Résultats : 7 texte(s)
Accéder à la liste des mots clefs.
Détail
Liste
1
p. 114-118
NOUVELLES d'Allemagne.
Début :
L'Archiduc a donné au Comte Nicolas Palsi la Charge de [...]
Mots clefs :
Juge, Chancelier, Bohême, Vivres, Allemagne, Hongrie, Vizir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Allemagne.
NOUVELLES
d'Allemagne.
L'Archiduc
a donne au
Comte Nicolas Palsi la
Çharge de grand Juge de
Hongrie, vacante par la
mort du Comte George
Erdedi ,& le gouvernement
du Comté d'Arva
que le mesme Comte Erdedi
possedoit, a esté donné
au Comte de Sinmaningh
Vice -
Président de
la Chambre de Hongrie.
On apeuré mesme que
l'Archiduc a nommé le
Comte de Thaun à la Viceroyauté
de Naples) &
qu'il a aussidonnéau Comte
SchileK la Charge de
grand Chancelier de Boheme
J
& celle de Commissaire
general des guerres
au Comte de Thierheim.
On a envoyé des ordres
en Hongrie pour reparer&
augmenter les fortifications
des places, &
pour remplir les magasins.
On fait à Vienne de grands
préparatifs pour la, campagne
prochaine quoyqu'on
parle fort d'une paix
generale. On asseure que
l'Archiduchesse doit bientost
revenir en cette Cour.
Les Lettres de Constantinople
du commencement
de Janvier confirment les
grands préparatifs de guerre
que font les Turcs pour
l'ouverture de la campagne
; elles adjoustent qu'il
y avoir ordre d'armer un
grand nombre de Galeres,
de Tartanes & de Bastïmens
de transport, qui do&
vent estre employez sur le
Danube, afin de conduire
les provisions pour la fub-?
sistance de l'armée, & pour
remplir les magasinsqui
sont establis à Silistrie
,
à
Thessalonique,& end'autres
endroits
y on juge par
le grand amas de vivres
que la principalearmée
fera tres- nombreuse. Depuis
l'arrivée du Grand
Seigneur à Andrinople, il
a fait depescher un Aga
avec de nouvelles instructions
pour aller en Pologne
expliquer au corps
de la Republique les intentions
de ce Prince touj
chant la declaration de la
guerre contre les Moscovites,&
au retour du Roy
de Suede. Les mesmes Lettres
portent que le Visir
avoit eu une conference
sur le mesme sujet avec le
Palatin de Mafovie.
d'Allemagne.
L'Archiduc
a donne au
Comte Nicolas Palsi la
Çharge de grand Juge de
Hongrie, vacante par la
mort du Comte George
Erdedi ,& le gouvernement
du Comté d'Arva
que le mesme Comte Erdedi
possedoit, a esté donné
au Comte de Sinmaningh
Vice -
Président de
la Chambre de Hongrie.
On apeuré mesme que
l'Archiduc a nommé le
Comte de Thaun à la Viceroyauté
de Naples) &
qu'il a aussidonnéau Comte
SchileK la Charge de
grand Chancelier de Boheme
J
& celle de Commissaire
general des guerres
au Comte de Thierheim.
On a envoyé des ordres
en Hongrie pour reparer&
augmenter les fortifications
des places, &
pour remplir les magasins.
On fait à Vienne de grands
préparatifs pour la, campagne
prochaine quoyqu'on
parle fort d'une paix
generale. On asseure que
l'Archiduchesse doit bientost
revenir en cette Cour.
Les Lettres de Constantinople
du commencement
de Janvier confirment les
grands préparatifs de guerre
que font les Turcs pour
l'ouverture de la campagne
; elles adjoustent qu'il
y avoir ordre d'armer un
grand nombre de Galeres,
de Tartanes & de Bastïmens
de transport, qui do&
vent estre employez sur le
Danube, afin de conduire
les provisions pour la fub-?
sistance de l'armée, & pour
remplir les magasinsqui
sont establis à Silistrie
,
à
Thessalonique,& end'autres
endroits
y on juge par
le grand amas de vivres
que la principalearmée
fera tres- nombreuse. Depuis
l'arrivée du Grand
Seigneur à Andrinople, il
a fait depescher un Aga
avec de nouvelles instructions
pour aller en Pologne
expliquer au corps
de la Republique les intentions
de ce Prince touj
chant la declaration de la
guerre contre les Moscovites,&
au retour du Roy
de Suede. Les mesmes Lettres
portent que le Visir
avoit eu une conference
sur le mesme sujet avec le
Palatin de Mafovie.
Fermer
Résumé : NOUVELLES d'Allemagne.
Le texte décrit plusieurs nominations et préparatifs militaires en Europe et en Turquie. En Hongrie, l'Archiduc a nommé le Comte Nicolas Palsi grand Juge, remplaçant le Comte George Erdedi décédé. Le gouvernement du Comté d'Arva a été confié au Comte de Sinmaningh. Le Comte de Thaun a été nommé Vice-roi de Naples, le Comte Schilek grand Chancelier de Bohême et Commissaire général des guerres, et le Comte de Thierheim Commissaire général des guerres. Des ordres ont été envoyés pour renforcer les fortifications et remplir les magasins en Hongrie. À Vienne, des préparatifs pour la prochaine campagne sont en cours, malgré les rumeurs de paix générale. L'Archiduchesse est attendue à la cour. À Constantinople, les préparatifs de guerre des Turcs sont confirmés, avec l'armement de nombreux navires pour transporter des provisions sur le Danube. L'armée turque devrait être nombreuse. Le Grand Seigneur a envoyé un Aga en Pologne pour expliquer ses intentions de guerre contre les Moscovites et le retour du Roi de Suède. Le Visir a également eu une conférence avec le Palatin de Masovie sur le même sujet.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 1856-1861
ALLEMAGNE.
Début :
On a appris de Prague, que le 30. du mois dernier, le Roy de Prusse (qui y étoit attendu) [...]
Mots clefs :
Allemagne, Bohême, Comte de Schlick, Roi de Prusse, Prague, Vienne, Ordonnance de l'empereur contre le luxe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Na appris de Prague , que le 30. du mois
Odernier ,le Roy dePrusse (qui y étoit attendu ) arriva à Torowits , premiere Ville de
Boheme , er y dîna , servi par les Officiers de
l'Empereur. La Chambre qu'on avoit préparée
pour S.M.étoit meublée des mêmes Meubles dont
S. M. Imp. se sert dans ses voyages ; sçavoir
de Velours cramoisi , garni de Galons et de Franges d'or ; le dîné fut servi de la même maniere
qu'on sert l'Empereur. Le Roy de Prusse fit partit aussi-tôt le General de Grumbkow , pour aller donner part à L. M. Imp. à Clumitz , de son arrivée en Boheme. Le General eut Audience de
L. M. Imp. à 8. heures du soir , et les remercia
au nom de S. M. Prussienne , de toutes les attentions qu'on avoit eues pendant son voyage ;
L. M. Imp. lui ayant témoigné la satisfaction
qu'elles avaient d'apprendre que le Roy étoit si
près
" AOUST. 1732 1857
1
Près d'elles , il repartit d'abord pour aller retrouver le Roy à Bistho , où S. M. coucha cette nuit-là.
Le 31. Le Comte de Schlick y arriva de grand
matin et complimenta le Roy de Prusse au nom
de l'Empereur et de l'Imperatrice , sur son heureuse arrivée, en lui témoignant que L.M. Imp.
étoient fort impatientes d'embrasser S. M. Le
Koy partit là-dessus pour Klodrop , Maison de
Plaisance de l'Empereur , où sont ses Haras ;
S. M. y fut reçûë à la descente de sa chaise , par
le Prince Eugene de Savoye ; elle ne put assez
exprimer la joye qu'elle avoit de revoir un si
grand Capitaine. L. M. Imp. y arriverent immédiatement après. L'Empereur embrassa le Roy,
avec beaucoup de tendresse. Les deux Monar
ques se donnerent les plus grandes marques d'u
ne veritable amitié. Après les premiers compli
mens , on se rendit à une espece de Tribune
qu'on y avoit fait construire.Le Roy mena l'Imperatrice , qui avoit l'Empereur à sa droite ,
L. M. Imp. et Royales y resterent près de deux heures pour voir passer les Chevaux des Haras ,
après quoi le Roy se retira dans son Apartement
jusqu'au temps du dîner que S. M. vint prendre
'Imperatrice et la conduisit à table , où cette
Princesse se mit au milieu , ayant l'Empereur à
sa droite et le Roy de Prusse à sa gauche. L'Empereur but le premier à la santé du Roy de Prusse,
en faisant des vœux pour la continuation et la
longue durée de l'amitié sincere qui regnoit entre eux. Les expressions dont S. M. Imp. se servit à cette occasion , étoient des plus énergiques.
Le Roy de Prusse s'étant fait donner à boire ,
y répondit dans des termes qui marquoient com
bien il étoit sensible aux vœux de S. M. Imp. er combic
1858 MERCURE DE FRANCE
combien les souhaits qu'il faisoit pour la prospe
rité de sa Personne et de tout ce qui la regardoit, étoient sinceres. On fut deux heures à table.
Après le repas , le Roy s'entretint plus d'une demie-heare avec l'Empereur , et se rendit ensuite'
dans son Appartement , où S. M. Imp. alla le
trouver quelque temps après. Ces deux Monarques y furent seuls pendant une bonne demie
heure. L'Empereur s'étant retiré , le Roy se rendit chez l'Imperatrice et la mena dans un endroit
où l'on avoit construit diverses Loges , ornées de
verdure , et où L. M. virent passer les Poulains
des Haras de l'Empereur.
Vers les 5. heures du soir , le Roy prit congé
de L. M. Imp. et dit à l'Empereur qu'il esperoit
que S. M. Imp. ne trouveroit pas mauvais qu'il
s'arrêtat quelques jours, incognito , à Prague . L'Em
pereur, en l'embrassant , l'assura que plus il s'ar
rêteroit dans ses Etats , plus cela lui seroit agréa
ble. Le Roy de Prusse partit immédiatement
après et alla coucher à Nieubourg. L'Empereur et l'Imperatrice retournerent à Clumitz.
Le premier de ce mois , le Roy de Prusse arriva à Prague , et alla descendre à l'Hôtel du
Comte de Nostitz ; il se rendit ensuite à celui du
Comte de Thum, où le Prince Eugene de Savoye
le traita magnifiquement à dîner. Pendant que le
Roy étoit à table , il fut complimenté sur son
heureuse arrivée par un Chambellan de L. M. I. qu'elles avoient envoyé pour cet effet de Clumitz,
Après le repas , le Roy alla se promener par la Ville , et le soir il se rendit à l'Assemblée chez
le Comte de Czernin. S.M. y joüa avec la Princesse de Furstemberg , la Comtesse de Czernin et
le Prince Eugene de Savoye. On alla ensuite sou
per chez le Comte de Wurby ; il y avoit plu sieurs
AOUST. 1732. 1859
sieurs Tables de quaranse Converts chacune ,
servies avec profusion et route la délicatesse pos sible.
Le 2. le Roy vit la Maison des Invalides qu'on
bâtit, et qui en doit contenir 4000. S M. fut dîner chez le Comte de Sinzendorff , Grand..
Chancelier de la Cour , et le soir elle alla à l'Assemblée chez le Grand- Prieur , Comte de Dictrichstein. L. M. Imp. revinrent le même soir à
Prague.
par
Le 3. le Roy envoya complimenter L.M.Imp.
le General de Borck. S. M. alla ensuite, inco
gnito, à l'Eglise de la Cour , où le Prince de Saxezeitz , Evêque de Konigsgratz, officia pontifica
lement. Pendant le Service Divin , l'Archevêque
de Prague reçût le Pallium avec les ceremonies.
ordinaires , et le tout s'executa avec beaucoup
d'ordre et de magnificence. Le Roy vit les Re
liques et la Langue de S. Népomucene , et alla ensuite dîner chez le Comte de Czernin. L'aprèsmidi S. M. fut voir le Château de Prague ; l'Empereur y survint , et ces deux Princes s'entretinrent encore seuls pendant une demie heure. Le
Roy se rendit ensuite chez l'Imperatrice , et s'y
arrêta une heure pour faire ses adieux. Le soir
S. M. alla à l'Assemblée chez le Comte de Wurby, et soupa chez la Princesse de Furstenberg.
Le 4.le Roy alla au Parc , et y tua quelques
Dains ; aprês avoir dîné chez le Grand- Prieur
Comte de Dietrichstein, il retourna à son Hôtel
L'Empereur y vint vers les cinq heures du soir .
ils s'enfermerent ensemble pendant trois quarte
d'heure. Après cette entrevûë, L. M. prirent .
congé l'un de l'autre d'une maniere qui mar
quoit véritablement combien ces Princes étoient
ravis de se connoître personnellement , et combien ils étoient touchez de se séparer..
860 MERCURE DE FRANCE
Le Roy se rendit ensuite chez le Prince Eugene
de Savoye , après quoi S M. alla à l'Assemblée
chez le Comte de Sinzendorff , Grand- Chancelier de la Cour , dont le Jardin étoit illuminé ,
et soupa chez le Comte Gundez d'Althan , dans
la grande Sale du Château.
Le Roy partit le s . à 8. heures du matin , au
bruit du Canon. Il vit en passant l'endroit où la
bataille de la Montagne Blanche s'est donnée
autrefois ; et après avoir dîné à la Terre du
Comte de Martinitz , il alla coucher à Petershoff.
Le 6. le Roy arriva à Carelsbadt , et le 7. à
Bareith. Ce voyage a fait un plaisir infini au
Roy de Prusse , et l'Empereur en a marqué une satisfaction extraordinaire , tant en public qu'en
particulier. S. M. I. a fait de magnifiques présens
à toute la Suite du Roy de Prusse ; elle a donné entr'autres aux Generaux de Grumbkow et de
Borck , à chacun son Portrait enrichi de brillans,
estimé 6000. écus , et de fort belles Bagues de
brillans , &c. aux Generaux de Schulembourg ,
de Bodenbrock , au Colonel Derschau , &c. Le
Roy de Prusse , en se retirant le 4. au soir dans
son Appartement , trouva une Tabagie d'or que
l'Empereur y avoit fait mettre ; il donna foo.
écus au Porteur, S M. a fait avant son départ
de Prague , de ført beaux présens à diverses personnes , et on s'est beaucoup loué de la género- sité de ce Prince.
On a publié à Vienne le 13. de ce mois , une Ordonnance de l'Empereur contre le Luxe , par
laquelle il est deffendu à tous les Sujets de S. M. I. de s'habiller d'autres étoffes que de celles de laines , qui sont fabriquées dans ses Pays hereditaires. S. M. I. veut que les femmes , même du pre mier
AOUST. 1732. 1861
nier rang , ne soient habillées que d'étoffes de
ye unie , sans or ni argent ; il n'est permis qu'à lles , qui par leur rang , doivent paroître à la
Cour , de porter des Pierreries ; la quantité de
a Vaisselle d'argent est réduite aussi par la mêafe Ordonnance , dont l'execution , qui est fixée
premier Janvier prochain , est commise aux
Officiers de la Régence de la Basse- Autriche.
Le Conseil Aulique a fait publier un Edit de
'Empereur , par lequel il est deffendu aux Prines Protestans de l'Empire , d'user de représailles
l'occasion de l'exil des Protestans du Diocèse
e Saltzbourg , et il leur est ordonné d'attendre
résolution de ce Conseil sur cette affaire.
