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1
p. 149-150
Messieurs de Renel, de Flamarin, de Beaulieu & de Forteville sont reçeus Chevaliers de l'Ordre de S. Lazare. [titre d'après la table]
Début :
On m'apprend en mesme temps que Messieurs de Renel, [...]
Mots clefs :
Ordre de S. Lazare de Jerusalem, Chevaliers, Vicaire général
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texteReconnaissance textuelle : Messieurs de Renel, de Flamarin, de Beaulieu & de Forteville sont reçeus Chevaliers de l'Ordre de S. Lazare. [titre d'après la table]
f On m'apprend en meſme temps que Meſſieurs de Renel,
de Flamarin , de Beaulieu , & de Forteville , ont eſté reçeus de- puis peude jours Chevaliers de l'Ordre de S. Lazare de Jerufalem. On les doit croire d'autant
plusdignesde cet honneur & de tous les glorieux avantages qui leſuivent,queMonfieurle Mar
94 LE MERCVRE
quis de Louvois, qui a bien vou- lu étre le Chefde cet Ordre , &
s'en faire le Vicaire General ,
s'applique particulierement à
n'y admettre quedes Perſonnes de naiſſance , de merite , & de probité.
de Flamarin , de Beaulieu , & de Forteville , ont eſté reçeus de- puis peude jours Chevaliers de l'Ordre de S. Lazare de Jerufalem. On les doit croire d'autant
plusdignesde cet honneur & de tous les glorieux avantages qui leſuivent,queMonfieurle Mar
94 LE MERCVRE
quis de Louvois, qui a bien vou- lu étre le Chefde cet Ordre , &
s'en faire le Vicaire General ,
s'applique particulierement à
n'y admettre quedes Perſonnes de naiſſance , de merite , & de probité.
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Résumé : Messieurs de Renel, de Flamarin, de Beaulieu & de Forteville sont reçeus Chevaliers de l'Ordre de S. Lazare. [titre d'après la table]
Messieurs de Renel, de Flamarin, de Beaulieu et de Forteville ont été admis comme Chevaliers de l'Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem. Leur admission est justifiée par leur haute naissance, mérite et probité, sous la supervision du marquis de Louvois, chef et Vicaire Général de l'Ordre.
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2
p. 181-182
« Je vous tiens parole, en vous envoyant les Devises que les [...] »
Début :
Je vous tiens parole, en vous envoyant les Devises que les [...]
Mots clefs :
Devises, Chevaliers, Écus, Course, Versailles, Gravure
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texteReconnaissance textuelle : « Je vous tiens parole, en vous envoyant les Devises que les [...] »
Je vous tiens parole , en
182 MERCURE
vous envoyant les Deviſes
que les Chevaliers portoient
fur leurs Ecus à la Courſe des
Teſtes qu'on fità Verſailles le
dernier Dimanche du Carnaval.
Vous les trouverez gravées
dans cette planche , ou
j'ay tres - peu obſervé les
rangs , les ayant fait graver
a meſure qu'elles me font
tombées entre les mains .
182 MERCURE
vous envoyant les Deviſes
que les Chevaliers portoient
fur leurs Ecus à la Courſe des
Teſtes qu'on fità Verſailles le
dernier Dimanche du Carnaval.
Vous les trouverez gravées
dans cette planche , ou
j'ay tres - peu obſervé les
rangs , les ayant fait graver
a meſure qu'elles me font
tombées entre les mains .
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3
p. 287-293
Dons faits par le Roy.
Début :
On a oublié de dire dans le dernier mois que [...]
Mots clefs :
Chevaliers, Dons, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons faits par le Roy.
DonsfaitsparleRoy.
On a oublié de dire
dans le dernier mois que
Mr le Marquis de Miromeni
aestéfait Maréchal
deCamp,en consideration
de ses services. Il estoit
auparavant Brigadier d'Infanterie,
commandant celle
de la Garnison de Bethune
pendant le siege de
cette Ville, on il fit cette
grande sortie dont on a
tant parlé, danslaquelle il
pousse les Ennemissort
loin,tuaungrand nombre
de ceuxde la Tranchée,&
rasa tous leurstravaux. ,: Mr Boucher d'Orsay,
.-
Maistredes Requestes,&
fils duConseiller d'Estat,
de mesmenom
, a esté fait
Intendant de Limoges.
.y ,..
.# Chevaliers
CHEVALIERS
del'Ordre.
Le 31 Decembre1710,
le Roy fit Chevaliers de
S. Michel.
M. le Prince de Conry.
M.le ComtedeMédavi.
M. le Comte du Bourg.
M.d'Albergoty. 7
M.lbe MrairqauisndedGoe.f-
Et le premier Janv.1711.
illes fit Chevaliers du saint
Esprit.
Voicy leurs noms & ceux de
leurs peres &meres.
Louis-Armand de Bourbon
,Prince de Conty, fils
de François Louis de Bourbon,
Prince de Conry&de
Marie-Theresede Bburbon
deCondé.
Jacques. Léonor Rouxel
Comtede Médavi & de
Grancey, Lieutenant Generaldes
Armées du Roy,
Gouverneur dfeDu'nkl'sque,
fils de Pierre Rouxcl Comte
de Grancey,& d'Henriette
de la Pallu de Bouligneux,
& petit-fils de Jacques
Rouxel Comte de Grancey
Maréchalde.France, Chevalier
des Ordres.,
Léonor-Marie du Maine
Comte du Bourg, Marquis
de S.Ciran, Lieutenant
General des Armées du Roy
fils de Philippe du Maine,
Comte du Bourg & deLéonor
de Damas de Thianges.
François Zénobe. Philippe
Albergoti, Lieutenant
General desArmées du
Roy Gouverneur deSancLouis,
fils de Rerovio Albergoti
Sénateur de Florencc
,
& de Madeleine
Bardi. Les Albergoti sont
originaires d'Arerzo établis
depuis long-temps à Florencc.
Ilsont possedé plusieurs
Charges dans ces Villes
lorsqu'elles estoient en
République.
Louis-François Marquis
de Goësbriand
,
Lieutenant
General desArmées du Roy,
fils d'Yves Marquis de Coëfbriand.
& de Francoife-
Gabrielle de Kerquesay.
CetteMaison est originaire
de Bretagne & possede la
- Terre de Goësbriand dans
l'Evêché de Treguier,de
temps immémorial.
On a oublié de dire
dans le dernier mois que
Mr le Marquis de Miromeni
aestéfait Maréchal
deCamp,en consideration
de ses services. Il estoit
auparavant Brigadier d'Infanterie,
commandant celle
de la Garnison de Bethune
pendant le siege de
cette Ville, on il fit cette
grande sortie dont on a
tant parlé, danslaquelle il
pousse les Ennemissort
loin,tuaungrand nombre
de ceuxde la Tranchée,&
rasa tous leurstravaux. ,: Mr Boucher d'Orsay,
.-
Maistredes Requestes,&
fils duConseiller d'Estat,
de mesmenom
, a esté fait
Intendant de Limoges.
.y ,..
.# Chevaliers
CHEVALIERS
del'Ordre.
Le 31 Decembre1710,
le Roy fit Chevaliers de
S. Michel.
M. le Prince de Conry.
M.le ComtedeMédavi.
M. le Comte du Bourg.
M.d'Albergoty. 7
M.lbe MrairqauisndedGoe.f-
Et le premier Janv.1711.
illes fit Chevaliers du saint
Esprit.
Voicy leurs noms & ceux de
leurs peres &meres.
Louis-Armand de Bourbon
,Prince de Conty, fils
de François Louis de Bourbon,
Prince de Conry&de
Marie-Theresede Bburbon
deCondé.
Jacques. Léonor Rouxel
Comtede Médavi & de
Grancey, Lieutenant Generaldes
Armées du Roy,
Gouverneur dfeDu'nkl'sque,
fils de Pierre Rouxcl Comte
de Grancey,& d'Henriette
de la Pallu de Bouligneux,
& petit-fils de Jacques
Rouxel Comte de Grancey
Maréchalde.France, Chevalier
des Ordres.,
Léonor-Marie du Maine
Comte du Bourg, Marquis
de S.Ciran, Lieutenant
General des Armées du Roy
fils de Philippe du Maine,
Comte du Bourg & deLéonor
de Damas de Thianges.
François Zénobe. Philippe
Albergoti, Lieutenant
General desArmées du
Roy Gouverneur deSancLouis,
fils de Rerovio Albergoti
Sénateur de Florencc
,
& de Madeleine
Bardi. Les Albergoti sont
originaires d'Arerzo établis
depuis long-temps à Florencc.
Ilsont possedé plusieurs
Charges dans ces Villes
lorsqu'elles estoient en
République.
Louis-François Marquis
de Goësbriand
,
Lieutenant
General desArmées du Roy,
fils d'Yves Marquis de Coëfbriand.
& de Francoife-
Gabrielle de Kerquesay.
CetteMaison est originaire
de Bretagne & possede la
- Terre de Goësbriand dans
l'Evêché de Treguier,de
temps immémorial.
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Résumé : Dons faits par le Roy.
En décembre 1710, le roi a promu le Marquis de Miromeni au rang de Maréchal de camp pour ses services, notamment lors du siège de Béthune où il avait commandé les troupes. Mr Boucher d'Orsay, Maître des Requêtes et fils du Conseiller d'État, a été nommé Intendant de Limoges. Le 31 décembre 1710, plusieurs personnalités ont été faites Chevaliers de Saint-Michel, dont le Prince de Conty, le Comte de Médavi, le Comte du Bourg, M. d'Albergoty et le Marquis de Goësbriand. Le 1er janvier 1711, ces mêmes individus ont été élevés au rang de Chevaliers du Saint-Esprit. Parmi eux, Louis-Armand de Bourbon, Prince de Conty, fils de François Louis de Bourbon et de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé, et Jacques Léonor Rouxel, Comte de Médavi, Lieutenant Général des Armées du Roi et Gouverneur de Dunquerque.
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4
p. 121-147
Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Début :
L'Ordre de la Toison d'Or a été institué par Philippe [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Espagne, Roi, Chevaliers, Bourgogne, Europe, Princes, Empereurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Discourssurl'Ordre de lA
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
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Résumé : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
L'Ordre de la Toison d'Or a été fondé par Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, à Bruges en Flandres, le 10 janvier 1425, jour de son mariage avec Isabeau de Portugal. Le premier chapitre comptait 24 chevaliers. Plusieurs raisons expliquent sa création, notamment en mémoire de Judas Maccabée, en souvenir des revenus du trafic des laines des Pays-Bas, ou à la suite d'un incident galant impliquant Philippe le Bon. Cet ordre est l'un des plus prestigieux d'Europe, composé de seigneurs de grande distinction. Philippe le Bon en fut le premier grand-maître, suivi par son fils Charles, Duc de Bourgogne. Après la mort de Charles sans héritier mâle, sa fille Marie, Duchesse de Bourgogne, épousa Maximilien d'Autriche, qui devint le troisième grand-maître. Leur fils Philippe, connu sous le nom de Philippe I, Roi d'Espagne, fut le quatrième grand-maître. Les successeurs de Philippe I, tous Rois d'Espagne et Souverains des Pays-Bas, continuèrent à diriger l'Ordre. Charles Quint, cinquième grand-maître, augmenta le nombre de chevaliers à cinquante. Philippe V, Roi d'Espagne, fut le dixième grand-maître. La splendeur et la pureté de cet ordre sont dues à la noblesse de ses membres et à l'exactitude des grands-maîtres à n'y admettre que des princes et des seigneurs distingués. Le collier de l'Ordre est composé de doubles fusils alternés avec des pierres étincelantes, symbolisant les armes des anciens Rois de Bourgogne. Philippe le Bon institua l'Ordre en l'honneur de Dieu, sous la protection de la Vierge, et choisit saint André comme patron. L'Ordre possède des statuts détaillés et des armoiries gravées, décrites dans un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
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5
p. 157-158
NOMINATION de quatre-vingt cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de saint Loüis.
Début :
Le mesme jour vingt-cinq Novembre Sa Majesté a nommé [...]
Mots clefs :
Nomination, Chevaliers, Ordre militaire de Saint Louis
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texteReconnaissance textuelle : NOMINATION de quatre-vingt cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de saint Loüis.
NOMINATION
de quatre -
vingtcinq Chevaliers de l'Ordre militaire de JaintLouis. L E mesmejour vingtcinq Novembre Sa Majesté a nommé quatre- vingt
cinq Chevaliers de l'Ordre
militaire de saint Louis,
sçavoir
:
Trois Capitaines des
Ports.
Vingt- sixCapitaines de
vaisseaux.
Trois Capitaines d'artillerie.
Six Capitaines de Fregates.
Un Lieutenant de Port
Vingt-neuf Lieutenants
Je vaisseaux.
Quatre Lieutenants d'artillerie.
Trois Capitaines de brulots.
-
Six Enseignes de vaisseaux.
Quatre Lieutenants de
Fregates.
de quatre -
vingtcinq Chevaliers de l'Ordre militaire de JaintLouis. L E mesmejour vingtcinq Novembre Sa Majesté a nommé quatre- vingt
cinq Chevaliers de l'Ordre
militaire de saint Louis,
sçavoir
:
Trois Capitaines des
Ports.
Vingt- sixCapitaines de
vaisseaux.
Trois Capitaines d'artillerie.
Six Capitaines de Fregates.
Un Lieutenant de Port
Vingt-neuf Lieutenants
Je vaisseaux.
Quatre Lieutenants d'artillerie.
Trois Capitaines de brulots.
-
Six Enseignes de vaisseaux.
Quatre Lieutenants de
Fregates.
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Résumé : NOMINATION de quatre-vingt cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de saint Loüis.
Le 25 novembre, Sa Majesté a nommé quatre-vingt-cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de Saint-Louis. Les nominations incluent des capitaines des ports, des capitaines de vaisseaux, des capitaines d'artillerie, des capitaines de frégates, des lieutenants de port, des lieutenants de vaisseaux, des lieutenants d'artillerie, des capitaines de brulots, des enseignes de vaisseaux et des lieutenants de frégates.
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6
p. 42-47
Extrait d'une lettre d'Alger, le 14. Juillet 1713.
Début :
Le Seigneur Signorini, valet de chambre de l'Empereur, a été [...]
Mots clefs :
Alger, Chevaliers, Conspiration , Tentative, Assassin
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une lettre d'Alger, le 14. Juillet 1713.
Extrait d'une lettre £Alger,
le 14- Juillet1713.
Le Seigneur Signorini,
valet de chambre de l'Empereur,
a etc racheté par
le Consul de France pour
six mille piastres: il étoit
enfermé avec les Chevaliers
de Malte. Dans cette
somme neA point compris
le change, qu'il faudra
payer. Les Chevaliers n'obtiendront
jamais leurs libertez
qu'il ne leur en coûte
plus. Ils sont dans une tritte
situation, ils ont chacun
une chaîne pesante,& d'autant
plus incommode, qu'
elle n'cft que de trois anneaux
: on ne peut trouver
aucun moyen de leur procurer
quelque soulagement.
Le Roy a manque
d'être tué le zy Juin, étant
prêtà sortir de la Mofquec»
après avoir fait sa priere:
un soldat lui tira un coup
de pistoler;le jet ayant fait
longfeu, le soldat crut
qu'il avoit manqué, & le
jetta à terre pour prendre
l'autre:mais comme il étoit
troublé, il manqua son
coup. Le Deï tomba, ses
gens effrayez prirent la
fuite:comme il le relevoit,
un autre soldat s'étant approché
pour le poignarder,
fut rué, & le premieraussi.
Le Deï n'a eu qu'une legere,
contusion au côté Deux
heures après un soldat de
la conspiration, qui étoit à
la porte de la Mosquée,
voyant le coup manqué,
s'enalla chez un Maure
son beau-pere : des gens
étant allez pour, le prendre,
il passa par les terrasses
dans une autre maison,où
il se défendit, & tua trois
Turcs:on lui tira plusieurs
coups defusil, & on lui
jetta plusieurs grenades
inutilement. On fit venir
des esclaves Chrétiens pour
percer la terrasse:ayant fait
un trou, un Chrétien, qui
tâchoit de l'aggrandiravec
1
une pince, fut tué d'un
coup de fusil par le Ture;
on lui jetta des grenades
par letrou, &on
fut
obligé
de faire sauter la maison
avec un baril de poudre:
il ne resta que les quatre
murailles, cependant il ne
fut pas accablé des ruïnes;
il tira encore deux coups
de fusil
: mais étant vu de
toutes les terrasses, il fut
enfin tué; le lendemain son
beau- pere & Ces deux fils
furent pendus: le Deï a
fait arrêter tous ceux qui
etoient de la conspiration,
il y en a eu une trentaine
détranglez. Un vaisseau
d'Alger ayant été pris par
les Maltois, le Deï a fait
sortironzevaisseaux grands
ou petits pour les aller chercher
, cet armement est
cause qu'on a retenu tous
les batimensChrétiens depuisun
mois.
le 14- Juillet1713.
Le Seigneur Signorini,
valet de chambre de l'Empereur,
a etc racheté par
le Consul de France pour
six mille piastres: il étoit
enfermé avec les Chevaliers
de Malte. Dans cette
somme neA point compris
le change, qu'il faudra
payer. Les Chevaliers n'obtiendront
jamais leurs libertez
qu'il ne leur en coûte
plus. Ils sont dans une tritte
situation, ils ont chacun
une chaîne pesante,& d'autant
plus incommode, qu'
elle n'cft que de trois anneaux
: on ne peut trouver
aucun moyen de leur procurer
quelque soulagement.
Le Roy a manque
d'être tué le zy Juin, étant
prêtà sortir de la Mofquec»
après avoir fait sa priere:
un soldat lui tira un coup
de pistoler;le jet ayant fait
longfeu, le soldat crut
qu'il avoit manqué, & le
jetta à terre pour prendre
l'autre:mais comme il étoit
troublé, il manqua son
coup. Le Deï tomba, ses
gens effrayez prirent la
fuite:comme il le relevoit,
un autre soldat s'étant approché
pour le poignarder,
fut rué, & le premieraussi.
Le Deï n'a eu qu'une legere,
contusion au côté Deux
heures après un soldat de
la conspiration, qui étoit à
la porte de la Mosquée,
voyant le coup manqué,
s'enalla chez un Maure
son beau-pere : des gens
étant allez pour, le prendre,
il passa par les terrasses
dans une autre maison,où
il se défendit, & tua trois
Turcs:on lui tira plusieurs
coups defusil, & on lui
jetta plusieurs grenades
inutilement. On fit venir
des esclaves Chrétiens pour
percer la terrasse:ayant fait
un trou, un Chrétien, qui
tâchoit de l'aggrandiravec
1
une pince, fut tué d'un
coup de fusil par le Ture;
on lui jetta des grenades
par letrou, &on
fut
obligé
de faire sauter la maison
avec un baril de poudre:
il ne resta que les quatre
murailles, cependant il ne
fut pas accablé des ruïnes;
il tira encore deux coups
de fusil
: mais étant vu de
toutes les terrasses, il fut
enfin tué; le lendemain son
beau- pere & Ces deux fils
furent pendus: le Deï a
fait arrêter tous ceux qui
etoient de la conspiration,
il y en a eu une trentaine
détranglez. Un vaisseau
d'Alger ayant été pris par
les Maltois, le Deï a fait
sortironzevaisseaux grands
ou petits pour les aller chercher
, cet armement est
cause qu'on a retenu tous
les batimensChrétiens depuisun
mois.
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Résumé : Extrait d'une lettre d'Alger, le 14. Juillet 1713.
Le 14 juillet 1713, à Alger, le valet de chambre de l'Empereur, Signorini, a été racheté par le Consul de France pour six mille piastres. Il était détenu avec les Chevaliers de Malte, qui subissaient des conditions difficiles, enchaînés avec des chaînes pesantes et inconfortables. Le 20 juin, le roi d'Alger a échappé à une tentative d'assassinat. Un soldat lui a tiré dessus alors qu'il sortait de la mosquée, mais le coup a manqué. Un autre soldat a tenté de le poignarder, mais il a été repoussé. Le Deï a seulement subi une légère contusion. Un complice a été traqué et tué après avoir résisté et tué trois Turcs. Le Deï a arrêté et exécuté une trentaine de conspirateurs. Par ailleurs, des navires algériens ont été envoyés pour récupérer un vaisseau capturé par les Maltais, ce qui a conduit à la rétention de tous les bâtiments chrétiens depuis un mois.
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7
p. 92-101
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
Les lettres de Londres portent que la Reine s'étoit rendue [...]
Mots clefs :
Reine, Hyde Park, Ordre de la Jarretière, Installation, Chevaliers, Marlborough, Secrétaire d'État
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
Les lettres de Londres
portent que la Reine s'étoit
rendue le11.d'Aoûtà Hidepark
pour la revûe des
troupes de sa Maison , à laquelle
elle n'avoit point encore
assisté. Elle étoit assise
àla portiere de son carosse,
pour mieux voir défiler
les troupes. Le Duc
d'Aumont, qui y avoit été
invité, étoit à pied à la droite
de la Reine, & le Duc
d'Ormond, Capitaine general
,
à la gauche. Le Duc
d'Ormond a choisi plusieurs
Officiers,qu'il a droit
de nommer par (a Charge
de Gouverneur des cinq
Ports. Que le 14. la Reine
avoit tenu à Kensington
Chapitre de l'Ordre de la
Jarretiere
,
dans lequel le
Comte de Peterboroug avoir
été élû Chevalier de
cet Ordre. Que le 15. les
Ducs d'Ormond, de Northumberland
& de Buckingham,
Commissaires de la
Reine, avoient fait à Vvindsor,
avec les ceremonies
accoûtumées, l'installation
de six nouveaux Chevaliers
de la Jarretiere; sçavoir les
Ducs de Beaufort & de
Kent, le Comte d'Oxford
grand Tresorier,Milord
Pavvlet grand Maître de la
Maison de la Reine
,
le
Comte de Peterborough,
& leComte de Strafford,
qui étant à Utrecht,fut representé
par le Chevalier
Jacob Banks, à qui ilavoit
envoyésa procuration. La
Reine est partie de Hamptoncourt,
pour aller passer
à Vvindfor le reste de la
belle saison. Sa Majesté a
revoqué par une patente le
droit qu'elle avoit accordé
à Milord Marlborough de
nommer à certains Benefices.
Elle a donné le gouvernement
de Gibraltar au
Comte de Portmore
,
qui
commandoit ci-devant les
troupes Angloises en Portugal.
On mande de Londres
, que le Comte de
Darmouth avoir remis entre
les mains de la Reine
les Sceaux de la Charge de
Secretaire d'Etat, & que Sa
Majesté avoit donné cette
Charge au Sieur Bromley,
ci-devant Orateur de la
Chambre des Communes,
qui prêta les sermens &
prit seance au Conseil. La
Reine
Reine a declaré le Comte
de Darmouth Garde du
Sceau privé, à la place de
l'Evêque de Bristol, qui a été fait Evêque de Londres.
Elle a aussi déclaré
Conseillers de son Conseil
privé le Duc de Northumberland,
le Comte de Denbigh
,
l'un des Receveurs
de l'Echiquier, le Chevalier
Guillaume Vindham
Chancelier de l'Echiquier,
à la place de Milord Bingley
;
le Sieur François
Gvvin Secretaire des guerres
,
le Chevalier Jean Stokhouse
Controlleur de la
Maison;Milord Lansdown
Tresorier, à la place de
Milord Cholmondley; &
le Sieur Edoüard Nicolas,
Tresorier des Appartemens,
à la place du Sieur
Spencer Compton.Les dernieres
lettres de Londres
portent que le Duc d'Aumontavoit
donné un magnifique
regal à un grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, & d'autres personnes
de distinction;qu'il avoit
fait publier qu'étant
sur le point de retourner en
France, tous ceux qui ont
fourni quelque chose à la
maison, ou aux Gentilshommes
de sa fuite, ou à
ses domestiques, apportasfent
leurs proclamations ou
comptes, pour être payez; qu'on avoit publié le 30.
Août une proclamation
pour convoquer un nouveau
Parlement; une pour
élire les deputez de la
Chambre des Communes;
& une autre pour faire l'élection
des seize Pairs d'Ecoue.
Le Chancelier a envoyé
partout les commissions
pourfaire les eledtios :
ily a pour Londres quatre
pretendansTorris & quatre
Vighs : mais on croit
que les premiers l'emporrCfont.
Pour la ville de
Vvestminster, il n'y a que
les Sieurs Cross & Medlicot,
tous deux du parti de
la Cour, & qui n'ont point
de concurrens du parti opposé.
Le regiment de dradons
de Rosse,& ceux d'infanterie
de Preston ôc de
Primerose, qui ontété embarquez
à Dunkerque, ont
fait voile vers l'Irlande,où
l'on doit encore envoyer
six regimens. Le regiment
de dragons qui est en Ecosse,
dont le ChevalierTemple
étoit Colonel, a reçu
ordre de passer incessamment
en Irlande.
Les lettres de Londres
portent que la Reine s'étoit
rendue le11.d'Aoûtà Hidepark
pour la revûe des
troupes de sa Maison , à laquelle
elle n'avoit point encore
assisté. Elle étoit assise
àla portiere de son carosse,
pour mieux voir défiler
les troupes. Le Duc
d'Aumont, qui y avoit été
invité, étoit à pied à la droite
de la Reine, & le Duc
d'Ormond, Capitaine general
,
à la gauche. Le Duc
d'Ormond a choisi plusieurs
Officiers,qu'il a droit
de nommer par (a Charge
de Gouverneur des cinq
Ports. Que le 14. la Reine
avoit tenu à Kensington
Chapitre de l'Ordre de la
Jarretiere
,
dans lequel le
Comte de Peterboroug avoir
été élû Chevalier de
cet Ordre. Que le 15. les
Ducs d'Ormond, de Northumberland
& de Buckingham,
Commissaires de la
Reine, avoient fait à Vvindsor,
avec les ceremonies
accoûtumées, l'installation
de six nouveaux Chevaliers
de la Jarretiere; sçavoir les
Ducs de Beaufort & de
Kent, le Comte d'Oxford
grand Tresorier,Milord
Pavvlet grand Maître de la
Maison de la Reine
,
le
Comte de Peterborough,
& leComte de Strafford,
qui étant à Utrecht,fut representé
par le Chevalier
Jacob Banks, à qui ilavoit
envoyésa procuration. La
Reine est partie de Hamptoncourt,
pour aller passer
à Vvindfor le reste de la
belle saison. Sa Majesté a
revoqué par une patente le
droit qu'elle avoit accordé
à Milord Marlborough de
nommer à certains Benefices.
Elle a donné le gouvernement
de Gibraltar au
Comte de Portmore
,
qui
commandoit ci-devant les
troupes Angloises en Portugal.
On mande de Londres
, que le Comte de
Darmouth avoir remis entre
les mains de la Reine
les Sceaux de la Charge de
Secretaire d'Etat, & que Sa
Majesté avoit donné cette
Charge au Sieur Bromley,
ci-devant Orateur de la
Chambre des Communes,
qui prêta les sermens &
prit seance au Conseil. La
Reine
Reine a declaré le Comte
de Darmouth Garde du
Sceau privé, à la place de
l'Evêque de Bristol, qui a été fait Evêque de Londres.
Elle a aussi déclaré
Conseillers de son Conseil
privé le Duc de Northumberland,
le Comte de Denbigh
,
l'un des Receveurs
de l'Echiquier, le Chevalier
Guillaume Vindham
Chancelier de l'Echiquier,
à la place de Milord Bingley
;
le Sieur François
Gvvin Secretaire des guerres
,
le Chevalier Jean Stokhouse
Controlleur de la
Maison;Milord Lansdown
Tresorier, à la place de
Milord Cholmondley; &
le Sieur Edoüard Nicolas,
Tresorier des Appartemens,
à la place du Sieur
Spencer Compton.Les dernieres
lettres de Londres
portent que le Duc d'Aumontavoit
donné un magnifique
regal à un grand
nombre de Seigneurs & de
Dames, & d'autres personnes
de distinction;qu'il avoit
fait publier qu'étant
sur le point de retourner en
France, tous ceux qui ont
fourni quelque chose à la
maison, ou aux Gentilshommes
de sa fuite, ou à
ses domestiques, apportasfent
leurs proclamations ou
comptes, pour être payez; qu'on avoit publié le 30.
Août une proclamation
pour convoquer un nouveau
Parlement; une pour
élire les deputez de la
Chambre des Communes;
& une autre pour faire l'élection
des seize Pairs d'Ecoue.
Le Chancelier a envoyé
partout les commissions
pourfaire les eledtios :
ily a pour Londres quatre
pretendansTorris & quatre
Vighs : mais on croit
que les premiers l'emporrCfont.
Pour la ville de
Vvestminster, il n'y a que
les Sieurs Cross & Medlicot,
tous deux du parti de
la Cour, & qui n'ont point
de concurrens du parti opposé.
Le regiment de dradons
de Rosse,& ceux d'infanterie
de Preston ôc de
Primerose, qui ontété embarquez
à Dunkerque, ont
fait voile vers l'Irlande,où
l'on doit encore envoyer
six regimens. Le regiment
de dragons qui est en Ecosse,
dont le ChevalierTemple
étoit Colonel, a reçu
ordre de passer incessamment
en Irlande.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs événements à la cour d'Angleterre. Le 11 août, la Reine a assisté à une revue des troupes à Hyde Park avec les Ducs d'Aumont et d'Ormond. Le Duc d'Ormond a nommé des officiers pour le poste de Gouverneur des cinq Ports. Le 14 août, la Reine a présidé un chapitre de l'Ordre de la Jarretière à Kensington, où le Comte de Peterborough a été élu Chevalier. Le 15 août, six nouveaux Chevaliers de la Jarretière ont été installés à Windsor, dont le Comte de Peterborough, représenté par le Chevalier Jacob Banks. La Reine a ensuite quitté Hampton Court pour Windsor. Elle a révoqué un droit de Lord Marlborough et nommé le Comte de Portmore gouverneur de Gibraltar. À Londres, le Comte de Dartmouth a remis les Sceaux de Secrétaire d'État à la Reine, qui a nommé Sir Bromley à ce poste. Plusieurs nominations ont été faites au Conseil privé, incluant le Duc de Northumberland et le Chevalier Guillaume Windham. Le Duc d'Aumont a offert un grand banquet avant son retour en France. Des proclamations ont été publiées pour convoquer un nouveau Parlement et élire les députés. Des régiments de dragons et d'infanterie ont été envoyés en Irlande.
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8
p. 1653-1659
INSTALLATION du Duc de Cumberland & des Comtes de Chesterfield & de Burlington, Chevaliers de l'Ordre de la Jarretiere, faite à Windsor, le 29 Juin dernier.
Début :
Les Chevaliers qui étoient presens à cette Installation étoient LE ROY, Souverain de [...]
Mots clefs :
Duc de Cumberland, Comte de Chesterfield, Chevaliers, Roi d'Angleterre, Chancelier, Comte, Roi, Chanoines, Cérémonie, Chapelle
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texteReconnaissance textuelle : INSTALLATION du Duc de Cumberland & des Comtes de Chesterfield & de Burlington, Chevaliers de l'Ordre de la Jarretiere, faite à Windsor, le 29 Juin dernier.
INSTALLATION du Duc de
Cumberland & des Comtes de Chefter
field & de Burlington , Chevaliers de
l'Ordre de la Jarretiere, faite à windfor, le
29 Juin dernier.
Lalla
Es Chevaliers qui étoient prefens à cette Inf
tallation étoient LE ROY , Souverain de
l'Ordre , le Pr. de Galles , les Ducs de Somerset ,
d'Argyle , de Kent , de Dorfet , de Montagu , de
Newcaſtle , de Grafton , de Bolton,de Richmond;
les Comtes de S :rafford , de Peterborough & de
Scarborough ; & le Chevalier Robert Walpole
Après que les Chevaliers, les Officiers de l'Ordre,
les pauvres Chevaliers , les Chanoines de la Cha
pelle de S. George, & les autres perfonnes qui ont
droit d'affifter a l'Installation , eurent pris leurs
places dans cette Chapelle , le Roy y entra, & fut
reçu par les Chevaliers. Il fe rendit enfuite en
Proceffion dans la Chambre du Chapitre . Le Duc
de Cumberland & les Comtes de Cheſterfield &
de Burlington refterent à l'entrée de cette Chambre
fur des Chaifes qu'on y avoit placées pour
eux .
Le Roy ayant nommé M. Anftis pour exercer
la charge de Garter, ou premier Heraut d'Armes
d'Angleterre. S. M. lui ordonna d'introduire dans
la Chambre le Duc de Cumberland. S. A. R. füt
reçue à la porte par les deux plus anciens Chevaliers
, qui font les Ducs de Somerfet & d'Argyle,
lefquels conduifirent le Duc de Cumberland au
haut bout de la Chambre. Garter prefenta la Robe
de S.A.R. aux Chevaliers, qui l'en revêtirent ,
Hy pendant
1654 MERCURE DE FRANCE
pendant que le Chancelier de l'Ordre lifoit l'Admonition.
Prenez cette Robe , &c. Les mêmes
Chevaliers mirent enfuite à S. A. R. fa Ceinture
& fon Epée.Garter introduifit auffi les deux Comtes
, qui furent reçûs avec les mêmes ceremonies
par les deux plus jeunes Chevaliers ; fçavoir le
Duc de Richmond & le Chevalier Robert Walpole
, après quoi on fe rendit en Proceffion dans
le Choeur de la Chapelle. Cette Proceffion fe fit
avec beaucoup de ceremonie.
Les pauvres Chevaliers & les Chanoines de la
Chapelle y entrerent deux à deux , firent le tour
du Choeur, & ayant fait la révérence devant l'Autel
& l'Eftrade deftinée pour le Roy , ils fe mirent
à leurs places. Les Chevaliers de l'Ordre entrerent
enfuite, & après avoir fait de pareilles révérences
, ils fe mirent fous leurs Bannieres. Les
Officiers & les Prélats de l'Ordre y entrerent avec
les mêmes cérémonles ; & après eux vint le Roy,
précédé du Duc de S.Albans , portant l'Epée d'Etat.
La queue de la Robe de S.M. étoit portée par
les Fils ainez des Ducs de Grafton & de Dorfet, &
par le Maître de la Garde- Robe. Le Roy après
avoir fait la révérence devant l'Autel , fe mit fur
fon Eftrade. Enfuite Garter vint au milieu du
Choeur , y fit fes révérences , tenant le Sceptre
dans la main , & fe tourna vers le Pr, de Galles ,
qui là - deffus quitta fa Banniere ; & après avoir
fait la révérence devant l'Autel & le Roy , il alla
s'affeoir fur fa place , les autres Chevaliers refterent
debout fous leurs Bannieres.
L'Evêque de Winchefter , Prélat de l'Ordre ,
ayant été conduit à l'Autel avec deux Chanoines
de la Chapelle, Garter prit la Banniere du feu Duc
d'York , qu'il remit aux deux plus anciens Chevaliers
, & ceux-cy, après les révérences ordinaires,
la porterent au Prélat de l'Ordre, qui la donna
JUILLET . 1730. 1655
na aux deux Chanoines , pour la placer à côté de
l'Autel. Garter remit enfuite l'Epée du feu Duc
d'York au Duc de Kent & au Comte de Stafford,
& le Cafque avec le Cimier au Comte de Peterborough
& au Duc de Dorfet , qui porterent pareillement
ces Enfeignes au Prélat de l'Ordre, La
même cérémonie fut obfervée touchant la Banniere
, l'Epée & le Cafque des feus Ducs de Devonshire
& Comte de Lincoln .
Aprés cette cérémonie,Garter fe rendit au milieu
du Choeur , fit fes révérences ordinaires ; 86
s'étant tourné vers le plus ancien Chevalier , il lui
fit un figne de fa Verge. Le Chevalier quitta làdeffus
fa Banniere & alla fe mettre à fa place fur
l'Eftrade. Garter fit la même chofe aux autres
Chevaliers,à chacun fuivant fon ancienneté.Après
que tous les Chevaliers eurent pris leurs places ,
Garder appella les deux plus anciens Chevaliers
nommez.par le Roy ,, pour inſtaller le Duc de
Cumberland.
2
Ces deux Chevaliers defcendirent de leur Eftrade,'
& s'étant remis fous leurs Bannieres , les pauvres
Chevaliers & les Hérauts d'Armes fortirent de la
Chapelle , marcherent proceffionellement vers la
Chambre du Chapitre , & fe rangerent aux deux
côtez de la Porte.
Les deux plus anciens Chevaliers , accompagnez
des Officiers de l'Ordre , entrerent enfuite
dans la chambre du Chapitre , d'où ils conduifirent
le Duc de Cumberland au Choeur. S. A. R.
marchant entre les deux Chevaliers , fut menée
directement à fon Eftrade , le Roy l'ayant , à
caufe de fon grand âge , difpenfé du ferment
que les Chevaliers doivent prêter avant que d'y
entrer.
-Les deux Chevaliers ayant reçu des mains de
Garter, affifté du Chancelier de l'Ordre , le Man-
H vj
teau,
1656 MERCURE DE FRANCE
teau , le Chaperon , & le grand Collier de l'Ordre
, en revêtirent le Duc de Cumberland , &
après avoir préfenté à S. A. R. le Livre des Statuts
de l'Ordre , ils luy mirent fur la tête le Bonnet
de l'Ordre , & la firent affeoir . Le Duc de
Cumberland fe leva auffi -tôt ; & après qu'il eût
fait fes revérences , les deux Chevaliers l'embraf
ferent , & fe rendirent enfuite à leur place.
On obferva les mêmes Cerémonies pour l'Inallation
des Comtes de Cheſterfield & de Burlington
, avec cette difference que les deux nouveaux
Chevaliers prêterent ferment à leur en
trée dans le Choeur , ce qui fe fait de la maniere
fuivante. Garter ayant à ſa droite le Greffier de
l'Ordre , porta le Nouveau Teftament & la forme
du Serment , & à fa gauche l'Huiffier à la
verge noire , s'approche du Chevalier ; l'Huiffier
prend enfuite le Nouveau Teftament , le tient
ouvert , & le Chevalier met la main droite fur
ce Livre , pendant que le Greffier lit tout haut le
Serment ordinaire , après quoy le Chevalier baife
le Livre.
Après que les deux Comtes eurent été inſtalez
, le Comte de Chefterfield par le Duc de Kent
& par le Comte de Strafford , & le Comte de
Burlington par le Comte de Peterboroug & par
le Duc de Dorfet , an commença le Service Divin
, qui fut interrompu pour faire les Offrandes
ordinaires ; ce qui fe fit de la maniere fuivante :
Les Chevaliers ayant été fommez par Garter de
defcendre de leurs Eftradęs , allerent , après les
revérences ordinaires , fe mettre fous leurs Bannieres
, le Prince de Calles & le Duc de Cumberland
firent la même chofe. Le Prelat de l'Ordre
accompagné de deux Chanoines , fe mit devant
l'Autel , tenant le Baffin d'or deſtiné pour
recevoir les Offrandes des Chevaliers.
Enfuite
JUILLET . 1730. 1657.
Enfuite le Roy proceffionellement alla à l'Autel :
Sa M. étoit précedée par Garter , le Greffier &
le Chancelier de l'Ordre , & par le Duc de Saint
Albans , portant l'Epée d'Etat : le Duc de Somerset
, nommé par le Roy pour luy préfenter
l'Offrande , & le Duc de Grafton , en qualité de
Chambellan de la Maifon de S. M. fe mirent
derriere le Roy , le premier à la droite , & l'autre
à la gauche. S. M. en fe levant de fa place
pour aller à l'Offrande , fit une revérence vers
' Autel ; elle en fit une ſeconde vers le milieu da
Choeur , & une troifiéme en approchant de la
balustrade de l'Autel . Le Roy y étant arrivé , fe
mit à genoux fur deux carreaux placez fur un
riche tapis , ôta fon bonnet , & mit dans le baffin
P'Offrande qui luy avoit été préfentée par le Duc
de Somerfet ; après quoy S. M. fit en fe levant
une reverence , une feconde au bas du degré ,
une troifiéme au milieu du Choeur , & une quatriéme
lorfqu'elle fut retournée à fa place , toutes
vers l'Autel.
.
Ceux qui avoient accompagné le Roy firent
de pareilles revérences , & retournerent , les deux
Chevaliers fous leur Banniere , & les autres à
leurs places refpectives .
t
On avoit pendant ce temps- là ôté le riche Tapis
& les deux Carreaux , fur lesquels le Roy
s'étoit mis à genoux , & on en avoit mis d'autres
pour les Chevaliers qui furent conduits á
PAutel par
deux Heraults d'armes , & ils firent
leurs Offrandes. Le Prince de Galles y alla le premiet
, enfuite le Duc de Cumberland , & enfuite
les autres Chevaliers , chacun fuivant "fon ancienneté.
Les Chevaliers & les Officiers de l'Or
dre ayant repris leurs places , on continua le
Service Divin , après lequel les pauvres Chevaliers
& les Chanoines fortirent en proceffion de
la
1658 MERCURE DE FRANCE.
la Chapelle , & allerent fe ranger dans la Sale
des Gardes.
Les Heraults d'armes , les Chevaliers & les
. Officiers de l'Ordre fortirent de la même maniere
, & allerent dans la Sale de Prefence ; ils
furent fuivis par le Roy , précedé du Vice-
Chambellan , portant l'Epée d'Etat , du Chancelier
& du Prelat de l'Ordre , du Duc de Cum →
berland , & du Prince de Galles. S. M. paffa par
la Salle de Prefence , y falua les Chevaliers en
ôtant fon Bonnet , & fe retira dans fon Appartement.
Le Dîner étant prêt , le Roy fe rendit en proceffion
, précedé des Heraults d'armes , des Chevaliers
, du Duc de Cumberland , du Prince de
Galles , & du Prelat de l'Ordre , dans la Sale de
S. George. S. M. y étant arrivée , fe mit à table,
ayan à fa droite le Prince de Galles , & à fa
gauche le Duc de Cumberland . Les Chevaliers
fe mirent à une autre table ; ils étoient rangez
fur une même ligne , & avoient le Bonnet fur la
tête. Après le premier Service , on porta au Roy
une Coupe d'or , & S. M. but aux Chevaliers
qui fe tinrent debout & découverts , & après
qu'on eût porté à chaque Chevalier un verre de
ils firent raiſon au Roy , & ſe remirent à
leurs places.
vin ,
Le fecond Service étant fini , Garter s'étant
approché de la Table du Roy avec les ceremo
nies ordinaires , cria trois fois Largeffe , & pro
nonça les Titres du Roy en Latin , en François
& en Anglois. S'étant enfuite tourné vers le Duc
de Cumberland , il cria deux fois Largeffe , &
prononça pareillement les Titres de S. A. R. en
Anglois feulement ; ce qui étant fait , il s'approcha
de la Table des Chevaliers , & cria une fois
Largeffe pour le Comte de Chesterfield , & une
autre
JUILLET . 1730. 165s
autre fois pour le Comte de Burlington , & pro
nonça auffi leurs Titres en Anglois, Après qu'on
eût dîné les Chevaliers fe leverent , & fe rangerent
dans la Sale ; le Prelat de l'Ordre dit enfuite
Graces , après quoy les Chevaliers firent
une revérence au Roy , qui ôta fon Bonnet & les
falua. S. M. précedée des Chevaliers & des Officiers
de l'Ordre , fe rendit enfuite dans la Sale
de S George , dans celle de Prefence , d'où après
les avoir encore faluez , il fe retira dans fon Appartement.
Cumberland & des Comtes de Chefter
field & de Burlington , Chevaliers de
l'Ordre de la Jarretiere, faite à windfor, le
29 Juin dernier.
Lalla
Es Chevaliers qui étoient prefens à cette Inf
tallation étoient LE ROY , Souverain de
l'Ordre , le Pr. de Galles , les Ducs de Somerset ,
d'Argyle , de Kent , de Dorfet , de Montagu , de
Newcaſtle , de Grafton , de Bolton,de Richmond;
les Comtes de S :rafford , de Peterborough & de
Scarborough ; & le Chevalier Robert Walpole
Après que les Chevaliers, les Officiers de l'Ordre,
les pauvres Chevaliers , les Chanoines de la Cha
pelle de S. George, & les autres perfonnes qui ont
droit d'affifter a l'Installation , eurent pris leurs
places dans cette Chapelle , le Roy y entra, & fut
reçu par les Chevaliers. Il fe rendit enfuite en
Proceffion dans la Chambre du Chapitre . Le Duc
de Cumberland & les Comtes de Cheſterfield &
de Burlington refterent à l'entrée de cette Chambre
fur des Chaifes qu'on y avoit placées pour
eux .
Le Roy ayant nommé M. Anftis pour exercer
la charge de Garter, ou premier Heraut d'Armes
d'Angleterre. S. M. lui ordonna d'introduire dans
la Chambre le Duc de Cumberland. S. A. R. füt
reçue à la porte par les deux plus anciens Chevaliers
, qui font les Ducs de Somerfet & d'Argyle,
lefquels conduifirent le Duc de Cumberland au
haut bout de la Chambre. Garter prefenta la Robe
de S.A.R. aux Chevaliers, qui l'en revêtirent ,
Hy pendant
1654 MERCURE DE FRANCE
pendant que le Chancelier de l'Ordre lifoit l'Admonition.
Prenez cette Robe , &c. Les mêmes
Chevaliers mirent enfuite à S. A. R. fa Ceinture
& fon Epée.Garter introduifit auffi les deux Comtes
, qui furent reçûs avec les mêmes ceremonies
par les deux plus jeunes Chevaliers ; fçavoir le
Duc de Richmond & le Chevalier Robert Walpole
, après quoi on fe rendit en Proceffion dans
le Choeur de la Chapelle. Cette Proceffion fe fit
avec beaucoup de ceremonie.
Les pauvres Chevaliers & les Chanoines de la
Chapelle y entrerent deux à deux , firent le tour
du Choeur, & ayant fait la révérence devant l'Autel
& l'Eftrade deftinée pour le Roy , ils fe mirent
à leurs places. Les Chevaliers de l'Ordre entrerent
enfuite, & après avoir fait de pareilles révérences
, ils fe mirent fous leurs Bannieres. Les
Officiers & les Prélats de l'Ordre y entrerent avec
les mêmes cérémonles ; & après eux vint le Roy,
précédé du Duc de S.Albans , portant l'Epée d'Etat.
La queue de la Robe de S.M. étoit portée par
les Fils ainez des Ducs de Grafton & de Dorfet, &
par le Maître de la Garde- Robe. Le Roy après
avoir fait la révérence devant l'Autel , fe mit fur
fon Eftrade. Enfuite Garter vint au milieu du
Choeur , y fit fes révérences , tenant le Sceptre
dans la main , & fe tourna vers le Pr, de Galles ,
qui là - deffus quitta fa Banniere ; & après avoir
fait la révérence devant l'Autel & le Roy , il alla
s'affeoir fur fa place , les autres Chevaliers refterent
debout fous leurs Bannieres.
L'Evêque de Winchefter , Prélat de l'Ordre ,
ayant été conduit à l'Autel avec deux Chanoines
de la Chapelle, Garter prit la Banniere du feu Duc
d'York , qu'il remit aux deux plus anciens Chevaliers
, & ceux-cy, après les révérences ordinaires,
la porterent au Prélat de l'Ordre, qui la donna
JUILLET . 1730. 1655
na aux deux Chanoines , pour la placer à côté de
l'Autel. Garter remit enfuite l'Epée du feu Duc
d'York au Duc de Kent & au Comte de Stafford,
& le Cafque avec le Cimier au Comte de Peterborough
& au Duc de Dorfet , qui porterent pareillement
ces Enfeignes au Prélat de l'Ordre, La
même cérémonie fut obfervée touchant la Banniere
, l'Epée & le Cafque des feus Ducs de Devonshire
& Comte de Lincoln .
Aprés cette cérémonie,Garter fe rendit au milieu
du Choeur , fit fes révérences ordinaires ; 86
s'étant tourné vers le plus ancien Chevalier , il lui
fit un figne de fa Verge. Le Chevalier quitta làdeffus
fa Banniere & alla fe mettre à fa place fur
l'Eftrade. Garter fit la même chofe aux autres
Chevaliers,à chacun fuivant fon ancienneté.Après
que tous les Chevaliers eurent pris leurs places ,
Garder appella les deux plus anciens Chevaliers
nommez.par le Roy ,, pour inſtaller le Duc de
Cumberland.
2
Ces deux Chevaliers defcendirent de leur Eftrade,'
& s'étant remis fous leurs Bannieres , les pauvres
Chevaliers & les Hérauts d'Armes fortirent de la
Chapelle , marcherent proceffionellement vers la
Chambre du Chapitre , & fe rangerent aux deux
côtez de la Porte.
Les deux plus anciens Chevaliers , accompagnez
des Officiers de l'Ordre , entrerent enfuite
dans la chambre du Chapitre , d'où ils conduifirent
le Duc de Cumberland au Choeur. S. A. R.
marchant entre les deux Chevaliers , fut menée
directement à fon Eftrade , le Roy l'ayant , à
caufe de fon grand âge , difpenfé du ferment
que les Chevaliers doivent prêter avant que d'y
entrer.
-Les deux Chevaliers ayant reçu des mains de
Garter, affifté du Chancelier de l'Ordre , le Man-
H vj
teau,
1656 MERCURE DE FRANCE
teau , le Chaperon , & le grand Collier de l'Ordre
, en revêtirent le Duc de Cumberland , &
après avoir préfenté à S. A. R. le Livre des Statuts
de l'Ordre , ils luy mirent fur la tête le Bonnet
de l'Ordre , & la firent affeoir . Le Duc de
Cumberland fe leva auffi -tôt ; & après qu'il eût
fait fes revérences , les deux Chevaliers l'embraf
ferent , & fe rendirent enfuite à leur place.
On obferva les mêmes Cerémonies pour l'Inallation
des Comtes de Cheſterfield & de Burlington
, avec cette difference que les deux nouveaux
Chevaliers prêterent ferment à leur en
trée dans le Choeur , ce qui fe fait de la maniere
fuivante. Garter ayant à ſa droite le Greffier de
l'Ordre , porta le Nouveau Teftament & la forme
du Serment , & à fa gauche l'Huiffier à la
verge noire , s'approche du Chevalier ; l'Huiffier
prend enfuite le Nouveau Teftament , le tient
ouvert , & le Chevalier met la main droite fur
ce Livre , pendant que le Greffier lit tout haut le
Serment ordinaire , après quoy le Chevalier baife
le Livre.
Après que les deux Comtes eurent été inſtalez
, le Comte de Chefterfield par le Duc de Kent
& par le Comte de Strafford , & le Comte de
Burlington par le Comte de Peterboroug & par
le Duc de Dorfet , an commença le Service Divin
, qui fut interrompu pour faire les Offrandes
ordinaires ; ce qui fe fit de la maniere fuivante :
Les Chevaliers ayant été fommez par Garter de
defcendre de leurs Eftradęs , allerent , après les
revérences ordinaires , fe mettre fous leurs Bannieres
, le Prince de Calles & le Duc de Cumberland
firent la même chofe. Le Prelat de l'Ordre
accompagné de deux Chanoines , fe mit devant
l'Autel , tenant le Baffin d'or deſtiné pour
recevoir les Offrandes des Chevaliers.
Enfuite
JUILLET . 1730. 1657.
Enfuite le Roy proceffionellement alla à l'Autel :
Sa M. étoit précedée par Garter , le Greffier &
le Chancelier de l'Ordre , & par le Duc de Saint
Albans , portant l'Epée d'Etat : le Duc de Somerset
, nommé par le Roy pour luy préfenter
l'Offrande , & le Duc de Grafton , en qualité de
Chambellan de la Maifon de S. M. fe mirent
derriere le Roy , le premier à la droite , & l'autre
à la gauche. S. M. en fe levant de fa place
pour aller à l'Offrande , fit une revérence vers
' Autel ; elle en fit une ſeconde vers le milieu da
Choeur , & une troifiéme en approchant de la
balustrade de l'Autel . Le Roy y étant arrivé , fe
mit à genoux fur deux carreaux placez fur un
riche tapis , ôta fon bonnet , & mit dans le baffin
P'Offrande qui luy avoit été préfentée par le Duc
de Somerfet ; après quoy S. M. fit en fe levant
une reverence , une feconde au bas du degré ,
une troifiéme au milieu du Choeur , & une quatriéme
lorfqu'elle fut retournée à fa place , toutes
vers l'Autel.
.
Ceux qui avoient accompagné le Roy firent
de pareilles revérences , & retournerent , les deux
Chevaliers fous leur Banniere , & les autres à
leurs places refpectives .
t
On avoit pendant ce temps- là ôté le riche Tapis
& les deux Carreaux , fur lesquels le Roy
s'étoit mis à genoux , & on en avoit mis d'autres
pour les Chevaliers qui furent conduits á
PAutel par
deux Heraults d'armes , & ils firent
leurs Offrandes. Le Prince de Galles y alla le premiet
, enfuite le Duc de Cumberland , & enfuite
les autres Chevaliers , chacun fuivant "fon ancienneté.
Les Chevaliers & les Officiers de l'Or
dre ayant repris leurs places , on continua le
Service Divin , après lequel les pauvres Chevaliers
& les Chanoines fortirent en proceffion de
la
1658 MERCURE DE FRANCE.
la Chapelle , & allerent fe ranger dans la Sale
des Gardes.
Les Heraults d'armes , les Chevaliers & les
. Officiers de l'Ordre fortirent de la même maniere
, & allerent dans la Sale de Prefence ; ils
furent fuivis par le Roy , précedé du Vice-
Chambellan , portant l'Epée d'Etat , du Chancelier
& du Prelat de l'Ordre , du Duc de Cum →
berland , & du Prince de Galles. S. M. paffa par
la Salle de Prefence , y falua les Chevaliers en
ôtant fon Bonnet , & fe retira dans fon Appartement.
Le Dîner étant prêt , le Roy fe rendit en proceffion
, précedé des Heraults d'armes , des Chevaliers
, du Duc de Cumberland , du Prince de
Galles , & du Prelat de l'Ordre , dans la Sale de
S. George. S. M. y étant arrivée , fe mit à table,
ayan à fa droite le Prince de Galles , & à fa
gauche le Duc de Cumberland . Les Chevaliers
fe mirent à une autre table ; ils étoient rangez
fur une même ligne , & avoient le Bonnet fur la
tête. Après le premier Service , on porta au Roy
une Coupe d'or , & S. M. but aux Chevaliers
qui fe tinrent debout & découverts , & après
qu'on eût porté à chaque Chevalier un verre de
ils firent raiſon au Roy , & ſe remirent à
leurs places.
vin ,
Le fecond Service étant fini , Garter s'étant
approché de la Table du Roy avec les ceremo
nies ordinaires , cria trois fois Largeffe , & pro
nonça les Titres du Roy en Latin , en François
& en Anglois. S'étant enfuite tourné vers le Duc
de Cumberland , il cria deux fois Largeffe , &
prononça pareillement les Titres de S. A. R. en
Anglois feulement ; ce qui étant fait , il s'approcha
de la Table des Chevaliers , & cria une fois
Largeffe pour le Comte de Chesterfield , & une
autre
JUILLET . 1730. 165s
autre fois pour le Comte de Burlington , & pro
nonça auffi leurs Titres en Anglois, Après qu'on
eût dîné les Chevaliers fe leverent , & fe rangerent
dans la Sale ; le Prelat de l'Ordre dit enfuite
Graces , après quoy les Chevaliers firent
une revérence au Roy , qui ôta fon Bonnet & les
falua. S. M. précedée des Chevaliers & des Officiers
de l'Ordre , fe rendit enfuite dans la Sale
de S George , dans celle de Prefence , d'où après
les avoir encore faluez , il fe retira dans fon Appartement.
Fermer
Résumé : INSTALLATION du Duc de Cumberland & des Comtes de Chesterfield & de Burlington, Chevaliers de l'Ordre de la Jarretiere, faite à Windsor, le 29 Juin dernier.
Le 29 juin, le Duc de Cumberland et les Comtes de Chesterfield et de Burlington ont été installés comme Chevaliers de l'Ordre de la Jarretière à Windsor. La cérémonie, présidée par le Roi, Souverain de l'Ordre, a réuni plusieurs dignitaires, dont le Prince de Galles et divers Ducs et Comtes. La procession a débuté dans la Chapelle de Saint-Georges, où les participants ont pris leurs places respectives. Le Duc de Cumberland a été introduit par le Garter, ou premier Héraut d'Armes, et revêtu de la robe de l'Ordre par les Ducs de Somerset et d'Argyle. Les Comtes de Chesterfield et de Burlington ont été introduits de manière similaire par les Ducs de Richmond et Robert Walpole. Après les cérémonies d'investiture, les nouveaux Chevaliers ont prêté serment et ont été conduits à leurs places. La cérémonie s'est poursuivie par un service divin, des offrandes à l'autel, et un dîner où le Roi a porté un toast aux nouveaux Chevaliers. Les titres des nouveaux Chevaliers ont été proclamés par le Garter, et la cérémonie s'est conclue par des salutations et des prières.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 1872-1879
ITALIE.
Début :
Le Pape a confirmé M. Spinola dans les fonctions de sa Charge de Gouverneur de la Ville [...]
Mots clefs :
Pape, Cardinal, Cardinaux, Église, Cérémonies, Florence, Rebelles, Armes, Chevaliers, Hommes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Ltions de la Charge de Gouverneur de la Ville
E Pape a confirmé M. Spinola dans les foncde
Rome. S. S. a choifi pour fes Chapelains fecrets
Mrs Riverfini & Panizzi. Elle a rétabli la
Charge de Capitaine de l'Antichambre, qui avoit
été fupprimée par le feu Pape ; & Elle a nommé
Gentils -hommes ou Chevaliers d'honeur de Cape
& d'Epée le Marquis del Bufalo, & Mrs Gazati ',
Ghifiliere , Albani , Gotifredi , Tarrugi , Patti ,
Oligiati , & quelques autres.
Le Comte Capranica a eu la Charge de Commandant
du Capitole.
Le Pape a deffendu à fes anciens Officiers &
Domeftiques qui le fervoient dans le temps qu'il
étoit Cardinal , de lui prefenter aucun Mémoire
en faveur de qui que ce foit, à peine d'ètre privez
des récompenfes que S. S. leur a promiles.
Le 1s du mois dernier, on chanta le Te Deum
dans
AOUST. 1730. 1873
dans toutes les Eglifes de Rome , par ordre du
Cardinal Marefofchi , Vicaire Général de S. S.
& on diftribua , felon la coutume , aux Pauvres
qui s'étoient rendus en foule dans la Cour du Belvedere
, quatre mille écus en Paoles neufs , que le
Cardinal Camerlingue avoit fait frapper pendant
la vacance du S. Siège. L'après midi , on publia
un Decret du Cardinal Vicaire , par lequel le
Pape accordoit une Indulgence pléniere à tous
ceux qui s'étant confeffez & ayant communié
affifteroient à la Meffe folemnelle que S.S. devoit
celebrer le jour de fon Couronnement , ou qui
recevroient fa benediction à la grande Loge du
Portail de l'Eglife de S. Pierre .
Le 16 , les Cardinaux fe rendirent à la Salle
des Paremens , fuivant l'invitation de M. Gambarrucci
, premier Maître des Ceremonies , & le
Pape y étant arrivé, accompagné d'un nombreux
cortege de Prince Romains , de Prelats , & de
Nobleffe fut revêtu de > y fes Ornemens Pontificaux
par les deux premiers Cardinaux Diacres.
Tout étant prêt pour la cérémonie du Couronnement
, la Proceffion fe mit en marche ; les Prélats
en Rochet & en Chapes violettes , marchant
à la tête , étoient fuivis des Cardinaux en Rochet
& en Chapes rouges. Le Pape étoit porté dans
une Chaife découverte .
Tout le Cortege étant defcendu par le grand
Efcalier de Conftantin , fe rendit fous le Portique
de l'Eglife de S. Pierre , qui étoit orné de Tapifferies
magnifiques. Le Pape s'y plaça fur un Trône
, qui avoit été élevé à côté de la Porte Sainte,
& les Cardinaux prirent leurs places ordinaires.
Le Cardinal Annibal - Albani , Camerlingue &
Archiprêtre de l'Eglife S.Pierre, fe tenant debout
& découvert à la gauche du Trône , complimen
ta le Pape fur fon Election , enfuite s'étant mis à
genoux
1874 MERCURE DE FRANCE
genoux , il baifa les pieds & la main droite de
S. S, après quoi il l'embraffa ; le priant de vouloir
bien admettre au baiſement des pieds les Chanoines
& les Officiers de l'Eglife. Cette Ceremonie
fe paffa pendant que les Cardinaux & les Prélats
entroient proceffionnellement dans l'Eglife.
Le Pape fut porté enfuite dans la Chapelle de
la fainte Trinité , ou ayant quitté fa Mitre , il fit
fa Priére devant le S. Sacrement. Après quoi il
alla dans le même ordre à la Chapelle Clémen→
tine , où étant monté fur fon Trône , les Cardinaux
vinrent lui baiſer la main , ainfi que les Patriarches
, les Archevêques, les Evêques , le Connétable
Colonne , les autres Princes du Trône
les Confervateurs & le Prieur du Peuple Romain.
Cette Ceremonie finie , le Pape fut revêtu de fa
Chape & de fa Mitre de toile d'argent , & enton
na l'Office de Tierce, qui fut chanté par les Muficiens
de la Chapelle Pontificale. A la fin de l'Office
, S. S. prit fes Ornemens pour celebrer la
Meffe , & s'étant mis en marche pour fe rendre
au premier Autel , dit de la Confeffion des Apôtres
, un Maître des Ceremonies brûla par trois
fois , devant le Pape , des Etoupes , en chantant à
chaque fois Pater Sancte , fic tranfit gloria
mundi.
S. S. eut pour Affiftans à l'Autel les Cardia
naux Barberin , Ottoboni , Colonne & M.Crefcenzi
: Elle y reçut le Pallium des mains du Cardinal
Altieri , premier Diacre. Pendant que les
Muficiens chantoient l'Introit , le Pape remonta
fir fon Trône , & les Cardinaux vinrent à l'Obédience
& baiſerent les pieds , les genoux, la main
& la jouë de S. S. Les Archevêques & Evêques
lui baiferent le pied & le genou , & les Pénitenciers
, le pied feulement.
Enfuite le Pape entonna le Gloria in excelfis ,
AOUST. 1730. 1875
à la fin duquel il retourna à l'Autel pour achever
la Meffe. Lorfqu'elle fut finie, S.S. reçut du Chapitre
de l'Eglife la retribution de 25 Jules de
Monnoye ancienne ; enfuite elle fut portée à la
grande Loge du Portail , où pendant que les Muficiens
chantoient l'Hymne : Corona aurea fuper
caput ejus , le Cardinal Colonne ôta la Mitre de
S. S. & le Cardinal Altieri , premier Diacre , lui
mit la Thiare fur la tête.
Le Pape donna alors fa benediction au peuple
au bruit d'une Salve generale de l'Artillerie du
Château S. Ange & au fon de toutes les Cloches
de la Ville.
Les deux Cardinaux Diacres publierent une In
dulgence pléniere en forme de Jubilé , & S. S.
donna au Peuple deux autres benedictions : Elle
retourna enfuite à la Salle des Paremens , où elle
fut complimentée fur fon Couronnement , par
le Cardinal Barberin , au nom du Sacré College.
Le 19 , le Prince Dom Barthelemi Corfini ,
l'aîné des Neveux du Pape, qui étoit arrivé la furveille
de Florence , eut audience de S. S. qui lui
donna la Charge de Capitaine des Chevaux Le
de fa Garde.
gers
Le 24, le Pape qui avoit donné la veille le Rochet
de Protonotaire Apoftolique , participant
furnumeraire au Marquis Neri - Corfini , fon
neveu , tint un Confiftoire , dans lequel S.S. fit
aux Cardinaux un Difcours tres -éloquent pour
les remercier de fon élection , &c. Le Cardinal
Ottoboni , Protecteur des affaires de France , y
propofa la Coadjutorerie de l'Evêché de Quebec
pour M. Boufquet , Evêque titulaire de Samos.
Enfuite il préconifa le P. Feydeau , pour l'Evêché
de Digne ; l'Abbé de Bezons pour celui de
Carcaffonne , & le P. Boyer pour celui de Mirepoíx.
Le
1876 MERCURE DE FRANCE
Le Patron d'une Barque revenu de Nettuno á
Livorne , a rapporté que le Chevalier Guarnieri,
Capitaine d'une des Galeres du Pape , étant förti
du Port de Nettuno avec fa Galere , pour aller
croifer contre les Corfaires de Barbarie , avoit
manqué d'être affaffiné avec tous les Officiers ,
par les Forçats & les Soldats de l'Equipage qui
avoient réfolu de faire échouer la Galere fur un
Banc de Sable , pour mieux executer leur projet :
mais que ce complot ayant été découvert
par des
Forçats Turcs , le Chevalier Buffi & un autre
Capitaine de Galere , étoient venus au fecours du
Chevalier Guarnieri ,au fignal qui leur fut donné,
& qu'on s'étoit faifi des plus coupables qui
avoient été punis fur le champ.
Le 1s du mois dernier , on publia à Florence
un Decret du Grand Duc , par lequel il étoit ordonné
de celebrer l'Election du Pape avec les
mêmes ceremonies qu'on obferva en 1623. pour
l'Election du Pape Urbain VIII . qui étoit de la
Maifon des Barberins de Florence. Le foir on
commença cette Fête par le fon des Cloches de la
Ville. Le 16 , vers les neuf heures du matin , les
Sénateurs & les Magiftrats fe rendirent en Cortége
à l'Eglife Métropolitaine , où ils entendirent
la Meffe , célébrée pontificalement par l'Archevêque
, & enfuite le Te Deum. Le 17 au foir,on
fit une Salve generale de l'Artillerie des deux Crtadelles
; on tira un Feu d'artifice fur la Tour du
vieux Palais. Tous les Palais furent illuminez , &
il y eut des Feux de joye & des réjouiſſances dans
toutes les rues.
' Les Rebelles de l'Ile de Corſe s'étant rendus
maîtres des Poſtes les plus avantageux de cette
Ifle , ont fait remettre à M. Venerofo un Mémoire
par lequel ils déclarent que fi dans fix femaines
la République ne les fatisfait pas fur toutes
AO UST. 1730. 1877
tes leurs demandes , ils feront des courfes dans
toute l'Ifle , & biûleront les Maifons & les Fermes
de tous les habitans qui ne voudront pas fuivre
leur parti. Comme on eft perfuadé qu'ils ne
feroient pas affez témeraires pour faire de pareilles
menaces, s'ils n'étoient pas aflurés de la protection
fecrete de quelque Puiflance Etrangere , pour croit
que la République leur accordera tout ce qu'ils
demandent pour éviter les fuites fâcheufes de leur
Rebellion .
On a appris en dernier lieu que leur Camp eft
préfentement de 20000, hommes , fans compter
les habitans de 14. Villages fitués dans le Détroit
d'Acia qui fe font joints à eux , & qui leur ont
prêté ferment de fidelité . Ils ont publié un Manifefte
par lequel ils déclarent qu'ils n'ont pris le
parti de fe revolter que parce qu'étant nés libres
la République & le Sénat les ont toujours tenus
dans la fervitude , en leur faifant payer des impofitions
beaucoup plus onereufes qu'aux autres
Sujets de la République . Ils demandent qu'ayant
que d'entrer dans aucun accommodement , on
les rétabliffe dans leurs anciens Privileges , qu'on
fupprime tous les impôts extraordinaires qu'ils
ont payés depuis 1715. qu'on leur remette entre
les mains ceux qui ont été la cauſe de leur oppreffion
; qu'on leur cede en toute Souveraineté
le Territoire qui eft entre les Rivieres de Liemone
& de Tavigniano , & qu'on retire toutes les Gar
nifons du Pays. Comme ces Rebelles prévoyent
que la République pourroit emprunter des fecours
étrangers pour les foumettre , ils fe font pourvûs
d'armes , & ils ont enlevé toutes les munitions de
guerre qu'ils ont trouvées dans les Arfenaux de
Saint Florent , de Calvi , de Curfe & de Saint
Boniface ; ils ont fondu les Cloches de ces Villes
pour en faire du Canon , & ils ont fait un Retranchement
1878 MERCURE DE FRANCE
tranchement avec des Redoutes le long des côtes
de l'Ifle , où l'on pourroit faire une defcente. Les
Corps de Garde qu'ils ont placés dans differens
endroits avec de l'artillerie , ont ordre de tirer
fur tous les Bâtimens Genois qui voudroient tenter
d'aborder dans l'Ile. Leur principal Chef , qui
fe nomme Pampliani , eft un Gentilhomme qui a
fervi avec diftinction dans les Troupes Etrangeres
; ce Chef a fait afficher dans differens endroits
de l'Ile que les Mécontens en prenant les armes
n'ont jamais eu intention de piller ni d'infulter
aucun de leurs freres opprimés ; mais de conferver
les Privileges & la liberté de la Nation : ils
font même fi attentifs à prévenir tous les défordres
que ceux de leur Parti pourroient caufer ,
qu'ils en ont fait pendre quinze qui étoient fortis
du Camp pour aller voler dans le Village d'Ajaccio.
Un de leurs Détachemens étant allé il y a
quelque tems à Alleria pour s'emparer de cette
petite Ville , les habitans tirerent fur les Mécontens
pour les obliger à fe retirer ; mais ayant attaqué
la Ville avec beaucoup de vigueur , ils la
prirent par efcalade , & pafferent au fil de l'épée
la Garnifon & tous ceux qui avoient pris les armes.
Le bruit court que la République a raffemblé
6 à 7000 hommes , avec lefquels elle efpere
de foumettre les Rebelles. M. François Marie
Spinola s'eft nouvellement embarqué pour San-
Remo , en qualité de Commiffaire de la République
, & avec des inftructions pour prévenir la
révolte des peuples qui ont déja donné des marques
de leur mécontentement .
il a
Le Cardinal de Rohan eft parti de Rome ,
pris la route d'Orviette ; & après avoir paffé
quelques jours dans la Maifon de Campagne du
feu Cardinal Gualterio , il arriva à Venife le 4.
Août, & alla defcendre au Palais du Cardinal Otthoboni
'A OUS T. 1730. 1879
thoboni ; il a dû partir quelques jours après pour
-retourner en France .
Ltions de la Charge de Gouverneur de la Ville
E Pape a confirmé M. Spinola dans les foncde
Rome. S. S. a choifi pour fes Chapelains fecrets
Mrs Riverfini & Panizzi. Elle a rétabli la
Charge de Capitaine de l'Antichambre, qui avoit
été fupprimée par le feu Pape ; & Elle a nommé
Gentils -hommes ou Chevaliers d'honeur de Cape
& d'Epée le Marquis del Bufalo, & Mrs Gazati ',
Ghifiliere , Albani , Gotifredi , Tarrugi , Patti ,
Oligiati , & quelques autres.
Le Comte Capranica a eu la Charge de Commandant
du Capitole.
Le Pape a deffendu à fes anciens Officiers &
Domeftiques qui le fervoient dans le temps qu'il
étoit Cardinal , de lui prefenter aucun Mémoire
en faveur de qui que ce foit, à peine d'ètre privez
des récompenfes que S. S. leur a promiles.
Le 1s du mois dernier, on chanta le Te Deum
dans
AOUST. 1730. 1873
dans toutes les Eglifes de Rome , par ordre du
Cardinal Marefofchi , Vicaire Général de S. S.
& on diftribua , felon la coutume , aux Pauvres
qui s'étoient rendus en foule dans la Cour du Belvedere
, quatre mille écus en Paoles neufs , que le
Cardinal Camerlingue avoit fait frapper pendant
la vacance du S. Siège. L'après midi , on publia
un Decret du Cardinal Vicaire , par lequel le
Pape accordoit une Indulgence pléniere à tous
ceux qui s'étant confeffez & ayant communié
affifteroient à la Meffe folemnelle que S.S. devoit
celebrer le jour de fon Couronnement , ou qui
recevroient fa benediction à la grande Loge du
Portail de l'Eglife de S. Pierre .
Le 16 , les Cardinaux fe rendirent à la Salle
des Paremens , fuivant l'invitation de M. Gambarrucci
, premier Maître des Ceremonies , & le
Pape y étant arrivé, accompagné d'un nombreux
cortege de Prince Romains , de Prelats , & de
Nobleffe fut revêtu de > y fes Ornemens Pontificaux
par les deux premiers Cardinaux Diacres.
Tout étant prêt pour la cérémonie du Couronnement
, la Proceffion fe mit en marche ; les Prélats
en Rochet & en Chapes violettes , marchant
à la tête , étoient fuivis des Cardinaux en Rochet
& en Chapes rouges. Le Pape étoit porté dans
une Chaife découverte .
Tout le Cortege étant defcendu par le grand
Efcalier de Conftantin , fe rendit fous le Portique
de l'Eglife de S. Pierre , qui étoit orné de Tapifferies
magnifiques. Le Pape s'y plaça fur un Trône
, qui avoit été élevé à côté de la Porte Sainte,
& les Cardinaux prirent leurs places ordinaires.
Le Cardinal Annibal - Albani , Camerlingue &
Archiprêtre de l'Eglife S.Pierre, fe tenant debout
& découvert à la gauche du Trône , complimen
ta le Pape fur fon Election , enfuite s'étant mis à
genoux
1874 MERCURE DE FRANCE
genoux , il baifa les pieds & la main droite de
S. S, après quoi il l'embraffa ; le priant de vouloir
bien admettre au baiſement des pieds les Chanoines
& les Officiers de l'Eglife. Cette Ceremonie
fe paffa pendant que les Cardinaux & les Prélats
entroient proceffionnellement dans l'Eglife.
Le Pape fut porté enfuite dans la Chapelle de
la fainte Trinité , ou ayant quitté fa Mitre , il fit
fa Priére devant le S. Sacrement. Après quoi il
alla dans le même ordre à la Chapelle Clémen→
tine , où étant monté fur fon Trône , les Cardinaux
vinrent lui baiſer la main , ainfi que les Patriarches
, les Archevêques, les Evêques , le Connétable
Colonne , les autres Princes du Trône
les Confervateurs & le Prieur du Peuple Romain.
Cette Ceremonie finie , le Pape fut revêtu de fa
Chape & de fa Mitre de toile d'argent , & enton
na l'Office de Tierce, qui fut chanté par les Muficiens
de la Chapelle Pontificale. A la fin de l'Office
, S. S. prit fes Ornemens pour celebrer la
Meffe , & s'étant mis en marche pour fe rendre
au premier Autel , dit de la Confeffion des Apôtres
, un Maître des Ceremonies brûla par trois
fois , devant le Pape , des Etoupes , en chantant à
chaque fois Pater Sancte , fic tranfit gloria
mundi.
S. S. eut pour Affiftans à l'Autel les Cardia
naux Barberin , Ottoboni , Colonne & M.Crefcenzi
: Elle y reçut le Pallium des mains du Cardinal
Altieri , premier Diacre. Pendant que les
Muficiens chantoient l'Introit , le Pape remonta
fir fon Trône , & les Cardinaux vinrent à l'Obédience
& baiſerent les pieds , les genoux, la main
& la jouë de S. S. Les Archevêques & Evêques
lui baiferent le pied & le genou , & les Pénitenciers
, le pied feulement.
Enfuite le Pape entonna le Gloria in excelfis ,
AOUST. 1730. 1875
à la fin duquel il retourna à l'Autel pour achever
la Meffe. Lorfqu'elle fut finie, S.S. reçut du Chapitre
de l'Eglife la retribution de 25 Jules de
Monnoye ancienne ; enfuite elle fut portée à la
grande Loge du Portail , où pendant que les Muficiens
chantoient l'Hymne : Corona aurea fuper
caput ejus , le Cardinal Colonne ôta la Mitre de
S. S. & le Cardinal Altieri , premier Diacre , lui
mit la Thiare fur la tête.
Le Pape donna alors fa benediction au peuple
au bruit d'une Salve generale de l'Artillerie du
Château S. Ange & au fon de toutes les Cloches
de la Ville.
