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1
p. 299-304
Tout ce qui s'est fait en Flandre depuis le Mois dernier. [titre d'après la table]
Début :
Je la quite pour vous entretenir de ce qui s'est [...]
Mots clefs :
Flandre, Longueval, Guerre, Prince d'Orange, Prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est fait en Flandre depuis le Mois dernier. [titre d'après la table]
Je la quite pour vous entretenirde ce qui s'eſt paffe dans celle de Flandre depuis
ma derniere Lettre. Les Ennemis n'ont fongé qu'à s'y éta- plir une communication libre entre Bruxelles & Mons , & à
faire des Redoutes. Il ne nous
faudra qu'un moment pour de-
GALANT. 201
truire leurs Ouvrages. Qui prend Valenciennes d'affaut ,
&force Cambray àſe rendre ,
forcera des Redoutes quand il voudra. Aufſi les avons - nous
laiſſe faire. Puis qu'ils fongent à ſe defendre, ils ne ſe croyent plus en état de nous attaquer.
Cependant toutes leurs pré- cautions ne les peuvent mettre à couvert de nos entrepriſes.
On a étably des Contribu- tions ; & comme la Guerre a
ſes Loix pour faire payer ceux quionttrop de lenteur à y fa- tisfaire , Monfieur le mareſchal
deHumieres a puny ce retar- dementpar quelques vifites un peu chagrinantes pour les né- gligens. Outre le Camp volant de Monfieur le Baron de Quin- cy il eſtoit accompagné de Meſſieurs de Joyeufe &d'Al
i i
202 LE MERCVRE
bret , qui commandoient de grands Détachemens. Ils ont eſté ſur le bord du Canal de Bruges, où la Chaſtellenie d'Y- pres les envoya prier d'attendre trois jours. M. le marefchal de Humieres paſſa le Canal , affura les Contributions , s'approcha
de, Gand , & revint joindre
Monfieur le Duc de Luxem- bourg. Le Prince d'Orange quita l'Armée , & en laiſſa le Commandement au Comte de
Valdec , qui craignant la fa- mine ,ou du moins voulant faire meilleure chere que les
autres , envoya auffitoftdeman- der des Paſſeports à Monfieur de Luxembourg pour fes Pour- voyeurs. Il ne me reſte plus à
vousparlerque de deux Actions particulieres trop remarqua- bles pour me difpenfer de leur
GALANT. 203 donner les loñanges qui leur font deües. Elles ſont de deux
Parens du meſine nom. La pre- miere eſt de Monfieurle Comte
de Longueval qui commande les Dragons Dauphins. Il fut détaché pour aller dans l'Iſle de Bierutick , à deux lieuës de
Fleſſingue , & ayant paffé à la faveur d'une marée baffe , &
fous la Mouſqueterie d'une Re- douted'un Fort&d'un longParapet qui estoit garny d'Infan- terie, ilymit le feu enplein mi- dy , & ſe retira avec plus de foixante Priſonniers . Quelque hardiequefoit cetteAction, on pouvoit tout attendre d'un
Homme qui a pris le Fort aux Vaches. Ce qui fuit ne vous
paroiſtra pas moins digne d'e- ftre admire , & vous yverrezde lapreſence d'efprit meſlée avec
(
I vj
204 LE MERCVRE
beaucoup de courage. M² de Longueval Capitaine de Ca- valerie , ayant eſté détaché avec cinquante Maiſtres pour quelque Expédition , prit un Guide qui connoiſſoit fi mal les lieux , que s'eſtant égarez ,
ils ſe trouverent au milieu du
Campdes Ennemis,à trente pas dela Tente du Prince de Naffau. M de Longuéval ayant adroitement découvert qu'il n'y eſtoit pas , entra dans la Tente , le demanda, &dit qu'il luy venoit rendre compte d'une Commiſſion dont ill'avoit chargé. Il ajoûta qu'il avoit eu beaucoup de fatigue , & pria qu'on luy fiſt donner quelques rafraichiſſemens. On luy ap- porta des Eauxglacéesde tou- res fortes ,& pendant le repos qu'il feignoit de prendre, il exa-
GALANT. 205 minatous ceux qui estoientdas
la Tente ,& les ayantjugez in- capables de luy refifter , il s'en faiſit , fit prendre tout ce qu'il rencontra de meilleur , & traverſa le Camp Ennemy avec fon butin , &fes Priſonniers.
Cette vigoureuſe Action y mit Falarme , & il s'en apperçeut lors qu'il en fortoit.
ma derniere Lettre. Les Ennemis n'ont fongé qu'à s'y éta- plir une communication libre entre Bruxelles & Mons , & à
faire des Redoutes. Il ne nous
faudra qu'un moment pour de-
GALANT. 201
truire leurs Ouvrages. Qui prend Valenciennes d'affaut ,
&force Cambray àſe rendre ,
forcera des Redoutes quand il voudra. Aufſi les avons - nous
laiſſe faire. Puis qu'ils fongent à ſe defendre, ils ne ſe croyent plus en état de nous attaquer.
Cependant toutes leurs pré- cautions ne les peuvent mettre à couvert de nos entrepriſes.
On a étably des Contribu- tions ; & comme la Guerre a
ſes Loix pour faire payer ceux quionttrop de lenteur à y fa- tisfaire , Monfieur le mareſchal
deHumieres a puny ce retar- dementpar quelques vifites un peu chagrinantes pour les né- gligens. Outre le Camp volant de Monfieur le Baron de Quin- cy il eſtoit accompagné de Meſſieurs de Joyeufe &d'Al
i i
202 LE MERCVRE
bret , qui commandoient de grands Détachemens. Ils ont eſté ſur le bord du Canal de Bruges, où la Chaſtellenie d'Y- pres les envoya prier d'attendre trois jours. M. le marefchal de Humieres paſſa le Canal , affura les Contributions , s'approcha
de, Gand , & revint joindre
Monfieur le Duc de Luxem- bourg. Le Prince d'Orange quita l'Armée , & en laiſſa le Commandement au Comte de
Valdec , qui craignant la fa- mine ,ou du moins voulant faire meilleure chere que les
autres , envoya auffitoftdeman- der des Paſſeports à Monfieur de Luxembourg pour fes Pour- voyeurs. Il ne me reſte plus à
vousparlerque de deux Actions particulieres trop remarqua- bles pour me difpenfer de leur
GALANT. 203 donner les loñanges qui leur font deües. Elles ſont de deux
Parens du meſine nom. La pre- miere eſt de Monfieurle Comte
de Longueval qui commande les Dragons Dauphins. Il fut détaché pour aller dans l'Iſle de Bierutick , à deux lieuës de
Fleſſingue , & ayant paffé à la faveur d'une marée baffe , &
fous la Mouſqueterie d'une Re- douted'un Fort&d'un longParapet qui estoit garny d'Infan- terie, ilymit le feu enplein mi- dy , & ſe retira avec plus de foixante Priſonniers . Quelque hardiequefoit cetteAction, on pouvoit tout attendre d'un
Homme qui a pris le Fort aux Vaches. Ce qui fuit ne vous
paroiſtra pas moins digne d'e- ftre admire , & vous yverrezde lapreſence d'efprit meſlée avec
(
I vj
204 LE MERCVRE
beaucoup de courage. M² de Longueval Capitaine de Ca- valerie , ayant eſté détaché avec cinquante Maiſtres pour quelque Expédition , prit un Guide qui connoiſſoit fi mal les lieux , que s'eſtant égarez ,
ils ſe trouverent au milieu du
Campdes Ennemis,à trente pas dela Tente du Prince de Naffau. M de Longuéval ayant adroitement découvert qu'il n'y eſtoit pas , entra dans la Tente , le demanda, &dit qu'il luy venoit rendre compte d'une Commiſſion dont ill'avoit chargé. Il ajoûta qu'il avoit eu beaucoup de fatigue , & pria qu'on luy fiſt donner quelques rafraichiſſemens. On luy ap- porta des Eauxglacéesde tou- res fortes ,& pendant le repos qu'il feignoit de prendre, il exa-
GALANT. 205 minatous ceux qui estoientdas
la Tente ,& les ayantjugez in- capables de luy refifter , il s'en faiſit , fit prendre tout ce qu'il rencontra de meilleur , & traverſa le Camp Ennemy avec fon butin , &fes Priſonniers.
Cette vigoureuſe Action y mit Falarme , & il s'en apperçeut lors qu'il en fortoit.
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Résumé : Tout ce qui s'est fait en Flandre depuis le Mois dernier. [titre d'après la table]
Le texte relate les récents événements en Flandre. Les ennemis ont tenté d'établir une communication entre Bruxelles et Mons et de construire des redoutes. Les forces françaises ont choisi de laisser les ennemis se fortifier, sachant qu'elles pourront détruire ces ouvrages facilement. Occupés à se défendre, les ennemis ne peuvent plus attaquer. Les opérations françaises continuent malgré tout. Des contributions ont été établies, et le maréchal de Humieres a puni les retards de paiement par des visites punitives. Accompagné de plusieurs officiers, il a traversé le canal de Bruges, assuré les contributions, approché Gand, et rejoint le duc de Luxembourg. Le prince d'Orange a quitté l'armée, laissant le commandement au comte de Valdec, qui a demandé des passeports pour ses pourvoyeurs. Deux actions remarquables sont mises en avant. Le comte de Longueval, commandant des dragons Dauphins, a capturé plus de soixante prisonniers lors d'une mission dans l'île de Bierutick. Ensuite, en tant que capitaine de cavalerie, il a infiltré le camp ennemi, volé des provisions et capturé des prisonniers après avoir feint de rendre compte d'une commission au prince de Nassau.
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2
p. 12-21
EXTRAIT d'un Procés qui se poursuit au Conseil.
Début :
Roman, Gondol, & Lati, tous trois Officiers Mariniers du Département [...]
Mots clefs :
Vaisseau, Armateur, Anglais, Droit, Question, Action, Prisonniers, Guerre
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'un Procés qui se poursuit au Conseil.
EXTRAIT
D'un Procésquisepoursuit
au Conjeil.
Roman,Gondol, & Lati,
tous trois Officiers Mariniers
du Département de
Toulon, s'embarquerent à
Marseille sur un Vaisseau
Marchand,
En saisant route vers le
Havre de Grace ils furent
attaquez & pris parunVaisseau
de
-
Guerre Anglois qui
lesconduisit à Baston; ils y
resterent ¡' quelque temps
gardez à vue.
Le 20. Décembre 1709,
on les embarqua dans un
autre vaisseau Marchand
qui partoit pour Londres,
ou bien il s'y embarquérent
de leur bon gré, car c'çft
là l'un des points que les
Avocats se disputent. Le fait
dont ils conviennent tous,
c'estqu'il y avoir sur le Vaisseau
dont il s'agit huit Anglois,
sçavoir leCapitaine,
un Capitaine passager, un
Pilote & cinq Matelots.
Nostrois prisonniers
conspirérent la mort des
deuxCapitaines & du Pilote,
chacun deux se
chargea detuersonhomme;
tous trois réunirent, & les
cinq Matelots voyantleurs
Chefs morts, se fourmirent
ànos troisFrançoisqui se
trouverent enfin maistres
du Vaisseau Anglois.
Avant que d'achever
le recit du fait on pouroit
faire une premiere question
curieuse sur l'action
de ces trois François :
Est-elle louable ou blâmable?
S'ils avoient esté prisonniers
sur leur parole,
leur action feroit sans
doute un crime énorme.
S'ils sont prisonniers
forcez & mal-traitez,
l'action change de nature
: celuy qui traite
cruellement un prisonnier
le met en droit de
tenter jusqu'aux voyes
cruelles pour se délivrer;
On leur allegue qu'ils
n'étoientpoint du tout
prisonniersen cette occasion,
s'estant engagez &
embarquezde bonne
volonté,&qu'étant à la
solde & même à la table
du Capitaine
,
leur
cntreprife a esté une trahison.
Ils prétendent que telles
circonstances peuvent
se rencontrer dans
pareille entreprise, quelle
ne seroitpas indigne
d'un Héros. La question
est donc de sçavoir si
l'action est heroïque ou
criminelle.
J'appuye beaucoup sur
cette premierequestion,
car ilme paroist que c'est
le principalfondement
de celle que je vais expliquer
en continuant le
recit du fait.
Ce fut le 10. de Janvier
1710, que ces trois François
se rendirent maîtresduVaisseau.
Ilsfaisoientroutevers
la France lors qu'ils rencontrerent
à la hauteur des Sorlingues
un Armateur de
Roscoff, Armateur François,
qui voyant un Vaisseau
de la Fabrique Angloise,
s'enréjouit comme
d'une capture qu'il pouvoit
faire.
Nos François de leur
costé se réjoüirent à Tafped:
duVaisseauFrançois, dont
ils esperoient du secours,&
se laissant aborder, se declarerenc
François & amis de
l'Armateur. Mais l'Armateur
voulut toujoûrsqu'ils
fussent-ennemis & Anglois
comme leur Vaisseau qu'il
vouloit gagner; en un mot
il s'en empara & jetta à terre
les François qui s'en étoient
emparez sur les Anglois.
La grande question c'est
de sçavoir à qui doit appartenir
ce Vaisseau. On a déja
jugé par provision qu'il
napparcenok a pas un
d'eux, parce que l'Armateur
n'ayant pas droit de conquerir
sur les François, sa
Commissiond'Armateur
est nulle à leur égard,& que
les François n'ayant point
du tout de Commission
n'ont pû le conquerir sur
les Anglois.
C'est pour revenir contre
ce Jugement de l'Amirauté
que les trois François ont
presenté Requeste, au Conseil.
Ils prétendent que le
Vaisseau leur apartienr par
le droit des gens comme le prix
d'une dEiion légitimé & glorieuse.
Ainsi, selon euxmesmes
la question se réduit
à sçavoir s'ils ont tué &
conquis de bonne guerre,
car mauvaise guerre ne peut
jamais établir qu'un mauvais
droit.
D'un Procésquisepoursuit
au Conjeil.
Roman,Gondol, & Lati,
tous trois Officiers Mariniers
du Département de
Toulon, s'embarquerent à
Marseille sur un Vaisseau
Marchand,
En saisant route vers le
Havre de Grace ils furent
attaquez & pris parunVaisseau
de
-
Guerre Anglois qui
lesconduisit à Baston; ils y
resterent ¡' quelque temps
gardez à vue.
Le 20. Décembre 1709,
on les embarqua dans un
autre vaisseau Marchand
qui partoit pour Londres,
ou bien il s'y embarquérent
de leur bon gré, car c'çft
là l'un des points que les
Avocats se disputent. Le fait
dont ils conviennent tous,
c'estqu'il y avoir sur le Vaisseau
dont il s'agit huit Anglois,
sçavoir leCapitaine,
un Capitaine passager, un
Pilote & cinq Matelots.
Nostrois prisonniers
conspirérent la mort des
deuxCapitaines & du Pilote,
chacun deux se
chargea detuersonhomme;
tous trois réunirent, & les
cinq Matelots voyantleurs
Chefs morts, se fourmirent
ànos troisFrançoisqui se
trouverent enfin maistres
du Vaisseau Anglois.
Avant que d'achever
le recit du fait on pouroit
faire une premiere question
curieuse sur l'action
de ces trois François :
Est-elle louable ou blâmable?
S'ils avoient esté prisonniers
sur leur parole,
leur action feroit sans
doute un crime énorme.
S'ils sont prisonniers
forcez & mal-traitez,
l'action change de nature
: celuy qui traite
cruellement un prisonnier
le met en droit de
tenter jusqu'aux voyes
cruelles pour se délivrer;
On leur allegue qu'ils
n'étoientpoint du tout
prisonniersen cette occasion,
s'estant engagez &
embarquezde bonne
volonté,&qu'étant à la
solde & même à la table
du Capitaine
,
leur
cntreprife a esté une trahison.
Ils prétendent que telles
circonstances peuvent
se rencontrer dans
pareille entreprise, quelle
ne seroitpas indigne
d'un Héros. La question
est donc de sçavoir si
l'action est heroïque ou
criminelle.
J'appuye beaucoup sur
cette premierequestion,
car ilme paroist que c'est
le principalfondement
de celle que je vais expliquer
en continuant le
recit du fait.
Ce fut le 10. de Janvier
1710, que ces trois François
se rendirent maîtresduVaisseau.
Ilsfaisoientroutevers
la France lors qu'ils rencontrerent
à la hauteur des Sorlingues
un Armateur de
Roscoff, Armateur François,
qui voyant un Vaisseau
de la Fabrique Angloise,
s'enréjouit comme
d'une capture qu'il pouvoit
faire.
Nos François de leur
costé se réjoüirent à Tafped:
duVaisseauFrançois, dont
ils esperoient du secours,&
se laissant aborder, se declarerenc
François & amis de
l'Armateur. Mais l'Armateur
voulut toujoûrsqu'ils
fussent-ennemis & Anglois
comme leur Vaisseau qu'il
vouloit gagner; en un mot
il s'en empara & jetta à terre
les François qui s'en étoient
emparez sur les Anglois.
La grande question c'est
de sçavoir à qui doit appartenir
ce Vaisseau. On a déja
jugé par provision qu'il
napparcenok a pas un
d'eux, parce que l'Armateur
n'ayant pas droit de conquerir
sur les François, sa
Commissiond'Armateur
est nulle à leur égard,& que
les François n'ayant point
du tout de Commission
n'ont pû le conquerir sur
les Anglois.
C'est pour revenir contre
ce Jugement de l'Amirauté
que les trois François ont
presenté Requeste, au Conseil.
Ils prétendent que le
Vaisseau leur apartienr par
le droit des gens comme le prix
d'une dEiion légitimé & glorieuse.
Ainsi, selon euxmesmes
la question se réduit
à sçavoir s'ils ont tué &
conquis de bonne guerre,
car mauvaise guerre ne peut
jamais établir qu'un mauvais
droit.
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Résumé : EXTRAIT d'un Procés qui se poursuit au Conseil.
Le texte narre l'histoire de trois officiers mariniers français, Roman, Gondol et Lati, originaires de Toulon, qui s'embarquèrent à Marseille sur un vaisseau marchand à destination du Havre de Grâce. Capturés par un vaisseau de guerre anglais, ils furent conduits à Boston puis transférés à Londres le 20 décembre 1709. À bord du nouveau vaisseau, ils conspirèrent pour tuer les capitaines et le pilote anglais, prenant ainsi le contrôle du navire le 10 janvier 1710. Ils rencontrèrent ensuite un armateur français près des Sorlingues, qui, croyant le vaisseau anglais, s'en empara et les jeta à terre. La principale question juridique concerne la propriété du vaisseau. Les Français contestent un jugement de l'Amirauté, affirmant que le vaisseau leur appartient par le droit des gens, en tant que prix d'une action légitime. La controverse porte sur la légitimité de leurs actions et la nature de leur capture.
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3
p. 119-122
EXTRAIT d'une Lettre de Lerida, du 18. Septembre.
Début :
Mr le Comte de Louvignies, qui commande icy, ayant esté [...]
Mots clefs :
Prisonniers, Armée, Ennemis, Lérida
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida, du 18. Septembre.
EnnemEis.
XTRAIT
d'une Lettre de Lerida,
duig. Septembre.
Mrle Comte de Louvignies,
qui commande icy
,
ayantesté
avertj que les Ennemis faisoientconduire
à Barcelone cinq
cent Officiers ou Soldats,qu'ils
avoient faits prisonniers à la
bataille el," Sarragosse
,
estant
sorti avec une partie de nostre
Garnison pour tâcher de les delivrer,
a reussidans son dessein.
Ila battu lEforte & ramené
les Prisonniers.
Plusieurs RegimentsFrançoissont
arrivez à S. Jeande
pieddePort
,
où ils attendent
les ordres pour entrer en Navarre.
Les Miquelets s'estoientempare'{
du passage de Canfranc
dans les Pyrenées ; mais ils
en ont bientost eftéchaJjèz,&
le passage estàpresent libreentre
cette Ville,Monçon &saca
qui font les plusfortes Places,
d'Aragon
,
&quifont bien
pourvues de toutes îeschofesnece[
faires
-
cessaires
>
en cas de Siege ; mais
on ne croit pas les Ennemis en
estat d'en entreprendre aucun.
Mr le Duc de Noailles est
arrivé à Valladolid le même
jourque leursMajestez Catholiquesquiy
arriverent avant
hier
, & Mr de Vendôme y
devoit arriver hier.
Les dernieres nouvelles que
nous avons receuës del'armée
des Ennemis , portent que le
Comte de Starremberg avoit
fait cuire une grande quantité
de biscuits
,
&qu'on lui avoit
écrit que sa presence efloit necessaire
en Catalogne,
, parce
qu'on attendoit un 7randcorpsi
de Troupes Françoises dans le.
Roussillon ; nous ne croyonspasi
que ce Genralrisquedese laisser
enfermer avec l'Archiduc
&son Armée, qui estbaucoup
diminuée à cause des grandes
fatiguesqu'elle a essuyées
XTRAIT
d'une Lettre de Lerida,
duig. Septembre.
Mrle Comte de Louvignies,
qui commande icy
,
ayantesté
avertj que les Ennemis faisoientconduire
à Barcelone cinq
cent Officiers ou Soldats,qu'ils
avoient faits prisonniers à la
bataille el," Sarragosse
,
estant
sorti avec une partie de nostre
Garnison pour tâcher de les delivrer,
a reussidans son dessein.
Ila battu lEforte & ramené
les Prisonniers.
Plusieurs RegimentsFrançoissont
arrivez à S. Jeande
pieddePort
,
où ils attendent
les ordres pour entrer en Navarre.
Les Miquelets s'estoientempare'{
du passage de Canfranc
dans les Pyrenées ; mais ils
en ont bientost eftéchaJjèz,&
le passage estàpresent libreentre
cette Ville,Monçon &saca
qui font les plusfortes Places,
d'Aragon
,
&quifont bien
pourvues de toutes îeschofesnece[
faires
-
cessaires
>
en cas de Siege ; mais
on ne croit pas les Ennemis en
estat d'en entreprendre aucun.
Mr le Duc de Noailles est
arrivé à Valladolid le même
jourque leursMajestez Catholiquesquiy
arriverent avant
hier
, & Mr de Vendôme y
devoit arriver hier.
Les dernieres nouvelles que
nous avons receuës del'armée
des Ennemis , portent que le
Comte de Starremberg avoit
fait cuire une grande quantité
de biscuits
,
&qu'on lui avoit
écrit que sa presence efloit necessaire
en Catalogne,
, parce
qu'on attendoit un 7randcorpsi
de Troupes Françoises dans le.
Roussillon ; nous ne croyonspasi
que ce Genralrisquedese laisser
enfermer avec l'Archiduc
&son Armée, qui estbaucoup
diminuée à cause des grandes
fatiguesqu'elle a essuyées
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida, du 18. Septembre.
Le texte décrit des événements militaires en Espagne et dans les Pyrénées. Le Comte de Louvignies a libéré cinq cents officiers ou soldats français prisonniers à Barcelone après la bataille de Saragosse. Plusieurs régiments français sont arrivés à Saint-Jean-de-Pied-de-Port, en attente d'ordres pour entrer en Navarre. Les Miquelets avaient pris le contrôle du passage de Canfranc, mais en ont été chassés, libérant ainsi le passage entre Saint-Jean-de-Pied-de-Port, Monçon et Saca, des places fortes bien approvisionnées en Aragon. Le Duc de Noailles est arrivé à Valladolid le même jour que les Majestés Catholiques, et le Duc de Vendôme devait arriver le lendemain. Les dernières nouvelles de l'armée ennemie indiquent que le Comte de Starhemberg avait préparé une grande quantité de biscuits et reçu l'ordre de se rendre en Catalogne en raison de l'attente d'un grand corps de troupes françaises dans le Roussillon. Cependant, il est peu probable que ce général risque de se laisser enfermer avec l'Archiduc et son armée, affaiblie par les grandes fatigues subies.
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4
p. 128-134
EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
Début :
Nostre Commandant a esté dans un mouvement continuel depuis la [...]
Mots clefs :
Espagne, Convoi, Prisonniers, Ennemis, Général Stanhope
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
EXTRAIT
d'une Lettre deLerida
du29. Septembre,
Nostre Commandant a esté
dans un mouvement continuel
depuis laBataille de Sarragope.
Il ne s'estpas contentéd'avoir
délivréla plusgrande partie des
Prisonniers que les Ennemisy
avoientfaits
, & qu'ils faisoient
conduire à Barcelone. Il
méditaitdepuis long-tempsun
moyendesurprendre Balaguer,
posse important, que les Ennemis
avoient fortifié, & à la
faveur duquel ilssesont maintenus
si long-temps dans nostre
Voisinage.L'ocasion s'est presensée,
& il en a profité. Sur
l'avis qu'ilavoit receu que les
Ennemis y conduisoient un
Convoy
,
il sortit avec une
partie de nostre Garnison, &se
posta demaniéréque ce Convoy
venant àpasserdanssonembuscade,
l'Escortese trouva envelopée.
Il lafittouteprisonniere,
à la reserve ae quelques joi-
(lats quifurent tue Ensuite Il
fîtmarcher leConvoy
,
à la tête
duquel il mit des Soldats qui
sçavoientparlerAllemand,qui
ayant ditàlaporte qu'ils estoient
de l'Escorte qui amenoit le
Convoy entrerentdans la Ville
sansaucuneresistance. LaGarnison
qui estoit de 800. hommes
, après avoir reconnu la,
surprise,se mit en défense; mais
ellefutcontrainte decederaprés
en avoir eu plus de trois cents
de tuez Ceux qui resstoientfurent
faits prisonniers avec le
Gouverneur. Onstrnfititefàuter
les jortificatîons
, & on a
Amené icy tous les Prisonniers,
douzepiecesdecanon, quatre
mortiers & quantitédevivres
& demunitions.
Le 19.Septembre l'Armée
ennemiearriva à Alcala,d'où.
le General Stanhope s'avan.
ça avec un détachement de
tjoo. Chevaux. Mais l'Archiduc
n'y efloit pas encore
entré le 2.3. LaVille de Tolede
se fortifioit
,
& avoit
pris les armes. Les Ennemis
ayant envoyé deux Regiments
de Cavalerie pour la
sommer de prêter ferment
à l'Archiduc,les Habirans
les obligerent de se retirer.
Le Village de Vallejas,qui
fournissoit une grande partie
du pain qui se consommoit
à Madrid, a esté bruslé par
les ordres du General Stanhope,
parce que lesHabitans
avoientrefusé d'en fournir à
ses Troupes. Mr le Duc de
Veraguas , President du
Conseil desOrdres,qui estoit
àl'extremité lors du départ
du Roy d'Espagne pour
Valladolid, mourut le lendemain,
& Mr le Marquis
de Jamaïca son fils, après
lui avoir rendu les derniers
devoirs, suivit Sa Majesté
Catholique.
Tous les Grands & les
autres personnes les plus
distinguées,ontoffert tous
leurs biens au Roy d'Espagne.
La Reine & le Prince des
Asturies,arriveren le premier
Octobre à Vittoria,
avec un grand nombre de
personnes de distinction.outre
tous les Officiers des Conseils.
L'Armée Espagnole,forte
d'environ 14000. hommes,
estoit campée à Penafiel
sur leDuero. Elle devoit de
là continuer sa marche vers
Valladolidoùle Royd'Espagne
l'attendoitpour se
mettre à la telleavec Mrde
Vendôme,& marcher du
cofté de Salamanque,.
d'une Lettre deLerida
du29. Septembre,
Nostre Commandant a esté
dans un mouvement continuel
depuis laBataille de Sarragope.
Il ne s'estpas contentéd'avoir
délivréla plusgrande partie des
Prisonniers que les Ennemisy
avoientfaits
, & qu'ils faisoient
conduire à Barcelone. Il
méditaitdepuis long-tempsun
moyendesurprendre Balaguer,
posse important, que les Ennemis
avoient fortifié, & à la
faveur duquel ilssesont maintenus
si long-temps dans nostre
Voisinage.L'ocasion s'est presensée,
& il en a profité. Sur
l'avis qu'ilavoit receu que les
Ennemis y conduisoient un
Convoy
,
il sortit avec une
partie de nostre Garnison, &se
posta demaniéréque ce Convoy
venant àpasserdanssonembuscade,
l'Escortese trouva envelopée.
Il lafittouteprisonniere,
à la reserve ae quelques joi-
(lats quifurent tue Ensuite Il
fîtmarcher leConvoy
,
à la tête
duquel il mit des Soldats qui
sçavoientparlerAllemand,qui
ayant ditàlaporte qu'ils estoient
de l'Escorte qui amenoit le
Convoy entrerentdans la Ville
sansaucuneresistance. LaGarnison
qui estoit de 800. hommes
, après avoir reconnu la,
surprise,se mit en défense; mais
ellefutcontrainte decederaprés
en avoir eu plus de trois cents
de tuez Ceux qui resstoientfurent
faits prisonniers avec le
Gouverneur. Onstrnfititefàuter
les jortificatîons
, & on a
Amené icy tous les Prisonniers,
douzepiecesdecanon, quatre
mortiers & quantitédevivres
& demunitions.
Le 19.Septembre l'Armée
ennemiearriva à Alcala,d'où.
le General Stanhope s'avan.
ça avec un détachement de
tjoo. Chevaux. Mais l'Archiduc
n'y efloit pas encore
entré le 2.3. LaVille de Tolede
se fortifioit
,
& avoit
pris les armes. Les Ennemis
ayant envoyé deux Regiments
de Cavalerie pour la
sommer de prêter ferment
à l'Archiduc,les Habirans
les obligerent de se retirer.
Le Village de Vallejas,qui
fournissoit une grande partie
du pain qui se consommoit
à Madrid, a esté bruslé par
les ordres du General Stanhope,
parce que lesHabitans
avoientrefusé d'en fournir à
ses Troupes. Mr le Duc de
Veraguas , President du
Conseil desOrdres,qui estoit
àl'extremité lors du départ
du Roy d'Espagne pour
Valladolid, mourut le lendemain,
& Mr le Marquis
de Jamaïca son fils, après
lui avoir rendu les derniers
devoirs, suivit Sa Majesté
Catholique.
Tous les Grands & les
autres personnes les plus
distinguées,ontoffert tous
leurs biens au Roy d'Espagne.
La Reine & le Prince des
Asturies,arriveren le premier
Octobre à Vittoria,
avec un grand nombre de
personnes de distinction.outre
tous les Officiers des Conseils.
L'Armée Espagnole,forte
d'environ 14000. hommes,
estoit campée à Penafiel
sur leDuero. Elle devoit de
là continuer sa marche vers
Valladolidoùle Royd'Espagne
l'attendoitpour se
mettre à la telleavec Mrde
Vendôme,& marcher du
cofté de Salamanque,.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
Le 29 septembre, le commandant, après la bataille de Saragosse, libéra des prisonniers ennemis à Barcelone et attaqua Balaguer, une position fortifiée. Il intercepta un convoi ennemi, captura l'escorte et fit entrer des soldats déguisés dans la ville, permettant de prendre une garnison de 800 hommes. Les prisonniers, canons, mortiers et munitions furent amenés à Lérida. Le 19 septembre, l'armée ennemie arriva à Alcalá, mais l'archiduc n'y était pas encore. Tolède repoussa deux régiments de cavalerie ennemis. Vallejas fut incendié sur ordre du général Stanhope après le refus des habitants de ravitailler ses troupes. Le duc de Veragua et son fils, le marquis de Jamaïque, moururent après le départ du roi d'Espagne pour Valladolid. La reine et le prince des Asturies arrivèrent à Vittoria le 1er octobre. L'armée espagnole, forte de 14 000 hommes, campait à Peñafiel, prête à marcher vers Valladolid pour se joindre au roi et à M. de Vendôme afin de progresser vers Salamanque.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 339-369
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les Ennemis en abandonnant Tolede pour prendre la route d'Arragon, [...]
Mots clefs :
Ennemis, Roi, Général, Vendôme, Armée, Troupes, Cavalerie, Infanterie, Bataille, Canon, Dragons, Guadalajara, Reine, Guerre, Prisonniers, Brihuega, Général Stanhope, Staremberg, Gérone
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
d'Espagne.
Les Ennemis en abandonnant
Tolede pour prendre
la route d'Arragon
, ont
divisé leur Armée en differensCorps,
observant toujours
de les mettre à une
distancc qui ne leur ostast
pas les moyens de s'entresecouririles
uns les autres,
en casque quelqu'un fust
attaqué. Ils croyoient qu'-
ils pourroient estre harcelez
par quelques détachefmens
; mais ils ne com- eroienc pas que l'on pust
faire des démarches allez
promptes pour les attaquer
avec toute l'Armée.
Le Roy d'Espagne pour
leur ôter le soupçon qu'on
pust les suivre, estoit allé
exprés avec Monsieur de
Vendosme à Madrid pendant
que les Troupes, par
differens Corps, déroboient
aux Ennemis desmarches
précipitées.SaMajesté Catholique,
avant de partir
ordonna au Détachement 1
detous lesGrenadiers de I
Itil'Armée
&de cent hommes
choisis par Bataillon avec
trente- deux Escadrons de
Cavalerie & de Dragons de
marcher le plus legerement
qu'ils pourroient pour tâ.
cher de joindre les Ennemis.
Mr de Vallejo reçut
ordre de les attaquer par
tout où il les trouveroit
avec douze cens Maistres
qu'il commandoit, afin de
les arrester.
Apres ces précautions.
le Roy & Vendosme arrivèrent
le 7. Décembre à
Alcala, où ils apprirens
qu'il y avoit à une lieuë de
là un Régiment des Ennemis.
Sa Majestéordonna à
Don Feliciano de Bracamonte
d'y marcher avec sa
Brigade. Il fit tant de diligence
qu'il surprit ce Regiment
& le fit prisonnier.
LETTRE
De sa Adajefté Catholique
à la Reine.
Du Camp de Brihuega,
le 9 Décembre.
Je vous dépêche un Courrier
pour vous apprendre une
nouvelle aussi agréablequ'importante.
Mous menons défaire
huit Bataillons & huit Escadrons
prisonniers de guerre.
Nous avons fait donner l'af
faut après midi à Brihuega , aprèsl'avoir battu toute 1,4
matinée avec notre Canon.
LesBrèches étoientfort petites
&les Ennemis avoient retranchemens
sur retranchemens.
L'affaire a esléfort disputée&
a duré plus de deux heures;
mais enfin nos Troupes étant
entrées dans la Ville de maison
en maison
, 0* les Ennemis
s'étant retirez dans un retranchement
qu'ils avoient fait
dans la Place, ont battu la
Chamade. Il n'y a eu aucune
contestation au sujet de la Ca.
pitulation, puifqu'ils ont proposéd'obordqu'on
les reçutprisonniers
de guerre, ce qui leur
a esteaccordé. Tous les Officiers
Generaux Anglois sont du
nombre des Prisonniers. Ce
font Stanhope, Wills &Carpenter.
De notre côté le Marquis
deThouy a esté blesséà la
main ; de celui des EnnemÙ,
Carpenter est bllJé. L'action
a estéfort chaude, (y notre In.
fanterie a hit'# séparécequ'elle
fit à laBataille de Sarragosse ,
en faisant des merveilles aujourd'hui.
Des huit Bataillons
ily en a sept Anglais & un
Portugais, mais à la solde de
la Reine Anne, Les huit Ef.
cadrons consistent en trois Pe.
ymens de Dragons & un de
Cavalerie, tousAnglois;c'etoientles
meilleure, Troupes des
Ennemis,
Je joins à cette bonne nouvelle,
la prise que fit hier Braamonte,
d'un Bataillon Allemand.
Le Comte de Suremberg
sefl avancé aujourd'hui avec
plus de quatre mille hommes à
deux lieuësd'icy ,suivant les
avisquej'en ay eu, apparemmentpoursecourir
Stanhope.
Le Roy d'Espagne estanc
parti le 8 au marin de Guadalaxara
avec toute Ca Cava-
-
lerie pour donner sur l'arriere-
garde des Ennemis,
il eut avis que le General
Stanhopeestoit dans Brihuega
; il marcha droit à
lui1
pourl'attaquer,mais voyant
qu'il s'y estoit retranché de
maniere à se bien deffendre,
il fit invertirlaVille sur tout
du côcé de la Rivière par ou
il jugeoit qu'il pourroit se
retirer à la faveur de la nuit.
La Ville de Brihuega située
à six lieuës de Guadalaxara,
efl: fermée d'une muraille
fort haute, fort épaisse &
revêtue d'une Terrasse en
quelques endroits, avec des
Tours antiques & un alîez
~on Château. Apres avoir
tiré quelques coups de ca-
- ~on on somma les Ennemis
le se rendre,& surle refus
qu'ils en firent on dressa pen-
~ant la nuit de nouvelles bateries
qui commencerent à
tirer le9 au matin & firent
une bréche qui devint inutile
à cause des Terrasses,
Mais Monsieur de Vendome
ayant remarqué plusieurs
maisons attachéesàl'enceinte
des murailles en dehors,
lesfit occuper pour attacher
par là le Mineur &faire une
Brèche pratiquable de ce côté
là. Quand tout sur disposé,
Sa Majesté fitfaire deux
attaques & donna ordre
pour soûtenir la gauche, qui
estoit la veritable. Enfin on
donna l'assaut; l'action fut
long-temps disputée, & les
notres se voyant arrêtez par
le grand nombre & par des
retranchemens qu'ils trouvoient
dans les ruës de 20
en 20 pas, se retrancherent
de leur coté sur la Brèche
pour y attendre du renfort.
Peu de temps après Monsieur
le Duc de Vendosme
y mena quelques Bataillons
qui s'étant jointà eux,pousserentles
Ennemis en garnant:
toujoursle Terrain
le maisonen maison & do
etranchement en rctranchement,
en quoy ilsfurent
aidez par les habitans qui
démolissoient leurs propres
maisons pour assommer les
Ennemis à coups de pierres;
ils penetrent enfin jusqu'au
centre de laVille, pendant
que d'autres Troupes commandées
à l'attaque de la
droite, faisoient diversion;
ce qui obligea les Ennemis
à battre la Chamade & à
capituler. Ils répugnoient
à sedésarmer dès le foir &
à livrer' une des Portes du
Château, maisonles y obligea
sur l'avis que Sa Majesté
eut que le General Sta~
remberg s'avançoit pour les
ecourir. MrdeZuniga fut
chargé du foin de faire
xecuter la Capitulation,
pendant que le Roy & Mr
le Vendôme se disposoient
aller combattre Mr de
taremberg.
D'autres Lettres portent
~ue Mrde Bracamontedé-
~ché par le Roy, cmpêcha
le General Starcm-
~erg de rompre le Pont de
Guadalaxara,ce qui facilitapassage
de l'Armée pour
~atcher à Brihuega.
Un Lieutenant general
& deux Lieutenans Colonels
vinrent capituler. Ils
consentirent d'abord àestre
Prisonniers de guerre. On
accorda aux principaux Officiers,
leurs chevaux & bagages,
à l'exception des Vases
sacrez
, en cas qu'ils'en
trouvast.
; Pendant laCapitulation,
on entendit plusieurs coups
de canon ; c'estoit le signal
de l'Armée ennemie, pour
avertir le General Stanhope
qu'onvenoitlesecourir.
Le 10. au matin le Roy
fut avertique les Ennemis
paroissoient sur la hauteur
de Villa-viciosa, où Monsieur
de Vendosme avoit
posté dès le soir toute la Cavalerie
, ayant prévu que
Mr de Staremberg hafarderoit
le tout pour le tout.
On rangea l'Armée en baaille,
la droite appuyée à
un grand ravin, & la gauhe
à un petit Bois d'Oliiers
où les Ennemis ne pû-
~ent pasallonger leur droite
pour donner une étendue à
~ur gauche qu'ils connucnt
que nous débordions
considerablement par nôtre
droite. Nous avions dans;
nôtre centre un terrain desavantageux
par quantité de
ravins & de petites murailles
de terre séche de la hauteur
de deux pieds & demi.
Nostre droite de Cavalerie
estoit commandée par Mr
le Marquis de Val deCanas;
nostre gauche par Mr le
Comte d'Aguilar,& nostre
centre d'Infanterie par
Mr le Comte de las Torrés,
au deffaut de Mr le
Marquis de Thouy qui avoit
estéblessé la veille à la main
& au pied, & qui ne laissa
pas,malgré toutes les remontrances
qu'on luy faisoit,
de combattre à la te-fte
d'un Escadron ; les Ennemis
à la portée du canon en
mirent vingt pieces en batterie
avec deux mortiers:
le nostre costé nous en mimes
22.pieces. Sur les deux
~eures la canonnade commençant
de part & d'au-
~e,le Roy passa à la droite,
ontre laquelle jcs Ennemis
voient dressé une batterie
leneufpieces, qui faifoienc
~un
feu très-vif.Monsieur
de Vendosme passa à la gauche
& dés qu'il fut arrivé
l'Armée marcha. Nostre
droite que le Roy conduisoit
passa un grand ravin,
& se reforma en presence
de l'Ennemi du costé de
Villa viciosa, qui a donné le
nom à cette Bataille. Monsieur
de Vendosme estantà
la gauche envoya ordre à
Mr Mahoni, qui commandoit
le Corps de Dragons
de marcher au grand
trot, & de gagner les derrieres
des Ennemis pour faciliter
la jonction de Mr de
Bracamonté,qui arriva avec
mille chevaux précisément
à l'heure qui luy avoit esté
prescrite dans le temps que
les deux Armées estoient aux
mains. Cette précaution
nous donna le moyen de gagner
les derrieres de leur Infanterie
, où la Cavalerie de
nostre droite avoir penetré ,
en renversant l'aîle gauche
quîluyestoitopposée. Cette
Infanterie ainsi enveloppée
,fitd esefforts de valeur
si étonnans qu'elle gagna
même duterrain sur la nôtre,
ce qui a fait dire dans
quelques Lettres, qu'elle
avoit plié d'abord. Mais enfin
les Gardes Walonnes &
Espagnoles percerent les
deux Lignes & la Reserve
des Ennemis,& renversérent
un gros Bataillon quarré
au milieu duquel estoit
Mr de Staremberg. Les
Gardes du Roy avec le Regiment
de a Reine commandé
par' Mrle Marquis
de Reaucour, penetrerent
deux fois le centre des Ennemis
,& il ne se seroit pas
fauvé un homme sans la
nuit quisavorisa la retraite
d'une partie decette Infanterie
qui se retira avec preci
pitation du cofté de Siguença.
Il nous est resté avec le
Champ de Bataille, vingt
piéces de canon,deux Mortiers
, tous les équipages
d'Artillerieavecquantitéde
chariots longs,attelezchacun
de huit Mulets;ceschariots
sont nommez Galleres
par les Espagnols. Parmi les
Bagages, il s'esttrouvé environ
huit millefusils. Mr
Mahoni a pris d'un autre
:osié sept cens Mulets chargez
, & les Troupes fefonr
enrichies du butin que les
ennemis avoient pillé dans
la Castille. On Soldat courut
porter à Monsieur de
Vendoime, un Ecendart qu'-
il avoit pris, & refusa l'argent
que ce Prince vouloit
luy donner;illuy dit en luy
montrant une bourse pleine
d'or,voila ce que l'ongagne en
combattant pourson Roy.
Il est demeuré plus de
quatre mille hommes sur le
Champ de Bataille, & on a
fait trois mille prifonniersy,
parmi lesquels font Mr de 1
Belcastel,
Belcastel, Commandant les
Troupes deHollande, Mr
leS.Amant,Lieutenants
Generaux,&un grand nom. -
ne d'autres Omciers.; outre
leux mille trois cens autres
risonniers
,
presque tous
Cavaliers, qui ont esté pris
ar Mr de Vallejo le lendemain
de la Bataille. En forque
decestrois journées,
ous avons neuf mille prionnierseffectifs.
Il y a quanté
de-Drapeaux , d'Etenarts
, & de Timbales;on
en sçait pas le nombre,
arcequ'on en apportoit encore
lois que.Mr deZuniga
est parti pour apposer
ce détail au Roy. Loçfcjtjc
sa Majesté Cajthpliqwe l'a
dépesché,on ne f<jqvjûiitpa$
non plus au juste, latv>r#:
bre desmorts & des blessez
, tant ducoftp.âe.$cru>crnief
que cJecelVy;cUs££psrt
gnoltyquiQaripcfrdftfàsn
PedrodeRonquillo,-.tué
danslaBataille,&Mr le
ComtedûRucetoondetle
premier MiréchaldcGar$>p,
& le dernier Brigadier, mort
des blesures qu'il avoit re-t
çuës la veille àla prise do &nht~ ';,
Mt Maboni poursuivoit
vivement le General
Staremberg
; on assurequ'-
ill'avoitatteint, &fait sommerdeserendre;
onattend
unCourrier pour estre éclaircidelafin
de cette grande
affaire.
* On aprend qu'onapris
encore autres deux mille
hommes aprés la déroute.
•.
Extrait d',une Lettre de
devant Gironne.
Mr le Duc de Noailles
alla camper le 14. à Cervia
& le 15. on a investi Gironne
; tous les Miquclets&
Sommetans des Ennemis,
voulant disputerun costé de
la Montagne, ont esté repoussez
& défaits par Mr de
Planque.
On vient d'apprendre depuis
cette Lettre que la tranchée
est ouverte devant Gironne
,& que Mr le Duc de
Noailles est parti avec une
bonne partie de sa Cavalc
d'Espagne.
Les Ennemis en abandonnant
Tolede pour prendre
la route d'Arragon
, ont
divisé leur Armée en differensCorps,
observant toujours
de les mettre à une
distancc qui ne leur ostast
pas les moyens de s'entresecouririles
uns les autres,
en casque quelqu'un fust
attaqué. Ils croyoient qu'-
ils pourroient estre harcelez
par quelques détachefmens
; mais ils ne com- eroienc pas que l'on pust
faire des démarches allez
promptes pour les attaquer
avec toute l'Armée.
Le Roy d'Espagne pour
leur ôter le soupçon qu'on
pust les suivre, estoit allé
exprés avec Monsieur de
Vendosme à Madrid pendant
que les Troupes, par
differens Corps, déroboient
aux Ennemis desmarches
précipitées.SaMajesté Catholique,
avant de partir
ordonna au Détachement 1
detous lesGrenadiers de I
Itil'Armée
&de cent hommes
choisis par Bataillon avec
trente- deux Escadrons de
Cavalerie & de Dragons de
marcher le plus legerement
qu'ils pourroient pour tâ.
cher de joindre les Ennemis.
Mr de Vallejo reçut
ordre de les attaquer par
tout où il les trouveroit
avec douze cens Maistres
qu'il commandoit, afin de
les arrester.
Apres ces précautions.
le Roy & Vendosme arrivèrent
le 7. Décembre à
Alcala, où ils apprirens
qu'il y avoit à une lieuë de
là un Régiment des Ennemis.
Sa Majestéordonna à
Don Feliciano de Bracamonte
d'y marcher avec sa
Brigade. Il fit tant de diligence
qu'il surprit ce Regiment
& le fit prisonnier.
LETTRE
De sa Adajefté Catholique
à la Reine.
Du Camp de Brihuega,
le 9 Décembre.
Je vous dépêche un Courrier
pour vous apprendre une
nouvelle aussi agréablequ'importante.
Mous menons défaire
huit Bataillons & huit Escadrons
prisonniers de guerre.
Nous avons fait donner l'af
faut après midi à Brihuega , aprèsl'avoir battu toute 1,4
matinée avec notre Canon.
LesBrèches étoientfort petites
&les Ennemis avoient retranchemens
sur retranchemens.
L'affaire a esléfort disputée&
a duré plus de deux heures;
mais enfin nos Troupes étant
entrées dans la Ville de maison
en maison
, 0* les Ennemis
s'étant retirez dans un retranchement
qu'ils avoient fait
dans la Place, ont battu la
Chamade. Il n'y a eu aucune
contestation au sujet de la Ca.
pitulation, puifqu'ils ont proposéd'obordqu'on
les reçutprisonniers
de guerre, ce qui leur
a esteaccordé. Tous les Officiers
Generaux Anglois sont du
nombre des Prisonniers. Ce
font Stanhope, Wills &Carpenter.
De notre côté le Marquis
deThouy a esté blesséà la
main ; de celui des EnnemÙ,
Carpenter est bllJé. L'action
a estéfort chaude, (y notre In.
fanterie a hit'# séparécequ'elle
fit à laBataille de Sarragosse ,
en faisant des merveilles aujourd'hui.
Des huit Bataillons
ily en a sept Anglais & un
Portugais, mais à la solde de
la Reine Anne, Les huit Ef.
cadrons consistent en trois Pe.
ymens de Dragons & un de
Cavalerie, tousAnglois;c'etoientles
meilleure, Troupes des
Ennemis,
Je joins à cette bonne nouvelle,
la prise que fit hier Braamonte,
d'un Bataillon Allemand.
Le Comte de Suremberg
sefl avancé aujourd'hui avec
plus de quatre mille hommes à
deux lieuësd'icy ,suivant les
avisquej'en ay eu, apparemmentpoursecourir
Stanhope.
Le Roy d'Espagne estanc
parti le 8 au marin de Guadalaxara
avec toute Ca Cava-
-
lerie pour donner sur l'arriere-
garde des Ennemis,
il eut avis que le General
Stanhopeestoit dans Brihuega
; il marcha droit à
lui1
pourl'attaquer,mais voyant
qu'il s'y estoit retranché de
maniere à se bien deffendre,
il fit invertirlaVille sur tout
du côcé de la Rivière par ou
il jugeoit qu'il pourroit se
retirer à la faveur de la nuit.
La Ville de Brihuega située
à six lieuës de Guadalaxara,
efl: fermée d'une muraille
fort haute, fort épaisse &
revêtue d'une Terrasse en
quelques endroits, avec des
Tours antiques & un alîez
~on Château. Apres avoir
tiré quelques coups de ca-
- ~on on somma les Ennemis
le se rendre,& surle refus
qu'ils en firent on dressa pen-
~ant la nuit de nouvelles bateries
qui commencerent à
tirer le9 au matin & firent
une bréche qui devint inutile
à cause des Terrasses,
Mais Monsieur de Vendome
ayant remarqué plusieurs
maisons attachéesàl'enceinte
des murailles en dehors,
lesfit occuper pour attacher
par là le Mineur &faire une
Brèche pratiquable de ce côté
là. Quand tout sur disposé,
Sa Majesté fitfaire deux
attaques & donna ordre
pour soûtenir la gauche, qui
estoit la veritable. Enfin on
donna l'assaut; l'action fut
long-temps disputée, & les
notres se voyant arrêtez par
le grand nombre & par des
retranchemens qu'ils trouvoient
dans les ruës de 20
en 20 pas, se retrancherent
de leur coté sur la Brèche
pour y attendre du renfort.
Peu de temps après Monsieur
le Duc de Vendosme
y mena quelques Bataillons
qui s'étant jointà eux,pousserentles
Ennemis en garnant:
toujoursle Terrain
le maisonen maison & do
etranchement en rctranchement,
en quoy ilsfurent
aidez par les habitans qui
démolissoient leurs propres
maisons pour assommer les
Ennemis à coups de pierres;
ils penetrent enfin jusqu'au
centre de laVille, pendant
que d'autres Troupes commandées
à l'attaque de la
droite, faisoient diversion;
ce qui obligea les Ennemis
à battre la Chamade & à
capituler. Ils répugnoient
à sedésarmer dès le foir &
à livrer' une des Portes du
Château, maisonles y obligea
sur l'avis que Sa Majesté
eut que le General Sta~
remberg s'avançoit pour les
ecourir. MrdeZuniga fut
chargé du foin de faire
xecuter la Capitulation,
pendant que le Roy & Mr
le Vendôme se disposoient
aller combattre Mr de
taremberg.
D'autres Lettres portent
~ue Mrde Bracamontedé-
~ché par le Roy, cmpêcha
le General Starcm-
~erg de rompre le Pont de
Guadalaxara,ce qui facilitapassage
de l'Armée pour
~atcher à Brihuega.
Un Lieutenant general
& deux Lieutenans Colonels
vinrent capituler. Ils
consentirent d'abord àestre
Prisonniers de guerre. On
accorda aux principaux Officiers,
leurs chevaux & bagages,
à l'exception des Vases
sacrez
, en cas qu'ils'en
trouvast.
; Pendant laCapitulation,
on entendit plusieurs coups
de canon ; c'estoit le signal
de l'Armée ennemie, pour
avertir le General Stanhope
qu'onvenoitlesecourir.
Le 10. au matin le Roy
fut avertique les Ennemis
paroissoient sur la hauteur
de Villa-viciosa, où Monsieur
de Vendosme avoit
posté dès le soir toute la Cavalerie
, ayant prévu que
Mr de Staremberg hafarderoit
le tout pour le tout.
On rangea l'Armée en baaille,
la droite appuyée à
un grand ravin, & la gauhe
à un petit Bois d'Oliiers
où les Ennemis ne pû-
~ent pasallonger leur droite
pour donner une étendue à
~ur gauche qu'ils connucnt
que nous débordions
considerablement par nôtre
droite. Nous avions dans;
nôtre centre un terrain desavantageux
par quantité de
ravins & de petites murailles
de terre séche de la hauteur
de deux pieds & demi.
Nostre droite de Cavalerie
estoit commandée par Mr
le Marquis de Val deCanas;
nostre gauche par Mr le
Comte d'Aguilar,& nostre
centre d'Infanterie par
Mr le Comte de las Torrés,
au deffaut de Mr le
Marquis de Thouy qui avoit
estéblessé la veille à la main
& au pied, & qui ne laissa
pas,malgré toutes les remontrances
qu'on luy faisoit,
de combattre à la te-fte
d'un Escadron ; les Ennemis
à la portée du canon en
mirent vingt pieces en batterie
avec deux mortiers:
le nostre costé nous en mimes
22.pieces. Sur les deux
~eures la canonnade commençant
de part & d'au-
~e,le Roy passa à la droite,
ontre laquelle jcs Ennemis
voient dressé une batterie
leneufpieces, qui faifoienc
~un
feu très-vif.Monsieur
de Vendosme passa à la gauche
& dés qu'il fut arrivé
l'Armée marcha. Nostre
droite que le Roy conduisoit
passa un grand ravin,
& se reforma en presence
de l'Ennemi du costé de
Villa viciosa, qui a donné le
nom à cette Bataille. Monsieur
de Vendosme estantà
la gauche envoya ordre à
Mr Mahoni, qui commandoit
le Corps de Dragons
de marcher au grand
trot, & de gagner les derrieres
des Ennemis pour faciliter
la jonction de Mr de
Bracamonté,qui arriva avec
mille chevaux précisément
à l'heure qui luy avoit esté
prescrite dans le temps que
les deux Armées estoient aux
mains. Cette précaution
nous donna le moyen de gagner
les derrieres de leur Infanterie
, où la Cavalerie de
nostre droite avoir penetré ,
en renversant l'aîle gauche
quîluyestoitopposée. Cette
Infanterie ainsi enveloppée
,fitd esefforts de valeur
si étonnans qu'elle gagna
même duterrain sur la nôtre,
ce qui a fait dire dans
quelques Lettres, qu'elle
avoit plié d'abord. Mais enfin
les Gardes Walonnes &
Espagnoles percerent les
deux Lignes & la Reserve
des Ennemis,& renversérent
un gros Bataillon quarré
au milieu duquel estoit
Mr de Staremberg. Les
Gardes du Roy avec le Regiment
de a Reine commandé
par' Mrle Marquis
de Reaucour, penetrerent
deux fois le centre des Ennemis
,& il ne se seroit pas
fauvé un homme sans la
nuit quisavorisa la retraite
d'une partie decette Infanterie
qui se retira avec preci
pitation du cofté de Siguença.
Il nous est resté avec le
Champ de Bataille, vingt
piéces de canon,deux Mortiers
, tous les équipages
d'Artillerieavecquantitéde
chariots longs,attelezchacun
de huit Mulets;ceschariots
sont nommez Galleres
par les Espagnols. Parmi les
Bagages, il s'esttrouvé environ
huit millefusils. Mr
Mahoni a pris d'un autre
:osié sept cens Mulets chargez
, & les Troupes fefonr
enrichies du butin que les
ennemis avoient pillé dans
la Castille. On Soldat courut
porter à Monsieur de
Vendoime, un Ecendart qu'-
il avoit pris, & refusa l'argent
que ce Prince vouloit
luy donner;illuy dit en luy
montrant une bourse pleine
d'or,voila ce que l'ongagne en
combattant pourson Roy.
Il est demeuré plus de
quatre mille hommes sur le
Champ de Bataille, & on a
fait trois mille prifonniersy,
parmi lesquels font Mr de 1
Belcastel,
Belcastel, Commandant les
Troupes deHollande, Mr
leS.Amant,Lieutenants
Generaux,&un grand nom. -
ne d'autres Omciers.; outre
leux mille trois cens autres
risonniers
,
presque tous
Cavaliers, qui ont esté pris
ar Mr de Vallejo le lendemain
de la Bataille. En forque
decestrois journées,
ous avons neuf mille prionnierseffectifs.
Il y a quanté
de-Drapeaux , d'Etenarts
, & de Timbales;on
en sçait pas le nombre,
arcequ'on en apportoit encore
lois que.Mr deZuniga
est parti pour apposer
ce détail au Roy. Loçfcjtjc
sa Majesté Cajthpliqwe l'a
dépesché,on ne f<jqvjûiitpa$
non plus au juste, latv>r#:
bre desmorts & des blessez
, tant ducoftp.âe.$cru>crnief
que cJecelVy;cUs££psrt
gnoltyquiQaripcfrdftfàsn
PedrodeRonquillo,-.tué
danslaBataille,&Mr le
ComtedûRucetoondetle
premier MiréchaldcGar$>p,
& le dernier Brigadier, mort
des blesures qu'il avoit re-t
çuës la veille àla prise do &nht~ ';,
Mt Maboni poursuivoit
vivement le General
Staremberg
; on assurequ'-
ill'avoitatteint, &fait sommerdeserendre;
onattend
unCourrier pour estre éclaircidelafin
de cette grande
affaire.
* On aprend qu'onapris
encore autres deux mille
hommes aprés la déroute.
•.
Extrait d',une Lettre de
devant Gironne.
Mr le Duc de Noailles
alla camper le 14. à Cervia
& le 15. on a investi Gironne
; tous les Miquclets&
Sommetans des Ennemis,
voulant disputerun costé de
la Montagne, ont esté repoussez
& défaits par Mr de
Planque.
On vient d'apprendre depuis
cette Lettre que la tranchée
est ouverte devant Gironne
,& que Mr le Duc de
Noailles est parti avec une
bonne partie de sa Cavalc
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Les forces ennemies, après avoir quitté Tolède, se dirigèrent vers l'Aragon en divisant leur armée en plusieurs corps pour se protéger mutuellement. Le roi d'Espagne, afin de dissimuler ses intentions, se rendit à Madrid avec Monsieur de Vendôme, tandis que les troupes espagnoles se préparèrent à attaquer les ennemis. Le roi ordonna à un détachement de grenadiers et de cavalerie de marcher rapidement pour intercepter les ennemis. Le 7 décembre, le roi et Vendôme arrivèrent à Alcala et apprirent la présence d'un régiment ennemi à proximité. Don Feliciano de Bracamonte surprit et captura ce régiment. Le 9 décembre, le roi d'Espagne informa la reine de la capture de huit bataillons et huit escadrons ennemis à Brihuega, après un assaut intense. Les ennemis, bien retranchés, furent finalement contraints de se rendre. Parmi les prisonniers figuraient les généraux Stanhope, Wills et Carpenter. Le roi d'Espagne, ayant appris que Stanhope était à Brihuega, marcha vers la ville et ordonna un assaut. Après une bataille acharnée, les ennemis capitulèrent. Le roi et Vendôme se préparèrent ensuite à affronter le comte de Starhemberg, qui avançait avec des renforts. Le 10 décembre, les deux armées s'affrontèrent près de Villa-Viciosa. Les troupes espagnoles, bien commandées, parvinrent à envelopper et à repousser les ennemis, capturant de nombreux prisonniers et du matériel. Dans les jours suivants, les troupes espagnoles continuèrent à faire des prisonniers et à capturer des drapeaux et des timbales. Le duc de Noailles, quant à lui, investit Gironne et repoussa les forces ennemies qui tentaient de défendre la montagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 202-219
LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
Début :
Monsieur, Vous vous attendez sans doute à un détail exact [...]
Mots clefs :
Québec, Angleterre, Sauvages, Général, Acadie, Canada, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
lage.
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
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Résumé : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
La lettre datée du 20 novembre 1712 relate les tensions et les conflits entre les Français et les Anglais en Amérique du Nord. Les Anglais, soutenus par la 'vieille Angleterre,' visaient à s'emparer des colonies françaises, notamment le Canada et Terre-Neuve, en raison de l'importance économique de la pêche à la morue. Le gouverneur général de la Nouvelle-France, le Marquis de Vaudreuil, a adopté une conduite prudente pour contrer ces menaces. En 1703, des expéditions françaises ont capturé plusieurs postes en Nouvelle-Angleterre. L'année suivante, les Anglais ont tenté de prendre Port-Royal en Acadie, mais ont été repoussés. En 1705, des prisonniers anglais ont été échangés, et les Canadiens ont pris des postes importants à Terre-Neuve. En 1707, les alliés autochtones des Français ont bloqué la Nouvelle-Angleterre. Des expéditions françaises ont également semé la terreur dans les colonies anglaises. En 1709, malgré les conditions hivernales rigoureuses, les Canadiens ont pris le fort Saint-Jean. En 1710, le Chevalier de Beaucour a construit le fort de Pontchartrain, un rempart contre les attaques venues du haut Canada. La lettre se termine par le récit d'une mission de deux hommes, un Anglais et un Français, qui ont dû traverser des conditions difficiles pour négocier un échange de prisonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 314-318
Nouvelles de Catalogne.
Début :
On mande de Catalogne que Don Miguel Pons, Lieutenant general, [...]
Mots clefs :
Prisonniers, Catalogne, Butin de guerre, Gouverneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Catalogne.
NouwliesdeCdttlozne.
.: On mande de Catalogneque Don Miguel Pons,
Lieutenant général ,étant
parti du pont de Suert,pour
s'emparer du château de
Saroca,ayant étéinformé
qus lesennemis vouloient
forcer le Marquis de Villa
Hermofà dans un poste im.
portant- qu'il occupoit
,
changea de route pour le
Recourir. Sitôt qu'il parut,
les ennemis seretirerent
4vec précipitation, & repasserent laSegre.Un regimerit Espagnol ayant eu
avis qu'un corps des en
nemis avoir dessein de le
iorprendre, semit enmarche, les{ùrprit.éux-irïêxùcs
,
les" contraignit de
éprendre la suite, Ht cent
quatre-vingt prisonniers,
& se saisitde leurs équipa-
ges,nayantpaseuletemps
Remmener leur butin. Les
ennemis ayant reçûunren- fort, contraignirent les Espagnols à se retirer avec
précipitation.Ilsfirent quatre-vingt prisonniers. Cependant. les Espagnols emliienerent leur butin, &
-les cent quatre -vingt prilonniers qu'ils avoient pris.
On écrit de Barcelone que
fArchiducheife ne pourroitpartir avant le 15. Avril;
>que la disettey
est toujours
fort grande.
Les lettres d'Estrama-
dure portent que trente-six
grenadiets Portugais sortis
d'Albuquerque
,
pour escorter des
chevaux
qui alloient charger des vivres,
avoientété faits prisonniers.
On manded'Alicante
>
qu'un vaisseau Anglois
monté ,
de cinquante-deux
pieces de canon & deux
^cens hommesd'équipage,
donnant chasse à deux Làtimens quivenoient de-porter des vivres à Vinaroz,
ayant échoué sur la côte -à
la vûë de Denia, avoit été
obligé de lerendre.
< On écritdeCologne,
queles partis François font
continuellement des courses le long du Rhin. Ils ont
pillé auvoisinage de Bonne
plusieurs batteaux qui n'avoient point de passeports.
Le Gouverneur de Bonne
détachadeux censhommes
desa garnison pour reprenPre le butin: mais deux ou
trois de ces partissejoigni
.: On mande de Catalogneque Don Miguel Pons,
Lieutenant général ,étant
parti du pont de Suert,pour
s'emparer du château de
Saroca,ayant étéinformé
qus lesennemis vouloient
forcer le Marquis de Villa
Hermofà dans un poste im.
portant- qu'il occupoit
,
changea de route pour le
Recourir. Sitôt qu'il parut,
les ennemis seretirerent
4vec précipitation, & repasserent laSegre.Un regimerit Espagnol ayant eu
avis qu'un corps des en
nemis avoir dessein de le
iorprendre, semit enmarche, les{ùrprit.éux-irïêxùcs
,
les" contraignit de
éprendre la suite, Ht cent
quatre-vingt prisonniers,
& se saisitde leurs équipa-
ges,nayantpaseuletemps
Remmener leur butin. Les
ennemis ayant reçûunren- fort, contraignirent les Espagnols à se retirer avec
précipitation.Ilsfirent quatre-vingt prisonniers. Cependant. les Espagnols emliienerent leur butin, &
-les cent quatre -vingt prilonniers qu'ils avoient pris.
On écrit de Barcelone que
fArchiducheife ne pourroitpartir avant le 15. Avril;
>que la disettey
est toujours
fort grande.
Les lettres d'Estrama-
dure portent que trente-six
grenadiets Portugais sortis
d'Albuquerque
,
pour escorter des
chevaux
qui alloient charger des vivres,
avoientété faits prisonniers.
On manded'Alicante
>
qu'un vaisseau Anglois
monté ,
de cinquante-deux
pieces de canon & deux
^cens hommesd'équipage,
donnant chasse à deux Làtimens quivenoient de-porter des vivres à Vinaroz,
ayant échoué sur la côte -à
la vûë de Denia, avoit été
obligé de lerendre.
< On écritdeCologne,
queles partis François font
continuellement des courses le long du Rhin. Ils ont
pillé auvoisinage de Bonne
plusieurs batteaux qui n'avoient point de passeports.
Le Gouverneur de Bonne
détachadeux censhommes
desa garnison pour reprenPre le butin: mais deux ou
trois de ces partissejoigni
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Résumé : Nouvelles de Catalogne.
En Catalogne, le Lieutenant général Don Miguel Pons a modifié son itinéraire pour secourir le Marquis de Villa Hermosa, forçant les ennemis à se retirer et à traverser la Segre. Un régiment espagnol a capturé 180 prisonniers et leur butin près de la Segre, avant de se retirer face à un renfort ennemi. À Barcelone, une grande disette est rapportée et le départ de l'Archiduc est retardé jusqu'au 15 avril. En Estrémadure, 36 grenadiers portugais ont été capturés près d'Albuquerque. À Alicante, un vaisseau anglais de 52 canons a échoué près de Denia en poursuivant des bateaux latins. À Cologne, des partisans français pillent des bateaux sur le Rhin près de Bonn, malgré les tentatives du gouverneur pour récupérer le butin.
