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1
p. 205
Feu d'Artifice chez M.le President de Pomereuïl. [titre d'après la table]
Début :
Tout Paris a témoigné beaucoup de joye de la prise [...]
Mots clefs :
Joie, Te Deum, Feu d'artifice
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texteReconnaissance textuelle : Feu d'Artifice chez M.le President de Pomereuïl. [titre d'après la table]
ToucParisa témoigné beaucoup de joye de la pnfe de Valenciennes, mais celle qu’en a
fait voir Monfieur le Prefident
de Pomereüil, Confeiller d’Etat ordinaire, &. Prevoft des
Marchands, a fait beaucoup
d’éclat. Le jour que le Te T)eum
fut chanté, il fit faire un Feu
d’Artifice devant fon Logis : Il
ne faut pas s’en étonner, c’eft
un des plus zelez Serviteurs du
Roy, èc des plus beaux Efprits
que nous ayons.
fait voir Monfieur le Prefident
de Pomereüil, Confeiller d’Etat ordinaire, &. Prevoft des
Marchands, a fait beaucoup
d’éclat. Le jour que le Te T)eum
fut chanté, il fit faire un Feu
d’Artifice devant fon Logis : Il
ne faut pas s’en étonner, c’eft
un des plus zelez Serviteurs du
Roy, èc des plus beaux Efprits
que nous ayons.
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2
p. 185-186
« Le Gouverneur de Cambray n'eut pas plutost fait batre [...] »
Début :
Le Gouverneur de Cambray n'eut pas plutost fait batre [...]
Mots clefs :
Cambrai, Te Deum, Diamants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Gouverneur de Cambray n'eut pas plutost fait batre [...] »
Le Gouverneur de Cambray n'eut pas plutôt fait batre la Chamade, que Monfieur le
Comte de Gramont partit pour en apporter la premiere nouvelle à la Reine,qui luy fit preſent quelques jours apres d'une Boëſte de Diamans de
grand prix. Monfieur Mouret Valet de Garderobe du Roy,
vint en ſuite apporter à cette Princeſſe les Particularitez
de ce qui s'eſtoit paſſé depuis ledépartde Monfieurle Com te de Gramont , & les Ordres
pour faire chanter icy le Te Deum.
Comte de Gramont partit pour en apporter la premiere nouvelle à la Reine,qui luy fit preſent quelques jours apres d'une Boëſte de Diamans de
grand prix. Monfieur Mouret Valet de Garderobe du Roy,
vint en ſuite apporter à cette Princeſſe les Particularitez
de ce qui s'eſtoit paſſé depuis ledépartde Monfieurle Com te de Gramont , & les Ordres
pour faire chanter icy le Te Deum.
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3
p. 249-[2]59
Ce qu'ils ont fait & dit aux Feuillants le jour qu'ils y ont esté au Te Deum, de la composition de Mr de Lully. [titre d'après la table]
Début :
Vous avez oüy parler du Te Deum de la composition [...]
Mots clefs :
Jean-Baptiste Lully, Te Deum, Pères, France, Cérémonie, Ambassadeur, Personnes, Prince, Musique, Couvent des Feuillants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ce qu'ils ont fait & dit aux Feuillants le jour qu'ils y ont esté au Te Deum, de la composition de Mr de Lully. [titre d'après la table]
Vous avez oüy parler du
Te Deum de la compofition
de Me de Lully , qui s'eſt
chanté aux Feüillans , pour
rendre graces à Dieu du retour
de la ſanté de Sa Majefté.
Six de ces Peres ayant
efté députez pour prier les
250 IV. P. du Vovaze
Ambaſſadeurs d'aſſiſter àa
cette Ceremonie , fe rendirent
à l'Hoſtel où ils eftoient
logez ; & aprés qu'ils eurent
fait leur compliment, &marqué
le ſujet qui les amenoit,
l'Ambaſſadeur leur répondit
Qu'ils avoient de fi grands
defi justes sujets de s'informer
de laſantéduRoy, qu ils avoient
fçû que Sa Majesté ſe portoit
bien ; mais qu'ils estoient ravis
de l'apprendre par des perſonnes
ne diſoient jamais que la
verité;Qu'ils iroient avec plaifir
chez eux, afin que cettefan
té leurfustconfirméepar la voix
desAmb. de Siam. 251
des Peuples, pour avoir le plaifir
de voir ces Peres , &pour entendre
la Muſique de Mr de
Lully, dont ils avoient déja efté
charmez en d'autres occafions.
Le jour de la Ceremonie, les
Ambafladeurs furent receus
la premiere Porte des Feüil
lans par pluſieurs de ces Religieux
qui les conduifirent
dans une Sale fort propre ,
auprés d'un grand feu, où les
Peres les plus diftinguez du
Convent par leur merite &
par leur employ , les attendoient.
Aprés les premiers
complimens de part & d'au252
IV. P. du Voyage
tre , les Ambaſſfadeurs le leverent
pour voir lesTableaux
qui estoient autour de la Salle,
parmy leſquels on voyoit
ceux de Henry III. de Henry
IV. de Loüis XIII . & de Loüis
le Grand, peints de leur hauteur;
& ce fur à ces Tableaux
qu'ils s'arreſterent, auffi bien
qu'à celuy de Monfieur, qu'ils
reconnurent d'abord , quoyqu'il
fuſt peint il y a plus de
vingt ans. Comme ils s'attacherent
à regarder le Portrait
de Henty III . on leur
dit, qu'il avoit eſté Roy de Pologne
; ce qui ſurprit fort
des Amb . de Siam. 253
l'Ambaſſadeur , qui répondit
Qu'il ne pouvoit concevoir ce
qu'on luy difoit , puiſqu'il n'eftoit
pas vray -femblable qu'on
quittaſt un Royaume comme la
France , pour quelque Royaume
que ce fuft ; deforte qu'il falut
luy expliquer que Henry
IHI. n'eſtoit pas encore Roy
de France, lorſqu'il fut nommé
à la Couronne de Pologne
, qui ſe donne par élection
; mais qu'il revint prendre
celle de France , fi- toft
qu'il y fut appellé par droit
de fucceflion. Une perſonne
de la compagnie luy ayant
254 IV. P. du Voyage
dit lorſqu'il eſtoit attaché a
confiderer le Portrait deHenry
IV. Que s'il n'avoit pas cefsé
d'eftre Huguenot, il n'auroit
pas esté Roy de France , ilrépondit
que c'estoit le Sang, &
non la Religion , qui donnoit la
Couronne de France. Il demanda
par quelle raiſon les quatre
Rois dont il voyoit les
Portraits , avoient des habits
fi differens les uns des autres;
& quelqu'un ayant reparty,
que les François aimoient un peu
le changement en habits , il répondit,
que c'estoit moins une
marque d'inconstance que parcedesAmb.
de Siam. 255
qu'ils cherchoient la perfection
en toutes choses, &que ces changemens
estoient des effais pour la
trouver ; mais quependant qu'on
les voyoit avec tant de fortes
d'habillemens, on ne devoit point
trouver à redire à ceux dont les
autres Nations ſe ſervoient. Ils
retournerent enſuite auprés
du feu , où M le Prince&
Mela Princeſſe de Mekelbourg
eſtant arrivez , ils eurent
une affez longue converſation
, cette Princeſſe
leur ayant fait diverſes
queſtions pleines d'eſprit.
Pluſieurs Perſonnes de la
256 IV. P. du Voyage
premiere qualité qui vinrent
dans cette Sale pour ſe chaufer,
entrerent auſſi en converſation
avec eux ,& ils la foûtinrent
avec beaucoup d'efprit.
Me l'Envoyé de Mantouë
leur parla long-temps .
Monfieur le Prince deConty
qui vouloit voir la Ceremonie
ſans ſe faire connoître ,
parût dans le meſme lieu ainſi
que Ma le grand Prieur ,& fe
fit diftinguer par ſon grand
air. L'Ambaſſadeur marqua
qu'il auroit ſouhaitté de luy parler,
mais qu'il n'ofoit par respect
commencer la conversation avec
des Amb. de Siam . 257
un grand Prince , àmoins qu'il
ne luy parlaſt le premier. Elle ſe
lia neantmoins , mais elle ne
fut pas particuliere. Peu de
temps aprés , chacun fut conduit
aux places qui avoient
elté refervées pour tant d'Illuftres
Perſonnes , les Princes
en bas , & les Ambaſſadeurs
aux feneſtres de la Galerie qui
donnent dans l'Eglife. Ils regarderent,
& écouterent avec
une extréme attention , ils remarquerent
les differentes expreffions
de la Muſique , &
pendantle Domine falvum fac
Regem , qu'on leur expliqua ,
Y
258 IV.P.du Voyage
il ſembloit qu'ils priaffent
auſſi pour le Roy. La Ceremonie
eſtant achevée , ils furent
reconduits dans la même
Sale , où on les avoit d'abord
amenés pour ſe chauffer
, & l'Ambaſſadeur pour
montrer aux Peres l'effet que
ce qu'il venoit de voir avoit
fait fur luy , porta fa main à
ſes yeux , à ſes oreilles ,& fur
fon coeur , & dit queses yeux
avoient efté enchantés , ſes oreilles
charmées , &fon coeur touché.
Il répondit avec une prefence
, & une vivacité d'efprit
inconcevable àbeaucoup
:
des Amb. de Siam. 159
de perſonnes qui luy parle.
rent. Les Peres les firent en
fuite paffer dans une Salle où
ils trouverent une Collation
ſervie. On les pria de ſi bonne
grace de ſe mettre à table,
qu'ils fe crurent obligez d'avoir
cette complaifance pour
ceux qui les en prefferent. Ils
fortirent quelque temps aprés,
& furent reconduits par les
Peres juſques à la porte de la
ruë.
Te Deum de la compofition
de Me de Lully , qui s'eſt
chanté aux Feüillans , pour
rendre graces à Dieu du retour
de la ſanté de Sa Majefté.
Six de ces Peres ayant
efté députez pour prier les
250 IV. P. du Vovaze
Ambaſſadeurs d'aſſiſter àa
cette Ceremonie , fe rendirent
à l'Hoſtel où ils eftoient
logez ; & aprés qu'ils eurent
fait leur compliment, &marqué
le ſujet qui les amenoit,
l'Ambaſſadeur leur répondit
Qu'ils avoient de fi grands
defi justes sujets de s'informer
de laſantéduRoy, qu ils avoient
fçû que Sa Majesté ſe portoit
bien ; mais qu'ils estoient ravis
de l'apprendre par des perſonnes
ne diſoient jamais que la
verité;Qu'ils iroient avec plaifir
chez eux, afin que cettefan
té leurfustconfirméepar la voix
desAmb. de Siam. 251
des Peuples, pour avoir le plaifir
de voir ces Peres , &pour entendre
la Muſique de Mr de
Lully, dont ils avoient déja efté
charmez en d'autres occafions.
Le jour de la Ceremonie, les
Ambafladeurs furent receus
la premiere Porte des Feüil
lans par pluſieurs de ces Religieux
qui les conduifirent
dans une Sale fort propre ,
auprés d'un grand feu, où les
Peres les plus diftinguez du
Convent par leur merite &
par leur employ , les attendoient.
Aprés les premiers
complimens de part & d'au252
IV. P. du Voyage
tre , les Ambaſſfadeurs le leverent
pour voir lesTableaux
qui estoient autour de la Salle,
parmy leſquels on voyoit
ceux de Henry III. de Henry
IV. de Loüis XIII . & de Loüis
le Grand, peints de leur hauteur;
& ce fur à ces Tableaux
qu'ils s'arreſterent, auffi bien
qu'à celuy de Monfieur, qu'ils
reconnurent d'abord , quoyqu'il
fuſt peint il y a plus de
vingt ans. Comme ils s'attacherent
à regarder le Portrait
de Henty III . on leur
dit, qu'il avoit eſté Roy de Pologne
; ce qui ſurprit fort
des Amb . de Siam. 253
l'Ambaſſadeur , qui répondit
Qu'il ne pouvoit concevoir ce
qu'on luy difoit , puiſqu'il n'eftoit
pas vray -femblable qu'on
quittaſt un Royaume comme la
France , pour quelque Royaume
que ce fuft ; deforte qu'il falut
luy expliquer que Henry
IHI. n'eſtoit pas encore Roy
de France, lorſqu'il fut nommé
à la Couronne de Pologne
, qui ſe donne par élection
; mais qu'il revint prendre
celle de France , fi- toft
qu'il y fut appellé par droit
de fucceflion. Une perſonne
de la compagnie luy ayant
254 IV. P. du Voyage
dit lorſqu'il eſtoit attaché a
confiderer le Portrait deHenry
IV. Que s'il n'avoit pas cefsé
d'eftre Huguenot, il n'auroit
pas esté Roy de France , ilrépondit
que c'estoit le Sang, &
non la Religion , qui donnoit la
Couronne de France. Il demanda
par quelle raiſon les quatre
Rois dont il voyoit les
Portraits , avoient des habits
fi differens les uns des autres;
& quelqu'un ayant reparty,
que les François aimoient un peu
le changement en habits , il répondit,
que c'estoit moins une
marque d'inconstance que parcedesAmb.
de Siam. 255
qu'ils cherchoient la perfection
en toutes choses, &que ces changemens
estoient des effais pour la
trouver ; mais quependant qu'on
les voyoit avec tant de fortes
d'habillemens, on ne devoit point
trouver à redire à ceux dont les
autres Nations ſe ſervoient. Ils
retournerent enſuite auprés
du feu , où M le Prince&
Mela Princeſſe de Mekelbourg
eſtant arrivez , ils eurent
une affez longue converſation
, cette Princeſſe
leur ayant fait diverſes
queſtions pleines d'eſprit.
Pluſieurs Perſonnes de la
256 IV. P. du Voyage
premiere qualité qui vinrent
dans cette Sale pour ſe chaufer,
entrerent auſſi en converſation
avec eux ,& ils la foûtinrent
avec beaucoup d'efprit.
Me l'Envoyé de Mantouë
leur parla long-temps .
Monfieur le Prince deConty
qui vouloit voir la Ceremonie
ſans ſe faire connoître ,
parût dans le meſme lieu ainſi
que Ma le grand Prieur ,& fe
fit diftinguer par ſon grand
air. L'Ambaſſadeur marqua
qu'il auroit ſouhaitté de luy parler,
mais qu'il n'ofoit par respect
commencer la conversation avec
des Amb. de Siam . 257
un grand Prince , àmoins qu'il
ne luy parlaſt le premier. Elle ſe
lia neantmoins , mais elle ne
fut pas particuliere. Peu de
temps aprés , chacun fut conduit
aux places qui avoient
elté refervées pour tant d'Illuftres
Perſonnes , les Princes
en bas , & les Ambaſſadeurs
aux feneſtres de la Galerie qui
donnent dans l'Eglife. Ils regarderent,
& écouterent avec
une extréme attention , ils remarquerent
les differentes expreffions
de la Muſique , &
pendantle Domine falvum fac
Regem , qu'on leur expliqua ,
Y
258 IV.P.du Voyage
il ſembloit qu'ils priaffent
auſſi pour le Roy. La Ceremonie
eſtant achevée , ils furent
reconduits dans la même
Sale , où on les avoit d'abord
amenés pour ſe chauffer
, & l'Ambaſſadeur pour
montrer aux Peres l'effet que
ce qu'il venoit de voir avoit
fait fur luy , porta fa main à
ſes yeux , à ſes oreilles ,& fur
fon coeur , & dit queses yeux
avoient efté enchantés , ſes oreilles
charmées , &fon coeur touché.
Il répondit avec une prefence
, & une vivacité d'efprit
inconcevable àbeaucoup
:
des Amb. de Siam. 159
de perſonnes qui luy parle.
rent. Les Peres les firent en
fuite paffer dans une Salle où
ils trouverent une Collation
ſervie. On les pria de ſi bonne
grace de ſe mettre à table,
qu'ils fe crurent obligez d'avoir
cette complaifance pour
ceux qui les en prefferent. Ils
fortirent quelque temps aprés,
& furent reconduits par les
Peres juſques à la porte de la
ruë.
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Résumé : Ce qu'ils ont fait & dit aux Feuillants le jour qu'ils y ont esté au Te Deum, de la composition de Mr de Lully. [titre d'après la table]
Le texte décrit une cérémonie organisée pour célébrer le rétablissement de la santé du roi, au cours de laquelle fut chanté le Te Deum composé par Jean-Baptiste Lully. Six pères Feuillants furent chargés d'inviter les ambassadeurs de Siam à cette cérémonie. L'ambassadeur siamois manifesta sa joie d'apprendre la bonne santé du roi et son désir de participer à la cérémonie pour apprécier la musique de Lully. Le jour de la cérémonie, les ambassadeurs furent accueillis par les pères Feuillants et conduits dans une salle où ils admirèrent des portraits de rois français, notamment Henri III, Henri IV, Louis XIII et Louis XIV. Les ambassadeurs posèrent des questions sur ces portraits, s'intéressant particulièrement au fait qu'Henri III ait été roi de Pologne. Ils discutèrent également des différences dans les habits royaux, soulignant la recherche de perfection dans les changements de mode. Pendant la cérémonie, les ambassadeurs observèrent attentivement et prièrent pour le roi. Après la cérémonie, ils furent reconduits dans une salle où une collation leur fut offerte. L'ambassadeur siamois exprima son enchantement en portant la main à ses yeux, ses oreilles et son cœur, indiquant qu'il avait été profondément touché par l'expérience. Les ambassadeurs quittèrent ensuite les lieux, reconduits par les pères Feuillants jusqu'à la porte de la rue.
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4
p. 285-288
Nouvelles de Paris.
Début :
Le 23. Octobre on chanta le Te Deum dans l'Eglise [...]
Mots clefs :
Paris, Te Deum, Carrosse, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
Le 2 3. Octobre on chanta
le Te Deum dans l'Eglife
Metropolitaine en action
de graces de la prife du
Quefnoy. Le Cardinal de
Noailles , Archevefque de
Paris officia , & les Prelats
qui eftoient à Paris s'y trou
verent , le Chancelier de
France y affifta , de mefme
que les Cours fuperieures
qui y avoient efté invitées
par le fieur des Granges
Maistre des ceremonies le
>
286 MERGURE
27 on fit la mefme ceremonie en action de graces de
la prife de Bouchain.
*
Le fieur Cornelio Bentivoglio , Archeveſque de
Carthage, Nonce ordinaire
du Pape , fit fon entrée pu
blique en cette Ville Di,
manche 23 Octobre.
Le Comte d'Harcourt &
le Chevalier de Sainctor ,
Introducteur des Ambaffadeurs allerent le prendre
dans le Caroffe du Roy au
Monaftere de Picpus , la
marche fe fit en cet ordre.
Le Caroffe de l'Introducteur.
GALANT 287
Celuy du Comte d'HarCourt.
La Livrée du Nonce à
pied , fon Ecuyer & fes
Pages à Cheval.
Le Caroffe du Roy.
Celuy de Monfeigneur
le Duc de Berry.
Celuy de Madame la
Ducheffe de Berry.
Celuy de Madame..
Celuy de Monfieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la
Ducheffe d'Orleans.
Ceux de la Princeffe de
Condé, de la Ducheffe de
288 MERCURE
Bourbon , de la Princeffe
Douairiere de Conty , de la
Princeffe de Conty & du
Prince de Conty.
Ceux de Monfieur le
Duc du Maine , de Madame
la Ducheffe du Maine , de
Madame la Ducheffe de
Vendofme , de Monfieur le
Comte de Touloufe , &
celuy du Marquis de Torcy,
Miniftre & Secretaire d'Etat;
enfuite ceux du Nonce.
Le 25. il fut conduit à
Verfailles par Mr. Sainctor,
oùl'on fit à fon arrivée les
ceremonies accoutumées,
Le 2 3. Octobre on chanta
le Te Deum dans l'Eglife
Metropolitaine en action
de graces de la prife du
Quefnoy. Le Cardinal de
Noailles , Archevefque de
Paris officia , & les Prelats
qui eftoient à Paris s'y trou
verent , le Chancelier de
France y affifta , de mefme
que les Cours fuperieures
qui y avoient efté invitées
par le fieur des Granges
Maistre des ceremonies le
>
286 MERGURE
27 on fit la mefme ceremonie en action de graces de
la prife de Bouchain.
*
Le fieur Cornelio Bentivoglio , Archeveſque de
Carthage, Nonce ordinaire
du Pape , fit fon entrée pu
blique en cette Ville Di,
manche 23 Octobre.
Le Comte d'Harcourt &
le Chevalier de Sainctor ,
Introducteur des Ambaffadeurs allerent le prendre
dans le Caroffe du Roy au
Monaftere de Picpus , la
marche fe fit en cet ordre.
Le Caroffe de l'Introducteur.
GALANT 287
Celuy du Comte d'HarCourt.
La Livrée du Nonce à
pied , fon Ecuyer & fes
Pages à Cheval.
Le Caroffe du Roy.
Celuy de Monfeigneur
le Duc de Berry.
Celuy de Madame la
Ducheffe de Berry.
Celuy de Madame..
Celuy de Monfieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la
Ducheffe d'Orleans.
Ceux de la Princeffe de
Condé, de la Ducheffe de
288 MERCURE
Bourbon , de la Princeffe
Douairiere de Conty , de la
Princeffe de Conty & du
Prince de Conty.
Ceux de Monfieur le
Duc du Maine , de Madame
la Ducheffe du Maine , de
Madame la Ducheffe de
Vendofme , de Monfieur le
Comte de Touloufe , &
celuy du Marquis de Torcy,
Miniftre & Secretaire d'Etat;
enfuite ceux du Nonce.
Le 25. il fut conduit à
Verfailles par Mr. Sainctor,
oùl'on fit à fon arrivée les
ceremonies accoutumées,
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Résumé : Nouvelles de Paris.
En octobre, plusieurs événements marquants eurent lieu à Paris. Le 23 octobre, un Te Deum fut célébré à la cathédrale métropolitaine pour commémorer la prise de la ville de Quesnoy. Le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, présida la cérémonie en présence de prélats, du chancelier de France et des cours supérieures. Le 27 octobre, une cérémonie similaire fut organisée pour la prise de Bouchain. Le 23 octobre, l'archevêque de Carthage, Cornelio Bentivoglio, nonce ordinaire du Pape, fit son entrée publique à Paris. Il fut accueilli par le comte d'Harcourt et le chevalier de Sainctor, qui l'accompagnèrent depuis le monastère de Picpus. La procession inclut les carrosses des dignitaires et des membres de la famille royale, ainsi que la suite du nonce. Le 25 octobre, le nonce fut conduit à Versailles par Monsieur Sainctor, où les cérémonies habituelles furent observées à son arrivée.
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5
p. 73-79
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la clef de Gentilhomme de la [...]
Mots clefs :
Espagne, Gentilhomme de la Chambre, Divan d'Alger, Te Deum, Lettres de Catalogne, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi d'Espagne a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre au Marquis de Casa Pabon, en reconnaissance des services de son père. Milord Lexington, ministre d'Angleterre, est arrivé à Madrid le 18 octobre, accueilli par le Duc de Popoliqui. Il a eu une audience avec leurs Majestés le même jour et a été traité magnifiquement le lendemain. Un envoyé du Divan d'Alger est également arrivé à Madrid, sans que sa mission soit connue. Le roi a ordonné des actions de grâce pour la prise du Quesnoy, avec des feux et des illuminations durant deux soirs. En Catalogne, le général Statemberg a abandonné Cervera face à l'imminence d'un débarquement de troupes anglaises et portugaises, ainsi que l'arrivée de troupes françaises en Roussillon. L'armée espagnole devait passer la Segre pour camper près de Cervera, abandonnée par les ennemis. Le prince Ferdinand de Tilly a capturé un régiment de cavalerie de l'Électeur Palatin près de Cervera. À Saragosse, des troupes espagnoles ont repoussé une attaque ennemie sur la rivière d'Aragon et de Navarre. À Campo-Mayor, les assiégés ont tenté une sortie le 11 octobre, mais ont été repoussés avec de lourdes pertes. Le 18 octobre, la dernière parallèle a été achevée à six toises du chemin couvert, et une brèche a été faite dans la muraille. Les troupes anglo-portugaises se préparent à embarquer à Villefranche, Panades, Tarragone et Barcelone pour retourner en Angleterre et au Portugal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 284-290
Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la charge de Corregidor des Villes [...]
Mots clefs :
Espagne, Corregidor, Te Deum, Bouchain, Catalogne, Troupes anglaises
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texteReconnaissance textuelle : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Supplement aux Nouvelles
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
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Résumé : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Le texte relate plusieurs événements politiques et militaires. Le roi a nommé Don Diego de Noboa et Villamarin corregidor des villes de Guadix et de Baza dans le Royaume de Grenade. Le 3 novembre, un Te Deum a été chanté pour célébrer la prise de Bouchain. Le 5 novembre, le roi a signé un acte de renonciation à la succession à la couronne de France, valable pour lui-même et ses descendants, ainsi que pour les princes de la Maison de France concernant la monarchie d'Espagne. En cas de défaut de postérité, le duc de Savoie et ses descendants mâles succéderont. La cérémonie d'acceptation de cet acte a été signée par divers conseillers et grands officiers. Le même jour, le roi a ouvert les Cortes, accompagné du président du Conseil et des ministres. En Estrémadure, le siège de Campo-Major a été interrompu par des pluies et un assaut infructueux du marquis de Bay, qui a perdu environ trois cents hommes. En Catalogne, l'armée s'est déplacée sans rencontrer l'ennemi, tandis que des troubles augmentaient à Barcelone. Les ennemis ont abandonné Cervera, et des troupes anglaises se sont embarquées pour Port-Mahon et l'Italie. Gibraltar est également mentionné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 43-45
Réjoüissances faites au sujet de la paix.
Début :
Parmi les empressements des peuples à faire éclater leur joye [...]
Mots clefs :
Paix, Chartes, Célébrations, Consuls, Aumônes, Te Deum, Cathédrale, Acclamations, Juridiction consulaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Réjoüissances faites au sujet de la paix.
Rêjoüissances faites au sujet
delapaix.
Parmi les empressemens
des peuples à faire éclater
leur joye aux publications
qui se sont faites de la paix
dans toutes les principales
villes du Royaume, par les
actions de graces qu'ils en
ont renduës à Dieu, & par
les réjoüissances publiques
qui ont étéfaites, les habitans
de laville de Chartres
.te. sont fort signalez
,
surtout
les Juges-Consuls &
Corps des Marchands.
Le il. de May ils assemblerent
tous les Membres
qui composent les Corps
de la Juridiction Consulaire,
des Marchands, &
Communautez de la ville.
Après une distribution d'aumônes,
qui fut faire à plus
de trois mille pauvres en
l'Eglise où fut chanté le Te
Deum par le Doyen de la
Cathedrale,ensuite duquel
ils ,allerent à la place publique,
où étoit dresse un
feu d'artifice'," lequel!fut
allumé par le grand Juge
en Charge des Consuls
avec des fréquentés acclamations
de joye, & de
voeux pour la santédu Roy
& de toute: la Famille
Royale.
delapaix.
Parmi les empressemens
des peuples à faire éclater
leur joye aux publications
qui se sont faites de la paix
dans toutes les principales
villes du Royaume, par les
actions de graces qu'ils en
ont renduës à Dieu, & par
les réjoüissances publiques
qui ont étéfaites, les habitans
de laville de Chartres
.te. sont fort signalez
,
surtout
les Juges-Consuls &
Corps des Marchands.
Le il. de May ils assemblerent
tous les Membres
qui composent les Corps
de la Juridiction Consulaire,
des Marchands, &
Communautez de la ville.
Après une distribution d'aumônes,
qui fut faire à plus
de trois mille pauvres en
l'Eglise où fut chanté le Te
Deum par le Doyen de la
Cathedrale,ensuite duquel
ils ,allerent à la place publique,
où étoit dresse un
feu d'artifice'," lequel!fut
allumé par le grand Juge
en Charge des Consuls
avec des fréquentés acclamations
de joye, & de
voeux pour la santédu Roy
& de toute: la Famille
Royale.
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Résumé : Réjoüissances faites au sujet de la paix.
Le 11 mai, Chartres a célébré la paix avec enthousiasme. Les Juges-Consuls et le Corps des Marchands ont distribué des aumônes à trois mille pauvres et chanté le Te Deum. Un feu d'artifice a été allumé sur la place publique, accompagné d'acclamations pour le Roi et la Famille Royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 382-388
ESPAGNE.
Début :
On a chanté à Cadix un Te Deum solemnel, et on a fait des Prieres publiques pour remercier [...]
Mots clefs :
Te Deum, Prières publiques, Cessation, Maladie, Cadix, Málaga
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
et on a fait des Prieres públiques pour re--
mercier Dieu de la cessation de la derniere maladiè
qui avoit tous les simptomes d'une maladie
contagieuse.
Le bruit court qu'on va établir à Malaga une:
nouvelle Compagnie de Commerce , dont les Directeurs
feront leur sejour ordinaire â Cadix .
et on a fait des Prieres públiques pour re--
mercier Dieu de la cessation de la derniere maladiè
qui avoit tous les simptomes d'une maladie
contagieuse.
Le bruit court qu'on va établir à Malaga une:
nouvelle Compagnie de Commerce , dont les Directeurs
feront leur sejour ordinaire â Cadix .
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9
p. 786-792
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire tenu le 3. Mars, le Cardinal Otthoboni [...]
Mots clefs :
Église, Infant, Don Carlos, Te Deum, Sénateurs, Venise, Amnistie générale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITA LIE!
Ddinal Choist roposa 3. Mars,le Cant dinal Otthoboni proposa l'Abbaye de saint
Per-en-Vallée , Diocèse de Chartres , pour l'Ab
bé de la Farre- Lopis; il préconisa l'Evêque d'Autun pour l'Archevêché de Besançon ; l'Abbé de
Premeaux , pour l'Evêché de Perigueux ; l'Abbé
de Fruquelay de Kervers , pour celui de Treguier.
Le 13. Mars , vers les heures du soir , le
Duc de S. Aignan , Ambassadeur Extraordinaire
du Roy Tr.Ch. arriva à Rome avec la Duchesse
son Epouse , et alla descendre au Palais du Cardinal de Polignac , qui le lendemain fit donner
part au Sacré College de l'arrivée de cet Ambassadeur , et le lendemain le Cardinal de Polignac
mena le Duc de S. Aignan chez le Cardinal Se- cretaire d'Etat.
Le 1. ce Cardinal eut une Audience particuliere du Pape , dans laquelle il lui présenta les
Officiers des Galeres de France , qui ont accompagné
AVRI L. 1732. 787
pagné à Rome l'Ambassadeur de S.M. T. Chr.
Le Roy de Porttugal a fait présent d'un Diamant du poids de 35. grains au Cardinal Cienfuegos , et de quatre barres ou lingots d'or à
M. d'Acquilla , Auditeur de ce Cardinal , qui a
remis depuis peu aux Prêtres Portugais l'administration de leur Eglise Nationale de S. Antoine.
Les Religieux Dominicains ont obtenu du
Pape la permission de faire exhumer le Corps du
feu Pape Benoît XIII. qui est dans l'Eglise de
S. Pierre , pour le faire transporter dans leur
Eglise de sainte Marie sur la Minerve.
Le 31. Mars , on reçut avis que le Cardinal
Coscia étoit parti de Naples à bord d'une Galere qui l'avoit conduit à Procida , d'où il se rendra dans peu à Nettuno , pour aller ensuie à Rome se soumettre aux ordres du Pape.
L'Infant Don Carlos , qui étoit parti de Pise
le 3. Mars , accompagné dans son Carrosse du Comte de San-Estévan et du Prince Corsini , arriva vers les onze heures du matin à Pontadere
où il dina , et à cinq heures du soir à l'Ambro
giana , Maison de Plaisance du Grand- Duc. Il se rendit d'abord à PEglise , dite des Espagnols ,
où l'on chanta le Te Deum , et ensuite il se promena dans les Jardins.
Le 4. ce Prince donna audiance aux Secretaires
d'Etat du Grand- Duc , qui étoient venus le complimenter de sa part.
200
Le s . un Détachement de la Garnison du Fort
de S. Jean-Baptiste se rendit au Palais pour monter la garde.
Le 9. jour qu'on attendoit l'Infant à Florence,
on sonna toutes les cloches de la Ville dès le
point du jour. A sept heures , le Grand- Prieur
Del- Bene , les Secretaires d'Etat, le Prieur Garaldi
788 MERCURE DE FRANCE
di , le Marquis de Monteleon et le Duc de Tursis, se rendirent à Montepulci pour complimen
ter l'Infant , qni vers les 6. heures du soir arriva et fit son Entrée dans l'ordre suivant.
Les Cuirassiers et les Grenadiers Allemands du
Grand-Duc, commencerent la marche ; ils étoient
suivis de 40. Trabans , ayant leurs Officiers à
leur tête , de 6. Carrosses à 6. Chevaux qui pré,
cedoient le Carrosse de l'Infant , lequel étoit suivi de 80. de ses Gardes à Cheval , ayant leur
Etendart , Timbales et Trompettes, Ce Prince se
rendit d'abord à l'Eglise Métropolitaine , au bruit
des salves generales de l'Artillerie des deux Citadelles. Il fut reçû par les Sénateurs en habit de
ceremonie , à l'enrrée de l'Eglise , et en dedans
par l'Archevêque , à la tête de son Chapitre ; on chanta le Te Deum à huit Chœurs de Musique ,
et après le Te Deum ; S. A. R. remonta en Car- resse et se rendit dans le même ordre au Palais
Ducal , où elle fut saluée d'une salve Royale de
l'Artillerie du Château de S. George , l'Electrice
Douairiere Palatine , Gouvernante de Sienne,
reçut ce Prince à l'entrée de l'Appartement qui
lui étoit destiné et après l'avoir embrassé et
complimenté , elle se retira dans son Apparte- ment , où peu de temps après elle reçut la visite
de l'Infant , qu'elle conduisit ensuite chez le
Grand- Duc , avec lequel il resta plus d'une heure. Après cette entrevûe , l'Infant Don Carlos
reconduisit la Princesse dans son Appartement ,
où il trouva un cercle de plus de 60 Dames avec
lesquelles il resta quelque temps. Lors qu'il fut
retiré dans son Appartement , il donna audiance
à l'Archevêque de Florence et à l'Evêque de Fiesole. Le soir on tira des Feux d'artifice dans diverses Places ; toute la Ville fut illuminée , et les
Ré-
A V RI L. 017325 789.
Réjouissances publiques durerent jusqu'à quatre
heures du matin.
Le 10. Les Sénateurs , accompagnez du Corps,
de Ville , se rendirent à l'Eglise Métropolitaine
où la Messe du S, Esprit tut celebrée pontificalement par Archevêque, après la Messe , les Sé- nateurs allerent en corps complimenter S. A. R.
sur son arrivée , M. Gaetani , Lieutenant du Sénat , portant la parole ; les Députez de Sienne ,
de Parme et de Plaisance eurent ensuite audience
de l'Infant.
Le 11.l'Infant reçut les Complimens des Chanoines de l'Eglise Métropolitaine , ces Députez
de plusieurs Vill´s de la Toscane et de la princi
pale Nobicsse de Florence,
Le 12. Ce Prince après avoir écrit la à L. M.
Cath. alla voir les Ecuries du Grand Duc , après
quoi il prit le divertissement de la Chasse.
Le 13. il rendit visite à l'Electric Douairiere Palatine.
Le if. il alla avec toute sa Cour entendre la
Messe dans l'Eglise des Religieuses de l'Annon- .
ciade.
- L'execution des ordres de l'Empereur pour le
dénom rement des Familles dans le Royaume de
Naples , continue d'exciter le mécontentement de la Noblesse et du Peuple. Les Seigneurs des anciennes Baronies prétendant avoir des exemp
tions particulieres par lesquelles ils sont dispensez
de s'y soumettre , ont refusé de donner leurs Déclarations ; et s'étant assemblez , ils ont dressé
un Mémoire qu'ils ont envoye à Vienne et au
Conseil Collateral de Naples.
On écrit de Milan , qu'il en étoit parti pour
Genes un Corps de Troupes de 6500. hommes
qui doivent être suivis incessamment par le Prin-
790 MERCURE DE FRANCE
ce Louis de Wirtemberg ; par le Prince de Culmbach et par le General Smettaw , nommez pour
commander les Troupes de l'Empereur dans l'Ife.
de Corse pendant la Campagne prochaine.
On apprend de Venise , que le 25. Mars , le
'Doge , accompagné du Nonce du Pape et de la
Seigneurie , alla tenir Chapelle dans l'Eglise Ducale de S. Marc , où on chanta le Te Deum , en
memoire de la Fondation de cette Ville , qu'on
dit avoir été commencée à pareil jour de l'année
421. suivant quelques Auteurs , et selon d'autres de l'année 450.
On a appris par plusieurs Lettres de l'Ile de
Corse du commencement du mois de Mars , que 1200. Rebelles , commandez par Chiaffero , Pun
de leurs Chefs , ayant été renforcez par un plus grand nombre , étoient entrez dans la Plaine
d'Almetta ; que le Gouverneur d'Ajaccio en ayant
été informé , avoit envoyé contre eux le Colonel Arnaud avec une partie de sa Garnison , qui
'avoit contraint les Rebelles à prendre la fuite
après un leger combat; que ce Colonel étoit entré ensuite dans le Bourg de Bactelia , où il avoir
brulé plusieurs Granges pleines de grains , et enlevé plus de soo. Bêtes à corne.
On a reçû avis depuis de la Bastia , que les Re
belles étoient revenus en plus grand nombre dans
la Plaine d'Almetta ; qu'ils avoient pris la petite
Ville de ce nom , et qu'ils assiegoient actuellefement celle de Sarsaine qu'on ne croyoit paspouvoir secourir ; qu'une partie s'étant détachée
avoit tenté d'enlever le poste de San- Pelegrino
mais inutilement ; que les Rebelles avoient passé
quelques jours après le Torrent de Plincho, dans
le dessein d'assieger Biguglia ; que le Baron de Wachtendonc étoit allé au secours de cette Place
"
A V RIL. 1732. 791
que les ayant rencontrez dans une Vallée à la
portée du fusil , il les avoit fait attaquer par tous les Grenadiers du Détachement qu'il commandoit, par deux Bataillons des Régimens de Zum- jungen et de Culmbach , et par trois Bataillons
de ceux de Lewingstein , de Walsegg et de Wachtendonc.; que les Rebelles étant dans un poste avantageux , avoient fait d'abord quelque résistance; mais qu'après deux heures de combat assez
opiniâtre , ils avoient été contraints de prendre la fuite et de se retirer par des défilez impraticables et inconnus aux Troupes Allemandes ; de- sortequ'on n'avoit pas jugé à propos de les pour
suivre , de crainte de quelque embuscade. Le Baron Wachtendonc n'a perdu dans cette occasion
que trois Hussarts et cinq Soldats.
·
Depuis ces nouvelles, la République de Gennes
a fait publier une Amnistie generale pour engager les Rebelles à rentrer dans leur devoir ; mais
on a appris qu'ils ont refusé l'Amnistie , quoique Leurs Chefs y fussent compris ; desorte que n'y
ayant plus d'esperance de les ramener à leur de
voir par la voye de la négociation , on a fait partir une partie des Troupes de l'Empereur à bord
de plusieurs Bâtimens de transport , escortez par
deux Galeres de la République , et le General
Schmettau s'est embarqué depuis pour aller reconnoître les principaux défilez de l'Ile de Cor se , où le Prince Louis de Wirtemberg se rendra
avec le reste du secours des Troupes Imperiales
qu'on attend avec quelques Officiers Prussiens
qui vont servir en qualité de Volontaires.
On apprend de Villefranche , que les Galeres
du Roy de Sardaigne y étoient arrivées avec plu- sieurs Bâtimens de transport , pour y prendre les
Troupes que ce Prince a résolu d'envoyer dans
H la
792 MERCURE DE FRANCE
la Sardaigne , sous les ordres du General de
Schulembourg.
Ddinal Choist roposa 3. Mars,le Cant dinal Otthoboni proposa l'Abbaye de saint
Per-en-Vallée , Diocèse de Chartres , pour l'Ab
bé de la Farre- Lopis; il préconisa l'Evêque d'Autun pour l'Archevêché de Besançon ; l'Abbé de
Premeaux , pour l'Evêché de Perigueux ; l'Abbé
de Fruquelay de Kervers , pour celui de Treguier.
Le 13. Mars , vers les heures du soir , le
Duc de S. Aignan , Ambassadeur Extraordinaire
du Roy Tr.Ch. arriva à Rome avec la Duchesse
son Epouse , et alla descendre au Palais du Cardinal de Polignac , qui le lendemain fit donner
part au Sacré College de l'arrivée de cet Ambassadeur , et le lendemain le Cardinal de Polignac
mena le Duc de S. Aignan chez le Cardinal Se- cretaire d'Etat.
Le 1. ce Cardinal eut une Audience particuliere du Pape , dans laquelle il lui présenta les
Officiers des Galeres de France , qui ont accompagné
AVRI L. 1732. 787
pagné à Rome l'Ambassadeur de S.M. T. Chr.
