Résultats : 7 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 189
DU LEVANT.
Début :
La peste continue de faire beaucoup de ravages dans cette Capitale. [...]
Mots clefs :
Constantinople, Peste, Incendie, Victimes innombrables, Dégâts, Scélérats, Exécutions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU LEVANT.
DU LEVANT.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Juillet.
LA pefte continue de faire beaucoup de rava
ges dans cette Capitale. Un accident des plus funeftes
a augmenté la déſolation que cauſe ce féau .
Le feu ayant pris les de ce moïs chez un Teinturier
, le progrès des flammes fut fi rapide ,
qu'en trente-fix heures douze mille maifons ont
été réduites en cendres. Plus de mille perfonnes
ont péri dans cet incendie. Le défaftre auroit été
encore plus confidérable , fi l'on ne s'étoit apperçu
qu'un grand nombre de fcélérats , fous prétexte
de travailler à arrêter Fembraſement , ne
cherchoient qu'à le faire durer. Malgré la confufion
générale , le Grand Vifir eft parvenu à découvrir
environ trois cens de ces malheureux. Ils
ont été étranglés & jettés dans la mer. On në
peut encore évaluer la perte que cette Ville
foufferte.
DE CONSTANTINOPLE , le 12 Juillet.
LA pefte continue de faire beaucoup de rava
ges dans cette Capitale. Un accident des plus funeftes
a augmenté la déſolation que cauſe ce féau .
Le feu ayant pris les de ce moïs chez un Teinturier
, le progrès des flammes fut fi rapide ,
qu'en trente-fix heures douze mille maifons ont
été réduites en cendres. Plus de mille perfonnes
ont péri dans cet incendie. Le défaftre auroit été
encore plus confidérable , fi l'on ne s'étoit apperçu
qu'un grand nombre de fcélérats , fous prétexte
de travailler à arrêter Fembraſement , ne
cherchoient qu'à le faire durer. Malgré la confufion
générale , le Grand Vifir eft parvenu à découvrir
environ trois cens de ces malheureux. Ils
ont été étranglés & jettés dans la mer. On në
peut encore évaluer la perte que cette Ville
foufferte.
Fermer
Résumé : DU LEVANT.
Le 12 juillet, un incendie à Constantinople a détruit douze mille maisons et tué plus de mille personnes en trente-six heures. Le feu, parti chez un teinturier, a été alimenté par des malfaiteurs. Le Grand Vizir a fait exécuter environ trois cents d'entre eux. La perte totale reste à évaluer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2
p. 189-190
DU NORD.
Début :
Par une Déclaration publiée depuis quelques jours, le Roi défend à tous [...]
Mots clefs :
Stockholm, Copenhague, Déclaration du roi, Embargo, Complots, Tentative de révolte, Procès, Islande, Mont Kotlugia, Incendies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE STOCKHOLM , le 4 Août.
Par une Déclaration publiée depuis quelques
jours , le Roi défend à tous Propriétaires ou
190 MERCURE DE FRANCE.
Capitaines de Vaiffeaux Suédois , de charger , pour
la France ou pour la Grande- Bretagne , aucunes
armes , munitions de guerre , & autres marchandifes
prohibées.
Des Brigands avoient formé le deffein de profiter
de la conjuration pour piller plufieurs des
principales maifons de cette Ville . On a arrêté
les chefs de ce complot. Les Colonels Stiernel &
Kalling ont été cités devant la Commiffion , à
l'occafion de quelques écrits dont on les accuſe
d'être les auteurs.
Elle continue d'inftruire le procès des nommés
Helberg , Flodelius , Fifcher & Sahlfeld , qui ont
tenté d'exciter les Dalécarliens à la révolte . Le
Trabant Silverhielm , que la Commiſſion avoit
fait arrêter dès le commencement de la Diete , a
été condamné à quinze jours au pain & à l'eau
enfuite à fix ans de prifon au Château de Maelftrand.
Il eft privé à perpétuité de la faculté de
rentrer au fervice , d'avoir voix dans les Dietes ,
& de le trouver jamais dans le lieu où la Diete
fera affemblée .
DE COPENHAGUE , le 20 Août.
Des lettres de l'Ile d'Iſlande annoncent que le
mont Kotlugia dans le district de Skoptefield s'eft
abîmé , ainfi que deux Villages qui en étoient
voifins. La perte caufée par l'incendie arrivé le
22 du mois dernier à Bergen , monte à plus de fix
millions . Trois mille mailons faifant environ le
tiers de la Ville , ont été réduites en cendres.
Entre les édifices que les flammes ont détruits
on regrette furtout l'Eglife neuve & la Douane.
DE STOCKHOLM , le 4 Août.
Par une Déclaration publiée depuis quelques
jours , le Roi défend à tous Propriétaires ou
190 MERCURE DE FRANCE.
Capitaines de Vaiffeaux Suédois , de charger , pour
la France ou pour la Grande- Bretagne , aucunes
armes , munitions de guerre , & autres marchandifes
prohibées.
Des Brigands avoient formé le deffein de profiter
de la conjuration pour piller plufieurs des
principales maifons de cette Ville . On a arrêté
les chefs de ce complot. Les Colonels Stiernel &
Kalling ont été cités devant la Commiffion , à
l'occafion de quelques écrits dont on les accuſe
d'être les auteurs.
Elle continue d'inftruire le procès des nommés
Helberg , Flodelius , Fifcher & Sahlfeld , qui ont
tenté d'exciter les Dalécarliens à la révolte . Le
Trabant Silverhielm , que la Commiſſion avoit
fait arrêter dès le commencement de la Diete , a
été condamné à quinze jours au pain & à l'eau
enfuite à fix ans de prifon au Château de Maelftrand.
Il eft privé à perpétuité de la faculté de
rentrer au fervice , d'avoir voix dans les Dietes ,
& de le trouver jamais dans le lieu où la Diete
fera affemblée .
DE COPENHAGUE , le 20 Août.
Des lettres de l'Ile d'Iſlande annoncent que le
mont Kotlugia dans le district de Skoptefield s'eft
abîmé , ainfi que deux Villages qui en étoient
voifins. La perte caufée par l'incendie arrivé le
22 du mois dernier à Bergen , monte à plus de fix
millions . Trois mille mailons faifant environ le
tiers de la Ville , ont été réduites en cendres.
Entre les édifices que les flammes ont détruits
on regrette furtout l'Eglife neuve & la Douane.
Fermer
Résumé : DU NORD.
Le 4 août, le roi de Suède a interdit aux propriétaires et capitaines de vaisseaux suédois de transporter des armes, munitions et autres marchandises prohibées vers la France ou la Grande-Bretagne. À Stockholm, des brigands ont été arrêtés pour un projet de pillage de maisons importantes. Les colonels Stiernel et Kalling sont cités devant une commission pour des écrits qu'ils sont accusés d'avoir rédigés. La commission enquête également sur Helberg, Flodelius, Fischer et Sahlfeld, accusés d'avoir tenté de soulever les Dalécarliens. Le trabant Silverhielm a été condamné à quinze jours de pain et d'eau, suivi de six ans de prison, et privé à jamais de servir, voter aux Diètes et se trouver où la Diète est assemblée. Le 20 août, des lettres d'Islande rapportent la destruction du mont Kotlugia et de deux villages voisins. L'incendie du 22 juillet à Bergen a causé des pertes de plus de six millions, détruisant environ un tiers de la ville, dont la nouvelle église et la douane.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3
p. 191-199
ALLEMAGNE.
Début :
Au commencement du mois dernier, l'Impératrice Reine de Hongrie & de [...]