Na appris de Prague , que le 30. du mois
Odernier ,le Roy dePrusse (qui y étoit attendu ) arriva à Torowits , premiere Ville de
Boheme , er y dîna , servi par les Officiers de
l'Empereur. La Chambre qu'on avoit préparée
pour S.M.étoit meublée des mêmes Meubles dont
S. M. Imp. se sert dans ses voyages ; sçavoir
de Velours cramoisi , garni de Galons et de Franges d'or ; le dîné fut servi de la même maniere
qu'on sert l'Empereur. Le Roy de Prusse fit partit aussi-tôt le General de Grumbkow , pour aller donner part à L. M. Imp. à Clumitz , de son arrivée en Boheme. Le General eut Audience de
L. M. Imp. à 8. heures du soir , et les remercia
au nom de S. M. Prussienne , de toutes les attentions qu'on avoit eues pendant son voyage ;
L. M. Imp. lui ayant témoigné la satisfaction
qu'elles avaient d'apprendre que le Roy étoit si
près
" AOUST. 1732 1857
1
Près d'elles , il repartit d'abord pour aller retrouver le Roy à Bistho , où S. M. coucha cette nuit-là.
Le 31. Le Comte de Schlick y arriva de grand
matin et complimenta le Roy de Prusse au nom
de l'Empereur et de l'Imperatrice , sur son heureuse arrivée, en lui témoignant que L.M. Imp.
étoient fort impatientes d'embrasser S. M. Le
Koy partit là-dessus pour Klodrop , Maison de
Plaisance de l'Empereur , où sont ses Haras ;
S. M. y fut reçûë à la descente de sa chaise , par
le Prince Eugene de Savoye ; elle ne put assez
exprimer la joye qu'elle avoit de revoir un si
grand Capitaine. L. M. Imp. y arriverent immédiatement après. L'Empereur embrassa le Roy,
avec beaucoup de tendresse. Les deux Monar
ques se donnerent les plus grandes marques d'u
ne veritable amitié. Après les premiers compli
mens , on se rendit à une espece de Tribune
qu'on y avoit fait construire.Le Roy mena l'Imperatrice , qui avoit l'Empereur à sa droite ,
L. M. Imp. et Royales y resterent près de deux heures pour voir passer les Chevaux des Haras ,
après quoi le Roy se retira dans son Apartement
jusqu'au temps du dîner que S. M. vint prendre
'Imperatrice et la conduisit à table , où cette
Princesse se mit au milieu , ayant l'Empereur à
sa droite et le Roy de Prusse à sa gauche. L'Empereur but le premier à la santé du Roy de Prusse,
en faisant des vœux pour la continuation et la
longue durée de l'amitié sincere qui regnoit entre eux. Les expressions dont S. M. Imp. se servit à cette occasion , étoient des plus énergiques.
Le Roy de Prusse s'étant fait donner à boire ,
y répondit dans des termes qui marquoient com
bien il étoit sensible aux vœux de S. M. Imp. er combic
1858 MERCURE DE FRANCE
combien les souhaits qu'il faisoit pour la prospe
rité de sa Personne et de tout ce qui la regardoit, étoient sinceres. On fut deux heures à table.
Après le repas , le Roy s'entretint plus d'une demie-heare avec l'Empereur , et se rendit ensuite'
dans son Appartement , où S. M. Imp. alla le
trouver quelque temps après. Ces deux Monarques y furent seuls pendant une bonne demie
heure. L'Empereur s'étant retiré , le Roy se rendit chez l'Imperatrice et la mena dans un endroit
où l'on avoit construit diverses Loges , ornées de
verdure , et où L. M. virent passer les Poulains
des Haras de l'Empereur.
Vers les 5. heures du soir , le Roy prit congé
de L. M. Imp. et dit à l'Empereur qu'il esperoit
que S. M. Imp. ne trouveroit pas mauvais qu'il
s'arrêtat quelques jours, incognito , à Prague . L'Em
pereur, en l'embrassant , l'assura que plus il s'ar
rêteroit dans ses Etats , plus cela lui seroit agréa
ble. Le Roy de Prusse partit immédiatement
après et alla coucher à Nieubourg. L'Empereur et l'Imperatrice retournerent à Clumitz.
Le premier de ce mois , le Roy de Prusse arriva à Prague , et alla descendre à l'Hôtel du
Comte de Nostitz ; il se rendit ensuite à celui du
Comte de Thum, où le Prince Eugene de Savoye
le traita magnifiquement à dîner. Pendant que le
Roy étoit à table , il fut complimenté sur son
heureuse arrivée par un Chambellan de L. M. I. qu'elles avoient envoyé pour cet effet de Clumitz,
Après le repas , le Roy alla se promener par la Ville , et le soir il se rendit à l'Assemblée chez
le Comte de Czernin. S.M. y joüa avec la Princesse de Furstemberg , la Comtesse de Czernin et
le Prince Eugene de Savoye. On alla ensuite sou
per chez le Comte de Wurby ; il y avoit plu sieurs
AOUST. 1732. 1859
sieurs Tables de quaranse Converts chacune ,
servies avec profusion et route la délicatesse pos sible.
Le 2. le Roy vit la Maison des Invalides qu'on
bâtit, et qui en doit contenir 4000. S M. fut dîner chez le Comte de Sinzendorff , Grand..
Chancelier de la Cour , et le soir elle alla à l'Assemblée chez le Grand- Prieur , Comte de Dictrichstein. L. M. Imp. revinrent le même soir à
Prague.
par
Le 3. le Roy envoya complimenter L.M.Imp.
le General de Borck. S. M. alla ensuite, inco
gnito, à l'Eglise de la Cour , où le Prince de Saxezeitz , Evêque de Konigsgratz, officia pontifica
lement. Pendant le Service Divin , l'Archevêque
de Prague reçût le Pallium avec les ceremonies.
ordinaires , et le tout s'executa avec beaucoup
d'ordre et de magnificence. Le Roy vit les Re
liques et la Langue de S. Népomucene , et alla ensuite dîner chez le Comte de Czernin. L'aprèsmidi S. M. fut voir le Château de Prague ; l'Empereur y survint , et ces deux Princes s'entretinrent encore seuls pendant une demie heure. Le
Roy se rendit ensuite chez l'Imperatrice , et s'y
arrêta une heure pour faire ses adieux. Le soir
S. M. alla à l'Assemblée chez le Comte de Wurby, et soupa chez la Princesse de Furstenberg.
Le 4.le Roy alla au Parc , et y tua quelques
Dains ; aprês avoir dîné chez le Grand- Prieur
Comte de Dietrichstein, il retourna à son Hôtel
L'Empereur y vint vers les cinq heures du soir .
ils s'enfermerent ensemble pendant trois quarte
d'heure. Après cette entrevûë, L. M. prirent .
congé l'un de l'autre d'une maniere qui mar
quoit véritablement combien ces Princes étoient
ravis de se connoître personnellement , et combien ils étoient touchez de se séparer..
860 MERCURE DE FRANCE
Le Roy se rendit ensuite chez le Prince Eugene
de Savoye , après quoi S M. alla à l'Assemblée
chez le Comte de Sinzendorff , Grand- Chancelier de la Cour , dont le Jardin étoit illuminé ,
et soupa chez le Comte Gundez d'Althan , dans
la grande Sale du Château.
Le Roy partit le s . à 8. heures du matin , au
bruit du Canon. Il vit en passant l'endroit où la
bataille de la Montagne Blanche s'est donnée
autrefois ; et après avoir dîné à la Terre du
Comte de Martinitz , il alla coucher à Petershoff.
Le 6. le Roy arriva à Carelsbadt , et le 7. à
Bareith. Ce voyage a fait un plaisir infini au
Roy de Prusse , et l'Empereur en a marqué une satisfaction extraordinaire , tant en public qu'en
particulier. S. M. I. a fait de magnifiques présens
à toute la Suite du Roy de Prusse ; elle a donné entr'autres aux Generaux de Grumbkow et de
Borck , à chacun son Portrait enrichi de brillans,
estimé 6000. écus , et de fort belles Bagues de
brillans , &c. aux Generaux de Schulembourg ,
de Bodenbrock , au Colonel Derschau , &c. Le
Roy de Prusse , en se retirant le 4. au soir dans
son Appartement , trouva une Tabagie d'or que
l'Empereur y avoit fait mettre ; il donna foo.
écus au Porteur, S M. a fait avant son départ
de Prague , de ført beaux présens à diverses personnes , et on s'est beaucoup loué de la género- sité de ce Prince.
On a publié à Vienne le 13. de ce mois , une Ordonnance de l'Empereur contre le Luxe , par
laquelle il est deffendu à tous les Sujets de S. M. I. de s'habiller d'autres étoffes que de celles de laines , qui sont fabriquées dans ses Pays hereditaires. S. M. I. veut que les femmes , même du pre mier
AOUST. 1732. 1861
nier rang , ne soient habillées que d'étoffes de
ye unie , sans or ni argent ; il n'est permis qu'à lles , qui par leur rang , doivent paroître à la
Cour , de porter des Pierreries ; la quantité de
a Vaisselle d'argent est réduite aussi par la mêafe Ordonnance , dont l'execution , qui est fixée
premier Janvier prochain , est commise aux
Officiers de la Régence de la Basse- Autriche.
Le Conseil Aulique a fait publier un Edit de
'Empereur , par lequel il est deffendu aux Prines Protestans de l'Empire , d'user de représailles
l'occasion de l'exil des Protestans du Diocèse
e Saltzbourg , et il leur est ordonné d'attendre
résolution de ce Conseil sur cette affaire.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En août 1732, le roi de Prusse arriva à Torowits, en Bohême, où il fut accueilli par les officiers de l'empereur. Sa chambre était meublée avec les mêmes meubles utilisés par l'empereur lors de ses voyages, et son dîner fut servi de manière similaire. Le général de Grumbkow fut envoyé pour informer l'empereur de l'arrivée du roi de Prusse, qui fut ensuite reçu par le prince Eugène de Savoie à Klodrop. L'empereur et l'impératrice exprimèrent leur joie de revoir le roi, et les trois monarques passèrent la journée ensemble, visitant les haras impériaux et partageant un dîner où ils échangèrent des vœux d'amitié. Le roi de Prusse se rendit ensuite à Prague, où il fut accueilli par divers nobles et participa à plusieurs événements sociaux. Il visita également des sites historiques et reçut des cadeaux de l'empereur. Avant son départ, le roi et l'empereur eurent une dernière entrevue privée. Le roi quitta Prague le 5 août, après avoir reçu des présents de l'empereur et en ayant offert à divers personnages. Par ailleurs, l'empereur publia une ordonnance contre le luxe et un édit concernant les princes protestants de l'Empire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 198-201
ALLEMAGNE.
Début :
Le Comte de Konigsfeld, envoyé à l'Electeur de Baviere, eut le 27 [...]
Mots clefs :
Vienne, Comte de Konigsfeld, Empereur, Ordonnance, Invasion du roi de Prusse, Impératrice-Reine, Bohême, Prague, Combats, Escadron de dragons, Dresde, Bailliages, Général Retzow, Recrues, Lettre, Menaces, Francfort, Cercle électoral, Conclusum, État de défense, Contingent, Artillerie, Avocatoires impériaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE VIENNE , le premier Janvier.
Le Comte de Konigsfeld , envoyé de l'Electeur
de Baviere , eut le 27 du mois dernier une audience
publique de l'Empereur , & il notifia à S. M.
Impériale la mort de l'Impératrice Douairiere de
Charles VII, arrivée le 11. Après-demain, la Cour
prendra pourdeux mois le deuil de cette Princeſſe.
L'Empereur a reçu ce matin , à l'occaſion de cette
mort , les complimens des Miniftres Etrangers &
des Seigneurs . Quoique l'Impératrice Reine ſe
porte auffi-bien qu'on puiffe le defirer , Sa Majefté,
àcauſe de la rigueur du froid, ne ſera relevées de
ſes couches que le 19 de ce mois.
On a publié depuis peu une Ordonnance qui
porte que l'invaſion du Roi de Pruſſe en Boheme
, autoriſoit ſuffisamment Impératrice Reine à
rappeller , ſous les menaces uſitées en pareil cas ,
tous ceux de ſes Vaſſaux & Sujets qui pouvoient
ſe trouver au ſervice de S. M. Pruſſienne ; mais
que cette Princeſſe a été retenue , & par ſa modération
ordinaire, & par la conſidération que des
deux côtés on plongeroit dans la miſere quantité
de Sujets innocens : Que cependant le Roi de
Pruffle ayant donné dès le 2 de Novembre des
avocatoires , par leſquels il a rappellé tous ceux
de ſes Sujets , qui étoient au ſervice de l'Impératrice
Reine , & S. M. Pruffienne les ayant mena
FEVRIER . 1757 . 199
1
1
1
1
cé d'encourir ſon indignation & la perte de leurs
biens , l'Impératrice Reine ſe trouve aujourd'hui
dans l'obligation d'en agir de même : Qu'à ces
causes , elle ordonne par la préſente , à tous ceux
des Vaſſaux ou Sujets , qui font actuellement au
ſervice Militaire ou Civil du Roi de Pruſſe , à la
Cour ou dans les Etats de ce Prince , de s'en retirer
dans le terme de deux mois. Qu'elle les aſſure
de fa faveur royale , & que ſelon leur mérite &
felon leur qualité, elle les employera à ſon ſervice.
Que ceux qui n'obéiront pas à ſes ordres , encoureront
fon indignation , & que leurs biens feront
confifqués au profit des autres Sujets de l'Impératrice
Reine , qui pourroient avoir ſouffert quelquedommage
de la part de l'ennemi. Qu'au reſte,
l'Impératrice Reine étant pouffée à cette démarche
par ce qui s'eſt fait à Berlin , ſuivra exactement
, dans l'affaire dont il s'agit , la conduite
que tiendra S. M. Pruffienne.
DE PRAGUE , le 28 Décembre.
Ces jours derniers , le ſieur d'Etvos , Colonel
Commandant du Régiment de Huſſards de Spleni
, s'avança avec un Détachement vers Guntersdorff.
Il tomba dans ſa route ſur un poſte de cent
cinquante Dragons Pruſſiens , qu'il diſperſa. Les
ennemis perdirent un enſeigne& trenteDragons.
Du côté des Autrichiens , il n'y eut que deux
Huſſards tués& un Maréchaldes Logis de bleffé.
DE DRESDE , le 2 Janvier.
Laplupart des Bailliages de l'Electorat n'ayant
pu fournir le nombre de recrues qui leur a été
demandé , le Général Retzow écrivit le 24 du
I iv
200 MERCURE DE FRANCE .
mois dernier , aux Commiſſaires des différens Cercles
la lettre ſuivante : « Sa Majesté Pruſſienne
>voulant abſolument que les Régimens ci-devant
>Saxons ſoient rendus complets pour le premier
>Janvier de l'année prochaine 1757 , attendu que
>le terme qui vous avoit été fixé au 24 Décem-
>>bre 1756 , & auquel toutes les recrues devoient
>> être livrées , eſt expiré ; je vous avertis que fi
>>>les recrues ne ſont pas livrées le premier Janvier
>>juſqu'au dernier homme , les Commiſſaires &
>>>les Baillis ſeront exécutés militairement. Afin de
>>compléter plutôt les Régimens , S. M. Pruffien-
>>ne conſent de recevoir des hommes qui n'aient
>que cinq pieds quatre ponces de haut , pourvu
>>qu'ils foient ſains & robuſtes. Elle acceptera
>même les adolefcens qui n'auront pas cette tail-
>>le , fi l'on a lieu d'eſpérer qu'ils puiffent y par-
>> venir. » Les menaces contenues dans cette lettre,
ont été déja miſes en exécution dans divers endroits.
Pluſieurs Baillis ont été mis en priſon.
Par ordre du Roi de Pruſſe , il doit ſe rendre ici
des Députés de la Nobleſſe & des Villes de chaque
Cercle. On croit que ce Prince ſe propoſe de leur
demander une ſubvention en argent. Il a accordé
aux habitans de Léipſick une diminution de cent
ving- cinq mille écus ſur la ſomme à laquelle il
les a taxés.
DE FRANCFORT , le 10 Janvier.
Voici le Conclufum que le Cercle Electoral du
Rhin a formé , à l'occaſion de la guerre qui s'eſt
allumée dans l'Empire.
« Pour ſe conformer aux ordres du Chef Suprême
de l'Empire , le Cercle ſe mettra en état
>>de défenſe , ainſi que l'exige plus que jamais la
FEVRIER. 1757 . 201
:
5
anéceſſité où l'on ſe trouve aujourd'hui. A cet
veffet , tous les Etats qui font armés porteront
>>ſans délai au triple , & tiendront prêt à marcher
>>l>eur contingent, tel qu'il eſt fixé en temps de
>>paix par la Matricule de 1687. On préparera
>> auſſi avecdiligence l'artillerie , les autres atti-
>>rails militaires & les munitions , comme il s'eſt
>>fait dans de ſemblables circonstances,Pro tuendâ
>Securitate Imperii publica. A l'égard des Etats
>>qui ne ſont pas armés , ils fourniront à la caiſſe
>>commune le double de leur contingent en ar-
>gent. Les Membres pour leſquels les pactes ont
>>ſtatué autrement , feront cependant exceptés.
>>S'il y a encore quelques Etats du Cercle qui
n'aient pas affiché les Avocatoires Impériaux ,
»ilsferont tenus touss,, ſans aucune exception , de
ſatisfaire à ce devoir. De même , tous ſujets du
>>Cercle , qui ſe trouvent au ſervice Electoral de
>>Brandebourg , feront obligés , après la publica-
>>tion des Préſentes , de le quitter ,&de faire cer-
>>tifier authentiquement au Cercle leur retraite.
>>On donnera part à l'Empereur de la diſpoſition
poù eſt le Cercle de déférer entiérement aux intentions
de S. M. Impériiaallee ,, &l'on notifiera pa-
>>reillement la préſente réſolution aux louables
>>Cercles de Baviere , de Franconie , de Souabe
>>& du Haut Rhin , en les requérant d'entretenir
une fidelle correſpondance avec l'Aſſemblée.>>
DE VIENNE , le premier Janvier.
Le Comte de Konigsfeld , envoyé de l'Electeur
de Baviere , eut le 27 du mois dernier une audience
publique de l'Empereur , & il notifia à S. M.
Impériale la mort de l'Impératrice Douairiere de
Charles VII, arrivée le 11. Après-demain, la Cour
prendra pourdeux mois le deuil de cette Princeſſe.
L'Empereur a reçu ce matin , à l'occaſion de cette
mort , les complimens des Miniftres Etrangers &
des Seigneurs . Quoique l'Impératrice Reine ſe
porte auffi-bien qu'on puiffe le defirer , Sa Majefté,
àcauſe de la rigueur du froid, ne ſera relevées de
ſes couches que le 19 de ce mois.
On a publié depuis peu une Ordonnance qui
porte que l'invaſion du Roi de Pruſſe en Boheme
, autoriſoit ſuffisamment Impératrice Reine à
rappeller , ſous les menaces uſitées en pareil cas ,
tous ceux de ſes Vaſſaux & Sujets qui pouvoient
ſe trouver au ſervice de S. M. Pruſſienne ; mais
que cette Princeſſe a été retenue , & par ſa modération
ordinaire, & par la conſidération que des
deux côtés on plongeroit dans la miſere quantité
de Sujets innocens : Que cependant le Roi de
Pruffle ayant donné dès le 2 de Novembre des
avocatoires , par leſquels il a rappellé tous ceux
de ſes Sujets , qui étoient au ſervice de l'Impératrice
Reine , & S. M. Pruffienne les ayant mena
FEVRIER . 1757 . 199
1
1
1
1
cé d'encourir ſon indignation & la perte de leurs
biens , l'Impératrice Reine ſe trouve aujourd'hui
dans l'obligation d'en agir de même : Qu'à ces
causes , elle ordonne par la préſente , à tous ceux
des Vaſſaux ou Sujets , qui font actuellement au
ſervice Militaire ou Civil du Roi de Pruſſe , à la
Cour ou dans les Etats de ce Prince , de s'en retirer
dans le terme de deux mois. Qu'elle les aſſure
de fa faveur royale , & que ſelon leur mérite &
felon leur qualité, elle les employera à ſon ſervice.
Que ceux qui n'obéiront pas à ſes ordres , encoureront
fon indignation , & que leurs biens feront
confifqués au profit des autres Sujets de l'Impératrice
Reine , qui pourroient avoir ſouffert quelquedommage
de la part de l'ennemi. Qu'au reſte,
l'Impératrice Reine étant pouffée à cette démarche
par ce qui s'eſt fait à Berlin , ſuivra exactement
, dans l'affaire dont il s'agit , la conduite
que tiendra S. M. Pruffienne.
DE PRAGUE , le 28 Décembre.
Ces jours derniers , le ſieur d'Etvos , Colonel
Commandant du Régiment de Huſſards de Spleni
, s'avança avec un Détachement vers Guntersdorff.
Il tomba dans ſa route ſur un poſte de cent
cinquante Dragons Pruſſiens , qu'il diſperſa. Les
ennemis perdirent un enſeigne& trenteDragons.
Du côté des Autrichiens , il n'y eut que deux
Huſſards tués& un Maréchaldes Logis de bleffé.
DE DRESDE , le 2 Janvier.
Laplupart des Bailliages de l'Electorat n'ayant
pu fournir le nombre de recrues qui leur a été
demandé , le Général Retzow écrivit le 24 du
I iv
200 MERCURE DE FRANCE .
mois dernier , aux Commiſſaires des différens Cercles
la lettre ſuivante : « Sa Majesté Pruſſienne
>voulant abſolument que les Régimens ci-devant
>Saxons ſoient rendus complets pour le premier
>Janvier de l'année prochaine 1757 , attendu que
>le terme qui vous avoit été fixé au 24 Décem-
>>bre 1756 , & auquel toutes les recrues devoient
>> être livrées , eſt expiré ; je vous avertis que fi
>>>les recrues ne ſont pas livrées le premier Janvier
>>juſqu'au dernier homme , les Commiſſaires &
>>>les Baillis ſeront exécutés militairement. Afin de
>>compléter plutôt les Régimens , S. M. Pruffien-
>>ne conſent de recevoir des hommes qui n'aient
>que cinq pieds quatre ponces de haut , pourvu
>>qu'ils foient ſains & robuſtes. Elle acceptera
>même les adolefcens qui n'auront pas cette tail-
>>le , fi l'on a lieu d'eſpérer qu'ils puiffent y par-
>> venir. » Les menaces contenues dans cette lettre,
ont été déja miſes en exécution dans divers endroits.
Pluſieurs Baillis ont été mis en priſon.
Par ordre du Roi de Pruſſe , il doit ſe rendre ici
des Députés de la Nobleſſe & des Villes de chaque
Cercle. On croit que ce Prince ſe propoſe de leur
demander une ſubvention en argent. Il a accordé
aux habitans de Léipſick une diminution de cent
ving- cinq mille écus ſur la ſomme à laquelle il
les a taxés.
DE FRANCFORT , le 10 Janvier.
Voici le Conclufum que le Cercle Electoral du
Rhin a formé , à l'occaſion de la guerre qui s'eſt
allumée dans l'Empire.
« Pour ſe conformer aux ordres du Chef Suprême
de l'Empire , le Cercle ſe mettra en état
>>de défenſe , ainſi que l'exige plus que jamais la
FEVRIER. 1757 . 201
:
5
anéceſſité où l'on ſe trouve aujourd'hui. A cet
veffet , tous les Etats qui font armés porteront
>>ſans délai au triple , & tiendront prêt à marcher
>>l>eur contingent, tel qu'il eſt fixé en temps de
>>paix par la Matricule de 1687. On préparera
>> auſſi avecdiligence l'artillerie , les autres atti-
>>rails militaires & les munitions , comme il s'eſt
>>fait dans de ſemblables circonstances,Pro tuendâ
>Securitate Imperii publica. A l'égard des Etats
>>qui ne ſont pas armés , ils fourniront à la caiſſe
>>commune le double de leur contingent en ar-
>gent. Les Membres pour leſquels les pactes ont
>>ſtatué autrement , feront cependant exceptés.
>>S'il y a encore quelques Etats du Cercle qui
n'aient pas affiché les Avocatoires Impériaux ,
»ilsferont tenus touss,, ſans aucune exception , de
ſatisfaire à ce devoir. De même , tous ſujets du
>>Cercle , qui ſe trouvent au ſervice Electoral de
>>Brandebourg , feront obligés , après la publica-
>>tion des Préſentes , de le quitter ,&de faire cer-
>>tifier authentiquement au Cercle leur retraite.
>>On donnera part à l'Empereur de la diſpoſition
poù eſt le Cercle de déférer entiérement aux intentions
de S. M. Impériiaallee ,, &l'on notifiera pa-
>>reillement la préſente réſolution aux louables
>>Cercles de Baviere , de Franconie , de Souabe
>>& du Haut Rhin , en les requérant d'entretenir
une fidelle correſpondance avec l'Aſſemblée.>>
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
Le 27 décembre, le Comte de Konigsfeld, représentant de l'Électeur de Bavière, a informé l'Empereur de la mort de l'Impératrice douairière de Charles VII, survenue le 11 décembre. La cour observera un deuil de deux mois. L'Empereur a reçu les condoléances des ministres étrangers et des seigneurs. L'Impératrice Reine, bien que en bonne santé, ne sera relevée de ses couches que le 19 janvier en raison du froid. Une ordonnance récente autorisait l'Impératrice Reine à rappeler ses vassaux et sujets au service de la Prusse après l'invasion de la Bohême par le Roi de Prusse. Cependant, par modération et pour éviter la misère des sujets innocents, elle n'a pas agi immédiatement. Le Roi de Prusse ayant rappelé ses sujets au service de l'Impératrice Reine, cette dernière ordonne maintenant à ses vassaux et sujets de quitter le service prussien sous deux mois, sous peine de confiscation de leurs biens. À Prague, le colonel d'Etvos a dispersé un poste de dragons prussiens, causant des pertes des deux côtés. À Dresde, le général Retzow a menacé les baillis de l'Électorat de Saxe de les exécuter militairement s'ils ne fournissent pas les recrues demandées. Plusieurs baillis ont déjà été emprisonnés. Le Roi de Prusse prévoit de demander une subvention en argent aux députés de la noblesse et des villes. À Francfort, le Cercle Électoral du Rhin s'est mis en état de défense, augmentant les contingents militaires et préparant les munitions. Les États non armés devront contribuer financièrement. Tous les sujets au service électoral de Brandebourg devront quitter ce service. La résolution sera notifiée à l'Empereur et aux autres cercles électoraux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 191-203
ALLEMAGNE.
Début :
Les Prussiens depuis quelques temps avoient poussé de Magdebourg à Halberstadt [...]
Mots clefs :
Hanovre, Prusse, Maréchal de Richelieu, Détachement, Ennemis, Armées, Opérations militaires, Bohême, Prince Charles de Lorraine, Soldats croates, Batailles, Garnisons, Mouvements des troupes, Breme, Convention, Duc de Broglie, Articles, Négociations, Artillerie, Troupes, Hambourg, Paiements, Assemblée des États de Saxe, Francfort, Dantzig, Soldats russes, Avancées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE HANOVRE , le 18 Janvier.
Les Pruffiens depuis quelque temps avoient
pouffé de Magdebourg à Halberstadt un corps
compofé de fix Bataillons , d'un Régiment de
Dragons & d'un Régiment de Huffards , & la préfence
de ces troupes autorifoit les habitans à refufer
les contributions en argent , & les fournitures
192 MERCURE DE FRANCE.
de grains auxquelles ils s'étoient foumis. D'autre
part , il étoit neceffaire de ravitailler le château
de Regenftein , qui n'avoit plus de vivres quepour
quelques jours. Toutes ces circonstances firent
prendre au Maréchal de Richelieu la réſolution
d'envoyer un fort détachement , pour enlever les
Pruffiens. Il choifit pour cette expédition le Marquis
de Voyer , Maréchal de Camp , qui étoit à
Wolfembuttel , & on lui donna onze Bataillons ,
trente - fix Piquets , deux Régimens de Cavalerie &
un de Huffards , avec quatre cens chevaux qui
étoient revenus de Brunswick. Le 10 , le Marquis
de Voyer raffembla ſes troupes fur le haut Oker ,
en faifant barrer les chemins pour arrêter tout ce
qui pouvoit avertir l'ennemi de fes difpofitions ,
& le même jour à l'entrée de la nuit , il les fit mar.
cher fur trois colonnes . Celle de la droite , aux
ordres du Comte Turpin , étoit compofée du Régiment
d'Infanterie de royal Baviere ; de celui de
Dumoutier , Cavalerie ; de trois cens Huffards en
avant , de quatre compagnies de Grenadiers , &
de douze Piquets venant de Goflar. Elle déboucha
de Schlad en dirigeant la marche par Stapelnbourg
& Dehrembourg , & elle devoit le porter
vers la porte de Halberstadt qui conduit à Quedlinbourg.
La colonne du centre , commandée par
M. le Marquis de Langeron , étoit formée de deux
Bataillons Autrichiens ; du Régiment de Condé ,
Infanterie ; du Bataillon des Grenadiers de Bergeret
, & du Régiment de Cavalerie de Berry. Cette
colonne , précédée par cent Huffards de Turpin ,
déboucha par Ornebourg , & marcha par Ofterwich
& Zillengen , pour fe rendre à la porte
d'Halberstadt , qui eft en face de ce chemin. Elle
avoit quatre pieces de canon & un pétard pour
faire fauter cette porte. La colonne de la gauche ,
анх
MARS. 178. 193
aux ordres du Marquis de Belzunce , confiftoic en
quatre bataillons de fon Régiment , fix compagnies
de Grenadiers , ving:-quatre Piquets , & les
quatre cens chevaux de Brunfwick . Elle partit
d'Achem , & marcha par la digue de Keendam . Sa
deftination étoit de paffer le ruiffeau d'Oltheim
au deffous d'Halberstadt , & d'en aller mafquer la
porte qui va à Groningue.
Ces trois colonnes déboucherent en même
temps à l'heure marquée , & le Marquis de Voyer
marcha avec celle du centre . Cette colonne &
celle de la gauche rencontrerent en chemin des
glaces qui leur cauferent quelque retard ; la troifieme
arriva devant Halberstadt le r au matin.
Les Pruffiens étoient fort tranquilles , parce qu'une
de leurs patrouilles , qui avoit été juſqu'à Öfterwich
, leur avoit rapporté qu'il n'y avoit rien de
nouveau. Mais une feconde patrouille ayant rencontré
l'avant-garde de M. le Comte Turpin , alla
porter l'allarme à Halberstadt , ce qui obligea les
ennemis à l'abandonner précipitamment , & à
laiffer leur hôpital avec beaucoup d'effets dans
cette Ville. Ils évacuerent en même temps Quedlinbourg
, & fe replierent fur Afcherleben pár la
route de la Sala.
