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1
p. 196-200
Complimens faits à M. le Tellier par M. Iassaut Doyen des Maistres des Requestes, M. Varoquier President au Bureau des Finances, & M. Berrier Secretaire du Conseil. [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay déja dit beaucoup de choses de Monsieur [...]
Mots clefs :
Monsieur Le Tellier, Maîtres des requêtes, Compliments, Compagnies, Charge, Bureau des finances, Secrétaire
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texteReconnaissance textuelle : Complimens faits à M. le Tellier par M. Iassaut Doyen des Maistres des Requestes, M. Varoquier President au Bureau des Finances, & M. Berrier Secretaire du Conseil. [titre d'après la table]
Je vous ay dejadit beaucoup de choſes de Monfieur le TellierqueleRoyluy adonnépour Succeſſeur. Si-toſt qu'il eutprê- té le Serment accouſtumé, Mefſieurs les Maiſtres des Requê- tes , les Treſoriersde France de
Paris , & les Secretaires du Roy,
luy allerent faire leurs Compli- mens , ces trois Ordres d'Officiers ayant d'autant plus d'obli- gationdeprévenir toutesles autres Compagnies , qu'ils preſtent eux-meſmes le Serment de fidelité au Roy entre les mains des Chanceliers de France , à cauſe
de l'ancienne Dignité de leurs Charges , & de ce qu'ils font Commenſaux de la Maiſon du
Fij
124 LE MERCVRE Roy. M. Taſſaut , Doyen des Maiſtres des Requeſtes porta la parole pour leur Corps , & s'en acquita fort dignement. M. de Vvaroquier , Chevalier de l'un des Ordres du Roy , Preſident
au Bureau des Finances , Gen- tilhomme de noble & ancienne
Maiſon des Pays-Bas , & d'un merite connu , parla pour les Treſoriersde France , &parla à
ſon ordinaire , c'eſt àdire en ter- mes aiſez & infinuans , qui ſen- tent plus ſon Homme de Quali- té , qu'un Orateurqui veut dé- ployer ſon éloquence. Il loüa particulierement comme il le dévoit, ledigne choix de noſtre Auguſte Monarque qui avoit rendu la juſtice qui eſtoit deuë aux longs & confiderables fer- vices de Monfieur le Chancelier , auquel il ſouhaita de voir
GALAN T. 125
fer
tt
exercer cette grande Charge autant d'années qu'avoit fait feu Monfieur le Chancelier Seguier , afin qu'il joüiſt plus
'
longtemps du plaifir que luy
t
donneroient les ſervices qu'il rendroit encor à l'Estat , & ceux
qu'on doit attendre du zele qui attache ſans relâche Monfieur
le Marquis de Louvois à tout ce qui peut contribuer à la gloire de fon Maiſtre. M. Berrier Secretaire du Confeil , & Procu- reur perpetuel de la Commu- nauté des Secretaires du Roy,. le complimenta pourleurCorps,
& tout ce qu'il dit fut tres-di- gne d'eſtre écouté. Monfieur le Chancelier répondit à chacun d'eux avec ſon honneſteté ordinaire , & avec cette juſteſſe de paroles qui ne luyeſtpas moins particuliere que naturell
Paris , & les Secretaires du Roy,
luy allerent faire leurs Compli- mens , ces trois Ordres d'Officiers ayant d'autant plus d'obli- gationdeprévenir toutesles autres Compagnies , qu'ils preſtent eux-meſmes le Serment de fidelité au Roy entre les mains des Chanceliers de France , à cauſe
de l'ancienne Dignité de leurs Charges , & de ce qu'ils font Commenſaux de la Maiſon du
Fij
124 LE MERCVRE Roy. M. Taſſaut , Doyen des Maiſtres des Requeſtes porta la parole pour leur Corps , & s'en acquita fort dignement. M. de Vvaroquier , Chevalier de l'un des Ordres du Roy , Preſident
au Bureau des Finances , Gen- tilhomme de noble & ancienne
Maiſon des Pays-Bas , & d'un merite connu , parla pour les Treſoriersde France , &parla à
ſon ordinaire , c'eſt àdire en ter- mes aiſez & infinuans , qui ſen- tent plus ſon Homme de Quali- té , qu'un Orateurqui veut dé- ployer ſon éloquence. Il loüa particulierement comme il le dévoit, ledigne choix de noſtre Auguſte Monarque qui avoit rendu la juſtice qui eſtoit deuë aux longs & confiderables fer- vices de Monfieur le Chancelier , auquel il ſouhaita de voir
GALAN T. 125
fer
tt
exercer cette grande Charge autant d'années qu'avoit fait feu Monfieur le Chancelier Seguier , afin qu'il joüiſt plus
'
longtemps du plaifir que luy
t
donneroient les ſervices qu'il rendroit encor à l'Estat , & ceux
qu'on doit attendre du zele qui attache ſans relâche Monfieur
le Marquis de Louvois à tout ce qui peut contribuer à la gloire de fon Maiſtre. M. Berrier Secretaire du Confeil , & Procu- reur perpetuel de la Commu- nauté des Secretaires du Roy,. le complimenta pourleurCorps,
& tout ce qu'il dit fut tres-di- gne d'eſtre écouté. Monfieur le Chancelier répondit à chacun d'eux avec ſon honneſteté ordinaire , & avec cette juſteſſe de paroles qui ne luyeſtpas moins particuliere que naturell
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Résumé : Complimens faits à M. le Tellier par M. Iassaut Doyen des Maistres des Requestes, M. Varoquier President au Bureau des Finances, & M. Berrier Secretaire du Conseil. [titre d'après la table]
Le texte décrit la succession d'un chancelier et les hommages reçus par divers corps d'officiers. Après avoir prêté serment, le nouveau chancelier reçoit les félicitations des Maîtres des Requêtes, des Trésoriers de France de Paris et des Secrétaires du Roi. Ces trois ordres doivent une fidélité particulière au roi en raison de l'antiquité de leurs charges et de leur rôle de commensaux de la Maison du Roi. M. Tassaut, Doyen des Maîtres des Requêtes, s'exprime au nom de son corps. M. de Varroquier, Chevalier et Président au Bureau des Finances, parle pour les Trésoriers de France, louant le choix du monarque et souhaitant au nouveau chancelier une longue carrière. M. Berrier, Secrétaire du Conseil et Procureur perpétuel des Secrétaires du Roi, complimente également le nouveau chancelier. Ce dernier répond à chacun avec honneur et justesse.
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2
p. 94-95
« Le Mardy 2. de ce mois Monsieur de Corneille, élû dés le 23. [...] »
Début :
Le Mardy 2. de ce mois Monsieur de Corneille, élû dés le 23. [...]
Mots clefs :
Académie française, Pierre Corneille, Thomas Corneille, Secrétaire, Remerciement
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texteReconnaissance textuelle : « Le Mardy 2. de ce mois Monsieur de Corneille, élû dés le 23. [...] »
Le Mardy 2. de ce mois Monfieur
de Corneille , élû dés le 23 .
de Novembre par Meffieurs de
l'Academie Françoiſe , à la place
de feu Monfieur de Corneille fon
Frere , vint prendre fa féance ; ce
que fit auffi Monsieur de Bergeret
, Secretaire du Cabinet , Premier
Commis de Monfieur de
Croiffy , Miniftre & Secretaire
d'Etat, qui avoit efté choiſi quelques
jours aprés par la mefme
Compagnie, pour fucceder à feu
Monfieur de Cordemoy . L'affemblée
fut tres nombreuſe ; & fi la
Salle fe trouva toute remplie , on
peut dire qu'elle ne le fut que
d'illuftres Auditeurs . Monfieur de
Corneille parla le premier . Le
GALANT. 95
pouvoir que l'amitié luy donne
fur moy , m'impofant filence fur
-la maniere dont il s'acquita de
cette action , je vous envoye fon
Remerciment entier ; c'est tout
ce qui m'eft permis . Voicy en
: quels termes ille fit .
de Corneille , élû dés le 23 .
de Novembre par Meffieurs de
l'Academie Françoiſe , à la place
de feu Monfieur de Corneille fon
Frere , vint prendre fa féance ; ce
que fit auffi Monsieur de Bergeret
, Secretaire du Cabinet , Premier
Commis de Monfieur de
Croiffy , Miniftre & Secretaire
d'Etat, qui avoit efté choiſi quelques
jours aprés par la mefme
Compagnie, pour fucceder à feu
Monfieur de Cordemoy . L'affemblée
fut tres nombreuſe ; & fi la
Salle fe trouva toute remplie , on
peut dire qu'elle ne le fut que
d'illuftres Auditeurs . Monfieur de
Corneille parla le premier . Le
GALANT. 95
pouvoir que l'amitié luy donne
fur moy , m'impofant filence fur
-la maniere dont il s'acquita de
cette action , je vous envoye fon
Remerciment entier ; c'est tout
ce qui m'eft permis . Voicy en
: quels termes ille fit .
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Résumé : « Le Mardy 2. de ce mois Monsieur de Corneille, élû dés le 23. [...] »
Le 2 mars, Pierre Corneille a pris possession de son siège à l'Académie française, succédant à son frère. Monsieur de Bergeret a également été élu pour remplacer Monsieur de Cordemoy. L'assemblée était nombreuse et remplie d'auditeurs illustres. Corneille a pris la parole en premier, et le narrateur a transmis son remerciement intégral.
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3
p. 289-295
Nouvelles de Paris.
Début :
Les Deputez d'Artois eurent audience du Roy le 5. Février [...]
Mots clefs :
Roi, Province, Excellence, Secrétaire, Marquis de Dreux, Sieur des Granges, Sieur Voisin, Clergé, Noblesse, Duchesse de Berry
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
Les Deputez d'Artois
eurent audiencedu Roy le
5. Février,& presenterent le
Cahier de la Province à Sa
Majesté,étant conduits par
le Marquis de Dreux,grand
Maître des Ceremonies, &
par le Sieur des Granges.
Ils furent presentez parle
Duc d'Elbeuf Gouverneur
de la Province, & par le
SieurVoisinMinistre & Secretaire
d'Etat.La parole
fut portée par l'Abbé de la
Croix,Prevôt de l'Eglise
d'Arras, pour le Clergé
par le Marquis de Crequy.
HentonDéputé pourla
Nobleflc-jrôc par le Sieur
AnsartdeGonnehem,De
putédu Tiers-Etat.
Le 7- laDuchesse de
Schrewsbury eut l'honneurdesaluer
Sa Majesté
dansson cabinet:elle yfut
conduiteparle Baron de
BreteuilIntroducteur de
•Arajbaââdears,êcpresentée
parlaDuchesse d'Aumont
Ellesalua aussi Monfçi
guebrJriDauphiny Mad$
me la Duchesse de Berry;
Madame, & Madame la
Duchesse d'Orléans, conduite
& presentée comme
chez le Roy. Elle prit le
Tabouret au souper de Sa
Majesté.
Le même jour le Sieur
Cornelio Bentivoglio, Archevêque
de Carthage c;
Nonce ordinaire du Pape,
eut audience particulière
du Roy»-i î-
Le 13 les Deputez des
Etats de Bretagne eurent
audience du Roy , & presenterent
le Cahier de la
Province. Ils furent presentez
par le Comte de Toulouse,
Gouverneur de la
Province, & par le Marquis
de Torcy, Ministre &
Secrétaire d'Etat.
M. le Comte de Pinto,
frere de Son Excellence
M, le Duc d'Ossune, arriva
de Madriden cette ville
la nuit du 11 au n.Février.
Le 16. M. le Duc donna
un bal magnifique.
Le 22 Son Excellence
traita magnifiquement
,
M. le Maréchal de Villars.
M. d'Albergotty, Lieu..
tenantg, eneral- des-.armé0es
du Roy;& Chevalier du
Saint Esprit.
& M.leMarquis de Torcy,
Ministre & Secretaire
d'Etat.
M.le Marquis d'Angeau.
M. le MarquisdeNesle.
M.leChevalier de Crôifc
sy
vu M. le Comte de Truzy,
& autres Seigneurs de distinction.
Mesdames la Gorritefle
-d'Evreux.
La Duchesse de Dura&)
La Marquise de Nesle.
rttlLa Marquise deTorcy,
.& autresDames. ') Lerepas fut precedé
d'un concert des plusma-
'gnifiques,:&fut suivi d'un
al3 qui dura jusquau lendemain
huit heures.
Le 26. 27. & 28. il y eut
encore des bals, où la plupart
des personnes de distinction
sont
venuës. Il y
avoit dans tous les bals que
Son Excellence a donnez
toutes fortes de rafraîchissemens
& de fruits.
Le j3. le Prince François
Ragotzi. Prince deTransylvanie
,
arrivé depuis
quelquesjours incogitto à
Paris, tous le nom du Comte
deSaaros, eut l'honneur
de saluer le Roy, quilere-
-£UC trésfavorablement.
Les Deputez d'Artois
eurent audiencedu Roy le
5. Février,& presenterent le
Cahier de la Province à Sa
Majesté,étant conduits par
le Marquis de Dreux,grand
Maître des Ceremonies, &
par le Sieur des Granges.
Ils furent presentez parle
Duc d'Elbeuf Gouverneur
de la Province, & par le
SieurVoisinMinistre & Secretaire
d'Etat.La parole
fut portée par l'Abbé de la
Croix,Prevôt de l'Eglise
d'Arras, pour le Clergé
par le Marquis de Crequy.
HentonDéputé pourla
Nobleflc-jrôc par le Sieur
AnsartdeGonnehem,De
putédu Tiers-Etat.
Le 7- laDuchesse de
Schrewsbury eut l'honneurdesaluer
Sa Majesté
dansson cabinet:elle yfut
conduiteparle Baron de
BreteuilIntroducteur de
•Arajbaââdears,êcpresentée
parlaDuchesse d'Aumont
Ellesalua aussi Monfçi
guebrJriDauphiny Mad$
me la Duchesse de Berry;
Madame, & Madame la
Duchesse d'Orléans, conduite
& presentée comme
chez le Roy. Elle prit le
Tabouret au souper de Sa
Majesté.
Le même jour le Sieur
Cornelio Bentivoglio, Archevêque
de Carthage c;
Nonce ordinaire du Pape,
eut audience particulière
du Roy»-i î-
Le 13 les Deputez des
Etats de Bretagne eurent
audience du Roy , & presenterent
le Cahier de la
Province. Ils furent presentez
par le Comte de Toulouse,
Gouverneur de la
Province, & par le Marquis
de Torcy, Ministre &
Secrétaire d'Etat.
M. le Comte de Pinto,
frere de Son Excellence
M, le Duc d'Ossune, arriva
de Madriden cette ville
la nuit du 11 au n.Février.
Le 16. M. le Duc donna
un bal magnifique.
Le 22 Son Excellence
traita magnifiquement
,
M. le Maréchal de Villars.
M. d'Albergotty, Lieu..
tenantg, eneral- des-.armé0es
du Roy;& Chevalier du
Saint Esprit.
& M.leMarquis de Torcy,
Ministre & Secretaire
d'Etat.
M.le Marquis d'Angeau.
M. le MarquisdeNesle.
M.leChevalier de Crôifc
sy
vu M. le Comte de Truzy,
& autres Seigneurs de distinction.
Mesdames la Gorritefle
-d'Evreux.
La Duchesse de Dura&)
La Marquise de Nesle.
rttlLa Marquise deTorcy,
.& autresDames. ') Lerepas fut precedé
d'un concert des plusma-
'gnifiques,:&fut suivi d'un
al3 qui dura jusquau lendemain
huit heures.
Le 26. 27. & 28. il y eut
encore des bals, où la plupart
des personnes de distinction
sont
venuës. Il y
avoit dans tous les bals que
Son Excellence a donnez
toutes fortes de rafraîchissemens
& de fruits.
Le j3. le Prince François
Ragotzi. Prince deTransylvanie
,
arrivé depuis
quelquesjours incogitto à
Paris, tous le nom du Comte
deSaaros, eut l'honneur
de saluer le Roy, quilere-
-£UC trésfavorablement.
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Résumé : Nouvelles de Paris.
Le 5 février, les députés de la province d'Artois, conduits par le Marquis de Dreux et le Sieur des Granges, présentèrent leur cahier au roi. L'Abbé de la Croix parla pour le clergé, le Marquis de Crequy pour la noblesse et le Sieur Ansart de Gonnehem pour le tiers-état. Le 7 février, la Duchesse de Schrewsbury salua le roi, accompagnée par le Baron de Breteuil. Le même jour, l'Archevêque de Carthage et Nonce ordinaire du Pape eut une audience particulière avec le roi. Le 13 février, les députés des États de Bretagne présentèrent leur cahier, introduits par le Comte de Toulouse et le Marquis de Torcy. Le 11 février, le Comte de Pinto arriva de Madrid. Le 16 février, le Duc d'Ossune organisa un bal. Le 22 février, il reçut plusieurs seigneurs et dames de distinction. Des bals eurent lieu les 26, 27 et 28 février. Le 13 mars, le Prince François Ragotzi, Prince de Transylvanie, arriva incognito à Paris et salua le roi.
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4
p. 199-222
MARIAGES.
Début :
Mr le Marquis de Grand-pré a épousé à Reims depuis [...]
Mots clefs :
Seigneur, Parlement, Épouse, Chevalier, Secrétaire, Gentilhomme, Maréchal, Aubervilliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAKIAGES.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
M' le.?vL.1rquis de Grandpré
a épousé à Reims depuis
quelque temps Mademoifelle
de FJmcchon. Ils furent
mariez par M1 l'Archevefquc
de Reims, qui donna un repas
enluice aux Mariez Se
aux plus proches parens; c'elt
luy qui a fait ce mariage, ho.
norant de son amitié les parcns
de l'un & de l'autre côté.
Mr le Comte de Grandpré
, intime amy de Mr l'Archevêque
de Reims, a crû
se voyant sans enfans qu'il
estoit de son honneur d'élever
Con petit-coufin de même
nom,afin que les biens
de la famille ne retombent
pas sur la même personne ;
c'est ce qui l'a ojuge après la
négociation de ce mariage
de faire en sa faveur parle
Contrat de miriagc pasle à
Reims au Palais Archiepiscopal
en sa presence & en
celle de Mr l'Archevêque de
Reims, le IJ. Novembre
1712. une donation entrevifs
de son Comté de Grandr
pré, qui est une Terre des
plus coofiderables de Champagne
, avec Ces droits qui
luy appartiennent en la (uccession
de feu Mr le Maréchal
de joyeuse.
Cette Maison a l'honneur
d'eltre alliée non -
feulement
à celle de nos Rois, mais de
toucher de prés à leurs augures
Perlonnes
,
puisque
Anne Duc de Joyeule,Pair
& Amiral de France, Chevalier.
des Ordres du Roy,
Premier Gentilhomme de sa
Chambre & Gouverneur de
Normandic}que le Roy Henry
111.fie Duc & Pair au
mois d'Aoufi J581. épousa
en la même année Marguerite
de Lorraine foeur puilnée
de la Reine Louise, femme
du même Roy; rant de Prélats,
Cardinaux, Archevê.
ques, Maréchaux de France)
Généraux d'Armées, dont
l'Histoire particulière a esté
écrite par les Autheurs de
leur temps, font des marques
essentielles de l'origine & du
rang que cette Malson tienc
en France.
Dans le temps de la recherche
des faux-Nobles du
Royaume, cette Maison a
fair une des plus authentiques
preuves de Noblesse par Titres.
Elle consiste prefentement
en différentes branches
,
l'aînée de laquelle est
tombée dans la Maison de
Guifc,cueiie a pone le Duché
deJ0yeuCc,que l'on pré.
tend cltre pour msflcs & femelles
; ces branches font
celles de S. Lambert prefentemenc
l'aînée, des Comtes
de Grandpré, & des Geurs de
Montgobcrt& de Verpel.
Robert de Joyeu se, Com-
te de Grandpré, fils de Louis
Seigneur de Saint-Geniez &
d'Isabeau d'Halluin
,
Comtesse
de Grandpré sa feconde
femme, laissa de Marguerite
de Bar bançon Dame de
Montgobert entr'aurres ensans,
Foucault l'aîné & Antoine,
qui a fait la branche
de Montgoberr.
Foucault de Joyeuse, Comte
de Grandpré, Chevalier
de l'Ordre du Roy
,
Gentilhomme
de la Chambre du
Roy Charles IX eut d'Anne
d'Anglurre, file unique
de Claude Seigneur de Jours,
entr'autres enfans
,
Claude
Comtc de Grandpré, Antoine
Seigneur de S. Lambert,
& pluficurs autres fils & fil.
les.
Claude de Joyeuse, Comte
de Grandpré^Gouverneur
de Beaumont
1
nommé à
l'Ordre du S. Esprit.
Antoine de Joyeuse, Seigneur
de S. Lambert, Gou-
Overneur de Mezieres, a laissé
de Henriette fille de Roberr
Marquis de la Vieuville,
Chevalier des Ordres du
Roy, Robert Antoine François
de Joyeuse, Comte de
Grandpré.
Jean Armand Marquis de
Joyeurc) Baron de Villefurtourbe,
de Gernay en Dormois,
&c. Mestre de Carrp
de Cavalerie, Gouverneur
des Ville & Citadelle de
Nanry, Maréchal de France
en 1698. & Chevalier des
Ordres du Roy, qui cft more
au mois de Juin 1710. il
avoit épousé sa cousine
Marguerite de Joyeulc, fille
de Michel
,
Seigneur de Verpel
dont il n'a point eu aensans.
Claude Abbé de Mouzon,
d'Eslan& de Gorge en
Touraine, mort en Avril
1710.
Julie de Joyeuse, Comte de
GrandpréJ Colone l dInfanterie,
Lieutenant General des
Provinces de Champagne &
ABnrigetqiiuqiuacedpeosu•leRGcauwilxle,imjiejrctc
de Rene, Seigneur de Coclois,
Lieutenant des Gardes
du Corps du Roy, vivant,
de laquelle il n'a point
d'cofans.
Jean de Joyeuse Comte
de Joyeu se, frere de Julie
Comte de Grandpré,a pour
enfant le Marquis de Joyeuse
substitué au bien de feu Mr
le Maréchal de Joyeufc.
La branche des Seigneurs
de Montgobert de Verpel,
a pour tige Antoine de
Joyeuse, Seigneur de Montgobert
, deuxième fils de
Robert de Joyeuse Comte
de Grandpré, qui de Madelaine
de Lyons, fille dAdolphe,
Seigneur d'Espaux, a
laissé plusieurs cnfans, entr'-
autre Robert de Joyeuse
Seigneur de Verpel, dont
la femme Judith Hennequin
le rendit pere de Michel,
Seigneur de Verpel, qui n'a
eu de sa femme Marie de
Trumelot, que Robert rué
à Valenciennes & la Maréchale
de Joyeuse.
Si la Maison
-
de Villers ne
compte pas tant de belles
Alliances & des sujets parvenus
à un si haut degré, elle
a dumoins l'avantage d'avoir
donné des personnes
qui ont servi leur Prince &
lEtat avec zele, non seulement
dans les Armées; mais
encore dans les celebres Ambafïadcs
où ils se font fait
distinguer.
Cette Maison cft originaire
de Picardie, où Roland
de Villers, Seigneur de Berneuil
épousa Marie Thierry,
l'an iS5L- il étoit frere de
Jean de Villers, mort l'an
15 3 5. ayant laisse de Jeanne
de Flecclles
>
son épouse;
Louis de Viliers, Seigneur
dela Cour, qui contribua
beaucoup à la reduction
d'Amiens, à l'obeïssance du
Roy Henry IV. il est more
en 1608, il Qvojç. épousél'an
is 64* Marie Dufresne Dame
dela Cour, de laquelle il eut
1 °.Louis de Villerscy-aprés.
2.°.Jean,Seigneur d'Authiul
époux de Marguerite de
Lattre & pere de Françoise,
femme de Charles Gorguette
Seigneur du Bus 3°. Anne
femme de Jean de Moux, Seigneur
d'Heudicourt, Louis
de Villers Seigneur deRousseville
mariél'an 1584. avjc
- MarieGounet,fillede Pierre
& de Marie Feret, Dame de
Rousseville qui épousa l'an
1618. Catherine de Sachy,
fille de Jean de Maurepas,
&c.
Mr de Montholon, Conseiller
au grand Conseil,fils
de Mr de Montholon ConseillerauChastelet
deParis,a
épousé depuis quelques mois
Mademoiselle Potier fille de
Mr Potier de Novion President
à Mortier au Parlement.
-
Les deux familles d'où sont
sortis les nouveaux Mariez
font incontestablement des
plus anciennes du Royaume.
Celle de Montholon qui
est originairede Bourgogne,
est une des anciennes familles
de la Robe,( je dis originaire
de Bourgogne, sans
cependant l'assurer, puifquc
d'autres ladisentde Paris
,
& qui est l'opinion la plus
vrai semblable) dont l'origine
seperd dans les siecles
les plus reculez ;elleafourny
-
des Magistratsqui fc sont sacrifié
pour leur Patrie, & qui
ont laissé des marques de
leur profond sçavoir.
François de Moncholon I.
du nom,sieur de Viviers &
d'Aubervilliers,Avocat du
Roy, & enfin President au
Parlement deParis le 3. Février
de l'an1534.Il fut commis
à la Garde des Sceaux de
France per Lettres données
àIlLyon le 39. Aoust 1542. mourut à Villers-CottefeRs
le IJ. Juin de l'année
d'ensuite, & fut enterré à S.
André des Arcs à Paris,où
l'on voit son Epitaphe.
François -. de Montholon
son fils, sieurd'Aubervilliers,
Avocat au Parlement
de Paris, fils de François
Gar de des Sceaux, fut
pourvû de la même Charge
de Garde des Sceaux. Illaissa
de Geneviéve Chartier cinq
enfans, qui furent Mathieu
de Montholon ConseiIlerau
Parlement,mort sans alliance
; Pierre Chanoine de Laon
Docteur de Sorbonne; Jacques
Avocat au Parlement
de Paris;François, Seigneur
d'Aubervilliers, Conseiller
d'Etat,&Françoisde Montholon
,
Seigneur d'Aubervillicrs.
La Maison de Montholona
formé plusieurs branches
qui sont en partie éteintes.
Nous avons une infinité
de grands hommes, fortis
de celle de Potier; leur memoire
doit estre en veneration,
leurs avions éclatantes
dans les Armées de leurs Rois
& leurvive pénétration dans
les Conseils sont connuës de
toute la France, leur ont attiré
les plus hautsemplois.
Cette Mailotï eil alliée à
tout ce qu'il y a de pcrfonnes
de la premicre qualité,
&
& même des Princes;qu'elle
tire son origine de Nicolas
Potier; Seigneur de GrcOJY,
qui fut Prevost des Marchands
de Paris en 1499. Il
fut pere de Jacques Potier
Conseiller au Par lement de
Paris.
Nicolas Potier a servi
glorieusement quatre de Tes
Rois, desquels il s'attira lâ
bien-veillance. Il fut second
President au Par lementde
Paris, & Chancelier de la
Reine Marie de Mcdicis.
André Potier Seigneur de
Novion, Conseiller& puis
President au Parlement de
Bretagne,&ensuite enceluy
de Paris.
Nicolas Potier
,
Seigneur
deNovion,&c. Premier Presidenr
au Parlement de Paris,
Secretaire& Greffier des
Ordres du Roy,mort le I.
Septembre1691.âgéde75.
ans. Il fut marié avec Catherine
Gallard
,
fillede Claude
Gallard
,
Seigneur de Courance,
de laquelle il a laissé
André Potier, Jacques Evêque
d'Evccux, Claude Comte
de Novion, Maréchal des
Camps&Armées du Roy.
Louis Potier,sieur de Ges-
» vres ,
Secretaire d'Etat, prit
la conduite des grandes affaires
avec Mr de Villeroy,
Secretaire d'Etat. Il sur quel- ,
ques années après Secrctaire
du Confcil, puis Secretaire
d'Etat.
René Potier, Comte puis
Duc de Thresmes, Pair de
France, Capicaine de la premiere
Compagnie des Gardes
du Corps,&c. Chevalier
des Ordres de Sa Majesté,
épousa Marguerite de Luxembourg,
fille de François
de Luxembourg, Duc de
Piney, & de Diane de Lorraine,
sa premierc femme,
delaquelleileut Louis tué au
Siege de Thionville.
Leon Potier, Duc de Gesvres,
Pair deFrance,premier
Gentilhomme de la Chambre
du Roy, mort le 1. Décembre
1704avoit épousé
Marie Françoise du Val morte
en 1702. le 28. Octobre,
d'où sont venus François-
Bernard qui suit, Leon Archevêque
de Bourges, Jules-
AugusteChevalier de Malthe,
Louis Marquis de Gandelux,
MademoiselledeGesvrcs,
Jeanne Filice, Susanne-
Angelique, & Louise.
François-Bernard Potier,
Duc de Gesvres ,
Pair de
France, premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy,
Gouverneur de Paris, prit
place au Parlement le 2,3.
Juillet1703. Il avoir épousé
Marie -Madeleine
-
Louise-
Génevieve de Bois-franc,
morte le 3 Avril 1702. de
laquelleil a eu Joachim-Bernard
Potier
,
Marquis de
Gesvres, Seigneur deSaint-
Ouen, né le 2p. Septembre
169 Louis Leon Marquis
de Gandelux, Etienne René
Comte de Thresmes,& Marie-
FrançoisePotier,néele
5 Decembre 1627.
Joachim Bernard Potier,
Marquis de Gesvres cit fils
aîné de Mr le Duc de Gesvres.
Il a épousé le 1. Juin
17°9 Marie- Madeleine-Emilie
Mascranny, fille de Barthelemy
,
Maistre des Requestes
,&deJeanne-Baptiste
leFevredeCaumartin.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte décrit plusieurs mariages et alliances au sein de la noblesse française. Le Marquis de Grandpré a épousé Mademoiselle de Fimechon à Reims, avec la bénédiction de l'archevêque de Reims, qui a également organisé un repas en leur honneur. Le Comte de Grandpré, ami proche de l'archevêque, a décidé d'élever son petit-cousin pour préserver les biens familiaux. Un contrat de mariage a été signé le 12 novembre 1712 au Palais Archiepiscopal, incluant une donation des terres du Comté de Grandpré et des droits successoraux du Maréchal de Joyeuse. La Maison de Joyeuse est alliée à la famille royale et possède une longue histoire de nobles titres et alliances prestigieuses. Elle a fourni de nombreux prélats, cardinaux, archevêques, maréchaux de France et généraux d'armées. La famille a prouvé son authenticité noble lors des recherches sur les faux-nobles du royaume. Elle se divise en plusieurs branches, dont l'aînée est passée dans la Maison de Guise, qui détient le Duché de Joyeuse. Le texte détaille également les lignées et les alliances des différentes branches de la Maison de Joyeuse, mentionnant des personnages tels que Robert de Joyeuse, Comte de Grandpré, et ses descendants, qui ont occupé des postes importants dans la noblesse et l'armée française. La Maison de Villers, originaire de Picardie, est également mentionnée pour ses services à l'État et ses alliances prestigieuses. Enfin, le texte évoque le mariage récent de Monsieur de Montholon, Conseiller au grand Conseil, avec Mademoiselle Potier, fille de Monsieur Potier de Novion, Président à Mortier au Parlement. Les familles Montholon et Potier sont parmi les plus anciennes du royaume, avec des origines en Bourgogne et à Paris, et ont fourni de nombreux magistrats et hommes d'État distingués.
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5
p. 764-766
PRIX proposé par l'Academie Royale des Sciences, pour l'année 1732.
Début :
Feu M. Roüillé de Messay, ancien Conseiller au Parlement de Paris, ayant conçû le noble [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Prix, Prix de l'Académie royale des sciences, Secrétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Academie Royale des Sciences, pour l'année 1732.
PRIX propofe par l' Academie Royale des
Sciences. , pour l'année 1732 .
F
Eu M. Rouillé de Mellay , ancien Confeiller
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
deffein de contribuer au progrès des Sciences & à
l'utilité que le Public en doit retirer , a légué à
l'Academie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui feront diftribuez à ceux qui , au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réuffi fur deux differentes fortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans fon Teftament , & dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Siftême
général du Monde , & l'Aftronomie Phyſique..
Ce Prix devroit être de deux mille liv . aux termes
du Teſtament , & ſe diſtribuer tous les ans、
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans afin de le rendre
plus confiderable , & il fera de 2.500 liv.
Les fujets du fecond Prix regardent la Navigation
& le Commerce.
,
Il ne fe donnera que tous les deux ans , & fera
de deux mille livres.
L'Académie fe conformant aux vûës & aux intentions
du Tefta teur ,propofe pour Sujet du premier
Prix , qui tombe dans l'année 1732 .
Quelle est la caufe Phyfique de l'inclinaison
des Plans , des Orbites , des Planettes , par rapport
au Plan de l'Equateur de la révolution du
Soleil autour de fon Axe , & d'où vient que es
Inclinaisons de ces Orbites font differentes ensr'elles..
Les
AVRIL. 1730. 76.5
Les Savans de toutes les Nations font invitez
à travailler fur ces fujets , & même les Affociez
Etrangers de l'Académie. Elle s'eft fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui compoferont font invitez à écrire en
François ou en Latin , mais fans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront, & l'Académie fera traduire leurs Ouvrages.
On les prie que leurs Ecrits foient fort lifibles,
fur-tout quand il y aura des Calculs d'Algebre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvra
ges , mais feulement une Sentence ou Devife. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un
Billet féparé & cacheté par eux , où feront avec
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez &
leur adreffe , & ce Billet ne fera ouvert par l'Académie
, qu'en cas que la Piece ait remporté le
Prix .
Ceux qui travailleront pour le Prix , adrefferont
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpetuel
de l'Académie, ou les lui feront remettre entre
les mains . Dans ce fecond cas , le Secretaire
en donnera en même -tems,à celui qui les lui aura
remis ,fon Recepiffé , oùì fera marquée la Sentence
de l'Ouvrage & fon numero,felon l'ordre ou lo
tems dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne feront reçûs que jufqu'au premier
Septembre 1731. exclufivement.
L'Académie à fon Affemblée publique d'après
Pâques 1732. proclamera la Piece qui aura ce
Prix.
S'il y aun Recepiffe du Secretaire pour la Piéce
qui aura remporté le Prix ,le Tréforier de l'Académie
délivrera la fomme du Prix à celui qui
Jui rapportera ce Récepiffé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité. S'il
766 MERCURE DE FRANCE
S'il n'y a pas de Récepiffé du Secretaire , le-
Tréforier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui fe fera connoître , ou au Porteur d'une.
Procuration de fa part.
MONSIEUR BERNOULLI , Profeffeur en Mathématique
à Bále , aremporté le Prix de 1730..
Sciences. , pour l'année 1732 .
F
Eu M. Rouillé de Mellay , ancien Confeiller
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
deffein de contribuer au progrès des Sciences & à
l'utilité que le Public en doit retirer , a légué à
l'Academie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui feront diftribuez à ceux qui , au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réuffi fur deux differentes fortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans fon Teftament , & dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Siftême
général du Monde , & l'Aftronomie Phyſique..
Ce Prix devroit être de deux mille liv . aux termes
du Teſtament , & ſe diſtribuer tous les ans、
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans afin de le rendre
plus confiderable , & il fera de 2.500 liv.
Les fujets du fecond Prix regardent la Navigation
& le Commerce.
,
Il ne fe donnera que tous les deux ans , & fera
de deux mille livres.
L'Académie fe conformant aux vûës & aux intentions
du Tefta teur ,propofe pour Sujet du premier
Prix , qui tombe dans l'année 1732 .
Quelle est la caufe Phyfique de l'inclinaison
des Plans , des Orbites , des Planettes , par rapport
au Plan de l'Equateur de la révolution du
Soleil autour de fon Axe , & d'où vient que es
Inclinaisons de ces Orbites font differentes ensr'elles..
Les
AVRIL. 1730. 76.5
Les Savans de toutes les Nations font invitez
à travailler fur ces fujets , & même les Affociez
Etrangers de l'Académie. Elle s'eft fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui compoferont font invitez à écrire en
François ou en Latin , mais fans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront, & l'Académie fera traduire leurs Ouvrages.
On les prie que leurs Ecrits foient fort lifibles,
fur-tout quand il y aura des Calculs d'Algebre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvra
ges , mais feulement une Sentence ou Devife. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un
Billet féparé & cacheté par eux , où feront avec
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez &
leur adreffe , & ce Billet ne fera ouvert par l'Académie
, qu'en cas que la Piece ait remporté le
Prix .
Ceux qui travailleront pour le Prix , adrefferont
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpetuel
de l'Académie, ou les lui feront remettre entre
les mains . Dans ce fecond cas , le Secretaire
en donnera en même -tems,à celui qui les lui aura
remis ,fon Recepiffé , oùì fera marquée la Sentence
de l'Ouvrage & fon numero,felon l'ordre ou lo
tems dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne feront reçûs que jufqu'au premier
Septembre 1731. exclufivement.
L'Académie à fon Affemblée publique d'après
Pâques 1732. proclamera la Piece qui aura ce
Prix.
S'il y aun Recepiffe du Secretaire pour la Piéce
qui aura remporté le Prix ,le Tréforier de l'Académie
délivrera la fomme du Prix à celui qui
Jui rapportera ce Récepiffé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité. S'il
766 MERCURE DE FRANCE
S'il n'y a pas de Récepiffé du Secretaire , le-
Tréforier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui fe fera connoître , ou au Porteur d'une.
Procuration de fa part.
MONSIEUR BERNOULLI , Profeffeur en Mathématique
à Bále , aremporté le Prix de 1730..
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Résumé : PRIX proposé par l'Academie Royale des Sciences, pour l'année 1732.
En 1730, M. Rouillé de Mellay, ancien conseiller au Parlement de Paris, a légué un fonds à l'Académie Royale des Sciences pour créer deux prix annuels afin de promouvoir les sciences et l'utilité publique. Le premier prix, doté de 2 500 livres tous les deux ans, concerne le système général du monde et l'astronomie physique. Pour 1732, le sujet proposé est l'inclinaison des plans et des orbites des planètes par rapport à l'équateur du Soleil. Le second prix, de 2 000 livres également tous les deux ans, porte sur la navigation et le commerce. L'Académie invite les savants de toutes les nations à soumettre leurs travaux en français ou en latin, anonymement et accompagnés d'une devise. Les œuvres doivent être envoyées au secrétaire perpétuel de l'Académie avant le 1er septembre 1731. Le prix sera décerné lors de l'assemblée publique d'après Pâques 1732. Si un reçu est fourni, le trésorier remettra la somme au porteur du reçu. Sinon, le prix sera remis à l'auteur ou à son représentant. En 1730, M. Bernoulli, professeur de mathématiques à Bâle, a remporté le prix.
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6
p. 2203-2204
EXTRAIT du Registre des déliberations de la societé des Arts, du Dimanche dix-septiéme Decembre 1730.
Début :
Ce jour, Messieurs Medallon, Romieu, Degua et Romond, Commissaires nommés, [...]
Mots clefs :
Société des arts, Extrait, Secrétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Registre des déliberations de la societé des Arts, du Dimanche dix-septiéme Decembre 1730.
EXTRAIT du Registre des déliberations
de la societé des Arts , du Dimanche
dix- septiéme Decembre 1730.
CEjour ,Messieurs Medallon
Romiew
Degua et Romond , Commissaires nommés,
par déliberation. de la Societé du 27. Août dern
mier , pourl'examen d'une nouvelle Machine
servant à apprendre aux enfans plus facile
ment et plus promptement à connoître les let
tres , à les assembler , à lire , à ortographier
tant en Latin qu'en François , et même less
premiers Principes de la Langue Latine , présentée
à la Societé par le Sieur Damas , seuss
le nom de Bureau Typographique , ont fait leur ·
rapport à la Compagnie , conçu en ces termes :
Nous Commissaires nommés par la Societé pour
L'examen du Bureau Typographique , inventé:
G› vjs
1
2204 MERCURE DE FRANCE
par le Sieur Dumas ; Certifions que cette now
velle invention nous a paru mériter à plusieurs
titres une enviere préference sur toutes les mé
todes employées jusqu'à present pour l'instruc
tion des enfans , en ce qu'elle fournit un moyen
infaillible d'employer utilement les premieres
années de la plus tendre enfance , en mettant
en oeuvre la mesure d'intelligence , qui accom◄
pagne cet âge , en épargnant les préceptes , em
ne parlant qu'aux sens et à l'imagination qui
sont le seul partage de l'enfance , en profitant
même des imperfections de cet âge pour le progrès
des connoissances , puisqu'on n'y employe
que la voye du plaisir , et d'une pratique aisée
et toute mécanique , laquelle est néanmoins
fondée sur la Teorie la plus éxacte et la mieux
suivie ; Enfin en donnant aux enfans une habitude
d'ordre et de travail , et ce qui mérite
encore plus d'attention en leur épargnant le
dégout , qui , les éloignant de l'étude , décide
souvent de leur sort pour le reste de leur vie.
Nous croyons que tous ceux qui sentent l'importance
de l'employ, des premieres années de
l'enfance , regarderont avec estime une invention
dont l'utilité s'étend sur tous les âges
que l'Auteur récüeillera par le succès et l'ap-.
probation generale du Public , la seule récompense
qu'il ait attenduë de son travail.
> et
Je soussigné , Secretaire de la Societé des
Arts ; certifie que l'Extrait cy - dessus a été tiré
du Registre des déliberations de la Societé , et
qu'il est en tout conforme à son Original. Donné
à Paris , ce 14. Septembre 173 1..
HYNAULT
de la societé des Arts , du Dimanche
dix- septiéme Decembre 1730.
CEjour ,Messieurs Medallon
Romiew
Degua et Romond , Commissaires nommés,
par déliberation. de la Societé du 27. Août dern
mier , pourl'examen d'une nouvelle Machine
servant à apprendre aux enfans plus facile
ment et plus promptement à connoître les let
tres , à les assembler , à lire , à ortographier
tant en Latin qu'en François , et même less
premiers Principes de la Langue Latine , présentée
à la Societé par le Sieur Damas , seuss
le nom de Bureau Typographique , ont fait leur ·
rapport à la Compagnie , conçu en ces termes :
Nous Commissaires nommés par la Societé pour
L'examen du Bureau Typographique , inventé:
G› vjs
1
2204 MERCURE DE FRANCE
par le Sieur Dumas ; Certifions que cette now
velle invention nous a paru mériter à plusieurs
titres une enviere préference sur toutes les mé
todes employées jusqu'à present pour l'instruc
tion des enfans , en ce qu'elle fournit un moyen
infaillible d'employer utilement les premieres
années de la plus tendre enfance , en mettant
en oeuvre la mesure d'intelligence , qui accom◄
pagne cet âge , en épargnant les préceptes , em
ne parlant qu'aux sens et à l'imagination qui
sont le seul partage de l'enfance , en profitant
même des imperfections de cet âge pour le progrès
des connoissances , puisqu'on n'y employe
que la voye du plaisir , et d'une pratique aisée
et toute mécanique , laquelle est néanmoins
fondée sur la Teorie la plus éxacte et la mieux
suivie ; Enfin en donnant aux enfans une habitude
d'ordre et de travail , et ce qui mérite
encore plus d'attention en leur épargnant le
dégout , qui , les éloignant de l'étude , décide
souvent de leur sort pour le reste de leur vie.
Nous croyons que tous ceux qui sentent l'importance
de l'employ, des premieres années de
l'enfance , regarderont avec estime une invention
dont l'utilité s'étend sur tous les âges
que l'Auteur récüeillera par le succès et l'ap-.
probation generale du Public , la seule récompense
qu'il ait attenduë de son travail.
> et
Je soussigné , Secretaire de la Societé des
Arts ; certifie que l'Extrait cy - dessus a été tiré
du Registre des déliberations de la Societé , et
qu'il est en tout conforme à son Original. Donné
à Paris , ce 14. Septembre 173 1..
HYNAULT
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Résumé : EXTRAIT du Registre des déliberations de la societé des Arts, du Dimanche dix-septiéme Decembre 1730.
Le 17 décembre 1730, les commissaires Medallon, Romiew, Degua et Romond, désignés par la Société des Arts, ont soumis un rapport sur le Bureau Typographique, une invention du Sieur Damas. Cette machine est conçue pour enseigner aux enfants les lettres, la lecture, l'orthographe en latin et en français, ainsi que les bases de la langue latine. Les commissaires ont souligné plusieurs avantages de cette invention par rapport aux méthodes traditionnelles. Elle utilise les premières années de l'enfance de manière productive en stimulant les sens et l'imagination. Elle évite les préceptes théoriques en favorisant le plaisir et la pratique mécanique, tout en étant basée sur une théorie précise. De plus, elle inculque aux enfants l'habitude de l'ordre et du travail, évitant ainsi le dégoût de l'étude. Les commissaires ont estimé que cette invention serait appréciée par ceux qui reconnaissent l'importance des premières années de l'enfance et qu'elle serait utile à tous les âges. Le rapport a été certifié conforme par le secrétaire de la Société des Arts le 14 septembre 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 2461-2468
MORTS, NAISSANCES , & Mariages.
Début :
Claude Henin, Ecuyer, Conseiller, Secretaire du Roy, Maison, Couronne de France et de [...]
Mots clefs :
Morts, Naissances, Mariages, Conseiller, Secrétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES , & Mariages.
'MORTS , NAISSANCES ,
Cha
Mariages.
et de
Laude Henin , Ecuyer , Conseiller, Secretaire
du Roy , Maison , Couronne de France
ses Finances , Garde des Rôles honoraire des Of
fices de France , mourut le 14. Septembre , âgé
de 81 ans,
I Marie
2462 MERCURE DE FRANCE
Marie -Anne Hyacinthe Visdelou de Bienassis,
Epouse de Louis Engilbert , Comte de la Marck ,
Colonel du Régiment d'Infanterie de ce nom ,
mourut à Aix-la- Chapelle le 17. du mois dernier
dans la 19 année de son âge.
D. Jeanne- Jacqueline Brochet de Pontcharost,
Epouse de M. Nicolas- François Lebret , Tréso
rier General des Fortifications de France , mou→ ·
rut le 23. du même mois , âgée de 18. ans.
D. Anne Desgrés , Epouse de M. François de
de Beauharnois , Intendant au Département de
Rochefort , mourut le 24. âgée de 63. ans.
D. Marie de Jassaud , Veuve de M. Nicolas-
Joseph Foucaud , Conseiller d'Etat Ordinaire , et
Chef du Conseil de feüe Madame , mourut le 25.
du mois dernier , dans la 77 année de son âge.
Ulderic , Prince de Carpegne , mourut
le 26. du même mois , âgé de 79. ans.
Paris
Antoine le Moine , Ecuyer Sieur de la Clartiere
, Conseiller et Medecin du Roy , Docteur
Regent de la Faculté de Paris , mourut le 29. Septembre
, âgé de 38. ans . Il fut envoyé par ordre
de S. M. dans les Provinces affligées de la Peste
en 1720. et ennobli à son retour , en consideration
de ses services .
Dame Louise - Armande - Therese d'Estrades ;
Veuve de M. Pierre - Charles Lambert d'Herbigny
, Conseiller d'Etat , mourut à Marly le 10
de ce mois , âgée d'environ 47. ans .
Antoine le Févre , Chevalier Seigneur de la
Malmaison , Conseiller au Parlement , mourut le
douze , âgé de vingt- cinq ans , six mois et treize
jours.
M. Gaston de Montvala , Comte d'Entrague
Enseigne de la Compagnie des Gendarmes Ďauphins
, mourut le 13 , à Fontenay, dans la 30 an ~
ée de son âge.
OCTORRE. 1731. 2463
Charles Gabriel Tachereau de Baudry , Conseiller
au Parlement , mourut le 14 Octobre
âgé de 19. ans et six mois.
Thomas de Dreux , Chevalier, Seigneur , Marquis
de Brezé , &c. Conseiller Honoraire de la
Grand Chambre du Parlement , mourut le 20.Ocobre
, âgé de 91. ans.
Dame Catherine - Louise de Corcessin , veuve
de Jean Orry , Chevalier , Président au Parlement
, mourut à Paris le 22 Septembre , âge de
57 ans .
Ulderic- Cajetan- Louis , Prince Souverain de
la Carpegna en Italie , mourut à Paris le 25 Octobre
, âgé d'environ 80 ans.
Joseph de Planque , Ecuyer , Premier Enseigne
au Regiment des Gardes Françoises , Gouverneur
du Château Royal du Puy - Laurent
mourut le même jour , âgé de 25 ans.
Paul Sigismond de Montmorency Luxembourg
, Duc de Chatillon, &c. mourut le 28 Octobre
, dans la 68 e année de son âge . Son Corps
fut porté le lendemain à l'Eglise Paroissiale de
S. Sulpice , et ensuite transporté en grand Convoy
à celle des Celestins , où est la Sépulture de
sa Maison. M. l'Abbé Amé , Docteur en Théologie
, Prêtre de la Communauté de S. Sulpice ,
en presentant le Corps au R. P. Prieur des Célestins
, prononça le Discours suivant : -
MON R. PERE ,
C'est-là le Corps de Très-Haut et très - Puissant
Seigneur , Monseigneur Paul Sigismond
de Montmorency- Luxembourg , Duc de Chátillon
, &c.
I ij Que
2464 MERCURE DE FRANCE
Que de grands noms réunis ensemble ! un
seat suffiroit pour désigner un Héros , et c'est
assez de les nommer pour se rappeller l'idée
de la plus haute naissance , de la valeur , de
la generosité, de toutes les vertus qui forment
un grand Homme . N'attendez pas de moi queje
vous retrace ici les hauts faits de ses glorieux
Ancêtres > et que j'arrache des bras mêmes de
la mort ses plus illustres Trophées : laissons reposer
en paix les cendres respectables des Montmorency
et des Luxembourg , et ne cherchons
pas à les inquieter par le bruit de quelques éloges
trop méritez pour se flatter qu'ils puissent
en être touchez . Il ne sont plusien vain,nous dit
ie Prophete , les chercherions - nous dans les Pa-
Lais superbes qu'ils ont habitez, nous ne les
retrouverons que dans la mémoire et dans le
coeur de ces genies heureux qui ont le courage
de se proposer des modeles inimitables ; attachons-
nous donc à quelques réfléxions plus conformes
à la cérémonie triste et lugubre qui nous
assemble , et plus dignes du caractere dont j'ai
l'honneur d'être revêtu .
Que l'Apôtre S. Paul avoit bien raison de
dire que nous ne devons pas nous attacher à la
figure du monde qui passe , toute grandeur
vient aboutir à la mort ; soixante-sept ans ont
été à M.le Duc de Chatillon comme la porte par
où il est entré dans cette redoutable Eternité ;
heureux s'il en a profité pour son salut ; car enfin
quelque grand qu'ilfût , il est tombé entre
les mains d'un Dieu puissant , d'un Dieu dont
le bras n'est pas plus fatigué à punir un Roy ,
que son Sujet ; un Grand qu'un petit ; c'est dans
la méditation de ces veritez saintes et terribles
que le Roy David s'écrioit : Seigneur , qui
habitera
OCTOBRE. 1731. 2465
habitera dans vos Tabernacles , et qui sera assez
heureux pour se reposer en paix dans votre Montagne
Sainte ? Celui - là seul qui sera entré sams
tache dans cette nuit affreuse, pendant laquelle
il n'est plus permis d'operer. Grand Dieu que
vosjugemens sont justes et redoutables !
Craignons pour nous , puisque la crainte peut
encore nous être salutaire , et esperons pour l'illustre
Mort , qui fait le sujet de nos larmes . Le
Seigneur avoit appesanti sa main sur lui pendant
les derniers temps de sa vie , présage consolant
qu'il a voulu lui faire miséricorde dans
Péternité ; les douleurs d'une maladie longue et
aiguë ont été comme le Sceau sacré dont il l'a
marqué pour le dérober aux coups de l'Ange Exterminateur
; sa patience , la constance même
qu'il a fait éclater dans le cours de sa derniere
maladie , après l'avoir disposé à recevoir avec
édification , les Sacremens de l'Eglise , lui auront
obtenu de Dieu le pardon de quelques foiblesses
, le dirai -je ? ausquelles les Grands n'échapent
que par miracle. Prions pour lui M.R- Ps
offrons à la justice de Dieu le Sang de l'Agneau
sans tache ; il éteindra les flâmes destinées à
punir les malheureux restés du péché et ses plus
légeres offenses , et lui avancera son bonheur
éternel.
Cependant les précieuses dépouilles de M. le
Duc de Châtillon , attendent avec impatience
d'être réunis à celles des Héros , qui lui ont
donné le jour, triste et dernier avantage , où vai
enfin se perdre la grandeur humaine.
Dame Anne-Françoise de Musino , épouse de
Louis de Fenis , Seigneur de Lusanges , Maître
d'Hôtel de feu M. le Duc de Berry ; Ecuyer de
I iij M3-
2466 MERCURE DE FRANCE
Madame Duchesse de Berry , et Capitaine dans
le Regiment Colonel General Cavalerie ; accoucha
le 25 Septembre , d'un fils , qui fut nommé
François -Joseph par François- Joseph de Choiseuil
, Marquis de Steinville , Envoyé extraordinaire
de S. A. R. le Duc de Lorraine ; et par
Dame Pulcherie de Condé , épouse de Nicolas
de Caseau , Capitaine de Dragons.
Le même jour les Cérémonies du Baptême furent
suppléées à une fille d'Alexis - Magdelaine ,
Comte de Châtillon , Chevalier des Ordres du
Roy , Maréchal des Camps et Armées de S. M.
Mestre de Camp General de la Cavalerie Legere ,
Grand Bailli d'Hagueneau ; et de Dame Magdelaine-
Anne- Gabrielle le Veneur de Tillieres . Elle
fut nommée Gabrielle- Loüise,par Louis Vincent,
Comte de Goëbriant , Mestre de Camp du Regiment
de Dragon de Condé , et par Dame Michelle-
Gabrielle Dugué de Bagnols , épouse de
Jacques Tanneguy le Veneur , Comte de Tillieres
, Brigadier des Armées du Roy.
Dame Henriette Bibienne de Franquetot de
Coigny , épouse de Jean- Baptiste - Joachin Colbert
, Marquis de Croissy, &c. Conseiller d'Etat,
Capitaine des Gardes de la Porte ; Colonel du
Regiment Royal Infanterie; accoucha le 17 Septembre
d'un fils , qui fut nommé Simon - Corentin
, par Nicolas - Simon Arnauld , Marquis de
Pomponne , &c. ancien Lieutenant General de
Roy, Commandant pour S. M. au Gouverne
ment de l'Isle de France, Soissonnois, Laonnois ,
&c. Brigadier des Armées du Roy ; et par Dame
Marie Therese de Nevet , épouse de Jean- François
-Antoine de Franquetot , Comte de Coigny ,
Mestre de Camp General des Dragons , Gouverneur
de la Ville et du Chateau de Caën.
Dame
OCTOBRE 1731 2467
Dame Claude - Françoise Guillois , épouse de
M. Jean- Baptiste Camille de Bragelogne , Conseiller
au Parlement , accoucha le 3 de ce mois ,
d'un fille qui fut tenue sur les fonts et nommée
Marie Michelle-Louise , par M. Louis -François
Marandon de la Maisonfort , fils de M. Louis
Marandon , Conseiller , Secretaire du Roy , Seigneur
de la Maisonfort , Receveur General des
Finances , et par Dame Marie- Anne-Louise Guillois
, épouse du sieur Marandon
-
Dame Marie Josephe de Bouffler , Dame du
Palais de la Reine, épouse de M. François Camille
de Neufville de Villeroy , Duc d'Alincourt , Mestre
de Camp du Regiment de Cavalerie de Villeroy
, Lieutenant pour le Roy au Gouvernement
du Lyonnois , Forêts et Beaujollois , Baron de
Marais , &c. accoucha le 8 d'un fils , qui fut tenu
sur les Fonts , et nommé Gabriel- Louis , par M.
Louis Nicolas de Neufville , Duc de Villeroy ,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roy ,
Capitaine de la premiere et plus ancienne Compagnie
Françoise des Gardes du Corps du Roy ,
Lieutenant General de ses Armées , Gouverneur
de la Ville de Lyon , et des Provinces de Lyonnois
, Forêts et Beaujollois , et par D. Gabrielle-
Victoire de Rochechouart , Duchesse de Lesdiguieres
, veuve de M. Armand de Crequy , Duc
de Lesdiguieres.
Le 4 Octobre , le Comte de Blanes , fils du
Marquis de Blanes , est parti pour Tours , où il
va épouser Mademoiselle de la Rochefoucault de
-Neuilly , que Madame la Princesse de Conty ,
troisiéme Douairiere, a fait élever dans l'Abbaye
de Beaumont.Cette Princesse à qui cette Demoiselle
a l'honneur d'être alliée , et qu'elle regarde
I iiij comme
2468 MERCURE DE FRANCE
comme sa fille , fait ce mariage . Le Prince et la
Princesse de Carignan ont bien voulu se charger
de la Procuration de M. de Blanes pour conclure
ce mariage. Ils ont signé le Contrat , comme parens.
La Maison de Blanes portant les Armes de
Savoye , et n'ayant qu'un même origine avec les
Princes de cette Maison ; ce qui a été reconnu
le feu Roy et par Louis XV . dans differentes
Patentes . Le mariage se fera à Verret , où est son
A. S. Madame la Princesse de Conty. Delà les
nouveaux mariez partiront pour se rendre en
Roussillon , où sont les Terres du Comte de
Blanes.