Les deux Cardinaux Diacres publierent une In
dulgence pléniere en forme de Jubilé , & S. S.
donna au Peuple deux autres benedictions : Elle
retourna enfuite à la Salle des Paremens , où elle
fut complimentée fur fon Couronnement , par
le Cardinal Barberin , au nom du Sacré College.
Le 19 , le Prince Dom Barthelemi Corfini ,
l'aîné des Neveux du Pape, qui étoit arrivé la furveille
de Florence , eut audience de S. S. qui lui
donna la Charge de Capitaine des Chevaux Le
de fa Garde.
gers
Le 24, le Pape qui avoit donné la veille le Rochet
de Protonotaire Apoftolique , participant
furnumeraire au Marquis Neri - Corfini , fon
neveu , tint un Confiftoire , dans lequel S.S. fit
aux Cardinaux un Difcours tres -éloquent pour
les remercier de fon élection , &c. Le Cardinal
Ottoboni , Protecteur des affaires de France , y
propofa la Coadjutorerie de l'Evêché de Quebec
pour M. Boufquet , Evêque titulaire de Samos.
Enfuite il préconifa le P. Feydeau , pour l'Evêché
de Digne ; l'Abbé de Bezons pour celui de
Carcaffonne , & le P. Boyer pour celui de Mirepoíx.
Le
1876 MERCURE DE FRANCE
Le Patron d'une Barque revenu de Nettuno á
Livorne , a rapporté que le Chevalier Guarnieri,
Capitaine d'une des Galeres du Pape , étant förti
du Port de Nettuno avec fa Galere , pour aller
croifer contre les Corfaires de Barbarie , avoit
manqué d'être affaffiné avec tous les Officiers ,
par les Forçats & les Soldats de l'Equipage qui
avoient réfolu de faire échouer la Galere fur un
Banc de Sable , pour mieux executer leur projet :
mais que ce complot ayant été découvert
par des
Forçats Turcs , le Chevalier Buffi & un autre
Capitaine de Galere , étoient venus au fecours du
Chevalier Guarnieri ,au fignal qui leur fut donné,
& qu'on s'étoit faifi des plus coupables qui
avoient été punis fur le champ.
Le 1s du mois dernier , on publia à Florence
un Decret du Grand Duc , par lequel il étoit ordonné
de celebrer l'Election du Pape avec les
mêmes ceremonies qu'on obferva en 1623. pour
l'Election du Pape Urbain VIII . qui étoit de la
Maifon des Barberins de Florence. Le foir on
commença cette Fête par le fon des Cloches de la
Ville. Le 16 , vers les neuf heures du matin , les
Sénateurs & les Magiftrats fe rendirent en Cortége
à l'Eglife Métropolitaine , où ils entendirent
la Meffe , célébrée pontificalement par l'Archevêque
, & enfuite le Te Deum. Le 17 au foir,on
fit une Salve generale de l'Artillerie des deux Crtadelles
; on tira un Feu d'artifice fur la Tour du
vieux Palais. Tous les Palais furent illuminez , &
il y eut des Feux de joye & des réjouiſſances dans
toutes les rues.
' Les Rebelles de l'Ile de Corſe s'étant rendus
maîtres des Poſtes les plus avantageux de cette
Ifle , ont fait remettre à M. Venerofo un Mémoire
par lequel ils déclarent que fi dans fix femaines
la République ne les fatisfait pas fur toutes
AO UST. 1730. 1877
tes leurs demandes , ils feront des courfes dans
toute l'Ifle , & biûleront les Maifons & les Fermes
de tous les habitans qui ne voudront pas fuivre
leur parti. Comme on eft perfuadé qu'ils ne
feroient pas affez témeraires pour faire de pareilles
menaces, s'ils n'étoient pas aflurés de la protection
fecrete de quelque Puiflance Etrangere , pour croit
que la République leur accordera tout ce qu'ils
demandent pour éviter les fuites fâcheufes de leur
Rebellion .
On a appris en dernier lieu que leur Camp eft
préfentement de 20000, hommes , fans compter
les habitans de 14. Villages fitués dans le Détroit
d'Acia qui fe font joints à eux , & qui leur ont
prêté ferment de fidelité . Ils ont publié un Manifefte
par lequel ils déclarent qu'ils n'ont pris le
parti de fe revolter que parce qu'étant nés libres
la République & le Sénat les ont toujours tenus
dans la fervitude , en leur faifant payer des impofitions
beaucoup plus onereufes qu'aux autres
Sujets de la République . Ils demandent qu'ayant
que d'entrer dans aucun accommodement , on
les rétabliffe dans leurs anciens Privileges , qu'on
fupprime tous les impôts extraordinaires qu'ils
ont payés depuis 1715. qu'on leur remette entre
les mains ceux qui ont été la cauſe de leur oppreffion
; qu'on leur cede en toute Souveraineté
le Territoire qui eft entre les Rivieres de Liemone
& de Tavigniano , & qu'on retire toutes les Gar
nifons du Pays. Comme ces Rebelles prévoyent
que la République pourroit emprunter des fecours
étrangers pour les foumettre , ils fe font pourvûs
d'armes , & ils ont enlevé toutes les munitions de
guerre qu'ils ont trouvées dans les Arfenaux de
Saint Florent , de Calvi , de Curfe & de Saint
Boniface ; ils ont fondu les Cloches de ces Villes
pour en faire du Canon , & ils ont fait un Retranchement
1878 MERCURE DE FRANCE
tranchement avec des Redoutes le long des côtes
de l'Ifle , où l'on pourroit faire une defcente. Les
Corps de Garde qu'ils ont placés dans differens
endroits avec de l'artillerie , ont ordre de tirer
fur tous les Bâtimens Genois qui voudroient tenter
d'aborder dans l'Ile. Leur principal Chef , qui
fe nomme Pampliani , eft un Gentilhomme qui a
fervi avec diftinction dans les Troupes Etrangeres
; ce Chef a fait afficher dans differens endroits
de l'Ile que les Mécontens en prenant les armes
n'ont jamais eu intention de piller ni d'infulter
aucun de leurs freres opprimés ; mais de conferver
les Privileges & la liberté de la Nation : ils
font même fi attentifs à prévenir tous les défordres
que ceux de leur Parti pourroient caufer ,
qu'ils en ont fait pendre quinze qui étoient fortis
du Camp pour aller voler dans le Village d'Ajaccio.
Un de leurs Détachemens étant allé il y a
quelque tems à Alleria pour s'emparer de cette
petite Ville , les habitans tirerent fur les Mécontens
pour les obliger à fe retirer ; mais ayant attaqué
la Ville avec beaucoup de vigueur , ils la
prirent par efcalade , & pafferent au fil de l'épée
la Garnifon & tous ceux qui avoient pris les armes.
Le bruit court que la République a raffemblé
6 à 7000 hommes , avec lefquels elle efpere
de foumettre les Rebelles. M. François Marie
Spinola s'eft nouvellement embarqué pour San-
Remo , en qualité de Commiffaire de la République
, & avec des inftructions pour prévenir la
révolte des peuples qui ont déja donné des marques
de leur mécontentement .
il a
Le Cardinal de Rohan eft parti de Rome ,
pris la route d'Orviette ; & après avoir paffé
quelques jours dans la Maifon de Campagne du
feu Cardinal Gualterio , il arriva à Venife le 4.
Août, & alla defcendre au Palais du Cardinal Otthoboni
'A OUS T. 1730. 1879
thoboni ; il a dû partir quelques jours après pour
-retourner en France .
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Résumé : ITALIE.
En août 1730, plusieurs événements et nominations ont marqué la scène romaine et italienne. À Rome, le Pape a confirmé M. Spinola dans ses fonctions et nommé divers chapelains secrets, gentilshommes et chevaliers d'honneur. Le Comte Capranica a été désigné Commandant du Capitole. Le Pape a également interdit à ses anciens officiers de présenter des mémoires en faveur de quiconque. Le 1er août, un Te Deum a été chanté dans toutes les églises de Rome, et une indulgence plénière a été accordée à ceux qui assisteraient à la messe solennelle du couronnement papal. Le 16 août, la cérémonie de couronnement du Pape s'est déroulée avec une procession solennelle et diverses bénédictions. Le Pape a nommé son neveu, le Prince Dom Barthélemi Corsini, Capitaine des Chevaux Légers de sa Garde. Le 24 août, un consistoire a été tenu lors duquel plusieurs évêques ont été nommés. Par ailleurs, un complot contre un capitaine de galère du Pape a été déjoué. À Florence, des célébrations ont eu lieu pour l'élection du Pape. En Corse, des rebelles ont menacé de faire des incursions dans l'île si leurs demandes n'étaient pas satisfaites et se sont préparés militairement. La République de Gênes a rassemblé des troupes pour les soumettre. De plus, le Cardinal de Rohan a quitté Rome pour la France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 165-171
« Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...] »
Début :
Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...]
Mots clefs :
Cour, Roi, Reine, Messe, Chapelle, Chevaliers, Marquis, Ordre, Prélat, Académie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...] »
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE
2.
E de Janvier , les Princes et Princesses
du Sang , et les Seigneurs et
Dames de la Cour eurent l'honneur de
complimenter le Roy et la Reine sur la
nouvelle année .
Les Prevot des Marchands et Echevins,
accompagnez des autres Officiers du
Corps de Ville , rendirent à cette occasion
leurs respects à L. M. à Monseigneur
le Dauphin , à Monseign . le Duc
d'Anjou , et à Mesdames de France.
Le même jour , les Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre du S.Esprit
, s'étant rendus dans le Cabinet du
Rey , pour l'accompagner à la Messe ;
S. M. tint Chapitre , et proposa pour être
Chevaliers de cet Ordre , le Duc de
Duras , le Duc de Lévy , le Prince de
Tingry , le Comte de Broglio , Ambassadeur
du Roy en Angleterre , le Comte
de Chatillon , le Marquis de Beringhen
premier Ecuyer , le Comte de Rottembourg
, Ambassadeur Extraordinaire du
Roy en Espagne , et le Marquis de la
Fare. Lorsque le Roy en eût signé le
R v Rôle
166 MERCURE DE FRANCE
Rôle , il le remit au Marquis de Breteuil,
Commandeur , Prevôt et Maître des Céremonies
de l'Ordre , qui sortit du Cabinet
pour le faire proclamer par le Hérault.
S. M. se rendit ensuite à la Chapelle
du Château de Versailles , étant précédée
du Duc d'Orleans , du Duc de Bourbon ,
du Comte de Charolois , du Comte de
Clermont , du Duc du Maine , du Pr . de
Dombes , du Comte d'Eu , du Comte de
Toulouse et des Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre . Le Roy ,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoient
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers. S.M.après
avoir assisté à la grande Messe , qui fut
célébrée par l'Abbé Tesnieres, Chapelain
ordinaire de la Chapelle de Musique , fut
reconduit dans son appartement , dans lẹ
même ordre qui avoit été observé en allant
à la Chapelle .
La Reine accompagnée des Dames de
sa Cour , entendit la Messe dans sa Tribune.
L'après midy , L. M. entendirent les
Vêpres , chantées par la Musique,
Le 3. la Reine communia dans la Chapelle
du Château , par les mains du Cardinal
de Fleury , son Grand Aumônier.
Le
JANVIER. 1731. 167
44
mé
Le six , le Pere Boyer , Théatin , nompar
le Roy à l'Evêché de Mirepoix
, fut sacré dans l'Eglise des Minimes
de la Place Royale, par l'Archevêque
de Rouen , assisté des Evêques de Laon et
de Tarbes. Le 12 , ce nouveau Prélat prêta
serment de fidelité entre les mains du
Roy.
Le7 , le Roy et la Reine partirent de
Versailles , pour aller coucher au Château
de Marly , d'où L. M. revinrent à Versailles
le 27. Elles retournerent à Marly
le 3 Février.
Le 14 , l'Abbé de Besons , nommé par
le Roy à l'Evêché de Carcassonne , fut
sacré dans l'Eglise des Théatins , par l'Evêque
Comte de Châlons , assisté de l'Evêque
de Tarbes et de l'Evêque Comte
de Beauvais. Le 21 , il prêta serment de
fidelité entre les mains du Roy.
Le 25 , la Lotterie de la Compagnie des
Indes , pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoutu
mée , à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste
des Num, des Actions et dixième d'Ac-.
tions qui doivent être remboursez , a été
rendue publique , faisant en tout le nom ,
bre de trois cens Actions .
H vj Le
168 MER CURE DE FRANCE
Le 28. l'Abbé de Vaugiraud , ' nommé
par le Roi à l'Evêché d'Angers , fut
sacré dans la Chapelle du Séminaire de
S. Sulpice par l'Evêque de Soissons
nommé à l'Archevêché de Sens , assisté
de l'Evêque Titulaire d'Europée et de
PEvêque de Tarbes. Il prêta serment de
fidelité le 30. entre les mains du Roi.
"
Le 3. de ce mois , il y eut Concert François
au Château des Thuilleries , M. Mouret
fit chanter un Divertissement de sa
composition , qui a pour titre : La Beauté
couronnée. Il fut suivi d'une suite de simphonie
Françoise très bien executée . La
Dile Le Maure chanta la Cantate de Zephire
et Flore , et la De Petitpas la Cantatille
d'Endimion. Le Concert fut terminé
par le Motet Lauda Jerusalem , mis
en Musique par l'Abbé Gaveau.
, Le to. le Sr Toscano Italien , habile
Joueur de Violon , executa un Concerto
qui fut très applaudi. Il y a eu pendant
ce mois Concert tous les Mercredis ; on
y a chanté differens Divertissemens qui
ont toujours été terminés par un Motet
de M. de la Lande.
Le Roi a donné la place de Conseiller
Etat ordinaire , vacante par la mort de
M. Ferrand , à M. d'Harlai , Intendant
da
JANVIER. 1731 . 16.9
de la Generalité de Paris , et S. M. a
nommé Conseiller d'Etat M. Orry , Con
trôleur General des Finances.
On écrit de Tours que l'Académie de
Musique qui y est établie se soutient avec
tant d'émulation , qu'il n'y a plus de place
pour ceux qui désirent s'y agréger . Les
Dames et les Demoiselles de cette Ville
se font un plaisir d'y chanter et concou
rent à l'envi à un divertissement si noble.
Quatre jeunes Académiciens voulurent le
30. de ce mois signaler leur reconnoissance
par un Bal de nuit ; ils choisirent pour
le donner la Sale même du Concert , où
elles avoient merité pendant toute l'année
des applaudissemens toujours nouveaux.
Cette Sale fut ornée des plus beaux
meubles ; toutes les personnes distinguées
de la Ville et des environs furent invitées .
Les Portraits du Roi et de la Reine , placés
dans les endroits les plus éminens
imprimerent le respect et redoublerent
La joye ; neuf grands lustres éclairoient
moins que les autres illuminations qui
furent variées de toutes parts avec autant
de goût que de profusion ; la Cour et la
Façade du Bâtiment étoient ornées de
lampions er de terrines qui produisoient
un très bel effet . Des vins , des liqueurs
et des rafraîchissemens de toute espece
accom
170 MERCURE DE FRANCE ..
accompagnoient les fruits prodigués com- ,
me ils devoient l'être dans le Jardin de
la France ; mais ce qui flatta le plus la
Jeunesse Académicienne qui fit trèsgalament
les honneurs du Bal , c'est la
politesse , la tranquilité et l'ordre avec
lequel il fut executé. Cette Fête brillante ,
qui dura jusqu'à 9. heures du matin , a
reçu tous les applaudissemens qu'elle mérite.
Le Public a été mal informé par les
bruits qui ont couru au sujet de la maladie
dont la Communauté des Religieuses
de l'Abbaye Royale de Montmartre
a été affligée . Il y est mort au commencement
de l'année huit Religieuses du
même mal qui commençoit par un grand
accablement , la fievre et une douleur sous
la mamelle droite , ce qui étoit suivi
d'un crachement de sang qui duroit douze
heures ; ensuite les crachats devenoient
rouillés , la tête lourde et peu doulou-,
reuse , avec un dévoyement. M. Silva y
ayant été envoyé par ordre du Roi , il
reconnut que le fond de la maladie étoit
une fievre maligne , provenant principalement
des mauvaises nourritures , et
en ayant informé la Cour , S. M. toujours
attentive au bien de ses Sujets , a
ouvert sur ce pieux Monastere ses mains
bien
JANVIER. 171 1731.
bien faisantes , et la maladie a cessé.
Le Marquis de Lyonne , incommodé
d'une loupe au bras droit , se mit le mois
passé entre les mains d'un Maréchal ferrand
qu'on lui avoit vanté pour ces sortes
de cures. L'Operateur employa d'abord
des fondans qui ne firent qu'irriter
la tumeur ; les caustiques qu'il appliqua
ensuite réduisirent le malade , après des
douleurs excessives , à la derniere extremité.
Alors on manda le S Faget , Chirurgien
Juré , et de S. A. S. Madame la
Duchesse Doüairiere , qui ayant appellé
les Sr Sylva , Petit et Duphénix , qui virent
l'état déplorable du bras et de la
playe où la gangrene se découvroit avec
tous ses simptômes les plus fâcheux . Dans
le moment le S Faget , du commun avis,
ouvrit le bras depuis la partie supérieure
jusqu'au pli , détacha la tumeur qui pesoit
deux livres , et l'enleva ; l'opération
dura deux minutes. La vigilance de ces
Mrs , secondée du courage et du temperament
du malade font esperer une par
faite guerison..
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE
2.
E de Janvier , les Princes et Princesses
du Sang , et les Seigneurs et
Dames de la Cour eurent l'honneur de
complimenter le Roy et la Reine sur la
nouvelle année .
Les Prevot des Marchands et Echevins,
accompagnez des autres Officiers du
Corps de Ville , rendirent à cette occasion
leurs respects à L. M. à Monseigneur
le Dauphin , à Monseign . le Duc
d'Anjou , et à Mesdames de France.
Le même jour , les Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre du S.Esprit
, s'étant rendus dans le Cabinet du
Rey , pour l'accompagner à la Messe ;
S. M. tint Chapitre , et proposa pour être
Chevaliers de cet Ordre , le Duc de
Duras , le Duc de Lévy , le Prince de
Tingry , le Comte de Broglio , Ambassadeur
du Roy en Angleterre , le Comte
de Chatillon , le Marquis de Beringhen
premier Ecuyer , le Comte de Rottembourg
, Ambassadeur Extraordinaire du
Roy en Espagne , et le Marquis de la
Fare. Lorsque le Roy en eût signé le
R v Rôle
166 MERCURE DE FRANCE
Rôle , il le remit au Marquis de Breteuil,
Commandeur , Prevôt et Maître des Céremonies
de l'Ordre , qui sortit du Cabinet
pour le faire proclamer par le Hérault.
S. M. se rendit ensuite à la Chapelle
du Château de Versailles , étant précédée
du Duc d'Orleans , du Duc de Bourbon ,
du Comte de Charolois , du Comte de
Clermont , du Duc du Maine , du Pr . de
Dombes , du Comte d'Eu , du Comte de
Toulouse et des Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre . Le Roy ,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoient
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers. S.M.après
avoir assisté à la grande Messe , qui fut
célébrée par l'Abbé Tesnieres, Chapelain
ordinaire de la Chapelle de Musique , fut
reconduit dans son appartement , dans lẹ
même ordre qui avoit été observé en allant
à la Chapelle .
La Reine accompagnée des Dames de
sa Cour , entendit la Messe dans sa Tribune.
L'après midy , L. M. entendirent les
Vêpres , chantées par la Musique,
Le 3. la Reine communia dans la Chapelle
du Château , par les mains du Cardinal
de Fleury , son Grand Aumônier.
Le
JANVIER. 1731. 167
44
mé
Le six , le Pere Boyer , Théatin , nompar
le Roy à l'Evêché de Mirepoix
, fut sacré dans l'Eglise des Minimes
de la Place Royale, par l'Archevêque
de Rouen , assisté des Evêques de Laon et
de Tarbes. Le 12 , ce nouveau Prélat prêta
serment de fidelité entre les mains du
Roy.
Le7 , le Roy et la Reine partirent de
Versailles , pour aller coucher au Château
de Marly , d'où L. M. revinrent à Versailles
le 27. Elles retournerent à Marly
le 3 Février.
Le 14 , l'Abbé de Besons , nommé par
le Roy à l'Evêché de Carcassonne , fut
sacré dans l'Eglise des Théatins , par l'Evêque
Comte de Châlons , assisté de l'Evêque
de Tarbes et de l'Evêque Comte
de Beauvais. Le 21 , il prêta serment de
fidelité entre les mains du Roy.
Le 25 , la Lotterie de la Compagnie des
Indes , pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoutu
mée , à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste
des Num, des Actions et dixième d'Ac-.
tions qui doivent être remboursez , a été
rendue publique , faisant en tout le nom ,
bre de trois cens Actions .
H vj Le
168 MER CURE DE FRANCE
Le 28. l'Abbé de Vaugiraud , ' nommé
par le Roi à l'Evêché d'Angers , fut
sacré dans la Chapelle du Séminaire de
S. Sulpice par l'Evêque de Soissons
nommé à l'Archevêché de Sens , assisté
de l'Evêque Titulaire d'Europée et de
PEvêque de Tarbes. Il prêta serment de
fidelité le 30. entre les mains du Roi.
"
Le 3. de ce mois , il y eut Concert François
au Château des Thuilleries , M. Mouret
fit chanter un Divertissement de sa
composition , qui a pour titre : La Beauté
couronnée. Il fut suivi d'une suite de simphonie
Françoise très bien executée . La
Dile Le Maure chanta la Cantate de Zephire
et Flore , et la De Petitpas la Cantatille
d'Endimion. Le Concert fut terminé
par le Motet Lauda Jerusalem , mis
en Musique par l'Abbé Gaveau.
, Le to. le Sr Toscano Italien , habile
Joueur de Violon , executa un Concerto
qui fut très applaudi. Il y a eu pendant
ce mois Concert tous les Mercredis ; on
y a chanté differens Divertissemens qui
ont toujours été terminés par un Motet
de M. de la Lande.
Le Roi a donné la place de Conseiller
Etat ordinaire , vacante par la mort de
M. Ferrand , à M. d'Harlai , Intendant
da
JANVIER. 1731 . 16.9
de la Generalité de Paris , et S. M. a
nommé Conseiller d'Etat M. Orry , Con
trôleur General des Finances.
On écrit de Tours que l'Académie de
Musique qui y est établie se soutient avec
tant d'émulation , qu'il n'y a plus de place
pour ceux qui désirent s'y agréger . Les
Dames et les Demoiselles de cette Ville
se font un plaisir d'y chanter et concou
rent à l'envi à un divertissement si noble.
Quatre jeunes Académiciens voulurent le
30. de ce mois signaler leur reconnoissance
par un Bal de nuit ; ils choisirent pour
le donner la Sale même du Concert , où
elles avoient merité pendant toute l'année
des applaudissemens toujours nouveaux.
Cette Sale fut ornée des plus beaux
meubles ; toutes les personnes distinguées
de la Ville et des environs furent invitées .
Les Portraits du Roi et de la Reine , placés
dans les endroits les plus éminens
imprimerent le respect et redoublerent
La joye ; neuf grands lustres éclairoient
moins que les autres illuminations qui
furent variées de toutes parts avec autant
de goût que de profusion ; la Cour et la
Façade du Bâtiment étoient ornées de
lampions er de terrines qui produisoient
un très bel effet . Des vins , des liqueurs
et des rafraîchissemens de toute espece
accom
170 MERCURE DE FRANCE ..
accompagnoient les fruits prodigués com- ,
me ils devoient l'être dans le Jardin de
la France ; mais ce qui flatta le plus la
Jeunesse Académicienne qui fit trèsgalament
les honneurs du Bal , c'est la
politesse , la tranquilité et l'ordre avec
lequel il fut executé. Cette Fête brillante ,
qui dura jusqu'à 9. heures du matin , a
reçu tous les applaudissemens qu'elle mérite.
Le Public a été mal informé par les
bruits qui ont couru au sujet de la maladie
dont la Communauté des Religieuses
de l'Abbaye Royale de Montmartre
a été affligée . Il y est mort au commencement
de l'année huit Religieuses du
même mal qui commençoit par un grand
accablement , la fievre et une douleur sous
la mamelle droite , ce qui étoit suivi
d'un crachement de sang qui duroit douze
heures ; ensuite les crachats devenoient
rouillés , la tête lourde et peu doulou-,
reuse , avec un dévoyement. M. Silva y
ayant été envoyé par ordre du Roi , il
reconnut que le fond de la maladie étoit
une fievre maligne , provenant principalement
des mauvaises nourritures , et
en ayant informé la Cour , S. M. toujours
attentive au bien de ses Sujets , a
ouvert sur ce pieux Monastere ses mains
bien
JANVIER. 171 1731.
bien faisantes , et la maladie a cessé.
Le Marquis de Lyonne , incommodé
d'une loupe au bras droit , se mit le mois
passé entre les mains d'un Maréchal ferrand
qu'on lui avoit vanté pour ces sortes
de cures. L'Operateur employa d'abord
des fondans qui ne firent qu'irriter
la tumeur ; les caustiques qu'il appliqua
ensuite réduisirent le malade , après des
douleurs excessives , à la derniere extremité.
Alors on manda le S Faget , Chirurgien
Juré , et de S. A. S. Madame la
Duchesse Doüairiere , qui ayant appellé
les Sr Sylva , Petit et Duphénix , qui virent
l'état déplorable du bras et de la
playe où la gangrene se découvroit avec
tous ses simptômes les plus fâcheux . Dans
le moment le S Faget , du commun avis,
ouvrit le bras depuis la partie supérieure
jusqu'au pli , détacha la tumeur qui pesoit
deux livres , et l'enleva ; l'opération
dura deux minutes. La vigilance de ces
Mrs , secondée du courage et du temperament
du malade font esperer une par
faite guerison..
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Résumé : « Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...] »
En janvier 1731, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour. Le 2 janvier, les membres de la cour, les Prévôt des Marchands et Échevins, ainsi que les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit rendirent hommage au Roi et à la Reine. Le Roi proposa sept nouveaux Chevaliers pour cet Ordre, dont le Duc de Duras, le Duc de Lévy et le Comte de Broglio. Après la Messe, célébrée par l'Abbé Tesnières, le Roi retourna dans son appartement, tandis que la Reine écouta la Messe dans sa Tribune. L'après-midi, le Roi écouta les Vêpres chantées par la Musique. Le 3 janvier, la Reine communia dans la Chapelle du Château. Le 6 janvier, le Père Boyer fut sacré Évêque de Mirepoix et prêta serment de fidélité au Roi le 12 janvier. Le 7 janvier, le Roi et la Reine se rendirent au Château de Marly, où ils revinrent le 27 janvier. Le 3 février, ils retournèrent à Marly. Le 14 janvier, l'Abbé de Besons fut sacré Évêque de Carcassonne et prêta serment le 21 janvier. Le 25 janvier, la Lotterie de la Compagnie des Indes fut tirée à l'Hôtel de la Compagnie, remboursant trois cents actions. Le 28 janvier, l'Abbé de Vaugiraud fut sacré Évêque d'Angers et prêta serment le 30 janvier. Des concerts eurent lieu au Château des Tuileries, avec des œuvres de M. Mouret et de l'Abbé Gaveau, et le Sr Toscano exécuta un concerto. Des concerts se tinrent également tous les mercredis du mois. Le Roi nomma M. d'Harlay Conseiller d'État ordinaire et M. Orry Contrôleur Général des Finances. À Tours, l'Académie de Musique connut un grand succès avec des concerts et un bal organisé par des Académiciens le 30 janvier. La Communauté des Religieuses de l'Abbaye Royale de Montmartre fut affectée par une maladie due à de mauvaises nourritures, et le Roi intervint pour améliorer leur situation. Le Marquis de Lyonne subit une opération réussie pour enlever une tumeur au bras.
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11
p. 391-395
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le premier de ce mois, la Reine entendit la Messe [...]
Mots clefs :
Versailles, Roi, Reine, Chevaliers, Ordre, Chapelle
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
L'essedans la Chapelle du Château de Ver
sailles , et S. M. communia par les mains du
Cardinal de Fleuri , son Grand- Aumônier.
E premier de ce mois , la Reine entendit la
Le 2. Fête de la Purification de la Șainte Vierge,
les Chevaliers , Commandeurs et Officiers des
Ordres du Roi s'étant rendus vers les onze heures
dans le Cabinet de S. M. le Roi tint un Cha ,
pitre , dans lequel le Duc de Levi , le Prince de
Tingry , le Comte de Chatillon et le Marquis
de Beringhen , Premier Ecuyer , qui avoient été
compris dans la promotion des Chevaliers de
l'Ordre du S. Esprit , proposés par S. M. le premier
du mois dernier , furent admis après que
l'Abbé de Pompone , Chancelier des Ordres du
Roi , cut rapporté qu'ils avoient satisfait à ce
qui est porté par les Statuts. Le Chapitre étant
fini , les quatre Chevaliers qui venoient d'être
admis , ct qui s'étoient rendus dans l'appartement
du Roi en habits de Novice , furent introduits
dans le Cabinet , où S. M. les fit Chevaliers de
l'Ordre de S. Michel.
Le Roi sortit ensuite de son appartement pour
aller à la Chapelle du Château de Versailles ;
S. M. étoit précedée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Clermont , du Duc
du Maine , du Prince de Dombes , du Comte
› d'Eu ,
2
292 MERCURE DE FRANCE
d'Eu , du Comte de Toulouse et des Chevaliers ,
Commandeurs et Officiers de l'Ordre ; les Novi
ces marchoient entre les Chevaliers et les Officiers.
Le Roi devant lequel les deux Huissiers de
fa Chambre portoient leurs Masses , étoit en
Manteau , le Collier de l'Ordre par dessus , ainsi
les Chevaliers et le Cardinal de Bissi , Prélat,
Commandeur de l'Ordre du S. Esprit , marchoit
derriere S. M.
que
Le Roi assista à la benediction des Cierges , à
Procession et à la Grande Messe , qui fut celébrée
par l'Abbé Tesnieres , Chapelain ordinaire
de la Chapelle de Musique , et lors qu'elle fut finie
, le Roi quitta son Prie - Dieu et monta à son
Trône auprés de l'Autel , où S. M. reçût les nouveaux
Chevaliers , deux à deux, avec les cerémonies
ordinaires . Le Duc de Chaulnes et le Duc de Tal
lard furent Parrains du Duc de Levy et du Prince
de Tingry ; le Marquis de Goebriant et le Marquis
de Livry le furent du Comte de Chatillon
et du Marquis de Beringhen. Les Chevaliers qui
venoient d'être reçûs ayant pris leurs places suivant
leur rang , le Roi sortit de la Chapelle , et
fut reconduit dans son appartement avec les ce →
rémonies accoûtumées. La Reine s'étoit renduë
avec les Dames de sa Cour dans la Tribune , d'où
elle avoit entendu la grande Messe.
Le premier Fevrier , M. Piat , Recteur de l'U
niversité , accompagné des Députés de sa Compagnie
, alla à Versailles présenter , selon l'usage,
un cierge au Roi et à la Reine. Il eut l'honneur
de haranguer L. M. séparément en présence de
leurs Cours . La même cerémonic fut observée à
l'égard de Monseigneur le Dauphin et de M. le
Duc d'Orleans , comme premier Prince du Sangs
de la Université alla chez M. le Cardinal Mi
nistre
FEVRIER. 1731. 393'
nistre , et ensuite chez M. le Chancelier et chez
M. le Garde des Sceaux , comme Chefs de la Justice
, et dans tous ces endroits M. le Recteur fit
des Harangues au nom de sa Compagnie , et
parla avec beaucoup d'éloquence et de dignité.
Le même jour , M. Chirac , Ancien Professeur
de l'Université de Montpellier , ci - devant Premier
Medecin du Duc d'Orleans , aujourd'hui
Premier Medecin du Roi , reçut au sujet de cette
Charge les complimens de la Faculté de Medecine
de Paris. M. Baron , Docteur Regent er
-Doyen de la Faculté , accompagné de huit Docteurs
, portant la parole , il parla en François
fort él quemment , et M. Chirac répondit avec
beaucoup de politesse et d'énergie.
Au commencement de ce mois , le Roi alla à
la Chasse dans le Parc de Versailles , et S. M.
tua en moins de trois heures de tems près de 300.
piéces de gibier , tant Lievres et Lapins que Farsans
et Perdrix.
Le 8, S. M.prit à Marli le divertissement d'une
course de Traîneaux sur la neige , qui représentoit
une chasse ; celui où le Roi étoit seul , étoit
suivi de quantité d'autres remplis de Seigneurs
et de Dames de la Cour. Les chevaux en étoient
singulierement et richement harnachés avec quantité
de noeuds de rubans , des aigrettes de plume
et des grelots. On avoit mis sur un grand Traineau
, conduit par le Comte de Fimarcon , la figure
d'un Cerf poursuivi par des Chiens , avec
des Piqueurs à cheval sonnant du cor , les autres
Traîneaux suivant à la file ; un autre grand Traîneau
en gondole , rempli de Dantes , étoit conduit
par le Comte de Roussi . Ce Divertissement
(I - qui
384 MERCURE DE FRANCE
qui fut fort goûté , dura prés de quatre heures .
La course passa deux fois sous les fenêtres de
l'appartement de la Reine.
> Le 31. du mois dernier vers les dix heures
du matin , le feu prit à une certaine quantité de
poudre et à des artifices qu'on travailloit dans une
maison à un étage du Faubourg S. Marceau , qui
sauta en l'air , et les maisons voisines ont été
fort endommagées. Une femme y a péri et plu
sieurs personnes ont été blessées. Le proprietaire
de ce Magasin est , dit- on , condamné à faire reparer
tous les dommages causés aux maisons cir-
Convoisines , ce qui avec la perte qu'il a faite
montera à plus de 50000. livres .
L'affaire de M. de la Jonchere , ci - devant
Trésorier General de l'Extraordinaire des Guerres
, a été terminée par Arrêt du Conseil du 16
Janvier dernier , qui le décharge des Jugemens
rendus à la Chambre de l'Arcenal , lesquels S M.
a déclaré comme non avenus..
Le 2 , Fête de la Purification de la Vierge , il y
eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries,
qui commença par le Motet Exurgat Deus , de
M. de la Lande ; il fut suivi d'une Hymne à la
Vierge , chantée par la Dlle Le Maure. La Dlle
Erremens chanta un petit Motet , mis en Musique
par M. Mouret , qui fit beaucoup de plaisir ,
de même qu'un autre petit Motet nouveau de la
composition du sieur Le Maire. Le Concert fut
terminé par le Motet Dominus regnavit.
Le 15. de ce mois , la Reine accompagnée des
Dames de sa Cour , alla à l'Eglise Paroissiale de
Versailles , où S. M. assista au Sermon du Pere
Julien,
FEVRIER. 1731. 395
Julien , Religieux Recolet , et ensuite au Salut ,
pendant lequel le Te Deum fut chanté à l'occa
sion du jour de la Naissance du Roi.
Le 26 la Lotterie de la Compagnie des Indes
pour le remboursement des Actions fut tirée en
la maniere accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La liste des Numeros des Actions et Dixiémes
d'Actions , qui doivent être remboursées ,
a été rendue publique , faisant en tout le nombre
de 300. Actions.
Sur les représentations qui ont été faites que
les provisions du Carême ne sont pas assez abondantes
cette année , l'Archevêque de Paris a donné
un Mandement , par lequel il permet dans
tout son Diocese de manger des oeufs jusqu'au
Dimanche de la Passion. Le Parlement a aussi
rendu un Arrêt sur le même sujet.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
L'essedans la Chapelle du Château de Ver
sailles , et S. M. communia par les mains du
Cardinal de Fleuri , son Grand- Aumônier.
E premier de ce mois , la Reine entendit la
Le 2. Fête de la Purification de la Șainte Vierge,
les Chevaliers , Commandeurs et Officiers des
Ordres du Roi s'étant rendus vers les onze heures
dans le Cabinet de S. M. le Roi tint un Cha ,
pitre , dans lequel le Duc de Levi , le Prince de
Tingry , le Comte de Chatillon et le Marquis
de Beringhen , Premier Ecuyer , qui avoient été
compris dans la promotion des Chevaliers de
l'Ordre du S. Esprit , proposés par S. M. le premier
du mois dernier , furent admis après que
l'Abbé de Pompone , Chancelier des Ordres du
Roi , cut rapporté qu'ils avoient satisfait à ce
qui est porté par les Statuts. Le Chapitre étant
fini , les quatre Chevaliers qui venoient d'être
admis , ct qui s'étoient rendus dans l'appartement
du Roi en habits de Novice , furent introduits
dans le Cabinet , où S. M. les fit Chevaliers de
l'Ordre de S. Michel.
Le Roi sortit ensuite de son appartement pour
aller à la Chapelle du Château de Versailles ;
S. M. étoit précedée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Clermont , du Duc
du Maine , du Prince de Dombes , du Comte
› d'Eu ,
2
292 MERCURE DE FRANCE
d'Eu , du Comte de Toulouse et des Chevaliers ,
Commandeurs et Officiers de l'Ordre ; les Novi
ces marchoient entre les Chevaliers et les Officiers.
Le Roi devant lequel les deux Huissiers de
fa Chambre portoient leurs Masses , étoit en
Manteau , le Collier de l'Ordre par dessus , ainsi
les Chevaliers et le Cardinal de Bissi , Prélat,
Commandeur de l'Ordre du S. Esprit , marchoit
derriere S. M.
que
Le Roi assista à la benediction des Cierges , à
Procession et à la Grande Messe , qui fut celébrée
par l'Abbé Tesnieres , Chapelain ordinaire
de la Chapelle de Musique , et lors qu'elle fut finie
, le Roi quitta son Prie - Dieu et monta à son
Trône auprés de l'Autel , où S. M. reçût les nouveaux
Chevaliers , deux à deux, avec les cerémonies
ordinaires . Le Duc de Chaulnes et le Duc de Tal
lard furent Parrains du Duc de Levy et du Prince
de Tingry ; le Marquis de Goebriant et le Marquis
de Livry le furent du Comte de Chatillon
et du Marquis de Beringhen. Les Chevaliers qui
venoient d'être reçûs ayant pris leurs places suivant
leur rang , le Roi sortit de la Chapelle , et
fut reconduit dans son appartement avec les ce →
rémonies accoûtumées. La Reine s'étoit renduë
avec les Dames de sa Cour dans la Tribune , d'où
elle avoit entendu la grande Messe.
Le premier Fevrier , M. Piat , Recteur de l'U
niversité , accompagné des Députés de sa Compagnie
, alla à Versailles présenter , selon l'usage,
un cierge au Roi et à la Reine. Il eut l'honneur
de haranguer L. M. séparément en présence de
leurs Cours . La même cerémonic fut observée à
l'égard de Monseigneur le Dauphin et de M. le
Duc d'Orleans , comme premier Prince du Sangs
de la Université alla chez M. le Cardinal Mi
nistre
FEVRIER. 1731. 393'
nistre , et ensuite chez M. le Chancelier et chez
M. le Garde des Sceaux , comme Chefs de la Justice
, et dans tous ces endroits M. le Recteur fit
des Harangues au nom de sa Compagnie , et
parla avec beaucoup d'éloquence et de dignité.
Le même jour , M. Chirac , Ancien Professeur
de l'Université de Montpellier , ci - devant Premier
Medecin du Duc d'Orleans , aujourd'hui
Premier Medecin du Roi , reçut au sujet de cette
Charge les complimens de la Faculté de Medecine
de Paris. M. Baron , Docteur Regent er
-Doyen de la Faculté , accompagné de huit Docteurs
, portant la parole , il parla en François
fort él quemment , et M. Chirac répondit avec
beaucoup de politesse et d'énergie.
Au commencement de ce mois , le Roi alla à
la Chasse dans le Parc de Versailles , et S. M.
tua en moins de trois heures de tems près de 300.
piéces de gibier , tant Lievres et Lapins que Farsans
et Perdrix.
Le 8, S. M.prit à Marli le divertissement d'une
course de Traîneaux sur la neige , qui représentoit
une chasse ; celui où le Roi étoit seul , étoit
suivi de quantité d'autres remplis de Seigneurs
et de Dames de la Cour. Les chevaux en étoient
singulierement et richement harnachés avec quantité
de noeuds de rubans , des aigrettes de plume
et des grelots. On avoit mis sur un grand Traineau
, conduit par le Comte de Fimarcon , la figure
d'un Cerf poursuivi par des Chiens , avec
des Piqueurs à cheval sonnant du cor , les autres
Traîneaux suivant à la file ; un autre grand Traîneau
en gondole , rempli de Dantes , étoit conduit
par le Comte de Roussi . Ce Divertissement
(I - qui
384 MERCURE DE FRANCE
qui fut fort goûté , dura prés de quatre heures .
La course passa deux fois sous les fenêtres de
l'appartement de la Reine.
> Le 31. du mois dernier vers les dix heures
du matin , le feu prit à une certaine quantité de
poudre et à des artifices qu'on travailloit dans une
maison à un étage du Faubourg S. Marceau , qui
sauta en l'air , et les maisons voisines ont été
fort endommagées. Une femme y a péri et plu
sieurs personnes ont été blessées. Le proprietaire
de ce Magasin est , dit- on , condamné à faire reparer
tous les dommages causés aux maisons cir-
Convoisines , ce qui avec la perte qu'il a faite
montera à plus de 50000. livres .
L'affaire de M. de la Jonchere , ci - devant
Trésorier General de l'Extraordinaire des Guerres
, a été terminée par Arrêt du Conseil du 16
Janvier dernier , qui le décharge des Jugemens
rendus à la Chambre de l'Arcenal , lesquels S M.
a déclaré comme non avenus..
Le 2 , Fête de la Purification de la Vierge , il y
eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries,
qui commença par le Motet Exurgat Deus , de
M. de la Lande ; il fut suivi d'une Hymne à la
Vierge , chantée par la Dlle Le Maure. La Dlle
Erremens chanta un petit Motet , mis en Musique
par M. Mouret , qui fit beaucoup de plaisir ,
de même qu'un autre petit Motet nouveau de la
composition du sieur Le Maire. Le Concert fut
terminé par le Motet Dominus regnavit.
Le 15. de ce mois , la Reine accompagnée des
Dames de sa Cour , alla à l'Eglise Paroissiale de
Versailles , où S. M. assista au Sermon du Pere
Julien,
FEVRIER. 1731. 395
Julien , Religieux Recolet , et ensuite au Salut ,
pendant lequel le Te Deum fut chanté à l'occa
sion du jour de la Naissance du Roi.
Le 26 la Lotterie de la Compagnie des Indes
pour le remboursement des Actions fut tirée en
la maniere accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La liste des Numeros des Actions et Dixiémes
d'Actions , qui doivent être remboursées ,
a été rendue publique , faisant en tout le nombre
de 300. Actions.
Sur les représentations qui ont été faites que
les provisions du Carême ne sont pas assez abondantes
cette année , l'Archevêque de Paris a donné
un Mandement , par lequel il permet dans
tout son Diocese de manger des oeufs jusqu'au
Dimanche de la Passion. Le Parlement a aussi
rendu un Arrêt sur le même sujet.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En février 1731, plusieurs événements notables se déroulèrent à la cour de France. Le 1er février, la Reine assista à la messe dans la Chapelle du Château de Versailles, tandis que le Roi tint un chapitre pour admettre de nouveaux Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit. Les nouveaux Chevaliers intronisés furent le Duc de Levi, le Prince de Tingry, le Comte de Chatillon et le Marquis de Beringhen. Après la cérémonie, le Roi participa à la bénédiction des cierges, à la procession et à la grande messe, célébrée par l'Abbé Tesnieres. La Reine, accompagnée des Dames de sa Cour, écouta la messe depuis la tribune. Le même jour, M. Piat, Recteur de l'Université, accompagné des Députés de sa Compagnie, présenta un cierge au Roi et à la Reine à Versailles et prononça des harangues en leur présence. La même cérémonie fut observée auprès du Dauphin et du Duc d'Orléans. Le Recteur adressa également des harangues au Cardinal Ministre, au Chancelier et au Garde des Sceaux. M. Chirac, Premier Médecin du Roi, reçut les compliments de la Faculté de Médecine de Paris. Le 8 février, le Roi organisa une course de traîneaux à Marli, représentant une chasse, qui fut appréciée par la Cour. Le 31 janvier, un incendie dû à l'explosion de poudre endommagea plusieurs maisons dans le Faubourg Saint-Marceau, causant la mort d'une femme et blessant plusieurs personnes. Le 2 février, un concert spirituel eut lieu au Château des Tuileries, incluant des motets et des hymnes. Le 15 février, la Reine assista à un sermon et au Salut à l'Église Paroissiale de Versailles, où le Te Deum fut chanté pour célébrer la naissance du Roi. Le 26 février, la lotterie de la Compagnie des Indes pour le remboursement des actions fut tirée à l'Hôtel de la Compagnie. En raison de la pénurie de provisions de Carême, l'Archevêque de Paris permit la consommation d'œufs jusqu'au Dimanche de la Passion, et le Parlement rendit un arrêt sur le même sujet.
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12
p. 1177-1181
« Le 9. aprés mydi, le Roy se rendit du Château de Marly à la Plaine des Sablons, [...] »
Début :
Le 9. aprés mydi, le Roy se rendit du Château de Marly à la Plaine des Sablons, [...]
Mots clefs :
Roi, Duc d'Orléans, Comte, Chevaliers, Grand-messe, Château de Marly, Reine, Officiers, Chapelle, Appartement
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texteReconnaissance textuelle : « Le 9. aprés mydi, le Roy se rendit du Château de Marly à la Plaine des Sablons, [...] »
Le 9. aprés mydi , le Roy se rendit du
Château de Marly à la Plaine des Sablons ,
où S. M, fit la revue des Regimens des
Girdes Françoises et Suisses , qui aprés
avoir fait l'Exercice , défilerent devant
le Roy. La Reine se trouva à cette revuë ,
et S. M. alla ensuite se promener au Cours.
Le to. May le Procez du Comte d'Agenois
fut jugé à la Grand'Chambre , l'Arrêt
porte que sans s'arrêter aux opositions
des 22. Ducs et Pairs de France , il sera
passé outre à la réception du Comte
d'Agenois en la dignité de Duc d'Aiguillon
, Pair de France , pour avoir rang et
stance au Parlement du jour de sa réception
, suivant l'Article 3. de l'Edit de
17 11. Dépens compensés.
Le
1178 MERCURE DE FRANCE
Le 13. jour de la Pentecôre ,. le; Che
valiers , Commandeurs et Officiers des
Ordres du Roy , s'étant , rendus vers les
onze heures dins le Cabinet de S. M.
le Roy tint un Chapitre dans lequel le
Duc de Duras et le Comte de Broglie qui
avoit été compris dans la promotion des
Chevaliers de l'Ordre du S. Esprit , proposés
par S. M. le 1. du mois de Janvier
dernier , furent admis , ainsi que le Comte
de Rottembourg , auquel S. M. a ordonné
qu'on envoya la Croix et le Cordon
bleu. Le Chapitre étant fini , le Duc de
Duras , le Comte de Broglie et le Marquis
de la Fare qui avoient été admis dans
le Chapitre tenu le 2 , de Fevrier dernier ,
s'étant rendus dans l'appartement du Roy
en habit, de Novices , furent introduits
dans le Cabinet , où S. M. les fit Chevaliers
de l'Ordre de S. Michel. Le Roy
sortit ensuite de son appartement pour
aller à la Chapelle du Château. S. M.
étoit précedée du Duc d'Orleans , du
Duc de Bourbon , du Comte de Charolois
, du Duc du Maine , du Prince de
Dombes , du Comte d'Eu , du Comte de
Toulouse , et des Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre : les Novices
marchoient entre les Chevaliers et les
Officiers. Le Roy devant lequel les deux
Huissiers
MAY. 1731. 1179
Huissiers de la Chambre portoient leurs
Masses , étoit en manteau , le Collier de
l'Ordre par dessus , ainsi. que les Chevaliers
; et le Cardinal de Bissy , Prelat Commandeur
de l'Ordre du S. Esprit , marchoit
derriere S. M. Le Roy assista à la
Grande Messe , et lorsqu'elle fut finie ,.
S. M. quitta son Prie Dieu et monta à son
Trône auprés de l'Autel , où les trois nonveaux
Chevaliers furent réçûs avec les
Ceremonie; ordinaires , ayant pour Parrains
le Duc de Levy e le Marquis de
Brancas. Les Chevaliers qui venoient
d'être reçus , ayant pris leurs places suivant
leur rang , le Roy sortit de la Chipelle
, et fut réconduit dans son appartement
avec les Ceremonics accoutumées.
les La Reine qui avoit communié par
mains du Cardinal de Fleury , son Grand
Aumônier , se rendit avec les Dames de
Sa Cour dans la Tribune , où S. M. entendit
la Grande Messe .
,
L'aprés mydi , le Roy et la Reine accompagnés
du Duc d'Orleans , du Prince
de Conty , du Duc du Maine , du Prince
de Dombe , du Comte d'Eu et du Comte
de Toulouse , entendirent le Sermon
l'Abbé Causse , et ensuite les Vêpres.
Le14 le Roy révêtu du grand Collier de
FOrdre du S. Esprit , se rendit à la Chapelle
180 MERCURE DE FRANCE
pelle du Château , où S. M. entendit la
Messe et communia par les mains de l'Abbé
de Bellefons , Aumônier du Roy en
quartier. Ensuite le Roy toucha un grand
nombre de Malades.
Le jour de la Fête Dieu , le Roy accompagné
du Duc d'Orleans , du Prince de
Dombes , du Comté d'Eu , et de ses
Principaux Officiers , se rendit à l'Eglise
de la Paroisse de Versailles , où S. M. entendit
la Grande Messe , aprés avoir assisté
à la Procession qui vint suivant l'usage
à la Chapelle du Château . La Reine s'étoit
renduë å sa Tribune , avant que la Procession
arrivat , et S. M. y entendit la
Messe. Monseigneur le Dauphin , Monseigneur
le Duc d'Anjou , et Mesdames de
France , aprés avoir vû passer la Procession
, allerent à la Chapelle , où ils assisterent
à la Messe.
Le17. aprés mydi , le Roy fit au champ
de Mars prés du Château de Marly , la
revue des quatre Compagnies des Gardes
du Corps et de celle des Grenadiers à
cheval.
Le 22. le Duc de Bouflers prêta serment
prit séance au Parlement en qualité de
Pair de France.
Le 25. la Loterie de la Compagnie des
Indes , pour le remboursement des Actions
MAY. 1731 . 1181
tions ,fut tirée en la maniere accoutumée ,
à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste des
Numeros gagnans des Actions , et dixiémes
d'Actions qui doivent être remboursées
, a été renduë publique ; faisant en
tout le nombre de 294. Actions.
Château de Marly à la Plaine des Sablons ,
où S. M, fit la revue des Regimens des
Girdes Françoises et Suisses , qui aprés
avoir fait l'Exercice , défilerent devant
le Roy. La Reine se trouva à cette revuë ,
et S. M. alla ensuite se promener au Cours.
Le to. May le Procez du Comte d'Agenois
fut jugé à la Grand'Chambre , l'Arrêt
porte que sans s'arrêter aux opositions
des 22. Ducs et Pairs de France , il sera
passé outre à la réception du Comte
d'Agenois en la dignité de Duc d'Aiguillon
, Pair de France , pour avoir rang et
stance au Parlement du jour de sa réception
, suivant l'Article 3. de l'Edit de
17 11. Dépens compensés.
Le
1178 MERCURE DE FRANCE
Le 13. jour de la Pentecôre ,. le; Che
valiers , Commandeurs et Officiers des
Ordres du Roy , s'étant , rendus vers les
onze heures dins le Cabinet de S. M.
le Roy tint un Chapitre dans lequel le
Duc de Duras et le Comte de Broglie qui
avoit été compris dans la promotion des
Chevaliers de l'Ordre du S. Esprit , proposés
par S. M. le 1. du mois de Janvier
dernier , furent admis , ainsi que le Comte
de Rottembourg , auquel S. M. a ordonné
qu'on envoya la Croix et le Cordon
bleu. Le Chapitre étant fini , le Duc de
Duras , le Comte de Broglie et le Marquis
de la Fare qui avoient été admis dans
le Chapitre tenu le 2 , de Fevrier dernier ,
s'étant rendus dans l'appartement du Roy
en habit, de Novices , furent introduits
dans le Cabinet , où S. M. les fit Chevaliers
de l'Ordre de S. Michel. Le Roy
sortit ensuite de son appartement pour
aller à la Chapelle du Château. S. M.
étoit précedée du Duc d'Orleans , du
Duc de Bourbon , du Comte de Charolois
, du Duc du Maine , du Prince de
Dombes , du Comte d'Eu , du Comte de
Toulouse , et des Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre : les Novices
marchoient entre les Chevaliers et les
Officiers. Le Roy devant lequel les deux
Huissiers
MAY. 1731. 1179
Huissiers de la Chambre portoient leurs
Masses , étoit en manteau , le Collier de
l'Ordre par dessus , ainsi. que les Chevaliers
; et le Cardinal de Bissy , Prelat Commandeur
de l'Ordre du S. Esprit , marchoit
derriere S. M. Le Roy assista à la
Grande Messe , et lorsqu'elle fut finie ,.
S. M. quitta son Prie Dieu et monta à son
Trône auprés de l'Autel , où les trois nonveaux
Chevaliers furent réçûs avec les
Ceremonie; ordinaires , ayant pour Parrains
le Duc de Levy e le Marquis de
Brancas. Les Chevaliers qui venoient
d'être reçus , ayant pris leurs places suivant
leur rang , le Roy sortit de la Chipelle
, et fut réconduit dans son appartement
avec les Ceremonics accoutumées.
les La Reine qui avoit communié par
mains du Cardinal de Fleury , son Grand
Aumônier , se rendit avec les Dames de
Sa Cour dans la Tribune , où S. M. entendit
la Grande Messe .
,
L'aprés mydi , le Roy et la Reine accompagnés
du Duc d'Orleans , du Prince
de Conty , du Duc du Maine , du Prince
de Dombe , du Comte d'Eu et du Comte
de Toulouse , entendirent le Sermon
l'Abbé Causse , et ensuite les Vêpres.
Le14 le Roy révêtu du grand Collier de
FOrdre du S. Esprit , se rendit à la Chapelle
180 MERCURE DE FRANCE
pelle du Château , où S. M. entendit la
Messe et communia par les mains de l'Abbé
de Bellefons , Aumônier du Roy en
quartier. Ensuite le Roy toucha un grand
nombre de Malades.
Le jour de la Fête Dieu , le Roy accompagné
du Duc d'Orleans , du Prince de
Dombes , du Comté d'Eu , et de ses
Principaux Officiers , se rendit à l'Eglise
de la Paroisse de Versailles , où S. M. entendit
la Grande Messe , aprés avoir assisté
à la Procession qui vint suivant l'usage
à la Chapelle du Château . La Reine s'étoit
renduë å sa Tribune , avant que la Procession
arrivat , et S. M. y entendit la
Messe. Monseigneur le Dauphin , Monseigneur
le Duc d'Anjou , et Mesdames de
France , aprés avoir vû passer la Procession
, allerent à la Chapelle , où ils assisterent
à la Messe.
Le17. aprés mydi , le Roy fit au champ
de Mars prés du Château de Marly , la
revue des quatre Compagnies des Gardes
du Corps et de celle des Grenadiers à
cheval.
Le 22. le Duc de Bouflers prêta serment
prit séance au Parlement en qualité de
Pair de France.
Le 25. la Loterie de la Compagnie des
Indes , pour le remboursement des Actions
MAY. 1731 . 1181
tions ,fut tirée en la maniere accoutumée ,
à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste des
Numeros gagnans des Actions , et dixiémes
d'Actions qui doivent être remboursées
, a été renduë publique ; faisant en
tout le nombre de 294. Actions.
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Résumé : « Le 9. aprés mydi, le Roy se rendit du Château de Marly à la Plaine des Sablons, [...] »
Du 9 au 17 mai 1731, plusieurs événements significatifs se déroulèrent à la cour de France. Le 9 mai, le roi passa en revue les régiments des Gardes Françaises et Suisses à la Plaine des Sablons, en présence de la reine. Le 10 mai, le procès du Comte d'Agenois fut jugé à la Grand'Chambre, confirmant sa réception en tant que Duc d'Aiguillon et Pair de France, malgré les oppositions des Ducs et Pairs. Le 13 mai, jour de la Pentecôte, le roi tint un chapitre des Ordres du Roy, admettant le Duc de Duras, le Comte de Broglie et le Comte de Rottembourg. Une cérémonie eut lieu à la Chapelle du Château, où les nouveaux Chevaliers furent reçus avec les cérémonies ordinaires. La reine communia et assista à la Grande Messe. L'après-midi, le roi et la reine écoutèrent un sermon et les vêpres. Le 14 mai, le roi, revêtu du grand Collier de l'Ordre du Saint-Esprit, entendit la messe et communia avant de toucher un grand nombre de malades. Le jour de la Fête Dieu, le roi et la reine assistèrent à la procession et à la messe à l'église paroissiale de Versailles. Le 17 mai, le roi passa en revue les compagnies des Gardes du Corps et des Grenadiers à cheval au champ de Mars près du Château de Marly. Le 22 mai, le Duc de Boufflers prêta serment et prit séance au Parlement en qualité de Pair de France. Le 25 mai, la loterie de la Compagnie des Indes pour le remboursement des actions fut tirée à l'Hôtel de la Compagnie, avec 294 actions remboursées.
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13
p. 1599-1604
DANNEMARCK. RELATION du Sacre du Roi et de la Reine de Dannemarck.
Début :
Le Sacre de Leurs Majestez Danoises ayant été fixé au 6. Juin, la Cour se rendit quelques [...]
Mots clefs :
Sacre, Maison royale, Prince, Chevaliers
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texteReconnaissance textuelle : DANNEMARCK. RELATION du Sacre du Roi et de la Reine de Dannemarck.
DANNEMARCK.
RELATION du Sacre du Roi et de
la Reine de Dannemarck.
>
E Sacre de Leurs Majestez Danoises ayant été
au 6. se rendit fixé
jours auparavant à Fridericsbourg , Maison
Royale, distante de Copenhague de 4. milles , où
la Ceremonie devoit se faire .
Le 5. L. M. firent leurs dévotions et commu
nierent dans la Chapelle , ensuite le Roi de Dan
nemarck fit plusieurs Promotions ; sçavoir :
Dans l'Ordre de l'Elephant.
Le dernier des Marckgraves de Culmbach ,
frere de la Reine.
1600 MERCURE DE FRANCE
Le Prince de Hesse - Philipstadt , Lieutenant Ge
neral au service de France.
Meckelbourg - Strelitz . Le Duc de
Le Duc de Saxe-Mersbourg.
Le Comte de Rantzow de Fuhmen , Chef du
Commissariat de Terre et de Mer.
M. Lerche , Grand - Maître des Ceremonies .
M. Blome , Ministre d'Etat.
M. Wolf- Blome , Conseiller Privé Titulaire.
Nouveaux Chevaliers dans l'Ordre
Danebrog
L'Amiral Rosempalm.
M: Gram , Maréchal de la Cour.
M. Numersen , Major-General.
M. Ratlow , Maître des Chasses en Jutland.
Le Comte de Zinzindorff.
M. Ahlfeldt , de Jersbeck..
Nouveaux Conseillers Privez.
M. le Comte de Guldenstein .
M. le Comte Knut , Chambellan de S. M. Da
noise.
M. de Gersdorff , aussi Chambellan du Roi.
M. de Vieteck.
Nouveaux Chambellansi
Le Comte Shack.
M. de Holsten , Grand- Bally de Zetlande et de
Copenhague .
M. Plessen , Maître des Chasses.
Nouveau Conseiller Privé des Conferences.
Le Comte de Sponeck , Lieutenant General et
Gouverneur de Copenhague,
Lla Vol Nou
JUIN. 1731. 1601
Nouveau Lieutenant General.
M. Roinling.
Nouveaux Majors Generaux.
Mrs Galkouski , Colonel de Cavalerie.
Walter , Colonel des Gardes à pied.
Prétorius , Colonel d'Infanterie.
Arnskiold , Colonel d'Artillerie..
Le 6. Juin à 11. heures du matin , le Roi , pré
cedé de toute sa Livrée , des Pages , des Officiers
de sa Maison , des Conseillers , d'Etat , des Con
seillers de Conference , des Comtes , des Cheva
liers des deux Ordres , Elephant et Danebrock,
des Ministres d'Etat , des deux Margraves de Cu
lemback , ainsi que des Ducs de Sunderbourg et
de Glucksbourg , de la Maison de Holstein , se
rendit processionellement de son Appartement à
la Chapelle , marchant sous un Dais porté par
quatre Chevaliers de l'Elephant , ayant à leur cô
té chacun un Chambellan. Il traversa ainsi la
cour du Château entre une double haye d'un dé
tachement de 140. Gardes du Corps , lesquels
étoient à pied et en bottes , avec le Mousqueton ,
les Officiers à la tête , l'épée à la main . Le che
min étoit couvert de drap rouge et orné de très
belles Tapisseries.
Ce Prince étoit vétu de Satin blanc à l'ancien
ne mode, avec des Trousses de même, ayant par
dessus le Manteau Royal de Velours pourpre ,
chargé de Couronnes en broderie d'or et doublé
d'hermine , dont le Grand- Chambellan Plessen et
le Comte d'Altembourg , Vice- Chambellan
portoient la queue, S. M. avoit la Couronne en
tête , tenant le Sceptre d'une main et de l'autre la
Boule d'or, surmontée d'une Croix ; aux deux cô
>
II. Vol.
tez
1601 MERCURE DE FRANCE
tez du Dais marchoit un Détachement de la nou
velle Compagnie de Trabans de la Garde , cou
verts de leur Casaque , ayant la Hallebarde sur
l'épaule.
Le Roifut reçu à Pentrée de la Chapelle par les
Evêques de Copenhague , d'Ahlborg en Jutland ,
et de Christiania en Norvege ; ces deux derniers
comme Assistans. Elle se plaça sur le Trône qui
lui avoit été préparé au bas de la Chapelle , en face
de l'Autel ; ce Trône consistant en une espece de
Dôme fort élevé , soutenu par quatre Colonnes ,
étoit revétu de velours cramoisi , enrichi de Cou
ronnes en broderie , de galons et de franges d'or,
et couvroit deux Chaises à bras à l'antique. Celle
de la droite , garnie d'étoffe d'or , et l'autre d'é
toffe d'argent , toutes les deux posées sur une Es
trade couverte d'un velours cramoisi , ayant à côté
deux Lions d'argent et un troisiéme devant , la
tête tournée devant l'Autel .
A peine le Roi fut placé sur la Chaise à droite ,
que la Reine entra et fut reçûe de la même ma
niere, précedée de la Livrée et des principaux Offi
ciers de sa Maison , de six Dames , toutes fem
mes de Chevaliers de l'Elephant , de la Comtesse
d'Altembourg, née Princesse de Hesse, de la Mar
grave de Culemback , mere de la Reine, et de leur
A. R. la Princesse Sophie , et Madame la Princesse
Charlotte. Elle marchoit sous un Dais porté par
quatre Chevaliers de l'Elephant et quatre Cham
bellans. Un Détachement de Trabans marchant
aux deux côtez du Dais.
Cette Princesse , coëffée en cheveux , à boucles
pendantes, la Couronne en tête , vétuë d'une Rob
be de Cour d'étoffe d'argent , et par -dessus le
Manteau Royal , dont la Comtesse de Hardeck ,
Grande- Maîtresse de sa Maison , et la Comtesse
11. Voln de
JUINA
1603 1731.
de Holsten, cy-devant Grande - Chanceliere, por
toient la queue , s'alla placer sur le Trône , et les
autres Dames , dans les places qui leur étoient
destinées .
A la droite et à côté de l'Autel , il y avoit une
Loge pour les deux Princesses de Culmback er
pour ceux de la Maison de Holstein , dont il n'y
avoit de présens que les Ducs de Sunderbourg et
de Glucksbourg . De cette Loge jusqu'au Trône,
regnoit une file de places occupées par les Che
waliers de l'Ordre de l'Elephant , avec des Rubans
bleus , à la tête de laquelle étoient le Grand - Ma
réchal et le Maréchal particulier de la Cour , te
nant en main le Bâton de leur Charge ; les Che
valiers Danebrog , avec leurs Cordons blancs
étoient placez derriere cette file , les deux Secre
taires d'Etat , et plusieurs Officiers Generaux de
Terre et de Mer , tous debout ; le Grand- Cham →
bellan Plessen , étoit à côté et un peu derriere le
Roi sur l'Estrade , avec le Comte d'Altembourg,
Ensuite , mais plus bas , le Comte de Holsten ,
cy- devant Grand -Chancelier , auprès duquel et
un peu derriere , étoient les Capitaines des Tra
bans , le Commandant des Gardes à cheval , et
ceux des Régimens des Grenadiers du Corps et
Gardes à pied , tous les quatre en habit d'ordon
nance. Un Détachement de Trabans , la Halle
barde à la main, occupoient le derriere du Trône,'
→
A la gauche et à côté de l'Autel étoit une Loge
pour L. A R. la Princesse Charlotte et la Prin
cesse Sophie , ainsi que pour le Margrave. Une
autre Loge à côté pour laComtesse d'Altembourg
et les deux Grandes- Maîtresses de la Maison de
L. A R. et enfin une troisiéme Loge pour les Fil
les d'Honneur des trois Princesses . De cette trois
siéme Loge jusqu'au Trône , le terrain étoit oc
IT, Vol. cupé
1604 MERCURE DE FRANCE
cupé par les autres Dames et par les Chevaliers
de l'Elephant , qui avoient porté le Dais de la
Reine. Toutes les places étoient de plein pied
dans le bas de la Chapelle,
La Ceremonie commença par une Musique qui
fut suivie d'un très long Sermon , lequel étoit
interrompu , par intervalles , de Prieres que com
mençoit l'Evêque de Copenhague , ayant à ses
côtez les Evêques d'Ahlbourg et de Christiania.
Ensuite,de quoi le Roi descendit de son Trône,
s'avança vers l'Autel , se mit à genoux , et après
avoir déposé son Sceptre et la Boule d'or , reçut
l'Onction au front , à la poitrine et à la main
droite.
Après cette Onction qui fut faite par l'Evêque
de Copenhague , et quelques Prieres chantées enª
Musique , ce Prélat recommença un nouveau Ser
mon , en s'adressant à la Reine. Après quoi cette
Princesse reçu l'Onction en la même maniere
que le Roi , mais seulement au front et à la poi
trine. Un Te Deum, chanté en Musique, termina
la Ceremonie : Le Roi et la Reine se retirerent à
leurs Appartemens dans le même ordre qu'ils
étoient venus.
L'ordre de cette Fête et la magnificence des ha
bits en faisoient le plus beau spectacle. L. M. D.
après s'être reposées un peu de tems , se mirent
à table à quatre heures ; L. A. R. Madame la
Princesse Charlotte et Madame la Princesse So
phie , avec Madame là Margrave , furent les seu
les qui y furent admises. Il y avoit dans d'autres
Chambres plusieurs differentes Tables pour les
Princes , les Dames , les Ministres d'Etat , les
Cordons bleus , les Cordons blancs , les Envoyez,
Résidens et Secretaires Etrangers , &c.
RELATION du Sacre du Roi et de
la Reine de Dannemarck.
>
E Sacre de Leurs Majestez Danoises ayant été
au 6. se rendit fixé
jours auparavant à Fridericsbourg , Maison
Royale, distante de Copenhague de 4. milles , où
la Ceremonie devoit se faire .
Le 5. L. M. firent leurs dévotions et commu
nierent dans la Chapelle , ensuite le Roi de Dan
nemarck fit plusieurs Promotions ; sçavoir :
Dans l'Ordre de l'Elephant.
Le dernier des Marckgraves de Culmbach ,
frere de la Reine.
1600 MERCURE DE FRANCE
Le Prince de Hesse - Philipstadt , Lieutenant Ge
neral au service de France.
Meckelbourg - Strelitz . Le Duc de
Le Duc de Saxe-Mersbourg.
Le Comte de Rantzow de Fuhmen , Chef du
Commissariat de Terre et de Mer.
M. Lerche , Grand - Maître des Ceremonies .
M. Blome , Ministre d'Etat.
M. Wolf- Blome , Conseiller Privé Titulaire.
Nouveaux Chevaliers dans l'Ordre
Danebrog
L'Amiral Rosempalm.
M: Gram , Maréchal de la Cour.
M. Numersen , Major-General.
M. Ratlow , Maître des Chasses en Jutland.
Le Comte de Zinzindorff.
M. Ahlfeldt , de Jersbeck..
Nouveaux Conseillers Privez.
M. le Comte de Guldenstein .
M. le Comte Knut , Chambellan de S. M. Da
noise.
M. de Gersdorff , aussi Chambellan du Roi.
M. de Vieteck.
Nouveaux Chambellansi
Le Comte Shack.
M. de Holsten , Grand- Bally de Zetlande et de
Copenhague .
M. Plessen , Maître des Chasses.
Nouveau Conseiller Privé des Conferences.
Le Comte de Sponeck , Lieutenant General et
Gouverneur de Copenhague,
Lla Vol Nou
JUIN. 1731. 1601
Nouveau Lieutenant General.
M. Roinling.
Nouveaux Majors Generaux.
Mrs Galkouski , Colonel de Cavalerie.
Walter , Colonel des Gardes à pied.
Prétorius , Colonel d'Infanterie.
Arnskiold , Colonel d'Artillerie..
Le 6. Juin à 11. heures du matin , le Roi , pré
cedé de toute sa Livrée , des Pages , des Officiers
de sa Maison , des Conseillers , d'Etat , des Con
seillers de Conference , des Comtes , des Cheva
liers des deux Ordres , Elephant et Danebrock,
des Ministres d'Etat , des deux Margraves de Cu
lemback , ainsi que des Ducs de Sunderbourg et
de Glucksbourg , de la Maison de Holstein , se
rendit processionellement de son Appartement à
la Chapelle , marchant sous un Dais porté par
quatre Chevaliers de l'Elephant , ayant à leur cô
té chacun un Chambellan. Il traversa ainsi la
cour du Château entre une double haye d'un dé
tachement de 140. Gardes du Corps , lesquels
étoient à pied et en bottes , avec le Mousqueton ,
les Officiers à la tête , l'épée à la main . Le che
min étoit couvert de drap rouge et orné de très
belles Tapisseries.
Ce Prince étoit vétu de Satin blanc à l'ancien
ne mode, avec des Trousses de même, ayant par
dessus le Manteau Royal de Velours pourpre ,
chargé de Couronnes en broderie d'or et doublé
d'hermine , dont le Grand- Chambellan Plessen et
le Comte d'Altembourg , Vice- Chambellan
portoient la queue, S. M. avoit la Couronne en
tête , tenant le Sceptre d'une main et de l'autre la
Boule d'or, surmontée d'une Croix ; aux deux cô
>
II. Vol.
tez
1601 MERCURE DE FRANCE
tez du Dais marchoit un Détachement de la nou
velle Compagnie de Trabans de la Garde , cou
verts de leur Casaque , ayant la Hallebarde sur
l'épaule.
Le Roifut reçu à Pentrée de la Chapelle par les
Evêques de Copenhague , d'Ahlborg en Jutland ,
et de Christiania en Norvege ; ces deux derniers
comme Assistans. Elle se plaça sur le Trône qui
lui avoit été préparé au bas de la Chapelle , en face
de l'Autel ; ce Trône consistant en une espece de
Dôme fort élevé , soutenu par quatre Colonnes ,
étoit revétu de velours cramoisi , enrichi de Cou
ronnes en broderie , de galons et de franges d'or,
et couvroit deux Chaises à bras à l'antique. Celle
de la droite , garnie d'étoffe d'or , et l'autre d'é
toffe d'argent , toutes les deux posées sur une Es
trade couverte d'un velours cramoisi , ayant à côté
deux Lions d'argent et un troisiéme devant , la
tête tournée devant l'Autel .
A peine le Roi fut placé sur la Chaise à droite ,
que la Reine entra et fut reçûe de la même ma
niere, précedée de la Livrée et des principaux Offi
ciers de sa Maison , de six Dames , toutes fem
mes de Chevaliers de l'Elephant , de la Comtesse
d'Altembourg, née Princesse de Hesse, de la Mar
grave de Culemback , mere de la Reine, et de leur
A. R. la Princesse Sophie , et Madame la Princesse
Charlotte. Elle marchoit sous un Dais porté par
quatre Chevaliers de l'Elephant et quatre Cham
bellans. Un Détachement de Trabans marchant
aux deux côtez du Dais.
Cette Princesse , coëffée en cheveux , à boucles
pendantes, la Couronne en tête , vétuë d'une Rob
be de Cour d'étoffe d'argent , et par -dessus le
Manteau Royal , dont la Comtesse de Hardeck ,
Grande- Maîtresse de sa Maison , et la Comtesse
11. Voln de
JUINA
1603 1731.
de Holsten, cy-devant Grande - Chanceliere, por
toient la queue , s'alla placer sur le Trône , et les
autres Dames , dans les places qui leur étoient
destinées .
A la droite et à côté de l'Autel , il y avoit une
Loge pour les deux Princesses de Culmback er
pour ceux de la Maison de Holstein , dont il n'y
avoit de présens que les Ducs de Sunderbourg et
de Glucksbourg . De cette Loge jusqu'au Trône,
regnoit une file de places occupées par les Che
waliers de l'Ordre de l'Elephant , avec des Rubans
bleus , à la tête de laquelle étoient le Grand - Ma
réchal et le Maréchal particulier de la Cour , te
nant en main le Bâton de leur Charge ; les Che
valiers Danebrog , avec leurs Cordons blancs
étoient placez derriere cette file , les deux Secre
taires d'Etat , et plusieurs Officiers Generaux de
Terre et de Mer , tous debout ; le Grand- Cham →
bellan Plessen , étoit à côté et un peu derriere le
Roi sur l'Estrade , avec le Comte d'Altembourg,
Ensuite , mais plus bas , le Comte de Holsten ,
cy- devant Grand -Chancelier , auprès duquel et
un peu derriere , étoient les Capitaines des Tra
bans , le Commandant des Gardes à cheval , et
ceux des Régimens des Grenadiers du Corps et
Gardes à pied , tous les quatre en habit d'ordon
nance. Un Détachement de Trabans , la Halle
barde à la main, occupoient le derriere du Trône,'
→
A la gauche et à côté de l'Autel étoit une Loge
pour L. A R. la Princesse Charlotte et la Prin
cesse Sophie , ainsi que pour le Margrave. Une
autre Loge à côté pour laComtesse d'Altembourg
et les deux Grandes- Maîtresses de la Maison de
L. A R. et enfin une troisiéme Loge pour les Fil
les d'Honneur des trois Princesses . De cette trois
siéme Loge jusqu'au Trône , le terrain étoit oc
IT, Vol. cupé
1604 MERCURE DE FRANCE
cupé par les autres Dames et par les Chevaliers
de l'Elephant , qui avoient porté le Dais de la
Reine. Toutes les places étoient de plein pied
dans le bas de la Chapelle,
La Ceremonie commença par une Musique qui
fut suivie d'un très long Sermon , lequel étoit
interrompu , par intervalles , de Prieres que com
mençoit l'Evêque de Copenhague , ayant à ses
côtez les Evêques d'Ahlbourg et de Christiania.
Ensuite,de quoi le Roi descendit de son Trône,
s'avança vers l'Autel , se mit à genoux , et après
avoir déposé son Sceptre et la Boule d'or , reçut
l'Onction au front , à la poitrine et à la main
droite.
Après cette Onction qui fut faite par l'Evêque
de Copenhague , et quelques Prieres chantées enª
Musique , ce Prélat recommença un nouveau Ser
mon , en s'adressant à la Reine. Après quoi cette
Princesse reçu l'Onction en la même maniere
que le Roi , mais seulement au front et à la poi
trine. Un Te Deum, chanté en Musique, termina
la Ceremonie : Le Roi et la Reine se retirerent à
leurs Appartemens dans le même ordre qu'ils
étoient venus.
L'ordre de cette Fête et la magnificence des ha
bits en faisoient le plus beau spectacle. L. M. D.
après s'être reposées un peu de tems , se mirent
à table à quatre heures ; L. A. R. Madame la
Princesse Charlotte et Madame la Princesse So
phie , avec Madame là Margrave , furent les seu
les qui y furent admises. Il y avoit dans d'autres
Chambres plusieurs differentes Tables pour les
Princes , les Dames , les Ministres d'Etat , les
Cordons bleus , les Cordons blancs , les Envoyez,
Résidens et Secretaires Etrangers , &c.
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Résumé : DANNEMARCK. RELATION du Sacre du Roi et de la Reine de Dannemarck.
Le texte décrit le sacre du roi et de la reine de Dannemarck, qui s'est déroulé le 6 juin 1731 à Fridericsbourg, à quatre milles de Copenhague. La veille, les souverains ont effectué leurs dévotions et communié dans la chapelle royale. Le roi a également procédé à plusieurs promotions dans les ordres de l'Élephant et du Danebrog, ainsi qu'à la nomination de nouveaux conseillers privés, chambellans et officiers militaires. Le jour du sacre, à 11 heures du matin, le roi s'est rendu processionnellement à la chapelle, vêtu de satin blanc et du manteau royal pourpre. Il était accompagné de sa livrée, des pages, des officiers de sa maison, des conseillers d'État et des chevaliers des ordres de l'Élephant et du Danebrog. La chapelle était décorée de drap rouge et de tapisseries. La reine a suivi, précédée de sa livrée et des principaux officiers de sa maison, vêtue d'une robe de cour en étoffe d'argent et du manteau royal. La cérémonie a débuté par un sermon, suivi de l'onction du roi et de la reine par l'évêque de Copenhague. Un Te Deum a conclu la cérémonie, après quoi les souverains se sont retirés dans leurs appartements. Après un repos, les souverains ont pris leur repas à quatre heures en compagnie de la princesse Charlotte, de la princesse Sophie et de la margrave. D'autres tables étaient préparées pour les princes, les dames, les ministres d'État, les chevaliers des ordres et les représentants étrangers.
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14
p. 2456-2459
PROMOTION d'Officiers de Marine, du 30 Septembre 1731 .
Mots clefs :
Officiers de marine, Vaisseaux, Chevaliers, Brigades, Artillerie
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texteReconnaissance textuelle : PROMOTION d'Officiers de Marine, du 30 Septembre 1731 .
PROMOTION d'Officiers de Marine,
du 30 Septembre 1731 .
M
Capitaines de Vaisseaux , z4.
ESSIEURS de Sesmaisons. Des
quilles.Comte du Quesne.La Chaire
Beaupoirier. Galiffet. de Kermada
Huon. Ravenel. De Cheylus. De Sabran
Bagnols. Bisault.De Joganville. Baraudin
Breugnon. S. Clair. La Maisonfort du Bois
des Cours. Chevalier de S. Hermine. Toranl.
Comtes des Gouttes. La Jonquiere.
Coulombe . Mauclere. Du Quesnel . Chevalier
d'Albert. De Pardaillan.
Taissea Lieutenans de Vaisseaux , 49.
Messieurs Du Plessis Faucherie. De
Réals. La Prévalais. De Vassan. De Liesta.
Davaleau . Destry. Clancy. De Selve l'aîné.
Desbois. Beaumont le Normant., La
Grandiere. Rousier de Bellisle. Courat de
SurOCTOBR
E. 1731. 2457
Surmont. Pepiner . Vincheguerre. Droualen.
De Cussy, Desgrez Mont S. Pere
Rambures. Bodon de Moisan. Champ-`
martin. Du Tillet. Fonsenai Ruillé. De
Fraïgne. Chevalier du Mené. Chevalier
de Meré. Boisrond d'Orignac. Du Gaspern.
Silly de Louvigny. S. Légier Despannes.
Francfort Mesnier. D'Ypreville.
Pepin de Maisonneuve. Chevalier de
Réals . Longueval d'Haraucourt . Luzenno
de Kersalaun . De Brague. Chevalier
d'Ervaux . Chevalier de Montlovet , Ayde
Major. Du Houlbec. De Rossel . Penandref
de Kersȧuzon . De Rimberlieu . Chevalier
de Kerlorec. De Chabannes. De
Martonne. Chevalier de Flavacourt. Mar
quis de Florensac.
Enseignes de Vaisseaux , 116.
Messieurs Desgots , cadet. Chabert de
Burgues. Daubigny , l'aîné . Téodat de Sossionde.
De Kervenny . La Chivert la Bossierre.
De Gats. De Bournonville. De
Granvil. Clavier . Du Chesineur . Poutevez
cadet. Chevalier de Kersauzon . Du Gémeaux
. La Fregonniere. Keramel Patcevaux
. De Montalet . Dessonville . Marcouville.
La Villeon . De Barazer. Bréchart.
Chevalier de Cogolin. Kerjeanmol. Damblart
2458 MERCURE DE FRANCE
blart de Lasmatre . De Rochemaure la
Devese. De Drucourt. Du Bois de Macquillé
. De Marolies .Ripert.Des Goutte la
Salle. Viry de Lacerée. Chevalier de Pannat.
Chevalier de Villiers.De Mine Quinson.
Muzino: Du Chateau, Beaulieu Thivas
Rolland. Dacher. Chevalier de Requiston.
De Mézières . S. Hilaire . De Sabran
Grammont. Colbert de Turgis.Chevalier
de Parcevaux . De Coetsaillan.D'Herville.
Droüalen. Kersa de Boisgerlin . Kerjean
Kerjean. De Cabannous. De Guerros
. De Molien. Saint- Laurens de Sartres.
Darcy Montfriol. Beaudouvin . De Gouyon
miniac. Chevalier de Castillon, Chevalier
de la Routiere. S. André Montmejean,
S. Allouarne. De Font Rivaux. La
Maisonfort le cadet. Kermabon. Montfort
Gaillardbois , Darquemont, De Tour
Sagny. Cogolin le cadet. De Saliez. Du
Mesnil Norey. Kerlerec de Kerrasegan .
Motheux le cadet. De Merville . Cheva
lier de Vence. Chevalier de Villevieille.
De Gourselas. Thiersant. De Tetreneyre.
Beaussier de Quiez . De Chezac. Jubert de
Bouville. De Chancy . De Kersaint. Tredern
du Drence. De Savigny. De Castillon
l'aîné. Neveu de Roulon . Odon des
Goutes. La Garigue la Tournerie. Bailly
S. Mars. Bart. Chapiseaux . De Fransures.
De
OCTOBRE . 1731. 2459
De Blacas . De Moisset . Boutteville Sebville.
D'Urtubie- Fagosse. Keroulas . Marquis
des Gouttes . Mesnard du Plessix .
Chevalier Damfreville . Roquefeüil . Chevalier
de Mercy . Gabarret. Chevalier de
Tessé. Chevalier de Surgeret .
Chefs de Brigades.
Messieurs Pezeron de Kervenigant. La
Balme.La Clocheterie.Chevalier de Montlevrier.
Chevalier de la Rue du Fresnay.
De Guidy. De Viray. De la Filliere. Du
Castelet Perez .
Artillerie.
Messieurs de Massiac , Capitaine . S.Su
rin de Mortagne , Lieutenant. S. André
du Verger. Chevalier de Guébriant, Sous-
Lieutenant. De Castillon , cadet. Kergui
ziau de Kervasdoué , Aydes.
du 30 Septembre 1731 .
M
Capitaines de Vaisseaux , z4.
ESSIEURS de Sesmaisons. Des
quilles.Comte du Quesne.La Chaire
Beaupoirier. Galiffet. de Kermada
Huon. Ravenel. De Cheylus. De Sabran
Bagnols. Bisault.De Joganville. Baraudin
Breugnon. S. Clair. La Maisonfort du Bois
des Cours. Chevalier de S. Hermine. Toranl.
Comtes des Gouttes. La Jonquiere.
Coulombe . Mauclere. Du Quesnel . Chevalier
d'Albert. De Pardaillan.
Taissea Lieutenans de Vaisseaux , 49.
Messieurs Du Plessis Faucherie. De
Réals. La Prévalais. De Vassan. De Liesta.
Davaleau . Destry. Clancy. De Selve l'aîné.
Desbois. Beaumont le Normant., La
Grandiere. Rousier de Bellisle. Courat de
SurOCTOBR
E. 1731. 2457
Surmont. Pepiner . Vincheguerre. Droualen.
De Cussy, Desgrez Mont S. Pere
Rambures. Bodon de Moisan. Champ-`
martin. Du Tillet. Fonsenai Ruillé. De
Fraïgne. Chevalier du Mené. Chevalier
de Meré. Boisrond d'Orignac. Du Gaspern.
Silly de Louvigny. S. Légier Despannes.
Francfort Mesnier. D'Ypreville.
Pepin de Maisonneuve. Chevalier de
Réals . Longueval d'Haraucourt . Luzenno
de Kersalaun . De Brague. Chevalier
d'Ervaux . Chevalier de Montlovet , Ayde
Major. Du Houlbec. De Rossel . Penandref
de Kersȧuzon . De Rimberlieu . Chevalier
de Kerlorec. De Chabannes. De
Martonne. Chevalier de Flavacourt. Mar
quis de Florensac.
Enseignes de Vaisseaux , 116.
Messieurs Desgots , cadet. Chabert de
Burgues. Daubigny , l'aîné . Téodat de Sossionde.
De Kervenny . La Chivert la Bossierre.
De Gats. De Bournonville. De
Granvil. Clavier . Du Chesineur . Poutevez
cadet. Chevalier de Kersauzon . Du Gémeaux
. La Fregonniere. Keramel Patcevaux
. De Montalet . Dessonville . Marcouville.
La Villeon . De Barazer. Bréchart.
Chevalier de Cogolin. Kerjeanmol. Damblart
2458 MERCURE DE FRANCE
blart de Lasmatre . De Rochemaure la
Devese. De Drucourt. Du Bois de Macquillé
. De Marolies .Ripert.Des Goutte la
Salle. Viry de Lacerée. Chevalier de Pannat.
Chevalier de Villiers.De Mine Quinson.
Muzino: Du Chateau, Beaulieu Thivas
Rolland. Dacher. Chevalier de Requiston.
De Mézières . S. Hilaire . De Sabran
Grammont. Colbert de Turgis.Chevalier
de Parcevaux . De Coetsaillan.D'Herville.
Droüalen. Kersa de Boisgerlin . Kerjean
Kerjean. De Cabannous. De Guerros
. De Molien. Saint- Laurens de Sartres.
Darcy Montfriol. Beaudouvin . De Gouyon
miniac. Chevalier de Castillon, Chevalier
de la Routiere. S. André Montmejean,
S. Allouarne. De Font Rivaux. La
Maisonfort le cadet. Kermabon. Montfort
Gaillardbois , Darquemont, De Tour
Sagny. Cogolin le cadet. De Saliez. Du
Mesnil Norey. Kerlerec de Kerrasegan .
Motheux le cadet. De Merville . Cheva
lier de Vence. Chevalier de Villevieille.
De Gourselas. Thiersant. De Tetreneyre.
Beaussier de Quiez . De Chezac. Jubert de
Bouville. De Chancy . De Kersaint. Tredern
du Drence. De Savigny. De Castillon
l'aîné. Neveu de Roulon . Odon des
Goutes. La Garigue la Tournerie. Bailly
S. Mars. Bart. Chapiseaux . De Fransures.
De
OCTOBRE . 1731. 2459
De Blacas . De Moisset . Boutteville Sebville.
D'Urtubie- Fagosse. Keroulas . Marquis
des Gouttes . Mesnard du Plessix .
Chevalier Damfreville . Roquefeüil . Chevalier
de Mercy . Gabarret. Chevalier de
Tessé. Chevalier de Surgeret .
Chefs de Brigades.
Messieurs Pezeron de Kervenigant. La
Balme.La Clocheterie.Chevalier de Montlevrier.
Chevalier de la Rue du Fresnay.
De Guidy. De Viray. De la Filliere. Du
Castelet Perez .
Artillerie.
Messieurs de Massiac , Capitaine . S.Su
rin de Mortagne , Lieutenant. S. André
du Verger. Chevalier de Guébriant, Sous-
Lieutenant. De Castillon , cadet. Kergui
ziau de Kervasdoué , Aydes.
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Résumé : PROMOTION d'Officiers de Marine, du 30 Septembre 1731 .
Le document, daté du 30 septembre 1731, liste les promotions d'officiers de marine réparties en trois catégories : capitaines de vaisseaux, lieutenants de vaisseaux et enseignes de vaisseaux. Parmi les capitaines promus figurent le comte du Quesne, Beaupoirier, Galiffet, de Kermada, Huon, Ravenel, de Cheylus, de Sabran, Bagnols, Bisault, de Joganville, Baraudin, Breugnon, S. Clair, La Maisonfort du Bois des Cours, Chevalier de S. Hermine, Toranl, comte des Gouttes, La Jonquiere, Coulombe, Mauclere, Du Quesnel, Chevalier d'Albert et de Pardaillan. Les lieutenants promus incluent Du Plessis Faucherie, de Réals, La Prévalais, de Vassan, de Liesta, Davaleau, Destry, Clancy, de Selve l'aîné, Desbois, Beaumont le Normant, La Grandiere, Rousier de Bellisle, Courat de Surmont, Pepiner, Vincheguerre, Droualen, de Cussy, Desgrez, Mont S. Pere, Rambures, Bodon de Moisan, Champ-martin, Du Tillet, Fonsenai, Ruillé, de Fraïgne, Chevalier du Mené, Chevalier de Meré, Boisrond d'Orignac, Du Gaspern, Silly de Louvigny, S. Légier Despannes, Francfort Mesnier, d'Ypreville, Pepin de Maisonneuve, Chevalier de Réals, Longueval d'Haraucourt, Luzenno de Kersalaun, de Brague, Chevalier d'Ervaux, Chevalier de Montlovet, Ayde Major, Du Houlbec, de Rossel, Penandref de Kersȧuzon, de Rimberlieu, Chevalier de Kerlorec, de Chabannes, de Martonne, Chevalier de Flavacourt et marquis de Florensac. Les enseignes promus comprennent Desgots, cadet, Chabert de Burgues, Daubigny, l'aîné, Téodat de Sossionde, de Kervenny, La Chivert la Bossierre, de Gats, de Bournonville, de Granvil, Clavier, Du Chesineur, Poutevez cadet, Chevalier de Kersauzon, Du Gémeaux, La Fregonniere, Keramel Patcevaux, de Montalet, Dessonville, Marcouville, La Villeon, de Barazer, Bréchart, Chevalier de Cogolin, Kerjeanmol, Damblart, blart de Lasmatre, de Rochemaure la Devese, de Drucourt, Du Bois de Macquillé, de Marolies, Ripert, des Goutte la Salle, Viry de Lacerée, Chevalier de Pannat, Chevalier de Villiers, de Mine Quinson, Muzino, Du Chateau, Beaulieu, Thivas, Rolland, Dacher, Chevalier de Requiston, de Mézières, S. Hilaire, de Sabran Grammont, Colbert de Turgis, Chevalier de Parcevaux, de Coetsaillan, d'Herville, Droüalen, Kersa de Boisgerlin, Kerjean Kerjean, de Cabannous, de Guerros, de Molien, Saint-Laurens de Sartres, Darcy Montfriol, Beaudouvin, de Gouyon miniac, Chevalier de Castillon, Chevalier de la Routiere, S. André Montmejean, S. Allouarne, de Font Rivaux, La Maisonfort le cadet, Kermabon, Montfort Gaillardbois, Darquemont, de Tour Sagny, Cogolin le cadet, de Saliez, Du Mesnil Norey, Kerlerec de Kerrasegan, Motheux le cadet, de Merville, Chevalier de Vence, Chevalier de Villevieille, de Gourselas, Thiersant, de Tetreneyre, Beaussier de Quiez, de Chezac, Jubert de Bouville, de Chancy, de Kersaint, Tredern du Drence, de Savigny, de Castillon l'aîné, Neveu de Roulon, Odon des Goutes, La Garigue la Tournerie, Bailly S. Mars, Bart. Chapiseaux, de Fransures, de Blacas, de Moisset, Boutteville Sebville, d'Urtubie-Fagosse, Keroulas, marquis des Gouttes.
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15
p. 383-385
« Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
Début :
Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...]
Mots clefs :
Roi, Comte, Archevêque, Chevaliers, Commandeurs, Fête de la Purification de la Sainte Vierge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 2 de ce mois , Fête de la Purifica-
Li tion de la Sainte Vierge , les Chevaliers
, Commandeurs , et Officiers des Ordres
du Roy , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roy, qui étoit
revenu exprès de Marly pour cette Cérémonie
, S. M. tint un Chapitre , dans lequel
l'Archevêque d'Aiby , et l'Archevêque
384 MERCURE DE FRANCÉ
vêque de Vienne , Premier Aumônier du
Roy , furent nommez Prélats , Commandeurs
de l'Ordre du S. Esprit , pour remplir
les deux Places vacantes par la more
de l'Archevêque de Lyon et de l'Eve
que de Metz.
Le Roy sortit ensuite de son Apparte
ment , pour aller à la Chapelle , S. M.
étoit précédée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Charolois, du
Pr. de Conty , du Duc du Maine , du Pr.
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse , et des Chevaliers , Come
mandeurs et Officiers de l'Ordre . Le Roy,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers ; le Cardinal
de Bissy, et le Cardinal de Polignac ,
Prelats Commandeurs , marchoient derriere
S. M.
Le Roy assista à la Bénédiction des
Clerges , à la Procession et à la Grande
Messe , célébrée par l'Abbé Brosseau ,
Chapelain ordinaire de la Chapelle de
Musique ; et lorsqu'elle fut finie , S. M.
fut reconduite à son appartement avec les
cérémonies accoutumées .
L'après midi , le Roy entendit le Sermon
du P. le Févre , de la Compagnie
de Jesus , et S. M. assista aux Vespres ,
chanFEVRIER.
1733 385
chantés
par la Musique. Vers le soir , le
Roy retourna au Château de Marly.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
E 2 de ce mois , Fête de la Purifica-
Li tion de la Sainte Vierge , les Chevaliers
, Commandeurs , et Officiers des Ordres
du Roy , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roy, qui étoit
revenu exprès de Marly pour cette Cérémonie
, S. M. tint un Chapitre , dans lequel
l'Archevêque d'Aiby , et l'Archevêque
384 MERCURE DE FRANCÉ
vêque de Vienne , Premier Aumônier du
Roy , furent nommez Prélats , Commandeurs
de l'Ordre du S. Esprit , pour remplir
les deux Places vacantes par la more
de l'Archevêque de Lyon et de l'Eve
que de Metz.
Le Roy sortit ensuite de son Apparte
ment , pour aller à la Chapelle , S. M.
étoit précédée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Charolois, du
Pr. de Conty , du Duc du Maine , du Pr.
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse , et des Chevaliers , Come
mandeurs et Officiers de l'Ordre . Le Roy,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers ; le Cardinal
de Bissy, et le Cardinal de Polignac ,
Prelats Commandeurs , marchoient derriere
S. M.
Le Roy assista à la Bénédiction des
Clerges , à la Procession et à la Grande
Messe , célébrée par l'Abbé Brosseau ,
Chapelain ordinaire de la Chapelle de
Musique ; et lorsqu'elle fut finie , S. M.
fut reconduite à son appartement avec les
cérémonies accoutumées .
L'après midi , le Roy entendit le Sermon
du P. le Févre , de la Compagnie
de Jesus , et S. M. assista aux Vespres ,
chanFEVRIER.
1733 385
chantés
par la Musique. Vers le soir , le
Roy retourna au Château de Marly.
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Résumé : « Le 2 de ce mois, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, les Chevaliers, [...] »
Le 2 février 1733, à Paris, les Chevaliers, Commandeurs et Officiers des Ordres du Roi se réunirent pour la fête de la Purification de la Sainte Vierge. Le Roi, de retour de Marly, présida un chapitre au cours duquel l'Archevêque d'Aiby et l'Archevêque de Vienne furent nommés Prélats et Commandeurs de l'Ordre du Saint-Esprit, succédant à l'Archevêque de Lyon et à l'Évêque de Metz, décédés. Le Roi, accompagné de ducs et princes, se rendit à la chapelle pour la bénédiction des clergés, une procession et une grande messe célébrée par l'Abbé Brosseau. Après la messe, il fut reconduit à son appartement avec les cérémonies habituelles. Dans l'après-midi, il écouta le sermon du Père Le Févre, jésuite, et assista aux vêpres chantées par la musique. En soirée, le Roi retourna au Château de Marly.
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16
p. 1026-1028
Ceremonie des Chevaliers de l'Ordre, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le jour de la Pentecôte, les Chevaliers Commandeurs et Officiers de l'Ordre du [...]
Mots clefs :
Roi, Ordre du Saint-Esprit, Archevêque d'Albi, Archevêque de Vienne, Chevaliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ceremonie des Chevaliers de l'Ordre, &c. [titre d'après la table]
Le jour de la Pentecôte , les Chevaliers
Commandeurs et Officiers de l'Ordre du
S. Esprit , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roi , S. M.
tint un Chapitre , dans lequel les Preu
ves de l'Archevêque d'Alby et de l'Archevêque
de Vienne , premier Aumônier
MAY. 17337 1027
nier de S. M. nommé Prélat Comman
deur de l'Ordre du S. Esprit , dans le
Chapitre du 2 Février dernier , furent
admises. Le Roi alla ensuite à la Chapelle
, étane précedé du Duc d'Orleans , du
Duc de Bourbon , du Comte de Charolois
, du Comte de Clermont , du Prince
de Conty , du Duc du Maine , du Prince
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse et des Chevaliers- Commandeurs
et Officiers de l'Ordre. Le
Roi devant lequel les deux Huissiers de
la Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre par
dessus , ainsi que les Chevaliers . Le Čardinal
de Polignac , le Cardinal de Bissy
l'Archevêque d'Alby , et l'Archevêque
de Vienne , marchoient derriere S. M.
Lorsque le Roi fut anivé dans la Chapelle
, on commença le Veni Creator
après lequel S. M. étant montée à son
Trône , l'Archevêque d'Alby , et l'Archevêque
de Vienne y furent conduits
par le Marquis de Breteuil , Prévôt et
Maître des Cérémonies des Ordres du
Roi. Ils prêterent le Serment ordinaire ;
et après que le Roi leur eut passé au col
le Cordon bleu , au bas duquel pendoit
la Croix de l'Ordre , ils furent revêtus
du Mantelet violet que les Prélats - Com-
I iij
>
mang
1028 MERCURE DE FRANCE
mandeurs de l'Ordre du S. Esprit por
tent ordinairement dans les cérémonies
de cet Ordre. Le Roi retourna ensuite
à son P.ie- Dieu , où il entendit la Grande
Messe qui fut célébrée par l'Abbé Brosseau
, Chapelain ordinaire de la Chapelle
de Musique , et chantée par la Musique.
L'après midi , le Roi entendit le Sermon
du P. Guillaume , Augustin Déchaussé
, et ensuite les Vêpres , qui fu
rent chantées par la Musique.
Commandeurs et Officiers de l'Ordre du
S. Esprit , s'étant rendus vers les onze
heures dans le Cabinet du Roi , S. M.
tint un Chapitre , dans lequel les Preu
ves de l'Archevêque d'Alby et de l'Archevêque
de Vienne , premier Aumônier
MAY. 17337 1027
nier de S. M. nommé Prélat Comman
deur de l'Ordre du S. Esprit , dans le
Chapitre du 2 Février dernier , furent
admises. Le Roi alla ensuite à la Chapelle
, étane précedé du Duc d'Orleans , du
Duc de Bourbon , du Comte de Charolois
, du Comte de Clermont , du Prince
de Conty , du Duc du Maine , du Prince
de Dombes , du Comte d'Eu , du Comte
de Toulouse et des Chevaliers- Commandeurs
et Officiers de l'Ordre. Le
Roi devant lequel les deux Huissiers de
la Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre par
dessus , ainsi que les Chevaliers . Le Čardinal
de Polignac , le Cardinal de Bissy
l'Archevêque d'Alby , et l'Archevêque
de Vienne , marchoient derriere S. M.
Lorsque le Roi fut anivé dans la Chapelle
, on commença le Veni Creator
après lequel S. M. étant montée à son
Trône , l'Archevêque d'Alby , et l'Archevêque
de Vienne y furent conduits
par le Marquis de Breteuil , Prévôt et
Maître des Cérémonies des Ordres du
Roi. Ils prêterent le Serment ordinaire ;
et après que le Roi leur eut passé au col
le Cordon bleu , au bas duquel pendoit
la Croix de l'Ordre , ils furent revêtus
du Mantelet violet que les Prélats - Com-
I iij
>
mang
1028 MERCURE DE FRANCE
mandeurs de l'Ordre du S. Esprit por
tent ordinairement dans les cérémonies
de cet Ordre. Le Roi retourna ensuite
à son P.ie- Dieu , où il entendit la Grande
Messe qui fut célébrée par l'Abbé Brosseau
, Chapelain ordinaire de la Chapelle
de Musique , et chantée par la Musique.
L'après midi , le Roi entendit le Sermon
du P. Guillaume , Augustin Déchaussé
, et ensuite les Vêpres , qui fu
rent chantées par la Musique.
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Résumé : Ceremonie des Chevaliers de l'Ordre, &c. [titre d'après la table]
Le 2 février 1733, lors du Chapitre de l'Ordre du Saint-Esprit, les preuves de l'Archevêque d'Alby et de l'Archevêque de Vienne furent admises. Le jour de la Pentecôte, les membres de l'Ordre se rendirent dans le Cabinet du Roi, suivi par plusieurs princes et dignitaires vers la Chapelle. Le Cardinal de Polignac, le Cardinal de Bissy, l'Archevêque d'Alby et l'Archevêque de Vienne marchaient derrière le Roi. Après le chant du Veni Creator, le Roi monta sur son trône et les deux archevêques prirent le serment ordinaire. Le Roi leur passa ensuite le cordon bleu avec la croix de l'Ordre et ils furent revêtus du mantelet violet. Le Roi retourna à son prie-Dieu pour entendre la Grande Messe célébrée par l'Abbé Brosseau et chantée par la Musique. L'après-midi, le Roi écouta le sermon du Père Guillaume, Augustin Déchaussé, suivi des Vêpres chantées par la Musique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 169-173
« Le premier Janvier les Princes et Princesses du Sang et les Seigneurs [...] »
Début :
Le premier Janvier les Princes et Princesses du Sang et les Seigneurs [...]
Mots clefs :
Roi, Comte, Château, Reine, Marquis, Chevaliers, Gouverneur
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texteReconnaissance textuelle : « Le premier Janvier les Princes et Princesses du Sang et les Seigneurs [...] »
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.;
L
E premier Janvier les Princes et
Princesses du Sang et les Seigneurs
et Dames de la Cour , curent l'honneur
de complimenter le Roy et la Reine sur
la nouvelle année.
170 MERCURE DE FRANCE
,
Le même jour le Roy accompagné du
Duc d'Orleans , du Duc de Bourbon
du Comte de Charolois , du Comte de
Clermont , du Prince de Conty du
Duc du Maine , du Prince de Dombes
du Comte d'Eu , du Comte de Toulouse,
et des Chevaliers Commandeurs et Officiers
des ordres qui s'étoient assemblez
dans le Cabinet de S. M. se rendit à la
Chapelle du Château de Versailles . Le
Roy devant lequel les deux Huissiers de
la Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre par
dessus , ainsi que les Chevaliers. Le Roy
entendit la Gran P'Messe chantée par la
Musique à laquelle l'Archevêque de
Vienne , Prélat Commandeur de l'Ordre
officia pontificalement. Après la Messe
$. M. fut reconduite dans son Appartement
avec les Cérémonies accoutumées.
,
Le 2 le Roy accompagné comme le
jour précédent , se rendit à la Chipelle
vers les onze heures : S. M. étoit en
Habit violet er en Manteau court ,
la
Collier de l'Ordre par - dessus, et les Chevaliers
en Habits noirs et Manteau court,
le Roy assista à la Grand'Messe qui fut
célébrée par le même Prélat , pour le repos
des Ames des Chevaliers et Commandeurs
de l'Ordre, morts depuis le Service
solemJANVIER
1734 171
solemnel fait pour le même sujet le 5 Juin
1724, Ce Service ordonné par les Statuts
de l'Ordre , et qui depuis quelque tems
n'avoit été célébré , le sera dans la
pas
suite tous les ans le 2 Janvier où le lendemain
de la Fête de la Purification .
Le 3 la Reine communia par les mains
du Cardinal de Fleury son Grand Aumonier.
Le 3 de ce mois les Députez des Etats
de Bretagne curent audiance publique du
Roy , étant présentez par le Comte de
Toulouze , Gouverneur de la Province ,
et par le Comte de S. Florentin , Sécretaire
d'Etat , et conduits par le Grand
Maître et par le Maître des Cérémonies.
Ils eurent le même jour audiance de la
Reine , de Monseigneur le Dauphin er
de Mesdames de France. La Députation
étoit composée pour le Clergé de l'Evêque
de Tréguier qui porta la parole , du
Sr Baillon Sénéchal de la Ville de Rennes
pour le Tiers - Etar et du Comte de
Coëtlogon , Syndic de la Province. Le
Député pour la Noblesse étoit le Marquis
de Lannion , Maréchal de Camp , qui ne
s'eft point trouvé à l'audiance de S. M.
parce qu'il est actuellement employê à
l'Armée d'Italie.
172 MERCURE DE FRANCE
Le Roy a accordé au Comte de Tous
louze , Amiral de France , la Survivance
de cette Charge pour le Duc de Penthiévre
son fils , qui prêta serment le 4. entre
les mains de S. M.
Le Marquis de Villars qui étoit parti
e Milan le 30. Décembre après midi,
arriva àVersailles le 4. de ce mois au soir,
et apporta au Roy la nouvelle de la prise
du Château de Milan .
Le 14 après midi , le Roy reçut par le
Marquis de Firmarcon que le Maréchal
de Villars a dépêché à S. M. la nouvelle
de la prise de Novarre et du Fort
d'Arrona.
La Duchesse d'Alincourt ayant demandé
à S. M. la permission de remettre sa
place de Dame du Palais de la Réine
le Roy a nommé pour la remplacer la
Duchesse de Bouflers.
François de Franquetot , Marquis de
Coigny , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant General de ses Armées , servant
actuellement en son Armée d'Italie,
et Gouverneur de la Ville , Château et
Principauté de Sédan , a obtenu l'agrément
du Roy de se démettre de la Charge
JANVIER. 1734 175
ge
de Colonel Generai des Dragons , en
faveur de Jean Antoine-François de Franqu
tot , Comte de Coigry , son fils , né
le 27 Septembre 1702. Grand Bailli et
Gouverneur de la Ville et Château de
Caën Le Marquis de Coigny avoit été
pourvû de cette Charge de Colonel General
le 7 Décembre 1704 .
Le Régiment de Cavalerie vacant par
la mort du Marquis d'Urfé , a été donné
à François Bernardin du Chastelet, Marquis
d'Aubigny , Comte de Clémont ,
connu sous le nom de Marquis du Chastelet
, Brigadier des Armées du Roy , du
premier Février 1719 , et Gouverneur du
Château de Vincennes.
L
E premier Janvier les Princes et
Princesses du Sang et les Seigneurs
et Dames de la Cour , curent l'honneur
de complimenter le Roy et la Reine sur
la nouvelle année.
170 MERCURE DE FRANCE
,
Le même jour le Roy accompagné du
Duc d'Orleans , du Duc de Bourbon
du Comte de Charolois , du Comte de
Clermont , du Prince de Conty du
Duc du Maine , du Prince de Dombes
du Comte d'Eu , du Comte de Toulouse,
et des Chevaliers Commandeurs et Officiers
des ordres qui s'étoient assemblez
dans le Cabinet de S. M. se rendit à la
Chapelle du Château de Versailles . Le
Roy devant lequel les deux Huissiers de
la Chambre portoient leurs Masses , étoit
en Manteau , le Collier de l'Ordre par
dessus , ainsi que les Chevaliers. Le Roy
entendit la Gran P'Messe chantée par la
Musique à laquelle l'Archevêque de
Vienne , Prélat Commandeur de l'Ordre
officia pontificalement. Après la Messe
$. M. fut reconduite dans son Appartement
avec les Cérémonies accoutumées.
,
Le 2 le Roy accompagné comme le
jour précédent , se rendit à la Chipelle
vers les onze heures : S. M. étoit en
Habit violet er en Manteau court ,
la
Collier de l'Ordre par - dessus, et les Chevaliers
en Habits noirs et Manteau court,
le Roy assista à la Grand'Messe qui fut
célébrée par le même Prélat , pour le repos
des Ames des Chevaliers et Commandeurs
de l'Ordre, morts depuis le Service
solemJANVIER
1734 171
solemnel fait pour le même sujet le 5 Juin
1724, Ce Service ordonné par les Statuts
de l'Ordre , et qui depuis quelque tems
n'avoit été célébré , le sera dans la
pas
suite tous les ans le 2 Janvier où le lendemain
de la Fête de la Purification .
Le 3 la Reine communia par les mains
du Cardinal de Fleury son Grand Aumonier.
Le 3 de ce mois les Députez des Etats
de Bretagne curent audiance publique du
Roy , étant présentez par le Comte de
Toulouze , Gouverneur de la Province ,
et par le Comte de S. Florentin , Sécretaire
d'Etat , et conduits par le Grand
Maître et par le Maître des Cérémonies.
Ils eurent le même jour audiance de la
Reine , de Monseigneur le Dauphin er
de Mesdames de France. La Députation
étoit composée pour le Clergé de l'Evêque
de Tréguier qui porta la parole , du
Sr Baillon Sénéchal de la Ville de Rennes
pour le Tiers - Etar et du Comte de
Coëtlogon , Syndic de la Province. Le
Député pour la Noblesse étoit le Marquis
de Lannion , Maréchal de Camp , qui ne
s'eft point trouvé à l'audiance de S. M.
parce qu'il est actuellement employê à
l'Armée d'Italie.
172 MERCURE DE FRANCE
Le Roy a accordé au Comte de Tous
louze , Amiral de France , la Survivance
de cette Charge pour le Duc de Penthiévre
son fils , qui prêta serment le 4. entre
les mains de S. M.
Le Marquis de Villars qui étoit parti
e Milan le 30. Décembre après midi,
arriva àVersailles le 4. de ce mois au soir,
et apporta au Roy la nouvelle de la prise
du Château de Milan .
Le 14 après midi , le Roy reçut par le
Marquis de Firmarcon que le Maréchal
de Villars a dépêché à S. M. la nouvelle
de la prise de Novarre et du Fort
d'Arrona.
La Duchesse d'Alincourt ayant demandé
à S. M. la permission de remettre sa
place de Dame du Palais de la Réine
le Roy a nommé pour la remplacer la
Duchesse de Bouflers.
François de Franquetot , Marquis de
Coigny , Chevalier des Ordres du Roy ,
Lieutenant General de ses Armées , servant
actuellement en son Armée d'Italie,
et Gouverneur de la Ville , Château et
Principauté de Sédan , a obtenu l'agrément
du Roy de se démettre de la Charge
JANVIER. 1734 175
ge
de Colonel Generai des Dragons , en
faveur de Jean Antoine-François de Franqu
tot , Comte de Coigry , son fils , né
le 27 Septembre 1702. Grand Bailli et
Gouverneur de la Ville et Château de
Caën Le Marquis de Coigny avoit été
pourvû de cette Charge de Colonel General
le 7 Décembre 1704 .
Le Régiment de Cavalerie vacant par
la mort du Marquis d'Urfé , a été donné
à François Bernardin du Chastelet, Marquis
d'Aubigny , Comte de Clémont ,
connu sous le nom de Marquis du Chastelet
, Brigadier des Armées du Roy , du
premier Février 1719 , et Gouverneur du
Château de Vincennes.
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Résumé : « Le premier Janvier les Princes et Princesses du Sang et les Seigneurs [...] »
Le 1er janvier, les membres de la cour ont félicité le roi et la reine pour la nouvelle année. Le roi, accompagné de plusieurs ducs et princes, a assisté à la grand-messe à la chapelle du château de Versailles, officiée par l'archevêque de Vienne. Le 2 janvier, le roi a de nouveau participé à la grand-messe, cette fois en mémoire des chevaliers et commandeurs de l'ordre décédés depuis le service solennel du 5 juin 1724. Le 3 janvier, la reine a communié et les députés des États de Bretagne ont été reçus en audience publique par le roi, le dauphin et les princesses de France. À cette occasion, le comte de Toulouse a été nommé amiral de France et son fils a prêté serment pour la survivance de cette charge. Le marquis de Villars a annoncé la prise du château de Milan. Le 14 janvier, le roi a appris la prise de Novarre et du fort d'Arrona. La duchesse d'Alincourt a été remplacée par la duchesse de Bouflers comme dame du palais de la reine. Le marquis de Coigny a obtenu l'approbation du roi pour transmettre la charge de colonel général des dragons à son fils. Enfin, le régiment de cavalerie vacant à la suite du décès du marquis d'Urfé a été attribué au marquis du Chastelet.
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18
p. 36-44
FLORENCE ET BLANCHEFLEUR, OU LA COUR D'AMOUR. Conte tiré d'un manuscrit du treizième siécle, conservé dans l'Abbaye Saint Germain des Prés, cotté No 1830.
Début :
Vous m'avez paru contente, Madame, des différens morceaux que je [...]
Mots clefs :
Amour, Église, Chevaliers, Dieu, Cour
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texteReconnaissance textuelle : FLORENCE ET BLANCHEFLEUR, OU LA COUR D'AMOUR. Conte tiré d'un manuscrit du treizième siécle, conservé dans l'Abbaye Saint Germain des Prés, cotté No 1830.
FLORENCE ET BLANCHEFLEUR ,
OU LA COUR D'AMOUR.
Conte tiré d'un manuſcrit du treizièmeſiècle ,
confervé dans l'Abbaye Saint Germain des
Prés , cotté N° 1830 .
Vo
Ous m'avez paru contente , Madame
, des différens morceaux que je
vous ai fait lire ; & vous y avez trouvé ,
dites - vous , la preuve que je vous avois
produite de la naïveté de nos peres . Je me
fuis encore engagé à vous convaincre qu'ils
avoient de l'imagination dans leurs ouvrages.
Je crois que le petit extrait de la
Cour d'Amour qui contient environ trois
cens cinquante vers , vous donnera une
idée de celle qu'ils employoient quelquefois
; car il ne me feroit pas facile, malgré
toute ma bonne volonté , de repéter fouvent
ces fortes d'exemples : les traits d'efprit
& d'imagination fe trouvent , il eft
vrai , dans leurs ouvrages , mais ils font
épars & noyés dans des longueurs infupportables
; leur objet même eft rarement
agréable , ce font le plus ordinairement
des moralités qui ne font qu'ennuyeufes ,
ou des contes à la vérité fort jolis , mais fi
DECEMBRE. 1754
37
S
libres que je n'oferois vous les préfenter.
Au refte vous ne ferez point étonnée de
la conclufion de ce petit ouvrage , fi vous
vous rappellez que les Chevaliers fçavoient
à peine lire dans les fiécles qui piquent
aujourd'hui votre curiofité , & que les Pretres
& les Moines étoient les feuls qui
fçuffent écrire. Il faut cependant convenir
que ces Auteurs étoient peu conféquens &
peu fixes dans leurs idées. Ils promettent
des chofes qu'ils ne tiennent pas , ils né
s'embarraffent point de remplir celles qu'ils
ont avancées. L'auteur que vous allez lire
abandonne , par exemple , l'image de l'Amour
comme Dieu , par laquelle il débute ,
pour en parler enfuite comme d'un Roi ,
par la feule raifon que l'imitation d'une
Cour lui étoit plus facile , & fe trouvoit
plus à fa portée. Il y auroit bien d'autres
obfervations à faire fur les inconféquences
de fond & de détail que ces Auteurs
préfentent à chaque pas . Mais ce n'eft point.
une critique que j'ai l'honneur de vous
envoyer ; c'eſt un exemple : heureux s'il
peut vous amufer encore !
Ce qui eft en italique eft traduit litté
salement .
L'Auteur commence par dire qu'il ne
faut point entretenir lespokrons , les pay- :
38 MERCURE DE FRANCE.
fans & ceux quife donnent des airs , de tout
ce qui peut regarder l'amour ; mais il ajoute
que ces propos conviennent aux gens
d'Eglife & aux Chevaliers , & fur- toùt aux
filles douces & aimables aufquelles ils font
fort néceffaires.
Florence & Blanchefleur , jeunes filles ,
de grande naiffance & douées de tous les
agrémens poffibles , entrerent un jour d'été
dans un verger des plus agréables pour fe
divertir enfemble , & jouir des beautés de
la nature & de la faifon ; elles avoient des
manteaux chamarrés de fleurs , & principalement
de rofes les plus fraîches ; l'étoffe étoit
d'amour , les attaches de chants d'oiseaux.
Elles trouverent , après avoir fait quelque
pas dans le verger , un ruiffeau , dans lequel
elles regarderent leurs visages dont l'amour
alteroit fouvent les couleurs ; elles fe repoferent
enfuite au pied des oliviers dont le
bord étoit planté. Florence prit la parole &
dit : Qui feroit feule ici avec fen amant fans
que perfonne en put être inftruit ! Si les
nôtres arrivoient dans le moment , nous ne
pourrions les empêcher de nous embraffer , de
nous careffer & de jouir du plaifir d'être avec
nous , pourvû que la chofe n'allât pas plus ·
loin , car nous ne le voudrions pas autrement :
nous ne devons jamais donner la moindre
prife furnous , & quand un arbre a perdu
DECEMBRE. 1754. 39
fes feuilles il a bien perdu de fa beauté.
Blanchefleur lui répondit qu'elle avoit raifon
, & que l'honneur étoit préférable à toutes
les richeffes. Elles s'amuferent tout le jour ,
elles s'entretinrent , mais en général , des
Sentimens dont leur coeur étoit occupé. Cette
bonne intelligence ne dura que jufques au
foir ; elles fe brouillerent & devinrent furieufes
l'une contre l'autre par la raiſon
fuivante.
Florence demanda doucement à Blanchefleur
: à qui avez - vous donné ce coeur qui me
paroît fi bon &fi fincere Blanchefleur rougit
& pâlit , & lui répondit : je veux bien
vous avouer que j'ai donné mon coeur &
tout ce qui dépend de moi à un jeune homme
d'Eglife , charmant de fa figure , mais dont le
caractere eft encore préférable à la beauté.
Il me feroit impoffible , ajoûta- t- elle , de
louer la bonté de fon coeur & la politeffe
de fon efprit autant qu'elles le méritent.
Florence lui répondit avec furprife , comment
avez - vous pû vous déterminer à
prendre un homme d'Eglife pour ami ?
Quand le mien va dans un tournoi & qu'il
abbat un Chevalier , il vient me préfenter
fon cheval. Les Chevaliers font eftimés de
tout le monde , les gens d'Eglife font méprifés
; il faut affurément que votre eſprit
foit dérangé d'avoir fait choix d'une telle
efpece,
40 MERCURE DE FRANCE.
Blanchefleur ne put foutenir ces propos
infultans , & lui dit avec une colere mêlée
d'impatience , qu'elle avoit tort de dire du
mal de fon ami , qu'elle ne le fouffriroit point ,
& qu'il étoit plus fot à elle d'aimer un Chevalier
; & dans fa colere elle fit la critique
& le portrait de la pauvreté & des befoins
ordinaires des Chevaliers. Elle finit par
dire qu'elle prouveroit devant toute la
terre que les
gens d'Eglife étoient les feuls
que l'on dût aimer , qu'ils étoient plus polis
&plus remplis deprobité que les Chevaliers.
Florence lui répliqua que tout ce qu'elle
difoit étoit faux , & lui propofa d'aller
faire juger leur différend à la cour du Dieu
d'Amour. D'accord fur ce point , elles fortirent
du verger fans fe dire un mot & fans
fe regarder.
Elles furent exactes à fe mettre en marche
le jour dont elles étoient convenues.
Elles partirent en même-tems , & fe rencontrerent
non fans être piquées de fe
trouver toutes deux fi belles & fi bien parées.
En effet jamais parures n'eurent autant
d'éclat & de véritables agrémens .
Leurs robes étoient faites des rofes les plus
fraiches , leurs ceintures de violettes que les
amours avoient arrangées pour leur plaiſir ,
leurs fouliers étoient couverts de fleurs jaunes,
leurs coeffures étoient d'églantier 2
DECEMBRE. 1754 41
auffi l'odeur en étoit parfaite . Elles montoient
deux chevaux plus blancs que la
neige , & auffi beaux que magnifiquement
parés ; car l'yvoire & l'ambre étoient employés
avec profufion fur leurs harnois.
Ces beaux chevaux avoient le poitrail orné
de fonnettes d'or & d'argent , & par un
enchantement de l'amour elles fonnoient des
airs nouveaux , plus doux que ne le fut jamais
le chant d'aucun oiseau. Quelque malade
qu'un homme eût été , cette mélodie l'auroit
auffi-tôt guéri.
Florence & Blanchefleur firent le voyage
enfemble , & découvrirent fur le midi
la tour & le palais que le Dieu d'Amour
habitoit s il étoit fur un lit tout couvert de
rofes , & dont les rideaux étoient galamment
attachés avec des clous de girofle
parfaitement arrangés.
Les deux Demoifelles mirent pied à ter
re fous un pin , dans une prairie charmante
qui formoit l'ayant- cour du château. Deux
oifeaux volerent à elles , & les conduisirent
au château , d'autres eurent foin de pren
dre leurs chevaux .
Quand le Dieu d'Amour les apperçut
il fe leva de fon lit avec empreffement ,
les falua avec toutes les graces dont il eft
capable , les prit l'une & l'autre par la
main , les fit affeoir auprès de lui , & leur
42 MERCURE DE FRANCE.
ger
demanda le fujet de leur voyage . Blanche-
Aeur lui en rendit compte , & le pria de juleur
différend . Auffi -tôt le Roi donna
ordre qu'on fit affembler les oiſeaux , fes
barons , pour décider la queftion . Il leur
conta la difpuie des deux Belles , & leur dit
de lui donner franchement leur avis.
L'Epervier parla le premier , & dit que
les Chevaliers étoient plus polis & plus
honnêtes que les gens d'Eglife.
La Huppe dit que cela n'étoit pas vrai ,
& que jamais on ne pouvoit comparer un
Chevalier avec un Clerc , par rapport
mattreſſe.
Le Faucon fe leva en pied , & donna le
démenti à la Huppe , en l'affurant qu'il
n'y avoit ni Clerc ni Prêtre qui pût en îça
voir autant en amour qu'un Chevalièr .
L'Alouette contredit l'avis du Faucon ,
affurant que l'homme d'Eglife devoit mieux
aimer.
Le Geai laiffa à peine le tems à l'Alouette
de donner fon avis , tant il étoit preſſé
de parler en faveur des Chevaliers , affurant
qu'ils étoient les plus aimables , ajoutant
que les gens d'Eglife ne devoient point aimer,
que leur état les engageoit à fonner les cloches
& à prier pour les ames , & que les Chevaliers
devoient au contraire aimer les Da
mes. fut
DECEMBRE. 1754. 43
Le Roffignol fe leva & demanda audience
: Les amours , dit - il , m'ont fait leur
confeiller , j'ofe donc déclarer , ſelon ma
penfée , que perfonne ne peut fi bien aimer
qu'un homme d'Eglife , & je m'offre à le
prouver par les armes.
Le Perroquet fe leva , & après avoir dit
deux fois , écoutez , écoutez ; il ajoûta , le
Roffignol ment , j'accepte le combat : en difant
ces mots , il jetta fon gant : le Roile prit;
le Reffignol vint a lui & lui donna lefien ,
pour prouver qu'il acceptoit la bataille.
Auffi - tôt ils allerent prendre leurs armes
; & quoiqu'elles ne fuffent que de
fleurs , le combat fut très - vif & fort difputé.
Cependant aucun des combattans
n'y périt ; mais le Perroquet fut terraffé ,
obligé de rendre fon épée , & de convenir
que les gens
gens d'Eglife foni braves & honnêtes ,
& plus dignes d'avoir des maîtreffes que les
hommes de tout autre état , & par confequent
que les Chevaliers.
Florence au defefpoir de fe voir 'condamnée
, s'arracha les cheveux , tordit fes
poings , & ne demanda à Dieu que le bonbeur
de mourir ; elle s'évanouit trois fois , &
la quatriéme elle mourut.
Tous les oifeaux furent convoqués pour
lui faire des obfeques magnifiques ; ils
répandirent une prodigieufe quantité de
44 MERCURE DE FRANCE.
fleurs fur fon tombeau , fur lequel ils placerent
cette épitaphe : Ci git Florence qui
préféra le Chevalier.
L'Auteur , après avoir fait parler la Kalande
, qui eft une efpece d'Alouette huppée
, fait auffi- tôt après paroître une autre
Alouette. J'ai pris la licence de faire intervenir
un autre oifeau dans le Confeil.
Sans prétendre faire aucune comparaiſon ,
la Fontaine m'a autorifé fur le fait de Maiwe
Alaciel , & j'ai crû pouvoir ſuivre ſon
exemple fur le compte d'une Alouette.
J'ai l'honneur d'être , Madame.
OU LA COUR D'AMOUR.
Conte tiré d'un manuſcrit du treizièmeſiècle ,
confervé dans l'Abbaye Saint Germain des
Prés , cotté N° 1830 .
Vo
Ous m'avez paru contente , Madame
, des différens morceaux que je
vous ai fait lire ; & vous y avez trouvé ,
dites - vous , la preuve que je vous avois
produite de la naïveté de nos peres . Je me
fuis encore engagé à vous convaincre qu'ils
avoient de l'imagination dans leurs ouvrages.
Je crois que le petit extrait de la
Cour d'Amour qui contient environ trois
cens cinquante vers , vous donnera une
idée de celle qu'ils employoient quelquefois
; car il ne me feroit pas facile, malgré
toute ma bonne volonté , de repéter fouvent
ces fortes d'exemples : les traits d'efprit
& d'imagination fe trouvent , il eft
vrai , dans leurs ouvrages , mais ils font
épars & noyés dans des longueurs infupportables
; leur objet même eft rarement
agréable , ce font le plus ordinairement
des moralités qui ne font qu'ennuyeufes ,
ou des contes à la vérité fort jolis , mais fi
DECEMBRE. 1754
37
S
libres que je n'oferois vous les préfenter.
Au refte vous ne ferez point étonnée de
la conclufion de ce petit ouvrage , fi vous
vous rappellez que les Chevaliers fçavoient
à peine lire dans les fiécles qui piquent
aujourd'hui votre curiofité , & que les Pretres
& les Moines étoient les feuls qui
fçuffent écrire. Il faut cependant convenir
que ces Auteurs étoient peu conféquens &
peu fixes dans leurs idées. Ils promettent
des chofes qu'ils ne tiennent pas , ils né
s'embarraffent point de remplir celles qu'ils
ont avancées. L'auteur que vous allez lire
abandonne , par exemple , l'image de l'Amour
comme Dieu , par laquelle il débute ,
pour en parler enfuite comme d'un Roi ,
par la feule raifon que l'imitation d'une
Cour lui étoit plus facile , & fe trouvoit
plus à fa portée. Il y auroit bien d'autres
obfervations à faire fur les inconféquences
de fond & de détail que ces Auteurs
préfentent à chaque pas . Mais ce n'eft point.
une critique que j'ai l'honneur de vous
envoyer ; c'eſt un exemple : heureux s'il
peut vous amufer encore !
Ce qui eft en italique eft traduit litté
salement .
L'Auteur commence par dire qu'il ne
faut point entretenir lespokrons , les pay- :
38 MERCURE DE FRANCE.
fans & ceux quife donnent des airs , de tout
ce qui peut regarder l'amour ; mais il ajoute
que ces propos conviennent aux gens
d'Eglife & aux Chevaliers , & fur- toùt aux
filles douces & aimables aufquelles ils font
fort néceffaires.
Florence & Blanchefleur , jeunes filles ,
de grande naiffance & douées de tous les
agrémens poffibles , entrerent un jour d'été
dans un verger des plus agréables pour fe
divertir enfemble , & jouir des beautés de
la nature & de la faifon ; elles avoient des
manteaux chamarrés de fleurs , & principalement
de rofes les plus fraîches ; l'étoffe étoit
d'amour , les attaches de chants d'oiseaux.
Elles trouverent , après avoir fait quelque
pas dans le verger , un ruiffeau , dans lequel
elles regarderent leurs visages dont l'amour
alteroit fouvent les couleurs ; elles fe repoferent
enfuite au pied des oliviers dont le
bord étoit planté. Florence prit la parole &
dit : Qui feroit feule ici avec fen amant fans
que perfonne en put être inftruit ! Si les
nôtres arrivoient dans le moment , nous ne
pourrions les empêcher de nous embraffer , de
nous careffer & de jouir du plaifir d'être avec
nous , pourvû que la chofe n'allât pas plus ·
loin , car nous ne le voudrions pas autrement :
nous ne devons jamais donner la moindre
prife furnous , & quand un arbre a perdu
DECEMBRE. 1754. 39
fes feuilles il a bien perdu de fa beauté.
Blanchefleur lui répondit qu'elle avoit raifon
, & que l'honneur étoit préférable à toutes
les richeffes. Elles s'amuferent tout le jour ,
elles s'entretinrent , mais en général , des
Sentimens dont leur coeur étoit occupé. Cette
bonne intelligence ne dura que jufques au
foir ; elles fe brouillerent & devinrent furieufes
l'une contre l'autre par la raiſon
fuivante.
Florence demanda doucement à Blanchefleur
: à qui avez - vous donné ce coeur qui me
paroît fi bon &fi fincere Blanchefleur rougit
& pâlit , & lui répondit : je veux bien
vous avouer que j'ai donné mon coeur &
tout ce qui dépend de moi à un jeune homme
d'Eglife , charmant de fa figure , mais dont le
caractere eft encore préférable à la beauté.
Il me feroit impoffible , ajoûta- t- elle , de
louer la bonté de fon coeur & la politeffe
de fon efprit autant qu'elles le méritent.
Florence lui répondit avec furprife , comment
avez - vous pû vous déterminer à
prendre un homme d'Eglife pour ami ?
Quand le mien va dans un tournoi & qu'il
abbat un Chevalier , il vient me préfenter
fon cheval. Les Chevaliers font eftimés de
tout le monde , les gens d'Eglife font méprifés
; il faut affurément que votre eſprit
foit dérangé d'avoir fait choix d'une telle
efpece,
40 MERCURE DE FRANCE.
Blanchefleur ne put foutenir ces propos
infultans , & lui dit avec une colere mêlée
d'impatience , qu'elle avoit tort de dire du
mal de fon ami , qu'elle ne le fouffriroit point ,
& qu'il étoit plus fot à elle d'aimer un Chevalier
; & dans fa colere elle fit la critique
& le portrait de la pauvreté & des befoins
ordinaires des Chevaliers. Elle finit par
dire qu'elle prouveroit devant toute la
terre que les
gens d'Eglife étoient les feuls
que l'on dût aimer , qu'ils étoient plus polis
&plus remplis deprobité que les Chevaliers.
Florence lui répliqua que tout ce qu'elle
difoit étoit faux , & lui propofa d'aller
faire juger leur différend à la cour du Dieu
d'Amour. D'accord fur ce point , elles fortirent
du verger fans fe dire un mot & fans
fe regarder.
Elles furent exactes à fe mettre en marche
le jour dont elles étoient convenues.
Elles partirent en même-tems , & fe rencontrerent
non fans être piquées de fe
trouver toutes deux fi belles & fi bien parées.
En effet jamais parures n'eurent autant
d'éclat & de véritables agrémens .
Leurs robes étoient faites des rofes les plus
fraiches , leurs ceintures de violettes que les
amours avoient arrangées pour leur plaiſir ,
leurs fouliers étoient couverts de fleurs jaunes,
leurs coeffures étoient d'églantier 2
DECEMBRE. 1754 41
auffi l'odeur en étoit parfaite . Elles montoient
deux chevaux plus blancs que la
neige , & auffi beaux que magnifiquement
parés ; car l'yvoire & l'ambre étoient employés
avec profufion fur leurs harnois.
Ces beaux chevaux avoient le poitrail orné
de fonnettes d'or & d'argent , & par un
enchantement de l'amour elles fonnoient des
airs nouveaux , plus doux que ne le fut jamais
le chant d'aucun oiseau. Quelque malade
qu'un homme eût été , cette mélodie l'auroit
auffi-tôt guéri.
Florence & Blanchefleur firent le voyage
enfemble , & découvrirent fur le midi
la tour & le palais que le Dieu d'Amour
habitoit s il étoit fur un lit tout couvert de
rofes , & dont les rideaux étoient galamment
attachés avec des clous de girofle
parfaitement arrangés.
Les deux Demoifelles mirent pied à ter
re fous un pin , dans une prairie charmante
qui formoit l'ayant- cour du château. Deux
oifeaux volerent à elles , & les conduisirent
au château , d'autres eurent foin de pren
dre leurs chevaux .
Quand le Dieu d'Amour les apperçut
il fe leva de fon lit avec empreffement ,
les falua avec toutes les graces dont il eft
capable , les prit l'une & l'autre par la
main , les fit affeoir auprès de lui , & leur
42 MERCURE DE FRANCE.
ger
demanda le fujet de leur voyage . Blanche-
Aeur lui en rendit compte , & le pria de juleur
différend . Auffi -tôt le Roi donna
ordre qu'on fit affembler les oiſeaux , fes
barons , pour décider la queftion . Il leur
conta la difpuie des deux Belles , & leur dit
de lui donner franchement leur avis.
L'Epervier parla le premier , & dit que
les Chevaliers étoient plus polis & plus
honnêtes que les gens d'Eglife.
La Huppe dit que cela n'étoit pas vrai ,
& que jamais on ne pouvoit comparer un
Chevalier avec un Clerc , par rapport
mattreſſe.
Le Faucon fe leva en pied , & donna le
démenti à la Huppe , en l'affurant qu'il
n'y avoit ni Clerc ni Prêtre qui pût en îça
voir autant en amour qu'un Chevalièr .
L'Alouette contredit l'avis du Faucon ,
affurant que l'homme d'Eglife devoit mieux
aimer.
Le Geai laiffa à peine le tems à l'Alouette
de donner fon avis , tant il étoit preſſé
de parler en faveur des Chevaliers , affurant
qu'ils étoient les plus aimables , ajoutant
que les gens d'Eglife ne devoient point aimer,
que leur état les engageoit à fonner les cloches
& à prier pour les ames , & que les Chevaliers
devoient au contraire aimer les Da
mes. fut
DECEMBRE. 1754. 43
Le Roffignol fe leva & demanda audience
: Les amours , dit - il , m'ont fait leur
confeiller , j'ofe donc déclarer , ſelon ma
penfée , que perfonne ne peut fi bien aimer
qu'un homme d'Eglife , & je m'offre à le
prouver par les armes.
Le Perroquet fe leva , & après avoir dit
deux fois , écoutez , écoutez ; il ajoûta , le
Roffignol ment , j'accepte le combat : en difant
ces mots , il jetta fon gant : le Roile prit;
le Reffignol vint a lui & lui donna lefien ,
pour prouver qu'il acceptoit la bataille.
Auffi - tôt ils allerent prendre leurs armes
; & quoiqu'elles ne fuffent que de
fleurs , le combat fut très - vif & fort difputé.
Cependant aucun des combattans
n'y périt ; mais le Perroquet fut terraffé ,
obligé de rendre fon épée , & de convenir
que les gens
gens d'Eglife foni braves & honnêtes ,
& plus dignes d'avoir des maîtreffes que les
hommes de tout autre état , & par confequent
que les Chevaliers.
Florence au defefpoir de fe voir 'condamnée
, s'arracha les cheveux , tordit fes
poings , & ne demanda à Dieu que le bonbeur
de mourir ; elle s'évanouit trois fois , &
la quatriéme elle mourut.
Tous les oifeaux furent convoqués pour
lui faire des obfeques magnifiques ; ils
répandirent une prodigieufe quantité de
44 MERCURE DE FRANCE.
fleurs fur fon tombeau , fur lequel ils placerent
cette épitaphe : Ci git Florence qui
préféra le Chevalier.
L'Auteur , après avoir fait parler la Kalande
, qui eft une efpece d'Alouette huppée
, fait auffi- tôt après paroître une autre
Alouette. J'ai pris la licence de faire intervenir
un autre oifeau dans le Confeil.
Sans prétendre faire aucune comparaiſon ,
la Fontaine m'a autorifé fur le fait de Maiwe
Alaciel , & j'ai crû pouvoir ſuivre ſon
exemple fur le compte d'une Alouette.
J'ai l'honneur d'être , Madame.
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Résumé : FLORENCE ET BLANCHEFLEUR, OU LA COUR D'AMOUR. Conte tiré d'un manuscrit du treizième siécle, conservé dans l'Abbaye Saint Germain des Prés, cotté No 1830.
Le texte présente un conte médiéval intitulé 'Florence et Blanchefleur, ou La Cour d'Amour', extrait d'un manuscrit du XIIIe siècle conservé à l'Abbaye Saint-Germain-des-Prés. L'auteur vise à montrer que les écrivains du Moyen Âge possédaient une imagination fertile, malgré les longueurs et les moralités souvent ennuyeuses de leurs œuvres. Le conte raconte l'histoire de deux jeunes filles, Florence et Blanchefleur, qui se disputent sur la supériorité des Chevaliers ou des gens d'Église en matière d'amour. Un jour d'été, dans un verger, Blanchefleur révèle à Florence avoir donné son cœur à un jeune homme d'Église. Florence, choquée, préfère les Chevaliers et propose de soumettre leur différend à la cour du Dieu d'Amour. Les deux jeunes filles se rendent au palais du Dieu d'Amour, où un débat est organisé entre divers oiseaux représentant les deux camps. Après un combat symbolique, le Perroquet, représentant les Chevaliers, est vaincu et reconnaît la supériorité des gens d'Église en amour. Florence, désespérée par cette défaite, meurt de chagrin. Les oiseaux lui rendent des honneurs funèbres et placent une épitaphe sur sa tombe. L'auteur mentionne également l'intervention d'une autre alouette dans le conte, s'inspirant de La Fontaine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 226-230
« Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...] »
Début :
Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Comte, Régiments, Chevaliers, Académie royale des belles-lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...] »
Sulon les avis enquellement le 8 Janvier , pour
Elon les avis reçus de Malthe , le Te Deum y
remercier Dieu du rétabliffement du commerce
avec les états du Roi des Deux Siciles. Ces nouvelles
ajoutent que le même jour le Baillif de
Fleury prit poffeffion du Généralat des Galeres
de la Religion , & qu'il donna à tous les Chevaliers
de la Langue de France un repas ſplendide ,
dans lequel il porta les fantés des principales
Têtes couronnées. On a beaucoup admiré le goût
& la magnificence de ce nouveau Général ; furtout
fon efprit &fa politeffe ont captivé tous les
fuffrages.
Le 24 Avril , le Duc de Penthievre arriva du
voyage qu'il a fait en Italie. Ce Prince s'eft rendu
en droiture à Lucienne chez la Comteffe de Toulouſe.
Le Roi a accordé au Duc de Randan , Lieutenant
général de fes armées , & Commandant en
Franche- Comté , le Couvernement de Blaye qu'avoit
le feu Duc de Saint-Simon.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Cavalerie
légere de Volontaires , vacant par la mort du
Comte de Friefe , en faveur du Comte de Schomberg
, Commandant d'une Brigade de ce Régiment
avec rang de Meftre de Camp . Le Comte
de Lowenhaupt , Colonel d'Infanterie , a été
nommé Colonel - Lieutenant du Régiment d'InJUIN.
1755. 227
fanterie allemande de Madame la Dauphine ,
vacant par la même mort.
Les lettres de Lyon marquent que la tranquil
lité publique y eft troublée depuis quelque tems
par une troupe de voleurs qui , fe fervant de fauffes
clefs , entrent de nuit dans les maifons. Ils ont
enlevé dernierement chez les fieurs Girardon, une
partie confidérable de galons , de filets & de lames
d'or & d'argent fin. Comme ils pourroient avoir
dénaturé ces marchandifes , l'intérêt commun
exige que les perfonnes qui auront lieu de foup-
Conner que les galons , retailles ou lingots qu'on
leur préfentera viennent de ce vol , en avertiffent
les Magiftrats.
On mande de Toulon que le Margrave & la
Margrave de Bareith y arriverent le 6 Avril . Ce
Prince & cette Princeffe allerent le lendemain
voir l'Arfenal ; & le Margrave étant entré dans le
canot amiral , fe promena pendant quelque tems
fur la mer ; il y. fit le 8 au matin une feconde
promenade , & il partit l'après- midi avec la Mar
grave pour continuer fa route vers l'Italie .
こ
Les mêmes lettres marquent que M. de
Vergennes , Envoyé Extraordinaire du Roi à la
Porte , lequel s'étoit embarqué à Marseille pour
paffer à Conftantinople , a été obligé de relâcher
les à Toulon , & d'y féjourner le 6 à caufe des
vents contraires ; mais que le tems s'étant remis
au beau , ce Miniftre s'eft rembarqué le 7 fur les
huit heures du matin pour fa deftination .
Les Marquifes de Coigny & de la Tour-Dupin ,
& la Comteffe de Ligny , furent préfentées le 29
à Leurs Majeftés.
Le même jour M. Moreau de Sechelles ,
Miniftre d'Etat & Contrôleur général des Finances
, préfenta à Leurs Majeftés la mâchoire d'un
K`vj
228 MERCURE DE FRANCE.
poiffon måle de la baleine , nommé cachalo , qui
a été pris à Bayonne en 1751. Cette mâchoire eft
longue de dix pieds & demi.
M. Tillet Directeur de la Monnoie
Troyes , a préſenté au Roi fa Differtation fur la
caufe qui corrompt & noircit les grains de bled
dans les épis , & fur les moyens de prévenir ces
accidens. Cette differtation a remporté le prix , au
jugement de l'Académie royale des Belles-Lettres ,
Sciences & Arts , établie à Bordeaux.
Lei Mai , les hautbois & les vingt - quatre violons
de la chambre ont exécuté , fuivant l'afage ,
pendant le lever du Roi , différentes fymphonies ,
fous la direction de M. de Bury , Pun des Surintendans
de la Mufique de Sa Majesté.
L'après-midi Leurs Majeftés partirent pour
aller paffer quelque tems à Marly.
Il paroît deux Arrêts du Confeil d'Etat du Roi.
L'un confirme les Officiers, Mariniers , Matelots
&autres gens de mer , dans la poffeffion du privi-
Tege d'être pendant l'année de leur fervice exemts
de logement de gens de guerre , du guet & garde
des portes des villes & châteaux , de tutelle &
curatelle , de la collecte des tailles , &c. & annulle
un Arrêt de la Cour des Aides de Rouen contraire
audit privilege. L'autre défend de faire des amas
de vieux drapeaux , peilles & autres matieres fervant
à la fabrication du papier , à quatre lieues
près des côtes maritimes & des frontieres du
royaume , fous peine de confifcation & de trois
mille livres d'amende.
Le Roi a difpofé de la place de Confeiller d'E
tat , qui vaquoit par la mort de M. de Baudry ,
en faveur de M. de Tourny , Intendant de Bordeaux.
La charge d'Intendant des Finances , vacante
par la même mort , paffe à M. Peirenc de
JUI N.
229
1755.
Moras , à qui le Roi avoit accordé l'expectative
de la premiere qui viendroit à vaquer.
Les Mai , M. de Châteaubrun , élût par l'A
cadémie Françoife pour remplir la place vacante
par la mort du Préſident de Monteſquieu , prit
féance dans cette compagnie ; & il prononça fon
difcours de remerciment , auquel M. l'Abbé d'Olivet
répondit.
Le 9, le Roi fit dans la plaine des Sablons la
revue du Régiment des Gardes Françoiſes & de
celui des Gardes Suiffes. Ces deux Régimens après
avoir fait l'exercice , défilerent en préſence de Sá
Majefté. Monfeigneur le Dauphin & Mefdames
de France affifterent à cette revûe .
Les Clercs Réguliers de la Congrégation de
Saint Paul , connus fous le nom de Barnabites
ont élu dans le Chapitre qu'ils ont tenu le 28
Avril à Milan , le Pere Paul - Philippe Prémoli ;
Milanois , pour Supérieur Général de leur Con
grégation.
On apprend de Turin que le Duc de Mon
ferrat , troifieme fils du Duc de Savoye , y eft
mort le 29 , âgé de fix mois & vingt-quatre jours ,
étant né le Octobre 1754.
M. Jean Baptifte Oudry, Peintre du Roi ,
Profeffeur de l'Académie royale de Peinture & de
Sculpture , & l'un des Entrepreneurs de la Manu→
facture royale des tapifferies de Beauvais , eft mort
à Beauvais le 30 Avril , âgé de foixante- quatorze
ans. Il s'étoit acquis une très-grande réputation
par fon talent pour peindre les animaux & les
payfages.
Don Manuel Gallevon , Comte de la Cerda
Commandeur de l'Ordre de Chrift , & Envoyé extraordinaire
du Roi de Portugal auprès de Sa Majefté,
mourut le gen cette ville âgé de foixante ans.
130 MERCURE DE FRANCE.
M. d'Ormeffon de Noyfeau & M. Bochart de
Sarron , ci -devant Avocats Généraux au Parle→
ment , furent inftallés le 10 de ce mois à la
Grand' Chambre dans les charges de Préfidens
dont le Roi leur a donné l'agrément. 10
Le même jour , M. Seguier , Avocat Général
au Grand Confeil , fut reçu dans celle d'Avocat
Général au Parlement , vacante par la démiffion
de M. d'Ormeffon de Noyſeau.
On célébra le 14 dans PEglife de la Paroiffe du
château de Verſailles , le Service fondé par Louis
XIV pour l'anniverſaire de Louis XIII.
Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel tinrent
le même jour un Chapitre dans le grand
Couvent des Religieux de l'Obfervance. Le Duc
de Nivernois , Chevalier des Ordres du Roi , & cidevant
Ambaffadeur extraordinaire auprès du
Saint Siege , ayant été nommé Commiffaire de
Sa Majesté pour le maintien & P'exécution des
ftatuts de fes ordres pendant cette année , préfida
à ce Chapitre. Il reçut Chevaliers M. Bayeux
du Vaux , Infpecteur général des Ponts & Chauffées
, Membre de l'Académie royale des Belles-
Lettres de Caen , & M. Pinſon , Argentier de
la petite Ecurie du Roi.
Le 15 , les actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix-fept cens quarante-deux livres dix
fols. Les billets des deux Lotteries royales n'a
voient point de prix fixe.
Elon les avis reçus de Malthe , le Te Deum y
remercier Dieu du rétabliffement du commerce
avec les états du Roi des Deux Siciles. Ces nouvelles
ajoutent que le même jour le Baillif de
Fleury prit poffeffion du Généralat des Galeres
de la Religion , & qu'il donna à tous les Chevaliers
de la Langue de France un repas ſplendide ,
dans lequel il porta les fantés des principales
Têtes couronnées. On a beaucoup admiré le goût
& la magnificence de ce nouveau Général ; furtout
fon efprit &fa politeffe ont captivé tous les
fuffrages.
Le 24 Avril , le Duc de Penthievre arriva du
voyage qu'il a fait en Italie. Ce Prince s'eft rendu
en droiture à Lucienne chez la Comteffe de Toulouſe.
Le Roi a accordé au Duc de Randan , Lieutenant
général de fes armées , & Commandant en
Franche- Comté , le Couvernement de Blaye qu'avoit
le feu Duc de Saint-Simon.
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Cavalerie
légere de Volontaires , vacant par la mort du
Comte de Friefe , en faveur du Comte de Schomberg
, Commandant d'une Brigade de ce Régiment
avec rang de Meftre de Camp . Le Comte
de Lowenhaupt , Colonel d'Infanterie , a été
nommé Colonel - Lieutenant du Régiment d'InJUIN.
1755. 227
fanterie allemande de Madame la Dauphine ,
vacant par la même mort.
Les lettres de Lyon marquent que la tranquil
lité publique y eft troublée depuis quelque tems
par une troupe de voleurs qui , fe fervant de fauffes
clefs , entrent de nuit dans les maifons. Ils ont
enlevé dernierement chez les fieurs Girardon, une
partie confidérable de galons , de filets & de lames
d'or & d'argent fin. Comme ils pourroient avoir
dénaturé ces marchandifes , l'intérêt commun
exige que les perfonnes qui auront lieu de foup-
Conner que les galons , retailles ou lingots qu'on
leur préfentera viennent de ce vol , en avertiffent
les Magiftrats.
On mande de Toulon que le Margrave & la
Margrave de Bareith y arriverent le 6 Avril . Ce
Prince & cette Princeffe allerent le lendemain
voir l'Arfenal ; & le Margrave étant entré dans le
canot amiral , fe promena pendant quelque tems
fur la mer ; il y. fit le 8 au matin une feconde
promenade , & il partit l'après- midi avec la Mar
grave pour continuer fa route vers l'Italie .
こ
Les mêmes lettres marquent que M. de
Vergennes , Envoyé Extraordinaire du Roi à la
Porte , lequel s'étoit embarqué à Marseille pour
paffer à Conftantinople , a été obligé de relâcher
les à Toulon , & d'y féjourner le 6 à caufe des
vents contraires ; mais que le tems s'étant remis
au beau , ce Miniftre s'eft rembarqué le 7 fur les
huit heures du matin pour fa deftination .
Les Marquifes de Coigny & de la Tour-Dupin ,
& la Comteffe de Ligny , furent préfentées le 29
à Leurs Majeftés.
Le même jour M. Moreau de Sechelles ,
Miniftre d'Etat & Contrôleur général des Finances
, préfenta à Leurs Majeftés la mâchoire d'un
K`vj
228 MERCURE DE FRANCE.
poiffon måle de la baleine , nommé cachalo , qui
a été pris à Bayonne en 1751. Cette mâchoire eft
longue de dix pieds & demi.
M. Tillet Directeur de la Monnoie
Troyes , a préſenté au Roi fa Differtation fur la
caufe qui corrompt & noircit les grains de bled
dans les épis , & fur les moyens de prévenir ces
accidens. Cette differtation a remporté le prix , au
jugement de l'Académie royale des Belles-Lettres ,
Sciences & Arts , établie à Bordeaux.
Lei Mai , les hautbois & les vingt - quatre violons
de la chambre ont exécuté , fuivant l'afage ,
pendant le lever du Roi , différentes fymphonies ,
fous la direction de M. de Bury , Pun des Surintendans
de la Mufique de Sa Majesté.
L'après-midi Leurs Majeftés partirent pour
aller paffer quelque tems à Marly.
Il paroît deux Arrêts du Confeil d'Etat du Roi.
L'un confirme les Officiers, Mariniers , Matelots
&autres gens de mer , dans la poffeffion du privi-
Tege d'être pendant l'année de leur fervice exemts
de logement de gens de guerre , du guet & garde
des portes des villes & châteaux , de tutelle &
curatelle , de la collecte des tailles , &c. & annulle
un Arrêt de la Cour des Aides de Rouen contraire
audit privilege. L'autre défend de faire des amas
de vieux drapeaux , peilles & autres matieres fervant
à la fabrication du papier , à quatre lieues
près des côtes maritimes & des frontieres du
royaume , fous peine de confifcation & de trois
mille livres d'amende.
Le Roi a difpofé de la place de Confeiller d'E
tat , qui vaquoit par la mort de M. de Baudry ,
en faveur de M. de Tourny , Intendant de Bordeaux.
La charge d'Intendant des Finances , vacante
par la même mort , paffe à M. Peirenc de
JUI N.
229
1755.
Moras , à qui le Roi avoit accordé l'expectative
de la premiere qui viendroit à vaquer.
Les Mai , M. de Châteaubrun , élût par l'A
cadémie Françoife pour remplir la place vacante
par la mort du Préſident de Monteſquieu , prit
féance dans cette compagnie ; & il prononça fon
difcours de remerciment , auquel M. l'Abbé d'Olivet
répondit.
Le 9, le Roi fit dans la plaine des Sablons la
revue du Régiment des Gardes Françoiſes & de
celui des Gardes Suiffes. Ces deux Régimens après
avoir fait l'exercice , défilerent en préſence de Sá
Majefté. Monfeigneur le Dauphin & Mefdames
de France affifterent à cette revûe .
Les Clercs Réguliers de la Congrégation de
Saint Paul , connus fous le nom de Barnabites
ont élu dans le Chapitre qu'ils ont tenu le 28
Avril à Milan , le Pere Paul - Philippe Prémoli ;
Milanois , pour Supérieur Général de leur Con
grégation.
On apprend de Turin que le Duc de Mon
ferrat , troifieme fils du Duc de Savoye , y eft
mort le 29 , âgé de fix mois & vingt-quatre jours ,
étant né le Octobre 1754.
M. Jean Baptifte Oudry, Peintre du Roi ,
Profeffeur de l'Académie royale de Peinture & de
Sculpture , & l'un des Entrepreneurs de la Manu→
facture royale des tapifferies de Beauvais , eft mort
à Beauvais le 30 Avril , âgé de foixante- quatorze
ans. Il s'étoit acquis une très-grande réputation
par fon talent pour peindre les animaux & les
payfages.
Don Manuel Gallevon , Comte de la Cerda
Commandeur de l'Ordre de Chrift , & Envoyé extraordinaire
du Roi de Portugal auprès de Sa Majefté,
mourut le gen cette ville âgé de foixante ans.
130 MERCURE DE FRANCE.
M. d'Ormeffon de Noyfeau & M. Bochart de
Sarron , ci -devant Avocats Généraux au Parle→
ment , furent inftallés le 10 de ce mois à la
Grand' Chambre dans les charges de Préfidens
dont le Roi leur a donné l'agrément. 10
Le même jour , M. Seguier , Avocat Général
au Grand Confeil , fut reçu dans celle d'Avocat
Général au Parlement , vacante par la démiffion
de M. d'Ormeffon de Noyſeau.
On célébra le 14 dans PEglife de la Paroiffe du
château de Verſailles , le Service fondé par Louis
XIV pour l'anniverſaire de Louis XIII.
Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel tinrent
le même jour un Chapitre dans le grand
Couvent des Religieux de l'Obfervance. Le Duc
de Nivernois , Chevalier des Ordres du Roi , & cidevant
Ambaffadeur extraordinaire auprès du
Saint Siege , ayant été nommé Commiffaire de
Sa Majesté pour le maintien & P'exécution des
ftatuts de fes ordres pendant cette année , préfida
à ce Chapitre. Il reçut Chevaliers M. Bayeux
du Vaux , Infpecteur général des Ponts & Chauffées
, Membre de l'Académie royale des Belles-
Lettres de Caen , & M. Pinſon , Argentier de
la petite Ecurie du Roi.
Le 15 , les actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix-fept cens quarante-deux livres dix
fols. Les billets des deux Lotteries royales n'a
voient point de prix fixe.
Fermer
Résumé : « Selon les avis reçus de Malthe, le Te Deum y [...] »
En janvier, des nouvelles de Malthe annoncent la reprise du commerce avec les États du Roi des Deux Siciles. Le 8 janvier, le Baillif de Fleury devient Général des Galères de la Religion et organise un repas somptueux pour les Chevaliers de la Langue de France. Le 24 avril, le Duc de Penthièvre revient d'Italie et se rend à Lucienne chez la Comtesse de Toulouse. Le Roi attribue le Gouvernement de Blaye au Duc de Randan, suite au décès du Duc de Saint-Simon. Le Comte de Schomberg est nommé Commandant du Régiment de Cavalerie légère de Volontaires, et le Comte de Lowenhaupt devient Colonel-Lieutenant du Régiment d'Infanterie allemande de Madame la Dauphine. À Lyon, des voleurs perturbent la tranquillité publique en utilisant de fausses clés. À Toulon, le Margrave et la Margrave de Bareith visitent l'Arsenal et effectuent des promenades en mer avant de partir pour l'Italie. M. de Vergennes, Envoyé Extraordinaire du Roi à la Porte, doit s'arrêter à Toulon en raison des vents contraires. Les Marquises de Coigny et de la Tour-Dupin, ainsi que la Comtesse de Ligny, sont présentées au Roi. M. Moreau de Séchelles montre au Roi une mâchoire de cachalot capturée à Bayonne en 1751. M. Tillet, Directeur de la Monnoie de Troyes, présente une dissertation sur la corruption des grains de blé, récompensée par l'Académie royale de Bordeaux. Les musiciens de la chambre exécutent des symphonies pendant le lever du Roi, dirigées par M. de Bury. L'après-midi, Leurs Majestés se rendent à Marly. Deux arrêts du Conseil d'État confirment les privilèges des gens de mer et interdisent les amas de vieilles matières près des côtes. Le Roi nomme M. de Tourny Conseiller d'État et M. Peirenc de Moras Intendant des Finances. M. de Châteaubrun est élu à l'Académie Française pour remplacer Montesquieu et prononce un discours de remerciement. Le Roi passe en revue les Régiments des Gardes Françaises et des Gardes Suisses. Les Barnabites élisent le Père Paul-Philippe Prémoli comme Supérieur Général. À Turin, le Duc de Montferrat, fils du Duc de Savoie, meurt à l'âge de six mois. Jean-Baptiste Oudry, Peintre du Roi, décède à Beauvais. Don Manuel Gallegón, Envoyé extraordinaire du Roi de Portugal, meurt à Paris. M. d'Ormesson de Noyseau et M. Bochart de Sarron sont installés comme Présidents à la Grand' Chambre, et M. Seguier est reçu comme Avocat Général au Parlement. Le 14 avril, un service est célébré en mémoire de Louis XIII. Les Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel tiennent un Chapitre et accueillent de nouveaux membres. Les actions de la Compagnie des Indes sont évaluées à 1742 livres 10 sols, et les billets des lotteries royales n'ont pas de prix fixe.
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20
p. 201-207
« Le Roi de Pologne Electeur de Saxe, ayant désigner l'Evêque Duc de Laon, [...] »
Début :
Le Roi de Pologne Electeur de Saxe, ayant désigner l'Evêque Duc de Laon, [...]
Mots clefs :
Roi de Pologne, Nominations, Roi de France, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême, Traité de Versailles, Régiments, Chevaliers, Comtes, Lieutenants, Comte de Starhemberg, Maréchal de Browne, Bataille, Artillerie, Violences, Morts, Corsaires , Navires anglais, Capitaines, Loterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Roi de Pologne Electeur de Saxe, ayant désigner l'Evêque Duc de Laon, [...] »
LE Roi de Pologne Electeur de Saxe , ayant défigné
l'Evêque Duc de Laon , pour remplir fa nomination
au Chapeau de Cardinal , le Roi y a
donné fon confentement . Ce Prélat eut l'honneur
d'en remercier Sa Majeſté , ainfi que de la grace
qu'Elle vient de lui faire , en lui accordant les
entrées de fa Chambre .
Le Roi a accordé à M. le Marquis de Cruffol - de
Salles , Lieutenant - Général , le Gouvernement
de l'Ile d'Oleron , vacant par la mort de M. de
Cadeville.
L'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme
ayant demandé au Roi , à l'occafion de l'entrée
de l'armée du Roi de Prufle en Boheme , le
Tecours de troupes ftipulé par le Traité de Verfailles
du premier M ai dernier ; Sa Majesté a
donné ordre de raffembler à cet effet les Régimens
ci- après , qui doivent former un Corps de vingtquatre
mille hommes aux ordres du Prince de
Soubife : fçavoir , les Régimens d'Infanterie de
Champagne, Belfunce , Lyonnois, Dauphin , Vaubecourt
, Alface , Bentheim , Jenner , la March ,
Courten , Royal Suédois , Royal Baviere , Lowendalh
& Lochmann , faifant enſemble vingt- fix Bataillons
; & les Régimens de Cavalerie du Commiflaire
Général , Royal Cuiraffiers , Royal Rouf-
I v
202 MERCURE DE FRANCE:
fillon , Royal Allemand , trois Brigades de Ca
rabiniers , Royal Pologne , Bourgogne , Berry ,
Orléans , Lufignan , Marcieu , Talleyrand , la
Rochefoucault , Lameth , Bellefonds , Henrichemont
, Moutiers , Wirtemberg , Harcourt &
Naffaw , faifant enfemble quarante- quatre Efcadrons
, avec un Détachement du Corps Royal de
l'Artillerie & du Génie.
Sa Majesté a nommé en même temps , pour
fervir avec ces troupes , MM . le Chevalier de Nicolay
. le Duc de Broglie , le Comte de Lorges
& le Comte de Mailly , Lieutenant Généraux ; le
Marquis de Crillon , le Marquis de Poyanne ,
le Marquis de Barbançon , le Marquis de Berville,
le Marquis de Cuftine , le Marquis de Rougé , le
Marquis Deffalles , le Marquis de Saint - Chamans,
le Prince de Beauvau & le Prince Camille , Maréchaux
de Camp ; le Comte de Revel , Maréchal
général des Logis ; le Marquis de Lugeac , Major
général de l'infanterie , & le Marquis de Caulin
court, Maréchal Général des Logis de la Cavalerie.
M. le Comte de Starhemberg , Miniftre Plénipotentiaire
de Leurs Majeftés Impériales auprès
du Roi , reçut le 13 , par un courier extraordinaire
qui lui a été dépêché de ſa Cour , une Copie
de la Relation , par laquelle le Maréchal
Comte de Browne a rendu compte à l'Empereur
de l'action qui s'eft paffée en Boheme le premier
Octobre , entre les troupes Impériales & celles du
Roi de Pruffe . Cette Relation , qui eft datée du
2 , du camp de Budin , porte en fubftance , que la
nuit du 30 Septembre au premier Octobre le Roi
de Pruffe s'avança vers le Maréchal de Browne
avec une armée de quarante mille combattans au
moins : Que cette armée déboucha à la pointe du
jour par la Gorge de Welmina , en fe déployant
NOVEMBRE. 1756. 203
pafur
les hauteurs , à droite , à gauche , & dans le
fond de Lowofis.Que la bataille commença à fept:
heures. Que le feu a été fort vif des deux côtés ,
& la canonnade des Pruffiens telle , que tout le
monde convient n'en avoir jamais entendu de
reille. Que malgré cela les troupes Autrichiennes
ont fait des prodiges de valeur , en foutenant la
violence extrême de ce feu d'artillerie avec la plus
grande fermeté , & en repouffant à diverſes reprifes
les attaques de l'ennemi . Que les Pruffiens
ayant commencé à jetter des boulets rouges dans
le Village de Lowofis , le feu y a pris ; & que cet
accident a obligé l'Iufanterie Autrichienne , qui fe
trouvoit entre le feu du Village & celui de l'attaque
, d'abandonner la hauteur droite du Village
pour le former dehors dans la plaine , après quoi
le feu fe ralentit & finit enfin à trois heures aprèsmidi
. Que la Cavalerie Autrichienne a chaffé celle :
de l'ennemi à deux reprifes , de forte que celle- ci
n'a plus ofé reparoître , & a été forcée de fe retirer :
derriere l'Infanterie. Que parmi les Officiers de
rang de l'armée Autrichienne , il n'y a eu de tués
que le Général Radicati ; que le Général Prince
de Lobkowits a été bieffé & fait prifonnier ; que'
le Général Danois Rantzau a été bleffé , ainfi que
MM. Caroli , Hager , Adjudant Général , de
Browne , fils du Maréchal , de Bievre , Gowrai
& Lafcy ; que le Colonel Sanyvani eft mort de fesbleffures
. Qu'on croit , fuivant le calcul le plus
jafte qu'on ait pu faire , que le nombre des morts
& blellés Autrichiens ne monte guere qu'à environ
deux mille hommes , & que la perte des Pruf
fiens eft beaucoup plus confidérable , outre qu'il y
a eu quelques centaines de ceux - ci & plufieurs de
leurs Officiers , qui ont été faits prifonniers. Que
les Autrichiens n'ont perdu ni canons , ni dra--
Į vj ,
204 MERCURE DE FRANCE.
peaux, & qu'on foupçonne feulement qu'il manque
un Etendard dans le Régiment de Cordoua ,
qui eft celui de tous qui a le plus fouffert . Que le
Maréchal de Browne eft resté toute la nuit fur le
champ de bataille ; mais que comme les charriots
des vivres & des fourages s'étoient retirés , & qu'il
y a difette d'eau dans la Plaine où il étoit , il étoit
retourné le z au matin , dans fon ancien camp de
Budin , derriere l'Egra , afin de ne manquer de
rien pour la fubfiftance de fon armée. Que le Roi
de Prufle avoit pris fon camp derriere le champde
bataille , & que le 2 au matin au départ de l'armée
Autrichienne , il ne s'étoit pas encore mis
en poffeffion de Lowofis. Les Déserteurs & les
Prifonniers rapportent unanimement que les
Pruffiens ont perdu trois Généraux , dont pourtant
ils ne fçavent pas les noms. Le Maréchal de
Browne affure que cette action , quoique extrêmement
vive & fanglante , ne change abfolu
ment rien au ſyſtême des affaires & de les opé-
Iarions.
On mande de Dunkerque , que le Capitaine
Canon , commandant le Corfaire le Prince de
Soubife , de ce Port , y a fait conduire un Navire
Anglois de 250 tonneaux , dont il s'eft emparé ,
& qui revenoit de la Barbade avec un chargement
de fucre , de coton , de taffia & d'autres marchandifes.
L'Hirondelle , autre Corfaire de Dunkerque ,
qui avoit auffi pris deux Bâtimens Anglois , les a
rançonnés , l'un pour deux cens , l'autre pour
trois cens livres sterlings .
Le Corfaire l'Infernal , du Havre , dont eft
Capitaine Louis de Ferne , a relâché , moyennant
une rançon de dix-fept mille livres , un Navire
Anglois dont il s'étoit rendu maître.
NOVEMBRE.
1756. 205
Le Capitaine Deveaux , qui monte le Corfaire
PEfpérance , de Saint - Malo , a conduit au Havre
le Navire Anglois le Prince Rupert , de 140 .
tonneaux , armé de 12 canons , & Chargé de
cire fine , de cuivre , de gomme arabique & d'amandes.
Les Corfaires l'Amiral' & la Levrette ,
de
Bayonne , le font rendus maîtres , l'un des Navires
Anglois la Joanne , de Bofton , de 150 tonneaux
, chargé de fucre , de coton & de bois de
Campêche, & le Horley , de Londres , de 330
tonneaux , venant de la Virginie avec un charge.
ment de tabac ; l'autre , du Brigantin appellé le
Dauphin , de Newport en Amérique , dont la
cargaifon eft compofée de bois de Campêche ,
& du Bateau l'Helene , de Marblehead , chargé
de morue verte .
On a été informé par des lettres écrites de
Marſeille , que le Navire Anglois le Molly, de
140 tonneaun mint de 4
plomb , de plufieurs balles de draps & caiffes de
quincaillerie , a été pris & conduit en ce Port par
le Corfaire l'Heureufe Therefe , dont eft Capitaine
Pierre Pelouquin .
Le Vaiffeau de guerre Anglois le Warwick , de
64 canons , dont le Chevalier d'Aubigny s'étoit
emparé fur les côtes des Iles du Vent , a été armé
à la Martinique , & joint au Vaiffeau le Prudent
& aux Frégates l'Atalante , & le Zephyr ,
qui étoient fous le commandement de cet Offeier.
Cette Efcadre , après avoir croifé plufieurs
mois dans les parages de ces Ifles , où elle a fait
plufieurs prifes , eft partie de la Martinique le 12
Août , avec un convoi de 22 Navires Marchands
Les vents contraires l'ont obligée de relâcher le
premier Octobre au Port de la Corogne en Espa
206 MERCURE DE FRANCE.
gne. Elle en eft partie le 10 , & elle eft arrivéele
14 dans Rade de l'Ile d'Aix , à l'exception de la
Frégate le Zephyr , que le Chevalier d'Aubigny a
renvoyée à la Martinique, quelques jours après fondépart
de cette Ifle , pour y conduire - trois prifes
que cette Frégate avoit faites , & dont une étoit
un Corfaire ennemi , lequel venoit de s'emparer
d'un des Navires Marchands , qui s'étoit écarté du
convoi. Le Chevalier d'Aubigny a fait auffi deux
prifes dans fa traverſée de la Martinique en France
, & a amené les Officiers & une partie de l'équipage
Anglois du Vaiffeau le Warwick.
Le Corfaire l'Amiral , Capitaine Jean Samfon ;
s'eft emparé du Navire Anglois le Friendship , de
Londres , armé de 6 canons , allant à la Virgi
nie avec un chargement de marchandifes féches ,.
& a conduit cette prife à Bayonne.
Le Senaw Anglois le Landovery , de 130 ton
neaux , armé de 10 canons , & dont la cargaifon
chandelle & autres Loliere
marchandifes deftinées pour la
Jamaïque , a été
pris par le Corfaire le Comte de Maurepas , de
Bordeaux , qui l'a fait conduire à Fécamp.
Le 17 d'Octobre , le Roi fit la cérémonie de
recevoir Chevalier de l'Ordre de Saint Louis le
Prince de Rohan-Kochefort , Brigadier , Colonel
d'un Régiment d'Infanterie de fon nom , & M. de
Château- Thierry , Capitaine dars ce Régiment.
Le Roi a choifi M. le Comte d'Eftrées , Chevalier
de fes Ordres , & Lieutenant Général de
fes Armées , pour aller exécuter , en qualité de
fon Miniftre
Plénipotentiaire , une commiffion
particuliere auprès de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme.
Les Auguftins Réformés de la
Congrégation de
France , dans le Chapitre qu'ils ont tenu à Paris
NOVEMBRE. 1756. 207-
fe 18 de ce mois , ont élu le Pere Gervais pour
leur Supérieur Général ,
Le 21 les Actions de la Compagnie des Indesétoient
à quinze cens livres : les Billets de la Se
conde Loterie Royal , à fept cens foixante cinq ",
ceux de la troifieme Loterie , à fix cens quatrevingt.
Ceux de la premiere Loterie n'avoient
point de prix fixe.
l'Evêque Duc de Laon , pour remplir fa nomination
au Chapeau de Cardinal , le Roi y a
donné fon confentement . Ce Prélat eut l'honneur
d'en remercier Sa Majeſté , ainfi que de la grace
qu'Elle vient de lui faire , en lui accordant les
entrées de fa Chambre .
Le Roi a accordé à M. le Marquis de Cruffol - de
Salles , Lieutenant - Général , le Gouvernement
de l'Ile d'Oleron , vacant par la mort de M. de
Cadeville.
L'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme
ayant demandé au Roi , à l'occafion de l'entrée
de l'armée du Roi de Prufle en Boheme , le
Tecours de troupes ftipulé par le Traité de Verfailles
du premier M ai dernier ; Sa Majesté a
donné ordre de raffembler à cet effet les Régimens
ci- après , qui doivent former un Corps de vingtquatre
mille hommes aux ordres du Prince de
Soubife : fçavoir , les Régimens d'Infanterie de
Champagne, Belfunce , Lyonnois, Dauphin , Vaubecourt
, Alface , Bentheim , Jenner , la March ,
Courten , Royal Suédois , Royal Baviere , Lowendalh
& Lochmann , faifant enſemble vingt- fix Bataillons
; & les Régimens de Cavalerie du Commiflaire
Général , Royal Cuiraffiers , Royal Rouf-
I v
202 MERCURE DE FRANCE:
fillon , Royal Allemand , trois Brigades de Ca
rabiniers , Royal Pologne , Bourgogne , Berry ,
Orléans , Lufignan , Marcieu , Talleyrand , la
Rochefoucault , Lameth , Bellefonds , Henrichemont
, Moutiers , Wirtemberg , Harcourt &
Naffaw , faifant enfemble quarante- quatre Efcadrons
, avec un Détachement du Corps Royal de
l'Artillerie & du Génie.
Sa Majesté a nommé en même temps , pour
fervir avec ces troupes , MM . le Chevalier de Nicolay
. le Duc de Broglie , le Comte de Lorges
& le Comte de Mailly , Lieutenant Généraux ; le
Marquis de Crillon , le Marquis de Poyanne ,
le Marquis de Barbançon , le Marquis de Berville,
le Marquis de Cuftine , le Marquis de Rougé , le
Marquis Deffalles , le Marquis de Saint - Chamans,
le Prince de Beauvau & le Prince Camille , Maréchaux
de Camp ; le Comte de Revel , Maréchal
général des Logis ; le Marquis de Lugeac , Major
général de l'infanterie , & le Marquis de Caulin
court, Maréchal Général des Logis de la Cavalerie.
M. le Comte de Starhemberg , Miniftre Plénipotentiaire
de Leurs Majeftés Impériales auprès
du Roi , reçut le 13 , par un courier extraordinaire
qui lui a été dépêché de ſa Cour , une Copie
de la Relation , par laquelle le Maréchal
Comte de Browne a rendu compte à l'Empereur
de l'action qui s'eft paffée en Boheme le premier
Octobre , entre les troupes Impériales & celles du
Roi de Pruffe . Cette Relation , qui eft datée du
2 , du camp de Budin , porte en fubftance , que la
nuit du 30 Septembre au premier Octobre le Roi
de Pruffe s'avança vers le Maréchal de Browne
avec une armée de quarante mille combattans au
moins : Que cette armée déboucha à la pointe du
jour par la Gorge de Welmina , en fe déployant
NOVEMBRE. 1756. 203
pafur
les hauteurs , à droite , à gauche , & dans le
fond de Lowofis.Que la bataille commença à fept:
heures. Que le feu a été fort vif des deux côtés ,
& la canonnade des Pruffiens telle , que tout le
monde convient n'en avoir jamais entendu de
reille. Que malgré cela les troupes Autrichiennes
ont fait des prodiges de valeur , en foutenant la
violence extrême de ce feu d'artillerie avec la plus
grande fermeté , & en repouffant à diverſes reprifes
les attaques de l'ennemi . Que les Pruffiens
ayant commencé à jetter des boulets rouges dans
le Village de Lowofis , le feu y a pris ; & que cet
accident a obligé l'Iufanterie Autrichienne , qui fe
trouvoit entre le feu du Village & celui de l'attaque
, d'abandonner la hauteur droite du Village
pour le former dehors dans la plaine , après quoi
le feu fe ralentit & finit enfin à trois heures aprèsmidi
. Que la Cavalerie Autrichienne a chaffé celle :
de l'ennemi à deux reprifes , de forte que celle- ci
n'a plus ofé reparoître , & a été forcée de fe retirer :
derriere l'Infanterie. Que parmi les Officiers de
rang de l'armée Autrichienne , il n'y a eu de tués
que le Général Radicati ; que le Général Prince
de Lobkowits a été bieffé & fait prifonnier ; que'
le Général Danois Rantzau a été bleffé , ainfi que
MM. Caroli , Hager , Adjudant Général , de
Browne , fils du Maréchal , de Bievre , Gowrai
& Lafcy ; que le Colonel Sanyvani eft mort de fesbleffures
. Qu'on croit , fuivant le calcul le plus
jafte qu'on ait pu faire , que le nombre des morts
& blellés Autrichiens ne monte guere qu'à environ
deux mille hommes , & que la perte des Pruf
fiens eft beaucoup plus confidérable , outre qu'il y
a eu quelques centaines de ceux - ci & plufieurs de
leurs Officiers , qui ont été faits prifonniers. Que
les Autrichiens n'ont perdu ni canons , ni dra--
Į vj ,
204 MERCURE DE FRANCE.
peaux, & qu'on foupçonne feulement qu'il manque
un Etendard dans le Régiment de Cordoua ,
qui eft celui de tous qui a le plus fouffert . Que le
Maréchal de Browne eft resté toute la nuit fur le
champ de bataille ; mais que comme les charriots
des vivres & des fourages s'étoient retirés , & qu'il
y a difette d'eau dans la Plaine où il étoit , il étoit
retourné le z au matin , dans fon ancien camp de
Budin , derriere l'Egra , afin de ne manquer de
rien pour la fubfiftance de fon armée. Que le Roi
de Prufle avoit pris fon camp derriere le champde
bataille , & que le 2 au matin au départ de l'armée
Autrichienne , il ne s'étoit pas encore mis
en poffeffion de Lowofis. Les Déserteurs & les
Prifonniers rapportent unanimement que les
Pruffiens ont perdu trois Généraux , dont pourtant
ils ne fçavent pas les noms. Le Maréchal de
Browne affure que cette action , quoique extrêmement
vive & fanglante , ne change abfolu
ment rien au ſyſtême des affaires & de les opé-
Iarions.
On mande de Dunkerque , que le Capitaine
Canon , commandant le Corfaire le Prince de
Soubife , de ce Port , y a fait conduire un Navire
Anglois de 250 tonneaux , dont il s'eft emparé ,
& qui revenoit de la Barbade avec un chargement
de fucre , de coton , de taffia & d'autres marchandifes.
L'Hirondelle , autre Corfaire de Dunkerque ,
qui avoit auffi pris deux Bâtimens Anglois , les a
rançonnés , l'un pour deux cens , l'autre pour
trois cens livres sterlings .
Le Corfaire l'Infernal , du Havre , dont eft
Capitaine Louis de Ferne , a relâché , moyennant
une rançon de dix-fept mille livres , un Navire
Anglois dont il s'étoit rendu maître.
NOVEMBRE.
1756. 205
Le Capitaine Deveaux , qui monte le Corfaire
PEfpérance , de Saint - Malo , a conduit au Havre
le Navire Anglois le Prince Rupert , de 140 .
tonneaux , armé de 12 canons , & Chargé de
cire fine , de cuivre , de gomme arabique & d'amandes.
Les Corfaires l'Amiral' & la Levrette ,
de
Bayonne , le font rendus maîtres , l'un des Navires
Anglois la Joanne , de Bofton , de 150 tonneaux
, chargé de fucre , de coton & de bois de
Campêche, & le Horley , de Londres , de 330
tonneaux , venant de la Virginie avec un charge.
ment de tabac ; l'autre , du Brigantin appellé le
Dauphin , de Newport en Amérique , dont la
cargaifon eft compofée de bois de Campêche ,
& du Bateau l'Helene , de Marblehead , chargé
de morue verte .
On a été informé par des lettres écrites de
Marſeille , que le Navire Anglois le Molly, de
140 tonneaun mint de 4
plomb , de plufieurs balles de draps & caiffes de
quincaillerie , a été pris & conduit en ce Port par
le Corfaire l'Heureufe Therefe , dont eft Capitaine
Pierre Pelouquin .
Le Vaiffeau de guerre Anglois le Warwick , de
64 canons , dont le Chevalier d'Aubigny s'étoit
emparé fur les côtes des Iles du Vent , a été armé
à la Martinique , & joint au Vaiffeau le Prudent
& aux Frégates l'Atalante , & le Zephyr ,
qui étoient fous le commandement de cet Offeier.
Cette Efcadre , après avoir croifé plufieurs
mois dans les parages de ces Ifles , où elle a fait
plufieurs prifes , eft partie de la Martinique le 12
Août , avec un convoi de 22 Navires Marchands
Les vents contraires l'ont obligée de relâcher le
premier Octobre au Port de la Corogne en Espa
206 MERCURE DE FRANCE.
gne. Elle en eft partie le 10 , & elle eft arrivéele
14 dans Rade de l'Ile d'Aix , à l'exception de la
Frégate le Zephyr , que le Chevalier d'Aubigny a
renvoyée à la Martinique, quelques jours après fondépart
de cette Ifle , pour y conduire - trois prifes
que cette Frégate avoit faites , & dont une étoit
un Corfaire ennemi , lequel venoit de s'emparer
d'un des Navires Marchands , qui s'étoit écarté du
convoi. Le Chevalier d'Aubigny a fait auffi deux
prifes dans fa traverſée de la Martinique en France
, & a amené les Officiers & une partie de l'équipage
Anglois du Vaiffeau le Warwick.
Le Corfaire l'Amiral , Capitaine Jean Samfon ;
s'eft emparé du Navire Anglois le Friendship , de
Londres , armé de 6 canons , allant à la Virgi
nie avec un chargement de marchandifes féches ,.
& a conduit cette prife à Bayonne.
Le Senaw Anglois le Landovery , de 130 ton
neaux , armé de 10 canons , & dont la cargaifon
chandelle & autres Loliere
marchandifes deftinées pour la
Jamaïque , a été
pris par le Corfaire le Comte de Maurepas , de
Bordeaux , qui l'a fait conduire à Fécamp.
Le 17 d'Octobre , le Roi fit la cérémonie de
recevoir Chevalier de l'Ordre de Saint Louis le
Prince de Rohan-Kochefort , Brigadier , Colonel
d'un Régiment d'Infanterie de fon nom , & M. de
Château- Thierry , Capitaine dars ce Régiment.
Le Roi a choifi M. le Comte d'Eftrées , Chevalier
de fes Ordres , & Lieutenant Général de
fes Armées , pour aller exécuter , en qualité de
fon Miniftre
Plénipotentiaire , une commiffion
particuliere auprès de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme.
Les Auguftins Réformés de la
Congrégation de
France , dans le Chapitre qu'ils ont tenu à Paris
NOVEMBRE. 1756. 207-
fe 18 de ce mois , ont élu le Pere Gervais pour
leur Supérieur Général ,
Le 21 les Actions de la Compagnie des Indesétoient
à quinze cens livres : les Billets de la Se
conde Loterie Royal , à fept cens foixante cinq ",
ceux de la troifieme Loterie , à fix cens quatrevingt.
Ceux de la premiere Loterie n'avoient
point de prix fixe.
Fermer
Résumé : « Le Roi de Pologne Electeur de Saxe, ayant désigner l'Evêque Duc de Laon, [...] »
Le Roi de Pologne, également Électeur de Saxe, a nommé l'Évêque Duc de Laon comme cardinal, avec le consentement du Roi de France. L'Évêque a exprimé sa gratitude pour cette nomination et pour l'accès à la Chambre du Roi. Le Gouvernement de l'Île d'Oléron a été attribué à M. le Marquis de Crussol de Salles, Lieutenant-Général, suite au décès de M. de Cadeville. L'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême a sollicité l'envoi de troupes françaises en raison de l'invasion de la Bohême par l'armée prussienne. Le Roi a ordonné la mobilisation de plusieurs régiments d'infanterie et de cavalerie, formant un corps de vingt-quatre mille hommes sous le commandement du Prince de Soubise. Parmi les régiments mobilisés figurent les régiments d'infanterie de Champagne, Belfunce, Lyonnois, Dauphin, Vaubecourt, Alsace, Bentheim, Jenner, la Marche, Courten, Royal Suédois, Royal Bavière, Lowendahl et Lochmann, ainsi que les régiments de cavalerie du Commissaire Général, Royal Cuirassiers, Royal Roussillon, Royal Allemand, et plusieurs brigades de carabiniers. Le Roi a également nommé plusieurs officiers pour servir avec ces troupes, dont le Chevalier de Nicolay, le Duc de Broglie, le Comte de Lorges et le Comte de Mailly comme Lieutenants-Généraux, ainsi que divers Maréchaux de camp et autres officiers supérieurs. M. le Comte de Starhemberg, Ministre Plénipotentiaire des Majestés Impériales auprès du Roi, a reçu un rapport détaillé de la bataille du 1er octobre en Bohême entre les troupes impériales et prussiennes. Cette bataille, décrite comme intense, a vu des pertes importantes des deux côtés, y compris plusieurs généraux prussiens tués. Des nouvelles de Dunkerque rapportent la capture de plusieurs navires anglais par des corsaires français, notamment le Prince de Soubise, l'Hirondelle, l'Infernal, et l'Espérance, chargés de diverses marchandises telles que du sucre, du coton et du taffia. Le Chevalier d'Aubigny, après avoir capturé le vaisseau de guerre anglais le Warwick, l'a armé à la Martinique et a rejoint d'autres navires pour former une escadre, qui a croisé dans les parages des îles du Vent avant de retourner en France. Le Roi a également procédé à diverses cérémonies et nominations, notamment la réception du Prince de Rohan-Kochefort et de M. de Château-Thierry comme Chevaliers de l'Ordre de Saint Louis. Il a choisi M. le Comte d'Estrées pour une mission auprès de l'Empereur et de l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême. Les Augustins Réformés de la Congrégation de France ont élu le Père Gervais comme leur Supérieur Général. Enfin, les actions de la Compagnie des Indes et les billets de loterie royale ont connu des fluctuations de valeur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 228-232
« Le premier jour de l'an les Princes & les Princesses, [...] »
Début :
Le premier jour de l'an les Princes & les Princesses, [...]
Mots clefs :
Princes, Princesses, Chevaliers, Chancelier, Nominations, Comtes, Marquis, Attaque au couteau, Roi de France, Tentative de meurtre, Corsaires , Marchandises, Capitaine Dumont, Dunkerque, Capitaine Dupont
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le premier jour de l'an les Princes & les Princesses, [...] »
Le premierjour de l'an les Princes & les Prin -
ceſſes , ainſi que les Seigneurs & Dames de la
Cour , eurent l'honneur de complimenter le Roi
fur la nouvelle année.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant aſſemblés , vers
JANVIER. 1757. 229
les onze heures du matin , dans le cabinet du Roi,
Sa Majesté tint un Chapitre. Conformément à une
deciſion de Louis XIV , qui a réglé que les preuves
du Chancelier des Ordres ſeroient examinées
par deux Chevaliers , le Duc de Villeroy & le Marquis
de Beringhen avoient été nommés Commiffaires
pour l'examen de celles du Comte de Saint-
Florentin, qui a été pourvu de cette charge. Elles.
furent admiſes. Le Roi nomma Chevaliers de ſes
Ordres le Prince de Beauvau , Maréchal de ſes
Camps & Armées , le Marquis de Gontaut , Lieutenant-
Général , le Comte de Maillebois , auffi
Lieutenant-Général ; le Marquis de Bethune
Maréchal de Camp , Mestre de Camp Général de
la Cavalerie ; le Marquis d'Aubeterre , Maréchal
de Camp , Ambaſſadeur du Roi auprès de Sa Majeſté
Catholique ; le Marquis d'Oſſun , Brigadier
de Cavalerie , Ambaſſadeur de Sa Majesté auprès
du Roi des deux Siciles , & le Comte de Broglie ,
Brigadier d'Infanterie , Ambaſſadeur auprès du
Roi de Pologne , Electeur de Saxe. Le Comte de
Baſchi , dont les preuves , ainſi que l'information
des vie & moeurs , & laprofeffion de foi , avoient
été admiſes dans le Chapitre du premier Février de
l'année derniere , fut introduit , en habit de novice,
dans le cabinet du Roi , & reçu Chevalier de l'Ordre
de Saint Michel. Le Roi fortit enſuite de ſon
appartement pour aller à la chapelle. Sa Majesté ,
devant laquelle les deux Huiſſiers de la Chambre
portoient leurs maffes, étoit en manteau, le collier
de l'Ordre par deſſus , ainſi que celui de l'Ordre
de la Toiſon d'Or. Elle étoit précédée de
Monſeigneur le Dauphin , du Duc d'Orléans , du
Prince de Condé , du Comte de Clermont , du
Prince de Conty , du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre , & des Che230
MERCURE DE FRANCE.
valiers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre.
Le nouveau Chevalier marchoit entre les Cheva--
liers & les Officiers. La grand'Meſſe ayant été
célébrée par le Prince Conſtantin , Evêque de
Strasbourg , Premier Aumônier du Roi , & Prélat
Commandeur de l'Ordre du Saint Eſprit , le Roi
monta à ſon trône , & revêtit des marques de
l'Ordre le Comte de Baſchi , qui eut pour parreins
le Maréchal de Clermont Tonnerre & le Marquis
de Beringhen. Lorſque cette cérémonie fut
finie , Sa Majesté fut reconduite à ſon appartement
en la maniere accoutumée.
Le Roi a admis dans ſon Conſeil d'Etat M.
PAbbé Comte de Bernis , nommé Ambaſſadeur
près de Leurs Majeſtés Impériales .
Les Janvier , à cinq heures trois quarts du foir,
le Roi fortit de chez Mesdames de France pour
monter dans ſon carroffe , & fe rendre à Trianon .
Un malheureux trouva alors le moyen d'approcher
Sa Majesté au milieu de fa garde , fans être apperçu.
Il étoit armé d'un couteau à deux lames ,
dont l'une étoit une lame ordinaire ; l'autre avoit
la forme d'un canif , & étoit large de cinq à fix
lignes , & longue d'environ quatre pouces. C'eſt
avec la derniere lame que le coup a été porté. II
eſt tombéfurla partie latérale inférieure & un peu
poſtérieure de la poitrine ; c'est- à dire entre la
quatrieme& la cinquieme des côtes inférieures du
côté droit. Le coup a été dirigé de bas en haut ,
&a pénétré environ quatre travers de doigt. Le
Roi, en le recevant, crut ſeulement qu'il étoit frappé
d'un coup de poing. Il ſertit enfuite un peu de
chaleur , & il ne s'apperçut qu'il étroit bleſſe , que
par l'effufion du ſang. Sa majesté fut laignée à fix
heures un quart ; & quoique cette fargrée eût
produit ungrand foulagement , on la réitéra qua
,
JANVIER. 1757 . 231
tre heures après , pour plus grande fûreté. Sa Majeſté
, quoiqu'elle ait peu dormi , a paffé la nuit
aflez tranquillement. Il eſt ſurvenu ce matin une
légere moteur , après un ſommeil d'une heure.
On a levé l'appareil à dix heures ; on a trouvé le
gonflement conſidérablement diminué ; & au
moment qu'on écrit ce détail , Sa Majesté eſt auſſi
Dien qu'Elle puiſſe êtredans une telle circonstance .
Tout juſqu'à preſent paroît indiquer que le coup
n'a pas pénétré dans la poitrine . On a arrêté ſur
le champ l'affaffin , & on travaille à inſtruire ſon
procès.
Le Saint Sacrement a été expoſé dans toutes les
égliſes de Versailles , & M. le Comte de Saint-
Florentin a écrit , par l'ordre du Roi , à l'Archevêque
de Paris , pour qu'on fit des prieres publiques
, afin d'obtenir de Dieu la prompte guériſon
de Sa Majesté . ( 1 )
On mande de Dunkerque , que le Corſaire
le Prince de Soubize , commandé par le Capitaine
Canon , eſt rentré en ce Port , & qu'il
s'eſt rendu maître des Navires. Anglois la Marguerite
, de Leith , & les Deux Freres , de Yarmouth
, de 150 tonneaux chacun chargés , le
premier de plomb, en ſaumon ,l'autre de fer &
de planches.
Le Capitaine Dumont , commandant le Hardi
Mendiant , autre Corfaire de Dunkerque , y a fait
conduire le Navire Anglois la Marie de Bantf ,
de so tonneaux , dont la cargaiſon confifte en
208 tonnes de ſaumon. Il s'eſt auffi emparé du
Navire Anglois la Sara , de Berwick , de 100
tonneaux armé de 4 canons , &chargé de 560
tonnes de ſaumons.
(1 ) Elle est heureusement rétablie , &lajoye a
Succédé aux plus vives allarmes.
232 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire la Favorite , du Havre , Capitaine
Mouchel , y a fait conduire le Navire Anglois
le Tobie , chargé de vin de Malaga ; & il eſt
entré à Cherbourg avec un autre Bâtiment Anglois
, de 130 tonneaux , ayant un chargement
compoſé de vin , d'huile & de raiſins ſecs .
Un autre Corfaire de Dunkerque , appellé le
Comte de Saint- Germain , y a conduit le Brigantin
Anglois l'Unité , de Yarmouth , de 90 tonneux
, armé de 4 canons , & dont la cargaifon
confitte en grains .
Le Capitaine Dupont , commandant le Corſaire
le Danger , de Boulogne , qui a repris ſur les
Anglois le Corfaire l'Intrépide , de Nantes , a pris ,
& a conduit à Quimper le Paquebot le Dieppe ,
de Londres , chargé d'oranges , de citrons , de
grenades & de limons .
Il eſt arrivé à Bayonne un Brigantin Anglois ,
appellé l'Aventure , de Poole , de 80 tonneaux ,
chargé de morue & d'huile , qui a été pris par
le Corfaite l'Amiral , dont eſt Capitaine M. Jean
Samfon.
Le Corſaire l'Aigle de Marseille , y a fait conduire
les Navires le Dolly , de 120 tonneaux
chargé de raiſins ſecs , & le Sally , de Gibraltar ,
dont la cargaiſon conſiſte en biſcuit , en vin &
autres proviſions ; & le Berton & le John ,
autres Bâtimens Anglois chargés de morue & de
fardines , ont été pris & conduits en ce Port
par le Capitaine Louis-Augustin Icard qui commande
le Navire la Marie.
Le Corſaire le Duc d'Aumont , de Boulogne ,
dont eſt Capitaine Louis Libert fils , s'eſt rendu
maître du Navire Anglois le Saint-Michel , de
300 tonneaux , armé de 15 canons , & chargé
de raiſins de Corinthe , & l'a fait conduire à
Dieppe.
ceſſes , ainſi que les Seigneurs & Dames de la
Cour , eurent l'honneur de complimenter le Roi
fur la nouvelle année.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant aſſemblés , vers
JANVIER. 1757. 229
les onze heures du matin , dans le cabinet du Roi,
Sa Majesté tint un Chapitre. Conformément à une
deciſion de Louis XIV , qui a réglé que les preuves
du Chancelier des Ordres ſeroient examinées
par deux Chevaliers , le Duc de Villeroy & le Marquis
de Beringhen avoient été nommés Commiffaires
pour l'examen de celles du Comte de Saint-
Florentin, qui a été pourvu de cette charge. Elles.
furent admiſes. Le Roi nomma Chevaliers de ſes
Ordres le Prince de Beauvau , Maréchal de ſes
Camps & Armées , le Marquis de Gontaut , Lieutenant-
Général , le Comte de Maillebois , auffi
Lieutenant-Général ; le Marquis de Bethune
Maréchal de Camp , Mestre de Camp Général de
la Cavalerie ; le Marquis d'Aubeterre , Maréchal
de Camp , Ambaſſadeur du Roi auprès de Sa Majeſté
Catholique ; le Marquis d'Oſſun , Brigadier
de Cavalerie , Ambaſſadeur de Sa Majesté auprès
du Roi des deux Siciles , & le Comte de Broglie ,
Brigadier d'Infanterie , Ambaſſadeur auprès du
Roi de Pologne , Electeur de Saxe. Le Comte de
Baſchi , dont les preuves , ainſi que l'information
des vie & moeurs , & laprofeffion de foi , avoient
été admiſes dans le Chapitre du premier Février de
l'année derniere , fut introduit , en habit de novice,
dans le cabinet du Roi , & reçu Chevalier de l'Ordre
de Saint Michel. Le Roi fortit enſuite de ſon
appartement pour aller à la chapelle. Sa Majesté ,
devant laquelle les deux Huiſſiers de la Chambre
portoient leurs maffes, étoit en manteau, le collier
de l'Ordre par deſſus , ainſi que celui de l'Ordre
de la Toiſon d'Or. Elle étoit précédée de
Monſeigneur le Dauphin , du Duc d'Orléans , du
Prince de Condé , du Comte de Clermont , du
Prince de Conty , du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre , & des Che230
MERCURE DE FRANCE.
valiers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre.
Le nouveau Chevalier marchoit entre les Cheva--
liers & les Officiers. La grand'Meſſe ayant été
célébrée par le Prince Conſtantin , Evêque de
Strasbourg , Premier Aumônier du Roi , & Prélat
Commandeur de l'Ordre du Saint Eſprit , le Roi
monta à ſon trône , & revêtit des marques de
l'Ordre le Comte de Baſchi , qui eut pour parreins
le Maréchal de Clermont Tonnerre & le Marquis
de Beringhen. Lorſque cette cérémonie fut
finie , Sa Majesté fut reconduite à ſon appartement
en la maniere accoutumée.
Le Roi a admis dans ſon Conſeil d'Etat M.
PAbbé Comte de Bernis , nommé Ambaſſadeur
près de Leurs Majeſtés Impériales .
Les Janvier , à cinq heures trois quarts du foir,
le Roi fortit de chez Mesdames de France pour
monter dans ſon carroffe , & fe rendre à Trianon .
Un malheureux trouva alors le moyen d'approcher
Sa Majesté au milieu de fa garde , fans être apperçu.
Il étoit armé d'un couteau à deux lames ,
dont l'une étoit une lame ordinaire ; l'autre avoit
la forme d'un canif , & étoit large de cinq à fix
lignes , & longue d'environ quatre pouces. C'eſt
avec la derniere lame que le coup a été porté. II
eſt tombéfurla partie latérale inférieure & un peu
poſtérieure de la poitrine ; c'est- à dire entre la
quatrieme& la cinquieme des côtes inférieures du
côté droit. Le coup a été dirigé de bas en haut ,
&a pénétré environ quatre travers de doigt. Le
Roi, en le recevant, crut ſeulement qu'il étoit frappé
d'un coup de poing. Il ſertit enfuite un peu de
chaleur , & il ne s'apperçut qu'il étroit bleſſe , que
par l'effufion du ſang. Sa majesté fut laignée à fix
heures un quart ; & quoique cette fargrée eût
produit ungrand foulagement , on la réitéra qua
,
JANVIER. 1757 . 231
tre heures après , pour plus grande fûreté. Sa Majeſté
, quoiqu'elle ait peu dormi , a paffé la nuit
aflez tranquillement. Il eſt ſurvenu ce matin une
légere moteur , après un ſommeil d'une heure.
On a levé l'appareil à dix heures ; on a trouvé le
gonflement conſidérablement diminué ; & au
moment qu'on écrit ce détail , Sa Majesté eſt auſſi
Dien qu'Elle puiſſe êtredans une telle circonstance .
Tout juſqu'à preſent paroît indiquer que le coup
n'a pas pénétré dans la poitrine . On a arrêté ſur
le champ l'affaffin , & on travaille à inſtruire ſon
procès.
Le Saint Sacrement a été expoſé dans toutes les
égliſes de Versailles , & M. le Comte de Saint-
Florentin a écrit , par l'ordre du Roi , à l'Archevêque
de Paris , pour qu'on fit des prieres publiques
, afin d'obtenir de Dieu la prompte guériſon
de Sa Majesté . ( 1 )
On mande de Dunkerque , que le Corſaire
le Prince de Soubize , commandé par le Capitaine
Canon , eſt rentré en ce Port , & qu'il
s'eſt rendu maître des Navires. Anglois la Marguerite
, de Leith , & les Deux Freres , de Yarmouth
, de 150 tonneaux chacun chargés , le
premier de plomb, en ſaumon ,l'autre de fer &
de planches.
Le Capitaine Dumont , commandant le Hardi
Mendiant , autre Corfaire de Dunkerque , y a fait
conduire le Navire Anglois la Marie de Bantf ,
de so tonneaux , dont la cargaiſon confifte en
208 tonnes de ſaumon. Il s'eſt auffi emparé du
Navire Anglois la Sara , de Berwick , de 100
tonneaux armé de 4 canons , &chargé de 560
tonnes de ſaumons.
(1 ) Elle est heureusement rétablie , &lajoye a
Succédé aux plus vives allarmes.
232 MERCURE DE FRANCE.
Le Corfaire la Favorite , du Havre , Capitaine
Mouchel , y a fait conduire le Navire Anglois
le Tobie , chargé de vin de Malaga ; & il eſt
entré à Cherbourg avec un autre Bâtiment Anglois
, de 130 tonneaux , ayant un chargement
compoſé de vin , d'huile & de raiſins ſecs .
Un autre Corfaire de Dunkerque , appellé le
Comte de Saint- Germain , y a conduit le Brigantin
Anglois l'Unité , de Yarmouth , de 90 tonneux
, armé de 4 canons , & dont la cargaifon
confitte en grains .
Le Capitaine Dupont , commandant le Corſaire
le Danger , de Boulogne , qui a repris ſur les
Anglois le Corfaire l'Intrépide , de Nantes , a pris ,
& a conduit à Quimper le Paquebot le Dieppe ,
de Londres , chargé d'oranges , de citrons , de
grenades & de limons .
Il eſt arrivé à Bayonne un Brigantin Anglois ,
appellé l'Aventure , de Poole , de 80 tonneaux ,
chargé de morue & d'huile , qui a été pris par
le Corfaite l'Amiral , dont eſt Capitaine M. Jean
Samfon.
Le Corſaire l'Aigle de Marseille , y a fait conduire
les Navires le Dolly , de 120 tonneaux
chargé de raiſins ſecs , & le Sally , de Gibraltar ,
dont la cargaiſon conſiſte en biſcuit , en vin &
autres proviſions ; & le Berton & le John ,
autres Bâtimens Anglois chargés de morue & de
fardines , ont été pris & conduits en ce Port
par le Capitaine Louis-Augustin Icard qui commande
le Navire la Marie.
Le Corſaire le Duc d'Aumont , de Boulogne ,
dont eſt Capitaine Louis Libert fils , s'eſt rendu
maître du Navire Anglois le Saint-Michel , de
300 tonneaux , armé de 15 canons , & chargé
de raiſins de Corinthe , & l'a fait conduire à
Dieppe.
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Résumé : « Le premier jour de l'an les Princes & les Princesses, [...] »
Le 1er janvier 1757, la cour française célébra la nouvelle année en complimentant le roi. À onze heures du matin, les membres de l'Ordre du Saint Esprit se réunirent dans le cabinet royal pour un chapitre. Conformément à une décision de Louis XIV, les preuves du Chancelier des Ordres furent examinées par deux Chevaliers, le Duc de Villeroy et le Marquis de Beringhen, qui approuvèrent le Comte de Saint-Florentin. Le roi nomma plusieurs nouveaux Chevaliers, dont le Prince de Beauvau, le Marquis de Gontaut, le Comte de Maillebois, le Marquis de Bethune, le Marquis d'Aubeterre, le Marquis d'Ossun et le Comte de Broglie. Le Comte de Baschi, dont les preuves avaient été admises lors du chapitre précédent, fut introduit en habit de novice et reçu Chevalier de l'Ordre de Saint Michel. Le roi se rendit ensuite à la chapelle pour la grand'Messe, célébrée par le Prince Constantin, Evêque de Strasbourg. Le roi admit l'Abbé Comte de Bernis, nommé Ambassadeur auprès des Majestés Impériales, dans son Conseil d'État. Le 5 janvier, alors que le roi se rendait à Trianon, un individu armé d'un couteau à deux lames le blessa légèrement. Le roi fut soigné et passa la nuit tranquillement. Le 6 janvier, une légère fièvre apparut après une heure de sommeil, mais l'état du roi s'améliora. L'agresseur fut arrêté et son procès instruit. Le Saint Sacrement fut exposé dans toutes les églises de Versailles, et des prières publiques furent organisées pour la guérison du roi. Des nouvelles de Dunkerque rapportèrent que plusieurs corsaires français avaient capturé des navires anglais chargés de diverses marchandises. Parmi ces corsaires figuraient le Prince de Soubize, le Hardi Mendiant, la Favorite, le Comte de Saint-Germain, le Danger, l'Amiral, l'Aigle de Marseille et le Duc d'Aumont. Ces corsaires avaient pris des navires anglais dans la Manche et les avaient conduits dans divers ports français.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 187-203
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 2 Avril, le Roi tint le Sceau pour la troisieme fois dans la même [...]
Mots clefs :
Sceau, Maîtres des requêtes, Ouragan, Dégâts, Duc, Comtesse, Évêque, Compagnie des Mousquetaires, Convention, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême, Articles, Troupes, Hiérarchie, Brigadiers, Officiers, Commandant, Campement, Chevaliers, Académie royale des sciences, Corsaires , Marchandises, Capitaines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
LE 2 Avril , le Roi tint le Sceau pour la troifieme
fois dans la même piece de fon appartement ,
où Sa Majesté l'avoit tenu le 4 & le 18 du mois
de Mars. Les fix Maîtres des Requêtes , nommés par le Roi pour affifter
au Sceau pendant
ce trimeftre
, font Mrs. de Bercy , de Villeneuve ,
d'Argouges de Fleury , Bernard de Balinvilliers ,
le Nain , & Amelot de Chaillou . Après que M.
Jolly , Grand Audiencier de France , eut préfenté
les Lettres dont il étoit chargé ; ils firent
ainfi que le Confeiller du Grand Confeil , Grand
Rapporteur , le rapport de celles qui les concernent.
M. Charpentier , Contrôleur Général de
la Chancellerie , a rempli les fonctions de cette
charge. Elles avoient été remplies dans le trimeftre
de Janvier par M. Chazelle , alors en
exercice . Les trois jours que Sa Majeſté a tenu le
Sceau , M. de la Haye , Procureur du Roi des
Requêtes de l'Hôtel , & Général des grande &
petite Chancelleries , a occupé la place qui lui
eft marquée derriere les Maîtres des Requêtes.
On effuya à Paris , le même jour au foir , un ouragan
des plus terribles . Cette tempête a embraf
fé une grande étendue de pays , & a caufé des
188 MERCURE DE FRANCE.
dommages confidérables en plufieurs endroits
Elle a été , particuliérement au Havre , l'occafion
d'un finiftre événement. L'impétuofité du
vent ayant emporté une partie du comble de la
falle de la Comédie , une autre partie de ce
comble eft tombée fur les luftres & fur les lampions
du théâtre. Le feu a pris aux décorations ,
& bientôt à toute la falle . Il y avoit près de
cinq cens perfonnes au fpectacle. Onze ont été ,
les unes écrasées , les autres brûlées ou étouffées .
Vingt autres ont été bleffées . Toute la falle a
été réduite en cendres. L'incendie a duré trois
heures. Il auroit confumé la ville entiere , fi les
fecours qu'on apporta n'euffent arrêté le progrès
des Aammes.
Le Jeudi-Saint , l'Evêque de Saint - Omer ayant
fait l'Abfoute , & le Roi ayant entendu le Sermon
de la Cene de M. Frefneau , Vicaire de la Paroiffe
Royale de Saint Germain l'Auxerrois à
Paris ; Sa Majesté a lavé les pieds à douze pauvres
, & les a fervis à table. Le Prince de Condé ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , étoit à la
tête des Maîtres d'Hôtel , & il précédoit le Service
, dont les plats ont été portés par Monfeigneur
le Dauphin , le Duc d'Orléans , le
Comte de Clermont , le Prince de Conty , le
Comte de la Marche , le Comte d'Eu , le Duc
de Penthievre , & par les principaux Officiers
de Sa Majesté . Après cette cérémonie , le Roi
& la Reine fe font rendus à la Chapelle , où
Leurs Majeftés ont entendu la grande Meffe , &
ont affifté enfuite à la Proceffion.
Le 11 , Madame la Comteffe de Giſors , à qui le
Roi a accordé un Brevet d'Honneur, eut l'honneur
de faluer Leurs Majeftés , & prit le tabouret .
Le Roi a choifi l'Evêque , Duc de Laon , pour
JUIN. 1757. 189
remplacer en qualité d'Ambaſſadeur de Sa Majeſté
auprès du Saint Siege, le Comte de Stainville , qui
doit aller réfider avec le même caractere auprès de
l'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme.
Le 17 Avril , les Députés des Etats d'Artois
eurent audience du Roi , étant préſentés par M.
le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province >
& par M. le Marquis de Paulmy, Miniftre & Secre
taire d'Etat , & conduits par M. Defgranges , Maître
des Cérémonies. La députation étoit compofée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint- Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Creny , pour la
Nobleffe , & de M. de Canchy , Maire d'Arras
pour le Tiers Etat.
"
Le Roi a accordé la Cornette vacante dans la
feconde compagnie des Moufquetaires par la mort
de M. le Marquis de Villegagnon , à M. de Keret
de Keravel , premier Maréchal des Logis de cette
Compagnie. Sa Majefté en cette occaſion a bien
voulu rappeller un ufage long-temps fuivi par
rapport aux deux compagnies de Moufquetaires.
Toute la Nobleffe apprendra fans doute avec
plaifir une nouvelle qui intéreffe un Corps ,
dans lequel elle a toujours tenu à honneur de faire
au moins fes premieres campagnes.
Le 10 Mai , le Roi tint le Sceau , pour la cinquieme
fois. Avant le Sceau , les Secretaires du
Roi eurent l'honneur de préfenter à Sa Majeſté
dans fon Cabinet la bourfe de jettons , que cette
Compagnie donne ordinairement au Garde des
Sceaux le jour de S. Jean Porte-Latine. M. Carpot,
comme l'ancien des Secretaires du Roi préfens ,
porta la parole. La bourfe fut préſentée par
M. Hemart , Tréſorier de la Compagnie.
Le 11 Mai , le Roi , accompagné de Monſei
gneur le Dauphin , fit dans la plaine des Sablons ,
190 MERCURE DE FRANCE.
la revue des Régimens des Gardes Françoiſes &
Suiffes. Ces deux Régimens , après avoir fait
l'exercice , défilerent en préfence de Sa Majesté.
Madame & Mefdames Victoires & Sophie , af
fifterent à cette revue. Le peuple exprima par fes
acclamations réitérées la joie que lui inſpiroit la
préfence de Sa Majesté.
Le Roi a agréé , pour la place de Colonel-
Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Orléans ,
vacante par la démiffion du Comte de Balleroy ,
le Marquis Saujon , Colonel dans les Grenadiers
de France. Sa Majefté a nommé le Comte de
Guines de Souaftre , & le Chevalier de Durfort ,
Colonels dans le Corps des mêmes Grenadiers.
La convention conclue entre le Roi & l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , fur le
fervice de leurs armées combinées , étant d'une trop
grande étendue pour pouvoir être inférée ici en
entier , on fe contentera d'en extraire les principaux
articles :
« Les troupes de S. M.Très- Chrétienne n'étant
» qu'auxiliaires des troupes de S. M. l'Impératrice
» Reine, celles - ci auront toujours la droite en quel
» que nombre qu'elles fe trouvent avec les trou-
» pes Françoifes , excepté dans le cas où la difpo-
» fition militaire ne pourroit pas permettre aux
» troupes de former la totalité de l'aîle droite ,
>> premiere & feconde ligne : en ce cas , l'Infan-
» terie de Sa Majesté l'Impératrice aura la totalité
» de la droite de l'infanterie , premiere & fecon-
» de ligne ; le Corps de la Cavalerie , premiere
» & feconde ligne , fera placé & joint à la droite
» de l'Infanterie , & le furplus de la Cavalerie ,
>> néceffaire pour former l'aîle droite , fera fourni
» par les troupes Françoifes. Dans le même cas
où les troupes Françoifes feront auxiliaires , &
JUIN. 1757. 191
où elles feront en moindre nombre que les trou
» pes de l'Impératrice Reine , elles feront mifes
» en bataille fur l'aîle gauche dans le même or→
» dre , qui vient d'être expliqué pour l'aîle droite
» en parlant des troupes de l'Impératrice Reine..
>> Mais fi au contraire , par quelque cas impré-
» vu , les troupes de l'Impératrice Reine devien
» nent auxiliaires du Corps des troupes Françoi-
» fes , elles prendront pofte à la gauche , fuivant
» les difpofitions prefcrites ci - deffus pour les trou-
» pes Françoifes , lorfqu'elles étoient dans le cas
» d'être auxiliaires .
» Quelque grade militaire que puiffe avoir l'Of-
>> ficier qui commandera en chef les troupes de l'u-
» ne ou de l'autre Nation , qui feront en moindre
» nombre dans une armée combinée , il fera tou-
» jours la feconde perfonne de l'armée , fans pouvoir
devenir la premiere , quand même le com-
» mandement tomberoit entre les mains d'un
» Officier Général des troupes de l'autre Nation ,
» qui feroit d'un grade inférieur au fien.
La préférence pour le commandement entre
» les Officiers Généraux des deux Nations , Officiers
Supérieurs , & autres , fera toujours réglée
» par la date des pouvoirs , brevets & commiffions
defdits Officiers , auxquels , à grade égal ,
» l'ancienneté donnera toujours le droit de com-
> mander.
» Comme il y a dans les troupes des deux Puiffances
, des grades différens les uns des autres ,
» tels que ceux de Brigadiers d'Infanterie , de
» Cavalerie & de Dragons , dans les troupes de
» S. M. T. Chrétienne , & ceux de Généraux d'Infanterie
& de Cavalerie dans les armécs de l'Impératrice
Reine ; & comme il eft néceffaire d'égalifer
le fervice par quelque expédient , qui
5
192 MERCURE DE FRANCE.
»fatisfaffe également aux ufages des deux Nations ?
l'Impératrice Reine défignera autant de Colonels
de fes troupes , qu'Elle le jugera à propos ,
» pour faire le ſervice de Brigadiers dans les ar-
» mées combinées ; & de fon côté S. M. T. C.
défignera le nombre qu'Elle jugera à propos de
Lieutenans-Généraux de ſes armées , pour faire
» le fervice de Généraux de Cavalerie & d'Infante.
» rie dans lefdites armées combinées .
>> Tous les Généraux de Cavalerie ou d'Infante-
» rie de l'une ou de l'autre Nation , foit qu'ils
>> aient réellement le grade , foit qu'ils foient
» fimplément défignés & admis à en remplir les
>> fonctions , prendront rang entr'eux pour le
> commandement , du jour de la date de leurs
» pouvoirs , ou commiffions de Lieutenans - Gé-
» néraux.
» De même les Brigadiers de l'une & l'autre
» Nation , ou poffédant réellement ce titre , ou en
>> étant revêtus occafionnellement , prendront rang
» entr'eux , pour le commandement & le fervice ,
» du jour de la date de leurs commiffions reſpecti
» ves de Colonels. Quant aux Lieutenans- Colo-
» nels François , employés en leur qualité de Brigadiers
, ils prendront rang avec les Officiers
» Autrichiens défignés pour faire ledit fervice de
Brigadiers , fuivant la date de leurs brevets de
» Brigadiers ; & les mêmes Colonels Autrichiens ,
» défignés pour tenir rang avec les Brigadiers , fe
» régleront en conféquence , fuivant la date de
» leurs commiffions de Colonels , avec lefdits
Lieutenans -Colonels des troupes Françoiſes ,
» du jour que lesdits Lieutenans-Colonels auront
» été nommés au grade de Brigadier .
» L'ufage étant parmi les troupes Françoifes ,
que dans les détachemens l'Officier de Cava-
» lerię
JUIN. 1757.
193
» lerie commande en plaine , & que lorsque le
» même détachement ſe trouve dans les Places ou
» dans des lieux fermés , le commandement appartient
, à grade égal , à l'Officier d'Infante
» rie : au contraire , parmi les troupes Autri
» chiennes , le commandement ne variant jamais ,
foit en plaine , foit dans les lieux fermés , cha
» que Nation fuivra fes regles à cet égard. Et
toutes les fois qu'il y aura variation entre les
» Commandans des troupes Françoiſes en confé
» quence de leurs Ordonnances , le nouveau Com.
» mandant fera toujours en droit de fe régler avec
» les Commandans des troupes Autrichiennes par
n la date de leurs commiffions refpectives. Mais
» l'Officier Autrichien commandera , foit en plai
» ne , foit dans les lieux fermés , s'il eft ancien
» ou fuivant fon ancienneté fur celui des deux
» qui appartiendra de droit le commandement
» fur les troupes Françoifes.
- >> Le Commandant en chefdu Corps de troupes
>> des deux Nations , qui fera en moindre nomwbre
dans une armée combinée , fera appellé à
> tous les Confeils de guerre , & à fon défaure
l'Officier Général , ou autre à qui le comman~
» dement des troupes de fa Nation fera échu...
7
Il ne pourra rien diminuer ni changer aux
»-bans que les Général de Parmée fera publier :
» cependant comme il peut y avoir dans les ufa-
» ges de l'une des deux Nations , des punitions
plus féveres pour certains crimesque dans l'au
>>>- tre , chaque Nation, fuivra fes uſages à cet
» égard ; & le Commandant des troupes qui fe
» ront en moindre nombre à l'armée pourra tou
»jours ajouter au ban du Général de l'armée , ce
» qu'il croira néceffaire pour la plus févere punition «
» des délits , & pour l'entière exécution des Or- e
• II. Vol b anellinred I
194 MERCURE DE FRANCE.
I
» donnances de fon Souverain , auxquelles il aura
> attention de fe conformer ; mais il ne pourra
jamais rien diminuer à l'efpece des punitions qui
» feront ordonnées par lefdits bans du Général
» de l'armée , quand même les uſages de få Nay
tion feroient différens. .....
» Il pourra faire grace aux criminels des trou-
» pes de fa Nation pour les cas de fa juftice parti-
>> culiere , mais non pas pour les délits commis
> contre les défenfes portées dans les bans publiés
» par l'ordre du Général de l'armée , à qui feul ce
droit appartiendra ; mais de fon côté le Général
» de l'armée ne pourra pas faire grace à un crimi-
>> nel qui auroit été condamné par le Confeil de
guerre de l'autre Nation , fur les fujets de laquelle
le droit de vie & de mort appartient à
» fon feul Souverain , ou à celui qui le repréfente.
» Le feul Général de l'armée combinée aura
» droit de donner des fauve -gardes ; mais lorfqu'il
en enverra , il en fera fourni proportion-
»> nellement par les troupes des deux Nations.
» On fuivra , pour la façon de camper , & pour
» les détails du campement , les ufages de chaque
» Nation . Elles fuivront de même leurs ufages
» pour leur ordre de bataille particulier.
A l'égard des marches générales de l'armée ;
» quoique l'on convienne que les troupes belligé
Drantes doivent toujours avoir la droite & Pa-
>>. vant-garde , cependant il eft des occafions , où,
» en corps d'armée , cette difpofition ne peut pas
» avoir lieu militairement , & le Général de l'ar-
» mée fera le maître de faire , à ce ſujet , les dif
p.pofitions telles qu'il le jugera à propos.
ม
En détachement , les troupes de la Nation
belligérante auront toujours l'avant- garde en
pallant à l'ennemi, & l'arriére- garde dans les cas
» de retraite ; les bataillons de la même Nation ,
JUIN. 1757. 195
la droite dans la tranchée ; & leurs Compagnies
» de Grenadiers , la tête de la ſappe.
» Les Gardes & détachemens feront fournis par
proportion réciproque du nombre complet des
» troupes de chaque Nation , qui formeront l'armée
combinée . Chaque garde ne fera jamais
» compofée que de troupes de la même Nation .
» Les détachemens de cinquante hommes , & au
» deffous , ne feront de même jamais compofés
» que de troupes de la même Nation . Les déta-
*
chemens plus confidérables feront compofés de
» plufieurs troupes de cinquante hommes des
» troupes des deux Nations , en proportion de
» leurs forces. Et comme les Officiers particuliers
» des troupes Autrichiennes font en moindre
» nombre que ceux des troupes Françoifes , ils
» n'enfourniront que la moitié de ceux qui feront
» commandés pour les détachemens des troupes
>> Françoiſes , à moins que pour des raifons par-
❤ticulieres le Commandant Général de leur Na-
» tion ne jugeât à propos d'y faire marcher un
plus grand nombre d'Officiers.
» Dans les difpofitions qui feront faites pour
» l'emplacement des troupes des deux Nations
dans des cantonnemens ou des quartiers d'hywwer
, on obfervera , autant qu'il fera poffible
» de les placer fuivant l'ordre de bataille que les
troupes des deux Nations tiennent entr'elles à
l'armée.
» Si les circonstances , la nature du pays , les
objets militaires , ou autre raiſons , ne permet-
>> toient pas de fuivre cet ordre , on obfervera de
ne point entremêler les troupes d'une Nation
» avec celles de l'autre , & de leur former un ar-
» rondiffement , de façon que le corps qui fera
» en moindre nombre , de même que celui qui
Î ij
196 MERCURE DE FRANCE.
» fera en plus grand nombre , foient placés , fans
» interruption , en premiere , feconde & troifie-
» me ligne.
Il en fera de même pour les fourrages ; &
» dans ceux qui feront faits , foit au verd , ſoit au
» fec , on obfervera d'affigner, à chaque Nation
» un terrein marqué , ou un arrondiffement de
» Villages , qui faffe que chaque Nation puiſſe
» fourrager fans le mêler avec l'autre.
Cette convention , qui contient trente-huit articles
, fut fignée à Vienne le 25 du mois de Février
dernier , au nom du Roi , par le Maréchal
d'Eftrées , Plénipotentiaire de Sa Majefté , & au
nom de l'Impératrice Reine de Hongrie & de
Boheme , par le Feld- Maréchal Comte de Neipperg,
chargé des pouvoirs de cette Princeffe. La
ratification du Roi eft datée du 19 Mars , & celle<<
de l'Impératrice Reine , du 25 du même mois.
Le 11 Mai , les Chevaliers de l'Ordre de Saint-
Michel tinrent un Chapitre dans le grand Gouvent
des Religieux de l'Obſervance . M. le Duc de Vil
leroy, Chevalier des Ordres du Roi , y préfida en..
qualité de Commiffaire de Sa Majesté. H reçut
Chevaliers M. Dupleix , ci-devant Gouverneur de
Pondichery , & Commandant en chef dans les établillemens
François aux Indes Orientales ; M, Faucher,
Commiffaire des Guerres , qui a été emploié ‹
pour les affaires du Roi à Genes, & à Turin , &
M. Laurent , Ingénieur célebre par l'invention de
plufieurs machines auffi utiles qu'ingénieuſes. Le
Baron d'Olne , Liégeois M. Olivieri , premier
Sculpteur du Roi d'Efpagne , &@M. Zabielo
, Gentilhomme de Lithuanie , que le Roi a
nommés Chevaliers , furent préconisés dans les
mêmeChapitre Sa Majefté a mis auffi au nombre
des Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel M.
L
197
$
JUIN
. 1757.
Haufer , Bailli du canton de Glaris , & M. Freuler,
Banneret & Brigadier du même Canton.
Le 12,le Roi & Madame furent parrein & marreine
de M. Bontemps , un des quatre Valets de
Chambre de Sa Majefté , & dont la famille depuis
quatre générations poffede cette charge. Il a éte
nommé Louis Pierre- Dominique. Les cérémonies
du Baptême lui furent fuppléées.dans la Chapelle
du Château , en préfence du Curé de la Paroiffe de
Notre-Dame , par l'Abbé de Sainte Aldegonde ,
Aumonier du Roi.
Leurs Majeftés fignerent le 15 le contrat de
mariage de M. Bontemps avec Mlle. Teiffier , fille
de l'ancien Maître de la Chambre aux Deniers ,
& celui de M. Teiffier fils avec Dlle. Bontemps.
Sur la démiffion de M. de Pontcarré , de Roi a
nommé premier Préfident du Parlement de Nor.
mandie M. Hue de Miromefnil , Maître des Requêtes.
M. Buache , de l'Académie Royale des Sciences
, a eu l'honneur de préfenter au Roi un rẻ-
ceuil de cartes & de tables , approuvées par cette
compagnies : elles établiffent un fyftême de géographie
phyfique fur la ftructure du globe , conconfidérée
par les grandes chaînes de montagnes,
qui traverfent les continens , comme les mers
d'un pôle à l'autre , & d'Occident en Orient.
Pour rendre fon fyftême complet fur l'enchaînement
des continens connus avec celui des terres
Antarctiques dont on connoît trois points principaux
, l'Auteur a examiné l'existence de ces terres.
Il en fixe l'étendue & la figure , dans un mémoire
que le temps ne lui a pas permis de life à la
derniere rentrée publique de l'Académie des
Sciences .
"
M. Hardouin Manfard-de Lévy- de Sagonne ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
de l'Académie Royale d'Architecture , & ancien
Architecte du Roi , prêta ferment le 22 entre les
mains de Sa Majefté , pour la charge de Lieutemant
de Roi de la Province de Bourbonnois.
Le Roi a accordé le brevet de Lieutenant de Frégate
, avec une gratification de quatre cens livres ,
a M. Rozier , commandant le Navire le Robufte ,
qui foutint le & du mois dernier , & les deux jours
fuivans trois combats très- vifs contre une Frégate
Angloife , fort fupérieure en forces , & le 11 du
même mois un autre combat contre un Corfaire
de 200 hommes d'équipage. Sa Majéſté a donné
une épée au Lieutenant de M. Rozier , une gratification
de trois mille livres pour l'équipage du
Navire le Robufte , & pour les Volontaires étrangers
embarqués fur ce Bâtiment , une de quatre
cens livres au Chevalier de Saint - Rome qui commande
ces derniers , & une de trois cens à M. de
Gaignerau fon Lieutenant.
Le fieur Martel , commandant la Frégate du
Roi la Valeur , s'eft emparé le 28 du mois de
Mars , à la vue de Belle -Iffe , d'un Corſaire Anglois
armé de 10 canons , 10 pierriers , & 70
hommes d'équipage .
*
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne
a relâché à Dunkerque , où le Capitaine Libert
qui le commande , a remis les ôtages des fept
rançons qu'il a faites , & qui montent enfemble
$ 3000 liv.
On mande de Saint -Malo , que le Capitaine
Thomas Donat , qui commande le Corfaire la
Duc d'Aiguillon , de ce Port , y a conduit le Corfaire
Anglois le Blackeney , armé de 16 canons
& de 12 pierriers. Il s'en eft emparé à la vue des
Sept-Ifles.
>
Le Corfaire l'Aurore ,, de Bayonne , dont eft
JUIN. 1757.
1994 :
Gapitaine le fieur Lavernis , s'eft rendu maitre des
Navires Anglois l'Induftrie & l'Ami , venant de
la Caroline . Ils font chargés , l'un de 25441 livres
d'indigo , de 25 barrils de riz , de 135 barrils de
goudron , & de 86 barrils de brai ; l'autre de 36341
livres d'indigo , de 1-32 barriques de café , de 3
boucauts de fucre , de pelleteries , & d'autres
marchandiſes.
Le Capitaine Saubat- Balanqué , commandant
la Marquise d'Amon , autre Corfaire de Bayonne,
s'eft emparé du Navire Anglois le Duc de Scarbo
rough , de 160 tonneaux , chargé de faumon falé
& d'autres marchandiſes. Cette prife a été conduite
en ce Port .
Le Vaiffeau du Roi l'Hippopotame , armé en
courſe , & commandé par le fieur de Pigache
Lieutenant de Vaiffeau , a pris & fait conduire à
Marſeille le Navire Anglois l'Elifabeth , qui alloit,
d'Yarmouth à Venife avec un chargement
compofé de plomb & de falaiſons .
On a été informé par des lettres écrites de Mahon
, que le nommé François Nufa , Minorcain ,
qui commande un des quatorze Corfaires armés
en ce Port , a pris à l'abordage deux Navires An
glois , l'un de 14 canons l'autre de 2 , & qu'il les
a conduits à Cartagene . Ces deux priſes font d'une
valeur affez conſidérable .
Le Capitaine Martin la Fargue , commandant
Le Corfaire l'Aigle , de Bayonne , y eft rentré le
4 Avril , avec deux Navires Anglois , dont il
s'eft rendu maître. Ces deux Navires , appellés
Pun la Charmante Nancy , l'autre la Charmante
Marthe , font très- richement chargés. La cargai
fon du premier confifte en 87577 livres d'indigo ,
189 futailles de fucre , 223 futailles de café , 75
futailles de riz , 25 furons de kina , 6 furons de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tabac d'Efpagne , 62 madriers de bois d'Acajou ,
1 pipe de vin de Madere , 36 cuirs de boeuf en
poil , a barriques de cortera , 5 tonneaux de bois
de Bréfil , & 13 tonneaux de bois de Campe
che. Le fecond a pour chargement 103000 li
vres d'indigo , 37 futailles de fucre , une pipe
de vin de Madere , 151 futailles de riz , 100
furons de tabac d'Eſpagne , 10 tonneaux de bois
de Campeche , to furons de kina , 30 futailles de
café , 27 futailles de peaux de chevreuil 1 barril
&6 paquets de pelleteries , 29 paux d'ours , 186
barrils de goudron , & une caiffe contenant 10 li
vres d'ambre gris.
>
L'Espérance , autre Corfaire de Bayonne , commandé
par le Capitaine Dotatce , a pris & a fait
conduire à Bordeaux le Navire le Marchand , de
80 tonneaux , chargé de vin de Malvoiſie , & de
fruits.
Le Corfaire le Comte de Saint-Germain , de
Dunkerque , s'eft emparé des Navires Anglois le
Flot , de 180 tonneaux , venant de la Caroline
avec un chargement de 325 boucauts de tabac ;
l'Anne , de 170 tonneaux , n'ayant que fon left ,
& d'un autre Bâtiment qu'il a rançonné pour 100
livres sterlings.
Le Capitaine Jalineau , commandant le Corfaire
la Comteffe de Noailles , de Bordeaux , s'eft
zendu maître du Corfaire Anglois la Molley , de
de Jerzey , de 18 Canons , 14 pierriers & 93
hommes d'équipage , & il l'a conduit à Breft.
On mande de Bayonne , que le Corfaire la Repréfaille
, de ce Port , a pris & y a fait conduire
le Navire Anglois la Ducheffe de Blewford , de
Briſtol , de 166 tonneaux , chargé de fucre , girofle
, poivre , gingembre , & autres marchandifes.
Des lettres écrites de Marfeille marquent que
JUI N. 1757.
201
le Corfaire le Bien- Aimé , de ce Port , y á conduit
le Navire Anglois le Faffi , dont il s'eft emparé
, & dont le chargement confifte principalement
en huile .
Le Capitaine Libert , commandant le Corfairé
le Duc d'Aumont , de Boulogne , eft entré à
Dunkerque , où il a remis les otages de fept
rançons montant enſemble à 1000os livres.
Les Corfaires la Difficulté & l'Hyver , du Havre
, y ont fait conduire le petit Corfaire Anglois
le Héros , armé de 2 canons , 8 pierriers , & 25
hommes d'équipage. Ils s'en font emparés à l'embouchure
de la riviere de Caén .
On mande de Saint-Malo , que le Corfaire
le Marquis de Puyzieulx , de ce Port , s'eft rendu
maître du Corfaire Anglois le Tartare , de
Guernezey , ( ci- devant la Baftienne , de Boulo.
gne ) de huit canons , 8 pierriers , & 56 hom
mes d'équipage.
a
Le Capitaine Magnonet qui commande le Corfaire
le Machault , de Granville , a pris & à fait
conduire à Rofcoff deux Bâtimens Anglois : l'un
eft un Corſaire de Guernezey , de 8 canons , 10
pierriers , & 53 hommes d'équipage ; l'autre eft
un Navire armé de 4 petits canons , ayant pour
chargement 245 futailles de fucre , & 46 milliers
de café .
Un autre Corfaire du même nom , armé à
Saint-Malo , s'eft rendu maître de la Corvette du
Roi d'Angleterre le Merlin , de 12 canons , &
107 hommes d'équipage. On a trouvé fur cette
Corvette , qui eft arrivée à Breft , une grande
quantité de munitions de guerre. Le même Cor
faire s'eft emparé d'un autre Bâtiment armé en
guerre avec 16 canons , 16 pierries , & 85 hommes
d'équipage.
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Il est arrivé à Bayonne un Navire Anglois aps.
pellé le Spitwel , de Londres. Il a été pris par le
Capitaine Fau , commandant le Corfaire la Repré
Jaille. Son chargement confifte en 658 futailles
de riz , 70 barrils de café , 53 barrils ou caiffes .
d'indigo , 11 barriques de pelleteries , 9 barriques
de bois de canelle , & is tonneaux de bois
de campeche.
On eft informé qu'un Corfaire François s'eft
emparé , dans les Mers du Nord , d'un Navire
Anglois richement chargé , & qu'il l'a conduit à
Bergue en Norwege..
Le Capitaine Olivier-Jean Bellanger , com
mandant le Corfaire le Caincy , de Dieppe , a remis
à Dunkerque les ôtages dedeux rançons qu'ik
a faites , & qui montent enſemble à 450 guinées.
Il eft arrivé à Dunkerque un Navire Anglois ,
appellé le Janet & Bety , de 60 tonneaux ,, char
gé de vin , d'eau-de-vie , de riz , & d'autres mar
chandifes. Il a été pris par le Corfaire le Duc d'Aumont
de Boulogne,
Les Corfaires la Difficulté & l'Hiver , du Havre,
ont pris & conduit à la Hougue le petit Corfaire
l'Aventure- Galley , de Jezey , armé de 4
pierriers , & de 17 hommes d'équipage.
Le Corfaire la Philippine , de Calais , y eft,
rentré avec les ôtages de cinq rançons qu'il a fai
tes, & qui montent enfemble à 795 guinées.
Les Bateaux Anglois le Jean & Marie & ls,
Thomas & Guillaume , l'un chargé d'huîtres
l'autre n'ayant que fon left , ont été, pris par les
Corfaires le Marquis de Villequier , la Princeffe,
de Condé & la Bonne Foy , qui les ont conduits à
Boulogne.
On mande du Havre , qu'il y eft arrivé trois,
Navires Anglois , appellés, l'un le Marchandde
y I
"
1
JUIN. 1757. 203.
Schiedam de 220 tonneaux , l'autre la Dame
Fortune , de 200 tonneaux ; & le troifieme le
Saint-Georges , de 140 tonneaux. Ces trois Bâtimens
, qui font chargés de charbon de terre , ont
été pris par le Corfaire la Victoire , de Saint-
Malo.
Le Puyzieulx , autre Corfaire de ce port , y a
conduit le Navire Anglois le Tigre , .de 230 ton--
neau , allant de la Virginie à Londres avec un char--
gement de 433 boucauts de tabac , 34. tonneaux
de fer , & autres marchandiſes.
Le même Corfaire , & un autre nommé l'In--
vincible , fe font emparés du Corfaire l'Amazone ,,
de Grenezey , armé de 16 canons , 10 pierriers ,,
& 94 hommes d'équipage.
On apprend par des lettres écrites de la Ro--
chelle , que le Corfaire le Maréchal de Richelieu ,
de Nantes , a conduit dans ce premier Port le:
Corfaire le Grenezey , de Grenezey , armé de 200
canons & de 180 hommes d'équipage. Il s'en eft
emparé après un combat de trois heures..
LE 2 Avril , le Roi tint le Sceau pour la troifieme
fois dans la même piece de fon appartement ,
où Sa Majesté l'avoit tenu le 4 & le 18 du mois
de Mars. Les fix Maîtres des Requêtes , nommés par le Roi pour affifter
au Sceau pendant
ce trimeftre
, font Mrs. de Bercy , de Villeneuve ,
d'Argouges de Fleury , Bernard de Balinvilliers ,
le Nain , & Amelot de Chaillou . Après que M.
Jolly , Grand Audiencier de France , eut préfenté
les Lettres dont il étoit chargé ; ils firent
ainfi que le Confeiller du Grand Confeil , Grand
Rapporteur , le rapport de celles qui les concernent.
M. Charpentier , Contrôleur Général de
la Chancellerie , a rempli les fonctions de cette
charge. Elles avoient été remplies dans le trimeftre
de Janvier par M. Chazelle , alors en
exercice . Les trois jours que Sa Majeſté a tenu le
Sceau , M. de la Haye , Procureur du Roi des
Requêtes de l'Hôtel , & Général des grande &
petite Chancelleries , a occupé la place qui lui
eft marquée derriere les Maîtres des Requêtes.
On effuya à Paris , le même jour au foir , un ouragan
des plus terribles . Cette tempête a embraf
fé une grande étendue de pays , & a caufé des
188 MERCURE DE FRANCE.
dommages confidérables en plufieurs endroits
Elle a été , particuliérement au Havre , l'occafion
d'un finiftre événement. L'impétuofité du
vent ayant emporté une partie du comble de la
falle de la Comédie , une autre partie de ce
comble eft tombée fur les luftres & fur les lampions
du théâtre. Le feu a pris aux décorations ,
& bientôt à toute la falle . Il y avoit près de
cinq cens perfonnes au fpectacle. Onze ont été ,
les unes écrasées , les autres brûlées ou étouffées .
Vingt autres ont été bleffées . Toute la falle a
été réduite en cendres. L'incendie a duré trois
heures. Il auroit confumé la ville entiere , fi les
fecours qu'on apporta n'euffent arrêté le progrès
des Aammes.
Le Jeudi-Saint , l'Evêque de Saint - Omer ayant
fait l'Abfoute , & le Roi ayant entendu le Sermon
de la Cene de M. Frefneau , Vicaire de la Paroiffe
Royale de Saint Germain l'Auxerrois à
Paris ; Sa Majesté a lavé les pieds à douze pauvres
, & les a fervis à table. Le Prince de Condé ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , étoit à la
tête des Maîtres d'Hôtel , & il précédoit le Service
, dont les plats ont été portés par Monfeigneur
le Dauphin , le Duc d'Orléans , le
Comte de Clermont , le Prince de Conty , le
Comte de la Marche , le Comte d'Eu , le Duc
de Penthievre , & par les principaux Officiers
de Sa Majesté . Après cette cérémonie , le Roi
& la Reine fe font rendus à la Chapelle , où
Leurs Majeftés ont entendu la grande Meffe , &
ont affifté enfuite à la Proceffion.
Le 11 , Madame la Comteffe de Giſors , à qui le
Roi a accordé un Brevet d'Honneur, eut l'honneur
de faluer Leurs Majeftés , & prit le tabouret .
Le Roi a choifi l'Evêque , Duc de Laon , pour
JUIN. 1757. 189
remplacer en qualité d'Ambaſſadeur de Sa Majeſté
auprès du Saint Siege, le Comte de Stainville , qui
doit aller réfider avec le même caractere auprès de
l'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme.
Le 17 Avril , les Députés des Etats d'Artois
eurent audience du Roi , étant préſentés par M.
le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province >
& par M. le Marquis de Paulmy, Miniftre & Secre
taire d'Etat , & conduits par M. Defgranges , Maître
des Cérémonies. La députation étoit compofée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint- Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Creny , pour la
Nobleffe , & de M. de Canchy , Maire d'Arras
pour le Tiers Etat.
"
Le Roi a accordé la Cornette vacante dans la
feconde compagnie des Moufquetaires par la mort
de M. le Marquis de Villegagnon , à M. de Keret
de Keravel , premier Maréchal des Logis de cette
Compagnie. Sa Majefté en cette occaſion a bien
voulu rappeller un ufage long-temps fuivi par
rapport aux deux compagnies de Moufquetaires.
Toute la Nobleffe apprendra fans doute avec
plaifir une nouvelle qui intéreffe un Corps ,
dans lequel elle a toujours tenu à honneur de faire
au moins fes premieres campagnes.
Le 10 Mai , le Roi tint le Sceau , pour la cinquieme
fois. Avant le Sceau , les Secretaires du
Roi eurent l'honneur de préfenter à Sa Majeſté
dans fon Cabinet la bourfe de jettons , que cette
Compagnie donne ordinairement au Garde des
Sceaux le jour de S. Jean Porte-Latine. M. Carpot,
comme l'ancien des Secretaires du Roi préfens ,
porta la parole. La bourfe fut préſentée par
M. Hemart , Tréſorier de la Compagnie.
Le 11 Mai , le Roi , accompagné de Monſei
gneur le Dauphin , fit dans la plaine des Sablons ,
190 MERCURE DE FRANCE.
la revue des Régimens des Gardes Françoiſes &
Suiffes. Ces deux Régimens , après avoir fait
l'exercice , défilerent en préfence de Sa Majesté.
Madame & Mefdames Victoires & Sophie , af
fifterent à cette revue. Le peuple exprima par fes
acclamations réitérées la joie que lui inſpiroit la
préfence de Sa Majesté.
Le Roi a agréé , pour la place de Colonel-
Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Orléans ,
vacante par la démiffion du Comte de Balleroy ,
le Marquis Saujon , Colonel dans les Grenadiers
de France. Sa Majefté a nommé le Comte de
Guines de Souaftre , & le Chevalier de Durfort ,
Colonels dans le Corps des mêmes Grenadiers.
La convention conclue entre le Roi & l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , fur le
fervice de leurs armées combinées , étant d'une trop
grande étendue pour pouvoir être inférée ici en
entier , on fe contentera d'en extraire les principaux
articles :
« Les troupes de S. M.Très- Chrétienne n'étant
» qu'auxiliaires des troupes de S. M. l'Impératrice
» Reine, celles - ci auront toujours la droite en quel
» que nombre qu'elles fe trouvent avec les trou-
» pes Françoifes , excepté dans le cas où la difpo-
» fition militaire ne pourroit pas permettre aux
» troupes de former la totalité de l'aîle droite ,
>> premiere & feconde ligne : en ce cas , l'Infan-
» terie de Sa Majesté l'Impératrice aura la totalité
» de la droite de l'infanterie , premiere & fecon-
» de ligne ; le Corps de la Cavalerie , premiere
» & feconde ligne , fera placé & joint à la droite
» de l'Infanterie , & le furplus de la Cavalerie ,
>> néceffaire pour former l'aîle droite , fera fourni
» par les troupes Françoifes. Dans le même cas
où les troupes Françoifes feront auxiliaires , &
JUIN. 1757. 191
où elles feront en moindre nombre que les trou
» pes de l'Impératrice Reine , elles feront mifes
» en bataille fur l'aîle gauche dans le même or→
» dre , qui vient d'être expliqué pour l'aîle droite
» en parlant des troupes de l'Impératrice Reine..
>> Mais fi au contraire , par quelque cas impré-
» vu , les troupes de l'Impératrice Reine devien
» nent auxiliaires du Corps des troupes Françoi-
» fes , elles prendront pofte à la gauche , fuivant
» les difpofitions prefcrites ci - deffus pour les trou-
» pes Françoifes , lorfqu'elles étoient dans le cas
» d'être auxiliaires .
» Quelque grade militaire que puiffe avoir l'Of-
>> ficier qui commandera en chef les troupes de l'u-
» ne ou de l'autre Nation , qui feront en moindre
» nombre dans une armée combinée , il fera tou-
» jours la feconde perfonne de l'armée , fans pouvoir
devenir la premiere , quand même le com-
» mandement tomberoit entre les mains d'un
» Officier Général des troupes de l'autre Nation ,
» qui feroit d'un grade inférieur au fien.
La préférence pour le commandement entre
» les Officiers Généraux des deux Nations , Officiers
Supérieurs , & autres , fera toujours réglée
» par la date des pouvoirs , brevets & commiffions
defdits Officiers , auxquels , à grade égal ,
» l'ancienneté donnera toujours le droit de com-
> mander.
» Comme il y a dans les troupes des deux Puiffances
, des grades différens les uns des autres ,
» tels que ceux de Brigadiers d'Infanterie , de
» Cavalerie & de Dragons , dans les troupes de
» S. M. T. Chrétienne , & ceux de Généraux d'Infanterie
& de Cavalerie dans les armécs de l'Impératrice
Reine ; & comme il eft néceffaire d'égalifer
le fervice par quelque expédient , qui
5
192 MERCURE DE FRANCE.
»fatisfaffe également aux ufages des deux Nations ?
l'Impératrice Reine défignera autant de Colonels
de fes troupes , qu'Elle le jugera à propos ,
» pour faire le ſervice de Brigadiers dans les ar-
» mées combinées ; & de fon côté S. M. T. C.
défignera le nombre qu'Elle jugera à propos de
Lieutenans-Généraux de ſes armées , pour faire
» le fervice de Généraux de Cavalerie & d'Infante.
» rie dans lefdites armées combinées .
>> Tous les Généraux de Cavalerie ou d'Infante-
» rie de l'une ou de l'autre Nation , foit qu'ils
>> aient réellement le grade , foit qu'ils foient
» fimplément défignés & admis à en remplir les
>> fonctions , prendront rang entr'eux pour le
> commandement , du jour de la date de leurs
» pouvoirs , ou commiffions de Lieutenans - Gé-
» néraux.
» De même les Brigadiers de l'une & l'autre
» Nation , ou poffédant réellement ce titre , ou en
>> étant revêtus occafionnellement , prendront rang
» entr'eux , pour le commandement & le fervice ,
» du jour de la date de leurs commiffions reſpecti
» ves de Colonels. Quant aux Lieutenans- Colo-
» nels François , employés en leur qualité de Brigadiers
, ils prendront rang avec les Officiers
» Autrichiens défignés pour faire ledit fervice de
Brigadiers , fuivant la date de leurs brevets de
» Brigadiers ; & les mêmes Colonels Autrichiens ,
» défignés pour tenir rang avec les Brigadiers , fe
» régleront en conféquence , fuivant la date de
» leurs commiffions de Colonels , avec lefdits
Lieutenans -Colonels des troupes Françoiſes ,
» du jour que lesdits Lieutenans-Colonels auront
» été nommés au grade de Brigadier .
» L'ufage étant parmi les troupes Françoifes ,
que dans les détachemens l'Officier de Cava-
» lerię
JUIN. 1757.
193
» lerie commande en plaine , & que lorsque le
» même détachement ſe trouve dans les Places ou
» dans des lieux fermés , le commandement appartient
, à grade égal , à l'Officier d'Infante
» rie : au contraire , parmi les troupes Autri
» chiennes , le commandement ne variant jamais ,
foit en plaine , foit dans les lieux fermés , cha
» que Nation fuivra fes regles à cet égard. Et
toutes les fois qu'il y aura variation entre les
» Commandans des troupes Françoiſes en confé
» quence de leurs Ordonnances , le nouveau Com.
» mandant fera toujours en droit de fe régler avec
» les Commandans des troupes Autrichiennes par
n la date de leurs commiffions refpectives. Mais
» l'Officier Autrichien commandera , foit en plai
» ne , foit dans les lieux fermés , s'il eft ancien
» ou fuivant fon ancienneté fur celui des deux
» qui appartiendra de droit le commandement
» fur les troupes Françoifes.
- >> Le Commandant en chefdu Corps de troupes
>> des deux Nations , qui fera en moindre nomwbre
dans une armée combinée , fera appellé à
> tous les Confeils de guerre , & à fon défaure
l'Officier Général , ou autre à qui le comman~
» dement des troupes de fa Nation fera échu...
7
Il ne pourra rien diminuer ni changer aux
»-bans que les Général de Parmée fera publier :
» cependant comme il peut y avoir dans les ufa-
» ges de l'une des deux Nations , des punitions
plus féveres pour certains crimesque dans l'au
>>>- tre , chaque Nation, fuivra fes uſages à cet
» égard ; & le Commandant des troupes qui fe
» ront en moindre nombre à l'armée pourra tou
»jours ajouter au ban du Général de l'armée , ce
» qu'il croira néceffaire pour la plus févere punition «
» des délits , & pour l'entière exécution des Or- e
• II. Vol b anellinred I
194 MERCURE DE FRANCE.
I
» donnances de fon Souverain , auxquelles il aura
> attention de fe conformer ; mais il ne pourra
jamais rien diminuer à l'efpece des punitions qui
» feront ordonnées par lefdits bans du Général
» de l'armée , quand même les uſages de få Nay
tion feroient différens. .....
» Il pourra faire grace aux criminels des trou-
» pes de fa Nation pour les cas de fa juftice parti-
>> culiere , mais non pas pour les délits commis
> contre les défenfes portées dans les bans publiés
» par l'ordre du Général de l'armée , à qui feul ce
droit appartiendra ; mais de fon côté le Général
» de l'armée ne pourra pas faire grace à un crimi-
>> nel qui auroit été condamné par le Confeil de
guerre de l'autre Nation , fur les fujets de laquelle
le droit de vie & de mort appartient à
» fon feul Souverain , ou à celui qui le repréfente.
» Le feul Général de l'armée combinée aura
» droit de donner des fauve -gardes ; mais lorfqu'il
en enverra , il en fera fourni proportion-
»> nellement par les troupes des deux Nations.
» On fuivra , pour la façon de camper , & pour
» les détails du campement , les ufages de chaque
» Nation . Elles fuivront de même leurs ufages
» pour leur ordre de bataille particulier.
A l'égard des marches générales de l'armée ;
» quoique l'on convienne que les troupes belligé
Drantes doivent toujours avoir la droite & Pa-
>>. vant-garde , cependant il eft des occafions , où,
» en corps d'armée , cette difpofition ne peut pas
» avoir lieu militairement , & le Général de l'ar-
» mée fera le maître de faire , à ce ſujet , les dif
p.pofitions telles qu'il le jugera à propos.
ม
En détachement , les troupes de la Nation
belligérante auront toujours l'avant- garde en
pallant à l'ennemi, & l'arriére- garde dans les cas
» de retraite ; les bataillons de la même Nation ,
JUIN. 1757. 195
la droite dans la tranchée ; & leurs Compagnies
» de Grenadiers , la tête de la ſappe.
» Les Gardes & détachemens feront fournis par
proportion réciproque du nombre complet des
» troupes de chaque Nation , qui formeront l'armée
combinée . Chaque garde ne fera jamais
» compofée que de troupes de la même Nation .
» Les détachemens de cinquante hommes , & au
» deffous , ne feront de même jamais compofés
» que de troupes de la même Nation . Les déta-
*
chemens plus confidérables feront compofés de
» plufieurs troupes de cinquante hommes des
» troupes des deux Nations , en proportion de
» leurs forces. Et comme les Officiers particuliers
» des troupes Autrichiennes font en moindre
» nombre que ceux des troupes Françoifes , ils
» n'enfourniront que la moitié de ceux qui feront
» commandés pour les détachemens des troupes
>> Françoiſes , à moins que pour des raifons par-
❤ticulieres le Commandant Général de leur Na-
» tion ne jugeât à propos d'y faire marcher un
plus grand nombre d'Officiers.
» Dans les difpofitions qui feront faites pour
» l'emplacement des troupes des deux Nations
dans des cantonnemens ou des quartiers d'hywwer
, on obfervera , autant qu'il fera poffible
» de les placer fuivant l'ordre de bataille que les
troupes des deux Nations tiennent entr'elles à
l'armée.
» Si les circonstances , la nature du pays , les
objets militaires , ou autre raiſons , ne permet-
>> toient pas de fuivre cet ordre , on obfervera de
ne point entremêler les troupes d'une Nation
» avec celles de l'autre , & de leur former un ar-
» rondiffement , de façon que le corps qui fera
» en moindre nombre , de même que celui qui
Î ij
196 MERCURE DE FRANCE.
» fera en plus grand nombre , foient placés , fans
» interruption , en premiere , feconde & troifie-
» me ligne.
Il en fera de même pour les fourrages ; &
» dans ceux qui feront faits , foit au verd , ſoit au
» fec , on obfervera d'affigner, à chaque Nation
» un terrein marqué , ou un arrondiffement de
» Villages , qui faffe que chaque Nation puiſſe
» fourrager fans le mêler avec l'autre.
Cette convention , qui contient trente-huit articles
, fut fignée à Vienne le 25 du mois de Février
dernier , au nom du Roi , par le Maréchal
d'Eftrées , Plénipotentiaire de Sa Majefté , & au
nom de l'Impératrice Reine de Hongrie & de
Boheme , par le Feld- Maréchal Comte de Neipperg,
chargé des pouvoirs de cette Princeffe. La
ratification du Roi eft datée du 19 Mars , & celle<<
de l'Impératrice Reine , du 25 du même mois.
Le 11 Mai , les Chevaliers de l'Ordre de Saint-
Michel tinrent un Chapitre dans le grand Gouvent
des Religieux de l'Obſervance . M. le Duc de Vil
leroy, Chevalier des Ordres du Roi , y préfida en..
qualité de Commiffaire de Sa Majesté. H reçut
Chevaliers M. Dupleix , ci-devant Gouverneur de
Pondichery , & Commandant en chef dans les établillemens
François aux Indes Orientales ; M, Faucher,
Commiffaire des Guerres , qui a été emploié ‹
pour les affaires du Roi à Genes, & à Turin , &
M. Laurent , Ingénieur célebre par l'invention de
plufieurs machines auffi utiles qu'ingénieuſes. Le
Baron d'Olne , Liégeois M. Olivieri , premier
Sculpteur du Roi d'Efpagne , &@M. Zabielo
, Gentilhomme de Lithuanie , que le Roi a
nommés Chevaliers , furent préconisés dans les
mêmeChapitre Sa Majefté a mis auffi au nombre
des Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel M.
L
197
$
JUIN
. 1757.
Haufer , Bailli du canton de Glaris , & M. Freuler,
Banneret & Brigadier du même Canton.
Le 12,le Roi & Madame furent parrein & marreine
de M. Bontemps , un des quatre Valets de
Chambre de Sa Majefté , & dont la famille depuis
quatre générations poffede cette charge. Il a éte
nommé Louis Pierre- Dominique. Les cérémonies
du Baptême lui furent fuppléées.dans la Chapelle
du Château , en préfence du Curé de la Paroiffe de
Notre-Dame , par l'Abbé de Sainte Aldegonde ,
Aumonier du Roi.
Leurs Majeftés fignerent le 15 le contrat de
mariage de M. Bontemps avec Mlle. Teiffier , fille
de l'ancien Maître de la Chambre aux Deniers ,
& celui de M. Teiffier fils avec Dlle. Bontemps.
Sur la démiffion de M. de Pontcarré , de Roi a
nommé premier Préfident du Parlement de Nor.
mandie M. Hue de Miromefnil , Maître des Requêtes.
M. Buache , de l'Académie Royale des Sciences
, a eu l'honneur de préfenter au Roi un rẻ-
ceuil de cartes & de tables , approuvées par cette
compagnies : elles établiffent un fyftême de géographie
phyfique fur la ftructure du globe , conconfidérée
par les grandes chaînes de montagnes,
qui traverfent les continens , comme les mers
d'un pôle à l'autre , & d'Occident en Orient.
Pour rendre fon fyftême complet fur l'enchaînement
des continens connus avec celui des terres
Antarctiques dont on connoît trois points principaux
, l'Auteur a examiné l'existence de ces terres.
Il en fixe l'étendue & la figure , dans un mémoire
que le temps ne lui a pas permis de life à la
derniere rentrée publique de l'Académie des
Sciences .
"
M. Hardouin Manfard-de Lévy- de Sagonne ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
de l'Académie Royale d'Architecture , & ancien
Architecte du Roi , prêta ferment le 22 entre les
mains de Sa Majefté , pour la charge de Lieutemant
de Roi de la Province de Bourbonnois.
Le Roi a accordé le brevet de Lieutenant de Frégate
, avec une gratification de quatre cens livres ,
a M. Rozier , commandant le Navire le Robufte ,
qui foutint le & du mois dernier , & les deux jours
fuivans trois combats très- vifs contre une Frégate
Angloife , fort fupérieure en forces , & le 11 du
même mois un autre combat contre un Corfaire
de 200 hommes d'équipage. Sa Majéſté a donné
une épée au Lieutenant de M. Rozier , une gratification
de trois mille livres pour l'équipage du
Navire le Robufte , & pour les Volontaires étrangers
embarqués fur ce Bâtiment , une de quatre
cens livres au Chevalier de Saint - Rome qui commande
ces derniers , & une de trois cens à M. de
Gaignerau fon Lieutenant.
Le fieur Martel , commandant la Frégate du
Roi la Valeur , s'eft emparé le 28 du mois de
Mars , à la vue de Belle -Iffe , d'un Corſaire Anglois
armé de 10 canons , 10 pierriers , & 70
hommes d'équipage .
*
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne
a relâché à Dunkerque , où le Capitaine Libert
qui le commande , a remis les ôtages des fept
rançons qu'il a faites , & qui montent enfemble
$ 3000 liv.
On mande de Saint -Malo , que le Capitaine
Thomas Donat , qui commande le Corfaire la
Duc d'Aiguillon , de ce Port , y a conduit le Corfaire
Anglois le Blackeney , armé de 16 canons
& de 12 pierriers. Il s'en eft emparé à la vue des
Sept-Ifles.
>
Le Corfaire l'Aurore ,, de Bayonne , dont eft
JUIN. 1757.
1994 :
Gapitaine le fieur Lavernis , s'eft rendu maitre des
Navires Anglois l'Induftrie & l'Ami , venant de
la Caroline . Ils font chargés , l'un de 25441 livres
d'indigo , de 25 barrils de riz , de 135 barrils de
goudron , & de 86 barrils de brai ; l'autre de 36341
livres d'indigo , de 1-32 barriques de café , de 3
boucauts de fucre , de pelleteries , & d'autres
marchandiſes.
Le Capitaine Saubat- Balanqué , commandant
la Marquise d'Amon , autre Corfaire de Bayonne,
s'eft emparé du Navire Anglois le Duc de Scarbo
rough , de 160 tonneaux , chargé de faumon falé
& d'autres marchandiſes. Cette prife a été conduite
en ce Port .
Le Vaiffeau du Roi l'Hippopotame , armé en
courſe , & commandé par le fieur de Pigache
Lieutenant de Vaiffeau , a pris & fait conduire à
Marſeille le Navire Anglois l'Elifabeth , qui alloit,
d'Yarmouth à Venife avec un chargement
compofé de plomb & de falaiſons .
On a été informé par des lettres écrites de Mahon
, que le nommé François Nufa , Minorcain ,
qui commande un des quatorze Corfaires armés
en ce Port , a pris à l'abordage deux Navires An
glois , l'un de 14 canons l'autre de 2 , & qu'il les
a conduits à Cartagene . Ces deux priſes font d'une
valeur affez conſidérable .
Le Capitaine Martin la Fargue , commandant
Le Corfaire l'Aigle , de Bayonne , y eft rentré le
4 Avril , avec deux Navires Anglois , dont il
s'eft rendu maître. Ces deux Navires , appellés
Pun la Charmante Nancy , l'autre la Charmante
Marthe , font très- richement chargés. La cargai
fon du premier confifte en 87577 livres d'indigo ,
189 futailles de fucre , 223 futailles de café , 75
futailles de riz , 25 furons de kina , 6 furons de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tabac d'Efpagne , 62 madriers de bois d'Acajou ,
1 pipe de vin de Madere , 36 cuirs de boeuf en
poil , a barriques de cortera , 5 tonneaux de bois
de Bréfil , & 13 tonneaux de bois de Campe
che. Le fecond a pour chargement 103000 li
vres d'indigo , 37 futailles de fucre , une pipe
de vin de Madere , 151 futailles de riz , 100
furons de tabac d'Eſpagne , 10 tonneaux de bois
de Campeche , to furons de kina , 30 futailles de
café , 27 futailles de peaux de chevreuil 1 barril
&6 paquets de pelleteries , 29 paux d'ours , 186
barrils de goudron , & une caiffe contenant 10 li
vres d'ambre gris.
>
L'Espérance , autre Corfaire de Bayonne , commandé
par le Capitaine Dotatce , a pris & a fait
conduire à Bordeaux le Navire le Marchand , de
80 tonneaux , chargé de vin de Malvoiſie , & de
fruits.
Le Corfaire le Comte de Saint-Germain , de
Dunkerque , s'eft emparé des Navires Anglois le
Flot , de 180 tonneaux , venant de la Caroline
avec un chargement de 325 boucauts de tabac ;
l'Anne , de 170 tonneaux , n'ayant que fon left ,
& d'un autre Bâtiment qu'il a rançonné pour 100
livres sterlings.
Le Capitaine Jalineau , commandant le Corfaire
la Comteffe de Noailles , de Bordeaux , s'eft
zendu maître du Corfaire Anglois la Molley , de
de Jerzey , de 18 Canons , 14 pierriers & 93
hommes d'équipage , & il l'a conduit à Breft.
On mande de Bayonne , que le Corfaire la Repréfaille
, de ce Port , a pris & y a fait conduire
le Navire Anglois la Ducheffe de Blewford , de
Briſtol , de 166 tonneaux , chargé de fucre , girofle
, poivre , gingembre , & autres marchandifes.
Des lettres écrites de Marfeille marquent que
JUI N. 1757.
201
le Corfaire le Bien- Aimé , de ce Port , y á conduit
le Navire Anglois le Faffi , dont il s'eft emparé
, & dont le chargement confifte principalement
en huile .
Le Capitaine Libert , commandant le Corfairé
le Duc d'Aumont , de Boulogne , eft entré à
Dunkerque , où il a remis les otages de fept
rançons montant enſemble à 1000os livres.
Les Corfaires la Difficulté & l'Hyver , du Havre
, y ont fait conduire le petit Corfaire Anglois
le Héros , armé de 2 canons , 8 pierriers , & 25
hommes d'équipage. Ils s'en font emparés à l'embouchure
de la riviere de Caén .
On mande de Saint-Malo , que le Corfaire
le Marquis de Puyzieulx , de ce Port , s'eft rendu
maître du Corfaire Anglois le Tartare , de
Guernezey , ( ci- devant la Baftienne , de Boulo.
gne ) de huit canons , 8 pierriers , & 56 hom
mes d'équipage.
a
Le Capitaine Magnonet qui commande le Corfaire
le Machault , de Granville , a pris & à fait
conduire à Rofcoff deux Bâtimens Anglois : l'un
eft un Corſaire de Guernezey , de 8 canons , 10
pierriers , & 53 hommes d'équipage ; l'autre eft
un Navire armé de 4 petits canons , ayant pour
chargement 245 futailles de fucre , & 46 milliers
de café .
Un autre Corfaire du même nom , armé à
Saint-Malo , s'eft rendu maître de la Corvette du
Roi d'Angleterre le Merlin , de 12 canons , &
107 hommes d'équipage. On a trouvé fur cette
Corvette , qui eft arrivée à Breft , une grande
quantité de munitions de guerre. Le même Cor
faire s'eft emparé d'un autre Bâtiment armé en
guerre avec 16 canons , 16 pierries , & 85 hommes
d'équipage.
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Il est arrivé à Bayonne un Navire Anglois aps.
pellé le Spitwel , de Londres. Il a été pris par le
Capitaine Fau , commandant le Corfaire la Repré
Jaille. Son chargement confifte en 658 futailles
de riz , 70 barrils de café , 53 barrils ou caiffes .
d'indigo , 11 barriques de pelleteries , 9 barriques
de bois de canelle , & is tonneaux de bois
de campeche.
On eft informé qu'un Corfaire François s'eft
emparé , dans les Mers du Nord , d'un Navire
Anglois richement chargé , & qu'il l'a conduit à
Bergue en Norwege..
Le Capitaine Olivier-Jean Bellanger , com
mandant le Corfaire le Caincy , de Dieppe , a remis
à Dunkerque les ôtages dedeux rançons qu'ik
a faites , & qui montent enſemble à 450 guinées.
Il eft arrivé à Dunkerque un Navire Anglois ,
appellé le Janet & Bety , de 60 tonneaux ,, char
gé de vin , d'eau-de-vie , de riz , & d'autres mar
chandifes. Il a été pris par le Corfaire le Duc d'Aumont
de Boulogne,
Les Corfaires la Difficulté & l'Hiver , du Havre,
ont pris & conduit à la Hougue le petit Corfaire
l'Aventure- Galley , de Jezey , armé de 4
pierriers , & de 17 hommes d'équipage.
Le Corfaire la Philippine , de Calais , y eft,
rentré avec les ôtages de cinq rançons qu'il a fai
tes, & qui montent enfemble à 795 guinées.
Les Bateaux Anglois le Jean & Marie & ls,
Thomas & Guillaume , l'un chargé d'huîtres
l'autre n'ayant que fon left , ont été, pris par les
Corfaires le Marquis de Villequier , la Princeffe,
de Condé & la Bonne Foy , qui les ont conduits à
Boulogne.
On mande du Havre , qu'il y eft arrivé trois,
Navires Anglois , appellés, l'un le Marchandde
y I
"
1
JUIN. 1757. 203.
Schiedam de 220 tonneaux , l'autre la Dame
Fortune , de 200 tonneaux ; & le troifieme le
Saint-Georges , de 140 tonneaux. Ces trois Bâtimens
, qui font chargés de charbon de terre , ont
été pris par le Corfaire la Victoire , de Saint-
Malo.
Le Puyzieulx , autre Corfaire de ce port , y a
conduit le Navire Anglois le Tigre , .de 230 ton--
neau , allant de la Virginie à Londres avec un char--
gement de 433 boucauts de tabac , 34. tonneaux
de fer , & autres marchandiſes.
Le même Corfaire , & un autre nommé l'In--
vincible , fe font emparés du Corfaire l'Amazone ,,
de Grenezey , armé de 16 canons , 10 pierriers ,,
& 94 hommes d'équipage.
On apprend par des lettres écrites de la Ro--
chelle , que le Corfaire le Maréchal de Richelieu ,
de Nantes , a conduit dans ce premier Port le:
Corfaire le Grenezey , de Grenezey , armé de 200
canons & de 180 hommes d'équipage. Il s'en eft
emparé après un combat de trois heures..
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En avril 1757, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour du roi de France. Le 2 avril, le roi tint le Sceau pour la troisième fois du mois en présence de six Maîtres des Requêtes. Ce même jour, un ouragan dévastateur à Paris causa des dommages importants, notamment au Havre où la salle de la Comédie fut détruite, entraînant la mort de onze personnes et blessant vingt autres. Le 10 avril, le roi lava les pieds de douze pauvres lors du Jeudi-Saint. Le 11 avril, la comtesse de Gisors fut reçue par le roi et prit le tabouret. Le roi nomma également l'évêque de Laon comme ambassadeur auprès du Saint-Siège et le comte de Stainville auprès de l'impératrice Reine de Hongrie. Le 17 avril, les députés des États d'Artois furent reçus par le roi. Le 10 mai, le roi tint le Sceau pour la cinquième fois et reçut une bourse de jettons des Secretaires du Roi. Le 11 mai, il passa en revue les régiments des Gardes Françaises et Suisses. Plusieurs nominations d'officiers furent effectuées, dont le marquis de Saujon comme Colonel-Lieutenant du régiment d'Orléans et le comte de Guines de Souastre comme Colonel des Grenadiers de France. Une convention entre le roi et l'impératrice Reine de Hongrie régla les détails du service des armées combinées, notamment les positions et les grades des officiers des deux nations. Le texte mentionne également une convention militaire entre la France et l'Autriche, signée à Vienne le 25 février 1757. Composée de trente-huit articles, elle régit la disposition et l'organisation des troupes des deux nations en cas de combat ou de cantonnement. Les troupes en détachement doivent avoir une avant-garde et une arrière-garde de la même nation, et les bataillons et compagnies de grenadiers doivent également être de la même nation. Les gardes et détachements doivent être formés proportionnellement au nombre de troupes de chaque nation, sauf pour les détachements de cinquante hommes ou moins, qui doivent être composés de troupes d'une seule nation. Le 1er juin 1757, plusieurs navires anglais furent capturés par des corsaires français. À Boulogne, deux navires furent pris par les corsaires Marquis de Villequier, la Princesse de Condé et la Bonne Foy. Au Havre, trois navires anglais furent capturés par le corsaire la Victoire de Saint-Malo. À Saint-Malo, le corsaire le Puyzieulx conduisit le navire anglais le Tigre, transportant du tabac et du fer. Les corsaires le Puyzieulx et l'Invincible capturèrent également le corsaire l'Amazone de Grenesey. À La Rochelle, le corsaire le Maréchal de Richelieu de Nantes conduisit le corsaire le Grenesey de Grenesey après un combat de trois heures.
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23
p. 211-212
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 29 Mai, fête de la Pentecôte, les Chevaliers, Commandeurs [...]
Mots clefs :
Fête de la Pentecôte, Chevaliers, Comtes, Duc, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE 29 Mai , fête de la Pentecôte , les Cheva
liers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre du
Saint-Efprit , s'etant affemblés vers les onze heures
du matin dans le Cabinet du Roi ; Sa Majefté
sint un Chapitre, L'information des vie & moeurs ,
212 MERCURE DE FRANCE.
& la Profeffion de Foi du Marquis d'Offun , quí
avoient été propofées le premier janvier de cette
année pour être Chevalier , furent admifes. Ses
preuves de noblefle ayant éte faites auparavant ,
Sa Majefté lui avoit envoyé la permiffion de porter
les marques de l'Ordre , en attendant qu'il
pût le faire recevoir. Le Comte de Stainville ,
qui avoit éte propofé le premier janvier de l'année
derniere , pour être Chevalier , & qui avoit
obtenu cette même permiffion , après avoir fatisfait
aux preuves de religion & de nobleffe ; &
à l'information des vie & moeurs , fut introduit
dans le Cabinet de Sa Majefté , & reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint-Michel. Le Roi fortit enfuite
de fon appartement , pour aller à la Chapelle. Sa
Majefté , devant qui les deux Huiffiers de la
Chambre portoient leurs maffes , étoit en manteau
, le collier de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui
de l'Ordre de la Toifon d'Or. Elle étoit précédée
de Monfeigneur le Dauphin , du Comte de Charolois
, du Comte de Clermont , da Prince de
Conty , du Comte d'Eu , du Duc de Penthievre ,
& des Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre. Le nouveau Chevalier , «en habit de Novice
, marchoit entre les Chevaliers & les Officters.
Après la grand'Meffe , qui fut célébrée par
l'Archevêque de Narbonne , Prélat - Commandeur
de l'Ordre du Saint- Esprit , Sa Majefté monta fur
fon Trône , & revêtit des marques de l'Ordre le
Comte de Stainville , qui eut pour parreins le
Maréchal de Clermont - Tonnerre , & le Marquis
de Beringhen. Cette cérémonie étant finie , le
Roi fut reconduit à fon appartement en la maniere
accoutumée .
LE 29 Mai , fête de la Pentecôte , les Cheva
liers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre du
Saint-Efprit , s'etant affemblés vers les onze heures
du matin dans le Cabinet du Roi ; Sa Majefté
sint un Chapitre, L'information des vie & moeurs ,
212 MERCURE DE FRANCE.
& la Profeffion de Foi du Marquis d'Offun , quí
avoient été propofées le premier janvier de cette
année pour être Chevalier , furent admifes. Ses
preuves de noblefle ayant éte faites auparavant ,
Sa Majefté lui avoit envoyé la permiffion de porter
les marques de l'Ordre , en attendant qu'il
pût le faire recevoir. Le Comte de Stainville ,
qui avoit éte propofé le premier janvier de l'année
derniere , pour être Chevalier , & qui avoit
obtenu cette même permiffion , après avoir fatisfait
aux preuves de religion & de nobleffe ; &
à l'information des vie & moeurs , fut introduit
dans le Cabinet de Sa Majefté , & reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint-Michel. Le Roi fortit enfuite
de fon appartement , pour aller à la Chapelle. Sa
Majefté , devant qui les deux Huiffiers de la
Chambre portoient leurs maffes , étoit en manteau
, le collier de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui
de l'Ordre de la Toifon d'Or. Elle étoit précédée
de Monfeigneur le Dauphin , du Comte de Charolois
, du Comte de Clermont , da Prince de
Conty , du Comte d'Eu , du Duc de Penthievre ,
& des Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre. Le nouveau Chevalier , «en habit de Novice
, marchoit entre les Chevaliers & les Officters.
Après la grand'Meffe , qui fut célébrée par
l'Archevêque de Narbonne , Prélat - Commandeur
de l'Ordre du Saint- Esprit , Sa Majefté monta fur
fon Trône , & revêtit des marques de l'Ordre le
Comte de Stainville , qui eut pour parreins le
Maréchal de Clermont - Tonnerre , & le Marquis
de Beringhen. Cette cérémonie étant finie , le
Roi fut reconduit à fon appartement en la maniere
accoutumée .
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 29 mai, les membres de l'Ordre du Saint-Esprit se réunirent dans le cabinet du Roi. Le Roi admit les informations sur la vie, les mœurs et la profession de foi du Marquis d'Offun, proposé pour être Chevalier le 1er janvier. Le Comte de Stainville, proposé l'année précédente, fut introduit et reçu Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel après avoir satisfait aux preuves de religion, de noblesse et d'information sur sa vie et ses mœurs. Le Roi se rendit ensuite à la chapelle, précédé par plusieurs dignitaires et les membres de l'Ordre. Après la grand-messe célébrée par l'Archevêque de Narbonne, le Roi monta sur son trône et revêtit les marques de l'Ordre au Comte de Stainville, assisté par le Maréchal de Clermont-Tonnerre et le Marquis de Beringhen. La cérémonie se conclut par le retour du Roi à son appartement.
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24
p. 181-189
Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre l'armée combinée de l'Empire & de France, & l'armée Prussienne, avec la liste des Officiers non compris dans celle du 19 de ce mois.
Début :
L'armée du Roi, combinée avec celle de l'Empire, ayant reçu [...]
Mots clefs :
Bataille, France, Empire, Prusse, Bataillons, Ennemis, Généraux, Marquis, Camps, Mouvements des troupes, Cavalerie, Régiments, Artillerie, Colonels, Chevaliers, Capitaines, Lieutenants, Officiers, Liste des prisonniers, Liste des blessés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre l'armée combinée de l'Empire & de France, & l'armée Prussienne, avec la liste des Officiers non compris dans celle du 19 de ce mois.
Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre
l'armée combinée de l'Empire & de France , &
l'armée Pruffienne , avec la lifte des Officiers
non compris dans celle du 19 de ce mois.
L'armée du Roi , combinée avec celle de l'Empire
, ayant reçu un renfort de vingt bataillons &
de dix-huit efcadrons conduits par le Duc de Broglie
, après être reftée quelques jours en cantonnement
entre l'Unftrutt & la Sala , depuis Mul→
haufen & Langen- Saltza jufqu'à Dornbourg , fe
mit en mouvement le 23 Octobre pour marcher à
l'ennemi.
Celle de l'Empire fe porta en avant de la Sala
fur l'Eftertt , précédée d'un détachement des deux
armées aux ordres du Comte de Saint - Germain
& celle de France qui la fuivoit fe trouva raffemblée
le 28 à Numbourg & aux environs.
Pendant cette marche , le Roi de Pruffe s'étoit
retiré fur l'Elbe , laiffant à Léipfik un Corps commandé
par le Maréchal Keith, mais il revint tout-à
coup dans cette Ville le 26.
Les deux Généraux ne jugeant pas qu'il fût praticable
del'y attaquer de vive force, ni de le mettre
entre Léiplik & Torgauw en marchant par leur
182 MERCURE DE FRANCE.
droite , réfolurent de repaffer la Sala , pour fe
porter vers Hall & Bernbourg. Ce paffage s'exécura
le 30 à Weiffenfel , après avoir replié tous
les poftes qui avoient été avancés jufqu'à Lutzen .
Le Roi de Pruffe , averti de cette marche , fortit
de Léipfick , & fit attaquer le 31 au matin la
Ville de Weiffenfels. Il y étoit refté quatre bataillons
Impériaux & dix- fept compagnies de Grenadiers
François , commandés par M. le Marquis de
Crillon ; ces troupes fe retirerent en mettant le
feu au pont.
Les Pruffiens firent enfuite marcher des corps
fur Merfbourg & fur Hall , dont les ponts furent
pareillement brûlés par les détachemens de l'armée
combinée , qui occupoient ces deux Villes.
Le premier Novembre , le Prince de Soubife
marcha à Merfbourg dans le deffein de foutenir
cette Ville : mais ne pouvant garder tous les paffages
de la Sala , il préféra de venir camper à
Mulchen , où les Impériaux le joignirent le 2 .
Le lendemain 3 , l'armée Pruffienne paffa la
Sala à Weiflenfels où elle avoit déja jetté des
ponts ; fes Huffards poufferent ceux de l'Empire
jufques fur le terrein où les Généraux faifoient
marquer un champ de bataille , & l'armée combinée
fortit de fon camp à l'entrée de la nuit pour venir
l'occuper. Les Pruffiens camperent vis - à- vis fur
une hauteur , & tirerent pendant la nuit plufieurs
coups de canon.
Le 4 à la pointe du jour , on vit déboucher
plufieurs efcadrons de Cavalerie Pruffienne , qui fe
retirerent auffi- tôt que l'armée eut fait un mouvement
en avant. Le reste de la journée ſe paſſa à
tirer quelques volées de canon , & l'armée cainpa
fur le terrein où elle avoit paffé la nuit précé .
dente fous les armes.
JANVIER. 1758. 183
Les , elle marcha parfa droite pour le porter
furle flanc gauche de celle du Roi de Pruffe, laif
fant M. le Comte de Saint- Germain avec deux brigades
d'infanterie & autant de cavalerie , pour ob
ferver les mouvemens des Pruffiens. Cette marche
fe fit fur trois colones , dans le même ordre où les
troupes étoient campées ; la colonne de la gauche
étoit formée de la premiere ligne , celle du
centre de la réſerve , & celle de la droite de la feconde
ligne.
Lorfque l'armée eut dépaffé le flanc gauche de
Pennemi , on fit halte vers les deux heures aprèsmidi
, & les deux Généraux ayant pris la réfolution
d'attaquer , on continua la marche en abaiffant
la droite , pour le mettre en bataille en
équerre fur le flanc gauche de l'armée Pruffienne .
Jufques-là l'ennemi étoit reſté dans fon camp ,
mais dans le moment on le vit détendre fes tentes,
monter à cheval , fe mettre en bataille & marcher
par fa gauche fur le même front par lequel on fe
préfentoit à lui ; le tout avec une fi grande promp
ritude , que toute fa cavalerie , compofée de
quarante efcadrons , ayant été quelque temps à
couvert d'un rideau , fe trouva tout d'un coup
avoir dépaffé celle de l'Empire , qui fermoit l'aîle
droite de l'armée combinée , & la chargea en
en flanc avant qu'elle eût pu fe déployer devant
elle.
Le Prince de Soubife n'eut le temps que de raffembler
la cavalerie de la réferve , compotée de
dix efcadrons des régimens de Penthievre , Saluces
, Lameth , Lufignan & De cars , qui fe formerent
en potence dans l'intervalle entre les deux
lignes . I foutint à la tête de cette cavalerie
l'effort de la premiere ligne de celle des Pruffiens
, qui fut auffi repouffée par les cuiraffiers
184 MERCURE DE FRANCE.
Autrichiens ; mais il ne put réfifter à la feconde
ligné. Huit efcadrons des régimens de Bourbon
de Bauvilliers , de Fitz -James & de Raugrave , tirés
de l'aile gauche , rétablirent le combat pendant
quelques momens , & enfuite furent obligés
de céder de même à la fupériorité du nombre.
Pendant cette charge de cavalerie , la gauche
de l'infanterie Pruffienne avoit gagné le flanc
droit de celle de l'armée combinée . Nos bataillons
, qui s'étoient formés en colonne , ne pouvant
foutenir le feu de l'artillerie & de la moufqueterie
des Pruffiens , furent alors obligés de
plier,&entraînerent le refte des deux lignes . M.lé
Comte de Saint-Germain , qui arriva dans cette
conjoncture , favorifa la retraite qui fe fit fur
Freybourg, où l'armée repafla, pendant la nuit, à
la gauche de l'Unftrutt , fans être pourſuivie .
Le 6 l'armée de l'Empire marcha à Kofen ,
pour fe retirer fur Arnftatt , & celle de France
s'en fépara pour fe rapprocher des quartiers de
l'armée du Maréchal Duc de Richelieu par Laucha
, Saxembourg , Northaufen & Duderſtatt ,
où elle eft arriée le 14.
On ne peut dire au jufte la perte que l'armée
Françoile a faite en cette occafion , parce qu'il y
revient journellement des Officiers & des Soldats
par bandes ; mais il paroît qu'elle ne fera pas
à beaucoup près auffi confidérable qu'on l'avoit
cru d'abord
JANVIER. 1758. 185
a
Lifte des Officiers tués , bleffés , prisonniers , ou
dont on ignore le fort , des Régimens qui fe font
trouvés à la bataille dus Novembre , & qui ne
font pas compris dans la lifte du 19 de ce mois ,
parce qu'on n'avoit point alors reçu les états détaillés
des Régimens.
Régiment de Piedmont. Colonel . M. Le Comte
Defparbès , bleffé . Lieutenant-Colonel. M. de
Creft , bleffé & prifonnier . Commandans de Bataillon
. MM. de la Corderie & Sermont , bleffés
& prifonniers, M. Defplaffes , manque. Major:
M. Broca , bleflé . Aides- Majors. MM . Malaru &
Bagnon , bleffés . M. de la Chevalerie , bleffé & prifonnier.
Capitaines de Grenadiers . M. Malaufat ,
bleffé & prifonnier. M. Darmiffan manque.
Capitaines. MM. Marans , Noblet , la Lauremie
, Beauregard , Fondras. , tués. MM. Flavi
gny , Mondenard , Grely , Dragoue , Braffant ,
Chevalier de Montaut , Mondenart , de Bieve ,
la Touche , Chevalier de Tilly , Dupleffis ,
Freftomdam , bleffés . MM. Bretigny , la Combe,
Marigny , du Vergier , Tilly , Brugaflargues ,
de Mons , Bezançon , Verneuil , Rachaife ,
Baubert , Pafcal , Duvallon , Boifſfondain , la
Perrere , Dauffonnes , bleffés & prifonniers.
MM. Darmiffan , la Papotiere , David , Duclufelle
, Montaut , Dumans , & Valoir , manquent.
Lieutenans . M. le Chevalier de Montaud, M. Lefpare
& M. le Chevalier de Batquier tués.
MM. Meſnard , la Foreftille , Dadriffard , Fontaine
, Chevalier de Ponfargues , Colonſbié , Ravifict
, & Lecuyer , bleifés . MM. Leharivel ,
Faure , Rabignan , Daliat , Kardavant , Biufort,
Langlade , Barer , & Saint-Serdos , bleffts &
"
186 MERCURE DE FRANCE.
>
prifonniers. MM. Martillon , Pernon , Pelifferey
, Sairigné , Montaclard , & Peliot Maître
de mathématiques , manquent . Régiment de Royal
Rouffillon . Capitaines de Grenadiers . M Delons ,
bleffe . Lieutenans . M. Soreau , tleflé . Régiment de
Caftellas , Suiffe . Lieutenant - Colonel . M. Diefenthaler
, bleflé & prifonnier Capitaines de Crenadiers
.M. Reich , tué. M. Waldener bleflé . Lieutenans.
M. Muller , tué . , M. Krieg , bleflé . Régiment de
Planta , Suiffe. Lieutenant- Colonel . M. Darbon
nier , bleffé & prifonnier . Commandant de Bataillon.
M Joflaud , bleffé & prifonnier. M. Arder ,
manque. Aide-Major M. Viclandt manque. Capitaines
de Grenadiers . MM . Grenut , & Affleger
bleffés & prifonniers. Capitaines. MM. Turtin ,
Gallatin, Bertenfchalg , Boufcard & Faller , bleffés
& prifonniers. Lieutenans. MM . Defgranges
Hoeclin , Reynald , Fatis, Ceberg & Chriftin ,
bleffés & prifonniers . Régiment de Reding , Suif
fe. Capitaines. MM. Reynold & Montaudon
bleffés. MM . Schatzel & Witz , bleffés & prifonniers.
Lieutenans. MM. d'Entrague , & Baumain
, bleffés . MM . Geutil , Techiemain , Gau-.
guin , & Odelieu , bleffés & prifonniers . M. Muller,
manque. Régiment de Salis , Grifon. Capitaine.
M. Caftelberg , tué . Enfeigne. M. Scouhe manque.
Régiment de Touraine . Lieutenans. M. de
Moyencourt , bleffé & prifonnier . Régiment de
Saint Germain. Lieutenans. M. Bitremant , bleflé
& prifonnier.
•
Officiers qui étoient marqués dans la derniere feuille
comme manquans , & qu'on a appris depuis êtra
prifonniers , & dont la plupart font bleſsés.
Régiment de Mailly. Lieutenant- Colonel . M. de
Boifrenard. Capitaines . MM. Montbel , l'aîné ,
JANVIER. 1758. 187
>
Garcigny , Vilhaut , Chevalier de Montbel ,
Boilrenault , Coquebert , M. Treville , Capitai
ne Aide-Major , & la Motte. M. Catenay , Capitaine
, dont on n'avoit point encore fait mention
, prifonnier. M. Rouani , Lieutenant. Régiment
de Poitou. M. de Saint - Mefinin , Commandant
de Bataillon . M. du Roffart , Capitaine Aide-
Major. MM. de Muffan , de Pally , Fontenaille
Dangé , des Anfiers , Sorelle , Galleou , Capitaines
, prifonniers ; ainfi que MM . Sablo & Pichon
, dont on ignoroit le fort. Lieutenans. MM.
d'Aldeguier , du Perrete , Ding , Leroy, & Saint-
Oin , prifonniers , ainfi que MM. la Montafe ,
du Rougeat , & de Laure , dont on n'avoit pas encore
fait mention . Régiment de Saint Chamont.
Capitaines. MM . de la Mothe , & Chatelier , qui
n'étoient pas dans la premiere lifte , & MM.
Droify , de Malhautier, Montignac , Chevalier de
Vignier , & de Saint- Florent . Lieutenans . MM . de
la Grolée , de Bo flambert , de Buffan , & Bouret
. Régiment de Rohan. Capitaines. MM . de Wolbock
, & Coquerel. Lieutenans. MM. la Live &
Liffac , qui n'étoient point dans la derniere feuille .
Regiment de Beauvoifis. Capitaines, MM . la Molere
, Champau , du Bourdet , du Lignon , & de
Fougeres. Aide- Major. M. Raoult. Lieutenans.
MM . Rozan , la Roque , & Peignefort . Régi .
ment de Briffac. Colonel. M. le Duc de Coffé. Lientenant-
Colonel. M. de Mauclerc. Capitaine . M.
Bonneval. Lieutenant. M. Morel . Régiment de
Provence. Lieutenant -Colonel. M. Durivier. Ca
pitaines. MM. Thioumon , de Teffot , Dutertre ,
de Varignan , Thuifi , & Eclapier , qui n'étoient
dans la derniere feuille . Lieutenans . MM. Iffambon
, & de Romas , qui n'étoient pas dans
la derniere lifte. Régiment de Vittmer , Suiffe.
pas
188 MERCURE DE FRANCE.
>
Commandant de Bataillon. M. Gallati . Capitaines.
MM. Suriet , Perier , Zeng , & Reynoldt. Lieu
tenans. MM. de Gallati , Dilleny , Bayard &
Jacobel Régiment de Diefback , Suiffe . Capitaines.
MM. Balthazard , & de Borard , dont le dernier
n'étoit pas dans la précédente lifte . Lieutenant.
M. de Nervoft , & l'Aumonier du Régiment
Régiment de la Marck. Capitaines. MM. Deyrolles
, Trichard , des Baraux , de Munlt l'aîné
Delefnau , qui n'étoit pas dans la derniere feuille ,
Dufort , Liotey , Grandchamp , & Dehauffen.
Lieutenans. MM. Bramion & Scitz .
CAVALERIE.
Régiment de la Reine. Major . M. le Chevalier
de Galifet. Régiment de Bourbon. Capitaines. MM.
de Chanay & Chambon. M. la Bare , Cornette.
Régiment de Penthievre. Colonel. M. le Comte
de Saluce , bleffé & prifonnier . Capitaines. M. le
Marquis de Langle , MM . Lardevoin , & Traverlay.
Lieutenans. MM. du Breuil , & de Gay ,
bleffé & prifonnier , qui n'étoit pas dans la derniere
feuille. MM . de Geraldin , Major , & du
Saillon , Cornette , bleflés & reftés à Yena , d'où
l'on compte qu'ils rejoindront inceffamment . Ré
giment de Lufignan. Capitaines. M. de Real & Circey
, bleffés & prifonniers . M. de Janfon , Liextenant.
Régiment de Beauvilliers . Colonel . M. le
Duc de Beauvilliers . Lieutenant. M. de la Buifiere.
Cornettes. MM. Echoupe & de Luigny . Régiment
deLameth.Lieutenant -Colonel.M . Monjouvan.Capitaines.
MM . de Contriffon, Dancreville , & Frednand.
Régiment de Saluces. Colonel. M. le Marquis
de Saluces. Capitaine . MM . Cauzet , Flogny , Caftelnau,
& Fautrieres , bleffés & prifonniers. Lieute
nans . MM. la Fond , Mordal , & Lepant. M. de la
>
JANVIER. 1758. 189
.
Faye , Cornette. Régiment de Filtz -James. M. Nugent
, Capitaine. M. Coulahan , Lieutenant . M.
de Mores , Cornette. Frifonniers non Militaires.
M. Martinfort , Directeur des vivres , & fon domeftique.
N. Monget , Commis des vivres . Un
Boulanger des vivres.
On a oublié dans la premiere lifte d'employer
comme prifonnier M. le Chevalier d'Ailly , Maréchal
de camp.
M. le Chevalier des Bares , Capitaine au Régiment
Defcars Cavalerie , mis au nombre des
Officiers tués , a donné de fes nouvelles . Il eft
prifonnier & bleffé de douze coups de fabre.
Le Roi a difpofé en faveur de M. le Vicomte de
Choifeul , du Régiment de Poitou , vacant par la
mort de M. le Comte de Revel.
Du Régiment Royal-Barrois , vacant par la
mort de M. le Comte de Baffompierre , en faveur
de M. le Marquis de Baffompierre , fon pere ,
Brigadier des armées du Roi , & Sous- Lieutenant
des Chevaux- Légers d'Orléans,
De trois places de Colonels dans le Régiment
des Grenadiers de France , en faveur de M. le
Comte de la Fayette , Capitaine réformé à la fuite
du régiment de Cavalerie de la Rochefoucault ,
de M. le Comte de Danois , Capitaine réformé á
la fuire du régiment Royal de Cravates ; & de
M. le Comte de Broglie , Enfeigne dans le régiment
de Poitou :
Et de deux Guidons vacans dans la Gendarmerie;
l'un en faveur de M. le Comte de Noé , Capitaine
réformé à la fuite du régiment de Cavalerie de la
Viefville ; l'autre pour N, le Marquis de Crenolles,
Lieutenant dans le régiment du Roi Infanterie.
l'armée combinée de l'Empire & de France , &
l'armée Pruffienne , avec la lifte des Officiers
non compris dans celle du 19 de ce mois.
L'armée du Roi , combinée avec celle de l'Empire
, ayant reçu un renfort de vingt bataillons &
de dix-huit efcadrons conduits par le Duc de Broglie
, après être reftée quelques jours en cantonnement
entre l'Unftrutt & la Sala , depuis Mul→
haufen & Langen- Saltza jufqu'à Dornbourg , fe
mit en mouvement le 23 Octobre pour marcher à
l'ennemi.
Celle de l'Empire fe porta en avant de la Sala
fur l'Eftertt , précédée d'un détachement des deux
armées aux ordres du Comte de Saint - Germain
& celle de France qui la fuivoit fe trouva raffemblée
le 28 à Numbourg & aux environs.
Pendant cette marche , le Roi de Pruffe s'étoit
retiré fur l'Elbe , laiffant à Léipfik un Corps commandé
par le Maréchal Keith, mais il revint tout-à
coup dans cette Ville le 26.
Les deux Généraux ne jugeant pas qu'il fût praticable
del'y attaquer de vive force, ni de le mettre
entre Léiplik & Torgauw en marchant par leur
182 MERCURE DE FRANCE.
droite , réfolurent de repaffer la Sala , pour fe
porter vers Hall & Bernbourg. Ce paffage s'exécura
le 30 à Weiffenfel , après avoir replié tous
les poftes qui avoient été avancés jufqu'à Lutzen .
Le Roi de Pruffe , averti de cette marche , fortit
de Léipfick , & fit attaquer le 31 au matin la
Ville de Weiffenfels. Il y étoit refté quatre bataillons
Impériaux & dix- fept compagnies de Grenadiers
François , commandés par M. le Marquis de
Crillon ; ces troupes fe retirerent en mettant le
feu au pont.
Les Pruffiens firent enfuite marcher des corps
fur Merfbourg & fur Hall , dont les ponts furent
pareillement brûlés par les détachemens de l'armée
combinée , qui occupoient ces deux Villes.
Le premier Novembre , le Prince de Soubife
marcha à Merfbourg dans le deffein de foutenir
cette Ville : mais ne pouvant garder tous les paffages
de la Sala , il préféra de venir camper à
Mulchen , où les Impériaux le joignirent le 2 .
Le lendemain 3 , l'armée Pruffienne paffa la
Sala à Weiflenfels où elle avoit déja jetté des
ponts ; fes Huffards poufferent ceux de l'Empire
jufques fur le terrein où les Généraux faifoient
marquer un champ de bataille , & l'armée combinée
fortit de fon camp à l'entrée de la nuit pour venir
l'occuper. Les Pruffiens camperent vis - à- vis fur
une hauteur , & tirerent pendant la nuit plufieurs
coups de canon.
Le 4 à la pointe du jour , on vit déboucher
plufieurs efcadrons de Cavalerie Pruffienne , qui fe
retirerent auffi- tôt que l'armée eut fait un mouvement
en avant. Le reste de la journée ſe paſſa à
tirer quelques volées de canon , & l'armée cainpa
fur le terrein où elle avoit paffé la nuit précé .
dente fous les armes.
JANVIER. 1758. 183
Les , elle marcha parfa droite pour le porter
furle flanc gauche de celle du Roi de Pruffe, laif
fant M. le Comte de Saint- Germain avec deux brigades
d'infanterie & autant de cavalerie , pour ob
ferver les mouvemens des Pruffiens. Cette marche
fe fit fur trois colones , dans le même ordre où les
troupes étoient campées ; la colonne de la gauche
étoit formée de la premiere ligne , celle du
centre de la réſerve , & celle de la droite de la feconde
ligne.
Lorfque l'armée eut dépaffé le flanc gauche de
Pennemi , on fit halte vers les deux heures aprèsmidi
, & les deux Généraux ayant pris la réfolution
d'attaquer , on continua la marche en abaiffant
la droite , pour le mettre en bataille en
équerre fur le flanc gauche de l'armée Pruffienne .
Jufques-là l'ennemi étoit reſté dans fon camp ,
mais dans le moment on le vit détendre fes tentes,
monter à cheval , fe mettre en bataille & marcher
par fa gauche fur le même front par lequel on fe
préfentoit à lui ; le tout avec une fi grande promp
ritude , que toute fa cavalerie , compofée de
quarante efcadrons , ayant été quelque temps à
couvert d'un rideau , fe trouva tout d'un coup
avoir dépaffé celle de l'Empire , qui fermoit l'aîle
droite de l'armée combinée , & la chargea en
en flanc avant qu'elle eût pu fe déployer devant
elle.
Le Prince de Soubife n'eut le temps que de raffembler
la cavalerie de la réferve , compotée de
dix efcadrons des régimens de Penthievre , Saluces
, Lameth , Lufignan & De cars , qui fe formerent
en potence dans l'intervalle entre les deux
lignes . I foutint à la tête de cette cavalerie
l'effort de la premiere ligne de celle des Pruffiens
, qui fut auffi repouffée par les cuiraffiers
184 MERCURE DE FRANCE.
Autrichiens ; mais il ne put réfifter à la feconde
ligné. Huit efcadrons des régimens de Bourbon
de Bauvilliers , de Fitz -James & de Raugrave , tirés
de l'aile gauche , rétablirent le combat pendant
quelques momens , & enfuite furent obligés
de céder de même à la fupériorité du nombre.
Pendant cette charge de cavalerie , la gauche
de l'infanterie Pruffienne avoit gagné le flanc
droit de celle de l'armée combinée . Nos bataillons
, qui s'étoient formés en colonne , ne pouvant
foutenir le feu de l'artillerie & de la moufqueterie
des Pruffiens , furent alors obligés de
plier,&entraînerent le refte des deux lignes . M.lé
Comte de Saint-Germain , qui arriva dans cette
conjoncture , favorifa la retraite qui fe fit fur
Freybourg, où l'armée repafla, pendant la nuit, à
la gauche de l'Unftrutt , fans être pourſuivie .
Le 6 l'armée de l'Empire marcha à Kofen ,
pour fe retirer fur Arnftatt , & celle de France
s'en fépara pour fe rapprocher des quartiers de
l'armée du Maréchal Duc de Richelieu par Laucha
, Saxembourg , Northaufen & Duderſtatt ,
où elle eft arriée le 14.
On ne peut dire au jufte la perte que l'armée
Françoile a faite en cette occafion , parce qu'il y
revient journellement des Officiers & des Soldats
par bandes ; mais il paroît qu'elle ne fera pas
à beaucoup près auffi confidérable qu'on l'avoit
cru d'abord
JANVIER. 1758. 185
a
Lifte des Officiers tués , bleffés , prisonniers , ou
dont on ignore le fort , des Régimens qui fe font
trouvés à la bataille dus Novembre , & qui ne
font pas compris dans la lifte du 19 de ce mois ,
parce qu'on n'avoit point alors reçu les états détaillés
des Régimens.
Régiment de Piedmont. Colonel . M. Le Comte
Defparbès , bleffé . Lieutenant-Colonel. M. de
Creft , bleffé & prifonnier . Commandans de Bataillon
. MM. de la Corderie & Sermont , bleffés
& prifonniers, M. Defplaffes , manque. Major:
M. Broca , bleflé . Aides- Majors. MM . Malaru &
Bagnon , bleffés . M. de la Chevalerie , bleffé & prifonnier.
Capitaines de Grenadiers . M. Malaufat ,
bleffé & prifonnier. M. Darmiffan manque.
Capitaines. MM. Marans , Noblet , la Lauremie
, Beauregard , Fondras. , tués. MM. Flavi
gny , Mondenard , Grely , Dragoue , Braffant ,
Chevalier de Montaut , Mondenart , de Bieve ,
la Touche , Chevalier de Tilly , Dupleffis ,
Freftomdam , bleffés . MM. Bretigny , la Combe,
Marigny , du Vergier , Tilly , Brugaflargues ,
de Mons , Bezançon , Verneuil , Rachaife ,
Baubert , Pafcal , Duvallon , Boifſfondain , la
Perrere , Dauffonnes , bleffés & prifonniers.
MM. Darmiffan , la Papotiere , David , Duclufelle
, Montaut , Dumans , & Valoir , manquent.
Lieutenans . M. le Chevalier de Montaud, M. Lefpare
& M. le Chevalier de Batquier tués.
MM. Meſnard , la Foreftille , Dadriffard , Fontaine
, Chevalier de Ponfargues , Colonſbié , Ravifict
, & Lecuyer , bleifés . MM. Leharivel ,
Faure , Rabignan , Daliat , Kardavant , Biufort,
Langlade , Barer , & Saint-Serdos , bleffts &
"
186 MERCURE DE FRANCE.
>
prifonniers. MM. Martillon , Pernon , Pelifferey
, Sairigné , Montaclard , & Peliot Maître
de mathématiques , manquent . Régiment de Royal
Rouffillon . Capitaines de Grenadiers . M Delons ,
bleffe . Lieutenans . M. Soreau , tleflé . Régiment de
Caftellas , Suiffe . Lieutenant - Colonel . M. Diefenthaler
, bleflé & prifonnier Capitaines de Crenadiers
.M. Reich , tué. M. Waldener bleflé . Lieutenans.
M. Muller , tué . , M. Krieg , bleflé . Régiment de
Planta , Suiffe. Lieutenant- Colonel . M. Darbon
nier , bleffé & prifonnier . Commandant de Bataillon.
M Joflaud , bleffé & prifonnier. M. Arder ,
manque. Aide-Major M. Viclandt manque. Capitaines
de Grenadiers . MM . Grenut , & Affleger
bleffés & prifonniers. Capitaines. MM. Turtin ,
Gallatin, Bertenfchalg , Boufcard & Faller , bleffés
& prifonniers. Lieutenans. MM . Defgranges
Hoeclin , Reynald , Fatis, Ceberg & Chriftin ,
bleffés & prifonniers . Régiment de Reding , Suif
fe. Capitaines. MM. Reynold & Montaudon
bleffés. MM . Schatzel & Witz , bleffés & prifonniers.
Lieutenans. MM. d'Entrague , & Baumain
, bleffés . MM . Geutil , Techiemain , Gau-.
guin , & Odelieu , bleffés & prifonniers . M. Muller,
manque. Régiment de Salis , Grifon. Capitaine.
M. Caftelberg , tué . Enfeigne. M. Scouhe manque.
Régiment de Touraine . Lieutenans. M. de
Moyencourt , bleffé & prifonnier . Régiment de
Saint Germain. Lieutenans. M. Bitremant , bleflé
& prifonnier.
•
Officiers qui étoient marqués dans la derniere feuille
comme manquans , & qu'on a appris depuis êtra
prifonniers , & dont la plupart font bleſsés.
Régiment de Mailly. Lieutenant- Colonel . M. de
Boifrenard. Capitaines . MM. Montbel , l'aîné ,
JANVIER. 1758. 187
>
Garcigny , Vilhaut , Chevalier de Montbel ,
Boilrenault , Coquebert , M. Treville , Capitai
ne Aide-Major , & la Motte. M. Catenay , Capitaine
, dont on n'avoit point encore fait mention
, prifonnier. M. Rouani , Lieutenant. Régiment
de Poitou. M. de Saint - Mefinin , Commandant
de Bataillon . M. du Roffart , Capitaine Aide-
Major. MM. de Muffan , de Pally , Fontenaille
Dangé , des Anfiers , Sorelle , Galleou , Capitaines
, prifonniers ; ainfi que MM . Sablo & Pichon
, dont on ignoroit le fort. Lieutenans. MM.
d'Aldeguier , du Perrete , Ding , Leroy, & Saint-
Oin , prifonniers , ainfi que MM. la Montafe ,
du Rougeat , & de Laure , dont on n'avoit pas encore
fait mention . Régiment de Saint Chamont.
Capitaines. MM . de la Mothe , & Chatelier , qui
n'étoient pas dans la premiere lifte , & MM.
Droify , de Malhautier, Montignac , Chevalier de
Vignier , & de Saint- Florent . Lieutenans . MM . de
la Grolée , de Bo flambert , de Buffan , & Bouret
. Régiment de Rohan. Capitaines. MM . de Wolbock
, & Coquerel. Lieutenans. MM. la Live &
Liffac , qui n'étoient point dans la derniere feuille .
Regiment de Beauvoifis. Capitaines, MM . la Molere
, Champau , du Bourdet , du Lignon , & de
Fougeres. Aide- Major. M. Raoult. Lieutenans.
MM . Rozan , la Roque , & Peignefort . Régi .
ment de Briffac. Colonel. M. le Duc de Coffé. Lientenant-
Colonel. M. de Mauclerc. Capitaine . M.
Bonneval. Lieutenant. M. Morel . Régiment de
Provence. Lieutenant -Colonel. M. Durivier. Ca
pitaines. MM. Thioumon , de Teffot , Dutertre ,
de Varignan , Thuifi , & Eclapier , qui n'étoient
dans la derniere feuille . Lieutenans . MM. Iffambon
, & de Romas , qui n'étoient pas dans
la derniere lifte. Régiment de Vittmer , Suiffe.
pas
188 MERCURE DE FRANCE.
>
Commandant de Bataillon. M. Gallati . Capitaines.
MM. Suriet , Perier , Zeng , & Reynoldt. Lieu
tenans. MM. de Gallati , Dilleny , Bayard &
Jacobel Régiment de Diefback , Suiffe . Capitaines.
MM. Balthazard , & de Borard , dont le dernier
n'étoit pas dans la précédente lifte . Lieutenant.
M. de Nervoft , & l'Aumonier du Régiment
Régiment de la Marck. Capitaines. MM. Deyrolles
, Trichard , des Baraux , de Munlt l'aîné
Delefnau , qui n'étoit pas dans la derniere feuille ,
Dufort , Liotey , Grandchamp , & Dehauffen.
Lieutenans. MM. Bramion & Scitz .
CAVALERIE.
Régiment de la Reine. Major . M. le Chevalier
de Galifet. Régiment de Bourbon. Capitaines. MM.
de Chanay & Chambon. M. la Bare , Cornette.
Régiment de Penthievre. Colonel. M. le Comte
de Saluce , bleffé & prifonnier . Capitaines. M. le
Marquis de Langle , MM . Lardevoin , & Traverlay.
Lieutenans. MM. du Breuil , & de Gay ,
bleffé & prifonnier , qui n'étoit pas dans la derniere
feuille. MM . de Geraldin , Major , & du
Saillon , Cornette , bleflés & reftés à Yena , d'où
l'on compte qu'ils rejoindront inceffamment . Ré
giment de Lufignan. Capitaines. M. de Real & Circey
, bleffés & prifonniers . M. de Janfon , Liextenant.
Régiment de Beauvilliers . Colonel . M. le
Duc de Beauvilliers . Lieutenant. M. de la Buifiere.
Cornettes. MM. Echoupe & de Luigny . Régiment
deLameth.Lieutenant -Colonel.M . Monjouvan.Capitaines.
MM . de Contriffon, Dancreville , & Frednand.
Régiment de Saluces. Colonel. M. le Marquis
de Saluces. Capitaine . MM . Cauzet , Flogny , Caftelnau,
& Fautrieres , bleffés & prifonniers. Lieute
nans . MM. la Fond , Mordal , & Lepant. M. de la
>
JANVIER. 1758. 189
.
Faye , Cornette. Régiment de Filtz -James. M. Nugent
, Capitaine. M. Coulahan , Lieutenant . M.
de Mores , Cornette. Frifonniers non Militaires.
M. Martinfort , Directeur des vivres , & fon domeftique.
N. Monget , Commis des vivres . Un
Boulanger des vivres.
On a oublié dans la premiere lifte d'employer
comme prifonnier M. le Chevalier d'Ailly , Maréchal
de camp.
M. le Chevalier des Bares , Capitaine au Régiment
Defcars Cavalerie , mis au nombre des
Officiers tués , a donné de fes nouvelles . Il eft
prifonnier & bleffé de douze coups de fabre.
Le Roi a difpofé en faveur de M. le Vicomte de
Choifeul , du Régiment de Poitou , vacant par la
mort de M. le Comte de Revel.
Du Régiment Royal-Barrois , vacant par la
mort de M. le Comte de Baffompierre , en faveur
de M. le Marquis de Baffompierre , fon pere ,
Brigadier des armées du Roi , & Sous- Lieutenant
des Chevaux- Légers d'Orléans,
De trois places de Colonels dans le Régiment
des Grenadiers de France , en faveur de M. le
Comte de la Fayette , Capitaine réformé à la fuite
du régiment de Cavalerie de la Rochefoucault ,
de M. le Comte de Danois , Capitaine réformé á
la fuire du régiment Royal de Cravates ; & de
M. le Comte de Broglie , Enfeigne dans le régiment
de Poitou :
Et de deux Guidons vacans dans la Gendarmerie;
l'un en faveur de M. le Comte de Noé , Capitaine
réformé à la fuite du régiment de Cavalerie de la
Viefville ; l'autre pour N, le Marquis de Crenolles,
Lieutenant dans le régiment du Roi Infanterie.
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Résumé : Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre l'armée combinée de l'Empire & de France, & l'armée Prussienne, avec la liste des Officiers non compris dans celle du 19 de ce mois.
Du 23 octobre au 5 novembre, l'armée combinée de l'Empire et de la France, renforcée par des troupes du Duc de Broglie, affronta l'armée prussienne. Après plusieurs manœuvres, les deux armées se retrouvèrent près de Weissenfels. Le 3 novembre, les Prussiens traversèrent la Saale, et les préparatifs pour la bataille commencèrent. Le 5 novembre, la bataille éclata. Les Prussiens repoussèrent la cavalerie combinée et gagnèrent le flanc droit, forçant les bataillons à se replier. L'armée combinée se retira à Freybourg, puis traversa l'Unstrutt sans être poursuivie. Le 6 novembre, l'armée de l'Empire se retira vers Arnstadt, tandis que l'armée française se rapprocha des quartiers du Maréchal Duc de Richelieu. La bataille entraîna des pertes significatives, avec une liste publiée des officiers tués, blessés, prisonniers ou manquants. Les régiments affectés incluaient ceux de Piedmont, Royal-Roussillon, Castellas, Planta, Reding, Salis, Touraine, Saint-Germain, Mailly, Poitou, Saint-Chamont, Rohan, Beauvoisis, Brissac, Provence, Diesbach, La Marck, et plusieurs régiments de cavalerie. Certains officiers initialement portés disparus furent ensuite confirmés comme prisonniers. Par ailleurs, plusieurs nominations et promotions furent annoncées au sein de l'armée française. Le Régiment Royal-Barrois, vacant après le décès du Comte de Baffompierre, fut attribué au Marquis de Baffompierre. Trois places de Colonels dans le Régiment des Grenadiers de France furent attribuées au Comte de la Fayette, au Comte de Danois et au Comte de Broglie. Deux guidons vacants dans la Gendarmerie furent attribués au Comte de Noé et au Marquis de Crenolles.
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25
p. 176-178
ALLEMAGNE.
Début :
Une colonne de cinq mille cinq cens Croates à passé par cette Ville ; [...]
Mots clefs :
Vienne, Soldats croates, Hongrie, Diète, Armée impériale, Verden, Mouvements des troupes, Ennemis, Maréchal de Richelieu, Ordres militaires, Chevaliers, Hanovre, Osnabrück
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE VIENNE , le 15 Janvier.
Une colonne de cinq mille cinq cens Croates à
paffé par cette Ville ; elle fera fuivie fucceffivement
de plufieurs autres corps de cette Nation
dont on a tiré depuis la guerre de très- bons fervices.
Les Etats du Royaume de Hongrie ont tenu à
Peft une Diette extraordinaire , dont l'objet a été
de prendre de folides arrangemens , pour fournir à
leur Souveraine un corps de troupes confidérable.
Ils offrent d'une part vingt mille hommes pour
réparer l'armée du Prince Charles & la plus
grande partie de l'Infanterie qui eft dans ce
Royaume en fera retirée , pour être employée en
Boheme.
?
L'armée de l'Empire qui a moins fouffert à la
bataille de Rofback que celle de France , va être
inceffamment en état de recommencer les opérations.
DE VERDEN , le premier Janvier.
La retraite précipitée des Hanovriens n'a pas
ralenti l'activité de nos mouvemens , dont voici
Ja fuite . M. le Duc de Broglie , Lieutenant - Général,
fe porta le 25 Décembre avec un corps détaché, de
Walfrode à Oberndorffmarck , & pour plus grande
fûreté , les troupes pafferent la nuit dans les bois.
FEVRIER. 1758. 177
Òn devoit partir le lendemain matin à trois heures
, pour le porter fur Bergen , ou le dépaffer
fuivant les nouvelles qu'on auroit de la marche
des ennemis ; mais ce même jour 25 , à dix heures
du foir , un Courier apporta unelettre de M.
le Maréchal Duc de Richelieu , datée du 24 >
avec l'ordre de fe retirer fur la Bohme d'où l'on
étoit parti , d'avoir l'oeil au pont de Rethem , &
d'obferver attentivement tout ce qui pourroit fe
paſſer de ce côté- là . Ainfi nous revîames fur nos
pas , & nous ne pûmes inquiéter l'ennemi du
côté de Hermanfbourg .
Nous reçûmes ordre le 28 de nous portér
promptement fur la Wumme , dont le paffage
étoit occupé par plufieurs poftes des ennemis. On
fit en deux marches forcées plus de dix - huit lieues,
& nous y arrivâmes la nuit du 29. Le 30 avant le
jour , ayant trouvé une arche du pont de Burch
rompue , notre infanterie paffa la Wumme for
la glace. Elle ne parut pas affez forte pour paffer
la Čavalerie ; mais M. le Duc de Broglie , M. le
Chevalier de laTouche ,& plufieurs Officiers le rendirent
à pied avec les Grenadiers à Wegefack.
Dès la nuit même les énnemis avoient abandonné
ce pofte , & nous y trouvâmes le magafin de trois
cens mille rations de foin , que nous y avions laiffé
au mois de Septembre. Nos Grenadiers y refterent
aux ordres de M. le Comte de Wamfer , Brigadier
; M. le Chevalier de Beauveau occupa le
Village de Lefum avec un détachement , & M. de
Solar celui de Burgdam , que les ennemis avoient
évacué à trois heures du matin. Les Officiers Généraux
partirent de Vegefack fur des charriots ,
pour aller reprendre leurs chevaux qu'ils avoient
laiffés à Burch , & delà ils fe tranſporterent à
Gropel , prés de Brême.
H v
178 MERCURE DE FRANCE.
L'armée Hanovrienne a pris des quartiers de
cantonnement dans le voifinage d'Ultzen & de
Lunebourg.
DE HANOVRE , le 4 Janvier.
1
Après avoir forcé les Hanovriens à quitter les
bords de l'Aller , les premiers foins de M. le Maréchal
Duc de Richelieu , ont été de faire cantonner
les troupes, & de bien affurer les quartiers.
Depuis le 30 du mois dernier , il a quitté la Ville
de Zell en y laiffant une forte garnifon , & il eft
venu , avec près de 30 Bataillons , établir ici fon
quartier général. Par la pofition que ce Général
a prife , il eft maître de tout le cours de l'Aller ,
depuis le Wezer jufqu'à l'Ocker.
D'OSNABRUCK, le 9 Janvier.
Avant-hier , on a tranſporté à Wefel , fous une
bonne eſcorte , les barrils & les caifles d'argent
qui avoient été faifies à la pofte Hanovrienne de
cette Ville.
Le Régiment de Champagne eft depuis le 6 en
garnifon dans cette Ville ; celui de Condé , cavalerie
, en eft forti le même jour , pour aller cantonner
aux environs de Wefel , & il fera rem
placé par un autre Régiment de Cavalerie.
DE VIENNE , le 15 Janvier.
Une colonne de cinq mille cinq cens Croates à
paffé par cette Ville ; elle fera fuivie fucceffivement
de plufieurs autres corps de cette Nation
dont on a tiré depuis la guerre de très- bons fervices.
Les Etats du Royaume de Hongrie ont tenu à
Peft une Diette extraordinaire , dont l'objet a été
de prendre de folides arrangemens , pour fournir à
leur Souveraine un corps de troupes confidérable.
Ils offrent d'une part vingt mille hommes pour
réparer l'armée du Prince Charles & la plus
grande partie de l'Infanterie qui eft dans ce
Royaume en fera retirée , pour être employée en
Boheme.
?
L'armée de l'Empire qui a moins fouffert à la
bataille de Rofback que celle de France , va être
inceffamment en état de recommencer les opérations.
DE VERDEN , le premier Janvier.
La retraite précipitée des Hanovriens n'a pas
ralenti l'activité de nos mouvemens , dont voici
Ja fuite . M. le Duc de Broglie , Lieutenant - Général,
fe porta le 25 Décembre avec un corps détaché, de
Walfrode à Oberndorffmarck , & pour plus grande
fûreté , les troupes pafferent la nuit dans les bois.
FEVRIER. 1758. 177
Òn devoit partir le lendemain matin à trois heures
, pour le porter fur Bergen , ou le dépaffer
fuivant les nouvelles qu'on auroit de la marche
des ennemis ; mais ce même jour 25 , à dix heures
du foir , un Courier apporta unelettre de M.
le Maréchal Duc de Richelieu , datée du 24 >
avec l'ordre de fe retirer fur la Bohme d'où l'on
étoit parti , d'avoir l'oeil au pont de Rethem , &
d'obferver attentivement tout ce qui pourroit fe
paſſer de ce côté- là . Ainfi nous revîames fur nos
pas , & nous ne pûmes inquiéter l'ennemi du
côté de Hermanfbourg .
Nous reçûmes ordre le 28 de nous portér
promptement fur la Wumme , dont le paffage
étoit occupé par plufieurs poftes des ennemis. On
fit en deux marches forcées plus de dix - huit lieues,
& nous y arrivâmes la nuit du 29. Le 30 avant le
jour , ayant trouvé une arche du pont de Burch
rompue , notre infanterie paffa la Wumme for
la glace. Elle ne parut pas affez forte pour paffer
la Čavalerie ; mais M. le Duc de Broglie , M. le
Chevalier de laTouche ,& plufieurs Officiers le rendirent
à pied avec les Grenadiers à Wegefack.
Dès la nuit même les énnemis avoient abandonné
ce pofte , & nous y trouvâmes le magafin de trois
cens mille rations de foin , que nous y avions laiffé
au mois de Septembre. Nos Grenadiers y refterent
aux ordres de M. le Comte de Wamfer , Brigadier
; M. le Chevalier de Beauveau occupa le
Village de Lefum avec un détachement , & M. de
Solar celui de Burgdam , que les ennemis avoient
évacué à trois heures du matin. Les Officiers Généraux
partirent de Vegefack fur des charriots ,
pour aller reprendre leurs chevaux qu'ils avoient
laiffés à Burch , & delà ils fe tranſporterent à
Gropel , prés de Brême.
H v
178 MERCURE DE FRANCE.
L'armée Hanovrienne a pris des quartiers de
cantonnement dans le voifinage d'Ultzen & de
Lunebourg.
DE HANOVRE , le 4 Janvier.
1
Après avoir forcé les Hanovriens à quitter les
bords de l'Aller , les premiers foins de M. le Maréchal
Duc de Richelieu , ont été de faire cantonner
les troupes, & de bien affurer les quartiers.
Depuis le 30 du mois dernier , il a quitté la Ville
de Zell en y laiffant une forte garnifon , & il eft
venu , avec près de 30 Bataillons , établir ici fon
quartier général. Par la pofition que ce Général
a prife , il eft maître de tout le cours de l'Aller ,
depuis le Wezer jufqu'à l'Ocker.
D'OSNABRUCK, le 9 Janvier.
Avant-hier , on a tranſporté à Wefel , fous une
bonne eſcorte , les barrils & les caifles d'argent
qui avoient été faifies à la pofte Hanovrienne de
cette Ville.
Le Régiment de Champagne eft depuis le 6 en
garnifon dans cette Ville ; celui de Condé , cavalerie
, en eft forti le même jour , pour aller cantonner
aux environs de Wefel , & il fera rem
placé par un autre Régiment de Cavalerie.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 15 janvier, 5 500 Croates ont traversé Vienne, suivis d'autres corps connus pour leurs services militaires. En Hongrie, une Diète extraordinaire à Pest a offert 20 000 hommes pour renforcer l'armée du Prince Charles, avec une partie de l'infanterie hongroise déployée en Bohême. L'armée de l'Empire se prépare à reprendre les opérations après la bataille de Rossbach. Le 1er janvier, les Hanovriens ont battu en retraite sans ralentir les mouvements français. Le Duc de Broglie a mené des troupes de Walfrode à Oberndorffmarck. Le Maréchal Duc de Richelieu a ordonné la retraite vers la Bohême et la surveillance du pont de Rethem. Les troupes françaises ont occupé plusieurs postes ennemis et sécurisé des villages. L'armée hanovrienne s'est cantonnée près d'Ulzen et de Lunebourg. Richelieu a établi son quartier général à Hanovre, contrôlant le cours de l'Aller. À Osnabrück, des fonds ont été transportés à Wesel sous escorte, et les régiments de Champagne et de Condé ont renforcé les garnisons.
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26
p. 203-206
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 29 du mois de Janvier, M. le Comte de Clermont, Prince du Sang, [...]
Mots clefs :
Famille royale, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Chevaliers, Officiers, Abbés, Célébrations, Ducs, Comtes, Ordonnance du roi, Amnistie générale, Désertions, Marins, Nominations, Madame Henriette de France, Service religieux, Provence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
L29 du mois de Janvier , M. le Comte de Clermont
, Prince du Sang , prir congé du Roi , de
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
la Reine & de la Famille Royale , pour aller prer
dre le commandement de l'armée du Roi à Hanovre.
Le 2 de Février , fête de la Purification de la
Sainte Vierge , MM. les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'é→
tant affemblés vers les onze heures du matin dans
le cabinet du Roi , Sa Majefté tint chapitre , &
nomma Commandeur de fes Ordres , M. l'Abbé
Comte de Bernis , Miniftre & Secrétaire d'Etat au
Département des Affaires Etrangeres . Le Roi fortit
enfuite de fon appartement , pour aller à la
Chapelle. Sa Majefté , devant laquelle les deur
Huifiers de la Chambre portoient leurs Mafes ,
étoit en manteau , le Collier de l'Ordre & celui
de la Toifon d'Or pardeffus. Elle étoit précédée
de Monfeigneur le Dauphin , de MM . le Duc
d'Orléans , le prince de Condé, le Comte de Charolois
, le Prince de Conty , le Comte de la Marche
, le Comte d'Eu , le Duc de Penthievre , &
des Chevaliers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre.
Le Roi affifta à la bénédiction des cierges &
à la proceffion qui fe fit dans la Chapelle ; & la
Grande Melle fut célébrée par l'Abbé Gergoy ,
Chapelain Ordinaire de la Chapelle - Mufique. Sa
Majefté fut reconduite à fon appartement en la
maniere accoutumée.
Il a été rendu le 29 décembre dernier une ordonnance
par laquelle « Sa Majesté accorde une
» amnistie générale à tous les Officiers- Mariniers
» & Matelots qui auront défertés , tant de fes Vaif-
>> feaux & autres Bâtimens , que des Ports & Arfenaux
de marine , à condition néanmoins , pour
>> ceux d'entre lefdits Officiers- Mariniers & Ma-
> telots qui feront dans le Royaume & dans les
Iles Françoifes de l'Amérique , qu'ils fe préMARS.
1758. 205.
fenteront aux Commiffaires de la Marine , &
>> autres Officiers chargés du détail des Claffes des
>> Matelots , quinze jours après la publication de.
» la préſente Ordonnance dans les lieux où ils fe
>> trouveront ; & pour ceux qui feront dans les
» Pays Etrangers , qu'ils fe préfenteront pareille-
>> ment aux Confuls François & autres Officiers
commis par Sa Majefté dans lefdits Pays , & ce
» dans le terme d'une année , à compter du pre-
» mier février prochain , que ladite Ordonnance
» aura été publiée dans ce Royaume , pour y être
» renvoyés par lefdits Confuls avec une conduite ,
» fous la charge de fe repréſenter immédiatement
» après leur retour dans le Royaume , devant les
» Commiffaires de la Marine , & autres Officiers
» chargés du détail des claffes . »
M. l'Evêque Duc de Laon a pris congé du Roi
& eft parti le 9 février de Paris , pour fe rendre
à fon Ambaffade à Rome.
La place de Major des Gardes du Corps , dont
M. de Sufy a donné fa démiffion , a été accordée
par le Roi à M. de Monmort.
Le Roi a accordé le grade de Maréchal de Camp
de fes armées à M. le Prince de Condé & à M. le
Comte de la Marche.
Le Roi vient de nommer M. de Chevert Lieu →
tenant- Général , Grand- Croix de l'Ordre de Saint¹
Louis , & lui a accordé une gratification annuelle
de mille écus , en attendant qu'il jouiffe de la pen-'
fion fur l'Ordre , attachée à cette décoration. Sæ
Majeſté a encore ajouté à cette grace quatre mille
livres de penfion fur le Tréfor Royal , en atten--
dant qu'il foit pourvu du gouvernement qu'elle-
Jai promet d'efpérer .
On a célébré le 11 de ce mois , dans l'Eglife de
la Paroifle du Château , pour le repos de l'ame de
206, MERCURE DE FRANCE.
Madame Henriette de France , le ſervice fondé
par Monfeigneur le Dauphin. Ce Prince , Madame
la Dauphine , Madame Infante , Madame , &
Meldames Victoire , Sophie & Louiſe , y ont aſfifté
.
Le ſervice annuel fondé par le Roi dans l'Abbaye
Royale de Saint Denis pour Madame Henriette
de France , y fut célébré le 13 avec les cérémonies
ordinaires . L'Evêque de Meaux , premier
Aumônier de Madame,y affifta, ainſi que Ma
dame la Ducheffe de Beauvilliers , Dame d'Honneur
, M. le Baron de Montmorency , Chevalier
Honneur , M. le Duc de Saint-Agnan , & plufieurs
perfonnes de diftinctions .
Nous apprenons de Provence que le froid y a
été exceffif pendant plus d'un mois , quoiqu'on y
ait joui du plus beau foleil. La Durence & le Rhỗ-
ne ont été pris d'une telle force , que les voitures
les plus pefantes ont roulé fur la premiere , & que
la feule largeur du Rhône a empêché de tenter le
même paffage fur fes glaces.
L29 du mois de Janvier , M. le Comte de Clermont
, Prince du Sang , prir congé du Roi , de
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
la Reine & de la Famille Royale , pour aller prer
dre le commandement de l'armée du Roi à Hanovre.
Le 2 de Février , fête de la Purification de la
Sainte Vierge , MM. les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'é→
tant affemblés vers les onze heures du matin dans
le cabinet du Roi , Sa Majefté tint chapitre , &
nomma Commandeur de fes Ordres , M. l'Abbé
Comte de Bernis , Miniftre & Secrétaire d'Etat au
Département des Affaires Etrangeres . Le Roi fortit
enfuite de fon appartement , pour aller à la
Chapelle. Sa Majefté , devant laquelle les deur
Huifiers de la Chambre portoient leurs Mafes ,
étoit en manteau , le Collier de l'Ordre & celui
de la Toifon d'Or pardeffus. Elle étoit précédée
de Monfeigneur le Dauphin , de MM . le Duc
d'Orléans , le prince de Condé, le Comte de Charolois
, le Prince de Conty , le Comte de la Marche
, le Comte d'Eu , le Duc de Penthievre , &
des Chevaliers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre.
Le Roi affifta à la bénédiction des cierges &
à la proceffion qui fe fit dans la Chapelle ; & la
Grande Melle fut célébrée par l'Abbé Gergoy ,
Chapelain Ordinaire de la Chapelle - Mufique. Sa
Majefté fut reconduite à fon appartement en la
maniere accoutumée.
Il a été rendu le 29 décembre dernier une ordonnance
par laquelle « Sa Majesté accorde une
» amnistie générale à tous les Officiers- Mariniers
» & Matelots qui auront défertés , tant de fes Vaif-
>> feaux & autres Bâtimens , que des Ports & Arfenaux
de marine , à condition néanmoins , pour
>> ceux d'entre lefdits Officiers- Mariniers & Ma-
> telots qui feront dans le Royaume & dans les
Iles Françoifes de l'Amérique , qu'ils fe préMARS.
1758. 205.
fenteront aux Commiffaires de la Marine , &
>> autres Officiers chargés du détail des Claffes des
>> Matelots , quinze jours après la publication de.
» la préſente Ordonnance dans les lieux où ils fe
>> trouveront ; & pour ceux qui feront dans les
» Pays Etrangers , qu'ils fe préfenteront pareille-
>> ment aux Confuls François & autres Officiers
commis par Sa Majefté dans lefdits Pays , & ce
» dans le terme d'une année , à compter du pre-
» mier février prochain , que ladite Ordonnance
» aura été publiée dans ce Royaume , pour y être
» renvoyés par lefdits Confuls avec une conduite ,
» fous la charge de fe repréſenter immédiatement
» après leur retour dans le Royaume , devant les
» Commiffaires de la Marine , & autres Officiers
» chargés du détail des claffes . »
M. l'Evêque Duc de Laon a pris congé du Roi
& eft parti le 9 février de Paris , pour fe rendre
à fon Ambaffade à Rome.
La place de Major des Gardes du Corps , dont
M. de Sufy a donné fa démiffion , a été accordée
par le Roi à M. de Monmort.
Le Roi a accordé le grade de Maréchal de Camp
de fes armées à M. le Prince de Condé & à M. le
Comte de la Marche.
Le Roi vient de nommer M. de Chevert Lieu →
tenant- Général , Grand- Croix de l'Ordre de Saint¹
Louis , & lui a accordé une gratification annuelle
de mille écus , en attendant qu'il jouiffe de la pen-'
fion fur l'Ordre , attachée à cette décoration. Sæ
Majeſté a encore ajouté à cette grace quatre mille
livres de penfion fur le Tréfor Royal , en atten--
dant qu'il foit pourvu du gouvernement qu'elle-
Jai promet d'efpérer .
On a célébré le 11 de ce mois , dans l'Eglife de
la Paroifle du Château , pour le repos de l'ame de
206, MERCURE DE FRANCE.
Madame Henriette de France , le ſervice fondé
par Monfeigneur le Dauphin. Ce Prince , Madame
la Dauphine , Madame Infante , Madame , &
Meldames Victoire , Sophie & Louiſe , y ont aſfifté
.
Le ſervice annuel fondé par le Roi dans l'Abbaye
Royale de Saint Denis pour Madame Henriette
de France , y fut célébré le 13 avec les cérémonies
ordinaires . L'Evêque de Meaux , premier
Aumônier de Madame,y affifta, ainſi que Ma
dame la Ducheffe de Beauvilliers , Dame d'Honneur
, M. le Baron de Montmorency , Chevalier
Honneur , M. le Duc de Saint-Agnan , & plufieurs
perfonnes de diftinctions .
Nous apprenons de Provence que le froid y a
été exceffif pendant plus d'un mois , quoiqu'on y
ait joui du plus beau foleil. La Durence & le Rhỗ-
ne ont été pris d'une telle force , que les voitures
les plus pefantes ont roulé fur la premiere , & que
la feule largeur du Rhône a empêché de tenter le
même paffage fur fes glaces.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 29 janvier, le Comte de Clermont, Prince du Sang, quitta la cour pour prendre le commandement de l'armée du Roi à Hanovre. Le 2 février, à l'occasion de la fête de la Purification de la Sainte Vierge, le Roi tint un chapitre de l'Ordre du Saint-Esprit et nomma l'Abbé Comte de Bernis, Ministre et Secrétaire d'État aux Affaires Étrangères, Commandeur de cet Ordre. Le Roi participa ensuite à la bénédiction des cierges et à la procession dans la Chapelle, accompagné par le Dauphin et plusieurs princes et officiers de l'Ordre. Le 29 décembre, une ordonnance royale accorda une amnistie générale aux Officiers-Mariniers et Matelots déserteurs, à condition qu'ils se présentent aux autorités compétentes dans un délai spécifié. Le 9 février, l'Évêque Duc de Laon quitta Paris pour se rendre à son ambassade à Rome. Le Roi attribua la place de Major des Gardes du Corps à M. de Monmort et le grade de Maréchal de Camp à M. le Prince de Condé et à M. le Comte de la Marche. M. de Chevert fut nommé Lieutenant-Général et Grand-Croix de l'Ordre de Saint-Louis, avec une gratification annuelle et une pension. Le 11 février, un service fut célébré dans l'église paroissiale du Château pour le repos de l'âme de Madame Henriette de France, en présence de plusieurs membres de la famille royale. Le 13 février, un service annuel fondé par le Roi en mémoire de Madame Henriette de France fut célébré à l'Abbaye Royale de Saint-Denis. En Provence, un froid extrême persista pendant plus d'un mois, permettant aux voitures de circuler sur la Durance gelée, mais empêchant le passage sur le Rhône.
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27
p. 203-204
DE VIENNE, le 8 Janvier.
Début :
Sa Majesté Impériale, accompagnée des Archiducs & des Chevaliers de la [...]
Mots clefs :
Sa Majesté impériale, Chevaliers, Cérémonie, Mausolée, Prince Eugène, Magnificence, Prince, Comte, Maréchal Daun, Régiment
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texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le 8 Janvier.
De VIENNE, le 8 Janvier..
Sa Majefté Impériale , accompagnée des Ar
chiducs & des Chevaliers de la Toifon d'Or , fie
le 6 de ce mois , la cérémonie de revêtir du
manteau & des marques diftinctives de l'Ordre ,
le Feld Maréchal Prince de Deux - ponts ; qui fur
auffi reçu le 21 , Grand Croix de l'Ordre Mili--
taire de Marie- Thérèfe.
Notre Cour a fait publier un détail exact &
dreffé par
le Commiffariat des guerres , du nom
bre d'hommes faits prifonniers à l'affaire de Ma
ken. Ce nombre monte à quatorze mille neufcens
vingt-deux , parmi lefquels il y a cinq cens trentedeux
Officiers .
On a expofé , depuis peu de jours , à la vuẽ đư
Public , le magnifique Maufolée du Prince Eu
gène , conftruit dans l'Eglife de Saint Etienne .
Ce monument , lui a été élevé par la Ducheffe
douairière de Savoye , née Princeffe de Lichtenf
tein. Il répond , par fa magnificence , & par l'inf¹
cription qui l'accompagne , à la haute réputation
du Héros , à la mémoire duquel il eft confacré.
Le Prince Léopold de Lobkowitz , Major du
Ivi
204 MERCURE DE FRANCE.
Régiment des Deux ponts, eft mort à Drefde ,
après peu de jours de maladie , à l'âge de 25 ans .
On a appris, de Pologne , que les Haydamacs ,.
dont les cour fes avoient cellé depuis quelque
temps , venoient de les recommencer. Ils ont
fondu à l'improvifte fur les Terres du Prince.
Jablonowski, & ils y ont commis mille défordres,.
pillant & mailacrant tout ce qui eft tombé entre
leurs mains.
Le quartier du Maréchal de Daun eſt toujours
dans les environs de Drefde. Le Roi de Pruile , a
abandonné fon pofte de Prefchendorff. Il a établi
de nouveau fon quartier général à Freyberg. Ce
Prince , loin de fonger à attaquer le Maréchal de
Daun, femble fe borner, pour le moment préfent,
à la défenfive.
>
Le Comte de Schmetrau , s'eft porté depuis
peu , à la tête de fix mille Pruffiens vers .
Lauban , Gorlitz , & Oftritz. Le Maréchal de
Daun a auffitôt détaché les chevaux légers faxons,
les Régimens de Vieux Modene, & de Schmertzing
, Cuirafiers , & les deux Régimens de Marf
hall & d'Angern , Infanterie , qui ont arrêté fes
progrès. Le Général Beck tient toujours en échec
le corps aux ordres du Général Fouquet , &
l'empêche de fe joindre à l'Armée du Roi , Ce
Corps a été obligé, par les manoeuvres du Général
Autrichien , de refter près de Glogaw en Silćfie .
Le Général de Ried a eu près de Marienberg ,
une efcarmouche avec un Corps Pruffien. La fupériorité
du nombre , l'a obligé d'abandonner fon
pofte. Ila cependant fait quelques prifonniers,
Pruffiens.
Sa Majefté Impériale , accompagnée des Ar
chiducs & des Chevaliers de la Toifon d'Or , fie
le 6 de ce mois , la cérémonie de revêtir du
manteau & des marques diftinctives de l'Ordre ,
le Feld Maréchal Prince de Deux - ponts ; qui fur
auffi reçu le 21 , Grand Croix de l'Ordre Mili--
taire de Marie- Thérèfe.
Notre Cour a fait publier un détail exact &
dreffé par
le Commiffariat des guerres , du nom
bre d'hommes faits prifonniers à l'affaire de Ma
ken. Ce nombre monte à quatorze mille neufcens
vingt-deux , parmi lefquels il y a cinq cens trentedeux
Officiers .
On a expofé , depuis peu de jours , à la vuẽ đư
Public , le magnifique Maufolée du Prince Eu
gène , conftruit dans l'Eglife de Saint Etienne .
Ce monument , lui a été élevé par la Ducheffe
douairière de Savoye , née Princeffe de Lichtenf
tein. Il répond , par fa magnificence , & par l'inf¹
cription qui l'accompagne , à la haute réputation
du Héros , à la mémoire duquel il eft confacré.
Le Prince Léopold de Lobkowitz , Major du
Ivi
204 MERCURE DE FRANCE.
Régiment des Deux ponts, eft mort à Drefde ,
après peu de jours de maladie , à l'âge de 25 ans .
On a appris, de Pologne , que les Haydamacs ,.
dont les cour fes avoient cellé depuis quelque
temps , venoient de les recommencer. Ils ont
fondu à l'improvifte fur les Terres du Prince.
Jablonowski, & ils y ont commis mille défordres,.
pillant & mailacrant tout ce qui eft tombé entre
leurs mains.
Le quartier du Maréchal de Daun eſt toujours
dans les environs de Drefde. Le Roi de Pruile , a
abandonné fon pofte de Prefchendorff. Il a établi
de nouveau fon quartier général à Freyberg. Ce
Prince , loin de fonger à attaquer le Maréchal de
Daun, femble fe borner, pour le moment préfent,
à la défenfive.
>
Le Comte de Schmetrau , s'eft porté depuis
peu , à la tête de fix mille Pruffiens vers .
Lauban , Gorlitz , & Oftritz. Le Maréchal de
Daun a auffitôt détaché les chevaux légers faxons,
les Régimens de Vieux Modene, & de Schmertzing
, Cuirafiers , & les deux Régimens de Marf
hall & d'Angern , Infanterie , qui ont arrêté fes
progrès. Le Général Beck tient toujours en échec
le corps aux ordres du Général Fouquet , &
l'empêche de fe joindre à l'Armée du Roi , Ce
Corps a été obligé, par les manoeuvres du Général
Autrichien , de refter près de Glogaw en Silćfie .
Le Général de Ried a eu près de Marienberg ,
une efcarmouche avec un Corps Pruffien. La fupériorité
du nombre , l'a obligé d'abandonner fon
pofte. Ila cependant fait quelques prifonniers,
Pruffiens.
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Résumé : DE VIENNE, le 8 Janvier.
Le 6 janvier, Sa Majesté Impériale a décoré le Feld Maréchal Prince de Deux-Ponts de l'Ordre et de la Grand Croix de l'Ordre Militaire de Marie-Thérèse. La Cour a annoncé 14 922 prisonniers dans l'affaire de Macken, incluant 532 officiers. Le mausolée du Prince Eugène, construit par la Duchesse douairière de Savoie, a été inauguré. Le Prince Léopold de Lobkowitz est décédé à Dresde à l'âge de 25 ans. En Pologne, les Haydamacs ont attaqué les terres du Prince Jablonowski, causant pillages et massacres. Le Maréchal de Daun est près de Dresde, tandis que le Roi de Prusse a déplacé son quartier général à Freyberg. Le Comte de Schmetrau, avec 6 000 Prussiens, a été arrêté par les forces autrichiennes. Le Général Beck a empêché le Général Fouquet de rejoindre l'armée prussienne, le retenant près de Glogau. Le Général de Ried a eu une escarmouche près de Marienberg, se retirant malgré quelques prisonniers pris.
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28
p. 209-211
DE VERSAILLES, le 17 Janvier 1760, & jours suivans.
Début :
Sa Majesté a nommé le Comte de Polastron, ci-devant Colonel du Régiment de [...]
Mots clefs :
Nominations, Comte, Régiment, Comtesse, Famille royale, Roi, Maréchal, Marquis, Colonel, Ambassadeur, Sceau, Officiers, Chancellerie, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Chevaliers, Monseigneur le Dauphin, Duc, Prince, Abbaye, Abbé, Ordre, Diocèse, Vicaire
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 17 Janvier 1760, & jours suivans.
De VERSAILLES , le 17 Janvier 1760 , &
jours fuivans.
SA Majeſté a nommé le Comte de Polaſtron ,
ci- devant Colonel du Régiment de la Couronne ,
Infanterie , grand Sénéchal du Comté d'Armagnac
, & Gouverneur de la Ville d'Auch .
Le 6 , la Comteffe de Jumilhac eut l'honneur
d'être préſentée à leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
Le Roi a nommé la Comteffe de Narbonne ,
ci-devant Dame du Palais de feue Madame Infante
, Ducheffe de Parme , pour accompagner
Madame .
Sa Majesté a difpofé du Régiment Royal de
Corfe , vacant par la mort du Comte de Vence ,
en faveur du Vicomte de Vence , Colonel réformé
à la fuite de ce Régiment.
Le 27 de ce mois , le Maréchal de Maillebois ,
prêta ferment entre les mains de Sa Majefté ,pour
le gouvernement d'Alface .
Sa Majefté a nommé , pour fon Ambaffadeur
extraordinaire auprès du Roi des Deux - Siciles ,
le Marquis de Durfort, actuellement Ambaffadeur
auprès de la République de Venife .
Le Comte de Bafchi , ci - devant Ambaffadeur
auprès du Roi de Portugal , remplacera le Marquis
de Durfort à Venife.
Sa Majefté a aufli nommé le Marquis de
210 MERCURE DE FRANCE.
Beauflet, fon Miniftre Plénipotentiaire auprès de
I'Electeur de Cologne .
Le 1 Février , le Roi tint le Sceau. Le même
jour , les Officiers de la Chancellerie de France ,
de fervice & en quartier , & deux Syndics des
Secrétaires du Roi , eurent l'honneur de remettre
à Sa Majefté , en la manière accoutumée &
fuivant l'ufage , les cierges de la Chandeleur . Ils
furent préſentés par le fieur de Brou , Doyen des
Confeillers d'État.
Le lendemain, fête de la Purification de la fainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre du S. Elprit , s'étant aſſemblés ,
vers les onze heures du matin dans le cabinet du
Roi , Sa Majesté tint chapitre , & admit au nombre
des Chevaliers , le Prince des Afturies, & l'Infant
Don Louis. Le Roi fortit enfuite de fon appartement
, pour fe rendre à la Chapelle . S. M.
étoit en manteau , avec le Collier de l'Ordre pardellus
. Les deux Huiffiers de la Chambre marchoient
devant Elle avec leurs maffes , & Elle
étoit précédée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc d'Orléans , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de
la Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre
, des Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre. Le Roi affiſta à la Bénédiction
des Cierges & à la Proceflion qui fe fit dans la
Chapelle . La Grand-Meffe fut célébrée par l'Archevêque
de Narbonne, Prélat Commandeur. La
Reine , Madame la Dauphine , Madame, & Mefdame
Victoire , Sophie & Louife , étoient dans la
tribune.
Après la Meffe , S. M. fut reconduite à fon ap
partement en la manière accoutumée.
Le Roi a accordé l'Abbaye de Vezelai , Diocèſe
Autun , à l'Abbé Berthier , Doyen du Chapitre
FEVRIER. 1760. 211
de la même Abbaye , & ci- devant Vicaire- Géné
ral du Diocèſe de Troyes.
L'Abbaye d'Igny , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Rheims , à l'Abbé de Puyfignieux , ancien
Vicaire - Général du Diocèfe de Lyon.
jours fuivans.
SA Majeſté a nommé le Comte de Polaſtron ,
ci- devant Colonel du Régiment de la Couronne ,
Infanterie , grand Sénéchal du Comté d'Armagnac
, & Gouverneur de la Ville d'Auch .
Le 6 , la Comteffe de Jumilhac eut l'honneur
d'être préſentée à leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
Le Roi a nommé la Comteffe de Narbonne ,
ci-devant Dame du Palais de feue Madame Infante
, Ducheffe de Parme , pour accompagner
Madame .
Sa Majesté a difpofé du Régiment Royal de
Corfe , vacant par la mort du Comte de Vence ,
en faveur du Vicomte de Vence , Colonel réformé
à la fuite de ce Régiment.
Le 27 de ce mois , le Maréchal de Maillebois ,
prêta ferment entre les mains de Sa Majefté ,pour
le gouvernement d'Alface .
Sa Majefté a nommé , pour fon Ambaffadeur
extraordinaire auprès du Roi des Deux - Siciles ,
le Marquis de Durfort, actuellement Ambaffadeur
auprès de la République de Venife .
Le Comte de Bafchi , ci - devant Ambaffadeur
auprès du Roi de Portugal , remplacera le Marquis
de Durfort à Venife.
Sa Majefté a aufli nommé le Marquis de
210 MERCURE DE FRANCE.
Beauflet, fon Miniftre Plénipotentiaire auprès de
I'Electeur de Cologne .
Le 1 Février , le Roi tint le Sceau. Le même
jour , les Officiers de la Chancellerie de France ,
de fervice & en quartier , & deux Syndics des
Secrétaires du Roi , eurent l'honneur de remettre
à Sa Majefté , en la manière accoutumée &
fuivant l'ufage , les cierges de la Chandeleur . Ils
furent préſentés par le fieur de Brou , Doyen des
Confeillers d'État.
Le lendemain, fête de la Purification de la fainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre du S. Elprit , s'étant aſſemblés ,
vers les onze heures du matin dans le cabinet du
Roi , Sa Majesté tint chapitre , & admit au nombre
des Chevaliers , le Prince des Afturies, & l'Infant
Don Louis. Le Roi fortit enfuite de fon appartement
, pour fe rendre à la Chapelle . S. M.
étoit en manteau , avec le Collier de l'Ordre pardellus
. Les deux Huiffiers de la Chambre marchoient
devant Elle avec leurs maffes , & Elle
étoit précédée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc d'Orléans , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de
la Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre
, des Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre. Le Roi affiſta à la Bénédiction
des Cierges & à la Proceflion qui fe fit dans la
Chapelle . La Grand-Meffe fut célébrée par l'Archevêque
de Narbonne, Prélat Commandeur. La
Reine , Madame la Dauphine , Madame, & Mefdame
Victoire , Sophie & Louife , étoient dans la
tribune.
Après la Meffe , S. M. fut reconduite à fon ap
partement en la manière accoutumée.
Le Roi a accordé l'Abbaye de Vezelai , Diocèſe
Autun , à l'Abbé Berthier , Doyen du Chapitre
FEVRIER. 1760. 211
de la même Abbaye , & ci- devant Vicaire- Géné
ral du Diocèſe de Troyes.
L'Abbaye d'Igny , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Rheims , à l'Abbé de Puyfignieux , ancien
Vicaire - Général du Diocèfe de Lyon.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 17 Janvier 1760, & jours suivans.
En janvier 1760, plusieurs nominations et événements notables ont eu lieu à la cour de Versailles. Le 17 janvier, le Comte de Polastron a été nommé grand Sénéchal du Comté d'Armagnac et Gouverneur de la Ville d'Auch. Le 6 janvier, la Comtesse de Jumilhac a été présentée au Roi et à la Famille Royale. La Comtesse de Narbonne a été désignée pour accompagner Madame, succédant à son rôle précédent de Dame du Palais de la défunte Madame Infante, Duchesse de Parme. Le Régiment Royal de Corse a été attribué au Vicomte de Vence. Le 27 janvier, le Maréchal de Maillebois a prêté serment pour le gouvernement d'Alsace. Le Marquis de Durfort a été nommé Ambassadeur extraordinaire auprès du Roi des Deux-Siciles, remplaçant le Comte de Bashi, qui prendra sa place à Venise. Le Marquis de Beauflet a été nommé Ministre Plénipotentiaire auprès de l'Électeur de Cologne. Le 1er février, le Roi a tenu le Sceau et reçu les cierges de la Chandeleur des Officiers de la Chancellerie de France. Le lendemain, lors de la fête de la Purification de la Sainte Vierge, le Roi a tenu un chapitre de l'Ordre du Saint-Esprit, admettant le Prince des Asturies et l'Infant Don Louis parmi les Chevaliers. La Grand-Messe a été célébrée par l'Archevêque de Narbonne, en présence de la Reine et des princesses. Le Roi a également accordé l'Abbaye de Vezelay à l'Abbé Berthier et l'Abbaye d'Igny à l'Abbé de Puyfignieux.
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29
p. 196
DE DRESDE, le 1 Février.
Début :
Notre armée, & celle du Roi de Prusse, conservent toujours, à peu-près, la même position. [...]
Mots clefs :
Roi de Prusse, Armée, Maréchal Daun, Chevaliers, Cérémonie, Prince de Deux-Ponts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE DRESDE, le 1 Février.
De DRESDE , le Février.
Notre armée, & celle du Roi de Pruffe, confervent
toujours , à peu- près , la même poſition.
Le Maréchal de Daun , ayant reçu , le 20 , de Sa
Majefté Impériale , Grand-Maître de l'Ordre
Militaire de Marie- Thérefe , les pouvoirs de procéder
à la réception de trois Grands- Croix , & de
trente-fept Chevaliers de cer Ordre , en fit la
cérémonie au Palais des Princes , près de la porte
de Pyrna , au bruit des trompettes & des timballes
. Les trois Grands-Croix font : le Prince de
Deux-Ponts , reçu à Vienne par Sa Majeſté Impériale
; le Général d'Infanterie , Maquire ; &le
Lieutenant- général Beck.
Notre armée, & celle du Roi de Pruffe, confervent
toujours , à peu- près , la même poſition.
Le Maréchal de Daun , ayant reçu , le 20 , de Sa
Majefté Impériale , Grand-Maître de l'Ordre
Militaire de Marie- Thérefe , les pouvoirs de procéder
à la réception de trois Grands- Croix , & de
trente-fept Chevaliers de cer Ordre , en fit la
cérémonie au Palais des Princes , près de la porte
de Pyrna , au bruit des trompettes & des timballes
. Les trois Grands-Croix font : le Prince de
Deux-Ponts , reçu à Vienne par Sa Majeſté Impériale
; le Général d'Infanterie , Maquire ; &le
Lieutenant- général Beck.
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Résumé : DE DRESDE, le 1 Février.
En février à Dresde, les armées française et prussienne occupent des positions similaires. Le 20 février, le maréchal de Daun a accueilli de nouveaux membres de l'Ordre militaire de Marie-Thérèse au Palais des Princes. Les récipiendaires étaient le Prince de Deux-Ponts, le général Maguire et le lieutenant-général Beck. La cérémonie a inclus des fanfares de trompettes et de timbales.
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30
p. 207-213
DE PARIS, le 8 Mars.
Début :
Charlotte-Godefride-Elisbeth de Rohan-Soubise, Princesse de Condé, mourut, [...]
Mots clefs :
Princesse de Condé, Décès, Prince de Soubise, Vertus, Corps embaumé, Cortège funéraire, Carosses, Couvent, Religieux, Prières, Deuil, Assemblée générale du Clergé de France, Archevêque, Audience du roi, Conseiller d'État, Ministre, Cérémonies, Assemblée du Clergé, Don, Société royale de Londres, Élection, Tremblements de terre, Ouragan, Capitaine, Irlande, Garnison, Officiers, Chevaliers, Gardes suisses, Ile de Mann, Combat, Anglais, Pondichéry, Blessés et morts, Compagnie
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 8 Mars.
DE PARIS , le 8 Mars.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
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Résumé : DE PARIS, le 8 Mars.
Le 8 mars, Charlotte-Godefride-Élisabeth de Rohan-Soubise, princesse de Condé, est décédée à l'Hôtel de Condé à Paris à l'âge de vingt-trois ans après vingt-et-un jours de maladie. Elle était la fille de Charles de Rohan, prince de Soubise et maréchal de France, et d'Anne-Marie Louise de la Tour d'Auvergne, princesse de Bouillon. Mariée en mai 1753 à Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince du sang et gouverneur de Bourgogne, elle a eu trois enfants : Louis de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, né en 1756 ; Marie de Bourbon-Condé, née en 1755 et décédée en 1759 ; et Mademoiselle de Bourbon-Condé, née en 1757. La princesse était reconnue pour ses vertus chrétiennes et morales, ainsi que pour sa douceur et son affabilité, ce qui lui avait valu l'affection de tous. Les pauvres la pleuraient comme une mère et une amie. Son corps, après avoir été embaumé, a été exposé sur une estrade éclairée et tendue de noir avant d'être inhumé au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Le cortège funéraire comprenait cent pauvres, des officiers, des valets de chambre, et trois carrosses drapés de noir. L'archevêque de Bordeaux a prononcé un discours lors de la cérémonie, après quoi les religieuses ont commencé l'office des morts. La princesse de Marfan, Mademoiselle de Sens, et d'autres dames en deuil étaient présentes. Le 6 avril, l'assemblée générale du clergé de France s'est ouverte à l'église des Grands-Augustins. Le 9 avril, les prélats ont rendu visite au roi à Versailles. Le 11 avril, des commissaires du roi ont été reçus à l'assemblée du clergé, qui a accordé un don gratuit de seize millions au roi.
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31
p. 200-202
DE VERSAILLES, le 12 Juin.
Début :
Le 25 du mois dernier, fête de la Pentecôte, les Chevaliers, Commandeurs & [...]
Mots clefs :
Chevaliers, Cabinet du roi, Monseigneur le Dauphin, Prince, Duc, Grand-messe, Comte, Famille royale, Contrat de mariage, Nominations, Abbaye, Ordre, Diocèse, Dame, Marquise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 12 Juin.
De VERSAILLES , le 12 Juin.
E 25 du mois dernier,fète de la Pentecôte,les
Chevaliers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre
du Saint- Esprit , s'étant aſſemblés vers les onze
heures du matin dans le Cabinet du Roi ; Sa Ma
jefté fortit de ſon appartement pour aller à la
Chapelle , accompagné de Monfeigneur le Dau
phin , du Duc d'Orleans , du Prince de Condé
dn Prince de Conty , du Comte de la Marche
du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre , & des ,
Chevaliers, Commandeurs & Officiers de l'Ordre.
La Grand'Mefle fut célébrée par l'Evêque de
Langres , Prélat-Commandeur ; & le Roi fut reconduit
enfuite a fon appartement , en la maniere
accoutumée.
Le Comte d'Affry , qui eft arrivé de Hollande
depuis plufieurs jours , fut préſenté à Sa Majelté
le 25 .
Le même jour , le Roi , la Reine , & la Famille.
Royale, fignerent le Contrat de mariage du Marquis
de Nargut , Cornette de la premiere Compagnie
des Moufquetaires , avee Demoiſelle DuJUILLET.
1760. 201
hamel de Melmont ; & celui du Marquis de Salutes
, avec Demoifelle de Molde.
Le 26 , Sa Majeſté tint le Sceau .
Le même jour , la Comteffe de Gaucourt a été
préſentée à Leurs Majeftés & à la Famille Royale;
par la Comteffe de Marfan.
Le Roi a difpofé de la Charge de Confeiller
d'Etat , vacante par la mort du fieur Bidé de li
Grandville , en faveur du fear Barentin , intendant
d'Orléans.
Le Roi a nommé le fieur de Cypiere , Maître
des Requêtes , Intendant d'Orléans , à la place du
feur de Barentin .
Le Juin , Fête du S. Sacrement , le Roi & la
Reine, accompagnés de Monſeigneur le Dauphin,
de Madame la Dauphine , de Madame , & de
Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , ſe font rendus
à l'Eglife de Notre - Dame ; Leurs Majeſtés
y ont entenda la Grand- Meffe , après avoir affifté
à la Proceffion , qui eft venuë , felon l'uſage , à
La Chapelle du Château.
י
Le 12 , le Roi a fait , dans la Cour du Châteam,
la revue des deux Compagnies des Mouſquetaires
de fa Garde,
Le même jour , Sa Majeſté a tenu le Scean.
La fanté de Mgr le Duc de Bourgogne , donne
toujours d'heureuſes efpérances. La Faculté et
contente du panfement & de la fuppuration.
Le Roi a accordé l'Abbaye d'Ivry , Ordre de
S. Benoît , Diocèle d'Evreux , à l'Abbé de Monclar
, Grand-Vicaire d'Orléans , fur la démiſſion
de l'Abbé Aniffon.
L'Abbaye aux Bois , Ordre de Citeaux , Diocèls
& Ville de Paris , à la Dame de Richelien , Abbelle
du Tréfor .
Celle du Tréfor , Ordre de Cireaur , Diocéfe
A 7
202 MERCURE DE FRANCE.
de Rouen , à la Dame d'Alégre , Grande- Prieure
de l'Abbaye de Saint George à Rennes.
Et celle de la Joye , Ordie de Cîteaux , Diocéfe
de Vannes , à la Dame de Bertin , Religieufe
du Monaftère de Coiroux , Diocèle de Limoges.
Le o du mois dernier , le Marquise de Lité ,
née Princeffe Lubomirska , a été préfentée a Leurs
Majenés & à la Famille Royale , par la Ducheſſe
d'Aiguillon.
E 25 du mois dernier,fète de la Pentecôte,les
Chevaliers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre
du Saint- Esprit , s'étant aſſemblés vers les onze
heures du matin dans le Cabinet du Roi ; Sa Ma
jefté fortit de ſon appartement pour aller à la
Chapelle , accompagné de Monfeigneur le Dau
phin , du Duc d'Orleans , du Prince de Condé
dn Prince de Conty , du Comte de la Marche
du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre , & des ,
Chevaliers, Commandeurs & Officiers de l'Ordre.
La Grand'Mefle fut célébrée par l'Evêque de
Langres , Prélat-Commandeur ; & le Roi fut reconduit
enfuite a fon appartement , en la maniere
accoutumée.
Le Comte d'Affry , qui eft arrivé de Hollande
depuis plufieurs jours , fut préſenté à Sa Majelté
le 25 .
Le même jour , le Roi , la Reine , & la Famille.
Royale, fignerent le Contrat de mariage du Marquis
de Nargut , Cornette de la premiere Compagnie
des Moufquetaires , avee Demoiſelle DuJUILLET.
1760. 201
hamel de Melmont ; & celui du Marquis de Salutes
, avec Demoifelle de Molde.
Le 26 , Sa Majeſté tint le Sceau .
Le même jour , la Comteffe de Gaucourt a été
préſentée à Leurs Majeftés & à la Famille Royale;
par la Comteffe de Marfan.
Le Roi a difpofé de la Charge de Confeiller
d'Etat , vacante par la mort du fieur Bidé de li
Grandville , en faveur du fear Barentin , intendant
d'Orléans.
Le Roi a nommé le fieur de Cypiere , Maître
des Requêtes , Intendant d'Orléans , à la place du
feur de Barentin .
Le Juin , Fête du S. Sacrement , le Roi & la
Reine, accompagnés de Monſeigneur le Dauphin,
de Madame la Dauphine , de Madame , & de
Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , ſe font rendus
à l'Eglife de Notre - Dame ; Leurs Majeſtés
y ont entenda la Grand- Meffe , après avoir affifté
à la Proceffion , qui eft venuë , felon l'uſage , à
La Chapelle du Château.
י
Le 12 , le Roi a fait , dans la Cour du Châteam,
la revue des deux Compagnies des Mouſquetaires
de fa Garde,
Le même jour , Sa Majeſté a tenu le Scean.
La fanté de Mgr le Duc de Bourgogne , donne
toujours d'heureuſes efpérances. La Faculté et
contente du panfement & de la fuppuration.
Le Roi a accordé l'Abbaye d'Ivry , Ordre de
S. Benoît , Diocèle d'Evreux , à l'Abbé de Monclar
, Grand-Vicaire d'Orléans , fur la démiſſion
de l'Abbé Aniffon.
L'Abbaye aux Bois , Ordre de Citeaux , Diocèls
& Ville de Paris , à la Dame de Richelien , Abbelle
du Tréfor .
Celle du Tréfor , Ordre de Cireaur , Diocéfe
A 7
202 MERCURE DE FRANCE.
de Rouen , à la Dame d'Alégre , Grande- Prieure
de l'Abbaye de Saint George à Rennes.
Et celle de la Joye , Ordie de Cîteaux , Diocéfe
de Vannes , à la Dame de Bertin , Religieufe
du Monaftère de Coiroux , Diocèle de Limoges.
Le o du mois dernier , le Marquise de Lité ,
née Princeffe Lubomirska , a été préfentée a Leurs
Majenés & à la Famille Royale , par la Ducheſſe
d'Aiguillon.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 12 Juin.
Le 25 mai, à l'occasion de la fête de la Pentecôte, les membres de l'Ordre du Saint-Esprit se réunirent à Versailles. Le roi, accompagné de princes et membres de l'Ordre, assista à la Grand'Messe célébrée par l'Évêque de Langres. Le Comte d'Affry, de retour de Hollande, fut présenté au roi. Ce jour-là, le roi, la reine et la famille royale signèrent les contrats de mariage du Marquis de Nargut et du Marquis de Salutes. Le 26 mai, le roi tint le Sceau et reçut la Comtesse de Gaucourt, présentée par la Comtesse de Marfan. Il nomma Barentin Intendant d'Orléans et Cypiere à la place de Barentin. Le 9 juin, lors de la fête du Saint-Sacrement, le roi et la reine assistèrent à la Grand'Messe à l'église Notre-Dame. Le 12 juin, le roi passa en revue les Mousquetaires et tint le Sceau. La santé du Duc de Bourgogne s'améliorait. Le roi attribua plusieurs abbayes, dont l'Abbaye d'Ivry à l'Abbé de Monclar et l'Abbaye aux Bois à la Dame de Richelieu. Le 30 mai, la Marquise de Lité, née Princesse Lubomirska, fut présentée à la famille royale par la Duchesse d'Aiguillon.
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32
p. 212-217
De PARIS, le 16 Août.
Début :
On a appris des Pays bas, qu'on y a ressenti le 16 du mois dernier. [...]
Mots clefs :
Tremblement de terre, Comte, Prince du sang, Décès, Duc, Marquis, Fête, Ordre, Chevaliers, Pont, Tonnerre, Chambre mortuaire, Colonnes, Estrade, Cérémonies, Clergé, Officiers, Escadre, Vaisseaux, Pillage, Île, Tirage, Loterie de l'école royale militaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 16 Août.
De PARIS , le 16 Août.
On a appris des Pays bas , qu'on y a reffenti
le 16 du mois dernier , plufieurs fecoufles de
tremblement de terre . La principale s'eft fait
fentir vers les deux heures du matin ; elle a
duré près de d.ux minutes. Les autres ont été
peu fenfibles.
SEPTEMBRE. 1760. 213
Le Comte de Charolois , Prince du Sang ,
Gouverneur de Touraine , eft mort en cette
Ville , le 22 , vers les onze heures du foir , âgé
de foixante ans , un mois & trois jours . Ce Prince,
qui fe nommoit Charles de Bourbon Condé,
étoit fils de Louis , Duc de Bourbon Condé ,
Prince du Sang , Grand - Maître de la Maiſon du
Roi , & Gouverneur du Duché de Bourgogne,
mort le 4 Mars 1710 ; & de Louife - Françoite
de Bourbon , légitimée de France , fille du feu
Roi , morte le 16 Juin 1743 .
L'Ordre Royal Militaire & Hofpitalier de Notre
Dame du Mont- Carmel & de Saint - Lazare
de Jérufalem , fit célébrer , le 21 du mois dernier
, dans la Chapelle du Louvre , la Fête folemnelle
de Notre - Dame du Mont Carmel , Patrone
de l'Ordre. L'Abbé de Bouville , Commandeur
Eccléfiaftique de l'Ordre , officia , & les
Grands Officiers , ainfi que plufieurs Chevaliers ,
y affilterent. Le 11 du même mois , Monfeigneur
le Duc de Berry , Grand - Maître de cet Ordre ,
reçut , a l'illue de fa Melle , & dans fon appartement
, par le miniflere du Comte de Saint Florentin
, en qualité de Chevaliers novices , les
fieurs de la Rocheblave & de Feriet , Gentilshommes
élevés a l'Ecole Militaire . Cette cérémonie
fut faite en préfence des Grands Officiers
& de plufieurs Chevaliers.
Le 20 du même mois , on commença à paffer
fur le nouveau pont que Sa Majetté a fie
conftruire à Orléans. Ce pont , l'un des plus
beaux de l'Europe par fa grandeur , par la beauté
de fes proportions , & par la magnificence
de fes abords , et formé de neuf arches , dont
celle du milieu a cent pieds d'ouverture . La
longueur eft de mille pieds. Il a été contruit
far les defleins & fous la direction du fieur Hu
214 MERCURE DE FRANCE.
peau , premier Ingénieur des ponts & chauffées
de France .
Le tonnerre tomba , la nuit du 19 au 20 du
même mois , fur le Couvent des Peres Récollers
de la Ville de Melun , & confuma leur Eglife ,
ainfi qu'une partie de ce Couvent.
Le corps du Comte de Charolois , après avoir
été embaumé , a été expofé pendant plufieurs
jours , dans une Chambre de parade , éclairée
par un grand nombre de lumières & tendue de
noir.
On avoit élevé , aux deux côtés de l'Eftrade ,
deux Aurels. Aux pieds de l'Eftrade étoient les
Hérauts d'Armes , vêrus de leur robe , le chaperon
en tête , & le caducée à la main ; à la droite
étoient douze Prêtres de la Paroille , qui avoient
été priés de la part du premier Gentilhomme de
la Chambre , de venir garder le corps ; à gauche
, étoit le même nombre de Cordeliers.
Le 26 , le Curé de Saint Gervais vint avec fon
Clergé jetter de l'eau bénite fur le Corps. Le
29, l'Univerfité , le Parlement , la Chambre des
Comptes , la Cour des Aides , la Cour des onnoyes
& le Corps de Ville , ainfi que plufieurs
Communautés , rendirent au Corps les mêmes
devoirs. Le Chapitre de l'Eglife de Paris y vint
le 30 , ainfi que le Châtelet.
Le Roi avoit choifi le Comte de la Marche ,
pour jetter l'eau bénite fur le Corps ; Sa Majesté
avoit nommé en même temps le Duc de Rohan
& le Marquis de la Salle pour accompagner ce
Prince. Le 28 , le Comte de la Marche ſe rendit ,
à quatre heures àprès midi , à l'Hôtel du Comte
de Charolois , dans le caroffe du Roi , accompagne
du Duc de Rohan , du Marquis de la Salle,
& du Marquis de Dreux , Grand- Maître des Cérémonies.
Un détachement des Cent- Suilles préSEPTEMBRE.
1760 . 215
-
cédoit le caroffe , après lequel marchoit un déchement
des Gardes du Corps du Roi.
Le Comte de Clermont , Prince , qui faifoit
les honneurs , & les Ducs de Boutteville , de
Briffac , & le Comte de Montmorency , ainſi que
tous les Gentilshommes & les Officiers de la
Maiſon , fe trouverent au bas de l'elcalier pour
recevoir le Comte de la Marche, Le Marquis de
Dreux le conduifit dans la chambre du dépôt , où
l'Aumonier' du Roi lui préfenta le goupillon. II
fut conduit jufqu'à fon carofle , ainfi qu'il avoit
été reçu ; peu de temps après , le Comte de la
Marche revint pour faire , en fon nom , la même
cérémonie.
Le 30 , le coeur du Comte de Charolois fut
transporté aux Jéfuites de la Maiſon Profeffe , où
il fut préfenté par l'Archevêque de Bordeaux ; &
le premier de ce nois , le corps fut porté à Enghien
pour y être inhumé. Le Curé de S. Gervais
, accompagné de fon Clergé , fe rendit proceffionnellement
à l'Hôtel du Prince , où l'Archevêque
de Bordeaux , qui devoit faire la cérémonie
, le trouva . Après les prieres accoutumées,
le corps fut defcendu de la chambre du dépôt par
douze valets de chambre. Les quatre coins du
poëte étoient portés par quatre Gentilshommes.
Le cortège du convoi étoit compoté de vingt
Suiffes du Régiment des Gardes , tenant chacun
un flambeau , de douze Pages , des Officiers , des
Suiffes , & des Valets - de Chambre du Prince à
cheval , de plus de cent cinquante Valets de pied ,
des quatre Hérauts & le Roi d'Armes , de huit
carolles drappés , à fix chevaux , harnachés & caparaçonnés
de noir , qui étoient remplis par les
Ecuyers , les Gentilshommes & les principaux
Officiers. Le dernier de fes carolles , étoit occupé
par le Comte de Luffan , premier Gentilhomme
216 MERCURE DE FRANCE.
de la Chambre , & par le fieur de Nantouillet ,
Maître des Cérémonies. Enfuite marchoit le ca-
Toile à huit chevaux , dans lequel étoit le corps
du Prince , entouré de quatre Aumôniers , porsant
les quatre coins du poèle, du premie: Ecuyer
à cheval , & du Capitaine des Gardes , de quatre
Suilles , & d'un grand nombre de Valets de pied.
Lorfqu'on fut arrivé a Enghien , le Corps fut reçu
par le Général des Peres de l'Oratoire ; & le lendemain
, après le Service , auquela ffiftérent le
Comte de la Marche , accompagné des Ducs de
Bouteville , de Briffac , & du Comite de Montmorenci
, il fut inhumé dans le Caveau deftiné à la
fépulture des Princes de la Maifon de Condé.
Une Efcadre Angloife, compotée de deux Vaiſfeaux
de ligne & de trois Frégates , parut le 28
du mois dernier , devant l'ifle de Grouais & elle
vint mouiller , à dix heures du matin , dans la
rade. Le Lord Hervey , Commandant de cette
Elcadre , envoya auffitôt un Officier fommer le
Château de Sainte- Croix de fe ren fre . Cette fommation
étoit accompagnée de la menace de mettre
l'Ile au pillage , & de ne faire aucun quartier
aux habitans & à la Garniſon, Le Comte de Véné
rofi Peſciolini , Commandant pour le Roi dans
l'Ifle & dans le Château , répondit qu'il étoit réfolu
de fe défendre. Sur cette réponſe , le Lord
fit avancer dix-huit bâtimens de tranſports , el
cortés de quelques Frégates qui entrerent dans la
rade le lendemain au matin . On fit les difpofitions
néceffaires pour le bien défendre . Ce të
contenance en impofa aux Anglois , & lear flote
fe retira , peu de temps après , fans aucune at
taque. Les cinq Vaiffeaux de guerre re'ierent
feulement , pendant pufieurs jours , devant le
Fort ; ils tirerent quelques bordées auxque les
l'artillerie du Fort répondit. On leur a tué quel
ques
SEPTEMBRE. 1760. 217
ques hommes dans une de leurs Chaloupes.
On écrit des environs d'Aufch & de Commiąges
qu'il y eft tombé , le 20 du même mois ,
une grêle qui a fait dans ce Pays le plus grand ravage
dont on ait conſervé la mémoire . Les hom-
' mes & les animaux qui fe font trouvés trop éloignés
de quelque abri , ont été tués . Les arbres
fruitiers ont été dépouillés de leurs branches ,
les campagnes enfin font dans l'état le plus déplorable
, & comme dans le milieu de l'hyver.
Les grains étoient auffi gros que des oeufs de
poule d'inde , & quelques - uns avoient cinq pouces
de diamêtre.
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Militaire
s'eft fait , dans l'Hôtel de Ville , en la maniere
accoutumée , le 7. Les Numéros qui font
fortis de la roue de fortune , font 46 , 77 , 49 ,
88 , 50. Le prochain tirage ſe fera le 6 du mois
de Septembre:
On a appris des Pays bas , qu'on y a reffenti
le 16 du mois dernier , plufieurs fecoufles de
tremblement de terre . La principale s'eft fait
fentir vers les deux heures du matin ; elle a
duré près de d.ux minutes. Les autres ont été
peu fenfibles.
SEPTEMBRE. 1760. 213
Le Comte de Charolois , Prince du Sang ,
Gouverneur de Touraine , eft mort en cette
Ville , le 22 , vers les onze heures du foir , âgé
de foixante ans , un mois & trois jours . Ce Prince,
qui fe nommoit Charles de Bourbon Condé,
étoit fils de Louis , Duc de Bourbon Condé ,
Prince du Sang , Grand - Maître de la Maiſon du
Roi , & Gouverneur du Duché de Bourgogne,
mort le 4 Mars 1710 ; & de Louife - Françoite
de Bourbon , légitimée de France , fille du feu
Roi , morte le 16 Juin 1743 .
L'Ordre Royal Militaire & Hofpitalier de Notre
Dame du Mont- Carmel & de Saint - Lazare
de Jérufalem , fit célébrer , le 21 du mois dernier
, dans la Chapelle du Louvre , la Fête folemnelle
de Notre - Dame du Mont Carmel , Patrone
de l'Ordre. L'Abbé de Bouville , Commandeur
Eccléfiaftique de l'Ordre , officia , & les
Grands Officiers , ainfi que plufieurs Chevaliers ,
y affilterent. Le 11 du même mois , Monfeigneur
le Duc de Berry , Grand - Maître de cet Ordre ,
reçut , a l'illue de fa Melle , & dans fon appartement
, par le miniflere du Comte de Saint Florentin
, en qualité de Chevaliers novices , les
fieurs de la Rocheblave & de Feriet , Gentilshommes
élevés a l'Ecole Militaire . Cette cérémonie
fut faite en préfence des Grands Officiers
& de plufieurs Chevaliers.
Le 20 du même mois , on commença à paffer
fur le nouveau pont que Sa Majetté a fie
conftruire à Orléans. Ce pont , l'un des plus
beaux de l'Europe par fa grandeur , par la beauté
de fes proportions , & par la magnificence
de fes abords , et formé de neuf arches , dont
celle du milieu a cent pieds d'ouverture . La
longueur eft de mille pieds. Il a été contruit
far les defleins & fous la direction du fieur Hu
214 MERCURE DE FRANCE.
peau , premier Ingénieur des ponts & chauffées
de France .
Le tonnerre tomba , la nuit du 19 au 20 du
même mois , fur le Couvent des Peres Récollers
de la Ville de Melun , & confuma leur Eglife ,
ainfi qu'une partie de ce Couvent.
Le corps du Comte de Charolois , après avoir
été embaumé , a été expofé pendant plufieurs
jours , dans une Chambre de parade , éclairée
par un grand nombre de lumières & tendue de
noir.
On avoit élevé , aux deux côtés de l'Eftrade ,
deux Aurels. Aux pieds de l'Eftrade étoient les
Hérauts d'Armes , vêrus de leur robe , le chaperon
en tête , & le caducée à la main ; à la droite
étoient douze Prêtres de la Paroille , qui avoient
été priés de la part du premier Gentilhomme de
la Chambre , de venir garder le corps ; à gauche
, étoit le même nombre de Cordeliers.
Le 26 , le Curé de Saint Gervais vint avec fon
Clergé jetter de l'eau bénite fur le Corps. Le
29, l'Univerfité , le Parlement , la Chambre des
Comptes , la Cour des Aides , la Cour des onnoyes
& le Corps de Ville , ainfi que plufieurs
Communautés , rendirent au Corps les mêmes
devoirs. Le Chapitre de l'Eglife de Paris y vint
le 30 , ainfi que le Châtelet.
Le Roi avoit choifi le Comte de la Marche ,
pour jetter l'eau bénite fur le Corps ; Sa Majesté
avoit nommé en même temps le Duc de Rohan
& le Marquis de la Salle pour accompagner ce
Prince. Le 28 , le Comte de la Marche ſe rendit ,
à quatre heures àprès midi , à l'Hôtel du Comte
de Charolois , dans le caroffe du Roi , accompagne
du Duc de Rohan , du Marquis de la Salle,
& du Marquis de Dreux , Grand- Maître des Cérémonies.
Un détachement des Cent- Suilles préSEPTEMBRE.
1760 . 215
-
cédoit le caroffe , après lequel marchoit un déchement
des Gardes du Corps du Roi.
Le Comte de Clermont , Prince , qui faifoit
les honneurs , & les Ducs de Boutteville , de
Briffac , & le Comte de Montmorency , ainſi que
tous les Gentilshommes & les Officiers de la
Maiſon , fe trouverent au bas de l'elcalier pour
recevoir le Comte de la Marche, Le Marquis de
Dreux le conduifit dans la chambre du dépôt , où
l'Aumonier' du Roi lui préfenta le goupillon. II
fut conduit jufqu'à fon carofle , ainfi qu'il avoit
été reçu ; peu de temps après , le Comte de la
Marche revint pour faire , en fon nom , la même
cérémonie.
Le 30 , le coeur du Comte de Charolois fut
transporté aux Jéfuites de la Maiſon Profeffe , où
il fut préfenté par l'Archevêque de Bordeaux ; &
le premier de ce nois , le corps fut porté à Enghien
pour y être inhumé. Le Curé de S. Gervais
, accompagné de fon Clergé , fe rendit proceffionnellement
à l'Hôtel du Prince , où l'Archevêque
de Bordeaux , qui devoit faire la cérémonie
, le trouva . Après les prieres accoutumées,
le corps fut defcendu de la chambre du dépôt par
douze valets de chambre. Les quatre coins du
poëte étoient portés par quatre Gentilshommes.
Le cortège du convoi étoit compoté de vingt
Suiffes du Régiment des Gardes , tenant chacun
un flambeau , de douze Pages , des Officiers , des
Suiffes , & des Valets - de Chambre du Prince à
cheval , de plus de cent cinquante Valets de pied ,
des quatre Hérauts & le Roi d'Armes , de huit
carolles drappés , à fix chevaux , harnachés & caparaçonnés
de noir , qui étoient remplis par les
Ecuyers , les Gentilshommes & les principaux
Officiers. Le dernier de fes carolles , étoit occupé
par le Comte de Luffan , premier Gentilhomme
216 MERCURE DE FRANCE.
de la Chambre , & par le fieur de Nantouillet ,
Maître des Cérémonies. Enfuite marchoit le ca-
Toile à huit chevaux , dans lequel étoit le corps
du Prince , entouré de quatre Aumôniers , porsant
les quatre coins du poèle, du premie: Ecuyer
à cheval , & du Capitaine des Gardes , de quatre
Suilles , & d'un grand nombre de Valets de pied.
Lorfqu'on fut arrivé a Enghien , le Corps fut reçu
par le Général des Peres de l'Oratoire ; & le lendemain
, après le Service , auquela ffiftérent le
Comte de la Marche , accompagné des Ducs de
Bouteville , de Briffac , & du Comite de Montmorenci
, il fut inhumé dans le Caveau deftiné à la
fépulture des Princes de la Maifon de Condé.
Une Efcadre Angloife, compotée de deux Vaiſfeaux
de ligne & de trois Frégates , parut le 28
du mois dernier , devant l'ifle de Grouais & elle
vint mouiller , à dix heures du matin , dans la
rade. Le Lord Hervey , Commandant de cette
Elcadre , envoya auffitôt un Officier fommer le
Château de Sainte- Croix de fe ren fre . Cette fommation
étoit accompagnée de la menace de mettre
l'Ile au pillage , & de ne faire aucun quartier
aux habitans & à la Garniſon, Le Comte de Véné
rofi Peſciolini , Commandant pour le Roi dans
l'Ifle & dans le Château , répondit qu'il étoit réfolu
de fe défendre. Sur cette réponſe , le Lord
fit avancer dix-huit bâtimens de tranſports , el
cortés de quelques Frégates qui entrerent dans la
rade le lendemain au matin . On fit les difpofitions
néceffaires pour le bien défendre . Ce të
contenance en impofa aux Anglois , & lear flote
fe retira , peu de temps après , fans aucune at
taque. Les cinq Vaiffeaux de guerre re'ierent
feulement , pendant pufieurs jours , devant le
Fort ; ils tirerent quelques bordées auxque les
l'artillerie du Fort répondit. On leur a tué quel
ques
SEPTEMBRE. 1760. 217
ques hommes dans une de leurs Chaloupes.
On écrit des environs d'Aufch & de Commiąges
qu'il y eft tombé , le 20 du même mois ,
une grêle qui a fait dans ce Pays le plus grand ravage
dont on ait conſervé la mémoire . Les hom-
' mes & les animaux qui fe font trouvés trop éloignés
de quelque abri , ont été tués . Les arbres
fruitiers ont été dépouillés de leurs branches ,
les campagnes enfin font dans l'état le plus déplorable
, & comme dans le milieu de l'hyver.
Les grains étoient auffi gros que des oeufs de
poule d'inde , & quelques - uns avoient cinq pouces
de diamêtre.
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Militaire
s'eft fait , dans l'Hôtel de Ville , en la maniere
accoutumée , le 7. Les Numéros qui font
fortis de la roue de fortune , font 46 , 77 , 49 ,
88 , 50. Le prochain tirage ſe fera le 6 du mois
de Septembre:
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Résumé : De PARIS, le 16 Août.
En août 1760, plusieurs secousses sismiques ont été ressenties aux Pays-Bas, dont la principale a duré près de deux minutes. En septembre 1760, le Comte de Charolois, Prince du Sang et Gouverneur de Touraine, est décédé à Paris à l'âge de soixante ans. Il était le fils de Louis, Duc de Bourbon Condé, et de Louise-Françoise de Bourbon, légitimée de France. Après son décès, son corps a été embaumé et exposé plusieurs jours dans une chambre de parade. Diverses cérémonies et hommages lui ont été rendus par le clergé, l'Université, le Parlement et d'autres institutions. Le 30 septembre, son cœur a été transporté aux Jésuites de la Maison Professe et son corps a été inhumé à Enghien. Le 21 septembre, l'Ordre Royal Militaire et Hospitalier de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare a célébré la fête solennelle de Notre-Dame du Mont-Carmel au Louvre. Le 11 septembre, le Duc de Berry a reçu les sieurs de la Rocheblave et de Feriet comme Chevaliers novices. Le 20 septembre, la construction d'un nouveau pont à Orléans a commencé, ce pont étant l'un des plus beaux d'Europe par sa grandeur et sa magnificence. Le 19 au 20 septembre, la foudre a frappé le couvent des Pères Récollets de Melun, endommageant leur église et une partie du couvent. Une escadre anglaise a menacé l'île de Grouais mais s'est retirée sans attaquer. Une grêle dévastatrice a frappé les environs d'Auch et de Comminges, causant des ravages considérables. Le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire a eu lieu le 7 septembre, avec les numéros 46, 77, 49, 88 et 50.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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33
p. 187-203
Suite de la Relation de tout ce qui s'est passé depuis.
Début :
L'Opera que l'on représenta, est composé de trois Actes ; il est intitulé [...]
Mots clefs :
Opéra, Amour, Hymen, Dieux, Querelles, Humanité, Destin, Campagne, Mer, Nymphe, Conseils, Magnificence, Enchantements, Merveilles, Fête, Noblesse, Ministres étrangers, Comte, Dîner, Marquis, Cérémonie, Mariage, Escadrons, Église, Décorations, Cortège, Ornements, Argent, Or, Étoffes, Arcades, Nef, Lumières, Sanctuaire, Hallebardiers, Chevaux, Capitaine, Carosse, Anneaux, Salle, Repas, Plats, Palais, Union, Temple, Jardins, Colonnes, Pyramides, Beauté, Clémence, Fécondité, Douceur, Figures, Dignité, Intelligence, Fontaines, Illuminations, Feu d'artifice, Guirlandes, Fleurs, Bal, Archiduchesse, Officiers, Chevaliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite de la Relation de tout ce qui s'est passé depuis.
Suite de la Relation de tout ce qui s'eft
paffé depuis.
L'Opera que l'on repréſenta , eft compofé de
trois Actes ; il eft intitulé les Fétes de L'Hymen
pour les nôces de LL. AA. RR. &c. il eft précédé
d'un Prologue.
Ce Prologue , qui a pour Titre le Triomphe de
PAmour , eft une querelle que les Dieux font à
l'Amour , fur les maux qu'il ne ceffe de faire
aux hommes . L'Amour convient de toutes ces
fauces, & obtient fon pardon en faveur de l'Union ,
qu'il vient de faire de la vertu & de la beauté,
188 MERCURE DE FRANCE.
Les fajets des trois Actes qui compofent l'Opéra
font féparés. C'est une licence que l'on a cru
devoir prendre à caufe du merveilleux & de la
galanterie qu'apportent avec eux des fujers fabuleux
& variés , qui femblent mieux convenir à la
Fête qu'on a célébrée .
L'Acte d'Aris eft le premier. L'Amour par ordre
du Deftin , ceffe d'être aveugle ; il jette fes premiers
regards fur Iris , & en devient amoureux ;
Iris le prend pour le Zéphire ; mais revenue de
fon erreur, elle en devient éprife , diffipe les nuages
qu'Aquilon jaloux lui oppofe fans ceffe , &
sunit à l'Amour pour rendre au monde les jours
les plus beaux & les plus fereins.
Le fecond Acte , eft celui de Sapho . Le Poëte
a feint cette dixiéme Muſe , amoureufe d'Alcée
celèbre Poëte Lyrique natif de Lesbos : il a
feint aufli Doris , fils de Neptune , amant de Sapho
, qui fe voyant préferer fon rival , a recours
a fon pére , & le prie de le vanger par la mort
de l'un & de l'autre. Neptune écoute les voeux
de fon fiis ; & par le fecours d'Eole , & des vents
fouléve tellement les eaux , que les habitans de
la campagne craignent d'ètre fubmergés : 1
paroît lui-même fur une vague qui s'élève beaucoup
au defius des autres ; menace de tour
inonder , fi dans une heure , Sapho n'eft pas fenible
à l'amour de fon fils il rentre dans le fein
de la mer , qui continue dans la plus grande
agitation .
Sapho invoque Apollon , & l'Amour. Une
Lyre defcend du Ciel attachée à des guirlandes
de fleurs ; un arc s'élève dans la Mer à l'endroit
où elle doit avoir fes bornes , & les lui marque
pour l'avenir.
Sapho prend la Lyre : à mesure qu'elle chante
les prodiges opérés par Apollon , & l'Amour ;
OCTOBRE. 1760. 189
la Mer fe calme & fe retire au lieu où elle
étoit avant le débordement ; remplie des infpirations
divines , & de l'enthousiasme poétique ,
elle voit dans l'avenir la fuitte nombreufe des
héros , dont elle doit célébrer l'alliance , annonce
le bonheur dont l'Univers doit jouir ; & par fon
mariage avec Alcée , accomplit le triomphe de
l'harmonie , & de l'amour.
Le troifiéme Acte eft intitulé Eglé. Cette Nymphe
eft amoureufe de Chromis ; Alcée fa compagne
l'eft de Lincée .Elles fe plaifent enſemble
à faire foupirer leurs Amants , en leur cachant
leur tendreffe ; enfin Eglé dit à Chromis qu'elle
l'aimera , lorfqu'elle verra les eaux d'un torrent
enchaînées ; Alcée promet à Lincée de l'aimer
quand Eglé aimera Chromis.
Ces deux jeunes Faunes , déſeſpérés , fe confultent
enſemble , & vont trouver Silene pour qu'il
les aide de fes confeils . Ce vieillard leur demande
où ils ont laillé Eglé & Alcée ; ils répondent
qu'elles font à cueillir des mûres pour lui
teindre le vifage, lorfqu'elles le trouveront endormi
. Silene confole les deux Faunes, leur ordonne
de ſe retirer , leur promet de les fervir , & fe
met fur un lit de gazon où il feint de dormir
en attendant les deux Nymphes. Elles arrivent
avec des guirlandes de fleurs , en enchaînent Si-
Lene qu'elles croyent endormi ; elles le pouffents
il feint de s'éveiller & montre de la colere :
mais bien-tôt après il leur conte la fable d'Acis
& Galatée. Au milieu de cette fable , il s'arrête
comme infpiré , & leur conſeille d'aller trouver
Prothée , de le furprendre endormi , & de l'enchaîner
fans s'épouvanter des différentes formes
qu'il prendra , parce qu'à la fin il parlera , & leur
apprendra des chofes merveilleules.
Elles remercient Silene , & le quittent pour al190
MERCURE DE FRANCE:
ler chercher Prothée ; Chromis & Lincée les accoma
pagnent. Elles le furprennent , l'enchaînent , &
ferrent toujours plus fes liens , à mesure qu'il change
de forme ; il fe change enfin en un Torrent
qui refte immobile : toutes les Nymphes admirent
ce prodige . Silene arrive , rapelle à Eglé le ferment
qu'elle a fait d'être à Chromis lorſqu'elle
verra enchaîner un torrent ; Eglé confent à être
unie à Chromis , & Alcée tient auffi fa parole à
Lincée ; les Faunes & les Nymphes applaudiffent
à cette union,& Silene; au lieu de finir la fable qu'il
fe fouvient d'avoir commencée , ordonne aux Faunes,
& aux Nymphes, de célébrer cet heureux jour,
en repréfentant par leurs danfes , les amours
d'Acis , & Galatée.
L'Italie a vû dans cette occafion renaître fur la
fcène les enchantemens , & la nouveauté de ce
fpectacle digne de l'admiration des étrangers , par
la magnificence , la vérité , & le bon goût qui eft
diftribué dans l'exécution de toutes ces parties. Les
machines employées aux différens prodiges amenés
par le Sujet , ont eu le plus grand fuccès ;
& le Théâtre actuellement difpofé par les machines
à recevoir tout ce que l'imagination peut fournir
de plus merveilleux , retracera chaque fois le
fouvenir de la fête pour laquelle il fert la premiere
fois.
Après l'Opéra l'Infant & Madame Infante Iſabelle,
furent à l'hôtel Palavicini où M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait préparer une Fête, à laquelle
toute la Nobleſſe fut invitée ; plufieurs tables furent
abondamment ſervies , ainſi que quantité de
rafraîchiffemens. On y danſa juſqu'au matin.
1
Le lendemain, M. le Prince de Lichtenſtein donna
un fuperbe dîner à tous les Miniftres étrangers ,
& à la Nobleffe la plus confidérable de l'Etat , &
Etrangere . Le foir il y eut Opéra.
OCTOBRE. 1760. Iol
Le Vendredi cinq , M. le Comte de Rochechouart
donna un grand dîner à M. le Prince de
Lichtenſtein & aux mêmes perfonnes qui avoient
dîné chez lui la veille . Il y eut Opéra le foir.
Le Samedi fix , M. de Lichtenſtein le Prince
dîna chez M. le Marquis de Revilla . Il y eut le foir
affemblée au Palais.
Le Dimanche ſept, jour fixé pour la Cérémonie
du Mariage , les Troupes prirent les Armes dès le
matin ; deux bataillons du Régiment de Parme &
quatorze Compagnies de Grenadiers borderent
les rues par où le Cortége devoit paffer.
Six cens Carabiniers formèrent quatre eſcadrons
fur la place , deux defquelles y retterent , jufques
après que le cortége y eut paffé ; les deux autres
furent repartis pour fermer toutes les rues qui
viennent aboutir à celles par où les Princes pafferent:
chaque troupe étoit formée fur deux rangs ,
à trente pas derriere l'Infanterie qui occupoit le
débouché de la rue.
" L'Eglife Cathédrale , où fe fit la cérémonie ,
étoit magnifiquement décorée. Les Peintures du
Corrége , & des autres excellents Maîtres dont ce
vafte Edifice fe trouve orné dans les voutes , &
dans les frifes , donnant des bornes à la richeffe
de la décoration projettée pour cette Augufte cérémonie
; on fut obligé de fe contenter d'orner
les pilaftres , les arcades , & les baffes nefs de damas
cramoifi à fleurs , enrichis de grandes lames
d'étoffes d'argent , de deux pieds de large; lefquelles
interrompoient fymétriquenient , d'espace
en efpace, le cours du damas d'une maniere agréable
& gracieufe; les impoftes fur lesquelles repofent
les arcades , étoient entourées d'une riche
pente du même damas , pliffée & terminée par
une frange d'or , ainfi que les rideaux qui ornoient
le dedans des arcades , & qui étoient retrouffés
192 MERCURE DE FRANCE.
vers l'impofte , pour donner lieu de découvrir la
décoration des chapelles , & des nefs laterales . Aux
deux côtés de la porte de lagrande nef étoient deur
orcheftres , parées dans le même goût que le refte
de l'Eglife : elles étoient remplies de trente Muficiens
que l'on avoit fait venir pour jouer des
fanfares , depuis le moment où les Princes defcen➡
dirent de carolles , juſqu'a celui où ils furent entrés
dans le fanctuaire ; les deux tribunes qui fe'
trouvent près du Maître Autel , étoient remplies
des Muficiens de la Chambre de S. A. R. qui exé-'
cuterent fupérieurement d'excellentes fymphonies
à deux choeurs.
Le Maître-Autel , beaucoup plus étendu qu'à
l'ordinaire , le trouvoit richement paré d'étoffe
d'or , & couvert d'une quantité de lumieres . Du
côté de l'Evangile , étoit le dais de S. A. R. du
côté de l'Epitre , étoit la Cathetra , deftinée pour
l'Evêque de Plaifance , qui devoit faire la cérémonie.
Au milieu du Sanctuaire , qui étoit couvert de
tapis de la Savonerie , étoit un prie- Dieu , cou-'
vert d'un grand tapis de velours cramoihi galonné
d'or , ainfi que trois couffins , qui étoient pofés
au bas.
Les latereaux du Sanctuaire , furent remplis
par un nombre infini de Nobleffe. Aux deux côtés ,
en face du Maître - Autel , étoient deux grands parquets
décorés dans la même ordonnance de l'Eglife
, l'un defquels étoit deftiné pour tous les
Miniftres Etrangers , l'autre pour les Dames de
la premiere diftinction .
Le Sanctuaire étoit gardé par les Gardes du
Corps de S. A. R. le veftibule du Sanctuaire ainfi
que les degrés qui defcendent à la grande nef
& toute cette nef jufqu'à la porte de l'Eglife
étoir bordée par la garde des Hallebardiers
Royaux. M.
OCTOBRE. 1760.
M.Je Prince de Lichtenſtein partit à 11 heures de
195
l'Hôtel Palavicini où il étoit logé pour le rendre à
la Cathédrale,fon cortége marchoit dans le même
ordre que le jour de fon Audience publique ; il fut
reçu à la porte de L'Eglife par le Chapitre qui le
complimenta. Sa Livrée entra dans la nef du milieu
& fe rangea des deux côtés devant les Hailebardiers
Royaux.
Pendant ce tems- là le cortége de la Cour s'étoit
mis en mrcche dans l'ordre fuivant.
Quarante Hallebardiers Royaux ouvroient la
marche ; la mufique de cette Compagnie étoit à
la tête.
Le Commandant de l'Ecurie & deux Officiers
de l'Ecurie à cheval , quatre Palfreniers les fuivoient
à pied .
I caroffe à fix chevaux pour le Maître des
Cérémonies & trois
Majordomes.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à fix chevaux, quatre Dames du Palais.
I caroffe à fix chevaux , quatre Dames du Palais.
I caroffe àfix chevaux , quatre
Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à 8 chevaux. Le Gentilhomme de la
Chambre de fervice à l'Infant.
Le premier Ecuyer , le Majordome de ſervice.
I caroffe à huit chevaux . Le ſervice de Madame
Infante Ifabelle.
Les trompettes & timballes des Gardes du
Corps , avec feize Gardes.
1 caroffe à huit chevaux , l'Infant.
Le Capitaine des Gardes , le Grand Ecuyer.
I caroffe à 8 chevaux ,¡Madame InfanteÏfabelle,
Madame de Gonzales , Madame de Siſſa .
La Compagnie des Gardes du Corps ayant à
II. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
leur tête le Lieutenant , l'Enſeigne , & huic
Exempts.
2 caroffes de refpect vuidės , attelés à 8 chevaux.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
Tous les Pages marchoient à pied aux deux côtés
des caroffes des Princes .
On arriva dans cet ordre à la porte de l'Eglife :
on marchoit lentement pour donner aux perfonnes
qui étoient dans les caroffes qui précédoient
ceux des Princes , le temps de defcendre .
M.le Prince de Lichtenſtein attendoit à la porte
de l'Eglife.
Pendant que l'Infant defcendoit de fon carolle,
Le Maître desCérémonies fut prendre M.le Prince
Liechtenſtein & le conduifit à la portiere du caroffe
de Madame Infantelfabelle . L'Infant s'en aprocha
auffi & reçut la main droite de Madame fa fille en
defcendant du caroffe;M. le Prince reçur la main
gauche.
Ils marcherent ainfi jufqu'au prie- Dieu qui fe
trouvoit dans le Sanctuaire en face du Maître-
Autel , où ils fe mirent à genoux fur les couffins
qui étoient au bas de ce prie- Dieu. L'Infant occupa
celui de la droite ; Madame Ifabelle celui
du milieu ; M. de Lichtenſtein celui de la gauche.
Ils fe leverent un moment après , & s'approcherent
des degrés de l'Autel ; l'Evêque déranda
à M. le Prince s'il avoit le pouvoir d'épouler Mae
InfanteIfabelle, au nom de l'Archiduc Jofeph ; fes
Pouvoirs furent lus à haute voix par un Secretaire
impérial , après quoi le Chancelier de l'Evêché
lutauffi à haute voix la Difpenfe du Pape .
Le refte de la Cérémonie fut exécutée ſuivant le
Rituel ordinaire de l'Eglife , excepté que l'anneau
fut préfenté à Madame l'Archiduchelle par M. le
Prince de Lichtenftein , fur une foucoupe , & qu'elle
le mit elle-même à fon doigt.
OCTOBRE. 1760.
195
Après cette cérémonie , Madame l'Archiducheffe
retourna au Pri - Dieu , ayant toujours M.
de Lichtenſtein à la gauche. Après une courte
priere , les Princes fe remirent en marche pour
fortir de l'Eglife dans le même ordre qu'ils y
étoient entrés ; l'Infant & M. de Lichtenttein
donnerent la main à Madaine
l'Archiducheffe
pour monter dans fon carolle , l'Infant monta
dans le fien , & M. le Prince fut joindre les
équipages qui l'attendoient à une des portes latérales
de l'Eglife.
l'on
On le mit en marche pour retourner au Palais
par un chemin plus long que celui
avoit fait en venant du Palais à la Cathédrale
que
afin que tout le Peuple , & une quantité prodigieufe
d'Etrangers qui s'étoient rendus à Parme
pullent voir la magnificence , de cette marche.
Le Cortége de M. le Prince de Lichtenſtein
précédoit celui de la Cour , de 60 ou 80 pas . Les
Troupes qui bordoient les rues lui préfenterent
les armes , les tambours rappelloient , & les
Officiers le faluerent du chapeau .
Pendant l'efpace qui étoit entre le caroffe de
M. de Lichtenftein & celui de l'Infant , l'Infanterie
mit la bayonnette au bout du fufl. Lorsqu'ils
pafferent , on préſenta les armes , les tambours
battirent au champ , & les Officiers faluerent de
l'eſponton .
M. de Lichtenſtein defcendit à la porte du Palais
pour y attendre Madame l'Archiducheſſe ;
l'Infant aufuôt arrivé defcendit de fon caroffe ,
& s'avança à la portiere de celui de Madame
l'Archiducheffe fa fille pour lui donner la main.
Elle fut conduite à ſon
appartement par l'Infant
& M. de Lichtenftein toujours dans l'ordre
obfervé
précédemment , c'eft à dire l'Infant à
fa droite , & M. de Lichtenſtein à la gauche ;
I j
196 MERCURE DE FRANCE.
yne quantité prodigieufe de Nobleffe rem pliffoit
le Palais .
S. A. R. l'Infant fe retira dans fon appartement
, après avoir reſté un moment dans celui
de la fille ; qui , après que l'Infant fut retiré
donna fa main à baifer à tous les Sujets de la
Maifon d'Autriche qui fe trouverent préfens.
L'heure du repas étant arrivée , le Maître des
Cérémonies fut avertir l'Infant , & marcha devant
lui jufques à l'appartement de Madame
l'Archiducheffe , où S. A. R. s'étoit propofée de
l'aller prendre pour la conduire à la table de
nôces.
2
Cette table étoit préparée dans la falle d'audience
, de façon que les trois fiéges fe trouvoient
fous le dais ; il n'y avoit pas de fauteuil ,
mais trois chaifes à dos parfaitement égales.
Madame l'Archiducheſſe entra dans la falle &
fut conduite à table par Monfeigneur l'Infant à
qui elle donnoit la main droite , & M. le Prince
de Lichtenſtein à qui elle donnoit la main gauche
; elle fe plaça au milieu , l'Infant à fa droite ,
& M. de Lichtenftein à fa gauche ; le Maître des
Cérémonies avoit toujours précédé les Princes jufques
à la table.
M. le Comte de S. Vital , Gouverneur de la
Maifon de S. A. R. avec tous les Majordomes ,
excepté celui qui étoit de fervice , furent prendre
lés plats au buffet , & les apporterent ſur la table
dans l'ordre ci-après.
L'Huifier des viandes entre deux Gardes du
Corps , la carabine fur l'épaule : les Gardes s'arrêterent
à la porte de la falle .
Le Maître des Cérémonies marchoit feul quatre
pas après l'Huiffier des viandes.
Douze Pages , portant chacun un plat.
Six Majordomes , portant chacun un plat.
OCTOBRE. 1760. 197
M. le Comte de S. Vital , marchant feul immédiatement
après ,
Le Contrôleur de la Bouche.
Quatre Gardes du Corps la carabine fur l'épaule
, qui fe font arrêtés au même endroit que
les deux premiers.
Le Majordome de fervice prit les plats des
mains des autres Majordomes , & des Pages , &
les arrangea fur la table. Pendant ce temps ,
M. de S. Vital fut fe mettre derriere les Princes
pour fervir Madame l'Archiducheffe , il lui ap
procha fa chaife , celle de l'Infant fut approchée
par un Majordone , & celle de M. le Prince de
Lichtentein par un Gentilhomme de la Maiſon
de S. A R. Madame l'Archiducheffe fut fervie
par M. de S. Vital , l'infant le fut à l'ordinaire
par le entilhomme de la Chambre de fervice ,
& M. le Prince de Lichtenſtein par un Gentilhomme
de la Maiſon.
Ce repas fut fervi avec toute la magnificence
& tout le goût imaginable.
Au fortir de table , Madame l'Archiducheffe
fut reconduite dans fon appartement dans le mê -
me ordre qui avoit été observé en venant à table.
Il n'y eut plus rien jufqu'au foir.
L
Toute la Nobleffe étoit invitée de fe rendre à
huit heures du foir au Palais du Jardin , pour de
là , voir tirer un feu d'artifice , & voir en même
temps une fuperbe illumination difpofée dans le
Jardin . L'ordonnance en étoit riche & galante.
Le Palais du jardin fut dès fept heures rempli
d'un grand nombre de Nobleffe. M. le Prince de
Lichtenftein s'y rendit à fept heures & demie. Le
Prince Ferdinand & Madame Louife , s'y rendirent
peu après , & l'Infant & Madame l'Archiduchefle
y arriverent à huit heures précifes.
Le feu d'artifice fut appliqué à un monument
· Iiij
198 MERCURE DE FRANCE.
Hlevé au milieu d'une très- grande place dans le
jardin de Parme , & faifoit face au Palais où les
Princes fe tranfportérent pour en voir l'effet .
Il repréfentoit l'union de l'Amour & de l'hymen
dans le Temple de Minerve. Ce Temple
étoit élevé fur un grand fondement amtique , dont
la forme étoit ovale , de quatre - vingt - dix - huit
pieds de longueur , fur foixante- quatre pieds de
large ; un grand focle de porphyre , comprenant.
dans fa hauteur les gradins qui formoient les deux
entrées principales du Temple , s'élevoit au-delfus
de ce fondement , & contournoit la baſe de ce
monument , qui étoit orné de vingt- quatre colonnes
d'ordre Dorique entourées de guirlandes
de fleurs. Il avoit quatre faces égales , & fes angles
étoient flanqués de quatre pyramides ifolées
dédiées aux Arts & portant leurs attributs en trophées.
Ces Pyramides étoient environnées de quatre
colonnes du même ordre , formant des avantcorne
à jour , rachetés fur les angles du quarré
du Temple , en forme de tours ou de baftions.
L'entablement étoit décoré de guirlandes de
fleurs dans la frife , & les quatre avant- corps. de
colonnes qui couvroient les Pyramides , foutenoient
fur chaque face des médaillons , en tout au
nombre de ſeize , moitié appuyés ſur la frife &
l'architrave de cet ordre , & moitié tombant dans
le vuide de l'entre- colonne. Ils repréſentoient
des tableaux où étoient peintes les qualités vertueufes
de l'Archiduc & de Madame Iſabelle
comme la nobleffe , la magnanimité , la Majesté
Royale , la libéralité , la jeunelle , la beauté , la
bonté , la clémence , la fécondité , la douceur ,
l'amour de la gloire , l'amour de la Patrie , l'amour
des Sciences , l'amour des Arts , l'enjoûment
& l'affabilité .
Au- deffus des quatre tours des Colonnes , s'élevoir
OCTOBRE. 1760. 199
au milieu des trophées Militaires, un piédeftal portant
des renommées,fur les quatre portes ou Arcades
de ce Temple étoient les Écuffons de l'Archiduc
& de Madame Ifabelle , au milieu de deux
vales ,de Parfums , & appuyé fur le focle qui couronnait
la Corniche .
Au -dellus de ce Socle, dont le plan étoit quarré
comme le Temple , s'élevoit une attique ronde
en forme de Piédeftal couronnée d'un dôme ouvert
par le haur & décoré de guirlandes de fleurs .
Ce Piédeſtal fervita porterautour dela Naillance
du dôme 12 Figures réprefentant les Jeux , les
Ris, & les Plairs , danfant & formant une chaîne
de guirlandes autour de ce monument.
Les quatre portes du Temple étoient décorées &
comme gardées par huit Figures repréſentantes la
vigilance , la dignité , l'Intelligence , la pureté ,
le filence , la douceur , & le courage , qui compo.
fept enfemble toutes les vertus qui caractérisent.
la fagelle.
Au milieu de ce temple dont la forme intérieure.
étoit octogone rachetant une voûte ronde & farbaillée
, étoit la Figure de Minerve fur différens
plans de quées , réuniffant entre fes bras les Figures
de l'Amour & de l'Hymen.
Sur les deux aîles du focle qui joignoit toute la
longueur du fondement ovale , & qui comprenoit
toute la hauteur des perrons , étoient de chaque
côté les autels de l'Amour & de l'Hymen .
Quatre fontaines de feu élevées fur des rochers
qui fortoient de terre contribuoient à la richeſſe de
la bafe de ce monument , en même tems qu'elles
augmentoient l'effet des différens tableaux de feu
qui fortoient de cet édifice deftiné à faire éclater
la joie publique que procure cet événement.
L'Illumination générale de cette machine d'Artifice
fur accompagnée de deux Phénomènes qui
I iv
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif :
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir ſur le ſommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illumination
générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baſſes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plane
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée .
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
de
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges .
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui par
devant , & on defcendoit de-là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchefe
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenſtein
prit fon Audience de congé ; tout fut obſervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
I v
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils mon
troient chacun le Globe du Monde tranſparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage.
Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & balles ; les miroirs de feu , les
pots à- feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen➡
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête auguſte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame :
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Tur
quie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
par une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danſerent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande 9
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
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200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent , '
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommet du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baffes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe ſe ren fit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal maſqué .
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui ſéparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryſtal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlandes
de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheſſe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenftein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fut à celle de
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Madame l'Archiducheffe , avant d'être conduit à
celle du Prince Ferdinand.
Après l'Audience de Madame Louife , M. le
Prince , au lieu de retourner dans fon appartement
a la Cour , defcendit par le grand efcalier ,
& fut monter dans fon Caroffe qui l'attendoit a la
porte du Palais , pour le ramener à l'Hôtel Palavicini
.
Le Maître des Cérémonies l'accompagna juf
qu'au bas de l'efcalier , M. de Palavicini & M.
Introducteur jufques à la portiere de la voiture ,
qui ne fur fermée que quand ces Meffieurs fe futent
retirés.
Le foir , il y eut Opéra.
Le 9. l'Infant fut dîner chez M. de Lichtenſtein.
Lé foir , il y eut Opéra.
Le to M. le Prince de Lichtenſtein dina chez M.
Dutillot , & partit après dîner pour Cafalmajor.
Le foir , il y eut Aflemblée au Paļais .
Le 11. au matin tous les Corps de l'Etat , le
Militaire , la Nobleffe , & la Maifon de S. A R.
eurent l'honneur de baifer la main à Madame
l'Archiducheffe .
Il y eut Opéra , le ſoir.
Le .les Princes n'ont reçu perfonne .
Le 13. S. A. R. Madame l'Archiducheffe partit
à dix heures du matin pour le rendre à Cafalmajor:
elle y a été accompagnée par Madame de
Gonzales , Madame de Silla , quatre Dames du
Pálais , des Majordomes , & huit Gentilshommes
de la Chambre ; elle étoit faivîe d'un nombre de
Pages , d'Ecuyers , de fon premier fervice , & defon
fervice du fecond Ordre , du Commandant de
l'Ecurie de deux Officiers des Ecuries , du Sellier >
du Maréchal , du Charron & de 24 Palfreniers à
Cheval;elle étoit éfcortée par des Gardes du Corps.
Les rues par lesquelles elle a pallé, étoient bordées
OCTOBRE , 1760. 203
de troupes , on avoit difpofé des Détachemens de
Cavalerie & d'Infanterie fur différens endroits de
la roure.
Des Bataillons Provinciaux , fix Compagnies de
Grenadiers, un Bataillon du Régiment de Parme ,
& les deux Compagnies de Grenadiers de inême
Régiment, étoient difpofées fur les bords du Pô ,
en deçà de la tête du Pont. Elle y a trouvé des
Elcadrons de Gardes du Corps & de Cavalerie. Elle
eft arrivée à Cafalmajor à midi & deux minutes.
M. le Comte de S. Vital eft chargé de la Cérémonie
de la remife , un Secrétaire du Cabinet de
l'Acte de certe ' remiſe .
S. A. R. s'arrête demain à Cafalmajor pour y
donner la main à bailer aux Deputés de la Lombardie
Autrichienne , aux Chambres Souveraines ,
& à la Nobleffe. Le lundi elle ira à Mantoue, où elle
s'arrêtera encore un jour, pour un objet ſemblable.
paffé depuis.
L'Opera que l'on repréſenta , eft compofé de
trois Actes ; il eft intitulé les Fétes de L'Hymen
pour les nôces de LL. AA. RR. &c. il eft précédé
d'un Prologue.
Ce Prologue , qui a pour Titre le Triomphe de
PAmour , eft une querelle que les Dieux font à
l'Amour , fur les maux qu'il ne ceffe de faire
aux hommes . L'Amour convient de toutes ces
fauces, & obtient fon pardon en faveur de l'Union ,
qu'il vient de faire de la vertu & de la beauté,
188 MERCURE DE FRANCE.
Les fajets des trois Actes qui compofent l'Opéra
font féparés. C'est une licence que l'on a cru
devoir prendre à caufe du merveilleux & de la
galanterie qu'apportent avec eux des fujers fabuleux
& variés , qui femblent mieux convenir à la
Fête qu'on a célébrée .
L'Acte d'Aris eft le premier. L'Amour par ordre
du Deftin , ceffe d'être aveugle ; il jette fes premiers
regards fur Iris , & en devient amoureux ;
Iris le prend pour le Zéphire ; mais revenue de
fon erreur, elle en devient éprife , diffipe les nuages
qu'Aquilon jaloux lui oppofe fans ceffe , &
sunit à l'Amour pour rendre au monde les jours
les plus beaux & les plus fereins.
Le fecond Acte , eft celui de Sapho . Le Poëte
a feint cette dixiéme Muſe , amoureufe d'Alcée
celèbre Poëte Lyrique natif de Lesbos : il a
feint aufli Doris , fils de Neptune , amant de Sapho
, qui fe voyant préferer fon rival , a recours
a fon pére , & le prie de le vanger par la mort
de l'un & de l'autre. Neptune écoute les voeux
de fon fiis ; & par le fecours d'Eole , & des vents
fouléve tellement les eaux , que les habitans de
la campagne craignent d'ètre fubmergés : 1
paroît lui-même fur une vague qui s'élève beaucoup
au defius des autres ; menace de tour
inonder , fi dans une heure , Sapho n'eft pas fenible
à l'amour de fon fils il rentre dans le fein
de la mer , qui continue dans la plus grande
agitation .
Sapho invoque Apollon , & l'Amour. Une
Lyre defcend du Ciel attachée à des guirlandes
de fleurs ; un arc s'élève dans la Mer à l'endroit
où elle doit avoir fes bornes , & les lui marque
pour l'avenir.
Sapho prend la Lyre : à mesure qu'elle chante
les prodiges opérés par Apollon , & l'Amour ;
OCTOBRE. 1760. 189
la Mer fe calme & fe retire au lieu où elle
étoit avant le débordement ; remplie des infpirations
divines , & de l'enthousiasme poétique ,
elle voit dans l'avenir la fuitte nombreufe des
héros , dont elle doit célébrer l'alliance , annonce
le bonheur dont l'Univers doit jouir ; & par fon
mariage avec Alcée , accomplit le triomphe de
l'harmonie , & de l'amour.
Le troifiéme Acte eft intitulé Eglé. Cette Nymphe
eft amoureufe de Chromis ; Alcée fa compagne
l'eft de Lincée .Elles fe plaifent enſemble
à faire foupirer leurs Amants , en leur cachant
leur tendreffe ; enfin Eglé dit à Chromis qu'elle
l'aimera , lorfqu'elle verra les eaux d'un torrent
enchaînées ; Alcée promet à Lincée de l'aimer
quand Eglé aimera Chromis.
Ces deux jeunes Faunes , déſeſpérés , fe confultent
enſemble , & vont trouver Silene pour qu'il
les aide de fes confeils . Ce vieillard leur demande
où ils ont laillé Eglé & Alcée ; ils répondent
qu'elles font à cueillir des mûres pour lui
teindre le vifage, lorfqu'elles le trouveront endormi
. Silene confole les deux Faunes, leur ordonne
de ſe retirer , leur promet de les fervir , & fe
met fur un lit de gazon où il feint de dormir
en attendant les deux Nymphes. Elles arrivent
avec des guirlandes de fleurs , en enchaînent Si-
Lene qu'elles croyent endormi ; elles le pouffents
il feint de s'éveiller & montre de la colere :
mais bien-tôt après il leur conte la fable d'Acis
& Galatée. Au milieu de cette fable , il s'arrête
comme infpiré , & leur conſeille d'aller trouver
Prothée , de le furprendre endormi , & de l'enchaîner
fans s'épouvanter des différentes formes
qu'il prendra , parce qu'à la fin il parlera , & leur
apprendra des chofes merveilleules.
Elles remercient Silene , & le quittent pour al190
MERCURE DE FRANCE:
ler chercher Prothée ; Chromis & Lincée les accoma
pagnent. Elles le furprennent , l'enchaînent , &
ferrent toujours plus fes liens , à mesure qu'il change
de forme ; il fe change enfin en un Torrent
qui refte immobile : toutes les Nymphes admirent
ce prodige . Silene arrive , rapelle à Eglé le ferment
qu'elle a fait d'être à Chromis lorſqu'elle
verra enchaîner un torrent ; Eglé confent à être
unie à Chromis , & Alcée tient auffi fa parole à
Lincée ; les Faunes & les Nymphes applaudiffent
à cette union,& Silene; au lieu de finir la fable qu'il
fe fouvient d'avoir commencée , ordonne aux Faunes,
& aux Nymphes, de célébrer cet heureux jour,
en repréfentant par leurs danfes , les amours
d'Acis , & Galatée.
L'Italie a vû dans cette occafion renaître fur la
fcène les enchantemens , & la nouveauté de ce
fpectacle digne de l'admiration des étrangers , par
la magnificence , la vérité , & le bon goût qui eft
diftribué dans l'exécution de toutes ces parties. Les
machines employées aux différens prodiges amenés
par le Sujet , ont eu le plus grand fuccès ;
& le Théâtre actuellement difpofé par les machines
à recevoir tout ce que l'imagination peut fournir
de plus merveilleux , retracera chaque fois le
fouvenir de la fête pour laquelle il fert la premiere
fois.
Après l'Opéra l'Infant & Madame Infante Iſabelle,
furent à l'hôtel Palavicini où M. le Prince de
Lichtenſtein avoit fait préparer une Fête, à laquelle
toute la Nobleſſe fut invitée ; plufieurs tables furent
abondamment ſervies , ainſi que quantité de
rafraîchiffemens. On y danſa juſqu'au matin.
1
Le lendemain, M. le Prince de Lichtenſtein donna
un fuperbe dîner à tous les Miniftres étrangers ,
& à la Nobleffe la plus confidérable de l'Etat , &
Etrangere . Le foir il y eut Opéra.
OCTOBRE. 1760. Iol
Le Vendredi cinq , M. le Comte de Rochechouart
donna un grand dîner à M. le Prince de
Lichtenſtein & aux mêmes perfonnes qui avoient
dîné chez lui la veille . Il y eut Opéra le foir.
Le Samedi fix , M. de Lichtenſtein le Prince
dîna chez M. le Marquis de Revilla . Il y eut le foir
affemblée au Palais.
Le Dimanche ſept, jour fixé pour la Cérémonie
du Mariage , les Troupes prirent les Armes dès le
matin ; deux bataillons du Régiment de Parme &
quatorze Compagnies de Grenadiers borderent
les rues par où le Cortége devoit paffer.
Six cens Carabiniers formèrent quatre eſcadrons
fur la place , deux defquelles y retterent , jufques
après que le cortége y eut paffé ; les deux autres
furent repartis pour fermer toutes les rues qui
viennent aboutir à celles par où les Princes pafferent:
chaque troupe étoit formée fur deux rangs ,
à trente pas derriere l'Infanterie qui occupoit le
débouché de la rue.
" L'Eglife Cathédrale , où fe fit la cérémonie ,
étoit magnifiquement décorée. Les Peintures du
Corrége , & des autres excellents Maîtres dont ce
vafte Edifice fe trouve orné dans les voutes , &
dans les frifes , donnant des bornes à la richeffe
de la décoration projettée pour cette Augufte cérémonie
; on fut obligé de fe contenter d'orner
les pilaftres , les arcades , & les baffes nefs de damas
cramoifi à fleurs , enrichis de grandes lames
d'étoffes d'argent , de deux pieds de large; lefquelles
interrompoient fymétriquenient , d'espace
en efpace, le cours du damas d'une maniere agréable
& gracieufe; les impoftes fur lesquelles repofent
les arcades , étoient entourées d'une riche
pente du même damas , pliffée & terminée par
une frange d'or , ainfi que les rideaux qui ornoient
le dedans des arcades , & qui étoient retrouffés
192 MERCURE DE FRANCE.
vers l'impofte , pour donner lieu de découvrir la
décoration des chapelles , & des nefs laterales . Aux
deux côtés de la porte de lagrande nef étoient deur
orcheftres , parées dans le même goût que le refte
de l'Eglife : elles étoient remplies de trente Muficiens
que l'on avoit fait venir pour jouer des
fanfares , depuis le moment où les Princes defcen➡
dirent de carolles , juſqu'a celui où ils furent entrés
dans le fanctuaire ; les deux tribunes qui fe'
trouvent près du Maître Autel , étoient remplies
des Muficiens de la Chambre de S. A. R. qui exé-'
cuterent fupérieurement d'excellentes fymphonies
à deux choeurs.
Le Maître-Autel , beaucoup plus étendu qu'à
l'ordinaire , le trouvoit richement paré d'étoffe
d'or , & couvert d'une quantité de lumieres . Du
côté de l'Evangile , étoit le dais de S. A. R. du
côté de l'Epitre , étoit la Cathetra , deftinée pour
l'Evêque de Plaifance , qui devoit faire la cérémonie.
Au milieu du Sanctuaire , qui étoit couvert de
tapis de la Savonerie , étoit un prie- Dieu , cou-'
vert d'un grand tapis de velours cramoihi galonné
d'or , ainfi que trois couffins , qui étoient pofés
au bas.
Les latereaux du Sanctuaire , furent remplis
par un nombre infini de Nobleffe. Aux deux côtés ,
en face du Maître - Autel , étoient deux grands parquets
décorés dans la même ordonnance de l'Eglife
, l'un defquels étoit deftiné pour tous les
Miniftres Etrangers , l'autre pour les Dames de
la premiere diftinction .
Le Sanctuaire étoit gardé par les Gardes du
Corps de S. A. R. le veftibule du Sanctuaire ainfi
que les degrés qui defcendent à la grande nef
& toute cette nef jufqu'à la porte de l'Eglife
étoir bordée par la garde des Hallebardiers
Royaux. M.
OCTOBRE. 1760.
M.Je Prince de Lichtenſtein partit à 11 heures de
195
l'Hôtel Palavicini où il étoit logé pour le rendre à
la Cathédrale,fon cortége marchoit dans le même
ordre que le jour de fon Audience publique ; il fut
reçu à la porte de L'Eglife par le Chapitre qui le
complimenta. Sa Livrée entra dans la nef du milieu
& fe rangea des deux côtés devant les Hailebardiers
Royaux.
Pendant ce tems- là le cortége de la Cour s'étoit
mis en mrcche dans l'ordre fuivant.
Quarante Hallebardiers Royaux ouvroient la
marche ; la mufique de cette Compagnie étoit à
la tête.
Le Commandant de l'Ecurie & deux Officiers
de l'Ecurie à cheval , quatre Palfreniers les fuivoient
à pied .
I caroffe à fix chevaux pour le Maître des
Cérémonies & trois
Majordomes.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à fix chevaux, quatre Dames du Palais.
I caroffe à fix chevaux , quatre Dames du Palais.
I caroffe àfix chevaux , quatre
Gentilshommes
de la Chambre.
I caroffe à 8 chevaux. Le Gentilhomme de la
Chambre de fervice à l'Infant.
Le premier Ecuyer , le Majordome de ſervice.
I caroffe à huit chevaux . Le ſervice de Madame
Infante Ifabelle.
Les trompettes & timballes des Gardes du
Corps , avec feize Gardes.
1 caroffe à huit chevaux , l'Infant.
Le Capitaine des Gardes , le Grand Ecuyer.
I caroffe à 8 chevaux ,¡Madame InfanteÏfabelle,
Madame de Gonzales , Madame de Siſſa .
La Compagnie des Gardes du Corps ayant à
II. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
leur tête le Lieutenant , l'Enſeigne , & huic
Exempts.
2 caroffes de refpect vuidės , attelés à 8 chevaux.
I caroffe à fix chevaux , quatre Gentilshommes
de la Chambre.
Tous les Pages marchoient à pied aux deux côtés
des caroffes des Princes .
On arriva dans cet ordre à la porte de l'Eglife :
on marchoit lentement pour donner aux perfonnes
qui étoient dans les caroffes qui précédoient
ceux des Princes , le temps de defcendre .
M.le Prince de Lichtenſtein attendoit à la porte
de l'Eglife.
Pendant que l'Infant defcendoit de fon carolle,
Le Maître desCérémonies fut prendre M.le Prince
Liechtenſtein & le conduifit à la portiere du caroffe
de Madame Infantelfabelle . L'Infant s'en aprocha
auffi & reçut la main droite de Madame fa fille en
defcendant du caroffe;M. le Prince reçur la main
gauche.
Ils marcherent ainfi jufqu'au prie- Dieu qui fe
trouvoit dans le Sanctuaire en face du Maître-
Autel , où ils fe mirent à genoux fur les couffins
qui étoient au bas de ce prie- Dieu. L'Infant occupa
celui de la droite ; Madame Ifabelle celui
du milieu ; M. de Lichtenſtein celui de la gauche.
Ils fe leverent un moment après , & s'approcherent
des degrés de l'Autel ; l'Evêque déranda
à M. le Prince s'il avoit le pouvoir d'épouler Mae
InfanteIfabelle, au nom de l'Archiduc Jofeph ; fes
Pouvoirs furent lus à haute voix par un Secretaire
impérial , après quoi le Chancelier de l'Evêché
lutauffi à haute voix la Difpenfe du Pape .
Le refte de la Cérémonie fut exécutée ſuivant le
Rituel ordinaire de l'Eglife , excepté que l'anneau
fut préfenté à Madame l'Archiduchelle par M. le
Prince de Lichtenftein , fur une foucoupe , & qu'elle
le mit elle-même à fon doigt.
OCTOBRE. 1760.
195
Après cette cérémonie , Madame l'Archiducheffe
retourna au Pri - Dieu , ayant toujours M.
de Lichtenſtein à la gauche. Après une courte
priere , les Princes fe remirent en marche pour
fortir de l'Eglife dans le même ordre qu'ils y
étoient entrés ; l'Infant & M. de Lichtenttein
donnerent la main à Madaine
l'Archiducheffe
pour monter dans fon carolle , l'Infant monta
dans le fien , & M. le Prince fut joindre les
équipages qui l'attendoient à une des portes latérales
de l'Eglife.
l'on
On le mit en marche pour retourner au Palais
par un chemin plus long que celui
avoit fait en venant du Palais à la Cathédrale
que
afin que tout le Peuple , & une quantité prodigieufe
d'Etrangers qui s'étoient rendus à Parme
pullent voir la magnificence , de cette marche.
Le Cortége de M. le Prince de Lichtenſtein
précédoit celui de la Cour , de 60 ou 80 pas . Les
Troupes qui bordoient les rues lui préfenterent
les armes , les tambours rappelloient , & les
Officiers le faluerent du chapeau .
Pendant l'efpace qui étoit entre le caroffe de
M. de Lichtenftein & celui de l'Infant , l'Infanterie
mit la bayonnette au bout du fufl. Lorsqu'ils
pafferent , on préſenta les armes , les tambours
battirent au champ , & les Officiers faluerent de
l'eſponton .
M. de Lichtenſtein defcendit à la porte du Palais
pour y attendre Madame l'Archiducheſſe ;
l'Infant aufuôt arrivé defcendit de fon caroffe ,
& s'avança à la portiere de celui de Madame
l'Archiducheffe fa fille pour lui donner la main.
Elle fut conduite à ſon
appartement par l'Infant
& M. de Lichtenftein toujours dans l'ordre
obfervé
précédemment , c'eft à dire l'Infant à
fa droite , & M. de Lichtenſtein à la gauche ;
I j
196 MERCURE DE FRANCE.
yne quantité prodigieufe de Nobleffe rem pliffoit
le Palais .
S. A. R. l'Infant fe retira dans fon appartement
, après avoir reſté un moment dans celui
de la fille ; qui , après que l'Infant fut retiré
donna fa main à baifer à tous les Sujets de la
Maifon d'Autriche qui fe trouverent préfens.
L'heure du repas étant arrivée , le Maître des
Cérémonies fut avertir l'Infant , & marcha devant
lui jufques à l'appartement de Madame
l'Archiducheffe , où S. A. R. s'étoit propofée de
l'aller prendre pour la conduire à la table de
nôces.
2
Cette table étoit préparée dans la falle d'audience
, de façon que les trois fiéges fe trouvoient
fous le dais ; il n'y avoit pas de fauteuil ,
mais trois chaifes à dos parfaitement égales.
Madame l'Archiducheſſe entra dans la falle &
fut conduite à table par Monfeigneur l'Infant à
qui elle donnoit la main droite , & M. le Prince
de Lichtenſtein à qui elle donnoit la main gauche
; elle fe plaça au milieu , l'Infant à fa droite ,
& M. de Lichtenftein à fa gauche ; le Maître des
Cérémonies avoit toujours précédé les Princes jufques
à la table.
M. le Comte de S. Vital , Gouverneur de la
Maifon de S. A. R. avec tous les Majordomes ,
excepté celui qui étoit de fervice , furent prendre
lés plats au buffet , & les apporterent ſur la table
dans l'ordre ci-après.
L'Huifier des viandes entre deux Gardes du
Corps , la carabine fur l'épaule : les Gardes s'arrêterent
à la porte de la falle .
Le Maître des Cérémonies marchoit feul quatre
pas après l'Huiffier des viandes.
Douze Pages , portant chacun un plat.
Six Majordomes , portant chacun un plat.
OCTOBRE. 1760. 197
M. le Comte de S. Vital , marchant feul immédiatement
après ,
Le Contrôleur de la Bouche.
Quatre Gardes du Corps la carabine fur l'épaule
, qui fe font arrêtés au même endroit que
les deux premiers.
Le Majordome de fervice prit les plats des
mains des autres Majordomes , & des Pages , &
les arrangea fur la table. Pendant ce temps ,
M. de S. Vital fut fe mettre derriere les Princes
pour fervir Madame l'Archiducheffe , il lui ap
procha fa chaife , celle de l'Infant fut approchée
par un Majordone , & celle de M. le Prince de
Lichtentein par un Gentilhomme de la Maiſon
de S. A R. Madame l'Archiducheffe fut fervie
par M. de S. Vital , l'infant le fut à l'ordinaire
par le entilhomme de la Chambre de fervice ,
& M. le Prince de Lichtenſtein par un Gentilhomme
de la Maiſon.
Ce repas fut fervi avec toute la magnificence
& tout le goût imaginable.
Au fortir de table , Madame l'Archiducheffe
fut reconduite dans fon appartement dans le mê -
me ordre qui avoit été observé en venant à table.
Il n'y eut plus rien jufqu'au foir.
L
Toute la Nobleffe étoit invitée de fe rendre à
huit heures du foir au Palais du Jardin , pour de
là , voir tirer un feu d'artifice , & voir en même
temps une fuperbe illumination difpofée dans le
Jardin . L'ordonnance en étoit riche & galante.
Le Palais du jardin fut dès fept heures rempli
d'un grand nombre de Nobleffe. M. le Prince de
Lichtenftein s'y rendit à fept heures & demie. Le
Prince Ferdinand & Madame Louife , s'y rendirent
peu après , & l'Infant & Madame l'Archiduchefle
y arriverent à huit heures précifes.
Le feu d'artifice fut appliqué à un monument
· Iiij
198 MERCURE DE FRANCE.
Hlevé au milieu d'une très- grande place dans le
jardin de Parme , & faifoit face au Palais où les
Princes fe tranfportérent pour en voir l'effet .
Il repréfentoit l'union de l'Amour & de l'hymen
dans le Temple de Minerve. Ce Temple
étoit élevé fur un grand fondement amtique , dont
la forme étoit ovale , de quatre - vingt - dix - huit
pieds de longueur , fur foixante- quatre pieds de
large ; un grand focle de porphyre , comprenant.
dans fa hauteur les gradins qui formoient les deux
entrées principales du Temple , s'élevoit au-delfus
de ce fondement , & contournoit la baſe de ce
monument , qui étoit orné de vingt- quatre colonnes
d'ordre Dorique entourées de guirlandes
de fleurs. Il avoit quatre faces égales , & fes angles
étoient flanqués de quatre pyramides ifolées
dédiées aux Arts & portant leurs attributs en trophées.
Ces Pyramides étoient environnées de quatre
colonnes du même ordre , formant des avantcorne
à jour , rachetés fur les angles du quarré
du Temple , en forme de tours ou de baftions.
L'entablement étoit décoré de guirlandes de
fleurs dans la frife , & les quatre avant- corps. de
colonnes qui couvroient les Pyramides , foutenoient
fur chaque face des médaillons , en tout au
nombre de ſeize , moitié appuyés ſur la frife &
l'architrave de cet ordre , & moitié tombant dans
le vuide de l'entre- colonne. Ils repréſentoient
des tableaux où étoient peintes les qualités vertueufes
de l'Archiduc & de Madame Iſabelle
comme la nobleffe , la magnanimité , la Majesté
Royale , la libéralité , la jeunelle , la beauté , la
bonté , la clémence , la fécondité , la douceur ,
l'amour de la gloire , l'amour de la Patrie , l'amour
des Sciences , l'amour des Arts , l'enjoûment
& l'affabilité .
Au- deffus des quatre tours des Colonnes , s'élevoir
OCTOBRE. 1760. 199
au milieu des trophées Militaires, un piédeftal portant
des renommées,fur les quatre portes ou Arcades
de ce Temple étoient les Écuffons de l'Archiduc
& de Madame Ifabelle , au milieu de deux
vales ,de Parfums , & appuyé fur le focle qui couronnait
la Corniche .
Au -dellus de ce Socle, dont le plan étoit quarré
comme le Temple , s'élevoit une attique ronde
en forme de Piédeftal couronnée d'un dôme ouvert
par le haur & décoré de guirlandes de fleurs .
Ce Piédeſtal fervita porterautour dela Naillance
du dôme 12 Figures réprefentant les Jeux , les
Ris, & les Plairs , danfant & formant une chaîne
de guirlandes autour de ce monument.
Les quatre portes du Temple étoient décorées &
comme gardées par huit Figures repréſentantes la
vigilance , la dignité , l'Intelligence , la pureté ,
le filence , la douceur , & le courage , qui compo.
fept enfemble toutes les vertus qui caractérisent.
la fagelle.
Au milieu de ce temple dont la forme intérieure.
étoit octogone rachetant une voûte ronde & farbaillée
, étoit la Figure de Minerve fur différens
plans de quées , réuniffant entre fes bras les Figures
de l'Amour & de l'Hymen.
Sur les deux aîles du focle qui joignoit toute la
longueur du fondement ovale , & qui comprenoit
toute la hauteur des perrons , étoient de chaque
côté les autels de l'Amour & de l'Hymen .
Quatre fontaines de feu élevées fur des rochers
qui fortoient de terre contribuoient à la richeſſe de
la bafe de ce monument , en même tems qu'elles
augmentoient l'effet des différens tableaux de feu
qui fortoient de cet édifice deftiné à faire éclater
la joie publique que procure cet événement.
L'Illumination générale de cette machine d'Artifice
fur accompagnée de deux Phénomènes qui
I iv
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif :
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir ſur le ſommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illumination
générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baſſes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plane
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée .
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
de
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges .
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui par
devant , & on defcendoit de-là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchefe
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenſtein
prit fon Audience de congé ; tout fut obſervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
I v
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils mon
troient chacun le Globe du Monde tranſparent
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage.
Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommer du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & balles ; les miroirs de feu , les
pots à- feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen➡
tes avenues en étoile , qui y conduifent ; enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête auguſte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame :
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe fe ren lit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal mafqué.
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui feparent les Loges , &
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qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryftal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlan
des de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Tur
quie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle ,
par une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheffe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danſerent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenſtein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande 9
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fur à celle de
1 ་
200 MERCURE DE FRANCE
fe voyoient à droite & à gauche à une certaine dif
tance du feu & comme dans le lointain. Ils montroient
chacun le Globe du Monde tranfparent , '
d'un diamètre confidérable , environnés dans l'air
d'un cercle de feu , en figne de l'allégreffe que
qu'infpire à tout l'Univers cet Augufte Mariage
. Une grande quantité de fufées fortoient
également de derriere ces Phénomènes , & formoient
en l'air des Bouquets qui , dirigés pour fe
réunir fur le fommet du Temple , conftruifoient
une voute de feu , qui le couvroit continuelle
ment.
Tout ce Spectacle étoit accompagné d'une illu
mination générale dans le jardin ; les terraffes décorées
d'ifs , de girandoles & de cordons de lu
mieres hautes & baffes ; les miroirs de feu , les
pots à-feu formant des cordons élevés , toutes les
allées éclairées fur différens deffeins , & l'illumination
de toute la façade du Palais qui fait face à
l'entrée de ce jardin , auffi bien que les différen
tes avenues en étoile , qui y conduifent enfin
rien ne fut oublié pour rendre cette Fête augufte
& digne de fon Souverain.
Après le feu d'artifice , l'Infant & Madame
l'Archiducheffe furent fouper. Pendant ce tems
toute la Nobleffe ſe ren fit au Théâtre , que l'on
avoit préparé pour y donner un Bal maſqué .
On avoit élevé le Parterre à la hauteur du plan
cher du Théâtre , & l'on avoit pratiqué fur ce
même Théâtre , des Loges folides , femblables à
celles de la Salle ; de façon que le Theâtre &
le Parterre ne faifoient qu'une grande Salle
ovale , applatie par les flancs , & toute entourrée
de trois rangs de Loges les unes fur les autres ;
cette Salle étoit ornée de guirlandes de fleurs , &
de gazes bleues & argent , qui fe rattachoient galamment
aux montants qui ſéparent les Loges , &
OCTOBRE. 1760. 201
qui tomboient en feftons fur les appuis des Loges ,
d'une maniere agréable & pleine de goût ; elle
étoit éclairée par une quantité de luftres de cryftal
ornés de guirlandes de petites fleurs , & par
des bras de cryſtal ornés de même , appliqués contre
les appuis des Loges des rangs fupérieurs ; c'étoit
à ces bras que venoient s'attacher les guirlandes
de fleurs , qui ornoient le devant des Loges.
On entroit dans cette Salle par la Loge de la couronne
qui s'avance fur le Parterre , comme les
Amphithéâtres employés en France dans les Salles
des Spectacles ; on en avoit coupé l'appui pardevant
, & on defcendoit de -là dans le corps de la
Salle par quatre degrés couverts de tapis de Turquie.
Toutes les Loges étoient remplies , tant celles
pratiquées fur le Théâtre que celles de la Salle
pår une grande quantité de Dames & de Cavaliers
ment parés.
Madame l'Archiducheſſe étant arrivée , on ouvrit
le Bal par une Allemande , où douze perfonnes
danferent enſemble : Madame l'Archiduchele
donnoit la main au Prince François , neveu de M.
le Prince de Lichtenftein . On danſa jufqu'à quatre
heures du matin ; & pendant tout le tems que
durat le Bal , les Officiers de la maiſon de l'Infant
fervirent abondamment de toutes fortes de rafraîchiflemens.
Tout fe paffa avec beaucoup d'ordre ,
& tout le monde fortit extrêmement fatisfait.
Le lendemain 8 , M. le Prince de Lichtenftein
prit fon Audience de congé ; tout fut obfervé à
cette Audience comme à celle de la demande ,
excepté que l'Introducteur , le Maître des Cérémonies
, & M. le Marquis Palavicini , furent pren .
dre.M. le Prince dans l'Appartement qu'il occupoit
à la Cour ; & que M. de Lichtenſtein , en
fortant de l'Audience de l'Infant , fut à celle de
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Madame l'Archiducheffe , avant d'être conduit à
celle du Prince Ferdinand.
Après l'Audience de Madame Louife , M. le
Prince , au lieu de retourner dans fon appartement
a la Cour , defcendit par le grand efcalier ,
& fut monter dans fon Caroffe qui l'attendoit a la
porte du Palais , pour le ramener à l'Hôtel Palavicini
.
Le Maître des Cérémonies l'accompagna juf
qu'au bas de l'efcalier , M. de Palavicini & M.
Introducteur jufques à la portiere de la voiture ,
qui ne fur fermée que quand ces Meffieurs fe futent
retirés.
Le foir , il y eut Opéra.
Le 9. l'Infant fut dîner chez M. de Lichtenſtein.
Lé foir , il y eut Opéra.
Le to M. le Prince de Lichtenſtein dina chez M.
Dutillot , & partit après dîner pour Cafalmajor.
Le foir , il y eut Aflemblée au Paļais .
Le 11. au matin tous les Corps de l'Etat , le
Militaire , la Nobleffe , & la Maifon de S. A R.
eurent l'honneur de baifer la main à Madame
l'Archiducheffe .
Il y eut Opéra , le ſoir.
Le .les Princes n'ont reçu perfonne .
Le 13. S. A. R. Madame l'Archiducheffe partit
à dix heures du matin pour le rendre à Cafalmajor:
elle y a été accompagnée par Madame de
Gonzales , Madame de Silla , quatre Dames du
Pálais , des Majordomes , & huit Gentilshommes
de la Chambre ; elle étoit faivîe d'un nombre de
Pages , d'Ecuyers , de fon premier fervice , & defon
fervice du fecond Ordre , du Commandant de
l'Ecurie de deux Officiers des Ecuries , du Sellier >
du Maréchal , du Charron & de 24 Palfreniers à
Cheval;elle étoit éfcortée par des Gardes du Corps.
Les rues par lesquelles elle a pallé, étoient bordées
OCTOBRE , 1760. 203
de troupes , on avoit difpofé des Détachemens de
Cavalerie & d'Infanterie fur différens endroits de
la roure.
Des Bataillons Provinciaux , fix Compagnies de
Grenadiers, un Bataillon du Régiment de Parme ,
& les deux Compagnies de Grenadiers de inême
Régiment, étoient difpofées fur les bords du Pô ,
en deçà de la tête du Pont. Elle y a trouvé des
Elcadrons de Gardes du Corps & de Cavalerie. Elle
eft arrivée à Cafalmajor à midi & deux minutes.
M. le Comte de S. Vital eft chargé de la Cérémonie
de la remife , un Secrétaire du Cabinet de
l'Acte de certe ' remiſe .
S. A. R. s'arrête demain à Cafalmajor pour y
donner la main à bailer aux Deputés de la Lombardie
Autrichienne , aux Chambres Souveraines ,
& à la Nobleffe. Le lundi elle ira à Mantoue, où elle
s'arrêtera encore un jour, pour un objet ſemblable.
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Résumé : Suite de la Relation de tout ce qui s'est passé depuis.
Le texte relate les festivités entourant le mariage des Altesses Royales, notamment Madame l'Archiduchesse à Parme. Les célébrations incluent la représentation de l'opéra 'Les Fêtes de l'Hymen', composé de trois actes indépendants précédés d'un prologue intitulé 'Le Triomphe de l'Amour'. Ce prologue met en scène une querelle entre les dieux et l'Amour, qui obtient leur pardon pour l'union de la vertu et de la beauté. Les trois actes de l'opéra sont 'Aris', 'Sapho' et 'Eglé', chacun racontant des histoires d'amour et d'interventions divines. Les festivités comprennent des réceptions et des dîners offerts par des nobles tels que le Prince de Liechtenstein et le Comte de Rochechouart, avec des représentations d'opéra et des danses. La cérémonie de mariage à la cathédrale est décrite avec une décoration somptueuse et une procession ordonnée. Les troupes et les gardes assurent la sécurité, et la cérémonie religieuse suit le rituel ordinaire avec quelques adaptations spécifiques. Après la cérémonie, les princes retournent au palais dans le même ordre qu'à l'arrivée. Les événements incluent également un feu d'artifice et une illumination dans le jardin du palais, représentant l'union de l'Amour et de l'Hymen, suivi d'un bal masqué au théâtre. Madame l'Archiduchesse ouvre le bal avec le Prince François. Le lendemain, le Prince de Liechtenstein prend congé selon les cérémonies protocolaires. Les festivités se poursuivent avec des audiences et des repas officiels. Le 11 octobre, divers corps de l'État rendent hommage à Madame l'Archiduchesse. Le 13 octobre, elle quitte pour Casalmaggiore, escortée par des troupes et des dignitaires, et arrive à midi. Elle prévoit de s'arrêter à Casalmaggiore et à Mantoue pour saluer les députés et la noblesse.
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34
p. 209-212
CATALOGUE des Cartes héraldiques du sieur DUBUISSON, Généalogiste & Doreur du Roi, avec Privilege du Roi, 1760.
Début :
Le Tableau de l'honneur, ou abrégé méthodique de la Science du Blason. [...]
Mots clefs :
Héraldique, Tableau, Chronologie des papes, Noms de famille, Blasons, Empereurs, Rois de France, Rois d'Angleterre, Reines, Rois d'Espagne, Régentes, Colonels, Aumôniers, Chevaliers, Nobles, Maisons, Familles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE des Cartes héraldiques du sieur DUBUISSON, Généalogiste & Doreur du Roi, avec Privilege du Roi, 1760.
CATALOGUE des Cartes héraldiques du fieur Du-
BUISSON , Généalogifte & Doteur du Roi , avec
Privilege du Roi , 1760 .
Le Tab eau de l'honneur , ou abrégé méthodique
de la Science du Blafon . 2 feuilles.
Chronologie des Papes & anti- Papes , depuis la
maillance de l'Egliſe juſqu'en 1758 , contenant
110 MERCURE DE FRANCE. -
leurs noms de Papes , leurs noms de famille ,
leurs pays ; la date de leur élévation , le temps
de leur Pontificat , leur mort & les armes de ceux
qui en ont portées , jufqu'à préfent , 3 F.
Noms , qualité , Armes & Blafon de tous les
Papes & Cardinaux François de naillance , de ceux
qui ont été nommés par nos Rois , & de ceux qui
ont poffédé des Archevêchés & Evêchés en France
jufqu'à préfent , 3 F.
Grands - Maîtres de Saint Jean de Jérufalem ,
dit de Malte , depuis leur création juſqu'à préfent
, 1 F.
Chronologie des Empereurs & Impératrices
d'Occident , depuis Charlemagne jufqu'à préfent
, 2 F.
Généalogie des Rois de France , depuis le commencement
de cette Monarchie jufqu'à préſent
9 F.
Chronologie des Rois & des Reines de France ,
depuis Pharamond jufqu'à préfent , 2 F.
Chronologie des Rois d'Angleterre , depuis Egbert
, premier Roi des Saxons Occidentaux ; jufqu'à
préfent , 2 F.
Chronologie des Rois & Reines de Portugal , &
des Algarbes , depuis Hugues Caper jufqu'à préfent
, I F.
Généalogie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
le commencement de cette Monarchie jufqu'à
préfent , 9 F.
Chronologie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
l'Erection du Comté de Caftille en Royaume ,
par Sanche IV. dit le Grand , Roi de Navarre
jufqu'à préfent , 1 F.
t Les Rois & Reines des deux Siciles , depuis leur
origne jufqu'à préſent , 2 F.
Les Dauphins de France , depuis la ceffion du
Dauphiné faite par Humbert , dernier Dauphin
Viennois , jufqu'à préſent , 1 F.
NOVEMBRE. 1760. 21F
Les 32 quartiers paternels & maternels de
Monfeigneur Louis Dauphin de France , 1 F.
Les Ducs & Pairs de France , depuis 1701 juf
qu'à préfent , 1 F.
Les Régents & Régentes du Royaume de France,
depuis leur origine jufqu'à préfent , 1 F.
Les Grands Sénéchaux & Connétables de France
, depuis le Regne du Roi Hugues- Capet jul
qu'à préfent , Ě.
Chanceliers & Gardes des Sceaux de France ,
depuis le Regne de S. Louis jufqu'à préſent , 2 F.
Maréchaux de France , depuis le Regne du Roi
Philippe-Augufte jufqu'à préfent , 3 F.
Les Grands Amiraux & Généraux des Galéres ,
depuis le Regne du Roi S. Louis juſqu'à préſent
2 F.
>
Grands Maitres des Arbalêtriers , & Grands-
Maîtres de l'Artillerie de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 2 F.
Portes- Oriflâmes & Colonels Généraux de l'Infanterie
Françoife , depuis leur Création jufqu'à
préfent , F.
Grands Aumôniers de France , depuis leur ori→
gine jufqu'à préfent , i F.
Grands Maîtres de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 1 F.
+
Grands Ecuyers de France , depuis leur Création
jufqu'à préfent , 1 F.
Grands Chambriers & Grands Chambellans de
France , depuis leur origine jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Bouteillers ou Grands Echanfons
Grands Panetiers , & Grands Queux de France
depuis leur Création jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Veneurs , Grands Louvetiers & Grands
Fauconniers de France , depuis leur origine jufqu'à
préfent , 2 F.
Tous les Chevaliers Commandeurs de l'Ordre
212 MERCURE DE FRANCE.
du Saint Elprit , créés par Louis XV. du nom ร
Ve Chef de l'Ordre , jufqu'à préfent , 4 F.
Généalogie & Defcendance de l'illufire Maiſon
de Croy , F.
La Cour des Monnoyes telle qu'elle eft en là
préſente année , 1 F.
Confeillers du Roi & Quartiniers de la Ville
de Paris , depuis l'année 15oo jufqu'à préfent , F.
Carte générale des Rois & Princes de l'Europe
, 2 E.
Nobiliaire de Normandie , 2.7 F.
Nobiliaire de Bretagne , 10 F.
Nobiliaire de Picardie , 2 F.
Nobiliaire de Champagne , 4 F.
Le Grand-Confeil tel qu'il eft à préſent , 2 F.
Armorial des principales Maifons & Familles
du Royaume , enrichi de 4000 Ecuflons
leurs explications , noms de Famille & Seignen
rie , deux volumes in- 12.
BUISSON , Généalogifte & Doteur du Roi , avec
Privilege du Roi , 1760 .
Le Tab eau de l'honneur , ou abrégé méthodique
de la Science du Blafon . 2 feuilles.
Chronologie des Papes & anti- Papes , depuis la
maillance de l'Egliſe juſqu'en 1758 , contenant
110 MERCURE DE FRANCE. -
leurs noms de Papes , leurs noms de famille ,
leurs pays ; la date de leur élévation , le temps
de leur Pontificat , leur mort & les armes de ceux
qui en ont portées , jufqu'à préfent , 3 F.
Noms , qualité , Armes & Blafon de tous les
Papes & Cardinaux François de naillance , de ceux
qui ont été nommés par nos Rois , & de ceux qui
ont poffédé des Archevêchés & Evêchés en France
jufqu'à préfent , 3 F.
Grands - Maîtres de Saint Jean de Jérufalem ,
dit de Malte , depuis leur création juſqu'à préfent
, 1 F.
Chronologie des Empereurs & Impératrices
d'Occident , depuis Charlemagne jufqu'à préfent
, 2 F.
Généalogie des Rois de France , depuis le commencement
de cette Monarchie jufqu'à préſent
9 F.
Chronologie des Rois & des Reines de France ,
depuis Pharamond jufqu'à préfent , 2 F.
Chronologie des Rois d'Angleterre , depuis Egbert
, premier Roi des Saxons Occidentaux ; jufqu'à
préfent , 2 F.
Chronologie des Rois & Reines de Portugal , &
des Algarbes , depuis Hugues Caper jufqu'à préfent
, I F.
Généalogie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
le commencement de cette Monarchie jufqu'à
préfent , 9 F.
Chronologie des Rois & Reines d'Espagne , depuis
l'Erection du Comté de Caftille en Royaume ,
par Sanche IV. dit le Grand , Roi de Navarre
jufqu'à préfent , 1 F.
t Les Rois & Reines des deux Siciles , depuis leur
origne jufqu'à préſent , 2 F.
Les Dauphins de France , depuis la ceffion du
Dauphiné faite par Humbert , dernier Dauphin
Viennois , jufqu'à préſent , 1 F.
NOVEMBRE. 1760. 21F
Les 32 quartiers paternels & maternels de
Monfeigneur Louis Dauphin de France , 1 F.
Les Ducs & Pairs de France , depuis 1701 juf
qu'à préfent , 1 F.
Les Régents & Régentes du Royaume de France,
depuis leur origine jufqu'à préfent , 1 F.
Les Grands Sénéchaux & Connétables de France
, depuis le Regne du Roi Hugues- Capet jul
qu'à préfent , Ě.
Chanceliers & Gardes des Sceaux de France ,
depuis le Regne de S. Louis jufqu'à préſent , 2 F.
Maréchaux de France , depuis le Regne du Roi
Philippe-Augufte jufqu'à préfent , 3 F.
Les Grands Amiraux & Généraux des Galéres ,
depuis le Regne du Roi S. Louis juſqu'à préſent
2 F.
>
Grands Maitres des Arbalêtriers , & Grands-
Maîtres de l'Artillerie de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 2 F.
Portes- Oriflâmes & Colonels Généraux de l'Infanterie
Françoife , depuis leur Création jufqu'à
préfent , F.
Grands Aumôniers de France , depuis leur ori→
gine jufqu'à préfent , i F.
Grands Maîtres de France , depuis leur origine
jufqu'à préfent , 1 F.
+
Grands Ecuyers de France , depuis leur Création
jufqu'à préfent , 1 F.
Grands Chambriers & Grands Chambellans de
France , depuis leur origine jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Bouteillers ou Grands Echanfons
Grands Panetiers , & Grands Queux de France
depuis leur Création jufqu'à préfent , 2 F.
Grands Veneurs , Grands Louvetiers & Grands
Fauconniers de France , depuis leur origine jufqu'à
préfent , 2 F.
Tous les Chevaliers Commandeurs de l'Ordre
212 MERCURE DE FRANCE.
du Saint Elprit , créés par Louis XV. du nom ร
Ve Chef de l'Ordre , jufqu'à préfent , 4 F.
Généalogie & Defcendance de l'illufire Maiſon
de Croy , F.
La Cour des Monnoyes telle qu'elle eft en là
préſente année , 1 F.
Confeillers du Roi & Quartiniers de la Ville
de Paris , depuis l'année 15oo jufqu'à préfent , F.
Carte générale des Rois & Princes de l'Europe
, 2 E.
Nobiliaire de Normandie , 2.7 F.
Nobiliaire de Bretagne , 10 F.
Nobiliaire de Picardie , 2 F.
Nobiliaire de Champagne , 4 F.
Le Grand-Confeil tel qu'il eft à préſent , 2 F.
Armorial des principales Maifons & Familles
du Royaume , enrichi de 4000 Ecuflons
leurs explications , noms de Famille & Seignen
rie , deux volumes in- 12.
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Résumé : CATALOGUE des Cartes héraldiques du sieur DUBUISSON, Généalogiste & Doreur du Roi, avec Privilege du Roi, 1760.
Le document est un catalogue de cartes héraldiques du généalogiste et doreur du Roi, Du Buisson, daté de 1760. Il présente diverses chronologies et généalogies historiques. Parmi les œuvres listées, figure 'Le Tableau de l'honneur, ou abrégé méthodique de la Science du Blason' en deux feuilles. Le catalogue inclut des chronologies des Papes et anti-Papes depuis la fondation de l'Église jusqu'en 1758, des Papes et cardinaux français, des Grands Maîtres de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, des Empereurs et Impératrices d'Occident depuis Charlemagne, ainsi que des Rois de France, d'Angleterre, de Portugal, d'Espagne, des Deux-Siciles, et des Dauphins de France. Il couvre également les Ducs et Pairs de France, les Régents, les Grands Sénéchaux, les Chanceliers, les Maréchaux, les Grands Amiraux, les Grands Aumôniers, les Grands Écuyers, et divers autres hauts dignitaires français. Le catalogue mentionne des généalogies spécifiques comme celle de la Maison de Croy, et des nobiliaires de régions françaises telles que la Normandie, la Bretagne, la Picardie, et la Champagne. Enfin, il inclut un armorial des principales maisons et familles du royaume, enrichi de 4000 écussons.
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35
p. 186-189
De VERSAILLES, le 22 Janvier 1763.
Début :
SA Majesté a donné le Gouvernement de Jour & de Pontarlier au Chevalier de Montbarrey, [...]
Mots clefs :
Ordre royal et militaire de Saint-Louis, Ministre plénipotentiaire, Bal, Chevaliers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 22 Janvier 1763.
De VERSAILLES , le 22 Janvier 1763 .
SA Majefté a donné le Gouvernement de Jour
& de Pontarlier au Chevalier de Montbarrey ,
Maréchal de Camp , à qui Elle a accordé auff
la dignité de Grand Croix de l'Ordre Royal &
Militaire de S. Louis , vacante par la mort du
Marquis de Villemur.
Sa Majefté a nommé le fieur O- Dune pour
remplacer le Marquis d'Alefme en qualité de fon
Miniftre Plénipotentiaire auprès de l'Electeur Palatin
; & le Chevalier du Buat , pour remplacer le
Baron de Mackau en qualité de fon Miniſtre à la
Diete générale de l'Empire à Ratisbonne.
La Marquife de Noailles a été préſentée l
16 au Roi , à la Reine & à la Famille Royale ,
par la Duchelle d'Ayen. Le même jour , Leurs
FEVRIER . 1763 .
187
Majeftés , ainsi que la Famille Royale , fignerent
le Contrat de Mariage du fieur Thiroux de Crofne,
Maître des Requêtes , avec la Demoiſelle de la
Michodiere.
Le 17 , il y eut un Bal dans la Salle de Spectacle
du Château . Leurs Majeftés , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin , Madame la Dauphine & Madame
Sophie l'honorerent de leur préfence. Le
Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Comte de
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe de
Henneberg , affifterent à cette Affemblée , que
le concours des Seigneurs & Dames de la Cour
rendit très-brillante.
Le 18 , le Comte de Wedelfriz , Envoyé Extraordinaire
de Dannemarck , a eu l'honneur de
préfenter au Roi avec les formalités ordinaires ,
cinquante-huit Gerfaulx d'Iflande , de la part dur
Roi de Danemarck ; Sa Majefté a témoigné au
Comte de Wedelfriz combien elle étoit fatisfaite
de ce préfent.
Le Comte de Starhemberg , Ambaſſadear de
leurs Majeftés Impériales , ayant notifié au Roi la
mort de l'Archiducheffe Jeanne , Sa Majesté a
pris le deuil le 21 pour 12 jours.
Le fieur Dejean , Maître en Chirurgie de Pa
ris a eu l'honneur de préfenter au Roi un Ouvra
ge touchant les hernies ou defcentes.
Le Roi a nommé Chevaliers des Ordres Royaux
Militaires & Hofpitaliers de Notre Dame du
Mont Carmel & de S. Lazare de Jérufalem , le
Marquis de Marbeuf , Maréchal de Camp ; le
Comte de Luppé , Colonel d'Infanterie , le Comte
de la Billarderie d'Angivilé , Meftre de Camp de
Cavalerie ; le Marquis de Montefquiou , Colonel
d'Infanterie , le Comte de Montault- Benac , Co-
Jonel d'Infanterie ; & le Vicomte de Boifgelin ,
188 MERCURE DE FRANCE.
Lieutenant des Vaiffeaux du Roi , tous fix Gen
tilshommes de la Manche de Monfeigneur le Duc
de Berry ; & le Baron Galucci- l'Hôpital , Colonet
d'Infanterie étrangere ; le Comte Laizer de Siougeat
, Colonel d'Infanterie & Députés des Etats
d'Artois auprès de Sa Majefté ; le Comte de
Quelen , Capitaine des Vaiffeaux du Roi ; le fieur
de Ruis Embito , Intendant de la Marine à Rochefort
; le fieur Durand , Miniftre de Sa Majefté
près du Roi & de la République de Pologne . Les
nouveaux Chevaliers , à l'exception du Comte de
Montault , qui s'eft trouvé indifpofé , du Marquis
de Montefquiou , qui n'a pas encore atteint l'âge
prefcrit par le réglement de fa Majefté ; du fieur
de Ruis- Embito , employé à fon Département ,
& du fieur , Durand , réfident actuellement a Londres
le fervice du Roi , ont été reçus le 20
de ce mois , dans l'Appartement & en préfence
de Monſeigneur le Duc de Berry , Grand- Maître
defdits Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiftrateur-
Général de ces Ordres pendant la minorité
de Monſeigneur le Duc de Berry . Ils furent enfaite
admis à baiſer la main du Prince Grand-
Maître , en figne d'obédience.Les Grands Officiers ,
un grand nombre de Chevaliers & Comman
deurs Eccléfiaftiques defdits Ordres , ont affifté à
cette cérémonie.
pour
Le Marquis d'Epinay Saint - Luc , Capitaine
au Régiment de Penthievre , Cavalerie , a eu
l'honneur d'être préſenté au Roi & à la Famille
Royale, par le Duc de Duras.
Le Comte de S. Florentin a préſenté à Sa Majefté
les Planches anatomiques de la troifiéme &
derniere diftribution du fupplément que donne
FEVRIER. 1763. 189
au Public le fieur Gautier. Cet Ouvrage préfenrement
complet , & éxécuté à la fatisfaction des
Amateurs , fe diftribue à Paris chez le fieur le
Roi , Marchand Bijoutier , vis-à-vis la Comédie
Françoiſe.
SA Majefté a donné le Gouvernement de Jour
& de Pontarlier au Chevalier de Montbarrey ,
Maréchal de Camp , à qui Elle a accordé auff
la dignité de Grand Croix de l'Ordre Royal &
Militaire de S. Louis , vacante par la mort du
Marquis de Villemur.
Sa Majefté a nommé le fieur O- Dune pour
remplacer le Marquis d'Alefme en qualité de fon
Miniftre Plénipotentiaire auprès de l'Electeur Palatin
; & le Chevalier du Buat , pour remplacer le
Baron de Mackau en qualité de fon Miniſtre à la
Diete générale de l'Empire à Ratisbonne.
La Marquife de Noailles a été préſentée l
16 au Roi , à la Reine & à la Famille Royale ,
par la Duchelle d'Ayen. Le même jour , Leurs
FEVRIER . 1763 .
187
Majeftés , ainsi que la Famille Royale , fignerent
le Contrat de Mariage du fieur Thiroux de Crofne,
Maître des Requêtes , avec la Demoiſelle de la
Michodiere.
Le 17 , il y eut un Bal dans la Salle de Spectacle
du Château . Leurs Majeftés , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin , Madame la Dauphine & Madame
Sophie l'honorerent de leur préfence. Le
Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Comte de
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe de
Henneberg , affifterent à cette Affemblée , que
le concours des Seigneurs & Dames de la Cour
rendit très-brillante.
Le 18 , le Comte de Wedelfriz , Envoyé Extraordinaire
de Dannemarck , a eu l'honneur de
préfenter au Roi avec les formalités ordinaires ,
cinquante-huit Gerfaulx d'Iflande , de la part dur
Roi de Danemarck ; Sa Majefté a témoigné au
Comte de Wedelfriz combien elle étoit fatisfaite
de ce préfent.
Le Comte de Starhemberg , Ambaſſadear de
leurs Majeftés Impériales , ayant notifié au Roi la
mort de l'Archiducheffe Jeanne , Sa Majesté a
pris le deuil le 21 pour 12 jours.
Le fieur Dejean , Maître en Chirurgie de Pa
ris a eu l'honneur de préfenter au Roi un Ouvra
ge touchant les hernies ou defcentes.
Le Roi a nommé Chevaliers des Ordres Royaux
Militaires & Hofpitaliers de Notre Dame du
Mont Carmel & de S. Lazare de Jérufalem , le
Marquis de Marbeuf , Maréchal de Camp ; le
Comte de Luppé , Colonel d'Infanterie , le Comte
de la Billarderie d'Angivilé , Meftre de Camp de
Cavalerie ; le Marquis de Montefquiou , Colonel
d'Infanterie , le Comte de Montault- Benac , Co-
Jonel d'Infanterie ; & le Vicomte de Boifgelin ,
188 MERCURE DE FRANCE.
Lieutenant des Vaiffeaux du Roi , tous fix Gen
tilshommes de la Manche de Monfeigneur le Duc
de Berry ; & le Baron Galucci- l'Hôpital , Colonet
d'Infanterie étrangere ; le Comte Laizer de Siougeat
, Colonel d'Infanterie & Députés des Etats
d'Artois auprès de Sa Majefté ; le Comte de
Quelen , Capitaine des Vaiffeaux du Roi ; le fieur
de Ruis Embito , Intendant de la Marine à Rochefort
; le fieur Durand , Miniftre de Sa Majefté
près du Roi & de la République de Pologne . Les
nouveaux Chevaliers , à l'exception du Comte de
Montault , qui s'eft trouvé indifpofé , du Marquis
de Montefquiou , qui n'a pas encore atteint l'âge
prefcrit par le réglement de fa Majefté ; du fieur
de Ruis- Embito , employé à fon Département ,
& du fieur , Durand , réfident actuellement a Londres
le fervice du Roi , ont été reçus le 20
de ce mois , dans l'Appartement & en préfence
de Monſeigneur le Duc de Berry , Grand- Maître
defdits Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiftrateur-
Général de ces Ordres pendant la minorité
de Monſeigneur le Duc de Berry . Ils furent enfaite
admis à baiſer la main du Prince Grand-
Maître , en figne d'obédience.Les Grands Officiers ,
un grand nombre de Chevaliers & Comman
deurs Eccléfiaftiques defdits Ordres , ont affifté à
cette cérémonie.
pour
Le Marquis d'Epinay Saint - Luc , Capitaine
au Régiment de Penthievre , Cavalerie , a eu
l'honneur d'être préſenté au Roi & à la Famille
Royale, par le Duc de Duras.
Le Comte de S. Florentin a préſenté à Sa Majefté
les Planches anatomiques de la troifiéme &
derniere diftribution du fupplément que donne
FEVRIER. 1763. 189
au Public le fieur Gautier. Cet Ouvrage préfenrement
complet , & éxécuté à la fatisfaction des
Amateurs , fe diftribue à Paris chez le fieur le
Roi , Marchand Bijoutier , vis-à-vis la Comédie
Françoiſe.
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Résumé : De VERSAILLES, le 22 Janvier 1763.
Le 22 janvier 1763, à Versailles, le Chevalier de Montbarrey a été nommé Maréchal de Camp et Gouverneur de Jour et de Pontarlier. Il a également reçu la dignité de Grand Croix de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, après la mort du Marquis de Villemur. Le sieur O-Dune a été désigné pour remplacer le Marquis d'Alefme en tant que Ministre Plénipotentiaire auprès de l'Électeur Palatin, et le Chevalier du Buat a succédé au Baron de Mackau en tant que Ministre à la Diète générale de l'Empire à Ratisbonne. Le 16 février, la Marquise de Noailles a été présentée au Roi, à la Reine et à la Famille Royale par la Duchesse d'Ayen. Ce même jour, Leurs Majestés et la Famille Royale ont signé le contrat de mariage du sieur Thiroux de Croisne, Maître des Requêtes, avec la Demoiselle de la Michodière. Le 17 février, un bal a eu lieu dans la Salle de Spectacle du Château, en présence de Leurs Majestés, du Dauphin, de Madame la Dauphine, de Madame Sophie et de plusieurs membres de la cour. Le 18 février, le Comte de Wedelfriz, Envoyé Extraordinaire du Danemark, a offert au Roi cinquante-huit gerfauts d'Islande de la part du Roi de Danemark. Le Comte de Starhemberg, Ambassadeur des Majestés Impériales, a informé le Roi de la mort de l'Archiduchesse Jeanne. Le Roi a observé le deuil pendant douze jours à partir du 21 février. Le sieur Dejean, Maître en Chirurgie de Paris, a présenté au Roi un ouvrage sur les hernies. Le Roi a nommé plusieurs nouveaux Chevaliers des Ordres Royaux Militaires et Hospitaliers de Notre Dame du Mont Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, dont le Marquis de Marbeuf, le Comte de Luppé et le Vicomte de Boisgelin. Le Marquis d'Epinay Saint-Luc, Capitaine au Régiment de Penthièvre, Cavalerie, a été présenté au Roi et à la Famille Royale par le Duc de Duras. Le Comte de Saint-Florentin a présenté à Sa Majesté les planches anatomiques de la troisième et dernière distribution du supplément de l'ouvrage du sieur Gautier, distribué à Paris chez le sieur le Roi, Marchand Bijoutier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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36
p. 184-190
De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
Début :
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de Choiseul ont fait entendre au Roi [...]
Mots clefs :
Maréchal de Biron, Duc de Choiseul, Musique militaire, Roi, Régiment, Famille royale, Contrat de mariage, Comte, Bal, Monseigneur le Dauphin, Comtesse, Académie française, Commandement, Nominations, Cour, Chevaliers, Officiers, Honneur, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Duc, Prince héréditaire, Célébrations, Église, Capitaine, Promotion, Archevêque, Diocèse, Abbé, Ordre, Impératrice de Russie
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
DeVERSAILLES , le 16 Fevrier 1763 .
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de
Choifeul ont fait entendre au Roi tes Mufiques
AVRIL. 1763 . 185
attachées au Régiment des Gardes Françoiles &
Suiffes ; & Sa Majesté en a paru très - fatisfaite .
Leurs Majeftés ainfi que la Famille Royale ,
ont figné , le 23 du mois dernier , le Contrat
de mariage du Comte de Sparre avec la Demoiſelle
de Camufet. Le Comte de Sparre eft
d'une Famille de Suede , très - ancienne dans ce
Royaume ,& illuftrée par plufieurs alliances avec
des Maifons Souveraines. Son Père , le Comte
de Sparre , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , eft petit-fils du Comte Pierre Sparre , Ambaffadeur
de Suede en France en 1675 .
Le 24 du même mois il y a eu Bal à la Cour.
Leurs Majeftés , ainfi que Monſeigneur le Dauphin
, Madame la Dauphine , Madame Adélaïde ,
Mesdames Victoire & Sophie l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres
, le Prince de Condé , le Comte de Luface
, & la Comreffe de Henneberg , affifterent
à cette affemblée , qui fut très -brillante par le
concours & la magnificence des Seigneurs &
des Dames de la Cour.
Le 25 la Comteffe de Choifeul- la - Beaume a
été préfentée à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Ducheffe de Choifeut.
Le fieur Hardion , de l'Académie Françoife ;
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale les 15 & 16 ° volumes
de fon Hiftoire Univerfelle. Le fieur Targe , ci
devant Proffeffeur de Langue Françoife , & ac
tuellement Profeffeur de Mathématique à l'Ecole
Royale Militaire , a préfenté auffi à Monfeigneur
le Duc de Berry & à Monſeigneur le Comte
de Provence , les Tomes 5 , 6 , 7 , & 8 de
fa Traduction de l'Hiftoire d Angleterre ; par le
feur Smolett. £
Sa Majesté a difpofé de la Lieutenance Géné186
MERCURE DE FRANCE.
rale du Comté de Charolois & du commande,
ment en Chef de la Province de Bourgogne
vacant par la mort du Marquis d'Anlezy , en
faveur du Comte de la Guiche , Lieutenant Gćnéral
des Armées du Roi.
Le 30 , le fieur d'Argouges , nommé à la.
place de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris ,
après la retraite de fon père , fut préſenté en
cette qualité à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
54
Le même jour , l'Abbé de Voifenon , préfenta
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
le Difcours qu'il a prononcé à l'Académie Françoife
pour la réception.
Le 31 , il y eut Bal à la Cour. Le Roi , ainf
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meſdames Victoire ,
Sophie & Louiſe l'honorerent de leur préfence,
Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Prince
de Condé , le Prince de Conti , le Comte dẹ.
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe
de Henneberg , affifterent à cette Affemblée
, qui fut auffi brillante que les précédentes.
Le 1. de ce mois , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre , affifterent au fervice
anniverfaire qu'on célébre pour les Cheva
diers de l'Ordre. L'Evêque de Langres y officia
Le même jour , le feur Gigot , Ex- Recteur
de l'Univerfité , accompagné des Doyens des quatre
Facultés , ent l'honneur de préfenter , felon
Tufage , un Cierge au Roi , à la Reine , à Monfeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine ,
à Monfeigneur le Duc de Berry , & à Monfeigneur
le Comte de Provence.
Le même jour , le Père Pays , Commandeur
de la Merci , accompagné de trois de fes ReliAVRIL.
1763. 187
gieux , a eu l'honneur de préfenter un Cierge
à la Reine , en conféquence d'une condition im
pofée à cet Ordre , lorfque Marie de Médicis
en permit l'établiſſement à Paris en 1613 .
> du
Le 2 , Fête de la Purification de la Sainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offi
ciers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés
vers les onze heures du matin dans le Cabinet
du Roi , le Prince de Lamballe fut introduit
dans ce Cabinet , où il fut reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint Michel . Le Roi fortit enfuite
de fon appartement pour aller à la Chapelle :Sa
Majefté étoit précédée du Duc d'Orléans , dú
Duc de Chartres du Prince de Condé ,
Prince de Conti du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre & des Che
valiers , Commandeurs de l'Ordre . Le Prince de
Lamballe , en habit de Novice , marchoit entre
les Chevaliers & les Officiers . Le Roi , devant
qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs maffes , étoit en manteau , le Collier de l'Or
dre pardeffus , ainfi que celui de la Toifon d'Or.
Lorfqu'on eut chanté l'Hymne Veni Creator
le Roi monta fur fon Trône , & reçur Cheva
lier le Prince de Lamballe . L'Evêque Duc de
Langres, Prélat,Commandeur, célébra la Grand-
Meffe , à laquelle la Reine , accompagnée de
Madame la Dauphine , de Madame Adélaïde
& de Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , affifta
dans la Tribune ; après quoi , le Roi fut reconduit
à fon appartement en la maniere accoutumée.
2.
Le même jour , la Marquife de Belfunce fut
préſentée à Leurs Majeſtés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Comteffe de Belfunce ; & le Comte
d'Apchon , Maréchal des Camps & Armées du
188 MERCURE DE FRANCE.
Roi , à été présenté à Sa Majeſté en qualité de
Gouverneur du Duc de Bourbon .
Le 7 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés ,
ainní que Monfeigneur le Dauphin , Madame la
Dauphine , & Meldames , l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Lamballe , &
le Conte de Luface affiftérent à cette affemblée .
Le même jour , le Prince de Beauvau , qui
commandoit les Troupes Françoiles en Portugal
, eft arrivé , & a été préſenté au Roi ,
Le 6 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignérent le Contrat de mariage du Comte
de la Luzerne , avec la Demoifelle Angrand
d'Alleret. Le même jour , la Ducheffe d'Havré .
fut préfentée à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale , par la Marquife de Léde , & prit le Tabouret
chez la Reine.
Le 8 , le Prince Héréditaire de Naffau-Saarbruck
eut l'honneur d'être préfenté au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le 10 , on célébra dans l'Eglife Paroiffiale de
Notre-Dame , un Service pour feue Madame
Henriette de France. La Reine y affifta , ainfi
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meldames Victoire ,.
Sophie & Louife.
Le 13 Leurs Majeftés , ainfi que la Famille
Royale , fignerent le Contrat de mariage du
Comte de Montboiffier avec la Demoiſelle de
- Rochechouart.
Le 14 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés
, ainfi que Monfeigneur, le Dauphin , Madame
la Dauphine , le Duc d'Orléans , le Duc
de Chartres , le Prince de Condé , le Prince de
Lamballe , le Comte de Laface , & la ComAVRIL.
1763: 189
teffe de Henneberg affifterent à cette Affemblée
.
La Ducheffe de la Rochefoucault & la Ba
ronne de Warsberg furent préfentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale ; la premiere ,
par la Ducheffe d'Enville ; & la feconde , par
la Comteffe d'Helmftat. La Ducheffe de la Rochefoucault
prit le Tabouret le même jour.
Le Comte de Bonneguife , Capitaine dans le
Régiment de Bourgogne , Cavalerie , a obtenu
l'agrément du Roi , pour la charge de Colo
nel- Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Eu ,
vacante par la promotion du Comte de Caſtellane
au grade de Maréchal de Camp.
Aujourd'hui la Cour a pris le deuil pour quinze
jours , à l'occafion de la mort du Cardinal de
Baviere , Evêque & Prince de Liége.
Le 2 de ce mois , Archevêque de Narbonne ,
Grand -Aumônier de France , prêta ferment entre
les mains du Roi , pour l'Archevêché de
Rheims.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché de Touloufe
en faveur de l'Evêque de Condom ; & de
l'Evêché de Condom en faveur de l'Abbé d'Anteroche
, Vicaire Général du Diocèle de Cambray.
Le Roi a donné l'Abbaye de Reclus , Ordre
de Citeaux , Diocèle de Troyes , à l'Abbé de
Ventoux , Vicaire - Général du même Diocèle ;
Celle de Sainte Claire d'Annonay en Vivarais ,
Diocèle de Vienne , à la Dame de Belmés , Religieufe
Urfuline du Monaftere de Pernés , Diocèle
de Carpentras ; & le Prieuré de Poiffy' ,
Ordre de Saint Dominique , Diocèle de Chartres
, à la Dame de la Beaume-Suze , Religieufe
Bénédiaine de l'Abbaye de, Saint Honoré de
Tarafcon.
190 MERCURE DE FRANCE.
L'Impératrice Catherine de Ruffie , depuis
fon avenement au Trône , ayant fait difficulté
de renouveller la reverfale qui avoit été fucceffivement
donnée par l'Impératrice Elifabeth &
par l'Empereur Pierre III . au fujet du titre
Impérial , le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
de Sa Majefté en Ruffie , a été
quelque temps fans avoir fon audience & fans
remettre les lettres de créance ; mais pour lever
cette difficulté , l'Impératrice Catherine à fait
remettre la déclaration fuivante à tous les
Miniftres Etrangers réſidans à ſa Cour.
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de
Choifeul ont fait entendre au Roi tes Mufiques
AVRIL. 1763 . 185
attachées au Régiment des Gardes Françoiles &
Suiffes ; & Sa Majesté en a paru très - fatisfaite .
Leurs Majeftés ainfi que la Famille Royale ,
ont figné , le 23 du mois dernier , le Contrat
de mariage du Comte de Sparre avec la Demoiſelle
de Camufet. Le Comte de Sparre eft
d'une Famille de Suede , très - ancienne dans ce
Royaume ,& illuftrée par plufieurs alliances avec
des Maifons Souveraines. Son Père , le Comte
de Sparre , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , eft petit-fils du Comte Pierre Sparre , Ambaffadeur
de Suede en France en 1675 .
Le 24 du même mois il y a eu Bal à la Cour.
Leurs Majeftés , ainfi que Monſeigneur le Dauphin
, Madame la Dauphine , Madame Adélaïde ,
Mesdames Victoire & Sophie l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres
, le Prince de Condé , le Comte de Luface
, & la Comreffe de Henneberg , affifterent
à cette affemblée , qui fut très -brillante par le
concours & la magnificence des Seigneurs &
des Dames de la Cour.
Le 25 la Comteffe de Choifeul- la - Beaume a
été préfentée à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Ducheffe de Choifeut.
Le fieur Hardion , de l'Académie Françoife ;
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale les 15 & 16 ° volumes
de fon Hiftoire Univerfelle. Le fieur Targe , ci
devant Proffeffeur de Langue Françoife , & ac
tuellement Profeffeur de Mathématique à l'Ecole
Royale Militaire , a préfenté auffi à Monfeigneur
le Duc de Berry & à Monſeigneur le Comte
de Provence , les Tomes 5 , 6 , 7 , & 8 de
fa Traduction de l'Hiftoire d Angleterre ; par le
feur Smolett. £
Sa Majesté a difpofé de la Lieutenance Géné186
MERCURE DE FRANCE.
rale du Comté de Charolois & du commande,
ment en Chef de la Province de Bourgogne
vacant par la mort du Marquis d'Anlezy , en
faveur du Comte de la Guiche , Lieutenant Gćnéral
des Armées du Roi.
Le 30 , le fieur d'Argouges , nommé à la.
place de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris ,
après la retraite de fon père , fut préſenté en
cette qualité à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
54
Le même jour , l'Abbé de Voifenon , préfenta
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
le Difcours qu'il a prononcé à l'Académie Françoife
pour la réception.
Le 31 , il y eut Bal à la Cour. Le Roi , ainf
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meſdames Victoire ,
Sophie & Louiſe l'honorerent de leur préfence,
Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Prince
de Condé , le Prince de Conti , le Comte dẹ.
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe
de Henneberg , affifterent à cette Affemblée
, qui fut auffi brillante que les précédentes.
Le 1. de ce mois , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre , affifterent au fervice
anniverfaire qu'on célébre pour les Cheva
diers de l'Ordre. L'Evêque de Langres y officia
Le même jour , le feur Gigot , Ex- Recteur
de l'Univerfité , accompagné des Doyens des quatre
Facultés , ent l'honneur de préfenter , felon
Tufage , un Cierge au Roi , à la Reine , à Monfeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine ,
à Monfeigneur le Duc de Berry , & à Monfeigneur
le Comte de Provence.
Le même jour , le Père Pays , Commandeur
de la Merci , accompagné de trois de fes ReliAVRIL.
1763. 187
gieux , a eu l'honneur de préfenter un Cierge
à la Reine , en conféquence d'une condition im
pofée à cet Ordre , lorfque Marie de Médicis
en permit l'établiſſement à Paris en 1613 .
> du
Le 2 , Fête de la Purification de la Sainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offi
ciers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés
vers les onze heures du matin dans le Cabinet
du Roi , le Prince de Lamballe fut introduit
dans ce Cabinet , où il fut reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint Michel . Le Roi fortit enfuite
de fon appartement pour aller à la Chapelle :Sa
Majefté étoit précédée du Duc d'Orléans , dú
Duc de Chartres du Prince de Condé ,
Prince de Conti du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre & des Che
valiers , Commandeurs de l'Ordre . Le Prince de
Lamballe , en habit de Novice , marchoit entre
les Chevaliers & les Officiers . Le Roi , devant
qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs maffes , étoit en manteau , le Collier de l'Or
dre pardeffus , ainfi que celui de la Toifon d'Or.
Lorfqu'on eut chanté l'Hymne Veni Creator
le Roi monta fur fon Trône , & reçur Cheva
lier le Prince de Lamballe . L'Evêque Duc de
Langres, Prélat,Commandeur, célébra la Grand-
Meffe , à laquelle la Reine , accompagnée de
Madame la Dauphine , de Madame Adélaïde
& de Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , affifta
dans la Tribune ; après quoi , le Roi fut reconduit
à fon appartement en la maniere accoutumée.
2.
Le même jour , la Marquife de Belfunce fut
préſentée à Leurs Majeſtés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Comteffe de Belfunce ; & le Comte
d'Apchon , Maréchal des Camps & Armées du
188 MERCURE DE FRANCE.
Roi , à été présenté à Sa Majeſté en qualité de
Gouverneur du Duc de Bourbon .
Le 7 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés ,
ainní que Monfeigneur le Dauphin , Madame la
Dauphine , & Meldames , l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Lamballe , &
le Conte de Luface affiftérent à cette affemblée .
Le même jour , le Prince de Beauvau , qui
commandoit les Troupes Françoiles en Portugal
, eft arrivé , & a été préſenté au Roi ,
Le 6 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignérent le Contrat de mariage du Comte
de la Luzerne , avec la Demoifelle Angrand
d'Alleret. Le même jour , la Ducheffe d'Havré .
fut préfentée à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale , par la Marquife de Léde , & prit le Tabouret
chez la Reine.
Le 8 , le Prince Héréditaire de Naffau-Saarbruck
eut l'honneur d'être préfenté au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le 10 , on célébra dans l'Eglife Paroiffiale de
Notre-Dame , un Service pour feue Madame
Henriette de France. La Reine y affifta , ainfi
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meldames Victoire ,.
Sophie & Louife.
Le 13 Leurs Majeftés , ainfi que la Famille
Royale , fignerent le Contrat de mariage du
Comte de Montboiffier avec la Demoiſelle de
- Rochechouart.
Le 14 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés
, ainfi que Monfeigneur, le Dauphin , Madame
la Dauphine , le Duc d'Orléans , le Duc
de Chartres , le Prince de Condé , le Prince de
Lamballe , le Comte de Laface , & la ComAVRIL.
1763: 189
teffe de Henneberg affifterent à cette Affemblée
.
La Ducheffe de la Rochefoucault & la Ba
ronne de Warsberg furent préfentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale ; la premiere ,
par la Ducheffe d'Enville ; & la feconde , par
la Comteffe d'Helmftat. La Ducheffe de la Rochefoucault
prit le Tabouret le même jour.
Le Comte de Bonneguife , Capitaine dans le
Régiment de Bourgogne , Cavalerie , a obtenu
l'agrément du Roi , pour la charge de Colo
nel- Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Eu ,
vacante par la promotion du Comte de Caſtellane
au grade de Maréchal de Camp.
Aujourd'hui la Cour a pris le deuil pour quinze
jours , à l'occafion de la mort du Cardinal de
Baviere , Evêque & Prince de Liége.
Le 2 de ce mois , Archevêque de Narbonne ,
Grand -Aumônier de France , prêta ferment entre
les mains du Roi , pour l'Archevêché de
Rheims.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché de Touloufe
en faveur de l'Evêque de Condom ; & de
l'Evêché de Condom en faveur de l'Abbé d'Anteroche
, Vicaire Général du Diocèle de Cambray.
Le Roi a donné l'Abbaye de Reclus , Ordre
de Citeaux , Diocèle de Troyes , à l'Abbé de
Ventoux , Vicaire - Général du même Diocèle ;
Celle de Sainte Claire d'Annonay en Vivarais ,
Diocèle de Vienne , à la Dame de Belmés , Religieufe
Urfuline du Monaftere de Pernés , Diocèle
de Carpentras ; & le Prieuré de Poiffy' ,
Ordre de Saint Dominique , Diocèle de Chartres
, à la Dame de la Beaume-Suze , Religieufe
Bénédiaine de l'Abbaye de, Saint Honoré de
Tarafcon.
190 MERCURE DE FRANCE.
L'Impératrice Catherine de Ruffie , depuis
fon avenement au Trône , ayant fait difficulté
de renouveller la reverfale qui avoit été fucceffivement
donnée par l'Impératrice Elifabeth &
par l'Empereur Pierre III . au fujet du titre
Impérial , le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
de Sa Majefté en Ruffie , a été
quelque temps fans avoir fon audience & fans
remettre les lettres de créance ; mais pour lever
cette difficulté , l'Impératrice Catherine à fait
remettre la déclaration fuivante à tous les
Miniftres Etrangers réſidans à ſa Cour.
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Résumé : De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
En février et avril 1763, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 16 février, le Maréchal Duc de Biron et le Duc de Choiseul ont présenté au roi les musiques des Régiments des Gardes Français et Suisses, obtenant sa satisfaction. Le 23 février, le contrat de mariage entre le Comte de Sparre, d'une famille suédoise illustre, et la Demoiselle de Camuset a été signé par les souverains et la famille royale. Le 24 février, un bal a réuni les souverains, le Dauphin, la Dauphine, et plusieurs princes et princesses. Le 25 février, la Comtesse de Choiseul-La Baume a été présentée aux souverains et à la famille royale par la Duchesse de Choiseul. Le 30 février, le sieur Hardion a présenté les volumes 15 et 16 de son Histoire Universelle, et le sieur Targe a présenté des tomes de la traduction de l'Histoire d'Angleterre de Smollett. Le roi a nommé le Comte de la Guiche Lieutenant Général des Armées du Roi et commandant en chef de la province de Bourgogne. Le même jour, le sieur d'Argouges a été présenté en qualité de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris. Le 31 mars, un bal a eu lieu à la cour avec la présence des souverains et de plusieurs princes et princesses. Le 1er avril, les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit ont célébré leur service annuel, et divers dignitaires ont présenté des cierges à la famille royale. Le 2 avril, le Prince de Lamballe a été reçu Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel. Le 7 avril, un bal a eu lieu à la cour, et le Prince de Beauvau, commandant des troupes françaises au Portugal, a été présenté au roi. Le 6 avril, le contrat de mariage entre le Comte de la Luzerne et la Demoiselle Angrand d'Alleret a été signé. Le 10 avril, un service a été célébré en mémoire de Madame Henriette de France. Le 13 avril, le contrat de mariage entre le Comte de Montboissier et la Demoiselle de Rochechouart a été signé. Le 14 avril, un bal a eu lieu à la cour, et la Duchesse de la Rochefoucault a été présentée aux souverains. Le roi a également pris le deuil pour la mort du Cardinal de Bavière. Diverses nominations et présentations de dignitaires ecclésiastiques et militaires ont également été mentionnées.
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37
p. 195-204
De VERSAILLES, le 22 Juin 1763.
Début :
Le Vendredi 27 du mois dernier, la Cour a pris un deuil de huit [...]
Mots clefs :
Cour, Deuil, Margrave, Chevaliers, Officiers, Audience, Prince, Comte, Duc, Roi, Chambre, Ministre plénipotentiaire de Naples, Famille royale, Nominations, Représentations, Ambassadeur, Serment, Cérémonie, Contrat de mariage, Marquis, Colonel, Abbaye, Diocèse, Ordre, Famille royale, Ouvrages, Nouvelles parutions, Ordonnances du roi, Promotion, Lieutenant-colonel, Régiments, Infanterie, Cavalerie, Dragons, Pensions, Fonctions, Gratification
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 22 Juin 1763.
De VERSAILLES , le 22 Juin 1763.
Le Vendredi 27 du mois dernier , la Cour a pris
un deuil de huit jours , pour le Margrave Frédéric
de Brandebourg Culmback , mort à Bareith , le
26 Février dernier .
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Efprit , s'étant affemblés , le 22
du mois dernier vers les onze heures du matin ,
dans le Cabinet du Roi , Sa Majesté fortit de fon
Appartement, pour aller à la Chapelle : Elle étoit
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc de Chartres , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de la
Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthieyre ,
du Prince de Lamballe , & des Chevaliers , Com
mandeurs & Officiers de l'Ordre. Sa Majefté , de
vant qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs Maffes , étoit en Manteau , le Collier
de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui de la Toiſon
d'or. L'Evêque d'Orléans , Commandeur de
l'Ordre , officia ; & après la Melle chantée par la
Mufique du Roi, Sa Majefté fut reconduite à fon
appartement , en la maniere accoutumée.
Le 24 , le Comte de Cantillana , Ambaffa deur
Extraordinaire du Roi des Deux-Siciles , eut une
Audience particuliere du Roi , dans la quelle il
préfenta à Sa Majefté le Prince Sanfeverino , Miniftre
Plénipotentaire de Naples à la Cour de
Portugal. Il fut conduit à cette Audience , ainfi
qu'à celles de la Reine & de la Famille Royale ,
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
par le fieur Dufort , Introducteur des Ambaffadeurs.
Le Duc de Nivernois , de retour de fon Ambaffade
à la Cour de Londres , s'eft rendu ici le
29, & a été préſenté à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale , par le Duc de Praflin .
Le même jour , la Ducheffe de Bedfort a pris
congé du Roi , de la Reine & de la Famille Royale.
Le 30 , la Comteffe de Henneberg , après
avoir pris congé de la Cour , eft partie pour le
rendre à Luneville , & de là à Plombières.
Le 7 de ce mois , le Duc de Bedford , Ambaffadeur
Extraordinaire de la Cour de Londres , eur
une audience particulière du Roi , dans laquelle
il remit fes Lettres de Rappel & prit congé de Sa
Majefté.
Le fieurTiepolo , Ambaffadeur de la République
de Venife , en eut auffi une particulière , dans
laquelle il préfenta à Sa Majefté les fieurs Morofini
& Guerini , Ambaffadeurs de la même République
, revenans de la Cour de Londres. Le Duc de
Bedfort & le fieur de Tiepolo furent conduits à
cette audience , ainfi qu'à celles de la Reine &
de la Famille Royale , par le fieur Dufort , Introducteur
des Amballadeurs.
Le même jour , le Comte Dubois de la Mothe
prêta ferment entre les mains de Sa Majesté en
qualité de Vice - Amiral ..
Les Députés des Etats d'Artois eurent le 9 audience
du Roi. Ils furent préfentés à Sa Majefté
par le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province
, & par le Duc de Choifeul , Miniftre & Secrétaire
d'État de la Guerre & de la Marine , ayant
le Département de cette Province ; & conduits
par le Marquis de Dreux , Grand- Maître des Cérémonies
, & par le fieur Deſgranges , Maître
JUILLET. 1763. 197
des Cérémonies. La Députation étoit composée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Grény , pour la
Nobleffe ; du fieur Decanchy pour le Tiers - Erat.
Le même jour , la Comteffe de Sade fut préſentée
à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille Royale,
par Mademoiſelle de Sens ; la Comtelle de Vogué ,
par la Marquife de Sourches , & la Marquise de
Miran , par la Comtelle de Marfan.
Le fieur de la Caze , fils , qui vient d'obtenir la
furvivance de la place de la première Préfidence de
Pau , a fait , en cette qualité , fes remercîmens au
Roi.
Le 12, Leurs Majeftés & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Duc de la Trémoille
avec la Princelle Marie de Salm .
Celui du Marquis du Tillet , Colonel du Régiment
Royal , avec la Dile de Pellar de Bebbral ;
le 13 , celui du Marquis de Montmirel avec la
Dame de Lanmary ; & le^ 21 , celui du Comte
d'Avrimenil avec la Demoiſelle de Furgen.
Le 13 , l'Evêque de Condom prêta ferment
entre les mains de Sa Majefté , & l'Evêque de
Lefcar le 18.
Le Roi a donné le Prieuré de S. Thomas de la
Bloutière , Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de
Coutance , à l'Abbé d'Audiftret , ancien Vicaire-
Général & Official du Cardinal Ottoboni.
La Cour a pris le Deuil pour 8 jours à l'occaſion
de la mort de Marie- Victoire - Anne de Savoye ,
Princeffe de Carignan.
Le fieur Paffemant , Ingénieur du Roi , déja
connu par plufieurs ouvrages de Méchanique d'une
invention heureufe & d'un travail précieux , a eu
l'honneur de préfenter à Sa Majefté deux globes ,
Bun célefte d'un fond d'azur parfemé d'étoiles d'or,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
l'autre terreftre , & tous deux montés fur des ho
rizons & des confoles dorés ; avec un autre Ouvrage
de Méchanique éxécuté par les Diles Paffemant
fes filles , & repréfentant un Château élevé
fur une montagne couverte de divers objets , où
l'on remarque trente- deux figures mouvantes.
Le fieur de Saintfoix eut l'honneur de préfenter
, le 21 du nrois dernier , à Leurs Majeſtés , ainfi
qu'à la Famille Royale , une nouvelle Edition de
les Effais hiftoriques fur Paris.
. Le fieur Puget de Saint-Pierre a eu l'honneur
de préfenter , le 24 , à Monfeigneur le Duc de
Berry & à Monseigneur le Comte d'Artois l'Hif
toire des Drufes , Peuple du Liban , formé par une
Colonie de François , Ouvrage dont Monteigneur
le Duc de Berry a bien voulu accepter la Dédicace .
Le 29 , le fieur de Neuve- Eglife , ancien Officier
de Cavalerie , & le fieur Delagrange , Directeur
de l'Entreprife générale de l'Armée , Dépu
tés de la Société qui s'eft chargée de la compofi
tion du Corps complet de l' Agriculture , du Com-
& des Arts & Métiers de France , dédié au
Roi ; ont eu l'honneur de préfenter à Sa Majesté
& à Monfeigneur le Dauphin , le fecond Volume
de la partie de l'Agriculture & de celle du Corps
d'Obfervations de cette Société . Ces deux Volumes
font les derniers des fix qui doivent être donnés
au Public pour 1762 , fous le titre de l'Agronomie
& de l'Induftrie , & la Société ſe prépare à
faire faire la diftribution des neuf Volumes pour
1763.
merce ,
· Le même jour , le fils du feur Delpon , ancien
Capitaine de Dragons , âgé de cinq ans , & neveu
de l'un des Auteurs de l'Agronomie , a eu l'honneur
de préfenter à Monfeigneur le Comte d'Artois
les deux Volumes de cet Ouvrage , & ce
Prince a bien voulu lui permettre de faire , fous
JUILLET. 1763. 199
fon commandement les évolutions militaires.
L'Abbé de Burle de Réal de Curbon , a eu l'honneur
de présenter à Leurs Majeftés , à Monseigneur
le Dauphin & à Madame Adélaide , la troifiéme
partie de la Science du Gouvernement , contenant le
droit public, Quvrage dédié à Monſeigneur le
Dauphin.
Le fieur de Vilevaulo , Maître des Requêtes , &
le fieur de Brequigny , de l'Académie Royale des
Infcriptions & Belles- Lettres , ont préſenté à Sa
Majefté le dixiéme Volume des Ordonnances des
Rois de France de la troifiéme Race , recueillies
par ordre , chronologique. Ce Volume contient
les Ordonnances de Charles VI. données depuis
le commencement de l'année 1411 ,juſqu'à la fin
de l'année 14 18%.
" Le 19, de ce mois , l'Abbé Coyer a eu l'honneur
de préfenter à la Reine , à Monfeigneur le Dauphin
& à Meldames , un Difcours qu'il a prononcé
le & Mai dernier pour fa réception à l'Académie
Royale des Sciences & Belles Lettres de Nancy.
>
Sa Majefté , par fupplément à la derniere!
Promotion vient de nommer au grade de
Maréchal de Camp , le feur Thomaflin , Capitaine
d'une Compagnie d'Ouvriers ; le Mar
quis d'Efquelbecq , Sous-Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le fieur de la Roque , Lieutenant-
Colonel du Régiment de Cavalerie de Chartres ;
le fieur de Roquemore , Lieutenant- Colonel du
Régiment d'Infanterie de la Reine ; le Chevalier
de Montreuil , Lieutenant Colonel d'Infanterie ;
le fieur de Luberfac , Sous- Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le Marquis de Tracy ,
Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de Flandre :
le Marquis de Torcy , Capitaine- Lieutenant des
Chevaux - Légers de Monfeigneur le Dauphin :
I iv
200 MERCURE DE FRANCE :
le Marquis de Clermont-Tonnerre , Meftre- de
Camp- Commandant du Régiment du Meftrede-
Camp-Général de la Cavalerie : le fieur de
la Source , Major du Régiment de Cavalerie
d'Artois ; le Comte de Jaucourt , Capitaine
Lieutenant des Gendarmes d'Orléans ; Ïe Marquis
de Foffeufe , Capitaine- Lieutenant des Gendarmes
de la Reine ; le Comte de Sommievre ;
Capitaine-Lieutenant des Chevaux-Légers de la
Reine ; le Comte de Puyfegur Colonel du
Régiment de Normandie ; le Marquis de Timbrune
, Colonel du Régiment de Vermandois ;
le Comte de la Tour-du Pin -Paulin , Colonel
lu Régiment de Piémont ; le Comte de Chabrillant
, Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le Marquis de Villeroy , Colonel du
Régiment de Lyonnois ; le Comte de Chabot ,
Meftre-de Camp du Régiment Royal- Etranger
le Marquis de Boufflers , ci- devant Colonel du
Régiment d'Infanterie de Monfeigneur le Dau
phin ; le Comte de Conflans , Colonel d'un Régiment
de Dragons , Chaffeurs ; le Comte de
Durfort , Colonel du Régiment de Picardie ; le
Comte de Schonberg , Meftre- de-Camp d'un
Régiment de Dragons ; le Comte de Choifeulla-
Baume , Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le fieur de Valliere , Colonel de la
Légion Royale ; le fieur Charpentier d'Ennery ,
Meftre- de- Camp de Dragons ; le Chevalier de
Sarasfield , Meftre - de- Camp réformé de Cava-.
lerie ; le feur de Grand- Maiſon , Colonel des>
Volontaires du Haynault.
Le Roi a difpofé des Régimens vacans de la
maniere fuivante.
INFANTERIE .
Picardie le Comte " de Lévis , Colonel de
JUILLET. 1763 . 201
Royal-Rouffillon . Piémont , le Comte de Grave ,
Colonel du Régiment de Provence . Normandie,
le Comte de Hautefeuille , Colonel de Rouergue.
Lyonnois , le Marquis de Bouzols , Colonel
de Bourgogne . Royal-Rouffillon , le fieur
de Villeneuve de Trans , Capitaine au Régiment
du Roi. Rouergue , le fieur de Bloffet ,
Capitaine au Régiment du Roi . Vermandois , le
fieur de Malartic , Major de Royal - Comtois.
Provence , le Chevalier de Virieu , Exempt des
Gardes du Corps . Bourgogne , le fieur de Luker
Capitaine du Regiment de Fitz -James.
TROUPES LÉGÉRES.
Légion Royale , le Marquis de Nicolay- Dolny,
Meftre-de- Camp de Dragons. Légion du Hay
nault , le Baron de Viomefnil , ci- devant Colomel
du Régiment des Volontaires du Dauphiné.
CAVALERIE.
Royal- Etranger, le fieur de Vernaſſal , Capitaine
réformé du. Régiment de Languedoc , Dragons.
DRAGON´S
Choifeul , le Comte de Cuftine , Capitaine de
Schonberg. Chabrillant , le Chevalier de Mont
recler , Capitaine de Bauffremont . Nicolay , le
Chevalier de Lanans , Capitaine de Schonberg.
›
Le Roi a rendu une Ordonnance , du ƒ de ce
moi concernant la Gendarmerie. Suivant les
difpofitions qu'elle renferme, les dix Compagnies
des Gendarmes Ecoffois , Anglois , Bourguignons ,
de,Flandre , de la Reine , Dauphin , de Berry, de
Provence , d'Artois & d'Orléans feront confervées
fur pied & dans le même rang dont elles jouiffent
actuellement. Les fix Compagnies de Chevaux-
Légers de la Reine, Dauphin , de Berry , de Pro
Iv
262 MERCURE DE FRANCE .
vence , d'Artois & d'Orléans feront fupprimées &
incorporées dans les fix Compagnies de Gendarmes
qui font fous le même titre. Comme'il y aura
deux Officiers de chaque grade dans chacune des
fix Compagnies qui auront reçu cette incorporation,
le moins ancien de chaque grade fera réformé
. Chacune defdites Compagnies de Gendarmes
confervées formera à l'avenir un Efcadron ,
& continuera d'être commandée par un Capitaine-
Lieutenant, un Sous- Lieutenant & un Guidon ; il
fera établi trois Fourriers & douze places de Gendarmes
Appointés ; au moyen de quoi chaque
Compagnie fera compofée de trois Brigadiers ,
trois Sous- Brigadiers , un Porte- Etendard , trois
Fouriers , douze Gendarmes Appointés , quatrevingt-
quatre Gendarmes & trois Trompettes. Il
fera établi dans l'Etat-Major deux Sous-Aides-
Majors de plus , qui auront rang de prémiers Maréchaux
des Logis , & deux places de Fourriers-
Majors , lefquels auront rang de derniers Maréchaux
des Logis. L'Etat- Major fera compofé d'un
Major- Inspecteur du Corps , d'un Aide-Major ,
de quatre Sous- Aides-Majors , deux Fourriers-
Majors , deux Aumôniers & d'un Timbalier, Sa
Majefté a auffi réglé de la maniere fuivante une
paye , qui fera la même en temps de paix & en
tems de guerre. A chaque Capitaine- Lieutenant ,
9500 livres par an ; à chaque Sous- Lieutenant
6500 liv . à chaque Enfeigne , 4000 liv . à chaque
Guidon , 3000 liv. à chaque Maréchal des Logis ,
1230 liv. à chaque Brigadier ou Sous- Brigadier,
648 liv . à chaque Porte- Etendard , 540 livres à
chaque Fourrier , 480 liv. à chaque Gendanine
Appointé , 378 liv , à chaque Gendarme , 324 liv.
à chaque Trompette, 396 liv. ETAT- MAJOR.
Au Major , pour tout traitement & frais d'inſpec- -
"
JUILLET. 1763. 2.03
tion , 12000 liv ; l'Aide-Major , 6000 liv, à chacun
des deux premiers Sous-Aides- Majors , 2000
liv. à chacun des feconds Sous-Aides-Majors ,
1600 liv. à chacun des deux Fourriers- Majors ,
1200 liv. au premier Aumônier , en fupprimant
la retenue qui fe faifoit en la faveur pour le
port
de la Chapelle , 1200 liv . au fecond Aumônier
720 liv. au Timbalier , 396 liv.
eux ,
"
Au moyen de ce traitement , toutes les penfions
attachées aux charges d'Officiers fupérieurs , de
ceux de l'Etat- Major & aux places d'anciens Maréchaux
des Logis , Brigadiers & Gendarmes.
ainsi que les gratifications accordées pour le détail
aux Officiers de l'Etat- Major, feront fupprimées ,
à commencer du jour de la nouvelle compofition.
Les Gendarmes qui auront fervi vingt ans , &
qui fe trouveront hors d'état de continuer leurs
fervices , auront le choix , ou d'être reçus à l'Hôtel
Royal des Invalides , comme Lieutenans de
Cavalerie , ou de fe retirer chez & non ailleurs
, avec leur folde entiere . Ceux qui n'auront
pas vingt ans de fervice , mais qui , pour raifon
de bleffures confidérables reçues à la guerre , feroient
hors d'état de continuer , feront auffi reçus
dans le mênte Hôtel comme Lieutenans , ou ſe
retireront chez eux avec la moitié de leur folde.
Ceux enfin qui n'auront vingt ans de fervice qu'au
moyen du temps qu'ils auront paffé antérieurement
dans d'autres Corps, pourront dans le même
cas être reçus dans le même Hôtel , comme Bas-
Officiers , ou fe retirer chez eux avec la moitié de
leur folde. Les Gendarmes excédans le nombre
fixé feront réformés , & il leur fera donné des
congés pour fe retirer chez eux , avec leurs habit ,
chapeau & épée , & 36 liv . de gratification . Cette
Ordonnance contient plufieurs autres difpofitions
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
relatives aux fonctions & au choix des Officiers
& Gendarmes , au prix des charges des Officiers
ſupérieurs , à l'habillement , au taux & au rembourſement
des brevets de retenue , &c.
Le Vendredi 27 du mois dernier , la Cour a pris
un deuil de huit jours , pour le Margrave Frédéric
de Brandebourg Culmback , mort à Bareith , le
26 Février dernier .
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Efprit , s'étant affemblés , le 22
du mois dernier vers les onze heures du matin ,
dans le Cabinet du Roi , Sa Majesté fortit de fon
Appartement, pour aller à la Chapelle : Elle étoit
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc de Chartres , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de la
Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthieyre ,
du Prince de Lamballe , & des Chevaliers , Com
mandeurs & Officiers de l'Ordre. Sa Majefté , de
vant qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs Maffes , étoit en Manteau , le Collier
de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui de la Toiſon
d'or. L'Evêque d'Orléans , Commandeur de
l'Ordre , officia ; & après la Melle chantée par la
Mufique du Roi, Sa Majefté fut reconduite à fon
appartement , en la maniere accoutumée.
Le 24 , le Comte de Cantillana , Ambaffa deur
Extraordinaire du Roi des Deux-Siciles , eut une
Audience particuliere du Roi , dans la quelle il
préfenta à Sa Majefté le Prince Sanfeverino , Miniftre
Plénipotentaire de Naples à la Cour de
Portugal. Il fut conduit à cette Audience , ainfi
qu'à celles de la Reine & de la Famille Royale ,
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
par le fieur Dufort , Introducteur des Ambaffadeurs.
Le Duc de Nivernois , de retour de fon Ambaffade
à la Cour de Londres , s'eft rendu ici le
29, & a été préſenté à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale , par le Duc de Praflin .
Le même jour , la Ducheffe de Bedfort a pris
congé du Roi , de la Reine & de la Famille Royale.
Le 30 , la Comteffe de Henneberg , après
avoir pris congé de la Cour , eft partie pour le
rendre à Luneville , & de là à Plombières.
Le 7 de ce mois , le Duc de Bedford , Ambaffadeur
Extraordinaire de la Cour de Londres , eur
une audience particulière du Roi , dans laquelle
il remit fes Lettres de Rappel & prit congé de Sa
Majefté.
Le fieurTiepolo , Ambaffadeur de la République
de Venife , en eut auffi une particulière , dans
laquelle il préfenta à Sa Majefté les fieurs Morofini
& Guerini , Ambaffadeurs de la même République
, revenans de la Cour de Londres. Le Duc de
Bedfort & le fieur de Tiepolo furent conduits à
cette audience , ainfi qu'à celles de la Reine &
de la Famille Royale , par le fieur Dufort , Introducteur
des Amballadeurs.
Le même jour , le Comte Dubois de la Mothe
prêta ferment entre les mains de Sa Majesté en
qualité de Vice - Amiral ..
Les Députés des Etats d'Artois eurent le 9 audience
du Roi. Ils furent préfentés à Sa Majefté
par le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province
, & par le Duc de Choifeul , Miniftre & Secrétaire
d'État de la Guerre & de la Marine , ayant
le Département de cette Province ; & conduits
par le Marquis de Dreux , Grand- Maître des Cérémonies
, & par le fieur Deſgranges , Maître
JUILLET. 1763. 197
des Cérémonies. La Députation étoit composée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Grény , pour la
Nobleffe ; du fieur Decanchy pour le Tiers - Erat.
Le même jour , la Comteffe de Sade fut préſentée
à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille Royale,
par Mademoiſelle de Sens ; la Comtelle de Vogué ,
par la Marquife de Sourches , & la Marquise de
Miran , par la Comtelle de Marfan.
Le fieur de la Caze , fils , qui vient d'obtenir la
furvivance de la place de la première Préfidence de
Pau , a fait , en cette qualité , fes remercîmens au
Roi.
Le 12, Leurs Majeftés & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Duc de la Trémoille
avec la Princelle Marie de Salm .
Celui du Marquis du Tillet , Colonel du Régiment
Royal , avec la Dile de Pellar de Bebbral ;
le 13 , celui du Marquis de Montmirel avec la
Dame de Lanmary ; & le^ 21 , celui du Comte
d'Avrimenil avec la Demoiſelle de Furgen.
Le 13 , l'Evêque de Condom prêta ferment
entre les mains de Sa Majefté , & l'Evêque de
Lefcar le 18.
Le Roi a donné le Prieuré de S. Thomas de la
Bloutière , Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de
Coutance , à l'Abbé d'Audiftret , ancien Vicaire-
Général & Official du Cardinal Ottoboni.
La Cour a pris le Deuil pour 8 jours à l'occaſion
de la mort de Marie- Victoire - Anne de Savoye ,
Princeffe de Carignan.
Le fieur Paffemant , Ingénieur du Roi , déja
connu par plufieurs ouvrages de Méchanique d'une
invention heureufe & d'un travail précieux , a eu
l'honneur de préfenter à Sa Majefté deux globes ,
Bun célefte d'un fond d'azur parfemé d'étoiles d'or,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
l'autre terreftre , & tous deux montés fur des ho
rizons & des confoles dorés ; avec un autre Ouvrage
de Méchanique éxécuté par les Diles Paffemant
fes filles , & repréfentant un Château élevé
fur une montagne couverte de divers objets , où
l'on remarque trente- deux figures mouvantes.
Le fieur de Saintfoix eut l'honneur de préfenter
, le 21 du nrois dernier , à Leurs Majeſtés , ainfi
qu'à la Famille Royale , une nouvelle Edition de
les Effais hiftoriques fur Paris.
. Le fieur Puget de Saint-Pierre a eu l'honneur
de préfenter , le 24 , à Monfeigneur le Duc de
Berry & à Monseigneur le Comte d'Artois l'Hif
toire des Drufes , Peuple du Liban , formé par une
Colonie de François , Ouvrage dont Monteigneur
le Duc de Berry a bien voulu accepter la Dédicace .
Le 29 , le fieur de Neuve- Eglife , ancien Officier
de Cavalerie , & le fieur Delagrange , Directeur
de l'Entreprife générale de l'Armée , Dépu
tés de la Société qui s'eft chargée de la compofi
tion du Corps complet de l' Agriculture , du Com-
& des Arts & Métiers de France , dédié au
Roi ; ont eu l'honneur de préfenter à Sa Majesté
& à Monfeigneur le Dauphin , le fecond Volume
de la partie de l'Agriculture & de celle du Corps
d'Obfervations de cette Société . Ces deux Volumes
font les derniers des fix qui doivent être donnés
au Public pour 1762 , fous le titre de l'Agronomie
& de l'Induftrie , & la Société ſe prépare à
faire faire la diftribution des neuf Volumes pour
1763.
merce ,
· Le même jour , le fils du feur Delpon , ancien
Capitaine de Dragons , âgé de cinq ans , & neveu
de l'un des Auteurs de l'Agronomie , a eu l'honneur
de préfenter à Monfeigneur le Comte d'Artois
les deux Volumes de cet Ouvrage , & ce
Prince a bien voulu lui permettre de faire , fous
JUILLET. 1763. 199
fon commandement les évolutions militaires.
L'Abbé de Burle de Réal de Curbon , a eu l'honneur
de présenter à Leurs Majeftés , à Monseigneur
le Dauphin & à Madame Adélaide , la troifiéme
partie de la Science du Gouvernement , contenant le
droit public, Quvrage dédié à Monſeigneur le
Dauphin.
Le fieur de Vilevaulo , Maître des Requêtes , &
le fieur de Brequigny , de l'Académie Royale des
Infcriptions & Belles- Lettres , ont préſenté à Sa
Majefté le dixiéme Volume des Ordonnances des
Rois de France de la troifiéme Race , recueillies
par ordre , chronologique. Ce Volume contient
les Ordonnances de Charles VI. données depuis
le commencement de l'année 1411 ,juſqu'à la fin
de l'année 14 18%.
" Le 19, de ce mois , l'Abbé Coyer a eu l'honneur
de préfenter à la Reine , à Monfeigneur le Dauphin
& à Meldames , un Difcours qu'il a prononcé
le & Mai dernier pour fa réception à l'Académie
Royale des Sciences & Belles Lettres de Nancy.
>
Sa Majefté , par fupplément à la derniere!
Promotion vient de nommer au grade de
Maréchal de Camp , le feur Thomaflin , Capitaine
d'une Compagnie d'Ouvriers ; le Mar
quis d'Efquelbecq , Sous-Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le fieur de la Roque , Lieutenant-
Colonel du Régiment de Cavalerie de Chartres ;
le fieur de Roquemore , Lieutenant- Colonel du
Régiment d'Infanterie de la Reine ; le Chevalier
de Montreuil , Lieutenant Colonel d'Infanterie ;
le fieur de Luberfac , Sous- Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le Marquis de Tracy ,
Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de Flandre :
le Marquis de Torcy , Capitaine- Lieutenant des
Chevaux - Légers de Monfeigneur le Dauphin :
I iv
200 MERCURE DE FRANCE :
le Marquis de Clermont-Tonnerre , Meftre- de
Camp- Commandant du Régiment du Meftrede-
Camp-Général de la Cavalerie : le fieur de
la Source , Major du Régiment de Cavalerie
d'Artois ; le Comte de Jaucourt , Capitaine
Lieutenant des Gendarmes d'Orléans ; Ïe Marquis
de Foffeufe , Capitaine- Lieutenant des Gendarmes
de la Reine ; le Comte de Sommievre ;
Capitaine-Lieutenant des Chevaux-Légers de la
Reine ; le Comte de Puyfegur Colonel du
Régiment de Normandie ; le Marquis de Timbrune
, Colonel du Régiment de Vermandois ;
le Comte de la Tour-du Pin -Paulin , Colonel
lu Régiment de Piémont ; le Comte de Chabrillant
, Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le Marquis de Villeroy , Colonel du
Régiment de Lyonnois ; le Comte de Chabot ,
Meftre-de Camp du Régiment Royal- Etranger
le Marquis de Boufflers , ci- devant Colonel du
Régiment d'Infanterie de Monfeigneur le Dau
phin ; le Comte de Conflans , Colonel d'un Régiment
de Dragons , Chaffeurs ; le Comte de
Durfort , Colonel du Régiment de Picardie ; le
Comte de Schonberg , Meftre- de-Camp d'un
Régiment de Dragons ; le Comte de Choifeulla-
Baume , Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le fieur de Valliere , Colonel de la
Légion Royale ; le fieur Charpentier d'Ennery ,
Meftre- de- Camp de Dragons ; le Chevalier de
Sarasfield , Meftre - de- Camp réformé de Cava-.
lerie ; le feur de Grand- Maiſon , Colonel des>
Volontaires du Haynault.
Le Roi a difpofé des Régimens vacans de la
maniere fuivante.
INFANTERIE .
Picardie le Comte " de Lévis , Colonel de
JUILLET. 1763 . 201
Royal-Rouffillon . Piémont , le Comte de Grave ,
Colonel du Régiment de Provence . Normandie,
le Comte de Hautefeuille , Colonel de Rouergue.
Lyonnois , le Marquis de Bouzols , Colonel
de Bourgogne . Royal-Rouffillon , le fieur
de Villeneuve de Trans , Capitaine au Régiment
du Roi. Rouergue , le fieur de Bloffet ,
Capitaine au Régiment du Roi . Vermandois , le
fieur de Malartic , Major de Royal - Comtois.
Provence , le Chevalier de Virieu , Exempt des
Gardes du Corps . Bourgogne , le fieur de Luker
Capitaine du Regiment de Fitz -James.
TROUPES LÉGÉRES.
Légion Royale , le Marquis de Nicolay- Dolny,
Meftre-de- Camp de Dragons. Légion du Hay
nault , le Baron de Viomefnil , ci- devant Colomel
du Régiment des Volontaires du Dauphiné.
CAVALERIE.
Royal- Etranger, le fieur de Vernaſſal , Capitaine
réformé du. Régiment de Languedoc , Dragons.
DRAGON´S
Choifeul , le Comte de Cuftine , Capitaine de
Schonberg. Chabrillant , le Chevalier de Mont
recler , Capitaine de Bauffremont . Nicolay , le
Chevalier de Lanans , Capitaine de Schonberg.
›
Le Roi a rendu une Ordonnance , du ƒ de ce
moi concernant la Gendarmerie. Suivant les
difpofitions qu'elle renferme, les dix Compagnies
des Gendarmes Ecoffois , Anglois , Bourguignons ,
de,Flandre , de la Reine , Dauphin , de Berry, de
Provence , d'Artois & d'Orléans feront confervées
fur pied & dans le même rang dont elles jouiffent
actuellement. Les fix Compagnies de Chevaux-
Légers de la Reine, Dauphin , de Berry , de Pro
Iv
262 MERCURE DE FRANCE .
vence , d'Artois & d'Orléans feront fupprimées &
incorporées dans les fix Compagnies de Gendarmes
qui font fous le même titre. Comme'il y aura
deux Officiers de chaque grade dans chacune des
fix Compagnies qui auront reçu cette incorporation,
le moins ancien de chaque grade fera réformé
. Chacune defdites Compagnies de Gendarmes
confervées formera à l'avenir un Efcadron ,
& continuera d'être commandée par un Capitaine-
Lieutenant, un Sous- Lieutenant & un Guidon ; il
fera établi trois Fourriers & douze places de Gendarmes
Appointés ; au moyen de quoi chaque
Compagnie fera compofée de trois Brigadiers ,
trois Sous- Brigadiers , un Porte- Etendard , trois
Fouriers , douze Gendarmes Appointés , quatrevingt-
quatre Gendarmes & trois Trompettes. Il
fera établi dans l'Etat-Major deux Sous-Aides-
Majors de plus , qui auront rang de prémiers Maréchaux
des Logis , & deux places de Fourriers-
Majors , lefquels auront rang de derniers Maréchaux
des Logis. L'Etat- Major fera compofé d'un
Major- Inspecteur du Corps , d'un Aide-Major ,
de quatre Sous- Aides-Majors , deux Fourriers-
Majors , deux Aumôniers & d'un Timbalier, Sa
Majefté a auffi réglé de la maniere fuivante une
paye , qui fera la même en temps de paix & en
tems de guerre. A chaque Capitaine- Lieutenant ,
9500 livres par an ; à chaque Sous- Lieutenant
6500 liv . à chaque Enfeigne , 4000 liv . à chaque
Guidon , 3000 liv. à chaque Maréchal des Logis ,
1230 liv. à chaque Brigadier ou Sous- Brigadier,
648 liv . à chaque Porte- Etendard , 540 livres à
chaque Fourrier , 480 liv. à chaque Gendanine
Appointé , 378 liv , à chaque Gendarme , 324 liv.
à chaque Trompette, 396 liv. ETAT- MAJOR.
Au Major , pour tout traitement & frais d'inſpec- -
"
JUILLET. 1763. 2.03
tion , 12000 liv ; l'Aide-Major , 6000 liv, à chacun
des deux premiers Sous-Aides- Majors , 2000
liv. à chacun des feconds Sous-Aides-Majors ,
1600 liv. à chacun des deux Fourriers- Majors ,
1200 liv. au premier Aumônier , en fupprimant
la retenue qui fe faifoit en la faveur pour le
port
de la Chapelle , 1200 liv . au fecond Aumônier
720 liv. au Timbalier , 396 liv.
eux ,
"
Au moyen de ce traitement , toutes les penfions
attachées aux charges d'Officiers fupérieurs , de
ceux de l'Etat- Major & aux places d'anciens Maréchaux
des Logis , Brigadiers & Gendarmes.
ainsi que les gratifications accordées pour le détail
aux Officiers de l'Etat- Major, feront fupprimées ,
à commencer du jour de la nouvelle compofition.
Les Gendarmes qui auront fervi vingt ans , &
qui fe trouveront hors d'état de continuer leurs
fervices , auront le choix , ou d'être reçus à l'Hôtel
Royal des Invalides , comme Lieutenans de
Cavalerie , ou de fe retirer chez & non ailleurs
, avec leur folde entiere . Ceux qui n'auront
pas vingt ans de fervice , mais qui , pour raifon
de bleffures confidérables reçues à la guerre , feroient
hors d'état de continuer , feront auffi reçus
dans le mênte Hôtel comme Lieutenans , ou ſe
retireront chez eux avec la moitié de leur folde.
Ceux enfin qui n'auront vingt ans de fervice qu'au
moyen du temps qu'ils auront paffé antérieurement
dans d'autres Corps, pourront dans le même
cas être reçus dans le même Hôtel , comme Bas-
Officiers , ou fe retirer chez eux avec la moitié de
leur folde. Les Gendarmes excédans le nombre
fixé feront réformés , & il leur fera donné des
congés pour fe retirer chez eux , avec leurs habit ,
chapeau & épée , & 36 liv . de gratification . Cette
Ordonnance contient plufieurs autres difpofitions
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
relatives aux fonctions & au choix des Officiers
& Gendarmes , au prix des charges des Officiers
ſupérieurs , à l'habillement , au taux & au rembourſement
des brevets de retenue , &c.
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Résumé : De VERSAILLES, le 22 Juin 1763.
En juin 1763, la cour de Versailles observa plusieurs événements marquants. Le 22 juin, un deuil de huit jours fut décrété en mémoire du Margrave Frédéric de Brandebourg Culmback, décédé en février précédent. Le 22 mai, les membres de l'Ordre du Saint-Esprit se réunirent pour une messe à la chapelle, où le roi, accompagné de princes et dignitaires, portait les insignes des ordres du Saint-Esprit et de la Toison d'or. Le 24 mai, le Comte de Cantillana présenta le Prince Sanfeverino, ministre plénipotentiaire de Naples à la cour du Portugal, et le Duc de Nivernois, de retour de Londres, fut présenté aux souverains. La Duchesse de Bedford prit congé le même jour. Le 30 mai, la Comtesse de Henneberg quitta la cour pour se rendre à Luneville puis à Plombières. Le 7 juin, le Duc de Bedford remit ses lettres de rappel au roi, et l'ambassadeur de Venise présenta les ambassadeurs Morosini et Guerini. Le Comte Dubois de la Mothe prêta serment en tant que Vice-Amiral, et les députés des États d'Artois furent reçus par le roi le 9 juin. Plusieurs contrats de mariage furent signés, notamment celui du Duc de la Trémoille avec la Princesse Marie de Salm. Un deuil de huit jours fut également observé pour la Princesse Marie-Victoire-Anne de Savoie. Différents ouvrages furent présentés au roi, tels que des globes et mécanismes par l'ingénieur Passemant, une nouvelle édition des 'Essais historiques sur Paris' par Saint-Foix, et l''Histoire des Druzes' par Puget de Saint-Pierre. La Société d'Agriculture, du Commerce et des Arts et Métiers de France présenta des volumes sur l'agriculture et les arts. Le roi nomma plusieurs officiers au grade de Maréchal de Camp et disposa des régiments vacants. Une ordonnance concernant la gendarmerie fut publiée, précisant les compagnies conservées et supprimées, ainsi que les nouvelles structures et paies. Les gendarmes ayant servi vingt ans et incapables de continuer leurs services pouvaient choisir entre être reçus à l'Hôtel Royal des Invalides ou se retirer chez eux avec leur solde entière. Ceux ayant moins de vingt ans de service mais blessés pouvaient également être reçus comme Lieutenants ou se retirer avec la moitié de leur solde. Les gendarmes atteignant vingt ans de service grâce à leur temps passé dans d'autres corps pouvaient être reçus comme Bas-Officiers ou se retirer avec la moitié de leur solde. Les gendarmes excédant le nombre fixé étaient réformés et recevaient des congés avec leurs habits, chapeau, épée et une gratification de 36 livres.
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38
p. 206-208
DE PARIS, le 26 Août 1763.
Début :
Le 12, l'Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres tint une Séance dans laquelle le sieur [...]
Mots clefs :
Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Duchesse, Pape, Consistoire, Fête de l'Assomption, Procession, Assemblée générale, Université, Prix, Chevaliers, Loterie de l'Hôtel-de-ville, Tirage, Loterie de l'école royale militaire
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 26 Août 1763.
DE PARIS , le 26 Août 1763.
Le 12 , l'Académie Royale des Inſcriptions & Belles-
Lettres tint une Séance dans laquelle le fieur
Tercier a été élu Penfionnaire à la place du feu
fieur de Bougainville. Le 26 Juillet , elle a élu
Académicien Affocié le fieur Anquetil.
OCTOBRE . 1763 . 207
La Ducheffe de Chatillon , Veuve du Duc de
Chatillon , Grand Fauconnier de France en ſurvivance
, eft accouchée ſur la fin du mois dernier
d'une fille. Il ne reste plus aucun rejetton mâle
de cette illuftre Maiſon.
Un Courrier extraordinaire de Rome a apporté
la nouvelle que le Pape a tenu le 18 du
mois dernier un Confiftoire , dans laquelle Sa
Sainteté a créé Cardinaux le Prélat Négroni ;
fon Auditeur , & le Préiat Burnaccorfi , Secré
taire de la Congrégation des Evêques & des Ré
guliers.
Le 15 de ce mois , fête de l'Affomption de la
Sainte Vierge , la Proceffion folemnelle qui fe fait
tous les ans à pareil jour , en exécution du Vou
de Louis XIII , fe fit avec les cérémonies ordinaires
, & l'Archevêque de Parissyy officia. Le Parlement
, la Chambre des Comptes , la Cour des
Aydes & le Corps de Ville y affifterent.
On tint le 16 , à l'Hôtel de Ville , une affemblée
générale dans laquelle le fieur Pouletier ,
Confeiller de Ville , & le fieur Phelippes de la
Marniere , ancien Bâtonnier de l'Ordre des
Avocats au Parlement , furent élus Echevins..
Le 8 de ce mois , l'Univerfité s'affembla dans
les Ecoles de Sorbonne pour la diftribution de
Les prix. Cette Cérémonie , à laquelle le Parlement
affifta , fut précédée d'un Difcours Latin
que prononça le fieur Nicolas Louvel , Profef
feur d'Humanités au Collège des Graffins. Le
fieur Coflon , Profeffeur de Rhétorique au
Collége de Metz , a remporté le prix d'Eloquence
Latine , fondé pour les Maîtres ès Arts , par le
fieur Jean- Baptifte Coignard , Secrétaire du Roi
& Confervateur des Hypothèques. Le Sujet propolé
pour cette année étoit : combien il importe
208 MERCURE DE FRANCE.
4
aux peuples qu'il y ait dans toutes les Ecoles
publiques une Doctrine uniforme fur la Religion ,
les moeurs & les Lettres. Parmi les jeunes gen's
qui ont été couronnés , on a diftingué le heur
Charles- Francois Dupuy , Elève du Collège d'Har
court , qui a remporté trois premiers prix & deux
feconds de la Claffe de Réthorique.
Her jour de la fête de S. Louis , le Corps
de Ville a accompagné la Proceflion des Carme
du grand Couvent , qui s'eſt rendue , fuivant
l'ufage , à la Chapelle du Palais des Thaileries
, où ces Religieux ont chanté la Melle.
Le 21 de ce mois , les Chevaliers de la Compagnie
Royale de l'Arbalère & de l'Arquebufe
de certe Ville , ont fait chanter dans l'Eglife des
Révérends Peres Minimes de la Place Royale un
Te Deum , à l'occafion de l'inauguration de la
Statue Equeftre du Roi & de la publication de
la Paix. Le même jour , ils fe font rendus en
leur Hôtel , & y ont tiré en préfence de MM .
les Prévôts des Marchands & Echevins , & du
Duc de Luynes , Colonel de la Compagnie , repréfentant
le Roi , le prix que Sa Majefté leur
a accordé. Ce prix a été remporté par le Duc
de Luynes au troifiéme coup que ce jeune 'Seigneur
a tiré pour le Roi.
Le trente- unićine tirage de la Loterie de l'Hôtel-
de- Ville s'eft fait le 26 du mois dernier ,
en la manière accoutumée . Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 76658 , celui
de vingt mille livres au numéro 72923 , & les
deux de dix mille livres aux numéros 61250 &
63785.
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les numéros fortis de
la roue de fortune font : 9 , 64 , 22 , SI , 28.
Le prochain tirage fe fera les Septembre.
Le 12 , l'Académie Royale des Inſcriptions & Belles-
Lettres tint une Séance dans laquelle le fieur
Tercier a été élu Penfionnaire à la place du feu
fieur de Bougainville. Le 26 Juillet , elle a élu
Académicien Affocié le fieur Anquetil.
OCTOBRE . 1763 . 207
La Ducheffe de Chatillon , Veuve du Duc de
Chatillon , Grand Fauconnier de France en ſurvivance
, eft accouchée ſur la fin du mois dernier
d'une fille. Il ne reste plus aucun rejetton mâle
de cette illuftre Maiſon.
Un Courrier extraordinaire de Rome a apporté
la nouvelle que le Pape a tenu le 18 du
mois dernier un Confiftoire , dans laquelle Sa
Sainteté a créé Cardinaux le Prélat Négroni ;
fon Auditeur , & le Préiat Burnaccorfi , Secré
taire de la Congrégation des Evêques & des Ré
guliers.
Le 15 de ce mois , fête de l'Affomption de la
Sainte Vierge , la Proceffion folemnelle qui fe fait
tous les ans à pareil jour , en exécution du Vou
de Louis XIII , fe fit avec les cérémonies ordinaires
, & l'Archevêque de Parissyy officia. Le Parlement
, la Chambre des Comptes , la Cour des
Aydes & le Corps de Ville y affifterent.
On tint le 16 , à l'Hôtel de Ville , une affemblée
générale dans laquelle le fieur Pouletier ,
Confeiller de Ville , & le fieur Phelippes de la
Marniere , ancien Bâtonnier de l'Ordre des
Avocats au Parlement , furent élus Echevins..
Le 8 de ce mois , l'Univerfité s'affembla dans
les Ecoles de Sorbonne pour la diftribution de
Les prix. Cette Cérémonie , à laquelle le Parlement
affifta , fut précédée d'un Difcours Latin
que prononça le fieur Nicolas Louvel , Profef
feur d'Humanités au Collège des Graffins. Le
fieur Coflon , Profeffeur de Rhétorique au
Collége de Metz , a remporté le prix d'Eloquence
Latine , fondé pour les Maîtres ès Arts , par le
fieur Jean- Baptifte Coignard , Secrétaire du Roi
& Confervateur des Hypothèques. Le Sujet propolé
pour cette année étoit : combien il importe
208 MERCURE DE FRANCE.
4
aux peuples qu'il y ait dans toutes les Ecoles
publiques une Doctrine uniforme fur la Religion ,
les moeurs & les Lettres. Parmi les jeunes gen's
qui ont été couronnés , on a diftingué le heur
Charles- Francois Dupuy , Elève du Collège d'Har
court , qui a remporté trois premiers prix & deux
feconds de la Claffe de Réthorique.
Her jour de la fête de S. Louis , le Corps
de Ville a accompagné la Proceflion des Carme
du grand Couvent , qui s'eſt rendue , fuivant
l'ufage , à la Chapelle du Palais des Thaileries
, où ces Religieux ont chanté la Melle.
Le 21 de ce mois , les Chevaliers de la Compagnie
Royale de l'Arbalère & de l'Arquebufe
de certe Ville , ont fait chanter dans l'Eglife des
Révérends Peres Minimes de la Place Royale un
Te Deum , à l'occafion de l'inauguration de la
Statue Equeftre du Roi & de la publication de
la Paix. Le même jour , ils fe font rendus en
leur Hôtel , & y ont tiré en préfence de MM .
les Prévôts des Marchands & Echevins , & du
Duc de Luynes , Colonel de la Compagnie , repréfentant
le Roi , le prix que Sa Majefté leur
a accordé. Ce prix a été remporté par le Duc
de Luynes au troifiéme coup que ce jeune 'Seigneur
a tiré pour le Roi.
Le trente- unićine tirage de la Loterie de l'Hôtel-
de- Ville s'eft fait le 26 du mois dernier ,
en la manière accoutumée . Le Lot de cinquante
mille livres eft échu au numéro 76658 , celui
de vingt mille livres au numéro 72923 , & les
deux de dix mille livres aux numéros 61250 &
63785.
Les de ce mois , on a tiré la Loterie de
l'Ecole Royale Militaire. Les numéros fortis de
la roue de fortune font : 9 , 64 , 22 , SI , 28.
Le prochain tirage fe fera les Septembre.
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Résumé : DE PARIS, le 26 Août 1763.
En août 1763, l'Académie Royale des Inscriptions & Belles-Lettres élit Tercier comme pensionnaire et Anquetil comme académicien associé. La duchesse de Chatillon donne naissance à une fille, marquant la fin des héritiers mâles de sa maison. Le Pape crée cardinaux Négroni et Burnaccorsi. Le 15 octobre, une procession solennelle est organisée à Paris pour l'Assomption de la Sainte Vierge, en présence de diverses institutions. Le 16 octobre, Pouletier et Phelippes de la Marnière sont élus échevins. Le 8 octobre, l'Université se rassemble à la Sorbonne pour la distribution des prix, avec Nicolas Louvel prononçant un discours latin. Coslon remporte le prix d'éloquence latine. Charles-François Dupuy, élève du Collège d'Harcourt, se distingue en obtenant trois premiers prix et deux seconds en rhétorique. Le Corps de Ville accompagne la procession des Carmes le jour de la fête de Saint Louis. Le 21 octobre, les Chevaliers de la Compagnie Royale de l'Arbalète et de l'Arquebuse célèbrent l'inauguration de la statue équestre du Roi et la publication de la paix. Le 26 septembre, la loterie de l'Hôtel-de-Ville attribue des lots de cinquante mille, vingt mille et dix mille livres. Le 30 octobre, la loterie de l'École Royale Militaire se déroule avec les numéros 9, 64, 22, 51 et 28.
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