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1
p. 93-111
LE PERROQUET ET LA GUENUCHE. FABLE. A MADEMOISELLE DE M**
Début :
Il nous arriva hier de Lisbonne une Barque chargée de [...]
Mots clefs :
Perroquet, Guenuche, Amour, Animaux, Galanterie, Berger, Conversation, Belle, Laide, Inconstance, Métamorphose, Portugal, Histoire, Morale
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texteReconnaissance textuelle : LE PERROQUET ET LA GUENUCHE. FABLE. A MADEMOISELLE DE M**
LE
PERROQUET
ET LA GUENUCHE.
7
FABLE.
A MADEMOISELLE DE M**
1
Lnous arriva hier de Lisbonneune
Barque chargéedeSinges &de Per- roquets. Vousjugezbien, Mademoiselle,
GALANT 61
que je n'ay pas perduune si belle occa- fion devous tenirparole. F'aychoisipar- my cegrand nombre un Perroquet d'un plumage tres particulier , &une Gue- nuche d'une petiteſſefort rare. Ce qu'il yade fâcheux , c'est que le Perroquet
neparle point François , que la Guenu- che ne sçait point danser , &que mesme elle est encore habillée à la Portugaise;
mais vous serez peut-estre bien aise d'estre leur Maiſtreſſe en toutes façons.
Vos Leçons leur apprendront la belle maniere. Tous les autres Perroquets ne Sçavent prononcerque des injures grof- fieres , & quand vous aurezinſtruit le voſtre , il sçaura dire des malices inge- nieuses. A voſtre Ecole la Guenuche
apprendra bien- toft la Bourrée & le
Menuët ; &fi vous avezſoin de l'ha biller à la mode & de voſtremain ,je
gage qu'on la trouvera plus propre &
demeilleur air que vostre petite laide Voisine. Cependant comme vous n'en- tendrez point d'abord le jargon ny de la Guenuche ny du Perroquet , je me crois obligé en vous les envoyant, d'estre aupres de vous leur Interprete. SansSça-
62 LE MERCVRE
voir la Langue de leur Pays, j'ay bien- toft compris leurs discours, parce qu'ils estoient tendres &amoureux..
Entendre àdemymotfut toûjoursmon
partage;
Si- toſt que l'on parle d'amour ,
Iln'eſt point pour moy de langage Qui ne foit clair comme le jour.
Pour vous ma , jeune Demoiselle,
Quand memes en François l'amour fertd'entretien ,
Malgré tout voſtre Eſprit , vous ne ré- pondez rien Et vousn'entendez pas la langue ma- ternelle;
Vous voila cependant dans la belle ſaiſon ,
Vous avez quatorze ans, à cet âge, ma Belle,
N'entendre pas l'Amour , mafoy cela s'appelle N'entendre pas raiſon.
Jeveux aujourd'huy tâcher devous rendre raisonnable , en vous faisant comprendre l'Histoire amoureuse de
GALAN T. 63 vostre Guenuche & de vostre Perroquet.
Aufſi- toft que ces deux petits Animauxfurent entre mes mains , ils parle- rent entr'eux certain jargon Moresque,
&j'entendis quele Perroquet reprochoit àla Guenucheſes ſingeries , & la Gue- nuche luy reprochoitſon caquet. Comme leursdiscours meſemblerent aſſez plai- Sans, j'entray dans leur conversation.
Ils enfurent d'abordsurpris , mais en- fin nous devinſmes familiers &fûmes bien toſt ſi grands Amis , que je les obligeay àme conter leurHistoire. Le Perroquet , comme le plus grand Cau- feur , voulut estre l'Historien ; &vo cy en François àpeu pres comme il pliqua en Moresque.. *
LYON
1893-
MaMere me donna le jour
Dans un Climat de la Guinée ,
Où le Soleil joint à l'Amour ,
Enflame tout toute l'année.
L'on n'y voit point de Cœur glacé,
N'yde Bergere indiferente;
Quand unBerger eſt empreſſé LaBergere ſe montre ardente.
64 LE MERCVRE
Là je vivois jadis enBerger fort coquet,
Aujourd'huyje ſuis Perroquet,
Car , helas ! ma Coqueterie ,
Queje nommois Galanterie ,
Choqua le cruel Cupidon ,
Qui ſans m'accorder de pardon ,
Fit de moy la Métamorphoſe ,
Queje vais vous conter en Profe.
Sur les bords du Fleuve Niger on ne fait pas l'amour ainſi que fur les bords de la Seine on du Rhône. On m'a dit
qu'icyla constance paſſe pour une vertu,
là elle paſſeroit pour un vice : En France un Amant bien reglé n'a beſoin que d'une Amante , &ſouvent en ayant une , il en a trop ; mais en Ethiopie les Galans ont beſoin de diverſes Maiſtref.
Ses , &nostre miserable Roy qui mourut ilyaquelque temps dans ce Royaume,
pourroit estre un témoin de cette verité.
Estant Berger je voyois ſuivant noftre coustume diverſesBergeres , &je témoi gnois à toutes beaucoup d'amour,mais àlaveritéje n'en reſſentois queres. Dans ma conversation, dans mes Chansons
GALANT. 65 dans mes Billets , je paroiſſois l' Amant du monde leplus ardent , &dans mon cœur ie mesentois fort tranquille; enfin tout mon amour n'estoit que du caquet.
Mais,helas ! depuis ce temps j'ay bien appris que Cupidon est un Dieu qui pu- nit cruellement le mensonge. Pour com.
mencer àse vanger demoy , il me fit devenir trop veritablement amoureux d'une petite Laide , plus volage &plus.
coquette que je n'estois , &c'est iuste.
ment Dame Guenuche que vous voyez là , qui a esté Bergere dans le temps que i'estois Berger. Apresavoir trompé tant de Perſonnes parmesfaux Sermens , ie ne pûs pas mesine perfuader mapetite Laide par des veritez tres- constantes.
Cependantpour mefaire mieux enrager,
au commencement elle fit mine de m'aimer, elle affecta toutes les petites ma- nieres d'une Perſonnefort paſſionnée, &
quand elle me vit bien ſenſiblement tou- ché , elle me fit cent malices & mequit- ta enfin pour un autre Bergerauffi laid qu'un vieux Singe.
Dieux ! qu'un Berger vivroit content
66 LE MERCVRE
Silchangeoit auffi-toft que changeſon Amante !
Mais,helas ! que de maux nous cauſe
une Inconftante,
Quandon ne peut être inconſtant !
L'amourque ieſentois pour mapetite Ingrate , & la haine que i'avois pour mon laid Rival , me mirent dans untel
deſeſpoir , que ie quitay mes Moutons,
&laſocietédes autres Bergers. Je m'en allay comme un furieux ,errant dans lesDeserts : ie déchiray mes habits , ie me couvris defeüilles d'arbres , &enfin
icdevins tout-à-fait infensé. L'Amour alors me voyantdans une Forest en estat demourir ,voulut meſauver la vie , &
ie nesçay si cefutparpitiéouparven- geance. Il changea mapeau &monha- bit en plumesde la couteur des feüilles
qui me couvroient , ma bouche en bec ,
mes bras en cuiſſes , &ainfi du reſte de
mon Corps. Voila comme ie me trouvay Perroquet , &ie vousiureque ien'en ay point confervé de regret.
Nehaïſſant plus monRival,
GALANT. 67 Etn'aimantplus mon Inconſtante Je ſens monAme plus contente ,
D'animer pour toûjours le Corps d'un Animal ,
Que celuy d'un Berger ,quand l'A- mour le tourmente.
Mapetite Laide ne demeura pas auſſiſans châtiment , parce qu'elle n'a- voit aiméqu'en apparence, & que toute fa tendreſſe n'avoit esté que fingerie ;
l'Amour n'ayant point esté trompépar ſes grimaces , voulut punirfonhipocri fie ,comme il avoit puny mon liberti- nage. Il la changea donc en Guenuche ; &comme c'estoit unepetite Berge- re fort laide &fort malicieuse , il n'eut
pas beaucoup depeine àfaire ce changement.
Depuis cette double Metamorphose nousavons vescu, maMaiſtreſſe &moy,
dans les Solitudes & dans les Forests.
Cependant nous n'eſtions pas tout -à-fait Sauvages , & cela est si vray que nous noussommes laislé prendre aux premiers Hommes qui ſeſont preſentez. D'abord onnous mena en Portugal , où l'humeur
68 LE MERCVRE
de la Nation ne nous plaiſoit gueres,
parcequele caquet &les fingeriesn'y ont pas tant de coursqu'en France , ou i'ap- prens que nous sommes auiourd'huy.
Nous nousyplaifons ſans doute ,parce que nous avons encoreconfervéquelque choſe de nostre premier caractere. Pour moy quipendantque i'estois Berger di- fois centfleurettesfans penser àce queie difois,iedis encore eftant Perroquet cent parolesfanssçavoir ce que ie dis. Pour ma Maistreffe , qui estant Bergerecon- trefaisoit l' Amante ſansſentird'amour,
&qui de plusfaisoit tous les jours mil- temalices , estant Guenuche elle enfait
encore, & contrefait mille choſesqu'elle voit faire.
Voila , me dit le Perroquet , noſtre Histoireiusques icy : c'est àvous, Mon- fieur, ànous apprendre le reſte. Dites- nous pourquoy nous sommes entre vos mains , &àquoy nousſommes deſtinez,
puis que vous nousfaitespartirpourun SecondVoyage. Acette question i'ay ré- pondude cettemaniere.
Allez trop heureux Animaux ,
GALAN T. 69
Voicy la fin de tous vos maux :
Aprenez que l'on vous deſtine Pour aller faire les plaiſirs D'une belle & jeune Blondine ,
Quidonne mille ardens defirs,
Etqui cauſe mille ſoûpirs Amille Amans qui n'oſent dire ,
Belle, c'est pour vous qu'on ſoûpire;
Vous, Peroquet , & nuit &jour ,
Vous luy pourrez parler d'amour ;
Vous pourrez dire , ie vous aime,
Sans vous attirer ſon courroux.
Que mon bonheur ſeroit extrême
Si j'ofois parler comme vous !
Vous Guenuche, VOS fingeries LYON
Loin de luy donnerdu chagrin,
La charmeront ſoir & matin ;
ODieux ! que'mes Galanteries N'ont-elles le meſmedeſtin !
C'est ainsi , Mademoiselle , que finit la conversation que i'ay cue avecvostre Perroquet & vostre Guenuche. L'ay crû que ie devois vous enfaire part,
quevousferiez bien aiſe deſçavoir leurs
Avantures, le pourrois bien tirer de cette Hiftoire une belle Morale en faveur de
70 LE MERCVRE l'Amour; mais belas ,je n'oferoisavec vous moraliſerſur cette matiere.
De Marſeille.
PERROQUET
ET LA GUENUCHE.
7
FABLE.
A MADEMOISELLE DE M**
1
Lnous arriva hier de Lisbonneune
Barque chargéedeSinges &de Per- roquets. Vousjugezbien, Mademoiselle,
GALANT 61
que je n'ay pas perduune si belle occa- fion devous tenirparole. F'aychoisipar- my cegrand nombre un Perroquet d'un plumage tres particulier , &une Gue- nuche d'une petiteſſefort rare. Ce qu'il yade fâcheux , c'est que le Perroquet
neparle point François , que la Guenu- che ne sçait point danser , &que mesme elle est encore habillée à la Portugaise;
mais vous serez peut-estre bien aise d'estre leur Maiſtreſſe en toutes façons.
Vos Leçons leur apprendront la belle maniere. Tous les autres Perroquets ne Sçavent prononcerque des injures grof- fieres , & quand vous aurezinſtruit le voſtre , il sçaura dire des malices inge- nieuses. A voſtre Ecole la Guenuche
apprendra bien- toft la Bourrée & le
Menuët ; &fi vous avezſoin de l'ha biller à la mode & de voſtremain ,je
gage qu'on la trouvera plus propre &
demeilleur air que vostre petite laide Voisine. Cependant comme vous n'en- tendrez point d'abord le jargon ny de la Guenuche ny du Perroquet , je me crois obligé en vous les envoyant, d'estre aupres de vous leur Interprete. SansSça-
62 LE MERCVRE
voir la Langue de leur Pays, j'ay bien- toft compris leurs discours, parce qu'ils estoient tendres &amoureux..
Entendre àdemymotfut toûjoursmon
partage;
Si- toſt que l'on parle d'amour ,
Iln'eſt point pour moy de langage Qui ne foit clair comme le jour.
Pour vous ma , jeune Demoiselle,
Quand memes en François l'amour fertd'entretien ,
Malgré tout voſtre Eſprit , vous ne ré- pondez rien Et vousn'entendez pas la langue ma- ternelle;
Vous voila cependant dans la belle ſaiſon ,
Vous avez quatorze ans, à cet âge, ma Belle,
N'entendre pas l'Amour , mafoy cela s'appelle N'entendre pas raiſon.
Jeveux aujourd'huy tâcher devous rendre raisonnable , en vous faisant comprendre l'Histoire amoureuse de
GALAN T. 63 vostre Guenuche & de vostre Perroquet.
Aufſi- toft que ces deux petits Animauxfurent entre mes mains , ils parle- rent entr'eux certain jargon Moresque,
&j'entendis quele Perroquet reprochoit àla Guenucheſes ſingeries , & la Gue- nuche luy reprochoitſon caquet. Comme leursdiscours meſemblerent aſſez plai- Sans, j'entray dans leur conversation.
Ils enfurent d'abordsurpris , mais en- fin nous devinſmes familiers &fûmes bien toſt ſi grands Amis , que je les obligeay àme conter leurHistoire. Le Perroquet , comme le plus grand Cau- feur , voulut estre l'Historien ; &vo cy en François àpeu pres comme il pliqua en Moresque.. *
LYON
1893-
MaMere me donna le jour
Dans un Climat de la Guinée ,
Où le Soleil joint à l'Amour ,
Enflame tout toute l'année.
L'on n'y voit point de Cœur glacé,
N'yde Bergere indiferente;
Quand unBerger eſt empreſſé LaBergere ſe montre ardente.
64 LE MERCVRE
Là je vivois jadis enBerger fort coquet,
Aujourd'huyje ſuis Perroquet,
Car , helas ! ma Coqueterie ,
Queje nommois Galanterie ,
Choqua le cruel Cupidon ,
Qui ſans m'accorder de pardon ,
Fit de moy la Métamorphoſe ,
Queje vais vous conter en Profe.
Sur les bords du Fleuve Niger on ne fait pas l'amour ainſi que fur les bords de la Seine on du Rhône. On m'a dit
qu'icyla constance paſſe pour une vertu,
là elle paſſeroit pour un vice : En France un Amant bien reglé n'a beſoin que d'une Amante , &ſouvent en ayant une , il en a trop ; mais en Ethiopie les Galans ont beſoin de diverſes Maiſtref.
Ses , &nostre miserable Roy qui mourut ilyaquelque temps dans ce Royaume,
pourroit estre un témoin de cette verité.
Estant Berger je voyois ſuivant noftre coustume diverſesBergeres , &je témoi gnois à toutes beaucoup d'amour,mais àlaveritéje n'en reſſentois queres. Dans ma conversation, dans mes Chansons
GALANT. 65 dans mes Billets , je paroiſſois l' Amant du monde leplus ardent , &dans mon cœur ie mesentois fort tranquille; enfin tout mon amour n'estoit que du caquet.
Mais,helas ! depuis ce temps j'ay bien appris que Cupidon est un Dieu qui pu- nit cruellement le mensonge. Pour com.
mencer àse vanger demoy , il me fit devenir trop veritablement amoureux d'une petite Laide , plus volage &plus.
coquette que je n'estois , &c'est iuste.
ment Dame Guenuche que vous voyez là , qui a esté Bergere dans le temps que i'estois Berger. Apresavoir trompé tant de Perſonnes parmesfaux Sermens , ie ne pûs pas mesine perfuader mapetite Laide par des veritez tres- constantes.
Cependantpour mefaire mieux enrager,
au commencement elle fit mine de m'aimer, elle affecta toutes les petites ma- nieres d'une Perſonnefort paſſionnée, &
quand elle me vit bien ſenſiblement tou- ché , elle me fit cent malices & mequit- ta enfin pour un autre Bergerauffi laid qu'un vieux Singe.
Dieux ! qu'un Berger vivroit content
66 LE MERCVRE
Silchangeoit auffi-toft que changeſon Amante !
Mais,helas ! que de maux nous cauſe
une Inconftante,
Quandon ne peut être inconſtant !
L'amourque ieſentois pour mapetite Ingrate , & la haine que i'avois pour mon laid Rival , me mirent dans untel
deſeſpoir , que ie quitay mes Moutons,
&laſocietédes autres Bergers. Je m'en allay comme un furieux ,errant dans lesDeserts : ie déchiray mes habits , ie me couvris defeüilles d'arbres , &enfin
icdevins tout-à-fait infensé. L'Amour alors me voyantdans une Forest en estat demourir ,voulut meſauver la vie , &
ie nesçay si cefutparpitiéouparven- geance. Il changea mapeau &monha- bit en plumesde la couteur des feüilles
qui me couvroient , ma bouche en bec ,
mes bras en cuiſſes , &ainfi du reſte de
mon Corps. Voila comme ie me trouvay Perroquet , &ie vousiureque ien'en ay point confervé de regret.
Nehaïſſant plus monRival,
GALANT. 67 Etn'aimantplus mon Inconſtante Je ſens monAme plus contente ,
D'animer pour toûjours le Corps d'un Animal ,
Que celuy d'un Berger ,quand l'A- mour le tourmente.
Mapetite Laide ne demeura pas auſſiſans châtiment , parce qu'elle n'a- voit aiméqu'en apparence, & que toute fa tendreſſe n'avoit esté que fingerie ;
l'Amour n'ayant point esté trompépar ſes grimaces , voulut punirfonhipocri fie ,comme il avoit puny mon liberti- nage. Il la changea donc en Guenuche ; &comme c'estoit unepetite Berge- re fort laide &fort malicieuse , il n'eut
pas beaucoup depeine àfaire ce changement.
Depuis cette double Metamorphose nousavons vescu, maMaiſtreſſe &moy,
dans les Solitudes & dans les Forests.
Cependant nous n'eſtions pas tout -à-fait Sauvages , & cela est si vray que nous noussommes laislé prendre aux premiers Hommes qui ſeſont preſentez. D'abord onnous mena en Portugal , où l'humeur
68 LE MERCVRE
de la Nation ne nous plaiſoit gueres,
parcequele caquet &les fingeriesn'y ont pas tant de coursqu'en France , ou i'ap- prens que nous sommes auiourd'huy.
Nous nousyplaifons ſans doute ,parce que nous avons encoreconfervéquelque choſe de nostre premier caractere. Pour moy quipendantque i'estois Berger di- fois centfleurettesfans penser àce queie difois,iedis encore eftant Perroquet cent parolesfanssçavoir ce que ie dis. Pour ma Maistreffe , qui estant Bergerecon- trefaisoit l' Amante ſansſentird'amour,
&qui de plusfaisoit tous les jours mil- temalices , estant Guenuche elle enfait
encore, & contrefait mille choſesqu'elle voit faire.
Voila , me dit le Perroquet , noſtre Histoireiusques icy : c'est àvous, Mon- fieur, ànous apprendre le reſte. Dites- nous pourquoy nous sommes entre vos mains , &àquoy nousſommes deſtinez,
puis que vous nousfaitespartirpourun SecondVoyage. Acette question i'ay ré- pondude cettemaniere.
Allez trop heureux Animaux ,
GALAN T. 69
Voicy la fin de tous vos maux :
Aprenez que l'on vous deſtine Pour aller faire les plaiſirs D'une belle & jeune Blondine ,
Quidonne mille ardens defirs,
Etqui cauſe mille ſoûpirs Amille Amans qui n'oſent dire ,
Belle, c'est pour vous qu'on ſoûpire;
Vous, Peroquet , & nuit &jour ,
Vous luy pourrez parler d'amour ;
Vous pourrez dire , ie vous aime,
Sans vous attirer ſon courroux.
Que mon bonheur ſeroit extrême
Si j'ofois parler comme vous !
Vous Guenuche, VOS fingeries LYON
Loin de luy donnerdu chagrin,
La charmeront ſoir & matin ;
ODieux ! que'mes Galanteries N'ont-elles le meſmedeſtin !
C'est ainsi , Mademoiselle , que finit la conversation que i'ay cue avecvostre Perroquet & vostre Guenuche. L'ay crû que ie devois vous enfaire part,
quevousferiez bien aiſe deſçavoir leurs
Avantures, le pourrois bien tirer de cette Hiftoire une belle Morale en faveur de
70 LE MERCVRE l'Amour; mais belas ,je n'oferoisavec vous moraliſerſur cette matiere.
De Marſeille.
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Résumé : LE PERROQUET ET LA GUENUCHE. FABLE. A MADEMOISELLE DE M**
La fable 'Le Perroquet et la Guenuche' est adressée à Mademoiselle de M**. L'auteur décrit l'arrivée d'une barque de Lisbonne transportant des singes et des perroquets. Parmi eux, il choisit un perroquet au plumage particulier et une guenuche de petite taille. Cependant, le perroquet ne parle pas français et la guenuche ne sait pas danser, étant encore vêtue à la portugaise. L'auteur espère que la demoiselle pourra leur apprendre les bonnes manières, la danse et les habits à la mode. L'auteur raconte ensuite l'histoire amoureuse du perroquet et de la guenuche. Originaires de Guinée, ils vivaient autrefois comme bergers. Le perroquet, coquet et galant, séduisait plusieurs bergères sans ressentir de véritable amour. Cupidon le punit en le rendant amoureux d'une laide et volage bergère, la guenuche. Après avoir été trompé, le perroquet tomba dans le désespoir et fut transformé en perroquet. La guenuche, punie pour son hypocrisie, fut transformée en guenuche. Les deux animaux vécurent ensuite dans les solitudes et les forêts avant d'être capturés et emmenés au Portugal, puis en France. L'auteur les destine à la demoiselle, espérant qu'ils pourront lui parler d'amour et la charmer par leurs danses et leurs grimaces.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 138-139
Retour de M. le Marquis de Torcy, [titre d'après la table]
Début :
Mr le Marquis de Torcy, Fils de Mr Colbert de Croissy, [...]
Mots clefs :
Marquis de Torcy, Envoyé extraordinaire, Cour, Portugal, Espagne, Éloges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Retour de M. le Marquis de Torcy, [titre d'après la table]
M'le Marquis de Torcy,
Fils de Me Colbert de Croiffy,
eft de retour de Portugal ,
où il a eſté Envoyé Extraordinaire
pour le Roy. Il a paflé
par l'Eſpagne en revenant
en France, & il s'eſt acquis
tant d'eſtime dans l'une &
dans l'autre Cour , qu'on en
a écrit icy avec de fort grands
Eloges. Sa Majesté , à qui
GALANT. 139
fon merite eſt fort connu ,
en eſt ſi perfuadée , qu'Elle
l'a nommé preſque aufli-toft
aprés fon retour , EnvoyéExtraordinaire
auprés du Roy
de Dannemark , pour aller
faire des Complimens de
Condoleance à ce Monarque
ſur la Mort de la Reine
fa Mere. Quand on matche
de fi bonne heure fur les
traces des grands Hommes ,
* & que l'on continue comme
l'on a commencé , il n'y a
rien que l'on ne doive eſpeprende
fon merite & de far
Fortunell
Fils de Me Colbert de Croiffy,
eft de retour de Portugal ,
où il a eſté Envoyé Extraordinaire
pour le Roy. Il a paflé
par l'Eſpagne en revenant
en France, & il s'eſt acquis
tant d'eſtime dans l'une &
dans l'autre Cour , qu'on en
a écrit icy avec de fort grands
Eloges. Sa Majesté , à qui
GALANT. 139
fon merite eſt fort connu ,
en eſt ſi perfuadée , qu'Elle
l'a nommé preſque aufli-toft
aprés fon retour , EnvoyéExtraordinaire
auprés du Roy
de Dannemark , pour aller
faire des Complimens de
Condoleance à ce Monarque
ſur la Mort de la Reine
fa Mere. Quand on matche
de fi bonne heure fur les
traces des grands Hommes ,
* & que l'on continue comme
l'on a commencé , il n'y a
rien que l'on ne doive eſpeprende
fon merite & de far
Fortunell
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3
p. 168-174
« Je vous tient parole, Madame, & vous vais parler plus [...] »
Début :
Je vous tient parole, Madame, & vous vais parler plus [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, Roi, Siam, Vaisseau, France, Nouvelles, Roi de Siam, Portugal, Ambassade , Ambassadeurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je vous tient parole, Madame, & vous vais parler plus [...] »
Je vous tient parole, Madame,&
vous vais parler
plus
- plus amplement que jene
fis lemois de passédu Voyage MCleChevalierdeChau.
mont à Siam; mais afin de prendre la chose dés sonorigine,
je W vous diray que le a deSiam, ayant aprisil huitou dixans lesgranleschoses
uste que nostre Au- Monarque u'il a faites & continuë de faire enco- tous les jours, & ne pou- ant selasserde donner des
arques de l'admirationqu'-
lesluycausoient,
find'envoyerunecerelesoblruet
mbassadeenFrance,pour
congratulerSaMajesté surses
Conquestes,& luy demander
son amitié. Il fit partir pour
cela en 1682. trois Ambassadeurs
des plus qualifiez de
son Royaume, accompagnez
d'unenombreuse suite,
& chargez de magnifiques
Presens. Ces Ambassadeurs
s'embarquerent sur un Vaisseau
nomméleSoleild'Orient
appartenantàlaCompagnie
de France. Il y a grande ap-.
parence que ce Vaisseau a
pery ,
puis qu'on n'en a points
entendu parler depuis CCJ
temps là. Le Roy de Siamy
plus impatient d'apprendr1 edes
nouvelles du Roy,que de
ses Ambassadeurs. envoya deux de sesSujetsauxMinistres
de France, pours'instruiredes
Affaires de l'Europe,&
sçavoiren mesme temps ce
quesesAmbassadeurs étoient
devenus. Il apprit
paruneautrevoye qu'onne
doutoit point de leur naufrage,
& aussi-tost il en nomma d'autres, & les chargea denouveaux Presens. Ils
viennent par le Portugal, & ilalListe que je vous envoyay yadeuxmois,estuneListe
dece qu'ils apportent. Cependant
le Roy ayant crû
devoirenvoyerdes Ambasfadeurs
à Siam, tant par ce
que ce Roy luy en avoit envoyé,
que pour l'utilité que la
Religion Chrestienne en
peut recevoir, nomma Mrle
Chevalier deChaumont
pourcetteAmbassade, dans
laquelle il a esté accompagné
de Mr l'Abbé de Choisy.
Lors qu'ils arriverent à Siam,
les Ambassadeurs qui viennent
par le Portugal,estoient
partis, & cela n'apasempeschéque
le Roy de Simn'en
ait envoyé d'autres avec Mr
leChevalier de Chaumont,
ne doutant point que ces
8 derniers estant sur des Vais-
1 seaux de SaMajesté,n'arrivassent
seurement en France.
I
Avant que d'entrer dans le
détail de ce qui regarde ce
Voyage, je vais vous faire
part d'une Lettre écrite à
Suratte, touchant les nouvelles
qu'on y a euës du Soleild'Orient,
où les premiers
Ambassadeurs de Siam s'eftoientembarquez.
Un million
à quoy estoit estimée la
charge de ce Vaisseau,n'estpas
ce qui met le plus en peinelesInteressez
; mais comme
la plus part d'eux y ont
des Parens & des Amis,ils
feront bien aisesd'apprendre
tout ce qui se dit de son naufrage.
