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1
p. 145
Reception faite au mesme Prince par Madame la Comtesse de Ionsac. [titre d'après la table]
Début :
Il se rendit à Jonsac, où la Comtesse de ce [...]
Mots clefs :
Ionsac, Comtesse
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texteReconnaissance textuelle : Reception faite au mesme Prince par Madame la Comtesse de Ionsac. [titre d'après la table]
Il ſe rendit de là àJonſac , où la
Comteffe de ce nom le reçeut &le regala magnifiquement Souper.
Comteffe de ce nom le reçeut &le regala magnifiquement Souper.
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2
p. 269-301
Tournay. [titre d'après la table]
Début :
Ce mesme jour qui estoit le 6. ils arriverent à Tournay. [...]
Mots clefs :
Tournai, Surmon, Pierre Paul Rubens, Édouard-François Colbert, Comte de Maulévrier, Ville, Ambassadeurs, Voir, Roi, Porte, Dames, Ville, Fort, Comtesse, Place, Citadelle, Table, France, Gouverneur, Fourneaux
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texteReconnaissance textuelle : Tournay. [titre d'après la table]
Ce meſme jour qui eſtoit
le 6. ils arriverent à Tournay.
C'eſt une Place tres-forte, défenduë
par un Chafteau, qu'on
dit que les Angiois ont bafty.
Elle eſt ſur l'Eſcaut , & Capitale
d'un petit Païs appellé
le Tournaiſis. Outre l'Eglife
Cathedrale de Nôtre-Dame
qui est tres-belle , elle a dix
Paroiſſes , deux Abbayes , &
diverſes autres Maiſons Religieuſes
. L'Empereur Charles
Zij
270 III . P. du Voyage
V. la prit en 1521. aux François
qui s'en eſtoient rendus
Maiſtres trois ans auparavant.
Elle eſt demeurée au Roy par
le Traité d'Aix la Chapelle.
Sa Majesté l'avoit priſe en
1667. Cette Ville est tres- ancienne.
L'Evêché eſt Suffragant
de Cambray. M le
Comte de Maulevrier , Lieutenant
General des Armées du
Roy , Gouverneur des Ville
&Citadelle de Tournay & du
Tournefis , avoit envoyé fur
le midy à une lieuë au devant
des Ambaſſadeurs vingt Maîtres
du Regiment des Cuiraf
r
des Amb. de Siam. 271
fiers qui eſt en garniſon dans
la Ville , commandez par un
Lieutenant , auquel il avoit
marqué le lieu où il devoit ſe
trouver avec ſa Troupe , &
donné ordre qu'aprés que ce
Lieutenant auroit ſalue les
Ambaſſadeurs , il marcheroit
àla teſte de leur Caroſſe avec
fix des ſiens , feroit marcher
les 14. autres derriere , qu'ils
eſcorteroient ainſi ju qu'au
Village de Markin , qui eft à
une demy-lieuë de Tournay ,
où il avoit reſolu de venir
avec un Eſcadron des Cuiraffiers.
Apres que ce Comte
272 III . P. du Voyage
les eût ſaluez , & qu'il leut cût
fait fon compliment au lieu
où il eſtoit venu les attendre,
il prit le devant , & ſe rendit
à la maiſon qu'il leur avoit
fait preparer , & qui estoit magnifiquement
meublée, pendant
que tout l'Eſcadron marchoit
devant & derriere leur
Caroffe. En approchant de la
Barriere , ils furent ſaluez de
vingt coups de Canon , &
paſſerent depuis la porte de
la Ville entre deux hayes d'Infanterie
juſqu'à leur logis , où
Mle Comte de Maulevrier
les receut
د &leur preſenta
des Amb. de Siam , 273
Mrs du Magiftrat. La harangue
qu'ils firent , fut prononcée
par M de Surmon Conſeiller
Penſionnaire, qui adrefſa
la parole au premier Ambaſſadeur
, & luy parla en ces
termes .
MONSEIGNEVR ,
La renommée nous avoit appris
les grandes qualitez du Roy de Siam,
&la grandeur de son genie pour la
conduite deſes Peuples, &nousſçavions
auſſiiessoins particuliers qu'il
y apporte. Nous admirons aujourd'huy
le zele qu'il a fait paroître
pour reconnoître les choses les plus
importantes de la terre , & nous
274 III . P. du Voyage
1
nous réjouiſſons en mesme temps
du bonheur qui a accompagné vôtre
Excellence pourfurmonter les perils
& les fatigues que luy ont causé
l'éloignement & les difficultez du
chemin. Nous avons bien de la joye,
Monseigneur ,du fuccez de ce voyage
que le Ciel a inspiré pour rechercher
l'amitié de nostre Auguste Mo.
narque , qui apres avoir vaincu tous
Ses ennemis,& pouvant encore pouffer
plus loinfes Conquestes,a missa
plus grande gloire , à donner la Paix
à toute l'Europe. Nous voyons pre-
Sentement que Sa Majesté cherche à
fairepart au Roy vostre Maistre de
toutes les lumieres dont ila besoin ,
pour reconnoistre & embrasfer la Foy
Chrétienne , qui ſeule est recenë en
tous ſes Royaumes , afin d'augmenter
par ce moyen le merite de fon zele.
des Amb . de Siam. 275
Nous venons , Monseigneur , de la
part du Magistrat de cette ville
rendre nos reſpects à voſtre Excellence
, & la ſuplier d'agréer l'offre
de nos tres-humbles fervices , & les
Vins honoraires de la Ville que luy
profententfes tres-humbles & tresobeiſſans
Serviteurs , Les Prevost ,
Iurez, Majeur, & Eſchevins de la
Villede Tournay.
Le Preſent de Ville fut de
fix douzaines de Bouteilles
de tres- excellent Vin. L'Ambaſſadeur
répondit ,
MESSIEVRS,
Le Roy de Siam notre Maistre
ayant esté informé de la grandeur
276 III . P. du Voyage
du Roy de France , & de toutes ses
Conquestes , luy a envoyé trois Ambassadeurs
, pour luy demander fon
amitié ; & afin d'estre instruit plus
particulierement de ſes Victoires ,
Sa Majesté nous a fait combler de
tres-grands honneurs dans tous les
endroits de fon Royaume où nous
avons pasé. Nous remercions ,
Meffieurs , la Ville de Tournay de
ceux qu'elle nous rend enfon particulier
, & de ſes Prefens.
Les Magiftrats ſe retirerent
aprés cette réponſe , &
M le Comte de Maulevrier
prit l'ordre des Ambaſſadeurs
, qui le luy donnerent
en ces mots , Aufſfi fidelle que
brave , ce qui s'applique à la
des Amb. de Siam. 277
perſonne de ce Gouverneur.
Sur les cinq heures du ſoir
Me l'Evêque de Tournay leur
rendit viſite, accompagné de
M de Mefgrigny , Gouverneur
de la Citadelle . Une
heure aprés on fit joüer un
Feu d'Artifice , que Mrs du
Magiſtrat avoient fait dreſſer
devant leurs feneftres . Il eftoit
de vingt - quatre pieds
en quarré, fur douze à quinze
d'élevation. Au milieu paroiſſoient
deux Elephans ſur
un Piedeftal , & entr'eux un
Soleil un peu plus élevé , le
tout gaudronné , de maniere
278 III. P. du Voyage
que les Elephans & le Soleil
demeurerent enflâmez pendant
que le Feu dura. Le
reſte eſtoit compofé de quantité
d'Artifice. On avoit cu
deſſein d'orner la machine de
ce Feu de quelques Deviſes
à la gloire des deux Roys ,
&pour cet effet on demanda
aux Ambaſſadeurs le nom du
Roy de Siam ; mais ils répondirent
qu'ils ignoroient le
nom de leurs Roys tant qu'ils
vivoient, & qu'ils ne l'apprenoient
jamais qu'aprés leur mort.
Le Feu finy , ils demanderent
à quoy ſervoient qua
د
des Amb. de Siam. 279
artre
Pompes que l'on avoit
fait mener aux quatre coins.
On leur dit , qu'elles fervoient
à jetter de l'eau dedans &fur
les Maiſons , en cas qu'ily
rivât quelque accidentpar lefeu.
Ils ſouhaiterent en voir l'effet.
On les fit joüer devant
eux ; & comme cela ne ſe
pouvoit fans moüiller le Peuple
, ce fut encore un plaifir
qu'ils eurent. Le troifiéme
Ambaſſadeur defcendit pour
examiner une de ces Machines
. Avant que l'on fiſt joüer
le Feu, il y eur une décharge
d'une trentaine de Boëtes
280 III . P. du Voyage
qu'on avoit rangées autour.
Sur les ſept heures les Ambaſſadeurs
envoyerent prier
Me le Comte de Maulevrier,
de permettre à M le Marquis
fon Fils de venir ſouper
avec eux . Ils ſe mirent à table
ſi- tôt qu'il fut arrivé , &
on ne laiſſa entrer que les
Dames pour les voir manger.
Le lendemain 7. à neuf
heures du matin, Male Comte
de Maulevrier leur envoya
ſes trois Carroſſes , qui les
conduiſirent à la Citadelle, à
l'entrée de laquelle Me de
desAmb de Siam. 281
Meſgrigny les fit faluër de
vingt coups de canon. Aprés
les avoir reçûs , il les mena
d'abord fur le Baſtion Dauphin.
Comme ils avoient en
main le Plan de la Ville &
de la Citadelle, ils ſe contenterent
de voir ce ſeul Baſtion,
& admirerent tous les Ouvrages
qu'ils découvtoient
de ce lieu. Monfieur de
Meſgrigny leur fit entendre
que tout ce qu'ils voyoient
&tous les environs de la Citadelle
estoient minez & contreminez
, & même qu'à la
pointe du glacis de ce Baf
Aa
282 III. P. du Voyage
tion ily avoit trois Fourneaux
chargez, qui estoient preſts à
fauter. Ils demanderent à
defcendre dans les Galeries
afin de mieux examiner ces
Fourneaux ; ce qu'ils firet fort
curieufement , & aprés quel
ques raiſonnemens & quelques
queſtions qu'ils firent à
M de Mefgrigny fur la Fortification
, ils remonterent ,
& fortirent à la Porte Dauphine.
Me de Meſgrigny
leur montra l'endroit où ef
toient les trois Fourneaux ,
que l'on fit ſauter en leur prefence.
L'un eftoit chargé d'un
r
des Amb. de Siam. 283
millier de Poudre , l'autre de
douze cens livres , & le troifiéme
de trois mille cinq cens
livres . Ces trois Fourneaux
eurent tout l'effet qu'on en
pouvoit efperer , & leur firent
un ſi grand plaiſir, qu'ils
demanderent à voir les Contremines
. M de Mefgrigny
les mena à l'Arcenal , où il
leur en fit voir le Plan. Ils
luy témoignerent quelque envie
de l'avoir ; mais il leur
fit entendre que ces Plans-là
eſtant le vray fecret d'une
Place, ils ne ſe donnoient ny
ne ſe montroient jamais à per-
A a ij
284 III . P. du Voyage
fonne. Aprés l'avoir bien
examiné , & demandé raiſon
de toutes chofes , ils allerent
voir faire l'Exercice à la Compagnie
des jeunes Gentilshommes
, qui fit fort bien à
fon ordinaire.Cela eſtant fait,
ils fortirent de la Citadelle, &
furent falüez par vingt autres
coups de Canon ; & enfuite
ils retournerent chez eux, où
toutes les Dames les virent
dîner. En ſortant de table,
ils monterent en Carroffe , &
allerent à la Porte S. Martin,
où ils trouverent des Chevaux
que Me le Comte de MaudesAmb.
de Siam. 285
levrier leur avoit fait tenir
preſts. Ils s'en ſervirent pour
aller viſiter les Ouvrages de
la Place. Comme ils en avoient
le Plan avec eux , ils
ſe contenterent d'en voir une
partie. Ils rentrerent par la
Porte de Lille , & vinrent à la
Comedie , où madame la
Comteſſe de maulevrier , &
Madame la Comteſſe de ме-
davy , les attendoient avec
une vingtaine de Dames des
mieux faites de la Ville. Ils
y donnerent l'ordre à m ' de
Jearny major de la Ville , en
ces mots : Ie m'appuiray du
د
286 III . P. du Voyage
bâton en combattant de l'épée.
Ce Mot ainſi que le precedent
, eft appliqué à la perfonne
de M le Comte de
Maulevrier . Ce n'eſt pas à
moy à raifonner fur ces mots,
& je n'en dois rien dire , finon
qu'ils furent fort applaudis.
On joüa une Piece
Comique ; mais afin de faire
voir de beaux Habits aux
Ambaſſadeurs , Male Comte
de maulevrier ordonna aux
Comediens de ſe veſtir à
la Romaine ; ce qui réüffit
fort bien. Aprés la Comedie,
ce Comte les fit mener dans
des Amb. de Siam. 287
ſes Carroffes fur l'Eſplanade,
où il leur avoit fait preparer
quatre mortiers , pour leur
faire voir l'effet de deux
Bombes , d'un Boulet rou-
,
ge , & d'une Carcaffe. Ils
admirerent ces machines ,
& en raiſonnerent fort par-
د
ticulierement , ſe faiſant inſtruire
de tout & mefme
des moindres chofes . Ils monterent
fur la muraille , & virent
jetter les bombes dans la
Campagne avec beaucoup
d'admiration. M le Comte
de Maulevrier les conduifit
enfuite dans ſa maiſon , dont
288 III. P. du Voyage
ils trouverent le devant de la
porte & la Cour fort illuminez.
Il les fit monter dans
l'Appartement de Madame la
Comteſſe de Maulevrier qui
les receut avec Madame la
Comteſſe de Medavy & plufieurs
Dames . En attendant
on leur
د l'heure du ſoupé
donna le divertiſſement d'un
Concert de Muſique , compoſé
de tres-belles voix , d'une
viole & de quelques flutes
douces . Ce Concert fut trouvé
bien executé & de bon
goût. L'heure du ſoupé venuë
, ils deſcendirent dans la
grande
desAmb. de Siam. 289
grande Sale , où ils trouverent
une table de vingt-quatre
couverts , remplie de viandes
les plus delicates & les
plus exquiſes. M le Comte de
Maulevrier leur en avoit fait
ſervir devant eux qui eſtoient
appreſtées à la Françoiſe & à
leurs manieres ce qui les fit
د
demeurer plus longtemps à
table qu'ils n'auroient fait.
Leurs trois places eſtoient de
ſuite ſeparées des autres , & à
droit & à gauche eſtoient Mme
la Comteſſe de maulevrier ,
Madame la Comteſſe de Medavy
, & fix Dames des mieux
Bb
290. III. P. du Voyage
faites de la Ville. Pendant le
foupé, on leur donna le divertiſſement
d'un autre Concert
compoſé de voix , de hautbois&
de violons. M. leComte
de maulevrier but à leurs
fantez, & ils luy firent raifon
chacun en particulier avec
toute l'honneſteté imaginable.
Ilbeut enſuite à l'Alliance
des deux Couronnes , &
lorſque les Ambaſſadeurs y
burent auſſi on entendit
une décharge de quantité de
boëttes. Elle fut fuivie prefque
auffi-tôt d'ungrand bruit
de Timbales & de Trompet-
د
des Amb. de Siam. 291
tes qui continua juſqu'à ce
que les Ambaſſadeurs buſſent
à la ſanté du Roy de France.
Pendant que m' le Comte de
Maulevrier leur en fit raifon ,
une autre décharge de boëttes
ſe fit entendre , & le bruit
des Timballes & des Trompettes
recommença. On but
enfuite à la ſanté du puiſſant
Roy de Siam , & pendant ce
temps , la meſme quantité de
boëttes , de Timballes & de
Trompettes fit encore le mê.
me bruit. Il continua lorſque
M. le Comte de Maulevrier
but à leur bonVoyage. Cette
Bb ij
292 III. P. du Voyage
Γ
ſanté leur fit beaucoup de
plaifir. Ils burent auſſi à celle
des Dames. Aprés que l'on
fut forty de table , M² le
Comte de maulevrier les conduifit
dans fon Appartement,
& leur demanda s'ils ne voudroient
point fumer , mais
comme apparemment ils ſçavoient
que cela ſe pratique
peu en France , & fur tout en
compagnie , ils l'en remercierent.
Peu de temps aprés
il les mena à la porte de fon
Jardin , au milieu duquel &
au tour du Baffin , il y avoit
un fort grand nombre de fu
des Amb. de Siam. 293
ſées volantes qu'ils virent tirer
avec beaucoup du plaifir.
Ils rentrerent dans la Sale
ils trouverent les Dames rangées
, & quantité de violons
qui joüoient. Comme ils avoient
ſceu que M. le Comte
de Maulevrier icur vouloit
donner le divertiſſement d'un
Bal , ils prirent les places qui
leur eſtoient preparées , & virent
dancer pendant deux
heures avec une joye qui faiſoit
connoître qu'ils eftoient
tres-fatisfaits de tous cesplaifirs
; aprés quoy ils prirent
congé de M. le Gouverneur ,
Bb iij
294 III P. du Voyage
auquel ils marqueret une tresgrande
reconnoiſſance de tous
les honneurs qu'il leur avoit
rendus. Ils luy firent dire entr'autres
chofes qu'il ſembloit
toute sa famille s'estoit fait
à l'envy un plaisir de les comblerde
toutes fortes d'honneſtetez .
Ils monterent dans ſes Carofſes
, & s'en retournerent à leur
logis. La court& le devant de
la porte eſtoient encore éclai
rez . Tous ces divertiſſemens ſe
pafferent ſans la moindre confufion
, & avec un ordre digne
des precautions que M
&Me la Comteſſe de Maы-
:
1
r
des Amb.de Siam. 295
levrier avoient priſes ſur toutes
choſes.
Le lendemain 8. fur les 9.
heures du matin, les Ambaſſadeurs
envoyerent querir M
le marquis de Maulevrier pour
déjeuner avec eux. Ils ſe mirent
à table ſi-toft qu'il fut
arrivé. Les Dames ; c'eſt à dire
celles qui pouvoient eſtre levées
, les virent encore pendant
ce temps , & apres qu'ils
eurent déjeuné , toutes chofes
eftant preparées pour leur départ
, &M le Comte deMaulevrier
eſtant venu prendre
congé d'eux , ils monterent
Bb iiij
296 III. P. du Voyage
en Caroffe ,& pafſferent entre
deux hayes au milieu d'un
Eſcadron de Cavallerie , &
d'un Bataillon d'Infanterie
rangez ſur la Place , & depuis
la Place juſqu'à la grande Egliſe
qu'ils voulurent voir. Ils y
trouverent M. l'Eveſque de
Tournay qui les y attendoit,&
lui firentdire que s'ils ne l'euffent
pas trouvé là , leur deſſein eſtoit
d'aller chezluy pouravoir l'honneur
de le voir. M² l'Eveſque
les remercia. Il parut qu'en
entrant dans ce magnifique
Temple , ils furent touchez de
quelque ſecret mouvement
des Amb. de Siam. 297
qui leur inſpirade faire dire à
ce Prelat qu'ils le prioient d'obtenir
du vray Dieu qu'ils le puſſent
connoître, & qu'illuy plût de les
tirer des Tenebres où ils pouvoient
estre pourprofeſſerla veritable Religion.
M l'Eveſque leur répondit
, que toute la France &
toute la Chrétienté prioit tous les
jours Dieu pour cela. Il les conduiſit
enſuite dans le Choeur
qui eſt un des plus beaux qu'il
y ait en France. Ils y trouverent
Ms du Chapitre rangez
chacun dans ſa place. Ils les
ſaluerent , & allerent juſqu'au
prés & derriere l'Autel , où
298 III. P du Voyage
ils furent quelque temps à admirer
deux excellens Tableaux
de Rubens, & quantité
de tres- beaux Ouvrages de
Marbre & d'Albatre nouvellement
faits autour de l'Autel.
Delà ils revinrent dans
le Choeur , où Ms du Chapitre
leur firent chanter un
Moret par leur Muſique, aprés
quoy les Ambaſſadeurs firent
repeter encore à M. l'Eveſque
qu'ils leprioient d'obtenir du vray
Dieu qu'il les daignaſt éclairer ,
& mettre en estat de profeffer la
veritable Religion. Ils prirent
enfuite congé de luy & de
des Amb . de Siam . 299
Mrs du Chapitre qu'ils remercierenr
. Eſtant remontez dans
leurs Caroffes , ils pafferent
encore entre deux hayes d'Infanterie
, depuis l'Egliſe jufqu'à
la Porte de Maruis , pour
prendre le chemin de Condé .
M le Comte de Maulevrier
les conduifit avec la meſme
quantité de Cavalerie , qui
avoit eſté au devant d'eux à
leur entrée . L'Artillerie les
ſalua de nouveau à la fortie
de la Barriere .
Le major du Regiment
d'Erlac eſtant venu avec les
Ambaſſadeurs depuis Grave
300 III . P. du Voyage
lines juſqu'à Tournay , où il
commande un Bataillon , ils
conçûrent de l'eftime pour
luy, &dans le chemin l'Ambaſſadeur
monta dans ſa
Chaiſe, pour eſſayer s'il conduiroit
bie cette forte de Voiture.
Il n'eut pas de peine à
faire connoître que fon adreſſe
égale fon eſprit. Ils
furent fi fatisfaits de се ма-
jor , que lorſqu'il prit congé
d'eux quand ils partirent de
Tournay, ils luydemáderent,
s'il ne pouvoitpas venir jusqu'à
Paris avec eux ; mais fon devoir
l'engageoit à demeurer
des Amb de Siam. 301
à Tournay. Ils virent fur le
chemin de Condé un Bourg
appellé Anthoin , qui appartient
à Madame la Princeffe
d'Epinoy , & ils ſe ſouvinrent
qu'ils avoient mangé avec
elle , à la Collation que M
de Seignelay leur donna le
jour qu'ils en eurent Audience.
le 6. ils arriverent à Tournay.
C'eſt une Place tres-forte, défenduë
par un Chafteau, qu'on
dit que les Angiois ont bafty.
Elle eſt ſur l'Eſcaut , & Capitale
d'un petit Païs appellé
le Tournaiſis. Outre l'Eglife
Cathedrale de Nôtre-Dame
qui est tres-belle , elle a dix
Paroiſſes , deux Abbayes , &
diverſes autres Maiſons Religieuſes
. L'Empereur Charles
Zij
270 III . P. du Voyage
V. la prit en 1521. aux François
qui s'en eſtoient rendus
Maiſtres trois ans auparavant.
Elle eſt demeurée au Roy par
le Traité d'Aix la Chapelle.
Sa Majesté l'avoit priſe en
1667. Cette Ville est tres- ancienne.
L'Evêché eſt Suffragant
de Cambray. M le
Comte de Maulevrier , Lieutenant
General des Armées du
Roy , Gouverneur des Ville
&Citadelle de Tournay & du
Tournefis , avoit envoyé fur
le midy à une lieuë au devant
des Ambaſſadeurs vingt Maîtres
du Regiment des Cuiraf
r
des Amb. de Siam. 271
fiers qui eſt en garniſon dans
la Ville , commandez par un
Lieutenant , auquel il avoit
marqué le lieu où il devoit ſe
trouver avec ſa Troupe , &
donné ordre qu'aprés que ce
Lieutenant auroit ſalue les
Ambaſſadeurs , il marcheroit
àla teſte de leur Caroſſe avec
fix des ſiens , feroit marcher
les 14. autres derriere , qu'ils
eſcorteroient ainſi ju qu'au
Village de Markin , qui eft à
une demy-lieuë de Tournay ,
où il avoit reſolu de venir
avec un Eſcadron des Cuiraffiers.
Apres que ce Comte
272 III . P. du Voyage
les eût ſaluez , & qu'il leut cût
fait fon compliment au lieu
où il eſtoit venu les attendre,
il prit le devant , & ſe rendit
à la maiſon qu'il leur avoit
fait preparer , & qui estoit magnifiquement
meublée, pendant
que tout l'Eſcadron marchoit
devant & derriere leur
Caroffe. En approchant de la
Barriere , ils furent ſaluez de
vingt coups de Canon , &
paſſerent depuis la porte de
la Ville entre deux hayes d'Infanterie
juſqu'à leur logis , où
Mle Comte de Maulevrier
les receut
د &leur preſenta
des Amb. de Siam , 273
Mrs du Magiftrat. La harangue
qu'ils firent , fut prononcée
par M de Surmon Conſeiller
Penſionnaire, qui adrefſa
la parole au premier Ambaſſadeur
, & luy parla en ces
termes .
MONSEIGNEVR ,
La renommée nous avoit appris
les grandes qualitez du Roy de Siam,
&la grandeur de son genie pour la
conduite deſes Peuples, &nousſçavions
auſſiiessoins particuliers qu'il
y apporte. Nous admirons aujourd'huy
le zele qu'il a fait paroître
pour reconnoître les choses les plus
importantes de la terre , & nous
274 III . P. du Voyage
1
nous réjouiſſons en mesme temps
du bonheur qui a accompagné vôtre
Excellence pourfurmonter les perils
& les fatigues que luy ont causé
l'éloignement & les difficultez du
chemin. Nous avons bien de la joye,
Monseigneur ,du fuccez de ce voyage
que le Ciel a inspiré pour rechercher
l'amitié de nostre Auguste Mo.
narque , qui apres avoir vaincu tous
Ses ennemis,& pouvant encore pouffer
plus loinfes Conquestes,a missa
plus grande gloire , à donner la Paix
à toute l'Europe. Nous voyons pre-
Sentement que Sa Majesté cherche à
fairepart au Roy vostre Maistre de
toutes les lumieres dont ila besoin ,
pour reconnoistre & embrasfer la Foy
Chrétienne , qui ſeule est recenë en
tous ſes Royaumes , afin d'augmenter
par ce moyen le merite de fon zele.
des Amb . de Siam. 275
Nous venons , Monseigneur , de la
part du Magistrat de cette ville
rendre nos reſpects à voſtre Excellence
, & la ſuplier d'agréer l'offre
de nos tres-humbles fervices , & les
Vins honoraires de la Ville que luy
profententfes tres-humbles & tresobeiſſans
Serviteurs , Les Prevost ,
Iurez, Majeur, & Eſchevins de la
Villede Tournay.
Le Preſent de Ville fut de
fix douzaines de Bouteilles
de tres- excellent Vin. L'Ambaſſadeur
répondit ,
MESSIEVRS,
Le Roy de Siam notre Maistre
ayant esté informé de la grandeur
276 III . P. du Voyage
du Roy de France , & de toutes ses
Conquestes , luy a envoyé trois Ambassadeurs
, pour luy demander fon
amitié ; & afin d'estre instruit plus
particulierement de ſes Victoires ,
Sa Majesté nous a fait combler de
tres-grands honneurs dans tous les
endroits de fon Royaume où nous
avons pasé. Nous remercions ,
Meffieurs , la Ville de Tournay de
ceux qu'elle nous rend enfon particulier
, & de ſes Prefens.
Les Magiftrats ſe retirerent
aprés cette réponſe , &
M le Comte de Maulevrier
prit l'ordre des Ambaſſadeurs
, qui le luy donnerent
en ces mots , Aufſfi fidelle que
brave , ce qui s'applique à la
des Amb. de Siam. 277
perſonne de ce Gouverneur.
Sur les cinq heures du ſoir
Me l'Evêque de Tournay leur
rendit viſite, accompagné de
M de Mefgrigny , Gouverneur
de la Citadelle . Une
heure aprés on fit joüer un
Feu d'Artifice , que Mrs du
Magiſtrat avoient fait dreſſer
devant leurs feneftres . Il eftoit
de vingt - quatre pieds
en quarré, fur douze à quinze
d'élevation. Au milieu paroiſſoient
deux Elephans ſur
un Piedeftal , & entr'eux un
Soleil un peu plus élevé , le
tout gaudronné , de maniere
278 III. P. du Voyage
que les Elephans & le Soleil
demeurerent enflâmez pendant
que le Feu dura. Le
reſte eſtoit compofé de quantité
d'Artifice. On avoit cu
deſſein d'orner la machine de
ce Feu de quelques Deviſes
à la gloire des deux Roys ,
&pour cet effet on demanda
aux Ambaſſadeurs le nom du
Roy de Siam ; mais ils répondirent
qu'ils ignoroient le
nom de leurs Roys tant qu'ils
vivoient, & qu'ils ne l'apprenoient
jamais qu'aprés leur mort.
Le Feu finy , ils demanderent
à quoy ſervoient qua
د
des Amb. de Siam. 279
artre
Pompes que l'on avoit
fait mener aux quatre coins.
On leur dit , qu'elles fervoient
à jetter de l'eau dedans &fur
les Maiſons , en cas qu'ily
rivât quelque accidentpar lefeu.
Ils ſouhaiterent en voir l'effet.
On les fit joüer devant
eux ; & comme cela ne ſe
pouvoit fans moüiller le Peuple
, ce fut encore un plaifir
qu'ils eurent. Le troifiéme
Ambaſſadeur defcendit pour
examiner une de ces Machines
. Avant que l'on fiſt joüer
le Feu, il y eur une décharge
d'une trentaine de Boëtes
280 III . P. du Voyage
qu'on avoit rangées autour.
Sur les ſept heures les Ambaſſadeurs
envoyerent prier
Me le Comte de Maulevrier,
de permettre à M le Marquis
fon Fils de venir ſouper
avec eux . Ils ſe mirent à table
ſi- tôt qu'il fut arrivé , &
on ne laiſſa entrer que les
Dames pour les voir manger.
Le lendemain 7. à neuf
heures du matin, Male Comte
de Maulevrier leur envoya
ſes trois Carroſſes , qui les
conduiſirent à la Citadelle, à
l'entrée de laquelle Me de
desAmb de Siam. 281
Meſgrigny les fit faluër de
vingt coups de canon. Aprés
les avoir reçûs , il les mena
d'abord fur le Baſtion Dauphin.
Comme ils avoient en
main le Plan de la Ville &
de la Citadelle, ils ſe contenterent
de voir ce ſeul Baſtion,
& admirerent tous les Ouvrages
qu'ils découvtoient
de ce lieu. Monfieur de
Meſgrigny leur fit entendre
que tout ce qu'ils voyoient
&tous les environs de la Citadelle
estoient minez & contreminez
, & même qu'à la
pointe du glacis de ce Baf
Aa
282 III. P. du Voyage
tion ily avoit trois Fourneaux
chargez, qui estoient preſts à
fauter. Ils demanderent à
defcendre dans les Galeries
afin de mieux examiner ces
Fourneaux ; ce qu'ils firet fort
curieufement , & aprés quel
ques raiſonnemens & quelques
queſtions qu'ils firent à
M de Mefgrigny fur la Fortification
, ils remonterent ,
& fortirent à la Porte Dauphine.
Me de Meſgrigny
leur montra l'endroit où ef
toient les trois Fourneaux ,
que l'on fit ſauter en leur prefence.
L'un eftoit chargé d'un
r
des Amb. de Siam. 283
millier de Poudre , l'autre de
douze cens livres , & le troifiéme
de trois mille cinq cens
livres . Ces trois Fourneaux
eurent tout l'effet qu'on en
pouvoit efperer , & leur firent
un ſi grand plaiſir, qu'ils
demanderent à voir les Contremines
. M de Mefgrigny
les mena à l'Arcenal , où il
leur en fit voir le Plan. Ils
luy témoignerent quelque envie
de l'avoir ; mais il leur
fit entendre que ces Plans-là
eſtant le vray fecret d'une
Place, ils ne ſe donnoient ny
ne ſe montroient jamais à per-
A a ij
284 III . P. du Voyage
fonne. Aprés l'avoir bien
examiné , & demandé raiſon
de toutes chofes , ils allerent
voir faire l'Exercice à la Compagnie
des jeunes Gentilshommes
, qui fit fort bien à
fon ordinaire.Cela eſtant fait,
ils fortirent de la Citadelle, &
furent falüez par vingt autres
coups de Canon ; & enfuite
ils retournerent chez eux, où
toutes les Dames les virent
dîner. En ſortant de table,
ils monterent en Carroffe , &
allerent à la Porte S. Martin,
où ils trouverent des Chevaux
que Me le Comte de MaudesAmb.
de Siam. 285
levrier leur avoit fait tenir
preſts. Ils s'en ſervirent pour
aller viſiter les Ouvrages de
la Place. Comme ils en avoient
le Plan avec eux , ils
ſe contenterent d'en voir une
partie. Ils rentrerent par la
Porte de Lille , & vinrent à la
Comedie , où madame la
Comteſſe de maulevrier , &
Madame la Comteſſe de ме-
davy , les attendoient avec
une vingtaine de Dames des
mieux faites de la Ville. Ils
y donnerent l'ordre à m ' de
Jearny major de la Ville , en
ces mots : Ie m'appuiray du
د
286 III . P. du Voyage
bâton en combattant de l'épée.
Ce Mot ainſi que le precedent
, eft appliqué à la perfonne
de M le Comte de
Maulevrier . Ce n'eſt pas à
moy à raifonner fur ces mots,
& je n'en dois rien dire , finon
qu'ils furent fort applaudis.
On joüa une Piece
Comique ; mais afin de faire
voir de beaux Habits aux
Ambaſſadeurs , Male Comte
de maulevrier ordonna aux
Comediens de ſe veſtir à
la Romaine ; ce qui réüffit
fort bien. Aprés la Comedie,
ce Comte les fit mener dans
des Amb. de Siam. 287
ſes Carroffes fur l'Eſplanade,
où il leur avoit fait preparer
quatre mortiers , pour leur
faire voir l'effet de deux
Bombes , d'un Boulet rou-
,
ge , & d'une Carcaffe. Ils
admirerent ces machines ,
& en raiſonnerent fort par-
د
ticulierement , ſe faiſant inſtruire
de tout & mefme
des moindres chofes . Ils monterent
fur la muraille , & virent
jetter les bombes dans la
Campagne avec beaucoup
d'admiration. M le Comte
de Maulevrier les conduifit
enfuite dans ſa maiſon , dont
288 III. P. du Voyage
ils trouverent le devant de la
porte & la Cour fort illuminez.
Il les fit monter dans
l'Appartement de Madame la
Comteſſe de Maulevrier qui
les receut avec Madame la
Comteſſe de Medavy & plufieurs
Dames . En attendant
on leur
د l'heure du ſoupé
donna le divertiſſement d'un
Concert de Muſique , compoſé
de tres-belles voix , d'une
viole & de quelques flutes
douces . Ce Concert fut trouvé
bien executé & de bon
goût. L'heure du ſoupé venuë
, ils deſcendirent dans la
grande
desAmb. de Siam. 289
grande Sale , où ils trouverent
une table de vingt-quatre
couverts , remplie de viandes
les plus delicates & les
plus exquiſes. M le Comte de
Maulevrier leur en avoit fait
ſervir devant eux qui eſtoient
appreſtées à la Françoiſe & à
leurs manieres ce qui les fit
د
demeurer plus longtemps à
table qu'ils n'auroient fait.
Leurs trois places eſtoient de
ſuite ſeparées des autres , & à
droit & à gauche eſtoient Mme
la Comteſſe de maulevrier ,
Madame la Comteſſe de Medavy
, & fix Dames des mieux
Bb
290. III. P. du Voyage
faites de la Ville. Pendant le
foupé, on leur donna le divertiſſement
d'un autre Concert
compoſé de voix , de hautbois&
de violons. M. leComte
de maulevrier but à leurs
fantez, & ils luy firent raifon
chacun en particulier avec
toute l'honneſteté imaginable.
Ilbeut enſuite à l'Alliance
des deux Couronnes , &
lorſque les Ambaſſadeurs y
burent auſſi on entendit
une décharge de quantité de
boëttes. Elle fut fuivie prefque
auffi-tôt d'ungrand bruit
de Timbales & de Trompet-
د
des Amb. de Siam. 291
tes qui continua juſqu'à ce
que les Ambaſſadeurs buſſent
à la ſanté du Roy de France.
Pendant que m' le Comte de
Maulevrier leur en fit raifon ,
une autre décharge de boëttes
ſe fit entendre , & le bruit
des Timballes & des Trompettes
recommença. On but
enfuite à la ſanté du puiſſant
Roy de Siam , & pendant ce
temps , la meſme quantité de
boëttes , de Timballes & de
Trompettes fit encore le mê.
me bruit. Il continua lorſque
M. le Comte de Maulevrier
but à leur bonVoyage. Cette
Bb ij
292 III. P. du Voyage
Γ
ſanté leur fit beaucoup de
plaifir. Ils burent auſſi à celle
des Dames. Aprés que l'on
fut forty de table , M² le
Comte de maulevrier les conduifit
dans fon Appartement,
& leur demanda s'ils ne voudroient
point fumer , mais
comme apparemment ils ſçavoient
que cela ſe pratique
peu en France , & fur tout en
compagnie , ils l'en remercierent.
Peu de temps aprés
il les mena à la porte de fon
Jardin , au milieu duquel &
au tour du Baffin , il y avoit
un fort grand nombre de fu
des Amb. de Siam. 293
ſées volantes qu'ils virent tirer
avec beaucoup du plaifir.
Ils rentrerent dans la Sale
ils trouverent les Dames rangées
, & quantité de violons
qui joüoient. Comme ils avoient
ſceu que M. le Comte
de Maulevrier icur vouloit
donner le divertiſſement d'un
Bal , ils prirent les places qui
leur eſtoient preparées , & virent
dancer pendant deux
heures avec une joye qui faiſoit
connoître qu'ils eftoient
tres-fatisfaits de tous cesplaifirs
; aprés quoy ils prirent
congé de M. le Gouverneur ,
Bb iij
294 III P. du Voyage
auquel ils marqueret une tresgrande
reconnoiſſance de tous
les honneurs qu'il leur avoit
rendus. Ils luy firent dire entr'autres
chofes qu'il ſembloit
toute sa famille s'estoit fait
à l'envy un plaisir de les comblerde
toutes fortes d'honneſtetez .
Ils monterent dans ſes Carofſes
, & s'en retournerent à leur
logis. La court& le devant de
la porte eſtoient encore éclai
rez . Tous ces divertiſſemens ſe
pafferent ſans la moindre confufion
, & avec un ordre digne
des precautions que M
&Me la Comteſſe de Maы-
:
1
r
des Amb.de Siam. 295
levrier avoient priſes ſur toutes
choſes.
Le lendemain 8. fur les 9.
heures du matin, les Ambaſſadeurs
envoyerent querir M
le marquis de Maulevrier pour
déjeuner avec eux. Ils ſe mirent
à table ſi-toft qu'il fut
arrivé. Les Dames ; c'eſt à dire
celles qui pouvoient eſtre levées
, les virent encore pendant
ce temps , & apres qu'ils
eurent déjeuné , toutes chofes
eftant preparées pour leur départ
, &M le Comte deMaulevrier
eſtant venu prendre
congé d'eux , ils monterent
Bb iiij
296 III. P. du Voyage
en Caroffe ,& pafſferent entre
deux hayes au milieu d'un
Eſcadron de Cavallerie , &
d'un Bataillon d'Infanterie
rangez ſur la Place , & depuis
la Place juſqu'à la grande Egliſe
qu'ils voulurent voir. Ils y
trouverent M. l'Eveſque de
Tournay qui les y attendoit,&
lui firentdire que s'ils ne l'euffent
pas trouvé là , leur deſſein eſtoit
d'aller chezluy pouravoir l'honneur
de le voir. M² l'Eveſque
les remercia. Il parut qu'en
entrant dans ce magnifique
Temple , ils furent touchez de
quelque ſecret mouvement
des Amb. de Siam. 297
qui leur inſpirade faire dire à
ce Prelat qu'ils le prioient d'obtenir
du vray Dieu qu'ils le puſſent
connoître, & qu'illuy plût de les
tirer des Tenebres où ils pouvoient
estre pourprofeſſerla veritable Religion.
M l'Eveſque leur répondit
, que toute la France &
toute la Chrétienté prioit tous les
jours Dieu pour cela. Il les conduiſit
enſuite dans le Choeur
qui eſt un des plus beaux qu'il
y ait en France. Ils y trouverent
Ms du Chapitre rangez
chacun dans ſa place. Ils les
ſaluerent , & allerent juſqu'au
prés & derriere l'Autel , où
298 III. P du Voyage
ils furent quelque temps à admirer
deux excellens Tableaux
de Rubens, & quantité
de tres- beaux Ouvrages de
Marbre & d'Albatre nouvellement
faits autour de l'Autel.
Delà ils revinrent dans
le Choeur , où Ms du Chapitre
leur firent chanter un
Moret par leur Muſique, aprés
quoy les Ambaſſadeurs firent
repeter encore à M. l'Eveſque
qu'ils leprioient d'obtenir du vray
Dieu qu'il les daignaſt éclairer ,
& mettre en estat de profeffer la
veritable Religion. Ils prirent
enfuite congé de luy & de
des Amb . de Siam . 299
Mrs du Chapitre qu'ils remercierenr
. Eſtant remontez dans
leurs Caroffes , ils pafferent
encore entre deux hayes d'Infanterie
, depuis l'Egliſe jufqu'à
la Porte de Maruis , pour
prendre le chemin de Condé .
M le Comte de Maulevrier
les conduifit avec la meſme
quantité de Cavalerie , qui
avoit eſté au devant d'eux à
leur entrée . L'Artillerie les
ſalua de nouveau à la fortie
de la Barriere .
Le major du Regiment
d'Erlac eſtant venu avec les
Ambaſſadeurs depuis Grave
300 III . P. du Voyage
lines juſqu'à Tournay , où il
commande un Bataillon , ils
conçûrent de l'eftime pour
luy, &dans le chemin l'Ambaſſadeur
monta dans ſa
Chaiſe, pour eſſayer s'il conduiroit
bie cette forte de Voiture.
Il n'eut pas de peine à
faire connoître que fon adreſſe
égale fon eſprit. Ils
furent fi fatisfaits de се ма-
jor , que lorſqu'il prit congé
d'eux quand ils partirent de
Tournay, ils luydemáderent,
s'il ne pouvoitpas venir jusqu'à
Paris avec eux ; mais fon devoir
l'engageoit à demeurer
des Amb de Siam. 301
à Tournay. Ils virent fur le
chemin de Condé un Bourg
appellé Anthoin , qui appartient
à Madame la Princeffe
d'Epinoy , & ils ſe ſouvinrent
qu'ils avoient mangé avec
elle , à la Collation que M
de Seignelay leur donna le
jour qu'ils en eurent Audience.
Fermer
Résumé : Tournay. [titre d'après la table]
Le 6, les ambassadeurs de Siam arrivèrent à Tournay, une ville forte située sur l'Escaut et capitale du Tournaisis. Tournay est protégée par un château et possède une cathédrale, dix paroisses, deux abbayes et diverses maisons religieuses. La ville avait été prise par l'empereur Charles III en 1521 et restituée au roi de France par le traité d'Aix-la-Chapelle après avoir été reprise en 1667. Le comte de Maulevrier, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de la ville et de la citadelle, organisa une réception en leur honneur. Les ambassadeurs furent accueillis par vingt maîtres du régiment des cuirassiers et escortés jusqu'à leur logis, où le comte de Maulevrier les reçut et leur présenta les magistrats de la ville. M. de Surmon, Conseiller Pensionnaire, prononça une harangue louant les qualités du roi de Siam et exprimant la joie de voir ce dernier rechercher l'amitié du roi de France. L'ambassadeur de Siam répondit en remerciant pour les honneurs reçus et en exprimant le désir du roi de Siam de connaître les victoires du roi de France. Les magistrats offrirent un présent de vin, et les ambassadeurs visitèrent ensuite la citadelle, admirant les fortifications et assistant à des démonstrations de feu d'artifice et de bombardements. Le soir, ils furent invités à souper par le comte de Maulevrier, qui organisa divers divertissements, y compris un concert, une comédie et un bal. Les ambassadeurs exprimèrent leur grande satisfaction et leur reconnaissance envers le gouverneur pour les honneurs reçus. Le lendemain, ils invitèrent le marquis de Maulevrier à déjeuner. Après le déjeuner, ils montèrent en carrosse et passèrent entre des haies de cavalerie et d'infanterie jusqu'à une grande église, où ils rencontrèrent l'évêque de Tournay. Ils exprimèrent leur désir de connaître le vrai Dieu et de professer la véritable religion. L'évêque les conduisit dans le chœur, où ils admirèrent des tableaux et des œuvres d'art, écoutèrent un morceau de musique et répétèrent leur prière. Ils prirent ensuite congé et furent escortés jusqu'à la porte de Maruis par le comte de Maulevrier et une escorte militaire. Ils exprimèrent leur estime pour le major du régiment d'Erlac, qui les avait accompagnés depuis Gravelines jusqu'à Tournay. Sur le chemin de Condé, ils passèrent par un bourg appartenant à la princesse d'Epinoy, se souvenant d'un repas partagé avec elle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 27-51
LA TABATIERE d'or. NOUVELLE. Par Monsieur de L * *.
Début :
ON a parlé si diversement de la Tabatiere d'or, qu'on [...]
Mots clefs :
Tabatière, Marquis, Provinciale, Comtesse, Tromperie, Jalousie, Amour, Séduction, Rivalité, Duperie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA TABATIERE d'or. NOUVELLE. Par Monsieur de L * *.
LA TABATIERE
d'or.
NOUVELLE.
Par Monsieur de L **, ON a parlé si diversement
de la Tabatiere
d'or, qu'on croit faire
plaisir de rapporter ce
qui peut avoir engagé
beaucoup de railleurs à
plaisanter aux dépens de
la belle Provinciale qui
avoit un procésauGrand
Conseil. Voila du moins
ce quelle a avance aux
personnes qui lui offroient
du secours & des
sollicitations si le pretendu
procés ne s'accommodoit
pas. Labelle
Provinciale, qui a eu
des raisons pour fc dire
de Bordeaux plûtôt que
de Toulouse, où l'on
sçait certainementquelle
estnée, a demeuré
à Paris quatre mois,
chez une femme qu'elle
appelloit sa tante. si:
bonne tante, qui est encore
jeune, & point ennemie
des gens galans &
polis, a trés-bien reçu
pour elle & pour sa niece
toutes les offres de fervices
qu'on leur a faites.
Un jeune Marquis, trèsspirituel
& trés-aimable,
ayant trouvé la niece
fort à son gré, a imaginé
tout ce qu'il a pû pour
lui plaire; parties de Comedie,
d'Opéra&de S.
Clou ont été mises en
usage. On ne marchoit
que fous les étendars de
la tante ,
dont le plus
grand foin paroissoit celui
de lorgner une tabatiere
d'or qui appartenoit
au Marquis, &
de la garder souvent
des deux & trois jours
disant quelle aimoit
beaucoup le tabac. Les
amis du Marquis, qui
voyoient le train qu'on
faisoit prendre à sa tabatiere,
en railloient
avec lui, &C nedoutoient
aucunement qu'elle ne se
perdît, ou qu'el le ne segarât
entre les mains de
la tante ou de la niece.
Une Comtesse, qui aimoit
le Marquis,& qui
en avoit été éperdûment
aimée, ne vit qu'avec
grande peine son attachement
pour la belle
Provinciale. Elle sçavoit
les emprunts de la tabatiere,
8c étoit la première
a dire au Marquis
qu'ellecouroitde grands
risques. Il reparcoit toûjours
qu'il la sacrifieroit
volontiers,s'ilosoit seulementesperer
ce qui
excitoit l'envie de ses
amis, & la jalousie des
Dames qui parloient mal
à propos de la belle Provinciale,
qu'il assuroit
être la plus sage de toutes
les Dames qu'il eût
jamais connues. Les cho
ses en étoient là, quand
la Comtesse, après y avoir
bien pensé, pria un
ami commun d'elle &
du Marquis d'emprunter
pour quelques jours
la tabatiere, fous pretexte
de s'en faire honneur
auprés d'une Dame
à qui il s'étoit vanté
d'en avoir une de qua-
: tre-vingt pistoles. L'ami
du Marquis, à qui
la Comtesse ne demandoit
que le secret de ne
dire jamais à personne
qu'elle eust eu part à (on
emprunt, n'eut pas de
peine à lui promettre
cette grace ; & dés qu'il
eut la tabatiere, ill'apporta
à la Comtesse, qui
avoir un homme tout
prest pour la porter chez
Rondet, avec qui il convint
du prix de cinq pistoles,
pour en avoir une
de tombac qui la contrefift.
L'ouvrier qui l'entreprit
y reüssit si bien,
que la Comtesse charmée
devoir de quoy duper
sa rivale, prit aussi
le train d'em prunter la
ta batiere d'or: & quoique
le Marquis sust fort
aile qu'elle plust à tout
le monde, il se faisoit
néanmoins un mérité
auprés de la belle Provinciale
de ne la laisser
jamais plus d'un jourà
la Comtesse
,
qui ne la
rendoit aussi qu'en disant,
que tous ses amis
étoient surpris qu'il ne
l'eust pas encore donnée
à la belle Provinciale
pour gage de sa grande
passion. Le Marquis ne
recevoir pareilles plaisanteries
qu'avec un air
à faire croire qu'il defesperoit
de se voir bien
traité de sa belle : mais
la supercherie de sa rivale
donna des soupçons
du contraire;car la Comtessefinissant
un jour une
partie d'ombre avec le
Marquis, tira de sa poche
la fausse tabatiere
& la laissa sur la table
où l'on avoit jolie, en
paroissant vouloir donner
des ordres à une
femme de chambre qu'
elle avoit fait venir. Le
Marquis prit la tabatiere
sans rien dire, & sortit
pour se rendre chez la
belle Provinciale, où il
trouva un de ses amis
qui entretenoit la bonne
tante. Il crut, dés en
arrivant, que sa belle lo
recevoit mieux qu'à l'ordinaire
,
&lui montra
gaiment sa tabatiere, disant
qu'il venoit de la
retirer par un heureux
hazard des mains d'une
Dame qui paroissoit en
avoir beaucoup envie:
mais que son intention
étoit de ne la plus prêter
qu'à la feule personne
qu'il aimoit. La belle
Provinciale, qui écoutoit
avec grand plaisir
cette dec laration, affcdta
de ne recevoir la tabatiere
qu'encedant à la
violence dont il usoit
pour la mettre dans sa
poche. Le jeu de la contestation
excita un combat
dont le Marquis eut
tout l'honneur, & la
belle ne se trouva pas
malheureuse d'en remporter
la tabatiere. Elle
nes'en servit plus cependant
depuis comme elle
avoit accoûtumé
, & le
Marquis, qui n'en étoit
pas content, disoit à tous
ceux qui lui demandoient
ce qu'étoit devenuë
sa tabatiere, qu'elle
étoit chez une fort aimable
veuve, qui avoit
la vanité de ne la pas
montrer,de peur apparemment
qu'on le crût
heureux. Ce nom deveuve,
que la Provinciale
entendoit donner par le
Marquis à la Dame qui
avoit sa tabatiere, ne lui
plut
plut pas; elle croyoit lui
avoir montré assez de
quoy pretendre au nom
& à la qualité de fille
dont elle se paroit : mais
il n'en rabattoit rien, &
la veuve étoit devenuë
l'objet éternel de tout ce
qu'il avoit de malin à
débiter. Le Marquis
manquoit là de delicatesse
& de condescendance
pour l'opinion
que toutes les filles veulent
qu'on ait de leur
conduite passée ; car il
n'y en a aucune qui ne
se croye égale aux plus
fages & aux plus reservées.
La belle Provinciale,
qui voyoit le Marquis
pen fer autrement
ou fatiguée de ses discours,
ou par mépris pour
son gage, pria un ami
de lui prester cinquante
pistoles sur sa tabatiere.
L'ami la fie voir à un
orfevre, qui lui rit au
nez, enl'assurant que la
tabatiere n'étoit que de
cuivre. Il la rapporta sur
le champ à la belle Provinciale,
& lui reditce
que l'orfèvre venoit de
lui dire. Sa surprise fut
si grande, qu'elle la renvoya
à l'instant au Marquis,
avec le billet que
voici.
Jefuis hors d'état de Irvous rlen moy-même jremoy-w,-ér4e
njêtre tabatiere de cuivre;
'l)ous avez* eu grand tort
o
de me la faire recevoir
avec violence.Je vois bien
que je fuis votre dupe :
maisje menvangerai
jientôt, ou je mourrai
dans la peine.
Le Marquis reçut sa
tabatiereavec grande
demonstration de joye,
que la lecture dubillet
rendit courte; car en examinant
de prés la tabatiere,
il reconnut que ce
n'etoit pas la sienne, &
indigné du tour qu'il s'imagina
que lui joüoit la
belle Provinciale, illui
écrivit ce qui fuit.
Je comptois bien ne revoir
jamais ma tabatitre
: mais en men envoyant
un modele VOIU
detvieZ ne me l'annoncer
que pour ce qu'il est : je
naurois pas du alors me
vanter que vos presens
riont aucune proportion
avec celui queje vous ai
fait. javois tlulJi defiem
de me corriger, & de ne
vousplus appeller maveuve
: mais je ne mendédirai
jamais, &je vous
conseille de ne mepas obliger
à en dire davantage.
La belle Provinciale
avoit paru moins indignée
à la découverte de
la tabatiere de cuivre,
qu'à la lecture de la réponte
du Marquis, quellelaissa
fort imprudemment
sur un sopha,
où dés le jour mesme
elle fut trouvée par un
jeune fou, qui la mit
dans sa poche, la montra,
Se en donna des copies
à tous les gens de
son espece. Le Marquis,
à qui on se faisoit un
plaisir de les montrer,
ne douta pas que la belle
Provinciale ne l'eût livré
au public, & il ne
crut pas se pouvoir jamais
justifier qu'en montrant
la tabatiere de cuivre
34 le billet qu'elle
luiavoit écrit. La jalouse
Comtesse attentive au
dénoûment de sa piece,
& ravie qu'elle eust
reüssi
, eut encore la malice
de faire de grands
reproches au Marquis
sur les manieres qu'il
avoir pour une belle qu'il
avoit beaucoup aimée;
& avant qu'il la quittât
, elle lui demanda
quel prix il donneroit à
la
la personne qui lui rendroit
sa tabatiere d'or.
Joüez bien vôtre rolle,
lui die-elle, & venez
souper aujourd'hui avec
moy,vous y trouverez
de quoy vous consoler.
Ce discours fit un veritable
plaisir à lamant
chagrin & inquiet 5 car
faisant reflexion aux effets
que peuvent avoir
l'amour & la jalousie,
il se persuada aisément
que la Comtesse lui avoit
jolie le tour. Il revint
chez elle deux heures
avant son souper, & eut
tête à tête une audiance
si favorable, qu'aprés
avoir bien plaisanté,
il sentit sa tabatiere
dans sa poche.Il publia
dés le lendemain qu'il
l'avoit retrouvée par une
e spece d'enchantement,
& il pria ses amis de lui
trouver des Dames qui
vou lussent avec pareil
rafinement de jalousie
lui friponner sa tabatiere,&
lalui rendre avec
pareil excès d'amour.
d'or.
NOUVELLE.
Par Monsieur de L **, ON a parlé si diversement
de la Tabatiere
d'or, qu'on croit faire
plaisir de rapporter ce
qui peut avoir engagé
beaucoup de railleurs à
plaisanter aux dépens de
la belle Provinciale qui
avoit un procésauGrand
Conseil. Voila du moins
ce quelle a avance aux
personnes qui lui offroient
du secours & des
sollicitations si le pretendu
procés ne s'accommodoit
pas. Labelle
Provinciale, qui a eu
des raisons pour fc dire
de Bordeaux plûtôt que
de Toulouse, où l'on
sçait certainementquelle
estnée, a demeuré
à Paris quatre mois,
chez une femme qu'elle
appelloit sa tante. si:
bonne tante, qui est encore
jeune, & point ennemie
des gens galans &
polis, a trés-bien reçu
pour elle & pour sa niece
toutes les offres de fervices
qu'on leur a faites.
Un jeune Marquis, trèsspirituel
& trés-aimable,
ayant trouvé la niece
fort à son gré, a imaginé
tout ce qu'il a pû pour
lui plaire; parties de Comedie,
d'Opéra&de S.
Clou ont été mises en
usage. On ne marchoit
que fous les étendars de
la tante ,
dont le plus
grand foin paroissoit celui
de lorgner une tabatiere
d'or qui appartenoit
au Marquis, &
de la garder souvent
des deux & trois jours
disant quelle aimoit
beaucoup le tabac. Les
amis du Marquis, qui
voyoient le train qu'on
faisoit prendre à sa tabatiere,
en railloient
avec lui, &C nedoutoient
aucunement qu'elle ne se
perdît, ou qu'el le ne segarât
entre les mains de
la tante ou de la niece.
Une Comtesse, qui aimoit
le Marquis,& qui
en avoit été éperdûment
aimée, ne vit qu'avec
grande peine son attachement
pour la belle
Provinciale. Elle sçavoit
les emprunts de la tabatiere,
8c étoit la première
a dire au Marquis
qu'ellecouroitde grands
risques. Il reparcoit toûjours
qu'il la sacrifieroit
volontiers,s'ilosoit seulementesperer
ce qui
excitoit l'envie de ses
amis, & la jalousie des
Dames qui parloient mal
à propos de la belle Provinciale,
qu'il assuroit
être la plus sage de toutes
les Dames qu'il eût
jamais connues. Les cho
ses en étoient là, quand
la Comtesse, après y avoir
bien pensé, pria un
ami commun d'elle &
du Marquis d'emprunter
pour quelques jours
la tabatiere, fous pretexte
de s'en faire honneur
auprés d'une Dame
à qui il s'étoit vanté
d'en avoir une de qua-
: tre-vingt pistoles. L'ami
du Marquis, à qui
la Comtesse ne demandoit
que le secret de ne
dire jamais à personne
qu'elle eust eu part à (on
emprunt, n'eut pas de
peine à lui promettre
cette grace ; & dés qu'il
eut la tabatiere, ill'apporta
à la Comtesse, qui
avoir un homme tout
prest pour la porter chez
Rondet, avec qui il convint
du prix de cinq pistoles,
pour en avoir une
de tombac qui la contrefift.
L'ouvrier qui l'entreprit
y reüssit si bien,
que la Comtesse charmée
devoir de quoy duper
sa rivale, prit aussi
le train d'em prunter la
ta batiere d'or: & quoique
le Marquis sust fort
aile qu'elle plust à tout
le monde, il se faisoit
néanmoins un mérité
auprés de la belle Provinciale
de ne la laisser
jamais plus d'un jourà
la Comtesse
,
qui ne la
rendoit aussi qu'en disant,
que tous ses amis
étoient surpris qu'il ne
l'eust pas encore donnée
à la belle Provinciale
pour gage de sa grande
passion. Le Marquis ne
recevoir pareilles plaisanteries
qu'avec un air
à faire croire qu'il defesperoit
de se voir bien
traité de sa belle : mais
la supercherie de sa rivale
donna des soupçons
du contraire;car la Comtessefinissant
un jour une
partie d'ombre avec le
Marquis, tira de sa poche
la fausse tabatiere
& la laissa sur la table
où l'on avoit jolie, en
paroissant vouloir donner
des ordres à une
femme de chambre qu'
elle avoit fait venir. Le
Marquis prit la tabatiere
sans rien dire, & sortit
pour se rendre chez la
belle Provinciale, où il
trouva un de ses amis
qui entretenoit la bonne
tante. Il crut, dés en
arrivant, que sa belle lo
recevoit mieux qu'à l'ordinaire
,
&lui montra
gaiment sa tabatiere, disant
qu'il venoit de la
retirer par un heureux
hazard des mains d'une
Dame qui paroissoit en
avoir beaucoup envie:
mais que son intention
étoit de ne la plus prêter
qu'à la feule personne
qu'il aimoit. La belle
Provinciale, qui écoutoit
avec grand plaisir
cette dec laration, affcdta
de ne recevoir la tabatiere
qu'encedant à la
violence dont il usoit
pour la mettre dans sa
poche. Le jeu de la contestation
excita un combat
dont le Marquis eut
tout l'honneur, & la
belle ne se trouva pas
malheureuse d'en remporter
la tabatiere. Elle
nes'en servit plus cependant
depuis comme elle
avoit accoûtumé
, & le
Marquis, qui n'en étoit
pas content, disoit à tous
ceux qui lui demandoient
ce qu'étoit devenuë
sa tabatiere, qu'elle
étoit chez une fort aimable
veuve, qui avoit
la vanité de ne la pas
montrer,de peur apparemment
qu'on le crût
heureux. Ce nom deveuve,
que la Provinciale
entendoit donner par le
Marquis à la Dame qui
avoit sa tabatiere, ne lui
plut
plut pas; elle croyoit lui
avoir montré assez de
quoy pretendre au nom
& à la qualité de fille
dont elle se paroit : mais
il n'en rabattoit rien, &
la veuve étoit devenuë
l'objet éternel de tout ce
qu'il avoit de malin à
débiter. Le Marquis
manquoit là de delicatesse
& de condescendance
pour l'opinion
que toutes les filles veulent
qu'on ait de leur
conduite passée ; car il
n'y en a aucune qui ne
se croye égale aux plus
fages & aux plus reservées.
La belle Provinciale,
qui voyoit le Marquis
pen fer autrement
ou fatiguée de ses discours,
ou par mépris pour
son gage, pria un ami
de lui prester cinquante
pistoles sur sa tabatiere.
L'ami la fie voir à un
orfevre, qui lui rit au
nez, enl'assurant que la
tabatiere n'étoit que de
cuivre. Il la rapporta sur
le champ à la belle Provinciale,
& lui reditce
que l'orfèvre venoit de
lui dire. Sa surprise fut
si grande, qu'elle la renvoya
à l'instant au Marquis,
avec le billet que
voici.
Jefuis hors d'état de Irvous rlen moy-même jremoy-w,-ér4e
njêtre tabatiere de cuivre;
'l)ous avez* eu grand tort
o
de me la faire recevoir
avec violence.Je vois bien
que je fuis votre dupe :
maisje menvangerai
jientôt, ou je mourrai
dans la peine.
Le Marquis reçut sa
tabatiereavec grande
demonstration de joye,
que la lecture dubillet
rendit courte; car en examinant
de prés la tabatiere,
il reconnut que ce
n'etoit pas la sienne, &
indigné du tour qu'il s'imagina
que lui joüoit la
belle Provinciale, illui
écrivit ce qui fuit.
Je comptois bien ne revoir
jamais ma tabatitre
: mais en men envoyant
un modele VOIU
detvieZ ne me l'annoncer
que pour ce qu'il est : je
naurois pas du alors me
vanter que vos presens
riont aucune proportion
avec celui queje vous ai
fait. javois tlulJi defiem
de me corriger, & de ne
vousplus appeller maveuve
: mais je ne mendédirai
jamais, &je vous
conseille de ne mepas obliger
à en dire davantage.
La belle Provinciale
avoit paru moins indignée
à la découverte de
la tabatiere de cuivre,
qu'à la lecture de la réponte
du Marquis, quellelaissa
fort imprudemment
sur un sopha,
où dés le jour mesme
elle fut trouvée par un
jeune fou, qui la mit
dans sa poche, la montra,
Se en donna des copies
à tous les gens de
son espece. Le Marquis,
à qui on se faisoit un
plaisir de les montrer,
ne douta pas que la belle
Provinciale ne l'eût livré
au public, & il ne
crut pas se pouvoir jamais
justifier qu'en montrant
la tabatiere de cuivre
34 le billet qu'elle
luiavoit écrit. La jalouse
Comtesse attentive au
dénoûment de sa piece,
& ravie qu'elle eust
reüssi
, eut encore la malice
de faire de grands
reproches au Marquis
sur les manieres qu'il
avoir pour une belle qu'il
avoit beaucoup aimée;
& avant qu'il la quittât
, elle lui demanda
quel prix il donneroit à
la
la personne qui lui rendroit
sa tabatiere d'or.
Joüez bien vôtre rolle,
lui die-elle, & venez
souper aujourd'hui avec
moy,vous y trouverez
de quoy vous consoler.
Ce discours fit un veritable
plaisir à lamant
chagrin & inquiet 5 car
faisant reflexion aux effets
que peuvent avoir
l'amour & la jalousie,
il se persuada aisément
que la Comtesse lui avoit
jolie le tour. Il revint
chez elle deux heures
avant son souper, & eut
tête à tête une audiance
si favorable, qu'aprés
avoir bien plaisanté,
il sentit sa tabatiere
dans sa poche.Il publia
dés le lendemain qu'il
l'avoit retrouvée par une
e spece d'enchantement,
& il pria ses amis de lui
trouver des Dames qui
vou lussent avec pareil
rafinement de jalousie
lui friponner sa tabatiere,&
lalui rendre avec
pareil excès d'amour.
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Résumé : LA TABATIERE d'or. NOUVELLE. Par Monsieur de L * *.
La nouvelle 'La Tabatière d'or' raconte les aventures d'un jeune Marquis possesseur d'une tabatière en or. Ce dernier est charmé par une belle femme venue de Bordeaux et lui offre diverses attentions, prêtant souvent sa tabatière à sa tante, une femme jeune et galante. Les amis du Marquis s'inquiètent de la sécurité de la tabatière, craignant qu'elle ne soit perdue ou volée. Une Comtesse, jalouse des attentions du Marquis envers la Provinciale, décide de mettre en œuvre un plan. Elle emprunte la tabatière sous prétexte de l'admirer et la remplace par une fausse en cuivre. La Provinciale, ignorant la substitution, découvre la supercherie et renvoie la fausse tabatière au Marquis accompagnée d'un billet indigné. Le Marquis, furieux, répond en l'appelant 'veuve', ce qui offense profondément la Provinciale. La lettre du Marquis est découverte par un jeune homme qui la divulgue, aggravant la situation. La Comtesse, satisfaite de son stratagème, invite le Marquis à souper et lui rend sa véritable tabatière. Le Marquis, reconnaissant, publie qu'il a retrouvé sa tabatière par enchantement et exprime son désir de rencontrer d'autres femmes capables de telles ruses.
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4
p. 112-116
CHANSON en étrennes. Par M. D. L. T. Avec un petit More d'argent émaillé de noir. A Madame la Comtesse de ...
Début :
Je viens des lointains climats [...]
Mots clefs :
Chanson, Étrennes, Comtesse, Amour, Aventure, Prédiction, Feu, Compliment, Entretien, Attraits
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON en étrennes. Par M. D. L. T. Avec un petit More d'argent émaillé de noir. A Madame la Comtesse de ...
CHANSON
en étrennes.
ParM.D.L.T.
Avec un petit Mored'argent émaillé
de noir.
eA Madame la Comtesse de. J E viens des lointains
climats
Exprés
, je vous jure,
Pour m'attacher à vos
pas)
Ne me refusezdoncpas
La bonne avanture au
gué, La
La bonne avanture.
Si l'ardentflambeau des
ceux
Noircit ma figure J'aimeroismafy m, ieux
Brûler aufeu de 'Vos
yeux.
La bonne avanture, eSc.
D'un équipage brillant
Jefais la parure;
Jefais bien un compliment,
Etjedisfortjoliment:
La bonne arvanture9 Çfc,
Jde'hvouus pir,édis aujour- Prédiction el sure
Que maint , amoureux
transi
Vous diratout cetan-ci,
La bonne avanture, &c.
Je ne vous couterai rien
Pour la nourriture, Vous voir est l'unique
bien
Qu'ilfaut pourmon entretien.
La bonne avanture, Çfc.
CheZnous onfaitde vos
traits
La blanchepeinture
Je viens pour voir de - plusprés
Si blancvaut noir en attraits.
Labonneavnnture, &c.
Un blanc amant roÕilJ
vientvoir
J'en fesie ) ÇbdngeZ donc du^tanc
au noir,
Si de moy voulez,avoir
La bonne avanture au
gué,
La bonne avanture.-
en étrennes.
ParM.D.L.T.
Avec un petit Mored'argent émaillé
de noir.
eA Madame la Comtesse de. J E viens des lointains
climats
Exprés
, je vous jure,
Pour m'attacher à vos
pas)
Ne me refusezdoncpas
La bonne avanture au
gué, La
La bonne avanture.
Si l'ardentflambeau des
ceux
Noircit ma figure J'aimeroismafy m, ieux
Brûler aufeu de 'Vos
yeux.
La bonne avanture, eSc.