Le Roy de Porttugal a fait présent d'un Diamant du poids de 35. grains au Cardinal Cienfuegos , et de quatre barres ou lingots d'or à
M. d'Acquilla , Auditeur de ce Cardinal , qui a
remis depuis peu aux Prêtres Portugais l'administration de leur Eglise Nationale de S. Antoine.
Les Religieux Dominicains ont obtenu du
Pape la permission de faire exhumer le Corps du
feu Pape Benoît XIII. qui est dans l'Eglise de
S. Pierre , pour le faire transporter dans leur
Eglise de sainte Marie sur la Minerve.
Le 31. Mars , on reçut avis que le Cardinal
Coscia étoit parti de Naples à bord d'une Galere qui l'avoit conduit à Procida , d'où il se rendra dans peu à Nettuno , pour aller ensuie à Rome se soumettre aux ordres du Pape.
L'Infant Don Carlos , qui étoit parti de Pise
le 3. Mars , accompagné dans son Carrosse du Comte de San-Estévan et du Prince Corsini , arriva vers les onze heures du matin à Pontadere
où il dina , et à cinq heures du soir à l'Ambro
giana , Maison de Plaisance du Grand- Duc. Il se rendit d'abord à PEglise , dite des Espagnols ,
où l'on chanta le Te Deum , et ensuite il se promena dans les Jardins.
Le 4. ce Prince donna audiance aux Secretaires
d'Etat du Grand- Duc , qui étoient venus le complimenter de sa part.
200
Le s . un Détachement de la Garnison du Fort
de S. Jean-Baptiste se rendit au Palais pour monter la garde.
Le 9. jour qu'on attendoit l'Infant à Florence,
on sonna toutes les cloches de la Ville dès le
point du jour. A sept heures , le Grand- Prieur
Del- Bene , les Secretaires d'Etat, le Prieur Garaldi
788 MERCURE DE FRANCE
di , le Marquis de Monteleon et le Duc de Tursis, se rendirent à Montepulci pour complimen
ter l'Infant , qni vers les 6. heures du soir arriva et fit son Entrée dans l'ordre suivant.
Les Cuirassiers et les Grenadiers Allemands du
Grand-Duc, commencerent la marche ; ils étoient
suivis de 40. Trabans , ayant leurs Officiers à
leur tête , de 6. Carrosses à 6. Chevaux qui pré,
cedoient le Carrosse de l'Infant , lequel étoit suivi de 80. de ses Gardes à Cheval , ayant leur
Etendart , Timbales et Trompettes, Ce Prince se
rendit d'abord à l'Eglise Métropolitaine , au bruit
des salves generales de l'Artillerie des deux Citadelles. Il fut reçû par les Sénateurs en habit de
ceremonie , à l'enrrée de l'Eglise , et en dedans
par l'Archevêque , à la tête de son Chapitre ; on chanta le Te Deum à huit Chœurs de Musique ,
et après le Te Deum ; S. A. R. remonta en Car- resse et se rendit dans le même ordre au Palais
Ducal , où elle fut saluée d'une salve Royale de
l'Artillerie du Château de S. George , l'Electrice
Douairiere Palatine , Gouvernante de Sienne,
reçut ce Prince à l'entrée de l'Appartement qui
lui étoit destiné et après l'avoir embrassé et
complimenté , elle se retira dans son Apparte- ment , où peu de temps après elle reçut la visite
de l'Infant , qu'elle conduisit ensuite chez le
Grand- Duc , avec lequel il resta plus d'une heure. Après cette entrevûe , l'Infant Don Carlos
reconduisit la Princesse dans son Appartement ,
où il trouva un cercle de plus de 60 Dames avec
lesquelles il resta quelque temps. Lors qu'il fut
retiré dans son Appartement , il donna audiance
à l'Archevêque de Florence et à l'Evêque de Fiesole. Le soir on tira des Feux d'artifice dans diverses Places ; toute la Ville fut illuminée , et les
Ré-
A V RI L. 017325 789.
Réjouissances publiques durerent jusqu'à quatre
heures du matin.
Le 10. Les Sénateurs , accompagnez du Corps,
de Ville , se rendirent à l'Eglise Métropolitaine
où la Messe du S, Esprit tut celebrée pontificalement par Archevêque, après la Messe , les Sé- nateurs allerent en corps complimenter S. A. R.
sur son arrivée , M. Gaetani , Lieutenant du Sénat , portant la parole ; les Députez de Sienne ,
de Parme et de Plaisance eurent ensuite audience
de l'Infant.
Le 11.l'Infant reçut les Complimens des Chanoines de l'Eglise Métropolitaine , ces Députez
de plusieurs Vill´s de la Toscane et de la princi
pale Nobicsse de Florence,
Le 12. Ce Prince après avoir écrit la à L. M.
Cath. alla voir les Ecuries du Grand Duc , après
quoi il prit le divertissement de la Chasse.
Le 13. il rendit visite à l'Electric Douairiere Palatine.
Le if. il alla avec toute sa Cour entendre la
Messe dans l'Eglise des Religieuses de l'Annon- .
ciade.
- L'execution des ordres de l'Empereur pour le
dénom rement des Familles dans le Royaume de
Naples , continue d'exciter le mécontentement de la Noblesse et du Peuple. Les Seigneurs des anciennes Baronies prétendant avoir des exemp
tions particulieres par lesquelles ils sont dispensez
de s'y soumettre , ont refusé de donner leurs Déclarations ; et s'étant assemblez , ils ont dressé
un Mémoire qu'ils ont envoye à Vienne et au
Conseil Collateral de Naples.
On écrit de Milan , qu'il en étoit parti pour
Genes un Corps de Troupes de 6500. hommes
qui doivent être suivis incessamment par le Prin-
790 MERCURE DE FRANCE
ce Louis de Wirtemberg ; par le Prince de Culmbach et par le General Smettaw , nommez pour
commander les Troupes de l'Empereur dans l'Ife.
de Corse pendant la Campagne prochaine.
On apprend de Venise , que le 25. Mars , le
'Doge , accompagné du Nonce du Pape et de la
Seigneurie , alla tenir Chapelle dans l'Eglise Ducale de S. Marc , où on chanta le Te Deum , en
memoire de la Fondation de cette Ville , qu'on
dit avoir été commencée à pareil jour de l'année
421. suivant quelques Auteurs , et selon d'autres de l'année 450.
On a appris par plusieurs Lettres de l'Ile de
Corse du commencement du mois de Mars , que 1200. Rebelles , commandez par Chiaffero , Pun
de leurs Chefs , ayant été renforcez par un plus grand nombre , étoient entrez dans la Plaine
d'Almetta ; que le Gouverneur d'Ajaccio en ayant
été informé , avoit envoyé contre eux le Colonel Arnaud avec une partie de sa Garnison , qui
'avoit contraint les Rebelles à prendre la fuite
après un leger combat; que ce Colonel étoit entré ensuite dans le Bourg de Bactelia , où il avoir
brulé plusieurs Granges pleines de grains , et enlevé plus de soo. Bêtes à corne.
On a reçû avis depuis de la Bastia , que les Re
belles étoient revenus en plus grand nombre dans
la Plaine d'Almetta ; qu'ils avoient pris la petite
Ville de ce nom , et qu'ils assiegoient actuellefement celle de Sarsaine qu'on ne croyoit paspouvoir secourir ; qu'une partie s'étant détachée
avoit tenté d'enlever le poste de San- Pelegrino
mais inutilement ; que les Rebelles avoient passé
quelques jours après le Torrent de Plincho, dans
le dessein d'assieger Biguglia ; que le Baron de Wachtendonc étoit allé au secours de cette Place
"
A V RIL. 1732. 791
que les ayant rencontrez dans une Vallée à la
portée du fusil , il les avoit fait attaquer par tous les Grenadiers du Détachement qu'il commandoit, par deux Bataillons des Régimens de Zum- jungen et de Culmbach , et par trois Bataillons
de ceux de Lewingstein , de Walsegg et de Wachtendonc.; que les Rebelles étant dans un poste avantageux , avoient fait d'abord quelque résistance; mais qu'après deux heures de combat assez
opiniâtre , ils avoient été contraints de prendre la fuite et de se retirer par des défilez impraticables et inconnus aux Troupes Allemandes ; de- sortequ'on n'avoit pas jugé à propos de les pour
suivre , de crainte de quelque embuscade. Le Baron Wachtendonc n'a perdu dans cette occasion
que trois Hussarts et cinq Soldats.
·
Depuis ces nouvelles, la République de Gennes
a fait publier une Amnistie generale pour engager les Rebelles à rentrer dans leur devoir ; mais
on a appris qu'ils ont refusé l'Amnistie , quoique Leurs Chefs y fussent compris ; desorte que n'y
ayant plus d'esperance de les ramener à leur de
voir par la voye de la négociation , on a fait partir une partie des Troupes de l'Empereur à bord
de plusieurs Bâtimens de transport , escortez par
deux Galeres de la République , et le General
Schmettau s'est embarqué depuis pour aller reconnoître les principaux défilez de l'Ile de Cor se , où le Prince Louis de Wirtemberg se rendra
avec le reste du secours des Troupes Imperiales
qu'on attend avec quelques Officiers Prussiens
qui vont servir en qualité de Volontaires.
On apprend de Villefranche , que les Galeres
du Roy de Sardaigne y étoient arrivées avec plu- sieurs Bâtimens de transport , pour y prendre les
Troupes que ce Prince a résolu d'envoyer dans
H la
792 MERCURE DE FRANCE
la Sardaigne , sous les ordres du General de
Schulembourg.
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Résumé : ITALIE.
Le 3 mars, le cardinal Otthoboni proposa plusieurs nominations ecclésiastiques, notamment l'Abbaye de Saint-Père-en-Vallée pour l'Abbé de la Fare-Lopis, l'Évêque d'Autun pour l'Archevêché de Besançon, l'Abbé de Prémaux pour l'Évêché de Périgueux, et l'Abbé de Fruquelay de Kervers pour celui de Tréguier. Le 13 mars, le Duc de Saint-Aignan, Ambassadeur Extraordinaire du Roi Très Chrétien, arriva à Rome avec la Duchesse son épouse et descendit au Palais du Cardinal de Polignac. Le Cardinal de Polignac informa le Sacré Collège de l'arrivée de cet Ambassadeur et le mena ensuite chez le Cardinal Secrétaire d'État. Le 1er avril, le Cardinal de Polignac eut une audience particulière avec le Pape, durant laquelle il présenta les Officiers des Galères de France accompagnant l'Ambassadeur. Le Roi de Portugal fit don d'un diamant de 35 grains au Cardinal Cienfuegos et de quatre lingots d'or à M. d'Acquilla, Auditeur de ce Cardinal. Les Religieux Dominicains obtinrent la permission du Pape d'exhumer le corps du Pape Benoît XIII pour le transférer dans leur église de Sainte-Marie-sur-la-Minerve. Le 31 mars, on apprit que le Cardinal Coscia avait quitté Naples pour se rendre à Rome afin de se soumettre aux ordres du Pape. L'Infant Don Carlos, parti de Pise le 3 mars, arriva à Pontedera où il dina, puis à l'Ambrogiana, Maison de Plaisance du Grand-Duc. Il se rendit à l'église des Espagnols où le Te Deum fut chanté, puis se promena dans les jardins. Le 4 avril, il donna audience aux Secrétaires d'État du Grand-Duc. Le 9 avril, à Florence, des festivités furent organisées pour son arrivée, incluant des salves d'artillerie, des chants du Te Deum, et des feux d'artifice. Les jours suivants, il reçut des compliments de divers dignitaires et visita les écuries du Grand-Duc. En Italie, l'exécution des ordres de l'Empereur concernant le dénombrement des familles dans le Royaume de Naples suscitait le mécontentement de la noblesse et du peuple. À Milan, un corps de troupes de 6500 hommes partit pour Gênes. À Venise, des célébrations eurent lieu pour l'anniversaire de la fondation de la ville. En Corse, des rebelles menés par Chiaffero attaquèrent plusieurs localités, mais furent repoussés par les troupes impériales commandées par le Baron de Wachtendonc. La République de Gênes publia une amnistie générale, refusée par les rebelles, conduisant à l'envoi de troupes impériales pour les combattre. Les galères du Roi de Sardaigne arrivèrent à Villefranche pour transporter des troupes en Sardaigne sous les ordres du Général de Schulenburg.
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10
p. 1648-1653
« Le 14, le Prévôt des Marchands et Echevins descendirent la [...] »
Début :
Le 14, le Prévôt des Marchands et Echevins descendirent la [...]
Mots clefs :
Prévôt des marchands, Conversion religieuse, Te Deum, Collège royal de Navarre, Camargo, Mademoiselle Sallé, Ballet, Loterie de la Compagnie des Indes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 14, le Prévôt des Marchands et Echevins descendirent la [...] »
Le 14 , le Prévôt des Marchands et
Echevins descendirent la Riviere de Seine dans leur Gondole , et firent faire , selon la coûtume , par des Plorgeurs , la
visite des Ponts et des Quays de Paris.
On a eu avis de Toulouse que le 31.
Mai dernier , veille de la Pentecôte , le
sieur Hain Petit , Juif de la Syna- gogue d'Avignon ayant été converti
à la foi par les soins de l'Abbé de La-
-
و
rocque ,
JUILLET. 1732. 1649
rocque , Conseiller Clerc au Parlement
de Toulouse , et Doyen des Enquêtes , et
après avoir été par lui instruit des principes de la Religion , y avoit reçû le Baptême dans l'Eglise Métropolitaine , par
les mains de M. l'Archevêque de Toulause , qui fit à cette occasion un Discours très-éloquent , et rempli d'érudition. Le nouveau Chrétien eut pour
Parrain M. de Maniban , Premier Prési
dent du Parlement de Toulouse , et pour
Maraine Mad. le Mazuyer , épouse
du Procureur Géneral du même Parlement. On lui donna les noms de JosephMarie Gaspard. Après les cérémonies da
-Baptême , l'Archevêque de Toulouse lui
donna le Sacrement de Confirmation , et
ayant ensuite célebré la Messe , il donna
Eucharistie à ce Neophite , qui avoit été
pareillement disposé à recevoir ces Sacremens , par les soins de l'Abbé de Laroque.
Le 19.de ce mois , M. le Grand-Prieur
fit chanter sur le soir dans l'Eglise du
Temple un Te Deum en musique à grand
Choeur , pour la convalescence de Mademoiselle Son Altesse Royale y assista
avec cette Princesse.
3
L'Eglise étoit magnifiquement ornée
et
1650 MERCURE DE FRANCE
et éclairée ; on avoit élevé dans la Nef
une Tribune pour y placer la Musique
le Te Deum de la composition de M. de
Blamont , Sur-Intendant de la Musique
du Roi , y fut éxecuté sous ses ordres et
applaudi d'un grand nombre de personnes de considération qui s'y trouverent.
Après le Te Deum il se fit une décharge
de quantité de Boëtes , et S. A. R. fut
conduite aux Appartemens du Palais
Prieural , où l'on servit des rafraîchissemens.
A l'entrée de la nuit on tira du haut
des Tours des Fusées avec d'autres artifices , dont l'Assemblée qui s'étoit repandue dans le Jardin,pût voir agréablement
tout l'effet.
Le TeDeum fut admirablement éxecuté
par 80. Musiciens des plus célebres , avec
un Motet à voix seule et simphonie , aussi de la composition de M. de Blamont
ainsi que plusieurs grandes Simphonies
à Trompettes et Timbales. Les principaux
qui réciterent furent les Dlles le Maure
Petitpas , Courvassier , Ducroc er Bourbonnois l'aînée ; les Sieurs le Prince
Ducroc , le Baigue , Hardouin , Petitot ,
Cuvillier , Sautier , et les Abbez Benoît
et Maline , qui tous à l'envie se surpasserent ,
JUILLET. 1732. 1651
•
=
tent , ensorte qu'il n'y avoit rien à désirer pour la beauté de l'éxécution et l'effet
de la Musique , dont l'Auteur reçût des
complimens très-gracieux.
,
Le 20. il y eut un Acte considérable au
College Royal de Navarre. M. de Bauffremont , Chevalier de Malthe ay sou
tint des Theses de Mathematiques en présence d'une illustre et nombreuse Assemblée , depuis trois heures jusqu'à six heures du soir. Les Theses étoient sur la
Géometrie spéculative et pratique , sur la
Trigonométrie Rectiligne , sur la Longi
métrie , et sur la Mécanique. Jamais Répondant ne mérita mieux des applaudissemens que ceux que fûrent donnez à
M. de Bauffremont par quantité de Connoisseurs , par ceux même qui disputerent
contre lui, ou qui lui proposerent des difficultez capables d'embarasser des personnes très-avancées dans cette Science.
dans
Il y eut dans cet Exercice une singularité ; c'est pour la premiere fois que
le Pays Latin on a imprimé et distribué
des Theses de Mathematiques en François.
M. le Recteur a bien voulu le permettre ,
à cause que l'usage étant que les Objections , les Demandes et les Réponses ne
se fassent qu'en François dans le tems de
l'Exer
r52 MERCURE DE FRANCE
Exercice , on a crû qu'il y auroit plus
d'uniformité à imprimer aussi les Theses
en François , et que cela donneroit lieu
de proposer les Objections avec plus de
justesse. Il y a lieu de croire que ce premier exemple sera suivi.
Le 24. de ce mois , il y eut une trèsgrande et très-illustre Assemblée au PaLais de Bourbon , chez Madame la Duchesse Douairiere. On y representa , dans
la grande Gallerie , sur un Théatre trèsbien disposé , ainsi que le reste de la Gallerie , la Tragédie de Venceslas , et ensuite une petite Comédie de la composition
de M. de Moncrif , intitulée les Abderites , qui fut extrêmement applaudie : elle
fut terminée par un Balet , dans lequel
les Diles Camargo et Sallé danserent.
Quelques Seigneurs de la Cour ne craignirent point de paroître sous le masque aux
côtez de ces illustres Danseuses , et firent
admirer leur grace et leur noblesse. D'autres Seigneurs joüerent avec beaucoup
d'intelligence les principaux Rôles dans
les deux Piéces dont on vient de parler.
Le 24. Juillet , la Lotterie de la Compagnie des Indes , établie pour le remboursement des Actions , fut tirée en la maniere
JUILLET. 17320 1653
maniere accoûtumée à l'Hôtel de la Com
pagnie. La Liste des Numeros gagnans
des Actions et dixièmes d'Actions qui doivent être remboursées a été renduë publique ,
faisant en tout le nombre de 319.
Actions.
Le 27. de ce mois , l'Abbé de Valras
nommé par le Roi à l'Evêché de Mâcon
fut sacré dans la Chapelle du Seminaire
de S. Sulpice par l'Archevêque de Cambray , assisté de l'Evêque d'Uzès , et de
l'Evêque de Bayeux
Echevins descendirent la Riviere de Seine dans leur Gondole , et firent faire , selon la coûtume , par des Plorgeurs , la
visite des Ponts et des Quays de Paris.
On a eu avis de Toulouse que le 31.
Mai dernier , veille de la Pentecôte , le
sieur Hain Petit , Juif de la Syna- gogue d'Avignon ayant été converti
à la foi par les soins de l'Abbé de La-
-
و
rocque ,
JUILLET. 1732. 1649
rocque , Conseiller Clerc au Parlement
de Toulouse , et Doyen des Enquêtes , et
après avoir été par lui instruit des principes de la Religion , y avoit reçû le Baptême dans l'Eglise Métropolitaine , par
les mains de M. l'Archevêque de Toulause , qui fit à cette occasion un Discours très-éloquent , et rempli d'érudition. Le nouveau Chrétien eut pour
Parrain M. de Maniban , Premier Prési
dent du Parlement de Toulouse , et pour
Maraine Mad. le Mazuyer , épouse
du Procureur Géneral du même Parlement. On lui donna les noms de JosephMarie Gaspard. Après les cérémonies da
-Baptême , l'Archevêque de Toulouse lui
donna le Sacrement de Confirmation , et
ayant ensuite célebré la Messe , il donna
Eucharistie à ce Neophite , qui avoit été
pareillement disposé à recevoir ces Sacremens , par les soins de l'Abbé de Laroque.
Le 19.de ce mois , M. le Grand-Prieur
fit chanter sur le soir dans l'Eglise du
Temple un Te Deum en musique à grand
Choeur , pour la convalescence de Mademoiselle Son Altesse Royale y assista
avec cette Princesse.
3
L'Eglise étoit magnifiquement ornée
et
1650 MERCURE DE FRANCE
et éclairée ; on avoit élevé dans la Nef
une Tribune pour y placer la Musique
le Te Deum de la composition de M. de
Blamont , Sur-Intendant de la Musique
du Roi , y fut éxecuté sous ses ordres et
applaudi d'un grand nombre de personnes de considération qui s'y trouverent.
Après le Te Deum il se fit une décharge
de quantité de Boëtes , et S. A. R. fut
conduite aux Appartemens du Palais
Prieural , où l'on servit des rafraîchissemens.
A l'entrée de la nuit on tira du haut
des Tours des Fusées avec d'autres artifices , dont l'Assemblée qui s'étoit repandue dans le Jardin,pût voir agréablement
tout l'effet.
Le TeDeum fut admirablement éxecuté
par 80. Musiciens des plus célebres , avec
un Motet à voix seule et simphonie , aussi de la composition de M. de Blamont
ainsi que plusieurs grandes Simphonies
à Trompettes et Timbales. Les principaux
qui réciterent furent les Dlles le Maure
Petitpas , Courvassier , Ducroc er Bourbonnois l'aînée ; les Sieurs le Prince
Ducroc , le Baigue , Hardouin , Petitot ,
Cuvillier , Sautier , et les Abbez Benoît
et Maline , qui tous à l'envie se surpasserent ,
JUILLET. 1732. 1651
•
=
tent , ensorte qu'il n'y avoit rien à désirer pour la beauté de l'éxécution et l'effet
de la Musique , dont l'Auteur reçût des
complimens très-gracieux.
,
Le 20. il y eut un Acte considérable au
College Royal de Navarre. M. de Bauffremont , Chevalier de Malthe ay sou
tint des Theses de Mathematiques en présence d'une illustre et nombreuse Assemblée , depuis trois heures jusqu'à six heures du soir. Les Theses étoient sur la
Géometrie spéculative et pratique , sur la
Trigonométrie Rectiligne , sur la Longi
métrie , et sur la Mécanique. Jamais Répondant ne mérita mieux des applaudissemens que ceux que fûrent donnez à
M. de Bauffremont par quantité de Connoisseurs , par ceux même qui disputerent
contre lui, ou qui lui proposerent des difficultez capables d'embarasser des personnes très-avancées dans cette Science.
dans
Il y eut dans cet Exercice une singularité ; c'est pour la premiere fois que
le Pays Latin on a imprimé et distribué
des Theses de Mathematiques en François.
M. le Recteur a bien voulu le permettre ,
à cause que l'usage étant que les Objections , les Demandes et les Réponses ne
se fassent qu'en François dans le tems de
l'Exer
r52 MERCURE DE FRANCE
Exercice , on a crû qu'il y auroit plus
d'uniformité à imprimer aussi les Theses
en François , et que cela donneroit lieu
de proposer les Objections avec plus de
justesse. Il y a lieu de croire que ce premier exemple sera suivi.
Le 24. de ce mois , il y eut une trèsgrande et très-illustre Assemblée au PaLais de Bourbon , chez Madame la Duchesse Douairiere. On y representa , dans
la grande Gallerie , sur un Théatre trèsbien disposé , ainsi que le reste de la Gallerie , la Tragédie de Venceslas , et ensuite une petite Comédie de la composition
de M. de Moncrif , intitulée les Abderites , qui fut extrêmement applaudie : elle
fut terminée par un Balet , dans lequel
les Diles Camargo et Sallé danserent.
Quelques Seigneurs de la Cour ne craignirent point de paroître sous le masque aux
côtez de ces illustres Danseuses , et firent
admirer leur grace et leur noblesse. D'autres Seigneurs joüerent avec beaucoup
d'intelligence les principaux Rôles dans
les deux Piéces dont on vient de parler.
Le 24. Juillet , la Lotterie de la Compagnie des Indes , établie pour le remboursement des Actions , fut tirée en la maniere
JUILLET. 17320 1653
maniere accoûtumée à l'Hôtel de la Com
pagnie. La Liste des Numeros gagnans
des Actions et dixièmes d'Actions qui doivent être remboursées a été renduë publique ,
faisant en tout le nombre de 319.
Actions.
Le 27. de ce mois , l'Abbé de Valras
nommé par le Roi à l'Evêché de Mâcon
fut sacré dans la Chapelle du Seminaire
de S. Sulpice par l'Archevêque de Cambray , assisté de l'Evêque d'Uzès , et de
l'Evêque de Bayeux
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Résumé : « Le 14, le Prévôt des Marchands et Echevins descendirent la [...] »
En juillet 1732, plusieurs événements marquants ont eu lieu à Paris et en France. Le 14 juillet, le Prévôt des Marchands et les Échevins ont inspecté les ponts et les quais de Paris selon la tradition. À Toulouse, le 31 mai précédent, le sieur Hain Petit, un Juif de la synagogue d'Avignon, s'est converti au christianisme grâce à l'Abbé de La Roque. Il a été baptisé dans l'église métropolitaine de Toulouse, avec pour parrain M. de Maniban, Premier Président du Parlement, et pour marraine Madame le Mazuyer, épouse du Procureur Général. Après le baptême, l'Archevêque de Toulouse lui a administré les sacrements de confirmation et d'eucharistie. Le 19 juillet, un Te Deum a été chanté dans l'église du Temple pour célébrer la convalescence de Mademoiselle, fille de Son Altesse Royale. L'église était somptueusement décorée et éclairée, et le Te Deum, composé par M. de Blamont, a été interprété par 80 musiciens renommés. Des feux d'artifice et des rafraîchissements ont suivi au Palais Prieural. Le 20 juillet, M. de Bauffremont a soutenu des thèses de mathématiques au Collège Royal de Navarre devant une assemblée nombreuse. Les thèses portaient sur la géométrie, la trigonométrie, la longimétrie et la mécanique. Pour la première fois, les thèses ont été imprimées et distribuées en français. Le 24 juillet, une grande assemblée s'est tenue au Palais de Bourbon chez Madame la Duchesse Douairière. La tragédie de Venceslas et la comédie 'Les Abderites' ont été représentées, suivies d'un ballet où les danseuses Camargo et Sallé ont excellé. Le même jour, la loterie de la Compagnie des Indes a été tirée à l'Hôtel de la Compagnie, avec 319 actions gagnantes. Enfin, le 27 juillet, l'Abbé de Valras, nommé par le Roi à l'évêché de Mâcon, a été sacré dans la chapelle du Séminaire de Saint-Sulpice par l'Archevêque de Cambrai, assisté des évêques d'Uzès et de Bayeux.
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11
p. 1864-1866
ESPAGNE.
Début :
On apprend de Madrid, que tous les COnseils, les Paroisses et les Communautez Religieuses [...]
Mots clefs :
Espagne, Te Deum, Mascarade, Conquête d'Oran, Détachement
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNI.
Napprend de Madrid, que tous les Conseils,
les Paroisses et les Communautez Religieuses de certe Ville , ont fait chanter le Te Deum
en action de graces de la Prise d'Oran et de Mazarquibir. Le 15. Juillet il y eut une nombreuse
Mascarade qui se rendit à la petite Place du Palais , et qui traversant une partie de la Ville ,
revint à la Place de l'Hôtel de Ville. L'après midy
on représenta la Comédie dans la grande Sale de
cet Hôtel , et le soir on tira dans la Place un trèsbeau Feu d'artifice , par lequel les Réjouissances
publiques ont été terminées.
On a appris par le Patron d'une Barque arrivée des Côtes de Barbarie , que le Comte de Montemar , General de l'Armée du Roy d'Espagne ,
qui a fait la conquête d'Oran , ayant envoyé un Détachement considerable pour attaquer les Maures dans quelques Montagnes peu éloignées de la
Ville , où ils s'étoient retirez , ce Détachement
avoit été surpris dans un défilé , où les Maures
s'étoient mis en embuscade ; que le Duc de Saint
Blas avoit été tué dans cette rencontre , et que
malgré ce petit avantage remporté par les Maures , le General Espagnol se préparoit à les faire attaquer de nouveau.
Des Lettres d'Oran , portent que les Peuples
de 15. à 20. lieuës des environs de cette Place
étoient venus se soumettre au Roy et demander
sa protection.
Ôn écrit de Madrid , qu'on y avoit appris
'Afrique qu'un Détachement de mille Grenadiers , placez dans une Embuscade , où il y avoit seize pieces de Canon , chargées à cartouche
1
1
AOUST. 17༣2. 1865
touche , avoit tué près de 800. Maures , qu'un
Cautre Détachement de Cavalerie Espagnole avoit
attiré des Montagnes dans un défilé ; que le Comte de Cecil, qui commandoit ce Détachement ,
les avoit poursuivis jusqu'à une Colline où il
avoit trouvé un Convoi de mille Chameaux ,
chargez de froment et d'orge,
>
D'autres Lettres arrivées depuis , portent
qu'il est venu au Camp un Pacha d'une Province voisine d'Orau , accompagné de son fils ,
pour offrir au Comte de Montemar de mettre
35000. Maures en campagne au service de S.M.C.
à condition qu'on assureroit le Gouvernement de
cette Province à son fils , et qu'on établiroit avec
lui un Commerce de Bestiaux et de denrées , offrant de laisser son fils en ôtage pour sureté de
sa parole , et de fournir d'avance.200. mille mesures de froment. Le bruit court que cè Pacha
doit arriver à Madrid incessamment avec une
suite de 30. Maurės. 1
On inande de Ceuta , qu'on y avoit arrêté un
homme qui se disoit Domestique du Duc de
Riperda, et qu'on a sçû depuis être un Ingenieur
qu'il avoit chargé de lever le plan des Fortifica- tions de cette Place. On a appris aussi par ce Pri
sonnier , que le Duc de Riperda s'étoit fait Mahometan , et qu'il étoit actuellement au service
du Roy de Maroc. Cette déclaration ayant été confirmée par d'autres Lettres , que le Roy a
donné ordre au Conseil de Castille , de rayer le
nom de ce Renegat dans tous les Registres où il avoit été inscrit dans le temps de sa faveur en
Espagne.
On vient de recevoir des Lettres du Comte de
Montemar , par lesquelles on apprend que ce
General avoit fait un détachement de souo. hom- 13 I mes
1866 MERCURE DE FRANCE
mes d'Infanterie et de 2000. Chevaux , qui de- ,
voient être commandez par le Marquis de VillaDarias , pour aller faire le Siege de la petite Ville
de Mazangran , située à l'Embouchure de la Ri
viere de Chilef, à 15. lieues d'Oran , où il avoit
envoyé en même temps deux Vaisseaux de guerre
et 7. Galeres , qui devoient l'attaquer par Mer.
Napprend de Madrid, que tous les Conseils,
les Paroisses et les Communautez Religieuses de certe Ville , ont fait chanter le Te Deum
en action de graces de la Prise d'Oran et de Mazarquibir. Le 15. Juillet il y eut une nombreuse
Mascarade qui se rendit à la petite Place du Palais , et qui traversant une partie de la Ville ,
revint à la Place de l'Hôtel de Ville. L'après midy
on représenta la Comédie dans la grande Sale de
cet Hôtel , et le soir on tira dans la Place un trèsbeau Feu d'artifice , par lequel les Réjouissances
publiques ont été terminées.
On a appris par le Patron d'une Barque arrivée des Côtes de Barbarie , que le Comte de Montemar , General de l'Armée du Roy d'Espagne ,
qui a fait la conquête d'Oran , ayant envoyé un Détachement considerable pour attaquer les Maures dans quelques Montagnes peu éloignées de la
Ville , où ils s'étoient retirez , ce Détachement
avoit été surpris dans un défilé , où les Maures
s'étoient mis en embuscade ; que le Duc de Saint
Blas avoit été tué dans cette rencontre , et que
malgré ce petit avantage remporté par les Maures , le General Espagnol se préparoit à les faire attaquer de nouveau.
Des Lettres d'Oran , portent que les Peuples
de 15. à 20. lieuës des environs de cette Place
étoient venus se soumettre au Roy et demander
sa protection.
Ôn écrit de Madrid , qu'on y avoit appris
'Afrique qu'un Détachement de mille Grenadiers , placez dans une Embuscade , où il y avoit seize pieces de Canon , chargées à cartouche
1
1
AOUST. 17༣2. 1865
touche , avoit tué près de 800. Maures , qu'un
Cautre Détachement de Cavalerie Espagnole avoit
attiré des Montagnes dans un défilé ; que le Comte de Cecil, qui commandoit ce Détachement ,
les avoit poursuivis jusqu'à une Colline où il
avoit trouvé un Convoi de mille Chameaux ,
chargez de froment et d'orge,
>
D'autres Lettres arrivées depuis , portent
qu'il est venu au Camp un Pacha d'une Province voisine d'Orau , accompagné de son fils ,
pour offrir au Comte de Montemar de mettre
35000. Maures en campagne au service de S.M.C.
à condition qu'on assureroit le Gouvernement de
cette Province à son fils , et qu'on établiroit avec
lui un Commerce de Bestiaux et de denrées , offrant de laisser son fils en ôtage pour sureté de
sa parole , et de fournir d'avance.200. mille mesures de froment. Le bruit court que cè Pacha
doit arriver à Madrid incessamment avec une
suite de 30. Maurės. 1
On inande de Ceuta , qu'on y avoit arrêté un
homme qui se disoit Domestique du Duc de
Riperda, et qu'on a sçû depuis être un Ingenieur
qu'il avoit chargé de lever le plan des Fortifica- tions de cette Place. On a appris aussi par ce Pri
sonnier , que le Duc de Riperda s'étoit fait Mahometan , et qu'il étoit actuellement au service
du Roy de Maroc. Cette déclaration ayant été confirmée par d'autres Lettres , que le Roy a
donné ordre au Conseil de Castille , de rayer le
nom de ce Renegat dans tous les Registres où il avoit été inscrit dans le temps de sa faveur en
Espagne.
On vient de recevoir des Lettres du Comte de
Montemar , par lesquelles on apprend que ce
General avoit fait un détachement de souo. hom- 13 I mes
1866 MERCURE DE FRANCE
mes d'Infanterie et de 2000. Chevaux , qui de- ,
voient être commandez par le Marquis de VillaDarias , pour aller faire le Siege de la petite Ville
de Mazangran , située à l'Embouchure de la Ri
viere de Chilef, à 15. lieues d'Oran , où il avoit
envoyé en même temps deux Vaisseaux de guerre
et 7. Galeres , qui devoient l'attaquer par Mer.
Fermer
Résumé : ESPAGNE.
Le texte décrit la prise d'Oran et de Mazarquivir par les Espagnols. À Madrid, des Te Deum et des réjouissances publiques ont célébré ces victoires. Le Comte de Montemar a envoyé un détachement attaquer des Maures, mais une embuscade a causé la mort du Duc de Saint Blas. Malgré cette défaite, les Espagnols se préparaient à une nouvelle attaque. Des populations locales se sont soumises au roi d'Espagne. Un détachement de grenadiers a tué près de 800 Maures, et la cavalerie espagnole a capturé un convoi de chameaux. Un pacha voisin a proposé de mettre 35 000 Maures au service du roi d'Espagne en échange de privilèges. À Ceuta, un ingénieur a été arrêté pour trahison. Le Duc de Riperda, devenu mahométan, a été rayé des registres espagnols. Le Comte de Montemar a envoyé un détachement commandé par le Marquis de Villadarias pour assiéger Mazangran, avec le soutien naval de deux vaisseaux et sept galères.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 2480-2485
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire secret que le Pape tint le 1 Octobre, le Cardinal Otthoboni proposa [...]
Mots clefs :
Italie, Cardinal Ottoboni, Congrégation, Jurisconsule, Te Deum, Don Carlos, Infant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
Ans le Consistoire secret que le Pape tint
le 1 Octobre , le Cardinal Otthoboni proEvêché de Lodeve pour l'Abbé de Souil lac; il préconisa ensuite l'Evêque de Lomber
pour l'Abbaye de S. Pierre de Lézat , Diocèse de
Rieux.
On,assure qu'il a été résolu que les 4 Cardinaux que le Pape a nommez pour être de la Cóngrégation de Non nullis , assisteront aux nou veaux Interrogatoires que le Cardinal Coscia
doit subir pour l'éclaircissement de quelques faits qu'il n'a pas niez ; qu'on lui donnera le terme de
2 mois pour travailler à ses deffenfes ; qu'il lui
sera permis de choisir un Jurisconsulte étranger
pour plaider sa cause devant la Congrégation ; mais que ce Jurisconsulte sera as- isté d'un Audireur-Romain ; que M. Fiorelli , Secretaire de la Congrégation , sera tenu de fournir au Card. Coscia toutes les Pieces du Procès , dont il aura
besoin pour sa deffense , .en prenant les précau tions
NOVEMBRE. 1732. 248€
2
tions necessaires pour empêcher qu'elles ne soient
soustraites ; et qu'il ira de la part du Pape renou- veller à ce Cardinal la deffense de sortir de Rome
sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce puisse être , à peine d'être privé de son Titre
de Cardinal , de tous ses Benefices et Revenus
Ecclesiastiques et de confiscation de tous ses autres biens , qui , en cas de fuite , seront dévolus
à la Chambre Apostolique. Cependant le 6 Oc tobre , on leva la Garde du Cardinal de Coscia
et il eut la permission de recevoir des visites et
de reprendre un certain nombre de ses anciens
Domestiques. Il a depuis obtenu du Pape la permission de sortir de temps en temps du Convent où il fait sa résidence , et il alla le 28 Octobre
se promener du côté de sainte Croix en Jeru- salem.
-
On apprend- de Florence , que le 4 Octobre l'Infant Don Carlos alla visiter le Grand Duc
et l'Electrice Palatine Douairiere ; il partit le 6 .
pour se rendre à Parme , accompagné du Comte
de Sant-Estevan. S. A. R. coucha le 7. à Bo
logne , d'où il partit le 8. pour continuer sa route. Elle a choisi pour Gentilshommes de sa
Chambre le Comte de San- Severin , Milanois
et le Comte Bologini de Plaisance , et pour son
Majordome de Semaine; le Comte Tarafoni de
Parme.
Ce Prince arriva à Parme le 9. Octobre vers
les 3. heures après midi. Il se rendit d'abord à
P'Eglise du Dôme où on chanta le Te Deum, en
actions de graces de son heureuse arrivée ; après
quoi S.A. R. fut conduite au Palais par un nombreux Cortege de Noblesse et aux acclamations,
réiterées du peuple, qui fit le soir des Feux de joye et des Illuminations dans toutes les Rues de la
le.
Spe
Hviij D'aut
2482 MERCURE DE FRANCE
D'autres Lettres portent, que la veille de son départ de Florence il avoit été visité par le Grand
Duc ,qui lui avoit [envoyé le matin un tres- beau
Tableau,peint par Marc Tuscher de Nuremberg,
représentant la Cérémonie de l'hommage des
Etats du Grand Duché de Toscane , que S.A.R.
a reçu cette année au nom du Grand Duc , le
24 juin dernier , Fête de S. Jean- Baptiste.
L'Infant Don Carlos étant arrivé le 6 Octobre à la Scarperie , y fut salué par une decharge générale de l'Artillerie du Fort de S. Martin.
Le soir il arriva à Firenzuola , d'où il congédia
les Carabiniers et autres Troupes que le Grand
Duc avoit fait partir avec lui pour l'escorter
jusqu'à la Frontiere de ses Etats.
Le 7 , ce Prince dîna dans le Convent des
Cordeliers de Lojano , et le soir il alla coucher
dans celui des Religieux Olivetains de S. Michel
in Bosco , hors des Portes de la Ville de Bologne,
où il fut complimenté par le Comte Marc-Antoine Ranuzzi , de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Doüairiere Palatine.
Le 8 , S. A. R. étant entrée dans le Duché de
Modéne,trouva sur la Frontiere le Marquis Rangoni , qui la complimenta au nom du Duc de
Modéne , lequel lui avoit enyoyé trois Carosses
à six Chevaux , dont l'Infant Don Carlos le remercia. Aussi- tôt qu'il fut à la vûë de Modéne il
fut salué de cent coups de Canon, tant de la Ville que de la Forteresse. Le chemin qui conduit à
cette Ville , avoit été arrosé par ordre du Duc de
Modéne , afin d'abbatrre la poussiere.
Le Duc de Modéne vint audevant de ce Prince,
étant accompagné d'une nombreuse suite de Seigneurs de sa Cour , pour l'engager à entrer dans
la Ville et à faire quelque séjour dans son Palais.
Ils
NOVEMBRE. 1732. 2493
Ils se donnerent réciproquement de grandes marques de tendresse ; mais l'Infant Don Carlos:
n'ayant pas accepté l'offre du Duc de Modéne ,
ils se séparerent , et S. A. R. continua sa route
par les dehors de la Ville.
Etant arrivée à la Rubiera , elle envoya un des
Gentilhommes de sa Chambre complimenter le Duc de Modéne de sa part.
L'Infant Don Carlos se rendit l'après midi à
Pantaro , Maison de plaisance de la Comtesse
Borri , où il trouva un tres-grand nombre de Gentilhommes des Duchez de Parme et de Plaisance , qui étoient venus pour lui rendre leurs
respects. La Duchesse Dorothée, Duchesse Douairiere de Parme et Ayeule maternelle de S. A. R. y
arriva peu de temps après pour le complimenter..