Mots clefs :
Ratisbonne, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême, Rescrit, Mémoire, M. de Klinggraff, Ministre du Roi de Prusse, Réponse, Leipzig, Régiments, Ferdinand de Brunswic, Ordonnance, Prise de la ville, Déclaration du Roi de Prusse, Wrocław, Constellations, Globe de feu, Bruit du tonnerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE RATISBONNE , le 28 Août.
Au commencement du mois dernier , l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Bohême donna un
Refcrit fur les motifs qui l'ont déterminée à faire
affembler les troupes en Bohême & en Morayie.
Cette Princeffe a fait publier depuis , à l'occafion
de la réponſe du Roi de Pruffe , un fecond Referit
, dont voici la teneur : « Il paroît par les dé-
>>clarations qui ont été faites de la part de la Cour
»de Berlin , que l'on veut s'y difculper de l'im-
»putation d'avoir donné occafion aux difpofitions
qui ont été jugées indifpenfables dans les Etats
de l'Impératrice . S'il eft vrai que les troupes
>>Pruffiennes n'ont pas été confidérablement aug-
»mentées en Siléfie , il n'eft pas moins vrai qu'on
les y a fait affembler & pourvoir d'artillerie , de
>>pontons & de tous les attirails de guerre néceffaires
pour entrer en campagne , & que les mêmes
difpofitions ont été faites dans les autres
Provinces de la dépendance de S. M. Pruffienne ;
deforte que les troupes y ont été mises en état
»de pouvoir fondre , dès qu'on le leur ordonne-
»roit , fur les Pays héréditaires de l'Impératrice ,
»foit par la Silefie , foit par les Etats Electoraux
»de Saxe. L'expérience du paffé doit fervir de
»regle pour l'avenir. Ainfi il doit paroître con-
»forme à la prudence que S. M. Impériale ne fe
»foit pas repofée fur de fimples affurances & pro-
»teftations , fans prendre les précautions conve-
»nables pour fa défenfe & fa fûreté . Du reſte , il
»y a une grande différence dans la nature des dif
pofitions de part & d'autre . Les troupes de l'Im192
MERCURE DE FRANCE.
»pératrice font diftribuées dans des lieux féparés
» par une longue diftance. Il a fallu s'y prendre à
»temps pour les faire fortir de leurs quartiers , &
»l'on ne devoit point attendre que l'événement
» eút vérifié ce que les préparatifs indiquoient , ou
»donnoient à foupçonner. »
On croit devoir joindre ici le Mémoire que le
Roi de Pruffe a fait remettre le 18 de ce mois à
la Cour de Vienne , & la réponſe de l'Impératrice
Reine.
Mémoire de M. de Klinggraff, Miniftre du
Roi de Pruffe , du 18 Août 1756 .
« Le Souffigné a l'honneur d'informer Sa Ma-
»jefté l'Impératrice Reine , que le Roi fon Maître
»vient de lui donner des ordres exprès de repré-
»fenter à fadite Majefté ce qui fuit , fçavoir: Que
»Sa Majesté le Roi de Prufle étoit faché d'impor-
>>tuner encore Sa Majefté l'Impératrice Reine ;
»mais que cela étoit indifpenfable dans la fitua-
»tion préfente des affaires , dont l'importance
pexigeoit des expl cations plus claires que celles
»que Sa Majefté l'Impératrice Reine a données
»en dernier lieu à fadite Majefté Pruflienne par le
Souffigné. Que ce Prince , pour ne rien diffimu-
»ler à Sa Majefté l'Impératrice Reine , ne pouvoit
»abfolument s'empêcher de lui faire connoître ,
» qu'il étoit informé d'une maniere à ne pas en
» douter , qu'Elle a fait au commencement de
>>cette année une alliance offenfive avec la Cour
»de Ruffie contre lui , par laquelle il a été ftipulé
»que les deux Impératrices attaqueront inopiné-
>ment le fufdit Prince ; celle de Ruffie avec cent
>> vingt mille hommes , & Sa Majefté l'Impératrice
>>Reine avec une armé de quatre -vingt mille
combattans.
OCTOBRE . 1756. 193
1
» combattans. Que ce projet , qui devoit fe mettre
nen exécution dès le mois de Mai de cette année ,
» n'avoit été différé juſqu'au printemps prochain
» qu'à cauſe que les troupes de Ruffie ont manqué
de recrues , leur Flotte de matelots , & la Fin-
» lande de bleds pour les nourrir. Que comme à
» préfent il étoit revenu de toutes parts à Sa Majefté
Pruffienne , que Sa Majefté l'Impératrice
»Reine raffemble fes forces principales en Bohê-
>> me & en Moravie , que les troupes campent à
»peu de diftance des frontieres de ce Prince ,
»qu'on fait des magaſins & des amas confidéra-
» bles de munitions de guerre & de bouche , que
>> l'on tire des cordons de Huffards & de Croates
vle long des frontieres du fufdit Prince , de même
»que s'il étoit en pleine guerre avec fadite Ma-
»jefté Impériale & Royale , il fe croyoit en plein
» droit d'exiger d'Elle une déclaration formelle &
» catégorique , confiftant dans une affurance que
» Sa Majefté l'Impératrice Reine n'a eu aucune
intention d'attaquer Sa Majesté Pruffienne ni
>>cette année , ni celle qui vient.Qu'il importoit à
» ce Prince d'être éclairci s'il étoit avec Sa Majeſté
» l'Impératrice Reine en guerre ou en paix , qu'il
>>en rendoit cette Princeffe l'arbitre . Que fi les
»intentions de Sa Majefté Impériale & Royale
wétoient pures , ce feroit à préfent le moment de
»les mettre au jour ; mais que fi au contraire on
>>donnoit à Sa Majeſté Pruſſienne une réponſe iny
certaine & non concluante , Sa Majesté l'Impé-
>>ratrice Reine auroit à fe reprocher toute la fuite
>>qu'attirera cette façon tacite , & qu'Elle confir-
>> meroit par-là les projets dangereux qu'Elle auroit
»formés avec la Ruffie contre fadite Majefté Pruf-
»fienne, & qu'enfin ce Prince atteftoit le Ciel qu'il
weft innocent des malheurs qui s'enfuivroient.a
I. Vol
194 MERCURE
DE FRANCE.
Le Souffigné a ordre de demander fur ce que
deffus , une réponse prompre , catégorique & par
écrit , ainfi que Sa Majefté l'Impératrice Reine le
lui a fait promettre en dernier par fon Excellence
M. le Grand Chancelier de la Cour le Comte de
Kaunitz-kittberg .
A Viennes , le 18 Août 1756 .
Réponse au Mémoire présenté par M. de
Klinggraff, le 18 Août 1756.
a Sa Majesté le Roi de Pruffe étoit déja occupé
»depuis quelque temps de toutes les elpeces de
»préparatifs de guerre les plus confidérables & les
»plus inquiétans pour le repos public , lorſque le
26 du mois dernier , ce Prince jugea à propos de
»faire demander des éclairciffemens ǎ Sa Majefté
l'Impératrice Reine tur les difpofitions militaires
qui fe faifoient dans les Etats , & qui ne
venoient d'être réfolus que d'après tous les préparatifs
qu'avoit déja faits S. M. Pruffienne . Ce
»font des faits à la connoiflance de toute l'Europe.