Si les Nouvelles que
j'en donne jcyenmarquent
la perte, au moins elles n'oftent
pas entierement l'esperance
de revoir ceux qui étoient
dessus.Voicy ce que
porte cette Lettre.
vous vais parler
plus
- plus amplement que jene
fis lemois de passédu Voyage MCleChevalierdeChau.
mont à Siam; mais afin de prendre la chose dés sonorigine,
je W vous diray que le a deSiam, ayant aprisil huitou dixans lesgranleschoses
uste que nostre Au- Monarque u'il a faites & continuë de faire enco- tous les jours, & ne pou- ant selasserde donner des
arques de l'admirationqu'-
lesluycausoient,
find'envoyerunecerelesoblruet
mbassadeenFrance,pour
congratulerSaMajesté surses
Conquestes,& luy demander
son amitié. Il fit partir pour
cela en 1682. trois Ambassadeurs
des plus qualifiez de
son Royaume, accompagnez
d'unenombreuse suite,
& chargez de magnifiques
Presens. Ces Ambassadeurs
s'embarquerent sur un Vaisseau
nomméleSoleild'Orient
appartenantàlaCompagnie
de France. Il y a grande ap-.
parence que ce Vaisseau a
pery ,
puis qu'on n'en a points
entendu parler depuis CCJ
temps là. Le Roy de Siamy
plus impatient d'apprendr1 edes
nouvelles du Roy,que de
ses Ambassadeurs. envoya deux de sesSujetsauxMinistres
de France, pours'instruiredes
Affaires de l'Europe,&
sçavoiren mesme temps ce
quesesAmbassadeurs étoient
devenus. Il apprit
paruneautrevoye qu'onne
doutoit point de leur naufrage,
& aussi-tost il en nomma d'autres, & les chargea denouveaux Presens. Ils
viennent par le Portugal, & ilalListe que je vous envoyay yadeuxmois,estuneListe
dece qu'ils apportent. Cependant
le Roy ayant crû
devoirenvoyerdes Ambasfadeurs
à Siam, tant par ce
que ce Roy luy en avoit envoyé,
que pour l'utilité que la
Religion Chrestienne en
peut recevoir, nomma Mrle
Chevalier deChaumont
pourcetteAmbassade, dans
laquelle il a esté accompagné
de Mr l'Abbé de Choisy.
Lors qu'ils arriverent à Siam,
les Ambassadeurs qui viennent
par le Portugal,estoient
partis, & cela n'apasempeschéque
le Roy de Simn'en
ait envoyé d'autres avec Mr
leChevalier de Chaumont,
ne doutant point que ces
8 derniers estant sur des Vais-
1 seaux de SaMajesté,n'arrivassent
seurement en France.
I
Avant que d'entrer dans le
détail de ce qui regarde ce
Voyage, je vais vous faire
part d'une Lettre écrite à
Suratte, touchant les nouvelles
qu'on y a euës du Soleild'Orient,
où les premiers
Ambassadeurs de Siam s'eftoientembarquez.
Un million
à quoy estoit estimée la
charge de ce Vaisseau,n'estpas
ce qui met le plus en peinelesInteressez
; mais comme
la plus part d'eux y ont
des Parens & des Amis,ils
feront bien aisesd'apprendre
tout ce qui se dit de son naufrage.
Si les Nouvelles que
j'en donne jcyenmarquent
la perte, au moins elles n'oftent
pas entierement l'esperance
de revoir ceux qui étoient
dessus.Voicy ce que
porte cette Lettre.
Fermer
Résumé : « Je vous tient parole, Madame, & vous vais parler plus [...] »
En 1682, le roi de Siam envoya des ambassadeurs en France pour féliciter le roi de France sur ses conquêtes et demander son amitié. Trois ambassadeurs, accompagnés d'une suite nombreuse et de présents magnifiques, embarquèrent sur le vaisseau 'le Soleil d'Orient'. Ce vaisseau disparut sans laisser de traces. Le roi de Siam, inquiet, envoya deux sujets aux ministres français pour obtenir des nouvelles. Apprenant que le naufrage n'était pas certain, il nomma de nouveaux ambassadeurs avec des présents supplémentaires, qui arrivèrent par le Portugal. En réponse, le roi de France désigna M. le Chevalier de Chaumont et M. l'Abbé de Choisy pour une mission diplomatique à Siam. À leur arrivée, les ambassadeurs siamais étaient déjà partis. Le roi de Siam envoya alors d'autres ambassadeurs avec M. le Chevalier de Chaumont, espérant qu'ils atteindraient la France en toute sécurité. Une lettre de Suratte mentionnait la disparition du 'Soleil d'Orient', dont la cargaison valait un million, mais sans confirmer le naufrage, laissant un espoir de revoir les passagers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 49-63
Nouvelles d'Hollande. TRADUCTION d'un Memoire presenté aux Estats Generaux par le Compte Zinzendorf Ambassadeur & Plenipotentiaire de l'Empereur à la Haye, le 18. Decembre 1710.
Début :
HAUTS ET PUISSANTS SEIGNEURS, Nous n'avons plus lieu de [...]
Mots clefs :
Espagne, Portugal, Empereur, Troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Hollande. TRADUCTION d'un Memoire presenté aux Estats Generaux par le Compte Zinzendorf Ambassadeur & Plenipotentiaire de l'Empereur à la Haye, le 18. Decembre 1710.
Nouvellesd'Hollande.
TRADUCTION
d'unMemoire prekllté
aux Estats Generaux
par le Comte
ZinzendorfAmbassadeur
& Plenipotentiaire
de l'Empereur
àla Haye, le 18. Decembre
1710.
HAUTS ET PUISSANTS
SEIGNEURS,
Nous n'avons plus lieu
de douter dela malheureuse
fatalitéarrivée à l'Armée
du Roy Catholique, nonseulement
api es tour ce que
les Ennemis en ont publié,
mais encore aprés les avis
que j'en viens de recevoir
d'Italie& d'ailleurs. Ilya
plus detrois mois que les
Ministres de vos Hautes
Puissances tant à Vienne
qu'en Espagne ont dû vous
informer de ce que j'eus
l'honneur de vous dire à
mon arrivée par ordre de
Sa SacréeMajesté Imperiale,
que si l'on n'envoyoit
un puissant secours en Catalogne
& en Portugal,
pour d'un costé faire teste
aux Ennemis, & de l'autre
costé leur faire faire une
puissante diversion en Estramadoure
,
il étoit impossible
à Sa Majesté Catholique
de se maintenir
enCastille,où lesmalin-
A tentionnez ont toujours
estéen plus grand nombre.
Ce seroit maintenant
perdre temps que de l'employer
en reflexions sur le
•
paHTé lorsqu'il ne s'agit que
de mettre tout en usage
pour reparer le mal
J
s'ilcft
possible. Cependant je ne
sçaurois me dispenser de
vous faire observer trois
choses. La premiersest que
le Roy de Portugal a pris
prétexte
d'empêcherla jonction
de son Armée avec
celle du Roy d'Espagne
,
sur ce que depuis deux ans
on ne luy a pas envoyé
d'Hollande & d'Angleterre
les secours qu'on luy avoit
fait esperer ; que le
peu de troupes qu'il avoit
luy estoient necessaires
pour la deffense de son
Royaume ,
& qu'on ne
luy avoit pas mesme payé
les arrerages des subsides
quiluysontdûs.
Vos H. P. & la Reine
d'Angleterresavent mieux
que rnoy si les excuses &
les plaintes de la Cour de
Portugal sont justes : du
moins ileft certain que la
conduite quelle a tenuë a
cité tres-prejudiciable à la
cause commune.
- La seconde chose que
vous devez observer, est
qu'au mois d'Octobre Sa-
M. I. ayant donné ses ordres
pour faire marcher
trois Regiments de faCa^
valerie ou Hussars vers les.
coftctd-italle où ils devoient
estre embarquez:
pour Barcelone leur trajet
n^i esté retardé que faute
de Bastiments d'escorte ÔC:
detransports, quoyque les,
Ministres d'Angleterre ôc
d Hollande. enflentafTuré-
Sa M. I. que tout efrait.
prests avant que les Troupes
fussent arrivées au lieu.
destiné à leur embarquement.
La troisiéme observation
est que le Duc de Savoye
paroist se rebuter du
retardement qu'on aapporté
àluy payer les subsides
5
& que sur ce fondement
au lieu d'augmenter
ses Troupes ,-il a même
commencé à les diminuer.
Je laisse à la sagesse de vos
H. P. à faire les reflexions
qui conviennent à la remontrance
que j'ay l'honneur
de leur faire aujourd'huy.
Mais H. & P. S. ne songeonsaupassé
que pourremedier
promptemenr à de
plus grands maux qui menacent
la cause commune
pour l'avenir. Voussçavez
mieux que moy de quelle
consequence il e/1 pour
votre République en particulier
de continuer la guerre
en Espagne
, & de l'y
pouffer avec plus devi
gueurque paricpasTé.C'est
de la reduction de cetteMcparchie
à l'obéiissance da
la Maisond'Austriche que
dépend la conservation de
vostre chere liberté & le
repos de toute l'Europe. Les
conquestes faites sur l'Ennemy
dans les derniercs
campagnes feront pour
vous de foibles barrières,
si vous laissez le Duc d'Anjou
sur le trosned'Espagne.
L'objer principal de vos
H. P. de mesme que celuy
de tous les Hauts Alliez
doit estre presentement
d'envoyer incessamment
en Catalogne lessecours.
necessaires pour conserver
Barcelone ôc Girone. Le
secours ne sçauroitarriver
trop tost:, 6c ma crainte ell:
qu'il ne parce trop tard par lanégligencequ'ona euë
d'en faire la disposition.
Vous elles pour ainsi dire
, P. S.l'ame de la grande
alliance:l'Empereur convient
des grandes obliga.
tions que son auguste Maison
vous a, vous n'avez jamais
dû douter de fk parf-
Iliterccoiinoiffilice, & ce
n'est que par les heureux
succez de cette guerre que
vos H. P. doivent en attendre
les effets qui n'ontesté
retardez que par les troubles
d'Hongrie:mais comme
les rebelles sont sur le
point d'estre soumis par la
force victorieuse Impériale;
l'Empereur mon auguste
Maistre fera alors en
estat d'employer toutes [cs
forces contre l'Ennemy
commun ,
& de feconder
vivement les bonnes intentions
de ses chersAlliez
mieux qu'il n'a fait par le
passé.
C'est de vostre seul 1:.-
xemple H. & P. S. que dépendent
les resolutions du
Parlement de la Grande-
Bretagne pour les interests
de la cause commune,&
les efforts qu'on doitattendre
des Princes de l'Empire
interessez dansla &' engagez dans grandealliance.
Vos H. P. ne sçauroient
leuren donner un meilleur,
qu'en faisant embarquer
dés aujourd'huy si
celase pouvoit sept à huit
mille de leur meilleur Infanterie
pourallerà Barcelone
,
lesquels joints a- la
Cavalerie Imperiale qui
n'attend que des Vaisseaux
de transportsur les costes
d'Italie pourront conserver
les Places qui restent au
Roy Catholiqueenattendant
quede plus - grands
secours soient arrivez en Portugal.
Je fuis persuadéque la
Reine d'Angleterre n'apprendra
pas plustost que
vous avez pris certe prompte&
efficace resolution que
de son costé elle donnera
aussi des ordres pour envoyer
enEspagne un nombre
suffisant de Troupes&
de Vaisseaux capables de
restablir les affaires de la
causecommune & renverser
les esperances de l'Ennemy.
Cela ranimera le
coeur presque abattu du
Roy de Portugal, affermira
le Duc de Savoye dans
les interests de la grande
alliance
, & donnera de
l'émulation a tous les autres
Alliez.
J'espere H. & P. S. que
par vos promptes & efficaces
resolutions vous me
mettrez en estat en peu de
jours de depescher des
Courriers à l'Empereur Se
au Roy d'Espagne pour
confirmer ces deux augustes
Souverains dans l'idée
qu'ilsonttoujours euë de
la puissance de vostre Republique,&
de l'avantage
qu'il y'a d'estre comme ils
sont vos bons ôc fidels Alliez.
Sur ce je prie Dieu
J ôcc.•
TRADUCTION
d'unMemoire prekllté
aux Estats Generaux
par le Comte
ZinzendorfAmbassadeur
& Plenipotentiaire
de l'Empereur
àla Haye, le 18. Decembre
1710.
HAUTS ET PUISSANTS
SEIGNEURS,
Nous n'avons plus lieu
de douter dela malheureuse
fatalitéarrivée à l'Armée
du Roy Catholique, nonseulement
api es tour ce que
les Ennemis en ont publié,
mais encore aprés les avis
que j'en viens de recevoir
d'Italie& d'ailleurs. Ilya
plus detrois mois que les
Ministres de vos Hautes
Puissances tant à Vienne
qu'en Espagne ont dû vous
informer de ce que j'eus
l'honneur de vous dire à
mon arrivée par ordre de
Sa SacréeMajesté Imperiale,
que si l'on n'envoyoit
un puissant secours en Catalogne
& en Portugal,
pour d'un costé faire teste
aux Ennemis, & de l'autre
costé leur faire faire une
puissante diversion en Estramadoure
,
il étoit impossible
à Sa Majesté Catholique
de se maintenir
enCastille,où lesmalin-
A tentionnez ont toujours
estéen plus grand nombre.
Ce seroit maintenant
perdre temps que de l'employer
en reflexions sur le
•
paHTé lorsqu'il ne s'agit que
de mettre tout en usage
pour reparer le mal
J
s'ilcft
possible. Cependant je ne
sçaurois me dispenser de
vous faire observer trois
choses. La premiersest que
le Roy de Portugal a pris
prétexte
d'empêcherla jonction
de son Armée avec
celle du Roy d'Espagne
,
sur ce que depuis deux ans
on ne luy a pas envoyé
d'Hollande & d'Angleterre
les secours qu'on luy avoit
fait esperer ; que le
peu de troupes qu'il avoit
luy estoient necessaires
pour la deffense de son
Royaume ,
& qu'on ne
luy avoit pas mesme payé
les arrerages des subsides
quiluysontdûs.
Vos H. P. & la Reine
d'Angleterresavent mieux
que rnoy si les excuses &
les plaintes de la Cour de
Portugal sont justes : du
moins ileft certain que la
conduite quelle a tenuë a
cité tres-prejudiciable à la
cause commune.
- La seconde chose que
vous devez observer, est
qu'au mois d'Octobre Sa-
M. I. ayant donné ses ordres
pour faire marcher
trois Regiments de faCa^
valerie ou Hussars vers les.
coftctd-italle où ils devoient
estre embarquez:
pour Barcelone leur trajet
n^i esté retardé que faute
de Bastiments d'escorte ÔC:
detransports, quoyque les,
Ministres d'Angleterre ôc
d Hollande. enflentafTuré-
Sa M. I. que tout efrait.
prests avant que les Troupes
fussent arrivées au lieu.
destiné à leur embarquement.
La troisiéme observation
est que le Duc de Savoye
paroist se rebuter du
retardement qu'on aapporté
àluy payer les subsides
5
& que sur ce fondement
au lieu d'augmenter
ses Troupes ,-il a même
commencé à les diminuer.
Je laisse à la sagesse de vos
H. P. à faire les reflexions
qui conviennent à la remontrance
que j'ay l'honneur
de leur faire aujourd'huy.
Mais H. & P. S. ne songeonsaupassé
que pourremedier
promptemenr à de
plus grands maux qui menacent
la cause commune
pour l'avenir. Voussçavez
mieux que moy de quelle
consequence il e/1 pour
votre République en particulier
de continuer la guerre
en Espagne
, & de l'y
pouffer avec plus devi
gueurque paricpasTé.C'est
de la reduction de cetteMcparchie
à l'obéiissance da
la Maisond'Austriche que
dépend la conservation de
vostre chere liberté & le
repos de toute l'Europe. Les
conquestes faites sur l'Ennemy
dans les derniercs
campagnes feront pour
vous de foibles barrières,
si vous laissez le Duc d'Anjou
sur le trosned'Espagne.
L'objer principal de vos
H. P. de mesme que celuy
de tous les Hauts Alliez
doit estre presentement
d'envoyer incessamment
en Catalogne lessecours.
necessaires pour conserver
Barcelone ôc Girone. Le
secours ne sçauroitarriver
trop tost:, 6c ma crainte ell:
qu'il ne parce trop tard par lanégligencequ'ona euë
d'en faire la disposition.
Vous elles pour ainsi dire
, P. S.l'ame de la grande
alliance:l'Empereur convient
des grandes obliga.
tions que son auguste Maison
vous a, vous n'avez jamais
dû douter de fk parf-
Iliterccoiinoiffilice, & ce
n'est que par les heureux
succez de cette guerre que
vos H. P. doivent en attendre
les effets qui n'ontesté
retardez que par les troubles
d'Hongrie:mais comme
les rebelles sont sur le
point d'estre soumis par la
force victorieuse Impériale;
l'Empereur mon auguste
Maistre fera alors en
estat d'employer toutes [cs
forces contre l'Ennemy
commun ,
& de feconder
vivement les bonnes intentions
de ses chersAlliez
mieux qu'il n'a fait par le
passé.
C'est de vostre seul 1:.-
xemple H. & P. S. que dépendent
les resolutions du
Parlement de la Grande-
Bretagne pour les interests
de la cause commune,&
les efforts qu'on doitattendre
des Princes de l'Empire
interessez dansla &' engagez dans grandealliance.
Vos H. P. ne sçauroient
leuren donner un meilleur,
qu'en faisant embarquer
dés aujourd'huy si
celase pouvoit sept à huit
mille de leur meilleur Infanterie
pourallerà Barcelone
,
lesquels joints a- la
Cavalerie Imperiale qui
n'attend que des Vaisseaux
de transportsur les costes
d'Italie pourront conserver
les Places qui restent au
Roy Catholiqueenattendant
quede plus - grands
secours soient arrivez en Portugal.
Je fuis persuadéque la
Reine d'Angleterre n'apprendra
pas plustost que
vous avez pris certe prompte&
efficace resolution que
de son costé elle donnera
aussi des ordres pour envoyer
enEspagne un nombre
suffisant de Troupes&
de Vaisseaux capables de
restablir les affaires de la
causecommune & renverser
les esperances de l'Ennemy.
Cela ranimera le
coeur presque abattu du
Roy de Portugal, affermira
le Duc de Savoye dans
les interests de la grande
alliance
, & donnera de
l'émulation a tous les autres
Alliez.
J'espere H. & P. S. que
par vos promptes & efficaces
resolutions vous me
mettrez en estat en peu de
jours de depescher des
Courriers à l'Empereur Se
au Roy d'Espagne pour
confirmer ces deux augustes
Souverains dans l'idée
qu'ilsonttoujours euë de
la puissance de vostre Republique,&
de l'avantage
qu'il y'a d'estre comme ils
sont vos bons ôc fidels Alliez.
Sur ce je prie Dieu
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Résumé : Nouvelles d'Hollande. TRADUCTION d'un Memoire presenté aux Estats Generaux par le Compte Zinzendorf Ambassadeur & Plenipotentiaire de l'Empereur à la Haye, le 18. Decembre 1710.
Le 18 décembre 1710, le Comte Zinzendorf, ambassadeur et plénipotentiaire de l'Empereur à La Haye, a présenté un mémoire aux États Généraux. Il y confirme la défaite de l'armée du Roi Catholique en Espagne, une information déjà publiée par les ennemis et corroborée par des avis provenant d'Italie et d'autres régions. Depuis trois mois, les ministres des grandes puissances ont été alertés sur la nécessité d'envoyer des secours en Catalogne et au Portugal pour soutenir le Roi Catholique en Castille, où les forces ennemies sont supérieures en nombre. Zinzendorf souligne trois points critiques : le Roi de Portugal a refusé de s'allier avec le Roi d'Espagne en raison de l'absence de secours promis par la Hollande et l'Angleterre. Les ordres de l'Empereur pour envoyer des troupes en Italie ont été retardés par le manque de navires. Enfin, le Duc de Savoie a commencé à réduire ses troupes en raison des retards de paiement des subsides. Le Comte insiste sur l'importance de la République de Hollande pour poursuivre la guerre en Espagne et soutenir le Roi Catholique afin de préserver la liberté et le repos de l'Europe. Il recommande d'envoyer immédiatement des secours en Catalogne pour conserver Barcelone et Girone, et de préparer des troupes pour renforcer les places restantes. Zinzendorf espère que la Reine d'Angleterre suivra cet exemple, ranimant ainsi le moral des alliés et renforçant la grande alliance.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 68-73
« D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...] »
Début :
D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...]
Mots clefs :
Troupes, Vaisseau, Portugal, Barcelone, Bataillons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...] »
Dautres Lettres portent
que le General Srarcmberg
s'cfioit effectivement mis en
campagne,qu'il avoir partagé
ses troupes en trois
corps dont les deux plus
confiderablcs avoient esté
portez entre Igualada &
Montblanc pour coupcr le
chemin de Barcelonne
,
&
couvrir la Plaine de Tarragone
; que ion Quartier
gênerai estoit à SantaColoma
;que l'autre corps, con.
Manc en trois mille homà.
mes avoit esté envoyé à
Oftalric pour observer un
Camp volant de troupes
Françoises qui estoit du
coilé de Gironne, & que ce
General attendoit un renfort
de neuf bataillons Arcglois
qui devoient venir dé
Portugal.
Qael'Arméed'Espagne
qui estoit composée de cinquante
quatre Bataillons Br.
de (oixante & dix sept Efcadrons
estoit tres belle Se
abondamment pourvûe de
toutes les chofesnecefiaires$>
que celle des ennemis, mailquoit
de vivres,& même
d'eau-,&quel'Archiduc ne
s'efioit poinc encore embarqué
j mais qu'il devoir
partir incessamment avec
une Fiotc de trente deux
.Vaisseaux qui s'ettoient assemblez
à Barcelonne.
Les Lettres de Cadix du
11. Aoust difenc que le 8.
il y estoit arrivé quatre Bastimens
Portugais de la
Flote du Brcfil pris par plusieurs
Armateurs François,
qui après les avoir amarincz)
avoient continué de poursuivre
le reste de la Flote;
que cette nouvelle avoit
fort déconcerté les Negotians
de Lisbonne d'où l'on
avoir fait partir pluficurs
Navires pour aller chercher
des bleds en Affrique;
mais quiy estoient revenus
sur l'avis qu'ils avoient eu
que quelques Vaisseaux de
guerre François croisoient
sur leur route, ce qui avoit
encore fait augmenter le
prix des grains qui eftoic
déja fort haut. Ces mêmes
Lettres confirment la grande
desertion des troupes de
la Garniion de Gibraltarfaute
de payement &qu'outre
les deux cens hommes qui
en estoient fortis fous prétexte
dallerenparty &qui
estoient venus se rendrc
avec leurs Officiers, il en
arrivoit fouvenc d'autres.
:.
Celles de Madriddu24,
du même mois portent
qu'on aeu des avjs dEftremadure
qui confirmentque
les troupes Angloises qui
font en Portugal marchoient
à Llfbonne ou elles
.devoients'embarquer pour
j>aflfe£ en Catalogne,&que
les,
lesPortugais en paroissoient
fort mécontens.
que le General Srarcmberg
s'cfioit effectivement mis en
campagne,qu'il avoir partagé
ses troupes en trois
corps dont les deux plus
confiderablcs avoient esté
portez entre Igualada &
Montblanc pour coupcr le
chemin de Barcelonne
,
&
couvrir la Plaine de Tarragone
; que ion Quartier
gênerai estoit à SantaColoma
;que l'autre corps, con.
Manc en trois mille homà.
mes avoit esté envoyé à
Oftalric pour observer un
Camp volant de troupes
Françoises qui estoit du
coilé de Gironne, & que ce
General attendoit un renfort
de neuf bataillons Arcglois
qui devoient venir dé
Portugal.
Qael'Arméed'Espagne
qui estoit composée de cinquante
quatre Bataillons Br.
de (oixante & dix sept Efcadrons
estoit tres belle Se
abondamment pourvûe de
toutes les chofesnecefiaires$>
que celle des ennemis, mailquoit
de vivres,& même
d'eau-,&quel'Archiduc ne
s'efioit poinc encore embarqué
j mais qu'il devoir
partir incessamment avec
une Fiotc de trente deux
.Vaisseaux qui s'ettoient assemblez
à Barcelonne.
Les Lettres de Cadix du
11. Aoust difenc que le 8.
il y estoit arrivé quatre Bastimens
Portugais de la
Flote du Brcfil pris par plusieurs
Armateurs François,
qui après les avoir amarincz)
avoient continué de poursuivre
le reste de la Flote;
que cette nouvelle avoit
fort déconcerté les Negotians
de Lisbonne d'où l'on
avoir fait partir pluficurs
Navires pour aller chercher
des bleds en Affrique;
mais quiy estoient revenus
sur l'avis qu'ils avoient eu
que quelques Vaisseaux de
guerre François croisoient
sur leur route, ce qui avoit
encore fait augmenter le
prix des grains qui eftoic
déja fort haut. Ces mêmes
Lettres confirment la grande
desertion des troupes de
la Garniion de Gibraltarfaute
de payement &qu'outre
les deux cens hommes qui
en estoient fortis fous prétexte
dallerenparty &qui
estoient venus se rendrc
avec leurs Officiers, il en
arrivoit fouvenc d'autres.
:.
Celles de Madriddu24,
du même mois portent
qu'on aeu des avjs dEftremadure
qui confirmentque
les troupes Angloises qui
font en Portugal marchoient
à Llfbonne ou elles
.devoients'embarquer pour
j>aflfe£ en Catalogne,&que
les,
lesPortugais en paroissoient
fort mécontens.
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Résumé : « D'autres Lettres portent que le General Staremberg s'estoit [...] »
Le texte décrit les mouvements militaires et logistiques des troupes et des flottes. Le général Starhemberg a déployé ses troupes en trois corps. Deux corps sont positionnés entre Igualada et Montblanc pour bloquer l'accès à Barcelone et protéger la plaine de Tarragone, tandis que le quartier général est à Santa Coloma. Un troisième corps de trois mille hommes est envoyé à Hostalric pour surveiller des troupes françaises près de Gérone. Starhemberg attend des renforts de neuf bataillons anglais venant du Portugal. L'armée espagnole, composée de cinquante-quatre bataillons et soixante-dix-sept escadrons, est bien équipée et approvisionnée, contrairement aux ennemis qui manquent de vivres et d'eau. L'archiduc doit partir avec une flotte de trente-deux vaisseaux rassemblée à Barcelone. Des lettres de Cadix rapportent la capture de quatre bâtiments portugais par des armateurs français, perturbant les négociants de Lisbonne. Les prix des grains ont augmenté en raison de la présence de vaisseaux de guerre français. Les mêmes lettres confirment une grande désertion parmi les troupes de Gibraltar en raison du non-paiement des soldes. Des lettres de Madrid indiquent que les troupes anglaises au Portugal se dirigent vers Lisbonne pour s'embarquer vers la Catalogne, suscitant le mécontentement des Portugais.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 256-261
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande d'Estramadure, que le Marquis de Bay avoit [...]
Mots clefs :
Espagne, Troupes, Marquis, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
Fermer
Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En mai et juin 1712, le Marquis de Bay a mené une campagne militaire en Espagne et au Portugal. Le 20 mai, il a traversé la rivière Caya avec une armée de trente-deux bataillons, soixante-sept escadrons et un train d'artillerie, accompagnée de six lieutenants généraux, huit maréchaux de camp et quatorze brigadiers. Après avoir campé à Colle-ro, il a pris plusieurs places fortifiées, dont Penna-Clara, Villa-boin et Santa Olalla. Des pluies abondantes l'ont forcé à revenir à Colle-ro. Pendant ce temps, mille chevaux portugais ont été repérés près d'Elvas. Un détachement envoyé par le Marquis de Bay a vaincu les troupes ennemies, capturant un lieutenant-colonel qui a révélé la position des forces ennemies. L'escadre française commandée par Caffart était au large du Portugal, provoquant une alarme et le déploiement de troupes vers Setuval. En Catalogne, les troupes se préparaient à former une armée, et l'escadre anglaise était arrivée à Barcelone pour embarquer l'archiduchesse. À Madrid, le Comte d'Amarante, conseiller du Conseil de Guerre, est décédé à l'âge de 70 ans. Des obsèques magnifiques ont été organisées en Galice pour le Dauphin et la Dauphine. Plusieurs officiers anglais ont quitté la Catalogne pour retourner en Angleterre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 241-260
Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Début :
Nous jugeons qu'il est necessaire d'avoir la seureté [...]
Mots clefs :
Chambre haute, Conditions de Paix, France, Négociation, Compensation, Alliés, Maison de Bourbon, Rhin, Portugal, Protestation, Angleterre, Offres de la France, Patrie, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Traduction de la Protestation
des Seigneurs de la Chambre/
Haute.