L'Infant Don Carlos alla la recevoir à la portè de
sa Chambre et demeura avec elle pendant une
heure. Cette Princesse lui presenta les Dames de
sa suite , qui eurent l'honneur de baiser la main de S. A. R.
Le , l'Infant alla dîner au Convent de
la Certosa , à un mille de Parme ; après le
diné , ayant pris un habit magnifique, il mon ta à Cheval pour faire son Entrée publique dans
cette Ville, à la porte de laquelle on avoit dressé
un Autel , où il fut reçu par le Chapitre de l'Eglise Cathédrale de S.Michel, le plus ancien Cha
noine lui ayant presenté l'Eau-benite et un Crucifix à baiser. S. A R.se plaça ensuite dans un Fau
teuil , sous un Dais magnifique , du côté de l'E
vangile où le Gouverneur lui presenta les Clefs
de la Ville , que ce Prince lui rendit. Après les Prières ordinaires , l'Infant Don Carlos remonta
à Cheval et entra dans la Ville au bruit des Salves réiterées de l'Artillerie , du son de toutes les
2 Hiiij Clos
2484 MERCURE DE FRANCE
Cloches et des acclamations de joïe du Peuple.
La marche se fit dans l'ordre suivant :
Une Compagnie d'Infanterie Irlandoise , deux
Compagnies des Cuirassiers de Parme et de Plaisance , et deux Compagnies de Carabiniers préacedoient 54 Gentilhommes des deux Duchez, habillez magnifiquement , et montez sur des Chevaux richement harnachez ; ils étoient suivis des
Majord'hommes de semaine de S. A. R. et des
Gentilhommes de sa Chambre aussi à Cheval ,
des Ordres Mandians , des grandes Confrairies ,
- du Clergé Séculier des Paroisses , et de celui de
'Eglise Cathédrale.
L'Infant Don Carlos marchoit ensuite , monté
sur un tres- beau Cheval d'Espagne et sous un
Dais d'Etoffe d'argent , dont les douze Cordons
étoient tenus par douze Députez , représentant les Etats des deux Duchez.
S. A. R. étoit suivie du Comte de Sant Estevan,Grand Maître de sa Maison, du Prince Corsi
ni , son Grand-Ecuyer , de Don Lélio Caraffe ,
Capitaine de ses Gardes du Corps , et de trois autres des principaux Officiers de sa Garde , et la
marche étoit fermée par un détachement d'Infanterie de 400 hommes , qui étoient habillez de
neuf, ainsi que toutes les autres Troupes qui s'é- toient mises en haye et sous les Armes , dans
toutes les rues de son passage.
S.A. R. fut reçue dans le Parvis de l'Eglise
Cathedrale par les principaux Magistrats , et à la
porte de l'Eglise par l'Abbé de Castromonte ,
Grand-Chapelain, qui lui présenta l'Eau -benite ,
et le conduisit dans le Choeur, où le Te Deumfut
chanté à plusieurs Choeurs de Musique. Après le
Te Deum , l'Infant monta en Carosse avec le
Comte de Sant- Estevan, et le Pr. Corsini. H
trouva
NOVEMBRE. 1732. 2485
trouva au Palais la Duchesse Doüairiere Dorothée , qui le conduisit dans l'appartement qu'on
lui avoit préparé , et une heure après il donna audience au Chevalier Antinori, qui vint le com
plimenter de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Douairiere Palatine,
On écrit de Génes que le grand Conseil n'a voit encore rien déterminé touchant la liberté
des quatre Chefs des Mécontens de l'Isle de Corse; que Don Louis Giafferi , l'un de ces Chefsétoit dangereusement malade ; que le P. Certa
zini , Capucin , autrefois Prédicateur des Mécon
tens, et qui avoit été conduit à Génes il y a 3 ou
4 mois, avoit été remis entre les mains de ses Supérieurs qui l'avoient condamné au painet à l'eau
pour le reste de ses jours , et l'avoient renfermé
dans la Prison de leur Convent.
On apprend en dernier lieu que les 4 Chefs avoient été transferez à Savonne ; qu'on les y
traitoit avec beaucoup de douceur et d'humanité;
qu'ils avoient été visitez par le Gouverneur de cette Ville , qui leur avoit dit , de la part du
Grand- Conseil , qu'ils avoient la liberté de s'y promener . et qu'on avoit renvoyé chez eux les
Otages des Mécontens retenus jusqu'à present à />
la Bastia.
On mande de Naples , que le 24 Septembre
plusieurs-Dames de distinction , commencerent
à faire une quête chez tous les habitans de cette
Ville , pour rassembler 3000 Ducats , qu'on doit employer à faire en argent une Statuë de Ste Iré- ne , Vierge , que le peuple a choisie pour être
la Patrone particuliere de cette Ville , contre les offers du Tonnerre »
Ans le Consistoire secret que le Pape tint
le 1 Octobre , le Cardinal Otthoboni proEvêché de Lodeve pour l'Abbé de Souil lac; il préconisa ensuite l'Evêque de Lomber
pour l'Abbaye de S. Pierre de Lézat , Diocèse de
Rieux.
On,assure qu'il a été résolu que les 4 Cardinaux que le Pape a nommez pour être de la Cóngrégation de Non nullis , assisteront aux nou veaux Interrogatoires que le Cardinal Coscia
doit subir pour l'éclaircissement de quelques faits qu'il n'a pas niez ; qu'on lui donnera le terme de
2 mois pour travailler à ses deffenfes ; qu'il lui
sera permis de choisir un Jurisconsulte étranger
pour plaider sa cause devant la Congrégation ; mais que ce Jurisconsulte sera as- isté d'un Audireur-Romain ; que M. Fiorelli , Secretaire de la Congrégation , sera tenu de fournir au Card. Coscia toutes les Pieces du Procès , dont il aura
besoin pour sa deffense , .en prenant les précau tions
NOVEMBRE. 1732. 248€
2
tions necessaires pour empêcher qu'elles ne soient
soustraites ; et qu'il ira de la part du Pape renou- veller à ce Cardinal la deffense de sortir de Rome
sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce puisse être , à peine d'être privé de son Titre
de Cardinal , de tous ses Benefices et Revenus
Ecclesiastiques et de confiscation de tous ses autres biens , qui , en cas de fuite , seront dévolus
à la Chambre Apostolique. Cependant le 6 Oc tobre , on leva la Garde du Cardinal de Coscia
et il eut la permission de recevoir des visites et
de reprendre un certain nombre de ses anciens
Domestiques. Il a depuis obtenu du Pape la permission de sortir de temps en temps du Convent où il fait sa résidence , et il alla le 28 Octobre
se promener du côté de sainte Croix en Jeru- salem.
-
On apprend- de Florence , que le 4 Octobre l'Infant Don Carlos alla visiter le Grand Duc
et l'Electrice Palatine Douairiere ; il partit le 6 .
pour se rendre à Parme , accompagné du Comte
de Sant-Estevan. S. A. R. coucha le 7. à Bo
logne , d'où il partit le 8. pour continuer sa route. Elle a choisi pour Gentilshommes de sa
Chambre le Comte de San- Severin , Milanois
et le Comte Bologini de Plaisance , et pour son
Majordome de Semaine; le Comte Tarafoni de
Parme.
Ce Prince arriva à Parme le 9. Octobre vers
les 3. heures après midi. Il se rendit d'abord à
P'Eglise du Dôme où on chanta le Te Deum, en
actions de graces de son heureuse arrivée ; après
quoi S.A. R. fut conduite au Palais par un nombreux Cortege de Noblesse et aux acclamations,
réiterées du peuple, qui fit le soir des Feux de joye et des Illuminations dans toutes les Rues de la
le.
Spe
Hviij D'aut
2482 MERCURE DE FRANCE
D'autres Lettres portent, que la veille de son départ de Florence il avoit été visité par le Grand
Duc ,qui lui avoit [envoyé le matin un tres- beau
Tableau,peint par Marc Tuscher de Nuremberg,
représentant la Cérémonie de l'hommage des
Etats du Grand Duché de Toscane , que S.A.R.
a reçu cette année au nom du Grand Duc , le
24 juin dernier , Fête de S. Jean- Baptiste.
L'Infant Don Carlos étant arrivé le 6 Octobre à la Scarperie , y fut salué par une decharge générale de l'Artillerie du Fort de S. Martin.
Le soir il arriva à Firenzuola , d'où il congédia
les Carabiniers et autres Troupes que le Grand
Duc avoit fait partir avec lui pour l'escorter
jusqu'à la Frontiere de ses Etats.
Le 7 , ce Prince dîna dans le Convent des
Cordeliers de Lojano , et le soir il alla coucher
dans celui des Religieux Olivetains de S. Michel
in Bosco , hors des Portes de la Ville de Bologne,
où il fut complimenté par le Comte Marc-Antoine Ranuzzi , de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Doüairiere Palatine.
Le 8 , S. A. R. étant entrée dans le Duché de
Modéne,trouva sur la Frontiere le Marquis Rangoni , qui la complimenta au nom du Duc de
Modéne , lequel lui avoit enyoyé trois Carosses
à six Chevaux , dont l'Infant Don Carlos le remercia. Aussi- tôt qu'il fut à la vûë de Modéne il
fut salué de cent coups de Canon, tant de la Ville que de la Forteresse. Le chemin qui conduit à
cette Ville , avoit été arrosé par ordre du Duc de
Modéne , afin d'abbatrre la poussiere.
Le Duc de Modéne vint audevant de ce Prince,
étant accompagné d'une nombreuse suite de Seigneurs de sa Cour , pour l'engager à entrer dans
la Ville et à faire quelque séjour dans son Palais.
Ils
NOVEMBRE. 1732. 2493
Ils se donnerent réciproquement de grandes marques de tendresse ; mais l'Infant Don Carlos:
n'ayant pas accepté l'offre du Duc de Modéne ,
ils se séparerent , et S. A. R. continua sa route
par les dehors de la Ville.
Etant arrivée à la Rubiera , elle envoya un des
Gentilhommes de sa Chambre complimenter le Duc de Modéne de sa part.
L'Infant Don Carlos se rendit l'après midi à
Pantaro , Maison de plaisance de la Comtesse
Borri , où il trouva un tres-grand nombre de Gentilhommes des Duchez de Parme et de Plaisance , qui étoient venus pour lui rendre leurs
respects. La Duchesse Dorothée, Duchesse Douairiere de Parme et Ayeule maternelle de S. A. R. y
arriva peu de temps après pour le complimenter..
L'Infant Don Carlos alla la recevoir à la portè de
sa Chambre et demeura avec elle pendant une
heure. Cette Princesse lui presenta les Dames de
sa suite , qui eurent l'honneur de baiser la main de S. A. R.
Le , l'Infant alla dîner au Convent de
la Certosa , à un mille de Parme ; après le
diné , ayant pris un habit magnifique, il mon ta à Cheval pour faire son Entrée publique dans
cette Ville, à la porte de laquelle on avoit dressé
un Autel , où il fut reçu par le Chapitre de l'Eglise Cathédrale de S.Michel, le plus ancien Cha
noine lui ayant presenté l'Eau-benite et un Crucifix à baiser. S. A R.se plaça ensuite dans un Fau
teuil , sous un Dais magnifique , du côté de l'E
vangile où le Gouverneur lui presenta les Clefs
de la Ville , que ce Prince lui rendit. Après les Prières ordinaires , l'Infant Don Carlos remonta
à Cheval et entra dans la Ville au bruit des Salves réiterées de l'Artillerie , du son de toutes les
2 Hiiij Clos
2484 MERCURE DE FRANCE
Cloches et des acclamations de joïe du Peuple.
La marche se fit dans l'ordre suivant :
Une Compagnie d'Infanterie Irlandoise , deux
Compagnies des Cuirassiers de Parme et de Plaisance , et deux Compagnies de Carabiniers préacedoient 54 Gentilhommes des deux Duchez, habillez magnifiquement , et montez sur des Chevaux richement harnachez ; ils étoient suivis des
Majord'hommes de semaine de S. A. R. et des
Gentilhommes de sa Chambre aussi à Cheval ,
des Ordres Mandians , des grandes Confrairies ,
- du Clergé Séculier des Paroisses , et de celui de
'Eglise Cathédrale.
L'Infant Don Carlos marchoit ensuite , monté
sur un tres- beau Cheval d'Espagne et sous un
Dais d'Etoffe d'argent , dont les douze Cordons
étoient tenus par douze Députez , représentant les Etats des deux Duchez.
S. A. R. étoit suivie du Comte de Sant Estevan,Grand Maître de sa Maison, du Prince Corsi
ni , son Grand-Ecuyer , de Don Lélio Caraffe ,
Capitaine de ses Gardes du Corps , et de trois autres des principaux Officiers de sa Garde , et la
marche étoit fermée par un détachement d'Infanterie de 400 hommes , qui étoient habillez de
neuf, ainsi que toutes les autres Troupes qui s'é- toient mises en haye et sous les Armes , dans
toutes les rues de son passage.
S.A. R. fut reçue dans le Parvis de l'Eglise
Cathedrale par les principaux Magistrats , et à la
porte de l'Eglise par l'Abbé de Castromonte ,
Grand-Chapelain, qui lui présenta l'Eau -benite ,
et le conduisit dans le Choeur, où le Te Deumfut
chanté à plusieurs Choeurs de Musique. Après le
Te Deum , l'Infant monta en Carosse avec le
Comte de Sant- Estevan, et le Pr. Corsini. H
trouva
NOVEMBRE. 1732. 2485
trouva au Palais la Duchesse Doüairiere Dorothée , qui le conduisit dans l'appartement qu'on
lui avoit préparé , et une heure après il donna audience au Chevalier Antinori, qui vint le com
plimenter de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Douairiere Palatine,
On écrit de Génes que le grand Conseil n'a voit encore rien déterminé touchant la liberté
des quatre Chefs des Mécontens de l'Isle de Corse; que Don Louis Giafferi , l'un de ces Chefsétoit dangereusement malade ; que le P. Certa
zini , Capucin , autrefois Prédicateur des Mécon
tens, et qui avoit été conduit à Génes il y a 3 ou
4 mois, avoit été remis entre les mains de ses Supérieurs qui l'avoient condamné au painet à l'eau
pour le reste de ses jours , et l'avoient renfermé
dans la Prison de leur Convent.
On apprend en dernier lieu que les 4 Chefs avoient été transferez à Savonne ; qu'on les y
traitoit avec beaucoup de douceur et d'humanité;
qu'ils avoient été visitez par le Gouverneur de cette Ville , qui leur avoit dit , de la part du
Grand- Conseil , qu'ils avoient la liberté de s'y promener . et qu'on avoit renvoyé chez eux les
Otages des Mécontens retenus jusqu'à present à />
la Bastia.
On mande de Naples , que le 24 Septembre
plusieurs-Dames de distinction , commencerent
à faire une quête chez tous les habitans de cette
Ville , pour rassembler 3000 Ducats , qu'on doit employer à faire en argent une Statuë de Ste Iré- ne , Vierge , que le peuple a choisie pour être
la Patrone particuliere de cette Ville , contre les offers du Tonnerre »
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Résumé : ITALIE.
En octobre 1732, le pape organisa un Consistoire secret où le cardinal Otthoboni nomma l'abbé de Souilac à l'évêché de Lodève et l'évêque de Lombez à l'abbaye de Saint-Pierre de Lézat, diocèse de Rieux. Quatre cardinaux furent désignés pour assister aux interrogatoires du cardinal Coscia afin d'éclaircir certains faits. Coscia disposa de deux mois pour préparer sa défense, avec l'aide d'un jurisconsulte étranger et d'un auditeur romain. Le secrétaire de la Congrégation, M. Fiorelli, devait fournir toutes les pièces du procès nécessaires à la défense de Coscia. Le 6 octobre, la garde du cardinal Coscia fut levée, lui permettant de recevoir des visites et de sortir occasionnellement du couvent où il résidait. À Florence, l'infant Don Carlos visita le grand-duc et l'électrice palatine douairière le 4 octobre, avant de partir pour Parme le 6 octobre, accompagné du comte de Sant-Estevan. Il fut accueilli par divers dignitaires et nobles lors de son passage à Bologne et Modène. Le 9 octobre, il arriva à Parme, où il fut reçu par une procession solennelle et des festivités publiques. Il fut accueilli par la duchesse Dorothée, duchesse douairière de Parme, et reçut les hommages des nobles des duchés de Parme et Plaisance. En Corse, le grand Conseil de Gênes n'avait pas encore décidé du sort des quatre chefs des mécontents de l'île. Don Louis Giafferi était gravement malade, et le père Certa zini, capucin, avait été condamné au pain et à l'eau pour le reste de ses jours. Les chefs furent transférés à Savone, où ils furent traités avec humanité, et les otages des mécontents furent renvoyés chez eux. À Naples, le 24 septembre, plusieurs dames de distinction commencèrent une quête pour rassembler 3000 ducats afin de faire une statue en argent de Sainte Irène, choisie par le peuple.
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13
p. 2497-2501
MALADIE de Monseigneur le Duc d'Orleans, et Actions de Graces renduës pour son heureuse guérison.
Début :
Tout le monde sçait que la pieté de M. le Duc d'Orleans, Premier Prince du Sang, le [...]
Mots clefs :
Duc d'Orléans, Guérison, Maladie, Actions de grâce, Convalescence, Petite vérole, Te Deum, Église, Cérémonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MALADIE de Monseigneur le Duc d'Orleans, et Actions de Graces renduës pour son heureuse guérison.
MALADIE de Monseigneur le Due
d'Orleans , et Actions de Gracès renduës
pourson heureuseguérison.
Out le monde sçait que la pieté de M. le TDucd'Orleans ,Fremier Prince du Sang , le
porte à faire des Retraites dans l'Abbaye Royale de Sainte Geneviève. Ce Prince venoit de finir
une de ces Retraites , qui avoit duré 17 jours ,
lorsque M. le Duc de Chartres fut attaqué de la
petite
2498 MERCURE DE FRANCE
à
petite verole. M. le Duc d'Orleans , en vrai Pere,
ne le quitta pas d'un moment. Aussi- tôt qu'il le vît en convalescence , il pensa se retirer de
nouveau à sainte Geneviève. Il y arriva le Jeudi
matin 30 Octobre , ayant déja eu un accès de
fiévre , une diete rigoureuse n'empêcha pas le
mal d'augmenter. Le vendredi 31. on conclut à
la saignée du bras , ce qui fut éxecuté par le
sieur Marsolan , premier Chirurgien de S. A.-S.
qui avoit été de cet avis
La petite verole déclarée , le Prince résolut de
rester à Sainte Geneviève. S. A. R. Madame la
Duchesse d'Orleans, accourut promptement : dans
Cette visite et dans celles qui suivirent , on la vûe des heures entieres devant le S. Sacrement. La
Reine d'Espagne vint le Samedi , Fête de la Toussaints , et les jours suivans , employant chaque
fois beaucoup de tems à la priere , pour implorer
le secours du Ciel. Ces Augustes et pieuses Prin-.
cesses faisoient distribuer en sortant des aumônes considérables.
Le Dimanche matin 2 Novembre , M. l'Arche◄
vêque de Paris vint à Sainte Geneviève , y celébra
la Messe , et salua M. le Duc d'Orleans, malgré
les instances réïterées de S. A. S. qui lui fit représenter poliment qu'un Archevêque , obligé de
communiquer avec toutes sortes de personnes, ne
pouvoit prendre à cet égard trop de précau tions.
Déja les grands Officiers de S. A. S. et les personnes qui en pareil cas deviennent absolument
necessaires , s'étoient rendues du Palais Royal à
Sainte Geneviève. Du nombre de ces derniers
sont le sieur Terre , premier Medecin , et le sieur
Vernage Medecin , le sieur Marsolan , premier
Chirurgien , et le sieur Imbert , Apotiquaire, qui
our
DE
LA
VILLE
NOVEMBRE HOTHEQUE
. 1732.
1732. 249 .
ent conduit la maladie avec prudence et tout
succès possible. On pourroit croire que ce concours auroit causé quelque dérangement dans la
Communauté , mais il n'y en a point eu par la
sagesse de tous ces Officiers.
ger
La maladie qui n'avoit eu aucun mauvais symp
tôme, n'a pas été sujette à des crises fâcheuses , il
n'y a eu de fiévre qu'autant qu'il en falloit pour
faciliter l'éruption , et la fiévre n'étoit pas même
accompagnée de mal de tête. La vie toute frugale
que mene S. A. S. a infiniment contribué à abrela maladie. L'unique attention des Medecins
étoit d'empêcher quele Prince ne s'appliquât trops
il ne voulut cependant pas interrompre ses lectures de pieté , il se faisoit lire assidûment quelques endroits choisis de l'Ecriture-Sainte et des
Peres , et comme on prit la liberté de lui représenter que cela lui pourroit nuire , l'ame , répon
dit-il, est préferable au corps. Accoûtumé à suivre
ce grand principe en santé , il l'a genereusement
suivi dans la maladie. Si- tôt qu'il pût aller à sa
Tribune , qui est de plein pied à son Appartement , et qui donne sur le Sanctuaire , il y assis
ta aux Offices divins. Le peuple en étant informé s'empressa de tourner les yeux vers cette
Tribune , et attira une foule qui ne cessoit d'applaudir et d'admirer.
Le Vendredi 14 Novembre › M. le Duc de
Chartres , à peine sorti de convalescence , vint rendre ses devoirs à S. A. S. son Pere , la conso❤
lation fut entiere de part et d'autre. Le jeune.
Prince marqua des sentimens superieurs à son
âge. Il monta ensuite à la Bibliotheque , et prit
plaisir à voir les curiositez qui s'y conser- vent.
LYON
$
1893
Les Chanoines Réguliers de sainte Genevieve chez
1
2500 MERCURE DE FRANCE
C
2
p
chez qui tout cela s'est passé , ont crû ne pou-"
voir trop faire éclater leur joye. Le Lundi 17
Novembre, ils chanterent une Messe Solemnelle
d'Actions de graces , celebrée pontificalement
par l'Abbé. Le Te Deum suivit la Messe. Dans
cette grande Cerémonie parurent pour la premiere fois les Ornemens faits de l'Etoffe prétieuse dont M. le Duc d'Orleans fit présent quand il nomma la premiere des nouvelles Cloches. Au
Chant on joignit l'Orgue , accompagnée d'Ins trumens.
L'Eglise ornée de Tapisseries magnifiques ,
comme dans là solemnité de sainte Genevieve ,
sembloit avoir perdu cet air de vetusté qui lui
est propre. Des Lustres disposez avec cimetrie ,
et garnis de Bougies , faisoient un fort bel effet :
mais ce qui frappoit davantage étoit la Châsse
de sainte Geneviève , qu'on avoit découverte par
devant , ce qui se fait très-rarement. La Châsse
devenue ainsi plus visible , étoit entourée d'une
quantité de Cierges avantageusement distribués
par differens étages , ce qui faisoit briller les riches pierreries du devant. M. le Duc d'Orleans
assista à la cerémonie dans sa Tribune. M. le
Duc de Chartres vint l'y joindre , et pendant le
Te Deum il-édifia extrêmement par sa pieté , qui
exprimoit une vive reconnoissance.
LaReine d'Espagne étoit dans sa Tribune ordinaire,parée deDamas cramoisi;unTapis deVelours
à Galons et Crepine d'or en paroit le dehors. Visà-vis on voyoit la Tribune de S. A. R. Madame
la Duchesse d'Orleans , et des Princesses de la Maison d'Orleans. Dans l'avant- Sanctuaire orné de Tapis , et dans le Chœur étoient placez
plusieurs Seigneurs et d'autres personnes de disTinc
NOVEMBRE. 1732. 2500
tinction Le Rondpoint et les Chapelles se remplirent également d'Ecclesiastiques , de Gentilshommes , d'Officiers , &c. La Nef le fût d'un
monde infini que la joye de la guérison du Prin- ee avoit attiré. L'Action de Graces fut terminée
par la Benediction pontificale de l'Abbé de sainte Geneviève.
Le soir de la veille de la cerémonie , la Tour
de sainte Geneviève qui par sa situation et par sa
hauteur est apperçue de tout Paris et de la Cam-
·pagne , fut illuminée d'une infinité de Lampions,
et les nouvelles Cloches récemment posées dans
la Tour se firent long- tems entendre. Pareilles illuminations et sonnerie se firent le Lundy au soir,
jour de la Cerémonie. 14
Le 12. de Novembre le Gouverneur du Château de S. Cloud , fit chanter dans la Chapelle du
Château un Te Deum en Musique, en Actions de
graces du parfait rétablissement de la santé de
M le Duc d'Orleans et de M. leDuc deChartres:
le Te Deum auquel M. le Duc de Chartres assis- "ta , fut suivi d'un grand Feu d'artifice et de quantité d'illuminations ; des Fontaines de vin et des
Violons attirerent tous les habitans de S. Cloud
et des environs qui passerent toute la nuit en réjouissances.
d'Orleans , et Actions de Gracès renduës
pourson heureuseguérison.
Out le monde sçait que la pieté de M. le TDucd'Orleans ,Fremier Prince du Sang , le
porte à faire des Retraites dans l'Abbaye Royale de Sainte Geneviève. Ce Prince venoit de finir
une de ces Retraites , qui avoit duré 17 jours ,
lorsque M. le Duc de Chartres fut attaqué de la
petite
2498 MERCURE DE FRANCE
à
petite verole. M. le Duc d'Orleans , en vrai Pere,
ne le quitta pas d'un moment. Aussi- tôt qu'il le vît en convalescence , il pensa se retirer de
nouveau à sainte Geneviève. Il y arriva le Jeudi
matin 30 Octobre , ayant déja eu un accès de
fiévre , une diete rigoureuse n'empêcha pas le
mal d'augmenter. Le vendredi 31. on conclut à
la saignée du bras , ce qui fut éxecuté par le
sieur Marsolan , premier Chirurgien de S. A.-S.
qui avoit été de cet avis
La petite verole déclarée , le Prince résolut de
rester à Sainte Geneviève. S. A. R. Madame la
Duchesse d'Orleans, accourut promptement : dans
Cette visite et dans celles qui suivirent , on la vûe des heures entieres devant le S. Sacrement. La
Reine d'Espagne vint le Samedi , Fête de la Toussaints , et les jours suivans , employant chaque
fois beaucoup de tems à la priere , pour implorer
le secours du Ciel. Ces Augustes et pieuses Prin-.
cesses faisoient distribuer en sortant des aumônes considérables.
Le Dimanche matin 2 Novembre , M. l'Arche◄
vêque de Paris vint à Sainte Geneviève , y celébra
la Messe , et salua M. le Duc d'Orleans, malgré
les instances réïterées de S. A. S. qui lui fit représenter poliment qu'un Archevêque , obligé de
communiquer avec toutes sortes de personnes, ne
pouvoit prendre à cet égard trop de précau tions.
Déja les grands Officiers de S. A. S. et les personnes qui en pareil cas deviennent absolument
necessaires , s'étoient rendues du Palais Royal à
Sainte Geneviève. Du nombre de ces derniers
sont le sieur Terre , premier Medecin , et le sieur
Vernage Medecin , le sieur Marsolan , premier
Chirurgien , et le sieur Imbert , Apotiquaire, qui
our
DE
LA
VILLE
NOVEMBRE HOTHEQUE
. 1732.
1732. 249 .
ent conduit la maladie avec prudence et tout
succès possible. On pourroit croire que ce concours auroit causé quelque dérangement dans la
Communauté , mais il n'y en a point eu par la
sagesse de tous ces Officiers.
ger
La maladie qui n'avoit eu aucun mauvais symp
tôme, n'a pas été sujette à des crises fâcheuses , il
n'y a eu de fiévre qu'autant qu'il en falloit pour
faciliter l'éruption , et la fiévre n'étoit pas même
accompagnée de mal de tête. La vie toute frugale
que mene S. A. S. a infiniment contribué à abrela maladie. L'unique attention des Medecins
étoit d'empêcher quele Prince ne s'appliquât trops
il ne voulut cependant pas interrompre ses lectures de pieté , il se faisoit lire assidûment quelques endroits choisis de l'Ecriture-Sainte et des
Peres , et comme on prit la liberté de lui représenter que cela lui pourroit nuire , l'ame , répon
dit-il, est préferable au corps. Accoûtumé à suivre
ce grand principe en santé , il l'a genereusement
suivi dans la maladie. Si- tôt qu'il pût aller à sa
Tribune , qui est de plein pied à son Appartement , et qui donne sur le Sanctuaire , il y assis
ta aux Offices divins. Le peuple en étant informé s'empressa de tourner les yeux vers cette
Tribune , et attira une foule qui ne cessoit d'applaudir et d'admirer.
Le Vendredi 14 Novembre › M. le Duc de
Chartres , à peine sorti de convalescence , vint rendre ses devoirs à S. A. S. son Pere , la conso❤
lation fut entiere de part et d'autre. Le jeune.
Prince marqua des sentimens superieurs à son
âge. Il monta ensuite à la Bibliotheque , et prit
plaisir à voir les curiositez qui s'y conser- vent.
LYON
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1893
Les Chanoines Réguliers de sainte Genevieve chez
1
2500 MERCURE DE FRANCE
C
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chez qui tout cela s'est passé , ont crû ne pou-"
voir trop faire éclater leur joye. Le Lundi 17
Novembre, ils chanterent une Messe Solemnelle
d'Actions de graces , celebrée pontificalement
par l'Abbé. Le Te Deum suivit la Messe. Dans
cette grande Cerémonie parurent pour la premiere fois les Ornemens faits de l'Etoffe prétieuse dont M. le Duc d'Orleans fit présent quand il nomma la premiere des nouvelles Cloches. Au
Chant on joignit l'Orgue , accompagnée d'Ins trumens.
L'Eglise ornée de Tapisseries magnifiques ,
comme dans là solemnité de sainte Genevieve ,
sembloit avoir perdu cet air de vetusté qui lui
est propre. Des Lustres disposez avec cimetrie ,
et garnis de Bougies , faisoient un fort bel effet :
mais ce qui frappoit davantage étoit la Châsse
de sainte Geneviève , qu'on avoit découverte par
devant , ce qui se fait très-rarement. La Châsse
devenue ainsi plus visible , étoit entourée d'une
quantité de Cierges avantageusement distribués
par differens étages , ce qui faisoit briller les riches pierreries du devant. M. le Duc d'Orleans
assista à la cerémonie dans sa Tribune. M. le
Duc de Chartres vint l'y joindre , et pendant le
Te Deum il-édifia extrêmement par sa pieté , qui
exprimoit une vive reconnoissance.
LaReine d'Espagne étoit dans sa Tribune ordinaire,parée deDamas cramoisi;unTapis deVelours
à Galons et Crepine d'or en paroit le dehors. Visà-vis on voyoit la Tribune de S. A. R. Madame
la Duchesse d'Orleans , et des Princesses de la Maison d'Orleans. Dans l'avant- Sanctuaire orné de Tapis , et dans le Chœur étoient placez
plusieurs Seigneurs et d'autres personnes de disTinc
NOVEMBRE. 1732. 2500
tinction Le Rondpoint et les Chapelles se remplirent également d'Ecclesiastiques , de Gentilshommes , d'Officiers , &c. La Nef le fût d'un
monde infini que la joye de la guérison du Prin- ee avoit attiré. L'Action de Graces fut terminée
par la Benediction pontificale de l'Abbé de sainte Geneviève.
Le soir de la veille de la cerémonie , la Tour
de sainte Geneviève qui par sa situation et par sa
hauteur est apperçue de tout Paris et de la Cam-
·pagne , fut illuminée d'une infinité de Lampions,
et les nouvelles Cloches récemment posées dans
la Tour se firent long- tems entendre. Pareilles illuminations et sonnerie se firent le Lundy au soir,
jour de la Cerémonie. 14
Le 12. de Novembre le Gouverneur du Château de S. Cloud , fit chanter dans la Chapelle du
Château un Te Deum en Musique, en Actions de
graces du parfait rétablissement de la santé de
M le Duc d'Orleans et de M. leDuc deChartres:
le Te Deum auquel M. le Duc de Chartres assis- "ta , fut suivi d'un grand Feu d'artifice et de quantité d'illuminations ; des Fontaines de vin et des
Violons attirerent tous les habitans de S. Cloud
et des environs qui passerent toute la nuit en réjouissances.
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Résumé : MALADIE de Monseigneur le Duc d'Orleans, et Actions de Graces renduës pour son heureuse guérison.
Le texte relate la maladie et la guérison du Duc d'Orléans, premier Prince du Sang, qui contracta la petite vérole après une retraite de 17 jours à l'Abbaye Royale de Sainte Geneviève. Son fils, le Duc de Chartres, fut également atteint. Malgré sa propre maladie, le Duc d'Orléans resta à Sainte Geneviève pour être auprès de son fils. La Duchesse d'Orléans et la Reine d'Espagne vinrent lui rendre visite, priant pour sa guérison et distribuant des aumônes. La maladie du Duc d'Orléans fut soignée avec prudence par ses médecins et chirurgiens, notamment le sieur Marsolan et le sieur Terre. La maladie évolua favorablement sans symptômes graves, facilitée par le mode de vie frugal du Duc. Il continua ses lectures de piété malgré les recommandations médicales. Le 2 novembre, l'Archevêque de Paris vint célébrer la messe à Sainte Geneviève. Le 14 novembre, le Duc de Chartres, convalescent, rendit visite à son père. Le 17 novembre, les Chanoines de Sainte Geneviève célébrèrent une messe solennelle d'actions de grâces, accompagnée d'un Te Deum et d'une illumination de la tour de Sainte Geneviève. La cérémonie fut marquée par la présence de nombreuses personnalités et l'ornementation somptueuse de l'église. Le soir du 17 novembre, des illuminations et des sonneries de cloches eurent lieu. Le 12 novembre, un Te Deum et un feu d'artifice furent organisés au Château de Saint-Cloud pour célébrer le rétablissement des deux Ducs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 2704-2708
Convalescence du Duc d'Orleans, Actions de Graces, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 6. Decembre, les Officiers de la Chambre de M. le Duc d'Orleans, voulant [...]
Mots clefs :
Duc d'Orléans, Convalescence, Musique, Arcade, Fleurs, Église, Te Deum
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Convalescence du Duc d'Orleans, Actions de Graces, &c. [titre d'après la table]
Le 6. Decembre , les Officiers de la
Chambre de M. le Duc d'Orleans , voulant donner des marques publiques de
leur attachement et de leur zele au sujet
de l'heureuse convalescence de ce Prince
et du Duc de Chartres , son fils unique ,
firent chanter solemnellement dans l'Eglise des Peres de l'Oratoire de la rue
S. Honoré , un Te Deum de la composi
tion de M. Gervais , Maître de Musique
de la Chapelle du Roi et de M. le Duc
d'Orleans , qu'il fit éxecuter par un excellent Choeur de Musique composé des
meilleurs sujets de chez le Roi , de l'Académie Royale de Musique , et de Paris.
Le Te Deumfut précedé du Salut et de
PExaudiat,auquel l'Archevêque deRouen officia. S. A. R. assista à cette cerémonie
I. Vol. ac
DECEMBRE. 1732. 2709
accompagnée du Duc de Chartres , de
Mademoiselle , du Prince et de la Princesse de Conty , et d'un très grand nombre de personnes de distinction. M. le
Bailly de Confland , Premier Gentilhomme de la Chambre de M. le Duc d'Orleans , reçût S. A. R. à la premiere Porte
de l'Eglise , à la tête de tous les Officiers
de la Chambre de ce Prince. La Communauté des Prêtres de l'Oratoire , ayant à
leur tête le R. P. General , alla recevoir
cette Princesse à la seconde Porte , et luk
présenta l'Eau benite. Elle fut reconduite
de la même maniere après la cerémonie.
Comme l'Eglise des Peres de l'Oratoire
est ornée d'une belle Architecture , on ne
crut pas devoir ajoûter beaucoup d'ornemens pour la décorer , on avoit placé
seulement un couronnement sur l'Arcade
du Maître- Aute!, formé par deux Conso
les qui suportoient un grand Cartouche
dans lequel on avoit peint symboliquement en Camayeu , la Convalescence du
Prince. Elle étoit représentée par une femme à genoux , priant au pied d'un Autel ,
et tenant à sa main un bâton entouré d'un
Serpent , et un Coq à ses pieds. Ce Cartouche étoit surmonté d'une grande Couronne en aigrette , et portant dans son
I.Vol. con
706 MERCURE DE FRANCE
contour dix Girandoles à huit lumieres
chacune , qui se lioient avec les lumieres
des Pilastres des côrez ; le tout supporté
sur une Balustrade feinte , tres-riche , sur
laquelle on voyoit un Tapis de Turquie,
rehaussé d'or, et drappé pitoresquement.
Cette Arcade et celles des deux côtez
étoient drapées avec des Rideaux de Damas cramoisi , galonnez d'or, surmontez
d'une Pente festonnée , feinte d'étofes
d'or à gros glands. Ces Rideaux festonnez aussi au pourtour , tomboient négligemment sur les côtez. On avoit placé
au milieu de chacune de ces trois Arcades
un Lustre de 12 lumieres. Les deux Pi
lastres placez aux côtez de l'Arcade du
milieu , étoient décorez de grandes chu
tes de Fleurs , de Palmes et de Lyres. On
voyoit dans le milieu des deux Arcades
des côtez , deux Cartouches , dans lesquels on avoit representé en Camayeu ,
rehaussé d'or , la Religion et la Force
avec leurs Symboles. Ces chutes étoient
disposées de façon à pouvoir poser sur
les Cartouches , trofs Bras , portant s lumieres chacun. En haut et au bas de la
chute , on avoit posé au pied des Pilastres,au Rez de chaussée , deux Torches
portant chacune une Girandole de Cristal à sept lumieres.
I. Vol. Tous
DECEMBR E. 1732 2707
L
Tous les autres Pilastres de l'Eglise
toient décorez de la même façon , avec
cette difference que dans les Cartouches
du milieu il n'y avoit point de Figures
mais seulement des Ecussons aux Armes
d'Orleans , et des Chiffres qui se repetoient alternativement ; et vis- à- vis de
chacune des autres Arcades, on avoit placé un Lustre de 12 lumieres.
On voyoit aussi sur les deux petites
Portes de la croisée de l'Eglise , deux especes de Piramides, en bleu et or , ornées
de Palmes et de Lauriers , portant chacune trois Bras à cinq lumieres.
Toutes ces lumieres étoient disposées
de maniere qu'elles ne formoient point
de lignes droites , elles serpentoient seulement , ce qui produit toujours un effet
éclatant dans toute sorte d'illuminations.
Toute cette Décoration , qui a été trouvée d'une tres- belle ordonnance , a été
faite sur les desseins du sieur le Grand
Architecte du Roy , et Intendant des Bâ
timens de M. le Duc d'Orleans,
Une grande Maison , vis-à- vis l'Eglise
de l'Orataire , occupée par les Sieurs Stocard et Piet , tous deux Marchands de S.
A. R. fut illuminée d'une maniere fort
ingénieuse , par des Lustres garnis de
Bougies , et par de gros Flambeaux de
I. Val. cire
1708 MERCURE DE FRANCE.
cire blanche, placez sur l'appui du Balcon,
par des Girandoles et par une Piramide
garnie de Lampion, posée sur la même ligne , ce qui produisoit une illumination
tres-brillante,
Le 8. on chanta encore un Te Deum
solemnel , à l'Eglise S. Eustache , Paroisse du Palais Royal , en ' actions de grace
de la convalescence du Duc d'Orleans et
du Duc de Chartres , auquel l'Archevêque de Cambrai officia pontificalement.
CetteEglise étoit magnifiquement décorée
et éclairée d'une grande quantité de Lustres , garnis d'une infinité de Bougies.
S. A. R. y assista , accompagnée de Mademoiselle,de la jeune Princesse de Conty, et de plusieurs Personnes de la premiere distinction.
Chambre de M. le Duc d'Orleans , voulant donner des marques publiques de
leur attachement et de leur zele au sujet
de l'heureuse convalescence de ce Prince
et du Duc de Chartres , son fils unique ,
firent chanter solemnellement dans l'Eglise des Peres de l'Oratoire de la rue
S. Honoré , un Te Deum de la composi
tion de M. Gervais , Maître de Musique
de la Chapelle du Roi et de M. le Duc
d'Orleans , qu'il fit éxecuter par un excellent Choeur de Musique composé des
meilleurs sujets de chez le Roi , de l'Académie Royale de Musique , et de Paris.
Le Te Deumfut précedé du Salut et de
PExaudiat,auquel l'Archevêque deRouen officia. S. A. R. assista à cette cerémonie
I. Vol. ac
DECEMBRE. 1732. 2709
accompagnée du Duc de Chartres , de
Mademoiselle , du Prince et de la Princesse de Conty , et d'un très grand nombre de personnes de distinction. M. le
Bailly de Confland , Premier Gentilhomme de la Chambre de M. le Duc d'Orleans , reçût S. A. R. à la premiere Porte
de l'Eglise , à la tête de tous les Officiers
de la Chambre de ce Prince. La Communauté des Prêtres de l'Oratoire , ayant à
leur tête le R. P. General , alla recevoir
cette Princesse à la seconde Porte , et luk
présenta l'Eau benite. Elle fut reconduite
de la même maniere après la cerémonie.