»Sa Majefté l'Impératrice Reine auroit pu fe dif-
»penfer , moyennant cela , de donner des éclairciflemens
fur des objets qui n'en avoient pas
»befoin ; Elle a bien voulu le faire néanmoins ,
»& déclarer elle - même pour cet effet au fieur de
Klinggraff , dans l'audience qu'Elle lui accorda
ale 26 de Juillet : Que l'état critique des affaires
»générales lui avoit fait envisager les mesures
vqu'Elle prenoit comme néceffaires pour fa fûreté
celle de fes Alliés , & qu'elles ne tendoient
d'ailleurs au préjudice de qui que ce fut. Sa Ma-
»jefté l'Impératrice Reine eft fans doute en droit
»de porter tel jugement qu'il lui plaît fur les circonftances
du temps , & il n'appartient de même
OCTOBRE. 1756.
195
S
-it
»qu'à Elle d'évaluer fes dangers. D'ailleurs fa dé-
» claration eſt ſi claire , qu'Elle n'auroit jamais
»imaginé qu'elle pût ne point être trouvée telle .
» Accoutumée à éprouver , ainfi qu'à obferver les
mégards que fe doivent les Souverains , Elle n'a
donc pu apprendre qu'avec étonnement & avec
la plus jufte fenfibilité , le contenu du Mémoire
»préfenté par le fieur Klinggraff . le 18 du cou-
>> rant , dont Elle s'eft fait rendre compte. Ce Mé-
>>moire eft tel quant au fonds , ainfi que quant
»aux expreffions , que S Majefté l'apérà rice
»Reine ſe verroit dans la néceffité de fortir des
> bornes de la mod ration qu'elle s'eft preferite ,
»fi elle répondoit à tout ce qu'il content. Mais
»Elle veut bien encore cependant , qu'en réponfe
» on déclare ultérieurement au fieur de Klinggraff
, que les informations que l'on a données
»à Sa Majefté Pruffienne d'une Alliance offenfive
>> contre Elle , entre Sa Majeſté l'Imperatrice Reine
» & Sa Majeſté l'impératrice de Ruffie , ainſi que
toutes les circonftances & prétendues ftipula-
» tions de ladite Alliance , font abfolument fauffes
»& controuvées , & que pareil Traité contre Sa
» Majeſté Pruſſienne n'existe point & n'a jamais
mexifté. Cette déclaration mettra toute l'Europe
à p rtée de juger de quelle valeur & qualité feroient
les fâcheux événemens qu'annonce le
» Mémoire du fieur de Klinggraff , & de voir
» qu'en tous cas ils ne pourront jamais être imputés
à Sa Majesté Impératrice Reine. Et c'eft
nce que , par ordre exprès de Sa Majesté l'Impépratrice
Reine , on eft chargé de faire connoître
Dau fieur de Kiinggraff , en réponſe à fon Mé
>> moire. »
A Vienne , le 21 Août 1756.
Lij
196 MERCURE DE FRANCE.
DE LEIPSICK , le 2 Septembre.
Quatre Régimens d'Infanterie & un Régiment
de Huffards des troupes du Roi de Pruffe entrerent
ici le 29 du mois dernier , fans qu'on eût eu
aucun avis de leur marche. La plupart des habitans
étoient alors affemblés dans les Eglifes , où
ils vaquoient avec fécurité aux exercices du culte
Divin. Depuis quinze jours , les garnifons de
cette Ville & de la Citadelle en étoient forties
pour le rendre au camp de Pirna. Le Général
Baron de Haxthauſen , Gouverneur de Leipfick ,
chargé par le Roi de prendre le commandement
de ce camp , étoit allé à Drefde recevoir les ordres
de Sa Majesté.
Auffi-tôt après l'arrivée des Pruffiens , le Prince
Ferdinand de Brunſwic qui les commandoit , prit
poffeffion des portes de la Ville , & il pofa des
Gardes à l'Hôtel de Ville , à la Tréforerie & à la
Citadelle. Les foldats des Régimens d'Infanterie
furent logés chez les Bourgeois , & les Huffards
dans les environs de la Ville . Pendant qu'on faifoit
la diftribution des logemens , on apprit que
quatre autres Régimens Pruffiens avoient fuivi la
premiere divifion de leurs troupes , & qu'ils
étoient cantonnés près d'ici en différens Villages.
Le même jour , le Prince de Brunſwic fit publier
une Ordonnance portant ce qui fuit : « Nous
>> Ferdinand , &c. Lieutenant-Général des Armées
»de Sa Majefté Pruffienne , Colonel d'un Régi-
>> ment d'Infanterie , Gouverneur des Ville & For-
»tereffe de Magdebourg , Chevalier de l'Ordre de
>>l'Aigle Noir , &c. Sçavoir faifons , que c'eſt par
» ordre de Sa Majesté Pruffienne que nous sommes
mentrés avec un corps de troupes dans l'Electorat
OCTOBRE . 1756. 197
»de Sare. Comme Sa Majeſté Pruffienne , loin de
»permettre qu'on y faffe le moindre dégât , veut
Dau contraire qu'on épargne le pays le plus qu'il
nfera poffible , & qu'on regarde & protege la
Saxe comme fes propres poffeffions , Elle a or-
»donné très-expreffément d'y faire obſerver à fes
troupes une exacte difcipline , de punir févére-
>>ment les foldats ou Officiers qui feront trouvés
Den faute à cet égard , & de remédier prompte-
>> ment aux défordres qu'ils auront commis. Or ,
»pour maintenir le bon ordre , il eft néceffaire
»que le Pays fourniffe aux troupes du Roi les
»fourrages , le pain , la viande , la biere & les
»légumes dont elles auront befoin . Ainfi il con-
>>vient de prendre des mefures fixes pour les
»livraiſons de ces provifions . En conséquence ,
»Nous mandons par la Préfente , au nom & de la
»part de Sa Majefté , à tous les Membres de la
»Nobleffe de chaque Cercle de l'Electorat , qu'ils
wayent à comparoître devant nous à Leipfick foit
wen perfonne , foit par repréfentans duement
»qualifiés , le 30 Août pour le plûtard , afin de
»délibérer fur lefdites livraifons ; Sa Majesté ayant
»nommé une Commiffion particuliere pour liqui
»der avec eux. Ceux qui manqueront de fe conformer
à la Préfente , ne devront s'en prendre
» qu'à eux-mêmes , fi on les contraint par voie
»d'exécution militaire , à fournir leur quotepart
» des fufdites livraiſons. >>
On publia le lendemain une Déclaration du
Roi de Pruffe , dans laquelle il eft dit « que les
»deffeins de la Cour de Vienne mettant ce Prince
»dans la néceffité de les prévenir , Sa Majesté
»Pruffienne fe voit forcée , malgré elle , & par une
>>fuite des circonftances , à entrer avec fon armée
dans les Etats héréditaires du Roi de Pologne
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
>>Electeur de Saxe . Que c'eft à regret qu'Elle fe
» porte à une démarche que fon amitié perfon-
»nelle pour Sa Majesté Polonoife lui auroit fait
» éviter , fi les loix de la guerre , le malheur des
»temps , & la fûreté de fes propres Etats ne la
»rendoient indifpenfable . Que les événemens de
>> l'année 1744 font encore récens à fa mémoire.
» Que pour n'être pas expofée aux mêmes incon-
»véniens , Sa Majefté Pruflienne eft obligée de ne
DConfulter que les regles de la prudence : mais
»qu'Elle déclare de la maniere la plus folemnelle
tant à Sa Majefté le Roi de Pologne qu'à l'Euprope
entiere , qu'Elle n'a aucun deffein offenfif
contre Sa Majefté Polonoife ni contre fes Etats.
Qu'Elle ne fouhaite rien avec plus d'ardeur que
de voir approcher l'heureux moment de pouvoir
remettre à ce Prince fes Etats , qui font &
feront toujours pour Elle un dépôt facré. »
L'après-midi , le Prince de Brunfwic fit prendre
poffeffion du Bureau de la Douane , de celui des
Affiles & des autres Comptoirs publics . Pendant
tout le jour les boutiques demeurerent fermées.
