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1
p. 132-170
RELATION DE Mr DE POINCTI.
Début :
Quoy que vous ayez déja veu dans la Premiere Partie de ma / Le 22. Juillet, Mr du Quesne ayant à la Rade d'Alger [...]
Mots clefs :
Alger, Galiotes, Abraham Duquesne, Bombes, Galères, Attaquer, Guerre, Vents, Canons, Bombe, Soldat bombardier, Chevalier de Tourville, Chevalier de Lery, Esclaves, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : RELATION DE Mr DE POINCTI.
~oy que volls ayez déja veu
dans Ja Pren1iere Partie de n1a
Lettre une Relation fort exa.éte
de tour ce qui s1eCt pail'ë devant
Alger> j:ia y crû vous devoir en ...
cor envoyer celle de I\1lr de Poin~
ét.i. Elle efr icy dans une efl:in1e
GAl~ANT. 1~3
: fi genérale, qu'elle fidt feule 1'C-
; loge de celuy qui ra· écrire; c~eil:
pourquoy je ne vou~ diray rie11
à fà gloire, puis que {on Ouvrdge
_ parle, & fait con11oiftre qu2u11
.: Holntne fi brave ne f'iair Eas
· n1oins bien fe fCrvir de la Plome
i. que de rEpée, & qu'il parle auffi
: bù:n qu'il agit.
'. :.-~:j
. . . '
. I-'.
••. ·:
1
. -' '. ' ..
:-·r
•
~ ~ ~(?J ~ .tt!;J n>· tê! il!.~~ ©:'!!J ~ ~
~?J~· ~e:.J· êl~~~~J~~ è!~èJ~~~
RELA_1~It)N
DE Mr DE POINCTI.
E 21. JuiIJct , Mr du QE_efne
~~yant à la Rade d~ Alger
joint les Galiotes qui y cfl:oiè11t
[[rrivée.s dés le 17. efcortées par
le sg: Foran, 111011tant J' Etl'iUt, &
13 4 l1\ ~ li iER4;r~~ l' JR~ .. ·3-~p...-J
qui y avoienr trouvé les Cheva ...
Jiers de Tourville & de L!.:ry, l'un
Lieutenant G-ener~1l , & 11autre
Cl1ef c.1JEfcadre, avec lix \l"aif ..
feaux; les Forces defl:inécs con ...
t,.e Alger, confi!l:oient en onze
VaiiTeaux de Guerre, quinze GaJercs,
cinC] Galiotes, dcPx Brû..,
Iots,quelgues Flufres,& quelques
IP' tJ 9 ! arra11es.
On f ongea. auffi. ~o!l: à fe n1et-
tre en , ri' .. ' et~t t u cxecutcr cc q t1 on
avoit projetté ; niais con1n1e il
falloir de néccffiré gue1qnes
jours pour cl1arger les Bon1bes,
& dilf>oièr le8 Galiotes con1111e
elles devaient efl:re pour f'exé ...
cution, Mr du ~efnc ayant efté
averry qu•il y avoit deux petits
Vai[fa.ux à Serfelle) prit cet
intervale pour les aller brûler, &
GALJ1\~~T. 131
y n1ar·cl1a avec fon Vai1feat1, le
j J'rNdent, le Teméraire , & t, Eole,
~J con1tnandez par le Chevalier
-~: de Lerv, B ea.t1 lieu, & Infreville,
.Il
: & huit des quinze Galeres, à la.
~~ teH:e dcfCJuclles cfroit le Cl1eva:
i lier de Noailles leur Lieu tenant
~ !i GeneraL L'un de[dirs petits VaiC.
~ [eaux fut brUlé Dar nos Cl1alou- ·~ \ .1 j pcs, & les Artifices n1anquerent
.··~~ .. fiJr l'(tutre. La Place fut cano .. -
;~ née, & cJle ri pofl:a d:; n1~fn1e. 011 ·
t.
;~l n ~a poîn t fceu au j u fte quel do 111-
~ 111age on y avoir f,1ir. De nofl:re
.'.4 pa.rt, nous y eufi11es prés de qu1~
:;.1 ranre Hon1mes tuez- ou l1Je1fez .. . . '
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Dt1 nombre des derniers c!l: Ie sr
de F-2"nneJon Enfeione de Navi ... l ~
r~ ~qui y a eu la ja1nbe en1portec
.
Mrdu ~efne de retot1r:> on crût
Ij6 tERCURE
.attaquer Alger le 28. a1ais une
groflè Lan1e du N ordefi, faifc1.nt
craindre du vent de ce coflé .. là ,
<]Ui eft le dangereux, & donnant
trop de n1ouvemenr aux V~j(:
feaux pollr qu ·on pu1l: tirer., on
fut contr~Ünt de iùr!Coir ju!qL1eç
au 5.. d' Aoufl: , tout ce r:en1p.s s'étant
paifé ei1 Brifes viol~ntes de
N ordeft , qui laiifoient la Mer
agitée, 111eünc lors qu'elles avoient
ceifé; mais enfin ltt Vent
s~efrant rangé au Oiiefr- Nord~
oüefi, qui fait là des Brifes réglées,
f u1vie.s de caltnes, on fe
chfpo(a à n1archer {l1r le foir , la
réfolution ayanr eflé prifc de faire
cette attaque de nuit, afi1~ que
les Ennemis profitaifent m:>ins
du temps qu,il ra.ut metrr~ à s2entraverfer,
pendant lequel on ne
GA~ LA tt~~1~·. I ~-7;
f.'Üt que îOuff1:ir du fe.u tn fans .enj
pou voir t:1ire ~
A. Co1n1rie l}Ordre de la Couf-·
eil:oit pofirif, LJHe Vaiifeaux, Ga ..
leres , & Galiotes, co111 batilfent,,1
Mr du ~eii1e a voit de cette !Or.-..
te diipof é les chofes.
Lt Sirint - ~/}rit, qu'il 1nonre
cette Can1pagnc, ren1orguê patl
deux Galcres, fe devoit aller po=ficr
N ordeft 8-l Sorroüeft de la~
Tour du Fanal; deux Galiotes-.
ren1orguées par une Galere fur.
f~1 gauc be, c 1 efr- à dire vers le
Sud; & J,~s trois autres mcnées.-
}Jar deux G-~leres fur la droite Î}'·
cfocft ... à-dire vers le Nord .. Tous ..
le~ VaiLTtaux en iùite s;>érenda11evers
le Sud &. v.ers le N.ord, de~
voient forn1er un Croifl:tnt au~r.
our du Mur ... qui fair la clofEuret
OtCZ:Obrc ~.~P~- M ..,.,,,,;
8 ~~ n <t-foM.t~ ÎR ~ J 1 1 . .t~ ~ "l~~.~ u ~ î!
dLt Port ; & chaque Galerc re_
inorguant un v~üffi~au, a prés l'avoir
n1is à fan Polle , fe devait
placer dans Jes întervales.
On con1n1enc;a à n1arcl1er
pour forn1cr cet Ordre de 13~ltai[_
le; niais la Brife ayant duré j uf:
<] ues fur le {àir_a!fez rard.,on n'avoir
pll. plûto{l: fe n1ettre en
nïarche, & la nuit nous ayant
ft1rpris avant que cl1acn11 11u!t
efrre dén1cilé , Mr du ~efne
voyant qu'il ne pouvoir cette
nnir ~ttta.quer qu, ~11 déford.re,
prit (1 ·~rec beaucoup de {3.geiTe, le
parry de 1notiiller où il fe trou ...
voir'Jc:~cfr-à-dire un peu plus prés
de L1 Ville qL1'auparJ.vant, & d,ar ...
tend t"e au Ie11den1ain à rcdreifer
ce qui n'efi:l)Ît pas a ('l place i
n1~us ce lc11den1ain les Vents re~
.J
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. -~1.
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G1\I.~Al~~T. 139
fituterent an N ordeft , & firent
perdre tot1t efpoir & toute pet~iëe
d'attaquer, parce c1u\~1 ff:él:1-
vcn1ent dés Ja 111o!ndre haleine
d c V cri t de c ~-? co {1:é ! à , la M · r
~'cnfl.-~ tj'unc n1aniérc extraordinaire
; & cc q u'îl y a de cruel;t
c\:f1:: que les rrols C]llârrs dtt
tcn1ps) ce Vent rcgnc dans cette
~ \_ ~ Il a de~ <-1 ll c j 'a y d.' ailleurs trouvée
pl us d1ficil e q u' 011 ne t11e l;ta voit
-... ,.
t1 ·.:T l"( 1"" ,,.,. t"
J ~ ~ ~· - r ..
l.
N nus dr1TH=:n r~l.n1es dans cette
fitL1ari{JnjufèJu'au 13 que les Vents
efl:.1nt enfin dc{ècnd us a l' 0 üefl:
N orroi_iefl: , nous firent cfperer
du caln1e pour la nuir fi.liv~1nte;
& certainc1ncnt on ne pouvait
pas dcfirer des apparences -de
ternps plus f1vorable ; auffi fe
!11ir ... 011 en é rat d' e11 profiter, ~
1'1l ij
~., Jf r:,· 2 {.-,, ~ ~RE J 40 .f\f l i~.1 1, -~lJ .$.. '4
cette fc}ls cl11cun efr;1nr exaéte ....
n·1ent à iOn poftc, on con1menca
.. ' l ) " -' .. de n1~rcher a L en r:re~ d.':! Ia n u1 t
avec tant de joye de la part des
Eguipages, que tout le monde.
efl:oit plein (f heureux· prclfcntin1ens;
1nais av:Lnt ciue nous fuf..
fions à Ll portée du Canon , le ...
temps fè broitilla ~ il parut des ..
E·c lairs 'il le Vent f:~ leva') fit en tUl
inil:ant le tonr tiu Con1pas.,Ia Mer
·groffir,Jes Gr~iins perpétuels nous.
fàifoient crai11dre pour nos M.:~tsl).
i1ous eftions à la Colle ; &· les.
Galeres, loin de lTous {ècourir ,.
efioient elles-n1efincs dans u11e
grande exrrémi té. H eurcufcn1ent
lcVen.t fe ten;.inr pendit quelque
tern ps du cofl:ê de la Terre,. les,
Vailîèaux firent voile & Ce mirent
.au largeoLes G;al.ercs_,fe fauvere.nt·
GAL,ANYT. r41
41 I:r.. Pointe du Cap cle l\1etifou .;:.
niais les pauvres Galiotes quiil
:ivoit fa lu pref que defagréer,pour·
Jai!.fer le jeu des Mortiers libre,~.
el1oienr dans une aflèz périlleufe·
contenance. Chacun neann1oit1s.
fc fccour<1nt foy-n1c!l11e dans ce
befoin '.) 011 rcpa!fa en di1igen€e·
quelques 1v1ànoeuvres.1 & f,tifant
volle dll H·unier1 à !)a.ide du Vencde
Terre, nous nous retirân1es à.
travers rorage,qui dura route la.
!Il
11 Ll-I t.
Cette di~!;race nous penfa o,fter·
tout efpoiro Il falloit que les Ga..,_
lcres, qui· fc !ùr~pafl:1nt elles-1nê~
rnes.j den1euroie11t avec 11ou.s de ..
puis 11uit jours, à bo-ut de toutes
fortes de vivres., parti!fent enfin
forcées par la. difetre de toutes,
chof es ; outr~e qu:e -c:e_s fortes de.· -
142 ~AERCURE
Bc1fl:in1ens (ont toûjours dans
certe Rade à detJX doigrs de leur
pcrrc, & dans l,abfence des GaJ~
res, il paroirfüir afièz dificile de
placer les G alio rcs ., de 111 aniere
t]U,on en tirafl: le !ervicc qu'on
• 1
~vo1t atten{1t1.
On paffa dans cette încertitu~
de, & dans le n1auvais ren1ps qni
continua jufgu'au 16,. que rv1r
du ~efi1e ayant in1;lginé un
n1oycn de Eonduire les Galiotes
prer c. Gl u l\ v,l~ u i .. ( l) J.:;',\. . 1g er, <Q.. .X. sl y e' ra.nt
~onfirn1é par le fenrin1cnt des
-Cl1evaliers de T ourvillc & de Le~
ry~ envoya porter par les Cha~
loupes des Ancres vers 1e 1Port à
une dif1ancc qu" on crut raîJOnna~
ble ~ & cin q V aiifeal1x furent
détachez') pour e11 s'approchant
.u11 peu plus que les autres; pren ....
' ..
G ALPi.l~T- 145
dri le bout c.{es An1arcs de ces
Ancres, & foûtenir les Galiotes
qui a~ devoient hiller deifus, &
s'entraverfèr lors qu'elles !èroienc
ailèz proche, fe rel1allant tot1t
de n1·~ii11~ juf qu\tu V ai(feau pour
le retour e
Le Vigilant, montê par le CI1e ..
-r.l 11 ier de Tourville J qui renait le
n1ilieu , & devait ef\:re vis-à vis
de la Tour du F~inal,avoir l' An1are
de id c·r1,cfle,; fur la droite .. !~
rai!lttnt, con1mandé paï Beaulieu>
a voit 11 :\rr1are <..i.~ la 1Y!tPJttçtt1;
1e, dont Goïtou a le con1n1ande1nent
5 & tout au Nord, le Che ...
valicr de Lery fl1r le Pruiient =a
voir celle de Lt Brâlttnte, coin~
111andéep.1r D:z~.:Tbi~rs,& Longcharnp
fous luy. A la g:1 t~cl1e du
Cl1evalier de T ourv illl:, F ora11
~44 lVlE F~ CîJ,R E
fur /' Etoille a voit 1, An1are de fit ..
.. Fo1Jd,-oy11nte ,. nlonrée par Boif.. .
f,ier; & tout àu Sud, Belle-Ifle
avec I e La11ricr.,. a voit celle de la
1Jorn.h4rde , con1n1andée par de
·Con1be, & dans la(1uelle ctloit
e1nbarqué Ca111elin , c~ pit~ine
,;i.e B.o-rnbardiers de Terre , en ...
\ 1oyé p.ar le lloy p.our cette Extlédi.
tion. J.
Cette maniére de fétÎre la Guer_
re eftant taure nouve He, les cl10~
.fcs ne purent c!l:re exécurées
av.e.c to·utc la jufreffe quio11 aurait
pû defil"era .Catnelin , qui
d~ailleurs travailloit avec beau ..
·Coup de zclc & d'a.ppljça,tion ~
n\1va.nt aucune connoifl~ince des
" ~l1ofe s de la M·~irine., ne pouvoic
pas f~avoir com1ne il fe fallait
p.o.frer danfi c.ett.e occafton ; de
forte·
GALANT. 145
efQ-rre que les Ancres fe trouv~
renr placez trop prés les uns des
auri-es ·; & les objets paroiffant la
t}uit: plus prés qul'ils ne {Ont effe ...
C1ivc-ment , elles efl:oient beau-coup
plus loin de Ja Ville qn•o11
n\ivoit prétendu. De cela n~iquirent
deux i11conveniens ; l"un,
que les Galiotes arrivantfL1r leur$ .
Ancres, fe trouverent ~u abordée5
1 ou pour le n1oins e1nbarraifées
les unes par les autres; &
raucre,que les Bombes allaient à
peine jufques dans le Port l &:
point du tout dans. la Vi lie.Nous
rnarchân1es enfin le foir du ::.1~
Aoufi:, le temps ne )$ayant pas
pern1is piùrofl: ; n1ais !Jt A mare
de fa -'-'! elfilCdnte S~ ercan t trouvée j
~~inbaraffée, elle 11e put arriver
que lon~ren1ps aprés, & elle fut
Oélobre 'k.P~ N
146 1E R C~URE
obligée de fe mettre da11s-un a.u..;
tre 11 ofl:e q11e celuy qui luy
fî1oit marqu·é:, /tt BrÛ/tJnte & i11oy
entre qui elle devoir efire, nous
efranr troL1vez· abordez en nous
entraverfant. La FgudroyAnte, qui
efl:oit fur 1na gaucl1e,efl:oit prefie
à ine toucl1er ; inais la Eomb11-rde
qui fut un peu plus lente,!è trou~
va raif011nablement éloignée de
nous. La Fo11dro.Jdnte commença
i tirer; je fui vis, &. la BrÛ/4nte un
mo111ent a prés. Les Ennen1is 111i.,,
rent feu à huit ou dix Canons ,
iàns en tirer davantageft Pour
nous 1 nous vîmes avec beaucoup
de déplaifir nos Bo111bes arden ...
tes, fur lefquelles on fe fondoir,,
principale1nenc dans la veuë
qu'elles brùleroient les Vaiifeaux
enne1nis;) c.réver toutes au f ortir
GALAN-T- 147
d:u Mottier; & nos Bombes ·ordinaires,
ou créver auffi, ou excepté
deux ot1 trois , ne porter pas
jufques à la Ville~ Dans ce chavrin,
011 ti-roit encor quelques
cV oups') lors qu ' un c.ie tnes l\;fortiers
)chargé d1une Bombe ardente,
ayant f:1it f:.1ux-feu,& la Bombe
continuant à s'enflân1cr fans
partir, je 111e vis red ui t à fou tFrir
JJincendie que je crus inévicable ..
Les Soldats Bon1bardiers de Ca...:
rnclin, qui i1,avoient entrercntt
mon EC) uipage que· des horribies
ravages de ces Bon1bes ~1rdentes
pref -cl1ant cerc:e fois d,cxcn1ple ''.)
& s>~fiant., à rexceptio11 de leur
Sergent & de deux ou trois autres,
jetrez à la Mer;; ou dans les
Cha1oupcs qui portaient nos
~1unitio11s, furent fui vis par la
N ij
148 ERc·uRE
plus grande partie de mes Ge11s,
cl1acu11 fe précipitant otl il pou ...
voit pour éviter la flânie. Et en_
fin, quelques ... uns de nies Offi.
ciers Mariniers efrant rcfrcz fi1r
l'Arriere,je n1e trouvay feulavec
111on Concren1aître, fur 1' Avant
oit cfl:oit le feu. Landoüillet1
Co1nn1iiîaire d1 Artillerie (.ie Ma~
rine, & Ilenau1t, deux de 1nes
an1is, qui ayant bien voulu s:.em~
barquer avec 111oy, voulurent
bien auffi ne me pas ab:i 11donn
er, deri.1eurerent à la Baterie
de derriere où ils efroient. Cependant
la Bon1be jettoit [es
Grenades & du feu gros con1n1e
deux Hommes, & je nie voyois
couvert de flân1es, ayant quaran ..
te Bon1bes ardentes dans la Ga~
.li ore, & tant d' at1tres chofes dans
GALANT. 149
un Navire propre à. s'cnflân1er.
Nous prîlnes 11eann1oii-1s la-réf o ...
lurion n1on Contren1aîcrc , u11
Soldat Bon1bardier qui ine ~int
joindre & rn o y') de _ te i1ter cl' é~
teindre le feu ; & con11ne 11ous
v'.1111es que les prémiers Séaux
d'eau Pa voient atnorty ,nous co11-
tinuân1es, & penda11t un infi:ant
:nous le crf1rnes éteint ; n1ais la
Bon1be reprenant vigueur, & les
Grenades & les Canons de M.ol1fw
guet qu'elle renfèr111oit, tirant dè
nouv2au ... la flâtne recon1n1enca. - ~ Nlais le pren1ier fuccés nous
nyant encouragez, nous retour-
1:â.n1es à la cl1arrre avec de r'eau"'\ 0 .+z
& enfin un de n1cs Soldats reve-
11u de fan épollvante, n1e voyant
....
autour du Mortier, y jetra un fi
grand Seau d'eau, que le feL1 :f é .., ·
N iij
1)0 M!!Rcu·R E
ceigt1j t à cette fois touc-·à-fait.
P lufieurs Chalot1pes qui étaient
autour de la Galiote, & que la
flân1e a voit obligé·es de .s1alar ..
guer, revinrent à bord. Le Sr Dcn1ont,
Lieutenant de la Galiote,
qtti pour quelque Manoeuvre
eftoit dans un Canot, fe rejerr::i. à
bord y voyant le feu .. Cepçndant
plufieurs Matelo-ts de ltt FouflroyitnwA
te, dont r A1nare iè trOLlVa COUpée
<.ians c-e d.é{Ordre, {C Jecceren·t
auffi à la Mer.
' Tous ces dé[ordres ayant fait
juger aux Cl1evaliers. deT onrville
& de Lery gui prenoient foin de
r At.a.que, CJU'il efl:oit à propos d:c
fe retirer~ ils en don11erent l'ordre,
que les Ennen1is nous Iaiffe ...
rent exéeuter L'lns nous inguié ...
ter , & à la pointe du jour 11ous
GALANT. 1)1
11ous trouvânies au mcf rne ea ..
clroi r d'où. 11ous eil:ions partis ..
Le n1auvais fuccés des Bon1-
bes a1·denres, la rarctC des beaux:
jonrs, & le pcril évident de fejouroer
dans une Rade auffi fca_
breufc que celle d,Alger dans
une faifon où les coups de Vents
d.evi~nnent frel1uens ~ fit croire
q ll~ on ne tente roi t plus rien cet -
~ .
te annee ; neann101ns con1n1e 011
avait re1narque que li quelques .
Botnbes ordinaires avoiét crevé,
if y en a voit eu pl u!ieurs qui n,a_
. ;- ,
voient 111anque que parce qu on
eO:oit trop éloigné, Mi: du ~eC
ne voulut bien faire une feconde
t~tntarive, & prenant des n1efures
{ ur ce qu1•- s ' e,_t o1• t patùr_er, o.n 11ort:t } e
26. d' aurres Ancres, que l~e Chevalier
de Lery fe cl1argea ,i,allc.~
N îiij
- - ..... ,.
152 MERCURE ~:.:'
1noüiller, & qui affez éloignee~ ..
les unes des autres , furent pla ...
cées à la portée du- PiftoJer du
Ml1r qui .f:'lit Ja clofture durPort_
Les Se11tinelles avant crié à nos J ~
Cl1aloupes , & !e Chevalier de
Lery pour réponfe les ay~tnt en ..
voyé pro11lencr , on leu1· cira
quelques coups de Ca11011.
Su~· le ..~ Ani ares de ces Ancres1
Jes Galiotes fe dif ooi(;rent à fe
~ baller,, Le 30. n'ayant pas fajc
plûtoft du te1nps propre, & le
pren1ier ordre ayan·r cfi:é chan ..
gé:. le Chev<tlier de Tourville qui
devoit rot~jOnrs avoir l;JAm~Jre de
lti Crttc!lt, alla n1oüiller vers l'entrée
du Port, où cette fois on ~
voulut placer cette GJ.liore,& le ·
Cl1evalier de Lery à r·autre cofté
tout at1N-oxd ,ayant t' r\mare de la
. r
r
'
.... ' . ,
' rJ_
1) .. ~
.~ . '
;.~'
-:.
:,•
~
..L ..1
1
.. . . -.
_, :i
, ' "'· · -
r GALANT; 1}3
:·:; IJ0Îl1111tc) & entre elle & moy fur
.f n1a droit~ 111 }dcnaçantt, aidée par
:} le Ttmt1·airc-; La BomhArde, par le
.J L.1uritr; & L~i · }'audroyantc, par/' E-:~
tfJi lie.
·. ~
.-·j Dans cette difpofirion nous
-:: nons avançâ1r1es'.) & ayant eu le
· bonheur que n1on Amare ne·
:-.· trot1v;:1 aucun en1barras ~ j'arri,;
vay en plafe pour n1e traverlèr &
:: til"cr q1.1elciue cen1ps, av.anr: qne
-~ les autres Galiores-fuffènt à leurs ~
_ PoH:es ) particuli·::-re1ne~1t celles·
~- du ~{ or~.:i, qui n1.1lgré toute la vi"
gilance du Chevalier de Lery,.
tardercnt un peu ..
Les Ennecnis ne fnrcnt pas fi
dociles cette fois que la pren1ie"°
re. Dés que j'·eus tiré, ils fi1~ent 1111
grand f ~u Llui dura toute la nuit,.
t111t ll!r n1oy que !Ur les al1tres
-·
114 Ell·ClJRR
Galiotes ;. n1ais com1ne j,efl:oi~
juftement placé tievant un grand
Flan c~on con1p toit aifë n1e nt que
po11r chaque Bombe, ils ripo:
itoient aux autres Galiotes qua.
tre ou fix coups de Canon :1 & à \
]a n1ie11ne vingt on vingt .. deux, 1
& quelquefojs n1én1e davantage5
1
& ils ne ciroienr que lors qu>on
merroit le feu à la Bot11be, ce feu
leur e11fcignant le but oli il fal ..
loit fraoer. l Ce Manége dllra jufques prés
du jour que les Chev~liers de
Tourville & de Lefy, qoi cerce
nuit., comn1e toutes les autres en ...
fuite, fe rrouverent aux Attaques
da11s leurs Canots, où s1emb3.rquoient
pour Volontaires les
Ducs de Mortcn1ar& deVi~lars,
Marquis de Bellefo11ds, Con1tes
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::i GALANT.- -155
·-~~ de Sebeville & du Cllala.r , &
:·:- plu fiet1rs a.utre.s, que f es Cl1e~a- .
Ji ers de T ourv1lle & de Lery ,d1sj
e,, donnérent ordre de fe retirer;
. ~ Jes Galioc:es qui avoient recell
.. ! plufieurs -coups dans le Bois, les
·i Voiles & les M~tnoeuvres, n"ell ..
-
' ren t nean 111 oins de mille ou douze
cens coups de Canon tirez par
les Ennen1is aucun Ho111me de
tué.LeComte deSebeville fur un
Londre que les Galeres avoient.
pris) & fur lequel on avoit mis
160. Hon1n1es, paffi1 la nuit entre
rentrée du Port & les Galeres
pour le~ fÜù tenir ; n1ais cc B afl:i ..
n1enr ne fè pouvant 1nanier, on
le de{~1rn1a enfuite.
Le let1demain on fceut par
quelques Efclaves qui fe :G1uve11:1
renr, que l'L confterna.tio11 efioit
' .
1)6 ERC!. "RE
extré111e dans Alger, qu'il y a voit
piL1ficurs MaifOns de rcnverf ées,
&:. quantité de Gens ruez. N ou,15
n'e11 eû111es neanrmoins un 1 afl:e ....
détail que par le Conful, envoyé
par les "Turcs quelques jours
apres , comn1e je le diray e11
fuite. On tira cette nuit cent
quatorze Bon1besb
~e1q ue tiiligence qu'on fit,
on ne pût {C tnettre en ét,lr de
retourner le lendcn1ain, & ce ne
fut que le fûir du 3. de Septen1-
bre , avec cetre circonfiance,
q n'a yanr cflé avertis par d\1utres
Efèlaves iàuvez depuis les
pren1iers 1 que les Algériens <i.rn1oient
la Galere l)llÎ eftoît rcf:
t-ée dans leuF Port, & quelques
Brigatins, pour venir enlever l.es
Galiotes, on en renfor~a les EGALANT.
157
quipages. ~"av~s de ces Efclav~s
ne fut pas 111uc1le; & co111me Je
1ne trouvais le premier au paffacre,
je 111e cr{1s obligé de prend~
un peu plus de {Oi11 & de
n1011de qne les autres , qui 11e
pouvaient eflre attaquées qu'a ..
prcs n10 y. P 1 ufi.curs Ca pi tain es
des Vaiilëaux qui i1·avoient point
efié co1nn:1andez pour s'approcher,
vinrent incoe:nit1J à cette .......
Action,&. parciculierement chez·
n1oy le Marquis de la Porte, Sc
Je Baron de P aliere.
Les En11e1nis nous laifferent
placer {3.ns nous inquiéter; 8c
con1n1e par les foins du Chevalier
de Tourville, & n1011 bo11l1eur
pJrt1culier ~ 111on An1are eftoit
tol1jou~s fani elnbarras, je pûs
l~ncor tirer quelque temps avant
.. ~
118 1ERCURE
que les autres Galiotes fuffent
en place, celles du Nord, c•efi: à
dire /4 Br#lante &.. la FfJNdroyanre,
qui fe halloient fur une mefme
Amare, s 'e!l:a11t: en1barra1fées
l'une avec l2'aucre, n'arriverenc
que tard. Les autres n1e Jû.i virent
d1ai1l:z pres6
Les Ennen1is ne répondant
point à nos Bon1bes co1T1n1e ils
a voient fair, ce filence fit juger
que leurs Bailin1t1ns eftoient del1ors
pour nous attaquer, & Ie
Major m,e11 vint avertirs En ef~
fet, un moment apres, la Cl1a ..
loupe qu'on a voit 1nife de garde
à l'e11trée du Port, fit le fignal
qui luy a.voit eité prefcrit en cas
de rencontre d'E11nen1is, & je
vis la Galere accon1pagnée de
quelque Briga11tin, voguer droi~
..'
1
1.
GAl~'. t'A\. N~~ - . 159
Qefrns ma Poupe~ En n1efn1e
temps les Cl1evaliers de Flavacourt
& de la Guicl1e, qui
comn1andoient les Chaloupes
de l~ Indien & dt' G,hevat
MArin :t 1n, aborderent , & me
renforcerent de tous leurs Equipages.
J' a vois i bord trente
Homn1es du Chevalier de Tour ..
ville 1 comn1andez par Blena(;.
Il y a voie outre cela une Troupe
d' Officiers qui eil:oie11t venus
V olonraires, plufieurs Volontaires
& Gardes de la Marine; de
!Orce que ne doutant pas que fi.
la Galere m·abordoit, ce ne fut
deiâvantageufemenr pour elle ' ,,
je faifOis faire filence pour luy
oiter la connoiilà11ce du n1onde
que j .. avois, qui alloic bien à fix"'
t!1ngts Homn1es; inais comme
•
i6o EJRCURE
elle fut alfez procl1e, un zele iit,,
di!èret a)1ant fait crier à quel..
qu~un, Yi"We le Roy, le refie ré_
po11dir, & dans ce ttunulte la Ga ...
Jere commen~a à faire feu de fa
Moufqueter-ie & de fo11 Canon;
n1ais au lieu de venir droit à inoy,
elle me prolongea. Je crûs a]ori
qu" elie n1e vouloit aborder par
la Prouë. J,y paOE1y pour y dond
ner ordre, faiianr fa1re en 111efi11e
ten1ps feu ·de Moufqueterie &
-d~ Artillerie, ce llui l~obligea de
faire pafie ... vogue pour fe retirer
de deffous, & elle alla fonder la
Me.n11çAnte qui efi:oit à ma droire,
&. qui l1a yant à peu pres reçeuë
de mefi11e, acheva de la mettre
en defOrdre ; de forte que fans
!Ça voir ce qu,elle fc1ifoit., elle fit
le tour de la BombArde , dont elle
· .,,., !\ J #
4
:.. ~. ...: ! nL~J·\. N~l ~ I 6I
·'.~ eff\.1ya le feu en regagnant le Mur
: dn Porr, le long. duquel elle fe
. retira. Avec cela j c n .. eu$ q u ~un
·~ Homn1e de rué d'un conp Ce
;: Moufquec ; & fc Chevalier· c·e
) Cornn1l nge, fur je croy Ie . feul _
] bleffé ii.1r Ill Jt1e1Jtifante, & De11 ..
:·_ n e v i 11 ~ tué . .
:_; Auffitofl: que la Galerc m1ellfê
~ dépa!fé, Fandotiillet qui faifoit
exécuter les rv1orriers 1 les ayant
prefts, j'inGft1y pour les. faire
_ JOlier pendant qu'elle eOEoit aux
· n1:tins, afin q uc les Ennemis 11e fe
p{1ifcnr vanter de nous inrerron1 ...
:l pre. On tira donc comn1e aupa__
, ravant , & nolls fifi11es par· là
.~ éteindre les feux de joye que les
:~ Femtn.es allt1n1oier1t da11s A.l\.lgert: -
·-~ croyant déja quel<1nes Galiotes
·. enlevées.
--~ OLCZ.obre i1P~ 0 ... ..._ . . ....
... -·.. ·,
'•
1
·i
_.-,.
~.
162 Iv1ERCURE
Le refte de la nuit fi! pa!fa à
coups de Botnbe de 11ofl:re part,
& de Cano11 de celle des Enne ..
n1is; niais un brouillard G épais,
qu'à peine en fe touchant fe
voyoit- on,. fit que le feu fut plus 1
lent de part & d'autre q-u•iI 11,au ..
roir efté. Il v eue cent Bon1bes ~ & environ fix cens coups-de Ca ...
non tirez , & 11ous 11ous retirâ ..
mes à 11oil:re ordinaire à la pointe
du jour avec p1u.fieurs coups dans
!es Galiotes 1 fans que per!Onne
c11 fur touchéi.
Ce jour qui efl:oit le 4. le Pere
VaCher , Con-f ul des- François à
Alger 11 vint a bo-rd de Mt dn
Q2efne dan·s la Chaloupe du
Çoncre.AdnTiral de Zélande, qui
efl:oit là pour le rachapt des Efclaves
cte fa Natio11> & dit que
GAL/\1'lT. 16~
}erflatin le Roy &. les principaux
d'Alger l'avaient envoyé chercher,
& l'a voient forcé de venir
vers Mr du ~efne, pour fonder
s'il y auroit lieu à quelque ac ..
comlnoden1e11t Mais Mx du
~efi1e répondit, qui.il ne pou ..
voie rien écouter de luy , & que
fi les Algëricns avaient quclCJue
cho(e à detnandcr, il fi1lloit qu,ils
con1lnenc;atfent par venir e·ux112
rnefi11cs. Ce Contùl s~en retour-.
na a vee cette ré·ponfe ~ in ais il
nous apprit auparavant que dans
Je~ deux nuits, dont je vie11s . de
Parler .. 011 a voit abattu cinQuante ~ # ~
l\1aif on s ; que la 111oi cié de la
fienne otl efl:oit la Chapelle, 5'.
la moitié de la grande Mo{ q uée.,
eftolent cornprifes dans ces rui~
nes, làus 1efquelles on co1111oif:
.o iJ
·~6 4 'i! ~; t l r~p u1~ ~ {~~,,1 uR~~
-!cit dCJa qu'il y a voit plus de cing
cens peri(J11nes en[evelies ; qlle
tout eftoit dans une contl:ern~ ...
tion cxtrén1e; que les Turcs fc
dé1n-en tJJ1t de letlr orgueil) loin
dt1 n1épri3 q-u'ils té\noignoient
pour les François il y avo-it quin .
. ze jon-rs, en par Io.lent alors avec
relp~a; que toutes les Fcn1n1e.s
& les En h1ns a voient quirré la
Ville.,. & qu'il a voit parLt trente
Hon11nes de ruez fur la Galere,
i la {Ortie qu.'elle avoit·faite, iâns
ceux q-uc 1,,on avoit cachez au
Peuple; & enfin il fupplia M[
du ~efD·e de fi1fpe11·dre Jes cho ...
[es au n1oins ponr ce jour. Mais
co rr1 n1e il fit fort beau,.011 ne crûe
p.:t~ dcvoi r perdre ce te1n ps, &
nous n1.arcl1âtnes à nofire ordiJ
i1a1rc la. nuit dt1 q uacte au cü1UJ
GAL,il\NT. I6,·
. quién1c , a vcc cette exception
que 1' A mare de la Me'lltrça?Jte
a)~ant efl:é coup Ce le f oir precé ....
dent , & G oiton qui la co01 n1ande
s'eftant bleifé àla tefl:e par
une cl1ûte, cette Galiote, non,
plus que t~ B,-ûlante, ne pdt eil:re
de l'expédition ; j, eus eiicor le
plaifir de tirer quelques Bombes
av,inc que les autres Galiotes:
futfent placées. Landoüillet faifoit
toltjour executcr les Mor~.
tiers dans la Crue/le 1 Et quoy que
pa-r un cerrain I1~izard toure la di~
reétion en fut rolnbée encre les
n13in.s d,_un autre.,. on connut af~
fez qu)il n\~ftoit pas inférieur i
celuy qui en cf toit chargé .. O·n De
tâch:-1 certe nuit qu•à don·ner d::111s
le Port, 1- fin de crev-er quelqu\.tn
des. Vaiifeaux, & on demeura j:u~-
166 ERCtJRE
qlf"au point du jour, co1nn1e on
avoit accoûcun1é de faire; & par !
un bonl1eur particulier, qlloy t
que les Enne1nis s'efl:ant ajuf tez,
donnaffent plufteurs coups dans
ma Galiote)il n'y eut perfonn~
de tué>~ _f en fus quîtte pour des
Mails & des Agrez. Mais la Brûlante
ayant le iOir precédent en fe
retira11t receu un coup de Canon
de foixante & quarre livres de
balle à fa Poupe, a voit eu de ce
mefine coup douze Hom1nes
tuez ou bl~ifez; & une Barque
qui efroit dans fon Voifinage,.
hllit d'un autre cot1p 111îs en p;10-
reil état .. Des deux Galere.s qll~..,
ont les Algériens , l'une eft.ant
à la Mer parut de retour au Soleil
levant de ce mefine jour, &
i~autre la ~int . recevoir au del1ors .