Comme l'Eglise des Peres de l'Oratoire
est ornée d'une belle Architecture , on ne
crut pas devoir ajoûter beaucoup d'ornemens pour la décorer , on avoit placé
seulement un couronnement sur l'Arcade
du Maître- Aute!, formé par deux Conso
les qui suportoient un grand Cartouche
dans lequel on avoit peint symboliquement en Camayeu , la Convalescence du
Prince. Elle étoit représentée par une femme à genoux , priant au pied d'un Autel ,
et tenant à sa main un bâton entouré d'un
Serpent , et un Coq à ses pieds. Ce Cartouche étoit surmonté d'une grande Couronne en aigrette , et portant dans son
I.Vol. con
706 MERCURE DE FRANCE
contour dix Girandoles à huit lumieres
chacune , qui se lioient avec les lumieres
des Pilastres des côrez ; le tout supporté
sur une Balustrade feinte , tres-riche , sur
laquelle on voyoit un Tapis de Turquie,
rehaussé d'or, et drappé pitoresquement.
Cette Arcade et celles des deux côtez
étoient drapées avec des Rideaux de Damas cramoisi , galonnez d'or, surmontez
d'une Pente festonnée , feinte d'étofes
d'or à gros glands. Ces Rideaux festonnez aussi au pourtour , tomboient négligemment sur les côtez. On avoit placé
au milieu de chacune de ces trois Arcades
un Lustre de 12 lumieres. Les deux Pi
lastres placez aux côtez de l'Arcade du
milieu , étoient décorez de grandes chu
tes de Fleurs , de Palmes et de Lyres. On
voyoit dans le milieu des deux Arcades
des côtez , deux Cartouches , dans lesquels on avoit representé en Camayeu ,
rehaussé d'or , la Religion et la Force
avec leurs Symboles. Ces chutes étoient
disposées de façon à pouvoir poser sur
les Cartouches , trofs Bras , portant s lumieres chacun. En haut et au bas de la
chute , on avoit posé au pied des Pilastres,au Rez de chaussée , deux Torches
portant chacune une Girandole de Cristal à sept lumieres.
I. Vol. Tous
DECEMBR E. 1732 2707
L
Tous les autres Pilastres de l'Eglise
toient décorez de la même façon , avec
cette difference que dans les Cartouches
du milieu il n'y avoit point de Figures
mais seulement des Ecussons aux Armes
d'Orleans , et des Chiffres qui se repetoient alternativement ; et vis- à- vis de
chacune des autres Arcades, on avoit placé un Lustre de 12 lumieres.
On voyoit aussi sur les deux petites
Portes de la croisée de l'Eglise , deux especes de Piramides, en bleu et or , ornées
de Palmes et de Lauriers , portant chacune trois Bras à cinq lumieres.
Toutes ces lumieres étoient disposées
de maniere qu'elles ne formoient point
de lignes droites , elles serpentoient seulement , ce qui produit toujours un effet
éclatant dans toute sorte d'illuminations.
Toute cette Décoration , qui a été trouvée d'une tres- belle ordonnance , a été
faite sur les desseins du sieur le Grand
Architecte du Roy , et Intendant des Bâ
timens de M. le Duc d'Orleans,
Une grande Maison , vis-à- vis l'Eglise
de l'Orataire , occupée par les Sieurs Stocard et Piet , tous deux Marchands de S.
A. R. fut illuminée d'une maniere fort
ingénieuse , par des Lustres garnis de
Bougies , et par de gros Flambeaux de
I. Val. cire
1708 MERCURE DE FRANCE.
cire blanche, placez sur l'appui du Balcon,
par des Girandoles et par une Piramide
garnie de Lampion, posée sur la même ligne , ce qui produisoit une illumination
tres-brillante,
Le 8. on chanta encore un Te Deum
solemnel , à l'Eglise S. Eustache , Paroisse du Palais Royal , en ' actions de grace
de la convalescence du Duc d'Orleans et
du Duc de Chartres , auquel l'Archevêque de Cambrai officia pontificalement.
CetteEglise étoit magnifiquement décorée
et éclairée d'une grande quantité de Lustres , garnis d'une infinité de Bougies.
S. A. R. y assista , accompagnée de Mademoiselle,de la jeune Princesse de Conty, et de plusieurs Personnes de la premiere distinction.
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Résumé : Convalescence du Duc d'Orleans, Actions de Graces, &c. [titre d'après la table]
Le 6 décembre 1732, les officiers de la Chambre du Duc d'Orléans organisèrent un Te Deum à l'église des Pères de l'Oratoire de la rue Saint-Honoré pour célébrer la convalescence du Duc d'Orléans et de son fils, le Duc de Chartres. Ce Te Deum, composé par M. Gervais, fut exécuté par un chœur exceptionnel incluant des musiciens du Roi, de l'Académie Royale de Musique et de Paris. La cérémonie fut précédée du Salut et de l'Exaudiat, avec l'Archevêque de Rouen officiant. Le Duc d'Orléans, accompagné de sa famille et de nombreuses personnes de distinction, assista à l'événement. L'église, ornée d'une belle architecture, fut décorée sobrement avec des éléments symbolisant la convalescence du Prince. Une maison en face de l'église fut également illuminée de manière ingénieuse. Le 8 décembre, un autre Te Deum fut chanté à l'église Saint-Eustache, paroisse du Palais Royal, en actions de grâce pour la convalescence des deux princes. L'Archevêque de Cambrai officia cette cérémonie, à laquelle assistèrent le Duc d'Orléans, Mademoiselle, la jeune Princesse de Conti et plusieurs personnes de haute distinction.
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15
p. 2741-2743
Te Deum, chantez, [titre d'après la table]
Début :
En conséquence de la Lettre du Roy, pour faire rendre à Dieu des actions de graces solemnelles [...]
Mots clefs :
Roi, Te Deum, Dieu, Église, Actions de grâce, Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, Henri-Pons de Thiard de Bissy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Te Deum, chantez, [titre d'après la table]
En conséquence de la Lettre du Roy , pou
faire rendre à Dieu des actions de
pelles de Benedictions qu'il a répandues le
I. Vol. Lore
2742 MERCURE
DE FRANCE
1
Entreprises de S. M. et des heureux succès de seg
Armes , on chanta à Paris , le 23 , après midy
dans l'Eglise Métropolitaine , le Te Deum , auquel
M. P'Archevêque officia Pontificalement.
Le Chancelier de France et le Garde des Sceaux ,
accompagnez de plusieurs Conseillers d'Etat et
Maîtres des Requêtes , y assisterent , ainsi que le
Parlement , la Chambre des Comptes , la Cour
des Aydes et le Corps de Ville , qui y avoient été
invitez de la part du Roy , par le Marquis de
Brézé , Grand- Maître des Ceremonies.
Le 23 Décembre , le Cardinal de Bissy , Abbé
de S. Germain des Prez , donna aussi un Mandement
, qui contenoit ce qui suit :
HENRY DE THIARD DE BISSY ,
par la grace de Dieu , et du Saint Siége Apostolique,
Cardinal dela sainte Eglise Romaine, du Titre
de S. Bernard , Evêque de Meaux , Comman-
Yeur de l'Ordre du S. Esprit , Abbé Commandataire
de l'Abbaye Royale de S. Germain des Prez :
A tous ceux qui sont soumis à notre Jurisdiction :
SALUT ET BENEDICTION : Toute l'Europe est téshoin
des mesures pacifiques que Sa Majesté Tres-
Chrêtienne a prises pour maintenir la tranquillité
•publique , pour ôtor tout prétexte de jalousie aux
Princes ses Voisins , et pour procurer un juste équili
bre dans les Etats. Dieu qui connoît la droiture du
soeur de notre pieux Monarque , a beni ses entreprises.
Dès que ses Drapeaux ont paru dans les Pais
Ennemis , la Victoire a suivi leur arrivée. Les
Canquêtes déja faites nous sont un présage beuneux
de celles qui par la protection de Dieu , suirent
de près. Ne differons donc pas d'en rendre nos
tres-humbles actions de graces à la Majesté Divi-
I. Vol.
DECEMBRE . 1733 743
-
se. Réunissons nos coeurs et nos esprits pour implorer
son secours tout puissant . A ces causes , Nous
ordonnons que Samedi , 26 du présent mois , à l'is- "
sue des Vepres , le Te Deum sera chanté dans notre
Eglise Abba iale , en actions de graces des Bénédictions
que Dieu a répandues sur les entreprises
du Roy. Donné à Paris , en notre Palais Abbatial
, le 23 Decembro 1733. Signé , HENRY ,
Cardinal de Bissy.
Le Samedi 26 , seconde fête de Noël , en conséquence
de ce Mandement , on chanta dans l’Eglise
de l'Abbaye S. Germain le Te Deum , avec
beaucoup de solemnité, suivi du Pseaume Exaudiat
, et des autres Prieres accoutumées. Les Of
ficiers de la Justice de l'Abbaye , et plusieurs Personnes
distinguées assisterent à cette Cérémonie,
pendant laquelle on fit plusieurs décharges de
Coulevrines, et de Boëtes ; placées dans les Cours
et dans les Jardins. Le soir il y eut des Feux et
des Illuminations , tant dans la Cour et les Bâ-'
timens du Palais Abbatial , que dans la Cour et
dans l'Enclos extérieur du Monastere.
Le 23. pendant la Messe du Roy , on chanta
dans la Chapelle du Château de Versailles , le Te
Deum , pour remercier Dieu des heureux succès
des Armes de S. M.
faire rendre à Dieu des actions de
pelles de Benedictions qu'il a répandues le
I. Vol. Lore
2742 MERCURE
DE FRANCE
1
Entreprises de S. M. et des heureux succès de seg
Armes , on chanta à Paris , le 23 , après midy
dans l'Eglise Métropolitaine , le Te Deum , auquel
M. P'Archevêque officia Pontificalement.
Le Chancelier de France et le Garde des Sceaux ,
accompagnez de plusieurs Conseillers d'Etat et
Maîtres des Requêtes , y assisterent , ainsi que le
Parlement , la Chambre des Comptes , la Cour
des Aydes et le Corps de Ville , qui y avoient été
invitez de la part du Roy , par le Marquis de
Brézé , Grand- Maître des Ceremonies.
Le 23 Décembre , le Cardinal de Bissy , Abbé
de S. Germain des Prez , donna aussi un Mandement
, qui contenoit ce qui suit :
HENRY DE THIARD DE BISSY ,
par la grace de Dieu , et du Saint Siége Apostolique,
Cardinal dela sainte Eglise Romaine, du Titre
de S. Bernard , Evêque de Meaux , Comman-
Yeur de l'Ordre du S. Esprit , Abbé Commandataire
de l'Abbaye Royale de S. Germain des Prez :
A tous ceux qui sont soumis à notre Jurisdiction :
SALUT ET BENEDICTION : Toute l'Europe est téshoin
des mesures pacifiques que Sa Majesté Tres-
Chrêtienne a prises pour maintenir la tranquillité
•publique , pour ôtor tout prétexte de jalousie aux
Princes ses Voisins , et pour procurer un juste équili
bre dans les Etats. Dieu qui connoît la droiture du
soeur de notre pieux Monarque , a beni ses entreprises.
Dès que ses Drapeaux ont paru dans les Pais
Ennemis , la Victoire a suivi leur arrivée. Les
Canquêtes déja faites nous sont un présage beuneux
de celles qui par la protection de Dieu , suirent
de près. Ne differons donc pas d'en rendre nos
tres-humbles actions de graces à la Majesté Divi-
I. Vol.
DECEMBRE . 1733 743
-
se. Réunissons nos coeurs et nos esprits pour implorer
son secours tout puissant . A ces causes , Nous
ordonnons que Samedi , 26 du présent mois , à l'is- "
sue des Vepres , le Te Deum sera chanté dans notre
Eglise Abba iale , en actions de graces des Bénédictions
que Dieu a répandues sur les entreprises
du Roy. Donné à Paris , en notre Palais Abbatial
, le 23 Decembro 1733. Signé , HENRY ,
Cardinal de Bissy.
Le Samedi 26 , seconde fête de Noël , en conséquence
de ce Mandement , on chanta dans l’Eglise
de l'Abbaye S. Germain le Te Deum , avec
beaucoup de solemnité, suivi du Pseaume Exaudiat
, et des autres Prieres accoutumées. Les Of
ficiers de la Justice de l'Abbaye , et plusieurs Personnes
distinguées assisterent à cette Cérémonie,
pendant laquelle on fit plusieurs décharges de
Coulevrines, et de Boëtes ; placées dans les Cours
et dans les Jardins. Le soir il y eut des Feux et
des Illuminations , tant dans la Cour et les Bâ-'
timens du Palais Abbatial , que dans la Cour et
dans l'Enclos extérieur du Monastere.
Le 23. pendant la Messe du Roy , on chanta
dans la Chapelle du Château de Versailles , le Te
Deum , pour remercier Dieu des heureux succès
des Armes de S. M.
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Résumé : Te Deum, chantez, [titre d'après la table]
Le 23 décembre 1733, un Te Deum fut chanté à Paris dans l'Église Métropolitaine pour célébrer les succès militaires du roi. Cette cérémonie, dirigée par l'Archevêque, réunit des dignitaires tels que le Chancelier de France, le Garde des Sceaux, des Conseillers d'État, et des représentants du Parlement. Le même jour, le Cardinal de Bissy, Abbé de Saint-Germain-des-Prés, publia un mandement louant les mesures pacifiques du roi et ses victoires militaires. Il ordonna un Te Deum le 26 décembre dans l'église abbatiale, qui fut chanté avec solennité, accompagné de prières et de salves d'artillerie. Le soir, des feux et des illuminations eurent lieu dans les cours et bâtiments du Palais Abbatial et du monastère. Par ailleurs, un Te Deum fut également chanté dans la chapelle du Château de Versailles pendant la messe du roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 179-180
LETTRE DU ROY, dattée de Marly le 10. Janvier 1734. écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces de la Prise du Château de Milan.
Début :
MON COUSIN, la conquête du Château de Milan, augmente encore la gloire [...]
Mots clefs :
Prise du château de Milan, Lettre, Roi, Chanter, Te Deum
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DU ROY, dattée de Marly le 10. Janvier 1734. écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces de la Prise du Château de Milan.
LETTRE DU ROY , dattée de
Marly le 10. Janvier 1734. écrite à
M. l'Archevêque de Paris , pour faire
chanter le Te Deum , en actions de
graces de la Prise du Château de Milan.
Mc
ON COUSIN, la conquête du Châ→
teau de Milan , augmente encore la gloire
de mes Armes en Italie , cette Place connue dans
toute l'Europe pour une des mieux fortifiées ,
s'est rendue le 30. du mois dernier , après 13 .
jours de tranchée ouverte , en six semaines de
temps tout le Pays qui est entre des Rivieres du
Tesin et de l'Oglio a été soumis par mes Trou
I ij pes
180 MERCURE DE FRANCE
pes unies à celles de mon Frere et Oncle le Roy
de Sardaigne . C'est à Dieu que je dois rapporter
des succès si rapides ; c'est lui qui a donné à
mes Soldats la force de surmonter les obstacles
des chemins et de la saison , et qui les soutient
encore dans une nouvelle entreprise qui est commencée.
Tant de faveurs exigent que je continue
à lui rendre des actions de graces des marques
de la Protection qu'il ne cesse de m'accorder. Je
yous écris donc cette Lettre pour vous dire que
mon intention est que vous fassiez chanter le
Te Deum dans votre Eglise Métropolitaine et
autres de votre Diocèse , avec les solemnitez requises,
et que vous y invitiez tous ceux à qui il
Conviendra d'y assister . Sur ce je prie Dieu qu'il
yous ait , mon Cousin , en sa sainte et digne
garde , &c.
Marly le 10. Janvier 1734. écrite à
M. l'Archevêque de Paris , pour faire
chanter le Te Deum , en actions de
graces de la Prise du Château de Milan.
Mc
ON COUSIN, la conquête du Châ→
teau de Milan , augmente encore la gloire
de mes Armes en Italie , cette Place connue dans
toute l'Europe pour une des mieux fortifiées ,
s'est rendue le 30. du mois dernier , après 13 .
jours de tranchée ouverte , en six semaines de
temps tout le Pays qui est entre des Rivieres du
Tesin et de l'Oglio a été soumis par mes Trou
I ij pes
180 MERCURE DE FRANCE
pes unies à celles de mon Frere et Oncle le Roy
de Sardaigne . C'est à Dieu que je dois rapporter
des succès si rapides ; c'est lui qui a donné à
mes Soldats la force de surmonter les obstacles
des chemins et de la saison , et qui les soutient
encore dans une nouvelle entreprise qui est commencée.
Tant de faveurs exigent que je continue
à lui rendre des actions de graces des marques
de la Protection qu'il ne cesse de m'accorder. Je
yous écris donc cette Lettre pour vous dire que
mon intention est que vous fassiez chanter le
Te Deum dans votre Eglise Métropolitaine et
autres de votre Diocèse , avec les solemnitez requises,
et que vous y invitiez tous ceux à qui il
Conviendra d'y assister . Sur ce je prie Dieu qu'il
yous ait , mon Cousin , en sa sainte et digne
garde , &c.
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Résumé : LETTRE DU ROY, dattée de Marly le 10. Janvier 1734. écrite à M. l'Archevêque de Paris, pour faire chanter le Te Deum, en actions de graces de la Prise du Château de Milan.
Le roi Louis XV informe l'archevêque de Paris, par une lettre du 10 janvier 1734, de la prise du château de Milan le 30 décembre précédent. Cette victoire a été obtenue après 13 jours de tranchées et six semaines de campagne, durant lesquelles les troupes françaises, alliées à celles du roi de Sardaigne, ont soumis la région entre les rivières du Tessin et de l'Oglio. Louis XV attribue ces succès à la protection divine et au courage de ses soldats, qui ont surmonté les difficultés des chemins et de la saison. Il ordonne que le Te Deum soit chanté dans l'église métropolitaine et dans les autres églises du diocèse, avec les solennités appropriées, et invite toutes les personnes concernées à y assister. La lettre se conclut par une prière pour la protection divine de l'archevêque.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 182
« Le 14, après midi, on chanta dans l'Eglise Métropolitaine, le Te Deum, en [...] »
Début :
Le 14, après midi, on chanta dans l'Eglise Métropolitaine, le Te Deum, en [...]
Mots clefs :
Prise du château de Milan, Te Deum, Église métropolitaine
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texteReconnaissance textuelle : « Le 14, après midi, on chanta dans l'Eglise Métropolitaine, le Te Deum, en [...] »
Le 14 , après midi , on chanta dans
l'Eglise Métropolitaine , le Te Deum , en
actions de graces de la prise du Château
de Milan, et l'Archevêque de Paris y of
ficia pontificalement. Le Chancelier de
France et le Garde des Sceaux , accompa
gnez de plusieurs Conseillers d'Etat et
Maîtres des Requêtes , y assisterent , ainsi
que le Parlement , la Chambre des
Comptes , la Cour des Aydes, et le Corps
de Ville , qui y avoient été invitez en la
maniere accoutumée .
Le soir il y eur des Feux de joïe et d'autres
marques de réjouissances dans toutes
les rues de la Ville.
l'Eglise Métropolitaine , le Te Deum , en
actions de graces de la prise du Château
de Milan, et l'Archevêque de Paris y of
ficia pontificalement. Le Chancelier de
France et le Garde des Sceaux , accompa
gnez de plusieurs Conseillers d'Etat et
Maîtres des Requêtes , y assisterent , ainsi
que le Parlement , la Chambre des
Comptes , la Cour des Aydes, et le Corps
de Ville , qui y avoient été invitez en la
maniere accoutumée .
Le soir il y eur des Feux de joïe et d'autres
marques de réjouissances dans toutes
les rues de la Ville.
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Résumé : « Le 14, après midi, on chanta dans l'Eglise Métropolitaine, le Te Deum, en [...] »
Le 14 juillet, un Te Deum fut chanté à l'Église Métropolitaine pour célébrer la prise du Château de Milan. L'Archevêque de Paris officia. Des personnalités officielles, dont le Chancelier de France et des Conseillers d'État, assistèrent à la cérémonie. En soirée, des feux de joie et des réjouissances eurent lieu dans les rues.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 182-183
Mandement du Cardinal de Bissi, et Te Deum sur le même sujet, [titre d'après la table]
Début :
Le 15. on chanta pareillement le Te Deum, avec beaucoup de solemnité, dans l'Eglise [...]
Mots clefs :
Église, Abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés, Cardinal de Bissy, Te Deum
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texteReconnaissance textuelle : Mandement du Cardinal de Bissi, et Te Deum sur le même sujet, [titre d'après la table]
Le 15.on chanta pareillement le Te Deum ,
avec beaucoup de solemnité , dans l'Eglise
de l'Abbaye Royale de S. Germain , en
con
JANVIER. 1734
183
conséquence d'un Mandement du Cardinal
de Bissy , dont voici la teneur :
Henry de Thiard de Bissy , par le grace de
Dieu , et du S. Siege Apostolique, Cardinal de la
farnte Eglise Romaine , du Titre de S. Bernard,
Evêque de Meaux , Commandeur de l'Orûre du
S. Esprit , Abbé Commandataire de l'Abbaye
Royale de S. Germain des Prez : A tous ceux qui
sont soumis à notre Jurisdiction : Salut e Benediction
. Le Seigneur , Dieu des Armées , a répandu
ses nouvelles Benedictions sur les Armes
du Roy , et sur celles de ses Augustes Alliez.
Milan , une des principales Villes d'Italie ,
ouvert ses Portes aux approches de l'Armée
Royale Son Château , après 13 -jours de tranchées
, a été forcé de se rendre, Tout le Païs
renfermé entre les Rivieres du Tessin et de l'Oglio
est à present soumis à la Puissance de Sa
Majesté. Un cours si heureux et si rapide de tant
de succès , exige de nous la plus vive reconnoissance
envers le Souverain Arbitre des Etats qui
fait pancher la Victoire où il lui plaît , et qui
dispose de tout l'Univers avec poids , sagesse et
mesure. Continuons à faire des voeux les plus ardens
pnur la prosperité de notre auguste Monarque
, qui n'attaque ses ennimis que pour procurer
à l'Europe une Paix solide , et pour maintenir
les différens Princes qui y regnent dans leurs
juftes et légitimes droits. A ces causes : Nous
ordonnons que Vendredy , 15 du présent mois ,
à l'issue des Vêpres , le Te Deum sera chanté
dans notre Eglise Abbatiale , en actions de graces
des Benedictions que Dieu a répandues sur les
Armes du Roy. Donné à Paris , dans notre Pa-
Tais Abbatial , ce 13 Janvier 1734.
Signê, HENRY , Cardinal de Bissy.
avec beaucoup de solemnité , dans l'Eglise
de l'Abbaye Royale de S. Germain , en
con
JANVIER. 1734
183
conséquence d'un Mandement du Cardinal
de Bissy , dont voici la teneur :
Henry de Thiard de Bissy , par le grace de
Dieu , et du S. Siege Apostolique, Cardinal de la
farnte Eglise Romaine , du Titre de S. Bernard,
Evêque de Meaux , Commandeur de l'Orûre du
S. Esprit , Abbé Commandataire de l'Abbaye
Royale de S. Germain des Prez : A tous ceux qui
sont soumis à notre Jurisdiction : Salut e Benediction
. Le Seigneur , Dieu des Armées , a répandu
ses nouvelles Benedictions sur les Armes
du Roy , et sur celles de ses Augustes Alliez.
Milan , une des principales Villes d'Italie ,
ouvert ses Portes aux approches de l'Armée
Royale Son Château , après 13 -jours de tranchées
, a été forcé de se rendre, Tout le Païs
renfermé entre les Rivieres du Tessin et de l'Oglio
est à present soumis à la Puissance de Sa
Majesté. Un cours si heureux et si rapide de tant
de succès , exige de nous la plus vive reconnoissance
envers le Souverain Arbitre des Etats qui
fait pancher la Victoire où il lui plaît , et qui
dispose de tout l'Univers avec poids , sagesse et
mesure. Continuons à faire des voeux les plus ardens
pnur la prosperité de notre auguste Monarque
, qui n'attaque ses ennimis que pour procurer
à l'Europe une Paix solide , et pour maintenir
les différens Princes qui y regnent dans leurs
juftes et légitimes droits. A ces causes : Nous
ordonnons que Vendredy , 15 du présent mois ,
à l'issue des Vêpres , le Te Deum sera chanté
dans notre Eglise Abbatiale , en actions de graces
des Benedictions que Dieu a répandues sur les
Armes du Roy. Donné à Paris , dans notre Pa-
Tais Abbatial , ce 13 Janvier 1734.
Signê, HENRY , Cardinal de Bissy.
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Résumé : Mandement du Cardinal de Bissi, et Te Deum sur le même sujet, [titre d'après la table]
Le 15 janvier 1734, un Te Deum fut chanté solennellement à l'Église de l'Abbaye Royale de Saint-Germain-des-Prés, conformément à un mandement du Cardinal de Bissy daté du 13 janvier. Ce mandement célébrait les récentes victoires militaires du roi de France et de ses alliés. Milan, une ville majeure d'Italie, avait été conquise après la reddition de son château, et la région entre les rivières Tessin et Oglio était désormais sous la domination française. Le Cardinal de Bissy exprimait sa reconnaissance envers Dieu pour ces succès et appelait à prier pour la prospérité du monarque, qui combattait pour une paix durable en Europe et pour la défense des droits légitimes des princes. Le Te Deum fut chanté en actions de grâce pour les bénédictions divines accordées aux armes du roi.
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19
p. 388-394
« Le premier de ce mois, la Reine entendit la Messe dans la Chapelle [...] »
Début :
Le premier de ce mois, la Reine entendit la Messe dans la Chapelle [...]
Mots clefs :
Roi, Reine, Château de Versailles, Officiers, Duc, Concert, Te Deum, Chanter, Messe, Cierge, Chasser, Château de Tortone, Château de Milan, Opéra, Motets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le premier de ce mois, la Reine entendit la Messe dans la Chapelle [...] »
LE
E premier de ce mois ' , la Reine
entendit la Messe dans la Chapelle
du Château de Versailles , et S. M. y
comFEVRIER
1734. 389
communia
par les mains du Cardinal de
Fleury son Grand Aumonier.
Le même jour M. Gilbert , Recteur de
l'Université , accompagné des Doyens
des Facultez et des Promoteurs des Nations
, eut l'honneur , suivant l'ancien
usage , de présenter un Cierge au Roy ',
et un à la Reine .
Le même jour , le Pere Braban , Commandeur
du Couvent du Marais des
Religieux de la Mercy , accompagné de
trois Religieux de cette Maison eut
l'honneur de présenter un Cierge à la
Reine,pour satisfaire à une condition de
leur Etablissement fait à Paris en l'année
1615. par la Reine Marie de Medicis.
Le 2 Février >, Fête de la Purification
de la Ste Vierge , les Chevaliers , Commandeurs
, et Officiers de l'Ordre du
S. Esprit , s'étant assemblez dans le
Cabinet du Roy , S. M. se rendit à la
Chapelle,étant précédé du Duc d'Orleans
du Duc de Bourbon , du Prince de Conty ,,
du Duc du Maine , du Comte d'Eu , du
Comte de Toulouse , et des Chevaliers
Commandeurs et Officiers de l'Ordre..
Le Roy assista à la Bénédiction des
I Cier390
MERCURE DE FRANCE
Cierges , à la Procession et à la Grand'
Messe qui fut célébrée par l'Archevêque
de Vienne , Prélat Commandeur de
l'Ordre. Après la Messe , S. M. fut reconduite
à son Appartement avec les
cérémonies ordinaires. La Reine entendit
la même Messe dans sa Tribune.
L'après midy , L. M. entendirent le
Sermon du Pere Tainturier , de la Compagnie
de Jesus , et ensuite les Vêpres
qui furent chantées par la Musique.
›
Le 4 , le Roy partit du Château de
la Meute pour aller chasser à Ecoüen ,
Maison de M. le Duc qui s'y étoit rendu
le jour précédent pour y recevoir S. M.
Il y eut une batue considérable où l'on
prit toute sorte de Gibier ; le Roy dina
et soupa dans le Château avec quantité
de Seigneurs de sa Cour ; S. M. y dîna
encore le lendemain , et partit l'après midy
pour aller coucher au Château de
Versailles .
• Le II le Duc de la Tremoüille
Premier Gentilhomme
de la Chambre du
Roy , arriva de l'Armée d'Italie , et apporta
à S. M. la nouvelle de la Prise du
Château de Tortone,
HoFEVRIER
1734 391
Honoré Armand ' , Marquis de Villars ,
né le 4. Octobre 1702. Mestre de Camp
d'un Régiment de Cavalerie , et Gouverneur
de Provence , en survivance du
Maréchal Duc de Villars son Pere 2
été fait Brigadier des Armées du Roy.
C'est lui qui a apporté au Roy le 4.
Janvier dernier la nouvelle de la réduc
tion du Château de Milan.
>
Le 23 de ce mois ,l'ouverture solemnelle
de l'Assemblée generale du Clergé de
France se fit dans l'Eglise des GrandsAugustins,
par laMesse du S.Esprit, à laquelle
les Prélats et les autres Députez qui composent
l'Assemblée,communiérent ; l'Archevêque
de Paris y officia pontificalement
, et l'Evêque de Bazas y prêcha
avec beaucoup d'éloquence .
Le 2. Février , Fête de la Chandeleur , il
Yeut un Concert Spirituel au Château
des Thuilleries , M. Mouret y fit chanter le
Credidi propter ,, Motet de M. de la Lande , qui
fut suivi d'un autre de la composition de M. de
Monteclair, les Dlles Erremens et Petitpas chanterent
différents récits avec applaudissement, et
après plusieurs Concerto très - bien exécutez , le
Concert fut terminé par le Te Deum de M. de
la Lande.
Le 3
il y eut
un
Concert
à Versailles
. On
y
chanta
devant
la Reine
le
Prologue
, et le
pre-
I ij ,
392 MERCURE
DE FRANCE
·
mier Acte de l'Opéra d'Hipolite et Aricie , qui
fut continué le 8 et le to , dont l'exécution fut
très brillante. Les Dlles Pelissier et Petitpas
jouerent les principaux rolles , et le Sr Jeliot
chanta avec succès celui d'Hipolite ; la Dlle Rømeau
, épouse de l'Auteur de la Musique , doubla
le rolle d'Aricie ; la Reine loua beaucoup
sa voix et son gout pour le chant.
Le 13 la Cour étant à Marly , la Reine entendit
le Prologue et le premier Acte de l'Opéra
de Callirhoé , de la composition de M. Destouches,
Sur- Intendant de la Musique du Roy , qui
fut continué le 15 et le 17. La Dlle d'Aigremont
chanta le principal rolle d'une maniere
très touchante , et le Sr Chassé celui de Corésus
avec beaucoup de sentiment ; le St Jeliot rendit
le rolle d'Agenor avec tout le gout possible
; sa belle voix fait beaucoup de plaisir , de
même que les Choeurs et toutes les Simphonies.
Le 20 on chanta
l'Opéra
d'Issé
, du même
'Auteur
. Il fut continué
le 22 et le 27. La
Dlle
le Maure
fit le rolle
d'Issé
, et la Dile
Petitpas
celui
de Doris
. Les Srs Chassé
et Tribou
furent
très applaudis
dans
les rolles
d'Hylas
et de Philemon
, le reste
de l'Opéra
fut
zendu
avec
toute
la précision
et la vivacité
dont
il est susceptible
.
Nous avons appris un peu tard , par rapport
au Mercure de Janvier , qui étoit déja imprimé,
que le 1.0. du même mois le Te Deum en actions
de graces pour l'heureux succès des Armes dų
Roy , fut chanté solemnellement à Aix , dans
1'Eglise Métropolitaine S. Sauveur. Le Parlement
, la Cour des Comptes et des Aydes , les
Trésoriers
FEVRIER 1734. 393
Trésoriers de France , les Officiers de lá Sénechaussée
, et les Consuls et Officiers de Ville
assisterent à cette ceremonie. Après le Te Deum ,
les Consuls et leurs Officiers se rendirent à la
grande Place des Prescheurs , où ils allumerent
le Feu de joye qui y avoit été dressé .
M. le Bret , Premier Président du Parlement ,
Intendant et Commandant de la Province , donna
un magnifique soupé à la Compagnie respectable
, dont il est le digne Chef.
Le Dimanche suivant M. de la Vieuville , Brigadier
des Armées du Roy d'Espagne , Colonel
des Carabiniers , qui ont séjourné à Aix pendant
quelque temps , fit chanter par les Musiciens
qui marchent toujours à sa suite , un Te Deum
de la composition de M. l'Abbé Pellegrin , connu
par ses excellens Motets . On avoit choisi
cette Ceremonie l'Eglise des Dominicains , qui
est fort vaste. M. l'Archevêque y officia .
pour
M. le Bret , qui avoit été prié d'y assister , s'y
rendit , précedé de ses Gardes , accompagné des
Consuls et de toute la Noblesse ; toutes les Dames
y avoient été invitées , ainsi l'Assemblée
fut très -belle et très - nombreuse. Pendant le Te
Deum on fit une triple salve de Boëtes , et les Carabiniers
qui étoient en bataille sur la même
Place , firent trois décharges de Mousqueterie.
Après la Ceremonie les Dames se rendirent à
l'Hôtel de Ville où il y eut un Concert qui fut
très- bien executé par les mêmes Musiciens de
M. de la Vieuville . Au Concert succeda un fort
beau Soupé , et au Soupé le Bal , qui dura jusqu'au
jour. Toute cette Fête est dûë au même
M.de la Vieuville , dont on loue beaucoup la magnificence,
la politesse et le goût pour les Beaux-
Arts.Le même jour Mile Bret avoit donné à dîné
I iij -ma394
MERCURE DE
FRANCE
magnifiquement à tous les Officiers
Espagnols
qui se trouvoient dans cette Ville.
E premier de ce mois ' , la Reine
entendit la Messe dans la Chapelle
du Château de Versailles , et S. M. y
comFEVRIER
1734. 389
communia
par les mains du Cardinal de
Fleury son Grand Aumonier.
Le même jour M. Gilbert , Recteur de
l'Université , accompagné des Doyens
des Facultez et des Promoteurs des Nations
, eut l'honneur , suivant l'ancien
usage , de présenter un Cierge au Roy ',
et un à la Reine .
Le même jour , le Pere Braban , Commandeur
du Couvent du Marais des
Religieux de la Mercy , accompagné de
trois Religieux de cette Maison eut
l'honneur de présenter un Cierge à la
Reine,pour satisfaire à une condition de
leur Etablissement fait à Paris en l'année
1615. par la Reine Marie de Medicis.
Le 2 Février >, Fête de la Purification
de la Ste Vierge , les Chevaliers , Commandeurs
, et Officiers de l'Ordre du
S. Esprit , s'étant assemblez dans le
Cabinet du Roy , S. M. se rendit à la
Chapelle,étant précédé du Duc d'Orleans
du Duc de Bourbon , du Prince de Conty ,,
du Duc du Maine , du Comte d'Eu , du
Comte de Toulouse , et des Chevaliers
Commandeurs et Officiers de l'Ordre..
Le Roy assista à la Bénédiction des
I Cier390
MERCURE DE FRANCE
Cierges , à la Procession et à la Grand'
Messe qui fut célébrée par l'Archevêque
de Vienne , Prélat Commandeur de
l'Ordre. Après la Messe , S. M. fut reconduite
à son Appartement avec les
cérémonies ordinaires. La Reine entendit
la même Messe dans sa Tribune.
L'après midy , L. M. entendirent le
Sermon du Pere Tainturier , de la Compagnie
de Jesus , et ensuite les Vêpres
qui furent chantées par la Musique.
›
Le 4 , le Roy partit du Château de
la Meute pour aller chasser à Ecoüen ,
Maison de M. le Duc qui s'y étoit rendu
le jour précédent pour y recevoir S. M.
Il y eut une batue considérable où l'on
prit toute sorte de Gibier ; le Roy dina
et soupa dans le Château avec quantité
de Seigneurs de sa Cour ; S. M. y dîna
encore le lendemain , et partit l'après midy
pour aller coucher au Château de
Versailles .
• Le II le Duc de la Tremoüille
Premier Gentilhomme
de la Chambre du
Roy , arriva de l'Armée d'Italie , et apporta
à S. M. la nouvelle de la Prise du
Château de Tortone,
HoFEVRIER
1734 391
Honoré Armand ' , Marquis de Villars ,
né le 4. Octobre 1702. Mestre de Camp
d'un Régiment de Cavalerie , et Gouverneur
de Provence , en survivance du
Maréchal Duc de Villars son Pere 2
été fait Brigadier des Armées du Roy.
C'est lui qui a apporté au Roy le 4.
Janvier dernier la nouvelle de la réduc
tion du Château de Milan.
>
Le 23 de ce mois ,l'ouverture solemnelle
de l'Assemblée generale du Clergé de
France se fit dans l'Eglise des GrandsAugustins,
par laMesse du S.Esprit, à laquelle
les Prélats et les autres Députez qui composent
l'Assemblée,communiérent ; l'Archevêque
de Paris y officia pontificalement
, et l'Evêque de Bazas y prêcha
avec beaucoup d'éloquence .
Le 2. Février , Fête de la Chandeleur , il
Yeut un Concert Spirituel au Château
des Thuilleries , M. Mouret y fit chanter le
Credidi propter ,, Motet de M. de la Lande , qui
fut suivi d'un autre de la composition de M. de
Monteclair, les Dlles Erremens et Petitpas chanterent
différents récits avec applaudissement, et
après plusieurs Concerto très - bien exécutez , le
Concert fut terminé par le Te Deum de M. de
la Lande.
Le 3
il y eut
un
Concert
à Versailles
. On
y
chanta
devant
la Reine
le
Prologue
, et le
pre-
I ij ,
392 MERCURE
DE FRANCE
·
mier Acte de l'Opéra d'Hipolite et Aricie , qui
fut continué le 8 et le to , dont l'exécution fut
très brillante. Les Dlles Pelissier et Petitpas
jouerent les principaux rolles , et le Sr Jeliot
chanta avec succès celui d'Hipolite ; la Dlle Rømeau
, épouse de l'Auteur de la Musique , doubla
le rolle d'Aricie ; la Reine loua beaucoup
sa voix et son gout pour le chant.
Le 13 la Cour étant à Marly , la Reine entendit
le Prologue et le premier Acte de l'Opéra
de Callirhoé , de la composition de M. Destouches,
Sur- Intendant de la Musique du Roy , qui
fut continué le 15 et le 17. La Dlle d'Aigremont
chanta le principal rolle d'une maniere
très touchante , et le Sr Chassé celui de Corésus
avec beaucoup de sentiment ; le St Jeliot rendit
le rolle d'Agenor avec tout le gout possible
; sa belle voix fait beaucoup de plaisir , de
même que les Choeurs et toutes les Simphonies.
Le 20 on chanta
l'Opéra
d'Issé
, du même
'Auteur
. Il fut continué
le 22 et le 27. La
Dlle
le Maure
fit le rolle
d'Issé
, et la Dile
Petitpas
celui
de Doris
. Les Srs Chassé
et Tribou
furent
très applaudis
dans
les rolles
d'Hylas
et de Philemon
, le reste
de l'Opéra
fut
zendu
avec
toute
la précision
et la vivacité
dont
il est susceptible
.
Nous avons appris un peu tard , par rapport
au Mercure de Janvier , qui étoit déja imprimé,
que le 1.0. du même mois le Te Deum en actions
de graces pour l'heureux succès des Armes dų
Roy , fut chanté solemnellement à Aix , dans
1'Eglise Métropolitaine S. Sauveur. Le Parlement
, la Cour des Comptes et des Aydes , les
Trésoriers
FEVRIER 1734. 393
Trésoriers de France , les Officiers de lá Sénechaussée
, et les Consuls et Officiers de Ville
assisterent à cette ceremonie. Après le Te Deum ,
les Consuls et leurs Officiers se rendirent à la
grande Place des Prescheurs , où ils allumerent
le Feu de joye qui y avoit été dressé .
M. le Bret , Premier Président du Parlement ,
Intendant et Commandant de la Province , donna
un magnifique soupé à la Compagnie respectable
, dont il est le digne Chef.
Le Dimanche suivant M. de la Vieuville , Brigadier
des Armées du Roy d'Espagne , Colonel
des Carabiniers , qui ont séjourné à Aix pendant
quelque temps , fit chanter par les Musiciens
qui marchent toujours à sa suite , un Te Deum
de la composition de M. l'Abbé Pellegrin , connu
par ses excellens Motets . On avoit choisi
cette Ceremonie l'Eglise des Dominicains , qui
est fort vaste. M. l'Archevêque y officia .
pour
M. le Bret , qui avoit été prié d'y assister , s'y
rendit , précedé de ses Gardes , accompagné des
Consuls et de toute la Noblesse ; toutes les Dames
y avoient été invitées , ainsi l'Assemblée
fut très -belle et très - nombreuse. Pendant le Te
Deum on fit une triple salve de Boëtes , et les Carabiniers
qui étoient en bataille sur la même
Place , firent trois décharges de Mousqueterie.