Le 31 on les ouvrir.
Hier à la pointe du jour , les troupes Pruffiennes
fe remirent en marche pour continuer leur
route. Elles fe font comportées avec beaucoup de
régularité , & elles n'ont rien exigé au- delà de
ce qu'on étoit convenu de leur fournir. Avec les
quatre Régimens qui ne font point entrés dans
cette Ville , elles compofoient un corps de douze
mille hommes . On vient d'être informé de l'approche
de deux autres colonnes de la même armée,
qui font de la même force que la premiere
colonne. Celle- ci s'eft portée le long de l'Elfter
fur Zeitz , qui eft le chemin par lequel on débouche
dans les Cercles de la partie Occidentale de la
Bohême.
OCTOBRE. 1756. 199
Les Magiftrats ayant demandé au Prince de
Brunfwic de quelle maniere on fe conduiroit pour
Ja Foire qui doit fe tenir ici à la Saint Michel , il
leur a confeillé d'envoyer une députation au Roi
de Pruffe. Conformément à cet avis , deux Députés
des Magiftrats partirent hier pour Berlin , avec
deux Députés du Corps des Négocians. La réponfe
qu'ils rapporteront décidera de la tenue
de la Foire.
DE BRESLAU , le
9 Août.
On apperçut le premier de ce mois à neuf
heures quarante- trois minutes du ſoir , ſous la
conftellation de la couronne feptentrionale , un
globe de feu qui avoit une longue queue. I prit
fa direction vers la grande ourfe. Lorfqu'il fut
fous cette derniere conftellation , il s'ouvrit , &
l'on en vit fortir un grand nombre de petites
étoles. Elles difparurent en tombant , & ne
refta plus de ce phénomene qu'une traînée de
lumiere , qui deux minutes après ceffa elle -même
de paroître. Pendant près de deux autres minutes ,
on entendit un bruit femblable à celui du tonnerre
, & fi violent , que les fenêtres & les portes
des maifons en étoient ébranlées . Il faut obferver
que le ciel étoit alors ferein . Un vent de fud-
Queft fouffloit avec affez de force.
DE RATISBONNE , le 28 Août.
Au commencement du mois dernier , l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Bohême donna un
Refcrit fur les motifs qui l'ont déterminée à faire
affembler les troupes en Bohême & en Morayie.
Cette Princeffe a fait publier depuis , à l'occafion
de la réponſe du Roi de Pruffe , un fecond Referit
, dont voici la teneur : « Il paroît par les dé-
>>clarations qui ont été faites de la part de la Cour
»de Berlin , que l'on veut s'y difculper de l'im-
»putation d'avoir donné occafion aux difpofitions
qui ont été jugées indifpenfables dans les Etats
de l'Impératrice . S'il eft vrai que les troupes
>>Pruffiennes n'ont pas été confidérablement aug-
»mentées en Siléfie , il n'eft pas moins vrai qu'on
les y a fait affembler & pourvoir d'artillerie , de
>>pontons & de tous les attirails de guerre néceffaires
pour entrer en campagne , & que les mêmes
difpofitions ont été faites dans les autres
Provinces de la dépendance de S. M. Pruffienne ;
deforte que les troupes y ont été mises en état
»de pouvoir fondre , dès qu'on le leur ordonne-
»roit , fur les Pays héréditaires de l'Impératrice ,
»foit par la Silefie , foit par les Etats Electoraux
»de Saxe. L'expérience du paffé doit fervir de
»regle pour l'avenir. Ainfi il doit paroître con-
»forme à la prudence que S. M. Impériale ne fe
»foit pas repofée fur de fimples affurances & pro-
»teftations , fans prendre les précautions conve-
»nables pour fa défenfe & fa fûreté . Du reſte , il
»y a une grande différence dans la nature des dif
pofitions de part & d'autre . Les troupes de l'Im192
MERCURE DE FRANCE.
»pératrice font diftribuées dans des lieux féparés
» par une longue diftance. Il a fallu s'y prendre à
»temps pour les faire fortir de leurs quartiers , &
»l'on ne devoit point attendre que l'événement
» eút vérifié ce que les préparatifs indiquoient , ou
»donnoient à foupçonner. »
On croit devoir joindre ici le Mémoire que le
Roi de Pruffe a fait remettre le 18 de ce mois à
la Cour de Vienne , & la réponſe de l'Impératrice
Reine.
Mémoire de M. de Klinggraff, Miniftre du
Roi de Pruffe , du 18 Août 1756 .
« Le Souffigné a l'honneur d'informer Sa Ma-
»jefté l'Impératrice Reine , que le Roi fon Maître
»vient de lui donner des ordres exprès de repré-
»fenter à fadite Majefté ce qui fuit , fçavoir: Que
»Sa Majesté le Roi de Prufle étoit faché d'impor-
>>tuner encore Sa Majefté l'Impératrice Reine ;
»mais que cela étoit indifpenfable dans la fitua-
»tion préfente des affaires , dont l'importance
pexigeoit des expl cations plus claires que celles
»que Sa Majefté l'Impératrice Reine a données
»en dernier lieu à fadite Majefté Pruflienne par le
Souffigné. Que ce Prince , pour ne rien diffimu-
»ler à Sa Majefté l'Impératrice Reine , ne pouvoit
»abfolument s'empêcher de lui faire connoître ,
» qu'il étoit informé d'une maniere à ne pas en
» douter , qu'Elle a fait au commencement de
>>cette année une alliance offenfive avec la Cour
»de Ruffie contre lui , par laquelle il a été ftipulé
»que les deux Impératrices attaqueront inopiné-
>ment le fufdit Prince ; celle de Ruffie avec cent
>> vingt mille hommes , & Sa Majefté l'Impératrice
>>Reine avec une armé de quatre -vingt mille
combattans.
OCTOBRE . 1756. 193
1
» combattans. Que ce projet , qui devoit fe mettre
nen exécution dès le mois de Mai de cette année ,
» n'avoit été différé juſqu'au printemps prochain
» qu'à cauſe que les troupes de Ruffie ont manqué
de recrues , leur Flotte de matelots , & la Fin-
» lande de bleds pour les nourrir. Que comme à
» préfent il étoit revenu de toutes parts à Sa Majefté
Pruffienne , que Sa Majefté l'Impératrice
»Reine raffemble fes forces principales en Bohê-
>> me & en Moravie , que les troupes campent à
»peu de diftance des frontieres de ce Prince ,
»qu'on fait des magaſins & des amas confidéra-
» bles de munitions de guerre & de bouche , que
>> l'on tire des cordons de Huffards & de Croates
vle long des frontieres du fufdit Prince , de même
»que s'il étoit en pleine guerre avec fadite Ma-
»jefté Impériale & Royale , il fe croyoit en plein
» droit d'exiger d'Elle une déclaration formelle &
» catégorique , confiftant dans une affurance que
» Sa Majefté l'Impératrice Reine n'a eu aucune
intention d'attaquer Sa Majesté Pruffienne ni
>>cette année , ni celle qui vient.Qu'il importoit à
» ce Prince d'être éclairci s'il étoit avec Sa Majeſté
» l'Impératrice Reine en guerre ou en paix , qu'il
>>en rendoit cette Princeffe l'arbitre . Que fi les
»intentions de Sa Majefté Impériale & Royale
wétoient pures , ce feroit à préfent le moment de
»les mettre au jour ; mais que fi au contraire on
>>donnoit à Sa Majeſté Pruſſienne une réponſe iny
certaine & non concluante , Sa Majesté l'Impé-
>>ratrice Reine auroit à fe reprocher toute la fuite
>>qu'attirera cette façon tacite , & qu'Elle confir-
>> meroit par-là les projets dangereux qu'Elle auroit
»formés avec la Ruffie contre fadite Majefté Pruf-
»fienne, & qu'enfin ce Prince atteftoit le Ciel qu'il
weft innocent des malheurs qui s'enfuivroient.a
I. Vol
194 MERCURE
DE FRANCE.