N r-,
Ous jugeons qu'il
estnecessaired'avoir
la seureté proposée, -1dune
garantie mutuelle, parce que
Nous, concevons que les
Conditions delaPaix quoti
a
offertes, procedentd'une Nt'-
gociationséparée conduiteparles
Ministresavecla France ,sans
la participation des principaux
jdihe^
,
particulierement des
Etats GenerAUX) comme ils
le disent dans leur Lettre à
la Reine: Eux dont Sa
Majesté regarde les interests
comme inséparablesdusien,
ainsi qu'Elles'en est expliquée àce Parlement. Et
Nous concevons que' cette
Negociation est contraire à
ces ordres que S. M. déclara
avoir donnez, dans la réponrgrendit à f'Aj
dresse de cette Chambre,
qu'Elleavoit charge ses Plenipotentiaires,àUtrecht de
concerterjW-ec çeux des Alht
Elle estencorecontraire àla
Résolution contenuëd ans
le M:(Taaedu.iiJanvier',
qu„ BUe.CMfnvoy^ çettq Chambre,de l'Union étroite
où Elle se proposoit d'entrer
avec Eux, pour obtenir, une
bonne P~~ pour
Tdntir& la ma.Z.Ptenir-uni
qu'Elle l'avoit déclarédans
son discours àl'ouverture
de cerrç^eflion,'x^Elie.m}
treroit avec Eux dans les Engagemens les plusétroits,pour
continuer ïalliance, afin de
rendreIfPa>x generale, (Iflt
0* durable. De plus, Nous
jugeons cette Négociation
contraire au VIII. Article
de la Grande Alliance, qui
oblige expressement tous les
AiltcTide ne traiter que
conjointement & du cçmmm
consentement de toutes les
Partiës.
Nous concevons que le
refus qu'on fait d'ajoûter ces
paroles, peut estre çonfideré
par les Alliez comme une
approbation que cette Chambre
donneroit à cette Methode
qu'on a
prise de traiter avec la
France,qui peut teur pafroiftre Coramt tendant à
une Paixseparée, contre laquelle S. M. a
temoigné
son juvctjtoh, & qui 2Çilé
de plus reconnu dans cette
Chambre comme une chose
folle,scelerate ~0* de mauvaise
foi; - quiseroitde fascheuse consequence pour ce
Royaume, &qui empêcheroit certe Garantie de la
Paix par les Alliez, laquelle
est absolument necessaire
pour leur fureté mutuelle;
ce qui Nouslaisseroitexposé
au pouvoir de la France, n'y
ayant point de raison d'attendre
,
du secours d'eux à
l'avenir, aprèsune si grande
violation de lafoi publique.
'j4'Il'nous ^arbift encore,
cjlietertemanierede traStcr
séparement peur excitet une
si grande méfiance entre les
/Ult^'qtj'èik^eèc-lè^ijette
dans la tentationdeprendre
de pareilles mesures, & donner parcemoyen occasion
ai.fôFranéede romprecette
Uhien: qui nous a
esléfl
utile juTcjuà présent, & si
formidable pour Elle, &
iJoht-'+âjjafence fcule peut
l'encourager, ou àdifférer
la conclusion de la Paix, ou
en imposer aux Alliez dans
le cours de ce Traité. :
Il Nous paroit qu'une
Union parfaite entre les Alliez est d'autant plus necefïùire dans le cas present, que
le fondement de coûtes les
Offres de la France qui regardent tant la Grande
-
Bretagne que les Alliezetbasti
sur la Renonciation du Duc
d'A njou à
ce Royaume là:
Renonciation qui,à nôtre avis,
est si rrom?tu(r, qu'aucunHomme raisonnable, beaucoupmoins des Nationsentieres, ne peuvent la confidc-
ici comme unesureté vala- J
ble. L'experience suffit pour j
Nous convaincre,combien j
peu Nous devons Nous |
exposer sur les Renonciations
de la MaisondeBourbon; Et
quoi qu'il arrivât,que le
present Ducd'Anjou secrût
lié par son present Aéte,
( ce que son Grand Pere n'a
pas fait;) il ne fera pas
j
moinslibreà sesDescendans
de dire, qu'aucun A£le desa
façon ne pouvoit les priver
d'un Droit que la Naissance
leur donne; sur tout quand
ce Droit est tel, que de l'avis
de tous les François il doit
estre maintenu inviolablement
selon la Constitutionfondamentale du Royaume de France,
Nous ne croyons pas
qu'il soit sur de dépendre
& de faire fonds sur cette
partie principale du Traité,
de fupofcr qu'il s'execute de
lui-mesme, ~e que cejl l'interess de la France de la maintenir; puisqu'au contraire,
il est manife ste qu'Elle a
fait
des effortsconstans depuis
le Traité de Pirenées) pour
unir ensemble les Monarchies de France &d'Efpagne>
laquelleUnionElleregarde ;
comme son plus grand a1
vantage, & commele 1
moyen le plus efficace pour
établir la MonarchieUniverJelle dans la Maison de 1
13ourbolJ. •
1nd mesmeon pourroit raisonablement se pro-
-
|
mettre,que les deux Couronnes de France & d'Es- |
pagne resteroient separées 1
dans des Branches de la |
Misson de Bourbon;cependant, cela est contraire à la
Grande Alliance mefme^
<quiexposel'Vfutpttion que
le Roy de France a
fait de la
Monarchie d'Espagne pour
le Ducd'Anjou, comme la
principale cause de la Guerre.
Et pour ce qui est du
Port-Mabon; de Gibraltar,
dè'V'ïdfïentoyÔC des autres
avantages que laFrance offre à la Grande-Bretagne;
outre qu'ils sont précaires.
Sc' qu'il fera au pouvoir de
la Francede Nous les oster
quand il luy plaira, vû la
situation de cesRoyaumes
& les vastes Richesses&
forces qu'on leur làiflera*:
Nous concevons qu'il est
impossible qu'aucun Homme puisse les envisager, en
aucun degré comme une
Compensation à la Grande
Bretagne pour l'Éspagne &
les Indes, qu'on laisse à la
MaisondeBourbon; ce q4*-
enrr'autres confcquencessatales, fera extrêmement préjudiciableànos Manufactures de.Laines, s'il ne les
ruine pas entièrement.
-.
Qpant à la démolition
de Dunkerque, quoi- que
Nous avoüons qu'elle contribura beaucoup à la
furetédenostreCommerce,
cependant, Nous avons raison de craindre, par ce qui
a
esté dit dans le Débat,
qu'on siest pas encoreconvenu de le démolit,que
moyennant un
Equivalent
qui soit à la satisfaction du
J^oydeFïance, 'r:
[ Pour ce quiregarde en
particulier les interests des
-pliiez, quoy qu'ils ne soient pas encore arreftezj
cependantpar ce qui pa- roist, les Alliez courent
risque d'estre laissez dans un
état,exposé,qui nesçauroit
du tout consister
avec nostre
propre lufcté.-
Le Rhin qu'on propose
pour Barrièredel'Empire
a1lie Strjj^jurg ,&Hannii
nghen entreles mains de la
France & la premiere de ces
P.laççs a
citéregardée comme la Clefdel'Empire..
Les propositionss de,l3
France touchant la Barriere
des Etats.Généraux,neles
privent pasfçulçrncnc, de
toutes lesPlaces quiot}t ejle
prisès depuisl'année1709.
Jpais, aussi dre deup.- outrois
fym^o/nftrifcssans£s.Ç)jv
pimclcsifrentlejr ftalf
Généraux en atteAnnée-la;
ce qui rendra leur Barrière
entièrement insuffisante, &
ce qui, par const queac, a
foiblit considerablement la
fureté de la Grande
Bretagne.
- Le Portugal paroist entièrement abandonné au
pouvoir de l'Espagne, no.
nobstant les grands avantages que Nous avons reçu
de ce Royaume, parraport à nostre Commerce, pendant cette Guerre, laquelle
pourrait nous estre encore
extrêmement, avantageuse,
Sur le tout, il y a une
différence si petite & si peu
considerableentré ces Offres
de la France, &ceux qu'Elle
fit le 11.Février N. S. à
Vtrecht, qui éroient signées
Huxelles,qu'il Nous paroist,
en les comparant ensemble,
que tant les uns que les
autres font l'effetd'uneNego.
tion Jecrete e particulière
avec Id France. Et cette
Chambre ayant alors unamimement concouru a
témoigner à la Reinefin plus
grand resentiment contre les
Conditions offertes à S.M.
& à ses Alliez par les Plenipotentiaires de France, &
S. M. ayant favorablement
reçu cette Adresse, & ayant
recompensé cette marque
d'obeïssance & de zele par
de sinceres remercimens de sa
part; le Respect que Nous
avons pour S. M. & la
justice que Nous devons à
nostre Patrie, ne Nous permettent pas de retracter
nostre sentiment, ny do
croire les Conclusions presentement bonnes pour Nous
& pour les, Alliez, ny de
donner
-
quelque aprobation
aparente à
ce qui futreçu
alors par la Chambre & par
les Alliez avec mépris &
detelfattons.
Pour ces raisons, Nous
sommes d'avis que les
Offres de la France fonc
trompeuses, & cachent des
pièges; qu'elles ne sont en
aucune maniéré proportionnées aux avantages que S.
M. peut justement attendre, |
pour Ces Royaumes & pour
!
ses Alliez, des grands fuc- j
césdont il a
plû à Dieu de
È
bénir leurs Armes pendant
t
-
w
le cours de cette Guerre;
que ces Offres ne font pas
necessaires pour conserverla
Balance du Pouvoir dans
l'Europe, ni pour la fureté
future de S. M. & de ses
Alliez,quand mesme elles
feroient exactement accomplies, & que telles qu'elles
sont, elles ne renferment
aucune fureté pour leur
execution; ce qui rend
absolument necessaire la
-
Proposition; que Nous
avons faite, qu'onprenne des
de concert avec les Allie%,
afin de les porter à se joindre à
S. M. dans une Garantie
mutuelle.
Cette Protestation se
trouve signée par lesDucs
de Sommerset de Devonsbire,
de Bolton, de Marlbourough,
de Ritiland & de Montait:
le Marquis de Dorchester:
les Comtes de Berklery, de
-
Godilpbin, de Carlisle, de
Scarborough, de Bridgewater,
de Lincoln ÔC de Bradfort,
le Vicomte de Townshend:
les Evesques d'Ely, de St
j4[apb9 d'Oxfort, & de
Banger: les Barons de Haversbam, de Mohum., &
Cowper
des Seigneurs de la Chambre/
Haute.
N r-,
Ous jugeons qu'il
estnecessaired'avoir
la seureté proposée, -1dune
garantie mutuelle, parce que
Nous, concevons que les
Conditions delaPaix quoti
a
offertes, procedentd'une Nt'-
gociationséparée conduiteparles
Ministresavecla France ,sans
la participation des principaux
jdihe^
,
particulierement des
Etats GenerAUX) comme ils
le disent dans leur Lettre à
la Reine: Eux dont Sa
Majesté regarde les interests
comme inséparablesdusien,
ainsi qu'Elles'en est expliquée àce Parlement. Et
Nous concevons que' cette
Negociation est contraire à
ces ordres que S. M. déclara
avoir donnez, dans la réponrgrendit à f'Aj
dresse de cette Chambre,
qu'Elleavoit charge ses Plenipotentiaires,àUtrecht de
concerterjW-ec çeux des Alht
Elle estencorecontraire àla
Résolution contenuëd ans
le M:(Taaedu.iiJanvier',
qu„ BUe.CMfnvoy^ çettq Chambre,de l'Union étroite
où Elle se proposoit d'entrer
avec Eux, pour obtenir, une
bonne P~~ pour
Tdntir& la ma.Z.Ptenir-uni
qu'Elle l'avoit déclarédans
son discours àl'ouverture
de cerrç^eflion,'x^Elie.m}
treroit avec Eux dans les Engagemens les plusétroits,pour
continuer ïalliance, afin de
rendreIfPa>x generale, (Iflt
0* durable. De plus, Nous
jugeons cette Négociation
contraire au VIII. Article
de la Grande Alliance, qui
oblige expressement tous les
AiltcTide ne traiter que
conjointement & du cçmmm
consentement de toutes les
Partiës.
Nous concevons que le
refus qu'on fait d'ajoûter ces
paroles, peut estre çonfideré
par les Alliez comme une
approbation que cette Chambre
donneroit à cette Methode
qu'on a
prise de traiter avec la
France,qui peut teur pafroiftre Coramt tendant à
une Paixseparée, contre laquelle S. M. a
temoigné
son juvctjtoh, & qui 2Çilé
de plus reconnu dans cette
Chambre comme une chose
folle,scelerate ~0* de mauvaise
foi; - quiseroitde fascheuse consequence pour ce
Royaume, &qui empêcheroit certe Garantie de la
Paix par les Alliez, laquelle
est absolument necessaire
pour leur fureté mutuelle;
ce qui Nouslaisseroitexposé
au pouvoir de la France, n'y
ayant point de raison d'attendre
,
du secours d'eux à
l'avenir, aprèsune si grande
violation de lafoi publique.
'j4'Il'nous ^arbift encore,
cjlietertemanierede traStcr
séparement peur excitet une
si grande méfiance entre les
/Ult^'qtj'èik^eèc-lè^ijette
dans la tentationdeprendre
de pareilles mesures, & donner parcemoyen occasion
ai.fôFranéede romprecette
Uhien: qui nous a
esléfl
utile juTcjuà présent, & si
formidable pour Elle, &
iJoht-'+âjjafence fcule peut
l'encourager, ou àdifférer
la conclusion de la Paix, ou
en imposer aux Alliez dans
le cours de ce Traité. :
Il Nous paroit qu'une
Union parfaite entre les Alliez est d'autant plus necefïùire dans le cas present, que
le fondement de coûtes les
Offres de la France qui regardent tant la Grande
-
Bretagne que les Alliezetbasti
sur la Renonciation du Duc
d'A njou à
ce Royaume là:
Renonciation qui,à nôtre avis,
est si rrom?tu(r, qu'aucunHomme raisonnable, beaucoupmoins des Nationsentieres, ne peuvent la confidc-
ici comme unesureté vala- J
ble. L'experience suffit pour j
Nous convaincre,combien j
peu Nous devons Nous |
exposer sur les Renonciations
de la MaisondeBourbon; Et
quoi qu'il arrivât,que le
present Ducd'Anjou secrût
lié par son present Aéte,
( ce que son Grand Pere n'a
pas fait;) il ne fera pas
j
moinslibreà sesDescendans
de dire, qu'aucun A£le desa
façon ne pouvoit les priver
d'un Droit que la Naissance
leur donne; sur tout quand
ce Droit est tel, que de l'avis
de tous les François il doit
estre maintenu inviolablement
selon la Constitutionfondamentale du Royaume de France,
Nous ne croyons pas
qu'il soit sur de dépendre
& de faire fonds sur cette
partie principale du Traité,
de fupofcr qu'il s'execute de
lui-mesme, ~e que cejl l'interess de la France de la maintenir; puisqu'au contraire,
il est manife ste qu'Elle a
fait
des effortsconstans depuis
le Traité de Pirenées) pour
unir ensemble les Monarchies de France &d'Efpagne>
laquelleUnionElleregarde ;
comme son plus grand a1
vantage, & commele 1
moyen le plus efficace pour
établir la MonarchieUniverJelle dans la Maison de 1
13ourbolJ. •
1nd mesmeon pourroit raisonablement se pro-
-
|
mettre,que les deux Couronnes de France & d'Es- |
pagne resteroient separées 1
dans des Branches de la |
Misson de Bourbon;cependant, cela est contraire à la
Grande Alliance mefme^
<quiexposel'Vfutpttion que
le Roy de France a
fait de la
Monarchie d'Espagne pour
le Ducd'Anjou, comme la
principale cause de la Guerre.
Et pour ce qui est du
Port-Mabon; de Gibraltar,
dè'V'ïdfïentoyÔC des autres
avantages que laFrance offre à la Grande-Bretagne;
outre qu'ils sont précaires.
Sc' qu'il fera au pouvoir de
la Francede Nous les oster
quand il luy plaira, vû la
situation de cesRoyaumes
& les vastes Richesses&
forces qu'on leur làiflera*:
Nous concevons qu'il est
impossible qu'aucun Homme puisse les envisager, en
aucun degré comme une
Compensation à la Grande
Bretagne pour l'Éspagne &
les Indes, qu'on laisse à la
MaisondeBourbon; ce q4*-
enrr'autres confcquencessatales, fera extrêmement préjudiciableànos Manufactures de.Laines, s'il ne les
ruine pas entièrement.
-.
Qpant à la démolition
de Dunkerque, quoi- que
Nous avoüons qu'elle contribura beaucoup à la
furetédenostreCommerce,
cependant, Nous avons raison de craindre, par ce qui
a
esté dit dans le Débat,
qu'on siest pas encoreconvenu de le démolit,que
moyennant un
Equivalent
qui soit à la satisfaction du
J^oydeFïance, 'r:
[ Pour ce quiregarde en
particulier les interests des
-pliiez, quoy qu'ils ne soient pas encore arreftezj
cependantpar ce qui pa- roist, les Alliez courent
risque d'estre laissez dans un
état,exposé,qui nesçauroit
du tout consister
avec nostre
propre lufcté.-
Le Rhin qu'on propose
pour Barrièredel'Empire
a1lie Strjj^jurg ,&Hannii
nghen entreles mains de la
France & la premiere de ces
P.laççs a
citéregardée comme la Clefdel'Empire..
Les propositionss de,l3
France touchant la Barriere
des Etats.Généraux,neles
privent pasfçulçrncnc, de
toutes lesPlaces quiot}t ejle
prisès depuisl'année1709.
Jpais, aussi dre deup.- outrois
fym^o/nftrifcssans£s.Ç)jv
pimclcsifrentlejr ftalf
Généraux en atteAnnée-la;
ce qui rendra leur Barrière
entièrement insuffisante, &
ce qui, par const queac, a
foiblit considerablement la
fureté de la Grande
Bretagne.
- Le Portugal paroist entièrement abandonné au
pouvoir de l'Espagne, no.
nobstant les grands avantages que Nous avons reçu
de ce Royaume, parraport à nostre Commerce, pendant cette Guerre, laquelle
pourrait nous estre encore
extrêmement, avantageuse,
Sur le tout, il y a une
différence si petite & si peu
considerableentré ces Offres
de la France, &ceux qu'Elle
fit le 11.Février N. S. à
Vtrecht, qui éroient signées
Huxelles,qu'il Nous paroist,
en les comparant ensemble,
que tant les uns que les
autres font l'effetd'uneNego.
tion Jecrete e particulière
avec Id France. Et cette
Chambre ayant alors unamimement concouru a
témoigner à la Reinefin plus
grand resentiment contre les
Conditions offertes à S.M.
& à ses Alliez par les Plenipotentiaires de France, &
S. M. ayant favorablement
reçu cette Adresse, & ayant
recompensé cette marque
d'obeïssance & de zele par
de sinceres remercimens de sa
part; le Respect que Nous
avons pour S. M. & la
justice que Nous devons à
nostre Patrie, ne Nous permettent pas de retracter
nostre sentiment, ny do
croire les Conclusions presentement bonnes pour Nous
& pour les, Alliez, ny de
donner
-
quelque aprobation
aparente à
ce qui futreçu
alors par la Chambre & par
les Alliez avec mépris &
detelfattons.
Pour ces raisons, Nous
sommes d'avis que les
Offres de la France fonc
trompeuses, & cachent des
pièges; qu'elles ne sont en
aucune maniéré proportionnées aux avantages que S.
M. peut justement attendre, |
pour Ces Royaumes & pour
!
ses Alliez, des grands fuc- j
césdont il a
plû à Dieu de
È
bénir leurs Armes pendant
t
-
w
le cours de cette Guerre;
que ces Offres ne font pas
necessaires pour conserverla
Balance du Pouvoir dans
l'Europe, ni pour la fureté
future de S. M. & de ses
Alliez,quand mesme elles
feroient exactement accomplies, & que telles qu'elles
sont, elles ne renferment
aucune fureté pour leur
execution; ce qui rend
absolument necessaire la
-
Proposition; que Nous
avons faite, qu'onprenne des
de concert avec les Allie%,
afin de les porter à se joindre à
S. M. dans une Garantie
mutuelle.
Cette Protestation se
trouve signée par lesDucs
de Sommerset de Devonsbire,
de Bolton, de Marlbourough,
de Ritiland & de Montait:
le Marquis de Dorchester:
les Comtes de Berklery, de
-
Godilpbin, de Carlisle, de
Scarborough, de Bridgewater,
de Lincoln ÔC de Bradfort,
le Vicomte de Townshend:
les Evesques d'Ely, de St
j4[apb9 d'Oxfort, & de
Banger: les Barons de Haversbam, de Mohum., &
Cowper
Fermer
Résumé : Traduction de la Protestation des Seigneurs de la Chambre Haute.
Les seigneurs de la Chambre Haute ont exprimé leur protestation contre les conditions de paix proposées par la France. Ils soulignent que ces conditions résultent de négociations séparées menées par les ministres français sans la participation des États Généraux, ce qui est contraire aux ordres du roi et à la Grande Alliance. Cette dernière stipule que les traités doivent être conclus conjointement et avec le consentement de toutes les parties. Les signataires craignent que le refus d'ajouter certaines paroles dans les négociations puisse être interprété comme une approbation de la méthode française, ce qui pourrait être vu comme une paix séparée. Ils redoutent que cela n'entraîne une méfiance accrue et des violations de la foi publique, exposant ainsi le royaume au pouvoir de la France. La protestation met également en garde contre la renonciation du Duc d'Anjou au trône de Grande-Bretagne, jugée peu fiable. De plus, les offres françaises concernant des territoires comme Port-Mahon et Gibraltar sont considérées comme précaires et insuffisantes pour compenser la perte de l'Espagne et des Indes. Les seigneurs estiment que les propositions françaises sont trompeuses et cachent des pièges, et qu'elles ne sont pas proportionnées aux avantages attendus par le roi et ses alliés. Ils insistent sur la nécessité d'une garantie mutuelle entre les alliés pour assurer la sécurité future. La protestation est signée par plusieurs ducs, marquis, comtes, vicomtes, évêques et barons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
8
p. 282-289
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné la charge du Grand Maistre de [...]
Mots clefs :
Angleterre, Grand maître de l'artillerie, Troupes, Comte d'Oxford, Yachts, Portugal, Vaisseaux marchands
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
La Reine a donné la
GALANT. 283
charge de Grand Maiftre
de l'Artillerie vacante parla
mort du Comte de Rivers
au Comte d'Hamilton qui
fur le 5 : Septembre en remercier la Reinequi n'a pas
Y
encore difpofée du Regiment Royal de Cavalerie
dont le Comte Rivers eftoit
Colonel,
CoLe Comte de Saliſbery a
efté fait Gouverneur ; du
Comté de Hereford à la
place de Milord Cowper,
Le fieur Whiteman , Brigadier a efté fait Commandant des Troupes d'Ecoffe
Aa ij
484 MERCURE
en l'abfence du Duc d'Argile & du General Whitham
Le Comte de Straford a
efté nommé pour eftre le
premier des fepryCommiffaires de l'Amirautó,
Les fix autres font les
Chevalier Lake Bing &
Drak , le fieur Aflabic , le
Chevalier Wishart & vle
fieur Blark.
Le 25. Aouft
le Comte
deSeafild
fut élu un des feize
Pairs d'Ecoffe
pour le Parlement
de la Grande
Bretagne
à la place du Comte
Marhal
mort depuis
peu
GALANT 285
-ALke 48 Aouft le ficut
Charles Eversfield qui³ eft
du party des Anglicans , fut
élu Deputé au Parlement
pour le Comté de Suffer
preſque d'un commun confentement , & on remarque
entre autres que cent cinquante Miniftres Anglicans
avoient donné leur voix en
ſa faveur , au lieu qu'il n'y
en avoit cu que deux pour
fon concurrent qui cftoit du
party contraire.
-Lo25.Aouft un Courier
depêché de France par le
Vicomte de Bullingbrook ,
286 MERCURE
arriva à Londres avec le
traité de fufpenfion d'armes
par mer & par terre avec la
France, durant quatre mois
qu'il avoit conclu à Fontainebleau : le lendemain le
Comte d'Oxford grand
Treforier le porta à Vindfor
à la Reine qui l'a ratifié , & le
30. on publia un proclama
tion pour en faire obferver
exactement toutes les condi
tions. On a envoyé ordre à
tous les Vaiffeaux de guerre
qui croifent, &aux Armareurs de revenir pourêtrede
farmez, ondiminueles équi
GALANT 387
pages des Yachts qui vont en
Portugal & en d'autres ens
droits n'eftant plusneceffaire
qu'ilsfoientfinombreux de
puisquela fufpenfiond'armes
aeftéconclue ; mais ondonne des paffeports de France
auxVaiffeauxMarchands qui
vont negocier dans des pais
éloignez. On one donnera
plus de Vaiffeaux d'efcorte
aux Navires Marchands qui
font laur commerce aux environs des Royaumes d'Angleterre d'Ecoffe & d'Irlande & tous les Armateurs
font rappellez , le Chevalier
288 MERCURE
Lake cft encore aux Dunes
avec quinze Vaiffeaux de
guerre , on affure que cerre
Efcadre fera augmentéejufqu'à trente Vaiffeaux de
guerre & qu'on ymettra des
Troupes de debarquement,
Ona caffé les Regiments de
Whiterand, de Creighton,
de Lucas , de Hotham & de
Cleyton.
Le bruit court que les
quinze ou feize Vaiffeaux
qui font aux Dunes avec
quatre Galiotes à Bombes
&quelques Brulots , doivent
inceffammentfaire voile vers
la
GALANT 2
la Mer Baltique , pour obli
ger les Puiflances du Nord
à s'accommoder ; la Reine
voulant retablir la paix dans
toute l'Europe.
Les lettres de Liſbone du
14. Aouft portent qu'il y
avoit cu une conference fur
la Frontiere entre le Gouverneur de Badajoz & celuy
d'Olivença, & qu'on croyoit
que c'eftoit pour regler une
fufpenfion d'armes entre les
deux Royaumes.
La Reine a donné la
GALANT. 283
charge de Grand Maiftre
de l'Artillerie vacante parla
mort du Comte de Rivers
au Comte d'Hamilton qui
fur le 5 : Septembre en remercier la Reinequi n'a pas
Y
encore difpofée du Regiment Royal de Cavalerie
dont le Comte Rivers eftoit
Colonel,
CoLe Comte de Saliſbery a
efté fait Gouverneur ; du
Comté de Hereford à la
place de Milord Cowper,
Le fieur Whiteman , Brigadier a efté fait Commandant des Troupes d'Ecoffe
Aa ij
484 MERCURE
en l'abfence du Duc d'Argile & du General Whitham
Le Comte de Straford a
efté nommé pour eftre le
premier des fepryCommiffaires de l'Amirautó,
Les fix autres font les
Chevalier Lake Bing &
Drak , le fieur Aflabic , le
Chevalier Wishart & vle
fieur Blark.
Le 25. Aouft
le Comte
deSeafild
fut élu un des feize
Pairs d'Ecoffe
pour le Parlement
de la Grande
Bretagne
à la place du Comte
Marhal
mort depuis
peu
GALANT 285
-ALke 48 Aouft le ficut
Charles Eversfield qui³ eft
du party des Anglicans , fut
élu Deputé au Parlement
pour le Comté de Suffer
preſque d'un commun confentement , & on remarque
entre autres que cent cinquante Miniftres Anglicans
avoient donné leur voix en
ſa faveur , au lieu qu'il n'y
en avoit cu que deux pour
fon concurrent qui cftoit du
party contraire.
-Lo25.Aouft un Courier
depêché de France par le
Vicomte de Bullingbrook ,
286 MERCURE
arriva à Londres avec le
traité de fufpenfion d'armes
par mer & par terre avec la
France, durant quatre mois
qu'il avoit conclu à Fontainebleau : le lendemain le
Comte d'Oxford grand
Treforier le porta à Vindfor
à la Reine qui l'a ratifié , & le
30. on publia un proclama
tion pour en faire obferver
exactement toutes les condi
tions. On a envoyé ordre à
tous les Vaiffeaux de guerre
qui croifent, &aux Armareurs de revenir pourêtrede
farmez, ondiminueles équi
GALANT 387
pages des Yachts qui vont en
Portugal & en d'autres ens
droits n'eftant plusneceffaire
qu'ilsfoientfinombreux de
puisquela fufpenfiond'armes
aeftéconclue ; mais ondonne des paffeports de France
auxVaiffeauxMarchands qui
vont negocier dans des pais
éloignez. On one donnera
plus de Vaiffeaux d'efcorte
aux Navires Marchands qui
font laur commerce aux environs des Royaumes d'Angleterre d'Ecoffe & d'Irlande & tous les Armateurs
font rappellez , le Chevalier
288 MERCURE
Lake cft encore aux Dunes
avec quinze Vaiffeaux de
guerre , on affure que cerre
Efcadre fera augmentéejufqu'à trente Vaiffeaux de
guerre & qu'on ymettra des
Troupes de debarquement,
Ona caffé les Regiments de
Whiterand, de Creighton,
de Lucas , de Hotham & de
Cleyton.
Le bruit court que les
quinze ou feize Vaiffeaux
qui font aux Dunes avec
quatre Galiotes à Bombes
&quelques Brulots , doivent
inceffammentfaire voile vers
la
GALANT 2
la Mer Baltique , pour obli
ger les Puiflances du Nord
à s'accommoder ; la Reine
voulant retablir la paix dans
toute l'Europe.
Les lettres de Liſbone du
14. Aouft portent qu'il y
avoit cu une conference fur
la Frontiere entre le Gouverneur de Badajoz & celuy
d'Olivença, & qu'on croyoit
que c'eftoit pour regler une
fufpenfion d'armes entre les
deux Royaumes.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs nominations politiques et militaires en Angleterre. La Reine a nommé le Comte d'Hamilton Grand Maître de l'Artillerie, succédant au Comte de Rivers. Le Comte de Salisbury a été désigné Gouverneur du Comté de Hereford, remplaçant Milord Cowper. Le Brigadier Whiteman a été nommé Commandant des Troupes d'Écosse en l'absence du Duc d'Argile et du Général Whitham. Le Comte de Straford a été nommé premier des sept commissaires de l'Amirauté, aux côtés des Chevaliers Lake, Bing, Drak, du sieur Aflabic, du Chevalier Wishart et du sieur Blark. Le 25 août, le Comte de Seafild a été élu Pair d'Écosse pour le Parlement de Grande-Bretagne, remplaçant le Comte Marhal. Le 28 août, Charles Eversfield, partisan des Anglicans, a été élu député au Parlement pour le Comté de Suffolk avec le soutien des ministres Anglicans. Le 25 août, un traité de suspension d'armes avec la France, conclu à Fontainebleau, est arrivé à Londres. La Reine l'a ratifié et une proclamation a été publiée pour en assurer le respect. Des ordres ont été donnés pour rappeler les vaisseaux de guerre et les armateurs, tout en permettant aux vaisseaux marchands de continuer leurs activités avec des passeports. Le Chevalier Lake est resté aux Dunes avec quinze vaisseaux de guerre, prêts à être renforcés. Des rumeurs évoquent une possible expédition vers la Mer Baltique pour forcer les puissances du Nord à négocier. Des lettres de Lisbonne mentionnent une conférence à la frontière entre les gouverneurs de Badajoz et d'Olivença pour régler une suspension d'armes entre les deux royaumes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 303-306
Nouvelles de Catalogne.
Début :
Les Lettres de Catalogne portent que l'Armée du Roy [...]
Mots clefs :
Catalogne, Espagne, Fourrages, Portugal, Suspension d'armes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Catalogne.
Nouvelles de Catalogne.up
Les Lettres de Catalogne
portent que l'Armée du
Roy occupoit toûjours le
304 MERCURE
même Camp, & continuoit
d'enlever & confommer les
fourages au- delà de la Segre;
que le Comtede Staremberg étoit parti de Barcelonne pour Cervera fort
mal fatisfait du mauvais
état des recrues qu'on luy
aenvoyé d'Italie au nombre
de mille hommes auffi bien
que des chevaux à cauſe
qu'au lieu de douze ou
quinze cent qu'on luy avoit
promis , on n'en avoit
embarqué que huit cent
dont on avoit eſté obligé
de jetter trois cens à la
GALANT. 305
Mer dans la traversée , que
fon armée étoit en tresmauvais état faute de vivres
& de fourages ; qu'il n'avoit
point encore reçû d'Artil
lerie faute d'argent ; que
ceux qui fe font chargez de
la voiturer one vouloient
point fortir de Barcelonnes
qu'ils ne fuffent payez des
fommes qu'on leur à ptomifes.
tb whiteb
Les Lettres d'Eftremadure portent que l'Armée
du Roy devoit eftre affemblée le 20 Septembre du
cofté de Badajoz pour
C c
306 MERCURE
commencer la Campagne
d'Automne; queles Troupes
Angloifes qui fervoient en
Portugal marchoient vers
Lifbone pour s'y embar
quer & retourner en An
gleterre, que le Royde
Portugal avoit envoyéordré
à fes Plenipotentiaires de
convenir d'une Sufpenfion
Armes avec la France à
condition de la conclure
env meſmee temps avec
J'Eſpagne.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'Armée du
Roy occupoit toûjours le
304 MERCURE
même Camp, & continuoit
d'enlever & confommer les
fourages au- delà de la Segre;
que le Comtede Staremberg étoit parti de Barcelonne pour Cervera fort
mal fatisfait du mauvais
état des recrues qu'on luy
aenvoyé d'Italie au nombre
de mille hommes auffi bien
que des chevaux à cauſe
qu'au lieu de douze ou
quinze cent qu'on luy avoit
promis , on n'en avoit
embarqué que huit cent
dont on avoit eſté obligé
de jetter trois cens à la
GALANT. 305
Mer dans la traversée , que
fon armée étoit en tresmauvais état faute de vivres
& de fourages ; qu'il n'avoit
point encore reçû d'Artil
lerie faute d'argent ; que
ceux qui fe font chargez de
la voiturer one vouloient
point fortir de Barcelonnes
qu'ils ne fuffent payez des
fommes qu'on leur à ptomifes.
tb whiteb
Les Lettres d'Eftremadure portent que l'Armée
du Roy devoit eftre affemblée le 20 Septembre du
cofté de Badajoz pour
C c
306 MERCURE
commencer la Campagne
d'Automne; queles Troupes
Angloifes qui fervoient en
Portugal marchoient vers
Lifbone pour s'y embar
quer & retourner en An
gleterre, que le Royde
Portugal avoit envoyéordré
à fes Plenipotentiaires de
convenir d'une Sufpenfion
Armes avec la France à
condition de la conclure
env meſmee temps avec
J'Eſpagne.
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Résumé : Nouvelles de Catalogne.
Le texte décrit des nouvelles militaires concernant la Catalogne et l'Estrémadure. En Catalogne, l'armée du roi est stationnée au même endroit et rassemble des fourrages au-delà de la Segre. Le comte de Starhemberg, en route de Barcelone à Cervera, exprime son mécontentement face à l'état des recrues italiennes, soit mille hommes et des chevaux. Sur les douze à quinze cents chevaux promis, seuls huit cents ont été embarqués, dont trois cents ont péri en mer. L'armée manque de vivres et de fourrages et n'a pas encore reçu d'artillerie en raison de problèmes financiers. Les transporteurs refusent de quitter Barcelone tant qu'ils ne sont pas payés. En Estrémadure, l'armée du roi doit se rassembler près de Badajoz le 20 septembre pour la campagne d'automne. Les troupes anglaises au Portugal se dirigent vers Lisbonne pour s'embarquer vers l'Angleterre. Le roi du Portugal a ordonné à ses plénipotentiaires de négocier une suspension des armes avec la France, à condition que celle-ci soit simultanée avec l'Espagne.
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10
p. 265-280
Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Début :
NOUS Plenipotentiaires de Sa Majesté le Roy Tres-Chrestien, & [...]
Mots clefs :
Traite, Suspension d'armes, France, Espagne, Portugal, Plénipotentiaires, Troupes, Couronnes, Vaisseaux, Passeports
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Traite de Suspension
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
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Résumé : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Le traité de suspension d'armes entre la France, l'Espagne et le Portugal a été signé à Utrecht le 1er novembre 1712. Ce traité prévoit une suspension générale des actions militaires par terre et par mer entre les couronnes de France et d'Espagne, d'une part, et celle du Portugal, d'autre part. Cette suspension, garantie par la France, durera quatre mois, du 15 novembre 1712 au 15 mars 1713. Pendant cette période, tous les actes d'hostilité entre les trois couronnes cesseront, et toute contravention sera réparée de bonne foi sans délai. Le traité stipule également la restitution des vaisseaux et des marchandises capturés après la signature du traité, avec des délais spécifiques selon les zones géographiques. Par exemple, les prises entre les côtes du Portugal et les Açores seront rendues après 25 jours. Les vaisseaux des trois couronnes pourront naviguer librement pendant la suspension, sans besoin de passeports supplémentaires. La France et le Portugal s'engagent à ce que leurs alliés respectent également les termes de la suspension d'armes. Les troupes portugaises en Catalogne devront retourner au Portugal dès que possible, avec une suspension d'armes commençant le 11 décembre 1712. Des commissaires espagnols assureront leur sécurité et leur approvisionnement pendant leur retraite. Les ratifications du traité seront échangées dans un délai de quarante jours, bien que la suspension commence dès le 15 novembre 1712. Le traité a été signé par les plénipotentiaires des rois de France et de Portugal à Utrecht le 1er novembre 1712.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 279-288
Suplement aux Nouvelles d'Allemagne, d'Espagne & d'Angleterre.
Début :
On tient souvent à la Cour de Vienne, Conseil de [...]
Mots clefs :
Cour de Vienne, Conseil de guerre, Diligence, Blocus de Gironne, Siège de Barcelone, Valence, Portugal
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texteReconnaissance textuelle : Suplement aux Nouvelles d'Allemagne, d'Espagne & d'Angleterre.
Suplement aux Nouvelles
d'Allemagne,d'Espagne
& d'Angleterre.
On tient souvent à la
Cour de Vienne,Conseilde
guerre touchant les grands
preparatifs que fait le Grand
Seigneur. On parle d'envoyer
de nouvelles Troupes
en Hongrie On assure que
le Roy de Suede est en marche,
que son armée compofée
de ses propres Troupes,
de Polonais, de Valaques,
de Cosaques qu'il avoit fdit.
lever & de quarante mil
Tartares, serait de soixante
mil hommes, qu'il avoir refusé
de l'Infanterie que le
Grand Seigneur avoit offert
àcause qu1')elle n'aurait pas
pû le suivre dans sa marche,
qu'ilprétendait faire avec
toute la diligence possible.
Un Courrier arrivé de Barcelonne
a apporté des Lettres
du Comte de Staremberg,
par lesquellesil mande
que les Troupes Angloises
5t Portugaises s'estant retirées
,
& voyant avancer deux
armées l'une Françoise par
le Roussillon & le Lampourdan
, l'autre Espagnole du
costé de Tortose & de Tarragone,
il avaitestéobligé
de lever le Blocus de Gironpe
: qu'il ne luy restait au
plus que seize mille hommes
avec lesquelsil ne feroit pas
en estarau Printemps de deffendre
la Caralogne, ny même
d'empêcher le Siege de
Barcelonne ; le Courrier a
esté renvoyé avec avis de
l'estat où se trouvait à ITtrecht
le Traité de Paix;qu'-
onétaiten négociationavec
la Reine de la Grande Bretagne
pour faire amener en Italie, l'Archiduchesse avec
les troupes, & qu'ainsi on luirecommandoit de lesconserver.
-
Les lettres de Gratz portenr
que le Prince Electoral
de Baviere, qui y est
retenu avec les Princes ses
frères avoit été malade de
la petite verole, mais qu'il
en étoit gueri & que ion fiere
en avoit été attaqué.
On écrit de Saragosse que
le Prince Tserclas de Tilly
y était arrivé de Torrose
aprèsavoirdistribué les troupes
en quartier d'hyver , à
causequelles avaient été
tellement fatiguées par le
mauvais tems & par de lonques
marches, qu'il y avait
peu d'apparence de les engager
à de nouvelles entreprises
: ayant appris que
le blocus de Gironcétoit levé&
queles ennemis craignant
l'approche de l'armée
avoient eux-mêmesconsommé
tous les fourages de la
campagne de Tarragone.
Les lettres de Valence portent
que huit Armateurs
Hollandois étoient arrivez
le 4. Février dans ces mers
avec ordre de croiser sur les
côtes de ce Royaume-là, &,
d'Andalousie
, que neanmoins
un VaisseauFrançois,
chargé d'avoine était arrivé
à Cartagene, &que des convais
chaigez de farine &
d'orge partis de Valence, &
d'autres ports de ce païs là,
étaient arrivez àVinaros.
Les dernieres Lettres de
Londres confirment que le
General Cadogan a été privé
de tous ses emplois, &
que le sieur Haston Compton
a été fait à sa place
Lieutenant Gouverneur de
la Tour, que sa Charge de
Maréchal des Logisdel'Armée
de Flandres a été donnée
au Colonelle Sceille. Elles
ajoûtent encore que le General
Cadogan a ordre de
vendre Ion(5 Régiment de
Cavalerie à son Lieutenant
Colonel, & qu'on parle de
plusieursautreschangemens
& reformes dans lesTroupes.
Plusieurs Officiers sont arrivez
d'Espagne & dePortugal,
le Comte d'Oxfort leur a
fait payer huit mille livres,
sterlin en deduction des arrcrages
qui leur sont dus.
Le 6. Février dans le
temps que leDuc d'Aumont
donnaitàdiner au Marquis
de Monteleon, &à d'autres
Ministres&Seigneurs de k.
Cour, le feu prit par accident
à sonHostel avec tant de
violence, qu'il fut enmoins
de deux heures entièrement
brûlé, & deù* maisons voisines,
fort endommagées,
de manière qu'on eut beaucoup
de peine à sauver les..
papiers, la vaisselle & une
partie des principaux meubles;
on fait monter la perte
à douze ou quinze mille
livres fterlin*
La Reine luy a donné un
appartement dans le Palais de
Sommerset, oùil a fait porter
ses meubles, en attendant
qu'il aie prit une autre
mailoritik
d'Allemagne,d'Espagne
& d'Angleterre.
On tient souvent à la
Cour de Vienne,Conseilde
guerre touchant les grands
preparatifs que fait le Grand
Seigneur. On parle d'envoyer
de nouvelles Troupes
en Hongrie On assure que
le Roy de Suede est en marche,
que son armée compofée
de ses propres Troupes,
de Polonais, de Valaques,
de Cosaques qu'il avoit fdit.
lever & de quarante mil
Tartares, serait de soixante
mil hommes, qu'il avoir refusé
de l'Infanterie que le
Grand Seigneur avoit offert
àcause qu1')elle n'aurait pas
pû le suivre dans sa marche,
qu'ilprétendait faire avec
toute la diligence possible.
Un Courrier arrivé de Barcelonne
a apporté des Lettres
du Comte de Staremberg,
par lesquellesil mande
que les Troupes Angloises
5t Portugaises s'estant retirées
,
& voyant avancer deux
armées l'une Françoise par
le Roussillon & le Lampourdan
, l'autre Espagnole du
costé de Tortose & de Tarragone,
il avaitestéobligé
de lever le Blocus de Gironpe
: qu'il ne luy restait au
plus que seize mille hommes
avec lesquelsil ne feroit pas
en estarau Printemps de deffendre
la Caralogne, ny même
d'empêcher le Siege de
Barcelonne ; le Courrier a
esté renvoyé avec avis de
l'estat où se trouvait à ITtrecht
le Traité de Paix;qu'-
onétaiten négociationavec
la Reine de la Grande Bretagne
pour faire amener en Italie, l'Archiduchesse avec
les troupes, & qu'ainsi on luirecommandoit de lesconserver.
-
Les lettres de Gratz portenr
que le Prince Electoral
de Baviere, qui y est
retenu avec les Princes ses
frères avoit été malade de
la petite verole, mais qu'il
en étoit gueri & que ion fiere
en avoit été attaqué.
On écrit de Saragosse que
le Prince Tserclas de Tilly
y était arrivé de Torrose
aprèsavoirdistribué les troupes
en quartier d'hyver , à
causequelles avaient été
tellement fatiguées par le
mauvais tems & par de lonques
marches, qu'il y avait
peu d'apparence de les engager
à de nouvelles entreprises
: ayant appris que
le blocus de Gironcétoit levé&
queles ennemis craignant
l'approche de l'armée
avoient eux-mêmesconsommé
tous les fourages de la
campagne de Tarragone.
Les lettres de Valence portent
que huit Armateurs
Hollandois étoient arrivez
le 4. Février dans ces mers
avec ordre de croiser sur les
côtes de ce Royaume-là, &,
d'Andalousie
, que neanmoins
un VaisseauFrançois,
chargé d'avoine était arrivé
à Cartagene, &que des convais
chaigez de farine &
d'orge partis de Valence, &
d'autres ports de ce païs là,
étaient arrivez àVinaros.
Les dernieres Lettres de
Londres confirment que le
General Cadogan a été privé
de tous ses emplois, &
que le sieur Haston Compton
a été fait à sa place
Lieutenant Gouverneur de
la Tour, que sa Charge de
Maréchal des Logisdel'Armée
de Flandres a été donnée
au Colonelle Sceille. Elles
ajoûtent encore que le General
Cadogan a ordre de
vendre Ion(5 Régiment de
Cavalerie à son Lieutenant
Colonel, & qu'on parle de
plusieursautreschangemens
& reformes dans lesTroupes.
Plusieurs Officiers sont arrivez
d'Espagne & dePortugal,
le Comte d'Oxfort leur a
fait payer huit mille livres,
sterlin en deduction des arrcrages
qui leur sont dus.
Le 6. Février dans le
temps que leDuc d'Aumont
donnaitàdiner au Marquis
de Monteleon, &à d'autres
Ministres&Seigneurs de k.
Cour, le feu prit par accident
à sonHostel avec tant de
violence, qu'il fut enmoins
de deux heures entièrement
brûlé, & deù* maisons voisines,
fort endommagées,
de manière qu'on eut beaucoup
de peine à sauver les..
papiers, la vaisselle & une
partie des principaux meubles;
on fait monter la perte
à douze ou quinze mille
livres fterlin*
La Reine luy a donné un
appartement dans le Palais de
Sommerset, oùil a fait porter
ses meubles, en attendant
qu'il aie prit une autre
mailoritik
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Résumé : Suplement aux Nouvelles d'Allemagne, d'Espagne & d'Angleterre.
Le document présente diverses nouvelles militaires et politiques en Europe. À Vienne, des préparatifs militaires du Grand Seigneur sont signalés, avec des troupes envoyées en Hongrie et une armée suédoise en marche, composée de Suédois, Polonais, Valaques, Cosaques et Tartares, totalisant soixante mille hommes. Le roi de Suède a décliné l'infanterie offerte par le Grand Seigneur, privilégiant une avancée rapide. En Espagne, le comte de Staremberg a levé le blocus de Girone face à l'avance des armées française et espagnole. Il dispose désormais de seize mille hommes pour défendre la Catalogne au printemps. Des négociations de paix sont en cours avec la reine de Grande-Bretagne pour amener l'archiduchesse en Italie avec des troupes. À Gratz, le prince électoral de Bavière a été malade de la petite vérole mais en est guéri, tandis que son frère en est atteint. À Saragosse, le prince Tserclas de Tilly a distribué les troupes en quartiers d'hiver en raison de leur fatigue. À Valence, huit armateurs hollandais sont arrivés pour croiser sur les côtes du royaume et de l'Andalousie. À Londres, le général Cadogan a été démis de ses fonctions, remplacé par le sieur Haston Compton. Plusieurs changements et réformes dans les troupes sont annoncés. Des officiers arrivés d'Espagne et du Portugal ont reçu des paiements du comte d'Oxfort. Le 6 février, un incendie a détruit l'hôtel du duc d'Aumont à Londres, causant des pertes évaluées à douze ou quinze mille livres sterling. La reine lui a fourni un appartement au palais de Somerset en attendant qu'il trouve une autre résidence.
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12
p. 108-113
Nouvelles d'Utrecht.
Début :
Les ambassadeurs d'Espagne continuent leurs conferences avec ceux [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, Conférences, Traités, Grande-Bretagne, Portugal, Électeurs, Troupes, Régiments, Rhin, Tumulte
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Utrecht.
Nouvelles d'Utrecht. ])
- Les ambassadeurs d'Es
pagne continuent leui
conferences avec ceux de
la Reine de la grande Bre
tagne, de Portugal, &
des Etats Generaux. Or
espere que les deux traitez
feront conclus dans.
peu & signez. Letraité
avec la Grande Bretagne
doit être incessamment
conclu. Il est survenuquel
ques difficultez touchan
celui de Portugal
, qui
nt oblige les Plenipoentiaires
a envoyer des
bini^rs a Madrid & a LisoLnene.
Baron Carg & le Bairn
de Malknecht, Minisies
des Electeurs de Coloe
& de Baviere, font pard'Utrecht
pour aller re.
Duver leurs maîtres, aes
avoir terminé ce qui
gardoit les interêtsde ces
rinces avec cette Répulique.
On mande de Cologne
ue les troupes de Vvirmberg
,
qui consistent en
un regiment de cavalerie
& trois d'infanterie, de
voient arriver le premier
Juillet prés de Cologne |
avec deux regimens d'in
fanterie de Munster & u
de Holstein-Gottorp)pou
marcher vers l'Empire; qu
les six regimens de cavale!
rie & les huit d'infanterie
du Duc de Hanover cam
poient encore prés de Lim
bourg sur le Lahn
; que le
troupes Saxonnes qui viennent
des Pays Bas, com
posées d'un regiment de
cavalerie, de deux de dra.íï
gons, & de sept bataillons,
avoient passé le Rhin à
Mulheim & à Cologne le
29.Juin ; qu'on ne sçavoit
pas si clles remonteroient
vers le haut Rhin, qu'on parce assuroit que leur General
avoit reçû ordre de
les faire marcher vers laSaxe
; que les troupes de
Prusse étoient vers Nuys,
dans le bas Electorat de
Cologne, & que celles de
Munster & de Hesse Cassel
n'etoient pas encore en
mouvement: de sorte que
l'armée de l'Empire ne
pourra pas être sitôt assemblée.
On mande de Gand qu'il
y a eu un grand tumulte,
à cause d'un soldat Anglois
qui fut au nom de ses camarades
demander une
somme qu'on leur retenoit
pour leurs tentes au Gene-j
ral Sabine, qui le fit arrê-r
ter& mettre entre les mains jl
du Prevôt. Le bruit s'etancrépandu
qu'il alloit etrei
executé
,
plus de mille fol-j
dats s'attrouperent la nuid
du 22. au 23. de Juin, déIi-:
vrerent le prisonnier
,
elû-t
renc;
rent un grenadier pour General,
& se retrancherent
si bien derriere un pont,
on ils mirent trois pieces de
canon, qu'on fut obligé de
leur accorder une amnistie
generale, & leur promettre
l'argentqu'ils demandoient
ce;
- Les ambassadeurs d'Es
pagne continuent leui
conferences avec ceux de
la Reine de la grande Bre
tagne, de Portugal, &
des Etats Generaux. Or
espere que les deux traitez
feront conclus dans.
peu & signez. Letraité
avec la Grande Bretagne
doit être incessamment
conclu. Il est survenuquel
ques difficultez touchan
celui de Portugal
, qui
nt oblige les Plenipoentiaires
a envoyer des
bini^rs a Madrid & a LisoLnene.
Baron Carg & le Bairn
de Malknecht, Minisies
des Electeurs de Coloe
& de Baviere, font pard'Utrecht
pour aller re.
Duver leurs maîtres, aes
avoir terminé ce qui
gardoit les interêtsde ces
rinces avec cette Répulique.
On mande de Cologne
ue les troupes de Vvirmberg
,
qui consistent en
un regiment de cavalerie
& trois d'infanterie, de
voient arriver le premier
Juillet prés de Cologne |
avec deux regimens d'in
fanterie de Munster & u
de Holstein-Gottorp)pou
marcher vers l'Empire; qu
les six regimens de cavale!
rie & les huit d'infanterie
du Duc de Hanover cam
poient encore prés de Lim
bourg sur le Lahn
; que le
troupes Saxonnes qui viennent
des Pays Bas, com
posées d'un regiment de
cavalerie, de deux de dra.íï
gons, & de sept bataillons,
avoient passé le Rhin à
Mulheim & à Cologne le
29.Juin ; qu'on ne sçavoit
pas si clles remonteroient
vers le haut Rhin, qu'on parce assuroit que leur General
avoit reçû ordre de
les faire marcher vers laSaxe
; que les troupes de
Prusse étoient vers Nuys,
dans le bas Electorat de
Cologne, & que celles de
Munster & de Hesse Cassel
n'etoient pas encore en
mouvement: de sorte que
l'armée de l'Empire ne
pourra pas être sitôt assemblée.
On mande de Gand qu'il
y a eu un grand tumulte,
à cause d'un soldat Anglois
qui fut au nom de ses camarades
demander une
somme qu'on leur retenoit
pour leurs tentes au Gene-j
ral Sabine, qui le fit arrê-r
ter& mettre entre les mains jl
du Prevôt. Le bruit s'etancrépandu
qu'il alloit etrei
executé
,
plus de mille fol-j
dats s'attrouperent la nuid
du 22. au 23. de Juin, déIi-:
vrerent le prisonnier
,
elû-t
renc;
rent un grenadier pour General,
& se retrancherent
si bien derriere un pont,
on ils mirent trois pieces de
canon, qu'on fut obligé de
leur accorder une amnistie
generale, & leur promettre
l'argentqu'ils demandoient
ce;
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Résumé : Nouvelles d'Utrecht.
Le texte traite des négociations diplomatiques et des mouvements militaires à Utrecht. Les ambassadeurs d'Espagne discutent avec ceux de la Grande-Bretagne, du Portugal et des États Généraux. Les traités avec la Grande-Bretagne devraient être rapidement conclus, tandis que des difficultés avec le Portugal nécessitent l'envoi de binômes à Madrid et Lisbonne. Les barons Carg et Malknecht, ministres des Électeurs de Cologne et de Bavière, retournent auprès de leurs maîtres après des affaires avec la République. Sur le plan militaire, les troupes de Wirnberg, composées de cavalerie et d'infanterie, doivent arriver près de Cologne le 1er juillet avec des renforts de Munster et de Holstein-Gottorp pour marcher vers l'Empire. Les troupes du Duc de Hanovre campent près de Limburg, tandis que les troupes saxonnes, venues des Pays-Bas, ont traversé le Rhin. Les troupes prussiennes sont près de Nuys, mais celles de Munster et de Hesse Cassel retardent l'assemblée de l'armée de l'Empire. À Gand, un tumulte a éclaté à cause d'un soldat anglais. Après son arrestation, plus de mille soldats se sont rassemblés, ont libéré le prisonnier, élu un général et se sont retranchés derrière un pont avec des canons. Une amnistie générale et le paiement de la somme demandée ont été accordés pour apaiser la situation.
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13
p. 151-168
NOUVELLES.
Début :
Les Lettres de Hambourg du premier Mars portent que la [...]
Mots clefs :
Hambourg, Madrid, Troupes, Guerre, Place, Roi du Danemark, Marquis de Valdecañas, Général, Duc de Popoli, Prince, Pièces de canon, Roi de Prusse, Portugal, Hollande
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOUVELLES.
Les Lettres de Hambourg
du premier Mars portent que
la maladie contagieufe dimi-
N iiij
*; * MERCURE
"
nuoit fort, & qu'on efpere.
que le Commerce fera bientoft
entierement rétabli avec
les Etats voisins ; que les Danois
rafoient les Lignes
& les autres ouvrages qu'il
avoient faits pour le blocus
de Tonningen. Que le Colonel
Wolf, qui commandoit
dans cette Place , eftoit allé à
Stokholm pour rendre compte
au jeune Duc de Holſtein-
Gottorp , de tout ce qui s'y
étoit paffé & de l'extrême neneceflité
qui l'a obligé de la
rendre par Capitulation au
Roy de Dannemark. La GarGALANT
133
nifon qui en eft fortie a efté
conduite à Eutin. Les malades
font reftez dans la Place
juſqu'à leur entiere guerifon ,
avec un Commiffaire pour en
prendre foin , & les Troupes
Danoifes qui en formoient le
blocus fe font mifes en matche
pour aller aux quartiers
d'hyver qui leur ont efté affi
gnez . Deux bataillons Danois
font entrez en garnifon
dans Tonningen , où l'on
conduit à prefent des provifions
en abondance . Les Of
ficiers Danois travaillent avec
empreſſement à faire leurs re114
MERCURE
crues , & à fe pourvoir de
chevaux de remonte. Ils ont
ordre de fe tenir preſts à marcher
au premier commandement
, & on établit de grands
Magafins à Segoberg ; ce qui
donne lieu de croire que le
Roy de Dannemark a deſſein
de faire le fiege de Wilmat.
Celles de Berlin portent que
le Roy de Pruffe ayant appris
la reddition de Tonningen ,
avoit tenu un grand Confeil ;
qu'il faifoit continuer fes
levées : qu'il avoit fait le Baron
de Loben Lieutenant General ,
fon grand Chambellan , & le
GALANT $ s $
fieur de Cameck , fon grand
Treforier ; que le fieur Lintelo
, envoyé des Etats Generaux
des Provinces unies , luy
avoit prefenté un Memoire
touchant quelques Places que
les Troupes avoient occupées
dans les Pays - Bas.
Les Lettres de Conftantinople
du 16. Janvier portent
que l'Ambaffadeur de France
avoit cu Audiance du grand
Vifir le 6. qu'il avoit complimenté
fur fon arrivéc &
fur fon élevation à la dignité
de premier Miniftre de l'Empire
Othoman : que l'Ambaf
56 MERCURE
fadeur de la Grande Bretagne
avoit cu Audiance fur le même
fujet le 8. le Baile de Venife
le 13. & l'Ambaffadeur
.
de Hollande le 15. Que les
Envoyez du Sultan & du Kan
des Tartares qui étoient allez
en Pologne , n'eftoient
pas
encore revenus. Que les
Commiffaires deftinez pour
regler les Limites de l'Ukraine
& les dépendances
d'Azak
avec les Commiffaires
Polonois
& Mofcovites
, eftoient
partis depuis quelques jours
pour le rendre fur la Frontiere.
Qu'on continuoit
à
GALANT , 117
D'autres
faire de grands preparatifs de
guerre par Mer & Terre
par
fans qu'on fçû à quoy ils
eftoient deftinez.
Lettres du 20. confirment que
les troubles d'Afe cftoient ap
paifez par la défaite des rebelles
. Que le Bacha d'Alepayant
affemblé fes Troupes & celles
des environs , avoit attaqué
leur armée , en avoit taillé en
pieces la plus grande partic , &
avoit fait empaler cent quarante
des principaux auteurs
de la revolte & rétabli le calme
en ces Pays là.
Les avis de Madrid portent que
iss MERCURE
a
fitoft que le Roy cut appris
que la Reine étoit expirée , il
feretira avec le Prince & les
deux Infants au Palais du Duc
de Medina- Celi . Sa Majesté
a refolu de ne point retourner
au Palais , on a fait quelques
changemens à celuy de Medina
Celi pour le rendre plus
commode. Elle a laiffé pour
quinze jours le foin du Gouvernement
au Cardinal Def-
Giudice , comme il l'avoit reglé
avant le decés de la Reine .
La Princeffe des Urfins a efté
déclarée Gouvernante
du
Prince & des deux Infants.
GALANT. 139
Le Prince Pio , Marquis de
Caftel -Rodrigo qui depuis
quelques jours eft arrivé de Si .
cile , a efté fait Capitaine Ge
neral & Gouverneur de Madrid
& de fon Territoire avec
douze mille écus d'appointement
, il aura fous luy quatre
cens hommes , pour veiller à
la fureté & à la tranquilité de la
Ville , avec quatre Officiers de
Juftice qui lui feront fubordonnez
, & qui jugeront envingt-
quatre heures les caufes
des malfaiteurs
Les Lettres du Camp devant
Barcelonne portent qu'on
160 MERCURE
continuoitde de barquer vers
l'embouchure du l'Obregat
les Troupes & les provifions
, & que le Marquis de
Valdecannas y avoit auffi mit
sy
pied à terre , & qu'il devoit
commander en chef dans les
Vigueries de Tarragone , de
Monblanc & de Tortofe , que
200. rebelles s'étant fortifiez
à Saint Paul fur la cofte , entre
Mataro & Blancs , le
Duc de Popoli y envoya un
détachement avec quatre
picces de canon fous 1 cmmandement
de Don- Gabriel
Cano, Maréchal de Camp. II
fic
GALANT. 161.
fit battre la Place le 12. & le
13. Février ; & la bréché é
tant faite , les Affiegez furent
obligez de fe rendre à difcre
tion , offrant pour fauver leur
vie de faire rendre tous les
Officiers qui fe trouvoient prifonniers
à Cardone . On leur
avoit envoyé de Barcelone
une Galiote chargée d'un
fecours de Troupes , de
munitions de guerre & de
vivres ; mais elle fut prife par
les Galeres du Roy. Le Comte
de Montemar avec fon détach
ment a battu les rebelles
en diver fes occafions enforte
Ma's 1714.
16 MERCURE
qu'ils commencent à le foumettre
à l'obeïffance de Sa
Majesté. On a envoyé au
Camp fous une bonne efcorte
trente mille Pistoles pour
payer les Troupes, avec ordre
de preffer les preparatifs du
Siege de Barcelone , auquel
le Duc de Popoli comman
dera .
Le Comte de Fiennes commandera
du cofté de Girone.
Le Marquis de Valdecannas
du cofté de Tarragonne, & le
Marquis de Thouy du coſté
de Lerida :de maniere que l'attaque
de la Place fe fera tranGALANT
163
quillement fans qu'elle puiffe
cftre fecourue ni par Terre ny
par Mer.
On mande de Cadix que
le 21. Février l'Amiral General
Don . Andres de Pez avoit
fait voile pour aller joindre
la Flote fur les Coftes de Ca
talogne , avec trois Vaiffeaux
de guerre dont un eſt monté
de loixante- dix pieces de canon
& un autre de cinquante ,
qu'on avoit fait embarquer
onze cent foldats choifis , &
une grande quantite d'orge &
d'avoine , pour la fubfiftance
de la Cavalerie de l'Armée :
Oij
164 MERCURE
qu'il étoit entré dans la
Baye un Vaiffeau François ,
un Anglois , un Suedois &
deux de Bifcaye , l'un defquels
avoit efté attaqué vers les
Berlingues fur les coftes de
Portugal par deux Corſaires
Turcs de quarante & de cinquante
pieces de canon : mais
que leur ayant montré un
Paffeport de France , & fait
paroistre un paffager François,
ils l'avoient laille paffer , &
luy avoient donné du biſcuit ,
pour lequel on leur rendit du
goudron.
On écrit de Londres que
GALANT. 169
le General Hill a reçû ordre
de partir inceffamment pour
retourner à Dunkerque done
il cft Commandant , afin de
mettre la Garnifon en état
d'abandonner cette
auffi toft que les Fortifications
auront efté entierement démolies
& de marcher vers
Place
Gand & Bruges , afin de renforcer
les Garnifons de ces
Villes que la Reine prétend
garder , jufqu'à ce que los
Hollandois foient convenus
par un Traité avec l'Empereur
de luy remettre les Pays - Bas
Espagnols. Le ficur Keith ,
166 MERCURE
fils du Chevalier . Guillaume
Keith a efté fait Intendanc
General de la Colonie de Ma
ryland , dont le fieur Hart a
efté fait Gouverneur. Ils ne
doivent partir pour aller prendre
poffeffion de ces charges
qu'aprés l'arrivée de l Evêque
de Londres pour nommer à
plufieurs Benefices vacants en
cePaïs là , qui dépendent de fon
Evêché. On charge un Vaiffeau
fur la Tamife , pour porter
cent cinquante tonneaux
de provifions à la Garnifon
de Gibraltar qui en manque.
Oa fait la recherche des Frans
GALANT . 167
çois refugiez qui ont des penfions
furl Irlande , & on les oblige
à donner un état de leurs
biens & de leurs familles . On
mande de Lisbone que le Roy
de Portugal avoit nommé le
jeune Comte Ribeyra fon
Ambaffadeur auprés du Roy
Tres-Chreftien , & que le
fieur de Laval , Envoyé de Sa
Majesté Britannique en Por
tugal s'étoit embarqué fur le
Vaiffeau de guerre le Ludlow-
Caſtle, & avoit fait voilele.12.
Janvier pour retourner à Lon
dres ; que le fieur Worley qui
lui doit fucceder en la même
蕊
168 MERCURE
qualité , cft retenu par les
vents contraires à la Rade de
l'Ifle de Wight.
Les Lettres de Hollande
portent qu'on eft fort inquiet
touchant les prétentions du
Roy de Pruffe , fur les Terres
de la fucceffion de la Maifon
d'Orange . Ce Prince voulant
occuper la Baronie de Herftal
au Pays de Liege ; fes
Troupes ont trouvez que cclles
des Hollandois s'étoient
poſtées dans l'Hoftel de Ville,
& elles fe font retranchées aux
avenues des principales, ruës.
Les Lettres de Hambourg
du premier Mars portent que
la maladie contagieufe dimi-
N iiij
*; * MERCURE
"
nuoit fort, & qu'on efpere.
que le Commerce fera bientoft
entierement rétabli avec
les Etats voisins ; que les Danois
rafoient les Lignes
& les autres ouvrages qu'il
avoient faits pour le blocus
de Tonningen. Que le Colonel
Wolf, qui commandoit
dans cette Place , eftoit allé à
Stokholm pour rendre compte
au jeune Duc de Holſtein-
Gottorp , de tout ce qui s'y
étoit paffé & de l'extrême neneceflité
qui l'a obligé de la
rendre par Capitulation au
Roy de Dannemark. La GarGALANT
133
nifon qui en eft fortie a efté
conduite à Eutin. Les malades
font reftez dans la Place
juſqu'à leur entiere guerifon ,
avec un Commiffaire pour en
prendre foin , & les Troupes
Danoifes qui en formoient le
blocus fe font mifes en matche
pour aller aux quartiers
d'hyver qui leur ont efté affi
gnez . Deux bataillons Danois
font entrez en garnifon
dans Tonningen , où l'on
conduit à prefent des provifions
en abondance . Les Of
ficiers Danois travaillent avec
empreſſement à faire leurs re114
MERCURE
crues , & à fe pourvoir de
chevaux de remonte. Ils ont
ordre de fe tenir preſts à marcher
au premier commandement
, & on établit de grands
Magafins à Segoberg ; ce qui
donne lieu de croire que le
Roy de Dannemark a deſſein
de faire le fiege de Wilmat.
Celles de Berlin portent que
le Roy de Pruffe ayant appris
la reddition de Tonningen ,
avoit tenu un grand Confeil ;
qu'il faifoit continuer fes
levées : qu'il avoit fait le Baron
de Loben Lieutenant General ,
fon grand Chambellan , & le
GALANT $ s $
fieur de Cameck , fon grand
Treforier ; que le fieur Lintelo
, envoyé des Etats Generaux
des Provinces unies , luy
avoit prefenté un Memoire
touchant quelques Places que
les Troupes avoient occupées
dans les Pays - Bas.
Les Lettres de Conftantinople
du 16. Janvier portent
que l'Ambaffadeur de France
avoit cu Audiance du grand
Vifir le 6. qu'il avoit complimenté
fur fon arrivéc &
fur fon élevation à la dignité
de premier Miniftre de l'Empire
Othoman : que l'Ambaf
56 MERCURE
fadeur de la Grande Bretagne
avoit cu Audiance fur le même
fujet le 8. le Baile de Venife
le 13. & l'Ambaffadeur
.
de Hollande le 15. Que les
Envoyez du Sultan & du Kan
des Tartares qui étoient allez
en Pologne , n'eftoient
pas
encore revenus. Que les
Commiffaires deftinez pour
regler les Limites de l'Ukraine
& les dépendances
d'Azak
avec les Commiffaires
Polonois
& Mofcovites
, eftoient
partis depuis quelques jours
pour le rendre fur la Frontiere.
Qu'on continuoit
à
GALANT , 117
D'autres
faire de grands preparatifs de
guerre par Mer & Terre
par
fans qu'on fçû à quoy ils
eftoient deftinez.
Lettres du 20. confirment que
les troubles d'Afe cftoient ap
paifez par la défaite des rebelles
. Que le Bacha d'Alepayant
affemblé fes Troupes & celles
des environs , avoit attaqué
leur armée , en avoit taillé en
pieces la plus grande partic , &
avoit fait empaler cent quarante
des principaux auteurs
de la revolte & rétabli le calme
en ces Pays là.
Les avis de Madrid portent que
iss MERCURE
a
fitoft que le Roy cut appris
que la Reine étoit expirée , il
feretira avec le Prince & les
deux Infants au Palais du Duc
de Medina- Celi . Sa Majesté
a refolu de ne point retourner
au Palais , on a fait quelques
changemens à celuy de Medina
Celi pour le rendre plus
commode. Elle a laiffé pour
quinze jours le foin du Gouvernement
au Cardinal Def-
Giudice , comme il l'avoit reglé
avant le decés de la Reine .
La Princeffe des Urfins a efté
déclarée Gouvernante
du
Prince & des deux Infants.
GALANT. 139
Le Prince Pio , Marquis de
Caftel -Rodrigo qui depuis
quelques jours eft arrivé de Si .
cile , a efté fait Capitaine Ge
neral & Gouverneur de Madrid
& de fon Territoire avec
douze mille écus d'appointement
, il aura fous luy quatre
cens hommes , pour veiller à
la fureté & à la tranquilité de la
Ville , avec quatre Officiers de
Juftice qui lui feront fubordonnez
, & qui jugeront envingt-
quatre heures les caufes
des malfaiteurs
Les Lettres du Camp devant
Barcelonne portent qu'on
160 MERCURE
continuoitde de barquer vers
l'embouchure du l'Obregat
les Troupes & les provifions
, & que le Marquis de
Valdecannas y avoit auffi mit
sy
pied à terre , & qu'il devoit
commander en chef dans les
Vigueries de Tarragone , de
Monblanc & de Tortofe , que
200. rebelles s'étant fortifiez
à Saint Paul fur la cofte , entre
Mataro & Blancs , le
Duc de Popoli y envoya un
détachement avec quatre
picces de canon fous 1 cmmandement
de Don- Gabriel
Cano, Maréchal de Camp. II
fic
GALANT. 161.
fit battre la Place le 12. & le
13. Février ; & la bréché é
tant faite , les Affiegez furent
obligez de fe rendre à difcre
tion , offrant pour fauver leur
vie de faire rendre tous les
Officiers qui fe trouvoient prifonniers
à Cardone . On leur
avoit envoyé de Barcelone
une Galiote chargée d'un
fecours de Troupes , de
munitions de guerre & de
vivres ; mais elle fut prife par
les Galeres du Roy. Le Comte
de Montemar avec fon détach
ment a battu les rebelles
en diver fes occafions enforte
Ma's 1714.
16 MERCURE
qu'ils commencent à le foumettre
à l'obeïffance de Sa
Majesté. On a envoyé au
Camp fous une bonne efcorte
trente mille Pistoles pour
payer les Troupes, avec ordre
de preffer les preparatifs du
Siege de Barcelone , auquel
le Duc de Popoli comman
dera .
Le Comte de Fiennes commandera
du cofté de Girone.
Le Marquis de Valdecannas
du cofté de Tarragonne, & le
Marquis de Thouy du coſté
de Lerida :de maniere que l'attaque
de la Place fe fera tranGALANT
163
quillement fans qu'elle puiffe
cftre fecourue ni par Terre ny
par Mer.
On mande de Cadix que
le 21. Février l'Amiral General
Don . Andres de Pez avoit
fait voile pour aller joindre
la Flote fur les Coftes de Ca
talogne , avec trois Vaiffeaux
de guerre dont un eſt monté
de loixante- dix pieces de canon
& un autre de cinquante ,
qu'on avoit fait embarquer
onze cent foldats choifis , &
une grande quantite d'orge &
d'avoine , pour la fubfiftance
de la Cavalerie de l'Armée :
Oij
164 MERCURE
qu'il étoit entré dans la
Baye un Vaiffeau François ,
un Anglois , un Suedois &
deux de Bifcaye , l'un defquels
avoit efté attaqué vers les
Berlingues fur les coftes de
Portugal par deux Corſaires
Turcs de quarante & de cinquante
pieces de canon : mais
que leur ayant montré un
Paffeport de France , & fait
paroistre un paffager François,
ils l'avoient laille paffer , &
luy avoient donné du biſcuit ,
pour lequel on leur rendit du
goudron.
On écrit de Londres que
GALANT. 169
le General Hill a reçû ordre
de partir inceffamment pour
retourner à Dunkerque done
il cft Commandant , afin de
mettre la Garnifon en état
d'abandonner cette
auffi toft que les Fortifications
auront efté entierement démolies
& de marcher vers
Place
Gand & Bruges , afin de renforcer
les Garnifons de ces
Villes que la Reine prétend
garder , jufqu'à ce que los
Hollandois foient convenus
par un Traité avec l'Empereur
de luy remettre les Pays - Bas
Espagnols. Le ficur Keith ,
166 MERCURE
fils du Chevalier . Guillaume
Keith a efté fait Intendanc
General de la Colonie de Ma
ryland , dont le fieur Hart a
efté fait Gouverneur. Ils ne
doivent partir pour aller prendre
poffeffion de ces charges
qu'aprés l'arrivée de l Evêque
de Londres pour nommer à
plufieurs Benefices vacants en
cePaïs là , qui dépendent de fon
Evêché. On charge un Vaiffeau
fur la Tamife , pour porter
cent cinquante tonneaux
de provifions à la Garnifon
de Gibraltar qui en manque.
Oa fait la recherche des Frans
GALANT . 167
çois refugiez qui ont des penfions
furl Irlande , & on les oblige
à donner un état de leurs
biens & de leurs familles . On
mande de Lisbone que le Roy
de Portugal avoit nommé le
jeune Comte Ribeyra fon
Ambaffadeur auprés du Roy
Tres-Chreftien , & que le
fieur de Laval , Envoyé de Sa
Majesté Britannique en Por
tugal s'étoit embarqué fur le
Vaiffeau de guerre le Ludlow-
Caſtle, & avoit fait voilele.12.
Janvier pour retourner à Lon
dres ; que le fieur Worley qui
lui doit fucceder en la même
蕊
168 MERCURE
qualité , cft retenu par les
vents contraires à la Rade de
l'Ifle de Wight.
Les Lettres de Hollande
portent qu'on eft fort inquiet
touchant les prétentions du
Roy de Pruffe , fur les Terres
de la fucceffion de la Maifon
d'Orange . Ce Prince voulant
occuper la Baronie de Herftal
au Pays de Liege ; fes
Troupes ont trouvez que cclles
des Hollandois s'étoient
poſtées dans l'Hoftel de Ville,
& elles fe font retranchées aux
avenues des principales, ruës.
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Résumé : NOUVELLES.
Le 1er mars, les nouvelles de Hambourg indiquent une diminution de la maladie contagieuse, permettant une reprise prochaine du commerce avec les États voisins. Les Danois ont levé le blocus de Tonningen, où les garnisons danoises ont pris possession de la place et des provisions sont acheminées. Les officiers danois se préparent à une possible attaque de Wilmat. À Berlin, le roi de Prusse, informé de la reddition de Tonningen, a tenu un conseil et poursuivi ses levées. Il a nommé le baron de Loben lieutenant général et le seigneur de Cameck grand trésorier. L'envoyé des Provinces-Unies a présenté un mémoire concernant des places occupées dans les Pays-Bas. À Constantinople, les ambassadeurs de France, de Grande-Bretagne, de Venise et de Hollande ont été reçus par le grand vizir. Des commissaires sont partis régler les limites de l'Ukraine et les dépendances d'Azov avec les commissaires polonais et moscovites. Des préparatifs de guerre sont en cours par mer et par terre. En Asie, les troubles ont été apaisés par la défaite des rebelles, avec le bacha d'Alep ayant rassemblé ses troupes pour attaquer les rebelles. À Madrid, le roi s'est retiré avec le prince et les deux infants au palais du duc de Medina-Celi après le décès de la reine. La princesse des Ursins a été nommée gouvernante du prince et des deux infants, et le prince Pio a été nommé capitaine général et gouverneur de Madrid. Les troupes et provisions continuent d'être acheminées vers l'embouchure de l'Obregat pour le siège de Barcelone. Les rebelles ont été battus et contraints de se rendre. À Cadix, l'amiral général Don Andrés de Pez a fait voile pour rejoindre la flotte sur les côtes de Catalogne avec des vaisseaux de guerre et des soldats. Un vaisseau français a été attaqué par des corsaires turcs mais a pu passer après avoir montré un passeport français. À Londres, le général Hill a reçu l'ordre de retourner à Dunkerque pour démolir les fortifications et renforcer les garnisons de Gand et Bruges. Le seigneur Keith a été nommé intendant général de la colonie de Maryland, et un vaisseau est chargé de porter des provisions à la garnison de Gibraltar. En Hollande, des inquiétudes sont exprimées concernant les prétentions du roi de Prusse sur les terres de la succession de la maison d'Orange. Les troupes prussiennes et hollandaises se sont affrontées à Liège.
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14
p. 1651
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne, qu'un des Vaisseaux de guerre qui sont sortis du Tage avec la [...]
Mots clefs :
Portugal, Vaisseau de guerre, Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
N mande de Lisbonne , qu'un des Vaiffeaux
guerre
derniere Flote qu'on a envoyée au Brefil , ira
jufqu'à S. Salvador , parce qu'il a d'abord des
Officiers chargez des Ordres du Roi pour arrêter
le Gouverneur du Brefil , qui ayant découvert
une Mine de Diamans dans le Pays , en a vendu
à fon profit pour des fommes confiderables ,
avant que d'en donner connoiffance à S. M. On
a fait polír dans cette Capitale quelques - uns de
ces Diamans, mais on affure que les Jouailliers
né les ont pas trouvez auffi durs & d'auffi belle
eau que ceux de Vifapour , de Golconde & des
autres Mines des Indes Orientales.
N mande de Lisbonne , qu'un des Vaiffeaux
guerre
derniere Flote qu'on a envoyée au Brefil , ira
jufqu'à S. Salvador , parce qu'il a d'abord des
Officiers chargez des Ordres du Roi pour arrêter
le Gouverneur du Brefil , qui ayant découvert
une Mine de Diamans dans le Pays , en a vendu
à fon profit pour des fommes confiderables ,
avant que d'en donner connoiffance à S. M. On
a fait polír dans cette Capitale quelques - uns de
ces Diamans, mais on affure que les Jouailliers
né les ont pas trouvez auffi durs & d'auffi belle
eau que ceux de Vifapour , de Golconde & des
autres Mines des Indes Orientales.
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Résumé : PORTUGAL.
Un vaisseau de guerre portugais est envoyé au Brésil pour arrêter le gouverneur, accusé d'avoir découvert une mine de diamants et de les avoir vendus à son profit avant d'en informer le roi. Les diamants, polis à Lisbonne, étaient moins durs et de moindre qualité que ceux des Indes Orientales.
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15
p. 389
MORTS ET NAISSANCES des Pays Etrangers.
Début :
Le 27 Janvier, le nommé Pierre Paira, mourut à Pinhel [...]
Mots clefs :
Portugal, Rome, Leipzig
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texteReconnaissance textuelle : MORTS ET NAISSANCES des Pays Etrangers.
MORTS ET NAISSANCES
des Pays Etrangers.
L
E27 Janvier , le nommé Pierre Paira , mourut à Pinhel en Portugal , âgé de 110, ans
accomplis.
Le 11. Janvier , on baptisa à Rome dans l'Eglise Paroissiale de saint Marcel , deux Femmes,
l'une Françoise , l'autre Italienne , et toutes les
deux âgées de 90. ans.
La Comtesse d'Orzeliva , à present Duchesse
d'Holstein- Beck , accoucha le 5. Janvier à Dresde d'un Prince qui a été nommé Charles- Frederic ,
le Roy de Pologne a fait present à la Mere d'une
Rose de Diamans de grand prix et au jeune
Prince, d'une Terre considerable située à quelques
lieues de Leipsic
des Pays Etrangers.
L
E27 Janvier , le nommé Pierre Paira , mourut à Pinhel en Portugal , âgé de 110, ans
accomplis.
Le 11. Janvier , on baptisa à Rome dans l'Eglise Paroissiale de saint Marcel , deux Femmes,
l'une Françoise , l'autre Italienne , et toutes les
deux âgées de 90. ans.
La Comtesse d'Orzeliva , à present Duchesse
d'Holstein- Beck , accoucha le 5. Janvier à Dresde d'un Prince qui a été nommé Charles- Frederic ,
le Roy de Pologne a fait present à la Mere d'une
Rose de Diamans de grand prix et au jeune
Prince, d'une Terre considerable située à quelques
lieues de Leipsic
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Résumé : MORTS ET NAISSANCES des Pays Etrangers.
En janvier, Pierre Paira est décédé au Portugal à 110 ans. Deux femmes de 90 ans ont été baptisées à Rome. La Duchesse d'Holstein-Beck a accouché d'un prince nommé Charles-Frédéric à Dresde. Le roi de Pologne a offert des cadeaux à la mère et au prince.
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16
p. 1005
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne, que le 31 Mars il y [...]
Mots clefs :
Portugal
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texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
N mande de Lisbonne , que le 31 Mars il
y eut Fête au Palais , à cause de l'anniversaire de la naissance de la Princesse du Brézil qui
entroit ce jour là dans la quinzième année de son
âge , &c. Le soir cette Princesse se rendit à l'Appartement qu'on avoit préparé pour Elie et pour
le Prince du Brézil son Epoux .
Les mêmes Lettres portent que quatre Villes
des Indes Orientales , soumises les années précédentes par les Portugais , s'étoient soulevées , et
que les habitans de ces Villes nouvellement bap tisez , étoient retournez au culte de leurs Idoles.
N mande de Lisbonne , que le 31 Mars il
y eut Fête au Palais , à cause de l'anniversaire de la naissance de la Princesse du Brézil qui
entroit ce jour là dans la quinzième année de son
âge , &c. Le soir cette Princesse se rendit à l'Appartement qu'on avoit préparé pour Elie et pour
le Prince du Brézil son Epoux .
Les mêmes Lettres portent que quatre Villes
des Indes Orientales , soumises les années précédentes par les Portugais , s'étoient soulevées , et
que les habitans de ces Villes nouvellement bap tisez , étoient retournez au culte de leurs Idoles.
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Résumé : PORTUGAL.
Le 31 mars, une fête a célébré les quinze ans de la princesse du Brésil au Palais de Lisbonne. Elle a ensuite rejoint son époux, le prince du Brésil. Parallèlement, une révolte a éclaté dans quatre villes des Indes Orientales, où les habitants nouvellement baptisés ont repris leur culte ancestral.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 1429-1430
PORTUGAL.
Début :
On a publié à Lisbonne un Edit du Roy, portant [...]
Mots clefs :
Portugal, Brésil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
Na publié à Lisbonne un Edit du Roy
portant en substance , que S. M. ayant été
informée que le transport qu'on fait du Bresil danš
ce Royaume, de quantité de filles , sous prétexte
d'embrasser l'état Monastique , est une des principaLes raisons pour laquelle ce Pays n'est pas si peuplé
qu'il le pourroit être , et ayant appris que plusieurs de ces filles qu'on pourroit marier dans le Bresil
sont conduites dans ce Royaume malgré elles, et for cées à entrer contre leur inclination dans des Con
vents , où elles menent une triste vie ; S. M. ajugé
qu'il étoit necessaire pour le service de Dieu , pour
le sien et pour l'avantage du Bresil , de deffendre
qu'on ne transporte dans ce Royaume aucunefille ou
femme qu'après que S. M, en étant requise , y aura
donné son sonsentement , et que l'Archevêque et les Evêques duBresil,les auront duement examinées dans
leurs Districs respectifs , pour sçavoir si c'est de leur propre mouvement qu'elles embrassent l'étatEcclesias-"
tique , et si elles n'y sont pas forcées ; que le Roy sur
le rapport desdits Archevêque et Evêques , en dispo
sera ainsi qu'il le trouvera convcnable ; qu'en atII. Vol. Hiij tendant
1430 MERCURE DE FRANCE
tendant on ne pourra envoyer au Bresil aucunee per- mission pour le transport des femmes ou filles ; et
que les Capitaines ou Maitres des Navires , qui en
prendront sur leurs bords pour les conduire en
Royaume , sans une permission expresse de S. M.
payeront une amende de 2000 Cruzades pour cha
cune de ces femmes ou filles qu'en trouvera à bord deleurs Vaisseaux ,
GRANDE
Na publié à Lisbonne un Edit du Roy
portant en substance , que S. M. ayant été
informée que le transport qu'on fait du Bresil danš
ce Royaume, de quantité de filles , sous prétexte
d'embrasser l'état Monastique , est une des principaLes raisons pour laquelle ce Pays n'est pas si peuplé
qu'il le pourroit être , et ayant appris que plusieurs de ces filles qu'on pourroit marier dans le Bresil
sont conduites dans ce Royaume malgré elles, et for cées à entrer contre leur inclination dans des Con
vents , où elles menent une triste vie ; S. M. ajugé
qu'il étoit necessaire pour le service de Dieu , pour
le sien et pour l'avantage du Bresil , de deffendre
qu'on ne transporte dans ce Royaume aucunefille ou
femme qu'après que S. M, en étant requise , y aura
donné son sonsentement , et que l'Archevêque et les Evêques duBresil,les auront duement examinées dans
leurs Districs respectifs , pour sçavoir si c'est de leur propre mouvement qu'elles embrassent l'étatEcclesias-"
tique , et si elles n'y sont pas forcées ; que le Roy sur
le rapport desdits Archevêque et Evêques , en dispo
sera ainsi qu'il le trouvera convcnable ; qu'en atII. Vol. Hiij tendant
1430 MERCURE DE FRANCE
tendant on ne pourra envoyer au Bresil aucunee per- mission pour le transport des femmes ou filles ; et
que les Capitaines ou Maitres des Navires , qui en
prendront sur leurs bords pour les conduire en
Royaume , sans une permission expresse de S. M.
payeront une amende de 2000 Cruzades pour cha
cune de ces femmes ou filles qu'en trouvera à bord deleurs Vaisseaux ,
GRANDE
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Résumé : PORTUGAL.
En 1730, un édit royal fut publié à Lisbonne, révélant que le roi du Portugal avait été informé que le transport de femmes du Brésil vers le Royaume, sous prétexte de vie monastique, était une des principales raisons pour lesquelles le Brésil n'était pas aussi peuplé qu'il pourrait l'être. Le roi avait également appris que plusieurs de ces femmes étaient forcées contre leur gré à entrer dans des couvents, y menant une vie triste. Pour remédier à cette situation, le roi décida qu'il était nécessaire, pour le service de Dieu, pour son propre intérêt et pour l'avantage du Brésil, de défendre le transport de femmes ou de filles sans le consentement royal et l'examen préalable par l'archevêque et les évêques du Brésil. Ces autorités devaient vérifier si les femmes embrassaient l'état ecclésiastique de leur propre mouvement. Le roi disposerait ensuite des cas selon son bon vouloir. L'édit stipulait également qu'aucune permission pour le transport des femmes ou filles vers le Brésil ne serait accordée sans l'approbation royale. Les capitaines ou maîtres des navires transportant des femmes sans autorisation expresse seraient passibles d'une amende de 2000 cruzades par femme trouvée à bord.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 1866
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne, que le Roy Prétendant avoit le droit de lever des dixmes sur [...]
Mots clefs :
Dîmes, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
Nmande de Lisbonne , que le Roy Préten
dant avoit le droit de lever des dixmes sur
les Evêchez et autres Benefices du Brezil, les Ec
clesiastiques de ces Provinces avoient eu recours
au Pape , et que S. S. étant disposée à les proteger , on craignoit que cela ne fit naître de nouyeaux differens avec la Cour de Rome.
Nmande de Lisbonne , que le Roy Préten
dant avoit le droit de lever des dixmes sur
les Evêchez et autres Benefices du Brezil, les Ec
clesiastiques de ces Provinces avoient eu recours
au Pape , et que S. S. étant disposée à les proteger , on craignoit que cela ne fit naître de nouyeaux differens avec la Cour de Rome.
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19
p. 2488-2489
PORTUGAL.
Début :
On a appris de Campo-Major, sur la Frontiere d'Espagne, que la nuit du 15. au 16, [...]
Mots clefs :
Portugal, Campo-Major, Orage, Lisbonne, Dey, Oran
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGA L..
Na appris de Campo- Major , fur la Fron
tiere d'Espagne , que la nuit du 15. au 16,
Septembre, on y avoit essuyé un Orage terrible , et
que le tonnerre étant tombé sur la grande Tour du Château de cette Ville , il avoit mis le feu au
Magazin des Poudres , dans lequel il y en avort
près de 120. milliers , outre une grande quantité de Bombes et de Grenades toutes chargées ; que
Peffet de la poudre avoit été si violent , que tout
Te Château et les quatre Tours inferieures avoient
sauté en l'air , et que plus des trois quarts de la
Ville avoient été entierement détruits ; qu'il n'en
seroit pas resté une seule maison sur pied , si le
feu s'étoit communiqué à une autre Tour peu
éloignée , dans laquelle il y avoit encore so. barils de poudre , qu'outre les maisons renversées ,
celles qui restent avoient été fort endommagées
par la chute des pierres du Château , qui en ont brisé les couvertures et la charpente ; que l'Hôpital des Freres de la Charité avoit été entierement ruiné ; qu'un des Religieux avoit été écrasé,
que dans le Convent de l'Ordre de S. François ,
trois Religieux avoient été tuez , et tous les autres blessez que le Portail de la principale Eglife
avoit été abbatu , l'Hôpital de la Misericorde totalement détruit ; que le 19. on avoit retiré de dessous les ruines 3 ou 400. blessez , et plus de
200, corps morts. Le Roi y a envoyé un grand
;
>
nombre
NOVEMBRE. 1732. 2489
nombre de Chirurgiens de Lisbonne , pour panser les blessez , ausquels S. M. a envoyé tous les
autres secours necessaires dans leurs besoins et
S. M. a donné des ordres pour travailler au plu
tôt aux réparations des Fortifications de cette -
Place.
¿
Le Patron d'une Barque arrivée depuis peu
de Tripoli à Livourne , a rapporté que le G. S.
avoit fait present au Dey de cette Régence d'un
Vaisseau de so. Canons , chargé de munitions
de guerre ; que le Dey avoit envoyé du côté d'O,
ran un corps de Troupes commandé par son fils,
avec quelques pieces de Canon ; qu'on croyoit
que ces Troupes joindroient celles de la Régence
d'Alger , pour inquiéter la Garnison Espagnole d'Oran.
G
Na appris de Campo- Major , fur la Fron
tiere d'Espagne , que la nuit du 15. au 16,
Septembre, on y avoit essuyé un Orage terrible , et
que le tonnerre étant tombé sur la grande Tour du Château de cette Ville , il avoit mis le feu au
Magazin des Poudres , dans lequel il y en avort
près de 120. milliers , outre une grande quantité de Bombes et de Grenades toutes chargées ; que
Peffet de la poudre avoit été si violent , que tout
Te Château et les quatre Tours inferieures avoient
sauté en l'air , et que plus des trois quarts de la
Ville avoient été entierement détruits ; qu'il n'en
seroit pas resté une seule maison sur pied , si le
feu s'étoit communiqué à une autre Tour peu
éloignée , dans laquelle il y avoit encore so. barils de poudre , qu'outre les maisons renversées ,
celles qui restent avoient été fort endommagées
par la chute des pierres du Château , qui en ont brisé les couvertures et la charpente ; que l'Hôpital des Freres de la Charité avoit été entierement ruiné ; qu'un des Religieux avoit été écrasé,
que dans le Convent de l'Ordre de S. François ,
trois Religieux avoient été tuez , et tous les autres blessez que le Portail de la principale Eglife
avoit été abbatu , l'Hôpital de la Misericorde totalement détruit ; que le 19. on avoit retiré de dessous les ruines 3 ou 400. blessez , et plus de
200, corps morts. Le Roi y a envoyé un grand
;
>
nombre
NOVEMBRE. 1732. 2489
nombre de Chirurgiens de Lisbonne , pour panser les blessez , ausquels S. M. a envoyé tous les
autres secours necessaires dans leurs besoins et
S. M. a donné des ordres pour travailler au plu
tôt aux réparations des Fortifications de cette -
Place.
¿
Le Patron d'une Barque arrivée depuis peu
de Tripoli à Livourne , a rapporté que le G. S.
avoit fait present au Dey de cette Régence d'un
Vaisseau de so. Canons , chargé de munitions
de guerre ; que le Dey avoit envoyé du côté d'O,
ran un corps de Troupes commandé par son fils,
avec quelques pieces de Canon ; qu'on croyoit
que ces Troupes joindroient celles de la Régence
d'Alger , pour inquiéter la Garnison Espagnole d'Oran.
G
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Résumé : PORTUGAL.
Le 15 au 16 septembre, un violent orage a frappé Campo-Mayor, à la frontière d'Espagne. La foudre a touché la grande tour du château, provoquant un incendie dans le magasin à poudre, qui contenait environ 120 000 livres de poudre, ainsi que des bombes et grenades chargées. L'explosion a détruit le château et ses quatre tours inférieures, ravageant plus des trois quarts de la ville. Quelques maisons ont été épargnées grâce à l'absence de communication du feu à une autre tour contenant encore 50 barils de poudre. L'hôpital des Frères de la Charité a été entièrement détruit, causant la mort d'un religieux et blessant les autres. Dans le couvent de l'Ordre de Saint-François, trois religieux ont été tués et les autres blessés. Le portail de la principale église et l'hôpital de la Miséricorde ont également été détruits. Le 19 septembre, environ 300 à 400 blessés et plus de 200 morts ont été retirés des ruines. Le roi a envoyé des chirurgiens de Lisbonne pour soigner les blessés et a ordonné des réparations urgentes des fortifications. Par ailleurs, le Dey de Tripoli a reçu un vaisseau de 50 canons chargé de munitions de guerre du Grand Seigneur, et a envoyé des troupes vers Oran pour menacer la garnison espagnole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 2906-2907
MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Début :
Il semble que dans ces derniers temps, Dieu ait bien voulu par sa toute-puissance, reculer [...]
Mots clefs :
Dieu, Portugal, 123 ans, Cas singulier
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
MORTS, NAISSANCE S
des Pays Etrangers.
11, stiebleque dansces derniers temps,Dies ait bien voulu par sa toute - puissance , reculer les bornes ordinaires de la vie des hommes. Les
articles qu'on va lire justifieront cette Réflexion.
On apprend de Portugal , que la nommée
Brieres Rodrigues , veuve de Dominique Dias ,
mourut au commencement de ce mois , dans la
Ville de Palmelas , àgée de 123. ans.
Le nommé François Cordeiro , du Bourg de
Montes , prés de la même Ville , y est mort âgé de 104. ans. et la nommée Antoinette Correa,
âgée de 115,
Don Philippe Rocabert , Lieutenant dans le
II. Val. Ré
DECEMBRE. - 1732. 2907
Régiment des Cuirassiers de Cordoue , moutut le 8. Décembre , âgé de 114. ans.
On a reçu avis de Dublin , que M. Leland ,
Gentilhomme Anglois , étoit mort depuis peu
Lignasken , âge de 140. ans , sans avoir jamais
ressenti la plus legere indisposition.
On écrit d'Anvers , que la femme d'un Fermier près de cette Ville , étoit accouchée depuis
peu de son quinziéme fils , sans avoir eu de filles.
On assure que l'Empereur fera tenir sur les Fonts le nouveau né , en son nom , àcause de ce
cas singulier.
Suivant les Extraits tirez des Registres Bap
tistaires et Mortuaires , depuis le 25. Décembre
1731. jusqu'au 25. Décembre 1732. dont le
rapport en a été fait par les Clercs des diverses
Paroisses de Londres et de Westminster , on a
baptisé 9144 garçons et 8644 filles . faisant ensemble 17788. et il est mort 11655. hommes ou
garçons , et 11703. femmes ou filles , faisant ensemble 23358. par conséquent 1904. personnes
moins que l'année précedente ; on remarque que
parmi ceux qui sont morts , il y en a 950 audessous de deux ans ; 1517. entre deux et cinq
ans ; 716. entre f. et 10 ; 611. entre 10. et 20 ;
1627. entre 20. et 30 , 2175. entre 30. et 40;
2121. entre 40. et 50 ; 1741. entre fo. et 60 ;
1581. entre 60 et 70 ; 974. entre 70 et 80
660 entre 80. et 90 ; 121. entre 90. et 100 ; cr
9. entre 100. et 10s
des Pays Etrangers.
11, stiebleque dansces derniers temps,Dies ait bien voulu par sa toute - puissance , reculer les bornes ordinaires de la vie des hommes. Les
articles qu'on va lire justifieront cette Réflexion.
On apprend de Portugal , que la nommée
Brieres Rodrigues , veuve de Dominique Dias ,
mourut au commencement de ce mois , dans la
Ville de Palmelas , àgée de 123. ans.
Le nommé François Cordeiro , du Bourg de
Montes , prés de la même Ville , y est mort âgé de 104. ans. et la nommée Antoinette Correa,
âgée de 115,
Don Philippe Rocabert , Lieutenant dans le
II. Val. Ré
DECEMBRE. - 1732. 2907
Régiment des Cuirassiers de Cordoue , moutut le 8. Décembre , âgé de 114. ans.
On a reçu avis de Dublin , que M. Leland ,
Gentilhomme Anglois , étoit mort depuis peu
Lignasken , âge de 140. ans , sans avoir jamais
ressenti la plus legere indisposition.
On écrit d'Anvers , que la femme d'un Fermier près de cette Ville , étoit accouchée depuis
peu de son quinziéme fils , sans avoir eu de filles.
On assure que l'Empereur fera tenir sur les Fonts le nouveau né , en son nom , àcause de ce
cas singulier.
Suivant les Extraits tirez des Registres Bap
tistaires et Mortuaires , depuis le 25. Décembre
1731. jusqu'au 25. Décembre 1732. dont le
rapport en a été fait par les Clercs des diverses
Paroisses de Londres et de Westminster , on a
baptisé 9144 garçons et 8644 filles . faisant ensemble 17788. et il est mort 11655. hommes ou
garçons , et 11703. femmes ou filles , faisant ensemble 23358. par conséquent 1904. personnes
moins que l'année précedente ; on remarque que
parmi ceux qui sont morts , il y en a 950 audessous de deux ans ; 1517. entre deux et cinq
ans ; 716. entre f. et 10 ; 611. entre 10. et 20 ;
1627. entre 20. et 30 , 2175. entre 30. et 40;
2121. entre 40. et 50 ; 1741. entre fo. et 60 ;
1581. entre 60 et 70 ; 974. entre 70 et 80
660 entre 80. et 90 ; 121. entre 90. et 100 ; cr
9. entre 100. et 10s
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Résumé : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Le document traite de cas exceptionnels de longévité et de natalité dans divers pays. Au Portugal, plusieurs personnes ont atteint des âges avancés : Brieres Rodrigues est décédée à 123 ans, François Cordeiro à 104 ans, Antoinette Correa à 115 ans, et Don Philippe Rocabert à 114 ans. À Dublin, M. Leland est décédé à 140 ans sans avoir jamais été malade. En Belgique, une fermière a donné naissance à son quinzième fils, attirant l'attention de l'Empereur. Le document présente également des statistiques sur les naissances et les décès à Londres et Westminster entre le 25 décembre 1731 et le 25 décembre 1732. Durant cette période, 17788 naissances ont été enregistrées (9144 garçons et 8644 filles). Parallèlement, 23358 décès ont été enregistrés (11655 hommes ou garçons et 11703 femmes ou filles), marquant une diminution de 1904 personnes par rapport à l'année précédente. Les décès sont répartis selon les tranches d'âge, avec une proportion notable de jeunes enfants : 950 décès en dessous de deux ans et 1517 entre deux et cinq ans.
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21
p. 292-298
HUITIÈME Lettre écrite par M. D. L. R. à M. le Marquis de B. au sujet des Villes d'Oran et de Ceuta.
Début :
Je continue, Monsieur, dans la Lettre que je me donne aujourd'hui l'honneur de vous écrire, [...]
Mots clefs :
Roi de Maroc, Ceuta, Maures, Siège, Portugal, Espagne, Princes, Place
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texteReconnaissance textuelle : HUITIÈME Lettre écrite par M. D. L. R. à M. le Marquis de B. au sujet des Villes d'Oran et de Ceuta.
HUITIE' ME Lettre écrite par
M. D. L. R. à M. le Marquis de B.
au sujet des Villes d'Oran et de Ceuta .
J
E continue , Monsieur , dans la Lettre que je
me donne aujourd'hui l'honneur de vous écri
re , et je compte achever le Memoire Historique
que j'ai commencé au sujet de la Ville de Ceuta.
Nous avons laissé cette Ville sous la domination
des Maures ; mais à la veille d'être conquise par
un Monarque Chrétien ; il faut commencer par
vous rendre compte de cet Evenement qui doit
tenir un rang considerable dans les Annales de
la Religion , et dans les Révolutions du XV .
Siecle.
*
Jean I. Roy de Portugal , surnommé Pere de
la Patrie , cut cinq fils de son Mariage avec Philippe
de Lancastre , sçavoir , Edouard , Pierre ,
Henri , Jean et Fernand . Quand les trois ainez
de ces Princes curent atteint un certain âge , le
Roy , charmé de leurs belles qualitez , pour les
faire entrer plus glorieusement dans la carriere de
la vertu militaire , résolut de les armer lui - même
Chevalier , avec toute la solemnité qu'exigeoit
une telle Ceremonie. On en faisoit déja les préparatifs,
qui mettoient tout le Royaume en mouyement
, lorsque le Grand- Trésorier de Portu-
5262-
* Philippe de Lancastre étoit fille de Jean ,
nommé le Grand , Duc de Lancastre et de Blanche
sa premiere femme , soeur de Henry IV, Roy d'Angleterre.
gal,
1
FEVRIER. 1733. 253
gal , chargé de faire les fonds de cette dépense ,
vint trouver le Roy , et comme bon oeconome ,
bon serviteur , excellent Ministre , lui tint un de
ces discours , tels qu'en a tenu long- temps après
en France un parfait Ministre de votre Sang à
P'un de nos plus grands Rois.
L'Endroit le plus pathétique de ce Discours ;
et le mieux touché , fut de soutenir que la dépense
de cette Chevalerie seroit immense , et
qu'il en coûteroit moins de prendre une Place sur
les Maures ajoûtant que l'Expedition seroit plus
glorieuse et plus utile à la Religion et à l'Etat
et qu'après un tel Exploit rien n'empêcheroit
d'armer les Princes Chevaliers , la Céremonie
devenant alors , pour ainsi - dire , autorisée , juste
et plus convenable en toutes manieres.
Le Discours qui contenoit un avis si important
, plut au Roy , et l'avis d'attaquer les Maures
ayant été proposé au Conseil , il fut résolu
de leur enlever la Ville de Ceuta , comme la
Place qui étoit le plus à la bienséance des Portugais
, et qui pouvoit ouvrir le chemin à d'autres
Conquêtes. On délibera en même temps que
l'entreprise seroit tenue secrette , et qu'en faisant
les préparatifs on publieroit , pour amuser les
Maures , que l'Armement regardoit le Duc de
Bretagne , contre qui la Couronne de Portugal
avoit en effet des prétentions , et on fit sçavoir
secretement à ce Prince qu'il n'avoit rien
craindre.
Tout étant prêt pour mettre à la voile , le Roy
et les trois Princes ses Enfans , après s'être préparez
par des Actes de Religion , s'embarquerent
sur une Flote des mieux équipées , laquelle vint
heureusement moniller au Port de Barbasote , à
E l'Ouest .
294 MERCURE DE FRANCE
P'Ouest de Ceuta le 14. d'Août * de l'année 1415.
Les Maures , malgré leur surprise , s'opposerent
tant qu'ils purent à la descente , se deffendirent
au- dehors et en - dedans de la Place avec toute la
valeur possible ; mais enfin ils ne purent résister
à la bravoure des Portugais , animez par la présence
et par l'exemple du Roy et des Princes qui
se signalerent au-delà de toute expression. La
Victoire et la Place leur demeurerent , et rien nẹ
parut plus juste que de faire au retour la Céremonic
proposée avant l'Expedition de Ceuta, duë,
sans doute , avec son heureux succès , aux conseils
éclairez d'un sage Ministre. C'est ainsi que
Ceuta fut démembré du Royaume de Fez et de
la Province de Stabat , pour être unie à la
Couronne de Portugal.
Cette Couronne a toûjours possedé cette Place,
malgré diverses tentatives des Maures pour la
reprendre , jusqu'en l'année 1580. temps auquel
Philippe II . Roy d'Espagne , acheva de réduire
tout le Portugal sous son obéissance. Ce Prince
eut la précaution de mettre à Ceuta un Gouver
neur Espagnol , à cause de l'importance de la
Place , précaution dont les Espagnols sentirent
P'utilité en l'année 1640. lors de la Révolution
de Portugal , qui secoua le joug de l'Espagne , et
se déclara pour la Maison de Bragance. Les Gouverneurs
Espagnols ayant toujours été continuez
à Ceuta , celui qui l'étoit alors se maințint dans
son poste, et demeura fidele à son Maître , fidelité
* Quelques Historiens marquent que le Roy et les
Princes jeûnerent rigoureusement ce jour l'à , veille
de l'Assomption de la sainte Vierge , et d'autres ,
qu'ils ne mangerent qu'après la réduction de la
Place,
qui
FEVRIER. 1733. 295
qui a mérité d'être confirmée par le Traité de
1658. fait entre les deux Couronnes , en vertu
duquel la Ville de Ceuta a été cedée à l'Espagne.
Vous jugez bien , Monsieur , qu'après la prise
de la Ville par le Roy Jean , le Christianisme y
triompha bien-tôt du Mahometisme. On établit
à Ceuta une principale Eglise avec un College de
Chanoines , sous le titre de Cathedrale , parce
qu'on forma un Evêché des Villes de Tanger et
deCeuta,dont le nouvel Evêque devint Suffragant
de l'Archevêque de Lisbonne. Aujourd'hui que
Tanger est retombé au pouvoir des Maures, après
avoir été possedé par les Anglois , et que Ceuta
est unie à la Monarchie d'Espagne , on a changé
cette disposition Ecclesiastique. Ceuta seule est
érigée en Evêché suffragant de l'Archevêché de
Séville , et c'est le Roy qui fournit les revenus de
F'Evêque et de son Chapitre.
: Il est surprenant , au reste , qu'une Place aussi
importante par sa situation , aussi nécessaire au
Roy de Maroc et de Fez , Prince puissant , et
dont les Etats sont d'une si vaste étenduë , il est ,
dis-je , surprenant qu'une telle Place démembrée
d'une Monarchie Mahométane, et qui lui est contigue
du côté du Levant , ait pû se maintenir jusqu'à
présent sous la domination d'un Prince
Chrétien , dont les Etats sont séparez par la Mer.
Il est encore aussi surprenant qu'après un Siege
de plus de quarante années , les Maures soient
aussi peu avancez devant cette Place qua le premier
jour qu'ils l'ont investie.
4
- Ce Siege commença d'être formé en l'année
1690. sous le Regne de Mouley- Ismaël , Roy
de Maroc , & c. et sous le commandement de
l'Alcaide Ali Ben Abdala , Gouverneur de Tanger
et de Tetuan. Ce Commandant , après une
E ij somⓇ
296 MERCURE DE FRANCE
sommation inutile de rendre la Place , campa
autour , fit ouvrir la Tranchée et les autres dispositions
convenables, Mais il fut bien- tôt déconcerté
par la valeur des Espagnols , qui firent
des sorties heureuses et tuerent beaucoup de
monde aux Ennemis. Ceux-cy tenterent ensuite
de faire des Mines , puis l'escalade des murailles,
et enfin ils se contenterent de jetter quelques
Bombes dans la Ville , le tout sans aucun succès.
Cependant les Lettres menaçantes du Roy de
Maroc , tenoient toujours le General Ali devant
Ceuta , mais un nouveau Gouverneur Espagnol
de cette Place imagina un stratagême qui le déconcerta
, et fit retirer l'Armée des Infideles.
Comme il faisoit faire plusieurs sorties en un
même jour , à chaque sortie il habilloit differem .
ment les mêmes Soldats , tantôt de rouge , tantôt
de bleu , et tantôt de blanc. Rien ne décou
rageoit davantage les Maures , qui croyoient
avoir toujours à combattre contre des Troupes
fraîches ; de sorte qu'après avoir perdu bien du
monde ils abandonnerent enfin leurs Tranchées
et leverent honteusement le Siege.
Je n'entrerai point , Monsieur , dans le détail
des autres entreprises des Maures contre la mê→
me Ville qui ont suivi sous differens Regnés et
sous differens Generaux. Ce détail seroit immen¬
se , Sieges , Blocus , Combats , Escarmouches
&c. toujours au desavantage des Infideles qui
ont continué de faire paroître une grande ignorance
dans l'Art Militaire , sur tout dans celui
d'attaquer les Places , et souvent beaucoup de lâ–
cheté. Ensorte qu'à moins d'une į trahison ( ou
d'une surprise , il n'y a aucune apparence que les
Maures reprennent jamais la Ville de Ceuta.
L'occasion d'une trahison s'est présentée dans
FEVRIER. 1733. 297
ees derniers temps , et je crois , Monsieur , vous
en avoir touché quelque chose dans une de mes
Lettres. Vous vous rappellez , sans doute , ce que
je vous ai marqué de l'infidélité de Riperda , lequel
après avoir été Secretaire d'Etat , puis illus
tré de la dignité de Duc , * quoiqu'étranger , mit
le comble à ses trahisons , en prenant l'année
derniere 1732. des engagemens avec le Roy de
Maroc, et en embrassant le Mahometisme.
Presque dans le même temps les Algeriens
ayant perdu Oran et Marsalquibir , ils
envoyerent une Ambassade au Roy de Maroc ,
pour lui demander des secours , celui , du moins,
d'une diversion en leur faveur , en redoublant ses
efforts pour enlever enfin la Ville de Ceuta aux
Espagnols. Un nouveau Siege de cette Place fut
aussi- tôt résolu , et le Roy Maure en donna le
commandement à Ali- Pacha , avec Riperda pour
Adjoint et pour Directeur du Siege. Celui - cy
promit beaucoup , et les Infideles ne douterent
du succès de l'entreprise. pas
Ils parurent en effet bien - tôt à la vûë de Ceuta
jusqu'au nombre de 7. ou 8000. hommes , au
rapport de quelques Esclaves fugitifs , avec de.
PArtillerie et prêts à faire les dispositions du
Siege. Mais le Gouverneur Espagnol ne leur donna
pas le temps
de les commencer , par la vigou
reuse sortie qu'il fit sur les Ennemis le matin du
17. Octobre dernier , sous le commandement de
D. Joseph d'Arambaru , Brigadier et Capitaine
des Gardes Espagnoles.
Les Maures furent attaquez et chargez avec
tant de valeur et tant de conduite , qu'ils furent
d'abord contraints d'abandonner leurs postes et
* Riperda est originaire de Hollande.
E iij de
&
298 MERCURE DE FRANCE
de se retirer au Fort de leur Camp , où ils furene
poursuivis et mis en déroute , le Pacha même
prenant la fuite. Enfin malgré quelque ralliment
et quelque résistance de la part des Maures , on
combla toutes leurs tranchées , on détruisit leurs
Ouvrages , et on enleva quantité de munitions
sans compter les Prisonniers et quelques Etendarts.
La perte a été grande du côté des Infideles
et peu considerable du côté des Espagnols.
>
•
C'est ainsi , Monsieur , que le Ciel a continué
de favoriser les pieux desseins et les Armes de
S. M. C. lesquelles ont glorieusement triomphé
presque en même temps en deux differens endroits
de l'Affrique ; car après cette action du 17.
Octobre devant Ceuta , la Garnison d'Oran eut
comme vous sçavez , le même succès et remporta
une pareille victoire contre les Maures qui en
avoient entrepris le Siege , dans les actions du
21. et du 23. du mois de Novembre. Les principaux
Etendarts des Maures pris devant les deux
Places furent dabord arborez dans le Palais
Royal de Séville , le Roy n'étant pas encore en
état de sortir de ses Appartemens , et après les
actions de graces particulieres rendues dans la
Chapelle du Palais , ces mêmes Etendarts furent
déposez dans l'Eglise Métropolitaine , où l'on
rendit à Dieu des actions de graces plus solemnelles
pour les deux victoires , ce qui a été pareillement
executé par toute l'Espagne.
la
J'espère, Monsieur,que le retour du Printemps,
Popiniâtreté des Maures et d'autres circonstances,
donneront lieu à de nouveaux évenemens , que
protection du Ciel continuera de rendre favora
bles à la Chrétienté.Je ne manquerai pas de vous
en rendre un fidele compte en cas que vous soyez
absent deParis. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, &c.
A Paris le 15 Janvier 1733•
M. D. L. R. à M. le Marquis de B.
au sujet des Villes d'Oran et de Ceuta .
J
E continue , Monsieur , dans la Lettre que je
me donne aujourd'hui l'honneur de vous écri
re , et je compte achever le Memoire Historique
que j'ai commencé au sujet de la Ville de Ceuta.
Nous avons laissé cette Ville sous la domination
des Maures ; mais à la veille d'être conquise par
un Monarque Chrétien ; il faut commencer par
vous rendre compte de cet Evenement qui doit
tenir un rang considerable dans les Annales de
la Religion , et dans les Révolutions du XV .
Siecle.
*
Jean I. Roy de Portugal , surnommé Pere de
la Patrie , cut cinq fils de son Mariage avec Philippe
de Lancastre , sçavoir , Edouard , Pierre ,
Henri , Jean et Fernand . Quand les trois ainez
de ces Princes curent atteint un certain âge , le
Roy , charmé de leurs belles qualitez , pour les
faire entrer plus glorieusement dans la carriere de
la vertu militaire , résolut de les armer lui - même
Chevalier , avec toute la solemnité qu'exigeoit
une telle Ceremonie. On en faisoit déja les préparatifs,
qui mettoient tout le Royaume en mouyement
, lorsque le Grand- Trésorier de Portu-
5262-
* Philippe de Lancastre étoit fille de Jean ,
nommé le Grand , Duc de Lancastre et de Blanche
sa premiere femme , soeur de Henry IV, Roy d'Angleterre.
gal,
1
FEVRIER. 1733. 253
gal , chargé de faire les fonds de cette dépense ,
vint trouver le Roy , et comme bon oeconome ,
bon serviteur , excellent Ministre , lui tint un de
ces discours , tels qu'en a tenu long- temps après
en France un parfait Ministre de votre Sang à
P'un de nos plus grands Rois.
L'Endroit le plus pathétique de ce Discours ;
et le mieux touché , fut de soutenir que la dépense
de cette Chevalerie seroit immense , et
qu'il en coûteroit moins de prendre une Place sur
les Maures ajoûtant que l'Expedition seroit plus
glorieuse et plus utile à la Religion et à l'Etat
et qu'après un tel Exploit rien n'empêcheroit
d'armer les Princes Chevaliers , la Céremonie
devenant alors , pour ainsi - dire , autorisée , juste
et plus convenable en toutes manieres.
Le Discours qui contenoit un avis si important
, plut au Roy , et l'avis d'attaquer les Maures
ayant été proposé au Conseil , il fut résolu
de leur enlever la Ville de Ceuta , comme la
Place qui étoit le plus à la bienséance des Portugais
, et qui pouvoit ouvrir le chemin à d'autres
Conquêtes. On délibera en même temps que
l'entreprise seroit tenue secrette , et qu'en faisant
les préparatifs on publieroit , pour amuser les
Maures , que l'Armement regardoit le Duc de
Bretagne , contre qui la Couronne de Portugal
avoit en effet des prétentions , et on fit sçavoir
secretement à ce Prince qu'il n'avoit rien
craindre.
Tout étant prêt pour mettre à la voile , le Roy
et les trois Princes ses Enfans , après s'être préparez
par des Actes de Religion , s'embarquerent
sur une Flote des mieux équipées , laquelle vint
heureusement moniller au Port de Barbasote , à
E l'Ouest .
294 MERCURE DE FRANCE
P'Ouest de Ceuta le 14. d'Août * de l'année 1415.
Les Maures , malgré leur surprise , s'opposerent
tant qu'ils purent à la descente , se deffendirent
au- dehors et en - dedans de la Place avec toute la
valeur possible ; mais enfin ils ne purent résister
à la bravoure des Portugais , animez par la présence
et par l'exemple du Roy et des Princes qui
se signalerent au-delà de toute expression. La
Victoire et la Place leur demeurerent , et rien nẹ
parut plus juste que de faire au retour la Céremonic
proposée avant l'Expedition de Ceuta, duë,
sans doute , avec son heureux succès , aux conseils
éclairez d'un sage Ministre. C'est ainsi que
Ceuta fut démembré du Royaume de Fez et de
la Province de Stabat , pour être unie à la
Couronne de Portugal.
Cette Couronne a toûjours possedé cette Place,
malgré diverses tentatives des Maures pour la
reprendre , jusqu'en l'année 1580. temps auquel
Philippe II . Roy d'Espagne , acheva de réduire
tout le Portugal sous son obéissance. Ce Prince
eut la précaution de mettre à Ceuta un Gouver
neur Espagnol , à cause de l'importance de la
Place , précaution dont les Espagnols sentirent
P'utilité en l'année 1640. lors de la Révolution
de Portugal , qui secoua le joug de l'Espagne , et
se déclara pour la Maison de Bragance. Les Gouverneurs
Espagnols ayant toujours été continuez
à Ceuta , celui qui l'étoit alors se maințint dans
son poste, et demeura fidele à son Maître , fidelité
* Quelques Historiens marquent que le Roy et les
Princes jeûnerent rigoureusement ce jour l'à , veille
de l'Assomption de la sainte Vierge , et d'autres ,
qu'ils ne mangerent qu'après la réduction de la
Place,
qui
FEVRIER. 1733. 295
qui a mérité d'être confirmée par le Traité de
1658. fait entre les deux Couronnes , en vertu
duquel la Ville de Ceuta a été cedée à l'Espagne.
Vous jugez bien , Monsieur , qu'après la prise
de la Ville par le Roy Jean , le Christianisme y
triompha bien-tôt du Mahometisme. On établit
à Ceuta une principale Eglise avec un College de
Chanoines , sous le titre de Cathedrale , parce
qu'on forma un Evêché des Villes de Tanger et
deCeuta,dont le nouvel Evêque devint Suffragant
de l'Archevêque de Lisbonne. Aujourd'hui que
Tanger est retombé au pouvoir des Maures, après
avoir été possedé par les Anglois , et que Ceuta
est unie à la Monarchie d'Espagne , on a changé
cette disposition Ecclesiastique. Ceuta seule est
érigée en Evêché suffragant de l'Archevêché de
Séville , et c'est le Roy qui fournit les revenus de
F'Evêque et de son Chapitre.
: Il est surprenant , au reste , qu'une Place aussi
importante par sa situation , aussi nécessaire au
Roy de Maroc et de Fez , Prince puissant , et
dont les Etats sont d'une si vaste étenduë , il est ,
dis-je , surprenant qu'une telle Place démembrée
d'une Monarchie Mahométane, et qui lui est contigue
du côté du Levant , ait pû se maintenir jusqu'à
présent sous la domination d'un Prince
Chrétien , dont les Etats sont séparez par la Mer.
Il est encore aussi surprenant qu'après un Siege
de plus de quarante années , les Maures soient
aussi peu avancez devant cette Place qua le premier
jour qu'ils l'ont investie.
4
- Ce Siege commença d'être formé en l'année
1690. sous le Regne de Mouley- Ismaël , Roy
de Maroc , & c. et sous le commandement de
l'Alcaide Ali Ben Abdala , Gouverneur de Tanger
et de Tetuan. Ce Commandant , après une
E ij somⓇ
296 MERCURE DE FRANCE
sommation inutile de rendre la Place , campa
autour , fit ouvrir la Tranchée et les autres dispositions
convenables, Mais il fut bien- tôt déconcerté
par la valeur des Espagnols , qui firent
des sorties heureuses et tuerent beaucoup de
monde aux Ennemis. Ceux-cy tenterent ensuite
de faire des Mines , puis l'escalade des murailles,
et enfin ils se contenterent de jetter quelques
Bombes dans la Ville , le tout sans aucun succès.
Cependant les Lettres menaçantes du Roy de
Maroc , tenoient toujours le General Ali devant
Ceuta , mais un nouveau Gouverneur Espagnol
de cette Place imagina un stratagême qui le déconcerta
, et fit retirer l'Armée des Infideles.
Comme il faisoit faire plusieurs sorties en un
même jour , à chaque sortie il habilloit differem .
ment les mêmes Soldats , tantôt de rouge , tantôt
de bleu , et tantôt de blanc. Rien ne décou
rageoit davantage les Maures , qui croyoient
avoir toujours à combattre contre des Troupes
fraîches ; de sorte qu'après avoir perdu bien du
monde ils abandonnerent enfin leurs Tranchées
et leverent honteusement le Siege.
Je n'entrerai point , Monsieur , dans le détail
des autres entreprises des Maures contre la mê→
me Ville qui ont suivi sous differens Regnés et
sous differens Generaux. Ce détail seroit immen¬
se , Sieges , Blocus , Combats , Escarmouches
&c. toujours au desavantage des Infideles qui
ont continué de faire paroître une grande ignorance
dans l'Art Militaire , sur tout dans celui
d'attaquer les Places , et souvent beaucoup de lâ–
cheté. Ensorte qu'à moins d'une į trahison ( ou
d'une surprise , il n'y a aucune apparence que les
Maures reprennent jamais la Ville de Ceuta.
L'occasion d'une trahison s'est présentée dans
FEVRIER. 1733. 297
ees derniers temps , et je crois , Monsieur , vous
en avoir touché quelque chose dans une de mes
Lettres. Vous vous rappellez , sans doute , ce que
je vous ai marqué de l'infidélité de Riperda , lequel
après avoir été Secretaire d'Etat , puis illus
tré de la dignité de Duc , * quoiqu'étranger , mit
le comble à ses trahisons , en prenant l'année
derniere 1732. des engagemens avec le Roy de
Maroc, et en embrassant le Mahometisme.
Presque dans le même temps les Algeriens
ayant perdu Oran et Marsalquibir , ils
envoyerent une Ambassade au Roy de Maroc ,
pour lui demander des secours , celui , du moins,
d'une diversion en leur faveur , en redoublant ses
efforts pour enlever enfin la Ville de Ceuta aux
Espagnols. Un nouveau Siege de cette Place fut
aussi- tôt résolu , et le Roy Maure en donna le
commandement à Ali- Pacha , avec Riperda pour
Adjoint et pour Directeur du Siege. Celui - cy
promit beaucoup , et les Infideles ne douterent
du succès de l'entreprise. pas
Ils parurent en effet bien - tôt à la vûë de Ceuta
jusqu'au nombre de 7. ou 8000. hommes , au
rapport de quelques Esclaves fugitifs , avec de.
PArtillerie et prêts à faire les dispositions du
Siege. Mais le Gouverneur Espagnol ne leur donna
pas le temps
de les commencer , par la vigou
reuse sortie qu'il fit sur les Ennemis le matin du
17. Octobre dernier , sous le commandement de
D. Joseph d'Arambaru , Brigadier et Capitaine
des Gardes Espagnoles.
Les Maures furent attaquez et chargez avec
tant de valeur et tant de conduite , qu'ils furent
d'abord contraints d'abandonner leurs postes et
* Riperda est originaire de Hollande.
E iij de
&
298 MERCURE DE FRANCE
de se retirer au Fort de leur Camp , où ils furene
poursuivis et mis en déroute , le Pacha même
prenant la fuite. Enfin malgré quelque ralliment
et quelque résistance de la part des Maures , on
combla toutes leurs tranchées , on détruisit leurs
Ouvrages , et on enleva quantité de munitions
sans compter les Prisonniers et quelques Etendarts.
La perte a été grande du côté des Infideles
et peu considerable du côté des Espagnols.
>
•
C'est ainsi , Monsieur , que le Ciel a continué
de favoriser les pieux desseins et les Armes de
S. M. C. lesquelles ont glorieusement triomphé
presque en même temps en deux differens endroits
de l'Affrique ; car après cette action du 17.
Octobre devant Ceuta , la Garnison d'Oran eut
comme vous sçavez , le même succès et remporta
une pareille victoire contre les Maures qui en
avoient entrepris le Siege , dans les actions du
21. et du 23. du mois de Novembre. Les principaux
Etendarts des Maures pris devant les deux
Places furent dabord arborez dans le Palais
Royal de Séville , le Roy n'étant pas encore en
état de sortir de ses Appartemens , et après les
actions de graces particulieres rendues dans la
Chapelle du Palais , ces mêmes Etendarts furent
déposez dans l'Eglise Métropolitaine , où l'on
rendit à Dieu des actions de graces plus solemnelles
pour les deux victoires , ce qui a été pareillement
executé par toute l'Espagne.
la
J'espère, Monsieur,que le retour du Printemps,
Popiniâtreté des Maures et d'autres circonstances,
donneront lieu à de nouveaux évenemens , que
protection du Ciel continuera de rendre favora
bles à la Chrétienté.Je ne manquerai pas de vous
en rendre un fidele compte en cas que vous soyez
absent deParis. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, &c.
A Paris le 15 Janvier 1733•
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Résumé : HUITIÈME Lettre écrite par M. D. L. R. à M. le Marquis de B. au sujet des Villes d'Oran et de Ceuta.
La lettre de M. D. L. R. au Marquis de B. relate l'histoire des villes d'Oran et de Ceuta. Elle commence par évoquer la ville de Ceuta, alors sous domination maure, sur le point d'être conquise par un monarque chrétien. Jean Ier, roi de Portugal, surnommé le Père de la Patrie, avait cinq fils avec Philippe de Lancastre. Pour les initier à la carrière militaire, il prévoyait de les adouber chevaliers. Le Grand-Trésorier du Portugal suggéra de financer cette cérémonie en conquérant une place maure, proposant Ceuta comme cible. Cette idée fut approuvée, et l'expédition fut préparée en secret, prétextant une campagne contre le duc de Bretagne. Le 14 août 1415, Jean Ier et ses trois fils aînés, après des prières, débarquèrent à Ceuta. Malgré la résistance des Maures, les Portugais prirent la ville. À leur retour, les princes furent adoubés chevaliers. Ceuta resta sous domination portugaise jusqu'en 1580, date à laquelle Philippe II d'Espagne annexa le Portugal et plaça un gouverneur espagnol à Ceuta. En 1640, lors de la révolution portugaise, le gouverneur espagnol resta fidèle à l'Espagne, et Ceuta fut cédée à l'Espagne par le traité de 1658. La lettre mentionne également les tentatives des Maures pour reprendre Ceuta, notamment un siège en 1690 dirigé par Ali Ben Abdala, qui échoua grâce à la stratégie des Espagnols. Plus récemment, en 1732, le traître Riperda s'allia avec le roi de Maroc pour attaquer Ceuta, mais une sortie espagnole en octobre 1732 repoussa les assaillants. Simultanément, la garnison d'Oran repoussa également une attaque maure. Les étendards capturés furent exposés à Séville et dans les églises pour des actions de grâce. L'auteur espère continuer à informer le Marquis des événements futurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 241-244
« On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...] »
Début :
On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...]
Mots clefs :
Madrid, Tremblement de terre, Catastrophe naturelle, Dégâts, Espagne, Portugal, Victimes, Famille royale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...] »
DE MADRID , le 10 Novembre .
ON effuya ici , le premier de ce mois , un des
plus violens tremblemens de terre qu'on y eût
éprouvé depuis long-tems. Il commença à dix
heures vingt minutes du matin , & il dura huit
minutes . Čet évenement répandit partout une
telle épouvante , que la plupart des habitans prirent
la fuite , & que les Prêtres même qui étoient
à l'Autel le quitterent. Cependant il n'eft arrivé
d'autre malheur que la perte de deux enfans tués
par une croix de pierre qui eft tombée du portail
de l'églife de Bon Succès. L'églife de S. André a
fouffert un tel ébranlement , qu'il s'eft fait plu
freurs lézardes dans la voûte & dans les murailles.
La partie fupérieure du portail de la paroiffe de
S. Louis s'eft fendue . {
Les fecouffes ont été auffi très - fortes à l'Efcu
rial , & l'on y eut la premiere à dix heures dix
minutes. La proximité des montagnes donnant
lieu de craindre que , s'il furvenoit un nouveau
tremblement , les fecouffes ne fuffent plus dangereufes
qu'à Madrid , leurs Majeftés partirent
après leur diner pour revenir ici . Elles y arriverent
à huit heures & demie du foir. Le lendemain ,
par égard pour les allarmes d'une partie de la
Cour , leurs Majeftés pafferent toute la matinée
fous une tente hors de la ville . Le foir , le Roi fit
chanter le Te Deum dans l'églife des Hieronymi-
I. Vol. L
242 MERCURE DE FRANCE.
tes , en actions de graces de ce que ce tremble
ment n'a point eu de fuites plus fâcheufes pour
cette capitale.
» Ce tremblement de terre a caufé beaucoup
» plus de dommage dans quelques autres villes
» d'Epagne , & il a fait des ravages affreux en
» Portugal. A l'égard de l'Espagne , nous avons
» appris par un courier venu de Séville le 8 , que
» la cathédrale , la plus belle églife du Royaume ,
» avoit été tellement ébranlée , qu'on avoit pris
la précaution de la fermer, que fa fameuse tour,
» appellé la Giralda étoit ouverte ; qu'on avoit
» fermé une autre églife , que plufieurs maiſons
» étoient tombées . L'Intendant de cette ville qui
» a mandé ces nouvelles , ajoute , qu'il n'avoit été
» informé jufqu'a préfent que de la mort de huit
perfonnes; qu'il étoit occupé à faire étayer plu-
» fieurs maifons qui avoient fouffert , & qu'il fai-
>> four former plufieurs rues. Le même tremble-
» ment s'est fait fentir en beaucoup d'autres villes
d'Efpagne , comme à San-Lucar de Barrameda,
à Salamanque , à Ségovie , à Valence , & jufqu'à
» Bilbao , & autres lieux. Mais on n'a aucun dé-
» tail de ces différends endroits , ce qui fait juger
que le dommage eft peu confidérable.
» Nous apprenons par les lettres de Cadix du '
» 4 , arrivées aujourd'hui par le courier ordinaire,
» que le tremblement de terre y a eu lieu ; qu'il a
> caulé peu de dommage , mais que la crue de la
» mer a fait craindre que la ville ne fût fubmer-
» gée : les caux ont abattu le parapet de la muraille
, depuis la porte de la Galette , juſqu'au
Fort de Sainte - Catherine . Le plus grand mal
» qu'ayent effuyé les environs de la ville , eft que
la chauffée qui conduit à l'Ifle , a été emportée
depuis la porte de terre jufqu'à la Cantarelle
DECEMBRE. 1755. 243
par les coups de mer qui ont enlevé tous ceux
» qui étoient deffus , foit en voitures , foit autre-
» ment. On fait monter à deux cens le nombre des
>> perfonnes qui ont péri fur cette chauffée. On
>> affure que le Gouvernement a pris les plus juftes
>> meſures pour préferver les habitans de Cadix
» en cas de récidive du tremblement , & que la
>> Caraca n'a point fouffert. C'est le lieu où font
» les vaiffeaux , & les magafins de la Marine d'Ef-
>> pagne.
"
» Pour ce qui regarde le Portugal , on a été in-
» formé par un courier dépêché de Liſbonne , &
» qui eft arrivé à Madrid le 8 du courant à 4 heu
» fes après-midi , que le 1er de ce mois , vers les
>> neuf heures du matin , le tremblement s'y eft
» fait fentir d'une façon terrible. Il a renversé
» la moitié de la ville , toutes les églifes & le pa-
« lais du Roi. Heureufement il n'eft arrivé aucun
accident à la Famille Royale qui étoit à Belem.
» Le Palais qu'elle habite dans ce lieu , a fouffert.
Au départ du courier elle étoit encore fous des
» baraques , elle couchoit dans des carroffes , &
» elle avoit été près de vingt - quatre heures fans
» Officiers , & fans avoir prefque rien à manger.
» Le feu a pris dans la partie de la ville , qui n'a
» pas été renversée . Il duroit encore , lorfque le
courier eft parti. Le Comte de Perelada , Am➡
» baffadeur d'Efpagne à la Cour de Portugal , a
» été écrasé par la chûte du portail de fon hôtel ,
» en voulant fe fauver. Neuf de fes domeftiques
» ont été tués . Le Comte de Bafchi , Ambaffadeur
» de France , qui demeure vis - à - vis l'Ambaffadeur
» d'Espagne , a fauvé le fils unique du Comte de
» Perelada , & s'eft retiré heureufement avec la
» Comteffe fon époufe , & avec les enfans , dans
» une maison de campagne , où il a reçu tout le
L
244 MERCURE DE FRANCE.
refte des gens de l'Ambaffadeur d'Espagne.
» Le Nonce en Portugal a écrit par le même
courier , au Nonce de Madrid. Il lui mande
» qu'il a eu trois perfonnes écrasées dans fon palais
, & il date ainfi fa lettre : Du lieu où exiſtoit
» ci-devant Lisbonne.
»Comme ce courier a été uniquement dépêché
pour informer leurs Majeftés Catholiques,
» qu'il n'étoit arrivé aucun malheur à la Famille
Royale , on ne fçait pas d'autres particularités .
Le Comte d'Ognao , Ambaſſadeur du Roi de
Portugal à Madrid , à qui on a adreflé ces funef-
» tes nouvelles , ignore le fort du Comte d'Ognao
>> fon pere , & du refte de fa famille . Les mêmes
» lettres marquent que le Tage a eu une crue trèsconfidérable
, qui a précédé le tremblemer t. II
» faut qu'elle ait été bien grande , puifqu'à Tolede
» où il paffe , & qui eft à plus de cent lieues de
» Liſbonne , en fuivant les contours de ce fleuve ,
» élévation de l'eau a été d'environ dix pieds.
» Plufieurs autres villes de Portugal ont beau-
» coup fouffert , entr'autres Cafcaes & Setuval ,
D
qui font deux ports de mer fitués de l'un &
» Pautre côté du Tage , & peu éloignés de Lisbonne.
Il y a eu auffi de grands dommages dans
le Royaume des Algarves. Des gens prétendent
» qu'il a péri cinquante mille habitans dans Lis-
» bonne. Le tremblement à eu différentes repri-
» fes pendant dix heures ; on fentoit encore des
>> mouvemens au départ du courier.
» Il paroît par ce que le Roi de Portugal écrit
à la Reine d'Efpagne , que Sa Majesté Très-Fi
» dele eft pénétrée de la plus vive douleur , &
» n'eft occupée qu'à procurer des fecours à tous
» les fujets échappés d'un fi affreux déſaſtre. ».
ON effuya ici , le premier de ce mois , un des
plus violens tremblemens de terre qu'on y eût
éprouvé depuis long-tems. Il commença à dix
heures vingt minutes du matin , & il dura huit
minutes . Čet évenement répandit partout une
telle épouvante , que la plupart des habitans prirent
la fuite , & que les Prêtres même qui étoient
à l'Autel le quitterent. Cependant il n'eft arrivé
d'autre malheur que la perte de deux enfans tués
par une croix de pierre qui eft tombée du portail
de l'églife de Bon Succès. L'églife de S. André a
fouffert un tel ébranlement , qu'il s'eft fait plu
freurs lézardes dans la voûte & dans les murailles.
La partie fupérieure du portail de la paroiffe de
S. Louis s'eft fendue . {
Les fecouffes ont été auffi très - fortes à l'Efcu
rial , & l'on y eut la premiere à dix heures dix
minutes. La proximité des montagnes donnant
lieu de craindre que , s'il furvenoit un nouveau
tremblement , les fecouffes ne fuffent plus dangereufes
qu'à Madrid , leurs Majeftés partirent
après leur diner pour revenir ici . Elles y arriverent
à huit heures & demie du foir. Le lendemain ,
par égard pour les allarmes d'une partie de la
Cour , leurs Majeftés pafferent toute la matinée
fous une tente hors de la ville . Le foir , le Roi fit
chanter le Te Deum dans l'églife des Hieronymi-
I. Vol. L
242 MERCURE DE FRANCE.
tes , en actions de graces de ce que ce tremble
ment n'a point eu de fuites plus fâcheufes pour
cette capitale.
» Ce tremblement de terre a caufé beaucoup
» plus de dommage dans quelques autres villes
» d'Epagne , & il a fait des ravages affreux en
» Portugal. A l'égard de l'Espagne , nous avons
» appris par un courier venu de Séville le 8 , que
» la cathédrale , la plus belle églife du Royaume ,
» avoit été tellement ébranlée , qu'on avoit pris
la précaution de la fermer, que fa fameuse tour,
» appellé la Giralda étoit ouverte ; qu'on avoit
» fermé une autre églife , que plufieurs maiſons
» étoient tombées . L'Intendant de cette ville qui
» a mandé ces nouvelles , ajoute , qu'il n'avoit été
» informé jufqu'a préfent que de la mort de huit
perfonnes; qu'il étoit occupé à faire étayer plu-
» fieurs maifons qui avoient fouffert , & qu'il fai-
>> four former plufieurs rues. Le même tremble-
» ment s'est fait fentir en beaucoup d'autres villes
d'Efpagne , comme à San-Lucar de Barrameda,
à Salamanque , à Ségovie , à Valence , & jufqu'à
» Bilbao , & autres lieux. Mais on n'a aucun dé-
» tail de ces différends endroits , ce qui fait juger
que le dommage eft peu confidérable.
» Nous apprenons par les lettres de Cadix du '
» 4 , arrivées aujourd'hui par le courier ordinaire,
» que le tremblement de terre y a eu lieu ; qu'il a
> caulé peu de dommage , mais que la crue de la
» mer a fait craindre que la ville ne fût fubmer-
» gée : les caux ont abattu le parapet de la muraille
, depuis la porte de la Galette , juſqu'au
Fort de Sainte - Catherine . Le plus grand mal
» qu'ayent effuyé les environs de la ville , eft que
la chauffée qui conduit à l'Ifle , a été emportée
depuis la porte de terre jufqu'à la Cantarelle
DECEMBRE. 1755. 243
par les coups de mer qui ont enlevé tous ceux
» qui étoient deffus , foit en voitures , foit autre-
» ment. On fait monter à deux cens le nombre des
>> perfonnes qui ont péri fur cette chauffée. On
>> affure que le Gouvernement a pris les plus juftes
>> meſures pour préferver les habitans de Cadix
» en cas de récidive du tremblement , & que la
>> Caraca n'a point fouffert. C'est le lieu où font
» les vaiffeaux , & les magafins de la Marine d'Ef-
>> pagne.
"
» Pour ce qui regarde le Portugal , on a été in-
» formé par un courier dépêché de Liſbonne , &
» qui eft arrivé à Madrid le 8 du courant à 4 heu
» fes après-midi , que le 1er de ce mois , vers les
>> neuf heures du matin , le tremblement s'y eft
» fait fentir d'une façon terrible. Il a renversé
» la moitié de la ville , toutes les églifes & le pa-
« lais du Roi. Heureufement il n'eft arrivé aucun
accident à la Famille Royale qui étoit à Belem.
» Le Palais qu'elle habite dans ce lieu , a fouffert.
Au départ du courier elle étoit encore fous des
» baraques , elle couchoit dans des carroffes , &
» elle avoit été près de vingt - quatre heures fans
» Officiers , & fans avoir prefque rien à manger.
» Le feu a pris dans la partie de la ville , qui n'a
» pas été renversée . Il duroit encore , lorfque le
courier eft parti. Le Comte de Perelada , Am➡
» baffadeur d'Efpagne à la Cour de Portugal , a
» été écrasé par la chûte du portail de fon hôtel ,
» en voulant fe fauver. Neuf de fes domeftiques
» ont été tués . Le Comte de Bafchi , Ambaffadeur
» de France , qui demeure vis - à - vis l'Ambaffadeur
» d'Espagne , a fauvé le fils unique du Comte de
» Perelada , & s'eft retiré heureufement avec la
» Comteffe fon époufe , & avec les enfans , dans
» une maison de campagne , où il a reçu tout le
L
244 MERCURE DE FRANCE.
refte des gens de l'Ambaffadeur d'Espagne.
» Le Nonce en Portugal a écrit par le même
courier , au Nonce de Madrid. Il lui mande
» qu'il a eu trois perfonnes écrasées dans fon palais
, & il date ainfi fa lettre : Du lieu où exiſtoit
» ci-devant Lisbonne.
»Comme ce courier a été uniquement dépêché
pour informer leurs Majeftés Catholiques,
» qu'il n'étoit arrivé aucun malheur à la Famille
Royale , on ne fçait pas d'autres particularités .
Le Comte d'Ognao , Ambaſſadeur du Roi de
Portugal à Madrid , à qui on a adreflé ces funef-
» tes nouvelles , ignore le fort du Comte d'Ognao
>> fon pere , & du refte de fa famille . Les mêmes
» lettres marquent que le Tage a eu une crue trèsconfidérable
, qui a précédé le tremblemer t. II
» faut qu'elle ait été bien grande , puifqu'à Tolede
» où il paffe , & qui eft à plus de cent lieues de
» Liſbonne , en fuivant les contours de ce fleuve ,
» élévation de l'eau a été d'environ dix pieds.
» Plufieurs autres villes de Portugal ont beau-
» coup fouffert , entr'autres Cafcaes & Setuval ,
D
qui font deux ports de mer fitués de l'un &
» Pautre côté du Tage , & peu éloignés de Lisbonne.
Il y a eu auffi de grands dommages dans
le Royaume des Algarves. Des gens prétendent
» qu'il a péri cinquante mille habitans dans Lis-
» bonne. Le tremblement à eu différentes repri-
» fes pendant dix heures ; on fentoit encore des
>> mouvemens au départ du courier.
» Il paroît par ce que le Roi de Portugal écrit
à la Reine d'Efpagne , que Sa Majesté Très-Fi
» dele eft pénétrée de la plus vive douleur , &
» n'eft occupée qu'à procurer des fecours à tous
» les fujets échappés d'un fi affreux déſaſtre. ».
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Résumé : « On essuya ici, le premier de ce mois, un des plus violents [...] »
Le 1er novembre, Madrid a été frappée par un violent tremblement de terre d'une durée de huit minutes, débutant à dix heures vingt minutes du matin. Cet événement a provoqué la panique parmi les habitants, mais les dommages ont été limités à la mort de deux enfants tués par une croix de pierre tombant du portail de l'église de Bon Succès. Plusieurs églises et bâtiments, notamment l'église de Saint-André et le portail de la paroisse de Saint-Louis, ont subi des dommages. À l'Escurial, les secousses ont été très fortes, commençant à dix heures dix minutes. Par crainte d'un nouveau tremblement de terre, le roi et la reine ont quitté Madrid après dîner et sont revenus le soir. Le lendemain, ils ont passé la matinée sous une tente en dehors de la ville. Le surlendemain, le roi a fait chanter le Te Deum en action de grâce. Le tremblement de terre a causé plus de dommages dans d'autres villes d'Espagne, notamment à Séville où la cathédrale et plusieurs maisons ont été endommagées. À Cadix, la crue de la mer a causé des dégâts, entraînant la mort d'environ deux cents personnes sur une chaussée emportée par les vagues. Au Portugal, le tremblement de terre a été particulièrement dévastateur, renversant la moitié de Lisbonne, toutes les églises et le palais royal. La famille royale, qui se trouvait à Belem, a été épargnée. Un incendie a éclaté dans la partie de la ville non renversée, tuant ou blessant plusieurs ambassadeurs et dignitaires. Le Tage a connu une crue significative, atteignant environ dix pieds à Tolède. De nombreuses autres villes du Portugal, y compris Cascais et Setúbal, ont également souffert. On estime que cinquante mille habitants de Lisbonne ont péri. Le roi du Portugal a exprimé sa douleur et s'est engagé à secourir les survivants.
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23
p. 214-218
LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
Vous serez sans doute informé, Monsieur, du malheur que vient [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Portugal, Effondrements, Incendie, Tsunami, Lisbonne, Dégâts, Morts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
LETTRE
A L'AUTEUR DU MERCURE .
De Lisbonne , ce 25 Novembre , 1755.
Vous ferez fans doute informé , Monfieur
, du malheur que vient d'effuyer le
Portugal. Le premier de Novembre à neuf
heures quarante- cinq minutes du matin ,
par un temps calme & le ciel le plus ferain
, le mercure étant à vingt- fept pouces
fept lignes , & le termometre de M. de
Réaumur à quatorze degrés , la terre trembla
par trois reprifes. La premiere fecouffe
fut fi foible qu'elle n'épouvanta prefque
perfonne , & dura à peu près une minute :
mais après un intervalle de trente à quarante
fecondes , la terre trembla de nouveau
, mais avec tant de violence que la
plupart des maifons commencerent à crouler.
Cette feconde fecouffe dura à peu près
huit ou dix minutes . Il y eut encore un intervalle
de deux minutes à peu près ; ce que je
préfume , parce que la pouffiere que caufa
l'écroulement des maifons , & qui étoit fi
épaiffe que le foleil en étoit totalement
obfcurci , baiffa peu à peu , & rendit au
jour affez de clarté pour que l'on pût s'envifager
& fe reconnoître.
JANVIE R. 1756. 215
Une troifieme fecouffe reconfondit tout
de nouveau ; les maifons qui avoient réfifté
jufqu'alors , tomberent avec fracas. Le ciel
s'obfurcit , & la terre fembloit vouloir
rentrer dans le cahos . Les gémiffemens des
mourans , les cris de ceux qui étoient expofés
au danger , les fecouffes réitérées de
la terre, l'obfcurité du jour augmentoient le
trouble , la confufion , l'horreur & l'effroi.
Enfin , après dix à douze minutes , tout ſe
calma . Mais notre malheur n'étoit pas
encore à fon comble. A peine commençions-
nous à refpirer , le feu parut dans
différens quartiers de la Ville. Le vent qui
fouffloit avec violence , excitoit la flamme.
Perfonne ne penfa à empêcher fa voracité ,
on ne fongea qu'à fauver fa vie , & à fuir
vers la campagne : les tremblemens de terre
fe fuccédoient toujours foibles à la vérité
, mais trop violens pour des gens qui
avoient échappé à une mort qui fembloit
inévitable. Ainfi Lifbonne devint en peu
de tems une feconde Troie.
On auroit pu fans doute apporter quelque
remede au feu , fi la mer n'eût menacé
de fubmerger la ville ; ou du moins
le peuple effrayé par une fi horrible
cataſtrophe , fe le perfuada , en voyant les
Alots entrer avec fureur dans des lieux ou
il fembloit impoffible que la mer pût
jamais parvenir.
216 MERCURE DE FRANCE.
Dans le commencement du tremblement
, quelques perfonnes croyant trouver
un afyle fur les eaux , s'y expoferent ;
mais la mer ne leur fut pas plus favorable
car le flux portoit vaiffeaux ,
barques , batteaux contre le rivage , les
écrafoit les uns contre les autres , &
bientôt les retirant avec violence , fembloit
vouloir les engloutir avec les malheureux
qu'ils portoient.
Ce flux & reflux dura toute la nuit
& fe faifoit fentir plus fortement de cinq
en cinq minutes. L'effroi n'a pas encore
ceffé ; car il n'y a pas de jour que nous
n'ayons fenti deux ou trois fecouffes.
J'ai remarqué que les plus fortes , que
l'on peut comparer à un coup de canon
tiré dans un fouterrein , fe font toujours
fentir à la fortie de la Lune , & vers le
crépuscule du matin.
Le 8. vers les cinq heures & demie du
matin , nons avons fenti une fecouffe de
peu de durée , mais très violente. Le
16. à trois heures & demie après midi ,
la terre bailla & fit le même effet que
le d'un navire à la cape. corps
On affure que la mer a furpaffé de 9 .
pieds le plus grand débordement dont on
fe fouvienne en Portugal.
Le tremblement & le feu ont détruit
1S
JANVIER. 1756. 217
18 paroilles , prefque tous les couvens ,
& les plus beaux Palais de Liſbonne , tels
que le Palais du Roi , celui de Bragance ,
le Tréfor , les Hôtels des Ducs de Cadaval
, de Lafoens & d'Avéiro , ceux des
Marquis de Valence , de Lourical , de
Tavora , de Marialva , de Limiares , de
Frontiere , d'Anjeja , des Comtes de
Vimieiro , d'Atouguia , das Galvéas , de
Saint Jacques , d'Alva , de Coucoulin :
l'Hôtel de l'Ambaffadeur d'Efpagne l'a
enfeveli fous fes ruines. Le chantier ,
toutes les douanes pleines de marchandifes
, les Magafins publics du bled ont
été confumés . Les environs de Lisbonne
ont prefque tous été détruits . Les Bourgs
d'Alverca , Alandra , Villa Franca , Caftanheira
, Povos , Alenquer , Sétuval ,
font prefque entierement ravagés. La
partie baffe de Santarem a beaucoup
fouffert , de même que Peniche & la
fortereffe de Cafcaes . Quelques villes du
Royaume des Algarves ont été détruites
moins le tremblement de terre , que
par la mer qui a inondé une lieue de
Pays. La pointe du Cap de la Boque s'eft
affaiffée. La fameufe bibliotheque de S.
Dominique , celle du Comte de Ericeira
& celle du Comte de Vimieiro , célébres
I. Vol.
par
K
218 MERCURE DE FRANCE.
par leurs manufcrits rares , ont été la
proie des flammes.
On ne fçait pas encore le nombre des
morts. On conjecture qu'il doit monter
de 30. à 40. mille perfonnes. Tout le
monde campe , depuis le Roi jufqu'au
dernier membre de la République.
Pedegache.
A L'AUTEUR DU MERCURE .
De Lisbonne , ce 25 Novembre , 1755.
Vous ferez fans doute informé , Monfieur
, du malheur que vient d'effuyer le
Portugal. Le premier de Novembre à neuf
heures quarante- cinq minutes du matin ,
par un temps calme & le ciel le plus ferain
, le mercure étant à vingt- fept pouces
fept lignes , & le termometre de M. de
Réaumur à quatorze degrés , la terre trembla
par trois reprifes. La premiere fecouffe
fut fi foible qu'elle n'épouvanta prefque
perfonne , & dura à peu près une minute :
mais après un intervalle de trente à quarante
fecondes , la terre trembla de nouveau
, mais avec tant de violence que la
plupart des maifons commencerent à crouler.
Cette feconde fecouffe dura à peu près
huit ou dix minutes . Il y eut encore un intervalle
de deux minutes à peu près ; ce que je
préfume , parce que la pouffiere que caufa
l'écroulement des maifons , & qui étoit fi
épaiffe que le foleil en étoit totalement
obfcurci , baiffa peu à peu , & rendit au
jour affez de clarté pour que l'on pût s'envifager
& fe reconnoître.
JANVIE R. 1756. 215
Une troifieme fecouffe reconfondit tout
de nouveau ; les maifons qui avoient réfifté
jufqu'alors , tomberent avec fracas. Le ciel
s'obfurcit , & la terre fembloit vouloir
rentrer dans le cahos . Les gémiffemens des
mourans , les cris de ceux qui étoient expofés
au danger , les fecouffes réitérées de
la terre, l'obfcurité du jour augmentoient le
trouble , la confufion , l'horreur & l'effroi.
Enfin , après dix à douze minutes , tout ſe
calma . Mais notre malheur n'étoit pas
encore à fon comble. A peine commençions-
nous à refpirer , le feu parut dans
différens quartiers de la Ville. Le vent qui
fouffloit avec violence , excitoit la flamme.
Perfonne ne penfa à empêcher fa voracité ,
on ne fongea qu'à fauver fa vie , & à fuir
vers la campagne : les tremblemens de terre
fe fuccédoient toujours foibles à la vérité
, mais trop violens pour des gens qui
avoient échappé à une mort qui fembloit
inévitable. Ainfi Lifbonne devint en peu
de tems une feconde Troie.
On auroit pu fans doute apporter quelque
remede au feu , fi la mer n'eût menacé
de fubmerger la ville ; ou du moins
le peuple effrayé par une fi horrible
cataſtrophe , fe le perfuada , en voyant les
Alots entrer avec fureur dans des lieux ou
il fembloit impoffible que la mer pût
jamais parvenir.
216 MERCURE DE FRANCE.
Dans le commencement du tremblement
, quelques perfonnes croyant trouver
un afyle fur les eaux , s'y expoferent ;
mais la mer ne leur fut pas plus favorable
car le flux portoit vaiffeaux ,
barques , batteaux contre le rivage , les
écrafoit les uns contre les autres , &
bientôt les retirant avec violence , fembloit
vouloir les engloutir avec les malheureux
qu'ils portoient.
Ce flux & reflux dura toute la nuit
& fe faifoit fentir plus fortement de cinq
en cinq minutes. L'effroi n'a pas encore
ceffé ; car il n'y a pas de jour que nous
n'ayons fenti deux ou trois fecouffes.
J'ai remarqué que les plus fortes , que
l'on peut comparer à un coup de canon
tiré dans un fouterrein , fe font toujours
fentir à la fortie de la Lune , & vers le
crépuscule du matin.
Le 8. vers les cinq heures & demie du
matin , nons avons fenti une fecouffe de
peu de durée , mais très violente. Le
16. à trois heures & demie après midi ,
la terre bailla & fit le même effet que
le d'un navire à la cape. corps
On affure que la mer a furpaffé de 9 .
pieds le plus grand débordement dont on
fe fouvienne en Portugal.
Le tremblement & le feu ont détruit
1S
JANVIER. 1756. 217
18 paroilles , prefque tous les couvens ,
& les plus beaux Palais de Liſbonne , tels
que le Palais du Roi , celui de Bragance ,
le Tréfor , les Hôtels des Ducs de Cadaval
, de Lafoens & d'Avéiro , ceux des
Marquis de Valence , de Lourical , de
Tavora , de Marialva , de Limiares , de
Frontiere , d'Anjeja , des Comtes de
Vimieiro , d'Atouguia , das Galvéas , de
Saint Jacques , d'Alva , de Coucoulin :
l'Hôtel de l'Ambaffadeur d'Efpagne l'a
enfeveli fous fes ruines. Le chantier ,
toutes les douanes pleines de marchandifes
, les Magafins publics du bled ont
été confumés . Les environs de Lisbonne
ont prefque tous été détruits . Les Bourgs
d'Alverca , Alandra , Villa Franca , Caftanheira
, Povos , Alenquer , Sétuval ,
font prefque entierement ravagés. La
partie baffe de Santarem a beaucoup
fouffert , de même que Peniche & la
fortereffe de Cafcaes . Quelques villes du
Royaume des Algarves ont été détruites
moins le tremblement de terre , que
par la mer qui a inondé une lieue de
Pays. La pointe du Cap de la Boque s'eft
affaiffée. La fameufe bibliotheque de S.
Dominique , celle du Comte de Ericeira
& celle du Comte de Vimieiro , célébres
I. Vol.
par
K
218 MERCURE DE FRANCE.
par leurs manufcrits rares , ont été la
proie des flammes.
On ne fçait pas encore le nombre des
morts. On conjecture qu'il doit monter
de 30. à 40. mille perfonnes. Tout le
monde campe , depuis le Roi jufqu'au
dernier membre de la République.
Pedegache.
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Résumé : LETTRE A L'AUTEUR DU MERCURE.
Le 1er novembre 1755, Lisbonne a été frappée par un violent tremblement de terre à 9 heures 45 du matin, par un temps calme et un ciel serein. Le séisme s'est manifesté en trois secousses principales. La première, faible et de courte durée, n'a pas causé de dégâts majeurs. La deuxième, beaucoup plus violente, a duré environ huit à dix minutes et a provoqué l'effondrement de nombreuses maisons. Une troisième secousse a suivi, augmentant la confusion et l'horreur. Après environ dix à douze minutes, le séisme s'est calmé, mais des incendies ont éclaté dans divers quartiers, alimentés par un vent violent. Les habitants, terrifiés, ont fui vers la campagne. La mer, en flux et reflux violents, a également causé des ravages, détruisant des navires et menaçant de submerger la ville. Les secousses se sont poursuivies, avec des pics d'intensité à la sortie de la Lune et au crépuscule du matin. Le 8 novembre et le 16 novembre, des secousses supplémentaires ont été ressenties. Le tremblement de terre et les incendies ont détruit 18 paroisses, de nombreux couvents, palais royaux et privés, ainsi que des infrastructures publiques. Les environs de Lisbonne ont également été ravagés, et plusieurs villes du Royaume des Algarves ont été inondées. La bibliothèque de São Domingos et celles des comtes d'Ériceira et de Vimieiro ont été détruites. Le nombre de morts est estimé entre 30 000 et 40 000 personnes. En raison des destructions, depuis le roi jusqu'au dernier membre de la République, tout le monde a dû camper.
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24
p. 218-219
ALLEMAGNE.
Début :
Le 30 du mois dernier, on rendit de solemnelles actions de graces [...]
Mots clefs :
Dresde, Hambourg, Naissance, Madame la Dauphine, Portugal, Tremblement de terre, Secours
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DRESDE , le 8 Decembre.
Le 30 du mois dernier , on rendit de folemnelles
actions de graces dans toutes les églifes de
cette ville , pour les heureufes couches de Madame
la Dauphine.
DE HAMBOURG , le 10 Decembre.
Sur la nouvelle de l'affreux déſaftre que le Por
tugal vient d'effuyer , la Régence de cette ville a
réfolu de faire partir inceffamment quatre navires
chargés de tous les fecours néceffaires dont
ce Royaume infortuné peut avoir befoin. La plú
part des Hambourgeois qui étoient établis à Lif
bonne , fe font heureufement fauvés , mais leurs
maiſons & leurs effets ont été enveloppés dans la
JANVIER. 1756. 219
difgrace commune , & ont été détruits , ou par
le tremblement , ou par le feu.
DE DRESDE , le 8 Decembre.
Le 30 du mois dernier , on rendit de folemnelles
actions de graces dans toutes les églifes de
cette ville , pour les heureufes couches de Madame
la Dauphine.
DE HAMBOURG , le 10 Decembre.
Sur la nouvelle de l'affreux déſaftre que le Por
tugal vient d'effuyer , la Régence de cette ville a
réfolu de faire partir inceffamment quatre navires
chargés de tous les fecours néceffaires dont
ce Royaume infortuné peut avoir befoin. La plú
part des Hambourgeois qui étoient établis à Lif
bonne , fe font heureufement fauvés , mais leurs
maiſons & leurs effets ont été enveloppés dans la
JANVIER. 1756. 219
difgrace commune , & ont été détruits , ou par
le tremblement , ou par le feu.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 30 novembre, des actions de grâce ont été célébrées à Dresde pour les accouchements de Madame la Dauphine. Le 10 décembre, Hambourg a envoyé quatre navires de secours au Portugal après le tremblement de terre. La plupart des Hambourgeois à Lisbonne ont survécu, mais leurs biens ont été détruits.
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25
p. 213-214
ESPAGNE.
Début :
Selon les avis reçus d'Algezire, l'Amiral Hawke a fait enlever [...]
Mots clefs :
Madrid, Amiral Hawke, Bâtiment anglais, Combat naval, Tremblement de terre, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
:
DE MADRID , le 21 Décembre.
Selon les avis reçus d'Algezire , l'Amiral Hawke
a fait enlever ſous le canon de cette Place un Bâtiment
Anglois , qu'un Armateur François y avoit
214 MERCURE DE FRANCE.
:
conduit. L'Officier Eſpagnol, qui commande dans
la ville , s'eſt oppofé , autant qu'il étoit en ſon
pouvoir , à cette violence. Il a fait tirer fur les
Anglois , & il y en a eu près de cent cinquante
tués ou bleſſés. Cependant ils n'ont pas laiſſe de
reprendre le Navire dont l'Armateur François s'étoit
rendu maître .
Les ſecoufles de tremblemens de terre continuent
de ſe faire fentir en divers endroits du Portugal.
Sur la fin du mois dernier elles ont été trèsfréquentes
àVireu. Ily eneut une violente le 28
àBarcellos. Depuis le 4juſqu'au 9 de ce mois , on
en aefſuyé pluſieurs à Caſcaës, àCintra, à Colares
&àOcyras. Celle du 8 renverſa pluſieurs maiſons
àSezimbra.
:
DE MADRID , le 21 Décembre.
Selon les avis reçus d'Algezire , l'Amiral Hawke
a fait enlever ſous le canon de cette Place un Bâtiment
Anglois , qu'un Armateur François y avoit
214 MERCURE DE FRANCE.
:
conduit. L'Officier Eſpagnol, qui commande dans
la ville , s'eſt oppofé , autant qu'il étoit en ſon
pouvoir , à cette violence. Il a fait tirer fur les
Anglois , & il y en a eu près de cent cinquante
tués ou bleſſés. Cependant ils n'ont pas laiſſe de
reprendre le Navire dont l'Armateur François s'étoit
rendu maître .
Les ſecoufles de tremblemens de terre continuent
de ſe faire fentir en divers endroits du Portugal.
Sur la fin du mois dernier elles ont été trèsfréquentes
àVireu. Ily eneut une violente le 28
àBarcellos. Depuis le 4juſqu'au 9 de ce mois , on
en aefſuyé pluſieurs à Caſcaës, àCintra, à Colares
&àOcyras. Celle du 8 renverſa pluſieurs maiſons
àSezimbra.
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Résumé : ESPAGNE.
Le 21 décembre, à Madrid, l'amiral Hawke a saisi un navire anglais sous contrôle français à Algésiras. L'officier espagnol a riposté, causant 150 morts ou blessés. Les Anglais ont repris le navire. Des tremblements de terre ont été ressentis au Portugal, notamment à Vireu, Barcelos, Cascais, Cintra, Colares, Ocyras et Sezimbra.
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26
p. 207
DE ROME, le 12 Janvier.
Début :
On croit que notre Cour & celle de Portugal sont d'accord sur les points qui les divisoient. [...]
Mots clefs :
Cour, Portugal, Pape, Conseil, Ecclésiastiques, Évêque, Nomination, Pluies, Cultures
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE ROME, le 12 Janvier.
De ROME , le 12 Janvier.
On croit que notre Cour & celle de Portugal
font d'accord fur les points qui les divifoient. Sa
Sainteté accorde, pour toujours , au Roi de Portugal
& à fon Confeil de Confcience , la déciſion
de tous les différends eccléfiaftiques qui pourroient
furvenir dans les États. Elle demande feulement,
qu'on y appelle un Evêque qui ait fait une étude
fpéciale des cas de confcience & du Droit eccléfaflique.
La nomination du Nonce , à la Cour de
Portugal , ne fe fera aufli que de concert avec
cette Cour. Le Pape propoſe pour cette nonciature
quatre Prélats , parmi lefquels Sa Majesté
Très-fidelle fera un choix.
Les pluies , qui afgeoient ce Pays dépuis plufieurs
mois , & qui fembloient ôter aux gens de
la campagne toute eſpérance de récolte , ont enfin
ceffé. Suivant les nouvelles du 19 , le temps
eft redevenu ferein ; & ce changement a l'appa
rence d'être durable.
On croit que notre Cour & celle de Portugal
font d'accord fur les points qui les divifoient. Sa
Sainteté accorde, pour toujours , au Roi de Portugal
& à fon Confeil de Confcience , la déciſion
de tous les différends eccléfiaftiques qui pourroient
furvenir dans les États. Elle demande feulement,
qu'on y appelle un Evêque qui ait fait une étude
fpéciale des cas de confcience & du Droit eccléfaflique.
La nomination du Nonce , à la Cour de
Portugal , ne fe fera aufli que de concert avec
cette Cour. Le Pape propoſe pour cette nonciature
quatre Prélats , parmi lefquels Sa Majesté
Très-fidelle fera un choix.
Les pluies , qui afgeoient ce Pays dépuis plufieurs
mois , & qui fembloient ôter aux gens de
la campagne toute eſpérance de récolte , ont enfin
ceffé. Suivant les nouvelles du 19 , le temps
eft redevenu ferein ; & ce changement a l'appa
rence d'être durable.
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Résumé : DE ROME, le 12 Janvier.
Le 12 janvier, la Cour de Rome et celle du Portugal ont résolu leurs différends. Le Pape autorise le Roi du Portugal à régler les conflits ecclésiastiques avec l'avis d'un évêque spécialisé. La nomination du Nonce se fera en concertation avec la Cour portugaise. Le Pape propose quatre prélats pour ce poste. Les pluies ont cessé, et le temps est redevenu serein.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 190
De ROME, le 3 Novembre.
Début :
Le tour que prend notre démêlé avec la Cour de Portugal, [...]
Mots clefs :
Cour, Tensions, Portugal, Sénat, Gênes, Réconciliation, Nobles, Naples, Statue, Honneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De ROME, le 3 Novembre.
De ROME , Le 3 Novembre.
Letour que prend notre démêlé avec la Cour de
Portugal, caufe ici beaucoup d'inquiétude. La bonne
intelligence entre notre Cour & la République
de Génes, ne prend pas un meilleur tour. Le Sénat
de Génes exige pour préliminaire de réconciliation,
que le Vifiteur Apoftolique foit rappellé de l'Ile de
Corfe.
Dans la derniere affemblée des Nobles tenue au
Capitole , la famille des Comtes de Renaldis , originaires
du Frioul, fut aggrégée au Corps de la Nobleffe
Romaine.
On apprend que la Ville de Naples a réfolu
d'élever une Statue de Bronze en l'honneur de
Don Carlos , pour marque de reconnoiffance des
beaux établiffemens que ce Prince a faits pendant
qu'il a été fur le Trône des deux Siciles.
Letour que prend notre démêlé avec la Cour de
Portugal, caufe ici beaucoup d'inquiétude. La bonne
intelligence entre notre Cour & la République
de Génes, ne prend pas un meilleur tour. Le Sénat
de Génes exige pour préliminaire de réconciliation,
que le Vifiteur Apoftolique foit rappellé de l'Ile de
Corfe.
Dans la derniere affemblée des Nobles tenue au
Capitole , la famille des Comtes de Renaldis , originaires
du Frioul, fut aggrégée au Corps de la Nobleffe
Romaine.
On apprend que la Ville de Naples a réfolu
d'élever une Statue de Bronze en l'honneur de
Don Carlos , pour marque de reconnoiffance des
beaux établiffemens que ce Prince a faits pendant
qu'il a été fur le Trône des deux Siciles.
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Résumé : De ROME, le 3 Novembre.
Le 3 novembre, à Rome, les relations avec le Portugal et la République de Gênes restent tendues. Gênes exige le rappel du Visiteur Apostolique de Corse. La famille des Comtes de Renaldis est intégrée à la Noblesse Romaine. Naples érige une statue à Don Carlos pour ses réformes.
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28
p. 209
De MADRID, le 24 Janvier 1764.
Début :
On a appris de Lisbonne que le Chevalier de Saint-Priest, Ministre [...]
Mots clefs :
Chevalier, Ministre plénipotentiaire, Audience du roi, Famille royale, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De MADRID, le 24 Janvier 1764.
De MADRID, le 24 Janvier 1764.
On a appris de Liſbonne que le Chevalier de
Saint-Prieſt , Miniſtre Plénipotentiaire du Roi
Très- Chrétien , avoit eu , le 17 de ce mois , fes
premières audiences du Roi , de la Reine &de la
Famille Royale de Portugal.
On a appris de Liſbonne que le Chevalier de
Saint-Prieſt , Miniſtre Plénipotentiaire du Roi
Très- Chrétien , avoit eu , le 17 de ce mois , fes
premières audiences du Roi , de la Reine &de la
Famille Royale de Portugal.
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