GALANT. 167
•
·.~ dn Port ; & con1rne on Jugea
~;1 d~in1 portalî~C d'üfter ~aux _Enne ...
111is la penfee que la Jonl1:1011 de
~ ce~ deL1x Galeres fut capable
~ d'111terrompre le cours des a~
él:ions , & qu'il fit encor beau
:; tout ce jour, -on fe prépara le
: foir à retourner à l'ordinaire, &
1 ·' en érat de faire partager le péril
aux Galeres, fi elles avoie11t tenté
quelque chofe, chacune des
trois Galiotes,_ la CrNt!le, la Bom~ ·
/J,1rde, & l.a FeuJrnyante ~ qui fe
trouverent prefies à marcher 1'.t
eftan t fortifiées par une Barque
dont 011 avoit auOE renforcé l'é·..
qui page .. - Mais dans l'"inftant que
r·on con1111en'ioit à n1archer,l,air
fe brottilla tout d'u11 coup, &
loit1 de c;on1batre, fit fOnger . à
prendre des précautions co11rre .
...
168 ERCURE
les accidens du mauvais ten1ps
qui fuivic effeél:iven1e11t, & qui
depuis a continué, en forte qu~il
n'y a eu aucllne apparence de
• • rien tenter ;. au contraire ne pou_
vant~, fâns l1n peril lnanifefie,
faire dans cette faifon où les tour ..
1nentes font fréquentes, refler
des Bafrimens qu7il faut ouvrir
de tous coftez pour le n1ettre en
état de f,tire leur cxecnrion , il a
fallu fe réfoudre à quitter la Ra.
de d'Alger., avec cette confola ..
tion , que fi 011 n\t pas dompté
cette Ville, 011 l\i au •11oi11s n101· ..
tifiée & trouvé un n1oyen in failli~
ble, ou de la détruire, ou de luy
faire de.tnandcr la Paix à ge ..
no11x~
Un- Efclavc fauvé Ie 9 .. nou~
apprit que le retour àe la Ga ..
ta lerc
..
:-~~i GAL• A3-N~.i • l 69
:~· iere dont ray parlé, a.voit retar-
:~ dë le départ d1un Chaoux defl:i;~
111é vers Mr du ~efne , pour Iuy
if venir faire des P ropofitians; mais
j }es Algériens connoi.!Iânt que la
::-î f Jan ce ne leur veut donner la
·~ P~tix que le bâton haut, &. ne
f pouvant ell:re de pire condition,
.,: ~voient réfolu de faire encor u11e .
; tentative avec le renfort de cet- ,
· te GaJere ava11t de pJrlcn1en ...
ter. Cet Efclave ajoûta que la.
nui:: derni~re, parce tl ue routes
les Bon1bes eftoient tombées
dans le Port, oit l'on avoir b;·izé
un Loodrel fracaf.Té tour r A V~tnt
d\tn Na vire ciui efi:oit fur les
Chantiers, & crevé les caftez
de deux autres ; on n, ~t voit\ disj
e, abatu que trois Maj{Ons 1 ~i:.
les Ro1nbes efl:oit11t totnbées
O[fobre l-a P. P . ..• .
. .. - .~. '. . . . -~ ..
... . .. T . _,;
.
"1
:-. ....
'
170 MERCURE
dans le Port, parce que !1011 n'a~
voit râcl1C cette 11uit qu'à détruire
leurs BaU.imens, je ci-oy pouvoir
dire que la 1naniere dont
leurs Galeres auraient eflé re_
ceuës, n'aurait pas contribué à
leur faire faire une Paix a vanta_
gellfC. Voila ce qui s'ell: paifé
cette année. Aparen]n1e11c qt1e
la procl1aine donnera de plus
2 r _tnds évene111ens.
dans Ja Pren1iere Partie de n1a
Lettre une Relation fort exa.éte
de tour ce qui s1eCt pail'ë devant
Alger> j:ia y crû vous devoir en ...
cor envoyer celle de I\1lr de Poin~
ét.i. Elle efr icy dans une efl:in1e
GAl~ANT. 1~3
: fi genérale, qu'elle fidt feule 1'C-
; loge de celuy qui ra· écrire; c~eil:
pourquoy je ne vou~ diray rie11
à fà gloire, puis que {on Ouvrdge
_ parle, & fait con11oiftre qu2u11
.: Holntne fi brave ne f'iair Eas
· n1oins bien fe fCrvir de la Plome
i. que de rEpée, & qu'il parle auffi
: bù:n qu'il agit.
'. :.-~:j
. . . '
. I-'.
••. ·:
1
. -' '. ' ..
:-·r
•
~ ~ ~(?J ~ .tt!;J n>· tê! il!.~~ ©:'!!J ~ ~
~?J~· ~e:.J· êl~~~~J~~ è!~èJ~~~
RELA_1~It)N
DE Mr DE POINCTI.
E 21. JuiIJct , Mr du QE_efne
~~yant à la Rade d~ Alger
joint les Galiotes qui y cfl:oiè11t
[[rrivée.s dés le 17. efcortées par
le sg: Foran, 111011tant J' Etl'iUt, &
13 4 l1\ ~ li iER4;r~~ l' JR~ .. ·3-~p...-J
qui y avoienr trouvé les Cheva ...
Jiers de Tourville & de L!.:ry, l'un
Lieutenant G-ener~1l , & 11autre
Cl1ef c.1JEfcadre, avec lix \l"aif ..
feaux; les Forces defl:inécs con ...
t,.e Alger, confi!l:oient en onze
VaiiTeaux de Guerre, quinze GaJercs,
cinC] Galiotes, dcPx Brû..,
Iots,quelgues Flufres,& quelques
IP' tJ 9 ! arra11es.
On f ongea. auffi. ~o!l: à fe n1et-
tre en , ri' .. ' et~t t u cxecutcr cc q t1 on
avoit projetté ; niais con1n1e il
falloir de néccffiré gue1qnes
jours pour cl1arger les Bon1bes,
& dilf>oièr le8 Galiotes con1111e
elles devaient efl:re pour f'exé ...
cution, Mr du ~efnc ayant efté
averry qu•il y avoit deux petits
Vai[fa.ux à Serfelle) prit cet
intervale pour les aller brûler, &
GALJ1\~~T. 131
y n1ar·cl1a avec fon Vai1feat1, le
j J'rNdent, le Teméraire , & t, Eole,
~J con1tnandez par le Chevalier
-~: de Lerv, B ea.t1 lieu, & Infreville,
.Il
: & huit des quinze Galeres, à la.
~~ teH:e dcfCJuclles cfroit le Cl1eva:
i lier de Noailles leur Lieu tenant
~ !i GeneraL L'un de[dirs petits VaiC.
~ [eaux fut brUlé Dar nos Cl1alou- ·~ \ .1 j pcs, & les Artifices n1anquerent
.··~~ .. fiJr l'(tutre. La Place fut cano .. -
;~ née, & cJle ri pofl:a d:; n1~fn1e. 011 ·
t.
;~l n ~a poîn t fceu au j u fte quel do 111-
~ 111age on y avoir f,1ir. De nofl:re
.'.4 pa.rt, nous y eufi11es prés de qu1~
:;.1 ranre Hon1mes tuez- ou l1Je1fez .. . . '
, .,
: ".t
-.,~·
• 1 .. '
.. ~"."l
L1 1t,
. : ' -c
.i. ".1..;
. .~. ·.) .
. .. , .: _,
' . .
.' ..
.' ,..
.. . c .
1
. ,
·.
Dt1 nombre des derniers c!l: Ie sr
de F-2"nneJon Enfeione de Navi ... l ~
r~ ~qui y a eu la ja1nbe en1portec
.
Mrdu ~efne de retot1r:> on crût
Ij6 tERCURE
.attaquer Alger le 28. a1ais une
groflè Lan1e du N ordefi, faifc1.nt
craindre du vent de ce coflé .. là ,
<]Ui eft le dangereux, & donnant
trop de n1ouvemenr aux V~j(:
feaux pollr qu ·on pu1l: tirer., on
fut contr~Ünt de iùr!Coir ju!qL1eç
au 5.. d' Aoufl: , tout ce r:en1p.s s'étant
paifé ei1 Brifes viol~ntes de
N ordeft , qui laiifoient la Mer
agitée, 111eünc lors qu'elles avoient
ceifé; mais enfin ltt Vent
s~efrant rangé au Oiiefr- Nord~
oüefi, qui fait là des Brifes réglées,
f u1vie.s de caltnes, on fe
chfpo(a à n1archer {l1r le foir , la
réfolution ayanr eflé prifc de faire
cette attaque de nuit, afi1~ que
les Ennemis profitaifent m:>ins
du temps qu,il ra.ut metrr~ à s2entraverfer,
pendant lequel on ne
GA~ LA tt~~1~·. I ~-7;
f.'Üt que îOuff1:ir du fe.u tn fans .enj
pou voir t:1ire ~
A. Co1n1rie l}Ordre de la Couf-·
eil:oit pofirif, LJHe Vaiifeaux, Ga ..
leres , & Galiotes, co111 batilfent,,1
Mr du ~eii1e a voit de cette !Or.-..
te diipof é les chofes.
Lt Sirint - ~/}rit, qu'il 1nonre
cette Can1pagnc, ren1orguê patl
deux Galcres, fe devoit aller po=ficr
N ordeft 8-l Sorroüeft de la~
Tour du Fanal; deux Galiotes-.
ren1orguées par une Galere fur.
f~1 gauc be, c 1 efr- à dire vers le
Sud; & J,~s trois autres mcnées.-
}Jar deux G-~leres fur la droite Î}'·
cfocft ... à-dire vers le Nord .. Tous ..
le~ VaiLTtaux en iùite s;>érenda11evers
le Sud &. v.ers le N.ord, de~
voient forn1er un Croifl:tnt au~r.
our du Mur ... qui fair la clofEuret
OtCZ:Obrc ~.~P~- M ..,.,,,,;
8 ~~ n <t-foM.t~ ÎR ~ J 1 1 . .t~ ~ "l~~.~ u ~ î!
dLt Port ; & chaque Galerc re_
inorguant un v~üffi~au, a prés l'avoir
n1is à fan Polle , fe devait
placer dans Jes întervales.
On con1n1enc;a à n1arcl1er
pour forn1cr cet Ordre de 13~ltai[_
le; niais la Brife ayant duré j uf:
<] ues fur le {àir_a!fez rard.,on n'avoir
pll. plûto{l: fe n1ettre en
nïarche, & la nuit nous ayant
ft1rpris avant que cl1acn11 11u!t
efrre dén1cilé , Mr du ~efne
voyant qu'il ne pouvoir cette
nnir ~ttta.quer qu, ~11 déford.re,
prit (1 ·~rec beaucoup de {3.geiTe, le
parry de 1notiiller où il fe trou ...
voir'Jc:~cfr-à-dire un peu plus prés
de L1 Ville qL1'auparJ.vant, & d,ar ...
tend t"e au Ie11den1ain à rcdreifer
ce qui n'efi:l)Ît pas a ('l place i
n1~us ce lc11den1ain les Vents re~
.J
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G1\I.~Al~~T. 139
fituterent an N ordeft , & firent
perdre tot1t efpoir & toute pet~iëe
d'attaquer, parce c1u\~1 ff:él:1-
vcn1ent dés Ja 111o!ndre haleine
d c V cri t de c ~-? co {1:é ! à , la M · r
~'cnfl.-~ tj'unc n1aniérc extraordinaire
; & cc q u'îl y a de cruel;t
c\:f1:: que les rrols C]llârrs dtt
tcn1ps) ce Vent rcgnc dans cette
~ \_ ~ Il a de~ <-1 ll c j 'a y d.' ailleurs trouvée
pl us d1ficil e q u' 011 ne t11e l;ta voit
-... ,.
t1 ·.:T l"( 1"" ,,.,. t"
J ~ ~ ~· - r ..
l.
N nus dr1TH=:n r~l.n1es dans cette
fitL1ari{JnjufèJu'au 13 que les Vents
efl:.1nt enfin dc{ècnd us a l' 0 üefl:
N orroi_iefl: , nous firent cfperer
du caln1e pour la nuir fi.liv~1nte;
& certainc1ncnt on ne pouvait
pas dcfirer des apparences -de
ternps plus f1vorable ; auffi fe
!11ir ... 011 en é rat d' e11 profiter, ~
1'1l ij
~., Jf r:,· 2 {.-,, ~ ~RE J 40 .f\f l i~.1 1, -~lJ .$.. '4
cette fc}ls cl11cun efr;1nr exaéte ....
n·1ent à iOn poftc, on con1menca
.. ' l ) " -' .. de n1~rcher a L en r:re~ d.':! Ia n u1 t
avec tant de joye de la part des
Eguipages, que tout le monde.
efl:oit plein (f heureux· prclfcntin1ens;
1nais av:Lnt ciue nous fuf..
fions à Ll portée du Canon , le ...
temps fè broitilla ~ il parut des ..
E·c lairs 'il le Vent f:~ leva') fit en tUl
inil:ant le tonr tiu Con1pas.,Ia Mer
·groffir,Jes Gr~iins perpétuels nous.
fàifoient crai11dre pour nos M.:~tsl).
i1ous eftions à la Colle ; &· les.
Galeres, loin de lTous {ècourir ,.
efioient elles-n1efincs dans u11e
grande exrrémi té. H eurcufcn1ent
lcVen.t fe ten;.inr pendit quelque
tern ps du cofl:ê de la Terre,. les,
Vailîèaux firent voile & Ce mirent
.au largeoLes G;al.ercs_,fe fauvere.nt·
GAL,ANYT. r41
41 I:r.. Pointe du Cap cle l\1etifou .;:.
niais les pauvres Galiotes quiil
:ivoit fa lu pref que defagréer,pour·
Jai!.fer le jeu des Mortiers libre,~.
el1oienr dans une aflèz périlleufe·
contenance. Chacun neann1oit1s.
fc fccour<1nt foy-n1c!l11e dans ce
befoin '.) 011 rcpa!fa en di1igen€e·
quelques 1v1ànoeuvres.1 & f,tifant
volle dll H·unier1 à !)a.ide du Vencde
Terre, nous nous retirân1es à.
travers rorage,qui dura route la.
!Il
11 Ll-I t.
Cette di~!;race nous penfa o,fter·
tout efpoiro Il falloit que les Ga..,_
lcres, qui· fc !ùr~pafl:1nt elles-1nê~
rnes.j den1euroie11t avec 11ou.s de ..
puis 11uit jours, à bo-ut de toutes
fortes de vivres., parti!fent enfin
forcées par la. difetre de toutes,
chof es ; outr~e qu:e -c:e_s fortes de.· -
142 ~AERCURE
Bc1fl:in1ens (ont toûjours dans
certe Rade à detJX doigrs de leur
pcrrc, & dans l,abfence des GaJ~
res, il paroirfüir afièz dificile de
placer les G alio rcs ., de 111 aniere
t]U,on en tirafl: le !ervicc qu'on
• 1
~vo1t atten{1t1.
On paffa dans cette încertitu~
de, & dans le n1auvais ren1ps qni
continua jufgu'au 16,. que rv1r
du ~efi1e ayant in1;lginé un
n1oycn de Eonduire les Galiotes
prer c. Gl u l\ v,l~ u i .. ( l) J.:;',\. . 1g er, <Q.. .X. sl y e' ra.nt
~onfirn1é par le fenrin1cnt des
-Cl1evaliers de T ourvillc & de Le~
ry~ envoya porter par les Cha~
loupes des Ancres vers 1e 1Port à
une dif1ancc qu" on crut raîJOnna~
ble ~ & cin q V aiifeal1x furent
détachez') pour e11 s'approchant
.u11 peu plus que les autres; pren ....
' ..
G ALPi.l~T- 145
dri le bout c.{es An1arcs de ces
Ancres, & foûtenir les Galiotes
qui a~ devoient hiller deifus, &
s'entraverfèr lors qu'elles !èroienc
ailèz proche, fe rel1allant tot1t
de n1·~ii11~ juf qu\tu V ai(feau pour
le retour e
Le Vigilant, montê par le CI1e ..
-r.l 11 ier de Tourville J qui renait le
n1ilieu , & devait ef\:re vis-à vis
de la Tour du F~inal,avoir l' An1are
de id c·r1,cfle,; fur la droite .. !~
rai!lttnt, con1mandé paï Beaulieu>
a voit 11 :\rr1are <..i.~ la 1Y!tPJttçtt1;
1e, dont Goïtou a le con1n1ande1nent
5 & tout au Nord, le Che ...
valicr de Lery fl1r le Pruiient =a
voir celle de Lt Brâlttnte, coin~
111andéep.1r D:z~.:Tbi~rs,& Longcharnp
fous luy. A la g:1 t~cl1e du
Cl1evalier de T ourv illl:, F ora11
~44 lVlE F~ CîJ,R E
fur /' Etoille a voit 1, An1are de fit ..
.. Fo1Jd,-oy11nte ,. nlonrée par Boif.. .
f,ier; & tout àu Sud, Belle-Ifle
avec I e La11ricr.,. a voit celle de la
1Jorn.h4rde , con1n1andée par de
·Con1be, & dans la(1uelle ctloit
e1nbarqué Ca111elin , c~ pit~ine
,;i.e B.o-rnbardiers de Terre , en ...
\ 1oyé p.ar le lloy p.our cette Extlédi.
tion. J.
Cette maniére de fétÎre la Guer_
re eftant taure nouve He, les cl10~
.fcs ne purent c!l:re exécurées
av.e.c to·utc la jufreffe quio11 aurait
pû defil"era .Catnelin , qui
d~ailleurs travailloit avec beau ..
·Coup de zclc & d'a.ppljça,tion ~
n\1va.nt aucune connoifl~ince des
" ~l1ofe s de la M·~irine., ne pouvoic
pas f~avoir com1ne il fe fallait
p.o.frer danfi c.ett.e occafton ; de
forte·
GALANT. 145
efQ-rre que les Ancres fe trouv~
renr placez trop prés les uns des
auri-es ·; & les objets paroiffant la
t}uit: plus prés qul'ils ne {Ont effe ...
C1ivc-ment , elles efl:oient beau-coup
plus loin de Ja Ville qn•o11
n\ivoit prétendu. De cela n~iquirent
deux i11conveniens ; l"un,
que les Galiotes arrivantfL1r leur$ .
Ancres, fe trouverent ~u abordée5
1 ou pour le n1oins e1nbarraifées
les unes par les autres; &
raucre,que les Bombes allaient à
peine jufques dans le Port l &:
point du tout dans. la Vi lie.Nous
rnarchân1es enfin le foir du ::.1~
Aoufi:, le temps ne )$ayant pas
pern1is piùrofl: ; n1ais !Jt A mare
de fa -'-'! elfilCdnte S~ ercan t trouvée j
~~inbaraffée, elle 11e put arriver
que lon~ren1ps aprés, & elle fut
Oélobre 'k.P~ N
146 1E R C~URE
obligée de fe mettre da11s-un a.u..;
tre 11 ofl:e q11e celuy qui luy
fî1oit marqu·é:, /tt BrÛ/tJnte & i11oy
entre qui elle devoir efire, nous
efranr troL1vez· abordez en nous
entraverfant. La FgudroyAnte, qui
efl:oit fur 1na gaucl1e,efl:oit prefie
à ine toucl1er ; inais la Eomb11-rde
qui fut un peu plus lente,!è trou~
va raif011nablement éloignée de
nous. La Fo11dro.Jdnte commença
i tirer; je fui vis, &. la BrÛ/4nte un
mo111ent a prés. Les Ennen1is 111i.,,
rent feu à huit ou dix Canons ,
iàns en tirer davantageft Pour
nous 1 nous vîmes avec beaucoup
de déplaifir nos Bo111bes arden ...
tes, fur lefquelles on fe fondoir,,
principale1nenc dans la veuë
qu'elles brùleroient les Vaiifeaux
enne1nis;) c.réver toutes au f ortir
GALAN-T- 147
d:u Mottier; & nos Bombes ·ordinaires,
ou créver auffi, ou excepté
deux ot1 trois , ne porter pas
jufques à la Ville~ Dans ce chavrin,
011 ti-roit encor quelques
cV oups') lors qu ' un c.ie tnes l\;fortiers
)chargé d1une Bombe ardente,
ayant f:1it f:.1ux-feu,& la Bombe
continuant à s'enflân1cr fans
partir, je 111e vis red ui t à fou tFrir
JJincendie que je crus inévicable ..
Les Soldats Bon1bardiers de Ca...:
rnclin, qui i1,avoient entrercntt
mon EC) uipage que· des horribies
ravages de ces Bon1bes ~1rdentes
pref -cl1ant cerc:e fois d,cxcn1ple ''.)
& s>~fiant., à rexceptio11 de leur
Sergent & de deux ou trois autres,
jetrez à la Mer;; ou dans les
Cha1oupcs qui portaient nos
~1unitio11s, furent fui vis par la
N ij
148 ERc·uRE
plus grande partie de mes Ge11s,
cl1acu11 fe précipitant otl il pou ...
voit pour éviter la flânie. Et en_
fin, quelques ... uns de nies Offi.
ciers Mariniers efrant rcfrcz fi1r
l'Arriere,je n1e trouvay feulavec
111on Concren1aître, fur 1' Avant
oit cfl:oit le feu. Landoüillet1
Co1nn1iiîaire d1 Artillerie (.ie Ma~
rine, & Ilenau1t, deux de 1nes
an1is, qui ayant bien voulu s:.em~
barquer avec 111oy, voulurent
bien auffi ne me pas ab:i 11donn
er, deri.1eurerent à la Baterie
de derriere où ils efroient. Cependant
la Bon1be jettoit [es
Grenades & du feu gros con1n1e
deux Hommes, & je nie voyois
couvert de flân1es, ayant quaran ..
te Bon1bes ardentes dans la Ga~
.li ore, & tant d' at1tres chofes dans
GALANT. 149
un Navire propre à. s'cnflân1er.
Nous prîlnes 11eann1oii-1s la-réf o ...
lurion n1on Contren1aîcrc , u11
Soldat Bon1bardier qui ine ~int
joindre & rn o y') de _ te i1ter cl' é~
teindre le feu ; & con11ne 11ous
v'.1111es que les prémiers Séaux
d'eau Pa voient atnorty ,nous co11-
tinuân1es, & penda11t un infi:ant
:nous le crf1rnes éteint ; n1ais la
Bon1be reprenant vigueur, & les
Grenades & les Canons de M.ol1fw
guet qu'elle renfèr111oit, tirant dè
nouv2au ... la flâtne recon1n1enca. - ~ Nlais le pren1ier fuccés nous
nyant encouragez, nous retour-
1:â.n1es à la cl1arrre avec de r'eau"'\ 0 .+z
& enfin un de n1cs Soldats reve-
11u de fan épollvante, n1e voyant
....
autour du Mortier, y jetra un fi
grand Seau d'eau, que le feL1 :f é .., ·
N iij
1)0 M!!Rcu·R E
ceigt1j t à cette fois touc-·à-fait.
P lufieurs Chalot1pes qui étaient
autour de la Galiote, & que la
flân1e a voit obligé·es de .s1alar ..
guer, revinrent à bord. Le Sr Dcn1ont,
Lieutenant de la Galiote,
qtti pour quelque Manoeuvre
eftoit dans un Canot, fe rejerr::i. à
bord y voyant le feu .. Cepçndant
plufieurs Matelo-ts de ltt FouflroyitnwA
te, dont r A1nare iè trOLlVa COUpée
<.ians c-e d.é{Ordre, {C Jecceren·t
auffi à la Mer.
' Tous ces dé[ordres ayant fait
juger aux Cl1evaliers. deT onrville
& de Lery gui prenoient foin de
r At.a.que, CJU'il efl:oit à propos d:c
fe retirer~ ils en don11erent l'ordre,
que les Ennen1is nous Iaiffe ...
rent exéeuter L'lns nous inguié ...
ter , & à la pointe du jour 11ous
GALANT. 1)1
11ous trouvânies au mcf rne ea ..
clroi r d'où. 11ous eil:ions partis ..
Le n1auvais fuccés des Bon1-
bes a1·denres, la rarctC des beaux:
jonrs, & le pcril évident de fejouroer
dans une Rade auffi fca_
breufc que celle d,Alger dans
une faifon où les coups de Vents
d.evi~nnent frel1uens ~ fit croire
q ll~ on ne tente roi t plus rien cet -
~ .
te annee ; neann101ns con1n1e 011
avait re1narque que li quelques .
Botnbes ordinaires avoiét crevé,
if y en a voit eu pl u!ieurs qui n,a_
. ;- ,
voient 111anque que parce qu on
eO:oit trop éloigné, Mi: du ~eC
ne voulut bien faire une feconde
t~tntarive, & prenant des n1efures
{ ur ce qu1•- s ' e,_t o1• t patùr_er, o.n 11ort:t } e
26. d' aurres Ancres, que l~e Chevalier
de Lery fe cl1argea ,i,allc.~
N îiij
- - ..... ,.
152 MERCURE ~:.:'
1noüiller, & qui affez éloignee~ ..
les unes des autres , furent pla ...
cées à la portée du- PiftoJer du
Ml1r qui .f:'lit Ja clofture durPort_
Les Se11tinelles avant crié à nos J ~
Cl1aloupes , & !e Chevalier de
Lery pour réponfe les ay~tnt en ..
voyé pro11lencr , on leu1· cira
quelques coups de Ca11011.
Su~· le ..~ Ani ares de ces Ancres1
Jes Galiotes fe dif ooi(;rent à fe
~ baller,, Le 30. n'ayant pas fajc
plûtoft du te1nps propre, & le
pren1ier ordre ayan·r cfi:é chan ..
gé:. le Chev<tlier de Tourville qui
devoit rot~jOnrs avoir l;JAm~Jre de
lti Crttc!lt, alla n1oüiller vers l'entrée
du Port, où cette fois on ~
voulut placer cette GJ.liore,& le ·
Cl1evalier de Lery à r·autre cofté
tout at1N-oxd ,ayant t' r\mare de la
. r
r
'
.... ' . ,
' rJ_
1) .. ~
.~ . '
;.~'
-:.
:,•
~
..L ..1
1
.. . . -.
_, :i
, ' "'· · -
r GALANT; 1}3
:·:; IJ0Îl1111tc) & entre elle & moy fur
.f n1a droit~ 111 }dcnaçantt, aidée par
:} le Ttmt1·airc-; La BomhArde, par le
.J L.1uritr; & L~i · }'audroyantc, par/' E-:~
tfJi lie.
·. ~
.-·j Dans cette difpofirion nous
-:: nons avançâ1r1es'.) & ayant eu le
· bonheur que n1on Amare ne·
:-.· trot1v;:1 aucun en1barras ~ j'arri,;
vay en plafe pour n1e traverlèr &
:: til"cr q1.1elciue cen1ps, av.anr: qne
-~ les autres Galiores-fuffènt à leurs ~
_ PoH:es ) particuli·::-re1ne~1t celles·
~- du ~{ or~.:i, qui n1.1lgré toute la vi"
gilance du Chevalier de Lery,.
tardercnt un peu ..
Les Ennecnis ne fnrcnt pas fi
dociles cette fois que la pren1ie"°
re. Dés que j'·eus tiré, ils fi1~ent 1111
grand f ~u Llui dura toute la nuit,.
t111t ll!r n1oy que !Ur les al1tres
-·
114 Ell·ClJRR
Galiotes ;. n1ais com1ne j,efl:oi~
juftement placé tievant un grand
Flan c~on con1p toit aifë n1e nt que
po11r chaque Bombe, ils ripo:
itoient aux autres Galiotes qua.
tre ou fix coups de Canon :1 & à \
]a n1ie11ne vingt on vingt .. deux, 1
& quelquefojs n1én1e davantage5
1
& ils ne ciroienr que lors qu>on
merroit le feu à la Bot11be, ce feu
leur e11fcignant le but oli il fal ..
loit fraoer. l Ce Manége dllra jufques prés
du jour que les Chev~liers de
Tourville & de Lefy, qoi cerce
nuit., comn1e toutes les autres en ...
fuite, fe rrouverent aux Attaques
da11s leurs Canots, où s1emb3.rquoient
pour Volontaires les
Ducs de Mortcn1ar& deVi~lars,
Marquis de Bellefo11ds, Con1tes
.
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::i GALANT.- -155
·-~~ de Sebeville & du Cllala.r , &
:·:- plu fiet1rs a.utre.s, que f es Cl1e~a- .
Ji ers de T ourv1lle & de Lery ,d1sj
e,, donnérent ordre de fe retirer;
. ~ Jes Galioc:es qui avoient recell
.. ! plufieurs -coups dans le Bois, les
·i Voiles & les M~tnoeuvres, n"ell ..
-
' ren t nean 111 oins de mille ou douze
cens coups de Canon tirez par
les Ennen1is aucun Ho111me de
tué.LeComte deSebeville fur un
Londre que les Galeres avoient.
pris) & fur lequel on avoit mis
160. Hon1n1es, paffi1 la nuit entre
rentrée du Port & les Galeres
pour le~ fÜù tenir ; n1ais cc B afl:i ..
n1enr ne fè pouvant 1nanier, on
le de{~1rn1a enfuite.
Le let1demain on fceut par
quelques Efclaves qui fe :G1uve11:1
renr, que l'L confterna.tio11 efioit
' .
1)6 ERC!. "RE
extré111e dans Alger, qu'il y a voit
piL1ficurs MaifOns de rcnverf ées,
&:. quantité de Gens ruez. N ou,15
n'e11 eû111es neanrmoins un 1 afl:e ....
détail que par le Conful, envoyé
par les "Turcs quelques jours
apres , comn1e je le diray e11
fuite. On tira cette nuit cent
quatorze Bon1besb
~e1q ue tiiligence qu'on fit,
on ne pût {C tnettre en ét,lr de
retourner le lendcn1ain, & ce ne
fut que le fûir du 3. de Septen1-
bre , avec cetre circonfiance,
q n'a yanr cflé avertis par d\1utres
Efèlaves iàuvez depuis les
pren1iers 1 que les Algériens <i.rn1oient
la Galere l)llÎ eftoît rcf:
t-ée dans leuF Port, & quelques
Brigatins, pour venir enlever l.es
Galiotes, on en renfor~a les EGALANT.
157
quipages. ~"av~s de ces Efclav~s
ne fut pas 111uc1le; & co111me Je
1ne trouvais le premier au paffacre,
je 111e cr{1s obligé de prend~
un peu plus de {Oi11 & de
n1011de qne les autres , qui 11e
pouvaient eflre attaquées qu'a ..
prcs n10 y. P 1 ufi.curs Ca pi tain es
des Vaiilëaux qui i1·avoient point
efié co1nn:1andez pour s'approcher,
vinrent incoe:nit1J à cette .......
Action,&. parciculierement chez·
n1oy le Marquis de la Porte, Sc
Je Baron de P aliere.
Les En11e1nis nous laifferent
placer {3.ns nous inquiéter; 8c
con1n1e par les foins du Chevalier
de Tourville, & n1011 bo11l1eur
pJrt1culier ~ 111on An1are eftoit
tol1jou~s fani elnbarras, je pûs
l~ncor tirer quelque temps avant
.. ~
118 1ERCURE
que les autres Galiotes fuffent
en place, celles du Nord, c•efi: à
dire /4 Br#lante &.. la FfJNdroyanre,
qui fe halloient fur une mefme
Amare, s 'e!l:a11t: en1barra1fées
l'une avec l2'aucre, n'arriverenc
que tard. Les autres n1e Jû.i virent
d1ai1l:z pres6
Les Ennen1is ne répondant
point à nos Bon1bes co1T1n1e ils
a voient fair, ce filence fit juger
que leurs Bailin1t1ns eftoient del1ors
pour nous attaquer, & Ie
Major m,e11 vint avertirs En ef~
fet, un moment apres, la Cl1a ..
loupe qu'on a voit 1nife de garde
à l'e11trée du Port, fit le fignal
qui luy a.voit eité prefcrit en cas
de rencontre d'E11nen1is, & je
vis la Galere accon1pagnée de
quelque Briga11tin, voguer droi~
..'
1
1.
GAl~'. t'A\. N~~ - . 159
Qefrns ma Poupe~ En n1efn1e
temps les Cl1evaliers de Flavacourt
& de la Guicl1e, qui
comn1andoient les Chaloupes
de l~ Indien & dt' G,hevat
MArin :t 1n, aborderent , & me
renforcerent de tous leurs Equipages.
J' a vois i bord trente
Homn1es du Chevalier de Tour ..
ville 1 comn1andez par Blena(;.
Il y a voie outre cela une Troupe
d' Officiers qui eil:oie11t venus
V olonraires, plufieurs Volontaires
& Gardes de la Marine; de
!Orce que ne doutant pas que fi.
la Galere m·abordoit, ce ne fut
deiâvantageufemenr pour elle ' ,,
je faifOis faire filence pour luy
oiter la connoiilà11ce du n1onde
que j .. avois, qui alloic bien à fix"'
t!1ngts Homn1es; inais comme
•
i6o EJRCURE
elle fut alfez procl1e, un zele iit,,
di!èret a)1ant fait crier à quel..
qu~un, Yi"We le Roy, le refie ré_
po11dir, & dans ce ttunulte la Ga ...
Jere commen~a à faire feu de fa
Moufqueter-ie & de fo11 Canon;
n1ais au lieu de venir droit à inoy,
elle me prolongea. Je crûs a]ori
qu" elie n1e vouloit aborder par
la Prouë. J,y paOE1y pour y dond
ner ordre, faiianr fa1re en 111efi11e
ten1ps feu ·de Moufqueterie &
-d~ Artillerie, ce llui l~obligea de
faire pafie ... vogue pour fe retirer
de deffous, & elle alla fonder la
Me.n11çAnte qui efi:oit à ma droire,
&. qui l1a yant à peu pres reçeuë
de mefi11e, acheva de la mettre
en defOrdre ; de forte que fans
!Ça voir ce qu,elle fc1ifoit., elle fit
le tour de la BombArde , dont elle
· .,,., !\ J #
4
:.. ~. ...: ! nL~J·\. N~l ~ I 6I
·'.~ eff\.1ya le feu en regagnant le Mur
: dn Porr, le long. duquel elle fe
. retira. Avec cela j c n .. eu$ q u ~un
·~ Homn1e de rué d'un conp Ce
;: Moufquec ; & fc Chevalier· c·e
) Cornn1l nge, fur je croy Ie . feul _
] bleffé ii.1r Ill Jt1e1Jtifante, & De11 ..
:·_ n e v i 11 ~ tué . .
:_; Auffitofl: que la Galerc m1ellfê
~ dépa!fé, Fandotiillet qui faifoit
exécuter les rv1orriers 1 les ayant
prefts, j'inGft1y pour les. faire
_ JOlier pendant qu'elle eOEoit aux
· n1:tins, afin q uc les Ennemis 11e fe
p{1ifcnr vanter de nous inrerron1 ...
:l pre. On tira donc comn1e aupa__
, ravant , & nolls fifi11es par· là
.~ éteindre les feux de joye que les
:~ Femtn.es allt1n1oier1t da11s A.l\.lgert: -
·-~ croyant déja quel<1nes Galiotes
·. enlevées.
--~ OLCZ.obre i1P~ 0 ... ..._ . . ....
... -·.. ·,
'•
1
·i
_.-,.
~.
162 Iv1ERCURE
Le refte de la nuit fi! pa!fa à
coups de Botnbe de 11ofl:re part,
& de Cano11 de celle des Enne ..
n1is; niais un brouillard G épais,
qu'à peine en fe touchant fe
voyoit- on,. fit que le feu fut plus 1
lent de part & d'autre q-u•iI 11,au ..
roir efté. Il v eue cent Bon1bes ~ & environ fix cens coups-de Ca ...
non tirez , & 11ous 11ous retirâ ..
mes à 11oil:re ordinaire à la pointe
du jour avec p1u.fieurs coups dans
!es Galiotes 1 fans que per!Onne
c11 fur touchéi.
Ce jour qui efl:oit le 4. le Pere
VaCher , Con-f ul des- François à
Alger 11 vint a bo-rd de Mt dn
Q2efne dan·s la Chaloupe du
Çoncre.AdnTiral de Zélande, qui
efl:oit là pour le rachapt des Efclaves
cte fa Natio11> & dit que
GAL/\1'lT. 16~
}erflatin le Roy &. les principaux
d'Alger l'avaient envoyé chercher,
& l'a voient forcé de venir
vers Mr du ~efne, pour fonder
s'il y auroit lieu à quelque ac ..
comlnoden1e11t Mais Mx du
~efi1e répondit, qui.il ne pou ..
voie rien écouter de luy , & que
fi les Algëricns avaient quclCJue
cho(e à detnandcr, il fi1lloit qu,ils
con1lnenc;atfent par venir e·ux112
rnefi11cs. Ce Contùl s~en retour-.
na a vee cette ré·ponfe ~ in ais il
nous apprit auparavant que dans
Je~ deux nuits, dont je vie11s . de
Parler .. 011 a voit abattu cinQuante ~ # ~
l\1aif on s ; que la 111oi cié de la
fienne otl efl:oit la Chapelle, 5'.
la moitié de la grande Mo{ q uée.,
eftolent cornprifes dans ces rui~
nes, làus 1efquelles on co1111oif:
.o iJ
·~6 4 'i! ~; t l r~p u1~ ~ {~~,,1 uR~~
-!cit dCJa qu'il y a voit plus de cing
cens peri(J11nes en[evelies ; qlle
tout eftoit dans une contl:ern~ ...
tion cxtrén1e; que les Turcs fc
dé1n-en tJJ1t de letlr orgueil) loin
dt1 n1épri3 q-u'ils té\noignoient
pour les François il y avo-it quin .
. ze jon-rs, en par Io.lent alors avec
relp~a; que toutes les Fcn1n1e.s
& les En h1ns a voient quirré la
Ville.,. & qu'il a voit parLt trente
Hon11nes de ruez fur la Galere,
i la {Ortie qu.'elle avoit·faite, iâns
ceux q-uc 1,,on avoit cachez au
Peuple; & enfin il fupplia M[
du ~efD·e de fi1fpe11·dre Jes cho ...
[es au n1oins ponr ce jour. Mais
co rr1 n1e il fit fort beau,.011 ne crûe
p.:t~ dcvoi r perdre ce te1n ps, &
nous n1.arcl1âtnes à nofire ordiJ
i1a1rc la. nuit dt1 q uacte au cü1UJ
GAL,il\NT. I6,·
. quién1c , a vcc cette exception
que 1' A mare de la Me'lltrça?Jte
a)~ant efl:é coup Ce le f oir precé ....
dent , & G oiton qui la co01 n1ande
s'eftant bleifé àla tefl:e par
une cl1ûte, cette Galiote, non,
plus que t~ B,-ûlante, ne pdt eil:re
de l'expédition ; j, eus eiicor le
plaifir de tirer quelques Bombes
av,inc que les autres Galiotes:
futfent placées. Landoüillet faifoit
toltjour executcr les Mor~.
tiers dans la Crue/le 1 Et quoy que
pa-r un cerrain I1~izard toure la di~
reétion en fut rolnbée encre les
n13in.s d,_un autre.,. on connut af~
fez qu)il n\~ftoit pas inférieur i
celuy qui en cf toit chargé .. O·n De
tâch:-1 certe nuit qu•à don·ner d::111s
le Port, 1- fin de crev-er quelqu\.tn
des. Vaiifeaux, & on demeura j:u~-
166 ERCtJRE
qlf"au point du jour, co1nn1e on
avoit accoûcun1é de faire; & par !
un bonl1eur particulier, qlloy t
que les Enne1nis s'efl:ant ajuf tez,
donnaffent plufteurs coups dans
ma Galiote)il n'y eut perfonn~
de tué>~ _f en fus quîtte pour des
Mails & des Agrez. Mais la Brûlante
ayant le iOir precédent en fe
retira11t receu un coup de Canon
de foixante & quarre livres de
balle à fa Poupe, a voit eu de ce
mefine coup douze Hom1nes
tuez ou bl~ifez; & une Barque
qui efroit dans fon Voifinage,.
hllit d'un autre cot1p 111îs en p;10-
reil état .. Des deux Galere.s qll~..,
ont les Algériens , l'une eft.ant
à la Mer parut de retour au Soleil
levant de ce mefine jour, &
i~autre la ~int . recevoir au del1ors .
GALANT. 167
•
·.~ dn Port ; & con1rne on Jugea
~;1 d~in1 portalî~C d'üfter ~aux _Enne ...
111is la penfee que la Jonl1:1011 de
~ ce~ deL1x Galeres fut capable
~ d'111terrompre le cours des a~
él:ions , & qu'il fit encor beau
:; tout ce jour, -on fe prépara le
: foir à retourner à l'ordinaire, &
1 ·' en érat de faire partager le péril
aux Galeres, fi elles avoie11t tenté
quelque chofe, chacune des
trois Galiotes,_ la CrNt!le, la Bom~ ·
/J,1rde, & l.a FeuJrnyante ~ qui fe
trouverent prefies à marcher 1'.t
eftan t fortifiées par une Barque
dont 011 avoit auOE renforcé l'é·..
qui page .. - Mais dans l'"inftant que
r·on con1111en'ioit à n1archer,l,air
fe brottilla tout d'u11 coup, &
loit1 de c;on1batre, fit fOnger . à
prendre des précautions co11rre .
...
168 ERCURE
les accidens du mauvais ten1ps
qui fuivic effeél:iven1e11t, & qui
depuis a continué, en forte qu~il
n'y a eu aucllne apparence de
• • rien tenter ;. au contraire ne pou_
vant~, fâns l1n peril lnanifefie,
faire dans cette faifon où les tour ..
1nentes font fréquentes, refler
des Bafrimens qu7il faut ouvrir
de tous coftez pour le n1ettre en
état de f,tire leur cxecnrion , il a
fallu fe réfoudre à quitter la Ra.
de d'Alger., avec cette confola ..
tion , que fi 011 n\t pas dompté
cette Ville, 011 l\i au •11oi11s n101· ..
tifiée & trouvé un n1oyen in failli~
ble, ou de la détruire, ou de luy
faire de.tnandcr la Paix à ge ..
no11x~
Un- Efclavc fauvé Ie 9 .. nou~
apprit que le retour àe la Ga ..
ta lerc
..
:-~~i GAL• A3-N~.i • l 69
:~· iere dont ray parlé, a.voit retar-
:~ dë le départ d1un Chaoux defl:i;~
111é vers Mr du ~efne , pour Iuy
if venir faire des P ropofitians; mais
j }es Algériens connoi.!Iânt que la
::-î f Jan ce ne leur veut donner la
·~ P~tix que le bâton haut, &. ne
f pouvant ell:re de pire condition,
.,: ~voient réfolu de faire encor u11e .
; tentative avec le renfort de cet- ,
· te GaJere ava11t de pJrlcn1en ...
ter. Cet Efclave ajoûta que la.
nui:: derni~re, parce tl ue routes
les Bon1bes eftoient tombées
dans le Port, oit l'on avoir b;·izé
un Loodrel fracaf.Té tour r A V~tnt
d\tn Na vire ciui efi:oit fur les
Chantiers, & crevé les caftez
de deux autres ; on n, ~t voit\ disj
e, abatu que trois Maj{Ons 1 ~i:.
les Ro1nbes efl:oit11t totnbées
O[fobre l-a P. P . ..• .
. .. - .~. '. . . . -~ ..
... . .. T . _,;
.
"1
:-. ....
'
170 MERCURE
dans le Port, parce que !1011 n'a~
voit râcl1C cette 11uit qu'à détruire
leurs BaU.imens, je ci-oy pouvoir
dire que la 1naniere dont
leurs Galeres auraient eflé re_
ceuës, n'aurait pas contribué à
leur faire faire une Paix a vanta_
gellfC. Voila ce qui s'ell: paifé
cette année. Aparen]n1e11c qt1e
la procl1aine donnera de plus
2 r _tnds évene111ens.
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Résumé : RELATION DE Mr DE POINCTI.
L'expédition militaire française contre Alger, dirigée par Monsieur du Quesne, débuta le 21 juillet avec une flotte composée de onze vaisseaux de guerre, quinze galères, cinquante galiotes, dix brûlots, quelques flûtes et petits bateaux. Des retards dans la préparation des bombes et des galiotes reportèrent l'attaque initiale. Pendant cet intervalle, Monsieur du Quesne brûla deux petits vaisseaux à Serselle. L'attaque fut finalement lancée le 1er août malgré des conditions météorologiques défavorables. Les forces françaises formèrent un croissant autour du mur de la ville. Cependant, l'inexpérience de certains officiers, notamment Cathelin, entraîna une mauvaise placement des ancres, causant des problèmes lors de l'attaque. Les bombes ardentes, destinées à incendier les vaisseaux ennemis, échouèrent souvent à atteindre leur cible. Plusieurs incidents perturbèrent les opérations françaises, comme un incendie à bord d'une galiote causé par une bombe ardente, semant la panique parmi les soldats. L'attaque fut annulée et les forces françaises se retirèrent le lendemain matin. Une seconde tentative eut lieu le 26 août avec de nouvelles ancres placées plus loin les unes des autres. Les galiotes subirent de nombreux coups de canon sans causer de dommages significatifs aux forces algériennes. Les pertes françaises furent minimes, avec seulement quelques blessés. Des esclaves évadés rapportèrent que la situation à Alger était chaotique, avec de nombreuses maisons détruites et des victimes. Un consul turc fut envoyé pour négocier, mais Monsieur du Quesne refusa toute accommodation. Les Algériens, après avoir refusé une demande française, subirent des attaques nocturnes causant la destruction de bâtiments et la mort de nombreuses personnes. Les Turcs, humiliés par les Français, préparèrent une contre-attaque. Les Français tentèrent des opérations nocturnes pour endommager les vaisseaux ennemis, mais une galère française, la Brûlante, fut endommagée et les galères algériennes subirent des pertes. En raison du mauvais temps, les Français durent renoncer à leurs opérations et quittèrent la rade d'Alger sans avoir atteint leurs objectifs. Un esclave évadé rapporta que les Algériens préparaient une nouvelle tentative avec le renfort d'une galère. Les attaques françaises visèrent principalement à détruire les bâtiments ennemis, sans succès notable pour forcer une paix avantageuse.
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2
p. 728-734
Nouveau Systême pour attaquer les Places des Contremines , &c. [titre d'après la table]
Début :
Il paroît un nouveau Sistême sur la maniere de deffendre [...]
Mots clefs :
Fortifications, Contremines, Ingénieur militaire, Système de défense, Mines, Fortification moderne, Bombes, Bastions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveau Systême pour attaquer les Places des Contremines , &c. [titre d'après la table]
Il paroît un nouveau Sistême sur la maniere
de deffendre les Places par le moyen des
Contremines. Ouvrage postume de M. D***
imprimé et donné au Public , par M. De
marne ,Graveur ordinaire de la Reine , vol.
in 12. avec figures , dédié au Roi ; il se
vend à Paris chez Jacques Clousier , ruë
S. Jacques , à l'Ecu de France. Le Discours
Préliminaire qui fait la moitié du
Livre , est du R. P. Castel , Jesuite.
M,
AVRIL. 1731. 729
M. D *** a servi le Roi pendant 40.
années dans la fonction d'Ingénieur
ainsi il parle en homme consommé ; et en
effet son Systême est une nouveauté qui
mérite beaucoup d'attention . Jusqu'ici
la plupart des Ingénieurs avoient réduit
presque tout l'Art des Fortifications et de
la deffense des Places , à la construction
du Trait , c'est-à- dire , des Fossez et des
Ramparts, des Bastions et des Demilunes,
des Couronnes des Carnes et Contre
gardes. Mais ce Trait ne met une Place
à couvert que contre le Canon , qui après
tout n'est pas son unique , ni même son
plus grand ennemi. La Mine est la maîtresse
clef de toutes les Places. On a cependant
fort
peu travaillé pour les en
garantir. L'Art des Contremines est ce
pendant un bel Art , tout aussi régulie
que celui du Trait ; et du reste son im
portance est extrême , non-seulement à
cause de la violence des Mines , mais surtout
à cause de la facilité qu'il y a de s'en
garentir. Car heureusement pour l'As
siegé , qu'on croiroit poussé à bout par là,
c'est-là , au contraire , son vrai champ de
bataille , comme M. D*** le fait voir par
le fait même , et comme le P. Castel l'établit
solidement par ce Raisonnement..
Naturellement , dit ce Pere , l'attaque
se fait à force ouverte , au lieu que de
Ev
soi
730 MERCURE DE FRANCE .
soi la deffense est secrette , cachée et
souterraine . Or dans les Combats souterrains
, l'Assiegeant perd son avantage du
nombre , et l'Assiegé peut lui offrir un
front égal et même superieur ; chacun
est maître chez soi. Dans les Contremines
l'Assiegé est chez soi , et l'Assiegeant est
en païs tout à fait ennemi . Celui là connoît
tout son terrain ; celui cy en fait à
chaque pas la découverte à ses risques ,
périls et fortunes. L'Assiegé peut attendre
I'Assiegeant de pied ferme et le prendre
au moment et au lieu qu'il veut , comme
le chat guette la souris. Le Mineur
ne travaille qu'à genoux , il est gêné et
embarrassé de sa personne , quand il n'auroit
qu'à se tenir là les bras croisez sans
rien faire , sans rien craindre . Du côté de
la crainte le pauvre Mineur a mille ennemis
réels , mille ennemis imaginaires à
combattre. Le terrain est tantôt dur et
le roc même,tantôt mol , liquide, boueux,
quelquefois fragile , capricieux , qui s'éboule
et l'étouffe , quand ce ne seroit que
par la poussiere ou par la mauvaise odeur.
Du reste il a toujours à craindre de donner
dans la Contremine. Le bruit qu'il
excite lui- même malgré lui l'épouvante
et lui fait à chaque instant appréhender
la rencontre de l'ennemi , et l'ennemi qu'on
croit voir ou entendre , est toujours plus redoutable
AVRIL. 173. 731
J
doutable que celui qu'on voit en effet. On
combat bien mal des hommes , lorsqu'en même-
tems on a tant de chimeres à combattre.
La maniere dont M. D*** deffend le
chemin couvert , en mettant la Palissade
au niveau du Parapet du Glacis , ce qui
l'empêche d'être vue et abbatue par le
Canon ennemi , est une excellente deffense.
Les Bombes qu'il enterre sous le Glacis
sont préferables aux Fourneaux. Le
succès en est plus assuré et sa construction
plus prompte et plus facile. La contre-
garde qu'il donne à la Demi - lune , aura
l'approbation de tous les Connoisseurs,
La fausse Braye même qu'il détache dứ
corps de sa place , n'a pas l'inconvenient
des fausses Brayes ordinaires , et vaut les
Contregardes des Bastions , surtout avec
les Cavaliers que cet Ingenieur met aux
angles saillans . Les Cavaliers couvrent absolument
les flancs hauts et bas du corps
de la Place.
Du reste tout est contreminé dans ce
Systême , le Chemin couvert , sa Demi-
June , la Contregarde , la fausse Braye ,
le corps de la Place. Le Fossé même a
au milieu une espece de Cunete souterraine
ou voute , de laquelle partent des
Rameaux qui vont sous le Glacis. L'avantage
general de ces Contremines vousées
est 1 °. qu'il faut que leMineur passe
Evi par
732 MERCURE DE FRANCE .
par là , et y essaye le coup de main de la
part de gens frais et bien préparez à le
recevoir. 2 ° . que lorsque l'ennemi s'est
emparé de ce passage , on peut le murer
à droit et à gauche , et se réserver tout
le reste de galerie , où l'on peut même
creuser pour prendre le dessous du passage,
et y faire sauter l'ennemi . 3 °. Que ces
voutes ont desCreneaux qui donnent dans
les fossez voisins , et d'où on peut prendre
des revers et par derriere l'ennemi ,
qui fait son passage du fossé. 4° . Enfin
on peut par ces voutes faire sauter les
Ouvrages et les Logemens des ennemis .
Dans le Discours Préliminaire qui sert
d'introduction et de Supplement à l'Ouvrage
de M. D*** , le P. Castel traite du
Trait de la Fortification , et il rend raison
de la construction de ce Trait et de la
position ancienne et moderne de la Face,
du Flanc et de la Courtine. Il compare
nos Bastions avec les Tours rondes er
quarrées des Anciens.
Il fait voir les avantages des uns et les
inconvéniens des autres. Une chose qui
me paroît nouvelle et fort heureusement
remarquée , c'est que nos Bastions sont la
suite naturelle des Tours des Anciens ;
car aux Tours rondes succederent les
Tours quarrées , posées à plat , et à cette
position platte succeda la position saillante
AVRIL 1731. 733
Fante des mêmes Tours quarrées . Les Bastions
d'Errard , un de nos premiers Ingénieurs
étoient des Tours quarrées , posées
en saillie hors des courtines ; peu
peu on redressa les Flancs et on aggrandit
le corps de ces Tours transformées en
Bastions.
à
H ne tiendra pas au R. P. Castel , qu'il
ne ressuscite les seconds Flancs , autrefois.
si vantez dans la Fortification Hollandoise
, mais tout-à- fait décriez par le.
Comte de Pagan , et abandonnez par le
Maréchal de Vauban . Notre Auteur fait
voir par une Géometrie aussi solide que
facile , que ce n'est qu'un mal entendu
et un manque de raisonnement et de calcul
trigonometrique , qui a fait regarder
ees Flancs comme inutiles et nuisibles . Le
R. P. Castel les trouve au contraire trèsutiles
et tout-à-fait avantageux..
qu'u
De la construction du Trait , il passe
aux Bombes et aux Mines , et il fait voir
qu'une Place a trois ennemis que la Poudre
lui suscite ; le Canon , qui la rase horisontalement
et de niveau , la Bombe , qui'
l'écrase de haut en bas , et la Mine qui
la souleve et la bouleverse de fond en comble,
c'est le Trait qui garantit du Canon .
Le R. P. Castel propose des demi - voutes,
ou des quarts de voutes pour garantir des.
Bombes. Mais c'est sur les Contremines
que
734 MERCURE DE FRANCE
que roule principalement son Discours ,
comme tout l'Ouvrage de M. D *** . Ce
Pere y traite plusieurs questions curieuses
, comme si le corps de la Place est
capable d'une meilleure deffense que tous
les dehors ; s'il vaut mieux après une médiocre
deffense de ses dehors réserver sa
principale force pour le corps de la Place,
ou , &c.
On est redevable à M. de Marne , des
dépenses et de mille soins qu'il s'est donnez
pour procurer un si bon Ouvrage au
Public. On trouve chez lui toutes les Figures
de la Bible , Ancien et Nouveau
Testament , gravé d'après les grands Maî
tres en 530. Planches , avec une explication
Latine et Françoise. Il a fait à cet
Ouvrage depuis peu des changemens et
des augmentations. On a trouvé aussi chez
ledit sieur toute la Bible avec les mêmes
Estampes , 6. vol. in folio et in quarto . Il
demeure rue du Foin , près la rue de la Har
pe , au Heaume , quartier de Sorbonne à
Paris.
de deffendre les Places par le moyen des
Contremines. Ouvrage postume de M. D***
imprimé et donné au Public , par M. De
marne ,Graveur ordinaire de la Reine , vol.
in 12. avec figures , dédié au Roi ; il se
vend à Paris chez Jacques Clousier , ruë
S. Jacques , à l'Ecu de France. Le Discours
Préliminaire qui fait la moitié du
Livre , est du R. P. Castel , Jesuite.
M,
AVRIL. 1731. 729
M. D *** a servi le Roi pendant 40.
années dans la fonction d'Ingénieur
ainsi il parle en homme consommé ; et en
effet son Systême est une nouveauté qui
mérite beaucoup d'attention . Jusqu'ici
la plupart des Ingénieurs avoient réduit
presque tout l'Art des Fortifications et de
la deffense des Places , à la construction
du Trait , c'est-à- dire , des Fossez et des
Ramparts, des Bastions et des Demilunes,
des Couronnes des Carnes et Contre
gardes. Mais ce Trait ne met une Place
à couvert que contre le Canon , qui après
tout n'est pas son unique , ni même son
plus grand ennemi. La Mine est la maîtresse
clef de toutes les Places. On a cependant
fort
peu travaillé pour les en
garantir. L'Art des Contremines est ce
pendant un bel Art , tout aussi régulie
que celui du Trait ; et du reste son im
portance est extrême , non-seulement à
cause de la violence des Mines , mais surtout
à cause de la facilité qu'il y a de s'en
garentir. Car heureusement pour l'As
siegé , qu'on croiroit poussé à bout par là,
c'est-là , au contraire , son vrai champ de
bataille , comme M. D*** le fait voir par
le fait même , et comme le P. Castel l'établit
solidement par ce Raisonnement..
Naturellement , dit ce Pere , l'attaque
se fait à force ouverte , au lieu que de
Ev
soi
730 MERCURE DE FRANCE .
soi la deffense est secrette , cachée et
souterraine . Or dans les Combats souterrains
, l'Assiegeant perd son avantage du
nombre , et l'Assiegé peut lui offrir un
front égal et même superieur ; chacun
est maître chez soi. Dans les Contremines
l'Assiegé est chez soi , et l'Assiegeant est
en païs tout à fait ennemi . Celui là connoît
tout son terrain ; celui cy en fait à
chaque pas la découverte à ses risques ,
périls et fortunes. L'Assiegé peut attendre
I'Assiegeant de pied ferme et le prendre
au moment et au lieu qu'il veut , comme
le chat guette la souris. Le Mineur
ne travaille qu'à genoux , il est gêné et
embarrassé de sa personne , quand il n'auroit
qu'à se tenir là les bras croisez sans
rien faire , sans rien craindre . Du côté de
la crainte le pauvre Mineur a mille ennemis
réels , mille ennemis imaginaires à
combattre. Le terrain est tantôt dur et
le roc même,tantôt mol , liquide, boueux,
quelquefois fragile , capricieux , qui s'éboule
et l'étouffe , quand ce ne seroit que
par la poussiere ou par la mauvaise odeur.
Du reste il a toujours à craindre de donner
dans la Contremine. Le bruit qu'il
excite lui- même malgré lui l'épouvante
et lui fait à chaque instant appréhender
la rencontre de l'ennemi , et l'ennemi qu'on
croit voir ou entendre , est toujours plus redoutable
AVRIL. 173. 731
J
doutable que celui qu'on voit en effet. On
combat bien mal des hommes , lorsqu'en même-
tems on a tant de chimeres à combattre.
La maniere dont M. D*** deffend le
chemin couvert , en mettant la Palissade
au niveau du Parapet du Glacis , ce qui
l'empêche d'être vue et abbatue par le
Canon ennemi , est une excellente deffense.
Les Bombes qu'il enterre sous le Glacis
sont préferables aux Fourneaux. Le
succès en est plus assuré et sa construction
plus prompte et plus facile. La contre-
garde qu'il donne à la Demi - lune , aura
l'approbation de tous les Connoisseurs,
La fausse Braye même qu'il détache dứ
corps de sa place , n'a pas l'inconvenient
des fausses Brayes ordinaires , et vaut les
Contregardes des Bastions , surtout avec
les Cavaliers que cet Ingenieur met aux
angles saillans . Les Cavaliers couvrent absolument
les flancs hauts et bas du corps
de la Place.
Du reste tout est contreminé dans ce
Systême , le Chemin couvert , sa Demi-
June , la Contregarde , la fausse Braye ,
le corps de la Place. Le Fossé même a
au milieu une espece de Cunete souterraine
ou voute , de laquelle partent des
Rameaux qui vont sous le Glacis. L'avantage
general de ces Contremines vousées
est 1 °. qu'il faut que leMineur passe
Evi par
732 MERCURE DE FRANCE .
par là , et y essaye le coup de main de la
part de gens frais et bien préparez à le
recevoir. 2 ° . que lorsque l'ennemi s'est
emparé de ce passage , on peut le murer
à droit et à gauche , et se réserver tout
le reste de galerie , où l'on peut même
creuser pour prendre le dessous du passage,
et y faire sauter l'ennemi . 3 °. Que ces
voutes ont desCreneaux qui donnent dans
les fossez voisins , et d'où on peut prendre
des revers et par derriere l'ennemi ,
qui fait son passage du fossé. 4° . Enfin
on peut par ces voutes faire sauter les
Ouvrages et les Logemens des ennemis .
Dans le Discours Préliminaire qui sert
d'introduction et de Supplement à l'Ouvrage
de M. D*** , le P. Castel traite du
Trait de la Fortification , et il rend raison
de la construction de ce Trait et de la
position ancienne et moderne de la Face,
du Flanc et de la Courtine. Il compare
nos Bastions avec les Tours rondes er
quarrées des Anciens.
Il fait voir les avantages des uns et les
inconvéniens des autres. Une chose qui
me paroît nouvelle et fort heureusement
remarquée , c'est que nos Bastions sont la
suite naturelle des Tours des Anciens ;
car aux Tours rondes succederent les
Tours quarrées , posées à plat , et à cette
position platte succeda la position saillante
AVRIL 1731. 733
Fante des mêmes Tours quarrées . Les Bastions
d'Errard , un de nos premiers Ingénieurs
étoient des Tours quarrées , posées
en saillie hors des courtines ; peu
peu on redressa les Flancs et on aggrandit
le corps de ces Tours transformées en
Bastions.
à
H ne tiendra pas au R. P. Castel , qu'il
ne ressuscite les seconds Flancs , autrefois.
si vantez dans la Fortification Hollandoise
, mais tout-à- fait décriez par le.
Comte de Pagan , et abandonnez par le
Maréchal de Vauban . Notre Auteur fait
voir par une Géometrie aussi solide que
facile , que ce n'est qu'un mal entendu
et un manque de raisonnement et de calcul
trigonometrique , qui a fait regarder
ees Flancs comme inutiles et nuisibles . Le
R. P. Castel les trouve au contraire trèsutiles
et tout-à-fait avantageux..
qu'u
De la construction du Trait , il passe
aux Bombes et aux Mines , et il fait voir
qu'une Place a trois ennemis que la Poudre
lui suscite ; le Canon , qui la rase horisontalement
et de niveau , la Bombe , qui'
l'écrase de haut en bas , et la Mine qui
la souleve et la bouleverse de fond en comble,
c'est le Trait qui garantit du Canon .
Le R. P. Castel propose des demi - voutes,
ou des quarts de voutes pour garantir des.
Bombes. Mais c'est sur les Contremines
que
734 MERCURE DE FRANCE
que roule principalement son Discours ,
comme tout l'Ouvrage de M. D *** . Ce
Pere y traite plusieurs questions curieuses
, comme si le corps de la Place est
capable d'une meilleure deffense que tous
les dehors ; s'il vaut mieux après une médiocre
deffense de ses dehors réserver sa
principale force pour le corps de la Place,
ou , &c.
On est redevable à M. de Marne , des
dépenses et de mille soins qu'il s'est donnez
pour procurer un si bon Ouvrage au
Public. On trouve chez lui toutes les Figures
de la Bible , Ancien et Nouveau
Testament , gravé d'après les grands Maî
tres en 530. Planches , avec une explication
Latine et Françoise. Il a fait à cet
Ouvrage depuis peu des changemens et
des augmentations. On a trouvé aussi chez
ledit sieur toute la Bible avec les mêmes
Estampes , 6. vol. in folio et in quarto . Il
demeure rue du Foin , près la rue de la Har
pe , au Heaume , quartier de Sorbonne à
Paris.
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Résumé : Nouveau Systême pour attaquer les Places des Contremines , &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un ouvrage posthume de M. D*** sur la défense des places fortes par les contremines, imprimé et publié par M. De Marne, graveur de la Reine. Cet ouvrage est dédié au Roi et est vendu à Paris chez Jacques Clousier. Le discours préliminaire, rédigé par le Père Castel, jésuite, constitue la moitié du livre. M. D*** a servi le Roi pendant 40 ans en tant qu'ingénieur et propose un nouveau système de défense contre les mines, souvent négligées par les ingénieurs qui se concentrent sur les fortifications extérieures comme les fossés, les remparts, les bastions et les demi-lunes. Le Père Castel souligne que la mine est un ennemi majeur des places fortes et que l'art des contremines est aussi régulier et important que celui des fortifications extérieures. L'ouvrage détaille les avantages des contremines, permettant à l'assiégé de combattre l'assaillant sur son propre terrain. M. D*** propose diverses innovations, telles que la palissade au niveau du parapet du glacis, des bombes enterrées sous le glacis, et des contre-gardes pour les demi-lunes. Le système de contremines inclut des voûtes souterraines dans les fossés et les murs de la place, permettant de surprendre et de neutraliser l'ennemi. Le Père Castel, dans son discours préliminaire, compare les bastions modernes aux tours anciennes et discute des avantages des seconds flancs, autrefois décriés mais réévalués comme utiles. Il traite également des trois ennemis de la poudre : le canon, les bombes et les mines, et propose des demi-voutes pour se protéger des bombes. L'ouvrage est enrichi par les soins et les dépenses de M. De Marne, qui a également publié des gravures de la Bible.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 221-224
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On prépare à Wolwich dix mille bombes, dont le public ignore la destination. [...]
Mots clefs :
Londres, Bombes, Maladies, Amérique, Bataillons, Commerce du blé, Discours du roi, Parlement, Colonies, Chambre des communes, La Haye, Ordonnance, Vaisseaux, Secousses
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 7 Décembre.
On prépare à Wolwich dix mille bombes , dont
le public ignore la deſtination . Il n'y a eu aucun
moyen d'engager les habitans des Provinces de
Kent & de Hampſhire , à recevoir dans les Villes ,
même dans les Villages , les troupes de Hanovre
& de Heffe.
Des dépêches qu'on recut le 20 Novembre
de la Nouvelle Yorck , marquent qu'il regne
beaucoup de maladies parmi les troupes que commande
le Lord Loudon. On a été informé par
les mêmes avis , que ce Lord avoit fait marcher
plufieurs détachemens , pour tâcher d'arrêter les
courfes des Sauvages , qui répandent la terreur dans
toutes les Colonies Angloifes de l'Amérique Septentrionale
.
Les Vaiffeaux de guerre le Kennington & le
Sutherland, partirent le 6 de Corck pour ces Colonies
. Ils ont fous leur convoi quatorze Bâtimens
de tranfport, à bord defquels on a fait embarquer
le Régiment d'Offarel , & les détachemens tirés
des Régimens d'Infanterie fur l'établiſſement d'Irlande.
Quatre Bataillons des troupes Hanoveriennes
s'embarquerent le 24 du mois dernier , pour retourner
en Allemagne. On y fera repaffer fucceffivement
en deux autres divifions le refte de ces troupes
, qui eft encore actuellement campé près de
Maidstone malgré la rigueur de la faifon . Plufieurs
Frégates croiferont cet hyver dans la Manche.L'Amiral
Byng , & le fieur Shirley , ci - devant Gouverneur
de la Nouvelle Angleterre , fubiront dans
peu leurs interrogatoires . Il s'eft tenu ces jours-
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
1
ci un grand Confeil à Whitehall , pour délibérer
fur les moyens de faire baiffer le prix du bled.
Conformément aux réfolutions prifes dans ce Confeil
, on publia le 26 une Proclamation , pour
défendre l'exportation des grains. En plufieurs endroits
ils étoient d'une telle rareté , que la populace
, craignant de manquer de pain , s'eft attroupée
tumultueufement , & a commis de grands défordres.
On n'eft parvenu à la calmer , qu'en recherchant
les perfonnes qui avoient fait fécrettement
des magaſins , & en les contraignant de vendre
à un prix modique tout le bled qu'elles y
avoient amaffé . Le 27 , le Roi nomma le Géné–
ral Blakeney Chevalier de l'Ordre du Bain. Sa
Majefté le même jour , créa ce Général Pair d'Irlande
, fous le titre de Vicomte d'Innitkilling .
L'ouverture du Parlement fe fit le 2 Décembre
avec les cérémonies accoutumées .
ע
Le Roi fit ce difcours : « Milord & Meffieurs ,
je vous ai fait affembler dans une conjoncture
qui requiert particuliérement les délibérations ,
» les avis & le fecours du Parlement , & je me
flatte, moyennant la protection de la divine Pro-
>> vidence , que l'union & la fermeté qui regnent
»parmi mes fideles Sujets , me feront fortir avec
>> honneur de toutes les difficultés , & feront triom-
» pher enfin de l'ancien ennemi de ces Royaumes ,
la dignité de ma Couronne & fes droits incon-
>> teftables. Un des principaux objets de mon at-
>>tention & de mon inquiétude , eft la défenſe &
>> la confervation de nos poffeffions en Amérique.
» Le danger éminent , auquel nos Colonies font
exposées , exige des réfolutions auffi promptes
>>que vigoureufes. Le foin de pourvoir à la fûreté
» de ces trois Royaumes n'occupe pas moins mon
efprit. Dans l'occurrence préfente , je n'ai rien
JANVIER. 1757. 223
»tant à coeur que de ne laiffer à mon peuple fur
>> cet article aucun fujet de mécontentement. A
>> cette fin , une Milice nationale , établie propor-
>>tionnellement aux forces & aux befoins de l'Ewtat
, peut devenir une avantageuſe reſſource
»dans le péril général . Je recommande l'établiffe-
>> ment de cette Milice au zele & à la vigilance de
>> mon Parlement. L'alliance peu naturelle que ,
>> contre toute attente , ont contractée des Puiffan-
>> ces étrangeres ; les malheurs qui , en conféquen-
» ce de cette dangereufe alliance , peuvent , par
» l'entrée de troupes étrangeres dans l'Empire ,
>>porter une funefte atteinte aux conftitutions du
»Corps Germanique , renverfer fon fyftême &
Dentrainer l'oppreffion du parti Proteftant , font
» des événemens qui ont fixé les yeux de l'Europe
>> fur cette nouvelle & dangereufe crife , & qui
»doivent affliger fenfiblement tous les Ordres de
>> la Nation Britannique . J'ai ordonné au corps de
»mes troupes Electorales , que j'avois fait venir
à la réquifition de mon Parlement , de retourner
» dans mes Etats d'Allemagne , me repofant avec
plaifir fur l'affection de mon peuple , & fur fon
» zele pour la défenfe de ma perfonne & de mes
>>Royaumes . Meffieurs de la Chambre des Com-
»munes : Je ferai remettre devant vous , lorfqu'il
» en fera temps , l'état des dépenfes . J'attends de
>>votre fageffe que vous préférerez le parti de ne
» rien épargner pour foutenir la guerre avec vi-
»gueur , au parti de vous expofer à la rendre plus
»coûteufe par la fuite , en employant pour le
»préfent des efforts moins efficaces . Je vous ai
>>montré les dangers & les befoins de l'Etat . C'eſt
Ȉ votre prudence de chercher les moyens de
»rendre à mon peuple , les moins onéreux qu'il
»fera poffible , les fardeaux que vous jugerez
K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
indifpenfables de lui impofer. Mylords & Meffieurs
, Je ne puis négliger de mettre devant
>vos yeux tout ce que les pauvres fouffrent de la
»cherté des grains , & les inconvéniens qui en
>>peuvent réfulter. Je vous recommande de pren-
>>dre les mesures convenables , pour prévenir à
» cet égard dans la fuite les mauvaiſes mancupvres.
Mes Sujets , à l'occafion du malheureux
»fuccès de nos armes dans la Méditerranée ,
» m'ont donné des preuves éclatantes de l'intérêt
qu'ils prennent à mon honneur & à celui de ma
>> Couronne. Ils éprouveront de ma part un jufle
>> retour par mes foins infatiguables & mes efforts
>> continuels pour la gloire & le bonheur de la
>>>Nation . >>
DE LA HAYE , le 22 Novembre.
Une nouvelle Ordonnance des Etats Généraux
enjoint à tous les Vaiffeaux de guerre & Armateurs
étrangers , qui relâcheront dans les Ports & Rades
de cette République , d'arborer en s'y préfentant
le Pavillon de la Puiffance à laquelle ils
appartiennent ; de ne point y entrer fans une
permiffion de l'Amirauté du lieu , & de n'y donner
ni aux habitans , ni aux étrangers aucun fujet
de fe plaindre. Il eft défendu par la même Ordonnance
aux sujets de la République , d'acheter
aucuns effets des prifes qui feront faites par les
Armateurs , & les contrevenans feront condamnés
à mille florins d'amende.
On apprend de Cologne qu'il y eût le 19 de ce
mois , à trois heures du matin , une fecouffe de
tremblement de terre , qui ne dura qu'environ
trente fecondes , mais qui fut très - violente . Elle
s'eft fait fentir à Bonn , à Limbourg , à Malmedy,
& dans plufieurs autres lieux.
DE LONDRES , le 7 Décembre.
On prépare à Wolwich dix mille bombes , dont
le public ignore la deſtination . Il n'y a eu aucun
moyen d'engager les habitans des Provinces de
Kent & de Hampſhire , à recevoir dans les Villes ,
même dans les Villages , les troupes de Hanovre
& de Heffe.
Des dépêches qu'on recut le 20 Novembre
de la Nouvelle Yorck , marquent qu'il regne
beaucoup de maladies parmi les troupes que commande
le Lord Loudon. On a été informé par
les mêmes avis , que ce Lord avoit fait marcher
plufieurs détachemens , pour tâcher d'arrêter les
courfes des Sauvages , qui répandent la terreur dans
toutes les Colonies Angloifes de l'Amérique Septentrionale
.
Les Vaiffeaux de guerre le Kennington & le
Sutherland, partirent le 6 de Corck pour ces Colonies
. Ils ont fous leur convoi quatorze Bâtimens
de tranfport, à bord defquels on a fait embarquer
le Régiment d'Offarel , & les détachemens tirés
des Régimens d'Infanterie fur l'établiſſement d'Irlande.
Quatre Bataillons des troupes Hanoveriennes
s'embarquerent le 24 du mois dernier , pour retourner
en Allemagne. On y fera repaffer fucceffivement
en deux autres divifions le refte de ces troupes
, qui eft encore actuellement campé près de
Maidstone malgré la rigueur de la faifon . Plufieurs
Frégates croiferont cet hyver dans la Manche.L'Amiral
Byng , & le fieur Shirley , ci - devant Gouverneur
de la Nouvelle Angleterre , fubiront dans
peu leurs interrogatoires . Il s'eft tenu ces jours-
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
1
ci un grand Confeil à Whitehall , pour délibérer
fur les moyens de faire baiffer le prix du bled.
Conformément aux réfolutions prifes dans ce Confeil
, on publia le 26 une Proclamation , pour
défendre l'exportation des grains. En plufieurs endroits
ils étoient d'une telle rareté , que la populace
, craignant de manquer de pain , s'eft attroupée
tumultueufement , & a commis de grands défordres.
On n'eft parvenu à la calmer , qu'en recherchant
les perfonnes qui avoient fait fécrettement
des magaſins , & en les contraignant de vendre
à un prix modique tout le bled qu'elles y
avoient amaffé . Le 27 , le Roi nomma le Géné–
ral Blakeney Chevalier de l'Ordre du Bain. Sa
Majefté le même jour , créa ce Général Pair d'Irlande
, fous le titre de Vicomte d'Innitkilling .
L'ouverture du Parlement fe fit le 2 Décembre
avec les cérémonies accoutumées .
ע
Le Roi fit ce difcours : « Milord & Meffieurs ,
je vous ai fait affembler dans une conjoncture
qui requiert particuliérement les délibérations ,
» les avis & le fecours du Parlement , & je me
flatte, moyennant la protection de la divine Pro-
>> vidence , que l'union & la fermeté qui regnent
»parmi mes fideles Sujets , me feront fortir avec
>> honneur de toutes les difficultés , & feront triom-
» pher enfin de l'ancien ennemi de ces Royaumes ,
la dignité de ma Couronne & fes droits incon-
>> teftables. Un des principaux objets de mon at-
>>tention & de mon inquiétude , eft la défenſe &
>> la confervation de nos poffeffions en Amérique.
» Le danger éminent , auquel nos Colonies font
exposées , exige des réfolutions auffi promptes
>>que vigoureufes. Le foin de pourvoir à la fûreté
» de ces trois Royaumes n'occupe pas moins mon
efprit. Dans l'occurrence préfente , je n'ai rien
JANVIER. 1757. 223
»tant à coeur que de ne laiffer à mon peuple fur
>> cet article aucun fujet de mécontentement. A
>> cette fin , une Milice nationale , établie propor-
>>tionnellement aux forces & aux befoins de l'Ewtat
, peut devenir une avantageuſe reſſource
»dans le péril général . Je recommande l'établiffe-
>> ment de cette Milice au zele & à la vigilance de
>> mon Parlement. L'alliance peu naturelle que ,
>> contre toute attente , ont contractée des Puiffan-
>> ces étrangeres ; les malheurs qui , en conféquen-
» ce de cette dangereufe alliance , peuvent , par
» l'entrée de troupes étrangeres dans l'Empire ,
>>porter une funefte atteinte aux conftitutions du
»Corps Germanique , renverfer fon fyftême &
Dentrainer l'oppreffion du parti Proteftant , font
» des événemens qui ont fixé les yeux de l'Europe
>> fur cette nouvelle & dangereufe crife , & qui
»doivent affliger fenfiblement tous les Ordres de
>> la Nation Britannique . J'ai ordonné au corps de
»mes troupes Electorales , que j'avois fait venir
à la réquifition de mon Parlement , de retourner
» dans mes Etats d'Allemagne , me repofant avec
plaifir fur l'affection de mon peuple , & fur fon
» zele pour la défenfe de ma perfonne & de mes
>>Royaumes . Meffieurs de la Chambre des Com-
»munes : Je ferai remettre devant vous , lorfqu'il
» en fera temps , l'état des dépenfes . J'attends de
>>votre fageffe que vous préférerez le parti de ne
» rien épargner pour foutenir la guerre avec vi-
»gueur , au parti de vous expofer à la rendre plus
»coûteufe par la fuite , en employant pour le
»préfent des efforts moins efficaces . Je vous ai
>>montré les dangers & les befoins de l'Etat . C'eſt
Ȉ votre prudence de chercher les moyens de
»rendre à mon peuple , les moins onéreux qu'il
»fera poffible , les fardeaux que vous jugerez
K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
indifpenfables de lui impofer. Mylords & Meffieurs
, Je ne puis négliger de mettre devant
>vos yeux tout ce que les pauvres fouffrent de la
»cherté des grains , & les inconvéniens qui en
>>peuvent réfulter. Je vous recommande de pren-
>>dre les mesures convenables , pour prévenir à
» cet égard dans la fuite les mauvaiſes mancupvres.
Mes Sujets , à l'occafion du malheureux
»fuccès de nos armes dans la Méditerranée ,
» m'ont donné des preuves éclatantes de l'intérêt
qu'ils prennent à mon honneur & à celui de ma
>> Couronne. Ils éprouveront de ma part un jufle
>> retour par mes foins infatiguables & mes efforts
>> continuels pour la gloire & le bonheur de la
>>>Nation . >>
DE LA HAYE , le 22 Novembre.
Une nouvelle Ordonnance des Etats Généraux
enjoint à tous les Vaiffeaux de guerre & Armateurs
étrangers , qui relâcheront dans les Ports & Rades
de cette République , d'arborer en s'y préfentant
le Pavillon de la Puiffance à laquelle ils
appartiennent ; de ne point y entrer fans une
permiffion de l'Amirauté du lieu , & de n'y donner
ni aux habitans , ni aux étrangers aucun fujet
de fe plaindre. Il eft défendu par la même Ordonnance
aux sujets de la République , d'acheter
aucuns effets des prifes qui feront faites par les
Armateurs , & les contrevenans feront condamnés
à mille florins d'amende.
On apprend de Cologne qu'il y eût le 19 de ce
mois , à trois heures du matin , une fecouffe de
tremblement de terre , qui ne dura qu'environ
trente fecondes , mais qui fut très - violente . Elle
s'eft fait fentir à Bonn , à Limbourg , à Malmedy,
& dans plufieurs autres lieux.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En décembre 1756, plusieurs événements marquants se sont produits en Grande-Bretagne et en Europe. À Londres, la préparation de dix mille bombes, dont la destination reste inconnue, est en cours. Dans les provinces de Kent et de Hampshire, les habitants refusent d'accueillir les troupes de Hanovre et de Hesse. En Nouvelle-York, des dépêches signalent des maladies parmi les troupes du Lord Loudon, qui a envoyé des détachements pour contrer les attaques des Amérindiens. Les vaisseaux de guerre Kennington et Sutherland, accompagnés de quatorze bâtiments de transport, ont quitté Cork pour l'Amérique du Nord avec des régiments embarqués. Quatre bataillons de troupes hanovriennes sont rentrés en Allemagne, et d'autres divisions suivront. Plusieurs frégates patrouilleront dans la Manche. L'amiral Byng et l'ancien gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, Shirley, doivent subir des interrogatoires. Un grand conseil à Whitehall a délibéré sur la hausse du prix du blé, menant à une proclamation interdisant l'exportation des grains. Des émeutes ont éclaté en raison de la rareté du blé, calmées par la vente forcée des réserves. Le roi a nommé le général Blakeney chevalier de l'Ordre du Bain et pair d'Irlande. Le Parlement a été ouvert le 2 décembre, et le roi a prononcé un discours sur la défense des possessions américaines, la sécurité des royaumes, et la création d'une milice nationale. Il a également mentionné l'alliance dangereuse des puissances étrangères et les menaces pour le Corps Germanique. Le roi a ordonné le retour des troupes électorales en Allemagne, se reposant sur l'affection de son peuple. Il a recommandé au Parlement de soutenir la guerre avec vigueur et de prendre des mesures contre la cherté des grains. À La Haye, une ordonnance des États Généraux régule l'entrée des vaisseaux étrangers dans les ports. Un tremblement de terre a été ressenti à Cologne et dans les environs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 198-199
DU HAVRE, le 7 Juillet.
Début :
Le 2 de ce mois on apperçut de cette Ville trois Frégates Angloises. [...]
Mots clefs :
Frégates, Flotte anglaise, Ennemis, Attaques, Bombes, Citadelle, Bateaux, Port, Dégâts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU HAVRE, le 7 Juillet.
DU HAVRE , le 7 Juillet.
Le 2 de ce mois on apperçut de cette Ville
trois Frégates Angloiſes. Le 3 à fix heures du ma-
tin la flotte Angloife parut : les Ennemis tirèrent
cinq bombes pour en effayer la portée. Le 4 ils
s'approchèrent à la pointe du jour avec leurs tro
bombardes , dont l'une fut établie vis-à-vis de la
jettée , & les deux autres en face du Chantier où
Ï'on conftruit les batteaux. Ils commencèrent à
trois heures & demie du matin à jetter des bom-
bes de tous côtés. Plusieurs tombèrent dans la
Ville & dans la Citadelle fans caufer de dom-
mage. Ils tirèrent jufqu'à minuit ; mais pendant
cet intervalle , leur feu fe rallentiffoit de temps
à autre. Ils recommencerent à tirer les à trois
heures du matin : leur feu continua juſqu'à ſept
heures du ſoir. A neuf heures ils appareillerent,
·
A
·
OUST
.
1759
.
199
&
ils
replièrent la
moitié
de
leur
ligne
fur
leur
gauche
.
A
onze
heures
du
foir
ils
recommence-
rent
leur
fen
,
&
ne
jettèrent
pendant
la
nuit
qu'en-
viron
une douzaine de
bombes
,
fans
beaucoup
de
fuccès
.
Leur
feu
cella
entièrement
le
6
au
matin
.
A
midi
on
apperçut
qu'ils
faifoient
beaucoup
de
mouvemens
.
Les
Ennemis
ont gardé
leur
pofi-tion
jufqu'au ſept
à
neuf
heures
du
matin
,
ayane
leur
droite
à
la hauteur
du
Cap
de
la
Have
,
&
fans
jetter
aucune
bombe
.
Les Ouvriers
ont
repris
le
travail
fur
le chantier
,
&
l'on
doit
mettre
l'eau
aujourd'hui
trois
nouveaux
bateaux
calfatés
.
Les
Anglois ont
appareillé à
dix
heures
du
matin
.
Le
vent
fait
juger
qu'ils
tiennent
route
de
départ
.
A
trois
heures
après
midi
ils
étoient
déja
à
quatre
lieues
,
faifant
route
vraisemblablement
pour
ren-
trer
dans
leur
ports
.
Le
dommage
n'a
pas
été
,
à
beauconp
près
,
autfi
confidérable
qu'il
auroit
.
pû
l'être
,
eu égard
à
la
quantité prodigieufe
de
bombes
qu'ils
ont
jettées
.
Le
feu a été
éteint
avec
la
plus
grande promptitude par
les
troupes
&
les
Ouvriers
de
la
Marine
.
On
évalue
à
très
-
peu
de
choſe
la
perte
cauſée
par
le
feu
de l'Enne-
mi
dans
les
chantiers
de
conſtruction
.
Elle
a
été
réparée fur
le
champ
.
Il
eft
à
préfumer que
les
bombardes
des
Ennemis
ont
été
miſes hors
de
combat
,
tant
par
le
feu
qu'elles
ont
effuyé
denos
batteries
,
que
par
les efforts
de
leurs
pro-pres
mortiers
,
qui
étoient
chargés de
trente
à
trente
-
fix livres
de poudre
.
Le 2 de ce mois on apperçut de cette Ville
trois Frégates Angloiſes. Le 3 à fix heures du ma-
tin la flotte Angloife parut : les Ennemis tirèrent
cinq bombes pour en effayer la portée. Le 4 ils
s'approchèrent à la pointe du jour avec leurs tro
bombardes , dont l'une fut établie vis-à-vis de la
jettée , & les deux autres en face du Chantier où
Ï'on conftruit les batteaux. Ils commencèrent à
trois heures & demie du matin à jetter des bom-
bes de tous côtés. Plusieurs tombèrent dans la
Ville & dans la Citadelle fans caufer de dom-
mage. Ils tirèrent jufqu'à minuit ; mais pendant
cet intervalle , leur feu fe rallentiffoit de temps
à autre. Ils recommencerent à tirer les à trois
heures du matin : leur feu continua juſqu'à ſept
heures du ſoir. A neuf heures ils appareillerent,
·
A
·
OUST
.
1759
.
199
&
ils
replièrent la
moitié
de
leur
ligne
fur
leur
gauche
.
A
onze
heures
du
foir
ils
recommence-
rent
leur
fen
,
&
ne
jettèrent
pendant
la
nuit
qu'en-
viron
une douzaine de
bombes
,
fans
beaucoup
de
fuccès
.
Leur
feu
cella
entièrement
le
6
au
matin
.
A
midi
on
apperçut
qu'ils
faifoient
beaucoup
de
mouvemens
.
Les
Ennemis
ont gardé
leur
pofi-tion
jufqu'au ſept
à
neuf
heures
du
matin
,
ayane
leur
droite
à
la hauteur
du
Cap
de
la
Have
,
&
fans
jetter
aucune
bombe
.
Les Ouvriers
ont
repris
le
travail
fur
le chantier
,
&
l'on
doit
mettre
l'eau
aujourd'hui
trois
nouveaux
bateaux
calfatés
.
Les
Anglois ont
appareillé à
dix
heures
du
matin
.
Le
vent
fait
juger
qu'ils
tiennent
route
de
départ
.
A
trois
heures
après
midi
ils
étoient
déja
à
quatre
lieues
,
faifant
route
vraisemblablement
pour
ren-
trer
dans
leur
ports
.
Le
dommage
n'a
pas
été
,
à
beauconp
près
,
autfi
confidérable
qu'il
auroit
.
pû
l'être
,
eu égard
à
la
quantité prodigieufe
de
bombes
qu'ils
ont
jettées
.
Le
feu a été
éteint
avec
la
plus
grande promptitude par
les
troupes
&
les
Ouvriers
de
la
Marine
.
On
évalue
à
très
-
peu
de
choſe
la
perte
cauſée
par
le
feu
de l'Enne-
mi
dans
les
chantiers
de
conſtruction
.
Elle
a
été
réparée fur
le
champ
.
Il
eft
à
préfumer que
les
bombardes
des
Ennemis
ont
été
miſes hors
de
combat
,
tant
par
le
feu
qu'elles
ont
effuyé
denos
batteries
,
que
par
les efforts
de
leurs
pro-pres
mortiers
,
qui
étoient
chargés de
trente
à
trente
-
fix livres
de poudre
.
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Résumé : DU HAVRE, le 7 Juillet.
Du 2 au 7 juillet, Le Havre fut la cible d'attaques navales britanniques. Le 2 juillet, trois frégates anglaises furent repérées. Le 3 juillet, la flotte anglaise apparut et testa ses armes. Le 4 juillet, trois bombardes ennemies commencèrent à bombarder la ville et la citadelle dès 3h30 du matin, avec des pauses intermittentes jusqu'à 19 heures. Les attaques reprirent à 21 heures et 23 heures, sans causer de dommages significatifs. Le 6 juillet, le bombardement cessa. Le 7 juillet, les navires anglais quittèrent la zone. Les dégâts furent minimes, les incendies furent rapidement maîtrisés par les troupes et les ouvriers. Les pertes dans les chantiers de construction furent légères et réparées immédiatement. Les bombardes ennemies furent probablement neutralisées par le feu des batteries françaises et leurs propres mortiers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 211-213
Du quartier Général de l'Armée du Maréchal de Contades, le 8 Septembre.
Début :
Le sieur Duverne, Aide-Major du Régiment de Durfort, a apporté au Roi la nouvelle [...]
Mots clefs :
Régiment, Siège de Munster, Général, Ennemis, Bombes, Lieutenant, Troupes, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du quartier Général de l'Armée du Maréchal de Contades, le 8 Septembre.
Du
quartier
Général de l'Armée
du Maréchal deContades , le
8
Septembre
.
Le Geur Duverne
,
Aide
-
Major du Régiment
212
MERCURE
DE FRANCE
.
de
Durfort
,
a
apporté
au
Roi
la
nouvelle
de
la
levée
du
fiége
de
Munfter
.
Le
Général
Imhoff
,
après
avoir
raflemblé
un
corps
de
fept
à
huit
.
mille
hommes
,
avoit
paru
dès
le
24
du
mois
dernier
aux
environs
de
cette
Place
,
&
avoit
fait
ouvrir
la
tranchée
la
nuit
du 26
au
27.
Le
Mar-
guis
d'Armentieres
en
ayant
eu
avis
,
a raſſemblé
,
fans
perdre
de
temps
&
fans attendre
les
fecours
qui
lui
venoient
,
les
troupes
qui
fe
trouvoient
en
état
de marcher en
campagne
,
afin
de
tenter
de
fecourir
Munfter
.
Il
a
paffé
le
Rhin
le
4
fur
le
pont de Wefel
;
&
après
avoir
fait
des
marches-
forcées
,
dans
le
deffem
de
combattre
l'ennemipartout
où
il
le
trouveroit
,
il
est
arrivé
le
6
à
portée
de Munfter
.
Les
ennemis
infórmés de
fa
marche
ont
levé
le
fiége
,
&
le
font
retirés
le
même
jour avec
tant
de
précipitation
que
le
Marquis
d'Armentieres
n'a
pu
les
joindre
.
Ce
Général
eft
entré
dans
Munfter
,
la
grande
fatisfaction
des habitans
qui
fe
voyoient
menacés
des plus
grands malheurs
.
Les
bombes
des
enne-
mis
avoient déja réduit
en
cendres
une grande
quantité
de
leurs
mailons
.
On
ne peut trop
don-
ner
de
louanges à
l'activité
&
a
la
fermeté
que
le
Marquis de
Gayon
,
Maréchal de
Camp
,
qui
commande
à Munfter
,
a
marqué
pendant la
durée
du
fiége
.
Il
a
été
très
-
bien
fecondé
dans
la
bonne
défenfe
qu'il
a
faite
par
le
fieur
Bois-clairau
,
Lieutenant
de Roi de
la Place
,
&
par
les fieurs
Derozieres
,
Ingénieur
,
&
Jaunay
,
commandant
l'artillerie
.
Les troupes ont
témoi
gné pendant
le fiége la
plus
grande
volonté
.
On
a
fait
plufieurs
forties
,
dans
lefquelles
elles
onttoujours
eu de
l'avantage fur celles
des
ennemis
.
Pendant
les
douze
jours
que
le fiége
a duré
,
le
Général Imhoff
n'a
pu s'emparer des ouvrages
.
avancés que
le
Marquis de Gayon
avoit fait
.
OCTOBRE
.
1759
.
213
conftruire dès qu'il s'étoit vu menacé d'ètre
affiégé.
Le
Marquis
d'Armentieres
a
pris
fans
perdre
de
temps
toutes
les
mesures
néceffaires
pour
ap-
provifionner
de nouveau
la
Place
,
&
pour
répa-
rer ce
qu'elle
a
fouffert
par
les
batteries
des
ennemis
.
quartier
Général de l'Armée
du Maréchal deContades , le
8
Septembre
.
Le Geur Duverne
,
Aide
-
Major du Régiment
212
MERCURE
DE FRANCE
.
de
Durfort
,
a
apporté
au
Roi
la
nouvelle
de
la
levée
du
fiége
de
Munfter
.
Le
Général
Imhoff
,
après
avoir
raflemblé
un
corps
de
fept
à
huit
.
mille
hommes
,
avoit
paru
dès
le
24
du
mois
dernier
aux
environs
de
cette
Place
,
&
avoit
fait
ouvrir
la
tranchée
la
nuit
du 26
au
27.
Le
Mar-
guis
d'Armentieres
en
ayant
eu
avis
,
a raſſemblé
,
fans
perdre
de
temps
&
fans attendre
les
fecours
qui
lui
venoient
,
les
troupes
qui
fe
trouvoient
en
état
de marcher en
campagne
,
afin
de
tenter
de
fecourir
Munfter
.
Il
a
paffé
le
Rhin
le
4
fur
le
pont de Wefel
;
&
après
avoir
fait
des
marches-
forcées
,
dans
le
deffem
de
combattre
l'ennemipartout
où
il
le
trouveroit
,
il
est
arrivé
le
6
à
portée
de Munfter
.
Les
ennemis
infórmés de
fa
marche
ont
levé
le
fiége
,
&
le
font
retirés
le
même
jour avec
tant
de
précipitation
que
le
Marquis
d'Armentieres
n'a
pu
les
joindre
.
Ce
Général
eft
entré
dans
Munfter
,
la
grande
fatisfaction
des habitans
qui
fe
voyoient
menacés
des plus
grands malheurs
.
Les
bombes
des
enne-
mis
avoient déja réduit
en
cendres
une grande
quantité
de
leurs
mailons
.
On
ne peut trop
don-
ner
de
louanges à
l'activité
&
a
la
fermeté
que
le
Marquis de
Gayon
,
Maréchal de
Camp
,
qui
commande
à Munfter
,
a
marqué
pendant la
durée
du
fiége
.
Il
a
été
très
-
bien
fecondé
dans
la
bonne
défenfe
qu'il
a
faite
par
le
fieur
Bois-clairau
,
Lieutenant
de Roi de
la Place
,
&
par
les fieurs
Derozieres
,
Ingénieur
,
&
Jaunay
,
commandant
l'artillerie
.
Les troupes ont
témoi
gné pendant
le fiége la
plus
grande
volonté
.
On
a
fait
plufieurs
forties
,
dans
lefquelles
elles
onttoujours
eu de
l'avantage fur celles
des
ennemis
.
Pendant
les
douze
jours
que
le fiége
a duré
,
le
Général Imhoff
n'a
pu s'emparer des ouvrages
.
avancés que
le
Marquis de Gayon
avoit fait
.
OCTOBRE
.
1759
.
213
conftruire dès qu'il s'étoit vu menacé d'ètre
affiégé.
Le
Marquis
d'Armentieres
a
pris
fans
perdre
de
temps
toutes
les
mesures
néceffaires
pour
ap-
provifionner
de nouveau
la
Place
,
&
pour
répa-
rer ce
qu'elle
a
fouffert
par
les
batteries
des
ennemis
.
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Résumé : Du quartier Général de l'Armée du Maréchal de Contades, le 8 Septembre.
Le 8 septembre, le maréchal de Contades informe le roi de la levée du siège de Munster. Le général Imhoff, à la tête de 7 000 à 8 000 hommes, avait commencé les hostilités le 24 août en ouvrant une tranchée la nuit du 26 au 27 août. Le marquis d'Armentières, alerté, rassembla rapidement les troupes disponibles et traversa le Rhin le 4 septembre pour secourir Munster. Les ennemis, informés de son approche, levèrent le siège le même jour, empêchant toute confrontation directe. Le marquis d'Armentières entra dans Munster, accueilli favorablement par les habitants, dont les maisons avaient été en partie détruites par les bombardements. Le marquis de Gayon, commandant de la place, et ses officiers, notamment le sieur Boisclairiau et les sieurs Derozières et Jaunay, furent loués pour leur défense efficace. Les troupes montrèrent une grande volonté et remportèrent plusieurs victoires. Malgré les efforts du général Imhoff, il ne put s'emparer des ouvrages avancés construits par le marquis de Gayon. En octobre, le marquis d'Armentières prit des mesures pour réapprovisionner et réparer la place.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 203-205
Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Début :
Le Roi de Prusse, après avoir fait plusieurs marches & tentatives inutiles pour rentrer [...]
Mots clefs :
Roi de Prusse, Marche, Maréchal Daun, Canons, Bombes, Garnison, Général, Troupes, Prince, Escadron, Bataillons, Baron, Ennemis, Succès, Attaque, Camps militaires
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texteReconnaissance textuelle : Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Extrait du Journal de l'armée aux ordres du
Maréchal de Daun , le 28 Juillet.
Le Roi de Pruffe , après avoir fait plufieurs
marches & tentatives inutiles pour rentrer dans
la Siléfe, & ayant toujours eu en tête le Maréchal
Daun , retourna en Saxe , & s'étant préfenté
, le 13 de ce mois , devant Drefde , il tenta de
l'emporter d'emblée. Mais il fut vigoureuſement
repoutlé à plufieurs fois , ce qui lui fit prendre la
rétolation d'en faire le fiége dans les formes . L
17 au foir , quatre batteries de canon commencerent
à tirer avec beaucoup de vivacité. Il fir
aufli jetter une grande quantité de bombes fur la
vieille Ville. Plufieurs quartiers furent bientôt enflammés
; mais le fecours de la Garniſon & des
habitans , empêcha que le ravage ne devînt confi
dérable.
La certitude d'être inceffamment ſecouru par
le Maréchal de Daun , foutint la Garnifon . Le
Genéral Maquire fit le 16 une fortie du côté de
la Ville neuve . Il prit en flanc les troupes qui
bloquoient Drefde de ce côté ; & il les obligea
de plier après une affez grande perte . Le Générai
de Ried les attaqua en même temps , & les
obligea d'abandonner le poste de Weitenhirfch.
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE .
;
On apprit que le Maréchal de Daun n'étoit plus
qu'a deux marches de la Ville ; il arriva , en
effet , le 18 après midi , & il établit ſon camp à
Schonfeld. I alia , le 19 de grand matin , reconnoître
la pofition du corps Pruſſien qui aſſiégeoit
la Villeneuve , fous les ordres du Prince de,
Holstein . Sa réfolution fut auflitôt prife , de l'obliger
a paller l'Elbe, En conféquence , le Maréchal
de Daun envoya au Général de Ried un renfort
de plufieurs Basaillons & Escadrons , avec
ordre d'attaquer ce corps . Le Baron de Riederé
cuta cette commiffion avec autant d'intelligence
que de valeur . Il attaqua les Pruffiens de front
& en flanc , pendant qu'un gros corps de Croates
, forti de Drefde , les chargeoit d'un autre
côté. Les ennemis abandonnerent leurs retranchemens
& repafferent l'Elbe fur les ponts qu'ils
avoient à Ubigau & à Kaditz. On leur fit quatre
cens trente-fix prifonniers. Notre perte nefur que
de quatre-vingt- quatre hommes.
Le 20 , quelques Efclavons perent l'Elbe à la
nage ; ils s'emparerent de cinc, ' bateaux chargés
de grains qu'ils amenerent de notre côté. Les
Pruffiens en brûlerent eux- mêmes le lendemain.
quatre autres qu'on n'avoit pu leur enlever. Le
Roi de Pruffe fit brûler les Fauxbourgs de Wihdruff
& de Pyrna. Le 2 , il commença à faire
battre en brêche le cinquiéme bastion . Le Maréchal
Daun fit entrer dans la Ville feize Bataillons
de troupes fraîches; & il changea la poſition de
fon arniée . La droite fut placée le long de l'Elbe ,
depuis le jardin de Neumann jufqu'a Radebéal.
Le Prince de Loweſtein occupa , avec la réterve,
le pofte de Bordorf , & le Baron de Ried eut
ordre de pouler des partis du côté de Meilen
jufqu'à Torgau.
On fit , la nuit du 21 , au 22 , la fortiequia
!
SEPTEMBRE. 1760. 205
décidé la levée du fiége de Drefde. Neuf Ba
taillons , dix Compagnies de Genadiers , & cinq
Efcadrons le portereat vers le Fauxbourg de
Pyrna , fous les ordres du Lieutenant Général
Angers. En même tems , cinq Bataillons , autánt
de Compagnies de Grenadiers , & trois Elcadrons
pénét érent dans le Fa xbourg de Wilsdruff. Le
fuccès fut égal & complet des deux côtés . Toutes
les batteries de l'ennemi farent ruinées ; fes
canons furent encloués & les affurs brifés . On ne
put emmener cette artillerie , à caufe des décombres
qui embaraffoient les chemins . Notre perte
eft d'environ cinq cens hommes , tant tués que
bleffés . Celle des Pruffiens , eft incomparablement
plus confidérables. Nous leur avons fait
trois cens trente- fix prifonniers.
Le fuccès de cette attaque obligea le Roi de
Pruffe à fe mettre lui- même fur la défenfive. Il
reira , le 13 , de la ligne qui faifoit face à l'armée
de l'Empire , toute la cavalerie & plufieurs
Régimens d'infant " ie , pour en renforcer celle
qui étoit devant Dde. Le Maréchal de Daun
fit entrer le même jour , dans cette Ville , un détachement
de huit cens hommes pour foulager
la Garnifon , & pour l'aider à éteindre entierement
le feu. Quatre cens Pionniers y furent auffi
envoyés pour réparer es fortifications.
Il ne fe palla rien de remarquable le 25. Les
Pruffens travaillerent à élever des retranchemens
fur les flancs de leur camp. On fit de la Ville
un feu continuel fur eux , & ils ne tirerent pas
un feul coup de canon .
Le Maréchal de Daun alla à Dreſde le 26 ; il
fit le tour des remparts , avec le Comte de Maquire
, à qui il témoigna fa fatisfaction . On ache
va , le même jour , de ruiner dans les Fauxbourgs
de Wils ruff & de Pyrna tout ce qui ref
toit des travaux des ennemis.
Maréchal de Daun , le 28 Juillet.
Le Roi de Pruffe , après avoir fait plufieurs
marches & tentatives inutiles pour rentrer dans
la Siléfe, & ayant toujours eu en tête le Maréchal
Daun , retourna en Saxe , & s'étant préfenté
, le 13 de ce mois , devant Drefde , il tenta de
l'emporter d'emblée. Mais il fut vigoureuſement
repoutlé à plufieurs fois , ce qui lui fit prendre la
rétolation d'en faire le fiége dans les formes . L
17 au foir , quatre batteries de canon commencerent
à tirer avec beaucoup de vivacité. Il fir
aufli jetter une grande quantité de bombes fur la
vieille Ville. Plufieurs quartiers furent bientôt enflammés
; mais le fecours de la Garniſon & des
habitans , empêcha que le ravage ne devînt confi
dérable.
La certitude d'être inceffamment ſecouru par
le Maréchal de Daun , foutint la Garnifon . Le
Genéral Maquire fit le 16 une fortie du côté de
la Ville neuve . Il prit en flanc les troupes qui
bloquoient Drefde de ce côté ; & il les obligea
de plier après une affez grande perte . Le Générai
de Ried les attaqua en même temps , & les
obligea d'abandonner le poste de Weitenhirfch.
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE .
;
On apprit que le Maréchal de Daun n'étoit plus
qu'a deux marches de la Ville ; il arriva , en
effet , le 18 après midi , & il établit ſon camp à
Schonfeld. I alia , le 19 de grand matin , reconnoître
la pofition du corps Pruſſien qui aſſiégeoit
la Villeneuve , fous les ordres du Prince de,
Holstein . Sa réfolution fut auflitôt prife , de l'obliger
a paller l'Elbe, En conféquence , le Maréchal
de Daun envoya au Général de Ried un renfort
de plufieurs Basaillons & Escadrons , avec
ordre d'attaquer ce corps . Le Baron de Riederé
cuta cette commiffion avec autant d'intelligence
que de valeur . Il attaqua les Pruffiens de front
& en flanc , pendant qu'un gros corps de Croates
, forti de Drefde , les chargeoit d'un autre
côté. Les ennemis abandonnerent leurs retranchemens
& repafferent l'Elbe fur les ponts qu'ils
avoient à Ubigau & à Kaditz. On leur fit quatre
cens trente-fix prifonniers. Notre perte nefur que
de quatre-vingt- quatre hommes.
Le 20 , quelques Efclavons perent l'Elbe à la
nage ; ils s'emparerent de cinc, ' bateaux chargés
de grains qu'ils amenerent de notre côté. Les
Pruffiens en brûlerent eux- mêmes le lendemain.
quatre autres qu'on n'avoit pu leur enlever. Le
Roi de Pruffe fit brûler les Fauxbourgs de Wihdruff
& de Pyrna. Le 2 , il commença à faire
battre en brêche le cinquiéme bastion . Le Maréchal
Daun fit entrer dans la Ville feize Bataillons
de troupes fraîches; & il changea la poſition de
fon arniée . La droite fut placée le long de l'Elbe ,
depuis le jardin de Neumann jufqu'a Radebéal.
Le Prince de Loweſtein occupa , avec la réterve,
le pofte de Bordorf , & le Baron de Ried eut
ordre de pouler des partis du côté de Meilen
jufqu'à Torgau.
On fit , la nuit du 21 , au 22 , la fortiequia
!
SEPTEMBRE. 1760. 205
décidé la levée du fiége de Drefde. Neuf Ba
taillons , dix Compagnies de Genadiers , & cinq
Efcadrons le portereat vers le Fauxbourg de
Pyrna , fous les ordres du Lieutenant Général
Angers. En même tems , cinq Bataillons , autánt
de Compagnies de Grenadiers , & trois Elcadrons
pénét érent dans le Fa xbourg de Wilsdruff. Le
fuccès fut égal & complet des deux côtés . Toutes
les batteries de l'ennemi farent ruinées ; fes
canons furent encloués & les affurs brifés . On ne
put emmener cette artillerie , à caufe des décombres
qui embaraffoient les chemins . Notre perte
eft d'environ cinq cens hommes , tant tués que
bleffés . Celle des Pruffiens , eft incomparablement
plus confidérables. Nous leur avons fait
trois cens trente- fix prifonniers.
Le fuccès de cette attaque obligea le Roi de
Pruffe à fe mettre lui- même fur la défenfive. Il
reira , le 13 , de la ligne qui faifoit face à l'armée
de l'Empire , toute la cavalerie & plufieurs
Régimens d'infant " ie , pour en renforcer celle
qui étoit devant Dde. Le Maréchal de Daun
fit entrer le même jour , dans cette Ville , un détachement
de huit cens hommes pour foulager
la Garnifon , & pour l'aider à éteindre entierement
le feu. Quatre cens Pionniers y furent auffi
envoyés pour réparer es fortifications.
Il ne fe palla rien de remarquable le 25. Les
Pruffens travaillerent à élever des retranchemens
fur les flancs de leur camp. On fit de la Ville
un feu continuel fur eux , & ils ne tirerent pas
un feul coup de canon .
Le Maréchal de Daun alla à Dreſde le 26 ; il
fit le tour des remparts , avec le Comte de Maquire
, à qui il témoigna fa fatisfaction . On ache
va , le même jour , de ruiner dans les Fauxbourgs
de Wils ruff & de Pyrna tout ce qui ref
toit des travaux des ennemis.
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Résumé : Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Le 28 juillet, le Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun rapporte que le Roi de Prusse, après plusieurs tentatives infructueuses pour pénétrer en Silésie, se dirigea vers la Saxe et tenta de prendre Dresde le 13 juillet. Repoussé, il décida de mettre la ville en siège. Le 17 juillet, les batteries prussiennes bombardèrent Dresde, causant des incendies rapidement maîtrisés par la garnison et les habitants. La garnison, certaine d'être secourue par le Maréchal de Daun, résista efficacement. Le 16 juillet, le Général Maguire effectua une sortie et repoussa les troupes prussiennes, tandis que le Général de Ried les força à abandonner le poste de Weitenhirsch. Le Maréchal de Daun arriva près de Dresde le 18 juillet et attaqua les forces prussiennes le 19, les forçant à retraverser l'Elbe. Les Prussiens subirent de lourdes pertes et laissèrent 436 prisonniers. Le 20 juillet, des escadrons prussiens brûlèrent des bateaux de ravitaillement. Le Roi de Prusse incendia les faubourgs de Wilsdruff et de Pyrna et commença à bombarder les fortifications de Dresde. Le Maréchal de Daun renforça la ville avec des troupes fraîches et modifia la position de son armée. La nuit du 21 au 22 juillet, une sortie décisive permit de lever le siège de Dresde. Les forces françaises détruisirent les batteries ennemies et firent 336 prisonniers. Le Roi de Prusse dut se mettre en défense et renforça ses troupes devant Dresde. Le Maréchal de Daun visita Dresde le 26 juillet, exprimant sa satisfaction, et les travaux de destruction des fortifications ennemies furent achevés.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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