Le Souffigné a ordre de demander fur ce que
deffus , une réponse prompre , catégorique & par
écrit , ainfi que Sa Majefté l'Impératrice Reine le
lui a fait promettre en dernier par fon Excellence
M. le Grand Chancelier de la Cour le Comte de
Kaunitz-kittberg .
A Viennes , le 18 Août 1756 .
Réponse au Mémoire présenté par M. de
Klinggraff, le 18 Août 1756.
a Sa Majesté le Roi de Pruffe étoit déja occupé
»depuis quelque temps de toutes les elpeces de
»préparatifs de guerre les plus confidérables & les
»plus inquiétans pour le repos public , lorſque le
26 du mois dernier , ce Prince jugea à propos de
»faire demander des éclairciffemens ǎ Sa Majefté
l'Impératrice Reine tur les difpofitions militaires
qui fe faifoient dans les Etats , & qui ne
venoient d'être réfolus que d'après tous les préparatifs
qu'avoit déja faits S. M. Pruffienne . Ce
»font des faits à la connoiflance de toute l'Europe.
»Sa Majefté l'Impératrice Reine auroit pu fe dif-
»penfer , moyennant cela , de donner des éclairciflemens
fur des objets qui n'en avoient pas
»befoin ; Elle a bien voulu le faire néanmoins ,
»& déclarer elle - même pour cet effet au fieur de
Klinggraff , dans l'audience qu'Elle lui accorda
ale 26 de Juillet : Que l'état critique des affaires
»générales lui avoit fait envisager les mesures
vqu'Elle prenoit comme néceffaires pour fa fûreté
celle de fes Alliés , & qu'elles ne tendoient
d'ailleurs au préjudice de qui que ce fut. Sa Ma-
»jefté l'Impératrice Reine eft fans doute en droit
»de porter tel jugement qu'il lui plaît fur les circonftances
du temps , & il n'appartient de même
OCTOBRE. 1756.
195
S
-it
»qu'à Elle d'évaluer fes dangers. D'ailleurs fa dé-
» claration eſt ſi claire , qu'Elle n'auroit jamais
»imaginé qu'elle pût ne point être trouvée telle .
» Accoutumée à éprouver , ainfi qu'à obferver les
mégards que fe doivent les Souverains , Elle n'a
donc pu apprendre qu'avec étonnement & avec
la plus jufte fenfibilité , le contenu du Mémoire
»préfenté par le fieur Klinggraff . le 18 du cou-
>> rant , dont Elle s'eft fait rendre compte. Ce Mé-
>>moire eft tel quant au fonds , ainfi que quant
»aux expreffions , que S Majefté l'apérà rice
»Reine ſe verroit dans la néceffité de fortir des
> bornes de la mod ration qu'elle s'eft preferite ,
»fi elle répondoit à tout ce qu'il content. Mais
»Elle veut bien encore cependant , qu'en réponfe
» on déclare ultérieurement au fieur de Klinggraff
, que les informations que l'on a données
»à Sa Majefté Pruffienne d'une Alliance offenfive
>> contre Elle , entre Sa Majeſté l'Imperatrice Reine
» & Sa Majeſté l'impératrice de Ruffie , ainſi que
toutes les circonftances & prétendues ftipula-
» tions de ladite Alliance , font abfolument fauffes
»& controuvées , & que pareil Traité contre Sa
» Majeſté Pruſſienne n'existe point & n'a jamais
mexifté. Cette déclaration mettra toute l'Europe
à p rtée de juger de quelle valeur & qualité feroient
les fâcheux événemens qu'annonce le
» Mémoire du fieur de Klinggraff , & de voir
» qu'en tous cas ils ne pourront jamais être imputés
à Sa Majesté Impératrice Reine. Et c'eft
nce que , par ordre exprès de Sa Majesté l'Impépratrice
Reine , on eft chargé de faire connoître
Dau fieur de Kiinggraff , en réponſe à fon Mé
>> moire. »
A Vienne , le 21 Août 1756.
Lij
196 MERCURE DE FRANCE.
DE LEIPSICK , le 2 Septembre.
Quatre Régimens d'Infanterie & un Régiment
de Huffards des troupes du Roi de Pruffe entrerent
ici le 29 du mois dernier , fans qu'on eût eu
aucun avis de leur marche. La plupart des habitans
étoient alors affemblés dans les Eglifes , où
ils vaquoient avec fécurité aux exercices du culte
Divin. Depuis quinze jours , les garnifons de
cette Ville & de la Citadelle en étoient forties
pour le rendre au camp de Pirna. Le Général
Baron de Haxthauſen , Gouverneur de Leipfick ,
chargé par le Roi de prendre le commandement
de ce camp , étoit allé à Drefde recevoir les ordres
de Sa Majesté.
Auffi-tôt après l'arrivée des Pruffiens , le Prince
Ferdinand de Brunſwic qui les commandoit , prit
poffeffion des portes de la Ville , & il pofa des
Gardes à l'Hôtel de Ville , à la Tréforerie & à la
Citadelle. Les foldats des Régimens d'Infanterie
furent logés chez les Bourgeois , & les Huffards
dans les environs de la Ville . Pendant qu'on faifoit
la diftribution des logemens , on apprit que
quatre autres Régimens Pruffiens avoient fuivi la
premiere divifion de leurs troupes , & qu'ils
étoient cantonnés près d'ici en différens Villages.
Le même jour , le Prince de Brunſwic fit publier
une Ordonnance portant ce qui fuit : « Nous
>> Ferdinand , &c. Lieutenant-Général des Armées
»de Sa Majefté Pruffienne , Colonel d'un Régi-
>> ment d'Infanterie , Gouverneur des Ville & For-
»tereffe de Magdebourg , Chevalier de l'Ordre de
>>l'Aigle Noir , &c. Sçavoir faifons , que c'eſt par
» ordre de Sa Majesté Pruffienne que nous sommes
mentrés avec un corps de troupes dans l'Electorat
OCTOBRE . 1756. 197
»de Sare. Comme Sa Majeſté Pruffienne , loin de
»permettre qu'on y faffe le moindre dégât , veut
Dau contraire qu'on épargne le pays le plus qu'il
nfera poffible , & qu'on regarde & protege la
Saxe comme fes propres poffeffions , Elle a or-
»donné très-expreffément d'y faire obſerver à fes
troupes une exacte difcipline , de punir févére-
>>ment les foldats ou Officiers qui feront trouvés
Den faute à cet égard , & de remédier prompte-
>> ment aux défordres qu'ils auront commis. Or ,
»pour maintenir le bon ordre , il eft néceffaire
»que le Pays fourniffe aux troupes du Roi les
»fourrages , le pain , la viande , la biere & les
»légumes dont elles auront befoin . Ainfi il con-
>>vient de prendre des mefures fixes pour les
»livraiſons de ces provifions . En conséquence ,
»Nous mandons par la Préfente , au nom & de la
»part de Sa Majefté , à tous les Membres de la
»Nobleffe de chaque Cercle de l'Electorat , qu'ils
wayent à comparoître devant nous à Leipfick foit
wen perfonne , foit par repréfentans duement
»qualifiés , le 30 Août pour le plûtard , afin de
»délibérer fur lefdites livraifons ; Sa Majesté ayant
»nommé une Commiffion particuliere pour liqui
»der avec eux. Ceux qui manqueront de fe conformer
à la Préfente , ne devront s'en prendre
» qu'à eux-mêmes , fi on les contraint par voie
»d'exécution militaire , à fournir leur quotepart
» des fufdites livraiſons. >>
On publia le lendemain une Déclaration du
Roi de Pruffe , dans laquelle il eft dit « que les
»deffeins de la Cour de Vienne mettant ce Prince
»dans la néceffité de les prévenir , Sa Majesté
»Pruffienne fe voit forcée , malgré elle , & par une
>>fuite des circonftances , à entrer avec fon armée
dans les Etats héréditaires du Roi de Pologne
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
>>Electeur de Saxe . Que c'eft à regret qu'Elle fe
» porte à une démarche que fon amitié perfon-
»nelle pour Sa Majesté Polonoife lui auroit fait
» éviter , fi les loix de la guerre , le malheur des
»temps , & la fûreté de fes propres Etats ne la
»rendoient indifpenfable . Que les événemens de
>> l'année 1744 font encore récens à fa mémoire.
» Que pour n'être pas expofée aux mêmes incon-
»véniens , Sa Majefté Pruflienne eft obligée de ne
DConfulter que les regles de la prudence : mais
»qu'Elle déclare de la maniere la plus folemnelle
tant à Sa Majefté le Roi de Pologne qu'à l'Euprope
entiere , qu'Elle n'a aucun deffein offenfif
contre Sa Majefté Polonoife ni contre fes Etats.
Qu'Elle ne fouhaite rien avec plus d'ardeur que
de voir approcher l'heureux moment de pouvoir
remettre à ce Prince fes Etats , qui font &
feront toujours pour Elle un dépôt facré. »
L'après-midi , le Prince de Brunfwic fit prendre
poffeffion du Bureau de la Douane , de celui des
Affiles & des autres Comptoirs publics . Pendant
tout le jour les boutiques demeurerent fermées.
Le 31 on les ouvrir.
Hier à la pointe du jour , les troupes Pruffiennes
fe remirent en marche pour continuer leur
route. Elles fe font comportées avec beaucoup de
régularité , & elles n'ont rien exigé au- delà de
ce qu'on étoit convenu de leur fournir. Avec les
quatre Régimens qui ne font point entrés dans
cette Ville , elles compofoient un corps de douze
mille hommes . On vient d'être informé de l'approche
de deux autres colonnes de la même armée,
qui font de la même force que la premiere
colonne. Celle- ci s'eft portée le long de l'Elfter
fur Zeitz , qui eft le chemin par lequel on débouche
dans les Cercles de la partie Occidentale de la
Bohême.
OCTOBRE. 1756. 199
Les Magiftrats ayant demandé au Prince de
Brunfwic de quelle maniere on fe conduiroit pour
Ja Foire qui doit fe tenir ici à la Saint Michel , il
leur a confeillé d'envoyer une députation au Roi
de Pruffe. Conformément à cet avis , deux Députés
des Magiftrats partirent hier pour Berlin , avec
deux Députés du Corps des Négocians. La réponfe
qu'ils rapporteront décidera de la tenue
de la Foire.
DE BRESLAU , le
9 Août.
On apperçut le premier de ce mois à neuf
heures quarante- trois minutes du ſoir , ſous la
conftellation de la couronne feptentrionale , un
globe de feu qui avoit une longue queue. I prit
fa direction vers la grande ourfe. Lorfqu'il fut
fous cette derniere conftellation , il s'ouvrit , &
l'on en vit fortir un grand nombre de petites
étoles. Elles difparurent en tombant , & ne
refta plus de ce phénomene qu'une traînée de
lumiere , qui deux minutes après ceffa elle -même
de paroître. Pendant près de deux autres minutes ,
on entendit un bruit femblable à celui du tonnerre
, & fi violent , que les fenêtres & les portes
des maifons en étoient ébranlées . Il faut obferver
que le ciel étoit alors ferein . Un vent de fud-
Queft fouffloit avec affez de force.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En août 1756, des tensions militaires croissantes opposèrent l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême au Roi de Prusse. L'Impératrice publia deux réfutations accusant la Prusse d'augmenter ses troupes et ses provisions en Silésie et dans d'autres provinces, prêtes à envahir ses États. Elle souligna la dispersion des troupes impériales et la nécessité de précautions pour assurer la défense. Le 18 août, le Roi de Prusse, par l'intermédiaire de son ministre Klinggraff, accusa l'Impératrice d'avoir formé une alliance offensive avec la Russie. Il demanda une déclaration formelle confirmant l'absence d'intentions hostiles. L'Impératrice répliqua que les préparatifs prussiens étaient connus de toute l'Europe et qu'elle avait agi pour sa sécurité et celle de ses alliés. Elle nia l'existence d'une alliance offensive avec la Russie. Le 29 août, quatre régiments prussiens entrèrent à Leipzig sans avertissement, prenant le contrôle des points stratégiques. Le Prince Ferdinand de Brunswick, commandant les troupes, publia une ordonnance exigeant des provisions pour les soldats et menaçant de sanctions en cas de non-conformité. Le Roi de Prusse publia une déclaration affirmant qu'il entrait en Saxe pour prévenir les desseins de la Cour de Vienne, tout en déclarant qu'il n'avait pas d'intentions offensives contre le Roi de Pologne. Parallèlement, une armée composée de douze mille hommes, incluant quatre régiments, se déplaça le long de l'Elster vers Zeitz, route menant aux cercles occidentaux de la Bohême. Deux autres colonnes de même force approchèrent. À Breslau, le 9 août, un phénomène céleste fut observé : un globe de feu avec une longue queue apparut sous la constellation de la couronne septentrionale, se dirigea vers la grande ourse, et se transforma en plusieurs petites étoiles avant de disparaître, laissant une traînée de lumière et un bruit semblable au tonnerre. Les magistrats de Breslau, ayant consulté le Prince de Brunswick sur la tenue de la foire de la Saint-Michel, envoyèrent une députation au Roi de Prusse pour obtenir une réponse décisive.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 199-200
ESPAGNE.
Début :
On essuya encore ici, le 10 & le 11 de ce mois, deux violentes secousses. [...]
Mots clefs :
Tremblements de terre, Fumée, Soufre, Pillage, Chantage, Scélérat, Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DE LISBONNE , le 22 Juillet.
On effuya encore ici , le 10 & le 11 de ce mois
deux violentes fecouffes. Le 10 , il fortit du fein
de la terre un tourbillon de fumée , qui en s'éle-
I AV
200 MERCURE DE FRANCE.
vant s'étendit peu à peu fur tout l'horizon , &
déroba entiérement la lumiere du foleil. Tant
que l'obfcurité dura , l'air fut infecté d'une odeur
infupportable de foufre. Il y eut le 18 au matin
une nouvelle fecouffe , mais elle fur légere . Malgré
tous les foins que le Gouvernement fe donne
pour affurer la tranquillité publique , les vols &
les affaffinats continuent d'être fréquens dans
cette malheureufe Ville. Chaque jour quelquesunes
des perfonnes riches reçoivent des billets
anonymes , par lefquels on les menace de les
brûler dans leurs demeures , fi elles ne portent à
des endroits marqués les fommes qu'on leur demande.
On arrêta dernierement deux fcélérats
qui fe difpofoient à mettre le feu à des baraques
de la Ville - Baffe. Ils ont déclaré que dix - huit de
leurs complices devoient en faire autant dans
différentes rues , & qu'ils auroient profité tous du
défordre général pour piller les habitations qu'ils
auroient trouvées abandonnées.
DE LISBONNE , le 22 Juillet.
On effuya encore ici , le 10 & le 11 de ce mois
deux violentes fecouffes. Le 10 , il fortit du fein
de la terre un tourbillon de fumée , qui en s'éle-
I AV
200 MERCURE DE FRANCE.
vant s'étendit peu à peu fur tout l'horizon , &
déroba entiérement la lumiere du foleil. Tant
que l'obfcurité dura , l'air fut infecté d'une odeur
infupportable de foufre. Il y eut le 18 au matin
une nouvelle fecouffe , mais elle fur légere . Malgré
tous les foins que le Gouvernement fe donne
pour affurer la tranquillité publique , les vols &
les affaffinats continuent d'être fréquens dans
cette malheureufe Ville. Chaque jour quelquesunes
des perfonnes riches reçoivent des billets
anonymes , par lefquels on les menace de les
brûler dans leurs demeures , fi elles ne portent à
des endroits marqués les fommes qu'on leur demande.
On arrêta dernierement deux fcélérats
qui fe difpofoient à mettre le feu à des baraques
de la Ville - Baffe. Ils ont déclaré que dix - huit de
leurs complices devoient en faire autant dans
différentes rues , & qu'ils auroient profité tous du
défordre général pour piller les habitations qu'ils
auroient trouvées abandonnées.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
En juillet, Lisbonne a été frappée par plusieurs secousses sismiques. Le 10 juillet, une violente secousse a provoqué un tourbillon de fumée obscurcissant le ciel et répandant une odeur de soufre. Une autre secousse, plus légère, a eu lieu le 18 juillet. Malgré les efforts du gouvernement pour maintenir l'ordre, des vols et des incendies criminels se multiplient. Des menaces anonymes contraignent des personnes riches à payer des sommes d'argent sous peine d'incendie. Récemment, deux individus ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à mettre le feu à des baraques. Ils ont avoué que dix-huit complices devaient incendier divers endroits de la ville pour piller les habitations abandonnées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
5
p. 200-201
ITALIE.
Début :
Le 17 de ce mois, quelques minutes avant midi, le ciel [...]
Mots clefs :
Padoue, Rafale de vent, Tremblement de terre, Tempête, Ville détruite, Destruction d'édifices, Dégâts, Victimes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
DE PADOUE , le 23 Août.'
Le 17 de ce mois , quelques minutes avant
midi , le ciel s'obfcurcit tout-à- coup , & il s'éleva
un vent fi violent , que les toits de la plupart des
maifons furent emportés. Dans la campagne , les
arbres les plus forts ont été couchés par terre.
Plufieurs voitures chargées ont été jettées dans
des ravins. Prefque tous les bateaux qui étoient
fur la Brente ont péri. Diverfes fecouffes de tremblement
de terre ont fuivi cette horrible tempête
, & ont ajouté de nouveaux défaftres à ceux
qu'on venoit d'éprouver. Une partie de la Ville a
OCTOBRE. 1756. 201
été détruite . Des édifices confidérables , entr'autres
l'Hôtel de Ville , qui faifoit l'admiration des
étrangers , ont été ruinés de fond en comble.
Un grand nombre de perſonnes ont été ensevelies
fous leurs habitations.
DE PADOUE , le 23 Août.'
Le 17 de ce mois , quelques minutes avant
midi , le ciel s'obfcurcit tout-à- coup , & il s'éleva
un vent fi violent , que les toits de la plupart des
maifons furent emportés. Dans la campagne , les
arbres les plus forts ont été couchés par terre.
Plufieurs voitures chargées ont été jettées dans
des ravins. Prefque tous les bateaux qui étoient
fur la Brente ont péri. Diverfes fecouffes de tremblement
de terre ont fuivi cette horrible tempête
, & ont ajouté de nouveaux défaftres à ceux
qu'on venoit d'éprouver. Une partie de la Ville a
OCTOBRE. 1756. 201
été détruite . Des édifices confidérables , entr'autres
l'Hôtel de Ville , qui faifoit l'admiration des
étrangers , ont été ruinés de fond en comble.
Un grand nombre de perſonnes ont été ensevelies
fous leurs habitations.
Fermer
Résumé : ITALIE.
Le 17 août, une violente tempête a frappé Padoue, arrachant des toits et renversant des arbres. Des voitures et des bateaux ont été détruits. Des secousses sismiques ont suivi, aggravant les dégâts. L'Hôtel de Ville et d'autres édifices importants ont été détruits, causant de nombreuses victimes ensevelies sous les décombres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
6
p. 201-203
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Malgré les défenses allégnées par le Général Fowke, le Conseil de guerre [...]
Mots clefs :
Londres, Général Fowke, Amiral Byng, Adresse au roi, Ile de Minorque, Commissaires de l'Amirauté, Soulèvement populaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 31 Août.
Malgré les défenſes alléguées par le Général
Fowke , le Confeil de guerre affemblé pour le
juger , l'a déclaré coupable , & l'a fufpendu de fon
rang pendant un an. L'Amiral Byng ayant été
conduit en cette Ville par des routes détournées ,
eft actuellement à l'Hôpital de Greenwich , où il
eft gardé à vue. Le Confeil de guerre , qui inftruira
le procès de cet Amiral , fera compofé de trois
Amiraux & de dix Capitaines de Vaiffeaux de
guerre. On a fait partir de Portſmouth le Vaiffeau
l'Antelope , pour aller chercher dix- neuf
Officiers dont l'accufé reclame le témoignage.
Le 20 Août , le Lord Maire & le Corps de la
Bourgeoifte de cette Capitale préfenterent au Roi
une Adreffe , dans laquelle ils témoignerent combien
ils étoient fenfibles aux inquiétudes que les
mauvais fuccès de la Nation dans la Méditerranée
devoient faire naître dans l'efprit de Sa Majesté.
Ils ajouterent qu'ils craignoient que la perte de
Pille Minorque , dont la Grande-Bretagne retiroit
de fi grands avantages & dont la confervation
étoit importante au commerce de fes Royaumes
, n'imprimât pour toujours une tache à l'honneur
des Anglois. En même temps ils repréfenterent
la néceffité d'établir une Milice générale
dans les trois Royaumes. Ils dirent qu'ils efpé-
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
roient que les auteurs des malheurs publics feroient
foigneufement recherchés & févérement
punis . Enfin ils affurerent le Roi , que fa fidelle
Ville de Londres concourroit en tout ce qui
dépendroit d'elle , pour la défenfe de Sa Majefté & 14
de la Maifon Royale. Le Roi répondit à cette
Adreffe : La perte de PIfe Minorque m'a caufé
une vive douleur. J'employerai tous mes foins au
maintien de l'honneur de la Nation , & du commerce
de mes Sujets. Les événemens de la guerre
font incertains , mais il ne fera rien obmis de ma
part pour la continuer avec vigueur , pour recouvrer
Les poffeffions de ma Couronne , & pour parvenir à
une paix folide & glorieuse. Je veillerai à ce qu'il
foit fait juftice de ceux qui auront manqué à leur
devoir envers moi & envers la Patrie. Mes ordres
font donnés pour qu'à l'avenir la fubordination
foit mieux obfervée dans mes Flottes & dans mes
Armées, je ne négligerai rien pour faire garder
le respect dû à mon Gouvernement.
On a réfolu d'ériger une Statue au Général
Blakeney dans une Place de la ville de Dublin .
Une des Infcriptions fera prife des termes dont
le Maréchal de Richelieu s'eft fervi , en parlant
de ce Général dans le ſecond article de la Capitulation
du Fort Saint - Philippe .