D'un équipage brillant
Jefais la parure;
Jefais bien un compliment,
Etjedisfortjoliment:
La bonne arvanture9 Çfc,
Jde'hvouus pir,édis aujour- Prédiction el sure
Que maint , amoureux
transi
Vous diratout cetan-ci,
La bonne avanture, &c.
Je ne vous couterai rien
Pour la nourriture, Vous voir est l'unique
bien
Qu'ilfaut pourmon entretien.
La bonne avanture, Çfc.
CheZnous onfaitde vos
traits
La blanchepeinture
Je viens pour voir de - plusprés
Si blancvaut noir en attraits.
Labonneavnnture, &c.
Un blanc amant roÕilJ
vientvoir
J'en fesie ) ÇbdngeZ donc du^tanc
au noir,
Si de moy voulez,avoir
La bonne avanture au
gué,
La bonne avanture.-
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Résumé : CHANSON en étrennes. Par M. D. L. T. Avec un petit More d'argent émaillé de noir. A Madame la Comtesse de ...
La chanson 'En étrennes' est dédiée à Madame la Comtesse de J. L'auteur, M.D.L.T., offre un petit Mored'argent émaillé de noir comme cadeau. Il se présente comme venant de lointains climats pour se lier à elle et lui propose une bonne aventure. L'auteur exprime son désir de brûler au feu de ses yeux, même si cela noircit son visage. Il se vante d'un équipage brillant et prédit que de nombreux amoureux transis diront la même chose à la comtesse. Il assure qu'il ne lui coûtera rien pour la nourriture, car la voir est son unique bien. Il compare les attraits du blanc et du noir, mentionnant un amant blanc qui vient également voir la comtesse. L'auteur invite cette dernière à choisir entre le blanc et le noir pour obtenir la bonne aventure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 140-143
MORTS, BAPTESMES & Mariages des Pays Etrangers.
Début :
Mr. Jagozinski a épousé à Petersbourg Made la Comtesse Gollofskin [...]
Mots clefs :
Mort, Princesse, Reine, Cologne, Épouse, Comtesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, BAPTESMES & Mariages des Pays Etrangers.
MORTS, B ALTES MES
& Mariages des Pays Etrangers.
Mk Jagozinski a épousé à PeterÇ.
bowrg Mad: la Comtesse Goiïofsk'in,
fille du Grand Chancelier de
Russie. Ces noces ont été celebrées avec
beaucoup de magnificence , en presence
du Czar, representant avec le Duc d'Holstein
, les peres des deux nouveaux époux,
de la Czarine , accompagnée de la Prin
cesse Menzikoss, repreíentant les meres ,
M. Toistoy , Conseiller d'Etat , & M.
îe General Butterling repreíentaient les
Freres, Mad^ la Comtesse de Mattueof
& Made épouse du Vice-
Amiral Sinets repreíêntoient les íoeurs.
Made Albertine , Michelle , Comtesle
d'Althan, est morte à Vienne le 24.
Novembre, âgée de 17. ans.
Le R. Pere Frederic Confbrug , Je
íuite , Confesseur de l'Imperatrice , est
mort à Vienne le 2 9. Novembre.
Made de Geminghen , Gouvernan
te du jeune Prince Guillaume - Augus
te, & de la jeune Princesse , Se Damed'Honneur
de la Princesse de Galles , est
morte à Londres le premier Decembre.
J A NVïE R' 1714'. ; "4?
La Comtesse de Marlborough , épouse
de M. le Comte de Gòdolphin , est ac
couchée d'une fìlie à Londres le 4. De
cembre. ;
On mande de Londres que le Roy i
d'Angleterre doit declarer la conclusion
du mariage du Prince Frederic , son petjt.
fils, avec la Princesse , fille aînée du'
Roy de Prusse , que Si M. a arrêté pen*.
dant son séjour en Allemagne.
«k. Le R. Pere Joseph Diaíde Mouray
Beneficier dans. l'Eglise Paroissiale de
5, Barthelemy , à Lisbone, y est mort le
6. Novembre , âgé de cent douze ans.
Dom Joseph Hogan, Irlandois', Che
valier de l'Ordre de Christ & Sergent
Major de bataille dans les armées du Roy
de Portugal , est mort à Liíbone le jo.
Octobre.
Dom Jerôme de Camera , quatrième
fils du feu Comte de Ribeïra. Grande ^
Ambassadeur à la Cour de France , est
rnort à Liíbone , & c'est le quatrième
heritier mâle que cette Masson a perdu
dans le courant de cette annee.
Le 6. Decembre le Patriarche de Lis-
.bone baptiíà le quatrième Infant dans
l'Eglise Patriarchale. Ce Prince fut por.
ré par Don Gaston Joseph de Camera
Goutinho , Contrôleur de la Maison de
U Reine, Se il sut tenu sur les Fonts par
G iij le
i4* MERCUTRÏ DE FRANCÉ.
. le Marquis de Capichelatro , au' nom du*
Roy d'Espagne , & pour la Reine Douai
riere d'Esp.gne par Don Numa Alvares.
Pereira , Duc de Cadanel , Conseiller
t d'Etat, Majordome. Major de la Reine,..
President du Desembargo du Palais, po
Mestre de Camp General de la Cour &
de la Province d'Estremadoure. il fut
nommé Franf ois-Joseph. Antoine.Nicolas*
Après la ceremonie le Patriarche enton
na le Te Deum , qui fut chanté par la*
Musique y eníuite ce Prélat donna la be
nediction au peuple. La nuit íuivante it
y eut des illuminations , & autres mar
ques d'une' fête publique dans les deux;
Villes. L'Ambaíïadeur d'Espagne pour jr
contribuer donna ust concert d'instru-^
.mens , avec des rafraîchislgmens à tous. ;
ceux qui le reconduisirent à son Hôtel.
: Le Comte François Malacerta est mort
k Florence fans enfans: Il ne reste plus
de cette ancienne famille que le Mar
quis Malaterra , qui est actuellement
Gouverneur de Volterra.
La Princesse Christine.Amelie , dont
la Reine de Dannemark accoucha il y a
deux mois , est morte le 8. de ce mois à
Coppenhague. ^ . \
.Le 5. de cé mots le corps dq feu
Electeur de Cologne y fut porté de Bonn
' dans un Caroslè à S. chevaux caparaçon-
' ; nea.
.. f A. N V I E R 1714. .ï+s
riéz de deuil Le Clergé Seculier & Re
gulier de Cologne , alla le recevoir hors
de là Porte de S. Se verin ', Se le conduisit
à l'Eglise Metropolitaine, où il fut mis
fous un Dais magnifique. Le 4. le Non-
. ce du Pape accompagné des Prélats Mi
tiez de Rrechsteden , de Steinfeld , d'Altemberg
, de Gladbach , de Deutz , de
Brauveiller , de S.' Martin & de S. Pan,.
taleon , des Ministres Etrangers quí sonc
. à Cologne , de la principale Nobleilè
de cet Electorat , & des Magistrats de
. cette Ville , se rendjt à l'Eglrse Metro
politaine , où il celebra pontificalement
la MeflTe , qui sot suivie de deux Orai.
íòns funèbres , l'une prononcée en Alle
mand par le P. Averhausen , Jesuite, Se
l'autre en' JLatiny pus fó: Curé de Sains
Albin , après quoi le corps de l'Electeur
de Cologne fut inhumé au bruit d'une tri-
J>ie salve de l'artillerie des remparts.
& Mariages des Pays Etrangers.
Mk Jagozinski a épousé à PeterÇ.
bowrg Mad: la Comtesse Goiïofsk'in,
fille du Grand Chancelier de
Russie. Ces noces ont été celebrées avec
beaucoup de magnificence , en presence
du Czar, representant avec le Duc d'Holstein
, les peres des deux nouveaux époux,
de la Czarine , accompagnée de la Prin
cesse Menzikoss, repreíentant les meres ,
M. Toistoy , Conseiller d'Etat , & M.
îe General Butterling repreíentaient les
Freres, Mad^ la Comtesse de Mattueof
& Made épouse du Vice-
Amiral Sinets repreíêntoient les íoeurs.
Made Albertine , Michelle , Comtesle
d'Althan, est morte à Vienne le 24.
Novembre, âgée de 17. ans.
Le R. Pere Frederic Confbrug , Je
íuite , Confesseur de l'Imperatrice , est
mort à Vienne le 2 9. Novembre.
Made de Geminghen , Gouvernan
te du jeune Prince Guillaume - Augus
te, & de la jeune Princesse , Se Damed'Honneur
de la Princesse de Galles , est
morte à Londres le premier Decembre.
J A NVïE R' 1714'. ; "4?
La Comtesse de Marlborough , épouse
de M. le Comte de Gòdolphin , est ac
couchée d'une fìlie à Londres le 4. De
cembre. ;
On mande de Londres que le Roy i
d'Angleterre doit declarer la conclusion
du mariage du Prince Frederic , son petjt.
fils, avec la Princesse , fille aînée du'
Roy de Prusse , que Si M. a arrêté pen*.
dant son séjour en Allemagne.
«k. Le R. Pere Joseph Diaíde Mouray
Beneficier dans. l'Eglise Paroissiale de
5, Barthelemy , à Lisbone, y est mort le
6. Novembre , âgé de cent douze ans.
Dom Joseph Hogan, Irlandois', Che
valier de l'Ordre de Christ & Sergent
Major de bataille dans les armées du Roy
de Portugal , est mort à Liíbone le jo.
Octobre.
Dom Jerôme de Camera , quatrième
fils du feu Comte de Ribeïra. Grande ^
Ambassadeur à la Cour de France , est
rnort à Liíbone , & c'est le quatrième
heritier mâle que cette Masson a perdu
dans le courant de cette annee.
Le 6. Decembre le Patriarche de Lis-
.bone baptiíà le quatrième Infant dans
l'Eglise Patriarchale. Ce Prince fut por.
ré par Don Gaston Joseph de Camera
Goutinho , Contrôleur de la Maison de
U Reine, Se il sut tenu sur les Fonts par
G iij le
i4* MERCUTRÏ DE FRANCÉ.
. le Marquis de Capichelatro , au' nom du*
Roy d'Espagne , & pour la Reine Douai
riere d'Esp.gne par Don Numa Alvares.
Pereira , Duc de Cadanel , Conseiller
t d'Etat, Majordome. Major de la Reine,..
President du Desembargo du Palais, po
Mestre de Camp General de la Cour &
de la Province d'Estremadoure. il fut
nommé Franf ois-Joseph. Antoine.Nicolas*
Après la ceremonie le Patriarche enton
na le Te Deum , qui fut chanté par la*
Musique y eníuite ce Prélat donna la be
nediction au peuple. La nuit íuivante it
y eut des illuminations , & autres mar
ques d'une' fête publique dans les deux;
Villes. L'Ambaíïadeur d'Espagne pour jr
contribuer donna ust concert d'instru-^
.mens , avec des rafraîchislgmens à tous. ;
ceux qui le reconduisirent à son Hôtel.
: Le Comte François Malacerta est mort
k Florence fans enfans: Il ne reste plus
de cette ancienne famille que le Mar
quis Malaterra , qui est actuellement
Gouverneur de Volterra.
La Princesse Christine.Amelie , dont
la Reine de Dannemark accoucha il y a
deux mois , est morte le 8. de ce mois à
Coppenhague. ^ . \
.Le 5. de cé mots le corps dq feu
Electeur de Cologne y fut porté de Bonn
' dans un Caroslè à S. chevaux caparaçon-
' ; nea.
.. f A. N V I E R 1714. .ï+s
riéz de deuil Le Clergé Seculier & Re
gulier de Cologne , alla le recevoir hors
de là Porte de S. Se verin ', Se le conduisit
à l'Eglise Metropolitaine, où il fut mis
fous un Dais magnifique. Le 4. le Non-
. ce du Pape accompagné des Prélats Mi
tiez de Rrechsteden , de Steinfeld , d'Altemberg
, de Gladbach , de Deutz , de
Brauveiller , de S.' Martin & de S. Pan,.
taleon , des Ministres Etrangers quí sonc
. à Cologne , de la principale Nobleilè
de cet Electorat , & des Magistrats de
. cette Ville , se rendjt à l'Eglrse Metro
politaine , où il celebra pontificalement
la MeflTe , qui sot suivie de deux Orai.
íòns funèbres , l'une prononcée en Alle
mand par le P. Averhausen , Jesuite, Se
l'autre en' JLatiny pus fó: Curé de Sains
Albin , après quoi le corps de l'Electeur
de Cologne fut inhumé au bruit d'une tri-
J>ie salve de l'artillerie des remparts.
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Résumé : MORTS, BAPTESMES & Mariages des Pays Etrangers.
En 1714, plusieurs événements marquants ont eu lieu dans diverses cours européennes. Le marquis Jagozinski a épousé la comtesse Gojofsk'in, fille du Grand Chancelier de Russie, en présence du Czar et d'autres dignitaires. À Vienne, la comtesse Albertine Michelle d'Althan est décédée à l'âge de 17 ans, ainsi que le père Frédéric Confbrug, confesseur de l'impératrice. À Londres, madame de Geminghen, gouvernante du prince Guillaume-Auguste et dame d'honneur de la princesse de Galles, est décédée. La comtesse de Marlborough y a accouché d'une fille. Le roi d'Angleterre a annoncé le mariage du prince Frédéric, son petit-fils, avec la fille aînée du roi de Prusse. À Lisbonne, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Le père Joseph Diade Mouray, bénéficiant dans l'église paroissiale de Saint-Barthélemy, est mort à l'âge de 112 ans. Dom Joseph Hogan, chevalier de l'Ordre de Christ et sergent-major dans les armées du roi de Portugal, ainsi que Dom Jérôme de Camera, fils du comte de Ribeira, sont également décédés. Dom Jérôme était le quatrième héritier mâle perdu par cette maison cette année-là. Le patriarche de Lisbonne a baptisé le quatrième infant, nommé François-Joseph-Antoine-Nicolas, en présence de dignitaires espagnols et portugais. À Florence, le marquis Malacerta est mort sans enfants, ne laissant que le marquis Malaterra. À Copenhague, la princesse Christine-Amelie, fille de la reine de Danemark, est décédée. Enfin, le corps de l'électeur de Cologne a été transféré de Bonn à Cologne pour des funérailles solennelles.
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6
p. 981-991
Comédie du Muet, [titre d'après la table]
Début :
Le 18. Avril, les Comédiens François remirent au Théatre Le Muet, Comédie [...]
Mots clefs :
Théâtre, Muet, Comtesse, Chevalier, Baron, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Comédie du Muet, [titre d'après la table]
E 18. Avril , les Comédiens François
remirent au Théatre Le Muet , Comédie
en cinq Actes & en Profe, attribuée
à M. de Palaprat ; nous diſons attribuée ,
parcequ'il convient tout au moins luimême
dans fa Préface de n'y avoir travaillé
qu'en fecond ; voici fes propres termes
: J'avoue que j'ai toujours eu pour cette
Comédie un veritable foible d'Auteur , auffi
grand que fije l'avois faite tout feul ; il ajoute
un peu plus bas , en parlant de Terence
: en lifant & en relifant fon Eunuque
avec mon cher affocié , nous nous trouvâmes
tous deux une égale envie d'accommoder
cette
Piéce à nos moeurs. Il avoue que le Titre
les embaraffat également
, & qu'ils 'convinrent
qu'il ne feroit pas fouffert ſur
notre Théatre ; il fallut donc en fubftituer
un autre qui eft celui du Muet ; M.
de Palaprat fe felicite de l'avoir imaginés
il est vrai qu'il s'en applaudit avec affez
de modeftie , on en peut juger par ces
mots :
982 MERCURE DE FRANCE
A
mots peut- être que fi j'avois pû retenir
qualque-tems la joye que je fentis d'avoir
falt cette découverte , quelque chofe de meilleur
auroit été inventé par mon camarade:
Jufques là , il paroît qu'il n'y avoit que
le titre qui embaraflat nos deux Auteurs;
mais les deffauts nombreux que l'Auteur
de la Préface en queftion remarque dans
l'original de cette Piéce , ne s'accordent
pas avec l'égale envie que font cher aſſocié
& lui eurent de l'accommoder à nos mærs.
Ce n'eft pas à nous de foufcrire au Procès
qu'ils font à un Auteur auffi refpectable
que Terence , procès qui ne laiffe pas
tre adouci par cette espece de réparation :
ce n'eft pas à Terence que je reproche ce deffaut
, c'est à fon fiecle .
d'ê-
Il est vrai que dans un fiecle tel que
le nôtre , où le Théatre eft fi épuré , on
n'auroit pas
beau jeu de mettre des Courtifannes
fur la Scene , comme la Thaïs
de l'Eunuque de Terence ; les Capitans rodomonts
& les Parafites en font également
bannis; une Efclave féduite par un préten
du Eunuque choqueroit les plus débauchés.
Ce font pourtant là les principaux
perfonnages de la Comédie d'après laquelle
a été faite celle du Muet , qu'eft- ce donc
qui a pû déterminer les deux Auteurs.
affociés à la mettre au Théatre rien n'a
pû les y porter que le noeud qui confifte
dansMAY.
1730. 983
dans une fuppofition de perfonnes . Revenons
au titre de Muet dont l'inventeur
tire tant de gloire dans la copie d'un original
fi contraire à nos moeurs. Ce font
des reflexions qu'on nous a communiquées
pour en faire part au Public.
Dans la feconde Scene du premier Acte
Frontin , Valet de Timante , qui tient lieu
du Phedre de l'Eunuque ; mais d'une maniere
accommodée à nos moeurs , dreffe
un vieux Ecumeur de mer à faire le perfonnage
de Muet , & lui trouve fi peu de
difpofition à s'en bien acquiter , qu'il devroit
le défier du fuccès. Il n'a pas expofé
dans la premiere Scene ce qui peut
avoir donné lieu à ce préfent fingulier
que 'Timante veut faire à la Comteffe.
Voici tout ce qu'il en dit , parlant à Simon
( c'eſt le nom du vieux Forban ) Et
ne t'aije pas dit que Timante s'eft mis en
tête d'avoir un Muet ? qu'il y a huit jours
que j'en cherchois un ? que , n'en trouvant
point , je me fuis avifé de me fervir de toi
à caufe que tu es nouveau débarqué de Sicile
, & que perfonne ne te connoît encore dans
Naples ? qu'enfin par fon ordre je t'ai fait
faire l'habit que tu portes ? Mais dans tout
cela il n'eft point parlé de la fingularité
du préfent , & ce ne fera qu'au fecond
Acte que les fpectateurs en feront inftruits
par ces paroles de Marine , Suivante de
la
984 7
·
que
MERCURE DE FRANCE
la Comteffe Bizarrerie, Ma Maitreffe
vent toûjours avoir dans fon Equipage quelque
chofe de fingulier ; elle eut d'abord un
More ; dès qu'elle vit qu'ils devenoient trop
communs , & la vanité d'en avoir avoit
paffe jufqu'aux Bourgeoises , elle n'en voulut
plus , & prit un petit Turc ; d'autres en
eurent , elle le quitta , préfentement elle s'eft
avifée d'avoir un muet à cause que perfonne
ne s'en fert. Voilà donc un titre de Comédie
fondé fur un perfonnage de nouvelle
fabrique
.
On pafferoit cette fingularité à M. Palaprat
, s'il en avoit fait tout l'ufage qu'il
femble promettre dans fa Préface . Voici
comme il s'explique : Cette idée me rit ; il
me fembloit qu'une jeune femme du monde
qui voudroit être fervie par un domestique
muet fourniroit des traits dans nos moeurs
& qu'un jeune homme éperduement amoureux
, obligé de faire le muet pour obtenirfa
Maitreffe , & de parler en même-tems pour
pas perdre , fe trouveroit dans des fituations
àfaire plaifir. La premiere de ces
deux Hypotheſes n'a pas lieu dans la Piéce
, & la Comteffe n'eft pas dans le cas
de fe faire fervir par des muets , c'est tout
ce qu'auroit pû faire la Thaïs de Terence.
ne
la
Voici une derniere remarque qu'on a
faite fur le Muet en queftion . Timante
pouvoit avoir promis ce préfent à la Comtelle
MAY , 1730. 985
teffe avant qu'il la crût infidele ; mais il
eft brouillé avec elle par la concurrence
d'un Rival qu'il croit qu'on lui préfere.
Frontin qui fouhaite qu'il ne la voye plus,
de peur qu'il ne foit desherité par fon
pere ,
devroit-il s'attacher à faire étudier
à Simon le Rôle de Muet ? il devroit au
moins remettre l'Ecole à une autre fois ;
& ce Muet eft fi peu de faifon , que ce
n'eft qu'à la fin du premier Acte que Timante
en parle à Frontin un peu plus fericufement,
Mais à propos , lui dit Frontin
, vous ne me dites pas ce que vous voulez
faire de ce muet que je vous ai arrêté ?
Voici la réponse de Timante : Je ne m'en
fuis pas fouvenu quand il en étoit tems ; ce
foir tu le meneras où je te dirai. Il eft vrai
qu'il lui a dit à la troifiéme Scene comme
par maniere d'acquit : Voila donc ce muet
dont tu m'as parlé. Il n'eft brouillé avec la
Comteffe que depuis un jour ; il y en a
huit qu'il a ordonné l'achat d'un muet ,
pourquoi ne s'eft- il pas fouvenu de l'envoyer
àfa Maitreffe quand il en étoit tems,
comme il vient de l'avouer ?
A ces petits inconveniens près , la
Piéce ne dément pas la réputation qué fes
deux Auteurs fe font acquife. En voici le
plan.
Le Baron d'Ortigni , pere de Timante &
du Chevalier , irrité contre ce premier
par
986 MERCURE DE FRANCE
par le refus qu'il a fait de la fille du Marquis
de Sarian , le veut desheriter & faire
époufer cette fille au Chevalier fon cadet,
c'est ce qui oblige Frontin à employer le
talent de tromper dont la nature Pa pourvû
; il fait tout ce qu'il peut pour détourner
Timante fon Maître de l'amour
qu'il a pour la Comteffe , amour qui lui
va coûter les grands biens que fou droit
d'aîneffe lui fait efperer. Ce Valet fidele
ne pouvant arracher du coeur de fon Maître
une paffion' fi nuifible , a recours à la
fourberie pour rendre du moins le Chevalier
auffi rebelle à fon pére que fon aîné
; le hazard y a déja travaillé. Le Chevalier
devenu amoureux d'une inconnue,
ne fe refufe pas ouvertement au projet
avantageux que fon formé pour
pere a
lui, mais il s'y dérobe , autant qu'il lui eft
poffible, par des défaites ou par des fuites
qui font un jeu théatral . L'inconnuë dont
il est devenu amoureux eft une Esclave
que
appellée Zaide , la Comteffe a connue
autrefois , & pour qui elle a pris
beaucoup d'amitié . La Comteffe en raconte
l'Hiftoire dès le premier Acte ; elle
a prié un Capitaine de Vaiffeau , Patron
de cette belle Efclave , de lui en faire préfent
; ce Capitaine lui a promis de l'envoyer
chez elle. Dans le tems qu'on la
conduit chez la Comteffe , le Chevalier
qui
MAY. 1730. 987
qui l'a déja vûë , la cherche avec empreffement
; un vieux oncle qui l'a arrêté en
chemin l'a empêché de la fuivre : il rencontre
Frontin à qui il en demande des
nouvelles ; quoiqu'il ne dife rien qui puiffe
défigner Zaïde , Frontin ne laiffe pas de
penetrer que ce nouvel objet de fon empreffement
eft cette même Efclave qu'on
vient d'introduire chez la Comteffe ; il
s'offre à favorifer l'amour du Chevalier
pour le rendre auffi coupable que fon
frere aîné aux yeux du Baron fon pere ; il
lui dit que fon aimable inconnue eft chez
la Comteffe ; il lui fait prendre les habits
du faux Muet que Timante envoye à cette
heure même à fa chere Comteffe ; il lui recommande
de bien faire le perfonnage de
Muet; le Chevalier lui promet tout , & va
prendre le nouvel habit fous lequel il doit
voir fa charmante inconnuë. Dans une autre
Scene du même Acte , Frontin parle ainſi
au Chevalier : Ce n'est pas tout ; depuis que
je me fuis avifé de vous faire muet , il m'est
venu dans l'efprit de me fervir de votre
muetifme , pour obliger votre pere à confentir
que vous époufiez Zaide . Ce ftratagême eft
fondé fur la credulité du Baron & fur
fon foible pour les forrileges.
Dans le troifiéme Acte , Frontin pour
mieux tromper le Baron , lui vient appren
dre
988 MERCURE DE FRANCE
dre que ce cher fils le Chevalier dont la
difparition l'allarme fi fort , n'a pas échapé
aux foins qu'il a pris de le chercher ,
& lui avoue ingénument , qu'après bien
des recherches il l'a enfin trouvé chez
la Comteffe , habillé d'une maniere extravagante
, éperduëment amoureux d'une
jeune Efclave , & fi amoureux qu'il en eft
devenu muet ; le crédule & fuperftitieux
Baron ne doute point qu'on n'ait jetté un
fort fur fon fils . Frontin contrefaifant toujours
le bon Valet , lui dit que cela pourroit
bien être , ou du moins que l'excès
de l'amour du Chevalier auroit bien pû
faire ce grand dérangement dans fon cerveau
; il lui confeille de confulter làdeffus
un celebre Medecin qui eft arrivé
depuis peu , & qu'il a connu autrefois ;
le Baron donne fans peine dans le panneau
. Frontin s'habille en Medecin , & lui
fait connoître que fon fils le Chevalier
étant devenu muet par un excès d'amour,
ne peut recouvrer la parole qu'en époufant
celle qui l'a mis dans un état fi déplorable.
Voilà precifément jufqu'où l'action
eft parvenuë vers la fin du troifiéme
Acte , auffi l'a - t'on trouvée un peu trop
avancée ; en effet, que refte-t'il pour remplir
les deux derniers Actes ? le voici en
peu
de mots ,
La
M A Y. 1730. 989
›
La Comteffe trouve le prétendu Muet
aux pieds de Marine , fa Suivante , pour
la remercier des bons offices qu'elle lui
promet de lui rendre dans fon amour ;
Zaïde eft préfente : Que vois-je ? dit - elle ,
Zaide en larmes; Marine effrayée ; le Muet
àfes pieds ; je n'en dois plus douter. Rentrez,
Marinesfaitesfigne à ce garçon de vous
fuivre; Zaide, demeurez avec moi . La Comteffe
dans une Scene qu'elle a avec Zaïde ,
ne peut lui arracher fon fecret , malgré
toutes les démonftrations d'amitié qu'elle
lui fait . Timante vient ; elle fe plaint à
lui du préfent dangereux qu'il lui a fait
de l'Esclave qu'elle vient de trouver aux
pieds de Marine & qui n'eft que trop
aimable aux yeux de Zaïde . Timante ne
comprend rien à tout cela : l'Efclave qu'il
á envoyé à la Comteffe ne reffemble nullement
au portrait avantageux que laComteffe
en fait. Frontin arrive : Timante l'in
terroge fur l'Esclave en queftion ; Frontin
foutient qu'il n'en a point envoyé d'autre
à la Comteffe que celui qu'il a acheté
fon ordre , & qu'il lui a montré ; mais par
malheur pour lui le premier Muet vient
pour quelque raifon que l'on n'explique
point ; c'eft apparemment pour demander
quelque argent que Frontin lui a promis
. Frontin ne fe deferre point ; & comme
il a le menfonge en main , il dit à fon
G Maître
;
par
990 MERCURE DE FRANCE
Maître , qu'ayant trouvé un Muet plus
joli que celui qu'il lui avoit d'abord fait
voir , il a crû qu'il feroit beaucoup plus
de plaifir à la Comteffe , en le troquant
contre ce vilain & vieux coquin . Ce dernier
étouffe de colere , & veut parler ;
Frontin lui coupe la parole , & dit à Timante
qu'il demande quelque argent ;
Timante pour l'appaifer donne dix piftoles
; Frontin en retient cinq ; cette friponnerie
gâte tout , & rend la parole au
Muet : Monfieur , dit- il à Timante , il en
retient la moitié.
Il eft tems de finir cette Differtation ,
Le Baron confent à donner Zaïde toute
Efclave,ou du moins toute inconuë qu'elle
eft à fon fils le Chevalier , ce qui prouve
que les deux derniers Actes font fuper-
Aus ,
, quoiqu'ils ne laiffent pas d'être remplis
de Scenes très - comiques. Les Auteurs
pouvoient même fe paffer de faire un dénouement
à la façon de Terence : le voici;
Simon qui a fait le premier perfonnage
de Muet eft reconnu par le Capitaine de
Vaiffeau pour Griffon le Sicilien , frere de
la nourrice de Zaïde ; une chaîne d'or
que ce même Griffon avoit donnée à
Frontin pour la vendre , eft reconnuë par
le Marquis de Sardan . Ah ! Zaïde , s'écrie
t'il vous êtes ma fille. Ce que Monfieur le
Capitaine me dit , le tems de votre prife ,
la
MAY. 1730. 991
la nourrice Espagnole , Griffon que voilà
cette chaine que je reconnois , tout me le confirme
, & plus que tout encore les fecrets
mouvemens de la nature qui s'élevent dans
mon coeur. Zaide vous êtes ma fille . Après
cette reconnoiffance , la Piéce fe dénoue
d'elle-même ; Timante prie fon pere de
vouloir le rendre heureux dans un jour
où tout le monde l'eft ; le Baron confent
à tout ; Timante & le Chevalier épouſent
ce qu'ils aiment. On pardonne à Frontin ,
& on lui accorde Marine qu'il demande
pour prix de fes heureufes fourberies.
remirent au Théatre Le Muet , Comédie
en cinq Actes & en Profe, attribuée
à M. de Palaprat ; nous diſons attribuée ,
parcequ'il convient tout au moins luimême
dans fa Préface de n'y avoir travaillé
qu'en fecond ; voici fes propres termes
: J'avoue que j'ai toujours eu pour cette
Comédie un veritable foible d'Auteur , auffi
grand que fije l'avois faite tout feul ; il ajoute
un peu plus bas , en parlant de Terence
: en lifant & en relifant fon Eunuque
avec mon cher affocié , nous nous trouvâmes
tous deux une égale envie d'accommoder
cette
Piéce à nos moeurs. Il avoue que le Titre
les embaraffat également
, & qu'ils 'convinrent
qu'il ne feroit pas fouffert ſur
notre Théatre ; il fallut donc en fubftituer
un autre qui eft celui du Muet ; M.
de Palaprat fe felicite de l'avoir imaginés
il est vrai qu'il s'en applaudit avec affez
de modeftie , on en peut juger par ces
mots :
982 MERCURE DE FRANCE
A
mots peut- être que fi j'avois pû retenir
qualque-tems la joye que je fentis d'avoir
falt cette découverte , quelque chofe de meilleur
auroit été inventé par mon camarade:
Jufques là , il paroît qu'il n'y avoit que
le titre qui embaraflat nos deux Auteurs;
mais les deffauts nombreux que l'Auteur
de la Préface en queftion remarque dans
l'original de cette Piéce , ne s'accordent
pas avec l'égale envie que font cher aſſocié
& lui eurent de l'accommoder à nos mærs.
Ce n'eft pas à nous de foufcrire au Procès
qu'ils font à un Auteur auffi refpectable
que Terence , procès qui ne laiffe pas
tre adouci par cette espece de réparation :
ce n'eft pas à Terence que je reproche ce deffaut
, c'est à fon fiecle .
d'ê-
Il est vrai que dans un fiecle tel que
le nôtre , où le Théatre eft fi épuré , on
n'auroit pas
beau jeu de mettre des Courtifannes
fur la Scene , comme la Thaïs
de l'Eunuque de Terence ; les Capitans rodomonts
& les Parafites en font également
bannis; une Efclave féduite par un préten
du Eunuque choqueroit les plus débauchés.
Ce font pourtant là les principaux
perfonnages de la Comédie d'après laquelle
a été faite celle du Muet , qu'eft- ce donc
qui a pû déterminer les deux Auteurs.
affociés à la mettre au Théatre rien n'a
pû les y porter que le noeud qui confifte
dansMAY.
1730. 983
dans une fuppofition de perfonnes . Revenons
au titre de Muet dont l'inventeur
tire tant de gloire dans la copie d'un original
fi contraire à nos moeurs. Ce font
des reflexions qu'on nous a communiquées
pour en faire part au Public.
Dans la feconde Scene du premier Acte
Frontin , Valet de Timante , qui tient lieu
du Phedre de l'Eunuque ; mais d'une maniere
accommodée à nos moeurs , dreffe
un vieux Ecumeur de mer à faire le perfonnage
de Muet , & lui trouve fi peu de
difpofition à s'en bien acquiter , qu'il devroit
le défier du fuccès. Il n'a pas expofé
dans la premiere Scene ce qui peut
avoir donné lieu à ce préfent fingulier
que 'Timante veut faire à la Comteffe.
Voici tout ce qu'il en dit , parlant à Simon
( c'eſt le nom du vieux Forban ) Et
ne t'aije pas dit que Timante s'eft mis en
tête d'avoir un Muet ? qu'il y a huit jours
que j'en cherchois un ? que , n'en trouvant
point , je me fuis avifé de me fervir de toi
à caufe que tu es nouveau débarqué de Sicile
, & que perfonne ne te connoît encore dans
Naples ? qu'enfin par fon ordre je t'ai fait
faire l'habit que tu portes ? Mais dans tout
cela il n'eft point parlé de la fingularité
du préfent , & ce ne fera qu'au fecond
Acte que les fpectateurs en feront inftruits
par ces paroles de Marine , Suivante de
la
984 7
·
que
MERCURE DE FRANCE
la Comteffe Bizarrerie, Ma Maitreffe
vent toûjours avoir dans fon Equipage quelque
chofe de fingulier ; elle eut d'abord un
More ; dès qu'elle vit qu'ils devenoient trop
communs , & la vanité d'en avoir avoit
paffe jufqu'aux Bourgeoises , elle n'en voulut
plus , & prit un petit Turc ; d'autres en
eurent , elle le quitta , préfentement elle s'eft
avifée d'avoir un muet à cause que perfonne
ne s'en fert. Voilà donc un titre de Comédie
fondé fur un perfonnage de nouvelle
fabrique
.
On pafferoit cette fingularité à M. Palaprat
, s'il en avoit fait tout l'ufage qu'il
femble promettre dans fa Préface . Voici
comme il s'explique : Cette idée me rit ; il
me fembloit qu'une jeune femme du monde
qui voudroit être fervie par un domestique
muet fourniroit des traits dans nos moeurs
& qu'un jeune homme éperduement amoureux
, obligé de faire le muet pour obtenirfa
Maitreffe , & de parler en même-tems pour
pas perdre , fe trouveroit dans des fituations
àfaire plaifir. La premiere de ces
deux Hypotheſes n'a pas lieu dans la Piéce
, & la Comteffe n'eft pas dans le cas
de fe faire fervir par des muets , c'est tout
ce qu'auroit pû faire la Thaïs de Terence.
ne
la
Voici une derniere remarque qu'on a
faite fur le Muet en queftion . Timante
pouvoit avoir promis ce préfent à la Comtelle
MAY , 1730. 985
teffe avant qu'il la crût infidele ; mais il
eft brouillé avec elle par la concurrence
d'un Rival qu'il croit qu'on lui préfere.
Frontin qui fouhaite qu'il ne la voye plus,
de peur qu'il ne foit desherité par fon
pere ,
devroit-il s'attacher à faire étudier
à Simon le Rôle de Muet ? il devroit au
moins remettre l'Ecole à une autre fois ;
& ce Muet eft fi peu de faifon , que ce
n'eft qu'à la fin du premier Acte que Timante
en parle à Frontin un peu plus fericufement,
Mais à propos , lui dit Frontin
, vous ne me dites pas ce que vous voulez
faire de ce muet que je vous ai arrêté ?
Voici la réponse de Timante : Je ne m'en
fuis pas fouvenu quand il en étoit tems ; ce
foir tu le meneras où je te dirai. Il eft vrai
qu'il lui a dit à la troifiéme Scene comme
par maniere d'acquit : Voila donc ce muet
dont tu m'as parlé. Il n'eft brouillé avec la
Comteffe que depuis un jour ; il y en a
huit qu'il a ordonné l'achat d'un muet ,
pourquoi ne s'eft- il pas fouvenu de l'envoyer
àfa Maitreffe quand il en étoit tems,
comme il vient de l'avouer ?
A ces petits inconveniens près , la
Piéce ne dément pas la réputation qué fes
deux Auteurs fe font acquife. En voici le
plan.
Le Baron d'Ortigni , pere de Timante &
du Chevalier , irrité contre ce premier
par
986 MERCURE DE FRANCE
par le refus qu'il a fait de la fille du Marquis
de Sarian , le veut desheriter & faire
époufer cette fille au Chevalier fon cadet,
c'est ce qui oblige Frontin à employer le
talent de tromper dont la nature Pa pourvû
; il fait tout ce qu'il peut pour détourner
Timante fon Maître de l'amour
qu'il a pour la Comteffe , amour qui lui
va coûter les grands biens que fou droit
d'aîneffe lui fait efperer. Ce Valet fidele
ne pouvant arracher du coeur de fon Maître
une paffion' fi nuifible , a recours à la
fourberie pour rendre du moins le Chevalier
auffi rebelle à fon pére que fon aîné
; le hazard y a déja travaillé. Le Chevalier
devenu amoureux d'une inconnue,
ne fe refufe pas ouvertement au projet
avantageux que fon formé pour
pere a
lui, mais il s'y dérobe , autant qu'il lui eft
poffible, par des défaites ou par des fuites
qui font un jeu théatral . L'inconnuë dont
il est devenu amoureux eft une Esclave
que
appellée Zaide , la Comteffe a connue
autrefois , & pour qui elle a pris
beaucoup d'amitié . La Comteffe en raconte
l'Hiftoire dès le premier Acte ; elle
a prié un Capitaine de Vaiffeau , Patron
de cette belle Efclave , de lui en faire préfent
; ce Capitaine lui a promis de l'envoyer
chez elle. Dans le tems qu'on la
conduit chez la Comteffe , le Chevalier
qui
MAY. 1730. 987
qui l'a déja vûë , la cherche avec empreffement
; un vieux oncle qui l'a arrêté en
chemin l'a empêché de la fuivre : il rencontre
Frontin à qui il en demande des
nouvelles ; quoiqu'il ne dife rien qui puiffe
défigner Zaïde , Frontin ne laiffe pas de
penetrer que ce nouvel objet de fon empreffement
eft cette même Efclave qu'on
vient d'introduire chez la Comteffe ; il
s'offre à favorifer l'amour du Chevalier
pour le rendre auffi coupable que fon
frere aîné aux yeux du Baron fon pere ; il
lui dit que fon aimable inconnue eft chez
la Comteffe ; il lui fait prendre les habits
du faux Muet que Timante envoye à cette
heure même à fa chere Comteffe ; il lui recommande
de bien faire le perfonnage de
Muet; le Chevalier lui promet tout , & va
prendre le nouvel habit fous lequel il doit
voir fa charmante inconnuë. Dans une autre
Scene du même Acte , Frontin parle ainſi
au Chevalier : Ce n'est pas tout ; depuis que
je me fuis avifé de vous faire muet , il m'est
venu dans l'efprit de me fervir de votre
muetifme , pour obliger votre pere à confentir
que vous époufiez Zaide . Ce ftratagême eft
fondé fur la credulité du Baron & fur
fon foible pour les forrileges.
Dans le troifiéme Acte , Frontin pour
mieux tromper le Baron , lui vient appren
dre
988 MERCURE DE FRANCE
dre que ce cher fils le Chevalier dont la
difparition l'allarme fi fort , n'a pas échapé
aux foins qu'il a pris de le chercher ,
& lui avoue ingénument , qu'après bien
des recherches il l'a enfin trouvé chez
la Comteffe , habillé d'une maniere extravagante
, éperduëment amoureux d'une
jeune Efclave , & fi amoureux qu'il en eft
devenu muet ; le crédule & fuperftitieux
Baron ne doute point qu'on n'ait jetté un
fort fur fon fils . Frontin contrefaifant toujours
le bon Valet , lui dit que cela pourroit
bien être , ou du moins que l'excès
de l'amour du Chevalier auroit bien pû
faire ce grand dérangement dans fon cerveau
; il lui confeille de confulter làdeffus
un celebre Medecin qui eft arrivé
depuis peu , & qu'il a connu autrefois ;
le Baron donne fans peine dans le panneau
. Frontin s'habille en Medecin , & lui
fait connoître que fon fils le Chevalier
étant devenu muet par un excès d'amour,
ne peut recouvrer la parole qu'en époufant
celle qui l'a mis dans un état fi déplorable.
Voilà precifément jufqu'où l'action
eft parvenuë vers la fin du troifiéme
Acte , auffi l'a - t'on trouvée un peu trop
avancée ; en effet, que refte-t'il pour remplir
les deux derniers Actes ? le voici en
peu
de mots ,
La
M A Y. 1730. 989
›
La Comteffe trouve le prétendu Muet
aux pieds de Marine , fa Suivante , pour
la remercier des bons offices qu'elle lui
promet de lui rendre dans fon amour ;
Zaïde eft préfente : Que vois-je ? dit - elle ,
Zaide en larmes; Marine effrayée ; le Muet
àfes pieds ; je n'en dois plus douter. Rentrez,
Marinesfaitesfigne à ce garçon de vous
fuivre; Zaide, demeurez avec moi . La Comteffe
dans une Scene qu'elle a avec Zaïde ,
ne peut lui arracher fon fecret , malgré
toutes les démonftrations d'amitié qu'elle
lui fait . Timante vient ; elle fe plaint à
lui du préfent dangereux qu'il lui a fait
de l'Esclave qu'elle vient de trouver aux
pieds de Marine & qui n'eft que trop
aimable aux yeux de Zaïde . Timante ne
comprend rien à tout cela : l'Efclave qu'il
á envoyé à la Comteffe ne reffemble nullement
au portrait avantageux que laComteffe
en fait. Frontin arrive : Timante l'in
terroge fur l'Esclave en queftion ; Frontin
foutient qu'il n'en a point envoyé d'autre
à la Comteffe que celui qu'il a acheté
fon ordre , & qu'il lui a montré ; mais par
malheur pour lui le premier Muet vient
pour quelque raifon que l'on n'explique
point ; c'eft apparemment pour demander
quelque argent que Frontin lui a promis
. Frontin ne fe deferre point ; & comme
il a le menfonge en main , il dit à fon
G Maître
;
par
990 MERCURE DE FRANCE
Maître , qu'ayant trouvé un Muet plus
joli que celui qu'il lui avoit d'abord fait
voir , il a crû qu'il feroit beaucoup plus
de plaifir à la Comteffe , en le troquant
contre ce vilain & vieux coquin . Ce dernier
étouffe de colere , & veut parler ;
Frontin lui coupe la parole , & dit à Timante
qu'il demande quelque argent ;
Timante pour l'appaifer donne dix piftoles
; Frontin en retient cinq ; cette friponnerie
gâte tout , & rend la parole au
Muet : Monfieur , dit- il à Timante , il en
retient la moitié.
Il eft tems de finir cette Differtation ,
Le Baron confent à donner Zaïde toute
Efclave,ou du moins toute inconuë qu'elle
eft à fon fils le Chevalier , ce qui prouve
que les deux derniers Actes font fuper-
Aus ,
, quoiqu'ils ne laiffent pas d'être remplis
de Scenes très - comiques. Les Auteurs
pouvoient même fe paffer de faire un dénouement
à la façon de Terence : le voici;
Simon qui a fait le premier perfonnage
de Muet eft reconnu par le Capitaine de
Vaiffeau pour Griffon le Sicilien , frere de
la nourrice de Zaïde ; une chaîne d'or
que ce même Griffon avoit donnée à
Frontin pour la vendre , eft reconnuë par
le Marquis de Sardan . Ah ! Zaïde , s'écrie
t'il vous êtes ma fille. Ce que Monfieur le
Capitaine me dit , le tems de votre prife ,
la
MAY. 1730. 991
la nourrice Espagnole , Griffon que voilà
cette chaine que je reconnois , tout me le confirme
, & plus que tout encore les fecrets
mouvemens de la nature qui s'élevent dans
mon coeur. Zaide vous êtes ma fille . Après
cette reconnoiffance , la Piéce fe dénoue
d'elle-même ; Timante prie fon pere de
vouloir le rendre heureux dans un jour
où tout le monde l'eft ; le Baron confent
à tout ; Timante & le Chevalier épouſent
ce qu'ils aiment. On pardonne à Frontin ,
& on lui accorde Marine qu'il demande
pour prix de fes heureufes fourberies.
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Résumé : Comédie du Muet, [titre d'après la table]
Le 18 avril, les Comédiens Français ont présenté au Théâtre Le Muet une comédie en cinq actes et en prose, attribuée à M. de Palaprat. Palaprat a reconnu dans sa préface avoir collaboré avec Terence en adaptant l'Eunuque aux mœurs contemporaines. Le titre a été changé en Le Muet pour des raisons de censure théâtrale. La pièce met en scène des personnages et des situations adaptées aux mœurs du temps. L'intrigue principale suit Timante, fils du baron d'Ortigni, qui refuse d'épouser la fille du marquis de Sarian. Le baron menace de déshériter Timante au profit de son cadet, le chevalier. Frontin, valet de Timante, tente de manipuler les événements pour favoriser son maître et semer la discorde entre le baron et le chevalier. Ce dernier tombe amoureux de Zaïde, une esclave connue de la comtesse. Frontin utilise la crédulité du baron pour le convaincre que le chevalier est devenu muet par excès d'amour pour Zaïde. Il se déguise en médecin pour conseiller au baron de laisser le chevalier épouser Zaïde. La comtesse découvre le chevalier déguisé en muet et le confond avec le véritable muet envoyé par Timante. Des quiproquos et des révélations mènent à la reconnaissance de Zaïde comme fille du marquis de Sarian. Finalement, Timante et le chevalier épousent celles qu'ils aiment, et le baron consent à ces unions. Frontin obtient le pardon pour ses actions et reçoit Marine en récompense de ses 'heureuses fourberies'.
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7
p. 1853-1856
La Réünion forcée, Comédie, &c. [titre d'après la table]
Début :
Les Comédiens Italiens donnerent la premiere Représentation d'une petite Comédie [...]
Mots clefs :
Comédiens-Italiens, Comtesse, Procureur, Maître
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Réünion forcée, Comédie, &c. [titre d'après la table]
Les Comédiens Italiens donnerent la
premiere Repréfentation d'une petite Comédie
en Profe, en un Acte , avec un Divertiffement
; elle a pour titre la Réunion
forcée. Cette Piece ne promet pas un grand
fuccès , le Lecteur en va juger par la legere
idée que nous en allons donner.
Une Comteffe fur le retour , ayant
époufé un jeune Cavalier appellé Damon ,
qui n'a pas pour elle les égards qu'elle s'en
étoit promis , veut fe venger de lui par
le divorce ; elle ouvre la Scene avec fa
fuivante Finette , qui la flatte d'un fort
plus heureux qui fuivra le gain de fon
procès. M.du Doffier, fon Procureur , vient
lui annoncer un triomphe prématuré ,
qui n'exifte que dans fon imagination , &
qu'il dit infaillible
P'heureuſe difpofition
qu'il dit avoir mife dans ce Procès.
Sur cette frivole efperance , il ofe parler
d'Amour & d'Hymen à la Comteffe , qui
reçoit fa déclaration avec fierté , attendu
par
l'inegalté
1854 MERCURE DE FRANCE
l'inegalité des conditions. Du Doſſier a
recours à Finette ; & pour la mettre dans
fes interêts , il lui promet de lui faire
époufer l'Avenir , fon Maître Clerc, Finette
, non moins fiere que fa Maîtreffe ,
ne veut pas d'un Clerc de Procureur pour
Mari. Du Doffier lui promet de le mettre
en poffeffion d'une belle & bonne Charge
d'Huiffier à Verge. Finette l'accepte à ce
prix , mais elle doute que fa Maîtreſſe
puiffe fe réfoudre à époufer un Procureur ;
elle dit à du Doffier que le gout de la
Comteffe feroit plutôt pour un Financier,
ce qui détermine du Doffier à revenir ſe
prefenter à elle fous le nom & l'habit
d'un frere qu'il a dans la Finance , appellé
M. du Zero. Il execute fon projet ,
& fous le nom de Financier il eft parfaitement
bien reçû de la Comteffe . Damon
fon jeune mary , vient troubler leur naiffante
intelligence ; il demande à la Comteffe
cent piftoles dont il a befoin , &
qu'il veut avoir fur le champ ; les injures
ne font épargnées de part & d'autre ;
M.du Zero , pour faire fa cour à la Comteffe
, donne un billet au porteur de mille
francs , que Finette reçoit malgré fa Maîtreffe.
Oronte , pere de Damon , vient annoncer
à la Comteffe fa Bru , qu'elle a perdu
fon Procès tout au long , & qu'on vient
de
A O UST. 1730. 1855
de la déclarer non - recevable ; elle ſe plaint
de l'injustice de fes premiers Juges, & dit
qu'elle en veut appeller. Damon fait le
doucereux auprès d'elle & la détermine
à fe réconcilier avec lui ; elle y confent ;
le faux du Zero redemande fon Billet à
Finette, qui le garde comme étant de bonne
prife ; l'Avenir reconnoît fon Maître
du Doffier , fous les habits de du Zero. La
Piece finit par un Divertiffement qu'on
trouvé trop bien amené ; cette
Fête a été préparée par l'étourdi Damon ;
c'eſt à proprement parler une nouvelle
infulte qu'il fait à la Comteſſe ſa femme ;
on en peut juger par ce premier Air
qu'on chante :
n'a
pas
Au premier âge ,
On méprifoit les biens ;
L'Amour feul formoit les liens ,
D'un heureux mariage :
Plutus ne regnoit point encor ;
Ce Dieu , Maître à prefent de notre destinée ,
Nous vend au poids de l'or ,
Le plus trifte Hymenée,
Le Vaudeville eft fur le même ton ;
en voici deux Couplets .
Femme riche & fur le retour ,
Voit croître les Amans près d'elle ;
Filla
1856 MERCURE DE FRANCE
Fille fans biens , mais jeune & belle ,
Les voit déferter de la Cour ,
Point d'argent , point de mariage ;
Argent & vieilleffe , on dit bon ;
Sans argent , jeuneſſe , on dit non :
C'eſt aujourd'hui l'uſage.
Arlequin au Parterre.
"
Si chacun de vous eft content ;
Qu'aujourd'hui l'on vous ait fait rire ,
Oh ! Meffieurs , vous n'avez qu'à dire ;
Apportez-nous bien de l'argent :
Point d'argent , adieu le courage ;
Quand j'en vois beaucoup , je dis bon ;
Mais quand j'en vois peu , je dis non :
Je fuis dans cet uſage.
La Mufique du Divertiſſement eſt toûjours
de M. Mouret.
premiere Repréfentation d'une petite Comédie
en Profe, en un Acte , avec un Divertiffement
; elle a pour titre la Réunion
forcée. Cette Piece ne promet pas un grand
fuccès , le Lecteur en va juger par la legere
idée que nous en allons donner.
Une Comteffe fur le retour , ayant
époufé un jeune Cavalier appellé Damon ,
qui n'a pas pour elle les égards qu'elle s'en
étoit promis , veut fe venger de lui par
le divorce ; elle ouvre la Scene avec fa
fuivante Finette , qui la flatte d'un fort
plus heureux qui fuivra le gain de fon
procès. M.du Doffier, fon Procureur , vient
lui annoncer un triomphe prématuré ,
qui n'exifte que dans fon imagination , &
qu'il dit infaillible
P'heureuſe difpofition
qu'il dit avoir mife dans ce Procès.
Sur cette frivole efperance , il ofe parler
d'Amour & d'Hymen à la Comteffe , qui
reçoit fa déclaration avec fierté , attendu
par
l'inegalté
1854 MERCURE DE FRANCE
l'inegalité des conditions. Du Doſſier a
recours à Finette ; & pour la mettre dans
fes interêts , il lui promet de lui faire
époufer l'Avenir , fon Maître Clerc, Finette
, non moins fiere que fa Maîtreffe ,
ne veut pas d'un Clerc de Procureur pour
Mari. Du Doffier lui promet de le mettre
en poffeffion d'une belle & bonne Charge
d'Huiffier à Verge. Finette l'accepte à ce
prix , mais elle doute que fa Maîtreſſe
puiffe fe réfoudre à époufer un Procureur ;
elle dit à du Doffier que le gout de la
Comteffe feroit plutôt pour un Financier,
ce qui détermine du Doffier à revenir ſe
prefenter à elle fous le nom & l'habit
d'un frere qu'il a dans la Finance , appellé
M. du Zero. Il execute fon projet ,
& fous le nom de Financier il eft parfaitement
bien reçû de la Comteffe . Damon
fon jeune mary , vient troubler leur naiffante
intelligence ; il demande à la Comteffe
cent piftoles dont il a befoin , &
qu'il veut avoir fur le champ ; les injures
ne font épargnées de part & d'autre ;
M.du Zero , pour faire fa cour à la Comteffe
, donne un billet au porteur de mille
francs , que Finette reçoit malgré fa Maîtreffe.
Oronte , pere de Damon , vient annoncer
à la Comteffe fa Bru , qu'elle a perdu
fon Procès tout au long , & qu'on vient
de
A O UST. 1730. 1855
de la déclarer non - recevable ; elle ſe plaint
de l'injustice de fes premiers Juges, & dit
qu'elle en veut appeller. Damon fait le
doucereux auprès d'elle & la détermine
à fe réconcilier avec lui ; elle y confent ;
le faux du Zero redemande fon Billet à
Finette, qui le garde comme étant de bonne
prife ; l'Avenir reconnoît fon Maître
du Doffier , fous les habits de du Zero. La
Piece finit par un Divertiffement qu'on
trouvé trop bien amené ; cette
Fête a été préparée par l'étourdi Damon ;
c'eſt à proprement parler une nouvelle
infulte qu'il fait à la Comteſſe ſa femme ;
on en peut juger par ce premier Air
qu'on chante :
n'a
pas
Au premier âge ,
On méprifoit les biens ;
L'Amour feul formoit les liens ,
D'un heureux mariage :
Plutus ne regnoit point encor ;
Ce Dieu , Maître à prefent de notre destinée ,
Nous vend au poids de l'or ,
Le plus trifte Hymenée,
Le Vaudeville eft fur le même ton ;
en voici deux Couplets .
Femme riche & fur le retour ,
Voit croître les Amans près d'elle ;
Filla
1856 MERCURE DE FRANCE
Fille fans biens , mais jeune & belle ,
Les voit déferter de la Cour ,
Point d'argent , point de mariage ;
Argent & vieilleffe , on dit bon ;
Sans argent , jeuneſſe , on dit non :
C'eſt aujourd'hui l'uſage.
Arlequin au Parterre.
"
Si chacun de vous eft content ;
Qu'aujourd'hui l'on vous ait fait rire ,
Oh ! Meffieurs , vous n'avez qu'à dire ;
Apportez-nous bien de l'argent :
Point d'argent , adieu le courage ;
Quand j'en vois beaucoup , je dis bon ;
Mais quand j'en vois peu , je dis non :
Je fuis dans cet uſage.
La Mufique du Divertiſſement eſt toûjours
de M. Mouret.
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Résumé : La Réünion forcée, Comédie, &c. [titre d'après la table]
Le texte relate la première représentation de 'La Réunion forcée', une comédie en prose des Comédiens Italiens. La pièce, en un acte, raconte l'histoire d'une comtesse souhaitant divorcer de son mari, Damon, en raison de son manque de respect. Encouragée par sa servante, Finette, et son procureur, M. du Dossier, elle refuse les avances de ce dernier en raison de la différence de leurs conditions sociales. M. du Dossier, se faisant passer pour un financier, M. du Zero, tente de séduire la comtesse. Damon interrompt leur entretien en réclamant de l'argent, ce qui provoque des échanges tendus. M. du Zero offre un billet de mille francs à la comtesse via Finette. Oronte, le père de Damon, annonce que la comtesse a perdu son procès. Damon convainc alors la comtesse de se réconcilier. M. du Zero réclame son billet, mais Finette le garde. La pièce se conclut par un divertissement organisé par Damon, incluant des airs et des couplets sur l'amour et l'argent, avec une musique de M. Mouret.
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8
p. 2399
SUR LE VOYAGE AUX EAUX De Me la Comtesse de Chateautiery. MADRIGAL.
Début :
Vous qui cherchez aux Eaux du rafraîchissement, [...]
Mots clefs :
Eaux , Buveurs, Comtesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LE VOYAGE AUX EAUX De Me la Comtesse de Chateautiery. MADRIGAL.
SUR LE VOYAGE AUX EAUX
V
De Me la
Comteffe de
Chateautiery.
MADRIGAL.
Ous qui cherchez aux Eaux du rafraîchiffe
ment ,
Soit par breuvage ou par leffive ,
Hâtez-vous , buvez promtement
Avant que la Comteffe arrive :
Cette Beauté chez vous va jouer fi beau jeu
Qu'en prétextant fievre ou migraine
Elle va d'abord mettre en feu
Buveurs , Medecins & Fontaine.
M. de Senecé.
V
De Me la
Comteffe de
Chateautiery.
MADRIGAL.
Ous qui cherchez aux Eaux du rafraîchiffe
ment ,
Soit par breuvage ou par leffive ,
Hâtez-vous , buvez promtement
Avant que la Comteffe arrive :
Cette Beauté chez vous va jouer fi beau jeu
Qu'en prétextant fievre ou migraine
Elle va d'abord mettre en feu
Buveurs , Medecins & Fontaine.
M. de Senecé.
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9
p. 53
ETRENNES à Madame la Comtesse de ***
Début :
Trouver un cœur bienfait n'est pas chose facile ; [...]
Mots clefs :
Étrennes, Comtesse, Coeur, Reconnaissance, Hommage, Sincérité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENNES à Madame la Comtesse de ***
ETRENNES à Madame la
Comtesse de ***
Rouver un coeur bienfait n'est pas chose fa .
cile ;
On court pour le chercher au bout de l'Univers
Et de ses voyages divers
On n'emporte souvent qu'une peine inutile.
Puisse le mien être digne de vous ;
Vous l'avez rencontré sans prendre tant de peine
De l'honneur de vous plaire uniquement jaloux ,
Au votre il s'est lié d'une secrete chaîne ,
Et c'eft dans mes malheurs un remede bien doux
Ma parfaite reconnoissance
S'exprime mieux par un humble silence
Que par les longs détours d'un éloge apprêté ;
L'esprit n'a point de part à mon sincere hommage
Il est du coeur le pur langage ;
Le langage du coeur est toujours écouté.
Comtesse de ***
Rouver un coeur bienfait n'est pas chose fa .
cile ;
On court pour le chercher au bout de l'Univers
Et de ses voyages divers
On n'emporte souvent qu'une peine inutile.
Puisse le mien être digne de vous ;
Vous l'avez rencontré sans prendre tant de peine
De l'honneur de vous plaire uniquement jaloux ,
Au votre il s'est lié d'une secrete chaîne ,
Et c'eft dans mes malheurs un remede bien doux
Ma parfaite reconnoissance
S'exprime mieux par un humble silence
Que par les longs détours d'un éloge apprêté ;
L'esprit n'a point de part à mon sincere hommage
Il est du coeur le pur langage ;
Le langage du coeur est toujours écouté.
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Résumé : ETRENNES à Madame la Comtesse de ***
Le poème est dédié à une comtesse et exprime la difficulté de trouver un cœur bienveillant. L'auteur espère que son propre cœur soit digne de la comtesse, rencontrée sans effort. Leur lien est secret et apaisant. La reconnaissance de l'auteur se manifeste par un silence humble plutôt que par des éloges. Son hommage est sincère et vient du cœur.
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10
p. 388-390
PAYS-BAS, HOLLANDE.
Début :
La nuit du 3 au 4 Fevrier, le feu prit subitement dans les Offices du Palais de Bruxelles [...]
Mots clefs :
Pays-Bas, Palais, Archiduchesse, Comtesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PAYS-BAS, HOLLANDE.
PAYS- BAS , HOLLANDE.
A nuit du 3 au 4 Fevrier , le feu prit subite
ment dans les Offices du Palais de Bruxelles ,
où on travailloit aux préparatifs d'une Fête que
l'Archiduchesse , Gouvernante , devoit donner le
5. Ces Offices étant au dessous du grand Appar
tement qu'elle occupoit , le feu s'y communiqua
avec tant de violence et de promptitude , que cette
Princesse eut à peine le temps de prendre sa robede
chambre ,
FEVRIER. 1731. 389
chambre,et de passer seule dans la Chapelle. Le vent
qui étoit fort, ayant porté le feu par tout le Palais,
PArchiduchesse se sauva chez le Pr. de Rubem→
pré , son Grand- Ecuyer , dont l'Hôtel est vis - àvis
le Palais. Le Comte de Visconti , Grand-
Maître de sa Maison , vint y chercher cette Princesse,
et il la conduisit au Palais d'Orange, où elle
fut saignée. Tous les Officiers, les Troupes , et les
Bourgeois de la Ville accoururent au Palais dans
les premiers momens de l'incendie, pour l'arrêter;
mais le feu fit en peu de temps un si grand progrès
, que leur secours fut inutile. L'Appartement
de l'Archiduchesse fut entierement brulé
en moins de deux heures , et le 4. à 8. heures
du matin , tout le Palais qui avoit été achevé en
1445 sous Philippes le Bon , Duc de Bourgogne
, étoit reduit en cendres. Le feu qui s'étoit
communiqué au magazin de bois et de charbon,
a duré plusieurs jours , quoique les murs qui for
ment P'enceinte du Palais eussent rassuré sur la
crainte qu'on avoit que le feu ne se communiquat
dans la Ville , on a prévenu ce malheur en
abbatant quelques maisons. Tous les Meubles.
la Vaisselle , et la Garderobe de l'Archiduchesse
ont été brulez , et on n'a pu sauver qu'une partie
des Pierrèries de l'Archiduchesse , les Registres
du Conseil -Privé et des Archives , et Chartres
anciennes . Tout le reste des Papiers , qui se conservoient
dans un des Pavillons du Palais , a été
brûlé . La Comtesse Elisabeth d'Ullefeld , Dame
de la Clef d'or et du Palais , et fille de la Grande
Maîtresse de la Maison de l'Archiduchesse, ayant
été brûlée à la main et au pied , mourut le
matin. Plusieurs autres personnes ont péri dans
cet incendie.
S au
Le 13. de ce mois , le Comte de S. Severin
Arragon , Envoyé de Parme, eut en long Manteau
300 MERCURE DE FRANCE
reau de deuil une audience particuliere du Roi ,
dans laquelle il donna part à S. M. de la mort
du Duc de Parme. Il fut conduit à cette audience
par M. Hebert , Introducteur des Ambassdeurs.
Le Roi a pris le deuil le 16 pour 8 jours.
A nuit du 3 au 4 Fevrier , le feu prit subite
ment dans les Offices du Palais de Bruxelles ,
où on travailloit aux préparatifs d'une Fête que
l'Archiduchesse , Gouvernante , devoit donner le
5. Ces Offices étant au dessous du grand Appar
tement qu'elle occupoit , le feu s'y communiqua
avec tant de violence et de promptitude , que cette
Princesse eut à peine le temps de prendre sa robede
chambre ,
FEVRIER. 1731. 389
chambre,et de passer seule dans la Chapelle. Le vent
qui étoit fort, ayant porté le feu par tout le Palais,
PArchiduchesse se sauva chez le Pr. de Rubem→
pré , son Grand- Ecuyer , dont l'Hôtel est vis - àvis
le Palais. Le Comte de Visconti , Grand-
Maître de sa Maison , vint y chercher cette Princesse,
et il la conduisit au Palais d'Orange, où elle
fut saignée. Tous les Officiers, les Troupes , et les
Bourgeois de la Ville accoururent au Palais dans
les premiers momens de l'incendie, pour l'arrêter;
mais le feu fit en peu de temps un si grand progrès
, que leur secours fut inutile. L'Appartement
de l'Archiduchesse fut entierement brulé
en moins de deux heures , et le 4. à 8. heures
du matin , tout le Palais qui avoit été achevé en
1445 sous Philippes le Bon , Duc de Bourgogne
, étoit reduit en cendres. Le feu qui s'étoit
communiqué au magazin de bois et de charbon,
a duré plusieurs jours , quoique les murs qui for
ment P'enceinte du Palais eussent rassuré sur la
crainte qu'on avoit que le feu ne se communiquat
dans la Ville , on a prévenu ce malheur en
abbatant quelques maisons. Tous les Meubles.
la Vaisselle , et la Garderobe de l'Archiduchesse
ont été brulez , et on n'a pu sauver qu'une partie
des Pierrèries de l'Archiduchesse , les Registres
du Conseil -Privé et des Archives , et Chartres
anciennes . Tout le reste des Papiers , qui se conservoient
dans un des Pavillons du Palais , a été
brûlé . La Comtesse Elisabeth d'Ullefeld , Dame
de la Clef d'or et du Palais , et fille de la Grande
Maîtresse de la Maison de l'Archiduchesse, ayant
été brûlée à la main et au pied , mourut le
matin. Plusieurs autres personnes ont péri dans
cet incendie.
S au
Le 13. de ce mois , le Comte de S. Severin
Arragon , Envoyé de Parme, eut en long Manteau
300 MERCURE DE FRANCE
reau de deuil une audience particuliere du Roi ,
dans laquelle il donna part à S. M. de la mort
du Duc de Parme. Il fut conduit à cette audience
par M. Hebert , Introducteur des Ambassdeurs.
Le Roi a pris le deuil le 16 pour 8 jours.
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Résumé : PAYS-BAS, HOLLANDE.
Le 3 février 1731, un incendie se déclencha dans les offices du Palais de Bruxelles, où une fête était prévue pour le 5 février. Le feu se propagea rapidement, obligeant l'Archiduchesse, gouvernante des Pays-Bas, à fuir en robe de chambre vers la chapelle, puis chez le Prince de Rubempré. Elle fut ensuite conduite au Palais d'Orange, où elle fut saignée. Malgré les efforts des officiers, troupes et bourgeois, le feu détruisit entièrement l'appartement de l'Archiduchesse en moins de deux heures et réduisit le Palais, construit en 1445 sous Philippe le Bon, en cendres le 4 février au matin. Le feu se propagea au magasin de bois et de charbon, durant plusieurs jours. Pour éviter la propagation dans la ville, certaines maisons furent abattues. La plupart des meubles, vaisselle et vêtements de l'Archiduchesse furent détruits, ainsi que de nombreux papiers. La Comtesse Elisabeth d'Ullefeld, blessée, mourut le matin même. Plusieurs autres personnes périrent également dans l'incendie. Le 13 février, le Comte de Saint-Severin, Envoyé de Parme, informa le Roi de la mort du Duc de Parme lors d'une audience particulière. Le Roi porta le deuil du 16 février pendant huit jours.
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11
p. 2997-2998
ETRENNE. A Madame la Comtesse du Roure.
Début :
Puissiez-vous vivre sans souci, [...]
Mots clefs :
Comtesse, Couronne, Compliment, Cœur, Muse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENNE. A Madame la Comtesse du Roure.
E TRENNE.
A Madame la Comtesse du Roure..
Puissie Uissiez- vous vivre sans souci ,
Sous les douces loix d'Hymenée
'Accoucher d'un fils dans l'année
Etre belle à trente ans d'ici ;
S'accomplisse encor ce voeu- cy :
Qu'aux Cieux votre vertu prônée ,.
Après cent ans soit couronnée
Vous la seriez bien - tôt ici ,
Si la Couronne étoit donnée
Toûjours au mérite éclairci.
Mais en vous dévoüant ceci ,
Ma Muse à demi consternée ,
Prévoit bien qu'en cette journée .
L'élegant Abbé du Poncy ,
Par quelque Etrenne rafinée ,
Vous rendra son hommage aussi ;
Par ce voisinage obscurci ,
Je plains , hélas , la destinée ,
D'un Compliment peu dégrossi ,
D'une Etrenne mal façonnée ;
Dans quelque coin abandonnée ;
Je crois la voir à la mercy
1. Vol
Deg
998 MERCURE DE FRANCE
Des Rats , cette race effrenée ,
Qui s'en prend depuis qu'elle est née ; „
A Pieces telles que voicy ,
Ou peut-être au feu condamnée ,.
Périr plus promptement ainsi,
Telle donc de l'infortunée ,
Sera la fin en racourci ;
Mais si votre ame au bien tournée ,
Regarde d'un oeil adouci ,
Le coeur dont elle est émanée ,
A cet unique objet bornée ,
Lors , ma Muse aura réussi.
Monteil , Chanoine..
A Madame la Comtesse du Roure..
Puissie Uissiez- vous vivre sans souci ,
Sous les douces loix d'Hymenée
'Accoucher d'un fils dans l'année
Etre belle à trente ans d'ici ;
S'accomplisse encor ce voeu- cy :
Qu'aux Cieux votre vertu prônée ,.
Après cent ans soit couronnée
Vous la seriez bien - tôt ici ,
Si la Couronne étoit donnée
Toûjours au mérite éclairci.
Mais en vous dévoüant ceci ,
Ma Muse à demi consternée ,
Prévoit bien qu'en cette journée .
L'élegant Abbé du Poncy ,
Par quelque Etrenne rafinée ,
Vous rendra son hommage aussi ;
Par ce voisinage obscurci ,
Je plains , hélas , la destinée ,
D'un Compliment peu dégrossi ,
D'une Etrenne mal façonnée ;
Dans quelque coin abandonnée ;
Je crois la voir à la mercy
1. Vol
Deg
998 MERCURE DE FRANCE
Des Rats , cette race effrenée ,
Qui s'en prend depuis qu'elle est née ; „
A Pieces telles que voicy ,
Ou peut-être au feu condamnée ,.
Périr plus promptement ainsi,
Telle donc de l'infortunée ,
Sera la fin en racourci ;
Mais si votre ame au bien tournée ,
Regarde d'un oeil adouci ,
Le coeur dont elle est émanée ,
A cet unique objet bornée ,
Lors , ma Muse aura réussi.
Monteil , Chanoine..
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Résumé : ETRENNE. A Madame la Comtesse du Roure.
La lettre est adressée à Madame la Comtesse du Roure et exprime des vœux pour son bonheur et sa prospérité. L'auteur souhaite qu'elle vive sans souci, accouche d'un fils dans l'année, reste belle à trente ans et voie sa vertu reconnue après cent ans. Il reconnaît que la comtesse mérite une couronne pour ses qualités. Cependant, il anticipe que l'Abbé du Poncy lui offrira un présent raffiné, ce qui mettra en lumière la modestie de son propre hommage. L'auteur imagine que son cadeau, moins élégant, pourrait être délaissé ou détruit par des rats. Néanmoins, il espère que la comtesse appréciera la sincérité de son geste, ce qui lui permettrait de considérer sa muse comme ayant réussi. La lettre est signée Monteil, Chanoine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 1428-1441
L'heureux Stratagême, Extrait, [titre d'après la table]
Début :
L'Heureux Stratageme, Comédie nouvelle en Prose, en trois Actes, de M. de [...]
Mots clefs :
Marivaux, Théâtre-Italien, Comtesse, Marquise , Dorante, Amour, Chevalier, Coeur, Feinte, Pièce, Valet, Mariage, Infidélité, Surprise, Maîtresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'heureux Stratagême, Extrait, [titre d'après la table]
L'Heureux Stratageme , Comédie nou
velle en Prose , en trois Actes , de M. de
Marivaux , représentée au Théatre Ita
lien , le 6 Juin 1733 .
ACTEURS.
La Comtesse ,
Dorante , Amante de la
Comtesse
La Marquise ,
Le Chevalier Damis ,
Gascon , Amant de la
› Marquise
Comtesse ,
La Dile Silvia:
Le S Romagnesy.
La Dile Thomassi
Lisette , Suivante de la
Arlequin, Valet de Dorante
,
Frontin , Valet du Che-
Le St Lélio.
La Dule Lélio.
valier , Le S Dominique.
JUIN.
1429 1733
Blaise , Jardinier de la
Comtesse , Le S' Mario.
La Scene est chez la Comtesse.
Les beautez qui sont répanduës dans
cette Piéce ne sont peut- être pas à la portée
de tout le monde ; mais ceux qui accusent
l'Autheur d'avoir trop d'esprit ,
ne laissent pas de convenir qu'il a une
parfaite connoissance du coeur humain ,
et que peu de gens font une plus exacte
Analise de ce qui se passe dans celui des
femmes . L'Héroïne de cette Comédie est
une Comtesse, qui traite d'abord la Fidelité
de chimere , parce qu'elle regarde
cette vertu comme un obstacle à la passion
si naturelle au beau sexe , qui est de
faire valoir ses droits sur tous.les coeurs ;
prévenue en faveur de ses attraits , elle
ne croit rien hazarder en volant de conquête
en conquête ; elle aime Dorante ,
mais elle n'est pas fâchée d'être aimée du
Chevalier Damis , et trouve fort mauvais
que son premier adorateur s'en formalise
; la maniere dont elle s'explique avec
Dorante , sur les reproches qu'il ose lui
faire de son nouvel engagement , acheve
de le désesperer. Il se croit véritablement
effacé du coeur de sa Maîtresse , quoiqu'il
ne soit que sacrifié à sa vanité ; une Mar
1 Vol. Hiiij quise
1430 MERCURE DE FRANCE
quise à qui la Comtesse a enlevé un Aman:
dont la perte ne lui tient pas , à beau
coup près , tant au coeur , que Dorante
est sensible à celle qu'il croit avoit faite
à l'amour de la Comtesse , lui vient ou
vrir les yeux ; je connois mon sexe , lui
dit- elle , la Comtesse n'est infidelle qu'en
apparence ; l'envie de faire une nouvell
conquête flatte son amour propre , mais
la crainte d'en perdre une , qu'elle a déja
faite , allarmera ce même amour propre ,
et vous le rendra pius tendre que jamais ;
ce sage conseil est suivi de la proposi
tion qu'elle lui fait de feindre un nouvel
amour dont elle veut bien paroître l'ob
jet ; la proposition rêvolte d'abord , mais
elle est enfin acceptée. La Comtesse ne
daigne pas même donner la moindre
croyance aux nouveaux engagemens
qu'on lui annonce que Dorante vient
de prendre ; elle ne croit pas la chose sérieuse
, parce qu'elle la croit impossible ;
elle croiroit dégrader ses attraits , si elle
s'abbaissoit jusqu'à la crainte ; elle fait
plus , elle découvre le piége qu'on lui
tend , mais elle ne laisse pas d'y donner
dans la suite ; en effet , elle pense juste ,
quand elle dit que Dorante feint d'aimer
la Comtesse pour la rendre jalouse , et
cependant elle va par dégrez , jusqu'à
I I. Vol. craindre
JUIN 1733
1431
craindre que cette feinte ne soit une vérité
, et de la crainte elle passe jusqu'à
la conviction.
se ,
A ce fond de Piece est joint un Episo
de , qui , peut être , a donné lieu de dire
que c'est une nouvelle surprise de l'Amour.
Le voici : Blaise, Jardinier de la Comtesdoit
marier Lisette , sa fille , avec Arlequin
, valet de Dorante ; il vient prier
Dorante de vouloir bien porter la Comtesse
à donner une centaine de livres à sa
fille , pour les frais de la nôce , et pour
l'aider à se mettre en ménage . Dorante
qui commence à se douter de l'infidelité
de la Comtesse, lui répond qu'il ne croit
plus avoir de crédit sur son esprit , parce
qu'il n'en a plus sur son coeur. Toute la
suite de cet Episode a beaucoup de conformité
avec celui de la premiere surprise
de l'amour ; mais cette ressemblance
d'Episodes n'empêche pas que le fond
ne soit tres différent. Finissons cette digression
, et reprenons le fil de la Piece.
Dorante, par le conseil de la Marquise ,
ordonne à Arlequin de ne plus voir Lisette
;la raison qui l'oblige à lui faire cette
deffense , c'est , dit- il , que la Comtesse
pourroit croire qu'il continue à voir la
Suivante , pour épier la Maîtresse . Arlequin
ne peut se résoudre à se priver de
II. Vol. . Hv
la
1432 MERCURE DE FRANCE
la vûë et de la conversation de sa chere
Lisette ; mais la promesse que son Maître
lui fait , de la lui rendre plus tendre
que jamais , le détermine à lui obéïr.
Voici ce que cette heureuse deffense produit
: Blaise se plaint à la Comtesse des
obstacles. que Madame la Marquise apporte
à l'établissement de sa fille ; en effet,
la Marquise a bien voulu prendre cela sur
son compte à la priere de Dorante, qui né
veut point que la Comtesse lui en fasse
un crime , ou du moins ne l'accuse d'impolitesse
, attendu que c'est elle- même
qui a arrangé le mariage du Valet , dans
le temps qu'elle vouloit épouser le Maître.
La Comtesse veut avoir un éclaircissement
avec Dorante; sur cet affront,qu'elle
fait servir de prétexte au désir secret qu'el
le a de rentrer dans les droits que sa beauté
lui a donnés sur son coeur , elle lui en
parle d'un ton de Maîtresse , et lui dit
qu'elle veut absolument que le mariage
qu'elle a projetté entre Arlequin et Lisette
, s'acheve. Dorante lui répond qu'il en
parlera à la Marquise; la Comtesse lui die
avec fierté , qu'elle n'a que faire du consentement
de la personne même qui l'offense
, et que c'est à lui à la vanger . Dorante
lui déclare que ses ordres pouvoient
tout sur lui autrefois , mais que
11. Vol. les
JUIN. 1733.
1433
les temps sont changez , puisqu'elle l'a
bien voulu , et qu'elle lui a montré un
exemple d'infidélité , dont il a cru devoir
profiter ; la Comtesse ne peut soûtenir
cette humiliation , et lui dit une seconde
fois , quoique d'un top un peu moins
ferme , qu'elle veut être obéie. Dorante
se retire sans lui rien promettre.
La Comtesse sent plus que jamais.combien
un exemple d'infidélité est dangereux
. Elle commence à croire que celle
de Dorante n'est pas une feinte , et s'en
plaint à Lisette.
Damis vient et la presse de le rendre
heureux; cette derniere conquête n'a plus
rien qui la flatte ; un coeur qu'elle a gagné
, n'a rien qui la dédommage de celur.
qu'elle a perdu elle n'en fait pourtant
fien connoître à Damis; elle feint au contraire
de plaindre Dorante , et dit au
Chevalier qu'il faut ménager sa douleur
en differant leur hymen . Damis a beau
la presser de l'achever , rien ne peut lui
faire changer une résolution que la pitié
lui inspire , bien moins que l'amour.
Dorante persuadé qu'il est aimé de fa
Comtesse , voudroit se jetter à ses pieds
pour lui demander pardon de sa feinte et
pour se reconcilier avec elle , mais la
Marquise lui fait entendre qu'il n'en est
11. Vol. H.vi pas
1434 MERCURE DE FRANCE
pas encore temps , et que si la Comtesse
s'apperçoit si-tôt de l'empire que sa beauté
lui donne sur lui , elle en abusera
d'une maniere à le rendre plus malheureux
que jamais. Elle lui conseille de
pousser la feinte aussi -loin qu'il se pourra
,et d'achever le stratagéme dont ils sont
convenus ensemble.
On va bien-tôt voir l'effet que produit
cette innocente supercherie. Dorante et
la Marquise font courir le bruit de leur
prochain mariage ; et ce qui picque plus
la Comtesse , c'est que c'est chez elle même
que le Contrat doit être signé ; elle
fait dire à Dorante qu'elle veut lui parler.
Dorante la fait prier de l'en dispen
ser , attendu qu'elle craint que la Marquise
ne le trouve mauvais et n'en prenne
de l'ombrage. Ce menagement acheve
de porter le desespoir dans le coeur de la
Comtesse. Dorante vient enfin avec là
Marquise; ils la prient tous deux de vouloir
bien leur permettre de se marier chez
elle : la présence de Damis ne peut empê
cher la Comtesse de se livrer à sa douleur
: elle dit à Damis qu'elle ne l'a jamais
aimé , et à Dorante , qu'elle lui a
toujours été fidelle ; Dorante ne tiendroit
pas contre un aveu si charmant , si la
Marquise ne l'encourageoit par sa présen-
II. Vol. ce
JUIN. 1733.
1435
à soutenir jusqu'au bout , une feinte
i lui a été si utile ; la Comtesse s'abisse
jusqu'à redemander à Dorante un
eur qu'il semble lui avoir ôté ; la Maruise
répond pour Dorante , qu'il n'en
st plus temps , puisque le Contrat est
ressé ; enfin le Notaire arrive , le Conat
à la main ; la Marquise prie la Comesse
de leur faire l'honneur d'y signer ;
Dorante lui fait la même priere , quoique
d'une voix tremblante ; la Comtesse
bar un dernier effort de fierté , prend la
olume , mais à peine a t- elle signé qu'elle
combe en défaillance entre les bras de
Lisette . Dorante ne pouvant plus tenir
contre cette marque d'amour , se jette à
ses pieds elle paroît agréablement surprise
de le trouver dans cette situation ;
Dorante lui dit que c'est son Hymen
avec lui - même qu'elle vient de signer ,
et la prie de vouloir bien le confirmer .
La Comtesse embrasse la Marquise et lui
Lend graces d'une tromperie qui lui rend
un si fidele Amant. Ce dénouement a
paru un des plus interressans qu'on ait
vûs au Théatre .
La Piéce ayant été imprimée 15 jours
après que nous en eûmes fait cet Extrait
d'après les premieres représentations
nous avons crû qu'il étoit à propos d'y
$
II. Vol.
ajou1436
MERCURE DE FRANCE
ajouter quelques fragmens , pour donne
une plus juste idée de la maniere dont
Sujet est traité. Voici une Scene entre
Comtesse et la Marquise ; c'est la troi
siéme du second Acte.
La Comtesse.
Je viens vous trouver moi même , Marquise ;
Comme vous me demandez un entretien parti
culier , il s'agit apparemment de quelque chos
de conséquence.
La Marquise.
Je n'ai pourtant qu'une question à vous faire
; et , comme vous êtes naturellement vraie ,
que vous êtes la franchise , la sincerité même ,
nous aurons bien- tôt terminé.
La Comtesse.
Je vous entends : Vous ne me croyez pas trop
sincere , mais votre éloge m'exhorte à l'être
N'est- ce pas ?-
La Marquise.
A cela près , le serez - vous?
La Comtesse.
Pour commencer à l'être , je vous dirai que je
n'en sçais rien .
La Marquise.
Si je vous demandois , le Chevalier vous aime
t-il ? Me diriez-vous ce qui en est ?
La Comtesse.
Non , Marquise , je ne veux pas me brouiller
11. Vol. avec
JUIN. 1733. 1437
ec vous ; et vous me haïriez , si je vous disois
vérité.
La
Marquise.
Je vous donne ma parole que non.
La Comtesse.
Vous ne pourriez pas me la tenir , je vous en
ispenserai moi - même ; il
y a des mouvemens
qui sont plus forts que nous.
La Marquise.
Mais pourquoi vous haïrois- je ?
La Comtesse.
N'a-t-on pas prétendu que le Chevalier vous
aimoit ?
La Marquise.
On a eu raison de le prétendre.
La Comtesse.
Nous y voilà , et peut - être l'avez - vous pensé
"yous-même.
Je l'avouë.
La Marquise.
La Comtesse.
Et après cela , je vous irois dire qu'il m'aime !
Vous ne me le conseilleriez pas.
* La Marquise.
N'est-ce que cela ? Eh ! je voudrois déja l'avoir
perdu , je souhaite de tout mon coeur qu'il vous
aime.
La Comtesse .
Oh ! sur ce pié- là , vous n'avez donc qu'à ren-
II. Vol. dre
1438 MERCURE DE FRANC
dre gracet au Ciel ; vos souhaits ne sçauro
être plus exaucez qu'ils le sont.
La Marquise.
Je vous certifie que j'en suis charmée.
La Comtesse.
Vous me rassurez.Ce n'est pas qu'il n'ait to:
Vous êtes si aimable qu'il ne devoit plus av
d'yeux pour personne, mais peut - être vous éton
il moins attaché qu'on n'a cru.
La Marquise.
Non , il me l'étoit beaucoup , mais je l'excus
quand je serois aimable , vous l'êtes encore pl
que moi, et vous sçavez l'être plus qu'une auir
La Comtesse.
+
Plus qu'une autre ! Ah ! vous n
n'êtes pas si cha
mée , Marquise ; je vous disois bien que vou
me manquerież de paroles ; vos éloges baissent
je m'accommode pourtant de celui - cy : j'y sen
une petite pointe de dépit , qui a son mérite
c'est la Jalousie qui me louë .
La Marquise.
Moi , de la jalousie ?
La Comtesse.
A votre avis , un compliment qui finiroit par
m'appeller Coquette , ne viendroit pas d'elle? Oh !
que si , Marquise , on le reconnoît.
La Marquise.
Je ne songeois pas à vous appeller Coquette;
La Comtesse.
Ce sont de ces choses qui se trouvent avant
qu'on y ait rêvé.
JUIN. 1733. 1439
La Marquise.
Mais , de bonne foy,ne l'êtes-vous pas un peu ?
La Comtesse.
*
Oui - dà , mais ce n'est pas assez qu'un peu
ne vous refusez pas le plaisir de me dire que je le
suis beaucoup , cela n'empêchera pas que vous ne
le soyez autant que moi.
La Marquise.
Je n'en donne pas tout - à -fait les mêmes
preuves.
La Comtesse.
C'est qu'on ne prouve que quand on réussit
le manque de succès met bien des coqueteries à
couvert , on se retire sans bruit , un peu humiliée
, mais inconnuë , c'est l'avantage qu'on a.
La Marquise.
Je réussirai , quand je voudrai , Comtesse;
vous le verrez , cela n'est pas difficile , et le Chevalier
ne vous seroit peut - être pas resté , sans le
peu de cas que j'ai fait de son coeur.
La Comtesse.
Je ne chicanerai pas ce dédain -là , mais ,
quand l'amour propre se sauve ,
voilà comme il
parle :
La Marquise.
Voulez-vous gager que cette avanture n'hu¬
miliera pas le mien , si je veux 2
La Comtesse.
Esperez- vous regagner le Chevalier ? Si vous le
pouvez , je vous le donne,
II.Vol
La
1440 MERCURE DE FRANCE
La Marquise.
Vous l'aimés , sans doute
La Comtesse.
Pas mal , mais je vais l'aimer davantage , afia
qu'il vous resiste mieux ; on a besoin de toutes
ses forces avec vous.
La Marquise.
Oh ! ne craignez rien , je vous le laisse ;
Adieu.
La Comtesse.
Eh ! pourquoi disputons-nous sa conquête ?
Mais pardonnez à celle qui l'emportera. Je ne
combat qu'à cette condition , afin que vous
n'ayez rien à me dire.
La Marquise.
Rien à vous dire ! Vous comptez
porter ?
La Comtesse .
donc l'em-
Ecoutez , je jouërois à plus beau jeu que vous.
La Marquise.
J'avois aussi- beau jeu que vous , quand vous
me l'avez ôté , je pourrois donc vous l'enlever
de même.
La Comtesse.
Tentez donc d'avoir votre revanche.
La Marquise.
Non , j'ai quelque chose de mieux à faire.
La Comtesse.
Peut- on vous demander ce que c'est ?
II.Vol. La
JUIN. 1733 1441
La Marquise.
Dorante vaut son prix , Comtesse : Adieu.
On voit par cette Scene avec quelle légéreté
et avec quelle finesse M. de Marivaux dialogue.
La Comtesse , effrayée de la sécurité de la Marquise
, commence à craindre qu'on ne lui enleve
Dorante , quoique son amour propre la flatte
que cela ne sera pas si facile que la Marquise paroît
se l'imaginer ; cette crainte se change enfin
en certitude, et lui arrache ces regrets : Elle parle
à sa suivante.
Je l'aime , et tu m'accables ! tu me penetres de
douleur ! Je l'ai maltraité , j'en conviens , j'ai tort ,
un tort affreux , un tort que je ne me pardonnerai
jamais, et qui ne merite pas que l'on l'oublie ; que
veux-tu que je te dise de plus ? Je me condamne ;
je me suis mal conduite , il est vrai , misérable
amour propre de femme ! misérable vanité d'être
aimée ! voilà ce que vous me coûtez ; j'ai voulu
plaire au Chevalier , comme s'il en avoit valu la
peine , j'ai voulu me donner cette preuve de mon
mêrite ; il manquoit cette honneur à mes charmes ;
les voilà bien glorieux ! J'ai fait la conquête us
Chevalier et j'ai perdu Dorante.
Nous aurions bien d'autres morceaux à citer ,
mais nous passerions les bornes prescrites à nos
Extraits , si nous insérions dans celui- ci tout ce
qui est digne de l'attention de nos Lecteurs
velle en Prose , en trois Actes , de M. de
Marivaux , représentée au Théatre Ita
lien , le 6 Juin 1733 .
ACTEURS.
La Comtesse ,
Dorante , Amante de la
Comtesse
La Marquise ,
Le Chevalier Damis ,
Gascon , Amant de la
› Marquise
Comtesse ,
La Dile Silvia:
Le S Romagnesy.
La Dile Thomassi
Lisette , Suivante de la
Arlequin, Valet de Dorante
,
Frontin , Valet du Che-
Le St Lélio.
La Dule Lélio.
valier , Le S Dominique.
JUIN.
1429 1733
Blaise , Jardinier de la
Comtesse , Le S' Mario.
La Scene est chez la Comtesse.
Les beautez qui sont répanduës dans
cette Piéce ne sont peut- être pas à la portée
de tout le monde ; mais ceux qui accusent
l'Autheur d'avoir trop d'esprit ,
ne laissent pas de convenir qu'il a une
parfaite connoissance du coeur humain ,
et que peu de gens font une plus exacte
Analise de ce qui se passe dans celui des
femmes . L'Héroïne de cette Comédie est
une Comtesse, qui traite d'abord la Fidelité
de chimere , parce qu'elle regarde
cette vertu comme un obstacle à la passion
si naturelle au beau sexe , qui est de
faire valoir ses droits sur tous.les coeurs ;
prévenue en faveur de ses attraits , elle
ne croit rien hazarder en volant de conquête
en conquête ; elle aime Dorante ,
mais elle n'est pas fâchée d'être aimée du
Chevalier Damis , et trouve fort mauvais
que son premier adorateur s'en formalise
; la maniere dont elle s'explique avec
Dorante , sur les reproches qu'il ose lui
faire de son nouvel engagement , acheve
de le désesperer. Il se croit véritablement
effacé du coeur de sa Maîtresse , quoiqu'il
ne soit que sacrifié à sa vanité ; une Mar
1 Vol. Hiiij quise
1430 MERCURE DE FRANCE
quise à qui la Comtesse a enlevé un Aman:
dont la perte ne lui tient pas , à beau
coup près , tant au coeur , que Dorante
est sensible à celle qu'il croit avoit faite
à l'amour de la Comtesse , lui vient ou
vrir les yeux ; je connois mon sexe , lui
dit- elle , la Comtesse n'est infidelle qu'en
apparence ; l'envie de faire une nouvell
conquête flatte son amour propre , mais
la crainte d'en perdre une , qu'elle a déja
faite , allarmera ce même amour propre ,
et vous le rendra pius tendre que jamais ;
ce sage conseil est suivi de la proposi
tion qu'elle lui fait de feindre un nouvel
amour dont elle veut bien paroître l'ob
jet ; la proposition rêvolte d'abord , mais
elle est enfin acceptée. La Comtesse ne
daigne pas même donner la moindre
croyance aux nouveaux engagemens
qu'on lui annonce que Dorante vient
de prendre ; elle ne croit pas la chose sérieuse
, parce qu'elle la croit impossible ;
elle croiroit dégrader ses attraits , si elle
s'abbaissoit jusqu'à la crainte ; elle fait
plus , elle découvre le piége qu'on lui
tend , mais elle ne laisse pas d'y donner
dans la suite ; en effet , elle pense juste ,
quand elle dit que Dorante feint d'aimer
la Comtesse pour la rendre jalouse , et
cependant elle va par dégrez , jusqu'à
I I. Vol. craindre
JUIN 1733
1431
craindre que cette feinte ne soit une vérité
, et de la crainte elle passe jusqu'à
la conviction.
se ,
A ce fond de Piece est joint un Episo
de , qui , peut être , a donné lieu de dire
que c'est une nouvelle surprise de l'Amour.
Le voici : Blaise, Jardinier de la Comtesdoit
marier Lisette , sa fille , avec Arlequin
, valet de Dorante ; il vient prier
Dorante de vouloir bien porter la Comtesse
à donner une centaine de livres à sa
fille , pour les frais de la nôce , et pour
l'aider à se mettre en ménage . Dorante
qui commence à se douter de l'infidelité
de la Comtesse, lui répond qu'il ne croit
plus avoir de crédit sur son esprit , parce
qu'il n'en a plus sur son coeur. Toute la
suite de cet Episode a beaucoup de conformité
avec celui de la premiere surprise
de l'amour ; mais cette ressemblance
d'Episodes n'empêche pas que le fond
ne soit tres différent. Finissons cette digression
, et reprenons le fil de la Piece.
Dorante, par le conseil de la Marquise ,
ordonne à Arlequin de ne plus voir Lisette
;la raison qui l'oblige à lui faire cette
deffense , c'est , dit- il , que la Comtesse
pourroit croire qu'il continue à voir la
Suivante , pour épier la Maîtresse . Arlequin
ne peut se résoudre à se priver de
II. Vol. . Hv
la
1432 MERCURE DE FRANCE
la vûë et de la conversation de sa chere
Lisette ; mais la promesse que son Maître
lui fait , de la lui rendre plus tendre
que jamais , le détermine à lui obéïr.
Voici ce que cette heureuse deffense produit
: Blaise se plaint à la Comtesse des
obstacles. que Madame la Marquise apporte
à l'établissement de sa fille ; en effet,
la Marquise a bien voulu prendre cela sur
son compte à la priere de Dorante, qui né
veut point que la Comtesse lui en fasse
un crime , ou du moins ne l'accuse d'impolitesse
, attendu que c'est elle- même
qui a arrangé le mariage du Valet , dans
le temps qu'elle vouloit épouser le Maître.
La Comtesse veut avoir un éclaircissement
avec Dorante; sur cet affront,qu'elle
fait servir de prétexte au désir secret qu'el
le a de rentrer dans les droits que sa beauté
lui a donnés sur son coeur , elle lui en
parle d'un ton de Maîtresse , et lui dit
qu'elle veut absolument que le mariage
qu'elle a projetté entre Arlequin et Lisette
, s'acheve. Dorante lui répond qu'il en
parlera à la Marquise; la Comtesse lui die
avec fierté , qu'elle n'a que faire du consentement
de la personne même qui l'offense
, et que c'est à lui à la vanger . Dorante
lui déclare que ses ordres pouvoient
tout sur lui autrefois , mais que
11. Vol. les
JUIN. 1733.
1433
les temps sont changez , puisqu'elle l'a
bien voulu , et qu'elle lui a montré un
exemple d'infidélité , dont il a cru devoir
profiter ; la Comtesse ne peut soûtenir
cette humiliation , et lui dit une seconde
fois , quoique d'un top un peu moins
ferme , qu'elle veut être obéie. Dorante
se retire sans lui rien promettre.
La Comtesse sent plus que jamais.combien
un exemple d'infidélité est dangereux
. Elle commence à croire que celle
de Dorante n'est pas une feinte , et s'en
plaint à Lisette.
Damis vient et la presse de le rendre
heureux; cette derniere conquête n'a plus
rien qui la flatte ; un coeur qu'elle a gagné
, n'a rien qui la dédommage de celur.
qu'elle a perdu elle n'en fait pourtant
fien connoître à Damis; elle feint au contraire
de plaindre Dorante , et dit au
Chevalier qu'il faut ménager sa douleur
en differant leur hymen . Damis a beau
la presser de l'achever , rien ne peut lui
faire changer une résolution que la pitié
lui inspire , bien moins que l'amour.
Dorante persuadé qu'il est aimé de fa
Comtesse , voudroit se jetter à ses pieds
pour lui demander pardon de sa feinte et
pour se reconcilier avec elle , mais la
Marquise lui fait entendre qu'il n'en est
11. Vol. H.vi pas
1434 MERCURE DE FRANCE
pas encore temps , et que si la Comtesse
s'apperçoit si-tôt de l'empire que sa beauté
lui donne sur lui , elle en abusera
d'une maniere à le rendre plus malheureux
que jamais. Elle lui conseille de
pousser la feinte aussi -loin qu'il se pourra
,et d'achever le stratagéme dont ils sont
convenus ensemble.
On va bien-tôt voir l'effet que produit
cette innocente supercherie. Dorante et
la Marquise font courir le bruit de leur
prochain mariage ; et ce qui picque plus
la Comtesse , c'est que c'est chez elle même
que le Contrat doit être signé ; elle
fait dire à Dorante qu'elle veut lui parler.
Dorante la fait prier de l'en dispen
ser , attendu qu'elle craint que la Marquise
ne le trouve mauvais et n'en prenne
de l'ombrage. Ce menagement acheve
de porter le desespoir dans le coeur de la
Comtesse. Dorante vient enfin avec là
Marquise; ils la prient tous deux de vouloir
bien leur permettre de se marier chez
elle : la présence de Damis ne peut empê
cher la Comtesse de se livrer à sa douleur
: elle dit à Damis qu'elle ne l'a jamais
aimé , et à Dorante , qu'elle lui a
toujours été fidelle ; Dorante ne tiendroit
pas contre un aveu si charmant , si la
Marquise ne l'encourageoit par sa présen-
II. Vol. ce
JUIN. 1733.
1435
à soutenir jusqu'au bout , une feinte
i lui a été si utile ; la Comtesse s'abisse
jusqu'à redemander à Dorante un
eur qu'il semble lui avoir ôté ; la Maruise
répond pour Dorante , qu'il n'en
st plus temps , puisque le Contrat est
ressé ; enfin le Notaire arrive , le Conat
à la main ; la Marquise prie la Comesse
de leur faire l'honneur d'y signer ;
Dorante lui fait la même priere , quoique
d'une voix tremblante ; la Comtesse
bar un dernier effort de fierté , prend la
olume , mais à peine a t- elle signé qu'elle
combe en défaillance entre les bras de
Lisette . Dorante ne pouvant plus tenir
contre cette marque d'amour , se jette à
ses pieds elle paroît agréablement surprise
de le trouver dans cette situation ;
Dorante lui dit que c'est son Hymen
avec lui - même qu'elle vient de signer ,
et la prie de vouloir bien le confirmer .
La Comtesse embrasse la Marquise et lui
Lend graces d'une tromperie qui lui rend
un si fidele Amant. Ce dénouement a
paru un des plus interressans qu'on ait
vûs au Théatre .
La Piéce ayant été imprimée 15 jours
après que nous en eûmes fait cet Extrait
d'après les premieres représentations
nous avons crû qu'il étoit à propos d'y
$
II. Vol.
ajou1436
MERCURE DE FRANCE
ajouter quelques fragmens , pour donne
une plus juste idée de la maniere dont
Sujet est traité. Voici une Scene entre
Comtesse et la Marquise ; c'est la troi
siéme du second Acte.
La Comtesse.
Je viens vous trouver moi même , Marquise ;
Comme vous me demandez un entretien parti
culier , il s'agit apparemment de quelque chos
de conséquence.
La Marquise.
Je n'ai pourtant qu'une question à vous faire
; et , comme vous êtes naturellement vraie ,
que vous êtes la franchise , la sincerité même ,
nous aurons bien- tôt terminé.
La Comtesse.
Je vous entends : Vous ne me croyez pas trop
sincere , mais votre éloge m'exhorte à l'être
N'est- ce pas ?-
La Marquise.
A cela près , le serez - vous?
La Comtesse.
Pour commencer à l'être , je vous dirai que je
n'en sçais rien .
La Marquise.
Si je vous demandois , le Chevalier vous aime
t-il ? Me diriez-vous ce qui en est ?
La Comtesse.
Non , Marquise , je ne veux pas me brouiller
11. Vol. avec
JUIN. 1733. 1437
ec vous ; et vous me haïriez , si je vous disois
vérité.
La
Marquise.
Je vous donne ma parole que non.
La Comtesse.
Vous ne pourriez pas me la tenir , je vous en
ispenserai moi - même ; il
y a des mouvemens
qui sont plus forts que nous.
La Marquise.
Mais pourquoi vous haïrois- je ?
La Comtesse.
N'a-t-on pas prétendu que le Chevalier vous
aimoit ?
La Marquise.
On a eu raison de le prétendre.
La Comtesse.
Nous y voilà , et peut - être l'avez - vous pensé
"yous-même.
Je l'avouë.
La Marquise.
La Comtesse.
Et après cela , je vous irois dire qu'il m'aime !
Vous ne me le conseilleriez pas.
* La Marquise.
N'est-ce que cela ? Eh ! je voudrois déja l'avoir
perdu , je souhaite de tout mon coeur qu'il vous
aime.
La Comtesse .
Oh ! sur ce pié- là , vous n'avez donc qu'à ren-
II. Vol. dre
1438 MERCURE DE FRANC
dre gracet au Ciel ; vos souhaits ne sçauro
être plus exaucez qu'ils le sont.
La Marquise.
Je vous certifie que j'en suis charmée.
La Comtesse.
Vous me rassurez.Ce n'est pas qu'il n'ait to:
Vous êtes si aimable qu'il ne devoit plus av
d'yeux pour personne, mais peut - être vous éton
il moins attaché qu'on n'a cru.
La Marquise.
Non , il me l'étoit beaucoup , mais je l'excus
quand je serois aimable , vous l'êtes encore pl
que moi, et vous sçavez l'être plus qu'une auir
La Comtesse.
+
Plus qu'une autre ! Ah ! vous n
n'êtes pas si cha
mée , Marquise ; je vous disois bien que vou
me manquerież de paroles ; vos éloges baissent
je m'accommode pourtant de celui - cy : j'y sen
une petite pointe de dépit , qui a son mérite
c'est la Jalousie qui me louë .
La Marquise.
Moi , de la jalousie ?
La Comtesse.
A votre avis , un compliment qui finiroit par
m'appeller Coquette , ne viendroit pas d'elle? Oh !
que si , Marquise , on le reconnoît.
La Marquise.
Je ne songeois pas à vous appeller Coquette;
La Comtesse.
Ce sont de ces choses qui se trouvent avant
qu'on y ait rêvé.
JUIN. 1733. 1439
La Marquise.
Mais , de bonne foy,ne l'êtes-vous pas un peu ?
La Comtesse.
*
Oui - dà , mais ce n'est pas assez qu'un peu
ne vous refusez pas le plaisir de me dire que je le
suis beaucoup , cela n'empêchera pas que vous ne
le soyez autant que moi.
La Marquise.
Je n'en donne pas tout - à -fait les mêmes
preuves.
La Comtesse.
C'est qu'on ne prouve que quand on réussit
le manque de succès met bien des coqueteries à
couvert , on se retire sans bruit , un peu humiliée
, mais inconnuë , c'est l'avantage qu'on a.
La Marquise.
Je réussirai , quand je voudrai , Comtesse;
vous le verrez , cela n'est pas difficile , et le Chevalier
ne vous seroit peut - être pas resté , sans le
peu de cas que j'ai fait de son coeur.
La Comtesse.
Je ne chicanerai pas ce dédain -là , mais ,
quand l'amour propre se sauve ,
voilà comme il
parle :
La Marquise.
Voulez-vous gager que cette avanture n'hu¬
miliera pas le mien , si je veux 2
La Comtesse.
Esperez- vous regagner le Chevalier ? Si vous le
pouvez , je vous le donne,
II.Vol
La
1440 MERCURE DE FRANCE
La Marquise.
Vous l'aimés , sans doute
La Comtesse.
Pas mal , mais je vais l'aimer davantage , afia
qu'il vous resiste mieux ; on a besoin de toutes
ses forces avec vous.
La Marquise.
Oh ! ne craignez rien , je vous le laisse ;
Adieu.
La Comtesse.
Eh ! pourquoi disputons-nous sa conquête ?
Mais pardonnez à celle qui l'emportera. Je ne
combat qu'à cette condition , afin que vous
n'ayez rien à me dire.
La Marquise.
Rien à vous dire ! Vous comptez
porter ?
La Comtesse .
donc l'em-
Ecoutez , je jouërois à plus beau jeu que vous.
La Marquise.
J'avois aussi- beau jeu que vous , quand vous
me l'avez ôté , je pourrois donc vous l'enlever
de même.
La Comtesse.
Tentez donc d'avoir votre revanche.
La Marquise.
Non , j'ai quelque chose de mieux à faire.
La Comtesse.
Peut- on vous demander ce que c'est ?
II.Vol. La
JUIN. 1733 1441
La Marquise.
Dorante vaut son prix , Comtesse : Adieu.
On voit par cette Scene avec quelle légéreté
et avec quelle finesse M. de Marivaux dialogue.
La Comtesse , effrayée de la sécurité de la Marquise
, commence à craindre qu'on ne lui enleve
Dorante , quoique son amour propre la flatte
que cela ne sera pas si facile que la Marquise paroît
se l'imaginer ; cette crainte se change enfin
en certitude, et lui arrache ces regrets : Elle parle
à sa suivante.
Je l'aime , et tu m'accables ! tu me penetres de
douleur ! Je l'ai maltraité , j'en conviens , j'ai tort ,
un tort affreux , un tort que je ne me pardonnerai
jamais, et qui ne merite pas que l'on l'oublie ; que
veux-tu que je te dise de plus ? Je me condamne ;
je me suis mal conduite , il est vrai , misérable
amour propre de femme ! misérable vanité d'être
aimée ! voilà ce que vous me coûtez ; j'ai voulu
plaire au Chevalier , comme s'il en avoit valu la
peine , j'ai voulu me donner cette preuve de mon
mêrite ; il manquoit cette honneur à mes charmes ;
les voilà bien glorieux ! J'ai fait la conquête us
Chevalier et j'ai perdu Dorante.
Nous aurions bien d'autres morceaux à citer ,
mais nous passerions les bornes prescrites à nos
Extraits , si nous insérions dans celui- ci tout ce
qui est digne de l'attention de nos Lecteurs
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Résumé : L'heureux Stratagême, Extrait, [titre d'après la table]
'L'Heureux Stratagème' est une comédie en prose de Marivaux, représentée pour la première fois au Théâtre Italien le 6 juin 1733. L'intrigue se déroule chez la Comtesse, qui est amoureuse de Dorante mais se laisse séduire par le Chevalier Damis. La Marquise, jalouse, conseille à Dorante de feindre un nouvel amour pour rendre la Comtesse jalouse. La Comtesse, d'abord sceptique, finit par croire à la feinte de Dorante et en souffre. La Marquise et Dorante font circuler la rumeur de leur prochain mariage, ce qui désespère la Comtesse. Lors de la signature du contrat de mariage, la Comtesse s'évanouit et Dorante lui révèle que le contrat est en réalité pour leur mariage. La pièce se conclut par la réconciliation des amants, avec la Comtesse reconnaissante envers la Marquise pour sa ruse. La pièce met également en scène une conversation entre la Marquise et la Comtesse au sujet de Dorante. La Marquise affirme qu'elle laissera Dorante à la Comtesse, mais cette dernière exprime sa crainte de le perdre malgré son amour-propre. La Comtesse avoue ensuite à sa suivante qu'elle regrette d'avoir maltraité Dorante par orgueil et vanité, reconnaissant ainsi son erreur. Elle exprime sa douleur et sa culpabilité pour avoir préféré plaire au Chevalier plutôt que de conserver l'amour de Dorante. La pièce est appréciée pour son analyse fine des sentiments humains, notamment ceux des femmes. Le dialogue de Marivaux est caractérisé par sa légèreté et sa finesse, illustrant les conflits internes et les regrets de la Comtesse.
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13
p. 234-236
« Le 24 Juillet, le Marquis de Pont-S,-Pierre, aîné des trois branches [...] »
Début :
Le 24 Juillet, le Marquis de Pont-S,-Pierre, aîné des trois branches [...]
Mots clefs :
Duc, Roi, Madame Adélaïde, Madame la Dauphine, Gouverneur, Comtesse
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texteReconnaissance textuelle : « Le 24 Juillet, le Marquis de Pont-S,-Pierre, aîné des trois branches [...] »
LE 24 Juillet , le Marquis de Pont - S. - Pierre ,
Roncherolles , premier Baron de Normandie
Lieutenant - Général des armées du Roy , a été
reçu en la dignité de Confeiller d'honneur- né au
Parlement de Normandie . Ce Seigneur accompagné
de la nobleffe & du corps des Officiers de dragons
du Régiment de la Reine , a fait fon entrée
au Palais , & après avoir prêté ferment de fidélité
en préfence des Chambres affemblées , a pris fa
féance avec tout l'éclat & la diſtinction poſſible ,
Cette prérogative dont jouit feule en Normandie.
l'ancienne maifon de Roncherolles , a été confirmée
en la perfonne de l'aîné des trois branches
de cette famille par Lettres Patentes des Rois
Henry III . Louis XIII . & Louis XIV . d'heureufe
mémoire .
La nuit du 25 au 26 , le Duc de Mirepoix , cidevant
Ambaffadeur extraordinaire du Roi en Angleterre
, revint de Londres , fuivant l'ordre qu'il
en avoit reçu de Sa Majefté. Le lendemain , il fut
préfenté au Roy par le fieur Rouillé , Miniftre &
Secrétaire d'Etat , ayant le département des Affaires
Etrangeres . Il eut enfuite l'honneur de rendre
fes refpects à la Reine & à Mefdames.
Le 6 Août , le Roi vint rendre à Madame la
Dauphine une nouvelle vifite ; & Sa Majesté ,
après avoir tiré dans la plaine de Saint Denis , fit
l'honneur au Prince de Soubize de fouper & de ,
coucher dans fa maifon de Saint-Quen.
SEPTEMBRE 1755. 235
Le Samedy d'Août 1755 , la Cour étant à
Compiegne ; Monfeigneur le Dauphin & Madame
Adelaide pour marquer au fieur Levefque ,
Ecuyer , Confeiller du Roy , Préſident de l'élection
, Maire & Lieutenant-Général de Police de la
ville de Compiegne , & Subdélégué de l'Intendance
de Paris , la fatisfaction que mérite le zele
avec lequel il remplit tous les devoirs de fes différentes
charges, particulierement pendant les féjours
de la Cour , lui ont fait l'honneur de tenir fur les
fonts de Baptême , le fils dont Dame Magdeleine-
Françoife Lejeune fon époufe eft accouchée il y a
fix mois , & qui a été lors ondoyé.
Monfeigneur le Dauphin a été repréſenté par
M. le Duc de Gefvres , Pair de France , Premier
Gentilhomme de la Chambre du Roy , Chevalier
de fes ordres , Gouverneur de la ville , prevôté &
Vicomté de Paris & de la Province de l'ile de
France.
Madame Adelaïde a été repréſentée par Madame
la Ducheffe de Beauvilliers la Dame d'honneur :
l'enfant a été nommé Alexandre-Louis - Marie ; la
cérémonie a été faite par le fieur Duquesnoy ,
Curé de la Paroiffe ; le Corps de Ville y a affifté ,
& y a été conduit avec le pere , la mere & l'enfant
dans les caroffes de M. le Duc de Gefvres ,
ainfi que Madame la Ducheffe de Beauvilliers que
M. le Duc de Gefvres alla prendre au Château ; ifs
trouverent à la porte de l'Eglife , fous les armes ,
les Gardes du Gouvernement & ceux de M. le Duc
d'Aumont , Pair de France , Chevalier des ordres
du Roy , premier Gentilhomme de ſa Chambre ,
Gouverneur du Boullenois , & Gouverneur de la
ville de Compiegne ; les Trompettes des plaifirs
s'y trouverent , ainfi que les violons & inftrumens
de la ville : après la cérémonie M. le Duc de Gef236
MERCURE DE FRANCE.
vres fit préfent à la mere de l'enfant , d'une trèsbelle
boëte d'or , de la part de Monfeigneur le
Dauphin.
Le Comte de Noailles , Grand d'Espagne de la
Premiere Claffe , Lieutenant- Général des Armées
du Roi , Chevalier de la Toiſon d'or , & de l'Ordre
de Saint Louis , Bailli & Grand Croix de Malte,
vient d'être nommé par le Roi , fon Ambaſſadeur
Extraordinaire auprès du Roi de Sardaigne.
La diftribution des Prix généraux de l'Univerfité
fe fit le 4 de ce mois dans les Ecoles de Sorbonne
, en la maniere accoutumée . Le Parlement
y affifta, Cette cérémonie fut précédée d'un Difcours
Latin , que prononça le fieur Bertinot ,
Profeffeur de Rhétorique au College de Lizieux.
Le fieur Bille Rhé: oricien du même college , a
remporté le premier prix. Il le reçut des mains
du fieur de Maupeou , Premier Préfident. Les autres
prix furent diftribués par le fieur Dulaurenț
de la Barre , Recteur de l'Univerfité .
La Comteffe d'Eftrade ayant donné fa démiſſion
de la charge de Dame d'Atours de Madame Adelaide
, le Roi a difpofé de cette charge en faveur de
la Marquife de Civerac , une des Dames nommées
pour accompagner cette Princeffe.
Le 15 , fête de l'Affomption de la Sainte Vierge
, la proceffion folemnelle , qui fe fait tous les
ans à pareil jour , en exécution du voeu de Louis
XIII , fe fit avec les cérémonies ordinaires . L'abbé
de Saint- Exupery , Doyen du Chapitre de l'Eglife
Métropolitaine , y officia. Le Parlement , la Chambre
des Comptes , la Cour des Aydes , & le Corps
de Ville , y affifterent .
Le vaiffeau la Compagnie des Indes eft arrivé le
6 de ce mois à Belle- Ifle , venant de Pondichery ,
& ayant à bord le fieur Godehen .
Roncherolles , premier Baron de Normandie
Lieutenant - Général des armées du Roy , a été
reçu en la dignité de Confeiller d'honneur- né au
Parlement de Normandie . Ce Seigneur accompagné
de la nobleffe & du corps des Officiers de dragons
du Régiment de la Reine , a fait fon entrée
au Palais , & après avoir prêté ferment de fidélité
en préfence des Chambres affemblées , a pris fa
féance avec tout l'éclat & la diſtinction poſſible ,
Cette prérogative dont jouit feule en Normandie.
l'ancienne maifon de Roncherolles , a été confirmée
en la perfonne de l'aîné des trois branches
de cette famille par Lettres Patentes des Rois
Henry III . Louis XIII . & Louis XIV . d'heureufe
mémoire .
La nuit du 25 au 26 , le Duc de Mirepoix , cidevant
Ambaffadeur extraordinaire du Roi en Angleterre
, revint de Londres , fuivant l'ordre qu'il
en avoit reçu de Sa Majefté. Le lendemain , il fut
préfenté au Roy par le fieur Rouillé , Miniftre &
Secrétaire d'Etat , ayant le département des Affaires
Etrangeres . Il eut enfuite l'honneur de rendre
fes refpects à la Reine & à Mefdames.
Le 6 Août , le Roi vint rendre à Madame la
Dauphine une nouvelle vifite ; & Sa Majesté ,
après avoir tiré dans la plaine de Saint Denis , fit
l'honneur au Prince de Soubize de fouper & de ,
coucher dans fa maifon de Saint-Quen.
SEPTEMBRE 1755. 235
Le Samedy d'Août 1755 , la Cour étant à
Compiegne ; Monfeigneur le Dauphin & Madame
Adelaide pour marquer au fieur Levefque ,
Ecuyer , Confeiller du Roy , Préſident de l'élection
, Maire & Lieutenant-Général de Police de la
ville de Compiegne , & Subdélégué de l'Intendance
de Paris , la fatisfaction que mérite le zele
avec lequel il remplit tous les devoirs de fes différentes
charges, particulierement pendant les féjours
de la Cour , lui ont fait l'honneur de tenir fur les
fonts de Baptême , le fils dont Dame Magdeleine-
Françoife Lejeune fon époufe eft accouchée il y a
fix mois , & qui a été lors ondoyé.
Monfeigneur le Dauphin a été repréſenté par
M. le Duc de Gefvres , Pair de France , Premier
Gentilhomme de la Chambre du Roy , Chevalier
de fes ordres , Gouverneur de la ville , prevôté &
Vicomté de Paris & de la Province de l'ile de
France.
Madame Adelaïde a été repréſentée par Madame
la Ducheffe de Beauvilliers la Dame d'honneur :
l'enfant a été nommé Alexandre-Louis - Marie ; la
cérémonie a été faite par le fieur Duquesnoy ,
Curé de la Paroiffe ; le Corps de Ville y a affifté ,
& y a été conduit avec le pere , la mere & l'enfant
dans les caroffes de M. le Duc de Gefvres ,
ainfi que Madame la Ducheffe de Beauvilliers que
M. le Duc de Gefvres alla prendre au Château ; ifs
trouverent à la porte de l'Eglife , fous les armes ,
les Gardes du Gouvernement & ceux de M. le Duc
d'Aumont , Pair de France , Chevalier des ordres
du Roy , premier Gentilhomme de ſa Chambre ,
Gouverneur du Boullenois , & Gouverneur de la
ville de Compiegne ; les Trompettes des plaifirs
s'y trouverent , ainfi que les violons & inftrumens
de la ville : après la cérémonie M. le Duc de Gef236
MERCURE DE FRANCE.
vres fit préfent à la mere de l'enfant , d'une trèsbelle
boëte d'or , de la part de Monfeigneur le
Dauphin.
Le Comte de Noailles , Grand d'Espagne de la
Premiere Claffe , Lieutenant- Général des Armées
du Roi , Chevalier de la Toiſon d'or , & de l'Ordre
de Saint Louis , Bailli & Grand Croix de Malte,
vient d'être nommé par le Roi , fon Ambaſſadeur
Extraordinaire auprès du Roi de Sardaigne.
La diftribution des Prix généraux de l'Univerfité
fe fit le 4 de ce mois dans les Ecoles de Sorbonne
, en la maniere accoutumée . Le Parlement
y affifta, Cette cérémonie fut précédée d'un Difcours
Latin , que prononça le fieur Bertinot ,
Profeffeur de Rhétorique au College de Lizieux.
Le fieur Bille Rhé: oricien du même college , a
remporté le premier prix. Il le reçut des mains
du fieur de Maupeou , Premier Préfident. Les autres
prix furent diftribués par le fieur Dulaurenț
de la Barre , Recteur de l'Univerfité .
La Comteffe d'Eftrade ayant donné fa démiſſion
de la charge de Dame d'Atours de Madame Adelaide
, le Roi a difpofé de cette charge en faveur de
la Marquife de Civerac , une des Dames nommées
pour accompagner cette Princeffe.
Le 15 , fête de l'Affomption de la Sainte Vierge
, la proceffion folemnelle , qui fe fait tous les
ans à pareil jour , en exécution du voeu de Louis
XIII , fe fit avec les cérémonies ordinaires . L'abbé
de Saint- Exupery , Doyen du Chapitre de l'Eglife
Métropolitaine , y officia. Le Parlement , la Chambre
des Comptes , la Cour des Aydes , & le Corps
de Ville , y affifterent .
Le vaiffeau la Compagnie des Indes eft arrivé le
6 de ce mois à Belle- Ifle , venant de Pondichery ,
& ayant à bord le fieur Godehen .
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Résumé : « Le 24 Juillet, le Marquis de Pont-S,-Pierre, aîné des trois branches [...] »
Le 24 juillet, le Marquis de Pont-S.-Pierre, premier Baron de Normandie et Lieutenant-Général des armées du Roi, a été élevé à la dignité de Conseiller d'honneur au Parlement de Normandie. Accompagné de la noblesse et des officiers de dragons du Régiment de la Reine, il a prêté serment et pris sa place avec éclat. Cette prérogative, réservée à la maison de Roncherolles, a été confirmée par des Lettres Patentes des rois Henry III, Louis XIII et Louis XIV. La nuit du 25 au 26 juillet, le Duc de Mirepoix, ancien Ambassadeur extraordinaire du Roi en Angleterre, est revenu de Londres et a été présenté au Roi par le Sieur Rouillé, Ministre et Secrétaire d'État aux Affaires Étrangères. Le lendemain, il a rendu hommage à la Reine et à Mesdames. Le 6 août, le Roi a rendu visite à Madame la Dauphine et a ensuite honoré le Prince de Soubise en souper et en dormant dans sa maison de Saint-Quen. Le 17 août, à Compiègne, Monseigneur le Dauphin et Madame Adélaïde ont marqué leur satisfaction au Sieur Levesque, Maire de Compiègne, en tenant sur les fonts baptismaux son fils Alexandre-Louis-Marie, né six mois plus tôt. La cérémonie a été représentée par le Duc de Gesvres et la Duchesse de Beauvilliers, et a été conduite par le Sieur Duquesnoy, curé de la paroisse. Le Comte de Noailles a été nommé Ambassadeur Extraordinaire auprès du Roi de Sardaigne. La distribution des Prix généraux de l'Université a eu lieu le 4 septembre à la Sorbonne, précédée d'un discours latin prononcé par le Sieur Bertinot. Le Sieur Bille a remporté le premier prix, remis par le Sieur de Maupeou, Premier Président. La Comtesse d'Estrades a démissionné de sa charge de Dame d'Atours de Madame Adélaïde, remplacée par la Marquise de Civerac. Le 15 septembre, une procession solennelle en l'honneur de l'Assomption de la Sainte Vierge a eu lieu, avec la participation du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aydes et du Corps de Ville. Le vaisseau de la Compagnie des Indes est arrivé à Belle-Île le 6 septembre, venant de Pondichéry, avec à son bord le Sieur Godehen.
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14
p. 42-44
EPITRE DU MÊME A Madame la Comtesse de Fontaines, auteur d'un petit Roman intitulé : La Comtesse de Savoye, imprimé en 1722.
Début :
La Fayette & Segrais, couple sublime & tendre, [...]
Mots clefs :
Comtesse, Dieu, Auteur, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE DU MÊME A Madame la Comtesse de Fontaines, auteur d'un petit Roman intitulé : La Comtesse de Savoye, imprimé en 1722.
EPITRE DU MÊME
A Madame la Comteffe de Fontaines , auteur
d'un petit Roman intitulé : La Comteffe
de Savoye , imprimé en 1722 .
LA Fayette & Segrais , couple fublime & tendre
,
Le modele avant vous de nos galans écrits ,
Des champs éliziens fur les aîles des ris
Vinrent l'autre jour dans Paris.
D'où ne viendroit- on point , Sapho , pour vous
entendre ?
A vos genoux tous deux humiliés ,
Tous deux vaincus , & pourtant pleins de joie
OCTOBRE. 1755. 43
Ils mirent leur Zaide aux pieds
De la Comteffe de Savoye.
Ils avoient bien raiſon , quel Dieu , charmant
auteur ,
Quel Dieu vous a donné ce langage enchanteur ?
La force , la délicateffe ,
La fimplicité , la nobleſſe
Que Fenelon feul avoit joint ;
Ce naturel charmant dont l'art n'approche point ;
Sapho , qui ne croiroit que l'amour vous infpire a
Mais vous vous contentez de vanter fon empire.
Vous nous peignez Mendoce en feu ,
Et la vertueufe foibleſſe
De fa chancélante maîtreffe ,
Qui lui fait en fuyant un fi charmant aveu .
Ah! pouvez-vous donner ces leçons de tendreffe ,
Vous qui les pratiquez fi peu ?
C'eft ainfi que Marot fur fa lyre incrédule ,
Du Dieu qu'il méconnut , prouva la fainteté.
Vous avez pour l'amour auffi peu de fcrupule ,
Vous ne le ſervez point , & vous l'avez chanté.
Adieu , malgré mes épilogues ,
Puiffiez-vous pourtant tous les ans
Me lire deux ou trois romans ,
Et taxer quatre fynagogues.
La Dame à qui cette épitre eft adreffée ,
fe nommoit Marie - Louife - Charlotte de
Pelard de Givri , fille du Marquis de Gi44
MERCURE DE FRANCE
vri ,
Commandant de Metz , qui avoit
favorifé
l'établffement des Juifs dans cette
ville , ceux-ci lui firent par
reconnoiffance
une penfion confidérable , qui paſſa aux .
enfans , & dont jouiffent encore aujour- ,
d'hui fes petits enfans . L'un Chevalier de
Malte ; l'autre , veuve du Marquis de Fontanges
, Dame d'honneur de la Princeffe
de Conti . Cette Dame étoit alors veuve.
de Meflire Nicolas de Fontaines , Chevalier
, Seigneur d'Wniri , la Neuville - aux-
Bois , & Veron ,
Maréchal des camps &
armées du Roi , & ancien Mestre de camp
de Cavalerie , homme de la premiere dif
tinction . Elle eft morte le huit Septembre
1730 , âgée de foixante - dix ans . Elle a enrichi
la
République des Lettres de quelques
petits ouvrages ingénieux , en cachant
avec foin qu'elle en fût l'auteur.
A Madame la Comteffe de Fontaines , auteur
d'un petit Roman intitulé : La Comteffe
de Savoye , imprimé en 1722 .
LA Fayette & Segrais , couple fublime & tendre
,
Le modele avant vous de nos galans écrits ,
Des champs éliziens fur les aîles des ris
Vinrent l'autre jour dans Paris.
D'où ne viendroit- on point , Sapho , pour vous
entendre ?
A vos genoux tous deux humiliés ,
Tous deux vaincus , & pourtant pleins de joie
OCTOBRE. 1755. 43
Ils mirent leur Zaide aux pieds
De la Comteffe de Savoye.
Ils avoient bien raiſon , quel Dieu , charmant
auteur ,
Quel Dieu vous a donné ce langage enchanteur ?
La force , la délicateffe ,
La fimplicité , la nobleſſe
Que Fenelon feul avoit joint ;
Ce naturel charmant dont l'art n'approche point ;
Sapho , qui ne croiroit que l'amour vous infpire a
Mais vous vous contentez de vanter fon empire.
Vous nous peignez Mendoce en feu ,
Et la vertueufe foibleſſe
De fa chancélante maîtreffe ,
Qui lui fait en fuyant un fi charmant aveu .
Ah! pouvez-vous donner ces leçons de tendreffe ,
Vous qui les pratiquez fi peu ?
C'eft ainfi que Marot fur fa lyre incrédule ,
Du Dieu qu'il méconnut , prouva la fainteté.
Vous avez pour l'amour auffi peu de fcrupule ,
Vous ne le ſervez point , & vous l'avez chanté.
Adieu , malgré mes épilogues ,
Puiffiez-vous pourtant tous les ans
Me lire deux ou trois romans ,
Et taxer quatre fynagogues.
La Dame à qui cette épitre eft adreffée ,
fe nommoit Marie - Louife - Charlotte de
Pelard de Givri , fille du Marquis de Gi44
MERCURE DE FRANCE
vri ,
Commandant de Metz , qui avoit
favorifé
l'établffement des Juifs dans cette
ville , ceux-ci lui firent par
reconnoiffance
une penfion confidérable , qui paſſa aux .
enfans , & dont jouiffent encore aujour- ,
d'hui fes petits enfans . L'un Chevalier de
Malte ; l'autre , veuve du Marquis de Fontanges
, Dame d'honneur de la Princeffe
de Conti . Cette Dame étoit alors veuve.
de Meflire Nicolas de Fontaines , Chevalier
, Seigneur d'Wniri , la Neuville - aux-
Bois , & Veron ,
Maréchal des camps &
armées du Roi , & ancien Mestre de camp
de Cavalerie , homme de la premiere dif
tinction . Elle eft morte le huit Septembre
1730 , âgée de foixante - dix ans . Elle a enrichi
la
République des Lettres de quelques
petits ouvrages ingénieux , en cachant
avec foin qu'elle en fût l'auteur.
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Résumé : EPITRE DU MÊME A Madame la Comtesse de Fontaines, auteur d'un petit Roman intitulé : La Comtesse de Savoye, imprimé en 1722.
L'épître est adressée à Madame la Comtesse de Fontaines, auteure du roman 'La Comtesse de Savoye' publié en 1722. L'auteur de l'épître loue le couple Lafayette et Segrais et compare les qualités littéraires de la Comtesse de Fontaines à celles de Fénelon, soulignant sa force, sa délicatesse, sa simplicité et sa noblesse. Il admire également son naturel et son talent pour décrire l'amour et la tendresse. La Comtesse de Fontaines, de son nom complet Marie-Louise-Charlotte de Pelard de Givri, était la fille du Marquis de Givri, commandant de Metz, qui avait favorisé l'établissement des Juifs dans cette ville. En reconnaissance, les Juifs lui avaient octroyé une pension considérable, transmise à ses enfants. L'un de ses fils était Chevalier de Malte, et l'autre était le veuf du Marquis de Fontanges, Dame d'honneur de la Princesse de Conti. La Comtesse était veuve de Monsieur Nicolas de Fontaines, Chevalier et Seigneur de plusieurs domaines, Maréchal des camps et armées du Roi, et ancien Mestre de camp de Cavalerie. Elle est décédée le 8 septembre 1730 à l'âge de soixante-dix ans. Elle a enrichi la République des Lettres de plusieurs petits ouvrages ingénieux, tout en restant anonyme.
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15
p. 205-210
MORTS.
Début :
Dame Susanne de Damas, Doyenne des Chanoinesses, & Comtesse de [...]
Mots clefs :
Morts, Comtesse, Chanoine, Comte, Maison de Wignacours, Chevalier, Maison d'Archeries
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
DAME Sufanne de Damas , Doyenne des Cha
noineffes , & Comteffe de Neuville , en Breffe ,
Dioceſe de Lyon , mourut à Neuville le 17 Septembre
1756. Le Chapitre ayant été tenu par
Madame de Broffes , Grand- Chantre , le 26 Octobre
fuivant , Dame Françoiſe de Tenay- de Saint-
Chriftophe fut élue unaniment pour lui fuccéder ,
& le 16 Novembre , elle a prêté ferment pour
fa
nouvelle Dignité entre les mains de S. E. M. le
Cardinal de Tencin , Archevêque & Comte de
Lyon. Les tente , & grande tente de Madame de
Saint- Chryftophe , ont été à la tête de ce Chapitre.
Elle eft fille du Marquis de Saint - Chryftophe
, ci devant Capitaine , Lieutenant des
Gendarmes d'Orleans.
Meffire Emé-Claude- François Gagne- de Perigny
, Chanoine honoraire de l'Eglife Métropolitaine
de Paris , & Abbé de l'Abbaye de Châtillonfur-
Seine , Ordre de Saint Auguftin , Congréga
tion de France , Diocefe de Langres , & de l'Abbaye
de Livry , même Ordre & même Congrégation
, Dioceſe de Paris , eft mort à Paris le 4 Oc¬
tobre dans fa foixante-onzieme année .
Robert Antoine , Comte de Wignacours , Ba
ron de Saint- Loup , Seigneur des terres & fiefs
nobles de Warnecourt , Charbogne , Chevenie ,
Verrieres , Briquemaux , les Auches , les Crelles ,
Maiſonnettes , les grand & petit Vivier , Toulie ,
le Griffon -Bromville , la Hamelle , Evignie ,
Mondignie , Sanglie , Sufanne , Ecordal , Bruncha
mel , &c, eft mort en fon château de Charbogne en
206 MERGURE DE FRANCE.
Champagne le 30 Octobre 1756 , âgé de 18 ans
trois mois & quinze jours. Il étoit Chef de l'ancienne
Maiſon de fon nom , qui tient rang entre
les plus grandes & les plus illuftres , & qui a donné
dans le dernier fiecle deux grands maîtres à
l'Ordre de Malte ( Alof de Wignacourt , élu
avec le concours général & unanime de tout
l'Ordre , & l'applaudiffement univerfel , en 1601,
& Adrien de Wignacourt en 1690 , ) & fils d'Antoine
, Marquis de Wignacourt , Seigneur de
Warnecourt , Evignie , Charbogne , &c. Gouverneur
de la ville de Donchery , & de Marie- Heleine-
Magdeleine de Villelongue , Dame de Brumehamel
, morts tous deux en 1736. Il avoit été
marié à Marie-Louiſe de Goujon Condé , morte le
jour de Pâques 1729 , de laquelle il a laiffé pour
fils unique Charles - Antoine - François Marie ,
Marquis de Wignacourt , Baron de Saint-Loup ,
Seigneur de Warnecourt , Brunehamel , Charbogne
, Evignie , Ecordal , &c. Chef actuel de la
maifon de Wignacourt , né le 30 Juillet 1727 ,
veuf du 7 Décembre 1754 , de Conftance Françoiſe
Duffon-de Bonnac , petite fille du feu Maréchal-
Duc de Biron , Pair de France , dont il a
une fille , Marie- Charlotte-Antoinette- Conftance-
Louife-Françoiſe de Wignacourt , née le 30 Octobre
1750.
Dame Marie-Jofephe- Charlotte - Henriette de
Gironde-de Buron , époufe d'Antoine de Chabannes
, Marquis de Curton , ancien Colonel d'Infanterie
, mourut le 12 Novembre au château du
Palais en Forez.
Le 22 Novembre 1756 , eft décédé au Château
d'Archeries en Normandie , dans la 91º année de
fon âge , Meffire François- Céfar -Augufte Charlemagne
, Comte d'Archeries, Chevalier , Barom
AVRIL. 1757. 207
F
d'Affre , Chevalier de Saint Louis , ancien Lieurenant
Colonel du Régiment de Champagne. Il
laiffe de fon mariage , fait en 1702 avec Dame
Claude-Françoife - Luce- Ingelberte de Vauché ,
d'une très-illuftre Maifon de l'Ile de France , trois
enfans : 1. Louis- Charles-Dagobert Célar , Comte
d'Archeries , né en 1711 , Capitaine de Cavalerie
dans le Régiment de Touraine , marié en
1751 avec Claude- Françoife- Etiennette d'Albes ,
de laquelle il a deux garçons ; 2 ° . Charles-Lothaire-
Claude d'Archeries , Chevalier de Malte , né en
1720 , Lieutenant dans le Régiment de fon frere :
3°. Mélanie - Pierrette - Jeanne - Amable Marie ,
marié en 1730 avec Claude-François-Etienne de
Villermot , Préfident au Parlement de Besançon ,
mort en 1741 .
La Maifon d'Archeries l'une des plus anciennes
& des plus illuftres de Normandie ( dont une branche
étoit établie en Bugey en 1590 , fuivant Guichenon
dans fon Hiftoire de Breffe de Bugey,
t. I ) , tire fon nom de la terre d'Archeries , fituée
dans l'élection d'Alençon à fix lieues de cette
Ville , qu'elle poffede dès le commencement du
enzieme fiecle qu'elle commence à paroître dans
l'hiftoire . On voit un Philippe , Chevalier , Seigneur
d'Archeries , qui en 1035 accompagne Robert
fecond , Duc de Normandie , dans fon Pélerinage
de Jérufalem. On trouve un autre Philippe
, Chevalier , Seigneur d'Archeries , qui commande
un corps de troupes dans la guerre que
Guillaume le Conquérant , Duc de Normandie ,
entreprit contre Philippe premier , Roi de France ,
vers l'an 1076. Mais la filiation n'eft exactement
fuivie que depuis Charles , Chevalier , Seigneur
d'Archeries , Capitaine de mille hommes de pied
en 1190 , pour le fervice de Richard Coeur - de208
MERCURE DE FRANCE.
Lion , Duc de Normandie. Ce Seigneur avoit
époufé une femme nommé Richilde , dont il eut
pour fils Charles , fecond du nom , Chevalier ,
Seigneur d'Archeries , dont le nom de la femme
eft inconnu , ainfi que celui de celle de fon fils
Guillaume , Seigneur d'Archeries , Gouverneur
de la ville de Rouen pour le Roi Philippe le
Hardi , qui le fit Chevalier en 1280. Jean , premier
du nom , Chevalier , Seigneur d'Archeries ,
fils de Guillaume , fut Capitaine d'une Compagnie
de trois cens Lances , fous Philippe le Bel en
1295 : celui-ci époufa Marguerite d'Ifles , qui fut
mere de Jean fecond , Chevalier , Seigneur d'Ascheries
, Capitaine de cent Lances , & Gouverneur
du Pont de l'Arche , fous Philippe de Valois en
1330 & 1350, marié en 1341 , à Ide Dame de Breches
, fille de Guillaume , Seigneur de Breches , &
de Jeanne de Malleville . De ce mariage il eur
entr'autres enfans Jean , troifieme du nom , Chevalier
, Seigneur d'Archeries , auquel le Roi Charles
VI en 1390 , fit don de mille livres tournois
en confidération de la belle défenfe qu'il fit au
fiege de la ville d'Alençon dont il étoit Gouverneur
; il avoit époufé dès le 8 Janvier 1381 ( vieux
ftyle ) Perrette de Stainville, Dame de Liville-Sanville
, &c. Il fut tué à la bataille d'Azincourt en
1415 , & fut pere de Jacques , Chevalier , Seigneur
d'Archeries-Brechen , Sanville , & c. Capitaine de
fix cens Lances pour le fervice du Roi , mort le
s Février 1460 ( vieux ftyle ) laiffant de fa femme
Jeannette de Boudeville , morte en 1463 , pour fils
aîné Charles , troifieme du nom , Chevalier , Seigneur
d'Archeries , &c. Gouverneur pour le Roi
Louis XI , du Pontau-de-Mer , mort en 1f08 ,
ayant épousé en 1464 Louife de Pontette , qui le
rendit pere de François , Chevalier , Seigneur
AVRIL 1757. 200
d'Archeries , Capitaine de cinquante hommes
d'Armes pour le Roi François premier , marié en
1500 à Claudine de Mandreville , dont le fils
Charles , quatrieme du nom , fut fait Chevalier
de l'Ordre du Roi en 1547. Il avoit épousé le 6
Juillet 1540 Jeanne de Mailli , fille de Louis ,
Seigneur d'Haucourt & de Saint- Léger , & d'Alphonfe
du Quefnoy ; ils eurent pour fils Louis ,
Chevalier , Seigneur d'Archeries , en faveur duquel
le Roi Henri quatre érigea la terre d'Archeries
en Comté , avec union des terres de Breche
& de Sanville , par Lettres Patentes du 10 Janvier
1596. Il époufa en 1590 Jeanne de Bifthelles ,
qui le rendit pere de François Philippe , Comte
d'Archeries , tué à la bataille de Caffel en 1677.
Il avoit épousé en 1630 le 10 Janvier , Claudine-
Charlotte de Bonneries , qui le rendit pere de
deux enfans ; à fçavoir , Louis -Jacques qui fuit ,
& Charles Augufte , dont la postérité a fini en
1730.
Louis- Jacques , Comte d'Archeries , Chevalier ,
Capitaine de Cavalerie dans le Régiment d'Enghien
, époufa en 1649 Charlotte de Solleville ,
& en eut Jacques - Charles , Comte d'Archeries ,
Colonel d'un Régiment d'Infanterie , mort en
1689 , ayant époufé en 1660 Jeanne-Claude
d'Eftinfec , qui fut mere de deux filles , & du
Comte d'Archeries qui donne lieu à cet article.
Dame Louife des Marets , époufe de Louis-
Pierre - Maximilien de Bethune , Duc de Sully ,
Pair de France , Chevalier de l'Ordre de la Toifon
d'Or , ci - devant premier Gentilhomme de la
chambre de feu Monfeigneur le Duc de Berry ,
& Colonel - Lieutenant du Regiment de la Reine
Infanterie , mourut à Paris le 28 Novembre , dans
fa foixante- douzieme année.
110 MERCURE DE FRANCE.
"
Henriette-Agathe de Lorraine , appellée Mile
de Brionne , mourut à Paris le 30 Novembre
âgée de vingt- cinq ans , quatre mois & dix- huit
jours. Elle étoit fille de feu Louis de Lorraine ,
Prince de Lambeſc , Comte de Brionne & de
Braine , Brigadier de Cavalerie , grand Sénéchal
héréditaire de Bourgogne , Gouverneur d'Anjou ,
des Ville & Château d'Anjeſt & de Pont-de-Cé , &
de feue Jeanne-Henriette-Marguerite de Durfors.
DAME Sufanne de Damas , Doyenne des Cha
noineffes , & Comteffe de Neuville , en Breffe ,
Dioceſe de Lyon , mourut à Neuville le 17 Septembre
1756. Le Chapitre ayant été tenu par
Madame de Broffes , Grand- Chantre , le 26 Octobre
fuivant , Dame Françoiſe de Tenay- de Saint-
Chriftophe fut élue unaniment pour lui fuccéder ,
& le 16 Novembre , elle a prêté ferment pour
fa
nouvelle Dignité entre les mains de S. E. M. le
Cardinal de Tencin , Archevêque & Comte de
Lyon. Les tente , & grande tente de Madame de
Saint- Chryftophe , ont été à la tête de ce Chapitre.
Elle eft fille du Marquis de Saint - Chryftophe
, ci devant Capitaine , Lieutenant des
Gendarmes d'Orleans.
Meffire Emé-Claude- François Gagne- de Perigny
, Chanoine honoraire de l'Eglife Métropolitaine
de Paris , & Abbé de l'Abbaye de Châtillonfur-
Seine , Ordre de Saint Auguftin , Congréga
tion de France , Diocefe de Langres , & de l'Abbaye
de Livry , même Ordre & même Congrégation
, Dioceſe de Paris , eft mort à Paris le 4 Oc¬
tobre dans fa foixante-onzieme année .
Robert Antoine , Comte de Wignacours , Ba
ron de Saint- Loup , Seigneur des terres & fiefs
nobles de Warnecourt , Charbogne , Chevenie ,
Verrieres , Briquemaux , les Auches , les Crelles ,
Maiſonnettes , les grand & petit Vivier , Toulie ,
le Griffon -Bromville , la Hamelle , Evignie ,
Mondignie , Sanglie , Sufanne , Ecordal , Bruncha
mel , &c, eft mort en fon château de Charbogne en
206 MERGURE DE FRANCE.
Champagne le 30 Octobre 1756 , âgé de 18 ans
trois mois & quinze jours. Il étoit Chef de l'ancienne
Maiſon de fon nom , qui tient rang entre
les plus grandes & les plus illuftres , & qui a donné
dans le dernier fiecle deux grands maîtres à
l'Ordre de Malte ( Alof de Wignacourt , élu
avec le concours général & unanime de tout
l'Ordre , & l'applaudiffement univerfel , en 1601,
& Adrien de Wignacourt en 1690 , ) & fils d'Antoine
, Marquis de Wignacourt , Seigneur de
Warnecourt , Evignie , Charbogne , &c. Gouverneur
de la ville de Donchery , & de Marie- Heleine-
Magdeleine de Villelongue , Dame de Brumehamel
, morts tous deux en 1736. Il avoit été
marié à Marie-Louiſe de Goujon Condé , morte le
jour de Pâques 1729 , de laquelle il a laiffé pour
fils unique Charles - Antoine - François Marie ,
Marquis de Wignacourt , Baron de Saint-Loup ,
Seigneur de Warnecourt , Brunehamel , Charbogne
, Evignie , Ecordal , &c. Chef actuel de la
maifon de Wignacourt , né le 30 Juillet 1727 ,
veuf du 7 Décembre 1754 , de Conftance Françoiſe
Duffon-de Bonnac , petite fille du feu Maréchal-
Duc de Biron , Pair de France , dont il a
une fille , Marie- Charlotte-Antoinette- Conftance-
Louife-Françoiſe de Wignacourt , née le 30 Octobre
1750.
Dame Marie-Jofephe- Charlotte - Henriette de
Gironde-de Buron , époufe d'Antoine de Chabannes
, Marquis de Curton , ancien Colonel d'Infanterie
, mourut le 12 Novembre au château du
Palais en Forez.
Le 22 Novembre 1756 , eft décédé au Château
d'Archeries en Normandie , dans la 91º année de
fon âge , Meffire François- Céfar -Augufte Charlemagne
, Comte d'Archeries, Chevalier , Barom
AVRIL. 1757. 207
F
d'Affre , Chevalier de Saint Louis , ancien Lieurenant
Colonel du Régiment de Champagne. Il
laiffe de fon mariage , fait en 1702 avec Dame
Claude-Françoife - Luce- Ingelberte de Vauché ,
d'une très-illuftre Maifon de l'Ile de France , trois
enfans : 1. Louis- Charles-Dagobert Célar , Comte
d'Archeries , né en 1711 , Capitaine de Cavalerie
dans le Régiment de Touraine , marié en
1751 avec Claude- Françoife- Etiennette d'Albes ,
de laquelle il a deux garçons ; 2 ° . Charles-Lothaire-
Claude d'Archeries , Chevalier de Malte , né en
1720 , Lieutenant dans le Régiment de fon frere :
3°. Mélanie - Pierrette - Jeanne - Amable Marie ,
marié en 1730 avec Claude-François-Etienne de
Villermot , Préfident au Parlement de Besançon ,
mort en 1741 .
La Maifon d'Archeries l'une des plus anciennes
& des plus illuftres de Normandie ( dont une branche
étoit établie en Bugey en 1590 , fuivant Guichenon
dans fon Hiftoire de Breffe de Bugey,
t. I ) , tire fon nom de la terre d'Archeries , fituée
dans l'élection d'Alençon à fix lieues de cette
Ville , qu'elle poffede dès le commencement du
enzieme fiecle qu'elle commence à paroître dans
l'hiftoire . On voit un Philippe , Chevalier , Seigneur
d'Archeries , qui en 1035 accompagne Robert
fecond , Duc de Normandie , dans fon Pélerinage
de Jérufalem. On trouve un autre Philippe
, Chevalier , Seigneur d'Archeries , qui commande
un corps de troupes dans la guerre que
Guillaume le Conquérant , Duc de Normandie ,
entreprit contre Philippe premier , Roi de France ,
vers l'an 1076. Mais la filiation n'eft exactement
fuivie que depuis Charles , Chevalier , Seigneur
d'Archeries , Capitaine de mille hommes de pied
en 1190 , pour le fervice de Richard Coeur - de208
MERCURE DE FRANCE.
Lion , Duc de Normandie. Ce Seigneur avoit
époufé une femme nommé Richilde , dont il eut
pour fils Charles , fecond du nom , Chevalier ,
Seigneur d'Archeries , dont le nom de la femme
eft inconnu , ainfi que celui de celle de fon fils
Guillaume , Seigneur d'Archeries , Gouverneur
de la ville de Rouen pour le Roi Philippe le
Hardi , qui le fit Chevalier en 1280. Jean , premier
du nom , Chevalier , Seigneur d'Archeries ,
fils de Guillaume , fut Capitaine d'une Compagnie
de trois cens Lances , fous Philippe le Bel en
1295 : celui-ci époufa Marguerite d'Ifles , qui fut
mere de Jean fecond , Chevalier , Seigneur d'Ascheries
, Capitaine de cent Lances , & Gouverneur
du Pont de l'Arche , fous Philippe de Valois en
1330 & 1350, marié en 1341 , à Ide Dame de Breches
, fille de Guillaume , Seigneur de Breches , &
de Jeanne de Malleville . De ce mariage il eur
entr'autres enfans Jean , troifieme du nom , Chevalier
, Seigneur d'Archeries , auquel le Roi Charles
VI en 1390 , fit don de mille livres tournois
en confidération de la belle défenfe qu'il fit au
fiege de la ville d'Alençon dont il étoit Gouverneur
; il avoit époufé dès le 8 Janvier 1381 ( vieux
ftyle ) Perrette de Stainville, Dame de Liville-Sanville
, &c. Il fut tué à la bataille d'Azincourt en
1415 , & fut pere de Jacques , Chevalier , Seigneur
d'Archeries-Brechen , Sanville , & c. Capitaine de
fix cens Lances pour le fervice du Roi , mort le
s Février 1460 ( vieux ftyle ) laiffant de fa femme
Jeannette de Boudeville , morte en 1463 , pour fils
aîné Charles , troifieme du nom , Chevalier , Seigneur
d'Archeries , &c. Gouverneur pour le Roi
Louis XI , du Pontau-de-Mer , mort en 1f08 ,
ayant épousé en 1464 Louife de Pontette , qui le
rendit pere de François , Chevalier , Seigneur
AVRIL 1757. 200
d'Archeries , Capitaine de cinquante hommes
d'Armes pour le Roi François premier , marié en
1500 à Claudine de Mandreville , dont le fils
Charles , quatrieme du nom , fut fait Chevalier
de l'Ordre du Roi en 1547. Il avoit épousé le 6
Juillet 1540 Jeanne de Mailli , fille de Louis ,
Seigneur d'Haucourt & de Saint- Léger , & d'Alphonfe
du Quefnoy ; ils eurent pour fils Louis ,
Chevalier , Seigneur d'Archeries , en faveur duquel
le Roi Henri quatre érigea la terre d'Archeries
en Comté , avec union des terres de Breche
& de Sanville , par Lettres Patentes du 10 Janvier
1596. Il époufa en 1590 Jeanne de Bifthelles ,
qui le rendit pere de François Philippe , Comte
d'Archeries , tué à la bataille de Caffel en 1677.
Il avoit épousé en 1630 le 10 Janvier , Claudine-
Charlotte de Bonneries , qui le rendit pere de
deux enfans ; à fçavoir , Louis -Jacques qui fuit ,
& Charles Augufte , dont la postérité a fini en
1730.
Louis- Jacques , Comte d'Archeries , Chevalier ,
Capitaine de Cavalerie dans le Régiment d'Enghien
, époufa en 1649 Charlotte de Solleville ,
& en eut Jacques - Charles , Comte d'Archeries ,
Colonel d'un Régiment d'Infanterie , mort en
1689 , ayant époufé en 1660 Jeanne-Claude
d'Eftinfec , qui fut mere de deux filles , & du
Comte d'Archeries qui donne lieu à cet article.
Dame Louife des Marets , époufe de Louis-
Pierre - Maximilien de Bethune , Duc de Sully ,
Pair de France , Chevalier de l'Ordre de la Toifon
d'Or , ci - devant premier Gentilhomme de la
chambre de feu Monfeigneur le Duc de Berry ,
& Colonel - Lieutenant du Regiment de la Reine
Infanterie , mourut à Paris le 28 Novembre , dans
fa foixante- douzieme année.
110 MERCURE DE FRANCE.
"
Henriette-Agathe de Lorraine , appellée Mile
de Brionne , mourut à Paris le 30 Novembre
âgée de vingt- cinq ans , quatre mois & dix- huit
jours. Elle étoit fille de feu Louis de Lorraine ,
Prince de Lambeſc , Comte de Brionne & de
Braine , Brigadier de Cavalerie , grand Sénéchal
héréditaire de Bourgogne , Gouverneur d'Anjou ,
des Ville & Château d'Anjeſt & de Pont-de-Cé , &
de feue Jeanne-Henriette-Marguerite de Durfors.
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Résumé : MORTS.
En 1756 et au début de 1757, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Dame Suzanne de Damas, Doyenne des Chanoinesses et Comtesse de Neuville, est décédée à Neuville le 17 septembre 1756. Dame Françoise de Tenay-Saint-Christophe a été élue pour lui succéder et a prêté serment le 16 novembre devant le Cardinal de Tencin. Messire Emé-Claude-François Gagne de Perigny, Chanoine honoraire de l'Église Métropolitaine de Paris et Abbé de l'Abbaye de Châtillon-sur-Seine, est mort à Paris le 4 octobre à l'âge de 61 ans. Robert Antoine, Comte de Wignacourt, est décédé le 30 octobre 1756 à l'âge de 18 ans et trois mois. Il était Chef de la Maison de Wignacourt et fils d'Antoine, Marquis de Wignacourt, et de Marie-Hélène-Madeleine de Villelongue. Dame Marie-Josèphe-Charlotte-Henriette de Gironde-de Buron, épouse d'Antoine de Chabannes, Marquis de Curton, est morte le 12 novembre au château du Palais en Forez. Messire François-César-Auguste Charlemagne, Comte d'Archeries, est décédé le 22 novembre 1756 à l'âge de 91 ans. Il laisse trois enfants de son mariage avec Dame Claude-Françoise-Luce-Ingelberte de Vauché. Dame Louise des Marets, épouse de Louis-Pierre-Maximilien de Béthune, Duc de Sully, est morte à Paris le 28 novembre à l'âge de 62 ans. Henriette-Agathe de Lorraine, appelée Mlle de Brionne, est décédée à Paris le 30 novembre à l'âge de 25 ans, 4 mois et 18 jours. Elle était fille de Louis de Lorraine, Prince de Lambesc, et de Jeanne-Henriette-Marguerite de Durfort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 187-203
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 2 Avril, le Roi tint le Sceau pour la troisieme fois dans la même [...]
Mots clefs :
Sceau, Maîtres des requêtes, Ouragan, Dégâts, Duc, Comtesse, Évêque, Compagnie des Mousquetaires, Convention, Impératrice Reine de Hongrie et Bohême, Articles, Troupes, Hiérarchie, Brigadiers, Officiers, Commandant, Campement, Chevaliers, Académie royale des sciences, Corsaires , Marchandises, Capitaines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
LE 2 Avril , le Roi tint le Sceau pour la troifieme
fois dans la même piece de fon appartement ,
où Sa Majesté l'avoit tenu le 4 & le 18 du mois
de Mars. Les fix Maîtres des Requêtes , nommés par le Roi pour affifter
au Sceau pendant
ce trimeftre
, font Mrs. de Bercy , de Villeneuve ,
d'Argouges de Fleury , Bernard de Balinvilliers ,
le Nain , & Amelot de Chaillou . Après que M.
Jolly , Grand Audiencier de France , eut préfenté
les Lettres dont il étoit chargé ; ils firent
ainfi que le Confeiller du Grand Confeil , Grand
Rapporteur , le rapport de celles qui les concernent.
M. Charpentier , Contrôleur Général de
la Chancellerie , a rempli les fonctions de cette
charge. Elles avoient été remplies dans le trimeftre
de Janvier par M. Chazelle , alors en
exercice . Les trois jours que Sa Majeſté a tenu le
Sceau , M. de la Haye , Procureur du Roi des
Requêtes de l'Hôtel , & Général des grande &
petite Chancelleries , a occupé la place qui lui
eft marquée derriere les Maîtres des Requêtes.
On effuya à Paris , le même jour au foir , un ouragan
des plus terribles . Cette tempête a embraf
fé une grande étendue de pays , & a caufé des
188 MERCURE DE FRANCE.
dommages confidérables en plufieurs endroits
Elle a été , particuliérement au Havre , l'occafion
d'un finiftre événement. L'impétuofité du
vent ayant emporté une partie du comble de la
falle de la Comédie , une autre partie de ce
comble eft tombée fur les luftres & fur les lampions
du théâtre. Le feu a pris aux décorations ,
& bientôt à toute la falle . Il y avoit près de
cinq cens perfonnes au fpectacle. Onze ont été ,
les unes écrasées , les autres brûlées ou étouffées .
Vingt autres ont été bleffées . Toute la falle a
été réduite en cendres. L'incendie a duré trois
heures. Il auroit confumé la ville entiere , fi les
fecours qu'on apporta n'euffent arrêté le progrès
des Aammes.
Le Jeudi-Saint , l'Evêque de Saint - Omer ayant
fait l'Abfoute , & le Roi ayant entendu le Sermon
de la Cene de M. Frefneau , Vicaire de la Paroiffe
Royale de Saint Germain l'Auxerrois à
Paris ; Sa Majesté a lavé les pieds à douze pauvres
, & les a fervis à table. Le Prince de Condé ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , étoit à la
tête des Maîtres d'Hôtel , & il précédoit le Service
, dont les plats ont été portés par Monfeigneur
le Dauphin , le Duc d'Orléans , le
Comte de Clermont , le Prince de Conty , le
Comte de la Marche , le Comte d'Eu , le Duc
de Penthievre , & par les principaux Officiers
de Sa Majesté . Après cette cérémonie , le Roi
& la Reine fe font rendus à la Chapelle , où
Leurs Majeftés ont entendu la grande Meffe , &
ont affifté enfuite à la Proceffion.
Le 11 , Madame la Comteffe de Giſors , à qui le
Roi a accordé un Brevet d'Honneur, eut l'honneur
de faluer Leurs Majeftés , & prit le tabouret .
Le Roi a choifi l'Evêque , Duc de Laon , pour
JUIN. 1757. 189
remplacer en qualité d'Ambaſſadeur de Sa Majeſté
auprès du Saint Siege, le Comte de Stainville , qui
doit aller réfider avec le même caractere auprès de
l'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme.
Le 17 Avril , les Députés des Etats d'Artois
eurent audience du Roi , étant préſentés par M.
le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province >
& par M. le Marquis de Paulmy, Miniftre & Secre
taire d'Etat , & conduits par M. Defgranges , Maître
des Cérémonies. La députation étoit compofée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint- Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Creny , pour la
Nobleffe , & de M. de Canchy , Maire d'Arras
pour le Tiers Etat.
"
Le Roi a accordé la Cornette vacante dans la
feconde compagnie des Moufquetaires par la mort
de M. le Marquis de Villegagnon , à M. de Keret
de Keravel , premier Maréchal des Logis de cette
Compagnie. Sa Majefté en cette occaſion a bien
voulu rappeller un ufage long-temps fuivi par
rapport aux deux compagnies de Moufquetaires.
Toute la Nobleffe apprendra fans doute avec
plaifir une nouvelle qui intéreffe un Corps ,
dans lequel elle a toujours tenu à honneur de faire
au moins fes premieres campagnes.
Le 10 Mai , le Roi tint le Sceau , pour la cinquieme
fois. Avant le Sceau , les Secretaires du
Roi eurent l'honneur de préfenter à Sa Majeſté
dans fon Cabinet la bourfe de jettons , que cette
Compagnie donne ordinairement au Garde des
Sceaux le jour de S. Jean Porte-Latine. M. Carpot,
comme l'ancien des Secretaires du Roi préfens ,
porta la parole. La bourfe fut préſentée par
M. Hemart , Tréſorier de la Compagnie.
Le 11 Mai , le Roi , accompagné de Monſei
gneur le Dauphin , fit dans la plaine des Sablons ,
190 MERCURE DE FRANCE.
la revue des Régimens des Gardes Françoiſes &
Suiffes. Ces deux Régimens , après avoir fait
l'exercice , défilerent en préfence de Sa Majesté.
Madame & Mefdames Victoires & Sophie , af
fifterent à cette revue. Le peuple exprima par fes
acclamations réitérées la joie que lui inſpiroit la
préfence de Sa Majesté.
Le Roi a agréé , pour la place de Colonel-
Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Orléans ,
vacante par la démiffion du Comte de Balleroy ,
le Marquis Saujon , Colonel dans les Grenadiers
de France. Sa Majefté a nommé le Comte de
Guines de Souaftre , & le Chevalier de Durfort ,
Colonels dans le Corps des mêmes Grenadiers.
La convention conclue entre le Roi & l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , fur le
fervice de leurs armées combinées , étant d'une trop
grande étendue pour pouvoir être inférée ici en
entier , on fe contentera d'en extraire les principaux
articles :
« Les troupes de S. M.Très- Chrétienne n'étant
» qu'auxiliaires des troupes de S. M. l'Impératrice
» Reine, celles - ci auront toujours la droite en quel
» que nombre qu'elles fe trouvent avec les trou-
» pes Françoifes , excepté dans le cas où la difpo-
» fition militaire ne pourroit pas permettre aux
» troupes de former la totalité de l'aîle droite ,
>> premiere & feconde ligne : en ce cas , l'Infan-
» terie de Sa Majesté l'Impératrice aura la totalité
» de la droite de l'infanterie , premiere & fecon-
» de ligne ; le Corps de la Cavalerie , premiere
» & feconde ligne , fera placé & joint à la droite
» de l'Infanterie , & le furplus de la Cavalerie ,
>> néceffaire pour former l'aîle droite , fera fourni
» par les troupes Françoifes. Dans le même cas
où les troupes Françoifes feront auxiliaires , &
JUIN. 1757. 191
où elles feront en moindre nombre que les trou
» pes de l'Impératrice Reine , elles feront mifes
» en bataille fur l'aîle gauche dans le même or→
» dre , qui vient d'être expliqué pour l'aîle droite
» en parlant des troupes de l'Impératrice Reine..
>> Mais fi au contraire , par quelque cas impré-
» vu , les troupes de l'Impératrice Reine devien
» nent auxiliaires du Corps des troupes Françoi-
» fes , elles prendront pofte à la gauche , fuivant
» les difpofitions prefcrites ci - deffus pour les trou-
» pes Françoifes , lorfqu'elles étoient dans le cas
» d'être auxiliaires .
» Quelque grade militaire que puiffe avoir l'Of-
>> ficier qui commandera en chef les troupes de l'u-
» ne ou de l'autre Nation , qui feront en moindre
» nombre dans une armée combinée , il fera tou-
» jours la feconde perfonne de l'armée , fans pouvoir
devenir la premiere , quand même le com-
» mandement tomberoit entre les mains d'un
» Officier Général des troupes de l'autre Nation ,
» qui feroit d'un grade inférieur au fien.
La préférence pour le commandement entre
» les Officiers Généraux des deux Nations , Officiers
Supérieurs , & autres , fera toujours réglée
» par la date des pouvoirs , brevets & commiffions
defdits Officiers , auxquels , à grade égal ,
» l'ancienneté donnera toujours le droit de com-
> mander.
» Comme il y a dans les troupes des deux Puiffances
, des grades différens les uns des autres ,
» tels que ceux de Brigadiers d'Infanterie , de
» Cavalerie & de Dragons , dans les troupes de
» S. M. T. Chrétienne , & ceux de Généraux d'Infanterie
& de Cavalerie dans les armécs de l'Impératrice
Reine ; & comme il eft néceffaire d'égalifer
le fervice par quelque expédient , qui
5
192 MERCURE DE FRANCE.
»fatisfaffe également aux ufages des deux Nations ?
l'Impératrice Reine défignera autant de Colonels
de fes troupes , qu'Elle le jugera à propos ,
» pour faire le ſervice de Brigadiers dans les ar-
» mées combinées ; & de fon côté S. M. T. C.
défignera le nombre qu'Elle jugera à propos de
Lieutenans-Généraux de ſes armées , pour faire
» le fervice de Généraux de Cavalerie & d'Infante.
» rie dans lefdites armées combinées .
>> Tous les Généraux de Cavalerie ou d'Infante-
» rie de l'une ou de l'autre Nation , foit qu'ils
>> aient réellement le grade , foit qu'ils foient
» fimplément défignés & admis à en remplir les
>> fonctions , prendront rang entr'eux pour le
> commandement , du jour de la date de leurs
» pouvoirs , ou commiffions de Lieutenans - Gé-
» néraux.
» De même les Brigadiers de l'une & l'autre
» Nation , ou poffédant réellement ce titre , ou en
>> étant revêtus occafionnellement , prendront rang
» entr'eux , pour le commandement & le fervice ,
» du jour de la date de leurs commiffions reſpecti
» ves de Colonels. Quant aux Lieutenans- Colo-
» nels François , employés en leur qualité de Brigadiers
, ils prendront rang avec les Officiers
» Autrichiens défignés pour faire ledit fervice de
Brigadiers , fuivant la date de leurs brevets de
» Brigadiers ; & les mêmes Colonels Autrichiens ,
» défignés pour tenir rang avec les Brigadiers , fe
» régleront en conféquence , fuivant la date de
» leurs commiffions de Colonels , avec lefdits
Lieutenans -Colonels des troupes Françoiſes ,
» du jour que lesdits Lieutenans-Colonels auront
» été nommés au grade de Brigadier .
» L'ufage étant parmi les troupes Françoifes ,
que dans les détachemens l'Officier de Cava-
» lerię
JUIN. 1757.
193
» lerie commande en plaine , & que lorsque le
» même détachement ſe trouve dans les Places ou
» dans des lieux fermés , le commandement appartient
, à grade égal , à l'Officier d'Infante
» rie : au contraire , parmi les troupes Autri
» chiennes , le commandement ne variant jamais ,
foit en plaine , foit dans les lieux fermés , cha
» que Nation fuivra fes regles à cet égard. Et
toutes les fois qu'il y aura variation entre les
» Commandans des troupes Françoiſes en confé
» quence de leurs Ordonnances , le nouveau Com.
» mandant fera toujours en droit de fe régler avec
» les Commandans des troupes Autrichiennes par
n la date de leurs commiffions refpectives. Mais
» l'Officier Autrichien commandera , foit en plai
» ne , foit dans les lieux fermés , s'il eft ancien
» ou fuivant fon ancienneté fur celui des deux
» qui appartiendra de droit le commandement
» fur les troupes Françoifes.
- >> Le Commandant en chefdu Corps de troupes
>> des deux Nations , qui fera en moindre nomwbre
dans une armée combinée , fera appellé à
> tous les Confeils de guerre , & à fon défaure
l'Officier Général , ou autre à qui le comman~
» dement des troupes de fa Nation fera échu...
7
Il ne pourra rien diminuer ni changer aux
»-bans que les Général de Parmée fera publier :
» cependant comme il peut y avoir dans les ufa-
» ges de l'une des deux Nations , des punitions
plus féveres pour certains crimesque dans l'au
>>>- tre , chaque Nation, fuivra fes uſages à cet
» égard ; & le Commandant des troupes qui fe
» ront en moindre nombre à l'armée pourra tou
»jours ajouter au ban du Général de l'armée , ce
» qu'il croira néceffaire pour la plus févere punition «
» des délits , & pour l'entière exécution des Or- e
• II. Vol b anellinred I
194 MERCURE DE FRANCE.
I
» donnances de fon Souverain , auxquelles il aura
> attention de fe conformer ; mais il ne pourra
jamais rien diminuer à l'efpece des punitions qui
» feront ordonnées par lefdits bans du Général
» de l'armée , quand même les uſages de få Nay
tion feroient différens. .....
» Il pourra faire grace aux criminels des trou-
» pes de fa Nation pour les cas de fa juftice parti-
>> culiere , mais non pas pour les délits commis
> contre les défenfes portées dans les bans publiés
» par l'ordre du Général de l'armée , à qui feul ce
droit appartiendra ; mais de fon côté le Général
» de l'armée ne pourra pas faire grace à un crimi-
>> nel qui auroit été condamné par le Confeil de
guerre de l'autre Nation , fur les fujets de laquelle
le droit de vie & de mort appartient à
» fon feul Souverain , ou à celui qui le repréfente.
» Le feul Général de l'armée combinée aura
» droit de donner des fauve -gardes ; mais lorfqu'il
en enverra , il en fera fourni proportion-
»> nellement par les troupes des deux Nations.
» On fuivra , pour la façon de camper , & pour
» les détails du campement , les ufages de chaque
» Nation . Elles fuivront de même leurs ufages
» pour leur ordre de bataille particulier.
A l'égard des marches générales de l'armée ;
» quoique l'on convienne que les troupes belligé
Drantes doivent toujours avoir la droite & Pa-
>>. vant-garde , cependant il eft des occafions , où,
» en corps d'armée , cette difpofition ne peut pas
» avoir lieu militairement , & le Général de l'ar-
» mée fera le maître de faire , à ce ſujet , les dif
p.pofitions telles qu'il le jugera à propos.
ม
En détachement , les troupes de la Nation
belligérante auront toujours l'avant- garde en
pallant à l'ennemi, & l'arriére- garde dans les cas
» de retraite ; les bataillons de la même Nation ,
JUIN. 1757. 195
la droite dans la tranchée ; & leurs Compagnies
» de Grenadiers , la tête de la ſappe.
» Les Gardes & détachemens feront fournis par
proportion réciproque du nombre complet des
» troupes de chaque Nation , qui formeront l'armée
combinée . Chaque garde ne fera jamais
» compofée que de troupes de la même Nation .
» Les détachemens de cinquante hommes , & au
» deffous , ne feront de même jamais compofés
» que de troupes de la même Nation . Les déta-
*
chemens plus confidérables feront compofés de
» plufieurs troupes de cinquante hommes des
» troupes des deux Nations , en proportion de
» leurs forces. Et comme les Officiers particuliers
» des troupes Autrichiennes font en moindre
» nombre que ceux des troupes Françoifes , ils
» n'enfourniront que la moitié de ceux qui feront
» commandés pour les détachemens des troupes
>> Françoiſes , à moins que pour des raifons par-
❤ticulieres le Commandant Général de leur Na-
» tion ne jugeât à propos d'y faire marcher un
plus grand nombre d'Officiers.
» Dans les difpofitions qui feront faites pour
» l'emplacement des troupes des deux Nations
dans des cantonnemens ou des quartiers d'hywwer
, on obfervera , autant qu'il fera poffible
» de les placer fuivant l'ordre de bataille que les
troupes des deux Nations tiennent entr'elles à
l'armée.
» Si les circonstances , la nature du pays , les
objets militaires , ou autre raiſons , ne permet-
>> toient pas de fuivre cet ordre , on obfervera de
ne point entremêler les troupes d'une Nation
» avec celles de l'autre , & de leur former un ar-
» rondiffement , de façon que le corps qui fera
» en moindre nombre , de même que celui qui
Î ij
196 MERCURE DE FRANCE.
» fera en plus grand nombre , foient placés , fans
» interruption , en premiere , feconde & troifie-
» me ligne.
Il en fera de même pour les fourrages ; &
» dans ceux qui feront faits , foit au verd , ſoit au
» fec , on obfervera d'affigner, à chaque Nation
» un terrein marqué , ou un arrondiffement de
» Villages , qui faffe que chaque Nation puiſſe
» fourrager fans le mêler avec l'autre.
Cette convention , qui contient trente-huit articles
, fut fignée à Vienne le 25 du mois de Février
dernier , au nom du Roi , par le Maréchal
d'Eftrées , Plénipotentiaire de Sa Majefté , & au
nom de l'Impératrice Reine de Hongrie & de
Boheme , par le Feld- Maréchal Comte de Neipperg,
chargé des pouvoirs de cette Princeffe. La
ratification du Roi eft datée du 19 Mars , & celle<<
de l'Impératrice Reine , du 25 du même mois.
Le 11 Mai , les Chevaliers de l'Ordre de Saint-
Michel tinrent un Chapitre dans le grand Gouvent
des Religieux de l'Obſervance . M. le Duc de Vil
leroy, Chevalier des Ordres du Roi , y préfida en..
qualité de Commiffaire de Sa Majesté. H reçut
Chevaliers M. Dupleix , ci-devant Gouverneur de
Pondichery , & Commandant en chef dans les établillemens
François aux Indes Orientales ; M, Faucher,
Commiffaire des Guerres , qui a été emploié ‹
pour les affaires du Roi à Genes, & à Turin , &
M. Laurent , Ingénieur célebre par l'invention de
plufieurs machines auffi utiles qu'ingénieuſes. Le
Baron d'Olne , Liégeois M. Olivieri , premier
Sculpteur du Roi d'Efpagne , &@M. Zabielo
, Gentilhomme de Lithuanie , que le Roi a
nommés Chevaliers , furent préconisés dans les
mêmeChapitre Sa Majefté a mis auffi au nombre
des Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel M.
L
197
$
JUIN
. 1757.
Haufer , Bailli du canton de Glaris , & M. Freuler,
Banneret & Brigadier du même Canton.
Le 12,le Roi & Madame furent parrein & marreine
de M. Bontemps , un des quatre Valets de
Chambre de Sa Majefté , & dont la famille depuis
quatre générations poffede cette charge. Il a éte
nommé Louis Pierre- Dominique. Les cérémonies
du Baptême lui furent fuppléées.dans la Chapelle
du Château , en préfence du Curé de la Paroiffe de
Notre-Dame , par l'Abbé de Sainte Aldegonde ,
Aumonier du Roi.
Leurs Majeftés fignerent le 15 le contrat de
mariage de M. Bontemps avec Mlle. Teiffier , fille
de l'ancien Maître de la Chambre aux Deniers ,
& celui de M. Teiffier fils avec Dlle. Bontemps.
Sur la démiffion de M. de Pontcarré , de Roi a
nommé premier Préfident du Parlement de Nor.
mandie M. Hue de Miromefnil , Maître des Requêtes.
M. Buache , de l'Académie Royale des Sciences
, a eu l'honneur de préfenter au Roi un rẻ-
ceuil de cartes & de tables , approuvées par cette
compagnies : elles établiffent un fyftême de géographie
phyfique fur la ftructure du globe , conconfidérée
par les grandes chaînes de montagnes,
qui traverfent les continens , comme les mers
d'un pôle à l'autre , & d'Occident en Orient.
Pour rendre fon fyftême complet fur l'enchaînement
des continens connus avec celui des terres
Antarctiques dont on connoît trois points principaux
, l'Auteur a examiné l'existence de ces terres.
Il en fixe l'étendue & la figure , dans un mémoire
que le temps ne lui a pas permis de life à la
derniere rentrée publique de l'Académie des
Sciences .
"
M. Hardouin Manfard-de Lévy- de Sagonne ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
de l'Académie Royale d'Architecture , & ancien
Architecte du Roi , prêta ferment le 22 entre les
mains de Sa Majefté , pour la charge de Lieutemant
de Roi de la Province de Bourbonnois.
Le Roi a accordé le brevet de Lieutenant de Frégate
, avec une gratification de quatre cens livres ,
a M. Rozier , commandant le Navire le Robufte ,
qui foutint le & du mois dernier , & les deux jours
fuivans trois combats très- vifs contre une Frégate
Angloife , fort fupérieure en forces , & le 11 du
même mois un autre combat contre un Corfaire
de 200 hommes d'équipage. Sa Majéſté a donné
une épée au Lieutenant de M. Rozier , une gratification
de trois mille livres pour l'équipage du
Navire le Robufte , & pour les Volontaires étrangers
embarqués fur ce Bâtiment , une de quatre
cens livres au Chevalier de Saint - Rome qui commande
ces derniers , & une de trois cens à M. de
Gaignerau fon Lieutenant.
Le fieur Martel , commandant la Frégate du
Roi la Valeur , s'eft emparé le 28 du mois de
Mars , à la vue de Belle -Iffe , d'un Corſaire Anglois
armé de 10 canons , 10 pierriers , & 70
hommes d'équipage .
*
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne
a relâché à Dunkerque , où le Capitaine Libert
qui le commande , a remis les ôtages des fept
rançons qu'il a faites , & qui montent enfemble
$ 3000 liv.
On mande de Saint -Malo , que le Capitaine
Thomas Donat , qui commande le Corfaire la
Duc d'Aiguillon , de ce Port , y a conduit le Corfaire
Anglois le Blackeney , armé de 16 canons
& de 12 pierriers. Il s'en eft emparé à la vue des
Sept-Ifles.
>
Le Corfaire l'Aurore ,, de Bayonne , dont eft
JUIN. 1757.
1994 :
Gapitaine le fieur Lavernis , s'eft rendu maitre des
Navires Anglois l'Induftrie & l'Ami , venant de
la Caroline . Ils font chargés , l'un de 25441 livres
d'indigo , de 25 barrils de riz , de 135 barrils de
goudron , & de 86 barrils de brai ; l'autre de 36341
livres d'indigo , de 1-32 barriques de café , de 3
boucauts de fucre , de pelleteries , & d'autres
marchandiſes.
Le Capitaine Saubat- Balanqué , commandant
la Marquise d'Amon , autre Corfaire de Bayonne,
s'eft emparé du Navire Anglois le Duc de Scarbo
rough , de 160 tonneaux , chargé de faumon falé
& d'autres marchandiſes. Cette prife a été conduite
en ce Port .
Le Vaiffeau du Roi l'Hippopotame , armé en
courſe , & commandé par le fieur de Pigache
Lieutenant de Vaiffeau , a pris & fait conduire à
Marſeille le Navire Anglois l'Elifabeth , qui alloit,
d'Yarmouth à Venife avec un chargement
compofé de plomb & de falaiſons .
On a été informé par des lettres écrites de Mahon
, que le nommé François Nufa , Minorcain ,
qui commande un des quatorze Corfaires armés
en ce Port , a pris à l'abordage deux Navires An
glois , l'un de 14 canons l'autre de 2 , & qu'il les
a conduits à Cartagene . Ces deux priſes font d'une
valeur affez conſidérable .
Le Capitaine Martin la Fargue , commandant
Le Corfaire l'Aigle , de Bayonne , y eft rentré le
4 Avril , avec deux Navires Anglois , dont il
s'eft rendu maître. Ces deux Navires , appellés
Pun la Charmante Nancy , l'autre la Charmante
Marthe , font très- richement chargés. La cargai
fon du premier confifte en 87577 livres d'indigo ,
189 futailles de fucre , 223 futailles de café , 75
futailles de riz , 25 furons de kina , 6 furons de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tabac d'Efpagne , 62 madriers de bois d'Acajou ,
1 pipe de vin de Madere , 36 cuirs de boeuf en
poil , a barriques de cortera , 5 tonneaux de bois
de Bréfil , & 13 tonneaux de bois de Campe
che. Le fecond a pour chargement 103000 li
vres d'indigo , 37 futailles de fucre , une pipe
de vin de Madere , 151 futailles de riz , 100
furons de tabac d'Eſpagne , 10 tonneaux de bois
de Campeche , to furons de kina , 30 futailles de
café , 27 futailles de peaux de chevreuil 1 barril
&6 paquets de pelleteries , 29 paux d'ours , 186
barrils de goudron , & une caiffe contenant 10 li
vres d'ambre gris.
>
L'Espérance , autre Corfaire de Bayonne , commandé
par le Capitaine Dotatce , a pris & a fait
conduire à Bordeaux le Navire le Marchand , de
80 tonneaux , chargé de vin de Malvoiſie , & de
fruits.
Le Corfaire le Comte de Saint-Germain , de
Dunkerque , s'eft emparé des Navires Anglois le
Flot , de 180 tonneaux , venant de la Caroline
avec un chargement de 325 boucauts de tabac ;
l'Anne , de 170 tonneaux , n'ayant que fon left ,
& d'un autre Bâtiment qu'il a rançonné pour 100
livres sterlings.
Le Capitaine Jalineau , commandant le Corfaire
la Comteffe de Noailles , de Bordeaux , s'eft
zendu maître du Corfaire Anglois la Molley , de
de Jerzey , de 18 Canons , 14 pierriers & 93
hommes d'équipage , & il l'a conduit à Breft.
On mande de Bayonne , que le Corfaire la Repréfaille
, de ce Port , a pris & y a fait conduire
le Navire Anglois la Ducheffe de Blewford , de
Briſtol , de 166 tonneaux , chargé de fucre , girofle
, poivre , gingembre , & autres marchandifes.
Des lettres écrites de Marfeille marquent que
JUI N. 1757.
201
le Corfaire le Bien- Aimé , de ce Port , y á conduit
le Navire Anglois le Faffi , dont il s'eft emparé
, & dont le chargement confifte principalement
en huile .
Le Capitaine Libert , commandant le Corfairé
le Duc d'Aumont , de Boulogne , eft entré à
Dunkerque , où il a remis les otages de fept
rançons montant enſemble à 1000os livres.
Les Corfaires la Difficulté & l'Hyver , du Havre
, y ont fait conduire le petit Corfaire Anglois
le Héros , armé de 2 canons , 8 pierriers , & 25
hommes d'équipage. Ils s'en font emparés à l'embouchure
de la riviere de Caén .
On mande de Saint-Malo , que le Corfaire
le Marquis de Puyzieulx , de ce Port , s'eft rendu
maître du Corfaire Anglois le Tartare , de
Guernezey , ( ci- devant la Baftienne , de Boulo.
gne ) de huit canons , 8 pierriers , & 56 hom
mes d'équipage.
a
Le Capitaine Magnonet qui commande le Corfaire
le Machault , de Granville , a pris & à fait
conduire à Rofcoff deux Bâtimens Anglois : l'un
eft un Corſaire de Guernezey , de 8 canons , 10
pierriers , & 53 hommes d'équipage ; l'autre eft
un Navire armé de 4 petits canons , ayant pour
chargement 245 futailles de fucre , & 46 milliers
de café .
Un autre Corfaire du même nom , armé à
Saint-Malo , s'eft rendu maître de la Corvette du
Roi d'Angleterre le Merlin , de 12 canons , &
107 hommes d'équipage. On a trouvé fur cette
Corvette , qui eft arrivée à Breft , une grande
quantité de munitions de guerre. Le même Cor
faire s'eft emparé d'un autre Bâtiment armé en
guerre avec 16 canons , 16 pierries , & 85 hommes
d'équipage.
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Il est arrivé à Bayonne un Navire Anglois aps.
pellé le Spitwel , de Londres. Il a été pris par le
Capitaine Fau , commandant le Corfaire la Repré
Jaille. Son chargement confifte en 658 futailles
de riz , 70 barrils de café , 53 barrils ou caiffes .
d'indigo , 11 barriques de pelleteries , 9 barriques
de bois de canelle , & is tonneaux de bois
de campeche.
On eft informé qu'un Corfaire François s'eft
emparé , dans les Mers du Nord , d'un Navire
Anglois richement chargé , & qu'il l'a conduit à
Bergue en Norwege..
Le Capitaine Olivier-Jean Bellanger , com
mandant le Corfaire le Caincy , de Dieppe , a remis
à Dunkerque les ôtages dedeux rançons qu'ik
a faites , & qui montent enſemble à 450 guinées.
Il eft arrivé à Dunkerque un Navire Anglois ,
appellé le Janet & Bety , de 60 tonneaux ,, char
gé de vin , d'eau-de-vie , de riz , & d'autres mar
chandifes. Il a été pris par le Corfaire le Duc d'Aumont
de Boulogne,
Les Corfaires la Difficulté & l'Hiver , du Havre,
ont pris & conduit à la Hougue le petit Corfaire
l'Aventure- Galley , de Jezey , armé de 4
pierriers , & de 17 hommes d'équipage.
Le Corfaire la Philippine , de Calais , y eft,
rentré avec les ôtages de cinq rançons qu'il a fai
tes, & qui montent enfemble à 795 guinées.
Les Bateaux Anglois le Jean & Marie & ls,
Thomas & Guillaume , l'un chargé d'huîtres
l'autre n'ayant que fon left , ont été, pris par les
Corfaires le Marquis de Villequier , la Princeffe,
de Condé & la Bonne Foy , qui les ont conduits à
Boulogne.
On mande du Havre , qu'il y eft arrivé trois,
Navires Anglois , appellés, l'un le Marchandde
y I
"
1
JUIN. 1757. 203.
Schiedam de 220 tonneaux , l'autre la Dame
Fortune , de 200 tonneaux ; & le troifieme le
Saint-Georges , de 140 tonneaux. Ces trois Bâtimens
, qui font chargés de charbon de terre , ont
été pris par le Corfaire la Victoire , de Saint-
Malo.
Le Puyzieulx , autre Corfaire de ce port , y a
conduit le Navire Anglois le Tigre , .de 230 ton--
neau , allant de la Virginie à Londres avec un char--
gement de 433 boucauts de tabac , 34. tonneaux
de fer , & autres marchandiſes.
Le même Corfaire , & un autre nommé l'In--
vincible , fe font emparés du Corfaire l'Amazone ,,
de Grenezey , armé de 16 canons , 10 pierriers ,,
& 94 hommes d'équipage.
On apprend par des lettres écrites de la Ro--
chelle , que le Corfaire le Maréchal de Richelieu ,
de Nantes , a conduit dans ce premier Port le:
Corfaire le Grenezey , de Grenezey , armé de 200
canons & de 180 hommes d'équipage. Il s'en eft
emparé après un combat de trois heures..
LE 2 Avril , le Roi tint le Sceau pour la troifieme
fois dans la même piece de fon appartement ,
où Sa Majesté l'avoit tenu le 4 & le 18 du mois
de Mars. Les fix Maîtres des Requêtes , nommés par le Roi pour affifter
au Sceau pendant
ce trimeftre
, font Mrs. de Bercy , de Villeneuve ,
d'Argouges de Fleury , Bernard de Balinvilliers ,
le Nain , & Amelot de Chaillou . Après que M.
Jolly , Grand Audiencier de France , eut préfenté
les Lettres dont il étoit chargé ; ils firent
ainfi que le Confeiller du Grand Confeil , Grand
Rapporteur , le rapport de celles qui les concernent.
M. Charpentier , Contrôleur Général de
la Chancellerie , a rempli les fonctions de cette
charge. Elles avoient été remplies dans le trimeftre
de Janvier par M. Chazelle , alors en
exercice . Les trois jours que Sa Majeſté a tenu le
Sceau , M. de la Haye , Procureur du Roi des
Requêtes de l'Hôtel , & Général des grande &
petite Chancelleries , a occupé la place qui lui
eft marquée derriere les Maîtres des Requêtes.
On effuya à Paris , le même jour au foir , un ouragan
des plus terribles . Cette tempête a embraf
fé une grande étendue de pays , & a caufé des
188 MERCURE DE FRANCE.
dommages confidérables en plufieurs endroits
Elle a été , particuliérement au Havre , l'occafion
d'un finiftre événement. L'impétuofité du
vent ayant emporté une partie du comble de la
falle de la Comédie , une autre partie de ce
comble eft tombée fur les luftres & fur les lampions
du théâtre. Le feu a pris aux décorations ,
& bientôt à toute la falle . Il y avoit près de
cinq cens perfonnes au fpectacle. Onze ont été ,
les unes écrasées , les autres brûlées ou étouffées .
Vingt autres ont été bleffées . Toute la falle a
été réduite en cendres. L'incendie a duré trois
heures. Il auroit confumé la ville entiere , fi les
fecours qu'on apporta n'euffent arrêté le progrès
des Aammes.
Le Jeudi-Saint , l'Evêque de Saint - Omer ayant
fait l'Abfoute , & le Roi ayant entendu le Sermon
de la Cene de M. Frefneau , Vicaire de la Paroiffe
Royale de Saint Germain l'Auxerrois à
Paris ; Sa Majesté a lavé les pieds à douze pauvres
, & les a fervis à table. Le Prince de Condé ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , étoit à la
tête des Maîtres d'Hôtel , & il précédoit le Service
, dont les plats ont été portés par Monfeigneur
le Dauphin , le Duc d'Orléans , le
Comte de Clermont , le Prince de Conty , le
Comte de la Marche , le Comte d'Eu , le Duc
de Penthievre , & par les principaux Officiers
de Sa Majesté . Après cette cérémonie , le Roi
& la Reine fe font rendus à la Chapelle , où
Leurs Majeftés ont entendu la grande Meffe , &
ont affifté enfuite à la Proceffion.
Le 11 , Madame la Comteffe de Giſors , à qui le
Roi a accordé un Brevet d'Honneur, eut l'honneur
de faluer Leurs Majeftés , & prit le tabouret .
Le Roi a choifi l'Evêque , Duc de Laon , pour
JUIN. 1757. 189
remplacer en qualité d'Ambaſſadeur de Sa Majeſté
auprès du Saint Siege, le Comte de Stainville , qui
doit aller réfider avec le même caractere auprès de
l'Impératrice Reine de Hongrie & de Boheme.
Le 17 Avril , les Députés des Etats d'Artois
eurent audience du Roi , étant préſentés par M.
le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province >
& par M. le Marquis de Paulmy, Miniftre & Secre
taire d'Etat , & conduits par M. Defgranges , Maître
des Cérémonies. La députation étoit compofée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint- Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Creny , pour la
Nobleffe , & de M. de Canchy , Maire d'Arras
pour le Tiers Etat.
"
Le Roi a accordé la Cornette vacante dans la
feconde compagnie des Moufquetaires par la mort
de M. le Marquis de Villegagnon , à M. de Keret
de Keravel , premier Maréchal des Logis de cette
Compagnie. Sa Majefté en cette occaſion a bien
voulu rappeller un ufage long-temps fuivi par
rapport aux deux compagnies de Moufquetaires.
Toute la Nobleffe apprendra fans doute avec
plaifir une nouvelle qui intéreffe un Corps ,
dans lequel elle a toujours tenu à honneur de faire
au moins fes premieres campagnes.
Le 10 Mai , le Roi tint le Sceau , pour la cinquieme
fois. Avant le Sceau , les Secretaires du
Roi eurent l'honneur de préfenter à Sa Majeſté
dans fon Cabinet la bourfe de jettons , que cette
Compagnie donne ordinairement au Garde des
Sceaux le jour de S. Jean Porte-Latine. M. Carpot,
comme l'ancien des Secretaires du Roi préfens ,
porta la parole. La bourfe fut préſentée par
M. Hemart , Tréſorier de la Compagnie.
Le 11 Mai , le Roi , accompagné de Monſei
gneur le Dauphin , fit dans la plaine des Sablons ,
190 MERCURE DE FRANCE.
la revue des Régimens des Gardes Françoiſes &
Suiffes. Ces deux Régimens , après avoir fait
l'exercice , défilerent en préfence de Sa Majesté.
Madame & Mefdames Victoires & Sophie , af
fifterent à cette revue. Le peuple exprima par fes
acclamations réitérées la joie que lui inſpiroit la
préfence de Sa Majesté.
Le Roi a agréé , pour la place de Colonel-
Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Orléans ,
vacante par la démiffion du Comte de Balleroy ,
le Marquis Saujon , Colonel dans les Grenadiers
de France. Sa Majefté a nommé le Comte de
Guines de Souaftre , & le Chevalier de Durfort ,
Colonels dans le Corps des mêmes Grenadiers.
La convention conclue entre le Roi & l'impératrice
Reine de Hongrie & de Boheme , fur le
fervice de leurs armées combinées , étant d'une trop
grande étendue pour pouvoir être inférée ici en
entier , on fe contentera d'en extraire les principaux
articles :
« Les troupes de S. M.Très- Chrétienne n'étant
» qu'auxiliaires des troupes de S. M. l'Impératrice
» Reine, celles - ci auront toujours la droite en quel
» que nombre qu'elles fe trouvent avec les trou-
» pes Françoifes , excepté dans le cas où la difpo-
» fition militaire ne pourroit pas permettre aux
» troupes de former la totalité de l'aîle droite ,
>> premiere & feconde ligne : en ce cas , l'Infan-
» terie de Sa Majesté l'Impératrice aura la totalité
» de la droite de l'infanterie , premiere & fecon-
» de ligne ; le Corps de la Cavalerie , premiere
» & feconde ligne , fera placé & joint à la droite
» de l'Infanterie , & le furplus de la Cavalerie ,
>> néceffaire pour former l'aîle droite , fera fourni
» par les troupes Françoifes. Dans le même cas
où les troupes Françoifes feront auxiliaires , &
JUIN. 1757. 191
où elles feront en moindre nombre que les trou
» pes de l'Impératrice Reine , elles feront mifes
» en bataille fur l'aîle gauche dans le même or→
» dre , qui vient d'être expliqué pour l'aîle droite
» en parlant des troupes de l'Impératrice Reine..
>> Mais fi au contraire , par quelque cas impré-
» vu , les troupes de l'Impératrice Reine devien
» nent auxiliaires du Corps des troupes Françoi-
» fes , elles prendront pofte à la gauche , fuivant
» les difpofitions prefcrites ci - deffus pour les trou-
» pes Françoifes , lorfqu'elles étoient dans le cas
» d'être auxiliaires .
» Quelque grade militaire que puiffe avoir l'Of-
>> ficier qui commandera en chef les troupes de l'u-
» ne ou de l'autre Nation , qui feront en moindre
» nombre dans une armée combinée , il fera tou-
» jours la feconde perfonne de l'armée , fans pouvoir
devenir la premiere , quand même le com-
» mandement tomberoit entre les mains d'un
» Officier Général des troupes de l'autre Nation ,
» qui feroit d'un grade inférieur au fien.
La préférence pour le commandement entre
» les Officiers Généraux des deux Nations , Officiers
Supérieurs , & autres , fera toujours réglée
» par la date des pouvoirs , brevets & commiffions
defdits Officiers , auxquels , à grade égal ,
» l'ancienneté donnera toujours le droit de com-
> mander.
» Comme il y a dans les troupes des deux Puiffances
, des grades différens les uns des autres ,
» tels que ceux de Brigadiers d'Infanterie , de
» Cavalerie & de Dragons , dans les troupes de
» S. M. T. Chrétienne , & ceux de Généraux d'Infanterie
& de Cavalerie dans les armécs de l'Impératrice
Reine ; & comme il eft néceffaire d'égalifer
le fervice par quelque expédient , qui
5
192 MERCURE DE FRANCE.
»fatisfaffe également aux ufages des deux Nations ?
l'Impératrice Reine défignera autant de Colonels
de fes troupes , qu'Elle le jugera à propos ,
» pour faire le ſervice de Brigadiers dans les ar-
» mées combinées ; & de fon côté S. M. T. C.
défignera le nombre qu'Elle jugera à propos de
Lieutenans-Généraux de ſes armées , pour faire
» le fervice de Généraux de Cavalerie & d'Infante.
» rie dans lefdites armées combinées .
>> Tous les Généraux de Cavalerie ou d'Infante-
» rie de l'une ou de l'autre Nation , foit qu'ils
>> aient réellement le grade , foit qu'ils foient
» fimplément défignés & admis à en remplir les
>> fonctions , prendront rang entr'eux pour le
> commandement , du jour de la date de leurs
» pouvoirs , ou commiffions de Lieutenans - Gé-
» néraux.
» De même les Brigadiers de l'une & l'autre
» Nation , ou poffédant réellement ce titre , ou en
>> étant revêtus occafionnellement , prendront rang
» entr'eux , pour le commandement & le fervice ,
» du jour de la date de leurs commiffions reſpecti
» ves de Colonels. Quant aux Lieutenans- Colo-
» nels François , employés en leur qualité de Brigadiers
, ils prendront rang avec les Officiers
» Autrichiens défignés pour faire ledit fervice de
Brigadiers , fuivant la date de leurs brevets de
» Brigadiers ; & les mêmes Colonels Autrichiens ,
» défignés pour tenir rang avec les Brigadiers , fe
» régleront en conféquence , fuivant la date de
» leurs commiffions de Colonels , avec lefdits
Lieutenans -Colonels des troupes Françoiſes ,
» du jour que lesdits Lieutenans-Colonels auront
» été nommés au grade de Brigadier .
» L'ufage étant parmi les troupes Françoifes ,
que dans les détachemens l'Officier de Cava-
» lerię
JUIN. 1757.
193
» lerie commande en plaine , & que lorsque le
» même détachement ſe trouve dans les Places ou
» dans des lieux fermés , le commandement appartient
, à grade égal , à l'Officier d'Infante
» rie : au contraire , parmi les troupes Autri
» chiennes , le commandement ne variant jamais ,
foit en plaine , foit dans les lieux fermés , cha
» que Nation fuivra fes regles à cet égard. Et
toutes les fois qu'il y aura variation entre les
» Commandans des troupes Françoiſes en confé
» quence de leurs Ordonnances , le nouveau Com.
» mandant fera toujours en droit de fe régler avec
» les Commandans des troupes Autrichiennes par
n la date de leurs commiffions refpectives. Mais
» l'Officier Autrichien commandera , foit en plai
» ne , foit dans les lieux fermés , s'il eft ancien
» ou fuivant fon ancienneté fur celui des deux
» qui appartiendra de droit le commandement
» fur les troupes Françoifes.
- >> Le Commandant en chefdu Corps de troupes
>> des deux Nations , qui fera en moindre nomwbre
dans une armée combinée , fera appellé à
> tous les Confeils de guerre , & à fon défaure
l'Officier Général , ou autre à qui le comman~
» dement des troupes de fa Nation fera échu...
7
Il ne pourra rien diminuer ni changer aux
»-bans que les Général de Parmée fera publier :
» cependant comme il peut y avoir dans les ufa-
» ges de l'une des deux Nations , des punitions
plus féveres pour certains crimesque dans l'au
>>>- tre , chaque Nation, fuivra fes uſages à cet
» égard ; & le Commandant des troupes qui fe
» ront en moindre nombre à l'armée pourra tou
»jours ajouter au ban du Général de l'armée , ce
» qu'il croira néceffaire pour la plus févere punition «
» des délits , & pour l'entière exécution des Or- e
• II. Vol b anellinred I
194 MERCURE DE FRANCE.
I
» donnances de fon Souverain , auxquelles il aura
> attention de fe conformer ; mais il ne pourra
jamais rien diminuer à l'efpece des punitions qui
» feront ordonnées par lefdits bans du Général
» de l'armée , quand même les uſages de få Nay
tion feroient différens. .....
» Il pourra faire grace aux criminels des trou-
» pes de fa Nation pour les cas de fa juftice parti-
>> culiere , mais non pas pour les délits commis
> contre les défenfes portées dans les bans publiés
» par l'ordre du Général de l'armée , à qui feul ce
droit appartiendra ; mais de fon côté le Général
» de l'armée ne pourra pas faire grace à un crimi-
>> nel qui auroit été condamné par le Confeil de
guerre de l'autre Nation , fur les fujets de laquelle
le droit de vie & de mort appartient à
» fon feul Souverain , ou à celui qui le repréfente.
» Le feul Général de l'armée combinée aura
» droit de donner des fauve -gardes ; mais lorfqu'il
en enverra , il en fera fourni proportion-
»> nellement par les troupes des deux Nations.
» On fuivra , pour la façon de camper , & pour
» les détails du campement , les ufages de chaque
» Nation . Elles fuivront de même leurs ufages
» pour leur ordre de bataille particulier.
A l'égard des marches générales de l'armée ;
» quoique l'on convienne que les troupes belligé
Drantes doivent toujours avoir la droite & Pa-
>>. vant-garde , cependant il eft des occafions , où,
» en corps d'armée , cette difpofition ne peut pas
» avoir lieu militairement , & le Général de l'ar-
» mée fera le maître de faire , à ce ſujet , les dif
p.pofitions telles qu'il le jugera à propos.
ม
En détachement , les troupes de la Nation
belligérante auront toujours l'avant- garde en
pallant à l'ennemi, & l'arriére- garde dans les cas
» de retraite ; les bataillons de la même Nation ,
JUIN. 1757. 195
la droite dans la tranchée ; & leurs Compagnies
» de Grenadiers , la tête de la ſappe.
» Les Gardes & détachemens feront fournis par
proportion réciproque du nombre complet des
» troupes de chaque Nation , qui formeront l'armée
combinée . Chaque garde ne fera jamais
» compofée que de troupes de la même Nation .
» Les détachemens de cinquante hommes , & au
» deffous , ne feront de même jamais compofés
» que de troupes de la même Nation . Les déta-
*
chemens plus confidérables feront compofés de
» plufieurs troupes de cinquante hommes des
» troupes des deux Nations , en proportion de
» leurs forces. Et comme les Officiers particuliers
» des troupes Autrichiennes font en moindre
» nombre que ceux des troupes Françoifes , ils
» n'enfourniront que la moitié de ceux qui feront
» commandés pour les détachemens des troupes
>> Françoiſes , à moins que pour des raifons par-
❤ticulieres le Commandant Général de leur Na-
» tion ne jugeât à propos d'y faire marcher un
plus grand nombre d'Officiers.
» Dans les difpofitions qui feront faites pour
» l'emplacement des troupes des deux Nations
dans des cantonnemens ou des quartiers d'hywwer
, on obfervera , autant qu'il fera poffible
» de les placer fuivant l'ordre de bataille que les
troupes des deux Nations tiennent entr'elles à
l'armée.
» Si les circonstances , la nature du pays , les
objets militaires , ou autre raiſons , ne permet-
>> toient pas de fuivre cet ordre , on obfervera de
ne point entremêler les troupes d'une Nation
» avec celles de l'autre , & de leur former un ar-
» rondiffement , de façon que le corps qui fera
» en moindre nombre , de même que celui qui
Î ij
196 MERCURE DE FRANCE.
» fera en plus grand nombre , foient placés , fans
» interruption , en premiere , feconde & troifie-
» me ligne.
Il en fera de même pour les fourrages ; &
» dans ceux qui feront faits , foit au verd , ſoit au
» fec , on obfervera d'affigner, à chaque Nation
» un terrein marqué , ou un arrondiffement de
» Villages , qui faffe que chaque Nation puiſſe
» fourrager fans le mêler avec l'autre.
Cette convention , qui contient trente-huit articles
, fut fignée à Vienne le 25 du mois de Février
dernier , au nom du Roi , par le Maréchal
d'Eftrées , Plénipotentiaire de Sa Majefté , & au
nom de l'Impératrice Reine de Hongrie & de
Boheme , par le Feld- Maréchal Comte de Neipperg,
chargé des pouvoirs de cette Princeffe. La
ratification du Roi eft datée du 19 Mars , & celle<<
de l'Impératrice Reine , du 25 du même mois.
Le 11 Mai , les Chevaliers de l'Ordre de Saint-
Michel tinrent un Chapitre dans le grand Gouvent
des Religieux de l'Obſervance . M. le Duc de Vil
leroy, Chevalier des Ordres du Roi , y préfida en..
qualité de Commiffaire de Sa Majesté. H reçut
Chevaliers M. Dupleix , ci-devant Gouverneur de
Pondichery , & Commandant en chef dans les établillemens
François aux Indes Orientales ; M, Faucher,
Commiffaire des Guerres , qui a été emploié ‹
pour les affaires du Roi à Genes, & à Turin , &
M. Laurent , Ingénieur célebre par l'invention de
plufieurs machines auffi utiles qu'ingénieuſes. Le
Baron d'Olne , Liégeois M. Olivieri , premier
Sculpteur du Roi d'Efpagne , &@M. Zabielo
, Gentilhomme de Lithuanie , que le Roi a
nommés Chevaliers , furent préconisés dans les
mêmeChapitre Sa Majefté a mis auffi au nombre
des Chevaliers de l'Ordre de Saint Michel M.
L
197
$
JUIN
. 1757.
Haufer , Bailli du canton de Glaris , & M. Freuler,
Banneret & Brigadier du même Canton.
Le 12,le Roi & Madame furent parrein & marreine
de M. Bontemps , un des quatre Valets de
Chambre de Sa Majefté , & dont la famille depuis
quatre générations poffede cette charge. Il a éte
nommé Louis Pierre- Dominique. Les cérémonies
du Baptême lui furent fuppléées.dans la Chapelle
du Château , en préfence du Curé de la Paroiffe de
Notre-Dame , par l'Abbé de Sainte Aldegonde ,
Aumonier du Roi.
Leurs Majeftés fignerent le 15 le contrat de
mariage de M. Bontemps avec Mlle. Teiffier , fille
de l'ancien Maître de la Chambre aux Deniers ,
& celui de M. Teiffier fils avec Dlle. Bontemps.
Sur la démiffion de M. de Pontcarré , de Roi a
nommé premier Préfident du Parlement de Nor.
mandie M. Hue de Miromefnil , Maître des Requêtes.
M. Buache , de l'Académie Royale des Sciences
, a eu l'honneur de préfenter au Roi un rẻ-
ceuil de cartes & de tables , approuvées par cette
compagnies : elles établiffent un fyftême de géographie
phyfique fur la ftructure du globe , conconfidérée
par les grandes chaînes de montagnes,
qui traverfent les continens , comme les mers
d'un pôle à l'autre , & d'Occident en Orient.
Pour rendre fon fyftême complet fur l'enchaînement
des continens connus avec celui des terres
Antarctiques dont on connoît trois points principaux
, l'Auteur a examiné l'existence de ces terres.
Il en fixe l'étendue & la figure , dans un mémoire
que le temps ne lui a pas permis de life à la
derniere rentrée publique de l'Académie des
Sciences .
"
M. Hardouin Manfard-de Lévy- de Sagonne ,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
de l'Académie Royale d'Architecture , & ancien
Architecte du Roi , prêta ferment le 22 entre les
mains de Sa Majefté , pour la charge de Lieutemant
de Roi de la Province de Bourbonnois.
Le Roi a accordé le brevet de Lieutenant de Frégate
, avec une gratification de quatre cens livres ,
a M. Rozier , commandant le Navire le Robufte ,
qui foutint le & du mois dernier , & les deux jours
fuivans trois combats très- vifs contre une Frégate
Angloife , fort fupérieure en forces , & le 11 du
même mois un autre combat contre un Corfaire
de 200 hommes d'équipage. Sa Majéſté a donné
une épée au Lieutenant de M. Rozier , une gratification
de trois mille livres pour l'équipage du
Navire le Robufte , & pour les Volontaires étrangers
embarqués fur ce Bâtiment , une de quatre
cens livres au Chevalier de Saint - Rome qui commande
ces derniers , & une de trois cens à M. de
Gaignerau fon Lieutenant.
Le fieur Martel , commandant la Frégate du
Roi la Valeur , s'eft emparé le 28 du mois de
Mars , à la vue de Belle -Iffe , d'un Corſaire Anglois
armé de 10 canons , 10 pierriers , & 70
hommes d'équipage .
*
Le Corfaire le Duc d'Aumont , de Boulogne
a relâché à Dunkerque , où le Capitaine Libert
qui le commande , a remis les ôtages des fept
rançons qu'il a faites , & qui montent enfemble
$ 3000 liv.
On mande de Saint -Malo , que le Capitaine
Thomas Donat , qui commande le Corfaire la
Duc d'Aiguillon , de ce Port , y a conduit le Corfaire
Anglois le Blackeney , armé de 16 canons
& de 12 pierriers. Il s'en eft emparé à la vue des
Sept-Ifles.
>
Le Corfaire l'Aurore ,, de Bayonne , dont eft
JUIN. 1757.
1994 :
Gapitaine le fieur Lavernis , s'eft rendu maitre des
Navires Anglois l'Induftrie & l'Ami , venant de
la Caroline . Ils font chargés , l'un de 25441 livres
d'indigo , de 25 barrils de riz , de 135 barrils de
goudron , & de 86 barrils de brai ; l'autre de 36341
livres d'indigo , de 1-32 barriques de café , de 3
boucauts de fucre , de pelleteries , & d'autres
marchandiſes.
Le Capitaine Saubat- Balanqué , commandant
la Marquise d'Amon , autre Corfaire de Bayonne,
s'eft emparé du Navire Anglois le Duc de Scarbo
rough , de 160 tonneaux , chargé de faumon falé
& d'autres marchandiſes. Cette prife a été conduite
en ce Port .
Le Vaiffeau du Roi l'Hippopotame , armé en
courſe , & commandé par le fieur de Pigache
Lieutenant de Vaiffeau , a pris & fait conduire à
Marſeille le Navire Anglois l'Elifabeth , qui alloit,
d'Yarmouth à Venife avec un chargement
compofé de plomb & de falaiſons .
On a été informé par des lettres écrites de Mahon
, que le nommé François Nufa , Minorcain ,
qui commande un des quatorze Corfaires armés
en ce Port , a pris à l'abordage deux Navires An
glois , l'un de 14 canons l'autre de 2 , & qu'il les
a conduits à Cartagene . Ces deux priſes font d'une
valeur affez conſidérable .
Le Capitaine Martin la Fargue , commandant
Le Corfaire l'Aigle , de Bayonne , y eft rentré le
4 Avril , avec deux Navires Anglois , dont il
s'eft rendu maître. Ces deux Navires , appellés
Pun la Charmante Nancy , l'autre la Charmante
Marthe , font très- richement chargés. La cargai
fon du premier confifte en 87577 livres d'indigo ,
189 futailles de fucre , 223 futailles de café , 75
futailles de riz , 25 furons de kina , 6 furons de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
tabac d'Efpagne , 62 madriers de bois d'Acajou ,
1 pipe de vin de Madere , 36 cuirs de boeuf en
poil , a barriques de cortera , 5 tonneaux de bois
de Bréfil , & 13 tonneaux de bois de Campe
che. Le fecond a pour chargement 103000 li
vres d'indigo , 37 futailles de fucre , une pipe
de vin de Madere , 151 futailles de riz , 100
furons de tabac d'Eſpagne , 10 tonneaux de bois
de Campeche , to furons de kina , 30 futailles de
café , 27 futailles de peaux de chevreuil 1 barril
&6 paquets de pelleteries , 29 paux d'ours , 186
barrils de goudron , & une caiffe contenant 10 li
vres d'ambre gris.
>
L'Espérance , autre Corfaire de Bayonne , commandé
par le Capitaine Dotatce , a pris & a fait
conduire à Bordeaux le Navire le Marchand , de
80 tonneaux , chargé de vin de Malvoiſie , & de
fruits.
Le Corfaire le Comte de Saint-Germain , de
Dunkerque , s'eft emparé des Navires Anglois le
Flot , de 180 tonneaux , venant de la Caroline
avec un chargement de 325 boucauts de tabac ;
l'Anne , de 170 tonneaux , n'ayant que fon left ,
& d'un autre Bâtiment qu'il a rançonné pour 100
livres sterlings.
Le Capitaine Jalineau , commandant le Corfaire
la Comteffe de Noailles , de Bordeaux , s'eft
zendu maître du Corfaire Anglois la Molley , de
de Jerzey , de 18 Canons , 14 pierriers & 93
hommes d'équipage , & il l'a conduit à Breft.
On mande de Bayonne , que le Corfaire la Repréfaille
, de ce Port , a pris & y a fait conduire
le Navire Anglois la Ducheffe de Blewford , de
Briſtol , de 166 tonneaux , chargé de fucre , girofle
, poivre , gingembre , & autres marchandifes.
Des lettres écrites de Marfeille marquent que
JUI N. 1757.
201
le Corfaire le Bien- Aimé , de ce Port , y á conduit
le Navire Anglois le Faffi , dont il s'eft emparé
, & dont le chargement confifte principalement
en huile .
Le Capitaine Libert , commandant le Corfairé
le Duc d'Aumont , de Boulogne , eft entré à
Dunkerque , où il a remis les otages de fept
rançons montant enſemble à 1000os livres.
Les Corfaires la Difficulté & l'Hyver , du Havre
, y ont fait conduire le petit Corfaire Anglois
le Héros , armé de 2 canons , 8 pierriers , & 25
hommes d'équipage. Ils s'en font emparés à l'embouchure
de la riviere de Caén .
On mande de Saint-Malo , que le Corfaire
le Marquis de Puyzieulx , de ce Port , s'eft rendu
maître du Corfaire Anglois le Tartare , de
Guernezey , ( ci- devant la Baftienne , de Boulo.
gne ) de huit canons , 8 pierriers , & 56 hom
mes d'équipage.
a
Le Capitaine Magnonet qui commande le Corfaire
le Machault , de Granville , a pris & à fait
conduire à Rofcoff deux Bâtimens Anglois : l'un
eft un Corſaire de Guernezey , de 8 canons , 10
pierriers , & 53 hommes d'équipage ; l'autre eft
un Navire armé de 4 petits canons , ayant pour
chargement 245 futailles de fucre , & 46 milliers
de café .
Un autre Corfaire du même nom , armé à
Saint-Malo , s'eft rendu maître de la Corvette du
Roi d'Angleterre le Merlin , de 12 canons , &
107 hommes d'équipage. On a trouvé fur cette
Corvette , qui eft arrivée à Breft , une grande
quantité de munitions de guerre. Le même Cor
faire s'eft emparé d'un autre Bâtiment armé en
guerre avec 16 canons , 16 pierries , & 85 hommes
d'équipage.
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
Il est arrivé à Bayonne un Navire Anglois aps.
pellé le Spitwel , de Londres. Il a été pris par le
Capitaine Fau , commandant le Corfaire la Repré
Jaille. Son chargement confifte en 658 futailles
de riz , 70 barrils de café , 53 barrils ou caiffes .
d'indigo , 11 barriques de pelleteries , 9 barriques
de bois de canelle , & is tonneaux de bois
de campeche.
On eft informé qu'un Corfaire François s'eft
emparé , dans les Mers du Nord , d'un Navire
Anglois richement chargé , & qu'il l'a conduit à
Bergue en Norwege..
Le Capitaine Olivier-Jean Bellanger , com
mandant le Corfaire le Caincy , de Dieppe , a remis
à Dunkerque les ôtages dedeux rançons qu'ik
a faites , & qui montent enſemble à 450 guinées.
Il eft arrivé à Dunkerque un Navire Anglois ,
appellé le Janet & Bety , de 60 tonneaux ,, char
gé de vin , d'eau-de-vie , de riz , & d'autres mar
chandifes. Il a été pris par le Corfaire le Duc d'Aumont
de Boulogne,
Les Corfaires la Difficulté & l'Hiver , du Havre,
ont pris & conduit à la Hougue le petit Corfaire
l'Aventure- Galley , de Jezey , armé de 4
pierriers , & de 17 hommes d'équipage.
Le Corfaire la Philippine , de Calais , y eft,
rentré avec les ôtages de cinq rançons qu'il a fai
tes, & qui montent enfemble à 795 guinées.
Les Bateaux Anglois le Jean & Marie & ls,
Thomas & Guillaume , l'un chargé d'huîtres
l'autre n'ayant que fon left , ont été, pris par les
Corfaires le Marquis de Villequier , la Princeffe,
de Condé & la Bonne Foy , qui les ont conduits à
Boulogne.
On mande du Havre , qu'il y eft arrivé trois,
Navires Anglois , appellés, l'un le Marchandde
y I
"
1
JUIN. 1757. 203.
Schiedam de 220 tonneaux , l'autre la Dame
Fortune , de 200 tonneaux ; & le troifieme le
Saint-Georges , de 140 tonneaux. Ces trois Bâtimens
, qui font chargés de charbon de terre , ont
été pris par le Corfaire la Victoire , de Saint-
Malo.
Le Puyzieulx , autre Corfaire de ce port , y a
conduit le Navire Anglois le Tigre , .de 230 ton--
neau , allant de la Virginie à Londres avec un char--
gement de 433 boucauts de tabac , 34. tonneaux
de fer , & autres marchandiſes.
Le même Corfaire , & un autre nommé l'In--
vincible , fe font emparés du Corfaire l'Amazone ,,
de Grenezey , armé de 16 canons , 10 pierriers ,,
& 94 hommes d'équipage.
On apprend par des lettres écrites de la Ro--
chelle , que le Corfaire le Maréchal de Richelieu ,
de Nantes , a conduit dans ce premier Port le:
Corfaire le Grenezey , de Grenezey , armé de 200
canons & de 180 hommes d'équipage. Il s'en eft
emparé après un combat de trois heures..
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En avril 1757, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour du roi de France. Le 2 avril, le roi tint le Sceau pour la troisième fois du mois en présence de six Maîtres des Requêtes. Ce même jour, un ouragan dévastateur à Paris causa des dommages importants, notamment au Havre où la salle de la Comédie fut détruite, entraînant la mort de onze personnes et blessant vingt autres. Le 10 avril, le roi lava les pieds de douze pauvres lors du Jeudi-Saint. Le 11 avril, la comtesse de Gisors fut reçue par le roi et prit le tabouret. Le roi nomma également l'évêque de Laon comme ambassadeur auprès du Saint-Siège et le comte de Stainville auprès de l'impératrice Reine de Hongrie. Le 17 avril, les députés des États d'Artois furent reçus par le roi. Le 10 mai, le roi tint le Sceau pour la cinquième fois et reçut une bourse de jettons des Secretaires du Roi. Le 11 mai, il passa en revue les régiments des Gardes Françaises et Suisses. Plusieurs nominations d'officiers furent effectuées, dont le marquis de Saujon comme Colonel-Lieutenant du régiment d'Orléans et le comte de Guines de Souastre comme Colonel des Grenadiers de France. Une convention entre le roi et l'impératrice Reine de Hongrie régla les détails du service des armées combinées, notamment les positions et les grades des officiers des deux nations. Le texte mentionne également une convention militaire entre la France et l'Autriche, signée à Vienne le 25 février 1757. Composée de trente-huit articles, elle régit la disposition et l'organisation des troupes des deux nations en cas de combat ou de cantonnement. Les troupes en détachement doivent avoir une avant-garde et une arrière-garde de la même nation, et les bataillons et compagnies de grenadiers doivent également être de la même nation. Les gardes et détachements doivent être formés proportionnellement au nombre de troupes de chaque nation, sauf pour les détachements de cinquante hommes ou moins, qui doivent être composés de troupes d'une seule nation. Le 1er juin 1757, plusieurs navires anglais furent capturés par des corsaires français. À Boulogne, deux navires furent pris par les corsaires Marquis de Villequier, la Princesse de Condé et la Bonne Foy. Au Havre, trois navires anglais furent capturés par le corsaire la Victoire de Saint-Malo. À Saint-Malo, le corsaire le Puyzieulx conduisit le navire anglais le Tigre, transportant du tabac et du fer. Les corsaires le Puyzieulx et l'Invincible capturèrent également le corsaire l'Amazone de Grenesey. À La Rochelle, le corsaire le Maréchal de Richelieu de Nantes conduisit le corsaire le Grenesey de Grenesey après un combat de trois heures.
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17
p. 197-200
MORTS.
Début :
Le 23 Octobre 1757, Henriette-Emilie de Bautru, Comtesse de [...]
Mots clefs :
Morts, Maison de Nogent, Comtesse, Marquis, Famille Bautru, Maison de Melun
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
LE 23 Octobre 1757 , Henriette – Emilie de
Bautru , Comteffe de Nogent - le- Roi , femme de
Louis , Marquis de Melun , Comte de Nogent - le-
Roi , Seigneur de la Mothe- Saint-Androny , mourut
à Paris , âgée de 48 ans 7 mois 6 jours , étant
née le 21 Mars 1709. Elle étoit fille unique &
héritiere de Louis - Armand de Bautru , Comte de
Nogent- le-Roi en Beauffe , Lieutenant général
des Armées du Roi , & de la baffe - Auvergne ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint
Louis , mort d'apoplexie aux Eaux de Bourbon-
PArchambaut , le 6 Juin 1736 , & de Marie- Julie
Juliftanne , fille du Pacha de Neuhaufel , en Hongrie
; elle avoit pour bifayeul Nicolas de Bautru ,
Comte de Nogent-le -Roi , Marquis du Tremblay,
Capitaine des Gardes de la porte du Roi , Gouver
neur de Dourdan , Confeiller du Roi en fes Confeils
d'Etat & privé , mort le 10 Septembre 1661 ,
laiffant de fon mariage avec Marie Coullon , entr'autres
enfans , 1 ° . Armand de Bautru , qui fuit ;
2º. Nicolas de Bautru , Marquis de Vaubrun & du
Tremblay , Lieutenant général des Armées du
Roi , Gouverneur de Philippeville , tué le premier
Août 1675 , au combat d'Altenheim fur le Rhin
commandant alors en chef l'armée du Roi , laiſfant
de fon mariage avec Marguerite - Thérefe de
Bautru-Vaubrun , fa niece , à la mode de Bretagne
, fille du Comte de Serrant , en Anjou ; Guillaume-
Nicolas de Bautru -Vaubrun , Abbé de Cor
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
mery & de S. Georges fur Loire , Lecteur de la
chambre du Roi , mort en 1746 , âgé de 85 ans ,
& Magdeleine- Diane de Bautru - Vaubrun , veuve
de François Annibal , Duc d'Eftrées , Pair de
France , Chevalier des Ordres du Roi , Gouverneur
de l'Ile de France , morte à Paris au mois
de Février 1753 , âgée de 85 ans ; 3 °. Louis de
Bautru , Marquis de Nogent , Mestre de Camp
d'un Régiment de Cavalerie, Gouverneur de Sommiere
, mort fans enfans.
Armand de Bautru , Comte de Nogent , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Lieutenant
général de la baffe- Auvergne , Capitaine des Gardes
de la porte , & Maître de la garderobe du Roi,
ayeul de la Marquife de Melun derniere du
nom de Bautru , qui donne lieu à cette article ,
fut tué au paffage du Rhin près du fort de Tolhuis,
le 12 Juin 1672. Il avoit épousé le 28 Avril
1663 , Diane- Charlotte de Caumont - Lauzun ,
fille d'honneur de la Reine , mere du Roi , foeur
du Duc de Lauzun , & fille de Gabriel , non pas
de Caumont , Comte de Lauzun , & de Charlotte
de Caumont- la Force . Elle mourut le 4 Novembre
1720 , ayant eu de fon mariage Louis - Armandde
Bautru , Comte de Nogent , pere de la Marquife
de Melan ; Louis - Nicolas de Bautru Nogent
, ancien Capitaine des Vaiffeaux du Roi ,
Chevalier de l'Ordre de S. Lazare , mort fans
Etre marié le 3 Septembre 1736 ; Louife- Thérefe-
Diane de Bautru- Nogent , femme de Blaize ,
Comte d'Aydie , morte le 6 Février 1732 ; Marié-
Antonine de Bautru - Nogent , morte en 1742 ,
femme de Charles - Armand de Gontault , Duc de
Biron , Pair de France , Chevaliers des Ordres du
Roi , Gouverneur de Landeau , mort en Juillet
1756 , Doyen des Maréchaux de France , âgé de
JANVIER. 1758. 199
93 ans , pere de Jean- Louis de Gontault , Duc de
Biron , Pair de France , Abbé de Moiffac & de
Cadouin ; de Louis - Antoine de Gontault , Duc de
Biron , Pair & Maréchal de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Gouverneur de Landrecis , Colonel
du Régiment des Gardes Françoifes , & de
Charles- Armand , Marquis de Gontault , Lieute
nant général des Armées du Roi & de la province
de Languedoc , Chevalier des Ordres , du Roi ,
Gouverneur de Landeau ; de Madame la Comreffe
du Roure , & de Madame la Marquife de
Seignelais , actuellement vivante .
Le Marquis de Melun eft fils d'Armand , Comte
de Melun , Chevalier de l'Ordre royal & militaire
de Saint Louis , mort Gouverneur des Forts Louis
& Sainte -Croix de Bordeaux , & de feue Marie-
Françoiſe de Rouvray de Saint-Simon , aîné de
la maifon , après le Bailly de Saint-Simon , &
l'Evêque de Metz . Il a pour bifayeul Charles de
Melun , Seigneur du Buignon , Gentilhomme de
la chambre de Henri de Bourbon , Prince de
Condé , Gentilhomme ordinaire du Roi , qui de
Françoise de Saint- Perriez , Dame de Maupertuis
, & de Granon , foeur de la Marquife de Vignacourt,
mere d'Adrien , Grand Maître de Malte ,
a laiffé 1 °. Joachim , Comte de Melun , Seigneur
du Buignon , Gentilhomme ordinaire de la chambre
du Roi , nommé le 1 Mars 1649, député de la
nobleffe du Bailliage de Nemours aux Etats Généraux
du royaume , convoqués, par ordre du Roi,
en la ville d'Orléans , au 15 dès même mois &
an , dont la postérité fubfifte. 2 ° . Louis de Melun
, Seigneur de Maupertuis , Maître - d'Hôtel
du Roi Louis XIII , né en 1603 , Lieutenant-Colonel
du régiment de Picardie , tué au fiege de
Giry , en 1649 , après trente - cinq campagnes ,
I
I iv
100 MERCURE DE FRANCE.
laiffant de Barbe de Chaudet , fa femme , Louis
de Melun , Marquis de Maupertuis , Lieutenant
Général des armées du Roi , Grande Croix de
l'Ordre royal & militaire de Saint Louis , Gouverneur
des ville & comté de Toul , Capitaine
Lieutenant de la premiere compagnie des Moufquetaires
, en 1684 , qui s'eft diftingué dans plufieurs
occafions, entr'autres au fiege de Candie , &
à celui de Valencienne. Il entra des premiers dans
cette place , à la tête des Moufquetaires , & y
fut même long-temps avant que les troupes y
entraffent , & mort à Paris , au mois d'Avril 1721 ,
dans fa quatre - vingt- feptieme année . 3.Matthieu
de Melun , Prieur de Sauffeuce , Chanoine &
Grand Vicaire de Chartres , mort en 1678. 4º%
Armand, Comte de Melun, Gouverneur des Forts
Louis & Sainte-Croix de Bordeaux , pere du Marquis
de Melun , François & Charles de Melun ; le
premier , tué en 1674 , à la bataille de Senef ,
étant Lieutenant aux Gardes ; le fecond , fix femaines
après , au fiege de Grave , étant Capitaine
& Major au régiment de Normandie ; & Françoiſe
de Melun , morte en 1709, Prieure des Da
mes Saint Dominique , à Montargis.
LE 23 Octobre 1757 , Henriette – Emilie de
Bautru , Comteffe de Nogent - le- Roi , femme de
Louis , Marquis de Melun , Comte de Nogent - le-
Roi , Seigneur de la Mothe- Saint-Androny , mourut
à Paris , âgée de 48 ans 7 mois 6 jours , étant
née le 21 Mars 1709. Elle étoit fille unique &
héritiere de Louis - Armand de Bautru , Comte de
Nogent- le-Roi en Beauffe , Lieutenant général
des Armées du Roi , & de la baffe - Auvergne ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint
Louis , mort d'apoplexie aux Eaux de Bourbon-
PArchambaut , le 6 Juin 1736 , & de Marie- Julie
Juliftanne , fille du Pacha de Neuhaufel , en Hongrie
; elle avoit pour bifayeul Nicolas de Bautru ,
Comte de Nogent-le -Roi , Marquis du Tremblay,
Capitaine des Gardes de la porte du Roi , Gouver
neur de Dourdan , Confeiller du Roi en fes Confeils
d'Etat & privé , mort le 10 Septembre 1661 ,
laiffant de fon mariage avec Marie Coullon , entr'autres
enfans , 1 ° . Armand de Bautru , qui fuit ;
2º. Nicolas de Bautru , Marquis de Vaubrun & du
Tremblay , Lieutenant général des Armées du
Roi , Gouverneur de Philippeville , tué le premier
Août 1675 , au combat d'Altenheim fur le Rhin
commandant alors en chef l'armée du Roi , laiſfant
de fon mariage avec Marguerite - Thérefe de
Bautru-Vaubrun , fa niece , à la mode de Bretagne
, fille du Comte de Serrant , en Anjou ; Guillaume-
Nicolas de Bautru -Vaubrun , Abbé de Cor
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
mery & de S. Georges fur Loire , Lecteur de la
chambre du Roi , mort en 1746 , âgé de 85 ans ,
& Magdeleine- Diane de Bautru - Vaubrun , veuve
de François Annibal , Duc d'Eftrées , Pair de
France , Chevalier des Ordres du Roi , Gouverneur
de l'Ile de France , morte à Paris au mois
de Février 1753 , âgée de 85 ans ; 3 °. Louis de
Bautru , Marquis de Nogent , Mestre de Camp
d'un Régiment de Cavalerie, Gouverneur de Sommiere
, mort fans enfans.
Armand de Bautru , Comte de Nogent , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Lieutenant
général de la baffe- Auvergne , Capitaine des Gardes
de la porte , & Maître de la garderobe du Roi,
ayeul de la Marquife de Melun derniere du
nom de Bautru , qui donne lieu à cette article ,
fut tué au paffage du Rhin près du fort de Tolhuis,
le 12 Juin 1672. Il avoit épousé le 28 Avril
1663 , Diane- Charlotte de Caumont - Lauzun ,
fille d'honneur de la Reine , mere du Roi , foeur
du Duc de Lauzun , & fille de Gabriel , non pas
de Caumont , Comte de Lauzun , & de Charlotte
de Caumont- la Force . Elle mourut le 4 Novembre
1720 , ayant eu de fon mariage Louis - Armandde
Bautru , Comte de Nogent , pere de la Marquife
de Melan ; Louis - Nicolas de Bautru Nogent
, ancien Capitaine des Vaiffeaux du Roi ,
Chevalier de l'Ordre de S. Lazare , mort fans
Etre marié le 3 Septembre 1736 ; Louife- Thérefe-
Diane de Bautru- Nogent , femme de Blaize ,
Comte d'Aydie , morte le 6 Février 1732 ; Marié-
Antonine de Bautru - Nogent , morte en 1742 ,
femme de Charles - Armand de Gontault , Duc de
Biron , Pair de France , Chevaliers des Ordres du
Roi , Gouverneur de Landeau , mort en Juillet
1756 , Doyen des Maréchaux de France , âgé de
JANVIER. 1758. 199
93 ans , pere de Jean- Louis de Gontault , Duc de
Biron , Pair de France , Abbé de Moiffac & de
Cadouin ; de Louis - Antoine de Gontault , Duc de
Biron , Pair & Maréchal de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Gouverneur de Landrecis , Colonel
du Régiment des Gardes Françoifes , & de
Charles- Armand , Marquis de Gontault , Lieute
nant général des Armées du Roi & de la province
de Languedoc , Chevalier des Ordres , du Roi ,
Gouverneur de Landeau ; de Madame la Comreffe
du Roure , & de Madame la Marquife de
Seignelais , actuellement vivante .
Le Marquis de Melun eft fils d'Armand , Comte
de Melun , Chevalier de l'Ordre royal & militaire
de Saint Louis , mort Gouverneur des Forts Louis
& Sainte -Croix de Bordeaux , & de feue Marie-
Françoiſe de Rouvray de Saint-Simon , aîné de
la maifon , après le Bailly de Saint-Simon , &
l'Evêque de Metz . Il a pour bifayeul Charles de
Melun , Seigneur du Buignon , Gentilhomme de
la chambre de Henri de Bourbon , Prince de
Condé , Gentilhomme ordinaire du Roi , qui de
Françoise de Saint- Perriez , Dame de Maupertuis
, & de Granon , foeur de la Marquife de Vignacourt,
mere d'Adrien , Grand Maître de Malte ,
a laiffé 1 °. Joachim , Comte de Melun , Seigneur
du Buignon , Gentilhomme ordinaire de la chambre
du Roi , nommé le 1 Mars 1649, député de la
nobleffe du Bailliage de Nemours aux Etats Généraux
du royaume , convoqués, par ordre du Roi,
en la ville d'Orléans , au 15 dès même mois &
an , dont la postérité fubfifte. 2 ° . Louis de Melun
, Seigneur de Maupertuis , Maître - d'Hôtel
du Roi Louis XIII , né en 1603 , Lieutenant-Colonel
du régiment de Picardie , tué au fiege de
Giry , en 1649 , après trente - cinq campagnes ,
I
I iv
100 MERCURE DE FRANCE.
laiffant de Barbe de Chaudet , fa femme , Louis
de Melun , Marquis de Maupertuis , Lieutenant
Général des armées du Roi , Grande Croix de
l'Ordre royal & militaire de Saint Louis , Gouverneur
des ville & comté de Toul , Capitaine
Lieutenant de la premiere compagnie des Moufquetaires
, en 1684 , qui s'eft diftingué dans plufieurs
occafions, entr'autres au fiege de Candie , &
à celui de Valencienne. Il entra des premiers dans
cette place , à la tête des Moufquetaires , & y
fut même long-temps avant que les troupes y
entraffent , & mort à Paris , au mois d'Avril 1721 ,
dans fa quatre - vingt- feptieme année . 3.Matthieu
de Melun , Prieur de Sauffeuce , Chanoine &
Grand Vicaire de Chartres , mort en 1678. 4º%
Armand, Comte de Melun, Gouverneur des Forts
Louis & Sainte-Croix de Bordeaux , pere du Marquis
de Melun , François & Charles de Melun ; le
premier , tué en 1674 , à la bataille de Senef ,
étant Lieutenant aux Gardes ; le fecond , fix femaines
après , au fiege de Grave , étant Capitaine
& Major au régiment de Normandie ; & Françoiſe
de Melun , morte en 1709, Prieure des Da
mes Saint Dominique , à Montargis.
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Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès d'Henriette-Émilie de Bautru, Comtesse de Nogent-le-Roi, survenu à Paris le 23 octobre 1757 à l'âge de 48 ans. Elle était l'épouse de Louis, Marquis de Melun. Henriette-Émilie était la fille unique et héritière de Louis-Armand de Bautru, Comte de Nogent-le-Roi, Lieutenant général des Armées du Roi, et de Marie-Julie Julistanne, fille du Pacha de Neuhaufel en Hongrie. Son grand-père paternel, Nicolas de Bautru, fut Capitaine des Gardes de la porte du Roi et Gouverneur de Dourdan. La lignée familiale d'Henriette-Émilie est marquée par plusieurs membres illustres. Parmi eux, Nicolas de Bautru, tué au combat d'Altenheim en 1675, et Armand de Bautru, Maréchal des Camps et Armées du Roi, tué au passage du Rhin en 1672. Du côté de la famille de Melun, des figures notables incluent Louis de Melun, Marquis de Maupertuis, Lieutenant Général des armées du Roi, et Joachim de Melun, Comte de Melun, député aux États Généraux en 1649.
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18
p. 212-214
Mariages.
Début :
Le 25 Février Leurs Majestés & la Famille Royale signerent le Contrat [...]
Mots clefs :
Famille royale, Contrat de mariage, Prince, Comtesse, Cérémonies, Bénédiction nuptiale, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mariages.
Mariages.
Le 25 Février Leurs Majeftés & la Famille
Royale fignerent le Contrat de mariage du Marquis
de Chamborand avec la Demoiſelle de Fontville.
Le 7 de ce mois le Prince de Heffe- Darmstadt,
à qui le Comte de la Marche avoit envoyé fa procuration
, époufa la Princefle Fortunée d'Eft , fille
du Duc de Modène ; & cette cérémonie fut faite
par le Cardinal Pozzobonelli , Archevêque de
Milan.
Le 10
la Comteffe de la Marche partit de
Milan dans les carroffes du Duc fon Pere ; & elle
AVRIL. 1759.
215
arriva le 20 au Pont de Beauvoifin , où elle fut
complimentée de la part du Prince de Conti & du
Comte de la Marche , par le Bailli de Chabriant ,
qui préfenta à cette Princeffe les Dames qui doivent
être auprès d'elle , & les Officiers deſtinés
la fervir.
Le 27 au matin , à quelque diſtance de Montetereau,
le Prince & la Princeffe de Conti, le Comte
de la Marche , la Ducheffe de Modene , & le Duc
de Penthièvre , qui s'étoient rendus à Nangis ,
Château du Comte de Guerchy , pour recevoir la
Comteffe de la Marche , mirent pié à terre pour
aller au- devant de cette Princeffe , qui étoit aufli
defcendue de fon carroffe, Après s'être embraffés ,
le Comte & la Comteffe de la Marche montèrent
dans le carroffe du Prince de Conti , & ils
arrivèrent vers le midi à Nangis , où le Cardinal
de Luynes leur donna la bénédiction nuptiale.
Le Prince & la Princeffe de Conti , le Comte
& la Comteffe de la Marche, féjournèrent le 27
à Nangis , d'où ils partirent le lendemain pour
fe rendre à Paris.
Les Mars , la Comteffe de la Marche , Princeffe
du Sang , fut préſentée au Roi , à la Reine
& à la Famille Royale. Le lendemain Leurs Majeftés
& la Famille Royale rendirent viſite à la
Comteffe de la Marche.
Jacques- Charles de Chabannes Curton , Comte
de Rochefort , Aurieres & autres lieux , Enfeigne
des Vailleaux du Roi , fils de Jean- Baptifte de
Chabannes, Marquis de Chabannes Curton , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis ,
& de la feuë Dame Claire- Elifabeth de Roquefeuil
fon époufe , & neveu d'Antoine de Chabannes
, Marquis de Curton , Madic , Saint- Angeau
, & du Palais en Forez , a été marié le 10
Février dernier , dans l'Eglife Paroiffiale de Saint
214 MERCURE DE FRANCE
Sulpice , avec Marie-Elifabeth de Talleyrand Perigord
, Marquis de Talleyrand , Brigadier des
Armées du Roi , Colonel du Régiment de Normandie
, Menain de Monfeigneur le Dauphin ,
tué devant Tournai en 1755 , & de Dame Marie-
Elifabeth de Chamillard , Marquife de Talleyrand
, Dame du Palais de la Reine , fille de
Michel Marquis de Bani , & de Marie Françoife
de Rochechouard de Mortemart aujourd'hui
Princeffe de Chalais. La Comteffe de Chabannes
Curton eft foeur de M. de Talleyrand Perigord,
Comte de Perigord , Prince de Chalais , Grand
d'Espagne , & Menain de Monfeigneur le Dauphin.
Le Marquis de Chabannes Curton , pere
du nouveau marié , a été Major du Régiment
Royal Cravates , dans le temps que le Marquis
de Curton , fon frere aîné , mort Lieutenant Général
des Armées du Roi , il y a plufieurs années
à Prague , dans la guerre de Bohême , en
étoit Colonel , après avoir été Ayde de Camp
de Monfeigneur le Duc de Bourgogne. La Bénédiction
nuptiale a été donnée par l'Abbé de
Chamillart , frere de la Marquife de Talleyrand ,
le 20 Février à S. Sulpice.
Le 4 Mars la Comteffe de Chabannes Curton
fut préfentée au Roi , à la Reine & à la Famille
Royale.
Le 25 Février Leurs Majeftés & la Famille
Royale fignerent le Contrat de mariage du Marquis
de Chamborand avec la Demoiſelle de Fontville.
Le 7 de ce mois le Prince de Heffe- Darmstadt,
à qui le Comte de la Marche avoit envoyé fa procuration
, époufa la Princefle Fortunée d'Eft , fille
du Duc de Modène ; & cette cérémonie fut faite
par le Cardinal Pozzobonelli , Archevêque de
Milan.
Le 10
la Comteffe de la Marche partit de
Milan dans les carroffes du Duc fon Pere ; & elle
AVRIL. 1759.
215
arriva le 20 au Pont de Beauvoifin , où elle fut
complimentée de la part du Prince de Conti & du
Comte de la Marche , par le Bailli de Chabriant ,
qui préfenta à cette Princeffe les Dames qui doivent
être auprès d'elle , & les Officiers deſtinés
la fervir.
Le 27 au matin , à quelque diſtance de Montetereau,
le Prince & la Princeffe de Conti, le Comte
de la Marche , la Ducheffe de Modene , & le Duc
de Penthièvre , qui s'étoient rendus à Nangis ,
Château du Comte de Guerchy , pour recevoir la
Comteffe de la Marche , mirent pié à terre pour
aller au- devant de cette Princeffe , qui étoit aufli
defcendue de fon carroffe, Après s'être embraffés ,
le Comte & la Comteffe de la Marche montèrent
dans le carroffe du Prince de Conti , & ils
arrivèrent vers le midi à Nangis , où le Cardinal
de Luynes leur donna la bénédiction nuptiale.
Le Prince & la Princeffe de Conti , le Comte
& la Comteffe de la Marche, féjournèrent le 27
à Nangis , d'où ils partirent le lendemain pour
fe rendre à Paris.
Les Mars , la Comteffe de la Marche , Princeffe
du Sang , fut préſentée au Roi , à la Reine
& à la Famille Royale. Le lendemain Leurs Majeftés
& la Famille Royale rendirent viſite à la
Comteffe de la Marche.
Jacques- Charles de Chabannes Curton , Comte
de Rochefort , Aurieres & autres lieux , Enfeigne
des Vailleaux du Roi , fils de Jean- Baptifte de
Chabannes, Marquis de Chabannes Curton , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis ,
& de la feuë Dame Claire- Elifabeth de Roquefeuil
fon époufe , & neveu d'Antoine de Chabannes
, Marquis de Curton , Madic , Saint- Angeau
, & du Palais en Forez , a été marié le 10
Février dernier , dans l'Eglife Paroiffiale de Saint
214 MERCURE DE FRANCE
Sulpice , avec Marie-Elifabeth de Talleyrand Perigord
, Marquis de Talleyrand , Brigadier des
Armées du Roi , Colonel du Régiment de Normandie
, Menain de Monfeigneur le Dauphin ,
tué devant Tournai en 1755 , & de Dame Marie-
Elifabeth de Chamillard , Marquife de Talleyrand
, Dame du Palais de la Reine , fille de
Michel Marquis de Bani , & de Marie Françoife
de Rochechouard de Mortemart aujourd'hui
Princeffe de Chalais. La Comteffe de Chabannes
Curton eft foeur de M. de Talleyrand Perigord,
Comte de Perigord , Prince de Chalais , Grand
d'Espagne , & Menain de Monfeigneur le Dauphin.
Le Marquis de Chabannes Curton , pere
du nouveau marié , a été Major du Régiment
Royal Cravates , dans le temps que le Marquis
de Curton , fon frere aîné , mort Lieutenant Général
des Armées du Roi , il y a plufieurs années
à Prague , dans la guerre de Bohême , en
étoit Colonel , après avoir été Ayde de Camp
de Monfeigneur le Duc de Bourgogne. La Bénédiction
nuptiale a été donnée par l'Abbé de
Chamillart , frere de la Marquife de Talleyrand ,
le 20 Février à S. Sulpice.
Le 4 Mars la Comteffe de Chabannes Curton
fut préfentée au Roi , à la Reine & à la Famille
Royale.
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Résumé : Mariages.
En février 1759, plusieurs mariages notables ont été célébrés. Le 25 février, le contrat de mariage entre le Marquis de Chamborand et la Demoiselle de Fontville a été signé par Leurs Majestés et la Famille Royale. Le 7 février, le Prince de Hesse-Darmstadt, représenté par le Comte de la Marche, a épousé la Princesse Fortunée d'Este, fille du Duc de Modène, dans une cérémonie dirigée par le Cardinal Pozzobonelli, Archevêque de Milan. Le 10 avril, la Comtesse de la Marche a quitté Milan pour rejoindre le Pont de Beauvoisin, où elle a été accueillie par le Bailli de Chabriant au nom du Prince de Conti et du Comte de la Marche. Le 27 avril, divers membres de la noblesse, dont le Prince et la Princesse de Conti, le Comte de la Marche, la Duchesse de Modène et le Duc de Penthièvre, ont accueilli la Comtesse de la Marche à Nangis. Le Cardinal de Luynes leur a donné la bénédiction nuptiale. Le lendemain, ils se sont rendus à Paris. Par ailleurs, Jacques-Charles de Chabannes Curton, Comte de Rochefort, a épousé Marie-Élisabeth de Talleyrand-Périgord le 10 février dans l'église paroissiale de Saint-Sulpice. La bénédiction nuptiale a été donnée par l'Abbé de Chamillart. Le 4 mars, la Comtesse de Chabannes Curton a été présentée au Roi, à la Reine et à la Famille Royale.
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19
p. 198-200
DE VERSAILLES, le 12 Avril.
Début :
Le Roi a chargé de l'Inspection générale des Bataillons de Milice, [...]
Mots clefs :
Bataillons, Armée, Inspection, Grade, Nominations, Compagnie, Prince, Camp, Lieutenant, Comtesse, Abbaye, Ordre, Diocèse, Abbé, Religieuse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 12 Avril.
De VERSAILLEs, le 12 Avril.
Les tira sº •
-
M A I. 1759. 1 99
•
Bataillons de Milice, actuellement employés dans
l'Armée du Bas - Rhin, le ſieur Merlet, ancien
Lieutenant-Colonel d'Infanterie, & commandant
les Milices de la Ville de Paris Le ſieur de la
Caze , Premier-Préſident du Parlement de Pau,
a prété ſerment entre les mains de Sa Majeſté.
Le premier de ce mois, le Roi a élevé au Grade
de Sousbrigadier dans les Gardes de ſon Corps,
dans la Compagnie que commande M. le Prince
de Beauvau, M. Deſoûſlamontier , au lieu & pla
ce de M. de Bachaſſon.
-
Nota. On a omis dans la Liſte des Maréchaux
de Camp de la derniere promotion , le Marquis
de Gantès, qui eſt employé en cette qualité dans
le Dauphiné.
-Du 19.
: Le Roi a nommé Inſpecteur général des Ré
gimens d'Infanterie Irlandoiſe & Ecoſſoiſe, le
Comte de Rothe, Lieutenant Général de ſes Ar
mées, & Colonei du Régiment d'Infanterie Irlan
doiſe de ſon nom.
La Comteſſe de Chabannes Curton , Fille de
M. Daniel de Talleyrand-Perigord, Marquis de
Talleyrand, a été nommée par Sa Majeſté, Dame
de Compagnie de Madame.
Le Roi a donné l'Abbaye de Noirlac, Ordre
de Cîteaux, Diocèſe de Bourges, à l'Abbé de Lu
·berſac, vicaire Général du Diocèſe de Toulouſe.
L'Abbaye de S. Pierre de Beaulieu, Ordre de
S. Benoît, Diocèſe de Limoges , à l'Abbé de Ga
briac , Vicaire Général du Diocèſe de Sens ; celle
de Previlly , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de
Tours, à l'Abbé Thomas, Grand Aumônier &
Chanoine de la Cathédrale de Metz.
Le Prieuré de la Trinité de Fougeres, Ordre
de S. Benoît, Diocèſe de Rennes #º de
ly
2 eo ME RCU R E DE P RA N CE.
\
Goyon , Aumônier de Madame, Vicaire Général
du Diocèſe de Leon.
L'Abbaye de Faremoutiers, Ordre de S. Be
n°ît, Diocèſe de Meaux , à la Dame le Nor
mand , Abbeſſe de Gercy.
Et l'Abbaye de Gercy , Ordre de S. Benoît,
Dioceſe de l'aris , à la Dame de Braque , Reli
gieuſe du Monaſtère de S. Nicolas de Compiégne.
Les tira sº •
-
M A I. 1759. 1 99
•
Bataillons de Milice, actuellement employés dans
l'Armée du Bas - Rhin, le ſieur Merlet, ancien
Lieutenant-Colonel d'Infanterie, & commandant
les Milices de la Ville de Paris Le ſieur de la
Caze , Premier-Préſident du Parlement de Pau,
a prété ſerment entre les mains de Sa Majeſté.
Le premier de ce mois, le Roi a élevé au Grade
de Sousbrigadier dans les Gardes de ſon Corps,
dans la Compagnie que commande M. le Prince
de Beauvau, M. Deſoûſlamontier , au lieu & pla
ce de M. de Bachaſſon.
-
Nota. On a omis dans la Liſte des Maréchaux
de Camp de la derniere promotion , le Marquis
de Gantès, qui eſt employé en cette qualité dans
le Dauphiné.
-Du 19.
: Le Roi a nommé Inſpecteur général des Ré
gimens d'Infanterie Irlandoiſe & Ecoſſoiſe, le
Comte de Rothe, Lieutenant Général de ſes Ar
mées, & Colonei du Régiment d'Infanterie Irlan
doiſe de ſon nom.
La Comteſſe de Chabannes Curton , Fille de
M. Daniel de Talleyrand-Perigord, Marquis de
Talleyrand, a été nommée par Sa Majeſté, Dame
de Compagnie de Madame.
Le Roi a donné l'Abbaye de Noirlac, Ordre
de Cîteaux, Diocèſe de Bourges, à l'Abbé de Lu
·berſac, vicaire Général du Diocèſe de Toulouſe.
L'Abbaye de S. Pierre de Beaulieu, Ordre de
S. Benoît, Diocèſe de Limoges , à l'Abbé de Ga
briac , Vicaire Général du Diocèſe de Sens ; celle
de Previlly , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de
Tours, à l'Abbé Thomas, Grand Aumônier &
Chanoine de la Cathédrale de Metz.
Le Prieuré de la Trinité de Fougeres, Ordre
de S. Benoît, Diocèſe de Rennes #º de
ly
2 eo ME RCU R E DE P RA N CE.
\
Goyon , Aumônier de Madame, Vicaire Général
du Diocèſe de Leon.
L'Abbaye de Faremoutiers, Ordre de S. Be
n°ît, Diocèſe de Meaux , à la Dame le Nor
mand , Abbeſſe de Gercy.
Et l'Abbaye de Gercy , Ordre de S. Benoît,
Dioceſe de l'aris , à la Dame de Braque , Reli
gieuſe du Monaſtère de S. Nicolas de Compiégne.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 12 Avril.
Le document du 12 avril 1759 mentionne plusieurs nominations et promotions au sein de l'armée et de la cour royale. Le sieur Merlet, ancien Lieutenant-Colonel d'Infanterie, et le sieur de la Caze, Premier-Président du Parlement de Pau, ont prêté serment au roi. M. Desoûslamontier a été promu Sousbrigadier dans les Gardes du Corps, succédant à M. de Bachasson. Une omission a été relevée dans la liste des Maréchaux de Camp, incluant le Marquis de Gantès, employé dans le Dauphiné. Le 19 avril, le Comte de Rothe a été nommé Inspecteur général des Régiments d'Infanterie Irlandoise et Écossaise. La Comtesse de Chabannes Curton, fille de M. Daniel de Talleyrand-Perigord, a été nommée Dame de Compagnie de Madame. Diverses abbayes et prieurés ont été attribués, notamment l'Abbaye de Noirlac à l'Abbé de Lubersac, l'Abbaye de Saint-Pierre de Beaulieu à l'Abbé de Gabriac, et l'Abbaye de Faremoutiers à la Dame le Normand.
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20
p. 214
NAISSANCE.
Début :
Le 31 Juillet 1759 a été baptisée à S. Nicolas des Champs, Damoiselle Louise [...]
Mots clefs :
Baptême, Fille, Comte, Chevalier, Dame, Comtesse, Enfant
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texteReconnaissance textuelle : NAISSANCE.
NAISSANCE.
Le 31 Juillet 1759 a été baptifée à S. Nicolas
des Champs , Damoiselle Louife Fortunée, fille de
Monfieur le Comte de Moy , Chevalier non-
Profez de l'Ordre de Malthe dont l'Epouſe eſt
Dame Marie- Anne- Therefe de Chamborant de
la Claviere , Dame de Compagnie de S. A. S.
Madame la Comtelle de la Marche , qui ainfi que
S. A. S. Monfeigneur le Comite de la Marche , ont
fait l'honneur de nommer l'Enfant en Perfonne,
Le 31 Juillet 1759 a été baptifée à S. Nicolas
des Champs , Damoiselle Louife Fortunée, fille de
Monfieur le Comte de Moy , Chevalier non-
Profez de l'Ordre de Malthe dont l'Epouſe eſt
Dame Marie- Anne- Therefe de Chamborant de
la Claviere , Dame de Compagnie de S. A. S.
Madame la Comtelle de la Marche , qui ainfi que
S. A. S. Monfeigneur le Comite de la Marche , ont
fait l'honneur de nommer l'Enfant en Perfonne,
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21
p. 202-203
MARIAGES.
Début :
Le 25, le Roi, la Reine & la Famille Royale signerent le Contrat de mariage [...]
Mots clefs :
Roi, Reine, Famille royale, Contrat de mariage, Baron, Marquise , Veuve, Comtesse, Bénédiction nuptiale
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texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Le 25 , le Roi , la Reine & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Baron de
Mariolles , Brigadier des Armées du Roi , Enfeigne
& Aide-Major des Gardes du Corps , avec
la Marquife de la Roche- Foucauld " veuve du
Marquis de la Roche - Foucauld - Coufages. Ce
mariage avoit été célébré le 15 Mai dernier.
Le Marquis de Vareilles , fils du Comte de VaJANVIE
R. 1760. 203
reilles , Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
Enfeigne des Gardes du Corps de Sa Majesté ,
époula le 8 Septembre la Demoiselle Langlois
de Montri , née Comteffe de l'Empire , veuve du
fieur de l'Efguilé du Roc . L'Abbé de Varailles
leur donna la bénédiction nuptiale dans l'Eglife
Paroiffiale de S. Jean -le- Rond . Leurs Majeftés &
la Famille Royale ont figné leur Contrat de mariage.
Le 25 , le Roi , la Reine & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Baron de
Mariolles , Brigadier des Armées du Roi , Enfeigne
& Aide-Major des Gardes du Corps , avec
la Marquife de la Roche- Foucauld " veuve du
Marquis de la Roche - Foucauld - Coufages. Ce
mariage avoit été célébré le 15 Mai dernier.
Le Marquis de Vareilles , fils du Comte de VaJANVIE
R. 1760. 203
reilles , Maréchal des Camps & Armées du Roi ,
Enfeigne des Gardes du Corps de Sa Majesté ,
époula le 8 Septembre la Demoiselle Langlois
de Montri , née Comteffe de l'Empire , veuve du
fieur de l'Efguilé du Roc . L'Abbé de Varailles
leur donna la bénédiction nuptiale dans l'Eglife
Paroiffiale de S. Jean -le- Rond . Leurs Majeftés &
la Famille Royale ont figné leur Contrat de mariage.
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Résumé : MARIAGES.
Le 25, le Roi, la Reine et la Famille Royale ont signé le contrat de mariage entre le Baron de Mariolles et la Marquise de la Roche-Foucauld, célébré le 15 mai. Le Marquis de Vareilles a épousé la Demoiselle Langlois de Montri le 8 septembre. L'Abbé de Vareilles a donné la bénédiction nuptiale à Saint-Jean-le-Rond.
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22
p. 216
« Madame Infante, Duchesse de Parme, mourut à Versailles le 6 Décembre, [...] »
Début :
Madame Infante, Duchesse de Parme, mourut à Versailles le 6 Décembre, [...]
Mots clefs :
Duchesse, Infante, Prince, Marquis, Comtesse, Décès, Veuve
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texteReconnaissance textuelle : « Madame Infante, Duchesse de Parme, mourut à Versailles le 6 Décembre, [...] »
Madame Infante , Ducheffe de Parme, mourut
à Versailles le 6 Décembre , âgée de trente - deux
ans . Son affabilité , fon humeur bienfaisante , &
toutes les vertus qui formoient fon caractère , la
font univerfellement regretter.
Anne- Charles Frédéric de la Trémoille , Prince
de Tallemond , Duc de Châtelleraut , Brigadier
des Armées du Roi , eft niort à Paris le 20 Novembre
, âgé de quarante - huit ans .
Jacques- Hippolite Mazarini-Mancini , Marquis
de Mancini , ancien Colonel d'Infanterie , frere
du Duc de Nevers , mourut à Paris le 25 Novem
bre , dans la foixante-dixième année de fon âge.
La Comteffe de Riberac , veuve de Mellire
Charles - Antoine- Armand Odet d'Aydie , Comte
de Riberac, mourut à Montauban le 27 du même
mois , âgée de quatre vingt - trois ans.
à Versailles le 6 Décembre , âgée de trente - deux
ans . Son affabilité , fon humeur bienfaisante , &
toutes les vertus qui formoient fon caractère , la
font univerfellement regretter.
Anne- Charles Frédéric de la Trémoille , Prince
de Tallemond , Duc de Châtelleraut , Brigadier
des Armées du Roi , eft niort à Paris le 20 Novembre
, âgé de quarante - huit ans .
Jacques- Hippolite Mazarini-Mancini , Marquis
de Mancini , ancien Colonel d'Infanterie , frere
du Duc de Nevers , mourut à Paris le 25 Novem
bre , dans la foixante-dixième année de fon âge.
La Comteffe de Riberac , veuve de Mellire
Charles - Antoine- Armand Odet d'Aydie , Comte
de Riberac, mourut à Montauban le 27 du même
mois , âgée de quatre vingt - trois ans.
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Résumé : « Madame Infante, Duchesse de Parme, mourut à Versailles le 6 Décembre, [...] »
En novembre et décembre, plusieurs personnalités sont décédées. Madame Infante, Duchesse de Parme, est morte à Versailles le 6 décembre à trente-deux ans. Anne-Charles Frédéric de La Trémoille, Prince de Talmont, est décédé à Paris le 20 novembre à quarante-huit ans. Jacques-Hippolyte Mazarini-Mancini, Marquis de Mancini, est mort à Paris le 25 novembre à soixante-dix ans. La Comtesse de Riberac est décédée à Montauban le 27 novembre à quatre-vingt-trois ans.
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23
p. 209-211
DE VERSAILLES, le 17 Janvier 1760, & jours suivans.
Début :
Sa Majesté a nommé le Comte de Polastron, ci-devant Colonel du Régiment de [...]
Mots clefs :
Nominations, Comte, Régiment, Comtesse, Famille royale, Roi, Maréchal, Marquis, Colonel, Ambassadeur, Sceau, Officiers, Chancellerie, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Chevaliers, Monseigneur le Dauphin, Duc, Prince, Abbaye, Abbé, Ordre, Diocèse, Vicaire
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 17 Janvier 1760, & jours suivans.
De VERSAILLES , le 17 Janvier 1760 , &
jours fuivans.
SA Majeſté a nommé le Comte de Polaſtron ,
ci- devant Colonel du Régiment de la Couronne ,
Infanterie , grand Sénéchal du Comté d'Armagnac
, & Gouverneur de la Ville d'Auch .
Le 6 , la Comteffe de Jumilhac eut l'honneur
d'être préſentée à leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
Le Roi a nommé la Comteffe de Narbonne ,
ci-devant Dame du Palais de feue Madame Infante
, Ducheffe de Parme , pour accompagner
Madame .
Sa Majesté a difpofé du Régiment Royal de
Corfe , vacant par la mort du Comte de Vence ,
en faveur du Vicomte de Vence , Colonel réformé
à la fuite de ce Régiment.
Le 27 de ce mois , le Maréchal de Maillebois ,
prêta ferment entre les mains de Sa Majefté ,pour
le gouvernement d'Alface .
Sa Majefté a nommé , pour fon Ambaffadeur
extraordinaire auprès du Roi des Deux - Siciles ,
le Marquis de Durfort, actuellement Ambaffadeur
auprès de la République de Venife .
Le Comte de Bafchi , ci - devant Ambaffadeur
auprès du Roi de Portugal , remplacera le Marquis
de Durfort à Venife.
Sa Majefté a aufli nommé le Marquis de
210 MERCURE DE FRANCE.
Beauflet, fon Miniftre Plénipotentiaire auprès de
I'Electeur de Cologne .
Le 1 Février , le Roi tint le Sceau. Le même
jour , les Officiers de la Chancellerie de France ,
de fervice & en quartier , & deux Syndics des
Secrétaires du Roi , eurent l'honneur de remettre
à Sa Majefté , en la manière accoutumée &
fuivant l'ufage , les cierges de la Chandeleur . Ils
furent préſentés par le fieur de Brou , Doyen des
Confeillers d'État.
Le lendemain, fête de la Purification de la fainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre du S. Elprit , s'étant aſſemblés ,
vers les onze heures du matin dans le cabinet du
Roi , Sa Majesté tint chapitre , & admit au nombre
des Chevaliers , le Prince des Afturies, & l'Infant
Don Louis. Le Roi fortit enfuite de fon appartement
, pour fe rendre à la Chapelle . S. M.
étoit en manteau , avec le Collier de l'Ordre pardellus
. Les deux Huiffiers de la Chambre marchoient
devant Elle avec leurs maffes , & Elle
étoit précédée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc d'Orléans , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de
la Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre
, des Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre. Le Roi affiſta à la Bénédiction
des Cierges & à la Proceflion qui fe fit dans la
Chapelle . La Grand-Meffe fut célébrée par l'Archevêque
de Narbonne, Prélat Commandeur. La
Reine , Madame la Dauphine , Madame, & Mefdame
Victoire , Sophie & Louife , étoient dans la
tribune.
Après la Meffe , S. M. fut reconduite à fon ap
partement en la manière accoutumée.
Le Roi a accordé l'Abbaye de Vezelai , Diocèſe
Autun , à l'Abbé Berthier , Doyen du Chapitre
FEVRIER. 1760. 211
de la même Abbaye , & ci- devant Vicaire- Géné
ral du Diocèſe de Troyes.
L'Abbaye d'Igny , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Rheims , à l'Abbé de Puyfignieux , ancien
Vicaire - Général du Diocèfe de Lyon.
jours fuivans.
SA Majeſté a nommé le Comte de Polaſtron ,
ci- devant Colonel du Régiment de la Couronne ,
Infanterie , grand Sénéchal du Comté d'Armagnac
, & Gouverneur de la Ville d'Auch .
Le 6 , la Comteffe de Jumilhac eut l'honneur
d'être préſentée à leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
Le Roi a nommé la Comteffe de Narbonne ,
ci-devant Dame du Palais de feue Madame Infante
, Ducheffe de Parme , pour accompagner
Madame .
Sa Majesté a difpofé du Régiment Royal de
Corfe , vacant par la mort du Comte de Vence ,
en faveur du Vicomte de Vence , Colonel réformé
à la fuite de ce Régiment.
Le 27 de ce mois , le Maréchal de Maillebois ,
prêta ferment entre les mains de Sa Majefté ,pour
le gouvernement d'Alface .
Sa Majefté a nommé , pour fon Ambaffadeur
extraordinaire auprès du Roi des Deux - Siciles ,
le Marquis de Durfort, actuellement Ambaffadeur
auprès de la République de Venife .
Le Comte de Bafchi , ci - devant Ambaffadeur
auprès du Roi de Portugal , remplacera le Marquis
de Durfort à Venife.
Sa Majefté a aufli nommé le Marquis de
210 MERCURE DE FRANCE.
Beauflet, fon Miniftre Plénipotentiaire auprès de
I'Electeur de Cologne .
Le 1 Février , le Roi tint le Sceau. Le même
jour , les Officiers de la Chancellerie de France ,
de fervice & en quartier , & deux Syndics des
Secrétaires du Roi , eurent l'honneur de remettre
à Sa Majefté , en la manière accoutumée &
fuivant l'ufage , les cierges de la Chandeleur . Ils
furent préſentés par le fieur de Brou , Doyen des
Confeillers d'État.
Le lendemain, fête de la Purification de la fainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre du S. Elprit , s'étant aſſemblés ,
vers les onze heures du matin dans le cabinet du
Roi , Sa Majesté tint chapitre , & admit au nombre
des Chevaliers , le Prince des Afturies, & l'Infant
Don Louis. Le Roi fortit enfuite de fon appartement
, pour fe rendre à la Chapelle . S. M.
étoit en manteau , avec le Collier de l'Ordre pardellus
. Les deux Huiffiers de la Chambre marchoient
devant Elle avec leurs maffes , & Elle
étoit précédée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc d'Orléans , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de
la Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre
, des Chevaliers , Commandeurs & Offciers
de l'Ordre. Le Roi affiſta à la Bénédiction
des Cierges & à la Proceflion qui fe fit dans la
Chapelle . La Grand-Meffe fut célébrée par l'Archevêque
de Narbonne, Prélat Commandeur. La
Reine , Madame la Dauphine , Madame, & Mefdame
Victoire , Sophie & Louife , étoient dans la
tribune.
Après la Meffe , S. M. fut reconduite à fon ap
partement en la manière accoutumée.
Le Roi a accordé l'Abbaye de Vezelai , Diocèſe
Autun , à l'Abbé Berthier , Doyen du Chapitre
FEVRIER. 1760. 211
de la même Abbaye , & ci- devant Vicaire- Géné
ral du Diocèſe de Troyes.
L'Abbaye d'Igny , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Rheims , à l'Abbé de Puyfignieux , ancien
Vicaire - Général du Diocèfe de Lyon.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 17 Janvier 1760, & jours suivans.
En janvier 1760, plusieurs nominations et événements notables ont eu lieu à la cour de Versailles. Le 17 janvier, le Comte de Polastron a été nommé grand Sénéchal du Comté d'Armagnac et Gouverneur de la Ville d'Auch. Le 6 janvier, la Comtesse de Jumilhac a été présentée au Roi et à la Famille Royale. La Comtesse de Narbonne a été désignée pour accompagner Madame, succédant à son rôle précédent de Dame du Palais de la défunte Madame Infante, Duchesse de Parme. Le Régiment Royal de Corse a été attribué au Vicomte de Vence. Le 27 janvier, le Maréchal de Maillebois a prêté serment pour le gouvernement d'Alsace. Le Marquis de Durfort a été nommé Ambassadeur extraordinaire auprès du Roi des Deux-Siciles, remplaçant le Comte de Bashi, qui prendra sa place à Venise. Le Marquis de Beauflet a été nommé Ministre Plénipotentiaire auprès de l'Électeur de Cologne. Le 1er février, le Roi a tenu le Sceau et reçu les cierges de la Chandeleur des Officiers de la Chancellerie de France. Le lendemain, lors de la fête de la Purification de la Sainte Vierge, le Roi a tenu un chapitre de l'Ordre du Saint-Esprit, admettant le Prince des Asturies et l'Infant Don Louis parmi les Chevaliers. La Grand-Messe a été célébrée par l'Archevêque de Narbonne, en présence de la Reine et des princesses. Le Roi a également accordé l'Abbaye de Vezelay à l'Abbé Berthier et l'Abbaye d'Igny à l'Abbé de Puyfignieux.
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24
p. 217-224
SUITE de la Liste de la Vaisselle portée à la Monnoie de Paris.
Début :
Du 2 Janvier 1760. Messieurs m.o.g. Les Dames de la Croix, rue S. Honoré 6 2 6 [...]
Mots clefs :
Vaisselle, Monnaie, Liste, Comtesse, Comte, Abbaye, Madame, Lieutenant, Marquis
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texteReconnaissance textuelle : SUITE de la Liste de la Vaisselle portée à la Monnoie de Paris.
SUITE de la Lifte de la Vaiffelle portée
à la Monnoie de Paris.
Meffieurs
Du 2 Janvier 1760 .
Les Dames de la Croix , rue S. Honoré.
De Vaujoye , Receveur du Domaine
de Verſailles .
Le Marquis de Laigues .
Thiroux , Maître des Requêtes.
Chenu , Marchand Epicier.
Ribert , Bourgeois de Paris.
Daudafne , Avocat.
De Saint Jullien , Receveur général
du Clergé. ( Second Envoi. )
De Perfan , Maître des Requêtes,
Du 4 Janvier.
De Saint Jullien , Receveur général
du Clergé. ( Troisième Article . )
MM .Joly de Fleury , frères ; Avocat
gén. & Procureur général.
Les Prêtres de la Doctrine Chrét. de
la Maiſon de Saint Jullien .
Loir , Marchand Orfévre.
Les Peres Jéfuites de la Maiſon
Trofeffe.
Lés Dames du Bon Pasteur , du
Fauxbourg S. Germain .
Mlle Aubron , en or , 3 on. I g. 24 g.
m.o.g.
6 2
20 5 3
35 2 }
8174
30 4 3
26112
S I
57 6
21476
414 6 2
2
208
17 I 6
2 4
291 3
I
S
7525-5-6
K
218 MERCURE DE FRANCE
Suite du 4 Janvier.
Madame Cottin , épouse du Direct .
de la Compagnie des Indes ,
en or , 4 onc . 4 gr. 6 g.
La Veuve Datte.
1.0.g.
6 6
53236
Du s Janvier.
Roberdeau , Bourgeois.
Madame la Préſidence Chauvelin .
Meffieurs
Le Marquis de Voyer d'Argenſon .
De Bonnaire , Confeiller au Grand
Confeil .
Madame la Marquiſe de Roye.
Des 6 & 7 Janvier.
Rouillé de Roiffy , Conſeiller honor .
au Parlement .
La Fabrique de Garges , Comté
d'Arnouville .
Du 8 Janvier.
Les Bénédictins de Provins.
Lefévre , Agent de Change.
La Maison de Sorbonne .
m. o. g..
49 3
42 7 S
303 3
39563
172 4 6
2016 3
331 62
97 I
716 I 4
35 7.0-
***
Is 5 2
114 7 I
IO I O
176 4 3
Dů 9 Janvier.
Meld, de l'Abbaye S , Antoine. IOS 3 4
Les Bénédictins de Saint Pere , de
Chartres.
2952
FEVRIER. 1760. 219
Meffieurs
Suite du 9 Janvier.
Thierry , Directeur du Tabac.
Les Bénédictins Anglois
La Paroille de Moret , près Fonrainebleau.
Blondel de Gagny , Tréforier gén .
de la Caiffe des Amortiifemens.
L'Abbé de la Porte.
Les Prémontrés de l'Abbaye de
m . o. g.
I I • G
49 S 2
37 3 4
1ƒ6 1 6
3660
Bellozane , en Bray. 4256
4687 2
Du 10 Janvier.
Vielle , Bourgeois de Paris. 16 6 3
Gervaife , Noraire . 36 3 I
Les Dames Religieufes de S. Dominique
, de Montargis.
Bofcheron , Marchand de Dentelles,
16 54
374 2
107 2 7
Du Janvier.
Liége , Apothicaire du Roi. 64 I 4 %
Fremin , Maître des Comptes.
126 I S
190 3 L
Du 12 Janvier.
Bergeret , Receveur général.
160 6 0
Coudot , Bourgeois de S. Germain.
Vaudive , Greffier au Grand Confeil.
Du 13 Janvier.
Gaudin , Secrétaire du Roi.
822
19 0 1
138
206 0 3
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
Meffieurs
Du 14 Janvier.
De Lorme , Bourgeois de Paris.
Mlle Dubois .
Allut, Secrétaire du Roi.
Les Religieufes Annonciades.
Madame Boulle , Veuve du Payeur
des rentes.
.m. o.
40 5 6
80 4 7
129 6 5
154 4 2
ISI S
420 7 I
Du 15 Janvier.
De la Bardouliere , Lieutenant
aux Gardes.
Le Séminaire de S. Sulpice.
Morlac de Montour , ci -dev . Doyen
de Mrs les Maîtres des Requêtes.
Foulon , Intendant de la guerre.
De Fontette , Intendant de Caen ,
( Second Article. )
Du 16 Janvier.
Le Marquis de Chabonnois.
853
41 4 3
144 3 I
8554
Nicolas Bazin , Marchand.
Du 17 Janvier,
Rouleau , Bourgeois de Paris.
Duvivier , Recev. des Confignations
de l'Arfenal.
Madame Mailluet , Marchande,
Le Marquis de Cany.
Elmaugard d'Arioche.
Les Dames de la Vilitation ,
rue
du
Bacq.
19 2 4
2994 S i
2532
206 2
274
18 6
O
42 7 S
46 I G
441 3 7
603 S
33 6 3
1
FEVRIER. 1760 . 221
Suite du 17 Janvier.
Meffieurs
Poujand , Directeur des Fermes .
Les Dames du Prieuré de Haute
Brières , Diocèle de Chartres.
Les Religieufes de Sainte Marie de
Chartres.
(
m. og
47 4 3
68.22
225 2
782 3w.
Du 18 Janvier.
Ribes , Banquier. 77 I
Saulnier , Bourgeois de Paris.
9672
Pagnon , Ecuyer. 742 4
Mufnier de Pleine , Auditeur des
Comptes.
27 3 4
188 $ 7
Du 19 Janvier.
Chomel , ancien Evêque d'Orange . 49 07
Morin , Secrétaire du Roi.
88 54
137 6 3
Des 20 & 21 Janvier.
Le Comte , Conſeiller de l'Election de
Paris , & Subdélégué de M. l'Intendant.
Dibon , Chirurgien Major des Cent-
Suiffes.
Madame la Comteffe de Kerdrain .
Bourgeois , Chirurgien Accoucheur.
L'Abbaye de Saint Denis .
11 3 51
22 7 4
-100 6 7
8625
15226
Checieu , Avocat au Parlement.
Salior , ancien Tapiffier du Roi,
Jobert , chargé de la diftribution du
Mercure de France.
96351
104 I 2
2 4
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
Meffieurs
Du 22 Janvier.
Les Religieux de l'Abbaye de Preuilly ,
Ordre de Citeaux .
Le Marquis de Moutier.
Le Comte de Chateauneuf de Randan .
Madame la Préfidente d'Aligre, Douairiere
; & Madame de S. Fargeau ,
auffi Douairiere.
Des mêmes. ( Second Article . )
Blanchart de Guénégaud , Secrétaire
Interprête du Roi.
La Paroiffe de Seaux du Maine .
Madame Fourcoual , Bourgeoife de
Paris.
Erembert , Marchand de Paris .
Le Commandeur Bocheron.
m.
37 3 S
40 6 0
49 4 S
341 I 2
44
43 I I
15 57
9056
15 35
2547
,664 I I
Du 23 Janvier.
Tonnellier , Marchand . ΙΟ
Les Chanoines Réguliers de S. Jeanles-
Sens.
Les Céleftins de Sens.
119 6 4
36 6
Les Pénitens de Sens.
Le Chevalier de Racoins , Capitaine
de Dragons , Régim . Dauphin.
S 41
26222
433 7
Du 24 Janvier.
Rezard , Bourgeois. 27 2 6
Bonin.' S1 7 4
Madame la Marquife de Neufchelles ,
& M. le Marquis de Quigné , fon
petit- fils.
Le Cointe d'Ofmont.
100 6 7
60 6 31
FEVRIER. 1760 . 223
1
Meffieurs
Suite du 24 Janvier.
Teiraffe de Loffedat , Fermier du Roi.
Les Bénédictins , de l'Abbaye de
Thiron.
Lorillier , Intéreffé dans les affaires
m. o.g
24 65
79 74
du Roi.
3105.
376 62
De Saint-Mars , Avocat.
Le Comte de Fennelon.
Du 25 Janvier.
Macquer , Chef de Fruiterie du Roi.
De Corberon , ancien Préfident du
Confeil fouverain d'Alface.
114 1 7
8350
32-751
33 161
264 3
Du 26 Janvier.
Le Comte de Billy.
19271
d'Etampes.
$7 4 *
La Congrégation de Notre-Dame
L'Abbaye de Morigny, près Etampes.
La Paroiffe Notre- Dame d'Etampes.
Du 28 Janvier.
Les Filles Hofpitalières du Fauxb.
S. Marcel , rue de l'Arbalêtre.
Madame l'Abbeffe de Gomer- Fontaine
, en Vexin- François .
Madame de Laborde , Bourgeoife
de Paris.
Jourdain , Bourgeois.
Jourdain , Bourgeois , & Conforts.
Les Dames de l'Abbaye aux Bois.
19. 4 4
30 40
126 7 S
1367
୨
583 2
6862
70 7 4
27 3 I
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Suite du 28 Janvier.
Meffieurs
m.o.g.
Les Bernardins de l'Abbaye de Chailly. 39 1 6
Les Bernardins de l'Abbaye de Barbour .
Du 29 Janvier.
Les Bénédictins de Provins.
L'Abbaye de S. Jacques , de Provins.
Le Chapitre de Notre- Dame de Prov.
Foreft , Bourgeois.
83 2 7
370 7 7
32 02
101 2 4
35 24
30 4 2
67
199 I 4
Du 30 Janvier.
Madame la Comtelle d'Egmont ,
Douairiere... 219 3 I
Dumoufleaux , Payeur des rentes. 114 2 3
D'Agueffeau, l'aîné , Confeiller d'Etat
ordin . & au Confeil du Commerce . 238 10 !
Mégref de la Boullay , Officier des
Chaffes.
Lalouette , Marchand de Gallons.
Franget , Orfévre.
Le Comte d'Egmont
.
"
972
753
5404
179 6 I
823 17
à la Monnoie de Paris.
Meffieurs
Du 2 Janvier 1760 .
Les Dames de la Croix , rue S. Honoré.
De Vaujoye , Receveur du Domaine
de Verſailles .
Le Marquis de Laigues .
Thiroux , Maître des Requêtes.
Chenu , Marchand Epicier.
Ribert , Bourgeois de Paris.
Daudafne , Avocat.
De Saint Jullien , Receveur général
du Clergé. ( Second Envoi. )
De Perfan , Maître des Requêtes,
Du 4 Janvier.
De Saint Jullien , Receveur général
du Clergé. ( Troisième Article . )
MM .Joly de Fleury , frères ; Avocat
gén. & Procureur général.
Les Prêtres de la Doctrine Chrét. de
la Maiſon de Saint Jullien .
Loir , Marchand Orfévre.
Les Peres Jéfuites de la Maiſon
Trofeffe.
Lés Dames du Bon Pasteur , du
Fauxbourg S. Germain .
Mlle Aubron , en or , 3 on. I g. 24 g.
m.o.g.
6 2
20 5 3
35 2 }
8174
30 4 3
26112
S I
57 6
21476
414 6 2
2
208
17 I 6
2 4
291 3
I
S
7525-5-6
K
218 MERCURE DE FRANCE
Suite du 4 Janvier.
Madame Cottin , épouse du Direct .
de la Compagnie des Indes ,
en or , 4 onc . 4 gr. 6 g.
La Veuve Datte.
1.0.g.
6 6
53236
Du s Janvier.
Roberdeau , Bourgeois.
Madame la Préſidence Chauvelin .
Meffieurs
Le Marquis de Voyer d'Argenſon .
De Bonnaire , Confeiller au Grand
Confeil .
Madame la Marquiſe de Roye.
Des 6 & 7 Janvier.
Rouillé de Roiffy , Conſeiller honor .
au Parlement .
La Fabrique de Garges , Comté
d'Arnouville .
Du 8 Janvier.
Les Bénédictins de Provins.
Lefévre , Agent de Change.
La Maison de Sorbonne .
m. o. g..
49 3
42 7 S
303 3
39563
172 4 6
2016 3
331 62
97 I
716 I 4
35 7.0-
***
Is 5 2
114 7 I
IO I O
176 4 3
Dů 9 Janvier.
Meld, de l'Abbaye S , Antoine. IOS 3 4
Les Bénédictins de Saint Pere , de
Chartres.
2952
FEVRIER. 1760. 219
Meffieurs
Suite du 9 Janvier.
Thierry , Directeur du Tabac.
Les Bénédictins Anglois
La Paroille de Moret , près Fonrainebleau.
Blondel de Gagny , Tréforier gén .
de la Caiffe des Amortiifemens.
L'Abbé de la Porte.
Les Prémontrés de l'Abbaye de
m . o. g.
I I • G
49 S 2
37 3 4
1ƒ6 1 6
3660
Bellozane , en Bray. 4256
4687 2
Du 10 Janvier.
Vielle , Bourgeois de Paris. 16 6 3
Gervaife , Noraire . 36 3 I
Les Dames Religieufes de S. Dominique
, de Montargis.
Bofcheron , Marchand de Dentelles,
16 54
374 2
107 2 7
Du Janvier.
Liége , Apothicaire du Roi. 64 I 4 %
Fremin , Maître des Comptes.
126 I S
190 3 L
Du 12 Janvier.
Bergeret , Receveur général.
160 6 0
Coudot , Bourgeois de S. Germain.
Vaudive , Greffier au Grand Confeil.
Du 13 Janvier.
Gaudin , Secrétaire du Roi.
822
19 0 1
138
206 0 3
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
Meffieurs
Du 14 Janvier.
De Lorme , Bourgeois de Paris.
Mlle Dubois .
Allut, Secrétaire du Roi.
Les Religieufes Annonciades.
Madame Boulle , Veuve du Payeur
des rentes.
.m. o.
40 5 6
80 4 7
129 6 5
154 4 2
ISI S
420 7 I
Du 15 Janvier.
De la Bardouliere , Lieutenant
aux Gardes.
Le Séminaire de S. Sulpice.
Morlac de Montour , ci -dev . Doyen
de Mrs les Maîtres des Requêtes.
Foulon , Intendant de la guerre.
De Fontette , Intendant de Caen ,
( Second Article. )
Du 16 Janvier.
Le Marquis de Chabonnois.
853
41 4 3
144 3 I
8554
Nicolas Bazin , Marchand.
Du 17 Janvier,
Rouleau , Bourgeois de Paris.
Duvivier , Recev. des Confignations
de l'Arfenal.
Madame Mailluet , Marchande,
Le Marquis de Cany.
Elmaugard d'Arioche.
Les Dames de la Vilitation ,
rue
du
Bacq.
19 2 4
2994 S i
2532
206 2
274
18 6
O
42 7 S
46 I G
441 3 7
603 S
33 6 3
1
FEVRIER. 1760 . 221
Suite du 17 Janvier.
Meffieurs
Poujand , Directeur des Fermes .
Les Dames du Prieuré de Haute
Brières , Diocèle de Chartres.
Les Religieufes de Sainte Marie de
Chartres.
(
m. og
47 4 3
68.22
225 2
782 3w.
Du 18 Janvier.
Ribes , Banquier. 77 I
Saulnier , Bourgeois de Paris.
9672
Pagnon , Ecuyer. 742 4
Mufnier de Pleine , Auditeur des
Comptes.
27 3 4
188 $ 7
Du 19 Janvier.
Chomel , ancien Evêque d'Orange . 49 07
Morin , Secrétaire du Roi.
88 54
137 6 3
Des 20 & 21 Janvier.
Le Comte , Conſeiller de l'Election de
Paris , & Subdélégué de M. l'Intendant.
Dibon , Chirurgien Major des Cent-
Suiffes.
Madame la Comteffe de Kerdrain .
Bourgeois , Chirurgien Accoucheur.
L'Abbaye de Saint Denis .
11 3 51
22 7 4
-100 6 7
8625
15226
Checieu , Avocat au Parlement.
Salior , ancien Tapiffier du Roi,
Jobert , chargé de la diftribution du
Mercure de France.
96351
104 I 2
2 4
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
Meffieurs
Du 22 Janvier.
Les Religieux de l'Abbaye de Preuilly ,
Ordre de Citeaux .
Le Marquis de Moutier.
Le Comte de Chateauneuf de Randan .
Madame la Préfidente d'Aligre, Douairiere
; & Madame de S. Fargeau ,
auffi Douairiere.
Des mêmes. ( Second Article . )
Blanchart de Guénégaud , Secrétaire
Interprête du Roi.
La Paroiffe de Seaux du Maine .
Madame Fourcoual , Bourgeoife de
Paris.
Erembert , Marchand de Paris .
Le Commandeur Bocheron.
m.
37 3 S
40 6 0
49 4 S
341 I 2
44
43 I I
15 57
9056
15 35
2547
,664 I I
Du 23 Janvier.
Tonnellier , Marchand . ΙΟ
Les Chanoines Réguliers de S. Jeanles-
Sens.
Les Céleftins de Sens.
119 6 4
36 6
Les Pénitens de Sens.
Le Chevalier de Racoins , Capitaine
de Dragons , Régim . Dauphin.
S 41
26222
433 7
Du 24 Janvier.
Rezard , Bourgeois. 27 2 6
Bonin.' S1 7 4
Madame la Marquife de Neufchelles ,
& M. le Marquis de Quigné , fon
petit- fils.
Le Cointe d'Ofmont.
100 6 7
60 6 31
FEVRIER. 1760 . 223
1
Meffieurs
Suite du 24 Janvier.
Teiraffe de Loffedat , Fermier du Roi.
Les Bénédictins , de l'Abbaye de
Thiron.
Lorillier , Intéreffé dans les affaires
m. o.g
24 65
79 74
du Roi.
3105.
376 62
De Saint-Mars , Avocat.
Le Comte de Fennelon.
Du 25 Janvier.
Macquer , Chef de Fruiterie du Roi.
De Corberon , ancien Préfident du
Confeil fouverain d'Alface.
114 1 7
8350
32-751
33 161
264 3
Du 26 Janvier.
Le Comte de Billy.
19271
d'Etampes.
$7 4 *
La Congrégation de Notre-Dame
L'Abbaye de Morigny, près Etampes.
La Paroiffe Notre- Dame d'Etampes.
Du 28 Janvier.
Les Filles Hofpitalières du Fauxb.
S. Marcel , rue de l'Arbalêtre.
Madame l'Abbeffe de Gomer- Fontaine
, en Vexin- François .
Madame de Laborde , Bourgeoife
de Paris.
Jourdain , Bourgeois.
Jourdain , Bourgeois , & Conforts.
Les Dames de l'Abbaye aux Bois.
19. 4 4
30 40
126 7 S
1367
୨
583 2
6862
70 7 4
27 3 I
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Suite du 28 Janvier.
Meffieurs
m.o.g.
Les Bernardins de l'Abbaye de Chailly. 39 1 6
Les Bernardins de l'Abbaye de Barbour .
Du 29 Janvier.
Les Bénédictins de Provins.
L'Abbaye de S. Jacques , de Provins.
Le Chapitre de Notre- Dame de Prov.
Foreft , Bourgeois.
83 2 7
370 7 7
32 02
101 2 4
35 24
30 4 2
67
199 I 4
Du 30 Janvier.
Madame la Comtelle d'Egmont ,
Douairiere... 219 3 I
Dumoufleaux , Payeur des rentes. 114 2 3
D'Agueffeau, l'aîné , Confeiller d'Etat
ordin . & au Confeil du Commerce . 238 10 !
Mégref de la Boullay , Officier des
Chaffes.
Lalouette , Marchand de Gallons.
Franget , Orfévre.
Le Comte d'Egmont
.
"
972
753
5404
179 6 I
823 17
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Résumé : SUITE de la Liste de la Vaisselle portée à la Monnoie de Paris.
Le document présente une liste de personnes et d'institutions ayant effectué des dépôts à la Monnoie de Paris entre le 2 janvier et le 30 janvier 1760. Les contributeurs incluent des nobles, des ecclésiastiques, des marchands, des fonctionnaires et des institutions religieuses. Parmi les notables mentionnés figurent des dames de la Croix, le marquis de Laigues, Thiroux, maître des requêtes, et plusieurs receveurs généraux. Les dépôts sont détaillés avec des mentions de montants en onces, grains et livres tournois. Les institutions religieuses telles que les bénédictins, les jésuites, et les prémontrés apparaissent fréquemment. Le texte mentionne également des directeurs, des avocats, des bourgeois, et des marchands, illustrant une diversité de contributeurs. Les dépôts sont enregistrés quotidiennement, avec des mises à jour régulières des montants et des noms des contributeurs.
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25
p. 214-216
MARIAGES.
Début :
Pierre-Louis, Marquis de Treffort, Capitaine au Régiment de Foix, fils d'Antoine [...]
Mots clefs :
Capitaine, Fils, Comtesse, Fille, Duc, Baron, Chevalier, Bénédiction nuptiale, Contrat de mariage, Famille royale, Lieutenant général des armées du roi, Évêque, Vicomte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Pierre-Louis , Marquis de Treffort , Capitaine
au Régiment de Foix , fils d'Antoine Philibert ,
Marquis de Grollier ; & de Gabrielle- Claude Colbert
de Villacerf , a époufé le 20 du mois de
Février 1760 , Charlotte - Euſtache Sophie de Fuligny
, Dame , Comtelle de Reauremont , fille
de feu Henry de Fuligny- Damas - Rochechouard ,
Baron d'Aubigny ; & de Dame Marie- Gabrielle
de Pons - Praflin . La bénédiction nuptiale leur a
été donnée au Château d'Agée , près de Dijon ,
par M. l'Abbé de Damas,grand Cuftode & Comte
de Lyon , oncle de ladite Dame.
Louis - Hercule - Timoléon de Coffé , Duc de
Coffé-Briffac , Meftre-de-Camp du Régiment de
Bourgogne , Cavalerie , a époufé , le 28 du mois
dernier, Adélaide-Diane-Hortence- Delie Mancini
de Nevers , feconde fille de Louis - Jules- Barbon .
Mazarini Mancini , Duc de Nivernois , Pair de
France, Grand d'Espagne, Noble Vénitien , Baron
Romain , Chevalier des Ordres du Roi , Brigadier
de ſes Armées , l'un des Quarante de l'Académie
Françoiſe, & honoraire de celle des Infcriptions &
Belles Lettres , ci-devant Ambaffadeur extraordinaire
auprès du S. Siége ; & d'Hélene - Angélique-
Françoife Phelypeaux de Ponchartrain.La bénédic
tion nuptiale leur a été donnée par l'Archevêque de
Tours , dans la Chapelle de l'Hôtel de Nivernois.
Leurs Majeftés , & la Famille Royale , avoient
figné leur contrat de Mariage le 23. Le Duc de
Coffé eft fils de Jean - Paul - Timoléon de Collé-
Briffac , Duc de Brillac , Pair de France , Chevalier
des Ordres du Roi , Lieutenant général de
fes Armées , Gouverneur de Sârlouis , grand Pan
AVRIL. 1760. 215
netier deFrance ; & de Dame Marie-JofepheDurey
de Sauroy.
Achilles-Jofeph Robert , Marquis de Lignerac ,
grand Bailli d'epée , Lieutenant- général , &
Commandant pour le Roi , dans la haute Auvergne
, Capitaine au Régiment de la Ferronaye ,
Dragons, fils defeu Charles- Jofeph Robert, Comte
de Lignerac , Enfeigne des Gendarmes de la Garde
du Roi ; & de Marie - Françoife de Broglie ; a
époulé , le 4 de ce mois , Marie-Odette de Lévi-
Chateau Morand , fille de feu François- Charles
de Lévi- Chateau- Morand, Lieutenant général des .
Armées du Roi , & de la Province de Bourbonnois ;
& de Dame Philiberte Languet de Rochefort . La
bénédiction nuptiale leur a été donnée , dans la
Chapelle de l'Hôtel d'Ambre , par l'Evêque de
Pamiers. Leur Contrat de Mariage avoit été figné
,le 18 du mois dernier , par Leurs Majeftés ,
& par la Famille Royale.
Joachim -Charles Laure de Montagu , Vicomte
de Beaune , Lieutenant général de la Balle- Auvergne
& du pays de Combrailles , Colonel du
Régiment de Bretagne , Infanterie , fils aîné de
feu Joachim Montagu , Marquis de Bouzols ,
Maréchal - de - Camp , Lieutenant général de la
baffe-Auvergne & du pays de Combrailles ; &
de Laure-Anne Filtz-James , Dame du Palais ,
a épousé , le 3 de ce mois , Marie - Hélene - Charlotte
Caillebot de la Salle , fille de Marie- Louis
Caillebot , Marquis de la Salle , Lieutenant-général
des Armées du Roi , Gouverneur & Lieutenant
général de la Haute & Baffe Marche ,
Capitaine Sous-Lieutenant des Gendarmes de la
Garde ; & de feue Dame Marie-Françoife- Charlotte
de Benoife. La bénédiction nuptiale lear
a été donnée, dans la Chapelle de l'Hôtel de
Matignon , par l'Evêque de Soiffons , oncle du
216 MERCURE DE FRANCE.
Vicomte de Beaune Leur Contrat de mariage
avoit été figné , le premier de ce mois , par
Leurs Majeftés , & par la Famille Royale .
Pierre-Louis , Marquis de Treffort , Capitaine
au Régiment de Foix , fils d'Antoine Philibert ,
Marquis de Grollier ; & de Gabrielle- Claude Colbert
de Villacerf , a époufé le 20 du mois de
Février 1760 , Charlotte - Euſtache Sophie de Fuligny
, Dame , Comtelle de Reauremont , fille
de feu Henry de Fuligny- Damas - Rochechouard ,
Baron d'Aubigny ; & de Dame Marie- Gabrielle
de Pons - Praflin . La bénédiction nuptiale leur a
été donnée au Château d'Agée , près de Dijon ,
par M. l'Abbé de Damas,grand Cuftode & Comte
de Lyon , oncle de ladite Dame.
Louis - Hercule - Timoléon de Coffé , Duc de
Coffé-Briffac , Meftre-de-Camp du Régiment de
Bourgogne , Cavalerie , a époufé , le 28 du mois
dernier, Adélaide-Diane-Hortence- Delie Mancini
de Nevers , feconde fille de Louis - Jules- Barbon .
Mazarini Mancini , Duc de Nivernois , Pair de
France, Grand d'Espagne, Noble Vénitien , Baron
Romain , Chevalier des Ordres du Roi , Brigadier
de ſes Armées , l'un des Quarante de l'Académie
Françoiſe, & honoraire de celle des Infcriptions &
Belles Lettres , ci-devant Ambaffadeur extraordinaire
auprès du S. Siége ; & d'Hélene - Angélique-
Françoife Phelypeaux de Ponchartrain.La bénédic
tion nuptiale leur a été donnée par l'Archevêque de
Tours , dans la Chapelle de l'Hôtel de Nivernois.
Leurs Majeftés , & la Famille Royale , avoient
figné leur contrat de Mariage le 23. Le Duc de
Coffé eft fils de Jean - Paul - Timoléon de Collé-
Briffac , Duc de Brillac , Pair de France , Chevalier
des Ordres du Roi , Lieutenant général de
fes Armées , Gouverneur de Sârlouis , grand Pan
AVRIL. 1760. 215
netier deFrance ; & de Dame Marie-JofepheDurey
de Sauroy.
Achilles-Jofeph Robert , Marquis de Lignerac ,
grand Bailli d'epée , Lieutenant- général , &
Commandant pour le Roi , dans la haute Auvergne
, Capitaine au Régiment de la Ferronaye ,
Dragons, fils defeu Charles- Jofeph Robert, Comte
de Lignerac , Enfeigne des Gendarmes de la Garde
du Roi ; & de Marie - Françoife de Broglie ; a
époulé , le 4 de ce mois , Marie-Odette de Lévi-
Chateau Morand , fille de feu François- Charles
de Lévi- Chateau- Morand, Lieutenant général des .
Armées du Roi , & de la Province de Bourbonnois ;
& de Dame Philiberte Languet de Rochefort . La
bénédiction nuptiale leur a été donnée , dans la
Chapelle de l'Hôtel d'Ambre , par l'Evêque de
Pamiers. Leur Contrat de Mariage avoit été figné
,le 18 du mois dernier , par Leurs Majeftés ,
& par la Famille Royale.
Joachim -Charles Laure de Montagu , Vicomte
de Beaune , Lieutenant général de la Balle- Auvergne
& du pays de Combrailles , Colonel du
Régiment de Bretagne , Infanterie , fils aîné de
feu Joachim Montagu , Marquis de Bouzols ,
Maréchal - de - Camp , Lieutenant général de la
baffe-Auvergne & du pays de Combrailles ; &
de Laure-Anne Filtz-James , Dame du Palais ,
a épousé , le 3 de ce mois , Marie - Hélene - Charlotte
Caillebot de la Salle , fille de Marie- Louis
Caillebot , Marquis de la Salle , Lieutenant-général
des Armées du Roi , Gouverneur & Lieutenant
général de la Haute & Baffe Marche ,
Capitaine Sous-Lieutenant des Gendarmes de la
Garde ; & de feue Dame Marie-Françoife- Charlotte
de Benoife. La bénédiction nuptiale lear
a été donnée, dans la Chapelle de l'Hôtel de
Matignon , par l'Evêque de Soiffons , oncle du
216 MERCURE DE FRANCE.
Vicomte de Beaune Leur Contrat de mariage
avoit été figné , le premier de ce mois , par
Leurs Majeftés , & par la Famille Royale .
Fermer
Résumé : MARIAGES.
En 1760, plusieurs mariages notables ont eu lieu. Le 20 février, Pierre-Louis, Marquis de Treffort, a épousé Charlotte-Eustache Sophie de Fuligny, Dame et Comtesse de Reauremont, au Château d'Agée près de Dijon. Le 28 janvier, Louis-Hercule-Timoléon de Coffé, Duc de Coffé-Brissac, a épousé Adélaide-Diane-Hortense-Délie Mancini de Nevers à la Chapelle de l'Hôtel de Nivernois. Le 4 avril, Achilles-Joseph Robert, Marquis de Lignerac, a épousé Marie-Odette de Lévi-Château Morand dans la Chapelle de l'Hôtel d'Ambre. Le 3 avril, Joachim-Charles Laure de Montagu, Vicomte de Beaune, a épousé Marie-Hélène-Charlotte Caillebot de la Salle dans la Chapelle de l'Hôtel de Matignon. Les contrats de mariage de ces unions ont été signés par Leurs Majestés et la Famille Royale.
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26
p. 251-253
MARIAGES.
Début :
Messire François-Hypolite Sanguin, Marquis de Livry, Chef d'Escadre [...]
Mots clefs :
Messire, Marquis, Lieutenant, Bénédiction nuptiale, Demoiselle, Gentilhomme, Comte, Contrat de mariage, Comtesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Meffire François - Hypolite Sanguin , Marqu
de Livry , Chef d'Efcadre des Armées Navales ,
fils de feu Melfire Louis Sanguin , Marquis de
Livry , Lieutenant général des Armées du Rồi
Chevalier de fes Ordres , Conſeiller d'Etat & premier
Maître - d'Hôtel de Sa Majefté ; & de feu
Dame Magdelaine Robert , a épousé , le 15
Avril , Demoiſelle Thérefe - Bonne Gillain , fille
de Mellfire Antoine , Marquis de Benouville ,
L vj
252 MERCURE DE FRANCE.
Meftre de Camp de Cavalerie , ci - devant fous-
Lieutenant des Gendarmes de Bretagne , & de
Dame Bonne Charlotte Hue de Langrune . La
Bénédiction Nuptiale leur a été donnée , dans la
Chapelle de l'hôtel de Saint Aignan , par l'E-.
vêque Lombez.
Anne- Pierre , Marquis de Montefquiou , Gentil-,
hommie de la Manche de Moafeigneur le Duc de
Bourgogne , & Colonel dans les Grenadiers de
France , fils de feu Pierre , Comte de Monteſquiou
, Lieutenant -Général des Armées du Roi ,´
premier Sous- Lieutenant de la premiere Compagnie
des Moulquetaires , & Gouverneur du Fort-
Louis du Rhin ; & de Dame Gertrude - Marie -
Louife Bombarde de Beaulieu , époufa , le 16
Avril , Demoiſelle Jeanne- Marie , fille du fieur
Jean Hyacinte Hocquart , & de feue Dame Marie-
Anne Gaillard de la Bouéxiére . La Bénédiction
nuptiale leur fut donnée , dans l'Eglife Paroiliale
de S. Roch , par l'Ancien Evêque de Limoges.
Charles- Olivier de S George , Marquis de Vérac
, Lieutenant - Général de la Province de Poitou,
fils de feu François Olivier de S. George , Marquis
de Vérac; & de Catherine Adelaide de Riencourt
d'Orival , a épouſé , le 28 Avril , Marie - Charlotte-
Jofephine Sabine de Croy d'Havré , Chanoineſſe
de Maubeuge , fille de Louis -Ferdinand - Jofeph
de Croy , Duc d'Havré & de Croy , Lieutenant
Général des Armées du Roi ; & de Marie- Louife-
Cunegonde de Montmorency - Luxembourg . La
Bénédiction nuptiale leur a été donnée par le
Curé de S. Sulpice , dans la Chapelle particuliére
de l'Hôtel d'Havré leur contrat de mariage
avoit été figné , le 24 , par leurs Majeftés & par
la Famille Royale.
"
Mellire Sebaltien- François Ange Lenormant de
JUIN. 1760. 253.
Mery , Confeiller d'Etat , Intendant général de
la Marine & des Colonies , Veaf de Dame Elizabeth
le Coffier , a époufé , les Mai , Marie-
Louife Auguftine , fille de feu Gabriel - Jacques
de Salignac de la Motte Fénelon , Chevalier des
Ordres du Roi , Lieutenant - Général de fes Ar - `
mées , Confeiller d'Etat d'épée , Gouverneur du
Quefnoi , Ambaffadeur de Sa Majesté auprès des
Etats-Généraux des Provinces- Unies ; & de Dame'
Louife - Françoife le Peletier. La Béné liction nuptialé
leur a été donnée par l'Abbé de Fénelon ,
dans la Chapelle particuliere de l'Hôtel le Pe- .
letier.
Le Marquis de Liré , Guidon de Gendarmerie ,
à épousé , le 12 , la Comteffe Defalleurs , née
Princeffe Lubomirska , Grand-Croix de l'Ordre
de Malthe , veuve du Comte Defalieurs , Ambaffadeur
de France à la Portè Ottomane . La bénédiction
nuptiale leur a été donnée , dans l'Eglife
de S. Sulpice , par l'Evêque du Puy. Leur contrat
de mariage avoit été figné , le 10 , par leurs Majeftés
, & par la Famille Royale.
Meffire François - Hypolite Sanguin , Marqu
de Livry , Chef d'Efcadre des Armées Navales ,
fils de feu Melfire Louis Sanguin , Marquis de
Livry , Lieutenant général des Armées du Rồi
Chevalier de fes Ordres , Conſeiller d'Etat & premier
Maître - d'Hôtel de Sa Majefté ; & de feu
Dame Magdelaine Robert , a épousé , le 15
Avril , Demoiſelle Thérefe - Bonne Gillain , fille
de Mellfire Antoine , Marquis de Benouville ,
L vj
252 MERCURE DE FRANCE.
Meftre de Camp de Cavalerie , ci - devant fous-
Lieutenant des Gendarmes de Bretagne , & de
Dame Bonne Charlotte Hue de Langrune . La
Bénédiction Nuptiale leur a été donnée , dans la
Chapelle de l'hôtel de Saint Aignan , par l'E-.
vêque Lombez.
Anne- Pierre , Marquis de Montefquiou , Gentil-,
hommie de la Manche de Moafeigneur le Duc de
Bourgogne , & Colonel dans les Grenadiers de
France , fils de feu Pierre , Comte de Monteſquiou
, Lieutenant -Général des Armées du Roi ,´
premier Sous- Lieutenant de la premiere Compagnie
des Moulquetaires , & Gouverneur du Fort-
Louis du Rhin ; & de Dame Gertrude - Marie -
Louife Bombarde de Beaulieu , époufa , le 16
Avril , Demoiſelle Jeanne- Marie , fille du fieur
Jean Hyacinte Hocquart , & de feue Dame Marie-
Anne Gaillard de la Bouéxiére . La Bénédiction
nuptiale leur fut donnée , dans l'Eglife Paroiliale
de S. Roch , par l'Ancien Evêque de Limoges.
Charles- Olivier de S George , Marquis de Vérac
, Lieutenant - Général de la Province de Poitou,
fils de feu François Olivier de S. George , Marquis
de Vérac; & de Catherine Adelaide de Riencourt
d'Orival , a épouſé , le 28 Avril , Marie - Charlotte-
Jofephine Sabine de Croy d'Havré , Chanoineſſe
de Maubeuge , fille de Louis -Ferdinand - Jofeph
de Croy , Duc d'Havré & de Croy , Lieutenant
Général des Armées du Roi ; & de Marie- Louife-
Cunegonde de Montmorency - Luxembourg . La
Bénédiction nuptiale leur a été donnée par le
Curé de S. Sulpice , dans la Chapelle particuliére
de l'Hôtel d'Havré leur contrat de mariage
avoit été figné , le 24 , par leurs Majeftés & par
la Famille Royale.
"
Mellire Sebaltien- François Ange Lenormant de
JUIN. 1760. 253.
Mery , Confeiller d'Etat , Intendant général de
la Marine & des Colonies , Veaf de Dame Elizabeth
le Coffier , a époufé , les Mai , Marie-
Louife Auguftine , fille de feu Gabriel - Jacques
de Salignac de la Motte Fénelon , Chevalier des
Ordres du Roi , Lieutenant - Général de fes Ar - `
mées , Confeiller d'Etat d'épée , Gouverneur du
Quefnoi , Ambaffadeur de Sa Majesté auprès des
Etats-Généraux des Provinces- Unies ; & de Dame'
Louife - Françoife le Peletier. La Béné liction nuptialé
leur a été donnée par l'Abbé de Fénelon ,
dans la Chapelle particuliere de l'Hôtel le Pe- .
letier.
Le Marquis de Liré , Guidon de Gendarmerie ,
à épousé , le 12 , la Comteffe Defalleurs , née
Princeffe Lubomirska , Grand-Croix de l'Ordre
de Malthe , veuve du Comte Defalieurs , Ambaffadeur
de France à la Portè Ottomane . La bénédiction
nuptiale leur a été donnée , dans l'Eglife
de S. Sulpice , par l'Evêque du Puy. Leur contrat
de mariage avoit été figné , le 10 , par leurs Majeftés
, & par la Famille Royale.
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Résumé : MARIAGES.
En 1760, plusieurs mariages de personnalités nobles et militaires ont eu lieu. Le 15 avril, François Sanguin, Marquis de Livry, a épousé Demoiselle Thérèse-Bonne Gillain, fille du Marquis de Benouville, avec la bénédiction de l'évêque de Lombez dans la chapelle de l'hôtel de Saint Aignan. Le 16 avril, Anne-Pierre, Marquis de Montesquiou, a épousé Demoiselle Jeanne-Marie Hocquart, bénis par l'ancien évêque de Limoges dans l'église paroissiale de Saint-Roch. Le 28 avril, Charles-Olivier de Saint George, Marquis de Vérac, a épousé Marie-Charlotte-Joséphine Sabine de Croy d'Havré, avec la bénédiction du curé de Saint-Sulpice dans la chapelle particulière de l'hôtel d'Havré. Le 1er mai, Sébastien-François Ange Lenormant de Méry, Conseiller d'État et Intendant général de la Marine, a épousé Marie-Louise Augustine de Salignac de la Motte Fénelon, bénis par l'abbé de Fénelon dans la chapelle particulière de l'hôtel Le Peletier. Enfin, le Marquis de Liré a épousé la Comtesse Desfleurs, née Princesse Lubomirska, le 12 mai, avec la bénédiction de l'évêque du Puy dans l'église de Saint-Sulpice. Certains contrats de mariage ont été signés par leurs Majestés et la famille royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 253-258
MORTS.
Début :
Messire Victor-Pierre-François de Riquet, Comte de Caraman, Lieutenant-Général [...]
Mots clefs :
Messire, Comte, Marquis, Comtesse, Famille de Montauban, Monseigneur, Dame, Lieutenant colonel, Maison de Borstel, Seigneurs, Capitaine, Décès, Mariage, Madame, Veuf, Mousquetaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Meffire Victor-Pierre-François de Riquet,Comte
de Caraman , Lieutenant - Général des Armées
du Roi , mourut en cette Ville , le 21 Avril , âgé
de 62 ans.
Le Marquis de Fimarcon , Lieutenant Général
des Armées du Roi , eft mort au Pont- Saint- Elprit.
Le Marquis de Surgeres , Lieutenant- Général,
des Armées du Roi , mourut à Surgeres près la
Rochelle , le 29 Avril.
La Comteffe de la Tour , eft morte en cette
Ville le 7 de Mai , âgée de trente -quatre ans .
Le .S Avril dernier , M. Louis de la Tour- du-
Pin , Comte de Montauban , Brigadier des Armées
du Roi, & premier Ecuyer de Monfeigneur
le Duc d'Orléans , premier Prince du Sang, mou
254 MERCURE DE FRANCE.
rut d'apoplexie en fon chateau de Roquebeau ,
âgé de 1 ans 6 mois 9 jours , étant né le 26
Septembre 1709, & fut inhumé le 7 en la Paroille
dudit Roquebeau , au Diocèle de Die. Il avoit été
marié les Mars 1738 , avec Dame Marie Olimpe
de Vauferre- des- Adrèts , veuve depuis le 12 Juin
1734 , de M. Louis- Alexandre de Saliéres de
Montlor , Brigadier des Armées du Roi ; avec lequel
elle avoit été mariée l'an 1730 , & fille de
M. Céfar de Vauferre , Baron des Adrèts , &
de Dame Marguerite Landais. Il laiſſe de la Dame
fon époufe , M. Louis de la Tour-du- Pin , Marquis
de Montauban né le premier Décembre
1739 , fait Chambellan de Monfeigneur le Duc
d'Orléans en 1752 , Guidon des Gendarmes d'Aquitaine
en 1758 , & premier Cornette des Chevaux
Légers d'Aquitaine en 1759 , après avoir
fervi fans difcontinuation depuis l'an 1747 , tant
dans la feconde Compagnie des Moufquetaires &
dans celle des Chevaux-Légers de la Garde , que
dans le Régiment du Roi. M. Louis- Apollinan
de la Tour- du - Pin de Montauban , né le 13 Janvier
1744 , & tonfuré dans la Chapelle du Palais-
Royal à Paris le 4 Mars 1758 , par M. Lucretius-
Henri-François de la Tour - de- Gouvernet de la
Chau- de-Montauban , Evêque de Riez
titulaire de l'Abbaye Royale de la noble Eglife
Séculiere & Collégiale de S. Pierre hors les portes
de Vienne en Dauphiné , fon oncle paternel à la
mode de Bretagne; & Dame Claudine - Céfarine de
la Tour- du- Pin de Montauban , née le 12 Juin
1741 , veuve , fans enfans , de M. Jean - Jacques-
Philippe Jofeph Lefmerie , Marquis d'Efchoify ,
Capitaine de Cavalerie dans le Régiment Royal-
Piémont , puis Guidon de la Compagnie des Gendarmes
Anglois , tué à la bataille de Minden le
premier Août 1759 , & avec lequel elle avoit été
Abbé
JUIN. 1760. 255
mariée dans la Chapelle du Palais - Royal le 24
Février 1756 .
La Charge de premier Ecuyer de Monſeigneur
le Duc d'Orléans , vacante par le décés de M. le ,
Comte de Montauban , a été donnée par ce
Prince à M. Marie -Jofeph de Brancas , Marquis
d'Oife , Chambellan de S. A. S. & Maréchal de
Camp des Armées du Roi , fecond fils de M.
Louis de Brancas , Duc de Villars , Pair de
France , &c. Voyez l'Hiftoire des Grands Officiers
de la Couronne , tom . V , pag. 277 & fuivantes.
Dame Marie de Borstel , épouse de Meffire
François de Grenelle , Seigneur de Pimont , Capitaine
de Cavalerie , Lieutenant Colonel au ſervi→
ce du Roi de Pologne , & un de fes Gentilshommes
, Chevalier de S. Louis , eft morte à Paris
le 18 Mai 1760 .
Elle étoit de l'illuftre Maiſon de Borſtel , une
des plus anciennes & des plus diftinguées parmi
les Princes d'Allemagne . Elle eft originaire de Zelande
, & un Seigneur de Borftel , à qui les Villes
de Fleffingue & Defwert appartenoient , épouſa
la derniere Comtefle de Hollande , & par fon
mariage il devint Souverain de cette Province ,
que le Duc de Brabant ufurpa fur lui .
Après cette ufurpation , plufieurs Seigneurs de
cette Maifon s'établirent dans la haute Saxe , où
ils bâtirent le Château de Borftel , affez remarquable
fur la Carte ; & l'on voit dans l'hiftoire
que dès le temps de l'Empereur Othon , ils y
étoient déja en très-grande diftinction , & qu'ils
avoient les premiers emplois dans le Miniſtère ,
dans la guèrre , & dans les ambaffades. Meffire
Conrad de Borftel , pere d'Adolphe V , Chevalier
Seigneur de Guften , Proftka & autres lieux ,
étoit premier Miniftre d'Etat des Princes d'An
256 MERCURE DE FRANCE.
halt , Gouverneur de cette Province . Cet Adolphe
V a eu deux neveux , dont l'un Frédéric de
Brofel , a été Capitaine des Gardes du Corps du
Roi de Suéde , Gonverneur de Gottembourg , &
Général Major des Armées de Sa Majesté Suédo
; & le fecond . Erneft-Amédée de Borftel ,
Crand Echanfon de feue fon Alteffe Electorale de
Brandebourg , Colonel du Régiment de fes Gardes
,Gouverneur du Duché de Magdebourg , lequel
gouvernement eft encore pollédé aujourd'hui
par Henri de Borſtel .
Le grand-pere de ladite Dame de Borftel de
Pimout , qui vient de mourir , fut envoyé en
France à l'âge de 18 ans en qualité d'Ambaſſadeur
, par le Roi de Bohême & les Princes de
l'Empire , auprès du Roi Louis XIII ; & lorfque
fes négociations furent heureufement terminées ,
voulant s'établir en France , le Roi lui accorda ,
des Lettres de Naturalité , & l'honora d'une charge
de Gentilhomme de fa Chambre. Il fe maria
a Dame Charlotte de Faron , d'une des bonnes
Maifons du Poitou . dont il n'eut qu'un fils , que
la fituation de fes affaires , après avoir fervi quelque
temps le Roi , a obligé de ne pas fuivre l'intention
qu'il avoit de confacrer fes jours au ſervice
de Sa Majefté ; mais s'étant marié avec une Demoitelle
Tafchereau , alliée de M. le Chancelier
de Pontchartrain , du côté des Préfidens Cortereau
, & cousine de M. le Marquis de Rafilly ,
Lieutenant Général de la Province de Touraine
& Tous-Gouverneur des Enfans de France ; il en
a eu une nombreuſe famille , dont deux fils font
morts au fervice , le premier dans la Marine fuc
tué au fameux corbat de la Hogue , à l'âge de
vingt ans , dans le grade de Lieutenant de Vailfeau
du Roi; le fecond & dernier , eft le Conte
de Burfiel , qui après avoir fervi avec grande dif
JUIN. 1760. 257
tinction dans l'Artillerie , dont il étoit premier
Lieutenant Général , fut tué à la tête de ce Corps
qu'il comandoit , à la bataille de Plaifance en
1745. Il n'a laiffé qu'une fille , qui , après avoir
été longtemps fille d'Honneur de la Reine d'Ef
pagne , s'eft faite Carmelite auprès de Madame
de Borfiel fa tante , Supérieure de ce Couvent à
Paris. Ladite Dame de Borftel de Pimont , qui
vient de mourir , jouiffoit de plus de 45000 livres
de rente. Sa fuccellion palle à Dame Magdelaine
de Borftel , fa foeur , épouse de M. de
Beau ront , l'un des anciens Fermiers Généraux
du Roi , qui n'ont point d'enfans .
Meffire François de Grenelle de Pimont , qui.
refte veuf de ladite Dau e après vingt- huit ans de
mariage, eft originaire de Paris , d'une des plus
anciennes familles de robe , qui a poffédé longtemps
le fief de Grenelle , où eft à préfent bâtie
l'Ecole Militaire. Un de fes ayeux fe retira dans
le Duché de Bourgogne du temps des troubles
d'Henry III , & y acheta plufieurs Terres & Fiefs ,
entre autres celui de Pimont , qui a reûté jufqu'à
préfent à fes defcendans qui le font alliés aux
premieres familles du Parlement de Dijon , entre
autres à François de Gergy & à Marguerite
Quarré , toutes les deux d'ancienne extraclion
dont Jean de Grenelle , mari de la derniere , devint
Confeiller d'Etat.
Le fieur de Pinout , ayant pris le parti des armès
, a conn encé par être douze ans dans les
Moufquetaires , enfuite Capitaine de Cavalerie ,
Lieutenant Colonel au fervice du Roi de Pologne
& Gentilhomme de ce Prince. Il a fair prendre le
même parti des ar nes a quatre de fes neveux
dont l'un a été tué Capitaine dans le Régiment de
Forelt , trois autres font actuellement dans celui
>
258 MERCURE DE FRANCE.
de Vatan , dont les deux premiers ſont à la tête
dudit Régiment & Chevaliers de S. Louis.
Meffire Victor-Pierre-François de Riquet,Comte
de Caraman , Lieutenant - Général des Armées
du Roi , mourut en cette Ville , le 21 Avril , âgé
de 62 ans.
Le Marquis de Fimarcon , Lieutenant Général
des Armées du Roi , eft mort au Pont- Saint- Elprit.
Le Marquis de Surgeres , Lieutenant- Général,
des Armées du Roi , mourut à Surgeres près la
Rochelle , le 29 Avril.
La Comteffe de la Tour , eft morte en cette
Ville le 7 de Mai , âgée de trente -quatre ans .
Le .S Avril dernier , M. Louis de la Tour- du-
Pin , Comte de Montauban , Brigadier des Armées
du Roi, & premier Ecuyer de Monfeigneur
le Duc d'Orléans , premier Prince du Sang, mou
254 MERCURE DE FRANCE.
rut d'apoplexie en fon chateau de Roquebeau ,
âgé de 1 ans 6 mois 9 jours , étant né le 26
Septembre 1709, & fut inhumé le 7 en la Paroille
dudit Roquebeau , au Diocèle de Die. Il avoit été
marié les Mars 1738 , avec Dame Marie Olimpe
de Vauferre- des- Adrèts , veuve depuis le 12 Juin
1734 , de M. Louis- Alexandre de Saliéres de
Montlor , Brigadier des Armées du Roi ; avec lequel
elle avoit été mariée l'an 1730 , & fille de
M. Céfar de Vauferre , Baron des Adrèts , &
de Dame Marguerite Landais. Il laiſſe de la Dame
fon époufe , M. Louis de la Tour-du- Pin , Marquis
de Montauban né le premier Décembre
1739 , fait Chambellan de Monfeigneur le Duc
d'Orléans en 1752 , Guidon des Gendarmes d'Aquitaine
en 1758 , & premier Cornette des Chevaux
Légers d'Aquitaine en 1759 , après avoir
fervi fans difcontinuation depuis l'an 1747 , tant
dans la feconde Compagnie des Moufquetaires &
dans celle des Chevaux-Légers de la Garde , que
dans le Régiment du Roi. M. Louis- Apollinan
de la Tour- du - Pin de Montauban , né le 13 Janvier
1744 , & tonfuré dans la Chapelle du Palais-
Royal à Paris le 4 Mars 1758 , par M. Lucretius-
Henri-François de la Tour - de- Gouvernet de la
Chau- de-Montauban , Evêque de Riez
titulaire de l'Abbaye Royale de la noble Eglife
Séculiere & Collégiale de S. Pierre hors les portes
de Vienne en Dauphiné , fon oncle paternel à la
mode de Bretagne; & Dame Claudine - Céfarine de
la Tour- du- Pin de Montauban , née le 12 Juin
1741 , veuve , fans enfans , de M. Jean - Jacques-
Philippe Jofeph Lefmerie , Marquis d'Efchoify ,
Capitaine de Cavalerie dans le Régiment Royal-
Piémont , puis Guidon de la Compagnie des Gendarmes
Anglois , tué à la bataille de Minden le
premier Août 1759 , & avec lequel elle avoit été
Abbé
JUIN. 1760. 255
mariée dans la Chapelle du Palais - Royal le 24
Février 1756 .
La Charge de premier Ecuyer de Monſeigneur
le Duc d'Orléans , vacante par le décés de M. le ,
Comte de Montauban , a été donnée par ce
Prince à M. Marie -Jofeph de Brancas , Marquis
d'Oife , Chambellan de S. A. S. & Maréchal de
Camp des Armées du Roi , fecond fils de M.
Louis de Brancas , Duc de Villars , Pair de
France , &c. Voyez l'Hiftoire des Grands Officiers
de la Couronne , tom . V , pag. 277 & fuivantes.
Dame Marie de Borstel , épouse de Meffire
François de Grenelle , Seigneur de Pimont , Capitaine
de Cavalerie , Lieutenant Colonel au ſervi→
ce du Roi de Pologne , & un de fes Gentilshommes
, Chevalier de S. Louis , eft morte à Paris
le 18 Mai 1760 .
Elle étoit de l'illuftre Maiſon de Borſtel , une
des plus anciennes & des plus diftinguées parmi
les Princes d'Allemagne . Elle eft originaire de Zelande
, & un Seigneur de Borftel , à qui les Villes
de Fleffingue & Defwert appartenoient , épouſa
la derniere Comtefle de Hollande , & par fon
mariage il devint Souverain de cette Province ,
que le Duc de Brabant ufurpa fur lui .
Après cette ufurpation , plufieurs Seigneurs de
cette Maifon s'établirent dans la haute Saxe , où
ils bâtirent le Château de Borftel , affez remarquable
fur la Carte ; & l'on voit dans l'hiftoire
que dès le temps de l'Empereur Othon , ils y
étoient déja en très-grande diftinction , & qu'ils
avoient les premiers emplois dans le Miniſtère ,
dans la guèrre , & dans les ambaffades. Meffire
Conrad de Borftel , pere d'Adolphe V , Chevalier
Seigneur de Guften , Proftka & autres lieux ,
étoit premier Miniftre d'Etat des Princes d'An
256 MERCURE DE FRANCE.
halt , Gouverneur de cette Province . Cet Adolphe
V a eu deux neveux , dont l'un Frédéric de
Brofel , a été Capitaine des Gardes du Corps du
Roi de Suéde , Gonverneur de Gottembourg , &
Général Major des Armées de Sa Majesté Suédo
; & le fecond . Erneft-Amédée de Borftel ,
Crand Echanfon de feue fon Alteffe Electorale de
Brandebourg , Colonel du Régiment de fes Gardes
,Gouverneur du Duché de Magdebourg , lequel
gouvernement eft encore pollédé aujourd'hui
par Henri de Borſtel .
Le grand-pere de ladite Dame de Borftel de
Pimout , qui vient de mourir , fut envoyé en
France à l'âge de 18 ans en qualité d'Ambaſſadeur
, par le Roi de Bohême & les Princes de
l'Empire , auprès du Roi Louis XIII ; & lorfque
fes négociations furent heureufement terminées ,
voulant s'établir en France , le Roi lui accorda ,
des Lettres de Naturalité , & l'honora d'une charge
de Gentilhomme de fa Chambre. Il fe maria
a Dame Charlotte de Faron , d'une des bonnes
Maifons du Poitou . dont il n'eut qu'un fils , que
la fituation de fes affaires , après avoir fervi quelque
temps le Roi , a obligé de ne pas fuivre l'intention
qu'il avoit de confacrer fes jours au ſervice
de Sa Majefté ; mais s'étant marié avec une Demoitelle
Tafchereau , alliée de M. le Chancelier
de Pontchartrain , du côté des Préfidens Cortereau
, & cousine de M. le Marquis de Rafilly ,
Lieutenant Général de la Province de Touraine
& Tous-Gouverneur des Enfans de France ; il en
a eu une nombreuſe famille , dont deux fils font
morts au fervice , le premier dans la Marine fuc
tué au fameux corbat de la Hogue , à l'âge de
vingt ans , dans le grade de Lieutenant de Vailfeau
du Roi; le fecond & dernier , eft le Conte
de Burfiel , qui après avoir fervi avec grande dif
JUIN. 1760. 257
tinction dans l'Artillerie , dont il étoit premier
Lieutenant Général , fut tué à la tête de ce Corps
qu'il comandoit , à la bataille de Plaifance en
1745. Il n'a laiffé qu'une fille , qui , après avoir
été longtemps fille d'Honneur de la Reine d'Ef
pagne , s'eft faite Carmelite auprès de Madame
de Borfiel fa tante , Supérieure de ce Couvent à
Paris. Ladite Dame de Borftel de Pimont , qui
vient de mourir , jouiffoit de plus de 45000 livres
de rente. Sa fuccellion palle à Dame Magdelaine
de Borftel , fa foeur , épouse de M. de
Beau ront , l'un des anciens Fermiers Généraux
du Roi , qui n'ont point d'enfans .
Meffire François de Grenelle de Pimont , qui.
refte veuf de ladite Dau e après vingt- huit ans de
mariage, eft originaire de Paris , d'une des plus
anciennes familles de robe , qui a poffédé longtemps
le fief de Grenelle , où eft à préfent bâtie
l'Ecole Militaire. Un de fes ayeux fe retira dans
le Duché de Bourgogne du temps des troubles
d'Henry III , & y acheta plufieurs Terres & Fiefs ,
entre autres celui de Pimont , qui a reûté jufqu'à
préfent à fes defcendans qui le font alliés aux
premieres familles du Parlement de Dijon , entre
autres à François de Gergy & à Marguerite
Quarré , toutes les deux d'ancienne extraclion
dont Jean de Grenelle , mari de la derniere , devint
Confeiller d'Etat.
Le fieur de Pinout , ayant pris le parti des armès
, a conn encé par être douze ans dans les
Moufquetaires , enfuite Capitaine de Cavalerie ,
Lieutenant Colonel au fervice du Roi de Pologne
& Gentilhomme de ce Prince. Il a fair prendre le
même parti des ar nes a quatre de fes neveux
dont l'un a été tué Capitaine dans le Régiment de
Forelt , trois autres font actuellement dans celui
>
258 MERCURE DE FRANCE.
de Vatan , dont les deux premiers ſont à la tête
dudit Régiment & Chevaliers de S. Louis.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne plusieurs décès de personnalités notables. Le Comte de Caraman, Lieutenant-Général des Armées du Roi, est décédé à l'âge de 62 ans le 21 avril. Le Marquis de Fimarcon et le Marquis de Surgeres, également Lieutenants-Généraux, sont morts respectivement au Pont-Saint-Esprit et à Surgeres près de La Rochelle le 29 avril. La Comtesse de la Tour est décédée à l'âge de 34 ans le 7 mai. Le Comte de Montauban, Brigadier des Armées du Roi et premier Écuyer du Duc d'Orléans, est mort d'apoplexie à l'âge de 1 an et 6 mois le 25 avril et a été inhumé le 7 mai. Il laisse un fils, le Marquis de Montauban, et deux autres enfants, Louis-Apollinaire et Claudine-Césarine. La charge de premier Écuyer du Duc d'Orléans a été attribuée à Marie-Joseph de Brancas, Marquis d'Oise. Dame Marie de Borstel, épouse de François de Grenelle, Seigneur de Pimont, est décédée à Paris le 18 mai. Elle appartenait à une illustre maison allemande et possédait une rente de plus de 45 000 livres. Son époux, François de Grenelle, est originaire d'une ancienne famille parisienne et a servi dans les Mousquetaires et comme Capitaine de Cavalerie.
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28
p. 206-208
MARIAGES.
Début :
Messire René-Antoine de Raity de Villeneuve, Marquis de Vitré, Capitaine de Cavalerie au Régiment [...]
Mots clefs :
Marquis, Capitaine, Ordre, Demoiselle, Comte, Chevalier, Comtesse, Marquise , Maison de Melun
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MARIAGES.
Methre René - Antoine de Raity de Villeneuve,
Marquis de Vitré , Capitaine de Cavaletie au Ré
gment de Fumel , Chevalier de l'Ordre Militaire
de Saint Louis fils de fea Mellite Antoine'
de Raity de Villeneuve, Marquis de Trans , &
de Marie-Anne-Therefe de Caftellane ; a épouJUILLET.
1760. 207
fé le quatre de Mai , a Angoulême , Demoiſelle
Renée - Marguerite d'Allogny , fille de Meffire
Thomas d'Allogny , Marquis d'Allogny , & de
feue Marguerite le Berthon.
-L'on ne donne pomt de généalogie de ces deux
grandes & anciennes Mailons. On les trouvera
dans l'Ordre de Malthe, & les grands Officiers
de la Couronne.
> Louis , Marquis de Melun Comte de Nogent
, fils de feu Armand , Comte de Melun ,'
Gouverneur du Fort de Sainte Croix de Bordeaux
, Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de
Saint Louis , & de Marie - Françoiſe de Saint Si
mon Rouvroy , veuf d'Henriette- Emilie de Bautru
, Comteffe de Nogent le Roi ; a été marié
lę 28 Avril dernier , dans l'Eglife de Saint Sulpice
de Paris , avec Angelique - Geneviève de
Guiry - Chaumont , fille de Jean - Baptifte René ,
Comte de Guiry , Maréchal des Camps & Ar
mées du Roi , & d'Angelique - Marguerite de Pitard
d'Ivry.
Voyez le deuxième volume du Mercure dé
Juin 1743. où eft rapporté l'article du mariage .
du Marquis de Melun , avec la Comtelle de
Nogent ; & celui de Janvier 1798 , où eft l'article
de fa mort .
La nouvelle Marquife de Melun eft d'une des
plus anciennes & illuftres maifons du Vexin François.
L'aîné de fa maifon , eft Maréchal héréditane
du Vexin. Il eft en poffeffion de ce titre ,
dès l'an 1475 , fuivant les actes de ce temps ;
& autres jufques à nos jours.
Cette Mailon avoit fait don , précédemment , de
la cinquième partie de fa terre de Guiry , à l'Ab- 7
baye de Notre Dame du Tréfor, Ordre de Citeaux™
dans le Vexin Normand , en 1243. Ce don fut
208 MERCURE DE FRANCE
1
confirmé par la Reine Blanche & par le Rof
Saint Louis , par Lettres données à Vincennes erc
Juillet 1245. Les Religieufes s'engagerent , pir
Use tranfaction , de recevoir en reconnoiffance
de cette donation , dans leur Abbaye , fans
dot & à perpétuité une Demoiſelle de la maifon
de Guiry , defcendante en ligne directe der
mâle en mále. Elle jouit toujours de ce privi
lége.
Cette Maiſon a donné à l'Etat , deux grands
Veneurs de France en 700 , & 820 , un grand
Chambellan en 883 , un Evêque de Lifieux en
900 , un chef de la Légion de Normandie , en
912 , puis Lieutenant Général de Richard- fanspeur
, Duc de Normandie en 954 , un Seigneur
de Guiry , ancêtre de la Marquise de Melun
qui fue choifi & donné en ôtage pour la Per
fonne du Roi Jean , après la bataille de Poitiers
deux Lieutenants Généraux du pays d'Aunis
Ville & Gouvernement de la Rochelle , Meftress
de Camp de Cavalerie pere & fils.
Cette maifon de Guiry , deſcend de Philippes
de Guiry , qui époufa en 1755 , Marguerite de
Dreux , fille de François de Dreux , Seigneur de
Morainville , lequel avoit pour dixiéme ayeul le
Roi Louis-le-Gros.
-Les deux freres de la Marquife de Melun ,
Capitaines de Carabiniers , Chevaliers de Saint
Louis , ont été tués , l'aîné à la bataille de Fontenoi
, & l'autre à celle de Laufeld .
Methre René - Antoine de Raity de Villeneuve,
Marquis de Vitré , Capitaine de Cavaletie au Ré
gment de Fumel , Chevalier de l'Ordre Militaire
de Saint Louis fils de fea Mellite Antoine'
de Raity de Villeneuve, Marquis de Trans , &
de Marie-Anne-Therefe de Caftellane ; a épouJUILLET.
1760. 207
fé le quatre de Mai , a Angoulême , Demoiſelle
Renée - Marguerite d'Allogny , fille de Meffire
Thomas d'Allogny , Marquis d'Allogny , & de
feue Marguerite le Berthon.
-L'on ne donne pomt de généalogie de ces deux
grandes & anciennes Mailons. On les trouvera
dans l'Ordre de Malthe, & les grands Officiers
de la Couronne.
> Louis , Marquis de Melun Comte de Nogent
, fils de feu Armand , Comte de Melun ,'
Gouverneur du Fort de Sainte Croix de Bordeaux
, Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de
Saint Louis , & de Marie - Françoiſe de Saint Si
mon Rouvroy , veuf d'Henriette- Emilie de Bautru
, Comteffe de Nogent le Roi ; a été marié
lę 28 Avril dernier , dans l'Eglife de Saint Sulpice
de Paris , avec Angelique - Geneviève de
Guiry - Chaumont , fille de Jean - Baptifte René ,
Comte de Guiry , Maréchal des Camps & Ar
mées du Roi , & d'Angelique - Marguerite de Pitard
d'Ivry.
Voyez le deuxième volume du Mercure dé
Juin 1743. où eft rapporté l'article du mariage .
du Marquis de Melun , avec la Comtelle de
Nogent ; & celui de Janvier 1798 , où eft l'article
de fa mort .
La nouvelle Marquife de Melun eft d'une des
plus anciennes & illuftres maifons du Vexin François.
L'aîné de fa maifon , eft Maréchal héréditane
du Vexin. Il eft en poffeffion de ce titre ,
dès l'an 1475 , fuivant les actes de ce temps ;
& autres jufques à nos jours.
Cette Mailon avoit fait don , précédemment , de
la cinquième partie de fa terre de Guiry , à l'Ab- 7
baye de Notre Dame du Tréfor, Ordre de Citeaux™
dans le Vexin Normand , en 1243. Ce don fut
208 MERCURE DE FRANCE
1
confirmé par la Reine Blanche & par le Rof
Saint Louis , par Lettres données à Vincennes erc
Juillet 1245. Les Religieufes s'engagerent , pir
Use tranfaction , de recevoir en reconnoiffance
de cette donation , dans leur Abbaye , fans
dot & à perpétuité une Demoiſelle de la maifon
de Guiry , defcendante en ligne directe der
mâle en mále. Elle jouit toujours de ce privi
lége.
Cette Maiſon a donné à l'Etat , deux grands
Veneurs de France en 700 , & 820 , un grand
Chambellan en 883 , un Evêque de Lifieux en
900 , un chef de la Légion de Normandie , en
912 , puis Lieutenant Général de Richard- fanspeur
, Duc de Normandie en 954 , un Seigneur
de Guiry , ancêtre de la Marquise de Melun
qui fue choifi & donné en ôtage pour la Per
fonne du Roi Jean , après la bataille de Poitiers
deux Lieutenants Généraux du pays d'Aunis
Ville & Gouvernement de la Rochelle , Meftress
de Camp de Cavalerie pere & fils.
Cette maifon de Guiry , deſcend de Philippes
de Guiry , qui époufa en 1755 , Marguerite de
Dreux , fille de François de Dreux , Seigneur de
Morainville , lequel avoit pour dixiéme ayeul le
Roi Louis-le-Gros.
-Les deux freres de la Marquife de Melun ,
Capitaines de Carabiniers , Chevaliers de Saint
Louis , ont été tués , l'aîné à la bataille de Fontenoi
, & l'autre à celle de Laufeld .
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Résumé : MARIAGES.
En 1760, deux mariages aristocratiques français notables ont eu lieu. Le premier fut celui de René-Antoine de Raity de Villeneuve, Marquis de Vitré, avec Renée-Marguerite d'Allogny, fille de Thomas d'Allogny, Marquis d'Allogny. Les généalogies de ces familles peuvent être consultées dans l'Ordre de Malthe et les grands Officiers de la Couronne. Le second mariage concerna Louis, Marquis de Melun et Comte de Nogent, fils d'Armand, Comte de Melun, et de Marie-Françoise de Saint Simon Rouvroy. Louis était veuf d'Henriette-Émilie de Bautru, Comtesse de Nogent le Roi. La cérémonie eut lieu le 28 avril à l'église Saint-Sulpice de Paris. La nouvelle Marquise de Melun, Angélique-Geneviève de Guiry-Chaumont, appartient à une des plus anciennes et illustres maisons du Vexin Français, détentrice du titre héréditaire de Maréchal du Vexin depuis 1475. La maison de Guiry a fait don d'une partie de sa terre de Guiry à l'abbaye de Notre Dame du Tréport en 1243, don confirmé par la Reine Blanche et Saint Louis en 1245. La famille a fourni à l'État plusieurs personnalités notables, dont des Veneurs de France, un Chambellan, un Évêque de Lisieux, et des Lieutenants Généraux. La Marquise descend de Philippe de Guiry, qui épousa Marguerite de Dreux en 1755. Ses deux frères, Capitaines de Carabiniers et Chevaliers de Saint Louis, furent tués respectivement aux batailles de Fontenoy et de Laufeld.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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29
p. 203-208
MORTS.
Début :
Le 2 Juin, Dame Anne-Françoise-Céleste Jacquier de Vielsmaisons, Epouse de [...]
Mots clefs :
Dame, Maison Jacquier, Conseiller au Parlement, Lieutenant, Messire, Abbé, Marquis, Secrétaire de l'Académie Française, Comtesse
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Le 2 Juin , Dame- Anne-Françoife- Céleste Jac--
quier de Vielsmaifons , Epoule de Guy - André-
I vi
204 MERCURE
DE FRANCE.
Marie Jofeph , Comte de Laval , mourut à Paris
dans la fizićme année de fon âge.
Cette Famille , originaire de Bourgogne , vint
s'établir en Champagne en 1580. Nicolas Jacquier
étoit pour lors Commillaire des Guerres
dans la Province . Claude fon fils , époufa la fille
d'un Tréforier de France à Châlons ; fa mere
s'appelloit Marie Godet de Renneville , famille
Noble & ancienne dont étoit M. de Renneville ,
Lieutenant général des Armées , tué au combat
de S. Antoine , en 1652. Il fut chargé du foin des
vivres dans la Province de Champagne & fut fait
Tréforier Commiffaire dans trois Evêchés. François
fon fils époufa , en 1648 , Philippe de Châtillon
d'une famille Noble & ancienne de Champagne.
Il eut le gouvernement général des vivres des
Armées , avant qu'ils fuffent en régie , & depuis
l'année 1650 , temps où les provinces en furent
déchargées, il fut placé à la tête de cette régie pour
en être le Chef , jufqu'à la mort , arrivée en 1684 .
des Lettres du grand Condé, du Cardinal Mazarin ,
de M. deTurenne , de M. de Luxembourg & des Miniftres
à lui adreflées & confervées dans la famille,
font les preuvesde l'eftime finguliere qu'ils faifoient
de fes talens & de fes connoiffances .M. de Turenne
en faifoit un fi grand cas , & avoit tant de confiance
en lui , que fouvent it le chargeoit de
commiffions délicates & très- importantes . Ce
Général le faifoit entrer au Confeil de Guerre ,
ponr avoir fon avis fur les projets qui étoient
propofés. Il avoit été reçu Secrétaire du Roi
en 1643. Jean Jacquier , Vidame de Vielsmaifons
fon frere qui avoit acquis la terre de Vielsmaifons
- le- Vidame en 160 , avoit été recu Confeiller
d'Etat en 1660 , & mourut en 1665. Antoinette
leur foeur fut mariée en 1642 à Nicolas
de Morvilliers , Seigneur de Nuiſement. FranJUILLET.
1760 . 201
çois Jacquier de Vielsmaifons , fils de François
Jacquier & de Philippe de Chatillion , fut reçu
Confeiller au Parlement & Commillaire aux Requêtes
du Palais en 1680 , il avoit époufé Nicole
de Rocherau de Hauteville , four ainée de la
Préfidente de la Michodiere , mere de l'Intendant
actuel de Lyon : il mourut , en 1727 , ſans enfans,
Philippe Jacquier d'Hemecourt fut marié en 1698
à Thérefe Ilerinx , famille de Flandre , qui , en
1640 , avoit donné un Evèque au Siége d'Ypres.
La Dame Heliot , femme d'un Confeiller de la
Cour des Aides , morte en odeur de Sainteté , &
la mere de MM. Mandat , le Maître des Requêtes,
& le Maître des Comptes , étoient de cette famille.
Hugues - François Jacquier de Bobigny ,
ancien Officier de Dragons , époufa Louiſe Robert
de Depreuil , fille du Préfident de la Chambre
des Comptes : il avoit été reçu Chevalier de Saint
Lazare en 1670 , & mourut en 1744 , fans poſtérité.
Marie - Antoinette Jacquier fut mariée en
1681 à Jofeph d'Epinai - Saint - Luc , Marquis de
Lignery , Lieutenant Général des Armées , Gouverneur
de Perone , Roye & Montdidier , commandant
la Maiſon du Roi , tué à Nerwinde en
1693. Le Comte d'Epinai- Saint - Luc d'aujourd'hui
, eft fon petit - fils . La Maiſon d'Epinai - Saint-
Luc eft ancienne & illuftre elle a produit un
Grand Maitre d'Artillerie, un Maréchal de France,
des Gouverneurs de Province , & quatre Chevaliers
de l'Ordre du S. Efprit . Marie Jacquier de
Fontenay , fille de Philippe Jacquier d'Hemecourt
*& de Therefe Herinx fut mariće en 17 : 8 à Joſephe
de Ste Marie d'Agneau , maiſon noble &
ancienne de Nora andie , qui poflédoit il y a plus
de 250 ans les charges de Lieutenans généraux
de la Baffe Normandie. De ce mariage font fortis
deux enfans qui ont été Pages du Roi. Elifabeth
:
206 MERCURE DE FRANCE.
Jacquier de Sully a épousé en 1731 Jofeph de
l'Aubanie , neveu du Lieutenant Général de ce
nom , célébre au commencement de ce fiécle
par la défenſe de Landau. Leur fille unique a été
mariée à M. le Comte de Luberfac- Savignac
dont la nobleffe eft très- ancienne dans la Province
du Limofin . Enfin , Philippe Guillaume Jacquier *
fut reçu Confeiller au Parlement , en 17 32. Il a
époufé , en 17 36 , Louife - Magdelaine Hatte , &
a recueilli toutes les fucceffions de fes père , mère
& oncle , en vertu d'une donation faite entre-vifs,
dans l'année 1741 , par M. de Bobigny , en fa
faveur ; il n'étoit refté de ce mariage qu'une fille
unique. Cette riche héritière avoit été mariée le
14 Avril au Comte de Laval , fils du Duc de Laval-
Montmorency , Chef du nom & des armes de
la Maifon de Laval , Lieutenant Général des Armées
du Roi , & c. & de Marie -Jacqueline- Hortenfe
de Bullion Farvaques , fille du Marquis de
Farvaques , Lieutenant Général des Armées du
Roi , Gouverneur du Maine , & Chevalier des
Ordres.
Meffire Louis-Gui- Guérapin deVauréal , ancien
Evêque de Rennes , Abbé de l'Abbaye Royale de
Jouy , Congrégation de Saint Maur , Diocèfe de
Sens ; de celles de Molefme , Diocèse de Sens
de Saint Aubin , Diocèle d'Angers ; & de Saint
Saron , Diocèfe de Meaux , toutes du même or
dre de S. Benoît ; Maître de la Chapelle Mufique
du Roi ; ci- devant fon Ambaſſadeur Extraordinaite
près de Sa Majefté Catholique , Grandd'Eſpagne
, & l'un des Quarante de l'Académie
* Vidame de Viels - Maifons , Seigneur de Bobigny-
Joui , Villeblevin , Belle- Affife , &c. Tou
tesces Terresfont dans la famille depuis cent vingt
Ans.
JUILLET. 1760. 207
Françoife , eft mort à Nevers le 17 Juin , âgé de
foixante-dix ans.
Le Marquis d'Anjony de Foix , Maréchal des
Camps & Armées du Roi , eft mort en fon Châseau
d'Anjony le 28 , dans la quatre- vingt- quinziéme
année de fon âge.
Melfire Henri-François de Colombe du Lys ,
Chanoine de Champeaux & Prieur de Coutras
mourut en cette Ville le 29. Il étoit le dernier
mâle de la race de Jeanne d'Arc , fi célèbre dans
l'Hiftoire , fous le nom de la Pucelle d'Orleans.
M. de Mirabeau , ancien Secrétaire perpétuel
de l'Académie Françoife , eft mort le 7 de ce mois ,.
âgé de 8 ans. Il étoit fils d'un Ecuyer du Roi..
Après avoir été élevé dans les Caders , il fervit
dans le Régiment de Champagne , & fit fes premieres
Campagnes aux fiéges de Mons & de Namur
, c'étoit un homme d'une grande érudition
Ses Traductions de l'Ariofte & du Taffe , qui lui
ont fait beaucoup d'honneur , font pourtant les
feuls ouvrages que fa modeftie connue lui ait permis
de nous laiffer. Il avoit été Secrétaire de feue
S. A. R. Madame , Ducheffe d'Orleans , femme
du Régent. On ne fçauroit donner trop d'éloges
à la douceur de fes moeurs , à fon jugement , &
à ſon caractère : il a emporté l'eftime & les re
grets de toutes les perfonnes qui l'ont connu.
Le 28 du mois dernier , fut élue Abbeffe de
Finfigne Eglife Collégiale & féculiere de Notre-
Dame de Bouxieres près de Maney en Lorraine ,
Madame Charlotte Sidonie Rofe , Comteffe de
Gouffier - Thois , Dame & Chanoineffe dudir
Chapitre fille de feu Meffire François- Louis ,
Marquis de Gouffier-Thois , Baron des Baronnies
de Catheux & Doué , & de Madame Armande-
Louife de Gouffier- Caravas , Comteſſe de Paſſavant
, Baronne de la Chaffée , & Defaubier en
208 MERCURE DE FRANCE.
Poitou. Cette Election a été faite d'une voix unanime
par la voie du fcrutin , ainfi que l'avoit été ,
en 1716 , celle de feue Madame Anne- Marie, Comteffe
d'Eitz d'Ottange,& de même les précédentes,
conformément aux droits & Priviléges du Chapitre
de Bouxieres , dep is près de neuf fiécles
fans trouble & fans interruption . Il eſt à remarquer
que la défunte Dame Abbelle avoit été apprébendée
à l'âge de 3 ans , & qu'elle a vêcu 95
ans 6 mois ; elle étoit depuis longtems la plus
ancienne Chanoineffe du Monde , & elle en a
toujours été la plus refpectée & aimée par les
rares qualités de fon âme & de fon efprit .
Le 2 Juin , Dame- Anne-Françoife- Céleste Jac--
quier de Vielsmaifons , Epoule de Guy - André-
I vi
204 MERCURE
DE FRANCE.
Marie Jofeph , Comte de Laval , mourut à Paris
dans la fizićme année de fon âge.
Cette Famille , originaire de Bourgogne , vint
s'établir en Champagne en 1580. Nicolas Jacquier
étoit pour lors Commillaire des Guerres
dans la Province . Claude fon fils , époufa la fille
d'un Tréforier de France à Châlons ; fa mere
s'appelloit Marie Godet de Renneville , famille
Noble & ancienne dont étoit M. de Renneville ,
Lieutenant général des Armées , tué au combat
de S. Antoine , en 1652. Il fut chargé du foin des
vivres dans la Province de Champagne & fut fait
Tréforier Commiffaire dans trois Evêchés. François
fon fils époufa , en 1648 , Philippe de Châtillon
d'une famille Noble & ancienne de Champagne.
Il eut le gouvernement général des vivres des
Armées , avant qu'ils fuffent en régie , & depuis
l'année 1650 , temps où les provinces en furent
déchargées, il fut placé à la tête de cette régie pour
en être le Chef , jufqu'à la mort , arrivée en 1684 .
des Lettres du grand Condé, du Cardinal Mazarin ,
de M. deTurenne , de M. de Luxembourg & des Miniftres
à lui adreflées & confervées dans la famille,
font les preuvesde l'eftime finguliere qu'ils faifoient
de fes talens & de fes connoiffances .M. de Turenne
en faifoit un fi grand cas , & avoit tant de confiance
en lui , que fouvent it le chargeoit de
commiffions délicates & très- importantes . Ce
Général le faifoit entrer au Confeil de Guerre ,
ponr avoir fon avis fur les projets qui étoient
propofés. Il avoit été reçu Secrétaire du Roi
en 1643. Jean Jacquier , Vidame de Vielsmaifons
fon frere qui avoit acquis la terre de Vielsmaifons
- le- Vidame en 160 , avoit été recu Confeiller
d'Etat en 1660 , & mourut en 1665. Antoinette
leur foeur fut mariée en 1642 à Nicolas
de Morvilliers , Seigneur de Nuiſement. FranJUILLET.
1760 . 201
çois Jacquier de Vielsmaifons , fils de François
Jacquier & de Philippe de Chatillion , fut reçu
Confeiller au Parlement & Commillaire aux Requêtes
du Palais en 1680 , il avoit époufé Nicole
de Rocherau de Hauteville , four ainée de la
Préfidente de la Michodiere , mere de l'Intendant
actuel de Lyon : il mourut , en 1727 , ſans enfans,
Philippe Jacquier d'Hemecourt fut marié en 1698
à Thérefe Ilerinx , famille de Flandre , qui , en
1640 , avoit donné un Evèque au Siége d'Ypres.
La Dame Heliot , femme d'un Confeiller de la
Cour des Aides , morte en odeur de Sainteté , &
la mere de MM. Mandat , le Maître des Requêtes,
& le Maître des Comptes , étoient de cette famille.
Hugues - François Jacquier de Bobigny ,
ancien Officier de Dragons , époufa Louiſe Robert
de Depreuil , fille du Préfident de la Chambre
des Comptes : il avoit été reçu Chevalier de Saint
Lazare en 1670 , & mourut en 1744 , fans poſtérité.
Marie - Antoinette Jacquier fut mariée en
1681 à Jofeph d'Epinai - Saint - Luc , Marquis de
Lignery , Lieutenant Général des Armées , Gouverneur
de Perone , Roye & Montdidier , commandant
la Maiſon du Roi , tué à Nerwinde en
1693. Le Comte d'Epinai- Saint - Luc d'aujourd'hui
, eft fon petit - fils . La Maiſon d'Epinai - Saint-
Luc eft ancienne & illuftre elle a produit un
Grand Maitre d'Artillerie, un Maréchal de France,
des Gouverneurs de Province , & quatre Chevaliers
de l'Ordre du S. Efprit . Marie Jacquier de
Fontenay , fille de Philippe Jacquier d'Hemecourt
*& de Therefe Herinx fut mariće en 17 : 8 à Joſephe
de Ste Marie d'Agneau , maiſon noble &
ancienne de Nora andie , qui poflédoit il y a plus
de 250 ans les charges de Lieutenans généraux
de la Baffe Normandie. De ce mariage font fortis
deux enfans qui ont été Pages du Roi. Elifabeth
:
206 MERCURE DE FRANCE.
Jacquier de Sully a épousé en 1731 Jofeph de
l'Aubanie , neveu du Lieutenant Général de ce
nom , célébre au commencement de ce fiécle
par la défenſe de Landau. Leur fille unique a été
mariée à M. le Comte de Luberfac- Savignac
dont la nobleffe eft très- ancienne dans la Province
du Limofin . Enfin , Philippe Guillaume Jacquier *
fut reçu Confeiller au Parlement , en 17 32. Il a
époufé , en 17 36 , Louife - Magdelaine Hatte , &
a recueilli toutes les fucceffions de fes père , mère
& oncle , en vertu d'une donation faite entre-vifs,
dans l'année 1741 , par M. de Bobigny , en fa
faveur ; il n'étoit refté de ce mariage qu'une fille
unique. Cette riche héritière avoit été mariée le
14 Avril au Comte de Laval , fils du Duc de Laval-
Montmorency , Chef du nom & des armes de
la Maifon de Laval , Lieutenant Général des Armées
du Roi , & c. & de Marie -Jacqueline- Hortenfe
de Bullion Farvaques , fille du Marquis de
Farvaques , Lieutenant Général des Armées du
Roi , Gouverneur du Maine , & Chevalier des
Ordres.
Meffire Louis-Gui- Guérapin deVauréal , ancien
Evêque de Rennes , Abbé de l'Abbaye Royale de
Jouy , Congrégation de Saint Maur , Diocèfe de
Sens ; de celles de Molefme , Diocèse de Sens
de Saint Aubin , Diocèle d'Angers ; & de Saint
Saron , Diocèfe de Meaux , toutes du même or
dre de S. Benoît ; Maître de la Chapelle Mufique
du Roi ; ci- devant fon Ambaſſadeur Extraordinaite
près de Sa Majefté Catholique , Grandd'Eſpagne
, & l'un des Quarante de l'Académie
* Vidame de Viels - Maifons , Seigneur de Bobigny-
Joui , Villeblevin , Belle- Affife , &c. Tou
tesces Terresfont dans la famille depuis cent vingt
Ans.
JUILLET. 1760. 207
Françoife , eft mort à Nevers le 17 Juin , âgé de
foixante-dix ans.
Le Marquis d'Anjony de Foix , Maréchal des
Camps & Armées du Roi , eft mort en fon Châseau
d'Anjony le 28 , dans la quatre- vingt- quinziéme
année de fon âge.
Melfire Henri-François de Colombe du Lys ,
Chanoine de Champeaux & Prieur de Coutras
mourut en cette Ville le 29. Il étoit le dernier
mâle de la race de Jeanne d'Arc , fi célèbre dans
l'Hiftoire , fous le nom de la Pucelle d'Orleans.
M. de Mirabeau , ancien Secrétaire perpétuel
de l'Académie Françoife , eft mort le 7 de ce mois ,.
âgé de 8 ans. Il étoit fils d'un Ecuyer du Roi..
Après avoir été élevé dans les Caders , il fervit
dans le Régiment de Champagne , & fit fes premieres
Campagnes aux fiéges de Mons & de Namur
, c'étoit un homme d'une grande érudition
Ses Traductions de l'Ariofte & du Taffe , qui lui
ont fait beaucoup d'honneur , font pourtant les
feuls ouvrages que fa modeftie connue lui ait permis
de nous laiffer. Il avoit été Secrétaire de feue
S. A. R. Madame , Ducheffe d'Orleans , femme
du Régent. On ne fçauroit donner trop d'éloges
à la douceur de fes moeurs , à fon jugement , &
à ſon caractère : il a emporté l'eftime & les re
grets de toutes les perfonnes qui l'ont connu.
Le 28 du mois dernier , fut élue Abbeffe de
Finfigne Eglife Collégiale & féculiere de Notre-
Dame de Bouxieres près de Maney en Lorraine ,
Madame Charlotte Sidonie Rofe , Comteffe de
Gouffier - Thois , Dame & Chanoineffe dudir
Chapitre fille de feu Meffire François- Louis ,
Marquis de Gouffier-Thois , Baron des Baronnies
de Catheux & Doué , & de Madame Armande-
Louife de Gouffier- Caravas , Comteſſe de Paſſavant
, Baronne de la Chaffée , & Defaubier en
208 MERCURE DE FRANCE.
Poitou. Cette Election a été faite d'une voix unanime
par la voie du fcrutin , ainfi que l'avoit été ,
en 1716 , celle de feue Madame Anne- Marie, Comteffe
d'Eitz d'Ottange,& de même les précédentes,
conformément aux droits & Priviléges du Chapitre
de Bouxieres , dep is près de neuf fiécles
fans trouble & fans interruption . Il eſt à remarquer
que la défunte Dame Abbelle avoit été apprébendée
à l'âge de 3 ans , & qu'elle a vêcu 95
ans 6 mois ; elle étoit depuis longtems la plus
ancienne Chanoineffe du Monde , & elle en a
toujours été la plus refpectée & aimée par les
rares qualités de fon âme & de fon efprit .
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Résumé : MORTS.
Le texte relate plusieurs décès et fournit des informations sur les familles concernées. Le 2 juin, Dame Anne-Françoise-Céleste Jacquier de Vielsmaifons, épouse de Guy-André, est décédée. Marie Joseph, Comte de Laval, est mort à Paris à l'âge de 61 ans. La famille Jacquier, originaire de Bourgogne, s'est établie en Champagne en 1580. Nicolas Jacquier, Commissaire des Guerres, a eu un fils, Claude, qui a épousé la fille d'un Trésorier de France. Leur fils, François, a épousé Philippe de Châtillon en 1648 et a dirigé la régie des vivres des armées jusqu'à sa mort en 1684. François Jacquier a reçu des lettres de personnalités comme le Grand Condé et Mazarin, témoignant de leur estime pour ses talents. Jean Jacquier, Vidame de Vielsmaifons, frère de François, a acquis la terre de Vielsmaifons en 1600 et est mort en 1665. Antoinette, leur sœur, a épousé Nicolas de Morvilliers en 1642. François Jacquier de Vielsmaifons, fils de François et de Philippe de Châtillon, a été Conseiller au Parlement et Commissaire aux Requêtes du Palais en 1680 et est mort en 1727 sans enfants. Philippe Jacquier d'Hemecourt a épousé Thérèse Herinx en 1698. Marie-Antoinette Jacquier a épousé Joseph d'Épinai-Saint-Luc en 1681. Élisabeth Jacquier de Sully a épousé Joseph de l'Aubanie en 1731. Philippe Guillaume Jacquier a été Conseiller au Parlement en 1732 et a épousé Louise-Magdelaine Hatte en 1736. Leur fille unique a épousé le Comte de Laval, fils du Duc de Laval-Montmorency. Le texte mentionne également la mort de plusieurs autres personnalités, dont l'ancien Évêque de Rennes Louis-Gui Guérapin de Vauréal, le Marquis d'Anjony de Foix, et Henri-François de Colombe du Lys, dernier mâle de la race de Jeanne d'Arc. M. de Mirabeau, ancien Secrétaire perpétuel de l'Académie Française, est mort à l'âge de 81 ans. Enfin, Madame Charlotte Sidonie Rose, Comtesse de Gouffier-Thois, a été élue Abbesse de Finstingen.
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30
p. 217
NAISSANCE.
Début :
La Comtesse de Chabannes, Marquise de Curton en Guienne, l'un des Dames nommées [...]
Mots clefs :
Comtesse, Marquise , Dame, Abbé, Maison de Chabannes
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texteReconnaissance textuelle : NAISSANCE.
NAISSANCE.
La Comteffe de Chabannes , Marquise de Curton
en Guienne , l'une des Dames nommées pour
accompagner Madame , eft accouchée , le de
ce mois d'Août 1760 , d'un fils qui , le même
jour , a été tenu fur les fonds de Baptême en la
Paroiffe de Saint Sulpice , à Paris , par l'Abbé de
Chabannes , Abbé de Notre - Dame de Bonport ,
Ordre de Citeaux , & par la Marquife de Talleyrand
, Dame du Palais , & mere de la Comtelle
de Chabannes , & a été nommé Jacques - Gilbert-
MARIE DE CHABANNES .
La Comteffe de Chabannes , Marquise de Curton
en Guienne , l'une des Dames nommées pour
accompagner Madame , eft accouchée , le de
ce mois d'Août 1760 , d'un fils qui , le même
jour , a été tenu fur les fonds de Baptême en la
Paroiffe de Saint Sulpice , à Paris , par l'Abbé de
Chabannes , Abbé de Notre - Dame de Bonport ,
Ordre de Citeaux , & par la Marquife de Talleyrand
, Dame du Palais , & mere de la Comtelle
de Chabannes , & a été nommé Jacques - Gilbert-
MARIE DE CHABANNES .
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31
p. 197-199
De VERSAILLES, le 18 Septembre 1760.
Début :
Le 23 du mois dernier, on tira sur la terrasse, [...]
Mots clefs :
Comtesse, Feu d'artifice, Anniversaire, Duc de Berry, Monseigneur, Ministre d'État, Démission, Charge, Comte, Roi, Duc, Nominations, Députés, Clergé, Famille royale, Archevêque, Madame la Dauphine, Monseigneur le Dauphin, Ambassadeur, Contrat de mariage
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 18 Septembre 1760.
De VERSAILLES , le 18 Septembre 1760.
Lis
5.
3
E23 du mois dernier , on tira fur la terraffe ,
par ordre de la Comtelle de Marfan , Gouvernante
des Enfans de France , un feu d'artifice pour l'anniverfaire
de la naiffance de Monfeigneur le Duc
de Berry. Monfeigneur le Duc de Bourgogne honora
de la préfence cette petite fête , & donna le
fignal pour tirer ce feu , qui fut parfaitement exé
cute par le fear Garnier , Artificier breveté du
Roi , pour Verfalles .
• Le fieur Rouillé ,-Miniftre d'Etat , ayant fup-
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
plié le Roi de recevoir fa démiflion de la Charge
de Grand- Maître & Sur- Intendant Général des
Poftes & relais de France , Sa Majefté a réuni
cette Charge à celle de Miniftre & Secrétaire d'Etat
, au département des affaires étrangeres.
Le Roi a donné au Comte de Treffan , Lieutenant-
Général de fes armées , & Grand- Maréchal des Logisdu
Roi de Pologne , Ducde Lorraine & de Bar ,
Je Commandement de Bitche & de la Lorraine
Allemande , vacant par la mort du Comte de
Bombelles.
>
Le feur Hurfon , Confeiller Honoraire au
Parlement & ci - devant Intendant de la Martinique
, a été nommé par Sa Majefté , à la place
d'Intendant de la Marine à Toulon , vacante par
la mort du fieur Charron.
Le Roi a accordé au Comte de Jumilhac Saint
Jean , Moufquetaire de la premiere Compagnie,
un Guidon de la Gendarmerie , Compagnie de
Flandre.
Le 3 de Septembre , le Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , partit d'ici pour ſe rendre
à Luneville .
Le 4 , les Députés des Etats de Languedoc , eurent
Audience du Roi , Ils furent préſentés par le
Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , & par
le Comte de Saint Florentin , Miniftre & Secré
taire d'Etat , & conduits par le fieur Defgranges ,
Maître des Cérémonies . La députation étoit compofée
; pour le Clergé , de l'Archevêque d'Albi ,.
qui porta la parole ; du Marquis de Calviffon ,
pour la Nobleffe ; des fieurs Guérin & Journet
pour le Tiers-Etat ; & du heur Joubert , Syndic
Général de la Province.
Les , le Roi , la Reine & la Famille Royale furent
en vifite chez Mademoiſelle de Sens , à l'oc
cafion de la mort de l'Abbeffe de Saint AntoineOCTOBRE
. 1760 , 199
Le , Monfeigneur le Duc de Berry fut remis
entre les mains des hommes , après les formalités
requifes à cette occafion. On tira le foir , dans
l'appartement de ce Prince , un feu d'artifice qui
fat exécuté par le fieur Garnier Artificier des
Enfans de France .
Le 9 , le fieur Pamphili , Archevêque de Colofle
, & Nonce du Pape , eur fa premiere Audience
particuliere de Sa Majefté , à laquelle il
fut conduit, ainfi qu'à celles de la Reine , de Monfeigneur
le Dauphin , de Madame la Dauphine ,
de Monfeigneur le Duc de Bourgogne , de Monfeigneur
le Duc de Berry , de Monfeigneur le
Comte de Provence , de Monfeigneur le Comte
d'Artois , de Madame Adélaïde & de Mel
dames Victoire , Sophie , & Louiſe , par le feur
de la Live , Introducteur des Amballareurs.
X
Le 14 , le Roi , la Reine , & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Comte d'E
pinay , avec Demoiſelle de Sebeville.
Le 16 , Sa Majefté tint le Sceau.
Lis
5.
3
E23 du mois dernier , on tira fur la terraffe ,
par ordre de la Comtelle de Marfan , Gouvernante
des Enfans de France , un feu d'artifice pour l'anniverfaire
de la naiffance de Monfeigneur le Duc
de Berry. Monfeigneur le Duc de Bourgogne honora
de la préfence cette petite fête , & donna le
fignal pour tirer ce feu , qui fut parfaitement exé
cute par le fear Garnier , Artificier breveté du
Roi , pour Verfalles .
• Le fieur Rouillé ,-Miniftre d'Etat , ayant fup-
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
plié le Roi de recevoir fa démiflion de la Charge
de Grand- Maître & Sur- Intendant Général des
Poftes & relais de France , Sa Majefté a réuni
cette Charge à celle de Miniftre & Secrétaire d'Etat
, au département des affaires étrangeres.
Le Roi a donné au Comte de Treffan , Lieutenant-
Général de fes armées , & Grand- Maréchal des Logisdu
Roi de Pologne , Ducde Lorraine & de Bar ,
Je Commandement de Bitche & de la Lorraine
Allemande , vacant par la mort du Comte de
Bombelles.
>
Le feur Hurfon , Confeiller Honoraire au
Parlement & ci - devant Intendant de la Martinique
, a été nommé par Sa Majefté , à la place
d'Intendant de la Marine à Toulon , vacante par
la mort du fieur Charron.
Le Roi a accordé au Comte de Jumilhac Saint
Jean , Moufquetaire de la premiere Compagnie,
un Guidon de la Gendarmerie , Compagnie de
Flandre.
Le 3 de Septembre , le Roi de Pologne , Duc
de Lorraine & de Bar , partit d'ici pour ſe rendre
à Luneville .
Le 4 , les Députés des Etats de Languedoc , eurent
Audience du Roi , Ils furent préſentés par le
Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , & par
le Comte de Saint Florentin , Miniftre & Secré
taire d'Etat , & conduits par le fieur Defgranges ,
Maître des Cérémonies . La députation étoit compofée
; pour le Clergé , de l'Archevêque d'Albi ,.
qui porta la parole ; du Marquis de Calviffon ,
pour la Nobleffe ; des fieurs Guérin & Journet
pour le Tiers-Etat ; & du heur Joubert , Syndic
Général de la Province.
Les , le Roi , la Reine & la Famille Royale furent
en vifite chez Mademoiſelle de Sens , à l'oc
cafion de la mort de l'Abbeffe de Saint AntoineOCTOBRE
. 1760 , 199
Le , Monfeigneur le Duc de Berry fut remis
entre les mains des hommes , après les formalités
requifes à cette occafion. On tira le foir , dans
l'appartement de ce Prince , un feu d'artifice qui
fat exécuté par le fieur Garnier Artificier des
Enfans de France .
Le 9 , le fieur Pamphili , Archevêque de Colofle
, & Nonce du Pape , eur fa premiere Audience
particuliere de Sa Majefté , à laquelle il
fut conduit, ainfi qu'à celles de la Reine , de Monfeigneur
le Dauphin , de Madame la Dauphine ,
de Monfeigneur le Duc de Bourgogne , de Monfeigneur
le Duc de Berry , de Monfeigneur le
Comte de Provence , de Monfeigneur le Comte
d'Artois , de Madame Adélaïde & de Mel
dames Victoire , Sophie , & Louiſe , par le feur
de la Live , Introducteur des Amballareurs.
X
Le 14 , le Roi , la Reine , & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Comte d'E
pinay , avec Demoiſelle de Sebeville.
Le 16 , Sa Majefté tint le Sceau.
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Résumé : De VERSAILLES, le 18 Septembre 1760.
Le 18 septembre 1760, un feu d'artifice fut organisé à Versailles pour célébrer l'anniversaire du Duc de Berry, en présence du Duc de Bourgogne. Cet événement fut dirigé par le sieur Garnier, artificier du Roi. Le sieur Rouillé, Ministre d'État, démissionna de ses fonctions de Grand-Maître et Surintendant général des Postes et relais de France, ainsi que de Ministre et Secrétaire d'État aux affaires étrangères. Le Roi nomma le Comte de Tressan au commandement de Bitche et de la Lorraine allemande, poste vacant après la mort du Comte de Bombelles. Le sieur Hurfon fut nommé Intendant de la Marine à Toulon, succédant au sieur Charron. Le Comte de Jumilhac Saint Jean reçut un guidon de la Gendarmerie. Le Roi de Pologne, Duc de Lorraine et de Bar, quitta Versailles pour Luneville le 3 septembre. Le 4 septembre, les députés des États de Languedoc furent reçus par le Roi, présentés par le Comte d'Eu et le Comte de Saint Florentin. Diverses visites et audiences eurent lieu, notamment celle de l'Archevêque de Colosse, Nonce du Pape, le 9 septembre. Le 14 septembre, le Roi et la famille royale signèrent le contrat de mariage du Comte d'Epinay avec Mademoiselle de Sévéville. Enfin, le Roi tint le Sceau le 16 septembre.
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32
p. 195-196
De FONTAINEBLEAU, le 13 Novembre 1762.
Début :
LE Roi a accordé à la Duchesse de Villequier la survivance de la Place de Dame d'Honneur de [...]
Mots clefs :
Dame d'honneur de Mesdames, Duchesse, Comtesse, Dictionnaire géographique
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texteReconnaissance textuelle : De FONTAINEBLEAU, le 13 Novembre 1762.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
De FONTAINEBLEAU , le 13 Novembre 1762.
I. EE Roi a accordé à la Ducheffe de Villequier la
furvivance de la Place de Dame d'Honneur de
Mesdames , occupée par la Maréchale de Duras ;
& la Place de Dame da Compagnie de Madame
a été donnée à la Comteffe de Valentinois .
Le Roi a créé Duc & Pair le Comte de Choifeul
, Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangères ;
ce Miniftre portera dorénavant le nom de Duc
de Praflin .
"
La Comteffe de Choifeul a été préſentée le
même jour à Leurs Majeftés en qualité de Ducheffe
de Praflin Elle a pris le tabouret chez la
Reine. Le Roi a déclaré Miniftre d'Etat le fieur
Bertin , Contrôleur Général des Finances , qui
a pris féance au Confeil le 7 de ce mois.
Le même jour , la Ducheffe de Villequier prêta
ferment entre les mains de Sa Majefté pour
la Charge de Dame d'Honneur de Mesdames ,
dont elle a obtenu la furvivance .
L'Abbé Expilly Chanoine , Tréforier en dignité
du Chapitre Royal de Sainte Marthe de
Tarafcon , de la Société Royale des Sciences &
Belles-Lettres de Nanci , & connu par des ouvrages
eftimés , a eu l'honneur de préſenter au
Roi , le 11 , fon Dictionnaire Géographique, Hiftorique
& Politique des Gaules & de la France ,
Le fieur le Blond , Maître de Mathématiques
des Enfans de France , & connu par d'excellens
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
\
Ouvrages de Mathématiques , a eu l'honneur de
préfenter au Roi une feconde édition conſidérablement
augmentée de fon Traité de la défenſe
des Places.
On vient d'apprendre par la voie de Strafbourg
, que , le 26 du mois dernier , le Chapitre
d'Arlesheim a élu pout Prince & Evêque de Baſle ,
le Comte Simon- Nicolas de Montjoye , l'aîné des
deux Capitulaires de ce nom , d'une très - ancienne
famille d'Alface.
De FONTAINEBLEAU , le 13 Novembre 1762.
I. EE Roi a accordé à la Ducheffe de Villequier la
furvivance de la Place de Dame d'Honneur de
Mesdames , occupée par la Maréchale de Duras ;
& la Place de Dame da Compagnie de Madame
a été donnée à la Comteffe de Valentinois .
Le Roi a créé Duc & Pair le Comte de Choifeul
, Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangères ;
ce Miniftre portera dorénavant le nom de Duc
de Praflin .
"
La Comteffe de Choifeul a été préſentée le
même jour à Leurs Majeftés en qualité de Ducheffe
de Praflin Elle a pris le tabouret chez la
Reine. Le Roi a déclaré Miniftre d'Etat le fieur
Bertin , Contrôleur Général des Finances , qui
a pris féance au Confeil le 7 de ce mois.
Le même jour , la Ducheffe de Villequier prêta
ferment entre les mains de Sa Majefté pour
la Charge de Dame d'Honneur de Mesdames ,
dont elle a obtenu la furvivance .
L'Abbé Expilly Chanoine , Tréforier en dignité
du Chapitre Royal de Sainte Marthe de
Tarafcon , de la Société Royale des Sciences &
Belles-Lettres de Nanci , & connu par des ouvrages
eftimés , a eu l'honneur de préſenter au
Roi , le 11 , fon Dictionnaire Géographique, Hiftorique
& Politique des Gaules & de la France ,
Le fieur le Blond , Maître de Mathématiques
des Enfans de France , & connu par d'excellens
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
\
Ouvrages de Mathématiques , a eu l'honneur de
préfenter au Roi une feconde édition conſidérablement
augmentée de fon Traité de la défenſe
des Places.
On vient d'apprendre par la voie de Strafbourg
, que , le 26 du mois dernier , le Chapitre
d'Arlesheim a élu pout Prince & Evêque de Baſle ,
le Comte Simon- Nicolas de Montjoye , l'aîné des
deux Capitulaires de ce nom , d'une très - ancienne
famille d'Alface.
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Résumé : De FONTAINEBLEAU, le 13 Novembre 1762.
Le 13 novembre 1762, à Fontainebleau, plusieurs nominations et promotions ont été annoncées à la cour. La duchesse de Villequier a été nommée Dame d'Honneur de Mesdames, succédant à la maréchale de Duras, et la comtesse de Valentinois a été désignée Dame de Compagnie de Madame. Le comte de Choiseul, secrétaire d'État des Affaires Étrangères, a été créé duc et pair, prenant le nom de duc de Praslin. Sa femme, la comtesse de Choiseul, a été présentée aux souverains en tant que duchesse de Praslin et a obtenu le droit de siéger chez la reine. Le sieur Bertin, contrôleur général des Finances, a été nommé ministre d'État et a pris séance au Conseil le 7 novembre. La duchesse de Villequier a prêté serment pour sa nouvelle charge. L'abbé Expilly a présenté au roi son Dictionnaire Géographique, Historique et Politique des Gaules et de la France. Le sieur le Blond a présenté une seconde édition augmentée de son Traité de la défense des Places. Par ailleurs, le Chapitre d'Arlesheim a élu le comte Simon-Nicolas de Montjoye comme prince et évêque de Bâle le 26 du mois précédent.
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33
p. 212-214
PREMIER BAL, le Lundi 17 Janvier.
Début :
Le Sujet du Ballet, étoit les SAISONS Ce Ballet étoit [...]
Mots clefs :
Quadrille, Marquis, Comtesse, Ballet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PREMIER BAL, le Lundi 17 Janvier.
PREMIER BAL , le Lundi 17 Janvier.
Le Sujet du Ballet , étoit les SAISONS
.
Ce Ballet étoit divifé en 4 Quadrilles,
defquels voici la diftribution.
MARS. 1763.
213
LE PRINTEMPS.
M. le Prince de GUIMENÉ .
M. le Marquis de LAVAIR.
Mde la Princeffe de CHIMAI .
Mde la Comteffe d'ESPARBES .
L'ÉTÉ.
M. le Prince de BOURNONVILLE .
M. le Marquis d'HARCOURT.
Mde la Princeffe de GUIMENÉ.
Mde la Comteffe de LAN MARIE.
L'AUTOMNE
M. le Marquis de VAUDREUIL.
M. le Marquis de SERAN.
Mde la Marquife de DURAS.
Mde la Comteffe de l'ILLEBONNE .
L'HYV ER.
M. le Marquis d'Entragues.
M. le Chevalier de CLERMOnt.
Mde la Comteffe de MAILLY .
Mde la Comteffe de SALUCES.
214 MERCURE DE FRANCE .
1
Ces Quadrilles , dont les Perfonnages
étoient vêtus dans les caractères propres
à chaque Saifon , entrerent fur une
marche
, à quelque diftance l'un de
l'autre , par le fond de la partie ceintrée
de la falle , en face des loges de Leurs-
MAJESTÉS.ChaqueQuadrille danfa fucceffivement
fon Entrée,& elles fe réunirent
enfuite toutes les quatre dans une
Entrée générale qui terminoit ce Ballet.
Il fut applaudi par des battemens de
mains réïtérés. La Cour le redemanda ,
& il fut danfé une feconde fois dans cé
même Bal.
Les Entrées de l'Hyver & de l'Été
étoient de la compofition du fieur de
Heffe , Comédien ordinaire du Roi au
Théâtre Italien. Les deux autres & le
Ballet général étoient du fieur Gardel,
de l'Académie Royale de Mufique .
Le Sujet du Ballet , étoit les SAISONS
.
Ce Ballet étoit divifé en 4 Quadrilles,
defquels voici la diftribution.
MARS. 1763.
213
LE PRINTEMPS.
M. le Prince de GUIMENÉ .
M. le Marquis de LAVAIR.
Mde la Princeffe de CHIMAI .
Mde la Comteffe d'ESPARBES .
L'ÉTÉ.
M. le Prince de BOURNONVILLE .
M. le Marquis d'HARCOURT.
Mde la Princeffe de GUIMENÉ.
Mde la Comteffe de LAN MARIE.
L'AUTOMNE
M. le Marquis de VAUDREUIL.
M. le Marquis de SERAN.
Mde la Marquife de DURAS.
Mde la Comteffe de l'ILLEBONNE .
L'HYV ER.
M. le Marquis d'Entragues.
M. le Chevalier de CLERMOnt.
Mde la Comteffe de MAILLY .
Mde la Comteffe de SALUCES.
214 MERCURE DE FRANCE .
1
Ces Quadrilles , dont les Perfonnages
étoient vêtus dans les caractères propres
à chaque Saifon , entrerent fur une
marche
, à quelque diftance l'un de
l'autre , par le fond de la partie ceintrée
de la falle , en face des loges de Leurs-
MAJESTÉS.ChaqueQuadrille danfa fucceffivement
fon Entrée,& elles fe réunirent
enfuite toutes les quatre dans une
Entrée générale qui terminoit ce Ballet.
Il fut applaudi par des battemens de
mains réïtérés. La Cour le redemanda ,
& il fut danfé une feconde fois dans cé
même Bal.
Les Entrées de l'Hyver & de l'Été
étoient de la compofition du fieur de
Heffe , Comédien ordinaire du Roi au
Théâtre Italien. Les deux autres & le
Ballet général étoient du fieur Gardel,
de l'Académie Royale de Mufique .
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Résumé : PREMIER BAL, le Lundi 17 Janvier.
Le premier bal de l'année 1763 se tint le lundi 17 janvier. Le ballet, intitulé 'Les Saisons', était divisé en quatre quadrilles représentant chacune une saison. Pour 'Le Printemps', les rôles étaient tenus par M. le Prince de Guiméné, M. le Marquis de Lavair, Mde la Princesse de Chimai et Mde la Comtesse d'Esparbes. Pour 'L'Été', les danseurs étaient M. le Prince de Bournonville, M. le Marquis d'Harcourt, Mde la Princesse de Guiméné et Mde la Comtesse de Lan Marie. 'L'Automne' voyait la participation de M. le Marquis de Vaudreuil, M. le Marquis de Seran, Mde la Marquise de Duras et Mde la Comtesse de l'Illebonne. Enfin, 'L'Hiver' était interprété par M. le Marquis d'Entragues, le Chevalier de Clermont, Mde la Comtesse de Mailly et Mde la Comtesse de Saluces. Les personnages étaient habillés en fonction des caractéristiques de chaque saison. Les quadrilles entrèrent en marchant à distance les uns des autres, face aux loges des Majestés, et dansèrent successivement avant de se réunir pour une entrée générale. Le ballet fut acclamé et redemandé par la Cour, qui le fit danser une seconde fois lors du même bal. Les entrées de 'L'Hiver' et 'L'Été' étaient composées par le sieur de Heffe, tandis que les deux autres entrées et le ballet général étaient de la composition du sieur Gardel.
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34
p. 184-190
De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
Début :
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de Choiseul ont fait entendre au Roi [...]
Mots clefs :
Maréchal de Biron, Duc de Choiseul, Musique militaire, Roi, Régiment, Famille royale, Contrat de mariage, Comte, Bal, Monseigneur le Dauphin, Comtesse, Académie française, Commandement, Nominations, Cour, Chevaliers, Officiers, Honneur, Fête de la Purification de la Sainte Vierge, Duc, Prince héréditaire, Célébrations, Église, Capitaine, Promotion, Archevêque, Diocèse, Abbé, Ordre, Impératrice de Russie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
DeVERSAILLES , le 16 Fevrier 1763 .
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de
Choifeul ont fait entendre au Roi tes Mufiques
AVRIL. 1763 . 185
attachées au Régiment des Gardes Françoiles &
Suiffes ; & Sa Majesté en a paru très - fatisfaite .
Leurs Majeftés ainfi que la Famille Royale ,
ont figné , le 23 du mois dernier , le Contrat
de mariage du Comte de Sparre avec la Demoiſelle
de Camufet. Le Comte de Sparre eft
d'une Famille de Suede , très - ancienne dans ce
Royaume ,& illuftrée par plufieurs alliances avec
des Maifons Souveraines. Son Père , le Comte
de Sparre , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , eft petit-fils du Comte Pierre Sparre , Ambaffadeur
de Suede en France en 1675 .
Le 24 du même mois il y a eu Bal à la Cour.
Leurs Majeftés , ainfi que Monſeigneur le Dauphin
, Madame la Dauphine , Madame Adélaïde ,
Mesdames Victoire & Sophie l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres
, le Prince de Condé , le Comte de Luface
, & la Comreffe de Henneberg , affifterent
à cette affemblée , qui fut très -brillante par le
concours & la magnificence des Seigneurs &
des Dames de la Cour.
Le 25 la Comteffe de Choifeul- la - Beaume a
été préfentée à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Ducheffe de Choifeut.
Le fieur Hardion , de l'Académie Françoife ;
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale les 15 & 16 ° volumes
de fon Hiftoire Univerfelle. Le fieur Targe , ci
devant Proffeffeur de Langue Françoife , & ac
tuellement Profeffeur de Mathématique à l'Ecole
Royale Militaire , a préfenté auffi à Monfeigneur
le Duc de Berry & à Monſeigneur le Comte
de Provence , les Tomes 5 , 6 , 7 , & 8 de
fa Traduction de l'Hiftoire d Angleterre ; par le
feur Smolett. £
Sa Majesté a difpofé de la Lieutenance Géné186
MERCURE DE FRANCE.
rale du Comté de Charolois & du commande,
ment en Chef de la Province de Bourgogne
vacant par la mort du Marquis d'Anlezy , en
faveur du Comte de la Guiche , Lieutenant Gćnéral
des Armées du Roi.
Le 30 , le fieur d'Argouges , nommé à la.
place de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris ,
après la retraite de fon père , fut préſenté en
cette qualité à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
54
Le même jour , l'Abbé de Voifenon , préfenta
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
le Difcours qu'il a prononcé à l'Académie Françoife
pour la réception.
Le 31 , il y eut Bal à la Cour. Le Roi , ainf
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meſdames Victoire ,
Sophie & Louiſe l'honorerent de leur préfence,
Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Prince
de Condé , le Prince de Conti , le Comte dẹ.
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe
de Henneberg , affifterent à cette Affemblée
, qui fut auffi brillante que les précédentes.
Le 1. de ce mois , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre , affifterent au fervice
anniverfaire qu'on célébre pour les Cheva
diers de l'Ordre. L'Evêque de Langres y officia
Le même jour , le feur Gigot , Ex- Recteur
de l'Univerfité , accompagné des Doyens des quatre
Facultés , ent l'honneur de préfenter , felon
Tufage , un Cierge au Roi , à la Reine , à Monfeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine ,
à Monfeigneur le Duc de Berry , & à Monfeigneur
le Comte de Provence.
Le même jour , le Père Pays , Commandeur
de la Merci , accompagné de trois de fes ReliAVRIL.
1763. 187
gieux , a eu l'honneur de préfenter un Cierge
à la Reine , en conféquence d'une condition im
pofée à cet Ordre , lorfque Marie de Médicis
en permit l'établiſſement à Paris en 1613 .
> du
Le 2 , Fête de la Purification de la Sainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offi
ciers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés
vers les onze heures du matin dans le Cabinet
du Roi , le Prince de Lamballe fut introduit
dans ce Cabinet , où il fut reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint Michel . Le Roi fortit enfuite
de fon appartement pour aller à la Chapelle :Sa
Majefté étoit précédée du Duc d'Orléans , dú
Duc de Chartres du Prince de Condé ,
Prince de Conti du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre & des Che
valiers , Commandeurs de l'Ordre . Le Prince de
Lamballe , en habit de Novice , marchoit entre
les Chevaliers & les Officiers . Le Roi , devant
qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs maffes , étoit en manteau , le Collier de l'Or
dre pardeffus , ainfi que celui de la Toifon d'Or.
Lorfqu'on eut chanté l'Hymne Veni Creator
le Roi monta fur fon Trône , & reçur Cheva
lier le Prince de Lamballe . L'Evêque Duc de
Langres, Prélat,Commandeur, célébra la Grand-
Meffe , à laquelle la Reine , accompagnée de
Madame la Dauphine , de Madame Adélaïde
& de Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , affifta
dans la Tribune ; après quoi , le Roi fut reconduit
à fon appartement en la maniere accoutumée.
2.
Le même jour , la Marquife de Belfunce fut
préſentée à Leurs Majeſtés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Comteffe de Belfunce ; & le Comte
d'Apchon , Maréchal des Camps & Armées du
188 MERCURE DE FRANCE.
Roi , à été présenté à Sa Majeſté en qualité de
Gouverneur du Duc de Bourbon .
Le 7 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés ,
ainní que Monfeigneur le Dauphin , Madame la
Dauphine , & Meldames , l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Lamballe , &
le Conte de Luface affiftérent à cette affemblée .
Le même jour , le Prince de Beauvau , qui
commandoit les Troupes Françoiles en Portugal
, eft arrivé , & a été préſenté au Roi ,
Le 6 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignérent le Contrat de mariage du Comte
de la Luzerne , avec la Demoifelle Angrand
d'Alleret. Le même jour , la Ducheffe d'Havré .
fut préfentée à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale , par la Marquife de Léde , & prit le Tabouret
chez la Reine.
Le 8 , le Prince Héréditaire de Naffau-Saarbruck
eut l'honneur d'être préfenté au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le 10 , on célébra dans l'Eglife Paroiffiale de
Notre-Dame , un Service pour feue Madame
Henriette de France. La Reine y affifta , ainfi
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meldames Victoire ,.
Sophie & Louife.
Le 13 Leurs Majeftés , ainfi que la Famille
Royale , fignerent le Contrat de mariage du
Comte de Montboiffier avec la Demoiſelle de
- Rochechouart.
Le 14 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés
, ainfi que Monfeigneur, le Dauphin , Madame
la Dauphine , le Duc d'Orléans , le Duc
de Chartres , le Prince de Condé , le Prince de
Lamballe , le Comte de Laface , & la ComAVRIL.
1763: 189
teffe de Henneberg affifterent à cette Affemblée
.
La Ducheffe de la Rochefoucault & la Ba
ronne de Warsberg furent préfentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale ; la premiere ,
par la Ducheffe d'Enville ; & la feconde , par
la Comteffe d'Helmftat. La Ducheffe de la Rochefoucault
prit le Tabouret le même jour.
Le Comte de Bonneguife , Capitaine dans le
Régiment de Bourgogne , Cavalerie , a obtenu
l'agrément du Roi , pour la charge de Colo
nel- Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Eu ,
vacante par la promotion du Comte de Caſtellane
au grade de Maréchal de Camp.
Aujourd'hui la Cour a pris le deuil pour quinze
jours , à l'occafion de la mort du Cardinal de
Baviere , Evêque & Prince de Liége.
Le 2 de ce mois , Archevêque de Narbonne ,
Grand -Aumônier de France , prêta ferment entre
les mains du Roi , pour l'Archevêché de
Rheims.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché de Touloufe
en faveur de l'Evêque de Condom ; & de
l'Evêché de Condom en faveur de l'Abbé d'Anteroche
, Vicaire Général du Diocèle de Cambray.
Le Roi a donné l'Abbaye de Reclus , Ordre
de Citeaux , Diocèle de Troyes , à l'Abbé de
Ventoux , Vicaire - Général du même Diocèle ;
Celle de Sainte Claire d'Annonay en Vivarais ,
Diocèle de Vienne , à la Dame de Belmés , Religieufe
Urfuline du Monaftere de Pernés , Diocèle
de Carpentras ; & le Prieuré de Poiffy' ,
Ordre de Saint Dominique , Diocèle de Chartres
, à la Dame de la Beaume-Suze , Religieufe
Bénédiaine de l'Abbaye de, Saint Honoré de
Tarafcon.
190 MERCURE DE FRANCE.
L'Impératrice Catherine de Ruffie , depuis
fon avenement au Trône , ayant fait difficulté
de renouveller la reverfale qui avoit été fucceffivement
donnée par l'Impératrice Elifabeth &
par l'Empereur Pierre III . au fujet du titre
Impérial , le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
de Sa Majefté en Ruffie , a été
quelque temps fans avoir fon audience & fans
remettre les lettres de créance ; mais pour lever
cette difficulté , l'Impératrice Catherine à fait
remettre la déclaration fuivante à tous les
Miniftres Etrangers réſidans à ſa Cour.
Le Maréchal Duc de Biron & le Duc de
Choifeul ont fait entendre au Roi tes Mufiques
AVRIL. 1763 . 185
attachées au Régiment des Gardes Françoiles &
Suiffes ; & Sa Majesté en a paru très - fatisfaite .
Leurs Majeftés ainfi que la Famille Royale ,
ont figné , le 23 du mois dernier , le Contrat
de mariage du Comte de Sparre avec la Demoiſelle
de Camufet. Le Comte de Sparre eft
d'une Famille de Suede , très - ancienne dans ce
Royaume ,& illuftrée par plufieurs alliances avec
des Maifons Souveraines. Son Père , le Comte
de Sparre , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , eft petit-fils du Comte Pierre Sparre , Ambaffadeur
de Suede en France en 1675 .
Le 24 du même mois il y a eu Bal à la Cour.
Leurs Majeftés , ainfi que Monſeigneur le Dauphin
, Madame la Dauphine , Madame Adélaïde ,
Mesdames Victoire & Sophie l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres
, le Prince de Condé , le Comte de Luface
, & la Comreffe de Henneberg , affifterent
à cette affemblée , qui fut très -brillante par le
concours & la magnificence des Seigneurs &
des Dames de la Cour.
Le 25 la Comteffe de Choifeul- la - Beaume a
été préfentée à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Ducheffe de Choifeut.
Le fieur Hardion , de l'Académie Françoife ;
a eu l'honneur de préfenter à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale les 15 & 16 ° volumes
de fon Hiftoire Univerfelle. Le fieur Targe , ci
devant Proffeffeur de Langue Françoife , & ac
tuellement Profeffeur de Mathématique à l'Ecole
Royale Militaire , a préfenté auffi à Monfeigneur
le Duc de Berry & à Monſeigneur le Comte
de Provence , les Tomes 5 , 6 , 7 , & 8 de
fa Traduction de l'Hiftoire d Angleterre ; par le
feur Smolett. £
Sa Majesté a difpofé de la Lieutenance Géné186
MERCURE DE FRANCE.
rale du Comté de Charolois & du commande,
ment en Chef de la Province de Bourgogne
vacant par la mort du Marquis d'Anlezy , en
faveur du Comte de la Guiche , Lieutenant Gćnéral
des Armées du Roi.
Le 30 , le fieur d'Argouges , nommé à la.
place de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris ,
après la retraite de fon père , fut préſenté en
cette qualité à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale.
54
Le même jour , l'Abbé de Voifenon , préfenta
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
le Difcours qu'il a prononcé à l'Académie Françoife
pour la réception.
Le 31 , il y eut Bal à la Cour. Le Roi , ainf
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meſdames Victoire ,
Sophie & Louiſe l'honorerent de leur préfence,
Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres , le Prince
de Condé , le Prince de Conti , le Comte dẹ.
la Marche , le Comte de Luface & la Comteffe
de Henneberg , affifterent à cette Affemblée
, qui fut auffi brillante que les précédentes.
Le 1. de ce mois , les Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre , affifterent au fervice
anniverfaire qu'on célébre pour les Cheva
diers de l'Ordre. L'Evêque de Langres y officia
Le même jour , le feur Gigot , Ex- Recteur
de l'Univerfité , accompagné des Doyens des quatre
Facultés , ent l'honneur de préfenter , felon
Tufage , un Cierge au Roi , à la Reine , à Monfeigneur
le Dauphin , à Madame la Dauphine ,
à Monfeigneur le Duc de Berry , & à Monfeigneur
le Comte de Provence.
Le même jour , le Père Pays , Commandeur
de la Merci , accompagné de trois de fes ReliAVRIL.
1763. 187
gieux , a eu l'honneur de préfenter un Cierge
à la Reine , en conféquence d'une condition im
pofée à cet Ordre , lorfque Marie de Médicis
en permit l'établiſſement à Paris en 1613 .
> du
Le 2 , Fête de la Purification de la Sainte
Vierge , les Chevaliers , Commandeurs & Offi
ciers de l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés
vers les onze heures du matin dans le Cabinet
du Roi , le Prince de Lamballe fut introduit
dans ce Cabinet , où il fut reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint Michel . Le Roi fortit enfuite
de fon appartement pour aller à la Chapelle :Sa
Majefté étoit précédée du Duc d'Orléans , dú
Duc de Chartres du Prince de Condé ,
Prince de Conti du Comte de la Marche , du
Comte d'Eu , du Duc de Penthievre & des Che
valiers , Commandeurs de l'Ordre . Le Prince de
Lamballe , en habit de Novice , marchoit entre
les Chevaliers & les Officiers . Le Roi , devant
qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs maffes , étoit en manteau , le Collier de l'Or
dre pardeffus , ainfi que celui de la Toifon d'Or.
Lorfqu'on eut chanté l'Hymne Veni Creator
le Roi monta fur fon Trône , & reçur Cheva
lier le Prince de Lamballe . L'Evêque Duc de
Langres, Prélat,Commandeur, célébra la Grand-
Meffe , à laquelle la Reine , accompagnée de
Madame la Dauphine , de Madame Adélaïde
& de Meſdames Victoire , Sophie & Louiſe , affifta
dans la Tribune ; après quoi , le Roi fut reconduit
à fon appartement en la maniere accoutumée.
2.
Le même jour , la Marquife de Belfunce fut
préſentée à Leurs Majeſtés , ainfi qu'à la Famille
Royale , par la Comteffe de Belfunce ; & le Comte
d'Apchon , Maréchal des Camps & Armées du
188 MERCURE DE FRANCE.
Roi , à été présenté à Sa Majeſté en qualité de
Gouverneur du Duc de Bourbon .
Le 7 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés ,
ainní que Monfeigneur le Dauphin , Madame la
Dauphine , & Meldames , l'honorerent de leur
préfence. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Lamballe , &
le Conte de Luface affiftérent à cette affemblée .
Le même jour , le Prince de Beauvau , qui
commandoit les Troupes Françoiles en Portugal
, eft arrivé , & a été préſenté au Roi ,
Le 6 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignérent le Contrat de mariage du Comte
de la Luzerne , avec la Demoifelle Angrand
d'Alleret. Le même jour , la Ducheffe d'Havré .
fut préfentée à Leurs Majeftés & à la Famille
Royale , par la Marquife de Léde , & prit le Tabouret
chez la Reine.
Le 8 , le Prince Héréditaire de Naffau-Saarbruck
eut l'honneur d'être préfenté au Roi , à
la Reine & à la Famille Royale.
Le 10 , on célébra dans l'Eglife Paroiffiale de
Notre-Dame , un Service pour feue Madame
Henriette de France. La Reine y affifta , ainfi
que Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
, Madame Adélaïde , Meldames Victoire ,.
Sophie & Louife.
Le 13 Leurs Majeftés , ainfi que la Famille
Royale , fignerent le Contrat de mariage du
Comte de Montboiffier avec la Demoiſelle de
- Rochechouart.
Le 14 , il y eut Bal à la Cour. Leurs Majeftés
, ainfi que Monfeigneur, le Dauphin , Madame
la Dauphine , le Duc d'Orléans , le Duc
de Chartres , le Prince de Condé , le Prince de
Lamballe , le Comte de Laface , & la ComAVRIL.
1763: 189
teffe de Henneberg affifterent à cette Affemblée
.
La Ducheffe de la Rochefoucault & la Ba
ronne de Warsberg furent préfentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale ; la premiere ,
par la Ducheffe d'Enville ; & la feconde , par
la Comteffe d'Helmftat. La Ducheffe de la Rochefoucault
prit le Tabouret le même jour.
Le Comte de Bonneguife , Capitaine dans le
Régiment de Bourgogne , Cavalerie , a obtenu
l'agrément du Roi , pour la charge de Colo
nel- Lieutenant du Régiment d'Infanterie d'Eu ,
vacante par la promotion du Comte de Caſtellane
au grade de Maréchal de Camp.
Aujourd'hui la Cour a pris le deuil pour quinze
jours , à l'occafion de la mort du Cardinal de
Baviere , Evêque & Prince de Liége.
Le 2 de ce mois , Archevêque de Narbonne ,
Grand -Aumônier de France , prêta ferment entre
les mains du Roi , pour l'Archevêché de
Rheims.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché de Touloufe
en faveur de l'Evêque de Condom ; & de
l'Evêché de Condom en faveur de l'Abbé d'Anteroche
, Vicaire Général du Diocèle de Cambray.
Le Roi a donné l'Abbaye de Reclus , Ordre
de Citeaux , Diocèle de Troyes , à l'Abbé de
Ventoux , Vicaire - Général du même Diocèle ;
Celle de Sainte Claire d'Annonay en Vivarais ,
Diocèle de Vienne , à la Dame de Belmés , Religieufe
Urfuline du Monaftere de Pernés , Diocèle
de Carpentras ; & le Prieuré de Poiffy' ,
Ordre de Saint Dominique , Diocèle de Chartres
, à la Dame de la Beaume-Suze , Religieufe
Bénédiaine de l'Abbaye de, Saint Honoré de
Tarafcon.
190 MERCURE DE FRANCE.
L'Impératrice Catherine de Ruffie , depuis
fon avenement au Trône , ayant fait difficulté
de renouveller la reverfale qui avoit été fucceffivement
donnée par l'Impératrice Elifabeth &
par l'Empereur Pierre III . au fujet du titre
Impérial , le Baron de Breteuil , Miniftre Plénipotentiaire
de Sa Majefté en Ruffie , a été
quelque temps fans avoir fon audience & fans
remettre les lettres de créance ; mais pour lever
cette difficulté , l'Impératrice Catherine à fait
remettre la déclaration fuivante à tous les
Miniftres Etrangers réſidans à ſa Cour.
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Résumé : De VERSAILLES, le 16 Février 1763.
En février et avril 1763, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 16 février, le Maréchal Duc de Biron et le Duc de Choiseul ont présenté au roi les musiques des Régiments des Gardes Français et Suisses, obtenant sa satisfaction. Le 23 février, le contrat de mariage entre le Comte de Sparre, d'une famille suédoise illustre, et la Demoiselle de Camuset a été signé par les souverains et la famille royale. Le 24 février, un bal a réuni les souverains, le Dauphin, la Dauphine, et plusieurs princes et princesses. Le 25 février, la Comtesse de Choiseul-La Baume a été présentée aux souverains et à la famille royale par la Duchesse de Choiseul. Le 30 février, le sieur Hardion a présenté les volumes 15 et 16 de son Histoire Universelle, et le sieur Targe a présenté des tomes de la traduction de l'Histoire d'Angleterre de Smollett. Le roi a nommé le Comte de la Guiche Lieutenant Général des Armées du Roi et commandant en chef de la province de Bourgogne. Le même jour, le sieur d'Argouges a été présenté en qualité de Lieutenant Civil au Châtelet de Paris. Le 31 mars, un bal a eu lieu à la cour avec la présence des souverains et de plusieurs princes et princesses. Le 1er avril, les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit ont célébré leur service annuel, et divers dignitaires ont présenté des cierges à la famille royale. Le 2 avril, le Prince de Lamballe a été reçu Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel. Le 7 avril, un bal a eu lieu à la cour, et le Prince de Beauvau, commandant des troupes françaises au Portugal, a été présenté au roi. Le 6 avril, le contrat de mariage entre le Comte de la Luzerne et la Demoiselle Angrand d'Alleret a été signé. Le 10 avril, un service a été célébré en mémoire de Madame Henriette de France. Le 13 avril, le contrat de mariage entre le Comte de Montboissier et la Demoiselle de Rochechouart a été signé. Le 14 avril, un bal a eu lieu à la cour, et la Duchesse de la Rochefoucault a été présentée aux souverains. Le roi a également pris le deuil pour la mort du Cardinal de Bavière. Diverses nominations et présentations de dignitaires ecclésiastiques et militaires ont également été mentionnées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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35
p. 191-193
DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi, pour servir de réponse à celle qui a été remise aux Baron de Breteuil par les Ministres de Sa Majesté Impériale de toutes les Russie.
Début :
Les titres ne sont rien par eux-mêmes ; ils n'ont de réalité qu'autant qu'ils sont reconnus ; [...]
Mots clefs :
Titres, Valeur, Souverains, Puissance, Couronne, Successeur, Princesse, Impératrice Élisabeth, Comtesse, Russie, Reconnaissance, Engagement, Déclaration
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi, pour servir de réponse à celle qui a été remise aux Baron de Breteuil par les Ministres de Sa Majesté Impériale de toutes les Russie.
DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi ,
pourfervir de réponſe à celle qui a été remiſe au
Baron de Breteuil par les Miniftres de Sa Majefté
Impéria e de toutes les Ruffies.
20
» Les titres ne font rien par eux- mêmes ; ils
n'ont de réalité qu'autant qu'ils font reconnus ;
& leur valeur dépend de l'idée qu'on y attache
& de l'étendue leur donnent ceux qui ont le
que
droit de les admettre , de les rejetter ou de les
limitter. Les Souverains eux - mêmes ne peuvent
pas s'attribuer des titres à leur choix ; l'aven
de leurs Sujets ne fuffit pas ; celui des autres
» Puiſſances eſt néceffaire , & chaque Couronne,
כ
192 MERCURE DE FRANCE .
libre de reconnoître ou de récufer un titre nou-
» veau , peut auſſi l'adopter avec les modifications
» & les conditions qui lui conviennent.
» En fuivant ce principe , Pierre I & ſes fucceffeurs
, jufqu'à l'impératrice Elifabeth , n'ont ja-
» mais été connus en France que fous la dénomi-
» nation de Czar. Cette Princeffe eft la premiere
de tous les Souverains de Ruffie à qui le Roi
ait accordé le titre Impérial , mais ce fut fous
» la condition expreffe que ce titre ne porteroit
aucun préjudice au cérémonial ufité entre
» les deux Cours.
39
L'Impératrice Elifabeth foufcrivit fans peine
» à cette condition , & s'en eft expliquée de la
se manière la plus précife dans la réverfale , dreffée
par fon ordre & fignée au mois de Mars 1745
par les Comtes de Beftucheff & de Woronzow.
La fille de Pierre I y témoigne toute fa fatisfaction
. Elle y reconnoît que c'eft par amitié & par
» une attention toute particuliere du Roi pour Elle,
que Sa Majeflé a condefcendu à la reconnoif
fance du titre Impérial que d'autres Puissances
lui ont déja concédé , & Elle avoue que cette com-
» plaifance du Roi lui eft tres - agréable.
و د
» Le Roi , animé des mêmes fentimens pour
» l'Impératrice Cathérine , ne fait point difficulté
s de lui accorder aujourd'hui le titre Impérial , & 33
de le reconnoître en Elle comme attaché au
30 Trône de Ruffie : mais Sa Majesté entend que
ɔ cette reconnoiſſance ſoit faite aux mêmes conditions
que fous les deux regnes précédens , &
» Elle déclare que, fi par la fuite quelqu'un des
fucceffeurs de l'Impératrice Catherine , oubliant
» cet engagement folemnel & réciproque , venoit
à former quelque prétention contraire à l'ufage
conftamment fuivi entre les deux Cours fur le
» rang
AVRIL. 1763. 193
८
» rang & la préféance , de ce moment la Couronne
de France , par une jufte réciprocité , reprendroit
fon ancien flyle , & cefferoit de don-
»ner le titre Impérial à celle de Ruffie.
כ כ
Cette déclaration tendante à prévenir tout
fujet de difficulté pour l'avenir , eft une preuve
de l'amitié du Roi pour l'Impératrice , & du defir
fincere qu'il a d'établir entre les deux Cours
une union folide & inaltérable .
Fait à Versailles le 18 Janvier 1763 .
Signé LE DUC DE PRASLIN.
pourfervir de réponſe à celle qui a été remiſe au
Baron de Breteuil par les Miniftres de Sa Majefté
Impéria e de toutes les Ruffies.
20
» Les titres ne font rien par eux- mêmes ; ils
n'ont de réalité qu'autant qu'ils font reconnus ;
& leur valeur dépend de l'idée qu'on y attache
& de l'étendue leur donnent ceux qui ont le
que
droit de les admettre , de les rejetter ou de les
limitter. Les Souverains eux - mêmes ne peuvent
pas s'attribuer des titres à leur choix ; l'aven
de leurs Sujets ne fuffit pas ; celui des autres
» Puiſſances eſt néceffaire , & chaque Couronne,
כ
192 MERCURE DE FRANCE .
libre de reconnoître ou de récufer un titre nou-
» veau , peut auſſi l'adopter avec les modifications
» & les conditions qui lui conviennent.
» En fuivant ce principe , Pierre I & ſes fucceffeurs
, jufqu'à l'impératrice Elifabeth , n'ont ja-
» mais été connus en France que fous la dénomi-
» nation de Czar. Cette Princeffe eft la premiere
de tous les Souverains de Ruffie à qui le Roi
ait accordé le titre Impérial , mais ce fut fous
» la condition expreffe que ce titre ne porteroit
aucun préjudice au cérémonial ufité entre
» les deux Cours.
39
L'Impératrice Elifabeth foufcrivit fans peine
» à cette condition , & s'en eft expliquée de la
se manière la plus précife dans la réverfale , dreffée
par fon ordre & fignée au mois de Mars 1745
par les Comtes de Beftucheff & de Woronzow.
La fille de Pierre I y témoigne toute fa fatisfaction
. Elle y reconnoît que c'eft par amitié & par
» une attention toute particuliere du Roi pour Elle,
que Sa Majeflé a condefcendu à la reconnoif
fance du titre Impérial que d'autres Puissances
lui ont déja concédé , & Elle avoue que cette com-
» plaifance du Roi lui eft tres - agréable.
و د
» Le Roi , animé des mêmes fentimens pour
» l'Impératrice Cathérine , ne fait point difficulté
s de lui accorder aujourd'hui le titre Impérial , & 33
de le reconnoître en Elle comme attaché au
30 Trône de Ruffie : mais Sa Majesté entend que
ɔ cette reconnoiſſance ſoit faite aux mêmes conditions
que fous les deux regnes précédens , &
» Elle déclare que, fi par la fuite quelqu'un des
fucceffeurs de l'Impératrice Catherine , oubliant
» cet engagement folemnel & réciproque , venoit
à former quelque prétention contraire à l'ufage
conftamment fuivi entre les deux Cours fur le
» rang
AVRIL. 1763. 193
८
» rang & la préféance , de ce moment la Couronne
de France , par une jufte réciprocité , reprendroit
fon ancien flyle , & cefferoit de don-
»ner le titre Impérial à celle de Ruffie.
כ כ
Cette déclaration tendante à prévenir tout
fujet de difficulté pour l'avenir , eft une preuve
de l'amitié du Roi pour l'Impératrice , & du defir
fincere qu'il a d'établir entre les deux Cours
une union folide & inaltérable .
Fait à Versailles le 18 Janvier 1763 .
Signé LE DUC DE PRASLIN.
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Résumé : DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi, pour servir de réponse à celle qui a été remise aux Baron de Breteuil par les Ministres de Sa Majesté Impériale de toutes les Russie.
Le document est une déclaration royale française datée du 18 janvier 1763, adressée à l'impératrice Élisabeth de Russie. Elle stipule que les titres souverains n'ont de valeur que s'ils sont reconnus par d'autres puissances. Les souverains ne peuvent s'attribuer des titres sans l'aval des autres cours. En France, les souverains russes étaient connus sous le titre de Czar jusqu'à Élisabeth, qui a reçu le titre impérial sous condition de ne pas modifier le cérémonial entre les deux cours. Élisabeth a accepté cette condition en mars 1745. Le roi de France accorde également le titre impérial à l'impératrice Catherine II, mais sous les mêmes conditions. La déclaration précise que si un successeur de Catherine II conteste ces conditions, la France cessera de reconnaître le titre impérial. Cette déclaration vise à prévenir tout conflit futur et témoigne de l'amitié et du désir d'une union solide entre les deux cours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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36
p. 223-225
De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
Début :
Le 20 du mois dernier, le Comte de Lusace a pris congé de leurs [...]
Mots clefs :
Comte de Lusace, Famille royale, Comtesse, Maréchal des camps, Baron, Maréchal, Marquis, Ministre plénipotentiaire, Contrat de mariage, Lettres, Lieutenant, Gouvernement, Abbaye, Diocèse, Archevêque, Académie d'écriture, Honneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
De VERSAILLES , le 16 Avril 1763 .
LELE 20 du mois dernier , le Comte de Luſace a
pris congé de Leurs Majestés , ainſi que de la Famille
Royale.
Le même jour , la Comteſſe de Sparre & la
Comteſſe de la Luzerne ont été préſentées à
Leurs Majestés & à la Famille Royale ; la première
par la Ducheſſe de Praflin , la ſeconde par
la Comteſſe d'Eſtourmel .
Le même jour , le Baron de Cloſen , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Colonel- Lieutenant
du Régiment Royal-Deux- Ponts , qui a
ſervi avec beaucoup de diſtinction dans cette dernière
guèrre , a obtenu le cordon rouge , & a
eu l'honneur de remercier Sa Majesté
Le Roi a nommé le Marquis de Bauſſet , cidevant
ſon Miniſtre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne , pour aller remplacer le
Baron de Breteuil à la Cour de Ruſſie ; il fut
enſuite préſenté par le Duc de Praflin à Sa Majeſté
, qu'il eut l'honneur de remercier en cette
qualité.
Le 27 , Leurs Majestés & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Marquis de
Tana avec la Demoiſelle de Caſſini .
Le même jour , le Comte de la Guiche , prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance
Général du Comté de Charolois.
Le Roi a accordé les Entrées de la Chambre
au Comte de Langeron.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de la Marck , ayant été obligé
par ſon grand âge & fes infirmités de ſe démettre
de la place de premier Ecuyer du Prince
de Condé , le Marquis de Chamboran , Brigadier
des Armées du Roi , Mestre de Camp
du Régiment de ſon nom , a eu l'honneur d'être
préſenté à Sa Majeſté en cette qualité.
Le 29 , le fieur de Mello , Miniſtre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une Audience
particulière du Roi , dans laquelle ,
après avoir remis ſes Lettres de rappel , il prit
congé de ſa Majeſté. Il fut conduit à cette Audience
, ainſi qu'à celles de la Reine & de la
Famille Royale , par le fieur Dufort Introducteur
des Ambaſſadeurs .
Le 30 au foir , le Roi a été attaqué d'une
fiévre accompagné de mal de tête. La fiévre
a duré tout le Jeudi , mais toujours en diminuant.
Cette indiſpoſition a empêché Sa Majeſté
de faire la Cene , ſelon l'uſage ordinaire.
Le Vendredi matin, la fiévre a cellé , & Sa
Majeſté a été entièrement rétablie.
Le Jeudi Saint à midi, la Reine lava les pieds à
douze pauvres Filles qu'Elle fervit à table . Le ſieur
Desfourniels, Maître d'Hôtel ordinaire, précéda le
fervice , en l'abſcence du premier Maître d'Hôtel
de la Reine. Les Plats furent portés par Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Sophie & Louiſe , par la Comteſſe de la
Marche , & par les Dames du Palais de la Reine ,
& les Dames de Meldames de France.
Le Prince de Croy , Lieutenant Général des
Armées du Roi , a le Gouvernement de Condé ,
qui vaque par la mort du Comte de Danois , &
dont il avoit la ſurvivance .
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Lorroux, Or.
dre de Citeaux Diocéſe d'Angers , à l'Abbé
Desbriéres , Chapelain du Roi ; celle de Sara-
,
JUIN. 1763. 225
mon , Ordre de S. Benoît , Diocéſe d'Auch , à
l'Abbé de la Cour , Vicaire Général de l'Evêché
de Comminges ; celle de Quarante , Ordre de
S. Auguſtin , Diocéſe de Narbonne , à l'Abbé de
Bouſtanelle , Vicaire Général de l'Evêché de Béziers
; & celle de Rillé , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocéſe de Rennes , à l'Abbé l'Olivier de Troujoli.
Le 9 de ce mois , l'Archevêque de Narbonne
& celui de Toulouſe ont prêté lerment pendant
la Meſſe entre les mains de Sa Majeſté.
Le Roi vient d'accorder au Marquis de Mailly,
fils du Comte de Mailly , Lieutenant-Gédéral
des Armées de Sa Majesté , & Commandant en
Rouffillon , la Compagnie des Gendarmes Ecof
Tois , dont le Comte de Mailly avoit conſervé
l'exercice juſqu'à ce que ſon fils eût atteint l'âge
que Sa Majeſté avoit fixé.
L'Académie d'Ecriture , nouvellement établie
à Paris , a eu l'honneur de préſenter au Roi le
précis de ſes travaux pendant l'année dernière ,
avec les diſcours qui ont été lus à la première
Séance publique de l'Académie , & la médaille
qu'elle a fait frapper à l'occaſion de ſon établiſlement.
Le ſieur Marmontel a eu l'honneur de préſenter
à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale
un Ouvrage de fa compofition ,intitulé , Poëti
que Françoise.
LELE 20 du mois dernier , le Comte de Luſace a
pris congé de Leurs Majestés , ainſi que de la Famille
Royale.
Le même jour , la Comteſſe de Sparre & la
Comteſſe de la Luzerne ont été préſentées à
Leurs Majestés & à la Famille Royale ; la première
par la Ducheſſe de Praflin , la ſeconde par
la Comteſſe d'Eſtourmel .
Le même jour , le Baron de Cloſen , Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Colonel- Lieutenant
du Régiment Royal-Deux- Ponts , qui a
ſervi avec beaucoup de diſtinction dans cette dernière
guèrre , a obtenu le cordon rouge , & a
eu l'honneur de remercier Sa Majesté
Le Roi a nommé le Marquis de Bauſſet , cidevant
ſon Miniſtre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne , pour aller remplacer le
Baron de Breteuil à la Cour de Ruſſie ; il fut
enſuite préſenté par le Duc de Praflin à Sa Majeſté
, qu'il eut l'honneur de remercier en cette
qualité.
Le 27 , Leurs Majestés & la Famille Royale
fignerent le Contrat de mariage du Marquis de
Tana avec la Demoiſelle de Caſſini .
Le même jour , le Comte de la Guiche , prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance
Général du Comté de Charolois.
Le Roi a accordé les Entrées de la Chambre
au Comte de Langeron.
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de la Marck , ayant été obligé
par ſon grand âge & fes infirmités de ſe démettre
de la place de premier Ecuyer du Prince
de Condé , le Marquis de Chamboran , Brigadier
des Armées du Roi , Mestre de Camp
du Régiment de ſon nom , a eu l'honneur d'être
préſenté à Sa Majeſté en cette qualité.
Le 29 , le fieur de Mello , Miniſtre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une Audience
particulière du Roi , dans laquelle ,
après avoir remis ſes Lettres de rappel , il prit
congé de ſa Majeſté. Il fut conduit à cette Audience
, ainſi qu'à celles de la Reine & de la
Famille Royale , par le fieur Dufort Introducteur
des Ambaſſadeurs .
Le 30 au foir , le Roi a été attaqué d'une
fiévre accompagné de mal de tête. La fiévre
a duré tout le Jeudi , mais toujours en diminuant.
Cette indiſpoſition a empêché Sa Majeſté
de faire la Cene , ſelon l'uſage ordinaire.
Le Vendredi matin, la fiévre a cellé , & Sa
Majeſté a été entièrement rétablie.
Le Jeudi Saint à midi, la Reine lava les pieds à
douze pauvres Filles qu'Elle fervit à table . Le ſieur
Desfourniels, Maître d'Hôtel ordinaire, précéda le
fervice , en l'abſcence du premier Maître d'Hôtel
de la Reine. Les Plats furent portés par Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Sophie & Louiſe , par la Comteſſe de la
Marche , & par les Dames du Palais de la Reine ,
& les Dames de Meldames de France.
Le Prince de Croy , Lieutenant Général des
Armées du Roi , a le Gouvernement de Condé ,
qui vaque par la mort du Comte de Danois , &
dont il avoit la ſurvivance .
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Lorroux, Or.
dre de Citeaux Diocéſe d'Angers , à l'Abbé
Desbriéres , Chapelain du Roi ; celle de Sara-
,
JUIN. 1763. 225
mon , Ordre de S. Benoît , Diocéſe d'Auch , à
l'Abbé de la Cour , Vicaire Général de l'Evêché
de Comminges ; celle de Quarante , Ordre de
S. Auguſtin , Diocéſe de Narbonne , à l'Abbé de
Bouſtanelle , Vicaire Général de l'Evêché de Béziers
; & celle de Rillé , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocéſe de Rennes , à l'Abbé l'Olivier de Troujoli.
Le 9 de ce mois , l'Archevêque de Narbonne
& celui de Toulouſe ont prêté lerment pendant
la Meſſe entre les mains de Sa Majeſté.
Le Roi vient d'accorder au Marquis de Mailly,
fils du Comte de Mailly , Lieutenant-Gédéral
des Armées de Sa Majesté , & Commandant en
Rouffillon , la Compagnie des Gendarmes Ecof
Tois , dont le Comte de Mailly avoit conſervé
l'exercice juſqu'à ce que ſon fils eût atteint l'âge
que Sa Majeſté avoit fixé.
L'Académie d'Ecriture , nouvellement établie
à Paris , a eu l'honneur de préſenter au Roi le
précis de ſes travaux pendant l'année dernière ,
avec les diſcours qui ont été lus à la première
Séance publique de l'Académie , & la médaille
qu'elle a fait frapper à l'occaſion de ſon établiſlement.
Le ſieur Marmontel a eu l'honneur de préſenter
à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale
un Ouvrage de fa compofition ,intitulé , Poëti
que Françoise.
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Résumé : De VERSAILLES, le 16 Avril 1763.
En avril 1763, plusieurs événements significatifs se sont déroulés à la cour de Versailles. Le 20 mars, le Comte de Lusace a pris congé des souverains et de la famille royale. La Comtesse de Sparre et la Comtesse de la Luzerne ont été présentées aux Majestés et à la famille royale par la Duchesse de Praflin et la Comtesse d'Estourmel, respectivement. Le Baron de Closen a été distingué pour ses services durant la dernière guerre et a reçu le cordon rouge. Le Marquis de Bausset a été nommé pour remplacer le Baron de Breteuil à la Cour de Russie et a été présenté au Roi par le Duc de Praflin. Le 27 avril, les souverains et la famille royale ont signé le contrat de mariage du Marquis de Tana avec la Demoiselle de Cassini. Le Comte de la Guiche a prêté serment pour la Lieutenance Générale du Comté de Charolois, et le Comte de Langeron a obtenu les Entrées de la Chambre. Le Marquis de Chamboran a été présenté au Roi comme premier Écuyer du Prince de Condé. Le 29 avril, le sieur de Mello, Ministre Plénipotentiaire du Roi de Portugal, a pris congé du Roi après avoir remis ses lettres de rappel. Le 30 avril, le Roi a été indisposé par une fièvre accompagnée de maux de tête, mais il a été entièrement rétabli le lendemain. Le Jeudi Saint, la Reine a lavé les pieds de douze pauvres filles, assistée par des membres de la famille royale et des dames du palais. Le Prince de Croy a reçu le Gouvernement de Condé à la suite du décès du Comte de Danois. Le Roi a attribué plusieurs abbayes à des abbés chapelains et vicaires généraux. Le 9 juin, les Archevêques de Narbonne et de Toulouse ont prêté serment au Roi. Le Marquis de Mailly a reçu la Compagnie des Gendarmes Écossais. L'Académie d'Écriture a présenté au Roi le précis de ses travaux et une médaille commémorative. Le sieur Marmontel a offert aux Majestés et à la famille royale son ouvrage intitulé 'Poétique Françoise'.
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37
p. 208-210
MORTS.
Début :
La Comtesse de Fontenois, veuve de François de Saint Blein, Marquis [...]
Mots clefs :
Comtesse, Veuve, Marquis, Colonel, Épouse, Abbé, Duchesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
,
La Comceffe de Fontenois , veuve de François i
de Saint Blein , Marquis de Vaudremont , Colo-→
nel d'un Régiment de Cavalerie de fon nom ,
eft morte dans fon Château de Vaudremont en
Champagne
"
Louife- Magdeleine de Courtarvel de Pezé ,
épouſe d'Armand- Mathurin , Marquis de Vaſſé
Vidame du Mans , Maréchal des Camps & Armées
du Roi , eft morte le 18 de ce mois au Châ-i
teau de l'lfle Savary près de Châtillon - fur- Indre , '
âgée de trente-cinq ans. Elle étoit fille de Hubert
de Courtarvel , Marquis de Pezé , Lieutenant- Général
des Armées du Roi , Colonel - Lieutenant &
Inſpecteur du Régiment du Roi , Infanterie , Gou
JUILLET. 1763 . 209
verneur des Ville & Château de Rennes , ainfi que
du Château de la Muette , & défigné Chevalier
des Ordres de Sa Majefté , mort en 1734 des
bleffures qu'il avoit reçues à Guaftalla.
*
Marie- Judith de Champagne , épouse d'Anne-
Léon de Montmorency , Marquis des Foffeux
Capitaine Lieutenant des Gendarmes de la Reine ,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , eft morte
en cette Ville le 23 Mai , âgée de dix - huit ans.
Marie Bonne de Caffini , époufe d'Emmanuel-
Frederic , Marquife de Tana , eft morte en cette
Ville le 24 de ce mois.
L'Abbé de Verthamont , ancien Vicaire- Général
du Diocèse de Luçon , Abbé Commendataire
de l'Abbaye Royale de Neauffle-le-Vieux , Ordre
de Saint Benoit , Diocèfe de Chartres , eſt
mort ici le 29 Mai , âgé de cinquante- fept ans.
Magdeleine- Cécile de Saint- Pierre Saint Julien ,
fille de Henry-Euftache de Saint- Pierre , Marquis
de Saint-Julien , & époufe. d'Amaury , Marquis
de Goyon de Marcé , Maréchal des Camps &
Armées du Roi , eft morte en cette Ville le 26
Mai , âgée de trente- neuf ans,
Philippe Taboureau , veuve de Gabrielle Taf
chereau de Baudri , Confeiller d'Etat ordinaire &
Intendant des Finances , eft morte le 27 du même
mois , dans la foixante- quinziéme année de fon
âge.
Marie-Angelique-Fremyn , Ducheffe de Bran
cas , Dame d'Honneur de Madame la Dauphine ,
eft morte en cette Ville le 7 Juin , dans la quatre-
vingt- feptiéme année de fon âge. Elle étoit
veuve de Louis- Antoine de Brancas , Duc de Vil-'
lars , Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roi & de celui de Saint- Janvier de Naples.
Charlotte-Catherine de Beaufort , époufe de
1
210 MERCURE DE FRANCE.
Jean de Boulogne , Commandeur des Ordres du
Roi , ancien Contrôleur - Général des Finances ,
eft morte au Château de la Chapelle- Godefroid
en Champagne , les Juin , âgée de foixante-trois
ans..
L'Abbé d'Afchembroeck , chargé des affaires de
l'Electeur de Cologne , eft mort le 8 du même
mois.
-
Magdeleine Françoiſe d'Apchier , veuve de
Louis de Grimoire de Beauvoir- Duroure , Marquis
de Grifac , mourut en cette Ville le 3 Juin , dans
la foixante- quatorz éme année de fon âge.
•
9
Catherine Middleton , veuve de Michel Comte
de Rothe , Lieutenant - Général des Armées du
Roi , Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire
de Saint Louis , eſt morte à Paris , le 10 du même
mois âgée de foixante- dix-huit ans. Elle
étoit fille du Lord Charles , Comte de Middleton ,
Pair d'Ecoffe , premier Gentilhomme de la Chambre
de Charles II , & Secrétaire d'Etar , fous le
regne de Jacques II; & de Catherine Brudnell-
Cardigan , Gouvernante des Enfans d'Angleterre
Bonne d'Amaris de Briqueville de la Luzerne ,
époufe, de Paul- Louis-Jean -Baptifte Camille Savari
du Breves , Marquis de Farzé , ci- devant Gouvernante
des Enfans du Prince de Condé, eft
morte le 11 du même mois , dans la quarante¬
cinquième année de fon âge.
Pons de Roffer, Marquis de Rocozel , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , Grand'Croix
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
Gouverneur de Montlouis , ci-devant Commandant
en Chefdans la Province de Rouffillon , eft
mort le 12 du même mois , âgé d'environ foixan
te-quatorze ans.
,
La Comceffe de Fontenois , veuve de François i
de Saint Blein , Marquis de Vaudremont , Colo-→
nel d'un Régiment de Cavalerie de fon nom ,
eft morte dans fon Château de Vaudremont en
Champagne
"
Louife- Magdeleine de Courtarvel de Pezé ,
épouſe d'Armand- Mathurin , Marquis de Vaſſé
Vidame du Mans , Maréchal des Camps & Armées
du Roi , eft morte le 18 de ce mois au Châ-i
teau de l'lfle Savary près de Châtillon - fur- Indre , '
âgée de trente-cinq ans. Elle étoit fille de Hubert
de Courtarvel , Marquis de Pezé , Lieutenant- Général
des Armées du Roi , Colonel - Lieutenant &
Inſpecteur du Régiment du Roi , Infanterie , Gou
JUILLET. 1763 . 209
verneur des Ville & Château de Rennes , ainfi que
du Château de la Muette , & défigné Chevalier
des Ordres de Sa Majefté , mort en 1734 des
bleffures qu'il avoit reçues à Guaftalla.
*
Marie- Judith de Champagne , épouse d'Anne-
Léon de Montmorency , Marquis des Foffeux
Capitaine Lieutenant des Gendarmes de la Reine ,
& Menin de Monfeigneur le Dauphin , eft morte
en cette Ville le 23 Mai , âgée de dix - huit ans.
Marie Bonne de Caffini , époufe d'Emmanuel-
Frederic , Marquife de Tana , eft morte en cette
Ville le 24 de ce mois.
L'Abbé de Verthamont , ancien Vicaire- Général
du Diocèse de Luçon , Abbé Commendataire
de l'Abbaye Royale de Neauffle-le-Vieux , Ordre
de Saint Benoit , Diocèfe de Chartres , eſt
mort ici le 29 Mai , âgé de cinquante- fept ans.
Magdeleine- Cécile de Saint- Pierre Saint Julien ,
fille de Henry-Euftache de Saint- Pierre , Marquis
de Saint-Julien , & époufe. d'Amaury , Marquis
de Goyon de Marcé , Maréchal des Camps &
Armées du Roi , eft morte en cette Ville le 26
Mai , âgée de trente- neuf ans,
Philippe Taboureau , veuve de Gabrielle Taf
chereau de Baudri , Confeiller d'Etat ordinaire &
Intendant des Finances , eft morte le 27 du même
mois , dans la foixante- quinziéme année de fon
âge.
Marie-Angelique-Fremyn , Ducheffe de Bran
cas , Dame d'Honneur de Madame la Dauphine ,
eft morte en cette Ville le 7 Juin , dans la quatre-
vingt- feptiéme année de fon âge. Elle étoit
veuve de Louis- Antoine de Brancas , Duc de Vil-'
lars , Pair de France , Chevalier des Ordres du
Roi & de celui de Saint- Janvier de Naples.
Charlotte-Catherine de Beaufort , époufe de
1
210 MERCURE DE FRANCE.
Jean de Boulogne , Commandeur des Ordres du
Roi , ancien Contrôleur - Général des Finances ,
eft morte au Château de la Chapelle- Godefroid
en Champagne , les Juin , âgée de foixante-trois
ans..
L'Abbé d'Afchembroeck , chargé des affaires de
l'Electeur de Cologne , eft mort le 8 du même
mois.
-
Magdeleine Françoiſe d'Apchier , veuve de
Louis de Grimoire de Beauvoir- Duroure , Marquis
de Grifac , mourut en cette Ville le 3 Juin , dans
la foixante- quatorz éme année de fon âge.
•
9
Catherine Middleton , veuve de Michel Comte
de Rothe , Lieutenant - Général des Armées du
Roi , Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire
de Saint Louis , eſt morte à Paris , le 10 du même
mois âgée de foixante- dix-huit ans. Elle
étoit fille du Lord Charles , Comte de Middleton ,
Pair d'Ecoffe , premier Gentilhomme de la Chambre
de Charles II , & Secrétaire d'Etar , fous le
regne de Jacques II; & de Catherine Brudnell-
Cardigan , Gouvernante des Enfans d'Angleterre
Bonne d'Amaris de Briqueville de la Luzerne ,
époufe, de Paul- Louis-Jean -Baptifte Camille Savari
du Breves , Marquis de Farzé , ci- devant Gouvernante
des Enfans du Prince de Condé, eft
morte le 11 du même mois , dans la quarante¬
cinquième année de fon âge.
Pons de Roffer, Marquis de Rocozel , Lieutenant-
Général des Armées du Roi , Grand'Croix
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint Louis ,
Gouverneur de Montlouis , ci-devant Commandant
en Chefdans la Province de Rouffillon , eft
mort le 12 du même mois , âgé d'environ foixan
te-quatorze ans.
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Résumé : MORTS.
En juillet 1763, plusieurs personnalités notables sont décédées. La Comtesse de Fontenois, veuve de François de Saint-Blein, Marquis de Vaudremont, est morte dans son château de Vaudremont en Champagne. Louise-Magdeleine de Courtarvel de Pezé, épouse d'Armand-Mathurin, Marquis de Vassé, est décédée à trente-cinq ans au château de l'Île Savary près de Châtillon-sur-Indre. Marie-Judith de Champagne, épouse d'Anne-Léon de Montmorency, Marquis des Fossés, est morte à dix-huit ans. Marie-Bonne de Cassini, épouse d'Emmanuel-Frederic, Marquis de Tana, est décédée le même jour. L'Abbé de Verthamont, ancien Vicaire Général du Diocèse de Luçon, est mort à cinquante-sept ans. Magdeleine-Cécile de Saint-Pierre Saint Julien, épouse d'Amaury, Marquis de Goyon de Marcé, est décédée à trente-neuf ans. Philippe Taboureau, veuve de Gabrielle Taschereau de Baudry, Conseiller d'État et Intendant des Finances, est morte à soixante-quinze ans. Marie-Angélique Fremyn, Duchesse de Brancas et Dame d'Honneur de Madame la Dauphine, est décédée à quatre-vingt-sept ans. Charlotte-Catherine de Beaufort, épouse de Jean de Boulogne, ancien Contrôleur Général des Finances, est morte à soixante-trois ans. L'Abbé d'Aschembroeck, chargé des affaires de l'Électeur de Cologne, est décédé le 8 juin. Magdeleine Françoise d'Apchier, veuve de Louis de Grimoire de Beauvoir-Duroure, Marquis de Grisac, est morte à soixante-quatorze ans. Catherine Middleton, veuve de Michel Comte de Rothe, Lieutenant Général des Armées du Roi, est décédée à soixante-dix-huit ans. Bonne d'Amaris de Briqueville de la Luzerne, épouse de Paul-Louis-Jean-Baptiste Camille Savari du Breves, Marquis de Farzé, est morte à quarante-cinq ans. Pons de Roffer, Marquis de Rocozel, Lieutenant Général des Armées du Roi, est décédé à environ soixante-quatorze ans.
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38
p. 190-193
De VERSAILLES, le 2 Juillet 1763.
Début :
Le Roi ayant nommé Chevalier des Ordres Royaux, Militaires & Hospitaliers [...]
Mots clefs :
Roi, Chevalier, Ordres, Nominations, Comte, Colonel, Duc, Obédience, Comtesse, Famille royale, Revue de la garde, Contrat de mariage, Envoyés, Nouvelles parutions, Inventions, Académie royale des sciences, Compiègne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 2 Juillet 1763.
De VERSAILLES , le 2 Juillet 1763.
LBE Roi ayant nommé Chevalier des Ordres
Royaux, Militaires & Hofpitaliers de Notre- Dame
de Mont-Carmel & de S , Lazare de Jerufalem , le '
Chevalier Maflo de la Ferriere, Maréchal de Camp,
AOUST. 1763 . Igr
& Sous- Gouverneur Monfeigneur le Duc de Berry
& de Monfeigneur le Comte Provence ; le nouveau
Chevalier , ainsi que le Comte de Montault, Colonel
d'Infanterie & Gentilhomme de la Manche de
Monfeigneur le Duc de Berry, le fieur de Ruis-
Embito , Intendant de la Marine , à Rochefort , &
le fieur Durand, ci- devant Miniftre de Sa Majesté
près du Roi & de la République de Pologne , qui
avoient été nommés Chevaliers defdits Ordres par
Sa Majeſté au mois de Janvier dernier , ont été re
çus le premier de ce mois , dans l'appartement &
en préfence de Monfeigneur le Duc de Berry ,
Grand-Maître defdits Ördres. Après avoir fait
leurs profeffions & l'émiffion de leurs voeux entre
les mains du Comte de S. Florentin , Gérent &
Adminiftrateur Général de ces Ordres pendant la
minorité de Monfeigneur le Duc de Berry : ils ont
été admis à baifer la main du Prince Grand Maitre,
en figne d'obédience. Les Chevaliers , Commandeurs
, Grands Officiers & nombre d'autres
Chevaliers & Commandeurs Laïcs & Eccléfiaftiques
defdits Ordres , ont affifté à cette cérémonie.
Le 23 du mois dernier , la Comteffe de Noailles
, Grande d'Efpagne de la premiere Claire &
Grand' Croix de Malte , fut préfentée par la Duceffe
de Villars à Leurs Majeftés & à la Eamille
Royale , en qualité de Dame d'Honneur de la
Reine , en furvivance de la Ducheffe de Luynes ; le
lendemain , elle prêta ferment en cette qualité entre
les mains de la Reine.
La Comteffe de Gontaut , fut auffi préſentée le
29 à Leurs Majeftés & à la Famille Royale , par la
Maréchale de Biron .
Le 30 , le Roi accompagné de la Reine , de
Monfeigneur le Dauphin , de Madame la Dauphine
, de Madame Adélaide, de Meldames Vica
192 MERCURE DE FRANCE,
toire , Sophie & Louife , de Monfeigneur le Duc
de Berry , de Monfeigneur le Comte de Provence,
de Monſeigneur le Comte d'Artois & de Madame,
fe rendit à la Plaine de Marly , où Sa Majefté paffa
en revue les quatre Compagnies des Gardes-du-
Corps celles des Gendarmes , des Chevaux légers,
des Moufquetaires & celle des Grenadiers
à Cheval de fa Garde. Le Roi fuivi de Monfeigneur
le Dauphin , du Duc de Chartres , du
Prince de Condé, du Prince de Lamballe, pafla dans
les rangs de ces Troupes , qui défilerent enfuite
devant Leurs Majeftés & la Famille Royale. La
Comteffe de la Marche , & un grand nombre de
Seigneurs affifterent à cette revue.
>
Le 3 de ce mois , Leurs Majeftés , ainfi que la
Famille Royale, ont figné le contrat de Mariage
du Marquis de Graffe & de Demoiſelle de Carcado.
Le même jour , le Duc de Richemont a été préfenté
au Roi.
Le même jour , la Comteſſe de Meflé a été préfentée
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale, par
la Marquife de Saint- Chamand ; la Comteffe de-
Guines par la Princeſſe de Guiſtel . La Ducheffe de
la Trémoille par la Princeffe de Talmond;
Dom Delrue, nouvellement élu Général de la
Congrégation de S. Maur , pour la troifiéme fois ,
dans le Chapitre Général tenu à Marmoutiers , a
été préfenté à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale.
Le 29 neuf du mois dernier , l'Abbé Lambert
Penfionnaire du Roi , eut l'honneur de préſenter
à Sa Majesté une nouvelle tra duction de divers
morceaux choifis des Euvres Morales de Plutarque;
& le lendemain , le fieur le Rouge , Ingénieur
Géographe du Roi, préfenta à Sa Majeltě la
prefpective de la nouvelle Place,
Le
AOUST. 1763. 193
Le 30 , les fieurs
Camus
& Berthoud
, qui
avoient
été envoyés
à Londres
par ordre
du Roi
'pour
l'examen
de l'Horloge
Marine
du fieur
Har
rifon
, eurent
l'honneur
d'être
préſentés
à Sa Majellé
par le Comte
de Saint-
Florentin
.
Le même jour , l'Académie Royale des Sciences
eut l'honneur de préfenter au Roi le volu
me de fon Hiftoire & de les Mémoires pour
l'année 1761 & fes defcriptions des différens
Arts qu'elle a publiées jufqu'à ce jour.
Le Roi , Monfeigneur le Dauphin & Madame
la Dauphine font partis hier pour Compiegne.
Monfeigneur le Duc de Berry & Monfeigneur
le Comte de Provence y étoient arrivés la veille.
La Reine , Madame Adélaïde, Meldames Victoire,
Sophie & Louife , s'y rendront aujourd'hui,
LBE Roi ayant nommé Chevalier des Ordres
Royaux, Militaires & Hofpitaliers de Notre- Dame
de Mont-Carmel & de S , Lazare de Jerufalem , le '
Chevalier Maflo de la Ferriere, Maréchal de Camp,
AOUST. 1763 . Igr
& Sous- Gouverneur Monfeigneur le Duc de Berry
& de Monfeigneur le Comte Provence ; le nouveau
Chevalier , ainsi que le Comte de Montault, Colonel
d'Infanterie & Gentilhomme de la Manche de
Monfeigneur le Duc de Berry, le fieur de Ruis-
Embito , Intendant de la Marine , à Rochefort , &
le fieur Durand, ci- devant Miniftre de Sa Majesté
près du Roi & de la République de Pologne , qui
avoient été nommés Chevaliers defdits Ordres par
Sa Majeſté au mois de Janvier dernier , ont été re
çus le premier de ce mois , dans l'appartement &
en préfence de Monfeigneur le Duc de Berry ,
Grand-Maître defdits Ördres. Après avoir fait
leurs profeffions & l'émiffion de leurs voeux entre
les mains du Comte de S. Florentin , Gérent &
Adminiftrateur Général de ces Ordres pendant la
minorité de Monfeigneur le Duc de Berry : ils ont
été admis à baifer la main du Prince Grand Maitre,
en figne d'obédience. Les Chevaliers , Commandeurs
, Grands Officiers & nombre d'autres
Chevaliers & Commandeurs Laïcs & Eccléfiaftiques
defdits Ordres , ont affifté à cette cérémonie.
Le 23 du mois dernier , la Comteffe de Noailles
, Grande d'Efpagne de la premiere Claire &
Grand' Croix de Malte , fut préfentée par la Duceffe
de Villars à Leurs Majeftés & à la Eamille
Royale , en qualité de Dame d'Honneur de la
Reine , en furvivance de la Ducheffe de Luynes ; le
lendemain , elle prêta ferment en cette qualité entre
les mains de la Reine.
La Comteffe de Gontaut , fut auffi préſentée le
29 à Leurs Majeftés & à la Famille Royale , par la
Maréchale de Biron .
Le 30 , le Roi accompagné de la Reine , de
Monfeigneur le Dauphin , de Madame la Dauphine
, de Madame Adélaide, de Meldames Vica
192 MERCURE DE FRANCE,
toire , Sophie & Louife , de Monfeigneur le Duc
de Berry , de Monfeigneur le Comte de Provence,
de Monſeigneur le Comte d'Artois & de Madame,
fe rendit à la Plaine de Marly , où Sa Majefté paffa
en revue les quatre Compagnies des Gardes-du-
Corps celles des Gendarmes , des Chevaux légers,
des Moufquetaires & celle des Grenadiers
à Cheval de fa Garde. Le Roi fuivi de Monfeigneur
le Dauphin , du Duc de Chartres , du
Prince de Condé, du Prince de Lamballe, pafla dans
les rangs de ces Troupes , qui défilerent enfuite
devant Leurs Majeftés & la Famille Royale. La
Comteffe de la Marche , & un grand nombre de
Seigneurs affifterent à cette revue.
>
Le 3 de ce mois , Leurs Majeftés , ainfi que la
Famille Royale, ont figné le contrat de Mariage
du Marquis de Graffe & de Demoiſelle de Carcado.
Le même jour , le Duc de Richemont a été préfenté
au Roi.
Le même jour , la Comteſſe de Meflé a été préfentée
à Leurs Majeftés & à la Famille Royale, par
la Marquife de Saint- Chamand ; la Comteffe de-
Guines par la Princeſſe de Guiſtel . La Ducheffe de
la Trémoille par la Princeffe de Talmond;
Dom Delrue, nouvellement élu Général de la
Congrégation de S. Maur , pour la troifiéme fois ,
dans le Chapitre Général tenu à Marmoutiers , a
été préfenté à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale.
Le 29 neuf du mois dernier , l'Abbé Lambert
Penfionnaire du Roi , eut l'honneur de préſenter
à Sa Majesté une nouvelle tra duction de divers
morceaux choifis des Euvres Morales de Plutarque;
& le lendemain , le fieur le Rouge , Ingénieur
Géographe du Roi, préfenta à Sa Majeltě la
prefpective de la nouvelle Place,
Le
AOUST. 1763. 193
Le 30 , les fieurs
Camus
& Berthoud
, qui
avoient
été envoyés
à Londres
par ordre
du Roi
'pour
l'examen
de l'Horloge
Marine
du fieur
Har
rifon
, eurent
l'honneur
d'être
préſentés
à Sa Majellé
par le Comte
de Saint-
Florentin
.
Le même jour , l'Académie Royale des Sciences
eut l'honneur de préfenter au Roi le volu
me de fon Hiftoire & de les Mémoires pour
l'année 1761 & fes defcriptions des différens
Arts qu'elle a publiées jufqu'à ce jour.
Le Roi , Monfeigneur le Dauphin & Madame
la Dauphine font partis hier pour Compiegne.
Monfeigneur le Duc de Berry & Monfeigneur
le Comte de Provence y étoient arrivés la veille.
La Reine , Madame Adélaïde, Meldames Victoire,
Sophie & Louife , s'y rendront aujourd'hui,
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Résumé : De VERSAILLES, le 2 Juillet 1763.
En juillet 1763, le roi de France a procédé à plusieurs nominations prestigieuses au sein des Ordres Royaux, Militaires et Hospitaliers de Notre-Dame de Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem. Le Chevalier Maillot de la Ferrière a été nommé Maréchal de Camp et Sous-Gouverneur des princes Duc de Berry et Comte de Provence. D'autres nominations incluent le Comte de Montault, Colonel d'Infanterie, le sieur de Ruis-Embito, Intendant de la Marine à Rochefort, et le sieur Durand, ancien ministre auprès du Roi et de la République de Pologne. Le 1er août 1763, ces nouveaux Chevaliers ont été reçus dans l'appartement du Duc de Berry, Grand-Maître des Ordres, après avoir fait leurs professions et émis leurs vœux. Plusieurs Chevaliers, Commandeurs, Grands Officiers et autres dignitaires ont assisté à cette cérémonie. En juin 1763, plusieurs présentations ont eu lieu à la cour. La Comtesse de Noailles a été présentée comme Dame d'Honneur de la Reine, remplaçant la Duchesse de Luynes. La Comtesse de Gontaut a également été présentée. Le 30 juin, le roi, accompagné de la famille royale, a passé en revue les troupes à la Plaine de Marly. Le 3 juillet, le contrat de mariage du Marquis de Graffe et de Mademoiselle de Carcado a été signé. Plusieurs présentations de dignitaires et de personnalités ont également eu lieu ce jour-là, notamment celles de la Comtesse de Melflé, de la Comtesse de Guines, de la Duchesse de la Trémoille, et du Dom Delrue, nouvellement élu Général de la Congrégation de Saint-Maur. Le 29 juin, l'Abbé Lambert a présenté au roi une nouvelle traduction des Œuvres Morales de Plutarque. Le 30 juin, les sieurs Camus et Berthoud, envoyés à Londres pour examiner l'horloge marine de M. Harrison, ont été présentés au roi. L'Académie Royale des Sciences a également présenté au roi le volume de son Histoire et des Mémoires pour l'année 1761. Le roi, le Dauphin et la Dauphine se sont rendus à Compiègne, où le Duc de Berry et le Comte de Provence étaient déjà arrivés. La Reine et les princesses Adélaïde, Victoire, Sophie et Louise devaient les rejoindre.
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39
p. 193-194
De COMPIEGNE, le 20 Juillet 1763.
Début :
Le Sieur Tiepolo, Ambassadeur de Venise, eut le 10 de ce mois, [...]
Mots clefs :
Ambassadeurs, République de Venise, Audience, Département des affaires étrangères, Ministres, Famille royale, Contrat de mariage, Comtesse, Marquis, Serment
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texteReconnaissance textuelle : De COMPIEGNE, le 20 Juillet 1763.
De COMPIEGNE , le 20 Juillet 1763 .
"
Le Sieur Tiepolo , Amballadeur de Venife ,
' eut le ro de ce mois une audience particu
liere du Roi , dans laquelle il préfenta le Chevalier
de Morofini & le Sieur de Quirini , cidevant
Ambaffadeur de cette République à la
Cour de Londres , qui prirent congé de Sa
Majefté. Ces Ambaffadeurs furent conduits à
cette audience , ainfi qu'à celles de la Reine &
de la Famille Royale , par le Sieur de la Live ,.
Introducteur des Ambaſſadeurs.
Le Baron de Breteuil , qui revient de Ruffie ,
a eu l'honneur d'être préfenté le 14 , par le
Duc de Praflin , Miniftre & Secrétaire d'Etat au
département des Affaires étrangères . Sa Majefté
l'a nommé fon Ambaſſadeur en Suede.
Le 17 , Leurs Majeftés & la Famille Royale
fgnerent le Contrat de Mariage du Comte de
Canizy , Exempt des Gardes du Corps , & de
Demoiselle de Vally.
I
194 MERCURE DE FRANCE.
La Comteffe de Butturin fut préfentée le même
jour à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
par la Ducheffe de Praflin .
Le 19 , le Marquis de la Rochejaquelin , Capitaine
de Dragons reforme , prêta ferment en
tre les mains de Sa Majefté , pour la Lieute
nance de Roi du Poitou .
"
Le Sieur Tiepolo , Amballadeur de Venife ,
' eut le ro de ce mois une audience particu
liere du Roi , dans laquelle il préfenta le Chevalier
de Morofini & le Sieur de Quirini , cidevant
Ambaffadeur de cette République à la
Cour de Londres , qui prirent congé de Sa
Majefté. Ces Ambaffadeurs furent conduits à
cette audience , ainfi qu'à celles de la Reine &
de la Famille Royale , par le Sieur de la Live ,.
Introducteur des Ambaſſadeurs.
Le Baron de Breteuil , qui revient de Ruffie ,
a eu l'honneur d'être préfenté le 14 , par le
Duc de Praflin , Miniftre & Secrétaire d'Etat au
département des Affaires étrangères . Sa Majefté
l'a nommé fon Ambaſſadeur en Suede.
Le 17 , Leurs Majeftés & la Famille Royale
fgnerent le Contrat de Mariage du Comte de
Canizy , Exempt des Gardes du Corps , & de
Demoiselle de Vally.
I
194 MERCURE DE FRANCE.
La Comteffe de Butturin fut préfentée le même
jour à Leurs Majeftés & à la Famille Royale ,
par la Ducheffe de Praflin .
Le 19 , le Marquis de la Rochejaquelin , Capitaine
de Dragons reforme , prêta ferment en
tre les mains de Sa Majefté , pour la Lieute
nance de Roi du Poitou .
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Résumé : De COMPIEGNE, le 20 Juillet 1763.
Le 20 juillet 1763, à Compiègne, le Sieur Tiepolo, ambassadeur de Venise, a obtenu une audience avec le Roi. Il a présenté le Chevalier de Morofini et le Sieur de Quirini, ancien ambassadeur de Venise à Londres, qui ont pris congé de Sa Majesté. Ils ont été accompagnés par le Sieur de la Live, Introducteur des Ambassadeurs, lors des audiences avec la Reine et la Famille Royale. Le Baron de Breteuil, de retour de Russie, a été présenté le 14 juillet par le Duc de Praslin, Ministre et Secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Le Roi l'a nommé ambassadeur en Suède. Le 17 juillet, Leurs Majestés et la Famille Royale ont signé le contrat de mariage entre le Comte de Canizy, Exempt des Gardes du Corps, et Mademoiselle de Vally. La Comtesse de Butturin a été présentée le même jour à Leurs Majestés et à la Famille Royale par la Duchesse de Praslin. Le 19 juillet, le Marquis de la Rochejaquelin, Capitaine de Dragons réformé, a prêté serment entre les mains du Roi pour la Lieutenance de Roi du Poitou.
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40
p. 191
De VERSAILLES, le 26 Novembre 1763.
Début :
Le Baron de Zuckmantel Maréchal de Camp & l'un des Directeurs du Corps [...]
Mots clefs :
Baron, Maréchal de camp, Noblesse, Nominations, Famille royale, Comtesse, Abbé, Récompenses, Sujets, Distinction à la guerre
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texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 26 Novembre 1763.
De VERSAILLES , le 26 Novembre 1763 .
Le Baron de Zuckmantel Maréchal de Camp
& l'un des Directeurs du Corps de la Noblefle
immédiate de la Baffe-Alface , vient d'être nommé
par le Roi pour aller réfider à Drefde avec
le caractère de Miniftre Plénipotentiaire de Sa
Majeſté auprès de l'Electeur de Saxe .
Le 20 , Leurs Majeftés & la Famille Royale
ont figné le contrat de mariage du Marquis de
Tons & de Demoiſelle de Coffé .
La Comteffe de Hertford , époufe de l'Ambaffa
deur d'Angleterre en cette Cour , fut préfentée
le même jour à Leurs Majeſtés & à la
Famille Royale.
Le 21 , le Marquis d'Entragues , qui a obtenu
la furvivance de la Charge de Grand Fauconnier
de France que poffède le Duc de la
Valliere , a eu l'honneur d'être préſenté au Roi
en certe qualité.
L'Abbé de Fenelon , Chanoine de l'Eglife Mé
tropolitaine de Paris & Vicaire-Général du Diocèle
d'Evreux a obtenu la place d'Aumônier du
Roi , vacante par la nomination de l'Abbé de la
Chataigneraye à l'Evêché de Saintes.
>
Le Roi toujours attentif à récompenfer les fervices
& le mérite de fes Sujets , vient de faire préfent
d'une épée au fieur Morel , qui s'eft diftingué
dans la derniere guerre en commandant différens
Corfaires . Cet Officier a le commandement du
Navire & de la Corvette le Prince & la Princeffe de
Rohan Guémenée , qu'on arme à Nantes pour
faire la traite des Négres à la Côte de Guinée.
Le Baron de Zuckmantel Maréchal de Camp
& l'un des Directeurs du Corps de la Noblefle
immédiate de la Baffe-Alface , vient d'être nommé
par le Roi pour aller réfider à Drefde avec
le caractère de Miniftre Plénipotentiaire de Sa
Majeſté auprès de l'Electeur de Saxe .
Le 20 , Leurs Majeftés & la Famille Royale
ont figné le contrat de mariage du Marquis de
Tons & de Demoiſelle de Coffé .
La Comteffe de Hertford , époufe de l'Ambaffa
deur d'Angleterre en cette Cour , fut préfentée
le même jour à Leurs Majeſtés & à la
Famille Royale.
Le 21 , le Marquis d'Entragues , qui a obtenu
la furvivance de la Charge de Grand Fauconnier
de France que poffède le Duc de la
Valliere , a eu l'honneur d'être préſenté au Roi
en certe qualité.
L'Abbé de Fenelon , Chanoine de l'Eglife Mé
tropolitaine de Paris & Vicaire-Général du Diocèle
d'Evreux a obtenu la place d'Aumônier du
Roi , vacante par la nomination de l'Abbé de la
Chataigneraye à l'Evêché de Saintes.
>
Le Roi toujours attentif à récompenfer les fervices
& le mérite de fes Sujets , vient de faire préfent
d'une épée au fieur Morel , qui s'eft diftingué
dans la derniere guerre en commandant différens
Corfaires . Cet Officier a le commandement du
Navire & de la Corvette le Prince & la Princeffe de
Rohan Guémenée , qu'on arme à Nantes pour
faire la traite des Négres à la Côte de Guinée.
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Résumé : De VERSAILLES, le 26 Novembre 1763.
Le 26 novembre 1763, le Baron de Zuckmantel a été nommé Ministre Plénipotentiaire auprès de l'Électeur de Saxe à Dresde. Le 20 novembre, le contrat de mariage du Marquis de Tons et de Demoiselle de Coffé a été signé par le Roi et la Famille Royale. La Comtesse de Hertford, épouse de l'Ambassadeur d'Angleterre, a été présentée à Leurs Majestés. Le 21 novembre, le Marquis d'Entragues, nouvellement Grand Fauconnier de France, a été présenté au Roi. L'Abbé de Fénelon a obtenu la place d'Aumônier du Roi, vacante après la nomination de l'Abbé de la Chataigneraye à l'Évêché de Saintes. Le Roi a récompensé le sieur Morel, commandant des Corsaires, avec une épée. Morel commande actuellement les navires le Prince et la Princesse de Rohan Guémenée, armés à Nantes pour la traite des Nègres sur la Côte de Guinée.
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41
p. 208
MORTS.
Début :
Charles-Alexandre le Filieul de la Chapelle, Evêque de Vabres, Doyen [...]
Mots clefs :
Évêque, Doyen, Baron, Comtesse, Décès
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
M O R T S. l
Charles-Alexandre le Filieul de la Chapelle ,
Evêque de Vabres, Doyen des Evêques de France,
Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale de S.
Pierre, Ordre de S. Benoît, Diocèſe de Châlons
ſur-Saône, eſt mort à la Chapelle en Nornmandie ,
le 8 Février, âgé de quatre-vingt-huit ans. -
Louis-Armand de Gironde, Baron de la Vaur,
eſt mort dernièrement en ſon Château de la
Vaur, Diocèſe de Sarlat, dans la cent-quatriéme
année de ſon âge : il montoit encore à cheval,
alloit journellement à la chaſſe, & eſt mort d'une
chûte.
Marie-Anne-Joſephine-Félicité-Barbe, Com
teſſe d'Arco, Epouſe de Maximilien-Emmanuel
François, Comte d'Eyck & du S. Empire, Cheva
lier de l'Ordre de l'Aigle Blanc, Conſeiller d'Etat
Actuel Intime de l'Electeur de Baviere & ſon En
voyé Extraordinaire auprès de Sa Majeſté, eſt
morte en cette Capitale, le 6 de ce mois, âgée de
vingt-trois ans. Elle étoit fille d'Antoine Félix ,
Comte d'Arco, Conſeiller d'Etat Actuel de Leurs
Majeſtés Impériales & Royale, Grand Chambel
lan de l'Archevêque-Prince de Salzbourg; & de
Joſephine, Comteſſe d'Arco , née Comteſſe de
Hardegg.
Charles-Alexandre le Filieul de la Chapelle ,
Evêque de Vabres, Doyen des Evêques de France,
Abbé Commendataire de l'Abbaye Royale de S.
Pierre, Ordre de S. Benoît, Diocèſe de Châlons
ſur-Saône, eſt mort à la Chapelle en Nornmandie ,
le 8 Février, âgé de quatre-vingt-huit ans. -
Louis-Armand de Gironde, Baron de la Vaur,
eſt mort dernièrement en ſon Château de la
Vaur, Diocèſe de Sarlat, dans la cent-quatriéme
année de ſon âge : il montoit encore à cheval,
alloit journellement à la chaſſe, & eſt mort d'une
chûte.
Marie-Anne-Joſephine-Félicité-Barbe, Com
teſſe d'Arco, Epouſe de Maximilien-Emmanuel
François, Comte d'Eyck & du S. Empire, Cheva
lier de l'Ordre de l'Aigle Blanc, Conſeiller d'Etat
Actuel Intime de l'Electeur de Baviere & ſon En
voyé Extraordinaire auprès de Sa Majeſté, eſt
morte en cette Capitale, le 6 de ce mois, âgée de
vingt-trois ans. Elle étoit fille d'Antoine Félix ,
Comte d'Arco, Conſeiller d'Etat Actuel de Leurs
Majeſtés Impériales & Royale, Grand Chambel
lan de l'Archevêque-Prince de Salzbourg; & de
Joſephine, Comteſſe d'Arco , née Comteſſe de
Hardegg.
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Résumé : MORTS.
Le texte relate les décès de trois personnalités. Charles-Alexandre le Filieul de la Chapelle, évêque de Vabres et doyen des évêques de France, abbé commendataire de l'abbaye royale de Saint-Pierre de l'ordre de Saint-Benoît, est décédé à la Chapelle en Normandie le 8 février à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Louis-Armand de Gironde, baron de la Vaur, est mort récemment dans son château de la Vaur, diocèse de Sarlat, à l'âge de cent-quatorze ans. Actif jusqu'à sa mort, il est décédé des suites d'une chute. Marie-Anne-Josephine-Félicité-Barbe, comtesse d'Arco, épouse de Maximilien-Emmanuel François, comte d'Eyck et du Saint-Empire, chevalier de l'Ordre de l'Aigle Blanc et conseiller d'État intime de l'électeur de Bavière, est décédée à Paris le 6 du mois à l'âge de vingt-trois ans. Elle était la fille d'Antoine Félix, comte d'Arco, conseiller d'État des Majestés impériales et royales, et de Joséphine, comtesse d'Arco, née comtesse de Hardegg.
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42
p. 205-206
« Le premier du mois d'Avril, la Marquise de Grasse, épouse du Marquis [...] »
Début :
Le premier du mois d'Avril, la Marquise de Grasse, épouse du Marquis [...]
Mots clefs :
Marquise , Capitaine, Comtesse, Maréchal, Chevalier, Décès
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le premier du mois d'Avril, la Marquise de Grasse, épouse du Marquis [...] »
LE premier du mois d'Avril, la Marquiſe de
2io6 MERCURE DE FRANCE.
Graſſe, épouſe du Marquis de Graſſe, Capitaine
au Régiment des Gardes-Françoiſes, fut préſen
rée au Roi & à la Famille Royale,par la Comteſſe
de Carcado ſa tante. - -
GABRIEL-Claude Charton Deſmauguins, an
cien Maréchal des Logis, des Gendarmes de la
Garde , avec Brévet de Meſtre de Camp , eſt
mort à Bourbon-l'Archambault , âgé de 83 ans.
Il avoit reçu ſes trois enfans Chevaliers de S.
Eouis , dont deux ſont Brigadiers dans les Gen
darmes de la Garde , & l'autre Capitaine de
Grenadiers dans le Régiment de Flandre.
La ſuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
2io6 MERCURE DE FRANCE.
Graſſe, épouſe du Marquis de Graſſe, Capitaine
au Régiment des Gardes-Françoiſes, fut préſen
rée au Roi & à la Famille Royale,par la Comteſſe
de Carcado ſa tante. - -
GABRIEL-Claude Charton Deſmauguins, an
cien Maréchal des Logis, des Gendarmes de la
Garde , avec Brévet de Meſtre de Camp , eſt
mort à Bourbon-l'Archambault , âgé de 83 ans.
Il avoit reçu ſes trois enfans Chevaliers de S.
Eouis , dont deux ſont Brigadiers dans les Gen
darmes de la Garde , & l'autre Capitaine de
Grenadiers dans le Régiment de Flandre.
La ſuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : « Le premier du mois d'Avril, la Marquise de Grasse, épouse du Marquis [...] »
Le 1er avril, la Marquise de Grasse a été présentée au Roi et à la Famille Royale par la Comtesse de Carcado. Gabriel-Claude Charton Desmauguins, ancien Maréchal des Logis des Gendarmes de la Garde, est décédé à 83 ans. Ses trois fils sont Chevaliers de Saint-Louis, dont deux sont Brigadiers et le troisième est Capitaine de Grenadiers. La suite des Nouvelles Politiques paraîtra dans le prochain Mercure de France.
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43
p. 151-156
De VERSAILLES, le 12 Septembre 1764.
Début :
Le 19 du mois dernier, le Maréchal de Clermont-Tonnerre, prêta [...]
Mots clefs :
Maréchal, Serment, Symphonie, Auteurs, Duc, Ministre, Secrétaire, Famille royale, Nominations, Démissions, Évêque, Comtesse, Madame, Députés, Audience, Contrat de mariage, Cérémonies, Académie royale des inscriptions et belles-lettres, Mémoire, Histoire de France, Dictionnaire, Volumes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 12 Septembre 1764.
De VERSAILLES , le 12 Septembre 1764.
Le 19 du mois dernier , le Maréchal de Cler
mont - Tonnerre , prêta ferment entre les mains
du Roi pour la Lieutenance Générale & le Commandement
du Dauphiné.
Le 24 , Dom Nicolas Chanlatte , nommé le
à l'Abbaye de Pontigni , eut l'honneur d'être
préfenté à Sa Majesté.
4
Giv
152 MERCURE DE FRANCE.
Le 25 , Fête de S. Louis , les Haut- bois de :
fa Chambre ont joué , au lever du Roi , plufieurs
morceaux de fymphonie de la compofilion
du Sieur Dard , Ordinaire de la Mufique.
Ce foir , Leurs Majeftés ont foupé à leur grand
Couvert. Les Muficiens du Roi ont éxécuté
pendant le fouper plufieurs morceaux de fymphonie
de différens Auteurs , fous la direction
du Sieur de Bury , Surintendant de la Mufique
de Sa Majefté , en furvivance du Sieur Rebel .
La veille , le Corps de Ville fe rendit ici où .
ayant à fa tête le Duc de Chevreufe , Gouver
neur de Paris , il eut audience du Roi avec les
cérémonies accoutumées. Il fut préfenté à Sa
Majefté par le Comte de S. Florentin , Miniſtre
& Secrétaire d'Etat , & conduit par le Sieur de
Nantouillet , Maître des Cérémonies. Le Sieur
Bignon , Confeiller d'Etat , Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majefté ,
nouveau Frévôt des Marchands ; & les Sieurs
Martel , Confeiller du Roi , Notaire honoraire
Confeiller Quartinier de l'Hôtel de Villė ,
& Gauthier de Rougemont , Négociant , nouveaux
Echevins prêterent entre les mains
du Roi le ferment de fidélité dont le Comte de
S. Florentin fit la lecture , ainfi que du Scrutin
qui fut préfenté par le Sieur de la Porte , Premier
Avocat du Roi au Châtelet . Après cette Audience
le Corps de Ville eut l'honneur de rendre les
refpects à la Reine & à la Famille Royale.
>
-
Le même jour , Leurs Majeftés ainfi que la Famille
Royale, ont figné le Contrat de mariage du
Comte de la Rochefoucault avec Demoiſelle
de Lannion.
Le 2 , le Comte de Woronzow , Grand - Chancelier
de Ruffie , prit congé de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale,
NOVEMBRE. 1764. 153
Le lendemain , les Députés du Parlement de
Bretagne eurent audience du Roi. Ils furent
préfentés à Sa Majefté parle Comte de S. Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le Département
de cette Province , & conduits par
le Sieur de Nantouillet , Maître des Cérémonies.
Sa Majefté les reçut dans fon fauteuil en préfence
de fes Miniftres & de fes Grands Officiers , &
leur permit de lui préfenter les remontrance
dont ils avoient été chargés par leur Compagnies
Le Roi a nommé l'Evêque de Tulle à l'Evêch ;
de Soiffons , & l'Abbé de S. Sauveur , Vicairé
Général du Diocèfe d'Amiens à l'Evêché de Tullee
Sa Majesté a donné l'Abbaye de S. Evroul ..
Ordre de S. Benoît , Diocèle de Lizieux , à l'E-,
vêque de Rennes , & l'Abbaye d'Annay , Ordrede
Cîteaux , Diocèle d'Arras à la Dame de
Brifoeuil , Religieufe de la même Abbaye .
›
Le 31 , les Députés du Parlement de Bretagne
furent prefentés au Roi au nombre de fept par
le Comte de S. Florentin , & conduits par le Sieur
Bourlier de S. Hilaire ,Maître-d'Hôtel Ördinaire de
Sa Majesté. Le Roi les reçut dans fon fauteuil en
préſence de fes Miniftres & des Grands Officiers ,
& leur fit part de fes intentions au fujet des
repréfentations qu'ils avoient préfentées le 16
à Sa Majefté de la part de leurCompagnie.
La Comteffe de Sommyevre, ayant été nomméo
pour accompagner Madame Adélaïde , à la place
de la Comtelle de Narbonne , s été préſentée
au Roi , le 2 de ce mois , en cette qualité par™
Madame Adélaïde .
Le 3 , les Députés de Languedoc eurent audience
de Sa Majesté. Ils furent préfentés par
le Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , &
par le Comte de S. Florentin , & conduits par
G v
154 MERCURE DE FRANCE .
le Sieur de Nantouillet , Maitre des Cérémonies .
La Députation étoit compofée , pour le Clergé ,
de l'Archevêque de Toulouſe qui porta la parole ;
pour la Nobleffe , du Vicomte de Polignac ;
& pour le Tiers - Etat , du Sieur Alifon , Lieutenant-
Maire de Nifmes , du Sieur Gaulard ,
Maire d'Anet , & du Sieur de la Fage , Syndic
Général de la Province . Ils furent enfuite conduits
à l'Audience de la Reine & de la Famille
Royale.
Le 8 , Leurs Majeftés ainsi que la Famille Royale,
fignerent le Contrat de mariage du Sieur Bignon ,
Fils du Prévôt des Marchands de la , Ville de
Paris , avec Demoiſelle de Hennot du Rozel .
Le même jour , le Sieur de Clugni , Conſeiller
au Parlement de Dijon , ci- devant Intendant de
S. Domingue , fut préfenté à Sa Majesté par le
Duc de Choiseul.
Le Roi ayant nommé Chevaliers des Ordres
Royaux , Militaires & Hofpitaliers de Notre-
Dame du Mont- Carmel & de S. Lazare de Jérufalem
le Comte de Redmond , Lieutenant -Général
de fes Armées , & le Comte d'Amblimond ,
Lieutenant de Vaiffeau , ces Chevaliers furent
reçus , le 9 , dans l'appartement & en préſence
de Mgr le Duc de Berry , Grand - Maître defdits
Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiſtrateur
de ces Ordres , pendant la minorité de Mgr
le Grand- Maître dont les nouveaux Chevaliers
eurent l'honneur de baifer la main en figne
d'obédience. Plufieurs Chevaliers & Commandeurs
, ainfi que les Grands Officiers desdits
Crdres , ont affifté à cette Cérémonie. La Meffe
a été célébrée par l'Abbé Frottier , Chapelain
du Roi.
NOVEMBRE. 1764. 155
Le même jour , l'Evêque d'Avranches fut facré
dans la Chapelle du Chateau , par l'Archevêque
de Reims , aflifté de l'Evêque de Senlis & de
celui de Soiffons , ci - devant Evêque de Tulle.
L'Abbé , le Bibliothécaire & le Procureur de
Sainte Genevieve eurent l'honneur d'être préfentés
au Roi , le même jour , par le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , &
de faire leurs remercîmens à Sa Majesté à l'oce
cafion de la Cérémonie du 6. Ils furent prcfentés
le même jour , à Mgr le Dauphin.
Le 10 , l'Evêque d'Avranches & celui de Vabres
prêterent ferment entre les mains du Roi pendant
la Meffe , dans la Chapelle du Château .
L'Académie Royale des Infcriptions & Belles-
Lettres eut l'honneur de préfenter , le 3 de ce
mois , à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale les
XXIX & XXXe Volumes de fes Mémoires . Le
fieur de Fontanieu , Confeiller d'Etat , Intendant-
Général des Meubles de la Couronne , a préſenté
au Roi deux Sucriers d'Or très - artiftement travaillés
& faits par le fieur Roettiers , Orfévre
ordinaire de la Maifon de Sa Majeſté.
Le Sieur Gallonde , Chanoine Régulier de Ste
Génevieve , a eu l'honneur de préfenter au Roi
le premier Volume d'un Abrégé Chronologique
de l'Hiftoire de France écrit de fa main en lettres
Romaines.
Le fieur Duchefne , fils du Prévôt des Bâtimens
du Roi , & âgé de feize ans , a eu l'honneur de
préfenter au Roi un Livre intitulé . Manuel Botanique
contenant les propriétés des Plantes utiles
pour la nourriture , d'ufage en Médecine , employées
dans les Arts , ou d'ornement pour les jardins
& que l'on trouve à la Campagne aux environs de
Paris .
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
Le fieur Blondeau de Charnage , Penfionnaire
du Roi , a eu autfi l'honneur de préfenter à Sa
Majefté le quatriéme Volume de fon Dictionnaire
des Titres Originaux concernant les Droits de la
Couronne ; les Fiefs , l'Hiftoire , la Généalogie ,
& c.
Le Geur Valeyre fils , Imprimeur Libraire , eut
l'honneur de préſenter à Monſeigneur le Duc de
Berry , à Monfeigneur le Comte de Provence
& à Monfeigneur le Comte d'Artois , le Spectacle
Hiftorique ou Mémorial des principaux événemens
irés de l'Hiftoire Univerfelle.
Le 19 du mois dernier , le Maréchal de Cler
mont - Tonnerre , prêta ferment entre les mains
du Roi pour la Lieutenance Générale & le Commandement
du Dauphiné.
Le 24 , Dom Nicolas Chanlatte , nommé le
à l'Abbaye de Pontigni , eut l'honneur d'être
préfenté à Sa Majesté.
4
Giv
152 MERCURE DE FRANCE.
Le 25 , Fête de S. Louis , les Haut- bois de :
fa Chambre ont joué , au lever du Roi , plufieurs
morceaux de fymphonie de la compofilion
du Sieur Dard , Ordinaire de la Mufique.
Ce foir , Leurs Majeftés ont foupé à leur grand
Couvert. Les Muficiens du Roi ont éxécuté
pendant le fouper plufieurs morceaux de fymphonie
de différens Auteurs , fous la direction
du Sieur de Bury , Surintendant de la Mufique
de Sa Majefté , en furvivance du Sieur Rebel .
La veille , le Corps de Ville fe rendit ici où .
ayant à fa tête le Duc de Chevreufe , Gouver
neur de Paris , il eut audience du Roi avec les
cérémonies accoutumées. Il fut préfenté à Sa
Majefté par le Comte de S. Florentin , Miniſtre
& Secrétaire d'Etat , & conduit par le Sieur de
Nantouillet , Maître des Cérémonies. Le Sieur
Bignon , Confeiller d'Etat , Commandeur des
Ordres du Roi & Bibliothécaire de Sa Majefté ,
nouveau Frévôt des Marchands ; & les Sieurs
Martel , Confeiller du Roi , Notaire honoraire
Confeiller Quartinier de l'Hôtel de Villė ,
& Gauthier de Rougemont , Négociant , nouveaux
Echevins prêterent entre les mains
du Roi le ferment de fidélité dont le Comte de
S. Florentin fit la lecture , ainfi que du Scrutin
qui fut préfenté par le Sieur de la Porte , Premier
Avocat du Roi au Châtelet . Après cette Audience
le Corps de Ville eut l'honneur de rendre les
refpects à la Reine & à la Famille Royale.
>
-
Le même jour , Leurs Majeftés ainfi que la Famille
Royale, ont figné le Contrat de mariage du
Comte de la Rochefoucault avec Demoiſelle
de Lannion.
Le 2 , le Comte de Woronzow , Grand - Chancelier
de Ruffie , prit congé de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale,
NOVEMBRE. 1764. 153
Le lendemain , les Députés du Parlement de
Bretagne eurent audience du Roi. Ils furent
préfentés à Sa Majefté parle Comte de S. Florentin
, Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le Département
de cette Province , & conduits par
le Sieur de Nantouillet , Maître des Cérémonies.
Sa Majefté les reçut dans fon fauteuil en préfence
de fes Miniftres & de fes Grands Officiers , &
leur permit de lui préfenter les remontrance
dont ils avoient été chargés par leur Compagnies
Le Roi a nommé l'Evêque de Tulle à l'Evêch ;
de Soiffons , & l'Abbé de S. Sauveur , Vicairé
Général du Diocèfe d'Amiens à l'Evêché de Tullee
Sa Majesté a donné l'Abbaye de S. Evroul ..
Ordre de S. Benoît , Diocèle de Lizieux , à l'E-,
vêque de Rennes , & l'Abbaye d'Annay , Ordrede
Cîteaux , Diocèle d'Arras à la Dame de
Brifoeuil , Religieufe de la même Abbaye .
›
Le 31 , les Députés du Parlement de Bretagne
furent prefentés au Roi au nombre de fept par
le Comte de S. Florentin , & conduits par le Sieur
Bourlier de S. Hilaire ,Maître-d'Hôtel Ördinaire de
Sa Majesté. Le Roi les reçut dans fon fauteuil en
préſence de fes Miniftres & des Grands Officiers ,
& leur fit part de fes intentions au fujet des
repréfentations qu'ils avoient préfentées le 16
à Sa Majefté de la part de leurCompagnie.
La Comteffe de Sommyevre, ayant été nomméo
pour accompagner Madame Adélaïde , à la place
de la Comtelle de Narbonne , s été préſentée
au Roi , le 2 de ce mois , en cette qualité par™
Madame Adélaïde .
Le 3 , les Députés de Languedoc eurent audience
de Sa Majesté. Ils furent préfentés par
le Comte d'Eu , Gouverneur de la Province , &
par le Comte de S. Florentin , & conduits par
G v
154 MERCURE DE FRANCE .
le Sieur de Nantouillet , Maitre des Cérémonies .
La Députation étoit compofée , pour le Clergé ,
de l'Archevêque de Toulouſe qui porta la parole ;
pour la Nobleffe , du Vicomte de Polignac ;
& pour le Tiers - Etat , du Sieur Alifon , Lieutenant-
Maire de Nifmes , du Sieur Gaulard ,
Maire d'Anet , & du Sieur de la Fage , Syndic
Général de la Province . Ils furent enfuite conduits
à l'Audience de la Reine & de la Famille
Royale.
Le 8 , Leurs Majeftés ainsi que la Famille Royale,
fignerent le Contrat de mariage du Sieur Bignon ,
Fils du Prévôt des Marchands de la , Ville de
Paris , avec Demoiſelle de Hennot du Rozel .
Le même jour , le Sieur de Clugni , Conſeiller
au Parlement de Dijon , ci- devant Intendant de
S. Domingue , fut préfenté à Sa Majesté par le
Duc de Choiseul.
Le Roi ayant nommé Chevaliers des Ordres
Royaux , Militaires & Hofpitaliers de Notre-
Dame du Mont- Carmel & de S. Lazare de Jérufalem
le Comte de Redmond , Lieutenant -Général
de fes Armées , & le Comte d'Amblimond ,
Lieutenant de Vaiffeau , ces Chevaliers furent
reçus , le 9 , dans l'appartement & en préſence
de Mgr le Duc de Berry , Grand - Maître defdits
Ordres , après avoir fait leur profeffion &
l'émiffion de leurs voeux entre les mains du
Comte de S. Florentin , Gérent & Adminiſtrateur
de ces Ordres , pendant la minorité de Mgr
le Grand- Maître dont les nouveaux Chevaliers
eurent l'honneur de baifer la main en figne
d'obédience. Plufieurs Chevaliers & Commandeurs
, ainfi que les Grands Officiers desdits
Crdres , ont affifté à cette Cérémonie. La Meffe
a été célébrée par l'Abbé Frottier , Chapelain
du Roi.
NOVEMBRE. 1764. 155
Le même jour , l'Evêque d'Avranches fut facré
dans la Chapelle du Chateau , par l'Archevêque
de Reims , aflifté de l'Evêque de Senlis & de
celui de Soiffons , ci - devant Evêque de Tulle.
L'Abbé , le Bibliothécaire & le Procureur de
Sainte Genevieve eurent l'honneur d'être préfentés
au Roi , le même jour , par le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , &
de faire leurs remercîmens à Sa Majesté à l'oce
cafion de la Cérémonie du 6. Ils furent prcfentés
le même jour , à Mgr le Dauphin.
Le 10 , l'Evêque d'Avranches & celui de Vabres
prêterent ferment entre les mains du Roi pendant
la Meffe , dans la Chapelle du Château .
L'Académie Royale des Infcriptions & Belles-
Lettres eut l'honneur de préfenter , le 3 de ce
mois , à Leurs Majeſtés & à la Famille Royale les
XXIX & XXXe Volumes de fes Mémoires . Le
fieur de Fontanieu , Confeiller d'Etat , Intendant-
Général des Meubles de la Couronne , a préſenté
au Roi deux Sucriers d'Or très - artiftement travaillés
& faits par le fieur Roettiers , Orfévre
ordinaire de la Maifon de Sa Majeſté.
Le Sieur Gallonde , Chanoine Régulier de Ste
Génevieve , a eu l'honneur de préfenter au Roi
le premier Volume d'un Abrégé Chronologique
de l'Hiftoire de France écrit de fa main en lettres
Romaines.
Le fieur Duchefne , fils du Prévôt des Bâtimens
du Roi , & âgé de feize ans , a eu l'honneur de
préfenter au Roi un Livre intitulé . Manuel Botanique
contenant les propriétés des Plantes utiles
pour la nourriture , d'ufage en Médecine , employées
dans les Arts , ou d'ornement pour les jardins
& que l'on trouve à la Campagne aux environs de
Paris .
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
Le fieur Blondeau de Charnage , Penfionnaire
du Roi , a eu autfi l'honneur de préfenter à Sa
Majefté le quatriéme Volume de fon Dictionnaire
des Titres Originaux concernant les Droits de la
Couronne ; les Fiefs , l'Hiftoire , la Généalogie ,
& c.
Le Geur Valeyre fils , Imprimeur Libraire , eut
l'honneur de préſenter à Monſeigneur le Duc de
Berry , à Monfeigneur le Comte de Provence
& à Monfeigneur le Comte d'Artois , le Spectacle
Hiftorique ou Mémorial des principaux événemens
irés de l'Hiftoire Univerfelle.
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Résumé : De VERSAILLES, le 12 Septembre 1764.
En septembre et novembre 1764, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 19 août, le Maréchal de Clermont-Tonnerre a prêté serment pour la Lieutenance Générale et le Commandement du Dauphiné. Le 24 août, Dom Nicolas Chanlatte a été présenté au roi pour l'Abbaye de Pontigny. Le 25 août, à la fête de Saint Louis, les musiciens de la chambre du roi ont interprété des symphonies. Ce même jour, le corps de ville de Paris, dirigé par le Duc de Chevreuse, a eu audience avec le roi et a prêté serment de fidélité. Le 1er septembre, le roi a signé le contrat de mariage du Comte de La Rochefoucault. Le 2 septembre, le Comte de Woronzow, Grand-Chancelier de Russie, a pris congé des souverains. Le 3 novembre, les députés du Parlement de Bretagne ont présenté leurs remontrances au roi. Le roi a également nommé plusieurs évêques et abbés, dont l'Évêque de Tulle à l'évêché de Soissons et l'Abbé de Saint-Sauveur à l'évêché de Tulle. Le 31 octobre, les députés du Parlement de Bretagne ont été reçus par le roi pour discuter de leurs représentations. La Comtesse de Sommerville a été nommée pour accompagner Madame Adélaïde. Le 3 novembre, les députés de Languedoc ont eu audience avec le roi. Le 8 novembre, le roi a signé le contrat de mariage du Sieur Bignon et le Sieur de Clugny a été présenté au roi. Le 9 novembre, les Comtes de Redmond et d'Amblimond ont été reçus comme Chevaliers des Ordres Royaux et l'Évêque d'Avranches a été sacré. Diverses présentations de livres et d'objets d'art ont également eu lieu, notamment par le Sieur de Fontanieu, le Sieur Gallonde, le Sieur Duchefne, le Sieur Blondeau de Charnage, et le Sieur Valeyre fils.
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