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8
p. 139-144
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné par interim le commandement de l'armée [...]
Mots clefs :
Espagne, Armée de Catalogne, Royaume d'Aragon, Saragosse, Gouverneur, Grenadiers, Garnison, Prisonniers, Balaguer, Aragon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi a nommé le Prince Tferclas de Tilly commandant par intérim de l'armée de Catalogne. Le Marquis de Valdecanas a été désigné Capitaine Général et commandant de Sarragosse et des armes du Royaume d'Aragon. Don Miguel Carreno a été nommé Lieutenant Colonel du Régiment de Salamanque en Sicile. À Sarragosse, les ennemis ont été repoussés après une attaque contre Cervera, abandonnant des outils et deux pièces de canon. À Balaguer et Cervera, un régiment napolitain a été défait par le gouverneur. Le Marquis de Valdecanas a vaincu des volontaires près de Daroca, capturant leur chef, Don Antonio Biella. En Estrémadure, le Marquis de Bay a pris deux tours fortifiées et contraint les renforts à se rendre. En Aragon, Don Patricio Laules a mis en fuite des volontaires et des miquelets, capturant plusieurs chevaux et faisant des prisonniers.
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9
p. 282-288
SUPPLEMENT Aux nouvelles d'Espagne & d'Hollande.
Début :
Les Lettres d'Estramadure portent, que l'armée s'est [...]
Mots clefs :
Espagne, Hollande, Cavalerie, Prisonniers, Gardes du corps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT Aux nouvelles d'Espagne & d'Hollande.
SUPPLEMENT
1
Aux nouvellles d'Espagne&
d'Hollande. LEs Lettres d'Estramadure
-
pottent, que
l'armée s'est separée pour
entreren quartier d'hyver,
& qu'un détachement de
Cavalerieétantalléen course avoit rencontré un convoy de vivres & d'autres
provisions, du côté d'Oli-
vença,ouil alloit, l'attaqua,
en ruina la plus grande partie, poursuivitl'escorte jusqu'aux barrieres de la Place,
& fit plusieurs prisonniers,
& prit plusieurs chevaux,
& les Timbales du Régiment d'Olivença.
On mande deCatalogne
que l'armée s'étoitseparée
le 19. Novembre pouraller prendre des quartiers
d'hyver dans le Comté de
Ribagorça en Arragon &
dans le Royaume de Valence. Le Roy ayant eu avis
par un Courrier exprés que
le Maréchal de Berwick
avoir été nommé par le Roy
de France, pour commander une armée qui s'assembloit dans le Roussillon,
pour encrer en Catalogne
vers le ij. de ce mois; le
Roy a
envoyé ordre à l'armée de se rassembler, de
rentrer en Catalogne & d'y
penetrer le plus avantqu'il
feroit possible tandis que le
Maréchal de Berwick s'avanceroit de son côté dans
le Lampourdan.
Les Gardes du Corps
qui sont en quartier à Ta-
lavera de la Reina sur le Tage, ont eu ordre de marcher vers la Catalogne au
nombre de deux ou trois
mille Chevaux.
Les Lettres de Montpellier du 6. Décembre
portent, que le Maréchal
Duc de Berwick y
étoitarrivé, & les Troupes du Dauphiné au nombre de trente
neuf Bataillons & quarante
un Escadrons qui devoient
le lendemain continuer leur
marche vers le Roussillon,
.& vers la Catalogne.
Il y a
plusieurs Officiers
Generaux, entre autres les
Sieurs de Silly,de Cadrieux,
d'Arennes, de Dillon, & de
Broglio.
On écrit de Perpignan
du 11. queleMaréchal Duc
de Berwick y
étoit arrivé
& qu'il faisoit toutes les
dispositions necessaires pour
faire marcher l'arméeaussitôt qu'il auroitété joint par
les Troupes du Dauphiné
qui ne pourroient arriver
quequelques jours avant les
Festes de Noel.
Les Lettres des environs
de Gironne du 7. portent
que le General Saremberg
étoit arrivé au blocus.
Les Lettres de Hollande
portent qu'on tient souvent des Conferences à la
Haycentre lesMinistresdes
Alliez, qui conferent aussi
avec le Comte deStrafford,
qui doit partir incessamment pour se rendre à
Utrechr. Les Lettres d'Utrecht assurent que le Comte de Strafford y
est arrivé le 15. Decembreoù ltE..
vêque deBristol &ce Comte ont eu plusieursConferences avec les Plenipoten-
tiaires des deux Partis, que
le Comte de Strafford partic d'Utrechtle18oùilnctoit point encore revenu le
20. sans que l'on sçache
quelle route il a
prise;son ne
sçaitpoint encore quand les
Conferences generales commenceront àUtrecht, quoique le Comte de Strafford
ait comumuniqué les Propositions dontil étoit charge, ily a toute apparence
qu'on attend le retour des
Courriers envoyez par les
Plenipotentiaires des Alliez
avant que de les rendre pi^
bliques
1
Aux nouvellles d'Espagne&
d'Hollande. LEs Lettres d'Estramadure
-
pottent, que
l'armée s'est separée pour
entreren quartier d'hyver,
& qu'un détachement de
Cavalerieétantalléen course avoit rencontré un convoy de vivres & d'autres
provisions, du côté d'Oli-
vença,ouil alloit, l'attaqua,
en ruina la plus grande partie, poursuivitl'escorte jusqu'aux barrieres de la Place,
& fit plusieurs prisonniers,
& prit plusieurs chevaux,
& les Timbales du Régiment d'Olivença.
On mande deCatalogne
que l'armée s'étoitseparée
le 19. Novembre pouraller prendre des quartiers
d'hyver dans le Comté de
Ribagorça en Arragon &
dans le Royaume de Valence. Le Roy ayant eu avis
par un Courrier exprés que
le Maréchal de Berwick
avoir été nommé par le Roy
de France, pour commander une armée qui s'assembloit dans le Roussillon,
pour encrer en Catalogne
vers le ij. de ce mois; le
Roy a
envoyé ordre à l'armée de se rassembler, de
rentrer en Catalogne & d'y
penetrer le plus avantqu'il
feroit possible tandis que le
Maréchal de Berwick s'avanceroit de son côté dans
le Lampourdan.
Les Gardes du Corps
qui sont en quartier à Ta-
lavera de la Reina sur le Tage, ont eu ordre de marcher vers la Catalogne au
nombre de deux ou trois
mille Chevaux.
Les Lettres de Montpellier du 6. Décembre
portent, que le Maréchal
Duc de Berwick y
étoitarrivé, & les Troupes du Dauphiné au nombre de trente
neuf Bataillons & quarante
un Escadrons qui devoient
le lendemain continuer leur
marche vers le Roussillon,
.& vers la Catalogne.
Il y a
plusieurs Officiers
Generaux, entre autres les
Sieurs de Silly,de Cadrieux,
d'Arennes, de Dillon, & de
Broglio.
On écrit de Perpignan
du 11. queleMaréchal Duc
de Berwick y
étoit arrivé
& qu'il faisoit toutes les
dispositions necessaires pour
faire marcher l'arméeaussitôt qu'il auroitété joint par
les Troupes du Dauphiné
qui ne pourroient arriver
quequelques jours avant les
Festes de Noel.
Les Lettres des environs
de Gironne du 7. portent
que le General Saremberg
étoit arrivé au blocus.
Les Lettres de Hollande
portent qu'on tient souvent des Conferences à la
Haycentre lesMinistresdes
Alliez, qui conferent aussi
avec le Comte deStrafford,
qui doit partir incessamment pour se rendre à
Utrechr. Les Lettres d'Utrecht assurent que le Comte de Strafford y
est arrivé le 15. Decembreoù ltE..
vêque deBristol &ce Comte ont eu plusieursConferences avec les Plenipoten-
tiaires des deux Partis, que
le Comte de Strafford partic d'Utrechtle18oùilnctoit point encore revenu le
20. sans que l'on sçache
quelle route il a
prise;son ne
sçaitpoint encore quand les
Conferences generales commenceront àUtrecht, quoique le Comte de Strafford
ait comumuniqué les Propositions dontil étoit charge, ily a toute apparence
qu'on attend le retour des
Courriers envoyez par les
Plenipotentiaires des Alliez
avant que de les rendre pi^
bliques
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Résumé : SUPPLEMENT Aux nouvelles d'Espagne & d'Hollande.
Le texte décrit des événements militaires et diplomatiques en Espagne, Catalogne, Hollande et France. En Estrémadure, un détachement de cavalerie a attaqué et détruit un convoi de vivres près d'Olivença, capturant des prisonniers, des chevaux et les timbales du régiment d'Olivença. En Catalogne, l'armée s'est séparée le 19 novembre pour prendre ses quartiers d'hiver en Ribagorça et en Valence. Suite à la nomination du maréchal de Berwick par le roi de France pour commander une armée en Roussillon, le roi d'Espagne a ordonné à son armée de se rassembler et de pénétrer en Catalogne. Les Gardes du Corps ont reçu l'ordre de se diriger vers la Catalogne. À Montpellier, Berwick est arrivé avec des troupes du Dauphiné, prêtes à continuer vers le Roussillon et la Catalogne. Plusieurs officiers généraux, dont les sieurs de Silly, de Cadrieux, d'Arennes, de Dillon et de Broglio, sont mentionnés. À Perpignan, Berwick préparait l'armée à avancer dès l'arrivée des troupes du Dauphiné. Près de Girone, le général Saremberg est arrivé au blocus. En Hollande, des conférences ont eu lieu à La Haye entre les ministres des Alliés et le comte de Strafford, qui a ensuite rencontré les plénipotentiaires des deux partis à Utrecht. La date de début des conférences générales à Utrecht reste incertaine.
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10
p. 136-143
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a fait Lieutenant General Don Tiberio Carafa. [...]
Mots clefs :
Marquis, Espagne, Catalogne, Blocus, Gérone, Prisonniers, Maréchal de Berwick, Tortose, Tarragone, Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOVVELLES
d'Ejpagne.
LE Royafait Lieutenant
General Don Tiberio Carasa.
Le Connefiable deCastille
mourut le dix-neuf
Janvier après une longue,
maladie,îon corps accompagné
des Officiers de la
Maison du Roy
,
de la
principale Noblesse dela
Cour & des Ordres Religieux
, fut enterré le lendemain
dans l'Eglise des
Trinicaires Deschaussez.
Sa Charge de Majordome
Major fut donnée
le mesme jour par Sa Majestsé
, avec un applaudissement
général au Duc
d'Efcalona Marquis de Villena,
en consideration de
ses services & de safidélité.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'armée
Françoise s'estantavancée
le deux Janvier pour faire
lever le blocus de Gironde
,
le General Scarem.
berg avoit rassemblé toutes
les troupes qu'il avoit
postées à la garde du pat
sage, & s'estoit retiré vers
Oftalric
, que deux cens
cinquante hommes qui
couvroient l'arriegarde de
son armée, ayant voulu
disputer un partage,
avoient tous esté tuez ou
faits prisonniers, outre
plus de quinze cens
hommes qu'il avoit perdus
durant le blocus ou
dans trois assautsqu'il
avoit donnez aux ouvrages
extérieurs delaplace,
& qu'ensuite le Mareschal
de Berwick y avoit fait
entrer tous les secours necessaires.
Sa Majestéafait publier
un Decret par lequel il
accorde une amnistie génerale
à tous les Catalans
qui viendront se presenter
à quelqu'un de ses Généraux
, & que tous leurs
biens mesme confisquez,
leur feront restituez ; que
s'ils ne profitent de cette
grace ,
ils feront traitez
avec toutes les rigueurs de
la justice.
Les Lettres de Tortose
portent que l'armée estoit
preste à se mettre en marche
vers la campagne de
Tarragone
, qu'on avoit
amassé des provisions pour
la faire subsister pendant
deux mois, qu'il estoit arrivé
à Vinaroz entre Pcnifcola
& l'Ebro huit barques
chargées de blé
.0
ou
d'orge, & qu'on en prépa-,
roit encore d'autresà Alicante
& à Cartagene, que
les Troupes Portugaises
qui retournent par terre
deCatalogneenleurpays,
devoient passer rEbro le
douze Janvier à Mequinença.
On mande de Lcrida
que le Marquis de
Cera Grimaldi Lieutenant
General, ayant appris que lesEnnemis avoient abardonné
Cervera & les postes
des environs,s'estoit
avancé avec ses Troupes,
&s'en estoit emparé après
avoirdéfait un grand
nombre de Miquelets qui
avoient voulu s'opposerà
Belpuch à son passage,
qu'il en avoit tué plus de
cent cinquante. D'autres
Lettres de Lerida portent
que le Marquis Grimaldi
estoit tousjours à Cervera
,
d'où les Ennemis s'estoient
retirez avec tant de
précipitation, qu'ils avoient
abandonné deux
- mille sacs de farine, de
blé, & d'orge, avec beaucoup
de munitions de
guerre. Que le Prince
Tserclas de Tilly estoit encore
campe avec l'armée
au delà de Tortose, où il
attendoit les ordres pour
se mettre en marche.
Les Lettres de Lifbonne
portent que le Roy de
Portugal reformoit ses
Troupes pour les réduire
surlepiedoù ellesestoient
avant la guerre; qu'on
desarmoit aussi les Vaisseaux
de guerre, à la reserve
de huit destinez à ef
corter les Vaisseaux Marchands
contre les Corsaires
de Barbarie, & qu'un
Armateur de Vigoen Galice
y avoit amené un Navire
Hollandois chargé de
Café, de Raisins de passe)
& d'autres marchandises.
d'Ejpagne.
LE Royafait Lieutenant
General Don Tiberio Carasa.
Le Connefiable deCastille
mourut le dix-neuf
Janvier après une longue,
maladie,îon corps accompagné
des Officiers de la
Maison du Roy
,
de la
principale Noblesse dela
Cour & des Ordres Religieux
, fut enterré le lendemain
dans l'Eglise des
Trinicaires Deschaussez.
Sa Charge de Majordome
Major fut donnée
le mesme jour par Sa Majestsé
, avec un applaudissement
général au Duc
d'Efcalona Marquis de Villena,
en consideration de
ses services & de safidélité.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'armée
Françoise s'estantavancée
le deux Janvier pour faire
lever le blocus de Gironde
,
le General Scarem.
berg avoit rassemblé toutes
les troupes qu'il avoit
postées à la garde du pat
sage, & s'estoit retiré vers
Oftalric
, que deux cens
cinquante hommes qui
couvroient l'arriegarde de
son armée, ayant voulu
disputer un partage,
avoient tous esté tuez ou
faits prisonniers, outre
plus de quinze cens
hommes qu'il avoit perdus
durant le blocus ou
dans trois assautsqu'il
avoit donnez aux ouvrages
extérieurs delaplace,
& qu'ensuite le Mareschal
de Berwick y avoit fait
entrer tous les secours necessaires.
Sa Majestéafait publier
un Decret par lequel il
accorde une amnistie génerale
à tous les Catalans
qui viendront se presenter
à quelqu'un de ses Généraux
, & que tous leurs
biens mesme confisquez,
leur feront restituez ; que
s'ils ne profitent de cette
grace ,
ils feront traitez
avec toutes les rigueurs de
la justice.
Les Lettres de Tortose
portent que l'armée estoit
preste à se mettre en marche
vers la campagne de
Tarragone
, qu'on avoit
amassé des provisions pour
la faire subsister pendant
deux mois, qu'il estoit arrivé
à Vinaroz entre Pcnifcola
& l'Ebro huit barques
chargées de blé
.0
ou
d'orge, & qu'on en prépa-,
roit encore d'autresà Alicante
& à Cartagene, que
les Troupes Portugaises
qui retournent par terre
deCatalogneenleurpays,
devoient passer rEbro le
douze Janvier à Mequinença.
On mande de Lcrida
que le Marquis de
Cera Grimaldi Lieutenant
General, ayant appris que lesEnnemis avoient abardonné
Cervera & les postes
des environs,s'estoit
avancé avec ses Troupes,
&s'en estoit emparé après
avoirdéfait un grand
nombre de Miquelets qui
avoient voulu s'opposerà
Belpuch à son passage,
qu'il en avoit tué plus de
cent cinquante. D'autres
Lettres de Lerida portent
que le Marquis Grimaldi
estoit tousjours à Cervera
,
d'où les Ennemis s'estoient
retirez avec tant de
précipitation, qu'ils avoient
abandonné deux
- mille sacs de farine, de
blé, & d'orge, avec beaucoup
de munitions de
guerre. Que le Prince
Tserclas de Tilly estoit encore
campe avec l'armée
au delà de Tortose, où il
attendoit les ordres pour
se mettre en marche.
Les Lettres de Lifbonne
portent que le Roy de
Portugal reformoit ses
Troupes pour les réduire
surlepiedoù ellesestoient
avant la guerre; qu'on
desarmoit aussi les Vaisseaux
de guerre, à la reserve
de huit destinez à ef
corter les Vaisseaux Marchands
contre les Corsaires
de Barbarie, & qu'un
Armateur de Vigoen Galice
y avoit amené un Navire
Hollandois chargé de
Café, de Raisins de passe)
& d'autres marchandises.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
En Espagne, le connétable de Castille est décédé le 19 janvier et a été enterré le lendemain. Sa charge a été attribuée au duc d'Escalion, marquis de Villena. En Catalogne, l'armée française, dirigée par le général Scharenberg, s'est retirée après des pertes lors du blocus de Gironde. Le maréchal de Berwick a apporté des secours. Le roi a publié un décret d'amnistie pour les Catalans, avec restitution des biens confisqués. À Tortose, l'armée se préparait à marcher vers Tarragone avec des provisions pour deux mois. Des barques chargées de blé et d'orge sont arrivées à Vinaroz, et d'autres étaient prévues à Alicante et Carthagène. Les troupes portugaises retournaient dans leur pays en passant l'Èbre à Mequinença. À Lerida, le marquis de Cera Grimaldi a repris Cervera après avoir défait les Miquelets, récupérant des sacs de farine, de blé et d'orge, ainsi que des munitions. Le prince Tserclas de Tilly campait au-delà de Tortose, attendant les ordres. À Lisbonne, le roi de Portugal réformait ses troupes et désarmait les vaisseaux de guerre, sauf huit pour escorter les vaisseaux marchands contre les corsaires de Barbarie. Un armateur de Vigo a amené un navire hollandais chargé de marchandises.
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11
p. 186-192
Extrait du Traité de Paix entre la France & le Portugal, conclu à Utrecht le 11. Avril.
Début :
Article premier. Paix perpetuelle entre S. M. Trés Chrétienne, & [...]
Mots clefs :
Paix, Amnistie, Prisonniers, Colonies, Commerce, Vaisseaux, Territoires , Navigation, Esclaves, Garantie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Traité de Paix entre la France & le Portugal, conclu à Utrecht le 11. Avril.
Extrait duTtdite de Paixentre
* laFrance &lePoriug l, conclu àUtrechtle 11. Ivril.*nGArticle
premier.
Paix perpetuelleentre S.
M.TrésChrétienne,&S.M.
Portugaise, successeurs, heritiers,&
c.Etats&sujets,&c.
** Art.2. ,Q',"'l :"
•' Oubli &amniftieehfrelés
sujets de part&d'autre,&c.
Arc. 3.
Prisonniers de guerre mis
en libertésans rançon. ':
Art. 4.
Si dans les Colonies ou
autres Domaines de leurs
Majestez on a pris quelque
place, fore ou porte, le tout
fera rendu au premier posfesseur,
en l'état où on l'aura
trouvé au temps de la publication
de la paix.
Art.5.&c6.
ti Dans lecontinent deFrance
& de Portugalle commerce
rétabli comme avat
L1 guerre, chacune des parties
se reservant la liberté de
regler les conditions, du
commercepar un traite particulier
qu'on pourra faireà
ce sujet, avec mêmes privileges
& exemptions reciproquement
accordez aux
sujets l'un de l'autre, comme
aux siens propres.
-
Art. 7.
Entrée reciproque des
vaisseaux demarchandise&
de guerre, comme par le
passé
,
pourvu que ceux-ci'
n'excedent tous ensemble le
nombre de six,à l'égard des
ports d'une plus grande
capacité,
& de trois dans les
moindres: & pour un plus
grand nombre demanderont
une permission aux
GouverneursouMagistrats,
ainsi que pour le temps du
séjour, quand leurs vaisseaux
y auront été portez
par le gros temps ou autre
necessité pressante, &c.
Art.8. 9.10. & II.
Et pour l'union & concorde
des deux nations, Sa M.
Trés-Chrétiennc se desiste
de toutes pretentions surles
terresduCap du Nort,entre
la riviere desAmasones &
celles de Japol, ou de Vincent
Pinson
; & en consequenceS.
M. Portug.pourra
faire rebâtir les forts d'Arguais
& de Camau, ou Massapa,
&les autres démolis
par le traité de Lisbonne le
4. Mars 1700. & reconnoît
5. M. Trés-Chrét.queles
deux bords de la rivieredes
Amasones,domaine,souveraineté&
navigation apartiennent
au Roy de Portu-
,,
gal. Arc. 12.
A l'égard du commerce
queleshabitans de Cayenne
pourroiententreprendre
1
dans le Maragnan, & dans
l'embouchure de la riviere
des Amasonesdéfense de
part & d'autre de passer la
riviere de Vincent Pinson
pour negocier,acheter des
esclaves dans les terres du
Cap du Nort, & aux Portugais
d'aller commercer à
Cayenne.
': ,- Arc. 1 3. &14.
S.M.Trés Chrét.empêchera
qdue'siMl ni'sysiaointndaairness lesdites terres
François, &c.
en laissant les missions aux Mir..
sionnaires Portugais. .', Art. •f»Encas de rupture entre les
François& lesPofcugais,ce qu'à
Dieu ne plaise, six moisdepart
& d'autre pour transporter leii
,
effets. f.
: Arc. 16.17.18.&19: -1
Et parce que la Reine de lai
Grande Bretagne offre d'être
garante de l'execution de ces
traité,le Roy de France & celui
de Portugal acceptent cette
garantie,&que tous les Rois-t
Princes&Républiques qui voudront
entrer dans lamêm egarantie,
puissent donner leurs
promçflès, oBligatips^&ç.Tous
:
lesart.ci-dessuspassez entre les
Ambassadeurs Plenipotentiaires,&
c.ratifications données
de part&d'autre,&c.&ont ligné
à Utrech^le.Àvriliyiji
etS.Huxel.i LS.J.C.de Tarouça.
LS.Menag. LS.D.L.de Cunha.
* laFrance &lePoriug l, conclu àUtrechtle 11. Ivril.*nGArticle
premier.
Paix perpetuelleentre S.
M.TrésChrétienne,&S.M.
Portugaise, successeurs, heritiers,&
c.Etats&sujets,&c.
** Art.2. ,Q',"'l :"
•' Oubli &amniftieehfrelés
sujets de part&d'autre,&c.
Arc. 3.
Prisonniers de guerre mis
en libertésans rançon. ':
Art. 4.
Si dans les Colonies ou
autres Domaines de leurs
Majestez on a pris quelque
place, fore ou porte, le tout
fera rendu au premier posfesseur,
en l'état où on l'aura
trouvé au temps de la publication
de la paix.
Art.5.&c6.
ti Dans lecontinent deFrance
& de Portugalle commerce
rétabli comme avat
L1 guerre, chacune des parties
se reservant la liberté de
regler les conditions, du
commercepar un traite particulier
qu'on pourra faireà
ce sujet, avec mêmes privileges
& exemptions reciproquement
accordez aux
sujets l'un de l'autre, comme
aux siens propres.
-
Art. 7.
Entrée reciproque des
vaisseaux demarchandise&
de guerre, comme par le
passé
,
pourvu que ceux-ci'
n'excedent tous ensemble le
nombre de six,à l'égard des
ports d'une plus grande
capacité,
& de trois dans les
moindres: & pour un plus
grand nombre demanderont
une permission aux
GouverneursouMagistrats,
ainsi que pour le temps du
séjour, quand leurs vaisseaux
y auront été portez
par le gros temps ou autre
necessité pressante, &c.
Art.8. 9.10. & II.
Et pour l'union & concorde
des deux nations, Sa M.
Trés-Chrétiennc se desiste
de toutes pretentions surles
terresduCap du Nort,entre
la riviere desAmasones &
celles de Japol, ou de Vincent
Pinson
; & en consequenceS.
M. Portug.pourra
faire rebâtir les forts d'Arguais
& de Camau, ou Massapa,
&les autres démolis
par le traité de Lisbonne le
4. Mars 1700. & reconnoît
5. M. Trés-Chrét.queles
deux bords de la rivieredes
Amasones,domaine,souveraineté&
navigation apartiennent
au Roy de Portu-
,,
gal. Arc. 12.
A l'égard du commerce
queleshabitans de Cayenne
pourroiententreprendre
1
dans le Maragnan, & dans
l'embouchure de la riviere
des Amasonesdéfense de
part & d'autre de passer la
riviere de Vincent Pinson
pour negocier,acheter des
esclaves dans les terres du
Cap du Nort, & aux Portugais
d'aller commercer à
Cayenne.
': ,- Arc. 1 3. &14.
S.M.Trés Chrét.empêchera
qdue'siMl ni'sysiaointndaairness lesdites terres
François, &c.
en laissant les missions aux Mir..
sionnaires Portugais. .', Art. •f»Encas de rupture entre les
François& lesPofcugais,ce qu'à
Dieu ne plaise, six moisdepart
& d'autre pour transporter leii
,
effets. f.
: Arc. 16.17.18.&19: -1
Et parce que la Reine de lai
Grande Bretagne offre d'être
garante de l'execution de ces
traité,le Roy de France & celui
de Portugal acceptent cette
garantie,&que tous les Rois-t
Princes&Républiques qui voudront
entrer dans lamêm egarantie,
puissent donner leurs
promçflès, oBligatips^&ç.Tous
:
lesart.ci-dessuspassez entre les
Ambassadeurs Plenipotentiaires,&
c.ratifications données
de part&d'autre,&c.&ont ligné
à Utrech^le.Àvriliyiji
etS.Huxel.i LS.J.C.de Tarouça.
LS.Menag. LS.D.L.de Cunha.
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Résumé : Extrait du Traité de Paix entre la France & le Portugal, conclu à Utrecht le 11. Avril.
Le traité de paix entre la France et le Portugal, signé à Utrecht le 11 avril, instaure une paix perpétuelle entre les deux monarchies et leurs successeurs. Les points clés incluent l'amnistie des sujets des deux nations, la libération des prisonniers de guerre sans rançon, et la restitution des territoires conquis. Le commerce entre les deux pays est rétabli comme avant la guerre, avec la possibilité de régler les conditions par un traité particulier. Les vaisseaux de commerce et de guerre peuvent accéder aux ports des deux nations, sous certaines limitations. La France renonce à ses prétentions sur les terres du Cap du Nord entre les rivières des Amazones et de Vincent Pinson, permettant au Portugal de reconstruire des forts et de reconnaître sa souveraineté sur les deux rives de la rivière des Amazones. Les habitants de Cayenne et les Portugais sont interdits de commercer au-delà de certaines limites. En cas de rupture du traité, six mois sont accordés pour transporter les effets. La reine de Grande-Bretagne offre de garantir l'exécution du traité, garantie acceptée par les rois de France et de Portugal et ouverte à d'autres souverains ou républiques. Les ratifications ont été signées à Utrecht le 11 avril.
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12
p. 113-122
Nouvelles de l'armée.
Début :
Le Maréchal de Villars ayant reglé avec le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Maréchal, Villars, Attaque, Landau, Tranchée, Régiments, Troupes, Siège, Canons, Prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de l'armée.
Nouvelles de I'armee.
Le Maréchal de Villars
ayant reglé avec le Maréchal
de Besons & le Sieur
de
-
Vallory l'attaque de
Landau, & le jour de Toui1
verture de la tranchée, il
fit élever un retranchement
d'onze cent toises, pour occuper
la sortie du pont de
Philisbourg. Le Comte de
Broglio fut détaché pour,
allcr du côté de Vvorms
avec vingt escadrons, ramasser
les grains des campagnes
voisines de Mayence
: il étoit soûtenu par le
Marquis d'Alegre,qui campoit
avec cent escadrons
dans la plaine de Frankendal.
Le Comtc de Coigny
gardoit avec un corps de
troupes les bords du Rhin
depuis le camp jusqu'àYochenum,
& le Comte du
Bourg avec un autre corps
usqu'au Fort Loüis. Le Maréchal
de Villars a laissé en
Alsace vers Brisac plusieurs
Dataillons & escadrons,
pour s'opposer au corps que
es ennemis ont dans la Foaêt
noire.
Le Sieur de Dillon Lieuestant
general fut détaché
jour aller attaquer la ville
5c le château de Keiferlauern,
qui se rendirent Ie: 24.
Juin. La garnison futfaite
prisonniere de guerre, au
nombre de cent fantassins
ou hussars, avec urn*Ctolo- nel & quarante Officiers,
qui furent conduits aChalons.
On y a trouvé huit canons
& deux mortiers ;
beaucoup de munitions 6c
de vivres. LeSieur de saint:
Pierre,Brigadier d'infanrerie,
& Lieutenant Colonel
du regiment de fainc;
Valier, y a été dangerewfe-j
ment blessé. Aprés la prises
de Keiserlautern le Sieurj
Dillon détacha le Baron dei
d
Sandraski, Brigadier d'arrriée,
commandant le regiment
de Courcillon, avec
trois cent chevaux, pour
aller investir le château de
Vvolfstein, & sommer le
Commandantde se rendre;
ce qu'il refusa, à moins qu'il ne fût attaqué dans les sorties.
Le Sieur Dillon en éstant
averti
, y envoya six
compagnies de grenadiers,
avec deux mortiers & deux
canons. Sitôt qu'on eut tiré
trente volées de canon, ils
le rendirent prisonniers de
guerre
au nombre de cent
hommes.
Le 25. le Maréchal de
Villars alla visiter le siege
de l'ouvrage à corne qui
couvre le passage du pont
volant de Manheim, que
le Comte d'Albergotty,
Lieutenant general, attaquoit
par son ordre. Ce
poste est trés-fort, ayant
deux fossez pleins d'eau, 6c
communication par leRhin,
avec les ennemis.
Le Maréchal de Befons;
fit faire la nuit du 24. au 2;.,
Juin l'ouverture de la tranchée
devant Landau par le
Comte du Bourg Lieutelant
general, & le Marquis
le Mimeure Maréchal de
amp , avec les regimens
e Navarre, de Saillant,
e Sourches, & de Dillon.
elle fut ouverte à la droite
e l'ouvrage à corne de la
orte de France,& fut pousée
à la demi-portée de fu-
1 des premiers ouvrages
e la place. Nous n'y avons
erdu qu'un grenadier,les
ssiegez ne nous ayant aper^
us qu'à la pointe du
our.
Le 2.r.au soir la tranchée
ut relevée par le Marquis
de Silly avec les regiment
de la Marine, de la Chene.
Jaye, de Medoc, & du
Royal-Baviere. ?!
Le 26. par le Marquis del
saint Fremont 3c le Cheva
lier de Broglio
, avec les ren
gimens d'Orleans, deTallard,
de Vermandois, & de
saintAnge. 11t
-
Le 27. par les Marquis des
Hautefort & de Grancey }:
avec les regimens de Bro£-
se,d'Alsace, & de Chartres.
:,' Lesassiegezfirent unes
sortie le 12. de ce mois ; ils
furent
Furent repoussez jusqu'a.
leur contrescarpe par les
regimens. de Navarre &
d'Auxerrois, avec perte de
:>art & d'autre. Le Marquis
de Biron, qui avoit
monté la tranchée ce jourà,
cut le bras gauche cas
é Le Sieur Jacquier, Brigadier
d'Ingenieurs, fiic
fcleflc à la tête d'un éclat de
bombe ;le Sieur le Camus
[ngenieur de Brifac
,
fut
aussi blessé dangereuse- ment.* [.Lcs lettres de l'arméedu.
portent qu'on avoit poussé
les approches jusqui
quarante toises du premier
ouvrage avance du cote de
la Justice, qui est une redoute
en forme de tenailles,
revêtuë à douze pieds
de hauteur,ayant une gorge
fermee d'un mur erenelé
, avec un chemin couvert
& une communication
avec la ville,défendu des
deux côtez par des parapets
j & qu'on avoit pouisé
"une parallele de quatre à
cinq cent toises
,
fortisiée
adu miolieu
Le Maréchal de Villars
ayant reglé avec le Maréchal
de Besons & le Sieur
de
-
Vallory l'attaque de
Landau, & le jour de Toui1
verture de la tranchée, il
fit élever un retranchement
d'onze cent toises, pour occuper
la sortie du pont de
Philisbourg. Le Comte de
Broglio fut détaché pour,
allcr du côté de Vvorms
avec vingt escadrons, ramasser
les grains des campagnes
voisines de Mayence
: il étoit soûtenu par le
Marquis d'Alegre,qui campoit
avec cent escadrons
dans la plaine de Frankendal.
Le Comtc de Coigny
gardoit avec un corps de
troupes les bords du Rhin
depuis le camp jusqu'àYochenum,
& le Comte du
Bourg avec un autre corps
usqu'au Fort Loüis. Le Maréchal
de Villars a laissé en
Alsace vers Brisac plusieurs
Dataillons & escadrons,
pour s'opposer au corps que
es ennemis ont dans la Foaêt
noire.
Le Sieur de Dillon Lieuestant
general fut détaché
jour aller attaquer la ville
5c le château de Keiferlauern,
qui se rendirent Ie: 24.
Juin. La garnison futfaite
prisonniere de guerre, au
nombre de cent fantassins
ou hussars, avec urn*Ctolo- nel & quarante Officiers,
qui furent conduits aChalons.
On y a trouvé huit canons
& deux mortiers ;
beaucoup de munitions 6c
de vivres. LeSieur de saint:
Pierre,Brigadier d'infanrerie,
& Lieutenant Colonel
du regiment de fainc;
Valier, y a été dangerewfe-j
ment blessé. Aprés la prises
de Keiserlautern le Sieurj
Dillon détacha le Baron dei
d
Sandraski, Brigadier d'arrriée,
commandant le regiment
de Courcillon, avec
trois cent chevaux, pour
aller investir le château de
Vvolfstein, & sommer le
Commandantde se rendre;
ce qu'il refusa, à moins qu'il ne fût attaqué dans les sorties.
Le Sieur Dillon en éstant
averti
, y envoya six
compagnies de grenadiers,
avec deux mortiers & deux
canons. Sitôt qu'on eut tiré
trente volées de canon, ils
le rendirent prisonniers de
guerre
au nombre de cent
hommes.
Le 25. le Maréchal de
Villars alla visiter le siege
de l'ouvrage à corne qui
couvre le passage du pont
volant de Manheim, que
le Comte d'Albergotty,
Lieutenant general, attaquoit
par son ordre. Ce
poste est trés-fort, ayant
deux fossez pleins d'eau, 6c
communication par leRhin,
avec les ennemis.
Le Maréchal de Befons;
fit faire la nuit du 24. au 2;.,
Juin l'ouverture de la tranchée
devant Landau par le
Comte du Bourg Lieutelant
general, & le Marquis
le Mimeure Maréchal de
amp , avec les regimens
e Navarre, de Saillant,
e Sourches, & de Dillon.
elle fut ouverte à la droite
e l'ouvrage à corne de la
orte de France,& fut pousée
à la demi-portée de fu-
1 des premiers ouvrages
e la place. Nous n'y avons
erdu qu'un grenadier,les
ssiegez ne nous ayant aper^
us qu'à la pointe du
our.
Le 2.r.au soir la tranchée
ut relevée par le Marquis
de Silly avec les regiment
de la Marine, de la Chene.
Jaye, de Medoc, & du
Royal-Baviere. ?!
Le 26. par le Marquis del
saint Fremont 3c le Cheva
lier de Broglio
, avec les ren
gimens d'Orleans, deTallard,
de Vermandois, & de
saintAnge. 11t
-
Le 27. par les Marquis des
Hautefort & de Grancey }:
avec les regimens de Bro£-
se,d'Alsace, & de Chartres.
:,' Lesassiegezfirent unes
sortie le 12. de ce mois ; ils
furent
Furent repoussez jusqu'a.
leur contrescarpe par les
regimens. de Navarre &
d'Auxerrois, avec perte de
:>art & d'autre. Le Marquis
de Biron, qui avoit
monté la tranchée ce jourà,
cut le bras gauche cas
é Le Sieur Jacquier, Brigadier
d'Ingenieurs, fiic
fcleflc à la tête d'un éclat de
bombe ;le Sieur le Camus
[ngenieur de Brifac
,
fut
aussi blessé dangereuse- ment.* [.Lcs lettres de l'arméedu.
portent qu'on avoit poussé
les approches jusqui
quarante toises du premier
ouvrage avance du cote de
la Justice, qui est une redoute
en forme de tenailles,
revêtuë à douze pieds
de hauteur,ayant une gorge
fermee d'un mur erenelé
, avec un chemin couvert
& une communication
avec la ville,défendu des
deux côtez par des parapets
j & qu'on avoit pouisé
"une parallele de quatre à
cinq cent toises
,
fortisiée
adu miolieu
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Résumé : Nouvelles de l'armée.
Le maréchal de Villars, en collaboration avec les maréchaux de Besons et Vallory, a planifié l'attaque de Landau. Le 24 juin, il a fait construire un retranchement pour contrôler la sortie du pont de Philisbourg. Le comte de Broglio a été envoyé vers Worms avec vingt escadrons pour rassembler des grains, soutenu par le marquis d'Alegre avec cent escadrons à Frankendal. Le comte de Coigny et le comte du Bourg ont gardé les bords du Rhin avec leurs troupes respectives. Des détachements ont été laissés en Alsace pour contrer les ennemis dans la Forêt-Noire. Le même jour, le sieur de Dillon, lieutenant général, a attaqué et pris la ville et le château de Keiserlautern, capturant cent fantassins ou hussards, un colonel, quarante officiers, huit canons et deux mortiers. Le sieur de Saint-Pierre et le sieur Valier ont été blessés lors de cette opération. Après cette prise, le baron de Sandraski a été envoyé pour investir le château de Wolfstein, qui s'est rendu après un bombardement. Le 25 juin, le maréchal de Villars a visité le siège de l'ouvrage à corne couvrant le passage du pont volant de Mannheim, attaqué par le comte d'Albergotti. La nuit du 24 au 25 juin, le maréchal de Besons a ouvert la tranchée devant Landau avec plusieurs régiments. La tranchée a été relevée les jours suivants par différents maréchaux et régiments. Le 27 juin, les assiégés ont tenté une sortie, repoussée par les régiments de Navarre et d'Auxerrois. Plusieurs officiers ont été blessés lors de cette opération. Les approches ont été poussées jusqu'à quarante toises du premier ouvrage avancé du côté de la Justice, une redoute fortifiée. Une parallèle de quatre à cinq cents toises a été construite et fortifiée au milieu.
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13
p. 218-222
Du Camp devant Laudau du 5. Aoust.
Début :
Je descendis avant hier ma sixiéme tranchée, il n'y [...]
Mots clefs :
Tranchée, Prisonniers, Lunettes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp devant Laudau du 5. Aoust.
Du Camp devant Laudau
du 5. Aoust.
Je descendis avant hier
ma sixiéme tranchée, il
-ney en avoit point encore
eude si vive, nous nous
rendismes maistres de toutes
les traverses que les ennemis
avoient encore entre
le chemin couvert & les
lunettes qui furent prises
il y a deux jours ,& nous
fismes un logement au pied
du glacis du chemin couvert,
ils nous inquiéterent
le plus quils peurent par
un grand feu de mousqueterie
& de canon, & par
plusieurs petites sorties où
ils furent repoussez,&par
cinq mines qu'ils firent
jouër,cependant nousavons
bienreussi. La nuit
du 3. au 4. a estéemployée
à achever la parallele, 8c
à la perfectionner de telle
forte que nous l'occupons
presentement. L'on a pris
cette nuit un pasté qui est
tout -
à
-
fait à la droite où
sont les écluses de la sortie
des eaux;il estoit deffendu
par cent hommes commandez
par un Capitaine
qui a esté pris avec toute
sa troupe tuée, blessee ou
prise
> nous nous en femmes
emparez, nous cfperons
faire baisser les eaux
de cinq pieds. L'attaque
qui est entierement déterminée
de ce costé-là fera
beaucoup plus facile, nous
esperons estre maistre de
la Ville dans peu. Nous
avons fait dans cet ouvrage
quarante à cinquante
prisonniers
, toutes nos
troupes ont fait merveille
dans toutes ces differentes
attaques. Je compte fort
n'avoir plus qu'une tranchée
à monter; on croit
que ce soir l'on fera fauter
l'angle saillant du chemin
couvert de la contregarde
du reduit où le mineur est
attaché depuis deux jours,
& qu'on se logera sur cet
angle.
du 5. Aoust.
Je descendis avant hier
ma sixiéme tranchée, il
-ney en avoit point encore
eude si vive, nous nous
rendismes maistres de toutes
les traverses que les ennemis
avoient encore entre
le chemin couvert & les
lunettes qui furent prises
il y a deux jours ,& nous
fismes un logement au pied
du glacis du chemin couvert,
ils nous inquiéterent
le plus quils peurent par
un grand feu de mousqueterie
& de canon, & par
plusieurs petites sorties où
ils furent repoussez,&par
cinq mines qu'ils firent
jouër,cependant nousavons
bienreussi. La nuit
du 3. au 4. a estéemployée
à achever la parallele, 8c
à la perfectionner de telle
forte que nous l'occupons
presentement. L'on a pris
cette nuit un pasté qui est
tout -
à
-
fait à la droite où
sont les écluses de la sortie
des eaux;il estoit deffendu
par cent hommes commandez
par un Capitaine
qui a esté pris avec toute
sa troupe tuée, blessee ou
prise
> nous nous en femmes
emparez, nous cfperons
faire baisser les eaux
de cinq pieds. L'attaque
qui est entierement déterminée
de ce costé-là fera
beaucoup plus facile, nous
esperons estre maistre de
la Ville dans peu. Nous
avons fait dans cet ouvrage
quarante à cinquante
prisonniers
, toutes nos
troupes ont fait merveille
dans toutes ces differentes
attaques. Je compte fort
n'avoir plus qu'une tranchée
à monter; on croit
que ce soir l'on fera fauter
l'angle saillant du chemin
couvert de la contregarde
du reduit où le mineur est
attaché depuis deux jours,
& qu'on se logera sur cet
angle.
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Résumé : Du Camp devant Laudau du 5. Aoust.
Le texte relate les opérations militaires menées par une armée devant la ville de Laudau. Le 5 août, les troupes ont pris le contrôle de plusieurs traverses ennemies et construit un logement au pied du glacis du chemin couvert. Malgré un feu intense de mousqueterie et de canon, ainsi que plusieurs sorties ennemies et cinq explosions de mines, les soldats ont progressé. La nuit du 3 au 4 août, ils ont achevé une parallèle qu'ils occupent désormais. Ils ont également pris un pâté défendu par cent hommes, permettant de baisser les eaux de cinq pieds et facilitant l'attaque de la ville. Cette opération a permis de capturer quarante à cinquante prisonniers. L'armée prévoit de monter une dernière tranchée et de prendre le contrôle de la ville dans peu de temps.
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14
p. 232-236
Nouvelles de Paris le 25. Aoust 1713.
Début :
Il est arrivé cette nuit deux Courriers du camp devant [...]
Mots clefs :
Landau, Contregardes, Maréchal de Villars, Prisonniers, Capitulation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris le 25. Aoust 1713.
Nouvelles de Paris lezy
Aoufl 1713.
Il est arrivé cette nuit
deux Courriers du camp
devant Landau; le premier
est le fils de Mr de
Vallory, depesché le 19.
de ce mois, qui a apporté
*
la nouvelle de la prisede
deux contregardes ;
le second
Mrde Luteau beaufrere
frere de M. le Maréchal de
Befons qui a apporté celle
de la prise de Landau,dont
la Garnison a esté faite Prifonniere
de guerre.
L'on attaqua les deux
Contregardes lanuit du 18.
au 19. l'action fut vive Se
brillante; elles furent emportées
toutes deux. L'on
fie 60. ou 80. Prisonniers
dans celle de la droite devant
le Réduit qui n'estoit
pas revestu, & 20. dans
celle de la gauche revestuë
de maçonnerie
?
l'on fc
contenta de se loger sur la o
pointe de cette derniere;
l'on estendit le logement
tout le long de la Gorge
de celle de terre, parce que
l'on vouloit y establir des
Batteries pour achever de
battre en breche le Reduit;
Les Ennemis battirent
la Chamade le 19. au matin,&
envoyerent des Ostages.
M. le Maréchal de
Villars leur declara qu'il
vouloit que laGarnison fust
Prisonniere de guerre. Les
Ostages s'en retournerent
peu fatisfairs, & revinrent
deux heures aprés demander
que l'on leur accordast
la mesme Capitulation
que les Alliez avoient accordez
à la Garnison de
Tournay. M. le Maréchal
de Villars dit qu'il falloit
qu'ils fussentPrisonniers de
guerre. Les Ostages s'en
retournerent, l'on recommença
à tirer de part &
d'autreà 8. heures dusoir,
& les Assiegezfirent le
plus grand feu de leurs Ca
nons, deBombes, deMoufqueterie
,
qu'ils eussent fait -
de tout le Siege; mais enfin
ils arborerent le Drapeau
blanc le 20. au matin,
renvoyerent des Ostages,
& convinrent de se
rendre Prisonniers. M. le
Maréchal leurs accorda
leurs équipages
, & des
congezaux principaux Officiers
qui voudroient retourner
chez eux en donnant
leurs paroles.
Aoufl 1713.
Il est arrivé cette nuit
deux Courriers du camp
devant Landau; le premier
est le fils de Mr de
Vallory, depesché le 19.
de ce mois, qui a apporté
*
la nouvelle de la prisede
deux contregardes ;
le second
Mrde Luteau beaufrere
frere de M. le Maréchal de
Befons qui a apporté celle
de la prise de Landau,dont
la Garnison a esté faite Prifonniere
de guerre.
L'on attaqua les deux
Contregardes lanuit du 18.
au 19. l'action fut vive Se
brillante; elles furent emportées
toutes deux. L'on
fie 60. ou 80. Prisonniers
dans celle de la droite devant
le Réduit qui n'estoit
pas revestu, & 20. dans
celle de la gauche revestuë
de maçonnerie
?
l'on fc
contenta de se loger sur la o
pointe de cette derniere;
l'on estendit le logement
tout le long de la Gorge
de celle de terre, parce que
l'on vouloit y establir des
Batteries pour achever de
battre en breche le Reduit;
Les Ennemis battirent
la Chamade le 19. au matin,&
envoyerent des Ostages.
M. le Maréchal de
Villars leur declara qu'il
vouloit que laGarnison fust
Prisonniere de guerre. Les
Ostages s'en retournerent
peu fatisfairs, & revinrent
deux heures aprés demander
que l'on leur accordast
la mesme Capitulation
que les Alliez avoient accordez
à la Garnison de
Tournay. M. le Maréchal
de Villars dit qu'il falloit
qu'ils fussentPrisonniers de
guerre. Les Ostages s'en
retournerent, l'on recommença
à tirer de part &
d'autreà 8. heures dusoir,
& les Assiegezfirent le
plus grand feu de leurs Ca
nons, deBombes, deMoufqueterie
,
qu'ils eussent fait -
de tout le Siege; mais enfin
ils arborerent le Drapeau
blanc le 20. au matin,
renvoyerent des Ostages,
& convinrent de se
rendre Prisonniers. M. le
Maréchal leurs accorda
leurs équipages
, & des
congezaux principaux Officiers
qui voudroient retourner
chez eux en donnant
leurs paroles.
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Résumé : Nouvelles de Paris le 25. Aoust 1713.
En août 1713, deux courriers ont transmis des nouvelles du siège de Landau. Le premier, fils de Monsieur de Vallory, a rapporté la prise de deux contregardes. Le second, Monsieur de Luteau, a annoncé la prise de Landau et la capture de sa garnison. L'attaque des contregardes a eu lieu dans la nuit du 18 au 19 août, résultant en la capture de 60 à 80 prisonniers dans la contregarde de droite et de 20 dans celle de gauche. Le 19 au matin, les ennemis ont battu la chamade et envoyé des otages. Le Maréchal de Villars a déclaré que la garnison devait être prisonnière de guerre. Les otages ont demandé une capitulation similaire à celle de Tournay, mais le Maréchal a insisté sur la condition de prisonniers de guerre. Les assiégés ont intensifié leur feu avant d'arborer le drapeau blanc le 20 au matin et de se rendre. Le Maréchal de Villars a accordé aux prisonniers leurs équipages et des congés aux principaux officiers souhaitant retourner chez eux en donnant leur parole.
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15
p. 188-202
ARRESTS, DECLARATIONS,
Début :
LETTRES PATENTES, pour faire jouir du droit de Committimus les Sous-Gouverneurs [...]
Mots clefs :
Arrêts, Déclaration, Amende, Contrebandiers, Prisonniers, Majesté, Commis, Succession, Peine, Droit, Officiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS, DECLARATIONS,
ARRESTS, DECLARATIONS,
LETTRES PATENTES , pour faire jouir
du droit AeComfnittimus les Sous- Gouver
neurs du Roi. Données à Versailles le ir.
Juillet 1729. Registrées à la Cour des Aydes le '
19. par lesquelles il est dit ce qui fuit. Nous dé
clarons & voulons que les personnes honorées
du titre de nos Sous- Gouverneurs, ensemble
leurs veuves pendant leur viduité, jouissent à
Tavenir du droit de Committimus & autres
Privilèges dont jouissent les Officiers Com
mensaux de notre Maison , encore qu'ils ne
soient empioyez dans nosdits Etats , & qu'ils
ayent été obmis dans nosdites Lettres du 8.
Février 1711. ce que ne voulons leur pouvoir
nuire ni prdjudicier > &c.
ARRESTdu 3. Août > qai ordonne que les
Officiers íujets aux Revenus Ca fuels , feront
admis au payement du Prêt & Annuel de leurs
Offices pour Tannée prochaine 1730- aux mê
mes clauses & condirions portées par celui da
3. Août X7i8. pour l'ouverture de TAnnuel de
Tannée 1719.
DECLARATION du Roi, qui établit des
peines contre les Contrebandiers. Donnée ì
Ver
JANVIER. 1730. 1Î9
Versailles le t. Août 17^ Registrée én la
Cour des Aydes le 1 1. Septembre, par laquelle
le Roi ordonne ce qui fuit,
Article p r z m i b r.
Ceux qui seront convaincus d'avoir porté du
Tabac > Toiles peintes & autres Marchandises
prohibées , en contrebande ou en fraude, par
attioupement.au nombre de cinq au moins,
avec port d'armes , seront punis de mort , 8c
leurs biens confisquez , même dans les lieux
où la confiscation n'aura pas lieu i & s'ils font
fans armes & au-deslous dunombie de cinq,
ils feront condamnez aux Galères pour cinq
ans & en mille livres d'amende chacun paya-,
ble solidairement.
IILes
Commis & Employez de nos Fermes qui
feront d'intelligence avec les Fraudeurs &Conirebandiers,
& favoriseront leur passage, fei
ront punis de mote
III.
Les Contrebandiers qui forceront les Postes
& les Corps de- Garde établis dans les Villes,
Villages, ou à la Campagne, gardez par les
Gardes de nos Fermes, leront punis de more,
encore qu'ils n'eussent lors aucunes Marchan
dises de contrebande , & qu'ils fulient moins
de cinq.
IV.
En cas de rébellion de la part des Contre
bandiers contre les Commis de nos Fermes *
ordonnons aufditc Commis d'en dresser leur
Procès-verbal fur le champ, & d'en donner
avis dans 14. heures aux Juges qui en dcivenc
connoître, à peine d'être déclarez incapables
de oús emplois, même depunition corporelle
$ 'iíy échoit,
189 MERCURE DE FRANCE,
v.
Dans le cas de l' Article précédent, ordonnons*
ì nosd. Juges d'informer eidites rebellions dans ►
les 14. heures , après qu'ils en auront eu avis ,
à la requête du Fermier oh de nos Procureurs,
à peine de 300. liv. d'amende & d'interdiction.
VI.
GeUx qui porteront ou débiteront du faux Tav
bac ou autresMarchandises de contrebande dans>
notre bonne Ville de Paris ou autres lieux de no—
tre Royaume. & pareillement tous Receleurs,,
Complices ou Fauteurs deldits 1 raudeurs ou
Contrebandiers, seront condamntz pour U pre
mière fois aux Galères pour j ans&en roc liv..
d'amende ; &■ en cas de récidive , aux Galèresperpétuelles
& en iogo.. livres d'amende. Vou
lons que les femmes ,qui íe trouveront dans<
l'un des cas cy deflus marquez , íoient con-
. damnées au fouet & à la fleur de Lys > au ban
nissement pour trois ans , & en f 00. livres d'à*
mende pour la premicre fois ; & en cas de
iécidive,au banniflement à perpétuité &en>
1000. liv. d'amende ■ ou à être renfermées pen
dant leur vie dans l'Hôpital ou Maison de ferce,
le plus près du lieu où. la condamnation
aura été prononcée.
VII;
De/Tendons aux Cabaretiers, Fermiers & au
tres gens de la Campagne , de donner retraite -
aux Contrebandiers ou à leurs Marchandises ».
à peine dp 1000. uvresefamende pour la pre
mière foi* , & de bannitte nient en cas de réci
dive , m eme d'être p- ursuivis comme com
plices dffdits Contrebandiers , 6V d'être con
damnez , s'il y .;ch -ir , aux pein.s potrées par
TArticle orécedent , si ce n'est que d.msh-s 14.
kemes au plûtard, ils ayenc requis le Juge i
plus.
JANVIER. i7îo. i*i
,tUis prochain 4 ou les Officiers de ia Marécfaaulíee
, de se transporter en leujs maisons ,
à- l'etfet d'y drefler Procès verbal de la violence
que les Contrebandiers auroient faite pour se
procurer ['entrée dans leUrfdites maisons ; 4
laquelle réquisition lesdits Juges ou lesdits Of
ficiers de Maréchaussée seront tenus de satis
faire sur le champ à peine d'interd ction. Vou
lons en outre que lesdits Cabaretiers ou Fer
miers soient tenus díns le même délai , de
faire avertir les Brigades de nos Fermes qui
fiant les plus proches du lieu de leur demeure,
à refret de courre fur les Contrebandiers , &
ce fous les mêmes peines que dessus. ■
VIII.
Ordonnons aux Syndics, Mánans & Ha
bitant des Bourgs & Villages par lesquels il
passera des Particuliers attroupe? avec port"
a armes & des ballots fur leurs chevaux , de
sonner le tocsin, à peine de foô- livres d'amende.
qui fera prononcée solidairement contre le»'
Communautez.
ix. ;
Ceux qui auront été employez dans ries Fer
mes en qualité de Commis ou de Gardes , qui
feront arrètez avec du Tabac ou autres Mar
chandises de contrebande, seront condamne*
aux Galères pour cinq ans & en joo- livres d'a
mende > quoiqu'ils ne fussent attroupez ni ai
mez , &c.
A R RE ST du i«. Août qui fixe les.
Croits de Petit-Scel 3í de Controlle des Ex
ploits fur les Exoeditions 8c Actes qui se--
ront faits à la requête de l' Adjudicataire gcàcc'ral
des Fermes-unies. ,
livj. AR«5-
i9i MERCURE DE FRANCE.
ARREST du 19. Août qui réunit â Ix
Commissio» concernant les Péages , les affai
res des Commissions ponr les Recouvremensr
de la Chambre de Justice , la Capitatiorr
extraordinaire , la Succession d'Edme Bou
dard , celle du Sieur Mohtois & du Sieur
Jean André de Montgeron , pour le touc
«re jugé dorefnavant par M M. les Com
missaires du Conseil , pour les affaires des
Péages.
ARREST du zj. Août qui proroge
jusqu'au dernier Décembre 1719. le délay
accordé par l'Arrêt du 9. Novembre 1718.
Îour le Controlle des Actes de Foy 8c
lommage.
ARREST du même jour qui règle le*
formalités à observer par les Officiers des
Chancelleries près les Cours , pour la per
ception de leur Franc- salé.
E D IT du Roi concernant les Successions
des Mères à leurs Enfans. Donné à Versail
les au mois d'Août 17:9. Registré en Par
lement le io- du même mois , par lequel Sa
Majesté ordonne ce qui fuit :
• Article Premier.
Nous avons révoqué & révoquons I'Edit
donné à Saint- Maur au mois de May de l'anrée
iyé7- pour régler les Successions des mê
les à leurs Enfans. Voulons & entendons
qu'à compter du jour de la publication des
Présentes , ledit Edit soit regardé comme non
fait & avenu , dans tous les pays & lieux
de notre Royaume, dans lesquels il a été exe-
• : curé
JANVIER. i7)©: r>;
w?
«uté ; & en conséquence ordonnons que les
Successions des mères à leurs enfans , ou des
aucres ascendans & parcns les plus proches
desdits enfans du côté maternel , qui feront
ouvertes après le jour de la publication du
présent Edit , soient déférées , partagées &
réglées suivant la disposition des Loix Ro
maines , ainsi qu'elles l'étoient avant l'Edit de
Saint- Maur.
II.
N'entendons néanmoins par l'Artide pré
cédent déroger aux Coûtumes ou Statuts par
ticuliers qui ont lieu dans quelques-uns des
Pays où le Droit écrit est observé , & qui
ne sont pas entièrement conformes aux dis
positions des Loix Romaines fur lesdites suc
cessions : Voulons que lesdites Coutumes ou
lesdits Statuts soient suivis & exécutez , ainsi
qu'ils l'étoient avant notre présent Edit.
III.
Dans tous les Pays de notre Royaume oiî
l'Edit de Saint-Maur a été observé en tout
ou en partie, les Successions ouvertes avant
la publication de notre présent Edit , soit
qu'il y ait des contestations formées pour
raison d'icelles , ou qu'il n'y en ait point »
seront déférées , partagées & réglées > ainsi
qu'elles l'étoient auparavant , & suivant les
dispositions de l'Edit de Saint-Maur , & la
Jurisprudence établie dans nos Cours fur l'execution
de cet Edit.
IV.
Les Arrêts rendus fur des différends nez i
l'occasion des Successions échues avant la
publication du préíent Edic , ensemble les
Sentences qui auroient pafíe en force de
chose jugée , & pareillement les Transactions
ou
1
19 4 MEUCÛR.E Dfi FRANCE.
* 7 y — — >-
OH»'- autres Actes équivalens , par lesquels"
léfdit'es contestations auroient été termine'es ,
subsisteront en leur entier. & seront exécu
tez, selon leur forme & teneur, sans que ceux
même qui préténdroieot être encore dans le '
tems , & en érat de se pourvoir contre lesdits
Arrêts , Jugemens*, Transactions &r au
tres Actes semblables ,. puissent être reçus à
les attaquer , fous prétexte de la révocation -
de. l'Edic de Saint- Maur. Déclarons néan
moins que par la prélente disposition, nous
n'entendons préiudicier aux autres moyens
de droit qu'ils pourroiénc avoir 8c être re-"
cevables à proposer conne lesdits' Arrêts t-
Jugemens , Transactions & autres Aótes de '
pareille nature , fur lesquels moyens , ensem
ble sur les deffenfes des Parties contraires
il fera statué Dar les Juges qui en devront ;
connoître . ainsi qu'il appartiendra , & cornme
ils l'auroient pû fake avant notre pré-r
sent Edit.
. LETTRES PATENTÉS-, qúi 'accordent il
rtjáoital des Ctnr Filles Orphelines de la Mi
séricorde , érabli à Paris , le Droit & Privilège
de Committimus du grand Steau. Données à-
Versailles au mois d'Août 1719. Regiliréeseft
Ferleraient le 30*
A R R ES T du ). Septembre , & T.ettresf
Patentes fur icelui. concernant les Officiers
des Chancelleries piès les Cours , créez avanf
le mois d'Avril \6ji- Registrées ès Registres
de l' Audience de la grande Chancellerie de
France U i< du mois de Septembre 17Ì9 , 8c
au Grand- Conseil le 18, des mêmes mois &
AU•
A N V I E R. 17^0 i^r
A'U T R E , du 11. Septembre , qui erdoslhe '
qu'à commencer au premier Janvier prochain 1
il sera appliqué aux Draps , Serges , & autres •
Etoffes de Draperie ou Sergerie , qui feront'
portées dans les Bureaux de fabrique & de"
Gontrolle , lín plomb happé d'un pouce de
djamectre , .fur l'un des cotez duquel feront !
gravées les Armes de Sá Majesté , & fur l'au
tre Tannée & ie nom du lieu cû les Etoffes*
auront été fabriquées , ou celui de la Ville où >
elles doivent recevoir le plomb de Gontrolle. -
AUTRE du même jour, portant Régir
aient pour les Toiles Baptistes & Linons , qui ';
se fabriquent dans les Provinces de Picardie,
d'Artois , du Hainaulr , de la Flandre Fran- -
foife > & d-u Cambiesis, -
DECLARATION du Roy , concernânt le»
Grâces accordées aux Prisonniers , á l'occuíïo» «
áe la Naillance du Dauphin. Donnée à Ver
sailles , le n Oct'.bre 171 9 Rígistrée en Par
lement le xr Octobre. -
Louis, par la grâce de Dieu , &c. Après'
avoir fait examiner ce qui s'étok pailé íous les
Règnes desRois nos prédécesseurs» pour fi^naler
leur joye; à Toccafi n de leurs Sacres , de '
leurs Mariages, & d'un événement aussi im- ■
portant que celui de la Naiíiance d'un Dau
phin , Nous avons re<onnu qu'ils ont crû que
la meilleure m niere- de témoigner la recon-
»oilTar>ce qu'ils avoient > d'une marqué lî vifible
de la protection du Ciel . éroir de faire
éclater leur cltrrenc: en faveur des Prisonniers^
que la nature rie leurs crimes ne rendoient pas
r«Cfttsion d'un û Heureux événement* & voulant
t 9 6 MERCURE" DE F.R^ANC E. ;
lanr suivre urí exemple que notre inclination
bien faisante nous porteroit à donner , s'ifn'y
èn avoit point eu jusqu'à présent , Nous nous
sommes fait rendre compte,fuivant l'ufageiordinaire
en notre Conseil, par notre Cousin le
Cardinal de Rohan, Grand- Aumônier de Fran
ce, de l'examen qu'il a fait avec les Sieurs
Rouillé , le Fevre de Caumartin , le Pelletier
de Beaupré, le Nain , Pallu. Daguesseau de
Freine , Trudaine , & Chauvelin Maîtres des
Requêtes de notre Hôtel, des Prisonniers qui
/ont actuellement détenus pour crimes dans les
Prisons de notre bonne Ville de Paris , & de
la qualité des cas dont ils font accusez > &
Nous avons fait dresser un état attaché fous lè
Contre- Scel des Présentes , de tous ceux qui
Nous ont paru pouvoir participer aux Grâces
que Nous avons résolu d'accorder en cette
occasion ; & comme Nous désirons , suivant
ce qui s'el pratiqué en pareil cas , qu'ils jouis
sent dès à présent des effets de notre bonté ,
fans les dispenser néanmoins des règles éta
blies par nos Ordonnances à l'égard de ceux
qui obtiennent des Lettres de remission , Nous
avons jugé à propos de faire connoître nos
intentions dans une conjoncture . où les mo
tifs qui Nous portent à la clémence » ne doi
vent pas Nous faire oublier ce que Nous de
vons a la Justice.' A CES C AUSBSj&C.NoUS
ordonnons , voulons & Nous plaît que tous
les Prisonniers contenus dans l'état attaché
fous le Contre- Scel des Présentes , signées de
notre main , & contresignées par un de nos
Secrétaires & de nos Commandemens , soient
incessamment délivrez & mis hors des Pri
sons , à l' effet de quoi nos présentes Lettres
Patentes & le Rollê qui y est attaché , feront
remises
JANVIER. 17*0. í4j
remires entre les maírts de notre Grand- Au
mônier. Enjoignons aux Concierges & Gref
fiers des Prisons, démettre lesdits Prisonniers
en liberté ,&ce conformément aux Présentes >
qutíi faisant , ils en demeureront bien & vala
blement déchargez ; le tout à la charge p?r
lesdits Prisonniers d'ob'tenir nós Lettres de'
rémission ou pardon en la forme accoutumée ,
& ce dans trois mois , à compter du jour
de l'enregistrement des Présentes , pour être ,•
lorsqu'ils se seront remis en état , procédé à
l'enth erihemenr, dcsdites Lettres , suivant les
règles & les formes ordinaires . ainsi qu'il
appartiendra ; & failte par eux d'avoir obtenu
lesdites Lettres dans ledit tems de trois mois
& icelui passé'. Nous les avons déclarez &
les déclarons déchus de l'effet & bénéfice des
présentes ; Voulons qu'à la requête des Par
ties civiles ou de nos Procureurs Généraux
& leurs Substituts , ils puissent être arrêtez 8£
reintégrez dans lesdites Prisons , pour être
leur Procès fait & parfait & jugé suivant la
rigueur de nos Ordonnances.
^ORDONNANCE du Roy , portant Am
nistie generale en faveur des Déserteurs des
Troupes de Sa Majesté. Du 17. Janvier 1750.
dont voici la teneur.
SA M A JE ST E* ayant voulu marquer
pat tous les moyens qui sont en son pouvoir ,
la reconnoiffance qu'Elie a de la nouvelle grâ
ce que Dieu vient de faire 1 ce Royaume par la~
naissance d'un Dauphin : Elle a crû ievoir , ì
l'exemple de ses prédécesseurs, faire des actions
de clémence, & donner ses ordres pour que les
prisons fussent ouvertes â un grand nombre de
ceux qui y étoient détenus. Quoique laDésertiOK
ïjf MEUCUkE DE FRANCE.
t-íon soit de l'espece dès crimes qui doivent être1'
Iè moins pardonnez, puisque l'Htat est intéresséí
la punition de ceux qui manquent aux' erigagerriêns
qu'iìs-avoient pris pour fa dtffense: Sa
Majesté n'a pû néanmoins , dàns ce temps de
bénédiction & d'aUegreste . être insensible aux'
femiíîemens & aux instances d'un nombre conderable
de ses Suiets , qui répandus dans les'
Etats voisins , souffrent depuis plusieurs années
toute la ngueur d'une extrême m sere: Et Elle'
s'est déterminée d'autant pliís volontiers à leur
faire grâce , qu'ayant satisfait aux engagemens
anticipez qu'Elie avoitpris à l'occasion' de son-
Sacre & de fa Majorité , par ses Ordonnances
des io« Juin ïfif- & y. Aòust itfVù de ne leur
accorder aucun pardon, Elle fe trouve libre, par'
rapport à la naifTance d'un Dauphin ;& que'
d'ailleurs Elle a lieu d'efperer que les témoi
gnages qu'ils^ rendront à leur retour , de tout
Ce qu'ils -ont enduré pendant qu'ils ont été éloi
gnez de leur patrie & les nouvelles mesures
"dé pouvoir retourner cnez eux, calmeront i ciprit
d'inquiétude & de légèreté , qui peut seul
exciter l'envie de déserter dans ceux qui n'ont
pas assez d'expérience pour en prévoir le*
fuites,
A ht i ci s Premier.
Par ces considérations , Sa Majesté a quitté ,
remis Se pardonné ; quitte , remet & pardonne
le crime *»e Désertion commis par les Soldats ,
Cavaliers & Dragons de ses Troupes , tant
Françoifes qu'Etrangères , y compris les Mili
ces > avant le jour de la date de la présente Or
donnances soit que lefdits Soldats, Cavaliers
on Dragons ayent passé d'une Compagnie dans
une
T A NT V ERi. Ï73Ò. 19*'
tme autre , qu'ils se soient retirez dans les Pro
vinces du Royaume , ou qu'ils en soient sortis
pour aller dans le Pais Etranger •> dcffendant Sa-
Màjesté à tous Ofîìcieis & autres ses Sujets, de
les inquiéter pour raison dudit crime de Déser-'
tion, ni de les obliger fous quelque prétexte
que ce puisse êrre à rentrer dans les Compafente
Amnistie puisse s'étendre â ciux qui se:
trouveronc avoir déserté depuis ledit jour de
la <lats dé la Présente, qui déserteront cy après,
ou qui se trouveront actuellement condamnez
par jugement du Conseil de guerre » & à con
dition pour ceux deídits Déserteurs qui font en '
Pais Etranger , de revenir dáns l'efpace d;uri
an , à compter dudit jour , dans les Terres de
là domination de Sa Majesté , de se représenter
devant le- Gouverneur ou Commandant de la
première Place des frontières par laquelle iU
passeront à leur retour , & de prendre de lui
un Certificat dans lequel leront énoncez le jour
de leur arrivée dans leldites Places , & le lieu
de la Province où ils voudront se retirer, à
peine d'être déchus de la présente Amnistie 5 -
déclarant Sa Majesté qu'elle íera ta derniere
qu'Elie accordera pour crime de Désertion.
N'entend Sa Majesté que les Soldats , Cava*
líers & Dragons , qui font actuellement absenS'
<Ie leurs Régimens ou Compagnies, fur des
Congez limitez . puissent se dispenser de les re
joindre à l'expiration desdits Congez , fous
prétexte de la présente Amnistie, à peine aux
contrevenans d'être punis , ainsi qu'il fera cy-
, après expliqué, suivant la rigueur de son Or
donnance du 1. Juillet i7i«.qu'EI!e veut êtrer
à^l'avenir ponctuellement exécutée dans tous;
ïoo MER CUR.E DE FRANCE. .
Ks points autquels íl n'est pas dérogé par f»
preíente.
III.
- Quitte & remet pareillement Sa Majesté aux!
Soldats , Cavaliers & Dragons de ses Troupes»,
qui dans la vûë de déserter, ou par quelqu'autre
raison que ce puîsse être j ont donné un faux
signalement lors de leurs engagemens ,1a peine
dés Galères perpétuelles qu'ils ont .encourue
suivant la disposition de ladite Ordonnance du
i.- Juillet 171 fi. à cbnditiot? qiíedans le terme
de quinze jours , à compter dé celui que la pré
sente Ordonnance aura été publiée à la tête de
leurs Regimens 011 Compagnies , le Soldat ,
Cavalier ou Dragon qui fera dans cé cas , ira
déclarer son vrai nom & le lieu de fa naissance
au Capitaine , ou en son absence, au Lieute-*
fiant de la Compagnie en laquelle il sera en'rd?
lé , lequel aura soin de faire corriger le si^nalement
dudit Soldat sur le Registre du Régi-'
ment ou de la Compagnie , sans que ladite gra-
Ce puisse être appliquée à ceux qui donneront
Un faux signalement postérieurement à la date
de la présente.
. . IV.
Ordonne Sa Majesté aux Commissaires ordi
naires de ses Guerres Tde faire à leurs premiè
res revues , Pappel des Soldats , Cavaliers &
Dragons desTroupes dont ils ont la police, &
d'en dresser un état , Compagnie par Compa-i
gnie , contenant leurs noms & surnoms , ainsi
que le lieu de leur naissance, désigné de maniè
re qu'on puisse le connoître ; lesquels Etats ils
enverront au Secrétaire 3'Etat de la Guerre,
pour en être la vérification faite dans les Pro
vinces , lorsque besoin fera, par les Officiers
des Maréchaussées.
V.
JANVIER. I73Q- 201
W"
V.
Lorsqu'un Soldat , Cavalier ou Dragon de
ses Troupes, s'absentera' de sa Compagnie, sans
'Congé de ses Officiers ; veut Sa Majesté que
huit jours après celui de son départ , s'il n'est
point arrêté j son procès lui soit fait par con
tumace, par les Ordres du Commandant du
Corps, si c'est dans'les Villes ou Quartiers de
Tinterieur du Royaume, ou par ceux des Com-
'inandans des Places , si c'est fur les Frontières ,
& qu'il soit condamné par contumace .par Ju
gement du Conseil de Guerre, aux peines de
FOrdonnance du 'z. ' Juillet 1716. fans autre
formalité que la déposition &r lè recollement
de deux témoins, qui déclareront avoir connoissance
de son enrôlement ou de son service
dans les Troupes.
VI.
Les Jugemens ainsi rendus seront adressez au
Secrétaire d'Etat de la Guerre, au lieu des sim«
pies dénonciations qui lui étoient cy-devant
envoyées , &' seront ensuite affichez sur les or
dres qu'il en adressera aux Prévôts des MaréèhaurKes
, dans la place ou lieu principal des
Villes, Bourgs ou Villages d'où seront les condamnez,
lesquels du jour de cette affiche feront
réputez morts civilement.
vu.
A l'égard des Soldats.CavaHers ou Dragon*
actuellement absens par Çóngez limitez on qui
en obtîendiont par la fuite , oú de ceux qui fe
ront enrôlez dans les Provinces avec permiffiond'y
rester pendant un temps limité, s'ils ne
rejoignent pas leurs Compagnies à l' expiration
desdits Congez ou permissions , les Ma'ors ou
autres Officiers chargez du détail des Corps ,
en doipctonc avis au Secrétaire d'Etat de la
'* - Guctiç
2oî MERCURE DE FRANCE.
, Guerre , qui adressera les ordres de Sa Majesté
aux Prévôts des Maréchaux , pour les sommer
, de rejoindre s'ils se trouvent dans les Provin-
.ces , ou pour en faire des perquisitions s'ils en
ont! disparu : Enjoint Sa Majesté ausdits Prévôts
de dresser des Procès verbaux desdites somma
tions ou perquisitions , & de les adresser ponc
tuellement au Secrétaire d'Etat de la Guerre ,
pour être par lui envoyez aux Regimens ou
rCompagnies dans lesquels les Soldats ainsi
avertis feront engagez j l'intencion de Sa Ma
jesté étant que faute par eux de s'y rendre dans
le terme de trois mois , à compter du jour de
la date desdics Procès verbaux , ceux qui après
avoir servi à leurs Compagnies s'en seront ab
sentez sur des Congez , soient condamnez par
contumace comme Déserteurs, par jugement
du Conseil de Guerre , sur le vû desdits Procès
verbaux , & fur les dépositions & recollemens
de deux témoins, conformément à- 1' article Y.de
la présente Ordonnance ; & que ceux qui s'é-
, tant engagez dans les Provinces ne se seront pas
«ncore rendus à leurs Compagnies , soient pa
reillement condamnez sur le vû desdits Procès
.verbaux, & fur lajepresenration de l'engage-,
.ment signé d'eux ou de deux témoins.
VIII.
Lorsque les Déserteurs ainsi condamnez par
.«ontumace viendront à se représenter ou à être
arrêtez , le jugement de contumace demeurera
nul , & leur Procès fera de nouveau instruit &
jugé en dernier ressort par le Conseil de Guér
ie en la forme accoutumée , &ç.
LETTRES PATENTES , pour faire jouir
du droit AeComfnittimus les Sous- Gouver
neurs du Roi. Données à Versailles le ir.
Juillet 1729. Registrées à la Cour des Aydes le '
19. par lesquelles il est dit ce qui fuit. Nous dé
clarons & voulons que les personnes honorées
du titre de nos Sous- Gouverneurs, ensemble
leurs veuves pendant leur viduité, jouissent à
Tavenir du droit de Committimus & autres
Privilèges dont jouissent les Officiers Com
mensaux de notre Maison , encore qu'ils ne
soient empioyez dans nosdits Etats , & qu'ils
ayent été obmis dans nosdites Lettres du 8.
Février 1711. ce que ne voulons leur pouvoir
nuire ni prdjudicier > &c.
ARRESTdu 3. Août > qai ordonne que les
Officiers íujets aux Revenus Ca fuels , feront
admis au payement du Prêt & Annuel de leurs
Offices pour Tannée prochaine 1730- aux mê
mes clauses & condirions portées par celui da
3. Août X7i8. pour l'ouverture de TAnnuel de
Tannée 1719.
DECLARATION du Roi, qui établit des
peines contre les Contrebandiers. Donnée ì
Ver
JANVIER. 1730. 1Î9
Versailles le t. Août 17^ Registrée én la
Cour des Aydes le 1 1. Septembre, par laquelle
le Roi ordonne ce qui fuit,
Article p r z m i b r.
Ceux qui seront convaincus d'avoir porté du
Tabac > Toiles peintes & autres Marchandises
prohibées , en contrebande ou en fraude, par
attioupement.au nombre de cinq au moins,
avec port d'armes , seront punis de mort , 8c
leurs biens confisquez , même dans les lieux
où la confiscation n'aura pas lieu i & s'ils font
fans armes & au-deslous dunombie de cinq,
ils feront condamnez aux Galères pour cinq
ans & en mille livres d'amende chacun paya-,
ble solidairement.
IILes
Commis & Employez de nos Fermes qui
feront d'intelligence avec les Fraudeurs &Conirebandiers,
& favoriseront leur passage, fei
ront punis de mote
III.
Les Contrebandiers qui forceront les Postes
& les Corps de- Garde établis dans les Villes,
Villages, ou à la Campagne, gardez par les
Gardes de nos Fermes, leront punis de more,
encore qu'ils n'eussent lors aucunes Marchan
dises de contrebande , & qu'ils fulient moins
de cinq.
IV.
En cas de rébellion de la part des Contre
bandiers contre les Commis de nos Fermes *
ordonnons aufditc Commis d'en dresser leur
Procès-verbal fur le champ, & d'en donner
avis dans 14. heures aux Juges qui en dcivenc
connoître, à peine d'être déclarez incapables
de oús emplois, même depunition corporelle
$ 'iíy échoit,
189 MERCURE DE FRANCE,
v.
Dans le cas de l' Article précédent, ordonnons*
ì nosd. Juges d'informer eidites rebellions dans ►
les 14. heures , après qu'ils en auront eu avis ,
à la requête du Fermier oh de nos Procureurs,
à peine de 300. liv. d'amende & d'interdiction.
VI.
GeUx qui porteront ou débiteront du faux Tav
bac ou autresMarchandises de contrebande dans>
notre bonne Ville de Paris ou autres lieux de no—
tre Royaume. & pareillement tous Receleurs,,
Complices ou Fauteurs deldits 1 raudeurs ou
Contrebandiers, seront condamntz pour U pre
mière fois aux Galères pour j ans&en roc liv..
d'amende ; &■ en cas de récidive , aux Galèresperpétuelles
& en iogo.. livres d'amende. Vou
lons que les femmes ,qui íe trouveront dans<
l'un des cas cy deflus marquez , íoient con-
. damnées au fouet & à la fleur de Lys > au ban
nissement pour trois ans , & en f 00. livres d'à*
mende pour la premicre fois ; & en cas de
iécidive,au banniflement à perpétuité &en>
1000. liv. d'amende ■ ou à être renfermées pen
dant leur vie dans l'Hôpital ou Maison de ferce,
le plus près du lieu où. la condamnation
aura été prononcée.
VII;
De/Tendons aux Cabaretiers, Fermiers & au
tres gens de la Campagne , de donner retraite -
aux Contrebandiers ou à leurs Marchandises ».
à peine dp 1000. uvresefamende pour la pre
mière foi* , & de bannitte nient en cas de réci
dive , m eme d'être p- ursuivis comme com
plices dffdits Contrebandiers , 6V d'être con
damnez , s'il y .;ch -ir , aux pein.s potrées par
TArticle orécedent , si ce n'est que d.msh-s 14.
kemes au plûtard, ils ayenc requis le Juge i
plus.
JANVIER. i7îo. i*i
,tUis prochain 4 ou les Officiers de ia Marécfaaulíee
, de se transporter en leujs maisons ,
à- l'etfet d'y drefler Procès verbal de la violence
que les Contrebandiers auroient faite pour se
procurer ['entrée dans leUrfdites maisons ; 4
laquelle réquisition lesdits Juges ou lesdits Of
ficiers de Maréchaussée seront tenus de satis
faire sur le champ à peine d'interd ction. Vou
lons en outre que lesdits Cabaretiers ou Fer
miers soient tenus díns le même délai , de
faire avertir les Brigades de nos Fermes qui
fiant les plus proches du lieu de leur demeure,
à refret de courre fur les Contrebandiers , &
ce fous les mêmes peines que dessus. ■
VIII.
Ordonnons aux Syndics, Mánans & Ha
bitant des Bourgs & Villages par lesquels il
passera des Particuliers attroupe? avec port"
a armes & des ballots fur leurs chevaux , de
sonner le tocsin, à peine de foô- livres d'amende.
qui fera prononcée solidairement contre le»'
Communautez.
ix. ;
Ceux qui auront été employez dans ries Fer
mes en qualité de Commis ou de Gardes , qui
feront arrètez avec du Tabac ou autres Mar
chandises de contrebande, seront condamne*
aux Galères pour cinq ans & en joo- livres d'a
mende > quoiqu'ils ne fussent attroupez ni ai
mez , &c.
A R RE ST du i«. Août qui fixe les.
Croits de Petit-Scel 3í de Controlle des Ex
ploits fur les Exoeditions 8c Actes qui se--
ront faits à la requête de l' Adjudicataire gcàcc'ral
des Fermes-unies. ,
livj. AR«5-
i9i MERCURE DE FRANCE.
ARREST du 19. Août qui réunit â Ix
Commissio» concernant les Péages , les affai
res des Commissions ponr les Recouvremensr
de la Chambre de Justice , la Capitatiorr
extraordinaire , la Succession d'Edme Bou
dard , celle du Sieur Mohtois & du Sieur
Jean André de Montgeron , pour le touc
«re jugé dorefnavant par M M. les Com
missaires du Conseil , pour les affaires des
Péages.
ARREST du zj. Août qui proroge
jusqu'au dernier Décembre 1719. le délay
accordé par l'Arrêt du 9. Novembre 1718.
Îour le Controlle des Actes de Foy 8c
lommage.
ARREST du même jour qui règle le*
formalités à observer par les Officiers des
Chancelleries près les Cours , pour la per
ception de leur Franc- salé.
E D IT du Roi concernant les Successions
des Mères à leurs Enfans. Donné à Versail
les au mois d'Août 17:9. Registré en Par
lement le io- du même mois , par lequel Sa
Majesté ordonne ce qui fuit :
• Article Premier.
Nous avons révoqué & révoquons I'Edit
donné à Saint- Maur au mois de May de l'anrée
iyé7- pour régler les Successions des mê
les à leurs Enfans. Voulons & entendons
qu'à compter du jour de la publication des
Présentes , ledit Edit soit regardé comme non
fait & avenu , dans tous les pays & lieux
de notre Royaume, dans lesquels il a été exe-
• : curé
JANVIER. i7)©: r>;
w?
«uté ; & en conséquence ordonnons que les
Successions des mères à leurs enfans , ou des
aucres ascendans & parcns les plus proches
desdits enfans du côté maternel , qui feront
ouvertes après le jour de la publication du
présent Edit , soient déférées , partagées &
réglées suivant la disposition des Loix Ro
maines , ainsi qu'elles l'étoient avant l'Edit de
Saint- Maur.
II.
N'entendons néanmoins par l'Artide pré
cédent déroger aux Coûtumes ou Statuts par
ticuliers qui ont lieu dans quelques-uns des
Pays où le Droit écrit est observé , & qui
ne sont pas entièrement conformes aux dis
positions des Loix Romaines fur lesdites suc
cessions : Voulons que lesdites Coutumes ou
lesdits Statuts soient suivis & exécutez , ainsi
qu'ils l'étoient avant notre présent Edit.
III.
Dans tous les Pays de notre Royaume oiî
l'Edit de Saint-Maur a été observé en tout
ou en partie, les Successions ouvertes avant
la publication de notre présent Edit , soit
qu'il y ait des contestations formées pour
raison d'icelles , ou qu'il n'y en ait point »
seront déférées , partagées & réglées > ainsi
qu'elles l'étoient auparavant , & suivant les
dispositions de l'Edit de Saint-Maur , & la
Jurisprudence établie dans nos Cours fur l'execution
de cet Edit.
IV.
Les Arrêts rendus fur des différends nez i
l'occasion des Successions échues avant la
publication du préíent Edic , ensemble les
Sentences qui auroient pafíe en force de
chose jugée , & pareillement les Transactions
ou
1
19 4 MEUCÛR.E Dfi FRANCE.
* 7 y — — >-
OH»'- autres Actes équivalens , par lesquels"
léfdit'es contestations auroient été termine'es ,
subsisteront en leur entier. & seront exécu
tez, selon leur forme & teneur, sans que ceux
même qui préténdroieot être encore dans le '
tems , & en érat de se pourvoir contre lesdits
Arrêts , Jugemens*, Transactions &r au
tres Actes semblables ,. puissent être reçus à
les attaquer , fous prétexte de la révocation -
de. l'Edic de Saint- Maur. Déclarons néan
moins que par la prélente disposition, nous
n'entendons préiudicier aux autres moyens
de droit qu'ils pourroiénc avoir 8c être re-"
cevables à proposer conne lesdits' Arrêts t-
Jugemens , Transactions & autres Aótes de '
pareille nature , fur lesquels moyens , ensem
ble sur les deffenfes des Parties contraires
il fera statué Dar les Juges qui en devront ;
connoître . ainsi qu'il appartiendra , & cornme
ils l'auroient pû fake avant notre pré-r
sent Edit.
. LETTRES PATENTÉS-, qúi 'accordent il
rtjáoital des Ctnr Filles Orphelines de la Mi
séricorde , érabli à Paris , le Droit & Privilège
de Committimus du grand Steau. Données à-
Versailles au mois d'Août 1719. Regiliréeseft
Ferleraient le 30*
A R R ES T du ). Septembre , & T.ettresf
Patentes fur icelui. concernant les Officiers
des Chancelleries piès les Cours , créez avanf
le mois d'Avril \6ji- Registrées ès Registres
de l' Audience de la grande Chancellerie de
France U i< du mois de Septembre 17Ì9 , 8c
au Grand- Conseil le 18, des mêmes mois &
AU•
A N V I E R. 17^0 i^r
A'U T R E , du 11. Septembre , qui erdoslhe '
qu'à commencer au premier Janvier prochain 1
il sera appliqué aux Draps , Serges , & autres •
Etoffes de Draperie ou Sergerie , qui feront'
portées dans les Bureaux de fabrique & de"
Gontrolle , lín plomb happé d'un pouce de
djamectre , .fur l'un des cotez duquel feront !
gravées les Armes de Sá Majesté , & fur l'au
tre Tannée & ie nom du lieu cû les Etoffes*
auront été fabriquées , ou celui de la Ville où >
elles doivent recevoir le plomb de Gontrolle. -
AUTRE du même jour, portant Régir
aient pour les Toiles Baptistes & Linons , qui ';
se fabriquent dans les Provinces de Picardie,
d'Artois , du Hainaulr , de la Flandre Fran- -
foife > & d-u Cambiesis, -
DECLARATION du Roy , concernânt le»
Grâces accordées aux Prisonniers , á l'occuíïo» «
áe la Naillance du Dauphin. Donnée à Ver
sailles , le n Oct'.bre 171 9 Rígistrée en Par
lement le xr Octobre. -
Louis, par la grâce de Dieu , &c. Après'
avoir fait examiner ce qui s'étok pailé íous les
Règnes desRois nos prédécesseurs» pour fi^naler
leur joye; à Toccafi n de leurs Sacres , de '
leurs Mariages, & d'un événement aussi im- ■
portant que celui de la Naiíiance d'un Dau
phin , Nous avons re<onnu qu'ils ont crû que
la meilleure m niere- de témoigner la recon-
»oilTar>ce qu'ils avoient > d'une marqué lî vifible
de la protection du Ciel . éroir de faire
éclater leur cltrrenc: en faveur des Prisonniers^
que la nature rie leurs crimes ne rendoient pas
r«Cfttsion d'un û Heureux événement* & voulant
t 9 6 MERCURE" DE F.R^ANC E. ;
lanr suivre urí exemple que notre inclination
bien faisante nous porteroit à donner , s'ifn'y
èn avoit point eu jusqu'à présent , Nous nous
sommes fait rendre compte,fuivant l'ufageiordinaire
en notre Conseil, par notre Cousin le
Cardinal de Rohan, Grand- Aumônier de Fran
ce, de l'examen qu'il a fait avec les Sieurs
Rouillé , le Fevre de Caumartin , le Pelletier
de Beaupré, le Nain , Pallu. Daguesseau de
Freine , Trudaine , & Chauvelin Maîtres des
Requêtes de notre Hôtel, des Prisonniers qui
/ont actuellement détenus pour crimes dans les
Prisons de notre bonne Ville de Paris , & de
la qualité des cas dont ils font accusez > &
Nous avons fait dresser un état attaché fous lè
Contre- Scel des Présentes , de tous ceux qui
Nous ont paru pouvoir participer aux Grâces
que Nous avons résolu d'accorder en cette
occasion ; & comme Nous désirons , suivant
ce qui s'el pratiqué en pareil cas , qu'ils jouis
sent dès à présent des effets de notre bonté ,
fans les dispenser néanmoins des règles éta
blies par nos Ordonnances à l'égard de ceux
qui obtiennent des Lettres de remission , Nous
avons jugé à propos de faire connoître nos
intentions dans une conjoncture . où les mo
tifs qui Nous portent à la clémence » ne doi
vent pas Nous faire oublier ce que Nous de
vons a la Justice.' A CES C AUSBSj&C.NoUS
ordonnons , voulons & Nous plaît que tous
les Prisonniers contenus dans l'état attaché
fous le Contre- Scel des Présentes , signées de
notre main , & contresignées par un de nos
Secrétaires & de nos Commandemens , soient
incessamment délivrez & mis hors des Pri
sons , à l' effet de quoi nos présentes Lettres
Patentes & le Rollê qui y est attaché , feront
remises
JANVIER. 17*0. í4j
remires entre les maírts de notre Grand- Au
mônier. Enjoignons aux Concierges & Gref
fiers des Prisons, démettre lesdits Prisonniers
en liberté ,&ce conformément aux Présentes >
qutíi faisant , ils en demeureront bien & vala
blement déchargez ; le tout à la charge p?r
lesdits Prisonniers d'ob'tenir nós Lettres de'
rémission ou pardon en la forme accoutumée ,
& ce dans trois mois , à compter du jour
de l'enregistrement des Présentes , pour être ,•
lorsqu'ils se seront remis en état , procédé à
l'enth erihemenr, dcsdites Lettres , suivant les
règles & les formes ordinaires . ainsi qu'il
appartiendra ; & failte par eux d'avoir obtenu
lesdites Lettres dans ledit tems de trois mois
& icelui passé'. Nous les avons déclarez &
les déclarons déchus de l'effet & bénéfice des
présentes ; Voulons qu'à la requête des Par
ties civiles ou de nos Procureurs Généraux
& leurs Substituts , ils puissent être arrêtez 8£
reintégrez dans lesdites Prisons , pour être
leur Procès fait & parfait & jugé suivant la
rigueur de nos Ordonnances.
^ORDONNANCE du Roy , portant Am
nistie generale en faveur des Déserteurs des
Troupes de Sa Majesté. Du 17. Janvier 1750.
dont voici la teneur.
SA M A JE ST E* ayant voulu marquer
pat tous les moyens qui sont en son pouvoir ,
la reconnoiffance qu'Elie a de la nouvelle grâ
ce que Dieu vient de faire 1 ce Royaume par la~
naissance d'un Dauphin : Elle a crû ievoir , ì
l'exemple de ses prédécesseurs, faire des actions
de clémence, & donner ses ordres pour que les
prisons fussent ouvertes â un grand nombre de
ceux qui y étoient détenus. Quoique laDésertiOK
ïjf MEUCUkE DE FRANCE.
t-íon soit de l'espece dès crimes qui doivent être1'
Iè moins pardonnez, puisque l'Htat est intéresséí
la punition de ceux qui manquent aux' erigagerriêns
qu'iìs-avoient pris pour fa dtffense: Sa
Majesté n'a pû néanmoins , dàns ce temps de
bénédiction & d'aUegreste . être insensible aux'
femiíîemens & aux instances d'un nombre conderable
de ses Suiets , qui répandus dans les'
Etats voisins , souffrent depuis plusieurs années
toute la ngueur d'une extrême m sere: Et Elle'
s'est déterminée d'autant pliís volontiers à leur
faire grâce , qu'ayant satisfait aux engagemens
anticipez qu'Elie avoitpris à l'occasion' de son-
Sacre & de fa Majorité , par ses Ordonnances
des io« Juin ïfif- & y. Aòust itfVù de ne leur
accorder aucun pardon, Elle fe trouve libre, par'
rapport à la naifTance d'un Dauphin ;& que'
d'ailleurs Elle a lieu d'efperer que les témoi
gnages qu'ils^ rendront à leur retour , de tout
Ce qu'ils -ont enduré pendant qu'ils ont été éloi
gnez de leur patrie & les nouvelles mesures
"dé pouvoir retourner cnez eux, calmeront i ciprit
d'inquiétude & de légèreté , qui peut seul
exciter l'envie de déserter dans ceux qui n'ont
pas assez d'expérience pour en prévoir le*
fuites,
A ht i ci s Premier.
Par ces considérations , Sa Majesté a quitté ,
remis Se pardonné ; quitte , remet & pardonne
le crime *»e Désertion commis par les Soldats ,
Cavaliers & Dragons de ses Troupes , tant
Françoifes qu'Etrangères , y compris les Mili
ces > avant le jour de la date de la présente Or
donnances soit que lefdits Soldats, Cavaliers
on Dragons ayent passé d'une Compagnie dans
une
T A NT V ERi. Ï73Ò. 19*'
tme autre , qu'ils se soient retirez dans les Pro
vinces du Royaume , ou qu'ils en soient sortis
pour aller dans le Pais Etranger •> dcffendant Sa-
Màjesté à tous Ofîìcieis & autres ses Sujets, de
les inquiéter pour raison dudit crime de Déser-'
tion, ni de les obliger fous quelque prétexte
que ce puisse êrre à rentrer dans les Compafente
Amnistie puisse s'étendre â ciux qui se:
trouveronc avoir déserté depuis ledit jour de
la <lats dé la Présente, qui déserteront cy après,
ou qui se trouveront actuellement condamnez
par jugement du Conseil de guerre » & à con
dition pour ceux deídits Déserteurs qui font en '
Pais Etranger , de revenir dáns l'efpace d;uri
an , à compter dudit jour , dans les Terres de
là domination de Sa Majesté , de se représenter
devant le- Gouverneur ou Commandant de la
première Place des frontières par laquelle iU
passeront à leur retour , & de prendre de lui
un Certificat dans lequel leront énoncez le jour
de leur arrivée dans leldites Places , & le lieu
de la Province où ils voudront se retirer, à
peine d'être déchus de la présente Amnistie 5 -
déclarant Sa Majesté qu'elle íera ta derniere
qu'Elie accordera pour crime de Désertion.
N'entend Sa Majesté que les Soldats , Cava*
líers & Dragons , qui font actuellement absenS'
<Ie leurs Régimens ou Compagnies, fur des
Congez limitez . puissent se dispenser de les re
joindre à l'expiration desdits Congez , fous
prétexte de la présente Amnistie, à peine aux
contrevenans d'être punis , ainsi qu'il fera cy-
, après expliqué, suivant la rigueur de son Or
donnance du 1. Juillet i7i«.qu'EI!e veut êtrer
à^l'avenir ponctuellement exécutée dans tous;
ïoo MER CUR.E DE FRANCE. .
Ks points autquels íl n'est pas dérogé par f»
preíente.
III.
- Quitte & remet pareillement Sa Majesté aux!
Soldats , Cavaliers & Dragons de ses Troupes»,
qui dans la vûë de déserter, ou par quelqu'autre
raison que ce puîsse être j ont donné un faux
signalement lors de leurs engagemens ,1a peine
dés Galères perpétuelles qu'ils ont .encourue
suivant la disposition de ladite Ordonnance du
i.- Juillet 171 fi. à cbnditiot? qiíedans le terme
de quinze jours , à compter dé celui que la pré
sente Ordonnance aura été publiée à la tête de
leurs Regimens 011 Compagnies , le Soldat ,
Cavalier ou Dragon qui fera dans cé cas , ira
déclarer son vrai nom & le lieu de fa naissance
au Capitaine , ou en son absence, au Lieute-*
fiant de la Compagnie en laquelle il sera en'rd?
lé , lequel aura soin de faire corriger le si^nalement
dudit Soldat sur le Registre du Régi-'
ment ou de la Compagnie , sans que ladite gra-
Ce puisse être appliquée à ceux qui donneront
Un faux signalement postérieurement à la date
de la présente.
. . IV.
Ordonne Sa Majesté aux Commissaires ordi
naires de ses Guerres Tde faire à leurs premiè
res revues , Pappel des Soldats , Cavaliers &
Dragons desTroupes dont ils ont la police, &
d'en dresser un état , Compagnie par Compa-i
gnie , contenant leurs noms & surnoms , ainsi
que le lieu de leur naissance, désigné de maniè
re qu'on puisse le connoître ; lesquels Etats ils
enverront au Secrétaire 3'Etat de la Guerre,
pour en être la vérification faite dans les Pro
vinces , lorsque besoin fera, par les Officiers
des Maréchaussées.
V.
JANVIER. I73Q- 201
W"
V.
Lorsqu'un Soldat , Cavalier ou Dragon de
ses Troupes, s'absentera' de sa Compagnie, sans
'Congé de ses Officiers ; veut Sa Majesté que
huit jours après celui de son départ , s'il n'est
point arrêté j son procès lui soit fait par con
tumace, par les Ordres du Commandant du
Corps, si c'est dans'les Villes ou Quartiers de
Tinterieur du Royaume, ou par ceux des Com-
'inandans des Places , si c'est fur les Frontières ,
& qu'il soit condamné par contumace .par Ju
gement du Conseil de Guerre, aux peines de
FOrdonnance du 'z. ' Juillet 1716. fans autre
formalité que la déposition &r lè recollement
de deux témoins, qui déclareront avoir connoissance
de son enrôlement ou de son service
dans les Troupes.
VI.
Les Jugemens ainsi rendus seront adressez au
Secrétaire d'Etat de la Guerre, au lieu des sim«
pies dénonciations qui lui étoient cy-devant
envoyées , &' seront ensuite affichez sur les or
dres qu'il en adressera aux Prévôts des MaréèhaurKes
, dans la place ou lieu principal des
Villes, Bourgs ou Villages d'où seront les condamnez,
lesquels du jour de cette affiche feront
réputez morts civilement.
vu.
A l'égard des Soldats.CavaHers ou Dragon*
actuellement absens par Çóngez limitez on qui
en obtîendiont par la fuite , oú de ceux qui fe
ront enrôlez dans les Provinces avec permiffiond'y
rester pendant un temps limité, s'ils ne
rejoignent pas leurs Compagnies à l' expiration
desdits Congez ou permissions , les Ma'ors ou
autres Officiers chargez du détail des Corps ,
en doipctonc avis au Secrétaire d'Etat de la
'* - Guctiç
2oî MERCURE DE FRANCE.
, Guerre , qui adressera les ordres de Sa Majesté
aux Prévôts des Maréchaux , pour les sommer
, de rejoindre s'ils se trouvent dans les Provin-
.ces , ou pour en faire des perquisitions s'ils en
ont! disparu : Enjoint Sa Majesté ausdits Prévôts
de dresser des Procès verbaux desdites somma
tions ou perquisitions , & de les adresser ponc
tuellement au Secrétaire d'Etat de la Guerre ,
pour être par lui envoyez aux Regimens ou
rCompagnies dans lesquels les Soldats ainsi
avertis feront engagez j l'intencion de Sa Ma
jesté étant que faute par eux de s'y rendre dans
le terme de trois mois , à compter du jour de
la date desdics Procès verbaux , ceux qui après
avoir servi à leurs Compagnies s'en seront ab
sentez sur des Congez , soient condamnez par
contumace comme Déserteurs, par jugement
du Conseil de Guerre , sur le vû desdits Procès
verbaux , & fur les dépositions & recollemens
de deux témoins, conformément à- 1' article Y.de
la présente Ordonnance ; & que ceux qui s'é-
, tant engagez dans les Provinces ne se seront pas
«ncore rendus à leurs Compagnies , soient pa
reillement condamnez sur le vû desdits Procès
.verbaux, & fur lajepresenration de l'engage-,
.ment signé d'eux ou de deux témoins.
VIII.
Lorsque les Déserteurs ainsi condamnez par
.«ontumace viendront à se représenter ou à être
arrêtez , le jugement de contumace demeurera
nul , & leur Procès fera de nouveau instruit &
jugé en dernier ressort par le Conseil de Guér
ie en la forme accoutumée , &ç.
Fermer
Résumé : ARRESTS, DECLARATIONS,
Entre 1719 et 1730, plusieurs arrêtés et déclarations royaux ont été émis. En juillet 1729, des lettres patentes ont accordé aux sous-gouverneurs du roi et à leurs veuves le droit de Committimus et d'autres privilèges similaires à ceux des officiers commensaux, même s'ils ne sont pas employés dans les États du roi. Un arrêté du 3 août 1730 a permis aux officiers sujets aux revenus casuels d'être admis au paiement du prêt et de l'annuel pour l'année 1730. Une déclaration de janvier 1730 a établi des peines sévères contre les contrebandiers. Ceux convaincus de transporter des marchandises prohibées en contrebande, armés et en groupe de cinq ou plus, sont punis de mort et leurs biens confisqués. Les contrebandiers non armés ou en groupe de moins de cinq sont condamnés aux galères pour cinq ans et à une amende. Les commis et employés des fermes royales complice des contrebandiers encourent également la peine de mort. Les contrebandiers forçant les postes ou les corps de garde sont punis de mort, même sans marchandises prohibées. En cas de rébellion contre les commis des fermes, des procédures rapides sont ordonnées pour les juges et les commissaires. D'autres arrêtés concernent la fixation des droits de petit-sceau et de contrôle des exploits, la prorogation des délais pour le contrôle des actes de foi et hommage, et la réglementation des formalités pour les officiers des chancelleries. Un édit a révoqué celui de Saint-Maur de 1707 concernant les successions des mères à leurs enfants, rétablissant les lois romaines pour ces successions. Des lettres patentes ont accordé aux Curés des Filles Orphelines de la Miséricorde le droit de Committimus du grand sceau. Des arrêtés ont également régi le marquage des draps et des toiles. Enfin, une déclaration d'octobre 1719 a accordé des grâces aux prisonniers à l'occasion de la naissance du Dauphin, en suivant les examens et les règles établies par les ordonnances royales. En 1750, une ordonnance royale a accordé une amnistie générale aux déserteurs des troupes de Sa Majesté, motivée par la reconnaissance de la grâce divine suite à la naissance d'un Dauphin. Cette amnistie s'applique aux soldats, cavaliers et dragons ayant déserté avant la date de l'ordonnance, qu'ils soient passés dans une autre compagnie, se soient retirés dans les provinces du royaume ou aient quitté le pays. Les déserteurs actuellement en pays étranger doivent revenir dans l'espace d'un an pour bénéficier de l'amnistie. L'ordonnance prévoit également des mesures pour les soldats ayant donné un faux signalement lors de leur engagement et pour les soldats absents sans congé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 366-369
TURQUIE ET PERSE.
Début :
ON a appris par Moscou que le Roy de Perse [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Moscou, Sultan, Janissaires, Bataille, Artillerie, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
NOUVELLES ETRANGERES.
ON
TURQUIE ET PERSE.
N a appris par Moscou que le Roy de Perse
avoit envoyé à Ispaham 2000. prisonniers
avec plusieurs pieces d'artillerie prises sur
les Turcs dans la derniere bataille qui a été
donnée du côté de Tauris ; et que ce Prince ne
vouloit écouter les propositions d'accommodement
qui lui ont été faites de la part du nouveau
Sultan , qu'à condition que pour Prélimimaires
de la Paix , les Turcs lui restitueront les
ConFEVRIER
. 173.1.1 367
Conquêtes qu'ils ont faites pendant la derniere
revolution , et lui payeront 30 millions de Roupies
en forme de dédommagement des pertes
qu'ont souffertes les differentes Provinces de la
Perse pendant la guerre,
Les Lettres de Derbent portent , qu'un Deta→
chement de l'armée du Roy de Perse avoit attaqué
le secours que le Bacha du Grand Caire envoyoit
à Bagdad , suivant les ordres du Sultan
déposé , et que les Persans avoient fait un butin
de près d'un million de Ducats.
Quelques Lettres de Constantinople du mois
de Decembre portent qu'Ali surnommé Patrona,
Chef et auteur de la revolution , peu content des
recompenses qu'il avoit reçues du Gr. S. et continuant
de demander avec hauteur les principales
Charges pour sa famille , ou pour ses adherans ,
S. H. avoit pris la resolution de se défaire de cet
importun , mais avec les précautions necessaires
pour prévenir une nouvelle revolution ; que lè
30 de Decembre Cianum Coggia , Capitan Pacha
, avoit eu ordre d'assembler les plus mutins
des Genteniers ou Commandans des bandes des
Jannissaires , qui avoient eu part à la derniere
revolte , et de feindre qu'on vouloit prendre leurs
avis pour décider de la Paix ou de la Guerre,
Après que le Capitan Pacha eut tenu avec 36 de
ces mutins une espece de Conseil , il alla avec
eux au Serrail , où il les engagea à demeurer
jusqu'à ce qu'il eut communiqué au G. S. le resultat
de leur Conference ; mais à peine se fut- il
retiré d'auprès d'eux , que 160 Jannissaires , áffectionnez
au Gouvernement , les environnerent
et les tail ! erent en pieces.
Cette punition n'empêcha pas Ali - Patrona de
demander le lendemain que le nommé Gicca ,
frere de l'Interprete de S. H , dont il avoit reçu
cent
368 MERCURE DE FRANCE
cent Bourses , fut nommé Vaivode de Valachie
à la place de Mauro Cordato. Le G. S. lui accorda
cette nouvelle grace ; mais quelques jours
après l'ayant fait arrêter avec le nouvel Aga des
Jannissaires , ces deux Rebelles furent étranglés ,
et on a trouvé chez eux près de cinq millions en
or ,qui ont été portés au Trésor du Serail.
Le G. S. ayant déposé le Kan des Tartares
tributaires de la Porte , qui avoit été mandé à
Constantinople , sous prétexte d'assister à un
Divan , S. H. a donné le Commandement des
Tartares au frere du Kan déposé , lequel étoit
relegué à Barna depuis quelques années , et le 3
du mois de Decembre dernier il reçut des mains
du G. S. un sabre garni de diamans , et un Caftan
doublé de martes Zebelines.
Le Seraskier Rusteck qui est allé en Perse
pour y negocier un Traité de Pacification , a été
fait Pacha à trois Queuës avant. que de partir .
Le Divan a resolu de demander des sommes
considerables aux Grecs et aux Juifs pour l'avenement
de S. H. au Trône.
Les mêmes Lettres marquent que le Sultan
déposé qui a été renfermé aux sept Tours avec
les Princes ses fils , y étoit traité magnifiquement,
et avec les mêmes honneurs que s'il étoit encore
sur le Trône.
On écrit de Venise , que par les Lettres reçuës
de Constantinople à la fin du mois dernier ; on
avoit apris que le Pacha Rustech,qu'on a envoyé
à Ispaliam , avec des pleins pouvoirs pour la signature
d'un Traité de Paix , avoit emporté avec
lui des présens magnifiques pour les Ministres du
Roy de Perse. Ces Lettres ajoutent que le G. S.
loin de se sur les créatures du Sultan dévanger
posé , de l'affront qui fut fait à Mustapha son
pere , lorsqu'on l'enferma aux sept Tours , employoit
FEVRIER. 1731. 359
ployoit tous ceux qui après avoir reconnu leur
faute, promettoient de le servir avec fidelité ; que
cette conduite lui attiroit tous les coeurs de ses
sujets , qui s'attendant à de grandes cruautez sous
son regne , étoient extrèmement surpris de voir
tant de modération et de clémence dans leur Sou
verain ; qu'on attribue cette douceur aux sages
conseils du nouveau Mufti qui l'a déterminé aus
si à visiter le Sultan déposé, et à le consulter sur
les affaires du Gouvernement, dont S H. ne pour
roit avoir une connoissance parfaite sans ce secours
, parce que le dernier G. V. avoit détourné
les Papiers de conséquence de ses Bureaux avant
que d'être étranglé , et que les autres Ministres
subalternes les ont brulés ou cachés depuis, que le
Sultan déposé,et le G.S. vivoient dans une bonne
intelligence,que le premier avoit la liberté de voir
les Princes ses fils , de manger et de converser
avec eux , et qu'on lui avoit rendu six de ses Sultanes
favorites.
On apprend par les mêmes Lettres qu'un hom
me de la lie du peuple , mais aussi sage et éclairé
qu'il est pauvre , avoit été choisi pour être Lieutenant
de l'Aga des Janissaires ; que S. H. ayant
approuvé ce choix , ce nouvel Officier avoit envoyé
chez tous les Ministres étrangers pour leur
donner part de son avenement, et les faire ressouvenir
de sa pauvreté;que ces Ministres lui avoient
fait,à l'envi, des présens magnifiques , que la Sulta
ne mere lui avoit envoyé 3 Turbans ,des habits et
quelques bourses remplies d'or , pour l'aider à se
mettre en équipage , et que depuis qu'il avoit pris
possession de son nouveau poste , les Janissaires
vivoient dans une parfaite discipline.
ON
TURQUIE ET PERSE.
N a appris par Moscou que le Roy de Perse
avoit envoyé à Ispaham 2000. prisonniers
avec plusieurs pieces d'artillerie prises sur
les Turcs dans la derniere bataille qui a été
donnée du côté de Tauris ; et que ce Prince ne
vouloit écouter les propositions d'accommodement
qui lui ont été faites de la part du nouveau
Sultan , qu'à condition que pour Prélimimaires
de la Paix , les Turcs lui restitueront les
ConFEVRIER
. 173.1.1 367
Conquêtes qu'ils ont faites pendant la derniere
revolution , et lui payeront 30 millions de Roupies
en forme de dédommagement des pertes
qu'ont souffertes les differentes Provinces de la
Perse pendant la guerre,
Les Lettres de Derbent portent , qu'un Deta→
chement de l'armée du Roy de Perse avoit attaqué
le secours que le Bacha du Grand Caire envoyoit
à Bagdad , suivant les ordres du Sultan
déposé , et que les Persans avoient fait un butin
de près d'un million de Ducats.
Quelques Lettres de Constantinople du mois
de Decembre portent qu'Ali surnommé Patrona,
Chef et auteur de la revolution , peu content des
recompenses qu'il avoit reçues du Gr. S. et continuant
de demander avec hauteur les principales
Charges pour sa famille , ou pour ses adherans ,
S. H. avoit pris la resolution de se défaire de cet
importun , mais avec les précautions necessaires
pour prévenir une nouvelle revolution ; que lè
30 de Decembre Cianum Coggia , Capitan Pacha
, avoit eu ordre d'assembler les plus mutins
des Genteniers ou Commandans des bandes des
Jannissaires , qui avoient eu part à la derniere
revolte , et de feindre qu'on vouloit prendre leurs
avis pour décider de la Paix ou de la Guerre,
Après que le Capitan Pacha eut tenu avec 36 de
ces mutins une espece de Conseil , il alla avec
eux au Serrail , où il les engagea à demeurer
jusqu'à ce qu'il eut communiqué au G. S. le resultat
de leur Conference ; mais à peine se fut- il
retiré d'auprès d'eux , que 160 Jannissaires , áffectionnez
au Gouvernement , les environnerent
et les tail ! erent en pieces.
Cette punition n'empêcha pas Ali - Patrona de
demander le lendemain que le nommé Gicca ,
frere de l'Interprete de S. H , dont il avoit reçu
cent
368 MERCURE DE FRANCE
cent Bourses , fut nommé Vaivode de Valachie
à la place de Mauro Cordato. Le G. S. lui accorda
cette nouvelle grace ; mais quelques jours
après l'ayant fait arrêter avec le nouvel Aga des
Jannissaires , ces deux Rebelles furent étranglés ,
et on a trouvé chez eux près de cinq millions en
or ,qui ont été portés au Trésor du Serail.
Le G. S. ayant déposé le Kan des Tartares
tributaires de la Porte , qui avoit été mandé à
Constantinople , sous prétexte d'assister à un
Divan , S. H. a donné le Commandement des
Tartares au frere du Kan déposé , lequel étoit
relegué à Barna depuis quelques années , et le 3
du mois de Decembre dernier il reçut des mains
du G. S. un sabre garni de diamans , et un Caftan
doublé de martes Zebelines.
Le Seraskier Rusteck qui est allé en Perse
pour y negocier un Traité de Pacification , a été
fait Pacha à trois Queuës avant. que de partir .
Le Divan a resolu de demander des sommes
considerables aux Grecs et aux Juifs pour l'avenement
de S. H. au Trône.
Les mêmes Lettres marquent que le Sultan
déposé qui a été renfermé aux sept Tours avec
les Princes ses fils , y étoit traité magnifiquement,
et avec les mêmes honneurs que s'il étoit encore
sur le Trône.
On écrit de Venise , que par les Lettres reçuës
de Constantinople à la fin du mois dernier ; on
avoit apris que le Pacha Rustech,qu'on a envoyé
à Ispaliam , avec des pleins pouvoirs pour la signature
d'un Traité de Paix , avoit emporté avec
lui des présens magnifiques pour les Ministres du
Roy de Perse. Ces Lettres ajoutent que le G. S.
loin de se sur les créatures du Sultan dévanger
posé , de l'affront qui fut fait à Mustapha son
pere , lorsqu'on l'enferma aux sept Tours , employoit
FEVRIER. 1731. 359
ployoit tous ceux qui après avoir reconnu leur
faute, promettoient de le servir avec fidelité ; que
cette conduite lui attiroit tous les coeurs de ses
sujets , qui s'attendant à de grandes cruautez sous
son regne , étoient extrèmement surpris de voir
tant de modération et de clémence dans leur Sou
verain ; qu'on attribue cette douceur aux sages
conseils du nouveau Mufti qui l'a déterminé aus
si à visiter le Sultan déposé, et à le consulter sur
les affaires du Gouvernement, dont S H. ne pour
roit avoir une connoissance parfaite sans ce secours
, parce que le dernier G. V. avoit détourné
les Papiers de conséquence de ses Bureaux avant
que d'être étranglé , et que les autres Ministres
subalternes les ont brulés ou cachés depuis, que le
Sultan déposé,et le G.S. vivoient dans une bonne
intelligence,que le premier avoit la liberté de voir
les Princes ses fils , de manger et de converser
avec eux , et qu'on lui avoit rendu six de ses Sultanes
favorites.
On apprend par les mêmes Lettres qu'un hom
me de la lie du peuple , mais aussi sage et éclairé
qu'il est pauvre , avoit été choisi pour être Lieutenant
de l'Aga des Janissaires ; que S. H. ayant
approuvé ce choix , ce nouvel Officier avoit envoyé
chez tous les Ministres étrangers pour leur
donner part de son avenement, et les faire ressouvenir
de sa pauvreté;que ces Ministres lui avoient
fait,à l'envi, des présens magnifiques , que la Sulta
ne mere lui avoit envoyé 3 Turbans ,des habits et
quelques bourses remplies d'or , pour l'aider à se
mettre en équipage , et que depuis qu'il avoit pris
possession de son nouveau poste , les Janissaires
vivoient dans une parfaite discipline.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
En 1731, des événements politiques et militaires significatifs se déroulent en Turquie et en Perse. Le roi de Perse envoie 2000 prisonniers et des pièces d'artillerie prises aux Turcs à Ispahan. Il refuse les propositions de paix du nouveau sultan turc, exigeant la restitution des conquêtes récentes et le paiement de 30 millions de roupies en dédommagement. Parallèlement, les Persans attaquent un convoi du Bacha du Grand Caire à Bagdad, s'emparant d'un butin d'environ un million de ducats. À Constantinople, Ali, surnommé Patrona, est éliminé par le sultan après avoir demandé des charges importantes pour sa famille. Le sultan exécute également deux rebelles, Gicca et le nouvel Aga des Jannissaires, trouvant près de cinq millions en or chez eux. Il dépose le Kan des Tartares et nomme son frère à sa place. Le Seraskier Rusteck est nommé Pacha à trois queues avant de partir négocier un traité de paix en Perse. Le sultan impose des sommes considérables aux Grecs et aux Juifs pour son avènement au trône. Le sultan déchu est enfermé aux sept Tours avec ses fils, mais y est traité magnifiquement. Le sultan actuel emploie ceux qui promettent fidélité, gagnant ainsi le cœur de ses sujets. Il consulte le sultan déchu pour les affaires du gouvernement et lui a rendu six de ses sultanes favorites. Un homme du peuple, sage et éclairé, est choisi comme lieutenant de l'Aga des Janissaires et reçoit des présents magnifiques des ministres étrangers et de la sultane mère. Les Janissaires vivent désormais dans une parfaite discipline.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 1884-1892
EXTRAIT d'une Lettre contenant une Relation de la défaite des Renards, Nation Sauvage, située au haut du Fleuve Mississipy , par les François de la Loüisiane et du Canada, au mois de Septembre 1730.
Début :
Les Renards, unis avec les Maskoutins et les Quikapons, faisoient depuis [...]
Mots clefs :
Renards, Défaite, Guerre, Sauvages Illinois, Détachements, Armes, Officiers français, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre contenant une Relation de la défaite des Renards, Nation Sauvage, située au haut du Fleuve Mississipy , par les François de la Loüisiane et du Canada, au mois de Septembre 1730.
EXTRAIT d'une Lettre contenant une
Relation de la défaite des Renards , Nation
Sauvage , située au baut du Fleuve
Mississipy , parles François de la Loüisiane
et du Canada , au mois de Septembre
1730 .
L
Es Renards , unis avec les Maskoutins
et les Quikapons, faisoient depuis
environ dix ans une Guerre ouverte aux
François et aux Sauvages Illinois . Ils
surprenoient et attaquoient nos détachements
A O UST. 1731.
1885
ments , ils enlevoient nos Voyageurs qui
se trouvoient en petit nombre , et ils
venoient même nous inquiéter jusques
dans nos habitations où nous ne pouvions
cultiver nos Terres que les Armes à la
main. On avoit tenté plusieurs fois de
les détruire ; mais le défaut de concert
entre les Officiers François qui commandoient
dans les postes avancés , se trouvant
joint à l'interest , et à la mauvaise
volonté de quelques-uns , avoient toujours
fait échouer les entreprises qui
avoient été formées en éxecution des Ordres
de la Cour. Un Evenement a enfin
causé la désunion de ces Sauvages et la
perte des Renards.
Au mois d'Octobre de l'année 1728.
un parti de Quikapons et de Maskoutins
arrêta sur le Mississipy dix - sept François
qui descendoient des Sioux aux Illinois.
Ces Sauvages délibererent. d'abord s'ils
brûleroient leurs Prisonniers ou s'ils
les remettroient entre les mains des Renards
; mais le Pere Guignas , Missionnaire
Jesuite , qui étoit du nombre de
çes François , leur fit comprendre qu'ils
avoient interêt de bien conserver leurs
Prisonniers , et il gagna tellement leur
confiance qu'il parvint ensuite à les déta
C cher
18 MERCURE DE FRANCE
cher des Renards, et à les porter à nous
demander la Paix.
Au bout de cinq mois de captivité ;
il vint lui même avec leurs députés auFort
de Chartres , Poste François , au Pays
des Illinois , où cette Paix fut concluë à
la satisfaction de ces Nations.
Les Renards déconcertés et fort affoi
blis par cette division , resolurent de se
refugier chez les Iroquois , alliez des Anglois
; en passant par le Pays des Onya
tanous , les Quikapons et Maskoutins qui
penétrerent leur dessein , en donnerent
avis dans tous les Postes François de la
Louisianne et du Canada ; mais on douta
de leur bonne foy , et M. de S. Ange
Officier commandant au Fort de Chartres
, ne put jamais déterminer les habitans
François à se mettre en Campagne!
Cependant les Illinois du Village des
Cahokias , vinrent au mois de Juillet
130. nous apprendre que les Renards
avoient fait des Prisonniers sur eux , ea
brûlé le fils de leur grand Chef auprès
du Rocher , sur la Riviere des Illinois
Ces nouvelles jointes à des avis que nous
avions reçus d'ailleurs , engagerent à
aller chercher l'ennemi, Nos Sauvages
animez à vanger leur sang, furent bientôt
en Campagne; M. de S. Ange se mit en
marche à la tête de tout ce qu'il put
rassembler de François , er le 10. d'Aoust
ceux-ci ayant joint 3 : à 400. Sauvages qui
les avoient devancés de quelques jours ,
notre petite Armée se trouva forte de 500.
hommes. Les Quikapons , Maskoutins et
Illinois du Rocher , s'étoient rendus maitres
des passages du côté du Nord Est
ce qui détermina ces Renards à construire
un Fort à une lieüe au dessous d'eux ,
pour se mettre à couvert de leurs insultes.
>
Le 12. nous eûmes des nouvelles des
Ennemis par un de nos Coureurs . Il
nous apprit où étoit leur Fort , et nous
dit qu'il y avoit compté cent onze Cabanes.
Nous n'en étions éloignés que
de deux ou trois journées ; nous conti
nuâmes notre marche par des Pays
couverts , et le 17. à la pointe du jour
nous vîmes la Retraite de l'Ennemi :
nous tombâmes sur un party de 40. hommes
qui sortoit pour la chasse et nous le
contraignîmes de regagner le Fort , qui
étoit un petit bouquet de bois , renfermé
de pieux , situé sur une ponte douce
qui s'elevoit du côté de l'Ouest et du
Nord- Ouest , le long d'une petite Riviere:
ensorte que du côté du Sud et du
Cij Sud
Sud- Est , on les voyoit à découvert .
Leurs Cabannes étoient fort petites et
pratiquées dans la Terre comme les Tanieres
des Renards dont ils portent le
nom .
Au bruit des premiers coups de Fusil
les Quikapons Maskoutins et Illinois
qui étoient souvent aux mains avec les
partis ennemis , et qui depuis un mois
attendoient du secours , vinrent nous
joindre au nombre de 200. hommes. On
se partagea suivant les ordres de M. de
S. Ange pour bloquer les Renards qui
ce jour- là firent deux sorties inutiles. Ôn
ouvrit la tranchée la nuit suivante , et
chacun travailla à se fortifier dans le
poste qui lui avoit été assigné.
Le 19. les Ennemis demanderent à
parler ils offrirent de rendre les Esclaves
qu'ils avoient fait autrefois sur les
Illinois , et en effet ils en renvoyerent
quelques uns '; mais comme on s'apperçut
qu'ils ne cherchoient qu'à nous amuser
dès le lendemain on recommença à tirer
sur eux .
Nous fumes joints les jours suivants
par so . à 60. François et soo . Sauvages
Poutouatamis et Sakis qui étoient sous la
conduite de M. Devilliers , Commandant
de la Riviere S, Joseph , du Gouver
nement
A O UST. 1731. 1889
nement de Canada . Il fut suivi de quel
ques Sauvages Ouyatanous et Peanguichias.
A son arrivée il y eut de nouvelles Confe
rences avec les Renards qui demanderent
la vie , les presens à la main . M. de Villiers
paroissoit tenté de la leur accorder ;
mais ses gens n'étoient pas les plus forts ,
et il ne pouvoit rien conclure sans le
consentement des François , et des Sauvages
Illinois , qui ne vouloient se prêter
à aucun accommodement.
Cependant on decouvrit que les Sakis ,
parents et alliez des Renards , traitoient
sous mains avec eux , leur fournissant
des munitions , et prenant des mesures
pour favoriser leur évasion : nos Sauva
ges qui s'en apperçurent s'ameuterent
le premier Septembre , et ils étoient sur
le point de donner sur les Sakis , lorsque
M. de S. Ange , à la tête de 100. François
, s'avança pour fermer toutes les
avenues du Fort du côté des Sakis , ce
qui y retablit le bon ordre.
Notre dessein étoit de dissimuler cette
perfidie jusqu'à l'arrivée de M. de Noyelle
, Commandant des Miamis , que nous
attendions ; mais il arriva le même jour
au Camp avec 1. François et 200. Sauvages.
Il apportoit des défenses de M. le
Ciij Gouverneur
1890 MERCURE DE FRANCE
Gouverneur du Canada de faire aucun
Traité avec les Renards.
Sur cela on tint un Conseil general ,
où les Sakis furent humiliés ; car toutes
les voix se réunirent pour la perte de
l'ennemi .
Cependant il y avoit déja plusieurs
jours que nous souffrions de la faim aussi
bien que les Renards ; nos Sauvages se
rebutoient et marquoient leur impatience.
Le 7. Septembre 200. Illinois deserterent
, et il y avoit tout à craindre de
ce mauvais exemple , qui n'eut pourtant
pas de suites ; car les Troupes de M. de
S. Ange construisoient à deux portées de
Pistolet des Renards un petit Fort qui
alloit leur couper la communication de
la Riviere , et qui paroissoit nous annoncer
une victoire complette et prochainc.
Le &. Septembre , des Tonneres terribles
et une pluye effroyable interrompirent
ros travaux , la nuit suivante fut
également pluvieuse , et outre cela trèsnoire
et très-froide ; les Renards profitant
de l'occasion sortirent de leur Fort ,
on s'en apperçut aussitôt par les cris des
enfants ; mais que faire par le tems qu'il
faisoit , il étoit impossible de se reconnoître
dans une si grande obscurité où l'on
SC
A O UST. 1731. 1898
se seroit exposé à tirer sur nos gens comme
sur l'ennemi : on ne sçavoit donc
quel party prendre ; cependant tout le
monde étoit sous les armes et les Sauvages
s'avançoient sur les deux aîles des
fuyards pour donner dessus dès que le
jour paroîtroit. Il parut enfin et chacun
se mit à les suivre ; nos Sauvages plus
frais et plus vigoureux qu'eux , les joi
gnirent bientôt.
Les Femmes , les Enfans et les Vicillards
marchoient à la tête , et les Guerriers
fermoient la marche pour les couvrir
; ils furent d'abord rempus et défaits ;
le nombre des morts et des prisonniers ,
s'est trouvé d'environ 300. Guerriers ;
Il n'est point question du nombre des.
Vieillards , des Femmes et des Enfans
qui tous ont été pris. Il ne s'est échapé
au plus que so. ou 6o, hommes qui se
sont sauvés sans Fusils er sans aucuns ustanciles
pour se procurer de quoy vivre.
Les Illinois du Rocher , les Maskoutins
et Quikapons , sont actuellement après
ce petit reste de Fuyards , et les premieres
nouvelles nous apprendront la destruction
totale de cette malheureuse Nation .
M. Perrier , Commandant General de
la Louisianne a beaucoup contribué à
sette Expédition par les bons ordres qu'il
C iiij avoit
1892 MERCURE DE FRANCE
avoit donnés à M. de S. Ange , et par le
soin qu'il avoit eu de lui envoyer environ
100. hommes , quoyqu'il eut alors un extrême
besoin de Troupes dans le bas de
la Colonie pour l'entreprise qu'il projettoit
contre les Matchez.
On donnera la Relation de la défaite de
cette derniere Nation dans le prochain Mer
cure.
Relation de la défaite des Renards , Nation
Sauvage , située au baut du Fleuve
Mississipy , parles François de la Loüisiane
et du Canada , au mois de Septembre
1730 .
L
Es Renards , unis avec les Maskoutins
et les Quikapons, faisoient depuis
environ dix ans une Guerre ouverte aux
François et aux Sauvages Illinois . Ils
surprenoient et attaquoient nos détachements
A O UST. 1731.
1885
ments , ils enlevoient nos Voyageurs qui
se trouvoient en petit nombre , et ils
venoient même nous inquiéter jusques
dans nos habitations où nous ne pouvions
cultiver nos Terres que les Armes à la
main. On avoit tenté plusieurs fois de
les détruire ; mais le défaut de concert
entre les Officiers François qui commandoient
dans les postes avancés , se trouvant
joint à l'interest , et à la mauvaise
volonté de quelques-uns , avoient toujours
fait échouer les entreprises qui
avoient été formées en éxecution des Ordres
de la Cour. Un Evenement a enfin
causé la désunion de ces Sauvages et la
perte des Renards.
Au mois d'Octobre de l'année 1728.
un parti de Quikapons et de Maskoutins
arrêta sur le Mississipy dix - sept François
qui descendoient des Sioux aux Illinois.
Ces Sauvages délibererent. d'abord s'ils
brûleroient leurs Prisonniers ou s'ils
les remettroient entre les mains des Renards
; mais le Pere Guignas , Missionnaire
Jesuite , qui étoit du nombre de
çes François , leur fit comprendre qu'ils
avoient interêt de bien conserver leurs
Prisonniers , et il gagna tellement leur
confiance qu'il parvint ensuite à les déta
C cher
18 MERCURE DE FRANCE
cher des Renards, et à les porter à nous
demander la Paix.
Au bout de cinq mois de captivité ;
il vint lui même avec leurs députés auFort
de Chartres , Poste François , au Pays
des Illinois , où cette Paix fut concluë à
la satisfaction de ces Nations.
Les Renards déconcertés et fort affoi
blis par cette division , resolurent de se
refugier chez les Iroquois , alliez des Anglois
; en passant par le Pays des Onya
tanous , les Quikapons et Maskoutins qui
penétrerent leur dessein , en donnerent
avis dans tous les Postes François de la
Louisianne et du Canada ; mais on douta
de leur bonne foy , et M. de S. Ange
Officier commandant au Fort de Chartres
, ne put jamais déterminer les habitans
François à se mettre en Campagne!
Cependant les Illinois du Village des
Cahokias , vinrent au mois de Juillet
130. nous apprendre que les Renards
avoient fait des Prisonniers sur eux , ea
brûlé le fils de leur grand Chef auprès
du Rocher , sur la Riviere des Illinois
Ces nouvelles jointes à des avis que nous
avions reçus d'ailleurs , engagerent à
aller chercher l'ennemi, Nos Sauvages
animez à vanger leur sang, furent bientôt
en Campagne; M. de S. Ange se mit en
marche à la tête de tout ce qu'il put
rassembler de François , er le 10. d'Aoust
ceux-ci ayant joint 3 : à 400. Sauvages qui
les avoient devancés de quelques jours ,
notre petite Armée se trouva forte de 500.
hommes. Les Quikapons , Maskoutins et
Illinois du Rocher , s'étoient rendus maitres
des passages du côté du Nord Est
ce qui détermina ces Renards à construire
un Fort à une lieüe au dessous d'eux ,
pour se mettre à couvert de leurs insultes.
>
Le 12. nous eûmes des nouvelles des
Ennemis par un de nos Coureurs . Il
nous apprit où étoit leur Fort , et nous
dit qu'il y avoit compté cent onze Cabanes.
Nous n'en étions éloignés que
de deux ou trois journées ; nous conti
nuâmes notre marche par des Pays
couverts , et le 17. à la pointe du jour
nous vîmes la Retraite de l'Ennemi :
nous tombâmes sur un party de 40. hommes
qui sortoit pour la chasse et nous le
contraignîmes de regagner le Fort , qui
étoit un petit bouquet de bois , renfermé
de pieux , situé sur une ponte douce
qui s'elevoit du côté de l'Ouest et du
Nord- Ouest , le long d'une petite Riviere:
ensorte que du côté du Sud et du
Cij Sud
Sud- Est , on les voyoit à découvert .
Leurs Cabannes étoient fort petites et
pratiquées dans la Terre comme les Tanieres
des Renards dont ils portent le
nom .
Au bruit des premiers coups de Fusil
les Quikapons Maskoutins et Illinois
qui étoient souvent aux mains avec les
partis ennemis , et qui depuis un mois
attendoient du secours , vinrent nous
joindre au nombre de 200. hommes. On
se partagea suivant les ordres de M. de
S. Ange pour bloquer les Renards qui
ce jour- là firent deux sorties inutiles. Ôn
ouvrit la tranchée la nuit suivante , et
chacun travailla à se fortifier dans le
poste qui lui avoit été assigné.
Le 19. les Ennemis demanderent à
parler ils offrirent de rendre les Esclaves
qu'ils avoient fait autrefois sur les
Illinois , et en effet ils en renvoyerent
quelques uns '; mais comme on s'apperçut
qu'ils ne cherchoient qu'à nous amuser
dès le lendemain on recommença à tirer
sur eux .
Nous fumes joints les jours suivants
par so . à 60. François et soo . Sauvages
Poutouatamis et Sakis qui étoient sous la
conduite de M. Devilliers , Commandant
de la Riviere S, Joseph , du Gouver
nement
A O UST. 1731. 1889
nement de Canada . Il fut suivi de quel
ques Sauvages Ouyatanous et Peanguichias.
A son arrivée il y eut de nouvelles Confe
rences avec les Renards qui demanderent
la vie , les presens à la main . M. de Villiers
paroissoit tenté de la leur accorder ;
mais ses gens n'étoient pas les plus forts ,
et il ne pouvoit rien conclure sans le
consentement des François , et des Sauvages
Illinois , qui ne vouloient se prêter
à aucun accommodement.
Cependant on decouvrit que les Sakis ,
parents et alliez des Renards , traitoient
sous mains avec eux , leur fournissant
des munitions , et prenant des mesures
pour favoriser leur évasion : nos Sauva
ges qui s'en apperçurent s'ameuterent
le premier Septembre , et ils étoient sur
le point de donner sur les Sakis , lorsque
M. de S. Ange , à la tête de 100. François
, s'avança pour fermer toutes les
avenues du Fort du côté des Sakis , ce
qui y retablit le bon ordre.
Notre dessein étoit de dissimuler cette
perfidie jusqu'à l'arrivée de M. de Noyelle
, Commandant des Miamis , que nous
attendions ; mais il arriva le même jour
au Camp avec 1. François et 200. Sauvages.
Il apportoit des défenses de M. le
Ciij Gouverneur
1890 MERCURE DE FRANCE
Gouverneur du Canada de faire aucun
Traité avec les Renards.
Sur cela on tint un Conseil general ,
où les Sakis furent humiliés ; car toutes
les voix se réunirent pour la perte de
l'ennemi .
Cependant il y avoit déja plusieurs
jours que nous souffrions de la faim aussi
bien que les Renards ; nos Sauvages se
rebutoient et marquoient leur impatience.
Le 7. Septembre 200. Illinois deserterent
, et il y avoit tout à craindre de
ce mauvais exemple , qui n'eut pourtant
pas de suites ; car les Troupes de M. de
S. Ange construisoient à deux portées de
Pistolet des Renards un petit Fort qui
alloit leur couper la communication de
la Riviere , et qui paroissoit nous annoncer
une victoire complette et prochainc.
Le &. Septembre , des Tonneres terribles
et une pluye effroyable interrompirent
ros travaux , la nuit suivante fut
également pluvieuse , et outre cela trèsnoire
et très-froide ; les Renards profitant
de l'occasion sortirent de leur Fort ,
on s'en apperçut aussitôt par les cris des
enfants ; mais que faire par le tems qu'il
faisoit , il étoit impossible de se reconnoître
dans une si grande obscurité où l'on
SC
A O UST. 1731. 1898
se seroit exposé à tirer sur nos gens comme
sur l'ennemi : on ne sçavoit donc
quel party prendre ; cependant tout le
monde étoit sous les armes et les Sauvages
s'avançoient sur les deux aîles des
fuyards pour donner dessus dès que le
jour paroîtroit. Il parut enfin et chacun
se mit à les suivre ; nos Sauvages plus
frais et plus vigoureux qu'eux , les joi
gnirent bientôt.
Les Femmes , les Enfans et les Vicillards
marchoient à la tête , et les Guerriers
fermoient la marche pour les couvrir
; ils furent d'abord rempus et défaits ;
le nombre des morts et des prisonniers ,
s'est trouvé d'environ 300. Guerriers ;
Il n'est point question du nombre des.
Vieillards , des Femmes et des Enfans
qui tous ont été pris. Il ne s'est échapé
au plus que so. ou 6o, hommes qui se
sont sauvés sans Fusils er sans aucuns ustanciles
pour se procurer de quoy vivre.
Les Illinois du Rocher , les Maskoutins
et Quikapons , sont actuellement après
ce petit reste de Fuyards , et les premieres
nouvelles nous apprendront la destruction
totale de cette malheureuse Nation .
M. Perrier , Commandant General de
la Louisianne a beaucoup contribué à
sette Expédition par les bons ordres qu'il
C iiij avoit
1892 MERCURE DE FRANCE
avoit donnés à M. de S. Ange , et par le
soin qu'il avoit eu de lui envoyer environ
100. hommes , quoyqu'il eut alors un extrême
besoin de Troupes dans le bas de
la Colonie pour l'entreprise qu'il projettoit
contre les Matchez.
On donnera la Relation de la défaite de
cette derniere Nation dans le prochain Mer
cure.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre contenant une Relation de la défaite des Renards, Nation Sauvage, située au haut du Fleuve Mississipy , par les François de la Loüisiane et du Canada, au mois de Septembre 1730.
En septembre 1730, les Renards, alliés des Maskoutins et des Quikapons, menaient une guerre contre les Français de la Louisiane et du Canada depuis environ dix ans. Ils attaquaient les détachements français, enlevaient les voyageurs et inquiétaient les habitations françaises. Plusieurs tentatives de destruction des Renards avaient échoué en raison du manque de concertation entre les officiers français et des intérêts divergents. En octobre 1728, un groupe de Quikapons et de Maskoutins captura dix-sept Français sur le Mississippi. Le Père Guignas, missionnaire jésuite, convainquit ces Sauvages de libérer les prisonniers et de demander la paix. Cette paix fut conclue au Fort de Chartres en mars 1729. Les Renards, déconcertés par cette division, décidèrent de se réfugier chez les Iroquois, alliés des Anglais. Les Quikapons et Maskoutins informèrent les postes français, mais leur bonne foi fut mise en doute. En juillet 1730, les Illinois signalèrent que les Renards avaient fait des prisonniers et brûlé le fils de leur grand chef. Les Français, soutenus par les Sauvages, se mirent en campagne. Le 10 août, une armée de 500 hommes, composée de Français et de Sauvages alliés, se forma. Les Quikapons, Maskoutins et Illinois bloquèrent les Renards dans un fort. Le 19 août, les Renards demandèrent à parler et offrirent de rendre des esclaves, mais les négociations échouèrent. Les jours suivants, des renforts français et sauvages arrivèrent. Les Sakis, alliés des Renards, furent découverts en train de les aider, ce qui provoqua une tension. Le 7 septembre, 200 Illinois désertèrent, mais les travaux de fortification continuèrent. Dans la nuit du 8 septembre, les Renards profitèrent d'une tempête pour s'échapper. Ils furent poursuivis et défaits le lendemain. Environ 300 guerriers furent tués ou capturés, et seuls 50 à 60 hommes réussirent à s'échapper sans armes. Les Illinois, Maskoutins et Quikapons poursuivirent les fuyards, annonçant la destruction totale de la nation Renard. Le commandant général de la Louisiane, M. Perrier, contribua à cette expédition en envoyant des renforts à M. de Saint-Ange.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 208-219
ALLEMAGNE.
Début :
Leurs Majestés Impériales ont envoyé au Feld-Maréchal Comte de Browne leurs [...]
Mots clefs :
Vienne, Feld-Maréchal de Browne, Saxons, Roi de Prusse, Prague, Grenadiers, Camp de Budin, Général Haddick, Prisonniers, Occupation militaire, Déplacement des troupes, Attaques, Soldats croates, Prince Piccolomini, Comtes, Comté de Glatz, Litoměřice, Major Manstein, Dresde, Régiments, Ordonnance, Infanterie, Leipzig, Magistrats, Conseillers, Contribution financière, Bautzen, États du cercle, Berlin, Patente, Biens, Francfort, Décret de l'Empereur
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE...
DE VIENNE , le 27 Novembre.
Leurs Majeftés Impériales ont envoyé au Feld-
Maréchal Comte de Browne leurs portraits enrichis
de diamans , & l'on compte que ce Général
fera mis an nombre des Chevaliers de l'Ordre de
la Toifon d'Or , qui font en cette Cour.
Le Comte d'Eftrées , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi Très- Chrétien , arriva ici le 10 de ce
mois. Il eut le 12 fes audiences de Leurs Majeſtés
Impériales.
Près de trois cens Saxons qui ont quitté l'armée
du Roi de Pruffe , font arrivés à Ybbi & à Crem's.
On apprend de Cracovie que les quatre Régimens
d'Infanterie & les deux de Cavalerie de cette Nátion
qui étoient en Pologne , s'avancent du côté
de Bielitz dans la haute Siléfie , pour le joindre aux
troupes de l'Impératrice Reine.
DE PRAGUE , le 14 Novembre.
Quatre Compagnies de Grenadiers des Régimens
que l'Impératrice Reine a fait venir d'Ita
lie , ont été mifes ici en garnifon. On a déposé
JANVIER. 1757. 200
dans l'Arcenal de cette Ville tous les pontons de
l'armée commandée par le Feld- Maréchal de
Browne. Il arrive tous les jours un grand nombre
de Déferteurs Pruffiens. Plufieurs prennent parti
dans les troupes de l'Impératrice Reine.
Depuis quelques jours les troupes qui
étoient dans le camp de Budin , fe font féparées.
Le Feld- Maréchal Comte de Browne a établi fon
quartier général en cette Ville . Il a donné le commandement
de tous les poftes au delà de l'Elbe au
Comte de Maguire. Le Général Haddick commandera
ceux en deçà de cette riviere. Les Huf
fards & les Croates ont formé un cordon le long
des frontieres de la Saxe , & plufieurs Efcadrons
de Cuiraffiers & de dragons font à portée de foutenir
ces troupes irrégulieres.
On doit faire à Carlsbadt l'échange des prifonniers.
Il s'y rendra pour cet effet de chaque côté
un Lieutenant Colonel , un Capitaine , un Auditeur
& un Commiffaire des guerres.
Pendant cet hyver , la Garniſon de cette Ville
fera compofée du Régiment de Jeune Wolfenbu
tel , d'un Bataillon de Wallis , & de vingt- deux
Compagnies de Grenadiers.
Du Camp de Budin , le 7 Novembre.
Le 27 du mois dernier , les Pruffiens ayant
abandonné la Ville d'Auffig , le Feld - Maréchal
Comte de Browne la fit occuper par un Détachement
de Croates. Il fit paffer en même temps
l'Elbe à la plupart des troupes de cette Nation ,
harceler l'arriere- garde de l'armée ennemie.
Le Général Haddick s'avança le 28 avec fon détachement
vers Peterwald. Les Pruffiens s'en re-.
tirerent , & il en prit poffeffion. Le 29 , le Lieute
nant-Colonel Maceligot attaqua un poſte , dans
pour
1
ZIO MERCURE DE FRANCE.
:
lequel un corps d'ennemis étoit retranché avec
huit canons. L'action fut très- vive , & les Pruffiens
fe défendirent long-temps à la faveur de leur
artillerie mais le Colonel Velha étant venu au
fecours du fieur Maceligot , le pofte fut emporté.
Les ennemis y ont laiffé près de deux cens morts
ou bleffés . On eut le 30 des avis certains , que l'ennemi
avoit entiérement évacué la Boheme ; & le
31 , le Feld - Maréchal de Browne rappella les
Détachemens qu'il avoit envoyés dans les Cercles
de Saatz & de Leitmeritz . Sur le bruit qui fe
répandit le premier de ce mois , que les Pruffiens
faifoient de nouveaux mouvemens du côté de Zitau
& de Gabel , ce Général fit avancer le Comte
Lafcy à la tête de quelques Bataillons & d'un
Corps de Huffards vers Jung- Buntzlau , & le Lieutenant-
Colonel Louden vers Bambourg, avec huit
cens Croates. Le Baron de Wolfersdorff , Major
Général , fut détaché le 3 avec fix Bataillons , un
pareil nombre de Compagnies de Grénadiers , fix
cens chevaux , & douze pieces de canon
foutenir le Comte Lafcy . Le s , on apprit que les
ennemis avoient pris des cantonnemens ; qu'il n'y
avoit plus que quatre mille hommes de leurs troupes
qui fuffent campés ; & que ce Corps étoit
retranché derriere Nellendorff.
, pour
Du Quartier Général du Prince Piccolomini
Hollochlau , le 8 Novembre 1756.
Les troupes commandées par le Prince Piccolomini
, ne ſe ſont arrêtées qu'un jour à Jaromitz
, & le 27 du mois dernier elles font venues
camper ici. On fut informé le 29 , qu'un Corps
de Pruffiens qui étoit reſté à Neuſtadt , s'etoit retiré.
Auffitôt le Prince Piccolomini manda au
Comte Spada , de faire prendre poffeffion de ce
JANVIER. 1757. 27F
le
pofte. Sur l'avis qu'on reçut le même jour , que
le Feld- Maréchal de Schwerin décampoit de Skalitz
, & qu'il paroifloit avoir deffein de fe replier
vers Lewin ; les Comtes de Spada , Louis de Starhemberg
& de Rodolphe de Palfy , eurent ordre
de fe porter en avant .En même temps, on détacha
le Colonel Mibaliewich , pour inquiéter
les ennemis dans leur retraite. Le 30 ils fe retirerent
jufqu'à Reinerz dans le Comté de Glatz . Le
fieur Mibaliewich , après les avoir poursuivis ,
eft revenu prendre pofte à Lewin. Le Feld - Maréchal
de Schwerin leva de nouveau fon camp
premier de ce mois. Continuant de retourner
en arriere , il alla fe pofter fous Glatz , & s'eft
replié enfuite jufqu'à Warthe : il n'a laiffé à
Glatz que deux Régimens. Quelques difpofitions.
de ce Général font juger qu'il à même deſſein
d'évacuer entiérement le Comté de Glatz . Les
troupes de l'Impératrice Reine y paient tout ar
gent comptant , excepté le pain & les fourrages ,
qu'elles ne prennent même qu'en donnant des reçus.
Deux Détachemens fe font avancés à Reinerz
& à Gofbubel , pour obferver les mouvemens des
ennemis. Nos Huffards font campés entre Czaftch
& Slany. Les Régimens de Cuiraffiers de Schmerzing
, de Kalckreuter & de Gelhay , & les Régimens
de Huffards de Nadafti & de Kaluocki
font arrivés de Hongrie en Moravie , où ils s'ar
rêteront juſqu'à nouvel ordre.
DE LEITMERITZ , le 2 Novembre.
Quelques jours avant que les Prufſiens abandonnaffent
la Boheme , le fieur de Tallange atta--
qua Salefl , où étoient trois cens hommes d'Infanterie
& quatre-vingts Huffards de leur troupes ,
212 MERCURE DE FRANCE .
avec deux pieces de canon . Il tailla en pieces cent
foixante -dix hommes , & il encloua les deux canons
, ne pouvant les enlever parce que fix cens
Cavaliers ennemis vinrent au fecours du pofte attaqué.
Le Major Manftein , qui y commandoir ,
a perdu la vie. Il n'y a eu que feize hommes tués
& vingt-trois bleffés du côté des Autrichiens . Le
Général Maguire a fait former , par les troupes
qu'il a fous fes ordres , un cordon le long de la
frontiere .
DE DRESDE , le 29 Novembre.
NeufRégimens de l'armée de Sa Majeſté Pruſfienne
devoient traverfer le Cercle de Buntzlau
pour aller joindre l'armée qui eft aux ordres du
Feld-Maréchal de Schwerin . Ils n'ont pu exécuter
ce projet , les Autrichiens ayant occupé les principaux
poftes fitués le long des montagnes de la
Luface. Des lettres de Léipfick avoient marqué ,
que deux Régimens Saxons avoient trouvé le
moyen de fe rendre à Prague. Les mêmes lettres
ajoutoient , que cent cinquante Soldats des mêmes
troupes avoient forcé trois cens Cavaliers
Pruffiens , qui avoient été envoyés à leur pour
fuite , de mettre les armes bas , & qu'il les
avoient emmenés prifonniers en Boheme. Ces
nouvelles ne font pas confirmées. Il eft vrai feule
ment que le Régiment Saxon de Lubomirsky a
refufé de marcher fous les ordres des Officiers
Pruffiens , qui lui avoient été donnés pour commander
qu'il en a tué quelques- uns , & qu'il
s'eft enfuite entiérement difperfé .
Quelques Régimens des troupes Electorales
ayant conftamment refufé de prêter ferment au
Roi de Pruffe , & un grand nombre de Soldats des
JANVIER. 1757. 213
mêmes troupes ayant pris la fuite , le Prince
Maurice d'Anhalt - Deſſau en a porté des plaintes
au Feld- Maréchal Comte de Rutowski , par ordre
de Sa Majesté Pruffienne. Ce Feld- Maréchal a
fait à la lettre du Prince d'Anhalt une réponſe ,
dont voici l'extrait.
« V. A. S. fçait mieux que perfonne , que la plu-
»part des Officiers, après avoir paffé le Pont de Rhuden
,ont été d'abord éloignés de leurs Régimens.
»Comment peut- on exiger d'eux qu'ils répon-
>>dent de leur monde ; & de moi , que je réponde
pour les Officiers ? En vertu de la Capitula-
»tion , il étoit libre à ces derniers de refter au fer-
»vice de S. M. le Roi de Pologne , ou de deman-
» der leur congé. On a convenablement annoncé
»aux Soldats qu'ils feroient prifonniers de guer-
>>re ; mais on ne leur a dit , ni de ma part , ni
>>de celle de qui que ce foit , qu'ils devoient prê-
»ter ferment au Roi de Pruffe , & qu'ils y fe-
Proient forcés. Je me fuis expreffément défendu
»dans la Capitulation , je l'ai fait représenter à S.
>>M. Pruffienne . Malgré cela , perfonne n'eft &
»ne fe croit autorifé à retenir quelques hommes
»de l'Artillerie , de l'Infanterie & de la Cavalerie.
»V. A. S. n'a qu'à nommer ceux des Généraux &
»>Officiers , qu'elle accufe. Notre qualité de prifonniers
de guerre ne nous permet pas de
>>nous éloigner des lieux de notre réfidence , &
chacun de nous eft refponfable de ce qui pourroit
fe faire contre la Capitulation . Mais V. A. S.
>>me permettra de lui dire que l'éloignement des
troupes pour la preftation de ferment qu'on éxi-
»goit d'elles & qu'on leur a fait faire par des
moyens violens , ne devroit point lui paroître
métrange ; & quoi qu'il en foit , il n'eft guere poffible
de rendre refponfables de cet éloignement
214 MERCURE DE FRANCE.
>>leurs Officiers qui font féparés d'elles .... Sur
la Lifte des Grenadiers Gardes du Corps , on a
»mis des hommes qui doivent avoir été auprès des
Ȏquipages des Officiers , & dont une partie s'eft
»perdue avec les bagages , & l'autre a été renvoyée
de Pirna & de Drefde . On a d'ailleurs fpé-
»ciné , comme étant à Drefde , des malades qui
wétoient reftés à Thurmfdorff & à Naumdorff , &
que les troupes Pruffiennes doivent y avoir trou
»vés. Il y a auffi beaucoup de Soldats qui étoient
nabfens par congé . Les Officiers ne fçavent où ils
>>font reftés , ni ce qu'ils font devenus . On a porté
>> pareillement furl'état des troupes plufieurs Ca-
» dets qui ne font encore que des enfans , & qui
»ne font jamais venus au Drapeau , quoique la
>> Cour ait bien voulu leur accorder , comme une
» grace , la paie pour leur entretien....... >>
On publia le premier de ce mois une Ordonnance
, par laquelle S. M. Pruffienne prefcrivoit
aux Cercles de cet Electorat , de fournir neuf
mille foixante -quinze hommes , pour recruter les
Régimens Saxons qu'Elle a pris à ſon ſervice. Par
la répartition qui avoit été faite , ce Prince demandoit
deux mille cent vingt hommes au Cercle
de Mifnie , dix- fept cens trente-cinq au Cercle
de Léipfick , deux cens foixante -un au Cercle
de Neuftadt , quatre cens foixante-onze au Cercle
Electoral , feize cens foixante- cinq au Cercle
des Montagnes , neuf cens cinq au Cercle de
Thuringe , quatre cens foixante - fix au Cercle de
Voigtland , fix cens au Marquifat de la Haute-
Luface , trois cens foixante - huit à la Baffe- Luface
, deux cens trente-e- quatre au Chapitre de Merfebourg
, & deux cens trente au Chapitre de
Naumbourg & de Zeift. Il étoit recommandé aux
Régences de n'enrôler que des hommes qui euf- -
JANVIER. 1757 . 275
>
fent au moins cinq pieds cinq pouces , & qui
n'euffent pas plus de vingt- huit ans ; & de les
choifir principalement parmi les Artifans , particuliérement
parmi les Charrons , Forgerons ,
Charpentiers , Maçons & Serruriers . Toutes ces
recrues devoient être prêtes le 15 & il avoit été
fignifié à chaque Cercle , que , fi elles ne fe trouvoient
pas affemblées pour ce temps , ou fi elles
n'étoient pas telles que S. M. Pruffienne les exigoit,
on procéderoit contre les Membres de la Régence
du Cercle par voie d'éxécution militaire ;
que même ils feroient arrêtés , & que , fans aucune
diftinction de perfonnes , on les condamneroit
aux travaux des fortifications .
Dix Régimens d'Infanterie de l'armée Saxonne
font confervés en entier. S. M. Pruffienne a incorporé
dans les troupes les Grenadiers Gardes du
Corps , le Régiment de la Reine ; celui de la Princeffe,
épouse du Prince Electoral ; fix Régimens de
Cavalerie , & le Corps d'Artillerie . Elle a envoyé
dans fes Etats le Régiment de Dragons de Rutow.
ski , ainfi que les foldats qui ont refufé de prêter
ferment . Plufieurs Officiers , foupçonnés d'avoir
contribué par leurs confeils à ce refus , ont été mis
aux arrêts .
Quelques Soldats Saxons s'étant évadés en paſfant
par Dornau , le détachement Pruffien , qui
les conduifoit , a enlevé les Magiftrats de ce Bourg ,
& les a emmenés prifonniers. On a publié une
Ordonnance du Directoire de Guerre , établi par
le Roi de Pruffe à Torgau . Elle porte que les foldats
qui quitteront les Régimens Saxons que ce
Prince a pris à fon fervice , feront traités comme
déferteurs. Par la même Ordonnance , il eft enjoint
aux Magiftrats de faire arrêter ceux qui le
trouveront dans leurs diftricts , & de les faire conduire
à la garnifon la plus prochaine , fous peine
216 MERCURE DE FRANCE.
d'en répondre en leur propre & privé nom. Il eſt
expreffément défendu de faire tenir aux fugitifs
rien de ce qui peut leur appartenir. Les Magiftrats
auffi-tôt qu'ils feront informés de l'évalion de
quelqu'un , feront obligés de faifir ſes biens meubles
ou immeubles , & ils payeront de leurs
pres fonds les effets qui feront détournés. Toutes
perfonnes qui auront contribué à la fuite d'un
foldat , ou qui , ayant connoiffance de fa fuite , ne
dénonceront pas le fugitif , fubiront la peine prononcée
contre lui .
pro-
Sur les repréſentations des Députés des différens
Cercles de la Saxe , & avec le confentement
du Roi de Pruffe , le Major Général Rezow s'eft
chargé d'acheter la levée des Milices que Sa Majeſté
Pruſſienne a demandées à cet Electorat.
1
On parle diverſement des caufes de la détention
du fieur de Heinecke , Confeiller privé. Le ſcellé
a été mis fur tous les papiers. Le fieur Hibler ,
Major d'un Régiment d'Infanterie des troupes
Saxonnes , a été arrêté en même temps que ce
Magiftrat , pour avoir exhorté des foldats à paffer
chez les Autrichiens.
DE LEIPSICK , le 2 Décembre.
Sur la réquifitión de nos Magiftrats & du Corps
de nos Négocians , le Roi de Pruffe a confenti
d'accorder une diminution fur la contribution de
cinq cens mille écus , qu'il avoit fait demander à
cette Ville. En même temps Sa Majeſté Pruffienne
a recommandé aux habitans de n'entretenir aucune
intelligence avec les Autrichiens , & de ne leur
faire aucune livraiſon , de quelque nature que ce
pût être.
Ce Prince arriva le 24 du mois dernier en cette
Ville , & il prit fon logement chez le fieur Heman
,
JANVIER. 1757. 217
man ,Confeiller des Finances. S.M. Pruffienne vifita
le lendemain matin , les quartiers qu'une partie de
fes troupes occupe dans les environs ; & le foir
Elle retourna à Drefde . Elle a témoigné qu'Elle
auroit défiré de pouvoir accorder une plus grande
diminution fur la contribution qu'Elle a demandée
; mais que les circonftances ne le lui
avoient pas permis . Il y a actuellement ici quatre
mille hommes en garnifon , fans y comprendre
les Gardes du Corps & les Gendarmes du Roi de
Pruffe , qui font logés dans les fauxbourgs . On
compte dans plufieurs maifons jufqu'à huit & dix
foldats . La Bourgeoifie eft obligée de leur céder
les chambres fur le devant , afin qu'ils -foient plus
à portée d'obſerver ce qui fe paffe dans les rues
& d'entendre les fignaux que les Officiers peuvent
avoir befoin de leur donner.
Le Roi de Pruffe , en faiſant la visite des quar
tiers que plufieurs Corps de fes troupes occupent
dans les environs de cette Ville , a employé plus
de deux heures à examiner la plaine de Lutzen ,
où Guftave Adolphe , Roi de Suede , perdit la vie ,
& où fon armée , quoique privée de ce Prince ,
remporta une victoire complette fur les Impériaux
. On obferva que S. M. Pruffienne écrivoit
plufieurs remarques fur les tablettes . Il y a actuellement
ici fix Bataillons en garniſon .
DE BAULZEN , le 22 Novembre.
Depuis quelques jours , le prince de Pruffe a
établi ici fon quartier. Après avoir fait diftribuer
des logemens à quatre Baraillons qu'il a amenés
avec lui , il a adreffé aux Etats du Cercle l'ordre
fuivant.
« S. A. R. difpenfant les habitans de fournir
»la nourriture aux troupes, efpere que les louables
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE .
»Etats , de concert avec le Magiftrat & le Cha-
» pitre , régleront les chofes entr'eux de façon que
chaque foldat reçoive journellement fix deniers
& le Bas Officier un gros , & qu'il foit payé
tous les mois dix écus aux Lieutenans , Sous-
>> Lieutenans & Enfeignes , vingt aux Capitaines ,
» quarante aux Lieutenans - Colonels , foixante aux
»Colonels. S. A. R. ne demande rien Elle .
pour
»A l'égard de fes Aides de Camp , Elle laiffe à la
»difcrétion des Etats , de décider de quelle maniere'
>>on doit en ufer. Elle ne penſe pas , que ces
>> Etats faffent la moindre difficulté de remplir fes
>>intentions fur ces différens articles. Au refte , Elle
»promet qu'Elle empêchera l'Officier & le foldat
» d'exiger rien de leurs hôtes au - delà des fommes
»fpécifiées ci -deffus ; bien entendu néanmoins que
» la lumiere & le bois ferontfournis gratuitement
» & que
l'hôte fera tenu de cuire & d'apprêter pour
» le foldat la viande que celui- ci aura achetée . De
» plus , S. A. R. demande qu'on prépare trois cens
>>lits pour établir en cette Ville un Hôpital Mili-
>>> taire. >>>
DE BERLIN , le 28 Novembre.
Il paroît une Patente du Roi , pour rappeller
tous les Vaffaux ou Sujets de Sa Majeſté , qui font
au fervice de l'Impératrice Reine de Hongrie &
de Boheme , ou qui réfident dans les Etats de
cette Princeffe. Le Roi leur ordonne de ſe repréfenter
dans le terme de deux mois , à compter
du jour de la publication de la Patente . Les biens
de ceux qui n'obéiront pas , feront confifqués au
profit des Officiers ou fujets de S. M. qui par
repréfailles pourroient effuyer quelque dommage
de la part de la Cour de Vienne.
C
JANVIER. 1757. 219
DE FRANC FORT , le 6 Décembre.
On afficha ici le 3 de Novembre dans toutes les
Places publiques le Decret de l'Empereur contre
le Roi de Pruffe ; & les Magiftrats ont défendu
de faire , dans cette Ville , & dans fon territoire ,
aucunes levées de foldats pour S. M. Pruffienne .
L'Empereur ayant ordonné la voie d'exécution
contre ce Prince , a déféré cette commiffion au
Duc de Saxe -Gotha en l'abſence du Roi de Pologne
, Electeur de Saxe . Le Duc de Saxe - Gotha s'eft
excuſé de ſe mêler de cette affaire ; mais les raifons
qu'il allegue pour s'en difpenfer , n'ont pas
fatisfait Sa Majefté Impériale , & Elle lui a adreffé
une nouvelle Admonition.
le Ba-
Les lettres de Ratisbonne marquent que
ron de Ponickau , Miniftre du Roi de Pologne
Electeur de Saxe à la Diete de l'Empire , a préfenté
un nouveau Mémoire à cette aſſemblée . La
moitié du Bourg de Kupferberg dans l'Evêché de
Bamberg , vient d'être réduite en cendre. Il y a eu
auffi un grand incendie à Wetzlar .
DE VIENNE , le 27 Novembre.
Leurs Majeftés Impériales ont envoyé au Feld-
Maréchal Comte de Browne leurs portraits enrichis
de diamans , & l'on compte que ce Général
fera mis an nombre des Chevaliers de l'Ordre de
la Toifon d'Or , qui font en cette Cour.
Le Comte d'Eftrées , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi Très- Chrétien , arriva ici le 10 de ce
mois. Il eut le 12 fes audiences de Leurs Majeſtés
Impériales.
Près de trois cens Saxons qui ont quitté l'armée
du Roi de Pruffe , font arrivés à Ybbi & à Crem's.
On apprend de Cracovie que les quatre Régimens
d'Infanterie & les deux de Cavalerie de cette Nátion
qui étoient en Pologne , s'avancent du côté
de Bielitz dans la haute Siléfie , pour le joindre aux
troupes de l'Impératrice Reine.
DE PRAGUE , le 14 Novembre.
Quatre Compagnies de Grenadiers des Régimens
que l'Impératrice Reine a fait venir d'Ita
lie , ont été mifes ici en garnifon. On a déposé
JANVIER. 1757. 200
dans l'Arcenal de cette Ville tous les pontons de
l'armée commandée par le Feld- Maréchal de
Browne. Il arrive tous les jours un grand nombre
de Déferteurs Pruffiens. Plufieurs prennent parti
dans les troupes de l'Impératrice Reine.
Depuis quelques jours les troupes qui
étoient dans le camp de Budin , fe font féparées.
Le Feld- Maréchal Comte de Browne a établi fon
quartier général en cette Ville . Il a donné le commandement
de tous les poftes au delà de l'Elbe au
Comte de Maguire. Le Général Haddick commandera
ceux en deçà de cette riviere. Les Huf
fards & les Croates ont formé un cordon le long
des frontieres de la Saxe , & plufieurs Efcadrons
de Cuiraffiers & de dragons font à portée de foutenir
ces troupes irrégulieres.
On doit faire à Carlsbadt l'échange des prifonniers.
Il s'y rendra pour cet effet de chaque côté
un Lieutenant Colonel , un Capitaine , un Auditeur
& un Commiffaire des guerres.
Pendant cet hyver , la Garniſon de cette Ville
fera compofée du Régiment de Jeune Wolfenbu
tel , d'un Bataillon de Wallis , & de vingt- deux
Compagnies de Grenadiers.
Du Camp de Budin , le 7 Novembre.
Le 27 du mois dernier , les Pruffiens ayant
abandonné la Ville d'Auffig , le Feld - Maréchal
Comte de Browne la fit occuper par un Détachement
de Croates. Il fit paffer en même temps
l'Elbe à la plupart des troupes de cette Nation ,
harceler l'arriere- garde de l'armée ennemie.
Le Général Haddick s'avança le 28 avec fon détachement
vers Peterwald. Les Pruffiens s'en re-.
tirerent , & il en prit poffeffion. Le 29 , le Lieute
nant-Colonel Maceligot attaqua un poſte , dans
pour
1
ZIO MERCURE DE FRANCE.
:
lequel un corps d'ennemis étoit retranché avec
huit canons. L'action fut très- vive , & les Pruffiens
fe défendirent long-temps à la faveur de leur
artillerie mais le Colonel Velha étant venu au
fecours du fieur Maceligot , le pofte fut emporté.
Les ennemis y ont laiffé près de deux cens morts
ou bleffés . On eut le 30 des avis certains , que l'ennemi
avoit entiérement évacué la Boheme ; & le
31 , le Feld - Maréchal de Browne rappella les
Détachemens qu'il avoit envoyés dans les Cercles
de Saatz & de Leitmeritz . Sur le bruit qui fe
répandit le premier de ce mois , que les Pruffiens
faifoient de nouveaux mouvemens du côté de Zitau
& de Gabel , ce Général fit avancer le Comte
Lafcy à la tête de quelques Bataillons & d'un
Corps de Huffards vers Jung- Buntzlau , & le Lieutenant-
Colonel Louden vers Bambourg, avec huit
cens Croates. Le Baron de Wolfersdorff , Major
Général , fut détaché le 3 avec fix Bataillons , un
pareil nombre de Compagnies de Grénadiers , fix
cens chevaux , & douze pieces de canon
foutenir le Comte Lafcy . Le s , on apprit que les
ennemis avoient pris des cantonnemens ; qu'il n'y
avoit plus que quatre mille hommes de leurs troupes
qui fuffent campés ; & que ce Corps étoit
retranché derriere Nellendorff.
, pour
Du Quartier Général du Prince Piccolomini
Hollochlau , le 8 Novembre 1756.
Les troupes commandées par le Prince Piccolomini
, ne ſe ſont arrêtées qu'un jour à Jaromitz
, & le 27 du mois dernier elles font venues
camper ici. On fut informé le 29 , qu'un Corps
de Pruffiens qui étoit reſté à Neuſtadt , s'etoit retiré.
Auffitôt le Prince Piccolomini manda au
Comte Spada , de faire prendre poffeffion de ce
JANVIER. 1757. 27F
le
pofte. Sur l'avis qu'on reçut le même jour , que
le Feld- Maréchal de Schwerin décampoit de Skalitz
, & qu'il paroifloit avoir deffein de fe replier
vers Lewin ; les Comtes de Spada , Louis de Starhemberg
& de Rodolphe de Palfy , eurent ordre
de fe porter en avant .En même temps, on détacha
le Colonel Mibaliewich , pour inquiéter
les ennemis dans leur retraite. Le 30 ils fe retirerent
jufqu'à Reinerz dans le Comté de Glatz . Le
fieur Mibaliewich , après les avoir poursuivis ,
eft revenu prendre pofte à Lewin. Le Feld - Maréchal
de Schwerin leva de nouveau fon camp
premier de ce mois. Continuant de retourner
en arriere , il alla fe pofter fous Glatz , & s'eft
replié enfuite jufqu'à Warthe : il n'a laiffé à
Glatz que deux Régimens. Quelques difpofitions.
de ce Général font juger qu'il à même deſſein
d'évacuer entiérement le Comté de Glatz . Les
troupes de l'Impératrice Reine y paient tout ar
gent comptant , excepté le pain & les fourrages ,
qu'elles ne prennent même qu'en donnant des reçus.
Deux Détachemens fe font avancés à Reinerz
& à Gofbubel , pour obferver les mouvemens des
ennemis. Nos Huffards font campés entre Czaftch
& Slany. Les Régimens de Cuiraffiers de Schmerzing
, de Kalckreuter & de Gelhay , & les Régimens
de Huffards de Nadafti & de Kaluocki
font arrivés de Hongrie en Moravie , où ils s'ar
rêteront juſqu'à nouvel ordre.
DE LEITMERITZ , le 2 Novembre.
Quelques jours avant que les Prufſiens abandonnaffent
la Boheme , le fieur de Tallange atta--
qua Salefl , où étoient trois cens hommes d'Infanterie
& quatre-vingts Huffards de leur troupes ,
212 MERCURE DE FRANCE .
avec deux pieces de canon . Il tailla en pieces cent
foixante -dix hommes , & il encloua les deux canons
, ne pouvant les enlever parce que fix cens
Cavaliers ennemis vinrent au fecours du pofte attaqué.
Le Major Manftein , qui y commandoir ,
a perdu la vie. Il n'y a eu que feize hommes tués
& vingt-trois bleffés du côté des Autrichiens . Le
Général Maguire a fait former , par les troupes
qu'il a fous fes ordres , un cordon le long de la
frontiere .
DE DRESDE , le 29 Novembre.
NeufRégimens de l'armée de Sa Majeſté Pruſfienne
devoient traverfer le Cercle de Buntzlau
pour aller joindre l'armée qui eft aux ordres du
Feld-Maréchal de Schwerin . Ils n'ont pu exécuter
ce projet , les Autrichiens ayant occupé les principaux
poftes fitués le long des montagnes de la
Luface. Des lettres de Léipfick avoient marqué ,
que deux Régimens Saxons avoient trouvé le
moyen de fe rendre à Prague. Les mêmes lettres
ajoutoient , que cent cinquante Soldats des mêmes
troupes avoient forcé trois cens Cavaliers
Pruffiens , qui avoient été envoyés à leur pour
fuite , de mettre les armes bas , & qu'il les
avoient emmenés prifonniers en Boheme. Ces
nouvelles ne font pas confirmées. Il eft vrai feule
ment que le Régiment Saxon de Lubomirsky a
refufé de marcher fous les ordres des Officiers
Pruffiens , qui lui avoient été donnés pour commander
qu'il en a tué quelques- uns , & qu'il
s'eft enfuite entiérement difperfé .
Quelques Régimens des troupes Electorales
ayant conftamment refufé de prêter ferment au
Roi de Pruffe , & un grand nombre de Soldats des
JANVIER. 1757. 213
mêmes troupes ayant pris la fuite , le Prince
Maurice d'Anhalt - Deſſau en a porté des plaintes
au Feld- Maréchal Comte de Rutowski , par ordre
de Sa Majesté Pruffienne. Ce Feld- Maréchal a
fait à la lettre du Prince d'Anhalt une réponſe ,
dont voici l'extrait.
« V. A. S. fçait mieux que perfonne , que la plu-
»part des Officiers, après avoir paffé le Pont de Rhuden
,ont été d'abord éloignés de leurs Régimens.
»Comment peut- on exiger d'eux qu'ils répon-
>>dent de leur monde ; & de moi , que je réponde
pour les Officiers ? En vertu de la Capitula-
»tion , il étoit libre à ces derniers de refter au fer-
»vice de S. M. le Roi de Pologne , ou de deman-
» der leur congé. On a convenablement annoncé
»aux Soldats qu'ils feroient prifonniers de guer-
>>re ; mais on ne leur a dit , ni de ma part , ni
>>de celle de qui que ce foit , qu'ils devoient prê-
»ter ferment au Roi de Pruffe , & qu'ils y fe-
Proient forcés. Je me fuis expreffément défendu
»dans la Capitulation , je l'ai fait représenter à S.
>>M. Pruffienne . Malgré cela , perfonne n'eft &
»ne fe croit autorifé à retenir quelques hommes
»de l'Artillerie , de l'Infanterie & de la Cavalerie.
»V. A. S. n'a qu'à nommer ceux des Généraux &
»>Officiers , qu'elle accufe. Notre qualité de prifonniers
de guerre ne nous permet pas de
>>nous éloigner des lieux de notre réfidence , &
chacun de nous eft refponfable de ce qui pourroit
fe faire contre la Capitulation . Mais V. A. S.
>>me permettra de lui dire que l'éloignement des
troupes pour la preftation de ferment qu'on éxi-
»goit d'elles & qu'on leur a fait faire par des
moyens violens , ne devroit point lui paroître
métrange ; & quoi qu'il en foit , il n'eft guere poffible
de rendre refponfables de cet éloignement
214 MERCURE DE FRANCE.
>>leurs Officiers qui font féparés d'elles .... Sur
la Lifte des Grenadiers Gardes du Corps , on a
»mis des hommes qui doivent avoir été auprès des
Ȏquipages des Officiers , & dont une partie s'eft
»perdue avec les bagages , & l'autre a été renvoyée
de Pirna & de Drefde . On a d'ailleurs fpé-
»ciné , comme étant à Drefde , des malades qui
wétoient reftés à Thurmfdorff & à Naumdorff , &
que les troupes Pruffiennes doivent y avoir trou
»vés. Il y a auffi beaucoup de Soldats qui étoient
nabfens par congé . Les Officiers ne fçavent où ils
>>font reftés , ni ce qu'ils font devenus . On a porté
>> pareillement furl'état des troupes plufieurs Ca-
» dets qui ne font encore que des enfans , & qui
»ne font jamais venus au Drapeau , quoique la
>> Cour ait bien voulu leur accorder , comme une
» grace , la paie pour leur entretien....... >>
On publia le premier de ce mois une Ordonnance
, par laquelle S. M. Pruffienne prefcrivoit
aux Cercles de cet Electorat , de fournir neuf
mille foixante -quinze hommes , pour recruter les
Régimens Saxons qu'Elle a pris à ſon ſervice. Par
la répartition qui avoit été faite , ce Prince demandoit
deux mille cent vingt hommes au Cercle
de Mifnie , dix- fept cens trente-cinq au Cercle
de Léipfick , deux cens foixante -un au Cercle
de Neuftadt , quatre cens foixante-onze au Cercle
Electoral , feize cens foixante- cinq au Cercle
des Montagnes , neuf cens cinq au Cercle de
Thuringe , quatre cens foixante - fix au Cercle de
Voigtland , fix cens au Marquifat de la Haute-
Luface , trois cens foixante - huit à la Baffe- Luface
, deux cens trente-e- quatre au Chapitre de Merfebourg
, & deux cens trente au Chapitre de
Naumbourg & de Zeift. Il étoit recommandé aux
Régences de n'enrôler que des hommes qui euf- -
JANVIER. 1757 . 275
>
fent au moins cinq pieds cinq pouces , & qui
n'euffent pas plus de vingt- huit ans ; & de les
choifir principalement parmi les Artifans , particuliérement
parmi les Charrons , Forgerons ,
Charpentiers , Maçons & Serruriers . Toutes ces
recrues devoient être prêtes le 15 & il avoit été
fignifié à chaque Cercle , que , fi elles ne fe trouvoient
pas affemblées pour ce temps , ou fi elles
n'étoient pas telles que S. M. Pruffienne les exigoit,
on procéderoit contre les Membres de la Régence
du Cercle par voie d'éxécution militaire ;
que même ils feroient arrêtés , & que , fans aucune
diftinction de perfonnes , on les condamneroit
aux travaux des fortifications .
Dix Régimens d'Infanterie de l'armée Saxonne
font confervés en entier. S. M. Pruffienne a incorporé
dans les troupes les Grenadiers Gardes du
Corps , le Régiment de la Reine ; celui de la Princeffe,
épouse du Prince Electoral ; fix Régimens de
Cavalerie , & le Corps d'Artillerie . Elle a envoyé
dans fes Etats le Régiment de Dragons de Rutow.
ski , ainfi que les foldats qui ont refufé de prêter
ferment . Plufieurs Officiers , foupçonnés d'avoir
contribué par leurs confeils à ce refus , ont été mis
aux arrêts .
Quelques Soldats Saxons s'étant évadés en paſfant
par Dornau , le détachement Pruffien , qui
les conduifoit , a enlevé les Magiftrats de ce Bourg ,
& les a emmenés prifonniers. On a publié une
Ordonnance du Directoire de Guerre , établi par
le Roi de Pruffe à Torgau . Elle porte que les foldats
qui quitteront les Régimens Saxons que ce
Prince a pris à fon fervice , feront traités comme
déferteurs. Par la même Ordonnance , il eft enjoint
aux Magiftrats de faire arrêter ceux qui le
trouveront dans leurs diftricts , & de les faire conduire
à la garnifon la plus prochaine , fous peine
216 MERCURE DE FRANCE.
d'en répondre en leur propre & privé nom. Il eſt
expreffément défendu de faire tenir aux fugitifs
rien de ce qui peut leur appartenir. Les Magiftrats
auffi-tôt qu'ils feront informés de l'évalion de
quelqu'un , feront obligés de faifir ſes biens meubles
ou immeubles , & ils payeront de leurs
pres fonds les effets qui feront détournés. Toutes
perfonnes qui auront contribué à la fuite d'un
foldat , ou qui , ayant connoiffance de fa fuite , ne
dénonceront pas le fugitif , fubiront la peine prononcée
contre lui .
pro-
Sur les repréſentations des Députés des différens
Cercles de la Saxe , & avec le confentement
du Roi de Pruffe , le Major Général Rezow s'eft
chargé d'acheter la levée des Milices que Sa Majeſté
Pruſſienne a demandées à cet Electorat.
1
On parle diverſement des caufes de la détention
du fieur de Heinecke , Confeiller privé. Le ſcellé
a été mis fur tous les papiers. Le fieur Hibler ,
Major d'un Régiment d'Infanterie des troupes
Saxonnes , a été arrêté en même temps que ce
Magiftrat , pour avoir exhorté des foldats à paffer
chez les Autrichiens.
DE LEIPSICK , le 2 Décembre.
Sur la réquifitión de nos Magiftrats & du Corps
de nos Négocians , le Roi de Pruffe a confenti
d'accorder une diminution fur la contribution de
cinq cens mille écus , qu'il avoit fait demander à
cette Ville. En même temps Sa Majeſté Pruffienne
a recommandé aux habitans de n'entretenir aucune
intelligence avec les Autrichiens , & de ne leur
faire aucune livraiſon , de quelque nature que ce
pût être.
Ce Prince arriva le 24 du mois dernier en cette
Ville , & il prit fon logement chez le fieur Heman
,
JANVIER. 1757. 217
man ,Confeiller des Finances. S.M. Pruffienne vifita
le lendemain matin , les quartiers qu'une partie de
fes troupes occupe dans les environs ; & le foir
Elle retourna à Drefde . Elle a témoigné qu'Elle
auroit défiré de pouvoir accorder une plus grande
diminution fur la contribution qu'Elle a demandée
; mais que les circonftances ne le lui
avoient pas permis . Il y a actuellement ici quatre
mille hommes en garnifon , fans y comprendre
les Gardes du Corps & les Gendarmes du Roi de
Pruffe , qui font logés dans les fauxbourgs . On
compte dans plufieurs maifons jufqu'à huit & dix
foldats . La Bourgeoifie eft obligée de leur céder
les chambres fur le devant , afin qu'ils -foient plus
à portée d'obſerver ce qui fe paffe dans les rues
& d'entendre les fignaux que les Officiers peuvent
avoir befoin de leur donner.
Le Roi de Pruffe , en faiſant la visite des quar
tiers que plufieurs Corps de fes troupes occupent
dans les environs de cette Ville , a employé plus
de deux heures à examiner la plaine de Lutzen ,
où Guftave Adolphe , Roi de Suede , perdit la vie ,
& où fon armée , quoique privée de ce Prince ,
remporta une victoire complette fur les Impériaux
. On obferva que S. M. Pruffienne écrivoit
plufieurs remarques fur les tablettes . Il y a actuellement
ici fix Bataillons en garniſon .
DE BAULZEN , le 22 Novembre.
Depuis quelques jours , le prince de Pruffe a
établi ici fon quartier. Après avoir fait diftribuer
des logemens à quatre Baraillons qu'il a amenés
avec lui , il a adreffé aux Etats du Cercle l'ordre
fuivant.
« S. A. R. difpenfant les habitans de fournir
»la nourriture aux troupes, efpere que les louables
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE .
»Etats , de concert avec le Magiftrat & le Cha-
» pitre , régleront les chofes entr'eux de façon que
chaque foldat reçoive journellement fix deniers
& le Bas Officier un gros , & qu'il foit payé
tous les mois dix écus aux Lieutenans , Sous-
>> Lieutenans & Enfeignes , vingt aux Capitaines ,
» quarante aux Lieutenans - Colonels , foixante aux
»Colonels. S. A. R. ne demande rien Elle .
pour
»A l'égard de fes Aides de Camp , Elle laiffe à la
»difcrétion des Etats , de décider de quelle maniere'
>>on doit en ufer. Elle ne penſe pas , que ces
>> Etats faffent la moindre difficulté de remplir fes
>>intentions fur ces différens articles. Au refte , Elle
»promet qu'Elle empêchera l'Officier & le foldat
» d'exiger rien de leurs hôtes au - delà des fommes
»fpécifiées ci -deffus ; bien entendu néanmoins que
» la lumiere & le bois ferontfournis gratuitement
» & que
l'hôte fera tenu de cuire & d'apprêter pour
» le foldat la viande que celui- ci aura achetée . De
» plus , S. A. R. demande qu'on prépare trois cens
>>lits pour établir en cette Ville un Hôpital Mili-
>>> taire. >>>
DE BERLIN , le 28 Novembre.
Il paroît une Patente du Roi , pour rappeller
tous les Vaffaux ou Sujets de Sa Majeſté , qui font
au fervice de l'Impératrice Reine de Hongrie &
de Boheme , ou qui réfident dans les Etats de
cette Princeffe. Le Roi leur ordonne de ſe repréfenter
dans le terme de deux mois , à compter
du jour de la publication de la Patente . Les biens
de ceux qui n'obéiront pas , feront confifqués au
profit des Officiers ou fujets de S. M. qui par
repréfailles pourroient effuyer quelque dommage
de la part de la Cour de Vienne.
C
JANVIER. 1757. 219
DE FRANC FORT , le 6 Décembre.
On afficha ici le 3 de Novembre dans toutes les
Places publiques le Decret de l'Empereur contre
le Roi de Pruffe ; & les Magiftrats ont défendu
de faire , dans cette Ville , & dans fon territoire ,
aucunes levées de foldats pour S. M. Pruffienne .
L'Empereur ayant ordonné la voie d'exécution
contre ce Prince , a déféré cette commiffion au
Duc de Saxe -Gotha en l'abſence du Roi de Pologne
, Electeur de Saxe . Le Duc de Saxe - Gotha s'eft
excuſé de ſe mêler de cette affaire ; mais les raifons
qu'il allegue pour s'en difpenfer , n'ont pas
fatisfait Sa Majefté Impériale , & Elle lui a adreffé
une nouvelle Admonition.
le Ba-
Les lettres de Ratisbonne marquent que
ron de Ponickau , Miniftre du Roi de Pologne
Electeur de Saxe à la Diete de l'Empire , a préfenté
un nouveau Mémoire à cette aſſemblée . La
moitié du Bourg de Kupferberg dans l'Evêché de
Bamberg , vient d'être réduite en cendre. Il y a eu
auffi un grand incendie à Wetzlar .
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En novembre 1756 et janvier 1757, plusieurs événements militaires et diplomatiques marquent l'Allemagne et l'Europe centrale. À Vienne, les empereurs offrent des portraits enrichis de diamants au Feld-Maréchal Comte de Browne, qui doit être nommé Chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or. Le Comte d'Estrées, ministre plénipotentiaire du roi de France, est reçu en audience par les empereurs. Près de trois cents Saxons désertent l'armée prussienne pour rejoindre les troupes autrichiennes. En Bohême, des régiments italiens sont mis en garnison à Prague, et des déserteurs prussiens continuent d'arriver. Les troupes autrichiennes se réorganisent sous la direction du Feld-Maréchal Comte de Browne, qui établit son quartier général à Prague et nomme des commandants pour les postes de part et d'autre de l'Elbe. Des échanges de prisonniers doivent avoir lieu à Carlsbad. À Budin, les troupes prussiennes abandonnent la ville d'Aussig, permettant aux Autrichiens de prendre plusieurs positions. Le Prince Piccolomini mène des opérations contre les Prussiens, qui se retirent vers Glatz et Warthe. À Dresde, des régiments saxons refusent de prêter serment au roi de Prusse, et des déserteurs saxons sont arrêtés et menacés de sanctions. Le roi de Prusse ordonne le recrutement de neuf mille six cent soixante-quinze hommes pour renforcer les régiments saxons. Des ordonnances sont publiées pour punir les déserteurs et les magistrats complaisants. En décembre 1756 et janvier 1757, des mesures administratives et militaires sont prises en Saxe et en Prusse. Les personnes contribuant à la désertion ou ne dénonçant pas un fugitif subissent la même peine que le déserteur. Sur demande du Roi de Prusse, le Major Général Rezow achète la levée des milices saxonnes. Le conseiller privé Heinecke et le Major Hibler sont arrêtés pour avoir encouragé des soldats à déserter. Le Roi de Prusse accepte de réduire la contribution demandée à Leipzig à la demande des magistrats et des négociants. Il visite Leipzig et les environs, inspectant les troupes et recommandant aux habitants de ne pas collaborer avec les Autrichiens. Les habitants de Leipzig doivent loger les soldats prussiens et fournir des lits pour un hôpital militaire. À Baulzen, le Prince de Prusse ordonne aux États du Cercle de fournir nourriture et logement aux troupes. Le Roi de Prusse publie une patente rappelant ses sujets au service de l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême. À Francfort, un décret impérial contre le Roi de Prusse est affiché, interdisant les levées de soldats pour la Prusse. Des incendies détruisent une partie du bourg de Kupferberg et la ville de Wetzlar.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
19
p. 173-188
ALLEMAGNE.
Début :
Le Feld-Maréchal Comte d'Apraxin a commencé d'exiger des contributions du Royaume de Prusse. [...]
Mots clefs :
Dantzig, Vienne, Prague, Dresde, Francfort, Hambourg, Hanovre, Camp d'Insterbourg, Camp du prince Charles de Lorraine, Camp de Valle, Camp de Closter-Seven, Maréchal, Troupes, Ennemis, Marquis, Détachements, Grenadiers, Canons, Prusse, Maréchal de Richelieu, Comte d'Apraxin, Impératrice, Prisonniers, Retraite, Magistrats, Munitions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DANTZICK , le 33 Acût.
LE Feld- Maréchal Comte d'Apraxin a commencé
d'exiger des contributions du Royaume
de Pruffe. Ayant mandé les Magiftrats de Tylfit ,
il leur a fignifié les ordres pour la livraiſon d'une
certaine quantité de vivres & de fourrages.
La Colonne des troupes Ruffiennes , qui a pris
fa route par la Samogitie , arriva le 28 Septembre
fur la frontiere de la Pruffe Brandebourgeoife.
Le 29 , elle fut jointe par une autre Colonne ,
qui a traversé la Lithuanie. Le même jour ,
Feld-Maréchal Comte d'Apraxin fit occuper la
Ville de Tilfit , dont les Magiftrats furent confirmés
dans leurs emplois , après avoir prêté ferment
à l'Impératrice de Ruffie. Une partie de l'armée
de cette Princeffe a déja paffé la Niémen.
Le Feld- Maréchal de Lehwald a abandonné les
bords de cette riviere , & s'eft replié ſur la Prégel
. Il eft actuellement campé à Welau dans une
pofition avantageufe , fon centre couvert par un
ravin , fa gauche appuyée à Konigsberg , & fa
droite tirant vers Georgebourg , où elle eft flanquée
par des bois & par des marais . Ce Général a
retiré de Marienwerder le Bataillon qui y étoit
en garniſon. Chaque jour , il y a quelque efcar-
Hij
174 MERCURE DE FRANCE.
mouche entre les poftes avancés des deux ar
mées.
On n'eft point informé que la Flotte Ruffienne
ait paru fur les côtes de Poméranie. Cela donne
lieu de préfumer qu'elle eft retournée à Cronstadt
Depuis que l'armée commandée par le Feld-
Maréchal Apraxin eft entrée dans la Pruffe Du
cale , le Confeil de Régence , qui étoit établi
Konigsberg , s'en eft retiré. Il n'y eft refté que
les Magiftrats chargés de la police de la Ville
Les Archives qu'on y tenoit en dépôt , ont été
envoyées à Cuftrin. On fait monter à une fomme
très- confidérable les contributions que les Ruffiens
ont exigées du pays . Ils ont demandé qua
rante mille écus à la ville de Memel , & les habi
tans fe font preffés de payer cette taxe , pour n'è
tre pas exposés aux rigueurs d'une exécution .
DE VIENNE , le premier Août .
Un Officier dépêché par le Prince Charles de
Lorraine , a apporté dix drapeaux pris fur les
Pruffiens à Gabel & à Zittau . Cette derniere Ville
qui eft de la Luface , & fous la domination du
Roi de Pologne Electeur de Saxe , a beaucoup
fouffert des bombes & des boulets rouges. Plu
fieurs édifices publics ont été détruits . Un grand
nombre de maiſons ont été renversées , ou réduites
en cendres. La néceffité de ruiner divers magazins
, que les ennemis avoient dans la place ,
s'eft oppofée aux ménagemens qu'on auroit defiré
d'avoir pour les habitans. Lorfque les troupes de
l'Impératrice Reine fe font emparées de la Ville ,
il n'y reftoit plus qu'environ quatre cens foldats.
Le refte de la garnifon avoit trouvé le moyen
d'en fortir , & de fe retirer au camp du Prince
de Prufle.
OCTOBRE . 1757. 175
Dès le mois d'Avril dernier , le Fifcal de l'Empire
avoit demandé qu'on citât les Magiftrats de
Francfort , pour n'avoir pas fatisfait dans le temps.
preferit aux Avocatoires Impériaux. Le Confeil
Aulique rendit il y a quelques jours un Décret ,
qui ordonne à ces Magiftrats de répondre dans le
terme de deux mois fur l'objet de cette citation .
Le Chevalier Robert Keith , ci- devant Miniftre
plénipotentiaire du Roi de la Grande - Bretagne
auprès de Leurs Majeftés Impériales , vient de
reprendre la route de Londres.
Le Comte de Stainville , nouvel Ambaffadeur
de France auprès de cette Cour , arriva ici le 20
d'Août. Le 24 , il eut fes premieres audiences
particulieres de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine. Leurs Majeftés Impériales font parties
pour Hollitſch , où elles doivent paffer quelques
jours. Elles ont reçu au fujet de deux actions qui
fe font paffées le 13 & le 14 en Siléfie , une Relation
dont voici l'extrait.
Pendant plufieurs jours les Pruffiens n'avoient
fait aucun mouvement. Le 13 , un Caporal , qui
étoit en fauve-garde à Gimansdorff , vint donner
avis qu'ils s'avançoient en force . Auffi - tôt le Colonel
Jahaus doubla toutes fes gardes avancées.
Il fit en même temps plier les tentes & charger le
bagage . On avoit lieu de croire que le deffein des
ennemis étoit de furprendre Landshut , & de nous
contraindre d'abandonner la Siléfie. Ainfi il falloit
prendre une réſolution d'autant plus vigoureuſe ,
qu'on devoit s'attendre à être attaqué par la
droite & par la gauche. Les Pruffiens firent diverfes
feintes , pour engager le Colonel Jahnus à
quitter fa pofition ; mais il fe contenta de faire
manoeuvrer fon avant-garde . Sur les dix heures &
demie du foir , il fit donner l'alarme au camp
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
ennemi par cinquante Volontaires . Ce détache
ment y caufa d'abord tant de défordre , que les
Pruffiens firent feu les uns fur les autres , & qu'il
fe paffa plus d'une demi-heure avant qu'ils puffent
fe reconnoître. On leur enleva trente chevaux ,
& cent déferteurs fe rendirent à notre camp. Le
lendemain à la pointe du jour , on s'apperçut que
les ennemis avoient changé de pofition . Leur Infanterie
s'étoit avancée jufqu'au fauxbourg de
Landshut , & formoit un bataillon quarré . La
nôtre commença à donner par petits pelotons.
Quatre de nos pieces de campagne incommodant
confidérablement les Pruffiens , ils fe replierent
fur leur gauche. Leur premiere attaque fut contre
un bois , où le Capitaine Lakupith étoit avec un
bataillon de Warafdins. Cette attaque fut trèsvive
, & foutenue du feu de feize pieces de canon.
Le fieur Lakupith tint ferme pendant une heure ;
mais il fe vit enfin dans la néceffité de céder au
nombre , & il rejoignit le gros de nos troupes.
Alors l'action devint générale. Les ennemis , vu
la fupériorité de leurs forees , pouvoient déborder
notre droite . Pour remédier à cet inconvénient ,
le Colonel Jahnus avoit couvert de ce côté fon
flanc par plufieurs abattis d'arbres , & y avoit éta
bli deux batteries. Après un combat très- long &
très-opiniâtre , dans lequel notre artillerie chargée
à cartouches fit beaucoup de ravage parmi les
troupes ennemies , les Pruffiens fe retirerent avec
précipitation. Nos troupes les pourſuivirent à
droite au-delà de Reichenau , & à gauche pardelà
Richebanck. Elles fe font emparées de fix
pieces de canon , dont une de quatre livres de
balle , & les autres de trois. On a pris auffi une
grande quantité d'autres armes , plufieurs tambours
, un charriot & deux caiffons de munitions.
OCTOBRE . 1757. 177
Les Pruffiens compofoient un corps d'environ
huit mille hommes , & étoient commandés par le
Général Creutzer . Trois jours après l'action , on
n'avoit pu encore enterrer tous leurs morts. Ils
ont perdu trois milles hommes , en y comprenant
les déferteurs & quatorze cens prifonniers. Parmi
ces derniers , on compte dix-fept Officiers , dont
un eft mort le 16 de fes bleffures . Du côté des
troupes de l'Impératrice Reine , il n'y a eu que
dix-fept hommes tués , quatre- vingt- un bleffès ,
deux faits prifonniers , deux chevaux tués , & deux
autres pris. Da nombre des morts font les fieurs
Ummerhoffer & Liczeni , Capitaines dans les Régimens
de Saint-Georges & de Gradiska. Le Baron
de Jahnus a eu un cheval tué fous lui d'un boulet
de canon. Ce Colonel mande qu'il a fait
occuper
de nouveau les hauteurs de Zeifchenberg auprès
de Freyberg.
DE PRAGUE , le 30 Juillet.
Le 23 de Juillet , le Comte de Nadafty s'avança
de Leitmeritz à Levin . Un détachement de fes
troupes , commandé par le Comte de Draskowitz,
Major général , a fait prifonniers à Schrekenſtein
un Major , un Capitaine , fix autres Officiers , &
deux cens vingt foldats. Mille Pruffiens qui étoient
dans Tetſchen , ont abandonné ce pofte .
L'armée de l'Impératrice Reine marcha le 25
en avant. L'aile gauche a paffé la Neiff , ainfi
qu'avoit fait l'aile droite. Le corps de réſerve eft
refté à Ullersdorff , pour affurer la communication
avec la Boheme. Le Prince Charles de Lorraine
& le Feld-Maréchal Comte de Daun , ont
détaché un nouveau corps de troupes vers la
Siléfie.
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
DE DRESDE, le 31 Août .
·
Le Colonel Laudon continue d'inquiéter les
Pruffiens. Ces jours derniers il marcha avec
foixante Huffards à Liefnig , où il y avoit cinquante
hommes. Ils fe retirerent à ſon approche ,
& il les pourfuivit jufqu'à Querbitz . S'y voyant enveloppés
, il fe jetterent dans une maifon , d'où
ils firent un feu très- vif. Les Huffards mirent pied
à terre , attaquerent la maifon , & obligerent le
dêtachement ennemi de fe rendre à difcrétion.
DE FRANCFORT , le 3 Août.
Avant-hier, M. le Prince de Soubize vint en cette
Ville. Il fut falué par le canon des remparts , &
complimenté par une députation des Magiftrats ,
qui lui préfenta le vin d'honneur. Le foir , il re
tourna à Hanau. La Gendarmerie de France , qui
eft de l'armée de ce Général , s'avance vers ces
quatiers, Le corps de Fifcher doit être entré actuellement
dans la Turinge.
Les troupes de l'Empire
continuent
de s'affembler
entre Furth & Farrenbach
. On ne croit pas
qu'elles puiffent être réunis avant le 7 ou le 8 du
mois de Septembre.
On écrit de Minden , que M. le Maréchal- Duc
de Richelieu y a fait entrer un régiment Suiffe ,
pour renforcer la garn fon , & que M. le Marquis
de Berville, Maréchal de Camp, qui y commande,
fait réparer les fortifications de cette Place.
DE HAMBOURG , le 26 Août.
Quatre Vaiffeaux de guerre Anglois , & deur
Frégates de la même Nation , mouillerent hier à
l'embouchure de l'Elbe près d'Oldinbroek. Ces
OCTOBRE . 1757.
179
Bâtimens doivent remonter le fleuve jufqu'à Stade,
afin d'embarquer les effets retirés de Hanovre.
Les lettres de Siléfie marquent que le 15 du mois
d'Août le Colonel Jahnus a remporté un avantage,
confiderable fur un Corps de cinq mille Pruffiens .
Selon les avis reçus de Koniſberg , le Général Sibilski
, commandant les troupes légeres du Roi de
Polongne Electeur de Saxe , eft entré en Pruffe
avec ces troupes par le Palatinat de Trock. On
mande de Petersbourg , que le Chevalier Douglas
, qui a été chargé des affaires de Sa Majeſté
très-Chrétienne auprès de l'Impératrice de Rufke ,
doit reprendre inceffamment la route de Paris.
DE HANOVRE , le 10 Août.
Suivant la répartition des contributions , auxquelles
cet Electorat eft taxé , la Principauté de
Ĉalemberg doit fournir un million quatre-vingt
mille rations de foin , chacune du poids de dixbuit
livres ; trente- trois mille facs de froment ,
une pareille quantité de feigle , & autant d'avoine
, chaque fac pefant deux quintaux . La Principauté
de Grubenhagen fournira cent mille rations
de fourrage , & la Ville de Gottingen donnera
vingt-quatre mille facs , tant de froment & de
feigle que d'avoine . Ces livraifons doivent être
faites en deux termes , fçavoir une moitié avant le
premier du mois de Septembre , l'autre moitié
avant le premier Octobre , fous peine d'exécution
militaire.
Le ,, vers les dix heures du matin , un détachement
de Grénadiers de France vint prendre
poffeffion des portes de cette Capitale. Peu après ,
M.le Duc de Chevreule, nommé pour commander
ici , entra dans la Ville avec les troupes , qui doi-
Hvj
180 MERCURE DE FRANCE.
vent en compofer la Garnifon . Celle de l'ancienne
Garnifon ont été défarmées , & on leur a permis de
fe retirer au bon leur fembleroit . MM . le Duc de
Chevreule , & le Marquis de Saint- Pern qui commande
fous lui , ont pris leurs logemens , le premier
à l'Hôtel du Baron de Dieden , Miniftre
d'Etat , le fecond chez le Comte de Kielmanfegg.
Après le dîner, MM . le Duc de Chevreufe & le Mar
quis de Saint- Pern fe promenerent à cheval dans
les rues , pour raffurer les habitans . Ces Lieutenans
- Généraux leur déclarerent que la Bourgeoi-
He devoit être parfaitement tranquille , & que ,
s'il arrivoit à des Soldats de commettre quelques
excès , on en feroit fur le champ une punition
exemplaire.
Brunswic & Wolfenbuttel ont ouvert leurs
portes aux François. Un Détachement des troupes
de cette Nation vient d'occuper auffi Zell . M.
le Maréchal Duc de Richelieu fe diſpoſe à paffer
la Leine , pour s'approcher de l'Electorat de
Brandebourg. On prépare à Hambourg , à Altena
, & dans quelques autres Villes voifines
foixante mille paires de fouliers , & vingt- deux.
mille paires de bottes , pour l'armée de Sa Majefté
Très Chrétienne. M. le Duc de Chevreuse qui
commandoit ici avant l'arrivée du Général , voulant
prévenir tout ce qui pourroit y troubler la
tranquillité publique , a exigé que tous les Bourgeois
dépofaffent leurs armes à l'Hôtel de Ville.
Une indifpofition a obligé M. le Duc d'Orléans
de fe rendre à Aix - la-Chapelle , pour y prendre
les eaux.
L'armée du Duc de Cumberland est toujours
campée à Ferden , Ville Capitale du Duché de ce
nom. Ce Prince fait travailler à applanir les rouses
qui conduifent de-là à Stade , & à en pratiOCTOBRE
. 1757. 181
quer de nouvelles à travers des bois dont le pays
eft entrecoupé.
M. le Maréchal Duc de Richelieu vient de recevoir
un courier de M. le Comte de Beauffobre ,
Maréchal de Camp , commandant le blocus de
Gueldre , avec nouvelle que le Gouverneur de
cette place demandoit à capituler & à fortir , lai
& fa garnifon , avec les honneurs de la guerre.
Notre Général a approuvé cette difpofition , &
en conféquence cette Garnifon doit être renvoyée
à Berlin par la route de Cologne & de Francfort.
DU CAMP D'INSTERBOURG , le 1 z Août.
L'armée de l'impératrice de Ruffie campa le
deuxd'Août près de Scaluponen. Il y eut le même
jour une efcarmouche entre l'avant - garde de cette
armée & un détachement de Huffards Pruffiens.
La perte fut à peu près égale de part & d'autre. Le
4 , le Feld- Maréchal Apraxin s'avança jufqu'à .
Buduponen. Il marcha le 6 à Gumbingen , où il
laiffa repofer les troupes pendant deux jours . La
nuit du 7 au 8 , le Colonel Malachowsky s'étant
avancé avec quelque Cavalerie du Roi de Pruffe ,
pour reconnoître notre camp , cer Officier fut
chargé dans fa retraite. De chaque côté , il y eut
environ trente hommes tués ou bleffés . Le 9 l'armée
ne fit qu'une marche de deux milles . Sur l'avis
que le Général Biaden venoit à nous avec dix-
Efcadrons tant de Dragons que de Huffards , on
envoya contre lui un détachement de Cavalerie
légere. Les deux troupes fe rencontrerent près de
Gerwiskene. A l'approche du détachement Ruffien
, le Général Bladen fe pofta dans le bois de
Piczkemsky . On attaqua les ennemis malgré leur
pofition avantageufe , & on les délogea du bois,
182 MERCURE DE FRANCE.
Ils perdirent cinquante- deux hommes , & nous flmes
vingt-fept prifonniers. Avant- hier , le Feld-
Maréchal Apraxin affit fon camp 3 peu de
diſtance de l'endroit , où cette action s'étoit paffée.
Quelques efpions ayant rapporté qu'un corps
d'Infanterie & de Cavalerie Pruffienne fe formoit
en bataille dans la plaine , on fe mit en marche
vers les dix heures du foir , pour attaquer cette
tête de troupes ennemies. Dès qu'elle fut informée
de notre mouvement , elle fe replia fur le camp
du Feld-Maréchal de Lehwald. Hier , nous continuâmes
de nous porter en avant. Nous fumes
joints par la divifion du Général Fermer , & nous
vînmes camper fous Infterbourg , dont les Magiftrats
ont apporté les clefs au Feld - Maréchal
Apraxin. Ce Général a envoyé des détachemens
dans les Bailliages de Centwallen , de Dittlacken ,
de Naffaven , de Caffouben & de Frackenen. Il a
mis des Garnifons à Schwarpelen , à Trezacken ,
à Cubarthen , à Sodargen , à Plathen , à Dorskabnen
& dans Althoff. On apprend que le Général
Sibilsky avec les troupes légeres du Roi de Pologne
Electeur de Saxe, a pénétré jufqu'à Oletsko .
DU CAMP DU PR. CHARLES DE LORRAINE,
le 17 Août.
Un corps de Bannaliſtes , de Lycaniens & d'Oguliniens
, commandé par le Colonel Laudon ,
ayant paffé l'Elbe , a pénétré en Saxe , & a pris
pofte à Hellendorff. Sur l'avis que le Général
Itzemplitz étoit à Gottluben avec un détachement
des troupes de Pruffe , le Colonel Laudon y marcha
le 8 d'Août. Ayant mis en fuite quelques
Gardes avancés , il attaqua les ennemis , quoique
couverts d'un triple retranchement. Cette atOCTOBRE.
1757. 183
taque fe fit avec tant de vivacité & de fuccès ,
qu'ils furent contraints d'abandonner leurs lignes,
& même la Ville , où ils ont laiffé trois canons de
douze livres de balle & une piece de campagne.
Dans leur retraite , qu'ils firent en un fort grand
défordre , ils furent joints par trois bataillons de
Grenadiers , qui vinrent de Gishubel à leurs fecours.
Alors ils fe rallierent , & le Colonnel Laudon
fe retira. Il a conduit à Hellendorff la piece
de campagne , dont il s'eft emparé. Faute de chevaux
, il n'a pu emmener les trois autres canons.
On a pris les équipages & tous les domestiques du
Général Itzemplitz . La perte des Pruffiens eft eftimée
à cinq cens hommes , en y comprenant les
prifonniers & les déferteurs. Plus de cent de ces
derniers fe rendirent à Hellendorff le jour même
de l'action . Le Colonel Laudon mande au Prince
Charles de Lorraine , que les Officiers , qui fe
font le plus diftingués à l'attaque des retranchemens
, font les fieurs d'Ofchen , Stupiniany
Jegerman , Meffig , Rollag , Millnoufnick ,
Berzinger , Gerlichib & Juftini.
Il arriva le 9 à l'armée du Roi de Pruffe un convoi
de mille charriots chargés de farine & de munitions
de guerre. Le 13 , le Feld-Maréchal Keith
décampa de Tumitz , & fe rendit avec les troupes
au camp que le Prince de Brunſwic - Bevern occupoit
ci-devant près de Baudiffin. Il fe porta le 14
à Hochkirchen. Avant hier , le Roi de Pruffe &
ce Général , ayant réuni leurs deux armées , maxcherent
à Bornstadt . Sa Majeſté Pruffienne s'avança
hier jufqu'aux environs de Hirschfeld . Le
Prince Charles de Lorraine a fait de fon côté un
mouvement , moyennant lequel nous ne fommes
féparés des ennemis que par le village de Witgendorff.
Toute la nuit , on s'eft canonné très - vive.
184 MERCURE DE FRANCE.
ment de part & d'autre. Aujourd'hui , les Pruffiens
ont attaqué le village de Witgendoff à deux
différentes reprifes , mais on les a repouffés.
Ils font tranfporter à Baudiffin une grande quantité
de paliffades. On dit que l'Officier Général ,
qui y commande a ordonné aux habitans ,
en cas d'alarme , non feulement de s'enfermer
dans leurs maifons , mais même de ne point regarder
par les fenêtres , & qu'il a défendu à tous
ceux qui ne font point Gentilshommes , de porter
l'épée.
>
Les avis de Siléfie portent que le Colonel Jahnus
s'eft porté de Hohenfriedberg dans les environs
de Landshut , afin de mettre la garniſon de cette
ville à l'abri des entrepriſes des ennemis . Le Prince
Charle de Lorraine a envoyé à cette Officier
un renfort d'Infanterie & de Cavalerie légere ,
avec quelques pieces d'artillerie de campagne.
Par une convention faite depuis peu entre l'Impératrice
Reine & l'Electeur de Baviere , il a été
ftipulé que tous les foldats , qui ont défesté de
part & d'autre avant le premier d'Août , pour
s'engager au fervice de l'une ou de l'autre Puiffance
, peuvent demeurer dans les corps où ils ont
pris parti ; mais que ceux qui déferteront à
l'avenir , feront punis fuivant la rigueur des loix
militaires.
DU CAMP DE VALLE , le premier Septembre.
Les ennemis gardant toujours leur poſition entre
Rothembourg & Otterberg , M. le Maréchal
Duc de Richelieu s'étoit determiné à les y attaquer.
Le 30 d'Août , il fit partir M. le Marquis
de Monteynard , pour s'approcher de leur
camp , & pour reconnoître le pays. Ce Maréchal
1
OCTOBRE . 1757 .
185
de Camp avoit fous fes ordres vingt Compagnies
de Grenadiers , quatre troupes de Carabiniers ,
deux de Cavalerie , un Détachement des Volontaires
de Flandre & de Haynault , & quatre pie.
ces de canon. Il fe porta fur Everfen à quatre
lieues environ de Werden , & il découvrit le camp
des ennemis encore tendu à un quart de lieue audelà
de Rothembourg. La Brigade d'Alface avoit
marché en même temps à Walle , pour foutenir
le détachement de M. le Marquis de Monteynard,
qui fut joint auffi à Everfen par trois cens Dragons
aux ordres de M. le Marquis de Caraman , que
M. le Marquis de Guerchy , campé à Withoé, avoit
envoyés fur la droite d'Everfen .
M. le Marquis de Monteynard employa la journée
du 30 à reconnoître le pays qui étoit deyant
lui , & à examiner les bords de la Wurm . II
fut inquiété par quelques Huffards & quelques
Chaffeurs fortis de Rothembourg , qui firent le
coup de fufil contre fes poftes avancés . Ayant
paflé la nuit en bataille , il s'avança le lendemain
à la pointe du jour fur le Village de Wderſchled ,
d'où il déboucha & marcha en colonne juſqu'à
une lieue de Rothembourg fur le grand chemin
ayant des marais à droite & à gauche. Alors il
s'apperçut que les ennemis avoient fait décamper
le centre de leurs lignes , & qu'ils n'avoient laiſſé
que des Détachemens dans les Forts de Rothembourg
& d'Otterberg. Comme on avoit lieu de
croire que ces Détachemens n'étoient reftés que
pour favorifer la retraite de leur armée , le Marquis
de Monteynard envoya fur le champ fommer
les deux Commandans. Ils répondirent qu'ils
avoient ordre de fe défendre . M. le Marq . de Monteynard
en informa le Maréchal de Richelieu ,
qui s'étoit déja mis en marche pour le joindre , &
186 MERCURE DE FRANCE.
qui fur cet avis envoya chercher quarante Compagnies
de Grenadiers de l'armée , tous les Gre
nadiers Royaux , les Carabiniers , & douze pieces
de canon d'augmentation.
Afept heures du matin , M. le Maréchal arriva
devant Rothembourg , qu'il alla reconnoître luimême.
On lui tira quelques coups de canon du
Fort , derriere lequel on voyoit une colonne d'Infanterie,
dont on ignoroit la force. M. le Maréchal
fit fes difpofitions , pour entourer le pofte de
droite & de gauche , & pour faire rétablir ſur la
Wurm les ponts que les ennemis avoient rompus.
En même temps , il fit paffer fur une éclufe
douze compagnies de Grenadiers, commandées par
M. le Comte de Wurmfer. Les ennemis , les ayant
apperçues , craignirent d'être coupés , & ils évacuerent
le Fort. Leur appréhenfion étoit d'autant
plus fondée , que M. le Marquis de Caraman avoit
déja paffé par fa droite une partie des marais &
une branche de la Wurm avec les Dragons de fon
Régiment. On vint avertir nos Sentinelles de la
retraite précipitée des ennemis. Mais il ne fut pas
poffible de s'y oppofer , parce qu'il n'y avoit dans
le voisinage aucun gué praticable , & que tous les
ponts fur la Wurm étoient rompus. D'ailleurs on
ne peut arriver à Rothembourg que par une feule
chauffée , & de tous côtés ce pofte eft environné
de marais.
M. le Maréchal de Richelieu fit occuper un des
Fauxbourgs de la Ville par quelques Compagnies
de Grenadiers , en attendant que le pont du Fort
fût rétabli . Les ennemis ont laiffé dans ce Fort
dix-fept pieces de canon de fer enclouées , dont
ils ont brifé les affûts . Quoique ce foit un pofte
très avantageux , qu'il étoit aifé de défendre longtemps,
on n'y a trouvé aucune forte de munitions.
OCTOBRE . 1757. 187
Pendant que le M. Maréchal de Richelieu s'étoit
avancé à Rothembourg, M. le Duc de Broglie avoit
marché avec la réſerve à Baffant , pour déboucher
fur Otterberg. Le Commandant de ce Fort avoit
fait tirer quelques coups de canon à cartouches fur
des Officiers & des Grenadiers , qui étoient allés
le reconnoître. Ayant été fommé de fe rendre , il
fit réponſe qu'il étoit dans l'intention de foutenir.
P'attaque . En conféquence il fit rompre les ponts
qui étoient dans cette partie. Mais M. le Duc de
Broglie ayant fait paffer des Grenadiers au gué , &
ayant fait la même manoeuvre que le Maréchal de
Richelieu avoit fait à Rothembourg , le Commandant
fe retira avec précipitation , laiffant
feize pieces de canon dans le Fort.
Hier , toute l'armée fe rendit de Werden à
Walle , où elle eft campée fur deux lignes . M. le
Marquis de Monteynard s'eft porté environ à trois
lieues en avant de Rothembourg . Les ennemis fe
font d'abord retirés à Gilhum . Leur pofition entre
Otterberg & Rothembourg , qui font des poftes
de la plus grande importance , étoit fi avantageufe,
qu'on eft fort furpris qu'ils l'aient abandonnée
fi précipitamment.
Ils étoient entourés à Gilhum de marais impraticables
, & ils avoient rompu la chauffée qui
étoit le feul chemin par lequel on pût y arriver.
Cependant ils ont levé leur camp avant le jour.
Ils continuent leur retraite fur Stade, & ils ont fait
une marche forcée de fix lieues . La tête de nos
détachemens a pouffé jufqu'à une demi-lieue au
de-là de Gilhum.
188 MERCURE DE FRANCE.
DU CAMP DE CLOSTER- SEVEN ,
les Septembre.
Le 3 du même mois , M. le Maréchal de Richelieu
apprit que les ennemis étoien impés à Emerfem,
& partit d'Otterberg avec tous les Grenadiers
qui étoient à Rothembourg , & avec la Brigade
d'Alface , pour fe porter à Clofter- Seven. Il manda
à M. le Duc de Broglie , de venir l'y joindre avec
fa réſerve , & cependant il pouffa en avant M. le
Marquis de Poyanne avec un détachement de
Carabiniers & de troupes légeres.
Le 4 au matin , fur l'avis que les ennemis
avoient décampé , il fe porta au détachement de
M. le Marquis de Poyanne , & fit attaquer pat
MM les Comtes de Berchiny & de Chabot , &
par deux cens Dragons à pied du Régiment d'Harcourt
, le village de Bevern qui fut emporté. Les
ennemis ayant alors fait avancer un corps confidé .
rable de troupes , le détachement de M. le Marquis
de Poyanne eut ordre de fe replier vers le village
de Selfen. Pendant ce temps , une colonne d'Infanterie
de quinze cens Heffois , commandée par
Je fieur de Saftro , qui pourfuivoit M. le Marquis
de Poyanne avec plufieurs troupes de Cavalerie ,
fut arrêtée par le feu de douze compagnies de
Grenadiers, commandées par le Prince de Chimay
qui avoient été embufquées dans un bois avec
quatre pieces de canon . Les Grenadiers de Chabot
chargerent la tête de cette Infanterie , qui fe retira
fort en défordre , & fut pourfuivie par les Volonsaires
du même corps & par les Huffards.
DE DANTZICK , le 33 Acût.
LE Feld- Maréchal Comte d'Apraxin a commencé
d'exiger des contributions du Royaume
de Pruffe. Ayant mandé les Magiftrats de Tylfit ,
il leur a fignifié les ordres pour la livraiſon d'une
certaine quantité de vivres & de fourrages.
La Colonne des troupes Ruffiennes , qui a pris
fa route par la Samogitie , arriva le 28 Septembre
fur la frontiere de la Pruffe Brandebourgeoife.
Le 29 , elle fut jointe par une autre Colonne ,
qui a traversé la Lithuanie. Le même jour ,
Feld-Maréchal Comte d'Apraxin fit occuper la
Ville de Tilfit , dont les Magiftrats furent confirmés
dans leurs emplois , après avoir prêté ferment
à l'Impératrice de Ruffie. Une partie de l'armée
de cette Princeffe a déja paffé la Niémen.
Le Feld- Maréchal de Lehwald a abandonné les
bords de cette riviere , & s'eft replié ſur la Prégel
. Il eft actuellement campé à Welau dans une
pofition avantageufe , fon centre couvert par un
ravin , fa gauche appuyée à Konigsberg , & fa
droite tirant vers Georgebourg , où elle eft flanquée
par des bois & par des marais . Ce Général a
retiré de Marienwerder le Bataillon qui y étoit
en garniſon. Chaque jour , il y a quelque efcar-
Hij
174 MERCURE DE FRANCE.
mouche entre les poftes avancés des deux ar
mées.
On n'eft point informé que la Flotte Ruffienne
ait paru fur les côtes de Poméranie. Cela donne
lieu de préfumer qu'elle eft retournée à Cronstadt
Depuis que l'armée commandée par le Feld-
Maréchal Apraxin eft entrée dans la Pruffe Du
cale , le Confeil de Régence , qui étoit établi
Konigsberg , s'en eft retiré. Il n'y eft refté que
les Magiftrats chargés de la police de la Ville
Les Archives qu'on y tenoit en dépôt , ont été
envoyées à Cuftrin. On fait monter à une fomme
très- confidérable les contributions que les Ruffiens
ont exigées du pays . Ils ont demandé qua
rante mille écus à la ville de Memel , & les habi
tans fe font preffés de payer cette taxe , pour n'è
tre pas exposés aux rigueurs d'une exécution .
DE VIENNE , le premier Août .
Un Officier dépêché par le Prince Charles de
Lorraine , a apporté dix drapeaux pris fur les
Pruffiens à Gabel & à Zittau . Cette derniere Ville
qui eft de la Luface , & fous la domination du
Roi de Pologne Electeur de Saxe , a beaucoup
fouffert des bombes & des boulets rouges. Plu
fieurs édifices publics ont été détruits . Un grand
nombre de maiſons ont été renversées , ou réduites
en cendres. La néceffité de ruiner divers magazins
, que les ennemis avoient dans la place ,
s'eft oppofée aux ménagemens qu'on auroit defiré
d'avoir pour les habitans. Lorfque les troupes de
l'Impératrice Reine fe font emparées de la Ville ,
il n'y reftoit plus qu'environ quatre cens foldats.
Le refte de la garnifon avoit trouvé le moyen
d'en fortir , & de fe retirer au camp du Prince
de Prufle.
OCTOBRE . 1757. 175
Dès le mois d'Avril dernier , le Fifcal de l'Empire
avoit demandé qu'on citât les Magiftrats de
Francfort , pour n'avoir pas fatisfait dans le temps.
preferit aux Avocatoires Impériaux. Le Confeil
Aulique rendit il y a quelques jours un Décret ,
qui ordonne à ces Magiftrats de répondre dans le
terme de deux mois fur l'objet de cette citation .
Le Chevalier Robert Keith , ci- devant Miniftre
plénipotentiaire du Roi de la Grande - Bretagne
auprès de Leurs Majeftés Impériales , vient de
reprendre la route de Londres.
Le Comte de Stainville , nouvel Ambaffadeur
de France auprès de cette Cour , arriva ici le 20
d'Août. Le 24 , il eut fes premieres audiences
particulieres de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine. Leurs Majeftés Impériales font parties
pour Hollitſch , où elles doivent paffer quelques
jours. Elles ont reçu au fujet de deux actions qui
fe font paffées le 13 & le 14 en Siléfie , une Relation
dont voici l'extrait.
Pendant plufieurs jours les Pruffiens n'avoient
fait aucun mouvement. Le 13 , un Caporal , qui
étoit en fauve-garde à Gimansdorff , vint donner
avis qu'ils s'avançoient en force . Auffi - tôt le Colonel
Jahaus doubla toutes fes gardes avancées.
Il fit en même temps plier les tentes & charger le
bagage . On avoit lieu de croire que le deffein des
ennemis étoit de furprendre Landshut , & de nous
contraindre d'abandonner la Siléfie. Ainfi il falloit
prendre une réſolution d'autant plus vigoureuſe ,
qu'on devoit s'attendre à être attaqué par la
droite & par la gauche. Les Pruffiens firent diverfes
feintes , pour engager le Colonel Jahnus à
quitter fa pofition ; mais il fe contenta de faire
manoeuvrer fon avant-garde . Sur les dix heures &
demie du foir , il fit donner l'alarme au camp
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
ennemi par cinquante Volontaires . Ce détache
ment y caufa d'abord tant de défordre , que les
Pruffiens firent feu les uns fur les autres , & qu'il
fe paffa plus d'une demi-heure avant qu'ils puffent
fe reconnoître. On leur enleva trente chevaux ,
& cent déferteurs fe rendirent à notre camp. Le
lendemain à la pointe du jour , on s'apperçut que
les ennemis avoient changé de pofition . Leur Infanterie
s'étoit avancée jufqu'au fauxbourg de
Landshut , & formoit un bataillon quarré . La
nôtre commença à donner par petits pelotons.
Quatre de nos pieces de campagne incommodant
confidérablement les Pruffiens , ils fe replierent
fur leur gauche. Leur premiere attaque fut contre
un bois , où le Capitaine Lakupith étoit avec un
bataillon de Warafdins. Cette attaque fut trèsvive
, & foutenue du feu de feize pieces de canon.
Le fieur Lakupith tint ferme pendant une heure ;
mais il fe vit enfin dans la néceffité de céder au
nombre , & il rejoignit le gros de nos troupes.
Alors l'action devint générale. Les ennemis , vu
la fupériorité de leurs forees , pouvoient déborder
notre droite . Pour remédier à cet inconvénient ,
le Colonel Jahnus avoit couvert de ce côté fon
flanc par plufieurs abattis d'arbres , & y avoit éta
bli deux batteries. Après un combat très- long &
très-opiniâtre , dans lequel notre artillerie chargée
à cartouches fit beaucoup de ravage parmi les
troupes ennemies , les Pruffiens fe retirerent avec
précipitation. Nos troupes les pourſuivirent à
droite au-delà de Reichenau , & à gauche pardelà
Richebanck. Elles fe font emparées de fix
pieces de canon , dont une de quatre livres de
balle , & les autres de trois. On a pris auffi une
grande quantité d'autres armes , plufieurs tambours
, un charriot & deux caiffons de munitions.
OCTOBRE . 1757. 177
Les Pruffiens compofoient un corps d'environ
huit mille hommes , & étoient commandés par le
Général Creutzer . Trois jours après l'action , on
n'avoit pu encore enterrer tous leurs morts. Ils
ont perdu trois milles hommes , en y comprenant
les déferteurs & quatorze cens prifonniers. Parmi
ces derniers , on compte dix-fept Officiers , dont
un eft mort le 16 de fes bleffures . Du côté des
troupes de l'Impératrice Reine , il n'y a eu que
dix-fept hommes tués , quatre- vingt- un bleffès ,
deux faits prifonniers , deux chevaux tués , & deux
autres pris. Da nombre des morts font les fieurs
Ummerhoffer & Liczeni , Capitaines dans les Régimens
de Saint-Georges & de Gradiska. Le Baron
de Jahnus a eu un cheval tué fous lui d'un boulet
de canon. Ce Colonel mande qu'il a fait
occuper
de nouveau les hauteurs de Zeifchenberg auprès
de Freyberg.
DE PRAGUE , le 30 Juillet.
Le 23 de Juillet , le Comte de Nadafty s'avança
de Leitmeritz à Levin . Un détachement de fes
troupes , commandé par le Comte de Draskowitz,
Major général , a fait prifonniers à Schrekenſtein
un Major , un Capitaine , fix autres Officiers , &
deux cens vingt foldats. Mille Pruffiens qui étoient
dans Tetſchen , ont abandonné ce pofte .
L'armée de l'Impératrice Reine marcha le 25
en avant. L'aile gauche a paffé la Neiff , ainfi
qu'avoit fait l'aile droite. Le corps de réſerve eft
refté à Ullersdorff , pour affurer la communication
avec la Boheme. Le Prince Charles de Lorraine
& le Feld-Maréchal Comte de Daun , ont
détaché un nouveau corps de troupes vers la
Siléfie.
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
DE DRESDE, le 31 Août .
·
Le Colonel Laudon continue d'inquiéter les
Pruffiens. Ces jours derniers il marcha avec
foixante Huffards à Liefnig , où il y avoit cinquante
hommes. Ils fe retirerent à ſon approche ,
& il les pourfuivit jufqu'à Querbitz . S'y voyant enveloppés
, il fe jetterent dans une maifon , d'où
ils firent un feu très- vif. Les Huffards mirent pied
à terre , attaquerent la maifon , & obligerent le
dêtachement ennemi de fe rendre à difcrétion.
DE FRANCFORT , le 3 Août.
Avant-hier, M. le Prince de Soubize vint en cette
Ville. Il fut falué par le canon des remparts , &
complimenté par une députation des Magiftrats ,
qui lui préfenta le vin d'honneur. Le foir , il re
tourna à Hanau. La Gendarmerie de France , qui
eft de l'armée de ce Général , s'avance vers ces
quatiers, Le corps de Fifcher doit être entré actuellement
dans la Turinge.
Les troupes de l'Empire
continuent
de s'affembler
entre Furth & Farrenbach
. On ne croit pas
qu'elles puiffent être réunis avant le 7 ou le 8 du
mois de Septembre.
On écrit de Minden , que M. le Maréchal- Duc
de Richelieu y a fait entrer un régiment Suiffe ,
pour renforcer la garn fon , & que M. le Marquis
de Berville, Maréchal de Camp, qui y commande,
fait réparer les fortifications de cette Place.
DE HAMBOURG , le 26 Août.
Quatre Vaiffeaux de guerre Anglois , & deur
Frégates de la même Nation , mouillerent hier à
l'embouchure de l'Elbe près d'Oldinbroek. Ces
OCTOBRE . 1757.
179
Bâtimens doivent remonter le fleuve jufqu'à Stade,
afin d'embarquer les effets retirés de Hanovre.
Les lettres de Siléfie marquent que le 15 du mois
d'Août le Colonel Jahnus a remporté un avantage,
confiderable fur un Corps de cinq mille Pruffiens .
Selon les avis reçus de Koniſberg , le Général Sibilski
, commandant les troupes légeres du Roi de
Polongne Electeur de Saxe , eft entré en Pruffe
avec ces troupes par le Palatinat de Trock. On
mande de Petersbourg , que le Chevalier Douglas
, qui a été chargé des affaires de Sa Majeſté
très-Chrétienne auprès de l'Impératrice de Rufke ,
doit reprendre inceffamment la route de Paris.
DE HANOVRE , le 10 Août.
Suivant la répartition des contributions , auxquelles
cet Electorat eft taxé , la Principauté de
Ĉalemberg doit fournir un million quatre-vingt
mille rations de foin , chacune du poids de dixbuit
livres ; trente- trois mille facs de froment ,
une pareille quantité de feigle , & autant d'avoine
, chaque fac pefant deux quintaux . La Principauté
de Grubenhagen fournira cent mille rations
de fourrage , & la Ville de Gottingen donnera
vingt-quatre mille facs , tant de froment & de
feigle que d'avoine . Ces livraifons doivent être
faites en deux termes , fçavoir une moitié avant le
premier du mois de Septembre , l'autre moitié
avant le premier Octobre , fous peine d'exécution
militaire.
Le ,, vers les dix heures du matin , un détachement
de Grénadiers de France vint prendre
poffeffion des portes de cette Capitale. Peu après ,
M.le Duc de Chevreule, nommé pour commander
ici , entra dans la Ville avec les troupes , qui doi-
Hvj
180 MERCURE DE FRANCE.
vent en compofer la Garnifon . Celle de l'ancienne
Garnifon ont été défarmées , & on leur a permis de
fe retirer au bon leur fembleroit . MM . le Duc de
Chevreule , & le Marquis de Saint- Pern qui commande
fous lui , ont pris leurs logemens , le premier
à l'Hôtel du Baron de Dieden , Miniftre
d'Etat , le fecond chez le Comte de Kielmanfegg.
Après le dîner, MM . le Duc de Chevreufe & le Mar
quis de Saint- Pern fe promenerent à cheval dans
les rues , pour raffurer les habitans . Ces Lieutenans
- Généraux leur déclarerent que la Bourgeoi-
He devoit être parfaitement tranquille , & que ,
s'il arrivoit à des Soldats de commettre quelques
excès , on en feroit fur le champ une punition
exemplaire.
Brunswic & Wolfenbuttel ont ouvert leurs
portes aux François. Un Détachement des troupes
de cette Nation vient d'occuper auffi Zell . M.
le Maréchal Duc de Richelieu fe diſpoſe à paffer
la Leine , pour s'approcher de l'Electorat de
Brandebourg. On prépare à Hambourg , à Altena
, & dans quelques autres Villes voifines
foixante mille paires de fouliers , & vingt- deux.
mille paires de bottes , pour l'armée de Sa Majefté
Très Chrétienne. M. le Duc de Chevreuse qui
commandoit ici avant l'arrivée du Général , voulant
prévenir tout ce qui pourroit y troubler la
tranquillité publique , a exigé que tous les Bourgeois
dépofaffent leurs armes à l'Hôtel de Ville.
Une indifpofition a obligé M. le Duc d'Orléans
de fe rendre à Aix - la-Chapelle , pour y prendre
les eaux.
L'armée du Duc de Cumberland est toujours
campée à Ferden , Ville Capitale du Duché de ce
nom. Ce Prince fait travailler à applanir les rouses
qui conduifent de-là à Stade , & à en pratiOCTOBRE
. 1757. 181
quer de nouvelles à travers des bois dont le pays
eft entrecoupé.
M. le Maréchal Duc de Richelieu vient de recevoir
un courier de M. le Comte de Beauffobre ,
Maréchal de Camp , commandant le blocus de
Gueldre , avec nouvelle que le Gouverneur de
cette place demandoit à capituler & à fortir , lai
& fa garnifon , avec les honneurs de la guerre.
Notre Général a approuvé cette difpofition , &
en conféquence cette Garnifon doit être renvoyée
à Berlin par la route de Cologne & de Francfort.
DU CAMP D'INSTERBOURG , le 1 z Août.
L'armée de l'impératrice de Ruffie campa le
deuxd'Août près de Scaluponen. Il y eut le même
jour une efcarmouche entre l'avant - garde de cette
armée & un détachement de Huffards Pruffiens.
La perte fut à peu près égale de part & d'autre. Le
4 , le Feld- Maréchal Apraxin s'avança jufqu'à .
Buduponen. Il marcha le 6 à Gumbingen , où il
laiffa repofer les troupes pendant deux jours . La
nuit du 7 au 8 , le Colonel Malachowsky s'étant
avancé avec quelque Cavalerie du Roi de Pruffe ,
pour reconnoître notre camp , cer Officier fut
chargé dans fa retraite. De chaque côté , il y eut
environ trente hommes tués ou bleffés . Le 9 l'armée
ne fit qu'une marche de deux milles . Sur l'avis
que le Général Biaden venoit à nous avec dix-
Efcadrons tant de Dragons que de Huffards , on
envoya contre lui un détachement de Cavalerie
légere. Les deux troupes fe rencontrerent près de
Gerwiskene. A l'approche du détachement Ruffien
, le Général Bladen fe pofta dans le bois de
Piczkemsky . On attaqua les ennemis malgré leur
pofition avantageufe , & on les délogea du bois,
182 MERCURE DE FRANCE.
Ils perdirent cinquante- deux hommes , & nous flmes
vingt-fept prifonniers. Avant- hier , le Feld-
Maréchal Apraxin affit fon camp 3 peu de
diſtance de l'endroit , où cette action s'étoit paffée.
Quelques efpions ayant rapporté qu'un corps
d'Infanterie & de Cavalerie Pruffienne fe formoit
en bataille dans la plaine , on fe mit en marche
vers les dix heures du foir , pour attaquer cette
tête de troupes ennemies. Dès qu'elle fut informée
de notre mouvement , elle fe replia fur le camp
du Feld-Maréchal de Lehwald. Hier , nous continuâmes
de nous porter en avant. Nous fumes
joints par la divifion du Général Fermer , & nous
vînmes camper fous Infterbourg , dont les Magiftrats
ont apporté les clefs au Feld - Maréchal
Apraxin. Ce Général a envoyé des détachemens
dans les Bailliages de Centwallen , de Dittlacken ,
de Naffaven , de Caffouben & de Frackenen. Il a
mis des Garnifons à Schwarpelen , à Trezacken ,
à Cubarthen , à Sodargen , à Plathen , à Dorskabnen
& dans Althoff. On apprend que le Général
Sibilsky avec les troupes légeres du Roi de Pologne
Electeur de Saxe, a pénétré jufqu'à Oletsko .
DU CAMP DU PR. CHARLES DE LORRAINE,
le 17 Août.
Un corps de Bannaliſtes , de Lycaniens & d'Oguliniens
, commandé par le Colonel Laudon ,
ayant paffé l'Elbe , a pénétré en Saxe , & a pris
pofte à Hellendorff. Sur l'avis que le Général
Itzemplitz étoit à Gottluben avec un détachement
des troupes de Pruffe , le Colonel Laudon y marcha
le 8 d'Août. Ayant mis en fuite quelques
Gardes avancés , il attaqua les ennemis , quoique
couverts d'un triple retranchement. Cette atOCTOBRE.
1757. 183
taque fe fit avec tant de vivacité & de fuccès ,
qu'ils furent contraints d'abandonner leurs lignes,
& même la Ville , où ils ont laiffé trois canons de
douze livres de balle & une piece de campagne.
Dans leur retraite , qu'ils firent en un fort grand
défordre , ils furent joints par trois bataillons de
Grenadiers , qui vinrent de Gishubel à leurs fecours.
Alors ils fe rallierent , & le Colonnel Laudon
fe retira. Il a conduit à Hellendorff la piece
de campagne , dont il s'eft emparé. Faute de chevaux
, il n'a pu emmener les trois autres canons.
On a pris les équipages & tous les domestiques du
Général Itzemplitz . La perte des Pruffiens eft eftimée
à cinq cens hommes , en y comprenant les
prifonniers & les déferteurs. Plus de cent de ces
derniers fe rendirent à Hellendorff le jour même
de l'action . Le Colonel Laudon mande au Prince
Charles de Lorraine , que les Officiers , qui fe
font le plus diftingués à l'attaque des retranchemens
, font les fieurs d'Ofchen , Stupiniany
Jegerman , Meffig , Rollag , Millnoufnick ,
Berzinger , Gerlichib & Juftini.
Il arriva le 9 à l'armée du Roi de Pruffe un convoi
de mille charriots chargés de farine & de munitions
de guerre. Le 13 , le Feld-Maréchal Keith
décampa de Tumitz , & fe rendit avec les troupes
au camp que le Prince de Brunſwic - Bevern occupoit
ci-devant près de Baudiffin. Il fe porta le 14
à Hochkirchen. Avant hier , le Roi de Pruffe &
ce Général , ayant réuni leurs deux armées , maxcherent
à Bornstadt . Sa Majeſté Pruffienne s'avança
hier jufqu'aux environs de Hirschfeld . Le
Prince Charles de Lorraine a fait de fon côté un
mouvement , moyennant lequel nous ne fommes
féparés des ennemis que par le village de Witgendorff.
Toute la nuit , on s'eft canonné très - vive.
184 MERCURE DE FRANCE.
ment de part & d'autre. Aujourd'hui , les Pruffiens
ont attaqué le village de Witgendoff à deux
différentes reprifes , mais on les a repouffés.
Ils font tranfporter à Baudiffin une grande quantité
de paliffades. On dit que l'Officier Général ,
qui y commande a ordonné aux habitans ,
en cas d'alarme , non feulement de s'enfermer
dans leurs maifons , mais même de ne point regarder
par les fenêtres , & qu'il a défendu à tous
ceux qui ne font point Gentilshommes , de porter
l'épée.
>
Les avis de Siléfie portent que le Colonel Jahnus
s'eft porté de Hohenfriedberg dans les environs
de Landshut , afin de mettre la garniſon de cette
ville à l'abri des entrepriſes des ennemis . Le Prince
Charle de Lorraine a envoyé à cette Officier
un renfort d'Infanterie & de Cavalerie légere ,
avec quelques pieces d'artillerie de campagne.
Par une convention faite depuis peu entre l'Impératrice
Reine & l'Electeur de Baviere , il a été
ftipulé que tous les foldats , qui ont défesté de
part & d'autre avant le premier d'Août , pour
s'engager au fervice de l'une ou de l'autre Puiffance
, peuvent demeurer dans les corps où ils ont
pris parti ; mais que ceux qui déferteront à
l'avenir , feront punis fuivant la rigueur des loix
militaires.
DU CAMP DE VALLE , le premier Septembre.
Les ennemis gardant toujours leur poſition entre
Rothembourg & Otterberg , M. le Maréchal
Duc de Richelieu s'étoit determiné à les y attaquer.
Le 30 d'Août , il fit partir M. le Marquis
de Monteynard , pour s'approcher de leur
camp , & pour reconnoître le pays. Ce Maréchal
1
OCTOBRE . 1757 .
185
de Camp avoit fous fes ordres vingt Compagnies
de Grenadiers , quatre troupes de Carabiniers ,
deux de Cavalerie , un Détachement des Volontaires
de Flandre & de Haynault , & quatre pie.
ces de canon. Il fe porta fur Everfen à quatre
lieues environ de Werden , & il découvrit le camp
des ennemis encore tendu à un quart de lieue audelà
de Rothembourg. La Brigade d'Alface avoit
marché en même temps à Walle , pour foutenir
le détachement de M. le Marquis de Monteynard,
qui fut joint auffi à Everfen par trois cens Dragons
aux ordres de M. le Marquis de Caraman , que
M. le Marquis de Guerchy , campé à Withoé, avoit
envoyés fur la droite d'Everfen .
M. le Marquis de Monteynard employa la journée
du 30 à reconnoître le pays qui étoit deyant
lui , & à examiner les bords de la Wurm . II
fut inquiété par quelques Huffards & quelques
Chaffeurs fortis de Rothembourg , qui firent le
coup de fufil contre fes poftes avancés . Ayant
paflé la nuit en bataille , il s'avança le lendemain
à la pointe du jour fur le Village de Wderſchled ,
d'où il déboucha & marcha en colonne juſqu'à
une lieue de Rothembourg fur le grand chemin
ayant des marais à droite & à gauche. Alors il
s'apperçut que les ennemis avoient fait décamper
le centre de leurs lignes , & qu'ils n'avoient laiſſé
que des Détachemens dans les Forts de Rothembourg
& d'Otterberg. Comme on avoit lieu de
croire que ces Détachemens n'étoient reftés que
pour favorifer la retraite de leur armée , le Marquis
de Monteynard envoya fur le champ fommer
les deux Commandans. Ils répondirent qu'ils
avoient ordre de fe défendre . M. le Marq . de Monteynard
en informa le Maréchal de Richelieu ,
qui s'étoit déja mis en marche pour le joindre , &
186 MERCURE DE FRANCE.
qui fur cet avis envoya chercher quarante Compagnies
de Grenadiers de l'armée , tous les Gre
nadiers Royaux , les Carabiniers , & douze pieces
de canon d'augmentation.
Afept heures du matin , M. le Maréchal arriva
devant Rothembourg , qu'il alla reconnoître luimême.
On lui tira quelques coups de canon du
Fort , derriere lequel on voyoit une colonne d'Infanterie,
dont on ignoroit la force. M. le Maréchal
fit fes difpofitions , pour entourer le pofte de
droite & de gauche , & pour faire rétablir ſur la
Wurm les ponts que les ennemis avoient rompus.
En même temps , il fit paffer fur une éclufe
douze compagnies de Grenadiers, commandées par
M. le Comte de Wurmfer. Les ennemis , les ayant
apperçues , craignirent d'être coupés , & ils évacuerent
le Fort. Leur appréhenfion étoit d'autant
plus fondée , que M. le Marquis de Caraman avoit
déja paffé par fa droite une partie des marais &
une branche de la Wurm avec les Dragons de fon
Régiment. On vint avertir nos Sentinelles de la
retraite précipitée des ennemis. Mais il ne fut pas
poffible de s'y oppofer , parce qu'il n'y avoit dans
le voisinage aucun gué praticable , & que tous les
ponts fur la Wurm étoient rompus. D'ailleurs on
ne peut arriver à Rothembourg que par une feule
chauffée , & de tous côtés ce pofte eft environné
de marais.
M. le Maréchal de Richelieu fit occuper un des
Fauxbourgs de la Ville par quelques Compagnies
de Grenadiers , en attendant que le pont du Fort
fût rétabli . Les ennemis ont laiffé dans ce Fort
dix-fept pieces de canon de fer enclouées , dont
ils ont brifé les affûts . Quoique ce foit un pofte
très avantageux , qu'il étoit aifé de défendre longtemps,
on n'y a trouvé aucune forte de munitions.
OCTOBRE . 1757. 187
Pendant que le M. Maréchal de Richelieu s'étoit
avancé à Rothembourg, M. le Duc de Broglie avoit
marché avec la réſerve à Baffant , pour déboucher
fur Otterberg. Le Commandant de ce Fort avoit
fait tirer quelques coups de canon à cartouches fur
des Officiers & des Grenadiers , qui étoient allés
le reconnoître. Ayant été fommé de fe rendre , il
fit réponſe qu'il étoit dans l'intention de foutenir.
P'attaque . En conféquence il fit rompre les ponts
qui étoient dans cette partie. Mais M. le Duc de
Broglie ayant fait paffer des Grenadiers au gué , &
ayant fait la même manoeuvre que le Maréchal de
Richelieu avoit fait à Rothembourg , le Commandant
fe retira avec précipitation , laiffant
feize pieces de canon dans le Fort.
Hier , toute l'armée fe rendit de Werden à
Walle , où elle eft campée fur deux lignes . M. le
Marquis de Monteynard s'eft porté environ à trois
lieues en avant de Rothembourg . Les ennemis fe
font d'abord retirés à Gilhum . Leur pofition entre
Otterberg & Rothembourg , qui font des poftes
de la plus grande importance , étoit fi avantageufe,
qu'on eft fort furpris qu'ils l'aient abandonnée
fi précipitamment.
Ils étoient entourés à Gilhum de marais impraticables
, & ils avoient rompu la chauffée qui
étoit le feul chemin par lequel on pût y arriver.
Cependant ils ont levé leur camp avant le jour.
Ils continuent leur retraite fur Stade, & ils ont fait
une marche forcée de fix lieues . La tête de nos
détachemens a pouffé jufqu'à une demi-lieue au
de-là de Gilhum.
188 MERCURE DE FRANCE.
DU CAMP DE CLOSTER- SEVEN ,
les Septembre.
Le 3 du même mois , M. le Maréchal de Richelieu
apprit que les ennemis étoien impés à Emerfem,
& partit d'Otterberg avec tous les Grenadiers
qui étoient à Rothembourg , & avec la Brigade
d'Alface , pour fe porter à Clofter- Seven. Il manda
à M. le Duc de Broglie , de venir l'y joindre avec
fa réſerve , & cependant il pouffa en avant M. le
Marquis de Poyanne avec un détachement de
Carabiniers & de troupes légeres.
Le 4 au matin , fur l'avis que les ennemis
avoient décampé , il fe porta au détachement de
M. le Marquis de Poyanne , & fit attaquer pat
MM les Comtes de Berchiny & de Chabot , &
par deux cens Dragons à pied du Régiment d'Harcourt
, le village de Bevern qui fut emporté. Les
ennemis ayant alors fait avancer un corps confidé .
rable de troupes , le détachement de M. le Marquis
de Poyanne eut ordre de fe replier vers le village
de Selfen. Pendant ce temps , une colonne d'Infanterie
de quinze cens Heffois , commandée par
Je fieur de Saftro , qui pourfuivoit M. le Marquis
de Poyanne avec plufieurs troupes de Cavalerie ,
fut arrêtée par le feu de douze compagnies de
Grenadiers, commandées par le Prince de Chimay
qui avoient été embufquées dans un bois avec
quatre pieces de canon . Les Grenadiers de Chabot
chargerent la tête de cette Infanterie , qui fe retira
fort en défordre , & fut pourfuivie par les Volonsaires
du même corps & par les Huffards.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En août 1757, le Feld-Maréchal Comte d'Apraxin a commencé à exiger des contributions du Royaume de Prusse, ordonnant aux magistrats de Tilsit de livrer des vivres et des fourrages. Les troupes russes ont traversé la Samogitie et la Lituanie, occupant Tilsit le 29 septembre. Le Feld-Maréchal de Lehwald s'est replié sur la Prégel et a campé à Welau. Des escarmouches quotidiennes ont lieu entre les postes avancés des deux armées. La flotte russe n'a pas été vue sur les côtes de Poméranie, suggérant un retour à Cronstadt. Depuis l'entrée des troupes russes en Prusse-Duché, le Conseil de Régence de Königsberg s'est retiré, laissant seulement les magistrats chargés de la police. Les contributions exigées par les Russes sont très élevées, comme les 40 000 écus demandés à Memel. À Vienne, un officier a apporté des drapeaux pris aux Prussiens à Gabel et Zittau. Zittau, sous domination saxonne, a subi des destructions importantes. Le fisc impérial a cité les magistrats de Francfort pour non-respect des avocatures impériales. Le Chevalier Robert Keith a repris la route de Londres, et le Comte de Stainville est arrivé à Vienne en tant que nouvel ambassadeur de France. En Silésie, les Prussiens ont attaqué les troupes de l'Impératrice Reine, mais ont été repoussés après un combat intense, subissant de lourdes pertes. Le Colonel Jahnus a repris les hauteurs de Zeifchenberg près de Freyberg. À Prague, le Comte de Nadasty a avancé vers Levin, capturant des prisonniers prussiens. L'armée de l'Impératrice Reine a continué sa marche, avec des détachements envoyés vers la Silésie. À Dresde, le Colonel Laudon a continué à harceler les Prussiens, capturant un détachement ennemi. À Francfort, le Prince de Soubize a été salué par les magistrats, et les troupes françaises se déplacent vers la Turinge. À Hambourg, des navires anglais ont mouillé à l'embouchure de l'Elbe pour embarquer des effets de Hanovre. Le Colonel Jahnus a remporté une victoire en Silésie contre les Prussiens. À Hanovre, les contributions exigées incluent des quantités importantes de fourrage et de grains. Les troupes françaises ont pris possession des portes de la capitale, et les ducs de Chevreuse et de Saint-Pern ont rassuré les habitants. Brunswick et Wolfenbuttel ont ouvert leurs portes aux Français, et le Maréchal Duc de Richelieu se prépare à passer la Leine. L'armée du Duc de Cumberland est campée à Ferden, travaillant à améliorer les routes vers Stade. Le Maréchal Duc de Richelieu a reçu des nouvelles de la capitulation de Gueldre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
20
p. 181-191
ALLEMAGNE.
Début :
Toute la Prusse est actuellement au pouvoir des troupes Russiennes. [...]
Mots clefs :
Königsberg, Russes, Garnison, Armée, Soldats, Mouvements des troupes, Leipzig, Assemblée, Députés, Paiements, Taxes, Exécutions, Déserteurs, Marchands, Magistrats, Maréchaux, Comtes, Vienne, Prince Charles de Lorraine, Prisonniers, Enrôlement, Officiers, Ennemis, Attaques, Hambourg, Roi de Prusse, Marquis, Camp d'Hamelen, Combats, Capitulation, Comtes, Hanovre, Prague, Impératrice-Reine, Actions militaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE KONIGSBERG , le 13 Février.
Toute la Pruffe eft actuellement au pouvoir des
troupes Ruffiennes. En entrant fur le territoire
d'Elbing , elles ont pris environ quarante foldats
qui occupoient un petit Fort. La garnifon que le
Général Fermer a laiffée ici eft de fix mille hom-'
mes , infanterie & cavalerie. Les Cofaques de fon
armée obfervent la même difcipline que les troupes
nationales , & font traités en conféquence fur
le pied de troupes régulieres.
On affure qu'avant un mois , l'armée Ruffienne
fera forte au moins de quatre-vingts mille hommes
, & qu'il en marchera la moitié vers la Siléſie .
Le corps du Général Fermer eft en pleine marche
pour fe rendre dans la Poméranie.
•
Konigsberg vient d'être impofée par les Ruffiens
à une contribution de cinquante mille écus. Les
Commiffaires de l'Impératrice font de grands amas
de vivres à Kowno , pour y établir un magazin
capable de faire fubfifter un corps de quarante
mille hommes.
L'armée Ruffienne eft en mouvement pour
s'approcher de la Viftule. Le Major général Stolfen
eft entré le 11 dans Marienwerder avec un
détachement de trois cens hommes.
、
On ne peut qu'admirer la modération des Ruf
182 MERCURE DE FRANCE
fiens dans toute leur conduite à notre égard. Cea
pendant on a toujours lieu de craindre que les
violences exercées en Saxe , ne les forcent enfin
d'en venir à de fâcheufes repréfailles.
DE LEIPSICK , le 25 Février.
Les Etats des Cercles de Saxe font toujours af
femblés ici . Le 16 de Février , M. de Borck ,
Miniftre du Roi de Pruffe , propofa de la part de
fon Maître , aux Députés des Cercles , de remettre
aux Etats l'adminiftration des revenus de l'Electorat
, à condition 1º . de payer au Roi de
Pruffe la fomme de fix millions d'écus , y com
pris le produit des domaines & de l'accife géné
male , ou celle de quatre millions & demi , fans ces
deux branches des revenus ; 2º, de donner encore
en portions & rations la valeur de cent mille écus
par mois , pour l'entretien des troupes Pruffiennes
qui font en Saxe ; 3 °. d'acquitter en outre
exactement ce que cet Electorat redoit de l'année
derniere .
Ces demandes n'interrompent point le cours
des exécutions militaires qui fe font avec plus de
rigueur que jamais . Elles commencerent le 8 Janvier
dans les Bailliages de Moiffen & d'Ofchutz ,
pour la livraifon de deux mille wifpels , ou quarante-
huit mille boiffeaux de froment à quoi le
Cercle de Milnie eft taxé . On menace de traiter
de même les autres Bailliages , & de condamner.
au double ceux qui n'auront pas fourni leur con
tingent. Plufieurs Cercles , que les événemens de
la guerre affujettiffent également aux ordres des
deux partis ennemis , ont beau repréſenter les
obftacles que ces ordres contradictoires apportent
au fournitures qu'on exige d'eux, on veut qu'elles
AVRIL. 1758. 183
Te faffent à quelque prix que ce foit , à peine d'être
livrés au pillage des Huffards , & pour les Gentilshommes
dont on pourra le faifir , d'être mis dans
la Fortereffe de Magdebourg,
On a exécuté dans cette Ville douze Marchands
Italiens , taxés enfemble à quinze mille écus de
douceurs ( ainfi nomme- t'on cette nouvelle taxe ) ,
pour le premier bataillon des Gardes Pruffiennes.
Mêmes exactions à Drefde , mêmes violences de
la part du Commandant. Propriétaires & Locatai,
res de maiſons , pauvres & riches , tout y eft taxé,
A l'égard des Saxons enrôlés de force , qui ont
déferté des troupes Pruffiennes , le Directoire de
Torgau a enjoint aux Tribunaux de Juftice , fous
les plus féveres menaces , de confifquer tous leurs
biens meubles & immeubles , fans exception , de
les faire vendre à l'encan dans le terme de fix femaines
, & d'en faire porter le prix à la caiffe militaire
des Pruffiens . Le même traitement fera fait
aux Officiers Saxons qui ont paffé au ſervice de
l'Empereur ou de l'Empire. On veut encore forcer
les parens des déferteurs à les repréſenter. Un
paylan du Bailliage de Noffen qu'on avoit arrêté
pour répondre de fon fils qui étoit fugitif , cherchant
à fe fauver lui-même , a été jetté mort fur
le carreau.
On a mis le fcellé fur l'hôtel des Monnoies à
Drefde , & l'on n'en fait pas la raifon, à moins
que les malverfations du JuifEphraïm , qui depuis
La guerre ont été portées à l'excès , ne lui ayent
attiré cette difgrace.
Les Députés des Etats font encore ici . Le premier
payement des fix cens mille écus qu'ils ont
été contraints d'accorder fous le nom fpécieux de
don gratuit , fe fait actuellement avec la plus
grande rigueur. La moindre Terre noble eft taxée
184 MERCURE DE FRANCE.
à mille écus , & les autres à proportion .
Nos Magiftrats font aux arrêts à l'Hôtel de Ville
& gardés par foixante foldats. On permet feulement
aux plus âgés de retourner chez eux le foir ;
les autres font obligés de refter & de coucher fur
des paillaffes. Il y a fur toutes les maiſons & fur
les biens de fonds une nouvelle taxe fixée à deux
pour cent du prix de la derniere acquifition . Les
Locataires font impofés à quatre gros par écu de
tout bail qui excede vingt écus par an. Si l'on
manque d'argent comptant pour fatisfaire à ces
exactions , il faut donner de l'argenterie ou des
marchandiſes ; les Pruffiens s'accommodent de
tout. Indépendamment de ces taxes , chaque Négociant
eft encore obligé de payer féparément
mille ou deux mille écus. Le commerce eft entiérement
fufpendu , & l'on ne permet plus le tranf
port d'aucunes marchandifes. Enfin les foldats
vont de maifon en maifon , & prennent de force
tout ce qu'on ne veut pas leur donner. Drefde
Chemnitz , Naumbourg , Merfebourg , font traités
à peu près de même. On vend aux Juifs à trèsvil
prix les meubles , habits , effets , jufqu'aux lits
mêmes des habitans qui ne font point en état de
payer les taxes.
A Drefde , la cherté des vivres & la mifere des
habitans font à un tel point , qu'un grand nombre
eft réduit à la mendicité. La Princeffe Royale &
à fon exemple , plufieurs perfonnes de diftinction ,
font obligées , pour les faire vivre , de faire diftri
buer une certaine quantité de pain par femaine.
Le Directeur des biens que le Comte de Bruhl
poffede dans la baffe- Luface, a reçu ordre du Com
mandant de Drefde de s'y rendre au plutôt , pour
rendre compte du revenu de ces biens.
Tous les maux dont Léipfick eft accablée
AVRIL 1758 1185
viennent d'être portés à leur comble . Nos Magif
trats ont été forcés de prêter ferment de fidélité
aux Pruffiens. Pour leur arracher ce ferment , on
avoit planté le canon contre l'Hôtel de Ville. Les
Pruffiens ont voulu exiger le même ferment des
Etats de Saxe , mais ces Etats l'ont refufé ; ils ont
même déclaré hautement qu'ils périroient plutôt
que de manquer de fidélité à leur Souverain légitime
, & plufieurs Députés ont difparu . La Terre
du Comte de Loefer , Maréchal héréditaire & Préfident
né des Etats , & celle du Baron de Ponickau
, Miniftre de Saxe à la Diete de l'Empire , ont
été depuis ravagées & détruites comme celles du
Comte & de la Comteffe de Bruhl. Il eft à remarquer
que le fameux partifan Meyer , exécuteur de
ces violences , a été long- temps au fervice de Saxe.
On apprend de Drefde que le Commandant
Pruffien a auffi obligé les Magiftrats de cette Ville
de prêter ferment de fidélité à fon Maître , & que
la même cérémonie va ſe faire dans les autres Villes
& Bailliages de l'Electorat .
Le château de Lavenftein , appartenant au
Comte de Bunau , Chambellan du Roi , a été ra➡
vagé par les Pruffiens , & tous les effets , meubles
beftiaux , &c. ont été tranſportés à Dreſde.
DE VIENNE , le 27 Février.
On ne croit pas que la ſanté du Prince Charles,
qui eft confidérablement altérée par les fatigues
de la derniere campagne , lui permette de commander
l'armée Impériale dans la campagne prochaine.
Ainfi , felon toutes les apparences , le
Feld -Maréchal Comte de Daun fera chargé da
commandement en chef.
L'échange des prifonniers refpectifs faits dans
186 MERCURE DE FRANCE:
la derniere campagne eſt enfin réglé. Les Coma
miffaires Impériaux & ceux du Roi de Pruffe
vont fe rendre pour cet effet à Peterfwalde &
Jagerndorff , & les troupes qui doivent être
échangées font en marche. Il a paffé par ici le 11
douze cens Craates , qui efcortoient huit cens
prifonniers Pruffiens , & le 14 , il a défilé une autre
Colonne de douze cens Croates qui vont en
Boheme.
On forme aux environs de cette Ville un nouveau
corps de Pionniers , & un autre corps deftiné
uniquement à la garde des équipages : ils fe levent
l'un & l'autre avec tout le fuccès poffible.
Les enrollemens conditionnels ont très- bien
réuffi dans cette Capitale , ainfi qu'à Lints , en
Stirie , & dans les autres Etats héréditaires de
Impératrice- Reine.
M. le Comte de Broglie , Ambaſſadeur du Roi
Très- Chrétien auprès du Roi de Pologne , eſt arrivé
de Warfovie , & retourne en France pour rétablir
fa fanté .
Tout ce qu'il y avoit ici d'Officiers Généraux
& autres , ont en ordre de partir fans délai , pour
rejoindre leurs corps. Le Feld-Maréchal Comte
de Daun eft auffi fur fon départ.
Le 23 Février , la glace dont le Danube étoit
couvert , fe rompit fi fubitement & avec une telle
violence , que quatre arches du grand pont furent
emportées.
La marche des troupes qui viennent d'Italie
pour aller renforcer l'armée de Boheme , a été
retardée quelque temps par le débordement de:
l'Adige ; mais on a des avis certains. que la tête de
ces troupes eft arrivée dans le Tirol.
Les ennemis ont été chaffés de Troppau le 18
par le Marquis de Ville , & ils fe font retirés avec
AVRIL. 1758. 187
perte. Le lendemain de la retraite , le régiment
de Stechau , dragons , croyant que les Pruffiens
occupoient encore ce pofte , s'approcha des fauxbourgs
de la Ville . On le fit attaquer par les
Uhlans , par les Huffards de Karoly , & par les
Huffards Carlftadiens , qui le mirent bientôt en
fuite , lui tuerent du monde , & firent prifonniers
le Major Pruffien qui le commandoit , un Capitaine
, Lieutenans , un Enſeigne , & deux cens
foixante Dragons.
DE HAMBOURG , le z Mars.
Ce qui vient de fe paffer à Zerbft caufe un
étonnement général . Un détachement de Huffards
Pruffiens étant revenu dans cette Ville pour enlever
le Marquis de Fraygne , a procédé de cette
maniere. Ils inveftirent d'abord le château , où le
Prince régnant avoit cru devoir mettre le Marquis
à couvert des violences qu'il avoit déja effayées
, & le tinrent bloqué pendant un jour.
L'Officier qui commandoit le détachement fit
enfuite braquer le canon , & fomma le Prince de
lui livrer le Marquis de Fraygne. Après quelques
négociations tentées infructueufement auprès du
Roi de Pruffe & du Prince Henry , le Comman
dant Pruffien déclara , que , file Marquis ne lui
étoit pas remis avant le 24 Février , il auroit recours
aux voies extrêmes. Sur ces difpofitions , le
Marquis de Fraygne , pour empêcher qu'à fon
occalion on n'achevât de violer tous les droits ,
en forçant jufqu'à l'afyle d'un Prince Souverain &
libre, qui n'eft en guerre avec perfonne , prit le
parti de fe remettre volontairement entre les
mains des Pruffiens. Il fut donc conduit fur le
champ à la citadelle de Magdebourg , où il eft
188 MERCURE DE FRANCE.
traité avec autant de rigueur que le plus coupable
fujet pourroit l'être fous l'autorité légitime de fon
Souverain naturel .
Quelques jours après cet événement , la Princeffe
douairiere d'Anhalt - Zerbft , & le Prince ré→
gnant fon fils , le font retirés dans cette Ville
pour fe fouftraire à de nouvelles extrêmités de la
part des Pruffiens.
DU CAMP D'HAMELEN , le 9 Mars.
Les troupes d'Hanovre , de Brunfwick & de
Heffe , auxquelles plufieurs régimens Pruffiens
s'étoient joints , fe mirent en mouvement le 18
du mois dernier , pour attaquer nos quartiers. Un
corps confidérable des ennemis fe porta fur Vehrden
, ce qui obligea M. le Marquis de Saint - Cha-
Maréchal de Camp , commandant alors
dans ce pofte , qui n'eft d'aucune défenſe , de l'évacuer,
& les inondations l'obligerent de ſe replier
fur Brême.
mans ,
Le 23 Février, M le Comte de Chabot- la Serre,
Brigadier des Armées du Roi & Colonel desVolontaires
Royaux , fut vivement attaqué dans Hoya
par des troupes fupérieures aux fiennes. Il avoit
fous fes ordres le rég ment des Gardes Lorraines ,
deux compagnies de Grenadiers , deux Piquets de
Bretagne , & cent Dragons du régiment Meſtre
de Camp Général. Il fit la plus vigoureufe défenfe
, & fe battit de rue en rue : enfin forcé de fe
retirer dans le château , il obtint une capitulation
très-honorable & fortit , ainfi que les troupes
qu'il commandoit , avec tous les honneur de la
guerre. Le régiment des Gardes Lorraines a beaucoup
perdu à cette attaque. M. le Chevalier Mecles
, Lieutenant- Colonel du régiment Mestre de
AVRIL 1758. 189
Camp Général , qui étoit venu volontairement
avec les Dragons , & M de Prade , Aide Major de
ce corps , ont été tués . M. le Chevalier de Lemps ,
Lieutenant-Colonel du régiment de Bretagne
s'eft fort dift.ngué , ainfi que tous les Officiers des
différens corps.
M. le Comte de Chabot ayant fait fçavoir le 24
à M. le Comte de Saint- Germain l'événement de
Hoya , ce Lieutenant géneral jugea qu'il ne pouvoit
plus être d'aucune utilité dans Brême au refte
de l'armée dont il fe trouvoit féparé , & qu'en y
reftant , il couroit rifque d'être coupé tout -à -fait
par l'ennemi ainfi il fit fur le champ fes difpofitions
pour ſe retirer avec fa nombreuſe garnifon.
Il a fait fa retraite dans le meilleur ordre jufqu'à
Ofnabruck , où il a trouvé le régiment de Champagne
, deux régimens de Cavalerie , & le régi
ment Colonel général des Dragons.
;.
M. le Comte de Clermont ayant jugé à propos
de replier fon quartier général pour donner le
temps à tous les corps de fon armée de le joindre ,
ce Prince partit le 28 d'Hanovre dans le plus
grand ordre , & en faifant obferver à les troupes
la plus exacte difcipline. Il a fait diftribuer aux
pauvres les farines qui ne pouvoient fe transporter.
Il avoit donné les ordres pour faire évacuer dès le
26 les Villes de Zell , de Brunſwick , de Wolfenbuttel
, & tous les autres poftes que nos troupes
occupoient. Cette retraite générale n'a pu fe faire
fans perdre les malades qui ne ſe font pas trouvés
en état de fupporter le tranſport , quelques chariots
mal attelés , & beaucoup de provifions ; mais
on a pris de juftes mefures pour empêcher l'ennemi
de profiter de nos magazins.
Le 9 Mars , toute l'armée ſe trouvoit raffemblée
à Hamelen , où M. le Comte de Clermont a établi
190 MERCURE DE FRANCE.
fon quartier général. Depuis ce Prince a donné
ordre de jetter un pont fur le Wefer à Rhintlen ,
affurer la communication avec le corps que pour
commande M. le Comte de Saint- Germain fur la
rive gauche de cette riviere , & pour obferver de
plus près les mouvemens des ennemis fur Munden.
DE PRAGUE , le 3 Mars.
On affure ici que , fuivant le plan d'opérations
concerté à Vienne , l'Impératrice- Reine aura trois
grandes armées qui agiront tout à la fois ; l'une
en Siléfie , fous les ordres du Feld-Maréchal Comte
de Daun ; la deuxieme , commandée par le Feld-
Maréchal Comte de Nadafty , du côté de Troppau
; & la troifieme , dans la Luface , aux ordres
du Feld-Maréchal Bathiani.
Plufieurs lettres ont confirmé l'action particu
liere dont voici le détail. Le 16 Février , un Officier
de nos troupes vint loger à Kaldekerich. II
n'avoit qu'un petit détachement avec lui , & cependant
il fit marquer des logemens pour mille
hommes ; mais il n'exigea pour fa troupe que les
provifions néceffaires , & fit obferver le meilleur
ordre. A peine ce qu'il avoit demandé aux habitans
lui fut délivré , qu'il parut un corps de troupes
ennemies fort fupérieur au fien , dans le deffein
de l'enlever. Le Capitaine n'eut que le temps
de s'emparer du cimetiere , & de s'y retrancher
comme il put . Les Pruffiens voulurent l'y forcer ,
& des deux côtés on ſe fufilla vivement. Après
une demi -heure de combat , ils fommerent l'Officier
de fe rendre. Celui-ci pour toute réponſe
dit, qu'il avoit fait marquer du logement pour
deux Bataillons , & qu'il étoit bien réfolu de tenir
juſqu'à leur arrivée. Le feu recommença fur la
AVRIL. 1758. 191
champ ; mais l'Officier voulant ménager fon
monde , fit demander des conditions. Pendant les
pourparlers qui fufpendirent l'attaque , l'Officier
reconnut une maiſon qui communiquoit au cimetiere.
Il fit fortir par-là fon Lieutenant avec la
moitié de fa troupe. Ce dernier après quelques
détours vint charger les Pruffiens en queue , & le
Capitaine fortant tout-à-coup du cimetiere , força
la tête. Les Pruffiens , qui crurent alors avoir fur
les bras les mille hommes dont on avoit parlé,
furent culbutés , & fe retirerent en défordre , laif
fant fur la place vingt-fept hommes morts , fans
les bleffés qu'ils remmenerent avec eux. Le nom
de ce Capitaine eft Lallieux , & le Lieutenant ſe
aomme Ryff.
DE KONIGSBERG , le 13 Février.
Toute la Pruffe eft actuellement au pouvoir des
troupes Ruffiennes. En entrant fur le territoire
d'Elbing , elles ont pris environ quarante foldats
qui occupoient un petit Fort. La garnifon que le
Général Fermer a laiffée ici eft de fix mille hom-'
mes , infanterie & cavalerie. Les Cofaques de fon
armée obfervent la même difcipline que les troupes
nationales , & font traités en conféquence fur
le pied de troupes régulieres.
On affure qu'avant un mois , l'armée Ruffienne
fera forte au moins de quatre-vingts mille hommes
, & qu'il en marchera la moitié vers la Siléſie .
Le corps du Général Fermer eft en pleine marche
pour fe rendre dans la Poméranie.
•
Konigsberg vient d'être impofée par les Ruffiens
à une contribution de cinquante mille écus. Les
Commiffaires de l'Impératrice font de grands amas
de vivres à Kowno , pour y établir un magazin
capable de faire fubfifter un corps de quarante
mille hommes.
L'armée Ruffienne eft en mouvement pour
s'approcher de la Viftule. Le Major général Stolfen
eft entré le 11 dans Marienwerder avec un
détachement de trois cens hommes.
、
On ne peut qu'admirer la modération des Ruf
182 MERCURE DE FRANCE
fiens dans toute leur conduite à notre égard. Cea
pendant on a toujours lieu de craindre que les
violences exercées en Saxe , ne les forcent enfin
d'en venir à de fâcheufes repréfailles.
DE LEIPSICK , le 25 Février.
Les Etats des Cercles de Saxe font toujours af
femblés ici . Le 16 de Février , M. de Borck ,
Miniftre du Roi de Pruffe , propofa de la part de
fon Maître , aux Députés des Cercles , de remettre
aux Etats l'adminiftration des revenus de l'Electorat
, à condition 1º . de payer au Roi de
Pruffe la fomme de fix millions d'écus , y com
pris le produit des domaines & de l'accife géné
male , ou celle de quatre millions & demi , fans ces
deux branches des revenus ; 2º, de donner encore
en portions & rations la valeur de cent mille écus
par mois , pour l'entretien des troupes Pruffiennes
qui font en Saxe ; 3 °. d'acquitter en outre
exactement ce que cet Electorat redoit de l'année
derniere .
Ces demandes n'interrompent point le cours
des exécutions militaires qui fe font avec plus de
rigueur que jamais . Elles commencerent le 8 Janvier
dans les Bailliages de Moiffen & d'Ofchutz ,
pour la livraifon de deux mille wifpels , ou quarante-
huit mille boiffeaux de froment à quoi le
Cercle de Milnie eft taxé . On menace de traiter
de même les autres Bailliages , & de condamner.
au double ceux qui n'auront pas fourni leur con
tingent. Plufieurs Cercles , que les événemens de
la guerre affujettiffent également aux ordres des
deux partis ennemis , ont beau repréſenter les
obftacles que ces ordres contradictoires apportent
au fournitures qu'on exige d'eux, on veut qu'elles
AVRIL. 1758. 183
Te faffent à quelque prix que ce foit , à peine d'être
livrés au pillage des Huffards , & pour les Gentilshommes
dont on pourra le faifir , d'être mis dans
la Fortereffe de Magdebourg,
On a exécuté dans cette Ville douze Marchands
Italiens , taxés enfemble à quinze mille écus de
douceurs ( ainfi nomme- t'on cette nouvelle taxe ) ,
pour le premier bataillon des Gardes Pruffiennes.
Mêmes exactions à Drefde , mêmes violences de
la part du Commandant. Propriétaires & Locatai,
res de maiſons , pauvres & riches , tout y eft taxé,
A l'égard des Saxons enrôlés de force , qui ont
déferté des troupes Pruffiennes , le Directoire de
Torgau a enjoint aux Tribunaux de Juftice , fous
les plus féveres menaces , de confifquer tous leurs
biens meubles & immeubles , fans exception , de
les faire vendre à l'encan dans le terme de fix femaines
, & d'en faire porter le prix à la caiffe militaire
des Pruffiens . Le même traitement fera fait
aux Officiers Saxons qui ont paffé au ſervice de
l'Empereur ou de l'Empire. On veut encore forcer
les parens des déferteurs à les repréſenter. Un
paylan du Bailliage de Noffen qu'on avoit arrêté
pour répondre de fon fils qui étoit fugitif , cherchant
à fe fauver lui-même , a été jetté mort fur
le carreau.
On a mis le fcellé fur l'hôtel des Monnoies à
Drefde , & l'on n'en fait pas la raifon, à moins
que les malverfations du JuifEphraïm , qui depuis
La guerre ont été portées à l'excès , ne lui ayent
attiré cette difgrace.
Les Députés des Etats font encore ici . Le premier
payement des fix cens mille écus qu'ils ont
été contraints d'accorder fous le nom fpécieux de
don gratuit , fe fait actuellement avec la plus
grande rigueur. La moindre Terre noble eft taxée
184 MERCURE DE FRANCE.
à mille écus , & les autres à proportion .
Nos Magiftrats font aux arrêts à l'Hôtel de Ville
& gardés par foixante foldats. On permet feulement
aux plus âgés de retourner chez eux le foir ;
les autres font obligés de refter & de coucher fur
des paillaffes. Il y a fur toutes les maiſons & fur
les biens de fonds une nouvelle taxe fixée à deux
pour cent du prix de la derniere acquifition . Les
Locataires font impofés à quatre gros par écu de
tout bail qui excede vingt écus par an. Si l'on
manque d'argent comptant pour fatisfaire à ces
exactions , il faut donner de l'argenterie ou des
marchandiſes ; les Pruffiens s'accommodent de
tout. Indépendamment de ces taxes , chaque Négociant
eft encore obligé de payer féparément
mille ou deux mille écus. Le commerce eft entiérement
fufpendu , & l'on ne permet plus le tranf
port d'aucunes marchandifes. Enfin les foldats
vont de maifon en maifon , & prennent de force
tout ce qu'on ne veut pas leur donner. Drefde
Chemnitz , Naumbourg , Merfebourg , font traités
à peu près de même. On vend aux Juifs à trèsvil
prix les meubles , habits , effets , jufqu'aux lits
mêmes des habitans qui ne font point en état de
payer les taxes.
A Drefde , la cherté des vivres & la mifere des
habitans font à un tel point , qu'un grand nombre
eft réduit à la mendicité. La Princeffe Royale &
à fon exemple , plufieurs perfonnes de diftinction ,
font obligées , pour les faire vivre , de faire diftri
buer une certaine quantité de pain par femaine.
Le Directeur des biens que le Comte de Bruhl
poffede dans la baffe- Luface, a reçu ordre du Com
mandant de Drefde de s'y rendre au plutôt , pour
rendre compte du revenu de ces biens.
Tous les maux dont Léipfick eft accablée
AVRIL 1758 1185
viennent d'être portés à leur comble . Nos Magif
trats ont été forcés de prêter ferment de fidélité
aux Pruffiens. Pour leur arracher ce ferment , on
avoit planté le canon contre l'Hôtel de Ville. Les
Pruffiens ont voulu exiger le même ferment des
Etats de Saxe , mais ces Etats l'ont refufé ; ils ont
même déclaré hautement qu'ils périroient plutôt
que de manquer de fidélité à leur Souverain légitime
, & plufieurs Députés ont difparu . La Terre
du Comte de Loefer , Maréchal héréditaire & Préfident
né des Etats , & celle du Baron de Ponickau
, Miniftre de Saxe à la Diete de l'Empire , ont
été depuis ravagées & détruites comme celles du
Comte & de la Comteffe de Bruhl. Il eft à remarquer
que le fameux partifan Meyer , exécuteur de
ces violences , a été long- temps au fervice de Saxe.
On apprend de Drefde que le Commandant
Pruffien a auffi obligé les Magiftrats de cette Ville
de prêter ferment de fidélité à fon Maître , & que
la même cérémonie va ſe faire dans les autres Villes
& Bailliages de l'Electorat .
Le château de Lavenftein , appartenant au
Comte de Bunau , Chambellan du Roi , a été ra➡
vagé par les Pruffiens , & tous les effets , meubles
beftiaux , &c. ont été tranſportés à Dreſde.
DE VIENNE , le 27 Février.
On ne croit pas que la ſanté du Prince Charles,
qui eft confidérablement altérée par les fatigues
de la derniere campagne , lui permette de commander
l'armée Impériale dans la campagne prochaine.
Ainfi , felon toutes les apparences , le
Feld -Maréchal Comte de Daun fera chargé da
commandement en chef.
L'échange des prifonniers refpectifs faits dans
186 MERCURE DE FRANCE:
la derniere campagne eſt enfin réglé. Les Coma
miffaires Impériaux & ceux du Roi de Pruffe
vont fe rendre pour cet effet à Peterfwalde &
Jagerndorff , & les troupes qui doivent être
échangées font en marche. Il a paffé par ici le 11
douze cens Craates , qui efcortoient huit cens
prifonniers Pruffiens , & le 14 , il a défilé une autre
Colonne de douze cens Croates qui vont en
Boheme.
On forme aux environs de cette Ville un nouveau
corps de Pionniers , & un autre corps deftiné
uniquement à la garde des équipages : ils fe levent
l'un & l'autre avec tout le fuccès poffible.
Les enrollemens conditionnels ont très- bien
réuffi dans cette Capitale , ainfi qu'à Lints , en
Stirie , & dans les autres Etats héréditaires de
Impératrice- Reine.
M. le Comte de Broglie , Ambaſſadeur du Roi
Très- Chrétien auprès du Roi de Pologne , eſt arrivé
de Warfovie , & retourne en France pour rétablir
fa fanté .
Tout ce qu'il y avoit ici d'Officiers Généraux
& autres , ont en ordre de partir fans délai , pour
rejoindre leurs corps. Le Feld-Maréchal Comte
de Daun eft auffi fur fon départ.
Le 23 Février , la glace dont le Danube étoit
couvert , fe rompit fi fubitement & avec une telle
violence , que quatre arches du grand pont furent
emportées.
La marche des troupes qui viennent d'Italie
pour aller renforcer l'armée de Boheme , a été
retardée quelque temps par le débordement de:
l'Adige ; mais on a des avis certains. que la tête de
ces troupes eft arrivée dans le Tirol.
Les ennemis ont été chaffés de Troppau le 18
par le Marquis de Ville , & ils fe font retirés avec
AVRIL. 1758. 187
perte. Le lendemain de la retraite , le régiment
de Stechau , dragons , croyant que les Pruffiens
occupoient encore ce pofte , s'approcha des fauxbourgs
de la Ville . On le fit attaquer par les
Uhlans , par les Huffards de Karoly , & par les
Huffards Carlftadiens , qui le mirent bientôt en
fuite , lui tuerent du monde , & firent prifonniers
le Major Pruffien qui le commandoit , un Capitaine
, Lieutenans , un Enſeigne , & deux cens
foixante Dragons.
DE HAMBOURG , le z Mars.
Ce qui vient de fe paffer à Zerbft caufe un
étonnement général . Un détachement de Huffards
Pruffiens étant revenu dans cette Ville pour enlever
le Marquis de Fraygne , a procédé de cette
maniere. Ils inveftirent d'abord le château , où le
Prince régnant avoit cru devoir mettre le Marquis
à couvert des violences qu'il avoit déja effayées
, & le tinrent bloqué pendant un jour.
L'Officier qui commandoit le détachement fit
enfuite braquer le canon , & fomma le Prince de
lui livrer le Marquis de Fraygne. Après quelques
négociations tentées infructueufement auprès du
Roi de Pruffe & du Prince Henry , le Comman
dant Pruffien déclara , que , file Marquis ne lui
étoit pas remis avant le 24 Février , il auroit recours
aux voies extrêmes. Sur ces difpofitions , le
Marquis de Fraygne , pour empêcher qu'à fon
occalion on n'achevât de violer tous les droits ,
en forçant jufqu'à l'afyle d'un Prince Souverain &
libre, qui n'eft en guerre avec perfonne , prit le
parti de fe remettre volontairement entre les
mains des Pruffiens. Il fut donc conduit fur le
champ à la citadelle de Magdebourg , où il eft
188 MERCURE DE FRANCE.
traité avec autant de rigueur que le plus coupable
fujet pourroit l'être fous l'autorité légitime de fon
Souverain naturel .
Quelques jours après cet événement , la Princeffe
douairiere d'Anhalt - Zerbft , & le Prince ré→
gnant fon fils , le font retirés dans cette Ville
pour fe fouftraire à de nouvelles extrêmités de la
part des Pruffiens.
DU CAMP D'HAMELEN , le 9 Mars.
Les troupes d'Hanovre , de Brunfwick & de
Heffe , auxquelles plufieurs régimens Pruffiens
s'étoient joints , fe mirent en mouvement le 18
du mois dernier , pour attaquer nos quartiers. Un
corps confidérable des ennemis fe porta fur Vehrden
, ce qui obligea M. le Marquis de Saint - Cha-
Maréchal de Camp , commandant alors
dans ce pofte , qui n'eft d'aucune défenſe , de l'évacuer,
& les inondations l'obligerent de ſe replier
fur Brême.
mans ,
Le 23 Février, M le Comte de Chabot- la Serre,
Brigadier des Armées du Roi & Colonel desVolontaires
Royaux , fut vivement attaqué dans Hoya
par des troupes fupérieures aux fiennes. Il avoit
fous fes ordres le rég ment des Gardes Lorraines ,
deux compagnies de Grenadiers , deux Piquets de
Bretagne , & cent Dragons du régiment Meſtre
de Camp Général. Il fit la plus vigoureufe défenfe
, & fe battit de rue en rue : enfin forcé de fe
retirer dans le château , il obtint une capitulation
très-honorable & fortit , ainfi que les troupes
qu'il commandoit , avec tous les honneur de la
guerre. Le régiment des Gardes Lorraines a beaucoup
perdu à cette attaque. M. le Chevalier Mecles
, Lieutenant- Colonel du régiment Mestre de
AVRIL 1758. 189
Camp Général , qui étoit venu volontairement
avec les Dragons , & M de Prade , Aide Major de
ce corps , ont été tués . M. le Chevalier de Lemps ,
Lieutenant-Colonel du régiment de Bretagne
s'eft fort dift.ngué , ainfi que tous les Officiers des
différens corps.
M. le Comte de Chabot ayant fait fçavoir le 24
à M. le Comte de Saint- Germain l'événement de
Hoya , ce Lieutenant géneral jugea qu'il ne pouvoit
plus être d'aucune utilité dans Brême au refte
de l'armée dont il fe trouvoit féparé , & qu'en y
reftant , il couroit rifque d'être coupé tout -à -fait
par l'ennemi ainfi il fit fur le champ fes difpofitions
pour ſe retirer avec fa nombreuſe garnifon.
Il a fait fa retraite dans le meilleur ordre jufqu'à
Ofnabruck , où il a trouvé le régiment de Champagne
, deux régimens de Cavalerie , & le régi
ment Colonel général des Dragons.
;.
M. le Comte de Clermont ayant jugé à propos
de replier fon quartier général pour donner le
temps à tous les corps de fon armée de le joindre ,
ce Prince partit le 28 d'Hanovre dans le plus
grand ordre , & en faifant obferver à les troupes
la plus exacte difcipline. Il a fait diftribuer aux
pauvres les farines qui ne pouvoient fe transporter.
Il avoit donné les ordres pour faire évacuer dès le
26 les Villes de Zell , de Brunſwick , de Wolfenbuttel
, & tous les autres poftes que nos troupes
occupoient. Cette retraite générale n'a pu fe faire
fans perdre les malades qui ne ſe font pas trouvés
en état de fupporter le tranſport , quelques chariots
mal attelés , & beaucoup de provifions ; mais
on a pris de juftes mefures pour empêcher l'ennemi
de profiter de nos magazins.
Le 9 Mars , toute l'armée ſe trouvoit raffemblée
à Hamelen , où M. le Comte de Clermont a établi
190 MERCURE DE FRANCE.
fon quartier général. Depuis ce Prince a donné
ordre de jetter un pont fur le Wefer à Rhintlen ,
affurer la communication avec le corps que pour
commande M. le Comte de Saint- Germain fur la
rive gauche de cette riviere , & pour obferver de
plus près les mouvemens des ennemis fur Munden.
DE PRAGUE , le 3 Mars.
On affure ici que , fuivant le plan d'opérations
concerté à Vienne , l'Impératrice- Reine aura trois
grandes armées qui agiront tout à la fois ; l'une
en Siléfie , fous les ordres du Feld-Maréchal Comte
de Daun ; la deuxieme , commandée par le Feld-
Maréchal Comte de Nadafty , du côté de Troppau
; & la troifieme , dans la Luface , aux ordres
du Feld-Maréchal Bathiani.
Plufieurs lettres ont confirmé l'action particu
liere dont voici le détail. Le 16 Février , un Officier
de nos troupes vint loger à Kaldekerich. II
n'avoit qu'un petit détachement avec lui , & cependant
il fit marquer des logemens pour mille
hommes ; mais il n'exigea pour fa troupe que les
provifions néceffaires , & fit obferver le meilleur
ordre. A peine ce qu'il avoit demandé aux habitans
lui fut délivré , qu'il parut un corps de troupes
ennemies fort fupérieur au fien , dans le deffein
de l'enlever. Le Capitaine n'eut que le temps
de s'emparer du cimetiere , & de s'y retrancher
comme il put . Les Pruffiens voulurent l'y forcer ,
& des deux côtés on ſe fufilla vivement. Après
une demi -heure de combat , ils fommerent l'Officier
de fe rendre. Celui-ci pour toute réponſe
dit, qu'il avoit fait marquer du logement pour
deux Bataillons , & qu'il étoit bien réfolu de tenir
juſqu'à leur arrivée. Le feu recommença fur la
AVRIL. 1758. 191
champ ; mais l'Officier voulant ménager fon
monde , fit demander des conditions. Pendant les
pourparlers qui fufpendirent l'attaque , l'Officier
reconnut une maiſon qui communiquoit au cimetiere.
Il fit fortir par-là fon Lieutenant avec la
moitié de fa troupe. Ce dernier après quelques
détours vint charger les Pruffiens en queue , & le
Capitaine fortant tout-à-coup du cimetiere , força
la tête. Les Pruffiens , qui crurent alors avoir fur
les bras les mille hommes dont on avoit parlé,
furent culbutés , & fe retirerent en défordre , laif
fant fur la place vingt-fept hommes morts , fans
les bleffés qu'ils remmenerent avec eux. Le nom
de ce Capitaine eft Lallieux , & le Lieutenant ſe
aomme Ryff.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En février 1758, l'Allemagne est sous contrôle des troupes russes. À Königsberg, les Russes ont capturé environ quarante soldats et laissé une garnison de six mille hommes. Les Cosaques montrent une discipline comparable aux troupes nationales. Les Russes prévoient d'augmenter leur armée à quatre-vingt mille hommes, dont la moitié se dirigera vers la Silésie. Le général Fermer se dirige vers la Poméranie. Königsberg a été imposée d'une contribution de cinquante mille écus. Les commissaires de l'impératrice stockent des vivres à Kowno pour soutenir une armée de quarante mille hommes. Les Russes avancent vers la Vistule, et le major général Stolfen a pris Marienwerder avec trois cents hommes. À Leipzig, les États des Cercles de Saxe sont réunis. Le ministre du roi de Prusse, M. de Borck, propose de remettre l'administration des revenus de l'Électorat aux États en échange de paiements et de fournitures pour les troupes prussiennes. Les exécutions militaires continuent avec rigueur, notamment dans les bailliages de Moissen et d'Oschutz, où des contingents de blé sont exigés. Les Cercles saxons, soumis aux ordres des deux partis ennemis, doivent fournir des approvisionnements sous peine de pillage. Douze marchands italiens ont été exécutés à Dresde pour non-paiement de taxes. Les biens des déserteurs saxons sont confisqués, et leurs familles menacées. Le commerce est suspendu, et les troupes prussiennes prennent de force ce qui n'est pas donné. À Vienne, la santé du prince Charles est altérée, et le comte de Daun devrait commander l'armée impériale. L'échange des prisonniers est réglé, et de nouvelles troupes sont levées. Le comte de Broglie retourne en France pour raisons de santé. Les ennemis ont été chassés de Troppau par le marquis de Ville. À Hambourg, un détachement prussien a enlevé le marquis de Fraygne à Zerbst, malgré les protestations du prince régnant. La princesse douairière et le prince régnant se sont retirés pour éviter de nouvelles extrémités. À Hamelen, les troupes hanovriennes, brunswickoises et hessoises, rejointes par des régiments prussiens, ont attaqué les quartiers français. Le comte de Chabot a obtenu une capitulation honorable à Hoya après une vigoureuse défense. En février 1758, un officier français, séparé de son armée à Brême, se retire avec sa garnison jusqu'à Osnabrück pour éviter d'être coupé par l'ennemi. Le Comte de Clermont replie son quartier général pour permettre à toutes les troupes de le rejoindre, partant d'Hanovre le 28 avec discipline et en distribuant des farines aux pauvres. Il ordonne l'évacuation de plusieurs villes et postes occupés par les troupes françaises. Cette retraite entraîne la perte de malades, de chariots mal attelés et de provisions, mais des mesures sont prises pour protéger les magasins. Le 9 mars, l'armée se rassemble à Hamelin, où le Comte de Clermont établit son quartier général. Il ordonne la construction d'un pont sur la Weser à Rinteln pour assurer la communication avec les troupes commandées par le Comte de Saint-Germain. En Bohême, selon un plan d'opérations concerté à Vienne, l'Impératrice-Reine doit diriger trois grandes armées en Silésie, en Moravie et en Lusace. Le 16 février, un officier français avec un petit détachement se retranche dans un cimetière face à un corps de troupes ennemies supérieur. Après une demi-heure de combat, l'officier négocie des conditions et parvient à surprendre les Prussiens en les attaquant de deux côtés. Les Prussiens sont repoussés, laissant 27 morts sur le champ de bataille. Les noms des officiers français impliqués sont le Capitaine Lallieux et le Lieutenant Ryff.
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21
p. 194-195
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le Roi a nommé M. le Marquis de Contades Maréchal de France. [...]
Mots clefs :
Nominations, Louisbourg, Capitulation, Troupes, Duc, Ennemis, Anglais, Prisonniers, Marquis
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
Le Roi a nommé M. le Marquis de Contades
Maréchal de France.
On a appris par une Gazette extraordinaire de
Londres , que Louiſbourg avoit capitulé le 26
Juillet dernier. Quoique cette nouvelle ſoit annoncée
d'une maniere poſitive , cependant comme
cette Gazette ne contient aucun détail du
ſiege , ni de la priſe de la Place , & qu'on n'a reçu
aucune lettre du Gouverneur , ni des autres Offi
ciers. Il faut attendre des nouvelles plus circonf
tanciées à cet égard,
On a reçu avis le 13 Septembre que M. le Duc
d'Aiguillon , avec ce qu'il avoit pu raffembler
de troupes , avoit attaqué dans l'anſe de Catz le
lundi II , les Anglois au nombre de douze à
treize mille hommes , dans le temps qu'ils ſe
rembarquoient ; que les ennemis avoient d'abord
foutenu cette attaque avec beaucoup de fierté ;
mais qu'ils avoient été enfoncés , taillés en pieces
&culbutésdans la mer ; que nos troupes s'étoient
portées dans l'action avec la plus grande intrépidité
, & qu'elles avoient poursuivi les Anglois,
dans la mer même , en y entrant juſqu'à la ceinture
; que les Anglois ont eu plus de trois mille,
hommes tués fur le rivage , fans compter ceux
qui ſe font noyés , ſoit dans les bâtimens de
tranſport qui ont été coulés à fonds , foit en voulant
ſe ſauver à la nage ; qu'au départ du Courier,
OCTOBRE. 1758 . 195
le nombre des priſonniers montoit à plus de cinq
cens , parmi leſquels il y avoit beaucoup d'Officiers&
de la plus grande deſtinction ; que MM. le
Chevalier de Polignac & le Comte de la Tourd'Auvergne
, avoient été bleſſés dangereuſement ,
ainſi que M. le Marquis de Cucé , Cornette des
Mouſquetaires du Roi , qui étoit à l'action comme
Volontaire. Il paroît que la perte desAnglois
eſt en tout de quatre à cinq mille hommes.
Le Roi a nommé M. le Marquis de Contades
Maréchal de France.
On a appris par une Gazette extraordinaire de
Londres , que Louiſbourg avoit capitulé le 26
Juillet dernier. Quoique cette nouvelle ſoit annoncée
d'une maniere poſitive , cependant comme
cette Gazette ne contient aucun détail du
ſiege , ni de la priſe de la Place , & qu'on n'a reçu
aucune lettre du Gouverneur , ni des autres Offi
ciers. Il faut attendre des nouvelles plus circonf
tanciées à cet égard,
On a reçu avis le 13 Septembre que M. le Duc
d'Aiguillon , avec ce qu'il avoit pu raffembler
de troupes , avoit attaqué dans l'anſe de Catz le
lundi II , les Anglois au nombre de douze à
treize mille hommes , dans le temps qu'ils ſe
rembarquoient ; que les ennemis avoient d'abord
foutenu cette attaque avec beaucoup de fierté ;
mais qu'ils avoient été enfoncés , taillés en pieces
&culbutésdans la mer ; que nos troupes s'étoient
portées dans l'action avec la plus grande intrépidité
, & qu'elles avoient poursuivi les Anglois,
dans la mer même , en y entrant juſqu'à la ceinture
; que les Anglois ont eu plus de trois mille,
hommes tués fur le rivage , fans compter ceux
qui ſe font noyés , ſoit dans les bâtimens de
tranſport qui ont été coulés à fonds , foit en voulant
ſe ſauver à la nage ; qu'au départ du Courier,
OCTOBRE. 1758 . 195
le nombre des priſonniers montoit à plus de cinq
cens , parmi leſquels il y avoit beaucoup d'Officiers&
de la plus grande deſtinction ; que MM. le
Chevalier de Polignac & le Comte de la Tourd'Auvergne
, avoient été bleſſés dangereuſement ,
ainſi que M. le Marquis de Cucé , Cornette des
Mouſquetaires du Roi , qui étoit à l'action comme
Volontaire. Il paroît que la perte desAnglois
eſt en tout de quatre à cinq mille hommes.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le Roi a nommé M. le Marquis de Contades Maréchal de France. Une gazette extraordinaire de Londres a annoncé la capitulation de Louisbourg le 26 juillet, sans fournir de détails sur le siège ou la prise de la place, ni de lettres du gouverneur ou des officiers. Le 13 septembre, il a été rapporté que le Duc d'Aiguillon avait attaqué les Anglais, au nombre de douze à treize mille hommes, alors qu'ils se rembarquaient dans l'anse de Catz. Les Anglais ont d'abord résisté, mais ont été repoussés, subissant des pertes estimées à quatre à cinq mille hommes, avec plus de cinq cents prisonniers, dont plusieurs officiers de haut rang. Les troupes françaises ont montré une grande intrépidité, poursuivant les Anglais même dans la mer. Parmi les blessés figurent le Chevalier de Polignac, le Comte de la Tour d'Auvergne et le Marquis de Cucé.
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22
p. 203-208
ALLEMAGNE.
Début :
Le Maréchal Daun a reçu le confirmation de la victoire remportée par les Russes [...]
Mots clefs :
Armée impériale, Quartier général, Maréchal Daun, Russes, Roi de Prusse, Attaques, Morts, Prisonniers, Victoire, Prise du fort de Sonnenstein, Ennemis, Guerre, Comte, Garnison, Vienne, Conseil aulique, Contingent, Officier, Comte de Browne, Prince de Soubise, Cassel, Armée, Otages, Corps
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNES
Du Quartier général de l'Armée Impériale
en Saxe , le 12 Septembre,
E
Le Maréchal Daun a reçu la confirmation de la
victoire remportée par les Ruffes le 25 du mois
Août. Un Officier envoyé par fes ordres à l'armée
de Ruffie , & qui a trouvé le fecret de donner
lé changé aux Pruffiens , lui en a apporté le détail.
Il affure que la journée du 25 eft entiérement au
défavantage du Roi de Pruffe , puifqu'à la fin de
l'action l'armée du Comte de Fermer , qui avoit
d'abord perdu du terrein , fe retrouva dans fa
premiere pofition ; après avoir chaffé l'ennemi
qui fe croyoit vainqueur. Le 26 , les Ruffes chanterent
le Te Deum . Le Roi de Pruffe en parut fi
irrité , qu'il fit marcher fur le champ fon armée
contr'eux ; mais ayant voulu les attaquer , il fut
repouffe par deux fois . Il eft refté ving - cinq mille
morts fur le champ de bataille , & les Ruffes ont
fait deux mille Pruffiens prifonniers . Dans le mo
ment où le Roi de Pruffe fépara les deux afles det
l'armée des Ruffes , en faifant fondre fur eux toute
fa Cavalerie à bride abattue , ils perdirent vingtune
pieces de canon ; mais bientôt après ayant
repris de l'avantage , ils enleverent aux Pruffiens
3
Lovj
204 MERCURE DE FRANCE.
vingt-fix canons & huit étendards . Le 27 & le 28 ,
les Ruffes n'ont ceffé de prier le Comte de Fermer
de les remener contre les Pruffiens.
Les dernieres lettres du Marquis de Ville nous
ont appris un avantage remporté par un de fes détachemens
à Kunſtadt en Siléfie. Il avoit fait marcher
vers Creutzbourg un parti de trente-fix Uhlans
, pour y lever des contributions . Deux cers
Pruffiens accoururent de Brellau & de Brieg , &
trouvant les Uhlans divifés en petits poſtes de quatre
à cinq hommes , ils en difperferent & enleverent
quelques - uns . Le refte ſe ſauva dans les bois ;
mais un ' renfort de cent hommes que nos Uhlans
reçurent , les détermina à marcher à l'ennemi . Ils
le rencontrerent près de Kunfftadt , & l'attaquerent
avec tant de vivacité , qu'ils tuerent à coups
de pique la plus grande partie du détachement
Pruffien ; ils lui prirent un Cornette & quarantehuit
hommes ; le refte fut difperfé . Nos Uhlans
n'ont perdu qu'un Trompette & neuf hommes.
Les Pruffiens , en levant leur camp de Zedlitz ,
firent leur retraite avec tant de précautions , qu'il
n'a pas été poffible au Général Vihazy , détaché .
à leur pourfuite , d'entamer leur arriere -garde.
Depuis la prife du Fort de Sonneftein , nous ,
avons reçu le détail fuivant des opérations du fiége.
La ranchée ayant été ouverte le deux de Septembre
, vis- à - vis du jardin du Bureau des Poftes ,
les trois jours fuivans furent employés à établir des
batteries , pour battre la Place de trois côtés, Les
travaux furent pouffés avec beaucoup de vivacité ,
malgré le feu des ennemis , qui tiroient fur nos
Troupes fans relâche, La réferve eut ordre de couvrir
les Travailleurs , & le Général Maquire eut la
direction de l'attaque . Le cinq à la pointe du jour ,
le feu de nos batteries commença à foudroyer la
OCTOBRE. 1758. 205
6
&
Place , & il continua jufqu'au foir fans fe ralen
tir. La Garnifon y répondit toute la journée par
un feu très- vif & très - foutenu . Un peu avant la
nuit , le Commandant fit battre la chamade ,
& demanda permiffion de dépêcher un Officier au
Prince Henry , pour avoir de nouveaux ordres.
Sur le refus qu'on lui en fit , il demanda à capitu
ler. Il efpéroit d'obtenir les honneurs de la guerre
; mais le Général Maquire fur conftant à exiger
que la Garnifon arrivée fur le glacis , metroit
armes bas , & fe rendroit prifonniere de guerre.
Cette condition fut acceptée par le Commandant
Pruffien. Le 6 au matin , la Garnifon , au hombre
de quatorze cens quarante-deux hommes
fortit de la Place Tambours batttans & Enfeignes
déployées. Arrivée fur le glacis , elle mit bas les
armes, & fut faite prifonniere. Le Comte de Gatſruck
prit poffeffion de Sonneftein avec le Régiment
de Nagel , tandis qu'un Bataillon de Saxe-
Gotha , détaché de l'armée du Maréchal Daun ,
occupoit la ville de Pyrna.
On a trouvé dans la Place vingt- neuf pieces de
canon de bronze , neuf de fer & fept mortiers. On
a pris dix Drapeaux des Troupes qui compofoient
la Garnifon. Les prifonniers confiftent en deux
Colonels , un Lieutenant - Colonel , un Major , i
neuf Capitaines , dix - huit Lieutenans , dix Enfei
gnes , cent quatre bas Officiers , & douze cens
quatre- vingt- dix- fept Soldats.
DE
VIENNE , le 13 Septembre.
Le Confeil Aulique vient de faire fignifier au
Duc de Saxe- Gotha un Reſcrit , en date du 21 du
mois d'Août , par lequel ce Prince eft fommé de
retirer les Troupes qu'il ajointes à l'armée Hano
266 MERCURE DE FRANCE.
vrienne , de fournir fon contingent à celle de
l'Empire , & de payer fa quote part des mois Ro
mains , fous peine d'être traité comme perturba
teur de la paix , & de fubir les rigueurs prononcées
contre ceux qui violent les Loix Impériales.
On affure que le même Confeil a fait expédier un
Mandement au Roi de Dannemarck , en fa qualité
de Duc de Holftein , par lequel ce Prince eft
chargé de maintenir le Duc de Mecklembourg "
contre toute entrepriſe de la part des Pruffiens ,
de procurer la reftitution des recrues & des contributions
, enlevées de fon pays avec violence ,
& d'informer l'Empereur dans deux mois de l'exécution
de ce Mandement.
(On vient d'être informé de l'action déteftable
dun Officier Pruffien envers le Comte de Browne
, l'un des Généraux de l'armée de Ruffie . Le
cheval du Comte de Browne ayant été bleffé pen--
dant l'action du 25 Août , un Officier Pruffien du
Régiment de Schorlemmer , Dragons , courut à ce
Général , & le fit prifonnier. Il fe bâta de l'em
mener ; mais comme le Comte de Browne ne
pouvoit pas marcher auffi vite qu'il l'auroit vou
lu, ce barbare Officier lui déchargea douze coups
de fabre fur la tête , & l'abandonna baigné dans
fon fang. Le Comte de Browne a été transporté
à Landfberg , où il eft fort mal de fes bleffares.
De l'Armée du Prince de Soubife , près de
Caffel , le 28 Septembre.
M. le Prince de Soubife ayant pouffé des détachemens
jufqu'à . Hanovre pour en exiger des
contributions , a fait enlever des otages , ainfi
qu'on l'a déja marqué dans plufieurs autres Prin ---
sipautés & Seigneuries de cet Electorat Après
OCTOBRE. 1758 207
cette opération , il avoit fait replier fon armée :
fur Northeim & Gottingen , lorfqu'il fut informé
que le Général Oberg , qui ayant été renforcé de
plufieurs Régimens , avoit feint de diriger fa marche
de Paderborn fur Brakel , comme pour aller
au de-là du Wefer joindre le Prince d'Ifembourg ,
fe-portoit au contraire fur Caffel , où apparam →
ment il comptoit furprendre le petit corps ques
M. le Prince de Soubife y avoit laiffé avec tous
les gros équipages , les magafins & les hôpitaux ::
mais M. le Prince de Soubife , par la diligence
qu'il a faite , y eft arrivé à temps le 26 Deux heures
plus tard, une grande partie du corps du Général
Oberg repouffoit les troupes laiffées aux
ordres du Comte de Waldner. M. le Prince de
Soubife , qui étoit à la tête des gardes & des campemens
; & qui avoit avec lui la brigade de Bentheim
, occupa fur le champ les hauteurs , & fig
attaquer vigoureufement l'ennemi, Le Général,
Hanovrien voyant nos troupes s'étendre , fans em
pouvoir connoître la profondeur , fit faire halte ,
pour attendre le reste de fon armée , & la journée ,
fe paffa en efcarmouches. Les ennemis camperent.
le foir fur le terrein qu'ils occupoient , leur droite
environ à une demi-lieue de notre gauche. Toute
notre armée a joint le 27. Le Prince d'Ifembourg,
a auffi joint de fon côté le Général Oberg le même
jour , & fa droite eft appuyée à la gauche des
troupes Hanovriennes. On eftime que ces deux
corps réunis peuvent monter à vingt - quatre mille
hommes ; mais puifqu'ils ne nous ont point atta
qués hier ; ils le feront encore moins aujourd'hui
ou demain ; car M. le Prince de Soubiſe qui avoit
déja bien reconnu le pofte que nous occupons , a
fait faire plufieurs redoutes qu'ils n'emporteront
pas aifément. Le front de l'armée ennemic, a une
208 MERCURE DE FRANCE .
lieue & demie d'étendue . Il regne beaucoup de
volonté dans la nôtre ; elle eft d'ailleurs en trèsbon
état, & nous n'y manquons de rien . Il y a tout
lieu de croire que M. le Maréchal de Contades.
n'a pas manqué de faire marcher des troupes qui
pourront bien embarraffer les deux Généraux
Hanovriens , s'ils reftent encore long- temps devant
nous.
Du Quartier général de l'Armée Impériale
en Saxe , le 12 Septembre,
E
Le Maréchal Daun a reçu la confirmation de la
victoire remportée par les Ruffes le 25 du mois
Août. Un Officier envoyé par fes ordres à l'armée
de Ruffie , & qui a trouvé le fecret de donner
lé changé aux Pruffiens , lui en a apporté le détail.
Il affure que la journée du 25 eft entiérement au
défavantage du Roi de Pruffe , puifqu'à la fin de
l'action l'armée du Comte de Fermer , qui avoit
d'abord perdu du terrein , fe retrouva dans fa
premiere pofition ; après avoir chaffé l'ennemi
qui fe croyoit vainqueur. Le 26 , les Ruffes chanterent
le Te Deum . Le Roi de Pruffe en parut fi
irrité , qu'il fit marcher fur le champ fon armée
contr'eux ; mais ayant voulu les attaquer , il fut
repouffe par deux fois . Il eft refté ving - cinq mille
morts fur le champ de bataille , & les Ruffes ont
fait deux mille Pruffiens prifonniers . Dans le mo
ment où le Roi de Pruffe fépara les deux afles det
l'armée des Ruffes , en faifant fondre fur eux toute
fa Cavalerie à bride abattue , ils perdirent vingtune
pieces de canon ; mais bientôt après ayant
repris de l'avantage , ils enleverent aux Pruffiens
3
Lovj
204 MERCURE DE FRANCE.
vingt-fix canons & huit étendards . Le 27 & le 28 ,
les Ruffes n'ont ceffé de prier le Comte de Fermer
de les remener contre les Pruffiens.
Les dernieres lettres du Marquis de Ville nous
ont appris un avantage remporté par un de fes détachemens
à Kunſtadt en Siléfie. Il avoit fait marcher
vers Creutzbourg un parti de trente-fix Uhlans
, pour y lever des contributions . Deux cers
Pruffiens accoururent de Brellau & de Brieg , &
trouvant les Uhlans divifés en petits poſtes de quatre
à cinq hommes , ils en difperferent & enleverent
quelques - uns . Le refte ſe ſauva dans les bois ;
mais un ' renfort de cent hommes que nos Uhlans
reçurent , les détermina à marcher à l'ennemi . Ils
le rencontrerent près de Kunfftadt , & l'attaquerent
avec tant de vivacité , qu'ils tuerent à coups
de pique la plus grande partie du détachement
Pruffien ; ils lui prirent un Cornette & quarantehuit
hommes ; le refte fut difperfé . Nos Uhlans
n'ont perdu qu'un Trompette & neuf hommes.
Les Pruffiens , en levant leur camp de Zedlitz ,
firent leur retraite avec tant de précautions , qu'il
n'a pas été poffible au Général Vihazy , détaché .
à leur pourfuite , d'entamer leur arriere -garde.
Depuis la prife du Fort de Sonneftein , nous ,
avons reçu le détail fuivant des opérations du fiége.
La ranchée ayant été ouverte le deux de Septembre
, vis- à - vis du jardin du Bureau des Poftes ,
les trois jours fuivans furent employés à établir des
batteries , pour battre la Place de trois côtés, Les
travaux furent pouffés avec beaucoup de vivacité ,
malgré le feu des ennemis , qui tiroient fur nos
Troupes fans relâche, La réferve eut ordre de couvrir
les Travailleurs , & le Général Maquire eut la
direction de l'attaque . Le cinq à la pointe du jour ,
le feu de nos batteries commença à foudroyer la
OCTOBRE. 1758. 205
6
&
Place , & il continua jufqu'au foir fans fe ralen
tir. La Garnifon y répondit toute la journée par
un feu très- vif & très - foutenu . Un peu avant la
nuit , le Commandant fit battre la chamade ,
& demanda permiffion de dépêcher un Officier au
Prince Henry , pour avoir de nouveaux ordres.
Sur le refus qu'on lui en fit , il demanda à capitu
ler. Il efpéroit d'obtenir les honneurs de la guerre
; mais le Général Maquire fur conftant à exiger
que la Garnifon arrivée fur le glacis , metroit
armes bas , & fe rendroit prifonniere de guerre.
Cette condition fut acceptée par le Commandant
Pruffien. Le 6 au matin , la Garnifon , au hombre
de quatorze cens quarante-deux hommes
fortit de la Place Tambours batttans & Enfeignes
déployées. Arrivée fur le glacis , elle mit bas les
armes, & fut faite prifonniere. Le Comte de Gatſruck
prit poffeffion de Sonneftein avec le Régiment
de Nagel , tandis qu'un Bataillon de Saxe-
Gotha , détaché de l'armée du Maréchal Daun ,
occupoit la ville de Pyrna.
On a trouvé dans la Place vingt- neuf pieces de
canon de bronze , neuf de fer & fept mortiers. On
a pris dix Drapeaux des Troupes qui compofoient
la Garnifon. Les prifonniers confiftent en deux
Colonels , un Lieutenant - Colonel , un Major , i
neuf Capitaines , dix - huit Lieutenans , dix Enfei
gnes , cent quatre bas Officiers , & douze cens
quatre- vingt- dix- fept Soldats.
DE
VIENNE , le 13 Septembre.
Le Confeil Aulique vient de faire fignifier au
Duc de Saxe- Gotha un Reſcrit , en date du 21 du
mois d'Août , par lequel ce Prince eft fommé de
retirer les Troupes qu'il ajointes à l'armée Hano
266 MERCURE DE FRANCE.
vrienne , de fournir fon contingent à celle de
l'Empire , & de payer fa quote part des mois Ro
mains , fous peine d'être traité comme perturba
teur de la paix , & de fubir les rigueurs prononcées
contre ceux qui violent les Loix Impériales.
On affure que le même Confeil a fait expédier un
Mandement au Roi de Dannemarck , en fa qualité
de Duc de Holftein , par lequel ce Prince eft
chargé de maintenir le Duc de Mecklembourg "
contre toute entrepriſe de la part des Pruffiens ,
de procurer la reftitution des recrues & des contributions
, enlevées de fon pays avec violence ,
& d'informer l'Empereur dans deux mois de l'exécution
de ce Mandement.
(On vient d'être informé de l'action déteftable
dun Officier Pruffien envers le Comte de Browne
, l'un des Généraux de l'armée de Ruffie . Le
cheval du Comte de Browne ayant été bleffé pen--
dant l'action du 25 Août , un Officier Pruffien du
Régiment de Schorlemmer , Dragons , courut à ce
Général , & le fit prifonnier. Il fe bâta de l'em
mener ; mais comme le Comte de Browne ne
pouvoit pas marcher auffi vite qu'il l'auroit vou
lu, ce barbare Officier lui déchargea douze coups
de fabre fur la tête , & l'abandonna baigné dans
fon fang. Le Comte de Browne a été transporté
à Landfberg , où il eft fort mal de fes bleffares.
De l'Armée du Prince de Soubife , près de
Caffel , le 28 Septembre.
M. le Prince de Soubife ayant pouffé des détachemens
jufqu'à . Hanovre pour en exiger des
contributions , a fait enlever des otages , ainfi
qu'on l'a déja marqué dans plufieurs autres Prin ---
sipautés & Seigneuries de cet Electorat Après
OCTOBRE. 1758 207
cette opération , il avoit fait replier fon armée :
fur Northeim & Gottingen , lorfqu'il fut informé
que le Général Oberg , qui ayant été renforcé de
plufieurs Régimens , avoit feint de diriger fa marche
de Paderborn fur Brakel , comme pour aller
au de-là du Wefer joindre le Prince d'Ifembourg ,
fe-portoit au contraire fur Caffel , où apparam →
ment il comptoit furprendre le petit corps ques
M. le Prince de Soubife y avoit laiffé avec tous
les gros équipages , les magafins & les hôpitaux ::
mais M. le Prince de Soubife , par la diligence
qu'il a faite , y eft arrivé à temps le 26 Deux heures
plus tard, une grande partie du corps du Général
Oberg repouffoit les troupes laiffées aux
ordres du Comte de Waldner. M. le Prince de
Soubife , qui étoit à la tête des gardes & des campemens
; & qui avoit avec lui la brigade de Bentheim
, occupa fur le champ les hauteurs , & fig
attaquer vigoureufement l'ennemi, Le Général,
Hanovrien voyant nos troupes s'étendre , fans em
pouvoir connoître la profondeur , fit faire halte ,
pour attendre le reste de fon armée , & la journée ,
fe paffa en efcarmouches. Les ennemis camperent.
le foir fur le terrein qu'ils occupoient , leur droite
environ à une demi-lieue de notre gauche. Toute
notre armée a joint le 27. Le Prince d'Ifembourg,
a auffi joint de fon côté le Général Oberg le même
jour , & fa droite eft appuyée à la gauche des
troupes Hanovriennes. On eftime que ces deux
corps réunis peuvent monter à vingt - quatre mille
hommes ; mais puifqu'ils ne nous ont point atta
qués hier ; ils le feront encore moins aujourd'hui
ou demain ; car M. le Prince de Soubiſe qui avoit
déja bien reconnu le pofte que nous occupons , a
fait faire plufieurs redoutes qu'ils n'emporteront
pas aifément. Le front de l'armée ennemic, a une
208 MERCURE DE FRANCE .
lieue & demie d'étendue . Il regne beaucoup de
volonté dans la nôtre ; elle eft d'ailleurs en trèsbon
état, & nous n'y manquons de rien . Il y a tout
lieu de croire que M. le Maréchal de Contades.
n'a pas manqué de faire marcher des troupes qui
pourront bien embarraffer les deux Généraux
Hanovriens , s'ils reftent encore long- temps devant
nous.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le texte décrit plusieurs affrontements militaires entre les forces autrichiennes et prussiennes. Le 25 août, les troupes autrichiennes, dirigées par le comte de Fermer, ont vaincu les Prussiens. Cette bataille a laissé 25 000 morts prussiens sur le champ de bataille et 2 000 prisonniers. Les Autrichiens ont perdu 21 pièces d'artillerie mais en ont récupéré 29 ainsi que 8 étendards. Les 27 et 28 août, les Autrichiens ont demandé à reprendre les combats. Par ailleurs, un détachement autrichien a remporté une victoire à Kunstadt en Silésie, capturant un cornette et 48 hommes prussiens. Les Prussiens ont quitté leur camp de Zedlitz avec prudence, évitant ainsi toute poursuite. Le fort de Sonneftein a été conquis après un siège. La garnison prussienne, composée de 1 442 hommes, s'est rendue le 6 septembre. Les Autrichiens ont trouvé 38 pièces d'artillerie et 10 drapeaux. Parmi les prisonniers figuraient deux colonels, un lieutenant-colonel, un major, neuf capitaines et 1 297 soldats. Le Conseil Aulique a ordonné au duc de Saxe-Gotha de retirer ses troupes de l'armée hanovrienne et de fournir son contingent à l'armée impériale. Un mandement a également été envoyé au roi de Danemark pour soutenir le duc de Mecklembourg contre les Prussiens. Le prince de Soubise a mené des opérations près de Cassel, repoussant une attaque du général Oberg. Les forces ennemies, estimées à 24 000 hommes, n'ont pas attaqué, permettant aux Autrichiens de renforcer leurs positions.
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23
p. 201-202
DE LEIPSICK, le 10 Janvier.
Début :
Le 5 de ce mois l'Officier Prussien qui commande ici, donna ordre à vingt-six de nos [...]
Mots clefs :
Officier, Négociants, Roi de Prusse, Prisonniers, Somme, Travaux forcés, Dresde
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texteReconnaissance textuelle : DE LEIPSICK, le 10 Janvier.
DE LEIPSICk , le 10 Janvier:
Le de ce mois l'Officier Pruffien qui com
mande ici , donna ordre à vingt- fix de nos prin
cipaux Négocians de fe rendre a l'Hôtel - de-Ville.
On leur fignifia que le Roi de Prulle avoit ordonné
de les conftituer Prifonniers , fi dans:24 heures
ils ne payoient pas les trois cent mille écus exige
1.4 .
202 MERCURE DE FRANCE.
depuis longtemps par S. M. Pruffienne. Ces Négocians
repréfenterent qu'il leur étoit impoffible
de fournir une fomme auffi exorbitante . Sur cette
réponſe on les fit enfermer dans un cachot où ils
refterent toute la nuitfuivante , & où ils effuyerent
toutes fortes de mauvais traitemens de la part des
Soldats qui les gardoient . Le lendemain le Commandant
les fit fortir du cachot : il leur montra
l'ordre qu'il avoit reçu de leur faire mettre les
fers aux pieds & aux mains , de les faire tranfporter
dans cet état à Magdebourg , pour y être
condamnés aux travaux des forçats , de faire abattre
leurs maifons , & de faire vendre leurs marchandiſes
à l'enchere.
On les enferma dans l'Hôtel-de-Ville d'où ils
ne fortirent que le 7 au foir , après qu'on les eur
forcés de figner chacun en particulier , une obligation
de fournir une partie de la fomme , le 8 ,
plufieurs autres Négocians ont été arrêtés & foumis
au même traitement.
Du 17.
On eft à Drefde dans de grandes inquiétudes au
fujet des progrès que les Croates & les Pandours
Autrichiens ont fait depuis peu dans la Saxe.
Le de ce mois l'Officier Pruffien qui com
mande ici , donna ordre à vingt- fix de nos prin
cipaux Négocians de fe rendre a l'Hôtel - de-Ville.
On leur fignifia que le Roi de Prulle avoit ordonné
de les conftituer Prifonniers , fi dans:24 heures
ils ne payoient pas les trois cent mille écus exige
1.4 .
202 MERCURE DE FRANCE.
depuis longtemps par S. M. Pruffienne. Ces Négocians
repréfenterent qu'il leur étoit impoffible
de fournir une fomme auffi exorbitante . Sur cette
réponſe on les fit enfermer dans un cachot où ils
refterent toute la nuitfuivante , & où ils effuyerent
toutes fortes de mauvais traitemens de la part des
Soldats qui les gardoient . Le lendemain le Commandant
les fit fortir du cachot : il leur montra
l'ordre qu'il avoit reçu de leur faire mettre les
fers aux pieds & aux mains , de les faire tranfporter
dans cet état à Magdebourg , pour y être
condamnés aux travaux des forçats , de faire abattre
leurs maifons , & de faire vendre leurs marchandiſes
à l'enchere.
On les enferma dans l'Hôtel-de-Ville d'où ils
ne fortirent que le 7 au foir , après qu'on les eur
forcés de figner chacun en particulier , une obligation
de fournir une partie de la fomme , le 8 ,
plufieurs autres Négocians ont été arrêtés & foumis
au même traitement.
Du 17.
On eft à Drefde dans de grandes inquiétudes au
fujet des progrès que les Croates & les Pandours
Autrichiens ont fait depuis peu dans la Saxe.
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Résumé : DE LEIPSICK, le 10 Janvier.
Le 10 janvier à Leipsick, un officier prussien convoqua vingt-six négociants locaux à l'Hôtel de Ville et exigea le paiement de trois cent mille écus, une somme réclamée depuis longtemps par la monarchie prussienne. Incapables de réunir cette somme, les négociants furent emprisonnés et maltraités toute la nuit. Le lendemain, ils furent menacés de fers et de travaux forcés à Magdebourg, ainsi que de la destruction de leurs biens. Ils furent libérés le 7 février après avoir accepté de payer une partie de la somme. D'autres négociants subirent le même traitement. Parallèlement, à Dresde, des préoccupations croissantes émergèrent concernant l'avancée des Croates et des Pandours autrichiens en Saxe.
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24
p. 196
DE VIENNE, le 30 Mars.
Début :
Un Courier dépêché par le Maréchal Daun arriva ici Lundi dernier. [...]
Mots clefs :
Maréchal Daun, Général, Ville, Prise, Prisonniers, Ennemis, Attaque
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texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 30 Mars.
DE VI E N N E, le 3o Mars.
[ ] N Courier dépêché par le Maréchal Daun
arriva ici Lundi dernier. Il a apporté la nouvelle
que le Général Beck avoit ſurpris la Ville de
Greiffenberg en Siléſie ; qu'il s'en étoit rendu
maître; qu'il y avoit fait priſonniers de guerre un
Bataillon de grenadiers, & ſoixante Huſlards Pruſ
ſiens ; qu'il s'étoit emparé de l'Hôpital militaire
établi dans cette Ville, & qu'il y avoit trouvé
pluſieurs piéces de canon avec beaucoup de mu
nitions de guerre & de bouche, On aſſure que la
erte des ennemis en cette occaſion , a été de
mille hommes.
[ ] N Courier dépêché par le Maréchal Daun
arriva ici Lundi dernier. Il a apporté la nouvelle
que le Général Beck avoit ſurpris la Ville de
Greiffenberg en Siléſie ; qu'il s'en étoit rendu
maître; qu'il y avoit fait priſonniers de guerre un
Bataillon de grenadiers, & ſoixante Huſlards Pruſ
ſiens ; qu'il s'étoit emparé de l'Hôpital militaire
établi dans cette Ville, & qu'il y avoit trouvé
pluſieurs piéces de canon avec beaucoup de mu
nitions de guerre & de bouche, On aſſure que la
erte des ennemis en cette occaſion , a été de
mille hommes.
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Résumé : DE VIENNE, le 30 Mars.
Le 30 mars à Vienne, le Maréchal Daun a reçu des nouvelles militaires. Le Général Beck a pris Greiffenberg en Silésie par surprise, capturant un bataillon de grenadiers, soixante hussards, l'hôpital militaire, plusieurs pièces d'artillerie et des munitions. Les pertes ennemies sont estimées à mille hommes.
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25
p. 206-207
DE FRANCFORT, le 20 Avril.
Début :
Les Alliés, après avoir perdu la bataille de Berghen, se retirèrent d'abord [...]
Mots clefs :
Alliés, Bataille, Retraite, Armée, Prisonniers, Prince Ferdinand , Troupes impériales, Duc de Broglie, Quartier, Maréchal, Saxe, Baron, Magasins
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texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 20 Avril.
De
FRANCFORT
,
le
20
Avril
.
Les
Alliés
,
après
avoir
perdu
la
bataille
de
Berg-
hen
,
le
retirèrent
d'abord à
Weindeckein
,
où
ils
coupèrent
le
14
:
le
lendemain
ils
continuèrent
leur
retraite
&
le
portèrent
à
Staden
;
le
16
,
leur
Armée
arriva
à
Hunger
,
où
elle
campa
le
17
.
Le
corps
de
Fifcher
,
&
celui
que
commande
le
Baron
du
Blaifel
,
ont côtoyé
cette
Armée
fur la
gauche
,
&
n'ont
pas
celle
de
la
harceler
.
Ils lui
ont
fait
beaucoup de
prifonniers
au
paffage
de la
riviere d'Arloff
près
de
Hungen
.
Le lendemain
le
Prince
Ferdinand
s'étant
retiré
au
-
delà
de
Grum-
berg
,
ces
deux
corps attaquèrent
fon
arriere-
garde
près
de
cette Ville
;
ils
taillèrent
en
piéce
un
Bataillon
de
Grenadiers
&
deux
Efcadrons
duRégiment de
Finkenſtein
,
Dragons
.
Ils
lui
enle-
vèrent
deux
Etendarts
,
avec
la
Caille militaire
de
ce
Régiment
,
&
forcèrent
les trois
autres
Elca-
drons de mettre
bas
les
armes
&
de
fe
rendre
pri-
fonniers
de
Guerre
.
Les
troupes
de
l'Empire
attaquèrent
un
déta-
chement de
l'Armée
des
Alliés
,
près
de Fulde
,,
qui fut
défait
&
difperfé
.
Les
Alliés
n'ont
pas con-fervé
un
feul
pofte
dans
la
Franconie
.
Ils
ont
laiffé
dans
leur
retraite
un
très
grand
nombre de
blef-fés
.
On
en a trouvé huit cens à Veindeckein
,
avec
un
Trompette que
le
Prince
Ferdinand
avoit
char-
gé
de
les
recommander
aux bontés
du Duc de
Broglie
.
Jufqu'à préfent
il
ne
s'eſt
pallé
aucunjour fans
que
les
détachemens
François qui font
à
JUIN
.
1759
.
207
t
1
la pourfuite des Alliés , aient amené des prifon-
niers en grand nombre.
L'Armée du Duc de Broglie eft rentrée le 19
dans les quartiers de cantonnement. Le Prince de
Deux-Ponts qui a fon quartier général à Bamberg,
a raſſemblé fon armée en plufieurs corps, qui font
· cantonnés aux environs de cette place .
Du
30
.
Le
Maréchal
de
Contades
arriva
ici
le
25.
Le
jour
de fon
arrivée
,
le
Baron d'Hyrn
,
Général des
troupes
Saxones
,
mourut
des
bleffures
qu'il
avoit
reçues
à
la
journée
du
13
.
Du
7
Mai
.
L'armée Pruffienne qui eft en Saxe aux ordres
du Prince Henri , après avoir fait une courte irrup-
tion en Bohême , s'eft remife en mouvement.
L'objet du Prince Henri, dans cette nouvelle expé-
dition , eft d'attaquer l'armée de l'Empire , &
qu'il eft réfolu de forcer fa marche pour la fur-
prendre , avant que les François aient pu raffem-
bler leurs quartiers pour la foutenir. On ajoute
qu'il a dégarni fans crainte la partie de la Saxe qui
confine à la Bohême , parce qu'il eft perfuadé que
les Autrichiens , dont il a ruiné les magaſins , fe-
ront hors de rien entreprendre de ce côté-là. Le
corps de troupes Pruffiennes , qui s'étoit mis en
marchepourjoindre l'armée du Prince Ferdinand,
a retrogradé , & fe porte du côté de Magte-
bourg.
FRANCFORT
,
le
20
Avril
.
Les
Alliés
,
après
avoir
perdu
la
bataille
de
Berg-
hen
,
le
retirèrent
d'abord à
Weindeckein
,
où
ils
coupèrent
le
14
:
le
lendemain
ils
continuèrent
leur
retraite
&
le
portèrent
à
Staden
;
le
16
,
leur
Armée
arriva
à
Hunger
,
où
elle
campa
le
17
.
Le
corps
de
Fifcher
,
&
celui
que
commande
le
Baron
du
Blaifel
,
ont côtoyé
cette
Armée
fur la
gauche
,
&
n'ont
pas
celle
de
la
harceler
.
Ils lui
ont
fait
beaucoup de
prifonniers
au
paffage
de la
riviere d'Arloff
près
de
Hungen
.
Le lendemain
le
Prince
Ferdinand
s'étant
retiré
au
-
delà
de
Grum-
berg
,
ces
deux
corps attaquèrent
fon
arriere-
garde
près
de
cette Ville
;
ils
taillèrent
en
piéce
un
Bataillon
de
Grenadiers
&
deux
Efcadrons
duRégiment de
Finkenſtein
,
Dragons
.
Ils
lui
enle-
vèrent
deux
Etendarts
,
avec
la
Caille militaire
de
ce
Régiment
,
&
forcèrent
les trois
autres
Elca-
drons de mettre
bas
les
armes
&
de
fe
rendre
pri-
fonniers
de
Guerre
.
Les
troupes
de
l'Empire
attaquèrent
un
déta-
chement de
l'Armée
des
Alliés
,
près
de Fulde
,,
qui fut
défait
&
difperfé
.
Les
Alliés
n'ont
pas con-fervé
un
feul
pofte
dans
la
Franconie
.
Ils
ont
laiffé
dans
leur
retraite
un
très
grand
nombre de
blef-fés
.
On
en a trouvé huit cens à Veindeckein
,
avec
un
Trompette que
le
Prince
Ferdinand
avoit
char-
gé
de
les
recommander
aux bontés
du Duc de
Broglie
.
Jufqu'à préfent
il
ne
s'eſt
pallé
aucunjour fans
que
les
détachemens
François qui font
à
JUIN
.
1759
.
207
t
1
la pourfuite des Alliés , aient amené des prifon-
niers en grand nombre.
L'Armée du Duc de Broglie eft rentrée le 19
dans les quartiers de cantonnement. Le Prince de
Deux-Ponts qui a fon quartier général à Bamberg,
a raſſemblé fon armée en plufieurs corps, qui font
· cantonnés aux environs de cette place .
Du
30
.
Le
Maréchal
de
Contades
arriva
ici
le
25.
Le
jour
de fon
arrivée
,
le
Baron d'Hyrn
,
Général des
troupes
Saxones
,
mourut
des
bleffures
qu'il
avoit
reçues
à
la
journée
du
13
.
Du
7
Mai
.
L'armée Pruffienne qui eft en Saxe aux ordres
du Prince Henri , après avoir fait une courte irrup-
tion en Bohême , s'eft remife en mouvement.
L'objet du Prince Henri, dans cette nouvelle expé-
dition , eft d'attaquer l'armée de l'Empire , &
qu'il eft réfolu de forcer fa marche pour la fur-
prendre , avant que les François aient pu raffem-
bler leurs quartiers pour la foutenir. On ajoute
qu'il a dégarni fans crainte la partie de la Saxe qui
confine à la Bohême , parce qu'il eft perfuadé que
les Autrichiens , dont il a ruiné les magaſins , fe-
ront hors de rien entreprendre de ce côté-là. Le
corps de troupes Pruffiennes , qui s'étoit mis en
marchepourjoindre l'armée du Prince Ferdinand,
a retrogradé , & fe porte du côté de Magte-
bourg.
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Résumé : DE FRANCFORT, le 20 Avril.
Après la défaite à la bataille de Berg-hen le 20 avril 1759, les Alliés se retirèrent successivement à Weindeckein, Staden, et Hunger. Les corps de Fifcher et du Baron du Blaifel escortèrent l'armée alliée, capturant de nombreux prisonniers près de la rivière d'Arloff. Le Prince Ferdinand se retira au-delà de Grum-berg, permettant à ces corps d'attaquer son arrière-garde, détruisant un bataillon de grenadiers et deux escadrons du régiment de Finkenstein, Dragons, et capturant deux étendards et la caisse militaire. Les troupes de l'Empire vainquirent un détachement des Alliés près de Fulde. Les Alliés laissèrent derrière eux un grand nombre de bêtes à somme, notamment huit cents à Weindeckein. Le 19 avril, l'armée du Duc de Broglie rentra dans ses quartiers de cantonnement. Le Prince de Deux-Ponts rassembla son armée autour de Bamberg. Le 30 avril, le Maréchal de Contades arriva à Francfort, où le Baron d'Hyrn, Général des troupes Saxones, mourut des blessures reçues le 13 avril. Le 7 mai, l'armée prussienne du Prince Henri se mit en mouvement pour attaquer l'armée de l'Empire, visant à la surprendre avant que les Français puissent rassembler leurs quartiers. Le Prince Henri dégarni la partie de la Saxe frontalière avec la Bohême, convaincu que les Autrichiens ne tenteraient rien de ce côté. Le corps de troupes prussiennes destiné à rejoindre l'armée du Prince Ferdinand se dirigea vers Magdebourg.
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26
p. 213
DE MARBOURG le 10 Juin.
Début :
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en aussi bon état que celles qui composent [...]
Mots clefs :
Troupes, Armée française, Généraux, Régiment, Sieur Huisch, Ennemis, Reconnaissance, Infanterie, Cavalerie, Embuscade, Prisonniers, Attaques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE MARBOURG le 10 Juin.
DE MARBOURG le 10 Juin.
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en
auffi bon état que celles qui compofent l'Armée
Françoife . On le loue partout de leur exacte difcipline
, & de l'attention des Généraux à ménager
les pays neutres qu'ils ont été obligés de traverfer.
Ils ont laiffé de fortes Garnifons à Francfort
, à Hanau & à Gieffen.
On parle beaucoup ici de la belle action que
vient de faire le fieur Huiſch , Lieutenant au Régiment
de Berchiny , Huffards. Ce Régiment
eroit à Velter le premier de ce mois. Le Comte
de Berchiny en ayant fait marcher une partie du
côté de Gemunde , détacha le fieur Huiſch avec
vingt- cinq Huſſards pour reconnoître un poſte que
les ennemis avoient à Gerberg. Ceux- ci avertis
de la marche de ce détachement , embufquèrent
fix cens hommes , moitié Infanterie , moitié Cavalerie
, dans un bois fitué le long du chemin ,
par où il devoit faire la retraite , & ne laiſſérent
à découvert qu'une grande garde très - foible que
le fieur Huifch repouſſa ailément. A ſon retour
il trouva le chemin embarraffé par des abattis ,
& fe vit tout-à-coup enveloppé par la troupe nombreufe
qui avoit été embufquée dans le bois. Il
prit fon parti fur le champ. Il fondit le ſabre à
la main fur les ennemis ; & après avoir elfuyć
tout le feu de l'Infanterie cachée dans un ravin
qui bordeit le bois , il vint à bout de ſe retirer
avec quatorze hommes , le reſte de ſon détachement
ayant été tué ou fait priſonnier. Il fut pourfuivi
pendant l'efpace de deux lieues par toute la
Cavalerie ennemie ; mais il fit fi bonne contenance
qu'on ne put jamais l'entamer.
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en
auffi bon état que celles qui compofent l'Armée
Françoife . On le loue partout de leur exacte difcipline
, & de l'attention des Généraux à ménager
les pays neutres qu'ils ont été obligés de traverfer.
Ils ont laiffé de fortes Garnifons à Francfort
, à Hanau & à Gieffen.
On parle beaucoup ici de la belle action que
vient de faire le fieur Huiſch , Lieutenant au Régiment
de Berchiny , Huffards. Ce Régiment
eroit à Velter le premier de ce mois. Le Comte
de Berchiny en ayant fait marcher une partie du
côté de Gemunde , détacha le fieur Huiſch avec
vingt- cinq Huſſards pour reconnoître un poſte que
les ennemis avoient à Gerberg. Ceux- ci avertis
de la marche de ce détachement , embufquèrent
fix cens hommes , moitié Infanterie , moitié Cavalerie
, dans un bois fitué le long du chemin ,
par où il devoit faire la retraite , & ne laiſſérent
à découvert qu'une grande garde très - foible que
le fieur Huifch repouſſa ailément. A ſon retour
il trouva le chemin embarraffé par des abattis ,
& fe vit tout-à-coup enveloppé par la troupe nombreufe
qui avoit été embufquée dans le bois. Il
prit fon parti fur le champ. Il fondit le ſabre à
la main fur les ennemis ; & après avoir elfuyć
tout le feu de l'Infanterie cachée dans un ravin
qui bordeit le bois , il vint à bout de ſe retirer
avec quatorze hommes , le reſte de ſon détachement
ayant été tué ou fait priſonnier. Il fut pourfuivi
pendant l'efpace de deux lieues par toute la
Cavalerie ennemie ; mais il fit fi bonne contenance
qu'on ne put jamais l'entamer.
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Résumé : DE MARBOURG le 10 Juin.
Le 10 juin, à Marbourg, les troupes françaises ont été félicitées pour leur discipline et le respect des pays neutres traversés. Des garnisons ont été placées à Francfort, Hanau et Gießen. Le 1er juin, le régiment de Berchiny Hussards, stationné à Velter, a reçu l'ordre du comte de Berchiny d'envoyer des troupes vers Gemunde. Le sieur Huisch, lieutenant, a été détaché avec vingt-cinq Hussards pour reconnaître un poste ennemi à Gerberg. Informés de cette mission, les ennemis ont tendu une embuscade avec cent hommes, moitié infanterie, moitié cavalerie, dans un bois sur le chemin de retraite. Huisch a repoussé une faible garde ennemie mais a trouvé le chemin barré par des abattis. Il a été attaqué par la troupe embusquée, a chargé les ennemis à sabre et a réussi à se retirer avec quatorze hommes, les autres étant tués ou capturés. Poursuivi sur deux lieues par la cavalerie ennemie, il a échappé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 214
DE DUSSELDORP, le 11 Juin.
Début :
Le 6 de ce mois, un corps de cinq mille hommes des troupes Alliées se porta [...]
Mots clefs :
Troupes, Alliés, Chevalier, Marquis, Ennemis, Prisonniers, Colonel, Régiment, Brigadier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE DUSSELDORP, le 11 Juin.
DE DUSSELDORP le i Juin.
Le 6 de ce mois , un corps de cinq mille hom⚫
mes des troupes Alliées fe porta par une marche
forcée ſur la Rhor , dans le detfein d'enlever quelques-
uns des poſtes avancés de l'Armée aux ordres
du Marquis d'Armentieres . Le Chevalier de
Montfort foutint l'effort des ennemis , avec les
Volontaires. Il fut bleffé & fait prifonnier. Pendant
ce temps-là les Bataillons & les piquets fe
replierent fur Medmann. Les Alliés y marchèrent
avec vivacité. Le détachement François continua
fa retraite for Duffeldorp . Il fut plufieurs fois entouré
par les troupes légères & chargé en queue
par les troupes réglées des Alliés. Mais malgré
leur grande fupériorité , cette retraite habilement
dirigée par le Chevalier de Chabot , Brigadier ,
& par le Comte de Grave , Colonel du Régiment
de Provence , fe fit en bon ordre & fans beau
coup de perte.
Le 6 de ce mois , un corps de cinq mille hom⚫
mes des troupes Alliées fe porta par une marche
forcée ſur la Rhor , dans le detfein d'enlever quelques-
uns des poſtes avancés de l'Armée aux ordres
du Marquis d'Armentieres . Le Chevalier de
Montfort foutint l'effort des ennemis , avec les
Volontaires. Il fut bleffé & fait prifonnier. Pendant
ce temps-là les Bataillons & les piquets fe
replierent fur Medmann. Les Alliés y marchèrent
avec vivacité. Le détachement François continua
fa retraite for Duffeldorp . Il fut plufieurs fois entouré
par les troupes légères & chargé en queue
par les troupes réglées des Alliés. Mais malgré
leur grande fupériorité , cette retraite habilement
dirigée par le Chevalier de Chabot , Brigadier ,
& par le Comte de Grave , Colonel du Régiment
de Provence , fe fit en bon ordre & fans beau
coup de perte.
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Résumé : DE DUSSELDORP, le 11 Juin.
Le 6 juin, cinq mille hommes des troupes alliées attaquèrent des postes avancés de l'armée du Marquis d'Armentières. Le Chevalier de Montfort fut blessé et capturé. Les Français se replièrent vers Medmann puis Duffeldorp, poursuivis par les Alliés. La retraite, dirigée par le Chevalier de Chabot et le Comte de Grave, se déroula en bon ordre avec peu de pertes.
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28
p. 203-205
Du Quartier-général de l'armée de l'Empire, le 25 Août.
Début :
Le Prince des Deux-Ponts s'étant rendu maître de Torgau, la garnison Prussienne [...]
Mots clefs :
Prince, Garnison, Canons, Régiment, Fort, Prisonniers, Attaques, Magasins, Provisions, Cavalerie, Généraux, Ville, Comte, Dresde, Baron, Capitulation, Roi de Prusse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Quartier-général de l'armée de l'Empire, le 25 Août.
Du Quartier -général de l'armée de l'Empire ,
le 25 Août.
LEE Prince des Deux-Ponts s'étant rendu maître
de Torgau , la garniſon Prufſienne fortit de cette
Ville le 1 avec douze piéces de canon & leurs
caillons. Elle prit la route de Wittemberg.
Pendant la marche cette garnifon le révolta ,
ainfi qu'il étoit déja arrivé à celle de Léipfick s
les rébelles déferterent au nombre de huit cens
hommes , qui font venus joindre l'armée.
Le Régiment de Bade-Baden fut mis en gar-
nifon dans la place ; & le Fort fut occupé par un
détachement de Croates. Nous avons trouvé dans
Torgau trois cens prifonniers de troupes Autri-
chiennes & de l'Empire ; un grand nombre de
piéces de canon qui appartiennent au Roi de Polo-
gne , Electeur de Saxe , & un Magafin qui eſt ef-
timé à deux cens mille écus.
Le 20
,
le
Général Kleefeld
marcha
fur
Wit-
temberg
,
avec ordre
de
tenter
une
entrepriſe
contre
cette
place
.
Il
fit
avancer
le
21
un
gros dé-
tachement aux
ordres
du
Colonel Soly
.
Cer Of-
ficier
s'empara des
Fauxbourgs
.
Il
fomma
le
Gé-
néral
Horn
de
fe
rendre
.
Ce Commandant
de-
manda
à
capituler
.
Le
22
,
les
Grenadiers de Badeoccuperent
la porte
de
l'Elftre
,
&
la
garnison
,
compofée de
trois
Bataillons
,
fortit
avec
les
hon
meurs
de la guerre
.
I
vj
204
MERCURE
DE
FRANCE
.
Du
28
.
Les Magafins que les Pruffiens ont été forcés
d'abandonner à Léïpfick & à Torgau confiftent en
38177 mefures de grain , 32656 quintaux de fa-
rine , 10090 rations de biſcuit , 38360 meſures
d'avoine , 10092 mesures d'orge , 7 £24 quintaux
de foin , 28695 bottes de paille , & 4000 tonneaux
remplis de vivres.
Le Régiment de Bade- Baden a été mis en gar-
nifon à Wittemberg avec un détachement de
Croates & de Cavalerie. Torgau eft occupé par
un Régiment d'Infanterie des troupes Electorales
de Trêves.
Les Généraux Autrichiens tiennent la Ville de
Drefde bloquée des deux côtés de l'Elbe. Le fieur
de Churield , Colonel au ſervice de l'Impératrice-
Reine , fomma le Comte de Schmettau de fe
rendre. Ce Commandant répondit qu'il avoir
ordre de fe défendre jufqu'à la derniere extrémité.
Sur cette réponſe le Prince de Deux- Ponts donna
ordre de hârer le tranfport de la groffe artillerie-
qui vient de Prague, & de faire promptement tou-
tes les difpofitions néceffaires pour l'attaque.
Le Comte de Maquire eft pofté fur les hauteurs
qui font vis-à-vis de Dreſde , fur la rive droite de
l'Elbe ; & il a fait jetter un pont fur ce fleuve
pour établir la communication.
Le 27 au matin , le Comte de Maquire donna
avis que la garaifon , après avoir fait miner le
pont de Dreide , avoit évacué la Ville neuve , &
s'étoit retirée précipitamment dans la vieille
Ville ; qu'auth- tôt il avoit donné ordre au Géné
ral de Vehla d'occuper la Ville neuve avec les
Troupes , & qu'on y avoit trouvé un magaſin
confidérable, des armes & des munitions de touse.
elpèce. Le Prince de Deux-Ponts, après avoir bien
OCTOBRE
.
17597
205
affuré fon camp , fe porta au corps du Comte de
Maquire , afin de reconnoître exactement l'état
de la Place , & de faire fes difpofitions en confé-
quence. Les Pruffiens l'ont rendue le 5 Septem-
bre. ( Voyez l'article de la Cour.)
Du
2
Septembre
.
Le Baron de Saint-André manda le 3 I du mois
dernier que la petite garnifon que nous avions à
Wittemberg avoit rendu cette Ville par capitula-
tion , à l'approche d'un corps nombreux détaché
de l'armée du Roi de Prufle , & qu'elle s'étoit
retirée à Léipfick, 2
Le premier de ce mois nous apprîmes que
Torgau s'étoit ren lu la veille au corps de trou-
pes Pruffiennes qui avoit repris Wittemberg. On
aflure que ce corps eft compofé de huit mille
hommes aux ordres du Général Wunſch.
le 25 Août.
LEE Prince des Deux-Ponts s'étant rendu maître
de Torgau , la garniſon Prufſienne fortit de cette
Ville le 1 avec douze piéces de canon & leurs
caillons. Elle prit la route de Wittemberg.
Pendant la marche cette garnifon le révolta ,
ainfi qu'il étoit déja arrivé à celle de Léipfick s
les rébelles déferterent au nombre de huit cens
hommes , qui font venus joindre l'armée.
Le Régiment de Bade-Baden fut mis en gar-
nifon dans la place ; & le Fort fut occupé par un
détachement de Croates. Nous avons trouvé dans
Torgau trois cens prifonniers de troupes Autri-
chiennes & de l'Empire ; un grand nombre de
piéces de canon qui appartiennent au Roi de Polo-
gne , Electeur de Saxe , & un Magafin qui eſt ef-
timé à deux cens mille écus.
Le 20
,
le
Général Kleefeld
marcha
fur
Wit-
temberg
,
avec ordre
de
tenter
une
entrepriſe
contre
cette
place
.
Il
fit
avancer
le
21
un
gros dé-
tachement aux
ordres
du
Colonel Soly
.
Cer Of-
ficier
s'empara des
Fauxbourgs
.
Il
fomma
le
Gé-
néral
Horn
de
fe
rendre
.
Ce Commandant
de-
manda
à
capituler
.
Le
22
,
les
Grenadiers de Badeoccuperent
la porte
de
l'Elftre
,
&
la
garnison
,
compofée de
trois
Bataillons
,
fortit
avec
les
hon
meurs
de la guerre
.
I
vj
204
MERCURE
DE
FRANCE
.
Du
28
.
Les Magafins que les Pruffiens ont été forcés
d'abandonner à Léïpfick & à Torgau confiftent en
38177 mefures de grain , 32656 quintaux de fa-
rine , 10090 rations de biſcuit , 38360 meſures
d'avoine , 10092 mesures d'orge , 7 £24 quintaux
de foin , 28695 bottes de paille , & 4000 tonneaux
remplis de vivres.
Le Régiment de Bade- Baden a été mis en gar-
nifon à Wittemberg avec un détachement de
Croates & de Cavalerie. Torgau eft occupé par
un Régiment d'Infanterie des troupes Electorales
de Trêves.
Les Généraux Autrichiens tiennent la Ville de
Drefde bloquée des deux côtés de l'Elbe. Le fieur
de Churield , Colonel au ſervice de l'Impératrice-
Reine , fomma le Comte de Schmettau de fe
rendre. Ce Commandant répondit qu'il avoir
ordre de fe défendre jufqu'à la derniere extrémité.
Sur cette réponſe le Prince de Deux- Ponts donna
ordre de hârer le tranfport de la groffe artillerie-
qui vient de Prague, & de faire promptement tou-
tes les difpofitions néceffaires pour l'attaque.
Le Comte de Maquire eft pofté fur les hauteurs
qui font vis-à-vis de Dreſde , fur la rive droite de
l'Elbe ; & il a fait jetter un pont fur ce fleuve
pour établir la communication.
Le 27 au matin , le Comte de Maquire donna
avis que la garaifon , après avoir fait miner le
pont de Dreide , avoit évacué la Ville neuve , &
s'étoit retirée précipitamment dans la vieille
Ville ; qu'auth- tôt il avoit donné ordre au Géné
ral de Vehla d'occuper la Ville neuve avec les
Troupes , & qu'on y avoit trouvé un magaſin
confidérable, des armes & des munitions de touse.
elpèce. Le Prince de Deux-Ponts, après avoir bien
OCTOBRE
.
17597
205
affuré fon camp , fe porta au corps du Comte de
Maquire , afin de reconnoître exactement l'état
de la Place , & de faire fes difpofitions en confé-
quence. Les Pruffiens l'ont rendue le 5 Septem-
bre. ( Voyez l'article de la Cour.)
Du
2
Septembre
.
Le Baron de Saint-André manda le 3 I du mois
dernier que la petite garnifon que nous avions à
Wittemberg avoit rendu cette Ville par capitula-
tion , à l'approche d'un corps nombreux détaché
de l'armée du Roi de Prufle , & qu'elle s'étoit
retirée à Léipfick, 2
Le premier de ce mois nous apprîmes que
Torgau s'étoit ren lu la veille au corps de trou-
pes Pruffiennes qui avoit repris Wittemberg. On
aflure que ce corps eft compofé de huit mille
hommes aux ordres du Général Wunſch.
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Résumé : Du Quartier-général de l'armée de l'Empire, le 25 Août.
Le 25 août, le Prince des Deux-Ponts s'empare de Torgau. La garnison prussienne, composée de 1 200 hommes et de douze pièces de canon, se rend et se dirige vers Wittemberg. En chemin, 800 hommes désertent pour rejoindre l'armée adverse. Les troupes occupantes découvrent 300 prisonniers autrichiens et impériaux, ainsi que des pièces de canon et un magasin évalué à 200 000 écus. Le 20 août, le Général Kleefeld reçoit l'ordre de marcher sur Wittemberg. Le 21, un détachement sous le Colonel Soly prend les faubourgs. Le Général Horn demande à capituler, et le 22, la garnison, composée de trois bataillons, se rend avec les honneurs de la guerre. Les magasins abandonnés par les Prussiens à Leipzig et Torgau contiennent des quantités importantes de grain, de farine, de biscuit, d'avoine, d'orge, de foin, de paille et de vivres. Wittemberg et Torgau sont occupés par le Régiment de Bade-Baden et des Croates, ainsi qu'un régiment d'infanterie des troupes électorales de Trêves. Les Autrichiens bloquent Dresde. Le Comte de Schmettau refuse de se rendre, et le Prince des Deux-Ponts prépare une attaque. Le Comte de Maquire établit un pont sur l'Elbe et occupe la Ville neuve de Dresde, y trouvant des magasins et des munitions. Les Prussiens se retirent dans la vieille ville et se rendent le 5 septembre. Le 2 septembre, Wittemberg et Torgau sont reprises par les troupes prussiennes.
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29
p. 201
DE VIENNE, le 8 Octobre.
Début :
On mande de Wurtzbourg que le Colonel Sprung détaché par le Général Luzinski [...]
Mots clefs :
Colonel, Général, Détachement des troupes, Prince Ferdinand , Dragons, Attaque, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 8 Octobre.
DE VIENNE , le 8 Octobre.
N mande de Wurtzbourg que le Colonel
Sprung détaché par le Général Luzinski dans la
Thuringe , a rencontré près de Corsdroff fur
l'Unftrut un détachement de l'armée du Prince
Ferdinand , compofé de plufieurs piquets de Dragons
du Régiment de Finckenftein , de Huffards
noirs Pruffiens , & de Chaffeurs Hanovriens. Il a
attaqué cette troupe fi vivement , qu'elle a été
mile en déroute avec perte de foixante hommes
tués , & de cent vingt prifonniers.
N mande de Wurtzbourg que le Colonel
Sprung détaché par le Général Luzinski dans la
Thuringe , a rencontré près de Corsdroff fur
l'Unftrut un détachement de l'armée du Prince
Ferdinand , compofé de plufieurs piquets de Dragons
du Régiment de Finckenftein , de Huffards
noirs Pruffiens , & de Chaffeurs Hanovriens. Il a
attaqué cette troupe fi vivement , qu'elle a été
mile en déroute avec perte de foixante hommes
tués , & de cent vingt prifonniers.
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30
p. 203-204
De l'Armée Autrichienne, le 1 Octobre.
Début :
Le Maréchal de Daun, après avoir établi son quartier à Mengelsdorff, alla reconnoître [...]
Mots clefs :
Maréchal Daun, Roi de Prusse, Camp, Opérations militaires, Prince Henri, Troupes, Attaque, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée Autrichienne, le 1 Octobre.
De l'Armée Autrichienne , le 1 Octobre.
Le Maréchal de Daun , après avoir établi fon
quartier à Mengelfdorff , alla reconnoître la pofition
du corps aux ordres du Général Ziethen à
Landfcrone ; & il apprit que le Roi de Pruffe
s'étoit porté de Sagan fur Grienberg. Il fit fes
difpofitions pour envelopper le camp de Landfcrone
le lendemain , & pour marcher enfuite au
Prince Henri. Mais il apprit le 24 , que le Général
Ziethen avoit décampé la nuit , pour le
Iv
204 MERCURE DE FRANCE.
joindre au Prince Henri , dont l'Armée venoit
d'abandonner Gorlitz. Toutes les troupes légères
furent détachées , avec ordre de pourfuivre vivement
les Pruffiens . Elles atteignirent leur bagage ,
en enlevèrent une partie , & firent beaucoup de
prifonniers .
Le Maréchal de Daun , après avoir établi fon
quartier à Mengelfdorff , alla reconnoître la pofition
du corps aux ordres du Général Ziethen à
Landfcrone ; & il apprit que le Roi de Pruffe
s'étoit porté de Sagan fur Grienberg. Il fit fes
difpofitions pour envelopper le camp de Landfcrone
le lendemain , & pour marcher enfuite au
Prince Henri. Mais il apprit le 24 , que le Général
Ziethen avoit décampé la nuit , pour le
Iv
204 MERCURE DE FRANCE.
joindre au Prince Henri , dont l'Armée venoit
d'abandonner Gorlitz. Toutes les troupes légères
furent détachées , avec ordre de pourfuivre vivement
les Pruffiens . Elles atteignirent leur bagage ,
en enlevèrent une partie , & firent beaucoup de
prifonniers .
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Résumé : De l'Armée Autrichienne, le 1 Octobre.
Le 1er octobre, le Maréchal de Daun repéra le corps du Général Ziethen à Landfcrone et apprit le déplacement du Roi de Prusse vers Grienberg. Le 24 octobre, Ziethen quitta Landfcrone pour rejoindre le Prince Henri. Daun envoya des troupes légères qui capturèrent du bagage ennemi et firent des prisonniers.
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31
p. 204-205
DE HAMBOURG, le 28 Septembre.
Début :
Les Suédois se sont rendus maîtres des Isles de Wollin & d'Usedom [...]
Mots clefs :
Suédois, Îles, Comte, Attaque, Régiment, Troupes, Soldats, Prisonniers, Wollin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE HAMBOURG, le 28 Septembre.
DE HAMBOURG , le 28 Septembre.
Les Suédois fe font rendus maîtres des Ifles de
Wollin & d'Uledom en Pomeranie. Le Comte
NOVEMBRE. 1759. 205
de Ferfen , Lieutenant - Général , dont l'activité
mérite les plus grandes louanges , fit attaquer
Wollin le 16 de ce mois à la pointe du jour . Le
Régiment des Gardes , ceux de Jenkoping &
d'Elfsborg , foutenus de deux cens Volontaires ,
furent commandés pour cette attaque , que là
garnifon foutint pendant deux heures avec beaucoup
de valeur. Les troupes Suédoiſes entrerent
dans la place l'épée à la main ; & la garniſon
après s'être défendue encore quelque temps dans
les rues , fut forcée de fe rendre prifonniere
de guerre. Elle confiftoit en fept cens Soldats &
une trentaine d'Officiers. Celle de Camin apprenant
la reddition de Wollin s'eft retirée à Colberg.
Les Suédois font actuellement maîtres des trois
embouchures de l'Oder , & tout le cercle de
Randaw leur eft ouvert. Ils étendent librement
leurs contributions jufqu'aux portes de Stettin.
On affure que leur armée n'eſt plus qu'à deux
milles de cette Capitale . Les Lettres de cette armée
font mention de la prife du Fort de Swinemonde ,
dont la garnifon compofée d'un Lieutenant - Colonel,
d'un Major , de quatorze Capitaines ou Lieutenans
, & de quatre cent vingt hommes , s'eft rendue
prifonniere de guerre. On a trouvé dans ce
Fort neuf piéces de canon , & des munitions en
abondance. L'attaque avoit été dirigée par le
Comte de Ferfen . Un détachement Sué lois , aux
ordres du Baron de Heffenftein , Lieutenant- Général
, a enlevé aux Pruffiens le pofte de Locknitz
, & y a fait prifonniers deux Officiers &
quatre-vingt- fix foldats.
Les Suédois fe font rendus maîtres des Ifles de
Wollin & d'Uledom en Pomeranie. Le Comte
NOVEMBRE. 1759. 205
de Ferfen , Lieutenant - Général , dont l'activité
mérite les plus grandes louanges , fit attaquer
Wollin le 16 de ce mois à la pointe du jour . Le
Régiment des Gardes , ceux de Jenkoping &
d'Elfsborg , foutenus de deux cens Volontaires ,
furent commandés pour cette attaque , que là
garnifon foutint pendant deux heures avec beaucoup
de valeur. Les troupes Suédoiſes entrerent
dans la place l'épée à la main ; & la garniſon
après s'être défendue encore quelque temps dans
les rues , fut forcée de fe rendre prifonniere
de guerre. Elle confiftoit en fept cens Soldats &
une trentaine d'Officiers. Celle de Camin apprenant
la reddition de Wollin s'eft retirée à Colberg.
Les Suédois font actuellement maîtres des trois
embouchures de l'Oder , & tout le cercle de
Randaw leur eft ouvert. Ils étendent librement
leurs contributions jufqu'aux portes de Stettin.
On affure que leur armée n'eſt plus qu'à deux
milles de cette Capitale . Les Lettres de cette armée
font mention de la prife du Fort de Swinemonde ,
dont la garnifon compofée d'un Lieutenant - Colonel,
d'un Major , de quatorze Capitaines ou Lieutenans
, & de quatre cent vingt hommes , s'eft rendue
prifonniere de guerre. On a trouvé dans ce
Fort neuf piéces de canon , & des munitions en
abondance. L'attaque avoit été dirigée par le
Comte de Ferfen . Un détachement Sué lois , aux
ordres du Baron de Heffenftein , Lieutenant- Général
, a enlevé aux Pruffiens le pofte de Locknitz
, & y a fait prifonniers deux Officiers &
quatre-vingt- fix foldats.
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Résumé : DE HAMBOURG, le 28 Septembre.
En septembre 1759, les Suédois ont pris le contrôle des îles de Wollin et d'Usedom en Poméranie. Le 16 septembre, le comte de Ferzen a lancé une attaque sur Wollin à l'aube, avec les régiments des Gardes, de Jönköping et d'Elfsborg, renforcés par deux cents volontaires. La garnison, composée de sept cents soldats et une trentaine d'officiers, s'est rendue après deux heures de défense. La garnison de Camin s'est retirée à Kolberg. Les Suédois contrôlent désormais les trois embouchures de l'Oder et le cercle de Randow, étendant leurs contributions jusqu'aux portes de Stettin. L'armée suédoise est à deux milles de Stettin. Le fort de Swinemünde, dirigé par le comte de Ferzen, a également été pris, avec une garnison composée d'un lieutenant-colonel, d'un major, de quatorze capitaines ou lieutenants, et de quatre cent vingt hommes. Neuf pièces de canon et des munitions abondantes y ont été trouvées. Par ailleurs, un détachement suédois sous les ordres du baron de Hessenstein a capturé le poste de Locknitz, faisant prisonniers deux officiers et quatre-vingt-six soldats prussiens.
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32
p. 194
De l'Armée Autrichienne, le 3 Novembre.
Début :
Le détachement que le Général Prentano commande fut attaqué près de [...]
Mots clefs :
Détachement des troupes, Prussiens, Attaque, Canons, Ennemis, Prisonniers, Blessés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée Autrichienne, le 3 Novembre.
De l'Armée Autrichienne , le 3 Novembre.
Le détachement que le Général Prentano commande
fut attaqué près de Vogelang . Les Pruf
fiens firent les plus grands efforts pour le chaffer
de ce pofte. L'attaque commença par un grand
feu de moufqueterie qui fut fuivi d'une canonnade
des plus vives. L'ennemi après avoir été
repouffé deux fois , fut obligé d'abandonner cette
entrepriſe . Sa perte fut confidérable . Nos troupes
lui firent foixante - dix prifonniers , & n'eurent
qu'une vingtaine de foldats bleffés .
Le détachement que le Général Prentano commande
fut attaqué près de Vogelang . Les Pruf
fiens firent les plus grands efforts pour le chaffer
de ce pofte. L'attaque commença par un grand
feu de moufqueterie qui fut fuivi d'une canonnade
des plus vives. L'ennemi après avoir été
repouffé deux fois , fut obligé d'abandonner cette
entrepriſe . Sa perte fut confidérable . Nos troupes
lui firent foixante - dix prifonniers , & n'eurent
qu'une vingtaine de foldats bleffés .
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Résumé : De l'Armée Autrichienne, le 3 Novembre.
Le 3 novembre, près de Vogelang, les Prussiens attaquèrent un détachement autrichien commandé par le Général Prentano. Après un feu de mousqueterie et une canonnade, les Prussiens furent repoussés. Ils subirent des pertes importantes, tandis que les Autrichiens firent soixante-dix prisonniers et eurent vingt soldats blessés.
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33
p. 206
Du Quartier général de Friedberg, le 5 Janvier.
Début :
Le Corps aux ordres du Marquis de Voyer venu du Bas-Rhin malgré les [...]
Mots clefs :
Marquis, Déplacement des troupes, Général, Attaque, Prisonniers, Postes militaires, Maréchal, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de Friedberg, le 5 Janvier.
Du Quartier général de Friedberg , le 5 Janvier,
Le Corps aux ordres du Marquis de Voyer
venu du Bas-Rhin malgré les difficultés prefqu'infurmontables
qu'il a éprouvées pendant fa marche
, & celui qui étoit à Limbourg aux ordres
du Marquis de Vogué , fe font joints le 31 du
: mois dernier , dans les environs de Mengerskif
ken. Les Troupes commandées par le Marquis
de Vogué fe porterent le 4 de ce mois avant le
jour fur la Ville d'Herborn. Ce Général après
avoir fait fes difpofitions pour l'attaquer , la fit
fommer. La Garnifon au nombre de cent cinquante
hommes , fe rendit prifonniere de guerre.
Pendant ce temps- là le Marquis Dauvet détaché
par le Marquis de Voyer , s'empara de la
Ville de Dillenbourg , où il fit quelques prifonniers.
Les troupes légères de ces deux Corps firent
de leur côté des courfes dans le Pays , &
enleverent plufieurs poftes & patrouilles des Ennemis.
Pour favorifer l'expédition fur Herborn
& Dillenbourg , le Maréchal de Broglie avoit
fait fortir de Gieffen des détachemens de la garnifon
aux ordres du Marquis de Blaifel & il
avoit fait avancer des troupes légères du côté de
Marbourg. Toutes les difpofitions ont eu le plus
grand fuccès . Partout on fait des prifonniers aux
Ennemis.
Le Corps aux ordres du Marquis de Voyer
venu du Bas-Rhin malgré les difficultés prefqu'infurmontables
qu'il a éprouvées pendant fa marche
, & celui qui étoit à Limbourg aux ordres
du Marquis de Vogué , fe font joints le 31 du
: mois dernier , dans les environs de Mengerskif
ken. Les Troupes commandées par le Marquis
de Vogué fe porterent le 4 de ce mois avant le
jour fur la Ville d'Herborn. Ce Général après
avoir fait fes difpofitions pour l'attaquer , la fit
fommer. La Garnifon au nombre de cent cinquante
hommes , fe rendit prifonniere de guerre.
Pendant ce temps- là le Marquis Dauvet détaché
par le Marquis de Voyer , s'empara de la
Ville de Dillenbourg , où il fit quelques prifonniers.
Les troupes légères de ces deux Corps firent
de leur côté des courfes dans le Pays , &
enleverent plufieurs poftes & patrouilles des Ennemis.
Pour favorifer l'expédition fur Herborn
& Dillenbourg , le Maréchal de Broglie avoit
fait fortir de Gieffen des détachemens de la garnifon
aux ordres du Marquis de Blaifel & il
avoit fait avancer des troupes légères du côté de
Marbourg. Toutes les difpofitions ont eu le plus
grand fuccès . Partout on fait des prifonniers aux
Ennemis.
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Résumé : Du Quartier général de Friedberg, le 5 Janvier.
Le 5 janvier, le Marquis de Voyer, depuis le Quartier général de Friedberg, rapporte que ses troupes, venues du Bas-Rhin malgré les obstacles, se sont jointes le 31 décembre aux forces du Marquis de Vogué près de Mengerskirchen. Le 4 janvier, les troupes du Marquis de Vogué ont attaqué et pris la ville d'Herborn, capturant une garnison de cent cinquante hommes. Parallèlement, le Marquis Dauvet, envoyé par le Marquis de Voyer, a pris la ville de Dillenbourg et fait quelques prisonniers. Les troupes légères des deux corps ont également mené des opérations dans la région, capturant plusieurs postes et patrouilles ennemies. Pour appuyer ces actions, le Maréchal de Broglie avait envoyé des détachements de la garnison de Giessen sous les ordres du Marquis de Blaifel et avancé des troupes légères vers Marbourg. Ces dispositions ont abouti à la capture de nombreux prisonniers ennemis.
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34
p. 205-206
DE BAMBERG, le 6 Janvier.
Début :
L'armée de l'Empire vient de prendre ses quartiers dans la Franconie & [...]
Mots clefs :
Franconie, Armée impériale, Maréchal, Prince de Deux-Ponts, Détachement, Alliés, Prisonniers, Pillage, Marchandises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE BAMBERG, le 6 Janvier.
De BAMBERG , le 6 Janvier.
L'armée de l'Empire vient de prendre les quar
tiers dans la Franconie & dans le Voigtland. Le
106 MERCURE DE FRANCE.
Maréchal de Serbelloni , qui la commande , en
Fabfence du Prince de Deux- ponts , a établi ici
fon quartier général. Les différens corps dont
elle eft compofée , font difpofés de manière à le
raffembler facilement & avec promptitude.
de
Un détachement de Chaffeurs & de Huffards
de cette armée , furprit , le 29 du mois derniér ,
la Ville d'Erfurth. Il y avoit un détachement de
l'armée des Alliés , qui fut obligé de fe rendre prifonnier.
On a pris dans cette occafion un grand
nombre de chariots chargés de malades ,
vivres , & de bagage. Il s'eft fait encore, de la part
de ces détachemens de Huffards , la prife d'un
convoi de quarante chariots chargés de pain & de
farine , avec ſon eſcorte , deſtiné pour l'armée du
Prince Ferdinand ; & à Néda , celle d'un petit
corps d'artillerie Heffoife .
L'armée de l'Empire vient de prendre les quar
tiers dans la Franconie & dans le Voigtland. Le
106 MERCURE DE FRANCE.
Maréchal de Serbelloni , qui la commande , en
Fabfence du Prince de Deux- ponts , a établi ici
fon quartier général. Les différens corps dont
elle eft compofée , font difpofés de manière à le
raffembler facilement & avec promptitude.
de
Un détachement de Chaffeurs & de Huffards
de cette armée , furprit , le 29 du mois derniér ,
la Ville d'Erfurth. Il y avoit un détachement de
l'armée des Alliés , qui fut obligé de fe rendre prifonnier.
On a pris dans cette occafion un grand
nombre de chariots chargés de malades ,
vivres , & de bagage. Il s'eft fait encore, de la part
de ces détachemens de Huffards , la prife d'un
convoi de quarante chariots chargés de pain & de
farine , avec ſon eſcorte , deſtiné pour l'armée du
Prince Ferdinand ; & à Néda , celle d'un petit
corps d'artillerie Heffoife .
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Résumé : DE BAMBERG, le 6 Janvier.
Le 6 janvier, l'armée de l'Empire a pris le contrôle de quartiers en Franconie et en Voigtland. Le maréchal de Serbelloni a établi son quartier général à Bamberg. Le 29 décembre, un détachement a surpris Erfurth, capturant des alliés, des chariots de malades, de vivres et de bagages. Des hussards ont également pris un convoi de quarante chariots de pain et de farine, ainsi qu'un corps d'artillerie hessoise à Néda.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 206
DE LISBONNE, le 30 Décembre 1759.
Début :
Le 13, on essuya une violente tempête, qui a causé beaucoup de dommage parmi les [...]
Mots clefs :
Tempête, Dégâts, Vaisseaux, Cargaison, Forteresse, Afrique, Prisonniers, Rebelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LISBONNE, le 30 Décembre 1759.
De LISBONE , le 30 Décembre 1759.
Le 13 , on effuya une violente tempête , qui a
caufé beaucoup de dommage parmi les vaiffeaux
qui étoient dans la Baye. Quelques - uns ont péri ,
d'autres ont échoué, & ont eu feur cargaiſon fort
endommagée. Cependant la perte eft beaucoup
moins grande qu'on ne l'avoit d'abord eftimée,
On a embarqué , pour la fortereffe de Mafagan
en Affrique , plufieurs prifonniers d'Etat:
c'étoient, fuivant les conjectures , des coupables
de la derniere conjuration .
Le 13 , on effuya une violente tempête , qui a
caufé beaucoup de dommage parmi les vaiffeaux
qui étoient dans la Baye. Quelques - uns ont péri ,
d'autres ont échoué, & ont eu feur cargaiſon fort
endommagée. Cependant la perte eft beaucoup
moins grande qu'on ne l'avoit d'abord eftimée,
On a embarqué , pour la fortereffe de Mafagan
en Affrique , plufieurs prifonniers d'Etat:
c'étoient, fuivant les conjectures , des coupables
de la derniere conjuration .
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36
p. 193-195
DE STOCKOLM, le premier Février.
Début :
Le Général Manteuffel, après le mauvais succès de son entreprise sur nos quartiers, se retira [...]
Mots clefs :
Général, Quartiers, Retraite, Déserteurs, Prisonniers, Attaque, Bataillons, Comte, Commandant, Officiers, Capitaine, Froid, Températures extrêmes
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texteReconnaissance textuelle : DE STOCKOLM, le premier Février.
De STOKOLM , le premier Février.
Le Général Manteuffel , après le mauvais fuccès
de fon entreprife fur nos quartiers , fe retira
précipitamment à Anclam où il entra le 24
au foir. Il fut pouríuivi par le Général de Lan-
I
>
194 MERCURE DE FRANCE.
tingshaufen , qui lui enleva dans cette retraite
deux piéces de canon , & foixante dix-huit chariots
de bagages. Nous fimes auffi plus de centcinquante
prilonniers , & nous favorifâmes l'évafion
d'un grand nombre de déferteurs . Le Général
de Lantingshaufen , arriva le 25 devant Anclam
: il envoya auffitôt le Baron de Wrangel ,
fon Aide de camp général , au Comte de Monteuffel
, pour le lommer de rompre le pont qu'il
avoit fur la Péene . Sur fon refus , le Comte de
Lantingshaufen fit fes difpofitions pour l'attaquer.
Sept bataillons , commandés par le Comte de
Horn , en furent chargés. L'attaque commença
le 28 au matin , avant le jour , & nos troupes
forcèrent les Pruffiens d'abandonner le Fauxbourg
en deçà de la Péene , & la chauffée qui
conduit à la Ville. Un de nos bataillons , dans la
chaleur de la pourfuite , pénétra avec lesfuyards
dans la Ville. Le Comte de Manteuffel y étoit
occupé à rallier les troupes ; mais trois bieffures
qu'il reçut le mirent hors de combat , & il fut fait
prifonnier avec fon Aide de camp . Cependant
les Pruffiens s'étant ralliés , le bataillon Suédois
fongea à la retraite , & il l'exécuta en fe faifant
jour à travers le Régiment de Kalkstein , qui lui
barroit le pallage. Il fit même prifonniers le
Commandant de ce corps , & plufieurs foldats.
La perte des Prufliens dans cette occafion , &
dans leur incurfion en Pomeranie , a été de
quinze à feize cens hommes. La nôtre a été de
deux à trois cens.
Le Comte de Lantingshaufen envoya le lendemain
de fon expédition , un Officier au Gouverneur
d'Anclam , pour le fommer de nouveau
de détruire fon pont . Cet Officier étoit chargé
de lui déclarer , en cas de refus , que le Général
Suédois ne pourroit fe difpenfer , pour affurer
MARS. 1760. 195
la tranquillité de fes quartiers , de revenir fur
cette Ville , & de la bruler entièrement. Cette
fommation a fait impreffion fur le Commandant
Pruffien , & il a fait rompre le pont.
Le Général de Stutterheim a pris le comman
dement des Pruffiens , à la place du Comte de
Manteuffel. Cet événement a déconcerté les projets
des Pruffiens fur le Mecklembourg. Après
cette expédition , le Comte de Lantingshaufen a
renvoyé les Troupes dans leurs cantonnemens
& fon quartier général eſt établi à Gripswald .
>
Des avis venus de Norwège , apprennent que
le Capitaine Thurot,eft dans un des Ports de cette
Côte , avec fa petite Efcadre. Il y a amené quatre
Vaiffeaux Anglois , qu'il a intercepté à l'entrée
du Sund.
Le froid , qu'on a reffenti jufques vers la fin
du mois dernier , a été d'une rigueur exceffive.
détroit du Sund a été entièrement gelé , de
forte qu'on pouvoit paffer à pied ou en traîneaux ,
de la Selande , en Scanie.
Le Général Manteuffel , après le mauvais fuccès
de fon entreprife fur nos quartiers , fe retira
précipitamment à Anclam où il entra le 24
au foir. Il fut pouríuivi par le Général de Lan-
I
>
194 MERCURE DE FRANCE.
tingshaufen , qui lui enleva dans cette retraite
deux piéces de canon , & foixante dix-huit chariots
de bagages. Nous fimes auffi plus de centcinquante
prilonniers , & nous favorifâmes l'évafion
d'un grand nombre de déferteurs . Le Général
de Lantingshaufen , arriva le 25 devant Anclam
: il envoya auffitôt le Baron de Wrangel ,
fon Aide de camp général , au Comte de Monteuffel
, pour le lommer de rompre le pont qu'il
avoit fur la Péene . Sur fon refus , le Comte de
Lantingshaufen fit fes difpofitions pour l'attaquer.
Sept bataillons , commandés par le Comte de
Horn , en furent chargés. L'attaque commença
le 28 au matin , avant le jour , & nos troupes
forcèrent les Pruffiens d'abandonner le Fauxbourg
en deçà de la Péene , & la chauffée qui
conduit à la Ville. Un de nos bataillons , dans la
chaleur de la pourfuite , pénétra avec lesfuyards
dans la Ville. Le Comte de Manteuffel y étoit
occupé à rallier les troupes ; mais trois bieffures
qu'il reçut le mirent hors de combat , & il fut fait
prifonnier avec fon Aide de camp . Cependant
les Pruffiens s'étant ralliés , le bataillon Suédois
fongea à la retraite , & il l'exécuta en fe faifant
jour à travers le Régiment de Kalkstein , qui lui
barroit le pallage. Il fit même prifonniers le
Commandant de ce corps , & plufieurs foldats.
La perte des Prufliens dans cette occafion , &
dans leur incurfion en Pomeranie , a été de
quinze à feize cens hommes. La nôtre a été de
deux à trois cens.
Le Comte de Lantingshaufen envoya le lendemain
de fon expédition , un Officier au Gouverneur
d'Anclam , pour le fommer de nouveau
de détruire fon pont . Cet Officier étoit chargé
de lui déclarer , en cas de refus , que le Général
Suédois ne pourroit fe difpenfer , pour affurer
MARS. 1760. 195
la tranquillité de fes quartiers , de revenir fur
cette Ville , & de la bruler entièrement. Cette
fommation a fait impreffion fur le Commandant
Pruffien , & il a fait rompre le pont.
Le Général de Stutterheim a pris le comman
dement des Pruffiens , à la place du Comte de
Manteuffel. Cet événement a déconcerté les projets
des Pruffiens fur le Mecklembourg. Après
cette expédition , le Comte de Lantingshaufen a
renvoyé les Troupes dans leurs cantonnemens
& fon quartier général eſt établi à Gripswald .
>
Des avis venus de Norwège , apprennent que
le Capitaine Thurot,eft dans un des Ports de cette
Côte , avec fa petite Efcadre. Il y a amené quatre
Vaiffeaux Anglois , qu'il a intercepté à l'entrée
du Sund.
Le froid , qu'on a reffenti jufques vers la fin
du mois dernier , a été d'une rigueur exceffive.
détroit du Sund a été entièrement gelé , de
forte qu'on pouvoit paffer à pied ou en traîneaux ,
de la Selande , en Scanie.
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Résumé : DE STOCKOLM, le premier Février.
Le 1er février, après un échec à Stockholm, le Général Manteuffel se retira à Anclam, poursuivi par le Général Lantingshaufen. Ce dernier captura deux pièces de canon, soixante-dix-huit chariots de bagages, fit plus de cent cinquante prisonniers et favorisa l'évasion de nombreux déserteurs. Le 25 février, Lantingshaufen arriva devant Anclam et demanda à Manteuffel de détruire le pont sur la Péene. Face au refus, Lantingshaufen attaqua avec sept bataillons commandés par le Comte de Horn. L'attaque débuta le 28 au matin, forçant les Prussiens à abandonner le faubourg et la chaussée menant à la ville. Manteuffel fut blessé et fait prisonnier. Les Prussiens se ralliant, un bataillon suédois se retira, capturant le commandant du Régiment de Kalkstein et plusieurs soldats. Les pertes prussiennes furent de quinze à seize cents hommes, contre deux à trois cents pour les Suédois. Lantingshaufen somma le gouverneur d'Anclam de détruire le pont, mençant de brûler la ville en cas de refus. Le pont fut détruit. Le Général Stutterheim remplaça Manteuffel. Lantingshaufen renvoya ses troupes dans leurs cantonnements, établissant son quartier général à Gripswald. Par ailleurs, des nouvelles de Norvège signalèrent la présence du Capitaine Thurot avec quatre vaisseaux anglais interceptés. Un froid rigoureux gela le détroit du Sund, permettant le passage à pied ou en traîneaux entre la Selande et la Scanie.
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37
p. 196
DE LEIPSICK, le 31 Janvier.
Début :
La Duchesse Douairiere de Courlande, Veuve du Duc Ferdinand, née Princesse [...]
Mots clefs :
Duchesse, Veuve, Princesse, Décès, Prisonniers, Roi de Prusse
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texteReconnaissance textuelle : DE LEIPSICK, le 31 Janvier.
De LEIPSICK , le 31 Janvier,
La Ducheffe Douairiere de Courlande , Veuve
du Duc Ferdinand , née Princeffe de Saxe-Weilfenfels
, qui réfidoit ordnairement dans cette Ville,
y eft morte le 25 de ce mois , dans fa cinquante-
uniéme année. Il y a quelque eſpérance
d'adouciffement au fort de nos malheureux Concitoyens.
Plufieurs des prifonniers du Château de
Pleiffembourg , ont été relâchés , en payant moitié
de la fomme que le Roi de Pruffe exigeoit de
chacun d'eux .
La Ducheffe Douairiere de Courlande , Veuve
du Duc Ferdinand , née Princeffe de Saxe-Weilfenfels
, qui réfidoit ordnairement dans cette Ville,
y eft morte le 25 de ce mois , dans fa cinquante-
uniéme année. Il y a quelque eſpérance
d'adouciffement au fort de nos malheureux Concitoyens.
Plufieurs des prifonniers du Château de
Pleiffembourg , ont été relâchés , en payant moitié
de la fomme que le Roi de Pruffe exigeoit de
chacun d'eux .
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38
p. 201-203
DE VIENNE, le 13 Février.
Début :
Le mariage de l'Archiduc Joseph avec l'Infante Isabelle, fille aînée [...]
Mots clefs :
Mariage, Archiduc, Infante, Lieutenant général, Détachement des troupes, Ruse, Attaque, Prisonniers, Ennemis, Prince, Comté de Waldenbourg, Principauté, Nomination, Électeur, Diète de l'Empire
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texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 13 Février.
De VIENNE , le 13 Février.
Le mariage de l'Archiduc Jofeph avec l'Infante
labelle , fille aînée de l'Infant Don Philippe , Duc
de Parme , de Plaifance & de Guastalla , eft déci
dé. Le Prince Wenceslas de Lichtenſtein , a été
nommé
pour aller faire la demande de cette Princeffe
‹ & la conduire en cette Cour. Il fait les préparatifs
néceffaires pour fon voyage. On ne croit
cependant pas que ce mariage foit célébré , avans
le mois d'Août prochain.
202 MERCURE DE FRANCE.
Le Lieutenant général Beck, ayant appris qu'un
corps de troupes Pruffiennes avoit pris pofte entre
Coldorff , Muhlberg , & Torgau , forma le projet
de le furprendre. Il fit un détachement , & chargea
le Général Zettwitz de l'exécution de cette
entreprife. Pendant la marche de ce détachement,
le Général de Simfchonn , à la tête de deux mille
hommes , longea l'Elbe en defcendant ce fleuve;
& il fe porta près de Meffein. De là il pouffa des
détachemens vers Riefa & Strehla , pour fixer de
ce côté l'attention de l'ennemi . Cette ruſe réullit.
Nos troupes , ayant paffé le Roeder , arriverent
à la portée de Cofdorf , où étoit le principal corps,
ennemi , fans qu'il eût foupçonné leur marche.
Les Pruffiens furent entièrement difperfés & culbutés.
Le Général de Zetteritz , qui les commandoit
, fut fait prifonnier , avec fix autres Officiers.
On marcha de là aux troupes Pruffiennes , qui
commençoient à fe raffembler à Blumberg. Mais
elles n'attendirent pas les nôtres . Elles fe retirerent
en défordre à Torgau & à Wittemberg.
Nos troupes ont fait , dans cette occafion , deux
cent quatre-vingt-un prifonniers . Nous ignorons
encore le nombre de Pruffiens tués . Tout le bagage
ennemi a été pris , & l'on y a trouvé les uniformes
neufs du régiment de Schmettau . On a pris
aufli cinq cens chevaux de cavalerie , de trait , ou
de bât . Notre perte confifle , en quarante - cinq
hommes tués ou bleffés .
Les Princes Albert & Clément de Saxe , feront
la campagne ; l'un , dans l'Armée Autrichienne ,
l'autre , dans l'armée Ruffe.
Sa Majesté Impériale , voulant reconnoître les
fervices de la Maifon de Hohen -lohe - Waldenbourg,
a érigé le Comté de Waldenbourg en
Principauté fouveraine de l'Empire , avec toutes
les prérogatives attachées à ce titre. Cette érecAVRIL.
1760 . 203
tion a été notifiée à l'Electeur de Mayence, comme
Archi-Chancelier de l'Empire , à la diéte de l'Empire
, & à celle du cercle de Franconie , dont le
Comté de Waldenbourg fait partie . Le Feld-
Maréchal Baron de Marshal , qui venoit de l'armée
de Saxe dans cette Ville , eft mort en chemin.
Le mariage de l'Archiduc Jofeph avec l'Infante
labelle , fille aînée de l'Infant Don Philippe , Duc
de Parme , de Plaifance & de Guastalla , eft déci
dé. Le Prince Wenceslas de Lichtenſtein , a été
nommé
pour aller faire la demande de cette Princeffe
‹ & la conduire en cette Cour. Il fait les préparatifs
néceffaires pour fon voyage. On ne croit
cependant pas que ce mariage foit célébré , avans
le mois d'Août prochain.
202 MERCURE DE FRANCE.
Le Lieutenant général Beck, ayant appris qu'un
corps de troupes Pruffiennes avoit pris pofte entre
Coldorff , Muhlberg , & Torgau , forma le projet
de le furprendre. Il fit un détachement , & chargea
le Général Zettwitz de l'exécution de cette
entreprife. Pendant la marche de ce détachement,
le Général de Simfchonn , à la tête de deux mille
hommes , longea l'Elbe en defcendant ce fleuve;
& il fe porta près de Meffein. De là il pouffa des
détachemens vers Riefa & Strehla , pour fixer de
ce côté l'attention de l'ennemi . Cette ruſe réullit.
Nos troupes , ayant paffé le Roeder , arriverent
à la portée de Cofdorf , où étoit le principal corps,
ennemi , fans qu'il eût foupçonné leur marche.
Les Pruffiens furent entièrement difperfés & culbutés.
Le Général de Zetteritz , qui les commandoit
, fut fait prifonnier , avec fix autres Officiers.
On marcha de là aux troupes Pruffiennes , qui
commençoient à fe raffembler à Blumberg. Mais
elles n'attendirent pas les nôtres . Elles fe retirerent
en défordre à Torgau & à Wittemberg.
Nos troupes ont fait , dans cette occafion , deux
cent quatre-vingt-un prifonniers . Nous ignorons
encore le nombre de Pruffiens tués . Tout le bagage
ennemi a été pris , & l'on y a trouvé les uniformes
neufs du régiment de Schmettau . On a pris
aufli cinq cens chevaux de cavalerie , de trait , ou
de bât . Notre perte confifle , en quarante - cinq
hommes tués ou bleffés .
Les Princes Albert & Clément de Saxe , feront
la campagne ; l'un , dans l'Armée Autrichienne ,
l'autre , dans l'armée Ruffe.
Sa Majesté Impériale , voulant reconnoître les
fervices de la Maifon de Hohen -lohe - Waldenbourg,
a érigé le Comté de Waldenbourg en
Principauté fouveraine de l'Empire , avec toutes
les prérogatives attachées à ce titre. Cette érecAVRIL.
1760 . 203
tion a été notifiée à l'Electeur de Mayence, comme
Archi-Chancelier de l'Empire , à la diéte de l'Empire
, & à celle du cercle de Franconie , dont le
Comté de Waldenbourg fait partie . Le Feld-
Maréchal Baron de Marshal , qui venoit de l'armée
de Saxe dans cette Ville , eft mort en chemin.
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Résumé : DE VIENNE, le 13 Février.
Le 13 février, le mariage de l'Archiduc Joseph avec l'Infante Isabelle, fille aînée de l'Infant Don Philippe, Duc de Parme, a été décidé. Le Prince Wenceslas de Liechtenstein est chargé de demander la main de la princesse et de la conduire à la cour. Le mariage est prévu pour août prochain. Le Lieutenant général Beck a découvert un corps de troupes prussiennes entre Coldorf, Muhlberg et Torgau. Il a ordonné au Général Zettwitz de les surprendre. Pendant la marche, le Général de Simschonn a descendu l'Elbe avec deux mille hommes vers Meffein, envoyant des détachements vers Riefa et Strehla pour distraire l'ennemi. Cette ruse a permis aux troupes de passer le Roeder et d'atteindre Coldorf sans être détectées. Les Prussiens ont été dispersés, et le Général Zettwitz, ainsi que six autres officiers, ont été capturés. Les troupes ont ensuite marché vers Blumberg, où les Prussiens se rassemblaient, mais ces derniers se sont retirés en désordre vers Torgau et Wittemberg. Les troupes ont fait 281 prisonniers et capturé tout le bagage ennemi, incluant des uniformes et 500 chevaux. Les pertes ennemies en tués sont inconnues, tandis que les pertes alliées s'élèvent à 45 hommes tués ou blessés. Les Princes Albert et Clément de Saxe participeront à la campagne, respectivement dans les armées autrichienne et russe. L'Empereur a élevé le Comté de Waldenbourg au rang de Principauté souveraine de l'Empire. Le Feld-Maréchal Baron de Marshal est décédé en chemin, venant de l'armée de Saxe.
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39
p. 214
De l'Armée du Bas-Rhin.
Début :
Tout est encore tranquille, dans nos quartiers. Le Maréchal de Broglie n'attend que le moment d'agir. [...]
Mots clefs :
Maréchal Broglie, Foire, Négociants, Régiment, Officiers, Régiments, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée du Bas-Rhin.
De l'Armée du Bas-Rhin.
Tout est encore tranquille , dans nos quar
tiers. Le Maréchal de Broglie n'attend que
le
moment d'agir. La foire de Francfort le tiendra
cette année comme les précédentes , le Maréchal
ayant fait publier que les Négocians qui voudront
y venir , jouiront de toute liberté , & feront
en toute fureté .
Un Caporal du Régiment de Baroniay , qui
étoit envoyé en patrouille dans les environs de
Naumbourg , a trouvé le moyen d'entrer dans
cette Ville , & d'y enlever un bas Officier & fix
Cuiraffiers Prulliens du Régiment des Gardes ,
avec leurs chevaux Ces prifonniers ont
été conduits
au Prince de Stolberg, fans que la patrouilie
ait fait la moindre perte.
Tout est encore tranquille , dans nos quar
tiers. Le Maréchal de Broglie n'attend que
le
moment d'agir. La foire de Francfort le tiendra
cette année comme les précédentes , le Maréchal
ayant fait publier que les Négocians qui voudront
y venir , jouiront de toute liberté , & feront
en toute fureté .
Un Caporal du Régiment de Baroniay , qui
étoit envoyé en patrouille dans les environs de
Naumbourg , a trouvé le moyen d'entrer dans
cette Ville , & d'y enlever un bas Officier & fix
Cuiraffiers Prulliens du Régiment des Gardes ,
avec leurs chevaux Ces prifonniers ont
été conduits
au Prince de Stolberg, fans que la patrouilie
ait fait la moindre perte.
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Résumé : De l'Armée du Bas-Rhin.
Dans le Bas-Rhin, le Maréchal de Broglie assure la sécurité de la foire de Francfort. Un caporal du Régiment de Baroniay a capturé un bas-officier et six cuirassiers prussiens près de Naumbourg, sans perte. Les prisonniers ont été conduits au Prince de Stolberg.
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40
p. 200-201
DE LEIPSICK, le premier Avril.
Début :
Nos Magistrats & nos principaux Négocians, renfermés depuis longtemps dans [...]
Mots clefs :
Magistrats, Négociants, Prisonniers, Taxes, Lettres de change, Prussiens, Contributions financières, Biens, Maison royale
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texteReconnaissance textuelle : DE LEIPSICK, le premier Avril.
De LEIPSICK , le premier Avril.
Nos Magiftrats & nos principaux Négocians ,
renfermés depuis longtemps dans le Château de
Pleillembourg , ont été élargis le 29 du mois dernier
, en donnant de nouvelles lettres de change
pour les fommes aufquelles ils ont été taxés. Mais
on a déclaré aux autres habitans , de payer en
argent comptant celles qu'on leur a impofées
depuis peu.
Les Prulliens continuent d'exiger , avec la même
rigueur , les contributions & les recrues auxquelles
ils ont taxé cet Electorat.
Les effets les plus précieux de Poftdam & des
autres Maiſons Royales de Sa Majesté Pruffienne ,
ainfi que les Archives de Brandebourg ,
envoyés à Magdebourg . On dit que le Général
ont
été
M A I. 1760.
201
Fermer s'avance vers Colberg avec un Corps de
crente mille hommes , & une nombreuſe Artillerie.
Nos Magiftrats & nos principaux Négocians ,
renfermés depuis longtemps dans le Château de
Pleillembourg , ont été élargis le 29 du mois dernier
, en donnant de nouvelles lettres de change
pour les fommes aufquelles ils ont été taxés. Mais
on a déclaré aux autres habitans , de payer en
argent comptant celles qu'on leur a impofées
depuis peu.
Les Prulliens continuent d'exiger , avec la même
rigueur , les contributions & les recrues auxquelles
ils ont taxé cet Electorat.
Les effets les plus précieux de Poftdam & des
autres Maiſons Royales de Sa Majesté Pruffienne ,
ainfi que les Archives de Brandebourg ,
envoyés à Magdebourg . On dit que le Général
ont
été
M A I. 1760.
201
Fermer s'avance vers Colberg avec un Corps de
crente mille hommes , & une nombreuſe Artillerie.
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Résumé : DE LEIPSICK, le premier Avril.
Le 29 mars 1760, les magistrats et négociants de Leipsick, détenus au château de Pleillembourg, sont libérés après avoir fourni de nouvelles lettres de change. Les autres habitants doivent payer en argent les nouvelles contributions. Les Prussiens exigent toujours des contributions et des recrues. Les effets précieux de Potsdam et les archives de Brandebourg sont envoyés à Magdebourg. Le général Fermer avance vers Colberg avec trente mille hommes et une artillerie nombreuse.
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41
p. 201
DE BAMBERG, le 4 Avril.
Début :
Le Lieutenant Général Lusinski remporta, le 17 du mois dernier, à Zeitz, [...]
Mots clefs :
Lieutenant général, Avantages, Détachement des troupes, Colonel, Attaques, Zeitz, Prisonniers, Victoire, Contributions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE BAMBERG, le 4 Avril.
e BAMBERG , le 4 Avril.
Le Lieutenant Général Lufinski remporta , le
17 du mois dernier , à Zeitz , un avantage fur les
Pruffiens. Il fit fortir , le 16 au foir , de Neuftadt
& Saalfeld , où il étoit pofté , trois détachemens
fous les ordres du Colonel Carlsbourg qui a conduit
cette expédition , Ces détachemens marcherent
toute la nuit , & arriverent par différens
chemins devant Zeitz , à fix heures du matin , &
ils formerent trois attaques différentes. Les portes
furent forcées ; & les troupes Pruffiennes , qui
confiftoient en 300 hommes de Cavalerie , furent
obligées de fe rendre à difcrétion . On fit deur
cens prifonniers. Le refte du détachement a été
tué ou s'eft échappé pendant l'action . Le Colonel
Carlsbourg , à l'approche des Pruffiens , qui venoient
l'attaquer en force , fe retira avec fes prifonniers
, fans avoir fait la moindre perte. Les
Pruffiens rentrés dans Zeitz , au nombre de fix
mille , ont impofé à cette Ville de nouvelles contributions
, en dédommagement de la perte qu'ils
y ont faite , prèfque tous les chevaux & les bagages
ayant été pris dans l'expédition du Colonel
Carlsbourg.
Le Lieutenant Général Lufinski remporta , le
17 du mois dernier , à Zeitz , un avantage fur les
Pruffiens. Il fit fortir , le 16 au foir , de Neuftadt
& Saalfeld , où il étoit pofté , trois détachemens
fous les ordres du Colonel Carlsbourg qui a conduit
cette expédition , Ces détachemens marcherent
toute la nuit , & arriverent par différens
chemins devant Zeitz , à fix heures du matin , &
ils formerent trois attaques différentes. Les portes
furent forcées ; & les troupes Pruffiennes , qui
confiftoient en 300 hommes de Cavalerie , furent
obligées de fe rendre à difcrétion . On fit deur
cens prifonniers. Le refte du détachement a été
tué ou s'eft échappé pendant l'action . Le Colonel
Carlsbourg , à l'approche des Pruffiens , qui venoient
l'attaquer en force , fe retira avec fes prifonniers
, fans avoir fait la moindre perte. Les
Pruffiens rentrés dans Zeitz , au nombre de fix
mille , ont impofé à cette Ville de nouvelles contributions
, en dédommagement de la perte qu'ils
y ont faite , prèfque tous les chevaux & les bagages
ayant été pris dans l'expédition du Colonel
Carlsbourg.
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Résumé : DE BAMBERG, le 4 Avril.
Le 4 avril à Bamberg, une victoire est rapportée à Zeitz le 17 mars précédent par le Lieutenant Général Lufinski. Le 16 mars, trois détachements commandés par le Colonel Carlsbourg ont quitté Neustadt et Saalfeld pour attaquer Zeitz. Ils ont pris la ville par différents chemins, capturant environ 200 prisonniers parmi les 300 cavaliers prussiens présents. Le reste des troupes prussiennes a été tué ou a fui. Le Colonel Carlsbourg s'est retiré avec les prisonniers sans subir de pertes, malgré l'arrivée de renforts prussiens. Ces renforts, au nombre de six mille, ont imposé de nouvelles contributions à Zeitz pour compenser leurs pertes, notamment en chevaux et en bagages capturés lors de l'expédition du Colonel Carlsbourg.
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42
p. 238
DE PETERSBOURG, le 15 Mars 1760.
Début :
Les Troupes légéres Russes surprirent, le 22 du mois dernier [...]
Mots clefs :
Troupes russes, Prince, Commissaire, Prisonniers, Impératrice, Échange
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PETERSBOURG, le 15 Mars 1760.
De PETERSBOURG , le 15 Mars 1760.
LES
E s Troupes légéres Ruffes furprirent , le zž
du mois dernier , la Ville de Schwedt , elles firent
prifonniers le Margrave de ce nom , ainfi que le
Prince & la Princelle de Wirtemberg. Le Prince
de Brunfwick - Bevern , écrivit au Commiſſaire
Pruffien qui travailloit , à Butow , à l'échange des
prifonniers , pour qu'il demandât da liberté de ces
Princes. L'Impératrice ayant été informée de cette
demande , l'a accordée fur le champ ; mais on a
appris enfuite que les mêmes Troupes qui avoient
fait ces prifonniers , les avoient relâchés peu de
temps après , & qu'on avoit feulement exigé du
Prince de Wirtemberg , une promelle par écrit
de ne point fervir qu'il n'ait été échangé.
LES
E s Troupes légéres Ruffes furprirent , le zž
du mois dernier , la Ville de Schwedt , elles firent
prifonniers le Margrave de ce nom , ainfi que le
Prince & la Princelle de Wirtemberg. Le Prince
de Brunfwick - Bevern , écrivit au Commiſſaire
Pruffien qui travailloit , à Butow , à l'échange des
prifonniers , pour qu'il demandât da liberté de ces
Princes. L'Impératrice ayant été informée de cette
demande , l'a accordée fur le champ ; mais on a
appris enfuite que les mêmes Troupes qui avoient
fait ces prifonniers , les avoient relâchés peu de
temps après , & qu'on avoit feulement exigé du
Prince de Wirtemberg , une promelle par écrit
de ne point fervir qu'il n'ait été échangé.
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Résumé : DE PETERSBOURG, le 15 Mars 1760.
Le 15 mars 1760, des troupes russes capturèrent le Margrave de Schwedt et le Prince et la Princesse de Wurtemberg à Schwedt. Le Prince de Brunswick-Bevern demanda leur libération, accordée par l'Impératrice. Les prisonniers furent ensuite relâchés sans condition, sauf une promesse écrite du Prince de Wurtemberg.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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43
p. 241-243
DE BAMBERG, le 30 Avril.
Début :
L'Armée de l'Empire vient d'entamer les opérations de la Campagne, [...]
Mots clefs :
Armée de l'Empire, Opérations militaires, Capitaine, Maréchal, Comte, Lieutenant général, Mouvements des troupes, Prussiens, Infanterie, Morts, Officiers, Soldats, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE BAMBERG, le 30 Avril.
De BAMBERG , le 30 Avril.
L'Armée de l'Empire vient d'entamer les opé
rations de la Campagne , par une entrepriſe qui
a heureufement réufli . Le Capitaine Froideville ,
L
242 MERCURE DE FRANCE
commandant un Corps de troupes légères Pruffiennes
, défoloit depuis longtemps une partie da
Voitgland , par les contributions réïtérées qu'il
en exigeoit. Le Maréchal Comte de Serbelloni ,
donna ordre au Prince de Stolberg , & au Comte
de Luzinfki , Lieutenans- Généraux , qui commandent
nos poftes avancés , d'épier l'occafion
d'enlever ce Partifan . Le Général de Kleefeld ,
fut chargé de l'exécution . Sur l'avis que le Capitaine
Froideville étoit aux environs de Zwickau,
il forma un détachement , compofé de Dragons ,
de Croates , & de Huffards. Il fe mit en marche
le 8 de ce mois , & il arriva à Zwickau à neuf
heures du foir : il apprit dans cette Ville que
e Partifan Pruffien étoit avec fon Corps dans
le Village de Nieder - Multzen ; il fe remit en
marche a minuit , dans le deffein de l'y furpren
dre , & il prit un chemin détourné pour éviter
fes patrouilles . Il arriva le 9 à la pointe du jour,
à la vue du Village. Cependant malgré fes précautions
, la Troupe Pruffienne avoit été avertie
une heure auparavant , & elle avoit pris hors
du Village un pofte avantageux . Le Général
Kleefeld fit auffitôt fes difpofitions pour le combat.
Son détachement , partagé en trois corps ,
attaqua à la fois les Pruffiens › par le centre
& par les flancs , avec une telle vivacité , qu'après
une foible réſiſtance , la Cavalerie fut rompue
& mife en déroute . L'Infanterie fut culbutée
bientôt après , & elle prit la fuite à travers le
Village de Vernsdorff. Les Pruffiens furent pourfuivis
jufqu'au bord de la Mulda , dans laquelle
un grand nombre de fuyards fe jetterent , pour
gagner le bord oppofé.
•
Le nombre des morts eft confidérable du côté
des Pruffiens. Le Capitaine Froideville a été pris ,
avec quatre autres Officiers. Le nombre des bas
JUIN 1760. 243
Officiers & des Soldats faits prifonniers , eſt de
cent huit . On a pris une pièce de canon & cent
foixante - dix chariots , dont la plupart étoient
chargés de fourage. Tous ces chariots avoient été
enlevés aux habitans de ce Diſtrict. On les teur
a rendus , ainfi que 688 chevaux qui leur avoient
été enlevés. Nous n'avons eu dans cette expédition
, que dix - neuf hommes bleffés .
Un autre détachement des troupes de l'Empire
fe porta , le 8 , à Smalkalde. Il emmena des
ôtages pour la fureté du payement des contributions
qu'il a exigées de cette Ville .
Les détachemens Pruffiens qui occupoient les
Villes de Zeitz & de Chemnitz , les ont évacuées
fur la nouvelle de l'échec reçu par le Capitaine Froideville
,& ils fe font repliés du côté de Léipfick . Le
Général Haddick arriva ici le 24 de ce mois , &
le Maréchal Comte de Serbelloni lui remit le
Commandement de l'Armée. Le Feld- Maréchal
Prince de Deux - Ponts , eft attendu ici le 2 du
mois prochain, & l'Armée doit ſe mettre en mouvement
après fon arrivée. Elle eſt déjà en partie
affemblée entre Bamberg & Wurtzbourg.
L'Armée de l'Empire vient d'entamer les opé
rations de la Campagne , par une entrepriſe qui
a heureufement réufli . Le Capitaine Froideville ,
L
242 MERCURE DE FRANCE
commandant un Corps de troupes légères Pruffiennes
, défoloit depuis longtemps une partie da
Voitgland , par les contributions réïtérées qu'il
en exigeoit. Le Maréchal Comte de Serbelloni ,
donna ordre au Prince de Stolberg , & au Comte
de Luzinfki , Lieutenans- Généraux , qui commandent
nos poftes avancés , d'épier l'occafion
d'enlever ce Partifan . Le Général de Kleefeld ,
fut chargé de l'exécution . Sur l'avis que le Capitaine
Froideville étoit aux environs de Zwickau,
il forma un détachement , compofé de Dragons ,
de Croates , & de Huffards. Il fe mit en marche
le 8 de ce mois , & il arriva à Zwickau à neuf
heures du foir : il apprit dans cette Ville que
e Partifan Pruffien étoit avec fon Corps dans
le Village de Nieder - Multzen ; il fe remit en
marche a minuit , dans le deffein de l'y furpren
dre , & il prit un chemin détourné pour éviter
fes patrouilles . Il arriva le 9 à la pointe du jour,
à la vue du Village. Cependant malgré fes précautions
, la Troupe Pruffienne avoit été avertie
une heure auparavant , & elle avoit pris hors
du Village un pofte avantageux . Le Général
Kleefeld fit auffitôt fes difpofitions pour le combat.
Son détachement , partagé en trois corps ,
attaqua à la fois les Pruffiens › par le centre
& par les flancs , avec une telle vivacité , qu'après
une foible réſiſtance , la Cavalerie fut rompue
& mife en déroute . L'Infanterie fut culbutée
bientôt après , & elle prit la fuite à travers le
Village de Vernsdorff. Les Pruffiens furent pourfuivis
jufqu'au bord de la Mulda , dans laquelle
un grand nombre de fuyards fe jetterent , pour
gagner le bord oppofé.
•
Le nombre des morts eft confidérable du côté
des Pruffiens. Le Capitaine Froideville a été pris ,
avec quatre autres Officiers. Le nombre des bas
JUIN 1760. 243
Officiers & des Soldats faits prifonniers , eſt de
cent huit . On a pris une pièce de canon & cent
foixante - dix chariots , dont la plupart étoient
chargés de fourage. Tous ces chariots avoient été
enlevés aux habitans de ce Diſtrict. On les teur
a rendus , ainfi que 688 chevaux qui leur avoient
été enlevés. Nous n'avons eu dans cette expédition
, que dix - neuf hommes bleffés .
Un autre détachement des troupes de l'Empire
fe porta , le 8 , à Smalkalde. Il emmena des
ôtages pour la fureté du payement des contributions
qu'il a exigées de cette Ville .
Les détachemens Pruffiens qui occupoient les
Villes de Zeitz & de Chemnitz , les ont évacuées
fur la nouvelle de l'échec reçu par le Capitaine Froideville
,& ils fe font repliés du côté de Léipfick . Le
Général Haddick arriva ici le 24 de ce mois , &
le Maréchal Comte de Serbelloni lui remit le
Commandement de l'Armée. Le Feld- Maréchal
Prince de Deux - Ponts , eft attendu ici le 2 du
mois prochain, & l'Armée doit ſe mettre en mouvement
après fon arrivée. Elle eſt déjà en partie
affemblée entre Bamberg & Wurtzbourg.
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Résumé : DE BAMBERG, le 30 Avril.
Le 30 avril, l'armée impériale a mené une opération réussie contre les troupes légères prussiennes du capitaine Froideville, qui opéraient dans le Voigtland. Le maréchal comte de Serbelloni a ordonné aux lieutenants-généraux Prince de Stolberg et comte de Luzinski de saisir cette opportunité, avec le général de Kleefeld en charge de l'exécution. Informé de la présence de Froideville près de Zwickau, Kleefeld a formé un détachement de dragons, Croates et hussards. Après avoir appris que Froideville était à Nieder-Multzen, Kleefeld a divisé ses forces pour attaquer les Prussiens par le centre et les flancs. Malgré une position avantageuse des Prussiens, ces derniers ont été rapidement vaincus. La cavalerie prussienne a été dispersée, suivie par l'infanterie qui a fui vers le village de Vernsdorff. Les Prussiens ont été poursuivis jusqu'à la Mulda, où de nombreux soldats se sont noyés. Les pertes prussiennes ont été lourdes, avec la capture du capitaine Froideville et de quatre autres officiers, ainsi que de cent huit bas-officiers et soldats. Une pièce de canon et cent soixante-dix chariots de fourrage ont également été capturés. Les troupes impériales ont subi dix-neuf blessés. Par ailleurs, un détachement impérial a pris des otages à Smalkalde pour garantir le paiement des contributions. Après cette défaite, les Prussiens ont évacué Zeitz et Chemnitz, se repliant vers Leipzig. Le général Haddick a pris le commandement de l'armée le 24 avril, et le feld-maréchal Prince de Deux-Ponts est attendu le 2 mai. L'armée, déjà en partie rassemblée entre Bamberg et Wurtzbourg, se mettra en mouvement après son arrivée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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44
p. 195-196
De BERLIN, le 20 Juin.
Début :
L'Armée du Roi passa l'Elbe le 15 de ce mois à Zehren. [...]
Mots clefs :
Armée, Elbe, Ennemis, Quartier général, Camps militaires, Maréchal Daun, Prince Henri, Soldats, Prisonniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De BERLIN, le 20 Juin.
De BERLIN , le 20 Juin.
L'Armée du Roi paffa l'Elbe le 15 de ce mois à
Zehren. Ce paffage fur effectué fans aucun obſtacle
de la part de l'ennemi. Le Quartier général
eftpréfentement à Profchnitz . Il reste encore dans
le Camp de Schelettau quelques troupes commandées
par les Généraux de Hulfen & de Bulow.
Deux ponts fur l'Elbe aflurent la communication
de ce Corps avec la grande Armée.
Nous apprenons en même temps que , fur l'avis
que notre Armée avoit paffé l'Elbe , le Maréchal
Comte de Daun avoit aufli paffé ce fleuve
avec la fienne , & que le 18 les deux Armées ſe
font trouvées en préſence près de Radebourg. On
attend avec la plus grande inquiétude l'iffue d'une
action qui paroît inévitable.
Le Prince Henri , dont l'Armée campoit près
de Sprottau , étant informé de l'arrivée prochaine
des Ruffes , s'eft avancé vers Francfort fur l'Oder,
Son Armée eft de plus de quarante mille
hommes. Les Corps de Généraux de Goltz & de
Schmettau s'y font réunis. Celui que le Général
Forcade commandoit dans la Pomeranie , eſt auſſi
en marche pour s'y rendre.
Le Cartel conclu à Butow avec la Cour de
Ruffie , pour l'échange des prifonniers refpectifs ,
eft entierement rompu . Cette Cour refufe abfolu
ment de comprendre dans ce Cartel le Comte de
I ij
1.96 MERCURE DE FRANCE.
Horn . Le Roi a fait publier un expofé des motifs
qui l'ont engagé à rompre cette convention.
L'Armée du Roi paffa l'Elbe le 15 de ce mois à
Zehren. Ce paffage fur effectué fans aucun obſtacle
de la part de l'ennemi. Le Quartier général
eftpréfentement à Profchnitz . Il reste encore dans
le Camp de Schelettau quelques troupes commandées
par les Généraux de Hulfen & de Bulow.
Deux ponts fur l'Elbe aflurent la communication
de ce Corps avec la grande Armée.
Nous apprenons en même temps que , fur l'avis
que notre Armée avoit paffé l'Elbe , le Maréchal
Comte de Daun avoit aufli paffé ce fleuve
avec la fienne , & que le 18 les deux Armées ſe
font trouvées en préſence près de Radebourg. On
attend avec la plus grande inquiétude l'iffue d'une
action qui paroît inévitable.
Le Prince Henri , dont l'Armée campoit près
de Sprottau , étant informé de l'arrivée prochaine
des Ruffes , s'eft avancé vers Francfort fur l'Oder,
Son Armée eft de plus de quarante mille
hommes. Les Corps de Généraux de Goltz & de
Schmettau s'y font réunis. Celui que le Général
Forcade commandoit dans la Pomeranie , eſt auſſi
en marche pour s'y rendre.
Le Cartel conclu à Butow avec la Cour de
Ruffie , pour l'échange des prifonniers refpectifs ,
eft entierement rompu . Cette Cour refufe abfolu
ment de comprendre dans ce Cartel le Comte de
I ij
1.96 MERCURE DE FRANCE.
Horn . Le Roi a fait publier un expofé des motifs
qui l'ont engagé à rompre cette convention.
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Résumé : De BERLIN, le 20 Juin.
Le 15 juin, l'Armée du Roi a traversé l'Elbe à Zehren sans opposition. Le quartier général est à Proschnitz, tandis que des troupes dirigées par les Généraux de Hulfen et de Bulow sont restées au camp de Schelettau. Deux ponts sur l'Elbe maintiennent la communication entre ces troupes et la grande armée. Le Maréchal Comte de Daun a également traversé l'Elbe, et les deux armées se sont réunies près de Radebourg le 18 juin, en vue d'une confrontation imminente. Le Prince Henri, informé de l'arrivée des Russes, a avancé vers Francfort-sur-l'Oder avec plus de quarante mille hommes, rejoints par les corps des Généraux de Goltz, de Schmettau et du Général Forcade venant de Poméranie. Par ailleurs, la Cour de Russie a rompu le cartel conclu à Butow pour l'échange de prisonniers, refusant d'inclure le Comte de Horn. Le Roi a publié un exposé des motifs de cette rupture.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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45
p. 199-200
Du Camp de Dortmund, le 25 Juin.
Début :
Le Corps de troupes, aux ordres du Comte de S. Germain, passa la Roer le 17 [...]
Mots clefs :
Troupes, Comte, Déplacement des troupes, Quartier général, Ennemis, Alliés, Dragons, Embuscade, Prisonniers, Général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Dortmund, le 25 Juin.
Du Camp de Dortmund , le 25 Juin.
Le Corps de troupes , aux ordres du Comte de
S. Germain , pafla la Roer le 17 à Mulheim ; il ſe
remit en marche le lendemain , & il fe porta à
Steyl. Le 19 , toutes les troupes furent raſſemblées
près de Dortmund , où ce Général a établi fon
Quartier. A fon approche , les troupes avancées
des Ennemis fe repliérent fur Luynen. Il y eut
quelques efcarmouches entre les Chaffeurs de Ficher
& la Légion Britannique , dont il déferta une
grande quantité de Soldats ; on lui fit auffi quelques
prifonniers.
On apprend de Wefel , qu'un Corps de trois
mille hommes des Alliés , fous les ordres du Genéral
Scheiter , vint le 15 au matin camper à deux
lieues de cette Ville. Il paroiffoit avoir le deffein
de paſſer le Rhin , pour enlever quelques - uns de
nos Magazins. Le fieur de Ca mbefort fut envoyé
avec fon détachement , & avec quelques Dragons
& quelques Volontaires , pour obferver ce
Corps ennemi. S'étant mis en embuscade dans
un Bois , il y attira une troupe de Chaffeurs qu'll
battit ; il leur tua quelques hommes, & il leur
fit plufieurs prifonniers . Le Général de Scheiter ,
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
reconnoillant qu'on étoit partout fur les gardes ,
renonça à fon entreprife , & fe retira le même
jour par Bucholtz & Borcklen , vers la réſerve des
Allés.
Le Corps de troupes , aux ordres du Comte de
S. Germain , pafla la Roer le 17 à Mulheim ; il ſe
remit en marche le lendemain , & il fe porta à
Steyl. Le 19 , toutes les troupes furent raſſemblées
près de Dortmund , où ce Général a établi fon
Quartier. A fon approche , les troupes avancées
des Ennemis fe repliérent fur Luynen. Il y eut
quelques efcarmouches entre les Chaffeurs de Ficher
& la Légion Britannique , dont il déferta une
grande quantité de Soldats ; on lui fit auffi quelques
prifonniers.
On apprend de Wefel , qu'un Corps de trois
mille hommes des Alliés , fous les ordres du Genéral
Scheiter , vint le 15 au matin camper à deux
lieues de cette Ville. Il paroiffoit avoir le deffein
de paſſer le Rhin , pour enlever quelques - uns de
nos Magazins. Le fieur de Ca mbefort fut envoyé
avec fon détachement , & avec quelques Dragons
& quelques Volontaires , pour obferver ce
Corps ennemi. S'étant mis en embuscade dans
un Bois , il y attira une troupe de Chaffeurs qu'll
battit ; il leur tua quelques hommes, & il leur
fit plufieurs prifonniers . Le Général de Scheiter ,
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
reconnoillant qu'on étoit partout fur les gardes ,
renonça à fon entreprife , & fe retira le même
jour par Bucholtz & Borcklen , vers la réſerve des
Allés.
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Résumé : Du Camp de Dortmund, le 25 Juin.
Le 25 juin, le comte de Saint-Germain commandait des troupes depuis le camp de Dortmund. Ces troupes traversèrent la Roer le 17 à Mulheim et se dirigèrent vers Steyl le lendemain. Le 19, toutes les troupes se rassemblèrent près de Dortmund, où le général établit son quartier général. Face à l'avancée des troupes françaises, les forces ennemies se replièrent sur Luynen. Des escarmouches opposèrent les chasseurs de Fischer à la Légion Britannique, entraînant la déroute de nombreux soldats britanniques et la capture de plusieurs prisonniers. Par ailleurs, des informations de Wesel signalèrent la présence d'un corps de trois mille hommes des Alliés, sous les ordres du général Scheiter, à deux lieues de la ville le 15 juin. Leur objectif était de traverser le Rhin pour s'emparer de magasins français. Le sieur de Cambefort, envoyé avec un détachement de dragons et de volontaires, observa ce corps ennemi. En se cachant dans un bois, il attaqua et battit une troupe de chasseurs ennemis, tuant plusieurs hommes et faisant plusieurs prisonniers. Reconnaissant la vigilance des forces françaises, le général Scheiter renonça à son entreprise et se retira le même jour par Bucholtz et Borcklen vers la réserve des Alliés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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46
p. 200-202
Du Camp de Schreinsburg, le 26 Juin.
Début :
Le Maréchal de Broglie, aprés avoir donné les ordres nécessaires, [...]
Mots clefs :
Maréchal de Broglie, Ennemis, Camps militaires, Armée, Détachement des troupes, Artillerie, Prince Ferdinand , Prisonniers, Forteresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Schreinsburg, le 26 Juin.
Du Camp de Schreinsburg , le 26 Juin.
Le Maréchal de Broglie , apres avoir donné
les ordres néceffaires , pour raflembler l'armée
dans les environs de Hungen & de Grunberg ,
partit de Francfort le 11 de ce mois pour aller
reconnoître lui- même la poſition qu'il lui feroit
prendre , & pour être plus à portée d'avoir des
nouvelles des Ennemis , que l'on fçavoit occuper
encore le Camp de Fritzlar. Ce fut près de la Ville
de Grunberg, que toutes le troupes fes réunirent .
Dès le : 2 , la réferve , commandée par le Comte
de Luface , avoit eu ordre de quitter le pays de
Fulde & de fe rapprocher du gros de l'armée ;
& elle campa le même jour à environ une lieue en
avant , près du village de Merlau. Les troupes ,
aux ordres du Comte de Guerchy , qui étoient
reliées depuis quelque temps dans le Vestervald ,
fe remirent auf en marche , & arrivérent le 12 ,
dans les environs de Giellen , Le Comte de Melfort
fut déta hé , avec fix cens hommes , pour
aller reconnoître le corps des ennemis , qui depuis
quelque temps campoit fur la riviere de
Lohn , dans les environs de Kirchayn. Ce Corps
occupoit les hauteurs de Langenftein , & tous les
po es de la riviere , principalement celui de
Hombourg.
Le Maréchal de Broglie reçut avis de l'arrivée
d'un train confidérable d'artillerie des ennemis ,
à Ziegenhayn , & que le Prince Fer tinand devoit
arriver avec toute fon armée , le 24 , à Neutadt ;
il ne douta pas qu'il n'eût l'intention de ſe porter
JUILLET. 1760 .
201
enfuite fur la Lohn , pour lui en difputer le paffage.
II fe détermina donc à faire marcher l'armée dès
le 23 au foir , afin de prévenir le Prince Ferdinand
. On marcha toute la nuit . Le Corps des
ennemis , campé à Langenftein , n'attendit point ,
non plus que la garniton de Hombourg. Le Prince
de Robecq , qui avoit eu ordre de les fuivre dans
leur retraite , leur fit quelques prifonniers , & leur
prit plufieurs chariots . On trouva auffi un magafin
d'avoine à Langenftein. Le Maréchal de Broglie
fit les difpofitions , fans perdre de temps ,
pour paffer la riviere dans les environs de Schreinf
burg, & l'armée campa près de cette ville , de
l'autre côté de la riviere. La réſerve du Comte de
Luface fut portée en avant de l'armée , près de
Kirdorff. Le Comte de Guerchy avoit joint l'armée
, & le Comte de Chabot , Maréchal de Camp ,
fut chargé , avec les troupes qu'il conduifoit , d'inveftir
Marburg , que les ennemis , par leur retraite
, abandonnoient à fes propres forces . On
fut qu'ils n'y avoient laillé que quatre cens hommes
& quelques Huffards ; & que le Corps qu'ils
avoient eu dans cette partie , fe retiroit par la
grande chauffée de Marburg à Caffel.
Le Prince Ferdinand , de lon côté , s'étoit mis en
marche , & il arriva le 24 à Neustadt. Rien ne
féparoit plus les deux armées , & l'on ne pouvoit
prefque pas douter que l'on ne fût obligé d'en
venir à une action : mais on a fçû ce matin , que
le Prince Ferdinand a quitté Neustadt & s'eſt
retiré derriere le Schvalm près la petite Fortereffe
de Ziegenhayn. Nous comptons que l'armée marchera
demain pour aller occuper le camp de
Neustadt , que le Prince Ferdinand a quitté. On
ne peut rien ajouter à la volonté que nos troupes
ont témoigné pendant les marches fatigantes
qu'elles ont faites , & à la vivacité defquelles on
Ly
202 MERCURE DE FRANCE
doit la retraite des Ennemis fur Ziegenhayn , &
l'abandon de la riviere de Lohn , pofte important
pour fermer l'entrée de la Heffe.
Le Maréchal de Broglie , apres avoir donné
les ordres néceffaires , pour raflembler l'armée
dans les environs de Hungen & de Grunberg ,
partit de Francfort le 11 de ce mois pour aller
reconnoître lui- même la poſition qu'il lui feroit
prendre , & pour être plus à portée d'avoir des
nouvelles des Ennemis , que l'on fçavoit occuper
encore le Camp de Fritzlar. Ce fut près de la Ville
de Grunberg, que toutes le troupes fes réunirent .
Dès le : 2 , la réferve , commandée par le Comte
de Luface , avoit eu ordre de quitter le pays de
Fulde & de fe rapprocher du gros de l'armée ;
& elle campa le même jour à environ une lieue en
avant , près du village de Merlau. Les troupes ,
aux ordres du Comte de Guerchy , qui étoient
reliées depuis quelque temps dans le Vestervald ,
fe remirent auf en marche , & arrivérent le 12 ,
dans les environs de Giellen , Le Comte de Melfort
fut déta hé , avec fix cens hommes , pour
aller reconnoître le corps des ennemis , qui depuis
quelque temps campoit fur la riviere de
Lohn , dans les environs de Kirchayn. Ce Corps
occupoit les hauteurs de Langenftein , & tous les
po es de la riviere , principalement celui de
Hombourg.
Le Maréchal de Broglie reçut avis de l'arrivée
d'un train confidérable d'artillerie des ennemis ,
à Ziegenhayn , & que le Prince Fer tinand devoit
arriver avec toute fon armée , le 24 , à Neutadt ;
il ne douta pas qu'il n'eût l'intention de ſe porter
JUILLET. 1760 .
201
enfuite fur la Lohn , pour lui en difputer le paffage.
II fe détermina donc à faire marcher l'armée dès
le 23 au foir , afin de prévenir le Prince Ferdinand
. On marcha toute la nuit . Le Corps des
ennemis , campé à Langenftein , n'attendit point ,
non plus que la garniton de Hombourg. Le Prince
de Robecq , qui avoit eu ordre de les fuivre dans
leur retraite , leur fit quelques prifonniers , & leur
prit plufieurs chariots . On trouva auffi un magafin
d'avoine à Langenftein. Le Maréchal de Broglie
fit les difpofitions , fans perdre de temps ,
pour paffer la riviere dans les environs de Schreinf
burg, & l'armée campa près de cette ville , de
l'autre côté de la riviere. La réſerve du Comte de
Luface fut portée en avant de l'armée , près de
Kirdorff. Le Comte de Guerchy avoit joint l'armée
, & le Comte de Chabot , Maréchal de Camp ,
fut chargé , avec les troupes qu'il conduifoit , d'inveftir
Marburg , que les ennemis , par leur retraite
, abandonnoient à fes propres forces . On
fut qu'ils n'y avoient laillé que quatre cens hommes
& quelques Huffards ; & que le Corps qu'ils
avoient eu dans cette partie , fe retiroit par la
grande chauffée de Marburg à Caffel.
Le Prince Ferdinand , de lon côté , s'étoit mis en
marche , & il arriva le 24 à Neustadt. Rien ne
féparoit plus les deux armées , & l'on ne pouvoit
prefque pas douter que l'on ne fût obligé d'en
venir à une action : mais on a fçû ce matin , que
le Prince Ferdinand a quitté Neustadt & s'eſt
retiré derriere le Schvalm près la petite Fortereffe
de Ziegenhayn. Nous comptons que l'armée marchera
demain pour aller occuper le camp de
Neustadt , que le Prince Ferdinand a quitté. On
ne peut rien ajouter à la volonté que nos troupes
ont témoigné pendant les marches fatigantes
qu'elles ont faites , & à la vivacité defquelles on
Ly
202 MERCURE DE FRANCE
doit la retraite des Ennemis fur Ziegenhayn , &
l'abandon de la riviere de Lohn , pofte important
pour fermer l'entrée de la Heffe.
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Résumé : Du Camp de Schreinsburg, le 26 Juin.
Le 26 juin, le Maréchal de Broglie quitta Francfort pour reconnaître la position stratégique des ennemis au Camp de Fritzlar. Les troupes se rassemblèrent près de Grunberg, tandis que la réserve du Comte de Luface campa près de Merlau. Le Comte de Guerchy arriva près de Giellen avec ses troupes. Le Comte de Melfort fut envoyé pour reconnaître les ennemis près de Kirchayn et Hombourg. Broglie apprit l'arrivée d'un train d'artillerie ennemi à Ziegenhayn et celle prévue du Prince Ferdinand à Neustadt. Anticipant une attaque, il fit marcher l'armée dès le 23 juin. Les ennemis se retirèrent de Langenftein et Hombourg. Le Prince de Robecq captura des prisonniers et des chariots ennemis. Broglie fit traverser la rivière à l'armée près de Schreinsburg et plaça la réserve du Comte de Luface en avant près de Kirldorff. Le Comte de Guerchy rejoignit l'armée, et le Comte de Chabot investit Marburg. Le Prince Ferdinand arriva à Neustadt mais se retira derrière le Schvalm. L'armée française prévoit de marcher pour occuper le camp de Neustadt, ayant forcé les ennemis à se retirer et à abandonner la rivière de Lohn.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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47
p. 202-203
Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres, du 17 Juin.
Début :
Un Officier arrivé aujourd'hui d'Hallifax, Ville de la nouvelle Ecosse, [...]
Mots clefs :
Écosse, Brigadier, Québec, Français, Attaque, Forces armées, Combat, Vaisseaux, Ministère anglais, Général Laudon, Officiers, Prisonniers, Artillerie, Ennemis, Défense
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres, du 17 Juin.
Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour
de Londres , du 17 Juin.
»Un Officier arrivé aujourd'hui d'Hallifax ,
" Ville de la nouvelle Ecofle , en a apporté la
nouvelle que , le 28 du mois d'Avril dernier ,
» le Brigadier Général Murray , avec trois mille
>>hommes de la garnifon de Québec , avoit at-
» taqué près de cette Place l'Armée des Fran-
» çois , que l'on fuppofoit être compoſée de tou-
>> tes les forces qu'ils ont en Canada , & qui étoit
>> en marche pour venir elle - même attaquer
>> cette Ville ; qu'après un combat fort vif &
>> une perte confidérable de ſes troupes , il avoit
» été obligé , par la fupériorité des Ennemis , de
» fe retirer derrière Québec , & d'abandonner
» même aux Troupes Françoifes plufieurs piéces
>> de canon qu'il n'avoit pû emmener. Le Briga-
>> dier Murrai ajoute , qu'il faifoit toutes les dif-
>> pofitions nécellaires pour faire dans cette Place
» la plus vigoureuſe défenſe juſqu'à l'arrivée des
» vailleaux de Sa Majefté Britannique , partisd'Hallifax
fous les ordres du Lord Colville ,
>> pour ſe rendre dans la riviere de S. Laurent.
JUILLET. 1760. 203
Les Lettres particulieres de Londres , d'après
les notions données par le Ministère Britannique
, difent que l'armée du Général Murrai
perdu onze cens hommes tant tués que priſonniers
, tout ſon canon & fon bagage ; & que l'on
croit que la Ville de Québec s'eft rendue au
vainqueur , fon ancien Maître. Depuis cette nouvelle
, les papiers publics ont baiffé confidérablement
en Angleterre.
Nous avons appris le 30 du mois dernier , la
nouvelle que le Général de Laudon avoit attaqué
près de Landshut un Corps de Troupes Pruffiennes
commandé par le Général Fouquet . Ce
Corps qui , de l'aveu de plufieurs Officiers Pruffiens
, étoit de quinze mille hommes , a été totalement
détruit ; & tout ce qui n'a pas été tué ,
a été fait prifonnier. On ne compte pas qu'il fe
foit échappé deux à trois cens hommes. Le Général
Fouquet a été bleffé & fait prifonnier avec
quatre autres Généraux . Toute l'artillerie , dont
on ne fait pas encore la quantité , & tous les bagages
, ont été pris. L'attaque a commencé le 22 ,
à une heure après minuit , & a fini à 8 heures du
matin. L'ennemi s'eft défendu avec beaucoup d'opiniâtreté
, d'une montagne à l'autre , & il a été
fuivi partout avec la plus grande ardeur de la
part des troupes Autrichiennes , qui ont fait des
merveilles. Deux ou trois petits Corps ont pris
l'ennemi par les derrières ; ils ont décidé fa perte,
par la frayeur que ces attaques inattendues lui
ont caufée .
de Londres , du 17 Juin.
»Un Officier arrivé aujourd'hui d'Hallifax ,
" Ville de la nouvelle Ecofle , en a apporté la
nouvelle que , le 28 du mois d'Avril dernier ,
» le Brigadier Général Murray , avec trois mille
>>hommes de la garnifon de Québec , avoit at-
» taqué près de cette Place l'Armée des Fran-
» çois , que l'on fuppofoit être compoſée de tou-
>> tes les forces qu'ils ont en Canada , & qui étoit
>> en marche pour venir elle - même attaquer
>> cette Ville ; qu'après un combat fort vif &
>> une perte confidérable de ſes troupes , il avoit
» été obligé , par la fupériorité des Ennemis , de
» fe retirer derrière Québec , & d'abandonner
» même aux Troupes Françoifes plufieurs piéces
>> de canon qu'il n'avoit pû emmener. Le Briga-
>> dier Murrai ajoute , qu'il faifoit toutes les dif-
>> pofitions nécellaires pour faire dans cette Place
» la plus vigoureuſe défenſe juſqu'à l'arrivée des
» vailleaux de Sa Majefté Britannique , partisd'Hallifax
fous les ordres du Lord Colville ,
>> pour ſe rendre dans la riviere de S. Laurent.
JUILLET. 1760. 203
Les Lettres particulieres de Londres , d'après
les notions données par le Ministère Britannique
, difent que l'armée du Général Murrai
perdu onze cens hommes tant tués que priſonniers
, tout ſon canon & fon bagage ; & que l'on
croit que la Ville de Québec s'eft rendue au
vainqueur , fon ancien Maître. Depuis cette nouvelle
, les papiers publics ont baiffé confidérablement
en Angleterre.
Nous avons appris le 30 du mois dernier , la
nouvelle que le Général de Laudon avoit attaqué
près de Landshut un Corps de Troupes Pruffiennes
commandé par le Général Fouquet . Ce
Corps qui , de l'aveu de plufieurs Officiers Pruffiens
, étoit de quinze mille hommes , a été totalement
détruit ; & tout ce qui n'a pas été tué ,
a été fait prifonnier. On ne compte pas qu'il fe
foit échappé deux à trois cens hommes. Le Général
Fouquet a été bleffé & fait prifonnier avec
quatre autres Généraux . Toute l'artillerie , dont
on ne fait pas encore la quantité , & tous les bagages
, ont été pris. L'attaque a commencé le 22 ,
à une heure après minuit , & a fini à 8 heures du
matin. L'ennemi s'eft défendu avec beaucoup d'opiniâtreté
, d'une montagne à l'autre , & il a été
fuivi partout avec la plus grande ardeur de la
part des troupes Autrichiennes , qui ont fait des
merveilles. Deux ou trois petits Corps ont pris
l'ennemi par les derrières ; ils ont décidé fa perte,
par la frayeur que ces attaques inattendues lui
ont caufée .
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Résumé : Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres, du 17 Juin.
La Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres du 17 juin 1760 rapporte qu'un officier arrivé d'Hallifax a annoncé qu'au 28 avril précédent, le Brigadier Général Murray, à la tête de trois mille hommes de la garnison de Québec, a affronté l'armée française près de Québec. Cette armée française, supposée rassembler toutes les forces du Canada, se dirigeait vers Québec pour l'attaquer. Après un combat intense et des pertes significatives, Murray a dû se retirer derrière les murs de Québec, abandonnant plusieurs pièces de canon. Murray a déclaré qu'il préparait une défense vigoureuse jusqu'à l'arrivée des vaisseaux britanniques commandés par le Lord Colville. Des lettres de Londres indiquent que l'armée de Murray a perdu onze cents hommes, tués ou prisonniers, ainsi que tout son canon et son bagage. Il est également rapporté que la ville de Québec s'est rendue aux forces victorieuses, entraînant une baisse notable des valeurs des papiers publics en Angleterre. Par ailleurs, le 30 du mois précédent, le Général de Laudon a attaqué près de Landshut un corps de troupes prussiennes commandé par le Général Fouquet. Ce corps, composé de quinze mille hommes, a été totalement détruit, avec seulement deux à trois cents hommes ayant pu s'échapper. Fouquet et quatre autres généraux ont été blessés et faits prisonniers. Toute l'artillerie et les bagages ont été capturés. L'attaque, commencée à une heure après minuit, s'est terminée à huit heures du matin. Les troupes autrichiennes ont montré une grande ardeur et ont pris l'ennemi par surprise, contribuant à sa défaite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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48
p. 187-192
De VIENNE, le 6 Juillet 1760.
Début :
Un Officier, dépêché par le Général d'Infanterie Baron de Laudon, [...]
Mots clefs :
Officier, Infanterie, Général Laudon, Victoire, Roi de Prusse, Siège, Artillerie, Opérations militaires, Troupes, Mouvements des troupes, Attaque, Escadron, Blessés et morts, Commandant, Marche, Ennemis, Prisonniers, Campagne militaire, Maréchal Daun, Armée russe, Prince Charles de Lorraine, Quartier général, Camps militaires, Ministre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 6 Juillet 1760.
De VIENNE , le 6 Juillet 1760.
N Officier,dépêché par le Général d'Infanterie
Baron de Laudon , apporta le 25 du mois
dernier a Leurs Majeftés Impériales , la nouvelle
de la victoire remportée le 23 près de Landshut ,
par nos troupes fur celles du Roi de Prufe , commandées
par le Lieutenant Général de la Motte
Fouquet. Voici les détails de cette action .
Le Baron de Laudon , ayant jugé à propos de
faire l'ouverture de la campagne par le fiége de
Glatz , avoit laiffé fa cavalerie à Frankenftein. Il
avoit garni de troupes les défilés de Silberberg ,
de Wartha & de Reichenbach , ainfi que le pofte
de Landshut & les retranchemens voilins. La fortereffe
de Glatz étoit inveſtie par le refte de l'infanterie
, & les ordres étoient donnés pour le
tranfport de la grolle artillerie , qui devoit arriver
inceffamment.
Toutes ces difpofitions perfuaderent le Général
188 MERCURE DE FRANCE
Fouquet , que ce fiége étoit l'objet principal des
opérations. Il ne lui reftoit d'autre moyen d'y
mettre obſtacle , que de s'ouvrir un paffage par
Landshut. Dans cette vue il fit avancer , le 17 ,
vers cette Ville tout le corps qu'il avoit à fes ordres.
Les troupes Autrichiennes , fort inférieures
en nombre , abandonnerent ce pofte , & elles fe
replierent fur Reich - Hennersdorff, & fur la montagne
de Langenberg , où elles furent renforcées
par un détachement confidérable , Les Pruffiens ,
en poffeffion de Landshut & des retranchemens
de Buchberg , refterent tranquilles ce jour &
les fuivans , fans rien entreprendre contre elles.
Le Général Baron de Laudon , informé de ces
mouvemens & de la poſition du Corps Pruffien ,
prit auffitôt la réſoluiton de l'attaquer. Il fe mit
en marche le 18 avec fon Corps de réſerve ; il
pafla la montagne de Joannefberg , & il arriva le
19 près de Schwartzwald , à peu de diſtance
des retranchemens occupés par les Pruffiens . Ces
retranchemens confiftoient en ouvrages folides ,
munis de fortins fraifés & paliffadés , de pontlevis
& de foflés très-profonds. Ils embraffoient
& couvroient huit montagnes , dont la plûpart
avoient entr'elles des lignes de communication ,
fervant à leur défenſe mutuelle. Nos troupes
rencontrerent dans leur marche , un Corps de fix
cens hommes de troupes légères , commandé
par le Général de Malachowsky . Deux escadrons
de Dragons , avec quelques Huffards & Grenadiers
, eurent ordre de l'attaquer , & ils le firent
avec tant de vivacité que ce Corps ennemi fur
enfoncé dans l'inftant . On lui tua cinquante
hommes , & on lui fit cent trente - cinq prifonniers
, parmi lesquels fe trouverent deux Capitaines
& trois Lieutenans, Gette attaque ne nous
AOUST. 1760. 189
a couté que dix hommes tués & une vingtaine
de bleflés .
Le dellein du Baron de Laudon étoit de combattre
, auffitôt après fon arrivée , le Général Fouquet
, s'il n'avoit pas encore toutes les forces.
Mais il apprit que ce Général les avoit raflemblées
; & qu'il avoit fait venir de Schweidnitz un
train confidérable de groffe artillerie , dont il
avoit garni fes retranchemens. Sur cette nouvelle
, le Baron de Laudon jugea à propos de fufpendre
fon attaque . Ses ordres furent donnés ,
aux Commandans des troupes qui étoient reſtéos
dans le Comté de Glatz , de marcher en diligence
pour le joindre , en n'y laiflant que celles qui
étoient nécellaires pour garder les défilés , & continuer
le blocus de Clatz. D'un autre côté ,
le
Lieutenant- Feld Maréchal de Beck , agiffant de
concert avec le Baron de Laudon , occupa la Ville
de Schmiedeberg , pour fermer ce paffage à l'Ennemi.
Le 22 , toutes les troupes arriverent. Elles firent
halte pendant quelques heures pour reprendre
haleine. Le Général de Laudon fit le foir fes difpofitions
pour l'attaque. Le fignal fut donné le 23 ,
à une heure trois quarts du matin , par quatre
bombes. A ce fignal , les attaques commencerent
de tous les côtés avec la plus grande vivacité . Les
deux redoutes principales, conftruites fur les Montagnes
appellées Buchberg- et- Doctorsberg, furent
emportées en moins de trois quarts d'heure. La
ligne de communication , tirée entre ces deux
Montagnes , fut enfuite attaquée & forcée ; l'en
nemi fut challé d'une montagne à l'autre , &
délogé de la Ville de Landshut.
Quelques Corps ennemis tenterent de ſe frayer
un pallage du côté de Schmiedeberg ;mais le Géné⚫
ral Navendorff, à la tête des Régimens de Nadafti
190 MERCURE DE FRANCE.
de Bethlem , de Saxe - Gotha & de Loweftein ;
les repouffa toujours. Un bataillon de Grenadiers,
commandé par le Général Fouquet , ne voulant
point fe rendre , fut entierement détruit , & ce
Général fut pris dans cette occafion , après avoir
été bleffé. Enfin vers les huit heures du matin ,
les derniers bataillons & efcadrons ennemis jetterent
bas les armes , & ils fe rendirent à difcrétion
. Tous les paffages avoient été gardés avec
tant de foin , que des dix- huit bataillons & des
dix- fept elcadrons qui compofoient le Corps ennemi
, il s'eft à peine fauvé deux ou trois cens
hommes.
Le nombre des prifonniers monte à près de
neuf mille hommes , parmi lesquels font le Lieutenant
général Fouquet , les Généraux Majors
de Schenkendorff , & de Malachowky , trois Colonels
, un Lieutenant - Colonel , cinquante- neuf
tant Majors que Capitaines , & cent cinquantefept
Lieutenans , fous- Lieutenans & Enfeignes.
Toute l'artillerie ennemie , confiftant en foirante
piéces de canon , & neuf obus de différens calibres
, tous les drapeaux , étendards , bagages &
munitions , font tombés en notre pouvoir. Notre
perte n'excéde guères trois mille hommes tant
tués que bleflés .
Le Comte de Montazet , Lieutenant général
des Armées de Sa Majellé Très Chrétienne , arriva
dernierement dans cette Ville , d'où il prit lä
route de l'Armée de l'Impératrice Reine , dans
laquelle il deit faire la Campagne.
On prétend que le Prince Ferdinand a eu ordre
de faire enlever le Landgrave de Helfe- Caffel,
& de le faire conduire , fous une efcorte de cinq
cens cavaliers, à Stade , dans le Duché de Bremen.
Le Maréchal Comte de Daun a renforcé le
Général Baron de Laudon , de plufieurs régiAOUST.
1760 : 1gr.
mens , afin de le mettre en état de pouffer fes
opérations fans retardement. Le Baron de Beck ,
a reçu ordre de joindre , avec le Corps qu'il
commande , l'Armée du Baron de Landon , & de
ne lailler dans la Luface , que les troupes néceſſaires
pour couvrir les frontieres de la Bohême.
L'Armée Ruffe s'avance vers celle du Prince
Henry.
Le Prince Charles de Lorraine eſt arrivé des
Pays-Bas depuis la fin du mois dernier .
Le Quarur général du Maréchal de Daun eft
à Ubigan. Après plufieurs tentatives pour furprendre
ce Maréchal & quelques efcarmouches
de part & d'autre , les Prufkens le font repliés
fur Grofs Dobritz. On enleva près de Grollenhayn
, le Lieutenant de Holtzendorff , Aide de
Camp du Général de Zaftrow , qui venoit de
Schweidnitz porter au Roi de Pruffe , la nouvelle
de la défaite du Général Fouquet.
Le Maréchal de Daun vint le 28 reconnoître
le Camp de Radebourg , & celui que l'Ennemi-
Occupe actuellement. Il y eut cette journée plufieurs
actions très-vives , entre -nos Corps avan
cés . Un détachement ennemi de deux mille hom- '
mes vint attaquer le pofte d'Ebersbach & quelques
autres qu'il poufla jufqu'a Radebourg . Le
Général de Lafcy leur envoya da renfort , &
nos troupes repoufferent à leur tour les Pruf→
fiens jufqu'au - delà d'Ebersbach . Nous reſtâmes
entin en podelion de ce pofte.
1-
Les derniers avis venus de Warlovie apprennent
que le Marquis de Paulmay , Miniftre d'Etat ,
& devant Séciétaire d'Etat de la guerre,
Amballadur de Sa Majesté Très - Chiéenne
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eſt a rivé dans cette ville , le 21 , & qu'il a eu fa
premiere Audience de Sa Majesté Polonoife .
Suivant les mêmes avis , le Roi de Pruſſe a
192 MERCURE DE FRANCE.
fait remettre en liberté le Prince de Sulkowsky ,
Grand-Veneur du Duché de Lithuanie.
N Officier,dépêché par le Général d'Infanterie
Baron de Laudon , apporta le 25 du mois
dernier a Leurs Majeftés Impériales , la nouvelle
de la victoire remportée le 23 près de Landshut ,
par nos troupes fur celles du Roi de Prufe , commandées
par le Lieutenant Général de la Motte
Fouquet. Voici les détails de cette action .
Le Baron de Laudon , ayant jugé à propos de
faire l'ouverture de la campagne par le fiége de
Glatz , avoit laiffé fa cavalerie à Frankenftein. Il
avoit garni de troupes les défilés de Silberberg ,
de Wartha & de Reichenbach , ainfi que le pofte
de Landshut & les retranchemens voilins. La fortereffe
de Glatz étoit inveſtie par le refte de l'infanterie
, & les ordres étoient donnés pour le
tranfport de la grolle artillerie , qui devoit arriver
inceffamment.
Toutes ces difpofitions perfuaderent le Général
188 MERCURE DE FRANCE
Fouquet , que ce fiége étoit l'objet principal des
opérations. Il ne lui reftoit d'autre moyen d'y
mettre obſtacle , que de s'ouvrir un paffage par
Landshut. Dans cette vue il fit avancer , le 17 ,
vers cette Ville tout le corps qu'il avoit à fes ordres.
Les troupes Autrichiennes , fort inférieures
en nombre , abandonnerent ce pofte , & elles fe
replierent fur Reich - Hennersdorff, & fur la montagne
de Langenberg , où elles furent renforcées
par un détachement confidérable , Les Pruffiens ,
en poffeffion de Landshut & des retranchemens
de Buchberg , refterent tranquilles ce jour &
les fuivans , fans rien entreprendre contre elles.
Le Général Baron de Laudon , informé de ces
mouvemens & de la poſition du Corps Pruffien ,
prit auffitôt la réſoluiton de l'attaquer. Il fe mit
en marche le 18 avec fon Corps de réſerve ; il
pafla la montagne de Joannefberg , & il arriva le
19 près de Schwartzwald , à peu de diſtance
des retranchemens occupés par les Pruffiens . Ces
retranchemens confiftoient en ouvrages folides ,
munis de fortins fraifés & paliffadés , de pontlevis
& de foflés très-profonds. Ils embraffoient
& couvroient huit montagnes , dont la plûpart
avoient entr'elles des lignes de communication ,
fervant à leur défenſe mutuelle. Nos troupes
rencontrerent dans leur marche , un Corps de fix
cens hommes de troupes légères , commandé
par le Général de Malachowsky . Deux escadrons
de Dragons , avec quelques Huffards & Grenadiers
, eurent ordre de l'attaquer , & ils le firent
avec tant de vivacité que ce Corps ennemi fur
enfoncé dans l'inftant . On lui tua cinquante
hommes , & on lui fit cent trente - cinq prifonniers
, parmi lesquels fe trouverent deux Capitaines
& trois Lieutenans, Gette attaque ne nous
AOUST. 1760. 189
a couté que dix hommes tués & une vingtaine
de bleflés .
Le dellein du Baron de Laudon étoit de combattre
, auffitôt après fon arrivée , le Général Fouquet
, s'il n'avoit pas encore toutes les forces.
Mais il apprit que ce Général les avoit raflemblées
; & qu'il avoit fait venir de Schweidnitz un
train confidérable de groffe artillerie , dont il
avoit garni fes retranchemens. Sur cette nouvelle
, le Baron de Laudon jugea à propos de fufpendre
fon attaque . Ses ordres furent donnés ,
aux Commandans des troupes qui étoient reſtéos
dans le Comté de Glatz , de marcher en diligence
pour le joindre , en n'y laiflant que celles qui
étoient nécellaires pour garder les défilés , & continuer
le blocus de Clatz. D'un autre côté ,
le
Lieutenant- Feld Maréchal de Beck , agiffant de
concert avec le Baron de Laudon , occupa la Ville
de Schmiedeberg , pour fermer ce paffage à l'Ennemi.
Le 22 , toutes les troupes arriverent. Elles firent
halte pendant quelques heures pour reprendre
haleine. Le Général de Laudon fit le foir fes difpofitions
pour l'attaque. Le fignal fut donné le 23 ,
à une heure trois quarts du matin , par quatre
bombes. A ce fignal , les attaques commencerent
de tous les côtés avec la plus grande vivacité . Les
deux redoutes principales, conftruites fur les Montagnes
appellées Buchberg- et- Doctorsberg, furent
emportées en moins de trois quarts d'heure. La
ligne de communication , tirée entre ces deux
Montagnes , fut enfuite attaquée & forcée ; l'en
nemi fut challé d'une montagne à l'autre , &
délogé de la Ville de Landshut.
Quelques Corps ennemis tenterent de ſe frayer
un pallage du côté de Schmiedeberg ;mais le Géné⚫
ral Navendorff, à la tête des Régimens de Nadafti
190 MERCURE DE FRANCE.
de Bethlem , de Saxe - Gotha & de Loweftein ;
les repouffa toujours. Un bataillon de Grenadiers,
commandé par le Général Fouquet , ne voulant
point fe rendre , fut entierement détruit , & ce
Général fut pris dans cette occafion , après avoir
été bleffé. Enfin vers les huit heures du matin ,
les derniers bataillons & efcadrons ennemis jetterent
bas les armes , & ils fe rendirent à difcrétion
. Tous les paffages avoient été gardés avec
tant de foin , que des dix- huit bataillons & des
dix- fept elcadrons qui compofoient le Corps ennemi
, il s'eft à peine fauvé deux ou trois cens
hommes.
Le nombre des prifonniers monte à près de
neuf mille hommes , parmi lesquels font le Lieutenant
général Fouquet , les Généraux Majors
de Schenkendorff , & de Malachowky , trois Colonels
, un Lieutenant - Colonel , cinquante- neuf
tant Majors que Capitaines , & cent cinquantefept
Lieutenans , fous- Lieutenans & Enfeignes.
Toute l'artillerie ennemie , confiftant en foirante
piéces de canon , & neuf obus de différens calibres
, tous les drapeaux , étendards , bagages &
munitions , font tombés en notre pouvoir. Notre
perte n'excéde guères trois mille hommes tant
tués que bleflés .
Le Comte de Montazet , Lieutenant général
des Armées de Sa Majellé Très Chrétienne , arriva
dernierement dans cette Ville , d'où il prit lä
route de l'Armée de l'Impératrice Reine , dans
laquelle il deit faire la Campagne.
On prétend que le Prince Ferdinand a eu ordre
de faire enlever le Landgrave de Helfe- Caffel,
& de le faire conduire , fous une efcorte de cinq
cens cavaliers, à Stade , dans le Duché de Bremen.
Le Maréchal Comte de Daun a renforcé le
Général Baron de Laudon , de plufieurs régiAOUST.
1760 : 1gr.
mens , afin de le mettre en état de pouffer fes
opérations fans retardement. Le Baron de Beck ,
a reçu ordre de joindre , avec le Corps qu'il
commande , l'Armée du Baron de Landon , & de
ne lailler dans la Luface , que les troupes néceſſaires
pour couvrir les frontieres de la Bohême.
L'Armée Ruffe s'avance vers celle du Prince
Henry.
Le Prince Charles de Lorraine eſt arrivé des
Pays-Bas depuis la fin du mois dernier .
Le Quarur général du Maréchal de Daun eft
à Ubigan. Après plufieurs tentatives pour furprendre
ce Maréchal & quelques efcarmouches
de part & d'autre , les Prufkens le font repliés
fur Grofs Dobritz. On enleva près de Grollenhayn
, le Lieutenant de Holtzendorff , Aide de
Camp du Général de Zaftrow , qui venoit de
Schweidnitz porter au Roi de Pruffe , la nouvelle
de la défaite du Général Fouquet.
Le Maréchal de Daun vint le 28 reconnoître
le Camp de Radebourg , & celui que l'Ennemi-
Occupe actuellement. Il y eut cette journée plufieurs
actions très-vives , entre -nos Corps avan
cés . Un détachement ennemi de deux mille hom- '
mes vint attaquer le pofte d'Ebersbach & quelques
autres qu'il poufla jufqu'a Radebourg . Le
Général de Lafcy leur envoya da renfort , &
nos troupes repoufferent à leur tour les Pruf→
fiens jufqu'au - delà d'Ebersbach . Nous reſtâmes
entin en podelion de ce pofte.
1-
Les derniers avis venus de Warlovie apprennent
que le Marquis de Paulmay , Miniftre d'Etat ,
& devant Séciétaire d'Etat de la guerre,
Amballadur de Sa Majesté Très - Chiéenne
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eſt a rivé dans cette ville , le 21 , & qu'il a eu fa
premiere Audience de Sa Majesté Polonoife .
Suivant les mêmes avis , le Roi de Pruſſe a
192 MERCURE DE FRANCE.
fait remettre en liberté le Prince de Sulkowsky ,
Grand-Veneur du Duché de Lithuanie.
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Résumé : De VIENNE, le 6 Juillet 1760.
Le 6 juillet 1760, un officier du Baron de Laudon informa les souverains impériaux de la victoire autrichienne du 23 juin près de Landshut contre les troupes prussiennes commandées par le Lieutenant Général de la Motte Fouquet. La campagne avait débuté par le siège de Glatz, avec la cavalerie laissée à Frankenstein et divers postes stratégiques garnis. Fouquet, pensant que Glatz était l'objectif principal, tenta de passer par Landshut. Les troupes autrichiennes, inférieures en nombre, se replièrent sur Reich-Hennersdorff et Langenberg, où elles furent renforcées. Le Baron de Laudon décida d'attaquer les Prussiens. Il marcha vers Schwartzwald et repoussa un corps de troupes légères commandé par le Général de Malachowsky. Le 23 juin, les troupes autrichiennes attaquèrent les retranchements prussiens, capturant deux redoutes principales en moins de trois quarts d'heure. Les Prussiens furent chassés de Landshut. La bataille se solda par la capture de près de neuf mille prisonniers, dont Fouquet, et la prise de toute l'artillerie ennemie. Les pertes autrichiennes s'élevèrent à environ trois mille hommes. Le Comte de Montazet, Lieutenant général des armées françaises, arriva dans la région pour rejoindre l'armée de l'Impératrice Reine. Le Maréchal Comte de Daun renforça le Baron de Laudon pour poursuivre les opérations. L'armée prussienne avançait vers celle du Prince Henry, tandis que le Prince Charles de Lorraine arrivait des Pays-Bas. Plusieurs escarmouches eurent lieu entre les forces autrichiennes et prussiennes, notamment autour de Radebourg et Ebersbach. Le Marquis de Paulmy, ministre d'État français, arriva à Varsovie pour une audience avec le Roi de Pologne.
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49
p. 187-190
De VIENNE, le 7 Septembre.
Début :
On apprend de Constantinople, que les Hospodans de Valachie & de Moldavie [...]
Mots clefs :
Investiture, Principautés, Rébellion, Tremblement de terre, Maréchal Daun, Baron de Laudon, Armée, Ordres, Régiment, Cavalerie, Attaque, Combat, Artillerie, Colonel, Troupes, Ennemis, Prisonniers, Blessés et morts, Lieutenant, Prince Henri, Mouvements des troupes, Général, Fête, Mariage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 7 Septembre.
De VIENNE , le 7 Septembre.
On apprend de Conftantinople, que les Hofpodas
de Valachie & de Moldavie ont reçu de la
Porte l'inveftiture de ces Principautés. Le Bacha
d'Iconium , ayant reçu l'ordre de venir rendre
compte de fa conduite au Grand- Seigneur , s'eft
révoltés il est à la tête de vingt mille hommes,
& il met à contribution les Pays voifins de fon
Gouvernement . On a délibéré dans un Divan
extraordinaire fur les moyens d'étouffer une
rebellion qui peut avoir de dangereufes fuites .
On a reffenti le 13 , vers les fept heures du
foir , une fecouffe de tremblement de terre ; mais
elle a été fort légére , & n'a caufé aucun dommage.
La Cour a reçu du Maréchal Comte de Daun
les détails fuivans de l'action paffée entre le
Corps du Baron de Laudon & l'Armée Pruffienne,
Ce Général , fe conformant aux ordres du
Comte de Daun , s'étoit mis en mouvement le
14 au foir , & il avoit paffé le Katzbach près de
Forthmuhle. L'avant-garde compofće de huis
188 MERCURE DE FRANCE.
'bataillons & de deux regimens de Cavalerie, étoit
commandée par le Général Baron de Wolfersdorff.
On marcha une partie de la nuit en fe dirigeant
vers les hauteurs de Banthen , où l'on devoit
le former pour attaquer le flane gauche de
l'Armée Pruffienne. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon , qui formoient la tête de la
marche, rencontrerent en y arrivant , le régiment
des Huffards de Ziethen , qui fe retira avec
précipitation. Le Baron de Laudon fit alors hâter
la marche du refte de fon Corps pour s'affurer de
ces hauteurs , mais on s'apperçut , à la pointe du
jour , qu'elles étoient occupées par beaucoup d'Infanterie
& de Cavalerie Pruffienne. Il n'étoit plus
poffible d'éviter un combat ; ainfi l'ordre fut auffitôt
donné pour attaquer , & on le fit avec tant
de fuccès , que l'Ennemi fut obligé d'abandonner
ce poſte avec toute fon artillerie. Le Baron de
Laudon faifoit fes difpofitions pour profiter de cet
avantage , lorfque l'Armée Pruffienne , qui s'étoit
formée derriere le bois d'Humelen , marcha
pour l'attaquer. Le combat recommença avec la
plus grande vivacité , & devint général ; mais le
Baron de Laudon s'étant apperçu vers les fix
heures du matin qu'il avoit à foutenir l'effort de
toute l'Armée Pruſſienne , ordonna la retraite qui
fe fit fans précipitation , & avec la contenance la
plus ferme. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon protégerent cette retraite en occupant
des hauteurs de Binowitz . Le Colonel de Rouvroi
y conduit l'artillerie , & il s'en fervit avec tant
d'habileté que les Corps Pruffiens , qui avoient été
détachés à notre pourſuite , furent contraints de
fe retirer .
Toutes les troupes fe font comportées dans
cette action avec la plus grande valeur, & la perte
de l'Ennemi ne peut être que fort confidérable.
OCTOBRE . 1760? 189
Les patrouilles envoyées le lendemain fur le
champ de bataille ont rapporté qu'il y avoir eu
deux Régimens Pruffiens prèfqu'entierement détruits.
Nous avons fait quantité de prifonniers
parmi lesquels font un Colonel , un Major , plufieurs
Capitaines & autres Officiers de moindre
grade.
Suivant l'état dreffé après cette affaire , nous
avons eu quatorze cens vingt & un hommes de
tués , & deux mille trois cens foixante & dix de
bleffés. Le nombre des manquans étoit de deux
mille cent quarante ; mais un grand nombre
de ces derniers rejoignent fucceffivement leurs
Corps.
Les Lieutenans- Généraux de Drafkowitz & de
Campitelli ont été bleffés ainsi que les Généraux-
Majors de Giannini,de Calemberg, de Gourcy & de
Rebbach. Le Baron de Biela & le Comte de Gondrecour,
Généraux- Majors, ont été faits prifonniers.
L'Armée du Prince Henri a fait un mouvement
depuis peu , pour fe réunir à celle du Ro
de Pruffe. Un corps de Troupes détaché de la
premiere , fous le commandement du Général
de Goltze , a paffé l'Oder à Koben . Son arrieregarde
a été attaquée par le Général de Tottleben ,
& elle a été fort maltraitée . On attend les détails
de cette petite action . Les Rufles font actuellement
dans les environs d'Herrenftadt, & leurs troupes
légéres s'étendent du côté de Wintzig & de Wohlau.
Le Général- Major de Gribauval fe rendit, le
23 du mois dernier , devant Schweidnitz , pour
diriger les opérations du fiége de cette Place.
L'Artillerie néceffaire partit le 21 , des environs
d'Olmutz. On a conduit ici depuis quelquesjours ,
fous fûre garde , un homme qui travailloit à exci
ter quelques mouvemens dans la Hongrie..
い
190 MERCURE DE FRANCE
On hâre les préparatifs des fêtes qui doivent
être exécutées à l'occafion du mariage de l'Archiduc.
Le Feld- Maréchal Prince de Lichtenſten ,
Grand- Maître de l'Artillerie , doit être à Parme
depuis le premier de ce mois. La plus grande partie
de la Maifon de la future Archiduchelle eſt en
chemin pour s'y rendre.
On apprend de Conftantinople, que les Hofpodas
de Valachie & de Moldavie ont reçu de la
Porte l'inveftiture de ces Principautés. Le Bacha
d'Iconium , ayant reçu l'ordre de venir rendre
compte de fa conduite au Grand- Seigneur , s'eft
révoltés il est à la tête de vingt mille hommes,
& il met à contribution les Pays voifins de fon
Gouvernement . On a délibéré dans un Divan
extraordinaire fur les moyens d'étouffer une
rebellion qui peut avoir de dangereufes fuites .
On a reffenti le 13 , vers les fept heures du
foir , une fecouffe de tremblement de terre ; mais
elle a été fort légére , & n'a caufé aucun dommage.
La Cour a reçu du Maréchal Comte de Daun
les détails fuivans de l'action paffée entre le
Corps du Baron de Laudon & l'Armée Pruffienne,
Ce Général , fe conformant aux ordres du
Comte de Daun , s'étoit mis en mouvement le
14 au foir , & il avoit paffé le Katzbach près de
Forthmuhle. L'avant-garde compofće de huis
188 MERCURE DE FRANCE.
'bataillons & de deux regimens de Cavalerie, étoit
commandée par le Général Baron de Wolfersdorff.
On marcha une partie de la nuit en fe dirigeant
vers les hauteurs de Banthen , où l'on devoit
le former pour attaquer le flane gauche de
l'Armée Pruffienne. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon , qui formoient la tête de la
marche, rencontrerent en y arrivant , le régiment
des Huffards de Ziethen , qui fe retira avec
précipitation. Le Baron de Laudon fit alors hâter
la marche du refte de fon Corps pour s'affurer de
ces hauteurs , mais on s'apperçut , à la pointe du
jour , qu'elles étoient occupées par beaucoup d'Infanterie
& de Cavalerie Pruffienne. Il n'étoit plus
poffible d'éviter un combat ; ainfi l'ordre fut auffitôt
donné pour attaquer , & on le fit avec tant
de fuccès , que l'Ennemi fut obligé d'abandonner
ce poſte avec toute fon artillerie. Le Baron de
Laudon faifoit fes difpofitions pour profiter de cet
avantage , lorfque l'Armée Pruffienne , qui s'étoit
formée derriere le bois d'Humelen , marcha
pour l'attaquer. Le combat recommença avec la
plus grande vivacité , & devint général ; mais le
Baron de Laudon s'étant apperçu vers les fix
heures du matin qu'il avoit à foutenir l'effort de
toute l'Armée Pruſſienne , ordonna la retraite qui
fe fit fans précipitation , & avec la contenance la
plus ferme. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon protégerent cette retraite en occupant
des hauteurs de Binowitz . Le Colonel de Rouvroi
y conduit l'artillerie , & il s'en fervit avec tant
d'habileté que les Corps Pruffiens , qui avoient été
détachés à notre pourſuite , furent contraints de
fe retirer .
Toutes les troupes fe font comportées dans
cette action avec la plus grande valeur, & la perte
de l'Ennemi ne peut être que fort confidérable.
OCTOBRE . 1760? 189
Les patrouilles envoyées le lendemain fur le
champ de bataille ont rapporté qu'il y avoir eu
deux Régimens Pruffiens prèfqu'entierement détruits.
Nous avons fait quantité de prifonniers
parmi lesquels font un Colonel , un Major , plufieurs
Capitaines & autres Officiers de moindre
grade.
Suivant l'état dreffé après cette affaire , nous
avons eu quatorze cens vingt & un hommes de
tués , & deux mille trois cens foixante & dix de
bleffés. Le nombre des manquans étoit de deux
mille cent quarante ; mais un grand nombre
de ces derniers rejoignent fucceffivement leurs
Corps.
Les Lieutenans- Généraux de Drafkowitz & de
Campitelli ont été bleffés ainsi que les Généraux-
Majors de Giannini,de Calemberg, de Gourcy & de
Rebbach. Le Baron de Biela & le Comte de Gondrecour,
Généraux- Majors, ont été faits prifonniers.
L'Armée du Prince Henri a fait un mouvement
depuis peu , pour fe réunir à celle du Ro
de Pruffe. Un corps de Troupes détaché de la
premiere , fous le commandement du Général
de Goltze , a paffé l'Oder à Koben . Son arrieregarde
a été attaquée par le Général de Tottleben ,
& elle a été fort maltraitée . On attend les détails
de cette petite action . Les Rufles font actuellement
dans les environs d'Herrenftadt, & leurs troupes
légéres s'étendent du côté de Wintzig & de Wohlau.
Le Général- Major de Gribauval fe rendit, le
23 du mois dernier , devant Schweidnitz , pour
diriger les opérations du fiége de cette Place.
L'Artillerie néceffaire partit le 21 , des environs
d'Olmutz. On a conduit ici depuis quelquesjours ,
fous fûre garde , un homme qui travailloit à exci
ter quelques mouvemens dans la Hongrie..
い
190 MERCURE DE FRANCE
On hâre les préparatifs des fêtes qui doivent
être exécutées à l'occafion du mariage de l'Archiduc.
Le Feld- Maréchal Prince de Lichtenſten ,
Grand- Maître de l'Artillerie , doit être à Parme
depuis le premier de ce mois. La plus grande partie
de la Maifon de la future Archiduchelle eſt en
chemin pour s'y rendre.
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Résumé : De VIENNE, le 7 Septembre.
Le 7 septembre, des nouvelles de Constantinople indiquent que les hospodars de Valachie et de Moldavie ont reçu l'investiture de la Porte pour leurs principautés. Le bacha d'Iconium, ayant reçu l'ordre de se rendre à Constantinople pour justifier sa conduite, s'est révolté et rassemble vingt mille hommes, mettant à contribution les pays voisins. Un divan extraordinaire a délibéré sur les moyens de réprimer cette rébellion. À Vienne, une secousse de tremblement de terre a été ressentie le 13 septembre sans causer de dommages. La Cour a reçu des détails du maréchal comte de Daun concernant une action entre le corps du baron de Laudon et l'armée prussienne. Le 14 septembre, le baron de Laudon, suivant les ordres du comte de Daun, a traversé le Katzbach près de Fortmuhle avec une avant-garde composée de huit bataillons et de deux régiments de cavalerie, commandée par le général baron de Wolfersdorff. L'armée a marché vers les hauteurs de Banthen pour attaquer le flanc gauche de l'armée prussienne. Les grenadiers de Laudon ont rencontré et repoussé le régiment des hussards de Ziethen. Le combat a commencé à l'aube et s'est intensifié, forçant les Prussiens à abandonner leur position avec leur artillerie. Le baron de Laudon a préparé une contre-attaque, mais l'armée prussienne, formée derrière le bois d'Humelen, a lancé une offensive. Le combat est devenu général, et Laudon a ordonné la retraite, protégée par les grenadiers et l'artillerie dirigée par le colonel de Rouvroi. Les pertes ennemies sont considérables, avec deux régiments prussiens presque entièrement détruits et de nombreux prisonniers, dont un colonel et plusieurs officiers. Les troupes autrichiennes ont subi des pertes de 1 421 tués, 2 360 blessés et 2 140 manquants, dont beaucoup ont rejoint leurs unités. Plusieurs généraux ont été blessés ou capturés. L'armée du prince Henri de Prusse a effectué un mouvement pour se réunir à celle du roi de Prusse. Un corps de troupes prussiennes, commandé par le général de Goltze, a traversé l'Oder à Koben et a été attaqué par le général de Tottleben. Les Russes sont actuellement près d'Herrenstadt, et leurs troupes légères se déplacent vers Wintzig et Wohlau. Le général-major de Gribauval dirige le siège de Schweidnitz, avec l'artillerie partie d'Olmutz. Un individu suspect a été arrêté pour avoir tenté de provoquer des troubles en Hongrie. À Vienne, les préparatifs pour les fêtes du mariage de l'archiduc sont en cours. Le feld-maréchal prince de Lichtenstein, grand-maître de l'artillerie, est attendu à Parme, et la maison de la future archiduchesse est en route pour s'y rendre.
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50
p. 195
De HAMBOURG, le 23 Août.
Début :
Les Prussiens, à l'approche de l'Armée Suédoise, ont abandonné Demmin, [...]
Mots clefs :
Prussiens, Armée suédoise, Retraite, Prisonniers, Pillage, Landgrave
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De HAMBOURG, le 23 Août.
De HAMBOURG , le 23 Août.
Les Pruffiens , à l'approche de l'Armée Suédoife
, ont abandonné Demmin , & les Suédois y
font entrés. Ils font actuellement maîtres d'Anclam
; les Pruffiens ont perdu dans leur retraite
précipitée plus de foixante & dix chariots chargés
de farine , & on leur a fait quelques prifonniers.
Le Général Baron de Lantingshaufen a établi , le
21 de ce mois, ſon quartier général à Schmarzow.
La Ville de Brunfwick , où le Landgrave dé
Heffe faifoit fon féjour depuis quelque tems ,
n'étant plus un endroit affez für , ce Prince va
réfider à Lunebourg , où une partie de les gardes
selt déjà rendue.
Les Pruffiens , à l'approche de l'Armée Suédoife
, ont abandonné Demmin , & les Suédois y
font entrés. Ils font actuellement maîtres d'Anclam
; les Pruffiens ont perdu dans leur retraite
précipitée plus de foixante & dix chariots chargés
de farine , & on leur a fait quelques prifonniers.
Le Général Baron de Lantingshaufen a établi , le
21 de ce mois, ſon quartier général à Schmarzow.
La Ville de Brunfwick , où le Landgrave dé
Heffe faifoit fon féjour depuis quelque tems ,
n'étant plus un endroit affez für , ce Prince va
réfider à Lunebourg , où une partie de les gardes
selt déjà rendue.
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Résumé : De HAMBOURG, le 23 Août.
Le 23 août, les Suédois ont pris le contrôle de Demmin et Anclam après le retrait des Prussiens, qui ont perdu des chariots de farine et des prisonniers. Le 21 août, le général baron de Lantingshaufen a installé son quartier général à Schmarzow. Le landgrave de Hesse a quitté Brunswick pour Lunebourg.
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