Les fruits de cette expédition font d'avoir fait
entrer des vivres pour fix mois dans le château de
Regenftein, & d'avoir tiré d'Halberstadt deux cens
mille écus à compte des contributions que cette
Ville devoit . M. le Marquis de Voyer a fait diftri
buer aux troupes , par forme de gratification
foixante- dix mille rations de pain que les Pruffiens
n'ont pu emporter. Il a fait brûler un magazin
d'échelles préparées , felon toutes les apparen
ces , pour quelque entrepriſe ſecrete. On a de plus
abattu huit cens toifes du mur qui formoit l'en-
.
}
I -
194 MERCURE DE FRANCE:
ceinte d'Halberstadt : on a brifé & brûlé toutes les
portes de la Ville , & tous les pilaftres qui les fou
tenoient ont été détruits.
M. le Marquis de Voyer eft venu ici rendre
compte de toutes ces opérations à M. le Maréchal
de Richelieu. Ila amené avec lui pour ôtage M.
Dudick , homme de grande confidération dans le
pays ; les deux Chefs de la Régence d'Halberstadt ,
deux Référendaires du Clergé , & le principal Négociant
de laVille. Des deux cens mille écus exigés
à compte , la plus grande partie a été payée
Comptant en efpeces , & l'on a de bons effets pour
la fûreté du refte. Enfin , il nous eft encore venu
gratuitement deux mille cinq cens facs de grains ,
fans préjudice des cent vingt- cinq mille facs qut
étoient promis par la convention , dont l'inexécu
zion a été punie.
M.le Comte Turpin a détruit ou enlévé à Quedlinbourg
tous les magazins que l'ennemi y avoit
formés. Peu de jours après , les Pruffiens ont en
core abandonné Acherſleben , & tous les quartiers
qu'ils occupoient dans le pays. Une grande partie
des traîneurs & des prifonniers qu'on leur a faits ,
ant pris parti dans nas Régimens.
DE KONTSGRATZEN BOHEME , le 27 Janvier.
Depuis le départ du Prince Charles , le Maré
chal Comte de Daun continue de faire fes difpo
fitions , tant pour allurer fes cantonnemens &
faire échouer les entreprifes que les Pruffiens
pourroient tenter de ce côté- ci , que pour fe mettre
en état d'agir lui-même à la premiere occafion.
Le Général Comte Nadaftia fon quartier général
è Leitomiffel. L'armée fe renforce tous les jours ;
Le Royaume feulva fournir dix mille-recrues d'Infanterie.
MAR S. 1758 . 195
Sur l'avis qu'on a eu qu'un corps de Pruffiens
étoit en marche pour tenter une irruption dans la
Siléfie Autrichienne , les troupes de Baviere qui
s'étoient jointes au corps du Général Baron de
Marshal , cantonné aux environs de Welwaren ,
ont eu ordre de fe rendre du côté de Brinn en
Moravie.
Nos Croates ont repouffé vigoureuſement près
de Schatzlar vers Libau , un gros détachement de
Pruffiens , & ils ont fait des prifonniers.
Le corps du Général Marshal eſt dans une pofition
fort avantageufe. Il forme une chaîne qui
s'étend depuis Leitmeritz le long de l'Eger jufqu'à
Saatz ; enforte qu'il peut aifément fe porter en
force fur l'Elbe , & de tel autre côté où il fera
néceffaire.
Nous attendons inceffamment la garnifon de
Lignitz , qui eft en marche pour nous rejoindre.
Quatre mille Croates , à ce qu'on affure , le
font fait jour à travers l'armée ennemie, près do
Breslau , & ont pris la route de Pologne.
La garnifon de Schweidnitz a fait le 13 de Janvier
une vigoureufe fortie fur les troupes Pruffiennes
qui bloquent cette Place. Les ennemis y
ont perdu bien du monde , & le détachement de
la garnifon y eft rentré avec beaucoup de prifonniers
, de vivres , de bagages & de beftiaux.
Les Pruffiens ont fait du côté de Gratz en Styrie
une tentative qui a échouée. Le 15 , vers une
heure après midi , les ennemis au nombre de dixhuit
cens hommes d'Infanterie , & de deux mille
trois cens hommes, tant Cavalerie que Huffards ,
fe mirent en mouvement. Leur avant- garde qui
venoit de Schmirowitz , s'avança jufqu'à une métairie
dont elle s'empara fans peine . Le.refte des
Pruffiens qui s'étoit formé fur la montagne , la
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
defcendit en même temps , & tous enſemble' ils
attaquerent une brafferie fituée au bas de cette
montagne , & qui ferme de ce côté-là l'entrée de
Grátz . Ils avoient laiffé derriere eux fur la hauteur,
de l'artillerie qui , en les protégeant , foudroyoit le
front de l'attaque . Auffi- tôt que M. le Marquis de
Ville , Lieutenant-Général qui commande à Gratz,
avoit vu l'ennemi s'ébranler , il avoit envoyé ordre
au Colonel Simbshon de foutenir la braſſerie . Cet
Officier en conféquence fit occuper par quelques
troupes un jardin , qui eft au deffus de cette brafferie
, & il y plaça du canon qui fut fi bien fervi ,
qu'après une attaque qui dura plus d'une heure ,
les Pruffiens furent forcés de prendre la fuite &
de regagner la montagne. On les pourſuivit autant
qu'il fut poffible , & on leur tua encore ou on leur
bleffa une trentaine d'hommes. Cette retraite précipitée
fe fit avec tant de confufion , qu'ils abandonnerent
leurs morts & leurs bleffés . Leur perte ,
ycompris quelques prifonniers qu'on leur a faits ,
peut fe monter à peu près à quatre cens hommes.
Les Impériaux , de leur côté , n'ont eu que trenteun
bleffés & huit morts. Les Pruffiens qui étoient
partis de Troppau à fix heures du matin , n'y font
rentrés qu'à huit heures du foir : ils n'avoient
laiffé dans cette Ville qu'environ deux cens
hommes.
:
Sur quelques mouvemens faits par les Pruffiens
du côté de la Moravie , & vers les frontieres de la
Hongrie , on a détaché le Général Gaftheim avec
fix mille hommes pour occuper les gorges de Jablunka.
Les Hongrois des Cercles limitrophes
ont en même temps reçu ordre de fe tenir prêts à
monter à cheval au premier avis .
Les exactions que les Pruffiens font dans la Siléfie
Autrichienne , font fi exhorbitantes ; qu'une
MAR S. 17,8 . 197
grande partie des habitans déferte le pays . On
affure que la feule ville de Troppau a été taxée
quatre- vingts mille écus .
DE BREME , le 16 Janvier.
,
M. le Maréchal de Richelieu ayant des avis fûrs .
que les Hanovriens , non contens d'avoir enfreint
la convention de Clofterfeven en renouvellant .
les hoftilités qu'ils s'étoient engagés de ceffer
vouloient encore s'emparer de la ville de Brême, ce
qui nous auroit empêché de foutenir les quartiers
du bas- Aller , & nous auroit ôté la communication
avec l'Ooft - Frife , envoya ordre à M. le Duc
de Broglie de les prévenir. En conféquence cet
Officier Général fit marcher hier un détachement
au village de Hoffelhaufen , pour contenir les ennemis
qui s'y étoient préfentés ; & fur le foir , il
fit fommer les Magiftrats de Brême de recevoir les
troupes de Sa Majefté dans leur Ville . Après une
négociation qui dura jufqu'à dix heures , on lui
remit une porte qui fut occupée par fix compagnies
de Grenadiers . Ce matin M. le Duc de Bro-,
glie eft entré dans la Ville à la tête d'une compagnie
de Grenadiers , pour en impofer à la populace
, qui s'étoit ameutée devant la maifon de.
Ville , pendant que l'on travailloit au logement .
des Troupes. Le tumulte ayant été appaifé par fes
foins , la Garnifon eft entrée , & le logement s'eft.
fait fans aucune difficulté . Le Baron de Wormfer ,
Brigadier d'Infanterie eft refté dans la Ville poury
commander.
Accord fait entre M. le Duc de Broglie & les
Magiftrats de Brême.
Article Premier Comme l'occupation de la
Ville eft faite au nom de Sa Majefté Impériale ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
il s'entend qu'Elle ne fera aucun préjudice à la
liberté & immédiatéité de la Ville & du territoire
y appartenant , & à fes privileges.
Réponse. L'infraction de la Convention de Clofterfeven
étant la ſeule raiſon qui oblige M. le Maréchal-
Duc de Richelieu à s'emparer de la Ville
de Brême , elle ne doit point douter que fa liberté
immédiate & celle de fon territoire , ainfi
que fes privileges , ne foient confervés par Sa
Majefté Impériale.
Article IF. Conféquemment , le Gouvernement ,
la Religion & fon exercice dans les Eglifes Réformées
, ainfi que dans le Dôme , le Commerce ,
tant par terre que par eau l'Etat Politique ,
Eccléfiaftique & Militaire de la Ville , ne fouf
friront aucun changement.
"
Réponse . Accorde. Il fera même donné des
Gardes les jours de Fères , pour la tranquillité
du Service , toutes les fois qu'elles feront de
mandées.
Article III. Les Paffeports donnés par le Sénat,
tant pour les perfonnes que pour les marchan
difes & les hardes , feront refpectés .
Réponse. Accordé.
Article IV. Les fortifications de la Ville de
iheureront en létat préfent , fans aucun changement.
Réponfe. Si on y fait quelques changemens ,
ce fera plutôt pour les améliorer,
Article V. L'Arcenal de la Ville , fes muni
tions , les canons , les magazins à poudre & à
bled , & les attirails de guerre appartenant à
la Ville , refteront entiérement & pleinement à la
Ville.
Réponse. L'Arcenal , les munitions , les canons ,
les magazins à poudre & le magazin à bled , refte
MARS. 175.8. 199
-
ront à Meffieurs de la Ville . Les clefs de l'Arcenal ,
ainfi: que celles des magazins , feront entre les
mains de MM . les Magiftrats : on y mettra feulement
des Gardes , pour la fûreté de ce qui y eft
renfermé.
Article VI. La Ville fera difpenfée de loger des
Troupes Françoifes , qui y monteront la garde
conjointement avec celles de la Ville.
Réponse. On ne logera dans la Ville que la
quantité de Troupes néceffaires pour la fûreté , &
les Magiftrats peuvent être certains que toutes les
précautions feront prifes pour que les logemens
ne foient point à charge.
Article VII. On cédera une ou deux portes
de la Ville aux Troupes Françoifes , qui y montesont
la garde conjointement avec celles de la
Ville.
Réponse. Les Troupes Françoifes monteront la
garde aur portes conjointement avec les Troupes
de la Ville , mais à toutes les portes .
Article VIII. Auffi - tôt que la fituation préfente
des deux armées dans notre voisinage changera les
poftes , les fauxbourgs & le territoire de la Ville
ferant évacués fans aucune prétention ou exécution
, fons quelque prétexte que ce foit.
Réponse. Accordé, dès que les raifons de guerre
ne le demanderont plus. Cet article répond en
mêmetemps à celui qui fuit.
Article IX. Les portes de la Ville , les fauxbourgs
& le territoire feront évacués dans le cas
où le Général de l'armée Françoiſe donnera une
Déclaration qui portera qu'il ne veut plus occuper
la ville de Brême, & qu'il la laiffe jouir de la neu
tralité.
Réponse. Répondu par l'article précédent.
Article X. On ne demandera à la Ville ni por
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tions , ni rations , ni fubfiftances , ni chauffage ;
tout fera payé en argent comptant , fans forcer la
Bourgeoifie à la livraiſon.
Réponse . Tout fera payé en argent comptant
par les Officiers . Pour ce qui eft du chauffage , il
fera néceffaire que les hôtes y pourvoyent , juſqu'à
ce qu'on ait pu faire prendre des arrangemens
par les Commiffaires.
Article XI. Une exacte difcipline fera obfervée.
parmi les Troupes qui feront dans la Ville , dans
les fauxbourgs & le territoire.
Réponse. La meilleure & la plus exacte fera obfervée
; je leur en donne ma parole d'honneur .
Article XII. Leurs Majeftés Impériale & très-
Chrétienne voudront bien procurer la fûreté du
commerce , & garantir la Ville & fon territoire à
la paix prochaine en pleine liberté & immédiatéité
, & Elles ordonneront qu'elle foit dédommagée
de tout ce qu'elle a fouffert pendant cette
guerre.
Réponse. Accordé .
Article XIII. On n'établira dans la Ville ni
dans les fauxbourgs aucun hôpital.
Réponse . Accordé. On établira feulement dans
un des fauxbourgs un hôpital ambulant , pour
donner les premiers fecours aux malades & bleffés
, qu'on fera tranfporter enfuite dans les hôpitaux
de Hoya ou de Verden. Signé , le Duc de
Broglie.
" Au nom du Sénat , D. Smidt , L. Groning , J.
de Meinertshagen , J. Nonnen.
Au nom de la Bourgeoifie , F. H. Kroft , H.
Meyer , Pierre Wichelhaufen , André , J. Trevi-
Sanus.
MA RS. 1758. 201
DE HAMBOURG , le 28 Janvier.
1
2
Toutes les lettres de Léipfick & de Drefde ne.
parlent que des contributions dont l'Electorat de
Saxe eft accablé . Voici le réſultat de ces lettres .
dont on laiffe aux événemens à conftater l'exactitude.
La feule Ville de Léipfick , qui a déja payé
au Roi de Prufle , en efpeces , onze tonnes d'or ,
c'est-à-dire onze cens mille écus , ( fans ce qui lui
en a coûté pour les quartiers & pour l'Hôpital des
Pruffiens, ) a reçu ordre de fournir encore , au plus
tard à la fin du mois , la fomme de huit cents
mille écus , fous peine d'exécution militaire ; ce
qu'on a de la peine à concilier avec la promeffe ,
donnée par écrit de la part du Roi de Pruffe , que
cette Ville , après avoir fatisfait au paiement des
trois cents mille écus éxigés d'elle au mois d'oc
tobre dernier , feroit exempte de toutes autres
contributions . Il eft vrai que cette impofition eft
faite à titre d'emprunt ; mais elle doit être repartie
für les Négocians & les Bourgeois , principalement
fur les Catholiques Romains qui ont déja
contribué aux premieres.
On a fignifié en même temps à la Nobleffe de
Saxe des ordres précis de payer , fans autre délai
le don gratuit de fix cents mille écus qui lui a été '
demandé dès l'année derniere ; & il faut que le
paiement de cette fomme foit fait en trois termes
égaux , dont le dernier eft fixé au 15 février prochain.
L'affemblée des Etats de Saxe convoquée à
Léipfick , n'a encore rien réglé par rapport à l'ad-"
miniſtration des revenus de l'Electorat. Cependant
le Directoire de Torgau a confifqué depuis pen'le
Baillage de Barby qui eft affermé , & le fcellé a
été mis fur les greniers & les magafins publics.
L V
202. MERCURE DE FRANCE
Les exécutions militaires recommencent dans le
Cercle de Mifnie , pour les fournitures de froment
que les Pruffiens en exigent. On ſe ſert de la même
voie pour le recouvrement de tous les deniers
de la Stuer, qui font reftés entre les mains des Redeveurs
particuliers . Le cercle de Neuftadt eft obligé
de fournir , pour les Troupes du Maréchaf
Keith, cent foixante- cinq mille mefures de farine,
& cinquante- cinq mille cinq cens rations. Enfin
le chapitre de Merfebourg eft taxé à foixante- dix
mille écus , fans avoir pu obtenir de modération.
DE FRANCFORT , le 25 Janvier.
Un détachement Pruffien de cent cinquante
hommes , commandé рак le Partiſan Meyer , arriva
le 20 de ce mois à Niſchwitz , châtean appartenant
au Comte de Brulh , premier Miniftre :
de Sa Majefté Polonoife. Ce Partifan fit auffi-tôt
fonner le tocfia , pour affembler les Payfans du
Village & des environs ; enfuite il leur ordonna ,
fous peine d'exécution militaire , de fer rendre le
lendemain au château , avec des hâches , des -leviers
, des pelles & autres inftrumens ſemblables.
Ces ordres donnés , le détachement s'occupa le
refte du jour & toute la nuit à démeubler les appartemens
, ce qui ne fe fit pas fans pillage. Le
lendemain 21 , plus de deux cents Payfans s'étant'
rendus à l'heure marquée au château , le Partiſan
Meyer les obligea d'en brifer toutes les portes &
fenêtres , d'enfoncer les plafonds & les planchers ,
d'abattre les toits , de renverfer les efcaliers , les
cloiſons , les murs intérieurs , &c. ce qu'il fit faire
avec tant d'activité , qu'en moins de fix heures il
ne refta que la carcaffe du bâtiment . L'orangerie
& les jardins furent traités de même. Toutes les
allées furent coupées , les charmilles détruites ,
MAR S. 1758. 203
les bofquets & les paliffades arrachés ou brûlés ,
& plufieurs milliers d'arbres fruitiers fciés à un
demi- pied de terre. Après la deftruction da chatdau
, on alla piller les fermes & leurs dépendances
. qui ne furent garanties d'une ruine totale
qu'en payant fept mille florins au Partifan. Tous
les effets du château ont été conduits à Halle.
Le même jour, le magnifique château de Pforten
, dans la Luface , appartenant encore au Comte
de Brulh , fut mis au même état que celui de
Nifchwitz , par un détachement de Huffards dur
Régiment de Seckely.
DE DANTZICH , le 26 Janvier.
La marche des Ruffiens eft certaine. Uhe colonne
de leurs troupes d'environ dix mille hommes
, aux ordres du Général Romanzow , a paſſe
Tilfit & s'eft portée für Konigfberg. On affure
même que la garnifon de cette Ville , ainfi que
celle de Pillau , s'eft retirée , après avoir encloué
le canon qu'elle n'a pu emporter , & que les Magiftrats
de Konigsberg ont député au Général Fermer,
pour régler la Capitulation. On ajoute que
les Ruffiens obfervent partout la plus exacte difcipline.
DE HANOVRE , le 18 Janvier.
Les Pruffiens depuis quelque temps avoient
pouffé de Magdebourg à Halberstadt un corps
compofé de fix Bataillons , d'un Régiment de
Dragons & d'un Régiment de Huffards , & la préfence
de ces troupes autorifoit les habitans à refufer
les contributions en argent , & les fournitures
192 MERCURE DE FRANCE.
de grains auxquelles ils s'étoient foumis. D'autre
part , il étoit neceffaire de ravitailler le château
de Regenftein , qui n'avoit plus de vivres quepour
quelques jours. Toutes ces circonstances firent
prendre au Maréchal de Richelieu la réſolution
d'envoyer un fort détachement , pour enlever les
Pruffiens. Il choifit pour cette expédition le Marquis
de Voyer , Maréchal de Camp , qui étoit à
Wolfembuttel , & on lui donna onze Bataillons ,
trente - fix Piquets , deux Régimens de Cavalerie &
un de Huffards , avec quatre cens chevaux qui
étoient revenus de Brunswick. Le 10 , le Marquis
de Voyer raffembla ſes troupes fur le haut Oker ,
en faifant barrer les chemins pour arrêter tout ce
qui pouvoit avertir l'ennemi de fes difpofitions ,
& le même jour à l'entrée de la nuit , il les fit mar.
cher fur trois colonnes . Celle de la droite , aux
ordres du Comte Turpin , étoit compofée du Régiment
d'Infanterie de royal Baviere ; de celui de
Dumoutier , Cavalerie ; de trois cens Huffards en
avant , de quatre compagnies de Grenadiers , &
de douze Piquets venant de Goflar. Elle déboucha
de Schlad en dirigeant la marche par Stapelnbourg
& Dehrembourg , & elle devoit le porter
vers la porte de Halberstadt qui conduit à Quedlinbourg.
La colonne du centre , commandée par
M. le Marquis de Langeron , étoit formée de deux
Bataillons Autrichiens ; du Régiment de Condé ,
Infanterie ; du Bataillon des Grenadiers de Bergeret
, & du Régiment de Cavalerie de Berry. Cette
colonne , précédée par cent Huffards de Turpin ,
déboucha par Ornebourg , & marcha par Ofterwich
& Zillengen , pour fe rendre à la porte
d'Halberstadt , qui eft en face de ce chemin. Elle
avoit quatre pieces de canon & un pétard pour
faire fauter cette porte. La colonne de la gauche ,
анх
MARS. 178. 193
aux ordres du Marquis de Belzunce , confiftoic en
quatre bataillons de fon Régiment , fix compagnies
de Grenadiers , ving:-quatre Piquets , & les
quatre cens chevaux de Brunfwick . Elle partit
d'Achem , & marcha par la digue de Keendam . Sa
deftination étoit de paffer le ruiffeau d'Oltheim
au deffous d'Halberstadt , & d'en aller mafquer la
porte qui va à Groningue.
Ces trois colonnes déboucherent en même
temps à l'heure marquée , & le Marquis de Voyer
marcha avec celle du centre . Cette colonne &
celle de la gauche rencontrerent en chemin des
glaces qui leur cauferent quelque retard ; la troifieme
arriva devant Halberstadt le r au matin.
Les Pruffiens étoient fort tranquilles , parce qu'une
de leurs patrouilles , qui avoit été juſqu'à Öfterwich
, leur avoit rapporté qu'il n'y avoit rien de
nouveau. Mais une feconde patrouille ayant rencontré
l'avant-garde de M. le Comte Turpin , alla
porter l'allarme à Halberstadt , ce qui obligea les
ennemis à l'abandonner précipitamment , & à
laiffer leur hôpital avec beaucoup d'effets dans
cette Ville. Ils évacuerent en même temps Quedlinbourg
, & fe replierent fur Afcherleben pár la
route de la Sala.
Les fruits de cette expédition font d'avoir fait
entrer des vivres pour fix mois dans le château de
Regenftein, & d'avoir tiré d'Halberstadt deux cens
mille écus à compte des contributions que cette
Ville devoit . M. le Marquis de Voyer a fait diftri
buer aux troupes , par forme de gratification
foixante- dix mille rations de pain que les Pruffiens
n'ont pu emporter. Il a fait brûler un magazin
d'échelles préparées , felon toutes les apparen
ces , pour quelque entrepriſe ſecrete. On a de plus
abattu huit cens toifes du mur qui formoit l'en-
.
}
I -
194 MERCURE DE FRANCE:
ceinte d'Halberstadt : on a brifé & brûlé toutes les
portes de la Ville , & tous les pilaftres qui les fou
tenoient ont été détruits.
M. le Marquis de Voyer eft venu ici rendre
compte de toutes ces opérations à M. le Maréchal
de Richelieu. Ila amené avec lui pour ôtage M.
Dudick , homme de grande confidération dans le
pays ; les deux Chefs de la Régence d'Halberstadt ,
deux Référendaires du Clergé , & le principal Négociant
de laVille. Des deux cens mille écus exigés
à compte , la plus grande partie a été payée
Comptant en efpeces , & l'on a de bons effets pour
la fûreté du refte. Enfin , il nous eft encore venu
gratuitement deux mille cinq cens facs de grains ,
fans préjudice des cent vingt- cinq mille facs qut
étoient promis par la convention , dont l'inexécu
zion a été punie.
M.le Comte Turpin a détruit ou enlévé à Quedlinbourg
tous les magazins que l'ennemi y avoit
formés. Peu de jours après , les Pruffiens ont en
core abandonné Acherſleben , & tous les quartiers
qu'ils occupoient dans le pays. Une grande partie
des traîneurs & des prifonniers qu'on leur a faits ,
ant pris parti dans nas Régimens.
DE KONTSGRATZEN BOHEME , le 27 Janvier.
Depuis le départ du Prince Charles , le Maré
chal Comte de Daun continue de faire fes difpo
fitions , tant pour allurer fes cantonnemens &
faire échouer les entreprifes que les Pruffiens
pourroient tenter de ce côté- ci , que pour fe mettre
en état d'agir lui-même à la premiere occafion.
Le Général Comte Nadaftia fon quartier général
è Leitomiffel. L'armée fe renforce tous les jours ;
Le Royaume feulva fournir dix mille-recrues d'Infanterie.
MAR S. 1758 . 195
Sur l'avis qu'on a eu qu'un corps de Pruffiens
étoit en marche pour tenter une irruption dans la
Siléfie Autrichienne , les troupes de Baviere qui
s'étoient jointes au corps du Général Baron de
Marshal , cantonné aux environs de Welwaren ,
ont eu ordre de fe rendre du côté de Brinn en
Moravie.
Nos Croates ont repouffé vigoureuſement près
de Schatzlar vers Libau , un gros détachement de
Pruffiens , & ils ont fait des prifonniers.
Le corps du Général Marshal eſt dans une pofition
fort avantageufe. Il forme une chaîne qui
s'étend depuis Leitmeritz le long de l'Eger jufqu'à
Saatz ; enforte qu'il peut aifément fe porter en
force fur l'Elbe , & de tel autre côté où il fera
néceffaire.
Nous attendons inceffamment la garnifon de
Lignitz , qui eft en marche pour nous rejoindre.
Quatre mille Croates , à ce qu'on affure , le
font fait jour à travers l'armée ennemie, près do
Breslau , & ont pris la route de Pologne.
La garnifon de Schweidnitz a fait le 13 de Janvier
une vigoureufe fortie fur les troupes Pruffiennes
qui bloquent cette Place. Les ennemis y
ont perdu bien du monde , & le détachement de
la garnifon y eft rentré avec beaucoup de prifonniers
, de vivres , de bagages & de beftiaux.
Les Pruffiens ont fait du côté de Gratz en Styrie
une tentative qui a échouée. Le 15 , vers une
heure après midi , les ennemis au nombre de dixhuit
cens hommes d'Infanterie , & de deux mille
trois cens hommes, tant Cavalerie que Huffards ,
fe mirent en mouvement. Leur avant- garde qui
venoit de Schmirowitz , s'avança jufqu'à une métairie
dont elle s'empara fans peine . Le.refte des
Pruffiens qui s'étoit formé fur la montagne , la
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
defcendit en même temps , & tous enſemble' ils
attaquerent une brafferie fituée au bas de cette
montagne , & qui ferme de ce côté-là l'entrée de
Grátz . Ils avoient laiffé derriere eux fur la hauteur,
de l'artillerie qui , en les protégeant , foudroyoit le
front de l'attaque . Auffi- tôt que M. le Marquis de
Ville , Lieutenant-Général qui commande à Gratz,
avoit vu l'ennemi s'ébranler , il avoit envoyé ordre
au Colonel Simbshon de foutenir la braſſerie . Cet
Officier en conféquence fit occuper par quelques
troupes un jardin , qui eft au deffus de cette brafferie
, & il y plaça du canon qui fut fi bien fervi ,
qu'après une attaque qui dura plus d'une heure ,
les Pruffiens furent forcés de prendre la fuite &
de regagner la montagne. On les pourſuivit autant
qu'il fut poffible , & on leur tua encore ou on leur
bleffa une trentaine d'hommes. Cette retraite précipitée
fe fit avec tant de confufion , qu'ils abandonnerent
leurs morts & leurs bleffés . Leur perte ,
ycompris quelques prifonniers qu'on leur a faits ,
peut fe monter à peu près à quatre cens hommes.
Les Impériaux , de leur côté , n'ont eu que trenteun
bleffés & huit morts. Les Pruffiens qui étoient
partis de Troppau à fix heures du matin , n'y font
rentrés qu'à huit heures du foir : ils n'avoient
laiffé dans cette Ville qu'environ deux cens
hommes.
:
Sur quelques mouvemens faits par les Pruffiens
du côté de la Moravie , & vers les frontieres de la
Hongrie , on a détaché le Général Gaftheim avec
fix mille hommes pour occuper les gorges de Jablunka.
Les Hongrois des Cercles limitrophes
ont en même temps reçu ordre de fe tenir prêts à
monter à cheval au premier avis .
Les exactions que les Pruffiens font dans la Siléfie
Autrichienne , font fi exhorbitantes ; qu'une
MAR S. 17,8 . 197
grande partie des habitans déferte le pays . On
affure que la feule ville de Troppau a été taxée
quatre- vingts mille écus .
DE BREME , le 16 Janvier.
,
M. le Maréchal de Richelieu ayant des avis fûrs .
que les Hanovriens , non contens d'avoir enfreint
la convention de Clofterfeven en renouvellant .
les hoftilités qu'ils s'étoient engagés de ceffer
vouloient encore s'emparer de la ville de Brême, ce
qui nous auroit empêché de foutenir les quartiers
du bas- Aller , & nous auroit ôté la communication
avec l'Ooft - Frife , envoya ordre à M. le Duc
de Broglie de les prévenir. En conféquence cet
Officier Général fit marcher hier un détachement
au village de Hoffelhaufen , pour contenir les ennemis
qui s'y étoient préfentés ; & fur le foir , il
fit fommer les Magiftrats de Brême de recevoir les
troupes de Sa Majefté dans leur Ville . Après une
négociation qui dura jufqu'à dix heures , on lui
remit une porte qui fut occupée par fix compagnies
de Grenadiers . Ce matin M. le Duc de Bro-,
glie eft entré dans la Ville à la tête d'une compagnie
de Grenadiers , pour en impofer à la populace
, qui s'étoit ameutée devant la maifon de.
Ville , pendant que l'on travailloit au logement .
des Troupes. Le tumulte ayant été appaifé par fes
foins , la Garnifon eft entrée , & le logement s'eft.
fait fans aucune difficulté . Le Baron de Wormfer ,
Brigadier d'Infanterie eft refté dans la Ville poury
commander.
Accord fait entre M. le Duc de Broglie & les
Magiftrats de Brême.
Article Premier Comme l'occupation de la
Ville eft faite au nom de Sa Majefté Impériale ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
il s'entend qu'Elle ne fera aucun préjudice à la
liberté & immédiatéité de la Ville & du territoire
y appartenant , & à fes privileges.
Réponse. L'infraction de la Convention de Clofterfeven
étant la ſeule raiſon qui oblige M. le Maréchal-
Duc de Richelieu à s'emparer de la Ville
de Brême , elle ne doit point douter que fa liberté
immédiate & celle de fon territoire , ainfi
que fes privileges , ne foient confervés par Sa
Majefté Impériale.
Article IF. Conféquemment , le Gouvernement ,
la Religion & fon exercice dans les Eglifes Réformées
, ainfi que dans le Dôme , le Commerce ,
tant par terre que par eau l'Etat Politique ,
Eccléfiaftique & Militaire de la Ville , ne fouf
friront aucun changement.
"
Réponse . Accorde. Il fera même donné des
Gardes les jours de Fères , pour la tranquillité
du Service , toutes les fois qu'elles feront de
mandées.
Article III. Les Paffeports donnés par le Sénat,
tant pour les perfonnes que pour les marchan
difes & les hardes , feront refpectés .
Réponse. Accordé.
Article IV. Les fortifications de la Ville de
iheureront en létat préfent , fans aucun changement.
Réponfe. Si on y fait quelques changemens ,
ce fera plutôt pour les améliorer,
Article V. L'Arcenal de la Ville , fes muni
tions , les canons , les magazins à poudre & à
bled , & les attirails de guerre appartenant à
la Ville , refteront entiérement & pleinement à la
Ville.
Réponse. L'Arcenal , les munitions , les canons ,
les magazins à poudre & le magazin à bled , refte
MARS. 175.8. 199
-
ront à Meffieurs de la Ville . Les clefs de l'Arcenal ,
ainfi: que celles des magazins , feront entre les
mains de MM . les Magiftrats : on y mettra feulement
des Gardes , pour la fûreté de ce qui y eft
renfermé.
Article VI. La Ville fera difpenfée de loger des
Troupes Françoifes , qui y monteront la garde
conjointement avec celles de la Ville.
Réponse. On ne logera dans la Ville que la
quantité de Troupes néceffaires pour la fûreté , &
les Magiftrats peuvent être certains que toutes les
précautions feront prifes pour que les logemens
ne foient point à charge.
Article VII. On cédera une ou deux portes
de la Ville aux Troupes Françoifes , qui y montesont
la garde conjointement avec celles de la
Ville.
Réponse. Les Troupes Françoifes monteront la
garde aur portes conjointement avec les Troupes
de la Ville , mais à toutes les portes .
Article VIII. Auffi - tôt que la fituation préfente
des deux armées dans notre voisinage changera les
poftes , les fauxbourgs & le territoire de la Ville
ferant évacués fans aucune prétention ou exécution
, fons quelque prétexte que ce foit.
Réponse. Accordé, dès que les raifons de guerre
ne le demanderont plus. Cet article répond en
mêmetemps à celui qui fuit.
Article IX. Les portes de la Ville , les fauxbourgs
& le territoire feront évacués dans le cas
où le Général de l'armée Françoiſe donnera une
Déclaration qui portera qu'il ne veut plus occuper
la ville de Brême, & qu'il la laiffe jouir de la neu
tralité.
Réponse. Répondu par l'article précédent.
Article X. On ne demandera à la Ville ni por
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tions , ni rations , ni fubfiftances , ni chauffage ;
tout fera payé en argent comptant , fans forcer la
Bourgeoifie à la livraiſon.
Réponse . Tout fera payé en argent comptant
par les Officiers . Pour ce qui eft du chauffage , il
fera néceffaire que les hôtes y pourvoyent , juſqu'à
ce qu'on ait pu faire prendre des arrangemens
par les Commiffaires.
Article XI. Une exacte difcipline fera obfervée.
parmi les Troupes qui feront dans la Ville , dans
les fauxbourgs & le territoire.
Réponse. La meilleure & la plus exacte fera obfervée
; je leur en donne ma parole d'honneur .
Article XII. Leurs Majeftés Impériale & très-
Chrétienne voudront bien procurer la fûreté du
commerce , & garantir la Ville & fon territoire à
la paix prochaine en pleine liberté & immédiatéité
, & Elles ordonneront qu'elle foit dédommagée
de tout ce qu'elle a fouffert pendant cette
guerre.
Réponse. Accordé .
Article XIII. On n'établira dans la Ville ni
dans les fauxbourgs aucun hôpital.
Réponse . Accordé. On établira feulement dans
un des fauxbourgs un hôpital ambulant , pour
donner les premiers fecours aux malades & bleffés
, qu'on fera tranfporter enfuite dans les hôpitaux
de Hoya ou de Verden. Signé , le Duc de
Broglie.
" Au nom du Sénat , D. Smidt , L. Groning , J.
de Meinertshagen , J. Nonnen.
Au nom de la Bourgeoifie , F. H. Kroft , H.
Meyer , Pierre Wichelhaufen , André , J. Trevi-
Sanus.
MA RS. 1758. 201
DE HAMBOURG , le 28 Janvier.
1
2
Toutes les lettres de Léipfick & de Drefde ne.
parlent que des contributions dont l'Electorat de
Saxe eft accablé . Voici le réſultat de ces lettres .
dont on laiffe aux événemens à conftater l'exactitude.
La feule Ville de Léipfick , qui a déja payé
au Roi de Prufle , en efpeces , onze tonnes d'or ,
c'est-à-dire onze cens mille écus , ( fans ce qui lui
en a coûté pour les quartiers & pour l'Hôpital des
Pruffiens, ) a reçu ordre de fournir encore , au plus
tard à la fin du mois , la fomme de huit cents
mille écus , fous peine d'exécution militaire ; ce
qu'on a de la peine à concilier avec la promeffe ,
donnée par écrit de la part du Roi de Pruffe , que
cette Ville , après avoir fatisfait au paiement des
trois cents mille écus éxigés d'elle au mois d'oc
tobre dernier , feroit exempte de toutes autres
contributions . Il eft vrai que cette impofition eft
faite à titre d'emprunt ; mais elle doit être repartie
für les Négocians & les Bourgeois , principalement
fur les Catholiques Romains qui ont déja
contribué aux premieres.
On a fignifié en même temps à la Nobleffe de
Saxe des ordres précis de payer , fans autre délai
le don gratuit de fix cents mille écus qui lui a été '
demandé dès l'année derniere ; & il faut que le
paiement de cette fomme foit fait en trois termes
égaux , dont le dernier eft fixé au 15 février prochain.
L'affemblée des Etats de Saxe convoquée à
Léipfick , n'a encore rien réglé par rapport à l'ad-"
miniſtration des revenus de l'Electorat. Cependant
le Directoire de Torgau a confifqué depuis pen'le
Baillage de Barby qui eft affermé , & le fcellé a
été mis fur les greniers & les magafins publics.
L V
202. MERCURE DE FRANCE
Les exécutions militaires recommencent dans le
Cercle de Mifnie , pour les fournitures de froment
que les Pruffiens en exigent. On ſe ſert de la même
voie pour le recouvrement de tous les deniers
de la Stuer, qui font reftés entre les mains des Redeveurs
particuliers . Le cercle de Neuftadt eft obligé
de fournir , pour les Troupes du Maréchaf
Keith, cent foixante- cinq mille mefures de farine,
& cinquante- cinq mille cinq cens rations. Enfin
le chapitre de Merfebourg eft taxé à foixante- dix
mille écus , fans avoir pu obtenir de modération.
DE FRANCFORT , le 25 Janvier.
Un détachement Pruffien de cent cinquante
hommes , commandé рак le Partiſan Meyer , arriva
le 20 de ce mois à Niſchwitz , châtean appartenant
au Comte de Brulh , premier Miniftre :
de Sa Majefté Polonoife. Ce Partifan fit auffi-tôt
fonner le tocfia , pour affembler les Payfans du
Village & des environs ; enfuite il leur ordonna ,
fous peine d'exécution militaire , de fer rendre le
lendemain au château , avec des hâches , des -leviers
, des pelles & autres inftrumens ſemblables.
Ces ordres donnés , le détachement s'occupa le
refte du jour & toute la nuit à démeubler les appartemens
, ce qui ne fe fit pas fans pillage. Le
lendemain 21 , plus de deux cents Payfans s'étant'
rendus à l'heure marquée au château , le Partiſan
Meyer les obligea d'en brifer toutes les portes &
fenêtres , d'enfoncer les plafonds & les planchers ,
d'abattre les toits , de renverfer les efcaliers , les
cloiſons , les murs intérieurs , &c. ce qu'il fit faire
avec tant d'activité , qu'en moins de fix heures il
ne refta que la carcaffe du bâtiment . L'orangerie
& les jardins furent traités de même. Toutes les
allées furent coupées , les charmilles détruites ,
MAR S. 1758. 203
les bofquets & les paliffades arrachés ou brûlés ,
& plufieurs milliers d'arbres fruitiers fciés à un
demi- pied de terre. Après la deftruction da chatdau
, on alla piller les fermes & leurs dépendances
. qui ne furent garanties d'une ruine totale
qu'en payant fept mille florins au Partifan. Tous
les effets du château ont été conduits à Halle.
Le même jour, le magnifique château de Pforten
, dans la Luface , appartenant encore au Comte
de Brulh , fut mis au même état que celui de
Nifchwitz , par un détachement de Huffards dur
Régiment de Seckely.
DE DANTZICH , le 26 Janvier.
La marche des Ruffiens eft certaine. Uhe colonne
de leurs troupes d'environ dix mille hommes
, aux ordres du Général Romanzow , a paſſe
Tilfit & s'eft portée für Konigfberg. On affure
même que la garnifon de cette Ville , ainfi que
celle de Pillau , s'eft retirée , après avoir encloué
le canon qu'elle n'a pu emporter , & que les Magiftrats
de Konigsberg ont député au Général Fermer,
pour régler la Capitulation. On ajoute que
les Ruffiens obfervent partout la plus exacte difcipline.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En janvier 1758, les Prussiens déplacèrent des troupes de Magdebourg à Halberstadt, permettant aux habitants de refuser les contributions en argent et les fournitures de grains. Le maréchal de Richelieu envoya le marquis de Voyer avec onze bataillons, trente-six piquets, deux régiments de cavalerie et un de hussards, ainsi que quatre cents chevaux revenus de Brunswick, pour chasser les Prussiens. Le 10 janvier, le marquis de Voyer rassembla ses troupes sur le haut Oker et les fit marcher en trois colonnes vers Halberstadt. La colonne de droite, sous les ordres du comte Turpin, se dirigea vers la porte de Halberstadt menant à Quedlinbourg. La colonne du centre, commandée par le marquis de Langeron, se dirigea vers une autre porte de Halberstadt. La colonne de gauche, sous les ordres du marquis de Belzunce, devait passer le ruisseau d'Oltheim pour masquer une porte d'Halberstadt. Les trois colonnes débouchèrent simultanément, mais la colonne du centre et celle de gauche rencontrèrent des glaces, causant un retard. La colonne de droite arriva devant Halberstadt au matin et alerta les Prussiens, qui abandonnèrent précipitamment Halberstadt et Quedlinbourg, laissant leur hôpital et des effets. Les Français entrèrent dans Halberstadt, ravitaillèrent le château de Regenstein pour six mois et obtinrent deux cents mille écus à titre de contribution. Le marquis de Voyer distribua des rations de pain aux troupes et détruisit un magasin d'échelles et des parties des fortifications de la ville. Il ramena également des otages, dont M. Dudick, et des chefs de la régence d'Halberstadt. Les Prussiens abandonnèrent ensuite Achersleben et d'autres quartiers occupés. En Bohême, le maréchal comte de Daun préparait ses troupes pour contrer les Prussiens. Les Croates repoussèrent un détachement prussien près de Schatzlar, et la garnison de Schweidnitz fit une sortie contre les troupes prussiennes qui la bloquaient. Les Prussiens tentèrent une attaque près de Gratz, mais furent repoussés avec des pertes importantes. À Brême, le maréchal de Richelieu envoya le duc de Broglie pour empêcher les Hanovriens de s'emparer de la ville. Après une négociation, les magistrats de Brême acceptèrent de recevoir les troupes françaises. Un accord fut signé, garantissant la liberté et les privilèges de la ville, ainsi que la cohabitation des troupes françaises et locales. Les troupes françaises ne demanderont ni provisions ni chauffage à la ville, tout sera payé en argent comptant. Une discipline stricte sera observée parmi les troupes. Les Majestés Impériale et très-Chrétienne garantiront la sûreté du commerce et dédommageront la ville pour les souffrances endurées pendant la guerre. Aucun hôpital ne sera établi dans la ville, sauf un hôpital ambulant dans un faubourg pour les premiers secours. L'Électorat de Saxe subissait des contributions lourdes imposées par le Roi de Prusse, notamment à Leipzig, qui a déjà payé onze cents mille écus et doit en fournir huit cents mille de plus. La noblesse de Saxe doit également payer six cents mille écus en trois termes. Les exécutions militaires reprennent dans le Cercle de Misnie pour les fournitures de froment. Un détachement prussien a détruit le château de Nischwitz appartenant au Comte de Brulh, premier ministre de la Majesté Polonoise, et a pillé les fermes environnantes. La marche des Russes vers Königsberg est également confirmée, avec une colonne de dix mille hommes aux ordres du Général Romanzow.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 194-200
ALLEMAGNE.
Début :
Depuis le 26 Juin, les Prussiens ont évacué la Poméranie Suédoise. [...]
Mots clefs :
Stralsund, Prusse, Cavalerie, Infanterie, Armée suédoise, Vienne, Comte de Daun, Retraite, Perte de l'ennemi, Olomouc, Mouvements des troupes, Général, Corps, Quartier général, Wrocław, Russes, Général Browne, Hambourg, Bohême, Baron de Dombale, Troupes, Saxe, Dresde, Prince Henry, Strasbourg, Combats
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN Ε.
DE STRALSUND , le 2 Juillet,
Depuis le 26 Juin, les Pruſſiens ont évacué la
Pomeranie Suédoiſe. Actuellement leur arrieregarde
eſt au-delà de la Peene , à un quart de lieue
de Loitz , & le reſte de leur armée campe entre
Paſſewalk & Prentzlow.
Un détachement de Cavalerie &d'Infanterie de
l'armée Suédoiſe eſt parti le premier Juillet , pour
déloger deux Bataillons Prufſiens poſtés à Swine
& à Peenemunde,&pour attaquer leur arrieregarde.
L'armée Suédoiſe ſera bientôt entiérement rafſemblée
& en état d'aller en avant. Elle ſe renforce
de jour en jour par l'arrivée des Troupes qui
étoient dans l'Ile de Rugen , & de celles qui viennent
de Carlſcroon, dont pluſieurs Corps joignent
ſucceſſivement. Les Huſſards Suédois ont déja été
àDemmin.
AOUST . 1738. 195
DE VIENNE , le 22 Juillet.
On apprendde Moravie que le Comte de Daun
pourſuit vivement les Prufſiens avec toute ſon armée.
Leur tetraite a été ſi précipitée qu'ils ont
abandonné leurs malades & leurs bleſſés , qui font
en très-grand nombre..
Tous les avis que nous recevons ne font que
confirmer la perte que l'ennemi ne pouvoit jamais
évites en ſe retirant, à la vue d'une armée nombreuſe
& fort ſupérieure , par des montagnes &
des défilés. On prétend que la nuit du 2 Juillet ,
on a fait ſur les Pruſſiens près de fix mille prifonniers
; que le Général Putkammer a été pris avec
ſept cens Fufiliers & trois cens Grenadiers ; qu'un
Corps de dix mille hommes eſt entiérement coupé;
que les ennemis ont encloué 60 pieces de leur
canon; que ladéſertion occaſionnée par cette retraite
, n'eſt pas concevable ; qu'enfin ils font les
plus grands efforts , pour gagner promptement le
Comté de Glatz , mais que les Croates & les Pandoures
font des marches forcées , pour tomber ſur
eux partout où ils peuvent les joindre , & qu'un
Corps de trois mille Croates , qui a fait en dix
heures neufmilles d'Allemagne , est allé ſe poſter
àReinertz , pour leur couper les paſſages.
D'OLMULTZ en Moravie , le 12 Juillet.
Il vint de tous côtés le 6 de ce moi des avis concernant
la marche des Pruſſiens , & l'on apprit
qu'une de leurs colonnes ſe portoit ſur Konitz &
Kornitz , que leur Quartier Général étoit ce jourlà
à Mariſch-Tribau ; qu'une autre colonne de
treize à quatorze mille hommes , aux ordres du
1 ij
196 MERCURE DE FRANCE.
Général Fouquet , marchoit ſur Muglitz par Lit
tau & Auffée , & que cette colonne emmenoit
l'artillerie qui avoit fervi au ſiege.
La pourſuite des ennemis ſe fait en cet ordre.
Le Baron de Bucow , Général de Cavalerie , cotoye
toujours le Roi de Pruffe par ſon flanc gauche,
& il a pris pour cet effet poſte à Oppatowitz . Il a
envoyé à Zwittau & à Schonhengſt quelques Détachemens
de Croates , pour faire des abbatis , &
rendre les chemins de ce côté-là le plus impraticables
qu'il feroit poſſible. La ſeconde colonne eſt
obſervée par le Général de Laudon , qui s'eſt porté
juſqu'àHohenſtadt. Le GénéralComte de Saint-
Ignon est attaché à cette même colonne , & il s'eſt
avancé juſqu'à Bladendorff, où marche auſſi le
Général de Ziskowitz .
De fon côté , le Comte de Daun s'eſt diſpoſé
fur le champ à ſuivre l'ennemi avec toute l'armée.
Dès le même jour 3 , il fit jetter quatre ponts ſur
la Morave , où paſſerent le Corps des Grenadiers
& celui des Carabiniers Impériaux , qui vinrent
enfuite camper ſur les hauteurs de Khrenau. Le 4.
toute l'armée repaſſa la Morave en pluſieurs colonnes
, & elle entra vers le midi dans le camp
deDrahonitz .
Les Proffiens forcent tellement leurs marches,
que nos Détachemens ont beaucoup de peine à
lesjoindre. Cependant leGénéral de Laudon a atteint
leur arriere-garde avec ſes Troupes légeres ;
il leur a déja tué& bleſſé beaucoup de monde
il leur a même enlevé pluſieurs charriots , & il
les pourſuit avec une activité extraordinaire.
,
Le 9 de Juillet , le quartier général du Maréchal
de Daun étoit à Hara , près de Politſchan , &
fon avant-garde à Proſetch. Il continue avec ate
tention de ſuivre la marche des Prufſiens .
1.1
ز
AOUST. 17.58.197
L'entrée du Roi de Pruſſe en Moravie lui coû
te environ quinze mille hommes , dont il a
perdu fix mille au fiége de cette Place , quatre
mille hommes de ſes meilleures Troupes à la
défaite du convoi , & cinq mille déſerteurs , ſans
compter tout ce qu'il perd dans ſa retraite.
DE BRESLAW , les Juillet.
L'approche des Ruſſiens nous eſt confirmée par
tous les avis qui nous viennent des frontieres de
cette Province. Le Corps de Troupes commandé
par leGénéral Browne étoit le 28 du mois de Juin
àLiſſa& à Frauſtadt , & il s'avance à grandesjournées
vers l'Oder.
DE HAMBOURG , le 3 Juillet .
L'Armée du Général Fermer a dirigé ſa marche
fur Konitz , Tauchel & Friedland , ce qui le conduit
directement dans la nouvelle Marche. Les
Troupes légeres de cette armée ont pénétrée dans
laPomeraniePruſſienne par Tempelbourg & Beerwalde.
Quelques lettres de Lithuanie marquent , qu'un
troiſieme Corps de Troupes Ruſſiennes , compofé
de trente mille hommes , eſt encore en marche
pour ſe joindre à l'une des deux armées , qui s'avancent
dans les Etats de Pruffe .
On vient d'apprendre que la Reine& la Famille
Royale de Pruſſe ſont parties de Berlin pour ſe
rendre àMagdebourg : ainſi les Ruſſiens ſont peutêtre
à préſent maîtres de Berlin.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE:
Du Camp de l'Armée combinée à Saatz en
Boheme ,le 6 Juillet.
:
On apprit hier ici que le Baron de Dombale,
Lieutenant-Général , s'étoit mis le 26 Juin en marche
de Bamberg , pour entrer dans le Voigtland
&de- là en Saxe. Le général Comte Eſterhazy a
pouffé il y a quelques jours un fort détachement
aux ordres du Général Luzinsky, juſqu'à Oelſnitz,
d'où nos patrouilles vont fort près de Zwickau.
Suivant leur rapport , le Général Memplatz commande
en cette Ville , qui eſt occupée par un
Corps d'Infanterie , tandis qu'un Corps de Cavale.
rie eſt poſté ſur les derrieres , qui aboutiſſent au
grand chemin de Chemnitz.
Le Corps commandé par le Baron de Dombale,
eſt entré le premier de Juillet dans le camp de
Monichberg , en fort bon état , & bien pourvu
d'artillerie. Il a pouffé ſon avant-garde à Hoff,
&des poſtes à Lobenstein ; il a auſſi porté fur
Konigshoff un gros détachement de Haffards ,
pour éclairerde tous côtés les mouvemens des ennemis
, & s'oppoſer à leurs courſes.
Par les derniers avis de la Saxe on eſt informé
que le Prince Henry occupe encore avec ſon armée
le camp de Tſchoppau , & que fon quartier
général eſtdans le village de Gorna ; qu'il s'aſſemble
un gras corps de ſes troupes à Annaberg , d'où
les Prufliens,font courir le bruit qu'ils vont péné
trer en force en Boheme ; que cependant le camp
de Tſchoppau eft extrêmement fortifié ; qu'il y a
partout entre deux régimens une batterie de huit
canons , & quarante-deux groſſes pieces d'artillerie
à la réſerve ; que derriere ce camp les Pruffiens
ontjetté deux ponts ſur la riviere de Tſchoppau ,
AOUST. 1758. 199
đu côté de Waldkirckin & d'Henerſdorff; qu'ils
forment à Chemnitz un gros magaſin , & qu'enfin
le Prince Henry a fait marquer deux camps , l'un
àCheinzenback , l'autre à Wolchenſtein .
L'armée combinée doit dans deux jours fe met
tre en marche pour entrer en Saxe.
Si l'on en croit les déſerteurs qui nous viennent
de Siléfie , les Ruſſiens font fort près du grand
Glogau. Il y a déja eu une action entre l'avantgarde
de leur armée & les troupes de la garnifon
de Landshut, qui étoient forties de cette ville pour
efcorterunconvoi: on prétend que les Ruffiens
en ont détruit une partie , & enlevé l'autre.
DE DRESDE, le 30 Juin.
Nous apprenons que le Prince Henry a rappellé
la Garniſon de Léipfick , & qu'il n'a laiſſé dans
cette Ville que le Régiment de Saldern, avec quelques
centaines de malades.
11 part d'ici tous les jours une grande quantité
d'avoine pour le camp du Prince à Chemnitz ; les
Etats du Cercle de Miſnie ont fourni pour la tranfporter
cinq cens chariots , tous attelés de quatre
chevaux , qu'on a exigés d'eux par les voies dont
ufent ordinairement les Pruſſiens. Dans tous les
endroits de ce Cercle , qui n'ont pas fourni leurs
recrues , on enleve les jeunes gens de tout âge , &
l'on arrête les parens de ceux qui ont déferté du
ſervice Pruſſien. Le Cercle des montagnes eſt auſſi
tenu d'entretenir cinq cens charriots à quatre chevaux
pour le ſervice journalier du camp.
Le Quartier Général du Prince Henry eſt maintenant
à Gornau , entre Tichoppau & le pont de
Farbenbrukke. Ce Prince vient de détacher quatre
Bataillons pour garder le poſte de Freyberg ;
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
le reſte de ſes Troupes cantonne le long des frontieres
entre la Boheme & le Cercle des montagnes.
DE STRASBOURG , le II Juillet .
Trois Bataillons tirés des Régimens Saxons du
Prince Frederic , des Grenadiers du Roi & du
Prince Xavier , ſont attendus ici le 12, le 14 & le
17 de Juillet. Le 7, les Régimens des Gardes , du
Prince Joſeph , du Prince Clément & du Comtede
Brulh , entrerent en garniſon à Landau. Les Régimens
de Lubomirski & de Mundewitz, font entrés
hier à Weiſſembourg , & le 18 les Régimens du
Prince Maximilien, de Rochau & de Gotha, feront
rendus àHaguenau.
DE STRALSUND , le 2 Juillet,
Depuis le 26 Juin, les Pruſſiens ont évacué la
Pomeranie Suédoiſe. Actuellement leur arrieregarde
eſt au-delà de la Peene , à un quart de lieue
de Loitz , & le reſte de leur armée campe entre
Paſſewalk & Prentzlow.
Un détachement de Cavalerie &d'Infanterie de
l'armée Suédoiſe eſt parti le premier Juillet , pour
déloger deux Bataillons Prufſiens poſtés à Swine
& à Peenemunde,&pour attaquer leur arrieregarde.
L'armée Suédoiſe ſera bientôt entiérement rafſemblée
& en état d'aller en avant. Elle ſe renforce
de jour en jour par l'arrivée des Troupes qui
étoient dans l'Ile de Rugen , & de celles qui viennent
de Carlſcroon, dont pluſieurs Corps joignent
ſucceſſivement. Les Huſſards Suédois ont déja été
àDemmin.
AOUST . 1738. 195
DE VIENNE , le 22 Juillet.
On apprendde Moravie que le Comte de Daun
pourſuit vivement les Prufſiens avec toute ſon armée.
Leur tetraite a été ſi précipitée qu'ils ont
abandonné leurs malades & leurs bleſſés , qui font
en très-grand nombre..
Tous les avis que nous recevons ne font que
confirmer la perte que l'ennemi ne pouvoit jamais
évites en ſe retirant, à la vue d'une armée nombreuſe
& fort ſupérieure , par des montagnes &
des défilés. On prétend que la nuit du 2 Juillet ,
on a fait ſur les Pruſſiens près de fix mille prifonniers
; que le Général Putkammer a été pris avec
ſept cens Fufiliers & trois cens Grenadiers ; qu'un
Corps de dix mille hommes eſt entiérement coupé;
que les ennemis ont encloué 60 pieces de leur
canon; que ladéſertion occaſionnée par cette retraite
, n'eſt pas concevable ; qu'enfin ils font les
plus grands efforts , pour gagner promptement le
Comté de Glatz , mais que les Croates & les Pandoures
font des marches forcées , pour tomber ſur
eux partout où ils peuvent les joindre , & qu'un
Corps de trois mille Croates , qui a fait en dix
heures neufmilles d'Allemagne , est allé ſe poſter
àReinertz , pour leur couper les paſſages.
D'OLMULTZ en Moravie , le 12 Juillet.
Il vint de tous côtés le 6 de ce moi des avis concernant
la marche des Pruſſiens , & l'on apprit
qu'une de leurs colonnes ſe portoit ſur Konitz &
Kornitz , que leur Quartier Général étoit ce jourlà
à Mariſch-Tribau ; qu'une autre colonne de
treize à quatorze mille hommes , aux ordres du
1 ij
196 MERCURE DE FRANCE.
Général Fouquet , marchoit ſur Muglitz par Lit
tau & Auffée , & que cette colonne emmenoit
l'artillerie qui avoit fervi au ſiege.
La pourſuite des ennemis ſe fait en cet ordre.
Le Baron de Bucow , Général de Cavalerie , cotoye
toujours le Roi de Pruffe par ſon flanc gauche,
& il a pris pour cet effet poſte à Oppatowitz . Il a
envoyé à Zwittau & à Schonhengſt quelques Détachemens
de Croates , pour faire des abbatis , &
rendre les chemins de ce côté-là le plus impraticables
qu'il feroit poſſible. La ſeconde colonne eſt
obſervée par le Général de Laudon , qui s'eſt porté
juſqu'àHohenſtadt. Le GénéralComte de Saint-
Ignon est attaché à cette même colonne , & il s'eſt
avancé juſqu'à Bladendorff, où marche auſſi le
Général de Ziskowitz .
De fon côté , le Comte de Daun s'eſt diſpoſé
fur le champ à ſuivre l'ennemi avec toute l'armée.
Dès le même jour 3 , il fit jetter quatre ponts ſur
la Morave , où paſſerent le Corps des Grenadiers
& celui des Carabiniers Impériaux , qui vinrent
enfuite camper ſur les hauteurs de Khrenau. Le 4.
toute l'armée repaſſa la Morave en pluſieurs colonnes
, & elle entra vers le midi dans le camp
deDrahonitz .
Les Proffiens forcent tellement leurs marches,
que nos Détachemens ont beaucoup de peine à
lesjoindre. Cependant leGénéral de Laudon a atteint
leur arriere-garde avec ſes Troupes légeres ;
il leur a déja tué& bleſſé beaucoup de monde
il leur a même enlevé pluſieurs charriots , & il
les pourſuit avec une activité extraordinaire.
,
Le 9 de Juillet , le quartier général du Maréchal
de Daun étoit à Hara , près de Politſchan , &
fon avant-garde à Proſetch. Il continue avec ate
tention de ſuivre la marche des Prufſiens .
1.1
ز
AOUST. 17.58.197
L'entrée du Roi de Pruſſe en Moravie lui coû
te environ quinze mille hommes , dont il a
perdu fix mille au fiége de cette Place , quatre
mille hommes de ſes meilleures Troupes à la
défaite du convoi , & cinq mille déſerteurs , ſans
compter tout ce qu'il perd dans ſa retraite.
DE BRESLAW , les Juillet.
L'approche des Ruſſiens nous eſt confirmée par
tous les avis qui nous viennent des frontieres de
cette Province. Le Corps de Troupes commandé
par leGénéral Browne étoit le 28 du mois de Juin
àLiſſa& à Frauſtadt , & il s'avance à grandesjournées
vers l'Oder.
DE HAMBOURG , le 3 Juillet .
L'Armée du Général Fermer a dirigé ſa marche
fur Konitz , Tauchel & Friedland , ce qui le conduit
directement dans la nouvelle Marche. Les
Troupes légeres de cette armée ont pénétrée dans
laPomeraniePruſſienne par Tempelbourg & Beerwalde.
Quelques lettres de Lithuanie marquent , qu'un
troiſieme Corps de Troupes Ruſſiennes , compofé
de trente mille hommes , eſt encore en marche
pour ſe joindre à l'une des deux armées , qui s'avancent
dans les Etats de Pruffe .
On vient d'apprendre que la Reine& la Famille
Royale de Pruſſe ſont parties de Berlin pour ſe
rendre àMagdebourg : ainſi les Ruſſiens ſont peutêtre
à préſent maîtres de Berlin.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE:
Du Camp de l'Armée combinée à Saatz en
Boheme ,le 6 Juillet.
:
On apprit hier ici que le Baron de Dombale,
Lieutenant-Général , s'étoit mis le 26 Juin en marche
de Bamberg , pour entrer dans le Voigtland
&de- là en Saxe. Le général Comte Eſterhazy a
pouffé il y a quelques jours un fort détachement
aux ordres du Général Luzinsky, juſqu'à Oelſnitz,
d'où nos patrouilles vont fort près de Zwickau.
Suivant leur rapport , le Général Memplatz commande
en cette Ville , qui eſt occupée par un
Corps d'Infanterie , tandis qu'un Corps de Cavale.
rie eſt poſté ſur les derrieres , qui aboutiſſent au
grand chemin de Chemnitz.
Le Corps commandé par le Baron de Dombale,
eſt entré le premier de Juillet dans le camp de
Monichberg , en fort bon état , & bien pourvu
d'artillerie. Il a pouffé ſon avant-garde à Hoff,
&des poſtes à Lobenstein ; il a auſſi porté fur
Konigshoff un gros détachement de Haffards ,
pour éclairerde tous côtés les mouvemens des ennemis
, & s'oppoſer à leurs courſes.
Par les derniers avis de la Saxe on eſt informé
que le Prince Henry occupe encore avec ſon armée
le camp de Tſchoppau , & que fon quartier
général eſtdans le village de Gorna ; qu'il s'aſſemble
un gras corps de ſes troupes à Annaberg , d'où
les Prufliens,font courir le bruit qu'ils vont péné
trer en force en Boheme ; que cependant le camp
de Tſchoppau eft extrêmement fortifié ; qu'il y a
partout entre deux régimens une batterie de huit
canons , & quarante-deux groſſes pieces d'artillerie
à la réſerve ; que derriere ce camp les Pruffiens
ontjetté deux ponts ſur la riviere de Tſchoppau ,
AOUST. 1758. 199
đu côté de Waldkirckin & d'Henerſdorff; qu'ils
forment à Chemnitz un gros magaſin , & qu'enfin
le Prince Henry a fait marquer deux camps , l'un
àCheinzenback , l'autre à Wolchenſtein .
L'armée combinée doit dans deux jours fe met
tre en marche pour entrer en Saxe.
Si l'on en croit les déſerteurs qui nous viennent
de Siléfie , les Ruſſiens font fort près du grand
Glogau. Il y a déja eu une action entre l'avantgarde
de leur armée & les troupes de la garnifon
de Landshut, qui étoient forties de cette ville pour
efcorterunconvoi: on prétend que les Ruffiens
en ont détruit une partie , & enlevé l'autre.
DE DRESDE, le 30 Juin.
Nous apprenons que le Prince Henry a rappellé
la Garniſon de Léipfick , & qu'il n'a laiſſé dans
cette Ville que le Régiment de Saldern, avec quelques
centaines de malades.
11 part d'ici tous les jours une grande quantité
d'avoine pour le camp du Prince à Chemnitz ; les
Etats du Cercle de Miſnie ont fourni pour la tranfporter
cinq cens chariots , tous attelés de quatre
chevaux , qu'on a exigés d'eux par les voies dont
ufent ordinairement les Pruſſiens. Dans tous les
endroits de ce Cercle , qui n'ont pas fourni leurs
recrues , on enleve les jeunes gens de tout âge , &
l'on arrête les parens de ceux qui ont déferté du
ſervice Pruſſien. Le Cercle des montagnes eſt auſſi
tenu d'entretenir cinq cens charriots à quatre chevaux
pour le ſervice journalier du camp.
Le Quartier Général du Prince Henry eſt maintenant
à Gornau , entre Tichoppau & le pont de
Farbenbrukke. Ce Prince vient de détacher quatre
Bataillons pour garder le poſte de Freyberg ;
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
le reſte de ſes Troupes cantonne le long des frontieres
entre la Boheme & le Cercle des montagnes.
DE STRASBOURG , le II Juillet .
Trois Bataillons tirés des Régimens Saxons du
Prince Frederic , des Grenadiers du Roi & du
Prince Xavier , ſont attendus ici le 12, le 14 & le
17 de Juillet. Le 7, les Régimens des Gardes , du
Prince Joſeph , du Prince Clément & du Comtede
Brulh , entrerent en garniſon à Landau. Les Régimens
de Lubomirski & de Mundewitz, font entrés
hier à Weiſſembourg , & le 18 les Régimens du
Prince Maximilien, de Rochau & de Gotha, feront
rendus àHaguenau.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En juillet 1758, plusieurs mouvements militaires significatifs ont eu lieu en Europe. Le 2 juillet, les Prussiens ont évacué la Poméranie suédoise, avec leur arrière-garde près de Loitz et le reste de l'armée entre Passewalk et Prentzlow. Les Suédois, renforcés par des troupes de l'île de Rügen et de Carlscroon, se préparent à avancer et ont envoyé un détachement pour attaquer les Prussiens à Swine, Peenemünde et leur arrière-garde. Le 22 juillet, depuis Vienne, il est rapporté que le comte de Daun poursuit les Prussiens en Moravie. Les Prussiens, en retraite, ont abandonné leurs malades et blessés. Les forces impériales ont fait environ six mille prisonniers, capturé le général Putkammer avec sept cents fusiliers et trois cents grenadiers, et coupé un corps de dix mille hommes. Les Prussiens ont également encloué soixante pièces de canon et subissent une désertion massive. Les Croates et les Pandoures les poursuivent activement. Le 12 juillet, depuis Olmütz, on apprend que les Prussiens se dirigent vers Konitz et Kornitz, avec leur quartier général à Marisch-Tribau. Une autre colonne, sous le général Fouquet, marche sur Muglitz avec l'artillerie du siège. Les forces impériales, sous les généraux Bucow, Laudon, Saint-Ignon et Ziskowitz, poursuivent les Prussiens. Le maréchal de Daun a traversé la Morave avec son armée et campe à Drahonitz. Le 31 juillet, depuis Breslau, l'approche des Russiens est confirmée. Le général Browne avance vers l'Oder. À Hambourg, l'armée du général Fermer se dirige vers Konitz, Tauchel et Friedland, pénétrant en Poméranie prussienne. Un troisième corps russe de trente mille hommes est en marche pour rejoindre les armées en Prusse. Le 6 juillet, depuis le camp de l'armée combinée à Saatz en Bohême, on rapporte que le baron de Dombale a marché vers le Voigtland et la Saxe. Le prince Henri occupe le camp de Tschoppau avec son armée, fortifié et bien approvisionné. L'armée combinée se prépare à entrer en Saxe. Les Russiens sont signalés près de Glogau, ayant engagé l'avant-garde prussienne. Le 30 juin, depuis Dresde, le prince Henri a rappelé la garnison de Leipzig, laissant seulement le régiment de Saldern. Des recrues et des chariots sont réquisitionnés pour le camp de Chemnitz. Le quartier général du prince Henri est à Gornau, et il a détaché des bataillons pour garder Freyberg.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 205-206
DE LEYPSICK, le 18 Avril.
Début :
Le Prince Henri, informé de l'état où se trouvoient les quartiers de l'Armée [...]
Mots clefs :
Prince Henri, Prusse, Troupes, Bohême, Infanterie, Attaque, Cavalerie, Fuite , Magasins, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE LEYPSICK, le 18 Avril.
e LEX PSICK , le 18 Avril.
Le Prince Henri , informé de l'état où le trou-
voient les quartiers de l'Armée Autrichienne en-
deça de l'Elbe , forma ces jours paffés le projet
d'enlever & de détruire les magazins de cette Ar-
mée. Le 1s de ce mois il entra en Bohême du cố-
té de Peterfwalde avec une divifion de les troupes.
Le Général Hulfen pénétra du côté de Gafberg ,
avec une autre divifion . Il rencontra un abattis fur
fon pallage. Il difpofa fon Infanterie pour l'attaque
de ce retranchement ; & comme elle y trouvoir
beaucoup de réfiftance , il fit marcher fa Cavale-
rie fur Pillnitz pour prendre les Autrichiens à dos.
Ce mouvement les intimida , ils prirent la fuite
en défordre , & le Général Hulfen leur fit près de
deux mille Prifonniers. Enfuite le Prince Henri
partagea fon avant- garde en deux corps , dont
J'un marcha à Toplitz , & l'autre fe porta à Auffig.
a pillé & brûlé les magafins que les Autrichiens
5a09971261
206
MERCURE
DE
FRANCE
.
avoient
à
Lowofitz
&
à
Leitmezitz
.
Il
s'eſt
avancé
enfuite
avec
toute fa
divifion
jufqu'à
Budin
tandis
que
le
Général
Hullen
a
marché
avec
la
fienne
fur
Saatz
.
On
apprend
par
des
lettres
nouvellement
arri
vées
,
que
le
Prince
Henri de
Pruffe
eft
forti
de
la
Bohêne
avec
le
corps
qu'il
commande
Le Prince Henri , informé de l'état où le trou-
voient les quartiers de l'Armée Autrichienne en-
deça de l'Elbe , forma ces jours paffés le projet
d'enlever & de détruire les magazins de cette Ar-
mée. Le 1s de ce mois il entra en Bohême du cố-
té de Peterfwalde avec une divifion de les troupes.
Le Général Hulfen pénétra du côté de Gafberg ,
avec une autre divifion . Il rencontra un abattis fur
fon pallage. Il difpofa fon Infanterie pour l'attaque
de ce retranchement ; & comme elle y trouvoir
beaucoup de réfiftance , il fit marcher fa Cavale-
rie fur Pillnitz pour prendre les Autrichiens à dos.
Ce mouvement les intimida , ils prirent la fuite
en défordre , & le Général Hulfen leur fit près de
deux mille Prifonniers. Enfuite le Prince Henri
partagea fon avant- garde en deux corps , dont
J'un marcha à Toplitz , & l'autre fe porta à Auffig.
a pillé & brûlé les magafins que les Autrichiens
5a09971261
206
MERCURE
DE
FRANCE
.
avoient
à
Lowofitz
&
à
Leitmezitz
.
Il
s'eſt
avancé
enfuite
avec
toute fa
divifion
jufqu'à
Budin
tandis
que
le
Général
Hullen
a
marché
avec
la
fienne
fur
Saatz
.
On
apprend
par
des
lettres
nouvellement
arri
vées
,
que
le
Prince
Henri de
Pruffe
eft
forti
de
la
Bohêne
avec
le
corps
qu'il
commande
Fermer
Résumé : DE LEYPSICK, le 18 Avril.
Le 18 avril, le Prince Henri décida de s'emparer et de détruire les magasins de l'Armée Autrichienne au-delà de l'Elbe. Le 1er avril, il pénétra en Bohême avec une division de troupes près de Peterfwalde, tandis que le Général Hulfen entra du côté de Gafberg avec une autre division. Hulfen rencontra un abattis et déploya son infanterie pour attaquer ce retranchement. Face à la résistance, il fit avancer sa cavalerie vers Pillnitz pour prendre les Autrichiens à revers, ce qui les fit fuir en désordre, permettant à Hulfen de faire près de deux mille prisonniers. Le Prince Henri divisa ensuite son avant-garde en deux corps : l'un marcha vers Toplitz, l'autre vers Auffig, pillant et brûlant les magasins autrichiens à Lowofitz et à Leitmezitz. Le Prince Henri avança avec toute sa division jusqu'à Budin, tandis que le Général Hulfen marcha vers Saatz. Des lettres récentes indiquent que le Prince Henri de Prusse a quitté la Bohême avec le corps qu'il commandait.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 207-208
DE PRAGUE le 25 Avril.
Début :
Lorsque les Prussiens ont paru aux portes de Saatz, on n'y avoit laissé qu'un reste [...]
Mots clefs :
Armée prussienne, Retraite, Ravages, Pillage, Violence, Prince Henri, Bohême, Comte de Daun, Ennemis, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PRAGUE le 25 Avril.
DE PRAGUE le 25 Avril.
Lorfque
les
Pruffiens
ont paru aux
portes
deSaatz
,
on
n'y avoit
laiffé
qu'un
refte
de
provi-
fions
peu
confidérables
,
auxquelles
ils
ont mis
le
feu
.
Leur
retraite
vers
la
Saxe
a été
accompagnéedes ravages
les
plus déplorables
.
Ils
ont dévasté
les
campagnes
,
pillé
les
villages
,
traité
inhumai-
nement
les
habitans
.
208 MERCURE DE FRANCE.
¿
L'irruption du Prince Henri dans la Bohême
du côté de la Saxe , avoit été combinée avec un
mouvement tout femblable que le Général Fou-
quetdevoit exécuter en même temps par la Hau-
te- Siléfie. Ce Général entra en effet en Bohême
avec un corps conſidérable ; mais le Général de
Ville s'étant oppofé à fa marche , les Pruffiens fy-
rent obligés de retourner en Silésie.
Le
Maréchal
Comte
de
Daun
a
toujours
fon
quartier
général
à
Gitfchin
.
Les
neiges
qui font
tombées en abondance
dans
les
montagnes
,
l'ont
empêché
juſqu'à
préfent
de
tenter
un mouvement
en
avant
.
Le
même
obftacle arrête
le
Roi
de
Pruffe
,
qui
eft
à
la
tête
de
foixante
mille
hom-mes
,
&
qui
n'eft
féparé
du
Maréchal
Comte
de
Daun
que
par
les
défilés
des
montagnes
.
Du
4 Mai
. T
La ville de Budin a beaucoup fouffert de la der-
niere irruption que l'armée du Prince Henri de
Pruffe a faite en Bohême.Les ennemis ayant mis le
feu au magafin qui étoit dans cette ville, les flam-
mes ont gagné les maiſons , dont la plus grande
partie a été réduite en cendres.
Lorfque
les
Pruffiens
ont paru aux
portes
deSaatz
,
on
n'y avoit
laiffé
qu'un
refte
de
provi-
fions
peu
confidérables
,
auxquelles
ils
ont mis
le
feu
.
Leur
retraite
vers
la
Saxe
a été
accompagnéedes ravages
les
plus déplorables
.
Ils
ont dévasté
les
campagnes
,
pillé
les
villages
,
traité
inhumai-
nement
les
habitans
.
208 MERCURE DE FRANCE.
¿
L'irruption du Prince Henri dans la Bohême
du côté de la Saxe , avoit été combinée avec un
mouvement tout femblable que le Général Fou-
quetdevoit exécuter en même temps par la Hau-
te- Siléfie. Ce Général entra en effet en Bohême
avec un corps conſidérable ; mais le Général de
Ville s'étant oppofé à fa marche , les Pruffiens fy-
rent obligés de retourner en Silésie.
Le
Maréchal
Comte
de
Daun
a
toujours
fon
quartier
général
à
Gitfchin
.
Les
neiges
qui font
tombées en abondance
dans
les
montagnes
,
l'ont
empêché
juſqu'à
préfent
de
tenter
un mouvement
en
avant
.
Le
même
obftacle arrête
le
Roi
de
Pruffe
,
qui
eft
à
la
tête
de
foixante
mille
hom-mes
,
&
qui
n'eft
féparé
du
Maréchal
Comte
de
Daun
que
par
les
défilés
des
montagnes
.
Du
4 Mai
. T
La ville de Budin a beaucoup fouffert de la der-
niere irruption que l'armée du Prince Henri de
Pruffe a faite en Bohême.Les ennemis ayant mis le
feu au magafin qui étoit dans cette ville, les flam-
mes ont gagné les maiſons , dont la plus grande
partie a été réduite en cendres.
Fermer
Résumé : DE PRAGUE le 25 Avril.
Le 25 avril, les Prussiens ont attaqué Saatz, incendiant les provisions qu'ils y ont trouvées, et ont causé des ravages considérables lors de leur retraite vers la Saxe, incluant la dévastation des campagnes et le pillage des villages. Simultanément, le Prince Henri a envahi la Bohême depuis la Saxe, tandis que le Général Fouquet devait faire de même depuis la Haute-Silésie. Cependant, le Général de Ville a bloqué l'avancée des Prussiens, les forçant à se retirer en Silésie. Le Maréchal Comte de Daun a maintenu son quartier général à Gitschin, mais les neiges abondantes ont empêché toute opération militaire. Le Roi de Prusse, commandant soixante mille hommes, était séparé du Maréchal de Daun par les défilés montagneux. Le 4 mai, l'armée du Prince Henri de Prusse a causé de lourds dommages à la ville de Budin en Bohême, mettant le feu au magasin de la ville et détruisant la majeure partie des maisons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer