteur , tu me tiens peut- être.
Cinq pieds forment mon tout , & je t'offre d'a
bord
Un lieu voifin de l'eau , fynonime de bord.
Cet inftrument vanté , dont la douce harmonię
Sçut attendrir Pluton , & du fein des enfers
Arracher Euridice , & lui rendre la vie ,
En brifant fes horribles fers.
Ce qu'à fe conferver chacun ici s'applique s
La tribu confacrée au fervice divin ;
L'effet que cauſe en nous l'affreux excès du vin;
Plus une note de mufique ;
'A plus d'un Carpillon ce qui donne la mort.
De l'ame dérangée un criminel tranſport.
Du peuple le plus bas l'Epithete ordinaire ;
Après le vin ce qui refte au tonneau ;
Un lieu tout environné d'eau ;
Mais j'apperçois , Lecteur , qu'il eft tems de me
taire,
Par T. P. de Paris.
PLus folide cent fois que le marbre & l'airain ;
Que la rigueur du tems vient à bout de détruire ,
Sur moi fes coups font faux , & fon pouvoir eft
vain ,
Je ris de ſes efforts , & brave fon empire.
Je fuis connu de tous , & j'habite en tous lieux :
A l'efprit des humains je dois mon origine ,
Mais elle eft fouvent fi divine,
Que l'on me croit forti des Dieux.
Je trace du fçavoir la route la plus fûre :
De rayons éclatans je remplis la nature.
92 MERCURE DE FRANCE,
Je réforme les moeurs , & j'affermis les loix,
J'unis en paroiffant fous différentes formes
De grandes vérités & des erreurs énormes.
Je fers à différens emplois.
Autrefois je coutois des travaux & des peines ;
Maintenant chaque jour me produit par centai
nes.
Je n'ai pas , il eft vrai , toujours même fuccès.
Et fouvent en naiffant on me fait mon procès.
A des traits fi frappans peut - on me méconnoître
Hé ! Lecteur , tu me tiens peut- être.
Cinq pieds forment mon tout , & je t'offre d'a
bord
Un lieu voifin de l'eau , fynonime de bord.
Cet inftrument vanté , dont la douce harmonię
Sçut attendrir Pluton , & du fein des enfers
Arracher Euridice , & lui rendre la vie ,
En brifant fes horribles fers.
Ce qu'à fe conferver chacun ici s'applique s
La tribu confacrée au fervice divin ;
L'effet que cauſe en nous l'affreux excès du vin;
Plus une note de mufique ;
'A plus d'un Carpillon ce qui donne la mort.
De l'ame dérangée un criminel tranſport.
Du peuple le plus bas l'Epithete ordinaire ;
Après le vin ce qui refte au tonneau ;
Un lieu tout environné d'eau ;
Mais j'apperçois , Lecteur , qu'il eft tems de me
taire,
Par T. P. de Paris.
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46
p. 72
Mots des Enigmes & des Logogryphes du Mercure d'Août, [titre d'après la table]
Début :
Le mot de la premiere Enigme du Mercure d'Août est la voyelle e ; celui du [...]
Mots clefs :
Voyelle E, Lamproie, Poulets, Livre
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texteReconnaissance textuelle : Mots des Enigmes & des Logogryphes du Mercure d'Août, [titre d'après la table]
L'
E mot de la premiere Enigme du Mercure
d'Août eft la voyelle e ; celui du
premier Logogriphe eft Lamproie ; celui de
la feconde Enigme , Poulets ; & celui du
fecond Logogryphe Livre , dans lequel on
trouve rive , lire , vic , Levi , ivre , ré ,
ver , ire , vil , lie , île.
E mot de la premiere Enigme du Mercure
d'Août eft la voyelle e ; celui du
premier Logogriphe eft Lamproie ; celui de
la feconde Enigme , Poulets ; & celui du
fecond Logogryphe Livre , dans lequel on
trouve rive , lire , vic , Levi , ivre , ré ,
ver , ire , vil , lie , île.
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47
p. 48
Le mauvais livre bien payé.
Début :
Le fait enfin n'est plus douteux ; [...]
Mots clefs :
Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le mauvais livre bien payé.
Le mauvais livre bien payé.
LE fait enfin n'eft plus douteux ;
Par fois une mauvaiſe plante
Porte du fruit délicieux.
J'en ai la preuve fous les yeux ,
Puifque l'ouvrage de Dorante
A produit cent écus de rente.
LE fait enfin n'eft plus douteux ;
Par fois une mauvaiſe plante
Porte du fruit délicieux.
J'en ai la preuve fous les yeux ,
Puifque l'ouvrage de Dorante
A produit cent écus de rente.
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48
p. 205-206
LETTRE à l'Auteur du Mercure.
Début :
Monsieur, L'avertissement amphibologique du Libraire de Madame R. ... Auteur des Mémoires [...]
Mots clefs :
Mémoire, Auteur, Lettres, Ouvrage, Livre, Libraire, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE à l'Auteur du Mercure.
LETTRE à l'Auteur du Mercure.
ONSIEUR ,
L'avertiffement amphibologique du Libraire de
Madame R.... Auteur des Mémoires de Milady
2C6 MERCURE
DE FRANCE
>
B.... meforce à vous prier inftamment de vou-.
loir bien inftruire le Public , que l'Auteur des
Lettres de Fanny Butler , & de celles de Milady
Juliette Catesby n'a aucune prétention fur un
Quvrage, qui fans doute feroit beaucoup d'honpas
même
neur à fa plume ; mais qui ne lui eft
connu . Un de mes amis m'apporta hier une copie
de ce fingulier avertillement , & ne put me,
rendre compte de l'hiftoire de Milady B .... Mon génie peu fertile en événemens , & l'extrême
parelle de mon efprit , ne me permettront
jamais , je crois , d'entreprendre
un Livre en
quatre parties. Le Libraire de Madame R.... par
fa mal adroite façon de s'exprimer , a riſqué de lui enlever un avantage qu'elle a fur moi.Je lui en
reconnoîtrois bien d'autres , peut- être,fi j'avois le
temps de lirefon Livre. Jele penfe , & j'ai d'autang
plus de raifon de me le perfuader , qu'il n'eft,
pas ordinaire de rappeller au Public des Ouvra
ges,qui ont eu le bonheur d'obtenir fon fuffrage,
fans être bien für de l'agrément , de celui qu'on
préfente à leur fuite. J'en juge par moi -même,
Le fuccès de Milady Catesby m'a fi fort éffrayée, que je n'ai encore olé tenter un nouvel éffai. Il
elt fi rare de plaire deux fois ! R.
ONSIEUR ,
L'avertiffement amphibologique du Libraire de
Madame R.... Auteur des Mémoires de Milady
2C6 MERCURE
DE FRANCE
>
B.... meforce à vous prier inftamment de vou-.
loir bien inftruire le Public , que l'Auteur des
Lettres de Fanny Butler , & de celles de Milady
Juliette Catesby n'a aucune prétention fur un
Quvrage, qui fans doute feroit beaucoup d'honpas
même
neur à fa plume ; mais qui ne lui eft
connu . Un de mes amis m'apporta hier une copie
de ce fingulier avertillement , & ne put me,
rendre compte de l'hiftoire de Milady B .... Mon génie peu fertile en événemens , & l'extrême
parelle de mon efprit , ne me permettront
jamais , je crois , d'entreprendre
un Livre en
quatre parties. Le Libraire de Madame R.... par
fa mal adroite façon de s'exprimer , a riſqué de lui enlever un avantage qu'elle a fur moi.Je lui en
reconnoîtrois bien d'autres , peut- être,fi j'avois le
temps de lirefon Livre. Jele penfe , & j'ai d'autang
plus de raifon de me le perfuader , qu'il n'eft,
pas ordinaire de rappeller au Public des Ouvra
ges,qui ont eu le bonheur d'obtenir fon fuffrage,
fans être bien für de l'agrément , de celui qu'on
préfente à leur fuite. J'en juge par moi -même,
Le fuccès de Milady Catesby m'a fi fort éffrayée, que je n'ai encore olé tenter un nouvel éffai. Il
elt fi rare de plaire deux fois ! R.
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Résumé : LETTRE à l'Auteur du Mercure.
Cette lettre vise à clarifier l'attribution de certaines œuvres littéraires. L'auteur nie être l'auteur des 'Mémoires de Milady', des 'Lettres de Fanny Butler' et des 'Lettres de Milady Juliette Catesby'. Bien qu'elle reconnaisse la qualité potentielle de ces ouvrages, elle affirme ne pas en être l'auteure. L'auteur mentionne avoir reçu une copie d'un avertissement du libraire de Madame R., qui a suggéré qu'elle pourrait être l'auteure de ces œuvres. Elle exprime son incapacité à écrire un livre en quatre parties en raison de son manque d'imagination et de la paresse de son esprit. Le succès de 'Milady Catesby' l'a dissuadée de tenter une nouvelle œuvre, craignant de ne pas pouvoir reproduire un tel succès. Elle souligne également qu'il est rare de plaire deux fois au public avec des œuvres successives.
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49
p. 133-142
OBSERVATIONS sur l'Histoire de la MÉDECINE.
Début :
PLUSIEURS Sçavans se sont fait une réputation distinguée, en écrivant historiquement [...]
Mots clefs :
Chirurgie, Médecine, Art, Temps, Livre, Recherches, Collège, Réputation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OBSERVATIONS sur l'Histoire de la MÉDECINE.
OBSERVATIONS fur l'Hiftoire de la
MÉDECINE.
PLUSIEURS Sçavans fe font fait une
réputation diftinguée , en écrivant hiftoriquement
fur la Médecine : Daniel le
Clerc & le Docteur Freind ont travaillé
d'une manière digne de la poſtérité.
Les éffais de Bernier , tout fatyriques
qu'ils font , ou peut-être auffi
parce qu'ils font fatyriques , fe font lire
avec pláifir , & joignent l'agrément
à l'inftruction. Nous ne citons pas le
livre de la Métrie , qui n'eft qu'une
invective raiſonnée. Ces Ouvrages fourniroient
à peine quelques matériaux
pour l'hiſtoire de la Médecine en
France. Pour la faire utilement , il
faudroit bien connoître les Auteurs &
leurs travaux ; rappeller quels ont ét
les fyftêmes fuivant lefquels les Prati
ciens ont éxércé dans les différens temps
expofer les progrès fucceffifs de l'art
134 MERCURE DE FRANCE .
les viciffitudes qu'il a éffuyées , le ca
price des différentes opinions d'où la
vie des hommes a dépendu ; marquer ,
fi l'on pouvoit , le fatal enchaînement
des circonftances qui ont donné de la
vogue aux Charlatans , & fait préférer
des affronteurs , à ceux qui méritoient
l'eftime du Public & qui pouvoient fe
rendre dignes de fa reconnoiffance ;
dire enfin quelles fuites malheureuſes a
eues cette confiance mal placée, & faire
voir que la protection qu'on accorde
aux uns aux dépens des autres , eft une
vraie confpiration contre l'humanité
dont les fiécles même qu'on accufe de
barbarie , n'ont pas eu à rougir.
Mais quelles connoiffances , quelles
recherches , quelle fagacité & quel
temps ne demanderoit pas un pareil
travail ! Nous n'en fommes pas dédommagés
par une brochure nouvelle qui
à pour titre Effai hiftorique fur la Médecine
en France. Ce que ce livre contient
de relatif à fon titre , ſe borne
à une lifte des noms & furnoms , des
premiers Médecins de nos Rois ; à celle
des noms & furnoms des Doyens de
la Faculté de Médecine de Paris , depuis
1395 , jufques & compris 1761 ,
élus chaque année le premier Samedi
AVRIL. 1763. 135
après la Touffaint ; ce qui n'eft pas
plus intéreffant , que les loix , les ftatuts
& les ufages de cette Faculté, qu'on
donne en entier , fans obmettre l'article
des fonctions des Bedeaux . On parle
plus au long d'Hippocrate , d'Afclepiade
, & de Galien , que de Fernel , de
Baillou & de Riolan. Eh ! qu'importe
à la Médecine Françoife ce qu'on dit
de S. Charles Borromée , qui dans la
deuxième partie des Actes du premier
Concile de Milan , a défendu aux Moines,
aux Chanoines réguliers & aux Clercs
de faire la Médecine ? L'Auteur de cet
éffai eft fans doute un jeune homme, nou
vellement forti des Ecoles , & qui aime à
tranfcrire du Latin. Il a pourtant bien
fenti que fes Lecteurs pourroient en être
fatigués: on n'approuvera peur-être pas ,
dit-il dans fa préface , plufieurs paffages
Latins dans un ouvrage François : j'écris
furtout pour mes Confrères & pour les
jeunes Médecins qui ne font pas fâchés
de rencontrer du Latin. C'eft ce qui fait
qu'on ne s'eft pas gêné là - deffus , & il
n'y a peut-être pas un grand inconvénient.
Mais ce que l'on auroit dû éviter , c'eſt
une fatyre perfonnelle contre le célébre
Tronchin,Médecin de Genêve , & avoir
un peu plus de modération fur les
136 MERCURE DE FRANCE .
à
Chirurgiens en général , parmi lesquels
il y en a qui font honneur à leur art ,
leur nation & à leur fiécle . C'eſt un
zéle de novice , que la maturité de l'ârendra
quelque jour plus difcret. ge
J'éffayerai de faire connoître l'eſprit
de recherches néceffaires pour écrire
l'hiftoire d'un art , par la difcuffion de
deux points dont il eft queftion dans
la brochure que je viens de citer. L'un
regarde la perfonne de Lanfranc , &
l'autre l'origine de la maladie honteufe
qui eft le fruit de la débauche .
Suivant l'Auteur de l'Effai hiftorique ,
on apprend par les écrits de Lanfranc de
Milan , qui arriva à Paris en 1295 ,
que cette Ville,dont pour lors l'enceinte
étoit peu étendue , avoit néanmoins
un affez grand nombre de Médecins qui
formoit un Collége ou Société qui étoit en
grande réputation. Il ajoute qu'il ignore
fur quel fondement les Auteurs anonymes
d'une efpéce de Factum , fans fignature,
qu'on diftribuoit il y a quelques années
furtivement avec un grand nombre de
cartons , & qu'on avoit décoré du titre
impofant de Recherches fur l'origine &
les progrès de la Chirurgie en Franont
fait Lanfranc de Milan
Membre du foi-difant Collége de Saint
ce >
AVRIL 1763. 137
els
>
Louis ; tandis que cette efpéce de Livre
avance dans un autre endroit que
Jean Pitard qui vivoit vers 1320 , en
étoit le Fondateur. On fe feroit bien
donné de garde , ajoute- t-on , de faire
de Lanfranc un Chirurgien , & furtout
un Chirurgien François , fi l'on avoit
pris la peine de lire fa Chirurgie , trèsbeau
Manufcrit de la Bibliothéque
Royale . En effet , continue l'Auteur
après avoir donné les plus grands éloges
aux Médecins de Paris , Lanfranc
gémit dans plus d'un endroit de l'état
miférable où étoit réduite de fon temps
Ja Chirurgie en France. Il. dit que les
Chirurgiens y étoient prèfque tous
idiots (fçachant à peine leur langue
tous laïques , vrais manoeuvres & fi
ignorans qu'à peine trouvoit- on un Chirurgien
rationel ; qu'ils ne fçavoient
point mettre de différence entre le cautère
actuel & le cautère potentiel , ce
qui étoit caufe qu'en France on ne fe
fervoit plus de cautère .
Dans toute cette injurieufe tirade , il
y a plus de fautes que de mots ; c'eſt ce
qu'il eft facile de prouver. L'Auteur qui
paroît ne connoître que le manufcrit de
la Chirurgie de Lanfranc à la Bibliothéque
Royale , ne fçait pas que cet
138 MERCURE DE FRANCE .
Ouvrage eft public par diverfes éditions
imprimées à Venife & ailleurs en
1490 , 1519 , 1544 & 1553 ; qu'il y en
a même une Traduction Françoife,trèsbien
imprimée en caractères femblables
à ceux d'un Livret qui a pour titre la
Civilité puérile & honnête . Or nous trouvons
dans la lecture même de Lanfranc
où l'on nous renvoye , le contraire de
tout ce qu'on allégue fur cet ancien Auteur
dans l'Effai hiftorique.
Il étoit Chirurgien. Il vint en France
forcément , comme plufieurs autres Italiens
que le malheur des temps chaffa de
leur pays pendant les factions des Guelphes
& des Gibelins. Il s'arrêta à Lyon
où il a exercé la Chirurgie ; il eft venu
à Paris où il a pratiqué & enfeigné cet
art avec la plus grande diftinction : donc
il étoit Chirurgien. La fource de l'erreur
qui a fait croire qu'il étoit ce que
nous appellons préfentement un Médecin
, vient de ce que ce terme étoit employé
alors dans fa vraie fignification .
Medicus , qui medetur. Tout homme
appliqué à la guérifon des maladies.
étoit Médecin ; c'eft pourquoi le Chirurgien
Lanfranc en prend le nom . On
diftinguoit par l'épithète de Phyficien
celui qui donnoit fon application à la
AVRIL. 1763 . 139
Médecine ſpéculativement,qui ne voyoit
ད །། point de malades , ou qui en les voyant
bornoit fes foins à des confeils & à
des avis ; tels font encore aujourd'hui
nos Médecins . Leurs Prédéceffeurs étoient
Eccléfiaftiques , & la plupart Chanoines
de Notre- Dame. Le mot de Chirurgien
étoit auffi une épithéte qui fervoir à défigner
fpécialement le Médecin qui opéroit
de la main , & Lanfranc même ne
fe fervoit pas fubftantivement du terme
Chirurgus , mais de l'Adjectif Cyrurgicus.
De même le mot Phyficus fuppofoit
toujours le fubftantif générique
medicus ; fans quoi le terme auroit
manqué la fignification dans laquelle
on l'employoit ; car la Phyfique a bien
d'autres parties que la Médecine ; &
ceux qui s'y appliquoient étoient certainement
des Phyficiens.
Les Médecins qui formoient à Paris
du temps de Lanfranc un Collége ou
Société en grande réputation étoient les
Pères du Collége de Chirurgie , pour
lequel Jean Pitard , premier Chirurgien
de S. Louis & de Philippe- le- Bel a obtenu
des Statuts & des Loix . Dans le
Chapitre fecond de fa grande Chirurgie
, Lanfranc traite des qualités néceffaires
à un Chirurgien , de qualitate,
140 MERCURE DE FRANCE.
formá , moribus & fcientiâ Cyrurgici . II
éxige de lui beaucoup plus qu'on ne
requiert aujourd'hui du Médecin. Il
établit des régles morales qui montrent
combien on étoit attentif à vouloir que
les Chirurgiens fuffent des Perfonnages
auffi refpectables par leur probité que
par le fçavoir. Au Chapitre XV , du
fpafme qui furvient à une playe , il
parle d'une bleffure à la tête qui avoit
été traitée à Milan par un de fes écoliers
Chirurgien , nommé Oliverius de monte
orphano : il le reprend d'avoir confoli- >
dé cette playe à l'extérieur , avant que
d'en avoir détergé le fond ; & pour ne
pas repéter fon nom , après l'avoir défigné
par le mot fcholaris Cyrurgicus ;
il l'appelle un peu plus bas , ille Medicus.
Que pourroit oppofer à des preuves
auffi convaincantes l'Auteur de l'Ef
fai hiftorique ?
Lanfranc , donne à fon ami Bernard,
les motifs qui l'ont engagé à écrire fur
la Chirurgie : pour l'amour de lui ; propter
amorem tuum , Bernarde cariffime.
Il s'y est déterminé par les prières &
par les ordres des Médecins ; propter
preces præceptaque venerabilium Phyfi
ca Magiftrorum. Il ne faut pas perdre
de vue les termes refpectueux dont il
*
AVRIL. 1763. 141
fe fert dans l'expreffion de ce motif ,
præcepta venerabilium ; & il faut les
comparer à ceux du motif fuivant , qui
eft l'amitié fraternelle qu'il portoit aux
-Eléves en Chirurgie qui le fuivoient
dans l'exercice de cet art pour en apprendre
la pratique fous un auffi grand
Maître : propter fraternum amorem valentium
Medicinae fcolarium , mihi tam
honorabilem facientium comitivam, On
ne voit nulle-part qu'il ait parlé injurieufement
des Chirurgiens , comme on
l'avance ; il dit au contraire formellement
qu'il n'a jamais offenfé perfonne
& qu'il a prié Dieu pour fes perfécuteurs.
Les recherches fur l'origine de la
Chirurgie qu'on appelle une espéce de
Livre , ne font pas de Lanfranc un Chirurgien
François . Elles difent qu'il étoit
de Milan , & qu'il a enfeigné & pratiqué
la Chirurgie à Paris. M. Winflow étoit
Danois & Médecin de Paris. Lanfranc
étoit contemporain de Jean Pitard, que
l'Auteur de l'Effai hiſtorique donne
pour vivant vers 1320. Il eſt mort fort
âgé en 1315. C'est dans la force de l'âge
& au retour de fon voyage de la Terre-
Sainte où il avoit accompagné S. Louis,
qu'il réunit les Chirurgiens en Corps.
1
142 MERCURE DE FRANCE.
Ils formoient une Société dès l'an 1260.
& Lanfranc n'eft venu à Paris qu'en
1295 ; où eft donc la contradiction de
le mettre au nombre des Chirurgiens de
Paris , c'est -à - dire de ceux qui éxerçoient
la Chirurgie dans cette Capitale ?
La fuite au Mercure prochain.
MÉDECINE.
PLUSIEURS Sçavans fe font fait une
réputation diftinguée , en écrivant hiftoriquement
fur la Médecine : Daniel le
Clerc & le Docteur Freind ont travaillé
d'une manière digne de la poſtérité.
Les éffais de Bernier , tout fatyriques
qu'ils font , ou peut-être auffi
parce qu'ils font fatyriques , fe font lire
avec pláifir , & joignent l'agrément
à l'inftruction. Nous ne citons pas le
livre de la Métrie , qui n'eft qu'une
invective raiſonnée. Ces Ouvrages fourniroient
à peine quelques matériaux
pour l'hiſtoire de la Médecine en
France. Pour la faire utilement , il
faudroit bien connoître les Auteurs &
leurs travaux ; rappeller quels ont ét
les fyftêmes fuivant lefquels les Prati
ciens ont éxércé dans les différens temps
expofer les progrès fucceffifs de l'art
134 MERCURE DE FRANCE .
les viciffitudes qu'il a éffuyées , le ca
price des différentes opinions d'où la
vie des hommes a dépendu ; marquer ,
fi l'on pouvoit , le fatal enchaînement
des circonftances qui ont donné de la
vogue aux Charlatans , & fait préférer
des affronteurs , à ceux qui méritoient
l'eftime du Public & qui pouvoient fe
rendre dignes de fa reconnoiffance ;
dire enfin quelles fuites malheureuſes a
eues cette confiance mal placée, & faire
voir que la protection qu'on accorde
aux uns aux dépens des autres , eft une
vraie confpiration contre l'humanité
dont les fiécles même qu'on accufe de
barbarie , n'ont pas eu à rougir.
Mais quelles connoiffances , quelles
recherches , quelle fagacité & quel
temps ne demanderoit pas un pareil
travail ! Nous n'en fommes pas dédommagés
par une brochure nouvelle qui
à pour titre Effai hiftorique fur la Médecine
en France. Ce que ce livre contient
de relatif à fon titre , ſe borne
à une lifte des noms & furnoms , des
premiers Médecins de nos Rois ; à celle
des noms & furnoms des Doyens de
la Faculté de Médecine de Paris , depuis
1395 , jufques & compris 1761 ,
élus chaque année le premier Samedi
AVRIL. 1763. 135
après la Touffaint ; ce qui n'eft pas
plus intéreffant , que les loix , les ftatuts
& les ufages de cette Faculté, qu'on
donne en entier , fans obmettre l'article
des fonctions des Bedeaux . On parle
plus au long d'Hippocrate , d'Afclepiade
, & de Galien , que de Fernel , de
Baillou & de Riolan. Eh ! qu'importe
à la Médecine Françoife ce qu'on dit
de S. Charles Borromée , qui dans la
deuxième partie des Actes du premier
Concile de Milan , a défendu aux Moines,
aux Chanoines réguliers & aux Clercs
de faire la Médecine ? L'Auteur de cet
éffai eft fans doute un jeune homme, nou
vellement forti des Ecoles , & qui aime à
tranfcrire du Latin. Il a pourtant bien
fenti que fes Lecteurs pourroient en être
fatigués: on n'approuvera peur-être pas ,
dit-il dans fa préface , plufieurs paffages
Latins dans un ouvrage François : j'écris
furtout pour mes Confrères & pour les
jeunes Médecins qui ne font pas fâchés
de rencontrer du Latin. C'eft ce qui fait
qu'on ne s'eft pas gêné là - deffus , & il
n'y a peut-être pas un grand inconvénient.
Mais ce que l'on auroit dû éviter , c'eſt
une fatyre perfonnelle contre le célébre
Tronchin,Médecin de Genêve , & avoir
un peu plus de modération fur les
136 MERCURE DE FRANCE .
à
Chirurgiens en général , parmi lesquels
il y en a qui font honneur à leur art ,
leur nation & à leur fiécle . C'eſt un
zéle de novice , que la maturité de l'ârendra
quelque jour plus difcret. ge
J'éffayerai de faire connoître l'eſprit
de recherches néceffaires pour écrire
l'hiftoire d'un art , par la difcuffion de
deux points dont il eft queftion dans
la brochure que je viens de citer. L'un
regarde la perfonne de Lanfranc , &
l'autre l'origine de la maladie honteufe
qui eft le fruit de la débauche .
Suivant l'Auteur de l'Effai hiftorique ,
on apprend par les écrits de Lanfranc de
Milan , qui arriva à Paris en 1295 ,
que cette Ville,dont pour lors l'enceinte
étoit peu étendue , avoit néanmoins
un affez grand nombre de Médecins qui
formoit un Collége ou Société qui étoit en
grande réputation. Il ajoute qu'il ignore
fur quel fondement les Auteurs anonymes
d'une efpéce de Factum , fans fignature,
qu'on diftribuoit il y a quelques années
furtivement avec un grand nombre de
cartons , & qu'on avoit décoré du titre
impofant de Recherches fur l'origine &
les progrès de la Chirurgie en Franont
fait Lanfranc de Milan
Membre du foi-difant Collége de Saint
ce >
AVRIL 1763. 137
els
>
Louis ; tandis que cette efpéce de Livre
avance dans un autre endroit que
Jean Pitard qui vivoit vers 1320 , en
étoit le Fondateur. On fe feroit bien
donné de garde , ajoute- t-on , de faire
de Lanfranc un Chirurgien , & furtout
un Chirurgien François , fi l'on avoit
pris la peine de lire fa Chirurgie , trèsbeau
Manufcrit de la Bibliothéque
Royale . En effet , continue l'Auteur
après avoir donné les plus grands éloges
aux Médecins de Paris , Lanfranc
gémit dans plus d'un endroit de l'état
miférable où étoit réduite de fon temps
Ja Chirurgie en France. Il. dit que les
Chirurgiens y étoient prèfque tous
idiots (fçachant à peine leur langue
tous laïques , vrais manoeuvres & fi
ignorans qu'à peine trouvoit- on un Chirurgien
rationel ; qu'ils ne fçavoient
point mettre de différence entre le cautère
actuel & le cautère potentiel , ce
qui étoit caufe qu'en France on ne fe
fervoit plus de cautère .
Dans toute cette injurieufe tirade , il
y a plus de fautes que de mots ; c'eſt ce
qu'il eft facile de prouver. L'Auteur qui
paroît ne connoître que le manufcrit de
la Chirurgie de Lanfranc à la Bibliothéque
Royale , ne fçait pas que cet
138 MERCURE DE FRANCE .
Ouvrage eft public par diverfes éditions
imprimées à Venife & ailleurs en
1490 , 1519 , 1544 & 1553 ; qu'il y en
a même une Traduction Françoife,trèsbien
imprimée en caractères femblables
à ceux d'un Livret qui a pour titre la
Civilité puérile & honnête . Or nous trouvons
dans la lecture même de Lanfranc
où l'on nous renvoye , le contraire de
tout ce qu'on allégue fur cet ancien Auteur
dans l'Effai hiftorique.
Il étoit Chirurgien. Il vint en France
forcément , comme plufieurs autres Italiens
que le malheur des temps chaffa de
leur pays pendant les factions des Guelphes
& des Gibelins. Il s'arrêta à Lyon
où il a exercé la Chirurgie ; il eft venu
à Paris où il a pratiqué & enfeigné cet
art avec la plus grande diftinction : donc
il étoit Chirurgien. La fource de l'erreur
qui a fait croire qu'il étoit ce que
nous appellons préfentement un Médecin
, vient de ce que ce terme étoit employé
alors dans fa vraie fignification .
Medicus , qui medetur. Tout homme
appliqué à la guérifon des maladies.
étoit Médecin ; c'eft pourquoi le Chirurgien
Lanfranc en prend le nom . On
diftinguoit par l'épithète de Phyficien
celui qui donnoit fon application à la
AVRIL. 1763 . 139
Médecine ſpéculativement,qui ne voyoit
ད །། point de malades , ou qui en les voyant
bornoit fes foins à des confeils & à
des avis ; tels font encore aujourd'hui
nos Médecins . Leurs Prédéceffeurs étoient
Eccléfiaftiques , & la plupart Chanoines
de Notre- Dame. Le mot de Chirurgien
étoit auffi une épithéte qui fervoir à défigner
fpécialement le Médecin qui opéroit
de la main , & Lanfranc même ne
fe fervoit pas fubftantivement du terme
Chirurgus , mais de l'Adjectif Cyrurgicus.
De même le mot Phyficus fuppofoit
toujours le fubftantif générique
medicus ; fans quoi le terme auroit
manqué la fignification dans laquelle
on l'employoit ; car la Phyfique a bien
d'autres parties que la Médecine ; &
ceux qui s'y appliquoient étoient certainement
des Phyficiens.
Les Médecins qui formoient à Paris
du temps de Lanfranc un Collége ou
Société en grande réputation étoient les
Pères du Collége de Chirurgie , pour
lequel Jean Pitard , premier Chirurgien
de S. Louis & de Philippe- le- Bel a obtenu
des Statuts & des Loix . Dans le
Chapitre fecond de fa grande Chirurgie
, Lanfranc traite des qualités néceffaires
à un Chirurgien , de qualitate,
140 MERCURE DE FRANCE.
formá , moribus & fcientiâ Cyrurgici . II
éxige de lui beaucoup plus qu'on ne
requiert aujourd'hui du Médecin. Il
établit des régles morales qui montrent
combien on étoit attentif à vouloir que
les Chirurgiens fuffent des Perfonnages
auffi refpectables par leur probité que
par le fçavoir. Au Chapitre XV , du
fpafme qui furvient à une playe , il
parle d'une bleffure à la tête qui avoit
été traitée à Milan par un de fes écoliers
Chirurgien , nommé Oliverius de monte
orphano : il le reprend d'avoir confoli- >
dé cette playe à l'extérieur , avant que
d'en avoir détergé le fond ; & pour ne
pas repéter fon nom , après l'avoir défigné
par le mot fcholaris Cyrurgicus ;
il l'appelle un peu plus bas , ille Medicus.
Que pourroit oppofer à des preuves
auffi convaincantes l'Auteur de l'Ef
fai hiftorique ?
Lanfranc , donne à fon ami Bernard,
les motifs qui l'ont engagé à écrire fur
la Chirurgie : pour l'amour de lui ; propter
amorem tuum , Bernarde cariffime.
Il s'y est déterminé par les prières &
par les ordres des Médecins ; propter
preces præceptaque venerabilium Phyfi
ca Magiftrorum. Il ne faut pas perdre
de vue les termes refpectueux dont il
*
AVRIL. 1763. 141
fe fert dans l'expreffion de ce motif ,
præcepta venerabilium ; & il faut les
comparer à ceux du motif fuivant , qui
eft l'amitié fraternelle qu'il portoit aux
-Eléves en Chirurgie qui le fuivoient
dans l'exercice de cet art pour en apprendre
la pratique fous un auffi grand
Maître : propter fraternum amorem valentium
Medicinae fcolarium , mihi tam
honorabilem facientium comitivam, On
ne voit nulle-part qu'il ait parlé injurieufement
des Chirurgiens , comme on
l'avance ; il dit au contraire formellement
qu'il n'a jamais offenfé perfonne
& qu'il a prié Dieu pour fes perfécuteurs.
Les recherches fur l'origine de la
Chirurgie qu'on appelle une espéce de
Livre , ne font pas de Lanfranc un Chirurgien
François . Elles difent qu'il étoit
de Milan , & qu'il a enfeigné & pratiqué
la Chirurgie à Paris. M. Winflow étoit
Danois & Médecin de Paris. Lanfranc
étoit contemporain de Jean Pitard, que
l'Auteur de l'Effai hiſtorique donne
pour vivant vers 1320. Il eſt mort fort
âgé en 1315. C'est dans la force de l'âge
& au retour de fon voyage de la Terre-
Sainte où il avoit accompagné S. Louis,
qu'il réunit les Chirurgiens en Corps.
1
142 MERCURE DE FRANCE.
Ils formoient une Société dès l'an 1260.
& Lanfranc n'eft venu à Paris qu'en
1295 ; où eft donc la contradiction de
le mettre au nombre des Chirurgiens de
Paris , c'est -à - dire de ceux qui éxerçoient
la Chirurgie dans cette Capitale ?
La fuite au Mercure prochain.
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Résumé : OBSERVATIONS sur l'Histoire de la MÉDECINE.
Le texte examine l'histoire de la médecine en France, mettant en lumière les contributions de savants tels que Daniel le Clerc et le Docteur Freind. Les œuvres de Bernier, bien que satiriques, sont reconnues pour leur agrément et leur valeur instructive. Le texte critique un ouvrage récent intitulé 'Essai historique sur la Médecine en France', le jugeant insuffisant pour une histoire complète de la médecine. Cet essai se limite à des listes de noms et de lois, manquant de profondeur sur les systèmes médicaux, les progrès et les vicissitudes de l'art médical. Il mentionne des figures historiques comme Hippocrate, Asclépiade et Galien, mais néglige des médecins français importants tels que Fernel, Baillou et Riolan. L'auteur de l'essai est décrit comme un jeune homme récemment sorti des écoles, appréciant la transcription du latin. Le texte critique également une satire personnelle contre le célèbre médecin Tronchin et manque de modération envers les chirurgiens. Il discute ensuite de la figure de Lanfranc de Milan, clarifiant son rôle en tant que chirurgien et son influence sur la chirurgie à Paris. Le texte rectifie les erreurs de l'essai historique concernant Lanfranc, affirmant qu'il était un chirurgien respecté et non un médecin au sens moderne. Il conclut en soulignant l'importance de recherches approfondies pour écrire l'histoire de la médecine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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50
p. 208-210
« Le Sieur Bresson De Maillard, Marchand d'Estampes, & Privilégié des Enfans de [...] »
Début :
Le Sieur Bresson De Maillard, Marchand d'Estampes, & Privilégié des Enfans de [...]
Mots clefs :
Estampes , Dessins, Vignettes, Ouvrage, Alphabet, Livre, Papiers, Emblèmes, Marchands, Libraires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Sieur Bresson De Maillard, Marchand d'Estampes, & Privilégié des Enfans de [...] »
LE Sieur BRESSON DE MAILLARD , Marchand
d'Eftampes , & Privilégié des Enfans de France ,
en ouvrages de Caractères , Deffeins , Vignettes ,
demeurant rue S. Jacques , Maifon de M. de Lambon
, Avocat , proche M. Duchefne , Marchand
Libraire à Paris , tient un affortiment de Caractères,
Vignettes , & de différentes Fleurs , qu'il a
deffinées d'après nature, & exécutées fur des Planches
de cuivre , avec lefquelles on peut, avec faci
JANVIER . 1764. 209
lité & fur le champ , faire divers Deffeins pour
meubles , & c .
Ledit Sieur exécute pareillement à jour nombre
d'autres ouvrages utiles , & d'une même facilité
dans l'ufage , comme des Adreſſes , Alphabeths
pour apprendre les Enfans à lire , Notes , Etiquettes
, Noms à laiffer en vifite , ou pour mettre fur
les Livres , Marques & Chiffres , Deffeins au fimple
trait pour broder ou peindre d'après.
Il dient auffi un alfortiment de toutes fortes de
Papiers peints en Vignettes , & entreprend de noter
les Livres de Plein- chant.
Il grave auffi en Taille-douce des Adreſſes avec
les attributs des différentes Profeffions , & autres
fujets.
L'Epoufe du Sieur MAILLARD deffine & colore
très - proprement les Fleurs , Emblêmes & Armoiries
, Ecrans. Elle montre aux Dames la manière
de fe fervir des Planches à jour , que l'on peut
qualifier d'Art de deffiner & de peindrefans Maitres
& fournit les Couleurs & autres chofes qui y font
relatives.
On trouvera auffi chez ledit Sieur une fuite affez
confidérable de petites Eftampes en Emblèmes ,
Deviles , Fables choilies , Prières , Bouquets & Sou
haits de bonnes Fêtes , Etrennes brochées en forme
de Calendrier, Emblématiques & Chantantes , pour
la nouvelle Année , préfentées aux Enjans de France..
Ceux qui defireront acheter & connoitre plus
particulièrement toutes lefdites Marchan difes d'Eltampes
, Caractères & Deffeins , & qui fouhaiteront
les vrais Originaux , s'adrefferont directement à
Paris au Sieur MAILLARD ; & en Province à MM.
les Libraires & Marchands d'Eftampes qu'il fournit.
Sçavoir ,
A Lyon , M. Daudet.
Rouen , M. Frere , fur le Port.
2TO MERCURE DE FRANCE.
Toulouſe , M. Jouques , rue S. Rome.
Tours , M. Jagus , Marchand Papetier.
Poitiers , M, Fatour.
Bordeaux , M. Noblet.
La Rochelle , M. Pavie , Marchand, Libraire.
A Nantes , M. Tancrer.
Liege , M. Soer , Marchand Libraire.
Dijon , M. Desventes , Marchand Libraire .
d'Eftampes , & Privilégié des Enfans de France ,
en ouvrages de Caractères , Deffeins , Vignettes ,
demeurant rue S. Jacques , Maifon de M. de Lambon
, Avocat , proche M. Duchefne , Marchand
Libraire à Paris , tient un affortiment de Caractères,
Vignettes , & de différentes Fleurs , qu'il a
deffinées d'après nature, & exécutées fur des Planches
de cuivre , avec lefquelles on peut, avec faci
JANVIER . 1764. 209
lité & fur le champ , faire divers Deffeins pour
meubles , & c .
Ledit Sieur exécute pareillement à jour nombre
d'autres ouvrages utiles , & d'une même facilité
dans l'ufage , comme des Adreſſes , Alphabeths
pour apprendre les Enfans à lire , Notes , Etiquettes
, Noms à laiffer en vifite , ou pour mettre fur
les Livres , Marques & Chiffres , Deffeins au fimple
trait pour broder ou peindre d'après.
Il dient auffi un alfortiment de toutes fortes de
Papiers peints en Vignettes , & entreprend de noter
les Livres de Plein- chant.
Il grave auffi en Taille-douce des Adreſſes avec
les attributs des différentes Profeffions , & autres
fujets.
L'Epoufe du Sieur MAILLARD deffine & colore
très - proprement les Fleurs , Emblêmes & Armoiries
, Ecrans. Elle montre aux Dames la manière
de fe fervir des Planches à jour , que l'on peut
qualifier d'Art de deffiner & de peindrefans Maitres
& fournit les Couleurs & autres chofes qui y font
relatives.
On trouvera auffi chez ledit Sieur une fuite affez
confidérable de petites Eftampes en Emblèmes ,
Deviles , Fables choilies , Prières , Bouquets & Sou
haits de bonnes Fêtes , Etrennes brochées en forme
de Calendrier, Emblématiques & Chantantes , pour
la nouvelle Année , préfentées aux Enjans de France..
Ceux qui defireront acheter & connoitre plus
particulièrement toutes lefdites Marchan difes d'Eltampes
, Caractères & Deffeins , & qui fouhaiteront
les vrais Originaux , s'adrefferont directement à
Paris au Sieur MAILLARD ; & en Province à MM.
les Libraires & Marchands d'Eftampes qu'il fournit.
Sçavoir ,
A Lyon , M. Daudet.
Rouen , M. Frere , fur le Port.
2TO MERCURE DE FRANCE.
Toulouſe , M. Jouques , rue S. Rome.
Tours , M. Jagus , Marchand Papetier.
Poitiers , M, Fatour.
Bordeaux , M. Noblet.
La Rochelle , M. Pavie , Marchand, Libraire.
A Nantes , M. Tancrer.
Liege , M. Soer , Marchand Libraire.
Dijon , M. Desventes , Marchand Libraire .
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Résumé : « Le Sieur Bresson De Maillard, Marchand d'Estampes, & Privilégié des Enfans de [...] »
Le document présente le Sieur Bresson de Maillard, un marchand d'Etampes et privilégié des Enfants de France, résidant rue Saint-Jacques à Paris. Spécialisé dans les ouvrages de caractères, dessins et vignettes, Maillard propose une variété de produits gravés sur des planches de cuivre, tels que des caractères, vignettes, fleurs, dessins pour meubles, adresses, alphabets pour enfants, notes, étiquettes, marques, chiffres, et dessins pour broder ou peindre. Il offre également des papiers peints en vignettes et propose de noter les livres de plain-chant. Maillard grave en taille-douce des adresses avec les attributs des différentes professions. Son épouse dessine et colore des fleurs, emblèmes et armoiries, et enseigne aux dames l'art de dessiner et peindre à l'aide de planches à jour. Maillard vend aussi des petites estampes en emblèmes, devises, fables choisies, prières, bouquets et souhaits pour les bonnes fêtes. Les produits peuvent être achetés directement à Paris ou auprès de divers libraires et marchands d'estampes en province, comme M. Daudet à Lyon, M. Frere à Rouen, M. Jouques à Toulouse, et d'autres dans diverses villes françaises et belges.
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