Résultats : 1867 texte(s)
Détail
Liste
951
p. 1805-1806
ALLEMAGNE.
Début :
L'Ambassadeur Turc eut le 11. Juin Audience du Prince Eugene à Vienne; il fut complimenté [...]
Mots clefs :
Ambassadeur turc, Audience, Maréchal
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
A-L LE MAGNE.
'Ambassadeur Turc eut le 11. Juin Audience
du Prince Eugene à Vienne; il fut complimen
ré et reçu par quatre Officiers de la Chancellerie
de Guerre , et introduit ensuite dans la Salle
d'Audience par M. Penckler , Secretaire des
Langues Orientales ; le P. Eugene de Savoye
étoit assis dans un Fauteuil , la tête couverte , et
ayant à sa droite le Maréchal Comte de Konigseg,
Vice-President du Conseil de Guerre , tous
les Membres du même Conseil , plusieurs Ministres
, tant Etrangers que de la Cour , et toute
la Géneralité. Dès que l'Ambassadeur eut apperçû
le Prince , il lui fit trois reverences - consecutives
à la maniere Turque , tenant la main au
Turban , et baissant la tête S. A. S. se leva ,
et mettant la main au Chapeau , elle lui fit figne
de se mettre dans un Fauteuil qu'on lui avoit
préparé , ce qu'il fit ; et aprés avoir exposé au
Prince le sujet de son Ambassade , il lui remit
debout une Lettre du G. V. que S. A. S. reçut
et la tête découverte. Le Prince s'entretint ensuite
Ïe quelque temps avec l'Ambassadeur par moyen
de M. Penkler , qui servit d'interprete : aprés
quoy ce Ministre fut congedié avec les Ceremo
nies accoutumées . Dez qu'il fut hors de la Salle
d'audience , quelques Officiers de sa suite le prirent
sous les bras , et le porterent jusqu'au Ca→
rossc.
Le 28. du mois dernier , le fils aîné de l'Envoyé
du Duc de Lorraine reçut au nom de ce
Prince
856 MERCURE DE FRANCE
Prince l'investiture de la Principauté de Teschen
en Silesie , dont l'Empereur lui a fait don il y a
quelques années.
Sur la fin du mois dernier , Mustapha Effendi ,
Ambassadeur de la Porte Othomane , eut à Vienne
Audience de l'Empereur , et lui présenta la
Lettre du Grand Seigneur , S M. I. le reçut de-
Bout , et lui présenta sa main à baiser ; mais il se
contenta de baiser le bord de la manche de S.
M. I. ainsi que cela se pratique en Turquie auprés
du G. S.
On écrit de Wolfembutel que le Duc regnant
avoit approuvé dans toutes ses parties le Traité
conclu entre le feu Duc son frere et la Couronne
d'Angleterre , et que S. A. S. avoit aussi renouvellé
le Traité de Confédération héréditaire entre
les Maisons de Brunswick- Hanover et de Brunswick-
Wolfembutel .
né
Le Roy de Pologne , Electeur de Saxe, a ordonque
les nouvelles- Maisons qu'on a bâties à
Dresde, soit dans la Ville ou dans les Fauxbourgs,
seront pour le moins de trois Etages , et qu'elles
ne pourront être construites que sur un Plan ,
dressé par un Ingenieur , et approuvé par le Roy..
On ne peut trop louer l'attention que les Souverains
, les Ministres et les Magistrats , ont pour la
décoration des grandes Villes . Leurs contemporains
et leur posterité chantent également leurs
louanges sur tout quand quelque utilité se joint.
à l'agrément.
'Ambassadeur Turc eut le 11. Juin Audience
du Prince Eugene à Vienne; il fut complimen
ré et reçu par quatre Officiers de la Chancellerie
de Guerre , et introduit ensuite dans la Salle
d'Audience par M. Penckler , Secretaire des
Langues Orientales ; le P. Eugene de Savoye
étoit assis dans un Fauteuil , la tête couverte , et
ayant à sa droite le Maréchal Comte de Konigseg,
Vice-President du Conseil de Guerre , tous
les Membres du même Conseil , plusieurs Ministres
, tant Etrangers que de la Cour , et toute
la Géneralité. Dès que l'Ambassadeur eut apperçû
le Prince , il lui fit trois reverences - consecutives
à la maniere Turque , tenant la main au
Turban , et baissant la tête S. A. S. se leva ,
et mettant la main au Chapeau , elle lui fit figne
de se mettre dans un Fauteuil qu'on lui avoit
préparé , ce qu'il fit ; et aprés avoir exposé au
Prince le sujet de son Ambassade , il lui remit
debout une Lettre du G. V. que S. A. S. reçut
et la tête découverte. Le Prince s'entretint ensuite
Ïe quelque temps avec l'Ambassadeur par moyen
de M. Penkler , qui servit d'interprete : aprés
quoy ce Ministre fut congedié avec les Ceremo
nies accoutumées . Dez qu'il fut hors de la Salle
d'audience , quelques Officiers de sa suite le prirent
sous les bras , et le porterent jusqu'au Ca→
rossc.
Le 28. du mois dernier , le fils aîné de l'Envoyé
du Duc de Lorraine reçut au nom de ce
Prince
856 MERCURE DE FRANCE
Prince l'investiture de la Principauté de Teschen
en Silesie , dont l'Empereur lui a fait don il y a
quelques années.
Sur la fin du mois dernier , Mustapha Effendi ,
Ambassadeur de la Porte Othomane , eut à Vienne
Audience de l'Empereur , et lui présenta la
Lettre du Grand Seigneur , S M. I. le reçut de-
Bout , et lui présenta sa main à baiser ; mais il se
contenta de baiser le bord de la manche de S.
M. I. ainsi que cela se pratique en Turquie auprés
du G. S.
On écrit de Wolfembutel que le Duc regnant
avoit approuvé dans toutes ses parties le Traité
conclu entre le feu Duc son frere et la Couronne
d'Angleterre , et que S. A. S. avoit aussi renouvellé
le Traité de Confédération héréditaire entre
les Maisons de Brunswick- Hanover et de Brunswick-
Wolfembutel .
né
Le Roy de Pologne , Electeur de Saxe, a ordonque
les nouvelles- Maisons qu'on a bâties à
Dresde, soit dans la Ville ou dans les Fauxbourgs,
seront pour le moins de trois Etages , et qu'elles
ne pourront être construites que sur un Plan ,
dressé par un Ingenieur , et approuvé par le Roy..
On ne peut trop louer l'attention que les Souverains
, les Ministres et les Magistrats , ont pour la
décoration des grandes Villes . Leurs contemporains
et leur posterité chantent également leurs
louanges sur tout quand quelque utilité se joint.
à l'agrément.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 11 juin, l'ambassadeur turc fut reçu par le prince Eugène à Vienne. Accompagné par quatre officiers et introduit par M. Penckler, il remit une lettre du Grand Seigneur. L'entretien se déroula via l'interprète M. Penckler. Le 28 mai, le fils aîné de l'envoyé du duc de Lorraine reçut l'investiture de la principauté de Teschen en Silésie. À la fin du mois précédent, Mustapha Effendi, ambassadeur ottoman, eut audience avec l'empereur à Vienne et présenta une lettre du Grand Seigneur. Le duc de Wolfenbüttel approuva un traité avec la couronne d'Angleterre et renouvela un traité de confédération héréditaire. Le roi de Pologne, électeur de Saxe, ordonna que les nouvelles maisons à Dresde aient au moins trois étages et soient construites selon un plan approuvé par un ingénieur. Les souverains, ministres et magistrats sont loués pour leur attention à la décoration des grandes villes, combinant utilité et agrément.
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952
p. 1806-1809
ITALIE.
Début :
Le fils du Pacha du Grand Caire, qui se sauva en Italie, lorsque son pere y excita la derniere [...]
Mots clefs :
Pacha du Grand Caire, Baptême, Collège des Maronites, Naples, Sauterelles, Insectes
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
E fils du Pacha du Grand Caire , qui se sauva:
en Italie , lorsque son pere y excita la derniee
révolte , parut le 16 Juin dans l'Anti - chambre
Qu
JUILLET. 1731. 1807
du Pape, sans Turban et avec la Croix sur la pol
trine. S. S. lui donna audience , et le reçut avec
beaucoup d'accueil. Quelques jours après il de
manda le Baptême. S. S. Pa envoïé au College
des Maronites , pour y être instruit , et elle le défrayera
pendant son séjour à Rome.
On apprend de Venise, que le 25 du mois dernier
, Fête de l'Apparition de S. Marc , le Doge
accompagné de la Seigneurie , du Nonce du Pape
et des Ambassadeurs, alla tenir Chapelle dans l'Eglise
Ducale , où l'Evangile écrit de la main de
cet Evangeliste , fut exposé à la vénération du
peuple.
On écrit de Naples, du commencement de Juin,
que le Viceroi avoit fait notifier au Cardinal Coscia
par ordre de l'Empereur , que S M. Imp.verroit
avec plaisir que S. E allat se jetter aux pieds
du Pape pour implorer sa clémence , puisque c'étoit
l'unique moyen de se tirer d'affaire ; et qu'en
attendant, l'Empereur laissoit au Nonce de S.S. la
liberté d'agir contre elle. Depuis cette notification
, le Cardinal qui est toujours incommodé , ne
voit presque personne , et on dit que S.E. est violemment
agitée, dans l'incertitude du parti qu'elle
doit prendre.
Il a fait publier un Mémoire pour justifier sa.
conduite et pour insinuer qu'on lui a ôté injustement
l'Archevêché de Benevent.
Un Ecclesiastique chargé de la procuration de
M. Doria, nouvel Archevêque de Benevent, ayant:
voulu prendre possession de cet Archevêché au:
nom de ce Prélat . M. Trabucco , Chanoine de
l'Eglise Métropolitaine et quelques autres de ses .
confreres s'y sont opposez par une protestation ,
et cette démarche ayant été suivie d'une émotion
populaire , les plus séditieux ont été arrêtez, mais
le
1808 MERCURE DE FRANCE
le Chanoine qui l'avoit excitée s'est sauvé.
On continuë de vendre à Rome les effets du
Cardinal Coscia, dont on a déja reçû 46000 écus,
sans compter saVaisselle d'argent et ses diamans,
qu'on fait monter à une somme beaucoup plus
considerable.
On assure qu'il est arrivé à Naples des Ordres
de l'Empereur de faire remettre entre les mains du
Nonce du Pape tous les revenus des Benefices de
ce Cardinal , qui n'a pu obtenir la protection de
S. M. Imp .
Il y a dans tout le territoire de Pise une si grande
quantité de Sauterelles , que pour engager les
Païsans à les détruire , on leur fait donner deux
sols pour livre de ces Insectes qu'ils ramassent et
qu'on enterre ensuite avec de la chaux.
Il est arrivé à Milan deux Députez de la République
de Génes , pour tegler avec le Comte de
Daun,de quelle maniere on fera passer dans l'Isle
de Corse les 4 à fooo hommes de Troupes que
l'Empereur a accordez à la République pour l'aider
à réduire les Rebelles de cette Isle, contre lesquels
on prépare à Génes un armement considerable.
On mande de Génes qu'on y avoit publié une
Ordonnance du Grand Conseil, qui défend à tous
les Vaisseaux , de quelque Nation qu'ils soient ,
de commercer avec l'Isle de Corse , et d'y jetter
l'Ancre , excepté devant la Bastie , Calvi , Ajaccio
et S. Boniface , à peine de mort contre les Capitaines;
et de confiscation des Vaisseaux.
Par les dernieres Lettres de Génes on apprend
que les Rebelles de l'Isle de Corse bloquoient actuellement
la Ville de la Bastia avec 3000 hommes;
qu'ils paroissoient vouloir en former le siége
et ouvrir la tranchée du côté de San-Francisco
CE
JUILLET. 1731. 1809
et des Capucins , aussi-tôt qu'ils auroient reçu un
renfort de 6000 hommes qu'ils attendoient des
Montagnes de l'Isle; que les habitans de Lotta , de
Brando , de Leville , de Nonza et de Cagnano s'étoient
déclarez en leur faveur.
E fils du Pacha du Grand Caire , qui se sauva:
en Italie , lorsque son pere y excita la derniee
révolte , parut le 16 Juin dans l'Anti - chambre
Qu
JUILLET. 1731. 1807
du Pape, sans Turban et avec la Croix sur la pol
trine. S. S. lui donna audience , et le reçut avec
beaucoup d'accueil. Quelques jours après il de
manda le Baptême. S. S. Pa envoïé au College
des Maronites , pour y être instruit , et elle le défrayera
pendant son séjour à Rome.
On apprend de Venise, que le 25 du mois dernier
, Fête de l'Apparition de S. Marc , le Doge
accompagné de la Seigneurie , du Nonce du Pape
et des Ambassadeurs, alla tenir Chapelle dans l'Eglise
Ducale , où l'Evangile écrit de la main de
cet Evangeliste , fut exposé à la vénération du
peuple.
On écrit de Naples, du commencement de Juin,
que le Viceroi avoit fait notifier au Cardinal Coscia
par ordre de l'Empereur , que S M. Imp.verroit
avec plaisir que S. E allat se jetter aux pieds
du Pape pour implorer sa clémence , puisque c'étoit
l'unique moyen de se tirer d'affaire ; et qu'en
attendant, l'Empereur laissoit au Nonce de S.S. la
liberté d'agir contre elle. Depuis cette notification
, le Cardinal qui est toujours incommodé , ne
voit presque personne , et on dit que S.E. est violemment
agitée, dans l'incertitude du parti qu'elle
doit prendre.
Il a fait publier un Mémoire pour justifier sa.
conduite et pour insinuer qu'on lui a ôté injustement
l'Archevêché de Benevent.
Un Ecclesiastique chargé de la procuration de
M. Doria, nouvel Archevêque de Benevent, ayant:
voulu prendre possession de cet Archevêché au:
nom de ce Prélat . M. Trabucco , Chanoine de
l'Eglise Métropolitaine et quelques autres de ses .
confreres s'y sont opposez par une protestation ,
et cette démarche ayant été suivie d'une émotion
populaire , les plus séditieux ont été arrêtez, mais
le
1808 MERCURE DE FRANCE
le Chanoine qui l'avoit excitée s'est sauvé.
On continuë de vendre à Rome les effets du
Cardinal Coscia, dont on a déja reçû 46000 écus,
sans compter saVaisselle d'argent et ses diamans,
qu'on fait monter à une somme beaucoup plus
considerable.
On assure qu'il est arrivé à Naples des Ordres
de l'Empereur de faire remettre entre les mains du
Nonce du Pape tous les revenus des Benefices de
ce Cardinal , qui n'a pu obtenir la protection de
S. M. Imp .
Il y a dans tout le territoire de Pise une si grande
quantité de Sauterelles , que pour engager les
Païsans à les détruire , on leur fait donner deux
sols pour livre de ces Insectes qu'ils ramassent et
qu'on enterre ensuite avec de la chaux.
Il est arrivé à Milan deux Députez de la République
de Génes , pour tegler avec le Comte de
Daun,de quelle maniere on fera passer dans l'Isle
de Corse les 4 à fooo hommes de Troupes que
l'Empereur a accordez à la République pour l'aider
à réduire les Rebelles de cette Isle, contre lesquels
on prépare à Génes un armement considerable.
On mande de Génes qu'on y avoit publié une
Ordonnance du Grand Conseil, qui défend à tous
les Vaisseaux , de quelque Nation qu'ils soient ,
de commercer avec l'Isle de Corse , et d'y jetter
l'Ancre , excepté devant la Bastie , Calvi , Ajaccio
et S. Boniface , à peine de mort contre les Capitaines;
et de confiscation des Vaisseaux.
Par les dernieres Lettres de Génes on apprend
que les Rebelles de l'Isle de Corse bloquoient actuellement
la Ville de la Bastia avec 3000 hommes;
qu'ils paroissoient vouloir en former le siége
et ouvrir la tranchée du côté de San-Francisco
CE
JUILLET. 1731. 1809
et des Capucins , aussi-tôt qu'ils auroient reçu un
renfort de 6000 hommes qu'ils attendoient des
Montagnes de l'Isle; que les habitans de Lotta , de
Brando , de Leville , de Nonza et de Cagnano s'étoient
déclarez en leur faveur.
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Résumé : ITALIE.
En juillet 1731, en Italie, le fils du Pacha du Grand Caire, réfugié à Rome, a été reçu par le Pape le 16 juin et a demandé le baptême. Il a été envoyé au Collège des Maronites pour y être instruit, aux frais du Pape. À Venise, le Doge et la Seigneurie ont vénéré l'Évangile écrit par Saint Marc le 25 juin. À Naples, le Cardinal Coscia, malade, a reçu une notification de l'Empereur l'incitant à implorer la clémence du Pape. Il a publié un mémoire pour justifier sa conduite et contester la perte de l'Archevêché de Benevent. Un chanoine opposé à la prise de possession de l'Archevêché par le nouvel archevêque a fui après une protestation suivie d'une émotion populaire. Les effets du Cardinal Coscia sont vendus à Rome, et ses revenus ecclésiastiques doivent être remis au Nonce du Pape. À Pise, une récompense est offerte pour la destruction des sauterelles. À Milan, des députés de la République de Gênes négocient avec le Comte de Daun le passage de troupes en Corse pour réprimer les rebelles. Gênes a publié une ordonnance interdisant le commerce avec la Corse, sauf dans certaines villes. Les rebelles corses bloquent Bastia et attendent des renforts.
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953
p. 1810-1812
DECLARATION que les Ministres de leurs Majestés Catholique & Britannique on faite et signé en vertu des Ordres des Rois leurs Maitres.
Début :
Le Roy de la Grande Bretagne, ayant fait communiquer à Sa Majesté Catholique, le [...]
Mots clefs :
Déclaration, Traité, Alliance
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texteReconnaissance textuelle : DECLARATION que les Ministres de leurs Majestés Catholique & Britannique on faite et signé en vertu des Ordres des Rois leurs Maitres.
DECLARATION que les Ministres
L
de leurs Majestés Catholique & Britannique
on faite et signé en vertu des Ordres
des Rois leurs Maitres.
E Rey de la Grande Bretagne , ayant fait
communiquer à Sa Majesté Catholique , le
Traité qu'il a conclu en dernier lieu avec l'Empereur
, et ayant déclaré qu'il a donné par- là
des preuves les plus évidentes de la sincerité de
ses intentions pour l'éxécution du Traité de Seville
, tant par rapport à l'introduction effecti
ve des six milles hommes de Troupes Espagnoles,
suivant les dispositions dudit Traité , dans les
Places fortes de Parme et de Toscane , que par
rapport à la prompte possession de l'Infant Don
Carlos , conformément au contenu de l'Article
V. de la quadruple alliance , sans que
de la part
du Serenissime Infant , ni de S. M. C il soit necessaire
de disputér , de battre ou applanir quelquesdifficultez
que ce soient , qui pourroient se
lever sous aucun prétexte que se puisse être
S. M. C. déclare , que pourvû que tout ce qui
vient d'être énoncé soit promptement exécuté
elle sera pleinement satisfaite , et que nonobstant
la Déclaration faite à Paris le 28. Janvier
dernier par son Ambassadeur extraordinaire le
Marquis de Castelar , les Articles du susdit
Traité de Seville , qui concernent directement
et reciproquement les deux Couronnes , subsis →
teront dans toute leur force et toute leur extenfion
, et les deux Rois susnommés promettent
également de faire éxécuter ponctuellement lesconditions
exprimées dans lesdits Articles , ausquels
JUILLET. 1737. 181F
quels ils s'engagent et s'obligent par le present
instrument ; bien entendu dans le terme de
que
cinq mois , à compter du jour de la datte de cet
Instrument , ou plutôt , si faire se pourra ,
S. M. Britannique fera effectivement introduire
les six mille hommes de Troupes Espagnoles
dans les Etats de Parme et de Toscane , et mettre
l'Infant Don- Carlos en possession actuelle
des Etats de Parme et de Plaisance, en conformité
à l'Article V. de la quadruple Alliance et aux
investitures éventuelles.
Et S. M. C. entend et déclare , que dès que
Jadite introduction et possession des Etats de
Parme et de Plaisance sera effectuée , sa resolution
est sans qu'il soit besoin d'aucune autre
Déclaration ou Instrument, que les Articles susmentionnez
du Traité de Seville , subsistent
aussibien que la jouissance de tous les Privileges ,
Concessions et Exemptions en faveur de laGran →
de-Bretagne , qui ont été stipulés et sont litteralement
contenus dans lesdits Articles et dans
les Traitez interieurs entre les deux Couronnes ,
confirmé par le Traité de Seville pour être réciproquement
observé et exécuté ponctuellement .
En foy de quoi , nous les susdits Ministres sous
signez de leur Majesté Britannique et Catholique
, avons signé la présente Déclaration , et
y avons fait apposer le cachet de nos Armes .
faite à Seville le sixième jour de Juin 173 1 .
On a appris d'Affrique par les Lettres de Mazagam
, que Don Jean Jacques de Magalhaens' ,
Gouverneur de cette Place ; ayant été avertis
que les Maures avoient dressé une embuscade
pour surprendre les habitans qui iroient travailler
dans la Campagne , il étoit sorti avec ni
détachement d'Infanterie soutenu de toute la
Cavalerie
1812 MERCURE DE FRANCË
Cavalerie de la garnison , et qu'ayant attaqué
les Maures , il les avoit obligés de prendre la
fuite aprés leur avoir tué ou blessé prés de 200.
hommes.
Les mêmes Lettres portent que la Guerre Civile
des Etats du Roy de Maroc n'étoit pas encore
finie , et qu'il y avoit encore quatre Princes
armés qui disputoient la Couronne au Prince
qui est sur le Trône.
L
de leurs Majestés Catholique & Britannique
on faite et signé en vertu des Ordres
des Rois leurs Maitres.
E Rey de la Grande Bretagne , ayant fait
communiquer à Sa Majesté Catholique , le
Traité qu'il a conclu en dernier lieu avec l'Empereur
, et ayant déclaré qu'il a donné par- là
des preuves les plus évidentes de la sincerité de
ses intentions pour l'éxécution du Traité de Seville
, tant par rapport à l'introduction effecti
ve des six milles hommes de Troupes Espagnoles,
suivant les dispositions dudit Traité , dans les
Places fortes de Parme et de Toscane , que par
rapport à la prompte possession de l'Infant Don
Carlos , conformément au contenu de l'Article
V. de la quadruple alliance , sans que
de la part
du Serenissime Infant , ni de S. M. C il soit necessaire
de disputér , de battre ou applanir quelquesdifficultez
que ce soient , qui pourroient se
lever sous aucun prétexte que se puisse être
S. M. C. déclare , que pourvû que tout ce qui
vient d'être énoncé soit promptement exécuté
elle sera pleinement satisfaite , et que nonobstant
la Déclaration faite à Paris le 28. Janvier
dernier par son Ambassadeur extraordinaire le
Marquis de Castelar , les Articles du susdit
Traité de Seville , qui concernent directement
et reciproquement les deux Couronnes , subsis →
teront dans toute leur force et toute leur extenfion
, et les deux Rois susnommés promettent
également de faire éxécuter ponctuellement lesconditions
exprimées dans lesdits Articles , ausquels
JUILLET. 1737. 181F
quels ils s'engagent et s'obligent par le present
instrument ; bien entendu dans le terme de
que
cinq mois , à compter du jour de la datte de cet
Instrument , ou plutôt , si faire se pourra ,
S. M. Britannique fera effectivement introduire
les six mille hommes de Troupes Espagnoles
dans les Etats de Parme et de Toscane , et mettre
l'Infant Don- Carlos en possession actuelle
des Etats de Parme et de Plaisance, en conformité
à l'Article V. de la quadruple Alliance et aux
investitures éventuelles.
Et S. M. C. entend et déclare , que dès que
Jadite introduction et possession des Etats de
Parme et de Plaisance sera effectuée , sa resolution
est sans qu'il soit besoin d'aucune autre
Déclaration ou Instrument, que les Articles susmentionnez
du Traité de Seville , subsistent
aussibien que la jouissance de tous les Privileges ,
Concessions et Exemptions en faveur de laGran →
de-Bretagne , qui ont été stipulés et sont litteralement
contenus dans lesdits Articles et dans
les Traitez interieurs entre les deux Couronnes ,
confirmé par le Traité de Seville pour être réciproquement
observé et exécuté ponctuellement .
En foy de quoi , nous les susdits Ministres sous
signez de leur Majesté Britannique et Catholique
, avons signé la présente Déclaration , et
y avons fait apposer le cachet de nos Armes .
faite à Seville le sixième jour de Juin 173 1 .
On a appris d'Affrique par les Lettres de Mazagam
, que Don Jean Jacques de Magalhaens' ,
Gouverneur de cette Place ; ayant été avertis
que les Maures avoient dressé une embuscade
pour surprendre les habitans qui iroient travailler
dans la Campagne , il étoit sorti avec ni
détachement d'Infanterie soutenu de toute la
Cavalerie
1812 MERCURE DE FRANCË
Cavalerie de la garnison , et qu'ayant attaqué
les Maures , il les avoit obligés de prendre la
fuite aprés leur avoir tué ou blessé prés de 200.
hommes.
Les mêmes Lettres portent que la Guerre Civile
des Etats du Roy de Maroc n'étoit pas encore
finie , et qu'il y avoit encore quatre Princes
armés qui disputoient la Couronne au Prince
qui est sur le Trône.
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Résumé : DECLARATION que les Ministres de leurs Majestés Catholique & Britannique on faite et signé en vertu des Ordres des Rois leurs Maitres.
Le texte relate une déclaration signée par les ministres des rois de Grande-Bretagne et d'Espagne. Le roi de Grande-Bretagne a informé la Majesté Catholique d'un traité conclu avec l'Empereur, prouvant sa fidélité au Traité de Séville. Ce traité prévoit l'introduction de six mille soldats espagnols dans les forteresses de Parme et de Toscane, ainsi que la prise de possession des États de Parme et de Plaisance par l'Infant Don Carlos, conformément à l'Article V de la quadruple alliance. La Majesté Catholique exprime sa satisfaction si ces actions sont rapidement mises en œuvre et que les articles du Traité de Séville restent en vigueur. Les deux rois s'engagent à respecter les conditions des articles dans un délai de cinq mois. La déclaration est signée à Séville le 6 juin 1731. Par ailleurs, des lettres de Mazagan rapportent qu'un gouverneur a repoussé une embuscade maure, tuant ou blessant près de 200 hommes. Ces lettres mentionnent également que la guerre civile au Maroc n'est pas terminée, avec quatre princes en compétition pour le trône.
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954
p. 1812-1813
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Sur la fin du mois dernier, le feu prit à un Arbre du Parc de S. Jame, qui brûla en presence [...]
Mots clefs :
Vice-amiral, Compagnie des Indes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
Ur la fin du mois dernier , le feu prit à un
SAA
rbre du Parc de S. Jame, qui brûla en presence
d'un grand nombre de personnes , sans qu'on
put sçavoir d'où cet accident provenoit.
On publia le 26. du même mois à Londres
une proclamation qui deffend auxSujets du Roy,
de donner ou fournir aucune assistance aux Ha
bitans de l'Isle de Corse révoltés contre la Republique
de Genes , sous peine d'encourir la haute
disgrace de S. M. et d'être punis comme
des personnes qui violent volontairement les
Traités , et la Paix qui subsiste entre le Roy et
les Etats ou Princes Etrangers.
Les Directeurs de la Compagnie des Indes
Orientales , ont appris qu'il y avoit dans le détroit
de la Sonde 4. Fregates Hollandoises de
40. Canons chacune , qui croisoient pour intercepter
le Vaisseau de la Compagnie d'Ostende
qui est encore aux Indes Orientales , où il a
pris Pavillon du Roy de Prusse.
Les Lettres qu'on a reçues de divers endroits
des Indes Occidentales , confirment qu'il y a
dans ce Pays- là une secheresse extraordinaire ,
particulierement à Antegoa , où un sceau d'eau
s'est
JUILLET. 1731 1813
s'est vendu quatre Chelins et huit sols Stelins,
Le Vice -Amiral Charles Wager arriva le 13 .
de ce mois aux Dunes pour prendre le commandement
de l'Escadre qui est actuellement
composée de 18. Vaisseaux de Guerre , dont
il y en a un de 90. Pieces de Canon , trois de
80 , six de 70 , quatre de 60. trois de so . et un
dé 40. Le bruit court qu'outre , cette Escadre ,
on en équipera encore une de 13. à 14. Vaisseaux
de Guerre , et qu'elle sera commandée
par le Chevalier George Walton .
T
Le Comte de Dagenfeldt , Ministre Plenipo
tentiaire du Roy de Prusse , eut le 2. de ce
mois Audience particuliere du Roy et de la Reine
, ausquels il donna. part de la mort du Margrave
Albert de Brandebourg. Le 13. il eut Audience
du Prince de Galles et du Duc de Cumberland.
Le Duc de Wharton , qui est mort dans un
Convent prés de Barcelone , où il s'étoit retiré
depuis quelques mois , avoit laissé à Londres
un Testament dont on a fait l'ouverture. Il y
nomme pour ses exécuteurs le Comte d'Orrery ,
le Chevalier Charles Musgrave , et M. Charles
Coesar , ausquels il laisse aussi ses biens à partager,
à la charge de payer à la Duchesse sa veuve
1200. liv. Sterl . de pension , sa vie durant, ou
10000. liv . St, une fois payée à son choix
mais comme les biens de ce Duc avoient été
confisqués , et qu'il étoit proscrit par Acte du
Parlement , S. M. a disposé des biens qu'il laisse
par sa mort , en faveur de My Lady Lucie et
de My Lady Jeanne Wharton , ses deux soeurs.
Ur la fin du mois dernier , le feu prit à un
SAA
rbre du Parc de S. Jame, qui brûla en presence
d'un grand nombre de personnes , sans qu'on
put sçavoir d'où cet accident provenoit.
On publia le 26. du même mois à Londres
une proclamation qui deffend auxSujets du Roy,
de donner ou fournir aucune assistance aux Ha
bitans de l'Isle de Corse révoltés contre la Republique
de Genes , sous peine d'encourir la haute
disgrace de S. M. et d'être punis comme
des personnes qui violent volontairement les
Traités , et la Paix qui subsiste entre le Roy et
les Etats ou Princes Etrangers.
Les Directeurs de la Compagnie des Indes
Orientales , ont appris qu'il y avoit dans le détroit
de la Sonde 4. Fregates Hollandoises de
40. Canons chacune , qui croisoient pour intercepter
le Vaisseau de la Compagnie d'Ostende
qui est encore aux Indes Orientales , où il a
pris Pavillon du Roy de Prusse.
Les Lettres qu'on a reçues de divers endroits
des Indes Occidentales , confirment qu'il y a
dans ce Pays- là une secheresse extraordinaire ,
particulierement à Antegoa , où un sceau d'eau
s'est
JUILLET. 1731 1813
s'est vendu quatre Chelins et huit sols Stelins,
Le Vice -Amiral Charles Wager arriva le 13 .
de ce mois aux Dunes pour prendre le commandement
de l'Escadre qui est actuellement
composée de 18. Vaisseaux de Guerre , dont
il y en a un de 90. Pieces de Canon , trois de
80 , six de 70 , quatre de 60. trois de so . et un
dé 40. Le bruit court qu'outre , cette Escadre ,
on en équipera encore une de 13. à 14. Vaisseaux
de Guerre , et qu'elle sera commandée
par le Chevalier George Walton .
T
Le Comte de Dagenfeldt , Ministre Plenipo
tentiaire du Roy de Prusse , eut le 2. de ce
mois Audience particuliere du Roy et de la Reine
, ausquels il donna. part de la mort du Margrave
Albert de Brandebourg. Le 13. il eut Audience
du Prince de Galles et du Duc de Cumberland.
Le Duc de Wharton , qui est mort dans un
Convent prés de Barcelone , où il s'étoit retiré
depuis quelques mois , avoit laissé à Londres
un Testament dont on a fait l'ouverture. Il y
nomme pour ses exécuteurs le Comte d'Orrery ,
le Chevalier Charles Musgrave , et M. Charles
Coesar , ausquels il laisse aussi ses biens à partager,
à la charge de payer à la Duchesse sa veuve
1200. liv. Sterl . de pension , sa vie durant, ou
10000. liv . St, une fois payée à son choix
mais comme les biens de ce Duc avoient été
confisqués , et qu'il étoit proscrit par Acte du
Parlement , S. M. a disposé des biens qu'il laisse
par sa mort , en faveur de My Lady Lucie et
de My Lady Jeanne Wharton , ses deux soeurs.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En Grande-Bretagne, un incendie a détruit un arbre dans le Parc de Saint James à la fin du mois dernier, sans que l'origine soit identifiée. Le 26 du même mois, une proclamation à Londres a interdit aux sujets du roi de soutenir les habitants de l'île de Corse révoltés contre la République de Gênes, sous peine de sanctions sévères. Les Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales ont signalé la présence de quatre frégates hollandaises dans le détroit de la Sonde, visant à intercepter un vaisseau de la Compagnie d'Ostende. Des lettres des Indes Occidentales ont rapporté une sécheresse exceptionnelle, notamment à Antigua, où un sceau d'eau s'est vendu à un prix élevé. Le Vice-Amiral Charles Wager a pris le commandement d'une escadre de 18 vaisseaux de guerre le 13 juillet. Le Comte de Dagenfeldt, Ministre Plénipotentiaire du Roi de Prusse, a annoncé la mort du Margrave Albert de Brandebourg lors d'audiences avec le Roi, la Reine, le Prince de Galles et le Duc de Cumberland. Le Duc de Wharton, décédé dans un couvent près de Barcelone, a laissé un testament nommant ses exécuteurs testamentaires et distribuant ses biens, bien que ceux-ci aient été confisqués et qu'il ait été proscrit par un acte du Parlement. La reine a disposé des biens du Duc en faveur de ses deux sœurs, My Lady Lucie et My Lady Jeanne Wharton.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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955
p. 1814-1815
HOLLANDE ET PAYS BAS.
Début :
On mande de la Haye qu'on y voit depuis le commencement de ce mois, une copie [...]
Mots clefs :
Déclaration, Archiduchesse, Traité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE ET PAYS BAS.
HOLLANDE ET PAYS Bas.
N mande de la Haye qu'on y voit depuis
le commencement de ce mo is , une copie
des Reflexions de l'Assemblée des Etats Generaux
sur le dernier Traité de Vienne , qui ont
été données par écrit aux Comtes de Sinzendorff
et de Chesterfield , Ministres de l'Empereur
et du Roy d'Angleterre . Par cet Ecrit leurs
Hautes Puissances demandent qu'à l'égard de
la garantie mutuelle mentionnée dans le premier
Article de ce Traité , il soit stipulé par une
Déclaration particuliere que cette garantie ne
regardera que les Pays dont les parties contractantes
sont actuellement en possession . et que
le contingent de ce que chacune d'elles doit
fournir , soit stipulé , sans qu'elles soient obligées
d'agir de toutes leurs forces en cas de Guerre
; qu'à l'égard de la Pragmatique- Sanction ,
l'Empereur sera tenu de déclarer qu'il ne mariera
pas l'Archiduchesse , sa fille ainée , à un Prince
qui puisse préjudicier à la Balance de l'Europe
; que cette garantie s'étendra seulement
aux Successcurs de l'Empereur qui regne à - present
; qu'il sera deffendu à tous les habitans des
Pays et Territoires qui appartenoient ci- devant
au Roy d'Espagne Charles I. et qui sont presentement
sous la domination de l'Empereur
de trafiquer non seulement aux Indes Orientales
, comme il est stipulé par le dernier Traité
de Vienne , mais même en Afrique ; qu'on specifiera
le nombre de Tonneaux dont sera le
port des deux Vaisseaux qui doivent aller une
seule fois aux Indes Orientales retirer les Effets
de la Compagnie d'Ostende , et qu'on fixera un
temps
·
JUILLET . 1731. 1815
temps pour le retour de ces deux Vaisseaux qui
seront obligés de revenir droit à Ostende sans
toucher à aucun autre Port ; qu'aucun Vaisseau
de quelque Nation qu'il puisse être , venant des
Indes , ne pourra entrer dans le Port d'Ostende
, et qu'à l'égard du Tarif des Droits que
' Empereur fera lever sur toutes les Marchandises
que les Hollandois porteront dans les
Pays -Bas , il sera reglé par un . Article separé ,
cet Article n'ayant rien de commun avec la
suppression de l'Octroy de la Compagnie d'Ostende.
On mande de Bruxelles , que le 24- Juin , if y
eut un magnifique Concert au Palais à l'occa
sion de la Fête de S. Jean , dont le Roy de Portugal
porte le Nom . L'Archiduchesse Gouvernante
, le Duc de Lorraine et le Comte Palfi y
jouerent de Divers Instrumens , et le Comte
d'Althan y chanta plu sieurs Morceaux.
N mande de la Haye qu'on y voit depuis
le commencement de ce mo is , une copie
des Reflexions de l'Assemblée des Etats Generaux
sur le dernier Traité de Vienne , qui ont
été données par écrit aux Comtes de Sinzendorff
et de Chesterfield , Ministres de l'Empereur
et du Roy d'Angleterre . Par cet Ecrit leurs
Hautes Puissances demandent qu'à l'égard de
la garantie mutuelle mentionnée dans le premier
Article de ce Traité , il soit stipulé par une
Déclaration particuliere que cette garantie ne
regardera que les Pays dont les parties contractantes
sont actuellement en possession . et que
le contingent de ce que chacune d'elles doit
fournir , soit stipulé , sans qu'elles soient obligées
d'agir de toutes leurs forces en cas de Guerre
; qu'à l'égard de la Pragmatique- Sanction ,
l'Empereur sera tenu de déclarer qu'il ne mariera
pas l'Archiduchesse , sa fille ainée , à un Prince
qui puisse préjudicier à la Balance de l'Europe
; que cette garantie s'étendra seulement
aux Successcurs de l'Empereur qui regne à - present
; qu'il sera deffendu à tous les habitans des
Pays et Territoires qui appartenoient ci- devant
au Roy d'Espagne Charles I. et qui sont presentement
sous la domination de l'Empereur
de trafiquer non seulement aux Indes Orientales
, comme il est stipulé par le dernier Traité
de Vienne , mais même en Afrique ; qu'on specifiera
le nombre de Tonneaux dont sera le
port des deux Vaisseaux qui doivent aller une
seule fois aux Indes Orientales retirer les Effets
de la Compagnie d'Ostende , et qu'on fixera un
temps
·
JUILLET . 1731. 1815
temps pour le retour de ces deux Vaisseaux qui
seront obligés de revenir droit à Ostende sans
toucher à aucun autre Port ; qu'aucun Vaisseau
de quelque Nation qu'il puisse être , venant des
Indes , ne pourra entrer dans le Port d'Ostende
, et qu'à l'égard du Tarif des Droits que
' Empereur fera lever sur toutes les Marchandises
que les Hollandois porteront dans les
Pays -Bas , il sera reglé par un . Article separé ,
cet Article n'ayant rien de commun avec la
suppression de l'Octroy de la Compagnie d'Ostende.
On mande de Bruxelles , que le 24- Juin , if y
eut un magnifique Concert au Palais à l'occa
sion de la Fête de S. Jean , dont le Roy de Portugal
porte le Nom . L'Archiduchesse Gouvernante
, le Duc de Lorraine et le Comte Palfi y
jouerent de Divers Instrumens , et le Comte
d'Althan y chanta plu sieurs Morceaux.
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Résumé : HOLLANDE ET PAYS BAS.
Le document expose les demandes des États généraux des Pays-Bas relatives au traité de Vienne. Ces demandes incluent une déclaration précisant que la garantie mutuelle concerne uniquement les pays actuellement possédés par les parties contractantes. Les contingents militaires doivent être stipulés sans obligation d'engager toutes les forces en cas de guerre. Concernant la Pragmatique Sanction, l'Empereur doit déclarer qu'il ne mariera pas l'Archiduchesse à un prince pouvant nuire à l'équilibre européen, et cette garantie s'appliquera uniquement aux successeurs actuels de l'Empereur. Les habitants des anciens territoires espagnols sous domination impériale ne doivent pas commercer en Afrique ni aux Indes Orientales, sauf pour deux vaisseaux spécifiés pour la Compagnie d'Ostende, avec des restrictions sur leur port et leur retour. Aucun vaisseau des Indes ne peut entrer au port d'Ostende. Le tarif des droits sur les marchandises hollandaises dans les Pays-Bas sera réglé par un article séparé. De plus, le 24 juin, un concert a eu lieu au Palais de Bruxelles pour la fête de Saint-Jean, avec la participation de l'Archiduchesse Gouvernante, du Duc de Lorraine, du Comte Palfi et du Comte d'Althan.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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956
p. 1816-1822
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 3 Juillet, les Comédiens François représenterent à la Cour la Tragédie [...]
Mots clefs :
Cour, Comédiens-Français, Tragédie, Comédiens-Italiens, Concert, Ballet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 3 Juillet , les Comédiens François
Lrepresenterent à la Cour la Tragédie
de Phédre et Hipolite , qui fut suivie de la
petite Comédie de l'Eté des Coquetes.
Les , la Mere Coquette.
Le 10, Radamiste et Zénobie : Tragédie
de
JUILLET. 1731. 1817
de M. Crébillon , qui fut suivie de l'Eté
des Coquetes , que la Cour fut bien - aise de
voir.
Le 12 , la Comédie du Joueur.
Le 17 , Astrate , Tragédie de M. Quinaut
, et le François à Londres.
Le 19 , le Muet.
Le 24 , le Cid et l'Amour Medecin.
La Dile Gossin joüa pour la premiere
fois à la Cour le rôle de Chimene.Elle fut
fort applaudie
.
Le 28. l'Italie Galante. Ce sont trois
petites Piéces de M.de la Motte , qui ont
été fort goûtées , et tres- bien joüées , par
les Comédiens François de la Cour et de
Paris.
Le Mardi 31. le Faux Sincere,Comédie
nouvelle , ens actes , par feu M. Dufreni,
qui a été fort goûtée , et les trois Cousines
par les Comédiens qui étoient restez à
Paris , et qui joueront pendant le reste du
voyage de Fontainebleau , à la place de
ceux qui avoient suivi la Cour.
Le 7 Juillet , les Comédiens Italiens représenterent
le Jeu de l'Amour et du Hazard
, qui fut suivi de la petite Comédie
du Retour de Tendresse.
Le 14 , Arlequin Muet par crainte ; Pié-
I ce
1818 MERCURE DE FRANCE :
ce Italienne , qui fit beaucoup de plaisir ,
et pour petite Piéce , le Portrait.
Le 21 , Arlequin Sauvage et Arlequin
Hulla.
Le 26 , l'Embarras des Richesses et Arlequin
Phaeton , Parodie. Il y a eu une nouvelleDécoration
,et un nouveauSoleil faits
à Fontainebleau , par le sieur Lemaire ,
Auteur de la premiere Décoration qu'on
a vû à l'Hôtel de Bourgogne. On en poutra
parler plus au long.
Le 4 Juillet , il y eut Concert chez la
Reine. M. de Blamont , Sur -Intendant
de la Musique du Roy , de Sémestre , fit
chanter le second et le troisiéme Acte de
l'Opera de Roland , qui fut continué le
9,par le 4 et le dernier Acte.
Le 11 , on chanta le Prologue et le premier
Acte du Balet des Fêtes Venitiennes,
de M. Campra.
Le 15 , il y eut Promenade et une gran
de Simphonie sur le Canal. La Reine
étoit en Gondole , avec les Princesses et
les Dames du Palais , & c.
,
Le 18 , on exécuta les deux derniers
Actes du même Balet des Fêtes Vénitiennes ,
qui sont l'Amour Saltinbanque et le Bal.
Le 23 , il y eut Promenade , Symphonie
et Collation sur l'Etang du Jardin neuf ,
et
JUILLET. 1731. 1819
et le 30 , on chanta le Prologue et le
mier Acte de Bellerophon.
pre-
Le Roy a donné le Gouvernement du
Prat-de-Mouliou en Roussillon , à M.de
Beaupuy,Commandant duRegiment d'Infanterie
de Toulouse. M. le Marquis de la
Vieuville qui l'avoit , s'est retiré avec une
pension de 2000 liv.
On a appris des côtes de Barbarie que
M. Duguai-Trouin , Lieutenant General
des Armées Navales du Roy , étoit sur son
départ , dans la Rade d'Alger , avec les
quatre Vaisseaux de Guerre qu'il commande
, et que la Régence lui avoit fait
rendre 29 Esclaves, tant François que Gênois,
qu'il avoit redemandez, et qui avoient
été priscontre la teneur des Traitez .
Le 18 de ce mois , l'Académie François
se fit faire dans 1 Eglise des Cordeliers du
Grand Couvent, un Service pour le repos
de l'ame de feu M. de la Faye .
Le
24 la
Lotterie
de la
Compagnie
des
Indes
, établie
pour
le remboursement
des
Actions
, fut
tirée
en
la maniere
accoûtumée
, à l'Hôtel
de
la
Compagnie
. La
Liste
des
Numero
gagnans
des
Actions
et Dixiémes
I ij
1820 MERCURE DE FRANCE
xièmes d'Actions , qui doivent être remboursées
, a été renduë publique , faisant
en tout le nombre de 309 Actions.
Le Roy a accordé à la Ville de Valencienne
un Marché franc , qui se tiendra le
16 de chaque mois . Toutes sortes de personnes
, tant Etrangers qu'autres , pourront
y aller librement , pour vendre, acheter
et troquer des Chevaux, Boeufs, Moutons
et autres Bestiaux , et retourner sans
payer aucun droit , et sans que leurs personnes
ou marchandises puissent être arrêtées
ou saisies , Ce Marché franc commencera
le 16 du mois d'Août , auquel
jour on distribuera trois Prix : Un pour
le
plus beau Cheval de Selle ; le second , pour
Ja plus belle couple de Chevaux de Carosse
; et le troisiéme , pour le plus beau
Cheval de trait,
Après la mort du Marquis de Goussainville
, Conseiller au Parlement , reçû
en survivance dans la Charge de son pere ,
premier Président de la Chambre des
Comptes , le Roy a accordé le Regiment
de Dragons du Marquis de Nicolai , à
present son fils aîné , à son frere , Chevalier
de Malthe , qui étoit Capitaine dans
le même Regiment,lequel a un autre frere
aussi
JUILLET. 1731. 1821
aussi Chevalier de Malthe . C'est à ce sujet
que les Vers suivans ont été envoïez au
Marquis de Nicolai , qui a repris le parti
de la Robe , ayant été reçû Avocat avant
d'être Colonel.
Thémis reprend ses droits
avec elle ,
Mars d'accord
Consent qu'en imitant vos illustres Ayeux ,
Vous remplissiez un jour le destin glorieux ;
Où la Déesse vous appelle.
Il est jaloux de la faveur nouvelle ,
Qui lui ravit en vous un sujet belliqueux
Mais il ne perdra rien de sa Cour militaire.
Pour deux freres , jeunes guerriers ,
Dont la vertu paroît hereditaire ,
Il réservera les Lauriers ,
Qu'ils cueilleront dans leur noble carriere ,
Ainsi par votre nom , il est dédommagé ,
Et l'on dira de vous , Cedant Arma Toga.
M. D. M.
Le ri de ce mois Aly Mehemet , Mahométan
, natif d'Alger , âgé de 31 ans ,
a été baptisé à Moulins , ville capitale du
Bourbonnois , dans l'Eglise Parroissiale de
S. Jean ; il a été instruit pendant près
d'un an des veritez de la Religion chré-
I iij
tienne ,
1822 MERCURE DE FRANCE
tienne , par M. le Maître , Curé de la même
Paroisse , et Official de M. l'Evêque
d'Autun.
Ce Baptême se fit sur les 4 heures après
midi , les Administrateurs de l'Hôpital .
General , où ce Cathécumene avoit trouvé
un azile secourable , le conduisirent à l'Eglise.
Le Parrain fut M.de Vanolles, Maître
des Requêtes , Intendant de la Province
; et la Marraine , Madame d'Alençon
, épouse de M. d'Alençon , cy- devant
Colonel d'Infanterie , au service du Roy
Stanislas. Les cérémonies furent faites
avec beaucoup d'ordre et de dignité ; la
Maréchaussée étoit rangée aux Portes et
avenues de l'Eglise ; les Tambours de la
Ville et des Instrumens de toute espece
augmenterent encore la pompe de cette
Fête ; Madame l'Intendante , les principaux
Magistrats , plusieurs personnes de
l'un et l'autre sexe , tant du Corps de la
Noblesse , que des autres Etats les plus
distinguez de la Ville , y assisterent. Il y cut
le soir à l'Intendance un grand souper, on
y servit deux Tables avec autant de délicatesse
que de propreté.
E 3 Juillet , les Comédiens François
Lrepresenterent à la Cour la Tragédie
de Phédre et Hipolite , qui fut suivie de la
petite Comédie de l'Eté des Coquetes.
Les , la Mere Coquette.
Le 10, Radamiste et Zénobie : Tragédie
de
JUILLET. 1731. 1817
de M. Crébillon , qui fut suivie de l'Eté
des Coquetes , que la Cour fut bien - aise de
voir.
Le 12 , la Comédie du Joueur.
Le 17 , Astrate , Tragédie de M. Quinaut
, et le François à Londres.
Le 19 , le Muet.
Le 24 , le Cid et l'Amour Medecin.
La Dile Gossin joüa pour la premiere
fois à la Cour le rôle de Chimene.Elle fut
fort applaudie
.
Le 28. l'Italie Galante. Ce sont trois
petites Piéces de M.de la Motte , qui ont
été fort goûtées , et tres- bien joüées , par
les Comédiens François de la Cour et de
Paris.
Le Mardi 31. le Faux Sincere,Comédie
nouvelle , ens actes , par feu M. Dufreni,
qui a été fort goûtée , et les trois Cousines
par les Comédiens qui étoient restez à
Paris , et qui joueront pendant le reste du
voyage de Fontainebleau , à la place de
ceux qui avoient suivi la Cour.
Le 7 Juillet , les Comédiens Italiens représenterent
le Jeu de l'Amour et du Hazard
, qui fut suivi de la petite Comédie
du Retour de Tendresse.
Le 14 , Arlequin Muet par crainte ; Pié-
I ce
1818 MERCURE DE FRANCE :
ce Italienne , qui fit beaucoup de plaisir ,
et pour petite Piéce , le Portrait.
Le 21 , Arlequin Sauvage et Arlequin
Hulla.
Le 26 , l'Embarras des Richesses et Arlequin
Phaeton , Parodie. Il y a eu une nouvelleDécoration
,et un nouveauSoleil faits
à Fontainebleau , par le sieur Lemaire ,
Auteur de la premiere Décoration qu'on
a vû à l'Hôtel de Bourgogne. On en poutra
parler plus au long.
Le 4 Juillet , il y eut Concert chez la
Reine. M. de Blamont , Sur -Intendant
de la Musique du Roy , de Sémestre , fit
chanter le second et le troisiéme Acte de
l'Opera de Roland , qui fut continué le
9,par le 4 et le dernier Acte.
Le 11 , on chanta le Prologue et le premier
Acte du Balet des Fêtes Venitiennes,
de M. Campra.
Le 15 , il y eut Promenade et une gran
de Simphonie sur le Canal. La Reine
étoit en Gondole , avec les Princesses et
les Dames du Palais , & c.
,
Le 18 , on exécuta les deux derniers
Actes du même Balet des Fêtes Vénitiennes ,
qui sont l'Amour Saltinbanque et le Bal.
Le 23 , il y eut Promenade , Symphonie
et Collation sur l'Etang du Jardin neuf ,
et
JUILLET. 1731. 1819
et le 30 , on chanta le Prologue et le
mier Acte de Bellerophon.
pre-
Le Roy a donné le Gouvernement du
Prat-de-Mouliou en Roussillon , à M.de
Beaupuy,Commandant duRegiment d'Infanterie
de Toulouse. M. le Marquis de la
Vieuville qui l'avoit , s'est retiré avec une
pension de 2000 liv.
On a appris des côtes de Barbarie que
M. Duguai-Trouin , Lieutenant General
des Armées Navales du Roy , étoit sur son
départ , dans la Rade d'Alger , avec les
quatre Vaisseaux de Guerre qu'il commande
, et que la Régence lui avoit fait
rendre 29 Esclaves, tant François que Gênois,
qu'il avoit redemandez, et qui avoient
été priscontre la teneur des Traitez .
Le 18 de ce mois , l'Académie François
se fit faire dans 1 Eglise des Cordeliers du
Grand Couvent, un Service pour le repos
de l'ame de feu M. de la Faye .
Le
24 la
Lotterie
de la
Compagnie
des
Indes
, établie
pour
le remboursement
des
Actions
, fut
tirée
en
la maniere
accoûtumée
, à l'Hôtel
de
la
Compagnie
. La
Liste
des
Numero
gagnans
des
Actions
et Dixiémes
I ij
1820 MERCURE DE FRANCE
xièmes d'Actions , qui doivent être remboursées
, a été renduë publique , faisant
en tout le nombre de 309 Actions.
Le Roy a accordé à la Ville de Valencienne
un Marché franc , qui se tiendra le
16 de chaque mois . Toutes sortes de personnes
, tant Etrangers qu'autres , pourront
y aller librement , pour vendre, acheter
et troquer des Chevaux, Boeufs, Moutons
et autres Bestiaux , et retourner sans
payer aucun droit , et sans que leurs personnes
ou marchandises puissent être arrêtées
ou saisies , Ce Marché franc commencera
le 16 du mois d'Août , auquel
jour on distribuera trois Prix : Un pour
le
plus beau Cheval de Selle ; le second , pour
Ja plus belle couple de Chevaux de Carosse
; et le troisiéme , pour le plus beau
Cheval de trait,
Après la mort du Marquis de Goussainville
, Conseiller au Parlement , reçû
en survivance dans la Charge de son pere ,
premier Président de la Chambre des
Comptes , le Roy a accordé le Regiment
de Dragons du Marquis de Nicolai , à
present son fils aîné , à son frere , Chevalier
de Malthe , qui étoit Capitaine dans
le même Regiment,lequel a un autre frere
aussi
JUILLET. 1731. 1821
aussi Chevalier de Malthe . C'est à ce sujet
que les Vers suivans ont été envoïez au
Marquis de Nicolai , qui a repris le parti
de la Robe , ayant été reçû Avocat avant
d'être Colonel.
Thémis reprend ses droits
avec elle ,
Mars d'accord
Consent qu'en imitant vos illustres Ayeux ,
Vous remplissiez un jour le destin glorieux ;
Où la Déesse vous appelle.
Il est jaloux de la faveur nouvelle ,
Qui lui ravit en vous un sujet belliqueux
Mais il ne perdra rien de sa Cour militaire.
Pour deux freres , jeunes guerriers ,
Dont la vertu paroît hereditaire ,
Il réservera les Lauriers ,
Qu'ils cueilleront dans leur noble carriere ,
Ainsi par votre nom , il est dédommagé ,
Et l'on dira de vous , Cedant Arma Toga.
M. D. M.
Le ri de ce mois Aly Mehemet , Mahométan
, natif d'Alger , âgé de 31 ans ,
a été baptisé à Moulins , ville capitale du
Bourbonnois , dans l'Eglise Parroissiale de
S. Jean ; il a été instruit pendant près
d'un an des veritez de la Religion chré-
I iij
tienne ,
1822 MERCURE DE FRANCE
tienne , par M. le Maître , Curé de la même
Paroisse , et Official de M. l'Evêque
d'Autun.
Ce Baptême se fit sur les 4 heures après
midi , les Administrateurs de l'Hôpital .
General , où ce Cathécumene avoit trouvé
un azile secourable , le conduisirent à l'Eglise.
Le Parrain fut M.de Vanolles, Maître
des Requêtes , Intendant de la Province
; et la Marraine , Madame d'Alençon
, épouse de M. d'Alençon , cy- devant
Colonel d'Infanterie , au service du Roy
Stanislas. Les cérémonies furent faites
avec beaucoup d'ordre et de dignité ; la
Maréchaussée étoit rangée aux Portes et
avenues de l'Eglise ; les Tambours de la
Ville et des Instrumens de toute espece
augmenterent encore la pompe de cette
Fête ; Madame l'Intendante , les principaux
Magistrats , plusieurs personnes de
l'un et l'autre sexe , tant du Corps de la
Noblesse , que des autres Etats les plus
distinguez de la Ville , y assisterent. Il y cut
le soir à l'Intendance un grand souper, on
y servit deux Tables avec autant de délicatesse
que de propreté.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En juillet 1731, plusieurs événements culturels et administratifs ont marqué la Cour. Les Comédiens Français ont présenté diverses tragédies et comédies, notamment 'Phèdre et Hippolyte' suivie de 'L'Été des Coquettes', 'Radamiste et Zénobie' de Crébillon, 'Astrate' de Quinaut, 'Le Cid', et 'L'Italie Galante' de La Motte. La comédienne Dile Gossin a été particulièrement applaudie dans le rôle de Chimène. Les Comédiens Italiens ont également donné des représentations, comme 'Le Jeu de l'Amour et du Hazard' et 'Arlequin Muet par crainte'. Des concerts et des promenades ont été organisés, incluant un concert chez la Reine avec des extraits de l'opéra 'Roland' et des représentations du ballet 'Les Fêtes Vénitiennes'. Le Roi a pris plusieurs décisions administratives, telles que l'attribution du gouvernement du Prat-de-Mouliou à M. de Beaupuy et une pension à M. de la Vieuville. M. Duguay-Trouin a négocié la libération d'esclaves à Alger. L'Académie Française a rendu hommage à M. de la Faye. La lotterie de la Compagnie des Indes a été tirée, remboursant 309 actions. Le Roi a accordé un marché franc à la ville de Valenciennes. Après le décès du Marquis de Goussainville, le régiment de dragons a été transmis au Chevalier de Malthe. Aly Mehemet, un Algérien, a été baptisé à Moulins après avoir été instruit dans la foi chrétienne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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957
p. 1930-1932
LETTRE écrite des confins du Diocèse de Sens et de celui d'Auxerre, aux Auteurs du Mercure.
Début :
Quoique nous soyons, Messieurs, dans un Pays qui fait profession [...]
Mots clefs :
Neutralité, Auxerre, Sens, Joigny, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite des confins du Diocèse de Sens et de celui d'Auxerre, aux Auteurs du Mercure.
LETTRE écrite des confins du Diocèse
de Sens et de celui d'Auxerre , aux Anteurs
du Mercure.
Quoique nous soyons , Messieurs ,
dans un Pays qui fait profession
d'une parfaite neutralité en ce qui regarde
les interêts des Villes d'Auxerre
et de Joigny nous serions cependant bien
aises de sçavoir si Ms de la Ville d'Auxerre
, laisseront sans replique l'Ecrit qui
a parû au mois de Mars dernier , imprimé
dans votre Journal du mois précedent
et comme Mercure les a si bien servis en
1723. et 1724. nous croyons que selon
les apparences il ne se démentira point
en 1731. Si ce Messager des Dieux étoit
d'humeur de faire connoître au Public
tout ce qui se présente sous les yeux des
Curieux , nous pourrions lui confier l'observation
qui se lit au bas de la page 454.
de l'ancienne Histoire Latine des Evêques
d'Auxerre , chez le Pere Labbe , où les
Habitans de la Ville de Joigny ( qui à
peine existoit alors ) et des environs , sont
appellez par un Auteur de la fin du onziéme
siecle , Dolosi Senonenses , Autissiodorensis
AOUST. 1731. 1931
dorensis hostes Ecclesia et Urbis perpetui
qui solebant ad muros usque civitatis irruentes
, furtivis conatibus frequenter et impunè
pradari. Ceci est presque une preuve convaincante
que le Pays de ces Senonois ne
valoit pas celui d'Auxerre , puisque ce
ne pouvoit être que la necessité qui les
forçoit à courir contre cette Ville. Car
s'ils disent que c'étoit l'amour de la proye
et de la rapine , comme autrefois chez
les Normans , cela ne tourneroit qu'à la
confusion de leurs Ancêtres , et rejaillisoit
en partie sur eux.
Pour nous, Messieurs , que notre Commerce
engage à frequenter également ces
deux Villes , nous n'épousons pas plus le
parti de l'une que celui de l'autre ; mais
nous ne pouvons passer sous silence que
nous nous sommes apperçus d'une aussi
grande difference entre le regime de Communauté
de ces deux mêmes Villes , qu'il
y en a entre le langage de la Populace de
l'une et de l'autre. ( a ) On diroit qu'à
(a ) Le Peuple de Joigny, change tous les on en
an, et tous les an en on , ce que celui d'Auxerre
ne fait pas , quoiqu'au reste , à cela près , il ne
parle gueres mieux. Un Etranger passant par Joigny
il y a quelques années , ne put tenir ses éclats
de rire entendant une femme s'excuser de ce qu'elle
ne pouvoit quitter la maison et aller aider à sa
voisine à fondre sen beure , parce que son mari
Joigny
1932 MERCURE DE FRANCE
Joigny l'on apprehende la guerre comme
prochaine , tant on est attentif à se fermer
et à ne pas laisser la moindre breche
aux murs : au lieu qu'à Auxerre , loin
de se fermer et de se baricader , comme
à Joigny , on fait ouverture par tout , on
rabbaisse la hauteur des murailles , on y
abbat les Tours , les Bastilles et les Corps
de garde. On a raison dans le fond en
cette derniere Ville , si la premiere Bataille
qu'on livrera ne doit être qu'avec
les verres et les bouteilles . Ce sera l'éve
ment qui en décidera , et nous ne voulons
point en être garants. Au reste nous
vous assurons , Messieurs
crimons point ici autrement , en saluant
vos santez , et que nous sommes , &c.
Ce 8. Juillet 1731 .
3 que
nous n'esétoit
allé en campagne pour fendre du bois . Eh
Dieu , ma Commere , lui dit- elle , je suis marrie
de ce que je ne sçaurois aller t'aider à fendre
ton beure : ne sçais - tu pas que notre homme est
allé en compagne pour fondre du bois ? Il n'y a
d'Auxerre à Joigny que six petites lieuës , mais
la distance morale est considerable entre les deux
Villes , surtout par rapport à la politesse , &c.
de Sens et de celui d'Auxerre , aux Anteurs
du Mercure.
Quoique nous soyons , Messieurs ,
dans un Pays qui fait profession
d'une parfaite neutralité en ce qui regarde
les interêts des Villes d'Auxerre
et de Joigny nous serions cependant bien
aises de sçavoir si Ms de la Ville d'Auxerre
, laisseront sans replique l'Ecrit qui
a parû au mois de Mars dernier , imprimé
dans votre Journal du mois précedent
et comme Mercure les a si bien servis en
1723. et 1724. nous croyons que selon
les apparences il ne se démentira point
en 1731. Si ce Messager des Dieux étoit
d'humeur de faire connoître au Public
tout ce qui se présente sous les yeux des
Curieux , nous pourrions lui confier l'observation
qui se lit au bas de la page 454.
de l'ancienne Histoire Latine des Evêques
d'Auxerre , chez le Pere Labbe , où les
Habitans de la Ville de Joigny ( qui à
peine existoit alors ) et des environs , sont
appellez par un Auteur de la fin du onziéme
siecle , Dolosi Senonenses , Autissiodorensis
AOUST. 1731. 1931
dorensis hostes Ecclesia et Urbis perpetui
qui solebant ad muros usque civitatis irruentes
, furtivis conatibus frequenter et impunè
pradari. Ceci est presque une preuve convaincante
que le Pays de ces Senonois ne
valoit pas celui d'Auxerre , puisque ce
ne pouvoit être que la necessité qui les
forçoit à courir contre cette Ville. Car
s'ils disent que c'étoit l'amour de la proye
et de la rapine , comme autrefois chez
les Normans , cela ne tourneroit qu'à la
confusion de leurs Ancêtres , et rejaillisoit
en partie sur eux.
Pour nous, Messieurs , que notre Commerce
engage à frequenter également ces
deux Villes , nous n'épousons pas plus le
parti de l'une que celui de l'autre ; mais
nous ne pouvons passer sous silence que
nous nous sommes apperçus d'une aussi
grande difference entre le regime de Communauté
de ces deux mêmes Villes , qu'il
y en a entre le langage de la Populace de
l'une et de l'autre. ( a ) On diroit qu'à
(a ) Le Peuple de Joigny, change tous les on en
an, et tous les an en on , ce que celui d'Auxerre
ne fait pas , quoiqu'au reste , à cela près , il ne
parle gueres mieux. Un Etranger passant par Joigny
il y a quelques années , ne put tenir ses éclats
de rire entendant une femme s'excuser de ce qu'elle
ne pouvoit quitter la maison et aller aider à sa
voisine à fondre sen beure , parce que son mari
Joigny
1932 MERCURE DE FRANCE
Joigny l'on apprehende la guerre comme
prochaine , tant on est attentif à se fermer
et à ne pas laisser la moindre breche
aux murs : au lieu qu'à Auxerre , loin
de se fermer et de se baricader , comme
à Joigny , on fait ouverture par tout , on
rabbaisse la hauteur des murailles , on y
abbat les Tours , les Bastilles et les Corps
de garde. On a raison dans le fond en
cette derniere Ville , si la premiere Bataille
qu'on livrera ne doit être qu'avec
les verres et les bouteilles . Ce sera l'éve
ment qui en décidera , et nous ne voulons
point en être garants. Au reste nous
vous assurons , Messieurs
crimons point ici autrement , en saluant
vos santez , et que nous sommes , &c.
Ce 8. Juillet 1731 .
3 que
nous n'esétoit
allé en campagne pour fendre du bois . Eh
Dieu , ma Commere , lui dit- elle , je suis marrie
de ce que je ne sçaurois aller t'aider à fendre
ton beure : ne sçais - tu pas que notre homme est
allé en compagne pour fondre du bois ? Il n'y a
d'Auxerre à Joigny que six petites lieuës , mais
la distance morale est considerable entre les deux
Villes , surtout par rapport à la politesse , &c.
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Résumé : LETTRE écrite des confins du Diocèse de Sens et de celui d'Auxerre, aux Auteurs du Mercure.
La lettre, datée du 8 juillet 1731, est adressée aux auteurs du Mercure depuis les confins des diocèses de Sens et d'Auxerre. Les rédacteurs déclarent leur neutralité entre les villes d'Auxerre et de Joigny, mais s'interrogent sur la réaction des Auxerrois à un écrit paru en mars précédent. Ils rappellent le soutien du Mercure aux Auxerrois en 1723 et 1724 et espèrent une continuité en 1731. La lettre cite l'Histoire Latine des Évêques d'Auxerre, décrivant les habitants de Joigny comme des ennemis perpétuels de l'Église et d'Auxerre. Les auteurs soulignent leur fréquentation des deux villes pour des raisons commerciales, sans prendre parti. Ils notent des différences dans les régimes de communauté et les langues parlées : à Joigny, le peuple modifie les sons 'on' et 'an', contrairement à Auxerre. La lettre relate une anecdote d'un étranger amusé par une conversation locale à Joigny. Les rédacteurs observent également des divergences dans les comportements face à la sécurité : Joigny renforce ses défenses, tandis qu'Auxerre abaisse ses murailles et démolit ses tours. Ils concluent en affirmant leur neutralité et saluent la santé des destinataires.
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958
p. [2002]-2006
TURQUIE ET PERSE.
Début :
Le 10. du mois de Fevrier dernier, le Roi de Perse qui avoit formé la resolution de reprendre [...]
Mots clefs :
Roi de Perse, Armée, Montagnes de la Province d'Iran, Janissaires
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texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
TURQUIE ET PERSE.
L
›
>
E 10. du mois de Fevrier dernier , le Roi de
Perse qui avoit formé la resolution de reprendre
la Ville de Tauris , se mit en marche
pour aller l'assieger à la tête d'une armée de 100.
mille hommes. Son dessein étoit de la reprendre
d'assaut ; mais ayant été repoussé plusieurs fois
avec perte de ses meilleurs Officiers il s'étoit
determiné à en former le Siege et à ouvrir la
tranchée , lors qu'il fut informé qu'il y avoit une
division à Erivan entre la Garnison et le Seraskier
Ali Pacha , auquel les Jannissaires refusoient
d'obeïr , parce qu'il leur étoit dû plusieurs
mois de leur Solde et qu'on ne leur avoit
pas encore distribué le present que les Sultans
sont dans l'usage de leur faire à leur avenement
au Trône. Sur cet avis le Roy de Perse
partagea son Armée , dont il laissa la moitié devant
Tauris et marcha avec le reste du côté
d'Erivan. La saison qui étoit rigoureuse , rendit
sa marche plus longue qu'il ne croyoit ; il eut
d'ailleurs beaucoup de peine à traverser les Montagnes
de la Province d'Iran . Aly - Pacha qui
avoit été informé du projet , calma les Janissaires
mécontens , en leur payant de ses propres
deniers une partie de ce qui leur étoit dû , et
s'enferma dans Erivan avec un renfort de 12000.
hommes.
>
›
Le Roi de Perse étant arrivé prés de cette Ville
, fit tout ce qu'il pût pour attirer le Seraskier
38
A OUS T. 1731. , 2003
>
au combat . Plusieurs jours se passerent à escarmoucher
avec un pareil avantage ,parce que le commandant
Turc ne vouloit pas risquer un combar
general avant que d'avoir reçu un secours considerable
de Troupes qu'il attendoit ; mais ce
secours étant trop long - temps à arriver , il fit
faire une sortie de 6coo . hommes qui eurent
ordre de fuir à la premiere décharge , et d'attirer
le Roi de Perse sous une batterie de 40. pieces
de canon Cet ordre fut exécuté si à propos .
que les Persans poursuivant les Fuyards , donnerent
dans le piege ; ils essuyerent tout le feu
de la batterie , qui leur tua beaucoup de monde
et le Gouverneur de la place sortit contre eux
la tête de 9000. hommes , ausquels se joignirent
encore 14000. hommes , qui étoient campés derriere
une colline , et qui parurent à un certain
signal. Le combat devint general ; les Persans y
firent paroître beaucoup de valeur ; mais étant
trés - mal armés , ils furent obligés de se retirer
vers la riviere d'Aras où ils se retrancherent :9
Si le Seraskier les eût poursuivis dans leur retraite
, on croit qu'il les auroit taillés en pieces ,
mais il se contenta de ce premier avantage.
Vers le 15 de Mars suivant , les Janissaires
demandant avec instance d'aller une seconde fois
au combat , il se détermina à aller attaquer les
Persans dans leurs retranchemens . Il fut d'abord
repoussé avec perte , ce qui l'obligea à se retirer
dans son camp ; mais le nouveau secours qu'il
attendoit , étant arrivé , il commença le 16. à la
pointe du jour à canonner lcs Persans d'une hauteur
, dont il s'étoit emparé. Ces derniers qui
n'avoient que trés - peu d'artillerie sortirent en
désordre de leurs retranchemens , les Turcs les
poursuivirent ; et comme Ils ne s'étoient point
mé
2/2004 MERCURE DE FRANCE
menagé de retraite , le Seraskier les poussa du
côté de l'Aras , ou la plupart se précipiterent. La
perte du côté des Persans peut monter à 18. ou
20000. hommes , tant tués que noyés. Le Roi
de Perse s'est retiré vers Tauris pour y rejoindre
le reste de son armée , et on croit que malgré la
perte de cette bataille il continuera le Siege de
Cette place.
>
Les mêmes lettres ajoûtent qu'on avoit fait des
rejouissances publiques pendant trois jours à
Constantinople , à l'occasion de cette victoire ,
que le G. S. avoit fait distribuer de l'argent aux
Janissaires et au Peuple , et qu'il avoit été resolu
dans le dernier Divan , d'envoyer un secours de
20000. Janissaires au Seraskier Aly- Pacha.
Parmi les prisonniers de consideration qui ont
été faits à la bataille d'Erivan , il y avoit un
Prince , qui commandoit en chef l'armée du Roi
de Perse ; cet officier general ayant été amené à
Constantinople , fut presenté au G. S. qui lui fit
beaucoup d'accueil. S. H. lui ayant demandé
' il ne pouvoit pas esperer de conclure la paix
avec le Roi de Perse, en lui abandonnant les conquêtes
qu'il avoit faites jusqu'à present ; le General
Persan lui répondit qu'il ne le croyoit pas ,
et ajoûta qu'il esperoit voir dans peu le Roi
son Maître à la tête d'une armée devant Constantinople.
Cette réponse fiere et imprudente
irrita si fort le G. S. qu'il lui fit sur le champ
couper la tête devant les fenêtres de son appartement.
S. H. a envoyé depuis des Ordres pour faire
arrêter sur la frontiere l'Ambassadeur du Roi de
Perse , qui vient pour la complimenter sur son
avenement au Trône sous prétexte qu'il n'a
pas les Passeports necessaires pour entrer sur les
>
terres
A O UST. 1731. 2005
Terres de l'Empire Ottoman
et on doit le >
conduire dans l'Île de Tenedos , aprés lui avoir
pris ses Lettres de Créance
les presens qu'il apporte.
ses instructions et
D'autres avis de Constantinople , portent que.
le 14. du mois de May dernier , le Mufti avoit
été deposé et relegué à Busta ; que Pasmuada
avoit été nommé en sa place ; que le 18. Gianum
Coggia étant revenu du Port , avoit trouvé
chés lui un Officier du G. S. qui l'avoit conduit
au Serrail , où Sa Hautesse lui avoit declaré
qu'il n'étoit plus Capitan Pacha ; qu'une heure
aprés on l'avoit obligé de s'embarquer sur une
>
Galere accompagné d'un Chiaoux , de quelques
autres Officiers , et de quatre ou cinq de ses
Domestiques ; que cette Galere ayant pris la
route de Candie on avoit cru d'abord qu'il
avoit été relegué à Retimo ; mais que l'opinion
la plus commune , étoit qu'il avoit été étranglé
parce que dans la route la Galere avoit debarqué
les domestiques du Capitan Pacha disgracié , et
qu'il étoit resté seul avec le Chiaoux et les autres
Officiers chargés des ordres secrets de S H.
Ces lettres ajoûtent qu'il a été la victime des
premiers Ministres et des Jannissaires , qui ne
pouvoient souffrir qu'il fut en si grand credit
auprès du G. S. qu'il avoit détourné de faire la
Guerre aux Princes Chrétiens .
Il est remplacé dans la charge de Capitan Pacha
par Abdi , qui fut disgracié il y a quelques
'années , et qu'on attendincessamment de son exil.
Marabata , Amiral ordinaire , ou Commandant
du Port , qui exerce la charge de Capitan Pacha
par Interim , fait actuellement équiper 16. Sultanes
, et achever les 23. autres qui étoient sur
les chantiers depuis plusieurs mois.
H
2003 MERCURE DE FRANCE
On continuë de faire des recherches contre les
mécontens , qui ont eu part à la premiere et à
la seconde revolte ; et aussi - tôt qu'on en décou
vre quelques-uns , le G. S. les fait étrangler-en
secret.
L
›
>
E 10. du mois de Fevrier dernier , le Roi de
Perse qui avoit formé la resolution de reprendre
la Ville de Tauris , se mit en marche
pour aller l'assieger à la tête d'une armée de 100.
mille hommes. Son dessein étoit de la reprendre
d'assaut ; mais ayant été repoussé plusieurs fois
avec perte de ses meilleurs Officiers il s'étoit
determiné à en former le Siege et à ouvrir la
tranchée , lors qu'il fut informé qu'il y avoit une
division à Erivan entre la Garnison et le Seraskier
Ali Pacha , auquel les Jannissaires refusoient
d'obeïr , parce qu'il leur étoit dû plusieurs
mois de leur Solde et qu'on ne leur avoit
pas encore distribué le present que les Sultans
sont dans l'usage de leur faire à leur avenement
au Trône. Sur cet avis le Roy de Perse
partagea son Armée , dont il laissa la moitié devant
Tauris et marcha avec le reste du côté
d'Erivan. La saison qui étoit rigoureuse , rendit
sa marche plus longue qu'il ne croyoit ; il eut
d'ailleurs beaucoup de peine à traverser les Montagnes
de la Province d'Iran . Aly - Pacha qui
avoit été informé du projet , calma les Janissaires
mécontens , en leur payant de ses propres
deniers une partie de ce qui leur étoit dû , et
s'enferma dans Erivan avec un renfort de 12000.
hommes.
>
›
Le Roi de Perse étant arrivé prés de cette Ville
, fit tout ce qu'il pût pour attirer le Seraskier
38
A OUS T. 1731. , 2003
>
au combat . Plusieurs jours se passerent à escarmoucher
avec un pareil avantage ,parce que le commandant
Turc ne vouloit pas risquer un combar
general avant que d'avoir reçu un secours considerable
de Troupes qu'il attendoit ; mais ce
secours étant trop long - temps à arriver , il fit
faire une sortie de 6coo . hommes qui eurent
ordre de fuir à la premiere décharge , et d'attirer
le Roi de Perse sous une batterie de 40. pieces
de canon Cet ordre fut exécuté si à propos .
que les Persans poursuivant les Fuyards , donnerent
dans le piege ; ils essuyerent tout le feu
de la batterie , qui leur tua beaucoup de monde
et le Gouverneur de la place sortit contre eux
la tête de 9000. hommes , ausquels se joignirent
encore 14000. hommes , qui étoient campés derriere
une colline , et qui parurent à un certain
signal. Le combat devint general ; les Persans y
firent paroître beaucoup de valeur ; mais étant
trés - mal armés , ils furent obligés de se retirer
vers la riviere d'Aras où ils se retrancherent :9
Si le Seraskier les eût poursuivis dans leur retraite
, on croit qu'il les auroit taillés en pieces ,
mais il se contenta de ce premier avantage.
Vers le 15 de Mars suivant , les Janissaires
demandant avec instance d'aller une seconde fois
au combat , il se détermina à aller attaquer les
Persans dans leurs retranchemens . Il fut d'abord
repoussé avec perte , ce qui l'obligea à se retirer
dans son camp ; mais le nouveau secours qu'il
attendoit , étant arrivé , il commença le 16. à la
pointe du jour à canonner lcs Persans d'une hauteur
, dont il s'étoit emparé. Ces derniers qui
n'avoient que trés - peu d'artillerie sortirent en
désordre de leurs retranchemens , les Turcs les
poursuivirent ; et comme Ils ne s'étoient point
mé
2/2004 MERCURE DE FRANCE
menagé de retraite , le Seraskier les poussa du
côté de l'Aras , ou la plupart se précipiterent. La
perte du côté des Persans peut monter à 18. ou
20000. hommes , tant tués que noyés. Le Roi
de Perse s'est retiré vers Tauris pour y rejoindre
le reste de son armée , et on croit que malgré la
perte de cette bataille il continuera le Siege de
Cette place.
>
Les mêmes lettres ajoûtent qu'on avoit fait des
rejouissances publiques pendant trois jours à
Constantinople , à l'occasion de cette victoire ,
que le G. S. avoit fait distribuer de l'argent aux
Janissaires et au Peuple , et qu'il avoit été resolu
dans le dernier Divan , d'envoyer un secours de
20000. Janissaires au Seraskier Aly- Pacha.
Parmi les prisonniers de consideration qui ont
été faits à la bataille d'Erivan , il y avoit un
Prince , qui commandoit en chef l'armée du Roi
de Perse ; cet officier general ayant été amené à
Constantinople , fut presenté au G. S. qui lui fit
beaucoup d'accueil. S. H. lui ayant demandé
' il ne pouvoit pas esperer de conclure la paix
avec le Roi de Perse, en lui abandonnant les conquêtes
qu'il avoit faites jusqu'à present ; le General
Persan lui répondit qu'il ne le croyoit pas ,
et ajoûta qu'il esperoit voir dans peu le Roi
son Maître à la tête d'une armée devant Constantinople.
Cette réponse fiere et imprudente
irrita si fort le G. S. qu'il lui fit sur le champ
couper la tête devant les fenêtres de son appartement.
S. H. a envoyé depuis des Ordres pour faire
arrêter sur la frontiere l'Ambassadeur du Roi de
Perse , qui vient pour la complimenter sur son
avenement au Trône sous prétexte qu'il n'a
pas les Passeports necessaires pour entrer sur les
>
terres
A O UST. 1731. 2005
Terres de l'Empire Ottoman
et on doit le >
conduire dans l'Île de Tenedos , aprés lui avoir
pris ses Lettres de Créance
les presens qu'il apporte.
ses instructions et
D'autres avis de Constantinople , portent que.
le 14. du mois de May dernier , le Mufti avoit
été deposé et relegué à Busta ; que Pasmuada
avoit été nommé en sa place ; que le 18. Gianum
Coggia étant revenu du Port , avoit trouvé
chés lui un Officier du G. S. qui l'avoit conduit
au Serrail , où Sa Hautesse lui avoit declaré
qu'il n'étoit plus Capitan Pacha ; qu'une heure
aprés on l'avoit obligé de s'embarquer sur une
>
Galere accompagné d'un Chiaoux , de quelques
autres Officiers , et de quatre ou cinq de ses
Domestiques ; que cette Galere ayant pris la
route de Candie on avoit cru d'abord qu'il
avoit été relegué à Retimo ; mais que l'opinion
la plus commune , étoit qu'il avoit été étranglé
parce que dans la route la Galere avoit debarqué
les domestiques du Capitan Pacha disgracié , et
qu'il étoit resté seul avec le Chiaoux et les autres
Officiers chargés des ordres secrets de S H.
Ces lettres ajoûtent qu'il a été la victime des
premiers Ministres et des Jannissaires , qui ne
pouvoient souffrir qu'il fut en si grand credit
auprès du G. S. qu'il avoit détourné de faire la
Guerre aux Princes Chrétiens .
Il est remplacé dans la charge de Capitan Pacha
par Abdi , qui fut disgracié il y a quelques
'années , et qu'on attendincessamment de son exil.
Marabata , Amiral ordinaire , ou Commandant
du Port , qui exerce la charge de Capitan Pacha
par Interim , fait actuellement équiper 16. Sultanes
, et achever les 23. autres qui étoient sur
les chantiers depuis plusieurs mois.
H
2003 MERCURE DE FRANCE
On continuë de faire des recherches contre les
mécontens , qui ont eu part à la premiere et à
la seconde revolte ; et aussi - tôt qu'on en décou
vre quelques-uns , le G. S. les fait étrangler-en
secret.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
En février 1731, le roi de Perse entreprit de reprendre la ville de Tauris avec une armée de 100 000 hommes. Après plusieurs assauts infructueux, il décida de mettre la ville en siège. Informé d'une division entre la garnison et le seraskier Ali Pacha à Erivan, il divisa ses forces et marcha vers Erivan. La rigueur de la saison et les montagnes de la province d'Iran ralentirent sa progression. Ali Pacha, ayant apaisé les Janissaires mécontents, se retrancha à Erivan avec 12 000 hommes. Le roi de Perse tenta d'attirer Ali Pacha au combat, mais ce dernier attendit des renforts. Une sortie turque piégea les Persans sous une batterie de canons, déclenchant un combat général. Malgré leur valeur, les Persans, mal armés, se retirèrent vers la rivière d'Aras. Ali Pacha, n'ayant pas poursuivi les Persans, ces derniers se retranchèrent. Le 15 mars, les Janissaires demandèrent à combattre à nouveau. Ali Pacha attaqua les Persans dans leurs retranchements mais fut repoussé. Avec l'arrivée de renforts, il canonna les Persans le 16 mars, les forçant à se retirer vers l'Aras où beaucoup se noyèrent. Les pertes persanes furent estimées à 18 000 ou 20 000 hommes. Le roi de Perse se retira vers Tauris. À Constantinople, des réjouissances publiques furent organisées pour célébrer cette victoire. Le sultan fit distribuer de l'argent et décida d'envoyer 20 000 Janissaires en renfort à Ali Pacha. Un prince persan, commandant en chef de l'armée perse, fut capturé et exécuté après une réponse imprudente au sultan. L'ambassadeur perse fut arrêté à la frontière. Des changements politiques eurent lieu à Constantinople : le mufti fut déposé, et Gianum Coggia fut démis de ses fonctions de Capitan Pacha, probablement exécuté. Il fut remplacé par Abdi. Marabata, commandant du port, équipait 16 sultanes et achevait 23 autres navires. Des recherches contre les mécontents des révoltes précédentes continuaient, avec des exécutions secrètes ordonnées par le sultan.
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959
p. 2006
RUSSIE.
Début :
La Czarine a donné ordre à son Ministre auprés de l'Empereur, de reïterer ses instances [...]
Mots clefs :
Tsarine, Troupe d'exécution, Canal de Ladoga
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texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
secret.
LACzarne a donné ordre à son Ministre au-
,
ces pour obtenir un accommodement pour le
Duc Charles - Leopold de Meckelbourg , beaufrere
de cette Princesse. Ce Prince a fait encore
publier un nouvel écrit , dans lequel il porte ses
plaintes à la Diette des Princes de l'Empire , contre
les troupes d'exécution qui sont dans son
Duché , contre la Noblesse , et contre les procedures
du Conseil Aulique.
,
>
Le Canal de Ladoga , malgré la secheresse
generale dans le Pays a été navigable pendant
P'Eté ; et l'on compte qu'il y a passé cette année
plus de mille Bâtimens chargés de diverses sortes
de Denrées et Marchandises.
secret.
LACzarne a donné ordre à son Ministre au-
,
ces pour obtenir un accommodement pour le
Duc Charles - Leopold de Meckelbourg , beaufrere
de cette Princesse. Ce Prince a fait encore
publier un nouvel écrit , dans lequel il porte ses
plaintes à la Diette des Princes de l'Empire , contre
les troupes d'exécution qui sont dans son
Duché , contre la Noblesse , et contre les procedures
du Conseil Aulique.
,
>
Le Canal de Ladoga , malgré la secheresse
generale dans le Pays a été navigable pendant
P'Eté ; et l'on compte qu'il y a passé cette année
plus de mille Bâtimens chargés de diverses sortes
de Denrées et Marchandises.
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Résumé : RUSSIE.
Le tsar a ordonné à son ministre de négocier pour le Duc Charles-Léopold de Mecklembourg, qui s'est plaint auprès de la Diète des Princes contre les troupes et la noblesse. Le Canal de Ladoga a été navigable malgré la sécheresse, permettant à plus de mille bâtiments de transporter des marchandises.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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960
p. 2006
POLOGNE.
Début :
On écrit de Warsovie que le 16. du mois dernier le Primat envoya des Lettres circulaires [...]
Mots clefs :
Primat, Protestants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE .
N écrit de Warsovie que le 16. du mois
O dernier le Primat envoya des Lettres circulaires
à tous les Evêques , pour leur donner
avis que le Roi avoit accordé aux Protestans de
ce Royaume un Rescript favorable , suivant les
quel ils pourtoient exercer librement leur Reli
gion dans toutes les Villes où il leur a été per
mis d'avoir des Eglises et des Ecoles publiques.
N écrit de Warsovie que le 16. du mois
O dernier le Primat envoya des Lettres circulaires
à tous les Evêques , pour leur donner
avis que le Roi avoit accordé aux Protestans de
ce Royaume un Rescript favorable , suivant les
quel ils pourtoient exercer librement leur Reli
gion dans toutes les Villes où il leur a été per
mis d'avoir des Eglises et des Ecoles publiques.
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961
p. 2007
SUÈDE.
Début :
On écrit de Stokolm que le 16. Juillet, vers les dix heures du soir, le Roy après avoir [...]
Mots clefs :
Lieutenant général, Stockholm, Commerce des Indes orientales, Naturalisés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUÈDE.
SUEDE.
>
>
N écrit de Stokolm que le 16. Juillet , vers
les dix heuresdu soir
le Roy après avoir
soupé avec la Reine , partit pour Cassel , prenant
sa route par Warbi , Nickoping et Norkoping
pour aller s'embarquer à Isted. La suite de S. M.
est de 190. personnes , du nombre desquelles
sont le Lieutenant General Verson , l'Amiral
Taube , les Majors Generaux Ocrensted , Diering
, et Bubembourg , Mr. de Dubem , Grand-
Maréchal de la Cour Mr. Wechel Grand
Ecuyer , &c.
> >
On a publié les Lettres Patentes accordées par
de Roy auCommissaire Konig et à sa Compagnie,
pour faire pendant quinze ans le commerce des
Indes Orientales dans tous les Ports situés audelà
du Cap de Bonne-Esperance , excepté dans
ceux où les Puissances d'Europe ont des Comptoirs
ou des Etablissemens. Ceux qui voudront
prendre part à ce commerce doivent être nés
dans le Royaume , ou naturalisés Suedois.
>
>
N écrit de Stokolm que le 16. Juillet , vers
les dix heuresdu soir
le Roy après avoir
soupé avec la Reine , partit pour Cassel , prenant
sa route par Warbi , Nickoping et Norkoping
pour aller s'embarquer à Isted. La suite de S. M.
est de 190. personnes , du nombre desquelles
sont le Lieutenant General Verson , l'Amiral
Taube , les Majors Generaux Ocrensted , Diering
, et Bubembourg , Mr. de Dubem , Grand-
Maréchal de la Cour Mr. Wechel Grand
Ecuyer , &c.
> >
On a publié les Lettres Patentes accordées par
de Roy auCommissaire Konig et à sa Compagnie,
pour faire pendant quinze ans le commerce des
Indes Orientales dans tous les Ports situés audelà
du Cap de Bonne-Esperance , excepté dans
ceux où les Puissances d'Europe ont des Comptoirs
ou des Etablissemens. Ceux qui voudront
prendre part à ce commerce doivent être nés
dans le Royaume , ou naturalisés Suedois.
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Résumé : SUÈDE.
Le 16 juillet, le roi de Suède quitta Stockholm pour Cassel, accompagné de 190 personnes, dont des dignitaires militaires et civils. Il accorda des Lettres Patentes au commissaire Konig pour commercer dans les Indes Orientales pendant quinze ans, excluant les ports européens au-delà du Cap de Bonne-Espérance. Les commerçants doivent être nés ou naturalisés Suédois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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962
p. 2009-2012
ITALIE.
Début :
On a appris de Rome que l'Abbé Testa, Maître de chambre du cardinal Coscia [...]
Mots clefs :
Empereur, Cardinal, Pape, Chanoine, Rebelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Ma
qui étoit allé à Vienne , pour demander la pro
section de l'Empereur en faveur de ce Cardinal
avoit eu ordre de se retirer.
l'Abbé
Na appris de Rome que l'Abbé Testa
Le Pape donna le 3. du mois dernier une audience
particuliere à l'Agent du Roy de Portugal
, qui fit de nouvelles propositions d'accom →
modement dont S. S. a paru satisfaite.
Le Pape a établi une Congrégation particu
Tiere pour répondre au Manifeste que le Cardimal
Coscia a fait imprimer à Naples , et qu'il a
fait distribuer à tous les Cardinaux qui sont
Rome , et aux autres personnes de distinction de
Cette Ville.
On écrit de Rome , que le Ministre de la
Regence de Parme , s'étant rendu dans la grande
Salle de la Chambre Apostolique , il remit le tribut
ordinaire de 16000. écus pour la reconnoissance
du Domaine direct que le Saint Siege
peut avoir sur les Fiefs des Duchés de Parme et
de Plaisance .
Il est arrivé à Rome , un Chanoine de l'isle
de Corse , qui a eu une audience particuliere du
Pape , dans laquelle il a offert à S. S. la Souve-
$saineté de cette Isle il a prié ensuite le Pape
en cas qu'il jugeât à propos de rejetter cette
offre , d'emplo er ses bons offices auprès de la
République de Genes , pour procurer aux habitans
de cette Isle , le rétablissement de leurs anciens
Privileges.
› Lev12. Juillet , le Colonel Vela , qui doit commander
Hiij
2010 MERCURE DE FRANCE
mander les Troupes que l'Empereur a accordées
à la Republique de Genes , s'embarqua pour la
Bastia , où il va reconnoître les principaux postes
de l'Isle de Corse.
Le même jour , le P. Gritti , Recteur de la
Maison Professe des Jesuites , partit de Genes
pour aller à Rome sçavoir quelles sont les Propositions
d'accommodement , que le Pape veut
faire au nom des Rebelles de cette Isle , pour
lesquels on assure que S. S. a promis d'employer
ses bons offices auprès de la Republique..
On a reçu avis de cette Isle que les Rebelles
avoient taillé en pieces un détachement de 300.
hommes de la Garnison d'Ajaccio , que le Gouverneur
avoit envoyé pour les surprendre dans
le temps qu'ils étoient occupés à faire la moisson.
On mande de Genes qu'il y étoit arrivé de
France cinq Religieuses de l'Ordre de la Visitation
, qui devoient s'embarquer pour Palerme ,
où elles vont établir la Regle de leur Ordre dans
un nouveau Convent qu'on y a fondé.
Le 28. Juillet , il y eut à Florence un orage
terrible pendant lequel le Tonnerre tomba sur
le Clocher des Theatins , d'où il passa dans leur
Sacristie et y brûla plusieurs Ornemens d'Eglise.
Il tomba aussi sur le Chateau de S. George
dont il endommagea les fortifications : à Monte
Varchi , un Prêtre disant la Messe , eut son soulier
brûlé , et celui qui la servoit fut tué au bas
de l'Autel.
On écrit de Malthe que M. le Bailly de Froulay
soutient avec éclat l'honneur insigne qu'il a
receu de l'Ordre , dans la confirmation de son
second Generalat des Galeres ; il justifie par sa
valeur distinguée , son habileté , et la sagesse de
sa conduite , la confiance de l'Ordre entier et la
justice
RMMAA OU ST. 1731. 2011
Justice de son choix pour cet importantEmploy.
Ses vertus qui le font briller sont hereditai
→res dans la maison de Froulay également illustre
par l'ancienneté de sa noblesse , par les grandes
Charges et Dignités , et par les grands hommes
qu'elle a produits . Voici la Copie de la Lettre
qu'il a reçue du Grand- Maître de Malthe à l'occasion
du combat qu'il a soutenu contre trois
Vaisseaux Algeriens , avec des forces très- iné
gales , et avec l'experience et la valeur d'un
Géneral consommé .
Venerable, très- cher et bien- Amé Religieuxs
le Patron que vous nous avés dépeché est en-
-tré dans ce Port aujourd'hui . Il nous a presen
té la Lettre que vout nous avés écrite hier .
pour nous informer de la rencontre que vous
avez faite le même jour de trois Corsaires Algeriens
, et de la façon dont vous vous êtes
comporté dans cette occasion . Notre premier
soin a été de convoquer notre vénerable Conseil
, et d'y faire lire votre Lettre ; nous avons
tous unanimement loüé et admiré votre bonne
conduite et l'attention que vous avez eüe d'envoyer
une Felouque pour donner avis au Commandant
de nos Vaisseaux de la rencontre de
ces Algeriens ; nous ne sçaurions assés vous repeter
combien nous sommes contents de vous ;
vous avez fait tout ce que nous pouvions attendre
d'un parfais Général , et même au delà.
nous n'oublierons jamais que la Capitaine er
la S. Antoine, sous vos ordres, ont osé attaquer
trois Corsaires Algeriens , dont deux étoient de
cinquante Canons , se mettre sous leur feu et
s'exposer avec intrépidité au plus grand' danger.
Vous n'avez cedé aux sages réprésentations
de vos Pilotes , qu'aprés avoir tenté l'im-
Hij possible
2012 MERCURE DE FRANCE
possible . Sur ce &c. Signé MANOEL, A Malthe
ce 27 May 1731.
Ma
qui étoit allé à Vienne , pour demander la pro
section de l'Empereur en faveur de ce Cardinal
avoit eu ordre de se retirer.
l'Abbé
Na appris de Rome que l'Abbé Testa
Le Pape donna le 3. du mois dernier une audience
particuliere à l'Agent du Roy de Portugal
, qui fit de nouvelles propositions d'accom →
modement dont S. S. a paru satisfaite.
Le Pape a établi une Congrégation particu
Tiere pour répondre au Manifeste que le Cardimal
Coscia a fait imprimer à Naples , et qu'il a
fait distribuer à tous les Cardinaux qui sont
Rome , et aux autres personnes de distinction de
Cette Ville.
On écrit de Rome , que le Ministre de la
Regence de Parme , s'étant rendu dans la grande
Salle de la Chambre Apostolique , il remit le tribut
ordinaire de 16000. écus pour la reconnoissance
du Domaine direct que le Saint Siege
peut avoir sur les Fiefs des Duchés de Parme et
de Plaisance .
Il est arrivé à Rome , un Chanoine de l'isle
de Corse , qui a eu une audience particuliere du
Pape , dans laquelle il a offert à S. S. la Souve-
$saineté de cette Isle il a prié ensuite le Pape
en cas qu'il jugeât à propos de rejetter cette
offre , d'emplo er ses bons offices auprès de la
République de Genes , pour procurer aux habitans
de cette Isle , le rétablissement de leurs anciens
Privileges.
› Lev12. Juillet , le Colonel Vela , qui doit commander
Hiij
2010 MERCURE DE FRANCE
mander les Troupes que l'Empereur a accordées
à la Republique de Genes , s'embarqua pour la
Bastia , où il va reconnoître les principaux postes
de l'Isle de Corse.
Le même jour , le P. Gritti , Recteur de la
Maison Professe des Jesuites , partit de Genes
pour aller à Rome sçavoir quelles sont les Propositions
d'accommodement , que le Pape veut
faire au nom des Rebelles de cette Isle , pour
lesquels on assure que S. S. a promis d'employer
ses bons offices auprès de la Republique..
On a reçu avis de cette Isle que les Rebelles
avoient taillé en pieces un détachement de 300.
hommes de la Garnison d'Ajaccio , que le Gouverneur
avoit envoyé pour les surprendre dans
le temps qu'ils étoient occupés à faire la moisson.
On mande de Genes qu'il y étoit arrivé de
France cinq Religieuses de l'Ordre de la Visitation
, qui devoient s'embarquer pour Palerme ,
où elles vont établir la Regle de leur Ordre dans
un nouveau Convent qu'on y a fondé.
Le 28. Juillet , il y eut à Florence un orage
terrible pendant lequel le Tonnerre tomba sur
le Clocher des Theatins , d'où il passa dans leur
Sacristie et y brûla plusieurs Ornemens d'Eglise.
Il tomba aussi sur le Chateau de S. George
dont il endommagea les fortifications : à Monte
Varchi , un Prêtre disant la Messe , eut son soulier
brûlé , et celui qui la servoit fut tué au bas
de l'Autel.
On écrit de Malthe que M. le Bailly de Froulay
soutient avec éclat l'honneur insigne qu'il a
receu de l'Ordre , dans la confirmation de son
second Generalat des Galeres ; il justifie par sa
valeur distinguée , son habileté , et la sagesse de
sa conduite , la confiance de l'Ordre entier et la
justice
RMMAA OU ST. 1731. 2011
Justice de son choix pour cet importantEmploy.
Ses vertus qui le font briller sont hereditai
→res dans la maison de Froulay également illustre
par l'ancienneté de sa noblesse , par les grandes
Charges et Dignités , et par les grands hommes
qu'elle a produits . Voici la Copie de la Lettre
qu'il a reçue du Grand- Maître de Malthe à l'occasion
du combat qu'il a soutenu contre trois
Vaisseaux Algeriens , avec des forces très- iné
gales , et avec l'experience et la valeur d'un
Géneral consommé .
Venerable, très- cher et bien- Amé Religieuxs
le Patron que vous nous avés dépeché est en-
-tré dans ce Port aujourd'hui . Il nous a presen
té la Lettre que vout nous avés écrite hier .
pour nous informer de la rencontre que vous
avez faite le même jour de trois Corsaires Algeriens
, et de la façon dont vous vous êtes
comporté dans cette occasion . Notre premier
soin a été de convoquer notre vénerable Conseil
, et d'y faire lire votre Lettre ; nous avons
tous unanimement loüé et admiré votre bonne
conduite et l'attention que vous avez eüe d'envoyer
une Felouque pour donner avis au Commandant
de nos Vaisseaux de la rencontre de
ces Algeriens ; nous ne sçaurions assés vous repeter
combien nous sommes contents de vous ;
vous avez fait tout ce que nous pouvions attendre
d'un parfais Général , et même au delà.
nous n'oublierons jamais que la Capitaine er
la S. Antoine, sous vos ordres, ont osé attaquer
trois Corsaires Algeriens , dont deux étoient de
cinquante Canons , se mettre sous leur feu et
s'exposer avec intrépidité au plus grand' danger.
Vous n'avez cedé aux sages réprésentations
de vos Pilotes , qu'aprés avoir tenté l'im-
Hij possible
2012 MERCURE DE FRANCE
possible . Sur ce &c. Signé MANOEL, A Malthe
ce 27 May 1731.
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Résumé : ITALIE.
En 1731, plusieurs événements politiques et religieux ont marqué l'Italie et les régions voisines. À Rome, le Pape a reçu l'agent du roi de Portugal et a créé une congrégation pour répondre au manifeste du cardinal Coscia diffusé à Naples. Le ministre de la Régence de Parme a versé le tribut annuel au Saint-Siège pour les duchés de Parme et de Plaisance. Un chanoine corse a proposé au Pape la souveraineté de l'île de Corse, et ce dernier a promis d'intercéder auprès de la République de Gênes pour restaurer les privilèges des habitants corses. Le colonel Vela a été envoyé à Bastia pour commander les troupes de la République de Gênes, tandis que le père Gritti s'est rendu à Rome pour connaître les propositions du Pape concernant les rebelles corses. En Corse, les rebelles ont attaqué un détachement de la garnison d'Ajaccio. À Gênes, cinq religieuses de l'Ordre de la Visitation se sont embarquées pour Palerme afin d'y fonder un nouveau couvent. À Florence, un orage a causé des dommages significatifs, affectant notamment le clocher des Théatins et le château de Saint-Georges. Enfin, à Malte, le bailli de Froulay a été félicité pour sa conduite lors d'un combat contre des corsaires algériens, mettant en évidence sa valeur et son habileté.
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963
p. 2012-2013
ESPAGNE.
Début :
On mande de Seville que le 14. du mois dernier, le Roy donna Audience publique [...]
Mots clefs :
Séville, Roi de Maroc, Trône, Oran, Tanger, Cadix, Escadre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
mande de Seville que fe 14. du mois
dernier, le Roy donna Audience publique
à Muley - Hamet , Prince Maure , fils de Muley-
Bonfar et Neveu de Muley- Ismael : ce Prince
qui est un des prétendans à la Couronne du Feu
Roy de Maroc, a demandé un secours pour remonter
sur le Trône de ses ancêtres , en promettant
de ceder à S. M. Cath. les Villes d'Oran
et de Tanger , et quelques autres Places le long
de la Mer. Après l'Audience du Roy , il eut Audience
de la Reyne , du Prince , de la Princesse
des Assuries et des Infans , qui le reçurent avec
beaucoup d'accueil .
Le 28. de Juin , il arriva à Seville un Ambassadeur
de Muley- Abdallah , actuellement Roy
de Maroc , au nom duquel il est chargé de faire
au Roy des propositions fort avantageuses pour
détourner S. M. d'accorder du secours au Prince
Maure dont on vient de parler.
Le Roy a fait demander à la Chambre du
Commerce de Cadix un emprunt de 1100. mille
pieces de huit , avec promesse de faire délivrer
incessamment le reste des Effets de la Flotille.
On a publié une Ordonnance du Roy dans
les Ports d'Espagne , par laquelle S M. Cath
déclare que tous les effets appartenants à des ALgeriens
qu'on trouvera sur des Vais caux por
tant Pavillon Anglois , seront confisqués , le
Roy d'Espagne ne voulant pas permettre que les
Negocians d'Alger puissent faire aucun commerce
dans ses Etats directement ny indirectement.
2.
Qn
༢ །།
A O UST. 1731. 2013
On écrit de Cadix que le 14, Juillet , les trois
Vaisseaux de Guerre et la Fregate commandés
par le Chef d'Escadre Don Rodrigue de Torres ,
étoient arrivés de la nouvelle Espagne , et en
dernier lieu de la Havane , avec une charge très
considerable, qu'on fait monter à trois milions
sa mille , 888. Pieces de huit , sans comprendre
les autres marchandises qui sont pour
compte du Roy et pour celui des Negocians interessés
dans cette Flotille. Ces Vaisseaux avoient
été joints à quelques heues de la Baye de Cadix
par le Comte de Clavijo qui croisoit avec son
Escadre à la hauteur du Cap de S. Vincent et de
Sainte Marie.
L'Escadre du Roy , à laquelle doit se joindre
PEscadre Angloise qu'on attend à Cadix , sera
de 10. Vaisseaux de Guerre: Les Regimens qui
doivent composer les 6000 : hommes que S. M.-
envoye en Italie sont nommés; le Comte de Charny,
Lieutenant - General des Armées du Roy, doit.
les commander ; le Duc de Castro Pignano let
Marquis d'Hautefort et deux autres Officiers
Generaux serviront sous lui en qualité de Marechaux
de Camp
La nuit du 21. au 2. on essuya une Tempte
terrible du côté de Palencia , où le Tonnerre
tomba sur le Convent de la Sainte Epine,, de
P'Ordre de Citeaux , et mit le feu à plusieurs
endroits de ce Monastere , qui fut consumé par
les flammes en moins de deux heures. Les Religieux
qui furent obligés de se sauver à moitié
habillés , n'eurent que le temps d'emporter avec
eux le S. Sacrement et la Sainte Epine , qu's .
mirent en dépot dans un Hermitage des en
virons ,
dernier, le Roy donna Audience publique
à Muley - Hamet , Prince Maure , fils de Muley-
Bonfar et Neveu de Muley- Ismael : ce Prince
qui est un des prétendans à la Couronne du Feu
Roy de Maroc, a demandé un secours pour remonter
sur le Trône de ses ancêtres , en promettant
de ceder à S. M. Cath. les Villes d'Oran
et de Tanger , et quelques autres Places le long
de la Mer. Après l'Audience du Roy , il eut Audience
de la Reyne , du Prince , de la Princesse
des Assuries et des Infans , qui le reçurent avec
beaucoup d'accueil .
Le 28. de Juin , il arriva à Seville un Ambassadeur
de Muley- Abdallah , actuellement Roy
de Maroc , au nom duquel il est chargé de faire
au Roy des propositions fort avantageuses pour
détourner S. M. d'accorder du secours au Prince
Maure dont on vient de parler.
Le Roy a fait demander à la Chambre du
Commerce de Cadix un emprunt de 1100. mille
pieces de huit , avec promesse de faire délivrer
incessamment le reste des Effets de la Flotille.
On a publié une Ordonnance du Roy dans
les Ports d'Espagne , par laquelle S M. Cath
déclare que tous les effets appartenants à des ALgeriens
qu'on trouvera sur des Vais caux por
tant Pavillon Anglois , seront confisqués , le
Roy d'Espagne ne voulant pas permettre que les
Negocians d'Alger puissent faire aucun commerce
dans ses Etats directement ny indirectement.
2.
Qn
༢ །།
A O UST. 1731. 2013
On écrit de Cadix que le 14, Juillet , les trois
Vaisseaux de Guerre et la Fregate commandés
par le Chef d'Escadre Don Rodrigue de Torres ,
étoient arrivés de la nouvelle Espagne , et en
dernier lieu de la Havane , avec une charge très
considerable, qu'on fait monter à trois milions
sa mille , 888. Pieces de huit , sans comprendre
les autres marchandises qui sont pour
compte du Roy et pour celui des Negocians interessés
dans cette Flotille. Ces Vaisseaux avoient
été joints à quelques heues de la Baye de Cadix
par le Comte de Clavijo qui croisoit avec son
Escadre à la hauteur du Cap de S. Vincent et de
Sainte Marie.
L'Escadre du Roy , à laquelle doit se joindre
PEscadre Angloise qu'on attend à Cadix , sera
de 10. Vaisseaux de Guerre: Les Regimens qui
doivent composer les 6000 : hommes que S. M.-
envoye en Italie sont nommés; le Comte de Charny,
Lieutenant - General des Armées du Roy, doit.
les commander ; le Duc de Castro Pignano let
Marquis d'Hautefort et deux autres Officiers
Generaux serviront sous lui en qualité de Marechaux
de Camp
La nuit du 21. au 2. on essuya une Tempte
terrible du côté de Palencia , où le Tonnerre
tomba sur le Convent de la Sainte Epine,, de
P'Ordre de Citeaux , et mit le feu à plusieurs
endroits de ce Monastere , qui fut consumé par
les flammes en moins de deux heures. Les Religieux
qui furent obligés de se sauver à moitié
habillés , n'eurent que le temps d'emporter avec
eux le S. Sacrement et la Sainte Epine , qu's .
mirent en dépot dans un Hermitage des en
virons ,
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Résumé : ESPAGNE.
Le 14 du mois précédent, le roi d'Espagne a reçu Muley-Hamet, prince maure et prétendant au trône du Maroc, qui a sollicité un soutien pour récupérer son trône en échange de la cession des villes d'Oran et de Tanger. Muley-Hamet a également été accueilli par la reine et les membres de la famille royale. Le 28 juin, un ambassadeur de Muley-Abdallah, roi actuel du Maroc, est arrivé à Séville pour proposer des offres au roi d'Espagne afin de dissuader son soutien à Muley-Hamet. Le roi a demandé un emprunt de 1 100 000 pièces de huit à la Chambre du Commerce de Cadix et a publié une ordonnance royale pour confisquer les effets algériens trouvés sur des vaisseaux anglais. Le 14 juillet, trois vaisseaux de guerre et une frégate sont arrivés à Cadix avec une cargaison évaluée à trois millions et 888 pièces de huit. L'escadre royale, renforcée par l'escadre anglaise, comptera 10 vaisseaux de guerre. Les régiments envoyés en Italie seront commandés par le comte de Charny et d'autres officiers généraux. Le 21 juillet, une tempête a détruit le couvent de la Sainte-Épine à Palencia.
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964
p. 2014
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Le 17. Juillet, le Chevalier Charles Wager partit des Dunes pour aller joindre le reste [...]
Mots clefs :
Escadre, Vaisseaux de guerre, Traité de Séville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
E17 Juillet , le Chevalier Charles Wager
Lpartit des Dunes pour aller joindre le reste
de l'Escadre qu'il commande à Spithead , d'où
il partit le 27. à la pointe du jour . L'Escadre est
composée de 13. Vaisseaux de Guerre . On la vit
passer le 30. à la hauteur du Port de Falmouth.
Le 1. de ce mois , un Méssager d'Etat dépê
ché par M. Robinsson , Ministre Plenipotentiaire
du Roy auprés de l'Empereur , arriva de
Vienne à Hamptoncourt , avec la Copie d'un
Traité signé à Vienne le 22. de Juillet entre les
Ministres de l'Empereur et ceux du Roy d'Espagne
et de S. M. Brit. pour l'éxecution des Engagements
pris par le Traité de Seville , et par
le dernier Traité de Vienne , concernant la succession
de l'Infant Don Carlos aux Etats de
Toscane et de Parme.
E17 Juillet , le Chevalier Charles Wager
Lpartit des Dunes pour aller joindre le reste
de l'Escadre qu'il commande à Spithead , d'où
il partit le 27. à la pointe du jour . L'Escadre est
composée de 13. Vaisseaux de Guerre . On la vit
passer le 30. à la hauteur du Port de Falmouth.
Le 1. de ce mois , un Méssager d'Etat dépê
ché par M. Robinsson , Ministre Plenipotentiaire
du Roy auprés de l'Empereur , arriva de
Vienne à Hamptoncourt , avec la Copie d'un
Traité signé à Vienne le 22. de Juillet entre les
Ministres de l'Empereur et ceux du Roy d'Espagne
et de S. M. Brit. pour l'éxecution des Engagements
pris par le Traité de Seville , et par
le dernier Traité de Vienne , concernant la succession
de l'Infant Don Carlos aux Etats de
Toscane et de Parme.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 17 juillet, le Chevalier Charles Wager quitta les Dunes pour rejoindre son escadre à Spithead. Le 30 juillet, cette escadre de 13 vaisseaux fut aperçue au large de Falmouth. Le 1er août, un messager apporta à Hampton Court un traité signé à Vienne le 22 juillet entre l'empereur, le roi d'Espagne et le roi de Grande-Bretagne. Ce traité concernait la succession de l'Infant Don Carlos aux États de Toscane et de Parme.
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965
p. 2014-2015
HOLLANDE ET PAYS-BAS.
Début :
Le Duc de Lorraine partit de Bruxelles le 23. Juillet , il arriva le même jour à Namur, [...]
Mots clefs :
Duc de Lorraine, Fortifications
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE ET PAYS-BAS.
HOLLANDE ET PAYS-BAS.
E Duc de Lorraine partit de Bruxelles le
L23. Juillet , il arriva le même jour à Namur,
où il fut receu par le Géneral de Colliard qui
lui fit voir toutes les fortifications de la Ville er
du Chateau dont il est Commandant.
Le 25. quelques Bourgeois montés sur des
Echasses fort élevées , donnerent au Duc de
Lorraine le divertissement d'un combat : ce Prince
parut y prendre beaucoup de plaisir , et fit
aux Bourgeois un present considerable.
Le 26. ce Prince en partit pour Charleroy
d'où il ira à Mons , à Ath, à Tournay , à Oudenarde
, à Courtray , à Menin , à Ypres , à Furwit
nes
A OUS T. 1731. 2015
nes , à Nieuport, à Ostende , à Bruges , à Gand,
et à Anvers.
E Duc de Lorraine partit de Bruxelles le
L23. Juillet , il arriva le même jour à Namur,
où il fut receu par le Géneral de Colliard qui
lui fit voir toutes les fortifications de la Ville er
du Chateau dont il est Commandant.
Le 25. quelques Bourgeois montés sur des
Echasses fort élevées , donnerent au Duc de
Lorraine le divertissement d'un combat : ce Prince
parut y prendre beaucoup de plaisir , et fit
aux Bourgeois un present considerable.
Le 26. ce Prince en partit pour Charleroy
d'où il ira à Mons , à Ath, à Tournay , à Oudenarde
, à Courtray , à Menin , à Ypres , à Furwit
nes
A OUS T. 1731. 2015
nes , à Nieuport, à Ostende , à Bruges , à Gand,
et à Anvers.
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Résumé : HOLLANDE ET PAYS-BAS.
Le duc de Lorraine visita Namur le 23 juillet, accueilli par le général de Colliard. Il assista à un combat sur échasses le 25 juillet et partit pour Charleroi le 26 juillet. Son itinéraire incluait ensuite Mons, Ath, Tournai, Oudenarde, Courtrai, Menin, Ypres, Furnes, Nieuport, Ostende, Bruges, Gand et Anvers.
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966
p. 2016-2018
ADDITION aux Nouvelles Etrangeres.
Début :
On a appris par Moscou que l'armée du Roy de Perse étoit presentement de 120000. [...]
Mots clefs :
Moscou, Armée du roi de Perse, Artillerie, Bataillons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ADDITION aux Nouvelles Etrangeres.
ADDITION
aux Nouvelles Etrangeres.
Neapps toit presentement de 120000.
Na appris par Moscou que l'armée du Roy
hommes , que ce Prince avoit coupé les vivres
aux Turcs , et que ces derniers étoient tellement
resserrés dans un défilé de Montagnes du côté
d'Erivan , qu'on ne doutoit point qu'ils ne fussent
taillés en pieces s'ils étoient attaqués dans
ce Poste, d'où il leur étoit difficile de sortir pour
secourir la Ville avec laquelle ils n'avoient plus
de communication .
Les Lettres d'Allemagne portent que le r
de ce mois , le Roy de Suede , accompagné du
Prince Maximilien de Hesse- Cassel , son frere
fit son entrée dans Cassel au bruit d'une Salve
generale de l'Artillerie et aux acclamations du
Peuple. Toutes les rues sur son passage étoient
ornées d'Arcs de Triomphe , et bordées par une
double Haye des Soldats de la Garnison. S M.
fut reçue au Palais par la Princesse épouse du
Prince Maximilien , par les Princes ses enfans ,
par les Princesses ses enfans , par les Ministres
du Landgraviat et par les Colleges de Regence et
de Justice , et elle y fut complimentée par le
Chancelier : ensuite le Roy soupa en Public
aprés quoy il alla en chaise se promener dans les
xues de la Ville pour en voir les illuminations.
On écrit de Seville que les Regimens de Cas
tille, de Lombardie , de Naples et de Bourgogne,
qui
AOUST. 1731 2017
qui sont de deux Bataillons chacun , ont été
choisis par le Roy pour passer en Italie , avec
un Regiment Suisse de deux Bataillons le Regi
ment de Batavia , Dragons , deux autres Bataillons
tirés de differens Regimens , et trois Es
cadrons.
Le PrinceMaure qui étoit venu à Seville pour
demander du secours au Roy d'Espagne contre
le Roy de Maroc , eut le 29. de Juillet sa seconde
Audience du Roy , et le premier de ce
mois il partit pour retourner en Afrique..
Le 26. Juillet , jour auquel on celebre à Naples
la fête de sainte Anne , on fit dans l'Eglise
de notre Dame de la Pieté la diftribution ordinaire
des dots de so. ccus chacun à onze filles
portant le nom de cette Sainte..
Le même jour , on exposa dans la Chapelle
du Palais du Prince de Montemileto , le pied de
Sainte Anne qu'on y conserve ; et qu'on dit
avoir été apporté de la Grece par les Ancêtres de
ce Seigneur.
Le 1. Aoust , ily eut à Rome une Congrega
tion extraordinaire de l'Immunité composée de
dix Cardinaux et de neuf Prelats , au sujet des
Déserteurs qui se retirent dans les Eglises Privi
legiées , d'où l'Empereur prétend les faire tirer.
Aprés de grandes contestations sur cette affaire
il fut arrêté que les Déserteurs réfugiés dans les
Aglises , seroient rendus , mais à condition qu'ils
ne seroient point punis de mort.
Le Roy de Sardaigne Victor Amedée , a écrit
au Cardinal Grimaldi pour l'engager à travail
lea
2018 MERCURE DE FRANCE
ler à l'accommodement des differends du S. Siege
avec la Cour de Turin. Ce Cardinal a eu à co
sujet deux Audiences particulieres du Pape , qui
dans un Consistoire tenu le 6. de ce mois , communica
aux Cardinaux tout ce qui s'est fait depuis
six mois par rapport aux differens du S.
Siege avec la Cour de Turin : de 36. Cardinaux
qui assistèrent à ce Consistoire 31. furent d'avis
de confirmer toutes les concessions obtenues par
la Maison de Savoye sous le Pontificat du Pape
Nicolas V. et les cinq autres prierent S. S. de
les dispenser d'opiner.
On a fait au commencement de ce mois d
Genes , des Prieres publiques pour obtenir la
benediction du Ciel sur les Troupes que la République
envoye contre les Rebelles de l'Isle de
Corse. On a déja embarqué la plus grande partie
de ces Troupes , et en attendant que le vent soit
devenu favorable pour les faire partir , le Prince
Doria traite tous les jours magnifiquement les
Officiers Allemands arrivés pour commander les
Troupes auxiliaires de l'Empereur. Trois des Galeres
de la République sont revenuës de l'Isle de
Corse pour escorter les Batimens de transport ,
et faciliter la descente de cesTroupes dans l'Isle,
d'ou on apprend que les Rebelles qui avoient
ouvert la tranchée devant la Ville de la Bastia ,
avoient été repoussés avec perte dans les trois
assauts qu'ils ont donnés pour s'emparer d'un
Forr qui est prés de cette Ville. On assure qu'on
publiera incessamment une Proclamation pour
mettre à prix la tête des Rebelles de l'Isle de
Corse ausquels la République n'accordera point
de Cartel.
aux Nouvelles Etrangeres.
Neapps toit presentement de 120000.
Na appris par Moscou que l'armée du Roy
hommes , que ce Prince avoit coupé les vivres
aux Turcs , et que ces derniers étoient tellement
resserrés dans un défilé de Montagnes du côté
d'Erivan , qu'on ne doutoit point qu'ils ne fussent
taillés en pieces s'ils étoient attaqués dans
ce Poste, d'où il leur étoit difficile de sortir pour
secourir la Ville avec laquelle ils n'avoient plus
de communication .
Les Lettres d'Allemagne portent que le r
de ce mois , le Roy de Suede , accompagné du
Prince Maximilien de Hesse- Cassel , son frere
fit son entrée dans Cassel au bruit d'une Salve
generale de l'Artillerie et aux acclamations du
Peuple. Toutes les rues sur son passage étoient
ornées d'Arcs de Triomphe , et bordées par une
double Haye des Soldats de la Garnison. S M.
fut reçue au Palais par la Princesse épouse du
Prince Maximilien , par les Princes ses enfans ,
par les Princesses ses enfans , par les Ministres
du Landgraviat et par les Colleges de Regence et
de Justice , et elle y fut complimentée par le
Chancelier : ensuite le Roy soupa en Public
aprés quoy il alla en chaise se promener dans les
xues de la Ville pour en voir les illuminations.
On écrit de Seville que les Regimens de Cas
tille, de Lombardie , de Naples et de Bourgogne,
qui
AOUST. 1731 2017
qui sont de deux Bataillons chacun , ont été
choisis par le Roy pour passer en Italie , avec
un Regiment Suisse de deux Bataillons le Regi
ment de Batavia , Dragons , deux autres Bataillons
tirés de differens Regimens , et trois Es
cadrons.
Le PrinceMaure qui étoit venu à Seville pour
demander du secours au Roy d'Espagne contre
le Roy de Maroc , eut le 29. de Juillet sa seconde
Audience du Roy , et le premier de ce
mois il partit pour retourner en Afrique..
Le 26. Juillet , jour auquel on celebre à Naples
la fête de sainte Anne , on fit dans l'Eglise
de notre Dame de la Pieté la diftribution ordinaire
des dots de so. ccus chacun à onze filles
portant le nom de cette Sainte..
Le même jour , on exposa dans la Chapelle
du Palais du Prince de Montemileto , le pied de
Sainte Anne qu'on y conserve ; et qu'on dit
avoir été apporté de la Grece par les Ancêtres de
ce Seigneur.
Le 1. Aoust , ily eut à Rome une Congrega
tion extraordinaire de l'Immunité composée de
dix Cardinaux et de neuf Prelats , au sujet des
Déserteurs qui se retirent dans les Eglises Privi
legiées , d'où l'Empereur prétend les faire tirer.
Aprés de grandes contestations sur cette affaire
il fut arrêté que les Déserteurs réfugiés dans les
Aglises , seroient rendus , mais à condition qu'ils
ne seroient point punis de mort.
Le Roy de Sardaigne Victor Amedée , a écrit
au Cardinal Grimaldi pour l'engager à travail
lea
2018 MERCURE DE FRANCE
ler à l'accommodement des differends du S. Siege
avec la Cour de Turin. Ce Cardinal a eu à co
sujet deux Audiences particulieres du Pape , qui
dans un Consistoire tenu le 6. de ce mois , communica
aux Cardinaux tout ce qui s'est fait depuis
six mois par rapport aux differens du S.
Siege avec la Cour de Turin : de 36. Cardinaux
qui assistèrent à ce Consistoire 31. furent d'avis
de confirmer toutes les concessions obtenues par
la Maison de Savoye sous le Pontificat du Pape
Nicolas V. et les cinq autres prierent S. S. de
les dispenser d'opiner.
On a fait au commencement de ce mois d
Genes , des Prieres publiques pour obtenir la
benediction du Ciel sur les Troupes que la République
envoye contre les Rebelles de l'Isle de
Corse. On a déja embarqué la plus grande partie
de ces Troupes , et en attendant que le vent soit
devenu favorable pour les faire partir , le Prince
Doria traite tous les jours magnifiquement les
Officiers Allemands arrivés pour commander les
Troupes auxiliaires de l'Empereur. Trois des Galeres
de la République sont revenuës de l'Isle de
Corse pour escorter les Batimens de transport ,
et faciliter la descente de cesTroupes dans l'Isle,
d'ou on apprend que les Rebelles qui avoient
ouvert la tranchée devant la Ville de la Bastia ,
avoient été repoussés avec perte dans les trois
assauts qu'ils ont donnés pour s'emparer d'un
Forr qui est prés de cette Ville. On assure qu'on
publiera incessamment une Proclamation pour
mettre à prix la tête des Rebelles de l'Isle de
Corse ausquels la République n'accordera point
de Cartel.
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Résumé : ADDITION aux Nouvelles Etrangeres.
En août 1731, plusieurs événements politiques et militaires marquants se sont produits en Europe. En Russie, l'armée du roi a réussi à couper les vivres aux Turcs, les piégeant dans un défilé près d'Erivan, ce qui a mis ces derniers dans une situation critique. En Allemagne, le roi de Suède a fait une entrée triomphale à Cassel, accompagné du prince Maximilien de Hesse-Cassel, avec des arcs de triomphe et des illuminations. En Espagne, plusieurs régiments ont été sélectionnés pour partir en Italie, et le prince Maure a obtenu une audience pour solliciter de l'aide contre le roi du Maroc. À Naples, la fête de sainte Anne a été célébrée par la distribution de dots. À Rome, une congrégation extraordinaire a décidé que les déserteurs réfugiés dans les églises privilégiées seraient rendus, mais sans être condamnés à mort. Le roi de Sardaigne a également tenté de médiatiser les différends entre le Saint-Siège et la Cour de Turin. Enfin, à Gênes, des prières publiques ont été organisées pour bénir les troupes envoyées contre les rebelles de l'île de Corse, où les assauts des rebelles ont été repoussés.
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967
p. 2019-2022
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 20. du mois dernier le Roy étant parti de bonne-heure de Fontainebleau [...]
Mots clefs :
Fontainebleau, Comédiens-Français, Amour, Danseurs et danseuses de l'Opéra
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
La
E 20. du mois dernier le Roy étant
parti de bonne - heure de Fontainebleau
pour la Chasse du Cerf , du côté
de Melun , S. M. alla voit ensuite le Marêchal
de Villars , à son magnifique Château
de Vau-le-Villars . Elle examina a vec
beaucoup d'attention les Tableaux répresentant
les Campagnes de ce Géneral ,
les Places qu'il a attaquées et les Batailles
qu'il a données.
Après que le Roy se fut amusé quelque
tems dans les Appartemens , il monta en
Caleche avec la Marêchale de Villars , et
alla se promener dans le Parc , le Marêchal
de Villars marchoit à Cheval à côté
de la Calêche. On fit pendant ce tems- là
plusieurs décharges du Canon qui est
dans l'avant-Cour du Château . Ôn servit
quantité de rafraîchissemens aux Of
ficiers des Gardes du Roy , et à toutes
les personnes qui étoient de la suite de
S. M. qui s'en retourna à Fontainebleau ,
fort satisfaite de la visite qu'il avoit faite
2 au Maréchal de Villars. Le
2020 MERCURE DE FRANCE
Le 2. Aoust , les Comédiens François
representerent à Fontainebleau , la Comédie
du Distrait , qui fut suivie d'Arlequin
poli parl ' Amour, joué par les Comédiens
Italiens .
Le 4. ces derniers représenterent les
Amans réunis et la Sylphide , Pieces du
Théatre Italien .
Le 7. les Comédiens François jouerent
Ia Comédie de Turcaret , il y eut des in--
termedes dansés par les Principaux Danseurs
et Danseuses de l'Opera ..
Le 9. les mêmes Comédiens jouerent
pour la derniere fois devant L. M. le Fa
Toux désabusé , et les Italiens Isle des Es
claves , il y eut les Intermedes dansés par
les fieurs Dumoulin , Laval et Maitaire,
la De Camargo y brilla à son ordinaire,
et fit beaucoup de plaisir à toute la
Cour.
Le 11. de ce mois , le Roy et la Reine
partirent de Fontainebleau vers les trois
heures aprés midi pour aller coucher à.
Petit-Bourg , d'où L. M. arriverent ài
Versailles le 14-
La Comtesse de Mailly , Dame d'Atour
de la Reine , ayant demandé la permission
de se retirer , la Duchesse de Mazarin
sa fille , a été nommée par le Roy
pour lui succeder dans cette Charge , et
te
A O UST. 1731.. 2021
le 19. de ce mois elle prêta serment entre
les mains de la Reine,
On a augmenté de cinquante le nombre
des Pauvres qui habitent les Loges de
la grande Cour de l'Hôpital des petites
Maisons .
La Riviere de Seine , qu'on passe à
pied à plusieurs endroits au dessus de Paris
, n'avoit pas été si basse , ni si longrems
, depuis plus de cent ans , selon les
Registres de l'Hôtel de Ville . Mais malgré
la secheresse , on apprend que la ré
colte du Bled a été fort abondante .
Le 15. Fête de l'Assomption de la Vierge
, il y eut Concert spirituel au Château
des Thuilleries. M. Mouret fit chanter
Exaltabo te Deus. Moter de M. de la Lan
de , dans lequel la Dlle . le Maure chanta
avec beaucoup d'applaudissement , de
même que les Dues Errémens et Petit- pas,
les fieurs Lecler et Blavet joüerent plusieurs
Concerto sur le Violon et la Flute ,
dont l'execution fut parfaite et très ap
plaudie par une nombreuse assemblée
le Concert fut terminé par le Confitebor 2
autre Motet de M. de la Lande.
Le 22 , aprés midi , le Roy fit au
Champ de Mars la revue de la Gendarme-*
rie , dont S. M. parut très satisfaite ::*
après que le Roy cut passé le long de
la
2022 MERCURE DE FRANCE
la Ligne , S. M. vit défiler la Gendarmerie
en Escadrons , par Brigades et quatre
à quatre. La Reine et Monseigneur le
Dauphin se trouverent à cette révuë.
Le 5. Août , le Marquis de Choiseul
Beaupré , Mestre de Camp de Cavalerie ,
Enseigne des Gens-d'armes d'Orleans
prêta serment entre les mains du Roy
pour la Charge de Lieutenant General
au Gouvernement de Champagne , dans
laquelle il a succedé au Marquis de Choiseul
son Pere , Lieutenant General des
Armées du Roy.
La
E 20. du mois dernier le Roy étant
parti de bonne - heure de Fontainebleau
pour la Chasse du Cerf , du côté
de Melun , S. M. alla voit ensuite le Marêchal
de Villars , à son magnifique Château
de Vau-le-Villars . Elle examina a vec
beaucoup d'attention les Tableaux répresentant
les Campagnes de ce Géneral ,
les Places qu'il a attaquées et les Batailles
qu'il a données.
Après que le Roy se fut amusé quelque
tems dans les Appartemens , il monta en
Caleche avec la Marêchale de Villars , et
alla se promener dans le Parc , le Marêchal
de Villars marchoit à Cheval à côté
de la Calêche. On fit pendant ce tems- là
plusieurs décharges du Canon qui est
dans l'avant-Cour du Château . Ôn servit
quantité de rafraîchissemens aux Of
ficiers des Gardes du Roy , et à toutes
les personnes qui étoient de la suite de
S. M. qui s'en retourna à Fontainebleau ,
fort satisfaite de la visite qu'il avoit faite
2 au Maréchal de Villars. Le
2020 MERCURE DE FRANCE
Le 2. Aoust , les Comédiens François
representerent à Fontainebleau , la Comédie
du Distrait , qui fut suivie d'Arlequin
poli parl ' Amour, joué par les Comédiens
Italiens .
Le 4. ces derniers représenterent les
Amans réunis et la Sylphide , Pieces du
Théatre Italien .
Le 7. les Comédiens François jouerent
Ia Comédie de Turcaret , il y eut des in--
termedes dansés par les Principaux Danseurs
et Danseuses de l'Opera ..
Le 9. les mêmes Comédiens jouerent
pour la derniere fois devant L. M. le Fa
Toux désabusé , et les Italiens Isle des Es
claves , il y eut les Intermedes dansés par
les fieurs Dumoulin , Laval et Maitaire,
la De Camargo y brilla à son ordinaire,
et fit beaucoup de plaisir à toute la
Cour.
Le 11. de ce mois , le Roy et la Reine
partirent de Fontainebleau vers les trois
heures aprés midi pour aller coucher à.
Petit-Bourg , d'où L. M. arriverent ài
Versailles le 14-
La Comtesse de Mailly , Dame d'Atour
de la Reine , ayant demandé la permission
de se retirer , la Duchesse de Mazarin
sa fille , a été nommée par le Roy
pour lui succeder dans cette Charge , et
te
A O UST. 1731.. 2021
le 19. de ce mois elle prêta serment entre
les mains de la Reine,
On a augmenté de cinquante le nombre
des Pauvres qui habitent les Loges de
la grande Cour de l'Hôpital des petites
Maisons .
La Riviere de Seine , qu'on passe à
pied à plusieurs endroits au dessus de Paris
, n'avoit pas été si basse , ni si longrems
, depuis plus de cent ans , selon les
Registres de l'Hôtel de Ville . Mais malgré
la secheresse , on apprend que la ré
colte du Bled a été fort abondante .
Le 15. Fête de l'Assomption de la Vierge
, il y eut Concert spirituel au Château
des Thuilleries. M. Mouret fit chanter
Exaltabo te Deus. Moter de M. de la Lan
de , dans lequel la Dlle . le Maure chanta
avec beaucoup d'applaudissement , de
même que les Dues Errémens et Petit- pas,
les fieurs Lecler et Blavet joüerent plusieurs
Concerto sur le Violon et la Flute ,
dont l'execution fut parfaite et très ap
plaudie par une nombreuse assemblée
le Concert fut terminé par le Confitebor 2
autre Motet de M. de la Lande.
Le 22 , aprés midi , le Roy fit au
Champ de Mars la revue de la Gendarme-*
rie , dont S. M. parut très satisfaite ::*
après que le Roy cut passé le long de
la
2022 MERCURE DE FRANCE
la Ligne , S. M. vit défiler la Gendarmerie
en Escadrons , par Brigades et quatre
à quatre. La Reine et Monseigneur le
Dauphin se trouverent à cette révuë.
Le 5. Août , le Marquis de Choiseul
Beaupré , Mestre de Camp de Cavalerie ,
Enseigne des Gens-d'armes d'Orleans
prêta serment entre les mains du Roy
pour la Charge de Lieutenant General
au Gouvernement de Champagne , dans
laquelle il a succedé au Marquis de Choiseul
son Pere , Lieutenant General des
Armées du Roy.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 20 du mois précédent, le roi quitta Fontainebleau pour chasser près de Melun, puis visita le maréchal de Villars à Vau-le-Villars. Il examina les tableaux des campagnes militaires du maréchal et se promena en calèche avec la maréchale, tandis que le maréchal les accompagnait à cheval. Des salves de canon furent tirées et des rafraîchissements servis avant que le roi ne retourne à Fontainebleau. À Fontainebleau, les comédiens français et italiens donnèrent plusieurs représentations, dont 'Le Distrait', 'Arlequin poli par l'amour', 'Les Amants réunis', 'La Sylphide', 'Turcaret', 'Le Faux désabusé' et 'L'Île des esclaves'. La danseuse La Camargo se distingua particulièrement. Le 11 août, le roi et la reine partirent pour Versailles, en passant par Petit-Bourg. La comtesse de Mailly demanda à se retirer et la duchesse de Mazarin lui succéda comme dame d'atour de la reine, prêtant serment le 19 août. À Paris, le nombre de pauvres logés à l'Hôpital des petites Maisons augmenta de cinquante. La Seine fut exceptionnellement basse, mais la récolte de blé fut abondante. Le 15 août, un concert spirituel eut lieu aux Tuileries. Le 22 août, le roi passa en revue la gendarmerie au Champ de Mars. Le 5 août, le marquis de Choiseul-Beaupré prêta serment pour la charge de lieutenant général au gouvernement de Champagne.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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968
p. 2022-2029
Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 16. le Corps de Ville assemblé, fit l'élection de deux nouveaux Echevins [...]
Mots clefs :
Échevins, Scrutin, Maître des cérémonies, Noblesse, Concert d'instruments, Académie royale de musique, Académie française, Académie royale des sciences, Société royale de Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
Le 16. le Corps de Ville assemblé ,
fit l'élection de deux nouveaux Echevins
qui sont M. Pelet , Avocat ès Conseils ,
Bailly de l'Abbaye de S. Germain des
Près , et Conseiller de Ville , et M. Géoffroy
, de l'Académie Royale des Sciences
et de la Societé Royale de Londres.
Le 19. le même Corps de Ville , le
Duc de Tresmes , Gouverneur de Paris ,
étant à la tête , eut Audience du Roy
avec les Céremonies accoûtumées, Il fut
présenté par le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , et conduit par le Marquis
de Brezé , Grand-Maître des Ceremonies
, en survivance du Marquis de
Dreux son Pere , et par M. Desgranges ,
Maître des Ceremonies .
BAN
A O UST. . 1731. 2023
Mr. Pelet et Geoffroy , nouveaux Echevins
, prêterent entre les mains de S. M.
le serment de fidelité dont le Comte de
Maurepas fit la lecture. Le Scrutin fut présenté
par M. de Tourmont de Gournay ,
Conseiller au Parlement , qui s'exprima
en ces termes.
SIRE
Votre bonne Ville de Paris vient toujours
avec le même empressement presenter
à Votre Majesté les assurances respectueuses
de sa fidelité ; souffrez , Sire , qu'elle
dise de son amour pour son auguste Maître
comment un Peuple dont vous faites tout le
bonheur ne seroit- il pas pénétré de ces sentimens
? il admire en vous les vertus de tous
les âges ; vous les rendez aimables par les
charmes qu'elles répandent sur vôtre personne
sacrée et nécessaires par votre exemple.
Les graces que la nature vous a prodiguées
ont un éclat qui ne se confund point avec
celui du Trône . Vous regnez sur vous-même
dans cette saison dangereuse où les passions
dominent sur les Maîtres du Monde avec
plus d'empire que sur les autres hommes. Un
discernement juste vousfait choisir ceux que
vous honorez de votre confiance ; et ce choix.
si important est le chef-d'oeuvre d'un Monarque
2024 MERCURE DE FRANCE
7425
que consommé dans l'Art de regner. Vous
nous conservez l'avantage inestimable de ta
Paix. Nous devons à vos soins paternels des
jours heureux dont rien ne pourra désormais
interrompre le cours ; nous en avons pour
garants la tendresse de Votre Majesté pour
un Peuple si fidele , et ces gages precieux de
la fidelité publique , qu'il a plû au Ciel d'ac
corder à vos vertus , et à l'ardeur de nos
voeux.
Le 21. les Députez des Etats de Languedoc
curent Audience du Roy , étant
presentés par le Prince de Dombes , Gouverneur
de la Province , et par le Comte
de S. Florentin , Secretaire d'Etat , et
conduits en la maniere accoutumée par
le Grand- Maitre , et par le Maître des
Ceremonies. La députation étoit com
posée de M. de Segur , Evéque de Saint
Papoul pour le Clergé , lequel porta la
parole du Baron de Lenta pour la Noblesse;
de M. de Lavedan et la Caze , députés
du Tiers Etat , et de M. Joubert ,
Sindic Géneral de la Province . Les Ca
hiers furent presentés par l'Evêque de
S. Papoul , qui parla avec beaucoup d'éloquence
, et dont le discours fût applau
di. Ce Prelat est fils du Marquis de Segure,
Grand- Croix de l'Ordre de S.Louis,
Gouverneur du Pays de Foix , et Lieur
tenant
A O UST. 1731. 2025
tenant Géneral au Gouvernement de
Brie. Il est d'une des meilleures Maisons
de la Province de Guyenne . Ces députés
curent ensuite Audience de la Reine , et
ils rendirent leurs respects à Monseigneur
le Dauphin , à Monseigneur le Duc
d'Anjou et à Mesdames de France .
Le Roy a donné la place de Conseiller
d'Etat vacante par la mort de M. d'Argouges
, à M. de Bouville , Intendant
d'Orléans : S. M. a nommé à l'Intendance
d'Orleans M. de Beaussan qui est
remplacé dans l'Intendance de Poitiers
par M, le Nain , M. des Requetes , et
M. Chauvelin de Beauséjour , Me. des
Requêtes , a été nommé Intendant de
la Géneralité d'Amiens , à la Place de
M. Chauvelin Conseiller d'Etat son
Pere,
Le 23. La Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie,
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées , a été rendue publique ,
faisant en tout le nombre de 309. Actions,
Le Concert d'Instrumens que l'Aça¬
démic
2026 MEAL
#1
à
démie Royale de Musique donne tous
les ans au Château des Thuilleries
Poccasion de la Fête du Roy , a été executé
le 24. veille de S. Louis , par un grand
nombre d'excellens Simphonistes de la
même Académie , qui jouërent differens
morceaux de Musique de M. de Lully ,
et d'autres Maîtres Modernes.
L'Académie Françoise celebra le 25.
de ce mois la Fête de S. Louis dans la
Chapelle du Louvre , la Messe fut celebrée
par l'Archevêque de Sens , l'un
des quarante de l'Académie , et l'Abbé
Laizeau prononça le Panegyrique du
Saint.
Le même jour , l'Académie des Inscriptions
et Belles - Lettres , et celle des
Sciences , celebrerent la fête de S. Louis
dans l'Eglise des Prêtres de l'Oratoire
de S. Honoré ; il y eut une Musique
excellente pendant la Messe. Le R. P.
Meney , Chanoine Regulier de S. Augustin
, Congregation de S. Antoine , prononça
le Panegyrique du S. Roy en présence
des deux Académies et d'une nomé
breuse Assemblée. Son Discours parut fort
éloquent. On y remarqua un grand fond
de Religion et de pieté soutenu par
tous les traits les plus marqués et les plus
biil-
1
AOUST. 2027 17318
brillants de la vie de S. Loüis. Les Pseaumes
, Domine Dominus noster et Cantate
Laus ejus , mis en Musique par les Sieurs
Dornel et du Bousset , furent chantés
pendant ces Messes et fort applaudis.
Le 28. de ce mois après midi , la Reine
accompagnée des Dames de Sa Cour , se
rendit à la Maison Royale de S. Cyr , où
S. M. donna le voile de Religion à la
Dlle. Charpin de Gennetine. Le Sermon
y fut prononcé par l'Abbé de la Pause ;
Predicateur ordinaire du Roy.
Le Roi a nommé à la place de Mede
cin des Enfans de France , M. François
Chicoyneau , Conseiller en la Cour des
Aydes , Comptes et Finances de Languedoc
, Membre de l'Académie Royale des
Sciences de Montpellier , Professeur Royal
d'Anatomie et de Botanique , Intendant
du Jardin du Roi , Chancelier et Juge de
l'Université en Médecine de la mêmeVille.
M. Chicoyneau fut un des six Mede
cins à Marseille en l'an- S. M. envoya
que
née 1720. pour secourir les Pestiferez ; il
fut gratifié à cette occasion , avec ses Confreres
, d'une pension de 2000. liv. et du
Colier de l'Ordre de S. Michel . On écrit
de Montpellier , qu'il part de cette Ville
regretté
2023 MERCURE DE FRANCE
差
regreté generalement de tout le mon
de , et plus particulierement des P.
vres , ausquels il ne refusoit ni ses visite
ni ses conseils , sans compter les secou
solides qu'il leur fournissoir depuis 30,
ans. C'est aussi par cette consideration
que la Cour des Aydes le dispensoit de
se trouver à ses Audiances , en reconnoissance
de la charité qu'il exerçoit envers
les Pauvres.
En l'année 1715. il fut député de sa
Compagnie pour accompagner M. Bon ,
Premier President , lorsqu'il fut question
de complimenter le Roi sur son avenenement
à la Couronne.
M. Chicoyneau laisse à Montpellier un
fils du premier lit , reçû depuis 172 3 .
en survivance de ces mêmes Charges de
l'Université de Medecine de Montpellier,
dans lesquelles il a donné des preuves distinguées
qu'il est heritier de tous les heureux
talens de M. son Pere, lequel a épousé
en secondes nôces Mlle Chirac , fille unique
de M. Chirac , aujourd'hui Premier
Medecin du Roi , qu'il suffit de nommer
pour en faire l'Eloge.
Le mêine jour , le Roi nomma M. Botiilhac,
Docteur enMedecine de la Faculté de
Montpellier, Medecin du grandCommun
de la Maison du Roi et de la Charité de
Versailles
A O UST. 1731. 2019
Versailles, pour servir près des Enfans de
France , et suppléer à M. Chicoyneau, en
cas de maladie ou d'absence , même pour
l'aider dans ses fonctions , lorsqu'il sera
present.
fit l'élection de deux nouveaux Echevins
qui sont M. Pelet , Avocat ès Conseils ,
Bailly de l'Abbaye de S. Germain des
Près , et Conseiller de Ville , et M. Géoffroy
, de l'Académie Royale des Sciences
et de la Societé Royale de Londres.
Le 19. le même Corps de Ville , le
Duc de Tresmes , Gouverneur de Paris ,
étant à la tête , eut Audience du Roy
avec les Céremonies accoûtumées, Il fut
présenté par le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , et conduit par le Marquis
de Brezé , Grand-Maître des Ceremonies
, en survivance du Marquis de
Dreux son Pere , et par M. Desgranges ,
Maître des Ceremonies .
BAN
A O UST. . 1731. 2023
Mr. Pelet et Geoffroy , nouveaux Echevins
, prêterent entre les mains de S. M.
le serment de fidelité dont le Comte de
Maurepas fit la lecture. Le Scrutin fut présenté
par M. de Tourmont de Gournay ,
Conseiller au Parlement , qui s'exprima
en ces termes.
SIRE
Votre bonne Ville de Paris vient toujours
avec le même empressement presenter
à Votre Majesté les assurances respectueuses
de sa fidelité ; souffrez , Sire , qu'elle
dise de son amour pour son auguste Maître
comment un Peuple dont vous faites tout le
bonheur ne seroit- il pas pénétré de ces sentimens
? il admire en vous les vertus de tous
les âges ; vous les rendez aimables par les
charmes qu'elles répandent sur vôtre personne
sacrée et nécessaires par votre exemple.
Les graces que la nature vous a prodiguées
ont un éclat qui ne se confund point avec
celui du Trône . Vous regnez sur vous-même
dans cette saison dangereuse où les passions
dominent sur les Maîtres du Monde avec
plus d'empire que sur les autres hommes. Un
discernement juste vousfait choisir ceux que
vous honorez de votre confiance ; et ce choix.
si important est le chef-d'oeuvre d'un Monarque
2024 MERCURE DE FRANCE
7425
que consommé dans l'Art de regner. Vous
nous conservez l'avantage inestimable de ta
Paix. Nous devons à vos soins paternels des
jours heureux dont rien ne pourra désormais
interrompre le cours ; nous en avons pour
garants la tendresse de Votre Majesté pour
un Peuple si fidele , et ces gages precieux de
la fidelité publique , qu'il a plû au Ciel d'ac
corder à vos vertus , et à l'ardeur de nos
voeux.
Le 21. les Députez des Etats de Languedoc
curent Audience du Roy , étant
presentés par le Prince de Dombes , Gouverneur
de la Province , et par le Comte
de S. Florentin , Secretaire d'Etat , et
conduits en la maniere accoutumée par
le Grand- Maitre , et par le Maître des
Ceremonies. La députation étoit com
posée de M. de Segur , Evéque de Saint
Papoul pour le Clergé , lequel porta la
parole du Baron de Lenta pour la Noblesse;
de M. de Lavedan et la Caze , députés
du Tiers Etat , et de M. Joubert ,
Sindic Géneral de la Province . Les Ca
hiers furent presentés par l'Evêque de
S. Papoul , qui parla avec beaucoup d'éloquence
, et dont le discours fût applau
di. Ce Prelat est fils du Marquis de Segure,
Grand- Croix de l'Ordre de S.Louis,
Gouverneur du Pays de Foix , et Lieur
tenant
A O UST. 1731. 2025
tenant Géneral au Gouvernement de
Brie. Il est d'une des meilleures Maisons
de la Province de Guyenne . Ces députés
curent ensuite Audience de la Reine , et
ils rendirent leurs respects à Monseigneur
le Dauphin , à Monseigneur le Duc
d'Anjou et à Mesdames de France .
Le Roy a donné la place de Conseiller
d'Etat vacante par la mort de M. d'Argouges
, à M. de Bouville , Intendant
d'Orléans : S. M. a nommé à l'Intendance
d'Orleans M. de Beaussan qui est
remplacé dans l'Intendance de Poitiers
par M, le Nain , M. des Requetes , et
M. Chauvelin de Beauséjour , Me. des
Requêtes , a été nommé Intendant de
la Géneralité d'Amiens , à la Place de
M. Chauvelin Conseiller d'Etat son
Pere,
Le 23. La Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie,
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées , a été rendue publique ,
faisant en tout le nombre de 309. Actions,
Le Concert d'Instrumens que l'Aça¬
démic
2026 MEAL
#1
à
démie Royale de Musique donne tous
les ans au Château des Thuilleries
Poccasion de la Fête du Roy , a été executé
le 24. veille de S. Louis , par un grand
nombre d'excellens Simphonistes de la
même Académie , qui jouërent differens
morceaux de Musique de M. de Lully ,
et d'autres Maîtres Modernes.
L'Académie Françoise celebra le 25.
de ce mois la Fête de S. Louis dans la
Chapelle du Louvre , la Messe fut celebrée
par l'Archevêque de Sens , l'un
des quarante de l'Académie , et l'Abbé
Laizeau prononça le Panegyrique du
Saint.
Le même jour , l'Académie des Inscriptions
et Belles - Lettres , et celle des
Sciences , celebrerent la fête de S. Louis
dans l'Eglise des Prêtres de l'Oratoire
de S. Honoré ; il y eut une Musique
excellente pendant la Messe. Le R. P.
Meney , Chanoine Regulier de S. Augustin
, Congregation de S. Antoine , prononça
le Panegyrique du S. Roy en présence
des deux Académies et d'une nomé
breuse Assemblée. Son Discours parut fort
éloquent. On y remarqua un grand fond
de Religion et de pieté soutenu par
tous les traits les plus marqués et les plus
biil-
1
AOUST. 2027 17318
brillants de la vie de S. Loüis. Les Pseaumes
, Domine Dominus noster et Cantate
Laus ejus , mis en Musique par les Sieurs
Dornel et du Bousset , furent chantés
pendant ces Messes et fort applaudis.
Le 28. de ce mois après midi , la Reine
accompagnée des Dames de Sa Cour , se
rendit à la Maison Royale de S. Cyr , où
S. M. donna le voile de Religion à la
Dlle. Charpin de Gennetine. Le Sermon
y fut prononcé par l'Abbé de la Pause ;
Predicateur ordinaire du Roy.
Le Roi a nommé à la place de Mede
cin des Enfans de France , M. François
Chicoyneau , Conseiller en la Cour des
Aydes , Comptes et Finances de Languedoc
, Membre de l'Académie Royale des
Sciences de Montpellier , Professeur Royal
d'Anatomie et de Botanique , Intendant
du Jardin du Roi , Chancelier et Juge de
l'Université en Médecine de la mêmeVille.
M. Chicoyneau fut un des six Mede
cins à Marseille en l'an- S. M. envoya
que
née 1720. pour secourir les Pestiferez ; il
fut gratifié à cette occasion , avec ses Confreres
, d'une pension de 2000. liv. et du
Colier de l'Ordre de S. Michel . On écrit
de Montpellier , qu'il part de cette Ville
regretté
2023 MERCURE DE FRANCE
差
regreté generalement de tout le mon
de , et plus particulierement des P.
vres , ausquels il ne refusoit ni ses visite
ni ses conseils , sans compter les secou
solides qu'il leur fournissoir depuis 30,
ans. C'est aussi par cette consideration
que la Cour des Aydes le dispensoit de
se trouver à ses Audiances , en reconnoissance
de la charité qu'il exerçoit envers
les Pauvres.
En l'année 1715. il fut député de sa
Compagnie pour accompagner M. Bon ,
Premier President , lorsqu'il fut question
de complimenter le Roi sur son avenenement
à la Couronne.
M. Chicoyneau laisse à Montpellier un
fils du premier lit , reçû depuis 172 3 .
en survivance de ces mêmes Charges de
l'Université de Medecine de Montpellier,
dans lesquelles il a donné des preuves distinguées
qu'il est heritier de tous les heureux
talens de M. son Pere, lequel a épousé
en secondes nôces Mlle Chirac , fille unique
de M. Chirac , aujourd'hui Premier
Medecin du Roi , qu'il suffit de nommer
pour en faire l'Eloge.
Le mêine jour , le Roi nomma M. Botiilhac,
Docteur enMedecine de la Faculté de
Montpellier, Medecin du grandCommun
de la Maison du Roi et de la Charité de
Versailles
A O UST. 1731. 2019
Versailles, pour servir près des Enfans de
France , et suppléer à M. Chicoyneau, en
cas de maladie ou d'absence , même pour
l'aider dans ses fonctions , lorsqu'il sera
present.
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Résumé : Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
En août 1731, plusieurs événements significatifs ont eu lieu à Paris et en France. Le 16 août, le Corps de Ville a élu deux nouveaux échevins : M. Pelet, avocat et conseiller de ville, et M. Geoffroy, membre de l'Académie Royale des Sciences et de la Société Royale de Londres. Le 19 août, le Corps de Ville, sous la direction du Duc de Tresmes, a été reçu en audience par le roi. Cette audience a été présentée par le Comte de Maurepas et conduite par le Marquis de Brezé et M. Desgranges. Les nouveaux échevins ont prêté serment de fidélité au roi. Le 21 août, les députés des États de Languedoc ont également eu audience avec le roi, présentés par le Prince de Dombes et le Comte de Saint Florentin. La délégation comprenait des représentants du clergé, de la noblesse et du tiers état. Le 23 août, la loterie de la Compagnie des Indes a été tirée pour le remboursement des actions. Le 24 août, un concert de l'Académie Royale de Musique a été donné au Château des Tuileries. Le 25 août, l'Académie Française et les Académies des Inscriptions et Belles-Lettres et des Sciences ont célébré la fête de Saint Louis. Le 28 août, la reine a accompagné la demoiselle Charpin de Gennetine à la Maison Royale de Saint Cyr pour recevoir le voile de religion. Le roi a nommé M. François Chicoyneau comme médecin des Enfants de France et M. Botiilhac comme son suppléant. M. Chicoyneau était reconnu pour ses services lors de l'épidémie de peste à Marseille en 1720 et pour ses soins aux pauvres de Montpellier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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969
p. 2031-2036
LETTRE écrite de Honfleur le 20. Aoust 1731. par M. Hardouin, sur un Orage extraordinaire mêlé de Tonnerre &c, avec quelques nouvelles du même Pays.
Début :
J'ay quitté Monsieur, pour quelque temps la Ville de Caën, mon séjour ordinaire [...]
Mots clefs :
Catastrophe, Orage extraordinaire, Tonnerre, Capitaine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Honfleur le 20. Aoust 1731. par M. Hardouin, sur un Orage extraordinaire mêlé de Tonnerre &c, avec quelques nouvelles du même Pays.
LETTRE écrite de Honfleur le 20. Aousi
1731. par M. Hardouin , sur un Orage
extraordinaire mêlé de Tonnerre &c,
avec quelques nouvelles du même Pays.
J'AY
" Ay quitté , Monsieur , pour quelque
temps la Ville de Caen , mon séjour or
dinaire,pour me venir délasser ici desExercices
qui m'occupent la plus grande partie
de l'année. Si j'étois d'humeur à croire
les présages , et qu'il y a des fignes qui
annoncent le bien ou le mal qui doit
arriver , je tirerois un fort mauvais
augure sur la tranquillité et sur les plaisirs
innocens que je me suis proposé de goû
ter dans cette Ville Maritime , par l'orage
affreux qui a ébranlé ici toute la nature
peu de tems aprés mon arrivée : je ne
crois pas , Monsieur , qu'on ait jamais
rien vû en ce genre de plus effrayant
´le Ciel , la Terre , la Mer faisoient entendre
des bruits horribles, et tout étoit dans
une confusion qu'il est difficile d'exprimer
; heureusement cette Catastrophe
pour m'exprimer ainsi n'a pas été de
longue durée , on en a été quitte pour la
peur et pour quelques dégats , mais quelques
particuliers ont souffert des maux
irréparables par les effets singuliers du
I ij
Tonner2032
MERCURE DE FRANCE
Tonnerre. Je me contenterai de vous en
marquer deux traits .
Durant cet orage , qui arriva le 18.
'Août , le Tonnerre tomba dans le Bord
du Capitaine le Fevre , qui étoit à la Rade
de Quilleboeuf , il coupa les deux bras
à un Matelot , assis au pied du grand
Mât , entra sous le Pont , où il fit beaucoup
de dommage , blessa un autre Matelot
, et fendit le Mât de bas en haut en
deux parties égales , comme un ozier . Il
retomba ensuite sur le premier Matelot
et l'écrasa entierement. Tout l'équipage
épouvanté s'étendit tout de son long , la
face contre le Pont,et n'eut point d'autre
mal. Le Capitaine qui m'a fait ce recit ,
ajoûte que ce furieux Tonnerre se jetta
ensuite dans la Mer , et fit un bruit à peu
prés pareil à celui que feroit une Gueuse
qu'on arroseroit dans le moment qu'elle
coule : vous sçavez que Gueuse est le nom
qu'on donne dans les Forges , à une
quantité de fer fondu qui coule dans un
Canal préparé pour cet effet , sur lequel
on jette quelquefois de l'eau .
Dans le même temps , un autre Tonnerre
tomba par la Chéminée , dans
la Chambre de M. Potier , Prêtre de cette
Ville , prés le Monastere de Religieu-
Les ; il marqua bizarement tout le pavé
détruisi
AOUST. 17312 2033
détruisit quantité de bonnes choses , brisa
toute la Cheminée , cassa enfin les vîtres
et fondit tout le plomb. Il abbatit ensuite
ce bon Prêtre , lui grilla presque
tout le corps , sans endommager le moins
du monde ses habits. Il en perdit la parole
pendant deux heures , et ne parla
que pour demander un Confesseur. Il est
très-mal , et on ne croit pas qu'il puisse
revenir de cet accident. Son corps est
aussi rouge que de l'Ecarlate et tout semé
de petites vessies.
Au reste , Monsieur , comme je no
suis pas venu ici pour gémir , l'orage passé
, après avoir loué et remercié Dieu de
tout , nous avons repris notre vie tranquille
et joyeuse avec la bonne compagnie
dont je veux vous parler. Je loge chez
un * Ami de distinction , dont la Maison
est le rendez-vous de tout ce qu'il ya à
Honfleur et aux environs de gens de merite
, de consideration , et de bon goût.
Il vient de donner une Fête qui a été
fort applaudie. Trois filles de cet aimable
Hôte , accomplies en tout , en ont fait
l'ornement , et les honneurs : voici deux
* M. de Lannay Vicomte et Lieutenant Ge - t
neral de Police d'Honfleur , Procureur Genéra
de M. le Duc d'Orleans pour ses Domaines de
Normandie.
I jij
cou2034
MERCURE DE FRANCA
Couplets , que je ne pus me dispenser
de faire à cette occasion , et le verre
à la main , on eût la politesse de les applaudir
en faveur du sujet.
C
Sur l'air de Joconde.
' Est par d'énergiques Menteurs
Que la Fable est écrite.
En vain nous peignent - ils trois soeurs
Du plus rare merite ;
Ce n'est qu'en ces aimables lieux
Qu'on trouve les trois Graces ,
Et non pas dans les songes Creux
Des Ovides , des Staces.
M
Elles ont du Dieu d'Helicon
Le sublime langage ,
De la Mere de Cupidon
Les charmes en partage ;
Des Muses le divin sçavoir ,
De Pallas la sagesse ,
Et du tendre Amour le pouvoir;
Mais non pas sa foiblesse .
C'est ainsi que nous prétendons chas
ser l'ennui pendant ces vacances , et contribuer
à la continuation d'une bonne
santé
AAUST
2035 }
1731 .
santé par le baume d'une innocente joye.
On dit d'ailleurs que cet air est merveilleux
, et qu'on vit long temps dans tout
le Canton. On m'avoit parlé d'une fille
de cette Ville agée de plus de cent ans ,
j'allay hier m'en informer , et je la menay
chez M. le Vicomte avec toutes les preuves
de son âge qui est , ne vous en deplaise
, de 116. ans deux mois dix jours .
Elle voit , marche , parle , entend , dort ,
mange et boit fort bien . Il n'y a que deux
mois qu'elle travailloit encore à la dentelle.
,
Jean Remont de la Paroisse du Menil
Germain près Lisieux , mourut ici il
quelques jours , âgé de cent sept
ans , laissant deux fils , l'un âgé de 70.
ans , et l'autre de 68. cet homme n'avoit
jamais été malade , beuvoit du Cidre et
de l'eau de vie du matin au soir ; et ce
qu'il y a de particulier , il n'avoir jamais
eu de Procez , ny même passé en temoi
gnage , comme on parle en Normandie ,
la chose est rare pour un Normand , et
digne de la curiosité publique.
Nous nous préparons à faire bien des
courses sur Mer et sur Terre dans ces
quartiers : je ne manquerai pas de vous
en faire part. Ce serà peut -être de quoy
fournir un Supplement à votre Voyage
I iiij
de
03 MERCURE DE FRANCE
de Normandie , dont nous avons déja
vû plusieurs Lettres dans le Mercure
et dont nous attendons la suite avec impatience.
Je suis & c .
1731. par M. Hardouin , sur un Orage
extraordinaire mêlé de Tonnerre &c,
avec quelques nouvelles du même Pays.
J'AY
" Ay quitté , Monsieur , pour quelque
temps la Ville de Caen , mon séjour or
dinaire,pour me venir délasser ici desExercices
qui m'occupent la plus grande partie
de l'année. Si j'étois d'humeur à croire
les présages , et qu'il y a des fignes qui
annoncent le bien ou le mal qui doit
arriver , je tirerois un fort mauvais
augure sur la tranquillité et sur les plaisirs
innocens que je me suis proposé de goû
ter dans cette Ville Maritime , par l'orage
affreux qui a ébranlé ici toute la nature
peu de tems aprés mon arrivée : je ne
crois pas , Monsieur , qu'on ait jamais
rien vû en ce genre de plus effrayant
´le Ciel , la Terre , la Mer faisoient entendre
des bruits horribles, et tout étoit dans
une confusion qu'il est difficile d'exprimer
; heureusement cette Catastrophe
pour m'exprimer ainsi n'a pas été de
longue durée , on en a été quitte pour la
peur et pour quelques dégats , mais quelques
particuliers ont souffert des maux
irréparables par les effets singuliers du
I ij
Tonner2032
MERCURE DE FRANCE
Tonnerre. Je me contenterai de vous en
marquer deux traits .
Durant cet orage , qui arriva le 18.
'Août , le Tonnerre tomba dans le Bord
du Capitaine le Fevre , qui étoit à la Rade
de Quilleboeuf , il coupa les deux bras
à un Matelot , assis au pied du grand
Mât , entra sous le Pont , où il fit beaucoup
de dommage , blessa un autre Matelot
, et fendit le Mât de bas en haut en
deux parties égales , comme un ozier . Il
retomba ensuite sur le premier Matelot
et l'écrasa entierement. Tout l'équipage
épouvanté s'étendit tout de son long , la
face contre le Pont,et n'eut point d'autre
mal. Le Capitaine qui m'a fait ce recit ,
ajoûte que ce furieux Tonnerre se jetta
ensuite dans la Mer , et fit un bruit à peu
prés pareil à celui que feroit une Gueuse
qu'on arroseroit dans le moment qu'elle
coule : vous sçavez que Gueuse est le nom
qu'on donne dans les Forges , à une
quantité de fer fondu qui coule dans un
Canal préparé pour cet effet , sur lequel
on jette quelquefois de l'eau .
Dans le même temps , un autre Tonnerre
tomba par la Chéminée , dans
la Chambre de M. Potier , Prêtre de cette
Ville , prés le Monastere de Religieu-
Les ; il marqua bizarement tout le pavé
détruisi
AOUST. 17312 2033
détruisit quantité de bonnes choses , brisa
toute la Cheminée , cassa enfin les vîtres
et fondit tout le plomb. Il abbatit ensuite
ce bon Prêtre , lui grilla presque
tout le corps , sans endommager le moins
du monde ses habits. Il en perdit la parole
pendant deux heures , et ne parla
que pour demander un Confesseur. Il est
très-mal , et on ne croit pas qu'il puisse
revenir de cet accident. Son corps est
aussi rouge que de l'Ecarlate et tout semé
de petites vessies.
Au reste , Monsieur , comme je no
suis pas venu ici pour gémir , l'orage passé
, après avoir loué et remercié Dieu de
tout , nous avons repris notre vie tranquille
et joyeuse avec la bonne compagnie
dont je veux vous parler. Je loge chez
un * Ami de distinction , dont la Maison
est le rendez-vous de tout ce qu'il ya à
Honfleur et aux environs de gens de merite
, de consideration , et de bon goût.
Il vient de donner une Fête qui a été
fort applaudie. Trois filles de cet aimable
Hôte , accomplies en tout , en ont fait
l'ornement , et les honneurs : voici deux
* M. de Lannay Vicomte et Lieutenant Ge - t
neral de Police d'Honfleur , Procureur Genéra
de M. le Duc d'Orleans pour ses Domaines de
Normandie.
I jij
cou2034
MERCURE DE FRANCA
Couplets , que je ne pus me dispenser
de faire à cette occasion , et le verre
à la main , on eût la politesse de les applaudir
en faveur du sujet.
C
Sur l'air de Joconde.
' Est par d'énergiques Menteurs
Que la Fable est écrite.
En vain nous peignent - ils trois soeurs
Du plus rare merite ;
Ce n'est qu'en ces aimables lieux
Qu'on trouve les trois Graces ,
Et non pas dans les songes Creux
Des Ovides , des Staces.
M
Elles ont du Dieu d'Helicon
Le sublime langage ,
De la Mere de Cupidon
Les charmes en partage ;
Des Muses le divin sçavoir ,
De Pallas la sagesse ,
Et du tendre Amour le pouvoir;
Mais non pas sa foiblesse .
C'est ainsi que nous prétendons chas
ser l'ennui pendant ces vacances , et contribuer
à la continuation d'une bonne
santé
AAUST
2035 }
1731 .
santé par le baume d'une innocente joye.
On dit d'ailleurs que cet air est merveilleux
, et qu'on vit long temps dans tout
le Canton. On m'avoit parlé d'une fille
de cette Ville agée de plus de cent ans ,
j'allay hier m'en informer , et je la menay
chez M. le Vicomte avec toutes les preuves
de son âge qui est , ne vous en deplaise
, de 116. ans deux mois dix jours .
Elle voit , marche , parle , entend , dort ,
mange et boit fort bien . Il n'y a que deux
mois qu'elle travailloit encore à la dentelle.
,
Jean Remont de la Paroisse du Menil
Germain près Lisieux , mourut ici il
quelques jours , âgé de cent sept
ans , laissant deux fils , l'un âgé de 70.
ans , et l'autre de 68. cet homme n'avoit
jamais été malade , beuvoit du Cidre et
de l'eau de vie du matin au soir ; et ce
qu'il y a de particulier , il n'avoir jamais
eu de Procez , ny même passé en temoi
gnage , comme on parle en Normandie ,
la chose est rare pour un Normand , et
digne de la curiosité publique.
Nous nous préparons à faire bien des
courses sur Mer et sur Terre dans ces
quartiers : je ne manquerai pas de vous
en faire part. Ce serà peut -être de quoy
fournir un Supplement à votre Voyage
I iiij
de
03 MERCURE DE FRANCE
de Normandie , dont nous avons déja
vû plusieurs Lettres dans le Mercure
et dont nous attendons la suite avec impatience.
Je suis & c .
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Résumé : LETTRE écrite de Honfleur le 20. Aoust 1731. par M. Hardouin, sur un Orage extraordinaire mêlé de Tonnerre &c, avec quelques nouvelles du même Pays.
Le 20 août 1731, M. Hardouin écrit depuis Honfleur pour décrire un orage exceptionnel survenu deux jours auparavant. Cet orage, caractérisé par des éclairs et du tonnerre, a causé une grande confusion et des dégâts, bien que de courte durée. Deux incidents notables sont rapportés : le tonnerre a frappé le bateau du capitaine Le Fevre, blessant gravement un matelot et endommageant le navire. Par ailleurs, un éclair a pénétré par la cheminée de la chambre de M. Potier, un prêtre, le blessant sévèrement sans endommager ses vêtements. Malgré ces événements, la vie à Honfleur a rapidement repris son cours normal. M. Hardouin séjourne chez M. de Lannay, un ami de distinction, où il a assisté à une fête acclamée. Il mentionne également les trois filles de son hôte, les louant pour leurs qualités. De plus, il rapporte la présence d'une femme âgée de 116 ans et d'un homme décédé à 107 ans, tous deux en bonne santé jusqu'à un âge avancé. M. Hardouin prévoit de réaliser des excursions et promet de partager ses découvertes, qui pourraient compléter un voyage en Normandie dont il attend la suite avec impatience.
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970
p. 2234-2236
TURQUIE ET PERSE.
Début :
On a appris par des Lettres de Constantinople, que la nuit du 19 au 20. Juillet le feu [...]
Mots clefs :
Jésuites, Janissaires, Constantinople, Gouverneur, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
TURQUIE ET PERSE.
Na appris par des Lettres de Constantino-
Ople, appe pauitdu 19 au go. Juillet le feu
avoit pris au Faubourg de Tophana , que le vent
étoit si violent , qu'on n'avoit pû arrêter les suites
de l'Incendie , malgré les secours qu'y
firent apporter le Grand Seigneur , le G. Viz, et
le Capitan Pacha , qui s'y étoient rendus à cheval;
que le 20. à dix heures du matin , les flammes
qui s'étoient communiquées au Fauxbourg de
Galata , avoient réduit en cendres quantité de
maisons , l'Eglise et le Convent des Capucins ,
celui des Récolets , &c..
Les Lettres arrivées depuls , marquent que
PIncendie avoit commencé par la grande Fonderie
des Canons , et que le vent l'ayant communiqué
aux Magazins , Maisons et Boutiques qui:
sont contigues, il y en avoit eu près de sooo . de
brûlées en moins de trois heures , avec tous les
Meubles , Marchandises et autres Effets ; que les
Négocians François y avoient beaucoup perdu ,
mais que les Palais des Ambassadeurs n'avoient
point été endommagez.
Ces Lettres ajoûtent que le G. S. étoit malade
d'une fievre lente dont on craignoit les suites.
Par ces mêmes Lettres , on apprend que le Roy
de Perse , dont l'armée depuis sa derniere deffaite
avoit été renforcée jusqu'à 140 mille hommes
avoit attaqué le secours de 5000. hommes que
le G.. S..envoyoit du côté d'Erivan , pour obliger
les
SEPTEMBRE . 1731. 2235
tes Persans à en lever le Siege ; qu'après un combat
très-opiniâtré , les Turcs qui étoient fatiguer
d'une longue marche , avoient été forcez de se
retirer en désordre ; qu'ils avoient eu 16000 .
hommes de tuez sur la place ; qu'ils avoient perdu
20. Pieces de Canon et tous leurs Bagages ;
qu'on leur avoit fait 2000 Prisonniers ; et qu'après
cette Victoire le Roy de Perse étoit retourné
devant Erivan avec son armée , et qu'il avoit fait
sommer le Gouverneur de lui rendre la Place
dans trois jours , à peine d'être passé au fil de
l'épée , lui et toute sa Garnison. On ajoûte que
cette nouvelle avoit jetté toute la Ville de Constantinople
dans une grande consternation , et ranimé
les. Janissaires qui avoient demandé avec
hauteur que le G. S. fit la Paix avec le Roy de
Perse.
Par une autre Lettre de Constantinople du 30
Juillet , on apprend que le 21. du même mois
entre deux et trois heures du matin , le feu prit
à Topana , l'air étant alors assez calme. On travailla
d'abord dans le Palais de France à retirer
dans le Magazin vouté , ce qu'il y avoit de plus
précieux. Sur les cinq heures un vent du Nord
s'étant levé , porta l'Incendie du côté de Galata ,
où il a consumé les deux tiers de ce Quartier , et
toutes les Maisons que les François y habitoient ,
il n'en est resté que cinq ou six d'entieres ; à la
verité ils ont eû le loisir de transporter dans des.
Magazins de pierre ce qu'ils avoient de plus cònsiderable.
Les Jesuites ont perdu la maison qu'ils.
occupoient et toutes celles de leur enclos , qui
leur appartenoient ; on ne sçavoit même si le feu
n'auroit pas penetré jusqués dans l'Eglise où ils
ont mis tout ce qu'ils avoient ; les Capucins ont :
auffi perdu leur Maison, et leur Eglise est dans
la
2236 MERCURE DE FRANCE
le même état que celle des Jesuites ; à l'égard des
Dominiquains , le dommage qu'ils ont souffert
est beaucoup moins considerable.
Na appris par des Lettres de Constantino-
Ople, appe pauitdu 19 au go. Juillet le feu
avoit pris au Faubourg de Tophana , que le vent
étoit si violent , qu'on n'avoit pû arrêter les suites
de l'Incendie , malgré les secours qu'y
firent apporter le Grand Seigneur , le G. Viz, et
le Capitan Pacha , qui s'y étoient rendus à cheval;
que le 20. à dix heures du matin , les flammes
qui s'étoient communiquées au Fauxbourg de
Galata , avoient réduit en cendres quantité de
maisons , l'Eglise et le Convent des Capucins ,
celui des Récolets , &c..
Les Lettres arrivées depuls , marquent que
PIncendie avoit commencé par la grande Fonderie
des Canons , et que le vent l'ayant communiqué
aux Magazins , Maisons et Boutiques qui:
sont contigues, il y en avoit eu près de sooo . de
brûlées en moins de trois heures , avec tous les
Meubles , Marchandises et autres Effets ; que les
Négocians François y avoient beaucoup perdu ,
mais que les Palais des Ambassadeurs n'avoient
point été endommagez.
Ces Lettres ajoûtent que le G. S. étoit malade
d'une fievre lente dont on craignoit les suites.
Par ces mêmes Lettres , on apprend que le Roy
de Perse , dont l'armée depuis sa derniere deffaite
avoit été renforcée jusqu'à 140 mille hommes
avoit attaqué le secours de 5000. hommes que
le G.. S..envoyoit du côté d'Erivan , pour obliger
les
SEPTEMBRE . 1731. 2235
tes Persans à en lever le Siege ; qu'après un combat
très-opiniâtré , les Turcs qui étoient fatiguer
d'une longue marche , avoient été forcez de se
retirer en désordre ; qu'ils avoient eu 16000 .
hommes de tuez sur la place ; qu'ils avoient perdu
20. Pieces de Canon et tous leurs Bagages ;
qu'on leur avoit fait 2000 Prisonniers ; et qu'après
cette Victoire le Roy de Perse étoit retourné
devant Erivan avec son armée , et qu'il avoit fait
sommer le Gouverneur de lui rendre la Place
dans trois jours , à peine d'être passé au fil de
l'épée , lui et toute sa Garnison. On ajoûte que
cette nouvelle avoit jetté toute la Ville de Constantinople
dans une grande consternation , et ranimé
les. Janissaires qui avoient demandé avec
hauteur que le G. S. fit la Paix avec le Roy de
Perse.
Par une autre Lettre de Constantinople du 30
Juillet , on apprend que le 21. du même mois
entre deux et trois heures du matin , le feu prit
à Topana , l'air étant alors assez calme. On travailla
d'abord dans le Palais de France à retirer
dans le Magazin vouté , ce qu'il y avoit de plus
précieux. Sur les cinq heures un vent du Nord
s'étant levé , porta l'Incendie du côté de Galata ,
où il a consumé les deux tiers de ce Quartier , et
toutes les Maisons que les François y habitoient ,
il n'en est resté que cinq ou six d'entieres ; à la
verité ils ont eû le loisir de transporter dans des.
Magazins de pierre ce qu'ils avoient de plus cònsiderable.
Les Jesuites ont perdu la maison qu'ils.
occupoient et toutes celles de leur enclos , qui
leur appartenoient ; on ne sçavoit même si le feu
n'auroit pas penetré jusqués dans l'Eglise où ils
ont mis tout ce qu'ils avoient ; les Capucins ont :
auffi perdu leur Maison, et leur Eglise est dans
la
2236 MERCURE DE FRANCE
le même état que celle des Jesuites ; à l'égard des
Dominiquains , le dommage qu'ils ont souffert
est beaucoup moins considerable.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
En juillet 1731, un incendie dévastateur a frappé Constantinople, débutant au faubourg de Tophana et se propageant à Galata. L'incendie, parti d'une fonderie de canons, a détruit près de 3000 bâtiments en trois heures, incluant des maisons, églises et couvents des Capucins et des Récolets. Les négociants français ont subi des pertes importantes, mais les palais des ambassadeurs ont été épargnés. Parallèlement, une bataille a opposé les forces turques et perses près d'Erivan. Le roi de Perse, à la tête de 140 000 hommes, a vaincu un contingent turc de 5 000 hommes, causant 16 000 morts, la perte de 20 pièces d'artillerie et 2 000 prisonniers. Le roi de Perse a ensuite assiégé Erivan. Cette défaite a provoqué une grande consternation à Constantinople, ranimant les Janissaires qui ont exigé la paix avec le roi de Perse. Un nouvel incendie à Tophana a détruit deux tiers du quartier de Galata et plusieurs maisons françaises, affectant également les Jésuites, Capucins et Dominicains.
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971
p. 2236-2237
RUSSIE
Début :
L'Envoyé Extraordinaire de la Czarine à Constantinople , a écrit à cette Princesse que le [...]
Mots clefs :
Envoyé extraordinaire, Constantinople, Moscou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE
RUSSIE.
'Envoyé Extraordinaire de la Czarine à Cons
tantinople , a écrit à cette Princesse que le
G. -Viz. l'avoit assuré que le G. S. se désisteroir
dans la forme la plus solemnelle , de ses prétentions
sur les Provinces de la Georgie,dont les Moscovites
se sont emparez depuis quelques années,
à condition que S- M. Cz. voulut s'engager de sa
part à ne donner aucun secours directement ni
indirectement au Roy de Perse , quoiqu'elle y
fût obligée par les anciens Fraitez faits entre ce
Prince et le feu Czar Pierre II.
Au commencement du mois dernier , un Courrier
dépêché de Derbent par le General Lewaschau
, apporta la nouvelle d'une victoire remportée
par le Roy de Perse sur les Turcs , il apprit
en même-temps à la Czarine de la part de
ce General que le Roy de Perse l'avoit fait assurer
qu'il étoit dans la résolution de maintenir inviolablement
les Traitez conclus avec le feu Czar
et de ne signer aucun Traité de Paix avec le
Grand- Seigneur , sans en avoir communiqué le
projet à S. M. Cz.
On publia le mois dernier à Moscou , une
Ordonnance contre plusieurs Particuliers qui
s'étant établis dans cette Ville sur le pied de Devins
, trompoient les gens crédules et tiroient
d'eux des sommes considerables pour leur découvrir
l'avenir , ou pour leur faire trouver des
trésors . Quelques- uns de ces Imposteurs qui ont
été arrêtez , ont été condamnez à travailler pendant
SEPTEMBRE. 1731. 2237
dant toute leur vie aux nouvelles Mines de Siberie
, où on envoye depuis deux ans tous les Criminels
qu'on ne juge pas dignes de mort.
Des Lettres de la Chine . venues depuis peu en
Moscovie , confirment les premieres nouvelles
qu'on avoit reçues du Tremblement de Terre
qu'on ressentit à Pekin le 30 de Septembre
de l'année derniere , et on ajoûte que les deux
tiers de cette Capitale ont été détruits ; que les
inondations ayant ôté toute esperance de récolte
dans les Provinces les plus abondantes de la Chine,
y étoit dans la crainte d'une famine presque
generale.
'Envoyé Extraordinaire de la Czarine à Cons
tantinople , a écrit à cette Princesse que le
G. -Viz. l'avoit assuré que le G. S. se désisteroir
dans la forme la plus solemnelle , de ses prétentions
sur les Provinces de la Georgie,dont les Moscovites
se sont emparez depuis quelques années,
à condition que S- M. Cz. voulut s'engager de sa
part à ne donner aucun secours directement ni
indirectement au Roy de Perse , quoiqu'elle y
fût obligée par les anciens Fraitez faits entre ce
Prince et le feu Czar Pierre II.
Au commencement du mois dernier , un Courrier
dépêché de Derbent par le General Lewaschau
, apporta la nouvelle d'une victoire remportée
par le Roy de Perse sur les Turcs , il apprit
en même-temps à la Czarine de la part de
ce General que le Roy de Perse l'avoit fait assurer
qu'il étoit dans la résolution de maintenir inviolablement
les Traitez conclus avec le feu Czar
et de ne signer aucun Traité de Paix avec le
Grand- Seigneur , sans en avoir communiqué le
projet à S. M. Cz.
On publia le mois dernier à Moscou , une
Ordonnance contre plusieurs Particuliers qui
s'étant établis dans cette Ville sur le pied de Devins
, trompoient les gens crédules et tiroient
d'eux des sommes considerables pour leur découvrir
l'avenir , ou pour leur faire trouver des
trésors . Quelques- uns de ces Imposteurs qui ont
été arrêtez , ont été condamnez à travailler pendant
SEPTEMBRE. 1731. 2237
dant toute leur vie aux nouvelles Mines de Siberie
, où on envoye depuis deux ans tous les Criminels
qu'on ne juge pas dignes de mort.
Des Lettres de la Chine . venues depuis peu en
Moscovie , confirment les premieres nouvelles
qu'on avoit reçues du Tremblement de Terre
qu'on ressentit à Pekin le 30 de Septembre
de l'année derniere , et on ajoûte que les deux
tiers de cette Capitale ont été détruits ; que les
inondations ayant ôté toute esperance de récolte
dans les Provinces les plus abondantes de la Chine,
y étoit dans la crainte d'une famine presque
generale.
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Résumé : RUSSIE
En septembre 1731, plusieurs événements marquants ont eu lieu en Russie et dans les régions voisines. Un envoyé extraordinaire de la czarine à Constantinople a rapporté que le grand vizir avait promis que le sultan ottoman renoncerait aux provinces de Géorgie, conquises par les Moscovites, à condition que la czarine ne soutienne pas le roi de Perse. Simultanément, le général Lewaschau a annoncé une victoire du roi de Perse sur les Turcs et son intention de respecter les traités avec le défunt czar Pierre II, ainsi que de ne pas signer de traité de paix avec le sultan sans en informer la czarine. À Moscou, une ordonnance a été publiée contre des devins trompeurs, certains étant condamnés aux travaux forcés en Sibérie. Par ailleurs, des lettres de Chine ont confirmé un tremblement de terre à Pékin en septembre 1730, détruisant deux tiers de la capitale, et des inondations menaçant une famine générale en raison de la perte des récoltes.
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972
p. 2237
POLOGNE.
Début :
La Ville de Peterkow, celebre le Tribunal qui s'y assemble ordinairement pendant 6 mois [...]
Mots clefs :
Tribunal , Monastères
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
A Ville de Peterkow , celebre le Tribunal
Lqui s'y assemble ordinairement pendant 6 mois
*
de l'année , fut réduite en cendres le premier jour
d'Août par un Incendie qui n'a épargné que trois
Eglises et deux Monasteres.
On mande de Copenhague , qu'il y étoit arrivé
un Vaisseau de Groenlande avec une partie des
Officiers qu'on y avoit envoyez pour diriger la
nouvelle Colonie qu'on y a établie depuis trois
ans ; ces Officiers rapportent que plus de 700.
des Naturels de ce Pays qui sont presque tous
Idolâtres , avoient embrassé le Christianisme e
s'étoient fait baptiser,
A Ville de Peterkow , celebre le Tribunal
Lqui s'y assemble ordinairement pendant 6 mois
*
de l'année , fut réduite en cendres le premier jour
d'Août par un Incendie qui n'a épargné que trois
Eglises et deux Monasteres.
On mande de Copenhague , qu'il y étoit arrivé
un Vaisseau de Groenlande avec une partie des
Officiers qu'on y avoit envoyez pour diriger la
nouvelle Colonie qu'on y a établie depuis trois
ans ; ces Officiers rapportent que plus de 700.
des Naturels de ce Pays qui sont presque tous
Idolâtres , avoient embrassé le Christianisme e
s'étoient fait baptiser,
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, à Peterkow, un incendie a détruit le tribunal le 1er août, épargnant trois églises et deux monastères. À Copenhague, un vaisseau de Groenlande est arrivé avec des officiers rapportant la conversion au christianisme de plus de 700 autochtones.
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973
p. 2237-2241
ALLEMAGNE.
Début :
Le 28. Août, à l'occasion de l'Anniversaire de la Naissance de l'Imperatrice, qui est entrée [...]
Mots clefs :
Impératrice, Protestants, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE,
E 28. Août , à l'occasion de l'Anniversaire de
la Naissance de l'Imperatrice , qui est entrée
dans sa 40 année , on représenta sur un Théatre
élevé dans les Jardins du Palais de la Favorite un
nouvel
2238 MERCURE DE FRANCE
nouvel Opera intitulé , Enée dans les Champs
Elisées.
L'Empereur a accordé des Troupes à l'Evê
que de Saltzbourg pour prévenir les suites du
soulevement des Protestans de son Diocèse ; et on
reçoit avis de Saltzbourg , qu'on y avoit publié
un Mandement Imperial , datté du 26. d'Août ,
par lequel l'Empereur deffend aux Lutheriens de
ce Diocése qui se sont soulevez contre leur Archevêque
, d'employer les voyes de fait , et leur
ordonne de s'adresser à S. M. Imp . qui promet
de faire examiner leurs griefs et de leur donner
satisfaction , selon l'équité , et conformément
aux. Constitutions de l'Empire.
On a appris par un Courrier arrivé de Naples ,
que le Pinque qu'on avoit envoyé à Tunis pour
y porter un Present à la Regence , est revenu avec
ce Present que le Dey a refusé , prétendant qu'on
devoit lui donner de la Poudre et des Boulets.
L'Electeur de Mayence étant attendu à Vienne
le 25. de ce mois , tous les Chambellans de la
Clef d'or , les Conseillers d'Etat et les Ministres
de l'Empereur se rendirent au Palais de la Favo
rite avec leurs Carosses à six chevaux , afin d'augmenter
le Cortege de l'Empereur lorsqu'il iroit
au - devant de ce Prince. Vers les quatre heures
après midi S. M. Imp. partit de ce Palais dans un
Carosse à huit chevaux , précedé de 70. Carosses
des Seigneurs de sa Cour , et suivi des Trabans.
de sa Garde à cheval , avec leurs Trompettes et
Timbales. La Marche se fit par le Fauxbourg de
Leopoldstad et par l'Isle de Prater . L'Empereur
s'arrêta au premier Pont du Danube , hors des
lignes de cette Ville,dans un endroit qu'on nomme
le Tabor. L'Electeur de Mayence arriva dans
un autre Carosse de l'Empereur qu'on avoit envoyé
SEPTEMBRE. 1731. 2239
voyé au-devant de lui, étant à 60. pas de celui de
l'Empereur , l'Electeur mit pied à terre et marcha
vers S , M. Im. Lorsqu'il fut à 18. ou 20. pas du
Carosse de S. M. Imp . l'Empereur descendit et
alla au-devant de l'Electeur qui étoit découvert ;
S. M. Imp. se decouvrit aussi en l'embrassant , er
le complimenta en Italien ; l'Electeur lui ayant
répondu dans la même Langue , l'Empereur se
couvrit , le prit par le bras et le conduisit à son
Carosse, od S.M, Imp. monta la premiere, et y fit
monter l'Electeur , qui se mit sur le devant et se
couvrit, l'Empereur lui ayant fait signe de le faire.
Le Cortege s'étant mis en marche , on fit des
salves réitefées des Canons des Remparts jusqu'à
ce que le Carosse de l'Empereur fût entré dans la
premiere Cour du Palais. Toutes les ruës du passage
de S. M. Imp. et de l'Electeur , étoient remplies
d'une multitude prodigieuse de peuple ; et
pour prévenir le desordre , on avoit placé de distance
en distance des Détachemens du Regiment
de Dragons de Philippi. L'Electeur entra dans le
Cabinet de l'Empereur , avec lequel il s'entretint
quelque temps. Le soir il soupa avec L. M Imp.
et les Archiduchesses , dans l'Appartement de
P'Imperatrice.
Le 11. du mois dernier , le Roy de Suede partit
du Château d'Ameliendahl , et à quelque distance
S. M. trouva au sortir du Bois un Arc de
Triomphe que des Paysans et Paysanes de ces
Contrées y avoient dressé , et qui donnerent à
S. M. le divertissement d'un Concert , composé
de plusieurs Instrumens champêtres , pendant
lequel quantité de filles et de garçons formerent
diverses danses à leur maniere. Le Roy étant arrivé
au Village d'Obervilmar , y trouva un autre
Arc de Triomphe dressé par les Habitans de ce
lieu ,
2240 MERCURE DE FRANCE
lieu , qui n'oublierent rien pour témoigner la
joye que leur inspiroit la vue de leur Souverain.
Aú sortir de ce Village , S. M. fut complimentée
par M. Vasserhuhn , Grand Bailly du Village
de Cassel , et par le Receveur Eppé , qui
l'accompagnerent jusqu'à la portée du canon de
cette Ville , où le Roy fut reçû par le Lieutenant
General de Berlepsch , Commandant de Cassel ,
par le Lieutenant General Kutzleben , et par un
grand nombre des principaux Officiers , tous à
Cheval. S. M. sortit de son Carosse , & entra
avec le Prince Maximilien dans un Phaëton ;
conduit par le Comte de Hohenfeld , Vice - Grand
Ecuyer , un Ecuyer servant de Postillon.
Vers les 6. heures du soir le Roy fit son entrée
dans la Ville de Cassel au bruit de toute l'Artillerie
et aux acclamations d'un nombre infini de
Peuple . Les rues par où S. M. passa , étoient ornées
de quelques Arcs de Triomphe , et les trois
Regimens qui sont en garnison dans cette Ville,
étoient rangés en haye depuis la Porte de la Ville
jusqu'au Palais , où le Roy fut reçu par la Princesse
, Epouse du Prince Maximilien, par les Princes
ses Enfans , par les Ministres et par les Colleges
de Regence et de Justice , en Corps . S. M.
ayant été conduite dans son Appartement , y fut
complimentée par le Chancelier au nom des Colleges.
Pendant ce temps- là les trois Compagnies de
Grenadiers qui êtoient rangées en parade devant
le Palais , et le reste de la Garnison , firent une
triple décharge de la Mousqueterie . Le Roy soupa
à une table de 24. couverts. Aprés le repas , S. M.
accompagnée du Prince Guillaume et de toute la
Cour , alla en chaise ouverte faire le tour de la
Ville pour en voir les illuminations , dont on ne
peut assez admirer la diversité et la beauté , &c .
Les
SEPTEMBRE. 1731. 1341
Les Lettres qu'on a reçues depuis de Cassel , por
ent que la Cour du Roy de Suede y étoit fort
nombreuse ; que S. M. avoit donné le Gouver
nement et le Commandement general du Landgraviat
au Prince de Hesse- Cassel son Frere ; que
le Roy avoit confirmé dans l'exercice de leurs
Charges , tous ceux qui avoient des Provisions du
feu Landgrave son Pere; qu'il avoit promis d'accorder
des Pensions à ceux qui s'étoient distinguez
dans leurs differens Emplois , tant Civils que
Militaires , et qu'on croyoit que le Prince Guillaume
de Hesse- Cassel quitteroit le Service des
Etats Generaux , et leur remettroit son Gouver
nement de Maestricht.
E 28. Août , à l'occasion de l'Anniversaire de
la Naissance de l'Imperatrice , qui est entrée
dans sa 40 année , on représenta sur un Théatre
élevé dans les Jardins du Palais de la Favorite un
nouvel
2238 MERCURE DE FRANCE
nouvel Opera intitulé , Enée dans les Champs
Elisées.
L'Empereur a accordé des Troupes à l'Evê
que de Saltzbourg pour prévenir les suites du
soulevement des Protestans de son Diocèse ; et on
reçoit avis de Saltzbourg , qu'on y avoit publié
un Mandement Imperial , datté du 26. d'Août ,
par lequel l'Empereur deffend aux Lutheriens de
ce Diocése qui se sont soulevez contre leur Archevêque
, d'employer les voyes de fait , et leur
ordonne de s'adresser à S. M. Imp . qui promet
de faire examiner leurs griefs et de leur donner
satisfaction , selon l'équité , et conformément
aux. Constitutions de l'Empire.
On a appris par un Courrier arrivé de Naples ,
que le Pinque qu'on avoit envoyé à Tunis pour
y porter un Present à la Regence , est revenu avec
ce Present que le Dey a refusé , prétendant qu'on
devoit lui donner de la Poudre et des Boulets.
L'Electeur de Mayence étant attendu à Vienne
le 25. de ce mois , tous les Chambellans de la
Clef d'or , les Conseillers d'Etat et les Ministres
de l'Empereur se rendirent au Palais de la Favo
rite avec leurs Carosses à six chevaux , afin d'augmenter
le Cortege de l'Empereur lorsqu'il iroit
au - devant de ce Prince. Vers les quatre heures
après midi S. M. Imp. partit de ce Palais dans un
Carosse à huit chevaux , précedé de 70. Carosses
des Seigneurs de sa Cour , et suivi des Trabans.
de sa Garde à cheval , avec leurs Trompettes et
Timbales. La Marche se fit par le Fauxbourg de
Leopoldstad et par l'Isle de Prater . L'Empereur
s'arrêta au premier Pont du Danube , hors des
lignes de cette Ville,dans un endroit qu'on nomme
le Tabor. L'Electeur de Mayence arriva dans
un autre Carosse de l'Empereur qu'on avoit envoyé
SEPTEMBRE. 1731. 2239
voyé au-devant de lui, étant à 60. pas de celui de
l'Empereur , l'Electeur mit pied à terre et marcha
vers S , M. Im. Lorsqu'il fut à 18. ou 20. pas du
Carosse de S. M. Imp . l'Empereur descendit et
alla au-devant de l'Electeur qui étoit découvert ;
S. M. Imp. se decouvrit aussi en l'embrassant , er
le complimenta en Italien ; l'Electeur lui ayant
répondu dans la même Langue , l'Empereur se
couvrit , le prit par le bras et le conduisit à son
Carosse, od S.M, Imp. monta la premiere, et y fit
monter l'Electeur , qui se mit sur le devant et se
couvrit, l'Empereur lui ayant fait signe de le faire.
Le Cortege s'étant mis en marche , on fit des
salves réitefées des Canons des Remparts jusqu'à
ce que le Carosse de l'Empereur fût entré dans la
premiere Cour du Palais. Toutes les ruës du passage
de S. M. Imp. et de l'Electeur , étoient remplies
d'une multitude prodigieuse de peuple ; et
pour prévenir le desordre , on avoit placé de distance
en distance des Détachemens du Regiment
de Dragons de Philippi. L'Electeur entra dans le
Cabinet de l'Empereur , avec lequel il s'entretint
quelque temps. Le soir il soupa avec L. M Imp.
et les Archiduchesses , dans l'Appartement de
P'Imperatrice.
Le 11. du mois dernier , le Roy de Suede partit
du Château d'Ameliendahl , et à quelque distance
S. M. trouva au sortir du Bois un Arc de
Triomphe que des Paysans et Paysanes de ces
Contrées y avoient dressé , et qui donnerent à
S. M. le divertissement d'un Concert , composé
de plusieurs Instrumens champêtres , pendant
lequel quantité de filles et de garçons formerent
diverses danses à leur maniere. Le Roy étant arrivé
au Village d'Obervilmar , y trouva un autre
Arc de Triomphe dressé par les Habitans de ce
lieu ,
2240 MERCURE DE FRANCE
lieu , qui n'oublierent rien pour témoigner la
joye que leur inspiroit la vue de leur Souverain.
Aú sortir de ce Village , S. M. fut complimentée
par M. Vasserhuhn , Grand Bailly du Village
de Cassel , et par le Receveur Eppé , qui
l'accompagnerent jusqu'à la portée du canon de
cette Ville , où le Roy fut reçû par le Lieutenant
General de Berlepsch , Commandant de Cassel ,
par le Lieutenant General Kutzleben , et par un
grand nombre des principaux Officiers , tous à
Cheval. S. M. sortit de son Carosse , & entra
avec le Prince Maximilien dans un Phaëton ;
conduit par le Comte de Hohenfeld , Vice - Grand
Ecuyer , un Ecuyer servant de Postillon.
Vers les 6. heures du soir le Roy fit son entrée
dans la Ville de Cassel au bruit de toute l'Artillerie
et aux acclamations d'un nombre infini de
Peuple . Les rues par où S. M. passa , étoient ornées
de quelques Arcs de Triomphe , et les trois
Regimens qui sont en garnison dans cette Ville,
étoient rangés en haye depuis la Porte de la Ville
jusqu'au Palais , où le Roy fut reçu par la Princesse
, Epouse du Prince Maximilien, par les Princes
ses Enfans , par les Ministres et par les Colleges
de Regence et de Justice , en Corps . S. M.
ayant été conduite dans son Appartement , y fut
complimentée par le Chancelier au nom des Colleges.
Pendant ce temps- là les trois Compagnies de
Grenadiers qui êtoient rangées en parade devant
le Palais , et le reste de la Garnison , firent une
triple décharge de la Mousqueterie . Le Roy soupa
à une table de 24. couverts. Aprés le repas , S. M.
accompagnée du Prince Guillaume et de toute la
Cour , alla en chaise ouverte faire le tour de la
Ville pour en voir les illuminations , dont on ne
peut assez admirer la diversité et la beauté , &c .
Les
SEPTEMBRE. 1731. 1341
Les Lettres qu'on a reçues depuis de Cassel , por
ent que la Cour du Roy de Suede y étoit fort
nombreuse ; que S. M. avoit donné le Gouver
nement et le Commandement general du Landgraviat
au Prince de Hesse- Cassel son Frere ; que
le Roy avoit confirmé dans l'exercice de leurs
Charges , tous ceux qui avoient des Provisions du
feu Landgrave son Pere; qu'il avoit promis d'accorder
des Pensions à ceux qui s'étoient distinguez
dans leurs differens Emplois , tant Civils que
Militaires , et qu'on croyoit que le Prince Guillaume
de Hesse- Cassel quitteroit le Service des
Etats Generaux , et leur remettroit son Gouver
nement de Maestricht.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 28 août, à l'occasion du quarantième anniversaire de la naissance de l'impératrice, un nouvel opéra intitulé 'Énée dans les Champs Élysées' a été représenté dans les jardins du Palais de la Favorite. L'empereur a envoyé des troupes à l'évêque de Salzbourg pour réprimer un soulèvement protestant et a publié un mandement interdisant aux protestants de recourir à la violence tout en promettant d'examiner leurs griefs. À Naples, un navire envoyé à Tunis avec un présent pour la régence est revenu avec le présent refusé, le Dey exigeant de la poudre et des boulets. L'électeur de Mayence, attendu à Vienne le 25 août, a été accueilli par l'empereur lors d'une cérémonie solennelle. L'empereur, accompagné d'une escorte de 70 carrosses et de gardes à cheval, a rencontré l'électeur au pont du Danube. Ils ont ensuite traversé Vienne sous les salves de canons et les acclamations du peuple. Le roi de Suède a quitté le château d'Amelienburg le 11 août et a été accueilli par des arcs de triomphe et des concerts de musique. À Cassel, il a été reçu par des officiers et des habitants, et acclamé par la population. Le roi a ensuite soupé et fait le tour de la ville pour admirer les illuminations. Les lettres reçues de Cassel indiquent que la cour du roi de Suède y était nombreuse et qu'il a confirmé plusieurs personnes dans leurs charges et promis des pensions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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974
p. 2241-2247
ITALIE.
Début :
L'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Allemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs, [...]
Mots clefs :
Congrégation, Archevêque, Chanoine, Traité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Al-
L'lemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs,
Villages et Hameaux de son Diocese, qu'on croyoit
Catholiques , s'étoient déclarez Luthériens , et
qu'ils avoient demandé, les armes à la main, qu'on
feur accordât le libre exercice de leur Religion ;
Ja Congregation de Propaganda Fide s'est assemblée
plusieurs fois pour chercher les moyens
de prévenir ce mal , et le bruit court qu'il a été
résolu d'exhorter l'Archevêque de Saltzbourg à
rappeller quelques Religieux et Ecclesiastiques
Seculiers des endroits dont les Habitans se sont
soulevez , et d'y en envoyer d'autres qui seroient
peut-être plus agréables à ces Peuples . On a ordonné
de réciter une Collecte à la Messe dans
toutes les Eglises de Rome , pour demander à
Dieu qu'il daigne ramener ces heretiques dans le
sein de l'Eglise.
Par les Lettres de Bruxelles , on apprend que
I cet
2242 MERCURE DE FRANCE
cet Archevêque avoit accordé à ses Sujets révol
rez un terme de 15. jours pour se déclarer ou
vertement Catholiques ou Luthériens ; qu'il avoit
permis à ces derniers de vendre leurs Effets, et de
se retirer où ils voudroient que plusieurs de ces
Revoltez étoient rentrez dans leur devoir, et qu'ils
avoient demandé seulement quelque diminution
des Impositions qu'on leur fait payer ; que d'autres
s'étoient soumis sans aucune condition , er
que les plus obstinés prenoient le party de se re
tirer .
Le Chanoine Articone , dont la tête a été mise
à prix par la République de Genes , est arrivé à
Rome de l'Isle de Corse, chargé des pleins pou →
voirs des Mécontens de cette Isle , pour traiter
leur accommodement avec la République par la
médiation du Pape.
Dans le Consistoire secret que le Papė tint le
6. Août , le Cardinal Otthoboni proposa PAB
baye de S. Pierre de Poultiers , Diocèse de Langres
, pour l'Abbé de Cantin : il préconisa en
suite M. Etienne Blascowich , Prêtre de Spalatro,
pour l'Evêché de Macarseka ; l'Abbé de Sesmaisons
, pour l'Abbaye de N. Dame de Ham, Diocese
de Noyon'; B'Abbé Joly de Fleury , pour
cèlle de S. Pierre de Chezy , Diocèse de Soissons;
ét l'Abbé de Pins de Roquefort , pour celle de
N. D. de Senanques , Diocèse de Cavaillon.
M. Coscia , frere du Cardinal de ce nom , est
encore prisonnier au Château S. Ange ; son jugement
diffinitif n'est pas encore prononcé, mais
il a été suspendu de toutes les Fonctions Sacerdotales.
•
1
On a appris que le Duc Coscia étoit allé à
Naples avec son Epouse ; que le Cardinal Coscia
les avoit vus pabliquement ; que le Duc faisoit
travailler
SEPTEMBRE. 1731. 2243
travailler à une magnifique Livrée , et qu'il avoit
fait mettre ses Armes sur la Porte du Palais qu'il
a fait loüer ; et on mande de Naples , que sur la
fin du mois dernier , le Cardinal Coscia reçut la
plus grande partie de ce qui lui étoit dû par les
Fermiers de ses Benefices , quoique le Nonce du
Pape eut fait saisir ses revenus ; mais le Conseil
Collateral a déclaré nulle cette saisie , que le
Nonce avoit crû pouvoir faire sur des Benefices
situez dans le Royaume de Naples sans la permission
de ce Conseil.
On écrit de Rome , que le 22. Août on y af
ficha un Decret de la Congregation de Non Nullis
, par lequel le Cardinal Coscia est déclaré
incapable d'exercer aucune Jurisdiction dans l'étendue
de ses Benefices , avec défenses à lui d'y
contrevenir , sous peine d'excommunication ma
jeure , et même de plus grande peine que le Pape
se réserve de prononcer.
On a appris par les dernieres Lettres de Naples,
que le Fiscal , le Notaire et le Curseur de la Nonciature
avoient reçû ordre de la part de l'Empefeur
de sortir dans trois jours de la Ville , et
dans huit du Royaume de Naples , pour avoir ,
sans une permission expresse du Conseil Colla
teral , arrêté et visité les voitures qui y ont con
duit le Cardinal Coscia ; que les Vicaires Generaux
du Diocèse d'Aversa et de celui de Capote ,
Commissaires déleguez du Nonce du Pape
avoient reçu de pareils ordres.
>
On apprend de Florence , que le Pere Ascanio ,'
Dominicain , a dépêché un Courier à Seville pour
y porter la Copie du Traité particulier qu'il a signé
avec le Grand Duc , par lequel Traité on assure
que ce Prince recevra l'Infant . Don Carlos
en qualité de Prrince Heredtaire de Toscane ; que
I ij Ics
2244 MERCURE
DE FRANCE
les Magistrats , les Ministres , les Commandans .
des Places lui prêteront serment de fidelité en
cette qualité ; que l'Infant Don Carlos heritera
de tous les biens allodiaux appartenans au Grand
Duc , à l'exception de ceux de Ravenne et d'Urbin
, dont les revenus sont destinez à l'entretien
de l'Electrice Douairiere Palatine , à laquelle on
laissera la liberté de disposer de ses Effets mobi- ,
liaires comme elle le jugera à propos ; que l'In
fant Don Carlos demeurera chargé de toutes les
dettes contractées par le Grand Duc et par ses
Prédecesseurs , et payera toutes les Pensions et
Gratifications qu'il pourra faire en mourant à
ses Officiers ; qu'en cas que le Grand Duc vienne
à mourir , l'Electrice Doüairiere Palatine sera
Tutrice de Infant Don Carlos jusqu'à ce qu'il
ait atteint l'âge de 18. ans.
Le Juif Fonseca , fameux Banquier de Constantinople
, qui est arrivé le mois dernier à Florence
avec son fils , pour se faire baisser la cataracte
, eut le 21. Août une Audience du Grand
Duc qui lui a envoyé deux de ses Carosses pour
son usage pendant tout le temps qu'il restera dans
cette Ville.
On a fait à Parme tous les préparatifs neces
saires pour les Couches de la Duchesse Douairiere.
Tous les Ministres Etrangers qui doivent
assister aux Couches de cette Princesse , sont ar
rivez , et on leur a construit des chambres au
tour de la sienne , afin qu'ils soient plus à portée
de se trouver à la naissance du Prince ou de la
Princesse qu'elle mettra au monde.
On a appris en dernier lieu que le Marquis de
Monteleon , Ambassadeur du Roy d'Espagne à
Venise , lequel est actuellement à Parme , y a
protesté au nom de S. M. Catholique contre la
grossesse
SEPTEMBRE 2245
1731. •
grossesse de la Duchesse Douairiere de Parme ,
et en même temps il a sommé, avec les formalitez
ordinaires, le General Stampa de faire sortir
des Duchez de Parme et de Plaisance , les troupes
Imperiales qui y sont , conformément au
dernier Traité de Vienne ; sur quoi ce General a
dépêché un Courier pour avoir les derniers ordres
de S. M. Imperiale.
On à reçu avis de Turin , que le Roy Victor
Amedée y étoit arrivé le 20. d'Août , et qu'on
croyoit qu'il feroit dorênavant son séjour dans
les environs de cette Ville .
Le 6. Août , on fit partir de Genes , avec un
vent favorable , le Convoy qui a transporté les
Troupes Auxiliaires de l'Empereur dans l'Isle de
Corse. Le Comte de Daun , fils du Gouverneur
General du Milanez , est allé avec les Troupes
de cette expedition.
Le Convoy arriva le 9. à la Bastia, et le débarquement
des Troupes et de l'Artillerie se fit le
même jour. Le 10. le Colonel , Velas à la tête
de 800, Genois , soutenus d'un détachement de
Troupes Imperiales , commandé par le General
Wachtendonc , fit une sortie sur les Rebelles qui
assiegeoient la Ville , et qui ayant abandonné
Jeurs retranchemens , se retirerent dans les montagnes
aprés avoir perdu environ 400. hommes.
On prit leur Canon , leurs Munitions de guerre
et leurs Provisions. Le 11. on exécuta plusieurs
de ces Rebelles qui avoient été pris la veille. Le
14. le General Wachtendone, à la tête de 2 500.
hommes , attaqua un Corps de Rebelles de 4000 .
hommes retranchez à Foriano . La plupart pri
rent la fuite , et les autres furent passez au fil de
l'épée ; leurs Magazins furent pillez et ensuite
brûlez ; parce qu'on ne pouvoit ni les consom»
I iij mer
2246 MERCURE DE FRANCE
mer ,
à la Bastia.
ni les transporter
Les Rebelles de ce Poste ayant été poursuivis
le long de la Côte par deux Compagnies de Hussars
, furent obligez de se précipiter dans un Marais
où la plupart ont péri. Le 15. le General
Wachtendonc retourna à la Bastia , où on tint un
Conseil de Guerre pour déliberer si on attaqueroit
les Rebelles dans leurs montagnes , ou si on se
contenteroit de les avoir chassez de la plaine.
On écrit de Genes que la Republique avoit accordé
une Amnistie generale aux Rebelles de l'Isle
de Corse, qui dans le terme de six semaines quitteront
les armes, et rentreront dans leur devoir,
et qu'elle n'avoit excepté de cette grace que
quelques Chefs dont la tête a été mise à prix.
Les dernieres Lettres de Genes portent , que M.
Doria , Commissaire General de l'Isle de Corse,
partit le 20. d'Août pour la Bastia avec un grand
nombre de jeune Noblesse Genoise qui va servir
comme Volontaire dans les Troupes de la Ré
publique.
C
On écrit de la Bastia que l'Armée de la Répu
blique s'étant fort augmentée par la jonction des
Corses Rebelles qui se sont soumis , s'étoit emparée
du Port de S. Firenzo sans aucune résis
tance ; que les Rebelles qui gardoient ce Poste
avoient pris la fuite avec tant de précipitation ,
que les Hussars n'avoient pú les joindres qu'a
prés cette Expedition , l'Armée s'étoit mise en
marche pour le Quartier de Vescovado , où les
Rebelles étoient retranchez , et qu'on ne doutoir
pas qu'elle ne les chassât des postes qu'ils y occupoient.
On apprend par d'autres Lettres arrivées depuis
, qu'un detachement de l'Armée s'étoit saisi
de la famille du nommé Alexandrini , l'un des
sept
SEPTEMBRE . 1731. 2247
sept Chefs des Rebelles , qu'on l'avoit envoyée à
La Bastia , et que l'Armée étoit revenue dans les
environs de cette Ville , sans avoir pû rien entreprendre
sur le quartier de Vescovado.
Il se répand un bruit qu'on travaille aux Préliminaires
d'un Traité d'accommodement entre
sette Republique et les Rebelles , et que dans peu
ce Traité sera signé.
'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Al-
L'lemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs,
Villages et Hameaux de son Diocese, qu'on croyoit
Catholiques , s'étoient déclarez Luthériens , et
qu'ils avoient demandé, les armes à la main, qu'on
feur accordât le libre exercice de leur Religion ;
Ja Congregation de Propaganda Fide s'est assemblée
plusieurs fois pour chercher les moyens
de prévenir ce mal , et le bruit court qu'il a été
résolu d'exhorter l'Archevêque de Saltzbourg à
rappeller quelques Religieux et Ecclesiastiques
Seculiers des endroits dont les Habitans se sont
soulevez , et d'y en envoyer d'autres qui seroient
peut-être plus agréables à ces Peuples . On a ordonné
de réciter une Collecte à la Messe dans
toutes les Eglises de Rome , pour demander à
Dieu qu'il daigne ramener ces heretiques dans le
sein de l'Eglise.
Par les Lettres de Bruxelles , on apprend que
I cet
2242 MERCURE DE FRANCE
cet Archevêque avoit accordé à ses Sujets révol
rez un terme de 15. jours pour se déclarer ou
vertement Catholiques ou Luthériens ; qu'il avoit
permis à ces derniers de vendre leurs Effets, et de
se retirer où ils voudroient que plusieurs de ces
Revoltez étoient rentrez dans leur devoir, et qu'ils
avoient demandé seulement quelque diminution
des Impositions qu'on leur fait payer ; que d'autres
s'étoient soumis sans aucune condition , er
que les plus obstinés prenoient le party de se re
tirer .
Le Chanoine Articone , dont la tête a été mise
à prix par la République de Genes , est arrivé à
Rome de l'Isle de Corse, chargé des pleins pou →
voirs des Mécontens de cette Isle , pour traiter
leur accommodement avec la République par la
médiation du Pape.
Dans le Consistoire secret que le Papė tint le
6. Août , le Cardinal Otthoboni proposa PAB
baye de S. Pierre de Poultiers , Diocèse de Langres
, pour l'Abbé de Cantin : il préconisa en
suite M. Etienne Blascowich , Prêtre de Spalatro,
pour l'Evêché de Macarseka ; l'Abbé de Sesmaisons
, pour l'Abbaye de N. Dame de Ham, Diocese
de Noyon'; B'Abbé Joly de Fleury , pour
cèlle de S. Pierre de Chezy , Diocèse de Soissons;
ét l'Abbé de Pins de Roquefort , pour celle de
N. D. de Senanques , Diocèse de Cavaillon.
M. Coscia , frere du Cardinal de ce nom , est
encore prisonnier au Château S. Ange ; son jugement
diffinitif n'est pas encore prononcé, mais
il a été suspendu de toutes les Fonctions Sacerdotales.
•
1
On a appris que le Duc Coscia étoit allé à
Naples avec son Epouse ; que le Cardinal Coscia
les avoit vus pabliquement ; que le Duc faisoit
travailler
SEPTEMBRE. 1731. 2243
travailler à une magnifique Livrée , et qu'il avoit
fait mettre ses Armes sur la Porte du Palais qu'il
a fait loüer ; et on mande de Naples , que sur la
fin du mois dernier , le Cardinal Coscia reçut la
plus grande partie de ce qui lui étoit dû par les
Fermiers de ses Benefices , quoique le Nonce du
Pape eut fait saisir ses revenus ; mais le Conseil
Collateral a déclaré nulle cette saisie , que le
Nonce avoit crû pouvoir faire sur des Benefices
situez dans le Royaume de Naples sans la permission
de ce Conseil.
On écrit de Rome , que le 22. Août on y af
ficha un Decret de la Congregation de Non Nullis
, par lequel le Cardinal Coscia est déclaré
incapable d'exercer aucune Jurisdiction dans l'étendue
de ses Benefices , avec défenses à lui d'y
contrevenir , sous peine d'excommunication ma
jeure , et même de plus grande peine que le Pape
se réserve de prononcer.
On a appris par les dernieres Lettres de Naples,
que le Fiscal , le Notaire et le Curseur de la Nonciature
avoient reçû ordre de la part de l'Empefeur
de sortir dans trois jours de la Ville , et
dans huit du Royaume de Naples , pour avoir ,
sans une permission expresse du Conseil Colla
teral , arrêté et visité les voitures qui y ont con
duit le Cardinal Coscia ; que les Vicaires Generaux
du Diocèse d'Aversa et de celui de Capote ,
Commissaires déleguez du Nonce du Pape
avoient reçu de pareils ordres.
>
On apprend de Florence , que le Pere Ascanio ,'
Dominicain , a dépêché un Courier à Seville pour
y porter la Copie du Traité particulier qu'il a signé
avec le Grand Duc , par lequel Traité on assure
que ce Prince recevra l'Infant . Don Carlos
en qualité de Prrince Heredtaire de Toscane ; que
I ij Ics
2244 MERCURE
DE FRANCE
les Magistrats , les Ministres , les Commandans .
des Places lui prêteront serment de fidelité en
cette qualité ; que l'Infant Don Carlos heritera
de tous les biens allodiaux appartenans au Grand
Duc , à l'exception de ceux de Ravenne et d'Urbin
, dont les revenus sont destinez à l'entretien
de l'Electrice Douairiere Palatine , à laquelle on
laissera la liberté de disposer de ses Effets mobi- ,
liaires comme elle le jugera à propos ; que l'In
fant Don Carlos demeurera chargé de toutes les
dettes contractées par le Grand Duc et par ses
Prédecesseurs , et payera toutes les Pensions et
Gratifications qu'il pourra faire en mourant à
ses Officiers ; qu'en cas que le Grand Duc vienne
à mourir , l'Electrice Doüairiere Palatine sera
Tutrice de Infant Don Carlos jusqu'à ce qu'il
ait atteint l'âge de 18. ans.
Le Juif Fonseca , fameux Banquier de Constantinople
, qui est arrivé le mois dernier à Florence
avec son fils , pour se faire baisser la cataracte
, eut le 21. Août une Audience du Grand
Duc qui lui a envoyé deux de ses Carosses pour
son usage pendant tout le temps qu'il restera dans
cette Ville.
On a fait à Parme tous les préparatifs neces
saires pour les Couches de la Duchesse Douairiere.
Tous les Ministres Etrangers qui doivent
assister aux Couches de cette Princesse , sont ar
rivez , et on leur a construit des chambres au
tour de la sienne , afin qu'ils soient plus à portée
de se trouver à la naissance du Prince ou de la
Princesse qu'elle mettra au monde.
On a appris en dernier lieu que le Marquis de
Monteleon , Ambassadeur du Roy d'Espagne à
Venise , lequel est actuellement à Parme , y a
protesté au nom de S. M. Catholique contre la
grossesse
SEPTEMBRE 2245
1731. •
grossesse de la Duchesse Douairiere de Parme ,
et en même temps il a sommé, avec les formalitez
ordinaires, le General Stampa de faire sortir
des Duchez de Parme et de Plaisance , les troupes
Imperiales qui y sont , conformément au
dernier Traité de Vienne ; sur quoi ce General a
dépêché un Courier pour avoir les derniers ordres
de S. M. Imperiale.
On à reçu avis de Turin , que le Roy Victor
Amedée y étoit arrivé le 20. d'Août , et qu'on
croyoit qu'il feroit dorênavant son séjour dans
les environs de cette Ville .
Le 6. Août , on fit partir de Genes , avec un
vent favorable , le Convoy qui a transporté les
Troupes Auxiliaires de l'Empereur dans l'Isle de
Corse. Le Comte de Daun , fils du Gouverneur
General du Milanez , est allé avec les Troupes
de cette expedition.
Le Convoy arriva le 9. à la Bastia, et le débarquement
des Troupes et de l'Artillerie se fit le
même jour. Le 10. le Colonel , Velas à la tête
de 800, Genois , soutenus d'un détachement de
Troupes Imperiales , commandé par le General
Wachtendonc , fit une sortie sur les Rebelles qui
assiegeoient la Ville , et qui ayant abandonné
Jeurs retranchemens , se retirerent dans les montagnes
aprés avoir perdu environ 400. hommes.
On prit leur Canon , leurs Munitions de guerre
et leurs Provisions. Le 11. on exécuta plusieurs
de ces Rebelles qui avoient été pris la veille. Le
14. le General Wachtendone, à la tête de 2 500.
hommes , attaqua un Corps de Rebelles de 4000 .
hommes retranchez à Foriano . La plupart pri
rent la fuite , et les autres furent passez au fil de
l'épée ; leurs Magazins furent pillez et ensuite
brûlez ; parce qu'on ne pouvoit ni les consom»
I iij mer
2246 MERCURE DE FRANCE
mer ,
à la Bastia.
ni les transporter
Les Rebelles de ce Poste ayant été poursuivis
le long de la Côte par deux Compagnies de Hussars
, furent obligez de se précipiter dans un Marais
où la plupart ont péri. Le 15. le General
Wachtendonc retourna à la Bastia , où on tint un
Conseil de Guerre pour déliberer si on attaqueroit
les Rebelles dans leurs montagnes , ou si on se
contenteroit de les avoir chassez de la plaine.
On écrit de Genes que la Republique avoit accordé
une Amnistie generale aux Rebelles de l'Isle
de Corse, qui dans le terme de six semaines quitteront
les armes, et rentreront dans leur devoir,
et qu'elle n'avoit excepté de cette grace que
quelques Chefs dont la tête a été mise à prix.
Les dernieres Lettres de Genes portent , que M.
Doria , Commissaire General de l'Isle de Corse,
partit le 20. d'Août pour la Bastia avec un grand
nombre de jeune Noblesse Genoise qui va servir
comme Volontaire dans les Troupes de la Ré
publique.
C
On écrit de la Bastia que l'Armée de la Répu
blique s'étant fort augmentée par la jonction des
Corses Rebelles qui se sont soumis , s'étoit emparée
du Port de S. Firenzo sans aucune résis
tance ; que les Rebelles qui gardoient ce Poste
avoient pris la fuite avec tant de précipitation ,
que les Hussars n'avoient pú les joindres qu'a
prés cette Expedition , l'Armée s'étoit mise en
marche pour le Quartier de Vescovado , où les
Rebelles étoient retranchez , et qu'on ne doutoir
pas qu'elle ne les chassât des postes qu'ils y occupoient.
On apprend par d'autres Lettres arrivées depuis
, qu'un detachement de l'Armée s'étoit saisi
de la famille du nommé Alexandrini , l'un des
sept
SEPTEMBRE . 1731. 2247
sept Chefs des Rebelles , qu'on l'avoit envoyée à
La Bastia , et que l'Armée étoit revenue dans les
environs de cette Ville , sans avoir pû rien entreprendre
sur le quartier de Vescovado.
Il se répand un bruit qu'on travaille aux Préliminaires
d'un Traité d'accommodement entre
sette Republique et les Rebelles , et que dans peu
ce Traité sera signé.
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Résumé : ITALIE.
En Italie, l'archevêque de Salzbourg a signalé que des habitants de plusieurs localités de son diocèse, initialement catholiques, se sont déclarés luthériens et ont exigé le libre exercice de leur religion par la force. La Congrégation de Propaganda Fide a réagi en exhortant l'archevêque à rappeler certains religieux et à en envoyer d'autres plus acceptables. Une collecte a été ordonnée dans les églises de Rome pour prier le retour des hérétiques. L'archevêque avait accordé un délai de 15 jours à ses sujets pour se déclarer catholiques ou luthériens, permettant aux luthériens de vendre leurs biens et de partir. Certains révoltés sont revenus dans le devoir, demandant une diminution des impôts, tandis que d'autres se sont soumis sans condition et que les plus obstinés ont choisi de partir. À Rome, le chanoine Articone, recherché par la République de Gênes, est arrivé de Corse avec des pouvoirs pour négocier un accord avec la République par l'intermédiaire du Pape. Plusieurs nominations ecclésiastiques ont été proposées lors d'un consistoire secret. Le frère du cardinal Coscia reste prisonnier au Château Saint-Ange, suspendu de toutes fonctions sacerdotales. À Naples, le duc Coscia et son épouse ont été vus publiquement, et le cardinal Coscia a récupéré une grande partie de ses revenus malgré une saisie ordonnée par le nonce du Pape. Un décret a déclaré le cardinal Coscia incapable d'exercer toute juridiction dans ses bénéfices, sous peine d'excommunication. Le fiscal, le notaire et le curseur de la nonciature ont été ordonnés de quitter Naples pour avoir arrêté et visité les voitures du cardinal sans permission. À Florence, le père Ascanio, dominicain, a envoyé un courrier à Séville avec un traité stipulant que l'Infant Don Carlos héritera de la Toscane et des biens allodiaux du Grand-Duc, à l'exception de Ravenne et d'Urbino. Le banquier juif Fonseca a été reçu en audience par le Grand-Duc de Florence. À Parme, des préparatifs ont été faits pour les couches de la duchesse douairière. L'ambassadeur d'Espagne a protesté contre sa grossesse et sommé le général Stampa de faire sortir les troupes impériales des duchés de Parme et de Plaisance. Le roi Victor-Amédée est arrivé à Turin et y résidera. À Gênes, des troupes auxiliaires de l'Empereur ont été transportées en Corse, où des combats ont eu lieu contre les rebelles. La République de Gênes a accordé une amnistie générale aux rebelles corses, à l'exception de quelques chefs, et des négociations pour un traité d'accommodement sont en cours.
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975
p. 2247-2249
ESPAGNE.
Début :
Le Comte de Charni, Lieutenant General des Armées du Roy, qui doit commander les [...]
Mots clefs :
Comte, Escadre anglaise, Frégates
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE,
E Comte de Charni , Lieutenant General des
Larmos du Roy,qui doit commander les
6000. Espagnols qu'on transportera en Italie
est arrivé de son Gouvernement de Ceuta , et Sa
M. lui a fait remettre ses instructions.
L'Escadre Angloise, commandée par le Vice-
Amiral Wager , et qui est composée de 12. Vaisseaux
de guerre et de trois Fregates , est arrivée
dans la Baye de Cadix , avec quelques autres Vaisseaux
Anglois qui venoient de Gibraltar.
Quelques Vaisseaux Espagnols de l'Escadre du
Comte de Clavijo , ayant pris il y a quelque
temps le Vaisseau le S. Charles de Gibraltar , qui
avoit à bord des Maures allant d'Alger à Tetuan
avec des Marchandises ; le Roy a envoyé des ordres
pour faire rendre ce Vaisseau et tous les Passagers
qui étoient dessus.
S. M. Catholique a accordé en même temps à
la Compagnie de la Mer du Sud la restitution
d'une somme considerable qu'on lui avoit saisie
pendant les derniers troubles.
Les Regimens que le Roy a nommez pour
être transportez en Italie , sont ceux de Castille ,
de Lombardie , de Naples et de Bourgogne , de
deux Bataillons chacun , un Regiment Suisse ,
I iiij
aussi
2248 MERCURE DE FRANCE
aussi de deux Bataillons , et le Regiment de Ba
tavia Dragons ; de trois Escadrons , faisant ensemble
dix Bataillons et trois Escadrons. Le
Comte de Charny , Lieutenant General et Commandant
, aura sous lui en qualité de Marêchaux
de Camp , le Marquis de Pozzoblanco , le Marquis
de Châteaufort , le Duc de Castro Pinhano
et le Marquis de Torre Major,
Le Comte de Sant - Estevan , Chevalier des Ordres
du Roy Très- Chrétien , et Grand Ecuyer
du Prince des Asturies , a été nommé par le Roy
' Espagne pour accompagner l'Infant Don Carles
en Italie , où il demeurera auprès de ce Prince
pendant sa Minorité , en qualité de son Gouver
neur. Sa Charge de Grand Ecuyer du Prince des
Asturies lui est conservée, i
On écrit de Seville , que M. de Patino alla le
25. Août dîner avec l'Amiral Wager , il vit trois
Vaisseaux Anglois dont il fut trés- content ; le
-lendemain il mena ce General voir sa Garaca ; il
lui donna à dîner à bord de la Galice , Vaisseau
de 70. Canons , et il lui en fit voir trois d'Espagne
de 80. 70. et 64. que les Anglois trouverent
Trés-beaux .
*
La Flotte d'Espagne doit être composée de
25. Vaisseaux , sçavoir , 11. de Cadiz , 8. du
-Ferol , qu'on attend à chaque instant , et 6. qui
sont à Cartagene , grands et petits , et tout doit
être prêt pour le 15. Septembre , qu'on se rendra
à Barcelone , où se doit faire l'Embarquement
des 6000. Espagnols
Le Marquis Mary a les honneurs de Capitaine
General , pour être en grade égal avec l'Amiral
Anglois , et il a fait arborer Pavillon quarré au
grand mast du Vaissau la Sainte Isabelle de 80.
Canons. Il est décidé que les Anglois n'aurout
que
SEPTEMBRE. 1731. 2249
que douze Vaisseaux et trois Fregates. Ils sont
partis le 27. pour Gibraltar , où ils embarquent
deux Bataillons , n'ayant amené aucunes troupes
d'Angleterre .
E Comte de Charni , Lieutenant General des
Larmos du Roy,qui doit commander les
6000. Espagnols qu'on transportera en Italie
est arrivé de son Gouvernement de Ceuta , et Sa
M. lui a fait remettre ses instructions.
L'Escadre Angloise, commandée par le Vice-
Amiral Wager , et qui est composée de 12. Vaisseaux
de guerre et de trois Fregates , est arrivée
dans la Baye de Cadix , avec quelques autres Vaisseaux
Anglois qui venoient de Gibraltar.
Quelques Vaisseaux Espagnols de l'Escadre du
Comte de Clavijo , ayant pris il y a quelque
temps le Vaisseau le S. Charles de Gibraltar , qui
avoit à bord des Maures allant d'Alger à Tetuan
avec des Marchandises ; le Roy a envoyé des ordres
pour faire rendre ce Vaisseau et tous les Passagers
qui étoient dessus.
S. M. Catholique a accordé en même temps à
la Compagnie de la Mer du Sud la restitution
d'une somme considerable qu'on lui avoit saisie
pendant les derniers troubles.
Les Regimens que le Roy a nommez pour
être transportez en Italie , sont ceux de Castille ,
de Lombardie , de Naples et de Bourgogne , de
deux Bataillons chacun , un Regiment Suisse ,
I iiij
aussi
2248 MERCURE DE FRANCE
aussi de deux Bataillons , et le Regiment de Ba
tavia Dragons ; de trois Escadrons , faisant ensemble
dix Bataillons et trois Escadrons. Le
Comte de Charny , Lieutenant General et Commandant
, aura sous lui en qualité de Marêchaux
de Camp , le Marquis de Pozzoblanco , le Marquis
de Châteaufort , le Duc de Castro Pinhano
et le Marquis de Torre Major,
Le Comte de Sant - Estevan , Chevalier des Ordres
du Roy Très- Chrétien , et Grand Ecuyer
du Prince des Asturies , a été nommé par le Roy
' Espagne pour accompagner l'Infant Don Carles
en Italie , où il demeurera auprès de ce Prince
pendant sa Minorité , en qualité de son Gouver
neur. Sa Charge de Grand Ecuyer du Prince des
Asturies lui est conservée, i
On écrit de Seville , que M. de Patino alla le
25. Août dîner avec l'Amiral Wager , il vit trois
Vaisseaux Anglois dont il fut trés- content ; le
-lendemain il mena ce General voir sa Garaca ; il
lui donna à dîner à bord de la Galice , Vaisseau
de 70. Canons , et il lui en fit voir trois d'Espagne
de 80. 70. et 64. que les Anglois trouverent
Trés-beaux .
*
La Flotte d'Espagne doit être composée de
25. Vaisseaux , sçavoir , 11. de Cadiz , 8. du
-Ferol , qu'on attend à chaque instant , et 6. qui
sont à Cartagene , grands et petits , et tout doit
être prêt pour le 15. Septembre , qu'on se rendra
à Barcelone , où se doit faire l'Embarquement
des 6000. Espagnols
Le Marquis Mary a les honneurs de Capitaine
General , pour être en grade égal avec l'Amiral
Anglois , et il a fait arborer Pavillon quarré au
grand mast du Vaissau la Sainte Isabelle de 80.
Canons. Il est décidé que les Anglois n'aurout
que
SEPTEMBRE. 1731. 2249
que douze Vaisseaux et trois Fregates. Ils sont
partis le 27. pour Gibraltar , où ils embarquent
deux Bataillons , n'ayant amené aucunes troupes
d'Angleterre .
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Résumé : ESPAGNE.
En 1731, l'Espagne prépare une expédition militaire en Italie. Le Comte de Charny, Lieutenant Général, doit commander 6000 soldats espagnols, incluant les régiments de Castille, Lombardie, Naples, Bourgogne, un régiment suisse et les Batavia Dragons. L'escadre anglaise, dirigée par le Vice-Amiral Wager, composée de 12 vaisseaux de guerre et trois frégates, est arrivée à Cadix. Des vaisseaux espagnols ont capturé le 'S. Charles' à Gibraltar, transportant des Maures et des marchandises entre Alger et Tétouan. Le roi a ordonné la restitution du vaisseau et des passagers. Il a également autorisé la restitution d'une somme saisie par la Compagnie de la Mer du Sud. Le Comte de Charny sera assisté par plusieurs maréchaux de camp, dont le Marquis de Pozzoblanco et le Duc de Castro Pinhano. Le Comte de Sant-Estevan accompagnera l'Infant Don Carles en Italie et servira de gouverneur pendant sa minorité. À Séville, M. de Patino a rencontré l'Amiral Wager et lui a montré plusieurs vaisseaux espagnols. La flotte espagnole, composée de 25 vaisseaux, doit être prête pour le 15 septembre et se rendre à Barcelone pour l'embarquement des troupes. Le Marquis Mary a reçu les honneurs de Capitaine Général pour être en grade égal avec l'Amiral anglais. Les Anglais n'auront que douze vaisseaux et trois frégates, et ils ont embarqué deux bataillons à Gibraltar sans troupes supplémentaires d'Angleterre.
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976
p. 2249-2253
EXTRAIT du Traité d'Alliance conclu à Vienne le 22. Juillet 1731. entre l'Empereur, le Roy d'Espagne & le Roy d'Angleterre.
Début :
D'autant que l'Introduction des Garnisons Espagnoles dans les Places fortes de la Toscane [...]
Mots clefs :
Déclarations, Engagements, Garnisons, Conséquence
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Traité d'Alliance conclu à Vienne le 22. Juillet 1731. entre l'Empereur, le Roy d'Espagne & le Roy d'Angleterre.
EXTRAIT du Traité d'Alliance conclu
à Vienne le 22. Juillet 1731. entre
l'Empereur , le Roy d'Espagne & le Roy
•&Angleterre.
Autant que l'Introduction des Garnisons
D'Espagnoles dans les Places fortesde la Los
cane , de Parme et de Plaisance , au lieu des Troupes
neutres specifiées par le Traité de la Quatruple
Alliance, pouvoit rencontrer quelque obstacle
qui auroit pu avoir des suites capables de troubler
la tranquillité publique , L. M. Imperiale er
Britanique , pour prévenir ces maux , ont pris
des mesures par l'Article III. du Traité conclu
Vienne le 16. Mars de cette année , et par deux
Déclarations qui y ont rapport , dont voici le
contenu :
Ici font inferez l'Article 111. du Traité de
Vienne du 16. Mars dernier , la Déclaration
fur la Succeffion de Parme , celle fur l'Introduction
des Garniſons Eſpagnoles dans la Tof
cane, & une fpecification des Engagemens du
Traité de Seville , tirée des Articles IX. X. XI)
XII. et XHI
L'Article et les Déclarations susdits ayant été
communiquez au Roy Catholique, et S. M. aïant
trouvé qu'on y satisfaisoit pleinement , tant aư
desir qu'Elle avoit de mieux assurer à l'Infant
Don Carlos la Succession éventuelle de Toscane ,
Parme et Plaisance , qu'aux Conventions faites
entre Elle et S. M. Britannique, Elle a bien voulu
de
2250 MERCURE DE FRANCE
de son côté contribuer à tout ce qui peut servin
à mieux assurer la tranquillité publique. Pour cet
effet Leurs Majestez Imperiale , Catholique et
Britannique ont donné leurs pleins pouvoirs ;
sçavoir , S. M, Imperiale au Prince Eugene de
Savoye , au Comte de Zinzendorff , au Comte de
Staremberg , au Comte de Kinigsegg ; S. M. Catholique
au Duc de Liria ; er S. M. Britannique
à M. Robinsons ; lesquels après quelques Confe-..
rences , et l'échange de leurs pleins pouvoirs
sont convenus des Articles suivans.
ARTICLE I. S. M. Catholique après un mur
examen de l'Article III. du Traité du 16. Mars
dernier , et des deux Déclarations en consequence
dont la teneur est sur le point d'être executée, témoigne
qu'Elle ne desire rien de plus , et déclare.
que ce Traité de Quadruple Alliance et celui de
Vienne conclu le 7. Juin 172 5. sont ici renouvellez
et confirmez dans tous leurs Articles, clauses
et conditions , excepté seulement en ce qui
regarde le changement des Garnisons neutres en
Espagnoles ; dont on est convenu par le susdie
Article 111. et les Déclarations en consequence,
S. M. Catholique promet pour Elle et ses Heritiers
et Successeurs d'accomplir tout ce qui est
réglé dans lesdits Traitez.
1. L'Empereur et le Roy de la Grande Bre
tagne s'engagent envers le Roy, Catholique , ses
Heritiers et Successeurs , d'executer tout ce qui.
est, stipulé par l'Articles du Traité du 16.
Mars dernier , et les deux Déclarations en conse
quence, en faveur des Descendans mâles de la Reine
d'Espagne , appellez à la Succession de Toscane,
Parme et Plaisance. L'Empereur et le Roy de
la Grande- Bretagne , en acceptant le renouvelle→
ment de la Quadruple Alliance , et S. M. Im
sú v 1 periale
SEPTEMBRE. 1731. 2751
periale en acceptant de plus le renouvellement da
Traité de Vienne du 7. Juin 1725. s'obligent envers
le Roy d'Espagne à l'exécution de tous les
engagemens qu'ils renferment.
III. Tout ce qui a été arrêté jusqu'ici par le
consentement réciproque et irrevocable des Par
ties contractantes, servira de regle , soit qu'il s'a
gisse de l'introduction des Garnisons Espagnoles,
ou de mettre , en cas de Succession ouverte , l'Infant
Don Carlos en possession des Duchez de
Parme et de Plaisance , de sorte neanmoins que
le, dernier cas arrivant , ledit Infant soit pleinement
mis en possession desdits Duchez , sur le
pied reglé dans les Leures de l'Investiture éven
tuelle du 9. Décembre 1773.
IV . Comme tout ce qui a été stipulé en faveur
de l'Infant Don Carlos par le cinquiéme Article
de la Quadruple Alliance , par les Conventions:
faites à ce sujet entre Leurs Majestez Catholique et
Britannique , et par le troisiéme Article du Traite
du 16. Mars dernier , et les deux Déclarations en
consequence , a été communiqué aux Cours de
Toscane et de Parme , et qu'il ne reste rien plus
à desirer pour l'affermissement de la tranquillitépublique
, que de prévenir les obstacles qui pour--
roient retarder l'exécution des Engagemens dont
les Parties contractantes sont convenues entre
elles , Leurs Majestez Imperiale , Catholique et
Britannique s'obligent d'employer leurs bons of
fices auprès du Grand Duc, aussi- tôt que ce Traite
sera signé, afin de l'engager à consentir à l'introduction
des Garnisons Espagnoles , et à tout ce
qui est reglé par les Traitez , Conventions et Déclarations
ci - dessus nommées , en faveur de le
Posterité masculine de la Reine d'Espagne , à condition
neanmoins que le consentement du Grand.
I vi Dus
2252 MERCURE DE FRANCE
Duc avenant , tout ce qui vient d'être cité n'aura
lieu qu'après l'échange des Ratifications respectives
de ce Traité.
V. Les trois Parties contractantes déclarent ,
que n'ayant rien plus à coeur que de voir le Grand
Duc consentir à toutes les mesures prises par le
Traité ci - dessus mentionné , tant pour sa Dignité
et son repos , que pour celui de ses Sujets et la
sûreté de ses Etats , promettent et s'obligent entre
Elles et envers le Grand Duc , de remplir et
garentir toutes les susdites dispositions.
VI. Les Parties contractantes ont trouvé
necessaire pour le repos public d'inviter le Grand
Duc de la maniere la plus engageante à acceder
au present Traité , &c.
Article séparé et secret.
Quoique l'onn'ait rappellé au commencement
de ce Traité que les Engagemens pris
autrefois par les Rois d'Espagne et d'Angleterre
sur l'introduction des Garnisons Espagnoles , if
a été neanmoins convenu entre les Parties qui
ont fait ce present Traité , qu'à l'égard des autres
Engagemens représentez séparement à l'Empereur ,
et qui sont annexez au present Article ; la tencur
de PArticle III. du Traité du 16., Mars dernier
et des deux Déclarations en consequence aura
Tieu , comme si cette partie secrette d'Engagement
étoit inserée mot à mot au commencement
de ce Traité.
2
Cette Partie fecrette des Engagemens entre
LeursMajeftez Catholique & Britannique, coacerne
les Garnifons Espagnoles dans les Places
de Tefcane de Parme le ferment qu'elles
prêteronipour la sûreté , la conſervation & la
remife
SEPTEMBRE. 1731. 2253
remife defdites Places , afin de ne préjudicier
en rien anx Droits de l'Infant Don Carlos . Ony
eft convenu que danglesPlaces où elles feront réparties
, les Troupes des Poffeffeurs feront de deux
tiers moindres que celles de S. M. Catholique ;
que les Morts & déferteurs feront librement
remplacez , & que faute de pouvoir obtenir lefdits
arrangemens, les Parties contractantes les
feront exécuter par la force , S. M. Catholique
s'obligeant d'entretenir & de payer lesdites
Troupes
Dans un autre Article secret et separé , il est
dit, que si après les deux mois énoncez pour requerir
le consentement du Grand Duc à toutes
les dispositions ci - dessus , il paroissoit encore
douteux de l'obtenir ; S. M. Imperiale ne s'opposera
en aucune façon à l'effectuation pleine et
entiere de tous les Engagemens pris entre L. M.
Catholique et Britanique , rapportez ci - dessus.
dans l'Article secret et separé , et exhibez à l'Empereur
, et expliquez par la Déclaration entre
Espagne et l'Angleterre sur lesdites Garnisons
Espagnoles.
à Vienne le 22. Juillet 1731. entre
l'Empereur , le Roy d'Espagne & le Roy
•&Angleterre.
Autant que l'Introduction des Garnisons
D'Espagnoles dans les Places fortesde la Los
cane , de Parme et de Plaisance , au lieu des Troupes
neutres specifiées par le Traité de la Quatruple
Alliance, pouvoit rencontrer quelque obstacle
qui auroit pu avoir des suites capables de troubler
la tranquillité publique , L. M. Imperiale er
Britanique , pour prévenir ces maux , ont pris
des mesures par l'Article III. du Traité conclu
Vienne le 16. Mars de cette année , et par deux
Déclarations qui y ont rapport , dont voici le
contenu :
Ici font inferez l'Article 111. du Traité de
Vienne du 16. Mars dernier , la Déclaration
fur la Succeffion de Parme , celle fur l'Introduction
des Garniſons Eſpagnoles dans la Tof
cane, & une fpecification des Engagemens du
Traité de Seville , tirée des Articles IX. X. XI)
XII. et XHI
L'Article et les Déclarations susdits ayant été
communiquez au Roy Catholique, et S. M. aïant
trouvé qu'on y satisfaisoit pleinement , tant aư
desir qu'Elle avoit de mieux assurer à l'Infant
Don Carlos la Succession éventuelle de Toscane ,
Parme et Plaisance , qu'aux Conventions faites
entre Elle et S. M. Britannique, Elle a bien voulu
de
2250 MERCURE DE FRANCE
de son côté contribuer à tout ce qui peut servin
à mieux assurer la tranquillité publique. Pour cet
effet Leurs Majestez Imperiale , Catholique et
Britannique ont donné leurs pleins pouvoirs ;
sçavoir , S. M, Imperiale au Prince Eugene de
Savoye , au Comte de Zinzendorff , au Comte de
Staremberg , au Comte de Kinigsegg ; S. M. Catholique
au Duc de Liria ; er S. M. Britannique
à M. Robinsons ; lesquels après quelques Confe-..
rences , et l'échange de leurs pleins pouvoirs
sont convenus des Articles suivans.
ARTICLE I. S. M. Catholique après un mur
examen de l'Article III. du Traité du 16. Mars
dernier , et des deux Déclarations en consequence
dont la teneur est sur le point d'être executée, témoigne
qu'Elle ne desire rien de plus , et déclare.
que ce Traité de Quadruple Alliance et celui de
Vienne conclu le 7. Juin 172 5. sont ici renouvellez
et confirmez dans tous leurs Articles, clauses
et conditions , excepté seulement en ce qui
regarde le changement des Garnisons neutres en
Espagnoles ; dont on est convenu par le susdie
Article 111. et les Déclarations en consequence,
S. M. Catholique promet pour Elle et ses Heritiers
et Successeurs d'accomplir tout ce qui est
réglé dans lesdits Traitez.
1. L'Empereur et le Roy de la Grande Bre
tagne s'engagent envers le Roy, Catholique , ses
Heritiers et Successeurs , d'executer tout ce qui.
est, stipulé par l'Articles du Traité du 16.
Mars dernier , et les deux Déclarations en conse
quence, en faveur des Descendans mâles de la Reine
d'Espagne , appellez à la Succession de Toscane,
Parme et Plaisance. L'Empereur et le Roy de
la Grande- Bretagne , en acceptant le renouvelle→
ment de la Quadruple Alliance , et S. M. Im
sú v 1 periale
SEPTEMBRE. 1731. 2751
periale en acceptant de plus le renouvellement da
Traité de Vienne du 7. Juin 1725. s'obligent envers
le Roy d'Espagne à l'exécution de tous les
engagemens qu'ils renferment.
III. Tout ce qui a été arrêté jusqu'ici par le
consentement réciproque et irrevocable des Par
ties contractantes, servira de regle , soit qu'il s'a
gisse de l'introduction des Garnisons Espagnoles,
ou de mettre , en cas de Succession ouverte , l'Infant
Don Carlos en possession des Duchez de
Parme et de Plaisance , de sorte neanmoins que
le, dernier cas arrivant , ledit Infant soit pleinement
mis en possession desdits Duchez , sur le
pied reglé dans les Leures de l'Investiture éven
tuelle du 9. Décembre 1773.
IV . Comme tout ce qui a été stipulé en faveur
de l'Infant Don Carlos par le cinquiéme Article
de la Quadruple Alliance , par les Conventions:
faites à ce sujet entre Leurs Majestez Catholique et
Britannique , et par le troisiéme Article du Traite
du 16. Mars dernier , et les deux Déclarations en
consequence , a été communiqué aux Cours de
Toscane et de Parme , et qu'il ne reste rien plus
à desirer pour l'affermissement de la tranquillitépublique
, que de prévenir les obstacles qui pour--
roient retarder l'exécution des Engagemens dont
les Parties contractantes sont convenues entre
elles , Leurs Majestez Imperiale , Catholique et
Britannique s'obligent d'employer leurs bons of
fices auprès du Grand Duc, aussi- tôt que ce Traite
sera signé, afin de l'engager à consentir à l'introduction
des Garnisons Espagnoles , et à tout ce
qui est reglé par les Traitez , Conventions et Déclarations
ci - dessus nommées , en faveur de le
Posterité masculine de la Reine d'Espagne , à condition
neanmoins que le consentement du Grand.
I vi Dus
2252 MERCURE DE FRANCE
Duc avenant , tout ce qui vient d'être cité n'aura
lieu qu'après l'échange des Ratifications respectives
de ce Traité.
V. Les trois Parties contractantes déclarent ,
que n'ayant rien plus à coeur que de voir le Grand
Duc consentir à toutes les mesures prises par le
Traité ci - dessus mentionné , tant pour sa Dignité
et son repos , que pour celui de ses Sujets et la
sûreté de ses Etats , promettent et s'obligent entre
Elles et envers le Grand Duc , de remplir et
garentir toutes les susdites dispositions.
VI. Les Parties contractantes ont trouvé
necessaire pour le repos public d'inviter le Grand
Duc de la maniere la plus engageante à acceder
au present Traité , &c.
Article séparé et secret.
Quoique l'onn'ait rappellé au commencement
de ce Traité que les Engagemens pris
autrefois par les Rois d'Espagne et d'Angleterre
sur l'introduction des Garnisons Espagnoles , if
a été neanmoins convenu entre les Parties qui
ont fait ce present Traité , qu'à l'égard des autres
Engagemens représentez séparement à l'Empereur ,
et qui sont annexez au present Article ; la tencur
de PArticle III. du Traité du 16., Mars dernier
et des deux Déclarations en consequence aura
Tieu , comme si cette partie secrette d'Engagement
étoit inserée mot à mot au commencement
de ce Traité.
2
Cette Partie fecrette des Engagemens entre
LeursMajeftez Catholique & Britannique, coacerne
les Garnifons Espagnoles dans les Places
de Tefcane de Parme le ferment qu'elles
prêteronipour la sûreté , la conſervation & la
remife
SEPTEMBRE. 1731. 2253
remife defdites Places , afin de ne préjudicier
en rien anx Droits de l'Infant Don Carlos . Ony
eft convenu que danglesPlaces où elles feront réparties
, les Troupes des Poffeffeurs feront de deux
tiers moindres que celles de S. M. Catholique ;
que les Morts & déferteurs feront librement
remplacez , & que faute de pouvoir obtenir lefdits
arrangemens, les Parties contractantes les
feront exécuter par la force , S. M. Catholique
s'obligeant d'entretenir & de payer lesdites
Troupes
Dans un autre Article secret et separé , il est
dit, que si après les deux mois énoncez pour requerir
le consentement du Grand Duc à toutes
les dispositions ci - dessus , il paroissoit encore
douteux de l'obtenir ; S. M. Imperiale ne s'opposera
en aucune façon à l'effectuation pleine et
entiere de tous les Engagemens pris entre L. M.
Catholique et Britanique , rapportez ci - dessus.
dans l'Article secret et separé , et exhibez à l'Empereur
, et expliquez par la Déclaration entre
Espagne et l'Angleterre sur lesdites Garnisons
Espagnoles.
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Résumé : EXTRAIT du Traité d'Alliance conclu à Vienne le 22. Juillet 1731. entre l'Empereur, le Roy d'Espagne & le Roy d'Angleterre.
Le traité d'Alliance signé à Vienne le 22 juillet 1731 entre l'Empereur, le Roi d'Espagne et le Roi de Grande-Bretagne a pour objectif de prévenir les troubles publics liés à l'introduction de garnisons espagnoles dans les places fortes de Toscane, Parme et Plaisance. Les mesures prises par l'Article III du traité de Vienne du 16 mars 1731 et deux déclarations associées ont été communiquées au Roi Catholique, qui les a trouvées satisfaisantes. Ce traité renouvelle et confirme la Quadruple Alliance et le traité de Vienne du 7 juin 1725, à l'exception du changement des garnisons neutres en garnisons espagnoles. Les parties signataires s'engagent à exécuter les stipulations en faveur des descendants mâles de la Reine d'Espagne pour la succession de Toscane, Parme et Plaisance. Elles s'obligent également à employer leurs bons offices auprès du Grand Duc pour obtenir son consentement à l'introduction des garnisons espagnoles. Un article secret précise les engagements concernant les garnisons espagnoles et les mesures à prendre en cas de refus du Grand Duc. Les parties contractantes promettent de garantir toutes les dispositions prises pour assurer la tranquillité publique.
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977
p. 2253-2254
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Les Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales ont reçû avis que le fameux Pyrate [...]
Mots clefs :
Indes orientales, Négociants anglais, Ministres étrangers
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
?
Es Directeurs de la Compagnie des Indes
Orientales ont reçû avis que le fameux Pytate
Angrie avoit pris le Guillaume , Vaisseau
Marchand appartenant aux Negocians Anglois
de Bombay , et qu'il en avoit massacré tout l'équipage
.
C
On mande de Londres , que le 31. Août les
Comédiens du nouveau Theatre du Marché au
Foin , ayant commencé la Représentation d'une
Comédie intitulée Hurlo Trambo, ou Nouvelle
2
de
2:54 MERCURE DE FRANCE
de la Terre Auftrale inconnue , les Connêtables
interrompirent & disperserent les Acteurs.
Le même jour au soir , on conduisit dans les
prisons de la Savoye deux Soldats qui étant en
faction à Windsor , y avoient chanté des chan
sons seditieuses contre la personne du Roy!
Le 6. de mois , le Chevalier Robert: Walpool
dit aux Ministres Etrangers qui dînoient chez lui
Hamptoncourt , que l'Infant Don Carlos : n'i-
Toit qu'an Printemps prochain en Italie , mais
qu'on y conduiroit cette année les 6000 Espa
gnols qui doivent être distribuez dans les Duchez
de Toscane , de Parme et de Plaisance.. >
Les Directeurs de la Compagnie des Indes
Orientales se préparent à envoyer 4. Vaisseaux à
la Chine , 3. à Bengale , 3 au Fort de Saint
George , a Sainte Helene et à Bencolen , z. of
Mocha , et 2. à Bombay.
Le 13. l'Anniversaire du grand Incendie de la
Ville de Londres arrivé en 1666. et qui consuma
13200. maisons fut celebré avec la solemnité
accoutumée. Le Lord Maire , les Aldermans et
les Sheriffs allerent à cette occasion à l'Eglise
Cathedrale de S. Paul entendre le Sermon du
Docteur Hawkins,
?
Es Directeurs de la Compagnie des Indes
Orientales ont reçû avis que le fameux Pytate
Angrie avoit pris le Guillaume , Vaisseau
Marchand appartenant aux Negocians Anglois
de Bombay , et qu'il en avoit massacré tout l'équipage
.
C
On mande de Londres , que le 31. Août les
Comédiens du nouveau Theatre du Marché au
Foin , ayant commencé la Représentation d'une
Comédie intitulée Hurlo Trambo, ou Nouvelle
2
de
2:54 MERCURE DE FRANCE
de la Terre Auftrale inconnue , les Connêtables
interrompirent & disperserent les Acteurs.
Le même jour au soir , on conduisit dans les
prisons de la Savoye deux Soldats qui étant en
faction à Windsor , y avoient chanté des chan
sons seditieuses contre la personne du Roy!
Le 6. de mois , le Chevalier Robert: Walpool
dit aux Ministres Etrangers qui dînoient chez lui
Hamptoncourt , que l'Infant Don Carlos : n'i-
Toit qu'an Printemps prochain en Italie , mais
qu'on y conduiroit cette année les 6000 Espa
gnols qui doivent être distribuez dans les Duchez
de Toscane , de Parme et de Plaisance.. >
Les Directeurs de la Compagnie des Indes
Orientales se préparent à envoyer 4. Vaisseaux à
la Chine , 3. à Bengale , 3 au Fort de Saint
George , a Sainte Helene et à Bencolen , z. of
Mocha , et 2. à Bombay.
Le 13. l'Anniversaire du grand Incendie de la
Ville de Londres arrivé en 1666. et qui consuma
13200. maisons fut celebré avec la solemnité
accoutumée. Le Lord Maire , les Aldermans et
les Sheriffs allerent à cette occasion à l'Eglise
Cathedrale de S. Paul entendre le Sermon du
Docteur Hawkins,
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En Grande-Bretagne, plusieurs événements marquants ont eu lieu. Les Directeurs de la Compagnie des Indes Orientales ont appris que le pirate Angrie avait capturé le Guillaume, un vaisseau marchand anglais de Bombay, et massacré son équipage. À Londres, le 31 août, les comédiens du nouveau Théâtre du Marché au Foin ont été interrompus par les connétables lors de la représentation de la comédie 'Hurlo Trambo'. Le même jour, deux soldats ont été emprisonnés pour avoir chanté des chansons séditieuses contre le roi à Windsor. Le 6 septembre, le Chevalier Robert Walpole a informé des ministres étrangers que l'Infant Don Carlos ne se rendrait en Italie qu'au printemps suivant, mais que 6000 Espagnols seraient envoyés dans les duchés de Toscane, de Parme et de Plaisance cette année. La Compagnie des Indes Orientales prépare l'envoi de plusieurs vaisseaux vers divers destinations, dont la Chine, le Bengale, et Bombay. Le 13 septembre, l'anniversaire du grand incendie de Londres en 1666 a été célébré avec solennité, avec une cérémonie à l'Église Cathédrale de Saint-Paul.
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978
p. 2254-2255
HOLLANDE ET PAYS-BAS.
Début :
Les Etats de Hollande et de Westfrise, ayant approuvé le Projet qui leur a été communiqué [...]
Mots clefs :
Traité de Vienne, Abbaye
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE ET PAYS-BAS.
HOLLANDE ET PAYS-BASI
YE 9
T
Es Etats de Hollande et de Westfrise, ayant
approuvé le Projet qui leur a été communi
qué touchant l'accession des Etats Generaux au
Traité de Vienne du 16. Mars dernier on a
envoyé ce Projet dans les autres Brovinces pour
avoir leur approbation over ub anch
Les Lettres de Bruxelles portent , que l'Archi
Duchesse: Gouvernante avoit donné l'Abbaye de
Sh
Tronchines
SEPTEMBRE. 1731.' 2255
Tronchines , Ordre de Premontré , prés de la
Ville de Gand , au P. Pierre de Caesmaecker, Religieux
de cette Abbaye , et que les Religieux de
l'Abbaye de Stavelo avoient élû le 16. le Pere
Massin , Religieux de cette Abbaye , qui est fils
d'un Marchand de la Ville de Verviers, Ces Re
ligieux étoient dans l'usage depuis 150. ans de
n'élire qu'un Seigneur étranger , parce que cette
Abbaye donne le rang de Prince de l'Empire.
"
On apprend par ces Lettres qu'on équipe actuellement
les deux Vaisseaux que la Compagnie
d'Ostende a permission d'envoyer pour la derniere
fois aux Indes Orientales , suivant le Traité
de Vienne du 16. Mars ; l'un est de soc. tonneaux
et l'autre de 600.
YE 9
T
Es Etats de Hollande et de Westfrise, ayant
approuvé le Projet qui leur a été communi
qué touchant l'accession des Etats Generaux au
Traité de Vienne du 16. Mars dernier on a
envoyé ce Projet dans les autres Brovinces pour
avoir leur approbation over ub anch
Les Lettres de Bruxelles portent , que l'Archi
Duchesse: Gouvernante avoit donné l'Abbaye de
Sh
Tronchines
SEPTEMBRE. 1731.' 2255
Tronchines , Ordre de Premontré , prés de la
Ville de Gand , au P. Pierre de Caesmaecker, Religieux
de cette Abbaye , et que les Religieux de
l'Abbaye de Stavelo avoient élû le 16. le Pere
Massin , Religieux de cette Abbaye , qui est fils
d'un Marchand de la Ville de Verviers, Ces Re
ligieux étoient dans l'usage depuis 150. ans de
n'élire qu'un Seigneur étranger , parce que cette
Abbaye donne le rang de Prince de l'Empire.
"
On apprend par ces Lettres qu'on équipe actuellement
les deux Vaisseaux que la Compagnie
d'Ostende a permission d'envoyer pour la derniere
fois aux Indes Orientales , suivant le Traité
de Vienne du 16. Mars ; l'un est de soc. tonneaux
et l'autre de 600.
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Résumé : HOLLANDE ET PAYS-BAS.
En septembre 1731, les États de Hollande et de Westfrise ont validé le projet d'adhésion des États Généraux au Traité de Vienne du 16 mars précédent, qui a ensuite été soumis aux autres provinces pour approbation. Parallèlement, l'archiduchesse gouvernante a attribué l'abbaye de Tronchines, près de Gand, au Père Pierre de Caesmaecker, religieux de cette abbaye. Les religieux de l'abbaye de Stavelo ont élu le Père Massin, fils d'un marchand de Verviers, marquant une rupture avec la tradition de 150 ans d'élire un seigneur étranger, car cette abbaye confère le rang de prince de l'Empire. Enfin, la Compagnie d'Ostende a équipé deux vaisseaux pour un dernier voyage aux Indes Orientales, conformément au Traité de Vienne. Ces vaisseaux avaient une capacité de 500 et 600 tonneaux respectivement.
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979
p. 2256-2261
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le premier de ce mois, on célébra avec les cérémonies accoutumées, [...]
Mots clefs :
Abbaye royale de Saint-Denis, Chevalier, Duc, Rançon des Français, Royaume de Maroc, Marseille, Versailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
L
و oncélébraEpremierdecemois
avec les cérémonies accoutumées
dans l'Eglise de l'Abbaye Royale de S.
Denis , le Service solemnel qui s'y fair
tous les ans pour le repos de l'Ame du
feu Roi Louis XIV. L'Evêque de Lavaur
officia pontificalement : le Duc du Maine,
le Prince de Dombes , le Comte d'Eu et
le Comte de Toulouse y assisterent
ainsi que plusieurs Seigneurs de la Cour..
Le Roi a accordé au Duc de la Tremoille
, l'un des premiers Gentilhommes.
de la Chambre , l'agrément du Regiment
de Champagne , dont le Chevalier
de Tessé , qui en étoit Colonel , a donné
sa démission , et le Regiment d'Infanterie
qu'avoit le Duc de la Tremoille , a été
accordé au fils aîné du Comte de Tessé
premier Ecuyer de la Reine
Le
SEPTEMBRE. 1731. 2257
Le 27. du mois dernier , 34. Esclaves
François , rachetez à Constantinople par
les Peres Mathurins , de l'Ordre de la Ste.
Trinité , débarquerent à Marseille pour
se rendre à Paris , et de - là en leurs Pays,
Les autres députez du même Ordre
sont partis pour Cadix .. pour traiter
aussi de la rançon des François , détenus
au Royaume de Maroc.
>
On écrit de Marseille , qu'il y étoit arri
vé un accident bien triste . Il y avoit plus
dedeux ans que le Capitaine Grason en
étoit sorti avec son Vaisseau pour la côte
de Guinée et on étoit fort en peine sur
son sujet , lorsqu'on apprît enfin le 29.
Août qu'il venoit d'arriver aux Isles de
Marseille , fort content de son expédition
qui a eû tout le succès possible. C'est la
coûtume quand les Bâtimens entrent dans
la Baye , de saluer le Fort de Nôtre-
Dame de la Garde. En rendant ce salut
un des Canons creva , tua le Capitaine
avec deux hommes de son équipage , et
blessa le Capitaine en second. Une heure
après , le Vaisseau entra dans le Port.
Le 8 Sept. Fête de la Nat. de la Vierge,
il y eût Concert spirituel au Château des
Tuilleries. On y chanta le Motet Landa
Fe2258
MERCURE DE FRANCE
Jerusalem , de l'Abbé Gaveau , qui est un
excellent morceau de Musique. La Demoiselle
Petitpas chanta seule un petir
Motet nouveau du Sieur Le Maire , qui
fût très-goûté , de même qu'un autre à
deux voix chanté par les Demoiselles
Lenner , de la Musique du Roy , et Petitpas
et après plusieurs Pieces de simphonie
, éxecutées avec tout autant de
vivacité que de précision , le Concert fut
terminé par le Confitemini , Motet de M.
de Lalande.
Le Roy a accordé l'agrément de la
Charge de Président à Mortier , vacante
par la mort de Mr. de Maisons , à Mr.
Talon Avocat Général du Parlement ,
et Sa Majesté a donné la Charge d'Avo-
'cat General à Mr. Joly de Fleury , Fils
aîné du Procureur Général.
C
Le 16. le Duc de S. Aignan , Chevalier
des Ordres du Roy , et son Ambassadeur
à Rome , prit congé de Sa Majesté
pour s'y rendre. Il partira dans les
premiers jours d'Octobre par Marseille
où tes Galeres qui doivent le passer à
Civitavechia , sont prêtes..
-9
Le 19. après midy , le Roy fit auprès
de la grande avenue du Château de Versailles
:
SEPTEMBRE . 1731. 2259
sailles , la révûë du Regiment de Dragons
d'Orleans , à la tête duquel étoit le Duc
d'Orleans. Le Regiment défila et fit plusieurs
mouvemens devant Sa Majesté , qui
en parût très contente , et il vint ensuite
passer devant la Reine , qui étoit avec
Monseigneur le Dauphin sur le Balcon de
l'appartement des Princesses d'Orleans,
Le Roi Stanislas et la Reine son Epouse
, qui sont venus incognito passer quelques
jours à Versailles , avec la Reine
leur fille en partirent le 19. de ce mois
pour retourner à Chambord. Pendant
leur séjour à la Cour , le Roy les a vûs
plusieurs fois chez la Reine .
,
Le 25. la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie. pour le remboursé
ment des Actions fût tirée en la ma
niere accoûtumée à l'Hôtel de la Compagnie
. La liste des Numeros gagnans
des Actions et dixième d'Actions , qui
doivent être remboursées , faisant en tout
le nombre de 309. Actions et un dixième
d'Action. Il y a un Nota sur la liste de
ce mois , qui fait voir pourquoi on a été
obligé de tirer un dixième d'Action
de plus .
Au mois d'Août dernier , il y eût differents
2260 MERCURE DE FRANCE
ferents Concerts chez la Reine. M. de
Blamont , Sur- Intendant de la Músique
du Roy de Semestre , fit chanter à chaque
Concert un Acte seulement de l'Opera
de Bellerophon , à cause de la Promenade.
Les Demoiselles Courrasier , Barbier
et Roblin chanterent les principaux
Rôles , et les Sieurs Godonnerche , Dangerville
et Petillot , ceux du Roy , de
Bellerophon et d'Amisodar.
Le 3. Septembre , on chanta le Prolo
gue et le premier Acte d'Atys , le Sieur
d'Angerville fit le Rôle du Temps dans
le Prologue , et celui d'Idas dans la Piece.
Le Sr. Petillot chanta le Rôle d'Atyr
et la Dlle. Lenner celui de Sangaride.
Le 15 , on continua le même Opera
par le second et troisiéme Acte . La Dile
Antier chanta le Rôlle de Cybelle , et le
Sr. Chassé celui de Celenus et du Sommeil.
La Dlle. Antier ayant infiniment brillé
dans ce Rôle eût ensuite l'honneur
d'être présentée au Roy Stanislas , et à
la Reine son Epouse , qui la reçûrent
avec une bonté distinguée , et lui marquerent
leur satisfaction par les témoignages
les plus gracieux.
>
Le 25 , le Comte Maffey , Amdassadeur
Extr. du Roy de Sardaigne , eût
une
SEPTEMBRE 1731. 2261
,
une Audience particuliere du Roy , dans
laquelle il prit congé de S. M étant
conduit par le Chevalier de Sainctot
Introducteur des Ambassadeurs , qui le
conduisit ensuite à l'Audience de la Relne
et à celle de Monseigneur le Dauphin
, de Monseigneur le Duc d'Anjou
et de Mesdames de France. '
L
و oncélébraEpremierdecemois
avec les cérémonies accoutumées
dans l'Eglise de l'Abbaye Royale de S.
Denis , le Service solemnel qui s'y fair
tous les ans pour le repos de l'Ame du
feu Roi Louis XIV. L'Evêque de Lavaur
officia pontificalement : le Duc du Maine,
le Prince de Dombes , le Comte d'Eu et
le Comte de Toulouse y assisterent
ainsi que plusieurs Seigneurs de la Cour..
Le Roi a accordé au Duc de la Tremoille
, l'un des premiers Gentilhommes.
de la Chambre , l'agrément du Regiment
de Champagne , dont le Chevalier
de Tessé , qui en étoit Colonel , a donné
sa démission , et le Regiment d'Infanterie
qu'avoit le Duc de la Tremoille , a été
accordé au fils aîné du Comte de Tessé
premier Ecuyer de la Reine
Le
SEPTEMBRE. 1731. 2257
Le 27. du mois dernier , 34. Esclaves
François , rachetez à Constantinople par
les Peres Mathurins , de l'Ordre de la Ste.
Trinité , débarquerent à Marseille pour
se rendre à Paris , et de - là en leurs Pays,
Les autres députez du même Ordre
sont partis pour Cadix .. pour traiter
aussi de la rançon des François , détenus
au Royaume de Maroc.
>
On écrit de Marseille , qu'il y étoit arri
vé un accident bien triste . Il y avoit plus
dedeux ans que le Capitaine Grason en
étoit sorti avec son Vaisseau pour la côte
de Guinée et on étoit fort en peine sur
son sujet , lorsqu'on apprît enfin le 29.
Août qu'il venoit d'arriver aux Isles de
Marseille , fort content de son expédition
qui a eû tout le succès possible. C'est la
coûtume quand les Bâtimens entrent dans
la Baye , de saluer le Fort de Nôtre-
Dame de la Garde. En rendant ce salut
un des Canons creva , tua le Capitaine
avec deux hommes de son équipage , et
blessa le Capitaine en second. Une heure
après , le Vaisseau entra dans le Port.
Le 8 Sept. Fête de la Nat. de la Vierge,
il y eût Concert spirituel au Château des
Tuilleries. On y chanta le Motet Landa
Fe2258
MERCURE DE FRANCE
Jerusalem , de l'Abbé Gaveau , qui est un
excellent morceau de Musique. La Demoiselle
Petitpas chanta seule un petir
Motet nouveau du Sieur Le Maire , qui
fût très-goûté , de même qu'un autre à
deux voix chanté par les Demoiselles
Lenner , de la Musique du Roy , et Petitpas
et après plusieurs Pieces de simphonie
, éxecutées avec tout autant de
vivacité que de précision , le Concert fut
terminé par le Confitemini , Motet de M.
de Lalande.
Le Roy a accordé l'agrément de la
Charge de Président à Mortier , vacante
par la mort de Mr. de Maisons , à Mr.
Talon Avocat Général du Parlement ,
et Sa Majesté a donné la Charge d'Avo-
'cat General à Mr. Joly de Fleury , Fils
aîné du Procureur Général.
C
Le 16. le Duc de S. Aignan , Chevalier
des Ordres du Roy , et son Ambassadeur
à Rome , prit congé de Sa Majesté
pour s'y rendre. Il partira dans les
premiers jours d'Octobre par Marseille
où tes Galeres qui doivent le passer à
Civitavechia , sont prêtes..
-9
Le 19. après midy , le Roy fit auprès
de la grande avenue du Château de Versailles
:
SEPTEMBRE . 1731. 2259
sailles , la révûë du Regiment de Dragons
d'Orleans , à la tête duquel étoit le Duc
d'Orleans. Le Regiment défila et fit plusieurs
mouvemens devant Sa Majesté , qui
en parût très contente , et il vint ensuite
passer devant la Reine , qui étoit avec
Monseigneur le Dauphin sur le Balcon de
l'appartement des Princesses d'Orleans,
Le Roi Stanislas et la Reine son Epouse
, qui sont venus incognito passer quelques
jours à Versailles , avec la Reine
leur fille en partirent le 19. de ce mois
pour retourner à Chambord. Pendant
leur séjour à la Cour , le Roy les a vûs
plusieurs fois chez la Reine .
,
Le 25. la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie. pour le remboursé
ment des Actions fût tirée en la ma
niere accoûtumée à l'Hôtel de la Compagnie
. La liste des Numeros gagnans
des Actions et dixième d'Actions , qui
doivent être remboursées , faisant en tout
le nombre de 309. Actions et un dixième
d'Action. Il y a un Nota sur la liste de
ce mois , qui fait voir pourquoi on a été
obligé de tirer un dixième d'Action
de plus .
Au mois d'Août dernier , il y eût differents
2260 MERCURE DE FRANCE
ferents Concerts chez la Reine. M. de
Blamont , Sur- Intendant de la Músique
du Roy de Semestre , fit chanter à chaque
Concert un Acte seulement de l'Opera
de Bellerophon , à cause de la Promenade.
Les Demoiselles Courrasier , Barbier
et Roblin chanterent les principaux
Rôles , et les Sieurs Godonnerche , Dangerville
et Petillot , ceux du Roy , de
Bellerophon et d'Amisodar.
Le 3. Septembre , on chanta le Prolo
gue et le premier Acte d'Atys , le Sieur
d'Angerville fit le Rôle du Temps dans
le Prologue , et celui d'Idas dans la Piece.
Le Sr. Petillot chanta le Rôle d'Atyr
et la Dlle. Lenner celui de Sangaride.
Le 15 , on continua le même Opera
par le second et troisiéme Acte . La Dile
Antier chanta le Rôlle de Cybelle , et le
Sr. Chassé celui de Celenus et du Sommeil.
La Dlle. Antier ayant infiniment brillé
dans ce Rôle eût ensuite l'honneur
d'être présentée au Roy Stanislas , et à
la Reine son Epouse , qui la reçûrent
avec une bonté distinguée , et lui marquerent
leur satisfaction par les témoignages
les plus gracieux.
>
Le 25 , le Comte Maffey , Amdassadeur
Extr. du Roy de Sardaigne , eût
une
SEPTEMBRE 1731. 2261
,
une Audience particuliere du Roy , dans
laquelle il prit congé de S. M étant
conduit par le Chevalier de Sainctot
Introducteur des Ambassadeurs , qui le
conduisit ensuite à l'Audience de la Relne
et à celle de Monseigneur le Dauphin
, de Monseigneur le Duc d'Anjou
et de Mesdames de France. '
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En septembre 1731, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 1er septembre, un service solennel en mémoire du roi Louis XIV a été célébré à l'Abbaye Royale de Saint-Denis, officié par l'évêque de Lavaur et en présence de dignitaires. Le roi a accordé au Duc de la Tremoille le régiment de Champagne et au fils aîné du Comte de Tessé un régiment d'infanterie. Le 27 août, 34 esclaves français, rachetés à Constantinople par les Pères Mathurins, ont débarqué à Marseille pour retourner en France. D'autres membres de l'Ordre de la Sainte-Trinité se sont rendus à Cadix pour négocier la rançon de Français détenus au Maroc. À Marseille, un accident tragique a eu lieu le 29 août : le capitaine Grason et deux membres de son équipage ont été tués par l'explosion d'un canon lors de l'entrée de leur vaisseau dans la baie. Le 8 septembre, un concert spirituel a été organisé au Château des Tuileries, incluant des motets de l'Abbé Gaveau et du Sieur Le Maire. Le roi a nommé M. Talon Président à Mortier et M. Joly de Fleury Avocat Général. Le Duc de Saint-Aignan, ambassadeur à Rome, a pris congé du roi pour partir à Rome via Marseille. Le 19 septembre, le roi a passé en revue le régiment de dragons d'Orléans à Versailles. Le roi Stanislas et la reine son épouse, incognito à Versailles avec la reine leur fille, sont repartis pour Chambord. Le 25 septembre, la lotterie de la Compagnie des Indes a été tirée pour rembourser les actions. En août, plusieurs concerts ont eu lieu chez la reine, incluant des extraits de l'opéra Bellerophon. Le 3 septembre, des extraits d'Atys ont été chantés, avec la participation de plusieurs chanteurs renommés. La demoiselle Antier, ayant brillé dans son rôle, a été présentée au roi Stanislas et à la reine. Le 25 septembre, le Comte Maffey, ambassadeur du roi de Sardaigne, a pris congé du roi et de la famille royale.
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980
p. 2380-2384
Oeuvres de M de S. Evremont, [titre d'après la table]
Début :
OEUVRES de M. de S. Evremond, publiées sur les Manuscrits, avec la vie de [...]
Mots clefs :
Manuscrits, Figures gravées, Anecdotes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Oeuvres de M de S. Evremont, [titre d'après la table]
OEUVRES de M. de S. Evremond , publiées
sur les Manuscrits , avec la vie de
Auteur , par M. Des Maizeaux , Membre
de la Societé Royale . Quatrième Edition ;
revue , corrigée et augmentée. Enrichie de figures
gravées par B. Picart le Romain. A
Amsterdam chez Covens et Mortier.
17.6. 5. vol. in 12:
,
On
OCTOBRE. - 1731. 2385
On trouve dans cet Article une énumeration
de toutes les differentes Editions
, bonnes ou falcifiées , qui se sont
faites de cet Ouvrage en differens endroits.
On y trouve aussi les avantages
que cette Edition peut avoir sur les autres.
M. Des Maizeaux a mis la vie de M.
de S. Evremond à la tête. Il y a beaucoup
d'Anecdotes qu'il dit tenir de M. de S.
Evremond même. L'Editeur a fait entres
dans cette vie l'Histoire ou le Catalogue
raisonné des Ouvrages de cet Auteur. Il
a ajoûté dans cette Edition plusieurs Pieces
qui ne se trouvent point dans les
autres.
A la suite de ce . Article , le Journaliste
en a placé un autre qui regarde
aussi quelques Ouvrages de M. de S. Evremond
, donnez au Public par le même
Editeur. En voici leTitre seulement . Mé-
Lange curieux des meilleures Pieces attribuées
à M. de S. Evremond , et de quelques au
tres Ouvrages rares ou nouveaux . Troisiéme
Edition , où l'on a retranché plusieurs Pieces
pour en ajoûter de plus interessantes , enrichie
de figures gravées par B. Picart le Romain.
A Amsterdam chez Covens et
Mortier , 1726. 2. vol . 12.
و
. Lettres à M. Mead , Docteur en Medecine
, touchant une nouvelle Edition de l'Histoire
2382 MERCURE DE FRANCE
toire de M. de Thon , traduites de l'Anglois.
A Londres , 1729. in 12. de 44 :
pages pour la premiere Lettre , et de 61 .
pour
la seconde.
M. Buckley est l'Auteur de ces Lettres
qui parurent en Anglois en 1728. C'est
lui- même qui a entrepris cette Edition .
Voici le Plan sur lequel il travaille . It
donnera pour Texte l'Edition toute entiere
de Lingelsheim , à qui M. de Thou
avoit envoyé peu de temps avant sa mort
une copie de son ouvrage , que Lingelsheim
fit imprimer à Geneve en 1620.
L'Editeur mettra au bas des pages les diverses
Leçons des Editions qui se firent à
Paris pendant la vie dè l'Auteur , et dont
celles de Francfort ne furent durant ca
temps - là que d'infideles copies . Il distinguera
,
à
de même les corrections et les Additions
que MM. Dupuy et Rigault
qui M. de Thou avoit confié par son Testament
, le soin de publier son Histoire ,
ont eu soin de faire dans i'Edition de Geneve
, dans laquelle il s'étoit glissé quantité
de fautes . Ces additions et ces corrections
faites par les Executeurs du Testament
de M. de Thou sur les papiers
qu'il leur avoit laissés , paroîtront à la
marge , à moins qu'elles ne regardent
seulement que des fautes de Copiste ou
,
d'I'm
OCTOBRE . 1731 2383
d'Imprimeur , ce qui dès là ne sera point
distingué du Texte ; il accompagnera
tout cela d'un Recücil , suivant l'ordre
des temps
, de Lettres imprimées et manuscrites
, qui contiennent des particula
ritez au sujet des changemens , corrections
, censures &c. de l'Histoire de Mr.
de Thou , pendant que l'Auteur fût en
vie mais ce qui n'est pas de moindre
importance , c'est une Interprétation authentique
écrite de la propre main de M.
Pierre Dupuy , des noms propres que M..
de Thou à déguisés à dessein , dont M.
Buckley enrichit son Edition.
On apprend dans les Nouvelles Litte
raires , que M. G. Merville et Dander
Kloot ont imprimé sur la copie de Paris ,
les oeuvres diverses de M. de la Fontaine,
en 4. petits Volumes. On trouve dans
cette Edition ses Oeuvres posthumes ,
plusieurs Pieces tirées de divers Recüeils,
et d'autres qui n'ont jamais paru , et que
l'on a eues des amis de M. de la Fontaine,
et de la Veuve de son Fils .
On a imprimé à Geneve une Réfutation
d'un Officier , mort au service des
Hollandois , de l'Hypothese de M. Ru→
chat , Professeur en Droit et en Histoire ,
de l'Académie de Lausanne , sur la
ques
tion
2384 MERCURE DE FRANCE
, tion si un particulier peut s'engager au
service d'un Prince Etranger sans s'informer
de la justice ou de l'injustice de la Guerre
qu'il a sur les bras ; et si un Souverain peut
fournir des Troupes aux deux Paris opposez.
On apprend de Valence en Espagne ;
que MM. de Mayans et Bordafar ons
traduit de l'Italien en Espagnol , le Monde
trompé par les Medecins de Joseph
Gafola.
sur les Manuscrits , avec la vie de
Auteur , par M. Des Maizeaux , Membre
de la Societé Royale . Quatrième Edition ;
revue , corrigée et augmentée. Enrichie de figures
gravées par B. Picart le Romain. A
Amsterdam chez Covens et Mortier.
17.6. 5. vol. in 12:
,
On
OCTOBRE. - 1731. 2385
On trouve dans cet Article une énumeration
de toutes les differentes Editions
, bonnes ou falcifiées , qui se sont
faites de cet Ouvrage en differens endroits.
On y trouve aussi les avantages
que cette Edition peut avoir sur les autres.
M. Des Maizeaux a mis la vie de M.
de S. Evremond à la tête. Il y a beaucoup
d'Anecdotes qu'il dit tenir de M. de S.
Evremond même. L'Editeur a fait entres
dans cette vie l'Histoire ou le Catalogue
raisonné des Ouvrages de cet Auteur. Il
a ajoûté dans cette Edition plusieurs Pieces
qui ne se trouvent point dans les
autres.
A la suite de ce . Article , le Journaliste
en a placé un autre qui regarde
aussi quelques Ouvrages de M. de S. Evremond
, donnez au Public par le même
Editeur. En voici leTitre seulement . Mé-
Lange curieux des meilleures Pieces attribuées
à M. de S. Evremond , et de quelques au
tres Ouvrages rares ou nouveaux . Troisiéme
Edition , où l'on a retranché plusieurs Pieces
pour en ajoûter de plus interessantes , enrichie
de figures gravées par B. Picart le Romain.
A Amsterdam chez Covens et
Mortier , 1726. 2. vol . 12.
و
. Lettres à M. Mead , Docteur en Medecine
, touchant une nouvelle Edition de l'Histoire
2382 MERCURE DE FRANCE
toire de M. de Thon , traduites de l'Anglois.
A Londres , 1729. in 12. de 44 :
pages pour la premiere Lettre , et de 61 .
pour
la seconde.
M. Buckley est l'Auteur de ces Lettres
qui parurent en Anglois en 1728. C'est
lui- même qui a entrepris cette Edition .
Voici le Plan sur lequel il travaille . It
donnera pour Texte l'Edition toute entiere
de Lingelsheim , à qui M. de Thou
avoit envoyé peu de temps avant sa mort
une copie de son ouvrage , que Lingelsheim
fit imprimer à Geneve en 1620.
L'Editeur mettra au bas des pages les diverses
Leçons des Editions qui se firent à
Paris pendant la vie dè l'Auteur , et dont
celles de Francfort ne furent durant ca
temps - là que d'infideles copies . Il distinguera
,
à
de même les corrections et les Additions
que MM. Dupuy et Rigault
qui M. de Thou avoit confié par son Testament
, le soin de publier son Histoire ,
ont eu soin de faire dans i'Edition de Geneve
, dans laquelle il s'étoit glissé quantité
de fautes . Ces additions et ces corrections
faites par les Executeurs du Testament
de M. de Thou sur les papiers
qu'il leur avoit laissés , paroîtront à la
marge , à moins qu'elles ne regardent
seulement que des fautes de Copiste ou
,
d'I'm
OCTOBRE . 1731 2383
d'Imprimeur , ce qui dès là ne sera point
distingué du Texte ; il accompagnera
tout cela d'un Recücil , suivant l'ordre
des temps
, de Lettres imprimées et manuscrites
, qui contiennent des particula
ritez au sujet des changemens , corrections
, censures &c. de l'Histoire de Mr.
de Thou , pendant que l'Auteur fût en
vie mais ce qui n'est pas de moindre
importance , c'est une Interprétation authentique
écrite de la propre main de M.
Pierre Dupuy , des noms propres que M..
de Thou à déguisés à dessein , dont M.
Buckley enrichit son Edition.
On apprend dans les Nouvelles Litte
raires , que M. G. Merville et Dander
Kloot ont imprimé sur la copie de Paris ,
les oeuvres diverses de M. de la Fontaine,
en 4. petits Volumes. On trouve dans
cette Edition ses Oeuvres posthumes ,
plusieurs Pieces tirées de divers Recüeils,
et d'autres qui n'ont jamais paru , et que
l'on a eues des amis de M. de la Fontaine,
et de la Veuve de son Fils .
On a imprimé à Geneve une Réfutation
d'un Officier , mort au service des
Hollandois , de l'Hypothese de M. Ru→
chat , Professeur en Droit et en Histoire ,
de l'Académie de Lausanne , sur la
ques
tion
2384 MERCURE DE FRANCE
, tion si un particulier peut s'engager au
service d'un Prince Etranger sans s'informer
de la justice ou de l'injustice de la Guerre
qu'il a sur les bras ; et si un Souverain peut
fournir des Troupes aux deux Paris opposez.
On apprend de Valence en Espagne ;
que MM. de Mayans et Bordafar ons
traduit de l'Italien en Espagnol , le Monde
trompé par les Medecins de Joseph
Gafola.
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Résumé : Oeuvres de M de S. Evremont, [titre d'après la table]
Le document traite de diverses publications et éditions d'œuvres littéraires et historiques. Il commence par mentionner les œuvres de M. de Saint-Évremond, publiées par M. Des Maizeaux. Cette édition inclut une biographie de l'auteur et des pièces inédites, enrichies de figures gravées par B. Picart. Elle est publiée à Amsterdam chez Covens et Mortier. Le texte énumère également les différentes éditions de ces œuvres, en soulignant les avantages de cette édition par rapport aux autres. Un autre article du document aborde une édition intitulée 'Mélange curieux des meilleures pièces attribuées à M. de Saint-Évremond', également publiée par M. Des Maizeaux à Amsterdam chez Covens et Mortier en 1726. Cette édition est enrichie de nouvelles pièces et de figures gravées par B. Picart. Le document mentionne aussi des lettres de M. Buckley à M. Mead concernant une nouvelle édition de l'histoire de M. de Thou. Cette édition utilise le texte de Lingelsheim, imprimé à Genève en 1620, et inclut des corrections et des additions faites par MM. Dupuy et Rigault, exécuteurs testamentaires de M. de Thou. L'éditeur prévoit également d'inclure un recueil de lettres et une interprétation authentique des noms propres déguisés par M. de Thou. Enfin, le texte note la publication des œuvres diverses de M. de La Fontaine à Paris, incluant des œuvres posthumes et des pièces inédites. Il mentionne également une réfutation de l'hypothèse de M. Ruchat sur des questions de droit et d'histoire, publiée à Genève, ainsi qu'une traduction en espagnol du 'Monde trompé par les médecins' de Joseph Gafola, réalisée par MM. de Mayans et Bordafar en Espagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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981
p. 2429-2436
TURQUIE ET PERSE.
Début :
On a eu avis que le Pacha qui commande dans Erivan, avoit donné parole au Roy de Perse [...]
Mots clefs :
Pacha , Roi de Perse, Garnison, Shah, Siège
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
TURQUIE ET PERSE .
Orivan , avoit donné parole au Roy de Perse
Na eu avis que le Pacha qui commande dans
de se rendre prisonnier de Guerre avec toute sa
Garnison , qui est encore de 15000 hommes , si
dans dix jours il ne recevoit pas le secours qu'il
attendoit ; et on ajoûte que le Roy de Perse
avoit détaché de son armée , qui est devant Erivan
, 30000 hommes de Cavalerie , et qu'il les
avoit envoyez du côté de Bagdad , pour occuper
les passages par lesquels il pourroit arriver du
secours au Gouverneur de cette Place.
On a appris presque en même tems que ce détachement
de l'armée de Perse avoit taillé en
pieces le secours que le Pacha du Grand Caireenvoyoit
pour renforcer la Garnison de Bagdad..
Une autre Lettre de Constantinople , du 31
Juillet , porte que la Sultane Validé , qui protege
Djanum Codgea , a obtenu sa grace du Sultan
, qui lui a donné le Pachalik , ou Gouverne
ment en Chef de Rétimo, où sa Hautesse l'avoit
d'abord relegué. Le Kiaya ou Lieutenant et les
neveux de ce Pacha , qui avoient été arrêtez er
COL
2430 MERCURE DE FRANCE
Consignez sur une Galere , le même jour qu'on
lui ôta la Charge de Capitan Pacha , ont depuis
recouvré leur liberté , mais la confiscation qui
avoit été faite de tous ses biens , a subsisté au
profit du Trésor Imperial.
LETTRE écrite de Constantinople ,
le 26 Juin 1731 .
·
E vous ai écrit , Monsieur , le 17 Avril dérnier
, que les Ministres de la Porte avoient eu
Le bonheur de dissiper la seconde sédition arrivée
à Constantinople le jour de Pâques dernier ,
& qu'on étoit redevable de cette action de vigueur
à Djanum Codgea , qui avoit conduit toute
cette grande affaire , et qui par là affermissoit sur
le Trône le Sultan Mahmout son Maître , lequel
en reconnoissance d'un si grand service lui avoit
fait l'honneur de l'aller visiter à l'Arsenal ; honneur
que Codgea , qui n'étoit pas riche , avoit
( payé fort cher puisqu'il lui en coûta cent
bourses..
>
On auroit eru , sans doute , qu'après des services
si signalez , Djanum Codgea auroit joui
tranquillement du fruit de ses travaux : point
du tout. Ce nouveau Capitan Pacha , dans le
tems qu'il s'y attendoit le moins , fut enlevé de
P'Arcenal le 17 de May
, et conduit à la pointe du
Sérail pour y être etranglé à la vvuûeë du Sultan
son Maître , qui , pour être à portée de voir ce
tragique spectacle , étoit allé dans un Kiosque
qui est situé au bord de la Marine , avec la Ŝultane
Validé ( ou Reine Mere. )
Djanum Codgea y fut à peine arrivé que le-
Bostangi Bachi , chargé de l'exécution , lui ôta
sa Pelisse ou Robbe fourrée , lui disant de ne faire
aucun mouvement , parce que le G. S. qui étoit
present
OCTOBRE. 1737. 2431
present examinoit ses actions. Le Capitan Pacha
sans être intimidé par ce discours , se mit à crier
de toute sa force , suppliant son Maître de ne le
point faire mourir sans au moins l'entendre, ajoûtant
que cinquante ans de services , rendus à cer
Empire , et ceux qu'il venoit de rendre personnellement
à S.H. et son grand âge parloit en sa faveur;
que si nonobstant toutes ses considerations
il persistoit à vouloir le faire étrangler
il en étoit le maître ; mais qu'il réfléchît auparavant
qu'il alloit se baigner dans le d'un
sang
innocent , duquel il seroit obligé de rendre com-
-pte à Dieu , et que par cette action inhumaine il
flétriroit au commencement de son regne sa ré
putation , qu'il consideroit bien plus que sa vie.
Soit que ces discours eussent touché le Sultan ,
soit que la Validé s'interessât pour lui , le G. S.
ouvrit une des Fenêtres de son Kiosque , et fit signe
de la main qu'on ne lui ôta pas la vie , mais
qu'il fut conduit à la pointe de Calcedoine os
l'on attendroit ses ordres.
Alors le Bostangi Bachi lui remit sa Pelisse et
le fit embarquer dans son grand Canot, sans vouloir
souffrir qu'aucun de ses gens qui l'avoient.
suivi , l'accompagnât.
D
Cette Scene se passa sur les deux heures après
midi , et cinq heures après on vit passer une
Galere qui alla mouiller à la pointe de Calcedoine
; un Capigi Bachi alla prendre Djanum
Codgea et le fit embarquer sur la Galere , l'assurant
qu'il avoit ordre de le conduire à Retimo
lieu de son exil , et de mener à Constantinople
Abdicapadań, Pacha de Retimo, que le G.S.avoit
nommé Capitan Pacha à sa place. La Galere mit
à la voile à onze heures du soir , sans qu'on put
sçavoir si ce malheureux Codgea devoit être
étranglé , ou si effectivement on se contentoit de
l'exiler. Le
2432 MERCURE DE FRANCE
Le lendemain 18 May , on nomma le plus anclen
des Officiers de l'Arcenal par interim , pour
administrer les affaires de la Marine , et le Grand
Vizir envoya un de ses principaux Officiers au
Divan Kané , pour faire l'inventaire des effets de
Codgea , son Kiaya , de même que ses domestiques
les plus affidez , ils furent conduits prisonniers
sur differentes Galeres , où on leur a donné
plusieurs fois la question pour leur faire déclarer
où étoient les biens de leur Maître, mais quelque
recherche qu'on ait pu faire jusques à present,
il ne s'est trouvé que cinquante - huit bourses et
quelques Montres d'or, et d'autres bijoux de moindre
valeur.
Cinq ou six jours après on apprit que la Galere
avoit mouillé à Héraclée, et que dans le tems
que le Capigi Pachi se disposoit à faire mourir
Djanum Codgea , qui avoit même la corde au
col , il arriva encore un ordre du G. S. de ne le
pas faire , et que la Galere remit à la voile pour
aller à Candie , ou l'ordre portoit qu'il seroit
relégué dans la forteresse. On a depuis vû une
Lettre de D. Codgea , écrite de Venedos à son
neveu , par laquelle il lui marque à peu près les
mêmes choses , et le prie de dire à ses domestiques
, que s'il y en a quelqu'un qui veuille l'aller
joindre à Candie , il peut le faire en toute sureté.
Voici , au reste , les motifs dont on s'est servi
pour le perdre auprès du G. S. On a fait entendre
à S. H. que le grand armement que D. Codgea
venoit de faire, n'avoit pour
but que des vues
particulieres , et non pas la gloire de l'Empire ,
que le Capitan Pacha ne desiroit si ardemment de
sortir dans la Mer blanche que pour s'enfuir avec
la Flotte du G. S. et pour s'aller rendre maître
de quelques unes des Républiques de Barbarie,et s'y
établin
OCTOBRE. 1731. 2433
établir en toute souveraineté , comme il en avoit
déja fait l'entreprise en 1723. que les discours
qu'on lui avoit entendu tenir , qu'il ne se soucioit
plus des Ordres du G. S. lorsqu'il auroit
passé la pointe du Serail , marquoient assez qu'il
n'étoit pas un Sujet moins dangereux que les Rebelles
qu'on avoit exterminez ; qu'il avoit fait
bâtir des Cazernes et des Caffez du côté de l'Arcenal
, où il tenoit un nombre infini de Levantis
Qu Soldats de Marine armez , malgré les deffenses
du Sultan ; enfin que tant qu'il vivroit le
Corps des Janissaires qui étoit rentré de bonne
foy dans son devoir , seroit sensible à la méfiance
que le G. S. auroit euë par ses insinuations ,
& c.
Cette derniere raison , ou pour mieux dire la
satisfaction qu'on a voulu donner aux Janissaires
a le plus contribué à la disgrace de Djanum
Codgea , et rien ne le prouve plus que l'ordre du
Sultan donné le jour même qu'on enleva D.Codgea
, de raser toutes les Cazernes , ce qui fut
executé avec une espece de fureur. Il est bien
vrai que le Capitan Pacha , sur tout depuis la
dernière révolution , ne gardoit presque aucune
mesure dans ses discours. Il étoit , à l'entendre ,
le seul brave , le seul restaurateur de l'Empire ;
son Maître étoit un imbecile , et le Vizir peu
propre pour l'emploi qu'il faisoit , & c. ses amis
Lui representoient quelquefois les consequences de
ces discours ; mais au lieu d'en profiter il s'emportoit
contr'eux et faisoit encore pis : aussi
peut on dire que c'est l'intemperance de sa langue
qui l'a perdu.
Le Vizir étoit devenu par là son mortel ennemi,
quoiqu'ils se fussent juré une amitié de frere
étant ensemble à Lamecque. Le P. Ministre a
tou2434
MERCURE DE FRANCE
toujours dissimulé , et sous des caresses feintes
il cachoit le plus cruel poison. Par surcroît de
mal il se trouvoit auprès de Djánum Codgea
une infinité de flateurs qui le confirmoient dans la
folle opinion que jamais cet Empire n'avoit eu le
bonheur d'avoir une personne de son courage er
de sa réputation , et que le Vizir auprès de lui
n'étoit absolument rien ; le jour même de sa disgrace
il alla à la Porte pour recevoir des mains
du Vizir la Pélisse , dont on a coutume de revêtir
les Capitans Pachas , lorsqu'ils sortent à la
Mer. Le Vizir lui fit mille caresses , et lui dit entre
autres choses que comme il avoit rendu des
services signalez, les marques d'honneur devoient
être proportionnées , que le Sultan Mahmout ne
le consideroit pas comme un Bacha ordinaire ; et
que S. H. se proposoit de le revêtir elle - même
de la Pélisse. Djanum Codgea la reçut cependant
à l'Arcenal . Un instant aprés on l'envoya
chercher du Sérail , et au lieu de le revêtir de la
Robe d'honneur , le G. S. le disgracie , comme je
Pai dit.
Abdicapadan est attendu incessamment ici
On croit qu'on sera content de lui , il est for
doux et fort poli.
On a sçu que les Turcs avoient reçû Pagréable
nouvelle de la défaite de Parmée de Thamas
Schah , qui faisoit le Siége d'Erivan , et que plusieurs
Kams ou Seigneurs Persans , des plus distinguez
, avoient été fait prisonniers, et qu'on les
conduisoit à Constantinople pour les faire servir
à quelque grand Triomphe ; mais.ce grand nombre
de Prisonniers de marque , s'est enfin réduit à
un seul , qui arriva icy le 22 du mois passé ; il
fur dabord conduit a la Porte chez le Grand Vizir
qui le reçût asséz , bien et lui fit rendre quelques
OCTOBRE. 1731. 2135
Enes honneurs par son Kiaya. Ce Kam , nom.
mé Velikoulikam , étoit un des plus considerables
Seigneurs de Perse ; il avoit été fait
Kam du temps de Schah - Suleiman , pere de
Schah - Hussein , et sous le regne de ce dernier
Roy il avoit exercé la Charge d'Eatemad Doulet,
ou de G. V. Il commandoit en dernier lien
l'armée de Schah- Thamas, et par son courage er
par son attachement pour ce Prince ; il avoit un
peu rétabli ses affaires . C'étoit le plus cruel ennemi
que
les Turcs pussent jamais avoir ; aussi
le Sultan Mahmout lui fit trancher la tête , le 24
du mois passé dans la grande Place du Sérail .
Les Turcs sont , dit on , résolus de continuer
cette Guerre , et font des efforts extraordinaires.
On ajoute qu'il vient d'être donné un Fetfa ou
Ordre suprême de faire mourir tous les Persans
qui seront pris en guerre.
Schah Thamas a couru grand risque. Ce Prince
étoit en personne devant Erivan , mais le Kam
qui vient d'avoir la tête tranchée, se méfiant du
courage de ses Troupes , conseilla à son Maître
de se retirer dans un lieu nommé les trois Eglises
, ce qu'il fit , avec quelques -uns des siens , et
la veille de sa défaite il passa la Riviere , qui
n'est étoignée que de huit lieuës , ce qui fut sa
seureté.
Depuis ces avantages remportez par les Turcs ,
on dit que Schah Thamas a écrit à Achmet ,
Pacha de Babilonne, pour demander la paix ;mais
que la Porte a refusé toute ouverture d'accomtmodement,
et même qu'elle a fait arrêter les Ambassadeurs
Persans qui étoient partis d'icy il y a
trois mois. On ajoute qu'un nouvel Ambassadeur
, qui devoit se rendre à Constantinople , a
été arrêté à Icoram , et qu'après s'être saisi de
seo
2436 MERCURE DE FRANCE
ses dépêches, on la conduit en exil dans une dos
Isles de l'Archipel. Je suis , &c.
Orivan , avoit donné parole au Roy de Perse
Na eu avis que le Pacha qui commande dans
de se rendre prisonnier de Guerre avec toute sa
Garnison , qui est encore de 15000 hommes , si
dans dix jours il ne recevoit pas le secours qu'il
attendoit ; et on ajoûte que le Roy de Perse
avoit détaché de son armée , qui est devant Erivan
, 30000 hommes de Cavalerie , et qu'il les
avoit envoyez du côté de Bagdad , pour occuper
les passages par lesquels il pourroit arriver du
secours au Gouverneur de cette Place.
On a appris presque en même tems que ce détachement
de l'armée de Perse avoit taillé en
pieces le secours que le Pacha du Grand Caireenvoyoit
pour renforcer la Garnison de Bagdad..
Une autre Lettre de Constantinople , du 31
Juillet , porte que la Sultane Validé , qui protege
Djanum Codgea , a obtenu sa grace du Sultan
, qui lui a donné le Pachalik , ou Gouverne
ment en Chef de Rétimo, où sa Hautesse l'avoit
d'abord relegué. Le Kiaya ou Lieutenant et les
neveux de ce Pacha , qui avoient été arrêtez er
COL
2430 MERCURE DE FRANCE
Consignez sur une Galere , le même jour qu'on
lui ôta la Charge de Capitan Pacha , ont depuis
recouvré leur liberté , mais la confiscation qui
avoit été faite de tous ses biens , a subsisté au
profit du Trésor Imperial.
LETTRE écrite de Constantinople ,
le 26 Juin 1731 .
·
E vous ai écrit , Monsieur , le 17 Avril dérnier
, que les Ministres de la Porte avoient eu
Le bonheur de dissiper la seconde sédition arrivée
à Constantinople le jour de Pâques dernier ,
& qu'on étoit redevable de cette action de vigueur
à Djanum Codgea , qui avoit conduit toute
cette grande affaire , et qui par là affermissoit sur
le Trône le Sultan Mahmout son Maître , lequel
en reconnoissance d'un si grand service lui avoit
fait l'honneur de l'aller visiter à l'Arsenal ; honneur
que Codgea , qui n'étoit pas riche , avoit
( payé fort cher puisqu'il lui en coûta cent
bourses..
>
On auroit eru , sans doute , qu'après des services
si signalez , Djanum Codgea auroit joui
tranquillement du fruit de ses travaux : point
du tout. Ce nouveau Capitan Pacha , dans le
tems qu'il s'y attendoit le moins , fut enlevé de
P'Arcenal le 17 de May
, et conduit à la pointe du
Sérail pour y être etranglé à la vvuûeë du Sultan
son Maître , qui , pour être à portée de voir ce
tragique spectacle , étoit allé dans un Kiosque
qui est situé au bord de la Marine , avec la Ŝultane
Validé ( ou Reine Mere. )
Djanum Codgea y fut à peine arrivé que le-
Bostangi Bachi , chargé de l'exécution , lui ôta
sa Pelisse ou Robbe fourrée , lui disant de ne faire
aucun mouvement , parce que le G. S. qui étoit
present
OCTOBRE. 1737. 2431
present examinoit ses actions. Le Capitan Pacha
sans être intimidé par ce discours , se mit à crier
de toute sa force , suppliant son Maître de ne le
point faire mourir sans au moins l'entendre, ajoûtant
que cinquante ans de services , rendus à cer
Empire , et ceux qu'il venoit de rendre personnellement
à S.H. et son grand âge parloit en sa faveur;
que si nonobstant toutes ses considerations
il persistoit à vouloir le faire étrangler
il en étoit le maître ; mais qu'il réfléchît auparavant
qu'il alloit se baigner dans le d'un
sang
innocent , duquel il seroit obligé de rendre com-
-pte à Dieu , et que par cette action inhumaine il
flétriroit au commencement de son regne sa ré
putation , qu'il consideroit bien plus que sa vie.
Soit que ces discours eussent touché le Sultan ,
soit que la Validé s'interessât pour lui , le G. S.
ouvrit une des Fenêtres de son Kiosque , et fit signe
de la main qu'on ne lui ôta pas la vie , mais
qu'il fut conduit à la pointe de Calcedoine os
l'on attendroit ses ordres.
Alors le Bostangi Bachi lui remit sa Pelisse et
le fit embarquer dans son grand Canot, sans vouloir
souffrir qu'aucun de ses gens qui l'avoient.
suivi , l'accompagnât.
D
Cette Scene se passa sur les deux heures après
midi , et cinq heures après on vit passer une
Galere qui alla mouiller à la pointe de Calcedoine
; un Capigi Bachi alla prendre Djanum
Codgea et le fit embarquer sur la Galere , l'assurant
qu'il avoit ordre de le conduire à Retimo
lieu de son exil , et de mener à Constantinople
Abdicapadań, Pacha de Retimo, que le G.S.avoit
nommé Capitan Pacha à sa place. La Galere mit
à la voile à onze heures du soir , sans qu'on put
sçavoir si ce malheureux Codgea devoit être
étranglé , ou si effectivement on se contentoit de
l'exiler. Le
2432 MERCURE DE FRANCE
Le lendemain 18 May , on nomma le plus anclen
des Officiers de l'Arcenal par interim , pour
administrer les affaires de la Marine , et le Grand
Vizir envoya un de ses principaux Officiers au
Divan Kané , pour faire l'inventaire des effets de
Codgea , son Kiaya , de même que ses domestiques
les plus affidez , ils furent conduits prisonniers
sur differentes Galeres , où on leur a donné
plusieurs fois la question pour leur faire déclarer
où étoient les biens de leur Maître, mais quelque
recherche qu'on ait pu faire jusques à present,
il ne s'est trouvé que cinquante - huit bourses et
quelques Montres d'or, et d'autres bijoux de moindre
valeur.
Cinq ou six jours après on apprit que la Galere
avoit mouillé à Héraclée, et que dans le tems
que le Capigi Pachi se disposoit à faire mourir
Djanum Codgea , qui avoit même la corde au
col , il arriva encore un ordre du G. S. de ne le
pas faire , et que la Galere remit à la voile pour
aller à Candie , ou l'ordre portoit qu'il seroit
relégué dans la forteresse. On a depuis vû une
Lettre de D. Codgea , écrite de Venedos à son
neveu , par laquelle il lui marque à peu près les
mêmes choses , et le prie de dire à ses domestiques
, que s'il y en a quelqu'un qui veuille l'aller
joindre à Candie , il peut le faire en toute sureté.
Voici , au reste , les motifs dont on s'est servi
pour le perdre auprès du G. S. On a fait entendre
à S. H. que le grand armement que D. Codgea
venoit de faire, n'avoit pour
but que des vues
particulieres , et non pas la gloire de l'Empire ,
que le Capitan Pacha ne desiroit si ardemment de
sortir dans la Mer blanche que pour s'enfuir avec
la Flotte du G. S. et pour s'aller rendre maître
de quelques unes des Républiques de Barbarie,et s'y
établin
OCTOBRE. 1731. 2433
établir en toute souveraineté , comme il en avoit
déja fait l'entreprise en 1723. que les discours
qu'on lui avoit entendu tenir , qu'il ne se soucioit
plus des Ordres du G. S. lorsqu'il auroit
passé la pointe du Serail , marquoient assez qu'il
n'étoit pas un Sujet moins dangereux que les Rebelles
qu'on avoit exterminez ; qu'il avoit fait
bâtir des Cazernes et des Caffez du côté de l'Arcenal
, où il tenoit un nombre infini de Levantis
Qu Soldats de Marine armez , malgré les deffenses
du Sultan ; enfin que tant qu'il vivroit le
Corps des Janissaires qui étoit rentré de bonne
foy dans son devoir , seroit sensible à la méfiance
que le G. S. auroit euë par ses insinuations ,
& c.
Cette derniere raison , ou pour mieux dire la
satisfaction qu'on a voulu donner aux Janissaires
a le plus contribué à la disgrace de Djanum
Codgea , et rien ne le prouve plus que l'ordre du
Sultan donné le jour même qu'on enleva D.Codgea
, de raser toutes les Cazernes , ce qui fut
executé avec une espece de fureur. Il est bien
vrai que le Capitan Pacha , sur tout depuis la
dernière révolution , ne gardoit presque aucune
mesure dans ses discours. Il étoit , à l'entendre ,
le seul brave , le seul restaurateur de l'Empire ;
son Maître étoit un imbecile , et le Vizir peu
propre pour l'emploi qu'il faisoit , & c. ses amis
Lui representoient quelquefois les consequences de
ces discours ; mais au lieu d'en profiter il s'emportoit
contr'eux et faisoit encore pis : aussi
peut on dire que c'est l'intemperance de sa langue
qui l'a perdu.
Le Vizir étoit devenu par là son mortel ennemi,
quoiqu'ils se fussent juré une amitié de frere
étant ensemble à Lamecque. Le P. Ministre a
tou2434
MERCURE DE FRANCE
toujours dissimulé , et sous des caresses feintes
il cachoit le plus cruel poison. Par surcroît de
mal il se trouvoit auprès de Djánum Codgea
une infinité de flateurs qui le confirmoient dans la
folle opinion que jamais cet Empire n'avoit eu le
bonheur d'avoir une personne de son courage er
de sa réputation , et que le Vizir auprès de lui
n'étoit absolument rien ; le jour même de sa disgrace
il alla à la Porte pour recevoir des mains
du Vizir la Pélisse , dont on a coutume de revêtir
les Capitans Pachas , lorsqu'ils sortent à la
Mer. Le Vizir lui fit mille caresses , et lui dit entre
autres choses que comme il avoit rendu des
services signalez, les marques d'honneur devoient
être proportionnées , que le Sultan Mahmout ne
le consideroit pas comme un Bacha ordinaire ; et
que S. H. se proposoit de le revêtir elle - même
de la Pélisse. Djanum Codgea la reçut cependant
à l'Arcenal . Un instant aprés on l'envoya
chercher du Sérail , et au lieu de le revêtir de la
Robe d'honneur , le G. S. le disgracie , comme je
Pai dit.
Abdicapadan est attendu incessamment ici
On croit qu'on sera content de lui , il est for
doux et fort poli.
On a sçu que les Turcs avoient reçû Pagréable
nouvelle de la défaite de Parmée de Thamas
Schah , qui faisoit le Siége d'Erivan , et que plusieurs
Kams ou Seigneurs Persans , des plus distinguez
, avoient été fait prisonniers, et qu'on les
conduisoit à Constantinople pour les faire servir
à quelque grand Triomphe ; mais.ce grand nombre
de Prisonniers de marque , s'est enfin réduit à
un seul , qui arriva icy le 22 du mois passé ; il
fur dabord conduit a la Porte chez le Grand Vizir
qui le reçût asséz , bien et lui fit rendre quelques
OCTOBRE. 1731. 2135
Enes honneurs par son Kiaya. Ce Kam , nom.
mé Velikoulikam , étoit un des plus considerables
Seigneurs de Perse ; il avoit été fait
Kam du temps de Schah - Suleiman , pere de
Schah - Hussein , et sous le regne de ce dernier
Roy il avoit exercé la Charge d'Eatemad Doulet,
ou de G. V. Il commandoit en dernier lien
l'armée de Schah- Thamas, et par son courage er
par son attachement pour ce Prince ; il avoit un
peu rétabli ses affaires . C'étoit le plus cruel ennemi
que
les Turcs pussent jamais avoir ; aussi
le Sultan Mahmout lui fit trancher la tête , le 24
du mois passé dans la grande Place du Sérail .
Les Turcs sont , dit on , résolus de continuer
cette Guerre , et font des efforts extraordinaires.
On ajoute qu'il vient d'être donné un Fetfa ou
Ordre suprême de faire mourir tous les Persans
qui seront pris en guerre.
Schah Thamas a couru grand risque. Ce Prince
étoit en personne devant Erivan , mais le Kam
qui vient d'avoir la tête tranchée, se méfiant du
courage de ses Troupes , conseilla à son Maître
de se retirer dans un lieu nommé les trois Eglises
, ce qu'il fit , avec quelques -uns des siens , et
la veille de sa défaite il passa la Riviere , qui
n'est étoignée que de huit lieuës , ce qui fut sa
seureté.
Depuis ces avantages remportez par les Turcs ,
on dit que Schah Thamas a écrit à Achmet ,
Pacha de Babilonne, pour demander la paix ;mais
que la Porte a refusé toute ouverture d'accomtmodement,
et même qu'elle a fait arrêter les Ambassadeurs
Persans qui étoient partis d'icy il y a
trois mois. On ajoute qu'un nouvel Ambassadeur
, qui devoit se rendre à Constantinople , a
été arrêté à Icoram , et qu'après s'être saisi de
seo
2436 MERCURE DE FRANCE
ses dépêches, on la conduit en exil dans une dos
Isles de l'Archipel. Je suis , &c.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
Le texte décrit des événements militaires et politiques impliquant la Turquie et la Perse. En Turquie, Djanum Codgea, après avoir réprimé une sédition à Constantinople, est arrêté et condamné à mort par le Sultan Mahmout. Grâce à l'intervention de la Sultane Validé, sa peine est commuée en exil à Rétimo. Ses biens sont confisqués, mais ses proches sont libérés. En Perse, le gouverneur d'Erivan menace de se rendre si aucun secours n'arrive. Le roi de Perse envoie 30 000 cavaliers vers Bagdad pour bloquer les renforts turcs. Ces cavaliers attaquent et détruisent les secours envoyés par le Pacha du Grand Caire à Bagdad. À Constantinople, Abdicapadan est nommé nouveau Capitan Pacha. Les Turcs célèbrent la défaite de l'armée perse devant Erivan et exécutent un seigneur perse notable, Velikoulikam. La Turquie refuse les offres de paix du roi perse Schah Thamas et arrête les ambassadeurs perses.
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982
p. 2436-2438
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople, sur l'incendie &c.
Début :
Le 21. du mois de Juillet dernier, à deux heures du matin, le feu prit à Topana dans [...]
Mots clefs :
Feu, Roi de Perse, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople, sur l'incendie &c.
EXTRAIT d'une Lettre de Constanti
nople , sur l'incendie &c.
L
E 21. du mois de Juillet dernier , à deux
heures du matin , le feu prit à Topana dans
la partie de ce Fauxbourg , qui est congue à
ceux de Pera et de Galata ; le temps étoit assez
calme et on peut assurer que cet Incendie
n'auroit causé la perte que de quelques Maisons .
si l'on y cut apporré du remede dès qu'on s'en
apperçût.
Jusqu'à quatre heures du matin , le feu n'avoit
encore fait que peu de progrès , on étoit
beaucoup plus allarmé à Pera , qui est confondu
avec Topana , qu'on ne l'étoit à Galata , parceque
ce dernier Fauxbourg étant entouré de Murailles
fort élevées et plus éloigné du Feu , on
avoit lieu de se flatter qu'il seroit éteint avant
que d'y avoir pû pénetrer ; mais un Vent du
Nord , qui s'éleva tout à coup avec violence ,
décida du sort de ces deux Fauxbourgs , en por
tant du côté de Galata de longs tourbillons de
flammes qui embraserent d'abord les Maisons
adossées exterieurement aux Murs , et qui se
communiquerent bien-tôt à celles qui y étoient
appuyées en-dedans. Alors, les Marchands François
et les autres Habitans du même quartier ,
connoissant le danger ausquels ils étoient exposez
, chacun s'empressa de transporter à la hâte
ses effets en des lieux de sûreté ,
bien des gens
ne pûrent y parvenir , soit par la difficulté qu'il
avoit de passer dans les rues qui sont fort
étroites
OCTOBRE 17 ཏཱ 1 , 2437
Etroites , et qui étoient remplies d'une Populace
que nulle autorité ne réprimoit , soit par la
rareté des Portefaix , qui , se prévalant du besoin
qu'on avoit d'eux , exigeoient un salaire
exhorbitant.
Par un Reglement de la Police de ce Payscy
, les Jannissaires sont particulierement préposez
pour éteindre les Incendies ; mais on a
reconnu par une expérience réïterée , qu'ils font
pl . de mal que de bien dans ces occasions ;
heureusement le feu , après avoir duré 11. ou
12. heures , s'éteignit comme de lui - même.
On compte qu'il peut y avoir eu 4 à 500 Maisons
de brûlées >
plusieurs Bains , Moulins et
Fruits , trois Eglises Grecques , deux Armenienes
, quelques Synagogues de Juifs , et deux.
petites Mosquées .
Les François ont eu le bonheur de sauver .
dans des Magazins à l'épreuve du Feu , toutes
lears Marchandises er la plus grande partie de
leurs Meubles , de sorte qu'à deux ou trois maisons
près qui appartenoient à quelques - uns
d'eux , les autres Nationaux en seront quittes
pour peu de chose. La perte la plus considerable
de notre Nation , tombe sur les Religieux. Les
Jesuites ont non - seulement perdu la Maison
qu'ils habitent , mais encore 9 ou 10 autres
Maisons dont le loüage faisoit tout leur revenu
feur Eglise qui est toute de pierre , et ce qu'ils'
y voient renfermé , ont été garantis des flam
mes , de même qu'une petite maison qui leur
servoit d'Infirmerie ; les Capucins ont aussi
sauvé leur Eglise et perdu , leur Couvent. Pour
les Dominicains , quoique le feu les ait épargnez
ils n'en ont pas moins souffert dans le
tumulte ; tout Pinterieur de leur Couvent et de
leur Eglise a été détruit,
·
H O₂
2438 MERCURE DE FRANCE
On ne dit pas s'il a péri beaucoup de monde
dans cet Incendie ; on sçait seulement que beaucoup
de Jannissaires échauffez par le vin , ont
été écrasez sous les ruines des maisons , et que
d'autres tout-à - fait yvres ont été consumez par
los flammes. On assure qu'il y en a entr'autres
une Troupe de 29 , qui s'étant acharnez à briser
los Tonneaux d'une Taverne , furent tous ense
velis sous les ruines de ce Cabaret.
Selon des Lettres reçues depuis cet Incendie
a été plus considerable qu'on ne croyoit , ayant
consumé près de 11000. Maisons.
On a appris par des Lettres d'Allemagne ,
que le Grand Visir, avoit été déposé ; que le
Pacha de Nizza avoit été nommé G. V. à sa
place , et que le Commandant du Bannat Turc
de Temeswar exerçoit cette Charge par
interim.
>
On apprend aussi que le grand Mogol avoit
envoyé au Roy de Perse rooo . hommes de sai
meilleure Cavalerie et un Million en or pous
Faider à chasser les Turcs de ses Etats.
nople , sur l'incendie &c.
L
E 21. du mois de Juillet dernier , à deux
heures du matin , le feu prit à Topana dans
la partie de ce Fauxbourg , qui est congue à
ceux de Pera et de Galata ; le temps étoit assez
calme et on peut assurer que cet Incendie
n'auroit causé la perte que de quelques Maisons .
si l'on y cut apporré du remede dès qu'on s'en
apperçût.
Jusqu'à quatre heures du matin , le feu n'avoit
encore fait que peu de progrès , on étoit
beaucoup plus allarmé à Pera , qui est confondu
avec Topana , qu'on ne l'étoit à Galata , parceque
ce dernier Fauxbourg étant entouré de Murailles
fort élevées et plus éloigné du Feu , on
avoit lieu de se flatter qu'il seroit éteint avant
que d'y avoir pû pénetrer ; mais un Vent du
Nord , qui s'éleva tout à coup avec violence ,
décida du sort de ces deux Fauxbourgs , en por
tant du côté de Galata de longs tourbillons de
flammes qui embraserent d'abord les Maisons
adossées exterieurement aux Murs , et qui se
communiquerent bien-tôt à celles qui y étoient
appuyées en-dedans. Alors, les Marchands François
et les autres Habitans du même quartier ,
connoissant le danger ausquels ils étoient exposez
, chacun s'empressa de transporter à la hâte
ses effets en des lieux de sûreté ,
bien des gens
ne pûrent y parvenir , soit par la difficulté qu'il
avoit de passer dans les rues qui sont fort
étroites
OCTOBRE 17 ཏཱ 1 , 2437
Etroites , et qui étoient remplies d'une Populace
que nulle autorité ne réprimoit , soit par la
rareté des Portefaix , qui , se prévalant du besoin
qu'on avoit d'eux , exigeoient un salaire
exhorbitant.
Par un Reglement de la Police de ce Payscy
, les Jannissaires sont particulierement préposez
pour éteindre les Incendies ; mais on a
reconnu par une expérience réïterée , qu'ils font
pl . de mal que de bien dans ces occasions ;
heureusement le feu , après avoir duré 11. ou
12. heures , s'éteignit comme de lui - même.
On compte qu'il peut y avoir eu 4 à 500 Maisons
de brûlées >
plusieurs Bains , Moulins et
Fruits , trois Eglises Grecques , deux Armenienes
, quelques Synagogues de Juifs , et deux.
petites Mosquées .
Les François ont eu le bonheur de sauver .
dans des Magazins à l'épreuve du Feu , toutes
lears Marchandises er la plus grande partie de
leurs Meubles , de sorte qu'à deux ou trois maisons
près qui appartenoient à quelques - uns
d'eux , les autres Nationaux en seront quittes
pour peu de chose. La perte la plus considerable
de notre Nation , tombe sur les Religieux. Les
Jesuites ont non - seulement perdu la Maison
qu'ils habitent , mais encore 9 ou 10 autres
Maisons dont le loüage faisoit tout leur revenu
feur Eglise qui est toute de pierre , et ce qu'ils'
y voient renfermé , ont été garantis des flam
mes , de même qu'une petite maison qui leur
servoit d'Infirmerie ; les Capucins ont aussi
sauvé leur Eglise et perdu , leur Couvent. Pour
les Dominicains , quoique le feu les ait épargnez
ils n'en ont pas moins souffert dans le
tumulte ; tout Pinterieur de leur Couvent et de
leur Eglise a été détruit,
·
H O₂
2438 MERCURE DE FRANCE
On ne dit pas s'il a péri beaucoup de monde
dans cet Incendie ; on sçait seulement que beaucoup
de Jannissaires échauffez par le vin , ont
été écrasez sous les ruines des maisons , et que
d'autres tout-à - fait yvres ont été consumez par
los flammes. On assure qu'il y en a entr'autres
une Troupe de 29 , qui s'étant acharnez à briser
los Tonneaux d'une Taverne , furent tous ense
velis sous les ruines de ce Cabaret.
Selon des Lettres reçues depuis cet Incendie
a été plus considerable qu'on ne croyoit , ayant
consumé près de 11000. Maisons.
On a appris par des Lettres d'Allemagne ,
que le Grand Visir, avoit été déposé ; que le
Pacha de Nizza avoit été nommé G. V. à sa
place , et que le Commandant du Bannat Turc
de Temeswar exerçoit cette Charge par
interim.
>
On apprend aussi que le grand Mogol avoit
envoyé au Roy de Perse rooo . hommes de sai
meilleure Cavalerie et un Million en or pous
Faider à chasser les Turcs de ses Etats.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople, sur l'incendie &c.
Le 21 juillet, un incendie s'est déclaré à Topana, dans le faubourg proche de Pera et Galata. Initialement contrôlable, le feu s'est propagé rapidement en raison d'un vent violent du nord, embrasant les maisons adjacentes aux murs. Les habitants, notamment les marchands français, ont tenté de sauver leurs biens, mais ont rencontré des obstacles dus aux rues étroites et à la raréfaction des portefaix. Les Jannissaires, chargés d'éteindre les incendies, ont aggravé la situation en causant des dommages supplémentaires. L'incendie a duré environ 12 heures, détruisant environ 4 à 500 maisons, plusieurs bains, moulins, fruits, églises, synagogues et mosquées. Les Français ont réussi à sauver la plupart de leurs marchandises. Les Jésuites ont perdu plusieurs maisons et leur couvent, tandis que les Capucins ont sauvé leur église mais perdu leur couvent. Les Dominicains ont vu leur intérieur détruit. Plusieurs Jannissaires ivres ont péri sous les ruines ou dans les flammes. Des lettres ultérieures ont révélé que l'incendie avait détruit près de 11 000 maisons. Par ailleurs, des nouvelles politiques indiquaient la déposition du Grand Visir et l'envoi de renforts par le Grand Mogol au roi de Perse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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983
p. 2440-2446
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire du 3. Septembre, le cardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de [...]
Mots clefs :
Consistoire, Lyon, Diocèse, Infant d'Espagne, Cardinal, Troupe, Conseil collatéral de Naples
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Ans le Consistoire du 3. Septembre , le
Dcardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de
Nôtre-Dame de Ham Diocèse de Noyon
pour l'Abbé de Sesmaisons ; il préconisa ensuite
I'Evêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon
P'Abbé de S. Simon pour l'Evêché de Noyon
et l'Abbé de Laubrieres pour l'Evêché de
Soissons.
› A la fin du Consistoire le Pape par une
grace particuliere ' , accorda le Pallium à l'Evêque
de Marseille.
Dans le Consistoire tenu au Quirinal le 240.
Septembre , le Cardinal Orthoboni , Protecteur
des affaires de France › proposa l'Evêché de
Mackarska pour M. Etienne Blascowich , Prêtre
du Diocèse de Spalatro ; l'Abbaye de N. D. de
Canderly , Ordre de Citeaux , Diocèse d'Alby ,
pour l'Abbé de Foucaud ; celle de Dalone
même Ordre , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé
de Vignau , et celle de Senanques , même Ordre
, Diocêse de Cavaillon' › pour l'Abbé de
Pins de Roquefort. Il préconisa ensuite l'Abbé
de Tilly pour l'Evêché d'Orange , et l'Archevêque
de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Rodez
Le 27. du même mois , le Pape tint un autre
ConOCTOBRE.
1731 : 2441
Consistoire public , dans lequel S. S. donna le
Chapeau de Cardinal à Joseph Firrao , Napolitain
, Evêque d'Aversa et à Antoine - Xavier
Gentile , Romain , Archevêque de Petra.
>
L'Abbé Segardi a été nommé pour porter
le Bonnet au Cardinal Vincent Bichi de Sienne,
Archevêque de Laodicée , cy-devant Nonce en
Portugal ; l'Abbé Pasch au Cardinal Sinibald
Doria , Genois , Archevêque de Benevent , et
M. Altoviti au Cardinal Antoine Guadagni ,
Carme Déchaussé de Elorence Neveu de S. St
et à present Evêque d'Arezzo .
Le 18. Septembre , on reçût avis à Rome que
la Duchesse Douairiere de Parme n'êtant point
grosse , M. Oddi , Commissaire du Pape , avoit
fait afficher des Actes de prise de Possession an
nom de S. S. par lesquels il étoit declaré que
les Duchés de Parme et de Plaisance étant Fiefs
relevant du S. Siege , il étoit deffendu aux Peuples
de ces Duchés de reconnoître d'autre Souverain
que le Pape ; mais que le General Stampa,
Commissaire de l'Empereur
"
et son Ministre
Plénipotentiaire , avoit pris possession de ce
même Duché au nom de l'Infant Don Carlos ,
et fait ôter les Actes affichés par les soins de
' M. Oddi.
3
On écrit de Venise , que la Duchesse Douairiere
de Parme étoit retournée auprès du Duc
de Modene son Pere et que le General Stampa
avoit donné des Ordres pour la reception de
F'Infant Don Carlos .
,
>
Par d'autres avis " on a appris que la même
Duchesse Douairiere de Parme avoit declaré
le 13. Septembre qu'elle n'étoit point grosse ,
que le lendemain le General Stampa avoit pris
possession des Duchés de Parme et de Plaisance
Hiij au
2442 MERCURE DE FRANCE
au nom de l'Infant d'Espagne Don Carlos ; qu'
Notaire Imperial , accompagné d'autres Officiers -
de Justice , avoit la l'Edit publié à cet effet daz
Balcon de la maison du Gouverneur de Parme ,
qui est situé sur la grande Place de cette Ville
od il y avoit an grand concours de Peuple , er
que le même jour ce General avoit écrit à tous
Jes Magistrats des Tribunaux de ces Duchés
de continuer les fonctions de leurs Charges
jusqu'à nouvel ordre.
La citation faite au Cardinal Coscia , de comparoître
devant la Congregation de Non Nullis
étant prête à expirer , ce Cardinal a envoyé á
Rome des Certificats de ses Medecins à Naples ,
qui déclarent qu'il est au lit par la Goûte , et
qu'il n'est pas en état de faire le Voyage.
Le 1. Octobre > on publia un Decret de la
Congregation de Non Nullis ; par lequel tous
les Benefices du Cardinal Coscia sont déclarez
vacants , et à la nomination de S. S.
La Donation que le feu Pape Benoît XIII.
avoit faite au Seminaire de Montalto , de quelques
revenus affectés au soulagement des Pauvres
de la même Ville a été annullée le
par
Pape
>
}
On ajoûte que le Commandant d'Ajaccio
avoit défait un Corps de Rebelles , qui s'étoient
assemblés à Mazzanaz , que depuis la Garnison
de la même Ville avoit fait une sortie dans
Laquelle elle avoit tué plusieurs Rebelles , et
leur avoit pris quantité de Chevaux et d'autres
Bestiaux.
Le bruit court que l'Empereur a resolu de
terminer par un Ttaité , les differends de cette
Republique avec les Rebelles de Corse , et qu'on
avoit dépêché de Vienne un Courier chargé
d'InsOCTOBRE.
1731 2443
d'Instructions pout le General Wachtendoncs ,
qui commande les Troupes de S. M. 1. dans
cette Isle.
3.
, pour
Le Courier depêché par le Cardinal Alexandre
Albani , à Turin informer le Roy de
·Sardaigne de ce qui s'étoit passé dans le Consistoire
ou le Pape supprima les Privileges accordés
à de Prince sous le précedept Pontificat , remint
le 3 à Rome , et le bruit s'est répandu adepuis ,
que le Roy de Sardaigne avoit declaré qu'il
étoit inutile de penser à aucun accommode-
• ment ; qu'il croyoit que le Pape n'avoit pas
Te pouvoir de supprimer une Bulle de son Prédecesseur
et qu'il étoit resolu de se servir de
cette Bulle pour demeurer en possession de tout
ce que le feu Pape lui avoit accordé.
>
la Le Duc Cesarini a obtenu du Pape per-
`mission d'emprunter 22000. Ecus dans les
Monts de Piété , pour achever la construction
-de son Nouveau Theatre.
Le bruit court à Rome , que le Cardinal
d'Althan , qui y doit atriver dans peu , et loger
dans le Palais du Cardinal Belluga , s'est attiré
la disgrace de l'Empereur , pour avoir deffendu
aux Protestans de son Diocèse d'épouser des
filles de leur Secte , et pour avoir voulu des
obliger de faire baptiser leurs Enfans par des
Ecclesiastiques Catholiques , quoique par les Constitutions de l'Empire ils eussent des Privileges
contraires ; pour éviter que ces Innovations
n'excitâssent quelques désordres dans ce
Diocèse , S. M. I supprime par un Edit toutes
Jes Ordonnances de ce Cardinal.
Le Cardinal Bentivoglio ayant reçu de Seville
les pleins pouvoirs du Roy d'Espagne , pour
prendre possession au nom de l'Infant Don
Hiiij Carlos
2444 MERCURE DE FRANCE
Carlos , des Biens Allodiaux dépendans du Do
ché de Parme , qui sont situez a Rome et dans
P'Etat Ecclesiastique , ce Cardinal fit faire le
22. Septembre cette prise de Possession par
PAvocat Ferruci , assisté d'un Notaire et d'au
tres Officiers de Justice ; et le 29. cette Emimence
alla en grand Cortege prendre possession
du Palais Farnese au nom de l'Infant Don
Carlos.
>
>
Le Tribunal de la Rote se rassembla le premier
d'Octobre , selon la coûtume , et l'Abbé de
Gamaches , Auditeur de Rote pour la France ,
en fit l'ouverture par un Discours trés- éloquent.
M. Charles Fornary , arriva à Genes le 13 .
du mois dernier , rapporta au grand Conseil ,
que pendant les pluyes continuelles qui tomboient
depuis plusieurs jours dans l'Isle de Corse,
il avoit été impossible de poursuivre les Re
belles dans le quartier de Vescovado mais
qu'un Détachement des Troupes de la Republique
leur avoit enlevé beaucoup de Bestiaux ,
et fait un grand nombre de Prisonniers ; que
la Garnison d'Ajaccio avoit fait aussi plusieurs
sorties contre les Rebelles , et qu'elle avoit toujours
emporté sur eux quelque avantage ; que
la Republique de Genes avoit envoyé dans cette
Isle une Compagnie de Grisons de 200. hommes
, et qu'elle frettoit des Bâtiments pour le
transport de plusieurs autres Compagnies qu'on
leve actuellement chez les Grisons , dont on
devoit former un Regiment. Elle a obtenu de
l'Empereur le second Corps de Troupes qu'elle
lui a fait demander , composé d'un Bataillon
du Regiment d'Oneille , d'un autre du Regiment
de Walsegg , de deux Compagnies des
Grenadiers de ces Regimens , d'une Compagnie
détachée
OCTOBRE 1731. 2445
" détachée de 6o . Hommes et de 150. Hussars.
Ces Troupes partirent de Genes le 24. Septembre
, embarquées sur un Convoy de transport ,
qui doit être arrivé à la Bastia.
Les dernieres Nouvelles de Genes portent
les 2000. hommes de Troupes Imperiales
dont on a parlé , ont débarqué à la Bastia ,
d'où ils ont marché depuis pour aller joindre
le premier Corps de Troupes que l'Empereur
avoit accordé à cette Republique . !
Le Don gratuit de 300000. Ducats , offerts
à l'Empereur par les differentes Communautez
de la Ville de Naples n'a pas été accepté ,
et S. M. I. a déclaré qu'elle avoit besoin cette
aunée d'une Somme de 485 mille florins pour
l'entretien de ses Troupes.
On apprend de Naples , qu'on y avoit publié
un Ordre de l'Empereur , qui deffend aux Offi
ciers de la Nonciature de passer
à pied ,
cheval , ou en voiture devant le Palais du Conseil
Collateral , sous peine d'encourir son indignation
; que ce Conseil avoit fait publier des
Lettres inhibitoires , par lesquelles il ordonne
à tous les Amodiateurs , Receveurs , Agens , ou
Administrateurs des Biens Ecclesiastiques et Seculiers
du Cardinal Coscia , de lui remettre incessamment
les revenus qu'ils ont reçûs depuis:
la saisie qui a été faite par le Nonce du Pape ,
sans qu'il leur soit permis de retarder leurs .
Payemens , sous pretexte de la peine d'excommunication
dont ils ont été menacez.
On meuble actuellement à Rome le Palais
Bonelli pour le Duc de S. Aignan , Ambassa→
deur du Roi T. Ch ,
Le 9. Septembre , il y eut à Rome une
Congrégation extraordinaire , composée des
H Car2446
MERCURE DE FRANCE
Cardinaux Imperiali , Davia , Corsini , Gri
maldi , et Aldobrandini , au sujet des Officiers
de la Nonciature de Naples , que l'Empereur
a exilés.
Le Conseil Collateral de Naples prétend
que le Nonce du Pape lui remette les procedures
qu'il a faites contre le Cardinal Coscia , qui
ont été déclarées nulles , ayant été commencées
à l'insçu de ce Tribunal er sans avoir demandé
le consentement de l'Empereur.
>
Il est aussi survenu de grands differends
entre ce Conseil et le nouvel Archevêque de
Benevent , au sujet de la convocation d'un Synode
que ce Prélat a indiqué sans la permission
de ce Conseil , et il a été deffendu aux Curés
et aux autres Beneficiers de la partie du Diocèse
de Benevent qui est située dans le Royaume
de Naples , d'y assister , sous peine de la saisie
de leur Temporel.
Ans le Consistoire du 3. Septembre , le
Dcardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de
Nôtre-Dame de Ham Diocèse de Noyon
pour l'Abbé de Sesmaisons ; il préconisa ensuite
I'Evêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon
P'Abbé de S. Simon pour l'Evêché de Noyon
et l'Abbé de Laubrieres pour l'Evêché de
Soissons.
› A la fin du Consistoire le Pape par une
grace particuliere ' , accorda le Pallium à l'Evêque
de Marseille.
Dans le Consistoire tenu au Quirinal le 240.
Septembre , le Cardinal Orthoboni , Protecteur
des affaires de France › proposa l'Evêché de
Mackarska pour M. Etienne Blascowich , Prêtre
du Diocèse de Spalatro ; l'Abbaye de N. D. de
Canderly , Ordre de Citeaux , Diocèse d'Alby ,
pour l'Abbé de Foucaud ; celle de Dalone
même Ordre , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé
de Vignau , et celle de Senanques , même Ordre
, Diocêse de Cavaillon' › pour l'Abbé de
Pins de Roquefort. Il préconisa ensuite l'Abbé
de Tilly pour l'Evêché d'Orange , et l'Archevêque
de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Rodez
Le 27. du même mois , le Pape tint un autre
ConOCTOBRE.
1731 : 2441
Consistoire public , dans lequel S. S. donna le
Chapeau de Cardinal à Joseph Firrao , Napolitain
, Evêque d'Aversa et à Antoine - Xavier
Gentile , Romain , Archevêque de Petra.
>
L'Abbé Segardi a été nommé pour porter
le Bonnet au Cardinal Vincent Bichi de Sienne,
Archevêque de Laodicée , cy-devant Nonce en
Portugal ; l'Abbé Pasch au Cardinal Sinibald
Doria , Genois , Archevêque de Benevent , et
M. Altoviti au Cardinal Antoine Guadagni ,
Carme Déchaussé de Elorence Neveu de S. St
et à present Evêque d'Arezzo .
Le 18. Septembre , on reçût avis à Rome que
la Duchesse Douairiere de Parme n'êtant point
grosse , M. Oddi , Commissaire du Pape , avoit
fait afficher des Actes de prise de Possession an
nom de S. S. par lesquels il étoit declaré que
les Duchés de Parme et de Plaisance étant Fiefs
relevant du S. Siege , il étoit deffendu aux Peuples
de ces Duchés de reconnoître d'autre Souverain
que le Pape ; mais que le General Stampa,
Commissaire de l'Empereur
"
et son Ministre
Plénipotentiaire , avoit pris possession de ce
même Duché au nom de l'Infant Don Carlos ,
et fait ôter les Actes affichés par les soins de
' M. Oddi.
3
On écrit de Venise , que la Duchesse Douairiere
de Parme étoit retournée auprès du Duc
de Modene son Pere et que le General Stampa
avoit donné des Ordres pour la reception de
F'Infant Don Carlos .
,
>
Par d'autres avis " on a appris que la même
Duchesse Douairiere de Parme avoit declaré
le 13. Septembre qu'elle n'étoit point grosse ,
que le lendemain le General Stampa avoit pris
possession des Duchés de Parme et de Plaisance
Hiij au
2442 MERCURE DE FRANCE
au nom de l'Infant d'Espagne Don Carlos ; qu'
Notaire Imperial , accompagné d'autres Officiers -
de Justice , avoit la l'Edit publié à cet effet daz
Balcon de la maison du Gouverneur de Parme ,
qui est situé sur la grande Place de cette Ville
od il y avoit an grand concours de Peuple , er
que le même jour ce General avoit écrit à tous
Jes Magistrats des Tribunaux de ces Duchés
de continuer les fonctions de leurs Charges
jusqu'à nouvel ordre.
La citation faite au Cardinal Coscia , de comparoître
devant la Congregation de Non Nullis
étant prête à expirer , ce Cardinal a envoyé á
Rome des Certificats de ses Medecins à Naples ,
qui déclarent qu'il est au lit par la Goûte , et
qu'il n'est pas en état de faire le Voyage.
Le 1. Octobre > on publia un Decret de la
Congregation de Non Nullis ; par lequel tous
les Benefices du Cardinal Coscia sont déclarez
vacants , et à la nomination de S. S.
La Donation que le feu Pape Benoît XIII.
avoit faite au Seminaire de Montalto , de quelques
revenus affectés au soulagement des Pauvres
de la même Ville a été annullée le
par
Pape
>
}
On ajoûte que le Commandant d'Ajaccio
avoit défait un Corps de Rebelles , qui s'étoient
assemblés à Mazzanaz , que depuis la Garnison
de la même Ville avoit fait une sortie dans
Laquelle elle avoit tué plusieurs Rebelles , et
leur avoit pris quantité de Chevaux et d'autres
Bestiaux.
Le bruit court que l'Empereur a resolu de
terminer par un Ttaité , les differends de cette
Republique avec les Rebelles de Corse , et qu'on
avoit dépêché de Vienne un Courier chargé
d'InsOCTOBRE.
1731 2443
d'Instructions pout le General Wachtendoncs ,
qui commande les Troupes de S. M. 1. dans
cette Isle.
3.
, pour
Le Courier depêché par le Cardinal Alexandre
Albani , à Turin informer le Roy de
·Sardaigne de ce qui s'étoit passé dans le Consistoire
ou le Pape supprima les Privileges accordés
à de Prince sous le précedept Pontificat , remint
le 3 à Rome , et le bruit s'est répandu adepuis ,
que le Roy de Sardaigne avoit declaré qu'il
étoit inutile de penser à aucun accommode-
• ment ; qu'il croyoit que le Pape n'avoit pas
Te pouvoir de supprimer une Bulle de son Prédecesseur
et qu'il étoit resolu de se servir de
cette Bulle pour demeurer en possession de tout
ce que le feu Pape lui avoit accordé.
>
la Le Duc Cesarini a obtenu du Pape per-
`mission d'emprunter 22000. Ecus dans les
Monts de Piété , pour achever la construction
-de son Nouveau Theatre.
Le bruit court à Rome , que le Cardinal
d'Althan , qui y doit atriver dans peu , et loger
dans le Palais du Cardinal Belluga , s'est attiré
la disgrace de l'Empereur , pour avoir deffendu
aux Protestans de son Diocèse d'épouser des
filles de leur Secte , et pour avoir voulu des
obliger de faire baptiser leurs Enfans par des
Ecclesiastiques Catholiques , quoique par les Constitutions de l'Empire ils eussent des Privileges
contraires ; pour éviter que ces Innovations
n'excitâssent quelques désordres dans ce
Diocèse , S. M. I supprime par un Edit toutes
Jes Ordonnances de ce Cardinal.
Le Cardinal Bentivoglio ayant reçu de Seville
les pleins pouvoirs du Roy d'Espagne , pour
prendre possession au nom de l'Infant Don
Hiiij Carlos
2444 MERCURE DE FRANCE
Carlos , des Biens Allodiaux dépendans du Do
ché de Parme , qui sont situez a Rome et dans
P'Etat Ecclesiastique , ce Cardinal fit faire le
22. Septembre cette prise de Possession par
PAvocat Ferruci , assisté d'un Notaire et d'au
tres Officiers de Justice ; et le 29. cette Emimence
alla en grand Cortege prendre possession
du Palais Farnese au nom de l'Infant Don
Carlos.
>
>
Le Tribunal de la Rote se rassembla le premier
d'Octobre , selon la coûtume , et l'Abbé de
Gamaches , Auditeur de Rote pour la France ,
en fit l'ouverture par un Discours trés- éloquent.
M. Charles Fornary , arriva à Genes le 13 .
du mois dernier , rapporta au grand Conseil ,
que pendant les pluyes continuelles qui tomboient
depuis plusieurs jours dans l'Isle de Corse,
il avoit été impossible de poursuivre les Re
belles dans le quartier de Vescovado mais
qu'un Détachement des Troupes de la Republique
leur avoit enlevé beaucoup de Bestiaux ,
et fait un grand nombre de Prisonniers ; que
la Garnison d'Ajaccio avoit fait aussi plusieurs
sorties contre les Rebelles , et qu'elle avoit toujours
emporté sur eux quelque avantage ; que
la Republique de Genes avoit envoyé dans cette
Isle une Compagnie de Grisons de 200. hommes
, et qu'elle frettoit des Bâtiments pour le
transport de plusieurs autres Compagnies qu'on
leve actuellement chez les Grisons , dont on
devoit former un Regiment. Elle a obtenu de
l'Empereur le second Corps de Troupes qu'elle
lui a fait demander , composé d'un Bataillon
du Regiment d'Oneille , d'un autre du Regiment
de Walsegg , de deux Compagnies des
Grenadiers de ces Regimens , d'une Compagnie
détachée
OCTOBRE 1731. 2445
" détachée de 6o . Hommes et de 150. Hussars.
Ces Troupes partirent de Genes le 24. Septembre
, embarquées sur un Convoy de transport ,
qui doit être arrivé à la Bastia.
Les dernieres Nouvelles de Genes portent
les 2000. hommes de Troupes Imperiales
dont on a parlé , ont débarqué à la Bastia ,
d'où ils ont marché depuis pour aller joindre
le premier Corps de Troupes que l'Empereur
avoit accordé à cette Republique . !
Le Don gratuit de 300000. Ducats , offerts
à l'Empereur par les differentes Communautez
de la Ville de Naples n'a pas été accepté ,
et S. M. I. a déclaré qu'elle avoit besoin cette
aunée d'une Somme de 485 mille florins pour
l'entretien de ses Troupes.
On apprend de Naples , qu'on y avoit publié
un Ordre de l'Empereur , qui deffend aux Offi
ciers de la Nonciature de passer
à pied ,
cheval , ou en voiture devant le Palais du Conseil
Collateral , sous peine d'encourir son indignation
; que ce Conseil avoit fait publier des
Lettres inhibitoires , par lesquelles il ordonne
à tous les Amodiateurs , Receveurs , Agens , ou
Administrateurs des Biens Ecclesiastiques et Seculiers
du Cardinal Coscia , de lui remettre incessamment
les revenus qu'ils ont reçûs depuis:
la saisie qui a été faite par le Nonce du Pape ,
sans qu'il leur soit permis de retarder leurs .
Payemens , sous pretexte de la peine d'excommunication
dont ils ont été menacez.
On meuble actuellement à Rome le Palais
Bonelli pour le Duc de S. Aignan , Ambassa→
deur du Roi T. Ch ,
Le 9. Septembre , il y eut à Rome une
Congrégation extraordinaire , composée des
H Car2446
MERCURE DE FRANCE
Cardinaux Imperiali , Davia , Corsini , Gri
maldi , et Aldobrandini , au sujet des Officiers
de la Nonciature de Naples , que l'Empereur
a exilés.
Le Conseil Collateral de Naples prétend
que le Nonce du Pape lui remette les procedures
qu'il a faites contre le Cardinal Coscia , qui
ont été déclarées nulles , ayant été commencées
à l'insçu de ce Tribunal er sans avoir demandé
le consentement de l'Empereur.
>
Il est aussi survenu de grands differends
entre ce Conseil et le nouvel Archevêque de
Benevent , au sujet de la convocation d'un Synode
que ce Prélat a indiqué sans la permission
de ce Conseil , et il a été deffendu aux Curés
et aux autres Beneficiers de la partie du Diocèse
de Benevent qui est située dans le Royaume
de Naples , d'y assister , sous peine de la saisie
de leur Temporel.
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Résumé : ITALIE.
En septembre et octobre 1731, plusieurs événements ecclésiastiques et politiques marquants se sont produits. Le 3 septembre, lors d'un consistoire, le cardinal Ottoboni proposa diverses nominations, notamment l'Abbaye de Notre-Dame de Ham pour l'Abbé de Sesmaisons, l'Évêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon, l'Abbé de Saint-Simon pour l'Évêché de Noyon, et l'Abbé de Laubrières pour l'Évêché de Soissons. Le Pape accorda également le Pallium à l'Évêque de Marseille. Le 24 septembre, lors d'un autre consistoire, le cardinal Ottoboni proposa plusieurs autres nominations, dont l'Évêché de Mackarska pour Étienne Blascowich, l'Abbaye de Notre-Dame de Canderly pour l'Abbé de Foucaud, l'Abbaye de Dalone pour l'Abbé de Vignau, et l'Abbaye de Sénanques pour l'Abbé de Pins de Roquefort. Il préconisa également l'Abbé de Tilly pour l'Évêché d'Orange et l'Archevêque de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval. Le 27 septembre, le Pape attribua le chapeau de cardinal à Joseph Firrao et Antoine-Xavier Gentile. Des tensions politiques émergèrent concernant les Duchés de Parme et de Plaisance. La Duchesse Douairière de Parme déclara ne pas être enceinte, permettant au Général Stampa de prendre possession des duchés au nom de l'Infant Don Carlos, malgré les actes de prise de possession affichés par le Commissaire du Pape, M. Oddi. En Corse, des opérations militaires furent menées contre des rebelles, et des troupes impériales furent envoyées pour renforcer la garnison d'Ajaccio. Il fut également rapporté que l'Empereur envisageait un traité pour résoudre les différends avec les rebelles corses. À Rome, le Duc Césarini obtint la permission d'emprunter des fonds pour achever la construction de son théâtre. Le Cardinal d'Althan, en disgrâce auprès de l'Empereur, vit ses ordonnances supprimées. Le Cardinal Bentivoglio prit possession de biens allodiaux au nom de l'Infant Don Carlos. Le Tribunal de la Rote se rassembla le 1er octobre, et des nouvelles militaires concernant la Corse furent rapportées. À Naples, des ordres de l'Empereur et des lettres inhibitoires furent publiés, et des différends surgirent entre le Conseil Collateral et le nouvel Archevêque de Benevent.
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984
p. 2448-2449
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On attend à Londres le Duc de Lorraine qui doit y arriver d'Hollande. Le Duc de S. Albans [...]
Mots clefs :
Londres, Duc de Lorraine, Yacht, Étoile d'or
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE .
N attend à Londres le Duc de Lorraine qui
doit yarriver d'Hollande. Le Duc de S. Albans
, le Comte d'Essex et deux autres Gentilshommes
de la Chambre du Roy, on été nommez
pour accompagner ce Prince pendant tout le sé→
jour qu'il fera en Angleterre , où il sera traité au
dépens du Roy. Le Comte de Kinski , Ministre
de l'Empereur , a reçû des ordres de S. M. Imp.
pour aller le recevoir à son débarquement .
La Maison du Duc de Cumberland qui doit
être formée après le retour de la Cour au Palais
de S James , sera composée de deux Gentilshommes
de la Chambre , d'un Maître de la Garderobe
, de deux Huissiers de la Chambre , de trois
Pages de la Chambre , de quatre Ecuyers de la
Chambre , d'un Trésorier , d'un Receveur General
, d'un premier Secretaire, d'un premier Ecuyer ,
de deux Sous Ecuyers , de deux Pages d'honneur ,
et de plusieurs Domestiques de livrée .
Le Yacht du Roy est parti pour aller en Hol
lande , prendre le Duc de Lorraine à Roterdam ,,
d'où il devoit partir le 17 , et le conduire en Angleterre
où il gardera l'incognito , sous le nom du
ComtOCTOBRE
1733. 2449
Comte de Blamont. Ce Prince logera chez le
Comte de Kinski, Envoyé extraordinaire de l'Empereur
, qui lui a fait meubler des appartemens:
d'une magnificence extraordinaire . Sa suite sera
de trente- huir personnes.
On apprend de Mewmarket , que les Gagures
qui s'y sont faites pour les Courses de Chevaux >
ont été très- considérables ; qu'il y en avoit eu
une qui montoit à dix mille liv. Sterlin , entre le
Duc de Devons- Hire et le Duc de Bolton , et que
le premier avoit gagné ce pary ; que le prix d'argenterie,
donné par le Roy , avoit été couru cette
année par des Jumens de six ans, erremporté par
celle du Chevalier Gardner.
Le bruit court qu'on a présenté à la Reine , un
projet pour distinguer un certain nombre de
Dames , par une marque d'honneur , dont la Reine
disposera. Cette marque sera une Etoile d'or
qu'elles porteront sur la poitrine.
La Ville de Cockthorpe , dans le Comté de
Norfolck , a été entierement consumée par le
feu.
N attend à Londres le Duc de Lorraine qui
doit yarriver d'Hollande. Le Duc de S. Albans
, le Comte d'Essex et deux autres Gentilshommes
de la Chambre du Roy, on été nommez
pour accompagner ce Prince pendant tout le sé→
jour qu'il fera en Angleterre , où il sera traité au
dépens du Roy. Le Comte de Kinski , Ministre
de l'Empereur , a reçû des ordres de S. M. Imp.
pour aller le recevoir à son débarquement .
La Maison du Duc de Cumberland qui doit
être formée après le retour de la Cour au Palais
de S James , sera composée de deux Gentilshommes
de la Chambre , d'un Maître de la Garderobe
, de deux Huissiers de la Chambre , de trois
Pages de la Chambre , de quatre Ecuyers de la
Chambre , d'un Trésorier , d'un Receveur General
, d'un premier Secretaire, d'un premier Ecuyer ,
de deux Sous Ecuyers , de deux Pages d'honneur ,
et de plusieurs Domestiques de livrée .
Le Yacht du Roy est parti pour aller en Hol
lande , prendre le Duc de Lorraine à Roterdam ,,
d'où il devoit partir le 17 , et le conduire en Angleterre
où il gardera l'incognito , sous le nom du
ComtOCTOBRE
1733. 2449
Comte de Blamont. Ce Prince logera chez le
Comte de Kinski, Envoyé extraordinaire de l'Empereur
, qui lui a fait meubler des appartemens:
d'une magnificence extraordinaire . Sa suite sera
de trente- huir personnes.
On apprend de Mewmarket , que les Gagures
qui s'y sont faites pour les Courses de Chevaux >
ont été très- considérables ; qu'il y en avoit eu
une qui montoit à dix mille liv. Sterlin , entre le
Duc de Devons- Hire et le Duc de Bolton , et que
le premier avoit gagné ce pary ; que le prix d'argenterie,
donné par le Roy , avoit été couru cette
année par des Jumens de six ans, erremporté par
celle du Chevalier Gardner.
Le bruit court qu'on a présenté à la Reine , un
projet pour distinguer un certain nombre de
Dames , par une marque d'honneur , dont la Reine
disposera. Cette marque sera une Etoile d'or
qu'elles porteront sur la poitrine.
La Ville de Cockthorpe , dans le Comté de
Norfolck , a été entierement consumée par le
feu.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En octobre 1733, le duc de Lorraine est attendu à Londres, où il sera accueilli par plusieurs dignitaires, dont le duc de Saint-Albans et le comte d'Essex. Le comte de Kinski, ministre de l'empereur, doit l'accueillir à son débarquement. Le duc voyagera incognito sous le nom de comte de Blamont et logera chez le comte de Kinski, dont les appartements ont été préparés pour l'occasion. Sa suite compte trente-huit personnes. Le yacht du roi est parti pour Rotterdam afin de le conduire en Angleterre. La maison du duc de Cumberland, formée après le retour de la cour au palais de Saint James, comprendra divers gentilshommes, pages, écuyers et domestiques. À Newmarket, les courses de chevaux ont vu des mises considérables, avec une victoire du duc de Devonshire. Un projet a été présenté à la reine pour distinguer certaines dames par une étoile d'or portée sur la poitrine. La ville de Cockthorpe, dans le comté de Norfolk, a été détruite par un incendie.
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985
p. 2488-2516
MEMOIRE HISTORIQUE, sur la défaite des Rebelles de Perse, et l'élevation de Schah Thamas sur le Trône de ses Ancêtres, &ac. Par M. D. G. témoin oculaire.
Début :
LES AGHUANS, ces fameux Rebelles, qui pendant près de huit [...]
Mots clefs :
Mémoire historique, Schah, Rebelles, Barbares, Turcs, Moscovites, Alcoran, Mahomet, Armée royale
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texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE HISTORIQUE, sur la défaite des Rebelles de Perse, et l'élevation de Schah Thamas sur le Trône de ses Ancêtres, &ac. Par M. D. G. témoin oculaire.
MEMOIRE HISTORIQUE , sur la dé
faite des Rebelles de Perse , et l'élevation
de Schah Thamas sur le Trône de ses
Ancêtres , &c. Par M. D. G. témoin
⚫culaire.
LR
ES AGHUANS ( 1 ) , ces fameux
Rebelles , qui pendant près de huic
années ont tenu sous le joug , et désolé la
plus grande partie du Royaume de Perse ,
n'étoient rien moins que ce qu'ils avoient
la réputation d'être ; leur nombre n'a ja➡
mais été audessus de 30000 hommes; leur
valeur étoit audessous de la commune, et
toute leur politique n'alloit qu'à massa→
crer impitoyablement tous les Persans ,
de quelque consideration qu'ils fussent
quand ils leur faisoient le moindre ombrage.
On pourroit même dire que leur
saccès et leur prosperité tenoient bien.
plus du miracle que d'aucun effet d'une
conduite réglée et bien concertée.
Ces Barbares conduits , pour ainsi dire,
"
(1 ) Nation originaire de la Province de Szyr
van , située entre la Mer Caspienne et le Mong
Caucase, depuis transportée par Tamerlan dans
Le Candabar , Frontiere de Perse et du Mogol.
pat
NOVEMBRE 1731. 2489
,
par la main de la fortune , s'étoient cependant
imaginez qu'après avoir pris la Ville
d'Hispaham , détrôné Schah Hussein , et
battu une armée de 120 mille Turcs , il
n'y avoit plus de Puissance au monde capable
de les abbatre ; la paix que le Grand
Seigneur avoit ensuite faite avec eux
l'Ambassade aussi honteuse que solemnel,
le , qu'il leur avoit envoyée pour reconnoître
leur chef Acheraf , les avoient tellement
éblouis, et les avoient rendus si
vains , qu'ils s'estimoient les plus grands
hommes de la terre , et ne regardoient
plus Schah Thamas fils et successeur du
Sultan Hussein que comme un petit sujet
qu'ils anéantiroient , s'il avoit jamais la
hardiesse de se presenter pour soutenir ses
droits , l'apellant par mépris et par dérision
, au lieu de Chazade , qui signifie
fils de Roy ; Tekzadé , c'est- à- dire , fils de
chien.
Il est vrai que la fermeté et la valeur des
Moscovites , lesquels non contens de ne
vouloir pas donner le titre de Roy à leur
chef Acheraf , avoient défait avec trois
cens hommes seulement , 5 à 6000 Aghuans
, leur avoit causé quelque troubles
mais le General Russien qui commandoit
dans le Guilan , leur ayant accordé ure
espece de Trêve,et réglé avec eux certai-
A v nes
2490 MERCURE DE FRANCE
nes limites , jusqu'à ce qu'il eut reçu des
Ordres plus précis du Czar , ils s'étoient
entierement rassurez de ce côté - là , de
sorte qu'Achetaf, qui dans le fonds n'étoit
, pour ainsi dire , qu'un chef de Brigands
, malgré la beauté de son nom , qur
signifie le Noble par excellence , dont les
forces étoient assez médiocres , commença
dèslors à se donner pour un grand Prince
, il ne faisoit plus la Guerre que par ses
Generaux ; c'est ainsi que le Château
d'Iesd fut soumis , après une année et demie
de Siége . Cette Place n'auroit tenu en
Europe devant une Armée , qu'autant de
tems qu'il en faut pour la disposition de
l'attaqué ; mais cette sorte de Guerriers
ne sçavoient ce que c'est que d'enlever
l'Epée à la main , le moindre petit retran
chement . L'Officier qui avoit deffendu
Iesd , et qui ne s'étoit rendu que par famine
, fut cruellement traité , et la Garni
son passée au fil de l'épée , malgré la
role qu'on leur avoit donnée , avec serment
fait sur l'Alcoran , qu'il ne leur seroit
fait aucun mal .
pa-
C'est encore de cette maniere qu'ils s'étoient
ouvert le chemin jusqu'à Benderabassi
* en trompant Sayd Amid ·
Kan qui occupoit će poste. Ce Kan
>
* Fameux Port de Mer , à deux lieuës d'or.
mas , Isle du Golfe Persique.
étoit
NOVEMBRE. 1731. 2491
étoit Prince du Sang Royal , du côté des
femmes ; il étoit bien fait , d'une taille et
d'une force extraordinaire , et rempli de
valeur , il s'étoit révolté contre Schah
Thamas , etavoit pris le titre de Roy dans
le Kirman , au commencement des troubles
, mais son armée n'étant composée
que de gens ramassez , il en étoit ordinairement
abandonné dans les actions.
décisives ; de sorte que réduit à deux ou
trois cens hommes , et ne sçachant plus comment
se maintenir , il aima mieux se rendre
aux Rebelles sur leurs belles promesses ,
que de recourir à la clemence de son Roy
legitime. Il eut le sort que son infidelité
méritoit , et la paya peu de jours après
de sa tête. Plusieurs Villes , sans deffenses,
se rendirent en même - temps , et tout le
pays fut ouvert , comme on l'a dit , jusqu'au
Benderabassi.
Ces prospéritez enfloient tellement le
coeur des Rebelles qu'Acheraf ne daignoit
plus se mettre en campagne,il restoit tranquille
dans Ispaham , faisant bâtir des
Maisons de plaisance , allant pompeuse
ment à la chasse, et vivant, en un mot,com.
me si la fortune eut été inébranlable.A son
exemple tous les grands Seigneurs et les
premiers Officiers qui composoient sa
Cour , vivoient de la même maniere ; ils
A vj avoient
8
2492 MERCURE DE FRANCE .
avoient tous parfaitement oublié leur premiere
origine et leur vile condition de.
Chameliers ou d'Esclaves. Les richesses
immenses dont ils avoient dépouillé les.
Persans , la beauté des femmes et des filles.
qu'ils leur avoient enlevées , et dont cha-.
cun d'eux avoit bon nombre , les super-.
bes bâtimens qu'ils habitoient , les habits:
somptueux dont ils se paroient, et la bonne
chere, à laquelle ils s'étoienr adonnez ;
tout cela comparé à leur premier état
leur constituoit en ce monde , selon leur
propre aveu , un Paradis de délices , tel
que Mahomet l'a promis dans l'autre à ses
Sectateurs dans l'Alcoran.
Tandis qu'Acheraf faisoit ainsi le grand
Monarque , Schah Thamas de son côté
travailloit au rétablissement de ses affaires.
On peur dire que la maniere dont it
s'étoit sauvé d'Ispaham, dans le plus fort du
Siége , avec une escorte de cinq cens hommes
, quoique les Aghuans eussent été
précisément avertis par les Arméniens
du jour et de l'heure de sa sortie ; que le
choix que Schah Hussein avoit fait ,
au préjudice de deux de ses aînez , et le
bonheur qu'il eut dans la suite de se tirer
du Piége qu'Acheraf lui avoit tendu à Teïoù
if prétendoit l'enveloper' , sous
prétexte de venir lui rendre homma ge
ron
NOVEMBRE. 1731. 2493
'de lui remettre la Couronne que Mahmont
lui avoit enlevée. On peut, dis- je ,
croire que tous ces évenemens étoient autant
de signes certains que Dieu l'avoit
choisi pour regner, et qu'il le destinoit à
remonter sur le Trône de ses Peres.
Ce Prince , élevé comme le sont ordinairement
les Fils de Roy dans l'Orient
n'avoit vû autre chose, lorsqu'il sortit d'Ispaham
, que l'interieur du Sérail , c'est-àdire
, des Femmes et des Eunuques . If
trouva un dérangement affreux dans tout
le Royaume , pas un Gouverneur de Province
qui eut la moitié des Troupes qu'il
étoit obligé d'entretenir les Finances
épuisées et mal réglées , des Ennemis de
tous côtez,et par surcroit de malheursune
foule de flateurs qui n'avoient en vûë que
leur propre interêt , sans songer en aucune
façon aux besoins de l'Etat.Cependant
Schah Thamas ne laissa pas de lever des
Troupes avec lesquelles il eut plusieurs
fois à faire aux Moscovites , aux Georgiens
, aux Osmanlous , et à d'autres Rebelles
, mais presque toujours avec desavantage
, quoiqu'il combattit lui- même
à la tête de ses plus braves soldats. Enfin
ne pouvant plus résister à tant d'ennemis
à la fois , il fut obligé , pour ainsi dire
abandonner la partie. Les Osmanlous
list
2494 MERCURE DE FRANCE
lui enleverent tout le Païs , qui est depuis
Erivan jusqu'à Tauris , et depuis Tauris
jusqu'à Hamadam. Les Moscovites se rendirent
maîtres du Guilan , la plus riche
Province de Perse , et celle qui donne les
Soyes. Les Géorgiens secouerent entiercment
le joug ; et les Afdalis , autres Re
belles , s'emparerent de Herat et de Machat
, dans le Corassan. Ce malheureux
Prince se trouva ainsi réduit à la Province
de Mazandran , à une partie du Chirvan
, et à une autre partie du Corassan-
Tant de revers , capables d'abatre tout
aatre courage que celui de Thamas , ne
servirent , pour ainsi dire , qu'à le fortifier
et à le corriger de quelques vices ausquels
il s'étoit adonné ; enfin, lorsque ses
affaires paroissoient les plus desesperées ;
le ciel qui le favorisoit , lui suscita un Liberateur
en la personne de Thamas Kouli
Kan. Ce Kan est un Seigneur d'environ
quarante ans , élevé dès son enfance dans
le métier des armes ; brave , s'il en fut jamais
, homme de bon esprit , franc et sincere,
récompensant bien ceux qui se comportent
vaillamment , et punissant de
mort ceux qui lâchent le pied dans les occasions
où ily a moyen de résister. Il donna
d'abord des preuves constantes de sa capacité
, de sa valeur et de sa fidelité , dans
diverNOVEMBRE.
1731 . 2495
diverses occasions où il fut employé ; et
quand il se vit entré assez avant dans les
bonnes graces du jeune Roy , il lui apprit
à discerner les flatteurs et les traîtres ,
l'obligeant à châtier les uns et à éloigner
les autres. Il osa de plus insinuer au Prince
la necessité de se corriger de ces vices
honteux , qui ternissoient ses belles qualitez,
sans quoi , ajontoit- t- il, Dieu ne be
niroit jamais ses Armes. Le Roy écouta
ses conseils , les goûta , les suivit , et ses
affaires commencerent dèslors à prendre
une meilleure face.
L'Armée Royale n'étoit pas nombreuse
, mais elle étoit bien payée et bien disciplinée
; la plus petite desobeïssance étoit
severement punie , et on payoit de la tête
la moindre lâcheté. Les principaux Officiers
et la plupart des Subalternes, étoient
tous d'une valeur à toute épreuve , gens
bien connus et choisis par Thamas Koulikan.
C'est avec une telle Armée et le genie
de ce Kan , que dans le cours de l'année
1729. Schah Thamas avant les prospéritez
qu'il eut depuis contre les Aghuans
, avoit gagné en personne trois Batailles
contre les Afdalis , repris Hérat et
Machat , et soumis tous les Rebelles du
Corassan et des environs. Dans ces expeditions
on passa au fil de l'épée tout ce
qui
2496 MERCURE DE FRANCE
qui fut trouvé portant les Armes ; mais
ceux qui les mirent bas et implorerent la
clemence du Roy,furent épargnez,à condition
qu'ils serviroient dans ses Troupes
, et que les chefs remettroient leurs
familles en otage , pour garants de leur fidelité
.Tout étant ainsi pacifié de ce côtélà
, on commença à songer à la destruction
des Aghuans. Pour commencer, le
Roy fit marcher son Armée de leur côté
dans l'intention cependant de ne plus rien
entreprendre de cette campagne , mais de
donner des quartiers d'hyver à ses Troupes
sur les Frontieres , pour qu'elles fussent
plus à portée d'agir au Printemps
prochain.
Acheraf de son côté , bien informé des
victoires du Roy , et de la marche de son
Armée , crut d'abord qu'on venoit l'atta
quer ; il rappella les Officiers et les Troupes
, qui étoient dispersez en divers lieux,
rassembla toutes ses forces , es se mit ea
campagne avec un grand appareil ; dès le
commencement du mois d'Aouft 1730.
il ne laissa dans Ispaham que deux ou
trois cens hommes , nombre plus que
suffisants pour tenir en bride tout ce qui
restoit d'habitans ; car on en avoit chassé
tous les Persans qui étoient en état de manier
les armes ; on avoit pris la même
préNOVEMBRE.
1731. 2497
que
précaution dans Cachan , Kon , Casbin
Teiron , et autres Villes , où on ne laissa
les vieillards , les femmes et les enfans.
Quoique ce fussent-là des indices de
crainte , les Aghuans ne laissoient pas de
témoigner une grande joie de ce que le
Tekzade , ( c'est ainsi qu'ils appelloient le
Roy ) leur épargnoit la peine de l'aller
chercher dans le Mazandran ; le moindre
des exploits dont ils se flattoient , c'étois
de le prendre en vie , et ceux qui parois
soient les plus raisonnables , plaignoient
disoient- ils , cette pauvre victime qui ve
noit ainsi se livrer à la mort. C'est avec
ces belles idées que les Aghuans se mirent
en campagne.
Schah Thamas qui bruloit d'impatien
ce d'en venir aux mains avec les Rebelles,
et qui n'avoit consenti qu'à regret à terminer
la campagne de si bonne heure , fur
ravi d'apprendre leur résolution , et se
disposa à les bien recevoir ; il n'avançoit
pourtant que lentement , affectant même
quelque crainte , pour attirer Acheraf le
plus avant qu'il pourroit ; celui-cy de son
côté , qui n'avoit jamais vû les Persans tenir
ferme devant lui en pleine campagne;,
s'avança , plein de confiance.
Enfin les Armées se joignirent à Damguam
, petite Ville sur les frontieres du
Chir2498
MERCURE DE FRANCE
Chirvan. L'attaque des Rebelles fut d'ar
bord assez vigoureuse ; les Persans animez
par la présence de leur Roy, l'a soutinrent
sans s'ébranler. Cette fermeté étonna un
peu Acheraf; il pratiqua alors ce qui lut
avoit réussi à la défaite des Turcs. Il fit
quelques détachemens de 2 ou 3000 hommes
, chacun, commandé par deux de ses
plus braves chefs , avec ordre de prendre
un détour et de venir attaquer l'enne
mi en flanc et en queuë ; mais les Rebelles
trouverent par tout le même ordre et lá
même résistance. Ces détachemens furent
repoussez et défaits ; le Corps où Acheraf
commandoit en personne , commença à
s'ébranler ; les Persans redoublerent leur
feu , et après une décharge faite à propos
de toute leur Artillerie , ils s'avancerent
sur les Rebelles qui prirent aussi - tôt
la fuite ; et abandonnant leur Canon et
leurs Equipages , ils se sauverent avec tant
de précipitation qu'en 24 heures ils firent
sept journées de chemin ordinaire et vinrent
jusqu'à Tairon , où ils s'arrêterent un
jour entier pour prendre halcine , après
quoi redoublant toujours les journées , ils
continuerent leur marche jusqu'à Ispaham .
Leur entrée dans cette Ville fut assez
paisible, mais le lendemain Acheraf donna
ordre à tous les siens de se retirer avec
leurs
NOVEMBRE. 1731. 2499
leurs effets et leurs familles , dans le Château.
Ce Château ,au reste ,n'est autre chose
qu'une enceinte de murailles de terre
élevées au centre de la Ville , avec des
Tours de même fabrique , de douze en
douze pas ; il renferme la vieille Citadelle
, la grande Place , le Palais du Roy ,
et peut avoir une lieuë de circuit. C'est
Youvrage d'Acheraf , dès qu'il se fut déclaré
Roy ; ouvrage vraiment misérable
s'il en fut jamais ; on ne sçauroit bien
décrire la précipitation , le tumulte et la
confusion avec laquelle les Rebelles s'y
retirerent. Ils en chasserent tous les Persans
, pillerent , ravagerent et brulerent
tout ce qui leur appartenoit, Et comme
c'est dans cette enceinte que se trouvoient
les plus riches Boutiques , ce fut aussi le
lieu des plus grands dommages qu'air
souffert cette malheureuse Ville. D'abord
que les Rebelles eurent ainsi retiré leurs
effets et leurs familles , ils se remirent en
campagne et allerent établir leur Camp à
neuf ou dix lieues d'Ispaham , près d'un
Village nommé Machakor.
Cependant l'Armée Royale avançoit
toûjours à journées reglées. Thamas Kou
likan , ce fidele et valeureux General
s'étant apperçu dans les Batailles précedentes
, que le Roy s'exposoit trop , ou
peute
665170
2500 MERCURE DE FRANCE
, ce
peut - être voulant avoir seul la gloire
d'achever la défaite des Aghuans , representa
à ce Prince que sa presence n'étoit
plus necessaire pour animer les Troupes ,
et il le supplia au nom de toute l'Armée
de rester à Teiron , avec un Corps de
reserve de 9 ou 10 mille hommes
que le Roy fit. Le Kan muni d'un plein
pouvoir , continua sa marche sans aucun
trouble , et comme les Rebelles avoient
abandonné tout le pays depuis le champ
de bataille jusqu'à Ispaham , les Villa
geois venoient en foule au - devant de
P'Armée Royale , et apportoient sans
être mandés tous les rafraîchissemens
dont elle avoit besoin les Villes ouvrirent
leurs Portes , et tous les Sujets
generalement témoignerent la joye qu'ils
avoient de leur heureuse délivrance .
>
Les deux armées se trouverent en presence
le Dimanche 13. Novembre 1729.
à 8. heures du matin celle des Rebelles.
avoit eû tout le temps qu'il lui falloit
pour se poster avantageusement ; leur
Batterie étoit bien rétranchée et bien
soutenue ; Acheraf se flattoit de rétablir
ses affaires de recouvrer enfin par une
pleine victoire tout le pays qui lui avoit
été enlevé ; mais le General Persan , qui
connoissoit sa foiblesse et qui le mépri-
›
soit ·
NOVEMBRE. 1731. 250r.
soit , ne daigna pas seulement se servir
de son Artilleric. Après avoir essuyé
toute la décharge des Rebelles , il marcha
droit à eux , à travers tout le feu
de leur Mousqueterie , sans tirer un seul
coup , jusqu'à ce qu'il fût arrivé près
de leur batterie , où il fit presqu'à bout
touchant sa premiere et unique décharge.
Les Rebelles furent tellement épou
wantés de cette hardiesse , qu'ils prirent
la fuite , et se sauverent à Ispaham ,
les premiers Fuyards commencerent d'ariver
à trois heures après midi ; ils dirent
d'abord , n'osant avouer leur défaite
, que les Persans avoient été battus ;
mais peu de temps après , les cris et les
lamentations des femmes et des enfans
qu'on entendit dans le Château
fierent le contraire. Acheraf
->
و
>
où
certi-
› qui
par respect
humain
ne fuyoit
pas si
vire que les autres
, n'entra
dans la Ville qu'à la nuit close
, pour
cacher
sa honte
,
Le bruit
de cette
défaite
courut
bien- tôt par toute
la Ville
, et tant les Etran- gers que les Gens
du Pays , tout le mon❤ de prit des mesures
pour
se soustraire
à la fureur
des Barbares
, et pour
se garantir
du massacre
general
dont
ils
avoient
souvent
menacé
au cas qu'ils
fussent
trop
pressés
; mais
Dieu
répandit
sur
2502 MERCURE DE FRANCE
sur eux une telle frayeur , qu'ils ne songerent
alors qu'à leur propre salut. Le
calme et le silence , qui , depuis l'entrée
d'Acheraf , avoient succedé au bruit et
au tumulte , étonnoient tout le monde
mais la surprise fut bien plus grande
quand dès le grand matin du lendemain
la nouvelle de leur fuite se répandit
personne n'osoit pourtant encore sortir
jusqu'à ce que quelques femmes envoyées
de divers endroits dans le Château , pour
sçavoir ce qui se passoit , en rapporterent
quelques meubles qu'elles avoient
enlevez dans les logemens abandonnés.
Ces Femmes furent bien- tôt suivies par
d'autres , et les hommes commencerent
enfin à s'en mêler , de sorte qu'en deux
heures de temps les rues furent pleines
de la Populace allant et venant tout
chargés de Butin . Le jour suivant , les
Villageois des environs se mirent de la
partie , et le pillage fut general . On ne
vît jamais un tel désordre et pas un
homme d'autorité pour l'arrêter , ce qui
dura près de trois jours jusqu'à l'arrivée
du General Persan , qui envoya d'abord
des gens de guerre dans le Château pour
en chasser cette canaille , et on mit à divers
endroits , pour la sûreté publique ,
des Corps-de-garde. On vit alors ,
›
,
› par
un
NOVEMBRE . 1731 2503
un effet admirable de la Divine Providence
, les mêmes Denrées que les Aghuans
tenoient, enfermées dans les Magazins
pour entretenir la cherté , tellement
répandues dans les rues , que pendant
plusieurs jours on ne pouvoit plus
у faire un pas sans marcher sur des tas
de ris , de froment , d'orge , &c.
On a sçu par des Esclaves échapés des
mains des Rebelles , que le jour de leur
fuite ils marcherent pendant quinze
lieues entieres sans s'arrêter , ce qui joint
aux autres dix lieues qu'il y a du champ
de Bataille à Ispaham , fait une traite
très - considerable pour des Fuyards chargez
de leurs bagages et de leurs familles ,
&c. Ils avoient d'abord pris le chemin
du Kiman mais ayant appris que tous
les passages étoient gard: z de ce côté llàà ,
ils se rendirent à Chiras , où ils massacrerent
tous les Persans qu'ils y rencontrerent.
Acheraf emporta la charge de
300. Chameaux , à ce qu'on dit , d'or ,
d'argent , et de meubles précieux de la
Couronne ; il emmena outre la famille
de Mahmoud et la sienne , toutes les
Princesses du Sang Royal , excepté la
Mere de Schah Thamas qu'il ne connoissoit
pas , et qui pendant la Domination
des Rebelles , a toujours fait l'office
de
2504 MERCURE DE FRANCE
de Servante dans le Serrail , sans que les
autres Femmes ni les Ennuques ayent jamais
voulu la déceler , rare exemple de
fidelité , et signe évident de l'esperance
que ces sujets nourissoient dans leur
coeur. On assure que la fuite du Tyran
causa de tels transports de joye à cette
Princesse , qu'elle en fut entierement
aliénée d'esprit pendant trois jours , et
qu'elle ne s'est bien remise qu'après avoir
vû et embrassé ce cher Fils , pour lequel
elle avoit si souvent tremblé avec le
reste du Royaume.
Cependant une grande quantité d'Aghuans
, et d'autres Rebelles , qui n'ayant
pû ou osé suivre les Fuyards , s'étoient
cachez en divers endroits , trouverent
bien- tôt la mort qu'ils tâchoient d'éviters
on sçavoit les déterrer, et sans égard
à l'âge , ils étoient tués par tout où on
les trouvoit. Ceux qui étoient de quelque
consideration , étoient présentez au
General Persan , qui pardonna à quelques-
uns sur les bons témoignages qu'on
rendoit d'eux ; mais ce nombre fût bien
petit , et nous avons vû pendant plusieurs
jours les rues d'Ispaham pleines
des Cadavres des Rebelles , comme nous
des avions vûës remplies cy - devant de
ceux des Habitans de cette miserable
Ville. Le
१
*
"
NOVEMBRE. 1731. 2505
Le Tombeau de Mahmout , qu'on
avoit élevé avec beaucoup de faste dans
un Enclos , au-delà du Pont de Chiras ,
et que les Rebelles respectoient comme
un lieu sacré et de pelerinage , fût démoli
pour en faire des Latrines publiques.
Le Peuple étoit tellement animé
de l'esprit de haine et de vangeance ,
qu'en deux heures de temps , il ne resta
pas pierre sur pierre , d'un ouvrage auquel
des milliers d'ouvriers avoient travaillé
des mois entiers. Chacun vouloit
avoir quelque morceau des os du Tyran
pour vomir chaque jour dessus des imprécations
et des maledictions. Il n'y a
peut- être aucun homme dans Ispaham ,
qui pour marquer sa haine n'ait fait
servir ce lieu à l'usage pour lequel j'ay
dit qu'il étoit destiné.
و
>
le 9 .
Le Roy n'arriva à Ispaham que
Decembre ; son Entrée ne fut pas magnifique
mais elle fut toute guerriere.
Il marcha depuis Gaze , Village à deux
lieuës et demi de la Ville , à la tête de
son Corps de reserve qu'il conduisit
lui- même en bataille jusqu'à la rencontre
de Thamas Koulikan , qui vint au- devant
à la tête de 20. mille hommes. Les
deux Corps avant que de se joindre ,
firent plusieurs mouvemens et diverses
B ένος
2506 MERCURE
DE FRANCE
.
,
,
,
et courut vers son
évolutions
que le Roy commandoit
d'un côté et le General Koulikan de
l'autre. Celui - ci dès qu'il fut à portée ,
mit pied à terre
Maître pour l'empêcher de descendre de
Cheval ; mais ce Prince lui dit gracieusement
: Arrête , arrête ; j'ai fait van de
la pre- marcher sept pas au- devant de toy ,
miere fois que je te reverrois , après avoir
chassé mes ennemis d'Ispaham. LeRoy descendit
effectivement
, marcha quelques pas
puis s'assit sur des Coussins , et prit du
Caffé avec son General , après quoy ils
remonterent
à Cheval , et continuerent
leur marche vers la Ville ; avec cette difference
, que les Troupes défiloient non
pas dans ce bel ordre que l'on observe
en Europe , et qui est inconnu ici , mais
pressez et comme entassez les uns sur
les autres. On laissa pourtant un assez
grand intervalle au milieu , dans lequel
le Roy marchoit seul précedé de ses
Valets de pied , et suivi à dix ou douze
pas de distance de Thamas Koulikan :
tout le reste n'étoit qu'un tas confus
d'Officiers et de Soldatesques qui se pres
soient et se serroient tant qu'ils pouvoient.
Le Peuple de tous états , de tour
sexe et de tout âge étoit en foule aux avenuës
; les rues depuis la porte de Jokgi ,
>
jusNOVEMBRE.
1731. 2507
›
jusqu'à l'interieur du Palais étoient
couvertes de pieces d'Etoffe , que les Soldats
enlevoient d'abord que le Roy étoit
passé ; le * Nagara retentissoit par toute
la Ville ; on jettoit par tout des cris d'allegresse
; en un mot,on ne vit jamais une
joye plus vive et plus universelle. Ce qui
étoit bien opposé à ce qui se passoit à
l'Entrée du Rebelle Acheraf , au retour
de quelque expédition ; car alors
tout le monde fuyoit , toutes les portes
des maisons étoient fermées et aucun
des Habitans ne paroissoit , si ce n'est
les gens de Boutique que l'on forçoit à
les tenir ouvertes aux endroits où le
Tyran devoit passer.
→
Le Roy , après avoir satisfait dans
l'interieur du Serrail , à ce que la bonté
de son coeur , et sa tendresse naturelle
pouvoient exiger , passa les premieres
journées à recevoir les hommages des
differens Ordres de l'Etat ; il reçut aussi
les complimens des Etrangers de distinction
, et traitta tout le monde avec
une douceur qui lui gagna d'abord l'affection
publique. Les Persans aiment naturellement
, et cherissent leur Roy jusqu'à
l'excès ; les bonnes qualitez qu'ils
remarquent en Schah Thamas , leur font
* Longue Trempette à l'usage des Persans.
Bij
COR2508
MERCURE DE FRANCE
>
concevoir les plus flatteuses esperances.
Le Peuple nonobstant la misere où la
longue tyrannie des Rebelles l'avoit réduit
, paya gayement la Taxe qu'on lui
imposa , et supporta sans beaucoup d'inquietude
les petites insolences du Soldat ;
tout respiroit la joye et r'allegresse dans
Ispaham ; mais le Roy au milieu des plaisirs
qu'on tâchoit de lui procurer , paroissoit
toûjours inquiet et chagrin et
quand Thamas Kan voulut lui representer
qu'il devoit désormais oublier ses
disgraces passées , ce Prince lui fit entendre
, que quand même les malheurs
publics , et ses disgraces domestiques
pourroient être oubliés , il ne pouvoit
pas ignorer que le Meurtrier de son
Pere et les Bourreaux de ses Freres
étoient encore à Chiras : le General tou .
ché de ce Discours , donna dans le moment
même ses ordres pour un prochain
départ tout fut prêt en quatre jours ;
en sorte que l'Armée se remit en Campagne
sur la fin du même mois de Decembre.
و
Les Mahometans n'aiment pas à faire
la Guerre l'Hyver , mais ce Ġeneral est
un homme de toutes les Saisons , et comme
il ne se donne presque aucune commodité
au- dessus du simple Soldat , il
>
fur
NOVEMBRE 1732. 2509°
Fut servi dans cette expédition avec tant
de zele et d'ardeur , qu'il força tous les
obstacles de la saison ; enfin , malgré les
pluyes , les neiges et les glaces , il s'ou
vrit un chemin par tout ; il perdit véritablement
beaucoup d'hommes et de
chevaux dans sa marche , mais après des
fatigues et des travaux infinis , il joignit
20. jours après son départ d'Ispaham ,
les Rebelles qui s'étoient avancez à deux
journées en - deçà de Chiras : il les battic
malgré l'avantage du poste qu'ils avoient
choisi , et les obligea . de fuïr devant lui .
Il ne les poursuivit pas crainte de
quelque embuscade ; il avoit même pour
maxime , de ne jamais séparer ses Troupes
, de peur que quelque détachement
venant à être battu , ne mît l'épouvente
dans le reste de l'armée ; il avoit aussi
coûtume de dire que les Victorieux joignent
au petit pas l'Ennemi qui fuit à
toute bride.
et
Les Rebelles eurent donc le temps de
se rallier à Chiras , mais ce n'étoit plus
les mêmes hommes , ils étoient dépouillez
de cette feroce fierté , qui leur faisoit
mépriser le reste des hommes
dédaigner les conseils des plus habiles ;
ils prioient et supplioient les mêmes
personnes qu'ils avoient auparavant ac-
Biij cou2510
MERCURE DE FRANCE
3
coutumé de commander , le Sabre ou le
Bâton à la main ; ils prenoient conseil
de tout le monde , même de leurs femmes
et de leurs Esclaves ; mais il n'y
avoit plus de remede l'heure fatale
étoit arrivée ; ils résolurent cependant
de faire un dernier effort. Le jour qu'ils
sortirent pour venir au devant des Persans
, Acheraf et ses principaux Officiers
se tinrent aux Portes de la Ville , où ils
faisoient jurer les Soldats et les Officiers
de vaincre ou de mourir ; mais ils promettoient
les uns et les autres plus qu'ils
ne pouvoient ni ne vouloient tenir ; ils
n'avoient plus assez de force pour vainere
, ni de courage pour mourir aussi
ils furent battus dès le premier choc , et
cette bataille , si on peut donner ce nom
à quelques actions , ooùù iill nn''yy aa pas eu
mille hommes de tués de part et d'autre.
Cette bataille , dis- je , fut la derniere
et la moins sanglante de toutes. Les Rebelles
épouvantez , oublierent leur promesse
et leur serment ; ils attaquoient
tumultueusement et par pelotons , mais
à peine étoient- ils arrivez à la portée du
fusil , qu'ils faisoient leurs décharges
et se retiroient en désordre. Enfin voyant
que les Persans s'avançoient toujours fierement
, ils prirent la fuite tout de bon.
:
Le
NOVEMBRE. 1731 2511
Le General Persan les laissa fuïr suivant
sa coûtume , et ne les suivit qu'au
petit pas ; mais cette maxime n'étoit plus
de saison ; Acheraf s'en prévalut pour le
tromper , car si- tôt qu'il fut rentré dans
Chiras , il envoya deux de ses principaux
Officiers pour traitter d'accommodement.
Ils offrirent d'abord de rendre tous les
trésors de la Couronne à condition
qu'on les laisseroit retirer avec leurs familles
où bon leur sembleroit. Koulikan
>
leur répondit qu'il auroit pû accepter
cette proposition dans un autre temps ,
mais qu'aujourd'hui il les passeroit tous
au fil de l'Epée , s'ils ne lui remettoient
Acheraf entre les mains. Les députez
qui n'avoient d'autre dessein que celui
de l'amuser pour gagner du temps , promirent
tout ce qu'on voulut , pourvû
qu'il leur fût permis d'en aller conferer
avec les autres Officiers ; mais quand ils
furent de retour tout étoit prêt pour la
fuite. Ils se sauverent tous ensemble
avec leurs Familles et leur Butin ; ils
étoient déja bien loin , quand le General
Persan fut averti de leur retraite.
Il fit quelques détachemens , l'un desquels
les joignit au passage d'un Pont :
mais les Aghuans firent volte à face
faire passer leurs familles et leurs équi-
B iiij pages.
pour
2512 MERCURE DE FRANCE
pages . Ils chargerent ensuite les Persans
qui furent battus .
›
Les Fuyards continuerent leur marche,
mais comme ils ne tenoient aucune route
certaine , et que tout le pays étoit contre
eux les Paysans les harcelloient continuellement
le moindre petit Village
qui pouvoit assembler dix Fusiliers leur
disputoit le passage ; il n'y avoit point
de défilé où ils ne laissassent quelqué
chose. Au commencement c'étoient les
gros Equipages , ensuite leurs Femmes
Persannes et leurs Enfans. Pendant la
nuit les Esclaves détournoient toujours
quelques Chameaux
et c'est de cette
façon que furent ramenées à l'Armée
Royale la Tante et la Soeur de Schal
Thamas , avec quelques autres Princesses
. Enfin , ces miserables ne trouvant
plus de subsistance pour eux ni pour
leurs Chevaux , pressés de tous côtez
commencerent à se débander les uns
tirant d'un côté , les autres de l'autre.
Acheraf resta avec 4. ou 5. cent de ses
plus fideles amis ; son dessein étoit de
se retirer aux Indes ; mais comme il faloit
necessairement passer aux environs
de * Candahar , Hussein Kan , frere de
Mahmout , qui étoit en possession de
* Capitale de la Province de même nom.
›
,
cette
OCTOBRE. 1731. 2513
,
>
cette Place , averti de son dessein lui
coupa le chemin avec un bon corps de
Troupes , le combattit lai enleva le
reste de ses trésors , et le tua. C'est ainsi
que perît cet Usurpateur , qui , après
des cruautez inoüies avoit osé tremper
ses mains dans le sang de Schah Hussein ,
le meilleur , le plus débonnaire et le
plus pacifique Prince qui ait jamais regné.
C'est ainsi qu'ont été détruits et dispersés
les plus détestables et les plus sanguinaires
Usurpateurs qui ayent jamais
été sur la Terre.
,
Koulikan trouva les portes de Chiras
ouvertes ; dès qu'il y fut entré on vit
bien - tôt dans cette Ville ce qu'on avoit
vû auparavant à Ispaham , c'est - à- dire ,
les rues pleines de cadavres des Aghuans
et de leurs alliez , qui n'avoient pû se
sauver avec les autres ; il n'y eut plus
aucun endroit qui pût leur servir d'azile
; on ne pardonna qu'à trois ou quatre
des plus apparents , qui furent envoyez
au Roy ; on passa tout le reste au
fil de l'Epée. Les Persans qui voyoient
tous les jours arriver quelques restes des
Rebelles , dont ils apprenoient à tout
moment le désordre et la misere se
consolerent bien - tôt de la faute que
Koulikan avoit faite de les laisser écha-
By per
>
2514 MERCURE DE FRANCE
per , et quoique c'eût été un coup de
la derniere importance de reprendre les
Trésors de la Couronne ce General
n'en reçût aucun reproche du Roy , qui
le ménage et le considere toujours.
>
Cette grande affaire étant ainsi terminée
, toute l'attention des Persans se
tourna du côté des Turcs. On laissa reposer
les troupes pendant le reste de
Hyver ; mais à peine le Printemps fûtil
arrivé , que Koulikan , qui étoit toujours
resté à Chiras , où l'Armée étoit en
quartier , se remit en Campagne ; et
lorsque nous partîmes d'Ispaham , au
commencement de May 1730. les nouvelles
courantes étoient qu'après avoir
visité en chenin - faisant le Loristan et
les Arabes du Coquilon , il prenoit sa
route du côté d'Hamadan . Nous avons
appris depuis qu'il a battu pendant
la Campagne les Turcs en deux
differentes batailles ; qu'il a repris Hamadan
, Tauris , et presque tout le Pays
que les Turcs avoient usurpé pendant
les troubles jusqu'à Erivan .
>
Un Roy rétabli , neuf batailles gagnées
, presque tout un Royaume de l'étendue
de la Perse reconquis dans moins
de deux années un prodigieux nombre
de Rebelles exterminez ; ce sont des
>
faits
NOVEMBRE 1731. 2515.
faits qui peuvent effacer ceux des Héros
des siècles passés , et égaler les plus
beaux traits de l'histoire ancienne . Les
rares talens qu'a ce General pour la Guerre
le bonheur qui l'accompagne dans
ses expéditions la confiance du Soldat
>
,
qui l'aime et le craint , tout cela joint
ensemble , l'a rendu redoutable chez les
Ennemis mais enfin suspect dans la
Cour du Roy son Maître ; j'ai observé
plus d'une fois , et reconnu que depuis
Bassora jusqu'à Bagdat , et depuis Bagdat
jusqu'aux portes d'Alep , tout tremble
au seul nom de Thamas Koulikan . Cette
haute réputation et certe grande fortune
ne sont - elles point les présages de quelque
prochaine décadence ? Le Peuple et la
Cour,le Roy lui- même , ( à ce qu'on publie
, tous craignent que ce General
n'ait l'ambition de monter plus haut ; il
est lui seul toute chose. Le Roy n'a encore
nommé à aucun des premiers Employs
, sous pretexte que les appointemens
immenses que ces Charges emportent
, seront bien mieux employez au
payement des Troupes. A l'Armée Koulikan
est le seul Officier General , tous
les autres sont des Subalternes qu'il abaisse
, eleve , punit , recompense , casse et
rétablit comme il lui plaît ; il semble
Bv) même
2516 MERCURE DE FRANCE
1
même que depuis ses dernieres victoires ,
il abuse de l'autorité sans bornes que le
Roy lui a confiée dans la necessité de ses
affaires ; on peut même dire qu'il tient
ce Prince en une espece de tutelle ; mais
je sçai par des personnes qui ont l'honneur
de l'approcher , qu'il se reserve à
parler en Maître quand la Guerre du
Turc sera terminée. Ce General de son
côté n'est pas sans crainte ; il sçait qu'il
a beaucoup d'ennemis , et qu'il y a des
plaintes contre lui , sur- tout de la part
des Peuples qu'il a achevé de ruiner
des impositions extraordinaires , et c'est
pour cela , cela , dit-on , qu'il se tient à l'Armée
autant qu'il le peut. Telle est actuellement
la face des affaires de Perse
c'est-à-dire au mois de Mai 1730.
faite des Rebelles de Perse , et l'élevation
de Schah Thamas sur le Trône de ses
Ancêtres , &c. Par M. D. G. témoin
⚫culaire.
LR
ES AGHUANS ( 1 ) , ces fameux
Rebelles , qui pendant près de huic
années ont tenu sous le joug , et désolé la
plus grande partie du Royaume de Perse ,
n'étoient rien moins que ce qu'ils avoient
la réputation d'être ; leur nombre n'a ja➡
mais été audessus de 30000 hommes; leur
valeur étoit audessous de la commune, et
toute leur politique n'alloit qu'à massa→
crer impitoyablement tous les Persans ,
de quelque consideration qu'ils fussent
quand ils leur faisoient le moindre ombrage.
On pourroit même dire que leur
saccès et leur prosperité tenoient bien.
plus du miracle que d'aucun effet d'une
conduite réglée et bien concertée.
Ces Barbares conduits , pour ainsi dire,
"
(1 ) Nation originaire de la Province de Szyr
van , située entre la Mer Caspienne et le Mong
Caucase, depuis transportée par Tamerlan dans
Le Candabar , Frontiere de Perse et du Mogol.
pat
NOVEMBRE 1731. 2489
,
par la main de la fortune , s'étoient cependant
imaginez qu'après avoir pris la Ville
d'Hispaham , détrôné Schah Hussein , et
battu une armée de 120 mille Turcs , il
n'y avoit plus de Puissance au monde capable
de les abbatre ; la paix que le Grand
Seigneur avoit ensuite faite avec eux
l'Ambassade aussi honteuse que solemnel,
le , qu'il leur avoit envoyée pour reconnoître
leur chef Acheraf , les avoient tellement
éblouis, et les avoient rendus si
vains , qu'ils s'estimoient les plus grands
hommes de la terre , et ne regardoient
plus Schah Thamas fils et successeur du
Sultan Hussein que comme un petit sujet
qu'ils anéantiroient , s'il avoit jamais la
hardiesse de se presenter pour soutenir ses
droits , l'apellant par mépris et par dérision
, au lieu de Chazade , qui signifie
fils de Roy ; Tekzadé , c'est- à- dire , fils de
chien.
Il est vrai que la fermeté et la valeur des
Moscovites , lesquels non contens de ne
vouloir pas donner le titre de Roy à leur
chef Acheraf , avoient défait avec trois
cens hommes seulement , 5 à 6000 Aghuans
, leur avoit causé quelque troubles
mais le General Russien qui commandoit
dans le Guilan , leur ayant accordé ure
espece de Trêve,et réglé avec eux certai-
A v nes
2490 MERCURE DE FRANCE
nes limites , jusqu'à ce qu'il eut reçu des
Ordres plus précis du Czar , ils s'étoient
entierement rassurez de ce côté - là , de
sorte qu'Achetaf, qui dans le fonds n'étoit
, pour ainsi dire , qu'un chef de Brigands
, malgré la beauté de son nom , qur
signifie le Noble par excellence , dont les
forces étoient assez médiocres , commença
dèslors à se donner pour un grand Prince
, il ne faisoit plus la Guerre que par ses
Generaux ; c'est ainsi que le Château
d'Iesd fut soumis , après une année et demie
de Siége . Cette Place n'auroit tenu en
Europe devant une Armée , qu'autant de
tems qu'il en faut pour la disposition de
l'attaqué ; mais cette sorte de Guerriers
ne sçavoient ce que c'est que d'enlever
l'Epée à la main , le moindre petit retran
chement . L'Officier qui avoit deffendu
Iesd , et qui ne s'étoit rendu que par famine
, fut cruellement traité , et la Garni
son passée au fil de l'épée , malgré la
role qu'on leur avoit donnée , avec serment
fait sur l'Alcoran , qu'il ne leur seroit
fait aucun mal .
pa-
C'est encore de cette maniere qu'ils s'étoient
ouvert le chemin jusqu'à Benderabassi
* en trompant Sayd Amid ·
Kan qui occupoit će poste. Ce Kan
>
* Fameux Port de Mer , à deux lieuës d'or.
mas , Isle du Golfe Persique.
étoit
NOVEMBRE. 1731. 2491
étoit Prince du Sang Royal , du côté des
femmes ; il étoit bien fait , d'une taille et
d'une force extraordinaire , et rempli de
valeur , il s'étoit révolté contre Schah
Thamas , etavoit pris le titre de Roy dans
le Kirman , au commencement des troubles
, mais son armée n'étant composée
que de gens ramassez , il en étoit ordinairement
abandonné dans les actions.
décisives ; de sorte que réduit à deux ou
trois cens hommes , et ne sçachant plus comment
se maintenir , il aima mieux se rendre
aux Rebelles sur leurs belles promesses ,
que de recourir à la clemence de son Roy
legitime. Il eut le sort que son infidelité
méritoit , et la paya peu de jours après
de sa tête. Plusieurs Villes , sans deffenses,
se rendirent en même - temps , et tout le
pays fut ouvert , comme on l'a dit , jusqu'au
Benderabassi.
Ces prospéritez enfloient tellement le
coeur des Rebelles qu'Acheraf ne daignoit
plus se mettre en campagne,il restoit tranquille
dans Ispaham , faisant bâtir des
Maisons de plaisance , allant pompeuse
ment à la chasse, et vivant, en un mot,com.
me si la fortune eut été inébranlable.A son
exemple tous les grands Seigneurs et les
premiers Officiers qui composoient sa
Cour , vivoient de la même maniere ; ils
A vj avoient
8
2492 MERCURE DE FRANCE .
avoient tous parfaitement oublié leur premiere
origine et leur vile condition de.
Chameliers ou d'Esclaves. Les richesses
immenses dont ils avoient dépouillé les.
Persans , la beauté des femmes et des filles.
qu'ils leur avoient enlevées , et dont cha-.
cun d'eux avoit bon nombre , les super-.
bes bâtimens qu'ils habitoient , les habits:
somptueux dont ils se paroient, et la bonne
chere, à laquelle ils s'étoienr adonnez ;
tout cela comparé à leur premier état
leur constituoit en ce monde , selon leur
propre aveu , un Paradis de délices , tel
que Mahomet l'a promis dans l'autre à ses
Sectateurs dans l'Alcoran.
Tandis qu'Acheraf faisoit ainsi le grand
Monarque , Schah Thamas de son côté
travailloit au rétablissement de ses affaires.
On peur dire que la maniere dont it
s'étoit sauvé d'Ispaham, dans le plus fort du
Siége , avec une escorte de cinq cens hommes
, quoique les Aghuans eussent été
précisément avertis par les Arméniens
du jour et de l'heure de sa sortie ; que le
choix que Schah Hussein avoit fait ,
au préjudice de deux de ses aînez , et le
bonheur qu'il eut dans la suite de se tirer
du Piége qu'Acheraf lui avoit tendu à Teïoù
if prétendoit l'enveloper' , sous
prétexte de venir lui rendre homma ge
ron
NOVEMBRE. 1731. 2493
'de lui remettre la Couronne que Mahmont
lui avoit enlevée. On peut, dis- je ,
croire que tous ces évenemens étoient autant
de signes certains que Dieu l'avoit
choisi pour regner, et qu'il le destinoit à
remonter sur le Trône de ses Peres.
Ce Prince , élevé comme le sont ordinairement
les Fils de Roy dans l'Orient
n'avoit vû autre chose, lorsqu'il sortit d'Ispaham
, que l'interieur du Sérail , c'est-àdire
, des Femmes et des Eunuques . If
trouva un dérangement affreux dans tout
le Royaume , pas un Gouverneur de Province
qui eut la moitié des Troupes qu'il
étoit obligé d'entretenir les Finances
épuisées et mal réglées , des Ennemis de
tous côtez,et par surcroit de malheursune
foule de flateurs qui n'avoient en vûë que
leur propre interêt , sans songer en aucune
façon aux besoins de l'Etat.Cependant
Schah Thamas ne laissa pas de lever des
Troupes avec lesquelles il eut plusieurs
fois à faire aux Moscovites , aux Georgiens
, aux Osmanlous , et à d'autres Rebelles
, mais presque toujours avec desavantage
, quoiqu'il combattit lui- même
à la tête de ses plus braves soldats. Enfin
ne pouvant plus résister à tant d'ennemis
à la fois , il fut obligé , pour ainsi dire
abandonner la partie. Les Osmanlous
list
2494 MERCURE DE FRANCE
lui enleverent tout le Païs , qui est depuis
Erivan jusqu'à Tauris , et depuis Tauris
jusqu'à Hamadam. Les Moscovites se rendirent
maîtres du Guilan , la plus riche
Province de Perse , et celle qui donne les
Soyes. Les Géorgiens secouerent entiercment
le joug ; et les Afdalis , autres Re
belles , s'emparerent de Herat et de Machat
, dans le Corassan. Ce malheureux
Prince se trouva ainsi réduit à la Province
de Mazandran , à une partie du Chirvan
, et à une autre partie du Corassan-
Tant de revers , capables d'abatre tout
aatre courage que celui de Thamas , ne
servirent , pour ainsi dire , qu'à le fortifier
et à le corriger de quelques vices ausquels
il s'étoit adonné ; enfin, lorsque ses
affaires paroissoient les plus desesperées ;
le ciel qui le favorisoit , lui suscita un Liberateur
en la personne de Thamas Kouli
Kan. Ce Kan est un Seigneur d'environ
quarante ans , élevé dès son enfance dans
le métier des armes ; brave , s'il en fut jamais
, homme de bon esprit , franc et sincere,
récompensant bien ceux qui se comportent
vaillamment , et punissant de
mort ceux qui lâchent le pied dans les occasions
où ily a moyen de résister. Il donna
d'abord des preuves constantes de sa capacité
, de sa valeur et de sa fidelité , dans
diverNOVEMBRE.
1731 . 2495
diverses occasions où il fut employé ; et
quand il se vit entré assez avant dans les
bonnes graces du jeune Roy , il lui apprit
à discerner les flatteurs et les traîtres ,
l'obligeant à châtier les uns et à éloigner
les autres. Il osa de plus insinuer au Prince
la necessité de se corriger de ces vices
honteux , qui ternissoient ses belles qualitez,
sans quoi , ajontoit- t- il, Dieu ne be
niroit jamais ses Armes. Le Roy écouta
ses conseils , les goûta , les suivit , et ses
affaires commencerent dèslors à prendre
une meilleure face.
L'Armée Royale n'étoit pas nombreuse
, mais elle étoit bien payée et bien disciplinée
; la plus petite desobeïssance étoit
severement punie , et on payoit de la tête
la moindre lâcheté. Les principaux Officiers
et la plupart des Subalternes, étoient
tous d'une valeur à toute épreuve , gens
bien connus et choisis par Thamas Koulikan.
C'est avec une telle Armée et le genie
de ce Kan , que dans le cours de l'année
1729. Schah Thamas avant les prospéritez
qu'il eut depuis contre les Aghuans
, avoit gagné en personne trois Batailles
contre les Afdalis , repris Hérat et
Machat , et soumis tous les Rebelles du
Corassan et des environs. Dans ces expeditions
on passa au fil de l'épée tout ce
qui
2496 MERCURE DE FRANCE
qui fut trouvé portant les Armes ; mais
ceux qui les mirent bas et implorerent la
clemence du Roy,furent épargnez,à condition
qu'ils serviroient dans ses Troupes
, et que les chefs remettroient leurs
familles en otage , pour garants de leur fidelité
.Tout étant ainsi pacifié de ce côtélà
, on commença à songer à la destruction
des Aghuans. Pour commencer, le
Roy fit marcher son Armée de leur côté
dans l'intention cependant de ne plus rien
entreprendre de cette campagne , mais de
donner des quartiers d'hyver à ses Troupes
sur les Frontieres , pour qu'elles fussent
plus à portée d'agir au Printemps
prochain.
Acheraf de son côté , bien informé des
victoires du Roy , et de la marche de son
Armée , crut d'abord qu'on venoit l'atta
quer ; il rappella les Officiers et les Troupes
, qui étoient dispersez en divers lieux,
rassembla toutes ses forces , es se mit ea
campagne avec un grand appareil ; dès le
commencement du mois d'Aouft 1730.
il ne laissa dans Ispaham que deux ou
trois cens hommes , nombre plus que
suffisants pour tenir en bride tout ce qui
restoit d'habitans ; car on en avoit chassé
tous les Persans qui étoient en état de manier
les armes ; on avoit pris la même
préNOVEMBRE.
1731. 2497
que
précaution dans Cachan , Kon , Casbin
Teiron , et autres Villes , où on ne laissa
les vieillards , les femmes et les enfans.
Quoique ce fussent-là des indices de
crainte , les Aghuans ne laissoient pas de
témoigner une grande joie de ce que le
Tekzade , ( c'est ainsi qu'ils appelloient le
Roy ) leur épargnoit la peine de l'aller
chercher dans le Mazandran ; le moindre
des exploits dont ils se flattoient , c'étois
de le prendre en vie , et ceux qui parois
soient les plus raisonnables , plaignoient
disoient- ils , cette pauvre victime qui ve
noit ainsi se livrer à la mort. C'est avec
ces belles idées que les Aghuans se mirent
en campagne.
Schah Thamas qui bruloit d'impatien
ce d'en venir aux mains avec les Rebelles,
et qui n'avoit consenti qu'à regret à terminer
la campagne de si bonne heure , fur
ravi d'apprendre leur résolution , et se
disposa à les bien recevoir ; il n'avançoit
pourtant que lentement , affectant même
quelque crainte , pour attirer Acheraf le
plus avant qu'il pourroit ; celui-cy de son
côté , qui n'avoit jamais vû les Persans tenir
ferme devant lui en pleine campagne;,
s'avança , plein de confiance.
Enfin les Armées se joignirent à Damguam
, petite Ville sur les frontieres du
Chir2498
MERCURE DE FRANCE
Chirvan. L'attaque des Rebelles fut d'ar
bord assez vigoureuse ; les Persans animez
par la présence de leur Roy, l'a soutinrent
sans s'ébranler. Cette fermeté étonna un
peu Acheraf; il pratiqua alors ce qui lut
avoit réussi à la défaite des Turcs. Il fit
quelques détachemens de 2 ou 3000 hommes
, chacun, commandé par deux de ses
plus braves chefs , avec ordre de prendre
un détour et de venir attaquer l'enne
mi en flanc et en queuë ; mais les Rebelles
trouverent par tout le même ordre et lá
même résistance. Ces détachemens furent
repoussez et défaits ; le Corps où Acheraf
commandoit en personne , commença à
s'ébranler ; les Persans redoublerent leur
feu , et après une décharge faite à propos
de toute leur Artillerie , ils s'avancerent
sur les Rebelles qui prirent aussi - tôt
la fuite ; et abandonnant leur Canon et
leurs Equipages , ils se sauverent avec tant
de précipitation qu'en 24 heures ils firent
sept journées de chemin ordinaire et vinrent
jusqu'à Tairon , où ils s'arrêterent un
jour entier pour prendre halcine , après
quoi redoublant toujours les journées , ils
continuerent leur marche jusqu'à Ispaham .
Leur entrée dans cette Ville fut assez
paisible, mais le lendemain Acheraf donna
ordre à tous les siens de se retirer avec
leurs
NOVEMBRE. 1731. 2499
leurs effets et leurs familles , dans le Château.
Ce Château ,au reste ,n'est autre chose
qu'une enceinte de murailles de terre
élevées au centre de la Ville , avec des
Tours de même fabrique , de douze en
douze pas ; il renferme la vieille Citadelle
, la grande Place , le Palais du Roy ,
et peut avoir une lieuë de circuit. C'est
Youvrage d'Acheraf , dès qu'il se fut déclaré
Roy ; ouvrage vraiment misérable
s'il en fut jamais ; on ne sçauroit bien
décrire la précipitation , le tumulte et la
confusion avec laquelle les Rebelles s'y
retirerent. Ils en chasserent tous les Persans
, pillerent , ravagerent et brulerent
tout ce qui leur appartenoit, Et comme
c'est dans cette enceinte que se trouvoient
les plus riches Boutiques , ce fut aussi le
lieu des plus grands dommages qu'air
souffert cette malheureuse Ville. D'abord
que les Rebelles eurent ainsi retiré leurs
effets et leurs familles , ils se remirent en
campagne et allerent établir leur Camp à
neuf ou dix lieues d'Ispaham , près d'un
Village nommé Machakor.
Cependant l'Armée Royale avançoit
toûjours à journées reglées. Thamas Kou
likan , ce fidele et valeureux General
s'étant apperçu dans les Batailles précedentes
, que le Roy s'exposoit trop , ou
peute
665170
2500 MERCURE DE FRANCE
, ce
peut - être voulant avoir seul la gloire
d'achever la défaite des Aghuans , representa
à ce Prince que sa presence n'étoit
plus necessaire pour animer les Troupes ,
et il le supplia au nom de toute l'Armée
de rester à Teiron , avec un Corps de
reserve de 9 ou 10 mille hommes
que le Roy fit. Le Kan muni d'un plein
pouvoir , continua sa marche sans aucun
trouble , et comme les Rebelles avoient
abandonné tout le pays depuis le champ
de bataille jusqu'à Ispaham , les Villa
geois venoient en foule au - devant de
P'Armée Royale , et apportoient sans
être mandés tous les rafraîchissemens
dont elle avoit besoin les Villes ouvrirent
leurs Portes , et tous les Sujets
generalement témoignerent la joye qu'ils
avoient de leur heureuse délivrance .
>
Les deux armées se trouverent en presence
le Dimanche 13. Novembre 1729.
à 8. heures du matin celle des Rebelles.
avoit eû tout le temps qu'il lui falloit
pour se poster avantageusement ; leur
Batterie étoit bien rétranchée et bien
soutenue ; Acheraf se flattoit de rétablir
ses affaires de recouvrer enfin par une
pleine victoire tout le pays qui lui avoit
été enlevé ; mais le General Persan , qui
connoissoit sa foiblesse et qui le mépri-
›
soit ·
NOVEMBRE. 1731. 250r.
soit , ne daigna pas seulement se servir
de son Artilleric. Après avoir essuyé
toute la décharge des Rebelles , il marcha
droit à eux , à travers tout le feu
de leur Mousqueterie , sans tirer un seul
coup , jusqu'à ce qu'il fût arrivé près
de leur batterie , où il fit presqu'à bout
touchant sa premiere et unique décharge.
Les Rebelles furent tellement épou
wantés de cette hardiesse , qu'ils prirent
la fuite , et se sauverent à Ispaham ,
les premiers Fuyards commencerent d'ariver
à trois heures après midi ; ils dirent
d'abord , n'osant avouer leur défaite
, que les Persans avoient été battus ;
mais peu de temps après , les cris et les
lamentations des femmes et des enfans
qu'on entendit dans le Château
fierent le contraire. Acheraf
->
و
>
où
certi-
› qui
par respect
humain
ne fuyoit
pas si
vire que les autres
, n'entra
dans la Ville qu'à la nuit close
, pour
cacher
sa honte
,
Le bruit
de cette
défaite
courut
bien- tôt par toute
la Ville
, et tant les Etran- gers que les Gens
du Pays , tout le mon❤ de prit des mesures
pour
se soustraire
à la fureur
des Barbares
, et pour
se garantir
du massacre
general
dont
ils
avoient
souvent
menacé
au cas qu'ils
fussent
trop
pressés
; mais
Dieu
répandit
sur
2502 MERCURE DE FRANCE
sur eux une telle frayeur , qu'ils ne songerent
alors qu'à leur propre salut. Le
calme et le silence , qui , depuis l'entrée
d'Acheraf , avoient succedé au bruit et
au tumulte , étonnoient tout le monde
mais la surprise fut bien plus grande
quand dès le grand matin du lendemain
la nouvelle de leur fuite se répandit
personne n'osoit pourtant encore sortir
jusqu'à ce que quelques femmes envoyées
de divers endroits dans le Château , pour
sçavoir ce qui se passoit , en rapporterent
quelques meubles qu'elles avoient
enlevez dans les logemens abandonnés.
Ces Femmes furent bien- tôt suivies par
d'autres , et les hommes commencerent
enfin à s'en mêler , de sorte qu'en deux
heures de temps les rues furent pleines
de la Populace allant et venant tout
chargés de Butin . Le jour suivant , les
Villageois des environs se mirent de la
partie , et le pillage fut general . On ne
vît jamais un tel désordre et pas un
homme d'autorité pour l'arrêter , ce qui
dura près de trois jours jusqu'à l'arrivée
du General Persan , qui envoya d'abord
des gens de guerre dans le Château pour
en chasser cette canaille , et on mit à divers
endroits , pour la sûreté publique ,
des Corps-de-garde. On vit alors ,
›
,
› par
un
NOVEMBRE . 1731 2503
un effet admirable de la Divine Providence
, les mêmes Denrées que les Aghuans
tenoient, enfermées dans les Magazins
pour entretenir la cherté , tellement
répandues dans les rues , que pendant
plusieurs jours on ne pouvoit plus
у faire un pas sans marcher sur des tas
de ris , de froment , d'orge , &c.
On a sçu par des Esclaves échapés des
mains des Rebelles , que le jour de leur
fuite ils marcherent pendant quinze
lieues entieres sans s'arrêter , ce qui joint
aux autres dix lieues qu'il y a du champ
de Bataille à Ispaham , fait une traite
très - considerable pour des Fuyards chargez
de leurs bagages et de leurs familles ,
&c. Ils avoient d'abord pris le chemin
du Kiman mais ayant appris que tous
les passages étoient gard: z de ce côté llàà ,
ils se rendirent à Chiras , où ils massacrerent
tous les Persans qu'ils y rencontrerent.
Acheraf emporta la charge de
300. Chameaux , à ce qu'on dit , d'or ,
d'argent , et de meubles précieux de la
Couronne ; il emmena outre la famille
de Mahmoud et la sienne , toutes les
Princesses du Sang Royal , excepté la
Mere de Schah Thamas qu'il ne connoissoit
pas , et qui pendant la Domination
des Rebelles , a toujours fait l'office
de
2504 MERCURE DE FRANCE
de Servante dans le Serrail , sans que les
autres Femmes ni les Ennuques ayent jamais
voulu la déceler , rare exemple de
fidelité , et signe évident de l'esperance
que ces sujets nourissoient dans leur
coeur. On assure que la fuite du Tyran
causa de tels transports de joye à cette
Princesse , qu'elle en fut entierement
aliénée d'esprit pendant trois jours , et
qu'elle ne s'est bien remise qu'après avoir
vû et embrassé ce cher Fils , pour lequel
elle avoit si souvent tremblé avec le
reste du Royaume.
Cependant une grande quantité d'Aghuans
, et d'autres Rebelles , qui n'ayant
pû ou osé suivre les Fuyards , s'étoient
cachez en divers endroits , trouverent
bien- tôt la mort qu'ils tâchoient d'éviters
on sçavoit les déterrer, et sans égard
à l'âge , ils étoient tués par tout où on
les trouvoit. Ceux qui étoient de quelque
consideration , étoient présentez au
General Persan , qui pardonna à quelques-
uns sur les bons témoignages qu'on
rendoit d'eux ; mais ce nombre fût bien
petit , et nous avons vû pendant plusieurs
jours les rues d'Ispaham pleines
des Cadavres des Rebelles , comme nous
des avions vûës remplies cy - devant de
ceux des Habitans de cette miserable
Ville. Le
१
*
"
NOVEMBRE. 1731. 2505
Le Tombeau de Mahmout , qu'on
avoit élevé avec beaucoup de faste dans
un Enclos , au-delà du Pont de Chiras ,
et que les Rebelles respectoient comme
un lieu sacré et de pelerinage , fût démoli
pour en faire des Latrines publiques.
Le Peuple étoit tellement animé
de l'esprit de haine et de vangeance ,
qu'en deux heures de temps , il ne resta
pas pierre sur pierre , d'un ouvrage auquel
des milliers d'ouvriers avoient travaillé
des mois entiers. Chacun vouloit
avoir quelque morceau des os du Tyran
pour vomir chaque jour dessus des imprécations
et des maledictions. Il n'y a
peut- être aucun homme dans Ispaham ,
qui pour marquer sa haine n'ait fait
servir ce lieu à l'usage pour lequel j'ay
dit qu'il étoit destiné.
و
>
le 9 .
Le Roy n'arriva à Ispaham que
Decembre ; son Entrée ne fut pas magnifique
mais elle fut toute guerriere.
Il marcha depuis Gaze , Village à deux
lieuës et demi de la Ville , à la tête de
son Corps de reserve qu'il conduisit
lui- même en bataille jusqu'à la rencontre
de Thamas Koulikan , qui vint au- devant
à la tête de 20. mille hommes. Les
deux Corps avant que de se joindre ,
firent plusieurs mouvemens et diverses
B ένος
2506 MERCURE
DE FRANCE
.
,
,
,
et courut vers son
évolutions
que le Roy commandoit
d'un côté et le General Koulikan de
l'autre. Celui - ci dès qu'il fut à portée ,
mit pied à terre
Maître pour l'empêcher de descendre de
Cheval ; mais ce Prince lui dit gracieusement
: Arrête , arrête ; j'ai fait van de
la pre- marcher sept pas au- devant de toy ,
miere fois que je te reverrois , après avoir
chassé mes ennemis d'Ispaham. LeRoy descendit
effectivement
, marcha quelques pas
puis s'assit sur des Coussins , et prit du
Caffé avec son General , après quoy ils
remonterent
à Cheval , et continuerent
leur marche vers la Ville ; avec cette difference
, que les Troupes défiloient non
pas dans ce bel ordre que l'on observe
en Europe , et qui est inconnu ici , mais
pressez et comme entassez les uns sur
les autres. On laissa pourtant un assez
grand intervalle au milieu , dans lequel
le Roy marchoit seul précedé de ses
Valets de pied , et suivi à dix ou douze
pas de distance de Thamas Koulikan :
tout le reste n'étoit qu'un tas confus
d'Officiers et de Soldatesques qui se pres
soient et se serroient tant qu'ils pouvoient.
Le Peuple de tous états , de tour
sexe et de tout âge étoit en foule aux avenuës
; les rues depuis la porte de Jokgi ,
>
jusNOVEMBRE.
1731. 2507
›
jusqu'à l'interieur du Palais étoient
couvertes de pieces d'Etoffe , que les Soldats
enlevoient d'abord que le Roy étoit
passé ; le * Nagara retentissoit par toute
la Ville ; on jettoit par tout des cris d'allegresse
; en un mot,on ne vit jamais une
joye plus vive et plus universelle. Ce qui
étoit bien opposé à ce qui se passoit à
l'Entrée du Rebelle Acheraf , au retour
de quelque expédition ; car alors
tout le monde fuyoit , toutes les portes
des maisons étoient fermées et aucun
des Habitans ne paroissoit , si ce n'est
les gens de Boutique que l'on forçoit à
les tenir ouvertes aux endroits où le
Tyran devoit passer.
→
Le Roy , après avoir satisfait dans
l'interieur du Serrail , à ce que la bonté
de son coeur , et sa tendresse naturelle
pouvoient exiger , passa les premieres
journées à recevoir les hommages des
differens Ordres de l'Etat ; il reçut aussi
les complimens des Etrangers de distinction
, et traitta tout le monde avec
une douceur qui lui gagna d'abord l'affection
publique. Les Persans aiment naturellement
, et cherissent leur Roy jusqu'à
l'excès ; les bonnes qualitez qu'ils
remarquent en Schah Thamas , leur font
* Longue Trempette à l'usage des Persans.
Bij
COR2508
MERCURE DE FRANCE
>
concevoir les plus flatteuses esperances.
Le Peuple nonobstant la misere où la
longue tyrannie des Rebelles l'avoit réduit
, paya gayement la Taxe qu'on lui
imposa , et supporta sans beaucoup d'inquietude
les petites insolences du Soldat ;
tout respiroit la joye et r'allegresse dans
Ispaham ; mais le Roy au milieu des plaisirs
qu'on tâchoit de lui procurer , paroissoit
toûjours inquiet et chagrin et
quand Thamas Kan voulut lui representer
qu'il devoit désormais oublier ses
disgraces passées , ce Prince lui fit entendre
, que quand même les malheurs
publics , et ses disgraces domestiques
pourroient être oubliés , il ne pouvoit
pas ignorer que le Meurtrier de son
Pere et les Bourreaux de ses Freres
étoient encore à Chiras : le General tou .
ché de ce Discours , donna dans le moment
même ses ordres pour un prochain
départ tout fut prêt en quatre jours ;
en sorte que l'Armée se remit en Campagne
sur la fin du même mois de Decembre.
و
Les Mahometans n'aiment pas à faire
la Guerre l'Hyver , mais ce Ġeneral est
un homme de toutes les Saisons , et comme
il ne se donne presque aucune commodité
au- dessus du simple Soldat , il
>
fur
NOVEMBRE 1732. 2509°
Fut servi dans cette expédition avec tant
de zele et d'ardeur , qu'il força tous les
obstacles de la saison ; enfin , malgré les
pluyes , les neiges et les glaces , il s'ou
vrit un chemin par tout ; il perdit véritablement
beaucoup d'hommes et de
chevaux dans sa marche , mais après des
fatigues et des travaux infinis , il joignit
20. jours après son départ d'Ispaham ,
les Rebelles qui s'étoient avancez à deux
journées en - deçà de Chiras : il les battic
malgré l'avantage du poste qu'ils avoient
choisi , et les obligea . de fuïr devant lui .
Il ne les poursuivit pas crainte de
quelque embuscade ; il avoit même pour
maxime , de ne jamais séparer ses Troupes
, de peur que quelque détachement
venant à être battu , ne mît l'épouvente
dans le reste de l'armée ; il avoit aussi
coûtume de dire que les Victorieux joignent
au petit pas l'Ennemi qui fuit à
toute bride.
et
Les Rebelles eurent donc le temps de
se rallier à Chiras , mais ce n'étoit plus
les mêmes hommes , ils étoient dépouillez
de cette feroce fierté , qui leur faisoit
mépriser le reste des hommes
dédaigner les conseils des plus habiles ;
ils prioient et supplioient les mêmes
personnes qu'ils avoient auparavant ac-
Biij cou2510
MERCURE DE FRANCE
3
coutumé de commander , le Sabre ou le
Bâton à la main ; ils prenoient conseil
de tout le monde , même de leurs femmes
et de leurs Esclaves ; mais il n'y
avoit plus de remede l'heure fatale
étoit arrivée ; ils résolurent cependant
de faire un dernier effort. Le jour qu'ils
sortirent pour venir au devant des Persans
, Acheraf et ses principaux Officiers
se tinrent aux Portes de la Ville , où ils
faisoient jurer les Soldats et les Officiers
de vaincre ou de mourir ; mais ils promettoient
les uns et les autres plus qu'ils
ne pouvoient ni ne vouloient tenir ; ils
n'avoient plus assez de force pour vainere
, ni de courage pour mourir aussi
ils furent battus dès le premier choc , et
cette bataille , si on peut donner ce nom
à quelques actions , ooùù iill nn''yy aa pas eu
mille hommes de tués de part et d'autre.
Cette bataille , dis- je , fut la derniere
et la moins sanglante de toutes. Les Rebelles
épouvantez , oublierent leur promesse
et leur serment ; ils attaquoient
tumultueusement et par pelotons , mais
à peine étoient- ils arrivez à la portée du
fusil , qu'ils faisoient leurs décharges
et se retiroient en désordre. Enfin voyant
que les Persans s'avançoient toujours fierement
, ils prirent la fuite tout de bon.
:
Le
NOVEMBRE. 1731 2511
Le General Persan les laissa fuïr suivant
sa coûtume , et ne les suivit qu'au
petit pas ; mais cette maxime n'étoit plus
de saison ; Acheraf s'en prévalut pour le
tromper , car si- tôt qu'il fut rentré dans
Chiras , il envoya deux de ses principaux
Officiers pour traitter d'accommodement.
Ils offrirent d'abord de rendre tous les
trésors de la Couronne à condition
qu'on les laisseroit retirer avec leurs familles
où bon leur sembleroit. Koulikan
>
leur répondit qu'il auroit pû accepter
cette proposition dans un autre temps ,
mais qu'aujourd'hui il les passeroit tous
au fil de l'Epée , s'ils ne lui remettoient
Acheraf entre les mains. Les députez
qui n'avoient d'autre dessein que celui
de l'amuser pour gagner du temps , promirent
tout ce qu'on voulut , pourvû
qu'il leur fût permis d'en aller conferer
avec les autres Officiers ; mais quand ils
furent de retour tout étoit prêt pour la
fuite. Ils se sauverent tous ensemble
avec leurs Familles et leur Butin ; ils
étoient déja bien loin , quand le General
Persan fut averti de leur retraite.
Il fit quelques détachemens , l'un desquels
les joignit au passage d'un Pont :
mais les Aghuans firent volte à face
faire passer leurs familles et leurs équi-
B iiij pages.
pour
2512 MERCURE DE FRANCE
pages . Ils chargerent ensuite les Persans
qui furent battus .
›
Les Fuyards continuerent leur marche,
mais comme ils ne tenoient aucune route
certaine , et que tout le pays étoit contre
eux les Paysans les harcelloient continuellement
le moindre petit Village
qui pouvoit assembler dix Fusiliers leur
disputoit le passage ; il n'y avoit point
de défilé où ils ne laissassent quelqué
chose. Au commencement c'étoient les
gros Equipages , ensuite leurs Femmes
Persannes et leurs Enfans. Pendant la
nuit les Esclaves détournoient toujours
quelques Chameaux
et c'est de cette
façon que furent ramenées à l'Armée
Royale la Tante et la Soeur de Schal
Thamas , avec quelques autres Princesses
. Enfin , ces miserables ne trouvant
plus de subsistance pour eux ni pour
leurs Chevaux , pressés de tous côtez
commencerent à se débander les uns
tirant d'un côté , les autres de l'autre.
Acheraf resta avec 4. ou 5. cent de ses
plus fideles amis ; son dessein étoit de
se retirer aux Indes ; mais comme il faloit
necessairement passer aux environs
de * Candahar , Hussein Kan , frere de
Mahmout , qui étoit en possession de
* Capitale de la Province de même nom.
›
,
cette
OCTOBRE. 1731. 2513
,
>
cette Place , averti de son dessein lui
coupa le chemin avec un bon corps de
Troupes , le combattit lai enleva le
reste de ses trésors , et le tua. C'est ainsi
que perît cet Usurpateur , qui , après
des cruautez inoüies avoit osé tremper
ses mains dans le sang de Schah Hussein ,
le meilleur , le plus débonnaire et le
plus pacifique Prince qui ait jamais regné.
C'est ainsi qu'ont été détruits et dispersés
les plus détestables et les plus sanguinaires
Usurpateurs qui ayent jamais
été sur la Terre.
,
Koulikan trouva les portes de Chiras
ouvertes ; dès qu'il y fut entré on vit
bien - tôt dans cette Ville ce qu'on avoit
vû auparavant à Ispaham , c'est - à- dire ,
les rues pleines de cadavres des Aghuans
et de leurs alliez , qui n'avoient pû se
sauver avec les autres ; il n'y eut plus
aucun endroit qui pût leur servir d'azile
; on ne pardonna qu'à trois ou quatre
des plus apparents , qui furent envoyez
au Roy ; on passa tout le reste au
fil de l'Epée. Les Persans qui voyoient
tous les jours arriver quelques restes des
Rebelles , dont ils apprenoient à tout
moment le désordre et la misere se
consolerent bien - tôt de la faute que
Koulikan avoit faite de les laisser écha-
By per
>
2514 MERCURE DE FRANCE
per , et quoique c'eût été un coup de
la derniere importance de reprendre les
Trésors de la Couronne ce General
n'en reçût aucun reproche du Roy , qui
le ménage et le considere toujours.
>
Cette grande affaire étant ainsi terminée
, toute l'attention des Persans se
tourna du côté des Turcs. On laissa reposer
les troupes pendant le reste de
Hyver ; mais à peine le Printemps fûtil
arrivé , que Koulikan , qui étoit toujours
resté à Chiras , où l'Armée étoit en
quartier , se remit en Campagne ; et
lorsque nous partîmes d'Ispaham , au
commencement de May 1730. les nouvelles
courantes étoient qu'après avoir
visité en chenin - faisant le Loristan et
les Arabes du Coquilon , il prenoit sa
route du côté d'Hamadan . Nous avons
appris depuis qu'il a battu pendant
la Campagne les Turcs en deux
differentes batailles ; qu'il a repris Hamadan
, Tauris , et presque tout le Pays
que les Turcs avoient usurpé pendant
les troubles jusqu'à Erivan .
>
Un Roy rétabli , neuf batailles gagnées
, presque tout un Royaume de l'étendue
de la Perse reconquis dans moins
de deux années un prodigieux nombre
de Rebelles exterminez ; ce sont des
>
faits
NOVEMBRE 1731. 2515.
faits qui peuvent effacer ceux des Héros
des siècles passés , et égaler les plus
beaux traits de l'histoire ancienne . Les
rares talens qu'a ce General pour la Guerre
le bonheur qui l'accompagne dans
ses expéditions la confiance du Soldat
>
,
qui l'aime et le craint , tout cela joint
ensemble , l'a rendu redoutable chez les
Ennemis mais enfin suspect dans la
Cour du Roy son Maître ; j'ai observé
plus d'une fois , et reconnu que depuis
Bassora jusqu'à Bagdat , et depuis Bagdat
jusqu'aux portes d'Alep , tout tremble
au seul nom de Thamas Koulikan . Cette
haute réputation et certe grande fortune
ne sont - elles point les présages de quelque
prochaine décadence ? Le Peuple et la
Cour,le Roy lui- même , ( à ce qu'on publie
, tous craignent que ce General
n'ait l'ambition de monter plus haut ; il
est lui seul toute chose. Le Roy n'a encore
nommé à aucun des premiers Employs
, sous pretexte que les appointemens
immenses que ces Charges emportent
, seront bien mieux employez au
payement des Troupes. A l'Armée Koulikan
est le seul Officier General , tous
les autres sont des Subalternes qu'il abaisse
, eleve , punit , recompense , casse et
rétablit comme il lui plaît ; il semble
Bv) même
2516 MERCURE DE FRANCE
1
même que depuis ses dernieres victoires ,
il abuse de l'autorité sans bornes que le
Roy lui a confiée dans la necessité de ses
affaires ; on peut même dire qu'il tient
ce Prince en une espece de tutelle ; mais
je sçai par des personnes qui ont l'honneur
de l'approcher , qu'il se reserve à
parler en Maître quand la Guerre du
Turc sera terminée. Ce General de son
côté n'est pas sans crainte ; il sçait qu'il
a beaucoup d'ennemis , et qu'il y a des
plaintes contre lui , sur- tout de la part
des Peuples qu'il a achevé de ruiner
des impositions extraordinaires , et c'est
pour cela , cela , dit-on , qu'il se tient à l'Armée
autant qu'il le peut. Telle est actuellement
la face des affaires de Perse
c'est-à-dire au mois de Mai 1730.
Fermer
Résumé : MEMOIRE HISTORIQUE, sur la défaite des Rebelles de Perse, et l'élevation de Schah Thamas sur le Trône de ses Ancêtres, &ac. Par M. D. G. témoin oculaire.
Le texte relate la rébellion des Aghuans en Perse et l'ascension de Schah Thamas au trône. Les Aghuans, originaires de la province de Szyrvan, avaient dominé une grande partie du royaume de Perse pendant près de huit ans avec une armée de 30 000 hommes. Leur succès était davantage dû à la fortune qu'à une stratégie bien concertée. Ils avaient pris la ville d'Hispaham, détrôné Schah Hussein et battu une armée turque de 120 000 hommes. Leur arrogance fut renforcée par la paix et l'ambassade du Grand Seigneur, qui les reconnaissait comme une puissance majeure. Schah Thamas, fils de Schah Hussein, travailla à rétablir ses affaires malgré les revers. Il fut aidé par Thamas Kouli Kan, un seigneur brave et loyal, qui l'aida à discipliner son armée et à corriger ses vices. En 1729, Schah Thamas remporta plusieurs victoires contre les Afdalis et soumit les rebelles du Corassan. En 1730, il affronta les Aghuans à Damguam. Malgré une attaque vigoureuse des rebelles, les Persans tinrent ferme, repoussant les détachements ennemis et défaisant le corps principal commandé par Acheraf. Cette victoire marqua le début de la fin pour les Aghuans et permit à Schah Thamas de remonter sur le trône de ses ancêtres. En novembre 1731, une armée royale persane, dirigée par le général Thamas Koulikan, affronta des rebelles près de Tairon. Les rebelles, menés par Acheraf, prirent la fuite après une brève bataille, abandonnant leurs canons et équipages. Ils se réfugièrent à Ispaham, où ils se retranchèrent dans une enceinte fortifiée, pillant et ravageant les biens des Persans. Les rebelles se déplacèrent ensuite vers Machakor, établissant leur camp à proximité. L'armée royale avança sans obstacle, accueillie favorablement par les habitants des villes libérées. Le 13 novembre 1729, les deux armées se rencontrèrent. Les rebelles, bien positionnés, furent rapidement vaincus par la charge audacieuse des Persans. Acheraf et ses partisans fuirent vers Chiras, massacrant les Persans sur leur passage. La ville d'Ispaham fut ensuite pillée par la population locale. Le roi de Perse, Shah Thamas, arriva à Ispaham en décembre, accueilli avec joie par les habitants. Il reçut les hommages des différents ordres de l'État et des étrangers de distinction. Malgré la misère causée par la tyrannie des rebelles, le peuple paya volontiers les taxes imposées. Cependant, le roi resta préoccupé par la présence des meurtriers de son père et de ses frères à Chiras. Le général Thamas Koulikan prépara une nouvelle expédition, et l'armée se remit en campagne à la fin du mois de décembre, malgré les conditions hivernales défavorables. Le général persan Koulikan, après avoir perdu de nombreux hommes et chevaux lors de sa marche depuis Ispaham, rejoignit les rebelles près de Chiras après 20 jours. Malgré l'avantage du terrain des rebelles, il les battit et les força à fuir. Il ne les poursuivit pas pour éviter les embuscades et pour maintenir la cohésion de son armée. Les rebelles se rallièrent à Chiras, mais avaient perdu leur féroce fierté et cherchaient des conseils auprès de tous, y compris leurs femmes et esclaves. Ils tentèrent une dernière bataille, mais furent rapidement vaincus. Acheraf, leur chef, tenta de négocier, mais Koulikan refusa toute proposition sauf la reddition d'Acheraf. Les rebelles s'enfuirent, mais furent harcelés par les paysans et les détachements persans. Acheraf fut finalement tué près de Candahar par Hussein Kan. Koulikan entra à Chiras et fit exécuter les rebelles restants. Après cette victoire, les Persans se tournèrent vers les Turcs, battant les Turcs en deux batailles et reprenant plusieurs villes. Koulikan, bien que redouté et respecté, suscitait des craintes à la cour du roi en raison de son pouvoir et de son ambition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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986
p. 2611-2616
Histoire métallique des Pays-Bas, [titre d'après la table]
Début :
PROJET DE SOUSCRIPTION pour l'Histoire Metallique des Pays-Bas, qui s'imprime à la [...]
Mots clefs :
Histoire métallique, Histoire civile, Histoire généalogique, Histoire ecclésiastique, Police, Église gallicane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire métallique des Pays-Bas, [titre d'après la table]
PROJET DE SOUSCRIPTION pour l'Histoire
Metallique des Pays - Bas , qui s'imprime à la
Haye , chez P. Gosse , J. Neaulme ; et Pierre
de Hondt.
Cet Ouvrage doit être regardé , non - seulement
comme une simple Histoire Metallique
mais encore comme une Histoire Civile , Militaire
Ecclésiastique , et Genéalogique des
XVII. Provinces des Pays-Bas , tirée des His-
F vj roriens
2612 MERCURE DE FRANCE
"
> toriens les plus fideles et les plus exacts tang
généraux que particuliers , et confirmée par les
Monumens les plus certains et les plus authentiques
, tels que les Résolutions des Etats - Generaux
des Provinces - Unies , les Résolutions des
Provinces Particulieres les Statuts et Ordonnances
des Villes , les Reglemens de leur Police ,
les Chartres et Diplomes des Eglises et des Monasteres
, les Donations et Testamens des Souverains
et autres Seigneurs , les Memoires Généalogiques
des principales Familles , les Vies
et Eloges de leurs Hommes Illustres ; en un mot,
de tous les Actes et Documens tant publics que
particuliers , dont l'Auteur a pû tirer quelque
secours . Et lorsqu'on voudra bien prendre la
peine de faire quelque attention à l'étendue considerable
du Temps que cette Histoire embrasse ,
à l'Abondance des Evenemens éclatans qu'elle
renferme à l'Authenticité des preuves qu'elle
employe , à la Réputation et au Mérite des Auteurs
choisis qu'elle cite et particulierement au
Nombre en quelque sorte étonnant de Medailles
qui lui servent de Base , à la Rareté notable de
quelques-unes d'entr'elles et enfin à la Difficulté
presque insurmontable de les rassemble
ainsi des divers Cabinets où elles sont renfermées
; nous ne faisons aucun doute qu'on ne la
préfere de beaucoup à toutes les Histoires des
Pays - Bas qui ont paru jusqu'à ce jour , es
peut -être même à tout ce qu'on a encore vû de
plus curieux en ce genre.
"
>
>
›
Le grand succès qu'elle a eû dans sa Langue
originale , nous ayant porté à la faire traduire
en François , nous proposons aujourd'huy an
Public l'Edition de cette Traduction , sous les
Conditions suivantes,
NOVEMBRE." 1731. 2613
1. Cette Edirion sera divisée en 5. Volumes
in folio , et elle consistera en 675. Feuilles de
Papier semblable à celui du Projet , imprimées
de Caracteres neufs ; en 1945. Médailles
et leurs Revers , gravées par les meilleurs Maítres
du Pays et expliquées par l'Auteur avec
toute la netteté et toute la précision possibles
et en divers autres petits Ornemens nécessaires.
II. Ces 675. Feuilles , estimées
à i sol chacune , font
Ces 2945. Médailles , estimées
à sol , font
La Planche du Titre
Le Portrait de l'Auteur
Cinq Vignettes au commencement
de chaque Volume.
Le Gobelet Vivent les Gueux .
La Clef d'or accordé à la Ville
de Louvain en 1710.
Cinq Titres rouges et leurs Vignettes.
Ce qui fait en tout
33 A. S..
73 12
I
I
2
10
f II S
8.
, par voye Mais que le Public pourra avoir
de Souscription , pour 90. Florins courants
d'Hollande , pour le petit Papier ; et pour 135
pour le grand Papier ce qui est un Tiers de
plus que le petit Papier , suivant la coûtume.
›
Ces Souscriptions se pourront faire chez les
principaux Libraires , tant de ces Provinces que
des Pays Etrangers , et ne se payeront qu'en
quatre Termes sçavoir , pour le petit Papier.
1. En recevant les deux premiers Volumes 490
florins
2614 MERCURE DE FRANCE
florins. 2. En recevant le troisiéme , 20. florins.
3. En recevant le quatrième , 15. florins. 4. En
recevant le cinquième , 15. florins.
Pour le grand Papier. 1. En recevant les deux
premiers Volumes , 60. florins. 2. En recevant
le troisiéme 2 30. forins.
,
3 .
En recevant le
quatriéme 22 flor ns 10 s. 4. En recevant le
cinquiéme , 22 florins 10 s.
IV. Ceux qui n'auront point souscrit
, seront obligez de payer pour
le petit Papier. f113 S.
170
Et pour le grand Papier.
suivant l'Estimation cy- dessus donnée.
le
V. Les deux premiers Volumes paroítront le
premier jour d'Avril 1732 ; le troisiéme
premier jour d'Octobre suivant ; et les deux
derniers dans le courant de l'Année 1733 .
>
3
Le Nouvelliste du Parnasse continuë
toujours sur le même ton . Dans sa 38 .
Lettre › page 122. on lit une Lettre
écrite , dit- on , par un Conseiller au Parlement
de Grenoble , contre l'Auteur
d'une Lettre inserée dans le Mercure ,
d'Août , dans laquelle on attaque les .
sentimens du Pere le Brun , qui condamne
les Spectacles : Lettre où cet illustre
Auteur n'est pas bien traité
sur laquelle le Magistrat de Grenoble
nous a seulement prévenus étant nousmêmes
interessez à ne pas la laisser sans
réponse. Ceux de nos Lecteurs qui ont
و
et
lû
NOVEMBRE 1731 ′ 2815
lû les deux Extraits que nous avons faits
du Livre du Pere le Brun , inserez dans
deux Mercures , et les justes Eloges que
nous avons donnés à l'ouvrage et à l'Auteur
, quoique mort , sont pleinement
en état de juger , si ce morceau de Critique
du Nouvelliste , dont tout le déguisement
consiste à le faire venir de
Dauphiné , est accompagné de cette droiture
de coeur , et de cette modération
qui doit autant marquer la superiorité de
l'Esprit , que la douceur du caractere
d'un Ecrivain estimé.
Le Sieur Gaetano Pio , Italien , arrivé
depuis peu en cette Ville , donne avis au
Public , qu'il est l'Auteur d'une nouvelle
Méthode , par le moyen de laquelle on
peut apprendre la Langue Italienne en
fort peu de temps , et sans se donner
beaucoup de peine. Il demeure chez Mr.
Manceau , Perruquier , rue des Cordeliers ;
au coin de la rue du Paon .
M. Tartarin , Repetiteur en Droit à
Rennes , propose un ouvrage en huit
tomes , dédié à M. de Breteuil , Evêque
de Rennes , et Grand- Maître de la Chapelle
du Roy.
Les deux premiers Tomes seront les
Insti
4616 MERCURE DE FRANCE
Instituts de Justinien , par preuves et objections
tirées des anciens Juristes , et réponduës
par les nouveaux , avec les principes
du Droit François à chaque titre.-
Les deux autres contiendront les Insti
tuts du Droit Canon , avec la même Méthode
et les Principes des Loix de l'Eglise
Gallicane. Il donnera aussi le Droit
François , raisonné avec le Romain , et
une compilation du Droit Canon , et des
Droits de l'Eglise Gallicane : où l'on verra
les principaux Arrêts touchant les
Matietes Beneficiales. Ceux qui voudront
souscrire , pourront en donner avis , et
payer le Port ; car on n'en fait imprimer
que 4000. Exemplaires.
Metallique des Pays - Bas , qui s'imprime à la
Haye , chez P. Gosse , J. Neaulme ; et Pierre
de Hondt.
Cet Ouvrage doit être regardé , non - seulement
comme une simple Histoire Metallique
mais encore comme une Histoire Civile , Militaire
Ecclésiastique , et Genéalogique des
XVII. Provinces des Pays-Bas , tirée des His-
F vj roriens
2612 MERCURE DE FRANCE
"
> toriens les plus fideles et les plus exacts tang
généraux que particuliers , et confirmée par les
Monumens les plus certains et les plus authentiques
, tels que les Résolutions des Etats - Generaux
des Provinces - Unies , les Résolutions des
Provinces Particulieres les Statuts et Ordonnances
des Villes , les Reglemens de leur Police ,
les Chartres et Diplomes des Eglises et des Monasteres
, les Donations et Testamens des Souverains
et autres Seigneurs , les Memoires Généalogiques
des principales Familles , les Vies
et Eloges de leurs Hommes Illustres ; en un mot,
de tous les Actes et Documens tant publics que
particuliers , dont l'Auteur a pû tirer quelque
secours . Et lorsqu'on voudra bien prendre la
peine de faire quelque attention à l'étendue considerable
du Temps que cette Histoire embrasse ,
à l'Abondance des Evenemens éclatans qu'elle
renferme à l'Authenticité des preuves qu'elle
employe , à la Réputation et au Mérite des Auteurs
choisis qu'elle cite et particulierement au
Nombre en quelque sorte étonnant de Medailles
qui lui servent de Base , à la Rareté notable de
quelques-unes d'entr'elles et enfin à la Difficulté
presque insurmontable de les rassemble
ainsi des divers Cabinets où elles sont renfermées
; nous ne faisons aucun doute qu'on ne la
préfere de beaucoup à toutes les Histoires des
Pays - Bas qui ont paru jusqu'à ce jour , es
peut -être même à tout ce qu'on a encore vû de
plus curieux en ce genre.
"
>
>
›
Le grand succès qu'elle a eû dans sa Langue
originale , nous ayant porté à la faire traduire
en François , nous proposons aujourd'huy an
Public l'Edition de cette Traduction , sous les
Conditions suivantes,
NOVEMBRE." 1731. 2613
1. Cette Edirion sera divisée en 5. Volumes
in folio , et elle consistera en 675. Feuilles de
Papier semblable à celui du Projet , imprimées
de Caracteres neufs ; en 1945. Médailles
et leurs Revers , gravées par les meilleurs Maítres
du Pays et expliquées par l'Auteur avec
toute la netteté et toute la précision possibles
et en divers autres petits Ornemens nécessaires.
II. Ces 675. Feuilles , estimées
à i sol chacune , font
Ces 2945. Médailles , estimées
à sol , font
La Planche du Titre
Le Portrait de l'Auteur
Cinq Vignettes au commencement
de chaque Volume.
Le Gobelet Vivent les Gueux .
La Clef d'or accordé à la Ville
de Louvain en 1710.
Cinq Titres rouges et leurs Vignettes.
Ce qui fait en tout
33 A. S..
73 12
I
I
2
10
f II S
8.
, par voye Mais que le Public pourra avoir
de Souscription , pour 90. Florins courants
d'Hollande , pour le petit Papier ; et pour 135
pour le grand Papier ce qui est un Tiers de
plus que le petit Papier , suivant la coûtume.
›
Ces Souscriptions se pourront faire chez les
principaux Libraires , tant de ces Provinces que
des Pays Etrangers , et ne se payeront qu'en
quatre Termes sçavoir , pour le petit Papier.
1. En recevant les deux premiers Volumes 490
florins
2614 MERCURE DE FRANCE
florins. 2. En recevant le troisiéme , 20. florins.
3. En recevant le quatrième , 15. florins. 4. En
recevant le cinquième , 15. florins.
Pour le grand Papier. 1. En recevant les deux
premiers Volumes , 60. florins. 2. En recevant
le troisiéme 2 30. forins.
,
3 .
En recevant le
quatriéme 22 flor ns 10 s. 4. En recevant le
cinquiéme , 22 florins 10 s.
IV. Ceux qui n'auront point souscrit
, seront obligez de payer pour
le petit Papier. f113 S.
170
Et pour le grand Papier.
suivant l'Estimation cy- dessus donnée.
le
V. Les deux premiers Volumes paroítront le
premier jour d'Avril 1732 ; le troisiéme
premier jour d'Octobre suivant ; et les deux
derniers dans le courant de l'Année 1733 .
>
3
Le Nouvelliste du Parnasse continuë
toujours sur le même ton . Dans sa 38 .
Lettre › page 122. on lit une Lettre
écrite , dit- on , par un Conseiller au Parlement
de Grenoble , contre l'Auteur
d'une Lettre inserée dans le Mercure ,
d'Août , dans laquelle on attaque les .
sentimens du Pere le Brun , qui condamne
les Spectacles : Lettre où cet illustre
Auteur n'est pas bien traité
sur laquelle le Magistrat de Grenoble
nous a seulement prévenus étant nousmêmes
interessez à ne pas la laisser sans
réponse. Ceux de nos Lecteurs qui ont
و
et
lû
NOVEMBRE 1731 ′ 2815
lû les deux Extraits que nous avons faits
du Livre du Pere le Brun , inserez dans
deux Mercures , et les justes Eloges que
nous avons donnés à l'ouvrage et à l'Auteur
, quoique mort , sont pleinement
en état de juger , si ce morceau de Critique
du Nouvelliste , dont tout le déguisement
consiste à le faire venir de
Dauphiné , est accompagné de cette droiture
de coeur , et de cette modération
qui doit autant marquer la superiorité de
l'Esprit , que la douceur du caractere
d'un Ecrivain estimé.
Le Sieur Gaetano Pio , Italien , arrivé
depuis peu en cette Ville , donne avis au
Public , qu'il est l'Auteur d'une nouvelle
Méthode , par le moyen de laquelle on
peut apprendre la Langue Italienne en
fort peu de temps , et sans se donner
beaucoup de peine. Il demeure chez Mr.
Manceau , Perruquier , rue des Cordeliers ;
au coin de la rue du Paon .
M. Tartarin , Repetiteur en Droit à
Rennes , propose un ouvrage en huit
tomes , dédié à M. de Breteuil , Evêque
de Rennes , et Grand- Maître de la Chapelle
du Roy.
Les deux premiers Tomes seront les
Insti
4616 MERCURE DE FRANCE
Instituts de Justinien , par preuves et objections
tirées des anciens Juristes , et réponduës
par les nouveaux , avec les principes
du Droit François à chaque titre.-
Les deux autres contiendront les Insti
tuts du Droit Canon , avec la même Méthode
et les Principes des Loix de l'Eglise
Gallicane. Il donnera aussi le Droit
François , raisonné avec le Romain , et
une compilation du Droit Canon , et des
Droits de l'Eglise Gallicane : où l'on verra
les principaux Arrêts touchant les
Matietes Beneficiales. Ceux qui voudront
souscrire , pourront en donner avis , et
payer le Port ; car on n'en fait imprimer
que 4000. Exemplaires.
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Résumé : Histoire métallique des Pays-Bas, [titre d'après la table]
Le document décrit un projet de souscription pour une œuvre intitulée 'Histoire Métallique des Pays-Bas', imprimée à La Haye. Cet ouvrage offre une histoire complète des XVII provinces des Pays-Bas, couvrant les aspects métallique, civil, militaire, ecclésiastique et généalogique. Il repose sur des sources historiques fiables et des documents authentiques, tels que les résolutions des États-Généraux, les statuts des villes, les chartes des églises et les mémoires généalogiques des familles illustres. L'auteur a également intégré un grand nombre de médailles rares et authentiques pour enrichir son travail. L'édition française de cette œuvre est proposée en cinq volumes in-folio, comprenant 675 feuilles de papier, 1945 médailles gravées et expliquées, ainsi que divers ornements. Le coût de la souscription est de 90 florins pour le petit papier et 135 florins pour le grand papier, à payer en quatre termes. Les deux premiers volumes sont prévus pour le 1er avril 1732, le troisième pour le 1er octobre 1732, et les deux derniers pour 1733.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
987
p. 2616-2618
La Boussole perpetuelle des Banquiers, &c. [titre d'après la table]
Début :
On donne avis aux Banquiers, Négocians, Gens d'Affaires, Agens de Change [...]
Mots clefs :
Banquiers, Négociants, Agents de change, Gens d'affaires, Perte et bénéfice
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Boussole perpetuelle des Banquiers, &c. [titre d'après la table]
On donne avis aux Banquiers , Négo
cians , Gens d'Affaires , Agens de Chan-
& c. que M. Giraudeau Neveu , mettra
sous Presse aur commencement de
l'Année prochaine 1732. un ouvrage
qu'il vient de composer en un seul Volume
sous ce titre La Boussole perpetuelle
des Banquiers de l'Europe : Ouvrage
nouveau , calculé sur tous les differens Pays,
dans lequel on trouve en un seul endroit
et sans aucun calcul , la Perte et le Bénéfice
pour cent , que chaque Place fait sur
sa Monnoye dans toutes les operations
>
:
>
de
NOVEMBRE 1731. 2617
de Banque qu'elle peut faire , et à quelque
prix de Change qu'elles soient faites.
Avec des Principes et des Exemples pour
faire , par regle , les Changes Etrangers
les Arbitrages , et les Ordres et Commissions
en Banque , &c. Pour donner une
idée de cer ouvrage , on va exposer de
quelle maniere il est arrangé.
Il contient plusieurs Chapitres , divisez
en Sections. Le premier pour la France
et les Places de sa correspondance di
recte ; ainsi la premiere section de ce
Chapitre , est pour la Hollande , la 2.
pour la Flandre , la 3. pour l'Angleterre,
la 4. pour Hambourg , la f . pour Francfort
, la 6. pour Nuremberg , la 7. pour
Saint Gal , la 8. pour Genéve , la 9. pour
Rome , la 10. pour Venise , la 11. pour
Genes , la 12. pour Ligourne , la 13. pour
l'Espagne , la 14. pour le Portugal , &c.
Comme Bordeaux , Nantes et la Rochelle
changent pour l'Etranger differemment
de Paris , on a eu soin de faire des
Tables particulieres à l'usage de ces trois
Places .
Le second Chapitre est pour la Hollan
de et les Places de sa correspondance directe
, le 3. pour la Flandre , le 4. pour
P'Angleterre , le 5. pour Hambourg ,
le 6. pour Francfort , le 7. pour Nurem
berg
2618 MERCURE DE FRANCE
pour
berg , le 8. Saint Gal , le 9. pour
:
Geneve
, le io . pour Rome , le 11. pour
Venise , le 12. pour Genes , le 13. pour
Ligourne
, le 14. pour l'Espagne
, le 15. pour le Portugal.
On trouve au commencement de cha-
و
que Chapitre , le nom , la division et
la valeur des Monnoyes les differens
Pays ; la maniere dont on tient les Ecritures
dans toutes les Places dont il est
parlé , celle dont toutes ces Places changent
entr'elles ; enfin des Principes et
des Exemples pour faire par Regle les
Changes Etrangers , les Arbitrages , et
les Ordres et Commissions en Banque des
Places dont il est fait mention dans chaque
Chapitre.
,
Un mois avant que l'Ouvrage soit
achevé d'imprimer on aura soin d'en
avertir le Public , de lui dire le prix , et
l'endroit où il se vendra.
cians , Gens d'Affaires , Agens de Chan-
& c. que M. Giraudeau Neveu , mettra
sous Presse aur commencement de
l'Année prochaine 1732. un ouvrage
qu'il vient de composer en un seul Volume
sous ce titre La Boussole perpetuelle
des Banquiers de l'Europe : Ouvrage
nouveau , calculé sur tous les differens Pays,
dans lequel on trouve en un seul endroit
et sans aucun calcul , la Perte et le Bénéfice
pour cent , que chaque Place fait sur
sa Monnoye dans toutes les operations
>
:
>
de
NOVEMBRE 1731. 2617
de Banque qu'elle peut faire , et à quelque
prix de Change qu'elles soient faites.
Avec des Principes et des Exemples pour
faire , par regle , les Changes Etrangers
les Arbitrages , et les Ordres et Commissions
en Banque , &c. Pour donner une
idée de cer ouvrage , on va exposer de
quelle maniere il est arrangé.
Il contient plusieurs Chapitres , divisez
en Sections. Le premier pour la France
et les Places de sa correspondance di
recte ; ainsi la premiere section de ce
Chapitre , est pour la Hollande , la 2.
pour la Flandre , la 3. pour l'Angleterre,
la 4. pour Hambourg , la f . pour Francfort
, la 6. pour Nuremberg , la 7. pour
Saint Gal , la 8. pour Genéve , la 9. pour
Rome , la 10. pour Venise , la 11. pour
Genes , la 12. pour Ligourne , la 13. pour
l'Espagne , la 14. pour le Portugal , &c.
Comme Bordeaux , Nantes et la Rochelle
changent pour l'Etranger differemment
de Paris , on a eu soin de faire des
Tables particulieres à l'usage de ces trois
Places .
Le second Chapitre est pour la Hollan
de et les Places de sa correspondance directe
, le 3. pour la Flandre , le 4. pour
P'Angleterre , le 5. pour Hambourg ,
le 6. pour Francfort , le 7. pour Nurem
berg
2618 MERCURE DE FRANCE
pour
berg , le 8. Saint Gal , le 9. pour
:
Geneve
, le io . pour Rome , le 11. pour
Venise , le 12. pour Genes , le 13. pour
Ligourne
, le 14. pour l'Espagne
, le 15. pour le Portugal.
On trouve au commencement de cha-
و
que Chapitre , le nom , la division et
la valeur des Monnoyes les differens
Pays ; la maniere dont on tient les Ecritures
dans toutes les Places dont il est
parlé , celle dont toutes ces Places changent
entr'elles ; enfin des Principes et
des Exemples pour faire par Regle les
Changes Etrangers , les Arbitrages , et
les Ordres et Commissions en Banque des
Places dont il est fait mention dans chaque
Chapitre.
,
Un mois avant que l'Ouvrage soit
achevé d'imprimer on aura soin d'en
avertir le Public , de lui dire le prix , et
l'endroit où il se vendra.
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Résumé : La Boussole perpetuelle des Banquiers, &c. [titre d'après la table]
En 1732, M. Giraudeau Neveu annonce la publication de 'La Boussole perpétuelle des Banquiers de l'Europe'. Cet ouvrage en un volume fournit des informations sur les pertes et bénéfices des places financières dans diverses opérations bancaires, indépendamment du prix de change. Il inclut des principes et des exemples pour les changes étrangers, les arbitrages, et les ordres et commissions en banque. L'ouvrage est structuré en chapitres et sections couvrant différents pays et leurs places financières. Le premier chapitre traite de la France et de ses places de correspondance directe, avec des sections dédiées à la Hollande, la Flandre, l'Angleterre, Hambourg, Francfort, Nuremberg, Saint-Gall, Genève, Rome, Venise, Gênes, Livourne, l'Espagne, et le Portugal. Des tables spécifiques sont incluses pour Bordeaux, Nantes, et La Rochelle. Le second chapitre couvre la Hollande et ses places de correspondance directe, suivi de chapitres similaires pour d'autres pays. Chaque chapitre commence par le nom, la division, et la valeur des monnaies des différents pays, ainsi que la manière de tenir les écritures et les changes entre ces places. Le public sera informé un mois avant la fin de l'impression de l'ouvrage, avec des détails sur le prix et l'endroit où il sera disponible.
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988
p. 2640-2642
TURQUIE ET PERSE.
Début :
Depuis la déposition du Grand Visir, on assure que le Divan a pris la résolution de faire [...]
Mots clefs :
Conspiration , Janissaire, Troupes, Mufti
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
TURQUIE ET PERS E.
Epuis la déposition du Grand Visir , on assure
que le Divan a pris la résolution de faize
un Traité de Paix avec le Roy de Perse , et
d'accepter les offres qu'il a faites d'abandonner la
Géorgie au G. S.
Le Grand Vizir qui vient d'être déposé a été
nommé Pacha de Négrépont ; où il s'est retiré
avec tous ses effets , qui n'ont pas été confisquez ,
comme on l'avoit cru d'abord.
Les nouvelles de Perse sont toujours fort incer
taines. Le 21 Août on tira beaucoup de Canon du
Serail et d'autres endroits , en rêjouissance de la
prise
NOVEMBRE. 1731. 264%
prise que les Turcs ont faite en Perse, des Villes
de Sina et de Kirmenscha ; mais quelques jours
après , il vint des Lettres qui pouvoient faire
croire que les Persans avoient d'eux - mêmes abandonné
exprès ces deux Places .
Le G. V. Ibrahim Pacha fut déposé le 10 de
ce mois , et embarqué sur une Gafere le même
jour , pour aller à Négrépont , dont le G. S. Pa
nommé Pacha.
Le moment d'après qu'il fut déposé , le Sultan
nomma le Janissaire Aga pour faire par interim
les fonctions de Grand Vizir.
-
Une Lettre de Constantinople porte que le Kislar
Aga ou chef des Eunuques , l'un des favóris
du G. S. informé que le G V. travailloit sous
main à le mettre mal auprès de S. H. insinua de
son côté au G. S que le G.V. fier du succès de sa
derniere entreprise contre les Rebelles , avoit
conçu le dessein de se rendre maître absolu de
toutes les affaires de l'Empire , et que pour réüssir
dans ce dessein , il s'étoit déja fait un grand
nombre de créatures , ausquelles il devoit distribuer
les principaux Emplois de l'Etat. Le G S.
jaloux de sa Puissance , et voulant prévenir tout
ce qui pouvoit y donner atteinte , envoya le 9 de
Septembre un des Officiers du Sérail au G.V.avec
ordre de se rendre incessamment auprès de S. H.
Ce premier Ministre qui ne se doutoit de rien ,
ayant d'abord obéi , fut très - surpris , et changea
même de couleur à la vûë des Domestiques et des
Equipages du Mufti , du Nichandgi Pacha , des
deux Auditeurs Generaux , du Janissaire Aga, du
Tefterdar , ou Grand Trésorier , et de quelques
autres principaux Ministres de la Loy,qu'il trouva
dans la Cour du Serail. Une demie - heure
aptès le bruit se répandit que le G. V. avoit été
déposé.
Le
2542 MERCURE DE FRANCE
Le grand nombre de gens que ce Ministre avoit
fait massacrer , sous prétexte qu'ils avoient eu
part à la derniere conspiration , et dont les corps
avoient été jettez dans les Canaux , ou exposez
dans les ruës ; l'objet affreux d'une quantité prodigieuse
de têtes qu'on voyoit attachées sur des
pieux à presque tous les coins des rues , et dont le
nombre augimentoit tous les jours , joint à l'insolence
des troupes employées à ces exécutions et
à la haine qu'on portoit déja au G. V. avoient si
fort irrité le peuple de cette grande Ville , qu'il
auroit été capable de tout entreprendre pour en
tirer vengeance , si S. H. n'en eut prévenu l'èxésution
, en déposant ce premier Ministre ; ce qui
a entierement appaisé le peuple, et rétabli la tranquillité
dans la Ville.
On ajoute que le G. S. avoit donné une garde
de Janissaires aux Ambassadeurs des Princes
Chrétiens pour les mettre à l'abri de toute însulte,
en cas d'une nouvelle révolte , et que S. H. avoit
défendu aux Officiers des Douanes d'exiger des
Vaisseaux Chrétiens qui entreroient dans le Port,
d'autres droits que ceux qui ont été reglez par le
dernier Tarif.
Epuis la déposition du Grand Visir , on assure
que le Divan a pris la résolution de faize
un Traité de Paix avec le Roy de Perse , et
d'accepter les offres qu'il a faites d'abandonner la
Géorgie au G. S.
Le Grand Vizir qui vient d'être déposé a été
nommé Pacha de Négrépont ; où il s'est retiré
avec tous ses effets , qui n'ont pas été confisquez ,
comme on l'avoit cru d'abord.
Les nouvelles de Perse sont toujours fort incer
taines. Le 21 Août on tira beaucoup de Canon du
Serail et d'autres endroits , en rêjouissance de la
prise
NOVEMBRE. 1731. 264%
prise que les Turcs ont faite en Perse, des Villes
de Sina et de Kirmenscha ; mais quelques jours
après , il vint des Lettres qui pouvoient faire
croire que les Persans avoient d'eux - mêmes abandonné
exprès ces deux Places .
Le G. V. Ibrahim Pacha fut déposé le 10 de
ce mois , et embarqué sur une Gafere le même
jour , pour aller à Négrépont , dont le G. S. Pa
nommé Pacha.
Le moment d'après qu'il fut déposé , le Sultan
nomma le Janissaire Aga pour faire par interim
les fonctions de Grand Vizir.
-
Une Lettre de Constantinople porte que le Kislar
Aga ou chef des Eunuques , l'un des favóris
du G. S. informé que le G V. travailloit sous
main à le mettre mal auprès de S. H. insinua de
son côté au G. S que le G.V. fier du succès de sa
derniere entreprise contre les Rebelles , avoit
conçu le dessein de se rendre maître absolu de
toutes les affaires de l'Empire , et que pour réüssir
dans ce dessein , il s'étoit déja fait un grand
nombre de créatures , ausquelles il devoit distribuer
les principaux Emplois de l'Etat. Le G S.
jaloux de sa Puissance , et voulant prévenir tout
ce qui pouvoit y donner atteinte , envoya le 9 de
Septembre un des Officiers du Sérail au G.V.avec
ordre de se rendre incessamment auprès de S. H.
Ce premier Ministre qui ne se doutoit de rien ,
ayant d'abord obéi , fut très - surpris , et changea
même de couleur à la vûë des Domestiques et des
Equipages du Mufti , du Nichandgi Pacha , des
deux Auditeurs Generaux , du Janissaire Aga, du
Tefterdar , ou Grand Trésorier , et de quelques
autres principaux Ministres de la Loy,qu'il trouva
dans la Cour du Serail. Une demie - heure
aptès le bruit se répandit que le G. V. avoit été
déposé.
Le
2542 MERCURE DE FRANCE
Le grand nombre de gens que ce Ministre avoit
fait massacrer , sous prétexte qu'ils avoient eu
part à la derniere conspiration , et dont les corps
avoient été jettez dans les Canaux , ou exposez
dans les ruës ; l'objet affreux d'une quantité prodigieuse
de têtes qu'on voyoit attachées sur des
pieux à presque tous les coins des rues , et dont le
nombre augimentoit tous les jours , joint à l'insolence
des troupes employées à ces exécutions et
à la haine qu'on portoit déja au G. V. avoient si
fort irrité le peuple de cette grande Ville , qu'il
auroit été capable de tout entreprendre pour en
tirer vengeance , si S. H. n'en eut prévenu l'èxésution
, en déposant ce premier Ministre ; ce qui
a entierement appaisé le peuple, et rétabli la tranquillité
dans la Ville.
On ajoute que le G. S. avoit donné une garde
de Janissaires aux Ambassadeurs des Princes
Chrétiens pour les mettre à l'abri de toute însulte,
en cas d'une nouvelle révolte , et que S. H. avoit
défendu aux Officiers des Douanes d'exiger des
Vaisseaux Chrétiens qui entreroient dans le Port,
d'autres droits que ceux qui ont été reglez par le
dernier Tarif.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
En Turquie, après la déposition du Grand Vizir, le Divan a conclu un traité de paix avec le roi de Perse et accepté l'abandon de la Géorgie. Le Grand Vizir déposé a été nommé Pacha de Négrépont, conservant ses effets malgré les rumeurs initiales de confiscation. Les nouvelles de Perse restent incertaines : les Turcs ont célébré la prise des villes de Sina et de Kirmenscha, mais des lettres ultérieures suggèrent que les Persans les ont abandonnées volontairement. Le Grand Vizir Ibrahim Pacha a été déposé le 10 novembre et remplacé par le Janissaire Aga. Cette décision a été motivée par des accusations selon lesquelles Ibrahim Pacha cherchait à devenir maître absolu de l'Empire. La population de Constantinople, irritée par les massacres et l'insolence des troupes, était prête à se révolter. La déposition du Grand Vizir a apaisé le peuple et rétabli la tranquillité. Le Grand Seigneur a également mis en place une garde de Janissaires pour protéger les ambassadeurs chrétiens et interdit aux officiers des douanes d'exiger des droits supplémentaires aux vaisseaux chrétiens.
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989
p. 2642-2647
LETTRE écrite de Constantinople , ce 22.Juin 1731.
Début :
Le 18. du mois passé , on déposa le Mufti Mirza zade, vieillard, encore plus respectable [...]
Mots clefs :
Déposition, Mufti, Sentences de mort, Conspiration , Pacha , Flotte ottomane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Constantinople , ce 22.Juin 1731.
LETTRE écrite de Constantinople , ce 226
Juin 1731.
E 18. du mois passé , on déposa le Mufti
Mirzazade,vieillard , encore plus respectable
par sa droiture , que par son grand âge.
On dit pour motif de sa déposition , qu'il ne
convenoit point au present Ministere › parte
qu'il étoit trop scrupuleux , et ne vouloit don-
* mer qu'avec connoissance de cause , les Ferfas ,
NOVEMBRE 1731. 2648
• Ou
u Sentences de mort , qu'on lui demandoit journellement
contre des personnes accusées
soupçonnées d'avoir trempé dans les deux dermieres
conspirations. Il n'a point été exilé come
me il arrive d'ordinaire aux Muftis qu'on dépose
, parce que dans les conjonctures presentes
, on a voulu menager les gens de Loi , qui
Pont en grande véneration , et il est resté dans
son Palais , où il jouit paisiblement de tous ses
biens. Son successeur se nomme Pasmadgi-
Zadé : c'est un Emir d'environ 40 ans qui a
beaucoup d'esprit , qui est Courtisan habile
et se prête avec complaisance à tout ce que
le G, S. et le G. V. exigent de lui .
Le même jour , Djanum- Codjca , Capitan-
Pacha > si celebre par ses adversités , et par les
services qu'il a rendus à ses Souverains pendant
plus de 40. années , sur- tour au nouveau Sultan ,
fut pareillement déposé. Comme depuis le mois
de Mars , il avoit fait partir à diverses fois , du
Port de Constantinople , quinze Vaisseaux de
Guerre , qui avoient leur rendez-vous aux Isles
de Sapience , et qu'il comptoit de les aller joindre
dans peu lui-même , avec trois autres Vaisseaux
et 8 ou 10 Galeres 1 sans qu'on aît pa
pénetrer le sujet d'un si grand armement en
temps de Paix ; le Public a attribué sa disgrace
au dessein qu'on prétend qu'il avoit formé de
passer en Barbarie avec la Flotte Ottomane
de s'y faire déclarer Bey de Tunis ou de Tripoli
mais peu de gens se persuadent qu'il eût
effectivement cette intention , et l'on croit avec
plus de vrai -semblance , que cer infortuné Capitan-
Pacha ne s'est attiré son malheur , que faute
d'avoir gardé assez de ménagemens pour les per
sonnes en place , et par l'extrême liberté avec
1
et
laquelle
2644 MERCURE DE FRANCE,
laquelle il déclamoit contre le Gouvernement
d'aujourd'hui.
>
>
1
On assure que l'ordre donné pour sa déposition
, portoit aussi celui de sa mort et qu'en
conséquence , lorsque le 18 May il se rendit à
la Porte , où le G. S, l'avoit mandé on renvoya
d'abord tous ceux qui l'avoient accompa
gné ; on le fit passer seul à la pointe du Serrail ,
où il devoit être étranglé , et où le Bostandgi
Bachi lui avoit même déja fait ôter sa Pelisse ;
mais que dans cette extremité , ayant apperçu
le Sultan dans un Kiosk , il s'étoit tourné vers
fui , le suppliant à très haute voix d'épargner le
peu de jours qui restoient à un Vieillard de 80
ans , qui lui avoit toujours été fidele , et qui ,
dans tant d'occasions avoit exposé sa vie pour
le service de Sa Hiutesse , et qu'alors le G. S
touché de compassion , avoit fait surseoir l'éécution.
>
, rap
Quo :qu'il en soit de ces circonstances
portées par plusieurs personnes dignes de foy ;
ce qu'il y a de certain , c'est que le même jour
de sa déposition , il fut embarqué à onze heures
du soir sur une Galere , sans aucun Domestique ,
et avec un Capigi- Pachi , qui l'a conduit à Retimo
où il doit rester jusqu'à nouvel ordre ;
que son Kiaja , et ses Neveux furent arrêtez dans
la journée , et consignez sur une Galere dans le
Port , et que tous ses biens qui ne se sont pas
trouvez considerables ont été confisquez au
Miry , ou Trésor Imperial.
>
>
Il ne paroit point encore de détail , sur lequel
on puisse compter , des deux grandes Victoires
que les Turcs disent avoir remportées en Perse
au mois d'Avril dernier , la premiere sous les
murs d'Erivan , que Schah-Thamas étoit vena
assieger
NOVEMBRE 1731
2645
assieger ; la seconde sur les bords du Kouchab ,
que l'on croit être l'Araxe , où ce Prince rallioit
les débris de son armée . On débite seulement en
gros que les Turcs ont battu les Persans dans ces
deux actions , et qu'ils y ont fait plusieurs Prisonniers
de conséquence , entr'autres , Veli- Kouli-
Kham , d'une des plus considerables familles
de Perse , et qui avoit été autrefois Grand- Visir
du vieux Schah - Ussein , Pere de Schah- Thamas.
Ce Seigneur arriva à Constantinople le 22 du
mois passé , sous la Garde d'Abdi- Pacha- Oglou ,
Salakor , ou Ecuyer Cavalcadour du G. S. 11
fut aussi-tôt consigné au Kiaja du G. V. qui le
reçut avec beaucoup de politesse , et lui témoi
gna de grands égards ; mais deux jours après ,
sans qu'on en ait bien sçû la raison , il eût la
tête tranchée. On le fit mettre à genoux au milieu
de la ruë , les mains liées derirere le dos
et le visage tourné , à découvert , vis - à - vis un
Kiosk du Serrail , où le G. S. étoit , et d'où il
fit signe de la main , au Boureau , de donner le
coup de la mort au Patient , qui la souffrit avec
beaucoup de fermeté. Ce Kham étoit un homme
de bonne mine , d'environ 60. ans , et il avoit
la réputation d'être aussi brave que spirituel .
→
Depuis cette Exécution , dont les Turcs mê
mes ont été touchez , on a résolu dans plusieurs
Conseils , qu'on à tenu sur les affaires de Perse ,
de continuer la Guerre avec vigueur contre
Schah- Thamas . On prétend même que deux
Pachas ont ordre , l'un d'aller faire le Siege de
Tauris , l'autre celui d'Ispaham , et l'on ajoute
que sur la nouvelle , que le Roy de Perse envoyoit
un Ambassadeur au G. S , la Porte l'ayoit
d'abord fait arrêter en chemin à Cogui ;
qu'ensuite on ayoit dépêché un Officier à ce Ministre
2646 MERCURE DE FRANCE
nistre , pour lui demander ses Lettres de creance
; que sur le réfus qu'il avoit fait de les remet
tre , ( alleguant qu'il avoit ordre de les presen
ter lui- même au Sultan , et au G. V. ) on les lui
avoit enlevées de force avec tous ses autres effets
et qu'on l'avoit conduit au Château de Tenedos
ou il étoit fort durement traité.
Ces jours passez , le Pain manqua à Constan
tinople , ce qui occasionna quelque émotion po
pulaire , qui fut cependant bien-tôt dissipée , par
les Corps de Garde distribuez dans les differens
quartiers de la Ville et par les ordres que le
G. V. donna aux Boulangers , de fournir , sous
peine de la vie , la quantité de Pain nécessaire
pour la substance du Peuple. Ce premier Ministre
alla faire lui-même la visite de plusieurs
Fours et Magazins , où il avoit été informé
qu'on cachoit du Bled et de la Farine , qu'il fit
délivrer à ceux des Boulangers qui n'en avoient
pas. Il fit partir en même temps tous les Bâti
mens qui se trouverent à Constantinople , pour
aller charger du Bled , tant sur les Côtes de la
Mer -Noire , que sur celles de la Mer-Blanche ;
et comme par la vérification qu'il fit faire de la
quantité qu'il y en avoit dans la Ville , il reconnut
qu'elle seroit bien-tôt consommée
qu'on pourroit en manquer totalement , pour
peu que les Bâtiments qui en étoient allé chercher
, fussent retenus par les Vents contraires
il ordonna que jusqu'à ce qu'ils eussent ramené
l'abondance par leur retour on mêleroit à l'avenir
, dans tout le Pain qui se paîtriroit
tiers d'Orge , avec un tiers de Millet et un tiers
de Froment. Ce commencement de disette a fait
renouveller les anciennes deffenses pour la sortie
des grains ; on a expedié des Agas , et d'autres
Officiers
et
Un
NOVEMBRE. 1731.2647.
Officiers , pour aller par tout les faire executer
à la rigueur , et il leur a été enjoint sur tout
d'empêcher que les Bâtimens des Européens ne
chargeassent de cette Denrée.
Le 19. de ce mois , Abdi- Pacha , qui , le jour
même de la déposition de Djanum Codjea , avoit
té nommé pour lui succeder arriva à Constantinople
vers les cinq heures du soir. C'est le
même qu'on connoissoit ci-devant sous le nom
Abdi-Capoudan , lorsqu'il n'étoit que Vice-
Amiral. Le second jour de la révolution , dans
laquelle Achmet III fut déposé , ce Sultan l'avoit
fait Capitan-Pacha ; mais quelques jours
aprés , le nouveau G. S. le dépouilla de cette
charge et l'envoya Pacha à Retimo , où il
étoit resté jusqu'à present , et l'on assure pour
certain ,, que Djanum- Codgea l'a relevé dans la
même qualité Sultan Mahmoud , qui , ce diton
, fait grace â celui-ci , s'étant contenté de
ne le condamner qu'à cet honorable exil.
•
Ce nouveau Capitan- Pacha en a parfaitemene
bien usé envers son Prédecesseur . Outre tous les
honneurs possibles qu'il lui a faits à son arrivée
à Retimo , il lui a laissé sa maison toute meu
blée une partie de ses Domestiques pour le
servir , et lui a donné l'argent dont il pourroit
avoir besoin. Il est revenu ici sur la même Ga❤
fere qui avoit transporté Djanum- Codjea, Avant
que d'entrer dans ce Port , on le débarqua près
du Serrail : il alla d'abord chez le G. V , qui
le révetit d'un Caftan , suivant l'usage , et le
conduisit chez le G. S. après quoi montant sur
la Galliote affectée aux Capitans- Pachas , il se
rendit à l'Arcenal , où il reçut les complimens
et les hommages des Officiers de la Marine
avec les honneurs usitez en pareille occasion .
Juin 1731.
E 18. du mois passé , on déposa le Mufti
Mirzazade,vieillard , encore plus respectable
par sa droiture , que par son grand âge.
On dit pour motif de sa déposition , qu'il ne
convenoit point au present Ministere › parte
qu'il étoit trop scrupuleux , et ne vouloit don-
* mer qu'avec connoissance de cause , les Ferfas ,
NOVEMBRE 1731. 2648
• Ou
u Sentences de mort , qu'on lui demandoit journellement
contre des personnes accusées
soupçonnées d'avoir trempé dans les deux dermieres
conspirations. Il n'a point été exilé come
me il arrive d'ordinaire aux Muftis qu'on dépose
, parce que dans les conjonctures presentes
, on a voulu menager les gens de Loi , qui
Pont en grande véneration , et il est resté dans
son Palais , où il jouit paisiblement de tous ses
biens. Son successeur se nomme Pasmadgi-
Zadé : c'est un Emir d'environ 40 ans qui a
beaucoup d'esprit , qui est Courtisan habile
et se prête avec complaisance à tout ce que
le G, S. et le G. V. exigent de lui .
Le même jour , Djanum- Codjca , Capitan-
Pacha > si celebre par ses adversités , et par les
services qu'il a rendus à ses Souverains pendant
plus de 40. années , sur- tour au nouveau Sultan ,
fut pareillement déposé. Comme depuis le mois
de Mars , il avoit fait partir à diverses fois , du
Port de Constantinople , quinze Vaisseaux de
Guerre , qui avoient leur rendez-vous aux Isles
de Sapience , et qu'il comptoit de les aller joindre
dans peu lui-même , avec trois autres Vaisseaux
et 8 ou 10 Galeres 1 sans qu'on aît pa
pénetrer le sujet d'un si grand armement en
temps de Paix ; le Public a attribué sa disgrace
au dessein qu'on prétend qu'il avoit formé de
passer en Barbarie avec la Flotte Ottomane
de s'y faire déclarer Bey de Tunis ou de Tripoli
mais peu de gens se persuadent qu'il eût
effectivement cette intention , et l'on croit avec
plus de vrai -semblance , que cer infortuné Capitan-
Pacha ne s'est attiré son malheur , que faute
d'avoir gardé assez de ménagemens pour les per
sonnes en place , et par l'extrême liberté avec
1
et
laquelle
2644 MERCURE DE FRANCE,
laquelle il déclamoit contre le Gouvernement
d'aujourd'hui.
>
>
1
On assure que l'ordre donné pour sa déposition
, portoit aussi celui de sa mort et qu'en
conséquence , lorsque le 18 May il se rendit à
la Porte , où le G. S, l'avoit mandé on renvoya
d'abord tous ceux qui l'avoient accompa
gné ; on le fit passer seul à la pointe du Serrail ,
où il devoit être étranglé , et où le Bostandgi
Bachi lui avoit même déja fait ôter sa Pelisse ;
mais que dans cette extremité , ayant apperçu
le Sultan dans un Kiosk , il s'étoit tourné vers
fui , le suppliant à très haute voix d'épargner le
peu de jours qui restoient à un Vieillard de 80
ans , qui lui avoit toujours été fidele , et qui ,
dans tant d'occasions avoit exposé sa vie pour
le service de Sa Hiutesse , et qu'alors le G. S
touché de compassion , avoit fait surseoir l'éécution.
>
, rap
Quo :qu'il en soit de ces circonstances
portées par plusieurs personnes dignes de foy ;
ce qu'il y a de certain , c'est que le même jour
de sa déposition , il fut embarqué à onze heures
du soir sur une Galere , sans aucun Domestique ,
et avec un Capigi- Pachi , qui l'a conduit à Retimo
où il doit rester jusqu'à nouvel ordre ;
que son Kiaja , et ses Neveux furent arrêtez dans
la journée , et consignez sur une Galere dans le
Port , et que tous ses biens qui ne se sont pas
trouvez considerables ont été confisquez au
Miry , ou Trésor Imperial.
>
>
Il ne paroit point encore de détail , sur lequel
on puisse compter , des deux grandes Victoires
que les Turcs disent avoir remportées en Perse
au mois d'Avril dernier , la premiere sous les
murs d'Erivan , que Schah-Thamas étoit vena
assieger
NOVEMBRE 1731
2645
assieger ; la seconde sur les bords du Kouchab ,
que l'on croit être l'Araxe , où ce Prince rallioit
les débris de son armée . On débite seulement en
gros que les Turcs ont battu les Persans dans ces
deux actions , et qu'ils y ont fait plusieurs Prisonniers
de conséquence , entr'autres , Veli- Kouli-
Kham , d'une des plus considerables familles
de Perse , et qui avoit été autrefois Grand- Visir
du vieux Schah - Ussein , Pere de Schah- Thamas.
Ce Seigneur arriva à Constantinople le 22 du
mois passé , sous la Garde d'Abdi- Pacha- Oglou ,
Salakor , ou Ecuyer Cavalcadour du G. S. 11
fut aussi-tôt consigné au Kiaja du G. V. qui le
reçut avec beaucoup de politesse , et lui témoi
gna de grands égards ; mais deux jours après ,
sans qu'on en ait bien sçû la raison , il eût la
tête tranchée. On le fit mettre à genoux au milieu
de la ruë , les mains liées derirere le dos
et le visage tourné , à découvert , vis - à - vis un
Kiosk du Serrail , où le G. S. étoit , et d'où il
fit signe de la main , au Boureau , de donner le
coup de la mort au Patient , qui la souffrit avec
beaucoup de fermeté. Ce Kham étoit un homme
de bonne mine , d'environ 60. ans , et il avoit
la réputation d'être aussi brave que spirituel .
→
Depuis cette Exécution , dont les Turcs mê
mes ont été touchez , on a résolu dans plusieurs
Conseils , qu'on à tenu sur les affaires de Perse ,
de continuer la Guerre avec vigueur contre
Schah- Thamas . On prétend même que deux
Pachas ont ordre , l'un d'aller faire le Siege de
Tauris , l'autre celui d'Ispaham , et l'on ajoute
que sur la nouvelle , que le Roy de Perse envoyoit
un Ambassadeur au G. S , la Porte l'ayoit
d'abord fait arrêter en chemin à Cogui ;
qu'ensuite on ayoit dépêché un Officier à ce Ministre
2646 MERCURE DE FRANCE
nistre , pour lui demander ses Lettres de creance
; que sur le réfus qu'il avoit fait de les remet
tre , ( alleguant qu'il avoit ordre de les presen
ter lui- même au Sultan , et au G. V. ) on les lui
avoit enlevées de force avec tous ses autres effets
et qu'on l'avoit conduit au Château de Tenedos
ou il étoit fort durement traité.
Ces jours passez , le Pain manqua à Constan
tinople , ce qui occasionna quelque émotion po
pulaire , qui fut cependant bien-tôt dissipée , par
les Corps de Garde distribuez dans les differens
quartiers de la Ville et par les ordres que le
G. V. donna aux Boulangers , de fournir , sous
peine de la vie , la quantité de Pain nécessaire
pour la substance du Peuple. Ce premier Ministre
alla faire lui-même la visite de plusieurs
Fours et Magazins , où il avoit été informé
qu'on cachoit du Bled et de la Farine , qu'il fit
délivrer à ceux des Boulangers qui n'en avoient
pas. Il fit partir en même temps tous les Bâti
mens qui se trouverent à Constantinople , pour
aller charger du Bled , tant sur les Côtes de la
Mer -Noire , que sur celles de la Mer-Blanche ;
et comme par la vérification qu'il fit faire de la
quantité qu'il y en avoit dans la Ville , il reconnut
qu'elle seroit bien-tôt consommée
qu'on pourroit en manquer totalement , pour
peu que les Bâtiments qui en étoient allé chercher
, fussent retenus par les Vents contraires
il ordonna que jusqu'à ce qu'ils eussent ramené
l'abondance par leur retour on mêleroit à l'avenir
, dans tout le Pain qui se paîtriroit
tiers d'Orge , avec un tiers de Millet et un tiers
de Froment. Ce commencement de disette a fait
renouveller les anciennes deffenses pour la sortie
des grains ; on a expedié des Agas , et d'autres
Officiers
et
Un
NOVEMBRE. 1731.2647.
Officiers , pour aller par tout les faire executer
à la rigueur , et il leur a été enjoint sur tout
d'empêcher que les Bâtimens des Européens ne
chargeassent de cette Denrée.
Le 19. de ce mois , Abdi- Pacha , qui , le jour
même de la déposition de Djanum Codjea , avoit
té nommé pour lui succeder arriva à Constantinople
vers les cinq heures du soir. C'est le
même qu'on connoissoit ci-devant sous le nom
Abdi-Capoudan , lorsqu'il n'étoit que Vice-
Amiral. Le second jour de la révolution , dans
laquelle Achmet III fut déposé , ce Sultan l'avoit
fait Capitan-Pacha ; mais quelques jours
aprés , le nouveau G. S. le dépouilla de cette
charge et l'envoya Pacha à Retimo , où il
étoit resté jusqu'à present , et l'on assure pour
certain ,, que Djanum- Codgea l'a relevé dans la
même qualité Sultan Mahmoud , qui , ce diton
, fait grace â celui-ci , s'étant contenté de
ne le condamner qu'à cet honorable exil.
•
Ce nouveau Capitan- Pacha en a parfaitemene
bien usé envers son Prédecesseur . Outre tous les
honneurs possibles qu'il lui a faits à son arrivée
à Retimo , il lui a laissé sa maison toute meu
blée une partie de ses Domestiques pour le
servir , et lui a donné l'argent dont il pourroit
avoir besoin. Il est revenu ici sur la même Ga❤
fere qui avoit transporté Djanum- Codjea, Avant
que d'entrer dans ce Port , on le débarqua près
du Serrail : il alla d'abord chez le G. V , qui
le révetit d'un Caftan , suivant l'usage , et le
conduisit chez le G. S. après quoi montant sur
la Galliote affectée aux Capitans- Pachas , il se
rendit à l'Arcenal , où il reçut les complimens
et les hommages des Officiers de la Marine
avec les honneurs usitez en pareille occasion .
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Résumé : LETTRE écrite de Constantinople , ce 22.Juin 1731.
En juin 1731, à Constantinople, le Mufti Mirzazade fut démis de ses fonctions en raison de son excès de scrupules dans l'émission de sentences de mort. Il fut remplacé par Pasmadgi-Zadé, un homme de 40 ans connu pour sa complaisance envers les autorités. Le même jour, Djanum-Codjca, Capitain-Pacha, fut également déposé pour son manque de ménagement envers les personnes en place et ses critiques ouvertes du gouvernement. Initialement condamné à mort, il fut exilé à Retimo, ses biens furent confisqués et ses proches arrêtés. En Perse, les Turcs revendiquèrent deux victoires contre les Persans en avril 1731. Parmi les prisonniers notables figurait Veli-Kouli-Kham, ancien Grand-Visir, exécuté peu après son arrivée à Constantinople. Les Turcs décidèrent de poursuivre la guerre contre le Shah Thamas et un ambassadeur perse fut arrêté et mal traité. À Constantinople, une pénurie de pain provoqua des troubles populaires, rapidement réprimés par les autorités. Le Grand Vizir ordonna des mesures pour assurer l'approvisionnement en blé et interdit l'exportation des grains. Le 19 novembre, Abdi-Pacha succéda à Djanum-Codjca comme Capitain-Pacha, après avoir été relevé de son exil à Retimo. Il traita son prédécesseur avec honneur et générosité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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990
p. 2648-2653
RELATION de la conspiration découverte à Constantinople, le 1 Septembre 1731.
Début :
Depuis l'incendie du 21 Juillet dernier, où les Janissaires donnerent encore des marques [...]
Mots clefs :
Aga des Janissaires, Incendie, Révolte, Pacha , Persans
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de la conspiration découverte à Constantinople, le 1 Septembre 1731.
2648 MERCURE DE FRANCE
RELATION de la conspiration découverte
à Constantinople , le 1 Septembre 1731.
Epuis l'incendie du 21 Juillet dernier, où les
Janissaires donnerent encore des marques
de leur disposition à la révolte , on n'avoit eu aucun
indice qu'il se tramât rien contre le Gouvernement
cependant le 1 Septembre le ( 1 )
Dgebedgi Bachi vint avertir le G. V. qu'il s'étoit
formé une nouvelle conspiration à Constantinople,
et qu'elle devoit éclater le lendemain à la
pointe du jour.
·
1
Sur cet avis ce Ministre , qui ne put être informé
alors du nombre ni de la qualité des Rebelles
, se contenta de renforcer les Patrouilles pour
la nuit suivante , et d'augmenter considerablement
la garde , tant au Sérail , que chez lui , et
chez le Janissaice Aga. Celui- ci étant allé faire
sa ronde à l'ordinaire , rencontra à deux heures
de nuit, deux Dgebedgis bien armez , il les fit arrêter
, et sur leur air embarrassé et les réponses
qu'ils lui firent , îl les envoya chez le G. V.
Ce premier Ministre les ayant interrogez à son
tour , ils furent encore plus déconcertez , et jugeant
bien eux-mêmes , qu'après les défenses séveres
qui avoient été faites de marcher la nuit
avec des armes , il ne leur restoit aucun espoir
de se sauver , ils lui dirent franchement : Nous
sçavons bien , Seigneur , que c'est fait de notre
vie , mais avant que de mourir , nous voulons
vous déclarer tour. Nous sommes 1500 hommes
qui devions demain matin exciter une troisiéme
(1) C'est le Chef d'un Corps de Milice par.
ticuliere.
séditioni
NOVEMBRE. 1731. 2649
sédition , Nous avons vingt Etendarts , qui fuivis
chacun d'une bonne Troupe , se seroient répandus
par tous les quartiers de la Ville , et en
auroient fait soulever le Peuple . Le G. V. leur
ayant demandé , par quel motif ils avoient formé
un si noir dessein : Notre but , répondirentils
, étoit de nous faire une réputation dans le
monde , de nous enrichir et d'obliger notre Empereur
àfaire la paix avec nos freres les Persans,
et à faire la guerre aux Chrétiens . Quels
sont vos Chefs ? reprit le G. V. Ils repliquerent
qu'ils n'en connoissoient que six , qu'ils lui désignerent,
et qui leur avoient dit de ne s'embarrasser
de rien et de suivre seulement leurs ordres .
On envoya aussi-tôt du monde pour se saisir de
ces six Chefs. Ils n'étoient point alors chez eux ,
mais on y trouva beaucoup d'armes et plusieurs
Drapeaux , dont on s'empara. Ils furent ensuite
prix eux- mêmes , ainsi qu'un grand nombre de
jeurs complices avant la fin de la nuit . On alla en
même- tems prendre tous ceux qui furent accusez
ou soupçonnez , lesquels furent étranglez ou eurent
la tête coupée. On jetta les cadavres à la
Mer , et il y en eût quelques- uns exposez dans
les endroits les plus frequentez de Constantinople.
On dit que de ces 1500 Révoltez
, tous gens de
la lie du peuple , sans une seule personne
de marque, il y en avoit soo du Corps des Dgebed- gis , que la plus grande partie des autres étoit des Albanois
, et d'autres Gens , connus icy sous le nom general d'Arnautes
, qui avoient été chas- sez de Constantinople
après la seconde sédition , et qui y étoient rentrez successivement
, dégui- sez sous differens habits , et avec de grandes barbes
qu'ils s'étoient laissé croître pour être moins
H faci2650
MERCURE DE FRANCE
facilement reconnus ; le reste étoient des Janissaires
du Caire , dont il en est arrivé environ
4000 depuis peu , pour aller en Perse par la
Mer noire , et dont quelques- uns s'étoient débarquez
malgré les ordres prècis qu'on avoit
donnez , d'empêcher qu'aucun d'eux ne mit pied à
terre.
Comme ces derniers sont la plupart des déterminez
qui ne reconnoissent point de subordination
, qu'il y en avoit d'ailleurs cinq ou six
cent d'embarquez sur trois Bâtimens François ,
frétez à Aléxandrie, pour les transporter jusqu'ici
seulement , et qu'il est arrivé d'ailleurs d'autres
incidens inutiles à rapporter ; il n'a pas été possible
d'éviter qu'il ne s'en échapât journellement
plusieurs. Il y en eut même dix , qui la veille du
jour que la sédition devoit éclater, vinrent s'enyvrer
à Bey-Oglou , à l'extrémité de Péra. La Garde
qui est établie dans ce quartier , étant accourue
pour les saisir , ils se deffendirent si bien ,
qu'ils ne furent pris qu'après avoir blessé 1s
hommes, de plus de 150 , dont cette Garde étoit
composée.
Bien des gens assurent que les deux Dgebedgis
qui furent trouvez la nuit du 1 de ce mois
par le Janissaire Aga , lui ayant dit qu'ils avoient
quelque chose de conséquence à communiquer au
G. S. on les conduisit sur le champ au Serail ,
où ils déclarerent à S H. que tant qu'elle laisseroit
en place le G. V. et le Janissaire Aga , elle ne
devoit pas se flater d'être jamais tranquille sur le
Trône; que quant à eux , ils sçavoient bien qu'ils
n'avoient point de grace à esperer et qu'ils
étoient tout résignez à la mort , mais que ce seroit
sans cesse recommencer et que pour deux
hommes que l'on feroit mourir , il en renaîtroit
cinquante.
à
QuoiNOVEMBRE.
1731. 265!
"
Quoiqu'il en soit de ces differens rapports , il
est toujours certain que cette derniere conjuration
été découverte assez à temps pour la ayant
faire avorter il est à présumer que le G. V. l'a
entierement dissipée, par les promptes exécutions
qu'il a fait faire de tous ceux qu'on a pû surprendre,
qui y ont eu quelque part. Cela ne l'empûche
pas pourtant de prendre toutes les précautions
imaginables , pour prévenir de pareils complots
, et il a entr'autres donné de nouveaux ordres
d'arrêter généralement tous ceux qu'on trouveroit
la nuit dans les rues , en conséquence de
quoi le Topgi-Bachi , ou Chef des Canoniers ,
envoya lea de ce mois prier les Ministres qui
demeurent à Pera , d'ordonner aux Gens de leurs
Palais , à leurs Nationaux et à leurs Protegez
de se retirer de bonne - heure , et de ne sortir la
nuit , en cas de nécessité , qu'avec de la lumiere
et en compagnie d'un Janissaire.
Les Lettres de Constantinople , du ; et du 18
Septembre , portent qu'on continue toujours la
recherche et les exécutions des derniers Rebelles.
On avoit cru d'abord , comme il a été dit cidessus
, qu'il n'y avoit que de la Canaille parmi
cux ; mais on a découvert par les dépositions de
ceux qu'on a pris depuis , que cette conspiration
étoit d'une bien plus grande conséquence,puisque
beaucoup de gens de Loy en étoient les véritables
Chefs ; qu'ils s'étoient même distribuez dans
les différens quartiers de la Ville d'où devoient
partir les Etendarts , et qu'ils avoient si fort compté
sur le succès de leur entreprise , qu'ils étoient
déja convenu du partage, qu'ils se proposoient de
faire entr'eux , des principales Charges de l'Empire
Hij EX
2652 MERCURE DE FRANCE
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople
, écrite le 15 Septembre 1731 .
L s'est formé depuis pen un nouveau com-
Iplot de soulevement , dont les Chefs étoient
un Vizir , un Aga Albanois et quelques gens
de Loy ; ils avoient projetté de commencer la révolte
par le massacre du premier Vizir , universellement
abhorré à cause de sa cruauté et de
son avarice, Mais ce Ministre ayant pénétré leur
secret , donna des ordres avec tant de promptitude
que les Conjurez avant que d'avoir pu s'assembler
, furent partie taillez en pieces , et partie
traînez dans les Prisons ; tout le reste est en
fuite et entierement dissipé,
Le G. V. voyant cependant que cette tempête
menaçoit principalement sa tête , et voulant prévenir
ses ennemis cachez , presenta d'abord au
Sultan une liste d'environ 30 personnes , qui ,
comme créatures du gouvernement précédent
étoient censées être les Auteurs de la Rebellion
, prètendant de les faire transporter sur deux
Caleres , dans un exil éloigné , et d'en obtenir
Pordre du G. S.
Dans cette Liste il y avoit entr'autres noms
celui du Kislar-Agassi , lequel voyant le danger
qui le menaçoit , songea à le prévenir en perdant
son ennemi. Pour cet effet il gagna d'abord l'esprit
du G. S. par le moyen de la Sultane Validéş
il gagna aussi les Janissaires ; et par le conseil du
grand Trésorier et du Mufti , on demanda le rétablissement
de l'ancienne Coûtume , de tenir
deux Divans par semaine enfin à force d'intrigues
, la nuit du 10 du courant , le G. V. fut luimeme
embarqué sur la Galere qu'il avoit desti
néc
NOVEMBRE
1731. 2653-
1
Lee pour le transport de ses principaux ennemis ,
pour être conduit à Négrépont , en qualité de
Pacha de cette Province . Grace particuliere qu'il
doit à quelque reste de faveur auprès de la Reine
Mere , et du Sultan.
1 Le grand Sceau de l'Empire ôté au G. V. fut
donné le même temps à l'Aga des Janissaires, dé
claré par provision Caïmaran , jusqu'à l'arrivée
1 du sujet destiné à remplacer le Vizir déposé. On
parle fort de Issouf , Pacha de Silistrie , homme
septuagenaire , qui a été fort cher à Mustapha ,
Père du Sultan regnant.
Les Lettres d'Achmet , Pacha de Babilone, portent
qu'on s'est rendu maître de Chirmansach.
Cette nouvelle a été célébrée icy pendant trois
jours , au bruit du Canon ; mais on sçait que ce
poste avoit été abandonné par les Persans ; er on
est informé d'ailleurs que du côté d'Erivan , où
estle fort de la guerre , l'Armée d'Ali Pacha est
fort délabrée , tant par la désertion , que par les
maladies ; pendant que celle de Schach Thamas
est , dit- on , forte de 150000 combattans, qui se
trouvent campez sous le Canon de Tauris , dans
une situation avantageuse , et fortifiée d'une nom❤❤
breuse Artillerie.
D'autres Lettres marquent que deux Pachas
Turcs se sont jettez du côté des Persans , avec un
Corps de plus de 20000 hommes.La Porte ayant
été informée qu'ils entretenoient une secrete correspondance
avec les Ennemis , dépêcha des Capigis
pour apporter leurs têtes ; de quoi ayant
été avertis , ils ont pris le parti de se retirer tout
à-fait chez les Persans.
RELATION de la conspiration découverte
à Constantinople , le 1 Septembre 1731.
Epuis l'incendie du 21 Juillet dernier, où les
Janissaires donnerent encore des marques
de leur disposition à la révolte , on n'avoit eu aucun
indice qu'il se tramât rien contre le Gouvernement
cependant le 1 Septembre le ( 1 )
Dgebedgi Bachi vint avertir le G. V. qu'il s'étoit
formé une nouvelle conspiration à Constantinople,
et qu'elle devoit éclater le lendemain à la
pointe du jour.
·
1
Sur cet avis ce Ministre , qui ne put être informé
alors du nombre ni de la qualité des Rebelles
, se contenta de renforcer les Patrouilles pour
la nuit suivante , et d'augmenter considerablement
la garde , tant au Sérail , que chez lui , et
chez le Janissaice Aga. Celui- ci étant allé faire
sa ronde à l'ordinaire , rencontra à deux heures
de nuit, deux Dgebedgis bien armez , il les fit arrêter
, et sur leur air embarrassé et les réponses
qu'ils lui firent , îl les envoya chez le G. V.
Ce premier Ministre les ayant interrogez à son
tour , ils furent encore plus déconcertez , et jugeant
bien eux-mêmes , qu'après les défenses séveres
qui avoient été faites de marcher la nuit
avec des armes , il ne leur restoit aucun espoir
de se sauver , ils lui dirent franchement : Nous
sçavons bien , Seigneur , que c'est fait de notre
vie , mais avant que de mourir , nous voulons
vous déclarer tour. Nous sommes 1500 hommes
qui devions demain matin exciter une troisiéme
(1) C'est le Chef d'un Corps de Milice par.
ticuliere.
séditioni
NOVEMBRE. 1731. 2649
sédition , Nous avons vingt Etendarts , qui fuivis
chacun d'une bonne Troupe , se seroient répandus
par tous les quartiers de la Ville , et en
auroient fait soulever le Peuple . Le G. V. leur
ayant demandé , par quel motif ils avoient formé
un si noir dessein : Notre but , répondirentils
, étoit de nous faire une réputation dans le
monde , de nous enrichir et d'obliger notre Empereur
àfaire la paix avec nos freres les Persans,
et à faire la guerre aux Chrétiens . Quels
sont vos Chefs ? reprit le G. V. Ils repliquerent
qu'ils n'en connoissoient que six , qu'ils lui désignerent,
et qui leur avoient dit de ne s'embarrasser
de rien et de suivre seulement leurs ordres .
On envoya aussi-tôt du monde pour se saisir de
ces six Chefs. Ils n'étoient point alors chez eux ,
mais on y trouva beaucoup d'armes et plusieurs
Drapeaux , dont on s'empara. Ils furent ensuite
prix eux- mêmes , ainsi qu'un grand nombre de
jeurs complices avant la fin de la nuit . On alla en
même- tems prendre tous ceux qui furent accusez
ou soupçonnez , lesquels furent étranglez ou eurent
la tête coupée. On jetta les cadavres à la
Mer , et il y en eût quelques- uns exposez dans
les endroits les plus frequentez de Constantinople.
On dit que de ces 1500 Révoltez
, tous gens de
la lie du peuple , sans une seule personne
de marque, il y en avoit soo du Corps des Dgebed- gis , que la plus grande partie des autres étoit des Albanois
, et d'autres Gens , connus icy sous le nom general d'Arnautes
, qui avoient été chas- sez de Constantinople
après la seconde sédition , et qui y étoient rentrez successivement
, dégui- sez sous differens habits , et avec de grandes barbes
qu'ils s'étoient laissé croître pour être moins
H faci2650
MERCURE DE FRANCE
facilement reconnus ; le reste étoient des Janissaires
du Caire , dont il en est arrivé environ
4000 depuis peu , pour aller en Perse par la
Mer noire , et dont quelques- uns s'étoient débarquez
malgré les ordres prècis qu'on avoit
donnez , d'empêcher qu'aucun d'eux ne mit pied à
terre.
Comme ces derniers sont la plupart des déterminez
qui ne reconnoissent point de subordination
, qu'il y en avoit d'ailleurs cinq ou six
cent d'embarquez sur trois Bâtimens François ,
frétez à Aléxandrie, pour les transporter jusqu'ici
seulement , et qu'il est arrivé d'ailleurs d'autres
incidens inutiles à rapporter ; il n'a pas été possible
d'éviter qu'il ne s'en échapât journellement
plusieurs. Il y en eut même dix , qui la veille du
jour que la sédition devoit éclater, vinrent s'enyvrer
à Bey-Oglou , à l'extrémité de Péra. La Garde
qui est établie dans ce quartier , étant accourue
pour les saisir , ils se deffendirent si bien ,
qu'ils ne furent pris qu'après avoir blessé 1s
hommes, de plus de 150 , dont cette Garde étoit
composée.
Bien des gens assurent que les deux Dgebedgis
qui furent trouvez la nuit du 1 de ce mois
par le Janissaire Aga , lui ayant dit qu'ils avoient
quelque chose de conséquence à communiquer au
G. S. on les conduisit sur le champ au Serail ,
où ils déclarerent à S H. que tant qu'elle laisseroit
en place le G. V. et le Janissaire Aga , elle ne
devoit pas se flater d'être jamais tranquille sur le
Trône; que quant à eux , ils sçavoient bien qu'ils
n'avoient point de grace à esperer et qu'ils
étoient tout résignez à la mort , mais que ce seroit
sans cesse recommencer et que pour deux
hommes que l'on feroit mourir , il en renaîtroit
cinquante.
à
QuoiNOVEMBRE.
1731. 265!
"
Quoiqu'il en soit de ces differens rapports , il
est toujours certain que cette derniere conjuration
été découverte assez à temps pour la ayant
faire avorter il est à présumer que le G. V. l'a
entierement dissipée, par les promptes exécutions
qu'il a fait faire de tous ceux qu'on a pû surprendre,
qui y ont eu quelque part. Cela ne l'empûche
pas pourtant de prendre toutes les précautions
imaginables , pour prévenir de pareils complots
, et il a entr'autres donné de nouveaux ordres
d'arrêter généralement tous ceux qu'on trouveroit
la nuit dans les rues , en conséquence de
quoi le Topgi-Bachi , ou Chef des Canoniers ,
envoya lea de ce mois prier les Ministres qui
demeurent à Pera , d'ordonner aux Gens de leurs
Palais , à leurs Nationaux et à leurs Protegez
de se retirer de bonne - heure , et de ne sortir la
nuit , en cas de nécessité , qu'avec de la lumiere
et en compagnie d'un Janissaire.
Les Lettres de Constantinople , du ; et du 18
Septembre , portent qu'on continue toujours la
recherche et les exécutions des derniers Rebelles.
On avoit cru d'abord , comme il a été dit cidessus
, qu'il n'y avoit que de la Canaille parmi
cux ; mais on a découvert par les dépositions de
ceux qu'on a pris depuis , que cette conspiration
étoit d'une bien plus grande conséquence,puisque
beaucoup de gens de Loy en étoient les véritables
Chefs ; qu'ils s'étoient même distribuez dans
les différens quartiers de la Ville d'où devoient
partir les Etendarts , et qu'ils avoient si fort compté
sur le succès de leur entreprise , qu'ils étoient
déja convenu du partage, qu'ils se proposoient de
faire entr'eux , des principales Charges de l'Empire
Hij EX
2652 MERCURE DE FRANCE
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople
, écrite le 15 Septembre 1731 .
L s'est formé depuis pen un nouveau com-
Iplot de soulevement , dont les Chefs étoient
un Vizir , un Aga Albanois et quelques gens
de Loy ; ils avoient projetté de commencer la révolte
par le massacre du premier Vizir , universellement
abhorré à cause de sa cruauté et de
son avarice, Mais ce Ministre ayant pénétré leur
secret , donna des ordres avec tant de promptitude
que les Conjurez avant que d'avoir pu s'assembler
, furent partie taillez en pieces , et partie
traînez dans les Prisons ; tout le reste est en
fuite et entierement dissipé,
Le G. V. voyant cependant que cette tempête
menaçoit principalement sa tête , et voulant prévenir
ses ennemis cachez , presenta d'abord au
Sultan une liste d'environ 30 personnes , qui ,
comme créatures du gouvernement précédent
étoient censées être les Auteurs de la Rebellion
, prètendant de les faire transporter sur deux
Caleres , dans un exil éloigné , et d'en obtenir
Pordre du G. S.
Dans cette Liste il y avoit entr'autres noms
celui du Kislar-Agassi , lequel voyant le danger
qui le menaçoit , songea à le prévenir en perdant
son ennemi. Pour cet effet il gagna d'abord l'esprit
du G. S. par le moyen de la Sultane Validéş
il gagna aussi les Janissaires ; et par le conseil du
grand Trésorier et du Mufti , on demanda le rétablissement
de l'ancienne Coûtume , de tenir
deux Divans par semaine enfin à force d'intrigues
, la nuit du 10 du courant , le G. V. fut luimeme
embarqué sur la Galere qu'il avoit desti
néc
NOVEMBRE
1731. 2653-
1
Lee pour le transport de ses principaux ennemis ,
pour être conduit à Négrépont , en qualité de
Pacha de cette Province . Grace particuliere qu'il
doit à quelque reste de faveur auprès de la Reine
Mere , et du Sultan.
1 Le grand Sceau de l'Empire ôté au G. V. fut
donné le même temps à l'Aga des Janissaires, dé
claré par provision Caïmaran , jusqu'à l'arrivée
1 du sujet destiné à remplacer le Vizir déposé. On
parle fort de Issouf , Pacha de Silistrie , homme
septuagenaire , qui a été fort cher à Mustapha ,
Père du Sultan regnant.
Les Lettres d'Achmet , Pacha de Babilone, portent
qu'on s'est rendu maître de Chirmansach.
Cette nouvelle a été célébrée icy pendant trois
jours , au bruit du Canon ; mais on sçait que ce
poste avoit été abandonné par les Persans ; er on
est informé d'ailleurs que du côté d'Erivan , où
estle fort de la guerre , l'Armée d'Ali Pacha est
fort délabrée , tant par la désertion , que par les
maladies ; pendant que celle de Schach Thamas
est , dit- on , forte de 150000 combattans, qui se
trouvent campez sous le Canon de Tauris , dans
une situation avantageuse , et fortifiée d'une nom❤❤
breuse Artillerie.
D'autres Lettres marquent que deux Pachas
Turcs se sont jettez du côté des Persans , avec un
Corps de plus de 20000 hommes.La Porte ayant
été informée qu'ils entretenoient une secrete correspondance
avec les Ennemis , dépêcha des Capigis
pour apporter leurs têtes ; de quoi ayant
été avertis , ils ont pris le parti de se retirer tout
à-fait chez les Persans.
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Résumé : RELATION de la conspiration découverte à Constantinople, le 1 Septembre 1731.
En juillet 1731, un incendie à Constantinople révéla la disposition des Janissaires à la révolte. Le 1er septembre, le Dgebedgi Bachi informa le Grand Vizir d'une nouvelle conspiration prévue pour le lendemain. Le Grand Vizir, ignorant le nombre et la qualité des rebelles, renforça les patrouilles et la garde. Deux Dgebedgis armés furent arrêtés et avouèrent faire partie d'une conspiration impliquant 1500 hommes, 20 étendards, et un plan pour soulever le peuple. Leur objectif était de se faire une réputation, s'enrichir, et forcer l'Empereur à faire la paix avec les Persans et la guerre aux Chrétiens. Six chefs et de nombreux complices furent identifiés et arrêtés. Les rebelles étaient principalement des Janissaires du Caire et des Albanais récemment revenus à Constantinople. Des exécutions massives suivirent, et les cadavres furent jetés à la mer ou exposés. Malgré ces mesures, des incidents continuèrent, et le Grand Vizir prit des précautions supplémentaires pour prévenir de futurs complots. Une nouvelle conspiration impliquant un Vizir et des gens de loi fut également découverte et réprimée. Le Grand Vizir fut finalement exilé, et le Grand Sceau de l'Empire fut donné à l'Aga des Janissaires. Parallèlement, des nouvelles de la guerre contre les Persans mentionnaient des désertions et des maladies dans l'armée turque, ainsi que des défections de deux Pachas turcs.
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991
p. 2655
POLOGNE.
Début :
Le 28. Octobre, le Roy arriva à Warsovie au bruit d'une Salve generale de l'Artillerie [...]
Mots clefs :
Roi, Concours de noblesse, Conspiration , Aurore boréale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
PoO L GN B
E 28. Octobre , le Roy arriva à Warsovie
au bruit d'une Salve generale de l'Artillerie
des Remparts. Il y eut un grand concours de
Noblesse au Château , pour complimenter S. M.
sur son heureux Voyage , pendant lequel on
assure que S. M. a découvert une conspiration
contre sa personne , et qu'on a arrêté deux
Etrangers , entr'autres , le Baron de Geisberg de
Chevenost , Chimiste , qui a été pris à Offembach
, et conduit prisonnier à Dresde.
On a vú à Grodno , pendant trois nuits consecutives
, une Aurore boreale d'une lumiere
très-vive , et qui s'est fait appercevoir à trente
lieues à la ronde.
SUE
E 28. Octobre , le Roy arriva à Warsovie
au bruit d'une Salve generale de l'Artillerie
des Remparts. Il y eut un grand concours de
Noblesse au Château , pour complimenter S. M.
sur son heureux Voyage , pendant lequel on
assure que S. M. a découvert une conspiration
contre sa personne , et qu'on a arrêté deux
Etrangers , entr'autres , le Baron de Geisberg de
Chevenost , Chimiste , qui a été pris à Offembach
, et conduit prisonnier à Dresde.
On a vú à Grodno , pendant trois nuits consecutives
, une Aurore boreale d'une lumiere
très-vive , et qui s'est fait appercevoir à trente
lieues à la ronde.
SUE
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Résumé : POLOGNE.
Le 28 octobre, le roi arriva à Varsovie. La noblesse le félicita. Durant son voyage, il découvrit une conspiration, menant à l'arrestation du baron de Geisberg et d'un autre étranger. À Grodno, une aurore boréale intense fut observée trois nuits de suite.
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992
p. 2655-2656
SUÈDE.
Début :
Le Roy a actuellement sur pied 40000. hommes, tant d'Infanterie que de Cavalerie. Les [...]
Mots clefs :
Infanterie, Ratification, Convention préliminaire, Traité de Commerce
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texteReconnaissance textuelle : SUÈDE.
SUEDE.
LERoy a actuellement mes , tant d'Infanteriesquurepideed C4a0v0al0e0r,ieh.oLme-s
Magazins de la Finlande sont remplis , et le
Gouverneur General de cette Province , écrit
qu'il y avoit suffisamment de grains pour nourrir
les habitans jusqu'à la récolte prochaine.
On écrit de Copenhague qu'on y a reçu
Hilj la
de
2656 MERCURE DE FRANCE
la Haye la ratification d'une convention préli--
minaire , qui a été concluë entre le Roy de
Dannemarck et les Etats Generaux , laquelle , à
ce qu'on croit
de Commerce.
LERoy a actuellement mes , tant d'Infanteriesquurepideed C4a0v0al0e0r,ieh.oLme-s
Magazins de la Finlande sont remplis , et le
Gouverneur General de cette Province , écrit
qu'il y avoit suffisamment de grains pour nourrir
les habitans jusqu'à la récolte prochaine.
On écrit de Copenhague qu'on y a reçu
Hilj la
de
2656 MERCURE DE FRANCE
la Haye la ratification d'une convention préli--
minaire , qui a été concluë entre le Roy de
Dannemarck et les Etats Generaux , laquelle , à
ce qu'on croit
de Commerce.
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Résumé : SUÈDE.
En Suède, les magasins de la Finlande sont bien approvisionnés en grains, assurant la subsistance jusqu'à la prochaine récolte. Au Danemark, une convention préliminaire a été conclue entre le roi et les États Généraux des Pays-Bas, probablement concernant le commerce.
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993
p. 2656-2657
ALLEMAGNE.
Début :
L'Envoyé du G. S. partit de Vienne le 17. d'Octobre pour retourner à Constantinople ; [...]
Mots clefs :
Envoyé , Cardinal, Tutelle
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
L'Envoyé du G. S. partit de Vienne le 17.
d'Octobre pour retourner à Constantinople ;
il a été escorté jusqu'à Comorre par un Détachement
de la Garnison de Vienne , et accom
pagné par le Consul de sa Nation , qui a été
continué pour trois ans .
Le Comte de Staremberg , Ministre de l'Empereur
à la Diette de Ratisbonne , est revenu de
Munich , où il étoit allé pour une commission
particuliere , par rapport à la garantie de la
Pragmatique- Sanction , par laquelle S. M. Imp.
souhaitte d'assurer à l'Archiduchesse , sa Fille
aînée , la succession aux Pays héreditaires de la
Maison d'Autriche. Les Regimens d'Infanterie
et de Cavalerie que S. M. I. fait revenir d'Itafie
, sont actuellement en marche pour se rendre
dans la Basse- Autriche,
Le Comte Salvatico , qui réside à Vienne depuis
dix ans , avec caractère d'Envoyé du Duc
de Parme , a été continué dans ses fonctions par
l'Infant Don Carlos .
Le Cardinal d'Althan est actuellement dans un
Convent prês de Presbourg on dit que c'est
par ordre de l'Empereur.
On a publié à Vienne un Decret du Conseil
Aulique , datté du 16. d'Oetobre , par lequel
l'Empereur déclare qu'ayant accepté l'émancipation
que le Roy d'Espagne a faite de l'Infant
Don
NOVEMBRE. 1731. 2657
·
Don Carlos , S. M. 1. avoit pourvu à la turelle
de ce Prince et qu'elle avoit nommé pour sa
Tutrice la Duchesse Dorothée Sophie , Duchesse
Douairiere de Parme et de Plaisance , son
Aycule , et pour son Tuteur , le grand Duc de
Toscane.
L'Envoyé du G. S. partit de Vienne le 17.
d'Octobre pour retourner à Constantinople ;
il a été escorté jusqu'à Comorre par un Détachement
de la Garnison de Vienne , et accom
pagné par le Consul de sa Nation , qui a été
continué pour trois ans .
Le Comte de Staremberg , Ministre de l'Empereur
à la Diette de Ratisbonne , est revenu de
Munich , où il étoit allé pour une commission
particuliere , par rapport à la garantie de la
Pragmatique- Sanction , par laquelle S. M. Imp.
souhaitte d'assurer à l'Archiduchesse , sa Fille
aînée , la succession aux Pays héreditaires de la
Maison d'Autriche. Les Regimens d'Infanterie
et de Cavalerie que S. M. I. fait revenir d'Itafie
, sont actuellement en marche pour se rendre
dans la Basse- Autriche,
Le Comte Salvatico , qui réside à Vienne depuis
dix ans , avec caractère d'Envoyé du Duc
de Parme , a été continué dans ses fonctions par
l'Infant Don Carlos .
Le Cardinal d'Althan est actuellement dans un
Convent prês de Presbourg on dit que c'est
par ordre de l'Empereur.
On a publié à Vienne un Decret du Conseil
Aulique , datté du 16. d'Oetobre , par lequel
l'Empereur déclare qu'ayant accepté l'émancipation
que le Roy d'Espagne a faite de l'Infant
Don
NOVEMBRE. 1731. 2657
·
Don Carlos , S. M. 1. avoit pourvu à la turelle
de ce Prince et qu'elle avoit nommé pour sa
Tutrice la Duchesse Dorothée Sophie , Duchesse
Douairiere de Parme et de Plaisance , son
Aycule , et pour son Tuteur , le grand Duc de
Toscane.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En octobre 1731, l'Envoyé du Grand Seigneur quitta Vienne pour Constantinople, escorté jusqu'à Comorre par un détachement de la garnison de Vienne et accompagné par le Consul de sa nation, dont le mandat fut renouvelé pour trois ans. Le Comte de Staremberg, Ministre de l'Empereur à la Diète de Ratisbonne, revint de Munich après une mission concernant la garantie de la Pragmatique Sanction, visant à assurer la succession des Pays héréditaires de la Maison d'Autriche à l'Archiduchesse, fille aînée de l'Empereur. Les régiments d'infanterie et de cavalerie revenant d'Italie étaient en marche vers la Basse-Autriche. Le Comte Salvatico, Envoyé du Duc de Parme à Vienne depuis dix ans, fut reconduit dans ses fonctions par l'Infant Don Carlos. Le Cardinal d'Althan résidait dans un couvent près de Presbourg, selon les ordres de l'Empereur. Un décret du Conseil Aulique, daté du 16 octobre, annonça que l'Empereur avait accepté l'émancipation de l'Infant Don Carlos par le Roi d'Espagne et nommé la Duchesse Dorothée Sophie, Duchesse douairière de Parme et de Plaisance, comme tutrice, et le Grand-Duc de Toscane comme tuteur du Prince.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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994
p. 2657-2660
ITALIE.
Début :
La Congregation établie à Rome pour faire construire le nouveau Portail de l'Eglise de [...]
Mots clefs :
Congrégation, Rome, Pape, Obédience, Régence, Duchesse
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
>
> pour
A Congregation établie à Rome pour faire
construire le nouveau Portail de l'Eglise de
S. Jean de Latran s'assembla le 8. Octobre
chez le Cardinal Corsini chercher les
moyens d'avoir les fonds nécessaires , et il fut
résolu de représenter au Pape , qu'il étoit impossible
d'entreprendre cet Edifice , à moins que
S. S. ne voulût y contribuer de ses propres
deniers , à l'exemple d'Innocent XIII .
On convint aussi de prier le Pape d'écrire à
tous les Princes Catholiques , pour les engager
à contribuer à l'édification d'un Monument qui
doit orner la premiere Eglise de cette Capitale.
L'Architecte qui en a fourni le Dessein , a offert
de le faire executer sans en recevoir aucun émolument
.
> Le Pape a résolu de rétablir l'ancien usage
qui oblige les nouveaux Cardinaux à faire une
Entrée publique , et à se rendre en Cavalcade au
Palais pour l'obédience .
"
Le 30. Octobre , on fit partir pour Civita-
Vecchia , une Chaîne de 66, Criminels , condamnez
aux Galeres du nombre desquels étoit
le Caporal des Sbirres , qui eût l'insolence de
frapper , il y a quelques mois , le Suisse du Ministre
du Roi de Pologne.
Le 7: Ottobre vers les 8 , heures du matin ,
Hv
2658 MERCURE DE FRANCE
on ressentit à Naples une secousse de Tremblement
de Terre , qui ne causa aucun dom- .
mage ; mais le Peuple en fut si fort effrayé ,
qu'il sortit en foule de la Ville et resta jusqu'au
lendemain dans la Campagne.
"
On a fermé à cette occasion tous les Theatres ,
et on a exposé les principales Reliques de l'Eglise
Métropolitaine.
On a appris que la Regence de Parme avoit
fait payer à la Duchesse Doüairiere , Henriette
de Modene , les 60000. Pistoles que le feu Duc
son Epoux lui avoit laissées par son Testament ;
qu'on faisoit à Parme de grands Préparatis.
pour la réception de l'Infant Don Carlos , et
que le bruit couroit qu'on devoit fortifier quelques
Places de ce Duché , pour y former des
Magazins tant de Provisions que de Munitions
de Guerre.
>
>-
On écrit de Florence , que le 18. Octobre
M. Marmos , Auditeur General , eût une longue
Audience du Grand Duc , dans laquelle il fit
en presence de M. Tornaquinci , Secretaire d'Etat
et de l'Auditeur Fiscal , la lecture du projet
de Serment que le Grand Duc doit prêter en
qualité de Tuteur de l'Infant Don Carlos , done
la Princesse Dorothée premiere Duchesse
Douairiere de Parme sera aussi Tutrice jusqu'à
la majorité de ce Prince , qui est fixée à
18. ans.
"
>
L'Escadre du Roy d'Espagne et celle du Roy
d'Angleterre , qui étoient parties le 16 et le 17
Octobre de Barcelonne , parurent à la vûë de
Livourne le 26 sur les 4. heures après midi. Le
27. au matin , elles commencerent à y jetter
P'Ancre elles sont composées de 36 Vaisseaux
de Guerre et de 116 Bâtimens de transport.
:
>
NOVEMBRE 1731. 2659
>
Le 29 on commença à débarquer les Troupes
Espagnoles , qu'on a distribuées dans leurs quartiers
, à mesure qu'elles entroient dans la Ville.
Le Comte Caponi , Gouverneur de Livourne
reçut le même jour les complimens des deux
Commandans de ces Escadres , qui dépêcherent
le soir à Florence deux Officiers de distinction
pour rendre au Grand Duc des respects de leur
part..
Les Galeres du Roy d'Espagne sont restées
à Antibes , où elles attendront l'Infant Don
Carlos , qui montera la Capitane.
Les Gouverneurs de Pise et de Porto- Ferrayo ,
se sont rendus à leurs Gouvernemens » pour recevoir
les détachemens des Troupes Espagnoles ,
qu'on doit envoyer dans ces deux Places.
On a appris de Venise , que le Renegat Jean
Joggia étoit avec son Escadre dans les Mers
du Levant ; qu'il avoit pris un Vaisseau de la
République qu'il en avoit fait massacrer l'Equipage
, et mis le Capitaine aux Fers , et qu'on
craignoit qu'il ne vint attaquer quelques Forte
resses de la Republique dans le Levant
On mande de Genes que le Grand Conseil a
nommé plusieurs Gentilshommes pour compli
menter le Duc de S. Aignan , Ambassadeur du
Roi T. Ch . auprès du S. Siege , à son arrivée
à Genes , et pour lui tenir compagnie pendant
le séjour qu'il y fera..
Les Lettres de Corse portent que le Colone,,
Vela s'étoit emparé de la petite Ville de Luncio,
O plusieurs Rebelles . qui s'y étoient retirés é
avoient été taillés en pieces ; qu'il étoit retourn
ensuite à Ajaccio et que les habitans de plus
sieurs autres Villes de l'Isle de Corse y avoien
euvoyé des Députez pour se soumettre à la République..
Hvis Le
2660 MERCURE DE FRANCE
Le bruit court que , malgré les Négociations ,
commencées pour terminer les affaires de cente
Isle , par l'entremise de l'Empereur , le General
Wachtendonck avoit dû attaquer les Rebelles
dans leurs retranchemens de Vescovado .
L'Officier Allemand que le même General
avoit dépêché à Vienne , pour y porter les Propositions
des Rebelles de l'Isle de Corse , en est
revenu ; et on assure qu'il a rapporté que l'Empereur
étoit disposé à se rendre Mediateur de leur
differend avec la Republique , à condition que
les Chefs de ces Rebelles ne seroient point compris
dans l'Amnistie Generale qu'on accordera à
tous les autres et qu'ils sortiroient de l'Isle
avec leurs Familles et leurs Effets , sans jamais
pouvoir y revenir , sous quelque prétexte que
ce puisse être.
Le bruit court qu'on a attaqué les Rebelles
dans leurs rétranchemens de Vescovado ; qu'ils
ont été contraints de les abandonner , mais que
les Troupes de la Republique , et les Troupes
Auxiliaires de l'Empereur y avoient perdu plu
sieurs Officiers de consideration.
>
> pour
A Congregation établie à Rome pour faire
construire le nouveau Portail de l'Eglise de
S. Jean de Latran s'assembla le 8. Octobre
chez le Cardinal Corsini chercher les
moyens d'avoir les fonds nécessaires , et il fut
résolu de représenter au Pape , qu'il étoit impossible
d'entreprendre cet Edifice , à moins que
S. S. ne voulût y contribuer de ses propres
deniers , à l'exemple d'Innocent XIII .
On convint aussi de prier le Pape d'écrire à
tous les Princes Catholiques , pour les engager
à contribuer à l'édification d'un Monument qui
doit orner la premiere Eglise de cette Capitale.
L'Architecte qui en a fourni le Dessein , a offert
de le faire executer sans en recevoir aucun émolument
.
> Le Pape a résolu de rétablir l'ancien usage
qui oblige les nouveaux Cardinaux à faire une
Entrée publique , et à se rendre en Cavalcade au
Palais pour l'obédience .
"
Le 30. Octobre , on fit partir pour Civita-
Vecchia , une Chaîne de 66, Criminels , condamnez
aux Galeres du nombre desquels étoit
le Caporal des Sbirres , qui eût l'insolence de
frapper , il y a quelques mois , le Suisse du Ministre
du Roi de Pologne.
Le 7: Ottobre vers les 8 , heures du matin ,
Hv
2658 MERCURE DE FRANCE
on ressentit à Naples une secousse de Tremblement
de Terre , qui ne causa aucun dom- .
mage ; mais le Peuple en fut si fort effrayé ,
qu'il sortit en foule de la Ville et resta jusqu'au
lendemain dans la Campagne.
"
On a fermé à cette occasion tous les Theatres ,
et on a exposé les principales Reliques de l'Eglise
Métropolitaine.
On a appris que la Regence de Parme avoit
fait payer à la Duchesse Doüairiere , Henriette
de Modene , les 60000. Pistoles que le feu Duc
son Epoux lui avoit laissées par son Testament ;
qu'on faisoit à Parme de grands Préparatis.
pour la réception de l'Infant Don Carlos , et
que le bruit couroit qu'on devoit fortifier quelques
Places de ce Duché , pour y former des
Magazins tant de Provisions que de Munitions
de Guerre.
>
>-
On écrit de Florence , que le 18. Octobre
M. Marmos , Auditeur General , eût une longue
Audience du Grand Duc , dans laquelle il fit
en presence de M. Tornaquinci , Secretaire d'Etat
et de l'Auditeur Fiscal , la lecture du projet
de Serment que le Grand Duc doit prêter en
qualité de Tuteur de l'Infant Don Carlos , done
la Princesse Dorothée premiere Duchesse
Douairiere de Parme sera aussi Tutrice jusqu'à
la majorité de ce Prince , qui est fixée à
18. ans.
"
>
L'Escadre du Roy d'Espagne et celle du Roy
d'Angleterre , qui étoient parties le 16 et le 17
Octobre de Barcelonne , parurent à la vûë de
Livourne le 26 sur les 4. heures après midi. Le
27. au matin , elles commencerent à y jetter
P'Ancre elles sont composées de 36 Vaisseaux
de Guerre et de 116 Bâtimens de transport.
:
>
NOVEMBRE 1731. 2659
>
Le 29 on commença à débarquer les Troupes
Espagnoles , qu'on a distribuées dans leurs quartiers
, à mesure qu'elles entroient dans la Ville.
Le Comte Caponi , Gouverneur de Livourne
reçut le même jour les complimens des deux
Commandans de ces Escadres , qui dépêcherent
le soir à Florence deux Officiers de distinction
pour rendre au Grand Duc des respects de leur
part..
Les Galeres du Roy d'Espagne sont restées
à Antibes , où elles attendront l'Infant Don
Carlos , qui montera la Capitane.
Les Gouverneurs de Pise et de Porto- Ferrayo ,
se sont rendus à leurs Gouvernemens » pour recevoir
les détachemens des Troupes Espagnoles ,
qu'on doit envoyer dans ces deux Places.
On a appris de Venise , que le Renegat Jean
Joggia étoit avec son Escadre dans les Mers
du Levant ; qu'il avoit pris un Vaisseau de la
République qu'il en avoit fait massacrer l'Equipage
, et mis le Capitaine aux Fers , et qu'on
craignoit qu'il ne vint attaquer quelques Forte
resses de la Republique dans le Levant
On mande de Genes que le Grand Conseil a
nommé plusieurs Gentilshommes pour compli
menter le Duc de S. Aignan , Ambassadeur du
Roi T. Ch . auprès du S. Siege , à son arrivée
à Genes , et pour lui tenir compagnie pendant
le séjour qu'il y fera..
Les Lettres de Corse portent que le Colone,,
Vela s'étoit emparé de la petite Ville de Luncio,
O plusieurs Rebelles . qui s'y étoient retirés é
avoient été taillés en pieces ; qu'il étoit retourn
ensuite à Ajaccio et que les habitans de plus
sieurs autres Villes de l'Isle de Corse y avoien
euvoyé des Députez pour se soumettre à la République..
Hvis Le
2660 MERCURE DE FRANCE
Le bruit court que , malgré les Négociations ,
commencées pour terminer les affaires de cente
Isle , par l'entremise de l'Empereur , le General
Wachtendonck avoit dû attaquer les Rebelles
dans leurs retranchemens de Vescovado .
L'Officier Allemand que le même General
avoit dépêché à Vienne , pour y porter les Propositions
des Rebelles de l'Isle de Corse , en est
revenu ; et on assure qu'il a rapporté que l'Empereur
étoit disposé à se rendre Mediateur de leur
differend avec la Republique , à condition que
les Chefs de ces Rebelles ne seroient point compris
dans l'Amnistie Generale qu'on accordera à
tous les autres et qu'ils sortiroient de l'Isle
avec leurs Familles et leurs Effets , sans jamais
pouvoir y revenir , sous quelque prétexte que
ce puisse être.
Le bruit court qu'on a attaqué les Rebelles
dans leurs rétranchemens de Vescovado ; qu'ils
ont été contraints de les abandonner , mais que
les Troupes de la Republique , et les Troupes
Auxiliaires de l'Empereur y avoient perdu plu
sieurs Officiers de consideration.
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Résumé : ITALIE.
En octobre 1731, à Rome, une congrégation se réunit pour discuter de la construction du nouveau portail de l'église Saint-Jean-de-Latran. Il fut décidé de solliciter une contribution financière du Pape et des princes catholiques. L'architecte proposa de réaliser le projet sans rémunération. Le Pape rétablit également l'usage des entrées publiques des nouveaux cardinaux. Le 30 octobre, 66 criminels, dont un caporal des sbires, furent envoyés aux galères à Civita-Vecchia. À Naples, une secousse de tremblement de terre le 7 octobre effraya la population, entraînant la fermeture des théâtres et l'exposition des principales reliques de l'église métropolitaine. À Parme, la régence versa 60 000 pistoles à la duchesse douairière Henriette de Modène et se préparait à recevoir l'infant Don Carlos. Des rumeurs circulaient sur la fortification de certaines places du duché. À Florence, l'auditeur général Marmos lut un projet de serment que le grand-duc devait prêter en tant que tuteur de Don Carlos. La princesse Dorothée était également tutrice jusqu'à la majorité du prince, fixée à 18 ans. Les escadres du roi d'Espagne et du roi d'Angleterre, composées de 36 vaisseaux de guerre et 116 bâtiments de transport, apparurent à Livourne le 26 octobre. Le 27, elles commencèrent à débarquer les troupes espagnoles. Les gouverneurs de Pise et de Porto-Ferrajo se rendirent à leurs postes pour recevoir les détachements des troupes espagnoles. À Venise, le renégat Jean Joggia attaqua un vaisseau de la République, massacrant l'équipage et capturant le capitaine. À Gênes, le grand conseil nomma des gentilshommes pour accueillir l'ambassadeur du roi auprès du Saint-Siège. En Corse, le colonel Vela s'empara de la ville de Luncio et reçut la soumission de plusieurs autres villes. Des négociations étaient en cours pour terminer les affaires de l'île, avec l'Empereur comme médiateur potentiel. Les rebelles furent attaqués dans leurs retranchements de Vescovado, mais les troupes subirent des pertes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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995
p. 2661-2663
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 21 Octobre vers les 8. heures du soir, le Duc de Lorraine arriva à Greenwich dans [...]
Mots clefs :
Duc de Lorraine, Ambassadeur, Statue équestre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
E 21 Octobre vers les 8. heures du soir , le
Duc de Lorraine arriva à Greenwich dans
le Yacht des Etats - Generaux , à bord duquel il
Pasta
2662 MERCURE DE FRANCE
>
,
passa la nuit. Le 24. vers les neuf heures diz
matin il alla débarquer à la Tour , où le
Comte de Kinski , Envoyé Extr . de l'Empereur,.
alla le recevoir et le conduisit à son Hôtel ,
dans la Place d'Hanover où ce Prince recût
les complimens des Ministres Etrangers , et de
plusieurs Seigneurs de la Cour. L'après-midy,
il fut complimenté de la part du Roy par le
Comte de Scarborough , et de la part du Prince:
de Galles par le Lord Malpas .
>
le
Le 2s ,le Duc de Lorraine partit pour Hamp
toncourt , dans le Carosse du Comte de Kinski
où étoient cet Ambassadeur , et deux autres Personnes
de distinction . Ce Prince étant arrivé à
Hamptoncourt vers les deux heures après midy
il fut reçu par le Lord . Chambellan et par
Comte de Dunmore , Gentil-homme de la Chambre
en quartier ,, qui le conduisirent dans le
Cabinet de S. M d'où il fut conduit à l'Appartement
de la Reine par le Comte de Gran--
tham et ensuite à celui du Prince de Galles..
Vers les 4. heures après midi , le Duc de Lorraine
alla diner à la Maison de Campagne du
Comte de Kinski . Le 27. le Roy , la Reine et
le Duc de Lorraine allerent courir le Cerf dans.
la Forêt de Windsor , avec les Princes et Prin
cesses de la Famille Royale ; vers les
4. heures
êtant revenus à Hamploncourt , ce Prince dina
avec L. M.
•
On apprend de Londres , que le 2 de ce
mois il se tint une Assemblée à l'Hôtel de Ville ,
dans laquelle on présenta une Requête , signée
par un grand nombre de Citoyens et autres 2
pour demander permission d'ériger à leurs propres
frais une Statue Equestre du feu Roy
Guillaume , à l'entrée de Cheapside , qui est la
plus
NOVEMBRE. 1731. 2663
plus belle rue de la Cité ; mais la question ayant:
été proposée , si on feroit la lecture de cette Requête
, la Negative l'emporta de 77. voix contre :
25 , quoique le Lord Maire et huit des Aldermans
qui y étoient presens , eussent vôté
nimement pour en faire la lecture.
E 21 Octobre vers les 8. heures du soir , le
Duc de Lorraine arriva à Greenwich dans
le Yacht des Etats - Generaux , à bord duquel il
Pasta
2662 MERCURE DE FRANCE
>
,
passa la nuit. Le 24. vers les neuf heures diz
matin il alla débarquer à la Tour , où le
Comte de Kinski , Envoyé Extr . de l'Empereur,.
alla le recevoir et le conduisit à son Hôtel ,
dans la Place d'Hanover où ce Prince recût
les complimens des Ministres Etrangers , et de
plusieurs Seigneurs de la Cour. L'après-midy,
il fut complimenté de la part du Roy par le
Comte de Scarborough , et de la part du Prince:
de Galles par le Lord Malpas .
>
le
Le 2s ,le Duc de Lorraine partit pour Hamp
toncourt , dans le Carosse du Comte de Kinski
où étoient cet Ambassadeur , et deux autres Personnes
de distinction . Ce Prince étant arrivé à
Hamptoncourt vers les deux heures après midy
il fut reçu par le Lord . Chambellan et par
Comte de Dunmore , Gentil-homme de la Chambre
en quartier ,, qui le conduisirent dans le
Cabinet de S. M d'où il fut conduit à l'Appartement
de la Reine par le Comte de Gran--
tham et ensuite à celui du Prince de Galles..
Vers les 4. heures après midi , le Duc de Lorraine
alla diner à la Maison de Campagne du
Comte de Kinski . Le 27. le Roy , la Reine et
le Duc de Lorraine allerent courir le Cerf dans.
la Forêt de Windsor , avec les Princes et Prin
cesses de la Famille Royale ; vers les
4. heures
êtant revenus à Hamploncourt , ce Prince dina
avec L. M.
•
On apprend de Londres , que le 2 de ce
mois il se tint une Assemblée à l'Hôtel de Ville ,
dans laquelle on présenta une Requête , signée
par un grand nombre de Citoyens et autres 2
pour demander permission d'ériger à leurs propres
frais une Statue Equestre du feu Roy
Guillaume , à l'entrée de Cheapside , qui est la
plus
NOVEMBRE. 1731. 2663
plus belle rue de la Cité ; mais la question ayant:
été proposée , si on feroit la lecture de cette Requête
, la Negative l'emporta de 77. voix contre :
25 , quoique le Lord Maire et huit des Aldermans
qui y étoient presens , eussent vôté
nimement pour en faire la lecture.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Du 21 au 27 octobre, le Duc de Lorraine effectua une visite officielle en Angleterre. Le 21 octobre, il arriva à Greenwich et passa la nuit à bord du yacht des États-Généraux. Le 24 octobre, il débarqua à la Tour de Londres où il fut accueilli par le Comte de Kinski, envoyé de l'Empereur, et reçut les compliments des ministres étrangers et de plusieurs seigneurs de la cour. Dans l'après-midi, il fut salué par le Comte de Scarborough au nom du roi et par le Lord Malpas au nom du Prince de Galles. Le 25 octobre, il se rendit à Hampton Court dans le carrosse du Comte de Kinski et fut reçu par le Lord Chambellan et le Comte de Dunmore, qui le conduisirent dans les appartements royaux. Vers 16 heures, il dîna à la maison de campagne du Comte de Kinski. Le 27 octobre, le roi, la reine et le Duc de Lorraine participèrent à une chasse au cerf dans la forêt de Windsor avec les princes et princesses de la famille royale, avant de dîner ensemble à Hampton Court. Par ailleurs, le 2 novembre, une assemblée à l'Hôtel de Ville de Londres rejeta une requête pour ériger une statue équestre du roi Guillaume à l'entrée de Cheapside, malgré le soutien du Lord Maire et de huit aldermen.
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996
p. 2663-2664
ADDITION.
Début :
Par les dernieres Lettres de Constantinople, on a appris que c'étoit Osman, Pacha de [...]
Mots clefs :
Constantinople, Grand vizir, Divan, Milice, Tremblement de terre, Bataillon, Lisbonne
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texteReconnaissance textuelle : ADDITION.
ADDITION.
Ar les dernieres Lettres de Constantinople ;
on a appris que c'étoit Osman , Pacha de
Bosnie , qui avoit été nommé Grand Visir
qu'il avoit fait uue Entrée magnifique ; que le .
Peuple l'avoit reçu avec de grandes acclama
tions ; que les trois jours après son Entrée , it
avoit fait assembler le Divan , pour lui faireconnoître
la nécessité qu'il y avoit de prendre
des mesures pour rétablir la bonne intelligence
entre le G. S , la Milice et le Peuple ; qu'il falloit
cesser les poursuites qu'on faisoit avec trop
de rigueur contre ceux qui n'étoient que soupçonnez
d'avoir eû part aux dernieres revoltes ;
que c'étoit le seul moyen qu'il croyoit capable
de rétablir la tranquillité dans la Ville ; qu'en
conséquence de cet avis , on avoit déchiré tous
les Procès qu'on avoit commencé d'instruire:
contre divers Particuliers , et qu'on avoit r'ouvert
les Caffés publics qui avoient été fermez
par ordre du dernier G. V ; que le G. S. avoit
nommé un nouvel Aga des Jannissaires , et un
nouveau Capitan Pacha.
On mande de Moscou , qu'un Officier arrivé
de Derbent avoit confirmé les premiers avis. "
d'une
2664 MERCURE DE FRANCE
'd'une Victoire remportée par le Roi de Perse
sur le secours que le G. S. envoyoit au Gouver
neur d'Erivan. Ce secours qui étoit de 20000 .
hommes ayant été attaqué par les Persans à
une journée de Bagdad , dans un défilé où il ne
pouvoit se mettre en bataille , 8000. Turcs y
furent tués sur la place , 2000. faits Prisonniers,
et le reste s'étant sauvé abandonna ses provisions
ses munitions de Guerre et quelques
pieces de Canon.
2
›
,
Par les Lettres de Naples on apprend que le
Tremblement de Terre du 17. du inois dernier ,
avoit été très - violent dans la Pouille et dans
l'Abruzze ; qu'il avoit renversé près des deux
tiers de la petite Ville de Barletta , et un grand
nombre de Maisons dans celle de Canosa , et
que plusieurs habitans de ces deux Villes avoient
péri sous les ruines.
Deux Bataillons du Regiment de Ligneville ,
et le Regiment de Dragons de Saxe- Gotha , qui
étoient dans le Royaume de Napies , se préparent
à partir dans peu pour Genes où ils feront
partie du troisiéme Corps de Troupes que
l'Empereur a accordé à cette Republique , pour
soumettre les Rebelles de l'Isle de Corse .
จ
On apprend de Lisbonne le , que 10 Octobre
on publia un Decret , par lequel le Roy de
Portugal a levé toutes les deffenses faites aa
mois de Juillet 1728 , d'avoir aucune correspons
dance avec la Cour de Rome.
Ar les dernieres Lettres de Constantinople ;
on a appris que c'étoit Osman , Pacha de
Bosnie , qui avoit été nommé Grand Visir
qu'il avoit fait uue Entrée magnifique ; que le .
Peuple l'avoit reçu avec de grandes acclama
tions ; que les trois jours après son Entrée , it
avoit fait assembler le Divan , pour lui faireconnoître
la nécessité qu'il y avoit de prendre
des mesures pour rétablir la bonne intelligence
entre le G. S , la Milice et le Peuple ; qu'il falloit
cesser les poursuites qu'on faisoit avec trop
de rigueur contre ceux qui n'étoient que soupçonnez
d'avoir eû part aux dernieres revoltes ;
que c'étoit le seul moyen qu'il croyoit capable
de rétablir la tranquillité dans la Ville ; qu'en
conséquence de cet avis , on avoit déchiré tous
les Procès qu'on avoit commencé d'instruire:
contre divers Particuliers , et qu'on avoit r'ouvert
les Caffés publics qui avoient été fermez
par ordre du dernier G. V ; que le G. S. avoit
nommé un nouvel Aga des Jannissaires , et un
nouveau Capitan Pacha.
On mande de Moscou , qu'un Officier arrivé
de Derbent avoit confirmé les premiers avis. "
d'une
2664 MERCURE DE FRANCE
'd'une Victoire remportée par le Roi de Perse
sur le secours que le G. S. envoyoit au Gouver
neur d'Erivan. Ce secours qui étoit de 20000 .
hommes ayant été attaqué par les Persans à
une journée de Bagdad , dans un défilé où il ne
pouvoit se mettre en bataille , 8000. Turcs y
furent tués sur la place , 2000. faits Prisonniers,
et le reste s'étant sauvé abandonna ses provisions
ses munitions de Guerre et quelques
pieces de Canon.
2
›
,
Par les Lettres de Naples on apprend que le
Tremblement de Terre du 17. du inois dernier ,
avoit été très - violent dans la Pouille et dans
l'Abruzze ; qu'il avoit renversé près des deux
tiers de la petite Ville de Barletta , et un grand
nombre de Maisons dans celle de Canosa , et
que plusieurs habitans de ces deux Villes avoient
péri sous les ruines.
Deux Bataillons du Regiment de Ligneville ,
et le Regiment de Dragons de Saxe- Gotha , qui
étoient dans le Royaume de Napies , se préparent
à partir dans peu pour Genes où ils feront
partie du troisiéme Corps de Troupes que
l'Empereur a accordé à cette Republique , pour
soumettre les Rebelles de l'Isle de Corse .
จ
On apprend de Lisbonne le , que 10 Octobre
on publia un Decret , par lequel le Roy de
Portugal a levé toutes les deffenses faites aa
mois de Juillet 1728 , d'avoir aucune correspons
dance avec la Cour de Rome.
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Résumé : ADDITION.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires. À Constantinople, Osman, Pacha de Bosnie, a été nommé Grand Visir et a proposé des mesures pour rétablir la paix entre le Grand Sultan, la milice et le peuple. Il a recommandé de cesser les poursuites contre les suspects des récentes révoltes et de rouvrir les cafés publics, ce qui a conduit à l'abandon des procès en cours et à la nomination de nouveaux responsables militaires. À Moscou, une victoire du roi de Perse sur une troupe ottomane de 20 000 hommes près de Bagdad a été confirmée. En Italie, un tremblement de terre a détruit une grande partie de Barletta et de nombreuses maisons à Canosa, causant plusieurs morts. Par ailleurs, deux bataillons du régiment de Ligneville et le régiment de dragons de Saxe-Gotha se préparent à partir pour Gênes pour renforcer les troupes impériales contre les rebelles corses. À Lisbonne, un décret royal a levé les interdictions de correspondance avec la Cour de Rome, mises en place en juillet 1728.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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997
p. 2666-2672
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
La veille de la Fête de tous les Saints le Roy, revêtu du grand Colier de [...]
Mots clefs :
Fête de tous les Saints, Ambassadeur extraordinaire, Abbé, Comte, Comédiens-Français
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c:
A veille de la Fête de tous les Saints
le Roy , revêtu du grand Colier de
l'Ordre du S. Esprit , se rendit à la Chapelle
du Château de Versailles , où S. M.
entendit la Messe , et communia par les
mains de l'Abbé de Brissac , son Aumônier
en quartier : ensuite le Roy toucha
un grand nombre de Malades. La Reine ,
après avoir entendu la Messe , communia
par les mains du Cardinal de Fleury
son grand Aumônier.
Le jour de la Fête , r. de ce mois , le
Roy et la Reine entendirent la grande-
Messe
,
celeb će pontificalement par l'Evêque
de Leictoure, et l'après midi L. M..
assisterent aux secondes Vêpres , chantées
par la Musique , où le même Prélat
officia , aux Vêpres des Morts , et au Ser.
mon
NOVEMBRE 1731 2667
1
mon du Pere Boursault , Superieur des
Théatins , qui prêcha , selon sa coutume
, avec cette éloquence sublime d'un
grand Maître de la parole , et avec l'applaudissement
unanime de toute la Cour.
Son compliment , sur- tout , qui ne fut
qu'une Instruction noble et Chrétienne ,
frappa tous les Auditeurs , et fit sur eux
cette vive et subite impression , que ne
manquent jamais de faire les pensées neuves
et hardies.
Le Roy a nommé le Marquis de Vau-
Ambassadeur Extraordinaire à
crenant ,
la Cour de Turin .
L'Abbé Couturier a été élû Superieur
General du Seminaire de S. Sulpice , et
des autres Seminaires qui en dépendent
à la place du feu Abbé le Pelletier.
Le Roy a accordé à M. Nicolai , Premier
Président de la Chambre des Comp
tés , la survivance de cette Charge pour
son Fils aîné , Conseiller au Parlement
qui sera le neuvième de son nom qui en
aura été
pourvu.
Le Comte et la Comtesse du Roure arrivent
de Languedoc , où ils ont vû le
Comte du Roure , leur Pere , chez qui
ils ont passé quelque temps et dont ils
2
ont
2663 MERCURE DE FRANCE
ont été très-bien reçus . Ils ont été aussi
au S. Esprit , leur Gouvernement , où on
leur a rendu les honneurs accoutumez .
Le 6. de ce mois , les Comédiens François
representerent à la Cour la Tragedie ,
du Comte d'Essex , et la Petite Piece du
Mari curieux. Le 8 , là Comedie de la
Reconciliation Normande et Attendezmoi
sous l'Orme.
>
Le 13 , les Horaces et la Réunion des
Amours. La jeune Dlle Dangeville qui y
joue un des principaux Rôles , se presenta
ensuite au souper de la Reine , où
elle reçut bien des marques de la bonté
de S. M.
. Le 12. de ce mois , l'ouverture du Parlement
se fit avec les céremonies accoutumées
, par une Messe solemnelle célébrée
pontificalement dans la grande Salle
du Palais , par l'Evêque de Nevers
laquelle M. Portail , Premier Président ,
et les Chambres assisterent.
› à
Le premier Novembre , Fête de la
Toussaints , il y eût Concert spirituel au
Château des Thuilleries. M. Mouret fit
chanter le Benedictus et Dominus regnavit,
Motet de M. de la Lande et le Dili-
د
gam
NOVEMBRE. 1731. 2669
gam te , ancien Motet de feu M. Gilles :
Le tout fut parfaitement bien exécuté
et suivi de plusieurs excellentes Pieces de
Symphonie , et de deux Cantatilles nouvelles
, chantées par les Dlles Erremans
et Petitpas , de l'Académie Royale de
Musique , et par la Dlle Lenner , de la
Musique du Roy.
Le 26 , la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions , fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et Dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées a été rendue publique
faisant en tout le nombre de 3. cent neuf
Actions .
Le Roy a donné l'Abbaye de Madieu
Ordre de S. Benoît , Diocèse de Saintes ,
à l'Abbé Bastarot ,Grand-Vicaire de l'Archevêché
de Bordeaux.
Celle de la Joye d'Hennebon , Ordre
de Citeaux , Diocèse de Vannes à la
Dame de Langle , Prieure de cette Abbaye.
Le Roy a donné l'Abbaye de Vauluisant
, Ordre de Citeaux Diocèse de
Sens , à l'Archevêque de Besançon.
›
Celle
2670 MERCURE DE FRANCE
Celle de la Honce , Ordre de Prémontré
, Diocèse de Bayonne , à l'Evêque de
Bayonne.
Celle de S. Jean des Prez , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de S. Malo à
l'Abbé de Brilhac.
J
Celle de Sellieres , Ordre de Citeaux'.
Diocèse de Troyes , à l'Abbé de la Motte
Grand-Vicaire de l'Evêché de Senez .
par
COPIE d'une Lettre écrite de Touraine ,
le Comte de Blannes , à l'Abbé de
Rouget , Abbé d'Aubepierre , contenant
la Relation de la Fête que Madame la
Princesse de Conti a donnée au sujet de
son mariage avec Mademoiselle de la
Rochefoucault de Nuilly.
MAbbé, d'avoir passé les premiers
E pardonnerez- vous , mon cher
jours de mon mariage sans vous en avoir
donné des nouvelles et vous en avoir remercié.
Si vous sçaviez ce que c'est que
d'être auprès d'une aimable femme qu'on
aime,vous conviendriez qu'il est pardonnable
de manquer à ses amis pour quelques
jours. Je profite enfin du moment
que je dérobe aux plaisirs qu'on goute ici,
pour vous faire part des circonstances heureuses
qui l'ont précédé et suivi. J'arrivai
à
NOVEMBRE . 1731. 2671
å Veret le 8 Octobre. Me la Princesse de
Conti me combla de toutes les politesses
imaginables ; je vous avoue que c'est
la Princesse du monde la plus accomplie.
Mademoiselle de Neuilly parut peu de
temps après. Je vous laisse à penser l'étonnement
où se trouvent deux personnes
qui ne se sont jamais vues , et qui doivent
se marier dans deux jours. La plaisanterie
fut mon unique ressource ; je
trouvai la Demoiselle encore plus aimable
qu'on ne me l'avoit dépeinte ; elle est
d'un caractere aussi parfait que je pouvois
le désirer. La nuit du 10 au 11 , fut celle
de mon mariage ; nous allâmes souper
dans une Isle , vis-à- vis le Château , devant
lequel regne une Terrasse de 33༠0༠0
toises , illuminée d'un bout à l'autre ,
aussi bien que le Château. Au delà de la
Terrasse on appercevoit une allée toute
illuminée , avec des Lustres au milieu . Le
grand Escalier formoit une couronne parfaite
par l'illumination ; au bout de la
Terrasse on voyoit une Nape d'eau et
deux grandes Statues aux côtez.
Rien ne fut plus beau et plus galant
que cette Fête. Avant le souper on nous
chanta dans l'Isle une Epithalame , dont
l'Abbé de Grécour avoit fait les Vers , qui
fut tres-bien exécutée tant de la part des
Mu2672
MERCURE DE FRANCE
>
Musiciens que des Voix. On nous servit
ensuite un souper , où la délicatesse et la
profusion étoient jointes ensemble. Le
souper fini , nous dansames dans la Prairie
et à la danse succeda une promenade
dans des Caléches , pendant laquelle on
tira un tres beau Feu d'artifice ; ensuite
nous allames à l'Eglise ; la Rampe qui
nous y conduisit étoit toute illuminée .Ce
fut M. l'Archevêque de Tours qui nous
donna la Benediction Nuptiale ; après la
quelle nous retournâmes au Château au
son des Instrumens qui avoient joué pendant
la Messe.
·
La Princesse donna la Chemise à mon
Epouse ; le Prince voulut me la donner ,
mais dans la foule , je lui en épargnai la
peine.
Depuis cet heureux jour les plaisirs
n'ont pas discontinué icy ; je suis le plus
content des hommes ; j'ai rencontré la
plus aimable personne et la plus accomplie
qui fut jamais. Je vous aurai toujours
l'obligation de ce bonheur , et j'ose
vous assurer qu'elle vous en aura une pareille
, par mon attention à lui plaire.
A Veret le 15 Octobre 1731 .
A veille de la Fête de tous les Saints
le Roy , revêtu du grand Colier de
l'Ordre du S. Esprit , se rendit à la Chapelle
du Château de Versailles , où S. M.
entendit la Messe , et communia par les
mains de l'Abbé de Brissac , son Aumônier
en quartier : ensuite le Roy toucha
un grand nombre de Malades. La Reine ,
après avoir entendu la Messe , communia
par les mains du Cardinal de Fleury
son grand Aumônier.
Le jour de la Fête , r. de ce mois , le
Roy et la Reine entendirent la grande-
Messe
,
celeb će pontificalement par l'Evêque
de Leictoure, et l'après midi L. M..
assisterent aux secondes Vêpres , chantées
par la Musique , où le même Prélat
officia , aux Vêpres des Morts , et au Ser.
mon
NOVEMBRE 1731 2667
1
mon du Pere Boursault , Superieur des
Théatins , qui prêcha , selon sa coutume
, avec cette éloquence sublime d'un
grand Maître de la parole , et avec l'applaudissement
unanime de toute la Cour.
Son compliment , sur- tout , qui ne fut
qu'une Instruction noble et Chrétienne ,
frappa tous les Auditeurs , et fit sur eux
cette vive et subite impression , que ne
manquent jamais de faire les pensées neuves
et hardies.
Le Roy a nommé le Marquis de Vau-
Ambassadeur Extraordinaire à
crenant ,
la Cour de Turin .
L'Abbé Couturier a été élû Superieur
General du Seminaire de S. Sulpice , et
des autres Seminaires qui en dépendent
à la place du feu Abbé le Pelletier.
Le Roy a accordé à M. Nicolai , Premier
Président de la Chambre des Comp
tés , la survivance de cette Charge pour
son Fils aîné , Conseiller au Parlement
qui sera le neuvième de son nom qui en
aura été
pourvu.
Le Comte et la Comtesse du Roure arrivent
de Languedoc , où ils ont vû le
Comte du Roure , leur Pere , chez qui
ils ont passé quelque temps et dont ils
2
ont
2663 MERCURE DE FRANCE
ont été très-bien reçus . Ils ont été aussi
au S. Esprit , leur Gouvernement , où on
leur a rendu les honneurs accoutumez .
Le 6. de ce mois , les Comédiens François
representerent à la Cour la Tragedie ,
du Comte d'Essex , et la Petite Piece du
Mari curieux. Le 8 , là Comedie de la
Reconciliation Normande et Attendezmoi
sous l'Orme.
>
Le 13 , les Horaces et la Réunion des
Amours. La jeune Dlle Dangeville qui y
joue un des principaux Rôles , se presenta
ensuite au souper de la Reine , où
elle reçut bien des marques de la bonté
de S. M.
. Le 12. de ce mois , l'ouverture du Parlement
se fit avec les céremonies accoutumées
, par une Messe solemnelle célébrée
pontificalement dans la grande Salle
du Palais , par l'Evêque de Nevers
laquelle M. Portail , Premier Président ,
et les Chambres assisterent.
› à
Le premier Novembre , Fête de la
Toussaints , il y eût Concert spirituel au
Château des Thuilleries. M. Mouret fit
chanter le Benedictus et Dominus regnavit,
Motet de M. de la Lande et le Dili-
د
gam
NOVEMBRE. 1731. 2669
gam te , ancien Motet de feu M. Gilles :
Le tout fut parfaitement bien exécuté
et suivi de plusieurs excellentes Pieces de
Symphonie , et de deux Cantatilles nouvelles
, chantées par les Dlles Erremans
et Petitpas , de l'Académie Royale de
Musique , et par la Dlle Lenner , de la
Musique du Roy.
Le 26 , la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions , fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et Dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées a été rendue publique
faisant en tout le nombre de 3. cent neuf
Actions .
Le Roy a donné l'Abbaye de Madieu
Ordre de S. Benoît , Diocèse de Saintes ,
à l'Abbé Bastarot ,Grand-Vicaire de l'Archevêché
de Bordeaux.
Celle de la Joye d'Hennebon , Ordre
de Citeaux , Diocèse de Vannes à la
Dame de Langle , Prieure de cette Abbaye.
Le Roy a donné l'Abbaye de Vauluisant
, Ordre de Citeaux Diocèse de
Sens , à l'Archevêque de Besançon.
›
Celle
2670 MERCURE DE FRANCE
Celle de la Honce , Ordre de Prémontré
, Diocèse de Bayonne , à l'Evêque de
Bayonne.
Celle de S. Jean des Prez , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de S. Malo à
l'Abbé de Brilhac.
J
Celle de Sellieres , Ordre de Citeaux'.
Diocèse de Troyes , à l'Abbé de la Motte
Grand-Vicaire de l'Evêché de Senez .
par
COPIE d'une Lettre écrite de Touraine ,
le Comte de Blannes , à l'Abbé de
Rouget , Abbé d'Aubepierre , contenant
la Relation de la Fête que Madame la
Princesse de Conti a donnée au sujet de
son mariage avec Mademoiselle de la
Rochefoucault de Nuilly.
MAbbé, d'avoir passé les premiers
E pardonnerez- vous , mon cher
jours de mon mariage sans vous en avoir
donné des nouvelles et vous en avoir remercié.
Si vous sçaviez ce que c'est que
d'être auprès d'une aimable femme qu'on
aime,vous conviendriez qu'il est pardonnable
de manquer à ses amis pour quelques
jours. Je profite enfin du moment
que je dérobe aux plaisirs qu'on goute ici,
pour vous faire part des circonstances heureuses
qui l'ont précédé et suivi. J'arrivai
à
NOVEMBRE . 1731. 2671
å Veret le 8 Octobre. Me la Princesse de
Conti me combla de toutes les politesses
imaginables ; je vous avoue que c'est
la Princesse du monde la plus accomplie.
Mademoiselle de Neuilly parut peu de
temps après. Je vous laisse à penser l'étonnement
où se trouvent deux personnes
qui ne se sont jamais vues , et qui doivent
se marier dans deux jours. La plaisanterie
fut mon unique ressource ; je
trouvai la Demoiselle encore plus aimable
qu'on ne me l'avoit dépeinte ; elle est
d'un caractere aussi parfait que je pouvois
le désirer. La nuit du 10 au 11 , fut celle
de mon mariage ; nous allâmes souper
dans une Isle , vis-à- vis le Château , devant
lequel regne une Terrasse de 33༠0༠0
toises , illuminée d'un bout à l'autre ,
aussi bien que le Château. Au delà de la
Terrasse on appercevoit une allée toute
illuminée , avec des Lustres au milieu . Le
grand Escalier formoit une couronne parfaite
par l'illumination ; au bout de la
Terrasse on voyoit une Nape d'eau et
deux grandes Statues aux côtez.
Rien ne fut plus beau et plus galant
que cette Fête. Avant le souper on nous
chanta dans l'Isle une Epithalame , dont
l'Abbé de Grécour avoit fait les Vers , qui
fut tres-bien exécutée tant de la part des
Mu2672
MERCURE DE FRANCE
>
Musiciens que des Voix. On nous servit
ensuite un souper , où la délicatesse et la
profusion étoient jointes ensemble. Le
souper fini , nous dansames dans la Prairie
et à la danse succeda une promenade
dans des Caléches , pendant laquelle on
tira un tres beau Feu d'artifice ; ensuite
nous allames à l'Eglise ; la Rampe qui
nous y conduisit étoit toute illuminée .Ce
fut M. l'Archevêque de Tours qui nous
donna la Benediction Nuptiale ; après la
quelle nous retournâmes au Château au
son des Instrumens qui avoient joué pendant
la Messe.
·
La Princesse donna la Chemise à mon
Epouse ; le Prince voulut me la donner ,
mais dans la foule , je lui en épargnai la
peine.
Depuis cet heureux jour les plaisirs
n'ont pas discontinué icy ; je suis le plus
content des hommes ; j'ai rencontré la
plus aimable personne et la plus accomplie
qui fut jamais. Je vous aurai toujours
l'obligation de ce bonheur , et j'ose
vous assurer qu'elle vous en aura une pareille
, par mon attention à lui plaire.
A Veret le 15 Octobre 1731 .
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En novembre 1731, plusieurs événements marquants se déroulèrent à la cour de France. À la veille de la Toussaint, le roi, portant le grand collier de l'Ordre du Saint-Esprit, se rendit à la chapelle du Château de Versailles pour assister à la messe et communier. La reine fit de même, communiant par les mains du Cardinal de Fleury. Le jour de la fête de la Toussaint, le roi et la reine assistèrent à la grand-messe célébrée par l'évêque de Lectoure et aux vêpres chantées par la musique, avec un sermon du Père Boursault, supérieur des Théatins. Le roi procéda à plusieurs nominations et attributions. Il nomma le Marquis de Vau-cremant ambassadeur extraordinaire à la cour de Turin. L'Abbé Couturier fut élu supérieur général du Séminaire de Saint-Sulpice. Le roi accorda également la survivance de la charge de Premier Président de la Chambre des Comptes à M. Nicolai pour son fils aîné. Le Comte et la Comtesse du Roure arrivèrent de Languedoc et furent reçus avec honneurs au Saint-Esprit, leur gouvernement. Des représentations théâtrales eurent lieu à la cour, notamment 'Le Comte d'Essex' et 'La Reconciliation Normande'. Le 12 novembre, l'ouverture du Parlement se fit par une messe solennelle célébrée par l'évêque de Nevers. Le 1er novembre, un concert spirituel fut donné aux Tuileries, avec des œuvres de M. Mouret et de M. de la Lande. Le 26 novembre, la lotterie de la Compagnie des Indes fut tirée, remboursant 309 actions. Le roi attribua plusieurs abbayes à divers ecclésiastiques, dont l'Abbaye de Madieu à l'Abbé Bastarot et l'Abbaye de Vauluisant à l'archevêque de Besançon. Une lettre du Comte de Blannes décrivit la fête donnée par la Princesse de Conti à l'occasion de son mariage avec Mademoiselle de la Rochefoucault de Nuilly. Cette fête inclut un souper illuminé, une épithalame chantée, un feu d'artifice et une bénédiction nuptiale par l'archevêque de Tours.
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998
p. 2762-2765
EXPLICATION de la Médaille frapée en l'honneur de S. E. Monseigneur le Cardinal DE FLEURY, STANCES.
Début :
Vos yeux ne pouvoient voir cet auguste visage, [...]
Mots clefs :
Médaille, Art, Miroir, Vertus, Génie
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texteReconnaissance textuelle : EXPLICATION de la Médaille frapée en l'honneur de S. E. Monseigneur le Cardinal DE FLEURY, STANCES.
EXPLICATION de la Médaille ( 1`)
frapée en l'honneur de S. E. Monsej
gneur le Cardinal DE FLEURY,
STANCE S.
Vos yeux ne pouvoient voir cet auguste visage
,
Peuples , qu'an sort privé retient loin de la
Cour ;
Un Art ingénieux vous en offre l'image :
Contentez vos regards, contentez votre amours
( 1 ) Il y en a d'Or , d'Argent et de Bronze ,
frapées par l'ordre de Monseigneur le Duc d'An-
1in. Cette Médaille porte le Buste de S. E. avec
cette Légende : Andrea Herculi de Fleury, S.R.E.
Cardinali , Primario Regina Elemosinario. Et au
revers les quatre Vertus Cardinales. La Prudence
tient un Miroir. La Justice , un Balance. La for-
1. Vel. Admirez
1
DECEMBRE . 1721. 2763
Admirez ce maintien doux , tranquile , me
deste ;
Contemplez de ce front la noble gravité ;
Ila je ne sçai-quoi d'aimable et de celeste ,
Qui tient l'oeil attentif , et le coeur enchant
Il consacre avec fruit ses veilles assidues
A la gloire du Prince , au bonheur des Sujets
L'Elite des Vertus icy - bas descenduës
L'accompagne , l'inspire , et guide ses projets.
Voïez-vous ce Miroir ? C'est - là que la PREZ
DENCE
Lui montre le chemin qui conduit au succès ,
Et THEMIS de concert lui montre sa Balance
Pour régler du Public les divers interêts,
*
La FORCE le soutient , par son secours fidelle
Cet HERCUL E nouveau du crime est la te£
reur ;
Il préserve nos Lys d'une Guerre cruelle ;
Du Démon des combats il calme la fureur,
ce , un Lyon sous ses pieds. La Tempérance , un
Mords de bride . Au milieu est un Globe , élevé
sur une Colonne , avec trois Fleurs de Lys , er
eette Légende : Virtutes Regni administra.Voicz
le Mercure d'Aoust 1731 .
1. Vol. Pra
2764 MERCURE DE FRANCE
Par sa voix chaque jour la douce TE-MIRANCE
Modere de LOUIS les sentimens guerriers ;
Et craignant de troubler le repos de la France ,
Szait préférer l'Olive à de sanglans Lauriers.
Sous les yeux de FLEURY , quel astre te
.peut nuire ?
François, que taGrandeur
est solide aujourd'hui
! L'Enfer voudroit envain ébranler un Empire
De qui la Vertu même est le Guide et l'appui.
Poursuis , heureux Génie ; ajoute à ce miracles
;
Jadis , Rome à ta gloire , eut dressé des Autels
Mais lorsque ta Vertu n'y mettra plus d'obstacles
,
La France te rendra des honneurs immortels.
Ce riche Monument , t'en est le doux présage.
A nos tendres désirs D'ANTIN s'est conformé ;
Fécond en grands desseins , il enfante l'ouvrage
Que mille voeux secrets avoient déja formé.
ΕΝΤΟΥ.
Ministre infatigable , et si cher à la France ,
Reçoi ce trait leger de ma Reconnoissance.
1. Vol.
Pardonne
DECEMBRE. 1731.
2763
Fardonne , si mon Chant , dont Toy scul
l'objet ,
Rabaisse la grandeur d'an si noble Sujet.
C'est payer foiblement les glorieux suffrages
Dont tu daignas trois fois honorer mes ou
vrages :
C'est payer foiblement ce Don trop généreux
Que m'adressa ta main , sans attendre mes voeux,
Oh ! si jamais le sort , au gré de mon envie
Tempére ses rigueurs , et prolonge ma vie!
Coulant mes heureux jours dans un docte loisir
[ Ciel tu m'en es témoin ) mon plus charmant
plaisir
Sera de célébrer aux yeux de la Province
Les Vertus du Ministre , et la Gloire du Prince
HEURTAULD , Prêtre , Pro
fesseur en l'Université de Caën.
frapée en l'honneur de S. E. Monsej
gneur le Cardinal DE FLEURY,
STANCE S.
Vos yeux ne pouvoient voir cet auguste visage
,
Peuples , qu'an sort privé retient loin de la
Cour ;
Un Art ingénieux vous en offre l'image :
Contentez vos regards, contentez votre amours
( 1 ) Il y en a d'Or , d'Argent et de Bronze ,
frapées par l'ordre de Monseigneur le Duc d'An-
1in. Cette Médaille porte le Buste de S. E. avec
cette Légende : Andrea Herculi de Fleury, S.R.E.
Cardinali , Primario Regina Elemosinario. Et au
revers les quatre Vertus Cardinales. La Prudence
tient un Miroir. La Justice , un Balance. La for-
1. Vel. Admirez
1
DECEMBRE . 1721. 2763
Admirez ce maintien doux , tranquile , me
deste ;
Contemplez de ce front la noble gravité ;
Ila je ne sçai-quoi d'aimable et de celeste ,
Qui tient l'oeil attentif , et le coeur enchant
Il consacre avec fruit ses veilles assidues
A la gloire du Prince , au bonheur des Sujets
L'Elite des Vertus icy - bas descenduës
L'accompagne , l'inspire , et guide ses projets.
Voïez-vous ce Miroir ? C'est - là que la PREZ
DENCE
Lui montre le chemin qui conduit au succès ,
Et THEMIS de concert lui montre sa Balance
Pour régler du Public les divers interêts,
*
La FORCE le soutient , par son secours fidelle
Cet HERCUL E nouveau du crime est la te£
reur ;
Il préserve nos Lys d'une Guerre cruelle ;
Du Démon des combats il calme la fureur,
ce , un Lyon sous ses pieds. La Tempérance , un
Mords de bride . Au milieu est un Globe , élevé
sur une Colonne , avec trois Fleurs de Lys , er
eette Légende : Virtutes Regni administra.Voicz
le Mercure d'Aoust 1731 .
1. Vol. Pra
2764 MERCURE DE FRANCE
Par sa voix chaque jour la douce TE-MIRANCE
Modere de LOUIS les sentimens guerriers ;
Et craignant de troubler le repos de la France ,
Szait préférer l'Olive à de sanglans Lauriers.
Sous les yeux de FLEURY , quel astre te
.peut nuire ?
François, que taGrandeur
est solide aujourd'hui
! L'Enfer voudroit envain ébranler un Empire
De qui la Vertu même est le Guide et l'appui.
Poursuis , heureux Génie ; ajoute à ce miracles
;
Jadis , Rome à ta gloire , eut dressé des Autels
Mais lorsque ta Vertu n'y mettra plus d'obstacles
,
La France te rendra des honneurs immortels.
Ce riche Monument , t'en est le doux présage.
A nos tendres désirs D'ANTIN s'est conformé ;
Fécond en grands desseins , il enfante l'ouvrage
Que mille voeux secrets avoient déja formé.
ΕΝΤΟΥ.
Ministre infatigable , et si cher à la France ,
Reçoi ce trait leger de ma Reconnoissance.
1. Vol.
Pardonne
DECEMBRE. 1731.
2763
Fardonne , si mon Chant , dont Toy scul
l'objet ,
Rabaisse la grandeur d'an si noble Sujet.
C'est payer foiblement les glorieux suffrages
Dont tu daignas trois fois honorer mes ou
vrages :
C'est payer foiblement ce Don trop généreux
Que m'adressa ta main , sans attendre mes voeux,
Oh ! si jamais le sort , au gré de mon envie
Tempére ses rigueurs , et prolonge ma vie!
Coulant mes heureux jours dans un docte loisir
[ Ciel tu m'en es témoin ) mon plus charmant
plaisir
Sera de célébrer aux yeux de la Province
Les Vertus du Ministre , et la Gloire du Prince
HEURTAULD , Prêtre , Pro
fesseur en l'Université de Caën.
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Résumé : EXPLICATION de la Médaille frapée en l'honneur de S. E. Monseigneur le Cardinal DE FLEURY, STANCES.
Le texte décrit une médaille frappée en l'honneur du Cardinal de Fleury, disponible en or, argent et bronze, commandée par le Duc d'Anjou. Au recto, elle présente le buste du Cardinal avec la légende 'Andrea Herculi de Fleury, S.R.E. Cardinali, Primario Regina Elemosinario'. Au verso, elle représente les quatre vertus cardinales : Prudence, Justice, Force et Tempérance, chacune symbolisée par un attribut spécifique. La légende au revers est 'Virtutes Regni administra'. Le texte met en avant les qualités du Cardinal, telles que son maintien doux et tranquille, sa noble gravité et son dévouement à la gloire du Prince et au bonheur des sujets. Les vertus guident ses projets et actions : la Prudence lui montre le chemin du succès, la Justice régule les intérêts publics, la Force le soutient contre le crime, et la Tempérance modère les sentiments guerriers du roi Louis. Enfin, le texte exprime reconnaissance et admiration envers le Duc d'Anjou pour la réalisation de cette médaille et envers les vertus et actions du Cardinal de Fleury.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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999
p. 2831-2832
L'Esprit du Commerce, autre Almanach, [titre d'après la table]
Début :
Il paroît aussi un petit Almanach in 24. pour l'année 1732. intitulé, l'Esprit du [...]
Mots clefs :
Commerce, Fermiers généraux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'Esprit du Commerce, autre Almanach, [titre d'après la table]
Il paroît aussi un petit Almanach in 24.
pour l'année 1732. intitulé , l'Esprit du
Commerce , rendu aussi curieux que necessaire
, troisiéme Edition , dans laquelle
l'on trouve les Fêtes des mois , ce qui s'est
passé de plus curieux dans l'année , les
noms et demeures de M" les Maîtres des
Requêtes , des Fermiers Generaux , la
Naissance de la Famille Royale , les Banquiers
, les Payeurs des Rentes , divers
Tarifs , ainsi que plusieurs choses néces-
1. Vol. saires
2832 MERCURE DE FRANCE
saires au Commerce. Par M. Roflin. A
Paris . rue Galande et au Palais , chez
Quillan et Gl. Girard.
pour l'année 1732. intitulé , l'Esprit du
Commerce , rendu aussi curieux que necessaire
, troisiéme Edition , dans laquelle
l'on trouve les Fêtes des mois , ce qui s'est
passé de plus curieux dans l'année , les
noms et demeures de M" les Maîtres des
Requêtes , des Fermiers Generaux , la
Naissance de la Famille Royale , les Banquiers
, les Payeurs des Rentes , divers
Tarifs , ainsi que plusieurs choses néces-
1. Vol. saires
2832 MERCURE DE FRANCE
saires au Commerce. Par M. Roflin. A
Paris . rue Galande et au Palais , chez
Quillan et Gl. Girard.
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Résumé : L'Esprit du Commerce, autre Almanach, [titre d'après la table]
En 1732, l'almanach 'L'Esprit du Commerce' a été publié. Il contient des informations sur les fêtes des mois, les événements marquants, les maîtres des requêtes, les fermiers généraux, la généalogie royale, les banquiers et les payeurs des rentes, ainsi que divers tarifs commerciaux. L'ouvrage est rédigé par M. Roflin et disponible à Paris, rue Galande et au Palais.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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1000
p. 2871-2872
AFFRIQUE.
Début :
On a appris par les Lettres de Mazagaon, du 13 d'Octobre , qu'Abdallah , Roy de [...]
Mots clefs :
Roi de Maroc, Ceuta, Séville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AFFRIQUE.
AFFRIQUE.
Na appris par les Lettres de Mazagaon ,
du 13 d'Octobre , qu'Abdallah , Roy de
Maroc , avoit fait marcher des Troupes du côté
de Ceuta et de Mazagaon , pour n'être point
Surpris par les Troupes qu'il croyoit que le Roy
1. Vol. H vj d'Es2872
MERCURE DE FRANCE
d'Espagne auroit pû accorder au Prince Maure
neveu Abdallah , qui étoit allé à Seville il y
a quelques mois , demander du secours
Na appris par les Lettres de Mazagaon ,
du 13 d'Octobre , qu'Abdallah , Roy de
Maroc , avoit fait marcher des Troupes du côté
de Ceuta et de Mazagaon , pour n'être point
Surpris par les Troupes qu'il croyoit que le Roy
1. Vol. H vj d'Es2872
MERCURE DE FRANCE
d'Espagne auroit pû accorder au Prince Maure
neveu Abdallah , qui étoit allé à Seville il y
a quelques mois , demander du secours
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