Après la Ceremonie les Dames se rendirent à
l'Hôtel de Ville où il y eut un Concert qui fut
très- bien executé par les mêmes Musiciens de
M. de la Vieuville . Au Concert succeda un fort
beau Soupé , et au Soupé le Bal , qui dura jusqu'au
jour. Toute cette Fête est dûë au même
M.de la Vieuville , dont on loue beaucoup la magnificence,
la politesse et le goût pour les Beaux-
Arts.Le même jour Mile Bret avoit donné à dîné
I iij -ma394
MERCURE DE
FRANCE
magnifiquement à tous les Officiers
Espagnols
qui se trouvoient dans cette Ville.
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Résumé : « Le premier de ce mois, la Reine entendit la Messe dans la Chapelle [...] »
En février 1734, plusieurs événements significatifs se déroulèrent à la cour de France. Le 1er février, la Reine participa à la messe dans la Chapelle du Château de Versailles et communia. M. Gilbert, Recteur de l'Université, et le Père Braban, Commandeur du Couvent du Marais, offrirent des cierges au Roi et à la Reine. Le 2 février, à la fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit se rassemblèrent pour la bénédiction des cierges, une procession et une grand-messe célébrée par l'Archevêque de Vienne. Le Roi et la Reine furent reconduits à leurs appartements avec les cérémonies ordinaires. Le 4 février, le Roi partit chasser à Écouen, où il fut accueilli par le Duc. Le 11 février, le Duc de la Trémoille arriva de l'armée d'Italie et annonça la prise du Château de Tortone. Le 23 février, l'Assemblée générale du Clergé de France s'ouvrit solennellement à l'Église des Grands-Augustins, avec une messe du Saint-Esprit et un sermon de l'Évêque de Bazas. Des concerts spirituels furent organisés le 2 février aux Tuileries et le 3 février à Versailles, avec des motets et des opéras interprétés par des musiciens renommés. La Reine assista à des représentations d'opéras tels que 'Hippolyte et Aricie', 'Callirhoé' et 'Issé' au Château de Versailles et à Marly. Le 10 janvier, un Te Deum fut chanté à Aix pour célébrer les succès des armes du Roi, suivi de feux de joie et de réceptions. Le même jour, M. de la Vieuville organisa un Te Deum et un concert à Aix, avec un souper et un bal.
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20
p. 1215-1216
ITALIE.
Début :
On a appris de Rome, que la nuit du 5. au 6. May, quelques Enfans ayant mis le feu [...]
Mots clefs :
Nuit, Palais, Incendie, Prince, Te Deum
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
IT A LIE.
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
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Résumé : ITALIE.
Le texte décrit deux événements distincts. Le premier est un incendie à Rome la nuit du 5 au 6 mai. Des enfants ayant mis le feu à un amas de paille, les flammes se propagèrent à un chantier voisin. Un vent violent compliqua l'extinction, entraînant la destruction de plus de 80 maisons, dont le Palais della Penna appartenant au Prince Borghese. Des coups de canon furent nécessaires pour maîtriser l'incendie. Le second événement relate l'entrée solennelle d'un prince dans une ville. Accueilli par des acclamations et des salves d'artillerie, il se rendit à la cathédrale où il assista à un Te Deum et pria devant la relique du Sang de Saint Janvier. Il offrit une attache de treize diamants et six rubis à la châsse contenant la relique. Ensuite, il se rendit au palais où il reçut la noblesse et les tribunaux. Les rues étaient ornées et des arcs de triomphe étaient érigés avec des devises et des inscriptions.
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21
p. 1216-1217
Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Début :
Le 15. May, un Courrier dépêché de Madrid apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par [...]
Mots clefs :
Roi d'Espagne, Roi de Naples, Naples, Dépêche, Habitants, Te Deum, Entrée solennelle, Infant Don Carlos
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Le 15. May , un Courrier dépêché de Madrid
apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par
lequel le Roy d'Espagne le déclare Roy de Naples
, et enjoint à tous les Seigneurs , Barons et
autres Habitans du Royaume , de le reconnoître
en cette qualité , et aux Magistrats des Villes
qui n'ont pas encore nommé des Députez pour
lui prêter serment de fidelité de lui en envoyer
incessamment , sous peine d'être regardez comme
rebelles et traitez selon toutes les rigueurs de
la guerre.
Ce Diplôme fut affiché et publié le même jour ,
et tous les Tribunaux en corps allerent rendre
hommage à leur nouveau Souverain qui fit ou
vrir les prisons , accorda la grace aux Criminels
2
I. Vol.
et
JUIN. 1734.: 1217
er ordonna qu'on distribuât de l'argent au
Peuple.
On chanta le Te Deum ; le soir il y eut des
Feux et des Illuminations dans toutes les rues ,
et les Habitans donnerent les plus grandes démonstrations
de joye.
Le Gouvernement a donné ordre qu'on frappât
de la Monnoye d'or et d'argent pour des
sommes considerables , au coin du nouveau Roy
de Naples.
Sa Majesté , qui étoit allée le 27. May dîner
à Baye , y reçut par le Marquis de Castellar ,
que le Comte de Montemar a dépêché au Roy
d'Espagne , la premiere nouvelle de la victoire
remportée le à Bitonto dans la Pouille , par
les Troupes Espagnoles sur celles de l'Empereur ,
commandées par le Comte de Viscomti.
*
25.
Le Roy revint aussi - tôt à Naples , où il trouva
un grand concours de Peuple qui cherchoit à lui,
marquer par ses acclamations , la part qu'il prenoit
à cet évenement, S M fit chanter ce jour là
le Te Deum dans sa Chapelle , et le lendemain il
alla en ceremonie à l'Eglise de S. Janvier , où il
fit rendre à Dieu de solemnelles actions de graces
de cette victoire , à l'occasion de laquelle il
y a cû dans la Ville pendant trois jours des Illu
minations et d'autres marques de réjouissance.
apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par
lequel le Roy d'Espagne le déclare Roy de Naples
, et enjoint à tous les Seigneurs , Barons et
autres Habitans du Royaume , de le reconnoître
en cette qualité , et aux Magistrats des Villes
qui n'ont pas encore nommé des Députez pour
lui prêter serment de fidelité de lui en envoyer
incessamment , sous peine d'être regardez comme
rebelles et traitez selon toutes les rigueurs de
la guerre.
Ce Diplôme fut affiché et publié le même jour ,
et tous les Tribunaux en corps allerent rendre
hommage à leur nouveau Souverain qui fit ou
vrir les prisons , accorda la grace aux Criminels
2
I. Vol.
et
JUIN. 1734.: 1217
er ordonna qu'on distribuât de l'argent au
Peuple.
On chanta le Te Deum ; le soir il y eut des
Feux et des Illuminations dans toutes les rues ,
et les Habitans donnerent les plus grandes démonstrations
de joye.
Le Gouvernement a donné ordre qu'on frappât
de la Monnoye d'or et d'argent pour des
sommes considerables , au coin du nouveau Roy
de Naples.
Sa Majesté , qui étoit allée le 27. May dîner
à Baye , y reçut par le Marquis de Castellar ,
que le Comte de Montemar a dépêché au Roy
d'Espagne , la premiere nouvelle de la victoire
remportée le à Bitonto dans la Pouille , par
les Troupes Espagnoles sur celles de l'Empereur ,
commandées par le Comte de Viscomti.
*
25.
Le Roy revint aussi - tôt à Naples , où il trouva
un grand concours de Peuple qui cherchoit à lui,
marquer par ses acclamations , la part qu'il prenoit
à cet évenement, S M fit chanter ce jour là
le Te Deum dans sa Chapelle , et le lendemain il
alla en ceremonie à l'Eglise de S. Janvier , où il
fit rendre à Dieu de solemnelles actions de graces
de cette victoire , à l'occasion de laquelle il
y a cû dans la Ville pendant trois jours des Illu
minations et d'autres marques de réjouissance.
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Résumé : Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Le 15 mai, un courrier de Madrid informe l'Infant Don Carlos qu'il est proclamé roi de Naples par le roi d'Espagne. Un diplôme ordonne à tous les seigneurs, barons et habitants du royaume de reconnaître Don Carlos comme roi et aux magistrats des villes de lui prêter serment de fidélité sous peine de rébellion. Le diplôme est affiché et publié le même jour. Les tribunaux rendent hommage à Don Carlos, qui libère les prisonniers, accorde la grâce aux criminels et distribue de l'argent au peuple. Des célébrations, incluant le chant du Te Deum et des illuminations, ont lieu. Le gouvernement ordonne la frappe de monnaie au nom du nouveau roi. Le 27 mai, Don Carlos apprend la victoire espagnole à Bitonto contre les troupes de l'empereur. À son retour à Naples, il fait chanter le Te Deum et organise des réjouissances publiques pour célébrer cette victoire.
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22
p. 204-205
ITALIE.
Début :
Ces jours derniers, la Nation Françoise fit chanter le Te Deum [...]
Mots clefs :
Rome, Te Deum, Comte de Stainville, Ambassadeur extraordinaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E..
22 +
DE ROME , le 10 Janvier.
de
Ces jours derniers , la Nation Françoife fit
chanter le Te Deum dans l'Eglife de Saint Louis ,
en action de graces du rétabliſſement de la fanté
du Saint Pere, M. le Comte de Stainville , Am➡
MAR S. 1757. 205
baffadeur Extraordinaire du Roi de France auprès
du Saint Siege , fe trouva à cette cérémonie , ainſt
que l'Abbé de Canillac , Prélat - Commandeur de
l'Ordre du Saint- Efprit , & Auditeur de Rote.
22 +
DE ROME , le 10 Janvier.
de
Ces jours derniers , la Nation Françoife fit
chanter le Te Deum dans l'Eglife de Saint Louis ,
en action de graces du rétabliſſement de la fanté
du Saint Pere, M. le Comte de Stainville , Am➡
MAR S. 1757. 205
baffadeur Extraordinaire du Roi de France auprès
du Saint Siege , fe trouva à cette cérémonie , ainſt
que l'Abbé de Canillac , Prélat - Commandeur de
l'Ordre du Saint- Efprit , & Auditeur de Rote.
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23
p. 208-217
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Il n'est point d'image assez expressive, pour bien peindre la douleur, [...]
Mots clefs :
Blessure du roi, Prières, Lettres innombrables, Attentat contre le roi, Saumur, Régiment de Poitou, Régiment du roi, Célébrations, Te Deum, Royaume, Voeux de santé, Fêtes, Nominations, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Comtes, Princes, Ducs, Marquis, Princes, Vaisseaux, Marchandises, Corsaires , Capitaines, Navires anglais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
Il n'eft point d'image affez expreffive , pour
bien peindre la douleur , la confternation & les
allarmes , que la bleffure du Roi a caufées dans
tout le Royaume . Partout , dans les Villes &
dans les campagnes , les habitans ont fufpendu
leurs travaux ont oublié même le foin de leurs
maifons & de leurs enfans , pour courir aux Eglifes
demander la guériſon de Sa Majefté. Les bornes
de cet article ne nous permettent pas d'inférer
les Relations que nous avons reçues à ce fujet de
divers endroits du Royaume. D'ailleurs , il feroit
difficile de faire ufage de ces Relations , fans
fe répéter. Toutes préfentent le même tableau.
On voit dans toutes , le Clergé , la Nobleffe , les
Magiftrats , les troupes & le peuple , adreffer
avec la même ferveur les mêmes voeux au Ciel , &
s'efforcer de le fléchir par les mêmes actes de
MARS. 1757: 209
piété & de charité. La Ville de Saumur s'eft principalement
diftinguée . Auffitôt après l'horrible
attentat commis contre la Perfonne Sacrée du
Roi , Mefdames de France dépêcherent le fieur
Primois , Officier de leur Chambre , pour porter
à l'Abbaye de Fontevrault cette fatale nouvelle.
Ces Princeffes , pendant le féjour qu'elles ont fait
dans cette Abbaye où elles ont été élevées , fe
font concilié généralement le reſpect & l'amour de
toute la Province. C'étoit , pour les peuples qui
l'habitent , un nouveau motif de donner des
preuves éclatantes de leur zele. Outre les prieres
ordonnées par l'Evêque d'Angers dans toute l'étendue
de fon Dioceſe , le Clergé & les habitans
de la Ville de Saumur & de tous les lieux voiſins
ont fait des proceffions pendant neufjours confécutifs.
Ils ont terminé la neuvaine par une proceffion
générale , à laquelle la Nobleffe , la Magiftrature
& le Corps de Ville , ont affifté. Les aumônes
ont été fi abondantes , qu'elles ont fuffi
pour fecourir cinq cens pauvres familles .
comman-
Le 16 Janvier , le Régiment de Poitou , qui
eft en garnifon à Bethune , y fit chanter une
Meffe folemnelle dans l'Eglife paroiffiale de
Saint Waft , en action de grace du prompt
rétabliffement du Roi. M. de Fais ,
dant ce Régiment , donna un magnifique dîner
à toute la Nobleffe. L'après- midi , le Te Deum
fut chanté en mufique. On alluma enfuite un bu
cher , que le Régiment avoit fait dreffer fur la
principale Place , & auquel M. de Grimaldi ,
Lieutenant de Roi , mit le feu . Le Régiment fit
trois falves de moufqueterie , entremêlées de fix
falves de canon. Sur les dix heures du foir , commença
un bal , qui dura toute la nuit .
Les Officiers du Régiment du Roi , Cavalerie ,
210 MERCURE DE FRANCE.
célébrerent le 19 à Saint - Dizier , par une fête magnifique,
la convalefcence de Sa Majeſté. Ils firent
diftribuer des cocardes à tout le Régiment , &
trente fols à chaque Cavalier. Après le Te Deum ,
qui fut chanté au bruit de plufieurs falves d'artillerie
& de moufqueterie , il y eut feu d'artifice ,
illumination , fouper & bal. Quatre fontaines de
vin coulerent pour le peuple.
On écrit d'Avelnes , qu'à la même occafion le
Régiment de Cavalerie de Beauvillier a fait éclater
fon zele. M. de Chouppes , Major de ce
Régiment , s'eft diftingué en particulier par un re
pas fplendide , qu'il a donné à tous les Militaires
qui fe font trouvés dans la Ville .
res ,
Les lettres de la Ville d'Eu marquent que le 30
le Régiment d'Artois y a fait auffi chanter le Te
Deum. Ce Régiment , non content de témoigner
fon attachement à la Perfonne du Roi par des priea
donné des marques de fa charité , en faifant
diftribuer abondamment du pain à tous les
pauvres de la Ville & des Paroiffes voisines . Monfear
Jourdain , qui commande le Régiment , à
fait inviter au Te Deum toutes les perfonnes de
diftinction.
Les Juifs Portugais de Bordeaux & de Bayonne
fe font empreffés à l'envi d'adreffer des voeux aut
Ciel pour la guérifon du Roi , & de célébrer la
convalefcence de Sa Majefté. Leurs prieres pour
la confervation du Monarque & pour la profpérité
du Royaume font marquées au coin de la fidélité
& de la reconnoiffance. A Bayonne , ainfi qu'à
Bordeaux , les jours de leurs prieres & de leurs
actions de graces , ils ont fermé leurs Comptoirs
& leurs Boutiques , fe font abftenus de toute
forte d'affaires , ont obfervé un jeûne 24 heures ,
& ont diftribué d'abondantes aumônes.
MAR S. 1757 217
Le 3 Février , les Régimens de Royal Ecoffois
& d'Ogilvy , qui font partie de la Garniſon de
Berg- Saint-Vinox , firent chanter à cinq heures.
du foir , dans l'Abbaye de Saint-Vinox, un TeDeum
en mufique , en action de graces de la confervation
du Roi. L'Abbé de Saint - Vinox y officia en habits
pontificaux. Le Gouverneur & les Magiftrats de la
Ville , ainfi que tous les Officiers du Régiment de
l'Ile de France & des Dragons de la Reine , y
avoient été invités , & y affifterent . Au fortir de
P'Eglife , la compagnie fe rendit à l'Hôtel de Ville
, où le bal s'ouvrit dans une Salle extrêmement
décorée. Ce bal fut interrompu à neuf heures
& l'on paffa dans une autre Salle , où un magnifique
ambigu fut fervi fur plufieurs tables. Après
le repas , on rentra dans la Salle du bal ; il dura
jufqu'à fept heures du matin , & l'on y diftribua en
abondance toute forte de rafraîchiffemens. Cette
fête , qui a été complette en tous points , s'eft
faite aux dépens des Officiers des deux Régimens
Etrangers.
Selon les lettres écrites de Saint -Sauveur- le Vicomte
, le Régiment de Cavalerie de Caraman ,
& en particulier M. du Verger , Lieutenant - Colonel
de ce Corps , ont fignalé auffi leur zele par
une fête très- brillante .
Le Régiment des Cuiraffiers & celui de Royal
Rouffillon , à Haguenau ; la feconde Brigade du
Corps des Volontaires Etrangers , à Avranches
& les Officiers du Bataillon de Senlis , à Rocroy ,
n'ont pas célébré avec moins d'éclat le rétabliffe.
ment de la fanté de Sa Majeſté.
La nuit du 21 au 22 Janvier , à Provins en
Brie , toute la Ville Baſſe ſe trouva fubitement
inondée par la fonte des neiges . En plufieurs endroits
, il y avoit jufqu'à ſept pieds d'eau . Par
212 MERCURE DE FRANCE .
malheur , on avoit amaffé une grande quantité de
chaux dans quatre tanneries du quartier des Bénédictines.
L'eau a allumé cette chaux ; & cet accident
a produit un affreux incendie . Il y a eu plufieurs
maifons de brûlées. Le refte de la Ville ne
doit fon falut qu'à l'activité des Maire & Echevins
, & au zele avec lequel le Régiment de Vatan
a porté du fecours partout où il étoit nécef
faire.
Diverſes lettres annoncent que le 18 on a
fenti quelques fecouffes de tremblement de terre
en Franche-Comté & dans une partie de l'Alface.
Madame la Ducheffe de Coffé- Briffac fut préfentée
le 30 Janvier à Leurs Majeftés , & prit le
tabouret.
Le Roi a mis Madame la Vicomteffe de Choifeul
au nombre des Dames nommées pour ac
compagner Madame la Dauphine.
Le premier Février , M. le Comte de Saint -Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat , alla de la
part du Roi redemander les Sceaux à M. de Machault
, avec la démiffion de ſa Charge de Secretaire
d'Etat de la Marine. M. le Comte de Saint-
Florentin a reporté les Sceaux au Roi . M. de M.
de Machault s'eſt retiré à ſa terre d'Arnouville.
Le même jour , M. Rouillé , Miniftre & Secretaire
d'Etat , alla auffi de la part du Roi demander
au Comte d'Argenfon , Miniftre & Secretaire
d'Etat de la Guerre , la démiffion de fa charge.
Le Comte d'Argenfon eft parti pour fa terre des
Ormes- Saint -Martin , fituée en Touraine.
Le 31 Janvier , le Roi affifta au Service qui fut
célébré dans la Chapelle pour le repos des ames
des Chevaliers de l'Ordre du Saint-Elprit , morts
dans le cours de l'année derniere. L'Evêque de
Strafbourg , Prélat - Commandeur , officia à la
MARS. 1757. 213
Meffe , & elle fut chantée par la Mufique.
Le jour de la Purification de la Sainte Vierge ,
les Chevaliers Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Efprit , s'étant affemblés vers les
onze heures du matin dans le cabinet du Roi , Sa
Majeſté tint un Chapitre . La profeffion de Foi ,
& l'information des vie & moeurs du Prince de
Beauvau , du Marquis de Gontaut , du Comte de
Maillebois , du Marquis de Bethune , du Marquis
d'Aubeterre & du Comte de Broglie , qui avoient
été proposés le premier Janvier pour être Chevaliers
ayant été admifes , ils furent introduits dans
le cabinet de Sa Majeſté , & reçus Chevaliers de
l'Ordre de Saint Michel. Le Roi fortit enfuite de
fon appartement pour aller à la Chapelle . Sa Majefté
devant laquelle les deux Huiffiers de la
Chambre portoient leurs Maffes , étoit en manteau
, le collier de l'Ordre pardeffus , ainfi que
celui de l'Ordre de la Toifon d'or. Elle étoit
précédée de Monſeigneur le Dauphin , du Prince
de Condé , du Comte de Charolois , du Comte
de Clermont , du Prince de Conty , du Comte de
la Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthievre
, & des Chevaliers , Commandeurs & Officiers
de l'Ordre. Les nouveaux Chevaliers en
habits de Novices , marchoient entre les Chevaliers
& les Officiers . Le Roi affifta à la Bénédic
tion des Cierges & à la Proceffion qui fe fit dans
la Chapelle. Après la grand'Meffe , célébrée par
l'Evêque Duc de Langres , Prélat- Commandeur ,
Sa Majesté monta à fon trône , & revêtit des
marques de l'Ordre du Saint- Efprit les nouveaux
Chevaliers . Le Prince de Beauvau , le Marquis de
Gontaut & le Comte de Maillebois , eurent pour
Farreins le Duc d'Ayen & le Maréchal Duc de
Belle-Ifle. Les parreins du Marquis de Béthune ,
214 MERCURE DE FRANCE.
du Marquis d'Aubeterre & du Comte de Broglie ,
furent le Comte de Lautrec & le Marquis de
Montal. Cette cérémonie étant finie , le Roi fut
reconduit à fon appartement en la maniere accoutumée.
Le 6 , le Roi admit à fon Confeil d'Etat , en
qualité de Miniftres , M. le Marquis de Paulmy ,
Secretaire d'Etat ayant le Département de la
Guerre , & M. de Moras , Contrôleur Général
des Finances.
Sa Majefté a donné à M. le Comte de Saint-
Florentin , Miniftre & Secretaire d'Etat , le Département
de Paris , dont étoit chargé M. le
Comte d'Argenſon.
Elle a difpofé de la charge de Secretaire d'Etat
au Département de la Marine , en faveur de M.
de Moras , à qui Elle conferve en même temps la
place de Contrôleur Général des Finances.
Le Roi a confervé par un brevet à M. de Machault
tous les honneurs attachés à la Dignité de
Garde des Sceaux de France.
On a célébré le 10 Février dans l'Eglife de la
Paroiffe du Château , pour le repos de l'ame de
Madame Henriette de France , le Service fondé
par Monfeigneur le Dauphin. Ce Prince , Madame
la Dauphine , Madame , & Mefdames Victoire
, Sophie & Louife , y ont affifté.
Le 12 , M. le Duc de Duras fut reçu & prit
féance au Parlement , en qualité de Pair de France.
M. le Duc d'Orléans , M. le Prince de Condé
, M. le Comte de Clermont , M. le Prince de
Conty , le Comte de la Marche , Prince du Sang ,
& MM. les Ducs d'Uzés , de Luynes , Maréchal
Duc de Richelieu , de la Force , de Luxembourg ,
de Villeroi , de Saint- Aignan , Maréchal Duc de
Noialles , d'Aumont , de Fitz -James , d'Antin ,
1
MARS. 1757. 215
de Chaulnes , Prince de Soubize , Duc de Rohan-
Rohan , de Villars - Brancas Lauraguais , Prince
de Monaco , Duc de Valentinois , de Biron , de
la Valliere , de Fleury , Maréchal de Belle - Ifle
Duc de Gifors , fe trouverent à fa réception.
On a reçu avis que les Vaiffeaux le Lys & le Neptune
, de la Compagnie des Indes , étoient arrivés
l'un le 7,
l'autre le ro de Février , au Port de
P'Orient ; & que le Vaiffeau le Duc d'Aquitaine ,
appartenant à la même Compagnie , avoit rélâché
le 10 du mois dernier à Liſbonne. Ainfi la
nouvelle de la prife de ce dernier Bâtiment
Anglois étoit fans fondement.
par les
Ŏn mande de Dunkerque , que le Capitaine
Dhondt , commandant le Corfaire le Comte de
Saint Germain , de ce Port , y a conduit les Navires
Anglois la Penelope , de 180 tonneaux , chargé
de cacao , de bois pour teinture , de vin & de
fruits , & l'Anne- Elifabeth , de 120 tonneaux
chargé de beurre & de biere,
Le même Corfaire s'eft emparé de deux autres
Bâtimens Anglois , appellés l'un le Triton , de
120 tonneaux ; l'autre le Hennefey , de 100 tonneaux
, qui ont été conduits au Havre , & qui
font tous deux chargés de bled , d'orge & d'autres
grains.
Le Corfaire le Duc de Penthievre , de Dunker
que , commandé par le Capitaine de Lifle , s'eft
rendu maître du Brigantin Anglois le Jean &
Jeanne , de 70 tonneaux , chargé de farine & de
couperofe , & l'a fait conduire à Calais,
Le Capitaine Louis Bray , commandant le Cor
faire le Marquis de Villequier , de Boulogne , a
auffi conduit à Calais les Navires Anglois le
Hampfire , de so tonneaux , chargé de vin , &
PEléonore , de 120 tonneaux , dont le charge
216 MERCURE DE FRANCE.
ment confifte en 126 boucauts de tabac.
On apprend encore par des lettres écrites de
Calais , que le Corfaire le Danglemont , de ce
Port, y eft rentré avec le Navire Anglois le Jean
Anne, de 70 tonneaux , chargé de 252 barrils de
faumon falé .
Les Navires Anglois le Mindhede , de 140 tonneaux
, chargé de fucre , & l'Amitié , de 100 tonneaux
, dont le chargement eft compofé de beurre
, de cuirs & de morue feche , ont été pris par
le Corfaire le Machault , de Granville , dont eft
Capitaine le fieur Magnonnet ; & ils font arrivés ,
le premier à Granville , & l'autre au Havre.
>
Il est arrivé à Dieppe deux Bâtimens Anglois
appellés , l'un le Démontant , de Londres , de 80
tonneaux ; l'autre l'Eliſabeth , de so tonneaux
ayant chacun un chargement compofé de grains.
Ils ont été pris par les Corfaires le Gros Thomas ,
de Boulogne , & le Hardi Mendiant , de Dunkerque.
Le Capitaine Canon , commandant le Corfaire
le Prince de Soubize , de ce Port , s'eft rendu maî .
tre du Navire le Williams de Cork , de 180 tonneaux
, chargé de beurre & de boeuf , qui a été
conduit àSaint- Vallery fur Somme.
à
Le Navire Anglois le Prince de Galles , de 200
tonneaux , richement chargé , a fait naufrage
deux lieues de Boulogne. L'équipage compofé de
treize hommes a été fauvé , & l'on efpere que la
cargaiſon fera recouvrée en entier .
Le Petit Jean , autre Navire Anglois , chargé
de foude , de raifins , d'anil & d'amandes , a été
conduit à la Rochelle par le Corfaite le Mentrofier ,
de de Port.
On a été informé que le Capitaine Gautier , qui
commande le Corfaire le Furet , de Bordeaux ,
s'eft
MARS. 1757. 217
s'eft emparé d'un Navire Anglois de 3 50 tonneaux,
armé de 10 canons , chargé d'indigo , de fucre ,
de bois de campeche & de coton.
Il n'eft point d'image affez expreffive , pour
bien peindre la douleur , la confternation & les
allarmes , que la bleffure du Roi a caufées dans
tout le Royaume . Partout , dans les Villes &
dans les campagnes , les habitans ont fufpendu
leurs travaux ont oublié même le foin de leurs
maifons & de leurs enfans , pour courir aux Eglifes
demander la guériſon de Sa Majefté. Les bornes
de cet article ne nous permettent pas d'inférer
les Relations que nous avons reçues à ce fujet de
divers endroits du Royaume. D'ailleurs , il feroit
difficile de faire ufage de ces Relations , fans
fe répéter. Toutes préfentent le même tableau.
On voit dans toutes , le Clergé , la Nobleffe , les
Magiftrats , les troupes & le peuple , adreffer
avec la même ferveur les mêmes voeux au Ciel , &
s'efforcer de le fléchir par les mêmes actes de
MARS. 1757: 209
piété & de charité. La Ville de Saumur s'eft principalement
diftinguée . Auffitôt après l'horrible
attentat commis contre la Perfonne Sacrée du
Roi , Mefdames de France dépêcherent le fieur
Primois , Officier de leur Chambre , pour porter
à l'Abbaye de Fontevrault cette fatale nouvelle.
Ces Princeffes , pendant le féjour qu'elles ont fait
dans cette Abbaye où elles ont été élevées , fe
font concilié généralement le reſpect & l'amour de
toute la Province. C'étoit , pour les peuples qui
l'habitent , un nouveau motif de donner des
preuves éclatantes de leur zele. Outre les prieres
ordonnées par l'Evêque d'Angers dans toute l'étendue
de fon Dioceſe , le Clergé & les habitans
de la Ville de Saumur & de tous les lieux voiſins
ont fait des proceffions pendant neufjours confécutifs.
Ils ont terminé la neuvaine par une proceffion
générale , à laquelle la Nobleffe , la Magiftrature
& le Corps de Ville , ont affifté. Les aumônes
ont été fi abondantes , qu'elles ont fuffi
pour fecourir cinq cens pauvres familles .
comman-
Le 16 Janvier , le Régiment de Poitou , qui
eft en garnifon à Bethune , y fit chanter une
Meffe folemnelle dans l'Eglife paroiffiale de
Saint Waft , en action de grace du prompt
rétabliffement du Roi. M. de Fais ,
dant ce Régiment , donna un magnifique dîner
à toute la Nobleffe. L'après- midi , le Te Deum
fut chanté en mufique. On alluma enfuite un bu
cher , que le Régiment avoit fait dreffer fur la
principale Place , & auquel M. de Grimaldi ,
Lieutenant de Roi , mit le feu . Le Régiment fit
trois falves de moufqueterie , entremêlées de fix
falves de canon. Sur les dix heures du foir , commença
un bal , qui dura toute la nuit .
Les Officiers du Régiment du Roi , Cavalerie ,
210 MERCURE DE FRANCE.
célébrerent le 19 à Saint - Dizier , par une fête magnifique,
la convalefcence de Sa Majeſté. Ils firent
diftribuer des cocardes à tout le Régiment , &
trente fols à chaque Cavalier. Après le Te Deum ,
qui fut chanté au bruit de plufieurs falves d'artillerie
& de moufqueterie , il y eut feu d'artifice ,
illumination , fouper & bal. Quatre fontaines de
vin coulerent pour le peuple.
On écrit d'Avelnes , qu'à la même occafion le
Régiment de Cavalerie de Beauvillier a fait éclater
fon zele. M. de Chouppes , Major de ce
Régiment , s'eft diftingué en particulier par un re
pas fplendide , qu'il a donné à tous les Militaires
qui fe font trouvés dans la Ville .
res ,
Les lettres de la Ville d'Eu marquent que le 30
le Régiment d'Artois y a fait auffi chanter le Te
Deum. Ce Régiment , non content de témoigner
fon attachement à la Perfonne du Roi par des priea
donné des marques de fa charité , en faifant
diftribuer abondamment du pain à tous les
pauvres de la Ville & des Paroiffes voisines . Monfear
Jourdain , qui commande le Régiment , à
fait inviter au Te Deum toutes les perfonnes de
diftinction.
Les Juifs Portugais de Bordeaux & de Bayonne
fe font empreffés à l'envi d'adreffer des voeux aut
Ciel pour la guérifon du Roi , & de célébrer la
convalefcence de Sa Majefté. Leurs prieres pour
la confervation du Monarque & pour la profpérité
du Royaume font marquées au coin de la fidélité
& de la reconnoiffance. A Bayonne , ainfi qu'à
Bordeaux , les jours de leurs prieres & de leurs
actions de graces , ils ont fermé leurs Comptoirs
& leurs Boutiques , fe font abftenus de toute
forte d'affaires , ont obfervé un jeûne 24 heures ,
& ont diftribué d'abondantes aumônes.
MAR S. 1757 217
Le 3 Février , les Régimens de Royal Ecoffois
& d'Ogilvy , qui font partie de la Garniſon de
Berg- Saint-Vinox , firent chanter à cinq heures.
du foir , dans l'Abbaye de Saint-Vinox, un TeDeum
en mufique , en action de graces de la confervation
du Roi. L'Abbé de Saint - Vinox y officia en habits
pontificaux. Le Gouverneur & les Magiftrats de la
Ville , ainfi que tous les Officiers du Régiment de
l'Ile de France & des Dragons de la Reine , y
avoient été invités , & y affifterent . Au fortir de
P'Eglife , la compagnie fe rendit à l'Hôtel de Ville
, où le bal s'ouvrit dans une Salle extrêmement
décorée. Ce bal fut interrompu à neuf heures
& l'on paffa dans une autre Salle , où un magnifique
ambigu fut fervi fur plufieurs tables. Après
le repas , on rentra dans la Salle du bal ; il dura
jufqu'à fept heures du matin , & l'on y diftribua en
abondance toute forte de rafraîchiffemens. Cette
fête , qui a été complette en tous points , s'eft
faite aux dépens des Officiers des deux Régimens
Etrangers.
Selon les lettres écrites de Saint -Sauveur- le Vicomte
, le Régiment de Cavalerie de Caraman ,
& en particulier M. du Verger , Lieutenant - Colonel
de ce Corps , ont fignalé auffi leur zele par
une fête très- brillante .
Le Régiment des Cuiraffiers & celui de Royal
Rouffillon , à Haguenau ; la feconde Brigade du
Corps des Volontaires Etrangers , à Avranches
& les Officiers du Bataillon de Senlis , à Rocroy ,
n'ont pas célébré avec moins d'éclat le rétabliffe.
ment de la fanté de Sa Majeſté.
La nuit du 21 au 22 Janvier , à Provins en
Brie , toute la Ville Baſſe ſe trouva fubitement
inondée par la fonte des neiges . En plufieurs endroits
, il y avoit jufqu'à ſept pieds d'eau . Par
212 MERCURE DE FRANCE .
malheur , on avoit amaffé une grande quantité de
chaux dans quatre tanneries du quartier des Bénédictines.
L'eau a allumé cette chaux ; & cet accident
a produit un affreux incendie . Il y a eu plufieurs
maifons de brûlées. Le refte de la Ville ne
doit fon falut qu'à l'activité des Maire & Echevins
, & au zele avec lequel le Régiment de Vatan
a porté du fecours partout où il étoit nécef
faire.
Diverſes lettres annoncent que le 18 on a
fenti quelques fecouffes de tremblement de terre
en Franche-Comté & dans une partie de l'Alface.
Madame la Ducheffe de Coffé- Briffac fut préfentée
le 30 Janvier à Leurs Majeftés , & prit le
tabouret.
Le Roi a mis Madame la Vicomteffe de Choifeul
au nombre des Dames nommées pour ac
compagner Madame la Dauphine.
Le premier Février , M. le Comte de Saint -Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat , alla de la
part du Roi redemander les Sceaux à M. de Machault
, avec la démiffion de ſa Charge de Secretaire
d'Etat de la Marine. M. le Comte de Saint-
Florentin a reporté les Sceaux au Roi . M. de M.
de Machault s'eſt retiré à ſa terre d'Arnouville.
Le même jour , M. Rouillé , Miniftre & Secretaire
d'Etat , alla auffi de la part du Roi demander
au Comte d'Argenfon , Miniftre & Secretaire
d'Etat de la Guerre , la démiffion de fa charge.
Le Comte d'Argenfon eft parti pour fa terre des
Ormes- Saint -Martin , fituée en Touraine.
Le 31 Janvier , le Roi affifta au Service qui fut
célébré dans la Chapelle pour le repos des ames
des Chevaliers de l'Ordre du Saint-Elprit , morts
dans le cours de l'année derniere. L'Evêque de
Strafbourg , Prélat - Commandeur , officia à la
MARS. 1757. 213
Meffe , & elle fut chantée par la Mufique.
Le jour de la Purification de la Sainte Vierge ,
les Chevaliers Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Efprit , s'étant affemblés vers les
onze heures du matin dans le cabinet du Roi , Sa
Majeſté tint un Chapitre . La profeffion de Foi ,
& l'information des vie & moeurs du Prince de
Beauvau , du Marquis de Gontaut , du Comte de
Maillebois , du Marquis de Bethune , du Marquis
d'Aubeterre & du Comte de Broglie , qui avoient
été proposés le premier Janvier pour être Chevaliers
ayant été admifes , ils furent introduits dans
le cabinet de Sa Majeſté , & reçus Chevaliers de
l'Ordre de Saint Michel. Le Roi fortit enfuite de
fon appartement pour aller à la Chapelle . Sa Majefté
devant laquelle les deux Huiffiers de la
Chambre portoient leurs Maffes , étoit en manteau
, le collier de l'Ordre pardeffus , ainfi que
celui de l'Ordre de la Toifon d'or. Elle étoit
précédée de Monſeigneur le Dauphin , du Prince
de Condé , du Comte de Charolois , du Comte
de Clermont , du Prince de Conty , du Comte de
la Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthievre
, & des Chevaliers , Commandeurs & Officiers
de l'Ordre. Les nouveaux Chevaliers en
habits de Novices , marchoient entre les Chevaliers
& les Officiers . Le Roi affifta à la Bénédic
tion des Cierges & à la Proceffion qui fe fit dans
la Chapelle. Après la grand'Meffe , célébrée par
l'Evêque Duc de Langres , Prélat- Commandeur ,
Sa Majesté monta à fon trône , & revêtit des
marques de l'Ordre du Saint- Efprit les nouveaux
Chevaliers . Le Prince de Beauvau , le Marquis de
Gontaut & le Comte de Maillebois , eurent pour
Farreins le Duc d'Ayen & le Maréchal Duc de
Belle-Ifle. Les parreins du Marquis de Béthune ,
214 MERCURE DE FRANCE.
du Marquis d'Aubeterre & du Comte de Broglie ,
furent le Comte de Lautrec & le Marquis de
Montal. Cette cérémonie étant finie , le Roi fut
reconduit à fon appartement en la maniere accoutumée.
Le 6 , le Roi admit à fon Confeil d'Etat , en
qualité de Miniftres , M. le Marquis de Paulmy ,
Secretaire d'Etat ayant le Département de la
Guerre , & M. de Moras , Contrôleur Général
des Finances.
Sa Majefté a donné à M. le Comte de Saint-
Florentin , Miniftre & Secretaire d'Etat , le Département
de Paris , dont étoit chargé M. le
Comte d'Argenſon.
Elle a difpofé de la charge de Secretaire d'Etat
au Département de la Marine , en faveur de M.
de Moras , à qui Elle conferve en même temps la
place de Contrôleur Général des Finances.
Le Roi a confervé par un brevet à M. de Machault
tous les honneurs attachés à la Dignité de
Garde des Sceaux de France.
On a célébré le 10 Février dans l'Eglife de la
Paroiffe du Château , pour le repos de l'ame de
Madame Henriette de France , le Service fondé
par Monfeigneur le Dauphin. Ce Prince , Madame
la Dauphine , Madame , & Mefdames Victoire
, Sophie & Louife , y ont affifté.
Le 12 , M. le Duc de Duras fut reçu & prit
féance au Parlement , en qualité de Pair de France.
M. le Duc d'Orléans , M. le Prince de Condé
, M. le Comte de Clermont , M. le Prince de
Conty , le Comte de la Marche , Prince du Sang ,
& MM. les Ducs d'Uzés , de Luynes , Maréchal
Duc de Richelieu , de la Force , de Luxembourg ,
de Villeroi , de Saint- Aignan , Maréchal Duc de
Noialles , d'Aumont , de Fitz -James , d'Antin ,
1
MARS. 1757. 215
de Chaulnes , Prince de Soubize , Duc de Rohan-
Rohan , de Villars - Brancas Lauraguais , Prince
de Monaco , Duc de Valentinois , de Biron , de
la Valliere , de Fleury , Maréchal de Belle - Ifle
Duc de Gifors , fe trouverent à fa réception.
On a reçu avis que les Vaiffeaux le Lys & le Neptune
, de la Compagnie des Indes , étoient arrivés
l'un le 7,
l'autre le ro de Février , au Port de
P'Orient ; & que le Vaiffeau le Duc d'Aquitaine ,
appartenant à la même Compagnie , avoit rélâché
le 10 du mois dernier à Liſbonne. Ainfi la
nouvelle de la prife de ce dernier Bâtiment
Anglois étoit fans fondement.
par les
Ŏn mande de Dunkerque , que le Capitaine
Dhondt , commandant le Corfaire le Comte de
Saint Germain , de ce Port , y a conduit les Navires
Anglois la Penelope , de 180 tonneaux , chargé
de cacao , de bois pour teinture , de vin & de
fruits , & l'Anne- Elifabeth , de 120 tonneaux
chargé de beurre & de biere,
Le même Corfaire s'eft emparé de deux autres
Bâtimens Anglois , appellés l'un le Triton , de
120 tonneaux ; l'autre le Hennefey , de 100 tonneaux
, qui ont été conduits au Havre , & qui
font tous deux chargés de bled , d'orge & d'autres
grains.
Le Corfaire le Duc de Penthievre , de Dunker
que , commandé par le Capitaine de Lifle , s'eft
rendu maître du Brigantin Anglois le Jean &
Jeanne , de 70 tonneaux , chargé de farine & de
couperofe , & l'a fait conduire à Calais,
Le Capitaine Louis Bray , commandant le Cor
faire le Marquis de Villequier , de Boulogne , a
auffi conduit à Calais les Navires Anglois le
Hampfire , de so tonneaux , chargé de vin , &
PEléonore , de 120 tonneaux , dont le charge
216 MERCURE DE FRANCE.
ment confifte en 126 boucauts de tabac.
On apprend encore par des lettres écrites de
Calais , que le Corfaire le Danglemont , de ce
Port, y eft rentré avec le Navire Anglois le Jean
Anne, de 70 tonneaux , chargé de 252 barrils de
faumon falé .
Les Navires Anglois le Mindhede , de 140 tonneaux
, chargé de fucre , & l'Amitié , de 100 tonneaux
, dont le chargement eft compofé de beurre
, de cuirs & de morue feche , ont été pris par
le Corfaire le Machault , de Granville , dont eft
Capitaine le fieur Magnonnet ; & ils font arrivés ,
le premier à Granville , & l'autre au Havre.
>
Il est arrivé à Dieppe deux Bâtimens Anglois
appellés , l'un le Démontant , de Londres , de 80
tonneaux ; l'autre l'Eliſabeth , de so tonneaux
ayant chacun un chargement compofé de grains.
Ils ont été pris par les Corfaires le Gros Thomas ,
de Boulogne , & le Hardi Mendiant , de Dunkerque.
Le Capitaine Canon , commandant le Corfaire
le Prince de Soubize , de ce Port , s'eft rendu maî .
tre du Navire le Williams de Cork , de 180 tonneaux
, chargé de beurre & de boeuf , qui a été
conduit àSaint- Vallery fur Somme.
à
Le Navire Anglois le Prince de Galles , de 200
tonneaux , richement chargé , a fait naufrage
deux lieues de Boulogne. L'équipage compofé de
treize hommes a été fauvé , & l'on efpere que la
cargaiſon fera recouvrée en entier .
Le Petit Jean , autre Navire Anglois , chargé
de foude , de raifins , d'anil & d'amandes , a été
conduit à la Rochelle par le Corfaite le Mentrofier ,
de de Port.
On a été informé que le Capitaine Gautier , qui
commande le Corfaire le Furet , de Bordeaux ,
s'eft
MARS. 1757. 217
s'eft emparé d'un Navire Anglois de 3 50 tonneaux,
armé de 10 canons , chargé d'indigo , de fucre ,
de bois de campeche & de coton.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
La blessure du Roi a suscité une grande inquiétude à travers le Royaume. Les habitants, qu'ils soient en ville ou à la campagne, ont suspendu leurs activités pour prier dans les églises pour sa guérison. La ville de Saumur s'est particulièrement distinguée en organisant des processions et des prières pendant neuf jours consécutifs, terminées par une procession générale à laquelle ont assisté la noblesse, la magistrature et le corps de ville. Des aumônes abondantes ont été distribuées pour secourir cinq cents pauvres familles. Plusieurs régiments ont célébré la convalescence du Roi par des messes solennelles, des Te Deum, des feux d'artifice et des bals. Le Régiment de Poitou à Béthune, le Régiment du Roi à Saint-Dizier, et d'autres régiments à Avranches, Rocroy et Haguenau ont participé à ces célébrations. Les Juifs Portugais de Bordeaux et de Bayonne ont également prié pour la guérison du Roi et ont distribué des aumônes. À Berg-Saint-Vincent, les régiments de Royal Écossais et d'Ogilvy ont chanté un Te Deum, suivi d'un bal et d'un repas. Le Régiment de Cavalerie de Caraman et d'autres unités ont également célébré le rétablissement du Roi par des fêtes brillantes. À Provins, une inondation et un incendie ont causé des dégâts, mais l'intervention rapide des autorités et du Régiment de Vatan a limité les pertes. Des tremblements de terre ont été ressentis en Franche-Comté et en Alsace. La Duchesse de Cossé-Brissac a été présentée au Roi, et plusieurs changements ministériels ont eu lieu, notamment la démission de Machault et d'Argenson, remplacés par Saint-Florentin et Moras. Le Roi a assisté à une messe pour les âmes des Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit décédés et a reçu de nouveaux Chevaliers. Il a également admis Paulmy et Moras au Conseil d'État. Un service a été célébré pour l'âme de Madame Henriette de France, et le Duc de Duras a été reçu au Parlement en tant que Pair de France. En mars 1757, plusieurs événements maritimes notables ont été rapportés. Deux bâtiments anglais, le Démontant et l'Elisabeth, chargés de grains, ont été capturés par les corsaires français le Gros Thomas et le Hardi Mendiant. Le capitaine Canon, à bord du corsaire le Prince de Soubize, a pris le contrôle du navire Williams de Cork, chargé de beurre et de bœuf, et l'a conduit à Saint-Valery-sur-Somme. Le navire anglais le Prince de Galles, richement chargé, a fait naufrage à deux lieues de Boulogne, mais son équipage de treize hommes a été sauvé et la cargaison est espérée récupérée en entier. Le Petit Jean, un autre navire anglais chargé de soude, de raisins, d'anil et d'amandes, a été conduit à La Rochelle par le corsaire le Mentorier. De plus, le capitaine Gautier, commandant le corsaire le Furet de Bordeaux, s'est emparé d'un navire anglais de 350 tonneaux, armé de 10 canons et chargé d'indigo, de sucre, de bois de Campeche et de coton.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 187-200
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 15 Février, jour anniversaire de la naissance du Roi, on chanta le [...]
Mots clefs :
Cérémonie, Anniversaire du roi, Honneurs, Régiments, Bataillons, Gendarmerie, Évêque, Mandement, Te Deum, Duc, Bal, Règlement, Maréchal, Sceaux, Corsaires , Navires anglais, Marchandises, Compagnies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE 15 Février , jour anniverfaire de la naiffance
du Roi , on chanta le Te Deum dans l'Eglife Notre-
Dame , Paroiffe du Château . M. le Comte de
Noailles , Gouverneur de Verfailles , y affitta ,
étant accompagné des Officiers du Bailliage,
Après la cérémonie , il alluma le feu , qui avoit
été préparé vis- à- vis de l'Eglife. Les Invalides ,
chargés de la garde de cette Ville , firent une triple
falve de moufqueterie. Il y eut expofition du
Saint-Sacrement Salut & Te Deum , dans les
autres Eglifes , ainfi que dans celle de Notre-
Dame. Le foir on fit des feux dans les rues , &
toutes les maifons furent illuminées.
>
Le Roi a accordé les honneurs de Grand-
Croix de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
à M. de Crémille , Commandeur de cet Ordre ,
Lieutenant- Général des Armées de Sa Majesté ,
Gouverneur d'Aire , & Infpecteur Général de
l'Infanterie , de la Cavalerie & des Dragons.
Le Roi a ordonné que chacun des Bataillons de
fon Infanterie , tant Françoife qu'Etrangere , fûr
pourvu d'une piece de canon à la Suédoife. Il fera
employé dans chaque Bataillon , pour la manoeu
vre de ces pieces de campagne , un Sergent &
feize Soldats , qui auront une haute paie,
Sa Majesté a réfolu de porter à douze cens quarante
hommes le Corps de fa Gendarmerie , aulieu
de huit cens huit , à quoi il eft actuellement.
188 MERCURE DE FRANCE.
Pour cet effet , les feize Compagnies qui compofent
ce Corps , feront mifes , de quarante- huit
Gendarmes ou Chevaux - Legers , dont elles font
formées , à foixante- quinze non compris les
deux Trompettes de chacune defdites Compagnies
, & indépendamment des huit Timbaliers
attachés aux huit Eſcadrons du Corps. Des vingtfept
hommes ordonnées d'augmentation par compagnie
, il y en aura quatorze à la premiere Brigade
, & treize à la feconde.
M. le Comte de Saint - Florentin , Miniftre &
Secretaire d'Etat , a été élu par l'Académie Royale
des Belles-Lettres , pour remplir la place d'Académicien
Honoraire , qui vaquoit par la mort de
M. le Marquis d'Argenfon.
Sa Majeſté a nommé Confeiller d'Etat M. Bertier
de Sauvigny , Intendant de la Généralité de
Paris.
Les Evêques de Bretagne , affemblés à Rennes
pour les Etats de la Province , ont donné le 11 de
ce , mois un Mandement , par lequel ils inftituent
à perpétuité une Fête à l'honneur des Saints Anges
Gardiens , pour remercier Dieu d'avoir ſauvé
le Roi de l'horrible attentat commis contre fa
Perfonne. Cette Fête fera célébrée tous les ans le
5 Janvier , mais cependant fans être chomée.
M. l'Evêque de Caftres a fait éclater fon zele, en
faifant chanter un Te Deum en mufique dans fa
Cathédrale & en donnant à toutes les perfonnes
de marque , qui fe trouvoient dans la Ville , un
fplendide repas , pendant lequel vingt- quatre
Muficiens exécuterent un très- beau Concert. Au
fortir de table , ce Prélat diftribua deux cens médailles
, & fit tirer une Loterie , dont chaque
billet portoit un lot . En même temps , par ordre
des Officiers Municipaux de la Ville , plufieurs
AVRIL. 1757 . 189
fontaines de vin coulerent , & l'on diſtribua au
peuple un boeuf & plufieurs moutons.
Le 20 Février , M. le Duc de Mirepoix , Commandant
en chef dans le Languedoc , célébra à
Montpellier , par une fête des plus éclatantes , la
convalefcence du Roi . On chanta dans l'Eglife Cathédrale
un Te Deum en mufique, auquel l'Evêque
de cette Ville officia. M. le Duc de Mirepoix y
affifta , accompagné de toute la Nobleffe , & des
Officiers de la Garnifon. La Cour des Comptes ,
Aides & Finances , s'y rendit en robes de cérémonie
, & elle donna l'exemple à tous les autres
Corps , de concourir à la folemnité d'un acte de
piété , dans lequel tout étoit fi intéreflant. Après
le Te Deum , il y eut une triple falve de l'artille
rie de la Ville & de la Citadelle , ainfi que de la
moufqueterie de la Garniſon , qui étoit en bataille
fur le rempart, Dès que la nuit fut venue , on tira
un très-beau feu d'artifice dans la Place de l'Hôtel
de Ville , dont les avenues depuis l'Hôtel du
Gouvernement étoient ornées d'Arcs de Triomphe
éclairés par une prodigieufe quantité de pots
afeu. Toutes les façades de l'Hôtel du Gouverment
étoient illuminées, depuis le rez -de- chauffée
jufqu'au toit , par des lampions qui en deffinoient
l'architecture , & qui dans les divers maffifs formoient
alternativement le Chiffre & les Armes de
Sa Majefté. M. le Duc de Mirepoix fit fervir un
fouper fplendide. La principale table qui étoit de
cinquante couverts , & en fer à cheval , ne fut
remplie que par les Dames les plus qualifiées. Il y
eut plufieurs autres tables , & outre cela on avoit
dreffé dans diverfes Salles des Buffets , où l'on
trouvoit abondamment en mets chauds & froids
tout ce qu'on pouvoit defirer. Un Bal qui dura
jufqu'au jour , termina cette brillante fête , à lag
190 MERCURE DE FRANCE.
quelle tous les habitans de cette Ville s'emprefferent
d'ajouter un nouvel éclat , en illuminant entiérement
les façades de leurs maifons , la plupart
en flambeaux de cire blanche. Des fontaines de
vin coulerent dans différens quartiers pour le
peuple qui , par fes danfes & par les acclamations
réitérées , témoigna la vivacité de fon amour pour
fon Souverain M. le Duc de Mirepoix devoit
partir hier pour retourner à la Cour ; mais il a
différé fon voyage , afin d'affifter au Te Deum
que la Cour des Comptes , Aides & Finances , doit
faire chanter demain avec beaucoup de pompe
dans la Chapelle du Palais .
Le Roi ayant jugé à propos de retenir les Sceaux,
& de faire fceller en fa préſence , Sa Majeſté donna
le 26 Février un Réglement , par lequel Elle a
déclaré fes intentions fur ce qu'Elle vouloit être
obfervé en cette occafion. Par ce Réglement ,
Elle a fait choix de MM. Feydeau -de Brou
Dagueffeau , de Bernage , Dagueffeau - de Frefne,
Trudaine & Poulletier , Confeillers d'Etat ordinaires
, pour avoir féance & voix délibérativedans
ce Confeil , avec fix Maîtres des Requêtes ,
que Sa Majefté choifira au commencement de
chaque quartier , & avec le Confeiller du Grand
Confeil, grand Rapporteur, qui fe trouvera de fervice.
Le 4 Mars , le Roi tint le Sceau dans la piece qui
précede la Chambre de Sa Majesté , & qui avoit
été préparée à cet effet. En conféquence de ce que
Sa Majesté a réglé , les fix Confeillers d'Eta: ordinaires
, ci - deffus nommés y affifterent , étant
affis des deux côtés du Bureau fur des tabourets ;
fçavoir , à droite , MM. Feydeau- de Brou , de
Bernage & Trudaine ; à gauche , MM . Dagueffeau
, Dagueffeau- de Frefne & Poulletier. MM.
Gagnat de Longay , Bignon , Mérault-de VilleAVRIL
1757. 191
fit
ron , Pouyvet de la Bliniere , de Gourgues &
Turgot , Maîtres des Requêtes choifis par le Roi
pour rapporter au Sceau pendant ce trimestre , &
M. de Baraffy , Grand Rapporteur de Service
étoient debout autour du fauteuil de Sa Majeſté .
Les Huiffiers de la Chancellerie ont tenu les portes.
M. le Maréchal - Duc de Richelieu , premier
Gentilhomme de la Chambre du Roi , & M. le
Duc d'Ayen , Capitaine des Gardes du Corps ,
étoient derriere le fauteuil de Sa Majesté. M. Sauvage
, Grand Audiencier de France en quartier
qui étoit debout à droite après M. Trudaine ,
la préfentation des lettres dont il étoit chargé.
Les Maîtres des Requêtes & le Grand Rapporteur,
firent le rapport de celles qui les concernent.
M. Chupin , Garde des Rôles , & M. Brillon-
Duperon , Confervateur des Hypotheques , préfenterent
; le premier , les provifions pour charges
& offices , le fecond les lettres de ratification de
rentes fur les revenus du Roi. Puis les Secretaires du
Roi firent lecture des lettres de grace , lefquelles furent
délibérées par les Confeillers d'Etat & Maîtres
des Requêtes préfens au Sceau , & réfolues par le
Roi. Après les rapports faits , le Roi indiqua le
premier Sceau à la quinzaine. Les Sceaux ayant
été remis dans leur boete , M. de Champcenetz ,
premier Valet de Chambre du Roi , qui les avoit
apportés , les reprit fur le Bureau pour les remporter.
Sa Majefté fe leva , & fut reconduit à la
porte de fa chambre par les Confeillers d'Etat
Maîtres des Requêtes & Grands Officiers de la
Chancellerie . Ce Sceau eft le premier que le Roi
ait tenu depuis fon avénement à la Couronne.
Louis XIV en tint onze en 1672 , après la mort
du Chancelier Seguier.
Le 28 Février , M. Seguier , Avocat, Général
192 MERCURE DE FRANCE.
au Parlement de Paris , fut élu , pour remplir la
place vacante dans l'Académie Françoiſe par la
mort de M. de Fontenelle .
+ Le Roi a nommé Maréchaux de France MM . le
Marquis de Senecterre , le Marquis de la Tour- '
Maubourg , le Comte de Lautrec , le Duc de
Biron , le Duc de Luxembourg, le Comte d'Eſtrées,
le Lord Clare Comte de Thomond , & le Duc de
Mirepoix.
Le 10 Mars , pendant la Meffe du Roi , M. le
Prince Conftantin de Rohan , Premier Aumônier
de Sa Majefté , a prêté ferment , comme Evêque
de Strasbourg , entre les mains du Roi.
"
Le 6 Mars , l'Académie royale des Belles - Lettres
, conduite par M. le Comte de Saint - Florentin
, préſenta au Roi trois volumes de fes Mémoires.
M. de Guignes & M. d'Anville de cette Académie
, préfenterent en même temps à Sa Majeſté
, l'un, trois volumes de l'Hiftoire des Huns &
autres Nations Tartares ; l'autre , une nouvelle
Carte des côtes de la Grece & de l'Archipel , avec
un Mémoire relatif à cette Carte mis fouspreffe
à l'Imprimerie royale , & dans lequel l'Auteur
rend compte des moyens qui ont principalement
contribué à la compofition de l'Ouvrage .
>
Sa Majesté a accordé le Régiment d'Infanterie
royal Comtois , vacant par la promotion de M.
le Marquis de Roquépine au grade de Maréchal
de Camp , à M. le Comte de Puységur , Colonel
du Régiment de Forez ; le Régiment de Forez , à
M. le Marquis de Chaumont- Bernage , Colonel
dans les Grenadiers de France ; le Régiment de
Trainel , vacant par la promotion de M. le Marquis
de Trainel au grade de Maréchal de Camp ,
à M. le Comte de Brancas , Colonel dans les Grenadiers
de France ; le Régiment de Cavalerie
vacant
AVRIL. 1757. 193
vacant par la promotion de M. le Comte d'Egmont
au grade de Maréchal de Camp , à M. le Duc
de Charoft ; & les deux places de Colonels que
M. le Marquis de Chaumont-Bernage & M. le
Comte de Brancas rempliffoient dans les Grenadiers
de France , à M. Rouillé-de Roiffy & à M.'
le Comte de la Luzerne.
La Compagnie , qui vaquoit dans le Régiment
des Gardes Suiffes par la mort de M. de Caftella ,
a été donnée à M. de Caftella fon frere , Capitaine
au Régiment de Planta . MM. de Caſtella ont été
fept freres au ſervice de Sa Majefté , & trois y font
morts.
Le 6 du même mois , en action de graces de la
conſervation du Roi, on a chanté dans l'Eglife Mé,
tropolitaine , conformément au Mandement donné
par l'Archevêque de Paris , une Meffe folemnelle
, & enfuite le Te Deum, en mufique. M. l'Ab
bé de Saint-Exupery , Doyen , a officié. Le lendemain
, le Chapitre a fait remettre des aumônes
pour les pauvres aux Curés des huit Paroiffes de la
Cité , & de celles de ces Eglifes fujetes.
M. le Prince Conftantin-de Rohan , Evêque de
Strasbourg , fut facré le même jour dans la Chapelle
du Séminaire de Saint Sulpice , par M. le
Cardinal de la Rochefoucaud , affifté des Evêques
de Digne & de Saint - Omer.
Le 14, M. l'Evêque d'Autun fut reçu dans l'A
cadémie Françoiſe à la place de M. le Cardinal de
Soubife , & il prononça fon Difcours de remer
ciement , auquel M. Dupré-de S. Maur répondit
au nom de l'Académie. Après cette réponſe ,
M. d'Alembert lut des Réflexions fur l'ufage & fur
l'abus de la Philofophie dans les matieres de goût.
Nous donnerons un extrait des deux Diſcours
'dans le fecond Volume,
I.Vol, I
194 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Don de Dieu , de Calais , y a
fait conduire le Brigantin Anglais les Trois Freres
, de Sunderland , chargé de charbon de terre ,
dont il s'eft emparé.
Un Navire Anglois , de 220 tonneaux , armé
de fix petits canons , ayant pour cargaison 1400
barrils de goudron , 4 barrils de thérébentine , des
merrains & quelques cuirs , a été pris par le Corfaire
le Saint - Louis , de Dunkerque , qui l'a conduit
à Boulogne.
Il eft arrivé dans le même Port un Bateau de
so tonneaux , chargé de fel , dont le Corfaire
le Marquis -de Vilequier s'eft rendu maître .
Le Capitaine Lamy , qui commande le Procu
veur , autre Corfaire de Boulogne , s'eft emparé
des Navires l'Espérance , de Yarmouth ; le Change
& la Chriftine , de Dyfant en Ecoffe ; & il les
a rançonnés pour $ 60 livres fterlings.
Les Navires Anglois le Comte d'Holderneſs ,
de
120 tonneaux , chargé de vin & de quelques autres
marchandifes ; la Bonne Intention , dont le
chargement confifte en orange & citrons ; & un
Bateau de 30 tonneaux , chargé de cidre & de
quelques paquets de poiffon fec , ont été conduits
au Havre par les Corſaires la Favorite &
l'Entreprenante , de ce Port.
Le Navire la France , d'Irlande , de 70 tonneaux
, chargé d'huile d'olive , d'oranges & de
citrons , a été pris par le Corfaire le Machault
de Granville , qui l'a conduit à Morlaix . Le même
Corfaire s'eft rendu maître d'un autre Navire,
Anglois de 100 tonneaux , chargé d'indigo , de
café , de bois pour teinture , & de drogues pour
la Médecine , qui eft arrivé à Roscoff,
Il a été conduit à Saint-Malo deux Bâtimens
Anglois , l'un chargé de citrons & d'oranges ,
AVRIL. 1757. 195
J
pris par le Corfaire la Sauterelle , de Breft ; &
Pautre chargé de fel , pris par les Corfaires la
Vengeance & la Comteffe de Bentheim.
Le Corfaire le Bart , de Calais , Capitaine
François Potier, s'eft emparé de deux petits Brigantins
Anglois , qu'il a rançonnés pour la fomme
de quatorze mille livres.
>
Le Corfaire le Machault , de Granville , ya'
envoyé le Navire la Providence , de Darmouth
de 100 tonneaux , venant de la Jamaïque avec
une cargaison qui confifte en 160 barrils de brai
250 barriques de ris , 14 boucauts de cafcarille
so planches & 8000 livres de bois des Indes.
>
Le Navire Anglois la Marie , de la Nouvelle
Yorck , de 150 tonneaux , chargé de café , d'indigo
, de dents d'élephant , de bois de Campeche,
&c. pris par le Corfaire le Scot , de Saint-Ma
lo , s'eft échoué le 23 du mois dernier à la côte de
Barfleur. On a fauvé fa cargaiſon.
Le même Corſaire a enlevé aux Anglois le Bateau
la Marguerite , de Cherbourg , chargé de
glaces brutes : ce Bateau s'étoit auffi échoué ,
mais il a été relevé & conduit à Barfleur.
Le fieur de Breville , commandant le Corfaire
la Vengeance, de Saint-Malo , s'eſt rendu maître
d'un Navire Anglois dont la cargaison , qui eft
eftimée deux cens mille livres , confifte en ballots
de foyeries, caiffes de drogues , & autres marchandifes
propres pour la traite des Negres.
On mande de Breft , que le Corfaire la Comteffe
de Bentheim, de Saint-Malo , a relâché dans ce pre
mier Port , où il a conduit le Navire Anglois
Affomption , allant de la Jamaïque à Londres
chargé de fucre & de café.
Le Navire l'Afrique , de Plymouth , chargé
dessobarriques de fardines , & de 130 barrils d'é
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
tain , a été pris par le Corfaire l'Intrépide , de
Bayonne , où il a été conduit.
Les lettres écrites de Bayonne , marquent que
le Corfaire l'Aurore , de ce port , Capitaine le
fieur Lavernis , a pris & y a conduit les Navires
Anglois la Rebecca , de Hul , de 200 tonneaux
armé de fix canons, chargé de 1400 barrils de goudron
; l'Entreprise , deLondres , de 160 tonneaux,
chargé de tabac en feuilles , & le Planter , de
Montfarrat , de 200 tonneaux , ayant pour
chargement
340 boucauts de fucre.
Le même Corfaire a fait conduire à Saint-Jeande-
Luz un autre Bâtiment Anglois , dont la cargaifon
eft compofée de 600 quintaux de morue
verte & féche.
Le Capitaine Jean Vergez , commandant le
Diligent , autre Corfaire de Bayonne , y a fait
conduire le Navire Anglois l'Edouard & Susanne,
de 160 tonneaux , chargé de fucre.
Le Capitaine Potier , commandant le Corfaire
l'Amiral Bart , de Calais , étant fur fa croifiere
près des côtes d'Angleterre découvrit un Brigantin
Anglois de cent cinquante tonneaux . A la vue du
Corfaire , ce Brigantin fe réfugia ſous le canon
des trois Forts de Haftings. Quoique le Capitaine
Potier n'eût que quatre canons , il attaqua le Bâtiment
ennemi , & il alloit l'aborder , lorſque l'équipage
Anglois prit le parti d'échouer . Sur ces
entrefaites parut un autre Navire que le Corfaire
enleva , & qu'il amena à Calais . Ce dernier Bâtiment
, qui fe nomme le Waterborn , eft de Boſton
dans la Nouvelle Angleterre. Il venoit de la Jamaïque
, & alloit à Londres. Sa charge eft eftimée
deux cens mille livres. C'eft la quatorzieme
prife qui ait été conduite à Calais depuis trois
mois , &la feptieme depuis le 18 jufqu'au 30 du
mois dernier.
AVRIL. 1757.
197
Ön mande de Marfeille , que le Corfaire le Colibry
, de 12 canons , & de 120 hommes d'équipage
, commandé par le Capitaine Georges-René
de Pleville-le Pelley , s'eft emparé des Navires Anglois
la Reine de Naples , allant de Gallipoly å
Londres , avec un chargement d'huile & de foie ;
le Guillaume , allant de Falmouth à Civita-Vecchia
, chargé d'étaim & de harengs , & la Marie
allant d'Yarmouth à Naples , & dont la charge
confiftoit en harengs & en plomb.
Selon des lettres de Toulon , un Grec établi depuis
quelques années en Provence s'embarqua der.
niérement fur une Tartane , dont l'équipage con
fiftoit feulement en trois François & trois Gênois.
Ce Bâtiment ayant été enlevé par un Corſaire Anglois
, monté de douze hommes ; le Capitaine du
Vaiffeau ennemi fit paffer le Grec & les trois Gênois
fur fon bord ; & y ayant laiffé trois Anglois ,
il monta fur la Tartane avec le refte de fon équipage.
Le Grec faifit une occafion favorable , qui
fe préfenta. Il tua lui feul les trois Anglois , à qui
leur Commandant avoit confié la garde du Corfaire.
Ayant abordé enſuite la Tartanne , il la reprit
avec le fecours des trois François & des trois Gênois.
Il a conduit à Toulon le Bâtiment , dont il
s'eft emparé.
On mande de Calais , que le Corfaire le Bart ;
de ce Port ' , commandé par le Capitaine Potier ,
y a conduit le Navire Anglois le Winterborn , de
130 tonneaux , chargé de fucre & d'autres marchandifes.
200
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne ,
s'eft rendu maître d'un Navire Anglois , de
tonneaux , qui revenoit de la Jamaïque avec une
cargaifon compofée de fucre , de tafia & de bois
d'Acajou.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Gros Thomas , du même Port , a
conduit à Calais le Navire l'Elifabeth & Catherine,
de 70 tonneaux , chargé de beurre & de
cuirs.
Le Tapageur & le Procureur , autres Corfaires
de Boulogne , fe font emparés , le premier de
deux Bâteaux Anglois , chargés l'un de bled ,
Pautre de charbon de terre , & le fecond du Navire
la Comteffe de Murray , de 90 tonneaux , chargé
de faumon falé .
Les Corfaires le Comte de Saint- Germain , de
Dunkerque , & le Don de Dieu , de Calais , ont
fait conduire à Boulogne un Bâteau de 70 tonneaux
, chargé d'oranges & de citrons , & le Brigantin
le Thomas David , de 120 tonneaux ,
chargé de grains.
Il eft arrivé à Fécamp un Navire Anglois de 220
tonneaux , armé de 8 canons , & de 37 hommes
d'équipage. Sa cargaiſon confifte en 1123 barrils
de poudre de guerre , en armes à feu de toutes
efpeces , en foyeries , clincailleries , & c. Ce Navire
a été pris par le Capitaine Canon , commandant
le Corfaire le Prince de Soubise , de Dunkerque.
Une prife Angloiſe faite par le Corſaire le Machault
, de Grandville , a échoué à la côte de
Langrune en Baffe Normandie ; mais on a fauvé
la cargaifon , compofée de 300 cuirs , de 2000
barrils de beurre , & de 1960 morues féches.
Le Corfaire le Comte de Clermont , de Saint-
Malo , commandé par le Capitaine Colin-de la
Brifelaine , s'eft emparé le troifieme jour de fa
croifiere , d'un Navire Anglois , de 240 tonneaux
, venant de la Jamaïque , & dont la charge
eft eftimée deux cens mille livres . Cette prife
que le Capitaine Brifelaine a conduite lui- même à
AVRIL. 1757. 199
k
Saint-Malo , avoit été faite d'abord par un Cor
faire de Bayonne , & lui avoit été enlevée par un
Armateur Anglois , fur qui le Corfaire le Comte
de Clermont l'a repriſe.
> Le Scott , autre Corfaire de Saint - Malo Capitaine
Pattard, s'eft auffi rendu maître du Navire
Anglois le Hardi , de 180 tonneaux , chargé de
fucre , de café , de coton & d'autres marchandifes
qu'il avoit prifes à la Nouvelle York .
On apprend par des lettres écrites de Bayonne,
que les Corfaires la Levrette & le Dauphin , de
ce Port , fe font emparés des Navires Anglois la
Suverne & le Louis , de Londres , de 250 tonneaux
chacun , & l'Owaftel , de Holt . Ces Bâtimens
font chargés , le premier de tabac & de fer ,
le fecond de fucre , de café & de tafia , & le troifieme
de tabac & de merrains.
de 70
Les Navires Anglois le Robert , de la Virginie ,
de 130 tonneaux , chargé de tabac , de fucre & de
pelleteries , & l'Endeavour , de Briſtol ,
tonneaux , dont la cargaifon eft composée d'hui
le , de poiffon & de morue verte , ont été pris
par les Corfaires l'Aimable Dauphin , de Ciboure
& l'Espérance , de Louisbourg , qui les ont
fait conduire à Bayonne.
>
Les Corfaires le Toulousain , le Faucon , le Té
lémaque & le Saint-Antoine , dit le Colibri , de
Marſeille , y ont conduit les Navires Anglois
l'Aigle , de Yarmouth , de 160 tonneaux , armé
de 2 canons , chargé de plomb & de harengs ; la
Vierge , de Bristol , de 130 tonneaux , chargé
de faumon & de morue ; le Harril , de Liverpool
, de 120 tonneaux , armé de 6 petits canons ,
chargé d'eau-de- vie & d'huile ; la Diane , de
Lynn , de 150 tonneaux , chargé de fromage , de
plomb & de harangs , & la Marie , qui a auffi
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
un chargement de harengs & de plomb.
On mande de Marfeille , que M. Pigache ;
Lieutenant de Vaiffeau , commandant le Vaiffeau
du Roi l'Hippopotame , armé en courfe , s'eft rendu
maître , à la hauteur de l'Ile Fromentiere
du Corfaire Anglois le Conftantin , de 18 canons ,
& de 130 hommes d'équipage.
>
Le Capitaine Macquet , qui commande le Corle
Don de Dieu , de Calais , a fait conduire à faire
Dunkerque le Navire Anglois les Trois Freres , de
110 tonneaux , chargé de charbon de terre , dont
il s'eft emparé.
Un Brigantin de 100 tonneaux , chargé d'eaude-
vie , de vin du Rhin , & de plufieurs autres
marchandiſes , a été pris par le Corfaire l'Epervier
, de Calais , & y a été conduit .
Le 17 Mars , les Actions de la Compagnie des
Indes étoient à quinze cens dix livres : les Billets
de la premiere Loterie Royal , à neuf cens quarante,
Ceux de la feconde & de la troisieme Loterie
n'avoient point de prix fixe.
LE 15 Février , jour anniverfaire de la naiffance
du Roi , on chanta le Te Deum dans l'Eglife Notre-
Dame , Paroiffe du Château . M. le Comte de
Noailles , Gouverneur de Verfailles , y affitta ,
étant accompagné des Officiers du Bailliage,
Après la cérémonie , il alluma le feu , qui avoit
été préparé vis- à- vis de l'Eglife. Les Invalides ,
chargés de la garde de cette Ville , firent une triple
falve de moufqueterie. Il y eut expofition du
Saint-Sacrement Salut & Te Deum , dans les
autres Eglifes , ainfi que dans celle de Notre-
Dame. Le foir on fit des feux dans les rues , &
toutes les maifons furent illuminées.
>
Le Roi a accordé les honneurs de Grand-
Croix de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
à M. de Crémille , Commandeur de cet Ordre ,
Lieutenant- Général des Armées de Sa Majesté ,
Gouverneur d'Aire , & Infpecteur Général de
l'Infanterie , de la Cavalerie & des Dragons.
Le Roi a ordonné que chacun des Bataillons de
fon Infanterie , tant Françoife qu'Etrangere , fûr
pourvu d'une piece de canon à la Suédoife. Il fera
employé dans chaque Bataillon , pour la manoeu
vre de ces pieces de campagne , un Sergent &
feize Soldats , qui auront une haute paie,
Sa Majesté a réfolu de porter à douze cens quarante
hommes le Corps de fa Gendarmerie , aulieu
de huit cens huit , à quoi il eft actuellement.
188 MERCURE DE FRANCE.
Pour cet effet , les feize Compagnies qui compofent
ce Corps , feront mifes , de quarante- huit
Gendarmes ou Chevaux - Legers , dont elles font
formées , à foixante- quinze non compris les
deux Trompettes de chacune defdites Compagnies
, & indépendamment des huit Timbaliers
attachés aux huit Eſcadrons du Corps. Des vingtfept
hommes ordonnées d'augmentation par compagnie
, il y en aura quatorze à la premiere Brigade
, & treize à la feconde.
M. le Comte de Saint - Florentin , Miniftre &
Secretaire d'Etat , a été élu par l'Académie Royale
des Belles-Lettres , pour remplir la place d'Académicien
Honoraire , qui vaquoit par la mort de
M. le Marquis d'Argenfon.
Sa Majeſté a nommé Confeiller d'Etat M. Bertier
de Sauvigny , Intendant de la Généralité de
Paris.
Les Evêques de Bretagne , affemblés à Rennes
pour les Etats de la Province , ont donné le 11 de
ce , mois un Mandement , par lequel ils inftituent
à perpétuité une Fête à l'honneur des Saints Anges
Gardiens , pour remercier Dieu d'avoir ſauvé
le Roi de l'horrible attentat commis contre fa
Perfonne. Cette Fête fera célébrée tous les ans le
5 Janvier , mais cependant fans être chomée.
M. l'Evêque de Caftres a fait éclater fon zele, en
faifant chanter un Te Deum en mufique dans fa
Cathédrale & en donnant à toutes les perfonnes
de marque , qui fe trouvoient dans la Ville , un
fplendide repas , pendant lequel vingt- quatre
Muficiens exécuterent un très- beau Concert. Au
fortir de table , ce Prélat diftribua deux cens médailles
, & fit tirer une Loterie , dont chaque
billet portoit un lot . En même temps , par ordre
des Officiers Municipaux de la Ville , plufieurs
AVRIL. 1757 . 189
fontaines de vin coulerent , & l'on diſtribua au
peuple un boeuf & plufieurs moutons.
Le 20 Février , M. le Duc de Mirepoix , Commandant
en chef dans le Languedoc , célébra à
Montpellier , par une fête des plus éclatantes , la
convalefcence du Roi . On chanta dans l'Eglife Cathédrale
un Te Deum en mufique, auquel l'Evêque
de cette Ville officia. M. le Duc de Mirepoix y
affifta , accompagné de toute la Nobleffe , & des
Officiers de la Garnifon. La Cour des Comptes ,
Aides & Finances , s'y rendit en robes de cérémonie
, & elle donna l'exemple à tous les autres
Corps , de concourir à la folemnité d'un acte de
piété , dans lequel tout étoit fi intéreflant. Après
le Te Deum , il y eut une triple falve de l'artille
rie de la Ville & de la Citadelle , ainfi que de la
moufqueterie de la Garniſon , qui étoit en bataille
fur le rempart, Dès que la nuit fut venue , on tira
un très-beau feu d'artifice dans la Place de l'Hôtel
de Ville , dont les avenues depuis l'Hôtel du
Gouvernement étoient ornées d'Arcs de Triomphe
éclairés par une prodigieufe quantité de pots
afeu. Toutes les façades de l'Hôtel du Gouverment
étoient illuminées, depuis le rez -de- chauffée
jufqu'au toit , par des lampions qui en deffinoient
l'architecture , & qui dans les divers maffifs formoient
alternativement le Chiffre & les Armes de
Sa Majefté. M. le Duc de Mirepoix fit fervir un
fouper fplendide. La principale table qui étoit de
cinquante couverts , & en fer à cheval , ne fut
remplie que par les Dames les plus qualifiées. Il y
eut plufieurs autres tables , & outre cela on avoit
dreffé dans diverfes Salles des Buffets , où l'on
trouvoit abondamment en mets chauds & froids
tout ce qu'on pouvoit defirer. Un Bal qui dura
jufqu'au jour , termina cette brillante fête , à lag
190 MERCURE DE FRANCE.
quelle tous les habitans de cette Ville s'emprefferent
d'ajouter un nouvel éclat , en illuminant entiérement
les façades de leurs maifons , la plupart
en flambeaux de cire blanche. Des fontaines de
vin coulerent dans différens quartiers pour le
peuple qui , par fes danfes & par les acclamations
réitérées , témoigna la vivacité de fon amour pour
fon Souverain M. le Duc de Mirepoix devoit
partir hier pour retourner à la Cour ; mais il a
différé fon voyage , afin d'affifter au Te Deum
que la Cour des Comptes , Aides & Finances , doit
faire chanter demain avec beaucoup de pompe
dans la Chapelle du Palais .
Le Roi ayant jugé à propos de retenir les Sceaux,
& de faire fceller en fa préſence , Sa Majeſté donna
le 26 Février un Réglement , par lequel Elle a
déclaré fes intentions fur ce qu'Elle vouloit être
obfervé en cette occafion. Par ce Réglement ,
Elle a fait choix de MM. Feydeau -de Brou
Dagueffeau , de Bernage , Dagueffeau - de Frefne,
Trudaine & Poulletier , Confeillers d'Etat ordinaires
, pour avoir féance & voix délibérativedans
ce Confeil , avec fix Maîtres des Requêtes ,
que Sa Majefté choifira au commencement de
chaque quartier , & avec le Confeiller du Grand
Confeil, grand Rapporteur, qui fe trouvera de fervice.
Le 4 Mars , le Roi tint le Sceau dans la piece qui
précede la Chambre de Sa Majesté , & qui avoit
été préparée à cet effet. En conféquence de ce que
Sa Majesté a réglé , les fix Confeillers d'Eta: ordinaires
, ci - deffus nommés y affifterent , étant
affis des deux côtés du Bureau fur des tabourets ;
fçavoir , à droite , MM. Feydeau- de Brou , de
Bernage & Trudaine ; à gauche , MM . Dagueffeau
, Dagueffeau- de Frefne & Poulletier. MM.
Gagnat de Longay , Bignon , Mérault-de VilleAVRIL
1757. 191
fit
ron , Pouyvet de la Bliniere , de Gourgues &
Turgot , Maîtres des Requêtes choifis par le Roi
pour rapporter au Sceau pendant ce trimestre , &
M. de Baraffy , Grand Rapporteur de Service
étoient debout autour du fauteuil de Sa Majeſté .
Les Huiffiers de la Chancellerie ont tenu les portes.
M. le Maréchal - Duc de Richelieu , premier
Gentilhomme de la Chambre du Roi , & M. le
Duc d'Ayen , Capitaine des Gardes du Corps ,
étoient derriere le fauteuil de Sa Majesté. M. Sauvage
, Grand Audiencier de France en quartier
qui étoit debout à droite après M. Trudaine ,
la préfentation des lettres dont il étoit chargé.
Les Maîtres des Requêtes & le Grand Rapporteur,
firent le rapport de celles qui les concernent.
M. Chupin , Garde des Rôles , & M. Brillon-
Duperon , Confervateur des Hypotheques , préfenterent
; le premier , les provifions pour charges
& offices , le fecond les lettres de ratification de
rentes fur les revenus du Roi. Puis les Secretaires du
Roi firent lecture des lettres de grace , lefquelles furent
délibérées par les Confeillers d'Etat & Maîtres
des Requêtes préfens au Sceau , & réfolues par le
Roi. Après les rapports faits , le Roi indiqua le
premier Sceau à la quinzaine. Les Sceaux ayant
été remis dans leur boete , M. de Champcenetz ,
premier Valet de Chambre du Roi , qui les avoit
apportés , les reprit fur le Bureau pour les remporter.
Sa Majefté fe leva , & fut reconduit à la
porte de fa chambre par les Confeillers d'Etat
Maîtres des Requêtes & Grands Officiers de la
Chancellerie . Ce Sceau eft le premier que le Roi
ait tenu depuis fon avénement à la Couronne.
Louis XIV en tint onze en 1672 , après la mort
du Chancelier Seguier.
Le 28 Février , M. Seguier , Avocat, Général
192 MERCURE DE FRANCE.
au Parlement de Paris , fut élu , pour remplir la
place vacante dans l'Académie Françoiſe par la
mort de M. de Fontenelle .
+ Le Roi a nommé Maréchaux de France MM . le
Marquis de Senecterre , le Marquis de la Tour- '
Maubourg , le Comte de Lautrec , le Duc de
Biron , le Duc de Luxembourg, le Comte d'Eſtrées,
le Lord Clare Comte de Thomond , & le Duc de
Mirepoix.
Le 10 Mars , pendant la Meffe du Roi , M. le
Prince Conftantin de Rohan , Premier Aumônier
de Sa Majefté , a prêté ferment , comme Evêque
de Strasbourg , entre les mains du Roi.
"
Le 6 Mars , l'Académie royale des Belles - Lettres
, conduite par M. le Comte de Saint - Florentin
, préſenta au Roi trois volumes de fes Mémoires.
M. de Guignes & M. d'Anville de cette Académie
, préfenterent en même temps à Sa Majeſté
, l'un, trois volumes de l'Hiftoire des Huns &
autres Nations Tartares ; l'autre , une nouvelle
Carte des côtes de la Grece & de l'Archipel , avec
un Mémoire relatif à cette Carte mis fouspreffe
à l'Imprimerie royale , & dans lequel l'Auteur
rend compte des moyens qui ont principalement
contribué à la compofition de l'Ouvrage .
>
Sa Majesté a accordé le Régiment d'Infanterie
royal Comtois , vacant par la promotion de M.
le Marquis de Roquépine au grade de Maréchal
de Camp , à M. le Comte de Puységur , Colonel
du Régiment de Forez ; le Régiment de Forez , à
M. le Marquis de Chaumont- Bernage , Colonel
dans les Grenadiers de France ; le Régiment de
Trainel , vacant par la promotion de M. le Marquis
de Trainel au grade de Maréchal de Camp ,
à M. le Comte de Brancas , Colonel dans les Grenadiers
de France ; le Régiment de Cavalerie
vacant
AVRIL. 1757. 193
vacant par la promotion de M. le Comte d'Egmont
au grade de Maréchal de Camp , à M. le Duc
de Charoft ; & les deux places de Colonels que
M. le Marquis de Chaumont-Bernage & M. le
Comte de Brancas rempliffoient dans les Grenadiers
de France , à M. Rouillé-de Roiffy & à M.'
le Comte de la Luzerne.
La Compagnie , qui vaquoit dans le Régiment
des Gardes Suiffes par la mort de M. de Caftella ,
a été donnée à M. de Caftella fon frere , Capitaine
au Régiment de Planta . MM. de Caſtella ont été
fept freres au ſervice de Sa Majefté , & trois y font
morts.
Le 6 du même mois , en action de graces de la
conſervation du Roi, on a chanté dans l'Eglife Mé,
tropolitaine , conformément au Mandement donné
par l'Archevêque de Paris , une Meffe folemnelle
, & enfuite le Te Deum, en mufique. M. l'Ab
bé de Saint-Exupery , Doyen , a officié. Le lendemain
, le Chapitre a fait remettre des aumônes
pour les pauvres aux Curés des huit Paroiffes de la
Cité , & de celles de ces Eglifes fujetes.
M. le Prince Conftantin-de Rohan , Evêque de
Strasbourg , fut facré le même jour dans la Chapelle
du Séminaire de Saint Sulpice , par M. le
Cardinal de la Rochefoucaud , affifté des Evêques
de Digne & de Saint - Omer.
Le 14, M. l'Evêque d'Autun fut reçu dans l'A
cadémie Françoiſe à la place de M. le Cardinal de
Soubife , & il prononça fon Difcours de remer
ciement , auquel M. Dupré-de S. Maur répondit
au nom de l'Académie. Après cette réponſe ,
M. d'Alembert lut des Réflexions fur l'ufage & fur
l'abus de la Philofophie dans les matieres de goût.
Nous donnerons un extrait des deux Diſcours
'dans le fecond Volume,
I.Vol, I
194 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Don de Dieu , de Calais , y a
fait conduire le Brigantin Anglais les Trois Freres
, de Sunderland , chargé de charbon de terre ,
dont il s'eft emparé.
Un Navire Anglois , de 220 tonneaux , armé
de fix petits canons , ayant pour cargaison 1400
barrils de goudron , 4 barrils de thérébentine , des
merrains & quelques cuirs , a été pris par le Corfaire
le Saint - Louis , de Dunkerque , qui l'a conduit
à Boulogne.
Il eft arrivé dans le même Port un Bateau de
so tonneaux , chargé de fel , dont le Corfaire
le Marquis -de Vilequier s'eft rendu maître .
Le Capitaine Lamy , qui commande le Procu
veur , autre Corfaire de Boulogne , s'eft emparé
des Navires l'Espérance , de Yarmouth ; le Change
& la Chriftine , de Dyfant en Ecoffe ; & il les
a rançonnés pour $ 60 livres fterlings.
Les Navires Anglois le Comte d'Holderneſs ,
de
120 tonneaux , chargé de vin & de quelques autres
marchandifes ; la Bonne Intention , dont le
chargement confifte en orange & citrons ; & un
Bateau de 30 tonneaux , chargé de cidre & de
quelques paquets de poiffon fec , ont été conduits
au Havre par les Corſaires la Favorite &
l'Entreprenante , de ce Port.
Le Navire la France , d'Irlande , de 70 tonneaux
, chargé d'huile d'olive , d'oranges & de
citrons , a été pris par le Corfaire le Machault
de Granville , qui l'a conduit à Morlaix . Le même
Corfaire s'eft rendu maître d'un autre Navire,
Anglois de 100 tonneaux , chargé d'indigo , de
café , de bois pour teinture , & de drogues pour
la Médecine , qui eft arrivé à Roscoff,
Il a été conduit à Saint-Malo deux Bâtimens
Anglois , l'un chargé de citrons & d'oranges ,
AVRIL. 1757. 195
J
pris par le Corfaire la Sauterelle , de Breft ; &
Pautre chargé de fel , pris par les Corfaires la
Vengeance & la Comteffe de Bentheim.
Le Corfaire le Bart , de Calais , Capitaine
François Potier, s'eft emparé de deux petits Brigantins
Anglois , qu'il a rançonnés pour la fomme
de quatorze mille livres.
>
Le Corfaire le Machault , de Granville , ya'
envoyé le Navire la Providence , de Darmouth
de 100 tonneaux , venant de la Jamaïque avec
une cargaison qui confifte en 160 barrils de brai
250 barriques de ris , 14 boucauts de cafcarille
so planches & 8000 livres de bois des Indes.
>
Le Navire Anglois la Marie , de la Nouvelle
Yorck , de 150 tonneaux , chargé de café , d'indigo
, de dents d'élephant , de bois de Campeche,
&c. pris par le Corfaire le Scot , de Saint-Ma
lo , s'eft échoué le 23 du mois dernier à la côte de
Barfleur. On a fauvé fa cargaiſon.
Le même Corſaire a enlevé aux Anglois le Bateau
la Marguerite , de Cherbourg , chargé de
glaces brutes : ce Bateau s'étoit auffi échoué ,
mais il a été relevé & conduit à Barfleur.
Le fieur de Breville , commandant le Corfaire
la Vengeance, de Saint-Malo , s'eſt rendu maître
d'un Navire Anglois dont la cargaison , qui eft
eftimée deux cens mille livres , confifte en ballots
de foyeries, caiffes de drogues , & autres marchandifes
propres pour la traite des Negres.
On mande de Breft , que le Corfaire la Comteffe
de Bentheim, de Saint-Malo , a relâché dans ce pre
mier Port , où il a conduit le Navire Anglois
Affomption , allant de la Jamaïque à Londres
chargé de fucre & de café.
Le Navire l'Afrique , de Plymouth , chargé
dessobarriques de fardines , & de 130 barrils d'é
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
tain , a été pris par le Corfaire l'Intrépide , de
Bayonne , où il a été conduit.
Les lettres écrites de Bayonne , marquent que
le Corfaire l'Aurore , de ce port , Capitaine le
fieur Lavernis , a pris & y a conduit les Navires
Anglois la Rebecca , de Hul , de 200 tonneaux
armé de fix canons, chargé de 1400 barrils de goudron
; l'Entreprise , deLondres , de 160 tonneaux,
chargé de tabac en feuilles , & le Planter , de
Montfarrat , de 200 tonneaux , ayant pour
chargement
340 boucauts de fucre.
Le même Corfaire a fait conduire à Saint-Jeande-
Luz un autre Bâtiment Anglois , dont la cargaifon
eft compofée de 600 quintaux de morue
verte & féche.
Le Capitaine Jean Vergez , commandant le
Diligent , autre Corfaire de Bayonne , y a fait
conduire le Navire Anglois l'Edouard & Susanne,
de 160 tonneaux , chargé de fucre.
Le Capitaine Potier , commandant le Corfaire
l'Amiral Bart , de Calais , étant fur fa croifiere
près des côtes d'Angleterre découvrit un Brigantin
Anglois de cent cinquante tonneaux . A la vue du
Corfaire , ce Brigantin fe réfugia ſous le canon
des trois Forts de Haftings. Quoique le Capitaine
Potier n'eût que quatre canons , il attaqua le Bâtiment
ennemi , & il alloit l'aborder , lorſque l'équipage
Anglois prit le parti d'échouer . Sur ces
entrefaites parut un autre Navire que le Corfaire
enleva , & qu'il amena à Calais . Ce dernier Bâtiment
, qui fe nomme le Waterborn , eft de Boſton
dans la Nouvelle Angleterre. Il venoit de la Jamaïque
, & alloit à Londres. Sa charge eft eftimée
deux cens mille livres. C'eft la quatorzieme
prife qui ait été conduite à Calais depuis trois
mois , &la feptieme depuis le 18 jufqu'au 30 du
mois dernier.
AVRIL. 1757.
197
Ön mande de Marfeille , que le Corfaire le Colibry
, de 12 canons , & de 120 hommes d'équipage
, commandé par le Capitaine Georges-René
de Pleville-le Pelley , s'eft emparé des Navires Anglois
la Reine de Naples , allant de Gallipoly å
Londres , avec un chargement d'huile & de foie ;
le Guillaume , allant de Falmouth à Civita-Vecchia
, chargé d'étaim & de harengs , & la Marie
allant d'Yarmouth à Naples , & dont la charge
confiftoit en harengs & en plomb.
Selon des lettres de Toulon , un Grec établi depuis
quelques années en Provence s'embarqua der.
niérement fur une Tartane , dont l'équipage con
fiftoit feulement en trois François & trois Gênois.
Ce Bâtiment ayant été enlevé par un Corſaire Anglois
, monté de douze hommes ; le Capitaine du
Vaiffeau ennemi fit paffer le Grec & les trois Gênois
fur fon bord ; & y ayant laiffé trois Anglois ,
il monta fur la Tartane avec le refte de fon équipage.
Le Grec faifit une occafion favorable , qui
fe préfenta. Il tua lui feul les trois Anglois , à qui
leur Commandant avoit confié la garde du Corfaire.
Ayant abordé enſuite la Tartanne , il la reprit
avec le fecours des trois François & des trois Gênois.
Il a conduit à Toulon le Bâtiment , dont il
s'eft emparé.
On mande de Calais , que le Corfaire le Bart ;
de ce Port ' , commandé par le Capitaine Potier ,
y a conduit le Navire Anglois le Winterborn , de
130 tonneaux , chargé de fucre & d'autres marchandifes.
200
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne ,
s'eft rendu maître d'un Navire Anglois , de
tonneaux , qui revenoit de la Jamaïque avec une
cargaifon compofée de fucre , de tafia & de bois
d'Acajou.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire le Gros Thomas , du même Port , a
conduit à Calais le Navire l'Elifabeth & Catherine,
de 70 tonneaux , chargé de beurre & de
cuirs.
Le Tapageur & le Procureur , autres Corfaires
de Boulogne , fe font emparés , le premier de
deux Bâteaux Anglois , chargés l'un de bled ,
Pautre de charbon de terre , & le fecond du Navire
la Comteffe de Murray , de 90 tonneaux , chargé
de faumon falé .
Les Corfaires le Comte de Saint- Germain , de
Dunkerque , & le Don de Dieu , de Calais , ont
fait conduire à Boulogne un Bâteau de 70 tonneaux
, chargé d'oranges & de citrons , & le Brigantin
le Thomas David , de 120 tonneaux ,
chargé de grains.
Il eft arrivé à Fécamp un Navire Anglois de 220
tonneaux , armé de 8 canons , & de 37 hommes
d'équipage. Sa cargaiſon confifte en 1123 barrils
de poudre de guerre , en armes à feu de toutes
efpeces , en foyeries , clincailleries , & c. Ce Navire
a été pris par le Capitaine Canon , commandant
le Corfaire le Prince de Soubise , de Dunkerque.
Une prife Angloiſe faite par le Corſaire le Machault
, de Grandville , a échoué à la côte de
Langrune en Baffe Normandie ; mais on a fauvé
la cargaifon , compofée de 300 cuirs , de 2000
barrils de beurre , & de 1960 morues féches.
Le Corfaire le Comte de Clermont , de Saint-
Malo , commandé par le Capitaine Colin-de la
Brifelaine , s'eft emparé le troifieme jour de fa
croifiere , d'un Navire Anglois , de 240 tonneaux
, venant de la Jamaïque , & dont la charge
eft eftimée deux cens mille livres . Cette prife
que le Capitaine Brifelaine a conduite lui- même à
AVRIL. 1757. 199
k
Saint-Malo , avoit été faite d'abord par un Cor
faire de Bayonne , & lui avoit été enlevée par un
Armateur Anglois , fur qui le Corfaire le Comte
de Clermont l'a repriſe.
> Le Scott , autre Corfaire de Saint - Malo Capitaine
Pattard, s'eft auffi rendu maître du Navire
Anglois le Hardi , de 180 tonneaux , chargé de
fucre , de café , de coton & d'autres marchandifes
qu'il avoit prifes à la Nouvelle York .
On apprend par des lettres écrites de Bayonne,
que les Corfaires la Levrette & le Dauphin , de
ce Port , fe font emparés des Navires Anglois la
Suverne & le Louis , de Londres , de 250 tonneaux
chacun , & l'Owaftel , de Holt . Ces Bâtimens
font chargés , le premier de tabac & de fer ,
le fecond de fucre , de café & de tafia , & le troifieme
de tabac & de merrains.
de 70
Les Navires Anglois le Robert , de la Virginie ,
de 130 tonneaux , chargé de tabac , de fucre & de
pelleteries , & l'Endeavour , de Briſtol ,
tonneaux , dont la cargaifon eft composée d'hui
le , de poiffon & de morue verte , ont été pris
par les Corfaires l'Aimable Dauphin , de Ciboure
& l'Espérance , de Louisbourg , qui les ont
fait conduire à Bayonne.
>
Les Corfaires le Toulousain , le Faucon , le Té
lémaque & le Saint-Antoine , dit le Colibri , de
Marſeille , y ont conduit les Navires Anglois
l'Aigle , de Yarmouth , de 160 tonneaux , armé
de 2 canons , chargé de plomb & de harengs ; la
Vierge , de Bristol , de 130 tonneaux , chargé
de faumon & de morue ; le Harril , de Liverpool
, de 120 tonneaux , armé de 6 petits canons ,
chargé d'eau-de- vie & d'huile ; la Diane , de
Lynn , de 150 tonneaux , chargé de fromage , de
plomb & de harangs , & la Marie , qui a auffi
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
un chargement de harengs & de plomb.
On mande de Marfeille , que M. Pigache ;
Lieutenant de Vaiffeau , commandant le Vaiffeau
du Roi l'Hippopotame , armé en courfe , s'eft rendu
maître , à la hauteur de l'Ile Fromentiere
du Corfaire Anglois le Conftantin , de 18 canons ,
& de 130 hommes d'équipage.
>
Le Capitaine Macquet , qui commande le Corle
Don de Dieu , de Calais , a fait conduire à faire
Dunkerque le Navire Anglois les Trois Freres , de
110 tonneaux , chargé de charbon de terre , dont
il s'eft emparé.
Un Brigantin de 100 tonneaux , chargé d'eaude-
vie , de vin du Rhin , & de plufieurs autres
marchandiſes , a été pris par le Corfaire l'Epervier
, de Calais , & y a été conduit .
Le 17 Mars , les Actions de la Compagnie des
Indes étoient à quinze cens dix livres : les Billets
de la premiere Loterie Royal , à neuf cens quarante,
Ceux de la feconde & de la troisieme Loterie
n'avoient point de prix fixe.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 15 février, à l'occasion de l'anniversaire du Roi, un Te Deum fut chanté à Notre-Dame et dans d'autres églises de Paris. Le Comte de Noailles, Gouverneur de Versailles, y assista avec les officiers du bailliage. Des feux et des salves de mousqueterie furent tirés par les Invalides, et les maisons furent illuminées. Le Roi accorda les honneurs de Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Louis à M. de Crémille et ordonna l'équipement de chaque bataillon d'infanterie avec une pièce de canon suédoise. Le corps de la gendarmerie fut augmenté à 1240 hommes. M. le Comte de Saint-Florentin fut élu académicien honoraire à l'Académie Royale des Belles-Lettres, et M. Bertier de Sauvigny fut nommé Conseiller d'État et Intendant de la Généralité de Paris. Les évêques de Bretagne instituèrent une fête perpétuelle en l'honneur des Saints Anges Gardiens pour remercier Dieu d'avoir sauvé le Roi d'un attentat. Le Duc de Mirepoix célébra la convalescence du Roi à Montpellier par une fête incluant un Te Deum, des salves d'artillerie, un feu d'artifice et un bal. Le Roi régla les modalités de la tenue des Sceaux, nommant six Conseillers d'État et six Maîtres des Requêtes. Plusieurs Maréchaux de France furent nommés, dont le Duc de Mirepoix. L'Académie Royale des Belles-Lettres présenta au Roi des volumes de ses Mémoires et des ouvrages sur l'histoire des Huns et une carte des côtes de la Grèce. Divers régiments d'infanterie et de cavalerie furent accordés à plusieurs officiers promus. Des actions de grâce pour la conservation du Roi furent organisées, incluant une messe solennelle et le Te Deum à l'église métropolitaine. Le Prince Constantin de Rohan fut sacré évêque de Strasbourg. Plusieurs navires anglais furent capturés par des corsaires français. En avril 1757, plusieurs actions de corsaires français furent rapportées. À Roscoff, un navire de médecine arriva. Deux bâtiments anglais furent conduits à Saint-Malo, l'un chargé de citrons et d'oranges, l'autre de sel. Divers corsaires capturèrent des navires anglais chargés de marchandises variées, telles que du café, du sucre, du riz, du bois, et des produits pour la traite des nègres. À Marseille, plusieurs corsaires conduisirent des navires anglais chargés de plomb, de harengs, de saumon, de morue, d'eau-de-vie, d'huile et de fromage. Le 14 mars, M. l'Évêque d'Autun fut reçu à l'Académie Française, prononçant un discours de remerciement. Des réflexions sur l'usage et l'abus de la philosophie furent lues par M. d'Alembert.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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25
p. 165-181
Description des Fêtes données en la ville d'Arras, à l'occasion de la Naissance de Monseigneur le Comte d'Artois.
Début :
La joie que cet évènement a répandue dans l'Artois, ne s'est [...]
Mots clefs :
Fêtes, Arras, Monseigneur le Comte d'Artois, Naissance, Évêque d'Arras, Te Deum, Mandement, Heureux, Prince, Royaume, Secrétaire, Lettre du roi, Bonheur, Voeux, Providence, Banquets, Conseillers, Militaires, Religieux, Peuple, Vers d'un citoyen d'Arras, Représentations, Feux d'artifice, Destruction d'édifices, Chronographes, Peinture, Médaillons, Symboles, Histoire de l'Artois, Armes, Inscriptions latines, Arts et sciences, Royauté, Bal, Comtes, Comtesses, Marquis, Cérémonies, Sentiments, Vertus, Architecture, Décors, Concert de musique, Jésuites, Capitale, Villes de France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Description des Fêtes données en la ville d'Arras, à l'occasion de la Naissance de Monseigneur le Comte d'Artois.
Defcription des Fêtes données en la ville d'Arras ,
à l'occafion de la Naiffance de Monseigneur le
Comte d'Artois.
LA joie que cet événement a répandue dans
l'Artois , ne s'eft pas bornée aux fentimens de
refpect , d'amour & de reconnoiffance que les
Etats de cette Province ont portés jufqu'au pied
du trône , par la députation nombreufe dont le
Mercure de Novembre a fait mention . Cette joie
a encore éclaté par des fêtes qui méritent qu'on
en conferve le fouvenir ; & nous allons détailler
ce qui s'eft paffé en cette conjoncture dans la
Capitale du pays,
Dès le 11 Octobre , jour auquel un Courier du
cabinet vint apporter aux Députés ordinaires des
Etats ( 1 ) , la nouvelle de l'heureux accouchement
de Madame la Dauphine , & du nom donné par
le Roi au Prince nouveau-né , il y eut des illuminations
& autres démonftrations publiques d'alégreffe
, tant aux Etats & à l'Hôtel de Ville , qu'au
Confeil d'Artois , à l'Evêché , à l'Abbaye de Saint-
Vaaft , &c. mais elles ne furent que le prélude
des réjouiffances brillantes qui devoient les fuivre,
M. l'Evêque fixa au Dimanche 6 Novembre , lé
(1 ) Ce font trois perfonnes choifies dans les trois
Corps des Etats , qui réfident à Arras , & font
chargées de l'adminiftration , hors du temps dés
Affemblées,
166 MERCURE DE FRANCE.
"
Te Deum ordonné par le Roi , & publia à ce fujet
un Mandement conçu en ces terines :
Jean de Bonneguize , par la grace de Dien
» & du S. Siège Apoftolique , Evêque d'Arras : à
tous Abbés , Abbeffes , Chapitres , Doyens ,
Paſteurs , Supérieurs & Supérieures des Eglifes
» & Monafteres exempts & non exempts, & à tous
» fideles de notre Dioceſe , falut & bénédiction.
» Le Seigneur , Mes Très- Chers Freres , tient
dans , fes mains , & la deftinée des Maîtres de
» la terre & le fort des Empires. Heureux les Rois
» & les Peuples , quand ils ne l'apprennent qué
par les preuves qu'il leur donne de fon amour
» & de fa protection !
» Tel eft l'avantage dont nous jouiffons , Mes
Très Chers Freres, furtout depuis que l'heureuſe
fécondité de Madame la Dauphine ajoute à tant
» d'autres faveurs du ciel , les bénédictions dont
≫ il comble par elle le Roi & le Royaume . Cha-
» que année nous ramene au pied des Autels pour
» y rendre graces d'un préſent nouveau à un Dieu
» qui véille au repos & à la profpérité de l'Etar.
» Il donne encore aujourd'hui dans le Prince qui
» vient de naître un nouvel appui au trône déjà le
» mieux affermi , & à la Nation la plus heureufe
un gage de plus de la durée de fon bonheur.
i » Mais fi la naiffance de Monfeigneur le Comté
» d'Artois doit être pour toute la France un fujer
» de joié & un objet de reconnoiffance , vous le
fçavez , M. T. C. F. cet événement intéreffe
» particuliérement cette Province ; & le nom de
ce Prince doit lui feul vous rappeller tout ce que
vous devez dans cette circonftance aux bontés
du Roi , ou plutôt aux miféricordes du Seigneur
qui , après avoir mis dans l'ame du Monarque
, l'amour de tous fes Peuples , daigné
JANVIER. 1758. 167
aujourd'hui fixer finguliérement fur nous les regards
de fa tendrefle.
>> Province heureuſe & préférée , hâtons- nous
» de faire éclater notre joie , & de fignaler notre
» reconnoiffance pour un Dieu qui nous diftingue .
» Mais joignons à nos actions de graces pour ce
préfent ineftimable de fa bonté , les prieres les
plus ferventes , pour qu'il daigne nous le con-
>> ferver. Ce Prince eſt , en naiſſant , le fondement
» & l'appui de nos efpérances : qu'il foit pendant
» le cours d'une longue vie , le gage de notre fé-
» licité , & le lien qui refferre de plus en plus les
>> noeuds de cette tendreffe paternelle , dont le Roi
»> nous donne aujourd'hui dans fa perfonne , la
preuve la plus éclatante.
» Demandons au Seigneur de graver de bonne
>> heure dans fon ame les principes inaltérables de
» de bonté & d'humanité qui nous font trouver
» le meilleur des Peres dans le plus grand des
Rois qu'il lui infpire le goût de cette piété tendre
& folide qui fait de la Reine l'exemple de la
Cour & la gloire de la Religion ; qu'il mette
» dans fon coeur le germe des vertus de Monſeigneur
le Dauphin , & de Madame la Dauphine,
»fi dignes l'un & l'autre des bénédictions multipliées
que le Ciel répand fur leur union , & fi
propres à attirer fur le Royaume celles qui peuvent
en perpétuer la gloire , le répos & la
» profpérité.
Puiffe cet augufte Enfant fi précieux à cette
» Province en particulier , devenit , pour notre
bonheur, tous les jours de fa vie , plus parfait, en
fe formant fur de pareils modeles puiffent
> nos neveux avoir des raifons de renouveller fans
» ceffe au Seigneur pour fa confervation les ac-
» tions de graces que nous allons lui rendre pour
fa naiflance,
16S MERCURE DE FRANCE.
» A ces cauſes , après avoir pris l'avis de nos
» Vénérables Freres les Prévôt , Doyen , Cha-
» noines & Chapitre de notre Eglife Cathédrale ,
» nous ordonnons de faire chanter le Te Deum,
>> chacun dans vos Eglifes , avec les folemnités
>> requifes , le premier Dimanche ou jour de
Fête , après que vous aurez reçu notre préſent
>> Mandement , les Officiers , Magiftrats des
>> lieux , & tous autres qu'il appartiendra , invités
» d'y aſſiſter .
» Donné à Arras , en notre Palais Epiſcopal ,
fous notre feing & la fignature de notre Secre-
D taire , le trois Novembre mil fept cens cinquan-
» te-fept » .
JEAN , Evêque d'Arras.
Par Monfeigneur ,
PECHENA , Secrétaire.
Lettre du Roi , à M. l'Evêque d'Arras .
Monfieur l'Evêque d'Arras , la durée du bonheur
de mes fujets étant l'objet de mes voeux les plus
ardens , tous les événemens capables de le perpétuef,
excitent en moi les fentimens que mérite
un peuple toujours empreffé à me donner des
marques de fon zele , de fa fidélité & de fon
amour. Les princes dont il a plu à Dieu de combler
mes fouhaits , affurent la tranquillité dans
mes états. Celui dont matrès chere Fille la Dauphine
vient d'être heureuſement délivrée , eſt un
nouveau don de la providence , & c'eft pour lui
rendre les actions de graces qui lui font dûes , que
je vous fais cette lettre , pour vous dire que mon
intention eft que vous faffiez chanter le Te Deum
dans votre Eglife Cathédrale , & dans toutes les
autres
JANVIERL
169
. 1758.
autres de votre Dioceſe , avec la folemnité requife
, & que vous invitiez d'y affifter tous ceux qu'il
conviendra ; ce que me promettant de votre zele
je ne vous ferai la préfente plus longue , que pour
prier Dieu qu'il vous ait , Mons. l'Evêque d'Arras
, en fa fainte garde. Ecrit à Versailles le 9 Octobre
1757. Signé , LOUIS . Et plus bas , R. de
Voyer. Etfur le repli : à Mons. l'Evêque d'Arras,
Confeiller en mes Confeils .
La fête fut annoncée le au foir par toutes les
cloches de la Ville , que l'on fonna encore le 6 ,
de grand matin. En même temps des falves d'artillerie
& de boîte fe firent entendre , & recommencerent
à différentes reptiles dans le cours de
la journée. Il y eut ce même jour à l'Hôtel de
Ville un dîner fomptueux de plus de quatre-vingts
couverts , où le trouva M. de Caumartin , Intendant
de la Province . On y avoit auffi invité l'Evêque
, l'Abbé de Saint- Vaaft , le Commandant
de la Place , le premier Préfident du Confeil d'Artois
, & la Nobleffe , ainfi qu'un certain nombre
des Officiers de la garnifon , & des autres principaux
Corps , ecclefiaftiques , civils & militaires.
Pendant ce repas , on jetta de l'argent au peuple
& les Magiftrats lui firent diftribuer du pain , des
viandes & du vin. Immédiatement après que la
fanté de Monfeigneur le Comte d'Artois eût été
bue au fon des inftrumens , on préfenta à tous les
convives des exemplaires de la piece fuivante ,
compofée par M Harduin , Avocat , ancien Député
des Etats d'Artois à la Cour , & Secretaire
perpétuel de la Société Littéraire d'Arras.
L. Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE .
Sentimens d'un Citoyen d'Arras , fur la Naiffance
de Monfeigneur le Comte d'Artois .
It fort donc aujourd'hui de fon obſcurité ,
Ce Titre qu'autrefois des Héros ont porté ( 1 ).
D'un Enfant de Louis il devient le partage :
Louis , pour couronner notre fidélité ,
Daigne de fon amour nous accorder ce gage .
Vous reprenez enfin votre antique fplendeur ,
Lieux où de Pharamond le brave Succeffeur (1 )
Jetta les fondemens du floriffant Empire
Qui commande à l'Europe , & que le monde admire.
Monarque triomphant , que le Ciel a formé
Pour les vertus & pour la gloire ,
Ton peuple réuni , d'un beau zele animé ,
T'a placé dès long-temps au Temple de mémoire ,
Sous le nom de Roi Bien - Aimé.
Mais lorfque furpaffant toute notre eſpérance ,
Tu veux nous diftinguer de tes autres Sujets ,
Lorfque tu mets pour nous le comble à tes bienfaits
,
Quel nom te donnera notre reconnoiffance !
Plaifirs , volez ici fous mille traits divers :
Que Polymnie & Terpsichore
Célebrent à l'envi le Maître qu'on adore.
(1) Robert I & Robert II, Comtes d'Artois.
(2) Clodion.2
JANVIER.
1758.
171
Qu'un bruit guerrier fe mêle aux plus tendres
concerts :
Que la fiere trompette fonne :
Sur nos murs que la foudre tonne :
Que le falpêtre éclate dans les airs.
Que mille bouche enflammées
Annoncent les tranfports de nos ames charmées
Au bout de ce vafte Univers.
Je vois juſques à
l'Empyrée
S'élevér de rapides feux :
Ainfi vers la voûte azurée
S'élance l'ardeur de nos voeux.
Tels que ces
brillantes étoiles ,
Qui de la nuit perçant les voiles ,
Retombent en foule à nos yeux ,
Sur l'Enfant fi cher à la France
Puiffent
defcendre en
abondance
Les plus riches préfens des Cieux.
Dans le
raviffement où mon ame fe livre ,
En lui déja je vois revivre
Ce Frere vertueux du plus faint de nos Rois ( 1).
A nos ayeux il fit chérir fes loix :
Des cruels
Sarrafins il
confondit la rage :
Prince , lis fes exploits , & deviens fon image ...
Mais pourquoi de l'hiftoire
emprunter le fecours ▸
(1) Robert I, frere de Saint Louis , furnommé
le Bon & le
Vaillant, ‹
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
Pour acquérir une gloire immortelle ,
Il ne te faut d'autre modele
Que ton augufte Ayeul , ou l'Auteur de tes jours.
Illuftre Enfant , auprès du trône
Tu feras de l'Artois le plus ferme foutien :
De Louis & du peuple à qui fa main te donne ,
Tu refferres encor le fortuné lien .
Si tu pouvois juger de notre amour extrêmê
Si tu lifois au fond de notre coeur ,
Ah ! tu t'applaudirois toi- même
Du nom qui fait notre bonheur .
.
On avoit élevé , vis- à-vis de l'Hôtel de Ville ,
un Feu d'artifice , pour lequel on n'avoit épargné
ni foins , ni dépenfe , non plus que pour les illuminations
de cet hôtel , de la haute & admirable
tour qui l'accompagne , & des autres édifices publics
. Tous les particuliers s'étoient auffi empreffés
à illuminer leurs maiſons , d'une maniere qui
répondît à la folemnité du jour ; mais une pluie
continuelle empêcha l'effet de ces préparatifs. On
ne put faire jouer qu'une petite partie de l'artifice
; & le refte fut remis au furlendemain.
L'édifice conftruit pour le feu , fur les deffeins
du fieur Beffara , Architecte de la Ville , étoit
feint de marbre blanc , & avoit s 2 pieds d'élévation
en deux étages , furmontés d'une pyramide
de 33 pieds . Le premier étage ou rez - de - chauffée
étoit un quarré d'ordre dorique , ayant 44 pieds
de face , dont le côté principal offroit un portique
, avec fronton & baluftrade , orné des Armes
du Roi , de Monfeigneur le Dauphin , & de Mon.
feigneur le Comte d'Artois , Une colonnade ioniJANVIER.
1758. 173
que formoit le fecond étage , qui étoit circulaire.
Vingt-quatre vafes à fleurs & trophées d'armes
ou de mufique , fervoient d'amortiffemens aux
deux ordres d'architecture . Cette décoration étoit
femée de chronogrammes ou chronographes
forte d'infcription fort en ufage aux Pays Bas ,
dans laquelle on trouve , en chiffre Romain , par
la réunion de toutes les lettres numérales qu'elle
contient , l'année de l'événement qui en eſt l'objet.
Voici quelques- uns de ces chronographes :
nasCItVŕ CoMes , spLenDor artesIx.
DonVM CLI aC, regIs.
PVLChra FIDel MerCes .
LætVs aMor aCCenDIt Ignes,
Entre les différentes illuminations qui avoient
été préparées , on remarquoit aux croifées de
Pappartement que la Société Littéraire occupe à
l'hôtel du Gouverneur , trois tranfparens , fur
lefquels étoient peints autant de médaillons , imaginés
par M. Camp , Avocat , Membre de cette
Société , & actuellement Député des Etats à lạ
Cour. On croit devoir donner ici la defcription
de ces morceaux de peinture.
Premier Médaillon.
L'hiftoire de l'Artois caractérisée fpécifiquement
par une femme vêtue d'une faie blanche
rayée de pourpre ( 1 ) . Elle a fur la tête une couronne
de laurier , & une plume à la main . Devant
(1 ) Cette espece d'étoffe fe fabriquoit autrefois
par les habitans d'Arras , nommés Atrebates, avec
tant de réputation que les Romains en faifoient
leurs plus magniques habillemens.
Hiij
74 MERCURE DE FRANCE.
elle eft un grand livre ouvert , fur la couverture
duquel fe voyent les Armes de la province . Elle
tient de la main gauche un médaillon portant
celles de Monfeigneur le Comte d'Artois , qu'elle
regarde avec un étonnement mêlé de joie. Une
pile de volumes imprimés & manuſcrits , fur laquelle
font les aîles & autres attributs du Temps ,
fert d'appui au livre que cette femme tient ouvert.
Elle a un pied pofé fur un débris de monument
antique , dont les reftes font épars. Auprès eft
une urne renverfée , d'où fe répand un grand
nombre de médailles .
Légende.
QUANTA FASTORUM GLORIA !
Exergue.
COMES DATUS IXA. OCT. M. DCC. LVII .
Second médaillon ,
Minerve affife , ferrant de fon bras gauche un
vafe aux Armes d'Artois , dans lequel eft planté
un rejetton de lys , qu'elle prend foin de cultiver.
A fes pieds font des trophées relatifs aux Arts &
aux Sciences.
Légende.
CURAT NOBISQUE COLIT.
Exergue.
SOC. LITT . ATR. SPES ET VOT.
Troisieme médaillon.
Les chiffres des Rois Louis VIII & Louis XV,
figurés par deux doubles IL , placés fous une
même couronne , & accompagnées refpectivement
JANVIER. 1758 . 175
des nombres VIII & XV . Un cordon bleu fort de
la couronne , entrelace les deux chiffres , & ſe
termine par un noeud , d'où pendent les Armes de
Monfeigneur le Comte d'Artois ( 1 ) .
Légende.
AB EVO IN ÆVUM.
Exergue.
DECUS FUNDATUM ET RESTITUTUM.
Le même jour 6 Novembre , vers les dix heures
du foir , il y eut dans la grande falle de l'Hôtel
de Ville , qu'on avoit fuperbement décorée , un
bal qui fut ouvert par M. l'Intendant avec Madame
la Comteffe de Houchin , épouse du Député
ordinaire de la Nobleffe des Etats . On y fervit
fur des buffets en gradins , un ambigu fuffifant
pour fatisfaire les goûts divers de deux mille perfonnes
au moins qui fe trouverent à ce bal .
Les Etats d'Artois différerent jufqu'à l'ouverture
de leur Affemblée générale , la folemnité de
leurs actions de graces & de leurs réjouiflances ,
afin que tous les Membres des trois Ordres fuflent
à portée d'y participer. Ce fut le lundi 21 Novembre
que le fit cette ouverture ; & après la
féance , qui fe tint dans la forme ordinaire fur les
dix heures du matin , on chanta dans l'Eglife des
Récollets un Te Deum en mufique , auquel M.
(1) Louis VIII , par fon Teftament du mois de
Juin 1225 , affigna l'Artois en partage à Robert
fon fecond fils , frere de S. Louis , de qui defcend la
branche de Bourbon. Depuis ce Robert , premier
Comte d'Artois , aucun fils de France n'en avoit
porté le titre.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
l'Evêque d'Arras officia pontificalement. M. fe
Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province ;
M. l'Intendant , & M. Briois , Premier Préfident
du Confeil Provincial , Commiffaires du Roi pour
la tenue des Etats , affifterent à cette cérémonie ,
accompagnés de tous les Membres de l'Affemblée.
Il y eut enfuite un magnifique dîner de deux cens
vingt-cinq couverts, auquel tous les Corps avoient
été invités. Sur la fin du repas , on but avec appareil
les fantés du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
& du nouveau Prince , qui furent annoncées
fucceffivement par des falves de boîtes & d'artillerie
; & les Députés ordinaires jetterent de l'argent
au peuple. Dès que la nuit fut venue , on tira
avec toute la réuffite poffible , un très- beau Feu
d'artifice au milieu de la grande place.
Ce feu avoit la forme d'un temple , dont le
premier
étage , quarré & élevé d'environ fept pieds
au deffus du pavé , fervoit de focle à tout l'édifice.
Quatre grandes rampes de dix marches occupoient
le milieu de chaque face , & conduifoient
à une galerie fermée de panneaux & d'acroteres
enrichis d'Armes du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
, & de Monfeigneur le Comte d'Artois , ainfi
que des Chiffres de la province.
Le principal corps établi fur le premier étage
avoit huit côtés , dont quatre plus larges que les
autres , faifant faillie & avant- corps , formoient
des portiques , & répondoient aux rampes. Aux
entrées de ces portiques étoient les figures fymboliques
de la fincérité & de la fidélité , qui caractérifent
les Artéfiens , & celles de la reconnoiffance
& de l'espérance , fentimens dont ce peuple eft
particuliérement affecté dans la circonftance préfente.
Les quatre côtés enfoncés étoient ornés de
iches , avec d'autres figures qui défignoient les
JANVIER. 1758. 177
Vertus protectrices du jeune Prince ; fçavoir , la
Religion , la Bonté , la Valeur & la Prudence.
Des emblêmes relatifs à ces vertus rempliffoient
le deffus des niches. La décoration générale de
toute cette partie étoit un ordre Ionique régulier ,
dont l'entablement faillant foutenoit une baluftrade
mêlée d'acroteres , fur chacun defquels on
voyoit des grouppes d'enfans , qui fembloient , en
exprimant leur joie , difputer à qui porteroit les
Armes du Roi , & celles des autres perfonnes de
la Famille Royale.
Sur le deuxieme étage étoit pofé un attique à
quatre faces , dont trois préfentoient des tableaux
emblématiques , & l'autre contenoir cette infcription
:
NOVO ARTESIA COMITI
Il y avoit des pilaftres aux angles de ce corps
d'architecture avec un entablement en faillie ,
lequel étoit couronné de quatre vafes de ronde
bolle. Une pyramide en mofaïque évidée , s'élevoit
fur l'attique qui lui fervoit de baſe , & portoit
fur fa cime les Armes d'Artois , furmontées
d'un foleil .
Aux quatre coins du temple , & à une diſtance
convenable , étoient de grands obéliſques décorés,
de chiffres , de médaillons , &c.
Toutes les parties de l'édifice étoient peintes
en grifaille , à l'exception des tableaux & des
emblêmes , qui l'étoient en camayeu de couleur
bleue. Mais cette fimplicité étoit relevée par l'éclat
de l'or répandu fur les armoiries , les infcriptions
, les cartouches , les guirlandes ; fur la pyramide
, fur les vafes , & fur tous les ornemens
où l'on avoit pu l'employer avec goût.
Cet ouvrage fut exécuté par les foins & fur les
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
deffeins du fieur Linque , Architecte , natif & hæ
bitant d'Arras.
Les Commiffaires de Sa Majesté & les Etats
virent jouer l'artifice d'un amphithéâtre dreffé à
l'un des bouts de la place , qui eft une des plus
vaftes du Royaume. Des fanfares de cors , trompettes
& timbales , animerent ce fpectacle , aprèslequel
plufieurs fontaines de vin coulerent pour
le peuple.
Les deux façades de l'Hôtel des Etats furent
illuminés par une quantité immenfe de lamprons
, dont l'arrangement deffinoit , fans confufion
, toute la belle architecture de cet hôtel Dans
un grand tableau tranfparent placé au deffus de
la porte d'entrée , on voyoit Lucine defcendant
du Ciel , & tenant dans fes bras le Prince nouveau-
né. Le Roi montroit à cette Déeffe la Province
d'Artois perſonnifiée qui , d'un air empreffé
, tendoit les mains pour recevoir l'augufte Enfant.
Un rayon de lumiere partant du vifage de
ce nouveau Comte , fe répandoit fur celui de la
Province ; & on lifoit fur une banderole ce chronographe
:
novo spLenDes CIt CoMIte.
A neuf heures du foir commença un concert ,
dans lequel on exécuta plufieurs pieces de mufique
Françoife & Italienne . A ce concert fuccéda
un ambigu pour les Dames , fervi fur deux tables
de foixante perfonnes chacune . La fête fut terminée
par un grand bal , que M. le Duc de
Chaulnes ouvrit avec Madame la Comteffe de
Houchin , & qui dura jufqu'au jour. Rien n'y
fut oublié , foit pour la décoration des trois falles
où l'on danfa , foit pour la maniere dont elles
furent éclairées , foit pour la fymphonie & les
rafraîchiffemens de toute efpece.
JANVIER . 1758. 179
M. l'Evêque d'Arras donna de grands foupers
la veille de l'ouverture & le jour de la clôture
des Etats. Pendant la fête du 21 , on diftribua
abondamment dans fon palais du pain , des viandes
, de la biere , du bois & de Pargent à cinq
cens perfonnes au moins . La maison du Bon
Pafteur , qui renferme plus de cent pauvres filles ,
a éprouvé les mêmes libéralités de la part de ce
Prélat.
Le 6 & le 21 , M. de Briois , Abbé de S. Vaaſt ,
fit tirer beaucoup d'artifice. Il a pareillement
fignalé fa charité , en faisant délivrer aux pauvres
quatre mille pains , du poids de trois livres &
demie:
M. de Caumartin qui , depuis le commencement
de l'Affemblée des Etats avoit donné des
preuves de fa magnificence ordinaire , y ajouta
le Dimanche 27 Novembre un dîner de cent trente
couverts. Ce feftin ne fut que pour les hommes ;
mais environ quatre- vingts Dames fouperent le
même jour à l'intendance , où il y eut audi un
bal qui ne laiffa rien à défirer . M. le premier
Préſident du Confeil d'Artois s'étoit diftingué de
fon côté le jeudi précédent , par un dîner fuivi
d'un bal , qui fut interrompu pour voir un bouquet
d'artifice & une illumination terreftre , formée
avec goût dans le parterre du jardin de ce
Magiftrat. Il fit fervir fur les neuf heures un ambigu
; après lequel il y eut concert , & l'on reprit
le bal qui ne finit qu'avec la nuit.
Enfin le 30 Novembre , les RR. PP. Jéfuites
du College d'Arras firent chanter dans leur Eglife
le Te Deum & l'Exaudiat , par toute la mufique
de la Cathédrale . M. l'Evêque d'Arra y officia ,
& les Etats qu'on avoit invités à la cérémonie ,
affifterent en corps ; après quoi ils pafferent dans
y
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
la falle des Actes , où le R. P. Dubuiffon , Profeffeur
de Rhétorique , leur adreffa une harangue
latine , dont l'objet étoit de féliciter la province
d'Artois fur la naiffance du nouveau Comte.
L'Orateur s'attacha à prouver dans la premiere
partie de fon difcours , qu'il ne pouvoit rien arriver
de plus avantageux à la Province , que de
voir fon nom porté par un Prince de la Maifon de
Bourbon ; & dans la feconde , qu'aucune Province
n'étoit plus digne de cette grace.
Les PP. Jéfuites ont fourni ce jour là de quoi
dîner à douze pauvres familles de chacune des
onze Paroiffes de la Ville. Les écoliers , tant externes
que penfionnaires , qui font de la Congré
gation de la Vierge , ont donné le même jour à
dîner & à fouper aux malheureux détenus dans
les prifons royales , lefquels étoient au nombre
de quarante , les ont fervis eux- mêmes , & leur ont
encore diftribué des aumônes.
Les autres Villes de l'Artois n'ont pas témoi
gné moins d'ardeur que la Capitale à célébrer
une époque fi glorieufe pour la Province ; & de
fimples Bourgades ont donné en cette occafion
les marques les plus éclatantes de leur zele & de
leur alégreffe.
Le Roi a nommé le Maréchal de Tomond ,
pour commander fur les côtes de la Méditerranée .
Sa Majefté a auffi difpofé du commandement de
la Guyenne en faveur du Comte de Langeron
Lieutenant-Général de fes armées , & Elle a donné
au Comte de Gramont , Brigadier d'Infanterie,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , le Commandement
des troupes , dans la partie du Gouvernement
de la Guyenne , qui dépend de la Généralité
d'Aufch.
Sur la démiffion de Madame la Ducheffe d'Antin,
JANVIER. 1758.
181
de la place de Dame du Palais de la Reine , le Roi a
nommé le 25 Novembre Madame la Comteffe de
Clermont-Tonnere pour la remplacer.
Le 27, M. le Comte de Rochechouart prêta ferment
entre les mains du Roi , pour le Gouvernement
de l'Orléannois.
M. Le Duc de Chaulnes étant revenu de l'armée
du Maréchal Duc de Richelieu , pour tenir les
Etats d'Artois , en fit l'ouverture à Arras le 21
Novembre.
à l'occafion de la Naiffance de Monseigneur le
Comte d'Artois.
LA joie que cet événement a répandue dans
l'Artois , ne s'eft pas bornée aux fentimens de
refpect , d'amour & de reconnoiffance que les
Etats de cette Province ont portés jufqu'au pied
du trône , par la députation nombreufe dont le
Mercure de Novembre a fait mention . Cette joie
a encore éclaté par des fêtes qui méritent qu'on
en conferve le fouvenir ; & nous allons détailler
ce qui s'eft paffé en cette conjoncture dans la
Capitale du pays,
Dès le 11 Octobre , jour auquel un Courier du
cabinet vint apporter aux Députés ordinaires des
Etats ( 1 ) , la nouvelle de l'heureux accouchement
de Madame la Dauphine , & du nom donné par
le Roi au Prince nouveau-né , il y eut des illuminations
& autres démonftrations publiques d'alégreffe
, tant aux Etats & à l'Hôtel de Ville , qu'au
Confeil d'Artois , à l'Evêché , à l'Abbaye de Saint-
Vaaft , &c. mais elles ne furent que le prélude
des réjouiffances brillantes qui devoient les fuivre,
M. l'Evêque fixa au Dimanche 6 Novembre , lé
(1 ) Ce font trois perfonnes choifies dans les trois
Corps des Etats , qui réfident à Arras , & font
chargées de l'adminiftration , hors du temps dés
Affemblées,
166 MERCURE DE FRANCE.
"
Te Deum ordonné par le Roi , & publia à ce fujet
un Mandement conçu en ces terines :
Jean de Bonneguize , par la grace de Dien
» & du S. Siège Apoftolique , Evêque d'Arras : à
tous Abbés , Abbeffes , Chapitres , Doyens ,
Paſteurs , Supérieurs & Supérieures des Eglifes
» & Monafteres exempts & non exempts, & à tous
» fideles de notre Dioceſe , falut & bénédiction.
» Le Seigneur , Mes Très- Chers Freres , tient
dans , fes mains , & la deftinée des Maîtres de
» la terre & le fort des Empires. Heureux les Rois
» & les Peuples , quand ils ne l'apprennent qué
par les preuves qu'il leur donne de fon amour
» & de fa protection !
» Tel eft l'avantage dont nous jouiffons , Mes
Très Chers Freres, furtout depuis que l'heureuſe
fécondité de Madame la Dauphine ajoute à tant
» d'autres faveurs du ciel , les bénédictions dont
≫ il comble par elle le Roi & le Royaume . Cha-
» que année nous ramene au pied des Autels pour
» y rendre graces d'un préſent nouveau à un Dieu
» qui véille au repos & à la profpérité de l'Etar.
» Il donne encore aujourd'hui dans le Prince qui
» vient de naître un nouvel appui au trône déjà le
» mieux affermi , & à la Nation la plus heureufe
un gage de plus de la durée de fon bonheur.
i » Mais fi la naiffance de Monfeigneur le Comté
» d'Artois doit être pour toute la France un fujer
» de joié & un objet de reconnoiffance , vous le
fçavez , M. T. C. F. cet événement intéreffe
» particuliérement cette Province ; & le nom de
ce Prince doit lui feul vous rappeller tout ce que
vous devez dans cette circonftance aux bontés
du Roi , ou plutôt aux miféricordes du Seigneur
qui , après avoir mis dans l'ame du Monarque
, l'amour de tous fes Peuples , daigné
JANVIER. 1758. 167
aujourd'hui fixer finguliérement fur nous les regards
de fa tendrefle.
>> Province heureuſe & préférée , hâtons- nous
» de faire éclater notre joie , & de fignaler notre
» reconnoiffance pour un Dieu qui nous diftingue .
» Mais joignons à nos actions de graces pour ce
préfent ineftimable de fa bonté , les prieres les
plus ferventes , pour qu'il daigne nous le con-
>> ferver. Ce Prince eſt , en naiſſant , le fondement
» & l'appui de nos efpérances : qu'il foit pendant
» le cours d'une longue vie , le gage de notre fé-
» licité , & le lien qui refferre de plus en plus les
>> noeuds de cette tendreffe paternelle , dont le Roi
»> nous donne aujourd'hui dans fa perfonne , la
preuve la plus éclatante.
» Demandons au Seigneur de graver de bonne
>> heure dans fon ame les principes inaltérables de
» de bonté & d'humanité qui nous font trouver
» le meilleur des Peres dans le plus grand des
Rois qu'il lui infpire le goût de cette piété tendre
& folide qui fait de la Reine l'exemple de la
Cour & la gloire de la Religion ; qu'il mette
» dans fon coeur le germe des vertus de Monſeigneur
le Dauphin , & de Madame la Dauphine,
»fi dignes l'un & l'autre des bénédictions multipliées
que le Ciel répand fur leur union , & fi
propres à attirer fur le Royaume celles qui peuvent
en perpétuer la gloire , le répos & la
» profpérité.
Puiffe cet augufte Enfant fi précieux à cette
» Province en particulier , devenit , pour notre
bonheur, tous les jours de fa vie , plus parfait, en
fe formant fur de pareils modeles puiffent
> nos neveux avoir des raifons de renouveller fans
» ceffe au Seigneur pour fa confervation les ac-
» tions de graces que nous allons lui rendre pour
fa naiflance,
16S MERCURE DE FRANCE.
» A ces cauſes , après avoir pris l'avis de nos
» Vénérables Freres les Prévôt , Doyen , Cha-
» noines & Chapitre de notre Eglife Cathédrale ,
» nous ordonnons de faire chanter le Te Deum,
>> chacun dans vos Eglifes , avec les folemnités
>> requifes , le premier Dimanche ou jour de
Fête , après que vous aurez reçu notre préſent
>> Mandement , les Officiers , Magiftrats des
>> lieux , & tous autres qu'il appartiendra , invités
» d'y aſſiſter .
» Donné à Arras , en notre Palais Epiſcopal ,
fous notre feing & la fignature de notre Secre-
D taire , le trois Novembre mil fept cens cinquan-
» te-fept » .
JEAN , Evêque d'Arras.
Par Monfeigneur ,
PECHENA , Secrétaire.
Lettre du Roi , à M. l'Evêque d'Arras .
Monfieur l'Evêque d'Arras , la durée du bonheur
de mes fujets étant l'objet de mes voeux les plus
ardens , tous les événemens capables de le perpétuef,
excitent en moi les fentimens que mérite
un peuple toujours empreffé à me donner des
marques de fon zele , de fa fidélité & de fon
amour. Les princes dont il a plu à Dieu de combler
mes fouhaits , affurent la tranquillité dans
mes états. Celui dont matrès chere Fille la Dauphine
vient d'être heureuſement délivrée , eſt un
nouveau don de la providence , & c'eft pour lui
rendre les actions de graces qui lui font dûes , que
je vous fais cette lettre , pour vous dire que mon
intention eft que vous faffiez chanter le Te Deum
dans votre Eglife Cathédrale , & dans toutes les
autres
JANVIERL
169
. 1758.
autres de votre Dioceſe , avec la folemnité requife
, & que vous invitiez d'y affifter tous ceux qu'il
conviendra ; ce que me promettant de votre zele
je ne vous ferai la préfente plus longue , que pour
prier Dieu qu'il vous ait , Mons. l'Evêque d'Arras
, en fa fainte garde. Ecrit à Versailles le 9 Octobre
1757. Signé , LOUIS . Et plus bas , R. de
Voyer. Etfur le repli : à Mons. l'Evêque d'Arras,
Confeiller en mes Confeils .
La fête fut annoncée le au foir par toutes les
cloches de la Ville , que l'on fonna encore le 6 ,
de grand matin. En même temps des falves d'artillerie
& de boîte fe firent entendre , & recommencerent
à différentes reptiles dans le cours de
la journée. Il y eut ce même jour à l'Hôtel de
Ville un dîner fomptueux de plus de quatre-vingts
couverts , où le trouva M. de Caumartin , Intendant
de la Province . On y avoit auffi invité l'Evêque
, l'Abbé de Saint- Vaaft , le Commandant
de la Place , le premier Préfident du Confeil d'Artois
, & la Nobleffe , ainfi qu'un certain nombre
des Officiers de la garnifon , & des autres principaux
Corps , ecclefiaftiques , civils & militaires.
Pendant ce repas , on jetta de l'argent au peuple
& les Magiftrats lui firent diftribuer du pain , des
viandes & du vin. Immédiatement après que la
fanté de Monfeigneur le Comte d'Artois eût été
bue au fon des inftrumens , on préfenta à tous les
convives des exemplaires de la piece fuivante ,
compofée par M Harduin , Avocat , ancien Député
des Etats d'Artois à la Cour , & Secretaire
perpétuel de la Société Littéraire d'Arras.
L. Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE .
Sentimens d'un Citoyen d'Arras , fur la Naiffance
de Monfeigneur le Comte d'Artois .
It fort donc aujourd'hui de fon obſcurité ,
Ce Titre qu'autrefois des Héros ont porté ( 1 ).
D'un Enfant de Louis il devient le partage :
Louis , pour couronner notre fidélité ,
Daigne de fon amour nous accorder ce gage .
Vous reprenez enfin votre antique fplendeur ,
Lieux où de Pharamond le brave Succeffeur (1 )
Jetta les fondemens du floriffant Empire
Qui commande à l'Europe , & que le monde admire.
Monarque triomphant , que le Ciel a formé
Pour les vertus & pour la gloire ,
Ton peuple réuni , d'un beau zele animé ,
T'a placé dès long-temps au Temple de mémoire ,
Sous le nom de Roi Bien - Aimé.
Mais lorfque furpaffant toute notre eſpérance ,
Tu veux nous diftinguer de tes autres Sujets ,
Lorfque tu mets pour nous le comble à tes bienfaits
,
Quel nom te donnera notre reconnoiffance !
Plaifirs , volez ici fous mille traits divers :
Que Polymnie & Terpsichore
Célebrent à l'envi le Maître qu'on adore.
(1) Robert I & Robert II, Comtes d'Artois.
(2) Clodion.2
JANVIER.
1758.
171
Qu'un bruit guerrier fe mêle aux plus tendres
concerts :
Que la fiere trompette fonne :
Sur nos murs que la foudre tonne :
Que le falpêtre éclate dans les airs.
Que mille bouche enflammées
Annoncent les tranfports de nos ames charmées
Au bout de ce vafte Univers.
Je vois juſques à
l'Empyrée
S'élevér de rapides feux :
Ainfi vers la voûte azurée
S'élance l'ardeur de nos voeux.
Tels que ces
brillantes étoiles ,
Qui de la nuit perçant les voiles ,
Retombent en foule à nos yeux ,
Sur l'Enfant fi cher à la France
Puiffent
defcendre en
abondance
Les plus riches préfens des Cieux.
Dans le
raviffement où mon ame fe livre ,
En lui déja je vois revivre
Ce Frere vertueux du plus faint de nos Rois ( 1).
A nos ayeux il fit chérir fes loix :
Des cruels
Sarrafins il
confondit la rage :
Prince , lis fes exploits , & deviens fon image ...
Mais pourquoi de l'hiftoire
emprunter le fecours ▸
(1) Robert I, frere de Saint Louis , furnommé
le Bon & le
Vaillant, ‹
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
Pour acquérir une gloire immortelle ,
Il ne te faut d'autre modele
Que ton augufte Ayeul , ou l'Auteur de tes jours.
Illuftre Enfant , auprès du trône
Tu feras de l'Artois le plus ferme foutien :
De Louis & du peuple à qui fa main te donne ,
Tu refferres encor le fortuné lien .
Si tu pouvois juger de notre amour extrêmê
Si tu lifois au fond de notre coeur ,
Ah ! tu t'applaudirois toi- même
Du nom qui fait notre bonheur .
.
On avoit élevé , vis- à-vis de l'Hôtel de Ville ,
un Feu d'artifice , pour lequel on n'avoit épargné
ni foins , ni dépenfe , non plus que pour les illuminations
de cet hôtel , de la haute & admirable
tour qui l'accompagne , & des autres édifices publics
. Tous les particuliers s'étoient auffi empreffés
à illuminer leurs maiſons , d'une maniere qui
répondît à la folemnité du jour ; mais une pluie
continuelle empêcha l'effet de ces préparatifs. On
ne put faire jouer qu'une petite partie de l'artifice
; & le refte fut remis au furlendemain.
L'édifice conftruit pour le feu , fur les deffeins
du fieur Beffara , Architecte de la Ville , étoit
feint de marbre blanc , & avoit s 2 pieds d'élévation
en deux étages , furmontés d'une pyramide
de 33 pieds . Le premier étage ou rez - de - chauffée
étoit un quarré d'ordre dorique , ayant 44 pieds
de face , dont le côté principal offroit un portique
, avec fronton & baluftrade , orné des Armes
du Roi , de Monfeigneur le Dauphin , & de Mon.
feigneur le Comte d'Artois , Une colonnade ioniJANVIER.
1758. 173
que formoit le fecond étage , qui étoit circulaire.
Vingt-quatre vafes à fleurs & trophées d'armes
ou de mufique , fervoient d'amortiffemens aux
deux ordres d'architecture . Cette décoration étoit
femée de chronogrammes ou chronographes
forte d'infcription fort en ufage aux Pays Bas ,
dans laquelle on trouve , en chiffre Romain , par
la réunion de toutes les lettres numérales qu'elle
contient , l'année de l'événement qui en eſt l'objet.
Voici quelques- uns de ces chronographes :
nasCItVŕ CoMes , spLenDor artesIx.
DonVM CLI aC, regIs.
PVLChra FIDel MerCes .
LætVs aMor aCCenDIt Ignes,
Entre les différentes illuminations qui avoient
été préparées , on remarquoit aux croifées de
Pappartement que la Société Littéraire occupe à
l'hôtel du Gouverneur , trois tranfparens , fur
lefquels étoient peints autant de médaillons , imaginés
par M. Camp , Avocat , Membre de cette
Société , & actuellement Député des Etats à lạ
Cour. On croit devoir donner ici la defcription
de ces morceaux de peinture.
Premier Médaillon.
L'hiftoire de l'Artois caractérisée fpécifiquement
par une femme vêtue d'une faie blanche
rayée de pourpre ( 1 ) . Elle a fur la tête une couronne
de laurier , & une plume à la main . Devant
(1 ) Cette espece d'étoffe fe fabriquoit autrefois
par les habitans d'Arras , nommés Atrebates, avec
tant de réputation que les Romains en faifoient
leurs plus magniques habillemens.
Hiij
74 MERCURE DE FRANCE.
elle eft un grand livre ouvert , fur la couverture
duquel fe voyent les Armes de la province . Elle
tient de la main gauche un médaillon portant
celles de Monfeigneur le Comte d'Artois , qu'elle
regarde avec un étonnement mêlé de joie. Une
pile de volumes imprimés & manuſcrits , fur laquelle
font les aîles & autres attributs du Temps ,
fert d'appui au livre que cette femme tient ouvert.
Elle a un pied pofé fur un débris de monument
antique , dont les reftes font épars. Auprès eft
une urne renverfée , d'où fe répand un grand
nombre de médailles .
Légende.
QUANTA FASTORUM GLORIA !
Exergue.
COMES DATUS IXA. OCT. M. DCC. LVII .
Second médaillon ,
Minerve affife , ferrant de fon bras gauche un
vafe aux Armes d'Artois , dans lequel eft planté
un rejetton de lys , qu'elle prend foin de cultiver.
A fes pieds font des trophées relatifs aux Arts &
aux Sciences.
Légende.
CURAT NOBISQUE COLIT.
Exergue.
SOC. LITT . ATR. SPES ET VOT.
Troisieme médaillon.
Les chiffres des Rois Louis VIII & Louis XV,
figurés par deux doubles IL , placés fous une
même couronne , & accompagnées refpectivement
JANVIER. 1758 . 175
des nombres VIII & XV . Un cordon bleu fort de
la couronne , entrelace les deux chiffres , & ſe
termine par un noeud , d'où pendent les Armes de
Monfeigneur le Comte d'Artois ( 1 ) .
Légende.
AB EVO IN ÆVUM.
Exergue.
DECUS FUNDATUM ET RESTITUTUM.
Le même jour 6 Novembre , vers les dix heures
du foir , il y eut dans la grande falle de l'Hôtel
de Ville , qu'on avoit fuperbement décorée , un
bal qui fut ouvert par M. l'Intendant avec Madame
la Comteffe de Houchin , épouse du Député
ordinaire de la Nobleffe des Etats . On y fervit
fur des buffets en gradins , un ambigu fuffifant
pour fatisfaire les goûts divers de deux mille perfonnes
au moins qui fe trouverent à ce bal .
Les Etats d'Artois différerent jufqu'à l'ouverture
de leur Affemblée générale , la folemnité de
leurs actions de graces & de leurs réjouiflances ,
afin que tous les Membres des trois Ordres fuflent
à portée d'y participer. Ce fut le lundi 21 Novembre
que le fit cette ouverture ; & après la
féance , qui fe tint dans la forme ordinaire fur les
dix heures du matin , on chanta dans l'Eglife des
Récollets un Te Deum en mufique , auquel M.
(1) Louis VIII , par fon Teftament du mois de
Juin 1225 , affigna l'Artois en partage à Robert
fon fecond fils , frere de S. Louis , de qui defcend la
branche de Bourbon. Depuis ce Robert , premier
Comte d'Artois , aucun fils de France n'en avoit
porté le titre.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
l'Evêque d'Arras officia pontificalement. M. fe
Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province ;
M. l'Intendant , & M. Briois , Premier Préfident
du Confeil Provincial , Commiffaires du Roi pour
la tenue des Etats , affifterent à cette cérémonie ,
accompagnés de tous les Membres de l'Affemblée.
Il y eut enfuite un magnifique dîner de deux cens
vingt-cinq couverts, auquel tous les Corps avoient
été invités. Sur la fin du repas , on but avec appareil
les fantés du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
& du nouveau Prince , qui furent annoncées
fucceffivement par des falves de boîtes & d'artillerie
; & les Députés ordinaires jetterent de l'argent
au peuple. Dès que la nuit fut venue , on tira
avec toute la réuffite poffible , un très- beau Feu
d'artifice au milieu de la grande place.
Ce feu avoit la forme d'un temple , dont le
premier
étage , quarré & élevé d'environ fept pieds
au deffus du pavé , fervoit de focle à tout l'édifice.
Quatre grandes rampes de dix marches occupoient
le milieu de chaque face , & conduifoient
à une galerie fermée de panneaux & d'acroteres
enrichis d'Armes du Roi , de Monfeigneur le Dauphin
, & de Monfeigneur le Comte d'Artois , ainfi
que des Chiffres de la province.
Le principal corps établi fur le premier étage
avoit huit côtés , dont quatre plus larges que les
autres , faifant faillie & avant- corps , formoient
des portiques , & répondoient aux rampes. Aux
entrées de ces portiques étoient les figures fymboliques
de la fincérité & de la fidélité , qui caractérifent
les Artéfiens , & celles de la reconnoiffance
& de l'espérance , fentimens dont ce peuple eft
particuliérement affecté dans la circonftance préfente.
Les quatre côtés enfoncés étoient ornés de
iches , avec d'autres figures qui défignoient les
JANVIER. 1758. 177
Vertus protectrices du jeune Prince ; fçavoir , la
Religion , la Bonté , la Valeur & la Prudence.
Des emblêmes relatifs à ces vertus rempliffoient
le deffus des niches. La décoration générale de
toute cette partie étoit un ordre Ionique régulier ,
dont l'entablement faillant foutenoit une baluftrade
mêlée d'acroteres , fur chacun defquels on
voyoit des grouppes d'enfans , qui fembloient , en
exprimant leur joie , difputer à qui porteroit les
Armes du Roi , & celles des autres perfonnes de
la Famille Royale.
Sur le deuxieme étage étoit pofé un attique à
quatre faces , dont trois préfentoient des tableaux
emblématiques , & l'autre contenoir cette infcription
:
NOVO ARTESIA COMITI
Il y avoit des pilaftres aux angles de ce corps
d'architecture avec un entablement en faillie ,
lequel étoit couronné de quatre vafes de ronde
bolle. Une pyramide en mofaïque évidée , s'élevoit
fur l'attique qui lui fervoit de baſe , & portoit
fur fa cime les Armes d'Artois , furmontées
d'un foleil .
Aux quatre coins du temple , & à une diſtance
convenable , étoient de grands obéliſques décorés,
de chiffres , de médaillons , &c.
Toutes les parties de l'édifice étoient peintes
en grifaille , à l'exception des tableaux & des
emblêmes , qui l'étoient en camayeu de couleur
bleue. Mais cette fimplicité étoit relevée par l'éclat
de l'or répandu fur les armoiries , les infcriptions
, les cartouches , les guirlandes ; fur la pyramide
, fur les vafes , & fur tous les ornemens
où l'on avoit pu l'employer avec goût.
Cet ouvrage fut exécuté par les foins & fur les
Hy
178 MERCURE DE FRANCE.
deffeins du fieur Linque , Architecte , natif & hæ
bitant d'Arras.
Les Commiffaires de Sa Majesté & les Etats
virent jouer l'artifice d'un amphithéâtre dreffé à
l'un des bouts de la place , qui eft une des plus
vaftes du Royaume. Des fanfares de cors , trompettes
& timbales , animerent ce fpectacle , aprèslequel
plufieurs fontaines de vin coulerent pour
le peuple.
Les deux façades de l'Hôtel des Etats furent
illuminés par une quantité immenfe de lamprons
, dont l'arrangement deffinoit , fans confufion
, toute la belle architecture de cet hôtel Dans
un grand tableau tranfparent placé au deffus de
la porte d'entrée , on voyoit Lucine defcendant
du Ciel , & tenant dans fes bras le Prince nouveau-
né. Le Roi montroit à cette Déeffe la Province
d'Artois perſonnifiée qui , d'un air empreffé
, tendoit les mains pour recevoir l'augufte Enfant.
Un rayon de lumiere partant du vifage de
ce nouveau Comte , fe répandoit fur celui de la
Province ; & on lifoit fur une banderole ce chronographe
:
novo spLenDes CIt CoMIte.
A neuf heures du foir commença un concert ,
dans lequel on exécuta plufieurs pieces de mufique
Françoife & Italienne . A ce concert fuccéda
un ambigu pour les Dames , fervi fur deux tables
de foixante perfonnes chacune . La fête fut terminée
par un grand bal , que M. le Duc de
Chaulnes ouvrit avec Madame la Comteffe de
Houchin , & qui dura jufqu'au jour. Rien n'y
fut oublié , foit pour la décoration des trois falles
où l'on danfa , foit pour la maniere dont elles
furent éclairées , foit pour la fymphonie & les
rafraîchiffemens de toute efpece.
JANVIER . 1758. 179
M. l'Evêque d'Arras donna de grands foupers
la veille de l'ouverture & le jour de la clôture
des Etats. Pendant la fête du 21 , on diftribua
abondamment dans fon palais du pain , des viandes
, de la biere , du bois & de Pargent à cinq
cens perfonnes au moins . La maison du Bon
Pafteur , qui renferme plus de cent pauvres filles ,
a éprouvé les mêmes libéralités de la part de ce
Prélat.
Le 6 & le 21 , M. de Briois , Abbé de S. Vaaſt ,
fit tirer beaucoup d'artifice. Il a pareillement
fignalé fa charité , en faisant délivrer aux pauvres
quatre mille pains , du poids de trois livres &
demie:
M. de Caumartin qui , depuis le commencement
de l'Affemblée des Etats avoit donné des
preuves de fa magnificence ordinaire , y ajouta
le Dimanche 27 Novembre un dîner de cent trente
couverts. Ce feftin ne fut que pour les hommes ;
mais environ quatre- vingts Dames fouperent le
même jour à l'intendance , où il y eut audi un
bal qui ne laiffa rien à défirer . M. le premier
Préſident du Confeil d'Artois s'étoit diftingué de
fon côté le jeudi précédent , par un dîner fuivi
d'un bal , qui fut interrompu pour voir un bouquet
d'artifice & une illumination terreftre , formée
avec goût dans le parterre du jardin de ce
Magiftrat. Il fit fervir fur les neuf heures un ambigu
; après lequel il y eut concert , & l'on reprit
le bal qui ne finit qu'avec la nuit.
Enfin le 30 Novembre , les RR. PP. Jéfuites
du College d'Arras firent chanter dans leur Eglife
le Te Deum & l'Exaudiat , par toute la mufique
de la Cathédrale . M. l'Evêque d'Arra y officia ,
& les Etats qu'on avoit invités à la cérémonie ,
affifterent en corps ; après quoi ils pafferent dans
y
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
la falle des Actes , où le R. P. Dubuiffon , Profeffeur
de Rhétorique , leur adreffa une harangue
latine , dont l'objet étoit de féliciter la province
d'Artois fur la naiffance du nouveau Comte.
L'Orateur s'attacha à prouver dans la premiere
partie de fon difcours , qu'il ne pouvoit rien arriver
de plus avantageux à la Province , que de
voir fon nom porté par un Prince de la Maifon de
Bourbon ; & dans la feconde , qu'aucune Province
n'étoit plus digne de cette grace.
Les PP. Jéfuites ont fourni ce jour là de quoi
dîner à douze pauvres familles de chacune des
onze Paroiffes de la Ville. Les écoliers , tant externes
que penfionnaires , qui font de la Congré
gation de la Vierge , ont donné le même jour à
dîner & à fouper aux malheureux détenus dans
les prifons royales , lefquels étoient au nombre
de quarante , les ont fervis eux- mêmes , & leur ont
encore diftribué des aumônes.
Les autres Villes de l'Artois n'ont pas témoi
gné moins d'ardeur que la Capitale à célébrer
une époque fi glorieufe pour la Province ; & de
fimples Bourgades ont donné en cette occafion
les marques les plus éclatantes de leur zele & de
leur alégreffe.
Le Roi a nommé le Maréchal de Tomond ,
pour commander fur les côtes de la Méditerranée .
Sa Majefté a auffi difpofé du commandement de
la Guyenne en faveur du Comte de Langeron
Lieutenant-Général de fes armées , & Elle a donné
au Comte de Gramont , Brigadier d'Infanterie,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , le Commandement
des troupes , dans la partie du Gouvernement
de la Guyenne , qui dépend de la Généralité
d'Aufch.
Sur la démiffion de Madame la Ducheffe d'Antin,
JANVIER. 1758.
181
de la place de Dame du Palais de la Reine , le Roi a
nommé le 25 Novembre Madame la Comteffe de
Clermont-Tonnere pour la remplacer.
Le 27, M. le Comte de Rochechouart prêta ferment
entre les mains du Roi , pour le Gouvernement
de l'Orléannois.
M. Le Duc de Chaulnes étant revenu de l'armée
du Maréchal Duc de Richelieu , pour tenir les
Etats d'Artois , en fit l'ouverture à Arras le 21
Novembre.
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Résumé : Description des Fêtes données en la ville d'Arras, à l'occasion de la Naissance de Monseigneur le Comte d'Artois.
À l'occasion de la naissance du Comte d'Artois, Arras a organisé des festivités marquantes. Dès l'annonce de la nouvelle le 11 octobre, des illuminations et des salves d'artillerie ont exprimé la joie publique. L'évêque d'Arras a ordonné un Te Deum le 6 novembre, accompagné d'un mandement célébrant la naissance du prince et appelant à la prière pour sa conservation. Le roi a demandé la célébration du Te Deum dans toutes les églises du diocèse. Le jour de la fête, des cloches ont sonné, des salves d'artillerie ont retenti, et un dîner somptueux a été organisé à l'Hôtel de Ville, avec la présence de personnalités locales. Pendant le repas, de l'argent et des vivres ont été distribués au peuple. Une pièce poétique de M. Harduin a été lue, exprimant la joie et la reconnaissance des citoyens d'Arras. Un feu d'artifice et des illuminations étaient prévus, mais la pluie a perturbé leur réalisation. L'édifice pour le feu d'artifice, conçu par l'architecte Beffara, était orné des armes royales et de chronogrammes. La Société Littéraire a exposé des transparents avec des médaillons imaginés par M. Camp, dont le premier représentait l'histoire de l'Artois symbolisée par une femme tenant un médaillon aux armes du Comte d'Artois. Le 6 novembre, un bal a été organisé à l'Hôtel de Ville, décoré somptueusement, avec un buffet pour deux mille personnes. Les États d'Artois ont reporté leurs actions de grâce pour permettre à tous les membres de participer. Le 21 novembre, après une séance solennelle, un Te Deum a été chanté à l'église des Récollets, suivi d'un dîner pour deux cent vingt-cinq personnes. Des salves d'artillerie ont annoncé les santés du Roi, du Dauphin et du nouveau prince, et des pièces d'argent ont été jetées au peuple. Un feu d'artifice en forme de temple a été tiré sur la grande place, illustrant diverses vertus et emblèmes. Les façades de l'Hôtel des États ont été illuminées, et un concert ainsi qu'un bal ont clôturé la fête. Des soupers et distributions de vivres aux pauvres ont été organisés par l'évêque d'Arras et d'autres dignitaires. Le 30 novembre, les Jésuites ont chanté un Te Deum, et une harangue latine a félicité la province pour la naissance du nouveau Comte. D'autres villes de l'Artois ont également célébré cet événement. Par ailleurs, le Roi a nommé de nouveaux commandants pour les côtes de la Méditerranée, la Guyenne, et le Gouvernement de l'Orléannois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 208
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Sa Majesté a écrit aux Archevêques & Evêques de son Royaume, pour faire [...]
Mots clefs :
Archevêques, Évêques, Victoire en Amérique, Te Deum, Victoire en Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour de Paris , & c.
SAA Majefté a écrit aux Archevêques & Evêques
de fon Royaume , pour faire chanter le Te Deum ,
en actions de graces de la victoire remportée en
Amérique par M. le Marquis de Montcalm , ou
quatre mille François ont combattu & vaincu
vingt- deux mille hommes ; & de la défaite totale
des Anglois , à Saint- Caft en Bretagne , par M. le
Duc d'Aiguillon , qui a donné dans cette journée
les preuves les plus éclatantes de fon habileté &
de fa valeur.
SAA Majefté a écrit aux Archevêques & Evêques
de fon Royaume , pour faire chanter le Te Deum ,
en actions de graces de la victoire remportée en
Amérique par M. le Marquis de Montcalm , ou
quatre mille François ont combattu & vaincu
vingt- deux mille hommes ; & de la défaite totale
des Anglois , à Saint- Caft en Bretagne , par M. le
Duc d'Aiguillon , qui a donné dans cette journée
les preuves les plus éclatantes de fon habileté &
de fa valeur.
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27
p. 198-199
DE VERSAILLES, le 14 Février.
Début :
Le Roi a donné la Prévôté de S. Pierre de Lille, à l'Abbé de Valory [...]
Mots clefs :
Prévôté, Abbé, Anniversaire du roi, Te Deum, Comte, Purger, État de santé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 14 Février.
De VERSAILLES , le 14 Février.
LEE Roi a donné la Prévôté de S. Pierre de
Lille, à l'Abbé de Valory la Pommerays, Chanoine
de la même Eglife.
Du 21 du même mois.
Le 15 , jour anniverfaire de la naiffance du
MARS. 1760. 199
Roi , on chanta le Te Deum dans l'Eglife de Notre-
Dame , paroiffe du Château , & dans celles
de Saint Louis & des Récollets. Après la cérémo
nie , on alluma le Bucher qui avoit été préparé
vis- à - vis du portail de l'Eglife. Les Invalides
chargés de la garde de cette Ville , firent une
triple falve de moufquetterie.
>
Le même jour , Sa Majefté tint le Sceau ; & le
Comte de Luface arriva de l'Armée d'Allemagne.
Le 17 , le Roi s'étant fenti un peu indifpofé ,
Sa Majefté fe purgea le 19 ; & la ſanté eſt à préfent
entiérement rétablie.
LEE Roi a donné la Prévôté de S. Pierre de
Lille, à l'Abbé de Valory la Pommerays, Chanoine
de la même Eglife.
Du 21 du même mois.
Le 15 , jour anniverfaire de la naiffance du
MARS. 1760. 199
Roi , on chanta le Te Deum dans l'Eglife de Notre-
Dame , paroiffe du Château , & dans celles
de Saint Louis & des Récollets. Après la cérémo
nie , on alluma le Bucher qui avoit été préparé
vis- à - vis du portail de l'Eglife. Les Invalides
chargés de la garde de cette Ville , firent une
triple falve de moufquetterie.
>
Le même jour , Sa Majefté tint le Sceau ; & le
Comte de Luface arriva de l'Armée d'Allemagne.
Le 17 , le Roi s'étant fenti un peu indifpofé ,
Sa Majefté fe purgea le 19 ; & la ſanté eſt à préfent
entiérement rétablie.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 14 Février.
Le 14 février, le roi a nommé l'abbé de Valory la Pommerays prévôt de Saint-Pierre de Lille. Le 15 février, un Te Deum a été chanté dans plusieurs églises pour l'anniversaire du roi, suivi d'un bûcher et de salves de mousqueterie. Le comte de Luface est revenu d'Allemagne. Le roi s'est purgé le 19 février, rétablissant sa santé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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28
p. 210
ARTICLE VI. CÉRÉMONIES ET FESTES PUBLIQUES.
Début :
Les fêtes pour l'inauguration de la Statue du Roi érigée dans la Place de [...]
Mots clefs :
Fête, Statue du roi de France, Inauguration, Cérémonie, Illumination, Te Deum, Feu d'artifice
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARTICLE VI. CÉRÉMONIES ET FESTES PUBLIQUES.
ARTICLE VI .
CÉRÉMONIES ET FESTES
PUBLIQUES.
Les fêtes pour l'inauguration de la
Statue du Roi érigée dans la Place de
Louis XV , & celles qui doivent avoir
lieu à l'occaſion de la paix , occuperont
trois jours , ſçavoir le 20 , 21 & 22 de
ce mois.
Le premier jour est destiné à célébrer
l'auguſte & pompeuſe Cérémonie
de l'inauguration de la Statue. On prépare
des illuminations dans tout le pourtour
de la nouvelle Place & dans l'étendue
des façades , tant conſtruites qu'â
contruire ,des grands bâtimens du côté
du fauxbourg S. Honoré.
Le ſecondjour , ſe fera la publication
de la paix ; & le ſoir de ce même jour
l'Hôtel-de-Ville ſera illuminé.
Le troifiéme jour , Te Deum à Notre
-Dame , Feu d'Artifice ſur l'eau ,&
Illumination générale.
CÉRÉMONIES ET FESTES
PUBLIQUES.
Les fêtes pour l'inauguration de la
Statue du Roi érigée dans la Place de
Louis XV , & celles qui doivent avoir
lieu à l'occaſion de la paix , occuperont
trois jours , ſçavoir le 20 , 21 & 22 de
ce mois.
Le premier jour est destiné à célébrer
l'auguſte & pompeuſe Cérémonie
de l'inauguration de la Statue. On prépare
des illuminations dans tout le pourtour
de la nouvelle Place & dans l'étendue
des façades , tant conſtruites qu'â
contruire ,des grands bâtimens du côté
du fauxbourg S. Honoré.
Le ſecondjour , ſe fera la publication
de la paix ; & le ſoir de ce même jour
l'Hôtel-de-Ville ſera illuminé.
Le troifiéme jour , Te Deum à Notre
-Dame , Feu d'Artifice ſur l'eau ,&
Illumination générale.
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Résumé : ARTICLE VI. CÉRÉMONIES ET FESTES PUBLIQUES.
L'article VI décrit les festivités de l'inauguration de la Statue du Roi et de la célébration de la paix sur la Place de Louis XV. Les événements se déroulent sur trois jours. Le premier jour inclut l'inauguration et des illuminations. Le deuxième jour, la proclamation de la paix est suivie d'illuminations à l'Hôtel-de-Ville. Le troisième jour, un Te Deum est chanté à Notre-Dame, avec un feu d'artifice et des illuminations générales.
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