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1
p. 151-178
Histoire des quatre Bouquets. [titre d'après la table]
Début :
Deux Dames jeunes, belles, bien faites, spirituelles, & de qualité [...]
Mots clefs :
Bouquet, Dames, Couvent, Plaisirs, Prix, Jardin, Galanterie, Fête, Boîte, Ruban, Divertissement public, Masque, Incognito, Faux personnages, Iconnues, Tenants, Marquis
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texteReconnaissance textuelle : Histoire des quatre Bouquets. [titre d'après la table]
Deux Dames, jeunes , bel- les, bien faites, ſpirituelles,&
de qualité, ayant leurs raiſons pour paſſer quelque temps dans un Convent à cinq ou fix lieuës de Paris, apprirent il y a quelques jours avec joye,
qu'un jeune Marquis , qui a
une affez belle Maiſon dans
leur voiſinage , faifoit une ré- joüiſſance le lendemain , qui eftoit le jourde fa Feſte. Com- me la retraite ne leur a pas oſté l'eſprit d'enjoüement , &
qu'elles ne laiſſent échaper aucune occafion de ſe faire
GALANT. 107
des plaiſirs de tout ce qui en.
peut caufer d'innocens , elles fongerent à quelque galante rie qui leur pût donner part au Divertiſſement qui ſe pré-- paroit. Le ſoin qu'elles eurent
de s'en faire inſtruire , leur fit
découvrir qu'il confiftoit en un grand Repas que le Mar- quis donnoit à quelques -uns de ſes Amis, dont onne leur
pût dire que le nom de trois ,
& que ſur les cinq heures du foir on ſe devoit rendre
dans la Plaine , où il y avoit un Prix proposé pour celuy qui montreroit le plus d'adref- ſe à tirer. Heureuſement pour elles , les trois Conviez qu'on
leur nomma eftoient de leur
connoiffance , elles en ſca- voient les Intrigues. Il s'agif- foit d'une Feſte qu'on cele
108 LE MERCVRE
broit ; la coûtume veut qu'on
envoyedes Bouquets, &ce fut ce qui leur donna la penſée de ce qu'elles ſe réſolurentd'e- xecuter. Elles entrerent dans
le Jardin , choiſirent ce qu'el- les crûrent propre à leur def- fein , en firent quatre Bouquets differents , avec un Bil- letpour chacun de ceux àqui ils estoientdeſtinez ,enferme
rent le tout dans une Boëte ,
la cacheterent fort propre- ment , &y joignirent une Let- tre generale pour la Bande joyeuſe qu'elles estoient bien aiſes d'embarafſfer. En voicy Fadreffe & les termes..
GALANT. 1.09
LES INCONNUES,
AUX QUATRE TENANS de la Feſte de ***
NOUSCON Ous croyons, Braves Tenans,
de noſtre honneſteté, ayant l'avantage d'estre de vos Voisines , de contribuer par
quelque galanterie au plaisir que vous vous proposez de donner aujourd'huy àtout le Canton,pour
y faire plus dignement chommer voſtre Feste ; &comme vous estes quatre Amis fort unis en toutes chofes , nous craindrions de vous donner un juſte ſujet de vous plaindre de nostre injustice , ſi nous faiſions en ce rencontre aucune difference entre vous, C'est
ce qui nous oblige à vous en- voyeràchacun un Bouquet. Con
110 LE MERCURE
vons nous
fiderez-les bien , &vous verrez Sans doute qu'il nous a fallu y
fonger plus d'une fois pour vous en choisir de tels. Si nous pou- ma Sœur & moy ,
dérober demain d'une partie de Chaſſe où noussommes engagées,
nous irons voir avec quelques Amis le cas que vous faites de nos Prefens. Nous esperons que vous ne dédaignerezpas de les porter. Sur tout fi nous allons à
la Feſte, ne nous obligezpoint à
nous démaſquer, fi nous trouvons àpropos de ne le pas faire. Nous avons interest à n'estre pas con- nuës de tout le monde. Adieu.
Cefont vos Servantes &Amies,
LESDAMES DU MONT BRILLANT , à deux lieuës de chez Vous que vous voiſinez affez
rarement.Celaſoit dit en paſſant.
2
Le
GALANT.. III
1
Le lendemainde grand ma tin ces deux belles Compa- gnesde fortune mirent la Let- tre & la Boëte entre les mains
d'un Homme inconnu qui ne manquoit pas d'adreſſe. Elles L'inſtruiſirent dece qu'il avoit à faire pour n'eſtre pas ſuivy ,
&luydonnerent ordre delaif- fer l'une & l'autre au premier qu'il trouveroit des Domeſtiques du jeune Marquis. La choſe réüffit comme on l'avoit
projettée. Le preſent fut ren- duauMarquis , fansqu'on luy puſt dire qui l'envoyoit. Ce- luyqui s'eneſtoit chargé , l'a- voit donné àunCocher pour ſon Maiſtre , & le Cocher ne s'eſtoit pas mis en peine d'en rien apprendre de plus. Le
Marquis ſe promenoit dans le Jardin avec ſes Amis ,quand Tome VI. K
112 LE MERCVRE
-
ce Preſent luy fut apporté.
C'eſtoit le jour de ſa Feſte.
Il ne douta point non plus qu'eux, que la Boëte ne fuft une marque du ſouvenir de quelqu'une de ſes Amies , &
dans cette penſée il receut avec plaifir les congratulations qu'ils luy en firent; mais il fut bien ſurpris, quand ayantjetté les yeux fur la Lettre , il vit qu'elle s'adreſſoit aux quatre Tenans. La nouveauté de ce
Titre luy fit aifément juger qu'il y avoit là de l'avanture.
Il en rit avec ſes Amis , la
Lettre fut leuë , &le myſtere leur enparut ſi plaiſant, qu'ils eurent impatience d'en voir la fuite. Ainfi quoy qu'ils dûf- ſent craindre de trouver quel- que folie dans la Boëte , ils ſe haterent del'ouvrir,fans qu'un
GALANT. 113 trou que ſe fit le Marquis par un faux pas fur le pommeau de l'Epée d'un Gentilhomme de la Compagnie , ny le fang qui fortoit de ſa bleffure , les puſt rendre moins empreſſez
àfatisfaire leur curiofité.Vous
rirezde ces circonstances,mais
elles font eſſentielles , parce qu'elles font vrayes , &je vous cõtenuëment les choſes comme elles font arrivées. A l'ouverture de la Boëte les Bouquets parurent. Ils étoientex traordinaires. Le premier qui en fut tire , eſtoit celuy du Maîtrede la Maiſon. Lesbelles Perſonnes qui les avoient mis par ordre dans la Boëte,
luy en avoient voulu faire T'honneur. Il conſiſtoit en un
beau Chardon noué d'un RuL
114 LE MERCURE
A
ban feüille-morte, avec ceBillet attaché autour.....
V
Oilà ,jeune Marquis un
petit Réveille-matin , pour
vous faire penser à voftre de- funteMaitreffe , qui cependant prend toute la part qu'elle doit à
tu magnificence dont vous faites parade enpublic. C'estune Vertu
qui ne manque jamais d'accom- pagner une belle Ame comme la voftre , à laquelle il ne man- que rien qu'un peu de veritable Amour, que nous voussouhaitons en bonnes Amies..
On plaiſanta fur ce Billet,
dont on chercha l'explication.
Je ne ſçay ſi elle fut trouvée,
mais je ſçay bien que le ſe- cond Bouquet qu'on tira étoit pour M le Comte de ***
GALANT. Hg
t
e
e.
Il eſtoit compofé de Sauge,
avec un Ruban vert , & ce
Billet.
C
E petit Ruban vert 3 cher
Comte , ne vous ofte pas tout-à-fait l'esperance de regagner les bonnes graces de vostre Maîtreſſe , &nous croyons que fi elle estoit perfuadée que vostre tendreſſe fust telle qu'elle la fou- haite,vous feriez heureux content. Espereztoûjours. 31
On luy applaudit fur PE pérance, &cependant on tira de la Boëte un Bouquet de Ruë , marqué pour un Cava- lier de la Troupe. UnRuban jaune qui le noioit , y tenoit ce Billet attache.hellier
30
116 LE MERCURE
Tous ne devez pas estre le
moins content de ce que vô- tre bonne fortune vous envoye le jaune , qui marque la pleinefatisfaction de vos Amours. Nous ne vous diſons rien de la Ruë ,
un Homme à bonne fortune com- me vous en peut quelquefois avoir beſoin. Si vous n'en sçavez pas l'explication, montrez-la à voſtre Maîtreffe. Elle vous dira fans
doute, que cela ne peutvenirque
des veritables Amies, &fort inzereßées pour vous.
On crût ceBilletmalicieux,
&chacun luy donna telle in- terpretation qu'il voulut , fans que le Cavalier qui entendoit raillerie s'en formalifaft, On
vint au dernier Bouquet , qui fe trouva une belle Ortie fleu
GALANT. 117
rie , noüée d'un Ruban couleur de chair paffé. Le Biller que ce Ruban enfermoit portoit le nomde Monfieur***,
que d'indiſpenſables affaires qui luy eſtoient inopinément furvenues , avoient empefche de venir au Rendez-vous. A
fon defaut , on ne voulut pas laiſſer le Bouquet ſans Maître,
&on pria un autre Comte ,
&un jeune Chevalier , qui avoient auſſi eſté priez de la Feſte , de voir entr'eux qui Faccepteroit. Ils s'en excuſeFent l'un &l'autre, &préten dirent que les termes duBillet
ne conviendroientpasà cequi leur pouvoit eſtre arrivé: On l'ouvrit , &ces paroles y fu- rent trouvées.
18 LE MERCURE
Nousne Ous ne voyons rien qui con- vienne mieuxàl'Amantdes
Onze mille Vierges, Monfieur ***
que cette agreable Ortie , pour moderer les chaleurs qu'il reffent
àcredit pour toutes les Belles.
:
Cesdivers Billets ſervirent
long-temps d'entretien à la Compagnie. Onſe mit àtable,
& les Tenans ne manquerent pas de boire à la fanté des Belles Inconnuës du Mont Brillant. Les ordres furent donnez
pour leur appreſter une ma- gnifique Collation quand elles viendroient à la Feſte , où l'on
ne douta point que l'impatien- ce de voir l'effet qu'auroit produit leurgalanterire ne les amenaſt. Cependant comme cesaimablesRecluſes n'étoient
GALANT. জ
119 pas enpouvoir defortirde leur Couvent , l'Avanture auroit finy là , fi le hazard qui ſe meſle prefquedetour, n'y euſt donnéordre.
1 Le grand chaud commen çant à ſe paffer, il y avoitdéja beaucoup de monde amafle dans la Plaine où l'on devoit
tirer pour leprix. LeComte&
leCavalierqui avoient eu part aux Bouquets , s'y estoient rendusdes premiers ,&ils rai- fonnoient enſemble fur l'incident de la Boëte , quandils ap- perçeurent deux Dames qui
コ
s'avançoient au petit galop avec deux Cavaliers , & en équipage à peu pres de Chaf- fereffes. Ils ne douterent point
S
a
qu'elles ne fuſſent les deux In- -connuës qu'ils attendoient , &
1 ils ſe confirmerent dans cette
1
120 LE MERCVRE
penſée en leur voyant mer- tre pied àterre, ce qu'elles fi- rent pourjoüir plus àleur aiſe duDivertiſſementpublic.Ou- tre l'intereſt particulier qu'ils avoient à nouer conversation
avecelles , la civilité ſeule les obligeoit à leur faire compli- ment,& ils le commencerent
par un remercîment de l'exa- Etitude qu'elles avoient euë à
venir s'acquiter de leur paro- le. Elles connurent d'abord
qu'on ſe méprenoit; mais com- me le Maſque les mettoit en feureté , elles ſe firent unplai- firde cette méprife , &voulant voir juſqu'où elle pourroit al- ler , elles répondirent d'une manierequi nedétrompa point les deux Tenans. Elles avoient
de l'eſprit ; un Rôle d'Avan- turieres leur parut plaiſant à
GALANT. 121
joüer , &elles n'eurent pasde peine à le ſoûtenir. Il fut dit mille choſes agreables de part &d'autre. Le Comte les affuraqu'ilgarderoit fort ſoigneu ſement le Ruban vert , & leur promit d'eſperer fur leur pa role. Le Cavalier fit avec
elles de ſon coſté une plai- ☐ ſanterie ſur la Ruë , & ny la Ruë , ny le Ruban vert ne les pûrent déconcerter. El- les ſe tirerent de toutpar des réponſes ambiguës ; & leurs Conducteurs qui ne parloient point , ne pouvoient s'empef- cher de rire de les voir fournir fi long-temps àun galima- tias , où ils eſtoient afſfurez qu'elles ne comprenoient rien non plus qu'eux. Enfin ſur le refus qu'elles firent de ſe dé- maſquer , &devenir au Châe
t
t
2
122 LE MERCURE
teau prendre la Collation qui leur eſtoit préparée, le Comte &leCavalier crûrentquec'é- toit au Marquis à faire les honneurs de ſa Feſte , & ils
coururent l'avertir de leur arrivée. Les Dames prirent ce temps pour s'échaper ; elles n'avoient eu deſſein quede ſe divertiruneheure incognito , &
jugeant bienque le Marquis ,
oules feroit ſuivre , oules ob- ſerveroit de ſi pres , qu'il feroit difficilequ'il neles reconnuſt,
elles aimerent mieuxſe priver du plaiſir qu'elles avoient ef- pere, que de s'expoſer àfaire voir qu'elles avoient joüé de faux Perſonnages. Ainſi le Marquis ne les trouva plus quand il arriva , & il n'auroit pas ſçeuqui elles estoient , fans unGentilhõmequi ſurvint,&
qui
GALANT. 123
-
L
qui venant de les rencontrer,
leur dit que c'eſtoient ſes Sœurs , avec le Maryde l'une,
&un Amy. Comme il ne pa- rut aucune autre Damedu re
- ſte dujour, le Marquis , quoy qu'étonné de la promptitude de leur retraite , n'imputa qu'à elles la galanterie des Bou- quets ; & leur rendit viſite le lendemain avec les trois autres
Intéreſſez. Le galimatias s'y recommança. Elles en rirent quelque temps , mais enfin el- ☑les leur proteſterent ſi ſérieu- ſement qu'elles ne ſçavoient ce qu'on leur diſoit , que les Tenans furentobligez de cher- cher ailleurs leurs inconnuës.
Leur embarras ne ceffa point,
quelque recherche qu'ils fif- 5 ſent dans le voiſinage , juſqu'à ce qu'eſtant allez voir les deux
-Tome VI.
a
a
L
124 LE MERCVRE belles Recluſes au Couvent ,
ils connurent à quelques pa- roles de Sauge & de Chardon qui leur échapa, que c'eſtoient elles quilesavoient régalez de fi beaux Bouquets. Vn grand éclat de rire dont elles ne pû- rent ſe defendre , acheva de les perfuader. Ils en raillerent avec elles , & apres quelques legeres façons,elles leuravoue- rent ce qu'ils n'auroient peut- eſtre jamais ſçeu , fi elles ſe fuſſent obſtinées à le cacher
de qualité, ayant leurs raiſons pour paſſer quelque temps dans un Convent à cinq ou fix lieuës de Paris, apprirent il y a quelques jours avec joye,
qu'un jeune Marquis , qui a
une affez belle Maiſon dans
leur voiſinage , faifoit une ré- joüiſſance le lendemain , qui eftoit le jourde fa Feſte. Com- me la retraite ne leur a pas oſté l'eſprit d'enjoüement , &
qu'elles ne laiſſent échaper aucune occafion de ſe faire
GALANT. 107
des plaiſirs de tout ce qui en.
peut caufer d'innocens , elles fongerent à quelque galante rie qui leur pût donner part au Divertiſſement qui ſe pré-- paroit. Le ſoin qu'elles eurent
de s'en faire inſtruire , leur fit
découvrir qu'il confiftoit en un grand Repas que le Mar- quis donnoit à quelques -uns de ſes Amis, dont onne leur
pût dire que le nom de trois ,
& que ſur les cinq heures du foir on ſe devoit rendre
dans la Plaine , où il y avoit un Prix proposé pour celuy qui montreroit le plus d'adref- ſe à tirer. Heureuſement pour elles , les trois Conviez qu'on
leur nomma eftoient de leur
connoiffance , elles en ſca- voient les Intrigues. Il s'agif- foit d'une Feſte qu'on cele
108 LE MERCVRE
broit ; la coûtume veut qu'on
envoyedes Bouquets, &ce fut ce qui leur donna la penſée de ce qu'elles ſe réſolurentd'e- xecuter. Elles entrerent dans
le Jardin , choiſirent ce qu'el- les crûrent propre à leur def- fein , en firent quatre Bouquets differents , avec un Bil- letpour chacun de ceux àqui ils estoientdeſtinez ,enferme
rent le tout dans une Boëte ,
la cacheterent fort propre- ment , &y joignirent une Let- tre generale pour la Bande joyeuſe qu'elles estoient bien aiſes d'embarafſfer. En voicy Fadreffe & les termes..
GALANT. 1.09
LES INCONNUES,
AUX QUATRE TENANS de la Feſte de ***
NOUSCON Ous croyons, Braves Tenans,
de noſtre honneſteté, ayant l'avantage d'estre de vos Voisines , de contribuer par
quelque galanterie au plaisir que vous vous proposez de donner aujourd'huy àtout le Canton,pour
y faire plus dignement chommer voſtre Feste ; &comme vous estes quatre Amis fort unis en toutes chofes , nous craindrions de vous donner un juſte ſujet de vous plaindre de nostre injustice , ſi nous faiſions en ce rencontre aucune difference entre vous, C'est
ce qui nous oblige à vous en- voyeràchacun un Bouquet. Con
110 LE MERCURE
vons nous
fiderez-les bien , &vous verrez Sans doute qu'il nous a fallu y
fonger plus d'une fois pour vous en choisir de tels. Si nous pou- ma Sœur & moy ,
dérober demain d'une partie de Chaſſe où noussommes engagées,
nous irons voir avec quelques Amis le cas que vous faites de nos Prefens. Nous esperons que vous ne dédaignerezpas de les porter. Sur tout fi nous allons à
la Feſte, ne nous obligezpoint à
nous démaſquer, fi nous trouvons àpropos de ne le pas faire. Nous avons interest à n'estre pas con- nuës de tout le monde. Adieu.
Cefont vos Servantes &Amies,
LESDAMES DU MONT BRILLANT , à deux lieuës de chez Vous que vous voiſinez affez
rarement.Celaſoit dit en paſſant.
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Le
GALANT.. III
1
Le lendemainde grand ma tin ces deux belles Compa- gnesde fortune mirent la Let- tre & la Boëte entre les mains
d'un Homme inconnu qui ne manquoit pas d'adreſſe. Elles L'inſtruiſirent dece qu'il avoit à faire pour n'eſtre pas ſuivy ,
&luydonnerent ordre delaif- fer l'une & l'autre au premier qu'il trouveroit des Domeſtiques du jeune Marquis. La choſe réüffit comme on l'avoit
projettée. Le preſent fut ren- duauMarquis , fansqu'on luy puſt dire qui l'envoyoit. Ce- luyqui s'eneſtoit chargé , l'a- voit donné àunCocher pour ſon Maiſtre , & le Cocher ne s'eſtoit pas mis en peine d'en rien apprendre de plus. Le
Marquis ſe promenoit dans le Jardin avec ſes Amis ,quand Tome VI. K
112 LE MERCVRE
-
ce Preſent luy fut apporté.
C'eſtoit le jour de ſa Feſte.
Il ne douta point non plus qu'eux, que la Boëte ne fuft une marque du ſouvenir de quelqu'une de ſes Amies , &
dans cette penſée il receut avec plaifir les congratulations qu'ils luy en firent; mais il fut bien ſurpris, quand ayantjetté les yeux fur la Lettre , il vit qu'elle s'adreſſoit aux quatre Tenans. La nouveauté de ce
Titre luy fit aifément juger qu'il y avoit là de l'avanture.
Il en rit avec ſes Amis , la
Lettre fut leuë , &le myſtere leur enparut ſi plaiſant, qu'ils eurent impatience d'en voir la fuite. Ainfi quoy qu'ils dûf- ſent craindre de trouver quel- que folie dans la Boëte , ils ſe haterent del'ouvrir,fans qu'un
GALANT. 113 trou que ſe fit le Marquis par un faux pas fur le pommeau de l'Epée d'un Gentilhomme de la Compagnie , ny le fang qui fortoit de ſa bleffure , les puſt rendre moins empreſſez
àfatisfaire leur curiofité.Vous
rirezde ces circonstances,mais
elles font eſſentielles , parce qu'elles font vrayes , &je vous cõtenuëment les choſes comme elles font arrivées. A l'ouverture de la Boëte les Bouquets parurent. Ils étoientex traordinaires. Le premier qui en fut tire , eſtoit celuy du Maîtrede la Maiſon. Lesbelles Perſonnes qui les avoient mis par ordre dans la Boëte,
luy en avoient voulu faire T'honneur. Il conſiſtoit en un
beau Chardon noué d'un RuL
114 LE MERCURE
A
ban feüille-morte, avec ceBillet attaché autour.....
V
Oilà ,jeune Marquis un
petit Réveille-matin , pour
vous faire penser à voftre de- funteMaitreffe , qui cependant prend toute la part qu'elle doit à
tu magnificence dont vous faites parade enpublic. C'estune Vertu
qui ne manque jamais d'accom- pagner une belle Ame comme la voftre , à laquelle il ne man- que rien qu'un peu de veritable Amour, que nous voussouhaitons en bonnes Amies..
On plaiſanta fur ce Billet,
dont on chercha l'explication.
Je ne ſçay ſi elle fut trouvée,
mais je ſçay bien que le ſe- cond Bouquet qu'on tira étoit pour M le Comte de ***
GALANT. Hg
t
e
e.
Il eſtoit compofé de Sauge,
avec un Ruban vert , & ce
Billet.
C
E petit Ruban vert 3 cher
Comte , ne vous ofte pas tout-à-fait l'esperance de regagner les bonnes graces de vostre Maîtreſſe , &nous croyons que fi elle estoit perfuadée que vostre tendreſſe fust telle qu'elle la fou- haite,vous feriez heureux content. Espereztoûjours. 31
On luy applaudit fur PE pérance, &cependant on tira de la Boëte un Bouquet de Ruë , marqué pour un Cava- lier de la Troupe. UnRuban jaune qui le noioit , y tenoit ce Billet attache.hellier
30
116 LE MERCURE
Tous ne devez pas estre le
moins content de ce que vô- tre bonne fortune vous envoye le jaune , qui marque la pleinefatisfaction de vos Amours. Nous ne vous diſons rien de la Ruë ,
un Homme à bonne fortune com- me vous en peut quelquefois avoir beſoin. Si vous n'en sçavez pas l'explication, montrez-la à voſtre Maîtreffe. Elle vous dira fans
doute, que cela ne peutvenirque
des veritables Amies, &fort inzereßées pour vous.
On crût ceBilletmalicieux,
&chacun luy donna telle in- terpretation qu'il voulut , fans que le Cavalier qui entendoit raillerie s'en formalifaft, On
vint au dernier Bouquet , qui fe trouva une belle Ortie fleu
GALANT. 117
rie , noüée d'un Ruban couleur de chair paffé. Le Biller que ce Ruban enfermoit portoit le nomde Monfieur***,
que d'indiſpenſables affaires qui luy eſtoient inopinément furvenues , avoient empefche de venir au Rendez-vous. A
fon defaut , on ne voulut pas laiſſer le Bouquet ſans Maître,
&on pria un autre Comte ,
&un jeune Chevalier , qui avoient auſſi eſté priez de la Feſte , de voir entr'eux qui Faccepteroit. Ils s'en excuſeFent l'un &l'autre, &préten dirent que les termes duBillet
ne conviendroientpasà cequi leur pouvoit eſtre arrivé: On l'ouvrit , &ces paroles y fu- rent trouvées.
18 LE MERCURE
Nousne Ous ne voyons rien qui con- vienne mieuxàl'Amantdes
Onze mille Vierges, Monfieur ***
que cette agreable Ortie , pour moderer les chaleurs qu'il reffent
àcredit pour toutes les Belles.
:
Cesdivers Billets ſervirent
long-temps d'entretien à la Compagnie. Onſe mit àtable,
& les Tenans ne manquerent pas de boire à la fanté des Belles Inconnuës du Mont Brillant. Les ordres furent donnez
pour leur appreſter une ma- gnifique Collation quand elles viendroient à la Feſte , où l'on
ne douta point que l'impatien- ce de voir l'effet qu'auroit produit leurgalanterire ne les amenaſt. Cependant comme cesaimablesRecluſes n'étoient
GALANT. জ
119 pas enpouvoir defortirde leur Couvent , l'Avanture auroit finy là , fi le hazard qui ſe meſle prefquedetour, n'y euſt donnéordre.
1 Le grand chaud commen çant à ſe paffer, il y avoitdéja beaucoup de monde amafle dans la Plaine où l'on devoit
tirer pour leprix. LeComte&
leCavalierqui avoient eu part aux Bouquets , s'y estoient rendusdes premiers ,&ils rai- fonnoient enſemble fur l'incident de la Boëte , quandils ap- perçeurent deux Dames qui
コ
s'avançoient au petit galop avec deux Cavaliers , & en équipage à peu pres de Chaf- fereffes. Ils ne douterent point
S
a
qu'elles ne fuſſent les deux In- -connuës qu'ils attendoient , &
1 ils ſe confirmerent dans cette
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120 LE MERCVRE
penſée en leur voyant mer- tre pied àterre, ce qu'elles fi- rent pourjoüir plus àleur aiſe duDivertiſſementpublic.Ou- tre l'intereſt particulier qu'ils avoient à nouer conversation
avecelles , la civilité ſeule les obligeoit à leur faire compli- ment,& ils le commencerent
par un remercîment de l'exa- Etitude qu'elles avoient euë à
venir s'acquiter de leur paro- le. Elles connurent d'abord
qu'on ſe méprenoit; mais com- me le Maſque les mettoit en feureté , elles ſe firent unplai- firde cette méprife , &voulant voir juſqu'où elle pourroit al- ler , elles répondirent d'une manierequi nedétrompa point les deux Tenans. Elles avoient
de l'eſprit ; un Rôle d'Avan- turieres leur parut plaiſant à
GALANT. 121
joüer , &elles n'eurent pasde peine à le ſoûtenir. Il fut dit mille choſes agreables de part &d'autre. Le Comte les affuraqu'ilgarderoit fort ſoigneu ſement le Ruban vert , & leur promit d'eſperer fur leur pa role. Le Cavalier fit avec
elles de ſon coſté une plai- ☐ ſanterie ſur la Ruë , & ny la Ruë , ny le Ruban vert ne les pûrent déconcerter. El- les ſe tirerent de toutpar des réponſes ambiguës ; & leurs Conducteurs qui ne parloient point , ne pouvoient s'empef- cher de rire de les voir fournir fi long-temps àun galima- tias , où ils eſtoient afſfurez qu'elles ne comprenoient rien non plus qu'eux. Enfin ſur le refus qu'elles firent de ſe dé- maſquer , &devenir au Châe
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122 LE MERCURE
teau prendre la Collation qui leur eſtoit préparée, le Comte &leCavalier crûrentquec'é- toit au Marquis à faire les honneurs de ſa Feſte , & ils
coururent l'avertir de leur arrivée. Les Dames prirent ce temps pour s'échaper ; elles n'avoient eu deſſein quede ſe divertiruneheure incognito , &
jugeant bienque le Marquis ,
oules feroit ſuivre , oules ob- ſerveroit de ſi pres , qu'il feroit difficilequ'il neles reconnuſt,
elles aimerent mieuxſe priver du plaiſir qu'elles avoient ef- pere, que de s'expoſer àfaire voir qu'elles avoient joüé de faux Perſonnages. Ainſi le Marquis ne les trouva plus quand il arriva , & il n'auroit pas ſçeuqui elles estoient , fans unGentilhõmequi ſurvint,&
qui
GALANT. 123
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L
qui venant de les rencontrer,
leur dit que c'eſtoient ſes Sœurs , avec le Maryde l'une,
&un Amy. Comme il ne pa- rut aucune autre Damedu re
- ſte dujour, le Marquis , quoy qu'étonné de la promptitude de leur retraite , n'imputa qu'à elles la galanterie des Bou- quets ; & leur rendit viſite le lendemain avec les trois autres
Intéreſſez. Le galimatias s'y recommança. Elles en rirent quelque temps , mais enfin el- ☑les leur proteſterent ſi ſérieu- ſement qu'elles ne ſçavoient ce qu'on leur diſoit , que les Tenans furentobligez de cher- cher ailleurs leurs inconnuës.
Leur embarras ne ceffa point,
quelque recherche qu'ils fif- 5 ſent dans le voiſinage , juſqu'à ce qu'eſtant allez voir les deux
-Tome VI.
a
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L
124 LE MERCVRE belles Recluſes au Couvent ,
ils connurent à quelques pa- roles de Sauge & de Chardon qui leur échapa, que c'eſtoient elles quilesavoient régalez de fi beaux Bouquets. Vn grand éclat de rire dont elles ne pû- rent ſe defendre , acheva de les perfuader. Ils en raillerent avec elles , & apres quelques legeres façons,elles leuravoue- rent ce qu'ils n'auroient peut- eſtre jamais ſçeu , fi elles ſe fuſſent obſtinées à le cacher
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Résumé : Histoire des quatre Bouquets. [titre d'après la table]
Le texte narre une aventure impliquant deux dames de qualité résidant dans un couvent près de Paris. Elles apprennent qu'un jeune marquis organise une fête à proximité et décident de participer. La fête consiste en un repas suivi d'un concours de tir. Les trois invités principaux étant de leur connaissance, elles choisissent de leur envoyer des bouquets accompagnés de billets mystérieux. Elles préparent quatre bouquets distincts, chacun avec un message personnalisé, et les font livrer anonymement au marquis. Le jour de la fête, les bouquets sont remis au marquis et à ses amis. Les messages, humoristiques et énigmatiques, suscitent la curiosité et les rires des invités. Par exemple, le bouquet du marquis contient un chardon symbolisant sa maîtresse absente, tandis que celui du comte de *** inclut de la sauge et un ruban vert, suggérant l'espoir de regagner les faveurs de sa maîtresse. Le soir même, deux dames masquées assistent à la fête mais refusent de se démasquer. Elles entretiennent la confusion en répondant de manière ambiguë aux questions des invités. Plus tard, un gentilhomme révèle que les dames masquées sont ses sœurs, mettant fin à l'énigme. Le marquis et ses amis rendent visite aux dames au couvent, où des indices les confirment comme étant les auteurs des bouquets.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 281-292
SUR L'EDUCATION de Monseigneur le DAUPHIN, & le soin que prend le ROY de dresser luy-mesme les Memoires de son Regne, pour servir d'instruction à ce jeune Prince.
Début :
Mille remercîmens, Madame, de ceux que vous me faites [...]
Mots clefs :
Académie française, Dauphin, Empire, Éducation, Pièces galantes, Prix, Leçons, France, Héros, Successeur
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texteReconnaissance textuelle : SUR L'EDUCATION de Monseigneur le DAUPHIN, & le soin que prend le ROY de dresser luy-mesme les Memoires de son Regne, pour servir d'instruction à ce jeune Prince.
Mille remercîmens , Madame, de ceuxque vous me fai- tes de la part de vos Amies pour le Marqués de Monfieur de Fontenelle que je vous en- voyay la derniere fois. Je ſuis bien aiſe que vous luy ayez fait rendre juſtice dans voſtre Province , & fatisferay avec joye à l'ordre que vous me donnez de ramaſſer tout ce
queje pourray trouverdePie- ces Galantes de ſa façon. Ne croyez pas cependant qu'il ne ſoit propre qu'au Stile badin.
Quoyqu'il convienne mieux à
fon âgeque le ſérieux , voyez,
4
198 LE MERCURE
jevous prie, comme il ſe tire d'affaires quand il a de grandes matieres à traiter. Ses Amis
luy ayant conſeillé de travail- lerſur celle que Meſſieurs de l'Academie Françoiſe avoient choiſie pour le Prix qui s'y donne touslesdeux ans, il leur
envoya les Vers qui fuivent.
SUR L'EDUCATION
deMonſeigneur le DAUPHIN, &
✔le ſoin que prend le ROY de dreffer luy-meſme les Memoires
de fon Regne , pour ſervir d'in- ſtruction à ce Prince.
:
CRANCE , de ton pouvoir . F temple l'étenduë
conVoy de tes Ennemis l'Union confondue;
Ils n'ont fait après tout par leurs
vains attentats
Que
GALANT. 199 Que te donner le droit de dompter
leurs Etats.
Floriſſante au dedans , au dehors redoutée,
Enfin au plus haut point ta grandew estmontée.
Maisce rare bonheur , France , dont tujoüis;
Niroit pas au delà du Regne de
Loüis;
Ton Empire chargée des Donsde la
Victoire ,
Succomberoit un jour ſous l'amas de
fagloire,
Si Loüis dont les soins embraſſent l'avenir , [Soûtenir.
Ne te formoit un Roy qui ſçeuſt la Il faut tout un Héros pour le rang qu'il poſſede ,
Amoins qu'on ne l'imite en vain on
luyfuccede.
Que le Sceptre est pénible apres qu'il l'aporté!
Partant d'Etatsfoûmissonpoids s'est augmenté;
イ
Etpar unsi grand Royces Provinces conquiſes,
Tome VI. S
200 LE MERCURE
Dans les mains d'un grand Roy veu- lent estreremiſes.
Peut-estre estoit-ce affez pour remplir cedeſtin,
Quele Sangde Loüis nousdonnât
UN DAUPHIN.
Sorty d'une origine &fi noble &fi
pure,
Que de vertus en lay promettoit la Nature ,
Etqui nese fûtpas repoféſurſafoy?
Mais commeelle auroit pû nefaire en luy qu'unRoy,
Loüis fait un Héros si digne de l'Empire,
Que nous l'élirions tous s'il fe devoie
élire.
Peuples , le croirez-vous ? de cette mesmemain Dont le Foudre vangeur ne part jamaisen vain ,
Sous qui l'audace tremble , & l'or.
gueil s'humilie ,
Iltrace pource Fils l'Histoire de ſa
vie,
Ce long enchaînement bautsFaits,
ce tiffu de
GALANT. 201
Qu'aucuns momens oyſifs n'interrom
pentjamais ;
Ne nousfigurons point qu'il la borne àdécrire
Vn Empire nouveauqui groſſit nostre
Empire ,
Nos Drapeauxarborezfur ces fuper- bes Forts
D'où Cambray défioit nos plus vail lans efforts,
Etd'Espagnolsdéfaits ces Campagnes
couvertes,
Et la riche Sicile adjoûtée à leurs
pertes, [laiſfer Exploits trop publiez, &dont il veur L'exemple à tous les Roiss'ils l'ofent embraffer.
Maisles profondsſecrets desa baute Sagesse,
Ce n'est qu'àſon DAUPHIN que ce Hérosteslaiffe:
Tousces vaftes deffeins qu'execute un
instant,
Etdontil nenousvient que le bruit éclatant,
Lesyeux seulsde fon Fils découvrens teurnaiſſance.
Sij
202 LE MERCVRE
Il les voit lentement meurir dans le
filence,
Et recevoir toûjours d'inſenſiblesprogrés,
'Tant que tout à l'envy réponde dis Succés,
Etque de tous coſtez la Fortunefoû- mise Se trouve hors d'état de trahir l'entrepriſe.
Tremblez, fiers Espagnols; Belges,
reconnoissez Dequoyparces Leçons vous estes me-.
nacez.
Quand Loüis affrontant vos feux
vos machines ,
Devos murs abbatus entaſſe lesruïnes,
Querien nese dérobe àson juste conroux ,
Peut- estre n'est-il pas plus à craindre
pourvous ,
Que quand avec les Soins de l'amour paternelle ,
Ils'attache àformer fon Fils furfon
modele.
Dans ce Present qu'il fait àſes i en plescharmez2
GALANT. 203 Combien d'autres Preſensse trouvent
renfermez!
Ilnousdonne en luyfeuldes Victoires certaines,
Ilnous donne l'Ibere accablé de nos
chaînes.
Combien, heureuxFraçois,devez-vous
àLoüis 7
Pour toutes les vertus dont il orne co
Fils!
Maiss'il falloit encor, qu'à cesvertus
guerrieres ,
LesMuses, tes beaux Artspretaffent
leurslumieres,
Combienluy devez-vous pourlegrand
Montaufier,
Qu'à ce noble travail ildaigne af- focier!
Il est cent ¢ Rois dont peut-eftre l'Histoire,
Dans lafoule desRoiscacheroit lame
moire,
Si de leurs Succeſſeurs l'indigne lacheté, [pas merité;
Ne leur donnoit l'éclat qu'ils n'ont
Princés de qui les Noms avec gloire furvivent,
Sij
204 LE MERCURE
Parce qu'on les compare avec ceux qui lesſuivent.
Quelquefois mesme un Roy qui ne se répond pas Qued'affez longs regrets honorentfon trépas ,
Par un tourpolitiqueen ſecretſeménage D'un indigne Heritier le honteux .
anantage. [defau's;
Tibere deût l'Empire à ses beurenxx
Anguste eust pû d'ailleurs craindre pen de Rivaux;
1
<
Maisenfin aux Romainssa vertufut plus chere Quand elle eutleſecours desvicesde
Tibere :
Tudédaignes , Loüis , ces Maximes d'Etat,
Tu veux qu'un Succeffeur augmente ton éclat
Mais loin qu'à ses dépens ton grand Nomſe ſoutienne ,
Tu veux queparsagloire il augmente la tienne.. Animé de ton Sang, formé par tes Leçons
GALANT. 20
DeDisciple &de Fils reüniſſant les Noms ,
Quelleshautes vertuspeut- ilfaire pa- rolltre ,
Qu'il n'herite d'un Pere,ou n'apprenned'un Maistre?
Les Peuples conteront aurang de tes
bien-faits Lebonheurdontfamain comblera leurs Souhaits ;
Etpar fon bras vainqueur nos Ennemis en fuite ,
N'imputeront qu'à toy beur Puiſſance
détruite.
Déjatous nos François Spectateurs de
tes Soins ,
Dans ces voix d'allegreffe àl'envy se
font joins.
Noftre jeune DAUPHINdes beauxde
firs s'enflame,
1
Loüis par ses Leçons luy transmet
-fagrande ame Il attend qu'il le ſuive un jour d'un
pas égal,
Et dans son propre Filsſepromet un Rinal.
MBLANTR
queje pourray trouverdePie- ces Galantes de ſa façon. Ne croyez pas cependant qu'il ne ſoit propre qu'au Stile badin.
Quoyqu'il convienne mieux à
fon âgeque le ſérieux , voyez,
4
198 LE MERCURE
jevous prie, comme il ſe tire d'affaires quand il a de grandes matieres à traiter. Ses Amis
luy ayant conſeillé de travail- lerſur celle que Meſſieurs de l'Academie Françoiſe avoient choiſie pour le Prix qui s'y donne touslesdeux ans, il leur
envoya les Vers qui fuivent.
SUR L'EDUCATION
deMonſeigneur le DAUPHIN, &
✔le ſoin que prend le ROY de dreffer luy-meſme les Memoires
de fon Regne , pour ſervir d'in- ſtruction à ce Prince.
:
CRANCE , de ton pouvoir . F temple l'étenduë
conVoy de tes Ennemis l'Union confondue;
Ils n'ont fait après tout par leurs
vains attentats
Que
GALANT. 199 Que te donner le droit de dompter
leurs Etats.
Floriſſante au dedans , au dehors redoutée,
Enfin au plus haut point ta grandew estmontée.
Maisce rare bonheur , France , dont tujoüis;
Niroit pas au delà du Regne de
Loüis;
Ton Empire chargée des Donsde la
Victoire ,
Succomberoit un jour ſous l'amas de
fagloire,
Si Loüis dont les soins embraſſent l'avenir , [Soûtenir.
Ne te formoit un Roy qui ſçeuſt la Il faut tout un Héros pour le rang qu'il poſſede ,
Amoins qu'on ne l'imite en vain on
luyfuccede.
Que le Sceptre est pénible apres qu'il l'aporté!
Partant d'Etatsfoûmissonpoids s'est augmenté;
イ
Etpar unsi grand Royces Provinces conquiſes,
Tome VI. S
200 LE MERCURE
Dans les mains d'un grand Roy veu- lent estreremiſes.
Peut-estre estoit-ce affez pour remplir cedeſtin,
Quele Sangde Loüis nousdonnât
UN DAUPHIN.
Sorty d'une origine &fi noble &fi
pure,
Que de vertus en lay promettoit la Nature ,
Etqui nese fûtpas repoféſurſafoy?
Mais commeelle auroit pû nefaire en luy qu'unRoy,
Loüis fait un Héros si digne de l'Empire,
Que nous l'élirions tous s'il fe devoie
élire.
Peuples , le croirez-vous ? de cette mesmemain Dont le Foudre vangeur ne part jamaisen vain ,
Sous qui l'audace tremble , & l'or.
gueil s'humilie ,
Iltrace pource Fils l'Histoire de ſa
vie,
Ce long enchaînement bautsFaits,
ce tiffu de
GALANT. 201
Qu'aucuns momens oyſifs n'interrom
pentjamais ;
Ne nousfigurons point qu'il la borne àdécrire
Vn Empire nouveauqui groſſit nostre
Empire ,
Nos Drapeauxarborezfur ces fuper- bes Forts
D'où Cambray défioit nos plus vail lans efforts,
Etd'Espagnolsdéfaits ces Campagnes
couvertes,
Et la riche Sicile adjoûtée à leurs
pertes, [laiſfer Exploits trop publiez, &dont il veur L'exemple à tous les Roiss'ils l'ofent embraffer.
Maisles profondsſecrets desa baute Sagesse,
Ce n'est qu'àſon DAUPHIN que ce Hérosteslaiffe:
Tousces vaftes deffeins qu'execute un
instant,
Etdontil nenousvient que le bruit éclatant,
Lesyeux seulsde fon Fils découvrens teurnaiſſance.
Sij
202 LE MERCVRE
Il les voit lentement meurir dans le
filence,
Et recevoir toûjours d'inſenſiblesprogrés,
'Tant que tout à l'envy réponde dis Succés,
Etque de tous coſtez la Fortunefoû- mise Se trouve hors d'état de trahir l'entrepriſe.
Tremblez, fiers Espagnols; Belges,
reconnoissez Dequoyparces Leçons vous estes me-.
nacez.
Quand Loüis affrontant vos feux
vos machines ,
Devos murs abbatus entaſſe lesruïnes,
Querien nese dérobe àson juste conroux ,
Peut- estre n'est-il pas plus à craindre
pourvous ,
Que quand avec les Soins de l'amour paternelle ,
Ils'attache àformer fon Fils furfon
modele.
Dans ce Present qu'il fait àſes i en plescharmez2
GALANT. 203 Combien d'autres Preſensse trouvent
renfermez!
Ilnousdonne en luyfeuldes Victoires certaines,
Ilnous donne l'Ibere accablé de nos
chaînes.
Combien, heureuxFraçois,devez-vous
àLoüis 7
Pour toutes les vertus dont il orne co
Fils!
Maiss'il falloit encor, qu'à cesvertus
guerrieres ,
LesMuses, tes beaux Artspretaffent
leurslumieres,
Combienluy devez-vous pourlegrand
Montaufier,
Qu'à ce noble travail ildaigne af- focier!
Il est cent ¢ Rois dont peut-eftre l'Histoire,
Dans lafoule desRoiscacheroit lame
moire,
Si de leurs Succeſſeurs l'indigne lacheté, [pas merité;
Ne leur donnoit l'éclat qu'ils n'ont
Princés de qui les Noms avec gloire furvivent,
Sij
204 LE MERCURE
Parce qu'on les compare avec ceux qui lesſuivent.
Quelquefois mesme un Roy qui ne se répond pas Qued'affez longs regrets honorentfon trépas ,
Par un tourpolitiqueen ſecretſeménage D'un indigne Heritier le honteux .
anantage. [defau's;
Tibere deût l'Empire à ses beurenxx
Anguste eust pû d'ailleurs craindre pen de Rivaux;
1
<
Maisenfin aux Romainssa vertufut plus chere Quand elle eutleſecours desvicesde
Tibere :
Tudédaignes , Loüis , ces Maximes d'Etat,
Tu veux qu'un Succeffeur augmente ton éclat
Mais loin qu'à ses dépens ton grand Nomſe ſoutienne ,
Tu veux queparsagloire il augmente la tienne.. Animé de ton Sang, formé par tes Leçons
GALANT. 20
DeDisciple &de Fils reüniſſant les Noms ,
Quelleshautes vertuspeut- ilfaire pa- rolltre ,
Qu'il n'herite d'un Pere,ou n'apprenned'un Maistre?
Les Peuples conteront aurang de tes
bien-faits Lebonheurdontfamain comblera leurs Souhaits ;
Etpar fon bras vainqueur nos Ennemis en fuite ,
N'imputeront qu'à toy beur Puiſſance
détruite.
Déjatous nos François Spectateurs de
tes Soins ,
Dans ces voix d'allegreffe àl'envy se
font joins.
Noftre jeune DAUPHINdes beauxde
firs s'enflame,
1
Loüis par ses Leçons luy transmet
-fagrande ame Il attend qu'il le ſuive un jour d'un
pas égal,
Et dans son propre Filsſepromet un Rinal.
MBLANTR
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Résumé : SUR L'EDUCATION de Monseigneur le DAUPHIN, & le soin que prend le ROY de dresser luy-mesme les Memoires de son Regne, pour servir d'instruction à ce jeune Prince.
L'auteur d'une lettre et d'un poème exprime sa satisfaction que la dame à qui il écrit ait rendu hommage au marquis de Fontenelle dans sa province. Il accepte de rassembler des pièces galantes de Fontenelle, soulignant que ce dernier est capable de traiter des sujets sérieux malgré son style badin. Le poème, intitulé 'Sur l'éducation de Monseigneur le Dauphin', célèbre les vertus et les réalisations du roi Louis XIV et de son fils, le Dauphin. Il met en avant les succès militaires de la France sous Louis XIV, notamment la prise de Cambrai et de la Sicile. Le poème souligne également les soins que le roi prend pour éduquer le Dauphin, lui transmettant ses connaissances et ses victoires. Cette éducation vise à former le Dauphin selon le modèle de son père, afin qu'il puisse continuer et augmenter la gloire de la France. Le texte insiste sur l'importance de cette éducation, espérant que le Dauphin suivra les pas de son père et continuera à apporter bonheur et victoire à la France. Le poème se conclut par cet espoir, soulignant la transmission des valeurs et des succès militaires de Louis XIV à son fils.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 292-295
« Avoüez, Madame, qu'il y a de grandes beautez dans cette [...] »
Début :
Avoüez, Madame, qu'il y a de grandes beautez dans cette [...]
Mots clefs :
Prix, Académie, Mois prochain, Institution des prix et des cérémonies, Génies, Supériorité d'esprit
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texteReconnaissance textuelle : « Avoüez, Madame, qu'il y a de grandes beautez dans cette [...] »
Avoüez , Madame, qu'ilya de grandes beautez dans cette Piece , que la pompe des Vers s'y trouvejointe àla folidité dur Raiſonnement , que le tour en eft noble, la liaiſon juſte , &
qu'une Tragédie de cette force neferoit pas indigne de paroî- tre fur nos Theatres. Cepen- dant cette Piece , toute belle qu'elle eſt , n'a point emporté le Prix , & nous devons croire qu'il s'en est fait unemeilleure puis queMeffieursdel'Acadé- mie l'ont ainſi jugé. Ces ſubli- mes Eſprits ont des lumieres infaillibles qui ne les laiſſent pointfujetàl'erreur ; & laBri- gue ne pouvant rien aupres d'eux, on doitdire deleurs Arreſts , ils font donnez , ils font
juſtes. Préparez- vous , Mada- me, à recevoir un fort grand
GALANT. 207
plaiſirle Moisprochain,quand apres vous avoir entretenu de F'Inſtitutio des Prix, &des Cerémonies qui s'obſervent le jour qu'on les donne , je vous feray partdela Piece qui a me- rité cette Année celuy des Vers , car il y en a une autre pour la Profe. Vous l'auriez cuë dés aujourd'huy , fi je l'a- vois pû recouvrer. Conimeelle F'emporte fur celle queje vous envoye , & dont je ſuis afſuré que vous ferez tres-fatisfaite ,
je ne doute point que vous ne foyez charmée de ſa lecture.
Cequi me convainc.davantage des furprenantes beautez que vous ferez obligée d'y décou- vrir , c'eſt qu'à la reſerve de deux ou trois de ces Meſſieurs
qui ont donné leurs voix àMe
de Fontenelle , peut- eſtre à
208 LE MERCVRE
cauſe que leur âge les rend moins ſenſibles aubrillant,qu'a la majestédu Vers, &à la force dela Penſée , tous les autres ſe
sõtunanimemētdéclarez pour la Piece triomphante ; tant if eft vrayquelebonſens eft toû- jours un, qu'il eſt indiſpenſa- blement le meſimepour toutes les Perſonnes extraordinairement éclairées, &qu'ilnefou- fre aucune diverſité de ſentimens dans ces Génies élevez
qui ont une ſupériorité d'Ef- prit que nous admirons , ſans
que nousy puiffions atteindre.
qu'une Tragédie de cette force neferoit pas indigne de paroî- tre fur nos Theatres. Cepen- dant cette Piece , toute belle qu'elle eſt , n'a point emporté le Prix , & nous devons croire qu'il s'en est fait unemeilleure puis queMeffieursdel'Acadé- mie l'ont ainſi jugé. Ces ſubli- mes Eſprits ont des lumieres infaillibles qui ne les laiſſent pointfujetàl'erreur ; & laBri- gue ne pouvant rien aupres d'eux, on doitdire deleurs Arreſts , ils font donnez , ils font
juſtes. Préparez- vous , Mada- me, à recevoir un fort grand
GALANT. 207
plaiſirle Moisprochain,quand apres vous avoir entretenu de F'Inſtitutio des Prix, &des Cerémonies qui s'obſervent le jour qu'on les donne , je vous feray partdela Piece qui a me- rité cette Année celuy des Vers , car il y en a une autre pour la Profe. Vous l'auriez cuë dés aujourd'huy , fi je l'a- vois pû recouvrer. Conimeelle F'emporte fur celle queje vous envoye , & dont je ſuis afſuré que vous ferez tres-fatisfaite ,
je ne doute point que vous ne foyez charmée de ſa lecture.
Cequi me convainc.davantage des furprenantes beautez que vous ferez obligée d'y décou- vrir , c'eſt qu'à la reſerve de deux ou trois de ces Meſſieurs
qui ont donné leurs voix àMe
de Fontenelle , peut- eſtre à
208 LE MERCVRE
cauſe que leur âge les rend moins ſenſibles aubrillant,qu'a la majestédu Vers, &à la force dela Penſée , tous les autres ſe
sõtunanimemētdéclarez pour la Piece triomphante ; tant if eft vrayquelebonſens eft toû- jours un, qu'il eſt indiſpenſa- blement le meſimepour toutes les Perſonnes extraordinairement éclairées, &qu'ilnefou- fre aucune diverſité de ſentimens dans ces Génies élevez
qui ont une ſupériorité d'Ef- prit que nous admirons , ſans
que nousy puiffions atteindre.
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Résumé : « Avoüez, Madame, qu'il y a de grandes beautez dans cette [...] »
Le texte évoque une pièce de théâtre jugée belle et digne des théâtres, mais qui n'a pas remporté le prix de l'Académie. Les membres de l'Académie, dotés de lumières infaillibles, ont préféré une autre pièce. L'auteur annonce que la pièce lauréate sera révélée le mois suivant, après une explication des cérémonies des prix. Il assure que cette pièce surpassera celle envoyée et que sa lecture sera charmante. La majorité des membres de l'Académie, à l'exception de deux ou trois plus sensibles au style de Fontenelle, ont unanimement soutenu la pièce gagnante, démontrant ainsi l'unanimité du bon sens parmi les esprits éclairés.
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4
p. 212-228
Tout ce qui s'est passé dans l'Academie Françoise le jour de la Distribution des Prix, avec plusieurs particulartiez qui regardent l'Education de Monseigneur le Dauphin, & les grandes qualitez de ce Prince. [titre d'après la table]
Début :
Les Articles précedens vous ayant appris la mort & vous [...]
Mots clefs :
Académie française, Article, Prix, Médailles d'or, Excellents ouvrages, Grand homme, Abbé Tallement, Directeur, Compagnie, Lectures, Château de S. Germain, Monsieur de S. Aignan, Dauphin, Esprit, Graver
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texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est passé dans l'Academie Françoise le jour de la Distribution des Prix, avec plusieurs particulartiez qui regardent l'Education de Monseigneur le Dauphin, & les grandes qualitez de ce Prince. [titre d'après la table]
Les Articles précedens vous ayant appris la mort , & vous ayant fait connoiſtre le merite dedeux Perſonnes auffi Illuſtres
par leur grande vertu que par Léclat de leur naiſſance,je vais dans un ſeul Article vous par- ler d'une partie de ce que la France a de plus conſidérable du coſté de l'Eſprit, &vous en tretenir de ce qu'elle a de plus
134 LE MERCVRE relevé du coſté de la Naiſſan
ce,&des merveilleuſes qualitez qui rendent les Grands Hom- mes recommandables. Vous ju- gez bien , Madame , que c'eſt de Article de l'Académie Françoiſe dont je vous vais entrete- nir pour m'acquiter de ma pa- role.
J'avois eu ſoin de prendre une Copie de la Piece deVers qu'elle a jugée digne du Prix,
mais je ne vous l'envoyeray point,puis que vous memandez que vous l'avez veüe. Je vous entretiendrayſeulementde l'In- ftitution de ces Prix(carje vous aydéja fait ſçavoir qu'il y en a
deux ) & des cerémonies qui s'obſervēt le jour qu'on les don- ne. Ils fontchacunde la valeur
de trente Piſtoles ,&confiftent
en deuxMedailles d'or,dont l'u
GALANT. 135 ne repreſente un Saint Loüis,&
: l'autre le Portrait du Roy. Lex Prix de Proſe a eſté fondé par
- feu Mr de Balzac qui estoit de cet Illuſtre Corps. Lesexcellens Ouvrages qu'il nous a laiſſez ſe liſenttous les jours avecadmira- tion , &c'eſt avec beaucoupde justice qu'on l'a fait paffer pour le plus EloquentHommede fon temps. Comme l'argent qu'il a
laiſſe pour cela, ne produitpas chaque annéeun intereſt affez fort pour remplir la valeur du Prix, on ne le donne que tous les deuxans ; &à l'imitation de ce Grand Homme , unAcadé- micien d'autant plus genéreux qu'il neveutpoint ſe faire con- noiſtre , a fourny juſqu'icy la mefme fomme pour le Prix des Vers.. Meffieurs de l'Académic
enchoiſiſſent le Sujet,auffi-bien
136 LE MERCVRE que de la Profe. Ils en avertif fent le Publicunan auparavant par quelques Affiches ; & ceux qui travaillentſur ces matieres,
font obligez d'envoyer leurs Piecesdans le dernier jourd'A-- vril, ſans ſe nommer, afin que n'en connoiſſant point lesAu- teurs , cesMeffieurs les puiſſent examiner ſans aucune préoccu- pation qui les faſſe plutoſt pan- cher vers fun que vers l'autre.. Les Prixſe donnent publique+
ment; & comme ils ont choify le Jourde S. Loüis pour en faire la diſtribution , le Roy a com mencé cette année d'en augmenter la folemnité pour eux,
endonnantſes ordres pour leur faire chanter la Meſſe en Mufi-.
que, &prononcer le Panegyri- quede ceGrand Saint..Ainſi la Meffe fut celebrée ce Jour-là
T
GALANT. 137
- pour leur Compagnie par M
l'Abbé du Pont Chapelain du Louvre.M' Oudotqui a faittant d'agreables chofes , y fit admi- rer fonGénie pour la Muſique.
Tout cequi s'y chanta eftoit de luy. M' L'Abbéde S. Martin fit lePanégyrique du Saint,&mar- qua d'une maniere fort ingé nieuſe tout ceque le Roy faifoit pour élever un Corps auffi Il- luſtre que celuy devant lequel il parloit. Il euſt eſté diffici- le de luy choiſirdes Auditeurs qui ſe connuſſent mieux aux belles Choſes; &puis qu'il les satisfit tous,on ne peut douter qu'il ne fuſtdignedes applaudif- ſemens qu'il reçeut. L'apreſdî- née on tint Affemblée publi- que , où se trouverent quantité d'Eveſques &deGensde la pré- miere Qualité. M' l'Abbé Tal
#38 LE MERCVR lemant le jeune , comme Dire- teur de la Compagnie, expli- qua d'abord en peudemots la maniere dont on s'eſtoit fervy pour juger des Pieces qui a- voientmerité le Prix, &les don na à lire àM l'Abbe Regnier. Il commença par celle de Profe,
&perſonne ne s'eſtant preſen- té pour en déclarer l'Autheur,
il leut en ſuite celle de Vers. El
le ſe trouvadigne de l'approba- tionquevous luy avez donnée;
&apres que la lecture en eur eſté faite ,Ml'AbbéTallemant fit connoiſtrequ'on venoitd'ap- prendre qu'elle estoit deM² de La Monnoye Correcteur des Comptes àDijon. Je croy ,Ma- dame , que les Prix n'ont encor eſté donnez que trois fois , &
e'eſt le trofiéme qu'il a déja remporté pourlesVers.. Il feroit
GALANT. 139
1
àſouhaiter pour ceux qui ont entré enconcurrence avec luy,
que Meſſieurs de l'Académie Luydonnaffent la premierePla- ee vacante. Comme la qualité de Juge ne laiſſeroit plus rece-- voir ſes Ouvrages , les autres auroient plus de courage àtravailler. Cesdeux Pieces ayant eſté leuës, Mª Cordemoy qui eft de leur Corps , & Lecteur de
Monseigneur le Dauphin leutdeux autres deProfe 2
CNTHEOUT
fur des
d'un SujetsPreſident diferens.&Elles d'un Avecat
de Soiſſons qu'on ne ma pû nommer , & avoient eſté en voyées par l'Académiede cette meſme Ville , qui doit ce tribut àcelledeParis par une des Loix de ſon Etabliſſement. Ilyen a une autre qui l'oblige àne pren- dre pour fon Protecteur qu'un
1780
140 LE MERCVRE
보
des Quarante qui compoſent l'Academie Françoiſe , &c'eſt ce qui luy a fait choifir Mon- ſieur le Cardinal d'Eſtrées qui en eſt. Ces Lectures furent fuivies d'un panegyrique du Roy que fit Me l'Abbé Tallemant,
en décrivant toute la Campa- gne. Il parla avec une liberté qui faiſoit voir qu'il eſtoit mai- ſtre de ſes penſées , &qu'il ne cherchoit point ce qu'il diſoit Il s'exprima par des termes fi choiſis , & tout ce qu'ildit fur prononcé avec tant de grace,
qu'il auroir pu faire valoir des choſes médiocres ; mais outre qu'on n'en peut dire ſur unefi éclatante matiere , jamais iln'y eut Difcours ſi éloquent. Les grandes Actions duRoy furent peintesavecles plus vives cou leurs. Tout estoit également
GALANT. 141
11
1
1
fort, rien d'ennuyeux , rien de languiſſant. La joye eſtoit mar- quée ſur le viſage de ſes Audi- teurs ; &il eut cellede ſe voir obligé plus d'une fois de s'in terrompre luy meſme pour laif- fer finir les applaudiſſemens qu'il recevoit. Enfin , Madame,
fi le Royne ſe rendoit tous les jours loiable par uue infinité d'endroits nouveaux qui fur- prennent autant qu'ils donnent fujet de l'admirer , je ne croy pas que perſonne oſaſt entre- prendre de le loüer apres M
IAbbéTallemant. Aufſi, quand il eut finy , il eut beau deman- der, comme on fait ordinairement, ſi quelqu'un des Acadé- miciens n'avoit rien àlire , chacun ſe leva , &dit tout haut,
qu'apres ce qu'on venoit d'en- tendre ,onnepourroit plus rien
142 LE MERCVRE trouver de beau ,&qu'il en falloit demeurer là. J'ay bien de la joye ,Mada- me, devoir par vos Remarques ſurl'Ouvrage de M'dela Mon- noye , que vous eſtes tombée dans mes ſentimens. Tous les
endroits que vous loüez m'a- voientextrémementplû, &j'ay trouvé comme vous ſa Poëfic
toute riante. Il eſt vray que la matiere en eſtoitbienfavorable,
&que l'Education deMonſei- gneur le Dauphin qu'on avoit choifie cette année pour Sujer de laPiece de Vers, offroit de grandes idées àl'Eſprit. Que ce jeunePrince ena ! &qu'il eſtoit difficile que la Nature aidée du fecours des plus habiles Maiſtres que laFranceluyaitpûdonner,
nefiſtpas enluyundeſesChef- d'œuvres les plus accomplis !
GALANT. 143 Ce n'eſt point aſſez de dire qu'il n'ignore rien , on peut adjoûter fans flaterie qu'il excelle dans tout ce qu'il ſçait. Il a une ſi par- faite connoiſſance des Fables,
que dés ſes premieres années il ne voyoit point de Tapifferie qui en repreſentaft quelqu'une,
qu'il ne l'expliquaſt auſſi -toſt. Il ſçait tres-bien les Matemati- ques, il deffigne & grave admi- rablement , & on fut furpris un jour qu'eſtant entré chez M Sylveftre , en paſſant par les Galleries du Louvre , il prit un Burin , & grava fur le champ un Païfage qui me- ritoit toutes les loüanges qu'il reçeut. Il a gravé le Chaſtean deS. Germain , dont ayantdon- né une Eſtampe à Monfieur de S.Aignan, ce Duc à qui la vi- vacité d'Eſprit n'a jamais man
144 LE MERCVRE que,fit cet Inpromptu pour luy rendre graces d'un fi agreable Préfent.
par leur grande vertu que par Léclat de leur naiſſance,je vais dans un ſeul Article vous par- ler d'une partie de ce que la France a de plus conſidérable du coſté de l'Eſprit, &vous en tretenir de ce qu'elle a de plus
134 LE MERCVRE relevé du coſté de la Naiſſan
ce,&des merveilleuſes qualitez qui rendent les Grands Hom- mes recommandables. Vous ju- gez bien , Madame , que c'eſt de Article de l'Académie Françoiſe dont je vous vais entrete- nir pour m'acquiter de ma pa- role.
J'avois eu ſoin de prendre une Copie de la Piece deVers qu'elle a jugée digne du Prix,
mais je ne vous l'envoyeray point,puis que vous memandez que vous l'avez veüe. Je vous entretiendrayſeulementde l'In- ftitution de ces Prix(carje vous aydéja fait ſçavoir qu'il y en a
deux ) & des cerémonies qui s'obſervēt le jour qu'on les don- ne. Ils fontchacunde la valeur
de trente Piſtoles ,&confiftent
en deuxMedailles d'or,dont l'u
GALANT. 135 ne repreſente un Saint Loüis,&
: l'autre le Portrait du Roy. Lex Prix de Proſe a eſté fondé par
- feu Mr de Balzac qui estoit de cet Illuſtre Corps. Lesexcellens Ouvrages qu'il nous a laiſſez ſe liſenttous les jours avecadmira- tion , &c'eſt avec beaucoupde justice qu'on l'a fait paffer pour le plus EloquentHommede fon temps. Comme l'argent qu'il a
laiſſe pour cela, ne produitpas chaque annéeun intereſt affez fort pour remplir la valeur du Prix, on ne le donne que tous les deuxans ; &à l'imitation de ce Grand Homme , unAcadé- micien d'autant plus genéreux qu'il neveutpoint ſe faire con- noiſtre , a fourny juſqu'icy la mefme fomme pour le Prix des Vers.. Meffieurs de l'Académic
enchoiſiſſent le Sujet,auffi-bien
136 LE MERCVRE que de la Profe. Ils en avertif fent le Publicunan auparavant par quelques Affiches ; & ceux qui travaillentſur ces matieres,
font obligez d'envoyer leurs Piecesdans le dernier jourd'A-- vril, ſans ſe nommer, afin que n'en connoiſſant point lesAu- teurs , cesMeffieurs les puiſſent examiner ſans aucune préoccu- pation qui les faſſe plutoſt pan- cher vers fun que vers l'autre.. Les Prixſe donnent publique+
ment; & comme ils ont choify le Jourde S. Loüis pour en faire la diſtribution , le Roy a com mencé cette année d'en augmenter la folemnité pour eux,
endonnantſes ordres pour leur faire chanter la Meſſe en Mufi-.
que, &prononcer le Panegyri- quede ceGrand Saint..Ainſi la Meffe fut celebrée ce Jour-là
T
GALANT. 137
- pour leur Compagnie par M
l'Abbé du Pont Chapelain du Louvre.M' Oudotqui a faittant d'agreables chofes , y fit admi- rer fonGénie pour la Muſique.
Tout cequi s'y chanta eftoit de luy. M' L'Abbéde S. Martin fit lePanégyrique du Saint,&mar- qua d'une maniere fort ingé nieuſe tout ceque le Roy faifoit pour élever un Corps auffi Il- luſtre que celuy devant lequel il parloit. Il euſt eſté diffici- le de luy choiſirdes Auditeurs qui ſe connuſſent mieux aux belles Choſes; &puis qu'il les satisfit tous,on ne peut douter qu'il ne fuſtdignedes applaudif- ſemens qu'il reçeut. L'apreſdî- née on tint Affemblée publi- que , où se trouverent quantité d'Eveſques &deGensde la pré- miere Qualité. M' l'Abbé Tal
#38 LE MERCVR lemant le jeune , comme Dire- teur de la Compagnie, expli- qua d'abord en peudemots la maniere dont on s'eſtoit fervy pour juger des Pieces qui a- voientmerité le Prix, &les don na à lire àM l'Abbe Regnier. Il commença par celle de Profe,
&perſonne ne s'eſtant preſen- té pour en déclarer l'Autheur,
il leut en ſuite celle de Vers. El
le ſe trouvadigne de l'approba- tionquevous luy avez donnée;
&apres que la lecture en eur eſté faite ,Ml'AbbéTallemant fit connoiſtrequ'on venoitd'ap- prendre qu'elle estoit deM² de La Monnoye Correcteur des Comptes àDijon. Je croy ,Ma- dame , que les Prix n'ont encor eſté donnez que trois fois , &
e'eſt le trofiéme qu'il a déja remporté pourlesVers.. Il feroit
GALANT. 139
1
àſouhaiter pour ceux qui ont entré enconcurrence avec luy,
que Meſſieurs de l'Académie Luydonnaffent la premierePla- ee vacante. Comme la qualité de Juge ne laiſſeroit plus rece-- voir ſes Ouvrages , les autres auroient plus de courage àtravailler. Cesdeux Pieces ayant eſté leuës, Mª Cordemoy qui eft de leur Corps , & Lecteur de
Monseigneur le Dauphin leutdeux autres deProfe 2
CNTHEOUT
fur des
d'un SujetsPreſident diferens.&Elles d'un Avecat
de Soiſſons qu'on ne ma pû nommer , & avoient eſté en voyées par l'Académiede cette meſme Ville , qui doit ce tribut àcelledeParis par une des Loix de ſon Etabliſſement. Ilyen a une autre qui l'oblige àne pren- dre pour fon Protecteur qu'un
1780
140 LE MERCVRE
보
des Quarante qui compoſent l'Academie Françoiſe , &c'eſt ce qui luy a fait choifir Mon- ſieur le Cardinal d'Eſtrées qui en eſt. Ces Lectures furent fuivies d'un panegyrique du Roy que fit Me l'Abbé Tallemant,
en décrivant toute la Campa- gne. Il parla avec une liberté qui faiſoit voir qu'il eſtoit mai- ſtre de ſes penſées , &qu'il ne cherchoit point ce qu'il diſoit Il s'exprima par des termes fi choiſis , & tout ce qu'ildit fur prononcé avec tant de grace,
qu'il auroir pu faire valoir des choſes médiocres ; mais outre qu'on n'en peut dire ſur unefi éclatante matiere , jamais iln'y eut Difcours ſi éloquent. Les grandes Actions duRoy furent peintesavecles plus vives cou leurs. Tout estoit également
GALANT. 141
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fort, rien d'ennuyeux , rien de languiſſant. La joye eſtoit mar- quée ſur le viſage de ſes Audi- teurs ; &il eut cellede ſe voir obligé plus d'une fois de s'in terrompre luy meſme pour laif- fer finir les applaudiſſemens qu'il recevoit. Enfin , Madame,
fi le Royne ſe rendoit tous les jours loiable par uue infinité d'endroits nouveaux qui fur- prennent autant qu'ils donnent fujet de l'admirer , je ne croy pas que perſonne oſaſt entre- prendre de le loüer apres M
IAbbéTallemant. Aufſi, quand il eut finy , il eut beau deman- der, comme on fait ordinairement, ſi quelqu'un des Acadé- miciens n'avoit rien àlire , chacun ſe leva , &dit tout haut,
qu'apres ce qu'on venoit d'en- tendre ,onnepourroit plus rien
142 LE MERCVRE trouver de beau ,&qu'il en falloit demeurer là. J'ay bien de la joye ,Mada- me, devoir par vos Remarques ſurl'Ouvrage de M'dela Mon- noye , que vous eſtes tombée dans mes ſentimens. Tous les
endroits que vous loüez m'a- voientextrémementplû, &j'ay trouvé comme vous ſa Poëfic
toute riante. Il eſt vray que la matiere en eſtoitbienfavorable,
&que l'Education deMonſei- gneur le Dauphin qu'on avoit choifie cette année pour Sujer de laPiece de Vers, offroit de grandes idées àl'Eſprit. Que ce jeunePrince ena ! &qu'il eſtoit difficile que la Nature aidée du fecours des plus habiles Maiſtres que laFranceluyaitpûdonner,
nefiſtpas enluyundeſesChef- d'œuvres les plus accomplis !
GALANT. 143 Ce n'eſt point aſſez de dire qu'il n'ignore rien , on peut adjoûter fans flaterie qu'il excelle dans tout ce qu'il ſçait. Il a une ſi par- faite connoiſſance des Fables,
que dés ſes premieres années il ne voyoit point de Tapifferie qui en repreſentaft quelqu'une,
qu'il ne l'expliquaſt auſſi -toſt. Il ſçait tres-bien les Matemati- ques, il deffigne & grave admi- rablement , & on fut furpris un jour qu'eſtant entré chez M Sylveftre , en paſſant par les Galleries du Louvre , il prit un Burin , & grava fur le champ un Païfage qui me- ritoit toutes les loüanges qu'il reçeut. Il a gravé le Chaſtean deS. Germain , dont ayantdon- né une Eſtampe à Monfieur de S.Aignan, ce Duc à qui la vi- vacité d'Eſprit n'a jamais man
144 LE MERCVRE que,fit cet Inpromptu pour luy rendre graces d'un fi agreable Préfent.
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Résumé : Tout ce qui s'est passé dans l'Academie Françoise le jour de la Distribution des Prix, avec plusieurs particulartiez qui regardent l'Education de Monseigneur le Dauphin, & les grandes qualitez de ce Prince. [titre d'après la table]
Le texte décrit la remise des prix de l'Académie Française, qui récompense des œuvres littéraires en prose et en vers. Les prix se composent de deux médailles d'or et de trente pistoles, et sont remis lors d'une cérémonie solennelle le jour de la Saint-Louis. Le prix de prose, fondé par le défunt Monsieur de Balzac, est attribué tous les deux ans en raison des intérêts insuffisants générés par le fonds. Un académicien anonyme complète la somme nécessaire pour le prix de poésie. Les sujets des concours sont choisis par les académiciens et annoncés au public. Les œuvres doivent être soumises anonymement avant le dernier jour d'avril. La cérémonie de remise des prix inclut une messe en musique et un panégyrique du roi. En 1680, la messe a été célébrée par l'abbé du Pont, et la musique a été composée par Monsieur Oudot. L'abbé de Saint-Martin a prononcé le panégyrique, suivi d'une assemblée publique où les prix ont été annoncés. Les prix ont été décernés trois fois jusqu'alors. Monsieur de La Monnoye a remporté le prix de poésie pour la troisième fois consécutive. D'autres œuvres en prose ont été lues, dont celles de Monsieur Cordemoy et d'un avocat de Soissons. L'Académie de Soissons envoie des œuvres à l'Académie Française en vertu de ses lois d'établissement. L'abbé Tallemant a également prononcé un panégyrique du roi, décrivant ses actions militaires avec éloquence et liberté. Le texte se termine par des éloges sur l'éducation et les talents du Dauphin, soulignant ses compétences en fables, mathématiques, dessin et gravure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
s. p.
AU LECTEUR.
Début :
VOICY le dixième Volume du Mercure, & le dernier de [...]
Mots clefs :
Lecteur, Planches, Nouvelles, Livre, Femmes, Galanterie, Modes nouvelles, Prix, Articles, Mercure
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texteReconnaissance textuelle : AU LECTEUR.
AV LECTEUR.
OICY le dixiéme Volume du Mercure , &
le dernier de l'Année
1677. car quoy qu'il paroiſſe en Ianvier , il ne contient que les Nouvelles du MoisdeDecembre , &on ne donnera que le
premier jour de Fevrier celuy qui commencera l'Année 1678. Le
fuccés de ce Livre a estéextraordinaire. Ie ne doute point qu'il ne
foitdeûauxprodigesde cetteCam- pagne, aux Vers galans&ferieux,
&aux Pieces d'Eloquence qu'on m'a fait la grace de me donnerde
toutes parts , &c'est peut-estre le
feul Livre dont un Autheur puiffe publier le fuccés Sans paroiſtre wain , puis qu'en cela il ne love
a ij
AU LECTEUR.
que les ouvrages d'autruy. Ie me trouve meſme dans quelque obli- gation de ne pas taire l'approbation qu'on a donnée au Mercure ,
afin que ceux qui m'ont envoyé les agreables Pieces qui te composent,
connoiſſfent qu'elles ont plû par tout;
ce qu'il me feroit aisé de justifier parplus de quatre cens Lettres qui m'ont été écritesfur le plaisir que falecture acaufé. Lest certain que pours'en declarer l'ennemy, ilfau droit vouloir qu'iln'y eût ny Braves my beaux Esprits en France, &con- damner en même temps toutes les Actions de valeur , &tous les galans Ouvrages de ceux qui écrivět.
Ieſçay que leTitre afait croire d'abord que le Mercure estoitfim- plementgalant , &qu'ilne devoit tenirplace que dans la Bibliothe- que des Femmes , mais on est forty de cette erreur quand on y a ven
AU LECTEUR.
des Pieces d'éloquence, desHarangues, des Relations fidelles &exaEtes,des Sieges &des Batailles,des
Evenemens remarquables,des morceauxd'Histoire , &des Memoires
glorieux àdes Familles. Alorsil eft
devenu le Livredes Sçavans &des
Braves,aprés avoir étéle divertiſ Semet du beau Sexe;&une marque incontestable deſonſuccés, c'est qu'il a esté affez heureux pour plaire à
Monseign. leDAUPHIN , &que ce GrandPrince veut bien foufrir qu'il paroiſſe toûjours à l'avenir SousSonNom.Ainsivous verrez ce Nomauguste àla tefte de celuy qui contiendra les Nouelles de Ianvier,
&pourleredre moins indigne d'un figrandhonneur, il commencera en ce temps- lààparoître avec tous lesornemens dont un Livre de cette
nature puiſſe eſtre embelly. Onfera graver dans chaque Volume trois aij
AU LECTEUR.
ouquatre Planches,ſuivant les Sujets dont le Mercure parlera ; &
come les Enigmesfont devenuës un Ieud'esprit quiplaiſt , comme on be voit par un nombre infiny de Gens qui cherchent ày donner des Ex- plications,outre celles quiferont en Vers àl'ordinaire,on enmettra tous.
Les Moisune autre en Figures, dont on laifſfera le mot àdeviner. Ony
trouvera trois ou quatre Chansons dont les Notesferontgravées.Elles feront compofées par les meilleurs Maistres , & notées exprés pourle Mercure,defortequ'onpeut s'afſfu- rer qu'elles auront toute la grace de la nouveauté, puis queperſonne ne les aura venës avant que le Volumeoù ellesferont,foit envente.. Ceux quivoudront envoyer des Pa roles,le pourront faire,on aura ſoin deles faire noterfiellesse trouvent propres à être chantées. Ily aura FesCartes dagalanterie, la pre
AU LECTEUR.
miere qui paroiſtra , Sera l'Empire de la Poësie de M.de Fontenelle.On peut croire fur ce nom qu'elle ne manquerapas d'agrément. Ondon- nera auſſichaque Mois des Deffeins gravez des Modes nouvelles , &
quand on aura commencé , on ne
discontinueraplus,mais ilfaut éta- blirbeaucoupde chofes pour cela,&
lier commerce avec bien des Gens.
Cefera une commodité pour ceux qui aurot inventé quelque chose de nouveau, dans l'envie de contribuer
auplaisir deMgleDAUPHIN on qui auront quelque chef-d'œuvre d'Art àpropoſer au Public. Ils pourroten aporter les deſſeins,&on lesfera graver, s'ils meritent cette dépense. Ellefera grandepour tous ces embelliffemens, &devroitfaire rencherir leMercure de beaucoup
cependant come on s'attacke plus à
lagloire qu'àl'interêt,l'augmenta- tiaduprixſeratres-pen coſiderable
AU LECTEUR.
puisqu'ilneſevědrachezl'Impri- meurqueseizefols en blanc , &au Palais vintgfols en parchemin,&
vingt-cingfols en veau. LePublic areçeu ce Livreſifavorablement,
qu'il est juste de luy enmarquerde Lareconnoiffance par les nouvelles beautez qu'on luy prestera. Mais pourestre aſſuré d'en joüir , ildoit prendre garde si on ne luy vend point deMercures contrefaits. Il nesuffit pas de voiraubas qu'ils ont esté imprimez àParis ; c'est ce qu'onnemanque jamais d'ymettre pour empeſcher qu'on ne les rejet- te commefaux. Il faudra exami ners'ils auront les Lettres fleuron- nées &figurées , les vignetes , le Frontispice,&generalement toutes les Planches queje viens dedire,
qui feront àl'avenir dans les ve- ritables. Ceuxquife hazarderont àles contrefaire dans les Provin-
AU LECTEUR.
ces , s'il s'en trouve qui s'yveüit- lent expofer , comme ils lesdebite- ront fans Figures ,feront obligez d'ofter beaucoup de la matiere qui aura relation avec les Planches,&
tout le reste demeurant fant liai- fon,fera unpurgalimatias ; outre qu'un Livre contrefait eft toûjours remply de fautes, &qu'un Libraire quifonge à l'épargne,en retranche beaucoupde chofespour yemployer moins de feüilles. Il ne faut pas s'étonner ſi des Livres fidéfigurez Se donnent à meilleur marchéque les veritables,&c'est cette medio- crité de prix qui peut encorfaire voir qu'ils ne lefont pas. On prie ceux qui auront des Memoires à
dõner, de les adreſſfer au SieurBla- geart Imprimeur &Libraire , de- meurant à Paris Ruë S. Iacques, à
l'entrée de la Rue du Plâtre, &de
fairesçavoiren quel lieu on pourra
AU LECTEUR.
eftre éclaircy des circonstances das letemps quelesArticlesferont em- ployez. Pour les Histoires envoyées
pardes Particuliers,on croit devoir avertirunefois pour toutes , quefi on yretouche, c'est seulementpour les mettre dans le ſtile ferré du
Mercure,qui doit eftre lemémepar tout ou pour ofter quelquefois des chofes qui font trop libres , ou qui fatirisant trop,pourroient chagri- ner les Intéreſſez. S'ilarrive qu'on difére à mettre dans le Mois les choses qu'ondonne,ce n'est qu'àl'é- garddes Galanteries,qui n'ont au- tunbeſoin de l'ordre du temps,mais toft ou tard on y met tout ce qui est bon,ou quandonne le metpoint, ce n'estpas qu'on n'y trouve beaucoup d'eſprit,mais ily a des chofes tres- Spirituelles &tres-bie tournées qui neſont pas bonnes àimprimer. On nesçauroit avoirtrop de circonfpe-
AU LECTEUR.
LA
VILLE
Etion àrendre le Mercure digne
d'eſtre toûjours lûdans des lieux d'où lamoindrelibertéle banniroit.
Comme beaucoup de Perſonnesfont lagrace d'écrireà l'Autheur,il les priede ne point trouver mauvais s'il se diſpenſe de leurrépondre.
Outre qu'il a besoin deson temps pour travailler &pour s'informer des Nouvelles de chaque Mois, it 2006
croit répondre affez quand il met
les Ouvrages qu'ontuy envoye. Les Libraires de Provincefont avertis
qu'on leur fera bon marchéàpro portion del'éloignement des lieux,
&de ce qu'il leur pourra couster pour leport. Chacun n'aura qu'à envoyer Son Correspondant chez led.SieurBlageart, &onyféra les
Paquets tantpourles Libraires que
pour les Particuliers. Leprixdes dix Volumes de l'Année 1677.ne Serapoint augmenté. Ils contiennet lesNouvellesdesdouzeMois ,parce
AU LECTEUR.
qu'on a ramassé dans le premier celles de lanvier,de Fevrier, &de
Mars, jamais Conquérant n'ayant fait de fi grandes Conquestes que LOUIS LE GRAND dans le cours
d'une seule Année. Il n'y a point d'Histoire qui en faſſevoir de pa- veilles, fi on aégardà la forcedes Placesquinemaquoient nyd'Hommesny de Munitions.Elles auroient esté imprénables autrefois. Tant d'Actionsſurprenantes rendent ces dix Tomes considérables. Onyrend
la gloire qui est deuë à ceux qui
ont fait les Coquestes,&àceux qui les ont chantées , & on y ramaſſe mille choſes curieuses qu'on n'au- roit pû trouverenſemble si leMer- curen'avoit jamais estéfait. Les unes auroient estéſeparées;les au- tres n'estatqu'enfeüillesvolates,ſe ferviet perduës, &il y en auroit eu beaucoup quelanégligeredeles re- cuillir auroit empêchéde coſerver,
OICY le dixiéme Volume du Mercure , &
le dernier de l'Année
1677. car quoy qu'il paroiſſe en Ianvier , il ne contient que les Nouvelles du MoisdeDecembre , &on ne donnera que le
premier jour de Fevrier celuy qui commencera l'Année 1678. Le
fuccés de ce Livre a estéextraordinaire. Ie ne doute point qu'il ne
foitdeûauxprodigesde cetteCam- pagne, aux Vers galans&ferieux,
&aux Pieces d'Eloquence qu'on m'a fait la grace de me donnerde
toutes parts , &c'est peut-estre le
feul Livre dont un Autheur puiffe publier le fuccés Sans paroiſtre wain , puis qu'en cela il ne love
a ij
AU LECTEUR.
que les ouvrages d'autruy. Ie me trouve meſme dans quelque obli- gation de ne pas taire l'approbation qu'on a donnée au Mercure ,
afin que ceux qui m'ont envoyé les agreables Pieces qui te composent,
connoiſſfent qu'elles ont plû par tout;
ce qu'il me feroit aisé de justifier parplus de quatre cens Lettres qui m'ont été écritesfur le plaisir que falecture acaufé. Lest certain que pours'en declarer l'ennemy, ilfau droit vouloir qu'iln'y eût ny Braves my beaux Esprits en France, &con- damner en même temps toutes les Actions de valeur , &tous les galans Ouvrages de ceux qui écrivět.
Ieſçay que leTitre afait croire d'abord que le Mercure estoitfim- plementgalant , &qu'ilne devoit tenirplace que dans la Bibliothe- que des Femmes , mais on est forty de cette erreur quand on y a ven
AU LECTEUR.
des Pieces d'éloquence, desHarangues, des Relations fidelles &exaEtes,des Sieges &des Batailles,des
Evenemens remarquables,des morceauxd'Histoire , &des Memoires
glorieux àdes Familles. Alorsil eft
devenu le Livredes Sçavans &des
Braves,aprés avoir étéle divertiſ Semet du beau Sexe;&une marque incontestable deſonſuccés, c'est qu'il a esté affez heureux pour plaire à
Monseign. leDAUPHIN , &que ce GrandPrince veut bien foufrir qu'il paroiſſe toûjours à l'avenir SousSonNom.Ainsivous verrez ce Nomauguste àla tefte de celuy qui contiendra les Nouelles de Ianvier,
&pourleredre moins indigne d'un figrandhonneur, il commencera en ce temps- lààparoître avec tous lesornemens dont un Livre de cette
nature puiſſe eſtre embelly. Onfera graver dans chaque Volume trois aij
AU LECTEUR.
ouquatre Planches,ſuivant les Sujets dont le Mercure parlera ; &
come les Enigmesfont devenuës un Ieud'esprit quiplaiſt , comme on be voit par un nombre infiny de Gens qui cherchent ày donner des Ex- plications,outre celles quiferont en Vers àl'ordinaire,on enmettra tous.
Les Moisune autre en Figures, dont on laifſfera le mot àdeviner. Ony
trouvera trois ou quatre Chansons dont les Notesferontgravées.Elles feront compofées par les meilleurs Maistres , & notées exprés pourle Mercure,defortequ'onpeut s'afſfu- rer qu'elles auront toute la grace de la nouveauté, puis queperſonne ne les aura venës avant que le Volumeoù ellesferont,foit envente.. Ceux quivoudront envoyer des Pa roles,le pourront faire,on aura ſoin deles faire noterfiellesse trouvent propres à être chantées. Ily aura FesCartes dagalanterie, la pre
AU LECTEUR.
miere qui paroiſtra , Sera l'Empire de la Poësie de M.de Fontenelle.On peut croire fur ce nom qu'elle ne manquerapas d'agrément. Ondon- nera auſſichaque Mois des Deffeins gravez des Modes nouvelles , &
quand on aura commencé , on ne
discontinueraplus,mais ilfaut éta- blirbeaucoupde chofes pour cela,&
lier commerce avec bien des Gens.
Cefera une commodité pour ceux qui aurot inventé quelque chose de nouveau, dans l'envie de contribuer
auplaisir deMgleDAUPHIN on qui auront quelque chef-d'œuvre d'Art àpropoſer au Public. Ils pourroten aporter les deſſeins,&on lesfera graver, s'ils meritent cette dépense. Ellefera grandepour tous ces embelliffemens, &devroitfaire rencherir leMercure de beaucoup
cependant come on s'attacke plus à
lagloire qu'àl'interêt,l'augmenta- tiaduprixſeratres-pen coſiderable
AU LECTEUR.
puisqu'ilneſevědrachezl'Impri- meurqueseizefols en blanc , &au Palais vintgfols en parchemin,&
vingt-cingfols en veau. LePublic areçeu ce Livreſifavorablement,
qu'il est juste de luy enmarquerde Lareconnoiffance par les nouvelles beautez qu'on luy prestera. Mais pourestre aſſuré d'en joüir , ildoit prendre garde si on ne luy vend point deMercures contrefaits. Il nesuffit pas de voiraubas qu'ils ont esté imprimez àParis ; c'est ce qu'onnemanque jamais d'ymettre pour empeſcher qu'on ne les rejet- te commefaux. Il faudra exami ners'ils auront les Lettres fleuron- nées &figurées , les vignetes , le Frontispice,&generalement toutes les Planches queje viens dedire,
qui feront àl'avenir dans les ve- ritables. Ceuxquife hazarderont àles contrefaire dans les Provin-
AU LECTEUR.
ces , s'il s'en trouve qui s'yveüit- lent expofer , comme ils lesdebite- ront fans Figures ,feront obligez d'ofter beaucoup de la matiere qui aura relation avec les Planches,&
tout le reste demeurant fant liai- fon,fera unpurgalimatias ; outre qu'un Livre contrefait eft toûjours remply de fautes, &qu'un Libraire quifonge à l'épargne,en retranche beaucoupde chofespour yemployer moins de feüilles. Il ne faut pas s'étonner ſi des Livres fidéfigurez Se donnent à meilleur marchéque les veritables,&c'est cette medio- crité de prix qui peut encorfaire voir qu'ils ne lefont pas. On prie ceux qui auront des Memoires à
dõner, de les adreſſfer au SieurBla- geart Imprimeur &Libraire , de- meurant à Paris Ruë S. Iacques, à
l'entrée de la Rue du Plâtre, &de
fairesçavoiren quel lieu on pourra
AU LECTEUR.
eftre éclaircy des circonstances das letemps quelesArticlesferont em- ployez. Pour les Histoires envoyées
pardes Particuliers,on croit devoir avertirunefois pour toutes , quefi on yretouche, c'est seulementpour les mettre dans le ſtile ferré du
Mercure,qui doit eftre lemémepar tout ou pour ofter quelquefois des chofes qui font trop libres , ou qui fatirisant trop,pourroient chagri- ner les Intéreſſez. S'ilarrive qu'on difére à mettre dans le Mois les choses qu'ondonne,ce n'est qu'àl'é- garddes Galanteries,qui n'ont au- tunbeſoin de l'ordre du temps,mais toft ou tard on y met tout ce qui est bon,ou quandonne le metpoint, ce n'estpas qu'on n'y trouve beaucoup d'eſprit,mais ily a des chofes tres- Spirituelles &tres-bie tournées qui neſont pas bonnes àimprimer. On nesçauroit avoirtrop de circonfpe-
AU LECTEUR.
LA
VILLE
Etion àrendre le Mercure digne
d'eſtre toûjours lûdans des lieux d'où lamoindrelibertéle banniroit.
Comme beaucoup de Perſonnesfont lagrace d'écrireà l'Autheur,il les priede ne point trouver mauvais s'il se diſpenſe de leurrépondre.
Outre qu'il a besoin deson temps pour travailler &pour s'informer des Nouvelles de chaque Mois, it 2006
croit répondre affez quand il met
les Ouvrages qu'ontuy envoye. Les Libraires de Provincefont avertis
qu'on leur fera bon marchéàpro portion del'éloignement des lieux,
&de ce qu'il leur pourra couster pour leport. Chacun n'aura qu'à envoyer Son Correspondant chez led.SieurBlageart, &onyféra les
Paquets tantpourles Libraires que
pour les Particuliers. Leprixdes dix Volumes de l'Année 1677.ne Serapoint augmenté. Ils contiennet lesNouvellesdesdouzeMois ,parce
AU LECTEUR.
qu'on a ramassé dans le premier celles de lanvier,de Fevrier, &de
Mars, jamais Conquérant n'ayant fait de fi grandes Conquestes que LOUIS LE GRAND dans le cours
d'une seule Année. Il n'y a point d'Histoire qui en faſſevoir de pa- veilles, fi on aégardà la forcedes Placesquinemaquoient nyd'Hommesny de Munitions.Elles auroient esté imprénables autrefois. Tant d'Actionsſurprenantes rendent ces dix Tomes considérables. Onyrend
la gloire qui est deuë à ceux qui
ont fait les Coquestes,&àceux qui les ont chantées , & on y ramaſſe mille choſes curieuses qu'on n'au- roit pû trouverenſemble si leMer- curen'avoit jamais estéfait. Les unes auroient estéſeparées;les au- tres n'estatqu'enfeüillesvolates,ſe ferviet perduës, &il y en auroit eu beaucoup quelanégligeredeles re- cuillir auroit empêchéde coſerver,
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Résumé : AU LECTEUR.
Le texte est une lettre au lecteur introduisant le dixième et dernier volume du Mercure pour l'année 1677, paru en janvier mais contenant les nouvelles de décembre. Le succès de cette publication est attribué aux récits de la campagne, aux vers galants et féroces, ainsi qu'aux pièces d'éloquence reçues de diverses sources. L'auteur souligne que le Mercure n'est pas seulement un livre galant mais aussi un recueil de pièces d'éloquence, de harangues, de relations fidèles, de sièges, de batailles et de mémoires glorieux. Le Mercure a plu à Monseigneur le Dauphin, qui souhaite qu'il continue à paraître sous son nom. Pour honorer cet appui, le Mercure sera enrichi de planches gravées, d'énigmes, de chansons, de cartes de galanterie et de défenses des modes nouvelles. L'auteur met en garde contre les contrefaçons et invite les lecteurs à vérifier l'authenticité des volumes. Il encourage également l'envoi de mémoires et d'histoires, tout en précisant que certaines contributions peuvent être modifiées pour respecter le style du Mercure. Enfin, il informe que le prix des dix volumes de l'année 1677 ne sera pas augmenté et qu'ils contiennent les nouvelles des douze mois, soulignant les grandes conquêtes de Louis le Grand. Par ailleurs, le texte mentionne que des documents ou objets, qualifiés d'« autres », sont dispersés et en mauvais état, décrits comme « enfeüilles volates », c'est-à-dire des feuilles volantes ou des documents détachés. Ces éléments risquent de se perdre, mais un grand nombre d'entre eux pourraient être sauvés si l'on ne négligeait pas de les recueillir. Cette action de collecte est présentée comme essentielle pour conserver ces documents ou objets.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 95-116
REMERCIMENT A MESSIEURS DE L'ACADEMIE FRANÇOISE.
Début :
MESSIEURS, J'ay souhaité avec tant d'ardeur l'honneur [...]
Mots clefs :
Homme, Honneur, Donner, Matière, Demander, Place, Compagnie, Mérite, Avantages, Heureux, Perte, Roi, Gloire, Prix, Honneurs, Ministère, Places, Mémoire, Peine, Esprit
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REMERCIMENT A MESSIEURS DE L'ACADEMIE FRANÇOISE.
REMERCIMENT
A MESSIEURS
DE L'ACADEMIE
FRANCOISE.
MESSIEUE ESSIEURS ,
Fay fouhaité avec tant d'ardeur
l'honneur que je reçois aujourd'huy,
& mes empressemens à le demander
vous l'ont marqué en tant de ren96
MERCURE
1
contres , que vous ne pouviez douter
que je ne le regarde comme une chofe,
qui en rempliffant tous mes de
firs , me met en état de n'en plus
former. En effet, Meſſieurs , jusqu'où
pourroit aller mon ambition , fi elle
n'étoit pas entierement fatisfaite ?
M'accorder une Place parmy vous,
c'eft me la donner dans la plus Illustre
Compagnie où les belles Lettres
ayent jamais ouvert l'entrée.
Pour bien concevoir de quel prix.
elle eft , je n'ay qu'à jetter les yeux
fur tant de grands Hommes , qui
élevez aux premieres Dignitez de
l'Eglife & de la Robe , comblez des
honneurs du Miniftere , distingue
par une naiffance qui leur fait tenir
les plus hauts rangs à la Cour,
Je font empreffez à eftre de vostre
Corps. Ces Dignite éminentes , ces
Honneurs du Miniftere, la fplendeur
de la Naiffance , l'élevation du
Rangi
GALANT. 97
(
1
·Bang; tout cela n'a pú leur perfuader
que rien ne manquoit à leur
merite Ils en ont cherché l'accom-
:
pliffement dans les avantages que
l'esprit peut procurer à ceux en qui
l'on voit les rares Talens , qui font
voftre heureux partage ; & pour
perfectionner ce qui les mettoit au
deffus de vous , ils ont fait gloire de
vous demander des Places qui vous
égalent à eux. Mais , Meffieurs , il
n'y a point lieu d'en estre furpris .
On afpire naturellement à s'acque.
rir l Immortalité ; & où peut- on plus
feurement l'acquerir que dans une
Compagnie où toutes les belles connoiffances
fe trouvent comme ramaffées
pour communiquer à ceux
qui ont l'honneur d'y entrer
qu'elles ont de folide, de delicat, &
digne d'eftre fçeu ; car dans les
Sciences mefmes il y a des chofs
qu'on peut negliger comme inutiles ,
Janvier 1685.
E
,
ce
981 MERCURE
& je ne fçay fi ce n'est point un
défaut dans unfçavant Homme, que
de l'eftre trop. Plufieurs de ceux à
qui l'on donne ce nom , ne doivent
peut - estre qu'au bonheur de leur
memoire, ce qui les met au rang des
Sçavans. Ils ont beaucoup leu ; ils
ont travaillé à s'imprimer fortement
tout ce qu'ils ont leu ; & chargez
de l'indigefte & confus amas de ce
qu'ils ont retenu fur chaque matiere,
ce font des Bibliotheques vivantes
, preftes à fournir diverſes recherches
fur tout ce qui peut tomber
en difpute ; mais ces richellesfemées
dans un fond qui ne produit rien de
Joy , les laiffent fouvent dans l'indigence.
Aucune lumiere qui vienne
d'eux ne débrouille ce Cahos . Ils
difent de grandes chofes, qui ne leur
coûtent que
la peine de les dire , &
avec tout leurfçavoir étranger , on
pourroit avoir fujet de demander
s'ils at de l'efprit.
LYO
*
1832
GALAN T.
bye
'S
pla
Ce n'est point , Meffic
qu'on trouve parmy vous .
profonde érudition s'y rencontre.
mais dépouillée de ce qu'elle a ordinairement
d'épineux , & defanvage.
La Philofophie , la Théologie,
l'Eloquence , la Poëfie, l'Hiftoire, &
les autres Connoiffances qui font
éclater les dons que l'efprit reçoit de.
la Nature , vous les poffedez dans ce
qu'elles ont de plus fublime. Tout
vous en eft familier Vous les manie
comme il vous plaift , mais en grands
Maiftres , toûjours avec agrément ,
toûjours avec politeffe ; & fi dans
les Chef d'oeuvres qui partent de
vous , & qui font les modèles les
plus parfaits qu'onfe puiffe propofer
dans toute forte de genres d'écrire,
vous tire quelque utilité de vos
Lectures , fi vous vous fervez de
quelques penfées des Anciens , pour
mettre les voftres dans un plus bean
DEL
E 2
100 MERCURE
jour ; ces pensées tiennent toûjours
plus de vous , que de ceux qui vous
les prefent. Vous trouvez moyen de
les embellir par le tour heureux que
vous leur devez. Ce font à la verité
des Diamans , mais vous les
taillez ; vous les enchaffe avec
tant d'art , que la maniere de les
mettre en oeuvre , paffe tout le prix
qu'ils ont d'eux mefmes.
Si des excellens Ouvrages dont
chacun de vous choisit la matiere
felon fon Genie particulier , je viens
à ce grand & labourieux Travail
qui fait le fujet de vos Aſſemblées ,
& pour lequel vous uniffez tous les
jours vos foins ; qu'elles louanges ,
Meffieurs,ne doit- on pas vous donner
pour cette conftante application
avec laquelle vous vous attachez à
nous aider à déveloper ce qu'onpeut
dire , qui fait en quelquefaçon l'effence
de l'Homme. L'Homme n'eft
GALAN T.
ΠΟΙ
Homme principalement que parce
qu'il penfe . Ce qu'il conçoit au dedans
, il a befoin de le produire au
dehors , & en travaillant à nous apprendre
à quel ufage chaque mot eft
deftiné, vous cherchez à nous donner
des moyens certains de montrer ce
que nous fommes. Par ce fecours
attendu de tout le monde avec tant
d'impatience , ceux qui font affez
heureuxpour penſer juste , auront la
mefme jufteffe à s'exprimer ; & file
Public doit tirer tant d'avantages
de vos fçavantes & judicieufes décifions
, que n'en doivent point attendre
ceux qui estant reçeus dans
ces Conferences , où vous répande
vos lumiéres fi abondamment ,
peuvent
les puiferjufque dans Irurfource?
Je me vois prefentement de ce
nombre heureux , & dans la poffef
fion de ce bonheur , j'ay peine à m'imaginer
que je ne m'abuſe pas .
E
3
102 MERCURE
4
Fe le répete , Meffieurs , une Place
parmy vous donne tant de gloire,
&je la connois d'un figrand prix ,
quefilefuccés de quelques Ouvrages
que le public a reçeus de moy affez
favorablement m'a fait croire
quelque -fois que vous ne defapprouweriek
pas l'ambitieux fentimens
qui me portoit à la demander , i'ay
defefperéde pouvoir iamais en eftre
digne , quand les obftacles qui m'ont
sufqu'icy empefché de l'obtenir m'ont
fait examiner avec plus d'attention
quelles grandes qualite il faut
avoir pour réüſfir dans une entreprim
fe fi relevée. Les Illuftres Concurrens
qui ont emporté vos fuffrages
toutes les fois que j'ay ofé'y préten
dre , m'ont ouvert les yeuxfur mes
efperances trop présomptueuses. En
me montrant ce merite confommé
qui les a fait recevoir fi toft qu'ils
Se font offerts , ils m'ont fait voir
GALANT. 103
ce que je devois tâcher d'acquérir
pour eftre en état de leur reffembler.
L'ay rendu justice à voftre difcernement
, & me la rendant en même
temps à moy - même , j'ay employé
tous mes foins à ne me pas laiffer
inutiles les fameux exemples que
vous m'avezproposez
faitla
L'avoue , Meffieurs , que quand
aprés tant d'épreuves , vous m'avez
grace de jetter les yeux fur
moy , vous m'auriez mis en péril de
me permettre la vanité la plus condamnable
, fi je ne m'estois affez
fortement étudié pour n'oublier pas
ce que je fuis. Le me feroit peut- eftre
flaté, qu'enfin vous m'auriez trouvé
Les qualitez que vousfouhaitez dans
des Academiciens dignes de ce Nom ,
d'un gouft exquis , d'une penetration
entiére parfaitement éclairez
enun mot tels que vous eftes . Mais
Meffieurs , l'honneur qu'il vous a
•
E 4
104 MERCURE
plu de me faire, quelque grand qu'il
foit , ne m'aveugle point . Plus vôtre
confentement à me l'accorder a
efté prompt , & fi je l'ofe dire, unanime
, plus je voy par quel motif
Vous avez accompagné vostre choix
d'une diftinction fi peu ordinaire. Ce
que mes defauts me défendoient d'efpérer
de vous , vous l'avez donné à
la memoire d'un Homme que vous
regardiezcomme un des principaux.
ornemens de voftre Corps. L'eftime
particuliere que vous avez toujours
euë pour luy, m'attire celle dont vous
me donne des marques fi obligeantes.
Sa perte vous a touche , &
pour le faire revivreparmy vous autant
qu'il vous eft poſſible , vous
avez voulu me faire remplir fa
Place , ne doutant point que qua.
lité de Frere , qui l'a fait plus d'u
ne fois vous folliciter en mafaveur ,
ne l'euft engagé à m'inspirer les
La
GALANT.
105
fentimens d'admiration qu'il avoit
pour toute voftre Illuftre Compagnie.
Ainfi , Meffieurs , vous l'avezcherché
en moy , & n'y pouvant trouver
fon merite, vous vous cftes contentek
d'y trouver fon Nom.
Famais une perte fi confiderable
nepouvoit eftre plus imparfaitement
reparée ; mais pour vous rendre l'inégalité
du changement plus fupportable
, fongez , Meffieurs , que
lors qu'un siècle a produit un Homme
auffi extraordinaire qu'il eftoit , il
arrive rarement que ce mefme Siécle
en produife d'autres capables de
l'égaler. Il est vray que celuy où nous
vivons eft le siècle des Miracles, &
jay fans doute à rougir d'avoir ſi
mal profité de tant de Leçons que
jay reçûës de fa propre bouche , par
cette pratique continuelle qué me
donnoit avec luy la plus parfaite
union qu'on ait jamais venë entre
E S
106 MERCURE
deux Freres , quand d'heureux Gé.
nies , privez de cet avantage , fe
font elevez avec tant de gloire ,
que ce qui a paru d'eux a esté le
charme de la Cour & du Public . Ce
pendant , quand mefme l'on pourroit
dire que quelqu'un l'euft furpaſſe;
luy qu'on a mis tant de fois au deffus
des Anciens , ilferoit toûjours tresvray
que le Théatre François luy
doit tout l'éclat où nous le voyons.
Ie n'ofe , Meffieurs , vous en dire
rien de plus. Sa perte qui vous
eft fenfible à tous , eftfi particuliére
pour moy , que l'ay peine à foutenir
Les triftes idées qu'elle me prefente .
J'ajouteray feulement qu'une des
chofes qui vous doit le plus faire,
cherir fa memoire ; c'est l'attachement
queje luy ay toûjours remarqué
pour tout ce qui regardoit les interests
de l'Academie. Il montroit par
là combien il avoit d'estime pour
GALANT. 107
tous les Illuftres qui la compofent, &
reconnoiffoit en même temps les bienfaits
dont il avoit efté honoré par
Monfieur le Cardinal de Richelieu ,
qui en eft le Fondateur. Ce grand
Miniftre, tout couvert degloire qu'il
étoit par le floriffant état où il avoit
mis la France , fe répondit moins de
l'éternelle durée de fon Nom , pour
avoir executé avec des fuccés prefque
incroyables les Ordres reccus de
Louis le juste, que pour avoir étably
la celebre Compagnie dont vous foû
tenez l'honneur avec tant d'éclat.
Il n'employa ny le Bronze ny.
rain , pour leur confier les differentes
merveilles qui rendent fameux le
temps de fon Miniftere. Il s'en repofa
fur voftre reconnoiffance , & fe
tint plus affuré d'atteindre par vous
jufqu'à la pofterité la plus reculée,
que par les deffeins de l'Herefie renverfe
, & par l'orgueil fi fouvent
l'Ai-
E 6
108 MERCURE
humilié d'une Maifon fière de la
longue fuite d'Empereurs qu'il y a
plus de deux Siecles qu'elle donne à
l'Allemagne. Sa mort vous fut un
coup rude. Elle vous laiffoit dans un
état qui vous donnoit tout à craindre
, mais vous étiezrefervezà des
honneurs éclatans , &en attendant
que le temps en fuft venu , un des
grands Chanceliers que la France
ait eus, prit foin de vous confoler de
cette perte. L'amour qu'il avois pour
les belles Lettres luy infpira le def- ·
fein de vous attirer chez luy. Vous
y receûtes tous les adouciffemens que
vous pouvez efperer dans vostre
douleur , d'un Protecteur Kelé pour
vos avantages. Mais , Meffieurs ,juf
qu'où n'allerent ils point , quand le
Roy luy - mefme vous logeant dans
fon Palais ,& vous approchant defa
Ferfonne Sacrée , vous bonora de fes
graces &de fa protection ?
GALANT. 109
·
Voftre fortune eft bien glorieufe ,
mais n'a t elle rien qui vous étonne?
L'ardeur qui vous porte à reconnoître
les bontez d'un fi grand Prince ,
quelque pressée qu'elle soit par les
Miracles continuels de fa vie , n'eftelle
point arrestée par l'impuiffante
de vous exprimer ? Quoy que nostre
Langue abonde en paroles , & que
toutes les richeffes vous en foient
connues , vous la trouvez fans doute
fterile,quand voulant vous en fervir
pour expliquer ces Miracles , vous
portez vostre imagination au delà
de tout ce qu'elle peut vous fournir.
fur une fi vaste matiere . Si c'eft un
malheur pour vous de ne pouvoir
fatisfaire vostre Zele par des expreffions
qui égalent ce que l'Envie
elle - mefme ne peut fe défendre
d'admirer, au moins vous en pouvez
estre confolé par le plaifir de connoitre
que quelque foibles que puf110
MERCURE
fent estre ces expreffions , la gloire du
Roy n'y fçauroit rien perdre. Ce n'eft .
que pour relever les actions mediocres
qu'on a befoin d'éloquence. Ses
ornemens fi neceffaires à celles qui
ne brillent point par elles mefmes,
font inutiles par ces Exploits fur-.
prenans qui approchent du prodige,
& qui étant crûs, parce qu'on en eft
témoin , ne laiffent pas de nous paroître
incroyables.
Quand vous diriez feulement,
Louis LE GRAND a foûmis
une Province entiere en huit
jours , dans la plus forte rigueur
de l'Hyver.En vingt - quatre heures
il s'est rendu Maître de quatre
Villes affiegées tout à la fois .
Il a pris foixante Places en une
feule Campagne. Il a refifté luy
feul aux Puiffances les plus redoutables
de l'Europe liguées enfemble
pour empeſcher fes ConGALANT.
III
quetes. Il a rétably fes Alliez .
Aprés avoir impofé la Paix , faifapt
marcher la Juftice pour toutes
armes , il s'eft fait ouvrir en un
mefme jour les Portes de Strafbourg
, & de Cafal , qui l'ont reconnu
pour leur Souverain , Cela
eft tout fimple, cela est uny ; mais
cela remplit l'efprit de fi grandes
chofes , qu'il embrasse incontinent
tout ce qu'on n'explique pas , & je
doute que ce grand Panegyrique qui
a coûte tant de foin à Pline le feu-
пе foffe autant pour la gloire de
Trajan, que ce peu de mots , tout dénuez
qu'ils font de ce fard qui embellit
les objets , feroit capable de
faire pour celle de nostre Auguste
Monarque.
"
Il eft vray , Meffieurs , qu'il n'en
feroit pas de mefme ,fi vous vouliez
faire la Peinture des rares vertus
du Roy. Où tromveriez- vous des terII
2 MERCURE
mes pour reprefenter affez digne
ment cette grandeur d'ame , qui l'élevant
au deffus de tout ce qu'il y a
de plus Noble , de plus Heroique , &
de plus Parfait , c'eft à dire de Luymefme,
le fait renoncer à des avantages
que d'autres que luy recherche
roient aux dépens de toutes choſes ?
Aucune entreprise ne luy a manqué.
Pour fe tenir affuré de réuſſir dans
les Conqueftes les plus importantes,
il n'a qu'à vouloir tout ce qu'il peut.
La Victoire qui l'a fuivy en tous
lieux , est toujours prefte à l'accom.
pagner. Elle tâche de toucher fon
coeur par fes plus doux charmes . It
a tout vaincu , il veut la vaincre
elle mefme, & il fe fert pour cela
des armes d'une Moderation qui n'a
point d'exemple. Il s'arrefte au milieu
de fes Triomphes ; il offre la
Paix ; il en preferit les conditions,
& ces conditions fe trouventfijuftes,
GALANT. 113
que fes Ennemis font obligez de les
accepter. La jaloufte où les met la
gloire qu'il ad'eftre feul Arbitre du
Deftin du Monde , leurfait chercher
des difficulte pour troubler le calme
qu'il a rétably. On luy declare de
nouveau la Guerre . Cette Declaraleur
tation ne l'ébranle point. Il offre la
Paix encore une fois ; & comme il
Scait que la Tréve n'a aucunes fuites
qui en puiffent autorifer la rupture
, il laiffe le choix de l'une ou
de l'autre. Ses Ennemis balansent
long- temps fur la refolution qu'ils
doivent prendre. Il voit que
avantage eft de confentir à ce qu'il
leur offre. Pour les y forcer , il attaque
Luxembourg.Cette Place , impre
nable pour tout autre, fe rend en an
mois , & auroit moins refifté , fi pour
épargner le fang de fes Officiers &
de fes Soldats , ce fage Monarque
n'eust ordonné que l'on fift le Siege
114 MERCURE
dans toutes les formes. La Victoire
qui cherche toujours à l'éblouir , luy
fait voir que cette prife luy répond
de celle de toutes les Places du Païs
Efpagnol. Elle parle fans qu'elle fe
puiffe faire écouter. Il perfiste dans
fes propofitions de Tréve, elle eft enfin
acceptée , & voila l'Europe dans
un plein repos.
Que de merveilles renferme cette
grandeur d'ame , dont i'ay oféfaire
une foible ébauche ! C'est à vous ,
Meffieurs , à traiter cette matiére
dans toute fon étenduë. Si noftre
Langue ne vous prefte point dequoy
luy donner affez de poids & de force
, vousfuppléerez à cette fterilité
par le talent merveilleux que vous
avezde faire fentir plus que vous
ne dites . Ilfaut de grands traits pour
les grandes chofes que le Roy a faites
, de ces traits qui montrent tout
d'une feule veuë , & qui offrent à
GALANT. 113
L'imagination ce que les ombres du
Tableau nous cachent. Quand vous
parlerez defa vigilance exacte &
toniour's active , pour ce qui regarde
Le bien de fes Peuples , la gloire de
Jes Etats , & la maicfté du Trône ;
de ce zele ardent & infatigable, qui
luy fait donner fes plus grands foins
à détruire entierement l'Herefte , go
à rétablir le culte de Dieu , dans
toutes fa pureté; & enfin de tant
d'autres qualite auguftes , que le
Ciel a voulu voir en luy , pour le
rendre le plus grand de tous les
Hommes ; fi vous trouvez la matiere
inépuisable, voftre adreſſe à exe
cuter heureufement les plus hauts
deffeins , vous fera choisir des expreffions
fi vives , qu'elles nous feront
entrer tout d'un coup dans tout
ce que vous voudrez nous faire entendre.
Par l'ouverture qu'elles donneront
à noftre esprit , nos reflexions
2
716 MERCURE
nous meneront jufqu'où vous entreprendrez
de les faire aller , & c'eft
ainsi que vous remplire parfaitement
toute la grandeur de votre
Sujet.
Quel bon- heur pour moy , Meffieurs
, de pouvoir m'inftruire fous
de fi grands Maifires ! Mes foins
affidus à me trouver dans vos Af-
Semblées pour y profiter de vos Leçons
, vous feront connoiftre , que fi
l'honneur que vous m'avez fait ,
paffe de beaucoup mon peu de merite
, du moins vous ne pouviez le
repandre fur une perfonae qui le
reçeuft avec des fentimens plus refpectueux
& plus remplis de reconnoiffance.
A MESSIEURS
DE L'ACADEMIE
FRANCOISE.
MESSIEUE ESSIEURS ,
Fay fouhaité avec tant d'ardeur
l'honneur que je reçois aujourd'huy,
& mes empressemens à le demander
vous l'ont marqué en tant de ren96
MERCURE
1
contres , que vous ne pouviez douter
que je ne le regarde comme une chofe,
qui en rempliffant tous mes de
firs , me met en état de n'en plus
former. En effet, Meſſieurs , jusqu'où
pourroit aller mon ambition , fi elle
n'étoit pas entierement fatisfaite ?
M'accorder une Place parmy vous,
c'eft me la donner dans la plus Illustre
Compagnie où les belles Lettres
ayent jamais ouvert l'entrée.
Pour bien concevoir de quel prix.
elle eft , je n'ay qu'à jetter les yeux
fur tant de grands Hommes , qui
élevez aux premieres Dignitez de
l'Eglife & de la Robe , comblez des
honneurs du Miniftere , distingue
par une naiffance qui leur fait tenir
les plus hauts rangs à la Cour,
Je font empreffez à eftre de vostre
Corps. Ces Dignite éminentes , ces
Honneurs du Miniftere, la fplendeur
de la Naiffance , l'élevation du
Rangi
GALANT. 97
(
1
·Bang; tout cela n'a pú leur perfuader
que rien ne manquoit à leur
merite Ils en ont cherché l'accom-
:
pliffement dans les avantages que
l'esprit peut procurer à ceux en qui
l'on voit les rares Talens , qui font
voftre heureux partage ; & pour
perfectionner ce qui les mettoit au
deffus de vous , ils ont fait gloire de
vous demander des Places qui vous
égalent à eux. Mais , Meffieurs , il
n'y a point lieu d'en estre furpris .
On afpire naturellement à s'acque.
rir l Immortalité ; & où peut- on plus
feurement l'acquerir que dans une
Compagnie où toutes les belles connoiffances
fe trouvent comme ramaffées
pour communiquer à ceux
qui ont l'honneur d'y entrer
qu'elles ont de folide, de delicat, &
digne d'eftre fçeu ; car dans les
Sciences mefmes il y a des chofs
qu'on peut negliger comme inutiles ,
Janvier 1685.
E
,
ce
981 MERCURE
& je ne fçay fi ce n'est point un
défaut dans unfçavant Homme, que
de l'eftre trop. Plufieurs de ceux à
qui l'on donne ce nom , ne doivent
peut - estre qu'au bonheur de leur
memoire, ce qui les met au rang des
Sçavans. Ils ont beaucoup leu ; ils
ont travaillé à s'imprimer fortement
tout ce qu'ils ont leu ; & chargez
de l'indigefte & confus amas de ce
qu'ils ont retenu fur chaque matiere,
ce font des Bibliotheques vivantes
, preftes à fournir diverſes recherches
fur tout ce qui peut tomber
en difpute ; mais ces richellesfemées
dans un fond qui ne produit rien de
Joy , les laiffent fouvent dans l'indigence.
Aucune lumiere qui vienne
d'eux ne débrouille ce Cahos . Ils
difent de grandes chofes, qui ne leur
coûtent que
la peine de les dire , &
avec tout leurfçavoir étranger , on
pourroit avoir fujet de demander
s'ils at de l'efprit.
LYO
*
1832
GALAN T.
bye
'S
pla
Ce n'est point , Meffic
qu'on trouve parmy vous .
profonde érudition s'y rencontre.
mais dépouillée de ce qu'elle a ordinairement
d'épineux , & defanvage.
La Philofophie , la Théologie,
l'Eloquence , la Poëfie, l'Hiftoire, &
les autres Connoiffances qui font
éclater les dons que l'efprit reçoit de.
la Nature , vous les poffedez dans ce
qu'elles ont de plus fublime. Tout
vous en eft familier Vous les manie
comme il vous plaift , mais en grands
Maiftres , toûjours avec agrément ,
toûjours avec politeffe ; & fi dans
les Chef d'oeuvres qui partent de
vous , & qui font les modèles les
plus parfaits qu'onfe puiffe propofer
dans toute forte de genres d'écrire,
vous tire quelque utilité de vos
Lectures , fi vous vous fervez de
quelques penfées des Anciens , pour
mettre les voftres dans un plus bean
DEL
E 2
100 MERCURE
jour ; ces pensées tiennent toûjours
plus de vous , que de ceux qui vous
les prefent. Vous trouvez moyen de
les embellir par le tour heureux que
vous leur devez. Ce font à la verité
des Diamans , mais vous les
taillez ; vous les enchaffe avec
tant d'art , que la maniere de les
mettre en oeuvre , paffe tout le prix
qu'ils ont d'eux mefmes.
Si des excellens Ouvrages dont
chacun de vous choisit la matiere
felon fon Genie particulier , je viens
à ce grand & labourieux Travail
qui fait le fujet de vos Aſſemblées ,
& pour lequel vous uniffez tous les
jours vos foins ; qu'elles louanges ,
Meffieurs,ne doit- on pas vous donner
pour cette conftante application
avec laquelle vous vous attachez à
nous aider à déveloper ce qu'onpeut
dire , qui fait en quelquefaçon l'effence
de l'Homme. L'Homme n'eft
GALAN T.
ΠΟΙ
Homme principalement que parce
qu'il penfe . Ce qu'il conçoit au dedans
, il a befoin de le produire au
dehors , & en travaillant à nous apprendre
à quel ufage chaque mot eft
deftiné, vous cherchez à nous donner
des moyens certains de montrer ce
que nous fommes. Par ce fecours
attendu de tout le monde avec tant
d'impatience , ceux qui font affez
heureuxpour penſer juste , auront la
mefme jufteffe à s'exprimer ; & file
Public doit tirer tant d'avantages
de vos fçavantes & judicieufes décifions
, que n'en doivent point attendre
ceux qui estant reçeus dans
ces Conferences , où vous répande
vos lumiéres fi abondamment ,
peuvent
les puiferjufque dans Irurfource?
Je me vois prefentement de ce
nombre heureux , & dans la poffef
fion de ce bonheur , j'ay peine à m'imaginer
que je ne m'abuſe pas .
E
3
102 MERCURE
4
Fe le répete , Meffieurs , une Place
parmy vous donne tant de gloire,
&je la connois d'un figrand prix ,
quefilefuccés de quelques Ouvrages
que le public a reçeus de moy affez
favorablement m'a fait croire
quelque -fois que vous ne defapprouweriek
pas l'ambitieux fentimens
qui me portoit à la demander , i'ay
defefperéde pouvoir iamais en eftre
digne , quand les obftacles qui m'ont
sufqu'icy empefché de l'obtenir m'ont
fait examiner avec plus d'attention
quelles grandes qualite il faut
avoir pour réüſfir dans une entreprim
fe fi relevée. Les Illuftres Concurrens
qui ont emporté vos fuffrages
toutes les fois que j'ay ofé'y préten
dre , m'ont ouvert les yeuxfur mes
efperances trop présomptueuses. En
me montrant ce merite confommé
qui les a fait recevoir fi toft qu'ils
Se font offerts , ils m'ont fait voir
GALANT. 103
ce que je devois tâcher d'acquérir
pour eftre en état de leur reffembler.
L'ay rendu justice à voftre difcernement
, & me la rendant en même
temps à moy - même , j'ay employé
tous mes foins à ne me pas laiffer
inutiles les fameux exemples que
vous m'avezproposez
faitla
L'avoue , Meffieurs , que quand
aprés tant d'épreuves , vous m'avez
grace de jetter les yeux fur
moy , vous m'auriez mis en péril de
me permettre la vanité la plus condamnable
, fi je ne m'estois affez
fortement étudié pour n'oublier pas
ce que je fuis. Le me feroit peut- eftre
flaté, qu'enfin vous m'auriez trouvé
Les qualitez que vousfouhaitez dans
des Academiciens dignes de ce Nom ,
d'un gouft exquis , d'une penetration
entiére parfaitement éclairez
enun mot tels que vous eftes . Mais
Meffieurs , l'honneur qu'il vous a
•
E 4
104 MERCURE
plu de me faire, quelque grand qu'il
foit , ne m'aveugle point . Plus vôtre
confentement à me l'accorder a
efté prompt , & fi je l'ofe dire, unanime
, plus je voy par quel motif
Vous avez accompagné vostre choix
d'une diftinction fi peu ordinaire. Ce
que mes defauts me défendoient d'efpérer
de vous , vous l'avez donné à
la memoire d'un Homme que vous
regardiezcomme un des principaux.
ornemens de voftre Corps. L'eftime
particuliere que vous avez toujours
euë pour luy, m'attire celle dont vous
me donne des marques fi obligeantes.
Sa perte vous a touche , &
pour le faire revivreparmy vous autant
qu'il vous eft poſſible , vous
avez voulu me faire remplir fa
Place , ne doutant point que qua.
lité de Frere , qui l'a fait plus d'u
ne fois vous folliciter en mafaveur ,
ne l'euft engagé à m'inspirer les
La
GALANT.
105
fentimens d'admiration qu'il avoit
pour toute voftre Illuftre Compagnie.
Ainfi , Meffieurs , vous l'avezcherché
en moy , & n'y pouvant trouver
fon merite, vous vous cftes contentek
d'y trouver fon Nom.
Famais une perte fi confiderable
nepouvoit eftre plus imparfaitement
reparée ; mais pour vous rendre l'inégalité
du changement plus fupportable
, fongez , Meffieurs , que
lors qu'un siècle a produit un Homme
auffi extraordinaire qu'il eftoit , il
arrive rarement que ce mefme Siécle
en produife d'autres capables de
l'égaler. Il est vray que celuy où nous
vivons eft le siècle des Miracles, &
jay fans doute à rougir d'avoir ſi
mal profité de tant de Leçons que
jay reçûës de fa propre bouche , par
cette pratique continuelle qué me
donnoit avec luy la plus parfaite
union qu'on ait jamais venë entre
E S
106 MERCURE
deux Freres , quand d'heureux Gé.
nies , privez de cet avantage , fe
font elevez avec tant de gloire ,
que ce qui a paru d'eux a esté le
charme de la Cour & du Public . Ce
pendant , quand mefme l'on pourroit
dire que quelqu'un l'euft furpaſſe;
luy qu'on a mis tant de fois au deffus
des Anciens , ilferoit toûjours tresvray
que le Théatre François luy
doit tout l'éclat où nous le voyons.
Ie n'ofe , Meffieurs , vous en dire
rien de plus. Sa perte qui vous
eft fenfible à tous , eftfi particuliére
pour moy , que l'ay peine à foutenir
Les triftes idées qu'elle me prefente .
J'ajouteray feulement qu'une des
chofes qui vous doit le plus faire,
cherir fa memoire ; c'est l'attachement
queje luy ay toûjours remarqué
pour tout ce qui regardoit les interests
de l'Academie. Il montroit par
là combien il avoit d'estime pour
GALANT. 107
tous les Illuftres qui la compofent, &
reconnoiffoit en même temps les bienfaits
dont il avoit efté honoré par
Monfieur le Cardinal de Richelieu ,
qui en eft le Fondateur. Ce grand
Miniftre, tout couvert degloire qu'il
étoit par le floriffant état où il avoit
mis la France , fe répondit moins de
l'éternelle durée de fon Nom , pour
avoir executé avec des fuccés prefque
incroyables les Ordres reccus de
Louis le juste, que pour avoir étably
la celebre Compagnie dont vous foû
tenez l'honneur avec tant d'éclat.
Il n'employa ny le Bronze ny.
rain , pour leur confier les differentes
merveilles qui rendent fameux le
temps de fon Miniftere. Il s'en repofa
fur voftre reconnoiffance , & fe
tint plus affuré d'atteindre par vous
jufqu'à la pofterité la plus reculée,
que par les deffeins de l'Herefie renverfe
, & par l'orgueil fi fouvent
l'Ai-
E 6
108 MERCURE
humilié d'une Maifon fière de la
longue fuite d'Empereurs qu'il y a
plus de deux Siecles qu'elle donne à
l'Allemagne. Sa mort vous fut un
coup rude. Elle vous laiffoit dans un
état qui vous donnoit tout à craindre
, mais vous étiezrefervezà des
honneurs éclatans , &en attendant
que le temps en fuft venu , un des
grands Chanceliers que la France
ait eus, prit foin de vous confoler de
cette perte. L'amour qu'il avois pour
les belles Lettres luy infpira le def- ·
fein de vous attirer chez luy. Vous
y receûtes tous les adouciffemens que
vous pouvez efperer dans vostre
douleur , d'un Protecteur Kelé pour
vos avantages. Mais , Meffieurs ,juf
qu'où n'allerent ils point , quand le
Roy luy - mefme vous logeant dans
fon Palais ,& vous approchant defa
Ferfonne Sacrée , vous bonora de fes
graces &de fa protection ?
GALANT. 109
·
Voftre fortune eft bien glorieufe ,
mais n'a t elle rien qui vous étonne?
L'ardeur qui vous porte à reconnoître
les bontez d'un fi grand Prince ,
quelque pressée qu'elle soit par les
Miracles continuels de fa vie , n'eftelle
point arrestée par l'impuiffante
de vous exprimer ? Quoy que nostre
Langue abonde en paroles , & que
toutes les richeffes vous en foient
connues , vous la trouvez fans doute
fterile,quand voulant vous en fervir
pour expliquer ces Miracles , vous
portez vostre imagination au delà
de tout ce qu'elle peut vous fournir.
fur une fi vaste matiere . Si c'eft un
malheur pour vous de ne pouvoir
fatisfaire vostre Zele par des expreffions
qui égalent ce que l'Envie
elle - mefme ne peut fe défendre
d'admirer, au moins vous en pouvez
estre confolé par le plaifir de connoitre
que quelque foibles que puf110
MERCURE
fent estre ces expreffions , la gloire du
Roy n'y fçauroit rien perdre. Ce n'eft .
que pour relever les actions mediocres
qu'on a befoin d'éloquence. Ses
ornemens fi neceffaires à celles qui
ne brillent point par elles mefmes,
font inutiles par ces Exploits fur-.
prenans qui approchent du prodige,
& qui étant crûs, parce qu'on en eft
témoin , ne laiffent pas de nous paroître
incroyables.
Quand vous diriez feulement,
Louis LE GRAND a foûmis
une Province entiere en huit
jours , dans la plus forte rigueur
de l'Hyver.En vingt - quatre heures
il s'est rendu Maître de quatre
Villes affiegées tout à la fois .
Il a pris foixante Places en une
feule Campagne. Il a refifté luy
feul aux Puiffances les plus redoutables
de l'Europe liguées enfemble
pour empeſcher fes ConGALANT.
III
quetes. Il a rétably fes Alliez .
Aprés avoir impofé la Paix , faifapt
marcher la Juftice pour toutes
armes , il s'eft fait ouvrir en un
mefme jour les Portes de Strafbourg
, & de Cafal , qui l'ont reconnu
pour leur Souverain , Cela
eft tout fimple, cela est uny ; mais
cela remplit l'efprit de fi grandes
chofes , qu'il embrasse incontinent
tout ce qu'on n'explique pas , & je
doute que ce grand Panegyrique qui
a coûte tant de foin à Pline le feu-
пе foffe autant pour la gloire de
Trajan, que ce peu de mots , tout dénuez
qu'ils font de ce fard qui embellit
les objets , feroit capable de
faire pour celle de nostre Auguste
Monarque.
"
Il eft vray , Meffieurs , qu'il n'en
feroit pas de mefme ,fi vous vouliez
faire la Peinture des rares vertus
du Roy. Où tromveriez- vous des terII
2 MERCURE
mes pour reprefenter affez digne
ment cette grandeur d'ame , qui l'élevant
au deffus de tout ce qu'il y a
de plus Noble , de plus Heroique , &
de plus Parfait , c'eft à dire de Luymefme,
le fait renoncer à des avantages
que d'autres que luy recherche
roient aux dépens de toutes choſes ?
Aucune entreprise ne luy a manqué.
Pour fe tenir affuré de réuſſir dans
les Conqueftes les plus importantes,
il n'a qu'à vouloir tout ce qu'il peut.
La Victoire qui l'a fuivy en tous
lieux , est toujours prefte à l'accom.
pagner. Elle tâche de toucher fon
coeur par fes plus doux charmes . It
a tout vaincu , il veut la vaincre
elle mefme, & il fe fert pour cela
des armes d'une Moderation qui n'a
point d'exemple. Il s'arrefte au milieu
de fes Triomphes ; il offre la
Paix ; il en preferit les conditions,
& ces conditions fe trouventfijuftes,
GALANT. 113
que fes Ennemis font obligez de les
accepter. La jaloufte où les met la
gloire qu'il ad'eftre feul Arbitre du
Deftin du Monde , leurfait chercher
des difficulte pour troubler le calme
qu'il a rétably. On luy declare de
nouveau la Guerre . Cette Declaraleur
tation ne l'ébranle point. Il offre la
Paix encore une fois ; & comme il
Scait que la Tréve n'a aucunes fuites
qui en puiffent autorifer la rupture
, il laiffe le choix de l'une ou
de l'autre. Ses Ennemis balansent
long- temps fur la refolution qu'ils
doivent prendre. Il voit que
avantage eft de confentir à ce qu'il
leur offre. Pour les y forcer , il attaque
Luxembourg.Cette Place , impre
nable pour tout autre, fe rend en an
mois , & auroit moins refifté , fi pour
épargner le fang de fes Officiers &
de fes Soldats , ce fage Monarque
n'eust ordonné que l'on fift le Siege
114 MERCURE
dans toutes les formes. La Victoire
qui cherche toujours à l'éblouir , luy
fait voir que cette prife luy répond
de celle de toutes les Places du Païs
Efpagnol. Elle parle fans qu'elle fe
puiffe faire écouter. Il perfiste dans
fes propofitions de Tréve, elle eft enfin
acceptée , & voila l'Europe dans
un plein repos.
Que de merveilles renferme cette
grandeur d'ame , dont i'ay oféfaire
une foible ébauche ! C'est à vous ,
Meffieurs , à traiter cette matiére
dans toute fon étenduë. Si noftre
Langue ne vous prefte point dequoy
luy donner affez de poids & de force
, vousfuppléerez à cette fterilité
par le talent merveilleux que vous
avezde faire fentir plus que vous
ne dites . Ilfaut de grands traits pour
les grandes chofes que le Roy a faites
, de ces traits qui montrent tout
d'une feule veuë , & qui offrent à
GALANT. 113
L'imagination ce que les ombres du
Tableau nous cachent. Quand vous
parlerez defa vigilance exacte &
toniour's active , pour ce qui regarde
Le bien de fes Peuples , la gloire de
Jes Etats , & la maicfté du Trône ;
de ce zele ardent & infatigable, qui
luy fait donner fes plus grands foins
à détruire entierement l'Herefte , go
à rétablir le culte de Dieu , dans
toutes fa pureté; & enfin de tant
d'autres qualite auguftes , que le
Ciel a voulu voir en luy , pour le
rendre le plus grand de tous les
Hommes ; fi vous trouvez la matiere
inépuisable, voftre adreſſe à exe
cuter heureufement les plus hauts
deffeins , vous fera choisir des expreffions
fi vives , qu'elles nous feront
entrer tout d'un coup dans tout
ce que vous voudrez nous faire entendre.
Par l'ouverture qu'elles donneront
à noftre esprit , nos reflexions
2
716 MERCURE
nous meneront jufqu'où vous entreprendrez
de les faire aller , & c'eft
ainsi que vous remplire parfaitement
toute la grandeur de votre
Sujet.
Quel bon- heur pour moy , Meffieurs
, de pouvoir m'inftruire fous
de fi grands Maifires ! Mes foins
affidus à me trouver dans vos Af-
Semblées pour y profiter de vos Leçons
, vous feront connoiftre , que fi
l'honneur que vous m'avez fait ,
paffe de beaucoup mon peu de merite
, du moins vous ne pouviez le
repandre fur une perfonae qui le
reçeuft avec des fentimens plus refpectueux
& plus remplis de reconnoiffance.
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Résumé : REMERCIMENT A MESSIEURS DE L'ACADEMIE FRANÇOISE.
Le premier texte est un remerciement adressé aux membres de l'Académie française pour l'honneur de l'admission. L'auteur exprime sa gratitude et souligne l'importance de cette distinction, qui le place parmi les plus illustres représentants des belles-lettres. Il admire les grands hommes qui, malgré leurs dignités et honneurs, ont cherché à compléter leur mérite en rejoignant l'Académie. L'auteur reconnaît la valeur des connaissances et des talents partagés au sein de cette institution, où la philosophie, la théologie, l'éloquence, la poésie, et l'histoire sont maîtrisées avec subtilité et agrément. Il loue également le travail constant des académiciens pour développer et clarifier la langue française, aidant ainsi à exprimer les pensées humaines. L'auteur mentionne qu'il a été inspiré par son frère, un membre éminent de l'Académie, et exprime sa peine face à sa perte. Il conclut en soulignant l'attachement de son frère aux intérêts de l'Académie et en rendant hommage au Cardinal de Richelieu, fondateur de l'institution. Le second texte est un panégyrique célébrant les vertus et les exploits d'un monarque. L'auteur commence par souligner que quelques mots simples peuvent suffire à glorifier le roi, plus que de longs discours. Il met en avant la grandeur d'âme du monarque, qui renonce à des avantages pour maintenir la paix et la justice. Le roi est décrit comme un conquérant invincible, toujours victorieux, mais qui préfère la modération et la paix. Il offre la paix à ses ennemis, même lorsqu'ils déclarent la guerre, et ses victoires sont obtenues avec une grande humanité, épargnant le sang de ses soldats. L'auteur évoque ensuite la prise de Luxembourg, une place imprenable, qui se rend en un mois grâce à la sagesse du monarque. Cette victoire conduit à une trêve acceptée par l'Europe, rétablissant la paix. Le texte insiste sur la nécessité de grands traits pour décrire les grandes actions du roi, et encourage les orateurs à utiliser leur talent pour faire sentir plus que ce qu'ils disent. Enfin, l'auteur exprime son bonheur de pouvoir s'instruire auprès de grands maîtres et son respect pour l'honneur qui lui est fait de participer à leurs assemblées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 343-347
Article des Enigmes. [titre d'après la table]
Début :
Je passe à l'Article des Enigmes qui ont fait autrefois [...]
Mots clefs :
Énigmes, Prix, Explications, Deviner, Cloche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article des Enigmes. [titre d'après la table]
Je paffe à l'Article des Enigmes qui ont fait autrefois
l'occupation des plus grands
Princes de la Grece , & dans
les Cours defquels on donnoit
des prix à ceux qui les expliquoient. La derniere Enigme
a efté devinée par Mr Olivier,
Ff iiij.
•
344 MERCURE
de la Ville de Graffe voicy
l'explication qu'il en a donnée
en Vers; &il a juſtement trouvé la raifon qui m'a obligé
de vous envoyer deux fois de
fuite des Enigmes qui ayant
le mefme mot , font neanmoins entierement differentes ;
ce qui marque la diverfité du
genie des hommes , qui en
travaillant fur la mefme matiere ne rencontrent en rien.
En vain vouliez - vous nous
Steroli Surprendre
Et nous faire long-temps chercher,
GALANT 345
La Cloche ne peut fe cacher;
Elle fonne fi haut qu'elle fe fait
entendre
Lors qu'on voudroit s'en empê
cher.
Ceux qui ont deviné le mor
font , Mrs le Chevalier de
Boiffieux , âgé de douze ans,
& qui n'en manque pas unes
le Chevalier , le Chevalier
d'Ellis, de S. Germain en Laye;
Ridel ; des Crenaux ; Robinet;
le Petit Bruner , de la ruë S.
Honoré ; du Frefne , demeurant chez Me la Maréchale de
la Ferté ; Roger le Blazonneur,
9
346 MERCURE
Organiſte du Roy Jacques ; le
Solitaire de la rue aux Fêves ;
de la M....pere du Petit Jacob , Cloiftre Noftre- Dame;
le Solitaire des Angloux, &fon
Amy Darius ; le Berger Tircis
de la Bergere Climene ; l'Anagramatifte ; l'Amant trop cu
rieux , & le beau Nouvellifte.
Mela Marquife , & fon aimable fille la bonne amie ; Mlles
Percheron & du Buiffon , du
Marais d'Aftruc , du Fauxbourg S. Germain ; de la Coliniere ; de Rezé , proche les
Comediens , que l'on affure
avoir des Remedes qui gue-
GALANY 347
riffent tous les maux des Dents;
Marie Anne du Cloiſtre S.
Nicolas du Louvre , My Lady,
Angloife ; la Jeune Muſe renaiſſante , G. O. la Brune &
Blanche , de la rue des Bernardins ; la Charmante Therefe qui ne veut pas jouer à
l'hombre ; la BelleBrune, de la
rue Neuve des Petits Champs?
l'aimable Mufe du Palais d'Orphée, de Rouen ; & la Groffe
Gouvernante de Mr le Prince
de Tarente , qui l'a expliquée
en Vers.
Je vous envoye une Enigme
nouvelle. Elle eft de Mr d'Aubicourt.
l'occupation des plus grands
Princes de la Grece , & dans
les Cours defquels on donnoit
des prix à ceux qui les expliquoient. La derniere Enigme
a efté devinée par Mr Olivier,
Ff iiij.
•
344 MERCURE
de la Ville de Graffe voicy
l'explication qu'il en a donnée
en Vers; &il a juſtement trouvé la raifon qui m'a obligé
de vous envoyer deux fois de
fuite des Enigmes qui ayant
le mefme mot , font neanmoins entierement differentes ;
ce qui marque la diverfité du
genie des hommes , qui en
travaillant fur la mefme matiere ne rencontrent en rien.
En vain vouliez - vous nous
Steroli Surprendre
Et nous faire long-temps chercher,
GALANT 345
La Cloche ne peut fe cacher;
Elle fonne fi haut qu'elle fe fait
entendre
Lors qu'on voudroit s'en empê
cher.
Ceux qui ont deviné le mor
font , Mrs le Chevalier de
Boiffieux , âgé de douze ans,
& qui n'en manque pas unes
le Chevalier , le Chevalier
d'Ellis, de S. Germain en Laye;
Ridel ; des Crenaux ; Robinet;
le Petit Bruner , de la ruë S.
Honoré ; du Frefne , demeurant chez Me la Maréchale de
la Ferté ; Roger le Blazonneur,
9
346 MERCURE
Organiſte du Roy Jacques ; le
Solitaire de la rue aux Fêves ;
de la M....pere du Petit Jacob , Cloiftre Noftre- Dame;
le Solitaire des Angloux, &fon
Amy Darius ; le Berger Tircis
de la Bergere Climene ; l'Anagramatifte ; l'Amant trop cu
rieux , & le beau Nouvellifte.
Mela Marquife , & fon aimable fille la bonne amie ; Mlles
Percheron & du Buiffon , du
Marais d'Aftruc , du Fauxbourg S. Germain ; de la Coliniere ; de Rezé , proche les
Comediens , que l'on affure
avoir des Remedes qui gue-
GALANY 347
riffent tous les maux des Dents;
Marie Anne du Cloiſtre S.
Nicolas du Louvre , My Lady,
Angloife ; la Jeune Muſe renaiſſante , G. O. la Brune &
Blanche , de la rue des Bernardins ; la Charmante Therefe qui ne veut pas jouer à
l'hombre ; la BelleBrune, de la
rue Neuve des Petits Champs?
l'aimable Mufe du Palais d'Orphée, de Rouen ; & la Groffe
Gouvernante de Mr le Prince
de Tarente , qui l'a expliquée
en Vers.
Je vous envoye une Enigme
nouvelle. Elle eft de Mr d'Aubicourt.
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Résumé : Article des Enigmes. [titre d'après la table]
Le texte évoque la résolution d'énigmes, une activité prisée des princes grecs et récompensée dans les cours. La dernière énigme a été résolue par Monsieur Olivier, qui a présenté sa solution en vers. Cette énigme, bien que partageant un mot clé commun, diffère d'une autre, soulignant la diversité des talents humains. L'énigme en question est : 'En vain vouliez-vous nous surprendre Et nous faire long-temps chercher, La Cloche ne peut se cacher; Elle sonne si haut qu'elle se fait entendre Lors qu'on voudrait s'en empêcher.' Plusieurs personnes ont deviné le mot, dont le Chevalier de Boiffieux, âgé de douze ans, ainsi que le Chevalier d'Ellis, Ridel, Robinet, et d'autres résidents. Parmi les femmes ayant résolu l'énigme figurent Mademoiselle Percheron, Mademoiselle du Buisson, et la Grosse Gouvernante de Monsieur le Prince de Tarente, qui a également expliqué sa solution en vers. Enfin, une nouvelle énigme de Monsieur d'Aubicourt est annoncée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
s. p.
« Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
Début :
Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...]
Mots clefs :
Mercure, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
c Ommeilest
impossibledansla ceaJ
joncture presente de ne pas
gross
le Mercure,ce qui en augmente considi
rablement les frais, on ne peut se difpe
fer d'en augmenter aussi le prix. Ainsi1
volumes qui feront reliez en veaufeverq
dront doresnavant38. sols. Quann
aux volumes qui feront reliez en
parcheo
min, on n'en payera que trente-cia.
Les Relations sevendront autant qifl 1les Mercures.
ChezMICHEL BRUNET, grands
Salle du Palais, au Mercure
Galant.
M.DCCX.
Aveç Privilege du Roy.
impossibledansla ceaJ
joncture presente de ne pas
gross
le Mercure,ce qui en augmente considi
rablement les frais, on ne peut se difpe
fer d'en augmenter aussi le prix. Ainsi1
volumes qui feront reliez en veaufeverq
dront doresnavant38. sols. Quann
aux volumes qui feront reliez en
parcheo
min, on n'en payera que trente-cia.
Les Relations sevendront autant qifl 1les Mercures.
ChezMICHEL BRUNET, grands
Salle du Palais, au Mercure
Galant.
M.DCCX.
Aveç Privilege du Roy.
Fermer
9
p. 207-210
Distribution des Prix des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à un Article dont depuis quelques années j'ay accoûtumé [...]
Mots clefs :
Prix, Jeux floraux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Distribution des Prix des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Je passe à un Article dont
depuis quelques annéesj'ayaccoûtumé de vous faire part,
& qui fait plaisir au Public, &
particulièrement aux personnes de Lettres. C'est de la distribution des Prix des Jeux
Floraux qui aestefaite àTou-
louse le 3ede May. Jamais,selon ce qu'on écrit de cette
Ville, on n'a vu tant & de 1i
beaux ouvrages, cequi a
estê
cause de la difficulté que l'on a
trouvée à jugerles Prix;de maniéré que les Juges se font trouvez embarassez presque jusques au dernier jour.
r
Le Prix de l'Ode a
esté
adjugé à une Piece intitulée
le Sisteme de Descartes
3
de la
composition d'un Pere de la
Doctrine Chrestienne. Celuy
du Poëme, a
esté donné à Mr.
l'Abbé Asselin qui avoit. déja
remporté plusieurs autres Prix
dans la même Academie. Il
est de Vire en Basse- Normandie. Le sujet de ce Poemc
estoit la Verité. Le troisiéme
Prix qui estceluy de l'Eglogue
a
esté remporté par Me la -
Presidente Dreütllet. A l'égard du quatriéme qui est
celuy de l'Eloquence, les
Académiciens ayant trouvé
que l'on s'estoit écarté du
sujet,ils ont donné ce Prix à
une Ode intitulée larcblteélure, dont Mr Roy est crû l'Auteur. Lors que j'en feray
mieux éclaircy
,
je vous en
feray part, & j'espere que je
vous enverray )
comme j'ay
fait en plusieurs occasions ,
quelques unes de ces Pieces
,
pour donner lieu aux Sçavans
d'étudier le tour que l'on
peuc donner à
ces forces de
Pieces.
depuis quelques annéesj'ayaccoûtumé de vous faire part,
& qui fait plaisir au Public, &
particulièrement aux personnes de Lettres. C'est de la distribution des Prix des Jeux
Floraux qui aestefaite àTou-
louse le 3ede May. Jamais,selon ce qu'on écrit de cette
Ville, on n'a vu tant & de 1i
beaux ouvrages, cequi a
estê
cause de la difficulté que l'on a
trouvée à jugerles Prix;de maniéré que les Juges se font trouvez embarassez presque jusques au dernier jour.
r
Le Prix de l'Ode a
esté
adjugé à une Piece intitulée
le Sisteme de Descartes
3
de la
composition d'un Pere de la
Doctrine Chrestienne. Celuy
du Poëme, a
esté donné à Mr.
l'Abbé Asselin qui avoit. déja
remporté plusieurs autres Prix
dans la même Academie. Il
est de Vire en Basse- Normandie. Le sujet de ce Poemc
estoit la Verité. Le troisiéme
Prix qui estceluy de l'Eglogue
a
esté remporté par Me la -
Presidente Dreütllet. A l'égard du quatriéme qui est
celuy de l'Eloquence, les
Académiciens ayant trouvé
que l'on s'estoit écarté du
sujet,ils ont donné ce Prix à
une Ode intitulée larcblteélure, dont Mr Roy est crû l'Auteur. Lors que j'en feray
mieux éclaircy
,
je vous en
feray part, & j'espere que je
vous enverray )
comme j'ay
fait en plusieurs occasions ,
quelques unes de ces Pieces
,
pour donner lieu aux Sçavans
d'étudier le tour que l'on
peuc donner à
ces forces de
Pieces.
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Résumé : Distribution des Prix des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Le 3 mai, la distribution des prix des Jeux Floraux à Toulouse a attiré une grande attention en raison de la qualité des œuvres présentées, compliquant ainsi le jugement des juges. Le prix de l'ode a été attribué à une pièce intitulée 'Le Système de Descartes', composée par un Père de la Doctrine Chrétienne. L'Abbé Asselin, originaire de Vire en Basse-Normandie, a remporté le prix du poème avec une œuvre sur 'La Vérité', ayant déjà gagné plusieurs prix dans la même académie. Madame la Présidente Dreuillet a remporté le prix de l'églogue. Pour le prix de l'éloquence, les académiciens ont jugé que les œuvres s'étaient écartées du sujet et ont attribué le prix à une ode intitulée 'L'Arche Électrique', dont Monsieur Roy est présumé être l'auteur. L'auteur du texte promet de fournir plus d'informations et d'envoyer certaines de ces pièces aux savants pour qu'ils puissent étudier leur style.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 280-290
POEME Qui a remporté le Prix, par le Jugement de l'Academie des Jeux Floraux, sur la Verité.
Début :
En vous parlant de ceux qui ont remporté cette année les / L'Homme est il insensible à l'éclat de tes traits, [...]
Mots clefs :
Jeux floraux, Prix, Vérité, Sagesse, Astres, Aveuglement, Chercher
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texteReconnaissance textuelle : POEME Qui a remporté le Prix, par le Jugement de l'Academie des Jeux Floraux, sur la Verité.
En vous parlant deceuxqui
ont remporté cette année les
Prix des Jeux Floraux de T-oulouse, je vous ay parlé iccc-'
luy qui regarde la Vérité, composé par Mr l'Abbé Asselin.
On assure generalement guti
tousceuxqui ont travatiHcccc-1
te année pour ces Prix ont fait
de si beaux Ouvrages, qu'il a'
esté difficile d'adjuger les Prix,
ce qui doit augmenter lajlwre
Mr l'Abbé AtfcliIL
1
POEME
Qui a
remporté le Prix, par Le
Jugement de l'Academie des
Jeux Floraux, sur la Vérité.
L'Homme est-il insensible à l'éclat de tes traits,
Ou bien, loin de ses yeux tU-tu
fuipour jamais,
Verité,qu'à mes vœux dérobent
mille obstacles?
Toûjours avec lefaux je confonds
tes Oracles.
Pour fuir en te cherchant les
écueils que je crains,
Sers deguide toi-mêmeàmespas
incertains.
May 1 7 10. Aa
rar nos préjuge.-< seuls gouver.
nez dans l'enfance
, , L'erreuren nos
espritsprévient
la connoissance.
Que fert de réfléchir dans une autresaison t
Le joug de l'habitude asservit la
raifort,
Toujours loin du droitsens entraine:t par les AHtres,
Sur leurs fauxjugemens s'assermissent les nôtres;
Et de l'opinionesclaves malheureux
,
Nous vivons, nouspartons, &
nous pensons comme eux.
Loin du peupleséduitpar devaines images,
Chercherons-nous levraisuries
traces des Sages t
Jouets d'un faux éclatqui nous
éblouit tous,
Par des sentiers divers ils errent
comme nous.
Philosophes
en proyeàvotre incertitude
y Quel estpour votre espritlefruit
de votre étude ?
De quelqueconnoissance ose-t-il
Toujours
seflatter
plus
?
incertain,il riapprend qu'à douter.
Maisquoi?son impuissance irrite
son audace:
Dansses vastesprojets ilrieflrien
qu'il riembrajjc. ,
Aa.ij
Prétendant tout connoître, en sa
témérité
Par les bornes du monde il n'est
point arrêté.
Il veut d'un premier Etre appro.
fondir l'EjJence,
Il sondesesDecrets, mesure sa
Puielaance.
Aveugle!aquel excès porte-t-il
son orgueil!
Desa foible raison un atome efi
l'écueil.
Lassé sans s'arrêter & vaincu
sans se rendre,
C'estenvain qu'ils'obstine à voit"
loir le comprendre ;
Rencontrant l'infini dans un corps
limité.
Il conçoit d-autant moins qu'il 4
plusmédité.
Grand Dieu, dans Fembarrdf
qui confondsa foiblesse
, Quel est de tes desseins la profonde
fag,,ff! -
Les objetsqu'àsesjeux tu fçtts
envelope,
Rempliroientunesprit que tu dois
occuper.
Lorsqu'il jouit des biens que ta
main lui dispense,
Que luisert d'en chercher l'originâ
& l'essence ?
Pardessoins assidus qui confumeni
ses jours
Que luisert d'observer les Aftril
dans leurcours;
D'examiner si l'air, lefeu, la
terre Cm l'onde
Sont autant d'élemens qui composent lemonde:
Ousi, sans l'achon de leur concours divers,
Un principe plus simple a
forme
l'Univers !
Ilsçait à l'infini diviser des espaces,
Comparer des côtez, mesurer des
surfaces :
Des angles differens que forment
tous les corps,
Ilsçait approfondir les dijfrens
rapports.
Inutilestravaux! frivole connoissance!
Quel avantage a-t-il sur une
humble ignorance?
Pour s'occuper ainsi trop avaredu
temps,
Le vrai Sage ensçait mieux menager les instans.
Pourquoi j'embarrasserd'unevaine chimere?
Il est icipour l'homme un point,
seul necessaire.
Il doit, peu curieux etun sterile
sçavoir,
Chercher les vérité% quifondent
son devoir.
Les chercher.! ah! bien loin que
ce foin l'interesse,
C'est a les eviter qu'il s'applique
sans cesse.
La Nature enson cœur avoitfiû
les tracer;
Que ne tente.t-il pointpourles
en effacer!
Il a
fallu pour lui fous l'attrait
d'un vain songe
Couvrir
ces vérité^ du voile du
mensonge:
Et par des fictionsoccupant son
loisiir,
Cacher l'utilité fous l'appas dtt
plaisir.
Allais ennemi du vraidont il
craint de s'instruire,
Jusquesàl'ignorer a-t-il pû si
seduïre ?
Envain, pour s'endormir ausi;"
despassions, Son
Son esprit se dérobe à
ses reflexions:
Dans quelque Aveuglement qu'il
s'efforce de vivre,
La lumiere qu'il fuit vient par
tout lepoursuivre :
Eclairé malgré lui par un instinct
divin,
Il connoît un principe, il redoute
une fin.
Dans les remords pressans que le
crime fait naître,
Il tremble fous la main dont il a
reçu*l'être /> 1 :
Et contraint en secret d'adorerson
pouvoir,
Il sent la écrite qu'il n'a pas
voulu voir.
ont remporté cette année les
Prix des Jeux Floraux de T-oulouse, je vous ay parlé iccc-'
luy qui regarde la Vérité, composé par Mr l'Abbé Asselin.
On assure generalement guti
tousceuxqui ont travatiHcccc-1
te année pour ces Prix ont fait
de si beaux Ouvrages, qu'il a'
esté difficile d'adjuger les Prix,
ce qui doit augmenter lajlwre
Mr l'Abbé AtfcliIL
1
POEME
Qui a
remporté le Prix, par Le
Jugement de l'Academie des
Jeux Floraux, sur la Vérité.
L'Homme est-il insensible à l'éclat de tes traits,
Ou bien, loin de ses yeux tU-tu
fuipour jamais,
Verité,qu'à mes vœux dérobent
mille obstacles?
Toûjours avec lefaux je confonds
tes Oracles.
Pour fuir en te cherchant les
écueils que je crains,
Sers deguide toi-mêmeàmespas
incertains.
May 1 7 10. Aa
rar nos préjuge.-< seuls gouver.
nez dans l'enfance
, , L'erreuren nos
espritsprévient
la connoissance.
Que fert de réfléchir dans une autresaison t
Le joug de l'habitude asservit la
raifort,
Toujours loin du droitsens entraine:t par les AHtres,
Sur leurs fauxjugemens s'assermissent les nôtres;
Et de l'opinionesclaves malheureux
,
Nous vivons, nouspartons, &
nous pensons comme eux.
Loin du peupleséduitpar devaines images,
Chercherons-nous levraisuries
traces des Sages t
Jouets d'un faux éclatqui nous
éblouit tous,
Par des sentiers divers ils errent
comme nous.
Philosophes
en proyeàvotre incertitude
y Quel estpour votre espritlefruit
de votre étude ?
De quelqueconnoissance ose-t-il
Toujours
seflatter
plus
?
incertain,il riapprend qu'à douter.
Maisquoi?son impuissance irrite
son audace:
Dansses vastesprojets ilrieflrien
qu'il riembrajjc. ,
Aa.ij
Prétendant tout connoître, en sa
témérité
Par les bornes du monde il n'est
point arrêté.
Il veut d'un premier Etre appro.
fondir l'EjJence,
Il sondesesDecrets, mesure sa
Puielaance.
Aveugle!aquel excès porte-t-il
son orgueil!
Desa foible raison un atome efi
l'écueil.
Lassé sans s'arrêter & vaincu
sans se rendre,
C'estenvain qu'ils'obstine à voit"
loir le comprendre ;
Rencontrant l'infini dans un corps
limité.
Il conçoit d-autant moins qu'il 4
plusmédité.
Grand Dieu, dans Fembarrdf
qui confondsa foiblesse
, Quel est de tes desseins la profonde
fag,,ff! -
Les objetsqu'àsesjeux tu fçtts
envelope,
Rempliroientunesprit que tu dois
occuper.
Lorsqu'il jouit des biens que ta
main lui dispense,
Que luisert d'en chercher l'originâ
& l'essence ?
Pardessoins assidus qui confumeni
ses jours
Que luisert d'observer les Aftril
dans leurcours;
D'examiner si l'air, lefeu, la
terre Cm l'onde
Sont autant d'élemens qui composent lemonde:
Ousi, sans l'achon de leur concours divers,
Un principe plus simple a
forme
l'Univers !
Ilsçait à l'infini diviser des espaces,
Comparer des côtez, mesurer des
surfaces :
Des angles differens que forment
tous les corps,
Ilsçait approfondir les dijfrens
rapports.
Inutilestravaux! frivole connoissance!
Quel avantage a-t-il sur une
humble ignorance?
Pour s'occuper ainsi trop avaredu
temps,
Le vrai Sage ensçait mieux menager les instans.
Pourquoi j'embarrasserd'unevaine chimere?
Il est icipour l'homme un point,
seul necessaire.
Il doit, peu curieux etun sterile
sçavoir,
Chercher les vérité% quifondent
son devoir.
Les chercher.! ah! bien loin que
ce foin l'interesse,
C'est a les eviter qu'il s'applique
sans cesse.
La Nature enson cœur avoitfiû
les tracer;
Que ne tente.t-il pointpourles
en effacer!
Il a
fallu pour lui fous l'attrait
d'un vain songe
Couvrir
ces vérité^ du voile du
mensonge:
Et par des fictionsoccupant son
loisiir,
Cacher l'utilité fous l'appas dtt
plaisir.
Allais ennemi du vraidont il
craint de s'instruire,
Jusquesàl'ignorer a-t-il pû si
seduïre ?
Envain, pour s'endormir ausi;"
despassions, Son
Son esprit se dérobe à
ses reflexions:
Dans quelque Aveuglement qu'il
s'efforce de vivre,
La lumiere qu'il fuit vient par
tout lepoursuivre :
Eclairé malgré lui par un instinct
divin,
Il connoît un principe, il redoute
une fin.
Dans les remords pressans que le
crime fait naître,
Il tremble fous la main dont il a
reçu*l'être /> 1 :
Et contraint en secret d'adorerson
pouvoir,
Il sent la écrite qu'il n'a pas
voulu voir.
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Résumé : POEME Qui a remporté le Prix, par le Jugement de l'Academie des Jeux Floraux, sur la Verité.
Le poème 'Qui a remporté le Prix, par Le Jugement de l'Académie des Jeux Floraux, sur la Vérité' est l'œuvre de l'Abbé Asselin. Il traite de la quête de la vérité et des obstacles que l'homme rencontre dans cette recherche. L'auteur met en évidence que les préjugés et les habitudes empêchent souvent les individus de percevoir la vérité, les incitant à suivre les opinions des autres plutôt que de chercher la sagesse par eux-mêmes. Le poème critique également les philosophes, qui, malgré leurs études approfondies, restent incertains et incapables de connaître pleinement la vérité. Ils tentent de comprendre l'infini et les desseins de Dieu, mais leur raison limitée les en empêche. L'auteur suggère que l'homme devrait se concentrer sur les vérités nécessaires à son devoir plutôt que de s'engager dans des recherches vaines et frivoles. Le texte conclut en soulignant que, malgré ses efforts pour éviter la vérité, l'homme est toujours éclairé par un instinct divin qui lui fait connaître et redouter un principe supérieur et une fin ultime. Même dans ses remords, il sent la présence d'un pouvoir supérieur qu'il ne peut ignorer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 109-110
SUJET que propose l'Academie des Belles-Lettres, Sciences & Arts, établie à Pau pour l'Ouvrage qui doit remporter le Prix de l'Année 1724.
Début :
Les Etats Generaux de Bearn, toûjours attentifs à tout ce qui peut procurer [...]
Mots clefs :
Académie des belles-lettres, sciences et arts de Pau, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUJET que propose l'Academie des Belles-Lettres, Sciences & Arts, établie à Pau pour l'Ouvrage qui doit remporter le Prix de l'Année 1724.
SUJET que proposé l'sîcademie des
Belles .Lettres , Sciences & Arts , et b lie
à Pau pour l'Ouvrage qui doit rempor
ter le Prix de l'Année ì 72 4.
LEs Etats Generaux de Bearn , tau.
purs attentifs à tout ce qui peut prev
. curer quelque utilité à la Province., ont '
4>ien voulu accorder aux Meilleurs de
4' Académie , établie à Pau, une somme
annuelle pour son établiísement , augmen
tation', & pour la rendre plus stable.
Cette libéralité a engagé les Messieurs
'qui composent cette Compagnies adjuger
pour prix , chaque année, une Medaille
.d'Oi , où seront gravées d'un côté les Ar
mes de la Province , avec ces mots ( Ex
libe'.alit.ïte Provincis. ) & de l'autre la
Devise de l'Academie.
' Elle avertit le Public qu'elle le destine
à une piece d'Eloquence d'une demi. heure
de lecture , tout au plus , fur ,
Ee bonheur de l'Homme ne consiste
..pas a estre sans pas s ions ., mai s a.
s'en rendre le maître
Toutes les Personnes du Royaume pourxor
t remporter le Prix ; l'Académie ayant
en vue' de faire naître par là plus d'ému
lation
silo MERCURE DE PR-ANCÇ,
lation parmi ses Habicans. On le distri.
.buera le 24. Août 1724. à l'Auteur
de la Piece qui íèra trouvée la plus
digne.
Ceux qui voudrdnt travailler doivent
envoyer leurs Ouvrages ayant Iepremier
de Juin prochain ; s'ils arrivent plus tard,
ils n'entreront point en concours. Il y au-
.ra au bas da chacun uneSentence , & l' Au
teur ^ dont l'Academie veut ignorer le
nom jusqu'à ce qu'elle ait donné son ju
gements mettraJdans un Billet separé &
cacheté , la même Sentence , avec íòct
.Nom & íòn adresse.
Les Ouvrages que l'on enyoyera de la
maniere cy. dessus expliquée , feront
adressez aux Messieurs de l'Academie .à
ipau. On aura foin de faire affranchir le
.port de ceux qu'on mettra à la Poste , íàns
!quoi ils ne seroient pas retirez.
Belles .Lettres , Sciences & Arts , et b lie
à Pau pour l'Ouvrage qui doit rempor
ter le Prix de l'Année ì 72 4.
LEs Etats Generaux de Bearn , tau.
purs attentifs à tout ce qui peut prev
. curer quelque utilité à la Province., ont '
4>ien voulu accorder aux Meilleurs de
4' Académie , établie à Pau, une somme
annuelle pour son établiísement , augmen
tation', & pour la rendre plus stable.
Cette libéralité a engagé les Messieurs
'qui composent cette Compagnies adjuger
pour prix , chaque année, une Medaille
.d'Oi , où seront gravées d'un côté les Ar
mes de la Province , avec ces mots ( Ex
libe'.alit.ïte Provincis. ) & de l'autre la
Devise de l'Academie.
' Elle avertit le Public qu'elle le destine
à une piece d'Eloquence d'une demi. heure
de lecture , tout au plus , fur ,
Ee bonheur de l'Homme ne consiste
..pas a estre sans pas s ions ., mai s a.
s'en rendre le maître
Toutes les Personnes du Royaume pourxor
t remporter le Prix ; l'Académie ayant
en vue' de faire naître par là plus d'ému
lation
silo MERCURE DE PR-ANCÇ,
lation parmi ses Habicans. On le distri.
.buera le 24. Août 1724. à l'Auteur
de la Piece qui íèra trouvée la plus
digne.
Ceux qui voudrdnt travailler doivent
envoyer leurs Ouvrages ayant Iepremier
de Juin prochain ; s'ils arrivent plus tard,
ils n'entreront point en concours. Il y au-
.ra au bas da chacun uneSentence , & l' Au
teur ^ dont l'Academie veut ignorer le
nom jusqu'à ce qu'elle ait donné son ju
gements mettraJdans un Billet separé &
cacheté , la même Sentence , avec íòct
.Nom & íòn adresse.
Les Ouvrages que l'on enyoyera de la
maniere cy. dessus expliquée , feront
adressez aux Messieurs de l'Academie .à
ipau. On aura foin de faire affranchir le
.port de ceux qu'on mettra à la Poste , íàns
!quoi ils ne seroient pas retirez.
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Résumé : SUJET que propose l'Academie des Belles-Lettres, Sciences & Arts, établie à Pau pour l'Ouvrage qui doit remporter le Prix de l'Année 1724.
L'Académie des Belles-Lettres, Sciences & Arts de Pau a lancé un concours pour un ouvrage destiné à remporter le Prix de l'Année 1724. Les États Généraux de Béarn ont alloué une somme annuelle à l'Académie pour assurer sa stabilité. En retour, l'Académie décerne chaque année une médaille d'or aux armes de la province et à sa devise. Le prix est attribué à une pièce d'éloquence de moins de 30 minutes sur le sujet 'Le bonheur de l'Homme ne consiste pas à être sans passions, mais à s'en rendre le maître'. Tous les habitants du Royaume peuvent participer pour encourager l'émulation. Le prix sera remis le 24 août 1724 à l'auteur de la meilleure pièce. Les candidatures doivent être envoyées avant le 1er juin 1724, accompagnées d'une sentence et d'un billet cacheté contenant le nom et l'adresse de l'auteur. Les ouvrages doivent être adressés aux Messieurs de l'Académie à Pau, avec port affranchi pour ceux envoyés par la poste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 946-947
DEUXIÈME ENIGME. Il y a un prix proposé pour ceux qui la devineront.
Début :
D'une très ancienne & très noble naissance, [...]
Mots clefs :
Prix
13
p. 298-299
DEUXIÈME ENIGME.
Début :
Produit par la Justice & la magnificence, [...]
Mots clefs :
Prix
14
p. 764-766
PRIX proposé par l'Academie Royale des Sciences, pour l'année 1732.
Début :
Feu M. Roüillé de Messay, ancien Conseiller au Parlement de Paris, ayant conçû le noble [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Prix, Prix de l'Académie royale des sciences, Secrétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Academie Royale des Sciences, pour l'année 1732.
PRIX propofe par l' Academie Royale des
Sciences. , pour l'année 1732 .
F
Eu M. Rouillé de Mellay , ancien Confeiller
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
deffein de contribuer au progrès des Sciences & à
l'utilité que le Public en doit retirer , a légué à
l'Academie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui feront diftribuez à ceux qui , au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réuffi fur deux differentes fortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans fon Teftament , & dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Siftême
général du Monde , & l'Aftronomie Phyſique..
Ce Prix devroit être de deux mille liv . aux termes
du Teſtament , & ſe diſtribuer tous les ans、
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans afin de le rendre
plus confiderable , & il fera de 2.500 liv.
Les fujets du fecond Prix regardent la Navigation
& le Commerce.
,
Il ne fe donnera que tous les deux ans , & fera
de deux mille livres.
L'Académie fe conformant aux vûës & aux intentions
du Tefta teur ,propofe pour Sujet du premier
Prix , qui tombe dans l'année 1732 .
Quelle est la caufe Phyfique de l'inclinaison
des Plans , des Orbites , des Planettes , par rapport
au Plan de l'Equateur de la révolution du
Soleil autour de fon Axe , & d'où vient que es
Inclinaisons de ces Orbites font differentes ensr'elles..
Les
AVRIL. 1730. 76.5
Les Savans de toutes les Nations font invitez
à travailler fur ces fujets , & même les Affociez
Etrangers de l'Académie. Elle s'eft fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui compoferont font invitez à écrire en
François ou en Latin , mais fans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront, & l'Académie fera traduire leurs Ouvrages.
On les prie que leurs Ecrits foient fort lifibles,
fur-tout quand il y aura des Calculs d'Algebre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvra
ges , mais feulement une Sentence ou Devife. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un
Billet féparé & cacheté par eux , où feront avec
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez &
leur adreffe , & ce Billet ne fera ouvert par l'Académie
, qu'en cas que la Piece ait remporté le
Prix .
Ceux qui travailleront pour le Prix , adrefferont
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpetuel
de l'Académie, ou les lui feront remettre entre
les mains . Dans ce fecond cas , le Secretaire
en donnera en même -tems,à celui qui les lui aura
remis ,fon Recepiffé , oùì fera marquée la Sentence
de l'Ouvrage & fon numero,felon l'ordre ou lo
tems dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne feront reçûs que jufqu'au premier
Septembre 1731. exclufivement.
L'Académie à fon Affemblée publique d'après
Pâques 1732. proclamera la Piece qui aura ce
Prix.
S'il y aun Recepiffe du Secretaire pour la Piéce
qui aura remporté le Prix ,le Tréforier de l'Académie
délivrera la fomme du Prix à celui qui
Jui rapportera ce Récepiffé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité. S'il
766 MERCURE DE FRANCE
S'il n'y a pas de Récepiffé du Secretaire , le-
Tréforier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui fe fera connoître , ou au Porteur d'une.
Procuration de fa part.
MONSIEUR BERNOULLI , Profeffeur en Mathématique
à Bále , aremporté le Prix de 1730..
Sciences. , pour l'année 1732 .
F
Eu M. Rouillé de Mellay , ancien Confeiller
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
deffein de contribuer au progrès des Sciences & à
l'utilité que le Public en doit retirer , a légué à
l'Academie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui feront diftribuez à ceux qui , au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réuffi fur deux differentes fortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans fon Teftament , & dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Siftême
général du Monde , & l'Aftronomie Phyſique..
Ce Prix devroit être de deux mille liv . aux termes
du Teſtament , & ſe diſtribuer tous les ans、
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans afin de le rendre
plus confiderable , & il fera de 2.500 liv.
Les fujets du fecond Prix regardent la Navigation
& le Commerce.
,
Il ne fe donnera que tous les deux ans , & fera
de deux mille livres.
L'Académie fe conformant aux vûës & aux intentions
du Tefta teur ,propofe pour Sujet du premier
Prix , qui tombe dans l'année 1732 .
Quelle est la caufe Phyfique de l'inclinaison
des Plans , des Orbites , des Planettes , par rapport
au Plan de l'Equateur de la révolution du
Soleil autour de fon Axe , & d'où vient que es
Inclinaisons de ces Orbites font differentes ensr'elles..
Les
AVRIL. 1730. 76.5
Les Savans de toutes les Nations font invitez
à travailler fur ces fujets , & même les Affociez
Etrangers de l'Académie. Elle s'eft fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui compoferont font invitez à écrire en
François ou en Latin , mais fans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront, & l'Académie fera traduire leurs Ouvrages.
On les prie que leurs Ecrits foient fort lifibles,
fur-tout quand il y aura des Calculs d'Algebre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvra
ges , mais feulement une Sentence ou Devife. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un
Billet féparé & cacheté par eux , où feront avec
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez &
leur adreffe , & ce Billet ne fera ouvert par l'Académie
, qu'en cas que la Piece ait remporté le
Prix .
Ceux qui travailleront pour le Prix , adrefferont
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpetuel
de l'Académie, ou les lui feront remettre entre
les mains . Dans ce fecond cas , le Secretaire
en donnera en même -tems,à celui qui les lui aura
remis ,fon Recepiffé , oùì fera marquée la Sentence
de l'Ouvrage & fon numero,felon l'ordre ou lo
tems dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne feront reçûs que jufqu'au premier
Septembre 1731. exclufivement.
L'Académie à fon Affemblée publique d'après
Pâques 1732. proclamera la Piece qui aura ce
Prix.
S'il y aun Recepiffe du Secretaire pour la Piéce
qui aura remporté le Prix ,le Tréforier de l'Académie
délivrera la fomme du Prix à celui qui
Jui rapportera ce Récepiffé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité. S'il
766 MERCURE DE FRANCE
S'il n'y a pas de Récepiffé du Secretaire , le-
Tréforier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui fe fera connoître , ou au Porteur d'une.
Procuration de fa part.
MONSIEUR BERNOULLI , Profeffeur en Mathématique
à Bále , aremporté le Prix de 1730..
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Résumé : PRIX proposé par l'Academie Royale des Sciences, pour l'année 1732.
En 1730, M. Rouillé de Mellay, ancien conseiller au Parlement de Paris, a légué un fonds à l'Académie Royale des Sciences pour créer deux prix annuels afin de promouvoir les sciences et l'utilité publique. Le premier prix, doté de 2 500 livres tous les deux ans, concerne le système général du monde et l'astronomie physique. Pour 1732, le sujet proposé est l'inclinaison des plans et des orbites des planètes par rapport à l'équateur du Soleil. Le second prix, de 2 000 livres également tous les deux ans, porte sur la navigation et le commerce. L'Académie invite les savants de toutes les nations à soumettre leurs travaux en français ou en latin, anonymement et accompagnés d'une devise. Les œuvres doivent être envoyées au secrétaire perpétuel de l'Académie avant le 1er septembre 1731. Le prix sera décerné lors de l'assemblée publique d'après Pâques 1732. Si un reçu est fourni, le trésorier remettra la somme au porteur du reçu. Sinon, le prix sera remis à l'auteur ou à son représentant. En 1730, M. Bernoulli, professeur de mathématiques à Bâle, a remporté le prix.
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15
p. 766-767
SUJET proposé par l'Academie des Sciences & des beaux Arts, établie à Pau, pour le Prix de l'année 1730.
Début :
Les Etats Generaux de Bearn, toujours attentifs à ce qui peut procurer quelque utilité ou [...]
Mots clefs :
Académie des sciences et des beaux-arts de Pau, Prix, Richesses
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texteReconnaissance textuelle : SUJET proposé par l'Academie des Sciences & des beaux Arts, établie à Pau, pour le Prix de l'année 1730.
SUJET propofe par l'Academie des
Sciences & des beaux Arts , établie à
Pau , pour le Prix de l'année 1730..
Es Etats Generaux de Bearn , toujours atten-
Ltifs à ce qui peut procurer quelque utilité ou
quelque ornement à la Province , ont bien voulu
concourir au zéle des Meffieurs qui ont formé
PAcadémie , en contribuant avec eux d'une fomme
annuelle, aux frais neceffaires pour l'entretien
de cet établiffement. Cette liberalité a engagé
Meffieurs de l'Académie à employer une partic
de cet argent à un prix qu'ils donnent chaque
année .
Ce Prix eft une Médaille d'or , où font gravées
d'un côté les Armes de a Province , & de l'auere
, la Deviſe de l'Académie. On le deftine pour
l'année 1730. à une piece en Vers , dont le fujer
fera cette penfée :
Le mépris des Richeffes eft le plus folide
de tous les Tréfors.
On laiffe le genre de Poëfie au choix des
Auteurs.
Les perfonnes de tout fexe, de toute condition,
& de tous les Pais , pourront prétendre au Prix
qui fera donné pendant le mois de Novembre
prochain.
L'Académie voulant ignorer les noms des Auteurs
AVRIL. 2730. 767
reurs dont les Ouvrages auront été jugez les
moins dignes ; on les avertit de mettre une Sen.
tence au bas de leur Piece , & leur nom féparé--
ment dans un billet cacheté , fur le dos duquel
ils mettront auſſi la même Sentence;par ce moyen
on trouvera d'abord le billet où fera le nom de:
l'Auteur, & loin d'en ouvrir aucun autre ,, on les
brûlera tous en public ..
Comme il faut un certain temps pour examiner
les Ouvrages , les Auteurs feront tenus de les
remettre avant la fin d'Octobre 1730. Ceux qui
n'arriveront pas dans le tempe marqué, ne feront
pas reçûs .
On pourra adreffer les Ouvrages à M.de Courreges
, Secretaire de l'Académie , ou à quelqu'autre
des Académiciens ; & on aura foin d'affranchir
les Paquets qu'on envoyera par la Pof
te ; fans, quoi ils ne feront point retirez..
Sciences & des beaux Arts , établie à
Pau , pour le Prix de l'année 1730..
Es Etats Generaux de Bearn , toujours atten-
Ltifs à ce qui peut procurer quelque utilité ou
quelque ornement à la Province , ont bien voulu
concourir au zéle des Meffieurs qui ont formé
PAcadémie , en contribuant avec eux d'une fomme
annuelle, aux frais neceffaires pour l'entretien
de cet établiffement. Cette liberalité a engagé
Meffieurs de l'Académie à employer une partic
de cet argent à un prix qu'ils donnent chaque
année .
Ce Prix eft une Médaille d'or , où font gravées
d'un côté les Armes de a Province , & de l'auere
, la Deviſe de l'Académie. On le deftine pour
l'année 1730. à une piece en Vers , dont le fujer
fera cette penfée :
Le mépris des Richeffes eft le plus folide
de tous les Tréfors.
On laiffe le genre de Poëfie au choix des
Auteurs.
Les perfonnes de tout fexe, de toute condition,
& de tous les Pais , pourront prétendre au Prix
qui fera donné pendant le mois de Novembre
prochain.
L'Académie voulant ignorer les noms des Auteurs
AVRIL. 2730. 767
reurs dont les Ouvrages auront été jugez les
moins dignes ; on les avertit de mettre une Sen.
tence au bas de leur Piece , & leur nom féparé--
ment dans un billet cacheté , fur le dos duquel
ils mettront auſſi la même Sentence;par ce moyen
on trouvera d'abord le billet où fera le nom de:
l'Auteur, & loin d'en ouvrir aucun autre ,, on les
brûlera tous en public ..
Comme il faut un certain temps pour examiner
les Ouvrages , les Auteurs feront tenus de les
remettre avant la fin d'Octobre 1730. Ceux qui
n'arriveront pas dans le tempe marqué, ne feront
pas reçûs .
On pourra adreffer les Ouvrages à M.de Courreges
, Secretaire de l'Académie , ou à quelqu'autre
des Académiciens ; & on aura foin d'affranchir
les Paquets qu'on envoyera par la Pof
te ; fans, quoi ils ne feront point retirez..
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Résumé : SUJET proposé par l'Academie des Sciences & des beaux Arts, établie à Pau, pour le Prix de l'année 1730.
En 1730, l'Académie des Sciences et des Beaux-Arts de Pau lance un concours annuel avec le soutien financier des États Généraux de Béarn. Une médaille d'or est offerte pour récompenser l'œuvre poétique la plus méritante sur le thème 'Le mépris des richesses est le plus solide de tous les trésors'. Les participants peuvent choisir le genre poétique de leur œuvre, et toute personne, indépendamment de son sexe, condition ou pays d'origine, est éligible. Les candidatures doivent être soumises avant la fin octobre 1730. Pour préserver l'anonymat, les auteurs doivent inclure une sentence au bas de leur œuvre et leur nom dans un billet cacheté avec la même sentence. Les billets non ouverts seront brûlés en public. Les œuvres peuvent être envoyées au secrétaire de l'Académie, M. de Courreges, ou à tout autre académicien, avec une mention d'affranchissement pour les paquets postaux.
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16
p. 1398-1400
Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
Début :
L'Académie des Belles Lettres de Marseille a jugé à propos de renvoyer à l'année [...]
Mots clefs :
Prix, Académie des Belles-Lettres de Marseille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
L'Académie des Belles Lettres de Marfeille
a jugé à propos de renvoyer à l'année
prochaine , le Prix qu'elle avoit deftiné
cette année à la Profe ; ainfi elle avertit
le Public que le premier Mecredi d'après
la Quafimodo de l'année 1731. elle
aura deux Prix à diftribuer ; l'un , à un
Ouvrage en Profe ; l'autre, à un Ouvrage
en Vers.
L'Ouvrage en Profe fera d'un quart
d'heure au moins , & d'une demie heure
de lecture au plus , fur ce fujet : Que la
Raillerie eft moins une marque de l'étendue
dela fécondité de l'efprit , que de fa petiteffe
& de fa fterilité , felon ces paroles des
Proverbes , chap . 14.6 . Quarit derifor
fapientiam & non invenit.
L'Ouvrage en Vers fera une Ode ou
un Poëme à rimes plates de 80 Vers au
moins, & de cent au plus , qui aura pour
( a ) Mademeifelle du Maine.
II. Vol. fujet
JUIN. 1730. 1399
fujet , le Commerce. On fçait que le Prix
confifte en une Médaille d'or , de la valeur
de 300 liv . que M. le Maréchal de
Villars , Protecteur de l'Académie , veut
bien lui fournir tous les ans .
On adreffera les Ouvrages à M.de Chalámont
de la Vifclede , Sécrétaire perpetuel
de l'Académie des Belles Lettres de
Marſeille , ruë de l'Evêché , à Marſeille.
On affranchira les Paquets à la Pofte
fans quoi ils ne feront point retirez. Ils
ne feront reçûs que jufqu'au premier Janvier
inclufivement . Les Auteurs n'y met
tront point leur nom , mais une Sentence
de l'Ecriture , des Peres ou des Auteurs
profanes. On pourra envoyer à M. le Sé
cretaire une adreffe à laquelle on envoyera
fon recepiffé .
On prie les Auteurs de prendre les précautions
néceffaires pour n'être point connus
avant le jour deftiné à la diftribution
des Prix ; & on les avertit que dès qu'ils
le feront par leur faute , ils feront exclus
du Concours.
Les Auteurs qui auront remporté les
Prix , viendront les recevoir eux-mêmes,
dans la Salle de l'Académie , le jour deftiné
à leur diftribution , qui fera toujours
dorénavant le premier Mecredy
après la Quafimodo , s'ils font à Marſeille,
& s'ils n'y font pas, ils envoyeront à une
II.Vol.
per1400
MERCURE DE FRANCÊ
Perfonne domiciliée dans cette Ville , une
Procuration qui fera remife à M. le Secretaire
, avec le recepiffé de leurs Ou
vrages , moyennant quoi on remettra le
Prix à cette perfonne.
a jugé à propos de renvoyer à l'année
prochaine , le Prix qu'elle avoit deftiné
cette année à la Profe ; ainfi elle avertit
le Public que le premier Mecredi d'après
la Quafimodo de l'année 1731. elle
aura deux Prix à diftribuer ; l'un , à un
Ouvrage en Profe ; l'autre, à un Ouvrage
en Vers.
L'Ouvrage en Profe fera d'un quart
d'heure au moins , & d'une demie heure
de lecture au plus , fur ce fujet : Que la
Raillerie eft moins une marque de l'étendue
dela fécondité de l'efprit , que de fa petiteffe
& de fa fterilité , felon ces paroles des
Proverbes , chap . 14.6 . Quarit derifor
fapientiam & non invenit.
L'Ouvrage en Vers fera une Ode ou
un Poëme à rimes plates de 80 Vers au
moins, & de cent au plus , qui aura pour
( a ) Mademeifelle du Maine.
II. Vol. fujet
JUIN. 1730. 1399
fujet , le Commerce. On fçait que le Prix
confifte en une Médaille d'or , de la valeur
de 300 liv . que M. le Maréchal de
Villars , Protecteur de l'Académie , veut
bien lui fournir tous les ans .
On adreffera les Ouvrages à M.de Chalámont
de la Vifclede , Sécrétaire perpetuel
de l'Académie des Belles Lettres de
Marſeille , ruë de l'Evêché , à Marſeille.
On affranchira les Paquets à la Pofte
fans quoi ils ne feront point retirez. Ils
ne feront reçûs que jufqu'au premier Janvier
inclufivement . Les Auteurs n'y met
tront point leur nom , mais une Sentence
de l'Ecriture , des Peres ou des Auteurs
profanes. On pourra envoyer à M. le Sé
cretaire une adreffe à laquelle on envoyera
fon recepiffé .
On prie les Auteurs de prendre les précautions
néceffaires pour n'être point connus
avant le jour deftiné à la diftribution
des Prix ; & on les avertit que dès qu'ils
le feront par leur faute , ils feront exclus
du Concours.
Les Auteurs qui auront remporté les
Prix , viendront les recevoir eux-mêmes,
dans la Salle de l'Académie , le jour deftiné
à leur diftribution , qui fera toujours
dorénavant le premier Mecredy
après la Quafimodo , s'ils font à Marſeille,
& s'ils n'y font pas, ils envoyeront à une
II.Vol.
per1400
MERCURE DE FRANCÊ
Perfonne domiciliée dans cette Ville , une
Procuration qui fera remife à M. le Secretaire
, avec le recepiffé de leurs Ou
vrages , moyennant quoi on remettra le
Prix à cette perfonne.
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Résumé : Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
L'Académie des Belles Lettres de Marseille a reporté à 1731 le Prix de prose. Le premier mercredi après la Quasimodo de cette année, deux prix seront attribués : un pour un ouvrage en prose et un autre pour un ouvrage en vers. L'ouvrage en prose doit durer entre un quart d'heure et une demi-heure de lecture et traiter du sujet 'La raillerie est moins une marque de l'étendue et de la fécondité de l'esprit, que de sa petitesse et de sa stérilité', selon les Proverbes, chapitre 14, verset 6. L'ouvrage en vers doit être une ode ou un poème à rimes plates de 80 à 100 vers sur le thème du commerce. Le prix consiste en une médaille d'or d'une valeur de 300 livres, offerte par M. le Maréchal de Villars. Les manuscrits doivent être envoyés à M. de Chalamont de la Visclede, secrétaire perpétuel de l'Académie, rue de l'Évêché à Marseille, avant le 1er janvier. Les auteurs doivent rester anonymes et utiliser une sentence de l'Écriture, des Pères ou des auteurs profanes comme identifiant. Les lauréats recevront leur prix en personne ou par procuration.
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17
p. 2017-2018
« On apprend de Londres que dans un Commité du Conseil tenu à Witehalt, sur la Requête présentée [...] »
Début :
On apprend de Londres que dans un Commité du Conseil tenu à Witehalt, sur la Requête présentée [...]
Mots clefs :
Fer, Académie royale de peinture et de sculpture, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres que dans un Commité du Conseil tenu à Witehalt, sur la Requête présentée [...] »
On apprend de Londres que dans un Commité
du Confeil tenu à Witchalt , fur la Requête préfentée
au Roi par le S. Wood & fes Affociés
obtenir le Privilege exclufif de faire du fer
avec la mine du charbon de terre. Il fit voir des
fers à cheval , des cloux une Ancre & plufieurs
autres Inftrumens forgés de ce fer par
divers Ouvriers qui en ont fait un rapport avan
tageux.
› ,
L'Académie Royale de Peinture & de Sculpture
a donné cette année à fes Eleves , le jour
de S,Louis , en la maniere accoutumée , les grands
Prix
2018 MERCURE DE FRANCE
Prix, compofés fur deux Sujets tirés de la Bible,
repréfentant l'un Giezi , ferviteur d'Elifée , qui
obtient par furprife les préfens que le Prophete
avoit refufés de Naaman . 4. Livre des Rois chapitre
5. & l'autre , Daniel qui fauve Suſanne ,
comme on la conduit à la mort. Daniel , chap .
13. verf. 45
Le premier & le fecond Prix de Peinture ont
été remportés par les Srs Boizot & Van Reyfchoot.
Ceux de la Sculpture , par les Srs Francin
& Roubillac ; & le premier Prix de l'Architecture
par le St Louis Claude d'Aviler , neveu de feu
Auguftin Charles d'Aviler,Auteur du Cours d'Architecture
, fi connu & fi eftimé.
du Confeil tenu à Witchalt , fur la Requête préfentée
au Roi par le S. Wood & fes Affociés
obtenir le Privilege exclufif de faire du fer
avec la mine du charbon de terre. Il fit voir des
fers à cheval , des cloux une Ancre & plufieurs
autres Inftrumens forgés de ce fer par
divers Ouvriers qui en ont fait un rapport avan
tageux.
› ,
L'Académie Royale de Peinture & de Sculpture
a donné cette année à fes Eleves , le jour
de S,Louis , en la maniere accoutumée , les grands
Prix
2018 MERCURE DE FRANCE
Prix, compofés fur deux Sujets tirés de la Bible,
repréfentant l'un Giezi , ferviteur d'Elifée , qui
obtient par furprife les préfens que le Prophete
avoit refufés de Naaman . 4. Livre des Rois chapitre
5. & l'autre , Daniel qui fauve Suſanne ,
comme on la conduit à la mort. Daniel , chap .
13. verf. 45
Le premier & le fecond Prix de Peinture ont
été remportés par les Srs Boizot & Van Reyfchoot.
Ceux de la Sculpture , par les Srs Francin
& Roubillac ; & le premier Prix de l'Architecture
par le St Louis Claude d'Aviler , neveu de feu
Auguftin Charles d'Aviler,Auteur du Cours d'Architecture
, fi connu & fi eftimé.
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Résumé : « On apprend de Londres que dans un Commité du Conseil tenu à Witehalt, sur la Requête présentée [...] »
Le texte décrit deux événements distincts. Premièrement, un comité du Conseil, réuni à Witchalt, a examiné une requête présentée au Roi par le Sieur Wood et ses associés. Ils demandaient un privilège exclusif pour fabriquer du fer à partir de la mine de charbon de terre. Ils ont présenté divers objets forgés, tels que des fers à cheval, des clous, une ancre et d'autres instruments, accompagnés de rapports avantageux des ouvriers. Deuxièmement, l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture a décerné ses grands prix à ses élèves le jour de la Saint-Louis. Les prix de peinture ont été attribués aux Sieurs Boizot et Van Reyfchoot. Les prix de sculpture ont été remportés par les Sieurs Francin et Roubillac. Enfin, le premier prix d'architecture a été décerné à Louis Claude d'Aviler, neveu d'Augustin Charles d'Aviler, auteur du 'Cours d'Architecture'. Les sujets des prix de peinture étaient tirés de la Bible : l'un représentait Giezi, serviteur d'Élisée, obtenant les présents refusés à Naaman, et l'autre, Daniel sauvant Suzanne.
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18
p. 753-755
Rentrée des Académies.
Début :
MR l'Abbé Bannier, Directeur de l'Académie des Inscriptions [...]
Mots clefs :
Académie, Belles-lettres, Inscriptions, Dissertation, Conquête, Sciences, Géographie, Prix, Mémoire, Chirurgie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Rentrée des Académies.
Rentrée des Academies.
l'Abbé Bannier , Directeur de l'Acadé-
Mimie des Inscriptions et Belles - Lettres , présida
à l'Assemblée publique qui se tient à l'ordinaire
au Louvre , le Mardi 3. Avril .
La Seance commença par la lecture d'une Dissertation
de M. de Chamborty sur la Vie et sur la
Famille de Labienus , l'un des Lieutenans Geneneraux
de Cesar , et celui qui eut le plus de part
F v
754 MERCURE DE FRANCE
à la Conquête des Gaules , dans laquelle il com→
mandoit l'Armée Romaine , sous les ordres de
Cesar. Cette Dissertation fut suivie d'une autre
de M. Bonami , sur le Musaum et sur la Bibliotheque
d'Alexandrie. Ce Museum étoit un espece
de College ou Académie de Gens de Lettre , rassemblez
de toutes les parties de la Grece , par les
soins de Ptolemée , Fondateur du Royaume d'E→
gypte.
La Séance fut terminée par la lecture que fir
M. l'Abbé Fourmont , de la Relation du Voyage
qu'il a fait dans la Grece , par l'ordre du Roi.
Comme il a parcouru avec soin et en homme de
Lettre l'Attique , l'Argolide , la Messenie et le
Pays de Lacedemone , il en a rapporté un trèsgrand
nombre d'Inscriptions qu'il a déterrées
lui-même , et dont le Recueil sera très - interes
cant pour la République des Lettres.
Le Mercredy 19. Avril , l'Académie Royale des
Sciences tint son Assemblée publique , à laquelle
présida M. d'Argenson . M. de Fontenelle ouvrit
la Seance par déclarer que la Piece qui a remporté
le Prix de cette année , est celle de M. Bouguer,
Professeur d'Hydrographie.
M. de Fontenelle lût ensuite l'Eloge de M Géofroy
, Pensionnaire Chimiste , mort dans le dernier
semestre. M. Petit , le Chirurgien , lût après
gela une Dissertation sur les differens moyens
que la Chirurgie a employez jusqu'à present pour
arrêter les Emorragies dans les grandes emputa
tions ; ces moyens sont les Stiptiques , les Escarotiques
, les Caustiques et la compression ; il
préfère à toutes les autres cette derniere qu'il a
perfectionnée,en inventant un Instrument qui sert
de bandage , et dont il donne la description.
M. Buache lût ensuite une Dssertation qui a
pour
AVRIL: 1731. 755
pour titre , Recherches Géographiques sur l'étendue
de l'Empire d'Alexandre et sur les routes
parcourues par ce Prince dans ses differentes Expeditions
, pour servir à la Carte de cet Empire ,
dressée à l'usage du Roi , par feu M. de Lisle.
M. Morand finit la Séance par la lecture d'un'
Memoire sur la maniere de faire l'operation de là
Taille , pratiquée anciennement par Frere Jac
ques , et depuis quelques années rétablie et perfectionnée
par M. Cheselden , celebre Chirurgien-
Anglois , et par M. Morand à Paris , qui depuis
D8. mois la pratique avec grand succès.
On donnera des Extraits de ces Memoires.
l'Abbé Bannier , Directeur de l'Acadé-
Mimie des Inscriptions et Belles - Lettres , présida
à l'Assemblée publique qui se tient à l'ordinaire
au Louvre , le Mardi 3. Avril .
La Seance commença par la lecture d'une Dissertation
de M. de Chamborty sur la Vie et sur la
Famille de Labienus , l'un des Lieutenans Geneneraux
de Cesar , et celui qui eut le plus de part
F v
754 MERCURE DE FRANCE
à la Conquête des Gaules , dans laquelle il com→
mandoit l'Armée Romaine , sous les ordres de
Cesar. Cette Dissertation fut suivie d'une autre
de M. Bonami , sur le Musaum et sur la Bibliotheque
d'Alexandrie. Ce Museum étoit un espece
de College ou Académie de Gens de Lettre , rassemblez
de toutes les parties de la Grece , par les
soins de Ptolemée , Fondateur du Royaume d'E→
gypte.
La Séance fut terminée par la lecture que fir
M. l'Abbé Fourmont , de la Relation du Voyage
qu'il a fait dans la Grece , par l'ordre du Roi.
Comme il a parcouru avec soin et en homme de
Lettre l'Attique , l'Argolide , la Messenie et le
Pays de Lacedemone , il en a rapporté un trèsgrand
nombre d'Inscriptions qu'il a déterrées
lui-même , et dont le Recueil sera très - interes
cant pour la République des Lettres.
Le Mercredy 19. Avril , l'Académie Royale des
Sciences tint son Assemblée publique , à laquelle
présida M. d'Argenson . M. de Fontenelle ouvrit
la Seance par déclarer que la Piece qui a remporté
le Prix de cette année , est celle de M. Bouguer,
Professeur d'Hydrographie.
M. de Fontenelle lût ensuite l'Eloge de M Géofroy
, Pensionnaire Chimiste , mort dans le dernier
semestre. M. Petit , le Chirurgien , lût après
gela une Dissertation sur les differens moyens
que la Chirurgie a employez jusqu'à present pour
arrêter les Emorragies dans les grandes emputa
tions ; ces moyens sont les Stiptiques , les Escarotiques
, les Caustiques et la compression ; il
préfère à toutes les autres cette derniere qu'il a
perfectionnée,en inventant un Instrument qui sert
de bandage , et dont il donne la description.
M. Buache lût ensuite une Dssertation qui a
pour
AVRIL: 1731. 755
pour titre , Recherches Géographiques sur l'étendue
de l'Empire d'Alexandre et sur les routes
parcourues par ce Prince dans ses differentes Expeditions
, pour servir à la Carte de cet Empire ,
dressée à l'usage du Roi , par feu M. de Lisle.
M. Morand finit la Séance par la lecture d'un'
Memoire sur la maniere de faire l'operation de là
Taille , pratiquée anciennement par Frere Jac
ques , et depuis quelques années rétablie et perfectionnée
par M. Cheselden , celebre Chirurgien-
Anglois , et par M. Morand à Paris , qui depuis
D8. mois la pratique avec grand succès.
On donnera des Extraits de ces Memoires.
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Résumé : Rentrée des Académies.
Le 3 avril, l'Abbé Bannier présida l'Assemblée publique des Académies au Louvre. La séance débuta par la lecture d'une dissertation de M. de Chamborty sur la vie et la famille de Labienus, lieutenant général de César, qui joua un rôle crucial dans la conquête des Gaules. M. Bonami présenta ensuite une dissertation sur le Musée et la Bibliothèque d'Alexandrie, un collège ou académie de gens de lettres réunis par Ptolémée. La séance se conclut par la lecture de M. l'Abbé Fourmont, relatant son voyage en Grèce, où il a recueilli de nombreuses inscriptions. Le 19 avril, l'Académie Royale des Sciences tint son assemblée publique sous la présidence de M. d'Argenson. M. de Fontenelle annonça que M. Bouguer avait remporté le prix de l'année et lut l'éloge de M. Géofroy, chimiste pensionnaire récemment décédé. M. Petit, chirurgien, présenta une dissertation sur les moyens d'arrêter les hémorragies dans les grandes amputations, préférant la compression grâce à un instrument qu'il a inventé. M. Buache lut une dissertation sur les recherches géographiques concernant l'Empire d'Alexandre. Enfin, M. Morand conclut la séance avec un mémoire sur l'opération de la taille, pratiquée par M. Cheselden et lui-même à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 755-758
PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences, pour l'année 1733.
Début :
Feu M. Roüillé de Meslay, ancien Conseiller au Parlement de Paris, ayant conçû le noble [...]
Mots clefs :
Académie, Sciences, Prix, Navigation, Astronomie, Tremblement de terre, Médecin, Manuscrit
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texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences, pour l'année 1733.
PRIX proposé par l'Académie Royale
des Sciences , pour l'année 1733.
Eu M. Rouillé de Meslay , ancien Conseiller
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrés des Sciences , et
Putilité que le Public en doit retirer , a legué à
P'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets qu'il a
indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde et l'Astronomie Phisique.
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux ter
mes du Testament , et se distribuer tous les ansi
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , il sera de z çoo. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
& le Commerce,
E vj II
756 MERCURE DE FRANCE.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000. livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix , qui tombe dans l'année 1733 .
Quelle est la meilleure maniere de mesurer
sur Mer le chemin ou le sillage du Vaisseau ,
indépendamment des observations astronomiques.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez
étrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix.
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils.
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ouvrages.
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles ,
sur tout quand il y aura des Calculs d'Algébre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
,
mais seulement une Sentence ou Devise. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un.
Billet séparé , et cacheté par eux ,
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez
et leur adresse , et ce Billet ne sera ouvert par
l'Académie , qu'en cas que la Piece ait remporté
le Prix.
où seront avec.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas , le Secretaire
en donnera en même tems à celui qui les lui aura.
remis , son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre
ou lé tems dans lequel il aura été reçû ,
Les
AVRIL:
1731. 757
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1732. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'aprés
Pâques 1733. proclamera la Piece qui aura remporté
ce Prix..
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la
Piece qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
l'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Recepissé . Il n'y aura à cela. ~
Inulle autre formalité.
Sil n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
M. Bouguer, Hidrographe du Roi , au Croisie
en Bretagne , a remporté le Prix de 1731 .
On a reçû par un Bâtiment Anglois arrivé depuist
peu à Genes , des Lettres de S. Christoval de la
Laguna , Capitale de l'Isle . Tenerife , l'une des
Isles Canaries , dattées du 8. Decembre dernier ,
qui portent en substance que le 30. du mois
de Novembre précedent , on avoit ressenti deux
violentes secousses de Tremblement de terre dans
l'Isle Graciosa , située à l'Orient ; qu'à peine eurent-
elles cessé , que la terre s'étoit ouverte en
cinq endroits differens , qu'il en étoit sorti des
tourbillons de flammes , mêlez de pierres calcinées
et de matieres bitumeuses , que le feu s'étant
communiqué aux habitations , elles avoient été
réduites en cendres en moins d'une demie heure ;
que
le premier Decembre vers les neuf heures du
foir , ces Gouffres avoient cessé de jetter du feu
mais que le 2. l'embrasement avoit recommencé
avec tant de violence, que les maisons épargnées
par le premier , avoient été détruites , et que le
vent ayant porté le feu dans une grande Forêt.
voisineelle bruloit encore au départ des Lettres;
que
78 MERCURE DE FRANCE
que le 6. un nouveau Tremblement de terre s'étoit
fait sentir à la pointe Occidentale de l'Isle de
Tenerife , qu'il s'étoit fait une ouverture dans une
Plaine située à dix lieues de la Ville Capitale de
PIsle ; que ce Gouffre s'étant agrandi les jours
suivans , une petite Montagne qui étoit sur le
bord , avoit été ébranlée et étoit tombée dedans,
et qu'il continuoit de sortir beaucoup de fumée
de cette ouverture .
On écrit de Rome , que la Princesse Giustiniani
étant dangereusement malade , sa Famille avoit
fait venir de Bologne le Docteur Pozzi , celebre
Medecin , qui lui avoit ordonné un Bain d'huile,
cette Dame l'a pris deux fois , et la petite Verole
qui étoit presque rentrée , a cû son progrès ordi,
naire , desorte qu'elle est presentement hors de
danger .
des Sciences , pour l'année 1733.
Eu M. Rouillé de Meslay , ancien Conseiller
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrés des Sciences , et
Putilité que le Public en doit retirer , a legué à
P'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets qu'il a
indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde et l'Astronomie Phisique.
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux ter
mes du Testament , et se distribuer tous les ansi
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , il sera de z çoo. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
& le Commerce,
E vj II
756 MERCURE DE FRANCE.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000. livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix , qui tombe dans l'année 1733 .
Quelle est la meilleure maniere de mesurer
sur Mer le chemin ou le sillage du Vaisseau ,
indépendamment des observations astronomiques.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez
étrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix.
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils.
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ouvrages.
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles ,
sur tout quand il y aura des Calculs d'Algébre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
,
mais seulement une Sentence ou Devise. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un.
Billet séparé , et cacheté par eux ,
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez
et leur adresse , et ce Billet ne sera ouvert par
l'Académie , qu'en cas que la Piece ait remporté
le Prix.
où seront avec.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas , le Secretaire
en donnera en même tems à celui qui les lui aura.
remis , son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre
ou lé tems dans lequel il aura été reçû ,
Les
AVRIL:
1731. 757
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1732. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'aprés
Pâques 1733. proclamera la Piece qui aura remporté
ce Prix..
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la
Piece qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
l'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Recepissé . Il n'y aura à cela. ~
Inulle autre formalité.
Sil n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
M. Bouguer, Hidrographe du Roi , au Croisie
en Bretagne , a remporté le Prix de 1731 .
On a reçû par un Bâtiment Anglois arrivé depuist
peu à Genes , des Lettres de S. Christoval de la
Laguna , Capitale de l'Isle . Tenerife , l'une des
Isles Canaries , dattées du 8. Decembre dernier ,
qui portent en substance que le 30. du mois
de Novembre précedent , on avoit ressenti deux
violentes secousses de Tremblement de terre dans
l'Isle Graciosa , située à l'Orient ; qu'à peine eurent-
elles cessé , que la terre s'étoit ouverte en
cinq endroits differens , qu'il en étoit sorti des
tourbillons de flammes , mêlez de pierres calcinées
et de matieres bitumeuses , que le feu s'étant
communiqué aux habitations , elles avoient été
réduites en cendres en moins d'une demie heure ;
que
le premier Decembre vers les neuf heures du
foir , ces Gouffres avoient cessé de jetter du feu
mais que le 2. l'embrasement avoit recommencé
avec tant de violence, que les maisons épargnées
par le premier , avoient été détruites , et que le
vent ayant porté le feu dans une grande Forêt.
voisineelle bruloit encore au départ des Lettres;
que
78 MERCURE DE FRANCE
que le 6. un nouveau Tremblement de terre s'étoit
fait sentir à la pointe Occidentale de l'Isle de
Tenerife , qu'il s'étoit fait une ouverture dans une
Plaine située à dix lieues de la Ville Capitale de
PIsle ; que ce Gouffre s'étant agrandi les jours
suivans , une petite Montagne qui étoit sur le
bord , avoit été ébranlée et étoit tombée dedans,
et qu'il continuoit de sortir beaucoup de fumée
de cette ouverture .
On écrit de Rome , que la Princesse Giustiniani
étant dangereusement malade , sa Famille avoit
fait venir de Bologne le Docteur Pozzi , celebre
Medecin , qui lui avoit ordonné un Bain d'huile,
cette Dame l'a pris deux fois , et la petite Verole
qui étoit presque rentrée , a cû son progrès ordi,
naire , desorte qu'elle est presentement hors de
danger .
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Résumé : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences, pour l'année 1733.
En 1733, l'Académie Royale des Sciences annonça deux prix, financés par un legs de M. Rouillé de Meslay, ancien conseiller au Parlement de Paris. Le premier prix, doté de 2 000 livres tous les deux ans, portait sur le système général du monde et l'astronomie physique. Le second prix, également de 2 000 livres, concernait la navigation et le commerce. Pour l'année 1733, le sujet du second prix était la meilleure manière de mesurer sur mer le chemin ou le sillage d'un vaisseau, indépendamment des observations astronomiques. L'Académie invita les savants de toutes les nations à soumettre leurs travaux, en français ou en latin, sans obligation de langue. Les auteurs devaient utiliser une devise anonyme et pouvaient inclure un billet cacheté avec leur identité, à ouvrir en cas de victoire. Les œuvres devaient être soumises au secrétaire perpétuel de l'Académie avant le 1er septembre 1732. Le prix serait attribué lors de l'assemblée publique après Pâques 1733. En 1731, M. Bouguer, hydrographe du Roi, avait remporté le prix. Par ailleurs, des lettres de Tenerife rapportaient des tremblements de terre et des éruptions volcaniques dans les îles Canaries. À Rome, la princesse Giustiniani, soignée par le docteur Pozzi, était hors de danger après avoir contracté la petite vérole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 758-760
REGLEMENT de M. le premier Medecin du Roi, au sujet des Eaux Minerales.
Début :
Pierre Chirac, Conseiller d'Etat ordinaire premier Medecin du Roi [...]
Mots clefs :
Eaux minérales, Prix, Réglementation , Médecin du roi, Cachet, Surintendance, Malades, Bouteilles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REGLEMENT de M. le premier Medecin du Roi, au sujet des Eaux Minerales.
REGLEMENT de M. le premier Medecin
du Roi , aufujet des Eaux
Minerales.
Pierre Chirac , Conseiller d'Etat ordinaire
premier Medecin du Roi , et Surintendant des
Eaux Minerales et Medecinales de France : A
tous ceux qui ces presentes Lettres verront , Salut.
La Surintendance des Eaux Minerales dont
le Roi nous a fait l'honneur de nous charger , et
le grand usage qu'on fait d'un remède aussi utile
et aussi nécessaire au Public , exigeant de notre
ministere une attention particuliere pour faire
puiser les Eaux dans les tems les plus favorables
et à les faire distribuer avec toutes les précautions
nécessaires pour rassurer le Public sur toutes sor→
tes de fraudes , nous aurions pris sur cela routes
les mesures possibles pour remplir nos obligations
"
AVRIL. 1731.
759
la satisfaction du Public et au bien des Malades
; et la longue experience que nous avons des
grands avantages que tirent les Malades de l'usage
des Eaux Minerales et Medecinales pour fa
guerison des Maladies chroniques nous engageant
à en faciliter l'usage à toutes sortes de
sonnes ,. nous avons jugé nécessaire d'en moderer
le prix de la maniere suivante , et de le fixer
SCAVOIR.
>
per-
Les Eaux de Forges , qui viennent par relais ,.
la bouteille , a liv. 15. S.
Eaux de Forges qui arrivent par voiture ordi--
naire , la bouteille à
IS S.
Eaux de Sainte - Reine , la bouteille à
Eaux de Valhs , de quatre pintes la bouteille , à
15 S.
Eaux de Balaruc ,de quatre pintes la bouteille, à
12. 1.
Eaux de Cransac, de quatre pintes la bouteille , à
12 1..
121
Eaux Savonneuses de Plombieres de cinq pintes
, la bouteille à
Eaux de Bourbonne , la pinte à
Eaux de Vichi , les 5. pintes à
Eaux de Spa , la pinte, à
1.2.1.
2 t.
lor
2. l. 10 S.-
Surquoi nous défendons trés - expressément aux
Directeurs desdites Eaux Minerales et Distributeurs
d'icelles , d'exiger du Public autre prix que
celui du Tarif ci - dessus marqué , à peine d'être
révoqués sur la premiere plainte qui en sera faite..
Défendons pareillement ausdits Distributeurs des
Eaux Minerales , d'en vendre aucune bouteille
que cachetée du cachet de nos Armes sur l'atta
che du bouchon , à commencer dans trois mois:
du jour du présent Reglement , et ils nous communiqueront
incessamment les Lettres de recep
tion des cachets de nos Armes , qu'il recevront
des
760 MERCURE DE FRANCE
des Fontainiers et autres personnes préposées au
puisage des differentes Eaux Minerales. Voulons
en outre être informés par lesdits Directeurs er
Distributeurs de toutes les voitures d'Eaux Minerales
qu'ils recevront , et de la quantité de bouteilles
qu'elles contiendront relativement à leurs
Lettres d'avis,dont ils nous remettront copie ; et
pour l'execution des articles ci - dessus , avons
nommé pour notre Inspecteur le Sieur Boyer
Docteur en Medecine de la Faculté de Paris et de
Montpellier , pour nous informer de tout ce qui
concernera l'état du Bureau desdites Eaux Minerales
et de leur distribution , et sera le present Reglement
affiché dans ledit Bureau et par tout où
besoin sera. Donné à Versailles ce vingt - huitiéme
Fevrier mil sept cens trente-un. Signé
CHIRA C. Par le premier Medecin du Roi ,
Signé , JOUBERT. Monfieur DU CHASTELET,
Rapporteur.
Enregistré ès Registres du Grand Conseil du
Roi pour être executé selon sa forme & teneur, &
jouir parles Sieurs Alleaume, Duhamel ,la Salle,
Delage , Hennecart & Joubert , de l'effet & contenu
en icelui , suivant l'Arrêt dudit Conseil de
cejourd'hui dix - neuf Mars mil fept cens trente-
un. Signé , VERDUC.
du Roi , aufujet des Eaux
Minerales.
Pierre Chirac , Conseiller d'Etat ordinaire
premier Medecin du Roi , et Surintendant des
Eaux Minerales et Medecinales de France : A
tous ceux qui ces presentes Lettres verront , Salut.
La Surintendance des Eaux Minerales dont
le Roi nous a fait l'honneur de nous charger , et
le grand usage qu'on fait d'un remède aussi utile
et aussi nécessaire au Public , exigeant de notre
ministere une attention particuliere pour faire
puiser les Eaux dans les tems les plus favorables
et à les faire distribuer avec toutes les précautions
nécessaires pour rassurer le Public sur toutes sor→
tes de fraudes , nous aurions pris sur cela routes
les mesures possibles pour remplir nos obligations
"
AVRIL. 1731.
759
la satisfaction du Public et au bien des Malades
; et la longue experience que nous avons des
grands avantages que tirent les Malades de l'usage
des Eaux Minerales et Medecinales pour fa
guerison des Maladies chroniques nous engageant
à en faciliter l'usage à toutes sortes de
sonnes ,. nous avons jugé nécessaire d'en moderer
le prix de la maniere suivante , et de le fixer
SCAVOIR.
>
per-
Les Eaux de Forges , qui viennent par relais ,.
la bouteille , a liv. 15. S.
Eaux de Forges qui arrivent par voiture ordi--
naire , la bouteille à
IS S.
Eaux de Sainte - Reine , la bouteille à
Eaux de Valhs , de quatre pintes la bouteille , à
15 S.
Eaux de Balaruc ,de quatre pintes la bouteille, à
12. 1.
Eaux de Cransac, de quatre pintes la bouteille , à
12 1..
121
Eaux Savonneuses de Plombieres de cinq pintes
, la bouteille à
Eaux de Bourbonne , la pinte à
Eaux de Vichi , les 5. pintes à
Eaux de Spa , la pinte, à
1.2.1.
2 t.
lor
2. l. 10 S.-
Surquoi nous défendons trés - expressément aux
Directeurs desdites Eaux Minerales et Distributeurs
d'icelles , d'exiger du Public autre prix que
celui du Tarif ci - dessus marqué , à peine d'être
révoqués sur la premiere plainte qui en sera faite..
Défendons pareillement ausdits Distributeurs des
Eaux Minerales , d'en vendre aucune bouteille
que cachetée du cachet de nos Armes sur l'atta
che du bouchon , à commencer dans trois mois:
du jour du présent Reglement , et ils nous communiqueront
incessamment les Lettres de recep
tion des cachets de nos Armes , qu'il recevront
des
760 MERCURE DE FRANCE
des Fontainiers et autres personnes préposées au
puisage des differentes Eaux Minerales. Voulons
en outre être informés par lesdits Directeurs er
Distributeurs de toutes les voitures d'Eaux Minerales
qu'ils recevront , et de la quantité de bouteilles
qu'elles contiendront relativement à leurs
Lettres d'avis,dont ils nous remettront copie ; et
pour l'execution des articles ci - dessus , avons
nommé pour notre Inspecteur le Sieur Boyer
Docteur en Medecine de la Faculté de Paris et de
Montpellier , pour nous informer de tout ce qui
concernera l'état du Bureau desdites Eaux Minerales
et de leur distribution , et sera le present Reglement
affiché dans ledit Bureau et par tout où
besoin sera. Donné à Versailles ce vingt - huitiéme
Fevrier mil sept cens trente-un. Signé
CHIRA C. Par le premier Medecin du Roi ,
Signé , JOUBERT. Monfieur DU CHASTELET,
Rapporteur.
Enregistré ès Registres du Grand Conseil du
Roi pour être executé selon sa forme & teneur, &
jouir parles Sieurs Alleaume, Duhamel ,la Salle,
Delage , Hennecart & Joubert , de l'effet & contenu
en icelui , suivant l'Arrêt dudit Conseil de
cejourd'hui dix - neuf Mars mil fept cens trente-
un. Signé , VERDUC.
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Résumé : REGLEMENT de M. le premier Medecin du Roi, au sujet des Eaux Minerales.
Pierre Chirac, Conseiller d'État et premier Médecin du Roi, émet un règlement en tant que Surintendant des Eaux Minérales et Médicinales de France. Il met l'accent sur la surveillance et la distribution des eaux minérales pour garantir leur authenticité et prévenir les fraudes. Le règlement fixe les prix des eaux minérales telles que celles de Forges, Sainte-Reine, Valhs, Balaruc, Cransac, Plombières, Bourbonne, Vichy et Spa. Il interdit aux directeurs et distributeurs de facturer un prix différent de celui établi et impose que toutes les bouteilles soient cachetées avec les armes de Chirac. Les distributeurs doivent informer Chirac de toutes les livraisons d'eaux minérales. Pour assurer la mise en œuvre de ces mesures, Chirac nomme le Docteur Boyer comme inspecteur. Le règlement est signé à Versailles le 28 février 1731 et enregistré par le Grand Conseil du Roi le 19 mars 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 1764-1767
Académie des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Début :
L'Académie des Jeux Floraux distribuëra la troisiéme jour du mois de May de l'année 1732. [...]
Mots clefs :
Académie des jeux floraux, Amarante d'or, Violette d'argent, Églantine d'argent, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Académie des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
L'Académie des Jeux Floraux distribuëra la
troisiéme jour du mois de May de l'année 1732 .
les
quatre Prix ou Fleurs qu'elle doit donner chaque
année.
Le premier de ees Prix est une Amaranthe d'or,
de la valeur de 400 liv. qui est destiné à une Ode.
Le second est une Violette d'Argent , de la vafeur
de 250 liv. qui est destiné à un Poëme de 60
Vers au moins , ou de cent Vers au plus. Le sujet
de ce genre de Poësie doit être héroïque .
Le troisième prix est une Eglantine d'argent
de la valeur de 250 liv.qui est destinée à unePiéce
de Prose , d'un quart d'heure ou d'une petite
demie-heure de lecture , dont le sujet sera pour
l'année 173.2 .
LE SAGE PROFITE DE SES FAUTES.
Le quatriéme Prix est un Souci d'argent , de la
valeur de 200 liv. qui est destiné à une Elegie , à
une Eglogue , ou à une Idyle,
La
JUILLET. 1731. 1765
Le sujet de tous les Ouvrages de Poësie est au
choix des Auteurs ; les Poëmes , les Eglogues , les
Idyles et les Elegies doivent être en Vers Alexandrins
ou à rimes plates .
Les Ouvrages qui ne seront que des imitations,
ceux que l'on reconnoîtra avoit déjà paru,ou qui
traiteront des sujets donnez par d'autres Académies
, ceux qui auront quelque chose de burlesde
contraire aux que , de satirique , d'indécent oy
moeurs , n'entreronr point dans le concours pour
les Prix , non plus que les Ouvrages dont les Auteurs
se seront fait connoître , et pour lesquels ils
auront fait solliciter ou sollicité eux-mêmes. Les
Auteurs qui traiteront des matieres Théologiques
doivent accompagner leurs Ouvrages de l'Appro
bation de deux Docteurs en Théologie.
On doit remettre dans tous le mois de Janvier
de l'année 1732. à M. le Chevalier de Catellan
Secretaire perpetuel des Jeux Floraux , logé près
de la Place du Salin , à Toulouse , trois Copies
bien lisibles de chaque Ouvrage. Le mois de Janvier
expiré , il n'en recevra plus .
L'Académie a délibéré d'observer à la lettre
P'Article dixiéme de ses Statuts , à l'égard de la
- maniere en laquelle les Ouvrages que l'on présente
pour les Prix doivent être remis à M. le Se
cretaire perpetuel, Les Auteurs sont donc avertis
de s'adresser à une personne domiciliée àToulousé
, pour faire remettre leurs Ouvrages à M. le
Secretaire, lequel recevant les trois Copies de chaque
Ouvrage,, en écrira dans son Registre la Sen
tence , aussi- bien que le nom de celui qui le lui
aura remis , qui sera tenu d'en signer le Registre ;
après quoi M. le Secretaire lui délivrera le Recepissé
de l'Ouvrage en la forme accoûtumée .
Ceux qui auront remporté des Prix seront obligcz
1766 MERCURE DE FRANCE
gez de venir les recevoir eux-mêmes , s'ils sont à
Toulouse, l'après midi du troisiéme jour du mois
de May , dans l'Assemblée publique de la distribution
des Prix , au grand Consistoire de l'Hôtel
de Ville ; et s'ils sont hors de portée de venir les
recevoir , ils doivent envoyer une Procuration en
bonne forme , à une personne domiciliée à Toulouse
, qui en la remettant à M. le Secretaire,avec
le Recepissé de l'Ouvrage , recevra le Prix. Après
que les Auteurs se seront fait connoître , on leur
donnera des Attestations , portant qu'un tel , une
telle année , pour tel Ouvrage par lui composé ,
a remporté un tel Prix ; et l'Ouvrage en Original
y sera attaché sous le Contre- Scel des Jeux .
Les Auteurs ne peuvent remporter que trois fois
en leur vie les Prix destinez à chaque genre d'Ouvrage
, après quoi ils ne doivent plus entrer en
lice.
Celui qui aura remporté trois Prix , l'un desquels
sera l'Amaranthe , pourra obtenir des Lettres
de Maître des Jeux Floraux , et il sera toute
sa vie du Corps des Jeux , avec droit d'assister et
d'opiner comme Juge , avec le Chancelier , les
Mainteneurs et les autres Maîtres , aux Aseemblées
publiques et particulieres , qui regarderont
le jugement des Ouvrages présentez pour les Prix.
On avertit que les Recueils des Pieces d'Eloquence
et de Poësie , qui ont été présentées à
l'Academie des Jeux Floraux , pour la di tribution
des Prix de chique année , depuis 1710. fe
trouveront à Toulouse , chez le fieur Lecamus ,
Imprimeur du Roy et de l'Académie des Jeux
Floraux , rue de la Porteries chez le fieur
Huart l'aîné , Marchand Libraise à Paris , ruë
S. Jacques , proche la Fontaine S. Severin , et
cbez
JUILLET . 1731. 1767
ez le fieur Nicolas Lacourt l'aîné , Impri-
* ur du Roy , à Bordeaux , ruë S. James.
troisiéme jour du mois de May de l'année 1732 .
les
quatre Prix ou Fleurs qu'elle doit donner chaque
année.
Le premier de ees Prix est une Amaranthe d'or,
de la valeur de 400 liv. qui est destiné à une Ode.
Le second est une Violette d'Argent , de la vafeur
de 250 liv. qui est destiné à un Poëme de 60
Vers au moins , ou de cent Vers au plus. Le sujet
de ce genre de Poësie doit être héroïque .
Le troisième prix est une Eglantine d'argent
de la valeur de 250 liv.qui est destinée à unePiéce
de Prose , d'un quart d'heure ou d'une petite
demie-heure de lecture , dont le sujet sera pour
l'année 173.2 .
LE SAGE PROFITE DE SES FAUTES.
Le quatriéme Prix est un Souci d'argent , de la
valeur de 200 liv. qui est destiné à une Elegie , à
une Eglogue , ou à une Idyle,
La
JUILLET. 1731. 1765
Le sujet de tous les Ouvrages de Poësie est au
choix des Auteurs ; les Poëmes , les Eglogues , les
Idyles et les Elegies doivent être en Vers Alexandrins
ou à rimes plates .
Les Ouvrages qui ne seront que des imitations,
ceux que l'on reconnoîtra avoit déjà paru,ou qui
traiteront des sujets donnez par d'autres Académies
, ceux qui auront quelque chose de burlesde
contraire aux que , de satirique , d'indécent oy
moeurs , n'entreronr point dans le concours pour
les Prix , non plus que les Ouvrages dont les Auteurs
se seront fait connoître , et pour lesquels ils
auront fait solliciter ou sollicité eux-mêmes. Les
Auteurs qui traiteront des matieres Théologiques
doivent accompagner leurs Ouvrages de l'Appro
bation de deux Docteurs en Théologie.
On doit remettre dans tous le mois de Janvier
de l'année 1732. à M. le Chevalier de Catellan
Secretaire perpetuel des Jeux Floraux , logé près
de la Place du Salin , à Toulouse , trois Copies
bien lisibles de chaque Ouvrage. Le mois de Janvier
expiré , il n'en recevra plus .
L'Académie a délibéré d'observer à la lettre
P'Article dixiéme de ses Statuts , à l'égard de la
- maniere en laquelle les Ouvrages que l'on présente
pour les Prix doivent être remis à M. le Se
cretaire perpetuel, Les Auteurs sont donc avertis
de s'adresser à une personne domiciliée àToulousé
, pour faire remettre leurs Ouvrages à M. le
Secretaire, lequel recevant les trois Copies de chaque
Ouvrage,, en écrira dans son Registre la Sen
tence , aussi- bien que le nom de celui qui le lui
aura remis , qui sera tenu d'en signer le Registre ;
après quoi M. le Secretaire lui délivrera le Recepissé
de l'Ouvrage en la forme accoûtumée .
Ceux qui auront remporté des Prix seront obligcz
1766 MERCURE DE FRANCE
gez de venir les recevoir eux-mêmes , s'ils sont à
Toulouse, l'après midi du troisiéme jour du mois
de May , dans l'Assemblée publique de la distribution
des Prix , au grand Consistoire de l'Hôtel
de Ville ; et s'ils sont hors de portée de venir les
recevoir , ils doivent envoyer une Procuration en
bonne forme , à une personne domiciliée à Toulouse
, qui en la remettant à M. le Secretaire,avec
le Recepissé de l'Ouvrage , recevra le Prix. Après
que les Auteurs se seront fait connoître , on leur
donnera des Attestations , portant qu'un tel , une
telle année , pour tel Ouvrage par lui composé ,
a remporté un tel Prix ; et l'Ouvrage en Original
y sera attaché sous le Contre- Scel des Jeux .
Les Auteurs ne peuvent remporter que trois fois
en leur vie les Prix destinez à chaque genre d'Ouvrage
, après quoi ils ne doivent plus entrer en
lice.
Celui qui aura remporté trois Prix , l'un desquels
sera l'Amaranthe , pourra obtenir des Lettres
de Maître des Jeux Floraux , et il sera toute
sa vie du Corps des Jeux , avec droit d'assister et
d'opiner comme Juge , avec le Chancelier , les
Mainteneurs et les autres Maîtres , aux Aseemblées
publiques et particulieres , qui regarderont
le jugement des Ouvrages présentez pour les Prix.
On avertit que les Recueils des Pieces d'Eloquence
et de Poësie , qui ont été présentées à
l'Academie des Jeux Floraux , pour la di tribution
des Prix de chique année , depuis 1710. fe
trouveront à Toulouse , chez le fieur Lecamus ,
Imprimeur du Roy et de l'Académie des Jeux
Floraux , rue de la Porteries chez le fieur
Huart l'aîné , Marchand Libraise à Paris , ruë
S. Jacques , proche la Fontaine S. Severin , et
cbez
JUILLET . 1731. 1767
ez le fieur Nicolas Lacourt l'aîné , Impri-
* ur du Roy , à Bordeaux , ruë S. James.
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Résumé : Académie des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
L'Académie des Jeux Floraux a annoncé la distribution de ses quatre prix annuels le 3 mai 1732. Les prix attribués sont les suivants : une Amaranthe d'or de 400 livres pour une ode, une Violette d'argent de 250 livres pour un poème héroïque de 60 à 100 vers, une Églantine d'argent de 250 livres pour une pièce de prose sur le sujet 'Le Sage profite de ses fautes', et un Souci d'argent de 200 livres pour une élégie, une églogue ou une idylle. Les sujets des œuvres poétiques sont laissés au choix des auteurs. Les participants doivent soumettre trois copies de leurs œuvres avant la fin du mois de janvier 1732 à M. le Chevalier de Catellan, secrétaire perpétuel des Jeux Floraux. Les œuvres doivent être remises par une personne domiciliée à Toulouse. Les lauréats doivent venir recevoir leurs prix en personne ou envoyer une procuration. Les auteurs ne peuvent remporter qu'un maximum de trois fois chaque prix au cours de leur vie. Les recueils des pièces présentées depuis 1710 sont disponibles chez plusieurs imprimeurs à Toulouse, Paris et Bordeaux.
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22
p. 1998-2002
Brutus, Tragedie, représentée à Caen, et Balet caracterisé, Prologue, &c. [titre d'après la table]
Début :
BRUTUS, Tragedie de M. de Voltaire, représentée au College du Bois de la très - celebre [...]
Mots clefs :
Comédiens italiens du roi, Prix, Tragédie, Parodie, Prologue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Brutus, Tragedie, représentée à Caen, et Balet caracterisé, Prologue, &c. [titre d'après la table]
BRUTUS , Tragedie de M. de Voltaire ,
présentée au College du Bois de la très - celebre
Université de Caën , pour la distribution solemnelle
des Prix , donnez par Noble Homme Jacques
Maheult de Sainte - Croix , Proviseur du
même College , le Jeudi 31. Juillet.
C'est le titre d'un Programme que nous avons
reçû de Caën , lequel contient le Sujet et le Plan
de cette belle Tragedie , tel à peu près qu'il se
trouve exposé dans l'Extrait que nous en avons
donné lorsqu'elle fut mise pour la premiere fois
sur la Scêne Françoise. Nous avons cependant
remarqué une licence que Mrs de Caën se sont
donnée en faisant paroître au second Acte , Julie
chargée de chaines , déclarant à Argine , sa Confidente
, son amour pour Titus. Ces chaînes ont
apparemment parû plus touchantes , et devoir produire
un plus grand effet sur le Théatre Normand ,
qui s'impathise peut - être un peu avec le Théatre
Anglois. Quoiqu'il en soit , nous avons appris
que cette Piece a été três - bien executée et fort
applaudie par une Assemblée des plus nombreuses..
Selon
A O UST. 1731. 1999
Selon le même Programme , la Tragedie de
Brutus fut suivie de la Parodie qui en a été faite
par les Comédiens Italiens du Roi , intitulée Balus
, et après ce Divertissement onjoua l'Etourdi
eu les Contretemps , Comédie de Moliere , avec
des Intermedes.
Le Spectacle triomphant du Vice , ou le Théa
ore digne de l'Honnête Homme , est le sujet d'un
grandna Balet qui fut dansé sur le même Théatre
, à l'occasion de la Tragédie ; on en trouve
le dessein et la division dans le même Programme.
La Tragedie , l'Opera , ie Balet , et la Comédie
, fournirent le sujet des quatre principales,
Entrées qui parurent avec les caracteres et les suites
qui leur sont propres . Ce Balet et la plûpart
des Airs , sont de la composition de M. Hardouin,
qui s'attira de nouvelles louanges.
Le Programme dont nous rendons compte ,
contient sur tout cela un détail curieux , dans lequel
il nous est impossible d'entrer , qui prouve
que l'esprit et le bon goût continuent de regner
dans la Ville de Caën. Nous nous contenterons
d'ajoûter ici le peu de Vers qui ont précedé la
Tragedie et le Balet . Ils sont de M. Heurtauld
de qui nous avons déja inseré plusieurs bonnes
Pieces dans notre Journal .
Li
Prologue de la Tragédie.
L est une Vertu severe ,
Qui n'a dans ses Arrêts aucun respect humain.
Tel se montra jadis ce courageux Romain ,
Dont nous traçons le caractere.
Brutus en vrai Consul deffend Rome et les Dieux,
It son fils a tramé des desseins factieux.
Dan's
2000 MERCURE DE FRANCE
Dans cette extremité , Ciel , à quoi se résoudre !
Le Consul doit punir : le Pere doit absoudre.
· Raison , pitié , devoir , amour
Quels combats à son coeur vous livrez tour à
tour,!
S'il condamne son fils , il trahit la tendresse :
S'il épargne un coupable , il trahit l'équité :
C'en est fait ; il condamne : un zele ardent le
presse ,
Et la justice enfin , surmonte la bonté !
Cet exemple est pour vous , Peres pleins d'indulgence
,
Qui souffrez d'un enfant la coupable licence ,
Et dont le bras trop lâche est si - tôt désarmé ,
Quand le coup doit tomber sur un objet aimé.
Mais vous que séduit l'âge tendre ,
Enfans , si vous donnez dans quelque égarement ,
Titus mourant doit vous apprendre ,
A vous soumettre aux Loix d'un juste châtiment .
Fidele à sa Patrie , il la vengeoit en brave.
Il triomphoit dans les combâts ;
Mais vaincu par l'amour , il devient traître , es
clave ,
Et la victime du trépas
Jeunes coeurs , de l'amour telle est l'affreuse sufte ;
Craignez son poison dangereux.
Il soüille notre gloire , et corrompt le mérite
Des naturels les plus heureux.
C'est l'utile leçon que vous donne l'ouvrage ,
D'us
A UUS 1. 1731. 2002
D'un Auteur autrefois , habitant de ces lieux.
Quel plaisir , s'il voyoit la troupe illustre et sage¿
Qui s'apprête à gouter ses sons harmonieux !
Și, comme eux , nous étions sûrs de votre suffrage,
Qu'aujourd'hui notre sort deviendroit glorieux.
JE
Prologue du Balet.
Eunes Mortels , accourez pleins de zele.
Ce doux spectacle a des charmes puissans.
Que craignez-vous ? la vertu vous appelle
Livrez vos coeurs à ces jeux innocens ,
M
Loin de ces lieux le vice et l'ignorance,
On n'y reçoit que de pures leçons.
C'est la vertu qui regle notre Danse ,
Nos pas , nos voix et nos doctes Chansons.
M
Par le Tragique on abhorre le crime :
Par le Comique on réforme les moeurs :
L'Opera chante un Héros magúanime :
La Danse peint les sentimens des coeurs,
粥
De ces talens un heureux assemblage ,
Ici concourt à flater vos desirs.
Quel passe -tems convient mieux à votre âge ?
Est-il ailleurs de plus charmans plaisirs ? &c.
présentée au College du Bois de la très - celebre
Université de Caën , pour la distribution solemnelle
des Prix , donnez par Noble Homme Jacques
Maheult de Sainte - Croix , Proviseur du
même College , le Jeudi 31. Juillet.
C'est le titre d'un Programme que nous avons
reçû de Caën , lequel contient le Sujet et le Plan
de cette belle Tragedie , tel à peu près qu'il se
trouve exposé dans l'Extrait que nous en avons
donné lorsqu'elle fut mise pour la premiere fois
sur la Scêne Françoise. Nous avons cependant
remarqué une licence que Mrs de Caën se sont
donnée en faisant paroître au second Acte , Julie
chargée de chaines , déclarant à Argine , sa Confidente
, son amour pour Titus. Ces chaînes ont
apparemment parû plus touchantes , et devoir produire
un plus grand effet sur le Théatre Normand ,
qui s'impathise peut - être un peu avec le Théatre
Anglois. Quoiqu'il en soit , nous avons appris
que cette Piece a été três - bien executée et fort
applaudie par une Assemblée des plus nombreuses..
Selon
A O UST. 1731. 1999
Selon le même Programme , la Tragedie de
Brutus fut suivie de la Parodie qui en a été faite
par les Comédiens Italiens du Roi , intitulée Balus
, et après ce Divertissement onjoua l'Etourdi
eu les Contretemps , Comédie de Moliere , avec
des Intermedes.
Le Spectacle triomphant du Vice , ou le Théa
ore digne de l'Honnête Homme , est le sujet d'un
grandna Balet qui fut dansé sur le même Théatre
, à l'occasion de la Tragédie ; on en trouve
le dessein et la division dans le même Programme.
La Tragedie , l'Opera , ie Balet , et la Comédie
, fournirent le sujet des quatre principales,
Entrées qui parurent avec les caracteres et les suites
qui leur sont propres . Ce Balet et la plûpart
des Airs , sont de la composition de M. Hardouin,
qui s'attira de nouvelles louanges.
Le Programme dont nous rendons compte ,
contient sur tout cela un détail curieux , dans lequel
il nous est impossible d'entrer , qui prouve
que l'esprit et le bon goût continuent de regner
dans la Ville de Caën. Nous nous contenterons
d'ajoûter ici le peu de Vers qui ont précedé la
Tragedie et le Balet . Ils sont de M. Heurtauld
de qui nous avons déja inseré plusieurs bonnes
Pieces dans notre Journal .
Li
Prologue de la Tragédie.
L est une Vertu severe ,
Qui n'a dans ses Arrêts aucun respect humain.
Tel se montra jadis ce courageux Romain ,
Dont nous traçons le caractere.
Brutus en vrai Consul deffend Rome et les Dieux,
It son fils a tramé des desseins factieux.
Dan's
2000 MERCURE DE FRANCE
Dans cette extremité , Ciel , à quoi se résoudre !
Le Consul doit punir : le Pere doit absoudre.
· Raison , pitié , devoir , amour
Quels combats à son coeur vous livrez tour à
tour,!
S'il condamne son fils , il trahit la tendresse :
S'il épargne un coupable , il trahit l'équité :
C'en est fait ; il condamne : un zele ardent le
presse ,
Et la justice enfin , surmonte la bonté !
Cet exemple est pour vous , Peres pleins d'indulgence
,
Qui souffrez d'un enfant la coupable licence ,
Et dont le bras trop lâche est si - tôt désarmé ,
Quand le coup doit tomber sur un objet aimé.
Mais vous que séduit l'âge tendre ,
Enfans , si vous donnez dans quelque égarement ,
Titus mourant doit vous apprendre ,
A vous soumettre aux Loix d'un juste châtiment .
Fidele à sa Patrie , il la vengeoit en brave.
Il triomphoit dans les combâts ;
Mais vaincu par l'amour , il devient traître , es
clave ,
Et la victime du trépas
Jeunes coeurs , de l'amour telle est l'affreuse sufte ;
Craignez son poison dangereux.
Il soüille notre gloire , et corrompt le mérite
Des naturels les plus heureux.
C'est l'utile leçon que vous donne l'ouvrage ,
D'us
A UUS 1. 1731. 2002
D'un Auteur autrefois , habitant de ces lieux.
Quel plaisir , s'il voyoit la troupe illustre et sage¿
Qui s'apprête à gouter ses sons harmonieux !
Și, comme eux , nous étions sûrs de votre suffrage,
Qu'aujourd'hui notre sort deviendroit glorieux.
JE
Prologue du Balet.
Eunes Mortels , accourez pleins de zele.
Ce doux spectacle a des charmes puissans.
Que craignez-vous ? la vertu vous appelle
Livrez vos coeurs à ces jeux innocens ,
M
Loin de ces lieux le vice et l'ignorance,
On n'y reçoit que de pures leçons.
C'est la vertu qui regle notre Danse ,
Nos pas , nos voix et nos doctes Chansons.
M
Par le Tragique on abhorre le crime :
Par le Comique on réforme les moeurs :
L'Opera chante un Héros magúanime :
La Danse peint les sentimens des coeurs,
粥
De ces talens un heureux assemblage ,
Ici concourt à flater vos desirs.
Quel passe -tems convient mieux à votre âge ?
Est-il ailleurs de plus charmans plaisirs ? &c.
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Résumé : Brutus, Tragedie, représentée à Caen, et Balet caracterisé, Prologue, &c. [titre d'après la table]
Le 31 juillet, une représentation de la tragédie 'Brutus' de Voltaire a eu lieu au Collège du Bois de l'Université de Caen. La pièce a été bien exécutée et acclamée par une assemblée nombreuse. La journée a également inclus une parodie de la tragédie intitulée 'Balus', suivie de la comédie 'L'Étourdi' de Molière, avec des intermèdes. Un ballet intitulé 'Le Spectacle triomphant du Vice, ou le Théâtre digne de l'Honnête Homme' a également été présenté. Les principales entrées de la journée étaient donc la tragédie, l'opéra, le ballet et la comédie. Le ballet et la plupart des airs étaient de la composition de M. Hardouin, qui a été félicité pour son travail. Le programme de la journée a démontré l'esprit et le bon goût régnant à Caen. Le prologue de la tragédie 'Brutus' met en avant la vertu sévère de Brutus, qui doit condamner son fils pour trahison, illustrant les conflits entre raison, pitié, devoir et amour. Le prologue du ballet appelle à la vertu et aux jeux innocents, soulignant les bienfaits de la tragédie, de la comédie et de l'opéra pour l'éducation et la réforme des mœurs.
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23
p. 133-134
PRIX proposé par l'Academie de Chirurgie, pour l'année 1732.
Début :
L'Académie de Chirurgie, établie à Paris sous la protection du Roi, désirant contribuer aux [...]
Mots clefs :
Prix, Académie de chirurgie, Progrès, Médaille d'or, Mémoires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Academie de Chirurgie, pour l'année 1732.
PRIX proposé par l'Academie de Chirurgie , pour l'année 1732.
L'Académie de Chirurgie , établie à Paris sous la protection du Roi , désirant contribuer aux
progrès de cet Art , et à l'utilité publique , propose pour sujet du Prix de l'Année 1731. la ques- tion suivante.-
Gij Pour-
334 MERCURE DE FRANCE
Pourquoy certaines Tumeurs doivent être extirpées , et d'autres simplement ouvertes , dans l'une
l'autre de ces opérations. Quels sont les cas où lo
Cautere est préférable à l'Instrument tranchant,
at les raisons de préférence.
Ce Prix est une Médaille d'or de la valeur do
deux cent livres , qui sera donnée à celui qui ,
au jugement de l'Académie , aura fait le meil
leur Memoire sur la question proposée.
Les Chirurgiens de tous Pays seront admis à
Concourir pour le Prix ; on n'en excepte que les
Membres de l'Académie.
Ceux qui composeront , sont invitez à écrire
en François ou en Latin , autant qu'il se pourra.
On les prie d'avoir attention que leurs Ecrits soient fort lisibles.
Ils mettront à leur Memoire une marque distinctive , comme Sentence , Devise , Paraphe ou
Signature et cette marque sera couverte d'un
papier blanc collé ou cacheté , qui ne sera levé
qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront leurs Ouvrages francs de Port , à M. Mo
rand , Secretaire de l'Académie de Chirurgie à
Paris , ou les lui feront remettre entre les mains.
Les Memoires ne seront reçus que jusqu'au
dernier jour de Septembre 1732. inclusivement.
L'Académie, à son Assemblée publique de 1733,
qui se tiendra le Mardy d'après la Trinité , proclamera la Piece qui aura merité le Prix.
La Medaille sera délivrée à l'Auteur même, qui
se fera connoître ou au porteur d'une Procura
tion de sa part ; l'un ou l'autre représentant la
marque distinctive , avec une copie nette du Me- moire
L'Académie de Chirurgie , établie à Paris sous la protection du Roi , désirant contribuer aux
progrès de cet Art , et à l'utilité publique , propose pour sujet du Prix de l'Année 1731. la ques- tion suivante.-
Gij Pour-
334 MERCURE DE FRANCE
Pourquoy certaines Tumeurs doivent être extirpées , et d'autres simplement ouvertes , dans l'une
l'autre de ces opérations. Quels sont les cas où lo
Cautere est préférable à l'Instrument tranchant,
at les raisons de préférence.
Ce Prix est une Médaille d'or de la valeur do
deux cent livres , qui sera donnée à celui qui ,
au jugement de l'Académie , aura fait le meil
leur Memoire sur la question proposée.
Les Chirurgiens de tous Pays seront admis à
Concourir pour le Prix ; on n'en excepte que les
Membres de l'Académie.
Ceux qui composeront , sont invitez à écrire
en François ou en Latin , autant qu'il se pourra.
On les prie d'avoir attention que leurs Ecrits soient fort lisibles.
Ils mettront à leur Memoire une marque distinctive , comme Sentence , Devise , Paraphe ou
Signature et cette marque sera couverte d'un
papier blanc collé ou cacheté , qui ne sera levé
qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront leurs Ouvrages francs de Port , à M. Mo
rand , Secretaire de l'Académie de Chirurgie à
Paris , ou les lui feront remettre entre les mains.
Les Memoires ne seront reçus que jusqu'au
dernier jour de Septembre 1732. inclusivement.
L'Académie, à son Assemblée publique de 1733,
qui se tiendra le Mardy d'après la Trinité , proclamera la Piece qui aura merité le Prix.
La Medaille sera délivrée à l'Auteur même, qui
se fera connoître ou au porteur d'une Procura
tion de sa part ; l'un ou l'autre représentant la
marque distinctive , avec une copie nette du Me- moire
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Résumé : PRIX proposé par l'Academie de Chirurgie, pour l'année 1732.
En 1732, l'Académie de Chirurgie de Paris, sous la protection du Roi, a lancé un concours pour promouvoir les avancées en chirurgie et l'utilité publique. Le sujet pour l'année 1731 portait sur les méthodes de traitement des tumeurs, notamment quand il faut les extirper ou simplement les ouvrir, et l'usage du cautère par rapport aux instruments tranchants. Le prix était une médaille d'or valant deux cent livres, attribuée au meilleur mémoire. Les chirurgiens du monde entier étaient invités à participer, sauf les membres de l'Académie. Les mémoires pouvaient être rédigés en français ou en latin et devaient être lisibles. Chaque mémoire devait inclure une marque distinctive, cachée sous un papier blanc, à révéler uniquement en cas de victoire. Les travaux devaient être envoyés au secrétaire de l'Académie, M. Morand, avant le 30 septembre 1732. Le lauréat serait annoncé lors de l'assemblée publique de l'Académie en 1733, le mardi suivant la Trinité. La médaille serait remise à l'auteur ou à son représentant, munis de la marque distinctive et d'une copie du mémoire.
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24
p. 828-831
PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1734.
Début :
Feu M. Roüillé de Meslay, ancien Conseiller au Parlement de [...]
Mots clefs :
Prix, Académie royale des sciences, Système général du monde, Astronomie physique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1734.
RIX proposé par l'Académie Royale
des Sciences pour l'année 1734.
Fu
Eu M. Roüillé de Meslay , ancien Conseiller
au Parlement de Paris , ayant conçû le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
à l'utilité que le Public en doit retirer , a légué à
PAca
AVRIL: 1732 829
l'Académie Royale des Sciences , un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiqués dans son Testament, et dont il a donné des exemples. "
Les Sujets du premier Prix regardent le sistême.
general du Monde , et PAstronomie Phisique.
Ce Prix devoit être de 2000. livres , aux termes du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2 5oo . livres,
Les Sujets du second Prix regardent la Naviga-:
tion & le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans, et sera- a
de 2000. livres.
Les Scavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur les Sujets qui seront proposez, et
même les Associez Etrangers de l'Académie. Elle
s'est fait la Loi d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre aux Prix.
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obliga-...
tion. Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie ferâ traduire leurs Ou
vrages
On les prie que leurs écrits soient fort lisibles ,
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages , mais seulement une Sentence ou Devise. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un »
Billet séparé et cacheté par eux , où seront avec
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Académie, qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
30 MERCURE DE FRANCE .
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresse
ront leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpe
tuel de l'Académie , ou les lui feront remettre end
tre les mains- Dans le second cas le Secretaire en
donnera en même temps à celui qui les lui aura
remis , son Recepissé , où sera marquée la Sen
tence de l'Ouvrage et son numero selon l'ordre
ou le temps dans lequel il aura été reçû.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Pie- ce qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
P'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité.
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur mê¹
me, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une Procuration de sa part.
Le Sujet proposé pour le Prix de l'année 1732
étoit , Quelle est la Cause Physique de l'inclinaison
des Plans des Orbites des Planettes ; par rapport au
plan de l'Equateur de la révolution du Soleil autour
de son axe, et d'où vient que les inclinaisons de
ces Orbites sont differentes entr'elles.
Quoique dans les Pieces qui ont été envoyées
pour concourrir à ce Prix , il s'en soit trouvé
quelques- unes qui paroissent avoir été faites par
des personnes sçavantes , et où il y a des Recherches curieuses , cependant comme on n'y a rien
trouvé d'assez précis ni d'assez ' clair sur la ques
tion proposée , on n'a pas cru devoir adjuger le Prix
Une matiere aussi importante pour l'Astrono.
mie Physique étant très digne d'êtie approfondie,
l'Académie a jugé devoir proposer de nouvean
le même Sujet pour l'année 1734. dont le Prix
sera double , c** -à -dire de sooo. livres, suivant
les dispositions de M. de Meſlay.
AVRIL. 1732 83·2
Les Auteurs des Pieces qui ont été déja envoyées pour 1732. pourront y faire tels changes mens, ou les mettre sous telle forme nouvelle
qu'ils voudront , mais en marquant que ce se
ront les Pieces auxquelles ils avoient donne telle
Sentence ou Devise , et ils les renvoyeront écris
tes tout de nouveau.
S'ils n'y font aucun changement , ils n'auront
rien à dire , ni à faire sçavoir , et leurs Pieces Concourront encore avec toutes les autres.
A plus forte raison les Pieces absolument nouvelles seront reçûës.
On ne recevra les unes et les autres que jus
qu'au premier Septembre 1733.
L'Académie , à son Assemblée publique d'après
Pâques 1734. proclamera la Piece qui aura ce Prix,
des Sciences pour l'année 1734.
Fu
Eu M. Roüillé de Meslay , ancien Conseiller
au Parlement de Paris , ayant conçû le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
à l'utilité que le Public en doit retirer , a légué à
PAca
AVRIL: 1732 829
l'Académie Royale des Sciences , un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiqués dans son Testament, et dont il a donné des exemples. "
Les Sujets du premier Prix regardent le sistême.
general du Monde , et PAstronomie Phisique.
Ce Prix devoit être de 2000. livres , aux termes du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2 5oo . livres,
Les Sujets du second Prix regardent la Naviga-:
tion & le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans, et sera- a
de 2000. livres.
Les Scavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur les Sujets qui seront proposez, et
même les Associez Etrangers de l'Académie. Elle
s'est fait la Loi d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre aux Prix.
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obliga-...
tion. Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie ferâ traduire leurs Ou
vrages
On les prie que leurs écrits soient fort lisibles ,
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre.
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages , mais seulement une Sentence ou Devise. Ils
pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit un »
Billet séparé et cacheté par eux , où seront avec
cette même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Académie, qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
30 MERCURE DE FRANCE .
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresse
ront leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpe
tuel de l'Académie , ou les lui feront remettre end
tre les mains- Dans le second cas le Secretaire en
donnera en même temps à celui qui les lui aura
remis , son Recepissé , où sera marquée la Sen
tence de l'Ouvrage et son numero selon l'ordre
ou le temps dans lequel il aura été reçû.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Pie- ce qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
P'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité.
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur mê¹
me, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une Procuration de sa part.
Le Sujet proposé pour le Prix de l'année 1732
étoit , Quelle est la Cause Physique de l'inclinaison
des Plans des Orbites des Planettes ; par rapport au
plan de l'Equateur de la révolution du Soleil autour
de son axe, et d'où vient que les inclinaisons de
ces Orbites sont differentes entr'elles.
Quoique dans les Pieces qui ont été envoyées
pour concourrir à ce Prix , il s'en soit trouvé
quelques- unes qui paroissent avoir été faites par
des personnes sçavantes , et où il y a des Recherches curieuses , cependant comme on n'y a rien
trouvé d'assez précis ni d'assez ' clair sur la ques
tion proposée , on n'a pas cru devoir adjuger le Prix
Une matiere aussi importante pour l'Astrono.
mie Physique étant très digne d'êtie approfondie,
l'Académie a jugé devoir proposer de nouvean
le même Sujet pour l'année 1734. dont le Prix
sera double , c** -à -dire de sooo. livres, suivant
les dispositions de M. de Meſlay.
AVRIL. 1732 83·2
Les Auteurs des Pieces qui ont été déja envoyées pour 1732. pourront y faire tels changes mens, ou les mettre sous telle forme nouvelle
qu'ils voudront , mais en marquant que ce se
ront les Pieces auxquelles ils avoient donne telle
Sentence ou Devise , et ils les renvoyeront écris
tes tout de nouveau.
S'ils n'y font aucun changement , ils n'auront
rien à dire , ni à faire sçavoir , et leurs Pieces Concourront encore avec toutes les autres.
A plus forte raison les Pieces absolument nouvelles seront reçûës.
On ne recevra les unes et les autres que jus
qu'au premier Septembre 1733.
L'Académie , à son Assemblée publique d'après
Pâques 1734. proclamera la Piece qui aura ce Prix,
Fermer
Résumé : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1734.
En 1732, M. Roüillé de Meslay, ancien conseiller au Parlement de Paris, a légué un fonds à l'Académie Royale des Sciences pour établir deux prix annuels. Le premier prix, d'une valeur de 2 500 livres, est destiné aux travaux sur le système général du monde et l'astronomie physique. Le second prix, de 2 000 livres, concerne la navigation et le commerce. Ces prix sont attribués tous les deux ans et sont ouverts aux savants de toutes les nations, à l'exception des académiciens français. Les travaux peuvent être rédigés en français, en latin ou dans toute autre langue et doivent être envoyés au secrétaire perpétuel de l'Académie. Pour l'année 1732, le sujet proposé pour le premier prix était la cause physique de l'inclinaison des plans des orbites des planètes par rapport à l'équateur du Soleil. Aucun travail n'ayant été jugé suffisamment précis ou clair, le sujet a été proposé à nouveau pour 1734, avec un prix doublé à 3 000 livres. Les auteurs des travaux déjà envoyés pour 1732 ont pu les modifier et les soumettre à nouveau jusqu'au 1er septembre 1733. L'Académie a proclamé le lauréat lors de son assemblée publique après Pâques 1734.
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25
p. 981
AVIS IMPORTANT.
Début :
L'Académie de Chirurgie, établie à Paris, sous la protection [...]
Mots clefs :
Académie de chirurgie, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS IMPORTANT.
AVIS IMPORTANT.
L'Académie de Chirurgie , établie à Paris, sous
la protection du Roy,ayant déterminé de donner
ceux qui aspirent au Prix qu'elle a proposé
pour l'année 1732.plus de temps pour travailler,
qu'elle n'en avoit accordé d'abord , recevra jusqu'au 31 Decembre inclusivement les Mémoires
qui lui seront envoyez à ce sujet. Elle invite les Auteurs à soutenir leurs raisonnemens par des
faits de pratique , choisis et bien avérez , et les
prie de se conformer pour le reste , à ce qui est
porté dans le Programme qu'elle a publié ca
Janvier.
L'Académie de Chirurgie , établie à Paris, sous
la protection du Roy,ayant déterminé de donner
ceux qui aspirent au Prix qu'elle a proposé
pour l'année 1732.plus de temps pour travailler,
qu'elle n'en avoit accordé d'abord , recevra jusqu'au 31 Decembre inclusivement les Mémoires
qui lui seront envoyez à ce sujet. Elle invite les Auteurs à soutenir leurs raisonnemens par des
faits de pratique , choisis et bien avérez , et les
prie de se conformer pour le reste , à ce qui est
porté dans le Programme qu'elle a publié ca
Janvier.
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Résumé : AVIS IMPORTANT.
L'Académie de Chirurgie de Paris a prolongé le délai de soumission des mémoires pour le prix de 1732 jusqu'au 31 décembre. Elle encourage les auteurs à utiliser des faits pratiques vérifiés et à suivre les directives publiées en janvier.
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26
p. 1245-1247
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Joigny, le 10 Juin 1732. au sujet du Jeu de l'Arquebuse.
Début :
Les Chevaliers du Jeu de l'Arquebuse de la Ville [...]
Mots clefs :
Jeu de l'Arquebuse, Joigny, Prix
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Joigny, le 10 Juin 1732. au sujet du Jeu de l'Arquebuse.
EXTRAITd'une Lettre écrite de Joigny,
le 10 Juin 1732. au sujet du Jeu de l'Atquebuse.
Es Chevaliers du Jeu de l'Arquebuse
Lde laville de Joigny,au nombre de
plus de 50. sans parler des Chevaliers
d'honneur , tirerent le grand Prix , appellé Loyseau, ces Fêtes dernieres, en présence d'un prodigieux nombre de Spec- 1
tateurs , de toutes qualitez, accourus des
Villes et lieux circonvoisins... Il y avoit
I. Vol.
I iiij huit
1245 MERCURE DE FRANCE
huit ans que ce Prix , qui consiste ordinairement en argenterie , n'avoit été tiré.
~ Il fut tiré à la Butte , à 52 toises de distance , sur un rond de 4 pouces de diametre , avec des Fuzils , à Canons non marmettez , rayez , ni virolez , non plus qu'à
lunettes.
Les Armes furent chargées en présence
du Commissaire , qui prend garde qu'aucun Chevalier ne charge son arme de
doubles Balles, ou ramées. On continua le
Jeu jusqu'au 8 du courant , que l'Oyseau
fut mis à bas. On proclama le Roy au son
des Tambours , des Fiffres, et par une décharge des Armes de la Compagnie , et
des Boëtes de la Ville.
Ce Chevalier vainqueur m'arrête icy s
son mérite personnel et son adresse à tirer,
demandent une distinction particuliere.
On pourroit dire de lui ce qu'un Auteur
de la vie d'Alexandre rapporte d'un Soldat de l'Armée de ce Prince , qui tiroit
à coup sûr des Fléches , entre les doigts
de la main de ses camarades , sans jamais.
les offenser.
Je me persuade que l'on n'a pas encore
vû dans aucun Jeu de l'Arquebuse du
Royaume un mêmeChevalier 4 fois Roy.
Celui dont je parle, a mis 4 fois l'Oyseau
I. Vol.
â
JUIN 1732. 1247
à bas , son nom est M. Platard , aujourd'hui Maire de Joigny , &c.
le 10 Juin 1732. au sujet du Jeu de l'Atquebuse.
Es Chevaliers du Jeu de l'Arquebuse
Lde laville de Joigny,au nombre de
plus de 50. sans parler des Chevaliers
d'honneur , tirerent le grand Prix , appellé Loyseau, ces Fêtes dernieres, en présence d'un prodigieux nombre de Spec- 1
tateurs , de toutes qualitez, accourus des
Villes et lieux circonvoisins... Il y avoit
I. Vol.
I iiij huit
1245 MERCURE DE FRANCE
huit ans que ce Prix , qui consiste ordinairement en argenterie , n'avoit été tiré.
~ Il fut tiré à la Butte , à 52 toises de distance , sur un rond de 4 pouces de diametre , avec des Fuzils , à Canons non marmettez , rayez , ni virolez , non plus qu'à
lunettes.
Les Armes furent chargées en présence
du Commissaire , qui prend garde qu'aucun Chevalier ne charge son arme de
doubles Balles, ou ramées. On continua le
Jeu jusqu'au 8 du courant , que l'Oyseau
fut mis à bas. On proclama le Roy au son
des Tambours , des Fiffres, et par une décharge des Armes de la Compagnie , et
des Boëtes de la Ville.
Ce Chevalier vainqueur m'arrête icy s
son mérite personnel et son adresse à tirer,
demandent une distinction particuliere.
On pourroit dire de lui ce qu'un Auteur
de la vie d'Alexandre rapporte d'un Soldat de l'Armée de ce Prince , qui tiroit
à coup sûr des Fléches , entre les doigts
de la main de ses camarades , sans jamais.
les offenser.
Je me persuade que l'on n'a pas encore
vû dans aucun Jeu de l'Arquebuse du
Royaume un mêmeChevalier 4 fois Roy.
Celui dont je parle, a mis 4 fois l'Oyseau
I. Vol.
â
JUIN 1732. 1247
à bas , son nom est M. Platard , aujourd'hui Maire de Joigny , &c.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Joigny, le 10 Juin 1732. au sujet du Jeu de l'Arquebuse.
Le 10 juin 1732, à Joigny, plus de 50 Chevaliers du Jeu de l'Arquebuse ont participé à une compétition pour le grand Prix Loyseau, un trophée d'argenterie non attribué depuis huit ans. La compétition s'est tenue à la Butte, à 52 toises de distance, sur une cible de 4 pouces de diamètre, avec des fusils non modifiés. Les armes ont été chargées sous surveillance pour garantir l'équité. La compétition a duré jusqu'au 8 juin, date à laquelle l'oiseau cible a été abattu. La victoire a été proclamée par des tambours, des fifres et une salve d'armes. Le vainqueur, M. Platard, maire de Joigny, a été distingué pour son adresse exceptionnelle, remportant le prix pour la quatrième fois, un exploit rare dans les jeux de l'Arquebuse du royaume. Sa précision a été comparée à celle d'un soldat de l'armée d'Alexandre.
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27
s. p.
AVIS.
Début :
L'ADRESSE generale est à Monsieur MOREAU, Commis au [...]
Mots clefs :
Avis, Adresse, Prix
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
A VIS.
L
'ADRESSE generale eft à
Monfieur MOREAU ,
Commis an
Mercure , vis - à - vis la Comedie FranCoife , à Paris. Ceux qui pour leur commodité voudront remettre leurs Paquets cashetez aux Libraires qui vendent le Mercure, à Paris , peuventfe fervir de cette voye
pour les faire tenir.
Onprie très-inftamment, quand on adreſſe
des Lettres ou Paquets par la Pofte , d'avoir
foin d'en affranchir le Port , comme cela s'eft
toujours pratiqué , afin d'épargner , à nous
-le déplaifir de les rebuter ; & à ceux qui
les envoyent , celui , non-feulement de ne
pas voir paroître leurs Ouvrages , mais
même de les perdre , s'ils n'en ont pas gardé
de copie.
Les Libraires des Provinces & des Pays
Etrangers , ou les Particuliers qui fouhaiteront avoir le Mercure de France de la premiere main , & plus promptement , n'auront
qu'à donner leurs adreffes à M. Moreau
qui aura foin de faire leurs Paquets fans
Perte de temps : de les faire porter fur
T'heure à la Pofte , on anx Meffageries qu'on
lui indiquera.
. PRIX XXX. SOLS.
L
'ADRESSE generale eft à
Monfieur MOREAU ,
Commis an
Mercure , vis - à - vis la Comedie FranCoife , à Paris. Ceux qui pour leur commodité voudront remettre leurs Paquets cashetez aux Libraires qui vendent le Mercure, à Paris , peuventfe fervir de cette voye
pour les faire tenir.
Onprie très-inftamment, quand on adreſſe
des Lettres ou Paquets par la Pofte , d'avoir
foin d'en affranchir le Port , comme cela s'eft
toujours pratiqué , afin d'épargner , à nous
-le déplaifir de les rebuter ; & à ceux qui
les envoyent , celui , non-feulement de ne
pas voir paroître leurs Ouvrages , mais
même de les perdre , s'ils n'en ont pas gardé
de copie.
Les Libraires des Provinces & des Pays
Etrangers , ou les Particuliers qui fouhaiteront avoir le Mercure de France de la premiere main , & plus promptement , n'auront
qu'à donner leurs adreffes à M. Moreau
qui aura foin de faire leurs Paquets fans
Perte de temps : de les faire porter fur
T'heure à la Pofte , on anx Meffageries qu'on
lui indiquera.
. PRIX XXX. SOLS.
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Résumé : AVIS.
Le journal 'Mercure' peut être envoyé via Monsieur Moreau, commis au Mercure, situé vis-à-vis la Comédie Française à Paris. Pour simplifier l'envoi des paquets, les lecteurs peuvent les confier aux libraires parisiens qui vendent le Mercure. Il est conseillé d'affranchir les lettres ou paquets envoyés par la poste afin d'éviter qu'ils ne soient rejetés. Les libraires des provinces et des pays étrangers, ainsi que les particuliers désirant recevoir rapidement le Mercure de France, doivent fournir leurs adresses à Monsieur Moreau. Ce dernier se chargera de préparer et d'envoyer les paquets sans délai, soit par la poste, soit par les messageries indiquées. Le prix du journal est de trente sols.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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28
p. 2206-2208
Discours présentez à l'Academie de Marseille, pour les Prix, &c. [titre d'après la table]
Début :
DISCOURS qui ont été présentez à l'Académie des Belles-Lettres de Marseille, [...]
Mots clefs :
Discours, Académie des Belles-Lettres de Marseille, Prix, Médaille d'or, Poésie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours présentez à l'Academie de Marseille, pour les Prix, &c. [titre d'après la table]
DISCOURS qui ont été présentez à l'Académie des Belles - Lettres de Marseille
pour le Prix de l'année 1732. Brochure in
12. de 63. pag. A Marseille , chezla veuve
Boy.
Un Avertissement , qui est à la tête de
ce Recueil , apprend que M. le Maréchal
Duc de Villars, Protecteur de l'Académie,
vient de fonder sur sa Principaúté de
Martigues en Provence, le Prix annuelde
300 liv.qu'il a bien voulu lui fournir tous
les ans, depuis son Institution, fondation
qui assure à la Ville de Marseille , et à
toute la Province , l'avantage de récompenser le mérite , et aux Muses une source immortelle d'émulation de gloire et de
couronnes.
On apprend aussi dans cette petite Préface que le Prix sera toujours une Médaille d'or de la valeur de 300 liv.mais au lieu
que cette Médaille portoit d'un côté les
Armes de M. le Maréchal , et sur le Revers , la Devise de l'Académie ; elle portera
OCTOBRE. 1732. 2207
tera désormais d'un côté le Buste , et sur
le Revers la Devise de M. de Villars . Le
jour de l'adjudication du Prix , qui étoit
cy-devant fixé au premier Mécredy après
Quasimodo , le sera à l'avenir pour toujours au 25 Aoust , jour de la Fête de S.
Louis ; ce qui ne commencera d'avoir lieu
que l'année prochaine 173 3. par les rai- sons énoncées.
Le Prix sera adjugé à une Piéce de Poësie de 100 Vers au plus,et de 80 au moins,
quisera une Ode , ou un Poëme à rimes
Plattes , dont le sujet sera ; l'Utilité des
Prix Académiques , à l'occasion de la fondation de celui de l'Academie des Belles
-Lettres de Marseille , par M. le Maré
chal de Villars , son Protecteur.
On addressera jusqu'au premier jour de
May inclusivément , les Ouvrages destinez au concours , à M. Chalamont de la
Visclede, Secretaire perpétuel de l'Acadé
mie, rue de l'Evêché , en affranchissant
les Paquets.Les Auteurs ne mettront point
leurs noms , mais une Sentence de l'Ecriture, des Peres ou des Auteurs pròfanes , &c.
L'Auteur qui aura remporté le Prix ,
viendra le recevoir dans la Salle de l'Académie , le jour de la Séance publique, s'il
est à Marseille , sinon il enverra à une
per-
2208 MERCURE DE FRANCE
t
personne domiciliée , le Récepissé de M.
fe Secretaire , à qui les Auteurs auront
eu soin de donner leurs addresses , et
moïennant le Récepissé on delivrera le
Prix à cette personne.
Les Discours imprimez dans cette Brochure , sont au nombre de quatre, et roulent sur ces paroles de Seneque : Neminem
adversa Fortuna comminuit nisi quem secunda decepit.L'adversité n'abat que ceux que
la prosperité avoit aveuglés. Le premier
qui se presente est celui qui, au jugement
de l'Académie , a remporté le prix. Il est
du R. P. Raynaud , de l'Oratoire. Nous
n'entrerons là- dessus dans aucun détail ,
pour nepoint exceder nos bornes ordinaires.Nous ne dirons rien par la même raison
d'une Lettre anonyme , dattée d'Aix, le 3
Juillet 1732. imprimée à Marseille sans
nom d'Imprimeur , et sans aucune marque d'authorisation , intitulée : Réfléxions
critiques sur le Discours qui a remporté le
Prix de l'Académie des Belles Lettres de
Marseille , en l'année 1731. addressées à
M. de*** brochure in 12. de 42 pag.
pour le Prix de l'année 1732. Brochure in
12. de 63. pag. A Marseille , chezla veuve
Boy.
Un Avertissement , qui est à la tête de
ce Recueil , apprend que M. le Maréchal
Duc de Villars, Protecteur de l'Académie,
vient de fonder sur sa Principaúté de
Martigues en Provence, le Prix annuelde
300 liv.qu'il a bien voulu lui fournir tous
les ans, depuis son Institution, fondation
qui assure à la Ville de Marseille , et à
toute la Province , l'avantage de récompenser le mérite , et aux Muses une source immortelle d'émulation de gloire et de
couronnes.
On apprend aussi dans cette petite Préface que le Prix sera toujours une Médaille d'or de la valeur de 300 liv.mais au lieu
que cette Médaille portoit d'un côté les
Armes de M. le Maréchal , et sur le Revers , la Devise de l'Académie ; elle portera
OCTOBRE. 1732. 2207
tera désormais d'un côté le Buste , et sur
le Revers la Devise de M. de Villars . Le
jour de l'adjudication du Prix , qui étoit
cy-devant fixé au premier Mécredy après
Quasimodo , le sera à l'avenir pour toujours au 25 Aoust , jour de la Fête de S.
Louis ; ce qui ne commencera d'avoir lieu
que l'année prochaine 173 3. par les rai- sons énoncées.
Le Prix sera adjugé à une Piéce de Poësie de 100 Vers au plus,et de 80 au moins,
quisera une Ode , ou un Poëme à rimes
Plattes , dont le sujet sera ; l'Utilité des
Prix Académiques , à l'occasion de la fondation de celui de l'Academie des Belles
-Lettres de Marseille , par M. le Maré
chal de Villars , son Protecteur.
On addressera jusqu'au premier jour de
May inclusivément , les Ouvrages destinez au concours , à M. Chalamont de la
Visclede, Secretaire perpétuel de l'Acadé
mie, rue de l'Evêché , en affranchissant
les Paquets.Les Auteurs ne mettront point
leurs noms , mais une Sentence de l'Ecriture, des Peres ou des Auteurs pròfanes , &c.
L'Auteur qui aura remporté le Prix ,
viendra le recevoir dans la Salle de l'Académie , le jour de la Séance publique, s'il
est à Marseille , sinon il enverra à une
per-
2208 MERCURE DE FRANCE
t
personne domiciliée , le Récepissé de M.
fe Secretaire , à qui les Auteurs auront
eu soin de donner leurs addresses , et
moïennant le Récepissé on delivrera le
Prix à cette personne.
Les Discours imprimez dans cette Brochure , sont au nombre de quatre, et roulent sur ces paroles de Seneque : Neminem
adversa Fortuna comminuit nisi quem secunda decepit.L'adversité n'abat que ceux que
la prosperité avoit aveuglés. Le premier
qui se presente est celui qui, au jugement
de l'Académie , a remporté le prix. Il est
du R. P. Raynaud , de l'Oratoire. Nous
n'entrerons là- dessus dans aucun détail ,
pour nepoint exceder nos bornes ordinaires.Nous ne dirons rien par la même raison
d'une Lettre anonyme , dattée d'Aix, le 3
Juillet 1732. imprimée à Marseille sans
nom d'Imprimeur , et sans aucune marque d'authorisation , intitulée : Réfléxions
critiques sur le Discours qui a remporté le
Prix de l'Académie des Belles Lettres de
Marseille , en l'année 1731. addressées à
M. de*** brochure in 12. de 42 pag.
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Résumé : Discours présentez à l'Academie de Marseille, pour les Prix, &c. [titre d'après la table]
Le document décrit le Prix annuel de l'Académie des Belles-Lettres de Marseille pour l'année 1732. Fondé par le Maréchal Duc de Villars, ce prix, doté de 300 livres, récompense une œuvre poétique de 80 à 100 vers sur l'utilité des prix académiques. La récompense est une médaille d'or portant le buste et la devise de M. de Villars. La date de remise du prix est fixée au 25 août, jour de la fête de Saint-Louis, à partir de 1733. Les candidatures doivent être soumises au secrétaire perpétuel, M. Chalamont de la Visclede, avant le 1er mai, anonymement et accompagnées d'une citation. Le lauréat reçoit le prix lors d'une séance publique ou peut envoyer un représentant. La brochure inclut quatre discours sur une citation de Sénèque, le meilleur étant celui du R. P. Raynaud de l'Oratoire. Une lettre anonyme critique a également été publiée à Marseille sans autorisation.
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29
p. 2217
PROGRAMME de l'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux.
Début :
L'Académie ayant été obligée de réserver un des deux Prix de cette année, elle en propose [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, sciences et arts de Bordeaux, Prix, Circulation de la sève dans les plantes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROGRAMME de l'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux.
PROGRAMME de l'Académie Royale
des Belles- Lettres , Sciences et Arts
de Bordeaux.
'Académie ayant été obligée de réserver yn
L'des deux Prix de cette année , elle en propose encore deux aux Sçavans de l'Europe , qui seront distribués le 25 d'Août 1733. Elle destine
un de ces Prix à celui qui expliquera avec le plus
de probabilité le Systême de la Circulation de la
Séve dans les Plantes , ou qui établira le mieux
l'opinion contraire. L'autre est destiné à celui qui
donnera l'explication la plus probable de la Nature de l'Air, et de ses proprietez. Il sera libre d'envoyer les Dissertations en François ou en Latin.
On demande qu'elles soient écrites en caracteres
lisibles , elles ne seront reçûës pour le concours
que jusqu'au premier Mai prochain inclusivement. Au bas des Dissertations il y aura une Sentence , & l'Auteur mettra dans un billet séparé et cacheté la même Sentence avec son nom et son
adresse. Les paquets seront affranchis et adressez
à M. Sarrau , Secretaire de l'Académie , ruë de
Gourgues , ou au sieur Brun , Imprimeur de l'Académie , ruë S. Jâmes. M. l'Abbé de la Quintine
est l'Auteur de la Dissertation sur le Magnetisme
des corps qui a remporté un des deux Prix pro- posez pour l'année 1732.
A Bordeaux , ce 25. Août
des Belles- Lettres , Sciences et Arts
de Bordeaux.
'Académie ayant été obligée de réserver yn
L'des deux Prix de cette année , elle en propose encore deux aux Sçavans de l'Europe , qui seront distribués le 25 d'Août 1733. Elle destine
un de ces Prix à celui qui expliquera avec le plus
de probabilité le Systême de la Circulation de la
Séve dans les Plantes , ou qui établira le mieux
l'opinion contraire. L'autre est destiné à celui qui
donnera l'explication la plus probable de la Nature de l'Air, et de ses proprietez. Il sera libre d'envoyer les Dissertations en François ou en Latin.
On demande qu'elles soient écrites en caracteres
lisibles , elles ne seront reçûës pour le concours
que jusqu'au premier Mai prochain inclusivement. Au bas des Dissertations il y aura une Sentence , & l'Auteur mettra dans un billet séparé et cacheté la même Sentence avec son nom et son
adresse. Les paquets seront affranchis et adressez
à M. Sarrau , Secretaire de l'Académie , ruë de
Gourgues , ou au sieur Brun , Imprimeur de l'Académie , ruë S. Jâmes. M. l'Abbé de la Quintine
est l'Auteur de la Dissertation sur le Magnetisme
des corps qui a remporté un des deux Prix pro- posez pour l'année 1732.
A Bordeaux , ce 25. Août
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Résumé : PROGRAMME de l'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux.
L'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux a annoncé deux prix pour l'année 1733, à remettre le 25 août. Le premier prix concerne l'explication la plus probable du système de la circulation de la sève dans les plantes ou l'établissement de l'opinion contraire. Le second prix récompense l'explication la plus probable de la nature de l'air et de ses propriétés. Les dissertations, rédigées en français ou en latin, doivent être soumises avant le 1er mai 1733. Chaque dissertation doit inclure une sentence en bas de page, et l'auteur doit envoyer une copie de cette sentence avec son nom et son adresse dans un billet séparé et cacheté. Les paquets doivent être adressés à M. Sarrau, secrétaire de l'Académie, ou au sieur Brun, imprimeur de l'Académie. L'Abbé de la Quintine a remporté un des deux prix proposés pour l'année 1732 avec sa dissertation sur le magnétisme des corps.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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30
p. 2639-2644
PRIX de la Societé des Arts.
Début :
Son Altesse Serenissime Monseigneur LE COMTE DE CLERMONT, Protecteur de la SOCIETÉ [...]
Mots clefs :
Société des arts, Prix, Sujets, Médailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX de la Societé des Arts.
PRIX de la Societé des Arts.
On Altesse Serenissime Monseigneur LE COM SonAl CLERMONT , Protecteur de la SocrEr
DES ARTS , ayant bien voulu accorder des fonds
à cette Compagnie pour qu'elle distribue deux
Prix tous les ans , chaque Prix sera une Médaille
d'or de 30c. liv. et toutes personnes , excepté les
Associez qui doivent être Juges , pourront aspirer à ces Prix. Les deux prémiers se distribueront
à l'Assemblée publique d'après la S. Martin de l'année 1733.
Comme la Societé se fait une loi de ne choisir
pour les sujets des Prix que des questions qui ayent rapport aux Arts , et que la solution des
problêmes de cette nature dépend souvent moins
de la simple théorie , que d'une longue suite d'experiences , elle proposera chaque année un plus
grand nombre de questions qu'elle n'aura de Prix donner l'année suivante ; par ce moyen plus
d'Auteurs seront excitez à travailler : ceux qui
s'attacheront aux matieres , sur lesquelles il n'appartient qu'à l'experience de donner des décisions,
auront tout le temps nécessaire pour la consulter;
et la Societé recevra des éclaircissemens dont elle
seroit privée, si elle exigeoit qu'on les lui donnât
dans un terme prescrit. Elle propose donc cette
année cinq Sujets , et elle en proposera chacune
des années suivantes autant de nouveaux qu'elle
aura distribué de Prix dans l'année.
Sur la Charruë.
Il n'est pas douteux que les diverses qualitez
des terres , la differente disposition de leurs plans,
er les diverses especes d'animaux qu'on est obligé
I. Vol, F d'eme
2640 MERCURE DE FRANCE
d'employer pour le labourage , n'exigent des dif
ferences dans la forme , les proportions , et le
nombre des pieces dont les Charrues sont composées. Cependant les Ouvriers qui les construisent , suivent plutôt une pratique aveugle qu'aucun principe certain et les Laboureurs rencontrent par là plusieurs difficultez , qui peut- être seroient aisées à vaincre , si les uns et les autres connoissoient mieux les raisons de suivre diffcrens usages selon les lieux differens. On demande
quelle est la meilleure construction de Charrue
tant par rapport aux diverses qualitez des terres
que par rapport à la differente disposition de leurs
lans.
Sur le Moulin.
J
Plusieurs personnes habiles se sont appliquées
avec succès à perfectionner cette Machine. Le
Moulin à vent semble même être porté à sa plus
grande perfection. Il n'en est pas ainsi des Moulins à eau , on peut les rendre plus parfaits qu'ils
ne sont , à plusieurs égards , sur- tout en déterminant plus précisément de quelle maniere ils
doivent être construits ; une certaine quantité.
d'eau soutenue à telle hauteur qu'on voudia supposer étant donnée , la Societé desireroit qu'on
ajoûtât à une Machine si utile quelque nouvelle
perfection , et elle exhorte les personnes qui travailleront sur cette matiere à chercher principalement les moyens de tirer des differens cours
d'eau le meilleur parti qu'il est possible.
Sur les Semences.
Les Livres d'Agriculture sont remplis de d
verses recettes de préparationsdestinées à féconder les Semences , et souvent en rejettant trop lé.
>
I. Vol.
germent
DECEMBRE. 1732. 2647
gerement tout ce qui porte l'air de secret , il peut
arriver qu'on se prive de quelque pratique utile.
L'un des Prix est réservé àl'Auteur du Mémoire,
dans lequel ces differentes préparations employées
pour féconder les Semences, seront discutées de
la maniere la plus satisfaisante.
Sur le Mercure.
Tous les Artisans qui employent du vif- argen
dans leurs ouvrages, éprouvent ordinairement des
coliques violentes , des tremblemens , des paraly- .
sies , et d'autres maladies, Les Doreurs en or
moulu , ou amalgamé avec le Mercure sont par- ticulierement exposez àces accidens. On propose
un Prix à l'Auteur du Mémoire , qui contiendra
quelque nouveau moyen de les prévenir ou de les diminuer , soit par la préparation du vif- argent,
soit par la maniere de l'employer , ou par quel, "
que préservatif.
Sur le Ressort du Balancier des Montres.
C'est un accident ordinaire aux Métaux que de se dilater dans la chaleur , et de se contracter
dans le froid . Par cette raison le Ressort que l'on
met au Balancier des Montres , et qui doit concourir à la justesse , y devient nuisible. La Socie- té demande si l'on ne pourroit pas , soit par le
choix de la matiere , soit par la maniere de la
travailler , soit enfin par la forme donnée au
Ressort , ou par quelques autres moyens rendre
ces Ressorts moins susceptibles des impressions.
de l'air , ou du moins rendre les variations de cer
Ressort moins contraires à la régularité des
Montres.
Quoique la Societé destine principalement ses,
Prix aux Auteurs qui travailleront sur les Sujets
I. Vol. Fij qu'elle
2642 MERCURE DE FRANCE
qu'elle aura proposez , cependant lorsqu'on lui
présentera quelques ouvrages qui seront sur d'autres matieres , mais qui contiendront quelques
découvertes d'une utilité considerable pour les
Arts , les Auteurs de ces Ouvrages pourront prétendre aux Prix : elle ne donnera la préference
aux Memoires sur les questions proposées que
dans le cas où les autres ne leur seroient supe
rieurs à nul égard.
Lorsque le nombre des Ouvrages dignes des Prix , excedera celui des Prix , les deux Médailles
de l'année , seront données aux deux Auteurs qui auront le mieux réussi , ou si tous ont réussi
également , à ceux qui auront choisi les sujets
dont l'utilité sera le plus generalement reconnue.
Les autres concourront de nouveau l'année suivante.
Si quelque Auteur ayant choisi un Sujet est
prévenu par un autre , et qu'on adjuge le Prix
au second avant que le premier ait envoyé son
Memoire , celui-cy ne perdra point l'espoir d'obtenir un Prix , pourvû qu'il propose des vûës
nouvelles et superieures à celles que l'autre aura données.
Les personnes qui voudront concourir pour le Prix la Societé doit donner dans son As- que semblée publique d'après la S. Martin de l'année
1733. seront tenues d'envoyer leurs Ouvrages
dans le cours du mois de Juin , les Etrangers ,
même ceux qui sont Membres de la Compagnie,
ayant droit aux Prix : on avertit les Sçavans qui
voudront travailler , d'écrire ou de faire traduire
en François ou en Latin , les Memoires qu'ils
envoyeront.
Une des conditions pour que les Ouvrages con
Courent c'est que les Auteurs ne se fassent pas ,
I. Vols connoître
DECEMBRE. 1732: 2643
connoître avant que le Prix soit adjugé ; on re- commande à chacun d'eux de mettre à la fin de
son Memoire une maxime ou quelque passage
d'un Ecrivain. Ceux qui seront à Paris , ou qui
auront dans cette Ville quelqu'un de confiance ,
pourront envoyer leurs Ouvrages à la Societé,
tous les jours qu'elle s'assemble. Elle tient ses
Séances chez S. A. S. M. LE COMTE DE CLERMONT , au Palais du petit Luxembourg , le Di-,
manche et le Jeudi de chaque Semaine , depuis
quatre heures du soir jusqu'à six. Le Secretaire
marquera sur les Registres de la Compagnie la
date de la reception de chaque Memoire , la maxime jointe au Memoire et les mots par lesquels il commencera ; et l'on délivrera au Porteur un
Extrait des Registres. Ceux qui ne seront pas
à portée de se servir de la voye que nous venons
d'indiquer , pourront prendre celle de la Poste.
M. LE COMTE DE CLERMONT permet qu'on
adresse en son Palais , à Paris , tous les Paquets
destinez à la Societé. Les Paquets envoyez de la
sorte doivent avoir pour suscription : A Messieurs
de la Société des Arts , au petit Luxembourg ,
à Paris.
Aussi- tôt qu'un Prix sera adjugé , la Societé
avertira le Public dans les differens Journaux de
France et dans les Gazettes , qu'un Memoire ,
commençant par tels mots , portant telle maxime, et ayant telle matiere pour sujet, a remporté l'un des Prix. L'Auteur alors fera ses diligences
pour se faire connoître , et dans l'Assemblée destinée pour donner le Prix qu'il aura obtenu , il
recevra la Médaille , ou la fera recevoir par quel- qu'un chargé de sa Procuration ; dans la même
Assemblée on lira le Memoire , et la Societé le
fera imprimer dans ses Recueils ; elle compte S. I. Vol. Fi même
2644 MERCURE DE FRANCE
même d'y faire imprimer les Ouvrages , qui n'é
tant pas jugez dignes des Prix , paroîtront cependant meriter de voir le jour
On Altesse Serenissime Monseigneur LE COM SonAl CLERMONT , Protecteur de la SocrEr
DES ARTS , ayant bien voulu accorder des fonds
à cette Compagnie pour qu'elle distribue deux
Prix tous les ans , chaque Prix sera une Médaille
d'or de 30c. liv. et toutes personnes , excepté les
Associez qui doivent être Juges , pourront aspirer à ces Prix. Les deux prémiers se distribueront
à l'Assemblée publique d'après la S. Martin de l'année 1733.
Comme la Societé se fait une loi de ne choisir
pour les sujets des Prix que des questions qui ayent rapport aux Arts , et que la solution des
problêmes de cette nature dépend souvent moins
de la simple théorie , que d'une longue suite d'experiences , elle proposera chaque année un plus
grand nombre de questions qu'elle n'aura de Prix donner l'année suivante ; par ce moyen plus
d'Auteurs seront excitez à travailler : ceux qui
s'attacheront aux matieres , sur lesquelles il n'appartient qu'à l'experience de donner des décisions,
auront tout le temps nécessaire pour la consulter;
et la Societé recevra des éclaircissemens dont elle
seroit privée, si elle exigeoit qu'on les lui donnât
dans un terme prescrit. Elle propose donc cette
année cinq Sujets , et elle en proposera chacune
des années suivantes autant de nouveaux qu'elle
aura distribué de Prix dans l'année.
Sur la Charruë.
Il n'est pas douteux que les diverses qualitez
des terres , la differente disposition de leurs plans,
er les diverses especes d'animaux qu'on est obligé
I. Vol, F d'eme
2640 MERCURE DE FRANCE
d'employer pour le labourage , n'exigent des dif
ferences dans la forme , les proportions , et le
nombre des pieces dont les Charrues sont composées. Cependant les Ouvriers qui les construisent , suivent plutôt une pratique aveugle qu'aucun principe certain et les Laboureurs rencontrent par là plusieurs difficultez , qui peut- être seroient aisées à vaincre , si les uns et les autres connoissoient mieux les raisons de suivre diffcrens usages selon les lieux differens. On demande
quelle est la meilleure construction de Charrue
tant par rapport aux diverses qualitez des terres
que par rapport à la differente disposition de leurs
lans.
Sur le Moulin.
J
Plusieurs personnes habiles se sont appliquées
avec succès à perfectionner cette Machine. Le
Moulin à vent semble même être porté à sa plus
grande perfection. Il n'en est pas ainsi des Moulins à eau , on peut les rendre plus parfaits qu'ils
ne sont , à plusieurs égards , sur- tout en déterminant plus précisément de quelle maniere ils
doivent être construits ; une certaine quantité.
d'eau soutenue à telle hauteur qu'on voudia supposer étant donnée , la Societé desireroit qu'on
ajoûtât à une Machine si utile quelque nouvelle
perfection , et elle exhorte les personnes qui travailleront sur cette matiere à chercher principalement les moyens de tirer des differens cours
d'eau le meilleur parti qu'il est possible.
Sur les Semences.
Les Livres d'Agriculture sont remplis de d
verses recettes de préparationsdestinées à féconder les Semences , et souvent en rejettant trop lé.
>
I. Vol.
germent
DECEMBRE. 1732. 2647
gerement tout ce qui porte l'air de secret , il peut
arriver qu'on se prive de quelque pratique utile.
L'un des Prix est réservé àl'Auteur du Mémoire,
dans lequel ces differentes préparations employées
pour féconder les Semences, seront discutées de
la maniere la plus satisfaisante.
Sur le Mercure.
Tous les Artisans qui employent du vif- argen
dans leurs ouvrages, éprouvent ordinairement des
coliques violentes , des tremblemens , des paraly- .
sies , et d'autres maladies, Les Doreurs en or
moulu , ou amalgamé avec le Mercure sont par- ticulierement exposez àces accidens. On propose
un Prix à l'Auteur du Mémoire , qui contiendra
quelque nouveau moyen de les prévenir ou de les diminuer , soit par la préparation du vif- argent,
soit par la maniere de l'employer , ou par quel, "
que préservatif.
Sur le Ressort du Balancier des Montres.
C'est un accident ordinaire aux Métaux que de se dilater dans la chaleur , et de se contracter
dans le froid . Par cette raison le Ressort que l'on
met au Balancier des Montres , et qui doit concourir à la justesse , y devient nuisible. La Socie- té demande si l'on ne pourroit pas , soit par le
choix de la matiere , soit par la maniere de la
travailler , soit enfin par la forme donnée au
Ressort , ou par quelques autres moyens rendre
ces Ressorts moins susceptibles des impressions.
de l'air , ou du moins rendre les variations de cer
Ressort moins contraires à la régularité des
Montres.
Quoique la Societé destine principalement ses,
Prix aux Auteurs qui travailleront sur les Sujets
I. Vol. Fij qu'elle
2642 MERCURE DE FRANCE
qu'elle aura proposez , cependant lorsqu'on lui
présentera quelques ouvrages qui seront sur d'autres matieres , mais qui contiendront quelques
découvertes d'une utilité considerable pour les
Arts , les Auteurs de ces Ouvrages pourront prétendre aux Prix : elle ne donnera la préference
aux Memoires sur les questions proposées que
dans le cas où les autres ne leur seroient supe
rieurs à nul égard.
Lorsque le nombre des Ouvrages dignes des Prix , excedera celui des Prix , les deux Médailles
de l'année , seront données aux deux Auteurs qui auront le mieux réussi , ou si tous ont réussi
également , à ceux qui auront choisi les sujets
dont l'utilité sera le plus generalement reconnue.
Les autres concourront de nouveau l'année suivante.
Si quelque Auteur ayant choisi un Sujet est
prévenu par un autre , et qu'on adjuge le Prix
au second avant que le premier ait envoyé son
Memoire , celui-cy ne perdra point l'espoir d'obtenir un Prix , pourvû qu'il propose des vûës
nouvelles et superieures à celles que l'autre aura données.
Les personnes qui voudront concourir pour le Prix la Societé doit donner dans son As- que semblée publique d'après la S. Martin de l'année
1733. seront tenues d'envoyer leurs Ouvrages
dans le cours du mois de Juin , les Etrangers ,
même ceux qui sont Membres de la Compagnie,
ayant droit aux Prix : on avertit les Sçavans qui
voudront travailler , d'écrire ou de faire traduire
en François ou en Latin , les Memoires qu'ils
envoyeront.
Une des conditions pour que les Ouvrages con
Courent c'est que les Auteurs ne se fassent pas ,
I. Vols connoître
DECEMBRE. 1732: 2643
connoître avant que le Prix soit adjugé ; on re- commande à chacun d'eux de mettre à la fin de
son Memoire une maxime ou quelque passage
d'un Ecrivain. Ceux qui seront à Paris , ou qui
auront dans cette Ville quelqu'un de confiance ,
pourront envoyer leurs Ouvrages à la Societé,
tous les jours qu'elle s'assemble. Elle tient ses
Séances chez S. A. S. M. LE COMTE DE CLERMONT , au Palais du petit Luxembourg , le Di-,
manche et le Jeudi de chaque Semaine , depuis
quatre heures du soir jusqu'à six. Le Secretaire
marquera sur les Registres de la Compagnie la
date de la reception de chaque Memoire , la maxime jointe au Memoire et les mots par lesquels il commencera ; et l'on délivrera au Porteur un
Extrait des Registres. Ceux qui ne seront pas
à portée de se servir de la voye que nous venons
d'indiquer , pourront prendre celle de la Poste.
M. LE COMTE DE CLERMONT permet qu'on
adresse en son Palais , à Paris , tous les Paquets
destinez à la Societé. Les Paquets envoyez de la
sorte doivent avoir pour suscription : A Messieurs
de la Société des Arts , au petit Luxembourg ,
à Paris.
Aussi- tôt qu'un Prix sera adjugé , la Societé
avertira le Public dans les differens Journaux de
France et dans les Gazettes , qu'un Memoire ,
commençant par tels mots , portant telle maxime, et ayant telle matiere pour sujet, a remporté l'un des Prix. L'Auteur alors fera ses diligences
pour se faire connoître , et dans l'Assemblée destinée pour donner le Prix qu'il aura obtenu , il
recevra la Médaille , ou la fera recevoir par quel- qu'un chargé de sa Procuration ; dans la même
Assemblée on lira le Memoire , et la Societé le
fera imprimer dans ses Recueils ; elle compte S. I. Vol. Fi même
2644 MERCURE DE FRANCE
même d'y faire imprimer les Ouvrages , qui n'é
tant pas jugez dignes des Prix , paroîtront cependant meriter de voir le jour
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Résumé : PRIX de la Societé des Arts.
La Société des Arts, sous la protection de Monseigneur le Comte de Clermont, a annoncé la création de deux prix annuels. Chaque prix consiste en une médaille d'or d'une valeur de 30 livres, accessible à toute personne à l'exception des juges associés. Les prix seront décernés lors de l'assemblée publique suivant la Saint-Martin de l'année 1733. Pour encourager un plus grand nombre d'auteurs et permettre des recherches approfondies, la Société propose chaque année plus de sujets que de prix à distribuer. Pour cette année, cinq sujets sont proposés : 1. **Sur la Charruë** : Recherche sur la meilleure construction de charrue adaptée aux différentes qualités des terres et à leur disposition. 2. **Sur le Moulin** : Amélioration des moulins à eau pour optimiser l'utilisation des cours d'eau. 3. **Sur les Semences** : Discussion sur les différentes préparations pour féconder les semences. 4. **Sur le Mercure** : Prévention des maladies causées par l'utilisation du mercure dans les travaux artisanaux. 5. **Sur le Ressort du Balancier des Montres** : Réduction des effets de la température sur les ressorts des montres. Les auteurs peuvent également soumettre des ouvrages sur d'autres sujets utiles pour les arts. Les médailles seront attribuées aux meilleurs mémoires ou à ceux traitant des sujets les plus utiles. Les auteurs doivent soumettre leurs travaux avant la fin du mois de juin et rester anonymes jusqu'à l'attribution du prix. Les mémoires seront lus et imprimés lors de l'assemblée publique. Le texte mentionne également que certaines œuvres, bien qu'elles ne soient pas jugées dignes des Prix, méritent néanmoins d'être publiées, soulignant ainsi la valeur potentielle de ces travaux, malgré leur non-sélection pour un prix.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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31
p. 124-125
PRIX proposé par l'Académie de Chirurgie pour l'année 1733.
Début :
L'Académie de Chirurgie, établie à Paris sous la protection du Roy, desirant [...]
Mots clefs :
Académie de chirurgie, Prix, Médaille, Tentes, Dilatants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Académie de Chirurgie pour l'année 1733.
PRIX proposiparPflcadëmie de Chirmgid
pour Panne} 175 3. "
L’Académie de Chirurgie, établie ï
Paris sous la protection du Roy , de
q sirant contribuer aux progrès de. cet Art,
et â Futilité ublique, repose pour sujet
du ‘Priîc de l'année milpsept cent trente;
U015 , a uestion suivante:
Q5215 20m, selon Je: dzflèrzfl: m: , le!
avantages et les irzconvmien: de l'usage de:
72mm et autre: dilatam. ' '
Ceux qui ‘trfgxvaillerlontjaour le Prix,’
sont invitez a onder eurs raisonnemens
sur des faits de prariquechoisis- et bien
averez ; on les prie d’écrire en François
ou en Latin , autant qu’il se pourra, et
d'avoir attention que leurs Ecrits soient
fort lisibles. . ‘N
Ils mettront à leur Mémoire une mare
que distinctive , comme Sentence, Deà
vise, Paraphe ou Signature; et cette mat.
que sera couvs rre.d’un papier blanc collé
ou cacheté , qui ne sera levé qu’en cas que
la Piece air remporté le Prix. ’
Ils adresseronr leurs Ouvrages francs
duper: , à M. Motafld , Secreraire de PA-c
académie de Chirurgie à Paris, ou les lui
feront remettre entre les mains.
L"?
J A N V I E ‘R. 173;. 12j
. ‘Les Çhirurgiens de tous Pays seront
ladmis à concourir pour le Prix ;- on n’a;
excepte que les Membres de I’Académie.
Le Prix est une Médaille d’or de la va.
leur de deux cent livres, qui sera don
îiée à celui, quihau jugement de l’Acag
demie, aura fait le meilleur Mémoire sur
la. question proposée. '
La .Médaille sera délivrée à l’Auteur
mëine , qui se‘ fera connoître ou au Por
teur d’une Procuration de sa part; l'un
ou l'autre représentant la marque dÎstinC-_
«tive , avec une copie nette du Mémoire.
Les Ouvrages ne seront reçûsque jusé
ques au dernier jour de l'année 173;. in
çlusivement. ' A
Lflflcadémie à son Assemblée publique
de i734. qui se tiendra le Mardi d’aprês
la ‘Trinité , prociamera la Piece qui. aura.
_mcrité le Prix.
pour Panne} 175 3. "
L’Académie de Chirurgie, établie ï
Paris sous la protection du Roy , de
q sirant contribuer aux progrès de. cet Art,
et â Futilité ublique, repose pour sujet
du ‘Priîc de l'année milpsept cent trente;
U015 , a uestion suivante:
Q5215 20m, selon Je: dzflèrzfl: m: , le!
avantages et les irzconvmien: de l'usage de:
72mm et autre: dilatam. ' '
Ceux qui ‘trfgxvaillerlontjaour le Prix,’
sont invitez a onder eurs raisonnemens
sur des faits de prariquechoisis- et bien
averez ; on les prie d’écrire en François
ou en Latin , autant qu’il se pourra, et
d'avoir attention que leurs Ecrits soient
fort lisibles. . ‘N
Ils mettront à leur Mémoire une mare
que distinctive , comme Sentence, Deà
vise, Paraphe ou Signature; et cette mat.
que sera couvs rre.d’un papier blanc collé
ou cacheté , qui ne sera levé qu’en cas que
la Piece air remporté le Prix. ’
Ils adresseronr leurs Ouvrages francs
duper: , à M. Motafld , Secreraire de PA-c
académie de Chirurgie à Paris, ou les lui
feront remettre entre les mains.
L"?
J A N V I E ‘R. 173;. 12j
. ‘Les Çhirurgiens de tous Pays seront
ladmis à concourir pour le Prix ;- on n’a;
excepte que les Membres de I’Académie.
Le Prix est une Médaille d’or de la va.
leur de deux cent livres, qui sera don
îiée à celui, quihau jugement de l’Acag
demie, aura fait le meilleur Mémoire sur
la. question proposée. '
La .Médaille sera délivrée à l’Auteur
mëine , qui se‘ fera connoître ou au Por
teur d’une Procuration de sa part; l'un
ou l'autre représentant la marque dÎstinC-_
«tive , avec une copie nette du Mémoire.
Les Ouvrages ne seront reçûsque jusé
ques au dernier jour de l'année 173;. in
çlusivement. ' A
Lflflcadémie à son Assemblée publique
de i734. qui se tiendra le Mardi d’aprês
la ‘Trinité , prociamera la Piece qui. aura.
_mcrité le Prix.
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Résumé : PRIX proposé par l'Académie de Chirurgie pour l'année 1733.
L'Académie de Chirurgie de Paris, sous la protection royale, a organisé un concours pour l'année 1733. Le sujet porte sur l'évaluation des avantages et des inconvénients de l'usage des sondes et dilatateurs en chirurgie. Les participants doivent soumettre des mémoires en français ou en latin, basés sur des faits de pratique bien choisis. Chaque mémoire doit comporter une marque distinctive cachée sous un papier blanc collé ou cacheté. Les mémoires doivent être envoyés à M. Motafld, secrétaire de l'Académie, avant le 31 décembre 1733. Le prix est une médaille d'or valant deux cents livres, attribuée à l'auteur du meilleur mémoire. Les chirurgiens de tous pays peuvent concourir, sauf les membres de l'Académie. La médaille sera remise à l'auteur ou à son représentant lors de l'assemblée publique de 1734, le mardi suivant la Trinité.
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32
p. 172-173
Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
Début :
L'Académie de Marseille avertit le public que le 25 Août, jour et Fête de [...]
Mots clefs :
Académie de Marseille, Maréchal de Villars, Prix, Ode, Utilité des prix académiques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
'Académie de Marseille avertit le
pu-
Lblic que le 25. Août , jour et Fête de
S. Louis , de la présente année 1733 , elle
adjugera le prix que M. le Maréchal de
Villars , son Protecteur, vient de fonder ,
à une Piece de Poësie de rio Vers au plus ,
et de 80 au moins , qui sera une Ode, ou
un Poëme à Rimes plattes , dont le sujet
sera l'Utilité des Prix Académiques à l'occasion
de la fondation de celui de l'Aca
démie <
JANVIER. 17337 173
démie des Belles Lettres de Marseille.
On addressera les Ouvrages destinez
au Concours , à M. de Chalamont de la
Visclede , Secretaire perpetuel de l'Açadémie
des Belles Lettres de Marseille , ruë
de l'Evêché ; on affranchira les Paquets à
la Poste ; ils ne seront reçûs que jusqu'au
1 May inclusivement ; les Auteurs ne
mettront point leurs noms au bas de
leurs Ouvrages , mais une Sentence de
l'Ecriture , des Peres ou des Auteurs prophanes
, et ne se feront connoître en aucune
façon , jusqu'au jour de la décision
parce que si cela arrivoit par leur faute ,
ils seroient exclus du concours.
En envoyant les Ouvrages , il faut.
marquer une adresse , à laquelle M. le Secretaire
envoyera son Récepissé , et l'Auteur
de l'Ouvrage Couronné n'aura qu'à
representer le Récepissé ou le faire res
présenter , moyennant quoi le Prix sera
remis.
pu-
Lblic que le 25. Août , jour et Fête de
S. Louis , de la présente année 1733 , elle
adjugera le prix que M. le Maréchal de
Villars , son Protecteur, vient de fonder ,
à une Piece de Poësie de rio Vers au plus ,
et de 80 au moins , qui sera une Ode, ou
un Poëme à Rimes plattes , dont le sujet
sera l'Utilité des Prix Académiques à l'occasion
de la fondation de celui de l'Aca
démie <
JANVIER. 17337 173
démie des Belles Lettres de Marseille.
On addressera les Ouvrages destinez
au Concours , à M. de Chalamont de la
Visclede , Secretaire perpetuel de l'Açadémie
des Belles Lettres de Marseille , ruë
de l'Evêché ; on affranchira les Paquets à
la Poste ; ils ne seront reçûs que jusqu'au
1 May inclusivement ; les Auteurs ne
mettront point leurs noms au bas de
leurs Ouvrages , mais une Sentence de
l'Ecriture , des Peres ou des Auteurs prophanes
, et ne se feront connoître en aucune
façon , jusqu'au jour de la décision
parce que si cela arrivoit par leur faute ,
ils seroient exclus du concours.
En envoyant les Ouvrages , il faut.
marquer une adresse , à laquelle M. le Secretaire
envoyera son Récepissé , et l'Auteur
de l'Ouvrage Couronné n'aura qu'à
representer le Récepissé ou le faire res
présenter , moyennant quoi le Prix sera
remis.
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Résumé : Prix de l'Académie de Marseille, [titre d'après la table]
L'Académie de Marseille a annoncé l'attribution d'un prix le 25 août 1733, à l'occasion de la fête de Saint Louis. Ce prix, créé par le Maréchal de Villars, récompense une œuvre poétique composée de 10 à 80 vers. L'œuvre doit être une ode ou un poème en rimes plates, traitant de l'utilité des prix académiques lors de la fondation du prix de l'Académie des Belles Lettres de Marseille. Les soumissions doivent être envoyées à M. de Chalamont de la Visclede, secrétaire perpétuel de l'Académie, au plus tard le 1er mai 1733. Les auteurs ne doivent pas signer leurs œuvres mais inclure une sentence tirée de l'Écriture, des Pères de l'Église ou des auteurs profanes. Ils doivent également fournir une adresse pour recevoir un récépissé, nécessaire pour la remise du prix. Les auteurs ne doivent pas se révéler avant la décision finale, sous peine d'exclusion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 762-763
Assemblées publiques des Académies des Belles-Lettres et des Sciences, [titre d'après la table]
Début :
Le 12. Mars 1733. M. l'Evêque de Vence fut reçû dans l'Académie Françoise, à la place de [...]
Mots clefs :
Prix, Académie française, Académie royale des belles-lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Assemblées publiques des Académies des Belles-Lettres et des Sciences, [titre d'après la table]
Le 12. Mars 1733. M. l'Evêque de Vence fut
reçû dans l'Académie Françoise , à la place de
feu M. le Duc de Coaslin , Evêque de Metz. Il fit
un Discours de remerciement , auquel M. Danchet
, Chancelier de l'Académie , répondit , et ils
parlerent l'un et l'autre avec beaucoup d'éloquence.
L'Académie Françoise a fait sçavoir au Public
que le 25. jour d'Août prochain 1733. elle donñera
le Prix d'Eloquence , fondé par M. de Balzac.
Le sujet sera , De la moderation dans la dispute
; selon ces paroles de l'Ecriture Sainte : Responsio
mollis frangit iram. Cap. 15. vers. 1 .
Le même jour elle donnera le Prix de Poësie ,
fondé par M. de Clermont de Tonnerre. Le Sujet
sera: Les progrès de la Sculpture sous le Regne de
LOUIS LE GRAND. Celui qui remportera
le Prix de Prose de cette année 1733. recevra
deux Médailles d'or au lieu d'une , parce que l'Académie
n'a point encore donné le Prix de Prose
en 1731.
Le Mardi 14. d'Avril , l'Académie Royale des
Belles Lettres tint son Assemblée publique.
-
M.
A
1733• 763
M. le Cardinal de Polignac y présida. D'abord
M. de Boze , Secretaire perpetuel , fit la lecture
d'un Programme , dont voicy la teneur :
reçû dans l'Académie Françoise , à la place de
feu M. le Duc de Coaslin , Evêque de Metz. Il fit
un Discours de remerciement , auquel M. Danchet
, Chancelier de l'Académie , répondit , et ils
parlerent l'un et l'autre avec beaucoup d'éloquence.
L'Académie Françoise a fait sçavoir au Public
que le 25. jour d'Août prochain 1733. elle donñera
le Prix d'Eloquence , fondé par M. de Balzac.
Le sujet sera , De la moderation dans la dispute
; selon ces paroles de l'Ecriture Sainte : Responsio
mollis frangit iram. Cap. 15. vers. 1 .
Le même jour elle donnera le Prix de Poësie ,
fondé par M. de Clermont de Tonnerre. Le Sujet
sera: Les progrès de la Sculpture sous le Regne de
LOUIS LE GRAND. Celui qui remportera
le Prix de Prose de cette année 1733. recevra
deux Médailles d'or au lieu d'une , parce que l'Académie
n'a point encore donné le Prix de Prose
en 1731.
Le Mardi 14. d'Avril , l'Académie Royale des
Belles Lettres tint son Assemblée publique.
-
M.
A
1733• 763
M. le Cardinal de Polignac y présida. D'abord
M. de Boze , Secretaire perpetuel , fit la lecture
d'un Programme , dont voicy la teneur :
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Résumé : Assemblées publiques des Académies des Belles-Lettres et des Sciences, [titre d'après la table]
Le 12 mars 1733, l'évêque de Vence fut accueilli à l'Académie Française, succédant au duc de Coaslin, évêque de Metz. Il prononça un discours de remerciement, auquel M. Danchet, chancelier de l'Académie, répondit avec éloquence. L'Académie annonça que le 25 août 1733, elle attribuerait le Prix d'Éloquence, fondé par M. de Balzac, sur le sujet 'De la modération dans la dispute', tiré de l'Écriture Sainte. Le même jour, elle décernerait le Prix de Poésie, fondé par M. de Clermont de Tonnerre, sur le thème 'Les progrès de la Sculpture sous le règne de Louis le Grand'. Le lauréat du Prix de Prose 1733 recevrait deux médailles d'or au lieu d'une, car le prix de 1731 n'avait pas été attribué. Le 14 avril 1733, l'Académie Royale des Belles Lettres tint son assemblée publique, présidée par le cardinal de Polignac. M. de Boze, secrétaire perpétuel, lut un programme lors de cette assemblée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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34
p. 763-764
PRIX LITTERAIRE, fondé dans l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, par M. Durey de Noinville, Maître des Requêtes Ordinaires, Président au Grand-Conseil, et Membre de cette Académie.
Début :
L'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres distribuera tous les ans, à commencer [...]
Mots clefs :
Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Prix, Durey de Noinville
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texteReconnaissance textuelle : PRIX LITTERAIRE, fondé dans l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, par M. Durey de Noinville, Maître des Requêtes Ordinaires, Président au Grand-Conseil, et Membre de cette Académie.
PRIX LITTERAIRE , fondé
dans l'Académie Royale des Inscriptions
et Belles - Lettres , par M. Durey de
Noinville , Maître des Requêtes Ordinaires
, Président au Grand- Conseil , et
Membre de cette Académie.
L'Aca
'Académie Royale des Inscriptions et Belles-
Lettres distribuera tous les ans, à commencer
à Pâques prochain , une Médaille d'or de la valeur
de quatre cent livres , à l'Auteur qui aura le
mieux traité le Sujet d'Histoire ou de Littérature
qu'elle aura indiqué.
Toutes personnes , de quelque Pays et condition
qu'elles soient , excepté celles qui composent
ladite Académie , seront admises à concourir
pour ce Prix , et leurs Ouvrages pourront être
écrits en François ou en Latin , à leur choix . Il
faudra seulement les borner à une heure de lecture
au plus .
Les Auteurs mettront simplement une Devise
à leurs Ouvrages ; mais pour se faire connoître
ils y joindront , dans un papier cacheté et écrit
de leur propre main , leur nom , demeure et qualitez
, et ce papier ne sera ouvert qu'après l'adju
dication du Prix.
Les Pieces affranchies de tous ports , seront
mises entre les mains du Secretaire de l'Académie
avant le premier Decembre de chaque année.
On déclarera dans l'Assemblée publique d'après
Pâques , la Piece qui aura remporté le Prix , et
G -ón
པ
on y indiquera ensuite le Sujet que l'Académie
aura déterminé pour le concours de l'année suivante.
Celui que l'Académie donne à traiter cette
année est l'Etat des Sciences dans l'étenduë de la
Monarchie Françoise sous Charlemagne.
Après cette Lecture , M. de Boze ouvrit la
Séance par un très- bel Eloge de M. le Duc de
Coaflin , Evêque de Metz.
M. l'Abbé Gédoin lût ensuite l'Histoire de la
Vie et des Ouvrages de Phidias , celebre Statuaire
de la Grece , et Auteur de la Statue de Jupiter
Olympien , l'une des sept Merveilles du Monde.
M. de Foncemagne lût pour M. Bonami , une
Dissertation sur les differens Systêmes dès anciens
Philosophes , au sujet de la pluralité des
Mondes.
Et M. Freret termina la Séance , en lisant pour
M. Lancelot une Dissertation sur les Figures
qu'on croit être du temps de Charlemagne , qui
se voyent au Portail de l'Eglise de l'Abbaye de la
Magdelaine de Châteaudun , que cet Académieien
est allé examiner lui - même , et qu'il a fair
dessiner exactement sur les Lieux .
dans l'Académie Royale des Inscriptions
et Belles - Lettres , par M. Durey de
Noinville , Maître des Requêtes Ordinaires
, Président au Grand- Conseil , et
Membre de cette Académie.
L'Aca
'Académie Royale des Inscriptions et Belles-
Lettres distribuera tous les ans, à commencer
à Pâques prochain , une Médaille d'or de la valeur
de quatre cent livres , à l'Auteur qui aura le
mieux traité le Sujet d'Histoire ou de Littérature
qu'elle aura indiqué.
Toutes personnes , de quelque Pays et condition
qu'elles soient , excepté celles qui composent
ladite Académie , seront admises à concourir
pour ce Prix , et leurs Ouvrages pourront être
écrits en François ou en Latin , à leur choix . Il
faudra seulement les borner à une heure de lecture
au plus .
Les Auteurs mettront simplement une Devise
à leurs Ouvrages ; mais pour se faire connoître
ils y joindront , dans un papier cacheté et écrit
de leur propre main , leur nom , demeure et qualitez
, et ce papier ne sera ouvert qu'après l'adju
dication du Prix.
Les Pieces affranchies de tous ports , seront
mises entre les mains du Secretaire de l'Académie
avant le premier Decembre de chaque année.
On déclarera dans l'Assemblée publique d'après
Pâques , la Piece qui aura remporté le Prix , et
G -ón
པ
on y indiquera ensuite le Sujet que l'Académie
aura déterminé pour le concours de l'année suivante.
Celui que l'Académie donne à traiter cette
année est l'Etat des Sciences dans l'étenduë de la
Monarchie Françoise sous Charlemagne.
Après cette Lecture , M. de Boze ouvrit la
Séance par un très- bel Eloge de M. le Duc de
Coaflin , Evêque de Metz.
M. l'Abbé Gédoin lût ensuite l'Histoire de la
Vie et des Ouvrages de Phidias , celebre Statuaire
de la Grece , et Auteur de la Statue de Jupiter
Olympien , l'une des sept Merveilles du Monde.
M. de Foncemagne lût pour M. Bonami , une
Dissertation sur les differens Systêmes dès anciens
Philosophes , au sujet de la pluralité des
Mondes.
Et M. Freret termina la Séance , en lisant pour
M. Lancelot une Dissertation sur les Figures
qu'on croit être du temps de Charlemagne , qui
se voyent au Portail de l'Eglise de l'Abbaye de la
Magdelaine de Châteaudun , que cet Académieien
est allé examiner lui - même , et qu'il a fair
dessiner exactement sur les Lieux .
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Résumé : PRIX LITTERAIRE, fondé dans l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, par M. Durey de Noinville, Maître des Requêtes Ordinaires, Président au Grand-Conseil, et Membre de cette Académie.
L'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres, à l'initiative de M. Durey de Noinville, crée un prix littéraire annuel. Chaque année, à partir du prochain Pâques, une médaille d'or d'une valeur de quatre cents livres sera décernée à l'auteur ayant le mieux traité un sujet d'histoire ou de littérature choisi par l'Académie. Le concours est ouvert à toutes les personnes, sauf les membres de l'Académie, et les œuvres peuvent être rédigées en français ou en latin. Elles ne doivent pas dépasser une heure de lecture. Les auteurs doivent inclure une devise et fournir leurs nom, adresse et qualifications dans un papier cacheté. Les manuscrits doivent être remis au secrétaire de l'Académie avant le premier décembre. Le sujet pour cette année est 'L'État des Sciences dans l'étendue de la Monarchie Françoise sous Charlemagne'. La séance mentionnée inclut des éloges et des lectures sur divers sujets historiques et philosophiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 765-767
Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
Début :
Voici le Programme du Prix proposé par cette Académie pour l'année 1733. [...]
Mots clefs :
Secrétaire, Récépissé, Prix, Académie royale des sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
Voici le Programme du Prix proposé par cette
Académie pour l'année 1733.
Feu M. Rouillé de Meflay , ancien Conseiller
iu Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
Gij
766 MERCURE DE FRANCE
44
à l'utilité que le Public en doit retirer , a legué à
l'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde,et l'Astronomie Physique .
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000 . livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix qui tombe dans l'année 1735 .
Quelle doit être la meilleure construction des Anres
, tant par rapport à leur figure qu'à la maniere
de les forger , et quelle est la meilleure maniere de
les éprouver.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez,
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sue
AVRIL: 1733 . 767
鄂
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise . Ils
pourront, s'ils veulent , attacher à leur Ecrit unBil.
let séparé et cacheté par eux ,où seront avec cette
même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur
adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Acadé
mie , qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris , au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas le Secretaire en
donnera en même- temps à celui qui les lui aura
remis, son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre ou
le temps dans lequel il aura été reçû .
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1734. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1735. proclamera la Piece qui aura rem
porté ce Prix.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Piece
qui aura remporté le Prix , le Trésorier de l'Académie
délivrera la somme du Prix à celui qui
lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité .
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
Académie pour l'année 1733.
Feu M. Rouillé de Meflay , ancien Conseiller
iu Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
Gij
766 MERCURE DE FRANCE
44
à l'utilité que le Public en doit retirer , a legué à
l'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde,et l'Astronomie Physique .
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000 . livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix qui tombe dans l'année 1735 .
Quelle doit être la meilleure construction des Anres
, tant par rapport à leur figure qu'à la maniere
de les forger , et quelle est la meilleure maniere de
les éprouver.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez,
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sue
AVRIL: 1733 . 767
鄂
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise . Ils
pourront, s'ils veulent , attacher à leur Ecrit unBil.
let séparé et cacheté par eux ,où seront avec cette
même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur
adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Acadé
mie , qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris , au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas le Secretaire en
donnera en même- temps à celui qui les lui aura
remis, son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre ou
le temps dans lequel il aura été reçû .
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1734. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1735. proclamera la Piece qui aura rem
porté ce Prix.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Piece
qui aura remporté le Prix , le Trésorier de l'Académie
délivrera la somme du Prix à celui qui
lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité .
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
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Résumé : Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
En 1733, l'Académie Royale des Sciences a reçu un legs de M. Rouillé de Meslay pour promouvoir les sciences. Ce legs a permis la création de deux prix annuels : l'un pour des sujets liés au système général du monde et à l'astronomie physique, l'autre pour la navigation et le commerce. En raison de la diminution des rentes, ces prix sont désormais attribués tous les deux ans. Pour l'année 1735, le sujet du second prix concerne la meilleure construction des ancres, tant en termes de figure que de méthode de forgeage, ainsi que la meilleure manière de les éprouver. Les savants de toutes les nations, à l'exception des académiciens français, sont invités à participer. Les travaux peuvent être rédigés en français, en latin ou dans toute autre langue et doivent être envoyés avant le 1er septembre 1734. Les auteurs doivent utiliser une devise pour identifier leurs œuvres et peuvent inclure un billet cacheté avec leurs informations personnelles. Le prix sera décerné lors de l'assemblée publique de l'Académie après Pâques 1735.
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36
p. 1356-1371
SEANCE PUBLIQUE de l'Académie Royale de Chirurgie.
Début :
Le 2. Juin, premier Mardy d'après la Trinité, l'Académie Royale de [...]
Mots clefs :
Académie royale de chirurgie, Chirurgie, Malade, Pierre, Mémoire, Pouce, Observations, Sentir, Douleur, Prix, Poitrine, Signes, Panaris, M. Morand, Rupture
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texteReconnaissance textuelle : SEANCE PUBLIQUE de l'Académie Royale de Chirurgie.
SEANCE PUBLIQUE de l'Académie
Royale de Chirurgie.
LE
E 2. Juin , premier Mardy d'après
la Trinité , l'Académie Royale de
Chirurgie , tint son Assemblée publique
dans la grande Salle de S. Côme. M. de
la Peyronie , dont le zele s'étend sur tout
ce qui peut contribuer au soutien d'un
établissement si utile , se rendit à Paris
pour présider à cette Assemblée.
M. Morand, Secretaire de l'Académie,
commença par instruire le Public de
quelques changemens arrivez depuis la
Séance publique de 1732. dont on a rendu
compte dans le temps.
Au mois de Septembre dernier , M. Le
Gendre, Premier Chirurgien du Roi d'Espagne
, et un des plus anciens Maîtres
de Paris , fut nommé par Sa Majesté , à
la place d'Académicien libre.
Vers ce même temps , l'Académie se
proposant de composer une Classe d'Associez
étrangers , conformément à l'Article
XII. de son Reglement , commença
par élire Mrs Cheselden et Belair , qui
furent agréez par S. M.
II. Vol.
M :
JUIN. 1733 . 1357
M. Cheselden est Premier Chirur
gien de la Reine d'Angleterre et de l'Hôpital
de S. Thomas , Membre de la Societé
Royale de Londres , Correspondant
de l'Académie Royale des Sciences , et
connu par plusieurs Ouvrages d'Anatomie
et de Chirurgie.
M. Belair est Premier Chirurgien de
M. le Duc de Wirtemberg ; et c'est à șa
sollicitation que ce Prince a consenti
qu'on transportât en France un des principaux
ornemens de son Cabinet. Cette
Piece si curieuse est le fameux Foetus de
Wirtemberg , qui s'est conservé pendant
46. ans dans le ventre de sa mere .
M. Morand fit aussi part à l'Assemblée
de la Mort de M: Delon , Académicien
libre , qui s'étant depuis long- temps dévoüé
d'une maniere particuliere à l'ins
truction des Eleves en Chirurgie , a mérité
par son assiduité , par son zele et
par ses lumieres , les regrets de la Compagnie.
Il est mort le 18. Septembre 1732.
âgé de 75. ans . Sa place n'est point encore
remplie.
L'Académie a reçû 113. Memoires sur
la question proposée pour le Prix de
l'année derniere ; sçavoir, 95. dans le terme
prescript par le Programme , et 18 .
au commencement de 1733. Ces derniers
n'ont point été admis, E j
1.
1358 MERCURE DE FRANCE
Le Prix a été adjugé à la Picce N ° . 85 .
dont la Devise est Amica manu .
L'Académie , parmi les Pieces qui lui
ont été envoyées , en a trouvé deux
qui méritoient de concourir ; sçavoir , la
Piece N° . 63. dont la Devise est Catteus
offert , et un Memoire Latin , Nº . 44 •
qui avoit sous son cachet Henricus
Bassius , Med. Anat. et Chir. D. ac P. P.
in Academia Halensi.
Après la proclamation du Prix , M.Morand
lut l'Extrait de plusieurs Observations
très importantes sur les playes de
tête. On jugera aisément du mérite de
ces Observations par le nom seul de leur
Auteur. M.Mareschal ne pouvant se trouver
à cette Séance , les avoit envoyez à
M. Morand , pour en faire part à la
Compagnie.
Parmi ces faits , ceux qui ont paru les
plus interessants pour la pratique sont ,
1. l'Histoire d'une Demoiselle à qui
M. Mareschal appliqua douze Trépans, il
y a environ 28. ans , et qui depuis a
toujours joui d'une bonne santé .
2º. Une Hémoragie fort considerable
par le diploé , dans l'opération du Trépan.
3°. Une espece de Hernie de la duremere
et du cerveau sous une cicatrice
parfaite d'une playe de tête , Hernie qui
II. Vol. fut
JUIN. 1733. 1359
!
fut contenue par un point d'appui , sans
lequel le malade souffroit de grandes
incommoditez .
5. Un Trépan fait à l'occasion d'une
douleur de tête que rien n'avoit soulagée,
et par lequel cette douleur fut radicalement
guérie.
6º. Une bale perdue dans le cerveau
d'un homme guéri de sa blessure et mort
subitement un an après.
L'Extrait de ces Observations fut terminé
par celui des Remarques de M. Mareschal
sur les abscès au foye, qui arrivent
à la suite des playes de tête.
M. de la Peyronie lut ensuite un Mémoire
sur la rupture des muscles et des
tendons. Le cours de la pratique lui a
offert un si grand nombre d'exemples de
pareilles ruptures, qu'il est surpris que les
Anciens n'ayent presque fait aucune mention
de ces sortes de maladies , et que
le peu de faits rapportez à ce sujet par
les Modernes , aye souffert tant de contradictions.
Passant de- là aux différens
simptômes des ruptures complettes , il
fait observer ce qui les peut principalement
caracterisers et après avoir fait sentir
les différens degrez de difficulté qu'oposent
à la réunion la différente solidité
des parties et la rigidité ou la du-
II. Vol. Ey reté
1360 MERCURE DE FRANCE
reté que l'âge leur donne , il démontre
que la rupture complette , soit des muscles
, soit des tendons , est moins dangereuse
, et en même tems plus facile à
guérir que la rupture incomplette.
Pour prouver ce qu'il avance ,
il choisit
entre plusieurs Observations , les deux
suivantes .
›
Un homme âgé de 81. an , étant tombé
du haut jusques en bas d'un escalier
de sept à huit marches , s'apperçur en se
relevant , que sa jambe droite , à laquelle
il ne sentoit cependant aucune douleur ,
ne pouvoit le soutenir. La foiblesse de
cette jambe avoit pour cause la rupture
du tendon des muscles extenseurs
environ un pouce au- dessus de son attache
à la rotule. On appliqua un appareil
propre à raprocher et à réunir les
bours du tendon rompu , et six semaines
après le Malade fut en état de se soutenir
fermement sur sa jambe et de mar.
cher comme à son ordinaire."
Un autre fait des plus singuliers vient
à l'appui du premier , et justifie qu'il en
est de la rupture complette des muscles
comme de celle des tendons . En effet on
voit que le muscle fléchisseur du pouce,
non- seulement a été complettement déchiré
, mais qu'il a même été arraché et
11. Vol.
cn2
1361
JUI N. 1733 .
entierement séparé du corps avec la derniere
phalange du pouce , sans qu'à la
suite d'une telle blessure il soit survenu
le moindre accident.
A ces Observations M, de la Peyronie
ajouta la méthode particuliere qu'il a suivie
pour les pansemens , et les conséquences
qui en résultent pour la pratique , ont été
regardées comme autant de préceptes dont
cet illustre Chirurgien enrichit son Arr.
Une matiere bien importante fait le
sujet du troisiéme Mémoire . Il s'agit d'éviter
l'erreur dans un cas fort équivoque,
et dans lequel les méprises peuvent avoir
de très-funestes suites. Voici l'Exposé
qu'en fait M. Peit , le pere , Directeur
de l'Académie,
Si le foye et la vessicule du fiel sont
attaquez d'une inflammation , dont les
simptômes se soutiennent et augmentent
jusqu'au tems qu'on nomme l'Etat , alors
cette inflammation peut se terminer ou
par résolution ou par suppuration . Si elle
suppure , la douleur et la fievre diminuëront
, le Malade aura des frissons irréguliers
, il s'élevera une tumeur à l'hipqcondre
droit , cette tumeur deviendra
molle et la fluctuation , c'est-à- dire le
flot du pus qu'elle renferme , se fera sentir
en la touchant, Ce sont- là autant de
II. Vol.
signes E vi
1362 MERCURE DE FRANCE
signes qui semblent indiquer la nécessité
absoluë de faire l'ouverture ; cependant
M. Petit exige qu'avant d'ouvrir
on se rappelle bien tout ce qui s'est passé
pendant le cours de la maladie , et qu'on
examine chaque simptôme avec l'exactitu
de la plus scrupuleuse ,parce que toutes ces
apparences d'abscés peuvent se rencontrer,
quoique l'inflammation se soit terminée
par résolution .
La bile , dit- il , qui pendant le fort
de l'inflammation , ne se filtroit point au
foye, commence de s'y séparer si - tôt que
la résolution a suffisamment dégagé les
glandes de ce viscere ; mais si la résolution
n'est pas assez avancée pour que
le canal colidoque soit débouché , la bile
qui entrera dans la vessicule du fiel , ne
pourra s'écouler ; elle remplira cette vessicule
et s'y accumulera au point qu'elle
formera sous l'hipocondre droit une tumeur
avec fluctuation sensible ; ce qui
joint à des frissons irréguliers , à la diminution
de la fievre et de la douleur
donnera des signes semblables à ceux de
l'abscès.
Quel parti prendre dans un cas semblable
? Risquera t'on d'ouvrir la vesicule
du fiel , croyant faire ouverture
d'un abscès , ou laissera- t'on périr un Ma-
II. Vol lade
JUIN . 1733 . 1263
lade de l'abscès , dans la crainte d'ouvrir
la vessicule du fiel ? Mais M. Petit ne se
contente pas de faire sentir tout le danger
de l'équivoque , il fournit les moyens
de se garantir de l'erreur. Il fait d'abord
observer que si la diminution de la fievre
et celle de la douleur , sont des signes
de la résolution commencée et de la supuration
faite , il y a cependant quelque
différence dans la maniere dont cette
diminution arrive. Il fait voir de même
que les frissons irréguliers ont des
caracteres qui les distinguent ; il remarque.
enfin des différences notables
dans la façon dont la tumeur se manifeste
, et sur tout dans la maniere dont la
fluctuation s'y fait sentir.
4 Le détail de ces différences nous meneroit
trop loin. Au reste tout ceci n'est
fondé que sur plusieurs observations qui
prouvent évidemment que si dans le cas
dont il s'agit , la ressemblance des simptômes
peut en imposer , une comparaison
exacte peut y faire reconnoître des
différences , à la verité difficiles à saisir
d'abord , mais cependant suffisantes pour
fonder un juste discernement.
Le quatrième Mémoire a pour sujet le
Panaris. M. Malaval , Vice- Directeur , y
rapporte trois Observations d'autant plus
11. Vol.
impor1364
MERCURE DE FRANCE
importantes pour le Public , qu'elles peuvent
le désabuser des préjugez qu'il y a sur
cette maladie. Peu de gens regardent le
Panaris comme un mal d'aussi grande im
portance qu'il l'est en effet , et la plupart
ou le négligent dans ses commencemens,
ou se servent avec une confiance aveugle
de tous les remedes que peuvent ins
pirer le caprice , l'ignorance et la supercherie.
La premiere Observation offre le triste
exemple d'une femme, qui, attaquée d'un
Panaris à la suite d'une piquure au doigt
indicateur ; et ne pouvant se résoudre
à souffrir les opérations nécessaires , livra
sa confiance à des empiriques . Dans
l'espace d'environ 25. jours , le mal augmenta
si considérablement, que la main,
l'avant- bras et le bras , étant tombez successivement
en gangréne , la Malade mou
rut victime de sa répugnance pour les
secours de la Chirurgie.
La seconde Observation montre au
contraire jusqu'où vont les ressources de
l'Art pour la guérison de ces maux , lors
même qu'ils sont portez à leur plus haut
degré . Tel est le Panaris dont il est fait
mention dans cette seconde Observation.
Ce Panaris négligé pendant trois jours ,
fit tout- à-coup des progrès si rapides ,
II. Vol.
qu'en
JUIN. 1732. 1365
qu'en une seule nuit la gangréne se manifesta
au pouce , et que peu après il se
forma successivement à la main et à l'avant-
bras , trois dépôts des plus considérables
. M. Malaval , non-seulement sauva
les jours du Malade , mais réussit même
à lui conserver le pouce et la liberté
du mouvement de ses doigts.
La troisiéme Observation prouve enfin
que les secours de la Chirurgie ,
lorsqu'on a la précaution d'y recourir
de bonne heure , sont encore plus
efficaces pour prévenir les suites de ces
maux.
Le cinquiéme Mémoire est de M. Ledran,
Secretaire chargé des correspondances
de l'Académie. Appellé par un Malade
attaqué de la pierre pour la troisiéme
fois , il lui fit l'opération de la taille ;
mais n'ayant pû trouver la pierre , il cessa
bien-tôt de fatiguer le Malade , mit
une canule dans la playe , et au bout de
quelques jours , commença à faire des
injections émollientes dans la vessie . Par
la suite , au moyen d'une sonde à femme ,
il toucha plusieurs fois la pierre , mais
dans un point d'une fort petite étenduë
et constamment au même endroit ; c'étoit
du côté gauche et en tournant vers le
rectum , le bout de la sonde qu'on sçait
•
être un peu courbée.
1366 MERCURE DE FRANCE
La fixité de la pierre sembloit indiquer
qu'elle étoit enkistée , et le lieu qu'elle
affectoit fit présumer à M. Ledran qu'el
le étoit retenue dans l'urethére. Il abandonna
à la Nature le soin de l'en dégager
, et six semaines après l'opération ,
ayant touché pour la premiere fois la
pierre avec une sonde droite , il jugea
qu'elle ne se faisoit ainsi sentir , que parce
qu'elle avoit changé de place , n'étant
plus retenue dans l'espece de châton où
elle étoit d'abord fixée. Il crut alors pouvoir
sans danger en tenter l'extraction
et il la tira en effet sans aucune résistance.
La pierre avoit deux pouces de
longueur , étoit fort menue par l'extrémité
qui fut saisie avec la tenette , et
avoit à peu près par l'autre bout la
seur du pouce. Cette figure prouve assez
le danger qu'il y auroit d'arracher une
pareille pierre , avant que son châton fût
ramoli ou détruit par la suppuration.
gros-
M. Ledran finit par un détail de ce
que le Malade sentoit avant l'opération ;
et cet habile Lithotomiste propose ces différentes
circonstances , comme autant de
signes qui du moins suffisent pour faire
soupçonner que la pierre est ainsi engagée
.
L'Observation suivante fait honneur
II. Vol. a
JUIN.
1367 1733 .
au génie et à l'invention du Chirurgien
qui l'a fournie .
I un
Un homme âgé de 23. ans , ayant reçû
violent coup de couteau sur la partie
antérieure de la quatriéme des vrayes
côtes, fut pansé très-simplement pendant
les trois premiers jours ; mais une toux
extraordinaire et un crachement de sang
abondant étant survenus , on eut recours
à M. Gerard. Il reconnut que ces accidens
dépendoient de la présence d'une portion
de la lame du couteau qui traversoit
la côte , et dont la pointe excedoit
d'environ six lignes dans la cavité de la
poitrine.
Ce corps étranger débordoit si peu
l'extérieur de la côte , et y étoit tellement
fixé , qu'il ne fut pas possible de
le tirer avec différentes pincettes ou tenailles
, ni même de l'ébranler au moyen
des ciseaux et du marteau de plomb ; et
quoique dans un cas aussi pressant , il
semble qu'on n'eut d'autre parti à prendre
que celui de scier ou de couper la
côte, M. Gérard crut , avant d'en venir à
cette extrémité , devoir tenter de dégager
le corps étranger , en le
dedans en dehors.
poussant de
Dans ce dessein , il alla choisir un dé
dont les Tailleurs se servent pour coudre.
11. Vol. Il
1368 MERCURE DE FRANCE
Il en prit par préférence un de fer , un
peu épais et fermé par le bout ; il y fit
creuser une petite goutiere pour y mieux
fixer la pointe du couteau , et ayant suffisamment
assujetti ce dé sur son doigt
index , il porta ce doigt ainsi armé dans
la cavité de la poitrine , et réussit par
ce moyen à chasser le morceau du couteau
, en le poussant avec force de de
dans en dehors .
Ayant tire le corps étranger , il quitta
le dé et remit l'index à nud dans la poitrine
, pour examiner si le couteau >
en
traversant la côte , ne l'auroit point fait
éclater en dedans . Il trouva un éclat capable
de piquer , et qui tenoit trop fortement
au corps de la côte pour qu'on
pût l'en séparer entierement . Il prit donc
parti de l'en rapprocher , et pour le
tenir au niveau de la côte , il se servit
du doigt qui étoit dans la poitrine, pour
conduire une aiguille courbe , enfilée
d'un fil ciré. Il fit sortir cette aiguille
au-dessus de la côte,qui par ce moyen se
trouva embrassée par le fil, vers l'endroit
de l'éclat. Il lia ce fil en dehors de la
poitrine sur une compresse épaisse d'un
pouce , et serra assez le noeud pour appliquer
exactement,et remettre au niveau,
l'esquille saillante.
11. Vel . Au
JUIN. 1733. 1369
On sent aisément que l'effet d'une manoeuvre
aussi ingénieuse , a dû être nonseulement
la cessation des accidens , mais
encore une prompte guérison..
par
M. Arnauld , le fils , termina la Séance
la lecture d'un Mémoire contenant
une Dissertation sur les Hermaphrodites.
Une operation qu'il a faite à une de ces
personnes en qui les parties qui sont propres
à chaque sexe , semblent réunies, lui a
fourni l'occasion de cette Dissertation .
Il établit d'abord les différentes especes
, parcourt sur chacune les faits les
plus intéressants que nous ayent transmis
les Auteurs ; et sans nier expressément
la possibilité des vrais Hermaphrodites
, ce qu'on ne peut faire sans intéresser
la réputation d'un nombre
grand
d'Ecrivains respectables , il fait sentir
combien il est facile de se méprendre
dans certains cas. M. Arnault ne traite
pas seulement la matiere de facon à contenter
la curiosité ; on trouve dans son
Mémoire plusieurs choses dont la connoissance
est très- necessaire à un Chirurgien
, soit pour instruire les Juges
lorsqu'il s'agit de constater l'état de ceux
dont les parties défigurées déguisent en
quelque façon le sexe , soit lorsqu'il est
question de remédier à ces difformitez
des opérations de Chirurgie.
par
1370 MERCURE DE FRANC
La lecture de ces differens Mémoires P
rut satisfaire beaucoup l'Assemblée . No
venons d'apprendre que le Memoire qu
a remporté le Prix , est de M. Medalon
ancien Directeur de la Societé de Arts
et Associé libre dans la distribution d
l'Anatomie . Il vient de dédier cet Ou
vrage à l'Académie par une Lettre aus
pleine de sentimens que de poli ese
On voit par cette Lettre que M.Medalon
redevable aux Chirurgiens de S. Côn
de tout ce qu'il sçait en Chirurgie , pro
fite de cette occasion pour leur donner
un témoignage public de sa reconnois
sance.
Nous avons cru qu'on verroit ici avec
plaisir l'Estampe gravée de la Médaille
frappée en or pour le Prix.
Elle a pour sujet l'établissement de l'Académie
de Chirurgie . On voit d'un
côté le Portrait de Louis XV . avec la
Légende ordinaire , et sur le revers , ce
Prince est représenté sous la figure d'un
jeune Apollon , ayant près de lui , d'un
côté tous les simboles de la Théorie , de
la Chirurgie , et de l'autre les principaux
instrumens qui en caracterisent la prati
que. Il semble dicter à Minerve Hygiea ,
Déesse de la Santé , des Remarques sur
T'une et l'autre partie de cet Art. La Légende
est Apollo salutaris.
BoulodgAenle.
APOLLO
SOCIETAS
ACADEMICA
CHIRURG
PARISTENS,
M.DCCXXXI
SALUTARIS
Simonneau Sculp.
rs ,
m
3
9
P
PP
ม
JUIN.
1733. 1371
Les Anciens regardoient Apollon com-
1e le Dieu de la Médecine, aussi - bien que
omme celui de la Poësie ; et c'est en cette
ualité qu'il est nommé Apollo salutaris ,
ans plusieurs Monumens, et sur quantité
le Médailles d'Empereurs Romains deuis
Auguste jusqu'à Posthume , qui rena
particulierement dans les Gaules.
On lit dans l'Exergue : Societas Acadénica
Chirurgorum Parisiensium M.DCC XXXI .
• Nous avons annoncé
annoncé depuis plufieurs
mois , le sujet du Prix pour cette
année . L'Académie demande , Quels sont,
suivant les differens cas , les avantages et
les inconveniens de l'usage des Tentes et
autres Dilatans,
Les Memoires seront reçus francs de
port , jusqu'au dernier Décembre inclusivement.
On les adressera à M. Morand,
Secretaire de l'Académie.
Royale de Chirurgie.
LE
E 2. Juin , premier Mardy d'après
la Trinité , l'Académie Royale de
Chirurgie , tint son Assemblée publique
dans la grande Salle de S. Côme. M. de
la Peyronie , dont le zele s'étend sur tout
ce qui peut contribuer au soutien d'un
établissement si utile , se rendit à Paris
pour présider à cette Assemblée.
M. Morand, Secretaire de l'Académie,
commença par instruire le Public de
quelques changemens arrivez depuis la
Séance publique de 1732. dont on a rendu
compte dans le temps.
Au mois de Septembre dernier , M. Le
Gendre, Premier Chirurgien du Roi d'Espagne
, et un des plus anciens Maîtres
de Paris , fut nommé par Sa Majesté , à
la place d'Académicien libre.
Vers ce même temps , l'Académie se
proposant de composer une Classe d'Associez
étrangers , conformément à l'Article
XII. de son Reglement , commença
par élire Mrs Cheselden et Belair , qui
furent agréez par S. M.
II. Vol.
M :
JUIN. 1733 . 1357
M. Cheselden est Premier Chirur
gien de la Reine d'Angleterre et de l'Hôpital
de S. Thomas , Membre de la Societé
Royale de Londres , Correspondant
de l'Académie Royale des Sciences , et
connu par plusieurs Ouvrages d'Anatomie
et de Chirurgie.
M. Belair est Premier Chirurgien de
M. le Duc de Wirtemberg ; et c'est à șa
sollicitation que ce Prince a consenti
qu'on transportât en France un des principaux
ornemens de son Cabinet. Cette
Piece si curieuse est le fameux Foetus de
Wirtemberg , qui s'est conservé pendant
46. ans dans le ventre de sa mere .
M. Morand fit aussi part à l'Assemblée
de la Mort de M: Delon , Académicien
libre , qui s'étant depuis long- temps dévoüé
d'une maniere particuliere à l'ins
truction des Eleves en Chirurgie , a mérité
par son assiduité , par son zele et
par ses lumieres , les regrets de la Compagnie.
Il est mort le 18. Septembre 1732.
âgé de 75. ans . Sa place n'est point encore
remplie.
L'Académie a reçû 113. Memoires sur
la question proposée pour le Prix de
l'année derniere ; sçavoir, 95. dans le terme
prescript par le Programme , et 18 .
au commencement de 1733. Ces derniers
n'ont point été admis, E j
1.
1358 MERCURE DE FRANCE
Le Prix a été adjugé à la Picce N ° . 85 .
dont la Devise est Amica manu .
L'Académie , parmi les Pieces qui lui
ont été envoyées , en a trouvé deux
qui méritoient de concourir ; sçavoir , la
Piece N° . 63. dont la Devise est Catteus
offert , et un Memoire Latin , Nº . 44 •
qui avoit sous son cachet Henricus
Bassius , Med. Anat. et Chir. D. ac P. P.
in Academia Halensi.
Après la proclamation du Prix , M.Morand
lut l'Extrait de plusieurs Observations
très importantes sur les playes de
tête. On jugera aisément du mérite de
ces Observations par le nom seul de leur
Auteur. M.Mareschal ne pouvant se trouver
à cette Séance , les avoit envoyez à
M. Morand , pour en faire part à la
Compagnie.
Parmi ces faits , ceux qui ont paru les
plus interessants pour la pratique sont ,
1. l'Histoire d'une Demoiselle à qui
M. Mareschal appliqua douze Trépans, il
y a environ 28. ans , et qui depuis a
toujours joui d'une bonne santé .
2º. Une Hémoragie fort considerable
par le diploé , dans l'opération du Trépan.
3°. Une espece de Hernie de la duremere
et du cerveau sous une cicatrice
parfaite d'une playe de tête , Hernie qui
II. Vol. fut
JUIN. 1733. 1359
!
fut contenue par un point d'appui , sans
lequel le malade souffroit de grandes
incommoditez .
5. Un Trépan fait à l'occasion d'une
douleur de tête que rien n'avoit soulagée,
et par lequel cette douleur fut radicalement
guérie.
6º. Une bale perdue dans le cerveau
d'un homme guéri de sa blessure et mort
subitement un an après.
L'Extrait de ces Observations fut terminé
par celui des Remarques de M. Mareschal
sur les abscès au foye, qui arrivent
à la suite des playes de tête.
M. de la Peyronie lut ensuite un Mémoire
sur la rupture des muscles et des
tendons. Le cours de la pratique lui a
offert un si grand nombre d'exemples de
pareilles ruptures, qu'il est surpris que les
Anciens n'ayent presque fait aucune mention
de ces sortes de maladies , et que
le peu de faits rapportez à ce sujet par
les Modernes , aye souffert tant de contradictions.
Passant de- là aux différens
simptômes des ruptures complettes , il
fait observer ce qui les peut principalement
caracterisers et après avoir fait sentir
les différens degrez de difficulté qu'oposent
à la réunion la différente solidité
des parties et la rigidité ou la du-
II. Vol. Ey reté
1360 MERCURE DE FRANCE
reté que l'âge leur donne , il démontre
que la rupture complette , soit des muscles
, soit des tendons , est moins dangereuse
, et en même tems plus facile à
guérir que la rupture incomplette.
Pour prouver ce qu'il avance ,
il choisit
entre plusieurs Observations , les deux
suivantes .
›
Un homme âgé de 81. an , étant tombé
du haut jusques en bas d'un escalier
de sept à huit marches , s'apperçur en se
relevant , que sa jambe droite , à laquelle
il ne sentoit cependant aucune douleur ,
ne pouvoit le soutenir. La foiblesse de
cette jambe avoit pour cause la rupture
du tendon des muscles extenseurs
environ un pouce au- dessus de son attache
à la rotule. On appliqua un appareil
propre à raprocher et à réunir les
bours du tendon rompu , et six semaines
après le Malade fut en état de se soutenir
fermement sur sa jambe et de mar.
cher comme à son ordinaire."
Un autre fait des plus singuliers vient
à l'appui du premier , et justifie qu'il en
est de la rupture complette des muscles
comme de celle des tendons . En effet on
voit que le muscle fléchisseur du pouce,
non- seulement a été complettement déchiré
, mais qu'il a même été arraché et
11. Vol.
cn2
1361
JUI N. 1733 .
entierement séparé du corps avec la derniere
phalange du pouce , sans qu'à la
suite d'une telle blessure il soit survenu
le moindre accident.
A ces Observations M, de la Peyronie
ajouta la méthode particuliere qu'il a suivie
pour les pansemens , et les conséquences
qui en résultent pour la pratique , ont été
regardées comme autant de préceptes dont
cet illustre Chirurgien enrichit son Arr.
Une matiere bien importante fait le
sujet du troisiéme Mémoire . Il s'agit d'éviter
l'erreur dans un cas fort équivoque,
et dans lequel les méprises peuvent avoir
de très-funestes suites. Voici l'Exposé
qu'en fait M. Peit , le pere , Directeur
de l'Académie,
Si le foye et la vessicule du fiel sont
attaquez d'une inflammation , dont les
simptômes se soutiennent et augmentent
jusqu'au tems qu'on nomme l'Etat , alors
cette inflammation peut se terminer ou
par résolution ou par suppuration . Si elle
suppure , la douleur et la fievre diminuëront
, le Malade aura des frissons irréguliers
, il s'élevera une tumeur à l'hipqcondre
droit , cette tumeur deviendra
molle et la fluctuation , c'est-à- dire le
flot du pus qu'elle renferme , se fera sentir
en la touchant, Ce sont- là autant de
II. Vol.
signes E vi
1362 MERCURE DE FRANCE
signes qui semblent indiquer la nécessité
absoluë de faire l'ouverture ; cependant
M. Petit exige qu'avant d'ouvrir
on se rappelle bien tout ce qui s'est passé
pendant le cours de la maladie , et qu'on
examine chaque simptôme avec l'exactitu
de la plus scrupuleuse ,parce que toutes ces
apparences d'abscés peuvent se rencontrer,
quoique l'inflammation se soit terminée
par résolution .
La bile , dit- il , qui pendant le fort
de l'inflammation , ne se filtroit point au
foye, commence de s'y séparer si - tôt que
la résolution a suffisamment dégagé les
glandes de ce viscere ; mais si la résolution
n'est pas assez avancée pour que
le canal colidoque soit débouché , la bile
qui entrera dans la vessicule du fiel , ne
pourra s'écouler ; elle remplira cette vessicule
et s'y accumulera au point qu'elle
formera sous l'hipocondre droit une tumeur
avec fluctuation sensible ; ce qui
joint à des frissons irréguliers , à la diminution
de la fievre et de la douleur
donnera des signes semblables à ceux de
l'abscès.
Quel parti prendre dans un cas semblable
? Risquera t'on d'ouvrir la vesicule
du fiel , croyant faire ouverture
d'un abscès , ou laissera- t'on périr un Ma-
II. Vol lade
JUIN . 1733 . 1263
lade de l'abscès , dans la crainte d'ouvrir
la vessicule du fiel ? Mais M. Petit ne se
contente pas de faire sentir tout le danger
de l'équivoque , il fournit les moyens
de se garantir de l'erreur. Il fait d'abord
observer que si la diminution de la fievre
et celle de la douleur , sont des signes
de la résolution commencée et de la supuration
faite , il y a cependant quelque
différence dans la maniere dont cette
diminution arrive. Il fait voir de même
que les frissons irréguliers ont des
caracteres qui les distinguent ; il remarque.
enfin des différences notables
dans la façon dont la tumeur se manifeste
, et sur tout dans la maniere dont la
fluctuation s'y fait sentir.
4 Le détail de ces différences nous meneroit
trop loin. Au reste tout ceci n'est
fondé que sur plusieurs observations qui
prouvent évidemment que si dans le cas
dont il s'agit , la ressemblance des simptômes
peut en imposer , une comparaison
exacte peut y faire reconnoître des
différences , à la verité difficiles à saisir
d'abord , mais cependant suffisantes pour
fonder un juste discernement.
Le quatrième Mémoire a pour sujet le
Panaris. M. Malaval , Vice- Directeur , y
rapporte trois Observations d'autant plus
11. Vol.
impor1364
MERCURE DE FRANCE
importantes pour le Public , qu'elles peuvent
le désabuser des préjugez qu'il y a sur
cette maladie. Peu de gens regardent le
Panaris comme un mal d'aussi grande im
portance qu'il l'est en effet , et la plupart
ou le négligent dans ses commencemens,
ou se servent avec une confiance aveugle
de tous les remedes que peuvent ins
pirer le caprice , l'ignorance et la supercherie.
La premiere Observation offre le triste
exemple d'une femme, qui, attaquée d'un
Panaris à la suite d'une piquure au doigt
indicateur ; et ne pouvant se résoudre
à souffrir les opérations nécessaires , livra
sa confiance à des empiriques . Dans
l'espace d'environ 25. jours , le mal augmenta
si considérablement, que la main,
l'avant- bras et le bras , étant tombez successivement
en gangréne , la Malade mou
rut victime de sa répugnance pour les
secours de la Chirurgie.
La seconde Observation montre au
contraire jusqu'où vont les ressources de
l'Art pour la guérison de ces maux , lors
même qu'ils sont portez à leur plus haut
degré . Tel est le Panaris dont il est fait
mention dans cette seconde Observation.
Ce Panaris négligé pendant trois jours ,
fit tout- à-coup des progrès si rapides ,
II. Vol.
qu'en
JUIN. 1732. 1365
qu'en une seule nuit la gangréne se manifesta
au pouce , et que peu après il se
forma successivement à la main et à l'avant-
bras , trois dépôts des plus considérables
. M. Malaval , non-seulement sauva
les jours du Malade , mais réussit même
à lui conserver le pouce et la liberté
du mouvement de ses doigts.
La troisiéme Observation prouve enfin
que les secours de la Chirurgie ,
lorsqu'on a la précaution d'y recourir
de bonne heure , sont encore plus
efficaces pour prévenir les suites de ces
maux.
Le cinquiéme Mémoire est de M. Ledran,
Secretaire chargé des correspondances
de l'Académie. Appellé par un Malade
attaqué de la pierre pour la troisiéme
fois , il lui fit l'opération de la taille ;
mais n'ayant pû trouver la pierre , il cessa
bien-tôt de fatiguer le Malade , mit
une canule dans la playe , et au bout de
quelques jours , commença à faire des
injections émollientes dans la vessie . Par
la suite , au moyen d'une sonde à femme ,
il toucha plusieurs fois la pierre , mais
dans un point d'une fort petite étenduë
et constamment au même endroit ; c'étoit
du côté gauche et en tournant vers le
rectum , le bout de la sonde qu'on sçait
•
être un peu courbée.
1366 MERCURE DE FRANCE
La fixité de la pierre sembloit indiquer
qu'elle étoit enkistée , et le lieu qu'elle
affectoit fit présumer à M. Ledran qu'el
le étoit retenue dans l'urethére. Il abandonna
à la Nature le soin de l'en dégager
, et six semaines après l'opération ,
ayant touché pour la premiere fois la
pierre avec une sonde droite , il jugea
qu'elle ne se faisoit ainsi sentir , que parce
qu'elle avoit changé de place , n'étant
plus retenue dans l'espece de châton où
elle étoit d'abord fixée. Il crut alors pouvoir
sans danger en tenter l'extraction
et il la tira en effet sans aucune résistance.
La pierre avoit deux pouces de
longueur , étoit fort menue par l'extrémité
qui fut saisie avec la tenette , et
avoit à peu près par l'autre bout la
seur du pouce. Cette figure prouve assez
le danger qu'il y auroit d'arracher une
pareille pierre , avant que son châton fût
ramoli ou détruit par la suppuration.
gros-
M. Ledran finit par un détail de ce
que le Malade sentoit avant l'opération ;
et cet habile Lithotomiste propose ces différentes
circonstances , comme autant de
signes qui du moins suffisent pour faire
soupçonner que la pierre est ainsi engagée
.
L'Observation suivante fait honneur
II. Vol. a
JUIN.
1367 1733 .
au génie et à l'invention du Chirurgien
qui l'a fournie .
I un
Un homme âgé de 23. ans , ayant reçû
violent coup de couteau sur la partie
antérieure de la quatriéme des vrayes
côtes, fut pansé très-simplement pendant
les trois premiers jours ; mais une toux
extraordinaire et un crachement de sang
abondant étant survenus , on eut recours
à M. Gerard. Il reconnut que ces accidens
dépendoient de la présence d'une portion
de la lame du couteau qui traversoit
la côte , et dont la pointe excedoit
d'environ six lignes dans la cavité de la
poitrine.
Ce corps étranger débordoit si peu
l'extérieur de la côte , et y étoit tellement
fixé , qu'il ne fut pas possible de
le tirer avec différentes pincettes ou tenailles
, ni même de l'ébranler au moyen
des ciseaux et du marteau de plomb ; et
quoique dans un cas aussi pressant , il
semble qu'on n'eut d'autre parti à prendre
que celui de scier ou de couper la
côte, M. Gérard crut , avant d'en venir à
cette extrémité , devoir tenter de dégager
le corps étranger , en le
dedans en dehors.
poussant de
Dans ce dessein , il alla choisir un dé
dont les Tailleurs se servent pour coudre.
11. Vol. Il
1368 MERCURE DE FRANCE
Il en prit par préférence un de fer , un
peu épais et fermé par le bout ; il y fit
creuser une petite goutiere pour y mieux
fixer la pointe du couteau , et ayant suffisamment
assujetti ce dé sur son doigt
index , il porta ce doigt ainsi armé dans
la cavité de la poitrine , et réussit par
ce moyen à chasser le morceau du couteau
, en le poussant avec force de de
dans en dehors .
Ayant tire le corps étranger , il quitta
le dé et remit l'index à nud dans la poitrine
, pour examiner si le couteau >
en
traversant la côte , ne l'auroit point fait
éclater en dedans . Il trouva un éclat capable
de piquer , et qui tenoit trop fortement
au corps de la côte pour qu'on
pût l'en séparer entierement . Il prit donc
parti de l'en rapprocher , et pour le
tenir au niveau de la côte , il se servit
du doigt qui étoit dans la poitrine, pour
conduire une aiguille courbe , enfilée
d'un fil ciré. Il fit sortir cette aiguille
au-dessus de la côte,qui par ce moyen se
trouva embrassée par le fil, vers l'endroit
de l'éclat. Il lia ce fil en dehors de la
poitrine sur une compresse épaisse d'un
pouce , et serra assez le noeud pour appliquer
exactement,et remettre au niveau,
l'esquille saillante.
11. Vel . Au
JUIN. 1733. 1369
On sent aisément que l'effet d'une manoeuvre
aussi ingénieuse , a dû être nonseulement
la cessation des accidens , mais
encore une prompte guérison..
par
M. Arnauld , le fils , termina la Séance
la lecture d'un Mémoire contenant
une Dissertation sur les Hermaphrodites.
Une operation qu'il a faite à une de ces
personnes en qui les parties qui sont propres
à chaque sexe , semblent réunies, lui a
fourni l'occasion de cette Dissertation .
Il établit d'abord les différentes especes
, parcourt sur chacune les faits les
plus intéressants que nous ayent transmis
les Auteurs ; et sans nier expressément
la possibilité des vrais Hermaphrodites
, ce qu'on ne peut faire sans intéresser
la réputation d'un nombre
grand
d'Ecrivains respectables , il fait sentir
combien il est facile de se méprendre
dans certains cas. M. Arnault ne traite
pas seulement la matiere de facon à contenter
la curiosité ; on trouve dans son
Mémoire plusieurs choses dont la connoissance
est très- necessaire à un Chirurgien
, soit pour instruire les Juges
lorsqu'il s'agit de constater l'état de ceux
dont les parties défigurées déguisent en
quelque façon le sexe , soit lorsqu'il est
question de remédier à ces difformitez
des opérations de Chirurgie.
par
1370 MERCURE DE FRANC
La lecture de ces differens Mémoires P
rut satisfaire beaucoup l'Assemblée . No
venons d'apprendre que le Memoire qu
a remporté le Prix , est de M. Medalon
ancien Directeur de la Societé de Arts
et Associé libre dans la distribution d
l'Anatomie . Il vient de dédier cet Ou
vrage à l'Académie par une Lettre aus
pleine de sentimens que de poli ese
On voit par cette Lettre que M.Medalon
redevable aux Chirurgiens de S. Côn
de tout ce qu'il sçait en Chirurgie , pro
fite de cette occasion pour leur donner
un témoignage public de sa reconnois
sance.
Nous avons cru qu'on verroit ici avec
plaisir l'Estampe gravée de la Médaille
frappée en or pour le Prix.
Elle a pour sujet l'établissement de l'Académie
de Chirurgie . On voit d'un
côté le Portrait de Louis XV . avec la
Légende ordinaire , et sur le revers , ce
Prince est représenté sous la figure d'un
jeune Apollon , ayant près de lui , d'un
côté tous les simboles de la Théorie , de
la Chirurgie , et de l'autre les principaux
instrumens qui en caracterisent la prati
que. Il semble dicter à Minerve Hygiea ,
Déesse de la Santé , des Remarques sur
T'une et l'autre partie de cet Art. La Légende
est Apollo salutaris.
BoulodgAenle.
APOLLO
SOCIETAS
ACADEMICA
CHIRURG
PARISTENS,
M.DCCXXXI
SALUTARIS
Simonneau Sculp.
rs ,
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3
9
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PP
ม
JUIN.
1733. 1371
Les Anciens regardoient Apollon com-
1e le Dieu de la Médecine, aussi - bien que
omme celui de la Poësie ; et c'est en cette
ualité qu'il est nommé Apollo salutaris ,
ans plusieurs Monumens, et sur quantité
le Médailles d'Empereurs Romains deuis
Auguste jusqu'à Posthume , qui rena
particulierement dans les Gaules.
On lit dans l'Exergue : Societas Acadénica
Chirurgorum Parisiensium M.DCC XXXI .
• Nous avons annoncé
annoncé depuis plufieurs
mois , le sujet du Prix pour cette
année . L'Académie demande , Quels sont,
suivant les differens cas , les avantages et
les inconveniens de l'usage des Tentes et
autres Dilatans,
Les Memoires seront reçus francs de
port , jusqu'au dernier Décembre inclusivement.
On les adressera à M. Morand,
Secretaire de l'Académie.
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Résumé : SEANCE PUBLIQUE de l'Académie Royale de Chirurgie.
Le 2 juin 1733, l'Académie Royale de Chirurgie tint sa séance publique dans la grande Salle de Saint-Côme. M. de la Peyronie présida cette assemblée, démontrant son engagement pour l'établissement. M. Morand, secrétaire de l'Académie, informa le public des changements survenus depuis la séance de 1732. En septembre 1732, M. Le Gendre fut nommé académicien libre par le roi d'Espagne. L'Académie créa également une classe d'associés étrangers, élisant M. Cheselden et M. Belair, approuvés par le roi. M. Cheselden est un chirurgien renommé en Angleterre, tandis que M. Belair est chirurgien du duc de Wurtemberg et a contribué à l'acquisition du célèbre fœtus de Wurtemberg. M. Morand annonça également le décès de M. Delon, académicien libre, connu pour son dévouement à l'instruction des élèves en chirurgie. L'Académie reçut 113 mémoires pour le prix de l'année précédente, dont 95 dans les délais prescrits. Le prix fut attribué au mémoire numéro 85, intitulé 'Amica manu'. Deux autres mémoires, le numéro 63 et un mémoire latin, furent également jugés dignes de concours. M. Morand lut ensuite un extrait d'observations sur les plaies de tête par M. Mareschal, qui ne put assister à la séance. Parmi ces observations, celle d'une demoiselle ayant subi douze trépanations et ayant récupéré, ainsi qu'un cas d'hémorragie lors d'une opération de trépan, furent particulièrement notables. M. de la Peyronie lut un mémoire sur la rupture des muscles et des tendons, soulignant que les ruptures complètes sont moins dangereuses et plus faciles à guérir que les ruptures incomplètes. Il présenta deux observations à l'appui de cette théorie. M. Petit, père, directeur de l'Académie, présenta un mémoire sur les erreurs à éviter dans les cas d'inflammation du foie et de la vésicule biliaire, distinguant les symptômes de résolution et de suppuration. M. Malaval, vice-directeur, rapporta trois observations sur le panaris, soulignant l'importance de recourir rapidement à la chirurgie pour éviter des complications graves. Enfin, M. Ledran, secrétaire chargé des correspondances, présenta une observation sur une opération de la taille pour extraire une pierre, soulignant les signes permettant de suspecter l'engagement de la pierre dans l'urètre. Le texte relate également une intervention chirurgicale réalisée par M. Gérard sur un homme de 23 ans ayant reçu un coup de couteau à la quatrième côte. Initialement pansé simplement, le patient développa une toux sévère et des crachements de sang. M. Gérard diagnostiqua la présence d'un fragment de lame de couteau dans la cavité thoracique. Malgré les difficultés pour extraire le fragment avec des outils conventionnels, M. Gérard utilisa un dé de tailleur modifié pour pousser le fragment de l'intérieur vers l'extérieur. Après avoir retiré le fragment, il vérifia la côte pour détecter des éclats et les fixa à l'aide d'une aiguille et d'un fil. Cette intervention ingénieuse permit une guérison rapide. Par ailleurs, M. Arnauld, le fils, présenta une dissertation sur les hermaphrodites, basée sur une opération qu'il avait réalisée. Il discuta des différentes espèces d'hermaphrodites et des erreurs possibles dans leur identification, offrant des connaissances essentielles pour les chirurgiens et les juges. Enfin, le texte mentionne que M. Medalon, ancien directeur de la Société de Arts, remporta un prix pour son ouvrage dédié à l'Académie de Chirurgie. Une médaille en or fut frappée pour célébrer cet événement, représentant Louis XV sous les traits d'Apollon, symbole de la médecine et de la poésie.
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37
p. 1467-1471
CODRUS. Poëme qui a remporté le Prix de l'Académie des Jeux Floraux.
Début :
Je chante ce Héros, qui cher à sa Patrie, [...]
Mots clefs :
Codros, Sort, Sujets, Doriens, Victoire, Roi, Yeux, Oracle, Académie des jeux floraux, Gloire, Guide, Prix
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texteReconnaissance textuelle : CODRUS. Poëme qui a remporté le Prix de l'Académie des Jeux Floraux.
CODRU S.
Poëme qui a
remporté le Prix de
l'Académic
des Feux
Floraux.
J
chante ce
ce Héros , qui cher à sa
Patrie , dev1 ...
Conserva ses
es Sujets een
immolant sa
vie; ová 19.9 3 :
Si la seule vertu
mérites votre
encens ,
Muses, vous me devez vos plus
nobles accens.
La
discorde
féconde en
implacables haines ,
A ij Guide
1468 MERCURE DE FRANCE
Guide les Doriens jusques aux murs d'Athénes ;
Incertains du succès qu'ils brûlent d'obtenir ,
Leur inquiete ardeur cherche à le prévenir .
Ils veulent que le Ciel à leurs désirs révele ,
Ce secret important que l'avenir recele.
L'Oracle leur répond , pour flater leurs souhaits,
Vous vaincrez , si Codrus échappe à tous vos
traits ;
Mais si vous immolez ce Roi rempli de gloire ,
Aussitôt loin de vous s'enfuirà la victoire ;
Perdez vos ennemis , el respectez leur Roy.
Les Doriens charmez , acceptent cette Loy',
Satisfaits à ce prix de contenter leur rage ,
Ils s'avancent , l'espoir augmente leur courage ;
A leurs cris menaçants , tout s'allarme et to
fuit.
et tout
Cet Oracle est semé , Codrus en est instruit ;
Roi des Athéniens et plus encor leur Pere ,
Il veut hâter sa mort pour finir leur misere ;
Chers Sujets , que le sort à mes loix a soumis ,
>> Leur dit- il , vous voyez vos nombreux ennemis;
Suivis de la terreur , conduits par l'esperance ,
Il viennent contre vous assouvir leur vengeance,
Mais n'appréhendez rien , je sçaurai dissiper ,
»Cet orage tout prêt à vous envelopper ,
» Si l'Arrêt du Destin les flatte et les rassure •
» Vous avezdu triomphe un plus heureux augure;
» C'est mon amour pour vous , qui prompt à
yous servir
D
JUILLET. . 1733.
1469
» A leur joug odieux va bien-tôt vous ravir ;
» Esperez tout , dans moi votre bonheur réside ,
» En vain vers la victoire un Oracle les guide ,
» Je ne veux que moi seul pour les détruire tous,
J'irai pour vous sauver m'exposer à leurs coups,
par un noble effort , irritant leur farie ,
33
» Ét
Les forcer en tremblant de m'arracher la vie.
» Vous frémissez , ô Ciel ! vous répandez des
pleurs ;
»Ah ! plus vous me montrez l'excès de vos dou-
· leurs ,
» Plus vous plaignez mon sort , et plus je dois
encore ,
» Justifiek ces pleurs dont votre amour m'honore.
Suspendez vos regrets et calmez votre effroy ,
» Si vous m'attendrissez , c'est pour vous , non
pour moi;
B
Mais c'est trop m'arrêter à ce tendre spectacle ,
» Vous méritez ma mort , je vois remplir l'O
racle ,
» Je goûte tous les biens que vous en cueillerez ,
"
Je perirai pour vous , mais vous me vengerez,
Codrus cede à ces mots , au transport qui Pa- i
nime , N
Il vole , impatient de servir de victime
Ses Peuples effrayez d'un si hardi déssein ,
Le suivent dans sa course et l'arrêtent soudain
Et
pour mieux s'assurer de sa tête sacrée ,
De Soldats vigilans sa Tente est entourée ;
A iij Ses
1470 MERCURE DE FRANCE
Ses Sujets genereux , tranquilles sur son sort ,
Accourent au combat pour y trouver la mort.
Sous les yeux de Codrus , déja les deux Armées ,
Par des motifs divers au carnage animées ,
Se mêlent en tumulte , et répandant l'horreur ,
Ne paroissent avoir qu'une même fureur ;
Quel spectacle pour lui ! que son ame est émuë !
Sur mille objets affreux il promene sa vûë
Il voit perir de loin ses Sujets malheureux ,
Il reçoit tous les coups qu'on porte à chacun
2
d'eux ;
Allarmé de leurs maux , il use d'artifice
Pour aller consommer son triste sacrifice ;
Sous de vils vétemens éclipsant sa splendeur ,
Au - dedans de lui - même il cache sa grandeur .
Bien tôt par le secours de cette noble ruse ,
Il se dérobe aux yeux des Gardes qu'il abuse,
Il s'éloigne , il arrive au milieu des hazards ,
Sous ces dehors obscurs qui trompent les regards
,
·
Il court de tous côtez où le danger l'appelle ;
Le sort en l'épargnant , aime à trahir son zele
Il cherche , furieux , le trépas qui l'a fui ;
Chaque instant qu'il respire est un crime pour
lui ,
Trop heureux , si sans nuire au projet qui l'enflamme
,
Lui-même de ses jours pouvoit couper la trame.
Ses voeux sont satisfaits , un trait mortel Patteint
,
JUILLET. 1733 . 1471
De ses yeux affoiblis la lumiere s'éteint
Il expire , aussi -tôt la victoire fidelle ,
Pour payer tout le sang qu'il a versé pour elle ,
Rappelle ses Sujets qui fuyoient éperdus ;
A leur premiere ardeur ils sont soudain rendus ;
Leur crainte se dissipe et leurs efforts redoublent ;
Les Doriens surpris, se dispersent , se troublent
L'épouvanté et l'effroi s'emparent de leur coeur;
Ils tombent sous les traits dé l'ennemi vainqueur,
Mais ce vainqueur , hélas ! dans la gloire qu'il
goûte ,
Ignore encor quel prix son triomphe lui coûte ,
Et tandis qu'abusez par ce prompt changement ,
Tous les Athéniens suivent aveuglement
Les mouvemens divers que l'allegresse enfante ,
Qu'ils courent empressez vers la fatale Tente ,
Dans la foule des morts ils decouvrent leur Roi;
A cet horrible aspect tremblants , saisis d'effroi ,
Ils détestent leur gloire , et le sort de leurs armes,
Ils embrassent son corps , qu'il baignent de leurs
- larmes ,
Et
pour éterniser son regne et ses vertus ,
Choisissent Jupiter pour remplacer Codrus.
Codrus pro Patria non timidus mori. Hor. Ode.
M. l'Abbé P *** d'Avignon.
Poëme qui a
remporté le Prix de
l'Académic
des Feux
Floraux.
J
chante ce
ce Héros , qui cher à sa
Patrie , dev1 ...
Conserva ses
es Sujets een
immolant sa
vie; ová 19.9 3 :
Si la seule vertu
mérites votre
encens ,
Muses, vous me devez vos plus
nobles accens.
La
discorde
féconde en
implacables haines ,
A ij Guide
1468 MERCURE DE FRANCE
Guide les Doriens jusques aux murs d'Athénes ;
Incertains du succès qu'ils brûlent d'obtenir ,
Leur inquiete ardeur cherche à le prévenir .
Ils veulent que le Ciel à leurs désirs révele ,
Ce secret important que l'avenir recele.
L'Oracle leur répond , pour flater leurs souhaits,
Vous vaincrez , si Codrus échappe à tous vos
traits ;
Mais si vous immolez ce Roi rempli de gloire ,
Aussitôt loin de vous s'enfuirà la victoire ;
Perdez vos ennemis , el respectez leur Roy.
Les Doriens charmez , acceptent cette Loy',
Satisfaits à ce prix de contenter leur rage ,
Ils s'avancent , l'espoir augmente leur courage ;
A leurs cris menaçants , tout s'allarme et to
fuit.
et tout
Cet Oracle est semé , Codrus en est instruit ;
Roi des Athéniens et plus encor leur Pere ,
Il veut hâter sa mort pour finir leur misere ;
Chers Sujets , que le sort à mes loix a soumis ,
>> Leur dit- il , vous voyez vos nombreux ennemis;
Suivis de la terreur , conduits par l'esperance ,
Il viennent contre vous assouvir leur vengeance,
Mais n'appréhendez rien , je sçaurai dissiper ,
»Cet orage tout prêt à vous envelopper ,
» Si l'Arrêt du Destin les flatte et les rassure •
» Vous avezdu triomphe un plus heureux augure;
» C'est mon amour pour vous , qui prompt à
yous servir
D
JUILLET. . 1733.
1469
» A leur joug odieux va bien-tôt vous ravir ;
» Esperez tout , dans moi votre bonheur réside ,
» En vain vers la victoire un Oracle les guide ,
» Je ne veux que moi seul pour les détruire tous,
J'irai pour vous sauver m'exposer à leurs coups,
par un noble effort , irritant leur farie ,
33
» Ét
Les forcer en tremblant de m'arracher la vie.
» Vous frémissez , ô Ciel ! vous répandez des
pleurs ;
»Ah ! plus vous me montrez l'excès de vos dou-
· leurs ,
» Plus vous plaignez mon sort , et plus je dois
encore ,
» Justifiek ces pleurs dont votre amour m'honore.
Suspendez vos regrets et calmez votre effroy ,
» Si vous m'attendrissez , c'est pour vous , non
pour moi;
B
Mais c'est trop m'arrêter à ce tendre spectacle ,
» Vous méritez ma mort , je vois remplir l'O
racle ,
» Je goûte tous les biens que vous en cueillerez ,
"
Je perirai pour vous , mais vous me vengerez,
Codrus cede à ces mots , au transport qui Pa- i
nime , N
Il vole , impatient de servir de victime
Ses Peuples effrayez d'un si hardi déssein ,
Le suivent dans sa course et l'arrêtent soudain
Et
pour mieux s'assurer de sa tête sacrée ,
De Soldats vigilans sa Tente est entourée ;
A iij Ses
1470 MERCURE DE FRANCE
Ses Sujets genereux , tranquilles sur son sort ,
Accourent au combat pour y trouver la mort.
Sous les yeux de Codrus , déja les deux Armées ,
Par des motifs divers au carnage animées ,
Se mêlent en tumulte , et répandant l'horreur ,
Ne paroissent avoir qu'une même fureur ;
Quel spectacle pour lui ! que son ame est émuë !
Sur mille objets affreux il promene sa vûë
Il voit perir de loin ses Sujets malheureux ,
Il reçoit tous les coups qu'on porte à chacun
2
d'eux ;
Allarmé de leurs maux , il use d'artifice
Pour aller consommer son triste sacrifice ;
Sous de vils vétemens éclipsant sa splendeur ,
Au - dedans de lui - même il cache sa grandeur .
Bien tôt par le secours de cette noble ruse ,
Il se dérobe aux yeux des Gardes qu'il abuse,
Il s'éloigne , il arrive au milieu des hazards ,
Sous ces dehors obscurs qui trompent les regards
,
·
Il court de tous côtez où le danger l'appelle ;
Le sort en l'épargnant , aime à trahir son zele
Il cherche , furieux , le trépas qui l'a fui ;
Chaque instant qu'il respire est un crime pour
lui ,
Trop heureux , si sans nuire au projet qui l'enflamme
,
Lui-même de ses jours pouvoit couper la trame.
Ses voeux sont satisfaits , un trait mortel Patteint
,
JUILLET. 1733 . 1471
De ses yeux affoiblis la lumiere s'éteint
Il expire , aussi -tôt la victoire fidelle ,
Pour payer tout le sang qu'il a versé pour elle ,
Rappelle ses Sujets qui fuyoient éperdus ;
A leur premiere ardeur ils sont soudain rendus ;
Leur crainte se dissipe et leurs efforts redoublent ;
Les Doriens surpris, se dispersent , se troublent
L'épouvanté et l'effroi s'emparent de leur coeur;
Ils tombent sous les traits dé l'ennemi vainqueur,
Mais ce vainqueur , hélas ! dans la gloire qu'il
goûte ,
Ignore encor quel prix son triomphe lui coûte ,
Et tandis qu'abusez par ce prompt changement ,
Tous les Athéniens suivent aveuglement
Les mouvemens divers que l'allegresse enfante ,
Qu'ils courent empressez vers la fatale Tente ,
Dans la foule des morts ils decouvrent leur Roi;
A cet horrible aspect tremblants , saisis d'effroi ,
Ils détestent leur gloire , et le sort de leurs armes,
Ils embrassent son corps , qu'il baignent de leurs
- larmes ,
Et
pour éterniser son regne et ses vertus ,
Choisissent Jupiter pour remplacer Codrus.
Codrus pro Patria non timidus mori. Hor. Ode.
M. l'Abbé P *** d'Avignon.
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Résumé : CODRUS. Poëme qui a remporté le Prix de l'Académie des Jeux Floraux.
Le poème 'Codrus' a remporté le Prix de l'Académie des Jeux Floraux. Il relate l'histoire de Codrus, roi athénien, prêt à sacrifier sa vie pour sauver sa patrie des Doriens. Un oracle prédit que les Doriens vaincront si Codrus échappe à leurs attaques, mais seront vaincus s'ils le tuent. Connaissant son rôle crucial, Codrus décide de se sacrifier pour assurer la victoire de son peuple. Il se déguise et se jette dans la bataille, où il trouve la mort. Sa mort inspire ses sujets, qui repoussent les Doriens et remportent la victoire. Cependant, en découvrant le corps de Codrus, les Athéniens pleurent leur roi et choisissent Jupiter pour le remplacer. Le poème met en lumière le dévouement et le sacrifice de Codrus pour sa patrie.
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38
p. 1547-1551
ODE en l'honneur de l'Immaculée Conception de la Vierge, qui a remporté le Prix au Palinod de l'Université de Caën, le 8 Décembre 1732. SUJET. Le coeur de la Pucelle d'Orléans fut trouvé entier au milieu du feu après sa mort.
Début :
Ou vont ces Enfans de la terre, [...]
Mots clefs :
Sang, Coeur, Victoire, Gloire, Horreur, Dieu, Prix, Pucelle d'Orléans, Immaculée Conception de la Vierge, Palinod, Université de Caen
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texteReconnaissance textuelle : ODE en l'honneur de l'Immaculée Conception de la Vierge, qui a remporté le Prix au Palinod de l'Université de Caën, le 8 Décembre 1732. SUJET. Le coeur de la Pucelle d'Orléans fut trouvé entier au milieu du feu après sa mort.
ODE en l'honneur de l'Immaculée
Conception de la Vierge , qui a rem
porté le Prix au Palinod de l'Université
de Caën , le 8 Décembre 1732.A
?
SUJET Le coeur de la Pucelle d'Orleans
fut trouvé entier au milieu du feu après
sa mort.
7
U vont ces Enfans de la terre ,
Porter le ravage et l'horreur ?
La discorde souffle la guerre ,
Dvj
En
1548 MERCURE DE FRANCE
En vient seconder leur fureur ;
Le cruel démon du carnage ,
Les yeux étincelans de rage ,
Conduit leurs sacrileges pas ,
Leurs mains de sang toutes fumantes
Offrent des victimes sanglantes ,
Au Dieu barbare des combats.
FRANCE , cette affreuse tempête ,
Va dans ton sein porter l'effroi ,
Albion tente la conquête
Du Trône sacré de ton Roi :
Déja cette troupe homicide ,
Dans le fol espoir qui la guide ,
Fait avancer ses . Bataillons :
La Victoire errante et séduite
Marche sans rougir à la suite
De leurs superbes Pavillons.
Nos Citadelles foudroyées ,
Nos champs pleins de sang et d'horreur
}
De nos Cohortes effraïées ,
Ne peuvent réveiller l'ardeur :
François , qu'on va charger de chaînes ,
Songés que le sang de vos veines
Est celui de ces fiers Guerriers
Dom le courage infatigable ,
Au
JUILLET.
1733. 1549
Au Capitole redoutable ,
Alloit moissonner des lauriers.
La Fortune aux Anglois fidéle
Sur ses yeux mettant son bandeau ,
Ose ' armer pour leur querelle ,
Et se ranger sous leur drapeau ;
Leurs Troupes de sang alterées ,
De nos déplorables Contrées ,
Couvrent les campagnes de morts :
Jamais l'Euphrate sur ses rives ,
Ne vît tant de Meres plaintives ,
Que la Seine en voit sur ses bords.
Mais quoi quelle main vengeresse !
Vient frapper ces nouveaux Titans ?
Quelle foudroïante Déesse ;
Renverse leurs Drapeaux flotans !
Du Dieu terrible de la Thrace ,
Elle a le courage et l'audace ;
Bellone marche à ses côtés ;
Et son bras s'arme de la foudre ,
Qui va faire mordre la poudre
Aux ennemis épouventés
De nos Troupes le triste reste ,
Brûle de marcher sur ses pas :
Elle
1550 MERCURE DE FRANCE
Elle frape , et sa main funeste
Abbat des milliers de Soldats ;
Tel l'Ange en sa fureur rapide ,
Frapa le Soldat homicide
De l'infidele Assyrien ,
Lorsque son glaive redoutable
Dans une nuit épouventable ,
Vengea le Peuple Iduméen.
Avec une ardeur redoublée
Bravant les efforts ennemis ,
Nos Guerriers vont dans la mêlée ,
Venger la gloire de nos Lys :
Des blessés les clameurs touchantes
Des morts les entrailles fumantes ,
Redoublent l'horreur et l'effroi ;
Chacun jaloux de la victoire ,
Se trouve heureux d'avoir la gloire ,
De verser son sang pour son Roi.
A ces effrayantes images ,
Semble succeder le repos ;
Tant de meurtres et de ravages ,
Ont lassé la fiere Atropos :
Le bruit des guerrieres Trompettes
Ne fait plus taire nos Musettes :
Mais quoi quel funeste retour !
I
I
I
La
JUILLET.
1733. I551
La Fortune nous abandonne ,
Et notre vaillante Amazonne
Tombe dans les fers à son tour.
L'Anglois que la vengeance anime ,
Fait dresser un bucher cruel ,
Où cette innocente Victime
Va recevoir le coup mortel ;
Son coeur , l'appui de nos murailles ,
Son coeur qui gagnoit des Batailles,
Triomphe encore après sa mort ;
Et par une grace invisible ,`
Du Ciel , à son malheur sensible
Des feux brave le vain effort.
ALLUSIO N.
Ce coeur d'une nouvelle gloire
Brille encore au milieu du feu ,
En nous figurant la victoire
De l'Auguste Mere de Dieu :
Τ .
Le Démon par son imposture
Embrasa toute la Nature"
De son souffle pernicieux ;"
par une grace céleste , Mais
La VIERGE en ce débris funeste
Fût seule exempte de ses feux.
Par M. l'Abbé Turpin.
Conception de la Vierge , qui a rem
porté le Prix au Palinod de l'Université
de Caën , le 8 Décembre 1732.A
?
SUJET Le coeur de la Pucelle d'Orleans
fut trouvé entier au milieu du feu après
sa mort.
7
U vont ces Enfans de la terre ,
Porter le ravage et l'horreur ?
La discorde souffle la guerre ,
Dvj
En
1548 MERCURE DE FRANCE
En vient seconder leur fureur ;
Le cruel démon du carnage ,
Les yeux étincelans de rage ,
Conduit leurs sacrileges pas ,
Leurs mains de sang toutes fumantes
Offrent des victimes sanglantes ,
Au Dieu barbare des combats.
FRANCE , cette affreuse tempête ,
Va dans ton sein porter l'effroi ,
Albion tente la conquête
Du Trône sacré de ton Roi :
Déja cette troupe homicide ,
Dans le fol espoir qui la guide ,
Fait avancer ses . Bataillons :
La Victoire errante et séduite
Marche sans rougir à la suite
De leurs superbes Pavillons.
Nos Citadelles foudroyées ,
Nos champs pleins de sang et d'horreur
}
De nos Cohortes effraïées ,
Ne peuvent réveiller l'ardeur :
François , qu'on va charger de chaînes ,
Songés que le sang de vos veines
Est celui de ces fiers Guerriers
Dom le courage infatigable ,
Au
JUILLET.
1733. 1549
Au Capitole redoutable ,
Alloit moissonner des lauriers.
La Fortune aux Anglois fidéle
Sur ses yeux mettant son bandeau ,
Ose ' armer pour leur querelle ,
Et se ranger sous leur drapeau ;
Leurs Troupes de sang alterées ,
De nos déplorables Contrées ,
Couvrent les campagnes de morts :
Jamais l'Euphrate sur ses rives ,
Ne vît tant de Meres plaintives ,
Que la Seine en voit sur ses bords.
Mais quoi quelle main vengeresse !
Vient frapper ces nouveaux Titans ?
Quelle foudroïante Déesse ;
Renverse leurs Drapeaux flotans !
Du Dieu terrible de la Thrace ,
Elle a le courage et l'audace ;
Bellone marche à ses côtés ;
Et son bras s'arme de la foudre ,
Qui va faire mordre la poudre
Aux ennemis épouventés
De nos Troupes le triste reste ,
Brûle de marcher sur ses pas :
Elle
1550 MERCURE DE FRANCE
Elle frape , et sa main funeste
Abbat des milliers de Soldats ;
Tel l'Ange en sa fureur rapide ,
Frapa le Soldat homicide
De l'infidele Assyrien ,
Lorsque son glaive redoutable
Dans une nuit épouventable ,
Vengea le Peuple Iduméen.
Avec une ardeur redoublée
Bravant les efforts ennemis ,
Nos Guerriers vont dans la mêlée ,
Venger la gloire de nos Lys :
Des blessés les clameurs touchantes
Des morts les entrailles fumantes ,
Redoublent l'horreur et l'effroi ;
Chacun jaloux de la victoire ,
Se trouve heureux d'avoir la gloire ,
De verser son sang pour son Roi.
A ces effrayantes images ,
Semble succeder le repos ;
Tant de meurtres et de ravages ,
Ont lassé la fiere Atropos :
Le bruit des guerrieres Trompettes
Ne fait plus taire nos Musettes :
Mais quoi quel funeste retour !
I
I
I
La
JUILLET.
1733. I551
La Fortune nous abandonne ,
Et notre vaillante Amazonne
Tombe dans les fers à son tour.
L'Anglois que la vengeance anime ,
Fait dresser un bucher cruel ,
Où cette innocente Victime
Va recevoir le coup mortel ;
Son coeur , l'appui de nos murailles ,
Son coeur qui gagnoit des Batailles,
Triomphe encore après sa mort ;
Et par une grace invisible ,`
Du Ciel , à son malheur sensible
Des feux brave le vain effort.
ALLUSIO N.
Ce coeur d'une nouvelle gloire
Brille encore au milieu du feu ,
En nous figurant la victoire
De l'Auguste Mere de Dieu :
Τ .
Le Démon par son imposture
Embrasa toute la Nature"
De son souffle pernicieux ;"
par une grace céleste , Mais
La VIERGE en ce débris funeste
Fût seule exempte de ses feux.
Par M. l'Abbé Turpin.
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Résumé : ODE en l'honneur de l'Immaculée Conception de la Vierge, qui a remporté le Prix au Palinod de l'Université de Caën, le 8 Décembre 1732. SUJET. Le coeur de la Pucelle d'Orléans fut trouvé entier au milieu du feu après sa mort.
Le texte est une ode en l'honneur de l'Immaculée Conception, récompensée au Palinod de l'Université de Caen le 8 décembre 1732. Il évoque le cœur intact de Jeanne d'Arc retrouvé après sa mort. Le poème décrit les horreurs de la guerre, notamment les conflits entre la France et l'Angleterre au XVIe siècle. La France est menacée par les troupes anglaises, et la victoire semble incertaine. Une figure divine, comparée à Bellone, intervient pour renverser les ennemis. Les soldats français, malgré leurs pertes, continuent de se battre avec courage. Le texte se termine par une allusion au cœur de Jeanne d'Arc, symbolisant la victoire et la grâce divine. Cette image est comparée à la Vierge Marie, exemptée des feux de l'imposture démoniaque.
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39
p. 1852-1853
JONATHAS, MACHABÉE, Tragédie, représentée au College de LOUIS LE GRAND, pour la Distribution des Prix, fondez par S. M. le Mercredi, 5. Août.
Début :
SUJET. Triphon, General des Troupes de Syrie, voulant déthrôner Démétrius son Roy, et [...]
Mots clefs :
Jonathas, Général des troupes de Syrie, Collège Louis le Grand, Macchabée, Prix
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texteReconnaissance textuelle : JONATHAS, MACHABÉE, Tragédie, représentée au College de LOUIS LE GRAND, pour la Distribution des Prix, fondez par S. M. le Mercredi, 5. Août.
ONATHAS , MACHABE'E , Tragédie ,
représentée au College de LOUIS LE
GRAND , pour la Distribution des Prix , fondez
par S. M. le Mercredi , s . Août.
SUJET. Triphon , General des Troupes de
Syrie , voulant détrôner Démétrius son Roy , et
mettre en sa place le jeune Antiochus , dont il prétendoit
envahir la Couronne , craignit d'être traversé
dans cette double entreprise par Jonathas
Prince d'Israël , frere et successeur du brave Judas
Machabée. Pour se défaire d'un ennemi siformidable
, il résolut de l'attaquer avec une nombreuse
Armée qu'il fit avancer vers Jérusalem . Mais
comme il vit le General des Israëlites disposé à le
recevoir
ONATHAS , MACHABE'E , Tragédie ,
représentée au College de LOUIS LE
GRAND , pour la Distribution des Prix , fondez
par S. M. le Mercredi , s . Août.
SUJET. Triphon , General des Troupes de
Syrie , voulant détrôner Démétrius son Roy , et
mettre en sa place le jeune Antiochus , dont il prétendoit
envahir la Couronne , craignit d'être traversé
dans cette double entreprise par Jonathas
Prince d'Israël , frere et successeur du brave Judas
Machabée. Pour se défaire d'un ennemi siformidable
, il résolut de l'attaquer avec une nombreuse
Armée qu'il fit avancer vers Jérusalem . Mais
comme il vit le General des Israëlites disposé à le
recevoir
1:
MIUNDU
C
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY.
ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
よ
HORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND
TILDEN
FOUNDATIONS
.
FUU
AOUST. 1732 . 18 <3
recevoir avec des Troupes aguerries , il feignit de
wouloir la paix , engagea Jonathas , par de belles
promesses, à congédier ses Troupes , et l'attira dans
la Ville de Ptolemaide , où il fit égorger presque
toute l'escorte qu'il s'étoit réservée , le fit Prisonnier
lui-même , demanda cent talens pour sa rançon ,
et ses deux enfans pour otages . Simon , frere de
Jonathas , découvrit l'artifice ; il ne laissa pas
d'envoyer au perfide Tryphon la somme d'argent
avec ses neveux , pour ne pas s'attirer la haine
du Peuple d'Israël , qui ne manqueroit pas d'interpréter
malignement son refus , et de dire hautement
qu'il laissoit languir son frere dans les fers ,
afin de commander en sa place . Tryphon retint
L'argent avec les Captifs ; et sachant que Simon.
venoit avec une Armée pour les délivrer, ilfit inhumainement_
massacrer Jonathas et ses enfans , et
défiler ses Troupes vers la Syrie.
Cette Piéce fût précédée d'un Prologue , et terminée
par un Eloge du Roy.
représentée au College de LOUIS LE
GRAND , pour la Distribution des Prix , fondez
par S. M. le Mercredi , s . Août.
SUJET. Triphon , General des Troupes de
Syrie , voulant détrôner Démétrius son Roy , et
mettre en sa place le jeune Antiochus , dont il prétendoit
envahir la Couronne , craignit d'être traversé
dans cette double entreprise par Jonathas
Prince d'Israël , frere et successeur du brave Judas
Machabée. Pour se défaire d'un ennemi siformidable
, il résolut de l'attaquer avec une nombreuse
Armée qu'il fit avancer vers Jérusalem . Mais
comme il vit le General des Israëlites disposé à le
recevoir
ONATHAS , MACHABE'E , Tragédie ,
représentée au College de LOUIS LE
GRAND , pour la Distribution des Prix , fondez
par S. M. le Mercredi , s . Août.
SUJET. Triphon , General des Troupes de
Syrie , voulant détrôner Démétrius son Roy , et
mettre en sa place le jeune Antiochus , dont il prétendoit
envahir la Couronne , craignit d'être traversé
dans cette double entreprise par Jonathas
Prince d'Israël , frere et successeur du brave Judas
Machabée. Pour se défaire d'un ennemi siformidable
, il résolut de l'attaquer avec une nombreuse
Armée qu'il fit avancer vers Jérusalem . Mais
comme il vit le General des Israëlites disposé à le
recevoir
1:
MIUNDU
C
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY.
ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
よ
HORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND
TILDEN
FOUNDATIONS
.
FUU
AOUST. 1732 . 18 <3
recevoir avec des Troupes aguerries , il feignit de
wouloir la paix , engagea Jonathas , par de belles
promesses, à congédier ses Troupes , et l'attira dans
la Ville de Ptolemaide , où il fit égorger presque
toute l'escorte qu'il s'étoit réservée , le fit Prisonnier
lui-même , demanda cent talens pour sa rançon ,
et ses deux enfans pour otages . Simon , frere de
Jonathas , découvrit l'artifice ; il ne laissa pas
d'envoyer au perfide Tryphon la somme d'argent
avec ses neveux , pour ne pas s'attirer la haine
du Peuple d'Israël , qui ne manqueroit pas d'interpréter
malignement son refus , et de dire hautement
qu'il laissoit languir son frere dans les fers ,
afin de commander en sa place . Tryphon retint
L'argent avec les Captifs ; et sachant que Simon.
venoit avec une Armée pour les délivrer, ilfit inhumainement_
massacrer Jonathas et ses enfans , et
défiler ses Troupes vers la Syrie.
Cette Piéce fût précédée d'un Prologue , et terminée
par un Eloge du Roy.
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Résumé : JONATHAS, MACHABÉE, Tragédie, représentée au College de LOUIS LE GRAND, pour la Distribution des Prix, fondez par S. M. le Mercredi, 5. Août.
La tragédie 'Onathas, Machabée' a été représentée au Collège de Louis le Grand le 1er août pour la distribution des prix. L'intrigue suit Triphon, général des troupes de Syrie, qui cherche à détrôner Démétrius pour placer Antiochus sur le trône. Craignant l'opposition de Jonathas, prince d'Israël et frère de Judas Machabée, Triphon attaque Jonathas avec une armée nombreuse. Voyant Jonathas prêt à le recevoir avec des troupes aguerries, Triphon feint de vouloir la paix et convainc Jonathas de congédier ses troupes. Il l'attire à Ptolemaide, où il massacre son escorte et capture Jonathas. Triphon demande ensuite une rançon de cent talents et les deux enfants de Jonathas en otages. Simon, frère de Jonathas, envoie l'argent et les neveux pour éviter la colère du peuple. Cependant, Triphon retient l'argent et les captifs, et massacre Jonathas et ses enfants lorsqu'il apprend que Simon arrive avec une armée pour les délivrer. La pièce est précédée d'un prologue et se termine par un éloge du roi.
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40
p. 2027-2030
Le Progrez de la Sculpture, Ode, [titre d'après la table]
Début :
Nous avons appris au Public dans le dernier Mercure, que l'Académie Françoise [...]
Mots clefs :
Sculpture, Ode, Académie française, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Progrez de la Sculpture, Ode, [titre d'après la table]
Nous avons appris au Public dans le
nier Mercure , que l'Académie Franise
avoit adjugé cette année le Prix
de la Poësie , à une Ode de la composition
de M. Isnard , de l'Oratoire , Professeur
de Réthorique à Soissons . On
sera , sans doute , bien aise de trouver
Ici une idée de cette Piece , dont le Sujet
est : les Progrès de la Sculpture sous le Regne
de Louts LE GRAND .
Le Poëte s'adressant à la Sculpture
même , commence ainsi :
O Toy , dont le Ciseau Rival de Promethét ,
Anume le métal transformé sous tes doigts ,
Et fait sortir au Marbre à ma vûe enchantée ,
Les Dieux , les Héros et les Rois.
Quelle est de ton pouvoir l'agréable imposture !
Tantôt d'une Action retraçant la peinture ,
Tu fais mouvoir tous ses ressorts.
Tantôt , des passions Interprète sublime ,
Sur le docile airain ton Art qui les exprime ,
En allume en moi les transports.
Vien , dis- moi les progrès de tes sçavantes
veilles ,
Dis -moi qui t'a rendu cette antique splendeur ,
Qui d'un Regne fameux , le centre des merveilles,
Doit éterniser la grandeur.
Fiiij Sur
2028 MERCURE DE FRANCE
Sur les débris de Rome élevant son Empire ,
Un Vainqueur (a) odieux contre les Arts conspire
,
Tu suivis ses barbares Loix.
Mais affranchie (6 ) enfin du joug de l'ignorance,
Le Destin , pour ta gloire et celle de la France ,
Fait naître le plus grand des Rois.
Il étale ensuite en plusieurs strophes
les merveilles de la Sculpture perfectionnée
sous ce grand Prince , en retraçant
les Morceaux les plus exquis qui ont
été executez par ses ordres , et par les
plus celebres Auteurs qu'il nomme , à
la tête desquels est Girardon , souvent
répeté dans ce dénombrement. L'Auteur,
qui est Provençal , a marqué une attention
particuliere pour le fameux P. Puget
, son compatriote , qui fut lui - même
son modele , et fut préferé aux plus habiles
Sculpteurs d'Italie . Voici comment
il parle de ses deux plus beaux Ouvrages ,
Infortuné Milon , un piege inévitable ,
Triomphe de ta force et va livrer tes jours ;
La pitié m'interesse à ton sort déplorable ;
par
( a ) Arts anéantis depuis le sac de Rome
Alaric , la Sculpture Gotique , introduite , &c.
(b) La belle Sculpture recommence sous Franfois
I se perfectionne sous Louis XIV. ¿c.
Attends
SEPTEMBRE . 1733. 2029
Attends : je vole à ton secours ...
Aimable illusion ! plus mon oeil t'envisage ,
Plus mon coeur s'attendrit , et ta vivante image
Me transmet tes vives douleurs.
Tout parle , tout me touche en ce divin Modele,
LOUIS Seul put former une main immortelle ,,
Digne de peindre tes malheurs.
Est-ce assez ? Quel objet plus effrayant encore !!
Andromede périt : un Monstre la dévore ...
C'en est fait ; Destin rigoureux !
Mais non. Un demi - Dieu vient signaler son zele,,
Fend les Airs , la délivre , et ce Marbre fidele
Mieux que lui la rend à mes voeux.
L'Ode est suivie de cette Priere pour
LE ROY .
Grand Dieu , ce Roy selon ton coeur ,,
Epuisa les beaux Arts * à décorer tes Temples .
Et porta ses Sujets , par d'augustes exemples ,
A rendre hommage à ta grandeur ..
Du Prince héritier de son zele ,.
Récompense la pieté :
Statues des Apôtres , des Vertus , &c. de la
Chapelle de Versailles , et celles de Notre- Dame:
de Paris.
Fv Que
2030 MERCURE DE FRANCE
Que son Regne cheri de son Peuple fidele ,
Fasse encor le bonheur de la Postérité.
Excudent alii spirantia molliùs ara,
Vivos ducent de marmore vultus.
Virg. Æneid. L. VI.
nier Mercure , que l'Académie Franise
avoit adjugé cette année le Prix
de la Poësie , à une Ode de la composition
de M. Isnard , de l'Oratoire , Professeur
de Réthorique à Soissons . On
sera , sans doute , bien aise de trouver
Ici une idée de cette Piece , dont le Sujet
est : les Progrès de la Sculpture sous le Regne
de Louts LE GRAND .
Le Poëte s'adressant à la Sculpture
même , commence ainsi :
O Toy , dont le Ciseau Rival de Promethét ,
Anume le métal transformé sous tes doigts ,
Et fait sortir au Marbre à ma vûe enchantée ,
Les Dieux , les Héros et les Rois.
Quelle est de ton pouvoir l'agréable imposture !
Tantôt d'une Action retraçant la peinture ,
Tu fais mouvoir tous ses ressorts.
Tantôt , des passions Interprète sublime ,
Sur le docile airain ton Art qui les exprime ,
En allume en moi les transports.
Vien , dis- moi les progrès de tes sçavantes
veilles ,
Dis -moi qui t'a rendu cette antique splendeur ,
Qui d'un Regne fameux , le centre des merveilles,
Doit éterniser la grandeur.
Fiiij Sur
2028 MERCURE DE FRANCE
Sur les débris de Rome élevant son Empire ,
Un Vainqueur (a) odieux contre les Arts conspire
,
Tu suivis ses barbares Loix.
Mais affranchie (6 ) enfin du joug de l'ignorance,
Le Destin , pour ta gloire et celle de la France ,
Fait naître le plus grand des Rois.
Il étale ensuite en plusieurs strophes
les merveilles de la Sculpture perfectionnée
sous ce grand Prince , en retraçant
les Morceaux les plus exquis qui ont
été executez par ses ordres , et par les
plus celebres Auteurs qu'il nomme , à
la tête desquels est Girardon , souvent
répeté dans ce dénombrement. L'Auteur,
qui est Provençal , a marqué une attention
particuliere pour le fameux P. Puget
, son compatriote , qui fut lui - même
son modele , et fut préferé aux plus habiles
Sculpteurs d'Italie . Voici comment
il parle de ses deux plus beaux Ouvrages ,
Infortuné Milon , un piege inévitable ,
Triomphe de ta force et va livrer tes jours ;
La pitié m'interesse à ton sort déplorable ;
par
( a ) Arts anéantis depuis le sac de Rome
Alaric , la Sculpture Gotique , introduite , &c.
(b) La belle Sculpture recommence sous Franfois
I se perfectionne sous Louis XIV. ¿c.
Attends
SEPTEMBRE . 1733. 2029
Attends : je vole à ton secours ...
Aimable illusion ! plus mon oeil t'envisage ,
Plus mon coeur s'attendrit , et ta vivante image
Me transmet tes vives douleurs.
Tout parle , tout me touche en ce divin Modele,
LOUIS Seul put former une main immortelle ,,
Digne de peindre tes malheurs.
Est-ce assez ? Quel objet plus effrayant encore !!
Andromede périt : un Monstre la dévore ...
C'en est fait ; Destin rigoureux !
Mais non. Un demi - Dieu vient signaler son zele,,
Fend les Airs , la délivre , et ce Marbre fidele
Mieux que lui la rend à mes voeux.
L'Ode est suivie de cette Priere pour
LE ROY .
Grand Dieu , ce Roy selon ton coeur ,,
Epuisa les beaux Arts * à décorer tes Temples .
Et porta ses Sujets , par d'augustes exemples ,
A rendre hommage à ta grandeur ..
Du Prince héritier de son zele ,.
Récompense la pieté :
Statues des Apôtres , des Vertus , &c. de la
Chapelle de Versailles , et celles de Notre- Dame:
de Paris.
Fv Que
2030 MERCURE DE FRANCE
Que son Regne cheri de son Peuple fidele ,
Fasse encor le bonheur de la Postérité.
Excudent alii spirantia molliùs ara,
Vivos ducent de marmore vultus.
Virg. Æneid. L. VI.
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Résumé : Le Progrez de la Sculpture, Ode, [titre d'après la table]
L'Académie Française a décerné le Prix de la Poésie à une ode de M. Isnard, professeur de rhétorique à Soissons. Cette œuvre, intitulée 'Les Progrès de la Sculpture sous le Règne de Louis le Grand', célèbre les avancées de la sculpture durant le règne de Louis XIV. L'ode décrit la sculpture comme capable de transformer le métal et le marbre en représentations divines et héroïques. Le poète mentionne les progrès de cet art sous Louis XIV et cite des sculpteurs célèbres comme Girardon et Puget. L'ode met en lumière des œuvres majeures commandées par le roi, telles que 'L'Infortuné Milon' et 'Andromède'. Le texte se conclut par une prière pour le roi, louant ses contributions aux arts et exprimant le souhait que son règne continue de bénéficier à la postérité.
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41
p. 2035
PROGRAMME de l'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux.
Début :
L'Académie propose à tous les Sçavans de l'Europe, un Prix fondé par feu M. le DUC [...]
Mots clefs :
Académie royale des belles-lettres, sciences et arts de Bordeaux, Prix, Formation des pierres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROGRAMME de l'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux.
PROGRAMME de l'Academie Royale
des Belles- Lettres , Sciences et Aris de
Bordeaux.
LA
' Académie propose à tous les Sçavans de
l'Europe , un Prix fondé par feu M. le Duc
DE LA FORCE . C'est une Médaille d'Or de la
valeur de trois cent livres.
Elle est destinée à celui qui expliquera avec le
plus de probabilité la Formation des Pierres . Ce
Prix sera distribué le 25. d'Août de l'année 1734.
jour de la Fête de S. Louis .
Il sera libre d'envoyer les Dissertations en
François ou en Latin , mais elles ne seront reçues
pour le concours , que jusqu'au premier
May prochain inclusivement .
Au bas des Dissertations il y aura une Sentence
, et l'Auteur mettra dans un billet séparé
et cacheté , la même Sentence , avec son nom ,
ses qualitez et son adresse .
Les Paquets seront affranchis de port , et adressez
à M. Sarrau , Secretaire de l'Académie , ruë de
Gourgues , ou au sieur Brun , Imprimeur de l'Académie
, ruë S. James .
A Bordeaux , le 25. Août 1733..
des Belles- Lettres , Sciences et Aris de
Bordeaux.
LA
' Académie propose à tous les Sçavans de
l'Europe , un Prix fondé par feu M. le Duc
DE LA FORCE . C'est une Médaille d'Or de la
valeur de trois cent livres.
Elle est destinée à celui qui expliquera avec le
plus de probabilité la Formation des Pierres . Ce
Prix sera distribué le 25. d'Août de l'année 1734.
jour de la Fête de S. Louis .
Il sera libre d'envoyer les Dissertations en
François ou en Latin , mais elles ne seront reçues
pour le concours , que jusqu'au premier
May prochain inclusivement .
Au bas des Dissertations il y aura une Sentence
, et l'Auteur mettra dans un billet séparé
et cacheté , la même Sentence , avec son nom ,
ses qualitez et son adresse .
Les Paquets seront affranchis de port , et adressez
à M. Sarrau , Secretaire de l'Académie , ruë de
Gourgues , ou au sieur Brun , Imprimeur de l'Académie
, ruë S. James .
A Bordeaux , le 25. Août 1733..
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Résumé : PROGRAMME de l'Académie Royale des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux.
L'Académie Royale de Bordeaux offre un prix fondé par le Duc de La Force, une médaille d'or de trois cents livres, pour expliquer la formation des pierres. Les dissertations, en français ou latin, doivent être soumises avant le 1er mai 1733. La remise du prix est prévue pour le 25 août 1734. Les envois se font à M. Sarrau ou au sieur Brun.
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42
p. 2189-2191
A Me FELICITÉ, A Soissons.
Début :
O Toi, qui d'Apollon éprouvant les faveurs, [...]
Mots clefs :
Félicité, Apollon, Favoris, Prix, Malcrais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Me FELICITÉ, A Soissons.
A Me FELICITE' ,
A Soissons.
Toi, qui d'Apollon éprouvant les faveurs,
Voles d'un pas leger au sommet du Parnasse ,
Et vas bientôt parmi les doctes Soeurs ,
Occuper une illustre place ;
Diij Felicité ,
2190 MERCURE DE FRANCE
Félicité , c'est à toi qu'aujourd'hui ,
S'adresse une Muse naissante ,
Elle a besoin de ton appui ,
Pour faire un choix qui la contente.
S'il faut pour t'engager à répondre à mes voeux,
Relever les beautez 'que l'avare Nature ,
Par un caprice aimable et merveilleux ,
Fait briller sur toi sans mesure ;
Dépeindre cet esprit dont le puissant éclat ,
Egale de Malcrais l'air noble et délicat ,
Et donne à tes appas une grace nouvelle ;
Malgré moi je renonce à mon nouveau projet ;
Non , le Pinceau le plus parfait ,
Fut- ce celui du grand Apelle ,
Ne sçauroit approcher d'un si charmant modele.
Mais sensible aux desirs d'un jeune ambitieux,
Tu pourras lui prêter une main secourable ,
Ou lui défendre un Art capricieux ,
Quijour et nuit le tourmente et l'accable.
Je sens qu'une fureur , en idée agréable ,
M'engage à vivre sous les loix
De la Celeste Poësie ;
Et cette passion depuis plus de six mois ,
M'empêche de goûter les douceurs de la vie ;
En vain à la raison je veux avoir recours ,
Pour éloigner loin de moi cette envie ,
Elle fuit, la cruelle , et m'évite toujours.
Hélas !
OCTOB R E. 1733. 2195
Hélas ! chaque moment voit augmenter ma
paine ;
Sur tout depuis qu'on sçait qu'animant leurs travaux
,
Tes Favoris ont sçû terrasser leurs Rivaux ,
Sur la Garone et sur la Seine.
Ton amitié leur vaut les plus glorieux prix ;
"Quoique quelques malins Esprits ,
Disent que le premier reçoit son influence ,.
De quelque Apollon de Provence.
Félicité , tu vois quel est mon embarras ;
Daigne conduire un jeune témeraire ,
Explique lui ce qu'il doit faire ,
Et guide ses timides pas.
Ah ! si mes Vers peuvent te plaire ,
Et me donner un rang parmi tes Favoris ,
Je ne vois rien au-dessus de ce prix .
: Par M. P. A. H. R. * * **.
A Soissons.
Toi, qui d'Apollon éprouvant les faveurs,
Voles d'un pas leger au sommet du Parnasse ,
Et vas bientôt parmi les doctes Soeurs ,
Occuper une illustre place ;
Diij Felicité ,
2190 MERCURE DE FRANCE
Félicité , c'est à toi qu'aujourd'hui ,
S'adresse une Muse naissante ,
Elle a besoin de ton appui ,
Pour faire un choix qui la contente.
S'il faut pour t'engager à répondre à mes voeux,
Relever les beautez 'que l'avare Nature ,
Par un caprice aimable et merveilleux ,
Fait briller sur toi sans mesure ;
Dépeindre cet esprit dont le puissant éclat ,
Egale de Malcrais l'air noble et délicat ,
Et donne à tes appas une grace nouvelle ;
Malgré moi je renonce à mon nouveau projet ;
Non , le Pinceau le plus parfait ,
Fut- ce celui du grand Apelle ,
Ne sçauroit approcher d'un si charmant modele.
Mais sensible aux desirs d'un jeune ambitieux,
Tu pourras lui prêter une main secourable ,
Ou lui défendre un Art capricieux ,
Quijour et nuit le tourmente et l'accable.
Je sens qu'une fureur , en idée agréable ,
M'engage à vivre sous les loix
De la Celeste Poësie ;
Et cette passion depuis plus de six mois ,
M'empêche de goûter les douceurs de la vie ;
En vain à la raison je veux avoir recours ,
Pour éloigner loin de moi cette envie ,
Elle fuit, la cruelle , et m'évite toujours.
Hélas !
OCTOB R E. 1733. 2195
Hélas ! chaque moment voit augmenter ma
paine ;
Sur tout depuis qu'on sçait qu'animant leurs travaux
,
Tes Favoris ont sçû terrasser leurs Rivaux ,
Sur la Garone et sur la Seine.
Ton amitié leur vaut les plus glorieux prix ;
"Quoique quelques malins Esprits ,
Disent que le premier reçoit son influence ,.
De quelque Apollon de Provence.
Félicité , tu vois quel est mon embarras ;
Daigne conduire un jeune témeraire ,
Explique lui ce qu'il doit faire ,
Et guide ses timides pas.
Ah ! si mes Vers peuvent te plaire ,
Et me donner un rang parmi tes Favoris ,
Je ne vois rien au-dessus de ce prix .
: Par M. P. A. H. R. * * **.
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Résumé : A Me FELICITÉ, A Soissons.
Dans une lettre poétique datée d'octobre 1733, une 'Muse naissante' s'adresse à Félicité, exprimant son admiration et son besoin de guidance. L'auteur compare l'esprit de Félicité à celui de Malcrais et affirme que même le plus parfait des artistes ne pourrait capturer sa beauté. Tourmenté par une passion pour la poésie depuis plus de six mois, l'auteur mentionne les succès récents des favoris de Félicité, qui ont triomphé sur la Garonne et la Seine et reçu des récompenses grâce à l'amitié de Félicité. L'auteur sollicite l'aide de Félicité pour surmonter ses doutes et espère que ses vers lui plairont, lui permettant de rejoindre ses favoris.
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43
p. 2458
Prix de la Sosieté [sic] des Arts &c. [titre d'après la table]
Début :
La Societé des Arts differera jusqu'au retour de S. A. S. Monseigneur le Comte de Clermont, [...]
Mots clefs :
Société des arts, Comte de Clermont, Prix, Assemblée, Mémoires, Sujets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prix de la Sosieté [sic] des Arts &c. [titre d'après la table]
La Societé des Arts differera jusqu'au retouf
de S. A. S Monseigneur le Comte de Clermont,
son Protecteur , l'Assemblée publique , qu'elle
devoit tenir immédiatement après la S. Martin
de cette année 1733. Elle avertit qu'à l'égard des
deux Prix qu'elle devoit distribuer dans la même
Assemblée , quoique dans les Memoires qui
ont concouru pour ces Prix , il y ait beaucoup
de choses aussi utiles que curieuses , et qui prouvent
le zele et la capacité de leurs Auteurs ,
elle n'y a trouvé neanmoins rien d'assez
nouveau ou d'assez bien developpé pour mériter
de remporrer les Prix proposez , et qu'ainsi
elle recevra encore jusques au premier
Mars 1734. non seulement les mêmes Memoires
augmentez ou éclaircis par des figures
exactes ( qui manquent à la plupart ) mais même
les Memoires nouveaux qui lui seront envoyez
, soit sur les Sujets compris dans le Programme
, soit sur d'autres Sujets , pourvû qu'ils
puissent contribuer à la perfection des Arts , et
qu'elle ne distribuera les Prix que dans l'Assemblée
d'après Pâques de l'année. 1734.
de S. A. S Monseigneur le Comte de Clermont,
son Protecteur , l'Assemblée publique , qu'elle
devoit tenir immédiatement après la S. Martin
de cette année 1733. Elle avertit qu'à l'égard des
deux Prix qu'elle devoit distribuer dans la même
Assemblée , quoique dans les Memoires qui
ont concouru pour ces Prix , il y ait beaucoup
de choses aussi utiles que curieuses , et qui prouvent
le zele et la capacité de leurs Auteurs ,
elle n'y a trouvé neanmoins rien d'assez
nouveau ou d'assez bien developpé pour mériter
de remporrer les Prix proposez , et qu'ainsi
elle recevra encore jusques au premier
Mars 1734. non seulement les mêmes Memoires
augmentez ou éclaircis par des figures
exactes ( qui manquent à la plupart ) mais même
les Memoires nouveaux qui lui seront envoyez
, soit sur les Sujets compris dans le Programme
, soit sur d'autres Sujets , pourvû qu'ils
puissent contribuer à la perfection des Arts , et
qu'elle ne distribuera les Prix que dans l'Assemblée
d'après Pâques de l'année. 1734.
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Résumé : Prix de la Sosieté [sic] des Arts &c. [titre d'après la table]
La Société des Arts a reporté l'assemblée publique prévue après la Saint-Martin 1733 en attendant le retour du Comte de Clermont, son protecteur. Les mémoires soumis pour les deux prix à attribuer contenaient des informations utiles mais manquaient de nouveauté ou de développement. La Société accepte de recevoir jusqu'au 1er mars 1734 les mêmes mémoires améliorés ou éclaircis par des figures exactes, ainsi que de nouveaux mémoires sur les sujets du programme ou d'autres sujets pertinents. Les prix seront distribués lors de l'assemblée suivant Pâques en 1734.
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44
p. 2459-2460
Prix de l'Academie de Bordeaux &c. [titre d'après la table]
Début :
On a vû dans les Gazettes d'Hollande le Programme suivant, de l'Académie de Bourdeaux, [...]
Mots clefs :
Académie de Bordeaux, Auteur, Isaac Sarrau de Boynet, Circulation de la sève dans les plantes, Prix, Dissertation
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prix de l'Academie de Bordeaux &c. [titre d'après la table]
On a vu dans les Gazettes d'Hollande le Programme
suivant , de l'Académie de Bourdeaux
qu'on nous prie de donner ici avec quelques éclair
Cissemens fournis par le P.S. J. Auteur de la Dissertation
dont il est fait mention .
L'Académie assemblée le 8. Septembre 1733 %
présents Messieurs , & c. Après qu'il a été vérifié
( a) que le véritable Auteur de la Dissertation
Sur la Circulation de la séve dans les Planes,
couronnée et imprimée sous le nom de M. de la
Baisse , a déja remporté trois Prix en differentes
années . Vû la déliberation ( 6 ) du 29. Avril 1717--
par laquelle il est statué , qu'un même Auteur ne
(a) L'Auteur s'est découvert lui-même en décla→
vant qu'il ne prétendoit point au Prix.
(b) Cette Déliberation n'a point été notifiée à
l'Auteur , comme elle lefut à M. de Mairan. 1
F vj pourra
2460 MERCURE DE FRANCE
pourra obtenir que trois Prix , et que M. le Secretaire
sera chargé de prier ceux qui se trouveront
dans le cas , de ne plus travailler pour le concours .
M.le Secretaire ayant dit qu'il avoit averti l'Auteur
cy-dessus , lorsqu'il eut remporté le troisiéme
Prix dans la même forme que le fut M. de
Mairan (a) en 1717. l'Académie a déliberé que
la Médaille d'or décernée à l'Auteur de la Dissertation
sur la circulation de la Séve dans les
Plantes , demeurera réservée pour un deuxième
Prix à distribuer le 25. Août 1734
Ce nouveau Prix réservé est destiné à celui
qui expliquera avec le plus de probabilité la dureté
, la molesse et la fluidité des corps.
Les Dissertations pourront être en François
ou en Latin ; elles ne seront reçûës pour le concours
que jusqu'au premier May Prochain inclusivement.
Au bas des Dissertations il y aura une Sentence
, et l'Auteur mettra dans un Billet séparé -
et cacheté , la même Sentence , avec son nom ,
ses qualitez et sa demeure d'une façon qui ne
puisse pas former d'équivoque.
Les Paquets seront a franchis de port et adressez .
à M. Sarrau , Secretaire de l'Académie , ruë de
Gourgues, ou au sieur Brun, Imprimeur de l'Académie
, rue Saint James. Signé , SARRAU , Secretaire
de l'Académie.
(a) M: de Mairanfut priê de ne plus concourir
et reçû Académicien , et l'on n'a pas même répandu
à l'Auteur sur ce qu'il demandoit s'il pouvoit
seulementprétendre à ce titre.
suivant , de l'Académie de Bourdeaux
qu'on nous prie de donner ici avec quelques éclair
Cissemens fournis par le P.S. J. Auteur de la Dissertation
dont il est fait mention .
L'Académie assemblée le 8. Septembre 1733 %
présents Messieurs , & c. Après qu'il a été vérifié
( a) que le véritable Auteur de la Dissertation
Sur la Circulation de la séve dans les Planes,
couronnée et imprimée sous le nom de M. de la
Baisse , a déja remporté trois Prix en differentes
années . Vû la déliberation ( 6 ) du 29. Avril 1717--
par laquelle il est statué , qu'un même Auteur ne
(a) L'Auteur s'est découvert lui-même en décla→
vant qu'il ne prétendoit point au Prix.
(b) Cette Déliberation n'a point été notifiée à
l'Auteur , comme elle lefut à M. de Mairan. 1
F vj pourra
2460 MERCURE DE FRANCE
pourra obtenir que trois Prix , et que M. le Secretaire
sera chargé de prier ceux qui se trouveront
dans le cas , de ne plus travailler pour le concours .
M.le Secretaire ayant dit qu'il avoit averti l'Auteur
cy-dessus , lorsqu'il eut remporté le troisiéme
Prix dans la même forme que le fut M. de
Mairan (a) en 1717. l'Académie a déliberé que
la Médaille d'or décernée à l'Auteur de la Dissertation
sur la circulation de la Séve dans les
Plantes , demeurera réservée pour un deuxième
Prix à distribuer le 25. Août 1734
Ce nouveau Prix réservé est destiné à celui
qui expliquera avec le plus de probabilité la dureté
, la molesse et la fluidité des corps.
Les Dissertations pourront être en François
ou en Latin ; elles ne seront reçûës pour le concours
que jusqu'au premier May Prochain inclusivement.
Au bas des Dissertations il y aura une Sentence
, et l'Auteur mettra dans un Billet séparé -
et cacheté , la même Sentence , avec son nom ,
ses qualitez et sa demeure d'une façon qui ne
puisse pas former d'équivoque.
Les Paquets seront a franchis de port et adressez .
à M. Sarrau , Secretaire de l'Académie , ruë de
Gourgues, ou au sieur Brun, Imprimeur de l'Académie
, rue Saint James. Signé , SARRAU , Secretaire
de l'Académie.
(a) M: de Mairanfut priê de ne plus concourir
et reçû Académicien , et l'on n'a pas même répandu
à l'Auteur sur ce qu'il demandoit s'il pouvoit
seulementprétendre à ce titre.
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Résumé : Prix de l'Academie de Bordeaux &c. [titre d'après la table]
Le 8 septembre 1733, l'Académie de Bordeaux a examiné une dissertation sur la circulation de la sève dans les plantes, couronnée et imprimée sous le nom de M. de la Baisse. L'auteur avait déjà remporté trois prix, mais cette information ne lui avait pas été notifiée comme elle l'avait été à M. de Mairan. L'Académie a décidé de réserver la médaille d'or pour un nouveau prix, destiné à celui qui expliquera la dureté, la molesse et la fluidité des corps. Les dissertations, en français ou en latin, doivent être soumises avant le 1er mai 1734. Chaque dissertation doit inclure une sentence, et l'auteur doit fournir un billet cacheté avec la même sentence, son nom, ses qualités et sa demeure. Les paquets doivent être adressés à M. Sarrau, secrétaire de l'Académie, ou à M. Brun, imprimeur de l'Académie.
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45
p. 130-131
PRIX proposé par l'Académie de Chirurgie pour l'année 1734.
Début :
L'Académie de Chirurgie, établie à Paris sous la protection du Roy, desirant contribuer [...]
Mots clefs :
Prix, Académie de chirurgie, Maladies chirurgicales, Panser, Marque distinctive
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texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Académie de Chirurgie pour l'année 1734.
PRIX proposé par l'Académie de
Chirurgie pour l'année 1734.
L
'Académie de Chirurgie , établie à Paris sous
la protection du Roy , desirant contribuer
au progrès de cet Art et à l'utilité publique, proprose
pour le Prix de l'année 1734. le sujet
suivant.
Déterminer dans chaque genre de maladies Chirurgicales
, les cas dans lesquels il convient de panser
fréquemment , et ceux dans lesquels il convient
de panser rarement.
On demande à ceux qui travailleront pour le
Prix , des raisonnemens fondez sur la pratique ;
on les prie d'écrire en François ou en Latin ,
autant qu'il se pourra , et d'avoir attention que
leurs écrits soient fort lisibles.
Ils mettront à leur Memoire une marque distinctive
, comme Sentence , Devise , Paraphe ou
Signature ; et cette marque sera couverte d'un
papier blanc collé ou cacheté , qui ne sera levé
qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix .
Ils adresseront leurs Ouvrages francs de port
à M. Morand , Secretaire de l'Académie de
Chirurgie à Paris , où on les lui fera remettre
entre les mains .
* Lieu où sont les Boussoles.
Les
JANVIER. 1734. 231
Les Chiurgiens de tous pays seront admis à
concourir le Prix ; on n'en excepte que les
Membres de l'Académie .
pour
Le Prix est une Médaille d'or de la valeur de
deux cens livres, qui sera donnée à celui qui , au
jugement de l'Académie , aura fait le meilleur
Memoire sur le sujet proposé.
La Médaille sera délivrée à l'Auteur même qui
se fera connoître , ou au Porteur d'une Procuration
de sa part ; l'un ou l'autre réprésenteront
la marque distinctive , avec une copie nette du
Memoire.
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au dernier
jour de l'année 1734. inclusivement .
L'Académie , à son Assemblée publique de
1735. qui se tiendra le Mardi d'après la Trinité,
proclamera la Piece qui aura remporté le Prix.
Chirurgie pour l'année 1734.
L
'Académie de Chirurgie , établie à Paris sous
la protection du Roy , desirant contribuer
au progrès de cet Art et à l'utilité publique, proprose
pour le Prix de l'année 1734. le sujet
suivant.
Déterminer dans chaque genre de maladies Chirurgicales
, les cas dans lesquels il convient de panser
fréquemment , et ceux dans lesquels il convient
de panser rarement.
On demande à ceux qui travailleront pour le
Prix , des raisonnemens fondez sur la pratique ;
on les prie d'écrire en François ou en Latin ,
autant qu'il se pourra , et d'avoir attention que
leurs écrits soient fort lisibles.
Ils mettront à leur Memoire une marque distinctive
, comme Sentence , Devise , Paraphe ou
Signature ; et cette marque sera couverte d'un
papier blanc collé ou cacheté , qui ne sera levé
qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix .
Ils adresseront leurs Ouvrages francs de port
à M. Morand , Secretaire de l'Académie de
Chirurgie à Paris , où on les lui fera remettre
entre les mains .
* Lieu où sont les Boussoles.
Les
JANVIER. 1734. 231
Les Chiurgiens de tous pays seront admis à
concourir le Prix ; on n'en excepte que les
Membres de l'Académie .
pour
Le Prix est une Médaille d'or de la valeur de
deux cens livres, qui sera donnée à celui qui , au
jugement de l'Académie , aura fait le meilleur
Memoire sur le sujet proposé.
La Médaille sera délivrée à l'Auteur même qui
se fera connoître , ou au Porteur d'une Procuration
de sa part ; l'un ou l'autre réprésenteront
la marque distinctive , avec une copie nette du
Memoire.
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au dernier
jour de l'année 1734. inclusivement .
L'Académie , à son Assemblée publique de
1735. qui se tiendra le Mardi d'après la Trinité,
proclamera la Piece qui aura remporté le Prix.
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Résumé : PRIX proposé par l'Académie de Chirurgie pour l'année 1734.
En 1734, l'Académie de Chirurgie de Paris, sous la protection royale, organise un concours visant à promouvoir le progrès de la chirurgie et l'utilité publique. Le sujet du concours porte sur la détermination des cas où il est approprié de panser fréquemment ou rarement les maladies chirurgicales. Les participants doivent s'appuyer sur la pratique et rédiger leurs mémoires en français ou en latin, de manière lisible. Chaque mémoire doit comporter une marque distinctive, telle qu'une sentence ou une devise, couverte d'un papier blanc collé ou cacheté. Les ouvrages doivent être envoyés à M. Morand, secrétaire de l'Académie, avant le dernier jour de l'année 1734. Le prix, une médaille d'or valant deux cents livres, sera remis lors de l'assemblée publique de 1735, le mardi suivant la Trinité. Tous les chirurgiens, sauf les membres de l'Académie, sont éligibles pour concourir.
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46
p. 341-342
PROGRAMME.
Début :
L'Académie des Belles-Lettres de Marseille avertit le Public que le 25. Août prochain, [...]
Mots clefs :
Académie des Belles-Lettres de Marseille, Lettres, Prix, Auteurs, Secrétaire, Protecteur, Récépissé, Mérite, Envie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROGRAMME.
PROGRAMME.
'Académie des Belles - Lettres de Marseille
Lavertit le Public que le 25. Août prochain
jour et Fête de S. Louis de cette année 1734.
elle adjugera le Prix fondé par M. le Maréchal
de Villars , son Protecteur , qui sera une Médaille
d'or de la valeur de 300. livres , portant
d'un côté le Buste , et de l'autre la devise de son
Protecteur , à un Discours en Prose d'un quart
d'heure , ou tout au plus d'une demie heure de
lecture , dont le Sujet sera : LES AVANTAGES
QUE LE MERITE PEUT TIRER DE L'ENVIE.
On adressera , comme de coûtume , les Ou-
Trages à M.de Chalamont de la Visclede, Secretai-
G
342 MERCURE DE FRANCE
re perpetuel de l'Académie des Belles - Lettres de
Marseille , rue de l'Evêché , à Marseille. On
affranchira les Paquets à la Poste , sans quoi ils
ne seront point retirez. Ils ne seront reçus que
jusqu'au premier May inclusivement. Les Auteurs
ne mettront point leur nom au bas de leurs
Ouvrages , mais une Sentence de l'Ecriture , des
Peres de l'Eglise , ou des Auteurs profanes.Onmarà
M. le Secretaire une adresse quera , à laquelle
il envoira son Récepissé .
On prie les Auteurs de prendre les mesures necessaires
pour n'être point connus jusqu'au jour
de la decision , et de ne point signer les Lettres
qu'ils pourront écrire à M.le Secretaire, ou à tout
autre Académicien ; et on les avertit que s'ils sont
connus par leur faute , ils seront exclus du
concours.
L'Auteur qui aura remporté le Prix , viendra le
recevoir dans la Sale de PAcadémie , le jour de
Ja Séance publique , s'il est à Marseille , et s'il
est absent , il envoira à une personne domiciliée
dans cette Ville , le Récepissé de M. le Secretaire,
moyennant lequel on remettra le Prix à cette
Personne,
'Académie des Belles - Lettres de Marseille
Lavertit le Public que le 25. Août prochain
jour et Fête de S. Louis de cette année 1734.
elle adjugera le Prix fondé par M. le Maréchal
de Villars , son Protecteur , qui sera une Médaille
d'or de la valeur de 300. livres , portant
d'un côté le Buste , et de l'autre la devise de son
Protecteur , à un Discours en Prose d'un quart
d'heure , ou tout au plus d'une demie heure de
lecture , dont le Sujet sera : LES AVANTAGES
QUE LE MERITE PEUT TIRER DE L'ENVIE.
On adressera , comme de coûtume , les Ou-
Trages à M.de Chalamont de la Visclede, Secretai-
G
342 MERCURE DE FRANCE
re perpetuel de l'Académie des Belles - Lettres de
Marseille , rue de l'Evêché , à Marseille. On
affranchira les Paquets à la Poste , sans quoi ils
ne seront point retirez. Ils ne seront reçus que
jusqu'au premier May inclusivement. Les Auteurs
ne mettront point leur nom au bas de leurs
Ouvrages , mais une Sentence de l'Ecriture , des
Peres de l'Eglise , ou des Auteurs profanes.Onmarà
M. le Secretaire une adresse quera , à laquelle
il envoira son Récepissé .
On prie les Auteurs de prendre les mesures necessaires
pour n'être point connus jusqu'au jour
de la decision , et de ne point signer les Lettres
qu'ils pourront écrire à M.le Secretaire, ou à tout
autre Académicien ; et on les avertit que s'ils sont
connus par leur faute , ils seront exclus du
concours.
L'Auteur qui aura remporté le Prix , viendra le
recevoir dans la Sale de PAcadémie , le jour de
Ja Séance publique , s'il est à Marseille , et s'il
est absent , il envoira à une personne domiciliée
dans cette Ville , le Récepissé de M. le Secretaire,
moyennant lequel on remettra le Prix à cette
Personne,
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Résumé : PROGRAMME.
L'Académie des Belles-Lettres de Marseille annoncera l'attribution d'un prix le 25 août 1734, à l'occasion de la fête de Saint Louis. Ce prix, créé par le Maréchal de Villars, se compose d'une médaille d'or valant 300 livres, ornée du buste du protecteur et de sa devise. Il sera attribué à un discours en prose, d'une durée de lecture de 15 à 30 minutes, sur le thème 'Les avantages que le mérite peut tirer de l'envie'. Les candidatures doivent être envoyées à M. de Chalamont de la Visclede, secrétaire perpétuel de l'Académie, rue de l'Évêché à Marseille, avant le 1er mai inclusivement. Les manuscrits doivent être anonymes, sans signature, mais accompagnés d'une sentence tirée de l'Écriture, des Pères de l'Église ou des auteurs profanes. Les auteurs doivent rester anonymes jusqu'à la décision finale et ne pas signer les correspondances avec l'Académie. Le lauréat recevra le prix lors de la séance publique à l'Académie s'il est présent à Marseille, ou enverra un mandataire domicilié dans la ville avec le récépissé du secrétaire.
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47
p. 936
PRIX LITTERAIRE fondé dans l'Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres.
Début :
Le Sujet que l'Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres donne à traiter, pour [...]
Mots clefs :
Prix, Concours, Ouvrages, Connaissances géographiques, Alexandre le Grand
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texteReconnaissance textuelle : PRIX LITTERAIRE fondé dans l'Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres.
PRIX LITTERAIRE fondé dans l'Académie
Royale des Inscriptions et Belles Lettres..
E Sujet que l'Académie Royale des Inscrip-
Ltions et Belles Lettres donne à traiter , pour
le concours au Prix qu'elle distribuera l'année prochaine
1735. est de fçavoir jusqu'où les Anciens
avoient porté leurs
connoissances Géographiques
, au tems de la mort d'Alexandre le Grand.
Le Prix sera toujours une Médaille d'Or , de la
valeur de quatre cent livres.
Toutes personnes , de quelques pays et condition
qu'elles soient , excepté celles qui composent ladite
Académie , seront admises à concourir pour ce prix,
et leurs Ouvrages pourront être êtrits en François
ou en Latin à leur choix. Ilfaudra seulement les
borner à une heure de lecture au plus.´
3
Les Auteurs mettront simplement une Devised
leurs Ouvrages ; mais pour se faire connoître , ils y
joindront , dans un papier cacheté et écrit de leur
propre main , leurs noms , demeure et qualités ,
ce papier ne sera ouvert qu'après
l'adjudication du
Prix.
et .
Les Piéces ,
affranchies de tous ports , feront remises
entre les mains du Secretaire de l'Académie
avant le premier
Decembre 1734.
On déclarera dans
l'Assemblée publique d'après
Pâques la Piéce qui aura remporté le Prix , et ony
indiquera ensuite le sujet que
l'Académie aura déterminépour
le concours de l'année suivante.
Royale des Inscriptions et Belles Lettres..
E Sujet que l'Académie Royale des Inscrip-
Ltions et Belles Lettres donne à traiter , pour
le concours au Prix qu'elle distribuera l'année prochaine
1735. est de fçavoir jusqu'où les Anciens
avoient porté leurs
connoissances Géographiques
, au tems de la mort d'Alexandre le Grand.
Le Prix sera toujours une Médaille d'Or , de la
valeur de quatre cent livres.
Toutes personnes , de quelques pays et condition
qu'elles soient , excepté celles qui composent ladite
Académie , seront admises à concourir pour ce prix,
et leurs Ouvrages pourront être êtrits en François
ou en Latin à leur choix. Ilfaudra seulement les
borner à une heure de lecture au plus.´
3
Les Auteurs mettront simplement une Devised
leurs Ouvrages ; mais pour se faire connoître , ils y
joindront , dans un papier cacheté et écrit de leur
propre main , leurs noms , demeure et qualités ,
ce papier ne sera ouvert qu'après
l'adjudication du
Prix.
et .
Les Piéces ,
affranchies de tous ports , feront remises
entre les mains du Secretaire de l'Académie
avant le premier
Decembre 1734.
On déclarera dans
l'Assemblée publique d'après
Pâques la Piéce qui aura remporté le Prix , et ony
indiquera ensuite le sujet que
l'Académie aura déterminépour
le concours de l'année suivante.
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Résumé : PRIX LITTERAIRE fondé dans l'Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres.
En 1735, l'Académie Royale des Inscriptions et Belles Lettres organise un concours littéraire portant sur les connaissances géographiques des Anciens au moment de la mort d'Alexandre le Grand. Le prix est une médaille d'or valorisée à quatre cents livres. Le concours est ouvert à tous, sauf aux membres de l'Académie, et les œuvres peuvent être rédigées en français ou en latin. Elles ne doivent pas excéder une heure de lecture. Les participants doivent inclure une devise sur leur ouvrage et fournir leurs nom, adresse et qualités dans un papier cacheté. Les soumissions doivent être envoyées au secrétaire de l'Académie avant le 1er décembre 1734. Le lauréat sera annoncé lors de l'assemblée publique après Pâques, où le sujet du concours suivant sera également révélé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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48
p. 1183-1186
PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1736.
Début :
Feu M. Roüillé de Meslay, ancien Conseiller au Parlement de Paris, ayant conçu le noble [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Prix, Devise, Secrétaire, Récépissé, Testament, Orbites des planètes, Sentence, Système général du monde, Astronomie physique, Pièces
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1736.
PRIX proposé par l'Académie Royale
des Sciences pour l'année 1736.
Eu M. Rouillé de Melay , ancien Conseiller
Fu Marement de Paris , ayant no
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences
, et à l'utilité que le Public en pouvoit reti
ter, a legué à l'Académie Royale des Sciences
un fonds pour deux Prix , qui seront distribucz
à ceux qui , au jugement de cette Compagnie
auront le mieux réussi sur deux differentes sorrés
de Sujets , qu'il a indiquez dans son Testament
, et dont il a donné des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Syste
me general du Monde; et l'Astronomie Physique.
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans,
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne
le donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 1500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce .
Il ne se donnera que tous les deux ans , et scra
de 2000. livres .
L'Académie , lorsqu'elle proposa la question
sur l'Inclinaison des Plans des Orbites des Pla-
1. Vol. netes
1184 MERCURE DE FRANCE
netes , en désiroit la solution plus qu'elle ne l'est
peroit ; aucun des ouvrages qui lui furent envoyez
ne lui parut mériter le Prix de l'annéc
1732. et elle laissa encore pour deux ans la même
matiere proposée aux recherches des Sçavans
avec un Prix double . L'Académie voit aujourd'hui
le succès de son délai ; parmi les Pieces
qu'elle a reçûës , elle en a trouvé deux qui méritent
le Prix et qui , par des beautez differentes ,
lui ont paru chacune y avoir un droit égal .
Dans ce cas , où l'égalité ne permet pas de
choisir , et semble d'elle - même établir la loi
de récompenser également des mérites égaux
l'Académie est encore authorisée par l'Arrêt du
Parlement qui a expliqué le Testament de M.de
Meflay ; elle a donc jugé que le Prix double de
cette année seroit partagé également entre les
deux Auteurs des Pieces dont les ' numeros sont
19. et 20. * la Devise de celle- cy est ,
Felices anima quibus hac cognoscere primùm.
Inque domos superas scandere cura fuit.
Et celle de la Piece 19. Virtutum pretium in ipais
est , et rectè facti merces est, fecisse.
Cependant l'Académie avant que de prononcer
son jugement avoit ré olu de renouveller dans
cette occasion un avertissement qu'elle à déja
fait autrefois : Comme elle ne restraint à aucun
Sistême les explications qu'elle demande des Phénomenes
, le suffrage aussi qu'elle donne à ces explications
n'est point une adoption des principes sur
lesquels elles sont fondées , ni de toutes les conséquences
qu'on en tire.
Les trois Pieces qui ont le plus approché du
* Les Numeros marquent seulement l'ordre dans
lequel les Pieces ont été reçûës.
I. Vol.
Prix
JUIN, 1714. 1185.
Prix , sont la Piece 26. dont la Devise est , Deus
autem noster in coelo omnia quacumque voluit , fecit
, la Piece 17. dont la Devise est , Emendantur
priora posterioribus , et la Piece 28 dont la Devise
inclinavit cælos , et descendit , et caligo sub
est ,
pedibus ejus.
M. Jean Bernoulli , Professeur en Mathématique
à Bâle , et M. Daniel Bernoulli , son fils ,
qui l'a été à Petersbourg , ont remporté le Prix
de 1734-
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour sujet du
premier Prix qui tombe dans l'année 1736 .
Comment se fait la Propagation de la Lumiere.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sajets , et même les Associez
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de piétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sur tout quand il y aura des Calculs d'Algebre .
Ils ne mettront point leurs noms à leurs Onvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise.
Ils pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit
un Billet séparé et cacheté par eux , où seront ,
avec cette même Sentence, leur nom , leurs qualitez
et leur adresse ; et ce Billet ne sera ouvert
par l'Académie , qu'en cas que la Piece ait remporté
le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpe-
I. Vol. tuel
1186 MERCURE DE FRANCE
ruel de l'Académie , ou les lui feront remettre
entre les mains. Dans ce second cas le Secretaire
en donnera en même- temps à celui qui les fui`
aura remis son Récepissé , où sera marquée la
Sentence de l'Ouvrage et son numero selon l'ordre
ou le temps dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1735. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1736.proclamera la Piece qui aura ce Prix.
S'il y a un Récepissé du Secretaire pour la
Piece qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
l'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Récepissé. Il n'y aura à ce
la nulle autre formalité.
S'il n'y a pas de Récepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
des Sciences pour l'année 1736.
Eu M. Rouillé de Melay , ancien Conseiller
Fu Marement de Paris , ayant no
au Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences
, et à l'utilité que le Public en pouvoit reti
ter, a legué à l'Académie Royale des Sciences
un fonds pour deux Prix , qui seront distribucz
à ceux qui , au jugement de cette Compagnie
auront le mieux réussi sur deux differentes sorrés
de Sujets , qu'il a indiquez dans son Testament
, et dont il a donné des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Syste
me general du Monde; et l'Astronomie Physique.
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans,
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne
le donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 1500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce .
Il ne se donnera que tous les deux ans , et scra
de 2000. livres .
L'Académie , lorsqu'elle proposa la question
sur l'Inclinaison des Plans des Orbites des Pla-
1. Vol. netes
1184 MERCURE DE FRANCE
netes , en désiroit la solution plus qu'elle ne l'est
peroit ; aucun des ouvrages qui lui furent envoyez
ne lui parut mériter le Prix de l'annéc
1732. et elle laissa encore pour deux ans la même
matiere proposée aux recherches des Sçavans
avec un Prix double . L'Académie voit aujourd'hui
le succès de son délai ; parmi les Pieces
qu'elle a reçûës , elle en a trouvé deux qui méritent
le Prix et qui , par des beautez differentes ,
lui ont paru chacune y avoir un droit égal .
Dans ce cas , où l'égalité ne permet pas de
choisir , et semble d'elle - même établir la loi
de récompenser également des mérites égaux
l'Académie est encore authorisée par l'Arrêt du
Parlement qui a expliqué le Testament de M.de
Meflay ; elle a donc jugé que le Prix double de
cette année seroit partagé également entre les
deux Auteurs des Pieces dont les ' numeros sont
19. et 20. * la Devise de celle- cy est ,
Felices anima quibus hac cognoscere primùm.
Inque domos superas scandere cura fuit.
Et celle de la Piece 19. Virtutum pretium in ipais
est , et rectè facti merces est, fecisse.
Cependant l'Académie avant que de prononcer
son jugement avoit ré olu de renouveller dans
cette occasion un avertissement qu'elle à déja
fait autrefois : Comme elle ne restraint à aucun
Sistême les explications qu'elle demande des Phénomenes
, le suffrage aussi qu'elle donne à ces explications
n'est point une adoption des principes sur
lesquels elles sont fondées , ni de toutes les conséquences
qu'on en tire.
Les trois Pieces qui ont le plus approché du
* Les Numeros marquent seulement l'ordre dans
lequel les Pieces ont été reçûës.
I. Vol.
Prix
JUIN, 1714. 1185.
Prix , sont la Piece 26. dont la Devise est , Deus
autem noster in coelo omnia quacumque voluit , fecit
, la Piece 17. dont la Devise est , Emendantur
priora posterioribus , et la Piece 28 dont la Devise
inclinavit cælos , et descendit , et caligo sub
est ,
pedibus ejus.
M. Jean Bernoulli , Professeur en Mathématique
à Bâle , et M. Daniel Bernoulli , son fils ,
qui l'a été à Petersbourg , ont remporté le Prix
de 1734-
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour sujet du
premier Prix qui tombe dans l'année 1736 .
Comment se fait la Propagation de la Lumiere.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sajets , et même les Associez
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de piétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sur tout quand il y aura des Calculs d'Algebre .
Ils ne mettront point leurs noms à leurs Onvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise.
Ils pourront , s'ils veulent , attacher à leur Ecrit
un Billet séparé et cacheté par eux , où seront ,
avec cette même Sentence, leur nom , leurs qualitez
et leur adresse ; et ce Billet ne sera ouvert
par l'Académie , qu'en cas que la Piece ait remporté
le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris au Secretaire perpe-
I. Vol. tuel
1186 MERCURE DE FRANCE
ruel de l'Académie , ou les lui feront remettre
entre les mains. Dans ce second cas le Secretaire
en donnera en même- temps à celui qui les fui`
aura remis son Récepissé , où sera marquée la
Sentence de l'Ouvrage et son numero selon l'ordre
ou le temps dans lequel il aura été reçû.
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1735. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1736.proclamera la Piece qui aura ce Prix.
S'il y a un Récepissé du Secretaire pour la
Piece qui aura remporté le Prix , le Trésorier de
l'Académie délivrera la somme du Prix à celui
qui lui rapportera ce Récepissé. Il n'y aura à ce
la nulle autre formalité.
S'il n'y a pas de Récepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
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Résumé : PRIX proposé par l'Académie Royale des Sciences pour l'année 1736.
En 1736, l'Académie Royale des Sciences a institué deux prix grâce à un legs de M. Rouillé de Meslay, ancien conseiller au Parlement de Paris. Le premier prix, d'une valeur de 1500 livres, concerne le système général du monde et l'astronomie physique, et est attribué tous les deux ans. Le second prix, de 2000 livres, porte sur la navigation et le commerce, également attribué tous les deux ans. Pour l'année 1732, l'Académie avait proposé une question sur l'inclinaison des plans des orbites planétaires, mais aucun ouvrage n'avait mérité le prix. En 1734, deux œuvres ont été jugées dignes du prix double, partagé entre les auteurs des pièces numéros 19 et 20. Les devises des œuvres lauréates étaient 'Felices anima quibus hac cognoscere primum' et 'Virtutum pretium in ipsis est, et rectè facti merces est, fecisse'. L'Académie a renouvelé un avertissement précisant que son suffrage sur les explications des phénomènes n'implique pas l'adoption des principes sur lesquels elles sont fondées. Les pièces les plus proches du prix étaient les numéros 26, 17 et 28. Pour le prix de 1736, l'Académie propose le sujet 'Comment se fait la propagation de la lumière'. Les savants de toutes les nations sont invités à soumettre leurs travaux en français ou en latin, ou dans toute autre langue de leur choix. Les œuvres doivent être envoyées au secrétaire perpétuel de l'Académie avant le 1er septembre 1735. Le prix sera proclamé lors de l'assemblée publique d'après Pâques 1736.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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49
p. 1186-1187
Prix de l'Acad. de Soissons, [titre d'après la table]
Début :
M. de Laubriere, Evêque de Soissons, dont on connoît l'amour pour les Lettres, ayant établi [...]
Mots clefs :
Académie de Soissons, Prix, Programme, Ouvrages, Soissonnais
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prix de l'Acad. de Soissons, [titre d'après la table]
M. de Laubriere , Evêque de Soissons , dont
on connoît l'amour pour les Lettres , ayant établi
un Prix pour l'Académie de Soissons , on
avertit le Public dans un Programme imprimé ,
que l'année prochaine 1735. le Lundi d'après le
Dimanche de Quasimodo , cette Académie adjugera
un Prix proposé par ce Prélat , lequel sera
une Médaille d'or de la valeur de 300. livres , 2
'une Dissertation Historique d'une demie heure
de lecture ou de trois quarts d'heure au plus , sur
l'Etat des anciens Habitans du Soissonnois avant
la conquête des Gaules par les Francs , la situation
et l'étendue du Pays qu'ils habitoient , le nom et
L'antiquité de leurs Villes et Châteaux , leurs forces
et les Armes dont ils se servoient , leurs moeurs
leur Gouvernement et leur Religion.
1
1
1. Vol. Dans
JUIN. 1734.
1187
Dans l'examen qu'on fera des Ouvrages , selon
le Programme , on aura égard , tant au nombre
et à l'étendue des recherches , qu'à la beauté du
stile et à la pureté du langage.
Les Auteurs sont avertis de mettre à la marge
ou à la suite de leur Ouvrage , les preuves des
faits qu'ils auront avancez , et les sources où ils
les auront prises.
Les Ouvrages seront adressez francs de port ,
à M. le President de Beyne , Secretaire perpetuel de
l'Académie de Soissons , et ils ne seront reçûs que
jusqu'au premier Février de l'année prochaine.
on connoît l'amour pour les Lettres , ayant établi
un Prix pour l'Académie de Soissons , on
avertit le Public dans un Programme imprimé ,
que l'année prochaine 1735. le Lundi d'après le
Dimanche de Quasimodo , cette Académie adjugera
un Prix proposé par ce Prélat , lequel sera
une Médaille d'or de la valeur de 300. livres , 2
'une Dissertation Historique d'une demie heure
de lecture ou de trois quarts d'heure au plus , sur
l'Etat des anciens Habitans du Soissonnois avant
la conquête des Gaules par les Francs , la situation
et l'étendue du Pays qu'ils habitoient , le nom et
L'antiquité de leurs Villes et Châteaux , leurs forces
et les Armes dont ils se servoient , leurs moeurs
leur Gouvernement et leur Religion.
1
1
1. Vol. Dans
JUIN. 1734.
1187
Dans l'examen qu'on fera des Ouvrages , selon
le Programme , on aura égard , tant au nombre
et à l'étendue des recherches , qu'à la beauté du
stile et à la pureté du langage.
Les Auteurs sont avertis de mettre à la marge
ou à la suite de leur Ouvrage , les preuves des
faits qu'ils auront avancez , et les sources où ils
les auront prises.
Les Ouvrages seront adressez francs de port ,
à M. le President de Beyne , Secretaire perpetuel de
l'Académie de Soissons , et ils ne seront reçûs que
jusqu'au premier Février de l'année prochaine.
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Résumé : Prix de l'Acad. de Soissons, [titre d'après la table]
En 1734, M. de Laubriere, Évêque de Soissons, a créé un prix pour l'Académie de Soissons. Le prix, attribué le lundi suivant le Dimanche de Quasimodo en 1735, comprend une médaille d'or valant 300 livres et une dissertation historique. Cette dissertation doit traiter des anciens habitants du Soissonnois avant la conquête des Gaules par les Francs, incluant leur situation géographique, leurs villes et châteaux, leurs forces et armes, leurs mœurs, leur gouvernement et leur religion. La durée de la dissertation est limitée à une demi-heure de lecture, avec un maximum de trois quarts d'heure. L'Académie évaluera les œuvres en fonction des recherches, du style et de la pureté du langage, ainsi que des preuves et sources fournies. Les dissertations doivent être envoyées à M. le Président de Beyne, secrétaire perpétuel de l'Académie, avant le 1er février 1735.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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50
p. 173-177
SEANCE PUBLIQUE De l'Académie des inscriptions & Belles-Lettres.
Début :
L'Académie royale des Inscriptions & Belles-Lettres rentra publiquement [...]
Mots clefs :
Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Prix, M. de Bougainville, Grèce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie des inscriptions & Belles-Lettres.
SEANCE PUBLIQUE
De l'Académie des infcriptions & Belles
Lettres.
' Académie royale des Infcriptions &
Belles Lettres rentra publiquement
le 12 Novembre 1754. M. de Bougainville
fon Secrétaire perpétuel , annonça
qu'elle propofoit pour le fujet du prix *
qui doit être diftribué en 1756 , d'examiner
quel fut l'état des villes & des répu
bliques fituées dans le continent de la
Grece Européenne , depuis la mort d'Ale
xandre jufqu'au tems qu'elle a été réduite
en province par les Romains. Après
cette annonce , il dit : » En rendant com-
» pre dans notre derniere affemblée publique
de la nouvelle fondation faite
par
»M. le Comte de Caylus , nous avons informé
les fçavans qu'elle avoit pour objet
» les antiquités proprement dites , & que
» le prix feroit une médaille d'or de la va-
"
leur de cinq cens livres. Nous ajoûtons
» aujourd'hui que le but de cette fondation
littéraire étant de ranimer l'étude
» des anciens monumens , l'Académie a
* Ce prix a été fondé par le Préfident Durey
de Noinville.
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
>> cru ne pouvoir mieux entrer dans les
» vûes du fondateur , qu'en faifant de la
» médaille même qu'elle adjugera , un mo-
» nument glorieux aux Auteurs , & capa-
» ble d'exciter leur émulation . C'eſt dans
» cet efprit qu'en compofant cette mé-
» daille , elle ne s'eft pas bornée à marquer
l'époque & l'objet de l'établiffement :
elle a voulu qu'un des côtés fût orné
» d'un type honorable pour le fçavant
» qu'elle couronneroit , & que fon nom
gravé tous les ans dans l'exergue , pût
s'y tranfmettre à la poftérité. Par là on
rappellera en quelque forte ces infcrip-
» tions que la Grece confacroit à la gloi-
» re des athletes couronnés dans fes jeux.
Voici quelle fera la médaille du nou-
» veau prix , laquelle a été deffinée par M.
Bouchardon. Elle repréfentera d'un côté
» une couronne de lauriers , dans laquelle
> on lira cette infcription : Aufpiciis L-
» dovici XV , pramium folemne in regia Infcript.
& human . Litter. Academia conf-
» titutum , anno MDCCLIV. Autour de la
→ couronne feront pour légende ces mots :
» Promovendo veterum monumentorum ftudio
. Sur le revers une mufe couronnée
» de lauriers , tenant d'une main une pal-
» me , & s'appuyant de l'autre fur un type ,
avec cette légende : Certamen ecumenicum.
33
JANVIER. 1755. 175
» On laiffera pour l'exergue un efpace qui
» puiffe contenir deux ou trois lignes d'é-
» criture , & où l'on gravera tous les ans
» au burin le nom de l'auteur couronné ,
» avec la date de fa piece . L'Académie in-
» vite en conféquence ceux qui voudront
» concourir , à donner exactement dans le
» papier cacheté , leurs noms de famille &
» de baptême.
M. de Bougainville fit enfuite la lecture
de l'éloge hiftorique de M. Secouffe , penfionnaire
de l'Académie , mort le Is Mars
1754. On peut juger du mérite particulier
de cet Académicien & de l'élégance de fon
Panégyrifte par le morceau fuivant .
29
» Le feul art que connut M. Secouffe ,
& qu'il ait voulu pratiquer en traitant
» l'Hiſtoire , étoit celui d'analyfer les cir-
≫conftances d'un événement , de combiner
» les textes , & de les apprécier avec une
fcrupuleufe fidélité : c'eft la maniere de
» Tillemont ; il l'avoit prife pour modele ,
» par des motifs dont il a rendu compte
» dans un difcours qui fert d'introduction
» à fes mémoires. Le mérite de cette mé→
> thode eft de n'égarer jamais l'efprit ; il
eft vrai qu'elle le fatigue , en le menant
» par des chemins rudes & tortueux , dans
lefquels il eft obligé de difcuter le terrein
pas à pas. Mais rien ne rebutoit la
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE .
conftance de M. Secouffe , ou plutôt it
» n'avoit pas befoin de conftance , parce
» que tout intéreffe dans l'objet aimé , &
» qu'il aimoit paffionnément l'hiſtoire de
fa nation. Par une fuite de fon enthoufiafine
, il fuppofoit à fes lecteurs les
» fentimens dont il étoit animé , du moins
» les croyoit- il affez équitables pour l'ap
» prouver par réflexion , & nous remarque-
» rons comme un trait qui le caracteriſe ,
»que moins attaché à fes opinions qu'à fes
goûts , il fouffroit volontiers la difpute
lorfqu'elle pouvoit conduire à la fo-
» lution d'une difficulté hiftorique , mais
» qu'il auroit fouffert impatiemment qu'un
»François n'eût pas fait prefque autant de
» cas que lui-même de toutes les fortes de
» recherches qui peuvent jetter quelques
»lumieres fur les plus petites branches de
> l'Hiftoire de France.
DD
90
Après cet éloge , M. de Bougainville
parla du tableau préfenté par M. le Comte
de Caylus. M. l'Abbé Raynal a traité fi bien
cet article dans le premier volume de Décembre
, qu'il ne m'a rien laiffé à dire .
M. Danville lut une differtation fur la
nation des Geres , & fur le Pontife qui
étoit adoré chez ce peuple.
M. l'Abbé Belley termina la féance par
F'explication d'une pierre gravée du cabi-
•
h
JAN VIER. 1755. 177
net de M. le Duc d'Orleans. Cette pierre
eft une agathe blanche , gravée en creux :
elle repréfente la tête d'un Empereur Romain
, pofée en regard de celles d'une Impératrice
& d'un jeune Prince. Au milieu
eft une urne , d'où fortent deux palmes.
M. l'Abbé Belley prouva que cette pierre
avoit été gravée àl'occafion des jeux chryfantins
, que la ville de Sarde, en Lydie , fit
célébrer en l'honneur de l'Empereur Pertinax
, de l'Impératrice Titiana fa femme ,
& du jeune Pertinax leur fils .
De l'Académie des infcriptions & Belles
Lettres.
' Académie royale des Infcriptions &
Belles Lettres rentra publiquement
le 12 Novembre 1754. M. de Bougainville
fon Secrétaire perpétuel , annonça
qu'elle propofoit pour le fujet du prix *
qui doit être diftribué en 1756 , d'examiner
quel fut l'état des villes & des répu
bliques fituées dans le continent de la
Grece Européenne , depuis la mort d'Ale
xandre jufqu'au tems qu'elle a été réduite
en province par les Romains. Après
cette annonce , il dit : » En rendant com-
» pre dans notre derniere affemblée publique
de la nouvelle fondation faite
par
»M. le Comte de Caylus , nous avons informé
les fçavans qu'elle avoit pour objet
» les antiquités proprement dites , & que
» le prix feroit une médaille d'or de la va-
"
leur de cinq cens livres. Nous ajoûtons
» aujourd'hui que le but de cette fondation
littéraire étant de ranimer l'étude
» des anciens monumens , l'Académie a
* Ce prix a été fondé par le Préfident Durey
de Noinville.
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
>> cru ne pouvoir mieux entrer dans les
» vûes du fondateur , qu'en faifant de la
» médaille même qu'elle adjugera , un mo-
» nument glorieux aux Auteurs , & capa-
» ble d'exciter leur émulation . C'eſt dans
» cet efprit qu'en compofant cette mé-
» daille , elle ne s'eft pas bornée à marquer
l'époque & l'objet de l'établiffement :
elle a voulu qu'un des côtés fût orné
» d'un type honorable pour le fçavant
» qu'elle couronneroit , & que fon nom
gravé tous les ans dans l'exergue , pût
s'y tranfmettre à la poftérité. Par là on
rappellera en quelque forte ces infcrip-
» tions que la Grece confacroit à la gloi-
» re des athletes couronnés dans fes jeux.
Voici quelle fera la médaille du nou-
» veau prix , laquelle a été deffinée par M.
Bouchardon. Elle repréfentera d'un côté
» une couronne de lauriers , dans laquelle
> on lira cette infcription : Aufpiciis L-
» dovici XV , pramium folemne in regia Infcript.
& human . Litter. Academia conf-
» titutum , anno MDCCLIV. Autour de la
→ couronne feront pour légende ces mots :
» Promovendo veterum monumentorum ftudio
. Sur le revers une mufe couronnée
» de lauriers , tenant d'une main une pal-
» me , & s'appuyant de l'autre fur un type ,
avec cette légende : Certamen ecumenicum.
33
JANVIER. 1755. 175
» On laiffera pour l'exergue un efpace qui
» puiffe contenir deux ou trois lignes d'é-
» criture , & où l'on gravera tous les ans
» au burin le nom de l'auteur couronné ,
» avec la date de fa piece . L'Académie in-
» vite en conféquence ceux qui voudront
» concourir , à donner exactement dans le
» papier cacheté , leurs noms de famille &
» de baptême.
M. de Bougainville fit enfuite la lecture
de l'éloge hiftorique de M. Secouffe , penfionnaire
de l'Académie , mort le Is Mars
1754. On peut juger du mérite particulier
de cet Académicien & de l'élégance de fon
Panégyrifte par le morceau fuivant .
29
» Le feul art que connut M. Secouffe ,
& qu'il ait voulu pratiquer en traitant
» l'Hiſtoire , étoit celui d'analyfer les cir-
≫conftances d'un événement , de combiner
» les textes , & de les apprécier avec une
fcrupuleufe fidélité : c'eft la maniere de
» Tillemont ; il l'avoit prife pour modele ,
» par des motifs dont il a rendu compte
» dans un difcours qui fert d'introduction
» à fes mémoires. Le mérite de cette mé→
> thode eft de n'égarer jamais l'efprit ; il
eft vrai qu'elle le fatigue , en le menant
» par des chemins rudes & tortueux , dans
lefquels il eft obligé de difcuter le terrein
pas à pas. Mais rien ne rebutoit la
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE .
conftance de M. Secouffe , ou plutôt it
» n'avoit pas befoin de conftance , parce
» que tout intéreffe dans l'objet aimé , &
» qu'il aimoit paffionnément l'hiſtoire de
fa nation. Par une fuite de fon enthoufiafine
, il fuppofoit à fes lecteurs les
» fentimens dont il étoit animé , du moins
» les croyoit- il affez équitables pour l'ap
» prouver par réflexion , & nous remarque-
» rons comme un trait qui le caracteriſe ,
»que moins attaché à fes opinions qu'à fes
goûts , il fouffroit volontiers la difpute
lorfqu'elle pouvoit conduire à la fo-
» lution d'une difficulté hiftorique , mais
» qu'il auroit fouffert impatiemment qu'un
»François n'eût pas fait prefque autant de
» cas que lui-même de toutes les fortes de
» recherches qui peuvent jetter quelques
»lumieres fur les plus petites branches de
> l'Hiftoire de France.
DD
90
Après cet éloge , M. de Bougainville
parla du tableau préfenté par M. le Comte
de Caylus. M. l'Abbé Raynal a traité fi bien
cet article dans le premier volume de Décembre
, qu'il ne m'a rien laiffé à dire .
M. Danville lut une differtation fur la
nation des Geres , & fur le Pontife qui
étoit adoré chez ce peuple.
M. l'Abbé Belley termina la féance par
F'explication d'une pierre gravée du cabi-
•
h
JAN VIER. 1755. 177
net de M. le Duc d'Orleans. Cette pierre
eft une agathe blanche , gravée en creux :
elle repréfente la tête d'un Empereur Romain
, pofée en regard de celles d'une Impératrice
& d'un jeune Prince. Au milieu
eft une urne , d'où fortent deux palmes.
M. l'Abbé Belley prouva que cette pierre
avoit été gravée àl'occafion des jeux chryfantins
, que la ville de Sarde, en Lydie , fit
célébrer en l'honneur de l'Empereur Pertinax
, de l'Impératrice Titiana fa femme ,
& du jeune Pertinax leur fils .
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Résumé : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie des inscriptions & Belles-Lettres.
Lors d'une séance publique de l'Académie royale des Inscriptions & Belles Lettres le 12 novembre 1754, M. de Bougainville, Secrétaire perpétuel, annonça que le sujet du prix à décerner en 1756 serait l'examen de l'état des villes et des républiques situées dans le continent de la Grèce européenne, depuis la mort d'Alexandre jusqu'à leur réduction en province par les Romains. Ce prix, fondé par le Président Durey de Noinville, consistera en une médaille d'or d'une valeur de cinq cents livres, créée par M. Bouchardon. La médaille représentera une couronne de lauriers avec une inscription latine et une muse couronnée de lauriers tenant une palme et s'appuyant sur un type. L'exergue de la médaille gravera chaque année le nom de l'auteur couronné. M. de Bougainville lut ensuite l'éloge historique de M. Secouffe, pensionnaire de l'Académie, décédé le 1er mars 1754. Secouffe était connu pour son art d'analyser les circonstances des événements historiques, de combiner et d'apprécier les textes avec fidélité, suivant la méthode de Tillemont. Il était passionné par l'histoire de la France et appréciait les recherches approfondies sur les moindres détails historiques. La séance se poursuivit avec la présentation d'un tableau par M. le Comte de Caylus, une dissertation de M. Danville sur la nation des Gères et leur Pontife, et l'explication d'une pierre gravée par M. l'Abbé Belley. Cette pierre, une agathe blanche, représente les têtes de l'Empereur Pertinax, de l'Impératrice Titiana et de leur fils, gravée à l'occasion des jeux chrysanthins célébrés en leur honneur.
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