Cha
Mariages.
et de
Laude Henin , Ecuyer , Conseiller, Secretaire
du Roy , Maison , Couronne de France
ses Finances , Garde des Rôles honoraire des Of
fices de France , mourut le 14. Septembre , âgé
de 81 ans,
I Marie
2462 MERCURE DE FRANCE
Marie -Anne Hyacinthe Visdelou de Bienassis,
Epouse de Louis Engilbert , Comte de la Marck ,
Colonel du Régiment d'Infanterie de ce nom ,
mourut à Aix-la- Chapelle le 17. du mois dernier
dans la 19 année de son âge.
D. Jeanne- Jacqueline Brochet de Pontcharost,
Epouse de M. Nicolas- François Lebret , Tréso
rier General des Fortifications de France , mou→ ·
rut le 23. du même mois , âgée de 18. ans.
D. Anne Desgrés , Epouse de M. François de
de Beauharnois , Intendant au Département de
Rochefort , mourut le 24. âgée de 63. ans.
D. Marie de Jassaud , Veuve de M. Nicolas-
Joseph Foucaud , Conseiller d'Etat Ordinaire , et
Chef du Conseil de feüe Madame , mourut le 25.
du mois dernier , dans la 77 année de son âge.
Ulderic , Prince de Carpegne , mourut
le 26. du même mois , âgé de 79. ans.
Paris
Antoine le Moine , Ecuyer Sieur de la Clartiere
, Conseiller et Medecin du Roy , Docteur
Regent de la Faculté de Paris , mourut le 29. Septembre
, âgé de 38. ans . Il fut envoyé par ordre
de S. M. dans les Provinces affligées de la Peste
en 1720. et ennobli à son retour , en consideration
de ses services .
Dame Louise - Armande - Therese d'Estrades ;
Veuve de M. Pierre - Charles Lambert d'Herbigny
, Conseiller d'Etat , mourut à Marly le 10
de ce mois , âgée d'environ 47. ans .
Antoine le Févre , Chevalier Seigneur de la
Malmaison , Conseiller au Parlement , mourut le
douze , âgé de vingt- cinq ans , six mois et treize
jours.
M. Gaston de Montvala , Comte d'Entrague
Enseigne de la Compagnie des Gendarmes Ďauphins
, mourut le 13 , à Fontenay, dans la 30 an ~
ée de son âge.
OCTORRE. 1731. 2463
Charles Gabriel Tachereau de Baudry , Conseiller
au Parlement , mourut le 14 Octobre
âgé de 19. ans et six mois.
Thomas de Dreux , Chevalier, Seigneur , Marquis
de Brezé , &c. Conseiller Honoraire de la
Grand Chambre du Parlement , mourut le 20.Ocobre
, âgé de 91. ans.
Dame Catherine - Louise de Corcessin , veuve
de Jean Orry , Chevalier , Président au Parlement
, mourut à Paris le 22 Septembre , âge de
57 ans .
Ulderic- Cajetan- Louis , Prince Souverain de
la Carpegna en Italie , mourut à Paris le 25 Octobre
, âgé d'environ 80 ans.
Joseph de Planque , Ecuyer , Premier Enseigne
au Regiment des Gardes Françoises , Gouverneur
du Château Royal du Puy - Laurent
mourut le même jour , âgé de 25 ans.
Paul Sigismond de Montmorency Luxembourg
, Duc de Chatillon, &c. mourut le 28 Octobre
, dans la 68 e année de son âge . Son Corps
fut porté le lendemain à l'Eglise Paroissiale de
S. Sulpice , et ensuite transporté en grand Convoy
à celle des Celestins , où est la Sépulture de
sa Maison. M. l'Abbé Amé , Docteur en Théologie
, Prêtre de la Communauté de S. Sulpice ,
en presentant le Corps au R. P. Prieur des Célestins
, prononça le Discours suivant : -
MON R. PERE ,
C'est-là le Corps de Très-Haut et très - Puissant
Seigneur , Monseigneur Paul Sigismond
de Montmorency- Luxembourg , Duc de Chátillon
, &c.
I ij Que
2464 MERCURE DE FRANCE
Que de grands noms réunis ensemble ! un
seat suffiroit pour désigner un Héros , et c'est
assez de les nommer pour se rappeller l'idée
de la plus haute naissance , de la valeur , de
la generosité, de toutes les vertus qui forment
un grand Homme . N'attendez pas de moi queje
vous retrace ici les hauts faits de ses glorieux
Ancêtres > et que j'arrache des bras mêmes de
la mort ses plus illustres Trophées : laissons reposer
en paix les cendres respectables des Montmorency
et des Luxembourg , et ne cherchons
pas à les inquieter par le bruit de quelques éloges
trop méritez pour se flatter qu'ils puissent
en être touchez . Il ne sont plusien vain,nous dit
ie Prophete , les chercherions - nous dans les Pa-
Lais superbes qu'ils ont habitez, nous ne les
retrouverons que dans la mémoire et dans le
coeur de ces genies heureux qui ont le courage
de se proposer des modeles inimitables ; attachons-
nous donc à quelques réfléxions plus conformes
à la cérémonie triste et lugubre qui nous
assemble , et plus dignes du caractere dont j'ai
l'honneur d'être revêtu .
Que l'Apôtre S. Paul avoit bien raison de
dire que nous ne devons pas nous attacher à la
figure du monde qui passe , toute grandeur
vient aboutir à la mort ; soixante-sept ans ont
été à M.le Duc de Chatillon comme la porte par
où il est entré dans cette redoutable Eternité ;
heureux s'il en a profité pour son salut ; car enfin
quelque grand qu'ilfût , il est tombé entre
les mains d'un Dieu puissant , d'un Dieu dont
le bras n'est pas plus fatigué à punir un Roy ,
que son Sujet ; un Grand qu'un petit ; c'est dans
la méditation de ces veritez saintes et terribles
que le Roy David s'écrioit : Seigneur , qui
habitera
OCTOBRE. 1731. 2465
habitera dans vos Tabernacles , et qui sera assez
heureux pour se reposer en paix dans votre Montagne
Sainte ? Celui - là seul qui sera entré sams
tache dans cette nuit affreuse, pendant laquelle
il n'est plus permis d'operer. Grand Dieu que
vosjugemens sont justes et redoutables !
Craignons pour nous , puisque la crainte peut
encore nous être salutaire , et esperons pour l'illustre
Mort , qui fait le sujet de nos larmes . Le
Seigneur avoit appesanti sa main sur lui pendant
les derniers temps de sa vie , présage consolant
qu'il a voulu lui faire miséricorde dans
Péternité ; les douleurs d'une maladie longue et
aiguë ont été comme le Sceau sacré dont il l'a
marqué pour le dérober aux coups de l'Ange Exterminateur
; sa patience , la constance même
qu'il a fait éclater dans le cours de sa derniere
maladie , après l'avoir disposé à recevoir avec
édification , les Sacremens de l'Eglise , lui auront
obtenu de Dieu le pardon de quelques foiblesses
, le dirai -je ? ausquelles les Grands n'échapent
que par miracle. Prions pour lui M.R- Ps
offrons à la justice de Dieu le Sang de l'Agneau
sans tache ; il éteindra les flâmes destinées à
punir les malheureux restés du péché et ses plus
légeres offenses , et lui avancera son bonheur
éternel.
Cependant les précieuses dépouilles de M. le
Duc de Châtillon , attendent avec impatience
d'être réunis à celles des Héros , qui lui ont
donné le jour, triste et dernier avantage , où vai
enfin se perdre la grandeur humaine.
Dame Anne-Françoise de Musino , épouse de
Louis de Fenis , Seigneur de Lusanges , Maître
d'Hôtel de feu M. le Duc de Berry ; Ecuyer de
I iij M3-
2466 MERCURE DE FRANCE
Madame Duchesse de Berry , et Capitaine dans
le Regiment Colonel General Cavalerie ; accoucha
le 25 Septembre , d'un fils , qui fut nommé
François -Joseph par François- Joseph de Choiseuil
, Marquis de Steinville , Envoyé extraordinaire
de S. A. R. le Duc de Lorraine ; et par
Dame Pulcherie de Condé , épouse de Nicolas
de Caseau , Capitaine de Dragons.
Le même jour les Cérémonies du Baptême furent
suppléées à une fille d'Alexis - Magdelaine ,
Comte de Châtillon , Chevalier des Ordres du
Roy , Maréchal des Camps et Armées de S. M.
Mestre de Camp General de la Cavalerie Legere ,
Grand Bailli d'Hagueneau ; et de Dame Magdelaine-
Anne- Gabrielle le Veneur de Tillieres . Elle
fut nommée Gabrielle- Loüise,par Louis Vincent,
Comte de Goëbriant , Mestre de Camp du Regiment
de Dragon de Condé , et par Dame Michelle-
Gabrielle Dugué de Bagnols , épouse de
Jacques Tanneguy le Veneur , Comte de Tillieres
, Brigadier des Armées du Roy.
Dame Henriette Bibienne de Franquetot de
Coigny , épouse de Jean- Baptiste - Joachin Colbert
, Marquis de Croissy, &c. Conseiller d'Etat,
Capitaine des Gardes de la Porte ; Colonel du
Regiment Royal Infanterie; accoucha le 17 Septembre
d'un fils , qui fut nommé Simon - Corentin
, par Nicolas - Simon Arnauld , Marquis de
Pomponne , &c. ancien Lieutenant General de
Roy, Commandant pour S. M. au Gouverne
ment de l'Isle de France, Soissonnois, Laonnois ,
&c. Brigadier des Armées du Roy ; et par Dame
Marie Therese de Nevet , épouse de Jean- François
-Antoine de Franquetot , Comte de Coigny ,
Mestre de Camp General des Dragons , Gouverneur
de la Ville et du Chateau de Caën.
Dame
OCTOBRE 1731 2467
Dame Claude - Françoise Guillois , épouse de
M. Jean- Baptiste Camille de Bragelogne , Conseiller
au Parlement , accoucha le 3 de ce mois ,
d'un fille qui fut tenue sur les fonts et nommée
Marie Michelle-Louise , par M. Louis -François
Marandon de la Maisonfort , fils de M. Louis
Marandon , Conseiller , Secretaire du Roy , Seigneur
de la Maisonfort , Receveur General des
Finances , et par Dame Marie- Anne-Louise Guillois
, épouse du sieur Marandon
-
Dame Marie Josephe de Bouffler , Dame du
Palais de la Reine, épouse de M. François Camille
de Neufville de Villeroy , Duc d'Alincourt , Mestre
de Camp du Regiment de Cavalerie de Villeroy
, Lieutenant pour le Roy au Gouvernement
du Lyonnois , Forêts et Beaujollois , Baron de
Marais , &c. accoucha le 8 d'un fils , qui fut tenu
sur les Fonts , et nommé Gabriel- Louis , par M.
Louis Nicolas de Neufville , Duc de Villeroy ,
Pair de France , Chevalier des Ordres du Roy ,
Capitaine de la premiere et plus ancienne Compagnie
Françoise des Gardes du Corps du Roy ,
Lieutenant General de ses Armées , Gouverneur
de la Ville de Lyon , et des Provinces de Lyonnois
, Forêts et Beaujollois , et par D. Gabrielle-
Victoire de Rochechouart , Duchesse de Lesdiguieres
, veuve de M. Armand de Crequy , Duc
de Lesdiguieres.
Le 4 Octobre , le Comte de Blanes , fils du
Marquis de Blanes , est parti pour Tours , où il
va épouser Mademoiselle de la Rochefoucault de
-Neuilly , que Madame la Princesse de Conty ,
troisiéme Douairiere, a fait élever dans l'Abbaye
de Beaumont.Cette Princesse à qui cette Demoiselle
a l'honneur d'être alliée , et qu'elle regarde
I iiij comme
2468 MERCURE DE FRANCE
comme sa fille , fait ce mariage . Le Prince et la
Princesse de Carignan ont bien voulu se charger
de la Procuration de M. de Blanes pour conclure
ce mariage. Ils ont signé le Contrat , comme parens.
La Maison de Blanes portant les Armes de
Savoye , et n'ayant qu'un même origine avec les
Princes de cette Maison ; ce qui a été reconnu
le feu Roy et par Louis XV . dans differentes
Patentes . Le mariage se fera à Verret , où est son
A. S. Madame la Princesse de Conty. Delà les
nouveaux mariez partiront pour se rendre en
Roussillon , où sont les Terres du Comte de
Blanes.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES , & Mariages.
En septembre et octobre 1731, plusieurs décès et naissances notables ont été enregistrés. Parmi les décès, Laude Henin, Conseiller et Secrétaire du Roi, est décédé à l'âge de 81 ans. Marie-Anne Hyacinthe Visdelou de Bienassis, épouse du Comte de la Marck, est morte à 19 ans. D'autres personnalités décédées incluent Jeanne-Jacqueline Brochet de Pontcharost, Anne Desgrés, et Ulderic, Prince de Carpegne. À Paris, Antoine le Moine, médecin du Roi, et Antoine le Févre, Chevalier Seigneur de la Malmaison, sont également décédés. Le Duc de Châtillon, Paul Sigismond de Montmorency Luxembourg, est mort à 68 ans, et son corps a été transporté à l'église des Célestins. Du côté des naissances, Dame Anne-Françoise de Musino a donné naissance à un fils nommé François-Joseph. Gabrielle-Louise, fille du Comte de Châtillon, et Simon-Corentin, fils du Marquis de Croissy, sont également nés. Le texte mentionne aussi le mariage du Comte de Blanes avec Mademoiselle de la Rochefoucault de Neuilly, organisé par la Princesse de Conty.
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8
p. 2949-2952
ACADEMIE DE CHIRURGIE.
Début :
Le 18. Decembre 1731. il y eut une assemblée de 70. Maîtres Chirurgiens [...]
Mots clefs :
Observations, Académie, Chirurgiens, Secrétaire, Société académique, Correspondances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ACADEMIE DE CHIRURGIE.
ACADEMIE DE CHIRURGIE.
L
la-
E 18. Decembre 1731. il y eut
une assemblée de 70. Maîtres Chirurgiens
de Paris , convoquée par M. le
premier Chirurgien du Roy , qui y présida.
On y lût un projet de Reglement
pour une Académie de Chirurgie établie
sous la protection du Roy , et l'inspec-.
tion du premier Chirurgien de Sa Majesté
; ensuite une Lettre de M. le Comte ..
de Maurepas , Sécretaire d'Etat , par
quelle il mande à M. Mareschal , que
S. M. a approuvé ce projet , qu'elle ap-..
prouve aussi que les Assemblées Académiques
de Chirurgie se tiennent conformément
à ce projet ; qu'elle a reglé le
nombre des Chirurgiens de Paris qui doivent
composer cette Societé Académique;
qu'Elle souhaitte que M. Maréchal en-..
voye à M. le Comte de Maurepas , un
II, Vol.
ad
2950 MERCURE DE FRANCE
état de ceux qu'il croira à propos d'y
admettre , sur quoi il sera informé des
ordres de S. M.
Après cette Lettre , on lût la Liste des
Académiciens , qui sont , Mrs. Maréchal
et La Peyronie , dix Académiciens libres
et soixante ordinaires. De ces derniers il
y a six Officiers agréés par le Roy , qui
sont , les Srs. Petit , Directeur , Malaval,
Vice-Directeur , Morand , Sécretaire , Le
Dran , chargé des correspondances , Garengeot
, chargé des Extraits des Livres de
Chirurgie , et Bourgeois fils , Trésorier.
Sa Majesté a approuvé le choix de M.
Mareschal , qui a reçu , à ce sujet , une
seconde Lettre de M. le Comte de Maurepas.
Voici les principaux articles , et en
même temps les motifs de cet établissement
dont l'objet est de perfection--
ner la Chirurgie par l'expérience et l'ob-
,
servation.
La Societé Académique s'assemblera
dans la grande Sale de Saint Côme
tous les Mardis , pour y recevoir les observations
qui seront présentées et luës
tant par les Académiciens que par les.
autres Maîtres Chirurgiens , qui ne sont
point ordinaires de l'Académie
II. Kola
mais
point
DECEMBRE. 1731 2957
qui en sont censés les Adjoints , et qui y
prendront séance chaque fois qu'ils y apporteront
quelques observations de Chirurgie.
Les observations ne rouleront que sur des á
histoires de Maladies Chirurgicales singulieres
, operations nouvelles , effets re- ,
marquables de remedes topiques , soitconnus
, soit particuliers à quelques- uns..
Les observations seront écrites dans la
forme des Memoires Académiques
délivrées au Sécretaire , pour en être fait
Fusage convenable , au jugement d'un Comité
composé des six Officiers et de sept
Commissaires , élus librement et par voie
de suffrage .
و
ct
Ces observations composeront le recueil
que la Societé Académique donnera au
Public , partie dans l'Histoire , partic
dans les Mémoires au long , chaque observation
portant à la tête le nom de
son Auteur,
Les habiles Chirurgiens du Royaume
et même des Pays Etrangers , sont invitez
à faire part de leurs découvertes à
l'Académie , qui se fera un honneur de
les associer à ses travaux , et qui , sur
deux morceaux approuvez par elle , leur
envoyera des Lettres de correspondance...
II. Kol
Pour
2352 MERCURE DE FRANCE
›
Pour exciter de plus en plus l'émula--
tion , elle donnera tous les ans une Mé-.
daille d'or à celui qui aura fourni le meilleur
Mémoire sur une question impor-.
tante de Chirurgie , indiquée par l'Académie
, et annoncée dans les Journaux
et Nouvelles Litteraires .
On n'entre point icy dans le détail des
articles qui regardent la direction de cette
Académie , et les fonctions de ses Officiers.
Il faut pour cela consulter le Ré-.
glement qui vient d'être imprimé. On
annoncera dans le mois de Janvier 1732 .
la question proposée pour le prix de l'Académie.
Lû et approuvé dans l'Assemblée du 24
Decembre. MORAND.
L
la-
E 18. Decembre 1731. il y eut
une assemblée de 70. Maîtres Chirurgiens
de Paris , convoquée par M. le
premier Chirurgien du Roy , qui y présida.
On y lût un projet de Reglement
pour une Académie de Chirurgie établie
sous la protection du Roy , et l'inspec-.
tion du premier Chirurgien de Sa Majesté
; ensuite une Lettre de M. le Comte ..
de Maurepas , Sécretaire d'Etat , par
quelle il mande à M. Mareschal , que
S. M. a approuvé ce projet , qu'elle ap-..
prouve aussi que les Assemblées Académiques
de Chirurgie se tiennent conformément
à ce projet ; qu'elle a reglé le
nombre des Chirurgiens de Paris qui doivent
composer cette Societé Académique;
qu'Elle souhaitte que M. Maréchal en-..
voye à M. le Comte de Maurepas , un
II, Vol.
ad
2950 MERCURE DE FRANCE
état de ceux qu'il croira à propos d'y
admettre , sur quoi il sera informé des
ordres de S. M.
Après cette Lettre , on lût la Liste des
Académiciens , qui sont , Mrs. Maréchal
et La Peyronie , dix Académiciens libres
et soixante ordinaires. De ces derniers il
y a six Officiers agréés par le Roy , qui
sont , les Srs. Petit , Directeur , Malaval,
Vice-Directeur , Morand , Sécretaire , Le
Dran , chargé des correspondances , Garengeot
, chargé des Extraits des Livres de
Chirurgie , et Bourgeois fils , Trésorier.
Sa Majesté a approuvé le choix de M.
Mareschal , qui a reçu , à ce sujet , une
seconde Lettre de M. le Comte de Maurepas.
Voici les principaux articles , et en
même temps les motifs de cet établissement
dont l'objet est de perfection--
ner la Chirurgie par l'expérience et l'ob-
,
servation.
La Societé Académique s'assemblera
dans la grande Sale de Saint Côme
tous les Mardis , pour y recevoir les observations
qui seront présentées et luës
tant par les Académiciens que par les.
autres Maîtres Chirurgiens , qui ne sont
point ordinaires de l'Académie
II. Kola
mais
point
DECEMBRE. 1731 2957
qui en sont censés les Adjoints , et qui y
prendront séance chaque fois qu'ils y apporteront
quelques observations de Chirurgie.
Les observations ne rouleront que sur des á
histoires de Maladies Chirurgicales singulieres
, operations nouvelles , effets re- ,
marquables de remedes topiques , soitconnus
, soit particuliers à quelques- uns..
Les observations seront écrites dans la
forme des Memoires Académiques
délivrées au Sécretaire , pour en être fait
Fusage convenable , au jugement d'un Comité
composé des six Officiers et de sept
Commissaires , élus librement et par voie
de suffrage .
و
ct
Ces observations composeront le recueil
que la Societé Académique donnera au
Public , partie dans l'Histoire , partic
dans les Mémoires au long , chaque observation
portant à la tête le nom de
son Auteur,
Les habiles Chirurgiens du Royaume
et même des Pays Etrangers , sont invitez
à faire part de leurs découvertes à
l'Académie , qui se fera un honneur de
les associer à ses travaux , et qui , sur
deux morceaux approuvez par elle , leur
envoyera des Lettres de correspondance...
II. Kol
Pour
2352 MERCURE DE FRANCE
›
Pour exciter de plus en plus l'émula--
tion , elle donnera tous les ans une Mé-.
daille d'or à celui qui aura fourni le meilleur
Mémoire sur une question impor-.
tante de Chirurgie , indiquée par l'Académie
, et annoncée dans les Journaux
et Nouvelles Litteraires .
On n'entre point icy dans le détail des
articles qui regardent la direction de cette
Académie , et les fonctions de ses Officiers.
Il faut pour cela consulter le Ré-.
glement qui vient d'être imprimé. On
annoncera dans le mois de Janvier 1732 .
la question proposée pour le prix de l'Académie.
Lû et approuvé dans l'Assemblée du 24
Decembre. MORAND.
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Résumé : ACADEMIE DE CHIRURGIE.
Le 18 décembre 1731, une assemblée de 70 Maîtres Chirurgiens de Paris, convoquée par le premier Chirurgien du Roi, a approuvé la création d'une Académie de Chirurgie sous la protection du Roi. Le projet a été validé par le Roi, qui a également régulé le nombre de chirurgiens composant cette société académique. La lettre du Comte de Maurepas, Secrétaire d'État, a été lue, indiquant que le Roi souhaitait une liste des chirurgiens à admettre. La liste des académiciens, comprenant M. Maréchal et La Peyronie, dix académiciens libres et soixante ordinaires, a été lue. Six officiers, agréés par le Roi, ont été nommés pour des rôles spécifiques. L'objectif de l'Académie est de perfectionner la chirurgie par l'expérience et l'observation. Les assemblées se tiendront tous les mardis à Saint Côme pour discuter des observations sur des maladies chirurgicales, des opérations nouvelles et des remèdes. Ces observations seront écrites sous forme de mémoires académiques et jugées par un comité. L'Académie invitera les chirurgiens du Royaume et des pays étrangers à partager leurs découvertes et offrira une médaille d'or chaque année pour le meilleur mémoire. La question pour le prix de l'Académie sera annoncée en janvier 1732. Le règlement détaillé de l'Académie a été approuvé lors de l'assemblée du 24 décembre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 765-767
Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
Début :
Voici le Programme du Prix proposé par cette Académie pour l'année 1733. [...]
Mots clefs :
Secrétaire, Récépissé, Prix, Académie royale des sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
Voici le Programme du Prix proposé par cette
Académie pour l'année 1733.
Feu M. Rouillé de Meflay , ancien Conseiller
iu Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
Gij
766 MERCURE DE FRANCE
44
à l'utilité que le Public en doit retirer , a legué à
l'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde,et l'Astronomie Physique .
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000 . livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix qui tombe dans l'année 1735 .
Quelle doit être la meilleure construction des Anres
, tant par rapport à leur figure qu'à la maniere
de les forger , et quelle est la meilleure maniere de
les éprouver.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez,
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sue
AVRIL: 1733 . 767
鄂
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise . Ils
pourront, s'ils veulent , attacher à leur Ecrit unBil.
let séparé et cacheté par eux ,où seront avec cette
même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur
adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Acadé
mie , qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris , au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas le Secretaire en
donnera en même- temps à celui qui les lui aura
remis, son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre ou
le temps dans lequel il aura été reçû .
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1734. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1735. proclamera la Piece qui aura rem
porté ce Prix.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Piece
qui aura remporté le Prix , le Trésorier de l'Académie
délivrera la somme du Prix à celui qui
lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité .
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
Académie pour l'année 1733.
Feu M. Rouillé de Meflay , ancien Conseiller
iu Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
Gij
766 MERCURE DE FRANCE
44
à l'utilité que le Public en doit retirer , a legué à
l'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde,et l'Astronomie Physique .
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000 . livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix qui tombe dans l'année 1735 .
Quelle doit être la meilleure construction des Anres
, tant par rapport à leur figure qu'à la maniere
de les forger , et quelle est la meilleure maniere de
les éprouver.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez,
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sue
AVRIL: 1733 . 767
鄂
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise . Ils
pourront, s'ils veulent , attacher à leur Ecrit unBil.
let séparé et cacheté par eux ,où seront avec cette
même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur
adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Acadé
mie , qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris , au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas le Secretaire en
donnera en même- temps à celui qui les lui aura
remis, son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre ou
le temps dans lequel il aura été reçû .
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1734. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1735. proclamera la Piece qui aura rem
porté ce Prix.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Piece
qui aura remporté le Prix , le Trésorier de l'Académie
délivrera la somme du Prix à celui qui
lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité .
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
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Résumé : Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
En 1733, l'Académie Royale des Sciences a reçu un legs de M. Rouillé de Meslay pour promouvoir les sciences. Ce legs a permis la création de deux prix annuels : l'un pour des sujets liés au système général du monde et à l'astronomie physique, l'autre pour la navigation et le commerce. En raison de la diminution des rentes, ces prix sont désormais attribués tous les deux ans. Pour l'année 1735, le sujet du second prix concerne la meilleure construction des ancres, tant en termes de figure que de méthode de forgeage, ainsi que la meilleure manière de les éprouver. Les savants de toutes les nations, à l'exception des académiciens français, sont invités à participer. Les travaux peuvent être rédigés en français, en latin ou dans toute autre langue et doivent être envoyés avant le 1er septembre 1734. Les auteurs doivent utiliser une devise pour identifier leurs œuvres et peuvent inclure un billet cacheté avec leurs informations personnelles. Le prix sera décerné lors de l'assemblée publique de l'Académie après Pâques 1735.
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10
p. 341-342
PROGRAMME.
Début :
L'Académie des Belles-Lettres de Marseille avertit le Public que le 25. Août prochain, [...]
Mots clefs :
Académie des Belles-Lettres de Marseille, Lettres, Prix, Auteurs, Secrétaire, Protecteur, Récépissé, Mérite, Envie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROGRAMME.
PROGRAMME.
'Académie des Belles - Lettres de Marseille
Lavertit le Public que le 25. Août prochain
jour et Fête de S. Louis de cette année 1734.
elle adjugera le Prix fondé par M. le Maréchal
de Villars , son Protecteur , qui sera une Médaille
d'or de la valeur de 300. livres , portant
d'un côté le Buste , et de l'autre la devise de son
Protecteur , à un Discours en Prose d'un quart
d'heure , ou tout au plus d'une demie heure de
lecture , dont le Sujet sera : LES AVANTAGES
QUE LE MERITE PEUT TIRER DE L'ENVIE.
On adressera , comme de coûtume , les Ou-
Trages à M.de Chalamont de la Visclede, Secretai-
G
342 MERCURE DE FRANCE
re perpetuel de l'Académie des Belles - Lettres de
Marseille , rue de l'Evêché , à Marseille. On
affranchira les Paquets à la Poste , sans quoi ils
ne seront point retirez. Ils ne seront reçus que
jusqu'au premier May inclusivement. Les Auteurs
ne mettront point leur nom au bas de leurs
Ouvrages , mais une Sentence de l'Ecriture , des
Peres de l'Eglise , ou des Auteurs profanes.Onmarà
M. le Secretaire une adresse quera , à laquelle
il envoira son Récepissé .
On prie les Auteurs de prendre les mesures necessaires
pour n'être point connus jusqu'au jour
de la decision , et de ne point signer les Lettres
qu'ils pourront écrire à M.le Secretaire, ou à tout
autre Académicien ; et on les avertit que s'ils sont
connus par leur faute , ils seront exclus du
concours.
L'Auteur qui aura remporté le Prix , viendra le
recevoir dans la Sale de PAcadémie , le jour de
Ja Séance publique , s'il est à Marseille , et s'il
est absent , il envoira à une personne domiciliée
dans cette Ville , le Récepissé de M. le Secretaire,
moyennant lequel on remettra le Prix à cette
Personne,
'Académie des Belles - Lettres de Marseille
Lavertit le Public que le 25. Août prochain
jour et Fête de S. Louis de cette année 1734.
elle adjugera le Prix fondé par M. le Maréchal
de Villars , son Protecteur , qui sera une Médaille
d'or de la valeur de 300. livres , portant
d'un côté le Buste , et de l'autre la devise de son
Protecteur , à un Discours en Prose d'un quart
d'heure , ou tout au plus d'une demie heure de
lecture , dont le Sujet sera : LES AVANTAGES
QUE LE MERITE PEUT TIRER DE L'ENVIE.
On adressera , comme de coûtume , les Ou-
Trages à M.de Chalamont de la Visclede, Secretai-
G
342 MERCURE DE FRANCE
re perpetuel de l'Académie des Belles - Lettres de
Marseille , rue de l'Evêché , à Marseille. On
affranchira les Paquets à la Poste , sans quoi ils
ne seront point retirez. Ils ne seront reçus que
jusqu'au premier May inclusivement. Les Auteurs
ne mettront point leur nom au bas de leurs
Ouvrages , mais une Sentence de l'Ecriture , des
Peres de l'Eglise , ou des Auteurs profanes.Onmarà
M. le Secretaire une adresse quera , à laquelle
il envoira son Récepissé .
On prie les Auteurs de prendre les mesures necessaires
pour n'être point connus jusqu'au jour
de la decision , et de ne point signer les Lettres
qu'ils pourront écrire à M.le Secretaire, ou à tout
autre Académicien ; et on les avertit que s'ils sont
connus par leur faute , ils seront exclus du
concours.
L'Auteur qui aura remporté le Prix , viendra le
recevoir dans la Sale de PAcadémie , le jour de
Ja Séance publique , s'il est à Marseille , et s'il
est absent , il envoira à une personne domiciliée
dans cette Ville , le Récepissé de M. le Secretaire,
moyennant lequel on remettra le Prix à cette
Personne,
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Résumé : PROGRAMME.
L'Académie des Belles-Lettres de Marseille annoncera l'attribution d'un prix le 25 août 1734, à l'occasion de la fête de Saint Louis. Ce prix, créé par le Maréchal de Villars, se compose d'une médaille d'or valant 300 livres, ornée du buste du protecteur et de sa devise. Il sera attribué à un discours en prose, d'une durée de lecture de 15 à 30 minutes, sur le thème 'Les avantages que le mérite peut tirer de l'envie'. Les candidatures doivent être envoyées à M. de Chalamont de la Visclede, secrétaire perpétuel de l'Académie, rue de l'Évêché à Marseille, avant le 1er mai inclusivement. Les manuscrits doivent être anonymes, sans signature, mais accompagnés d'une sentence tirée de l'Écriture, des Pères de l'Église ou des auteurs profanes. Les auteurs doivent rester anonymes jusqu'à la décision finale et ne pas signer les correspondances avec l'Académie. Le lauréat recevra le prix lors de la séance publique à l'Académie s'il est présent à Marseille, ou enverra un mandataire domicilié dans la ville avec le récépissé du secrétaire.
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11
p. 395-405
MORTS, NAISSANCES et Mariages.
Début :
Le dix-neuf Janvier Dame Marie-Magdelene Baudin, Epouse de Mathias Goudin, Conseiller [...]
Mots clefs :
Paris, France, Mort, Seigneur, Âge, Conseiller au Parlement, Dame, Roi, Fille, Chevalier, Secrétaire, Marquis, Comte, Président, Louis Milon de Rigny, Pierre de Brilhat, Pierre-Maurille Boulard, René-Charles-Elisabeth de Coëtlogon, Marie-Celse-Antoinette de Cugnac, Louis-Charles de Gouffier, Catherine-Angélique d'Albert de Luynes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages.
LBA
Edix- neuf Janvier Dame Marie -Magdelene
Baudin , Epouse de Mathias Goudin , Conseilde
ler en la Cour des Aydes de Paris , et qui avoit
été mariée le 18 Fevrier 1732.mourut en couches
de son deuxième enfant , agée de 27. ans.
>
Le 24. Janvier M. Louis Milon , Evêque et
Seigneur de Condom Prieur des Prieurés de
S. Marcel , de Villiers S. Sepulchre , et des deux
Gemeaux , Docteur en Théologie de la Faculté
11
de
396 MERCURE DE FRANCE
de Paris du 4. Juillet 1685. mourut en son Château
à deux lieuës de Condom , agé d'environ
76. ans , et dans la 41. année de son Episcopat ,
ayant été nommé à l'Evêché de Condom , Suffra
(gant de Bourdeaux , le 1. Novembre 1693 et sacré
le 14. Fevrier 1694. Il avoit été auparavant
Chanoine de l'Eglise de Saint Martin de Tours,
et Aumônier du Roi . Ce Prêlat qui est fort regretté
dans son Diocèse , a fondé à Condom un Hôpital
, dans lequel les pauvres sont emploïés à
divers Arts et Métiers , et il a confié l'administration
de cette Maison aux Soeurs appellées de
la Foy. Il a établi les mêmes Soeurs à Nérac ,
pour instruire et cathechiser les jeunes Filles de
la Religion protestante , a retabli les Eglises de
Monchenit , et de Puge , que les Religionaires
avoient entierement detruites , et a achevé son Palais
Episcopal qui avoit été deja commencé à
grands frais . Il assista en 1705. à l'Assemblée
générale du Clergé , en qualité d'un des Députés
de la Province de Bourdeaux . Ce Prélat étoit
deuxième Fils d'Alexandre Milon , Seigneur de
la Borde , Mesne Amnon &c. Président , Trésorier
General de rance en Berri , mort le 10.
May 1687. et de Françoise Palla , morte le 26.
May 1703. Il avoit pour Frere aîné Aléxandre
Milon , Maîtte des Requêtes Honoraire de l'Hôtel
du Roi , qui vient d'entrer dans la 82. année
de son age , et qui est veuf depuis le 6. Janvier
1700. de Marie - Magdelene Thérese Coicault de
Chevigny , de laquelle il avoit eu Françoise- Elizabeth
Milon , Fille unique , mariée le 19. Fevrier
1700. avec Louis- Charles de Machault ,
Seigneur d'Arnouville , Conseiller d'Etat ordinaire
, et morte le 22. Janvier 1720. laissant un
Fils unique , qui est Maître des Requêtes depuis
1728
1
FEVRIER . 1734 397
1718. L'Eveque de Condom avoit pour frere
puîné Henry Milon , Seigneur de Mesne , Intendant
General des Turces et levées de France ,
et Grand-Maître des Eaux et forêts de France en
Touraine , puis en Poitou , Auni , Saintonge ,
Engoumois , Limosin , haute et basse Marche ,
Bourbonnois , et Nivernois , mort depuis plusieurs
années , ayant laissé de Jeanne - Françoise
Angelique Collin sa femme , trois Fils , dont l'un ,
après avoir été Capitaine dans le Regiment du
Roi , s'étoit retiré à Condom auprès de l'Evêque
son Oncle ; un autre connu sous le nom du sieur
de Mesne , resident à Tours , et un troisiéme qui
est Alexandre Milon , né à Paris le 13. Juin 1688 .
Docteur en Théologie de la Faculté de Paris du
18. Octobre 1714. ci-devant Aumônier du Roi ,
et à présent Evêque de Valence en Dauphiné qui
a été nommé à cet Evêché le 7. May 1725 .
et sacré le 31. Mars 1728. et qui a obtenu au
mois de May 1728. l'Abbaye de Leoncel,Ordre
de Citaux , Diocèse de Die.
Le 25. Janvier M. Pierre de Brilhat , Vicomte,
de Geneay en Poitou , Seigneur de Nouzières en
ngoumois , Premier President au Parlement de
Bretagne , mourut à Paris agé de 67. ans , étant
né le 26. Janvier 1667. Il étoit dans la 31. année
de l'éxercice de sa Charge de Premier Président,
en laquelle il avoit été reçu le 16. Juin 1703
étant auparavant Conseiller au Parlement de
Paris , depuis le 27. Fevrier 1688. Il étoit Fils
ainé de Nicolas de Brilhat , Seigneur de Nouzieres
, Vicomte de Geneay , Conseiller au Parlement
de Paris , et de Jeanne Auzanne , et avoit
épousé en premieres noces le 17. Septembre 1693 ,
Marie-Anne de Chouet, Fille de Pierre de Choüett
Seigneur de Gevreau , Conseiller au Parlement
I v de
398 MERCURE DE FRANCE
de Bretagne , et de Marie du Moley ; et en se
condes noces Pelagie- Constance de Lys , Fille
d'un Conseiller au même Parlement. Cette derniere
mourut de la petite verole à Paris le 11 .
Novembre 1731. agée d'environ 43. ans. Il a
laissé des Enfans de l'une et de l'autre.
:
Le même jour Emanuel Pierre-Claude Raymond
, Ecuyer , Sieur de Marcest , Lieuter ne
au Regiment de Rosnyvinen , Dragons , File
feu Pierre Raymond, Ecuyer , Seigneur de
cest , Lieutenant de Roy en la Province de Bo
bonnois , et auparavant Lieutenant au Régime :
des Gardes Françoises , mort le 8. Juillet 12
59. ans ; et de Dame Elizabeth River sa YouT
mourut d'une maladie de poitrine à Paris , gé
21. ans f . mois 24. jours. Il avoit fait sa pa
miere Campagne l'année derniere en Allem
à
"
Gabriel-Jean Nicolas, Seigneur de la Reyre , er
de Tralage , Fils de feu Gabriel Nicolas , Signeur
de-la Reynie de Tralage , et de Vic , Conseiller
d'Etat ordinaire , et Sous- Doyen du Conseil
, et auparavant Lieutenant General de Police
de la Ville de Paris , mort le 14. Juin 1709 .
l'age de 84. ans , et de Gabrielle de Garibal
mourut à Rome , le 26. Janvier , où il s'étoit
retiré depuis plusieurs années. Il n'avoit point
été marié.
Le 28 , Janvier Dame Marie- Therese Poyrel
de Grandval , veuve depuis le 24. Juin 1724. de
Jean du Puis , Ecuyer, Conseiller, Tresorier General
de la Maison du Roi , mourut à Paris ,
agé de 68. ans . mois , laissant un Fils qui est
Pierre du Puis , reçu Conseiller au Parlement de
Paris le 27. Janvier 1712.puis Président au Grand
Conseil le 9. Fevrier 1720. qui a épousé l'Ainée
des trois Filles de feu Charles Ruau du Tronchot,
Seigneur
FEVRIER 1734. 399
Seigneur de Ville - Dieu &c. Chevalier de l'Ordre
du Roi, Secretaire de S. M. Maison , Couronne
de France , et de ses Finances , Ancien Fermier
General , mort le 20. Juillet 1729. et de Marie-
Anne Lépinau , de laquelle il a des enfans.
Dame Anne-Magdelaine Adelaide de Maupeou,
Fille de René- Charles de Maupeou , Marquis de
Motangle , et de Montigny , President à Mortier
au Parlement de Paris , et d'Anne-Victoire de
Lamoignon de Courson , et Epouse de François-
Louis de Louvet de Murat , Comte de Nogaret ,
de Cauvisson , Capitaine de Cavalerie dans le
Regiment Dauphin ; mariée le 22. Novembre
1731. mourut le 28. Janvier en couches de son
premier enfant , mort incontinent après , agé de
19. ans 5. jours , fort regrettée . Elle fut inhumée
le lendemain aux Cordeliers.
La nuit du 30. au 31. Janvier , Charles - Her
cules d'Albert , Chevalier de Luynes , Chef d'Escadre
des Armées Navales du Roi depuis 1422,
et Capitaine des Gardes du Pavillon , Amiral
qui avoit servi en dernier lieu , en qualité de Chef
d'Escadre sur l'Escadre qui a été envoiée l'année
derniere dans la Mer Baltique , sous les ordres du
Marquis de la Luzerne , Lieutenant General ,
mourut à Paris , dans la 60. année de son age ,
étant né le 8. Mars 1674. Il étoit second Fils de
Louis - Charles d'Albert , Duc de Luynes , Paix
de France , mort le 20. Octobre 1690. et d'Anne
de Rhohan de Montbason ,sa deuxième femme ,
morte le 29. Octobre 1684. et grand oncle de
Charles- Philippe d'Albert , aujourd'huy Duc de
Luynes , Pair de France.
Le premier Fevrier , Louis le Gendre , Prêtre,
natif de Rouen , Chanoine du 15. Avril 1690 .
et Sous-Chantre de l'Eglise Métropolitaine de
I vi
Paris
400 MERCURE DE FRANCE
·
Paris du .Juillet 1723.et Abbé Commandataire
de l'Abbaïe Roiale deN.D. de Claire - Fontaine
O.S.A.Diocèse de Chartres du mois de Decembre
1724.mourut en sa MaisonCanoniale, agé de 78.
ans. Il étoit Auteur d'une Histoire de France , imprimée
d'abord en plusieurs volumes in 12. puis
en dernier lieu en 3. vol. in fol . à laquelle est
joint un ouvrage intitulé Mours des François ,
dont il y a aussi une Edition in 12. morceau estimé.
On a encore de lui une Histoire du Cardinal
d'Amboise , 3. vol . in 12. et 1. vol . in 4º. On a
de plus de lui , une Vie Latine de François de
Harlay , Archêveque de Paris , son Bienfaicteur ,
le tout écrit d'un bon Stile .
>
Jean Baptiste du Moustier , Clerc du Diocèse
de Bayeux, Abbé Commandataire de l'Abbaie de
la Victoire , O.S A Diocèse de Senlis , depuis
le 8. Janvier 172 1. et auparavant de celle de Saint
Sauveur de Blaye , O. S. B. Diocèse de Bourdeaux
depuis le 6 Novembre 1717. aussi Prieur
d'Huriel , Aumônier du Duc de Bourbon , et
Secretaire de ses commandemens ; et ci-devant
Instituteur de la jeunesse de ce Prince , mourut
à l'Hôtel de Condé , le 1, Fevrier , après une longue
maladie.
Le neuf Fevrier Dame Marguerite-Charlote de
la Roche de Fontenilles , Fille de feu François de
la Roche , Marquis de Fontenilles , mort en 1728.
et de Dame Marie- Therese de Mesme , et Epouse
depuis le 16. Avril 1733. de Simon -Joseph de
Raousset , Marquis de Seillon , Conseiller au
Parlement de Provence , mourut en couches ,
agée d'environ 33. ans.
D. marie Anne le Bault de Langy , Fille ainée
de Gilbert - François le Bault , Chevalier Seigneur
de Langy en Nivernois , et de D. Anne-Radegonde
FEVRIER. 1734. 401
gonde Charpentier de Crecy , mourut en la ville
de Saint Saulge en la même Province , le 10. Fevrier
, agée d'environ 30. ans. La famille de le
Bault de Langy , ancienne Noblesse de Nivernois,
porte de gueules au chevron d'or , accompagné
de trois Merlettes de sable.
M. Pierre-Maurice Boulard , Ecuyer , Chevalier
, Commandeur , Secretaire General , et Greffier
de l'Ordre Royale Militaire et Hospitalier
de Notre- Dame de Mont- Carmel et de Saint
Lazare de Jerusalem , et Intendant et Secretairedes
commandemens de S. A.S. Monseigneur le
Prince de Conty , mourut le 18. Janvier 1734.
agé d'environ 62. ans. Il étoit Fils de Pierre
Boulard , qui a été emploié pendant plus de 30.
années en qualité de premier Secretaire des Ambassades
du feu Comte d'Avaux , tant à Venize
au Traité de paix de Nimegue en Holande ,qu'en
Irlande à la suite de Jacques I I. Roi d'Angletaire.
N. Boulard son Fils , a commencé en l'année
1701. à servir le Roy en la même qualité ,
sous le même ministere en Holande , et à continué
à son retour en France , de travailler aux
mêmes affaires jusqu'à la mort du Comte d'Avaux
, arrivée en 1709. Il fut depuis choisi pour
Premier Secretaire de l'Ambassade du feu Marechal
d'Uxelles , Plenipotentiaire aux Conferences
de Gertrudemberg , et ensuite Premier Secretaire
de M. de Mesme , Premier Président du Parlement.
Il a été reçu Chevalier de l'Ordre Militaire
et Hospitalier de Saint Lazare , le 9. Octobre
1716. Commandeur et Secretaire General ,
et Greffier du mêine Ordre , le 15. Juillet 1728,
Le Roi pour recompenser les services du Sieur
Boulard , et de son Pere lui avoit accordé des Lertres
de Noblesse pour lui et sa posterité , par Lettres
402 MERCURE DE FRANCE
tres Patentes du mois de Fevrier 1719. et depuis
La mort de M. de Mesme , Premier President ,
feu S. A. S. Monseigneur le Prince de Conty ,
connoissant la probité , capacité , et le désinteressement
du Sieur Boulard , l'a choisi pour le
mettre à la tête des affaires de sa Maison en qualité
de son Intendant General , et Secretaire de
ses Commandemens , et il a toujours été honnoré
de la confiance de ce Prince , et de celle de
Madame la Princesse, et de Monseigneur le Prince
de Conty leur Fils , qui ont donné des preuves
éclatantes de leur satisfaction . Le merite d'un si
digne sujet , le fait regretter universellement.
René- Charles -Elizabeth de Coëtlogon, Comte
de Loyat , Châtelain de-la Gaudinaye , Sindic General
des Etats de- la Province de Bretagne , mourut
à Paris le 19. Fevrier agé de 60. ans , Il étoit
Neveu de feu Alain- Emanuel de Coëtlogon,Maréchal
et Vice- Amiral de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Grand - Croix de l'Ordre Militaire
de Saint Louis &c. mort le 7. May 1730*
à l'age de 83. ans, et il avoit épousé Anne Auvril ,
Fille unique de René Auvril , Seigneur de la
Roche et de Genevieve Menardo, de laquelle il
a laissé Louis de Coëtlogon , Lieutenant dans le
Regiment du Roi , puis reçu Cornette dans la scconde
Compagnie des Mousquetaires le 30. May
1731. Emanuel- Louis de Coëtlogon , Capitaine
de Dragons dans le Regiment , Mestre de Camp
General ; Emanuel Marie , Chevalier de Coërlogon
, Lieutenant de Vaisseaux ; et René- Anne
Elizabeth de Coetlogon , Abbé Commandataire
de l'Abbaie de Saint Memin près de Châlons sur
Marne , depuis le mois d'Octobre 1729. La Genealogie
de la Maison de Coëtlogon , du Dio
cèse de Saint Brieuc , en basse Bretagne , est raportée
FEVRIER 1734. 403
portée dans la nouvelle Edition des Grands Offi
ciers de la Couronne , article des Maréchaux de
France tome 7. page 717. où elle est remontée
jusqu'à la fin du 12. Siecle. Ses Armes sont de
Gueules à trois Ecussons d'Hermines passées.
2. et I.
On mande de Bourgogne , que le nommé
Jean Coquelay , du village de Presle , Bailliage
d'Avallon , Intendance de Dijon , étoit mort depuis
peu , agé de 106 ans ; étant né le 15. Septembre
1627. Il avoit conservé son bon sens jusqu'à
sa mort ; il marchoit encore très - bien deux
jours auparavant , et il ne se souvenoit pas d'avoir
jamais été malade ; il a vû sa cinquième
Generation , dont il subsiste encore plusieurs
Enfans.
Il y a dans ce village , et aux environs , des
Habitans qui ont plus de 90. ans , qui travaillent
journellement . Ce n'est pas seulement parmi les
villagois , mais il y a aussi plusieurs Gentils- Hommes
dans ces Cantons , qui sont de même age
et qui vont tous les jours à la Chasse , soit
pied ou à cheval : l'Air y est extrémement pur ,
et il n'y a presque jamais de malades.
Le 25. Fevrier 1734. a été baptisée à S.Sulpice
Marie-Celse-Antoinette , née le jour précedent
fille de Jean - Baptiste - François de Cugnac , appellé
le Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau
, Mestre de Camp de Cavalerie , cy-devant
Cornette des Chevaux Legers de Berry , et de
D. Françoise- Charlotte de Langhac , qui ont
été mariez le 7 Juillet 1732. elle a été tenuë
sur les Fonts par Mrs Michel Celse Roger de
Rabutin , Comte de Bussy , Evêque de Luçon,
l'un des 40 de l'Académie Françoise son parent
paternel
404 MERCURE DE FRANCE
paternel et maternel , et par D. Marie-Magdelaine
-Henriette de Lagny son ayeule paternelle,
veuve depuis 1724. de François de Cugnac ,
Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau ,
d'Hautevenne , & c .
Le 13 Janvier a été célebré dans la Chapelle
de l'Hôtel de Pontchartrain le Mariage de
Louis -Charles de Gouffier , Marquis d'Heilly,
Ribemont &c. né du vingt - sept Septembre
1698. Mestre de Camp du Régiment de Condé
Cavalerie , par Commission du 24 Novembre
1719. Fils de feu Charles- Antoine de Gouffier
, Marquis d'Heilly , Enseigne des Gendarmes
de la Garde du Roy , Maréchal de Camp
de ses Armées , et Chevalier de l'Ordre Militaire
de S. Louis , mort à l'âge de 33 ans , des
blessures qu'il avoit receues a la Bataille de Ramillies
, le 23 May 1706. et de Dame Catherine-
Angelique d'Albert de Luynes , sa veuve ,
avec Dile Marie- Catherine Phelypeaux , fille
mineure , et unique héritiere de feu François
Phelypeaux , Chevalier Seigneur d'Outreville
Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du
Roy , mort le 19 Décembre 1715 , dans la ! 26
année de son âge , et de feue D. Marie - Catherine
Voisin sa femme , fille d'un Conseiller au
Parlement de Rouen , morte âgée de 39 ans
le 2 Février 1717. la Mariée est petite niéce de
feu Louis Phelypeaux de Pontchartrain , Chancelier
de France . La Généalogie de la Maison
de Gouffier , dont il subsiste encore plusieurs
branches est rapportée dans l'Histoire des
Grands Officiers de la Couronne , à l'Art . des
Duchez non Pairies Tom. f . pag. 605 .
+6
Le 26 Janvier , Angelique - François de Renoüard
,
FEVRIER. 1734 405
豎
nouard , Chevalier , Comte de Villayer et d'Auteuil
, Seigneur de Drouges , Couvrau , &c . Maftre
des Requêtes Ordinaire de l'Hôtel du Roy ,
depuis 1719. et auparavant Conseiller au Parlement
de Paris, où il avoit été reçu en 1716. fils
unique , né posthume de feu Jean - Jacques de
Renouard , Comte de Villayer , Conseiller au
Parlement de Bretagne ; et de deffunte Dame
Michelle-Lucrece Chappel , morte le 22 Janvier
1717. et petit- fils de Jean - Jacques de Renouard
, Comte de Villayer , mort Doïen du
Conseil d'Etat du Roy , et l'un des quarante de
l'Académie Françoise , les Mars 1691. âgé de
86 ans , a été marié avec Dame Angelique- Clau
de de Marescot , Dame de Thoiry , àgée de 29
ans , du 7 du même mois de Janvier , et veuve
depuis le Novembre 1731. d'Adrien Claude de
Baussan , son cousin germain , Ecuyer du Roy ,
dont elle a un fils unique. Elle est fille et seule
heritiére de feu Gilles - Michel de Marescot , Seigneur
de Thoiry , de Morgue , &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , Maréchal General des Logis
de la Cavalerie Legere de France , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S Louis , mort le 8
Mars 1714 et de feue Angelique Dappougny , sa
femme , morte le 9 Janvier 1705. Les Armes de
la famille de la Mariée sont de Gueules à trois
faces d'argent à un Lion Léopardé , brochant sur
Le tout , et un Chef de même , chargé d'un Aigle ,
Couronné de sable , et pour Cimier un Léopard ,
surmonté d'un Aigle couronné, qui sont les Armes
des Marescotti de Boulogne en Italie , qui ont
reconnu les Marescot de France pour leurs pa
>
rens. La famille de Renouard - Villayer est de
Bretagne , et porte pour armes , d'Argent à une
Quinte-feuille , percée de Gueules.
et Mariages.
LBA
Edix- neuf Janvier Dame Marie -Magdelene
Baudin , Epouse de Mathias Goudin , Conseilde
ler en la Cour des Aydes de Paris , et qui avoit
été mariée le 18 Fevrier 1732.mourut en couches
de son deuxième enfant , agée de 27. ans.
>
Le 24. Janvier M. Louis Milon , Evêque et
Seigneur de Condom Prieur des Prieurés de
S. Marcel , de Villiers S. Sepulchre , et des deux
Gemeaux , Docteur en Théologie de la Faculté
11
de
396 MERCURE DE FRANCE
de Paris du 4. Juillet 1685. mourut en son Château
à deux lieuës de Condom , agé d'environ
76. ans , et dans la 41. année de son Episcopat ,
ayant été nommé à l'Evêché de Condom , Suffra
(gant de Bourdeaux , le 1. Novembre 1693 et sacré
le 14. Fevrier 1694. Il avoit été auparavant
Chanoine de l'Eglise de Saint Martin de Tours,
et Aumônier du Roi . Ce Prêlat qui est fort regretté
dans son Diocèse , a fondé à Condom un Hôpital
, dans lequel les pauvres sont emploïés à
divers Arts et Métiers , et il a confié l'administration
de cette Maison aux Soeurs appellées de
la Foy. Il a établi les mêmes Soeurs à Nérac ,
pour instruire et cathechiser les jeunes Filles de
la Religion protestante , a retabli les Eglises de
Monchenit , et de Puge , que les Religionaires
avoient entierement detruites , et a achevé son Palais
Episcopal qui avoit été deja commencé à
grands frais . Il assista en 1705. à l'Assemblée
générale du Clergé , en qualité d'un des Députés
de la Province de Bourdeaux . Ce Prélat étoit
deuxième Fils d'Alexandre Milon , Seigneur de
la Borde , Mesne Amnon &c. Président , Trésorier
General de rance en Berri , mort le 10.
May 1687. et de Françoise Palla , morte le 26.
May 1703. Il avoit pour Frere aîné Aléxandre
Milon , Maîtte des Requêtes Honoraire de l'Hôtel
du Roi , qui vient d'entrer dans la 82. année
de son age , et qui est veuf depuis le 6. Janvier
1700. de Marie - Magdelene Thérese Coicault de
Chevigny , de laquelle il avoit eu Françoise- Elizabeth
Milon , Fille unique , mariée le 19. Fevrier
1700. avec Louis- Charles de Machault ,
Seigneur d'Arnouville , Conseiller d'Etat ordinaire
, et morte le 22. Janvier 1720. laissant un
Fils unique , qui est Maître des Requêtes depuis
1728
1
FEVRIER . 1734 397
1718. L'Eveque de Condom avoit pour frere
puîné Henry Milon , Seigneur de Mesne , Intendant
General des Turces et levées de France ,
et Grand-Maître des Eaux et forêts de France en
Touraine , puis en Poitou , Auni , Saintonge ,
Engoumois , Limosin , haute et basse Marche ,
Bourbonnois , et Nivernois , mort depuis plusieurs
années , ayant laissé de Jeanne - Françoise
Angelique Collin sa femme , trois Fils , dont l'un ,
après avoir été Capitaine dans le Regiment du
Roi , s'étoit retiré à Condom auprès de l'Evêque
son Oncle ; un autre connu sous le nom du sieur
de Mesne , resident à Tours , et un troisiéme qui
est Alexandre Milon , né à Paris le 13. Juin 1688 .
Docteur en Théologie de la Faculté de Paris du
18. Octobre 1714. ci-devant Aumônier du Roi ,
et à présent Evêque de Valence en Dauphiné qui
a été nommé à cet Evêché le 7. May 1725 .
et sacré le 31. Mars 1728. et qui a obtenu au
mois de May 1728. l'Abbaye de Leoncel,Ordre
de Citaux , Diocèse de Die.
Le 25. Janvier M. Pierre de Brilhat , Vicomte,
de Geneay en Poitou , Seigneur de Nouzières en
ngoumois , Premier President au Parlement de
Bretagne , mourut à Paris agé de 67. ans , étant
né le 26. Janvier 1667. Il étoit dans la 31. année
de l'éxercice de sa Charge de Premier Président,
en laquelle il avoit été reçu le 16. Juin 1703
étant auparavant Conseiller au Parlement de
Paris , depuis le 27. Fevrier 1688. Il étoit Fils
ainé de Nicolas de Brilhat , Seigneur de Nouzieres
, Vicomte de Geneay , Conseiller au Parlement
de Paris , et de Jeanne Auzanne , et avoit
épousé en premieres noces le 17. Septembre 1693 ,
Marie-Anne de Chouet, Fille de Pierre de Choüett
Seigneur de Gevreau , Conseiller au Parlement
I v de
398 MERCURE DE FRANCE
de Bretagne , et de Marie du Moley ; et en se
condes noces Pelagie- Constance de Lys , Fille
d'un Conseiller au même Parlement. Cette derniere
mourut de la petite verole à Paris le 11 .
Novembre 1731. agée d'environ 43. ans. Il a
laissé des Enfans de l'une et de l'autre.
:
Le même jour Emanuel Pierre-Claude Raymond
, Ecuyer , Sieur de Marcest , Lieuter ne
au Regiment de Rosnyvinen , Dragons , File
feu Pierre Raymond, Ecuyer , Seigneur de
cest , Lieutenant de Roy en la Province de Bo
bonnois , et auparavant Lieutenant au Régime :
des Gardes Françoises , mort le 8. Juillet 12
59. ans ; et de Dame Elizabeth River sa YouT
mourut d'une maladie de poitrine à Paris , gé
21. ans f . mois 24. jours. Il avoit fait sa pa
miere Campagne l'année derniere en Allem
à
"
Gabriel-Jean Nicolas, Seigneur de la Reyre , er
de Tralage , Fils de feu Gabriel Nicolas , Signeur
de-la Reynie de Tralage , et de Vic , Conseiller
d'Etat ordinaire , et Sous- Doyen du Conseil
, et auparavant Lieutenant General de Police
de la Ville de Paris , mort le 14. Juin 1709 .
l'age de 84. ans , et de Gabrielle de Garibal
mourut à Rome , le 26. Janvier , où il s'étoit
retiré depuis plusieurs années. Il n'avoit point
été marié.
Le 28 , Janvier Dame Marie- Therese Poyrel
de Grandval , veuve depuis le 24. Juin 1724. de
Jean du Puis , Ecuyer, Conseiller, Tresorier General
de la Maison du Roi , mourut à Paris ,
agé de 68. ans . mois , laissant un Fils qui est
Pierre du Puis , reçu Conseiller au Parlement de
Paris le 27. Janvier 1712.puis Président au Grand
Conseil le 9. Fevrier 1720. qui a épousé l'Ainée
des trois Filles de feu Charles Ruau du Tronchot,
Seigneur
FEVRIER 1734. 399
Seigneur de Ville - Dieu &c. Chevalier de l'Ordre
du Roi, Secretaire de S. M. Maison , Couronne
de France , et de ses Finances , Ancien Fermier
General , mort le 20. Juillet 1729. et de Marie-
Anne Lépinau , de laquelle il a des enfans.
Dame Anne-Magdelaine Adelaide de Maupeou,
Fille de René- Charles de Maupeou , Marquis de
Motangle , et de Montigny , President à Mortier
au Parlement de Paris , et d'Anne-Victoire de
Lamoignon de Courson , et Epouse de François-
Louis de Louvet de Murat , Comte de Nogaret ,
de Cauvisson , Capitaine de Cavalerie dans le
Regiment Dauphin ; mariée le 22. Novembre
1731. mourut le 28. Janvier en couches de son
premier enfant , mort incontinent après , agé de
19. ans 5. jours , fort regrettée . Elle fut inhumée
le lendemain aux Cordeliers.
La nuit du 30. au 31. Janvier , Charles - Her
cules d'Albert , Chevalier de Luynes , Chef d'Escadre
des Armées Navales du Roi depuis 1422,
et Capitaine des Gardes du Pavillon , Amiral
qui avoit servi en dernier lieu , en qualité de Chef
d'Escadre sur l'Escadre qui a été envoiée l'année
derniere dans la Mer Baltique , sous les ordres du
Marquis de la Luzerne , Lieutenant General ,
mourut à Paris , dans la 60. année de son age ,
étant né le 8. Mars 1674. Il étoit second Fils de
Louis - Charles d'Albert , Duc de Luynes , Paix
de France , mort le 20. Octobre 1690. et d'Anne
de Rhohan de Montbason ,sa deuxième femme ,
morte le 29. Octobre 1684. et grand oncle de
Charles- Philippe d'Albert , aujourd'huy Duc de
Luynes , Pair de France.
Le premier Fevrier , Louis le Gendre , Prêtre,
natif de Rouen , Chanoine du 15. Avril 1690 .
et Sous-Chantre de l'Eglise Métropolitaine de
I vi
Paris
400 MERCURE DE FRANCE
·
Paris du .Juillet 1723.et Abbé Commandataire
de l'Abbaïe Roiale deN.D. de Claire - Fontaine
O.S.A.Diocèse de Chartres du mois de Decembre
1724.mourut en sa MaisonCanoniale, agé de 78.
ans. Il étoit Auteur d'une Histoire de France , imprimée
d'abord en plusieurs volumes in 12. puis
en dernier lieu en 3. vol. in fol . à laquelle est
joint un ouvrage intitulé Mours des François ,
dont il y a aussi une Edition in 12. morceau estimé.
On a encore de lui une Histoire du Cardinal
d'Amboise , 3. vol . in 12. et 1. vol . in 4º. On a
de plus de lui , une Vie Latine de François de
Harlay , Archêveque de Paris , son Bienfaicteur ,
le tout écrit d'un bon Stile .
>
Jean Baptiste du Moustier , Clerc du Diocèse
de Bayeux, Abbé Commandataire de l'Abbaie de
la Victoire , O.S A Diocèse de Senlis , depuis
le 8. Janvier 172 1. et auparavant de celle de Saint
Sauveur de Blaye , O. S. B. Diocèse de Bourdeaux
depuis le 6 Novembre 1717. aussi Prieur
d'Huriel , Aumônier du Duc de Bourbon , et
Secretaire de ses commandemens ; et ci-devant
Instituteur de la jeunesse de ce Prince , mourut
à l'Hôtel de Condé , le 1, Fevrier , après une longue
maladie.
Le neuf Fevrier Dame Marguerite-Charlote de
la Roche de Fontenilles , Fille de feu François de
la Roche , Marquis de Fontenilles , mort en 1728.
et de Dame Marie- Therese de Mesme , et Epouse
depuis le 16. Avril 1733. de Simon -Joseph de
Raousset , Marquis de Seillon , Conseiller au
Parlement de Provence , mourut en couches ,
agée d'environ 33. ans.
D. marie Anne le Bault de Langy , Fille ainée
de Gilbert - François le Bault , Chevalier Seigneur
de Langy en Nivernois , et de D. Anne-Radegonde
FEVRIER. 1734. 401
gonde Charpentier de Crecy , mourut en la ville
de Saint Saulge en la même Province , le 10. Fevrier
, agée d'environ 30. ans. La famille de le
Bault de Langy , ancienne Noblesse de Nivernois,
porte de gueules au chevron d'or , accompagné
de trois Merlettes de sable.
M. Pierre-Maurice Boulard , Ecuyer , Chevalier
, Commandeur , Secretaire General , et Greffier
de l'Ordre Royale Militaire et Hospitalier
de Notre- Dame de Mont- Carmel et de Saint
Lazare de Jerusalem , et Intendant et Secretairedes
commandemens de S. A.S. Monseigneur le
Prince de Conty , mourut le 18. Janvier 1734.
agé d'environ 62. ans. Il étoit Fils de Pierre
Boulard , qui a été emploié pendant plus de 30.
années en qualité de premier Secretaire des Ambassades
du feu Comte d'Avaux , tant à Venize
au Traité de paix de Nimegue en Holande ,qu'en
Irlande à la suite de Jacques I I. Roi d'Angletaire.
N. Boulard son Fils , a commencé en l'année
1701. à servir le Roy en la même qualité ,
sous le même ministere en Holande , et à continué
à son retour en France , de travailler aux
mêmes affaires jusqu'à la mort du Comte d'Avaux
, arrivée en 1709. Il fut depuis choisi pour
Premier Secretaire de l'Ambassade du feu Marechal
d'Uxelles , Plenipotentiaire aux Conferences
de Gertrudemberg , et ensuite Premier Secretaire
de M. de Mesme , Premier Président du Parlement.
Il a été reçu Chevalier de l'Ordre Militaire
et Hospitalier de Saint Lazare , le 9. Octobre
1716. Commandeur et Secretaire General ,
et Greffier du mêine Ordre , le 15. Juillet 1728,
Le Roi pour recompenser les services du Sieur
Boulard , et de son Pere lui avoit accordé des Lertres
de Noblesse pour lui et sa posterité , par Lettres
402 MERCURE DE FRANCE
tres Patentes du mois de Fevrier 1719. et depuis
La mort de M. de Mesme , Premier President ,
feu S. A. S. Monseigneur le Prince de Conty ,
connoissant la probité , capacité , et le désinteressement
du Sieur Boulard , l'a choisi pour le
mettre à la tête des affaires de sa Maison en qualité
de son Intendant General , et Secretaire de
ses Commandemens , et il a toujours été honnoré
de la confiance de ce Prince , et de celle de
Madame la Princesse, et de Monseigneur le Prince
de Conty leur Fils , qui ont donné des preuves
éclatantes de leur satisfaction . Le merite d'un si
digne sujet , le fait regretter universellement.
René- Charles -Elizabeth de Coëtlogon, Comte
de Loyat , Châtelain de-la Gaudinaye , Sindic General
des Etats de- la Province de Bretagne , mourut
à Paris le 19. Fevrier agé de 60. ans , Il étoit
Neveu de feu Alain- Emanuel de Coëtlogon,Maréchal
et Vice- Amiral de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Grand - Croix de l'Ordre Militaire
de Saint Louis &c. mort le 7. May 1730*
à l'age de 83. ans, et il avoit épousé Anne Auvril ,
Fille unique de René Auvril , Seigneur de la
Roche et de Genevieve Menardo, de laquelle il
a laissé Louis de Coëtlogon , Lieutenant dans le
Regiment du Roi , puis reçu Cornette dans la scconde
Compagnie des Mousquetaires le 30. May
1731. Emanuel- Louis de Coëtlogon , Capitaine
de Dragons dans le Regiment , Mestre de Camp
General ; Emanuel Marie , Chevalier de Coërlogon
, Lieutenant de Vaisseaux ; et René- Anne
Elizabeth de Coetlogon , Abbé Commandataire
de l'Abbaie de Saint Memin près de Châlons sur
Marne , depuis le mois d'Octobre 1729. La Genealogie
de la Maison de Coëtlogon , du Dio
cèse de Saint Brieuc , en basse Bretagne , est raportée
FEVRIER 1734. 403
portée dans la nouvelle Edition des Grands Offi
ciers de la Couronne , article des Maréchaux de
France tome 7. page 717. où elle est remontée
jusqu'à la fin du 12. Siecle. Ses Armes sont de
Gueules à trois Ecussons d'Hermines passées.
2. et I.
On mande de Bourgogne , que le nommé
Jean Coquelay , du village de Presle , Bailliage
d'Avallon , Intendance de Dijon , étoit mort depuis
peu , agé de 106 ans ; étant né le 15. Septembre
1627. Il avoit conservé son bon sens jusqu'à
sa mort ; il marchoit encore très - bien deux
jours auparavant , et il ne se souvenoit pas d'avoir
jamais été malade ; il a vû sa cinquième
Generation , dont il subsiste encore plusieurs
Enfans.
Il y a dans ce village , et aux environs , des
Habitans qui ont plus de 90. ans , qui travaillent
journellement . Ce n'est pas seulement parmi les
villagois , mais il y a aussi plusieurs Gentils- Hommes
dans ces Cantons , qui sont de même age
et qui vont tous les jours à la Chasse , soit
pied ou à cheval : l'Air y est extrémement pur ,
et il n'y a presque jamais de malades.
Le 25. Fevrier 1734. a été baptisée à S.Sulpice
Marie-Celse-Antoinette , née le jour précedent
fille de Jean - Baptiste - François de Cugnac , appellé
le Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau
, Mestre de Camp de Cavalerie , cy-devant
Cornette des Chevaux Legers de Berry , et de
D. Françoise- Charlotte de Langhac , qui ont
été mariez le 7 Juillet 1732. elle a été tenuë
sur les Fonts par Mrs Michel Celse Roger de
Rabutin , Comte de Bussy , Evêque de Luçon,
l'un des 40 de l'Académie Françoise son parent
paternel
404 MERCURE DE FRANCE
paternel et maternel , et par D. Marie-Magdelaine
-Henriette de Lagny son ayeule paternelle,
veuve depuis 1724. de François de Cugnac ,
Marquis de Dampierre , Baron d'Huisseau ,
d'Hautevenne , & c .
Le 13 Janvier a été célebré dans la Chapelle
de l'Hôtel de Pontchartrain le Mariage de
Louis -Charles de Gouffier , Marquis d'Heilly,
Ribemont &c. né du vingt - sept Septembre
1698. Mestre de Camp du Régiment de Condé
Cavalerie , par Commission du 24 Novembre
1719. Fils de feu Charles- Antoine de Gouffier
, Marquis d'Heilly , Enseigne des Gendarmes
de la Garde du Roy , Maréchal de Camp
de ses Armées , et Chevalier de l'Ordre Militaire
de S. Louis , mort à l'âge de 33 ans , des
blessures qu'il avoit receues a la Bataille de Ramillies
, le 23 May 1706. et de Dame Catherine-
Angelique d'Albert de Luynes , sa veuve ,
avec Dile Marie- Catherine Phelypeaux , fille
mineure , et unique héritiere de feu François
Phelypeaux , Chevalier Seigneur d'Outreville
Maître des Requêtes ordinaire de l'Hôtel du
Roy , mort le 19 Décembre 1715 , dans la ! 26
année de son âge , et de feue D. Marie - Catherine
Voisin sa femme , fille d'un Conseiller au
Parlement de Rouen , morte âgée de 39 ans
le 2 Février 1717. la Mariée est petite niéce de
feu Louis Phelypeaux de Pontchartrain , Chancelier
de France . La Généalogie de la Maison
de Gouffier , dont il subsiste encore plusieurs
branches est rapportée dans l'Histoire des
Grands Officiers de la Couronne , à l'Art . des
Duchez non Pairies Tom. f . pag. 605 .
+6
Le 26 Janvier , Angelique - François de Renoüard
,
FEVRIER. 1734 405
豎
nouard , Chevalier , Comte de Villayer et d'Auteuil
, Seigneur de Drouges , Couvrau , &c . Maftre
des Requêtes Ordinaire de l'Hôtel du Roy ,
depuis 1719. et auparavant Conseiller au Parlement
de Paris, où il avoit été reçu en 1716. fils
unique , né posthume de feu Jean - Jacques de
Renouard , Comte de Villayer , Conseiller au
Parlement de Bretagne ; et de deffunte Dame
Michelle-Lucrece Chappel , morte le 22 Janvier
1717. et petit- fils de Jean - Jacques de Renouard
, Comte de Villayer , mort Doïen du
Conseil d'Etat du Roy , et l'un des quarante de
l'Académie Françoise , les Mars 1691. âgé de
86 ans , a été marié avec Dame Angelique- Clau
de de Marescot , Dame de Thoiry , àgée de 29
ans , du 7 du même mois de Janvier , et veuve
depuis le Novembre 1731. d'Adrien Claude de
Baussan , son cousin germain , Ecuyer du Roy ,
dont elle a un fils unique. Elle est fille et seule
heritiére de feu Gilles - Michel de Marescot , Seigneur
de Thoiry , de Morgue , &c. Mestre de
Camp de Cavalerie , Maréchal General des Logis
de la Cavalerie Legere de France , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S Louis , mort le 8
Mars 1714 et de feue Angelique Dappougny , sa
femme , morte le 9 Janvier 1705. Les Armes de
la famille de la Mariée sont de Gueules à trois
faces d'argent à un Lion Léopardé , brochant sur
Le tout , et un Chef de même , chargé d'un Aigle ,
Couronné de sable , et pour Cimier un Léopard ,
surmonté d'un Aigle couronné, qui sont les Armes
des Marescotti de Boulogne en Italie , qui ont
reconnu les Marescot de France pour leurs pa
>
rens. La famille de Renouard - Villayer est de
Bretagne , et porte pour armes , d'Argent à une
Quinte-feuille , percée de Gueules.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages.
En janvier et février 1734, plusieurs décès, naissances et mariages ont été enregistrés. Le 9 janvier, Dame Marie-Magdeleine Baudin, épouse de Mathias Goudin, est décédée en couches à l'âge de 27 ans. Elle avait été mariée le 18 février 1732. Le 24 janvier, M. Louis Milon, évêque et seigneur de Condom, est mort à son château à l'âge d'environ 76 ans. Il avait été nommé à l'évêché de Condom en 1693 et avait fondé un hôpital à Condom ainsi qu'une école pour les jeunes filles protestantes à Nérac. Il avait également rétabli des églises et achevé son palais épiscopal. Le même jour, M. Pierre de Brilhat, vicomte de Geneay en Poitou, seigneur de Nouzières en Angoumois, et premier président au Parlement de Bretagne, est décédé à Paris à l'âge de 67 ans. Le 26 janvier, Gabriel-Jean Nicolas, seigneur de la Reyre et de Tralage, est mort à Rome à l'âge de 60 ans. Le 28 janvier, Dame Marie-Thérèse Poyrel de Grandval, veuve de Jean du Puis, est décédée à Paris à l'âge de 68 ans. Le même jour, Dame Anne-Magdeleine Adélaïde de Maupeou, épouse de François-Louis de Louvet de Murat, est morte en couches à l'âge de 19 ans. La nuit du 30 au 31 janvier, Charles-Hercule d'Albert, chevalier de Luynes et chef d'escadre, est décédé à Paris à l'âge de 60 ans. Le 1er février, Louis le Gendre, prêtre et chanoine de Paris, est mort à l'âge de 78 ans. Il était l'auteur de plusieurs ouvrages historiques. Le même jour, Jean-Baptiste du Moustier, abbé commandataire de l'abbaye de la Victoire, est décédé à l'Hôtel de Condé après une longue maladie. Le 9 février, Dame Marguerite-Charlotte de la Roche de Fontenilles, épouse de Simon-Joseph de Raousset, marquis de Seillon, est morte en couches à l'âge d'environ 33 ans. Le 10 février, Dame Marie-Anne le Bault de Langy est décédée à Saint-Saulge à l'âge d'environ 30 ans. Le 18 janvier, M. Pierre-Maurice Boulard, secrétaire général et greffier de l'Ordre de Notre-Dame de Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, est mort à l'âge d'environ 62 ans. Le 19 février, René-Charles-Élisabeth de Coëtlogon, comte de Loyat, est décédé à Paris à l'âge de 60 ans. Il était syndic général des États de la province de Bretagne et avait épousé Anne Auvril. Enfin, Jean Coquelay, un habitant du village de Presle en Bourgogne, est décédé à l'âge de 106 ans. Le 25 février, Marie-Celse-Antoinette, fille de Jean-Baptiste-François de Cugnac, Marquis de Dampierre, et de Françoise-Charlotte de Langhac, a été baptisée à Saint-Sulpice. Le 13 janvier, Louis-Charles de Gouffier, Marquis d'Heilly, a épousé Dile Marie-Catherine Phelypeaux dans la chapelle de l'Hôtel de Pontchartrain. Le 26 janvier, Angelique-François de Renouard, Chevalier et Comte de Villayer, a épousé Dame Angelique-Claude de Marescot.
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12
p. 1183-1186
PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1736.
Début :
Feu M. Roüillé de Meslay, ancien Conseiller au Parlement de Paris, ayant conçu le noble [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Prix, Devise, Secrétaire, Récépissé, Testament, Orbites des planètes, Sentence, Système général du monde, Astronomie physique, Pièces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1736.
PRIX proposé par l'Académie Royale
des Sciences pour l'année 1736.
Eu M. Rouillé de Melay , ancien Conseiller
Fu Marement de Paris , ayant no
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences
, et à l'utilité que le Public en pouvoit reti
ter, a legué à l'Académie Royale des Sciences
un fonds pour deux Prix , qui seront distribucz
à ceux qui , au jugement de cette Compagnie
auront le mieux réussi sur deux differentes sorrés
de Sujets , qu'il a indiquez dans son Testament
, et dont il a donné des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Syste
me general du Monde; et l'Astronomie Physique.
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans,
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne
le donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 1500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce .
Il ne se donnera que tous les deux ans , et scra
de 2000. livres .
L'Académie , lorsqu'elle proposa la question
sur l'Inclinaison des Plans des Orbites des Pla-
1. Vol. netes
1184 MERCURE DE FRANCE
netes , en désiroit la solution plus qu'elle ne l'est
peroit ; aucun des ouvrages qui lui furent envoyez
ne lui parut mériter le Prix de l'annéc
1732. et elle laissa encore pour deux ans la même
matiere proposée aux recherches des Sçavans
avec un Prix double . L'Académie voit aujourd'hui
le succès de son délai ; parmi les Pieces
qu'elle a reçûës , elle en a trouvé deux qui méritent
le Prix et qui , par des beautez differentes ,
lui ont paru chacune y avoir un droit égal .
Dans ce cas , où l'égalité ne permet pas de
choisir , et semble d'elle - même établir la loi
de récompenser également des mérites égaux
l'Académie est encore authorisée par l'Arrêt du
Parlement qui a expliqué le Testament de M.de
Meflay ; elle a donc jugé que le Prix double de
cette année seroit partagé également entre les
deux Auteurs des Pieces dont les ' numeros sont
19. et 20. * la Devise de celle- cy est ,
Felices anima quibus hac cognoscere primùm.
Inque domos superas scandere cura fuit.
Et celle de la Piece 19. Virtutum pretium in ipais
est , et rectè facti merces est, fecisse.
Cependant l'Académie avant que de prononcer
son jugement avoit ré olu de renouveller dans
cette occasion un avertissement qu'elle à déja
fait autrefois : Comme elle ne restraint à aucun
Sistême les explications qu'elle demande des Phénomenes
, le suffrage aussi qu'elle donne à ces explications
n'est point une adoption des principes sur
lesquels elles sont fondées , ni de toutes les conséquences
qu'on en tire.
Les trois Pieces qui ont le plus approché du
* Les Numeros marquent seulement l'ordre dans
lequel les Pieces ont été reçûës.
I. Vol.
Prix
JUIN, 1714. 1185.
Prix , sont la Piece 26. dont la Devise est , Deus
autem noster in coelo omnia quacumque voluit , fecit
, la Piece 17. dont la Devise est , Emendantur
priora posterioribus , et la Piece 28 dont la Devise
inclinavit cælos , et descendit , et caligo sub
est ,
pedibus ejus.
M. Jean Bernoulli , Professeur en Mathématique
à Bâle , et M. Daniel Bernoulli , son fils ,
qui l'a été à Petersbourg , ont remporté le Prix
de 1734-
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour sujet du
premier Prix qui tombe dans l'année 1736 .
Comment se fait la Propagation de la Lumiere.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sajets , et même les Associez
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de piétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sur tout quand il y aura des Calculs d'Algebre .
Ils ne mettront point leurs noms à leurs Onvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise.
Ils pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit
un Billet séparé et cacheté par eux , où seront ,
avec cette même Sentence, leur nom , leurs qualitez
et leur adresse ; et ce Billet ne sera ouvert
par l'Académie , qu'en cas que la Piece ait remporté
le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpe-
I. Vol. tuel
1186 MERCURE DE FRANCE
ruel de l'Académie , ou les lui feront remettre
entre les mains. Dans ce second cas le Secretaire
en donnera en même- temps à celui qui les fui`
aura remis son Récepissé , où sera marquée la
Sentence de l'Ouvrage et son numero selon l'ordre
ou le temps dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1735. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1736.proclamera la Piece qui aura ce Prix.
S'il y a un Récepissé du Secretaire pour la
Piece qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
l'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Récepissé. Il n'y aura à ce
la nulle autre formalité.
S'il n'y a pas de Récepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
des Sciences pour l'année 1736.
Eu M. Rouillé de Melay , ancien Conseiller
Fu Marement de Paris , ayant no
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences
, et à l'utilité que le Public en pouvoit reti
ter, a legué à l'Académie Royale des Sciences
un fonds pour deux Prix , qui seront distribucz
à ceux qui , au jugement de cette Compagnie
auront le mieux réussi sur deux differentes sorrés
de Sujets , qu'il a indiquez dans son Testament
, et dont il a donné des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Syste
me general du Monde; et l'Astronomie Physique.
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans,
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne
le donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 1500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce .
Il ne se donnera que tous les deux ans , et scra
de 2000. livres .
L'Académie , lorsqu'elle proposa la question
sur l'Inclinaison des Plans des Orbites des Pla-
1. Vol. netes
1184 MERCURE DE FRANCE
netes , en désiroit la solution plus qu'elle ne l'est
peroit ; aucun des ouvrages qui lui furent envoyez
ne lui parut mériter le Prix de l'annéc
1732. et elle laissa encore pour deux ans la même
matiere proposée aux recherches des Sçavans
avec un Prix double . L'Académie voit aujourd'hui
le succès de son délai ; parmi les Pieces
qu'elle a reçûës , elle en a trouvé deux qui méritent
le Prix et qui , par des beautez differentes ,
lui ont paru chacune y avoir un droit égal .
Dans ce cas , où l'égalité ne permet pas de
choisir , et semble d'elle - même établir la loi
de récompenser également des mérites égaux
l'Académie est encore authorisée par l'Arrêt du
Parlement qui a expliqué le Testament de M.de
Meflay ; elle a donc jugé que le Prix double de
cette année seroit partagé également entre les
deux Auteurs des Pieces dont les ' numeros sont
19. et 20. * la Devise de celle- cy est ,
Felices anima quibus hac cognoscere primùm.
Inque domos superas scandere cura fuit.
Et celle de la Piece 19. Virtutum pretium in ipais
est , et rectè facti merces est, fecisse.
Cependant l'Académie avant que de prononcer
son jugement avoit ré olu de renouveller dans
cette occasion un avertissement qu'elle à déja
fait autrefois : Comme elle ne restraint à aucun
Sistême les explications qu'elle demande des Phénomenes
, le suffrage aussi qu'elle donne à ces explications
n'est point une adoption des principes sur
lesquels elles sont fondées , ni de toutes les conséquences
qu'on en tire.
Les trois Pieces qui ont le plus approché du
* Les Numeros marquent seulement l'ordre dans
lequel les Pieces ont été reçûës.
I. Vol.
Prix
JUIN, 1714. 1185.
Prix , sont la Piece 26. dont la Devise est , Deus
autem noster in coelo omnia quacumque voluit , fecit
, la Piece 17. dont la Devise est , Emendantur
priora posterioribus , et la Piece 28 dont la Devise
inclinavit cælos , et descendit , et caligo sub
est ,
pedibus ejus.
M. Jean Bernoulli , Professeur en Mathématique
à Bâle , et M. Daniel Bernoulli , son fils ,
qui l'a été à Petersbourg , ont remporté le Prix
de 1734-
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour sujet du
premier Prix qui tombe dans l'année 1736 .
Comment se fait la Propagation de la Lumiere.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sajets , et même les Associez
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de piétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sur tout quand il y aura des Calculs d'Algebre .
Ils ne mettront point leurs noms à leurs Onvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise.
Ils pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit
un Billet séparé et cacheté par eux , où seront ,
avec cette même Sentence, leur nom , leurs qualitez
et leur adresse ; et ce Billet ne sera ouvert
par l'Académie , qu'en cas que la Piece ait remporté
le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpe-
I. Vol. tuel
1186 MERCURE DE FRANCE
ruel de l'Académie , ou les lui feront remettre
entre les mains. Dans ce second cas le Secretaire
en donnera en même- temps à celui qui les fui`
aura remis son Récepissé , où sera marquée la
Sentence de l'Ouvrage et son numero selon l'ordre
ou le temps dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1735. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1736.proclamera la Piece qui aura ce Prix.
S'il y a un Récepissé du Secretaire pour la
Piece qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
l'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Récepissé. Il n'y aura à ce
la nulle autre formalité.
S'il n'y a pas de Récepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
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Résumé : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1736.
En 1736, l'Académie Royale des Sciences a institué deux prix grâce à un legs de M. Rouillé de Meslay, ancien conseiller au Parlement de Paris. Le premier prix, d'une valeur de 1500 livres, concerne le système général du monde et l'astronomie physique, et est attribué tous les deux ans. Le second prix, de 2000 livres, porte sur la navigation et le commerce, également attribué tous les deux ans. Pour l'année 1732, l'Académie avait proposé une question sur l'inclinaison des plans des orbites planétaires, mais aucun ouvrage n'avait mérité le prix. En 1734, deux œuvres ont été jugées dignes du prix double, partagé entre les auteurs des pièces numéros 19 et 20. Les devises des œuvres lauréates étaient 'Felices anima quibus hac cognoscere primum' et 'Virtutum pretium in ipsis est, et rectè facti merces est, fecisse'. L'Académie a renouvelé un avertissement précisant que son suffrage sur les explications des phénomènes n'implique pas l'adoption des principes sur lesquels elles sont fondées. Les pièces les plus proches du prix étaient les numéros 26, 17 et 28. Pour le prix de 1736, l'Académie propose le sujet 'Comment se fait la propagation de la lumière'. Les savants de toutes les nations sont invités à soumettre leurs travaux en français ou en latin, ou dans toute autre langue de leur choix. Les œuvres doivent être envoyées au secrétaire perpétuel de l'Académie avant le 1er septembre 1735. Le prix sera proclamé lors de l'assemblée publique d'après Pâques 1736.
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14
p. 165-181
Description des Fêtes données en la ville d'Arras, à l'occasion de la Naissance de Monseigneur le Comte d'Artois.
Début :
La joie que cet évènement a répandue dans l'Artois, ne s'est [...]
Mots clefs :
Fêtes, Arras, Monseigneur le Comte d'Artois, Naissance, Évêque d'Arras, Te Deum, Mandement, Heureux, Prince, Royaume, Secrétaire, Lettre du roi, Bonheur, Voeux, Providence, Banquets, Conseillers, Militaires, Religieux, Peuple, Vers d'un citoyen d'Arras, Représentations, Feux d'artifice, Destruction d'édifices, Chronographes, Peinture, Médaillons, Symboles, Histoire de l'Artois, Armes, Inscriptions latines, Arts et sciences, Royauté, Bal, Comtes, Comtesses, Marquis, Cérémonies, Sentiments, Vertus, Architecture, Décors, Concert de musique, Jésuites, Capitale, Villes de France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Description des Fêtes données en la ville d'Arras, à l'occasion de la Naissance de Monseigneur le Comte d'Artois.
Defcription des Fêtes données en la ville d'Arras ,
à l'occafion de la Naiffance de Monseigneur le
Comte d'Artois.
LA joie que cet événement a répandue dans
l'Artois , ne s'eft pas bornée aux fentimens de
refpect , d'amour & de reconnoiffance que les
Etats de cette Province ont portés jufqu'au pied
du trône , par la députation nombreufe dont le
Mercure de Novembre a fait mention . Cette joie
a encore éclaté par des fêtes qui méritent qu'on
en conferve le fouvenir ; & nous allons détailler
ce qui s'eft paffé en cette conjoncture dans la
Capitale du pays,
Dès le 11 Octobre , jour auquel un Courier du
cabinet vint apporter aux Députés ordinaires des
Etats ( 1 ) , la nouvelle de l'heureux accouchement
de Madame la Dauphine , & du nom donné par
le Roi au Prince nouveau-né , il y eut des illuminations
& autres démonftrations publiques d'alégreffe
, tant aux Etats & à l'Hôtel de Ville , qu'au
Confeil d'Artois , à l'Evêché , à l'Abbaye de Saint-
Vaaft , &c. mais elles ne furent que le prélude
des réjouiffances brillantes qui devoient les fuivre,
M. l'Evêque fixa au Dimanche 6 Novembre , lé
(1 ) Ce font trois perfonnes choifies dans les trois
Corps des Etats , qui réfident à Arras , & font
chargées de l'adminiftration , hors du temps dés
Affemblées,
166 MERCURE DE FRANCE.
"
Te Deum ordonné par le Roi , & publia à ce fujet
un Mandement conçu en ces terines :
Jean de Bonneguize , par la grace de Dien
» & du S. Siège Apoftolique , Evêque d'Arras : à
tous Abbés , Abbeffes , Chapitres , Doyens ,
Paſteurs , Supérieurs & Supérieures des Eglifes
» & Monafteres exempts & non exempts, & à tous
» fideles de notre Dioceſe , falut & bénédiction.
» Le Seigneur , Mes Très- Chers Freres , tient
dans , fes mains , & la deftinée des Maîtres de
» la terre & le fort des Empires. Heureux les Rois
» & les Peuples , quand ils ne l'apprennent qué
par les preuves qu'il leur donne de fon amour
» & de fa protection !
» Tel eft l'avantage dont nous jouiffons , Mes
Très Chers Freres, furtout depuis que l'heureuſe
fécondité de Madame la Dauphine ajoute à tant
» d'autres faveurs du ciel , les bénédictions dont
≫ il comble par elle le Roi & le Royaume . Cha-
» que année nous ramene au pied des Autels pour
» y rendre graces d'un préſent nouveau à un Dieu
» qui véille au repos & à la profpérité de l'Etar.
» Il donne encore aujourd'hui dans le Prince qui
» vient de naître un nouvel appui au trône déjà le
» mieux affermi , & à la Nation la plus heureufe
un gage de plus de la durée de fon bonheur.
i » Mais fi la naiffance de Monfeigneur le Comté
» d'Artois doit être pour toute la France un fujer
» de joié & un objet de reconnoiffance , vous le
fçavez , M. T. C. F. cet événement intéreffe
» particuliérement cette Province ; & le nom de
ce Prince doit lui feul vous rappeller tout ce que
vous devez dans cette circonftance aux bontés
du Roi , ou plutôt aux miféricordes du Seigneur
qui , après avoir mis dans l'ame du Monarque
, l'amour de tous fes Peuples , daigné
JANVIER. 1758. 167
aujourd'hui fixer finguliérement fur nous les regards
de fa tendrefle.
>> Province heureuſe & préférée , hâtons- nous
» de faire éclater notre joie , & de fignaler notre
» reconnoiffance pour un Dieu qui nous diftingue .
» Mais joignons à nos actions de graces pour ce
préfent ineftimable de fa bonté , les prieres les
plus ferventes , pour qu'il daigne nous le con-
>> ferver. Ce Prince eſt , en naiſſant , le fondement
» & l'appui de nos efpérances : qu'il foit pendant
» le cours d'une longue vie , le gage de notre fé-
» licité , & le lien qui refferre de plus en plus les
>> noeuds de cette tendreffe paternelle , dont le Roi
»> nous donne aujourd'hui dans fa perfonne , la
preuve la plus éclatante.
» Demandons au Seigneur de graver de bonne
>> heure dans fon ame les principes inaltérables de
» de bonté & d'humanité qui nous font trouver
» le meilleur des Peres dans le plus grand des
Rois qu'il lui infpire le goût de cette piété tendre
& folide qui fait de la Reine l'exemple de la
Cour & la gloire de la Religion ; qu'il mette
» dans fon coeur le germe des vertus de Monſeigneur
le Dauphin , & de Madame la Dauphine,
»fi dignes l'un & l'autre des bénédictions multipliées
que le Ciel répand fur leur union , & fi
propres à attirer fur le Royaume celles qui peuvent
en perpétuer la gloire , le répos & la
» profpérité.
Puiffe cet augufte Enfant fi précieux à cette
» Province en particulier , devenit , pour notre
bonheur, tous les jours de fa vie , plus parfait, en
fe formant fur de pareils modeles puiffent
> nos neveux avoir des raifons de renouveller fans
» ceffe au Seigneur pour fa confervation les ac-
» tions de graces que nous allons lui rendre pour
fa naiflance,
16S MERCURE DE FRANCE.
» A ces cauſes , après avoir pris l'avis de nos
» Vénérables Freres les Prévôt , Doyen , Cha-
» noines & Chapitre de notre Eglife Cathédrale ,
» nous ordonnons de faire chanter le Te Deum,
>> chacun dans vos Eglifes , avec les folemnités
>> requifes , le premier Dimanche ou jour de
Fête , après que vous aurez reçu notre préſent
>> Mandement , les Officiers , Magiftrats des
>> lieux , & tous autres qu'il appartiendra , invités
» d'y aſſiſter .
» Donné à Arras , en notre Palais Epiſcopal ,
fous notre feing & la fignature de notre Secre-
D taire , le trois Novembre mil fept cens cinquan-
» te-fept » .
JEAN , Evêque d'Arras.
Par Monfeigneur ,
PECHENA , Secrétaire.
Lettre du Roi , à M. l'Evêque d'Arras .
Monfieur l'Evêque d'Arras , la durée du bonheur
de mes fujets étant l'objet de mes voeux les plus
ardens , tous les événemens capables de le perpétuef,
excitent en moi les fentimens que mérite
un peuple toujours empreffé à me donner des
marques de fon zele , de fa fidélité & de fon
amour. Les princes dont il a plu à Dieu de combler
mes fouhaits , affurent la tranquillité dans
mes états. Celui dont matrès chere Fille la Dauphine
vient d'être heureuſement délivrée , eſt un
nouveau don de la providence , & c'eft pour lui
rendre les actions de graces qui lui font dûes , que
je vous fais cette lettre , pour vous dire que mon
intention eft que vous faffiez chanter le Te Deum
dans votre Eglife Cathédrale , & dans toutes les
autres
JANVIERL
169
. 1758.
autres de votre Dioceſe , avec la folemnité requife
, & que vous invitiez d'y affifter tous ceux qu'il
conviendra ; ce que me promettant de votre zele
je ne vous ferai la préfente plus longue , que pour
prier Dieu qu'il vous ait , Mons. l'Evêque d'Arras
, en fa fainte garde. Ecrit à Versailles le 9 Octobre
1757. Signé , LOUIS . Et plus bas , R. de
Voyer. Etfur le repli : à Mons. l'Evêque d'Arras,
Confeiller en mes Confeils .
La fête fut annoncée le au foir par toutes les
cloches de la Ville , que l'on fonna encore le 6 ,
de grand matin. En même temps des falves d'artillerie
& de boîte fe firent entendre , & recommencerent
à différentes reptiles dans le cours de
la journée. Il y eut ce même jour à l'Hôtel de
Ville un dîner fomptueux de plus de quatre-vingts
couverts , où le trouva M. de Caumartin , Intendant
de la Province . On y avoit auffi invité l'Evêque
, l'Abbé de Saint- Vaaft , le Commandant
de la Place , le premier Préfident du Confeil d'Artois
, & la Nobleffe , ainfi qu'un certain nombre
des Officiers de la garnifon , & des autres principaux
Corps , ecclefiaftiques , civils & militaires.
Pendant ce repas , on jetta de l'argent au peuple
& les Magiftrats lui firent diftribuer du pain , des
viandes & du vin. Immédiatement après que la
fanté de Monfeigneur le Comte d'Artois eût été
bue au fon des inftrumens , on préfenta à tous les
convives des exemplaires de la piece fuivante ,
compofée par M Harduin , Avocat , ancien Député
des Etats d'Artois à la Cour , & Secretaire
perpétuel de la Société Littéraire d'Arras.
L. Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE .
Sentimens d'un Citoyen d'Arras , fur la Naiffance
de Monfeigneur le Comte d'Artois .
It fort donc aujourd'hui de fon obſcurité ,
Ce Titre qu'autrefois des Héros ont porté ( 1 ).
D'un Enfant de Louis il devient le partage :
Louis , pour couronner notre fidélité ,
Daigne de fon amour nous accorder ce gage .
Vous reprenez enfin votre antique fplendeur ,
Lieux où de Pharamond le brave Succeffeur (1 )
Jetta les fondemens du floriffant Empire
Qui commande à l'Europe , & que le monde admire.
Monarque triomphant , que le Ciel a formé
Pour les vertus & pour la gloire ,
Ton peuple réuni , d'un beau zele animé ,
T'a placé dès long-temps au Temple de mémoire ,
Sous le nom de Roi Bien - Aimé.
Mais lorfque furpaffant toute notre eſpérance ,
Tu veux nous diftinguer de tes autres Sujets ,
Lorfque tu mets pour nous le comble à tes bienfaits
,
Quel nom te donnera notre reconnoiffance !
Plaifirs , volez ici fous mille traits divers :
Que Polymnie & Terpsichore
Célebrent à l'envi le Maître qu'on adore.
(1) Robert I & Robert II, Comtes d'Artois.
(2) Clodion.2
JANVIER.
1758.
171
Qu'un bruit guerrier fe mêle aux plus tendres
concerts :
Que la fiere trompette fonne :
Sur nos murs que la foudre tonne :
Que le falpêtre éclate dans les airs.
Que mille bouche enflammées
Annoncent les tranfports de nos ames charmées
Au bout de ce vafte Univers.
Je vois juſques à
l'Empyrée
S'élevér de rapides feux :
Ainfi vers la voûte azurée
S'élance l'ardeur de nos voeux.
Tels que ces
brillantes étoiles ,
Qui de la nuit perçant les voiles ,
Retombent en foule à nos yeux ,
Sur l'Enfant fi cher à la France
Puiffent
defcendre en
abondance
Les plus riches préfens des Cieux.
Dans le
raviffement où mon ame fe livre ,
En lui déja je vois revivre
Ce Frere vertueux du plus faint de nos Rois ( 1).
A nos ayeux il fit chérir fes loix :
Des cruels
Sarrafins il
confondit la rage :
Prince , lis fes exploits , & deviens fon image ...
Mais pourquoi de l'hiftoire
emprunter le fecours ▸
(1) Robert I, frere de Saint Louis , furnommé
le Bon & le
Vaillant, ‹
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
Pour acquérir une gloire immortelle ,
Il ne te faut d'autre modele
Que ton augufte Ayeul , ou l'Auteur de tes jours.
Illuftre Enfant , auprès du trône
Tu feras de l'Artois le plus ferme foutien :
De Louis & du peuple à qui fa main te donne ,
Tu refferres encor le fortuné lien .
Si tu pouvois juger de notre amour extrêmê
Si tu lifois au fond de notre coeur ,
Ah ! tu t'applaudirois toi- même
Du nom qui fait notre bonheur .
.
On avoit élevé , vis- à-vis de l'Hôtel de Ville ,
un Feu d'artifice , pour lequel on n'avoit épargné
ni foins , ni dépenfe , non plus que pour les illuminations
de cet hôtel , de la haute & admirable
tour qui l'accompagne , & des autres édifices publics
. Tous les particuliers s'étoient auffi empreffés
à illuminer leurs maiſons , d'une maniere qui
répondît à la folemnité du jour ; mais une pluie
continuelle empêcha l'effet de ces préparatifs. On
ne put faire jouer qu'une petite partie de l'artifice
; & le refte fut remis au furlendemain.
L'édifice conftruit pour le feu , fur les deffeins
du fieur Beffara , Architecte de la Ville , étoit
feint de marbre blanc , & avoit s 2 pieds d'élévation
en deux étages , furmontés d'une pyramide
de 33 pieds . Le premier étage ou rez - de - chauffée
étoit un quarré d'ordre dorique , ayant 44 pieds
de face , dont le côté principal offroit un portique
, avec fronton & baluftrade , orné des Armes
du Roi , de Monfeigneur le Dauphin , & de Mon.
feigneur le Comte d'Artois , Une colonnade ioniJANVIER.
1758. 173
que formoit le fecond étage , qui étoit circulaire.
Vingt-quatre vafes à fleurs & trophées d'armes
ou de mufique , fervoient d'amortiffemens aux
deux ordres d'architecture . Cette décoration étoit
femée de chronogrammes ou chronographes
forte d'infcription fort en ufage aux Pays Bas ,
dans laquelle on trouve , en chiffre Romain , par
la réunion de toutes les lettres numérales qu'elle
contient , l'année de l'événement qui en eſt l'objet.
Voici quelques- uns de ces chronographes :
nasCItVŕ CoMes , spLenDor artesIx.
DonVM CLI aC, regIs.
PVLChra FIDel MerCes .
LætVs aMor aCCenDIt Ignes,
Entre les différentes illuminations qui avoient
été préparées , on remarquoit aux croifées de
Pappartement que la Société Littéraire occupe à
l'hôtel du Gouverneur , trois tranfparens , fur
lefquels étoient peints autant de médaillons , imaginés
par M. Camp , Avocat , Membre de cette
Société , & actuellement Député des Etats à lạ
Cour. On croit devoir donner ici la defcription
de ces morceaux de peinture.
Premier Médaillon.
L'hiftoire de l'Artois caractérisée fpécifiquement
par une femme vêtue d'une faie blanche
rayée de pourpre ( 1 ) . Elle a fur la tête une couronne
de laurier , & une plume à la main . Devant
(1 ) Cette espece d'étoffe fe fabriquoit autrefois
par les habitans d'Arras , nommés Atrebates, avec
tant de réputation que les Romains en faifoient
leurs plus magniques habillemens.
Hiij
74 MERCURE DE FRANCE.
elle eft un grand livre ouvert , fur la couverture
duquel fe voyent les Armes de la province . Elle
tient de la main gauche un médaillon portant
celles de Monfeigneur le Comte d'Artois , qu'elle
regarde avec un étonnement mêlé de joie. Une
pile de volumes imprimés & manuſcrits , fur laquelle
font les aîles & autres attributs du Temps ,
fert d'appui au livre que cette femme tient ouvert.
Elle a un pied pofé fur un débris de monument
antique , dont les reftes font épars. Auprès eft
une urne renverfée , d'où fe répand un grand
nombre de médailles .
Légende.
QUANTA FASTORUM GLORIA !
Exergue.
COMES DATUS IXA. OCT. M. DCC. LVII .
Second médaillon ,
Minerve affife , ferrant de fon bras gauche un
vafe aux Armes d'Artois , dans lequel eft planté
un rejetton de lys , qu'elle prend foin de cultiver.
A fes pieds font des trophées relatifs aux Arts &
aux Sciences.
Légende.
CURAT NOBISQUE COLIT.
Exergue.
SOC. LITT . ATR. SPES ET VOT.
Troisieme médaillon.
Les chiffres des Rois Louis VIII & Louis XV,
figurés par deux doubles IL , placés fous une
même couronne , & accompagnées refpectivement
JANVIER. 1758 . 175
des nombres VIII & XV . Un cordon bleu fort de
la couronne , entrelace les deux chiffres , & ſe
termine par un noeud , d'où pendent les Armes de
Monfeigneur le Comte d'Artois ( 1 ) .
Légende.
AB EVO IN ÆVUM.
Exergue.
DECUS FUNDATUM ET RESTITUTUM.
Le même jour 6 Novembre , vers les dix heures
du foir , il y eut dans la grande falle de l'Hôtel
de Ville , qu'on avoit fuperbement décorée , un
bal qui fut ouvert par M. l'Intendant avec Madame
la Comteffe de Houchin , épouse du Député
ordinaire de la Nobleffe des Etats . On y fervit
fur des buffets en gradins , un ambigu fuffifant
pour fatisfaire les goûts divers de deux mille perfonnes
au moins qui fe trouverent à ce bal .
Les Etats d'Artois différerent jufqu'à l'ouverture
de leur Affemblée générale , la folemnité de
leurs actions de graces & de leurs réjouiflances ,
afin que tous les Membres des trois Ordres fuflent
à portée d'y participer. Ce fut le lundi 21 Novembre
que le fit cette ouverture ; & après la
féance , qui fe tint dans la forme ordinaire fur les
dix heures du matin , on chanta dans l'Eglife des
Récollets un Te Deum en mufique , auquel M.
(1) Louis VIII , par fon Teftament du mois de
Juin 1225 , affigna l'Artois en partage à Robert
fon fecond fils , frere de S. Louis , de qui defcend la
branche de Bourbon. Depuis ce Robert , premier
Comte d'Artois , aucun fils de France n'en avoit
porté le titre.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
l'Evêque d'Arras officia pontificalement. M. fe
Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province ;
M. l'Intendant , & M. Briois , Premier Préfident
du Confeil Provincial , Commiffaires du Roi pour
la tenue des Etats , affifterent à cette cérémonie ,
accompagnés de tous les Membres de l'Affemblée.
Il y eut enfuite un magnifique dîner de deux cens
vingt-cinq couverts, auquel tous les Corps avoient
été invités. Sur la fin du repas , on but avec appareil
les fantés du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
& du nouveau Prince , qui furent annoncées
fucceffivement par des falves de boîtes & d'artillerie
; & les Députés ordinaires jetterent de l'argent
au peuple. Dès que la nuit fut venue , on tira
avec toute la réuffite poffible , un très- beau Feu
d'artifice au milieu de la grande place.
Ce feu avoit la forme d'un temple , dont le
premier
étage , quarré & élevé d'environ fept pieds
au deffus du pavé , fervoit de focle à tout l'édifice.
Quatre grandes rampes de dix marches occupoient
le milieu de chaque face , & conduifoient
à une galerie fermée de panneaux & d'acroteres
enrichis d'Armes du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
, & de Monfeigneur le Comte d'Artois , ainfi
que des Chiffres de la province.
Le principal corps établi fur le premier étage
avoit huit côtés , dont quatre plus larges que les
autres , faifant faillie & avant- corps , formoient
des portiques , & répondoient aux rampes. Aux
entrées de ces portiques étoient les figures fymboliques
de la fincérité & de la fidélité , qui caractérifent
les Artéfiens , & celles de la reconnoiffance
& de l'espérance , fentimens dont ce peuple eft
particuliérement affecté dans la circonftance préfente.
Les quatre côtés enfoncés étoient ornés de
iches , avec d'autres figures qui défignoient les
JANVIER. 1758. 177
Vertus protectrices du jeune Prince ; fçavoir , la
Religion , la Bonté , la Valeur & la Prudence.
Des emblêmes relatifs à ces vertus rempliffoient
le deffus des niches. La décoration générale de
toute cette partie étoit un ordre Ionique régulier ,
dont l'entablement faillant foutenoit une baluftrade
mêlée d'acroteres , fur chacun defquels on
voyoit des grouppes d'enfans , qui fembloient , en
exprimant leur joie , difputer à qui porteroit les
Armes du Roi , & celles des autres perfonnes de
la Famille Royale.
Sur le deuxieme étage étoit pofé un attique à
quatre faces , dont trois préfentoient des tableaux
emblématiques , & l'autre contenoir cette infcription
:
NOVO ARTESIA COMITI
Il y avoit des pilaftres aux angles de ce corps
d'architecture avec un entablement en faillie ,
lequel étoit couronné de quatre vafes de ronde
bolle. Une pyramide en mofaïque évidée , s'élevoit
fur l'attique qui lui fervoit de baſe , & portoit
fur fa cime les Armes d'Artois , furmontées
d'un foleil .
Aux quatre coins du temple , & à une diſtance
convenable , étoient de grands obéliſques décorés,
de chiffres , de médaillons , &c.
Toutes les parties de l'édifice étoient peintes
en grifaille , à l'exception des tableaux & des
emblêmes , qui l'étoient en camayeu de couleur
bleue. Mais cette fimplicité étoit relevée par l'éclat
de l'or répandu fur les armoiries , les infcriptions
, les cartouches , les guirlandes ; fur la pyramide
, fur les vafes , & fur tous les ornemens
où l'on avoit pu l'employer avec goût.
Cet ouvrage fut exécuté par les foins & fur les
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
deffeins du fieur Linque , Architecte , natif & hæ
bitant d'Arras.
Les Commiffaires de Sa Majesté & les Etats
virent jouer l'artifice d'un amphithéâtre dreffé à
l'un des bouts de la place , qui eft une des plus
vaftes du Royaume. Des fanfares de cors , trompettes
& timbales , animerent ce fpectacle , aprèslequel
plufieurs fontaines de vin coulerent pour
le peuple.
Les deux façades de l'Hôtel des Etats furent
illuminés par une quantité immenfe de lamprons
, dont l'arrangement deffinoit , fans confufion
, toute la belle architecture de cet hôtel Dans
un grand tableau tranfparent placé au deffus de
la porte d'entrée , on voyoit Lucine defcendant
du Ciel , & tenant dans fes bras le Prince nouveau-
né. Le Roi montroit à cette Déeffe la Province
d'Artois perſonnifiée qui , d'un air empreffé
, tendoit les mains pour recevoir l'augufte Enfant.
Un rayon de lumiere partant du vifage de
ce nouveau Comte , fe répandoit fur celui de la
Province ; & on lifoit fur une banderole ce chronographe
:
novo spLenDes CIt CoMIte.
A neuf heures du foir commença un concert ,
dans lequel on exécuta plufieurs pieces de mufique
Françoife & Italienne . A ce concert fuccéda
un ambigu pour les Dames , fervi fur deux tables
de foixante perfonnes chacune . La fête fut terminée
par un grand bal , que M. le Duc de
Chaulnes ouvrit avec Madame la Comteffe de
Houchin , & qui dura jufqu'au jour. Rien n'y
fut oublié , foit pour la décoration des trois falles
où l'on danfa , foit pour la maniere dont elles
furent éclairées , foit pour la fymphonie & les
rafraîchiffemens de toute efpece.
JANVIER . 1758. 179
M. l'Evêque d'Arras donna de grands foupers
la veille de l'ouverture & le jour de la clôture
des Etats. Pendant la fête du 21 , on diftribua
abondamment dans fon palais du pain , des viandes
, de la biere , du bois & de Pargent à cinq
cens perfonnes au moins . La maison du Bon
Pafteur , qui renferme plus de cent pauvres filles ,
a éprouvé les mêmes libéralités de la part de ce
Prélat.
Le 6 & le 21 , M. de Briois , Abbé de S. Vaaſt ,
fit tirer beaucoup d'artifice. Il a pareillement
fignalé fa charité , en faisant délivrer aux pauvres
quatre mille pains , du poids de trois livres &
demie:
M. de Caumartin qui , depuis le commencement
de l'Affemblée des Etats avoit donné des
preuves de fa magnificence ordinaire , y ajouta
le Dimanche 27 Novembre un dîner de cent trente
couverts. Ce feftin ne fut que pour les hommes ;
mais environ quatre- vingts Dames fouperent le
même jour à l'intendance , où il y eut audi un
bal qui ne laiffa rien à défirer . M. le premier
Préſident du Confeil d'Artois s'étoit diftingué de
fon côté le jeudi précédent , par un dîner fuivi
d'un bal , qui fut interrompu pour voir un bouquet
d'artifice & une illumination terreftre , formée
avec goût dans le parterre du jardin de ce
Magiftrat. Il fit fervir fur les neuf heures un ambigu
; après lequel il y eut concert , & l'on reprit
le bal qui ne finit qu'avec la nuit.
Enfin le 30 Novembre , les RR. PP. Jéfuites
du College d'Arras firent chanter dans leur Eglife
le Te Deum & l'Exaudiat , par toute la mufique
de la Cathédrale . M. l'Evêque d'Arra y officia ,
& les Etats qu'on avoit invités à la cérémonie ,
affifterent en corps ; après quoi ils pafferent dans
y
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
la falle des Actes , où le R. P. Dubuiffon , Profeffeur
de Rhétorique , leur adreffa une harangue
latine , dont l'objet étoit de féliciter la province
d'Artois fur la naiffance du nouveau Comte.
L'Orateur s'attacha à prouver dans la premiere
partie de fon difcours , qu'il ne pouvoit rien arriver
de plus avantageux à la Province , que de
voir fon nom porté par un Prince de la Maifon de
Bourbon ; & dans la feconde , qu'aucune Province
n'étoit plus digne de cette grace.
Les PP. Jéfuites ont fourni ce jour là de quoi
dîner à douze pauvres familles de chacune des
onze Paroiffes de la Ville. Les écoliers , tant externes
que penfionnaires , qui font de la Congré
gation de la Vierge , ont donné le même jour à
dîner & à fouper aux malheureux détenus dans
les prifons royales , lefquels étoient au nombre
de quarante , les ont fervis eux- mêmes , & leur ont
encore diftribué des aumônes.
Les autres Villes de l'Artois n'ont pas témoi
gné moins d'ardeur que la Capitale à célébrer
une époque fi glorieufe pour la Province ; & de
fimples Bourgades ont donné en cette occafion
les marques les plus éclatantes de leur zele & de
leur alégreffe.
Le Roi a nommé le Maréchal de Tomond ,
pour commander fur les côtes de la Méditerranée .
Sa Majefté a auffi difpofé du commandement de
la Guyenne en faveur du Comte de Langeron
Lieutenant-Général de fes armées , & Elle a donné
au Comte de Gramont , Brigadier d'Infanterie,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , le Commandement
des troupes , dans la partie du Gouvernement
de la Guyenne , qui dépend de la Généralité
d'Aufch.
Sur la démiffion de Madame la Ducheffe d'Antin,
JANVIER. 1758.
181
de la place de Dame du Palais de la Reine , le Roi a
nommé le 25 Novembre Madame la Comteffe de
Clermont-Tonnere pour la remplacer.
Le 27, M. le Comte de Rochechouart prêta ferment
entre les mains du Roi , pour le Gouvernement
de l'Orléannois.
M. Le Duc de Chaulnes étant revenu de l'armée
du Maréchal Duc de Richelieu , pour tenir les
Etats d'Artois , en fit l'ouverture à Arras le 21
Novembre.
à l'occafion de la Naiffance de Monseigneur le
Comte d'Artois.
LA joie que cet événement a répandue dans
l'Artois , ne s'eft pas bornée aux fentimens de
refpect , d'amour & de reconnoiffance que les
Etats de cette Province ont portés jufqu'au pied
du trône , par la députation nombreufe dont le
Mercure de Novembre a fait mention . Cette joie
a encore éclaté par des fêtes qui méritent qu'on
en conferve le fouvenir ; & nous allons détailler
ce qui s'eft paffé en cette conjoncture dans la
Capitale du pays,
Dès le 11 Octobre , jour auquel un Courier du
cabinet vint apporter aux Députés ordinaires des
Etats ( 1 ) , la nouvelle de l'heureux accouchement
de Madame la Dauphine , & du nom donné par
le Roi au Prince nouveau-né , il y eut des illuminations
& autres démonftrations publiques d'alégreffe
, tant aux Etats & à l'Hôtel de Ville , qu'au
Confeil d'Artois , à l'Evêché , à l'Abbaye de Saint-
Vaaft , &c. mais elles ne furent que le prélude
des réjouiffances brillantes qui devoient les fuivre,
M. l'Evêque fixa au Dimanche 6 Novembre , lé
(1 ) Ce font trois perfonnes choifies dans les trois
Corps des Etats , qui réfident à Arras , & font
chargées de l'adminiftration , hors du temps dés
Affemblées,
166 MERCURE DE FRANCE.
"
Te Deum ordonné par le Roi , & publia à ce fujet
un Mandement conçu en ces terines :
Jean de Bonneguize , par la grace de Dien
» & du S. Siège Apoftolique , Evêque d'Arras : à
tous Abbés , Abbeffes , Chapitres , Doyens ,
Paſteurs , Supérieurs & Supérieures des Eglifes
» & Monafteres exempts & non exempts, & à tous
» fideles de notre Dioceſe , falut & bénédiction.
» Le Seigneur , Mes Très- Chers Freres , tient
dans , fes mains , & la deftinée des Maîtres de
» la terre & le fort des Empires. Heureux les Rois
» & les Peuples , quand ils ne l'apprennent qué
par les preuves qu'il leur donne de fon amour
» & de fa protection !
» Tel eft l'avantage dont nous jouiffons , Mes
Très Chers Freres, furtout depuis que l'heureuſe
fécondité de Madame la Dauphine ajoute à tant
» d'autres faveurs du ciel , les bénédictions dont
≫ il comble par elle le Roi & le Royaume . Cha-
» que année nous ramene au pied des Autels pour
» y rendre graces d'un préſent nouveau à un Dieu
» qui véille au repos & à la profpérité de l'Etar.
» Il donne encore aujourd'hui dans le Prince qui
» vient de naître un nouvel appui au trône déjà le
» mieux affermi , & à la Nation la plus heureufe
un gage de plus de la durée de fon bonheur.
i » Mais fi la naiffance de Monfeigneur le Comté
» d'Artois doit être pour toute la France un fujer
» de joié & un objet de reconnoiffance , vous le
fçavez , M. T. C. F. cet événement intéreffe
» particuliérement cette Province ; & le nom de
ce Prince doit lui feul vous rappeller tout ce que
vous devez dans cette circonftance aux bontés
du Roi , ou plutôt aux miféricordes du Seigneur
qui , après avoir mis dans l'ame du Monarque
, l'amour de tous fes Peuples , daigné
JANVIER. 1758. 167
aujourd'hui fixer finguliérement fur nous les regards
de fa tendrefle.
>> Province heureuſe & préférée , hâtons- nous
» de faire éclater notre joie , & de fignaler notre
» reconnoiffance pour un Dieu qui nous diftingue .
» Mais joignons à nos actions de graces pour ce
préfent ineftimable de fa bonté , les prieres les
plus ferventes , pour qu'il daigne nous le con-
>> ferver. Ce Prince eſt , en naiſſant , le fondement
» & l'appui de nos efpérances : qu'il foit pendant
» le cours d'une longue vie , le gage de notre fé-
» licité , & le lien qui refferre de plus en plus les
>> noeuds de cette tendreffe paternelle , dont le Roi
»> nous donne aujourd'hui dans fa perfonne , la
preuve la plus éclatante.
» Demandons au Seigneur de graver de bonne
>> heure dans fon ame les principes inaltérables de
» de bonté & d'humanité qui nous font trouver
» le meilleur des Peres dans le plus grand des
Rois qu'il lui infpire le goût de cette piété tendre
& folide qui fait de la Reine l'exemple de la
Cour & la gloire de la Religion ; qu'il mette
» dans fon coeur le germe des vertus de Monſeigneur
le Dauphin , & de Madame la Dauphine,
»fi dignes l'un & l'autre des bénédictions multipliées
que le Ciel répand fur leur union , & fi
propres à attirer fur le Royaume celles qui peuvent
en perpétuer la gloire , le répos & la
» profpérité.
Puiffe cet augufte Enfant fi précieux à cette
» Province en particulier , devenit , pour notre
bonheur, tous les jours de fa vie , plus parfait, en
fe formant fur de pareils modeles puiffent
> nos neveux avoir des raifons de renouveller fans
» ceffe au Seigneur pour fa confervation les ac-
» tions de graces que nous allons lui rendre pour
fa naiflance,
16S MERCURE DE FRANCE.
» A ces cauſes , après avoir pris l'avis de nos
» Vénérables Freres les Prévôt , Doyen , Cha-
» noines & Chapitre de notre Eglife Cathédrale ,
» nous ordonnons de faire chanter le Te Deum,
>> chacun dans vos Eglifes , avec les folemnités
>> requifes , le premier Dimanche ou jour de
Fête , après que vous aurez reçu notre préſent
>> Mandement , les Officiers , Magiftrats des
>> lieux , & tous autres qu'il appartiendra , invités
» d'y aſſiſter .
» Donné à Arras , en notre Palais Epiſcopal ,
fous notre feing & la fignature de notre Secre-
D taire , le trois Novembre mil fept cens cinquan-
» te-fept » .
JEAN , Evêque d'Arras.
Par Monfeigneur ,
PECHENA , Secrétaire.
Lettre du Roi , à M. l'Evêque d'Arras .
Monfieur l'Evêque d'Arras , la durée du bonheur
de mes fujets étant l'objet de mes voeux les plus
ardens , tous les événemens capables de le perpétuef,
excitent en moi les fentimens que mérite
un peuple toujours empreffé à me donner des
marques de fon zele , de fa fidélité & de fon
amour. Les princes dont il a plu à Dieu de combler
mes fouhaits , affurent la tranquillité dans
mes états. Celui dont matrès chere Fille la Dauphine
vient d'être heureuſement délivrée , eſt un
nouveau don de la providence , & c'eft pour lui
rendre les actions de graces qui lui font dûes , que
je vous fais cette lettre , pour vous dire que mon
intention eft que vous faffiez chanter le Te Deum
dans votre Eglife Cathédrale , & dans toutes les
autres
JANVIERL
169
. 1758.
autres de votre Dioceſe , avec la folemnité requife
, & que vous invitiez d'y affifter tous ceux qu'il
conviendra ; ce que me promettant de votre zele
je ne vous ferai la préfente plus longue , que pour
prier Dieu qu'il vous ait , Mons. l'Evêque d'Arras
, en fa fainte garde. Ecrit à Versailles le 9 Octobre
1757. Signé , LOUIS . Et plus bas , R. de
Voyer. Etfur le repli : à Mons. l'Evêque d'Arras,
Confeiller en mes Confeils .
La fête fut annoncée le au foir par toutes les
cloches de la Ville , que l'on fonna encore le 6 ,
de grand matin. En même temps des falves d'artillerie
& de boîte fe firent entendre , & recommencerent
à différentes reptiles dans le cours de
la journée. Il y eut ce même jour à l'Hôtel de
Ville un dîner fomptueux de plus de quatre-vingts
couverts , où le trouva M. de Caumartin , Intendant
de la Province . On y avoit auffi invité l'Evêque
, l'Abbé de Saint- Vaaft , le Commandant
de la Place , le premier Préfident du Confeil d'Artois
, & la Nobleffe , ainfi qu'un certain nombre
des Officiers de la garnifon , & des autres principaux
Corps , ecclefiaftiques , civils & militaires.
Pendant ce repas , on jetta de l'argent au peuple
& les Magiftrats lui firent diftribuer du pain , des
viandes & du vin. Immédiatement après que la
fanté de Monfeigneur le Comte d'Artois eût été
bue au fon des inftrumens , on préfenta à tous les
convives des exemplaires de la piece fuivante ,
compofée par M Harduin , Avocat , ancien Député
des Etats d'Artois à la Cour , & Secretaire
perpétuel de la Société Littéraire d'Arras.
L. Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE .
Sentimens d'un Citoyen d'Arras , fur la Naiffance
de Monfeigneur le Comte d'Artois .
It fort donc aujourd'hui de fon obſcurité ,
Ce Titre qu'autrefois des Héros ont porté ( 1 ).
D'un Enfant de Louis il devient le partage :
Louis , pour couronner notre fidélité ,
Daigne de fon amour nous accorder ce gage .
Vous reprenez enfin votre antique fplendeur ,
Lieux où de Pharamond le brave Succeffeur (1 )
Jetta les fondemens du floriffant Empire
Qui commande à l'Europe , & que le monde admire.
Monarque triomphant , que le Ciel a formé
Pour les vertus & pour la gloire ,
Ton peuple réuni , d'un beau zele animé ,
T'a placé dès long-temps au Temple de mémoire ,
Sous le nom de Roi Bien - Aimé.
Mais lorfque furpaffant toute notre eſpérance ,
Tu veux nous diftinguer de tes autres Sujets ,
Lorfque tu mets pour nous le comble à tes bienfaits
,
Quel nom te donnera notre reconnoiffance !
Plaifirs , volez ici fous mille traits divers :
Que Polymnie & Terpsichore
Célebrent à l'envi le Maître qu'on adore.
(1) Robert I & Robert II, Comtes d'Artois.
(2) Clodion.2
JANVIER.
1758.
171
Qu'un bruit guerrier fe mêle aux plus tendres
concerts :
Que la fiere trompette fonne :
Sur nos murs que la foudre tonne :
Que le falpêtre éclate dans les airs.
Que mille bouche enflammées
Annoncent les tranfports de nos ames charmées
Au bout de ce vafte Univers.
Je vois juſques à
l'Empyrée
S'élevér de rapides feux :
Ainfi vers la voûte azurée
S'élance l'ardeur de nos voeux.
Tels que ces
brillantes étoiles ,
Qui de la nuit perçant les voiles ,
Retombent en foule à nos yeux ,
Sur l'Enfant fi cher à la France
Puiffent
defcendre en
abondance
Les plus riches préfens des Cieux.
Dans le
raviffement où mon ame fe livre ,
En lui déja je vois revivre
Ce Frere vertueux du plus faint de nos Rois ( 1).
A nos ayeux il fit chérir fes loix :
Des cruels
Sarrafins il
confondit la rage :
Prince , lis fes exploits , & deviens fon image ...
Mais pourquoi de l'hiftoire
emprunter le fecours ▸
(1) Robert I, frere de Saint Louis , furnommé
le Bon & le
Vaillant, ‹
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
Pour acquérir une gloire immortelle ,
Il ne te faut d'autre modele
Que ton augufte Ayeul , ou l'Auteur de tes jours.
Illuftre Enfant , auprès du trône
Tu feras de l'Artois le plus ferme foutien :
De Louis & du peuple à qui fa main te donne ,
Tu refferres encor le fortuné lien .
Si tu pouvois juger de notre amour extrêmê
Si tu lifois au fond de notre coeur ,
Ah ! tu t'applaudirois toi- même
Du nom qui fait notre bonheur .
.
On avoit élevé , vis- à-vis de l'Hôtel de Ville ,
un Feu d'artifice , pour lequel on n'avoit épargné
ni foins , ni dépenfe , non plus que pour les illuminations
de cet hôtel , de la haute & admirable
tour qui l'accompagne , & des autres édifices publics
. Tous les particuliers s'étoient auffi empreffés
à illuminer leurs maiſons , d'une maniere qui
répondît à la folemnité du jour ; mais une pluie
continuelle empêcha l'effet de ces préparatifs. On
ne put faire jouer qu'une petite partie de l'artifice
; & le refte fut remis au furlendemain.
L'édifice conftruit pour le feu , fur les deffeins
du fieur Beffara , Architecte de la Ville , étoit
feint de marbre blanc , & avoit s 2 pieds d'élévation
en deux étages , furmontés d'une pyramide
de 33 pieds . Le premier étage ou rez - de - chauffée
étoit un quarré d'ordre dorique , ayant 44 pieds
de face , dont le côté principal offroit un portique
, avec fronton & baluftrade , orné des Armes
du Roi , de Monfeigneur le Dauphin , & de Mon.
feigneur le Comte d'Artois , Une colonnade ioniJANVIER.
1758. 173
que formoit le fecond étage , qui étoit circulaire.
Vingt-quatre vafes à fleurs & trophées d'armes
ou de mufique , fervoient d'amortiffemens aux
deux ordres d'architecture . Cette décoration étoit
femée de chronogrammes ou chronographes
forte d'infcription fort en ufage aux Pays Bas ,
dans laquelle on trouve , en chiffre Romain , par
la réunion de toutes les lettres numérales qu'elle
contient , l'année de l'événement qui en eſt l'objet.
Voici quelques- uns de ces chronographes :
nasCItVŕ CoMes , spLenDor artesIx.
DonVM CLI aC, regIs.
PVLChra FIDel MerCes .
LætVs aMor aCCenDIt Ignes,
Entre les différentes illuminations qui avoient
été préparées , on remarquoit aux croifées de
Pappartement que la Société Littéraire occupe à
l'hôtel du Gouverneur , trois tranfparens , fur
lefquels étoient peints autant de médaillons , imaginés
par M. Camp , Avocat , Membre de cette
Société , & actuellement Député des Etats à lạ
Cour. On croit devoir donner ici la defcription
de ces morceaux de peinture.
Premier Médaillon.
L'hiftoire de l'Artois caractérisée fpécifiquement
par une femme vêtue d'une faie blanche
rayée de pourpre ( 1 ) . Elle a fur la tête une couronne
de laurier , & une plume à la main . Devant
(1 ) Cette espece d'étoffe fe fabriquoit autrefois
par les habitans d'Arras , nommés Atrebates, avec
tant de réputation que les Romains en faifoient
leurs plus magniques habillemens.
Hiij
74 MERCURE DE FRANCE.
elle eft un grand livre ouvert , fur la couverture
duquel fe voyent les Armes de la province . Elle
tient de la main gauche un médaillon portant
celles de Monfeigneur le Comte d'Artois , qu'elle
regarde avec un étonnement mêlé de joie. Une
pile de volumes imprimés & manuſcrits , fur laquelle
font les aîles & autres attributs du Temps ,
fert d'appui au livre que cette femme tient ouvert.
Elle a un pied pofé fur un débris de monument
antique , dont les reftes font épars. Auprès eft
une urne renverfée , d'où fe répand un grand
nombre de médailles .
Légende.
QUANTA FASTORUM GLORIA !
Exergue.
COMES DATUS IXA. OCT. M. DCC. LVII .
Second médaillon ,
Minerve affife , ferrant de fon bras gauche un
vafe aux Armes d'Artois , dans lequel eft planté
un rejetton de lys , qu'elle prend foin de cultiver.
A fes pieds font des trophées relatifs aux Arts &
aux Sciences.
Légende.
CURAT NOBISQUE COLIT.
Exergue.
SOC. LITT . ATR. SPES ET VOT.
Troisieme médaillon.
Les chiffres des Rois Louis VIII & Louis XV,
figurés par deux doubles IL , placés fous une
même couronne , & accompagnées refpectivement
JANVIER. 1758 . 175
des nombres VIII & XV . Un cordon bleu fort de
la couronne , entrelace les deux chiffres , & ſe
termine par un noeud , d'où pendent les Armes de
Monfeigneur le Comte d'Artois ( 1 ) .
Légende.
AB EVO IN ÆVUM.
Exergue.
DECUS FUNDATUM ET RESTITUTUM.
Le même jour 6 Novembre , vers les dix heures
du foir , il y eut dans la grande falle de l'Hôtel
de Ville , qu'on avoit fuperbement décorée , un
bal qui fut ouvert par M. l'Intendant avec Madame
la Comteffe de Houchin , épouse du Député
ordinaire de la Nobleffe des Etats . On y fervit
fur des buffets en gradins , un ambigu fuffifant
pour fatisfaire les goûts divers de deux mille perfonnes
au moins qui fe trouverent à ce bal .
Les Etats d'Artois différerent jufqu'à l'ouverture
de leur Affemblée générale , la folemnité de
leurs actions de graces & de leurs réjouiflances ,
afin que tous les Membres des trois Ordres fuflent
à portée d'y participer. Ce fut le lundi 21 Novembre
que le fit cette ouverture ; & après la
féance , qui fe tint dans la forme ordinaire fur les
dix heures du matin , on chanta dans l'Eglife des
Récollets un Te Deum en mufique , auquel M.
(1) Louis VIII , par fon Teftament du mois de
Juin 1225 , affigna l'Artois en partage à Robert
fon fecond fils , frere de S. Louis , de qui defcend la
branche de Bourbon. Depuis ce Robert , premier
Comte d'Artois , aucun fils de France n'en avoit
porté le titre.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
l'Evêque d'Arras officia pontificalement. M. fe
Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province ;
M. l'Intendant , & M. Briois , Premier Préfident
du Confeil Provincial , Commiffaires du Roi pour
la tenue des Etats , affifterent à cette cérémonie ,
accompagnés de tous les Membres de l'Affemblée.
Il y eut enfuite un magnifique dîner de deux cens
vingt-cinq couverts, auquel tous les Corps avoient
été invités. Sur la fin du repas , on but avec appareil
les fantés du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
& du nouveau Prince , qui furent annoncées
fucceffivement par des falves de boîtes & d'artillerie
; & les Députés ordinaires jetterent de l'argent
au peuple. Dès que la nuit fut venue , on tira
avec toute la réuffite poffible , un très- beau Feu
d'artifice au milieu de la grande place.
Ce feu avoit la forme d'un temple , dont le
premier
étage , quarré & élevé d'environ fept pieds
au deffus du pavé , fervoit de focle à tout l'édifice.
Quatre grandes rampes de dix marches occupoient
le milieu de chaque face , & conduifoient
à une galerie fermée de panneaux & d'acroteres
enrichis d'Armes du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
, & de Monfeigneur le Comte d'Artois , ainfi
que des Chiffres de la province.
Le principal corps établi fur le premier étage
avoit huit côtés , dont quatre plus larges que les
autres , faifant faillie & avant- corps , formoient
des portiques , & répondoient aux rampes. Aux
entrées de ces portiques étoient les figures fymboliques
de la fincérité & de la fidélité , qui caractérifent
les Artéfiens , & celles de la reconnoiffance
& de l'espérance , fentimens dont ce peuple eft
particuliérement affecté dans la circonftance préfente.
Les quatre côtés enfoncés étoient ornés de
iches , avec d'autres figures qui défignoient les
JANVIER. 1758. 177
Vertus protectrices du jeune Prince ; fçavoir , la
Religion , la Bonté , la Valeur & la Prudence.
Des emblêmes relatifs à ces vertus rempliffoient
le deffus des niches. La décoration générale de
toute cette partie étoit un ordre Ionique régulier ,
dont l'entablement faillant foutenoit une baluftrade
mêlée d'acroteres , fur chacun defquels on
voyoit des grouppes d'enfans , qui fembloient , en
exprimant leur joie , difputer à qui porteroit les
Armes du Roi , & celles des autres perfonnes de
la Famille Royale.
Sur le deuxieme étage étoit pofé un attique à
quatre faces , dont trois préfentoient des tableaux
emblématiques , & l'autre contenoir cette infcription
:
NOVO ARTESIA COMITI
Il y avoit des pilaftres aux angles de ce corps
d'architecture avec un entablement en faillie ,
lequel étoit couronné de quatre vafes de ronde
bolle. Une pyramide en mofaïque évidée , s'élevoit
fur l'attique qui lui fervoit de baſe , & portoit
fur fa cime les Armes d'Artois , furmontées
d'un foleil .
Aux quatre coins du temple , & à une diſtance
convenable , étoient de grands obéliſques décorés,
de chiffres , de médaillons , &c.
Toutes les parties de l'édifice étoient peintes
en grifaille , à l'exception des tableaux & des
emblêmes , qui l'étoient en camayeu de couleur
bleue. Mais cette fimplicité étoit relevée par l'éclat
de l'or répandu fur les armoiries , les infcriptions
, les cartouches , les guirlandes ; fur la pyramide
, fur les vafes , & fur tous les ornemens
où l'on avoit pu l'employer avec goût.
Cet ouvrage fut exécuté par les foins & fur les
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
deffeins du fieur Linque , Architecte , natif & hæ
bitant d'Arras.
Les Commiffaires de Sa Majesté & les Etats
virent jouer l'artifice d'un amphithéâtre dreffé à
l'un des bouts de la place , qui eft une des plus
vaftes du Royaume. Des fanfares de cors , trompettes
& timbales , animerent ce fpectacle , aprèslequel
plufieurs fontaines de vin coulerent pour
le peuple.
Les deux façades de l'Hôtel des Etats furent
illuminés par une quantité immenfe de lamprons
, dont l'arrangement deffinoit , fans confufion
, toute la belle architecture de cet hôtel Dans
un grand tableau tranfparent placé au deffus de
la porte d'entrée , on voyoit Lucine defcendant
du Ciel , & tenant dans fes bras le Prince nouveau-
né. Le Roi montroit à cette Déeffe la Province
d'Artois perſonnifiée qui , d'un air empreffé
, tendoit les mains pour recevoir l'augufte Enfant.
Un rayon de lumiere partant du vifage de
ce nouveau Comte , fe répandoit fur celui de la
Province ; & on lifoit fur une banderole ce chronographe
:
novo spLenDes CIt CoMIte.
A neuf heures du foir commença un concert ,
dans lequel on exécuta plufieurs pieces de mufique
Françoife & Italienne . A ce concert fuccéda
un ambigu pour les Dames , fervi fur deux tables
de foixante perfonnes chacune . La fête fut terminée
par un grand bal , que M. le Duc de
Chaulnes ouvrit avec Madame la Comteffe de
Houchin , & qui dura jufqu'au jour. Rien n'y
fut oublié , foit pour la décoration des trois falles
où l'on danfa , foit pour la maniere dont elles
furent éclairées , foit pour la fymphonie & les
rafraîchiffemens de toute efpece.
JANVIER . 1758. 179
M. l'Evêque d'Arras donna de grands foupers
la veille de l'ouverture & le jour de la clôture
des Etats. Pendant la fête du 21 , on diftribua
abondamment dans fon palais du pain , des viandes
, de la biere , du bois & de Pargent à cinq
cens perfonnes au moins . La maison du Bon
Pafteur , qui renferme plus de cent pauvres filles ,
a éprouvé les mêmes libéralités de la part de ce
Prélat.
Le 6 & le 21 , M. de Briois , Abbé de S. Vaaſt ,
fit tirer beaucoup d'artifice. Il a pareillement
fignalé fa charité , en faisant délivrer aux pauvres
quatre mille pains , du poids de trois livres &
demie:
M. de Caumartin qui , depuis le commencement
de l'Affemblée des Etats avoit donné des
preuves de fa magnificence ordinaire , y ajouta
le Dimanche 27 Novembre un dîner de cent trente
couverts. Ce feftin ne fut que pour les hommes ;
mais environ quatre- vingts Dames fouperent le
même jour à l'intendance , où il y eut audi un
bal qui ne laiffa rien à défirer . M. le premier
Préſident du Confeil d'Artois s'étoit diftingué de
fon côté le jeudi précédent , par un dîner fuivi
d'un bal , qui fut interrompu pour voir un bouquet
d'artifice & une illumination terreftre , formée
avec goût dans le parterre du jardin de ce
Magiftrat. Il fit fervir fur les neuf heures un ambigu
; après lequel il y eut concert , & l'on reprit
le bal qui ne finit qu'avec la nuit.
Enfin le 30 Novembre , les RR. PP. Jéfuites
du College d'Arras firent chanter dans leur Eglife
le Te Deum & l'Exaudiat , par toute la mufique
de la Cathédrale . M. l'Evêque d'Arra y officia ,
& les Etats qu'on avoit invités à la cérémonie ,
affifterent en corps ; après quoi ils pafferent dans
y
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
la falle des Actes , où le R. P. Dubuiffon , Profeffeur
de Rhétorique , leur adreffa une harangue
latine , dont l'objet étoit de féliciter la province
d'Artois fur la naiffance du nouveau Comte.
L'Orateur s'attacha à prouver dans la premiere
partie de fon difcours , qu'il ne pouvoit rien arriver
de plus avantageux à la Province , que de
voir fon nom porté par un Prince de la Maifon de
Bourbon ; & dans la feconde , qu'aucune Province
n'étoit plus digne de cette grace.
Les PP. Jéfuites ont fourni ce jour là de quoi
dîner à douze pauvres familles de chacune des
onze Paroiffes de la Ville. Les écoliers , tant externes
que penfionnaires , qui font de la Congré
gation de la Vierge , ont donné le même jour à
dîner & à fouper aux malheureux détenus dans
les prifons royales , lefquels étoient au nombre
de quarante , les ont fervis eux- mêmes , & leur ont
encore diftribué des aumônes.
Les autres Villes de l'Artois n'ont pas témoi
gné moins d'ardeur que la Capitale à célébrer
une époque fi glorieufe pour la Province ; & de
fimples Bourgades ont donné en cette occafion
les marques les plus éclatantes de leur zele & de
leur alégreffe.
Le Roi a nommé le Maréchal de Tomond ,
pour commander fur les côtes de la Méditerranée .
Sa Majefté a auffi difpofé du commandement de
la Guyenne en faveur du Comte de Langeron
Lieutenant-Général de fes armées , & Elle a donné
au Comte de Gramont , Brigadier d'Infanterie,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , le Commandement
des troupes , dans la partie du Gouvernement
de la Guyenne , qui dépend de la Généralité
d'Aufch.
Sur la démiffion de Madame la Ducheffe d'Antin,
JANVIER. 1758.
181
de la place de Dame du Palais de la Reine , le Roi a
nommé le 25 Novembre Madame la Comteffe de
Clermont-Tonnere pour la remplacer.
Le 27, M. le Comte de Rochechouart prêta ferment
entre les mains du Roi , pour le Gouvernement
de l'Orléannois.
M. Le Duc de Chaulnes étant revenu de l'armée
du Maréchal Duc de Richelieu , pour tenir les
Etats d'Artois , en fit l'ouverture à Arras le 21
Novembre.
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Résumé : Description des Fêtes données en la ville d'Arras, à l'occasion de la Naissance de Monseigneur le Comte d'Artois.
À l'occasion de la naissance du Comte d'Artois, Arras a organisé des festivités marquantes. Dès l'annonce de la nouvelle le 11 octobre, des illuminations et des salves d'artillerie ont exprimé la joie publique. L'évêque d'Arras a ordonné un Te Deum le 6 novembre, accompagné d'un mandement célébrant la naissance du prince et appelant à la prière pour sa conservation. Le roi a demandé la célébration du Te Deum dans toutes les églises du diocèse. Le jour de la fête, des cloches ont sonné, des salves d'artillerie ont retenti, et un dîner somptueux a été organisé à l'Hôtel de Ville, avec la présence de personnalités locales. Pendant le repas, de l'argent et des vivres ont été distribués au peuple. Une pièce poétique de M. Harduin a été lue, exprimant la joie et la reconnaissance des citoyens d'Arras. Un feu d'artifice et des illuminations étaient prévus, mais la pluie a perturbé leur réalisation. L'édifice pour le feu d'artifice, conçu par l'architecte Beffara, était orné des armes royales et de chronogrammes. La Société Littéraire a exposé des transparents avec des médaillons imaginés par M. Camp, dont le premier représentait l'histoire de l'Artois symbolisée par une femme tenant un médaillon aux armes du Comte d'Artois. Le 6 novembre, un bal a été organisé à l'Hôtel de Ville, décoré somptueusement, avec un buffet pour deux mille personnes. Les États d'Artois ont reporté leurs actions de grâce pour permettre à tous les membres de participer. Le 21 novembre, après une séance solennelle, un Te Deum a été chanté à l'église des Récollets, suivi d'un dîner pour deux cent vingt-cinq personnes. Des salves d'artillerie ont annoncé les santés du Roi, du Dauphin et du nouveau prince, et des pièces d'argent ont été jetées au peuple. Un feu d'artifice en forme de temple a été tiré sur la grande place, illustrant diverses vertus et emblèmes. Les façades de l'Hôtel des États ont été illuminées, et un concert ainsi qu'un bal ont clôturé la fête. Des soupers et distributions de vivres aux pauvres ont été organisés par l'évêque d'Arras et d'autres dignitaires. Le 30 novembre, les Jésuites ont chanté un Te Deum, et une harangue latine a félicité la province pour la naissance du nouveau Comte. D'autres villes de l'Artois ont également célébré cet événement. Par ailleurs, le Roi a nommé de nouveaux commandants pour les côtes de la Méditerranée, la Guyenne, et le Gouvernement de l'Orléannois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 206
De PETERSBOURG, le 10 Janvier 1764.
Début :
Le sieur de Saint Sauveur, Consul Général de France & cidevant Commissaire [...]
Mots clefs :
Consul général, Commissaire, Secrétaire, Impératrice, Trône
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PETERSBOURG, le 10 Janvier 1764.
De PETERSBOURG , le 10 Janvier 1764.
La ſieur de Saint Sauveur , Conſul Général de
France & cidevant Commiſſaire de la même Couronne
à Amſterdam , eſt mort ici le 8 de ce mois .
Le ſieur Wolkoff , ci-devant Secrétaire des
Commandemens du feu Empereur Pierre III , a
été rappellé d'Orembourg , où il avoit été exilé
lors de l'avénement de l'Impératrice au Trône.
On croit qu'il ſera employé de nouveau dans les
affaires étrangères .
La ſieur de Saint Sauveur , Conſul Général de
France & cidevant Commiſſaire de la même Couronne
à Amſterdam , eſt mort ici le 8 de ce mois .
Le ſieur Wolkoff , ci-devant Secrétaire des
Commandemens du feu Empereur Pierre III , a
été rappellé d'Orembourg , où il avoit été exilé
lors de l'avénement de l'Impératrice au Trône.
On croit qu'il ſera employé de nouveau dans les
affaires étrangères .
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16
p. 209-211
CERTIFICAT donné par la Noblesse de Poitou d'après l'examen des Piéces originales.
Début :
Nous soussignés, nobles Gentilhommes de cette Province du Poitou, certifions que la Maison [...]
Mots clefs :
Noblesse, Gentilhommes, Familles, Maréchal de camp, Chevalier, Maison de Bruneau, Certificats, Secrétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CERTIFICAT donné par la Noblesse de Poitou d'après l'examen des Piéces originales.
CERTIFICAT donné par la Noblefe de Poitou ,
d'après l'examen des Piéces originales .
Nous ſouffignés , nobles Gentilhommes de cette
Province du Poitou , certifions que la Maifon de
Bruneau a toujours été noble d'extraction & de
toute ancienneté ; que la branche aînée des mâles
s'eft éteinte dans la perfonne de Pierre Bruneau
, Seigneur de Larabateliere en Poitou ,
& que la Branche cadette des
mâles ,,
que le peu de fortune a fait déroger ,
defcendante de Denis Bruneau fon Frère , s'éteint
mort en 1727 ,
210 MERCURE DE FRANCE.
·
dans les perfonnes de Pierre- René François
Bruneau , Prêtre - Chanoine de S Hilaire , &
de Dame Florence- Radegon le- Louife- Eléonor-
Julie Bruneau , Marquife de Crillon ; à Poitiers ,
ce 22 Mai 1764. Signés , du Couffour , Chevalier
de S. Louis , de Laufon de la Poupardiere Chevalier
de S. Louis , Commandant du Régiment de
Poitiers , L. Frottier de la Melleliere , Maréchal
de Camp , Chardeboeuf de Pradel , Maréchal de
Camp , de Vaily de Ville- neuve , Marquis de
Vitrey , de la Porte du Theil , Chevalier de S.
Louis , d'Augeard Chauvelin . Chanoine de l'Eglife
de S. Hilaire- le-Grand , de Durivau , de la
Sayette , Sous- Chantre de S. Hilaire - le - Grand ,
Daviau de Piolan . Au- deffous eft écrit , nous In .
tendant de la Généralité de Poitiers , certifions
reconnoître les fignatures ci- deffus comme étant
véritablement celles qui compofent la première
Nobleffe qui fe trouve raffemblée à Poitiers &
auxquelles on doit ajouter le plus de foi , étant
de la plus éxacte probité. Signé , de Labourdonnaye
de Bloffac .
Les armes de la Maifon de Bruneau à S.
Jean de Cambran , Election de Thouars , font
d'argent à fept merlettes de fable trois , trois-
& une. Jacques Bruneau , grand Oncle de la
Marquife de Crillon , fut reçu Chevalier de
Malthe dans le dernier fiécle au Grand Prieuré
d'Aquitaine de Poitiers , & le Père de la Dé
fante eft Coulin- Germain du Seigneur du Rivau
& a prouvé par les Actes d'après lefquels a été
fait le Certificat de la Nobleffe ci - deffus , que
les Pères avoient toujours contracté des allian
ces avec les plus grandes Maifons , telles que
celles de Beauvau , de Defcars , de la Beaume ,
de Rochechouart , de la Trémouille , & c , & c .
On peut voir les originaux des Certificats aina
OCTOBR E. 1764. 201
que tous les Actes fur lefquels ils ont été donnés
chez M Jarry , Notaire au Marché Neuf ;
toutes les mêmes Piéces collationnées à Paris fur
les Originaux le 26 Mai 1764 , fignées dudit Me.
Jarry & de M Perron auffi Notaire , & authentiquées
par M. Dargouges , Lieutenant Civil de
la Ville , Prévôté & Vicomté de Paris , qui y
a fait appofer le cachet de fes Armes , & contre
-figné par le Sieur Burbay , fon Secrétaire ,
le S Juin 1764.
d'après l'examen des Piéces originales .
Nous ſouffignés , nobles Gentilhommes de cette
Province du Poitou , certifions que la Maifon de
Bruneau a toujours été noble d'extraction & de
toute ancienneté ; que la branche aînée des mâles
s'eft éteinte dans la perfonne de Pierre Bruneau
, Seigneur de Larabateliere en Poitou ,
& que la Branche cadette des
mâles ,,
que le peu de fortune a fait déroger ,
defcendante de Denis Bruneau fon Frère , s'éteint
mort en 1727 ,
210 MERCURE DE FRANCE.
·
dans les perfonnes de Pierre- René François
Bruneau , Prêtre - Chanoine de S Hilaire , &
de Dame Florence- Radegon le- Louife- Eléonor-
Julie Bruneau , Marquife de Crillon ; à Poitiers ,
ce 22 Mai 1764. Signés , du Couffour , Chevalier
de S. Louis , de Laufon de la Poupardiere Chevalier
de S. Louis , Commandant du Régiment de
Poitiers , L. Frottier de la Melleliere , Maréchal
de Camp , Chardeboeuf de Pradel , Maréchal de
Camp , de Vaily de Ville- neuve , Marquis de
Vitrey , de la Porte du Theil , Chevalier de S.
Louis , d'Augeard Chauvelin . Chanoine de l'Eglife
de S. Hilaire- le-Grand , de Durivau , de la
Sayette , Sous- Chantre de S. Hilaire - le - Grand ,
Daviau de Piolan . Au- deffous eft écrit , nous In .
tendant de la Généralité de Poitiers , certifions
reconnoître les fignatures ci- deffus comme étant
véritablement celles qui compofent la première
Nobleffe qui fe trouve raffemblée à Poitiers &
auxquelles on doit ajouter le plus de foi , étant
de la plus éxacte probité. Signé , de Labourdonnaye
de Bloffac .
Les armes de la Maifon de Bruneau à S.
Jean de Cambran , Election de Thouars , font
d'argent à fept merlettes de fable trois , trois-
& une. Jacques Bruneau , grand Oncle de la
Marquife de Crillon , fut reçu Chevalier de
Malthe dans le dernier fiécle au Grand Prieuré
d'Aquitaine de Poitiers , & le Père de la Dé
fante eft Coulin- Germain du Seigneur du Rivau
& a prouvé par les Actes d'après lefquels a été
fait le Certificat de la Nobleffe ci - deffus , que
les Pères avoient toujours contracté des allian
ces avec les plus grandes Maifons , telles que
celles de Beauvau , de Defcars , de la Beaume ,
de Rochechouart , de la Trémouille , & c , & c .
On peut voir les originaux des Certificats aina
OCTOBR E. 1764. 201
que tous les Actes fur lefquels ils ont été donnés
chez M Jarry , Notaire au Marché Neuf ;
toutes les mêmes Piéces collationnées à Paris fur
les Originaux le 26 Mai 1764 , fignées dudit Me.
Jarry & de M Perron auffi Notaire , & authentiquées
par M. Dargouges , Lieutenant Civil de
la Ville , Prévôté & Vicomté de Paris , qui y
a fait appofer le cachet de fes Armes , & contre
-figné par le Sieur Burbay , fon Secrétaire ,
le S Juin 1764.
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Résumé : CERTIFICAT donné par la Noblesse de Poitou d'après l'examen des Piéces originales.
Le document est un certificat émanant de la Noblefe de Poitou, attestant de la noblesse de la maison de Bruneau. Il certifie que cette famille est noble de longue date. La branche aînée s'est éteinte avec Pierre Bruneau, Seigneur de Larabateliere. La branche cadette, issue de Denis Bruneau, frère de Pierre, s'est également éteinte en 1727 avec Pierre-René-François Bruneau, Prêtre-Chanoine de Saint-Hilaire, et Dame Florence-Radegon-le-Louise-Éléonor-Julie Bruneau, Marquise de Crillon. Le certificat est daté du 22 mai 1764 et signé par plusieurs nobles et dignitaires, dont le Chevalier de Saint-Louis, des Maréchaux de Camp, et des Chanoines. Les armes de la maison de Bruneau sont décrites comme étant d'argent à sept merlettes de sable. Jacques Bruneau, grand-oncle de la Marquise de Crillon, fut Chevalier de Malthe au Grand Prieuré d'Aquitaine de Poitiers. Les actes et certificats originaux sont conservés chez Maître Jarry, Notaire au Marché Neuf, et ont été authentifiés à Paris le 26 mai 1764 par Maître Dargouges, Lieutenant Civil de Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 151-156
De VERSAILLES, le 12 Septembre 1764.
Début :
Le 19 du mois dernier, le Maréchal de Clermont-Tonnerre, prêta [...]
Mots clefs :
Maréchal, Serment, Symphonie, Auteurs, Duc, Ministre, Secrétaire, Famille royale, Nominations, Démissions, Évêque, Comtesse, Madame, Députés, Audience, Contrat de mariage, Cérémonies, Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Mémoire, Histoire de France, Dictionnaire, Volumes
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 12 Septembre 1764.
De VERSAILLES , le 12 Septembre 1764.
Le 19 du mois dernier , le Maréchal de Cler
mont - Tonnerre , prêta ferment entre les mains
du Roi pour la Lieutenance Générale & le Commandement
du Dauphiné.
Le 24 , Dom Nicolas Chanlatte , nommé le
à l'Abbaye de Pontigni , eut l'honneur d'être
préfenté à Sa Majesté.
4
Giv
152 MERCURE DE FRANCE.
Le 25 , Fête de S. Louis , les Haut- bois de :
fa Chambre ont joué , au lever du Roi , plufieurs
morceaux de fymphonie de la compofilion
du Sieur Dard , Ordinaire de la Mufique.
Ce foir , Leurs Majeftés ont foupé à leur grand
Couvert. Les Muficiens du Roi ont éxécuté
pendant le fouper plufieurs morceaux de fymphonie
de différens Auteurs , fous la direction
du Sieur de Bury , Surintendant de la Mufique
de Sa Majefté , en furvivance du Sieur Rebel .
La veille , le Corps de Ville fe rendit ici où .
ayant à fa tête le Duc de Chevreufe , Gouver
neur de Paris , il eut audience du Roi avec les
cérémonies accoutumées. Il fut préfenté à Sa
Majefté par le Comte de S. Florentin , Miniſtre
& Secrétaire d'Etat , & conduit par le Sieur de
Nantouillet , Maître des Cérémonies. Le Sieur
Bignon , Confeiller d'Etat , Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majefté ,
nouveau Frévôt des Marchands ; & les Sieurs
Martel , Confeiller du Roi , Notaire honoraire
Confeiller Quartinier de l'Hôtel de Villė ,
& Gauthier de Rougemont , Négociant , nouveaux
Echevins prêterent entre les mains
du Roi le ferment de fidélité dont le Comte de
S. Florentin fit la lecture , ainfi que du Scrutin
qui fut préfenté par le Sieur de la Porte , Premier
Avocat du Roi au Châtelet . Après cette Audience
le Corps de Ville eut l'honneur de rendre les
refpects à la Reine & à la Famille Royale.
>
-
Le même jour , Leurs Majeftés ainfi que la Famille
Royale, ont figné le Contrat de mariage du
Comte de la Rochefoucault avec Demoiſelle
de Lannion.
Le 2 , le Comte de Woronzow , Grand - Chancelier
de Ruffie , prit congé de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale,
NOVEMBRE. 1764. 153
Le lendemain , les Députés du Parlement de
Bretagne eurent audience du Roi. Ils furent
préfentés à Sa Majefté parle Comte de S. Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le Département
de cette Province , & conduits par
le Sieur de Nantouillet , Maître des Cérémonies.
Sa Majefté les reçut dans fon fauteuil en préfence
de fes Miniftres & de fes Grands Officiers , &
leur permit de lui préfenter les remontrance
dont ils avoient été chargés par leur Compagnies
Le Roi a nommé l'Evêque de Tulle à l'Evêch ;
de Soiffons , & l'Abbé de S. Sauveur , Vicairé
Général du Diocèfe d'Amiens à l'Evêché de Tullee
Sa Majesté a donné l'Abbaye de S. Evroul ..
Ordre de S. Benoît , Diocèle de Lizieux , à l'E-,
vêque de Rennes , & l'Abbaye d'Annay , Ordrede
Cîteaux , Diocèle d'Arras à la Dame de
Brifoeuil , Religieufe de la même Abbaye .
›
Le 31 , les Députés du Parlement de Bretagne
furent prefentés au Roi au nombre de fept par
le Comte de S. Florentin , & conduits par le Sieur
Bourlier de S. Hilaire ,Maître-d'Hôtel Ördinaire de
Sa Majesté. Le Roi les reçut dans fon fauteuil en
préſence de fes Miniftres & des Grands Officiers ,
& leur fit part de fes intentions au fujet des
repréfentations qu'ils avoient préfentées le 16
à Sa Majefté de la part de leurCompagnie.
La Comteffe de Sommyevre, ayant été nomméo
pour accompagner Madame Adélaïde , à la place
de la Comtelle de Narbonne , s été préſentée
au Roi , le 2 de ce mois , en cette qualité par™
Madame Adélaïde .
Le 3 , les Députés de Languedoc eurent audience
de Sa Majesté. Ils furent préfentés par
le Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , &
par le Comte de S. Florentin , & conduits par
G v
154 MERCURE DE FRANCE .
le Sieur de Nantouillet , Maitre des Cérémonies .
La Députation étoit compofée , pour le Clergé ,
de l'Archevêque de Toulouſe qui porta la parole ;
pour la Nobleffe , du Vicomte de Polignac ;
& pour le Tiers - Etat , du Sieur Alifon , Lieutenant-
Maire de Nifmes , du Sieur Gaulard ,
Maire d'Anet , & du Sieur de la Fage , Syndic
Général de la Province . Ils furent enfuite conduits
à l'Audience de la Reine & de la Famille
Royale.
Le 8 , Leurs Majeftés ainsi que la Famille Royale,
fignerent le Contrat de mariage du Sieur Bignon ,
Fils du Prévôt des Marchands de la , Ville de
Paris , avec Demoiſelle de Hennot du Rozel .
Le même jour , le Sieur de Clugni , Conſeiller
au Parlement de Dijon , ci- devant Intendant de
S. Domingue , fut préfenté à Sa Majesté par le
Duc de Choiseul.
Le Roi ayant nommé Chevaliers des Ordres
Royaux , Militaires & Hofpitaliers de Notre-
Dame du Mont- Carmel & de S. Lazare de Jérufalem
le Comte de Redmond , Lieutenant -Général
de fes Armées , & le Comte d'Amblimond ,
Lieutenant de Vaiffeau , ces Chevaliers furent
reçus , le 9 , dans l'appartement & en préſence
de Mgr le Duc de Berry , Grand - Maître defdits
Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiſtrateur
de ces Ordres , pendant la minorité de Mgr
le Grand- Maître dont les nouveaux Chevaliers
eurent l'honneur de baifer la main en figne
d'obédience. Plufieurs Chevaliers & Commandeurs
, ainfi que les Grands Officiers desdits
Crdres , ont affifté à cette Cérémonie. La Meffe
a été célébrée par l'Abbé Frottier , Chapelain
du Roi.
NOVEMBRE. 1764. 155
Le même jour , l'Evêque d'Avranches fut facré
dans la Chapelle du Chateau , par l'Archevêque
de Reims , aflifté de l'Evêque de Senlis & de
celui de Soiffons , ci - devant Evêque de Tulle.
L'Abbé , le Bibliothécaire & le Procureur de
Sainte Genevieve eurent l'honneur d'être préfentés
au Roi , le même jour , par le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , &
de faire leurs remercîmens à Sa Majesté à l'oce
cafion de la Cérémonie du 6. Ils furent prcfentés
le même jour , à Mgr le Dauphin.
Le 10 , l'Evêque d'Avranches & celui de Vabres
prêterent ferment entre les mains du Roi pendant
la Meffe , dans la Chapelle du Château .
L'Académie Royale des Infcriptions & Belles-
Lettres eut l'honneur de préfenter , le 3 de ce
mois , à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale les
XXIX & XXXe Volumes de fes Mémoires . Le
fieur de Fontanieu , Confeiller d'Etat , Intendant-
Général des Meubles de la Couronne , a préſenté
au Roi deux Sucriers d'Or très - artiftement travaillés
& faits par le fieur Roettiers , Orfévre
ordinaire de la Maifon de Sa Majeſté.
Le Sieur Gallonde , Chanoine Régulier de Ste
Génevieve , a eu l'honneur de préfenter au Roi
le premier Volume d'un Abrégé Chronologique
de l'Hiftoire de France écrit de fa main en lettres
Romaines.
Le fieur Duchefne , fils du Prévôt des Bâtimens
du Roi , & âgé de feize ans , a eu l'honneur de
préfenter au Roi un Livre intitulé . Manuel Botanique
contenant les propriétés des Plantes utiles
pour la nourriture , d'ufage en Médecine , employées
dans les Arts , ou d'ornement pour les jardins
& que l'on trouve à la Campagne aux environs de
Paris .
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
Le fieur Blondeau de Charnage , Penfionnaire
du Roi , a eu autfi l'honneur de préfenter à Sa
Majefté le quatriéme Volume de fon Dictionnaire
des Titres Originaux concernant les Droits de la
Couronne ; les Fiefs , l'Hiftoire , la Généalogie ,
& c.
Le Geur Valeyre fils , Imprimeur Libraire , eut
l'honneur de préſenter à Monſeigneur le Duc de
Berry , à Monfeigneur le Comte de Provence
& à Monfeigneur le Comte d'Artois , le Spectacle
Hiftorique ou Mémorial des principaux événemens
irés de l'Hiftoire Univerfelle.
Le 19 du mois dernier , le Maréchal de Cler
mont - Tonnerre , prêta ferment entre les mains
du Roi pour la Lieutenance Générale & le Commandement
du Dauphiné.
Le 24 , Dom Nicolas Chanlatte , nommé le
à l'Abbaye de Pontigni , eut l'honneur d'être
préfenté à Sa Majesté.
4
Giv
152 MERCURE DE FRANCE.
Le 25 , Fête de S. Louis , les Haut- bois de :
fa Chambre ont joué , au lever du Roi , plufieurs
morceaux de fymphonie de la compofilion
du Sieur Dard , Ordinaire de la Mufique.
Ce foir , Leurs Majeftés ont foupé à leur grand
Couvert. Les Muficiens du Roi ont éxécuté
pendant le fouper plufieurs morceaux de fymphonie
de différens Auteurs , fous la direction
du Sieur de Bury , Surintendant de la Mufique
de Sa Majefté , en furvivance du Sieur Rebel .
La veille , le Corps de Ville fe rendit ici où .
ayant à fa tête le Duc de Chevreufe , Gouver
neur de Paris , il eut audience du Roi avec les
cérémonies accoutumées. Il fut préfenté à Sa
Majefté par le Comte de S. Florentin , Miniſtre
& Secrétaire d'Etat , & conduit par le Sieur de
Nantouillet , Maître des Cérémonies. Le Sieur
Bignon , Confeiller d'Etat , Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majefté ,
nouveau Frévôt des Marchands ; & les Sieurs
Martel , Confeiller du Roi , Notaire honoraire
Confeiller Quartinier de l'Hôtel de Villė ,
& Gauthier de Rougemont , Négociant , nouveaux
Echevins prêterent entre les mains
du Roi le ferment de fidélité dont le Comte de
S. Florentin fit la lecture , ainfi que du Scrutin
qui fut préfenté par le Sieur de la Porte , Premier
Avocat du Roi au Châtelet . Après cette Audience
le Corps de Ville eut l'honneur de rendre les
refpects à la Reine & à la Famille Royale.
>
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Le même jour , Leurs Majeftés ainfi que la Famille
Royale, ont figné le Contrat de mariage du
Comte de la Rochefoucault avec Demoiſelle
de Lannion.
Le 2 , le Comte de Woronzow , Grand - Chancelier
de Ruffie , prit congé de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale,
NOVEMBRE. 1764. 153
Le lendemain , les Députés du Parlement de
Bretagne eurent audience du Roi. Ils furent
préfentés à Sa Majefté parle Comte de S. Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le Département
de cette Province , & conduits par
le Sieur de Nantouillet , Maître des Cérémonies.
Sa Majefté les reçut dans fon fauteuil en préfence
de fes Miniftres & de fes Grands Officiers , &
leur permit de lui préfenter les remontrance
dont ils avoient été chargés par leur Compagnies
Le Roi a nommé l'Evêque de Tulle à l'Evêch ;
de Soiffons , & l'Abbé de S. Sauveur , Vicairé
Général du Diocèfe d'Amiens à l'Evêché de Tullee
Sa Majesté a donné l'Abbaye de S. Evroul ..
Ordre de S. Benoît , Diocèle de Lizieux , à l'E-,
vêque de Rennes , & l'Abbaye d'Annay , Ordrede
Cîteaux , Diocèle d'Arras à la Dame de
Brifoeuil , Religieufe de la même Abbaye .
›
Le 31 , les Députés du Parlement de Bretagne
furent prefentés au Roi au nombre de fept par
le Comte de S. Florentin , & conduits par le Sieur
Bourlier de S. Hilaire ,Maître-d'Hôtel Ördinaire de
Sa Majesté. Le Roi les reçut dans fon fauteuil en
préſence de fes Miniftres & des Grands Officiers ,
& leur fit part de fes intentions au fujet des
repréfentations qu'ils avoient préfentées le 16
à Sa Majefté de la part de leurCompagnie.
La Comteffe de Sommyevre, ayant été nomméo
pour accompagner Madame Adélaïde , à la place
de la Comtelle de Narbonne , s été préſentée
au Roi , le 2 de ce mois , en cette qualité par™
Madame Adélaïde .
Le 3 , les Députés de Languedoc eurent audience
de Sa Majesté. Ils furent préfentés par
le Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , &
par le Comte de S. Florentin , & conduits par
G v
154 MERCURE DE FRANCE .
le Sieur de Nantouillet , Maitre des Cérémonies .
La Députation étoit compofée , pour le Clergé ,
de l'Archevêque de Toulouſe qui porta la parole ;
pour la Nobleffe , du Vicomte de Polignac ;
& pour le Tiers - Etat , du Sieur Alifon , Lieutenant-
Maire de Nifmes , du Sieur Gaulard ,
Maire d'Anet , & du Sieur de la Fage , Syndic
Général de la Province . Ils furent enfuite conduits
à l'Audience de la Reine & de la Famille
Royale.
Le 8 , Leurs Majeftés ainsi que la Famille Royale,
fignerent le Contrat de mariage du Sieur Bignon ,
Fils du Prévôt des Marchands de la , Ville de
Paris , avec Demoiſelle de Hennot du Rozel .
Le même jour , le Sieur de Clugni , Conſeiller
au Parlement de Dijon , ci- devant Intendant de
S. Domingue , fut préfenté à Sa Majesté par le
Duc de Choiseul.
Le Roi ayant nommé Chevaliers des Ordres
Royaux , Militaires & Hofpitaliers de Notre-
Dame du Mont- Carmel & de S. Lazare de Jérufalem
le Comte de Redmond , Lieutenant -Général
de fes Armées , & le Comte d'Amblimond ,
Lieutenant de Vaiffeau , ces Chevaliers furent
reçus , le 9 , dans l'appartement & en préſence
de Mgr le Duc de Berry , Grand - Maître defdits
Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiſtrateur
de ces Ordres , pendant la minorité de Mgr
le Grand- Maître dont les nouveaux Chevaliers
eurent l'honneur de baifer la main en figne
d'obédience. Plufieurs Chevaliers & Commandeurs
, ainfi que les Grands Officiers desdits
Crdres , ont affifté à cette Cérémonie. La Meffe
a été célébrée par l'Abbé Frottier , Chapelain
du Roi.
NOVEMBRE. 1764. 155
Le même jour , l'Evêque d'Avranches fut facré
dans la Chapelle du Chateau , par l'Archevêque
de Reims , aflifté de l'Evêque de Senlis & de
celui de Soiffons , ci - devant Evêque de Tulle.
L'Abbé , le Bibliothécaire & le Procureur de
Sainte Genevieve eurent l'honneur d'être préfentés
au Roi , le même jour , par le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , &
de faire leurs remercîmens à Sa Majesté à l'oce
cafion de la Cérémonie du 6. Ils furent prcfentés
le même jour , à Mgr le Dauphin.
Le 10 , l'Evêque d'Avranches & celui de Vabres
prêterent ferment entre les mains du Roi pendant
la Meffe , dans la Chapelle du Château .
L'Académie Royale des Infcriptions & Belles-
Lettres eut l'honneur de préfenter , le 3 de ce
mois , à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale les
XXIX & XXXe Volumes de fes Mémoires . Le
fieur de Fontanieu , Confeiller d'Etat , Intendant-
Général des Meubles de la Couronne , a préſenté
au Roi deux Sucriers d'Or très - artiftement travaillés
& faits par le fieur Roettiers , Orfévre
ordinaire de la Maifon de Sa Majeſté.
Le Sieur Gallonde , Chanoine Régulier de Ste
Génevieve , a eu l'honneur de préfenter au Roi
le premier Volume d'un Abrégé Chronologique
de l'Hiftoire de France écrit de fa main en lettres
Romaines.
Le fieur Duchefne , fils du Prévôt des Bâtimens
du Roi , & âgé de feize ans , a eu l'honneur de
préfenter au Roi un Livre intitulé . Manuel Botanique
contenant les propriétés des Plantes utiles
pour la nourriture , d'ufage en Médecine , employées
dans les Arts , ou d'ornement pour les jardins
& que l'on trouve à la Campagne aux environs de
Paris .
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
Le fieur Blondeau de Charnage , Penfionnaire
du Roi , a eu autfi l'honneur de préfenter à Sa
Majefté le quatriéme Volume de fon Dictionnaire
des Titres Originaux concernant les Droits de la
Couronne ; les Fiefs , l'Hiftoire , la Généalogie ,
& c.
Le Geur Valeyre fils , Imprimeur Libraire , eut
l'honneur de préſenter à Monſeigneur le Duc de
Berry , à Monfeigneur le Comte de Provence
& à Monfeigneur le Comte d'Artois , le Spectacle
Hiftorique ou Mémorial des principaux événemens
irés de l'Hiftoire Univerfelle.
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Résumé : De VERSAILLES, le 12 Septembre 1764.
En septembre et novembre 1764, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 19 août, le Maréchal de Clermont-Tonnerre a prêté serment pour la Lieutenance Générale et le Commandement du Dauphiné. Le 24 août, Dom Nicolas Chanlatte a été présenté au roi pour l'Abbaye de Pontigny. Le 25 août, à la fête de Saint Louis, les musiciens de la chambre du roi ont interprété des symphonies. Ce même jour, le corps de ville de Paris, dirigé par le Duc de Chevreuse, a eu audience avec le roi et a prêté serment de fidélité. Le 1er septembre, le roi a signé le contrat de mariage du Comte de La Rochefoucault. Le 2 septembre, le Comte de Woronzow, Grand-Chancelier de Russie, a pris congé des souverains. Le 3 novembre, les députés du Parlement de Bretagne ont présenté leurs remontrances au roi. Le roi a également nommé plusieurs évêques et abbés, dont l'Évêque de Tulle à l'évêché de Soissons et l'Abbé de Saint-Sauveur à l'évêché de Tulle. Le 31 octobre, les députés du Parlement de Bretagne ont été reçus par le roi pour discuter de leurs représentations. La Comtesse de Sommerville a été nommée pour accompagner Madame Adélaïde. Le 3 novembre, les députés de Languedoc ont eu audience avec le roi. Le 8 novembre, le roi a signé le contrat de mariage du Sieur Bignon et le Sieur de Clugny a été présenté au roi. Le 9 novembre, les Comtes de Redmond et d'Amblimond ont été reçus comme Chevaliers des Ordres Royaux et l'Évêque d'Avranches a été sacré. Diverses présentations de livres et d'objets d'art ont également eu lieu, notamment par le Sieur de Fontanieu, le Sieur Gallonde, le Sieur Duchefne, le Sieur Blondeau de Charnage, et le Sieur Valeyre fils.
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