Les Commiffaires de l'Amirauté viennent de
déclarer de bonne priſe douze Navires enlevés
aux François avant la Déclaration de guerre .
Tout fe difpofe pour l'embarquement des troupes
deftinées à fervir dans l'expédition que projette le
Gouvernement. Elles feront renforcées de quelques
Régimens du camp de Blandfort.
Il y eut la femaine derniere une courfe de
chevaux à Barnet , près d'un château de l'Amiral
Byng. La populace s'y attroupa pour démolir ce
OCTOBRE . 1756. 203
bâtiment. Quelques perfonnes, pour faire diverfion
à cecomplot, fe prefferent de répandre le bruit que
ce Château feroit inceffamment confifqué , pour
être donné au Général Blakeney . Le peuple ajouta
foi à ces difcours , & tout fut tranquille.
DE LONDRES , le 31 Août.
Malgré les défenſes alléguées par le Général
Fowke , le Confeil de guerre affemblé pour le
juger , l'a déclaré coupable , & l'a fufpendu de fon
rang pendant un an. L'Amiral Byng ayant été
conduit en cette Ville par des routes détournées ,
eft actuellement à l'Hôpital de Greenwich , où il
eft gardé à vue. Le Confeil de guerre , qui inftruira
le procès de cet Amiral , fera compofé de trois
Amiraux & de dix Capitaines de Vaiffeaux de
guerre. On a fait partir de Portſmouth le Vaiffeau
l'Antelope , pour aller chercher dix- neuf
Officiers dont l'accufé reclame le témoignage.
Le 20 Août , le Lord Maire & le Corps de la
Bourgeoifte de cette Capitale préfenterent au Roi
une Adreffe , dans laquelle ils témoignerent combien
ils étoient fenfibles aux inquiétudes que les
mauvais fuccès de la Nation dans la Méditerranée
devoient faire naître dans l'efprit de Sa Majesté.
Ils ajouterent qu'ils craignoient que la perte de
Pille Minorque , dont la Grande-Bretagne retiroit
de fi grands avantages & dont la confervation
étoit importante au commerce de fes Royaumes
, n'imprimât pour toujours une tache à l'honneur
des Anglois. En même temps ils repréfenterent
la néceffité d'établir une Milice générale
dans les trois Royaumes. Ils dirent qu'ils efpé-
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
roient que les auteurs des malheurs publics feroient
foigneufement recherchés & févérement
punis . Enfin ils affurerent le Roi , que fa fidelle
Ville de Londres concourroit en tout ce qui
dépendroit d'elle , pour la défenfe de Sa Majefté & 14
de la Maifon Royale. Le Roi répondit à cette
Adreffe : La perte de PIfe Minorque m'a caufé
une vive douleur. J'employerai tous mes foins au
maintien de l'honneur de la Nation , & du commerce
de mes Sujets. Les événemens de la guerre
font incertains , mais il ne fera rien obmis de ma
part pour la continuer avec vigueur , pour recouvrer
Les poffeffions de ma Couronne , & pour parvenir à
une paix folide & glorieuse. Je veillerai à ce qu'il
foit fait juftice de ceux qui auront manqué à leur
devoir envers moi & envers la Patrie. Mes ordres
font donnés pour qu'à l'avenir la fubordination
foit mieux obfervée dans mes Flottes & dans mes
Armées, je ne négligerai rien pour faire garder
le respect dû à mon Gouvernement.
On a réfolu d'ériger une Statue au Général
Blakeney dans une Place de la ville de Dublin .
Une des Infcriptions fera prife des termes dont
le Maréchal de Richelieu s'eft fervi , en parlant
de ce Général dans le ſecond article de la Capitulation
du Fort Saint - Philippe .
Les Commiffaires de l'Amirauté viennent de
déclarer de bonne priſe douze Navires enlevés
aux François avant la Déclaration de guerre .
Tout fe difpofe pour l'embarquement des troupes
deftinées à fervir dans l'expédition que projette le
Gouvernement. Elles feront renforcées de quelques
Régimens du camp de Blandfort.
Il y eut la femaine derniere une courfe de
chevaux à Barnet , près d'un château de l'Amiral
Byng. La populace s'y attroupa pour démolir ce
OCTOBRE . 1756. 203
bâtiment. Quelques perfonnes, pour faire diverfion
à cecomplot, fe prefferent de répandre le bruit que
ce Château feroit inceffamment confifqué , pour
être donné au Général Blakeney . Le peuple ajouta
foi à ces difcours , & tout fut tranquille.
Fermer
Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le Conseil de guerre britannique a déclaré le Général Fowke coupable et l'a suspendu de son rang pendant un an. L'Amiral Byng est actuellement sous garde à l'Hôpital de Greenwich. Un Conseil de guerre, composé de trois Amiraux et de dix Capitaines, a été formé pour instruire son procès. Le vaisseau l'Antelope a été envoyé de Portsmouth pour ramener dix-neuf officiers dont Byng réclame le témoignage. Le 20 août, le Lord Maire et la bourgeoisie de Londres ont adressé une pétition au Roi, exprimant leurs inquiétudes face aux échecs en Méditerranée, notamment la perte de Minorque, et ont demandé l'établissement d'une milice générale et la punition des responsables. Le Roi a répondu qu'il veillerait à maintenir l'honneur de la Nation et à faire justice. Une statue du Général Blakeney doit être érigée à Dublin. Les Commissaires de l'Amirauté ont déclaré de bonne prise douze navires français capturés avant la déclaration de guerre. Les préparatifs pour l'embarquement des troupes destinées à une expédition projetée par le Gouvernement sont en cours, avec des renforts provenant du camp de Blandfort. La semaine précédente, une course de chevaux à Barnet près du château de l'Amiral Byng a attiré une foule menaçante, apaisée par la rumeur de la confiscation du château pour le Général Blakeney.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. *203-203
PAYS-BAS.
Début :
Selon les avis reçus de Nantes, le Capitaine Guillaume de Knaap, [...]
Mots clefs :
Rotterdam, Capitaine Guillaume Knaap, Armateur anglais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS.
PATS- B A S.
DE ROTTERDAM , le 26 Août .
Selon des avis reçus de Nantes , le Capitaine
Guillaume de Knaap , commandant un Navire
Hollandois , rencontra le 6 de ce mois un Armateur
Anglois qui lui demanda des provifions.
L'Armateur peu fatisfait de ce que ce Capitaine
ne vouloit lui en fournir que pour de l'argent , a
fait tirer fur lui à mitraille. Le fieur Knaap de fon
côté s'eft mis en devoir de lui répondre par une
décharge de fon artillerie ; mais l'Armateur n'a
pas jugé à propos d'engager le conibat , & il s'eft
éloigné.
DE ROTTERDAM , le 26 Août .
Selon des avis reçus de Nantes , le Capitaine
Guillaume de Knaap , commandant un Navire
Hollandois , rencontra le 6 de ce mois un Armateur
Anglois qui lui demanda des provifions.
L'Armateur peu fatisfait de ce que ce Capitaine
ne vouloit lui en fournir que pour de l'argent , a
fait tirer fur lui à mitraille. Le fieur Knaap de fon
côté s'eft mis en devoir de lui répondre par une
décharge de fon artillerie ; mais l'Armateur n'a
pas jugé à propos d'engager le conibat , & il s'eft
éloigné.
Fermer
Résumé : PAYS-BAS.
Le 26 août, un navire hollandais commandé par Guillaume de Knaap a refusé de fournir des provisions à un armateur anglais sans paiement. L'armateur a tiré à la mitraille, mais le capitaine a riposté avec son artillerie. L'armateur anglais a ensuite battu en retraite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer