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1
p. 197-203
« Je croy devoir vous avertir (& vous serez sans doute [...] »
Début :
Je croy devoir vous avertir (& vous serez sans doute [...]
Mots clefs :
Flandre, Dom Juan, Courrier, Conquêtes, Sièges, Espagne, Armée
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texteReconnaissance textuelle : « Je croy devoir vous avertir (& vous serez sans doute [...] »
Je croy devoir vous avertir (&vous ferez ſans doute bienaiſe de l'apprendre ) que quand leCourierde Flandre , qui por- toit àDom Jüan la Nouvellede
nos Conqueftes , arriva à Ma- drid, la plufpart de grands Sei- gneurs de la Cour ſe rendirent chez ce Prince pour ſçavoir le fuccés de nos Siéges. Il ne tarda gueres à fatisfaire leur curiofité;
&s'imaginant bien que des Ex-
GALANT. 129
1
ploits fi furprenants ne pour- roient eſtre long-temps cachez,
quelqueprécaution que l'on prit pour en dérober la connoiffance auxPeuples , il fortit de ſonCa- binet , & dit à tous ceux qui
eſtoient dans fonAntichambre.
Que lemalestoit trop grand pour
Le diffimuler ; Que trois de leurs meilleures Places venoient d'estre
priſes , & quele Prince d'Orange
avoit perdu une Bataille. Vn
Grandd'Eſpagne repartit auffi- toſt ,Que l'EtoileduRoyde Fran- ce alloit bien vite. Dites fesforces SavaleurréponditDomJian:
Etavoüez avecmoy,continia ce Prince, que la Fortune estinsepa- rabte deforgrand merite.Avoüez à votretour,Madame,queDom Hian a rendu juftice auRoy,&
que lors que la verité force un Ennemy à faire l'Eloge de fon Fv
30 LE MERCVRE
Vainqueur, onydoit adjoûter plusde foyqu'a toutes les loüan- gesqui peuvent eftre foupçon- néesde flaterie..
LeRoy ayant fait raffembler fonArméede Flandre , en fit la
reveuë pendant trois jours;&
quoy qu'elle euſt pris trois des plus fortes Places de l'Europe.. &donné une Bataille ,elle ſe
trouva encor de quatre-vingt feize Efcadrons , & de trente
huit Bataillons , compoſez de tres-belles Troupes. SaMajesté,
qui n'ignore le merite d'aucun de fes.Officiers , a donné la Charge de Cornete des Mouf-.
quetaires de la premiere Com- pagnie,qui vaquoitpar lamort deMonfieurdeMoiflac,àMon
heurde Monpapou, Lieutenant aux Gardes , c'eſt' un fort hon- nête Homme. &qui s'eſt toû
GALANT. 13f I
2
jours fait aimer par tout où il a
ſervy.
Elle a auſſi fait connoiſtre
la fatisfaction qu'elle avoit re- ceuëdes ſervices de Monfieur le 1 ChevalierdeTauriac, en le
fant Enſeigne des Gens-d'armes Efcoffois.
Monfieur Courtin , Confeil- lerd'Estat, &Ambaſſadeur pour SaMajesté en Angleterre , a eu congé de venir icy , àcauſe de fon indifpofition. Il a rendu des fervices importans en pluſieurs grandesAmbaſſades. Ila eſté en Suede , &on l'avoitdéja envo- yé en Angleterre avec M de Verneüil. Il a eſté auſſi employé en Allemagne & en Flandre ,
pour travailler au Reglement des Limites , avant ſon Ambaf
fade d'Angleterre où il eſt encor.
Il s'estoit trouvé aux Conferen
Fvj
132 LE MERCVRE
ces de la Paix à Cologne avec
Monfieur le Duc de Chaunes,
& Monfieur de Barillon , qui
vient deſtre choiſi pour aller occuper ſa place auprés de Sa Majesté Britannique. Leur eſprit a confirmé ce qu'on a veu de tout temps , en faiſant connoi- ſtre que les gens de Robe ne fontpas moins capables degran- des Ambaſſades , que ceux.
d'Epée..
nos Conqueftes , arriva à Ma- drid, la plufpart de grands Sei- gneurs de la Cour ſe rendirent chez ce Prince pour ſçavoir le fuccés de nos Siéges. Il ne tarda gueres à fatisfaire leur curiofité;
&s'imaginant bien que des Ex-
GALANT. 129
1
ploits fi furprenants ne pour- roient eſtre long-temps cachez,
quelqueprécaution que l'on prit pour en dérober la connoiffance auxPeuples , il fortit de ſonCa- binet , & dit à tous ceux qui
eſtoient dans fonAntichambre.
Que lemalestoit trop grand pour
Le diffimuler ; Que trois de leurs meilleures Places venoient d'estre
priſes , & quele Prince d'Orange
avoit perdu une Bataille. Vn
Grandd'Eſpagne repartit auffi- toſt ,Que l'EtoileduRoyde Fran- ce alloit bien vite. Dites fesforces SavaleurréponditDomJian:
Etavoüez avecmoy,continia ce Prince, que la Fortune estinsepa- rabte deforgrand merite.Avoüez à votretour,Madame,queDom Hian a rendu juftice auRoy,&
que lors que la verité force un Ennemy à faire l'Eloge de fon Fv
30 LE MERCVRE
Vainqueur, onydoit adjoûter plusde foyqu'a toutes les loüan- gesqui peuvent eftre foupçon- néesde flaterie..
LeRoy ayant fait raffembler fonArméede Flandre , en fit la
reveuë pendant trois jours;&
quoy qu'elle euſt pris trois des plus fortes Places de l'Europe.. &donné une Bataille ,elle ſe
trouva encor de quatre-vingt feize Efcadrons , & de trente
huit Bataillons , compoſez de tres-belles Troupes. SaMajesté,
qui n'ignore le merite d'aucun de fes.Officiers , a donné la Charge de Cornete des Mouf-.
quetaires de la premiere Com- pagnie,qui vaquoitpar lamort deMonfieurdeMoiflac,àMon
heurde Monpapou, Lieutenant aux Gardes , c'eſt' un fort hon- nête Homme. &qui s'eſt toû
GALANT. 13f I
2
jours fait aimer par tout où il a
ſervy.
Elle a auſſi fait connoiſtre
la fatisfaction qu'elle avoit re- ceuëdes ſervices de Monfieur le 1 ChevalierdeTauriac, en le
fant Enſeigne des Gens-d'armes Efcoffois.
Monfieur Courtin , Confeil- lerd'Estat, &Ambaſſadeur pour SaMajesté en Angleterre , a eu congé de venir icy , àcauſe de fon indifpofition. Il a rendu des fervices importans en pluſieurs grandesAmbaſſades. Ila eſté en Suede , &on l'avoitdéja envo- yé en Angleterre avec M de Verneüil. Il a eſté auſſi employé en Allemagne & en Flandre ,
pour travailler au Reglement des Limites , avant ſon Ambaf
fade d'Angleterre où il eſt encor.
Il s'estoit trouvé aux Conferen
Fvj
132 LE MERCVRE
ces de la Paix à Cologne avec
Monfieur le Duc de Chaunes,
& Monfieur de Barillon , qui
vient deſtre choiſi pour aller occuper ſa place auprés de Sa Majesté Britannique. Leur eſprit a confirmé ce qu'on a veu de tout temps , en faiſant connoi- ſtre que les gens de Robe ne fontpas moins capables degran- des Ambaſſades , que ceux.
d'Epée..
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Résumé : « Je croy devoir vous avertir (& vous serez sans doute [...] »
Le Courrier de Flandre arrive à Madrid, apportant des nouvelles des conquêtes françaises. Les grands seigneurs se rendent chez Dom Juan pour connaître les succès des sièges. Dom Juan révèle que trois places fortes ont été prises et que le Prince d'Orange a perdu une bataille. Un grand d'Espagne admire la rapidité des succès français, à quoi Dom Juan répond que le mérite et la fortune sont inséparables, et que la vérité force même les ennemis à louer les vainqueurs. En France, le roi rassemble son armée de Flandre pour une revue, malgré les récentes victoires. L'armée compte 86 escadrons et 38 bataillons de troupes de qualité. Plusieurs officiers sont récompensés, notamment Monsieur de Monpapou nommé cornette des Mousquetaires et Monsieur le Chevalier de Tauriac nommé enseigne des Gens-d'armes Écossais. Monsieur Courtin, conseiller d'État et ambassadeur en Angleterre, obtient un congé pour raisons de santé. Il a servi dans plusieurs ambassades importantes, notamment en Suède, en Allemagne, en Flandre, et lors des conférences de paix à Cologne. Monsieur de Barillon est choisi pour le remplacer, confirmant que les gens de robe sont aussi capables que ceux d'épée pour les grandes ambassades.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 22-48
LETTRE.
Début :
Un Particulier ayant fait divers Ouvrages sur les dernieres Actions / Je me souviens, Monsieur, que vous avez voulu me persuader [...]
Mots clefs :
Approbation, Louis, Univers, Sentiments, Roi, Combats, Grandeur, Lois, Héros, Fortune, Monarque, Sage, Ennemis, Ambassadeur, Mérite, Guerre, Éloge, Honneur, Campagne militaire, Espagne, Vainqueur, Prudence, Courage, États, Audace, Sentiments, Conquérant, Trêve, Souverain, Armes, Peuple, Bonheur, Devise, Éclat
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE.
Un Particulier ayant fait
divers Ouvrages ſur les dernieres
Actions de cet auguſte
Monarque , les a ramaffez
comme en un Recueil dans
cetteLettre qu'il m'aadreſſée.
5555 5552 55255522
LETTRE.
TE me souviens , Monfieur.
que vous avez voulu me perfuader
que j'avois merité quel
GALANT. 23
que approbation des bons Connoiffeurs
, lors que je dis ily a
quelques années.
On faitmal ce qu'on fait , onne
fait qu'une affaire,
Mais LOUIS partagé dans cent
emplois divers,
ةو
Sedonnant tout à tout , fait voir
al'Univers,
Et qu'il fait ce qu'il faut, &qu'il
ſçait bien le faire.
Vous avez mesme prétendu
que j'avois expliqué les fentimens
de tout ce qu'il y a d'hon .
nestesGens au monde en difant,
Que tous les noms des Grands
cedent au nom duRoy,
24 MERCURE
Les Cefars, les Cyrus, les Hectors,
les Achilles,
Ont eu moins de merite &donné
moins d'effroy,
Par cent Combats rendus, par
cent priſes de Villes .
Je vous ferois bien obligé , fi
vous vouliezfairesçavoir aupublic,
que je défie toute la Terrede
me difputer la verité de ceque je
vais dire.
SONNET
SVR LA GRANDEVR DV ROY.
L
OUIS eſt grand en tout ; il
regle les Finances,
Ilreforme les Loix, il fait fleurir
esArts , :
Mille
GALANT. 25
Mille Vaiſſeaux flottans,mille orguilleux
Rampars
Partagent tous les jours ſes ſoins,
& les dépenſes ;
Dans le particulier,dans les réjoüifſſances
Il eſt autant Heros , que dans le
champ deMars,
Findans leGabinet , ferme dans
leshazars,
Il fait plier ſous ſoy les plushautes
Puiſſances;
S2
Sa fortune répond par tout à
ſa valeur,
Par tout ſes grands exploits répondent
à fon coeur,
Ainſi que l'ont fait voir cent conqueſtes
de marque ;
Mars1685. C
1
26 MERCURE
52
Enfinnos Ennemis connoiffent
commemoy,
Que ſi tout 1 Univers ne vouloit
qu'unMonarque
Tout l'Univers devroit n'avoir
que luy pour Roy.
:
Je ſens bien que ce que je dis
là n'est rien de bon , mais il me
ſemble que c'est l'explication fincere
des pensées , qui doivent venir
naturellement à tous les Sages
qui ſont ſans paffion , & qui ont
du bon goust.
Ne croyez donc pas , Monſieur
, que ce soit une pure conje-
Eture ouseulement un effet de l'at(
GALANT: 27
tache desſentimens que j'ay pour
jeRoy qui m'afait dire :
Enfin nos Ennemis connoiffent
al commemoys, &c.
Vous en jugerez par une pefire
avanture que je vais vous
racontertelle qu'elle m'est arrivée
Je me rrauvay fur la route de
M'Ambassadeur d'Espagne
lors qu'ilse retiroit de France à
-pas comptez tant il marquoit
d'envie de n'en point fortir. Férois
chez une Perſonne de qualité
de merite , àl'heure qu'il luy
envoyaun de ses Gentilshommes
poursçavoir si elle se trouveroit
Cij
28 MERCURE
enétat de recevoirfa viſite. Com
me je vis par laréponse, queM
'Ambassadeur alloit venir , je
voulus luy faire place , mais la
Perſonne chez qui j'estois me
déclara , qu'elle vouloit abfo
lument que j'eusse part à cette
conversation , qui dura bien prés
de quatre heures. Vousne pouvezpas
douter, Monfieur, qu'on
neparlastd'Affaires d'Etat avec
un Ambassadeur,&que fa retraite
, & laGuerre qui nous menaçoitalors,
nefourniffent à l'en
tretien. Il nous dit cent chofes,qui
nous firent affezcomprendre qu'il
asust pas en de peine d'avoüer
1
GALANT. 29
nettement que le Roy estoit le plus
grand & le plus puiſſant Prince
du monde,s'il eustpu oublier qu'il
avoit un Maistre , &fe défaire
des préjugez Espagnols.
On doit neanmoins cette juſtice
à M l'Ambassadeur , que
fonbon sens &sa raiſon ne furentpoint
obscurcis par ces enteſtemens,
qui ſontſi ordinaires à ceux
deſa Nation. Il fu l'Eloge de la
France,des François, du Roy,
d'un air fort élevé, &qui marquoit
beaucoup de fincerité dans
ce qu'il diſoir ; mais dans les
loüanges qu'il donna àsa Ma
jesté , iln'oublia ny ce qu'il estoit
C iij
30 MERCURE
ny ce qu'il devoit à fon Prince.
Pretendant faire une galanterie
aux Dames , il dit qu'il vouloit
leur faire voir quelque chose de
fort beau.Il tira enfuite une riche
qui renfermoit Boëte, , diſoit-il,
lePortraitddee fa A
Ja MMaaiîttrreeffffee,qu'il
emporioit de France , & c'estoit
celuy du Roy , dont ſa Majesté
l'avoit honoré, & dont ilsefaifoit
en effet ungrandbonneur. La
Perſonne chez qui nous estions,
qui est fortfpirituelle,luy dit qu'il
devoit bien conferver ce gage,
qu'il fe feroit bien- toft en luy
une metamorphose furprenante,
parce qu'il estoit à croire que le
GALANT. 31
Portrait deSa Majesté ſe changeroit
en celuy de fon Maistre.
Aces paroles Ml'Ambassadeur
parut Espagnol , comme ſon devoir
l'y obligeoit. L'entretien
roula enfuite fur différentes matieres,
&fut longue & curieufe.
Je vous avovë , Monfieur,
que pendant tous les évenemens
de la derniere Campagne ,je me
ſuis toûjours ſouvenu des entretiens
de cét Ambaſſadeur. Ilnous
dit pofuivement qu'il y auroitdu
fang répandu; qu'il feroit difficile
d'arreſter les deſſeins du Roys
que ſes Ennemis ne pouvoient
C iiij
32 MERCURE
rien efperer que de l'inconstance
de la fortune ; & que l'Empire
&l'Espagne ne cherchoient qu'à
mettre leur bonneur à couvert,
en ne cedant pas sans avoir combattu.
Voila la Prophétie accomplie,&
nous en voyans la
té dans la diſpoſition des chofes
qui ſeſont paſſées la derniere année.
SONNET
Sur l'état des Affaires aprés la derniere
Campagne de France.
A
Lger encor fumat des Foudres
de la Guerre,
Vient ſe jetter aux pieds de fon
noble Vainqueur;
GALANT. 33
Et Gennes la ſuperbe eſt tremblante
de peur
Sous les éclats vengeurs de fon
bruyant tonnerre :
52
Luxembourg voit tomber ſes
hauts Ramparts par terre ,
Capd- e-Quiers attaqué ſe trouve
ſans vigueur;
La Hollande en Partis ralentit
fon ardeur
N'ayant pû ſoûlever les Peuples
d'Angleterre;
Se
Le Danemark amyreçoit nos
Etendars,
L'Empire ſe ménage & craint
tous les hazars,
L'Eſpagne plaint fes Forts qu'on
pille ou qu'on enleve;
34 MERCURE
52
Liége & Tréves foûmis ſçavent
faire leur Cour,
L'Europe attend la Paix en rece
vant laTréve,
Tout cedeau Grand LOUIS par
force ou par amour.
Je vois dans cette peinture tour
ce que l'Ambassadeur d'Espagne
craignoit , & tout ce que sa politique
luy faisoit prévoiravecchagrin.
Avoüez aprés cela , Monſieur,
que lafortune de LOUIS
le Grand doit eſtre bien conſtante
pour faire avec tant de bonheur
des choses fi admirables , puis que
tant de Heros , & tant de ſages
Monarques n'ont pu s'empescher
GALANT. 35
d'en eſtre abandonnez. Mais
avoüez aussi à mesme temps que
La prudence of le courage du Roy
font extraordinaires , puis qu'il
ſemble avoir réduit la Fortune
ſous les règles ,&s'estrefait une
methode de réüfſſiren tout.
Nepeut- on pas compter entre
fes bonnes fortunes la fecondité
de la Maiſon Royale ? Ce Fils
unique que le Ciel luy avoit laif-
Sé comme son premier don , plus
Il est grand , plus il nous faifoit
craindre. Vous voulûtes bien,
Monfieur, que mes pensées fufſent
celles de tous les honneſtes
Gensà la naiſſance de Monfei36
MERCURE
gneur le Duc de Bourgongne. Fo
voudrois à cette heure que vous
les engageaffiez à dire fur ta
naiſſance de Monseigneur leDuc
d'Anjou.
;
R
AURΟΥ.
SONNET.
Ecevez un Héros qui naiſt
de voſtre Race,
Grand LOUIS, deſormais le Ciel
veut tous les ans
Enrichir vos Etats de ſemblables
Préfens ,
Qui pourront mériter de remplir
voſtre place.
Se
Nous verrons de nos jours l'Allemagne
& la Thrace
GALANT 37
Ployer ſous les efforts du Pere&
des Enfans
Par tout dignes de Vous , & par
tour triomphans,
Detous nos Ennemis ils dompte.
-ront l'audace.
Se
t
Formez-les ſeulement dans l'Art
qui fait les Roys ,
Ils en apprendront plus par vos
nares Exploits, 29)
Qu'en lifant ce qu'ont fait lesFameux
de l'Histoire ;
22
'Et comme ils vous verront toujours
au- deffus d'eux ,
Chacun d'eux tâchera d'ateindre
àvoſtre gloire;
Mais nul n'y parviendra parmy
tous vos Neveux.
38 MERCURE
Ces ſentimens quifurentconceus
dans la joye qu'avoit toute
la France en celte rencontre
د. Se
produisent fort tard , mais ils ſeront
toûjours deſaiſon , ſi vous
voulez que ce foient des marques
éternelles de mon respect envers ce
Prince. Fay auſſi laissé paſſer le
temps où ces Bouts rimez estoient
àla mode. Cependant ce qu'ils
m'ont fait dire ne vieillira jamais
dans la memoire des Hommes,
puis que LOUIS le Grand aura
toûjours des admirateurs , qui
tomberont d'accord avecmoy de la
verité de mespensées.
GALANT. 39
CI
1.71.
I jamais Conquérant marcha
droit à la Glovre,
Sijamais Souverain mérita d'être
Roy,
- Si jamais Politique aux autres fit
la loy,
Sur tous les Concurrens LOUIS
ala victoire.
Se
Ses Faits feront paſſer pour Fable
fon Histoire, at
Apeine croira- t- on qu'ils foient
dignes defoy;
Les Siècles àvenir en ferontdans
L'effrey, pens
Et tout retentira du bruit de ſa
Mémoire,
52
رد
Lorsqu'on voudra former unHé.
ros achevé,
1
40 MERCURE
On en prendra les traits ſur ſon air
élevé,
Sur ſes Combats divers , ſur ſon
coeur intrépide.
Autrefois on l'eût mis au rang des
Immortels;
Et comme ſes hauts Faits effacent
ceux d'Alcide,
Alcideà fon Vainqueur euſt cedé
ſes Autels.
Vous trouverezpeut-estre quel
que conformité entre ce Sonnet,
un autre que vous avez publié.
Elle auroit efté plus grande
fi je ne l'avoisjamais veu. Je ne
fçay si l'autre a esté fait plûtoft
que le mien , mais je fuisſeur
3
GALANT. 41
que le mien n'a point esté fait fur
celuy-là. Ces Bouts rimeznauront
pas perdu tout- à-fait lagrace
de la nouveauté. Vous avez
dit il n'y a pas long-temps , qu'ils
estoient àla mode ,&lesujet n'en
est pas trop vieux.
SUR LA TREVE
que le Roy a faite.
Ο
N diſoit autrefois, Non licet
omnibus,
J'ofe le dire encore, & qui voudra
nolis'enfaches an và 120. "
LOUIS, de qui l'eſprit travaille
fans relâche,
Vient de faire luy feul quodnon
licet tribus .
Avril 1685, D
42 MERCURE
52
Nul d'entr'eux ne sçauroit parer
aux coups qu'il lache,
Parmy les Souverains il paroiſt un
Phoebus;
Il commande la Tréve , & vous
ſçavez quibus;
Tout ce qu'elle a de durpar avace
illeur mache.
Ils l'avalent enfin avec tous ſes
Item
Dans un profondreſpect ils chantent
Tuautem ,
Ravis de prévenir les effets de ſon
ire.
S&
Sidans le temps préſent ilsn'ont
pû dire amo,.
D
GALANT. 43
Peut- eftre qu'au futur ils auront
peine à lire
Ce qu'il leur fit figner currente
calamo.
Il n'y a point de Rimes ſi bi--
zarres &fi Burlesques, quon-nc
puiſſe remplir de quelque chose de
grandſur leſujet du Roy. Ilme:
femble donc qu'on pourroit bien
donner à celles- là encore un autre
tour presque fur la mesme ma
tiere..
SVR L'ENREGISTREMENT,,
&la Publication de la Tréve.
L
OUIS. le Conquérant fair
ſçavoir omnibus,
4
Qu'il annonce une Tréve, & qui
plaiſt,& qui fache;
C
Dij
44 MERCURE
Jamais de fes deſſeins en rien il ne
relâche,
Le coup qui le deſarme a fait la
loytribus.
52
Que s'il fuit les Combats , il ne
fuit point en Lache,
Dans le Meſtier de Mars il n'eſt
point E- Phoebus;
Ila du coeur,desGens,desArmes,
du quibus,
Et quand il faut donner, point la
Cire il ne mache.
52
Cependant il s'arreſte , il ſe modére,
item,
Sçachant bien comme il faut venir
au Tu autem,
Pour le bonheur public il com
mande àfon ire,
GALANT. 45
Se
Conjuguons- luy par coeur dans
tous les temps amo;
Et nos Neveux diront , lifant ce
qu'on va lire,
Que ce qu'il fit du Fer, il l'a fait
calamo.
Enfin , Monsieur, ily a treslong-
tempsquej'ayfait uneDevi
fepour le Roy ,furun deffein qui
aesté ſuſpendu. Si elle avoir esté
publiée dés ce temps-là, elle pourroit
paſſer à preſentpour une efpece
de Prophetie. Cesera pour
le moins une expreſſion allegorique
de ce que nous voyons. Le
corps de la Deviſe , c'eſtun Soleil
46 MERCURE
dansſon Zodiaque;l' Ame, cefont
ces paroles , Curro , fed tacito
motu. Si je ne craignois de choquer
les Maistres de l'Art, j'a
joûterois des Aſtronomes de toutes
lesNations , qui obferventle Søleil
avectoutes les fortes d'Inſtru--
mens dont on uſe pourcela. Ils ne
répondroient pas malà l'applica
tion que tous les Politiques de la
Terre donnent à penétrer la conduite
du Roy. Voicy l'explication :
de ma Deviſe.
'Univers attentif regarde ma
carriere,
Les eſprits appliquez à mefurer
moncours ,
! GALANT. 47
Obſervent avec ſoin mes tours&
mes détours :
Mais nul oeil ne peut voir ma rou.
te toute entiere ;.
८८
Mon éclat plus aux fiers fait
baiffer la paupiere ;
Mes differens afpects font les
nuits & les jour,
Tout languiroit fans moy , tour
attend mon fecours,
t
Etje porte par tout mes biens&
ma lumiere.
SS
Mille divers emplois partagent
mes momens,
Je ſuis toûjours reglé dans tous
mes mouvemens ,
On connoiſt mon pouvoir fur la
Terre & fur l'Onde.aranov
48 MERCURE
1
Jeme haſte; je cours; rien n'arreſtemes
pas,
J'acheveray bien-toſt le tour en
tier du Monde,
Ma démarche eſt cachée & l'on
ſçait où je vas .
Ilya affezlong-temps, Monfieur
, que je vous entretiens pour
me haſter de vous dire que je suis
vostre tres ,&c.
F. F. D. C. R. G.
divers Ouvrages ſur les dernieres
Actions de cet auguſte
Monarque , les a ramaffez
comme en un Recueil dans
cetteLettre qu'il m'aadreſſée.
5555 5552 55255522
LETTRE.
TE me souviens , Monfieur.
que vous avez voulu me perfuader
que j'avois merité quel
GALANT. 23
que approbation des bons Connoiffeurs
, lors que je dis ily a
quelques années.
On faitmal ce qu'on fait , onne
fait qu'une affaire,
Mais LOUIS partagé dans cent
emplois divers,
ةو
Sedonnant tout à tout , fait voir
al'Univers,
Et qu'il fait ce qu'il faut, &qu'il
ſçait bien le faire.
Vous avez mesme prétendu
que j'avois expliqué les fentimens
de tout ce qu'il y a d'hon .
nestesGens au monde en difant,
Que tous les noms des Grands
cedent au nom duRoy,
24 MERCURE
Les Cefars, les Cyrus, les Hectors,
les Achilles,
Ont eu moins de merite &donné
moins d'effroy,
Par cent Combats rendus, par
cent priſes de Villes .
Je vous ferois bien obligé , fi
vous vouliezfairesçavoir aupublic,
que je défie toute la Terrede
me difputer la verité de ceque je
vais dire.
SONNET
SVR LA GRANDEVR DV ROY.
L
OUIS eſt grand en tout ; il
regle les Finances,
Ilreforme les Loix, il fait fleurir
esArts , :
Mille
GALANT. 25
Mille Vaiſſeaux flottans,mille orguilleux
Rampars
Partagent tous les jours ſes ſoins,
& les dépenſes ;
Dans le particulier,dans les réjoüifſſances
Il eſt autant Heros , que dans le
champ deMars,
Findans leGabinet , ferme dans
leshazars,
Il fait plier ſous ſoy les plushautes
Puiſſances;
S2
Sa fortune répond par tout à
ſa valeur,
Par tout ſes grands exploits répondent
à fon coeur,
Ainſi que l'ont fait voir cent conqueſtes
de marque ;
Mars1685. C
1
26 MERCURE
52
Enfinnos Ennemis connoiffent
commemoy,
Que ſi tout 1 Univers ne vouloit
qu'unMonarque
Tout l'Univers devroit n'avoir
que luy pour Roy.
:
Je ſens bien que ce que je dis
là n'est rien de bon , mais il me
ſemble que c'est l'explication fincere
des pensées , qui doivent venir
naturellement à tous les Sages
qui ſont ſans paffion , & qui ont
du bon goust.
Ne croyez donc pas , Monſieur
, que ce soit une pure conje-
Eture ouseulement un effet de l'at(
GALANT: 27
tache desſentimens que j'ay pour
jeRoy qui m'afait dire :
Enfin nos Ennemis connoiffent
al commemoys, &c.
Vous en jugerez par une pefire
avanture que je vais vous
racontertelle qu'elle m'est arrivée
Je me rrauvay fur la route de
M'Ambassadeur d'Espagne
lors qu'ilse retiroit de France à
-pas comptez tant il marquoit
d'envie de n'en point fortir. Férois
chez une Perſonne de qualité
de merite , àl'heure qu'il luy
envoyaun de ses Gentilshommes
poursçavoir si elle se trouveroit
Cij
28 MERCURE
enétat de recevoirfa viſite. Com
me je vis par laréponse, queM
'Ambassadeur alloit venir , je
voulus luy faire place , mais la
Perſonne chez qui j'estois me
déclara , qu'elle vouloit abfo
lument que j'eusse part à cette
conversation , qui dura bien prés
de quatre heures. Vousne pouvezpas
douter, Monfieur, qu'on
neparlastd'Affaires d'Etat avec
un Ambassadeur,&que fa retraite
, & laGuerre qui nous menaçoitalors,
nefourniffent à l'en
tretien. Il nous dit cent chofes,qui
nous firent affezcomprendre qu'il
asust pas en de peine d'avoüer
1
GALANT. 29
nettement que le Roy estoit le plus
grand & le plus puiſſant Prince
du monde,s'il eustpu oublier qu'il
avoit un Maistre , &fe défaire
des préjugez Espagnols.
On doit neanmoins cette juſtice
à M l'Ambassadeur , que
fonbon sens &sa raiſon ne furentpoint
obscurcis par ces enteſtemens,
qui ſontſi ordinaires à ceux
deſa Nation. Il fu l'Eloge de la
France,des François, du Roy,
d'un air fort élevé, &qui marquoit
beaucoup de fincerité dans
ce qu'il diſoir ; mais dans les
loüanges qu'il donna àsa Ma
jesté , iln'oublia ny ce qu'il estoit
C iij
30 MERCURE
ny ce qu'il devoit à fon Prince.
Pretendant faire une galanterie
aux Dames , il dit qu'il vouloit
leur faire voir quelque chose de
fort beau.Il tira enfuite une riche
qui renfermoit Boëte, , diſoit-il,
lePortraitddee fa A
Ja MMaaiîttrreeffffee,qu'il
emporioit de France , & c'estoit
celuy du Roy , dont ſa Majesté
l'avoit honoré, & dont ilsefaifoit
en effet ungrandbonneur. La
Perſonne chez qui nous estions,
qui est fortfpirituelle,luy dit qu'il
devoit bien conferver ce gage,
qu'il fe feroit bien- toft en luy
une metamorphose furprenante,
parce qu'il estoit à croire que le
GALANT. 31
Portrait deSa Majesté ſe changeroit
en celuy de fon Maistre.
Aces paroles Ml'Ambassadeur
parut Espagnol , comme ſon devoir
l'y obligeoit. L'entretien
roula enfuite fur différentes matieres,
&fut longue & curieufe.
Je vous avovë , Monfieur,
que pendant tous les évenemens
de la derniere Campagne ,je me
ſuis toûjours ſouvenu des entretiens
de cét Ambaſſadeur. Ilnous
dit pofuivement qu'il y auroitdu
fang répandu; qu'il feroit difficile
d'arreſter les deſſeins du Roys
que ſes Ennemis ne pouvoient
C iiij
32 MERCURE
rien efperer que de l'inconstance
de la fortune ; & que l'Empire
&l'Espagne ne cherchoient qu'à
mettre leur bonneur à couvert,
en ne cedant pas sans avoir combattu.
Voila la Prophétie accomplie,&
nous en voyans la
té dans la diſpoſition des chofes
qui ſeſont paſſées la derniere année.
SONNET
Sur l'état des Affaires aprés la derniere
Campagne de France.
A
Lger encor fumat des Foudres
de la Guerre,
Vient ſe jetter aux pieds de fon
noble Vainqueur;
GALANT. 33
Et Gennes la ſuperbe eſt tremblante
de peur
Sous les éclats vengeurs de fon
bruyant tonnerre :
52
Luxembourg voit tomber ſes
hauts Ramparts par terre ,
Capd- e-Quiers attaqué ſe trouve
ſans vigueur;
La Hollande en Partis ralentit
fon ardeur
N'ayant pû ſoûlever les Peuples
d'Angleterre;
Se
Le Danemark amyreçoit nos
Etendars,
L'Empire ſe ménage & craint
tous les hazars,
L'Eſpagne plaint fes Forts qu'on
pille ou qu'on enleve;
34 MERCURE
52
Liége & Tréves foûmis ſçavent
faire leur Cour,
L'Europe attend la Paix en rece
vant laTréve,
Tout cedeau Grand LOUIS par
force ou par amour.
Je vois dans cette peinture tour
ce que l'Ambassadeur d'Espagne
craignoit , & tout ce que sa politique
luy faisoit prévoiravecchagrin.
Avoüez aprés cela , Monſieur,
que lafortune de LOUIS
le Grand doit eſtre bien conſtante
pour faire avec tant de bonheur
des choses fi admirables , puis que
tant de Heros , & tant de ſages
Monarques n'ont pu s'empescher
GALANT. 35
d'en eſtre abandonnez. Mais
avoüez aussi à mesme temps que
La prudence of le courage du Roy
font extraordinaires , puis qu'il
ſemble avoir réduit la Fortune
ſous les règles ,&s'estrefait une
methode de réüfſſiren tout.
Nepeut- on pas compter entre
fes bonnes fortunes la fecondité
de la Maiſon Royale ? Ce Fils
unique que le Ciel luy avoit laif-
Sé comme son premier don , plus
Il est grand , plus il nous faifoit
craindre. Vous voulûtes bien,
Monfieur, que mes pensées fufſent
celles de tous les honneſtes
Gensà la naiſſance de Monfei36
MERCURE
gneur le Duc de Bourgongne. Fo
voudrois à cette heure que vous
les engageaffiez à dire fur ta
naiſſance de Monseigneur leDuc
d'Anjou.
;
R
AURΟΥ.
SONNET.
Ecevez un Héros qui naiſt
de voſtre Race,
Grand LOUIS, deſormais le Ciel
veut tous les ans
Enrichir vos Etats de ſemblables
Préfens ,
Qui pourront mériter de remplir
voſtre place.
Se
Nous verrons de nos jours l'Allemagne
& la Thrace
GALANT 37
Ployer ſous les efforts du Pere&
des Enfans
Par tout dignes de Vous , & par
tour triomphans,
Detous nos Ennemis ils dompte.
-ront l'audace.
Se
t
Formez-les ſeulement dans l'Art
qui fait les Roys ,
Ils en apprendront plus par vos
nares Exploits, 29)
Qu'en lifant ce qu'ont fait lesFameux
de l'Histoire ;
22
'Et comme ils vous verront toujours
au- deffus d'eux ,
Chacun d'eux tâchera d'ateindre
àvoſtre gloire;
Mais nul n'y parviendra parmy
tous vos Neveux.
38 MERCURE
Ces ſentimens quifurentconceus
dans la joye qu'avoit toute
la France en celte rencontre
د. Se
produisent fort tard , mais ils ſeront
toûjours deſaiſon , ſi vous
voulez que ce foient des marques
éternelles de mon respect envers ce
Prince. Fay auſſi laissé paſſer le
temps où ces Bouts rimez estoient
àla mode. Cependant ce qu'ils
m'ont fait dire ne vieillira jamais
dans la memoire des Hommes,
puis que LOUIS le Grand aura
toûjours des admirateurs , qui
tomberont d'accord avecmoy de la
verité de mespensées.
GALANT. 39
CI
1.71.
I jamais Conquérant marcha
droit à la Glovre,
Sijamais Souverain mérita d'être
Roy,
- Si jamais Politique aux autres fit
la loy,
Sur tous les Concurrens LOUIS
ala victoire.
Se
Ses Faits feront paſſer pour Fable
fon Histoire, at
Apeine croira- t- on qu'ils foient
dignes defoy;
Les Siècles àvenir en ferontdans
L'effrey, pens
Et tout retentira du bruit de ſa
Mémoire,
52
رد
Lorsqu'on voudra former unHé.
ros achevé,
1
40 MERCURE
On en prendra les traits ſur ſon air
élevé,
Sur ſes Combats divers , ſur ſon
coeur intrépide.
Autrefois on l'eût mis au rang des
Immortels;
Et comme ſes hauts Faits effacent
ceux d'Alcide,
Alcideà fon Vainqueur euſt cedé
ſes Autels.
Vous trouverezpeut-estre quel
que conformité entre ce Sonnet,
un autre que vous avez publié.
Elle auroit efté plus grande
fi je ne l'avoisjamais veu. Je ne
fçay si l'autre a esté fait plûtoft
que le mien , mais je fuisſeur
3
GALANT. 41
que le mien n'a point esté fait fur
celuy-là. Ces Bouts rimeznauront
pas perdu tout- à-fait lagrace
de la nouveauté. Vous avez
dit il n'y a pas long-temps , qu'ils
estoient àla mode ,&lesujet n'en
est pas trop vieux.
SUR LA TREVE
que le Roy a faite.
Ο
N diſoit autrefois, Non licet
omnibus,
J'ofe le dire encore, & qui voudra
nolis'enfaches an và 120. "
LOUIS, de qui l'eſprit travaille
fans relâche,
Vient de faire luy feul quodnon
licet tribus .
Avril 1685, D
42 MERCURE
52
Nul d'entr'eux ne sçauroit parer
aux coups qu'il lache,
Parmy les Souverains il paroiſt un
Phoebus;
Il commande la Tréve , & vous
ſçavez quibus;
Tout ce qu'elle a de durpar avace
illeur mache.
Ils l'avalent enfin avec tous ſes
Item
Dans un profondreſpect ils chantent
Tuautem ,
Ravis de prévenir les effets de ſon
ire.
S&
Sidans le temps préſent ilsn'ont
pû dire amo,.
D
GALANT. 43
Peut- eftre qu'au futur ils auront
peine à lire
Ce qu'il leur fit figner currente
calamo.
Il n'y a point de Rimes ſi bi--
zarres &fi Burlesques, quon-nc
puiſſe remplir de quelque chose de
grandſur leſujet du Roy. Ilme:
femble donc qu'on pourroit bien
donner à celles- là encore un autre
tour presque fur la mesme ma
tiere..
SVR L'ENREGISTREMENT,,
&la Publication de la Tréve.
L
OUIS. le Conquérant fair
ſçavoir omnibus,
4
Qu'il annonce une Tréve, & qui
plaiſt,& qui fache;
C
Dij
44 MERCURE
Jamais de fes deſſeins en rien il ne
relâche,
Le coup qui le deſarme a fait la
loytribus.
52
Que s'il fuit les Combats , il ne
fuit point en Lache,
Dans le Meſtier de Mars il n'eſt
point E- Phoebus;
Ila du coeur,desGens,desArmes,
du quibus,
Et quand il faut donner, point la
Cire il ne mache.
52
Cependant il s'arreſte , il ſe modére,
item,
Sçachant bien comme il faut venir
au Tu autem,
Pour le bonheur public il com
mande àfon ire,
GALANT. 45
Se
Conjuguons- luy par coeur dans
tous les temps amo;
Et nos Neveux diront , lifant ce
qu'on va lire,
Que ce qu'il fit du Fer, il l'a fait
calamo.
Enfin , Monsieur, ily a treslong-
tempsquej'ayfait uneDevi
fepour le Roy ,furun deffein qui
aesté ſuſpendu. Si elle avoir esté
publiée dés ce temps-là, elle pourroit
paſſer à preſentpour une efpece
de Prophetie. Cesera pour
le moins une expreſſion allegorique
de ce que nous voyons. Le
corps de la Deviſe , c'eſtun Soleil
46 MERCURE
dansſon Zodiaque;l' Ame, cefont
ces paroles , Curro , fed tacito
motu. Si je ne craignois de choquer
les Maistres de l'Art, j'a
joûterois des Aſtronomes de toutes
lesNations , qui obferventle Søleil
avectoutes les fortes d'Inſtru--
mens dont on uſe pourcela. Ils ne
répondroient pas malà l'applica
tion que tous les Politiques de la
Terre donnent à penétrer la conduite
du Roy. Voicy l'explication :
de ma Deviſe.
'Univers attentif regarde ma
carriere,
Les eſprits appliquez à mefurer
moncours ,
! GALANT. 47
Obſervent avec ſoin mes tours&
mes détours :
Mais nul oeil ne peut voir ma rou.
te toute entiere ;.
८८
Mon éclat plus aux fiers fait
baiffer la paupiere ;
Mes differens afpects font les
nuits & les jour,
Tout languiroit fans moy , tour
attend mon fecours,
t
Etje porte par tout mes biens&
ma lumiere.
SS
Mille divers emplois partagent
mes momens,
Je ſuis toûjours reglé dans tous
mes mouvemens ,
On connoiſt mon pouvoir fur la
Terre & fur l'Onde.aranov
48 MERCURE
1
Jeme haſte; je cours; rien n'arreſtemes
pas,
J'acheveray bien-toſt le tour en
tier du Monde,
Ma démarche eſt cachée & l'on
ſçait où je vas .
Ilya affezlong-temps, Monfieur
, que je vous entretiens pour
me haſter de vous dire que je suis
vostre tres ,&c.
F. F. D. C. R. G.
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3
p. 138-139
Retour de M. le Marquis de Torcy, [titre d'après la table]
Début :
Mr le Marquis de Torcy, Fils de Mr Colbert de Croissy, [...]
Mots clefs :
Marquis de Torcy, Envoyé extraordinaire, Cour, Portugal, Espagne, Éloges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Retour de M. le Marquis de Torcy, [titre d'après la table]
M'le Marquis de Torcy,
Fils de Me Colbert de Croiffy,
eft de retour de Portugal ,
où il a eſté Envoyé Extraordinaire
pour le Roy. Il a paflé
par l'Eſpagne en revenant
en France, & il s'eſt acquis
tant d'eſtime dans l'une &
dans l'autre Cour , qu'on en
a écrit icy avec de fort grands
Eloges. Sa Majesté , à qui
GALANT. 139
fon merite eſt fort connu ,
en eſt ſi perfuadée , qu'Elle
l'a nommé preſque aufli-toft
aprés fon retour , EnvoyéExtraordinaire
auprés du Roy
de Dannemark , pour aller
faire des Complimens de
Condoleance à ce Monarque
ſur la Mort de la Reine
fa Mere. Quand on matche
de fi bonne heure fur les
traces des grands Hommes ,
* & que l'on continue comme
l'on a commencé , il n'y a
rien que l'on ne doive eſpeprende
fon merite & de far
Fortunell
Fils de Me Colbert de Croiffy,
eft de retour de Portugal ,
où il a eſté Envoyé Extraordinaire
pour le Roy. Il a paflé
par l'Eſpagne en revenant
en France, & il s'eſt acquis
tant d'eſtime dans l'une &
dans l'autre Cour , qu'on en
a écrit icy avec de fort grands
Eloges. Sa Majesté , à qui
GALANT. 139
fon merite eſt fort connu ,
en eſt ſi perfuadée , qu'Elle
l'a nommé preſque aufli-toft
aprés fon retour , EnvoyéExtraordinaire
auprés du Roy
de Dannemark , pour aller
faire des Complimens de
Condoleance à ce Monarque
ſur la Mort de la Reine
fa Mere. Quand on matche
de fi bonne heure fur les
traces des grands Hommes ,
* & que l'on continue comme
l'on a commencé , il n'y a
rien que l'on ne doive eſpeprende
fon merite & de far
Fortunell
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4
p. 73-77
Mr Dom Joseph Antonio de Amezaga, est fait Chevalier d'Alcantara, dans le grand Convent des Augustins. [titre d'après la table]
Début :
L'Article qui suit doit vous paroistre curieux, le 20. Novembre [...]
Mots clefs :
Joseph Antonio de Amezaga, Espagne, Chevalier de l'Ordre d'Alcantara, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mr Dom Joseph Antonio de Amezaga, est fait Chevalier d'Alcantara, dans le grand Convent des Augustins. [titre d'après la table]
L'Article qui fuit doit vous
paroiftre curieux , le 20. Novembre1709. M DomJoſeph
Antonio de Amezaga , natif
de la Ville de Bilbao , dans la
Seigneuriede Bifcaye , fe trouvant enFrance , & ne pouvant
aller en Espagne , fut fait par
difpenfe Chevalier de l'Ordre
Fanvier 1710.
G
74 MERCURE
d'Alcantara en vertu de deux
Patentes du Roy Catholique
Philippe V. comme Adminiftrateur perpetuel Apoftoliquedes trois Ordres Militaires,
Saint Jacques , Calatrava , &
Alcantara , par lefquelles Sa
Majefté Catholique donne
plein pouvoir & permiffion à
tous Commandeurs où Chevaliers Profés d'Alcantara ou
de Saint Jacques , s'il s'en trouve à Paris ou ailleurs , de le faire
& armer en fon nom & par
fonautorité Chevalier de l'Ordre d'Alcantara ; pareille permiffion & pouvoir cftant ac-
GALANT 75
cordé au Prieur des grands Auguſtins de luy en donner l'Habit & la Marque auffi en fon
nom , & par fon authorité ,
avec toutes les folemnirez accoûtumées , la Ceremonie fut
faite dans l'Eglife des grands
Auguftins , où Mr Dom Jofeph Franciſco de Cañas , Chevalier Profés de l'Ordre de S.
Jacques , accompagné du R.
P. Raft , Docteur de Sorbonne , & Prieur deſdits Religieux,
de Mrs Dom Juan de Goyneche, & Dom Piedro de Zuniga ,
Chevaliers de S. Jacques ;
de Dom Jofeph de Amezaga
G ij
76 MERCURE
& de Mr le Maequis de Saint
André, Chevaliers de Calatrava, & de Mr le Comte deCaf
telblanco , Chevalier d'Alcantara , revêtus de leurs grands
Manteaux blancs de l'Ordre ,
fit & arma Chevalier d'Alcantara ledit Afpirant Dom Jofeph Antonio de Amezaga ,
fuivant les Statuts & Regle
mens de l'Ordre , aprés qu'il
eut fait tous les fermens qui fe
pratiquent en pareille occafion ; le tout en prefence de
tous les Religieux affemblez
dans leur Eglife à cet effet.
Aprés cette Ceremonie Mrs
*
GALANT 77
*
,
&
DomJofephdeAmezaga, Dom
Juan de Goyneche & le Comte de Caftelblanco attacherent
les Eperons à l'Afpirant , &
Mr Dom Joſeph Franciſco de
Cañas luy mit l'Epée au cofté ,
enfuite de quoy le P. Raft
Docteur de Sorbonne
Prieur des grands Auguftins ,
luy donna l'Habit & la Marque de l'Ordre , en faifant les
Benedictions & les Oraifons
accoûtumées, &ainfi Mr Dona
Jofeph Antoine de Amezaga
fut fait & armé Chevalier
d'Alcantara
paroiftre curieux , le 20. Novembre1709. M DomJoſeph
Antonio de Amezaga , natif
de la Ville de Bilbao , dans la
Seigneuriede Bifcaye , fe trouvant enFrance , & ne pouvant
aller en Espagne , fut fait par
difpenfe Chevalier de l'Ordre
Fanvier 1710.
G
74 MERCURE
d'Alcantara en vertu de deux
Patentes du Roy Catholique
Philippe V. comme Adminiftrateur perpetuel Apoftoliquedes trois Ordres Militaires,
Saint Jacques , Calatrava , &
Alcantara , par lefquelles Sa
Majefté Catholique donne
plein pouvoir & permiffion à
tous Commandeurs où Chevaliers Profés d'Alcantara ou
de Saint Jacques , s'il s'en trouve à Paris ou ailleurs , de le faire
& armer en fon nom & par
fonautorité Chevalier de l'Ordre d'Alcantara ; pareille permiffion & pouvoir cftant ac-
GALANT 75
cordé au Prieur des grands Auguſtins de luy en donner l'Habit & la Marque auffi en fon
nom , & par fon authorité ,
avec toutes les folemnirez accoûtumées , la Ceremonie fut
faite dans l'Eglife des grands
Auguftins , où Mr Dom Jofeph Franciſco de Cañas , Chevalier Profés de l'Ordre de S.
Jacques , accompagné du R.
P. Raft , Docteur de Sorbonne , & Prieur deſdits Religieux,
de Mrs Dom Juan de Goyneche, & Dom Piedro de Zuniga ,
Chevaliers de S. Jacques ;
de Dom Jofeph de Amezaga
G ij
76 MERCURE
& de Mr le Maequis de Saint
André, Chevaliers de Calatrava, & de Mr le Comte deCaf
telblanco , Chevalier d'Alcantara , revêtus de leurs grands
Manteaux blancs de l'Ordre ,
fit & arma Chevalier d'Alcantara ledit Afpirant Dom Jofeph Antonio de Amezaga ,
fuivant les Statuts & Regle
mens de l'Ordre , aprés qu'il
eut fait tous les fermens qui fe
pratiquent en pareille occafion ; le tout en prefence de
tous les Religieux affemblez
dans leur Eglife à cet effet.
Aprés cette Ceremonie Mrs
*
GALANT 77
*
,
&
DomJofephdeAmezaga, Dom
Juan de Goyneche & le Comte de Caftelblanco attacherent
les Eperons à l'Afpirant , &
Mr Dom Joſeph Franciſco de
Cañas luy mit l'Epée au cofté ,
enfuite de quoy le P. Raft
Docteur de Sorbonne
Prieur des grands Auguftins ,
luy donna l'Habit & la Marque de l'Ordre , en faifant les
Benedictions & les Oraifons
accoûtumées, &ainfi Mr Dona
Jofeph Antoine de Amezaga
fut fait & armé Chevalier
d'Alcantara
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Résumé : Mr Dom Joseph Antonio de Amezaga, est fait Chevalier d'Alcantara, dans le grand Convent des Augustins. [titre d'après la table]
Le texte décrit l'investiture de Dom Joseph Antonio de Amezaga comme Chevalier de l'Ordre d'Alcantara, le 20 novembre 1709. Né à Bilbao, Amezaga résidait en France et ne pouvait se rendre en Espagne. Il fut nommé Chevalier par dispense en janvier 1710, grâce à deux patentes du roi Philippe V d'Espagne, lui conférant le pouvoir d'administrer les Ordres Militaires de Saint Jacques, Calatrava et Alcantara. La cérémonie eut lieu dans l'église des Grands Augustins à Paris. Dom Joseph Francisco de Cañas, Chevalier Profès de l'Ordre de Saint Jacques, présida l'événement, accompagné de plusieurs autres Chevaliers. Après les serments requis, Amezaga fut fait et armé Chevalier d'Alcantara. Les Éperons lui furent attachés par Dom Joseph de Amezaga, Dom Juan de Goyneche et le Comte de Castelblanco, tandis que l'Épée lui fut remise par Dom Joseph Francisco de Cañas. Le Père Rast, Docteur de Sorbonne et Prieur des Grands Augustins, lui remit l'Habit et la Marque de l'Ordre, accompagnés des bénédictions et prières habituelles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 350-379
Situation des Affaires de l'Europe, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à la situation des Affaires de l'Europe telles qu'elles [...]
Mots clefs :
Affaires de l'Europe, France, Espagne, Monarque, Puissances, Armée, Angleterre, Doctrine, Ministère, Chambre des pairs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Situation des Affaires de l'Europe, [titre d'après la table]
Je paffe à la fituation des
Affaires de l'Europe telles qu'el
les fe trouvent dans le moment
que je vous écris. Je dis dans le
moment que je vous écris , car
il pourroit y avoir du changement dans le temps que vous
recevrez ma Lettre.
TITIT
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BIBLIO
LYON
#1893
19TH THE 1971
35
ឬŠ/đឬ
SULE
rec
GALANT 35%
De quelque cofté que l'Em
pereur regarde fes Affaires , il
fe trouve fort embaraffé. Il eft
certain que fes Troupes ont
efté battues en plufieurs occafions par les Confederez
d'Hongrie , & qu'il a fait une
perte confiderable , qui a efté
fuivie de celle de l'Ile de Schut.
Ce font des faits conftants
dont les nouvelles publiques
imprimées chez les Alliez mêmes font mention. On doit
remarquer que l'Ifle de Schut,
n'eftant qu'à douze lieües de
Vienne , les Confederez peuvent faire des courfes juſqu'à
352 MERCURE
fes Porres , & que l'on n'en
fortir fans rifquer beau- peut
coup.
Les Cercles ne fe font pas
encore mis en devoir de lever
un fol, ni un homme pour tenir tefte à une Armée victoricufe & de prés de cinquante
millehommes que les François
ont du cofté du haut Rhin.
Cette Armée ne manque de
rien , ayant tiré les Contributions que les Allemans ont efté
obligez de luy payer moitié en
argent & moitié en grains.
L'Empereur ne peut efperer
aucunes Troupes de Danne-
GALANT 353
marck , & fur tout depuis la
derniere Bataille , ny d'aucun
autre cofté ; de maniere qu'il
fe trouve obligé de faire revenir d'Italie huit mille hömmes de fes meilleures Troupes,
qui ne fuffiront pas pour envoyer du cofte d'Hongrie &
du cofté du Rhin ; & ces Troupes , tirées d'Italie feront caufe
que Monfieur le Duc de Savoyenefera pas affez fort pour
mettre une Armée en Campagne. Joignez à cela qu'il luy
fera tres- difficile de tirer des
fubfides d'Angleterre , puis
qu'elle n'a pas tous les fonds
"Mars 1710. Gg
354 MERCURE
neceffaires pour faire la Campagne prochaine , & qu'il luy
fera abfolument impoffible de
rien tirer des Hollandois , qui
manquent encore beaucoup
plus d'argent , & des chofes
neceffaires pour faire la Campagne que les Anglois. Cefone
des faits connus, & publiezpar
eux-mêmes.
2
Quant à la France elle ne
manque point de Troupes , &
elles font invincibles lorfqu'elles font bien conduites. Ses
fonds feront plus que fuffifans
pout faire une gleufe Campagne. Le rachatla Paulet-
GALANT 355
de celuy de la Capitation
du Clergé , de plufieurs Affaires & de plufieurs autres
Particuliers qui ont laiffé en
mourant des fommes immenfes qui appartiennent au Roy,
& de fes revenus ordinaires qui
commencent à produire beaucoup , & qu'une grande recolte que le Ciel femble luy promettre , doit encore augmenter beaucoup , remettront fes
affaires dans une bonne fituation. Joignez à cela qu'elle
doit tirer une grande quantité
de bleds du Languedoc , que
la Bretagne luy en fournit tous
•
Gg ij
356 MERCURE
les jours ; qu'il en eſto venu
beaucoup du Levant ; qu'il en
vient encore tous les jours deo
ce cofté- là , & que tout celuy
du premier envoy que les Ge
nois devoient faire eft arrivé à
Marſeille , oùilyena quaranté
mille muids que l'on a com
mencé à fairevenir de ce coftécy, & dont une partie arrivera
inceffamment à Paris. Jenedis
rien de tous les fruits de la terre dont il paroift que nous de
vons avoir une abondante recolte. Toutes les Recrues des
Troupes font faites il ya déja
long temps , & lorfqu'il fera
GALANT 357
temps d'entrer en Campagne,
les Alliez connoîtront qu'ils
onc efté longtemps abufez fur
la veritable fituation de nos
affaires.
Il paroift qu'ils doivent peu
compter fur les Troupes Saxo
nes. Le Roy Auguſte , il eft
vray, cft retourné en Pologne;
mais comme les affaires de ce
Royaume font encore dans un
granddefordre , & que tous les
Partis ne luy font pas favorables , il a beſoin de Troupes
pour s'y maintenir , & moins
les Polonois veulent voir de
Saxons dans leurs Etats , plus
358 MERCURE
"
il y doit faire groffir le nombre de fes Troupes , fans lef
quelles il ne peut eftre bien af
fermi fur le Tiône. Enfin de
quelque cofté que l'on envifa
ge la fituation des Affaires , il
paroift que toutes les Puiffan
ces ont befoin de leurs Troum
pes , & que quand les Alliezauroient plus d'argent à leur don
ner qu'ils n'en ont en effet , ils
ont trop befoin deleurs Trou.
pes pour les envoyer hors de
chez eux , & peut- cftre , comme nous verrons dans la fuite,
les Augios feront- ils obligez
d'en referver beaucoup chez
GALANT 359
eux , puifqu'il eft impoffible
que le feu de la divifion quis'y
eft mis , puiffe eftre ftoft
éteint , & qu'il le puiffe même
eftre qu'en apparence , car les
divifions caufées par des affaires de Religion finiffent rarement ; & lors qu'on les croit
finies , elles ne font qu'affoupics , & font toûjours prêtes à
reprendre feu. A l'égard des Affaires d'El
pagne , elles fe trouvent, aujourd'huy dans une fi heureufe fituation qu'elle eft en état
de fe procurer feule fa gloire
& fon bonheur fans rien de-
360 MERCURE
voir à perfonne , & de maintenir fur fes Trônes le Monarqueà qui ils appartiennentlegitiment ; qu'elle a reconnu avec
joye , & audevant duquel elle a
envoyé avec unempreffement
remplyd'allegreffe ; de maniere
qu'elle n'auroir pas fait autre
ment quand elle l'auroit ellement choifi. Et en effet c'étoit
le choifir que de reconnoître
fesdroits fondez fur la nature
& declarez juftes par fon dernier Monarque mourant , &
en prefence de fon Dieu , ce
qu'il n'auroit pas fait s'il avoit
ctû le contraire dans le moment
GALANT 361
ment qu'il eftoit preft de luy
aller rendre compte de fes actions , &fes droits font fi vifi;
bles & fi inconteſtables , que
toutes les Puiffances de l'Europe qui les luy diſputent aujourd'huy , les ont non feulementreconnus , mais ont même efté jufqu'à Madrid l'affurer de cette reconnoiſſance , &
ont demeuré à fa Cour, foit
en qualité d'Ambaffadeurs ,
foit en qualité d'Envoyez pour
yrefider. De maniere quetoutes les Puiffances qui font liguées aujourd huy contre luy,
excepté la Maifon d'Autriche
Mars 1710.
.Hh
362 MERCURE
fur
qui ne veut pas reconnoître
fon droit , n'ont des rai- que
fons politiques pour le faire
defcendre d'un Trône auquel
tant d'autres font unis , & qui
luy appartient legitimement.
Leurs raifons font fi foibles ,
que n'eftint fondées que
la politique, &non fur le droit,
ils fe font laffez d'en parler, ou
plûtôt ils en ont eu honte.
Ainfi il n'eft plus queftion parmy les Alliez pour détrôner
Philippes V. d'autres raifons ,
que de raifons de bien-ſeance;
& c'eft pourquoy le Ciel qui
n'approuve pas ces raifons , a
GALANT 363
toûjours protegé fi vifiblement cette Couronne , & la
protege encore contre toutes
les Puiffances liguées qui l'attaquent , & que les feuls Elpagnols ont entrepris de défendre aux dépens de tout leur
fang & de tout leur bien. Ils
font charmez de la juftice
de l'efprit , de la valeur &
de la douceur du Monarque
qui les gouverne , & de la Reine fon époufe en qui toutes
les vertus abondent , & qui en
plufieurs occafions a fait voir
le cœur d'une veritable Amazone, & qui feroit digne de
Hhij
364 MERCURE
commander fi , ayant dit que
l'occafion s'en prefentoit , elle
iroit à la tefte de l'Armée avec
le Prince fon fils ; qui ne fait
pas plus de dépenfe qu'une
Dame particuliere , & qui envoye chaque jour à la Caiſſe
Militaire tout ce qu'elle reçoit
pour fon entretien , fuivant la
grandeur de fon rang. Enfin
il paroît que le Ciel a beny
cette Monarchie , & le Roy &
la Reine d'Efpagne , puifqu'il
leur a donné un fucceffeur , la
feule chofe qu'il pouvoit leur
manquer. Ils ont le plaifir de
voir aujourd'huy ſous les ar-
GALANT 365
més , pour maintenir leurs
droits , toute l'Efpagne ; c'eftà-dire , un monde entier , fans
avoir befoin d'aucun fecours
étranger. L'argent ne leur manque point non plus que les
hommes. Tous les Royaumes
leur donnent gratuitement
tout ce qui fe trouvent chez
eux , les uns des Chevaux ,
les autres des Vivres , & le
Clergé , même leur a offert
toute l'Argenterie de leurs Eglifes qui eft nombreuſe en Efpagne , ce qu'ils n'accepteront
qu'en cas qu'ils en ayent un
preffant befoin , ce qui n'arriHhv
366 MERCURE
vera pas pendant le cours de la
Campagne qui va commencer;
de forte qu'ils pourront garder
cette reffource pour une autre
Campagne, ainfi que l'argent
de la florte du Mexique qui
vient d'arriver à Cadix , fans
les grandes fommes qui peuvent continuellement arriver
du Perou, d'où ils peuvent toû
jours en attendre , & que l'on
ne manquera pas de leur envoyer pour foûtenir la gloire
d'une Nation qui va feule fe
défendre glorieuſement contre un Monde d'Ennemis. La
fituation des affaires eft telle ,
9
GALANT 367
que les Alliez ne pouvant envoyer contre l'Espagne des
Troupes que par Mer , toute
l'Europe s'épuiferoit d'hommes avant que de pouvoir former en Espagne une Armée
qui fut à beaucoup prés capable de tenir tefte aux fidelles
Efpagnols , parce que le trajet
feroit périr beaucoup d'hommes & de chevaux , à caufe des
maladies que l'air de la Mer
caufe parmy les Troupes de
tranfport qui ne font pas accoûtumées à faire un long féjour fur Mer , & de la mortalité qu'il caufe parmy les Che
368 MERCURE
;
vaux , joint à ce que les tempêtes fontperir de Vaiffeaux
& par confequent d'hommes
& de chevaux , & que l'air du
Pays atoûjours fait auffi mourir beaucoup de ceux qui yfont
arrivez à bon port ; en forte
que par les calculs que l'on a
fouvent faits , on a trouvé que
de toutes les troupes qu'on envoyoit par Mer en Espagne &
en Portugal , le cinquième
homme pouvoit à peine être
en état de rendre fervice.
Quand aprés tant de pertes
&de dépenfes , les Alliez pourroient former une Armée ca-
GALANT 369
pable de faire quelque tentative , il luy feroit abfolument
impoffible de conquerir tous
les Royaumes d'Espagne les
uns aprés les autres , & avant
que d'avoir pû emporter quelques Places , ces troupes feroient tellement diminuées que
les Alliez feroient obligez à
recommencer les mêmes dépenfes , & à faire les mêmes.
efforts ; de forte qu'aprés quelque temps toutes leurs forces
periroient , & qu'ils ne pou
roient continuer à faire des
levées qui n'auroient pas un
meilleur fuccés. Ainfil'on peut
370 MERCURE
dire que l'Espagne eft prefentement comme un rocher au
milieu de la Mer , contre lequeltous les Vaiffeaux qui en
approcheroient fe briferoient.
Je reviens à ce qui regarde
l'affaire du Docteur Sacheverel dont je vous ay déja parlé.
Il eft impoffible , tant que la
face des affaires , & la face du
Gouvernement ne feront pas
changées , que l'Angleterre ,
&fur tout la Ville de Londres
ne s'en reffentent , & que
plus grande partie des Troupes de l'un & de l'autre Parti
puiffent abandonner Londres
la
GALANT 371
1
fans craindre que leur party
foit infulté , ce quifera grand
tort aux Affaires du Royaumedans la fituation où elles fe
trouvent aujourd'huy, puifque,
de la maniereque tournent les
Affaires , les Alliez doivent avoir befoin de Troupes Angloifes , &fur tout s'il arrive ,
comme il s'y trouve beaucoup
d'apparence que les Troupes
Danoifes , celle du Roy Augufte , & celles de l'Electeur de
Brandebourg en foient rappellées. Ce qui donne lieu
de le craindre , eft que ces
Puiffances ayant engagé pour
372 MERCURE
leurs propres intereft le Roy
de Dannemarck d'attaquer le
Royde Suede , elles fe trouvent
engagées à foûtenir S. M. D.
pour nela pas laiffer périr , &
que d'ailleurs fi elles l'abandonnent , le Roy de Suede avançant toûjours , & fe faifant
jour par tout , pouroit encore
s'agrandir , & leur tailler bien
de la befogne. Et ainfi les Allicz qui fouffrent de tant de
manieres en Flandre auroient
bien de la peine à y continuer
guerre, ou pour mieux dire
nel'y pouroient foûtenir. Ainfila Cour d'Angleterre doit de
plus
la
GALANT 373
plus en plus ouvrir lesyeux fur
la faute qu'elle a faite en attaquant le Docteur Sacheverel.
Tous ceux dont on a pillé les
Temples auront raiſon auffibien que les Anglicans , de ne
pas envoyer hors du Royaume
les Troupes de leur Religion
& fi les premiers ont cité infultez ils n'en doivent accufer
que ceux qui gouvernent en
Angleterre qui auroient pû
feindre de n'avoir pas remarqué ce que le Docteur Sacheverel avoit prêché,puifqu'il n'a
fait que parler pour la Religion dominante du Pays , &
Mars 1710. I i
374 MERCURE
établie par les Loix , & que les
autres ne font que tollerées
pour les interefts de la Reine ,
& par une politique dont je
vous ay fouvent parlé , & que
je vous ay amplement expli
quée.
La Caufe du Docteur Sacheverel eft fi jufte que fes Avocats le jour qu'ils commencerent à répondre à fes accufations , ne firent autre chofe que
lire des Homelies , des Sermons , & d'autres ouvrages
qui enfeignent la même Doctrine qu'il a prêchée & qui elt
autorisée par les Livres ap-
GALANT 375
prouvez par le Parlement
Le Chevalier Harcourt plaidant en faveur de ce Docteur
fur le premier Chef d'accufation , dit entre autres chofes ,
que le Docteur Sacheverel n'avoit rien avancé contre la revolution , & que s'il avoit toûjours foûtenu la Doctrine de
l'obéïffance paffive , il avoit une foule de garents & d'autoritez parmy les fameux Docteurs de l'Eglife Anglicane ,
tant morts que vivants , & entr'autres plus de vingt Archevêques ou Evêques , dont quelques-uns étoient là pour le ju
Ii ij
376 MERCURE
ger , & dans les Sermons ou
certe Doctrine étoit maintenuë , quiavoient eftéimprimez
par ordre exprés de S. M. ou
de la Chambredes Pairs.
Le lendemain les quatre Avocats du Docteur Sacheverel
produifirent un figrand nombre de preuves pour la Doctrine de l'obéillance paffive ,
que cela occupa la Cour depuis onze heures du matin juf
qu'à fix heures du ſoir.
Les accufations faites contre le Docteur Sacheverelfont
fi criantes , & ont tellement
irrité tous les Anglicans , que
GALANT 377
2
nonobſtant les pourſuites qu'2
ils ont vû faire contre ce Docteur , ils font prefts de l'imiter
en tout ce qui regardera leur
Miniftere lorfqu'ils fe trouveront en pareilles occafions fans
craindre d'encourir la difgrace
de la Cour , & il eft arrivé làdeffus un fait auffi extraordinaire que furprenant , & qui
fait voir que les Docteurs de
Egliſe Anglicane la défendront toûjours. Ce fait eft arrivé en preſence de la Reine , &
l'on pouroit dire en s'adreffant
à elle-même , puifqu'il parloit
à l'Auditoire dont cette PrinIi iij
378 MERCURE
ceffe étoit à la tête.
Mr Palmer ayant eſté nommé par l'Evêque de Londres
pour prêcher dans la Chapelle
de la Reine à Witchall , il obéït ; mais dans fon Sermon il
pria Dieu pour le Docteur Sacheverel commepour unhomme perfecuté , & comme la
Reine a donné ordre à l'Evêque de Londres de le fufpendre de fes fonctions ; ce procedé qui eſt auſſi hardy que
glorieux pour ce Predicateur ,
a efté fort applaudi des Anglicans , & l'on peut juger par là
des fuites que l'on doit crainK
GALANT 379
dre de cette affaire , & de la
combuftion où se trouve toute la Nation Angloiſe , qui
penfera moins à l'avenir aux
affaires du dehors qu'à celles du
dedans , tous les chaftimens
n'ayant fait que l'aigrir , &
chacun ne fongeant plus qu'à
la défenfe de fa caufe, & à fa
défenſe même.
Enfin pour mieux faire remarquer la fituation violente
oùfe trouvent les chofes , il me
fuffira de vous dire que l'on
prêche hautement dans Londres contre l'injuftice du Gou
vernement.
Affaires de l'Europe telles qu'el
les fe trouvent dans le moment
que je vous écris. Je dis dans le
moment que je vous écris , car
il pourroit y avoir du changement dans le temps que vous
recevrez ma Lettre.
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35
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rec
GALANT 35%
De quelque cofté que l'Em
pereur regarde fes Affaires , il
fe trouve fort embaraffé. Il eft
certain que fes Troupes ont
efté battues en plufieurs occafions par les Confederez
d'Hongrie , & qu'il a fait une
perte confiderable , qui a efté
fuivie de celle de l'Ile de Schut.
Ce font des faits conftants
dont les nouvelles publiques
imprimées chez les Alliez mêmes font mention. On doit
remarquer que l'Ifle de Schut,
n'eftant qu'à douze lieües de
Vienne , les Confederez peuvent faire des courfes juſqu'à
352 MERCURE
fes Porres , & que l'on n'en
fortir fans rifquer beau- peut
coup.
Les Cercles ne fe font pas
encore mis en devoir de lever
un fol, ni un homme pour tenir tefte à une Armée victoricufe & de prés de cinquante
millehommes que les François
ont du cofté du haut Rhin.
Cette Armée ne manque de
rien , ayant tiré les Contributions que les Allemans ont efté
obligez de luy payer moitié en
argent & moitié en grains.
L'Empereur ne peut efperer
aucunes Troupes de Danne-
GALANT 353
marck , & fur tout depuis la
derniere Bataille , ny d'aucun
autre cofté ; de maniere qu'il
fe trouve obligé de faire revenir d'Italie huit mille hömmes de fes meilleures Troupes,
qui ne fuffiront pas pour envoyer du cofte d'Hongrie &
du cofté du Rhin ; & ces Troupes , tirées d'Italie feront caufe
que Monfieur le Duc de Savoyenefera pas affez fort pour
mettre une Armée en Campagne. Joignez à cela qu'il luy
fera tres- difficile de tirer des
fubfides d'Angleterre , puis
qu'elle n'a pas tous les fonds
"Mars 1710. Gg
354 MERCURE
neceffaires pour faire la Campagne prochaine , & qu'il luy
fera abfolument impoffible de
rien tirer des Hollandois , qui
manquent encore beaucoup
plus d'argent , & des chofes
neceffaires pour faire la Campagne que les Anglois. Cefone
des faits connus, & publiezpar
eux-mêmes.
2
Quant à la France elle ne
manque point de Troupes , &
elles font invincibles lorfqu'elles font bien conduites. Ses
fonds feront plus que fuffifans
pout faire une gleufe Campagne. Le rachatla Paulet-
GALANT 355
de celuy de la Capitation
du Clergé , de plufieurs Affaires & de plufieurs autres
Particuliers qui ont laiffé en
mourant des fommes immenfes qui appartiennent au Roy,
& de fes revenus ordinaires qui
commencent à produire beaucoup , & qu'une grande recolte que le Ciel femble luy promettre , doit encore augmenter beaucoup , remettront fes
affaires dans une bonne fituation. Joignez à cela qu'elle
doit tirer une grande quantité
de bleds du Languedoc , que
la Bretagne luy en fournit tous
•
Gg ij
356 MERCURE
les jours ; qu'il en eſto venu
beaucoup du Levant ; qu'il en
vient encore tous les jours deo
ce cofté- là , & que tout celuy
du premier envoy que les Ge
nois devoient faire eft arrivé à
Marſeille , oùilyena quaranté
mille muids que l'on a com
mencé à fairevenir de ce coftécy, & dont une partie arrivera
inceffamment à Paris. Jenedis
rien de tous les fruits de la terre dont il paroift que nous de
vons avoir une abondante recolte. Toutes les Recrues des
Troupes font faites il ya déja
long temps , & lorfqu'il fera
GALANT 357
temps d'entrer en Campagne,
les Alliez connoîtront qu'ils
onc efté longtemps abufez fur
la veritable fituation de nos
affaires.
Il paroift qu'ils doivent peu
compter fur les Troupes Saxo
nes. Le Roy Auguſte , il eft
vray, cft retourné en Pologne;
mais comme les affaires de ce
Royaume font encore dans un
granddefordre , & que tous les
Partis ne luy font pas favorables , il a beſoin de Troupes
pour s'y maintenir , & moins
les Polonois veulent voir de
Saxons dans leurs Etats , plus
358 MERCURE
"
il y doit faire groffir le nombre de fes Troupes , fans lef
quelles il ne peut eftre bien af
fermi fur le Tiône. Enfin de
quelque cofté que l'on envifa
ge la fituation des Affaires , il
paroift que toutes les Puiffan
ces ont befoin de leurs Troum
pes , & que quand les Alliezauroient plus d'argent à leur don
ner qu'ils n'en ont en effet , ils
ont trop befoin deleurs Trou.
pes pour les envoyer hors de
chez eux , & peut- cftre , comme nous verrons dans la fuite,
les Augios feront- ils obligez
d'en referver beaucoup chez
GALANT 359
eux , puifqu'il eft impoffible
que le feu de la divifion quis'y
eft mis , puiffe eftre ftoft
éteint , & qu'il le puiffe même
eftre qu'en apparence , car les
divifions caufées par des affaires de Religion finiffent rarement ; & lors qu'on les croit
finies , elles ne font qu'affoupics , & font toûjours prêtes à
reprendre feu. A l'égard des Affaires d'El
pagne , elles fe trouvent, aujourd'huy dans une fi heureufe fituation qu'elle eft en état
de fe procurer feule fa gloire
& fon bonheur fans rien de-
360 MERCURE
voir à perfonne , & de maintenir fur fes Trônes le Monarqueà qui ils appartiennentlegitiment ; qu'elle a reconnu avec
joye , & audevant duquel elle a
envoyé avec unempreffement
remplyd'allegreffe ; de maniere
qu'elle n'auroir pas fait autre
ment quand elle l'auroit ellement choifi. Et en effet c'étoit
le choifir que de reconnoître
fesdroits fondez fur la nature
& declarez juftes par fon dernier Monarque mourant , &
en prefence de fon Dieu , ce
qu'il n'auroit pas fait s'il avoit
ctû le contraire dans le moment
GALANT 361
ment qu'il eftoit preft de luy
aller rendre compte de fes actions , &fes droits font fi vifi;
bles & fi inconteſtables , que
toutes les Puiffances de l'Europe qui les luy diſputent aujourd'huy , les ont non feulementreconnus , mais ont même efté jufqu'à Madrid l'affurer de cette reconnoiſſance , &
ont demeuré à fa Cour, foit
en qualité d'Ambaffadeurs ,
foit en qualité d'Envoyez pour
yrefider. De maniere quetoutes les Puiffances qui font liguées aujourd huy contre luy,
excepté la Maifon d'Autriche
Mars 1710.
.Hh
362 MERCURE
fur
qui ne veut pas reconnoître
fon droit , n'ont des rai- que
fons politiques pour le faire
defcendre d'un Trône auquel
tant d'autres font unis , & qui
luy appartient legitimement.
Leurs raifons font fi foibles ,
que n'eftint fondées que
la politique, &non fur le droit,
ils fe font laffez d'en parler, ou
plûtôt ils en ont eu honte.
Ainfi il n'eft plus queftion parmy les Alliez pour détrôner
Philippes V. d'autres raifons ,
que de raifons de bien-ſeance;
& c'eft pourquoy le Ciel qui
n'approuve pas ces raifons , a
GALANT 363
toûjours protegé fi vifiblement cette Couronne , & la
protege encore contre toutes
les Puiffances liguées qui l'attaquent , & que les feuls Elpagnols ont entrepris de défendre aux dépens de tout leur
fang & de tout leur bien. Ils
font charmez de la juftice
de l'efprit , de la valeur &
de la douceur du Monarque
qui les gouverne , & de la Reine fon époufe en qui toutes
les vertus abondent , & qui en
plufieurs occafions a fait voir
le cœur d'une veritable Amazone, & qui feroit digne de
Hhij
364 MERCURE
commander fi , ayant dit que
l'occafion s'en prefentoit , elle
iroit à la tefte de l'Armée avec
le Prince fon fils ; qui ne fait
pas plus de dépenfe qu'une
Dame particuliere , & qui envoye chaque jour à la Caiſſe
Militaire tout ce qu'elle reçoit
pour fon entretien , fuivant la
grandeur de fon rang. Enfin
il paroît que le Ciel a beny
cette Monarchie , & le Roy &
la Reine d'Efpagne , puifqu'il
leur a donné un fucceffeur , la
feule chofe qu'il pouvoit leur
manquer. Ils ont le plaifir de
voir aujourd'huy ſous les ar-
GALANT 365
més , pour maintenir leurs
droits , toute l'Efpagne ; c'eftà-dire , un monde entier , fans
avoir befoin d'aucun fecours
étranger. L'argent ne leur manque point non plus que les
hommes. Tous les Royaumes
leur donnent gratuitement
tout ce qui fe trouvent chez
eux , les uns des Chevaux ,
les autres des Vivres , & le
Clergé , même leur a offert
toute l'Argenterie de leurs Eglifes qui eft nombreuſe en Efpagne , ce qu'ils n'accepteront
qu'en cas qu'ils en ayent un
preffant befoin , ce qui n'arriHhv
366 MERCURE
vera pas pendant le cours de la
Campagne qui va commencer;
de forte qu'ils pourront garder
cette reffource pour une autre
Campagne, ainfi que l'argent
de la florte du Mexique qui
vient d'arriver à Cadix , fans
les grandes fommes qui peuvent continuellement arriver
du Perou, d'où ils peuvent toû
jours en attendre , & que l'on
ne manquera pas de leur envoyer pour foûtenir la gloire
d'une Nation qui va feule fe
défendre glorieuſement contre un Monde d'Ennemis. La
fituation des affaires eft telle ,
9
GALANT 367
que les Alliez ne pouvant envoyer contre l'Espagne des
Troupes que par Mer , toute
l'Europe s'épuiferoit d'hommes avant que de pouvoir former en Espagne une Armée
qui fut à beaucoup prés capable de tenir tefte aux fidelles
Efpagnols , parce que le trajet
feroit périr beaucoup d'hommes & de chevaux , à caufe des
maladies que l'air de la Mer
caufe parmy les Troupes de
tranfport qui ne font pas accoûtumées à faire un long féjour fur Mer , & de la mortalité qu'il caufe parmy les Che
368 MERCURE
;
vaux , joint à ce que les tempêtes fontperir de Vaiffeaux
& par confequent d'hommes
& de chevaux , & que l'air du
Pays atoûjours fait auffi mourir beaucoup de ceux qui yfont
arrivez à bon port ; en forte
que par les calculs que l'on a
fouvent faits , on a trouvé que
de toutes les troupes qu'on envoyoit par Mer en Espagne &
en Portugal , le cinquième
homme pouvoit à peine être
en état de rendre fervice.
Quand aprés tant de pertes
&de dépenfes , les Alliez pourroient former une Armée ca-
GALANT 369
pable de faire quelque tentative , il luy feroit abfolument
impoffible de conquerir tous
les Royaumes d'Espagne les
uns aprés les autres , & avant
que d'avoir pû emporter quelques Places , ces troupes feroient tellement diminuées que
les Alliez feroient obligez à
recommencer les mêmes dépenfes , & à faire les mêmes.
efforts ; de forte qu'aprés quelque temps toutes leurs forces
periroient , & qu'ils ne pou
roient continuer à faire des
levées qui n'auroient pas un
meilleur fuccés. Ainfil'on peut
370 MERCURE
dire que l'Espagne eft prefentement comme un rocher au
milieu de la Mer , contre lequeltous les Vaiffeaux qui en
approcheroient fe briferoient.
Je reviens à ce qui regarde
l'affaire du Docteur Sacheverel dont je vous ay déja parlé.
Il eft impoffible , tant que la
face des affaires , & la face du
Gouvernement ne feront pas
changées , que l'Angleterre ,
&fur tout la Ville de Londres
ne s'en reffentent , & que
plus grande partie des Troupes de l'un & de l'autre Parti
puiffent abandonner Londres
la
GALANT 371
1
fans craindre que leur party
foit infulté , ce quifera grand
tort aux Affaires du Royaumedans la fituation où elles fe
trouvent aujourd'huy, puifque,
de la maniereque tournent les
Affaires , les Alliez doivent avoir befoin de Troupes Angloifes , &fur tout s'il arrive ,
comme il s'y trouve beaucoup
d'apparence que les Troupes
Danoifes , celle du Roy Augufte , & celles de l'Electeur de
Brandebourg en foient rappellées. Ce qui donne lieu
de le craindre , eft que ces
Puiffances ayant engagé pour
372 MERCURE
leurs propres intereft le Roy
de Dannemarck d'attaquer le
Royde Suede , elles fe trouvent
engagées à foûtenir S. M. D.
pour nela pas laiffer périr , &
que d'ailleurs fi elles l'abandonnent , le Roy de Suede avançant toûjours , & fe faifant
jour par tout , pouroit encore
s'agrandir , & leur tailler bien
de la befogne. Et ainfi les Allicz qui fouffrent de tant de
manieres en Flandre auroient
bien de la peine à y continuer
guerre, ou pour mieux dire
nel'y pouroient foûtenir. Ainfila Cour d'Angleterre doit de
plus
la
GALANT 373
plus en plus ouvrir lesyeux fur
la faute qu'elle a faite en attaquant le Docteur Sacheverel.
Tous ceux dont on a pillé les
Temples auront raiſon auffibien que les Anglicans , de ne
pas envoyer hors du Royaume
les Troupes de leur Religion
& fi les premiers ont cité infultez ils n'en doivent accufer
que ceux qui gouvernent en
Angleterre qui auroient pû
feindre de n'avoir pas remarqué ce que le Docteur Sacheverel avoit prêché,puifqu'il n'a
fait que parler pour la Religion dominante du Pays , &
Mars 1710. I i
374 MERCURE
établie par les Loix , & que les
autres ne font que tollerées
pour les interefts de la Reine ,
& par une politique dont je
vous ay fouvent parlé , & que
je vous ay amplement expli
quée.
La Caufe du Docteur Sacheverel eft fi jufte que fes Avocats le jour qu'ils commencerent à répondre à fes accufations , ne firent autre chofe que
lire des Homelies , des Sermons , & d'autres ouvrages
qui enfeignent la même Doctrine qu'il a prêchée & qui elt
autorisée par les Livres ap-
GALANT 375
prouvez par le Parlement
Le Chevalier Harcourt plaidant en faveur de ce Docteur
fur le premier Chef d'accufation , dit entre autres chofes ,
que le Docteur Sacheverel n'avoit rien avancé contre la revolution , & que s'il avoit toûjours foûtenu la Doctrine de
l'obéïffance paffive , il avoit une foule de garents & d'autoritez parmy les fameux Docteurs de l'Eglife Anglicane ,
tant morts que vivants , & entr'autres plus de vingt Archevêques ou Evêques , dont quelques-uns étoient là pour le ju
Ii ij
376 MERCURE
ger , & dans les Sermons ou
certe Doctrine étoit maintenuë , quiavoient eftéimprimez
par ordre exprés de S. M. ou
de la Chambredes Pairs.
Le lendemain les quatre Avocats du Docteur Sacheverel
produifirent un figrand nombre de preuves pour la Doctrine de l'obéillance paffive ,
que cela occupa la Cour depuis onze heures du matin juf
qu'à fix heures du ſoir.
Les accufations faites contre le Docteur Sacheverelfont
fi criantes , & ont tellement
irrité tous les Anglicans , que
GALANT 377
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nonobſtant les pourſuites qu'2
ils ont vû faire contre ce Docteur , ils font prefts de l'imiter
en tout ce qui regardera leur
Miniftere lorfqu'ils fe trouveront en pareilles occafions fans
craindre d'encourir la difgrace
de la Cour , & il eft arrivé làdeffus un fait auffi extraordinaire que furprenant , & qui
fait voir que les Docteurs de
Egliſe Anglicane la défendront toûjours. Ce fait eft arrivé en preſence de la Reine , &
l'on pouroit dire en s'adreffant
à elle-même , puifqu'il parloit
à l'Auditoire dont cette PrinIi iij
378 MERCURE
ceffe étoit à la tête.
Mr Palmer ayant eſté nommé par l'Evêque de Londres
pour prêcher dans la Chapelle
de la Reine à Witchall , il obéït ; mais dans fon Sermon il
pria Dieu pour le Docteur Sacheverel commepour unhomme perfecuté , & comme la
Reine a donné ordre à l'Evêque de Londres de le fufpendre de fes fonctions ; ce procedé qui eſt auſſi hardy que
glorieux pour ce Predicateur ,
a efté fort applaudi des Anglicans , & l'on peut juger par là
des fuites que l'on doit crainK
GALANT 379
dre de cette affaire , & de la
combuftion où se trouve toute la Nation Angloiſe , qui
penfera moins à l'avenir aux
affaires du dehors qu'à celles du
dedans , tous les chaftimens
n'ayant fait que l'aigrir , &
chacun ne fongeant plus qu'à
la défenfe de fa caufe, & à fa
défenſe même.
Enfin pour mieux faire remarquer la fituation violente
oùfe trouvent les chofes , il me
fuffira de vous dire que l'on
prêche hautement dans Londres contre l'injuftice du Gou
vernement.
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Résumé : Situation des Affaires de l'Europe, [titre d'après la table]
En mars 1710, la situation politique et militaire en Europe est marquée par des difficultés pour l'Empereur. Ses troupes ont subi plusieurs défaites, notamment en Hongrie et à l'île de Schut, près de Vienne. Les cercles impériaux n'ont pas encore mobilisé de fonds ou de soldats pour affronter l'armée française victorieuse près du Rhin. L'Empereur ne peut compter sur des renforts du Danemark ou d'autres alliés et doit rapatrier des troupes d'Italie, affaiblissant ainsi la défense en Savoie. Les finances de l'Angleterre et des Pays-Bas sont également insuffisantes pour soutenir une campagne. En revanche, la France dispose de troupes nombreuses et bien équipées, avec des fonds suffisants grâce à divers rachats et revenus royaux. Les récoltes abondantes et les importations de blé assurent une bonne situation alimentaire. Les recrues sont prêtes et les alliés sous-estiment la véritable situation des affaires françaises. Les troupes saxonnes sont nécessaires en Pologne pour maintenir le roi Auguste face à l'opposition locale. Toutes les puissances européennes ont besoin de leurs troupes et les alliés, malgré leurs ressources financières, manquent de soldats à envoyer à l'extérieur. En Espagne, la situation est favorable au roi Philippe V, légitimement reconnu et soutenu par les Espagnols, qui fournissent volontairement hommes et ressources. Les alliés ne peuvent envoyer des troupes par mer sans subir de lourdes pertes, comparant la situation en Espagne à un rocher imprenable. En Angleterre, l'affaire du Docteur Sacheverell, dont les prédications ont causé des tensions, est un point crucial. Le Chevalier Harcourt, chef d'accusation contre Sacheverell, a affirmé que ce dernier n'avait jamais contesté la révolution et soutenait la doctrine de l'obéissance passive, partagée par de nombreux docteurs de l'Église Anglicane. Les sermons de ces autorités, imprimés par ordre du roi ou de la Chambre des Pairs, maintenaient cette doctrine. Les accusations ont suscité une forte réaction parmi les Anglicans, prêts à imiter Sacheverell malgré les poursuites. Un fait notable est survenu en présence de la reine : Mr Palmer, nommé par l'évêque de Londres pour prêcher à la chapelle de la reine, a prié pour Sacheverell comme pour un homme persécuté, acte applaudi par les Anglicans. La situation est tendue, avec des prêches contre l'injustice du gouvernement à Londres, la nation étant plus préoccupée par les affaires intérieures que par les affaires extérieures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 351-353
Affaires d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Je n'ay rien de nouveau à vous dire d'Espagne, parce que toutes les choses [...]
Mots clefs :
Espagne, Fidélité, Reine, Roi d'Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Affaires d'Espagne. [titre d'après la table]
mes d'équipage.
Je n'ay rien de nouveau à vous dire
d'Espagne , parce que toutes les chofes
dont je vous ay déja parlé , continuent
à s'executer de même, & fi je pouvois
y ajoûter quelque chofe d'avantageux,
ce qui eft impoffible , je vous dirois que
l'extrême fidelité des Efpagnols pour
leur legitime Souverain , & leur ardeur
de combatre , femble augmenter tous
les jours ; mais cependant elles font à un
point qu'il eft impoffible qu'elles puiffent aller plus loin. Tous les Royaumes
du Roy d'Espagne continuent de fournir à l'envy tout ce que la nature produit
dans toutes leursVilles, & ils offrent tous
les jours avecun empreffement à S.M.C.
quelque chofe de nouveau. Ce Monarque a fans ceffe travaillé avec application à tout ce qui regardoit la Campagne , afin que rien ne manquât à fes
Gg ij
352 MERCURE
Troupes lorfqu'elle s'ouvriroit. Il a
montré luy-mefme l'exemple à fes Sujets par les grands Reglemens qu'il a
faits dans fa Maiſon , dont il a tout reglé luy-mefme , en forte que fa dépense
fera fort modique , & qu'il n'y aura rien
de fuperflu ; mais en mefme temps il a
tellement pourvû à tout ce qui regarde
les Troupes , qu'elles auront abondamment tout ce qui leur fera neceffaire
fans aucune exception.
La Reine pour y contribuer de fon
cofté, a fait des chofes furprenantes , &
qui ont fait redoubler l'amour & l'admiration que tous les Espagnols ont toujours eues pour cette Princeffe , & dés
qu'on lui a donné quelque chofe de trop
magnifique, ou en trop grande quantité
& de fuperflu , elle a voulu qu'on le retranchât en difant toûjours que cela pouvoit fervir, à l'entretien des Trouppes, &
qu'enfin s'il eftoit befoin pour les encourager , ce qui n'eftoit pas pourtant
neceffaire , elle iroit à la tefte des Troupes , le Prince des Afturies entre fes bras
pour les animer , ce que je crois vous
GALANT 353
*
2
avoir déja rapporté , cette Princeffe
l'ayant fouvent dit. Enfin rien n'eſt égal
àtoutce qui fe paffe aujourd'huy en Efpagne , tant du cofté du Roy & de la
Reine, que de celuy de toute la Nation,
& l'on n'a rien vu de pareil dans aucun
fiecle. Les Ennemis de cette Nation ne
peuvent eux-mêmes s'empêcher de louer
fon zele &fa fidelité, & eftant perfuadez
que rien n'est capable de l'en faire manquer ; ils commencent à douter que leur
entrepriſe puiffe reüffir , & de la maniere que les chofes fe paffent en Espagne,
ils font perfuadez que le Ciel protegera
toujours les Efpagnols , tant à caufe de
leur extrême fidelité que de la grandeur
de leur zele , & que le defordre nefe
mettra pas dans une Armée où le luxe
ne regne pas.
Je n'ay rien de nouveau à vous dire
d'Espagne , parce que toutes les chofes
dont je vous ay déja parlé , continuent
à s'executer de même, & fi je pouvois
y ajoûter quelque chofe d'avantageux,
ce qui eft impoffible , je vous dirois que
l'extrême fidelité des Efpagnols pour
leur legitime Souverain , & leur ardeur
de combatre , femble augmenter tous
les jours ; mais cependant elles font à un
point qu'il eft impoffible qu'elles puiffent aller plus loin. Tous les Royaumes
du Roy d'Espagne continuent de fournir à l'envy tout ce que la nature produit
dans toutes leursVilles, & ils offrent tous
les jours avecun empreffement à S.M.C.
quelque chofe de nouveau. Ce Monarque a fans ceffe travaillé avec application à tout ce qui regardoit la Campagne , afin que rien ne manquât à fes
Gg ij
352 MERCURE
Troupes lorfqu'elle s'ouvriroit. Il a
montré luy-mefme l'exemple à fes Sujets par les grands Reglemens qu'il a
faits dans fa Maiſon , dont il a tout reglé luy-mefme , en forte que fa dépense
fera fort modique , & qu'il n'y aura rien
de fuperflu ; mais en mefme temps il a
tellement pourvû à tout ce qui regarde
les Troupes , qu'elles auront abondamment tout ce qui leur fera neceffaire
fans aucune exception.
La Reine pour y contribuer de fon
cofté, a fait des chofes furprenantes , &
qui ont fait redoubler l'amour & l'admiration que tous les Espagnols ont toujours eues pour cette Princeffe , & dés
qu'on lui a donné quelque chofe de trop
magnifique, ou en trop grande quantité
& de fuperflu , elle a voulu qu'on le retranchât en difant toûjours que cela pouvoit fervir, à l'entretien des Trouppes, &
qu'enfin s'il eftoit befoin pour les encourager , ce qui n'eftoit pas pourtant
neceffaire , elle iroit à la tefte des Troupes , le Prince des Afturies entre fes bras
pour les animer , ce que je crois vous
GALANT 353
*
2
avoir déja rapporté , cette Princeffe
l'ayant fouvent dit. Enfin rien n'eſt égal
àtoutce qui fe paffe aujourd'huy en Efpagne , tant du cofté du Roy & de la
Reine, que de celuy de toute la Nation,
& l'on n'a rien vu de pareil dans aucun
fiecle. Les Ennemis de cette Nation ne
peuvent eux-mêmes s'empêcher de louer
fon zele &fa fidelité, & eftant perfuadez
que rien n'est capable de l'en faire manquer ; ils commencent à douter que leur
entrepriſe puiffe reüffir , & de la maniere que les chofes fe paffent en Espagne,
ils font perfuadez que le Ciel protegera
toujours les Efpagnols , tant à caufe de
leur extrême fidelité que de la grandeur
de leur zele , & que le defordre nefe
mettra pas dans une Armée où le luxe
ne regne pas.
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Résumé : Affaires d'Espagne. [titre d'après la table]
En Espagne, la fidélité des Espagnols envers leur souverain légitime et leur ardeur au combat croissent chaque jour. Tous les royaumes du roi d'Espagne fournissent abondamment les ressources nécessaires. Le monarque a préparé la campagne en établissant des règlements stricts pour réduire les dépenses superflues tout en assurant que les troupes disposent de tout le nécessaire. La reine a également contribué en réduisant les dépenses excessives pour les rediriger vers l'entretien des troupes. Elle a exprimé sa volonté de mener les troupes au combat si nécessaire, accompagnant le prince des Asturies. La nation entière montre un zèle et une fidélité exceptionnels, impressionnant même les ennemis, qui reconnaissent la détermination et la loyauté des Espagnols. Cette situation unique en Espagne laisse présager une protection divine en raison de leur fidélité et de leur zèle.
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7
p. 292
Affaires d'Espagne, [titre d'après la table]
Début :
Je ne vous dis rien des Affaires d'Espagne, selon toutes [...]
Mots clefs :
Espagne, Armée
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texteReconnaissance textuelle : Affaires d'Espagne, [titre d'après la table]
Je ne vous dis rien des Affaires d'Espagne, selontoutes
les apparences, elles ne peuvent aller mieux, & l'amour
des Espagnols fcmblc tous leaJ
jours augmenter pour leur legitime Roy, quoy qu'il ait
pa-j
ru depuis long-tempsqu'il rïC;
pouvoit aller plus loin. Il s'est
rendu maistre de Balaguer, &
les Aragonoisfontvoir pour
ce Prince une ardeur, & une
fidelité incroyables. On ne
peut voir d'Armée mieux regtée sans superflu,parce que lesuperflu retranchémet rou-1
tes choses dans l'abondance.
les apparences, elles ne peuvent aller mieux, & l'amour
des Espagnols fcmblc tous leaJ
jours augmenter pour leur legitime Roy, quoy qu'il ait
pa-j
ru depuis long-tempsqu'il rïC;
pouvoit aller plus loin. Il s'est
rendu maistre de Balaguer, &
les Aragonoisfontvoir pour
ce Prince une ardeur, & une
fidelité incroyables. On ne
peut voir d'Armée mieux regtée sans superflu,parce que lesuperflu retranchémet rou-1
tes choses dans l'abondance.
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Résumé : Affaires d'Espagne, [titre d'après la table]
Le texte évoque une amélioration de la situation en Espagne, où l'amour des Espagnols pour leur roi légitime croît malgré sa longue règne. Le roi a récemment pris le contrôle de Balaguer. Les Aragonais montrent une grande fidélité. L'armée espagnole est bien organisée, sans excès, même en période d'abondance.
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8
p. 116-119
SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
Début :
Le 24. Aoust le Roy d'Espagne arriva à Madrid, [...]
Mots clefs :
Madrid, Espagne, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
SVITE
Des Nouvellesd'Espagne
depuis la Ba-
- taille de Saragosse.
Le 14.Aoustle liloy0
d'Espagne arriva à Madrid,
oùaprés avoir donné les ordres
necessaires pour grossir
son Armée par de nouvelles
Troupes ,&la bien faire
fournir d'argent, de vivres,
d'artillerie,& demunitions,
il jugea à propos de conduire
la Reine & le Prince
des Asturies àValladolid
où les anciens Rois deCastille
faisoient leur sejour ordinaire.
Sa Majesté Catholique
fit declarer à tous ses
Conseils, qu'elle ne prétendoit
contraindre personne
às'y rendre, maiscettedispense
ne servit qu'à redoubler
le zele de tous les Tribunaux,
de tous les Grands,
& des autres personnes les
plus considerables qui fuivirent
leurs Majestez Catholiques
à Valladolid, oàelles
arriverent le 16. Scp.
tembre. L'Armée des Ennemis
estoit alors à Ariza
sur le Xalon en Arragon
,
au delà deCalatayud.
Cette Ville du temps des
Romains, s'appelloitBilbilis ;
c'estoit la Patrie du Poëte
Martial.
Monsieur le Marquis
de Bay estoit campé du
costé d'Aranda de Duero,
sur le grand chemin de Burgos
à Madrid,où les Troupes
qu'il atrendoit devoient
aller le joindre,pendant que
DonJuan Antonio de Amezaga
estoit avec un corps
de Cavalerie aux environs
de Madrid, pourempêcher
les courses des partis EnnemEis.
Des Nouvellesd'Espagne
depuis la Ba-
- taille de Saragosse.
Le 14.Aoustle liloy0
d'Espagne arriva à Madrid,
oùaprés avoir donné les ordres
necessaires pour grossir
son Armée par de nouvelles
Troupes ,&la bien faire
fournir d'argent, de vivres,
d'artillerie,& demunitions,
il jugea à propos de conduire
la Reine & le Prince
des Asturies àValladolid
où les anciens Rois deCastille
faisoient leur sejour ordinaire.
Sa Majesté Catholique
fit declarer à tous ses
Conseils, qu'elle ne prétendoit
contraindre personne
às'y rendre, maiscettedispense
ne servit qu'à redoubler
le zele de tous les Tribunaux,
de tous les Grands,
& des autres personnes les
plus considerables qui fuivirent
leurs Majestez Catholiques
à Valladolid, oàelles
arriverent le 16. Scp.
tembre. L'Armée des Ennemis
estoit alors à Ariza
sur le Xalon en Arragon
,
au delà deCalatayud.
Cette Ville du temps des
Romains, s'appelloitBilbilis ;
c'estoit la Patrie du Poëte
Martial.
Monsieur le Marquis
de Bay estoit campé du
costé d'Aranda de Duero,
sur le grand chemin de Burgos
à Madrid,où les Troupes
qu'il atrendoit devoient
aller le joindre,pendant que
DonJuan Antonio de Amezaga
estoit avec un corps
de Cavalerie aux environs
de Madrid, pourempêcher
les courses des partis EnnemEis.
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Résumé : SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
Le 14 août, le roi d'Espagne arriva à Madrid et ordonna de renforcer son armée avec de nouvelles troupes et de sécuriser le ravitaillement en argent, vivres, artillerie et munitions. Il décida ensuite de se rendre à Valladolid avec la reine et le prince des Asturies, un lieu de séjour traditionnel des anciens rois de Castille. Bien que le roi ait déclaré que personne n'était contraint de les suivre, de nombreux tribunaux, grands et personnes considérables choisirent de les accompagner. Ils arrivèrent à Valladolid le 16 septembre. À cette époque, l'armée ennemie était positionnée à Ariza, sur le Xalon en Aragon, au-delà de Calatayud, une ville connue sous le nom de Bilbilis à l'époque romaine et patrie du poète Martial. Le marquis de Bay était campé près d'Aranda de Duero, sur la route de Burgos à Madrid, où les troupes devaient le rejoindre. Don Juan Antonio de Amezaga, avec un corps de cavalerie, était stationné aux environs de Madrid pour empêcher les incursions des partis ennemis.
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9
p. 122-128
SUITE des nouvelles d'Espagne.
Début :
Le 18. Septembre les Grands d'Espagne, en continuant leur [...]
Mots clefs :
Espagne, Valladolid, Armée, Prince des Asturies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des nouvelles d'Espagne.
SUITE
des nouvelles d'Espagne:
Le18. Septembre lesGrands
d'Espagne, en continuant
leur zele pour la justecause
de leur Roy legitime,lui de
manderent permi/Iîond'é«:
:'Crire une Lettre à Sa MajestéTresChrétienne
;cette
Lettre est écrite dans les
termes les plus forts, les plus
touchants &les plus respectueux.
Ils y protestent au
nom de toute laNoblesse&
des Peuples d'Espagne qu'ils
sacrifieront leurs biens &
leur vie pour faire passer
à la posterité un nouvel
exemple de l'amour & dela
fidélité de la Nation Espagnole
pour leur Souverain.
Dés que le Courier fut arrivé
,
S. E. Monsieur le Duc
d'Albe, tout malade qu'il
(fiait partit pour porter
cetteLettre au Roy, & il
renvoya le même Courrier
aux Grands avecune réponse
tcllç qu'ils pouvoient la
souhaitter.
DE VALLADOLID
le 1 3. Septembre.
LeRoy arrivaicyle16avec
la Reine le Prince des
Asturies, les Tribunaux, les
Grands, & routes les personnes
les plus distinguées
de Madrid, excepté Mr le
Duc de Veraguasqu'estoit
à l'extrémité lors du déparc
de leurs Majestez Catholiques.
Mr leDuc de Noailles
y arriva le même jour,& Mr
de Vendôme le lendemain.
Aprésfonarrivéc on tint un
grand Conseil où tous les
Généraux assisterent,&aprés
lequel le Roy dcclara qu'il
semettroit à latestedel'Armée
avec Mr de Vendôme,
& que Mr le Comte d'Aguilar,
Mr le Duc de Popoli-,
Nir le Comte de Las Torres,
&Mrs les Marquis de
Val de Cains, d'A itona
,
& de Thouy
,
serviroient
en qualité de CapitainesGeneraux;
que Mr le Marquis
de Bay retourneroit en Estremadure,
& que la Reine,
le Prince des Asturies, &
tous les Conseils iroient à
Vittoria.
Les Gouverneurs de Lerida,
deMonçon,&de Jaca,
font continuellement des
courses. Celuy de Lerida a
délivré 500. Prisonniers que
les Ennemis conduisoient à
Barcelone:un parti a arrêté
un Courrier de l'Archiduc
qui mandoit à l'Archiduchesse
que son Armée
avoit manque de vivres pendant
plusieurs jours, qu'on
leconduisoit à Madrid malgré
luy
, & contre. l'avis du
Comte de Staremberg
, quc
les Généraux des Alliez n'avoient
pas voulu écouter,
& que les Peuplesestoient si
affectionnez à Philippes V.
qu'il n'y avoir pas lieu d'esperer
de tirer d'autres avantages
de sa victoire que quel.
ques contributions pour
payer les Troupes.
Le19 l'Armée Ennemie
arriva à Alcala
,
d'où l'Archiduc
alla à Madrid avec
un détachement. A ion approche
Mr de Amezaga se- r toit retiré avec son corps de
Cavalerie.
des nouvelles d'Espagne:
Le18. Septembre lesGrands
d'Espagne, en continuant
leur zele pour la justecause
de leur Roy legitime,lui de
manderent permi/Iîond'é«:
:'Crire une Lettre à Sa MajestéTresChrétienne
;cette
Lettre est écrite dans les
termes les plus forts, les plus
touchants &les plus respectueux.
Ils y protestent au
nom de toute laNoblesse&
des Peuples d'Espagne qu'ils
sacrifieront leurs biens &
leur vie pour faire passer
à la posterité un nouvel
exemple de l'amour & dela
fidélité de la Nation Espagnole
pour leur Souverain.
Dés que le Courier fut arrivé
,
S. E. Monsieur le Duc
d'Albe, tout malade qu'il
(fiait partit pour porter
cetteLettre au Roy, & il
renvoya le même Courrier
aux Grands avecune réponse
tcllç qu'ils pouvoient la
souhaitter.
DE VALLADOLID
le 1 3. Septembre.
LeRoy arrivaicyle16avec
la Reine le Prince des
Asturies, les Tribunaux, les
Grands, & routes les personnes
les plus distinguées
de Madrid, excepté Mr le
Duc de Veraguasqu'estoit
à l'extrémité lors du déparc
de leurs Majestez Catholiques.
Mr leDuc de Noailles
y arriva le même jour,& Mr
de Vendôme le lendemain.
Aprésfonarrivéc on tint un
grand Conseil où tous les
Généraux assisterent,&aprés
lequel le Roy dcclara qu'il
semettroit à latestedel'Armée
avec Mr de Vendôme,
& que Mr le Comte d'Aguilar,
Mr le Duc de Popoli-,
Nir le Comte de Las Torres,
&Mrs les Marquis de
Val de Cains, d'A itona
,
& de Thouy
,
serviroient
en qualité de CapitainesGeneraux;
que Mr le Marquis
de Bay retourneroit en Estremadure,
& que la Reine,
le Prince des Asturies, &
tous les Conseils iroient à
Vittoria.
Les Gouverneurs de Lerida,
deMonçon,&de Jaca,
font continuellement des
courses. Celuy de Lerida a
délivré 500. Prisonniers que
les Ennemis conduisoient à
Barcelone:un parti a arrêté
un Courrier de l'Archiduc
qui mandoit à l'Archiduchesse
que son Armée
avoit manque de vivres pendant
plusieurs jours, qu'on
leconduisoit à Madrid malgré
luy
, & contre. l'avis du
Comte de Staremberg
, quc
les Généraux des Alliez n'avoient
pas voulu écouter,
& que les Peuplesestoient si
affectionnez à Philippes V.
qu'il n'y avoir pas lieu d'esperer
de tirer d'autres avantages
de sa victoire que quel.
ques contributions pour
payer les Troupes.
Le19 l'Armée Ennemie
arriva à Alcala
,
d'où l'Archiduc
alla à Madrid avec
un détachement. A ion approche
Mr de Amezaga se- r toit retiré avec son corps de
Cavalerie.
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Résumé : SUITE des nouvelles d'Espagne.
Le 18 septembre, les Grands d'Espagne écrivirent à Louis XIV pour affirmer leur fidélité au roi légitime et leur volonté de sacrifier leurs biens et leur vie pour la cause royale. Le duc d'Albe, malgré sa maladie, porta cette lettre au roi et reçut une réponse satisfaisante. Le 16 septembre, le roi d'Espagne, la reine, le prince des Asturies et diverses personnalités arrivèrent à Valladolid. Un grand conseil fut tenu, où le roi annonça qu'il prendrait la tête de l'armée avec le duc de Vendôme. Plusieurs nobles furent nommés capitaines-généraux, et la reine, le prince des Asturies ainsi que les conseils se dirigèrent vers Vittoria. Les gouverneurs de Lerida, Monçon et Jaca menaient des opérations militaires, libérant des prisonniers et interceptant des courriers ennemis. Le 19 septembre, l'armée ennemie arriva à Alcala et l'archiduc se rendit à Madrid, forçant Mr de Amezaga à se retirer avec son corps de cavalerie.
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10
p. 128-134
EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
Début :
Nostre Commandant a esté dans un mouvement continuel depuis la [...]
Mots clefs :
Espagne, Convoi, Prisonniers, Ennemis, Général Stanhope
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
EXTRAIT
d'une Lettre deLerida
du29. Septembre,
Nostre Commandant a esté
dans un mouvement continuel
depuis laBataille de Sarragope.
Il ne s'estpas contentéd'avoir
délivréla plusgrande partie des
Prisonniers que les Ennemisy
avoientfaits
, & qu'ils faisoient
conduire à Barcelone. Il
méditaitdepuis long-tempsun
moyendesurprendre Balaguer,
posse important, que les Ennemis
avoient fortifié, & à la
faveur duquel ilssesont maintenus
si long-temps dans nostre
Voisinage.L'ocasion s'est presensée,
& il en a profité. Sur
l'avis qu'ilavoit receu que les
Ennemis y conduisoient un
Convoy
,
il sortit avec une
partie de nostre Garnison, &se
posta demaniéréque ce Convoy
venant àpasserdanssonembuscade,
l'Escortese trouva envelopée.
Il lafittouteprisonniere,
à la reserve ae quelques joi-
(lats quifurent tue Ensuite Il
fîtmarcher leConvoy
,
à la tête
duquel il mit des Soldats qui
sçavoientparlerAllemand,qui
ayant ditàlaporte qu'ils estoient
de l'Escorte qui amenoit le
Convoy entrerentdans la Ville
sansaucuneresistance. LaGarnison
qui estoit de 800. hommes
, après avoir reconnu la,
surprise,se mit en défense; mais
ellefutcontrainte decederaprés
en avoir eu plus de trois cents
de tuez Ceux qui resstoientfurent
faits prisonniers avec le
Gouverneur. Onstrnfititefàuter
les jortificatîons
, & on a
Amené icy tous les Prisonniers,
douzepiecesdecanon, quatre
mortiers & quantitédevivres
& demunitions.
Le 19.Septembre l'Armée
ennemiearriva à Alcala,d'où.
le General Stanhope s'avan.
ça avec un détachement de
tjoo. Chevaux. Mais l'Archiduc
n'y efloit pas encore
entré le 2.3. LaVille de Tolede
se fortifioit
,
& avoit
pris les armes. Les Ennemis
ayant envoyé deux Regiments
de Cavalerie pour la
sommer de prêter ferment
à l'Archiduc,les Habirans
les obligerent de se retirer.
Le Village de Vallejas,qui
fournissoit une grande partie
du pain qui se consommoit
à Madrid, a esté bruslé par
les ordres du General Stanhope,
parce que lesHabitans
avoientrefusé d'en fournir à
ses Troupes. Mr le Duc de
Veraguas , President du
Conseil desOrdres,qui estoit
àl'extremité lors du départ
du Roy d'Espagne pour
Valladolid, mourut le lendemain,
& Mr le Marquis
de Jamaïca son fils, après
lui avoir rendu les derniers
devoirs, suivit Sa Majesté
Catholique.
Tous les Grands & les
autres personnes les plus
distinguées,ontoffert tous
leurs biens au Roy d'Espagne.
La Reine & le Prince des
Asturies,arriveren le premier
Octobre à Vittoria,
avec un grand nombre de
personnes de distinction.outre
tous les Officiers des Conseils.
L'Armée Espagnole,forte
d'environ 14000. hommes,
estoit campée à Penafiel
sur leDuero. Elle devoit de
là continuer sa marche vers
Valladolidoùle Royd'Espagne
l'attendoitpour se
mettre à la telleavec Mrde
Vendôme,& marcher du
cofté de Salamanque,.
d'une Lettre deLerida
du29. Septembre,
Nostre Commandant a esté
dans un mouvement continuel
depuis laBataille de Sarragope.
Il ne s'estpas contentéd'avoir
délivréla plusgrande partie des
Prisonniers que les Ennemisy
avoientfaits
, & qu'ils faisoient
conduire à Barcelone. Il
méditaitdepuis long-tempsun
moyendesurprendre Balaguer,
posse important, que les Ennemis
avoient fortifié, & à la
faveur duquel ilssesont maintenus
si long-temps dans nostre
Voisinage.L'ocasion s'est presensée,
& il en a profité. Sur
l'avis qu'ilavoit receu que les
Ennemis y conduisoient un
Convoy
,
il sortit avec une
partie de nostre Garnison, &se
posta demaniéréque ce Convoy
venant àpasserdanssonembuscade,
l'Escortese trouva envelopée.
Il lafittouteprisonniere,
à la reserve ae quelques joi-
(lats quifurent tue Ensuite Il
fîtmarcher leConvoy
,
à la tête
duquel il mit des Soldats qui
sçavoientparlerAllemand,qui
ayant ditàlaporte qu'ils estoient
de l'Escorte qui amenoit le
Convoy entrerentdans la Ville
sansaucuneresistance. LaGarnison
qui estoit de 800. hommes
, après avoir reconnu la,
surprise,se mit en défense; mais
ellefutcontrainte decederaprés
en avoir eu plus de trois cents
de tuez Ceux qui resstoientfurent
faits prisonniers avec le
Gouverneur. Onstrnfititefàuter
les jortificatîons
, & on a
Amené icy tous les Prisonniers,
douzepiecesdecanon, quatre
mortiers & quantitédevivres
& demunitions.
Le 19.Septembre l'Armée
ennemiearriva à Alcala,d'où.
le General Stanhope s'avan.
ça avec un détachement de
tjoo. Chevaux. Mais l'Archiduc
n'y efloit pas encore
entré le 2.3. LaVille de Tolede
se fortifioit
,
& avoit
pris les armes. Les Ennemis
ayant envoyé deux Regiments
de Cavalerie pour la
sommer de prêter ferment
à l'Archiduc,les Habirans
les obligerent de se retirer.
Le Village de Vallejas,qui
fournissoit une grande partie
du pain qui se consommoit
à Madrid, a esté bruslé par
les ordres du General Stanhope,
parce que lesHabitans
avoientrefusé d'en fournir à
ses Troupes. Mr le Duc de
Veraguas , President du
Conseil desOrdres,qui estoit
àl'extremité lors du départ
du Roy d'Espagne pour
Valladolid, mourut le lendemain,
& Mr le Marquis
de Jamaïca son fils, après
lui avoir rendu les derniers
devoirs, suivit Sa Majesté
Catholique.
Tous les Grands & les
autres personnes les plus
distinguées,ontoffert tous
leurs biens au Roy d'Espagne.
La Reine & le Prince des
Asturies,arriveren le premier
Octobre à Vittoria,
avec un grand nombre de
personnes de distinction.outre
tous les Officiers des Conseils.
L'Armée Espagnole,forte
d'environ 14000. hommes,
estoit campée à Penafiel
sur leDuero. Elle devoit de
là continuer sa marche vers
Valladolidoùle Royd'Espagne
l'attendoitpour se
mettre à la telleavec Mrde
Vendôme,& marcher du
cofté de Salamanque,.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
Le 29 septembre, le commandant, après la bataille de Saragosse, libéra des prisonniers ennemis à Barcelone et attaqua Balaguer, une position fortifiée. Il intercepta un convoi ennemi, captura l'escorte et fit entrer des soldats déguisés dans la ville, permettant de prendre une garnison de 800 hommes. Les prisonniers, canons, mortiers et munitions furent amenés à Lérida. Le 19 septembre, l'armée ennemie arriva à Alcalá, mais l'archiduc n'y était pas encore. Tolède repoussa deux régiments de cavalerie ennemis. Vallejas fut incendié sur ordre du général Stanhope après le refus des habitants de ravitailler ses troupes. Le duc de Veragua et son fils, le marquis de Jamaïque, moururent après le départ du roi d'Espagne pour Valladolid. La reine et le prince des Asturies arrivèrent à Vittoria le 1er octobre. L'armée espagnole, forte de 14 000 hommes, campait à Peñafiel, prête à marcher vers Valladolid pour se joindre au roi et à M. de Vendôme afin de progresser vers Salamanque.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 317-351
Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Extrait d'une Lettre d'Aranda du 31. Septembre. [...]
Mots clefs :
Madrid, Aranda, Vitoria, Ennemis, Espagne, Tolède, Roi d'Espagne, Armée du roi
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Extrait d'une Lettre d'Aranda
du 31.Septembre.
DOmJoseph Vallejo
, Colonel deCavalerie
,
qui
avoit estédetachépour inco rmoder
les Ennemis, ayant esté
informé que le General Wet-
ZCI
,
qui commande les Troupes
de VElecteur Palatin marchoit
vers L'Aragon avec un
Colonel. L'Ï une escorte de
deux cens Chevaux
,
marcha
le 30. dans le dessein de les
combattre.Illesjoignità Vaidés
et deux lêltCStcy.) où il
les attaqua si vivementque
malgré la grande resistance
qu'ils firent ils furententièrement
défaits. Plus de cinquante
furent tuez, &soixante
faitsprisonniers avec
un Capitaine C, unautre
Officier &' on prit tous U$
Equipages du General dans
lesquels on trouva plus detrois
mille Pistolesen or, &beau*
coup de Vaisselled'Argent
le toutfut pillé. Ce. General
(fg- le Colonel avec le reste de
leurs Cavaliers,sesauverent
aSizuenca<5oùlesEn.emii It Siguença ou CS.- n ': em¡.~ avaientzoo.Fantaffins$
mais ne s'y croyant pas en
seureté
, par la crainte qu'ils
avoient des habitans
,
demanderent
à capituler. On leur
accorda un passeportqu'ils demanderent
pour quatorze personnes.
Aprés cette action qui
ne cousta que quelques Cavaliers
à Mr de Vallejo
,
il envoya
icy les prisonniers
, &
marcha le lendemain à Guadalara
afin de pouvoir observer
les Ennemis de plus prés.
LEtrois Octobre le
Roy d'ESpsgne,& Monsieur
de Vendosme arriverent
à Tordesillas sur l£
Duero pouraller se mettre
à la teste de l'Armée
qui estoit à Salamanque
& qui devoit estrejointe,
par les Garnisons de Pampelune,
de Jaca en Aragon,
de Fontarabie, de S.
Sebastien & du Passage
ces Garnisons devant estre
relevées Dar d'autres Tioupes
;)
sçavoir celles de Pampelune
& de Jaca; par trois
Regiments tirez de Bayone
,
& celles de S. Sebastien
, de Fonrarabie & du
Passage par de nouvelles
Troupes que les Estats de
Biscaye
,
d'A lava & de
Guipuscoa doivent lever
& entretenir à leurs dé- pens.
DesLettres deMadrid du
4, portent que l'Archiduc
n'y estoit entré que le 28.
Septembre,qu'il estoit precedé
parle Regiment de
Cavalerie de Galvés,&
accompagné de ses Gardes
; qu'il entra par la ruë
d'Alcala &: qu'il continua
sa marche par la Grande
ruë jUÍllutà la Porte de
Guadalaxara, qu'il allai
l'Eglise deNostre-Dame
d'Atocha où il entendit la
Messe ; qu'il alla ensuite,
sansentrer au Palais; à la
Maison de Campagne de
Ivlrle Comte d'Aguilar&
-de-'li'auPirdo où ilestoit
encore le 4. qu'une partie
estoit dans le Voisinage ,
ôtl'autre le long de la Riviere
deXarama ;qu'elle
n'estoit composée que de
14000. hommes de Troupes
reglées &d'environ
Z500. Miquelests ou Bandits
qui faisoient de grands
desordres
,
ayantpilléplusieursVillages
aux,,, environs
du Pardo, & commis
plusieurs Sacrileges dans
les Eglises en emportant
les Vases, Sacrez & en jettant
les hosties consacrées
par terre; que les Curez
quiavoientesté en demander
justice au Comte de
Staremberg avoient ea
pour reponse, qu'il ne pouvoit
empescher ces desordres
faute d'argent dequoy
payer les Troupes ,
que la Ville de Madrid
n'estoit gouvernée que pas
les Alcaldes; que les Generaux
avoient reglé la contribution
à quarente deux
mille Ecus par mois, &
qu'on en avoit fait le premier
payement d'un Magatin
de farine que la Reine
avoitordonnéde jetter
parce q'uelle estoit gastée,
& de laquelle neanmoins
les Ennemis faisoient faire
du pain pour leurs Troupes
;qu'ils tiroienc des contributions
en grains des
autres lieux, ce qui n'empeschoit
pas que le pain ne fustbeaucoup plus cher à
Mad11d qua 1ordmairc.
Voicy ce que porte uneletre
de Madrid. Malgrécette
cherté du pain le peuple ria
pointvouluramasserl'Argent
que l'Archiduc a fait jetter
dans les rucs,CM ce mesme peuple
ordinairement amateur des
Spectaclesserenferma dans le
temps des Illuminations, &
assomma quelques Comediens
qui avoient joüé dans un des
Fauxbourgs un Prologue de
rejoüissance
,& mesme que le
Poëte qui l'avoitcomposé,
avoit aujjt esté trouvé mort le
lendemain dans la rot,
:' LE Roy d'Espagne
arrivaà Salamanque le 5.
avec Monsieur de Vendosme
,
où ils ne demeurerent
qu'un jour parce que l'Arméecontinuoit
de marcher
vers Placentia quoy
que toutes les Troupes
n'eussent pas encore joint.
Elle trouvoit par tout une
grandeabondance de vivres
& de fourages, & il
arrivoit ous les jours des
Recruës & des Corps de
Troupes tirées de divers
endroits.
• tes Regiments de Castille
& de Madrid passerent
le 15.enrevûë devant
sa Majesté Catholique qui
les trouvacomplets &en
tres bon estat. On a distribué
des Officiers François
quiestoient sans employ,
dans les Regiments où il
en manquoit. L'Estramadure
a donné des Chevaux
de remonte pour la Cavalerie,
& il y avoit quarente
pieces de Canon en estat
de marcher.
On a mis la Cavalerie
en quartier de rafraichissement
en attendant la
jonction du r<.fte des
Troupes
,
à l'exception de
neufcens Chevaux qui ont
esté detachez vers Talavera
de la Reyna,pour mieux
observer les mouvements
des Ennemis.Les Dragons,
commandez par Mr le
Comte Mahoni sontallez
a Oropezaen deçade Talavera;
toute l'Infanterie
partit le 17. pour aller camper
à Casa Tejada à huit
lieues de Placentia.
Un détachement de la
Garnison de Pampelune,
joint
joint par un bon nombre
d'habitans armez ayant
pane l'Ebre s'est emparé
de la Ville de Corella où
les Ennemis avoient des
Troupes, entre Calahorra
,
& Tudela
,
& a fait la
Garnison prisonniere.Plusieurs
Maisons de mal intentionnez
ontesté pillées,
entr'autres ce ledu nommé
Ferrer qui a esté aussi
rasée parce queson Fils
estoit à teste dela Garnison.
Copied'uneLettre écrite
deVittoria du 21.
Octobre. JE reçois une lettre de
D. Henriquez deCavaillas
Capitaine au Regiment
de Toledequin'a point
quitté le Roy depuis sa
sortie de Madrid. Il me
marque que depuis l'arrivée
de S. M. C. à Placentia
les Troupes estoient
campées entreCoria &Almara
; que Mrde Vendosllle
estantentré dans cette
derniere Place avec un
gros detachementen avoit
fait rompre le Pont le 14.
& que ceGeneral ayant ensuite
marché le long du
Tage pourreconnoistre la
disposition de l'Armée de
l'Archiduc dans laCastille
, il s'avança jusquà une
lieuë d'Oropesa où il fut
attaqué par 500. Cavaliers
Alemans embusquez qui
le prirent par derriere 6c
crurent pouvoir l'enveloper.
Son detachemenc n'estoit
que de 260. Cavaliers
avec lesquelsil fit une
sivigoureiife deffense qu'il
mit les ennemis en fuite
,
entua ou blessa plus de
ioo. & en prit 41. quiont
eslé amenez hier icy. Il dit
que l'Archiduc ne paroilt
plus avoir le dessein defaire
la jonction des Troupes
de Portugal depuis que
8000. hommes de (es troupesqui
s'estoient avancez
vers Albuquerqueavoienc
retourné sur leurs pas à l'aproche
de l'ArméeEfpagnole.
Mr de Vendosme
alla encore hier reconnoiftre
rAmee Ennemiequi a
remonte le lage. Mr b
Marquis de Bay tient les
Portugais dans le refpetl:.
On amena hier au Camp
ii. Miquelers qui couroient
les Montagnes de
Tolede dont quelqoues-uns
assurent que l'Archiduc
meditoit La retraitte dans
l'Arragon. Nous attendons
lereste de l'Artillerieavec
les munitions Se les provisions
de bouchepour8jours
qui feront prêtes au plus
tard le 18. après quoy nous
marcherons aux Ennemis
qui desolent la Castillepar
leursvexations. On nous
écrit icy de la frontiere de
Navarrecjue les Ennemis
retirent les petites garni-*
fons qui font sur la Frontiere.
d'Arragon dont ils
forment un Corps a Saragosse
avec lequel ilspré-,
tendent assurer le paisage
dCe cettae Proivilncelpear la.
Extrait d'une autre
Lettre de Vittoria.
LE Roy d'Espagne a
devancé huit mille Portugaise
de2,4.heuresy &sejtemparédu
Pontd'Almaraz. On
erojoit quilefloïtimpojjïble de
les prévenir & on a admiré
la diligence quesa M. C. c-
Mr de Vendosme ont fait
ainsi que Mr le Marquis de
Bay qui les a ensuite con•>'
traints de se retirer:LArchiduceffort
embarrassépourfç
retirer noyant que quinze
mille hommes dont trois mille
font malades. Il ravage les
Maisons & Chasteaux des
Grands & brusle beaucoupde
Villages aux environs de
Madrid. On a surpris une
lettre de /'Archidu:hejje 2
Aiadamefd Mere par laquelle
elle luy mande que les affaires
du Roy son Mary*
vont si mal que ii cela continueelle
apprehende que
les Catalans ne prennent
des resolutions violentes.
&Armée J^Jpagnolc efl
presentement de vingt deux
mille hommes effiaifs. Le
Roy cherche à donnerBataille
; maisMonsîeur de Vertdosme
le retient, le suppliant
de temporiser enattendantMr
le Duc de Moailles. La Ville
de Cadiz a vingt quatre Bataillons
y
taillons
y
& a offert au Roy
J'Espagne de luyen envoyer ce
quilluy plairoit. Sa Majeflé
atémoignéqu'il ejioitnecejfau
requ'ils restassentJ & qu'elle
estoit très Jatisfaite dailleurs
.de leur bonne volonté.
A Vittoria le13.
«
Offabre.
L'Armée du Roy
d'Espagne est prefente-
Hienc composée de douze lmille hommes de pied & de sept mille chevaux; &
, cp nombre est effedtify- le
Roy attend encore deux
millechevaux dans peu de
jours, de forte qu'il (ira.
bien plus fort en Cavalerie
que sesEnnemis. l'A rgent
n'a pointmanquéjur.
qu'àpreient,$d'onne/çauroit
pouffer plus loin la ûr
délité que le font tous les
peuples d'Espagne. Le
Royaume de Murcie a pri$
les Armes dans la refoluçion
de se bien deffendre si
les Ennemis viennent 1attaquer,
celuy de Valence
en a fait autant. Il court
un bruit depuis hier midy
que les Ennemis feignant
-d'envoyer un detachemenc
à Tolede se retirent
véritablement ce qui est
fort naturel à croire s'il est
vray que les Portugais se
soient retirezcomme on
le publie. La Province de
Biicaye vient de donner
5000. pistoles à la Reine;
Il vient de tems en tems de
pareils petits lecours icy
aussi bien qu'à tArmée du
Roy d'Espagne.
Quelques traitres avoient
tramé une conspirationà
Tortose; mais elle a ellé
decouverte, & les auteurs
ont été pris &arrestez. Un
autretraître avoit livré aux
Ennemisla Ville de Xerès
de los Cavalleros vers
la Frontière de l'Alentejo,
mais il n'en ont pas profité
j'en estant retirez après
avoir néanmoins fait farter
quelques fortifications
lX. bruslé quelques munitions.
On vient de recevoir
nouvelle que les Ennemis
marchentàS. Pozuelo qui
est sur le chemin de Tolede
; cestaussi celuy d'Aragon
& de Valençe. On ne
sçait point lequel ils prendront,
Latesse de Armée
du Roy decpaone ea à
Talavera de la Reina àn.
lieuës de Madrid On dit
mesme que le Colonel Vallejo
est à Alcala. Nous
sommes icy dans un tresvilain
pays entouré de
montagnes;mais qui est
bon pour la feurecé de la
Reine.
A Vînoriale 3°,Oélobrea
tat-des affaires ¿,Ef.
P (,-;?Ï' n'est pas augi mauvais
que vous l'avek. pu croire.
LesEnnemis font toujours
campez aux environs de Madrid.
L'Archiduc est au Pardo.
Les Villagessontpillez &'
bruslezjusqu'aux Eglises où
les Anglois& les Holandois
font des impietez & des sacrileges
abominables.LesMaisons
de tous lesFrançois&de
tous ceux qui ont suivi la
Couront estépilléesà Madrid,
& la noflre par consequent ,
ejl du nombre. Les François
ont eu ordre de sortir de cette
Ville dans 24. heures sous
peine de la viey &les Dames
qui font restées à Madrid,
ordre d'aller à Tolede ; la plus
part ontdéja obey
, & les autres
se disposent à le faire.
Ellesfont prés de 60. dans le
cas. On nefait quelle peut
estrel'intentiondel'Archiduc,
à moins qu'il ne croye engager
par-là les Marisqui font auprès
du Roy & de la Reine
d'aller trouver leurs femmes.
Ony a ordonné encore à tous
ceux qui ont des Armes
,
de
les porter a la Caza delCampo
; on craint que ce ne foit
dans la vue defaire un pillage
général ensortant de Cette
Capitale. Mrle Marquisde
Manfera, qui ayant prés de
cent ans, n'avoit pas pusuivre
le Roy,quelque bonne en'"
viequ'ilen eust, estant rcflêà
Madrid, le GeneralStanhope
lalla voir pour l'exhorter
d'allerse mettre aux pieds du
Roy Carlos tercero. illuy
répondit qu'il pouvoit le
mettre aux pieds de l'Archiduc
d'Autriche, ter~
dontse servent les Espagnols
pour dire assurer de leurs respects;
qu'ill'honoroitcomme
un grand Prince; qu'il
pouvoit luy dire de sapart,
quil n'avoit qu'un Dieu,
uneLoy & un Roy; que
son Dieu & sa Loy H1y
estoient connus; que pour
son Roy,s'il ignoroit qui
il estoit,il luy apprenoit
quec'estoitPhilippeV. de
Bourbon legitime Roy
d'Espagne, a qui il avait
presté le ferment defidèle
lé
;
qu'il ne vouloit pas que
le peu de joursqu'il avoità
vivre, fussent tachez,
de l'infamie de luy estre
parjure; quec'estoitlà tout
ce qu'il pouvoir dire de sa
part à l'Archiduc. Ilfiâit
son discours, en disant qu'il
estoit las d'estre debout,
& qu'il s'alloit coucher.
De-la le General Stanhope
fut chez Mrle Marquis de
Frezno, qui luy répondit en
substance la mesmechose,ajoustant
que l'Archiduc estoit
maist. e de le traitter comme
prisonnier; mais que
sans son grand âge & ses
infirmitez qui l'avoient
mis hors d'estat de suivre
son Roy, il ne l'auroit pas
trouvé à Madrid.
Monsieur de Vendosme efi
charmé de lafidélité des peuples.
Elle va dela de tout ce
que l'on en peut dire.Je ne vous
enciteray qu'un exemple qui
vousferajuger du reste. Les
Ennemis ayant ordonné dans
un Village près de Madrid
qu'oncriastvivat Carlostercero,
tes habitants crierent
vivat Felippé Quinto. On
les menaça dufeu;ils crierent
encore plus fort; onmit lefeu
à leursMaisonsilss'assemblerent,
& danserent autour
desflames jusqu'à ce que tout
just redu t encendres, disant
que c'estoient leurs illuminations
& leurs feux de jojt
qu'ilssaisoient par avarie?
pour le retour de leur Roy à
Madrid.Ce détail, & les
réponses de Mr de Manfera
& de Mr de Frezno au
General Stanbope ontesté envoyées
à la Reine dans ces
mesmes termes.
Le R<jy esttousjours depuis
le 19. à Casa Tejada
,
soft
Armée en quartier
,
qui se
peutassemblerendeuxjoursa
trois lieues de-là. Mr de Vallejo
est avec un détachement
entreSegovie & Madrid;
Mrde, Bagamonteavec500.
Chevaux, à Torre Lodana
prés l'Escurial ; MrMahoni,
avec lesDragons de l'Armée
à Calçada d'Oropeza
, &
MrLanceroti avecun autre
détachement, à Talavera de
la Reyna. On estinformé par
ces Officiers. Generaux
,
de
toutceque font les Ennemis.,
les paysans ayant un grand
foin de les en instruire, & les
Ennemissontsipeu informe";\.
de ce qui nousregarde
, que
dans des lettres qu'onleura
surprisces derniersjours, leurs
Generaux demandaient s'il
estoitvray que Mr de Vendosme
eust joint Philippe V.
Onprend la plupartde leurs
Courriers, ce qui nous est trèsutilepoursçavoirl'eflat
omils
sont
, & quellessont leurs
intentions: lesilencedes paysans
à leur égard, & le peu
d'avisquonleur donne, ont
fait dire icy 3quele secours
de France qui vientjoindre
Mrde JSloailIcs enCatalogne,
aura joint avant quils sçachent
quilsoit party de Dauphiné'.
Il
y d'autres Lettres
qui portentqueMrdeVendosmeavoitdétache
4000.
Chevaux sur les ailes de
l'Arméedel'Archiduc;
,qu'il avoit plus de seize
,cens prifonners ; que les
Ennemis ayant fait une
descente sur les Costes du
Royaume de Valence, Mr
Gaëtano les avoit repoussez
avec les Troupes de
Murcie, & qu'il y en avoit
eu quatre cens Tele pris ou
de tuez.
du 31.Septembre.
DOmJoseph Vallejo
, Colonel deCavalerie
,
qui
avoit estédetachépour inco rmoder
les Ennemis, ayant esté
informé que le General Wet-
ZCI
,
qui commande les Troupes
de VElecteur Palatin marchoit
vers L'Aragon avec un
Colonel. L'Ï une escorte de
deux cens Chevaux
,
marcha
le 30. dans le dessein de les
combattre.Illesjoignità Vaidés
et deux lêltCStcy.) où il
les attaqua si vivementque
malgré la grande resistance
qu'ils firent ils furententièrement
défaits. Plus de cinquante
furent tuez, &soixante
faitsprisonniers avec
un Capitaine C, unautre
Officier &' on prit tous U$
Equipages du General dans
lesquels on trouva plus detrois
mille Pistolesen or, &beau*
coup de Vaisselled'Argent
le toutfut pillé. Ce. General
(fg- le Colonel avec le reste de
leurs Cavaliers,sesauverent
aSizuenca<5oùlesEn.emii It Siguença ou CS.- n ': em¡.~ avaientzoo.Fantaffins$
mais ne s'y croyant pas en
seureté
, par la crainte qu'ils
avoient des habitans
,
demanderent
à capituler. On leur
accorda un passeportqu'ils demanderent
pour quatorze personnes.
Aprés cette action qui
ne cousta que quelques Cavaliers
à Mr de Vallejo
,
il envoya
icy les prisonniers
, &
marcha le lendemain à Guadalara
afin de pouvoir observer
les Ennemis de plus prés.
LEtrois Octobre le
Roy d'ESpsgne,& Monsieur
de Vendosme arriverent
à Tordesillas sur l£
Duero pouraller se mettre
à la teste de l'Armée
qui estoit à Salamanque
& qui devoit estrejointe,
par les Garnisons de Pampelune,
de Jaca en Aragon,
de Fontarabie, de S.
Sebastien & du Passage
ces Garnisons devant estre
relevées Dar d'autres Tioupes
;)
sçavoir celles de Pampelune
& de Jaca; par trois
Regiments tirez de Bayone
,
& celles de S. Sebastien
, de Fonrarabie & du
Passage par de nouvelles
Troupes que les Estats de
Biscaye
,
d'A lava & de
Guipuscoa doivent lever
& entretenir à leurs dé- pens.
DesLettres deMadrid du
4, portent que l'Archiduc
n'y estoit entré que le 28.
Septembre,qu'il estoit precedé
parle Regiment de
Cavalerie de Galvés,&
accompagné de ses Gardes
; qu'il entra par la ruë
d'Alcala &: qu'il continua
sa marche par la Grande
ruë jUÍllutà la Porte de
Guadalaxara, qu'il allai
l'Eglise deNostre-Dame
d'Atocha où il entendit la
Messe ; qu'il alla ensuite,
sansentrer au Palais; à la
Maison de Campagne de
Ivlrle Comte d'Aguilar&
-de-'li'auPirdo où ilestoit
encore le 4. qu'une partie
estoit dans le Voisinage ,
ôtl'autre le long de la Riviere
deXarama ;qu'elle
n'estoit composée que de
14000. hommes de Troupes
reglées &d'environ
Z500. Miquelests ou Bandits
qui faisoient de grands
desordres
,
ayantpilléplusieursVillages
aux,,, environs
du Pardo, & commis
plusieurs Sacrileges dans
les Eglises en emportant
les Vases, Sacrez & en jettant
les hosties consacrées
par terre; que les Curez
quiavoientesté en demander
justice au Comte de
Staremberg avoient ea
pour reponse, qu'il ne pouvoit
empescher ces desordres
faute d'argent dequoy
payer les Troupes ,
que la Ville de Madrid
n'estoit gouvernée que pas
les Alcaldes; que les Generaux
avoient reglé la contribution
à quarente deux
mille Ecus par mois, &
qu'on en avoit fait le premier
payement d'un Magatin
de farine que la Reine
avoitordonnéde jetter
parce q'uelle estoit gastée,
& de laquelle neanmoins
les Ennemis faisoient faire
du pain pour leurs Troupes
;qu'ils tiroienc des contributions
en grains des
autres lieux, ce qui n'empeschoit
pas que le pain ne fustbeaucoup plus cher à
Mad11d qua 1ordmairc.
Voicy ce que porte uneletre
de Madrid. Malgrécette
cherté du pain le peuple ria
pointvouluramasserl'Argent
que l'Archiduc a fait jetter
dans les rucs,CM ce mesme peuple
ordinairement amateur des
Spectaclesserenferma dans le
temps des Illuminations, &
assomma quelques Comediens
qui avoient joüé dans un des
Fauxbourgs un Prologue de
rejoüissance
,& mesme que le
Poëte qui l'avoitcomposé,
avoit aujjt esté trouvé mort le
lendemain dans la rot,
:' LE Roy d'Espagne
arrivaà Salamanque le 5.
avec Monsieur de Vendosme
,
où ils ne demeurerent
qu'un jour parce que l'Arméecontinuoit
de marcher
vers Placentia quoy
que toutes les Troupes
n'eussent pas encore joint.
Elle trouvoit par tout une
grandeabondance de vivres
& de fourages, & il
arrivoit ous les jours des
Recruës & des Corps de
Troupes tirées de divers
endroits.
• tes Regiments de Castille
& de Madrid passerent
le 15.enrevûë devant
sa Majesté Catholique qui
les trouvacomplets &en
tres bon estat. On a distribué
des Officiers François
quiestoient sans employ,
dans les Regiments où il
en manquoit. L'Estramadure
a donné des Chevaux
de remonte pour la Cavalerie,
& il y avoit quarente
pieces de Canon en estat
de marcher.
On a mis la Cavalerie
en quartier de rafraichissement
en attendant la
jonction du r<.fte des
Troupes
,
à l'exception de
neufcens Chevaux qui ont
esté detachez vers Talavera
de la Reyna,pour mieux
observer les mouvements
des Ennemis.Les Dragons,
commandez par Mr le
Comte Mahoni sontallez
a Oropezaen deçade Talavera;
toute l'Infanterie
partit le 17. pour aller camper
à Casa Tejada à huit
lieues de Placentia.
Un détachement de la
Garnison de Pampelune,
joint
joint par un bon nombre
d'habitans armez ayant
pane l'Ebre s'est emparé
de la Ville de Corella où
les Ennemis avoient des
Troupes, entre Calahorra
,
& Tudela
,
& a fait la
Garnison prisonniere.Plusieurs
Maisons de mal intentionnez
ontesté pillées,
entr'autres ce ledu nommé
Ferrer qui a esté aussi
rasée parce queson Fils
estoit à teste dela Garnison.
Copied'uneLettre écrite
deVittoria du 21.
Octobre. JE reçois une lettre de
D. Henriquez deCavaillas
Capitaine au Regiment
de Toledequin'a point
quitté le Roy depuis sa
sortie de Madrid. Il me
marque que depuis l'arrivée
de S. M. C. à Placentia
les Troupes estoient
campées entreCoria &Almara
; que Mrde Vendosllle
estantentré dans cette
derniere Place avec un
gros detachementen avoit
fait rompre le Pont le 14.
& que ceGeneral ayant ensuite
marché le long du
Tage pourreconnoistre la
disposition de l'Armée de
l'Archiduc dans laCastille
, il s'avança jusquà une
lieuë d'Oropesa où il fut
attaqué par 500. Cavaliers
Alemans embusquez qui
le prirent par derriere 6c
crurent pouvoir l'enveloper.
Son detachemenc n'estoit
que de 260. Cavaliers
avec lesquelsil fit une
sivigoureiife deffense qu'il
mit les ennemis en fuite
,
entua ou blessa plus de
ioo. & en prit 41. quiont
eslé amenez hier icy. Il dit
que l'Archiduc ne paroilt
plus avoir le dessein defaire
la jonction des Troupes
de Portugal depuis que
8000. hommes de (es troupesqui
s'estoient avancez
vers Albuquerqueavoienc
retourné sur leurs pas à l'aproche
de l'ArméeEfpagnole.
Mr de Vendosme
alla encore hier reconnoiftre
rAmee Ennemiequi a
remonte le lage. Mr b
Marquis de Bay tient les
Portugais dans le refpetl:.
On amena hier au Camp
ii. Miquelers qui couroient
les Montagnes de
Tolede dont quelqoues-uns
assurent que l'Archiduc
meditoit La retraitte dans
l'Arragon. Nous attendons
lereste de l'Artillerieavec
les munitions Se les provisions
de bouchepour8jours
qui feront prêtes au plus
tard le 18. après quoy nous
marcherons aux Ennemis
qui desolent la Castillepar
leursvexations. On nous
écrit icy de la frontiere de
Navarrecjue les Ennemis
retirent les petites garni-*
fons qui font sur la Frontiere.
d'Arragon dont ils
forment un Corps a Saragosse
avec lequel ilspré-,
tendent assurer le paisage
dCe cettae Proivilncelpear la.
Extrait d'une autre
Lettre de Vittoria.
LE Roy d'Espagne a
devancé huit mille Portugaise
de2,4.heuresy &sejtemparédu
Pontd'Almaraz. On
erojoit quilefloïtimpojjïble de
les prévenir & on a admiré
la diligence quesa M. C. c-
Mr de Vendosme ont fait
ainsi que Mr le Marquis de
Bay qui les a ensuite con•>'
traints de se retirer:LArchiduceffort
embarrassépourfç
retirer noyant que quinze
mille hommes dont trois mille
font malades. Il ravage les
Maisons & Chasteaux des
Grands & brusle beaucoupde
Villages aux environs de
Madrid. On a surpris une
lettre de /'Archidu:hejje 2
Aiadamefd Mere par laquelle
elle luy mande que les affaires
du Roy son Mary*
vont si mal que ii cela continueelle
apprehende que
les Catalans ne prennent
des resolutions violentes.
&Armée J^Jpagnolc efl
presentement de vingt deux
mille hommes effiaifs. Le
Roy cherche à donnerBataille
; maisMonsîeur de Vertdosme
le retient, le suppliant
de temporiser enattendantMr
le Duc de Moailles. La Ville
de Cadiz a vingt quatre Bataillons
y
taillons
y
& a offert au Roy
J'Espagne de luyen envoyer ce
quilluy plairoit. Sa Majeflé
atémoignéqu'il ejioitnecejfau
requ'ils restassentJ & qu'elle
estoit très Jatisfaite dailleurs
.de leur bonne volonté.
A Vittoria le13.
«
Offabre.
L'Armée du Roy
d'Espagne est prefente-
Hienc composée de douze lmille hommes de pied & de sept mille chevaux; &
, cp nombre est effedtify- le
Roy attend encore deux
millechevaux dans peu de
jours, de forte qu'il (ira.
bien plus fort en Cavalerie
que sesEnnemis. l'A rgent
n'a pointmanquéjur.
qu'àpreient,$d'onne/çauroit
pouffer plus loin la ûr
délité que le font tous les
peuples d'Espagne. Le
Royaume de Murcie a pri$
les Armes dans la refoluçion
de se bien deffendre si
les Ennemis viennent 1attaquer,
celuy de Valence
en a fait autant. Il court
un bruit depuis hier midy
que les Ennemis feignant
-d'envoyer un detachemenc
à Tolede se retirent
véritablement ce qui est
fort naturel à croire s'il est
vray que les Portugais se
soient retirezcomme on
le publie. La Province de
Biicaye vient de donner
5000. pistoles à la Reine;
Il vient de tems en tems de
pareils petits lecours icy
aussi bien qu'à tArmée du
Roy d'Espagne.
Quelques traitres avoient
tramé une conspirationà
Tortose; mais elle a ellé
decouverte, & les auteurs
ont été pris &arrestez. Un
autretraître avoit livré aux
Ennemisla Ville de Xerès
de los Cavalleros vers
la Frontière de l'Alentejo,
mais il n'en ont pas profité
j'en estant retirez après
avoir néanmoins fait farter
quelques fortifications
lX. bruslé quelques munitions.
On vient de recevoir
nouvelle que les Ennemis
marchentàS. Pozuelo qui
est sur le chemin de Tolede
; cestaussi celuy d'Aragon
& de Valençe. On ne
sçait point lequel ils prendront,
Latesse de Armée
du Roy decpaone ea à
Talavera de la Reina àn.
lieuës de Madrid On dit
mesme que le Colonel Vallejo
est à Alcala. Nous
sommes icy dans un tresvilain
pays entouré de
montagnes;mais qui est
bon pour la feurecé de la
Reine.
A Vînoriale 3°,Oélobrea
tat-des affaires ¿,Ef.
P (,-;?Ï' n'est pas augi mauvais
que vous l'avek. pu croire.
LesEnnemis font toujours
campez aux environs de Madrid.
L'Archiduc est au Pardo.
Les Villagessontpillez &'
bruslezjusqu'aux Eglises où
les Anglois& les Holandois
font des impietez & des sacrileges
abominables.LesMaisons
de tous lesFrançois&de
tous ceux qui ont suivi la
Couront estépilléesà Madrid,
& la noflre par consequent ,
ejl du nombre. Les François
ont eu ordre de sortir de cette
Ville dans 24. heures sous
peine de la viey &les Dames
qui font restées à Madrid,
ordre d'aller à Tolede ; la plus
part ontdéja obey
, & les autres
se disposent à le faire.
Ellesfont prés de 60. dans le
cas. On nefait quelle peut
estrel'intentiondel'Archiduc,
à moins qu'il ne croye engager
par-là les Marisqui font auprès
du Roy & de la Reine
d'aller trouver leurs femmes.
Ony a ordonné encore à tous
ceux qui ont des Armes
,
de
les porter a la Caza delCampo
; on craint que ce ne foit
dans la vue defaire un pillage
général ensortant de Cette
Capitale. Mrle Marquisde
Manfera, qui ayant prés de
cent ans, n'avoit pas pusuivre
le Roy,quelque bonne en'"
viequ'ilen eust, estant rcflêà
Madrid, le GeneralStanhope
lalla voir pour l'exhorter
d'allerse mettre aux pieds du
Roy Carlos tercero. illuy
répondit qu'il pouvoit le
mettre aux pieds de l'Archiduc
d'Autriche, ter~
dontse servent les Espagnols
pour dire assurer de leurs respects;
qu'ill'honoroitcomme
un grand Prince; qu'il
pouvoit luy dire de sapart,
quil n'avoit qu'un Dieu,
uneLoy & un Roy; que
son Dieu & sa Loy H1y
estoient connus; que pour
son Roy,s'il ignoroit qui
il estoit,il luy apprenoit
quec'estoitPhilippeV. de
Bourbon legitime Roy
d'Espagne, a qui il avait
presté le ferment defidèle
lé
;
qu'il ne vouloit pas que
le peu de joursqu'il avoità
vivre, fussent tachez,
de l'infamie de luy estre
parjure; quec'estoitlà tout
ce qu'il pouvoir dire de sa
part à l'Archiduc. Ilfiâit
son discours, en disant qu'il
estoit las d'estre debout,
& qu'il s'alloit coucher.
De-la le General Stanhope
fut chez Mrle Marquis de
Frezno, qui luy répondit en
substance la mesmechose,ajoustant
que l'Archiduc estoit
maist. e de le traitter comme
prisonnier; mais que
sans son grand âge & ses
infirmitez qui l'avoient
mis hors d'estat de suivre
son Roy, il ne l'auroit pas
trouvé à Madrid.
Monsieur de Vendosme efi
charmé de lafidélité des peuples.
Elle va dela de tout ce
que l'on en peut dire.Je ne vous
enciteray qu'un exemple qui
vousferajuger du reste. Les
Ennemis ayant ordonné dans
un Village près de Madrid
qu'oncriastvivat Carlostercero,
tes habitants crierent
vivat Felippé Quinto. On
les menaça dufeu;ils crierent
encore plus fort; onmit lefeu
à leursMaisonsilss'assemblerent,
& danserent autour
desflames jusqu'à ce que tout
just redu t encendres, disant
que c'estoient leurs illuminations
& leurs feux de jojt
qu'ilssaisoient par avarie?
pour le retour de leur Roy à
Madrid.Ce détail, & les
réponses de Mr de Manfera
& de Mr de Frezno au
General Stanbope ontesté envoyées
à la Reine dans ces
mesmes termes.
Le R<jy esttousjours depuis
le 19. à Casa Tejada
,
soft
Armée en quartier
,
qui se
peutassemblerendeuxjoursa
trois lieues de-là. Mr de Vallejo
est avec un détachement
entreSegovie & Madrid;
Mrde, Bagamonteavec500.
Chevaux, à Torre Lodana
prés l'Escurial ; MrMahoni,
avec lesDragons de l'Armée
à Calçada d'Oropeza
, &
MrLanceroti avecun autre
détachement, à Talavera de
la Reyna. On estinformé par
ces Officiers. Generaux
,
de
toutceque font les Ennemis.,
les paysans ayant un grand
foin de les en instruire, & les
Ennemissontsipeu informe";\.
de ce qui nousregarde
, que
dans des lettres qu'onleura
surprisces derniersjours, leurs
Generaux demandaient s'il
estoitvray que Mr de Vendosme
eust joint Philippe V.
Onprend la plupartde leurs
Courriers, ce qui nous est trèsutilepoursçavoirl'eflat
omils
sont
, & quellessont leurs
intentions: lesilencedes paysans
à leur égard, & le peu
d'avisquonleur donne, ont
fait dire icy 3quele secours
de France qui vientjoindre
Mrde JSloailIcs enCatalogne,
aura joint avant quils sçachent
quilsoit party de Dauphiné'.
Il
y d'autres Lettres
qui portentqueMrdeVendosmeavoitdétache
4000.
Chevaux sur les ailes de
l'Arméedel'Archiduc;
,qu'il avoit plus de seize
,cens prifonners ; que les
Ennemis ayant fait une
descente sur les Costes du
Royaume de Valence, Mr
Gaëtano les avoit repoussez
avec les Troupes de
Murcie, & qu'il y en avoit
eu quatre cens Tele pris ou
de tuez.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
La lettre d'Aranda du 31 septembre 1706 décrit plusieurs événements militaires et politiques en Espagne. Le colonel Vallejo a attaqué et vaincu les troupes du général Wet-ZCI près de Vaidés et de Lécetcy, tuant plus de cinquante ennemis et en capturant soixante. Les Espagnols ont également pillé des équipements précieux, incluant trois mille pistoles en or et de la vaisselle d'argent. Les généraux ennemis se sont réfugiés à Siguenza. L'archiduc, confronté à la retraite de ses troupes, a ravagé des maisons et villages autour de Madrid. Une lettre interceptée indique que les affaires du roi d'Espagne sont en difficulté, ce qui inquiète les Catalans. L'armée espagnole, forte de quinze mille hommes dont trois mille malades, attend des renforts. Cadix a proposé son aide au roi, mais celui-ci a refusé, se déclarant satisfait de leur bonne volonté. À Vittoria, l'armée du roi d'Espagne compte douze mille hommes de pied et sept mille chevaux, avec deux mille autres chevaux attendus. Les royaumes de Murcie et de Valence se préparent à se défendre. Des conspirations à Tortose et des trahisons à Xerès ont été découvertes et réprimées. Les ennemis se dirigent vers S. Pozuelo, tandis que l'armée du roi est à Talavera de la Reina. Le 30 octobre à Vitoria, les ennemis campent autour de Madrid, pillant et brûlant les villages, y compris les églises. Les Français ont reçu l'ordre de quitter Madrid, et les dames doivent se rendre à Tolède. Les habitants de Madrid restent fidèles à Philippe V. Les marquis de Manfera et de Frezno ont refusé de se rendre à l'archiduc, affirmant leur loyauté envers Philippe V. Le roi est à Casa Tejada, et plusieurs détachements surveillent les mouvements ennemis. Les courriers ennemis sont souvent interceptés, fournissant des informations précieuses sur leurs intentions et mouvements.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 187-206
Suite des Nouvelles d'Espagne depuis le mois passé.
Début :
Du Camp de Casa Texada le 15. Novemb. Par Mr [...]
Mots clefs :
Ennemis, Armée, Archiduc, Madrid, Espagne, Roi d'Espagne, Chevaux, Cavalerie, Fourrages, Retraite, Casatejada, Vitoria
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne depuis le mois passé.
Suite des Nouvelles
d'Espagne depuisle
mois passé.
Du Camp de Casa
Texada le
15.
ISIovemb.
ParMrdeC***.
Nous sommes tousjours
icy dans la mesme
situation à reparer l'Armée
du Royde tout cequi luy
manquoit
,
& à remonter
laCavalerie. Les Ennemis
ont quitté Madrid.Ils marchent
pour passer le Tage
au pont d'Aranjuez. Ils seront
sur le chemin de retourner
en Arragon, & en
Catalogne. Leur retraite
eu: à prés de cent lieuës.
Nous mettrons quatre mille
Chevauxaprés eux, pendant
que le reste de l'Armée
les suivra. Par des Let.
tres que nous ayons interceptées
de l'Archiduc , d'hier,il se plaint à l'Archiduchese
de l'opiniastreté
de Mr de Staremberg
d'avoir voulu venir à Madrid
, & d'estre resté si
longtemps dans ce pays.
Il luy avouë qu'ils sont
dans là plus mauvaise situation
du monde, &
beaucoup plus mal que
quand ils estoient assiegez
dans Barcelone; que l'E£'
pagne a presentement un
bon General en la personne
deMr le Duc de Vendosme.
Lettre de Vittoria le 16.
Novembre.
I le/ï arrivé aprés rnidy,
un Gardedu l{oy. ,de l^Compagnied'ossone
, qui ayoit:
esté envoyé pour sçavoir ce
qui se passoit à Madrid. Il
en eflparty le12..& a rapportéqueleu.
lesEnnemis
avoiententièrementretire toutes
les Troupes quilsy avoient
après avoir enlevé tout ce qui
pouvoitJervira leursubsistance
j & pillé quelques Maisons.
Celles de Mr le Marquis
de Sant-Iago, de Mrs de
Mejorada
, & de Campo
Florido3font du nombre Ils
ont ordonné à tous les Conseils
ou Prefidios que l'Archiduc
àvoit establis
,
desuivrel'Armee.
Mr Ducasse a écrit a
Mr le C. de Lionne que la
Reine avoit esté informée
dés le 8. que les Ennemis
devoient se mettre en marche
le 10. qu'il seroit édifié
toute sa vie de la fidelité
des Espagnols dont il avoit
eu des témoignages dans
une grande estenduë de
pays qu'il avoit traversée
pour se rendre à l'Armée
de SaMajesté Catholique.
Les Ennemis avoient
surpris les Villes de Ciudad
Rodrigo& d'Almagro
dans la Manche, d'où
ils tiroient des vivres & des
fourages ; mais Mr de Figueroa,
à la teste de la Noblesse&
des Peuplesd'Andalousie,
les en chasserent
peu de temps aprésqu'ils
s'en furent emparez, & envoyerentà
SaMajesté Catholique
le Corregidor
d'Almagro,lié suruiiAfne,
pour le punir de sa rebellion.
Lesdétachements
que les Ennemis avoient
dans ces deux Postes, furent
faits prisonniers. Leur
Armée commença alors à
manquer de vivres & de
fourages,
fourages
, leRoyd'Espagne
ayant envoyé plusieurs
corps de Cavalerie pour
occuper les passages.
Le Comte de Starem-
)erg avoitdés le6. fait par-
~ir un grand nombre de
chariots pour conduire à
Daroca les malades qui esoient
à Madrid.
Les vivresestoient fort
:hers dans cette capitale;
nais les habitans loin d'en
:stre affligez
,
se réjeüisoient
par avance du reour
de leur Roy legitime,
persuadez que l'abondance
y seroit aussitostrestablie.
On ne peut trop loüer
la fermeté avec laquelle ils
avoient refusé non seulement
de donner leurs armes
à l'Archiduc; mais
aussi de les vendre.Ce Prince
n'avoit pas jugé a propos
de les ycontraindre
dans l'apprehension que ce
la ne causast quelque tumulte
dont les fuites lu)
auroient sans doute elle
desavantageuses. Il n'avoi
non plus osé donner de
ordres pour réprimer la
liberté que les habitan
prenoient de témoigner
laverfion qu'ils avoient
pour luy par leurs discours
& par leurs actions, & qui
alloit jusqu'au point que
les Marchands tenoient
leurs boutiques fermées.
Des queles Ennemis furent
sortis de Madrid, le
Peuple nonobstant la grande
cherté des vivres, voulut
donner des marques
publiques de sa joye; mais
Mr de Sanguinetto quien
est Corregidor -; que le
Roy d'Espagne y avoit
laissé, & qui n'en a point
fait là-fpticlion pendant le
sejour que les Ennemis y
ont fait, les obligea à differer
leurs réjoüissances
jusqu'àceque les Ennemis
fussent éloignez.
Le lendemain de leur
départ,Don Feliciano de
Bracatiiot-itie,queSa MajestéCatholiqueavoit
chargé
d'y conduire un grand
convoy de grains, & de
toutes fortes de provisions,
arriva prés du Pont appellé
de Segovie
,
où les Députez
de la Ville al crent audevant
de luy. On nedoit
point estre surpris de
cette diligence; on estoit
bien informé du jour que
les Ennemis devoient fortir
de cette capitale, & le
• Roy avoit donné tous les
ordres necessaires pour amasser
toutes ces provisions
, & pour les tenir à
portée de les y faireentrer
aussi-tost après leur départ,
afin d'y restablir l'abondance.
En effet
,
le pain qui
valoit douze fols avant
l'arrivée dece convoy, ne
se vendit plus le lendemain
quil fut entré que depuis
deux à trois fols. On n'entendit
aprés cela dans toutes
les rues que des cris
de VivatFélipo Quinto;on
sonnatoutes les Cloches ;
ce n'estoient dans toutes les
ruës que feux de joye &illuminations,
avec un grand
nombrede Portraits deSa
Majesté Catholique.
Du Quartier Royal de
Casa Texada le zz*
Novembre.
L
es Troupes Ennemies
ùrcupenr encore Tolede , San
Pozuelo
,
Chinchon
, ~&
quelques autres Lieux des environs.
Leurs Généraux ont
ordonné aux habitansde mener
à Tolede quatre -vingt
Chariots chargez de Fascines.
On ne doute point que ce ne
soit pour couvrir le dessein
qu'ilsont deseretirer Nostre
Cavalerie qui estois cantonnée
dans plusieurs Villages aux
environs de celuy-cy
,
marcha
ily a quatre jours pour aller
dans le voisinage de Talavera
de la Reyna. Le 19. le Royfit
la revûë de huitBataillons de
ses deux Regiments des Gardes
Espagnoles ~e Walones.
Le20. SaMajestépassaaussi
en revûë 2 1. autres Bataillons
qui estoient campez prés
d'Almaraz
, c- hier toutes
ces Troupes partirent pour se
rendre en quatre jours à Talavera.
Demain le Roy doitpartir
d'icy pour aller coucher à
Casalda
, ~& le lendemain à
Talaveraoù il trouveratoute
son Infanterie campée.
Sa Afajeflévient d'avoir
avis certain que les Ennemis
ont fait passer toute leur Armée
du costé de Chinchon,&
rompre le Pont de Zamora
pour assurer leu'" retraite; que
le Comte de Staremberg,pour
se decharger de l'Archiduc
dans une conjoncture si delicate
,
l'avoit envoyé devant
sous une escorte de mille Chevaux
pour se rendre en diligence
à Pastrana. Ainsion ne
doute plus de la retraite des
Ennemisen Catalogne.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu23.
L
es Ennemis ont enfin
abandonnéMadridsans avoir
osé ~fare de pillage general.
Ils ont neanmoins emmené
une grande quantité de v ivres
qu'ils avoient ramassez.., efe
sontsaisis de tous les Chevaux
~& autres bestes de charge, apparemment
pour emporter les
effets qu'ils ont enlevez dans
les Lieux des environs qu'ils
ontentièrement saccagez sans
avoirépargné les Eglisesoù
ils ont commis de grands sacrileges.
Extrait d'une Lettre du
Camp de Casa Texada
du 19. Novembre.
L'ArméeduRoyquia
des vivrespourplusieursmoig
est en marche. Plusieurs detachements
de Cavaleriese sont
avancez pour incommoder les
Ennemisdans leurmarche. Le
reste de la Cavalerie est arrivé
à Talavera de la Reyna & le Roy marche à la , teste de
l'Infanterie, ~0* d'une partie
de ses Gardes du Corps. Tous
les Soldats font habillez de
nef&sontremplis de bonne
volonté.
Des Lettres de Barcelone,
venuës par Marseille,
portent qu'on avoit esté
plus de trois Semaines sans
avoir de nouvelles de l'Archiduc,
le Gouverneur de
Lerida ayant enlevé huit
Couriers de suite. Toutes
les Lettres qu'on leur a
trouvées marquoient le
mauvais estat de sesaffaires.)&
l'impossibilitéqu'il
yavoit de se maintenir en
Espagne
,
s'il ne recevoit
promptemenc un puissant
secours.
NoAvVeimttorbiarele.27.
'cft tout de bon que les
Ennemis se retirent. on a sçû
hier au soirqu'ils ont passé le
Xarama doitils ontfait rompre
les Ponts. L'Archiduc a
prisles devants avecmille chevaux.
Il coucha le 21. à Pastrana,
& il s'enva, à grandes
journées. Le Roy d'Espagne
a pajjé à Talavera de lte
Reyna,&s'estmesme avancé
pins
en deçà en remontant le
long du Tage. On a envoyé
plusieurs détachements aprés
l'Armée ennemiepourl'embarajjer
dans sa marche. Je ne
doutepoint queparl'ordinaire
prochain je ne vous mande le
jourde nostre departpourMadrid
: les chemins sont pourtant
bien mauvais
, mais la
ecine se déplaistfort icy.
d'Espagne depuisle
mois passé.
Du Camp de Casa
Texada le
15.
ISIovemb.
ParMrdeC***.
Nous sommes tousjours
icy dans la mesme
situation à reparer l'Armée
du Royde tout cequi luy
manquoit
,
& à remonter
laCavalerie. Les Ennemis
ont quitté Madrid.Ils marchent
pour passer le Tage
au pont d'Aranjuez. Ils seront
sur le chemin de retourner
en Arragon, & en
Catalogne. Leur retraite
eu: à prés de cent lieuës.
Nous mettrons quatre mille
Chevauxaprés eux, pendant
que le reste de l'Armée
les suivra. Par des Let.
tres que nous ayons interceptées
de l'Archiduc , d'hier,il se plaint à l'Archiduchese
de l'opiniastreté
de Mr de Staremberg
d'avoir voulu venir à Madrid
, & d'estre resté si
longtemps dans ce pays.
Il luy avouë qu'ils sont
dans là plus mauvaise situation
du monde, &
beaucoup plus mal que
quand ils estoient assiegez
dans Barcelone; que l'E£'
pagne a presentement un
bon General en la personne
deMr le Duc de Vendosme.
Lettre de Vittoria le 16.
Novembre.
I le/ï arrivé aprés rnidy,
un Gardedu l{oy. ,de l^Compagnied'ossone
, qui ayoit:
esté envoyé pour sçavoir ce
qui se passoit à Madrid. Il
en eflparty le12..& a rapportéqueleu.
lesEnnemis
avoiententièrementretire toutes
les Troupes quilsy avoient
après avoir enlevé tout ce qui
pouvoitJervira leursubsistance
j & pillé quelques Maisons.
Celles de Mr le Marquis
de Sant-Iago, de Mrs de
Mejorada
, & de Campo
Florido3font du nombre Ils
ont ordonné à tous les Conseils
ou Prefidios que l'Archiduc
àvoit establis
,
desuivrel'Armee.
Mr Ducasse a écrit a
Mr le C. de Lionne que la
Reine avoit esté informée
dés le 8. que les Ennemis
devoient se mettre en marche
le 10. qu'il seroit édifié
toute sa vie de la fidelité
des Espagnols dont il avoit
eu des témoignages dans
une grande estenduë de
pays qu'il avoit traversée
pour se rendre à l'Armée
de SaMajesté Catholique.
Les Ennemis avoient
surpris les Villes de Ciudad
Rodrigo& d'Almagro
dans la Manche, d'où
ils tiroient des vivres & des
fourages ; mais Mr de Figueroa,
à la teste de la Noblesse&
des Peuplesd'Andalousie,
les en chasserent
peu de temps aprésqu'ils
s'en furent emparez, & envoyerentà
SaMajesté Catholique
le Corregidor
d'Almagro,lié suruiiAfne,
pour le punir de sa rebellion.
Lesdétachements
que les Ennemis avoient
dans ces deux Postes, furent
faits prisonniers. Leur
Armée commença alors à
manquer de vivres & de
fourages,
fourages
, leRoyd'Espagne
ayant envoyé plusieurs
corps de Cavalerie pour
occuper les passages.
Le Comte de Starem-
)erg avoitdés le6. fait par-
~ir un grand nombre de
chariots pour conduire à
Daroca les malades qui esoient
à Madrid.
Les vivresestoient fort
:hers dans cette capitale;
nais les habitans loin d'en
:stre affligez
,
se réjeüisoient
par avance du reour
de leur Roy legitime,
persuadez que l'abondance
y seroit aussitostrestablie.
On ne peut trop loüer
la fermeté avec laquelle ils
avoient refusé non seulement
de donner leurs armes
à l'Archiduc; mais
aussi de les vendre.Ce Prince
n'avoit pas jugé a propos
de les ycontraindre
dans l'apprehension que ce
la ne causast quelque tumulte
dont les fuites lu)
auroient sans doute elle
desavantageuses. Il n'avoi
non plus osé donner de
ordres pour réprimer la
liberté que les habitan
prenoient de témoigner
laverfion qu'ils avoient
pour luy par leurs discours
& par leurs actions, & qui
alloit jusqu'au point que
les Marchands tenoient
leurs boutiques fermées.
Des queles Ennemis furent
sortis de Madrid, le
Peuple nonobstant la grande
cherté des vivres, voulut
donner des marques
publiques de sa joye; mais
Mr de Sanguinetto quien
est Corregidor -; que le
Roy d'Espagne y avoit
laissé, & qui n'en a point
fait là-fpticlion pendant le
sejour que les Ennemis y
ont fait, les obligea à differer
leurs réjoüissances
jusqu'àceque les Ennemis
fussent éloignez.
Le lendemain de leur
départ,Don Feliciano de
Bracatiiot-itie,queSa MajestéCatholiqueavoit
chargé
d'y conduire un grand
convoy de grains, & de
toutes fortes de provisions,
arriva prés du Pont appellé
de Segovie
,
où les Députez
de la Ville al crent audevant
de luy. On nedoit
point estre surpris de
cette diligence; on estoit
bien informé du jour que
les Ennemis devoient fortir
de cette capitale, & le
• Roy avoit donné tous les
ordres necessaires pour amasser
toutes ces provisions
, & pour les tenir à
portée de les y faireentrer
aussi-tost après leur départ,
afin d'y restablir l'abondance.
En effet
,
le pain qui
valoit douze fols avant
l'arrivée dece convoy, ne
se vendit plus le lendemain
quil fut entré que depuis
deux à trois fols. On n'entendit
aprés cela dans toutes
les rues que des cris
de VivatFélipo Quinto;on
sonnatoutes les Cloches ;
ce n'estoient dans toutes les
ruës que feux de joye &illuminations,
avec un grand
nombrede Portraits deSa
Majesté Catholique.
Du Quartier Royal de
Casa Texada le zz*
Novembre.
L
es Troupes Ennemies
ùrcupenr encore Tolede , San
Pozuelo
,
Chinchon
, ~&
quelques autres Lieux des environs.
Leurs Généraux ont
ordonné aux habitansde mener
à Tolede quatre -vingt
Chariots chargez de Fascines.
On ne doute point que ce ne
soit pour couvrir le dessein
qu'ilsont deseretirer Nostre
Cavalerie qui estois cantonnée
dans plusieurs Villages aux
environs de celuy-cy
,
marcha
ily a quatre jours pour aller
dans le voisinage de Talavera
de la Reyna. Le 19. le Royfit
la revûë de huitBataillons de
ses deux Regiments des Gardes
Espagnoles ~e Walones.
Le20. SaMajestépassaaussi
en revûë 2 1. autres Bataillons
qui estoient campez prés
d'Almaraz
, c- hier toutes
ces Troupes partirent pour se
rendre en quatre jours à Talavera.
Demain le Roy doitpartir
d'icy pour aller coucher à
Casalda
, ~& le lendemain à
Talaveraoù il trouveratoute
son Infanterie campée.
Sa Afajeflévient d'avoir
avis certain que les Ennemis
ont fait passer toute leur Armée
du costé de Chinchon,&
rompre le Pont de Zamora
pour assurer leu'" retraite; que
le Comte de Staremberg,pour
se decharger de l'Archiduc
dans une conjoncture si delicate
,
l'avoit envoyé devant
sous une escorte de mille Chevaux
pour se rendre en diligence
à Pastrana. Ainsion ne
doute plus de la retraite des
Ennemisen Catalogne.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu23.
L
es Ennemis ont enfin
abandonnéMadridsans avoir
osé ~fare de pillage general.
Ils ont neanmoins emmené
une grande quantité de v ivres
qu'ils avoient ramassez.., efe
sontsaisis de tous les Chevaux
~& autres bestes de charge, apparemment
pour emporter les
effets qu'ils ont enlevez dans
les Lieux des environs qu'ils
ontentièrement saccagez sans
avoirépargné les Eglisesoù
ils ont commis de grands sacrileges.
Extrait d'une Lettre du
Camp de Casa Texada
du 19. Novembre.
L'ArméeduRoyquia
des vivrespourplusieursmoig
est en marche. Plusieurs detachements
de Cavaleriese sont
avancez pour incommoder les
Ennemisdans leurmarche. Le
reste de la Cavalerie est arrivé
à Talavera de la Reyna & le Roy marche à la , teste de
l'Infanterie, ~0* d'une partie
de ses Gardes du Corps. Tous
les Soldats font habillez de
nef&sontremplis de bonne
volonté.
Des Lettres de Barcelone,
venuës par Marseille,
portent qu'on avoit esté
plus de trois Semaines sans
avoir de nouvelles de l'Archiduc,
le Gouverneur de
Lerida ayant enlevé huit
Couriers de suite. Toutes
les Lettres qu'on leur a
trouvées marquoient le
mauvais estat de sesaffaires.)&
l'impossibilitéqu'il
yavoit de se maintenir en
Espagne
,
s'il ne recevoit
promptemenc un puissant
secours.
NoAvVeimttorbiarele.27.
'cft tout de bon que les
Ennemis se retirent. on a sçû
hier au soirqu'ils ont passé le
Xarama doitils ontfait rompre
les Ponts. L'Archiduc a
prisles devants avecmille chevaux.
Il coucha le 21. à Pastrana,
& il s'enva, à grandes
journées. Le Roy d'Espagne
a pajjé à Talavera de lte
Reyna,&s'estmesme avancé
pins
en deçà en remontant le
long du Tage. On a envoyé
plusieurs détachements aprés
l'Armée ennemiepourl'embarajjer
dans sa marche. Je ne
doutepoint queparl'ordinaire
prochain je ne vous mande le
jourde nostre departpourMadrid
: les chemins sont pourtant
bien mauvais
, mais la
ecine se déplaistfort icy.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne depuis le mois passé.
En novembre, l'armée française est stationnée à Casa Texada, où elle répare et renforce ses troupes, notamment la cavalerie. Les ennemis, ayant quitté Madrid, se dirigent vers le Tage au pont d'Aranjuez, en direction de l'Aragon et de la Catalogne, à environ cent lieues de distance. Les Français envoient quatre mille cavaliers à leur poursuite, tandis que le reste de l'armée les suit. Des lettres interceptées révèlent que l'Archiduc se plaint de la situation désastreuse de ses troupes, pire que lors du siège de Barcelone, et reconnaît la compétence du Duc de Vendôme. À Madrid, les ennemis ont retiré toutes leurs troupes après avoir pillé certaines maisons et ordonné aux conseils de suivre l'armée. Les habitants de Madrid, malgré la cherté des vivres, se réjouissent du retour imminent de leur roi légitime. Les ennemis ont également surpris les villes de Ciudad Rodrigo et d'Almagro, mais ont été chassés par Monsieur de Figueroa. Les vivres et les fourrages manquent à l'armée ennemie, le roi d'Espagne ayant envoyé des corps de cavalerie pour occuper les passages. Le Comte de Staremberg a évacué les malades de Madrid vers Daroca. À Madrid, les habitants ont refusé de donner ou vendre leurs armes à l'Archiduc. Après le départ des ennemis, un convoi de grains est arrivé, rétablissant l'abondance et provoquant des réjouissances publiques. Les troupes ennemies occupent encore quelques lieux autour de Tolède, mais leur retraite vers la Catalogne semble imminente. L'armée du roi est en marche, bien approvisionnée et prête au combat.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 270-288
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le 23. Novembre toute l'Armée de Sa Majesté Catholique [...]
Mots clefs :
Armée, Ennemis, Archiduc, Madrid, Troupes, Marquis, Espagne, Lieutenant général, Staremberg, Vitoria, Torroella de Montgrí, Bayonne, Ejea de los Caballeros, Catalogne
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
d'Espagne.
I
-
e23.Novembre toute
l'Armée de Sa Majesté
Catholiqueestoitarrivée
à Talavera où elle séjourna
quelques jours pendant lesquels
elleavait esté augmentéede
présde quinze
cens Espagnols qui navoient
encore pu rejoindre
depuis la bataille de Saragosse.
Toutes les Troupes
témoienoient une grande
ardeur de combattre.
Plusieurs Officiers ont
écrit qu'elles n'avoient ja-
.,' mais esté mieux habillées,
mieux nourries,& mieux
payées; & qu'on ne pouvoit
trop loüer le zele Ôc
J'attention de Monsieur de
Vendosme & de Mr le
Comted'Aguilar qui avoient
donné tous leurs
soins pour que l'Armée
fut pourvûë abondamment
detoutes les choses
necessaires avant que de rienentreprendre.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu29.
Novembre.
U
n Courierarrivéle 28.
ausoir a rapportéque l'Archiduc
avec1000.Chevaux
avoitpassé a Pastrana, marchantàgrandes
journées vers
Saragosse ; que l'Infanterie
&lerestede son Armée le
suivoit ; que le IL. le Comte
deStaremberg qui avoit passé
le Xaramas, qui tombe dans le
Tage prés d'Aranjuez, en
avoit fait rompre tous les
Ponts &brisertoutes les Barquespourretarder
ceuxqui le
suivoient; il avo.-.t sa tenlever
toutes les munitions &
leurs vivres de Tolede ,y
ayantlaisséseulement quelques
Troupes pourcachersa retraite.
Tous les Rebelles qui estoient
venus avec l'Archiduc
s'enretournentdemesme suivis
de toutce qui rejîoit de
gens mal intentionnez ;de
maniere qu'il nendemeurait
aucun à Madrid. Onne peut
pas exprimer la haine que les
Castillans ont pour Archiducy
à OMise des sacrileges & des
cruautéz de ses Troupes.
Quelques jours avant leur
retraite de Tolede, ilyeut un
tumulte à la Comedie où quelques
Espagnols ne pouvant
souffrir des derisions que fai
-
soient de Philippe V. quelques
Auteurs; ils en tuernt
trois.
Au sortir de Madrid ils
ils avoient emmené Don Antonio
GordonezDirecteur de
la Doüanne decette Vaille
,
luy
demandant 6000. Pistoles
pour sa rançon que sa femme
ramassa; mais ceux qui les
emportoientfurent rencontrez
parun Partyde Don Feliciano
de Bracamonte qui les leur
enleva&lesenvoya au Roy*,
ilfitencore deuxColonels Prisonniers.
Lorsquel'onpresenta
les 6000. Pistoles à fit
A4.ijefie> Elle repondit qu'elle
les feroit rendre à celuy qui
avoit esté forcé de les donner
aux Ennemis'< Dés quelle fut
informée de leurretraitte xelle
envoya à leurpoursuite4000
Chevaux des meilleursqu'il
y eust dans son Armée, fouï
le Commandement de lvlrs de
Zerezed , de Carvillas
Mahoni ,
,
çjrVailejo.
Sa MajestéCatholique
a fait Lieutenant General
Mr le C heval ier de Croix
& luy a donnél'ancienneté
sur ses Cadets qui avoient
esté nommez i ieutenans
Generaux l'hyver dernier.
S. M. C. luya donne en
mesmetemps lecommandement
des Troupes de
Navarre fous Mr le Duc de
S. Jean qui en est Viceroy.
") Lettre d'un Officier Get-
neral de l'Armée du Royen Catalogne,
du 30. Novembre
,
à
Torreil de Montgri.
-.N
ous voicy dans le pays
ennemi; Ce n'est pas avoir
perdu le temps depuis que nos
preparatifsontpris date qui est
au commencement de ce mois ,
de s'estre mis en estat d'entrer
en action. La plus grande partièdenostre
artillerie est arrivée
à Rose ;nosfubfijlances.
ayantesté extremement traversées
par les temps affreux
qu'ilfait. NosTroupessont
repanduës dans des quartiers
des deux costésdu Ter&vivent
aux dépens du Païs ;
nous avons une teste de Cavaleriejusques
dans laplaine
de Calonge,Ilresteencore il.
Bataillons & 18. Escadrons
àjoindreLepaïs estfortabatu
&ce quilui arrive dansun
temps où il sembloitqu'il duft
avoir moinssujetde lecraindre
, l'abatra encore davrtntâge
; mais commeil n'asouffert
que des peines passageres depuis
la revolte )ilne faut pas
douter qu'il n'attende les En.
nemis pour donnerquelquessignes
de vie.Nous n'avons.
iry aucune nouvelle de Mr de
Staremberg
, ce qui me fait
croirequ'ilest encore en CajliL
le où il riy a pas long-temps
qu'il doit l'avoirquitté. Peu
de jours nous eclaircirons.
Un Courier qui arriva
le 3. Decembre àVictoria
rapporta que les Ennemis
avoient entierement évacuéTolede
le 29. Novembre;
que cette Ville qu'ils
,
avoient choisie pour faire
leur Place d'Armes, avoit
esté abandonnée avec tant
de précipitation
, que ne
pouvant sauver les Magasinsqu'ilsavoient
mis dans
l'Alcaçar & dans plusieurs
maisons, y avoient mis le
feu ,&placé une mèche
qui devoit faire fauter soixante
barils de poudre, ce
qui auroit detruitcePalais
magnifique. Mais que les
habitansy estant accourus
en dilip-enceavoient.osié
la meche ôc esteintlefeu ;
qu'ils
qu'iIs- furent si irritez contre
lés Ennemisqu'ils prirent
les armes&chargerent
leur arriere garde, enquoy
ils furent secondez par cinq
cens Chevaux que Dom
PedroRonquillo fasoit entrer
par une Porte pendant
que les
Ennemis
fuyoient
par l'autre.
Que Mr de Vallejo qui
commandoit un détachement
de Cavalerie pour les
incommoderavoitsurpris
parune march e forcée de
douze lieuës, un Régiment
deCavaleriePortugaise qui
estoit en Quartier àOcana 1a &àune pareille distance
de l'Armée ennemie ;
qu'il
avoit d'abord investi ce
Poste de tous les costez
afin que personne n'en pust
sortir; qu'ensuite il yestoit
entrél'épée à la main, &
avoit obligé ce Regiment
à serendre;que tout avoit
esté pris depuis le Colonel
jusqu'aux Trompettes ; a
présquoy il s'estoit retiré
avec beaucoup dediligence
; que le General Staremberg
qui en futinforméaussitost
envoya un détachement
pour chercher
les Bagages que Mr de Vallejo
n'avait pû faire emporter
&que les Habitants avoient
pillez; que ce détachement
lesobligea de
les rapporter dans la place;
mais qu'ils furent contraints
de les abandonner
& de se retirer avec une
grande précipitation, Mr
de Vallejoestant revenu
sur ses pas pourles charger.
Mr le Marquis de Lançarote
quis'estoit distigué
en plusieurs occasions
pendant le sejour que les
Ennemis ont fait à Madrid,
&entr'autres par la
défaite d'unParty de cent
quatre vingtChevaux, est
mort de maladieauCamp
deCasa Texada. Ce Marquis
est fort regreté.
Extrait d'une Lettre de
Vittoria du 4.
Décembre.
On vientd'apprendre
par un Courier arrivé de
l'ArméeduRoyquesaMajestédevoit
entrer hier 3.à
Madrid, &que les Ennemis
se retiraient en Arragon; que
quatreRegidors Deputé de la
Ville estoient arrivez au
Camp de Talavera le
2 7.
Novembre baiser la main de
sa Majesté& luy faire présent
desixmille Pistoles, &
qu'onyarresta le 16. le Marquis
d'Aracava
,
Partisan diton, de l'Archiduc. ,
De Bajome le 10.
Décembre,
n Courier qui a passe
icy ce matin a rapporté
que leRoy d'Espagneestoit
entréàMadrid le 3. qu'il
estoit allé d'abord à Nostre-
Damed'Atocha pour
rendre grâces à Dieu; que
peu de temps aprés la foule
estoit si grande qu'on ne
pouvoir passer dans lesruës
des environs ,en forte que
Sa Majesté Catholique
mesme fut obligée d'attendre
long-temps avant que
de pouvoir sortir,ne voulant
pas que ses Gardes firent
faire place estant tout
chée des larmes de joye
qu'Elle voyoir répandre à
ses fidelles sujets qu'enfin
on ne pouvoit exprimer
jusqu'à tel point ont esté
les réjoüissances des Peuples
de cette Capitale qui
pendantlesejour que les
Ennemis yont faitont tant
donné de marques de leur
fidélité & de le1 ur attachement
pourleur Roy legitime.
Toutes les Lettres d'Espagne
sont remplies d'exemplessur
ce sujet; & il
yenadetres-singulieres.;
; LesEnnemis estant dans
Madrid
,
& ayant reconnu
lafermeté du Peuple, voulurent
à force de caresses &
de menaces obliger les Enfants
à crier Vivat Carlos
terceros mais ils n'y purent
réüssir;& désqu'ils en furent
sortis ces mesmes Enfants
crierent par toute la
Ville, sans que leurs peres
& leurs meres le leur fissent
faire, Vivat Felipe quinto.
Un Particulier ayant en
presence des Ennemis parlé
avantageusement de
PhilippeV.&ditquel'Archiduc
n'estoit pas Roy
d'Efpagiie.,
d'Espagne
,
& qu'il ne le
feroit jamais, futconduit
en prison
,
après quoy on
le maltraita pour le faire
retracter; mais au lieu d'en
estre intimidé
,
à chaque
coup qu'on luy donnoit, il
crioit de toute sa force
, Vivat Felipe quinto.
-
Sa Majesté Catholique
a honoré Don Joseph de
Echarri, du titre de Marquis
de Salinas, pour le recompenser
de les services.
Mr du Rozel, Lieutenant
General, a chassé les
Ennemis de Sanguessa
, a
surpris Canfrane,&introduit
un Convoy dans Jaca.
Du Camp d'Exea le 3.
Décembre 1710.
N
Nous tentions entrer en
Espagne par Bayonne. On
nous afait marcher à Pompelune
Destols C, Persuit : ce
sont les passages qui communiquententre
les deux Royaumes.
Nous nous sommes assembles
à Pampelune22.Battaillons,&
14. Escadrons venus
des costes du Poitou &de
la Guienne&nous avons esté
jointsparquelques Troupes de
Dauphiné, le tout composant
une Armée 1 8000. hommes
effectifs qui ne manquent de
rien. Nousavons reçeuun
Courrier de MrdeVendosme;
il afaitchangernostre route
qui estoitd'aller droit à Afadrid.
Ce Courriernous a appris
que l'Archiduc avot
pris les devants pour gagner
Sarragoce afin d'y passerl'Ebre
(;;'se retirer en Catalogne;
&que le Comte de Staremberg
le suivoit avec le reste de
son Armée.Nostre ordre a esté
de marcherpromptement pour
prendre les devants & s,opposerà
leurs passages. Ona
fait prendre le devantàtoute
la Cavallerieque nous avons
suivie. Noussommes entrez
dans lArragon le z9. dupassé,
& nous avons marché
a
Exea
,
petite Ville dans laquelle
estoient 400. Miquelets
; (j qui a estéemportée
d'assaut le 2. de ce mois. Les
400 Miquelets ont esté passés
au fil de l'épée sans en
avoirépargné aucun. Nous
allons continuernostremarche
,,'1.)e.rs l'Ebre
,
&si nousy arrivons
avant que l'Archiduc
l'aitpassé nousenrendrons bon
compte.
Lettre d'un Officier General
de l'Armée du
-. RoyenCatalogne
, commandee par Mr
le Duc de Noailles, à
Torreil de Montgri le
6. Décembre.><,;
Il
y avoit lieu de croire
que le retour del Archiduc
en Catalogne yannonceroit
celuy de son armée;
mais on apprend qu'il ne
revient qu'avec 1500. Chevaux,
l'on ne scait encore
à quoyMr de Scaremberg
s'estdéterminé. Cette dé marche - si peu attendue de
l'Archiducest un premier
effet de la diversion qui se
fait de ce costé-cy
,
& fait
connoistre les raisons qui
l'ont obligé de se venir
montrer en ce pays.Ilestoit
necessaire qu'il y revint, à
moins de s'exposer à perdre
cette Province, où la
desolation & la consternation
sont au plus haut
point, le peuple ne menaçantpasmoins
que de Ce
revolter. On verra bientost
l'effet quela presence de ce
Princeauraproduit, & si
elle fera capable de calmer
inquiétude du Peuple, &
de lerassurer. Nous travaillons
le plus diligemment
qu'il est possible à
amasser des fafeines3 & à
achevertous les préparatifs
necessaires pour ce quel'on
se propose. Ils ont esté retardez
considerablement
par les grandes eaux, mais
nos subsistances commentât
a arriver,& 7. ou 8.
jours avanceront beaucoup.
Les Troupes achevent
d'arriver le7. &le 8.
& on espere qu'elles ne resteront
pas long-temps sans
entrer en action ; on vit
pendant ce temps aux dépens
du pays.
d'Espagne.
I
-
e23.Novembre toute
l'Armée de Sa Majesté
Catholiqueestoitarrivée
à Talavera où elle séjourna
quelques jours pendant lesquels
elleavait esté augmentéede
présde quinze
cens Espagnols qui navoient
encore pu rejoindre
depuis la bataille de Saragosse.
Toutes les Troupes
témoienoient une grande
ardeur de combattre.
Plusieurs Officiers ont
écrit qu'elles n'avoient ja-
.,' mais esté mieux habillées,
mieux nourries,& mieux
payées; & qu'on ne pouvoit
trop loüer le zele Ôc
J'attention de Monsieur de
Vendosme & de Mr le
Comted'Aguilar qui avoient
donné tous leurs
soins pour que l'Armée
fut pourvûë abondamment
detoutes les choses
necessaires avant que de rienentreprendre.
Extrait d'une Lettre de
Vittoriadu29.
Novembre.
U
n Courierarrivéle 28.
ausoir a rapportéque l'Archiduc
avec1000.Chevaux
avoitpassé a Pastrana, marchantàgrandes
journées vers
Saragosse ; que l'Infanterie
&lerestede son Armée le
suivoit ; que le IL. le Comte
deStaremberg qui avoit passé
le Xaramas, qui tombe dans le
Tage prés d'Aranjuez, en
avoit fait rompre tous les
Ponts &brisertoutes les Barquespourretarder
ceuxqui le
suivoient; il avo.-.t sa tenlever
toutes les munitions &
leurs vivres de Tolede ,y
ayantlaisséseulement quelques
Troupes pourcachersa retraite.
Tous les Rebelles qui estoient
venus avec l'Archiduc
s'enretournentdemesme suivis
de toutce qui rejîoit de
gens mal intentionnez ;de
maniere qu'il nendemeurait
aucun à Madrid. Onne peut
pas exprimer la haine que les
Castillans ont pour Archiducy
à OMise des sacrileges & des
cruautéz de ses Troupes.
Quelques jours avant leur
retraite de Tolede, ilyeut un
tumulte à la Comedie où quelques
Espagnols ne pouvant
souffrir des derisions que fai
-
soient de Philippe V. quelques
Auteurs; ils en tuernt
trois.
Au sortir de Madrid ils
ils avoient emmené Don Antonio
GordonezDirecteur de
la Doüanne decette Vaille
,
luy
demandant 6000. Pistoles
pour sa rançon que sa femme
ramassa; mais ceux qui les
emportoientfurent rencontrez
parun Partyde Don Feliciano
de Bracamonte qui les leur
enleva&lesenvoya au Roy*,
ilfitencore deuxColonels Prisonniers.
Lorsquel'onpresenta
les 6000. Pistoles à fit
A4.ijefie> Elle repondit qu'elle
les feroit rendre à celuy qui
avoit esté forcé de les donner
aux Ennemis'< Dés quelle fut
informée de leurretraitte xelle
envoya à leurpoursuite4000
Chevaux des meilleursqu'il
y eust dans son Armée, fouï
le Commandement de lvlrs de
Zerezed , de Carvillas
Mahoni ,
,
çjrVailejo.
Sa MajestéCatholique
a fait Lieutenant General
Mr le C heval ier de Croix
& luy a donnél'ancienneté
sur ses Cadets qui avoient
esté nommez i ieutenans
Generaux l'hyver dernier.
S. M. C. luya donne en
mesmetemps lecommandement
des Troupes de
Navarre fous Mr le Duc de
S. Jean qui en est Viceroy.
") Lettre d'un Officier Get-
neral de l'Armée du Royen Catalogne,
du 30. Novembre
,
à
Torreil de Montgri.
-.N
ous voicy dans le pays
ennemi; Ce n'est pas avoir
perdu le temps depuis que nos
preparatifsontpris date qui est
au commencement de ce mois ,
de s'estre mis en estat d'entrer
en action. La plus grande partièdenostre
artillerie est arrivée
à Rose ;nosfubfijlances.
ayantesté extremement traversées
par les temps affreux
qu'ilfait. NosTroupessont
repanduës dans des quartiers
des deux costésdu Ter&vivent
aux dépens du Païs ;
nous avons une teste de Cavaleriejusques
dans laplaine
de Calonge,Ilresteencore il.
Bataillons & 18. Escadrons
àjoindreLepaïs estfortabatu
&ce quilui arrive dansun
temps où il sembloitqu'il duft
avoir moinssujetde lecraindre
, l'abatra encore davrtntâge
; mais commeil n'asouffert
que des peines passageres depuis
la revolte )ilne faut pas
douter qu'il n'attende les En.
nemis pour donnerquelquessignes
de vie.Nous n'avons.
iry aucune nouvelle de Mr de
Staremberg
, ce qui me fait
croirequ'ilest encore en CajliL
le où il riy a pas long-temps
qu'il doit l'avoirquitté. Peu
de jours nous eclaircirons.
Un Courier qui arriva
le 3. Decembre àVictoria
rapporta que les Ennemis
avoient entierement évacuéTolede
le 29. Novembre;
que cette Ville qu'ils
,
avoient choisie pour faire
leur Place d'Armes, avoit
esté abandonnée avec tant
de précipitation
, que ne
pouvant sauver les Magasinsqu'ilsavoient
mis dans
l'Alcaçar & dans plusieurs
maisons, y avoient mis le
feu ,&placé une mèche
qui devoit faire fauter soixante
barils de poudre, ce
qui auroit detruitcePalais
magnifique. Mais que les
habitansy estant accourus
en dilip-enceavoient.osié
la meche ôc esteintlefeu ;
qu'ils
qu'iIs- furent si irritez contre
lés Ennemisqu'ils prirent
les armes&chargerent
leur arriere garde, enquoy
ils furent secondez par cinq
cens Chevaux que Dom
PedroRonquillo fasoit entrer
par une Porte pendant
que les
Ennemis
fuyoient
par l'autre.
Que Mr de Vallejo qui
commandoit un détachement
de Cavalerie pour les
incommoderavoitsurpris
parune march e forcée de
douze lieuës, un Régiment
deCavaleriePortugaise qui
estoit en Quartier àOcana 1a &àune pareille distance
de l'Armée ennemie ;
qu'il
avoit d'abord investi ce
Poste de tous les costez
afin que personne n'en pust
sortir; qu'ensuite il yestoit
entrél'épée à la main, &
avoit obligé ce Regiment
à serendre;que tout avoit
esté pris depuis le Colonel
jusqu'aux Trompettes ; a
présquoy il s'estoit retiré
avec beaucoup dediligence
; que le General Staremberg
qui en futinforméaussitost
envoya un détachement
pour chercher
les Bagages que Mr de Vallejo
n'avait pû faire emporter
&que les Habitants avoient
pillez; que ce détachement
lesobligea de
les rapporter dans la place;
mais qu'ils furent contraints
de les abandonner
& de se retirer avec une
grande précipitation, Mr
de Vallejoestant revenu
sur ses pas pourles charger.
Mr le Marquis de Lançarote
quis'estoit distigué
en plusieurs occasions
pendant le sejour que les
Ennemis ont fait à Madrid,
&entr'autres par la
défaite d'unParty de cent
quatre vingtChevaux, est
mort de maladieauCamp
deCasa Texada. Ce Marquis
est fort regreté.
Extrait d'une Lettre de
Vittoria du 4.
Décembre.
On vientd'apprendre
par un Courier arrivé de
l'ArméeduRoyquesaMajestédevoit
entrer hier 3.à
Madrid, &que les Ennemis
se retiraient en Arragon; que
quatreRegidors Deputé de la
Ville estoient arrivez au
Camp de Talavera le
2 7.
Novembre baiser la main de
sa Majesté& luy faire présent
desixmille Pistoles, &
qu'onyarresta le 16. le Marquis
d'Aracava
,
Partisan diton, de l'Archiduc. ,
De Bajome le 10.
Décembre,
n Courier qui a passe
icy ce matin a rapporté
que leRoy d'Espagneestoit
entréàMadrid le 3. qu'il
estoit allé d'abord à Nostre-
Damed'Atocha pour
rendre grâces à Dieu; que
peu de temps aprés la foule
estoit si grande qu'on ne
pouvoir passer dans lesruës
des environs ,en forte que
Sa Majesté Catholique
mesme fut obligée d'attendre
long-temps avant que
de pouvoir sortir,ne voulant
pas que ses Gardes firent
faire place estant tout
chée des larmes de joye
qu'Elle voyoir répandre à
ses fidelles sujets qu'enfin
on ne pouvoit exprimer
jusqu'à tel point ont esté
les réjoüissances des Peuples
de cette Capitale qui
pendantlesejour que les
Ennemis yont faitont tant
donné de marques de leur
fidélité & de le1 ur attachement
pourleur Roy legitime.
Toutes les Lettres d'Espagne
sont remplies d'exemplessur
ce sujet; & il
yenadetres-singulieres.;
; LesEnnemis estant dans
Madrid
,
& ayant reconnu
lafermeté du Peuple, voulurent
à force de caresses &
de menaces obliger les Enfants
à crier Vivat Carlos
terceros mais ils n'y purent
réüssir;& désqu'ils en furent
sortis ces mesmes Enfants
crierent par toute la
Ville, sans que leurs peres
& leurs meres le leur fissent
faire, Vivat Felipe quinto.
Un Particulier ayant en
presence des Ennemis parlé
avantageusement de
PhilippeV.&ditquel'Archiduc
n'estoit pas Roy
d'Efpagiie.,
d'Espagne
,
& qu'il ne le
feroit jamais, futconduit
en prison
,
après quoy on
le maltraita pour le faire
retracter; mais au lieu d'en
estre intimidé
,
à chaque
coup qu'on luy donnoit, il
crioit de toute sa force
, Vivat Felipe quinto.
-
Sa Majesté Catholique
a honoré Don Joseph de
Echarri, du titre de Marquis
de Salinas, pour le recompenser
de les services.
Mr du Rozel, Lieutenant
General, a chassé les
Ennemis de Sanguessa
, a
surpris Canfrane,&introduit
un Convoy dans Jaca.
Du Camp d'Exea le 3.
Décembre 1710.
N
Nous tentions entrer en
Espagne par Bayonne. On
nous afait marcher à Pompelune
Destols C, Persuit : ce
sont les passages qui communiquententre
les deux Royaumes.
Nous nous sommes assembles
à Pampelune22.Battaillons,&
14. Escadrons venus
des costes du Poitou &de
la Guienne&nous avons esté
jointsparquelques Troupes de
Dauphiné, le tout composant
une Armée 1 8000. hommes
effectifs qui ne manquent de
rien. Nousavons reçeuun
Courrier de MrdeVendosme;
il afaitchangernostre route
qui estoitd'aller droit à Afadrid.
Ce Courriernous a appris
que l'Archiduc avot
pris les devants pour gagner
Sarragoce afin d'y passerl'Ebre
(;;'se retirer en Catalogne;
&que le Comte de Staremberg
le suivoit avec le reste de
son Armée.Nostre ordre a esté
de marcherpromptement pour
prendre les devants & s,opposerà
leurs passages. Ona
fait prendre le devantàtoute
la Cavallerieque nous avons
suivie. Noussommes entrez
dans lArragon le z9. dupassé,
& nous avons marché
a
Exea
,
petite Ville dans laquelle
estoient 400. Miquelets
; (j qui a estéemportée
d'assaut le 2. de ce mois. Les
400 Miquelets ont esté passés
au fil de l'épée sans en
avoirépargné aucun. Nous
allons continuernostremarche
,,'1.)e.rs l'Ebre
,
&si nousy arrivons
avant que l'Archiduc
l'aitpassé nousenrendrons bon
compte.
Lettre d'un Officier General
de l'Armée du
-. RoyenCatalogne
, commandee par Mr
le Duc de Noailles, à
Torreil de Montgri le
6. Décembre.><,;
Il
y avoit lieu de croire
que le retour del Archiduc
en Catalogne yannonceroit
celuy de son armée;
mais on apprend qu'il ne
revient qu'avec 1500. Chevaux,
l'on ne scait encore
à quoyMr de Scaremberg
s'estdéterminé. Cette dé marche - si peu attendue de
l'Archiducest un premier
effet de la diversion qui se
fait de ce costé-cy
,
& fait
connoistre les raisons qui
l'ont obligé de se venir
montrer en ce pays.Ilestoit
necessaire qu'il y revint, à
moins de s'exposer à perdre
cette Province, où la
desolation & la consternation
sont au plus haut
point, le peuple ne menaçantpasmoins
que de Ce
revolter. On verra bientost
l'effet quela presence de ce
Princeauraproduit, & si
elle fera capable de calmer
inquiétude du Peuple, &
de lerassurer. Nous travaillons
le plus diligemment
qu'il est possible à
amasser des fafeines3 & à
achevertous les préparatifs
necessaires pour ce quel'on
se propose. Ils ont esté retardez
considerablement
par les grandes eaux, mais
nos subsistances commentât
a arriver,& 7. ou 8.
jours avanceront beaucoup.
Les Troupes achevent
d'arriver le7. &le 8.
& on espere qu'elles ne resteront
pas long-temps sans
entrer en action ; on vit
pendant ce temps aux dépens
du pays.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
En novembre 1710, l'armée de Sa Majesté Catholique, renforcée par environ quinze cents Espagnols, séjourna à Talavera. Les troupes, bien équipées, nourries et payées grâce aux efforts de Monsieur de Vendôme et du Comte d'Aguilar, manifestaient une grande ardeur au combat. Un courrier rapporta que l'Archiduc, accompagné de mille chevaux, se dirigeait vers Saragosse, suivi par son infanterie. Le Comte de Staremberg avait détruit les ponts et les barques sur le Tage pour retarder ses poursuivants et avait emporté les munitions et vivres de Tolède. À Madrid, les Castillans exprimaient une haine profonde envers l'Archiduc en raison des sacrilèges et des cruautés de ses troupes. Les rebelles et les gens mal intentionnés quittaient la ville. À Tolède, un tumulte éclata à la comédie après des dérisions faites sur Philippe V. Lors de leur retraite, les ennemis emmenèrent Don Antonio Gordonez, directeur de la douane, en exigeant une rançon de six mille pistoles, mais furent interceptés par Don Feliciano de Bracamonte, qui libéra Gordonez et fit prisonnier deux colonels. La reine refusa la rançon et envoya quatre mille chevaux à la poursuite des ennemis. Sa Majesté Catholique nomma Lieutenant Général Monsieur le Chevalier de Croix, lui confiant le commandement des troupes de Navarre sous le Duc de Saint-Jean. En Catalogne, les troupes françaises étaient entrées en territoire ennemi et se préparaient à entrer en action. L'artillerie était arrivée à Roses, tandis que les subsistances avaient été retardées par des conditions météorologiques difficiles. Les ennemis évacuèrent Tolède précipitamment, laissant derrière eux des magasins incendiés. Monsieur de Vallejo surprit un régiment de cavalerie portugaise à Ocana et le força à se rendre. Le Marquis de Lanzarote, distingué pour ses actions à Madrid, mourut de maladie. L'armée de Sa Majesté Catholique entra à Madrid le 3 décembre, où elle fut accueillie avec joie par la population. Des exemples de fidélité au roi légitime furent rapportés, comme celui d'enfants criant 'Vive Felipe quinto' malgré la présence des ennemis. Le roi honora Don Joseph de Echarri du titre de Marquis de Salinas pour ses services. Monsieur du Rozel chassa les ennemis de Sanguessa et surprit Canfranc. L'armée française, composée de 18 000 hommes, entra en Aragon et prit d'assaut la ville d'Exea, massacrant les défenseurs. L'Archiduc revint en Catalogne avec seulement 1500 chevaux, tandis que les préparatifs pour une nouvelle action se poursuivaient.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 337-338
AVIS.
Début :
Les nouvelles d'Espagne ont pris la place de plusieurs [...]
Mots clefs :
Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
Les nouvelles d'Espagne
ont pris la place de
plusieurs bons ouvrages
quOlY111avoltenvoyez)
& que je suis contraint
de retrancher. J'avois
aussi promis dans le Mercure
dernier plusieurs
choses que je- ne you?
donne pointimais je vous
donne une Bataille gagnée
que je ne vous avois
point promise. Ne vous
fâchez point si j'en use
ainsi dans la fuire; j'espere
vous donner des
choses qui vaudront
mieux que celles que
j'aurai promises.J'ayranc
des Relations d'Espagne
à placer, qu'à peiné me
fuis- je laissé place pour
vous avertir icyqu'on
continuera à donner regulierement
le Mercure
le premier jour de chaquemois
»
Les nouvelles d'Espagne
ont pris la place de
plusieurs bons ouvrages
quOlY111avoltenvoyez)
& que je suis contraint
de retrancher. J'avois
aussi promis dans le Mercure
dernier plusieurs
choses que je- ne you?
donne pointimais je vous
donne une Bataille gagnée
que je ne vous avois
point promise. Ne vous
fâchez point si j'en use
ainsi dans la fuire; j'espere
vous donner des
choses qui vaudront
mieux que celles que
j'aurai promises.J'ayranc
des Relations d'Espagne
à placer, qu'à peiné me
fuis- je laissé place pour
vous avertir icyqu'on
continuera à donner regulierement
le Mercure
le premier jour de chaquemois
»
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Résumé : AVIS.
L'auteur du Mercure informe que des nouvelles d'Espagne ont remplacé des ouvrages prévus, entraînant la suppression de certains contenus. Il s'excuse pour les informations manquantes et offre en compensation le récit d'une bataille gagnée. Il assure la publication régulière du Mercure le premier jour de chaque mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 66-86
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
On a marqué dans les Relations de la Bataille de [...]
Mots clefs :
Espagne, Ennemis, Roi, Staremberg, Duc de Noailles, Batterie, Canon, Daroca, Gérone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NO,UVELLES d'EJpagne.
On a marqué dans les
Relations de la Bataille de
Villaviciosa
, que Mr le
Marquis de Thoy
,
quoy
qu'il eustesté blessé à lac-A
taque de Brihuega, ne laissa
»
pas de combatre à la telle;
d'un Escad ron; maison n'a
pu rien dire de l'avanture
qui luy arriva ;n'en ayant
esté informé que depuis
peu.
Il avoir percéjusqu'â la
Batterie des ennemis, lorsque
quatre de leursBatail-
Ions & un de leurs Escadrons
, ayant esté jusques
entre nos deux Lignes, se
retiroient en bon ordre.
Il reconnut bien leurInfanterie
; mais ayant crû que
f l'Escadron ennemi estoit un
des nostres, il alla se mettte
à la teste, en disant qu'il
falloitaller charger. Ilfut
Ï
reçu a coups de sabre, ôc
ensuite menéà la teste des
quatre Bataillons qui se formoient
en un Bataillon
quarré pour se retirer,
voyant que la Bataille estoit
perduë- Le Colonel d'un
Regiment Palatin qui avoit
esté entierement deffait répondit
de Mr deThoy aux
Officiers qui estoient presens.
On le relâcha,&il
vint ensuite rejoindre le
Royd'Espagne.
Sa Majesté Catholique
aprés avoir envoyé des détachemens
pour suivre le
General Staremberg
- ,
alla
camper le 12. à Fuentes, &-
arriva le ià Siguença. Les
habitans de cette Ville ont
donné des marques de fidelité
pourleur Roy légitime,
en se délivrant eux-mêmes
des Ennemis Le General
Staremberg y avoit envoyé
un Bataillon qu'ils contraignirent
de mettre bas les
armes.
Mr de Bracamonte avoit
fait prisonniers deux cens
hommes qui estoient dans
Hita ;& Mr de Valejoen
avoit encore pris deux cens
cinquante qui estoient sortis
de Médina- celipourailes1
jboindreele Grenergal Star.em-
A Daroca le 31. Decembre.
L'Armée du Roy a estéobligée
desejourner à Siguençajusqu'au
24.àcause de la difficulté
des subsistances.Lesmêmes
raisons avaient retenu les Ennemis
icy oùils avoient marchéjour
& nuit , ce quifait
quenous leuravonsencorepris
plus de quinzecens hommes.
Mr de Villarealqui suivoit
Mf de Staremberg avec cinq
cens Fantassins des Regimens
ds Staremberg& de Revent-
Itfw
, (.fJ' trente Maistres, a
rfié coupé par Mr de Valejo fl
£7*s'efl jetté dans le Chasteau
dïllli*c*a à trois lieuës de Calatajudoù
il s'estrendu prisonnier
deguerre. Nous avons trouvé
dans ce Chasteau d'Illuega a
trois lieuës de Calatajud où il
s'estrenduprisonnier de guerre,
Nous avons trouvé dans ce
Chasseau cinq mille sacs de
graindeux pieces de canon.
Nous prîmes encore hier le
Ghasteau d'Afil!d.J où ilyavoit
deux cens hommes des vieilles
Troupes de l'Empereur qui J'y
tf/oient" trouvées envelopées
par les détachemens que nous
avonsà lasuite des Ennemis.
Le 2. 3. MI de Staremberg
Arriva à Saragosse avec les débris
de fin Armée. M* de
Valejoquile sui voit toujours
attaqua son Atriere-garde, &
le culbuta dans cette Ville.
Monsieur de Vendosme a envoyéordre
àMr de Valejo&
à Mr de Bracamonté de paffit
l'Ebre, l'un audessus&l'au-
Ire au dessous de Sarragosse ,
pour couperentierementla communication
des Ennemis avec
Barcelone.
Barcelone. Mr de Valdecanas
ostà quatre lieuës de Sarragossse
avec la teste de nostre Cavalerie,&
nostre Infanteriey arrivera
le 2. du moisprochain.
D'autres Lettres portent
que tous les habitans des
lieux situez dans les Pyrenées
& le long de l Ebre font
soumis à SaMajesté Catholique;
que Mr le Chevalier
de Croix,Lieutenant gencral
ayant assemblé les Troupes
Efpagnolcs de la Navarre
à Tudela avoit marché
de l'autre costé de l'Ebre
à la droite de soncoursvers,
Sarragosse ; que leColonel
Nebor, sellant joint à,
un Corps de Miquelets.
avoit entrepris de faire des
courses dans le Royaume de
Valence,où il avoit esté battu
& obligé de seretirer en
desordre, & que les Troupes
de ce Royaume-là
, avoient
reçu ordre de marcher
vers Tortose pour en-
- trer dans la Catalogne; que
l'Archiduc estoitarrivé à
Barcelone avec une escorte
de cinquante Cavaliers seulement,&
environcinquante
de ses Officiers&Domestiques;
que le lendemain
18. à minuit, on entendit
une décharge de canon &
de mousqueterie
,
suivie de
grandes illuminations;que
ce qui avoit donné lieu de
faire ces réjoüissances,estoit
l'arrivée d'un Courrier de
Mr de Staremberg qui avoic
apporté la nouvelle que ce
General avoit entierement
défait l'Armée du Roy Philippe
; qu'en même temps
l'Archiduc sortit de son Palais
, &alla à l'Eglise pour y
faire chanter le Te Deum;
que pendant toutla jour on
parladecette V ctoire,mais
que le lendemain on n'en
parla prefquc plus; que trois
jours s'estant passez sans
qu'on en reçust la confirmation
, les plus sensez commencerent
-
d'en douter;
qu'il arriva ensuite quelques
fuyards qui dirent qu'il n'y
avoir point de Victoire gagnée
,mais qu'après le Combat
on s'estoit retiré de part
& d'autre accablé de fatigues,
& que Mr de Staremberg
s'en revenait, & que
Mr de Vendosme le suivoit;
que le General Staremberg
qui estoit arrivé le 23. à Sarragosse,
en estoit sorti le
2. 7.
qu'il avoir abandonné dix
pieces Pde canon, quantité
munitions, & un magasin
d'habits pour ses Troupes;
qu'il n'avoit pas dix
-
huit
cens hommes
, y compris
quelque Cavalerie
, avec
quatre pieces de campagne ;
que la Reine y devoir arriver
incessamment de Navacarra,
& que le Roy devoit
l'y attendre.,
Du Camp de Gironne, le
27Decembre 1711.
Nous avons ejlé quinze
jours en marche& en mouvement,
tant pourl'embarquementquepour
le débarquement.
Nous sommes venusensuite
droit à Gironne ,où dés le lendemain
nous avons travaillé
à nos Batteries. Ce n'a pas
estésansrisque. Nous estions
fort exposez au feu des Ennemis
; mais nous sommes en
état de leurfaire tête. La tranchéefut
ouverte la nuit du23.
au 24. Nous n'avons encore
perdu quedeux Officiers, dont
l'un estoit Officier de l'Artillerie.
On commence d'aujourd'hui
à monter la tranchée avec les
drapeaux, & ce n'ej}propre*,
ment aussi que d'aujourd'hui
que Mr le Duc de Noailles
compte la tranchée ouverte;
mais dés qu'on a remué la
terre devant une place
, on dit
la tranchée ouverte. Nous
sommes à present en état de
presser la place. On ne s'y épargnera
pas.
Du Camp devant Gironne,
le 29 Décembre 1710.
La tranchée fut ouvertele
2.7 ausoir,Mr le Comte de
Fienney commandoit ; hier ce fut Monsieur de Guerchy
Adr le Duc , de Noailles envoya
s'emparer d'un Poste au
dessus du Calvaire ; aujourd'hui
laBréche paroissoit déja
considérable & notre tranchée
vajusqu'à dix toises prés du
chemin couvert. Mr le Duc
de Noailles afait monterà ta
Bréche en sa presence , un
Lieutenant des Grenadiers
d'Auvergne,suivi desept ou
huit Grenadiers pour reconnaître.
Ils ont faitleurdécharge,
& ensuiteMonsteur le Duc
de Noailles leur afaitsigne de
se retirer. Ce Lieutenanta tfle
ble,Selégerement à la joue. Mr
le Duc de Noailles estoit résolu
de faire monter cefoir à l'as
faut; mais on apprend dans le
moment que les Ennemis ont
faitjouertrois Fourneaux à ce
Fort dans le dessein de l'abandonner.
Un moment après que
les Mines ont eu fait leur esset
on y a fait entrer les Grenadiers.
On n'y a trouvé que
trois pieces de Canon deFer&
un de Bronze ; ils ontapparemment
enlevé le reste cette nuit;
ce font les deux Bastions enface
de notre Tranchée qu'ils ont
faitsauter, leflanc decelui du
cosséde leur droite, & la face
de celui du cossé de leur gauche.
Il n'est pas aisé de comprendrequel
a estéle dessein des
Ennemis en cela. On travailla
dés ce soir à faire une Batterie
au dessous du Fort pour battre
une Redoute qui est entre le
Fort& la Ville, & je crois
qu'on l'attaquera cette nuit.
Pendantl'après
-
dîné quelques
Grenadierssesont rendusmaitres
d'une des dernieresmaisons
duFAuxbourg; elle estoit retranchée
en forte qu'ayant occupé
ce posse
,
cela nous facilite
les aproches de la Ville. On
croit qu'on s'enrendra maître
dans peu.
Du Camp devant Gironnc , le 2 Janvier 1711.
Depuis la prise du Fort
rouge, Mr le Duc deNoailles
a fait dressersur la même
hauteur,par où on l'avoit attaqué
,une Batterie de quatre
pieces de Canonqui tire sur le
Fort du Calvaire,cer a même
déjà ruinéses~d;nfisJdesorte
qu'il ne peut plus nom incommoder.
Il a fait dresseruneautre
Batterie de l'autre cossé du
Ter, pour battre en breche /4
Ville. Cette Batterie a commencé
a tirer ce matin
,
elle est
de onze pièces de canon; on
l'augmentera encore. Les Ennemis
font un grand feu sur
cette batterie.Du Fort Connestable
on a tiré une espece de
Boyau au dessous duFortrouge
, pour approcher d'une redoute
que les Ennemis occupent
à une demieportée du Mousquet
de la Place. Ilya aussi
une batterie de trots pieces de
Canon dans ce boyauqui tire
sur aire redoute, dont on n'a
pû encore s'emparer. Onvo:
w luten faire latentative lanuit
dernieretmais ayanttrouvéquelle
estoittropbien diffenduë,&
même soutenuë par quatre ou
cinq cens Miquelets, on se retira.
La Batterie des Mortiers
a mis lefeu à quelques endroits;
il a esté éteintpar les habitans.
.Alr le Duc de Noailles doit
encore faire faire une batterie
de Canon cette nuit, dans le
Fauxbourg, sur le chemin ,du
Pont-Major pour battre de ce
costé-la la Ville en brechs.
Un Courrier que Mr le
Duc deNoaillessir partir de
Gironnc le17,3esté54 heures
à venir à Perpignan. Ce
General mande au Roy que
les grandes pluyes&les torrcns
continuels ont retardé
ses ouvrages,mus que les
bréches sonten bon état,&
quemalgré les d fficultcz de
faire venir exactement les
provisions au Camp,il cfpereestremaistre
de la Ville le
20 dece mois, après quoi le
reste desForts ne l'em baraffcra
pas.
On a marqué dans les
Relations de la Bataille de
Villaviciosa
, que Mr le
Marquis de Thoy
,
quoy
qu'il eustesté blessé à lac-A
taque de Brihuega, ne laissa
»
pas de combatre à la telle;
d'un Escad ron; maison n'a
pu rien dire de l'avanture
qui luy arriva ;n'en ayant
esté informé que depuis
peu.
Il avoir percéjusqu'â la
Batterie des ennemis, lorsque
quatre de leursBatail-
Ions & un de leurs Escadrons
, ayant esté jusques
entre nos deux Lignes, se
retiroient en bon ordre.
Il reconnut bien leurInfanterie
; mais ayant crû que
f l'Escadron ennemi estoit un
des nostres, il alla se mettte
à la teste, en disant qu'il
falloitaller charger. Ilfut
Ï
reçu a coups de sabre, ôc
ensuite menéà la teste des
quatre Bataillons qui se formoient
en un Bataillon
quarré pour se retirer,
voyant que la Bataille estoit
perduë- Le Colonel d'un
Regiment Palatin qui avoit
esté entierement deffait répondit
de Mr deThoy aux
Officiers qui estoient presens.
On le relâcha,&il
vint ensuite rejoindre le
Royd'Espagne.
Sa Majesté Catholique
aprés avoir envoyé des détachemens
pour suivre le
General Staremberg
- ,
alla
camper le 12. à Fuentes, &-
arriva le ià Siguença. Les
habitans de cette Ville ont
donné des marques de fidelité
pourleur Roy légitime,
en se délivrant eux-mêmes
des Ennemis Le General
Staremberg y avoit envoyé
un Bataillon qu'ils contraignirent
de mettre bas les
armes.
Mr de Bracamonte avoit
fait prisonniers deux cens
hommes qui estoient dans
Hita ;& Mr de Valejoen
avoit encore pris deux cens
cinquante qui estoient sortis
de Médina- celipourailes1
jboindreele Grenergal Star.em-
A Daroca le 31. Decembre.
L'Armée du Roy a estéobligée
desejourner à Siguençajusqu'au
24.àcause de la difficulté
des subsistances.Lesmêmes
raisons avaient retenu les Ennemis
icy oùils avoient marchéjour
& nuit , ce quifait
quenous leuravonsencorepris
plus de quinzecens hommes.
Mr de Villarealqui suivoit
Mf de Staremberg avec cinq
cens Fantassins des Regimens
ds Staremberg& de Revent-
Itfw
, (.fJ' trente Maistres, a
rfié coupé par Mr de Valejo fl
£7*s'efl jetté dans le Chasteau
dïllli*c*a à trois lieuës de Calatajudoù
il s'estrendu prisonnier
deguerre. Nous avons trouvé
dans ce Chasteau d'Illuega a
trois lieuës de Calatajud où il
s'estrenduprisonnier de guerre,
Nous avons trouvé dans ce
Chasseau cinq mille sacs de
graindeux pieces de canon.
Nous prîmes encore hier le
Ghasteau d'Afil!d.J où ilyavoit
deux cens hommes des vieilles
Troupes de l'Empereur qui J'y
tf/oient" trouvées envelopées
par les détachemens que nous
avonsà lasuite des Ennemis.
Le 2. 3. MI de Staremberg
Arriva à Saragosse avec les débris
de fin Armée. M* de
Valejoquile sui voit toujours
attaqua son Atriere-garde, &
le culbuta dans cette Ville.
Monsieur de Vendosme a envoyéordre
àMr de Valejo&
à Mr de Bracamonté de paffit
l'Ebre, l'un audessus&l'au-
Ire au dessous de Sarragosse ,
pour couperentierementla communication
des Ennemis avec
Barcelone.
Barcelone. Mr de Valdecanas
ostà quatre lieuës de Sarragossse
avec la teste de nostre Cavalerie,&
nostre Infanteriey arrivera
le 2. du moisprochain.
D'autres Lettres portent
que tous les habitans des
lieux situez dans les Pyrenées
& le long de l Ebre font
soumis à SaMajesté Catholique;
que Mr le Chevalier
de Croix,Lieutenant gencral
ayant assemblé les Troupes
Efpagnolcs de la Navarre
à Tudela avoit marché
de l'autre costé de l'Ebre
à la droite de soncoursvers,
Sarragosse ; que leColonel
Nebor, sellant joint à,
un Corps de Miquelets.
avoit entrepris de faire des
courses dans le Royaume de
Valence,où il avoit esté battu
& obligé de seretirer en
desordre, & que les Troupes
de ce Royaume-là
, avoient
reçu ordre de marcher
vers Tortose pour en-
- trer dans la Catalogne; que
l'Archiduc estoitarrivé à
Barcelone avec une escorte
de cinquante Cavaliers seulement,&
environcinquante
de ses Officiers&Domestiques;
que le lendemain
18. à minuit, on entendit
une décharge de canon &
de mousqueterie
,
suivie de
grandes illuminations;que
ce qui avoit donné lieu de
faire ces réjoüissances,estoit
l'arrivée d'un Courrier de
Mr de Staremberg qui avoic
apporté la nouvelle que ce
General avoit entierement
défait l'Armée du Roy Philippe
; qu'en même temps
l'Archiduc sortit de son Palais
, &alla à l'Eglise pour y
faire chanter le Te Deum;
que pendant toutla jour on
parladecette V ctoire,mais
que le lendemain on n'en
parla prefquc plus; que trois
jours s'estant passez sans
qu'on en reçust la confirmation
, les plus sensez commencerent
-
d'en douter;
qu'il arriva ensuite quelques
fuyards qui dirent qu'il n'y
avoir point de Victoire gagnée
,mais qu'après le Combat
on s'estoit retiré de part
& d'autre accablé de fatigues,
& que Mr de Staremberg
s'en revenait, & que
Mr de Vendosme le suivoit;
que le General Staremberg
qui estoit arrivé le 23. à Sarragosse,
en estoit sorti le
2. 7.
qu'il avoir abandonné dix
pieces Pde canon, quantité
munitions, & un magasin
d'habits pour ses Troupes;
qu'il n'avoit pas dix
-
huit
cens hommes
, y compris
quelque Cavalerie
, avec
quatre pieces de campagne ;
que la Reine y devoir arriver
incessamment de Navacarra,
& que le Roy devoit
l'y attendre.,
Du Camp de Gironne, le
27Decembre 1711.
Nous avons ejlé quinze
jours en marche& en mouvement,
tant pourl'embarquementquepour
le débarquement.
Nous sommes venusensuite
droit à Gironne ,où dés le lendemain
nous avons travaillé
à nos Batteries. Ce n'a pas
estésansrisque. Nous estions
fort exposez au feu des Ennemis
; mais nous sommes en
état de leurfaire tête. La tranchéefut
ouverte la nuit du23.
au 24. Nous n'avons encore
perdu quedeux Officiers, dont
l'un estoit Officier de l'Artillerie.
On commence d'aujourd'hui
à monter la tranchée avec les
drapeaux, & ce n'ej}propre*,
ment aussi que d'aujourd'hui
que Mr le Duc de Noailles
compte la tranchée ouverte;
mais dés qu'on a remué la
terre devant une place
, on dit
la tranchée ouverte. Nous
sommes à present en état de
presser la place. On ne s'y épargnera
pas.
Du Camp devant Gironne,
le 29 Décembre 1710.
La tranchée fut ouvertele
2.7 ausoir,Mr le Comte de
Fienney commandoit ; hier ce fut Monsieur de Guerchy
Adr le Duc , de Noailles envoya
s'emparer d'un Poste au
dessus du Calvaire ; aujourd'hui
laBréche paroissoit déja
considérable & notre tranchée
vajusqu'à dix toises prés du
chemin couvert. Mr le Duc
de Noailles afait monterà ta
Bréche en sa presence , un
Lieutenant des Grenadiers
d'Auvergne,suivi desept ou
huit Grenadiers pour reconnaître.
Ils ont faitleurdécharge,
& ensuiteMonsteur le Duc
de Noailles leur afaitsigne de
se retirer. Ce Lieutenanta tfle
ble,Selégerement à la joue. Mr
le Duc de Noailles estoit résolu
de faire monter cefoir à l'as
faut; mais on apprend dans le
moment que les Ennemis ont
faitjouertrois Fourneaux à ce
Fort dans le dessein de l'abandonner.
Un moment après que
les Mines ont eu fait leur esset
on y a fait entrer les Grenadiers.
On n'y a trouvé que
trois pieces de Canon deFer&
un de Bronze ; ils ontapparemment
enlevé le reste cette nuit;
ce font les deux Bastions enface
de notre Tranchée qu'ils ont
faitsauter, leflanc decelui du
cosséde leur droite, & la face
de celui du cossé de leur gauche.
Il n'est pas aisé de comprendrequel
a estéle dessein des
Ennemis en cela. On travailla
dés ce soir à faire une Batterie
au dessous du Fort pour battre
une Redoute qui est entre le
Fort& la Ville, & je crois
qu'on l'attaquera cette nuit.
Pendantl'après
-
dîné quelques
Grenadierssesont rendusmaitres
d'une des dernieresmaisons
duFAuxbourg; elle estoit retranchée
en forte qu'ayant occupé
ce posse
,
cela nous facilite
les aproches de la Ville. On
croit qu'on s'enrendra maître
dans peu.
Du Camp devant Gironnc , le 2 Janvier 1711.
Depuis la prise du Fort
rouge, Mr le Duc deNoailles
a fait dressersur la même
hauteur,par où on l'avoit attaqué
,une Batterie de quatre
pieces de Canonqui tire sur le
Fort du Calvaire,cer a même
déjà ruinéses~d;nfisJdesorte
qu'il ne peut plus nom incommoder.
Il a fait dresseruneautre
Batterie de l'autre cossé du
Ter, pour battre en breche /4
Ville. Cette Batterie a commencé
a tirer ce matin
,
elle est
de onze pièces de canon; on
l'augmentera encore. Les Ennemis
font un grand feu sur
cette batterie.Du Fort Connestable
on a tiré une espece de
Boyau au dessous duFortrouge
, pour approcher d'une redoute
que les Ennemis occupent
à une demieportée du Mousquet
de la Place. Ilya aussi
une batterie de trots pieces de
Canon dans ce boyauqui tire
sur aire redoute, dont on n'a
pû encore s'emparer. Onvo:
w luten faire latentative lanuit
dernieretmais ayanttrouvéquelle
estoittropbien diffenduë,&
même soutenuë par quatre ou
cinq cens Miquelets, on se retira.
La Batterie des Mortiers
a mis lefeu à quelques endroits;
il a esté éteintpar les habitans.
.Alr le Duc de Noailles doit
encore faire faire une batterie
de Canon cette nuit, dans le
Fauxbourg, sur le chemin ,du
Pont-Major pour battre de ce
costé-la la Ville en brechs.
Un Courrier que Mr le
Duc deNoaillessir partir de
Gironnc le17,3esté54 heures
à venir à Perpignan. Ce
General mande au Roy que
les grandes pluyes&les torrcns
continuels ont retardé
ses ouvrages,mus que les
bréches sonten bon état,&
quemalgré les d fficultcz de
faire venir exactement les
provisions au Camp,il cfpereestremaistre
de la Ville le
20 dece mois, après quoi le
reste desForts ne l'em baraffcra
pas.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le texte décrit plusieurs événements militaires en Espagne et autour de Girone. Lors de la bataille de Villaviciosa, le Marquis de Thoy, bien que blessé, participa activement et fut capturé après avoir confondu un escadron adverse avec un escadron allié. Il fut ensuite relâché et rejoignit le roi d'Espagne. Les troupes espagnoles, dirigées par Sa Majesté Catholique, se déplacèrent vers Fuentes et Siguença, où les habitants montrèrent leur fidélité en expulsant les ennemis. Plusieurs actions militaires eurent lieu, notamment la capture de prisonniers et de châteaux, comme ceux d'Illueca et d'Afilion. L'armée du roi dut séjourner à Siguença en raison des difficultés de subsistance. Le général Staremberg, après avoir été poursuivi, arriva à Saragosse avec les restes de son armée. Les troupes espagnoles, sous les ordres de Monsieur de Vendosme, continuèrent à harceler les ennemis. À Barcelone, l'Archiduc célébra une victoire annoncée par Staremberg, mais des informations contradictoires émergèrent rapidement. Le texte mentionne également les opérations devant Girone, où les troupes françaises, sous le commandement du Duc de Noailles, travaillèrent à ouvrir des tranchées et à installer des batteries pour assiéger la ville. Plusieurs actions notables, comme la prise du Fort Rouge et les préparatifs pour attaquer la ville, sont détaillées. Malgré les difficultés dues aux intempéries, le Duc de Noailles prévoyait de prendre Girone d'ici le 20 janvier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 122-123
I. F. G. B.
Début :
Je vais faire une tournée en Espagne pour y ramasser [...]
Mots clefs :
Espagne, Miguel de Cervantes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : I. F. G. B.
I. F. G. B.
Je vais faireme tournée
en Espagne pouryramasser
bonne provision
d'Historietes dans legoût
deMiguel de Cervantes,
voussçavez, pour qui, tenez-
moi compte, &c.
Je vais faireme tournée
en Espagne pouryramasser
bonne provision
d'Historietes dans legoût
deMiguel de Cervantes,
voussçavez, pour qui, tenez-
moi compte, &c.
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17
p. 262-265
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
De Saragosse le 11. Janvier 1711. La Reine devoit partir [...]
Mots clefs :
Espagne, Saragosse, Troupes, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des l\oi/,ruelles
d'Espagne..
De Saragosse le II..
Janvier 1711.
La Reine devoitpartir
avant-hierdeNajera où Elle
avoitsejourné plusieurs jours
en attendantlesordres du Roy
peurvenir à Saragosse
,
d'où
Sa Majesté partiraMercredy
prochain 14. de ce mois pour
aller au devant de la Reine
jusqu'à Mallen
,
Village
neuflieuës de cette Ville. Le
lendemain
15. Leurs Majestez
en partiront, ter irontcoucher
àAlagon, & le 16. Ellesarriveront
icy où ily a apparence
qu'Ellespasseront le reste de
thyver. Le Roy ayantenvoyé
toutes ses Troupes dans des
quartierspourse delassre des
fatigues qu'elles
O rteuës depuis
plusieursmois.
Le debris de l'Armée du
Comte Staremberg
,
suivant
les derniers avis , a Iht/lé L
Se<gre-à)B<ala"gu)err pourentrer en Catalogne
, où le Roy a
actuellement deux detachements
de Cavalerie, commandez
par Dom Feliciano Bracamonte,
Maréchalde Camp,
&DomJoseph Vallejo, Brigadier
qui font tousjours à la
poursuite des Ennemis. On attendincessamment
la nouvelle
de la prise de Gironne, dont la
conquestefacilitera beaucoup
a
celle du reste de la Catalogue.
, Des Deserteurs rapportent
que les habitants deBarcelone
sont partagez en deux partis
cantonnez l'un contre l'autre ;'
que celuy du RoyPhilippe
grossit tous les jours,& qu'il
n'attend que l'approche de nos
Troupes pour se declarer ouvertement
; de sorte qu'on a
estéobligéde mettre une forte
Garde au Palais ou loge t,lr-.
chiduc.
d'Espagne..
De Saragosse le II..
Janvier 1711.
La Reine devoitpartir
avant-hierdeNajera où Elle
avoitsejourné plusieurs jours
en attendantlesordres du Roy
peurvenir à Saragosse
,
d'où
Sa Majesté partiraMercredy
prochain 14. de ce mois pour
aller au devant de la Reine
jusqu'à Mallen
,
Village
neuflieuës de cette Ville. Le
lendemain
15. Leurs Majestez
en partiront, ter irontcoucher
àAlagon, & le 16. Ellesarriveront
icy où ily a apparence
qu'Ellespasseront le reste de
thyver. Le Roy ayantenvoyé
toutes ses Troupes dans des
quartierspourse delassre des
fatigues qu'elles
O rteuës depuis
plusieursmois.
Le debris de l'Armée du
Comte Staremberg
,
suivant
les derniers avis , a Iht/lé L
Se<gre-à)B<ala"gu)err pourentrer en Catalogne
, où le Roy a
actuellement deux detachements
de Cavalerie, commandez
par Dom Feliciano Bracamonte,
Maréchalde Camp,
&DomJoseph Vallejo, Brigadier
qui font tousjours à la
poursuite des Ennemis. On attendincessamment
la nouvelle
de la prise de Gironne, dont la
conquestefacilitera beaucoup
a
celle du reste de la Catalogue.
, Des Deserteurs rapportent
que les habitants deBarcelone
sont partagez en deux partis
cantonnez l'un contre l'autre ;'
que celuy du RoyPhilippe
grossit tous les jours,& qu'il
n'attend que l'approche de nos
Troupes pour se declarer ouvertement
; de sorte qu'on a
estéobligéde mettre une forte
Garde au Palais ou loge t,lr-.
chiduc.
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
En janvier 1711, la Reine et le Roi se déplacèrent en Espagne. La Reine quitta Najera pour Saragosse, où elle rejoignit le Roi. Ensemble, ils se rendirent à Mallen, puis à Alagon, et enfin à Saragosse pour y passer l'hiver. Le Roi avait envoyé ses troupes en quartiers pour les reposer après plusieurs mois de fatigue. Les restes de l'armée du Comte Staremberg se dirigeaient vers Balaguer pour entrer en Catalogne. Deux détachements de cavalerie, commandés par Dom Feliciano Bracamonte et Dom Joseph Vallejo, poursuivaient les ennemis. La prise de Gérone était attendue, facilitant ainsi la conquête du reste de la Catalogne. À Barcelone, les habitants étaient divisés en deux partis, celui du Roi Philippe gagnant en influence chaque jour. Une forte garde avait été placée au palais du duc pour assurer la sécurité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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18
p. 339-341
SUITE des novelles d'Espagne
Début :
Les dernieres nouvelles de Gironne du 17. portent que [...]
Mots clefs :
Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des novelles d'Espagne
SUITE
des novellesd'Espagne.
Les dernieres nouvelles
de Gironnedu17. portent
que le tempss'estant remis au
beau,Mr le Duc de Noailles
avoit fait rétablir les Batteries
quiavoientestéendommagéespar
les pluyes & les
débordemens du Ter&que
les brèches qui estoient déja
fort considerables, commençoient
d'estre en bon
estat, de sorte qu'ils cfperoicnt
donner l'assautle 22.
au plustard.
D'autres Lettres portent
que le G. Sratemberg ayant
fait démolir les fortifications
de Balaguer, se reriroit vers
Barcelone,avec environ
3000. hommes,& que Mr
de Vendôme estoit à Cervera
avec l'Armée pour lui
couper le passage.
D'autres enfin disent que
les Portugais avoient assemblezun
corps de 6000 hommes
pour surprendre Miranda
,
où ils avoient des
intelligences secrettes; mais
que le Gouverneur en ayant
esté averti, fit charger l'artillerie,
& posta une partie
de la garnisonenembuscade;
de sorte que tes ayant laissé
approcher fort prés de la
place,on en tua 7. à 800.
& plus de mille furent faits
prisonniers.
AParis ce 31. Janvier 1711.
des novellesd'Espagne.
Les dernieres nouvelles
de Gironnedu17. portent
que le tempss'estant remis au
beau,Mr le Duc de Noailles
avoit fait rétablir les Batteries
quiavoientestéendommagéespar
les pluyes & les
débordemens du Ter&que
les brèches qui estoient déja
fort considerables, commençoient
d'estre en bon
estat, de sorte qu'ils cfperoicnt
donner l'assautle 22.
au plustard.
D'autres Lettres portent
que le G. Sratemberg ayant
fait démolir les fortifications
de Balaguer, se reriroit vers
Barcelone,avec environ
3000. hommes,& que Mr
de Vendôme estoit à Cervera
avec l'Armée pour lui
couper le passage.
D'autres enfin disent que
les Portugais avoient assemblezun
corps de 6000 hommes
pour surprendre Miranda
,
où ils avoient des
intelligences secrettes; mais
que le Gouverneur en ayant
esté averti, fit charger l'artillerie,
& posta une partie
de la garnisonenembuscade;
de sorte que tes ayant laissé
approcher fort prés de la
place,on en tua 7. à 800.
& plus de mille furent faits
prisonniers.
AParis ce 31. Janvier 1711.
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Résumé : SUITE des novelles d'Espagne
En janvier 1711, des événements militaires significatifs se déroulèrent en Espagne et au Portugal. À Gérone, le Duc de Noailles, après une amélioration du temps, a restauré les batteries endommagées par les intempéries et avancé les réparations des brèches pour permettre un assaut prévu le 22 janvier. Parallèlement, le Général Starhemberg, ayant démoli les fortifications de Balaguer, se retirait vers Barcelone avec environ 3 000 hommes, tandis que Monsieur de Vendôme bloquait son chemin à Cervera avec son armée. Au Portugal, 6 000 hommes portugais tentèrent de surprendre Miranda, mais le gouverneur, alerté, avait préparé la défense. Grâce à l'artillerie et à des embuscades, environ 700 à 800 assaillants furent tués et plus de mille prisonniers capturés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 135-177
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Après la prise du Fort Rouge, Mr le Duc de Noailles [...]
Mots clefs :
Espagne, Gérone, Barcelone, Duc de Noailles, Troupes, Reine Anne, Saragosse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
ARTICLE
des Nouvelles.
Nouvelles d'Espagne.
Aprés la prise du Fort
Rouge, Mr leDuc deNoailles
jugea à propos de faire
dreffer les batteries contre.
la Ville dont il fe feroit
rendu maiſtre en peu de
pas furve-
•
jours s'il n'eftoit
134 MERCURE
nu des orages & des pluyes
qui continuerent pendant
cinq jours en fingrande a
bondance que toutes les
Rivieres fe deborderent fi
confiderablement que les
batteries furent fort endommagées
, & qu'il fut
impoffible de faire venir
des provifions au Camp
jufqu'à ce qu'on eut reftabli
les Ponts qui avoient
efté entraifncz, ce qui avoit
beaucoup fait fouffrir les
Troupes . Mais letems s'e
ftant remis au beau , il arriva
plufieurs convois , &
Lon
GALANT . 137
on travailla avec beaucoup
de diligence à reftablir les
batteries qui commencerent
à tirer le 14.jardo nex
La nuit du 19. au 20 , un
détachement de Grenadiers
fe logea fur la breche
de la courtine de fainte Lucie
, & le Mineur s'y eftant
attaché , il continua fon
travail avec beaucoup de
fuccez jufqu'à la nuit du
22. au 23. que Mr le Duc
de Noailles fit les difpofitions
neceffaires pour donner
l'affaut.
Mrs de Tournon , Ma-
Fevrier 1711 .
M
8 MERCURE
réchal de Camp, Siougeat,
Brigadier , & d'Alba Colonel
du Regiment d'Auvergne
, qui eftoient de
tranchée , devoient déboucher
auffi toft que la mine
auroit fait fon effet , avec
douze compagnies de Grenadiers
& autant de compagnies
de Piquer. Mr
d'Alba devoit en mefme
temps attaquer le Baſtion
de fainte Marie , avec qua
tre compagnies de Grena-
•diers , quatre de Piquet , &
deux cens Sapeurs . Mr le
Marquis de Güerchi , LieuGALANT
139
tenant General à la tefte de
tout le refte des Grenadiers,
avec Mrs de Caraffa , Maréchal
de Camp , Nifas
Brigadier , & de Milon ,
Colonel de Flandre , Mr le
Comte de Muret , Lieutenant
General , avec deux
mille Fufilliers; Mr le Marquis
de Caylus , Maréchal
de Camp , Mr le Chevalier
de Guiry , Brigadier ,
& Mr de Polaftron , Colodevoient
nel de - Forez
marcher enfuite pour foutenir
, & fe pofter dans tous
les endroits qu'il feroit à
Mij
140 MERCURE
Your
propos d'occuper.
Le fignal pour donner
l'affaut eftoit qu'à la pointe
du jour on tireroit deux
coups de canon de la batterie
qui eftoit prés la Tour
de S. Jean. On mit le feu là
la mine qui fit tout l'effet
qu'on en pouvoit efperer,
car elle ouvrit une grande
breche , & applanit le chemin
pour penetrer dans la
Ville. Il y avoit quinze
pieds à y defcendre du rempart.
Nos Soldats executerent
avec vigueur les ordres
qu'ils avoient reccu, & chaGALANT.
141
cun des Corps nommez
pour cette expedition entra
par l'endroit qui luy avoi
efté marqué. De ceux qui
-pafferent par la breche , los
uns occuperent l'Eglife &
le Couvent de S. Pierre de
Galligans anciens Beneditins
, & les autres courtrent
s'emparer de la Porte
dite de fainte Marie. Coml'on
me on s'apperçut que
ne faifoit pas grand feu de
l Tour de fainte Lucie ,
nos gens poufferent juf.
ques là , & lefcaladerent ,
s'en faifirent & tuerent un
142 MERCURE
6
Capitaine & fon Lieute
nant qu'ils y trouverent
avec plufieurs foldats. Ceux
¿qui mɔntèrent au Baſtion
de Sainte Marie , le firent
savec tant de bravoure
qu'ils culbuterent bientôt
tout ce qui fe preſenta à
eux ; ayant efté joints par
d'autres Troupes que leur
-amenoit Mr d'Alba pour
les foutenir
, ils entrerent
tous enfemble l'épée à la
main dans ce Baftion ; ceux
qui le deffendoient jugerent
alors qu'ils eftoient
entierement perdus , d'auGALANT.
043
tant plus qu'un autre corps
de Troupes des noftres gagnoit
déja la place de Saint
Pierre. Ils perdirent dans
cette affaire environ cent
hommes tuez , & cent cinquante
qu'on leur fit prifonniers
, fans qu'il nous
en couftaft qu'un Lieutenant
Suiffe , & environ
trente Soldats tuez ou blef.
fez. Les Affiegez voyant
que nos gens fe renfor
çoient , & craignant qu'ils
ne fe rendiffent maiftres de
toutes leurs coupures , leurs
Ponts eftantdéja rompus ,
144 MERCURE
ils arborerent far la Tour
de Gironelle l'Etendart du
Regiment de la Ville de
Barcelone , & firent de- là
battre la chamade. On leur
répondit de la Tour de S.
Jean où l'on fit élever le
Drapeau Colonel du Regiment
de Normandie. C'e
ftoit le fignal à nos gens de
s'arrefter.
Le feu ceffa de
part
& d'autre
, & nos Troupes
re- ftoient
dans
la Ville
, occupant
un Quartier
feparé
par
un Ruiffeau
, & l'Egli fe & Cimetiere
deS.Pierre
.
La
GALANT . 145
Le Colonel Don Jacques
de Cordelles qui eftoit de
Piquet , s'avanca pour parder
à Mr le Duc de Noailles
qui eftoit déja arrivé à la
Porte de fainte Marie , &
aprés un petit entretien , il
retourna joindre fes Troupes
, & Mr de Noailles fe
retira en fon Quartier. Les
Afliegez livrerent bientoft
aprés cinq de leurs Officiers
pour orages , ce furent Don
Jacques de Cordelles , un
Colonel Palatin , le Major
du Regiment de Cantaril
Je un Major Palatin , &
Fevrier 1711.
N
146 MERCURE
un Capitaine d'Infanterie
du Regiment Italien de Fabre.
On leur envoya
de
noftre cofté Mrs le Comte
de Polaftron , de Cazalde ,
qui commande ordinairement
les Troupes Françoifes
à Rofes , & qui avoit
fuivi Mrle Duc de Noailles
au fiege , & le Major de
· la Couronne
.A quatre heurres
du foir le Comte de
Lecheraine , Maréchal de
Camp, apporta les Articles
de capitulation . Cet Officier
s'en retourna fur les
9 heures du foir , & revint
GALANT. 147
le lendemain 24. à deux
heures du matin. Aprés
une longue conference avec
Mr le Duc de Noailles,
tout fut conclu , & la capitulation
fut fignée le 25.
Auffi-toft nos Troupes
entrerent dans la Ville , &
dans le Fort du Calvaire ,
dans celuy du Chapitre , &
dans celuy de la Cité , &
l'on permit à la Garnifon
de fe retirer dans les Forts
du Conneftable
, de la Reine
Anne , & des Capucins ,
à condition qu'elle nous les
remet roit dans fix jours
Nij
148 MERCURE
fi elle n'eftoit pas fecourue.
La perte que les Ennemis
ont faite pendant le
fiege a été bien plus confiderable
que la noftre , puifqu'outre
deux cent prifonniers
que nous avons fait
fureux , ils ont eu plus de
400. hommes tuez ou blef
fez, fans y comprendre 250.
prifonniers avec un Lieutes
nant Colonel ,fept Officiers
d'un Regiment Napolitain
de Fabré , qui s'eftant approché
pour le jetter dans
la Ville , fut pourſuivi &
défait la nuit du 21. au 22,
l
GALANT. 149
**
par Mr le Comte d'Eſtaire,
Maréchal de Camp . De
noftre coſté le nombre des
morts & des bleffez ne va
pas સે 200. hommes dont
les plus confiderables font
pas
deux Capitaines.
Voicy les Articles de la
capitulation , tant pour la
Ville que pour les Forts qui
en dépendent .
I. Qu'on remettroit aux
Troupes de l'Armée de Mr
le Duc de Noailles le 25.au
matin , la Ville de Girone,
avec l'artillerie qui y eft ,
& les effets qui pourront fe
ウ
N iij
110 MERCURE
trouver dans les Magazins
de la Place , tant de guerre
que de bouche, dont il fera
fait Inventaire ledit jour
25. Janvier. Accordé.
all. Qu'on remettra pa
reillement les deux Redoutes
du Chapitre & de la
Ville , comme eftant fortifications
dépendantes de
ladite Ville. Accordé.
III. Que ledit jour 25.les
Troupes Efpagnoles & Palatines
fe retireront dans les
Forts du Conneftable , de
la Reine Anne , des Capucins
, & du Calvaire , à meGALANT.
151
fure que les Troupes de
l'Arme du Duc de Noail
les entreront ce qui fera à
huit heures du matin . Accordé.
*
IV. Que lefdites Troupes
demeureront dans lef
dits Forts jufqu'au 31. au
matin , aprés lequel jour ,
fi elles ne font pas fecourues
elles remettront lefdits
Forts aux conditions
qui s'enfuivent , entendant
par les fecours des forces
capables de venir combattre
ladite armée , & point
de Troupes qui pourroient
Niiij
152 MERCURE
s'introduire par fuprife
pour fortifier la garnifon
Accordé.
V. En attendant il y au
ra de
part &
d'autre
une
fufpention
d'armes
, & on
ne fera
aucune
démarche
qui
puiffe
tendre
à aucune
hoftilité
. Accordé
.
+
VI. Le 6. de ce mois au
matin , les équipages de la
Garnifon & la Cavalerie
Palatine confiftante en
cent cinquante Maiſtres j
avec leurs Officiers forti
ront & feront conduits.
jufqu'à Oftalrich & plus
GALANT, 153
loin s'ils le demandent.
VII Si dans les équipages
de la Garnifon & de la
Cavalerie Palatine , il fe
trouvoit des Mulets & des
Chevaux de Deferteurs , &
des prifes faités avant le
fiege ou pendant ledit fiege
, on ne pourra les reprendre
fous quelque prétexte
que l'on puiffe alle!
guer. Accordé
VIII. Si le 31 , au matin ,
comme il eft dit cy- deffus,
il n'eft point arrivé de fele
Comte de Tatcours
,
tenbach remettra au pou154
MERCURE
voir du Duc deNoailles fes
Forts qu'il doit occuper , a
fçavoir le Conneftable , la
Reine Anne, les Capucins
& le Calvaire , aux conditions
fuivantes. Accordé.
IX. Que la Garniſon
fortira avec toutes les marques
d'honneur , tambour
battant , Drapeaux déployez
, quatre pieces de
canon de fonte , fçavoir ,
deux du calibre de douze .
deux de fix , & deux mor.
tiers , au choix du Comte
de Tattenbach, Accordé.
X. Que chaque Soldar
*
GALANT. ∙155
fera muni de dix coups , &
autant pour chaque piece
d'artillerie. Accordé.
XI. Que l'on fournira
ales attelages pour tirer l'artillerie
mentionnée cydeffus
,
pour
par le chemin
le plus
court
à Barcelone
, & une
efcorte
fuffifante
pour
ladite
Garnifon
&
artillerie
. Et fup.
posé
que tous
les équipages
des
Troupes
n'ayent
pû
fortir
avec
ceux
du 26. on
fournira
les voitures
neceffaires
pour
les
tranfporter
.
Accordé
cet Article
en confideeftre
conduite
156 MERCURE
**
ration de la bonne défense de
ladite Garnifon.
XII. On fe rendra de
part & d'autre les prifone
niers qui fe font faits danis
les actions durant le fiege.
Accordé.
XIII. Que de part &
d'autre on ne pourra re
-prendre les Deferteurs ny
Soldats , ny commettre aucune
reprefaille , fous quelque
prétexte que ce puiffe
eltre. Accordé.
XIV. Que l'on accordera
douze chariots couverts-
31 jour de la fortie de la
le
GALANT. 17
Garnifon. Accordé.
XV. Que l'on donnera
à la Garnifon le jour du départ
pour cinq jours de
pain , fuivant l'eſtat qui en
fera remis. Accordé.
XVI. Qu'on donnera
au Gouverneur de la Place,
auffi -bien qu'au Major &
Aide- Major , l'efpace de
deux mois de temps pour
faire fortir leurs effets , ou
en difpofer , comme ils le
jugeront à propos , promettant
les paffeports qui
feront neceffaires. Accordé.
XVII. Qu'aucun Offi158
MERCURE
cier ne pourra eftre retenu
pour dettes en donnant
caution dans la Ville . Ac.
cordé.
XVIII . Que tous les Of
ficiers de la Veedorerie
Proveedorerie . & Tenedors
, & autres munis de
Patentes , auffi- bien que
ceux attachez aux Regis
ments qui compoſent ladite
Garnifon , Medecins ,
Chirurgiens , fortiront li
brement avec leurs familles
, comptes & effes , de
mefme que le Viguier , Juge
ordin ire , & les Affef
GALANT. 159
feurs , Gens d'artillerie &
des magazins . Accordé.
XIX . Que les emprunts
qui ont efté faits aupara
vant à raifon des Fortifications
, ou employez à d'autres
ufages , ne feront acquittez
que dans les fuites ,
fuivant la teneur des Contrats
paffez à cet effet. Accordé.
XX. Que la Garnifon
pourra laiffer dans la Place
un Directeur pour les malades
& bleffez à l'Hoſpi
tal , avec un Medecin , un
Chirurgien & un Officier
160 MERCURE
de chaque Regiment pour
en avoir foin.On leur fournira
aprés leur guerifon ce
qui leur fera neceffaire
pour les conduire juſqu'à
San Feliu de Quixols , où
ils feront embarquez fur
des Batteaux du lieu pour
eftre conduits à Barcelone.
Accordé
armes
XXI . Que les habitants
du païs qui ont efté forcez
à prendre les par or
dre du Comte de Tattenbach
, ne feront ny punis
ny recherch z . Accordé.
XXII Que les Voitures
GALANT. 161
& Mulets cenfez de la Vecdorerie
, & Proveedorerie
au nombre de quarante, ne
pourront eltre retenus
fortiront avec la Garnifon,
& les Conducteurs . Accordé.
&
XXIII. La Garnifon
ayant tout mis en ufage
pour refifter aux grandes
attaques qui leur ont efé
#
faites , on s'eft trouvé dans
la dure neceffité de contraindre
& molefter les habitants
de Girone à prendre
les armes , c'eft pourquoy
on demande qu'ils foient
Fevrier 1711.
O
162 MERCURE
compris dans cette capitulation
, pour n'eftre point
inquietez , ny recherchez
pour le paffé . Accordé.
XXIV. Que ladite Ville
de Girone , de meſme que
les Ecclefiaftiques
, joüiront
des privileges dont ils
ont joui fous les Rois d'Efpagne.
On ne peut abfolument s'engager
en general à tenir cet article
, mais onferadefon mieux
pour obtenir la grace que
demande , &
& Lon
L'on
peut s'en
·repofer fur la parole que j'en
-donne-
G
GALANT . 16 ;
XXV. On ne pourra les
obliger à porter les armes
hors de leurs murailles.Accordé.
XXVI . Que dans l'ef
pace de deux mois les habitans
qui voudront fe reti--
rer , pourront vendre les
effets qu'ils ont dans ladite
Ville , & fe retirer où bon
leur femblera . Accordé,
On eft convenu que l'on
indiquera les lieux où il y a
des mines , & qu'on les découvrira
de bonne foy.
Q ij
164 MERCURE
REMARQUES.
Girone eft une villeancienne
, connuë autrefois
fous le nom de Genande
mediocrement
ه ل ل ا
grande & de figuretrian:
gulaire, ayant une gran
de rue qui la traverfe
dans toute fa longueur:
Cette ville eft fituée fur
fa pente d'une colline ,
au bord d'une petite riviere
nommée Onhar
anciennement Onda, qui
GALANT. 165
fe jette tout prés de- la
dans le Ter ; ces deux rivieres
mefiant leurs eaux
ferventde foffé à la ville,
qui d'ailleurs eft aſſez
bien fortifiée .
Girone aeu l'honneur
de voir un Concile celebré
dans fon enceinte en
517. Elle eft le Siége d'un
Evefché fuffragant de
Tarragone , & d'une petite
Univerfité; fon Eglife
Cathedrale eft dediée
à Noftre-Dame.us
166 MERCURE
•
Cette ville a tousjours
efté fi confiderée, que du
temps des Rois d'Arragon
, leurs Amez prenoient
le titre de Comte
& de Prince de Girone.
Elle eſt capitale d'une
Viguerie de fort gran
de eftendue , qui paffe
pourlecanton le plus fertile
de la Catalogne , &
qui comprend
quantité
de belles villes , dont les
plus confiderables
font
Ampurias & Rafes.
GALANT. 167
Ptolomée & Pline parlent
de Girone comme
d'une ville fort ancienne,
& le Poëte Prudence
nous fait voir dans fon
Hymne 4. n. 29. que de
-tout temps cette ville a
efté fort petite.
Parva felicis decus exhibet
Artubus fanctis locuples
Gerunda.
Ce Poëte vouloit fans
doute parler de S. Felix ,
qui fuiant la perfecution
168 MERCURE
d'Afrique , vint fouffrir
le martyre à Girone l'an
304.
Girone eft à 7. lieuës
de la Mer Mediterranée
au Couchant , à huit de
la frontiere du Rouffillon
au Midi , & à 15. ou
16. de Barcelone au Sud-
Eſt. Dans le Fauxbourg
qui eft feparé de la ville
par un pont de pierre ,
les Efpagnols firent deux
demies Lunes dans le
tempsqu'ellefut affiegée
par
GALANT 169
par les François qui la
prirent en 1698. Elle fut
rendue la mefme année
aux Efpagnols par le
Traité de Paix conclu à
Rifvvick. Il n'y avoit
1
alors qu'un Chafteau
dans la ville , & trois
Forts fur les hauteurs
voifines; fçavoir , le Fort
Rouge, le Conneftable,
& le Fort des Capucins;
mais on en a fait depuis
plufieurs autres.
Le Ter dont les dé-
P/
Fevrier
1711.
170 MERCURE
bordemens ont fi fort in
commodé le dernier fiége
de Girone , s'appelloit
anciennement Sambroca.
Pline le nomme Ti
cer ; d'autres Tera ou Tictus
. Cette riviere prenant
fa fource dans les
monts Pirennées , entre
le mont Canigo & le col
de Nuria , coule d'abord
vers le Sud ou Eft , puis
vers le Sud-Eft , & enfin
tournant tout - à - coup
vers l'Orient, elle va paf-
•
GALANT.: 171
a
fer à Girone aprés avoir
arrosé Campredon , Roda
, & quelques autres
Villes , puis vafe décharger
dans la MerMediterranée
au deffous de Torella
36 M. le Duc de Duras a
apporté la confirmation
que
les Ennemis avoient
évacué les trois Forts qui
font fur les hauteurs deĜirone
,le 3. du paffé ſuivant
la Capitulation . Que M. le
Duc de Noailles avoit enfuite
fait remonter le long
*
Pij
172 MERCURE
du Ter une partie de fa Ca
valerie pour la faire ſubfifter
plus commodement ,
& referrer les troupes de
l'Archiduc
qui occupent
encore quelques Poftes
dans les Montagnes . Il a
auffi confirmé que M. de
Staremberg qui n'avoit
plus de communication
avecBarcelone faifoit fortifier
Solfonne , & que 200 .
Cavaliers commandez par
M. de Vallejo en avoient
furpris 600. Allemans qui
efcortoient des grains qu'ils
leurs ont enlevées avec
GALANT. 173
quelques Mulets & 6. Cavaliers
, les autres s'eftant
fauvez.
De
Sarragoffe ,
le z . Février.
Le Roy , la Reine, & te
Prince des Afturies , font arrivez
icy le 28 du paſſé,
On ne fçauroit exprimer la
joye que le Peuple fit paroiftre
à l'arrivée de leurs Majeftez
Catholiques , par des acclamations
des rejoйiſſances
qui ont duré plusieurs jours.
Mrs de Vallejo & de Bra-
Piij
74 MERCURE
samonte ont pourfuivi le General
Staremberg juſqu'au de
là de Cervera à dix lienes de
de Barcelone d'où ils ont dépéché
un Courrier qui a rapporté
qu'ils avoient fait un
grand nombre de Prifonniers,
& entr'autres un Regiment
Napolitain. Que la pluſpart
des Catalans paroiffent bien
intentionnez pour Philippe V.
leur Souverain Legitime
des Deferteurs les a-
ج و ن
que
voient affurez que le General
Staremberg ni aucun autre Officier
General n'avoit ofé entrer
dans Barcelone , de crainte
GALANT . 175
d'y augmenter le tumulte qui
s'y étoit élevé , depuis qu'on y
avoit appris la fauffeté des
nouvelles avantageufes que les
Partifans de l'Archiduc y avoient
répandues , & particu
lierement celle de la prétenduë
Victoire remportée à Villa Vi
ciofa , pour laquelle on avoit
fait chanter le Te Deum .
On a appris par des Lettres
interceptées , que leGeneral
Staremberg , en fe retirant de
Balaguer , avoit envoyé ordre
au Gouverneur qu'il y
avoit laiffé , d'enfure démokr
aupluftoft les fortifications,
Piiij
176 MERCURE
de l'aller joindre avec fa
Garnifon.
Voicy las traduction
de quelques Vers Efpagnols
qui ont eſté faits
fur lafuite dece General.
La Loy du Feu de Ccquemberg,
Eftque lefoueurquiperd
gagne,
Et que celuy qui gagne
perd.
Philippe contre Staremberg
Vient d'y perdre tout ext
腼
GALANT. 177
Espagne ,
Et c'est pour cela qu'il
Hottie pourfuit,
Staremberg vainqueur
qui s'enfuit.
Il y a des Lettres qui por
tent que les Miquelets qui
avoient fuivi le General
Staremberg, l'ont abandonné
, dés qu'ils ont appris la
reddition de Girone.
des Nouvelles.
Nouvelles d'Espagne.
Aprés la prise du Fort
Rouge, Mr leDuc deNoailles
jugea à propos de faire
dreffer les batteries contre.
la Ville dont il fe feroit
rendu maiſtre en peu de
pas furve-
•
jours s'il n'eftoit
134 MERCURE
nu des orages & des pluyes
qui continuerent pendant
cinq jours en fingrande a
bondance que toutes les
Rivieres fe deborderent fi
confiderablement que les
batteries furent fort endommagées
, & qu'il fut
impoffible de faire venir
des provifions au Camp
jufqu'à ce qu'on eut reftabli
les Ponts qui avoient
efté entraifncz, ce qui avoit
beaucoup fait fouffrir les
Troupes . Mais letems s'e
ftant remis au beau , il arriva
plufieurs convois , &
Lon
GALANT . 137
on travailla avec beaucoup
de diligence à reftablir les
batteries qui commencerent
à tirer le 14.jardo nex
La nuit du 19. au 20 , un
détachement de Grenadiers
fe logea fur la breche
de la courtine de fainte Lucie
, & le Mineur s'y eftant
attaché , il continua fon
travail avec beaucoup de
fuccez jufqu'à la nuit du
22. au 23. que Mr le Duc
de Noailles fit les difpofitions
neceffaires pour donner
l'affaut.
Mrs de Tournon , Ma-
Fevrier 1711 .
M
8 MERCURE
réchal de Camp, Siougeat,
Brigadier , & d'Alba Colonel
du Regiment d'Auvergne
, qui eftoient de
tranchée , devoient déboucher
auffi toft que la mine
auroit fait fon effet , avec
douze compagnies de Grenadiers
& autant de compagnies
de Piquer. Mr
d'Alba devoit en mefme
temps attaquer le Baſtion
de fainte Marie , avec qua
tre compagnies de Grena-
•diers , quatre de Piquet , &
deux cens Sapeurs . Mr le
Marquis de Güerchi , LieuGALANT
139
tenant General à la tefte de
tout le refte des Grenadiers,
avec Mrs de Caraffa , Maréchal
de Camp , Nifas
Brigadier , & de Milon ,
Colonel de Flandre , Mr le
Comte de Muret , Lieutenant
General , avec deux
mille Fufilliers; Mr le Marquis
de Caylus , Maréchal
de Camp , Mr le Chevalier
de Guiry , Brigadier ,
& Mr de Polaftron , Colodevoient
nel de - Forez
marcher enfuite pour foutenir
, & fe pofter dans tous
les endroits qu'il feroit à
Mij
140 MERCURE
Your
propos d'occuper.
Le fignal pour donner
l'affaut eftoit qu'à la pointe
du jour on tireroit deux
coups de canon de la batterie
qui eftoit prés la Tour
de S. Jean. On mit le feu là
la mine qui fit tout l'effet
qu'on en pouvoit efperer,
car elle ouvrit une grande
breche , & applanit le chemin
pour penetrer dans la
Ville. Il y avoit quinze
pieds à y defcendre du rempart.
Nos Soldats executerent
avec vigueur les ordres
qu'ils avoient reccu, & chaGALANT.
141
cun des Corps nommez
pour cette expedition entra
par l'endroit qui luy avoi
efté marqué. De ceux qui
-pafferent par la breche , los
uns occuperent l'Eglife &
le Couvent de S. Pierre de
Galligans anciens Beneditins
, & les autres courtrent
s'emparer de la Porte
dite de fainte Marie. Coml'on
me on s'apperçut que
ne faifoit pas grand feu de
l Tour de fainte Lucie ,
nos gens poufferent juf.
ques là , & lefcaladerent ,
s'en faifirent & tuerent un
142 MERCURE
6
Capitaine & fon Lieute
nant qu'ils y trouverent
avec plufieurs foldats. Ceux
¿qui mɔntèrent au Baſtion
de Sainte Marie , le firent
savec tant de bravoure
qu'ils culbuterent bientôt
tout ce qui fe preſenta à
eux ; ayant efté joints par
d'autres Troupes que leur
-amenoit Mr d'Alba pour
les foutenir
, ils entrerent
tous enfemble l'épée à la
main dans ce Baftion ; ceux
qui le deffendoient jugerent
alors qu'ils eftoient
entierement perdus , d'auGALANT.
043
tant plus qu'un autre corps
de Troupes des noftres gagnoit
déja la place de Saint
Pierre. Ils perdirent dans
cette affaire environ cent
hommes tuez , & cent cinquante
qu'on leur fit prifonniers
, fans qu'il nous
en couftaft qu'un Lieutenant
Suiffe , & environ
trente Soldats tuez ou blef.
fez. Les Affiegez voyant
que nos gens fe renfor
çoient , & craignant qu'ils
ne fe rendiffent maiftres de
toutes leurs coupures , leurs
Ponts eftantdéja rompus ,
144 MERCURE
ils arborerent far la Tour
de Gironelle l'Etendart du
Regiment de la Ville de
Barcelone , & firent de- là
battre la chamade. On leur
répondit de la Tour de S.
Jean où l'on fit élever le
Drapeau Colonel du Regiment
de Normandie. C'e
ftoit le fignal à nos gens de
s'arrefter.
Le feu ceffa de
part
& d'autre
, & nos Troupes
re- ftoient
dans
la Ville
, occupant
un Quartier
feparé
par
un Ruiffeau
, & l'Egli fe & Cimetiere
deS.Pierre
.
La
GALANT . 145
Le Colonel Don Jacques
de Cordelles qui eftoit de
Piquet , s'avanca pour parder
à Mr le Duc de Noailles
qui eftoit déja arrivé à la
Porte de fainte Marie , &
aprés un petit entretien , il
retourna joindre fes Troupes
, & Mr de Noailles fe
retira en fon Quartier. Les
Afliegez livrerent bientoft
aprés cinq de leurs Officiers
pour orages , ce furent Don
Jacques de Cordelles , un
Colonel Palatin , le Major
du Regiment de Cantaril
Je un Major Palatin , &
Fevrier 1711.
N
146 MERCURE
un Capitaine d'Infanterie
du Regiment Italien de Fabre.
On leur envoya
de
noftre cofté Mrs le Comte
de Polaftron , de Cazalde ,
qui commande ordinairement
les Troupes Françoifes
à Rofes , & qui avoit
fuivi Mrle Duc de Noailles
au fiege , & le Major de
· la Couronne
.A quatre heurres
du foir le Comte de
Lecheraine , Maréchal de
Camp, apporta les Articles
de capitulation . Cet Officier
s'en retourna fur les
9 heures du foir , & revint
GALANT. 147
le lendemain 24. à deux
heures du matin. Aprés
une longue conference avec
Mr le Duc de Noailles,
tout fut conclu , & la capitulation
fut fignée le 25.
Auffi-toft nos Troupes
entrerent dans la Ville , &
dans le Fort du Calvaire ,
dans celuy du Chapitre , &
dans celuy de la Cité , &
l'on permit à la Garnifon
de fe retirer dans les Forts
du Conneftable
, de la Reine
Anne , & des Capucins ,
à condition qu'elle nous les
remet roit dans fix jours
Nij
148 MERCURE
fi elle n'eftoit pas fecourue.
La perte que les Ennemis
ont faite pendant le
fiege a été bien plus confiderable
que la noftre , puifqu'outre
deux cent prifonniers
que nous avons fait
fureux , ils ont eu plus de
400. hommes tuez ou blef
fez, fans y comprendre 250.
prifonniers avec un Lieutes
nant Colonel ,fept Officiers
d'un Regiment Napolitain
de Fabré , qui s'eftant approché
pour le jetter dans
la Ville , fut pourſuivi &
défait la nuit du 21. au 22,
l
GALANT. 149
**
par Mr le Comte d'Eſtaire,
Maréchal de Camp . De
noftre coſté le nombre des
morts & des bleffez ne va
pas સે 200. hommes dont
les plus confiderables font
pas
deux Capitaines.
Voicy les Articles de la
capitulation , tant pour la
Ville que pour les Forts qui
en dépendent .
I. Qu'on remettroit aux
Troupes de l'Armée de Mr
le Duc de Noailles le 25.au
matin , la Ville de Girone,
avec l'artillerie qui y eft ,
& les effets qui pourront fe
ウ
N iij
110 MERCURE
trouver dans les Magazins
de la Place , tant de guerre
que de bouche, dont il fera
fait Inventaire ledit jour
25. Janvier. Accordé.
all. Qu'on remettra pa
reillement les deux Redoutes
du Chapitre & de la
Ville , comme eftant fortifications
dépendantes de
ladite Ville. Accordé.
III. Que ledit jour 25.les
Troupes Efpagnoles & Palatines
fe retireront dans les
Forts du Conneftable , de
la Reine Anne , des Capucins
, & du Calvaire , à meGALANT.
151
fure que les Troupes de
l'Arme du Duc de Noail
les entreront ce qui fera à
huit heures du matin . Accordé.
*
IV. Que lefdites Troupes
demeureront dans lef
dits Forts jufqu'au 31. au
matin , aprés lequel jour ,
fi elles ne font pas fecourues
elles remettront lefdits
Forts aux conditions
qui s'enfuivent , entendant
par les fecours des forces
capables de venir combattre
ladite armée , & point
de Troupes qui pourroient
Niiij
152 MERCURE
s'introduire par fuprife
pour fortifier la garnifon
Accordé.
V. En attendant il y au
ra de
part &
d'autre
une
fufpention
d'armes
, & on
ne fera
aucune
démarche
qui
puiffe
tendre
à aucune
hoftilité
. Accordé
.
+
VI. Le 6. de ce mois au
matin , les équipages de la
Garnifon & la Cavalerie
Palatine confiftante en
cent cinquante Maiſtres j
avec leurs Officiers forti
ront & feront conduits.
jufqu'à Oftalrich & plus
GALANT, 153
loin s'ils le demandent.
VII Si dans les équipages
de la Garnifon & de la
Cavalerie Palatine , il fe
trouvoit des Mulets & des
Chevaux de Deferteurs , &
des prifes faités avant le
fiege ou pendant ledit fiege
, on ne pourra les reprendre
fous quelque prétexte
que l'on puiffe alle!
guer. Accordé
VIII. Si le 31 , au matin ,
comme il eft dit cy- deffus,
il n'eft point arrivé de fele
Comte de Tatcours
,
tenbach remettra au pou154
MERCURE
voir du Duc deNoailles fes
Forts qu'il doit occuper , a
fçavoir le Conneftable , la
Reine Anne, les Capucins
& le Calvaire , aux conditions
fuivantes. Accordé.
IX. Que la Garniſon
fortira avec toutes les marques
d'honneur , tambour
battant , Drapeaux déployez
, quatre pieces de
canon de fonte , fçavoir ,
deux du calibre de douze .
deux de fix , & deux mor.
tiers , au choix du Comte
de Tattenbach, Accordé.
X. Que chaque Soldar
*
GALANT. ∙155
fera muni de dix coups , &
autant pour chaque piece
d'artillerie. Accordé.
XI. Que l'on fournira
ales attelages pour tirer l'artillerie
mentionnée cydeffus
,
pour
par le chemin
le plus
court
à Barcelone
, & une
efcorte
fuffifante
pour
ladite
Garnifon
&
artillerie
. Et fup.
posé
que tous
les équipages
des
Troupes
n'ayent
pû
fortir
avec
ceux
du 26. on
fournira
les voitures
neceffaires
pour
les
tranfporter
.
Accordé
cet Article
en confideeftre
conduite
156 MERCURE
**
ration de la bonne défense de
ladite Garnifon.
XII. On fe rendra de
part & d'autre les prifone
niers qui fe font faits danis
les actions durant le fiege.
Accordé.
XIII. Que de part &
d'autre on ne pourra re
-prendre les Deferteurs ny
Soldats , ny commettre aucune
reprefaille , fous quelque
prétexte que ce puiffe
eltre. Accordé.
XIV. Que l'on accordera
douze chariots couverts-
31 jour de la fortie de la
le
GALANT. 17
Garnifon. Accordé.
XV. Que l'on donnera
à la Garnifon le jour du départ
pour cinq jours de
pain , fuivant l'eſtat qui en
fera remis. Accordé.
XVI. Qu'on donnera
au Gouverneur de la Place,
auffi -bien qu'au Major &
Aide- Major , l'efpace de
deux mois de temps pour
faire fortir leurs effets , ou
en difpofer , comme ils le
jugeront à propos , promettant
les paffeports qui
feront neceffaires. Accordé.
XVII. Qu'aucun Offi158
MERCURE
cier ne pourra eftre retenu
pour dettes en donnant
caution dans la Ville . Ac.
cordé.
XVIII . Que tous les Of
ficiers de la Veedorerie
Proveedorerie . & Tenedors
, & autres munis de
Patentes , auffi- bien que
ceux attachez aux Regis
ments qui compoſent ladite
Garnifon , Medecins ,
Chirurgiens , fortiront li
brement avec leurs familles
, comptes & effes , de
mefme que le Viguier , Juge
ordin ire , & les Affef
GALANT. 159
feurs , Gens d'artillerie &
des magazins . Accordé.
XIX . Que les emprunts
qui ont efté faits aupara
vant à raifon des Fortifications
, ou employez à d'autres
ufages , ne feront acquittez
que dans les fuites ,
fuivant la teneur des Contrats
paffez à cet effet. Accordé.
XX. Que la Garnifon
pourra laiffer dans la Place
un Directeur pour les malades
& bleffez à l'Hoſpi
tal , avec un Medecin , un
Chirurgien & un Officier
160 MERCURE
de chaque Regiment pour
en avoir foin.On leur fournira
aprés leur guerifon ce
qui leur fera neceffaire
pour les conduire juſqu'à
San Feliu de Quixols , où
ils feront embarquez fur
des Batteaux du lieu pour
eftre conduits à Barcelone.
Accordé
armes
XXI . Que les habitants
du païs qui ont efté forcez
à prendre les par or
dre du Comte de Tattenbach
, ne feront ny punis
ny recherch z . Accordé.
XXII Que les Voitures
GALANT. 161
& Mulets cenfez de la Vecdorerie
, & Proveedorerie
au nombre de quarante, ne
pourront eltre retenus
fortiront avec la Garnifon,
& les Conducteurs . Accordé.
&
XXIII. La Garnifon
ayant tout mis en ufage
pour refifter aux grandes
attaques qui leur ont efé
#
faites , on s'eft trouvé dans
la dure neceffité de contraindre
& molefter les habitants
de Girone à prendre
les armes , c'eft pourquoy
on demande qu'ils foient
Fevrier 1711.
O
162 MERCURE
compris dans cette capitulation
, pour n'eftre point
inquietez , ny recherchez
pour le paffé . Accordé.
XXIV. Que ladite Ville
de Girone , de meſme que
les Ecclefiaftiques
, joüiront
des privileges dont ils
ont joui fous les Rois d'Efpagne.
On ne peut abfolument s'engager
en general à tenir cet article
, mais onferadefon mieux
pour obtenir la grace que
demande , &
& Lon
L'on
peut s'en
·repofer fur la parole que j'en
-donne-
G
GALANT . 16 ;
XXV. On ne pourra les
obliger à porter les armes
hors de leurs murailles.Accordé.
XXVI . Que dans l'ef
pace de deux mois les habitans
qui voudront fe reti--
rer , pourront vendre les
effets qu'ils ont dans ladite
Ville , & fe retirer où bon
leur femblera . Accordé,
On eft convenu que l'on
indiquera les lieux où il y a
des mines , & qu'on les découvrira
de bonne foy.
Q ij
164 MERCURE
REMARQUES.
Girone eft une villeancienne
, connuë autrefois
fous le nom de Genande
mediocrement
ه ل ل ا
grande & de figuretrian:
gulaire, ayant une gran
de rue qui la traverfe
dans toute fa longueur:
Cette ville eft fituée fur
fa pente d'une colline ,
au bord d'une petite riviere
nommée Onhar
anciennement Onda, qui
GALANT. 165
fe jette tout prés de- la
dans le Ter ; ces deux rivieres
mefiant leurs eaux
ferventde foffé à la ville,
qui d'ailleurs eft aſſez
bien fortifiée .
Girone aeu l'honneur
de voir un Concile celebré
dans fon enceinte en
517. Elle eft le Siége d'un
Evefché fuffragant de
Tarragone , & d'une petite
Univerfité; fon Eglife
Cathedrale eft dediée
à Noftre-Dame.us
166 MERCURE
•
Cette ville a tousjours
efté fi confiderée, que du
temps des Rois d'Arragon
, leurs Amez prenoient
le titre de Comte
& de Prince de Girone.
Elle eſt capitale d'une
Viguerie de fort gran
de eftendue , qui paffe
pourlecanton le plus fertile
de la Catalogne , &
qui comprend
quantité
de belles villes , dont les
plus confiderables
font
Ampurias & Rafes.
GALANT. 167
Ptolomée & Pline parlent
de Girone comme
d'une ville fort ancienne,
& le Poëte Prudence
nous fait voir dans fon
Hymne 4. n. 29. que de
-tout temps cette ville a
efté fort petite.
Parva felicis decus exhibet
Artubus fanctis locuples
Gerunda.
Ce Poëte vouloit fans
doute parler de S. Felix ,
qui fuiant la perfecution
168 MERCURE
d'Afrique , vint fouffrir
le martyre à Girone l'an
304.
Girone eft à 7. lieuës
de la Mer Mediterranée
au Couchant , à huit de
la frontiere du Rouffillon
au Midi , & à 15. ou
16. de Barcelone au Sud-
Eſt. Dans le Fauxbourg
qui eft feparé de la ville
par un pont de pierre ,
les Efpagnols firent deux
demies Lunes dans le
tempsqu'ellefut affiegée
par
GALANT 169
par les François qui la
prirent en 1698. Elle fut
rendue la mefme année
aux Efpagnols par le
Traité de Paix conclu à
Rifvvick. Il n'y avoit
1
alors qu'un Chafteau
dans la ville , & trois
Forts fur les hauteurs
voifines; fçavoir , le Fort
Rouge, le Conneftable,
& le Fort des Capucins;
mais on en a fait depuis
plufieurs autres.
Le Ter dont les dé-
P/
Fevrier
1711.
170 MERCURE
bordemens ont fi fort in
commodé le dernier fiége
de Girone , s'appelloit
anciennement Sambroca.
Pline le nomme Ti
cer ; d'autres Tera ou Tictus
. Cette riviere prenant
fa fource dans les
monts Pirennées , entre
le mont Canigo & le col
de Nuria , coule d'abord
vers le Sud ou Eft , puis
vers le Sud-Eft , & enfin
tournant tout - à - coup
vers l'Orient, elle va paf-
•
GALANT.: 171
a
fer à Girone aprés avoir
arrosé Campredon , Roda
, & quelques autres
Villes , puis vafe décharger
dans la MerMediterranée
au deffous de Torella
36 M. le Duc de Duras a
apporté la confirmation
que
les Ennemis avoient
évacué les trois Forts qui
font fur les hauteurs deĜirone
,le 3. du paffé ſuivant
la Capitulation . Que M. le
Duc de Noailles avoit enfuite
fait remonter le long
*
Pij
172 MERCURE
du Ter une partie de fa Ca
valerie pour la faire ſubfifter
plus commodement ,
& referrer les troupes de
l'Archiduc
qui occupent
encore quelques Poftes
dans les Montagnes . Il a
auffi confirmé que M. de
Staremberg qui n'avoit
plus de communication
avecBarcelone faifoit fortifier
Solfonne , & que 200 .
Cavaliers commandez par
M. de Vallejo en avoient
furpris 600. Allemans qui
efcortoient des grains qu'ils
leurs ont enlevées avec
GALANT. 173
quelques Mulets & 6. Cavaliers
, les autres s'eftant
fauvez.
De
Sarragoffe ,
le z . Février.
Le Roy , la Reine, & te
Prince des Afturies , font arrivez
icy le 28 du paſſé,
On ne fçauroit exprimer la
joye que le Peuple fit paroiftre
à l'arrivée de leurs Majeftez
Catholiques , par des acclamations
des rejoйiſſances
qui ont duré plusieurs jours.
Mrs de Vallejo & de Bra-
Piij
74 MERCURE
samonte ont pourfuivi le General
Staremberg juſqu'au de
là de Cervera à dix lienes de
de Barcelone d'où ils ont dépéché
un Courrier qui a rapporté
qu'ils avoient fait un
grand nombre de Prifonniers,
& entr'autres un Regiment
Napolitain. Que la pluſpart
des Catalans paroiffent bien
intentionnez pour Philippe V.
leur Souverain Legitime
des Deferteurs les a-
ج و ن
que
voient affurez que le General
Staremberg ni aucun autre Officier
General n'avoit ofé entrer
dans Barcelone , de crainte
GALANT . 175
d'y augmenter le tumulte qui
s'y étoit élevé , depuis qu'on y
avoit appris la fauffeté des
nouvelles avantageufes que les
Partifans de l'Archiduc y avoient
répandues , & particu
lierement celle de la prétenduë
Victoire remportée à Villa Vi
ciofa , pour laquelle on avoit
fait chanter le Te Deum .
On a appris par des Lettres
interceptées , que leGeneral
Staremberg , en fe retirant de
Balaguer , avoit envoyé ordre
au Gouverneur qu'il y
avoit laiffé , d'enfure démokr
aupluftoft les fortifications,
Piiij
176 MERCURE
de l'aller joindre avec fa
Garnifon.
Voicy las traduction
de quelques Vers Efpagnols
qui ont eſté faits
fur lafuite dece General.
La Loy du Feu de Ccquemberg,
Eftque lefoueurquiperd
gagne,
Et que celuy qui gagne
perd.
Philippe contre Staremberg
Vient d'y perdre tout ext
腼
GALANT. 177
Espagne ,
Et c'est pour cela qu'il
Hottie pourfuit,
Staremberg vainqueur
qui s'enfuit.
Il y a des Lettres qui por
tent que les Miquelets qui
avoient fuivi le General
Staremberg, l'ont abandonné
, dés qu'ils ont appris la
reddition de Girone.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Après la prise du Fort Rouge, le duc de Noailles décida de bombarder la ville de Girone. Des pluies intenses endommagèrent les batteries et perturbèrent l'approvisionnement du camp. Une fois le temps redevenu clément, les batteries furent réparées et les tirs reprirent le 14 février. Les grenadiers se logèrent sur une brèche et continuèrent leur travail jusqu'au 22 au 23 février, date à laquelle le duc de Noailles prépara l'assaut. Les troupes françaises attaquèrent la ville par différents points. Une mine explosa, ouvrant une grande brèche et facilitant l'entrée des soldats. Les troupes françaises occupèrent divers points stratégiques, et les défenseurs demandèrent une trêve. Le feu cessa des deux côtés, et les troupes françaises occupèrent un quartier séparé par un ruisseau. Le 24 février, la capitulation fut signée. Les troupes françaises entrèrent dans la ville et plusieurs forts. La garnison espagnole se retira dans d'autres forts, avec la condition de les remettre aux Français si elle n'était pas secourue dans les six jours. La perte ennemie fut plus importante que celle des Français, avec environ 400 hommes tués ou blessés et 250 prisonniers. Les articles de la capitulation incluaient la remise de la ville et de ses fortifications, la suspension des hostilités, et des dispositions pour le retrait de la garnison espagnole avec honneur. Les habitants de Girone furent également inclus dans la capitulation pour ne pas être inquiétés pour leur participation à la défense. Girone, située sur la pente d'une colline au bord de la rivière Onhar, est une ville fortifiée. Elle a accueilli un concile en 517 et est le siège d'un évêché suffragant de Tarragone et d'une petite université. Son église cathédrale est dédiée à Notre-Dame. La ville est la capitale d'une viguerie fertile comprenant des villes comme Ampurias et Rafes. Ptolémée, Pline et le poète Prudence mentionnent Girone comme une ville ancienne. En 1698, les Français ont assiégé et pris Girone, qui a été rendue aux Espagnols la même année par le traité de Ryswick. La ville comptait alors un château et trois forts sur les hauteurs voisines. En février 1711, le duc de Duras confirma l'évacuation des trois forts par les ennemis et les mouvements des troupes françaises et autrichiennes dans la région.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 49-63
Nouvelles d'Hollande. TRADUCTION d'un Memoire presenté aux Estats Generaux par le Compte Zinzendorf Ambassadeur & Plenipotentiaire de l'Empereur à la Haye, le 18. Decembre 1710.
Début :
HAUTS ET PUISSANTS SEIGNEURS, Nous n'avons plus lieu de [...]
Mots clefs :
Espagne, Portugal, Empereur, Troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Hollande. TRADUCTION d'un Memoire presenté aux Estats Generaux par le Compte Zinzendorf Ambassadeur & Plenipotentiaire de l'Empereur à la Haye, le 18. Decembre 1710.
Nouvellesd'Hollande.
TRADUCTION
d'unMemoire prekllté
aux Estats Generaux
par le Comte
ZinzendorfAmbassadeur
& Plenipotentiaire
de l'Empereur
àla Haye, le 18. Decembre
1710.
HAUTS ET PUISSANTS
SEIGNEURS,
Nous n'avons plus lieu
de douter dela malheureuse
fatalitéarrivée à l'Armée
du Roy Catholique, nonseulement
api es tour ce que
les Ennemis en ont publié,
mais encore aprés les avis
que j'en viens de recevoir
d'Italie& d'ailleurs. Ilya
plus detrois mois que les
Ministres de vos Hautes
Puissances tant à Vienne
qu'en Espagne ont dû vous
informer de ce que j'eus
l'honneur de vous dire à
mon arrivée par ordre de
Sa SacréeMajesté Imperiale,
que si l'on n'envoyoit
un puissant secours en Catalogne
& en Portugal,
pour d'un costé faire teste
aux Ennemis, & de l'autre
costé leur faire faire une
puissante diversion en Estramadoure
,
il étoit impossible
à Sa Majesté Catholique
de se maintenir
enCastille,où lesmalin-
A tentionnez ont toujours
estéen plus grand nombre.
Ce seroit maintenant
perdre temps que de l'employer
en reflexions sur le
•
paHTé lorsqu'il ne s'agit que
de mettre tout en usage
pour reparer le mal
J
s'ilcft
possible. Cependant je ne
sçaurois me dispenser de
vous faire observer trois
choses. La premiersest que
le Roy de Portugal a pris
prétexte
d'empêcherla jonction
de son Armée avec
celle du Roy d'Espagne
,
sur ce que depuis deux ans
on ne luy a pas envoyé
d'Hollande & d'Angleterre
les secours qu'on luy avoit
fait esperer ; que le
peu de troupes qu'il avoit
luy estoient necessaires
pour la deffense de son
Royaume ,
& qu'on ne
luy avoit pas mesme payé
les arrerages des subsides
quiluysontdûs.
Vos H. P. & la Reine
d'Angleterresavent mieux
que rnoy si les excuses &
les plaintes de la Cour de
Portugal sont justes : du
moins ileft certain que la
conduite quelle a tenuë a
cité tres-prejudiciable à la
cause commune.
- La seconde chose que
vous devez observer, est
qu'au mois d'Octobre Sa-
M. I. ayant donné ses ordres
pour faire marcher
trois Regiments de faCa^
valerie ou Hussars vers les.
coftctd-italle où ils devoient
estre embarquez:
pour Barcelone leur trajet
n^i esté retardé que faute
de Bastiments d'escorte ÔC:
detransports, quoyque les,
Ministres d'Angleterre ôc
d Hollande. enflentafTuré-
Sa M. I. que tout efrait.
prests avant que les Troupes
fussent arrivées au lieu.
destiné à leur embarquement.
La troisiéme observation
est que le Duc de Savoye
paroist se rebuter du
retardement qu'on aapporté
àluy payer les subsides
5
& que sur ce fondement
au lieu d'augmenter
ses Troupes ,-il a même
commencé à les diminuer.
Je laisse à la sagesse de vos
H. P. à faire les reflexions
qui conviennent à la remontrance
que j'ay l'honneur
de leur faire aujourd'huy.
Mais H. & P. S. ne songeonsaupassé
que pourremedier
promptemenr à de
plus grands maux qui menacent
la cause commune
pour l'avenir. Voussçavez
mieux que moy de quelle
consequence il e/1 pour
votre République en particulier
de continuer la guerre
en Espagne
, & de l'y
pouffer avec plus devi
gueurque paricpasTé.C'est
de la reduction de cetteMcparchie
à l'obéiissance da
la Maisond'Austriche que
dépend la conservation de
vostre chere liberté & le
repos de toute l'Europe. Les
conquestes faites sur l'Ennemy
dans les derniercs
campagnes feront pour
vous de foibles barrières,
si vous laissez le Duc d'Anjou
sur le trosned'Espagne.
L'objer principal de vos
H. P. de mesme que celuy
de tous les Hauts Alliez
doit estre presentement
d'envoyer incessamment
en Catalogne lessecours.
necessaires pour conserver
Barcelone ôc Girone. Le
secours ne sçauroitarriver
trop tost:, 6c ma crainte ell:
qu'il ne parce trop tard par lanégligencequ'ona euë
d'en faire la disposition.
Vous elles pour ainsi dire
, P. S.l'ame de la grande
alliance:l'Empereur convient
des grandes obliga.
tions que son auguste Maison
vous a, vous n'avez jamais
dû douter de fk parf-
Iliterccoiinoiffilice, & ce
n'est que par les heureux
succez de cette guerre que
vos H. P. doivent en attendre
les effets qui n'ontesté
retardez que par les troubles
d'Hongrie:mais comme
les rebelles sont sur le
point d'estre soumis par la
force victorieuse Impériale;
l'Empereur mon auguste
Maistre fera alors en
estat d'employer toutes [cs
forces contre l'Ennemy
commun ,
& de feconder
vivement les bonnes intentions
de ses chersAlliez
mieux qu'il n'a fait par le
passé.
C'est de vostre seul 1:.-
xemple H. & P. S. que dépendent
les resolutions du
Parlement de la Grande-
Bretagne pour les interests
de la cause commune,&
les efforts qu'on doitattendre
des Princes de l'Empire
interessez dansla &' engagez dans grandealliance.
Vos H. P. ne sçauroient
leuren donner un meilleur,
qu'en faisant embarquer
dés aujourd'huy si
celase pouvoit sept à huit
mille de leur meilleur Infanterie
pourallerà Barcelone
,
lesquels joints a- la
Cavalerie Imperiale qui
n'attend que des Vaisseaux
de transportsur les costes
d'Italie pourront conserver
les Places qui restent au
Roy Catholiqueenattendant
quede plus - grands
secours soient arrivez en Portugal.
Je fuis persuadéque la
Reine d'Angleterre n'apprendra
pas plustost que
vous avez pris certe prompte&
efficace resolution que
de son costé elle donnera
aussi des ordres pour envoyer
enEspagne un nombre
suffisant de Troupes&
de Vaisseaux capables de
restablir les affaires de la
causecommune & renverser
les esperances de l'Ennemy.
Cela ranimera le
coeur presque abattu du
Roy de Portugal, affermira
le Duc de Savoye dans
les interests de la grande
alliance
, & donnera de
l'émulation a tous les autres
Alliez.
J'espere H. & P. S. que
par vos promptes & efficaces
resolutions vous me
mettrez en estat en peu de
jours de depescher des
Courriers à l'Empereur Se
au Roy d'Espagne pour
confirmer ces deux augustes
Souverains dans l'idée
qu'ilsonttoujours euë de
la puissance de vostre Republique,&
de l'avantage
qu'il y'a d'estre comme ils
sont vos bons ôc fidels Alliez.
Sur ce je prie Dieu
J ôcc.•
TRADUCTION
d'unMemoire prekllté
aux Estats Generaux
par le Comte
ZinzendorfAmbassadeur
& Plenipotentiaire
de l'Empereur
àla Haye, le 18. Decembre
1710.
HAUTS ET PUISSANTS
SEIGNEURS,
Nous n'avons plus lieu
de douter dela malheureuse
fatalitéarrivée à l'Armée
du Roy Catholique, nonseulement
api es tour ce que
les Ennemis en ont publié,
mais encore aprés les avis
que j'en viens de recevoir
d'Italie& d'ailleurs. Ilya
plus detrois mois que les
Ministres de vos Hautes
Puissances tant à Vienne
qu'en Espagne ont dû vous
informer de ce que j'eus
l'honneur de vous dire à
mon arrivée par ordre de
Sa SacréeMajesté Imperiale,
que si l'on n'envoyoit
un puissant secours en Catalogne
& en Portugal,
pour d'un costé faire teste
aux Ennemis, & de l'autre
costé leur faire faire une
puissante diversion en Estramadoure
,
il étoit impossible
à Sa Majesté Catholique
de se maintenir
enCastille,où lesmalin-
A tentionnez ont toujours
estéen plus grand nombre.
Ce seroit maintenant
perdre temps que de l'employer
en reflexions sur le
•
paHTé lorsqu'il ne s'agit que
de mettre tout en usage
pour reparer le mal
J
s'ilcft
possible. Cependant je ne
sçaurois me dispenser de
vous faire observer trois
choses. La premiersest que
le Roy de Portugal a pris
prétexte
d'empêcherla jonction
de son Armée avec
celle du Roy d'Espagne
,
sur ce que depuis deux ans
on ne luy a pas envoyé
d'Hollande & d'Angleterre
les secours qu'on luy avoit
fait esperer ; que le
peu de troupes qu'il avoit
luy estoient necessaires
pour la deffense de son
Royaume ,
& qu'on ne
luy avoit pas mesme payé
les arrerages des subsides
quiluysontdûs.
Vos H. P. & la Reine
d'Angleterresavent mieux
que rnoy si les excuses &
les plaintes de la Cour de
Portugal sont justes : du
moins ileft certain que la
conduite quelle a tenuë a
cité tres-prejudiciable à la
cause commune.
- La seconde chose que
vous devez observer, est
qu'au mois d'Octobre Sa-
M. I. ayant donné ses ordres
pour faire marcher
trois Regiments de faCa^
valerie ou Hussars vers les.
coftctd-italle où ils devoient
estre embarquez:
pour Barcelone leur trajet
n^i esté retardé que faute
de Bastiments d'escorte ÔC:
detransports, quoyque les,
Ministres d'Angleterre ôc
d Hollande. enflentafTuré-
Sa M. I. que tout efrait.
prests avant que les Troupes
fussent arrivées au lieu.
destiné à leur embarquement.
La troisiéme observation
est que le Duc de Savoye
paroist se rebuter du
retardement qu'on aapporté
àluy payer les subsides
5
& que sur ce fondement
au lieu d'augmenter
ses Troupes ,-il a même
commencé à les diminuer.
Je laisse à la sagesse de vos
H. P. à faire les reflexions
qui conviennent à la remontrance
que j'ay l'honneur
de leur faire aujourd'huy.
Mais H. & P. S. ne songeonsaupassé
que pourremedier
promptemenr à de
plus grands maux qui menacent
la cause commune
pour l'avenir. Voussçavez
mieux que moy de quelle
consequence il e/1 pour
votre République en particulier
de continuer la guerre
en Espagne
, & de l'y
pouffer avec plus devi
gueurque paricpasTé.C'est
de la reduction de cetteMcparchie
à l'obéiissance da
la Maisond'Austriche que
dépend la conservation de
vostre chere liberté & le
repos de toute l'Europe. Les
conquestes faites sur l'Ennemy
dans les derniercs
campagnes feront pour
vous de foibles barrières,
si vous laissez le Duc d'Anjou
sur le trosned'Espagne.
L'objer principal de vos
H. P. de mesme que celuy
de tous les Hauts Alliez
doit estre presentement
d'envoyer incessamment
en Catalogne lessecours.
necessaires pour conserver
Barcelone ôc Girone. Le
secours ne sçauroitarriver
trop tost:, 6c ma crainte ell:
qu'il ne parce trop tard par lanégligencequ'ona euë
d'en faire la disposition.
Vous elles pour ainsi dire
, P. S.l'ame de la grande
alliance:l'Empereur convient
des grandes obliga.
tions que son auguste Maison
vous a, vous n'avez jamais
dû douter de fk parf-
Iliterccoiinoiffilice, & ce
n'est que par les heureux
succez de cette guerre que
vos H. P. doivent en attendre
les effets qui n'ontesté
retardez que par les troubles
d'Hongrie:mais comme
les rebelles sont sur le
point d'estre soumis par la
force victorieuse Impériale;
l'Empereur mon auguste
Maistre fera alors en
estat d'employer toutes [cs
forces contre l'Ennemy
commun ,
& de feconder
vivement les bonnes intentions
de ses chersAlliez
mieux qu'il n'a fait par le
passé.
C'est de vostre seul 1:.-
xemple H. & P. S. que dépendent
les resolutions du
Parlement de la Grande-
Bretagne pour les interests
de la cause commune,&
les efforts qu'on doitattendre
des Princes de l'Empire
interessez dansla &' engagez dans grandealliance.
Vos H. P. ne sçauroient
leuren donner un meilleur,
qu'en faisant embarquer
dés aujourd'huy si
celase pouvoit sept à huit
mille de leur meilleur Infanterie
pourallerà Barcelone
,
lesquels joints a- la
Cavalerie Imperiale qui
n'attend que des Vaisseaux
de transportsur les costes
d'Italie pourront conserver
les Places qui restent au
Roy Catholiqueenattendant
quede plus - grands
secours soient arrivez en Portugal.
Je fuis persuadéque la
Reine d'Angleterre n'apprendra
pas plustost que
vous avez pris certe prompte&
efficace resolution que
de son costé elle donnera
aussi des ordres pour envoyer
enEspagne un nombre
suffisant de Troupes&
de Vaisseaux capables de
restablir les affaires de la
causecommune & renverser
les esperances de l'Ennemy.
Cela ranimera le
coeur presque abattu du
Roy de Portugal, affermira
le Duc de Savoye dans
les interests de la grande
alliance
, & donnera de
l'émulation a tous les autres
Alliez.
J'espere H. & P. S. que
par vos promptes & efficaces
resolutions vous me
mettrez en estat en peu de
jours de depescher des
Courriers à l'Empereur Se
au Roy d'Espagne pour
confirmer ces deux augustes
Souverains dans l'idée
qu'ilsonttoujours euë de
la puissance de vostre Republique,&
de l'avantage
qu'il y'a d'estre comme ils
sont vos bons ôc fidels Alliez.
Sur ce je prie Dieu
J ôcc.•
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Résumé : Nouvelles d'Hollande. TRADUCTION d'un Memoire presenté aux Estats Generaux par le Compte Zinzendorf Ambassadeur & Plenipotentiaire de l'Empereur à la Haye, le 18. Decembre 1710.
Le 18 décembre 1710, le Comte Zinzendorf, ambassadeur et plénipotentiaire de l'Empereur à La Haye, a présenté un mémoire aux États Généraux. Il y confirme la défaite de l'armée du Roi Catholique en Espagne, une information déjà publiée par les ennemis et corroborée par des avis provenant d'Italie et d'autres régions. Depuis trois mois, les ministres des grandes puissances ont été alertés sur la nécessité d'envoyer des secours en Catalogne et au Portugal pour soutenir le Roi Catholique en Castille, où les forces ennemies sont supérieures en nombre. Zinzendorf souligne trois points critiques : le Roi de Portugal a refusé de s'allier avec le Roi d'Espagne en raison de l'absence de secours promis par la Hollande et l'Angleterre. Les ordres de l'Empereur pour envoyer des troupes en Italie ont été retardés par le manque de navires. Enfin, le Duc de Savoie a commencé à réduire ses troupes en raison des retards de paiement des subsides. Le Comte insiste sur l'importance de la République de Hollande pour poursuivre la guerre en Espagne et soutenir le Roi Catholique afin de préserver la liberté et le repos de l'Europe. Il recommande d'envoyer immédiatement des secours en Catalogne pour conserver Barcelone et Girone, et de préparer des troupes pour renforcer les places restantes. Zinzendorf espère que la Reine d'Angleterre suivra cet exemple, ranimant ainsi le moral des alliés et renforçant la grande alliance.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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21
p. 243-245
Nouvelles d'Espagne.
Début :
La nuit du 23. au 24. de Février, la Garnison de [...]
Mots clefs :
Espagne, Barcelone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles à*EJpagne.
Lanuit du23. au24.
de Février, la Garnison de
Balaguer consistant en
deux Bataillons, abandonna
cette place après avoir
fait fauter une partie des
fortifications. M. le Marquis
deValdecañas qui cftoit
campé aux environs
& qui se disposoit à l'atta-,
quer, envoya incontinent
un détachement pour se
saisir des portes,& plusieurs
partis à la poursuite de la
Garnison. Le lendemain
ses Troupes entrerent dans
la Ville, où l'on trouva
h it pieces de Canon, deux
Mortiers,& des munitions,
&les Troupes qui avoient
poursuivi la Garnison ont
ramené deux cens Prisonniers.
1
Il y a des Lettres qui
portent qu'il y a de grandes
divisions à Barcelone;
que l'Archiduc ne s'y trouvant
point en Ceureté,.chcr..
choit les moyens de pouvoir
en sortir pour se retirer
en Italie; mais que les
Espagnols rebelles s'opposoient
à son dessein.
Lanuit du23. au24.
de Février, la Garnison de
Balaguer consistant en
deux Bataillons, abandonna
cette place après avoir
fait fauter une partie des
fortifications. M. le Marquis
deValdecañas qui cftoit
campé aux environs
& qui se disposoit à l'atta-,
quer, envoya incontinent
un détachement pour se
saisir des portes,& plusieurs
partis à la poursuite de la
Garnison. Le lendemain
ses Troupes entrerent dans
la Ville, où l'on trouva
h it pieces de Canon, deux
Mortiers,& des munitions,
&les Troupes qui avoient
poursuivi la Garnison ont
ramené deux cens Prisonniers.
1
Il y a des Lettres qui
portent qu'il y a de grandes
divisions à Barcelone;
que l'Archiduc ne s'y trouvant
point en Ceureté,.chcr..
choit les moyens de pouvoir
en sortir pour se retirer
en Italie; mais que les
Espagnols rebelles s'opposoient
à son dessein.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
La nuit du 23 au 24 février, la garnison de Balaguer quitta la ville après avoir détruit des fortifications. Le Marquis de Valdecañas prit la ville, découvrit des armes et captura deux cents prisonniers. À Barcelone, des divisions importantes menacent l'Archiduc, qui cherche à se retirer en Italie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 39
Epitaphe sur la mort de Mr le Duc d'Albe.
Début :
Grand d'Espagne, aussi grand par haute naissance, [...]
Mots clefs :
Duc d'Albe, Espagne
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texteReconnaissance textuelle : Epitaphe sur la mort de Mr le Duc d'Albe.
Epitaphesur la mort
de Mr le Duc d'Elbe.
Grand à'Espagne
,
aussi
gf"od par ma haute naislancc,
QJC par mon grand courage
& par mon ralc cfprir,
Sous ce marbre enfermé je
te paroispetit;
Lcdteur? vas t'informer de
mes grandeursenFrance,
Où le cruel destinquivouloitm'abaisser,
N'ypouvantreussir, me les
a fait laisser.
de Mr le Duc d'Elbe.
Grand à'Espagne
,
aussi
gf"od par ma haute naislancc,
QJC par mon grand courage
& par mon ralc cfprir,
Sous ce marbre enfermé je
te paroispetit;
Lcdteur? vas t'informer de
mes grandeursenFrance,
Où le cruel destinquivouloitm'abaisser,
N'ypouvantreussir, me les
a fait laisser.
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23
p. 1-74
Historiette Espagnole.
Début :
Dans le temps que l'Espagne estoit divisée en plusieurs [...]
Mots clefs :
Prince, Amour, Coeur, Joie, Bonheur, Mariage, Princesse, Amant, Liberté, Duc, Combat, Époux, Choix, Rival, Espagne, Andalousie, Mort, Malheur, Vertu, Générosité, Père, Sensible, Aveu, Discours, Courage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Historiette Espagnole.
Historiette Espagnole.
Dans le temps que.
l'Espagne estoit divisée
en plusieurs pays dont
chacun avoit fonSouverain,
le Duc d'Andaloufie
estoit le plus confiderable
d'entr'eux, foit par
l'estenduë de ses Estats,
soit par la sagesse avec
laquelle il les gouvernoit.
Il estoit l'arbitre
des autres Ducs sesvoisins,
dans les differens
qui les defunissoient, &
ces raisonsluyattiroient
la veneration
,
& le respectde
toute l'Espagne :
le detir qu'avaient les
jeunes Princes de voir
un Souverain dont la réputation
faisoit tant de
bruit,& qu'on leurproposoitsans
cesse comme
le plus excellent modelle
,
les attiroit dans sa
Cour, mais les charmes
de Leonore sa fille les y
retenoient: c'estoit la
beautéla plus reguliere,
&la plus touchante,
qui eustjamais paru en
Espagne
,
la beauté de
son esprit, &l'excellence
de son coeur formoient
de concert avec
ses appas tout ce qu'on
peut imaginer de plus
parfait.
Les Princes qui ornoient
une Cour déjasi
brillanteparl'esclat de
la Princesse Leonore,
joüissoient d'un je ne
scay quel charme secret,
que sa presence faisoit
sentir, ëc que la renomméen'avoit
paspûassez
publier: Ils l'aimoient,
ilsl'admiroient, mais le
respect ne leur en permettoit
que les marques
qui efchapentnecesairement
à l'admiration
,
6c à l'amour. Le
seul D0111 Juan fil^ du
Duc de Grenade osabien
tost reveler le secret
que tous les autres
cachoient avec tant de
foin. C'estoit un Prince
très - puissant
,
bc de
grands interestsd'Estat
queleperedeLeonore,&
le sien, avoient à demefler,
pouvoientfaciliter
un mariage auquel son
amour ,
& sa vanité le
faisoient aspirer, ensorte
queDom Juan sûr de
l'approbation du Duc
d'Andalousie,&constant
aussi sur son mérité declara
son amour à Leonore,
avec une hardiesse
qui dominoit dans
son caractere.
La Princesse ne luy
respondit point avec ces
vaines ostentations de
fierté ridicules sur tout
dans celles que l'amour
n'a pas touchées; mais
son discours portoit un
caractère de modération
qui luy annonçoit une
longue indifference
,
il
ne receut d'elle que
quelques marques de la
plus simple estime, sentiment
froid qui ne fait
qu'irriter les feux de l'amour,
DomJuan eust
mieuxaimé queLeonore
eust esclaté contre luy
, l'indifference est en effet
ce qui tourmente le
plus un amant, elle luy
oste le plaisir de l'esperance
aussi
-
bien que la
haine, & n'éteint pas
comme elle sa passion.
DomJuan parla souvent
deson amour à Leonore
,
& il en receut toujours
les mesmes respon
ses, rien ne put attendrir
pour luy
, ce coeur
dont l'amour reservoit
la conqueste à un autre,
mais en perdant
l'esperancede toucher
son coeur, il ne renonça
pas à celle de la posseder,
il agit auprès du
Duc plus vivement que
jamais
,
il esperoit que
Leonore aimeroit son
époux par la mesme raison
qu'il l'empeschoit
d'aimer son amant, il
pressa si fort son mariage
qu'en peu de temps
il fut conclu: quelle
fut la desolation décette
Princesse,ellen'estoit
pas insensibleàl'amour.
lePrince deMurcie avoit
sceu lui plaire, mille
qualitez héroïques le
rendoientdigne de son
amour, elle l'aimoit
quel malheur d'estre,
destinée à un autre. Cet
aimable Prince qui l'adoroit
n'avoit jamais ofé
luy parler de sonamour,
& n'avoit aussi
jamais reçu aucune mar
quedeceluy que Leonore
sentoit pour luy :
Il arrive à Seville où
estoit la Cour du Duc
d'Andalousie. Le mariage
de Dom Juan fut la
premiere nouvelle qu'-
apprit l'amoureux Prince
de Murcie, il fut frappé
comme d'un coup de
foudre. Il crut avoir
tout perdu, ainsi il ne
menagea plus rien, &
sansrendre ses premiers
devoirs au Duc, il
court chezLeonore dans
l'estat le plus violent quun
amant puisseeprouver
: Il eji doncvray,
Madame, luy dit-il, que
vous épousezDomJuan,
l'heureux Domfuan va
vous posseder.Toute la
Courqui retentit de sa
gloire deson honheur,
m'annonce le seul malleur
quiputm'accabler:
car enfin,Madame, il
n'est plus temps de vous
cacher messentiments
,
il
faut maintenant qu'ils c-
L'latent, je vous aimay
dezque vousparusses à
mes yeux, l'amour ne
peut plus se tairequand
il est reduit au desespoir;
Dom Juan seral'époux
de Leonore , Ah Prince[
Je ! quelle ressource
pour moy dans un pareil
malheur, Eh! quel
autrepartypuis-jeprendre
que celuy de mourir
: ce discours du Prince
surprit Leonore : il
luy donna encore plus
de joye
,
le respect du
Prince avoit juques-là si
bien caché son amour
qu'ellen'avoit pas mesme
peu le soupçonner,
quel charme pour elle
de se voir si tendrement
aimée d'un Prince qu'-
elle aimoit.
Leonore dont le coeur
estoit grand & incapable
des petitesses de la
feinte&dudéguisement
se livra toute entiere au
premiermouvement de
la gcnerosité, Prince,
dit elle, loin que vostre
amour m'offense, je ne
fais point difficulté de
vourdirequej'y responds
par tout celuy dont je
suiscapable; ouy,Prince,
je vous aime, &fij'epou.
sois Dom Juan je serois
encore plus à plaindre
que vous, maintenant
que jeconnoisvostre amour,
&que voussçat¡}
eZ le mien, nos malheurs
ne seront pas si
grands, la pofejjion de
vostre coeur va mefaire
surmonter les plusrudes
disgraces, &l'aveu que
je vous fais de mon amour
vous responds que
je ne seray point à un
autre que vous.
Cet aveu paroîtra sans
doute bien promt à ceux
qui croyent que l'amour
est toujours une foiblesse,
il feroit condamnable
en effet dans une
amante ordinaire, mais
l'amour heroïque plus
independant se prescrit
à
à luy mesme ses regles ,
sans violer jamais celles
dela vertu.
On peut juger combien
le Prince fut sensible
à un aveu dont il
n'auroit jamais osé se
flater
,
sa joye plus vive,&
plus forte que celle
que l'amour content
inspire d'ordinaire,ne se
monstra que par des
transports, illuy prouvoit
par le silence le plus
passionné que son bonheur
épuifoit toute sa
sensibilité, tandis que la
Princesse
,
oubliant le
danger d'estresurprise,
s'abandonnoitauplaisir
de le voir si tendre. Il
reprit l'usage dela parole
que sa joye extrémeluy
avoit osté: Est-il
possible, ma Princesse !
que vous flye{fènfihle
à mon amour, n'estoitce
pas ajJeZ que la pitié
vous interessast dans mes
malheurs ; Je comptois
sur la gloire de vous admirer,
f5 de vous aimer
plus que tout le monde
ensemble,maispouvoisje
me flater du bonheur
de vousplaire:SoyeZ,ûr,
dit Leonore, de la sincerité
de mes sentiments :
la vertu ria pas moins
de part à l'aveu que je
vous en fais que mon amour
:oüy
,
Prince, c' est
cette vertu si sensible à
la vostre qui vous afait
iJ.:I1)U que monamour,
tout violent qu'il est, ne
m'auroitjamais contraint
à vous faire f5 cejl
cette vertu qui mefait
souhaitterd'estreplus digne
devous: mais helas!
que leplaisir d'un entretien
si tendre va nous
cou,#ercl,er,noe,r,e amour
est trop violent pour ne
pas éclater, on le remarquera,
Prince, & l'on
va nousseparerpour tousjours.
Aprés une conversation
telle que se l'a peuvent
imaginer ceux qui
ont ressenti en mesme
temps l'amour, la joye
&la crainte. Le Prince
deMurcie se separa de
sa chere Leonore
,
de
peur de trahir par un
trop longentretienlemistere
si necessaire à leur
amour:il alla rendre ses
devoirs au Duc d'Andalousie,
qui luy confirma
le mariage de Leonore
avec DomJuan;savisite
futcourte,il n'aimoit
pas assez DomJuan pour
s'entretenir si long-tems
de son bonheur:la resolution
du Duc l'allarmoit
extremement ,
il
prévoyoit des éclats que
son amour pour Leonore
luy faisoit craindre
plus que la mort. Agité
de foins & d'inquietudes
il va chercher la solitude
pour y réver aux
moyens de détourner le
malheur qui le menaçoitj
il y trouva justement
Dom Juan qui se
promenoit seul dans les
jardins du Palais: quelle
rencontre que celle
d'un Rival qui rendoit
malheureux l'objet de
son amour. Si le Prince
eust suivi les mouvements
de sacolere,il auroit
sans doute terminé
sur le champ leur querelle:
mais il importoit
au Prince de dissimuler
plus quejamais; il aborda
Dom Juan avec cet
air d'enjouëment, & de
politesse qui luy estoit
particulier, & luy parla
en ces termes: Je ne
m'attendotspas, Prince,
de vous trouver enseveli
dans une profonde rêverie
lorsque toute cette
Cour ne s'occupe, & ne
s'entretient que de vostre
bonheur, le Duc d'Andalousie
vient de vous
rendre le Princed'Espagne
le plus heureux, &
nous
vousfuyeztout le monde
qui applaudità son
choîx. Est-ce ainsi que*
vous r(ce'Ve{, la plus
grandefaveurquepuisse
vous faire la fortune ?
Prince, responditDom
Juan, loin d'estre inJér;-'
sible au bonheur que le
choix du Duc me procure
,
c'est peut- estre afin
de le mieux gouster que
je cherche la solitude:
poury estreaussisensible
que je le dois, je riay beJ'oin
que de mon propre
coeury , je le possede
mieux icy qu'au milieu
d'uneseule de ccurtifans,
dont quelques-unspeutestre
donneroient des applaudissementsfcrce\
y a
un Princedontils envient
le bonheur.
Quoj qu'ilensoit, re->
prit lePrince, voflre
froideur mestonne:vous
estes trop heureux pour
veus renfermer dans les
bornes dune joye si moderee.
Eh!qui eutjamais
tant desujets de joye?
Vous allez,posseder Leonore
, &vous pofedez
apparemment son coeur,
car DomJ-uJan,delicat
&genereux comme je le
connois, nevoudraitpoint
faireson bonheurauxdépens
de celle -qu'ilaime,
il n'auroit point accepté
les offresduperesans eflrc
seur du coeur de lafille.
Leonore,-refpoilditDom
Juan, n'a point flatté
mon amour, &si setois
d'humeur a mmquieter>
je trouerois peut -
estre , quelle est sans inclination
pour moy:maisenfin
je rapporte la froideur
dontelle apayemesfeux,
à son indifférence naturelled'amour
mutuel n'est
pas necessaire dans de
pareils mariages, les raisons
d'Estat, & les interests
de famille en décident
ordinairement; &
lorsque j'accepte ïhonne"
f?' que le Dm-veut me
foeire? (avertu
pond quelle n'a point
d'tantipathiepour l'époux
que son pere luy destine ,
ni d'inclinationpourceux
que le choix du Duc riauthorisè
pas à luy lnarquer.
de l'amour. Permettezmoy
y
Seigneuryrepliqua
le Prince
,
de douter de
la sincerité de vos discours
pour estimer encore
vos sentimens, ouiy puisque
vous 'vo!/;/ez estre
l'Espoux de Leonore,
vous estes purdeJon
coeur: mais sans doute
vous vouleT^oùtrJeul de
vosplaisirs.Jevous laise
en liberté.
Si le Prince quitta
brusquementDomJuan,
c'estoit moins pour luy
plaire
, que parce qu'il
craignoit de ne pouvoir
pas assez retenir sa colere.
Il estoiteneffetbien
dangereux qu'elle n'éclatast
à la veuë d'un
Rival qui oiïLnibit également
sa delicatesse &
sa passion.
Le Prince courut rendre
compte à sa chere
Princesse de ce quis'estoit
passé entreDomJuan
& luy: mais bientost
les inquiétudes le reprirent
quand Leonore luy
dit que le Duc son pere
vouloit absolument acheverce
fatal mariage,
qu'elle en auroit esperé
plus de condescendance
,
maisqu'il paroissoit
inflexible
,
& qu'elle
craignait bien que rien
ne peut changer a resolution.
Ce fut ppur lors que
le Prince se trouva
cruellement agité: Que
de malheurs, luy dit-il,
je vais vous susctier!
quelles violences ne va
point vousfaire le Duc?
quellespersecutions de la
part de DomJuan? mais
en vain cet indigneRi- ,Zne
: valvêtitjorcervojïre inclînattoïijappujzduchoix
de vostre Pere, mon amour
& mon courage,
plus forts que leurs intercjisy
& leurs resolutions
vaincraient des obstacles
mille fois encore plys
grands: mous^wiau
meZ, je ne seray jamais
malheureux Dom
Juan nefera jamaisvostre,
Epoux ; je cours le
punir & vousvenger.
jihPrincel dit Leonore
,
auallû^vcus faire?
je ne crains point que le
bruit d'un combat suissè
ternir ma gloire, mais
que deviendrons-je lit
vous estoit funefe ? la
fortune riejïpas tousjours
du party de l'amour.
Prince, au nom de cet
Amour,n'éxposez,point
une vie à laquelle s'attache
la mienne: contenteZ:.,
vous du ferment que je
fais de rieflre jamais
qu'a vous,
Quel coeur ne feroit
pas sensible à tant de tendresse
? mais qui pourroit
l'estreautant que le
fut ce Prince le plus delicat
,
& le plus tendre
de tous les amans : on
peut croire queses transports
éclatoientsur son
visage, & ce fut en effet
ce qui trahit le mistere
de ces amans. DomJuan
venoit visiter Leonore,
il entroit dans son appartement,
dans les mamens
les plus vifs
y
&
les plus heureux où le
Prince se fust encore
trouvé; il sbupçonna
d'abord sonmalheur, &
la Princessequieraignoit
de sè trahir elle-mesme,
aprés quelques discours
de civilité feignit une
affaire, & se retira dans
son cabinet. Pour lors
Dom Juan qui n'avait
d'abord osé produire les
soupçons, ne menagea
plus rim, ces deux Rivaux
quitterent l'appartement
de la Princessè,
& sanssedonnerrendezvous
que par des regards,
ïls se trouvèrent
enfin {èu!s dans une alléeextrêmement
éloignée
du Palais, &Dom
Juan parla ainsi le premier
; Si j'avais Jeeu ,
Prince, que vous estieZ
seul avec Leonore - n'aurais eu garde de troubler
c-uoftre entretien, il
vous saisoit plasir à l'un
é5 à l'autre, ou toutes les
marquessurlesquelles on
en peut jugersont équivoques
: je mesuis pour lors
souvenu desmaximesgenereusèsquevous'VoulieZ
tantoslm'inspirer, iffen
ay reconneu la sagesse
aussî-tost que leprincipe.
Seigneur, respondit le
Prince, quand on estné
genereuxon n'ignorepoint
ces maximes, un amant
delicat se croit indigne
d'époufsr sa maijlrejje
quand il ne s'enfait pas
armer, l'epouser sans luy
plairec'est luy ojier la
liberté de concert avec
ceux qui ontdroitde disposer
d'elle, ~(jfpour
moy Pour vous,
répliquaDom Juan
,
vous accepteriez^le choix
de son Peres'il estoit
en vostre saveur ; sans
craindre dopprimer sa
liberté, ~f5 vous ferieZ
un usage plus agreable
de la delicatessè de
vos sèntiments: je rien
produirois pas du moins,
reprit le Prince avecémotion,
d'indignes f5
~â*elle&demoy.Jeferay
bientost voir, repritfierement
Dom Juan, que
cen'estpas estreindigne
du bienauquel on
que defaire desenvieux.
A ces mots le Prince sèntit
redoubler sa colere:
Un amant, luy dit-il
quinetrouveque de Findifférence
dans l'objet
qu'il
qu'ilaimerait d'ordinairepeud'envieux.
Jesuis
surpris,reprit DomJuan,
de l'audace avec laquelle
vous osèZm'insulter.
Hé! que pretendeZ:vous
sur Leonore pour en soutenirles
droits:je prétends
les luy consèrver , dit le
Prince, ~& scavoir si
Dom Juan aura le courage
de les detruire. Aces
mots, il tire son épée, &
Dom Juan se met en devoir
de se deffendre.
A voir leur mutuelle
fureur on auroit devin
sans peine l'importance
du sujet qui lesanimoitt
ces siers Rivaux, qu'un
grand courage & de
puissants. motifs rendoient
prefqumvinciblés,
combattirent lone- otemps à égal avantage:
mais enfin la force 8c
l'adresse du Prince prévalurent
; il desarma
Dom Juan
,
qui sans xvoir
receu aucune biefseure,
se trouva a la merci
de son vainqueur.
Alors le Princeloind'abuser
de sa victoire, sentit
mourir toute sa haine,
il ne put s'empescher de
plaindrele.tristeestat
dun malheureux. Dom
Juan estoit- en effet digne
de sa pitié :: il se
monstroit à la véritépeu
genereux. en poi^rfiijvant
des prétentions que
l'inclination de Leonore
n'authorisoit pas, mais
il dementoit sa générosité
pour la prèmieresois,
& jusque là le Prince
l'avoit trouvé digne de
son estime. Il ne voulut
point aussi luy donner la
mort : DomJuan, luy
dit ce genereux Rival
renoncera la possessïon de
Leonore ~f5 rvi'VeZ: Non,
non, respondit Dom
JuantermineZ ma vie
oulaissezmoy l'esperance,
depossedèrleseulbien qui
me la fait aimer. Vous
ouLeZdonc mourir, reprit
le Prince? Oüy, dit
Dom Juan, Eh! queserois-
je d'une vie qui ne.
seroit pas consacréea Leonore,
ah ! je feray trop
heureuxde luy donner
ceûtepreuve de ma constanceouijeveux
mourir..
Non, dit le Prince, que
ce discours avoit attendri
,non vous ne mourrez
point , deussai-je vivre
tousjours malheureux, je
respectedanscoeur ïa*-
mour queLeonoreyafait
naistre : Vivez Dom
Juan,vivez,&qu'on
ne puissejamais dire que
vous mourez pour avoir
aimécette divinePrincesse.
En mefine temps illuy renditsonépée,
prest à recommencer le
combat.Mais DomJuan
charmé de la generosité
du Prince, sentit tout à
coupchanger soiscoeur,
il fut quelque temps incapable
de prendre une
resolution, & mesme de
prononcer une parole:
enfin plus vaincu par la
generositédu Prince que
par ses armes, comme
s'il fust tout à coup der»
venu un autre homme,
il parlaainsi à son Rival.
Aumoment que vous me
rendez la vie , je comprends
que jemeritois la
mort, & je vaisvous
donner la plus grande
marque de mareconnoissance
:vousaime^Jans
WMte Leohore5, (3vom
estestropaimablepour
n'en
)
fjhe.pasaimé )1J
vous ceje>Prince
, tou?
tesmesprétentions, puissiez-
vousvivretousjours
heureux amantde Leànore:
pourmoyjevais lok
fuirpourjamais,&mettretoute
marlohe à eteindreunepassion
qui ojpen
selesplusillustres ama'ldu
monde"s conservez,
Prince,vostre amitiéque
vousvenezdemerendre
I!/
sipretieuse, & accomplir
tous nos souhaits. On ne
peut exprimer la joye,
&lasurprise du Prince,
il n'auroit pas cru que la
generosité eust tant de
pouvoir sur le coeur de
DomJuan,& fàrefblution
luy paroissoit si
grande, qu'àpeinepouvoit-
il suffire à l'admirer>
il le tint longtemps
entre ses bras, arrosant
son visagede ses larmes.
C'estoit un spectacle
bientouchant que ces
fiers rivauxdevenus tout,
d'uncoup sitendres. Ce
Prince déploroitlafatalité
des conjonctures qui
fQrçoieJld. Dom Juanà
luy faire un si violent sacrifice,
pendant que
DoraJuan croyoit faire
encore trop peu pour son
illustre amy. Leur genereuse
amitié fit entre eux
un fecond combat, aussi
charmant que lepremier
avoitestéterrible,
Ils se jurèrent une éternelle
amitié,&sedirent
enfinAdieu. Dom
Juan ne voulutpointretourner
sitost dans ses Etats;
craignant les esclaircissemens
que le Duc de
Grenade son pere auroit
exigé sur son retour imprevû.
Il resolutd'aller
voyager dans toute l'Êspagne.
Il ne crut pouvoirmieux
accomplir sa
:
promesse
, que par des
courses continuelles JOÙ
la multiplicité desdiffectls-
úbjets qui s'offrent
âùx Voyageurs,pouvoir
lé distraire
,
& chasser
ses premières impressions.
CependantlePrincequiavoit
tant de fîrjets
d'estre content de
l'amour,& delafortune,
prévoyant de terribles
esclats qu'il croyoit
devoirespargner à la
vertu de Leonore, estoit
accablé dedouleur. Ilse
reprochait d'avoir plus
écouté les interdis de
son amourque ceuxde
sa Princesse. Il craignoit
de s'estre rendu tout-afait
indigne d'elle. Aprés
avoir hesitéquelque
temps entre cette crainte
etledesir deluyapprendre
sa destinée
, ce dernier
sentiment l'emporta
,
&là il confia à fbn
Ecuyer une Lettrequi
apprit bientost à la Princesse
comment le Prince
l'avoitdélivrée des ira- -
portunes poursuites de
DomJuan. Si elle reçut
avec plaisir la nouvelle
delavictoire du Prince
: elle fut encore plus
charméedeladelicatesse
de ses sentimens, Quoy,
disoitelle, le Prince est
entUoneux dans un combat
qui decide definbon*
heur; & cependant craignant
de leftte rendu m-*
digne de mon amour par texceZ du sien. Il ne
peutgouster en liberté la
foyelaiplm grandeqm(
fdït capable de!rej!tlJ'ir.Ãj
nàiyEnnctiropgemr^m^
ne crainspointla iïèlcra
de Leono'm;jen'vhfvifab
ge dans .'erf:orhb:J'.qt«.:lu
fmlm ttt ')'expàfà,j,ipn
empefchrqueje,nefnjje
àun oewrequ'à:toyl
C'estainsi que cette
genereuse Princesse in-r
sensible à des revers que
le Prince craignoitpour
elle,donnoitau fort do
£>11Amant, une joyeà
laquelle il s'eftoit=lùy¿.
mmesemferrï'ï,~e.-•tru~:~-ma~ contoefi<fUerfeuftpô
gouster foiv; bonheur
sans l'y rendre sensible,
felle voulutparunelettre
Qu'elleluy écxivit]
Rendre toute sa tranquilité.
L'assuranced'estre
iimé de Leonore eïîoit
bien necessaireau Prince
pour luy faire supporter
fort absence : Il alloit
estre éloigné d'elle sans
ftjavoirquand il la re1\
erxoit,l éJpii9};i1i
Q¥elifalLfWlleJWtsJ)i\
|ettrpj4çL^nftr^&j/ç
retiraàdeu?ilicu(;'s<]e.§evine,
dityis,unJiçqu;JJl
9it.rfgiJitPjÇé.,gy
ilç'^ççUp^ l\11jq\1JtMJl}
du plaisir qLJre1F.lhf
JfUe,,^4e Ifcdgolgiif
d'enpeal('rsi6'.J.lÆp. noredesonCoftcin'avçuj:
gueresd'autre occupation
j'ics mesmesfcntimensleur
donnoientles
mesm peines 3îô^rJLes
mesmes plaisirs.
• Untemps considerable
se passa,sansqueces
deuxAmans pussent ny se11tretenlf) ny s'écrire
&Leonore qui n'avoit
de plaisir qu'enpensant
au Prince, en estoit pour
comhh de malheurs distraite
par les soupçons
defon> pere qui croyait
que les froideurs de sa
filleavaient éloigné
Dom Juan. Enfin le tumulte
d'une Cour, où
l'on nes'entretenoit que
deDomJuanluy devint
tout-à-fait insuportable?
elle pria leDucfbh perô
de luy permettre de quitter
Seville pour quelqoç
temps,sousprétexte de
rétablir sa santé
, que
l'absence de son cher
Amant avoit extrêmement
alterée:elle choisi
Saratra Maison de plaisance
à deux lieues de
Seville où elle avoit passé
une partiede sonenlance,
ellealloit tous les
soirs se promenerdans
un boisépais, ouellç
cftoitièurede trouver le
iilençe3 &la liberté:Un
jour sans s'estre apperçuë
de la longueur du
chemin ellele trouva
plus loin ql.",àl'ordi'qÇ
duChasteaudeSaratra,
elles'assit&fitassessoir
auprès d'elle Iiàbejle,
l'unede ses Filles qu'elle,
aimoit plus que les autrès,
&qui ne la quittoit
prcfqUc janlâis;elI tomba
dits UOéjft profonde
résveriè quilabelle* ne
put s'empescher deluy
en demanderle sujet,&
pourlors,foitque son
amour fortifié par un
trop long silence nepust
plus se contenir, , soit
qulfabelle méritastcettemarqué
de sa confiant
ce, Leonore luy ouvrit
fsoornt ccoeoeuurr,>&paparlrele rreécciitt,
le plustouchant luy ap- prit tout lemystere qui
estoit entre elle, & le Prince.! Ilàbelle estoit, sans
doute attendrie à la
peinture d'un si parfait
amour; mais elle se crut
obligée d'exhorter Leonore
à bannir le Prince
de son coeur: elle luy
representa respectueusement
tous les égards
.qu'exige des perssonnes
de son rang, le public à
quielles doivent, pour
ainsi dire,rendre compte
deleurssentiments 6c
de leurvertu.
chere Isabelle, reprit Leonore,
des quejeconnus le
.¡?rince, jeperdis laliberté
de-faire toutes ces reste- jfions,ma raison qui- en fit beaucoup en safaveur
rienfitaucunes contre lui.
Je l'aime enjirJ, & je
crois
, par mon amour,
estreau-dessusde celles
quin'ontpas lecoeurassez
vertueuxpour L'aimer,ce
riesipoint parcequ'il est
mïeuxfàit quelesautres
phltimïÈfneetèsf-pnriipta.Crc'eeafil*,ila
ma
iherèIJabelle,le caracte-
Yedejon coeurquefeftimc
eifHui9cèjifinamour
g'tïïereuxydélicat3dèfifr
terëjfé'', refPelJueux_'Ja.
cm que cet amour lriflreçoit
magenerositéa&
payerpar toutceluidont
jefhiscapable : plusatùntif
à ma, glomqtfà
fftôhmefmesfS indffjfc
fetitfursa félicitéparticulitre,
culiere, /<?#*çequi 12
pointderapport au* hoifc
&e$trde monarrww^ oud
facial de m'a :i.lé'li' nè
peut IjntereJJer,pouvois^
je connoistre taitr
Wtey.&wfasïefîtmer*
fomjQtSrjesèntir lepriX.
*a4hmsripmar'fait*arm.ou.r^0,> sionque ]aipoHr lui nest
fdefimnitmdee.re;ptlaire,*fqau'bosni<nyçoei.ï
AkhfmrqMifaunlqM
jefois condamme a ne le
plust¡}oir,peut-estre d()ut
t'ilde ma confiance,peut*
estre il craint que mon
amour ne saffomiJJ-es Apeine eut-elle achevécesderniers
mots,que lePrince sortit du bois
tout transporté, & se
jettant à ses pieds , s'éria:
Ah! ma Prtncejfeî
y a-t'tl un homme aujjfi
heureuxquemoi, dfpar*
ce que je vous rends un
hommage tjtIC tout l'tmivers
seroitforce de rvou;'
gendre,faut-ilque
plus heureux quç.Jont^
''Vr)ivers enseble. vv^. quellefurprifequel-,
lejoye, quels tranlports ):cçlatçf,
ces Ecnjdrcs Amaps:cçtt^
réunion impréveuë piÇrr
duifitentre eupi,ualong
silence qui ;peignoir
ntieüx leur fènfibiUtq
quetous les difçoups%<
';'"Cette {îtuatioa y;oiç
i doutçd,;cs grap!<&$
douceurs, mais l'amour rsen
trounedansles discours
passionnez quand ila
épuiséceux dusilence;
£6 futalorsque nepouvantadeziè
regarderais
ne purentle lassèr de
c:nteJldrc.-'
'i'Y0 Que fat deplaijira
n)om retrouver,cherPrince5
dit tendrement Leoîiore,
mais que ceplaisir
seracourt,peut-etrenous
ne^nousverrons\plus<:
nous ne nousverronsp'fofo,
ma Princesse,réponditil
,
ah crote^qm:tmtts
lesfois que lagloire,owfo
félicitéde Lemoreexige*
ront que je paroisse-â'fès
vousverrai-, je
vous verrai,charmante
Princessemalgrétousces
périls, maisquetousces
périlsyque.tous cesmah
heurs ne soientquepour
moi[ml9 jArai Uforcç
de lessùpporter>pmfqm
tpous. rriaimel
aJen'entreprendspoint
de pein: ici la douceurdeleurentretien
,
chacun en peut juger
- par sapropreexperience
aproportion des ,[ent..::..
nients dont il est capable.
Ilsuffrira de dire que
ces ,
plaisirs : n'ont point
debornes dans les coeurs
deceux qui n'enmettent
point à leur amour-
Chaque jourLeonore
revit for* Amant! & ce
- - A -
surentchaque jourde
nouveauxplaisirs:ils
estoient. trop heureux,
pour que leur bonheur
futde longuedurée,la
fortùrie leurdonna bien-
! tost d'antresfoins,*Lea-*
norèvrèceutiardre
; de
quitter, Saratra,&£Tdè
retourner promptement
à Seville:D'abord; elle
soupçonna quelquetrahison
de la partde [ci
domestiquer, & fit fça*
-
voirau Princel'ordre
cruel qui les SEparoit, en :de s'éloigner
inceflamineiic d'un lieu
où il avoit sans doute,
cf{tLé'ddé' couvert.
r. :,
Lessoupçons de Léo-»
nom ne se trouverent
quetrop bien sondez,
le Ducavoit appris par
un domestique de Leonore
3
qui estoit depuis
long-temps dans les
intereftsde Dom Juance
qui se passoit entre
dIe ,& le Prince:
Il
Ilrappella la Princesse
qui croyant sapassion
trop belle pourlaciefa^
yoüer;ne luyen sitplus
un mystere , non plus
que du combat entrer les
deux Princes. LàfîncePrité
de Leonore nefit
qu'exciter lacolere du
Bue,illuy ordonné de
se préparer à un pii&
grand voyage, &: afïii'
qu'ellepust oublier le
Princecepere}inflxi
ble resolut demettrela
mer entre ces deux amants,
& emmena Leonore
dansl'ille de Gades,
Cedépart fut si secret
& si precipité, que Leonore
ne put en informer
le Prince;ilapprit bien
tost quelle n'estoit plus
à Seville,mais avant
qu'il pust apprendre où
son perel'avoitreleguée,
il fut long-temps livré à
la plus cruelle douleur
qu'une pareille separatfionraiit
Dans le temps que.
l'Espagne estoit divisée
en plusieurs pays dont
chacun avoit fonSouverain,
le Duc d'Andaloufie
estoit le plus confiderable
d'entr'eux, foit par
l'estenduë de ses Estats,
soit par la sagesse avec
laquelle il les gouvernoit.
Il estoit l'arbitre
des autres Ducs sesvoisins,
dans les differens
qui les defunissoient, &
ces raisonsluyattiroient
la veneration
,
& le respectde
toute l'Espagne :
le detir qu'avaient les
jeunes Princes de voir
un Souverain dont la réputation
faisoit tant de
bruit,& qu'on leurproposoitsans
cesse comme
le plus excellent modelle
,
les attiroit dans sa
Cour, mais les charmes
de Leonore sa fille les y
retenoient: c'estoit la
beautéla plus reguliere,
&la plus touchante,
qui eustjamais paru en
Espagne
,
la beauté de
son esprit, &l'excellence
de son coeur formoient
de concert avec
ses appas tout ce qu'on
peut imaginer de plus
parfait.
Les Princes qui ornoient
une Cour déjasi
brillanteparl'esclat de
la Princesse Leonore,
joüissoient d'un je ne
scay quel charme secret,
que sa presence faisoit
sentir, ëc que la renomméen'avoit
paspûassez
publier: Ils l'aimoient,
ilsl'admiroient, mais le
respect ne leur en permettoit
que les marques
qui efchapentnecesairement
à l'admiration
,
6c à l'amour. Le
seul D0111 Juan fil^ du
Duc de Grenade osabien
tost reveler le secret
que tous les autres
cachoient avec tant de
foin. C'estoit un Prince
très - puissant
,
bc de
grands interestsd'Estat
queleperedeLeonore,&
le sien, avoient à demefler,
pouvoientfaciliter
un mariage auquel son
amour ,
& sa vanité le
faisoient aspirer, ensorte
queDom Juan sûr de
l'approbation du Duc
d'Andalousie,&constant
aussi sur son mérité declara
son amour à Leonore,
avec une hardiesse
qui dominoit dans
son caractere.
La Princesse ne luy
respondit point avec ces
vaines ostentations de
fierté ridicules sur tout
dans celles que l'amour
n'a pas touchées; mais
son discours portoit un
caractère de modération
qui luy annonçoit une
longue indifference
,
il
ne receut d'elle que
quelques marques de la
plus simple estime, sentiment
froid qui ne fait
qu'irriter les feux de l'amour,
DomJuan eust
mieuxaimé queLeonore
eust esclaté contre luy
, l'indifference est en effet
ce qui tourmente le
plus un amant, elle luy
oste le plaisir de l'esperance
aussi
-
bien que la
haine, & n'éteint pas
comme elle sa passion.
DomJuan parla souvent
deson amour à Leonore
,
& il en receut toujours
les mesmes respon
ses, rien ne put attendrir
pour luy
, ce coeur
dont l'amour reservoit
la conqueste à un autre,
mais en perdant
l'esperancede toucher
son coeur, il ne renonça
pas à celle de la posseder,
il agit auprès du
Duc plus vivement que
jamais
,
il esperoit que
Leonore aimeroit son
époux par la mesme raison
qu'il l'empeschoit
d'aimer son amant, il
pressa si fort son mariage
qu'en peu de temps
il fut conclu: quelle
fut la desolation décette
Princesse,ellen'estoit
pas insensibleàl'amour.
lePrince deMurcie avoit
sceu lui plaire, mille
qualitez héroïques le
rendoientdigne de son
amour, elle l'aimoit
quel malheur d'estre,
destinée à un autre. Cet
aimable Prince qui l'adoroit
n'avoit jamais ofé
luy parler de sonamour,
& n'avoit aussi
jamais reçu aucune mar
quedeceluy que Leonore
sentoit pour luy :
Il arrive à Seville où
estoit la Cour du Duc
d'Andalousie. Le mariage
de Dom Juan fut la
premiere nouvelle qu'-
apprit l'amoureux Prince
de Murcie, il fut frappé
comme d'un coup de
foudre. Il crut avoir
tout perdu, ainsi il ne
menagea plus rien, &
sansrendre ses premiers
devoirs au Duc, il
court chezLeonore dans
l'estat le plus violent quun
amant puisseeprouver
: Il eji doncvray,
Madame, luy dit-il, que
vous épousezDomJuan,
l'heureux Domfuan va
vous posseder.Toute la
Courqui retentit de sa
gloire deson honheur,
m'annonce le seul malleur
quiputm'accabler:
car enfin,Madame, il
n'est plus temps de vous
cacher messentiments
,
il
faut maintenant qu'ils c-
L'latent, je vous aimay
dezque vousparusses à
mes yeux, l'amour ne
peut plus se tairequand
il est reduit au desespoir;
Dom Juan seral'époux
de Leonore , Ah Prince[
Je ! quelle ressource
pour moy dans un pareil
malheur, Eh! quel
autrepartypuis-jeprendre
que celuy de mourir
: ce discours du Prince
surprit Leonore : il
luy donna encore plus
de joye
,
le respect du
Prince avoit juques-là si
bien caché son amour
qu'ellen'avoit pas mesme
peu le soupçonner,
quel charme pour elle
de se voir si tendrement
aimée d'un Prince qu'-
elle aimoit.
Leonore dont le coeur
estoit grand & incapable
des petitesses de la
feinte&dudéguisement
se livra toute entiere au
premiermouvement de
la gcnerosité, Prince,
dit elle, loin que vostre
amour m'offense, je ne
fais point difficulté de
vourdirequej'y responds
par tout celuy dont je
suiscapable; ouy,Prince,
je vous aime, &fij'epou.
sois Dom Juan je serois
encore plus à plaindre
que vous, maintenant
que jeconnoisvostre amour,
&que voussçat¡}
eZ le mien, nos malheurs
ne seront pas si
grands, la pofejjion de
vostre coeur va mefaire
surmonter les plusrudes
disgraces, &l'aveu que
je vous fais de mon amour
vous responds que
je ne seray point à un
autre que vous.
Cet aveu paroîtra sans
doute bien promt à ceux
qui croyent que l'amour
est toujours une foiblesse,
il feroit condamnable
en effet dans une
amante ordinaire, mais
l'amour heroïque plus
independant se prescrit
à
à luy mesme ses regles ,
sans violer jamais celles
dela vertu.
On peut juger combien
le Prince fut sensible
à un aveu dont il
n'auroit jamais osé se
flater
,
sa joye plus vive,&
plus forte que celle
que l'amour content
inspire d'ordinaire,ne se
monstra que par des
transports, illuy prouvoit
par le silence le plus
passionné que son bonheur
épuifoit toute sa
sensibilité, tandis que la
Princesse
,
oubliant le
danger d'estresurprise,
s'abandonnoitauplaisir
de le voir si tendre. Il
reprit l'usage dela parole
que sa joye extrémeluy
avoit osté: Est-il
possible, ma Princesse !
que vous flye{fènfihle
à mon amour, n'estoitce
pas ajJeZ que la pitié
vous interessast dans mes
malheurs ; Je comptois
sur la gloire de vous admirer,
f5 de vous aimer
plus que tout le monde
ensemble,maispouvoisje
me flater du bonheur
de vousplaire:SoyeZ,ûr,
dit Leonore, de la sincerité
de mes sentiments :
la vertu ria pas moins
de part à l'aveu que je
vous en fais que mon amour
:oüy
,
Prince, c' est
cette vertu si sensible à
la vostre qui vous afait
iJ.:I1)U que monamour,
tout violent qu'il est, ne
m'auroitjamais contraint
à vous faire f5 cejl
cette vertu qui mefait
souhaitterd'estreplus digne
devous: mais helas!
que leplaisir d'un entretien
si tendre va nous
cou,#ercl,er,noe,r,e amour
est trop violent pour ne
pas éclater, on le remarquera,
Prince, & l'on
va nousseparerpour tousjours.
Aprés une conversation
telle que se l'a peuvent
imaginer ceux qui
ont ressenti en mesme
temps l'amour, la joye
&la crainte. Le Prince
deMurcie se separa de
sa chere Leonore
,
de
peur de trahir par un
trop longentretienlemistere
si necessaire à leur
amour:il alla rendre ses
devoirs au Duc d'Andalousie,
qui luy confirma
le mariage de Leonore
avec DomJuan;savisite
futcourte,il n'aimoit
pas assez DomJuan pour
s'entretenir si long-tems
de son bonheur:la resolution
du Duc l'allarmoit
extremement ,
il
prévoyoit des éclats que
son amour pour Leonore
luy faisoit craindre
plus que la mort. Agité
de foins & d'inquietudes
il va chercher la solitude
pour y réver aux
moyens de détourner le
malheur qui le menaçoitj
il y trouva justement
Dom Juan qui se
promenoit seul dans les
jardins du Palais: quelle
rencontre que celle
d'un Rival qui rendoit
malheureux l'objet de
son amour. Si le Prince
eust suivi les mouvements
de sacolere,il auroit
sans doute terminé
sur le champ leur querelle:
mais il importoit
au Prince de dissimuler
plus quejamais; il aborda
Dom Juan avec cet
air d'enjouëment, & de
politesse qui luy estoit
particulier, & luy parla
en ces termes: Je ne
m'attendotspas, Prince,
de vous trouver enseveli
dans une profonde rêverie
lorsque toute cette
Cour ne s'occupe, & ne
s'entretient que de vostre
bonheur, le Duc d'Andalousie
vient de vous
rendre le Princed'Espagne
le plus heureux, &
nous
vousfuyeztout le monde
qui applaudità son
choîx. Est-ce ainsi que*
vous r(ce'Ve{, la plus
grandefaveurquepuisse
vous faire la fortune ?
Prince, responditDom
Juan, loin d'estre inJér;-'
sible au bonheur que le
choix du Duc me procure
,
c'est peut- estre afin
de le mieux gouster que
je cherche la solitude:
poury estreaussisensible
que je le dois, je riay beJ'oin
que de mon propre
coeury , je le possede
mieux icy qu'au milieu
d'uneseule de ccurtifans,
dont quelques-unspeutestre
donneroient des applaudissementsfcrce\
y a
un Princedontils envient
le bonheur.
Quoj qu'ilensoit, re->
prit lePrince, voflre
froideur mestonne:vous
estes trop heureux pour
veus renfermer dans les
bornes dune joye si moderee.
Eh!qui eutjamais
tant desujets de joye?
Vous allez,posseder Leonore
, &vous pofedez
apparemment son coeur,
car DomJ-uJan,delicat
&genereux comme je le
connois, nevoudraitpoint
faireson bonheurauxdépens
de celle -qu'ilaime,
il n'auroit point accepté
les offresduperesans eflrc
seur du coeur de lafille.
Leonore,-refpoilditDom
Juan, n'a point flatté
mon amour, &si setois
d'humeur a mmquieter>
je trouerois peut -
estre , quelle est sans inclination
pour moy:maisenfin
je rapporte la froideur
dontelle apayemesfeux,
à son indifférence naturelled'amour
mutuel n'est
pas necessaire dans de
pareils mariages, les raisons
d'Estat, & les interests
de famille en décident
ordinairement; &
lorsque j'accepte ïhonne"
f?' que le Dm-veut me
foeire? (avertu
pond quelle n'a point
d'tantipathiepour l'époux
que son pere luy destine ,
ni d'inclinationpourceux
que le choix du Duc riauthorisè
pas à luy lnarquer.
de l'amour. Permettezmoy
y
Seigneuryrepliqua
le Prince
,
de douter de
la sincerité de vos discours
pour estimer encore
vos sentimens, ouiy puisque
vous 'vo!/;/ez estre
l'Espoux de Leonore,
vous estes purdeJon
coeur: mais sans doute
vous vouleT^oùtrJeul de
vosplaisirs.Jevous laise
en liberté.
Si le Prince quitta
brusquementDomJuan,
c'estoit moins pour luy
plaire
, que parce qu'il
craignoit de ne pouvoir
pas assez retenir sa colere.
Il estoiteneffetbien
dangereux qu'elle n'éclatast
à la veuë d'un
Rival qui oiïLnibit également
sa delicatesse &
sa passion.
Le Prince courut rendre
compte à sa chere
Princesse de ce quis'estoit
passé entreDomJuan
& luy: mais bientost
les inquiétudes le reprirent
quand Leonore luy
dit que le Duc son pere
vouloit absolument acheverce
fatal mariage,
qu'elle en auroit esperé
plus de condescendance
,
maisqu'il paroissoit
inflexible
,
& qu'elle
craignait bien que rien
ne peut changer a resolution.
Ce fut ppur lors que
le Prince se trouva
cruellement agité: Que
de malheurs, luy dit-il,
je vais vous susctier!
quelles violences ne va
point vousfaire le Duc?
quellespersecutions de la
part de DomJuan? mais
en vain cet indigneRi- ,Zne
: valvêtitjorcervojïre inclînattoïijappujzduchoix
de vostre Pere, mon amour
& mon courage,
plus forts que leurs intercjisy
& leurs resolutions
vaincraient des obstacles
mille fois encore plys
grands: mous^wiau
meZ, je ne seray jamais
malheureux Dom
Juan nefera jamaisvostre,
Epoux ; je cours le
punir & vousvenger.
jihPrincel dit Leonore
,
auallû^vcus faire?
je ne crains point que le
bruit d'un combat suissè
ternir ma gloire, mais
que deviendrons-je lit
vous estoit funefe ? la
fortune riejïpas tousjours
du party de l'amour.
Prince, au nom de cet
Amour,n'éxposez,point
une vie à laquelle s'attache
la mienne: contenteZ:.,
vous du ferment que je
fais de rieflre jamais
qu'a vous,
Quel coeur ne feroit
pas sensible à tant de tendresse
? mais qui pourroit
l'estreautant que le
fut ce Prince le plus delicat
,
& le plus tendre
de tous les amans : on
peut croire queses transports
éclatoientsur son
visage, & ce fut en effet
ce qui trahit le mistere
de ces amans. DomJuan
venoit visiter Leonore,
il entroit dans son appartement,
dans les mamens
les plus vifs
y
&
les plus heureux où le
Prince se fust encore
trouvé; il sbupçonna
d'abord sonmalheur, &
la Princessequieraignoit
de sè trahir elle-mesme,
aprés quelques discours
de civilité feignit une
affaire, & se retira dans
son cabinet. Pour lors
Dom Juan qui n'avait
d'abord osé produire les
soupçons, ne menagea
plus rim, ces deux Rivaux
quitterent l'appartement
de la Princessè,
& sanssedonnerrendezvous
que par des regards,
ïls se trouvèrent
enfin {èu!s dans une alléeextrêmement
éloignée
du Palais, &Dom
Juan parla ainsi le premier
; Si j'avais Jeeu ,
Prince, que vous estieZ
seul avec Leonore - n'aurais eu garde de troubler
c-uoftre entretien, il
vous saisoit plasir à l'un
é5 à l'autre, ou toutes les
marquessurlesquelles on
en peut jugersont équivoques
: je mesuis pour lors
souvenu desmaximesgenereusèsquevous'VoulieZ
tantoslm'inspirer, iffen
ay reconneu la sagesse
aussî-tost que leprincipe.
Seigneur, respondit le
Prince, quand on estné
genereuxon n'ignorepoint
ces maximes, un amant
delicat se croit indigne
d'époufsr sa maijlrejje
quand il ne s'enfait pas
armer, l'epouser sans luy
plairec'est luy ojier la
liberté de concert avec
ceux qui ontdroitde disposer
d'elle, ~(jfpour
moy Pour vous,
répliquaDom Juan
,
vous accepteriez^le choix
de son Peres'il estoit
en vostre saveur ; sans
craindre dopprimer sa
liberté, ~f5 vous ferieZ
un usage plus agreable
de la delicatessè de
vos sèntiments: je rien
produirois pas du moins,
reprit le Prince avecémotion,
d'indignes f5
~â*elle&demoy.Jeferay
bientost voir, repritfierement
Dom Juan, que
cen'estpas estreindigne
du bienauquel on
que defaire desenvieux.
A ces mots le Prince sèntit
redoubler sa colere:
Un amant, luy dit-il
quinetrouveque de Findifférence
dans l'objet
qu'il
qu'ilaimerait d'ordinairepeud'envieux.
Jesuis
surpris,reprit DomJuan,
de l'audace avec laquelle
vous osèZm'insulter.
Hé! que pretendeZ:vous
sur Leonore pour en soutenirles
droits:je prétends
les luy consèrver , dit le
Prince, ~& scavoir si
Dom Juan aura le courage
de les detruire. Aces
mots, il tire son épée, &
Dom Juan se met en devoir
de se deffendre.
A voir leur mutuelle
fureur on auroit devin
sans peine l'importance
du sujet qui lesanimoitt
ces siers Rivaux, qu'un
grand courage & de
puissants. motifs rendoient
prefqumvinciblés,
combattirent lone- otemps à égal avantage:
mais enfin la force 8c
l'adresse du Prince prévalurent
; il desarma
Dom Juan
,
qui sans xvoir
receu aucune biefseure,
se trouva a la merci
de son vainqueur.
Alors le Princeloind'abuser
de sa victoire, sentit
mourir toute sa haine,
il ne put s'empescher de
plaindrele.tristeestat
dun malheureux. Dom
Juan estoit- en effet digne
de sa pitié :: il se
monstroit à la véritépeu
genereux. en poi^rfiijvant
des prétentions que
l'inclination de Leonore
n'authorisoit pas, mais
il dementoit sa générosité
pour la prèmieresois,
& jusque là le Prince
l'avoit trouvé digne de
son estime. Il ne voulut
point aussi luy donner la
mort : DomJuan, luy
dit ce genereux Rival
renoncera la possessïon de
Leonore ~f5 rvi'VeZ: Non,
non, respondit Dom
JuantermineZ ma vie
oulaissezmoy l'esperance,
depossedèrleseulbien qui
me la fait aimer. Vous
ouLeZdonc mourir, reprit
le Prince? Oüy, dit
Dom Juan, Eh! queserois-
je d'une vie qui ne.
seroit pas consacréea Leonore,
ah ! je feray trop
heureuxde luy donner
ceûtepreuve de ma constanceouijeveux
mourir..
Non, dit le Prince, que
ce discours avoit attendri
,non vous ne mourrez
point , deussai-je vivre
tousjours malheureux, je
respectedanscoeur ïa*-
mour queLeonoreyafait
naistre : Vivez Dom
Juan,vivez,&qu'on
ne puissejamais dire que
vous mourez pour avoir
aimécette divinePrincesse.
En mefine temps illuy renditsonépée,
prest à recommencer le
combat.Mais DomJuan
charmé de la generosité
du Prince, sentit tout à
coupchanger soiscoeur,
il fut quelque temps incapable
de prendre une
resolution, & mesme de
prononcer une parole:
enfin plus vaincu par la
generositédu Prince que
par ses armes, comme
s'il fust tout à coup der»
venu un autre homme,
il parlaainsi à son Rival.
Aumoment que vous me
rendez la vie , je comprends
que jemeritois la
mort, & je vaisvous
donner la plus grande
marque de mareconnoissance
:vousaime^Jans
WMte Leohore5, (3vom
estestropaimablepour
n'en
)
fjhe.pasaimé )1J
vous ceje>Prince
, tou?
tesmesprétentions, puissiez-
vousvivretousjours
heureux amantde Leànore:
pourmoyjevais lok
fuirpourjamais,&mettretoute
marlohe à eteindreunepassion
qui ojpen
selesplusillustres ama'ldu
monde"s conservez,
Prince,vostre amitiéque
vousvenezdemerendre
I!/
sipretieuse, & accomplir
tous nos souhaits. On ne
peut exprimer la joye,
&lasurprise du Prince,
il n'auroit pas cru que la
generosité eust tant de
pouvoir sur le coeur de
DomJuan,& fàrefblution
luy paroissoit si
grande, qu'àpeinepouvoit-
il suffire à l'admirer>
il le tint longtemps
entre ses bras, arrosant
son visagede ses larmes.
C'estoit un spectacle
bientouchant que ces
fiers rivauxdevenus tout,
d'uncoup sitendres. Ce
Prince déploroitlafatalité
des conjonctures qui
fQrçoieJld. Dom Juanà
luy faire un si violent sacrifice,
pendant que
DoraJuan croyoit faire
encore trop peu pour son
illustre amy. Leur genereuse
amitié fit entre eux
un fecond combat, aussi
charmant que lepremier
avoitestéterrible,
Ils se jurèrent une éternelle
amitié,&sedirent
enfinAdieu. Dom
Juan ne voulutpointretourner
sitost dans ses Etats;
craignant les esclaircissemens
que le Duc de
Grenade son pere auroit
exigé sur son retour imprevû.
Il resolutd'aller
voyager dans toute l'Êspagne.
Il ne crut pouvoirmieux
accomplir sa
:
promesse
, que par des
courses continuelles JOÙ
la multiplicité desdiffectls-
úbjets qui s'offrent
âùx Voyageurs,pouvoir
lé distraire
,
& chasser
ses premières impressions.
CependantlePrincequiavoit
tant de fîrjets
d'estre content de
l'amour,& delafortune,
prévoyant de terribles
esclats qu'il croyoit
devoirespargner à la
vertu de Leonore, estoit
accablé dedouleur. Ilse
reprochait d'avoir plus
écouté les interdis de
son amourque ceuxde
sa Princesse. Il craignoit
de s'estre rendu tout-afait
indigne d'elle. Aprés
avoir hesitéquelque
temps entre cette crainte
etledesir deluyapprendre
sa destinée
, ce dernier
sentiment l'emporta
,
&là il confia à fbn
Ecuyer une Lettrequi
apprit bientost à la Princesse
comment le Prince
l'avoitdélivrée des ira- -
portunes poursuites de
DomJuan. Si elle reçut
avec plaisir la nouvelle
delavictoire du Prince
: elle fut encore plus
charméedeladelicatesse
de ses sentimens, Quoy,
disoitelle, le Prince est
entUoneux dans un combat
qui decide definbon*
heur; & cependant craignant
de leftte rendu m-*
digne de mon amour par texceZ du sien. Il ne
peutgouster en liberté la
foyelaiplm grandeqm(
fdït capable de!rej!tlJ'ir.Ãj
nàiyEnnctiropgemr^m^
ne crainspointla iïèlcra
de Leono'm;jen'vhfvifab
ge dans .'erf:orhb:J'.qt«.:lu
fmlm ttt ')'expàfà,j,ipn
empefchrqueje,nefnjje
àun oewrequ'à:toyl
C'estainsi que cette
genereuse Princesse in-r
sensible à des revers que
le Prince craignoitpour
elle,donnoitau fort do
£>11Amant, une joyeà
laquelle il s'eftoit=lùy¿.
mmesemferrï'ï,~e.-•tru~:~-ma~ contoefi<fUerfeuftpô
gouster foiv; bonheur
sans l'y rendre sensible,
felle voulutparunelettre
Qu'elleluy écxivit]
Rendre toute sa tranquilité.
L'assuranced'estre
iimé de Leonore eïîoit
bien necessaireau Prince
pour luy faire supporter
fort absence : Il alloit
estre éloigné d'elle sans
ftjavoirquand il la re1\
erxoit,l éJpii9};i1i
Q¥elifalLfWlleJWtsJ)i\
|ettrpj4çL^nftr^&j/ç
retiraàdeu?ilicu(;'s<]e.§evine,
dityis,unJiçqu;JJl
9it.rfgiJitPjÇé.,gy
ilç'^ççUp^ l\11jq\1JtMJl}
du plaisir qLJre1F.lhf
JfUe,,^4e Ifcdgolgiif
d'enpeal('rsi6'.J.lÆp. noredesonCoftcin'avçuj:
gueresd'autre occupation
j'ics mesmesfcntimensleur
donnoientles
mesm peines 3îô^rJLes
mesmes plaisirs.
• Untemps considerable
se passa,sansqueces
deuxAmans pussent ny se11tretenlf) ny s'écrire
&Leonore qui n'avoit
de plaisir qu'enpensant
au Prince, en estoit pour
comhh de malheurs distraite
par les soupçons
defon> pere qui croyait
que les froideurs de sa
filleavaient éloigné
Dom Juan. Enfin le tumulte
d'une Cour, où
l'on nes'entretenoit que
deDomJuanluy devint
tout-à-fait insuportable?
elle pria leDucfbh perô
de luy permettre de quitter
Seville pour quelqoç
temps,sousprétexte de
rétablir sa santé
, que
l'absence de son cher
Amant avoit extrêmement
alterée:elle choisi
Saratra Maison de plaisance
à deux lieues de
Seville où elle avoit passé
une partiede sonenlance,
ellealloit tous les
soirs se promenerdans
un boisépais, ouellç
cftoitièurede trouver le
iilençe3 &la liberté:Un
jour sans s'estre apperçuë
de la longueur du
chemin ellele trouva
plus loin ql.",àl'ordi'qÇ
duChasteaudeSaratra,
elles'assit&fitassessoir
auprès d'elle Iiàbejle,
l'unede ses Filles qu'elle,
aimoit plus que les autrès,
&qui ne la quittoit
prcfqUc janlâis;elI tomba
dits UOéjft profonde
résveriè quilabelle* ne
put s'empescher deluy
en demanderle sujet,&
pourlors,foitque son
amour fortifié par un
trop long silence nepust
plus se contenir, , soit
qulfabelle méritastcettemarqué
de sa confiant
ce, Leonore luy ouvrit
fsoornt ccoeoeuurr,>&paparlrele rreécciitt,
le plustouchant luy ap- prit tout lemystere qui
estoit entre elle, & le Prince.! Ilàbelle estoit, sans
doute attendrie à la
peinture d'un si parfait
amour; mais elle se crut
obligée d'exhorter Leonore
à bannir le Prince
de son coeur: elle luy
representa respectueusement
tous les égards
.qu'exige des perssonnes
de son rang, le public à
quielles doivent, pour
ainsi dire,rendre compte
deleurssentiments 6c
de leurvertu.
chere Isabelle, reprit Leonore,
des quejeconnus le
.¡?rince, jeperdis laliberté
de-faire toutes ces reste- jfions,ma raison qui- en fit beaucoup en safaveur
rienfitaucunes contre lui.
Je l'aime enjirJ, & je
crois
, par mon amour,
estreau-dessusde celles
quin'ontpas lecoeurassez
vertueuxpour L'aimer,ce
riesipoint parcequ'il est
mïeuxfàit quelesautres
phltimïÈfneetèsf-pnriipta.Crc'eeafil*,ila
ma
iherèIJabelle,le caracte-
Yedejon coeurquefeftimc
eifHui9cèjifinamour
g'tïïereuxydélicat3dèfifr
terëjfé'', refPelJueux_'Ja.
cm que cet amour lriflreçoit
magenerositéa&
payerpar toutceluidont
jefhiscapable : plusatùntif
à ma, glomqtfà
fftôhmefmesfS indffjfc
fetitfursa félicitéparticulitre,
culiere, /<?#*çequi 12
pointderapport au* hoifc
&e$trde monarrww^ oud
facial de m'a :i.lé'li' nè
peut IjntereJJer,pouvois^
je connoistre taitr
Wtey.&wfasïefîtmer*
fomjQtSrjesèntir lepriX.
*a4hmsripmar'fait*arm.ou.r^0,> sionque ]aipoHr lui nest
fdefimnitmdee.re;ptlaire,*fqau'bosni<nyçoei.ï
AkhfmrqMifaunlqM
jefois condamme a ne le
plust¡}oir,peut-estre d()ut
t'ilde ma confiance,peut*
estre il craint que mon
amour ne saffomiJJ-es Apeine eut-elle achevécesderniers
mots,que lePrince sortit du bois
tout transporté, & se
jettant à ses pieds , s'éria:
Ah! ma Prtncejfeî
y a-t'tl un homme aujjfi
heureuxquemoi, dfpar*
ce que je vous rends un
hommage tjtIC tout l'tmivers
seroitforce de rvou;'
gendre,faut-ilque
plus heureux quç.Jont^
''Vr)ivers enseble. vv^. quellefurprifequel-,
lejoye, quels tranlports ):cçlatçf,
ces Ecnjdrcs Amaps:cçtt^
réunion impréveuë piÇrr
duifitentre eupi,ualong
silence qui ;peignoir
ntieüx leur fènfibiUtq
quetous les difçoups%<
';'"Cette {îtuatioa y;oiç
i doutçd,;cs grap!<&$
douceurs, mais l'amour rsen
trounedansles discours
passionnez quand ila
épuiséceux dusilence;
£6 futalorsque nepouvantadeziè
regarderais
ne purentle lassèr de
c:nteJldrc.-'
'i'Y0 Que fat deplaijira
n)om retrouver,cherPrince5
dit tendrement Leoîiore,
mais que ceplaisir
seracourt,peut-etrenous
ne^nousverrons\plus<:
nous ne nousverronsp'fofo,
ma Princesse,réponditil
,
ah crote^qm:tmtts
lesfois que lagloire,owfo
félicitéde Lemoreexige*
ront que je paroisse-â'fès
vousverrai-, je
vous verrai,charmante
Princessemalgrétousces
périls, maisquetousces
périlsyque.tous cesmah
heurs ne soientquepour
moi[ml9 jArai Uforcç
de lessùpporter>pmfqm
tpous. rriaimel
aJen'entreprendspoint
de pein: ici la douceurdeleurentretien
,
chacun en peut juger
- par sapropreexperience
aproportion des ,[ent..::..
nients dont il est capable.
Ilsuffrira de dire que
ces ,
plaisirs : n'ont point
debornes dans les coeurs
deceux qui n'enmettent
point à leur amour-
Chaque jourLeonore
revit for* Amant! & ce
- - A -
surentchaque jourde
nouveauxplaisirs:ils
estoient. trop heureux,
pour que leur bonheur
futde longuedurée,la
fortùrie leurdonna bien-
! tost d'antresfoins,*Lea-*
norèvrèceutiardre
; de
quitter, Saratra,&£Tdè
retourner promptement
à Seville:D'abord; elle
soupçonna quelquetrahison
de la partde [ci
domestiquer, & fit fça*
-
voirau Princel'ordre
cruel qui les SEparoit, en :de s'éloigner
inceflamineiic d'un lieu
où il avoit sans doute,
cf{tLé'ddé' couvert.
r. :,
Lessoupçons de Léo-»
nom ne se trouverent
quetrop bien sondez,
le Ducavoit appris par
un domestique de Leonore
3
qui estoit depuis
long-temps dans les
intereftsde Dom Juance
qui se passoit entre
dIe ,& le Prince:
Il
Ilrappella la Princesse
qui croyant sapassion
trop belle pourlaciefa^
yoüer;ne luyen sitplus
un mystere , non plus
que du combat entrer les
deux Princes. LàfîncePrité
de Leonore nefit
qu'exciter lacolere du
Bue,illuy ordonné de
se préparer à un pii&
grand voyage, &: afïii'
qu'ellepust oublier le
Princecepere}inflxi
ble resolut demettrela
mer entre ces deux amants,
& emmena Leonore
dansl'ille de Gades,
Cedépart fut si secret
& si precipité, que Leonore
ne put en informer
le Prince;ilapprit bien
tost quelle n'estoit plus
à Seville,mais avant
qu'il pust apprendre où
son perel'avoitreleguée,
il fut long-temps livré à
la plus cruelle douleur
qu'une pareille separatfionraiit
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Résumé : Historiette Espagnole.
En Espagne, divisée en plusieurs pays souverains, le Duc d'Andalousie se distinguait par l'étendue de ses États et sa sagesse gouvernante. Il était respecté et vénéré, attirant les jeunes princes qui admiraient son modèle de souveraineté. Sa fille, la princesse Léonore, était célèbre pour sa beauté, son esprit et son cœur excellent, attirant l'admiration des princes à la cour. Dom Juan, fils du Duc de Grenade, osa déclarer son amour à Léonore, mais elle répondit avec modération, révélant une indifférence qui irrita Dom Juan. Malgré cela, Dom Juan pressa le mariage, espérant que Léonore aimerait son époux par défaut. Léonore, cependant, aimait secrètement le Prince de Murcie, qui arriva à Séville et fut désolé d'apprendre le mariage imminent. Le Prince de Murcie, désespéré, avoua son amour à Léonore, qui lui répondit avec générosité, confessant son amour réciproque. Ils partagèrent un moment tendre mais craignirent d'être découverts. Le Prince de Murcie rencontra Dom Juan dans les jardins, dissimulant sa colère. Léonore informa le Prince que son père insistait sur le mariage, ce qui le désespéra. Le Prince de Murcie voulut défier Dom Juan, mais Léonore le supplia de ne pas risquer sa vie. Dom Juan, soupçonnant leur amour, les surprit ensemble et confronta le Prince de Murcie. Leur secret fut révélé, mettant en danger leur amour et leur vie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 33-70
NOUVELLES de divers endroits.
Début :
On a appris par les Lettres de Cadix du 10. Juillet, [...]
Mots clefs :
Duc, Roi, Marquis, Fille, Veuve, Prince, Comte, Guerre, Seigneur, Armée, Commandant, Vaisseau, Espagne, Officier, Chevalier, Croix, Seigneur, Fille, France, Mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de divers endroits.
NOUVELLES
dedivers endroits.
Onaappris par les Lettres
de Cadix du 10. Juillet r
que Mrl'Aigleaprès yavoir
amenépluseurs Prises
, erv
estoit party le quatre pour
allercroiser vers le Dérroit.
que le lendemain il avoit
attaquéune Fregate Hollandoise
de36. canons commandée
par le Capitaine
Jean Hopener
-, que lecombat
avoit duré plus de deux
heures, U qu'enfin cette
Fregate avoir esté coulée à
fond ;niais que Mr l'Aigle
y avoir été tué, alnllquc:
plusieurs Officiers & Soldats
de son équipage. Son Corps
a estéenterréà Malagaavec
tous les honneurs dûs à un
homme qui s'étoit distinguéen
plusieurs occasions
cependant le cours de cette
guerre.
Le 30, Juillet il parut à
la hauteur de Bayonne une
Escadre de11. Vaisseaux
de guerre Anglois revenant
de Lisbonne &: retournant
dans les Ports d'Angleterre.
Une heure aprèsquelle eut
fait voile une de nos Frégatesamena
deux Prises, dont
l'une estoit un Baftimenc-
Hollandois qui allait. à
Lisbonne chargé de Vins.
*
DesLettresde Lisbonne
du 17. Juin portent que le
Navire Nostra- Senora de
Torso, qui marquoit que
la Flotte de Pernambuco
avoitesté pris le 4. Avrilà
15. lieues du Tage par un
Vaisseau de guerre François
de l'Escadre de Mr du Casse
qui avoir mis l'équipage à
terre à rifle de Madere ;
queceNavire estoit chargé
de 450. caisses de Sucre,
de 400. rolles de Tabac,
de Cuirs, de bois de Bresit,
& de 40. mille Crufades
tant en argent monnayé
qu'en poudre d'or; que le
Vaisseau qui l'avoit pris,
selon le rapport de l'équipage
, estoit parti de Brest
avec fcpt ou huit autres
dont ilavoit estéseparé, &
qu'ildévoiealler à la Martinique.
Je n'ay pû vous parler
plutost de la mort de Don
Antonio Martin Alvarez
de Tolede & Beaumont,
Enriquez
,
de Rivera,Fernandez
)
Manrique, Duc
d'Albe, & de Huefcar
J Comte de Lerin, de Salvatierra,
&c. Marquis deCoria
, &c. Connestable &
Grand Chancellier de Navarre,
Sommellier de Corps
du Roy d'Espagne & Ton
Ambassadeur en France,
qui mourut icy le 28. May
en la 41.l'année de son âge.
Sa maladie a esté des j^lus
longues, &: elle ne luy a
jamaisservy de raison ny de
pretexte pour le dispenser
d'aucuns de ses devoirs, &
ce grand Ministre a toûjours
s-ofuotuernenuud'du'nueneen£ra5ie force
e le poids d'une Ambassade
aussi importante & aussï
laborieuse. Il y a succombé
à la fin, & la mort de
MonCeigneur a achevé de
l'accabler; l'interetvif&
fîneere qu'il y prenoit le fie
paroistreencore plus sensible
à cette perte qu'il ne
l'avoit paru à celle de Mr
le Connestable de Navarre
fonftls unique qui donnait
déjà de si grandes esperances,&
qu'il perdit nlalhcu..
reusement à sa 19eannée.
Comme toute la vie de
Mr le Duc d'Albe avoi-c
esté une préparation à la
mort on n'eut pas de peine
à l'y disposer. Sa résignationavoitesté
plus prompte
que le premier avis qu'oq
eut pû luy en donner. Quelques
heures avant sa mort
il fit prier un de nos, plu£
grands Ministres de vouloir
bienluy rendre encore une
visite,&de venir recevoir
ses derniers adieux. Cet
entretien fut touchant de
part & d'autre; lemourant
parla assezlong
-
temps de
choses importantes avec le
mêmeesprit,lamême force
& la même grandeur d'ame
quil avoit fait dans sa meilleure
santé. Enfinilsouhaita
de recevoir la Benediction
deMr le Cardinal de Noailles
Archevêquede Paris.
Son Eminence s'y transporta
sur l'heure.
Madame la Duchesse
d'Albe n'a pû avoir dans
une douleur aussi accablante
que Dieu pour consolation.
Elle se retira sur l'heureau
Valde Grace. Elle se
tient toujours dans cette
retraite si conforme à sa
situation. Elle a esté le modelle
des femmes mariées ;
elle l'est des veuves de son
rang.
LeRoyd'Espagne luy a
fait l'honneur de luy écrire
de sa main en langue EfpJ.¿
gnole la Lettre du monde
la plus consolante, La Reine
luyaécrit de même. S. NL
C.a joint aux honneurs
qu'elle a fait à cccccittuftre
veuve des liberalitez qui
honorent en elle lamémoire
du deffunt. Elle ;cil de la
grande Maison de Poncé de
Leon
,
fille de l'illustre Me
la Duchesse d'Aveiro
,
&
soeur de Mr le Duc d'Arcos
& de Mr le Duc de Banos
tous deux Granded'Espagne.
Mr le Duc d'Albe qui
n'arienoubliéen mouranc
a laissé par un écrit de sa
main le foin & la conduite
des Affaires d'Espagne en
France: à Mr Don Feliz-
Corncjo son Secrétaire
d'Ambassade. S. M. C. a
confirmé ce choix dans l'interim
jusqu'àce qu'il vienne
icy de sa part un nouvel
Ambassadeur. Le Portrait
en vers de Mr le Ducd'Albeestdansla
partie des Picces
Fugitives de ce moiscy.
Charlotte Armande d'Argouges
de Rannes épouse
de Guillaume Alexandre ,
Marquis de Vieuxpont
Lieutenant General des ar*.
mées du Roy
<
& Couverneur
de la Ville de Beauvais
& du Beauvoisis, mourut
le 28. Juin âgée de 36,.
ans. Elle estoit fille unique
de Nicolas d'Argouges
Marquis de Rannes, Lieutenant
General des Armées
du Roy, Colonel General
des Dragons
, & de Charlotte
de Beautru - Nogentqui
épousaen seconde nôces.
Jean
-
Baptisse Armand de
Rohan Prince de Montauban
,dont elle est veuve.
Mre N.Chabert Chevalier
de Saint Louis
)
Chef
d'Escadre des Armées Na-,
vales du Roy,fils du grand-
ChJbert)est mort à Toulon.
Ilavoit donné dans
toutes les occasions des
preuves de son courage &
de sa capacité. Il avoit ramené
du Sud une Flore d'argent
des plus riches qui
soient jamais venuës de
ces Mers. Il arriva heureusement
à Rochefort sur lafin
du mois de Mars de*
l'année 1709.aprés avoir
évité par son habileté quatre
Escadres des ennelllisr.
quil'attendoient sur sarouteen
quatre endroits differens.
Le Vaisseau du Roy
le Trident qu'il Commandoit
estle premier Vaisseau
de guerre qu'on ait vû à la
Rade de Lima depuis la découverte
de ce Continent
Marie Louis Chevalier,
Marquis de Sourdeilles,
Baron deFeissac, &c. Lieutenantde
Roy au Gouvernement
de Limosin & de
la Marche, est mort dans
son Chasteau de la Ganne
âgé de 44.ans. Ilaesté fort
regretté,&particulièrement
des Pauvres.
Il avoit épousé Marie fille
de Robert Marquis de Lignerac
Comte de Saint Chaînant
d'une des plusillustres
&de plus anciennes maisons
d'Auvergne.
Sa mere estoit de celle
des Vicomtes de Sedicre
A alliée à celles de Noailles9»
de Gimel, &c. & sa grande
mere estoit de celle d'Aubusson
la Feüillade.
Mr le Marquis de Sourdeilles
avoir d'abord pris le
party des Armes;mais la'
mort de son pere dont il
estoit filsunique, l'obligea
de quitter le Service. b
Catherine de Robeyre
3 épouse dYvesMarie dela
Bourdonnaye Seigneur de
Cotoyon
,
Maistre des Requestes
& Intendant à 0r.
leans,mourut aux eaux de
Bour bon le 24. Juin âgée
de 44. ans laissant posterité
Elle estoit fille de Mr de
Ribeyre Conseilier d'Etat,
&deCatherine Potier fills
de Mr de Novion premier
President.- Jean Guillaume Frison,
Prince de Nassau Stathouder
de Fiise., sur noyé le 14<
Juillet avec le Brigadier
WiJkeSc•
Wilkes. Il. sftoit parry de
l'Armée de Flandre pour
aller travailler à l'Affaire de
la successïon du feu Prince
dOrange qu'il avoir contre
l'Electeur de Brandebourg
qui estoit venu en Hollande
pour la terminer. Il s'embarqua
pour traverser le
passage de Moerdick,&
estanc demeuré dans son
Carosseàcause de la pluyc
avec le Brigadier Wilkes
uunnccoouuppddeevveenntt qui survint*,
renversa le ponton. On ne
trouva leurs corps que queL
ques jours après.
Ce Prince eltoïc hfe
d'Henry Casimir Prince de
Nassau & Stathouder de
Frise mort le15 Mars
1686. &d'Amelie fille de
Jean Georges Prince d'Anhalt
Dessau.
Ilestoit néle 4. Aoust;
1687.&avoirépousé le 16.
Avril 1709. Marie Louise
fille de Charles Landgrave
deHesseCassel,&deMarie
Amélie fille Jacques Duc de
Curlande. Il a laisse une
Princesse née au mois de
Septembre1710. & sa
veuve enceinte.
Les Etats Généraux ont
fait un accommodement
provisionnel entre l'Electeur
de Brandebourg &les
héritiers de ce Prince,qui ne
doit prejudicier en aucune
manière aux droits des Parties
; il porte que S.A. E.
jouira par provisionde la
Maisonde la vieille Cour à
la Haye,de la Maison du
Bois,dc HonslardiCK, de
Diercn& de quelquesTerres
qui valent six mille
florins de rente à quoy on
en ajoutera vingt
- quatre
mille pour faire la somme
de cinquante mille Horins
par an ; sur lesquels on en
retiendra dix mille pour
l'entretien de ces Maisons,
8c cela outre les biens donc
il joiiic déja; que la Princes.
se veuve, en qualité de Mere
& de Tutrice de son enfant
ou enfans
3
jouira de la
Maifoii de Loo; de la fomme
de cinquante mille florins
par an ,
qui fera prise
sur les biensde la fucceisson,
&unesomme decinquante
mille florinsune fois payée;
& que six mois après laccouchcment
de cette Prin
cess elle envoyera des Plénipotentiaires
pour termu
ner les pretentions de parc
& d'autre.
1
Madame la Duchesse de
Berry estant accouchée
avant terme le u. Juillet
d'une Princesse qui mourut
en même tem ps , on porta
son corps à SaintDenisle
13.Il y fut accompagné par
Mr la DacheffedeBeauvil
lier & par Me la Marquise
de Chastillon,& il fut inhumé
par Mr l'Evêque de
Séez premier Aumônier de
Monfcigncur le Duc de
Berry.
Charles Claude
,
Sire
& Comte de Breauté, Marquis
du Hotot
,
&c.Maistre
de la Garderobbe de S. A. R,
Philippe petitfils deFrance
Duc d'Orléans, mourut le xi. Juilleten sa 46.année,
Anne Geneviève Charr
rier épousede Charles Cesar
Le scalopier Maistre des
Requestes, & Intendant du
Commerce & de la Generalité
de Châlons,mourus
le14. Juillet.; Annele Maistre,épousede
Marc Anne Goiflard Seigneur
de Montsabert, Baron
de Toureil
)
&c. Conseiller
au Parlement
s mou- *
rut le 26. Juillet. i
MichelFrançois de Bethune
Comte de Charost mourut
le z6. Juillet dans sa
sisiemeannée.Ilestoit fils
d'Armand de Bethune Duc
de Charost& de Catherine
de Lamet sa sécondé femme.
I.(¡
Jean Baptiste Jacques
Ollier Marquis de Veneuil,
Seigneur de Preau Maistre
de la. Garderobbe de feue
S. A. R. Monsieur Frere
unique du Roy, mourut le
17. Juilletâgéde50. ans. Il
estoit Gouverneur deDomfont.
Henry Charles Arnauld
Comte de Pomponne,
mourut le 2.7.Juillet âgé
de 14.ans 7. mois. Ilestoit
fils de Nicolas Simon Arnaud
Marquis de Pomponne
, Sire Baron de Ferrieres,
Chambrois
,
Auquiville
Marqnis de Paloifeau
,
&c.
BrigadierdesArmées du
Roy; Lieutenant General
& Commandant pour Sa
Majeste aux Provinces de
l'isle de France & Soissonnois
; &de Confiance de
Harville Paloiseau.
Le Pere Jean de la Roche
, Prestre de l'Oratoire
fameux Predicateur, mourut
le 18Juittec.: -
François d'Anglure de
Bourlaymont, Docteur en
Theologie de la Faculté de
Paris, qui avoit été nommé
à l'Evêché de Pamiers
en 1681. qui s'en éroit démis
en 1685. sans avoir esté
Sacré, & qui fut nommé à
lors Abbé de Saint Florent
de Saumur, mourut le i-f.
Juillet. Il étoit fils de Nicolas
Marquis de Bourlaymont,
Gouverneur de Sesnay.
Gaspart- Claude Noler,
Docteur en Thologic de la
Faculté de Paris & Chanoi
ne de Nostre Dame, mourut
le premier Aoust âgé de j3.ans.
Mrle Cardinal de Noailles,
a donné son Canonicat
à Mr l'Abbé Vivant, son
Grand Vicaire& Penitentier
del'EglisedeParis,ci devant
.Curé de S.Leusson meriteest
connu de tout le monde..
Alsonce de. Bonne de
Crequi Duc de Lesdiguiéres,
Paire de France,mourut
le 5. Aoust âgé de 85,
ans. Son Corps a esté ports
aux Carmelitesde S. Denis
en France, où a esté inhi*.
méeAnne du Roure sa
mere, qui mourut le 18,
Février. 1686. &qui étoit
veuve de Charles Sire de"
Grequi & de Canapies, , Mestrede Camp du Regi:
ment des Gardes;.mort de
la blessure qu'il reçueau
siege de Chamberylanuitdu14.
au IJ.May 1630.
& qui étoit second fils de
Charles Sire de Crequi Duc
de Lesdiguiéres Maréchal
de France. Celuy qui vient
de mourir avoitépousé à
l'âge de 75. ans le u Septembre
1702. Gabrielle
Victoire de Rochechoüart
fille de Louis Duc de Vivonne
Pair &Maréchal de France
,
& d'Antoinette de
Mesmes, dont il n'a point
cû d'enfans.
Marie Anne Picques
épouse , de Loüis Gabriel
Portail
j
Chevalier Seigneur
de Fresnceu ,&au paravant
veuve de François Pajoc
Seigneur de Cordon,rnourut
le 6. Aoust âgée de quarante
-
iix ans, sans laisser
de postencé de ses deux alliances.
Florcnt de Marparaulr,
Marquis du même lieu
,
mourut le 7. Août.
Nicolle Miron, veuve
de DanielJacquinot
, Seigneur des Pressoirs
,
mourut le 9. Aoustâgée de
85. ans.
Claude le Pelletier
Conseillcr d'Etat ordinaire
; President Honoraire
du Parlement, Minifstr
d'Etat, cy- devant Prevost
des Marchands
,
Contrôlleur
General des Finances,
& sur-Intendant des postes
mourut le 10. Aoust en sa
8 1. année. Il y avoit déjà
long
- temps qu'ils'étoit
retiré du Monde ; & qu'il
ne s'ocupoit qu'à des oeeuvres
de Pieté., & particulièrement
à soulager les Pauvres.
1 Monsieur de Canaples,
ancien Commandant de la
Ville de Lyon dont on vient
de parler, avoir pris le nom
-
de Lesdiguiéres) & c'est luy
qui étoit le dernier de cec-
Ite Maison. Il avoir douze
mille livres de pension de
la Ville de Lyon; comme
6
Commandant, dont il s'en
estoit reservé neuf mille
i
lors qu'il se démit de ce
Commandement en faveur
de M' de Rochebonne en
luy laissant les trois autres
mille livres. Depuislamort
de M' de Canaples la penfion
de neuf mille livres
E
qu'ils'értit reservée sur
li.
celle de douze que fait la
Ville au Commandant ; a
cfté donnée,à Monsieur le
Duc de Villeroy.
Depuis la mort de Monseigneur,
le Roy a acordé
à Madame la Dauphine, la
Nef, le Cadenas, le Bâton
de Maistre d'Hotel & la
Musique. Elle mangea pour
la premiere fois à son grand
Couvert comme Dauphine
le 8. Aoust, & elle fut servie
par Monsieur le Marquis de
Vilacerfson premier Maître
d'Hostel; & le 10. elle fut
servie aussi à son grand
Couvert par Mr de la Croix
son Maître d'Hostel. Il se
rendit à la bouche avec ses
Officiers, lava ses mains; le
Contrôlleur & le Gentilhomme
servant les lavetent
ensuite; l'Ecuyer ordinaire
de la Bouche luy presenta
une Assiettesurlaquelle il
y avoir des Mouillettes - do
pain; il en prit deux avec
lefquclles il toucha tous les
Mets les uns après les autres;
il en donna une à manger à
l'Ecuyer de la Bouche, ensuite
il prit son Baston des
mains de l'Hussier du Bu-f
reau qui l'y avoit apporté.
puis la marche commença
en cet ordre. Un Garde du
Corps du Roy ayant la
Carabine sur l'épaule; un
Huissier de Salle & un
Huissier du Bureau, Mr de
la Croix marchoit derriere
eux, ayant son Baston de
Maistre d'Hostel à la main.
Un Gentil
-
homme servant
& le Contrôlieur portant
chacun un Plat, l'Ecuyer de
la Bouche & les autres
Officiers de la Bouche en
portant aussî chacun un,
marchaient ensuite. Lors
qu'ilsfurent arrivez à la Salleoù
estoit le prest, Mr de la
Croix vit mettre tous les
Plats surlaTable, où un
Gentil-homme servant qui
étoit de Garde au prest, fit
un nouvel essai de chaque
Plat: & donna la Mouillette
dont il avoit fait l'éssai à
chacun de ceux qui avoient
porté les Plats, après quoy
Mr de la Croix les vit met--
tersurla Table par les Gentils-
hommes servants. ;
*i IIlallaen suite,ayant Tonv
Baston à la main,, avertir
Monseigneur le Dauphin;
<k Madame la Dauphine;
puis il revint à la Table ou
il attendit Monseigneur le
Dauphin. Dés qu'il parut
il mit son Chapeau & son
Baston entre les mains du
Chef de Gobelet, & presensa
à ce Prince une serviette
mouilléequiétoic
encre deux Assiettes d'or
pour se laver les mains; il
prit ensuite une autre serviette
mouilléeaussï cntre
deux Alliettes d'or qu'il
presenta de mesme à Madame
la Dauphine. Un
Gentilhomme servant presenta
une autre serviette
mouillée aussi entre deux
assiettes ,à Madame
,
qui
mangea pour la première
fois avec Madame la Dauphine
à son grand couvert
Alors Mr de la Croix
reprit son Bâton & son Chapeau
,&retourna à la bouche
precedé feulement d'un
Garde du Corps & des deux
Huissiers.L'essay du second
fcrvice ne se fit point à IfI
bouche; mais au prest où
citoit la Nef. Il se plaçaen- t
:-
suite au costédroit du Fauteuil
de Monseigneur le
Dauphinoùil restapendant
toutle repasayant toujours
son Bâton à la main; les
Genciihommes servants firentle
Service de même que
cchheezz le RRooyj.
-
Il y avoir à ce repas une
tres grande Assemblée de
Dames;il y en avoit treize
qui avoient le Tabouret
,
les autresestoient debour.
Monfcigneur le Dauphin&
Madame la Dauphine tinrent
ensuite un Cercle dé
Dames comme chez le Roy
aprèssonsoupé; Cérémonie
qui si fait pour les re'--
mercier.
dedivers endroits.
Onaappris par les Lettres
de Cadix du 10. Juillet r
que Mrl'Aigleaprès yavoir
amenépluseurs Prises
, erv
estoit party le quatre pour
allercroiser vers le Dérroit.
que le lendemain il avoit
attaquéune Fregate Hollandoise
de36. canons commandée
par le Capitaine
Jean Hopener
-, que lecombat
avoit duré plus de deux
heures, U qu'enfin cette
Fregate avoir esté coulée à
fond ;niais que Mr l'Aigle
y avoir été tué, alnllquc:
plusieurs Officiers & Soldats
de son équipage. Son Corps
a estéenterréà Malagaavec
tous les honneurs dûs à un
homme qui s'étoit distinguéen
plusieurs occasions
cependant le cours de cette
guerre.
Le 30, Juillet il parut à
la hauteur de Bayonne une
Escadre de11. Vaisseaux
de guerre Anglois revenant
de Lisbonne &: retournant
dans les Ports d'Angleterre.
Une heure aprèsquelle eut
fait voile une de nos Frégatesamena
deux Prises, dont
l'une estoit un Baftimenc-
Hollandois qui allait. à
Lisbonne chargé de Vins.
*
DesLettresde Lisbonne
du 17. Juin portent que le
Navire Nostra- Senora de
Torso, qui marquoit que
la Flotte de Pernambuco
avoitesté pris le 4. Avrilà
15. lieues du Tage par un
Vaisseau de guerre François
de l'Escadre de Mr du Casse
qui avoir mis l'équipage à
terre à rifle de Madere ;
queceNavire estoit chargé
de 450. caisses de Sucre,
de 400. rolles de Tabac,
de Cuirs, de bois de Bresit,
& de 40. mille Crufades
tant en argent monnayé
qu'en poudre d'or; que le
Vaisseau qui l'avoit pris,
selon le rapport de l'équipage
, estoit parti de Brest
avec fcpt ou huit autres
dont ilavoit estéseparé, &
qu'ildévoiealler à la Martinique.
Je n'ay pû vous parler
plutost de la mort de Don
Antonio Martin Alvarez
de Tolede & Beaumont,
Enriquez
,
de Rivera,Fernandez
)
Manrique, Duc
d'Albe, & de Huefcar
J Comte de Lerin, de Salvatierra,
&c. Marquis deCoria
, &c. Connestable &
Grand Chancellier de Navarre,
Sommellier de Corps
du Roy d'Espagne & Ton
Ambassadeur en France,
qui mourut icy le 28. May
en la 41.l'année de son âge.
Sa maladie a esté des j^lus
longues, &: elle ne luy a
jamaisservy de raison ny de
pretexte pour le dispenser
d'aucuns de ses devoirs, &
ce grand Ministre a toûjours
s-ofuotuernenuud'du'nueneen£ra5ie force
e le poids d'une Ambassade
aussi importante & aussï
laborieuse. Il y a succombé
à la fin, & la mort de
MonCeigneur a achevé de
l'accabler; l'interetvif&
fîneere qu'il y prenoit le fie
paroistreencore plus sensible
à cette perte qu'il ne
l'avoit paru à celle de Mr
le Connestable de Navarre
fonftls unique qui donnait
déjà de si grandes esperances,&
qu'il perdit nlalhcu..
reusement à sa 19eannée.
Comme toute la vie de
Mr le Duc d'Albe avoi-c
esté une préparation à la
mort on n'eut pas de peine
à l'y disposer. Sa résignationavoitesté
plus prompte
que le premier avis qu'oq
eut pû luy en donner. Quelques
heures avant sa mort
il fit prier un de nos, plu£
grands Ministres de vouloir
bienluy rendre encore une
visite,&de venir recevoir
ses derniers adieux. Cet
entretien fut touchant de
part & d'autre; lemourant
parla assezlong
-
temps de
choses importantes avec le
mêmeesprit,lamême force
& la même grandeur d'ame
quil avoit fait dans sa meilleure
santé. Enfinilsouhaita
de recevoir la Benediction
deMr le Cardinal de Noailles
Archevêquede Paris.
Son Eminence s'y transporta
sur l'heure.
Madame la Duchesse
d'Albe n'a pû avoir dans
une douleur aussi accablante
que Dieu pour consolation.
Elle se retira sur l'heureau
Valde Grace. Elle se
tient toujours dans cette
retraite si conforme à sa
situation. Elle a esté le modelle
des femmes mariées ;
elle l'est des veuves de son
rang.
LeRoyd'Espagne luy a
fait l'honneur de luy écrire
de sa main en langue EfpJ.¿
gnole la Lettre du monde
la plus consolante, La Reine
luyaécrit de même. S. NL
C.a joint aux honneurs
qu'elle a fait à cccccittuftre
veuve des liberalitez qui
honorent en elle lamémoire
du deffunt. Elle ;cil de la
grande Maison de Poncé de
Leon
,
fille de l'illustre Me
la Duchesse d'Aveiro
,
&
soeur de Mr le Duc d'Arcos
& de Mr le Duc de Banos
tous deux Granded'Espagne.
Mr le Duc d'Albe qui
n'arienoubliéen mouranc
a laissé par un écrit de sa
main le foin & la conduite
des Affaires d'Espagne en
France: à Mr Don Feliz-
Corncjo son Secrétaire
d'Ambassade. S. M. C. a
confirmé ce choix dans l'interim
jusqu'àce qu'il vienne
icy de sa part un nouvel
Ambassadeur. Le Portrait
en vers de Mr le Ducd'Albeestdansla
partie des Picces
Fugitives de ce moiscy.
Charlotte Armande d'Argouges
de Rannes épouse
de Guillaume Alexandre ,
Marquis de Vieuxpont
Lieutenant General des ar*.
mées du Roy
<
& Couverneur
de la Ville de Beauvais
& du Beauvoisis, mourut
le 28. Juin âgée de 36,.
ans. Elle estoit fille unique
de Nicolas d'Argouges
Marquis de Rannes, Lieutenant
General des Armées
du Roy, Colonel General
des Dragons
, & de Charlotte
de Beautru - Nogentqui
épousaen seconde nôces.
Jean
-
Baptisse Armand de
Rohan Prince de Montauban
,dont elle est veuve.
Mre N.Chabert Chevalier
de Saint Louis
)
Chef
d'Escadre des Armées Na-,
vales du Roy,fils du grand-
ChJbert)est mort à Toulon.
Ilavoit donné dans
toutes les occasions des
preuves de son courage &
de sa capacité. Il avoit ramené
du Sud une Flore d'argent
des plus riches qui
soient jamais venuës de
ces Mers. Il arriva heureusement
à Rochefort sur lafin
du mois de Mars de*
l'année 1709.aprés avoir
évité par son habileté quatre
Escadres des ennelllisr.
quil'attendoient sur sarouteen
quatre endroits differens.
Le Vaisseau du Roy
le Trident qu'il Commandoit
estle premier Vaisseau
de guerre qu'on ait vû à la
Rade de Lima depuis la découverte
de ce Continent
Marie Louis Chevalier,
Marquis de Sourdeilles,
Baron deFeissac, &c. Lieutenantde
Roy au Gouvernement
de Limosin & de
la Marche, est mort dans
son Chasteau de la Ganne
âgé de 44.ans. Ilaesté fort
regretté,&particulièrement
des Pauvres.
Il avoit épousé Marie fille
de Robert Marquis de Lignerac
Comte de Saint Chaînant
d'une des plusillustres
&de plus anciennes maisons
d'Auvergne.
Sa mere estoit de celle
des Vicomtes de Sedicre
A alliée à celles de Noailles9»
de Gimel, &c. & sa grande
mere estoit de celle d'Aubusson
la Feüillade.
Mr le Marquis de Sourdeilles
avoir d'abord pris le
party des Armes;mais la'
mort de son pere dont il
estoit filsunique, l'obligea
de quitter le Service. b
Catherine de Robeyre
3 épouse dYvesMarie dela
Bourdonnaye Seigneur de
Cotoyon
,
Maistre des Requestes
& Intendant à 0r.
leans,mourut aux eaux de
Bour bon le 24. Juin âgée
de 44. ans laissant posterité
Elle estoit fille de Mr de
Ribeyre Conseilier d'Etat,
&deCatherine Potier fills
de Mr de Novion premier
President.- Jean Guillaume Frison,
Prince de Nassau Stathouder
de Fiise., sur noyé le 14<
Juillet avec le Brigadier
WiJkeSc•
Wilkes. Il. sftoit parry de
l'Armée de Flandre pour
aller travailler à l'Affaire de
la successïon du feu Prince
dOrange qu'il avoir contre
l'Electeur de Brandebourg
qui estoit venu en Hollande
pour la terminer. Il s'embarqua
pour traverser le
passage de Moerdick,&
estanc demeuré dans son
Carosseàcause de la pluyc
avec le Brigadier Wilkes
uunnccoouuppddeevveenntt qui survint*,
renversa le ponton. On ne
trouva leurs corps que queL
ques jours après.
Ce Prince eltoïc hfe
d'Henry Casimir Prince de
Nassau & Stathouder de
Frise mort le15 Mars
1686. &d'Amelie fille de
Jean Georges Prince d'Anhalt
Dessau.
Ilestoit néle 4. Aoust;
1687.&avoirépousé le 16.
Avril 1709. Marie Louise
fille de Charles Landgrave
deHesseCassel,&deMarie
Amélie fille Jacques Duc de
Curlande. Il a laisse une
Princesse née au mois de
Septembre1710. & sa
veuve enceinte.
Les Etats Généraux ont
fait un accommodement
provisionnel entre l'Electeur
de Brandebourg &les
héritiers de ce Prince,qui ne
doit prejudicier en aucune
manière aux droits des Parties
; il porte que S.A. E.
jouira par provisionde la
Maisonde la vieille Cour à
la Haye,de la Maison du
Bois,dc HonslardiCK, de
Diercn& de quelquesTerres
qui valent six mille
florins de rente à quoy on
en ajoutera vingt
- quatre
mille pour faire la somme
de cinquante mille Horins
par an ; sur lesquels on en
retiendra dix mille pour
l'entretien de ces Maisons,
8c cela outre les biens donc
il joiiic déja; que la Princes.
se veuve, en qualité de Mere
& de Tutrice de son enfant
ou enfans
3
jouira de la
Maifoii de Loo; de la fomme
de cinquante mille florins
par an ,
qui fera prise
sur les biensde la fucceisson,
&unesomme decinquante
mille florinsune fois payée;
& que six mois après laccouchcment
de cette Prin
cess elle envoyera des Plénipotentiaires
pour termu
ner les pretentions de parc
& d'autre.
1
Madame la Duchesse de
Berry estant accouchée
avant terme le u. Juillet
d'une Princesse qui mourut
en même tem ps , on porta
son corps à SaintDenisle
13.Il y fut accompagné par
Mr la DacheffedeBeauvil
lier & par Me la Marquise
de Chastillon,& il fut inhumé
par Mr l'Evêque de
Séez premier Aumônier de
Monfcigncur le Duc de
Berry.
Charles Claude
,
Sire
& Comte de Breauté, Marquis
du Hotot
,
&c.Maistre
de la Garderobbe de S. A. R,
Philippe petitfils deFrance
Duc d'Orléans, mourut le xi. Juilleten sa 46.année,
Anne Geneviève Charr
rier épousede Charles Cesar
Le scalopier Maistre des
Requestes, & Intendant du
Commerce & de la Generalité
de Châlons,mourus
le14. Juillet.; Annele Maistre,épousede
Marc Anne Goiflard Seigneur
de Montsabert, Baron
de Toureil
)
&c. Conseiller
au Parlement
s mou- *
rut le 26. Juillet. i
MichelFrançois de Bethune
Comte de Charost mourut
le z6. Juillet dans sa
sisiemeannée.Ilestoit fils
d'Armand de Bethune Duc
de Charost& de Catherine
de Lamet sa sécondé femme.
I.(¡
Jean Baptiste Jacques
Ollier Marquis de Veneuil,
Seigneur de Preau Maistre
de la. Garderobbe de feue
S. A. R. Monsieur Frere
unique du Roy, mourut le
17. Juilletâgéde50. ans. Il
estoit Gouverneur deDomfont.
Henry Charles Arnauld
Comte de Pomponne,
mourut le 2.7.Juillet âgé
de 14.ans 7. mois. Ilestoit
fils de Nicolas Simon Arnaud
Marquis de Pomponne
, Sire Baron de Ferrieres,
Chambrois
,
Auquiville
Marqnis de Paloifeau
,
&c.
BrigadierdesArmées du
Roy; Lieutenant General
& Commandant pour Sa
Majeste aux Provinces de
l'isle de France & Soissonnois
; &de Confiance de
Harville Paloiseau.
Le Pere Jean de la Roche
, Prestre de l'Oratoire
fameux Predicateur, mourut
le 18Juittec.: -
François d'Anglure de
Bourlaymont, Docteur en
Theologie de la Faculté de
Paris, qui avoit été nommé
à l'Evêché de Pamiers
en 1681. qui s'en éroit démis
en 1685. sans avoir esté
Sacré, & qui fut nommé à
lors Abbé de Saint Florent
de Saumur, mourut le i-f.
Juillet. Il étoit fils de Nicolas
Marquis de Bourlaymont,
Gouverneur de Sesnay.
Gaspart- Claude Noler,
Docteur en Thologic de la
Faculté de Paris & Chanoi
ne de Nostre Dame, mourut
le premier Aoust âgé de j3.ans.
Mrle Cardinal de Noailles,
a donné son Canonicat
à Mr l'Abbé Vivant, son
Grand Vicaire& Penitentier
del'EglisedeParis,ci devant
.Curé de S.Leusson meriteest
connu de tout le monde..
Alsonce de. Bonne de
Crequi Duc de Lesdiguiéres,
Paire de France,mourut
le 5. Aoust âgé de 85,
ans. Son Corps a esté ports
aux Carmelitesde S. Denis
en France, où a esté inhi*.
méeAnne du Roure sa
mere, qui mourut le 18,
Février. 1686. &qui étoit
veuve de Charles Sire de"
Grequi & de Canapies, , Mestrede Camp du Regi:
ment des Gardes;.mort de
la blessure qu'il reçueau
siege de Chamberylanuitdu14.
au IJ.May 1630.
& qui étoit second fils de
Charles Sire de Crequi Duc
de Lesdiguiéres Maréchal
de France. Celuy qui vient
de mourir avoitépousé à
l'âge de 75. ans le u Septembre
1702. Gabrielle
Victoire de Rochechoüart
fille de Louis Duc de Vivonne
Pair &Maréchal de France
,
& d'Antoinette de
Mesmes, dont il n'a point
cû d'enfans.
Marie Anne Picques
épouse , de Loüis Gabriel
Portail
j
Chevalier Seigneur
de Fresnceu ,&au paravant
veuve de François Pajoc
Seigneur de Cordon,rnourut
le 6. Aoust âgée de quarante
-
iix ans, sans laisser
de postencé de ses deux alliances.
Florcnt de Marparaulr,
Marquis du même lieu
,
mourut le 7. Août.
Nicolle Miron, veuve
de DanielJacquinot
, Seigneur des Pressoirs
,
mourut le 9. Aoustâgée de
85. ans.
Claude le Pelletier
Conseillcr d'Etat ordinaire
; President Honoraire
du Parlement, Minifstr
d'Etat, cy- devant Prevost
des Marchands
,
Contrôlleur
General des Finances,
& sur-Intendant des postes
mourut le 10. Aoust en sa
8 1. année. Il y avoit déjà
long
- temps qu'ils'étoit
retiré du Monde ; & qu'il
ne s'ocupoit qu'à des oeeuvres
de Pieté., & particulièrement
à soulager les Pauvres.
1 Monsieur de Canaples,
ancien Commandant de la
Ville de Lyon dont on vient
de parler, avoir pris le nom
-
de Lesdiguiéres) & c'est luy
qui étoit le dernier de cec-
Ite Maison. Il avoir douze
mille livres de pension de
la Ville de Lyon; comme
6
Commandant, dont il s'en
estoit reservé neuf mille
i
lors qu'il se démit de ce
Commandement en faveur
de M' de Rochebonne en
luy laissant les trois autres
mille livres. Depuislamort
de M' de Canaples la penfion
de neuf mille livres
E
qu'ils'értit reservée sur
li.
celle de douze que fait la
Ville au Commandant ; a
cfté donnée,à Monsieur le
Duc de Villeroy.
Depuis la mort de Monseigneur,
le Roy a acordé
à Madame la Dauphine, la
Nef, le Cadenas, le Bâton
de Maistre d'Hotel & la
Musique. Elle mangea pour
la premiere fois à son grand
Couvert comme Dauphine
le 8. Aoust, & elle fut servie
par Monsieur le Marquis de
Vilacerfson premier Maître
d'Hostel; & le 10. elle fut
servie aussi à son grand
Couvert par Mr de la Croix
son Maître d'Hostel. Il se
rendit à la bouche avec ses
Officiers, lava ses mains; le
Contrôlleur & le Gentilhomme
servant les lavetent
ensuite; l'Ecuyer ordinaire
de la Bouche luy presenta
une Assiettesurlaquelle il
y avoir des Mouillettes - do
pain; il en prit deux avec
lefquclles il toucha tous les
Mets les uns après les autres;
il en donna une à manger à
l'Ecuyer de la Bouche, ensuite
il prit son Baston des
mains de l'Hussier du Bu-f
reau qui l'y avoit apporté.
puis la marche commença
en cet ordre. Un Garde du
Corps du Roy ayant la
Carabine sur l'épaule; un
Huissier de Salle & un
Huissier du Bureau, Mr de
la Croix marchoit derriere
eux, ayant son Baston de
Maistre d'Hostel à la main.
Un Gentil
-
homme servant
& le Contrôlieur portant
chacun un Plat, l'Ecuyer de
la Bouche & les autres
Officiers de la Bouche en
portant aussî chacun un,
marchaient ensuite. Lors
qu'ilsfurent arrivez à la Salleoù
estoit le prest, Mr de la
Croix vit mettre tous les
Plats surlaTable, où un
Gentil-homme servant qui
étoit de Garde au prest, fit
un nouvel essai de chaque
Plat: & donna la Mouillette
dont il avoit fait l'éssai à
chacun de ceux qui avoient
porté les Plats, après quoy
Mr de la Croix les vit met--
tersurla Table par les Gentils-
hommes servants. ;
*i IIlallaen suite,ayant Tonv
Baston à la main,, avertir
Monseigneur le Dauphin;
<k Madame la Dauphine;
puis il revint à la Table ou
il attendit Monseigneur le
Dauphin. Dés qu'il parut
il mit son Chapeau & son
Baston entre les mains du
Chef de Gobelet, & presensa
à ce Prince une serviette
mouilléequiétoic
encre deux Assiettes d'or
pour se laver les mains; il
prit ensuite une autre serviette
mouilléeaussï cntre
deux Alliettes d'or qu'il
presenta de mesme à Madame
la Dauphine. Un
Gentilhomme servant presenta
une autre serviette
mouillée aussi entre deux
assiettes ,à Madame
,
qui
mangea pour la première
fois avec Madame la Dauphine
à son grand couvert
Alors Mr de la Croix
reprit son Bâton & son Chapeau
,&retourna à la bouche
precedé feulement d'un
Garde du Corps & des deux
Huissiers.L'essay du second
fcrvice ne se fit point à IfI
bouche; mais au prest où
citoit la Nef. Il se plaçaen- t
:-
suite au costédroit du Fauteuil
de Monseigneur le
Dauphinoùil restapendant
toutle repasayant toujours
son Bâton à la main; les
Genciihommes servants firentle
Service de même que
cchheezz le RRooyj.
-
Il y avoir à ce repas une
tres grande Assemblée de
Dames;il y en avoit treize
qui avoient le Tabouret
,
les autresestoient debour.
Monfcigneur le Dauphin&
Madame la Dauphine tinrent
ensuite un Cercle dé
Dames comme chez le Roy
aprèssonsoupé; Cérémonie
qui si fait pour les re'--
mercier.
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Résumé : NOUVELLES de divers endroits.
Le texte relate divers événements militaires et décès notables. Le navire français 'L'Aigle' a coulé une frégate hollandaise après un combat de plus de deux heures, mais son capitaine a été tué. Le 30 juillet, une escadre anglaise de 11 vaisseaux a été aperçue près de Bayonne. Un navire français a capturé un bateau hollandais chargé de vins près de Lisbonne. Plusieurs personnalités ont également péri, dont le duc d'Albe, ambassadeur d'Espagne en France, décédé à l'âge de 41 ans après une longue maladie. Sa veuve s'est retirée au couvent du Val-de-Grâce. Le marquis de Vieuxpont, lieutenant général des armées du roi, est mort à l'âge de 36 ans. Le chevalier de Chabert, chef d'escadre, est décédé à Toulon après avoir ramené une riche cargaison d'argent. Le marquis de Sourdeilles, lieutenant du roi en Limousin, est mort à l'âge de 44 ans. Parmi les autres décès notables, on compte le prince de Nassau, stathouder de Frise, noyé avec le brigadier Wilkes. La duchesse de Berry a accouché prématurément d'une princesse qui est décédée peu après. Le texte mentionne également des événements et des transferts de responsabilités au sein de la cour. Un commandant avait réservé neuf mille livres, laissant trois mille livres à M. de Rochebonne après sa démission. Suite au décès de M. de Canaples, la pension de neuf mille livres a été transmise au Duc de Villeroy. Après la mort de Monseigneur, le roi a accordé à Madame la Dauphine divers privilèges, dont la Nef, le Cadenas, le Bâton de Maître d'Hôtel et la Musique. Elle a participé pour la première fois à un grand couvert le 8 août, servie par le Marquis de Vilacerf, et le 10 août par M. de la Croix, son Maître d'Hôtel. Ce dernier a suivi un protocole précis, incluant la présentation des mets et l'utilisation de mouillettes. Lors du repas, une grande assemblée de dames était présente, avec treize d'entre elles ayant le privilège du tabouret. Après le souper, Monseigneur le Dauphin et Madame la Dauphine ont tenu un cercle de dames pour remercier les invités.
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25
p. 21-23
« L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...] »
Début :
L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...]
Mots clefs :
Chocolat, Amérique, Espagne
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texteReconnaissance textuelle : « L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...] »
L'origine du Chocolat
vient de certainspeuples
de l'Amérique qui
faisoient d'abord une es-
,
pece de pain avec le Cacao,
& les friandes Ameriquaincsy
meslerent cilsuitequelques
aromates.
Les - - Espagnols ont rafiné
sur les Ameriquains,
& nous taschons de rafiner
sur les Espagnols.
Unautheur Espagnol
dit quon a éprouvé à
l'Amérique sur des criminels
condamnez à
mourir de faim
,
qu'une
once de Cacao les faisoit
[ùbfifier pluslongtemps
qu'une livre de viande,
ou qu'une livre de ris. - Cependant unilluiîr*
autheur Italien apprend
auxCasuistes que le Chocolat
ne rompt point le
jeune.
Un autre autheur,c'est
Maradon
,
je croy ,
dit
qu'il rafraischit les estomacschauds,
& échauf
se les estomacs froids.
vient de certainspeuples
de l'Amérique qui
faisoient d'abord une es-
,
pece de pain avec le Cacao,
& les friandes Ameriquaincsy
meslerent cilsuitequelques
aromates.
Les - - Espagnols ont rafiné
sur les Ameriquains,
& nous taschons de rafiner
sur les Espagnols.
Unautheur Espagnol
dit quon a éprouvé à
l'Amérique sur des criminels
condamnez à
mourir de faim
,
qu'une
once de Cacao les faisoit
[ùbfifier pluslongtemps
qu'une livre de viande,
ou qu'une livre de ris. - Cependant unilluiîr*
autheur Italien apprend
auxCasuistes que le Chocolat
ne rompt point le
jeune.
Un autre autheur,c'est
Maradon
,
je croy ,
dit
qu'il rafraischit les estomacschauds,
& échauf
se les estomacs froids.
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Résumé : « L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...] »
Le texte décrit l'origine du chocolat, préparé initialement par les peuples d'Amérique avec du cacao et des aromates. Les Espagnols ont ensuite amélioré cette recette. Un auteur espagnol note que le cacao prolongeait la survie des condamnés. Un Italien affirme que le chocolat ne rompt pas le jeûne. Maradon le décrit comme rafraîchissant les estomacs chauds et réchauffant les estomacs froids.
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26
p. 305-309
NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Début :
On travaille fortement aux recrues & aux nouvelles levées pour [...]
Mots clefs :
Espagne, Infanterie, Chevaux
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
NOUVELLES
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Le document du 1er février 1712 rapporte les préparatifs militaires en Espagne. Le duc de Vendôme est arrivé à Madrid le 25 janvier pour une conférence avec les souverains. Des achats de grains et de chevaux ont été réalisés pour cent mille écus chacun. Le Conseil de Castille a suspendu pour un an le paiement des revenus et des droits. Quatre cents chevaux de Badajoz ont mené une expédition au Portugal, ramenant du bétail et des chevaux. Le duc de Vendôme a quitté Cervera, laissant des troupes à Agramunt, Balaguer et Belpuig sous le commandement du comte d'Herfel. Les forces sont réparties entre la cavalerie française à Huesca, l'infanterie espagnole dans la Conca de Tremps et la Viguerie de Lerida, les Irlandois à Tetuán de la Frontera, les Asturies à Daroca, la cavalerie espagnole dans le royaume de Valence, et l'infanterie française à Alcañiz, Caspe et Tortosa. En Navarre, des volontaires et des miquelets ont été repoussés par les habitants, qui en ont capturé un grand nombre.
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27
p. 253-262
« On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Début :
On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...]
Mots clefs :
Gourgue, Mariage, Espagne
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texteReconnaissance textuelle : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Onamis dans le Mercure dernier le mariage
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
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Résumé : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Le texte corrige une erreur du Mercure concernant le mariage de Jacques Dominique de Gourgue, Conseiller au Parlement, et non de Monsieur de Gourgue, Maître des Requêtes. La maison de Gourgue, originaire de Guyenne, s'est divisée en deux branches vers 1310. La branche aînée est restée en Guyenne et a produit plusieurs Présidents à Mortier au Parlement de Bordeaux. Jean de Gourgue, décédé en 1683, a eu quatre fils : Armand Jacques, Maître des Requêtes, Jean François, Jésuite, Jacques Joseph, Évêque de Bazas, et Jean Michel, Président à Mortier. Jacques Dominique de Gourgue a épousé Mademoiselle Aubourg. Dominique de Gourgue a mené des expéditions notables, notamment en Floride en 1567, où il a attaqué et pris des forteresses espagnoles. La maison de Gourgue est alliée à plusieurs familles distinguées, telles que La Rochefoucauld, Duras, Sully, Mortemart, Lorraine et Charost.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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28
p. 275-278
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Marquis de Bay est parti pour retourner en Estramadure [...]
Mots clefs :
Espagne, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouevlles d'EJftagne. )
Le Marquis de Bay ca.
parti pour retourner en Estramadure avec plusieurs
Officiers de cette Ville. Les
Lettres de Badajoz portent,,
que les Troupes de la Frontiere estoiententrées en Portugal, où elles avoient pc^
netré, prés de vingt lieuës,
sans aucune opposition 8c
qu'elles avoient amené des
Otages pour les contribua
tions & un grand nombre
de bestes à cornes, 1
On mande de Catalogne
que le Marquis de Valdecanas ayant esté informé que
les ennemis assembloient à
Igualada un Corps de Miquelets avec des Troupes
reglées, ramassa les Troupes
de la Frontière qu'il commande;il détacha pouraller reconnoître les ennemis
,
un Corps de Cavalerie comIrlande par Don Jofcph
Vallejo, qui les chai gea &
mit en suite.
Le Duc d'Argile est parti
avec plusieurs Officiers pour
Londres, laissant les Trou-
pes Angloises à Tarragone.
Le Comte de Srarrcmberg avoit laissé des Troupes dans Calaf, qui paroissoient resoluës de s'ymaintenir; mais sur l'avis qu'on
se preparoit à les aller attaquer, ellesl'abandonnèrent
Un Parti de la Garnison de
Balaguer a
deffait un Parti
de quarante Allemans.
* UnPartide laGarnisonde
Tortoseayant fait une courfc ducôté de Tarragone,a
surpris un Quartier des ennemis, dont plus de trente
ont cfté tuez & un grand
nombre fait prisonniers.
Le Marquis de Bay ca.
parti pour retourner en Estramadure avec plusieurs
Officiers de cette Ville. Les
Lettres de Badajoz portent,,
que les Troupes de la Frontiere estoiententrées en Portugal, où elles avoient pc^
netré, prés de vingt lieuës,
sans aucune opposition 8c
qu'elles avoient amené des
Otages pour les contribua
tions & un grand nombre
de bestes à cornes, 1
On mande de Catalogne
que le Marquis de Valdecanas ayant esté informé que
les ennemis assembloient à
Igualada un Corps de Miquelets avec des Troupes
reglées, ramassa les Troupes
de la Frontière qu'il commande;il détacha pouraller reconnoître les ennemis
,
un Corps de Cavalerie comIrlande par Don Jofcph
Vallejo, qui les chai gea &
mit en suite.
Le Duc d'Argile est parti
avec plusieurs Officiers pour
Londres, laissant les Trou-
pes Angloises à Tarragone.
Le Comte de Srarrcmberg avoit laissé des Troupes dans Calaf, qui paroissoient resoluës de s'ymaintenir; mais sur l'avis qu'on
se preparoit à les aller attaquer, ellesl'abandonnèrent
Un Parti de la Garnison de
Balaguer a
deffait un Parti
de quarante Allemans.
* UnPartide laGarnisonde
Tortoseayant fait une courfc ducôté de Tarragone,a
surpris un Quartier des ennemis, dont plus de trente
ont cfté tuez & un grand
nombre fait prisonniers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le Marquis de Bayca a quitté la ville pour retourner en Estramadure avec plusieurs officiers. Les troupes de la frontière ont pénétré en Portugal sur une distance de vingt lieues sans rencontrer d'opposition, ramenant des otages et un grand nombre de bêtes à cornes. En Catalogne, le Marquis de Valdecanas a mobilisé ses troupes après avoir été informé du rassemblement des ennemis à Igualada. Un corps de cavalerie commandé par Don Joseph Vallejo a chargé et mis en fuite les ennemis. Le Duc d'Argile s'est rendu à Londres avec plusieurs officiers, laissant les troupes anglaises à Tarragone. Le Comte de Starremberg avait laissé des troupes à Calaf, mais celles-ci ont abandonné la ville après avoir appris une imminente attaque. Par ailleurs, la garnison de Balaguer a défait un groupe de quarante Allemands. La garnison de Tortose a surpris un quartier ennemi près de Tarragone, tuant plus de trente ennemis et en capturant un grand nombre.
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29
p. 322-328
« Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...] »
Début :
Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...]
Mots clefs :
Roi, Troupes, Espagne, Constantinople
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...] »
.
Le 2. Decembre Osman
Aga Kiaïa
,
Lieutenant du
grand Visit Mehemet nou-
ytlltmcoc déposé, & Mektubay Effendi son Secretaire, ont eu la teste tranchée
dans la Place qui efl devant
le Serail, & leurs corps ex-tf
posez trois jours au peuple.
On a
aussi exposé en public
devant le Serail la teste du
Visir avant Mehemet,qui
avoitagi contre le Roy de
Suéde. Il avoit esté relegué
à, Metelin,ou l'on l' a ctran.¡'
crié.
Ô On dit à Constantinople
que le Grand Seigneur a
déclaré qu'il marcheroit en
personne à la teste d'une
puissanteArmée pour atta
quer le Czardu costé de l'Ukraine.
LaCourd'Espagneextrêmement affligée des morts
qui ont affligé la France,
iefi reglée pour ledeuil sur
celuy
-
qu'on porta à la1
mort de la Reine MarieTherese,&de la premiere
femme de l'Empereur Leopold
,
&, de l'Imperatrice
sœur de Marie Therese.
La Reinea témoigné qu'
elle seroit bien-aise de fairc'
ses couches auBuen Retiro,
ott le Roy fait faire
quelques accommodemens
pour la rendrehabitable.
Le Duc de San Juan est
mort le 12.Fevrier;il estoit
Viceroy deNavarre.Le Roy
a
donné cette Charge au
,.
Duc deVeraguas.
LeRoy a
donné à Don
Juan dela Ranenda Rubalcava,la Chargede Fiscalde
l'AudianceRoyaledeSarra- gosse.
Il est arrivéd'Andalousie
plus de 3000.chevaux pour
remonter les Gardes 4n
Corps & le reste dela Ç^-
valerie. nrri
On écrit de Galice que le
sieur Ducasse est arrivé à la
Corogne, après avoir échapé plusieurs perils, sur tout
une furieuse rempeste depuis
son départ de la Martinique. On ditque les Vaisséaux apportent la valeur de
trente cinq à quarante mil.
lions de livres en or ÔC en argent, outre les marchandises & autres effets. !
Les Troupes Françoises
de laConca de Trems marchent vers Valence par l'ordre de Monsieur le Duc de
Vendôme-, elles seront rem-
placéespar des Troupes
Françoises.
Les Troupes du Roy
d'Espagneestant en quartier dhiver en Catalogne,
fort tranquillement, Don
NicolasTeran de Urivé est
sorti avec un détachement
:pot:Jr escorter les Fourageurs, il a
rencontré un
Corps considerable de Miquelets & deVolontaires ;
illes a
chargez&misen suite;il en a
tué environ soixante & faittrente prisonniers.
La disette de grains &
d'huilecitfort grande à,
Naples. On a
envoyé plusieurs Tarranes àOtrance,
àCotronne, àBari, & plusieurs autres Ports de la Calabre par delà leFare, pour
en apporter des grains & deshuiles.CesTartanesont deshuil,cs.,CcsTartanesont
tempeste ils ont gagné les
premiers Portsqu'ils ontpû
atteindre. Il y en a une deperie, & plusieurs fort endommagées.
Le 2. Decembre Osman
Aga Kiaïa
,
Lieutenant du
grand Visit Mehemet nou-
ytlltmcoc déposé, & Mektubay Effendi son Secretaire, ont eu la teste tranchée
dans la Place qui efl devant
le Serail, & leurs corps ex-tf
posez trois jours au peuple.
On a
aussi exposé en public
devant le Serail la teste du
Visir avant Mehemet,qui
avoitagi contre le Roy de
Suéde. Il avoit esté relegué
à, Metelin,ou l'on l' a ctran.¡'
crié.
Ô On dit à Constantinople
que le Grand Seigneur a
déclaré qu'il marcheroit en
personne à la teste d'une
puissanteArmée pour atta
quer le Czardu costé de l'Ukraine.
LaCourd'Espagneextrêmement affligée des morts
qui ont affligé la France,
iefi reglée pour ledeuil sur
celuy
-
qu'on porta à la1
mort de la Reine MarieTherese,&de la premiere
femme de l'Empereur Leopold
,
&, de l'Imperatrice
sœur de Marie Therese.
La Reinea témoigné qu'
elle seroit bien-aise de fairc'
ses couches auBuen Retiro,
ott le Roy fait faire
quelques accommodemens
pour la rendrehabitable.
Le Duc de San Juan est
mort le 12.Fevrier;il estoit
Viceroy deNavarre.Le Roy
a
donné cette Charge au
,.
Duc deVeraguas.
LeRoy a
donné à Don
Juan dela Ranenda Rubalcava,la Chargede Fiscalde
l'AudianceRoyaledeSarra- gosse.
Il est arrivéd'Andalousie
plus de 3000.chevaux pour
remonter les Gardes 4n
Corps & le reste dela Ç^-
valerie. nrri
On écrit de Galice que le
sieur Ducasse est arrivé à la
Corogne, après avoir échapé plusieurs perils, sur tout
une furieuse rempeste depuis
son départ de la Martinique. On ditque les Vaisséaux apportent la valeur de
trente cinq à quarante mil.
lions de livres en or ÔC en argent, outre les marchandises & autres effets. !
Les Troupes Françoises
de laConca de Trems marchent vers Valence par l'ordre de Monsieur le Duc de
Vendôme-, elles seront rem-
placéespar des Troupes
Françoises.
Les Troupes du Roy
d'Espagneestant en quartier dhiver en Catalogne,
fort tranquillement, Don
NicolasTeran de Urivé est
sorti avec un détachement
:pot:Jr escorter les Fourageurs, il a
rencontré un
Corps considerable de Miquelets & deVolontaires ;
illes a
chargez&misen suite;il en a
tué environ soixante & faittrente prisonniers.
La disette de grains &
d'huilecitfort grande à,
Naples. On a
envoyé plusieurs Tarranes àOtrance,
àCotronne, àBari, & plusieurs autres Ports de la Calabre par delà leFare, pour
en apporter des grains & deshuiles.CesTartanesont deshuil,cs.,CcsTartanesont
tempeste ils ont gagné les
premiers Portsqu'ils ontpû
atteindre. Il y en a une deperie, & plusieurs fort endommagées.
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Résumé : « Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...] »
Le 2 décembre, Osman Aga Kiaïa et Mek-tubay Effendi ont été décapités à Constantinople, et la tête du visir Mehemet, exilé à Metelin, a également été exposée. Le Grand Seigneur a annoncé une expédition contre le tsar en Ukraine. En Espagne, la cour est en deuil suite aux décès en France, et la reine souhaite accoucher au Buen Retiro. Le duc de San Juan est décédé, et ses fonctions ont été confiées au duc de Veraguas. Plus de 3000 chevaux sont arrivés en Andalousie pour la cavalerie. Le sieur Ducasse a atteint La Corogne avec des vaisseaux transportant des richesses. En Espagne, les troupes françaises se déplacent vers Valence, tandis que celles du roi d'Espagne en Catalogne restent tranquilles. Don Nicolás Terán de Urivé a repoussé un corps de miquelets et de volontaires. À Naples, une disette de grains et d'huile est signalée, et plusieurs tartanes ont été envoyées pour approvisionner les ports de Calabre.
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30
p. 59-65
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a nommé les Officiers Generaux qui doivent servir [...]
Mots clefs :
Espagne, Grenadiers, Cavalerie, Comte
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
LeRoy a
nommé les Officiers Généraux qui doivent servir dansses armées
pendant cette Campagne.
On remplit les magasins
de Vinaros
,
de Mequinenia, de Tortose, de Penifcola & de Lerida. Le
Duc de Vendosme doit
partir dans peu pour aller
visiter lesplaces du Royaume de Valence. SaMajesté a
declaré Lieutenant
General de ses armées Dom
Miguel Pons. On mande
de Tarragone que les Anglois vendoient leurs chevaux & leurs équipa ges
,
pour s'embarquer sur les
vaiffiaux qu'ils attendoient. On écrit de Barcelone que la.cliertlé des vi-
vres est fort grande, que
le Comte de Staremberg
avoic esté obligé d'y envoyer son Regiment avec un
autre, que les Miquelers
ny les Soumettants ne font
plus si zelez pour le service de l'Archiduc.LesLettres du Gouverneur de la
Havane dans Tlfle de Cubai &celles des Magistrats
de lamesme Ville
,
marquent que leDuc de LinalésViceroy du Mexique a
envoyé une somme considerable d'argent à sa Majesté)afin qu'elle pust s'en
servir pour la campagne.
On écrit de Catalogne qu'-
un grand corps de Troupes & de Miquelets ennemisvouloients'emparer de
nouveau du pont de Suert,
mais Dom Miguel Pons en
ayant esté informé, les attaqua avec tant de vigueur
qu'il les obligea à se retirer
avec perte de plusieursdes
leurs tuez & faits prisonniers ;ilobligea le Colonel
Nebot qui venoit les secourir, à se retirer en diligence. On mande de la Conça du Tremps, qu'un Lieu-
tenant Colonel du Régiment d'Univés'estant avancé avec quelques Troupes
pour lever les contributions, rencontra un détachement desEnnemis qu'il
fit attaquer si brusquement
qu'il les mit en fuite à la
premiere décharge, en
ayant tue plusieurs & fait
plusieurs prisonniers, parmy lesquels sont quatre
Officiers. Onécrit deCervera que le General Fran-
~Kenberg estoit parti de Santa Colonna avec mille chevaux, quinze cents fantas-
sins,deux mortiers, & quelques pieces de canon dans
le dessein de surprendre
Cervera, mais le Comte
d'Hercelles qui y commande en ayant eu avis,s'estoit
préparé à les bien recevoir.
Les Ennemis arrivèrent le
14. à la pointe du jour
,
il
détachaun Lieutenant des
Grenadiers des Gardes Valonnes avec quarante Cavaliers, pour aller reconnoistre une troupe qui s'estoic avancée; il l'attaqua
avec tant de vigueur qu'il
les obligea à se retirer. Le
Comte
Comte d'Hercelles voyant
qu'ils se retiroient, sortit
avec toute sa cavalerie ôc
la pluspart des Grenadiers,
chargea leur arriere garde,
les mit en fuite
,
laissant
plusieurs morts, nombre
de prisonniers & leur artillerie. On apprend des
deserteurs & des paysans
que les Officiers & les soldats Anglois continuent à
s'embarquer, disant que
c'est pour retourner en Ail:
gleterre
LeRoy a
nommé les Officiers Généraux qui doivent servir dansses armées
pendant cette Campagne.
On remplit les magasins
de Vinaros
,
de Mequinenia, de Tortose, de Penifcola & de Lerida. Le
Duc de Vendosme doit
partir dans peu pour aller
visiter lesplaces du Royaume de Valence. SaMajesté a
declaré Lieutenant
General de ses armées Dom
Miguel Pons. On mande
de Tarragone que les Anglois vendoient leurs chevaux & leurs équipa ges
,
pour s'embarquer sur les
vaiffiaux qu'ils attendoient. On écrit de Barcelone que la.cliertlé des vi-
vres est fort grande, que
le Comte de Staremberg
avoic esté obligé d'y envoyer son Regiment avec un
autre, que les Miquelers
ny les Soumettants ne font
plus si zelez pour le service de l'Archiduc.LesLettres du Gouverneur de la
Havane dans Tlfle de Cubai &celles des Magistrats
de lamesme Ville
,
marquent que leDuc de LinalésViceroy du Mexique a
envoyé une somme considerable d'argent à sa Majesté)afin qu'elle pust s'en
servir pour la campagne.
On écrit de Catalogne qu'-
un grand corps de Troupes & de Miquelets ennemisvouloients'emparer de
nouveau du pont de Suert,
mais Dom Miguel Pons en
ayant esté informé, les attaqua avec tant de vigueur
qu'il les obligea à se retirer
avec perte de plusieursdes
leurs tuez & faits prisonniers ;ilobligea le Colonel
Nebot qui venoit les secourir, à se retirer en diligence. On mande de la Conça du Tremps, qu'un Lieu-
tenant Colonel du Régiment d'Univés'estant avancé avec quelques Troupes
pour lever les contributions, rencontra un détachement desEnnemis qu'il
fit attaquer si brusquement
qu'il les mit en fuite à la
premiere décharge, en
ayant tue plusieurs & fait
plusieurs prisonniers, parmy lesquels sont quatre
Officiers. Onécrit deCervera que le General Fran-
~Kenberg estoit parti de Santa Colonna avec mille chevaux, quinze cents fantas-
sins,deux mortiers, & quelques pieces de canon dans
le dessein de surprendre
Cervera, mais le Comte
d'Hercelles qui y commande en ayant eu avis,s'estoit
préparé à les bien recevoir.
Les Ennemis arrivèrent le
14. à la pointe du jour
,
il
détachaun Lieutenant des
Grenadiers des Gardes Valonnes avec quarante Cavaliers, pour aller reconnoistre une troupe qui s'estoic avancée; il l'attaqua
avec tant de vigueur qu'il
les obligea à se retirer. Le
Comte
Comte d'Hercelles voyant
qu'ils se retiroient, sortit
avec toute sa cavalerie ôc
la pluspart des Grenadiers,
chargea leur arriere garde,
les mit en fuite
,
laissant
plusieurs morts, nombre
de prisonniers & leur artillerie. On apprend des
deserteurs & des paysans
que les Officiers & les soldats Anglois continuent à
s'embarquer, disant que
c'est pour retourner en Ail:
gleterre
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit divers événements militaires et logistiques en Espagne. LeRoy a nommé les officiers généraux pour la campagne en cours et a rempli les magasins de plusieurs villes, dont Vinaros, Mequinensia, Tortose, Penifcola et Lerida. Le Duc de Vendosme doit visiter les places du Royaume de Valence. Sa Majesté a désigné Dom Miguel Pons lieutenant général de ses armées. À Tarragone, les Anglais vendent leurs chevaux et équipements pour s'embarquer. À Barcelone, la cherté des vivres a conduit le Comte de Staremberg à envoyer des régiments pour maintenir l'ordre. Les Miquelers et les Soumettants montrent moins de zèle pour le service de l'Archiduc. Le Duc de Linares, Vice-roi du Mexique, a envoyé une somme d'argent pour la campagne. En Catalogne, Dom Miguel Pons a repoussé une attaque ennemie sur le pont de Suert. En Concà del Tremps, un lieutenant-colonel a mis en fuite un détachement ennemi. À Cervera, le Comte d'Hercelles a repoussé une attaque du Général Frankenberg, capturant plusieurs prisonniers et de l'artillerie. Des déserteurs et des paysans rapportent que les officiers et soldats anglais continuent de s'embarquer pour retourner en Angleterre.
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31
p. 121-147
Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Début :
L'Ordre de la Toison d'Or a été institué par Philippe [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Espagne, Roi, Chevaliers, Bourgogne, Europe, Princes, Empereurs
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
Discourssurl'Ordre de lA
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
Toisôn d'O,. L Ordrede laToison
d'Or aété institué
par PhilippeleBon,Duc
de Bourgogne , en la
ville de Bruges en Flandres, le 10.Janvier 1425.
le même jour qu'il épousa Isabeau de Portugal
sa troisiéme femme, il fit
au premier chapitre 24.
Chevaliers
Il y a
plusieurs opinions sur ce qui donna
occasion au Duc Philippe d'insti uer cer Ordre.
La première, que ce fut :
en mémoire du vaillant
Cedtoti,lequ,el avec trois
<
cent hommes combattit
une infinité de Madianites,& délivra le peuple
Israël: La feconde,qu'il
le fit en memoire des
grands revenus qu'il tiroit du trafic & marchandise des laines des
Pays-bas, pleins d'excellens pâturages pour noUrirlebétail à laine.
Il yenaunetroisiéme
qui est une galanterie t'
plusieurs auteurs le racôtcnt ainsi, & difèntque
le Duc Philippe étant
passionément amoureux
& aimé d'une Dame de
Bruges, entra un matin
chez elle, accompagné
de quelques familiers
courtisàs,& qu'ilsvirent
furfatoilete tout un côté
de ses cheveux blonds
dorez qu'elle avoittodus
pour faire des ouvrages
en cheveux, pour marquer sa passion à son Amant mant>;l'autre autrecôté cote dec
cheveux quilui restoit
ayant fait rire ces courtisans, fâchée de cette
rencontre, elle en rougit de colere, & le Duc
l'ayant appaifée par ses
caresses,lui fit ferment
que ceux qui s'étoient
moqué de satoison n'auroient pas l'honneurd'un
Ordrequ'ildefïgnoitdetablir pour l'amourd'elle. Voila les termes qui
font dans Favin&dans
Paliot, du moins si cela
n'a de lavérité, il est cer-
tain que ce Prince eut
quantité demaîtresses,
puisque de ses amours il
a
laissé huit bâtards &
six bâtardes.
Cet Ordre est un des
plus beaux & des plus
illustrer qui soyent en
Europe, il a
toujours
ere rempli par des Seigneurs de très- grande
distinction.LeDuc Philippe le Bon a
donc été
son infiitureur, & le premier Chef,Charles Duc
de Bourgogne son Fils
en a
été le fecond
,
Sç
comme il mourut sans
posterité masculine
,
n'ayanr laisse qu'une fille
unique, Marie Duchesse de Bourgogne, Comtesse de Flandres, &
Dame de tous les Paysbas
,
ayant hérité des
grands biens du Duc son
pere, elle épousa Maximilien, Archiducd'Autriche,RoidesRomai ns,
& depuis Empereur. Ce
mariage lui apporta le
Comtéde Flandre & la
Souveraineté des Paysbas, &le titre de Chef
& Souverain, Grand
Maître de la Toison
d'Or
5
duquel il fut le
troisiéme grand-Maître.
Il celebra sonpremier
chapitre en la ville de
Bruges en 1478. il ne
laissa qu'un fils, Philippe, Archiduc d'Autriche, qui ayantépousé
Jeanne, Reine & heri-
tiere de Castille, de
Leon & d'Arragon, par
ce mariage il devint
Roy d'Espagne, & étoit
Comte de Flandres, &
Souverain des Pays-bas
par samere, connu fous
le nom de Philippe I.
Roy d'Espagne:la mort
de son pere le rendit le
quatrième Chef, Se
grand-Maître dei'Ordre
de la Toison d'Or, &
en tint son premier chapitre en la ville de Ma-
lines en Flandres en
149ïSon fils Charles I. fut
Roy d'Espagne & Souverain des Pays
-
bas
après sa mort; depuis
fut élft Empereur des
Romains cinquième du
nom:ilfutlecinquiéme
Chef, & grand-Maître
de l'Ordre de la Toison
d'Or, comme Souverain
des Pays-bas. Ses successeurs Roys d'Espagne
ont aussi été Souverains
des Pays-bas; &C en cette
qualité ont été tous
grands Maîtres de la
Toison d'Or, & l'ont
conféré aux autres Princes Souverains, &
grands Seigneurs. Charles V. tint son premier
chapitre de l'Ordre en la
ville deBruxellesen1516.
& en augmenta le nombre jusques àcinquante,
n'ayant d'abord étéque
vingt-quatre lorsdel'institution par le Duc de
Bourgogne Philippe le
Bon. Charles V. ayantfait l'abdication de ses
Etatsà son fils Philippe
II. tint son premier chapitre de l'Ordre de la
Toison d'Or, comme
sixiéme Chef &
grand Maître, en la ville
d'Anvers en 1554. Philippe III. son fils lui ayant
succedé en tous sesEtats
fut le septiéme grand
Maîtrede l'Ordre, puis
étant mort en 1632. son
fils Philippe IV. comme
son successèur, fut
le huitième grand Maître:à samortil laissaà
son fils CharlesII. la
Couronne d'Espagne
,
la Souverainetédes
Pays-bas, & la grande
Maîtrisede l'Ordre, duquel il fut le neuviéme
grand Maître: mais ce
Prince, étant d'une fanté
trés-faible, mourut sans
posterité le I. Novembre 1700. laissant pour
son successeur par son
testament Philippe de
France, Duc d'Anjou,
second fils de Louis
Dauphin de France, &
de Marie- Anne Victoire,Duchesse de Bavière, petit -fils du Roy
Loüis X IV. dit Je
Grand,Roy deFrance&
de Navarre. Cette mort
du Roy CharlesII. a
donné la guerre à toute
l'Europe, à cause, des
prétentions &interêts
detous les Princes: mais
Philippe V. ne laisse pas
d'être reconnu de plusieurs Potentats pour
Roy d'Espagne, & Souverain des Pays-bas; Se
en cette qualitéest le
dixième grand Maître
de l'Ordre de laToison
d'Orainsides10. grands
Maîtres&Chefsdecet
ordre il yen a
deux Ducs
de Bourgogne,dont le
premier étoit l'instituteur, un Empereur &
-
septRoys d'Espagnede
fuite.
La splendeur & la
pureté de cet Ordre par
sa noblesse,&c parl'exactitude que ses grands
Maîtres ont prise à n'y
point recevoir que des
Princes, & des Seigneurs trés-distinguez,
a
été causé que les plus
grands Princes de l'Europe ont tenu à honneur
d'en être ornez: tous les
Empereurs de la Maison
d'Au-
d'Autriche ( depuis leur
alliance avec Marie de
Bourgogne) au nombre
de douze, en ont été re- vêtus; trois Roys de
France, sçavoir François
I. FrançoisII. & Charles IX. l'ont recû. Alfonce V. Roy d'Arragon, Jean II. Roy d'Arragon & de Navarre,
Ferdinand le Catolique
Roy d'Arragon, de Castille & de Leon) &
Ferdinand Roy de Na- -
pies, l'ont eû: troisRoys
d'Angleterre l'ont accepté 5
sçavoir Edouard
IV. Henry VII. &
Henry VIII. Louis Roy
de Hongrie & de Bohême, Emanuel & Jean
III. Rois de Portugal,
Jacques V. Roy d'Ecosse,Chretienne11. Roy
de Danemarck., Sigismond I. SigismondIII.
& Vladislas Sigismond,
Rois de Pologne & de
Suede l'ont aussi eûi ainsi
trente têtes couronnees
des plus grands Princes
de l'Europe, on fait honneur aux Chefs de cet
Ordre de le recevoir de
leurs mains, ou du moins
par leurs Ambassadeurs,
sans compterdes Ducs
de Savoye
,
des Electeurs de Baviere, de Saxe, de Brandebourg, des
grands Ducs de Toscane, & quantitéd'autres
PrincesSouverains de
l'Europe, & les plus
grands Seigneurs tant
de France) des Païs-bas,
d'Espagne
,
d'Allemagne, d'Italie, & de tous
les autres Royaumes:
aussi ceux qui reçoivent
à present cet honneur
doivent le regarder comme un des plus grands
qu'ils puissent recevoir.
Le Colier de cet Ordre est composé de doubles fusils alternez, entre
lesquels est une pierre à
,
fusil étincelante de feu,
lesquels fusils sont attachez par depetitschaînons les uns aux autres,
qui forment un collier
émaillé suivant l'art, au
bas duquel pend par
trois petits-chaînons une
Toison d'Or; ces fusils
font joints ensemble representans comme deux
doublesB9, font lettres
qui signifient Bourgogne, lescailloux qui
sont entre-mêlez marquent les Armes des
anciens Rois de Bourgogne du noble sangde
France(selonFavm )Ces
cailloux qui sont étincelans de feu étoit la devise
du Duc de Bourgogne,
quiavoit pourarme,ante
ferit quàmstammamicet.
Philippe le Bon, Duc
de Bourgogne, institua
son Ordre
en l'honneur
de Dieu, fous la protection de la très -
sainte
Vierge, & choisit pour
Patron saint Aiidxc:il
ordonna qu'aux trois
jours de la solemnité de
sa Feste les Chevaliers
s'habil lerooient de trois
habits differens, le premier jour d'écarlate avec
des orfrais en broderie
d'or, comme le Collier,
pour leur faireconnoître
que le, Ciel ne s'acquiert
que par l'effusion de
sang, & martyre pour
maintenir la foy Catlio,
lique le second jour de
noir pour marquer le
(
deuil des Chevalierstrépassez;&letroisiémejour
de damas blanc, en figne & marque de la
pureré del'ame,que tout
Chevalier doit avoir en
toutes les actions de sa
vie, &dans tous sesdéportemens.
L'Em )
pereur Charles
V.ordonna que les Chevaliers dudit Ordreportassent aux Festessolemnelles & dans la fenuë
deschapitres,la foutanne
de
de toile d'argent, & pardessus le manteau de velours cramoisi rouge, &
le mantelet ou chaperon
de velours violet,&dessus icelui le grand colier
d'or; & aux autres jours
simplement un ruban de
tasetas de foye rouge,avec la Toison d'or,
Plusieurs ont traité de
l'Ordre de la Toison
d'or; & entr'autres André Favin, Avocat au
Parlement de Paris, en
son Theatre d'Honneur
& de Chevalerie, en fait
une ample defeription.
Mais ce qu'ily a
de plus
beau, est un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
fait par Jean-Baptiste
, Maurice, Heraut,&Roi
d'Armes de Sa Majesté
Catholique,intitulé, le
Blason des Armoiries de
tous les Chevaliers de
HOrdre de la Toisond'or,
depuis son institution)
dans lequeltes Statuts
de l'Ordre y
font imprimez en soixante-six articles.; après quoi les armes y
font trcs-bien gravées avec leurs ornemens sans supports, seulement le timbre & les
cimiers. Il feroit à souhaiter que l'on fist la continuation qui est à faire
depuis rimprefliôAêc ce
livre.
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Résumé : Discours sur l'Ordre de la Toison d'Or.
L'Ordre de la Toison d'Or a été fondé par Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, à Bruges en Flandres, le 10 janvier 1425, jour de son mariage avec Isabeau de Portugal. Le premier chapitre comptait 24 chevaliers. Plusieurs raisons expliquent sa création, notamment en mémoire de Judas Maccabée, en souvenir des revenus du trafic des laines des Pays-Bas, ou à la suite d'un incident galant impliquant Philippe le Bon. Cet ordre est l'un des plus prestigieux d'Europe, composé de seigneurs de grande distinction. Philippe le Bon en fut le premier grand-maître, suivi par son fils Charles, Duc de Bourgogne. Après la mort de Charles sans héritier mâle, sa fille Marie, Duchesse de Bourgogne, épousa Maximilien d'Autriche, qui devint le troisième grand-maître. Leur fils Philippe, connu sous le nom de Philippe I, Roi d'Espagne, fut le quatrième grand-maître. Les successeurs de Philippe I, tous Rois d'Espagne et Souverains des Pays-Bas, continuèrent à diriger l'Ordre. Charles Quint, cinquième grand-maître, augmenta le nombre de chevaliers à cinquante. Philippe V, Roi d'Espagne, fut le dixième grand-maître. La splendeur et la pureté de cet ordre sont dues à la noblesse de ses membres et à l'exactitude des grands-maîtres à n'y admettre que des princes et des seigneurs distingués. Le collier de l'Ordre est composé de doubles fusils alternés avec des pierres étincelantes, symbolisant les armes des anciens Rois de Bourgogne. Philippe le Bon institua l'Ordre en l'honneur de Dieu, sous la protection de la Vierge, et choisit saint André comme patron. L'Ordre possède des statuts détaillés et des armoiries gravées, décrites dans un livre imprimé à Bruxelles en 1667.
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32
p. 56-58
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné au Sieur du Casse l'Ordre de [...]
Mots clefs :
Ordre de la Toison d'Or, Espagne, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
Le Roy adonné au Sieurdu Caffe FOrdre de la Toifon d'Or en recompenfe
des fervices qu'il a rendus
en amenant le trefor des
gallions.
L'armée d'Eftramadure
s'affemble aux environs de
Badajoz : elle eft composée
de trente - cinq bataillons
complers , & de foixante &
dixneuf'efcadrons , fans
comprendre les Gardes du
Corps, qui doivent la join
you
GALANT. 37
dre dans peu. On devoit en
faire la revue le29. d'Avril,
& la faire camper pour
commencer la campagne.
Les troupes de Catalogne
jouiffent d'une grande tranquilité.
Les lettres de Denia affurent que le vaiffeau de
guerre qui fut pris il y a
quelque temps , qu'on di
foit être Anglois , eft Hollandois , qu'il avoit échoué
für un banc en pourfuivant
deux bâtimens François ,
la portée du mouſquer du
château de Denia , d'où on.
$8 MERCURE
fit un fi grand feu de canon, que le Capitaine fut
contraint de fe rendre avec
trois cent hommes.
Le Roy adonné au Sieurdu Caffe FOrdre de la Toifon d'Or en recompenfe
des fervices qu'il a rendus
en amenant le trefor des
gallions.
L'armée d'Eftramadure
s'affemble aux environs de
Badajoz : elle eft composée
de trente - cinq bataillons
complers , & de foixante &
dixneuf'efcadrons , fans
comprendre les Gardes du
Corps, qui doivent la join
you
GALANT. 37
dre dans peu. On devoit en
faire la revue le29. d'Avril,
& la faire camper pour
commencer la campagne.
Les troupes de Catalogne
jouiffent d'une grande tranquilité.
Les lettres de Denia affurent que le vaiffeau de
guerre qui fut pris il y a
quelque temps , qu'on di
foit être Anglois , eft Hollandois , qu'il avoit échoué
für un banc en pourfuivant
deux bâtimens François ,
la portée du mouſquer du
château de Denia , d'où on.
$8 MERCURE
fit un fi grand feu de canon, que le Capitaine fut
contraint de fe rendre avec
trois cent hommes.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi a décerné l'ordre de la Toison d'Or au Sieur du Caffe pour avoir ramené le trésor des gallions. L'armée d'Estrémadure, composée de 35 bataillons et 79 escadrons, se rassemble près de Badajoz. Une revue est prévue le 29 avril. Les troupes en Catalogne sont tranquilles. Un vaisseau hollandais, initialement confondu avec un navire anglais, s'est échoué à Denia après avoir poursuivi des bâtiments français.
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33
p. 97-103
Patentes Espagnoles, [titre d'après la table]
Début :
Don Phelipe por la gracia de Dios, Rey de Castillo [...]
Mots clefs :
Lettres patentes, Servicios, Honores, Castille, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Patentes Espagnoles, [titre d'après la table]
AParis le 17. Avril 1712.
Monfieur mon Confrere en
Apollon & enThalie...
Je vous envoye enfon original Espagnol la copie qui eft
tombée entre mes mains de la
Patente de Monfieur le Duc
deVendofme. Jefçay que trop
bienque tous les gens de Lettres
font interesez à la gloire de ce
Prince,pour douterun moment
du plaifir que vous avez d'en
bonorer voftreLivre.
banan sh
D'ailleurs par vous cette
May 1712. I
& MERCURE
grande avanture
Se répandra de toures
parts ;
Et qui pouvoit mieux que
Mercure
Publier la gloire de Mars.
Jeſuis Monfieur , voftre
· DON PHELIRE por la
gracia de Dios , Rey de
Caftilla , de Leon , Ara
gon , de las des Sicilias , de
Hierufalem , de Navarra ,
de Granada , de Toledo , de
Valencia , de Galicia , de
GALANT. 99
Acalorca , de Sevilla , da
Cerdeña , de Courdova
de Corzego , de Riuxcia ,
de Jaen , de las Alganves ,
de Algecira , de Gibraltar,
de las Iis de Canaria , de
las Indias Orientales , y Occi
cidentales , Illas , " Tierra
Firme dez Mar occeano
Archiduque de Archiduque
de Auftria, Duque de Bor
goña ,deBrabanteyMilan ,
Conde de Abfpourg , da
Flandes , Tiroky Barzelow
na, Señorde Vircaya, yide
Molina, &c. Queriendoma
nifeftar à noftro Primo &
I ij
100 MERCURE
Duque de Vendoline & reconocimento que tenemos
de los feñalados fervicios ,
que nos hà echo , deſde que
le nombramos Generaliffimo de nueftras Armas yque
las manda con elte caracter
en Eſpaña, Nemos jurgado
no poderle dar pruebas mas
evidentes de nueftra entera
fatisfaccion , fi noes concediendole en nueftros Reynos ,y Eltados una calidad,
y grado proporcionado à
todo lo quecon fu relebante , yacertada conducta hà
obrado para fu conſerba,
GALANT. ror
cion ,y aun que por fugran
Sangre, tenga mui baſtante
diftincion y pueda juſtifica
damente prerender todos
los honores , yprecedencias,
que le fon debidans , noobftante para comprobar aun
con demonftraciones de
mayor luftre la fingular eftimacion que Sacemos de fu
perfona, y de fus fervicios.
Le hemos concedido , Da
mos , y concedemos por la
prefente , los honores , y
tratamento de Principe
de nueftra Sangre , querien
do, que como tal, y como
,
I
iij
19: MERCURI
de efta Clafle fea reconoci
do en todos los Reynos , y
Tierras de nueftro obediencia, y que goce de todos la
honores , precedentias, pre
rogatibas , privilegios debi
dos , y pertenecientes à tan
eminente dignidad. Manda,
do , y ordenando à todos
los que eftàt debaſo de nuef
tra authoridad , le honren ,
y reconozcan en la referida
Calidad, por queaffies nucfera voluntad. Y la prefente
fe Loërà , publicarà , yregif
trarà en todos nuestros conceffos , y Jurifdiciones fupe-
GALANT. 10g
riores para que nadie pretexte caufa de ignorancia.
En cuyo teftimonio emos
mandado defpacharla preffente , Firmada de nueftra
mano, fcellada.con nuestro
Sello fecreto , ý refrendada
de nueftro infraéfcripto Se
cretario de Eltado. Dada en
Madrid â veinte , y tres de
Março de mil ferecientas , y
doce. Firmada: Yo EL REY.
Ymas âbafo : D. Manuel de
Vadillo , y Velafco.
Monfieur mon Confrere en
Apollon & enThalie...
Je vous envoye enfon original Espagnol la copie qui eft
tombée entre mes mains de la
Patente de Monfieur le Duc
deVendofme. Jefçay que trop
bienque tous les gens de Lettres
font interesez à la gloire de ce
Prince,pour douterun moment
du plaifir que vous avez d'en
bonorer voftreLivre.
banan sh
D'ailleurs par vous cette
May 1712. I
& MERCURE
grande avanture
Se répandra de toures
parts ;
Et qui pouvoit mieux que
Mercure
Publier la gloire de Mars.
Jeſuis Monfieur , voftre
· DON PHELIRE por la
gracia de Dios , Rey de
Caftilla , de Leon , Ara
gon , de las des Sicilias , de
Hierufalem , de Navarra ,
de Granada , de Toledo , de
Valencia , de Galicia , de
GALANT. 99
Acalorca , de Sevilla , da
Cerdeña , de Courdova
de Corzego , de Riuxcia ,
de Jaen , de las Alganves ,
de Algecira , de Gibraltar,
de las Iis de Canaria , de
las Indias Orientales , y Occi
cidentales , Illas , " Tierra
Firme dez Mar occeano
Archiduque de Archiduque
de Auftria, Duque de Bor
goña ,deBrabanteyMilan ,
Conde de Abfpourg , da
Flandes , Tiroky Barzelow
na, Señorde Vircaya, yide
Molina, &c. Queriendoma
nifeftar à noftro Primo &
I ij
100 MERCURE
Duque de Vendoline & reconocimento que tenemos
de los feñalados fervicios ,
que nos hà echo , deſde que
le nombramos Generaliffimo de nueftras Armas yque
las manda con elte caracter
en Eſpaña, Nemos jurgado
no poderle dar pruebas mas
evidentes de nueftra entera
fatisfaccion , fi noes concediendole en nueftros Reynos ,y Eltados una calidad,
y grado proporcionado à
todo lo quecon fu relebante , yacertada conducta hà
obrado para fu conſerba,
GALANT. ror
cion ,y aun que por fugran
Sangre, tenga mui baſtante
diftincion y pueda juſtifica
damente prerender todos
los honores , yprecedencias,
que le fon debidans , noobftante para comprobar aun
con demonftraciones de
mayor luftre la fingular eftimacion que Sacemos de fu
perfona, y de fus fervicios.
Le hemos concedido , Da
mos , y concedemos por la
prefente , los honores , y
tratamento de Principe
de nueftra Sangre , querien
do, que como tal, y como
,
I
iij
19: MERCURI
de efta Clafle fea reconoci
do en todos los Reynos , y
Tierras de nueftro obediencia, y que goce de todos la
honores , precedentias, pre
rogatibas , privilegios debi
dos , y pertenecientes à tan
eminente dignidad. Manda,
do , y ordenando à todos
los que eftàt debaſo de nuef
tra authoridad , le honren ,
y reconozcan en la referida
Calidad, por queaffies nucfera voluntad. Y la prefente
fe Loërà , publicarà , yregif
trarà en todos nuestros conceffos , y Jurifdiciones fupe-
GALANT. 10g
riores para que nadie pretexte caufa de ignorancia.
En cuyo teftimonio emos
mandado defpacharla preffente , Firmada de nueftra
mano, fcellada.con nuestro
Sello fecreto , ý refrendada
de nueftro infraéfcripto Se
cretario de Eltado. Dada en
Madrid â veinte , y tres de
Março de mil ferecientas , y
doce. Firmada: Yo EL REY.
Ymas âbafo : D. Manuel de
Vadillo , y Velafco.
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Résumé : Patentes Espagnoles, [titre d'après la table]
Le 17 avril 1712, à Paris, un individu envoie une copie d'une patente espagnole à un confrère. Cette patente concerne le Duc de Vendôme. L'expéditeur met en avant l'intérêt des gens de lettres pour la gloire de ce prince et le plaisir que son confrère aura à honorer ce livre. La patente est signée par Don Philippe, Roi d'Espagne, qui reconnaît les services du Duc de Vendôme en tant que Généralissime de ses armées en Espagne. En récompense, le roi lui accorde les honneurs et le traitement de Prince de son Sang. Cette dignité inclut tous les honneurs, prérogatives et privilèges associés à cette éminente position. La patente doit être publiée et enregistrée dans tous les royaumes et terres sous l'obéissance du roi pour éviter toute ignorance. Elle est datée du 23 mars 1712 et signée par le roi et son secrétaire d'État, Don Manuel de Vadillo.
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34
p. 104-107
Traduction de Patentes.
Début :
Philippe par la grace de Dieu, roy de Castille, de [...]
Mots clefs :
Lettres patentes, Espagne, Services, Honneur, Castille, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traduction de Patentes.
Traduction de Patentes.
PHILIPPE par la grace
de Dieu , Royde Caftille , de
Leon , &c. Voulant faire
connoistre à noftre Couſin
le Duc de Vendofme la réconnoiffance que Nous avons des fignalez fervices
qu'il nous a rendus , depuis
que nous l'avons nommé
Ġeneraliffime de nos Armées , & qu'il les commande en cette qualité en Eſpagne: nous avons crû ne pouvoir mieux luy témoigner
GALANT. ros
nôtre fatisfaction, qu'en luy
accordant dans tous nos Etats & Royaumes une qualité & un rang proportion
né à tout ce qu'il a entrepris
& executé avec tant de fageffe & de conduite pour
nous en affurer la confervation ; & quoy que ſa naiffance luy donne toute forte
de diftinction , & qu'il puiffe
prétendre avec juftice tous
les honneurs & preſceances
qui luy font dûs ; cependant pour donner encore
des marques plus éclaran
tes de l'eftime particuliere
•
106 MERCURE
que nous failons de fa perfonne , & de l'importance
de fes fervices ; nous luy
avons donné & accordé
donnons & accordons par
ces Prefentes , le tang & les
honneurs de Prince de notre
Sang , voulant que comme
tel , & en cette qualité il
foit reconnu dans tous les
Royaumes & Terres de nô
tre obeïffance , & jouiffe de
tousles honneurs , prefceances, prérogatives & privile
ges qui font attachez à unefi
éminente dignité : Mandant
& ordonnant à tous nos Su
GALANT, 107
jets de le reconnoître en cette qualité : Car tel eft noftre
plaifir;& les prefentes feront
enregistrées , lûës & publiées
dans tous nos Confeils &
Jurifdictions fuperieures ,
afin que perfonne n'en prés
tende cauſe d'ignorance. En
foy dequoy nous avons fair
expedier les Prefentes fr
gnées de noftre main , ſcellées de noftre Sceau fecret
& contre fignées de noftret
Secretaire d'Etat. Donné à
Madrid le 23. Mars 1712
Signé , MOY LE ROY
& plus bas , Don Manuel
de Vadillo y Velasco.
PHILIPPE par la grace
de Dieu , Royde Caftille , de
Leon , &c. Voulant faire
connoistre à noftre Couſin
le Duc de Vendofme la réconnoiffance que Nous avons des fignalez fervices
qu'il nous a rendus , depuis
que nous l'avons nommé
Ġeneraliffime de nos Armées , & qu'il les commande en cette qualité en Eſpagne: nous avons crû ne pouvoir mieux luy témoigner
GALANT. ros
nôtre fatisfaction, qu'en luy
accordant dans tous nos Etats & Royaumes une qualité & un rang proportion
né à tout ce qu'il a entrepris
& executé avec tant de fageffe & de conduite pour
nous en affurer la confervation ; & quoy que ſa naiffance luy donne toute forte
de diftinction , & qu'il puiffe
prétendre avec juftice tous
les honneurs & preſceances
qui luy font dûs ; cependant pour donner encore
des marques plus éclaran
tes de l'eftime particuliere
•
106 MERCURE
que nous failons de fa perfonne , & de l'importance
de fes fervices ; nous luy
avons donné & accordé
donnons & accordons par
ces Prefentes , le tang & les
honneurs de Prince de notre
Sang , voulant que comme
tel , & en cette qualité il
foit reconnu dans tous les
Royaumes & Terres de nô
tre obeïffance , & jouiffe de
tousles honneurs , prefceances, prérogatives & privile
ges qui font attachez à unefi
éminente dignité : Mandant
& ordonnant à tous nos Su
GALANT, 107
jets de le reconnoître en cette qualité : Car tel eft noftre
plaifir;& les prefentes feront
enregistrées , lûës & publiées
dans tous nos Confeils &
Jurifdictions fuperieures ,
afin que perfonne n'en prés
tende cauſe d'ignorance. En
foy dequoy nous avons fair
expedier les Prefentes fr
gnées de noftre main , ſcellées de noftre Sceau fecret
& contre fignées de noftret
Secretaire d'Etat. Donné à
Madrid le 23. Mars 1712
Signé , MOY LE ROY
& plus bas , Don Manuel
de Vadillo y Velasco.
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Résumé : Traduction de Patentes.
Le document est une patente royale émise par Philippe, roi de Castille et de León, à son cousin, le Duc de Vendôme. Le roi reconnaît les services rendus par le Duc en tant que généralissime des armées en Espagne. En témoignage de sa satisfaction, Philippe accorde au Duc une qualité et un rang proportionnés à ses mérites, malgré ses distinctions de naissance. Pour manifester davantage son estime, Philippe confère au Duc le titre et les honneurs de Prince de son Sang. Ce titre doit être reconnu dans tous les royaumes et terres sous l'obéissance du roi, avec tous les honneurs, prééminences, prérogatives et privilèges attachés à cette dignité. Le roi ordonne à tous ses sujets de reconnaître le Duc dans cette qualité et commande que la patente soit enregistrée, lue et publiée dans tous les conseils et juridictions supérieures pour éviter toute ignorance. La patente est datée du 23 mars 1712 et signée par le roi et son secrétaire d'État, Don Manuel de Vadillo y Velasco.
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35
p. 142-146
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné au Prince de Masseran, Pere du [...]
Mots clefs :
Espagne, Roi, Troupes, Portugais, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne. T
Le Roy adonné au Prince
de Mafferan , Pere du Marquis de Crevecoeur , la Grandeffe de la premiere Claffe
&à DonFranciſco Antonio
de Salcedo & Aguirré Corredigor de Cordoue , le titre
de Caftille & la Surintendance generale des revenus
142 MERCURE
du Roy en Andaloufic.
Le Roy a fait donner
quatre mille piftolles auMarquis deMonteleon troifiéme
Plenipotentiaire de Sa Majesté qui eft parti pour aller
à Paris joindre les deux autres Plenipotentiaire accom
pagné du Duc d'Atri & de
plufieurs perfonnes dequalité. On mandede Catalogne
que les Troupes du Roy y
joüiffent dune grande tran-
•quilité , que le Duc de Ven
dome fait la vifite des places
qui font fur les côtes du
Royaume de Valence &
GALANT. 143
qu'on attend fon arrivée en
Catalogne pour commencer la Campagne, que les
Troupes Angloifes vendoient tous leurs Equipages
-& n'attendent que les Vailfeauxpour s'embarquer. On
mande d'Eftramadure que
l'Armées'aflemble & qu'elle
doit camper le premier de
May en front de bandiere
tau voifinage de Badajoz au
nombre de trente- cinq baraillons & de foizante oréize
Escadrons pour commencer
Ja Campagne. Onvécrit de
Valencequele Duc de Vent
144 MERCURE
dome y étoit arrivé , où ila
été reçû avec des acclamations extraordinaires , il a
logé au Palais de l'Archevefque où il n'a refté que
deux jours étant allé demcurer au Grao entre la Ville &
la mere. On mande de Cartagene qu'on a vu paffer une
Elcadre Françoile commandée par le fieur Caffart compofée de douze Vaiffeaux de
guerre avec deux Galliotes
a bombes & quinze cens
hommes de débarquement
faifant voile vers le Détroit.
Les lettres de Cadix affurent
7
quel
GALANT. 145
que cette Escadre étoit entréé dans le Port fans qu'on
fçût fon deffein , qu'il y
étoit auffi arrivé un Vaiffeau
Portugais pris du côté de
l'Ile de Madere avec cent
Francois prifonniers de
guerre qu'il amenoit à Lif
bonne. On mande de Ca17
talogne que les ennemis
avoient faits avancer quel
ques troupes vers Mequinenca à l'embouchure de la
Segre pour empêcher la
navigation fur l'Ebro , mais
le Comte de Muret Lieute
nant general fe preparoit à
May 1712.
N
146 MERCURE
les combattre. Les lettres
d'Eftramadure allurent que
dés le 25. d'Avril quelques
Regiments étoient campez
présde Badajoz , que le refte
des troupes étoient en marche pour les joindre , que
les Portugais s'affembloient
aux environs d Eftremoz.
On mande de Cadix qu'-
outre l'Eſcadre Francoife
commandée par le fieur,
Caffard qui étoit dans ce
port , il y en étoit encore
arrivé un autre dans les
ports de l'Ocean fans qu'on
fsut pour quel deffein
Le Roy adonné au Prince
de Mafferan , Pere du Marquis de Crevecoeur , la Grandeffe de la premiere Claffe
&à DonFranciſco Antonio
de Salcedo & Aguirré Corredigor de Cordoue , le titre
de Caftille & la Surintendance generale des revenus
142 MERCURE
du Roy en Andaloufic.
Le Roy a fait donner
quatre mille piftolles auMarquis deMonteleon troifiéme
Plenipotentiaire de Sa Majesté qui eft parti pour aller
à Paris joindre les deux autres Plenipotentiaire accom
pagné du Duc d'Atri & de
plufieurs perfonnes dequalité. On mandede Catalogne
que les Troupes du Roy y
joüiffent dune grande tran-
•quilité , que le Duc de Ven
dome fait la vifite des places
qui font fur les côtes du
Royaume de Valence &
GALANT. 143
qu'on attend fon arrivée en
Catalogne pour commencer la Campagne, que les
Troupes Angloifes vendoient tous leurs Equipages
-& n'attendent que les Vailfeauxpour s'embarquer. On
mande d'Eftramadure que
l'Armées'aflemble & qu'elle
doit camper le premier de
May en front de bandiere
tau voifinage de Badajoz au
nombre de trente- cinq baraillons & de foizante oréize
Escadrons pour commencer
Ja Campagne. Onvécrit de
Valencequele Duc de Vent
144 MERCURE
dome y étoit arrivé , où ila
été reçû avec des acclamations extraordinaires , il a
logé au Palais de l'Archevefque où il n'a refté que
deux jours étant allé demcurer au Grao entre la Ville &
la mere. On mande de Cartagene qu'on a vu paffer une
Elcadre Françoile commandée par le fieur Caffart compofée de douze Vaiffeaux de
guerre avec deux Galliotes
a bombes & quinze cens
hommes de débarquement
faifant voile vers le Détroit.
Les lettres de Cadix affurent
7
quel
GALANT. 145
que cette Escadre étoit entréé dans le Port fans qu'on
fçût fon deffein , qu'il y
étoit auffi arrivé un Vaiffeau
Portugais pris du côté de
l'Ile de Madere avec cent
Francois prifonniers de
guerre qu'il amenoit à Lif
bonne. On mande de Ca17
talogne que les ennemis
avoient faits avancer quel
ques troupes vers Mequinenca à l'embouchure de la
Segre pour empêcher la
navigation fur l'Ebro , mais
le Comte de Muret Lieute
nant general fe preparoit à
May 1712.
N
146 MERCURE
les combattre. Les lettres
d'Eftramadure allurent que
dés le 25. d'Avril quelques
Regiments étoient campez
présde Badajoz , que le refte
des troupes étoient en marche pour les joindre , que
les Portugais s'affembloient
aux environs d Eftremoz.
On mande de Cadix qu'-
outre l'Eſcadre Francoife
commandée par le fieur,
Caffard qui étoit dans ce
port , il y en étoit encore
arrivé un autre dans les
ports de l'Ocean fans qu'on
fsut pour quel deffein
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En 1712, plusieurs événements militaires et politiques marquent l'Espagne. Le roi accorde la Grandeffe de la première classe à Don Francisco Antonio de Salcedo et Aguirre, ainsi que le titre de Castille et la surintendance générale des revenus du roi en Andalousie. Le marquis de Monteleon, plénipotentiaire de Sa Majesté, se rend à Paris avec le duc d'Atri. En Catalogne, les troupes royales maintiennent la tranquillité, tandis que le duc de Vendôme inspecte les places sur les côtes du royaume de Valence. Les troupes anglaises se préparent à embarquer. En Estrémadure, l'armée se rassemble près de Badajoz. À Valence, le duc de Vendôme est accueilli avec enthousiasme. À Carthagène, une escadre française de douze vaisseaux de guerre et quinze cents hommes de débarquement se dirige vers le Détroit. À Cadix, cette escadre entre dans le port, accompagnée d'un vaisseau portugais capturant des prisonniers français. En Catalogne, les ennemis avancent vers Mequinenza pour bloquer la navigation sur l'Èbre, mais le comte de Muret se prépare à les combattre. En Estrémadure, des régiments campent près de Badajoz et les Portugais se rassemblent près d'Estremoz. À Cadix, une autre escadre française arrive dans les ports de l'Océan.
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36
p. 80-88
Nouvelle d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la Clef de Gentilhomme de la Chambre [...]
Mots clefs :
Général, Espagne, Roi, Gouverneur, Catalogne, Aragon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle d'Espagne.
Nouvelle d'Espagne.
Le Roy a donné la Clef
de Gentilhomme de la
GALANT 31
Chambre à Don Louis de
Caravajal Mexia & Cueva ,
en confideration de fes fervices , & de ceux de Don
Francifco Caravajah fon
pere..
Sa Majesté a auffi donné
la Charge de Confeiller au
Confeil de Caftille à Don
Franciſco de Arana , ci-devant Prefident de la Chan
cellerie de Valladolid.
La Charge de Gouver
neur & Capitaine general
de la nouvelle Biſcaye, dans
l'Amerique feptentrionale ,
à Don Gabriel Tinaguero
de la Efcalera,
82 MERCURE
Le regiment de Vallado
lid à DonNicolas Ceffar &
Gudiel , Chevalier de l'Ordre de Calatrava , ci-devant
Lieutenant- Colonel du regiment d'infanterie Elpagnole de Salamanque , qui
eft en Sicile.
Sa Majeſté a fait Colonel
d'un regiment nouvellement levé fur la frontiere
de Catalogne , le fils du
Comte de Herſel , Maré
chal de Camp & Commandant de Cervera.m
Le Pere Pantaleon Gar
cia , Provincial de la Pro
GALANT. 83
3
7.
vince d'Arragon , fut élû le
14. May General de l'Ordre
de la Mercy , dans le Chapitre tenu à Alcala , auquel
prefidoir le Cardinal del
Giudice Inquifiteur genepal.
On ' mande de Catalogne que Don Miguel Pons
ayant deffein d'enlever un
quartier des ennemis dans
la Conca de Trems , avoit
paffé la Noguera Ribagor
çana fur le pont de Suert
avec deux cent hommes ,
qu'il avoit été envelopé par
mille hommes de troupes
$4
MERCURE
reglées , & deux mille Mi
quelets , qui l'avoient bleffe
& pris aprés s'être vigou
reuſement défendu.
Les lettres de Perpignan
portent que les troupes que
le General Staremberg a
voit envoyées vers le Lam
pourdan , n'ont rien entre
pris.
On mande d'Arragon
que les Miquelets & les vo
lontaires s'étant avancez
pour s'emparer du pont de
Suert fur la Noguera Riba.
gorçana ont été défaits par
Don Patricia Laules , Ma
GALANT.
יב
a
1
70
12
גר
21
réchal de Camp Irlandois ;
qu'un grand nombre avoit
été tué , & foixante faits
prifonniers , parmi lesquels
étoit leur Commandant
Don Jofeph Iniquez d'Abarca , à qui l'Archiduc a
voit donné le titre de Marquis de las Navas , le Chef
des volontaires , appellé
Bravo , & quelques autres
Officiers. On a pris aux environs de Cervera trentefix volontaires , qui ont été
conduits à Lerida. :
On écrit de Tortofe , que
le Duc de Vendôme y eſt
›
86 MERCURE
arrivé , où il donne les or
dresneceffaires pour ſe mettre encampagne. L'on continue d'envoyer en cette ville-là & à Vinaros dės pro
vifions , des habits pour les
, & des felles pour
les chevaux. !
Onmande des frontieres
de Catalogne, qu'on avoit
prefque achevé de prati
quer un chemin commode
le long de l'Ebro , depuis
Mequinença jufqu'à Tortofe: les ennemis s'étant affemblez de ce côté- là pour
interrompre cet ouvrage ,
GALANT. 87
ont été repouffez par le
Comte de Muret Lieutenant general.
Les lettres d'Eftremadure
portent que le Marquis de
Bay avoit affemblé au voifinage de Badajoz fon armée de quatorze mille fantaffins , & de plus de fept
mille chevaux, qu'il devoit
dans peufe mettre en campagne , qu'il avoit fait un
detachement pour obferver les Portugais qui marchoient des frontieres de
Leon & de Galice , pour
joindre leur armée, qui s'af
88 MERCURE
•
fembloit aux environs d'E
tremoz. Les dernieres lettres d'Eftremadure affurent
que le Marquis de Bay s'ëtoit mis en marche le 20.
May avec toute fon armée
&un grand train d'artillerie pour paffer la riviere de
Caya, & aller camper à la
Fuente de los Zapateros en
Portugal.
Le Roy a donné la Clef
de Gentilhomme de la
GALANT 31
Chambre à Don Louis de
Caravajal Mexia & Cueva ,
en confideration de fes fervices , & de ceux de Don
Francifco Caravajah fon
pere..
Sa Majesté a auffi donné
la Charge de Confeiller au
Confeil de Caftille à Don
Franciſco de Arana , ci-devant Prefident de la Chan
cellerie de Valladolid.
La Charge de Gouver
neur & Capitaine general
de la nouvelle Biſcaye, dans
l'Amerique feptentrionale ,
à Don Gabriel Tinaguero
de la Efcalera,
82 MERCURE
Le regiment de Vallado
lid à DonNicolas Ceffar &
Gudiel , Chevalier de l'Ordre de Calatrava , ci-devant
Lieutenant- Colonel du regiment d'infanterie Elpagnole de Salamanque , qui
eft en Sicile.
Sa Majeſté a fait Colonel
d'un regiment nouvellement levé fur la frontiere
de Catalogne , le fils du
Comte de Herſel , Maré
chal de Camp & Commandant de Cervera.m
Le Pere Pantaleon Gar
cia , Provincial de la Pro
GALANT. 83
3
7.
vince d'Arragon , fut élû le
14. May General de l'Ordre
de la Mercy , dans le Chapitre tenu à Alcala , auquel
prefidoir le Cardinal del
Giudice Inquifiteur genepal.
On ' mande de Catalogne que Don Miguel Pons
ayant deffein d'enlever un
quartier des ennemis dans
la Conca de Trems , avoit
paffé la Noguera Ribagor
çana fur le pont de Suert
avec deux cent hommes ,
qu'il avoit été envelopé par
mille hommes de troupes
$4
MERCURE
reglées , & deux mille Mi
quelets , qui l'avoient bleffe
& pris aprés s'être vigou
reuſement défendu.
Les lettres de Perpignan
portent que les troupes que
le General Staremberg a
voit envoyées vers le Lam
pourdan , n'ont rien entre
pris.
On mande d'Arragon
que les Miquelets & les vo
lontaires s'étant avancez
pour s'emparer du pont de
Suert fur la Noguera Riba.
gorçana ont été défaits par
Don Patricia Laules , Ma
GALANT.
יב
a
1
70
12
גר
21
réchal de Camp Irlandois ;
qu'un grand nombre avoit
été tué , & foixante faits
prifonniers , parmi lesquels
étoit leur Commandant
Don Jofeph Iniquez d'Abarca , à qui l'Archiduc a
voit donné le titre de Marquis de las Navas , le Chef
des volontaires , appellé
Bravo , & quelques autres
Officiers. On a pris aux environs de Cervera trentefix volontaires , qui ont été
conduits à Lerida. :
On écrit de Tortofe , que
le Duc de Vendôme y eſt
›
86 MERCURE
arrivé , où il donne les or
dresneceffaires pour ſe mettre encampagne. L'on continue d'envoyer en cette ville-là & à Vinaros dės pro
vifions , des habits pour les
, & des felles pour
les chevaux. !
Onmande des frontieres
de Catalogne, qu'on avoit
prefque achevé de prati
quer un chemin commode
le long de l'Ebro , depuis
Mequinença jufqu'à Tortofe: les ennemis s'étant affemblez de ce côté- là pour
interrompre cet ouvrage ,
GALANT. 87
ont été repouffez par le
Comte de Muret Lieutenant general.
Les lettres d'Eftremadure
portent que le Marquis de
Bay avoit affemblé au voifinage de Badajoz fon armée de quatorze mille fantaffins , & de plus de fept
mille chevaux, qu'il devoit
dans peufe mettre en campagne , qu'il avoit fait un
detachement pour obferver les Portugais qui marchoient des frontieres de
Leon & de Galice , pour
joindre leur armée, qui s'af
88 MERCURE
•
fembloit aux environs d'E
tremoz. Les dernieres lettres d'Eftremadure affurent
que le Marquis de Bay s'ëtoit mis en marche le 20.
May avec toute fon armée
&un grand train d'artillerie pour paffer la riviere de
Caya, & aller camper à la
Fuente de los Zapateros en
Portugal.
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Résumé : Nouvelle d'Espagne.
Le texte relate diverses nominations et événements militaires en Espagne et en Amérique du Nord. Le roi a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre à Don Louis de Caravajal Mexia & Cueva, en reconnaissance des services rendus par lui et son père. Don Francisco de Arana a été nommé Conseiller au Conseil de Castille, ancien Président de la Chancellerie de Valladolid. Don Gabriel Tinaguero de la Escalera a été désigné Gouverneur et Capitaine général de la Nouvelle-Biscaye. Le régiment de Valladolid a été confié à Don Nicolás Ceffar & Gudiel, Chevalier de l'Ordre de Calatrava. Le fils du Comte de Hersel a été promu Colonel d'un régiment nouvellement levé en Catalogne. En Aragon, le Père Pantaleon Garcia a été élu Général de l'Ordre de la Mercy. En Catalogne, Don Miguel Pons a été capturé lors d'une tentative de prise d'un quartier ennemi. Les troupes du Général Staremberg n'ont pas entrepris d'action vers le Lampourdan. En Aragon, les Miquelets et volontaires ont été défaits par Don Patricia Laules. Trente-six volontaires ont été capturés près de Cervera. À Tortose, le Duc de Vendôme a donné des ordres pour se mettre en campagne. Des provisions continuent d'être envoyées à Tortose et Vinaros. Un chemin le long de l'Ebro a été presque achevé malgré les tentatives ennemies. En Estrémadure, le Marquis de Bay a rassemblé une armée près de Badajoz et a observé les Portugais se déplacer vers Estrémoz. Le Marquis de Bay s'est mis en marche le 20 mai avec son armée pour traverser la rivière de Caya.
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37
p. 256-261
Nouvelles d'Espagne.
Début :
On mande d'Estramadure, que le Marquis de Bay avoit [...]
Mots clefs :
Espagne, Troupes, Marquis, Portugal
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles d'Espagne.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
On mande d'Eftramadure , que le Marquis de
Bay avoit paffé la riviere
de Caya , le 20. May , &
eftoit allé camper à Collero avec toute fon Armée:
composée de trente - deux
Bataillons, defoixante-fept:
Escadrons , &untrain d'artillerie, avecfix Lieutenans
Generaux, huit Maréchaux
de Camp, & quatorze Brigadiers.
GALANT. 257
gadiers. Le lendemain il
continua fa marche jufqu'à
Penna-Clara ou Villa- boin,
& Santa Olalla , qui font
des Places fortifiées , envoyerent prefter obéïſſance & fe foumettre à la contribution. Les pluyes font
tombées enfi grande abondance , que le Marquis
de Bay avoit efté obligé de
Juin 1712.
retourner au Campde Collera , où il fubfifte aux dépends des Ennemis en attendant le beau temps . Durant cette contremarche ,
mille Chevaux Portugais
Y
258 MERCURE
parurent en differentes
troupes fur les hauteurs
d'Elvas; le Marquis de Bay
fit un détachement pour
alleràeux. On les attaqua
deux fois , les Troupes du
Roy quoyqu'en moindre
nombre, les battirent. On
leur tua plufieurs Officiers
& un grand nombre de
Soldats. On fit plufieurs
priſonniers , entre autres
un Lieutenant Colonel par
lequel on apprit que la Cal
valerie des Ennemis eftoit
à Eftremos , & leur Infanterie à Borba & Villa- Vi
ciofa.
GALANT. 259
On a eu avis que l'Efca
dre Françoiſe commandée
par le fieur Caffart , eftoig
encore fur les coftes de
Portugal , ce qui a donné
une fi grande allarme aux
Portugais , qu'ils avoient
eſté obligez d'envoyer des
troupes vers Setuval
On mande des frontie
res de Catalogne , que les
troupes commençoient à
fe mettre en mouvement
pour former l'Armée , &
que l'Efcadre Angloiſe ef
toit arrivée du Port Mahon
à Barcelone pour y embar
Yij
260 MERCURE
quer l'Archiducheffe.
Le Comte de Amarante , Confeiller du Confeil
de Guerre , mourut à Madridâgéde 70. ans.
feuMonLes Lettres de Pontevedra en Galice , portent que
la Nation Françoife avoit
fait celebrer des Obfeques
magnifiques pour
feigneur le Dauphin ,
pourMadamela Dauphine.
Tous les Magiftrats & les
Communautez de la Villey
ont affifté.
&
Plufieurs Officiers Anglois qui fervoient en Ca-
GALANT. 261
talogne ont paffé à Brefcia s'en retournant en Angleterre.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
En mai et juin 1712, le Marquis de Bay a mené une campagne militaire en Espagne et au Portugal. Le 20 mai, il a traversé la rivière Caya avec une armée de trente-deux bataillons, soixante-sept escadrons et un train d'artillerie, accompagnée de six lieutenants généraux, huit maréchaux de camp et quatorze brigadiers. Après avoir campé à Colle-ro, il a pris plusieurs places fortifiées, dont Penna-Clara, Villa-boin et Santa Olalla. Des pluies abondantes l'ont forcé à revenir à Colle-ro. Pendant ce temps, mille chevaux portugais ont été repérés près d'Elvas. Un détachement envoyé par le Marquis de Bay a vaincu les troupes ennemies, capturant un lieutenant-colonel qui a révélé la position des forces ennemies. L'escadre française commandée par Caffart était au large du Portugal, provoquant une alarme et le déploiement de troupes vers Setuval. En Catalogne, les troupes se préparaient à former une armée, et l'escadre anglaise était arrivée à Barcelone pour embarquer l'archiduchesse. À Madrid, le Comte d'Amarante, conseiller du Conseil de Guerre, est décédé à l'âge de 70 ans. Des obsèques magnifiques ont été organisées en Galice pour le Dauphin et la Dauphine. Plusieurs officiers anglais ont quitté la Catalogne pour retourner en Angleterre.
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38
p. 284-306
Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Début :
Milords & Messieurs C'est une prérogative indubitable de la Couronne [...]
Mots clefs :
Reine d'Angleterre, Harangue, Guerre, Paix, Négociations de paix internationales, Espagne, Allemagne, Sicile, Hannovre, France
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texteReconnaissance textuelle : Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Haranguede la Reine d'Angleterre , prononcée le 17.
Juin 1712.
Milords & Meffieurs
2
C'eft une prérogative indu
bitable de la Couronne , de
faire la Guerre & la Paix
cependant, je mer une
grande confiance en vous
que je voulus bien declarer
au commencement de cette
Seffion , qu'on eft entré en
Negociation pour une Paix
Generale , &depuis , je vous
GALANT. 281
ay fait connoître de ma part
quejevous communiquerois
les Termes de la Paix , avant
qu'elle fut conclue.
Selon cette promfſe , je
viens prefentement vous
faire fçavoir , fur quel pied
la Paix Generale peut cftre
faite.
Il n'eft pas neceffaire de
parler des difficultez qui fe
trouvent dans la nature de
la chofe même. Il n'eſt que
trop évident que ces difficultez ont efté augmentées
par des obftacles artificieufe
ment formez pour empe-
186 MERCURE
cher cette bonne & grande
œuvre, cependant rien n'a
pû m'empecher de pourfuivre, conftament en premier
licu les veritables interefts de
mes Royaumes ; & enfuirté
je n'ay rienobmis de ce qui
pouvoit procurerà tous nos
Alliez ce qui leur eft conve
nable , ou pour les Traitez,
& ce qui eft neceffaire pour
leur furetét
Comme je n'ay rien plus
à cœur que d'affurer la fuc
ceffion proteftantes à ces
Royaumes, comme elle eft
établie par les loir , dans la
GALANT 287
·
maifon d Hannover : Ona
pris un foin particulier
non feulement de faire reconnoiftre de la maniere la
plus forte , mais auffi de l'affurer en éloignant des Etats
du Roy de France , la per
fonne qui a pretendu troubler cet établiffement.
La principale rafon pour
commencer cette Gurre a
efté que la crainte que l'Ef
pagne &les Indes Occiden
rales , ne fuffent jointes à la
France ; le principe que j'ay
pofé au commencement de
ee Traité a cfté de prévenir
288 MERCURE " the
feurement une telle union.
Les exemples du paffé
& les negotiations en dernier lieu , montrent affez
combien il eft difficile de
trouver les moyens d'effectuer cet ouvrage , je n'ay
pas voulu me contenter de
ceux qui font fimplement
fpeculatifs , & qui dependent des traitez feulement ,
jay infifté fur ce qui eft
folide , & d'avoir en main le
pouvoir d'executer ce qui
aura été conclu.
Je puis donc vous dire
prefentement qu'enfin la
France
GALANT: 289
France , a été portée d'offrir
que le Duc d'Anjou renoncera pour luy & pour fes
defcendans à toujours à la
Couronne de France , &
afin que cet article important ne foit point exposé à
aucun hazard, l'execution
doit accompagner la promeffe.
En mefme tems la fucceffion à la Couronne de
France doit eftre declarée
apartenir apres la mort du
prefent Dauphin & de fes
fils , au Duc de Berry & fes
fils , au Duc d'Orleans fos
Juin 1912.
Bb
1,0 MERCURE
fils, & ainfi fucceffivement
à tout le refte de la Maiſon
de Bourbon.
Et pour ce qui regarde
Efpagne & les Indes , la
fucceffion aprés le Duc
d'Anjou & fes enfans doir
defcendre à tel Prince dont
on conviendra dans le traité
à l'exclufion pour toujours
du refte de la Maifon de
Bourbon.
Pour confirmer les renonciations & les établiffements
cy- deffus , on offre de les
faire ratifier de la maniere la
plus forte & la plus folem-
GALANT. 291
nelle en France & en Efpagne , & que ces Royaumes.
ainfi que toutes les autres
Puiffances engagées dans
cette guerre en feront garents.
La nature de cette propofition cft telle qu'elle
s'execute d'elle meſme , il
eft de l'intereft de l'Espagne
de la foutenir, & en France
les perfonnes que la fucceffion regarde feront toujours
prefts &affez puiffans pour
maintenir leur droit Ja
France & l'Espagne font
actuellement plus divifcz
B bij
292 MERCURE
la que jamais , & ainfi par
Benediction de Dieu , la veritable balance du pouvoir
fera fixée en Europe & expofée à auffi peu d'accidens
les affaires humaines le que
peuvent eftre.
On a entamé un traité
de commerce entre ces Royaumes & la France , mais
les droits exceffifs mis fur
certaines marchandiſes , &
la deffenfe d'entrée de
quelqu'autre , empêchent
que cet ouvrage ne finiffe
auffitôt qu'il feroit à fouhaiter. Ona pris foin cepen-
GALANT. 197
dant d'établir une methode
pour regler cette affaire , &
on eft convenu que les
mefmes privileges & avantages qui feront accordez à
aucunenation par la France
nous feront accordez de
la mefme maniere.
La divifion de l'Ile Saint
1
Chriftophe entre nous &
les François ayant porté
beaucoup d'incommodité
& dommage à mes fujets ,
j'ay demandé qu'on me ce◄
dât entierement toute cette
Ifle , & la France accorde
cette demande. Nous avons
Bb iij
194 MERGURE
un filgrand intereft dans le
commerce du Nord de l'Amerique , que j'ay tâché
avec tout le foin poffible
d'ajufter cet article de la
maniere la plus avantageufe.
La France conſent de nous
rendre la Baye entiere & le
Détroit d'Hulfon , de nous
livrer l'Ifle.ou Terre- neuve,
Plaifance, & de ceder entic
ment, Anapolis avecle refte
de la nouvelle Ecoffe ou
Acadie.
Noftra.commerce fur nos
coftes fera beaucoup plus
affuré par la démolition de
Dunkerque.....
GALANT. 295
Rien ne peut plus affurer
nôtre commerce dans la
MerMediterranée & les in
fluences des Anglois dans
ces quartiers que la poffeffion de Gibraltar & du'
Port- Mahon avec toute
Ifle de Minorque , qu'on
offre de laiffer entre mest
mains ; on peut regler le
commerce general en Ef
pagne& aux Indes occiden
tales fur le pied qu'il étoit
dansle tems du dernier Roy
d'Efpagne Charles II. & on
a ftipulé particulierement
que tous les avantages,
Bbiiij
296 MERCURE
droits ou privileges qui ont
été ou feront d'orefnavant
accordé par l'Espagne à aucune autre Nation ne feront
de la mefme maniere au fujet de la Grande Bretagne.
Mais comme la part que
nous avons à foutenir cetta
guerre nous donne droit de
pretendre à quelque diftinction dans les conditions de
la Paix , j'ay infifté & obtenu que l'Affiento ou
Contrat pour fournir des
Negres aux Indes Occidentales fera fait par nous
pour l'efpace de trente
"
CALANT. 297
ans de la mefme maniere
que les Francois en ont jouy
pendant ces dix dernieres
années.
Je n'ay pas entrepris de
déterminer les interefts de
nos Alliez; ils doivent eftre
ajuftez au Congrés d'U
trecht oùj'employeray tous
mes foins comme, je l'ay
conftament fait jufqu'icy,
pour procurer à chacun
d'eux une jufte & raiſonnable fatisfaction.
Cependant je trouve à
propos de vous declarer que
la France offre de faire la
298 MERCURE
Rhin la Barriere de l'Empire
de ceder Brifac, le fort de
Kell & Landau, & de rafer
toutes les Fortereffes qui
fontdel'autre côté du Rhin
& celles qui font dans cerre
même Riviere:
Pour ce qui regarde les
interefts des Proteftans
d'Allemagne , il n'y aura
point d'objection de la part
de la France pour empêcher
qu'ils ne foient rétablis fur
le pied du Traité de Weftphalie.
Les Pais bas Espagnols
peuvent aller à S. M. Impe
GALANT 299
-
riale , les Royaumes de Naples , de Sardaigne , le Du
ché de Milan ; & les places
appartenant à l'Eſpagne fur
les côtes de Tofcane feront
cedées auffi à l'Empereur
par le traité de Paix..
Premierement le Ro
yaume de Sicile quoy qu'il
ne reste plus de difficulté
touchant la fucceffion de la
part du Duc d'Anjou , ce
pendant on ne s'eft pas en
core determiné touchant la
difpofition.
On confent aux intereſts
dès Erats Generaux par rap-
300 MERCURE
port au Commerce comme
ils l'ont demandé par leur
Miniftere,à l'exception feulement de quelques efpeces
de marchandifes & à leur
Barriere entiere comme elle
a été demandée par les Etats
en 1709. excepté tout au
plus deux ou trois places , &
pour ces exceptionson a propofé plufieurs expedients ;
& je ne doute point que
cette Barriere peut etre tellement établie que la Repu
blique fera entierement af
furée contre les entréprifes
de la France; ce qui eft le
GALANT. 301
fondement de tous mes engagemens avec les Etats fur
cet article.
Les demandes du Portugal dépendant de la difpofition d'Espagne , & cer
Article ayant été long- tems
en difpute , il n'a pas été
poffible jufqu'icy de faire
de grand progrez dans cette
negotiation : mais mes Plenipotentiaires auront préfentement occafion d'affifter ce Roy , dans fes pretentions.
Cellesdu Roy de Pruffefont
telles qu'elle n'admettront,
302 MERCURE
j'efpere , que peu de difficul
té de la part de la France , &
je n'obmettray rien pour
procurer tous les avantages
que je pourray à un fibon
Allié.
La difference eft tres-peu
confiderable entre la Barriere , demandée en 1709.
pour le Duc de Savoye , &
les offres que la Fance fait
prefentement. Mais ce Prince s'étant fignalé gloriculement pour le bien de la cau
fe commune, je travaille encore à luy procurer de plus
grands avantages.
GALANT. 303
La France a confenti que
l'Electeur de Palatin , confervera le rang dont il jouit
*
actuellement parmy les Electeurs , & demeurera en poffeffion du haut Palatinar.
La dignité Electorale eft
femblablement reconnue
dans la maifond'Hannover,
felon l'Article inferé à la
priere de ce Prince , dans
mes demandes.
•
Et pour le refte des Allicz ,je ne fais aucune doute
d'affurer leur differents in-
-terests.
304 MERCURE
w
Milords , & Meffieurs. D
+
Je vous ay maintenant
communiqué non - feulement les conditions de Paix,
qui peuvent eftre obtenuës
par le Traité futur , pour
mes fujets. Mais auffi lespropofitions de la France , pour
fatisfaire les Alliez : les premieres font telles que j'ay
raifon d'attendre , de pous
voit donner quelque fatisfaction à mon Peuple , pour
le grand & trop peſant fardeau qu'ils ont fupportez
GALANT 305.
pendant le cours de cette
Guerre , & je veux efperer
qu'aucun de nos Confederez
&principalement ceux dont
les Etats & le pouvoir aug
mente fi fort par la Paix ,
n'envieront pas à l'Angleterre , fa part dans la gloire
& l'avantage qu'elle ap- "
porte.
Les dernieres ne font pas
encore fi parfaitement ajuf
tées , comme un peu plus
detemps auroit pû le faire,
mais étant neceffaire à cauſe
de la faiſon , que cette Seffion finiffe ; je n'ay pas
Juin 1712 Cc
306 MERGURE
voulu differer plus longtemps à vous communiquer
tout cecy.
Je ne doute point que
vous ne foyez pleinement
perfuadez , que je ne negli
geray rien dans le progrez
de cette negotiation pour
amener la Paix , à une fin
prompte & heureufe , &je
m'attend que vous vous
confierez entierement en
moy , & concourrerez agreablement avec moy,
Juin 1712.
Milords & Meffieurs
2
C'eft une prérogative indu
bitable de la Couronne , de
faire la Guerre & la Paix
cependant, je mer une
grande confiance en vous
que je voulus bien declarer
au commencement de cette
Seffion , qu'on eft entré en
Negociation pour une Paix
Generale , &depuis , je vous
GALANT. 281
ay fait connoître de ma part
quejevous communiquerois
les Termes de la Paix , avant
qu'elle fut conclue.
Selon cette promfſe , je
viens prefentement vous
faire fçavoir , fur quel pied
la Paix Generale peut cftre
faite.
Il n'eft pas neceffaire de
parler des difficultez qui fe
trouvent dans la nature de
la chofe même. Il n'eſt que
trop évident que ces difficultez ont efté augmentées
par des obftacles artificieufe
ment formez pour empe-
186 MERCURE
cher cette bonne & grande
œuvre, cependant rien n'a
pû m'empecher de pourfuivre, conftament en premier
licu les veritables interefts de
mes Royaumes ; & enfuirté
je n'ay rienobmis de ce qui
pouvoit procurerà tous nos
Alliez ce qui leur eft conve
nable , ou pour les Traitez,
& ce qui eft neceffaire pour
leur furetét
Comme je n'ay rien plus
à cœur que d'affurer la fuc
ceffion proteftantes à ces
Royaumes, comme elle eft
établie par les loir , dans la
GALANT 287
·
maifon d Hannover : Ona
pris un foin particulier
non feulement de faire reconnoiftre de la maniere la
plus forte , mais auffi de l'affurer en éloignant des Etats
du Roy de France , la per
fonne qui a pretendu troubler cet établiffement.
La principale rafon pour
commencer cette Gurre a
efté que la crainte que l'Ef
pagne &les Indes Occiden
rales , ne fuffent jointes à la
France ; le principe que j'ay
pofé au commencement de
ee Traité a cfté de prévenir
288 MERCURE " the
feurement une telle union.
Les exemples du paffé
& les negotiations en dernier lieu , montrent affez
combien il eft difficile de
trouver les moyens d'effectuer cet ouvrage , je n'ay
pas voulu me contenter de
ceux qui font fimplement
fpeculatifs , & qui dependent des traitez feulement ,
jay infifté fur ce qui eft
folide , & d'avoir en main le
pouvoir d'executer ce qui
aura été conclu.
Je puis donc vous dire
prefentement qu'enfin la
France
GALANT: 289
France , a été portée d'offrir
que le Duc d'Anjou renoncera pour luy & pour fes
defcendans à toujours à la
Couronne de France , &
afin que cet article important ne foit point exposé à
aucun hazard, l'execution
doit accompagner la promeffe.
En mefme tems la fucceffion à la Couronne de
France doit eftre declarée
apartenir apres la mort du
prefent Dauphin & de fes
fils , au Duc de Berry & fes
fils , au Duc d'Orleans fos
Juin 1912.
Bb
1,0 MERCURE
fils, & ainfi fucceffivement
à tout le refte de la Maiſon
de Bourbon.
Et pour ce qui regarde
Efpagne & les Indes , la
fucceffion aprés le Duc
d'Anjou & fes enfans doir
defcendre à tel Prince dont
on conviendra dans le traité
à l'exclufion pour toujours
du refte de la Maifon de
Bourbon.
Pour confirmer les renonciations & les établiffements
cy- deffus , on offre de les
faire ratifier de la maniere la
plus forte & la plus folem-
GALANT. 291
nelle en France & en Efpagne , & que ces Royaumes.
ainfi que toutes les autres
Puiffances engagées dans
cette guerre en feront garents.
La nature de cette propofition cft telle qu'elle
s'execute d'elle meſme , il
eft de l'intereft de l'Espagne
de la foutenir, & en France
les perfonnes que la fucceffion regarde feront toujours
prefts &affez puiffans pour
maintenir leur droit Ja
France & l'Espagne font
actuellement plus divifcz
B bij
292 MERCURE
la que jamais , & ainfi par
Benediction de Dieu , la veritable balance du pouvoir
fera fixée en Europe & expofée à auffi peu d'accidens
les affaires humaines le que
peuvent eftre.
On a entamé un traité
de commerce entre ces Royaumes & la France , mais
les droits exceffifs mis fur
certaines marchandiſes , &
la deffenfe d'entrée de
quelqu'autre , empêchent
que cet ouvrage ne finiffe
auffitôt qu'il feroit à fouhaiter. Ona pris foin cepen-
GALANT. 197
dant d'établir une methode
pour regler cette affaire , &
on eft convenu que les
mefmes privileges & avantages qui feront accordez à
aucunenation par la France
nous feront accordez de
la mefme maniere.
La divifion de l'Ile Saint
1
Chriftophe entre nous &
les François ayant porté
beaucoup d'incommodité
& dommage à mes fujets ,
j'ay demandé qu'on me ce◄
dât entierement toute cette
Ifle , & la France accorde
cette demande. Nous avons
Bb iij
194 MERGURE
un filgrand intereft dans le
commerce du Nord de l'Amerique , que j'ay tâché
avec tout le foin poffible
d'ajufter cet article de la
maniere la plus avantageufe.
La France conſent de nous
rendre la Baye entiere & le
Détroit d'Hulfon , de nous
livrer l'Ifle.ou Terre- neuve,
Plaifance, & de ceder entic
ment, Anapolis avecle refte
de la nouvelle Ecoffe ou
Acadie.
Noftra.commerce fur nos
coftes fera beaucoup plus
affuré par la démolition de
Dunkerque.....
GALANT. 295
Rien ne peut plus affurer
nôtre commerce dans la
MerMediterranée & les in
fluences des Anglois dans
ces quartiers que la poffeffion de Gibraltar & du'
Port- Mahon avec toute
Ifle de Minorque , qu'on
offre de laiffer entre mest
mains ; on peut regler le
commerce general en Ef
pagne& aux Indes occiden
tales fur le pied qu'il étoit
dansle tems du dernier Roy
d'Efpagne Charles II. & on
a ftipulé particulierement
que tous les avantages,
Bbiiij
296 MERCURE
droits ou privileges qui ont
été ou feront d'orefnavant
accordé par l'Espagne à aucune autre Nation ne feront
de la mefme maniere au fujet de la Grande Bretagne.
Mais comme la part que
nous avons à foutenir cetta
guerre nous donne droit de
pretendre à quelque diftinction dans les conditions de
la Paix , j'ay infifté & obtenu que l'Affiento ou
Contrat pour fournir des
Negres aux Indes Occidentales fera fait par nous
pour l'efpace de trente
"
CALANT. 297
ans de la mefme maniere
que les Francois en ont jouy
pendant ces dix dernieres
années.
Je n'ay pas entrepris de
déterminer les interefts de
nos Alliez; ils doivent eftre
ajuftez au Congrés d'U
trecht oùj'employeray tous
mes foins comme, je l'ay
conftament fait jufqu'icy,
pour procurer à chacun
d'eux une jufte & raiſonnable fatisfaction.
Cependant je trouve à
propos de vous declarer que
la France offre de faire la
298 MERCURE
Rhin la Barriere de l'Empire
de ceder Brifac, le fort de
Kell & Landau, & de rafer
toutes les Fortereffes qui
fontdel'autre côté du Rhin
& celles qui font dans cerre
même Riviere:
Pour ce qui regarde les
interefts des Proteftans
d'Allemagne , il n'y aura
point d'objection de la part
de la France pour empêcher
qu'ils ne foient rétablis fur
le pied du Traité de Weftphalie.
Les Pais bas Espagnols
peuvent aller à S. M. Impe
GALANT 299
-
riale , les Royaumes de Naples , de Sardaigne , le Du
ché de Milan ; & les places
appartenant à l'Eſpagne fur
les côtes de Tofcane feront
cedées auffi à l'Empereur
par le traité de Paix..
Premierement le Ro
yaume de Sicile quoy qu'il
ne reste plus de difficulté
touchant la fucceffion de la
part du Duc d'Anjou , ce
pendant on ne s'eft pas en
core determiné touchant la
difpofition.
On confent aux intereſts
dès Erats Generaux par rap-
300 MERCURE
port au Commerce comme
ils l'ont demandé par leur
Miniftere,à l'exception feulement de quelques efpeces
de marchandifes & à leur
Barriere entiere comme elle
a été demandée par les Etats
en 1709. excepté tout au
plus deux ou trois places , &
pour ces exceptionson a propofé plufieurs expedients ;
& je ne doute point que
cette Barriere peut etre tellement établie que la Repu
blique fera entierement af
furée contre les entréprifes
de la France; ce qui eft le
GALANT. 301
fondement de tous mes engagemens avec les Etats fur
cet article.
Les demandes du Portugal dépendant de la difpofition d'Espagne , & cer
Article ayant été long- tems
en difpute , il n'a pas été
poffible jufqu'icy de faire
de grand progrez dans cette
negotiation : mais mes Plenipotentiaires auront préfentement occafion d'affifter ce Roy , dans fes pretentions.
Cellesdu Roy de Pruffefont
telles qu'elle n'admettront,
302 MERCURE
j'efpere , que peu de difficul
té de la part de la France , &
je n'obmettray rien pour
procurer tous les avantages
que je pourray à un fibon
Allié.
La difference eft tres-peu
confiderable entre la Barriere , demandée en 1709.
pour le Duc de Savoye , &
les offres que la Fance fait
prefentement. Mais ce Prince s'étant fignalé gloriculement pour le bien de la cau
fe commune, je travaille encore à luy procurer de plus
grands avantages.
GALANT. 303
La France a confenti que
l'Electeur de Palatin , confervera le rang dont il jouit
*
actuellement parmy les Electeurs , & demeurera en poffeffion du haut Palatinar.
La dignité Electorale eft
femblablement reconnue
dans la maifond'Hannover,
felon l'Article inferé à la
priere de ce Prince , dans
mes demandes.
•
Et pour le refte des Allicz ,je ne fais aucune doute
d'affurer leur differents in-
-terests.
304 MERCURE
w
Milords , & Meffieurs. D
+
Je vous ay maintenant
communiqué non - feulement les conditions de Paix,
qui peuvent eftre obtenuës
par le Traité futur , pour
mes fujets. Mais auffi lespropofitions de la France , pour
fatisfaire les Alliez : les premieres font telles que j'ay
raifon d'attendre , de pous
voit donner quelque fatisfaction à mon Peuple , pour
le grand & trop peſant fardeau qu'ils ont fupportez
GALANT 305.
pendant le cours de cette
Guerre , & je veux efperer
qu'aucun de nos Confederez
&principalement ceux dont
les Etats & le pouvoir aug
mente fi fort par la Paix ,
n'envieront pas à l'Angleterre , fa part dans la gloire
& l'avantage qu'elle ap- "
porte.
Les dernieres ne font pas
encore fi parfaitement ajuf
tées , comme un peu plus
detemps auroit pû le faire,
mais étant neceffaire à cauſe
de la faiſon , que cette Seffion finiffe ; je n'ay pas
Juin 1712 Cc
306 MERGURE
voulu differer plus longtemps à vous communiquer
tout cecy.
Je ne doute point que
vous ne foyez pleinement
perfuadez , que je ne negli
geray rien dans le progrez
de cette negotiation pour
amener la Paix , à une fin
prompte & heureufe , &je
m'attend que vous vous
confierez entierement en
moy , & concourrerez agreablement avec moy,
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Résumé : Harangue de la Reine d'Angleterre, prononcée le 17. Juin 1712.
Le 17 juin 1712, la Reine d'Angleterre adresse une harangue à ses sujets pour les informer des négociations en cours visant à établir une paix générale. Elle explique que la guerre a été déclenchée par la crainte d'une union entre l'Espagne, les Indes Occidentales et la France. La reine souligne qu'elle a toujours cherché à protéger les intérêts de ses royaumes ainsi que ceux de ses alliés. Les principales conditions de paix incluent la renonciation du Duc d'Anjou et de ses descendants à la couronne de France. La succession de la couronne française doit revenir aux Ducs de Berry, d'Orléans et aux autres membres de la Maison de Bourbon. Pour l'Espagne et les Indes, la succession après le Duc d'Anjou et ses enfants doit revenir à un prince désigné dans le traité, excluant le reste de la Maison de Bourbon. La France accepte de céder plusieurs territoires, notamment Dunkerque, l'île Saint-Christophe, la baie d'Hudson, Terre-Neuve, Plaisance, Annapolis et l'Acadie. La reine insiste également sur la possession de Gibraltar et du Port-Mahon pour sécuriser le commerce en Méditerranée. Des accords commerciaux et des concessions territoriales sont prévus pour divers alliés, tels que les Pays-Bas espagnols, le Portugal, la Prusse et le Duc de Savoie. La reine exprime son espoir de voir la paix conclue rapidement et de manière avantageuse pour tous les confédérés.
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39
p. 139-144
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné par interim le commandement de l'armée [...]
Mots clefs :
Espagne, Armée de Catalogne, Royaume d'Aragon, Saragosse, Gouverneur, Grenadiers, Garnison, Prisonniers, Balaguer, Aragon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
d'Espagne.
Le Roy a donné par interim le commandement de
l'armée de Catalogne au
Prince Tferclas de Tilly ,
& le commandement de
Sarragoffe & des armes du
Royaume d'Arragon qu'il
exerçoit , a efté donné au
Marquis de Valdecanas
Capitaine General , & la
charge de Lieutenant Colonel du Regiment de Salamanque qui eft en Sicile ,
à Don Miguel Carreno
Mij
140 MERCURE
Capitaine de Grenadiers.
On mande de Sarragoffe
que les Ennemis avoient
tenté pour la troifiéme fois
defurprendreCervera avec
deux mille hommes de
troupes reglées , & deux
mille Micquelers ou Soumettant. Le Gouverneur
en ayant efté informé fit
venir de Balaguerfix cents
Grenadiers , il fit faire un
fi grand feu de mouſqueterie & de canon , que
Ennemis furent contraints
de fe retirer en defordre, &
avec perte ; ils ont abanles
GALANT. 14Ï
donné leurs outils à remuer
la terre , & deux pieces de
canon qu'ils enclouerent
en fe retirant .
Les Lettres de Balaguer
& de Cervera portent qu'-
un Regiment Neapolitain
s'eftant pofté aux environs
de Gironne, le Gouverneur
› en ayant efté informé, fortit avec une partie de fa
garniſon , le défit entiere
ment.
Le Marquis de Valdecanas ayant appris que
quelques Volontaires avoient paffé l'Ebro , & s'a
142 MERCURE
vançoient vers Daroca ,
commanda, pour les couper , plufieurs partis , l'un
defquels conduit par Don
Manuel de faint Martin
Capitaine de Cavalerie, les
rencontra , & les défit ; il
fit plufieurs prifonniers, du
nombre defquels ca efté
leur chef Don Antonio
Biella.
On écrit des frontieres
d'Eftremadure que le Marquis de Bay avoit fait attaquer deux atalayas ou tours
fortifiez , par quelques
compagniesdeGrenadiers,
GALANT. 143
& qu'elles s'eftoient renduës fans faire aucune refiftance , que le Gouverneur de Campo Mayor y
ayant renvoyé de plus fortes garnifons , le Marquis
de Bay fit un détachement
fous les ordres de Don Melchior Cano Marefchal de
Camp qui les obligea à ſe
rendre prifonniers de guerre , & fit rafer les tours.
On mande d'Arragon
que Don Patricio Laules
Marefchal de Camp &
Commandant de Benavar
ri ayant efté informé que
144 MERCURE
14
les Volontaires & les Miquelets s'eftoient affemblez au nombre de huit
cens à deffein de le furprendre , fut à leur rencontre , les furprit , & les obligea de prendre la fuite avec
tant de précipitation que la
plufpart abandonnerent
leurs chevaux , dont on en
prit un grand nombre , il y
en eut plufieurs tuez &faits.
prifonniers.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi a nommé le Prince Tferclas de Tilly commandant par intérim de l'armée de Catalogne. Le Marquis de Valdecanas a été désigné Capitaine Général et commandant de Sarragosse et des armes du Royaume d'Aragon. Don Miguel Carreno a été nommé Lieutenant Colonel du Régiment de Salamanque en Sicile. À Sarragosse, les ennemis ont été repoussés après une attaque contre Cervera, abandonnant des outils et deux pièces de canon. À Balaguer et Cervera, un régiment napolitain a été défait par le gouverneur. Le Marquis de Valdecanas a vaincu des volontaires près de Daroca, capturant leur chef, Don Antonio Biella. En Estrémadure, le Marquis de Bay a pris deux tours fortifiées et contraint les renforts à se rendre. En Aragon, Don Patricio Laules a mis en fuite des volontaires et des miquelets, capturant plusieurs chevaux et faisant des prisonniers.
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40
p. 211-216
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Les Lettres d'Estremadure du 27. de Juin, portent que [...]
Mots clefs :
Espagne, Estrémadure, Marquis de Bay, Dragons, Catalogne, Décret
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Les Lettres d'Eftremadu
re du 27. deJuin ,
portent
que les Portugais ayant eu
avis que le Marquis de Bay
avoit fait un détachement
de Cavalerie & deDragons
fous les ordres de Don
Gonçalo de Carvajal Brigadier, pour enlever leur
Convoyqu'ils conduifoient
d'Elvas a Campo Mayor ,
rentrerent dans Elvas avec
tant de diligence qu'on ne
put prendre que quelques
Sij
12 MERCURE
Cavaliers ou Dragons avec
leurs Chevaux. On parle
de mettre l'armée en quartier de rafraichiffement .
On mande de Catalogne
que les Ennemis ne font
aucun mouvement , que le
Prince Tferclas avoit donné ordre aux troupes de
fortir de leurs quartiers
pour former l'armée.
Le 7. Juin jour de la
naiffance de l'Infant , il
fut baptifé felon la couftume , par le Patriarche des
Indes & nommé Philippe.
Lemême jour la Cour
GALANT. 213
quitta le deuil , que l'on
porte pour Monſeigneur
le Dauphin & pour Madame la Dauphine , le foir
& les deux nuits fuivantes.
il y eut de grandes illumina
tions par toute la Ville.
On mande de Saragoffe
du 6. Juillet , que divers
Officiers Generaux des
troupes Françoifes qui ſervent en Catalogne s'y eftoient rendus pour tenir
confeil fur les projets de la
Campagne avec le Prince
Tferclas de Tilly , qu'il
avoit renforcé les poftes du
•
26 MERCURE
demandoit une réfolution
de cette importance il s'étoit d'abord déterminé à
préferer laMonarchie d'Ef
pagne aux droits qu'il avoit
à la fucceffion de la Couronne de France.
Ce Decret eftoit fait en
termes qui exprimoient fi
bienl'amour defa Majefté
pour les fujets qu'auffitoft
le Confeil d'Eftat réfolut
de luy demander la permif
fion d'aller lui baifer la
main pour luy faire leurs
tres humbles remercimens
& luy témoigner leur re
connoiffance.
d'Espagne.
Les Lettres d'Eftremadu
re du 27. deJuin ,
portent
que les Portugais ayant eu
avis que le Marquis de Bay
avoit fait un détachement
de Cavalerie & deDragons
fous les ordres de Don
Gonçalo de Carvajal Brigadier, pour enlever leur
Convoyqu'ils conduifoient
d'Elvas a Campo Mayor ,
rentrerent dans Elvas avec
tant de diligence qu'on ne
put prendre que quelques
Sij
12 MERCURE
Cavaliers ou Dragons avec
leurs Chevaux. On parle
de mettre l'armée en quartier de rafraichiffement .
On mande de Catalogne
que les Ennemis ne font
aucun mouvement , que le
Prince Tferclas avoit donné ordre aux troupes de
fortir de leurs quartiers
pour former l'armée.
Le 7. Juin jour de la
naiffance de l'Infant , il
fut baptifé felon la couftume , par le Patriarche des
Indes & nommé Philippe.
Lemême jour la Cour
GALANT. 213
quitta le deuil , que l'on
porte pour Monſeigneur
le Dauphin & pour Madame la Dauphine , le foir
& les deux nuits fuivantes.
il y eut de grandes illumina
tions par toute la Ville.
On mande de Saragoffe
du 6. Juillet , que divers
Officiers Generaux des
troupes Françoifes qui ſervent en Catalogne s'y eftoient rendus pour tenir
confeil fur les projets de la
Campagne avec le Prince
Tferclas de Tilly , qu'il
avoit renforcé les poftes du
•
26 MERCURE
demandoit une réfolution
de cette importance il s'étoit d'abord déterminé à
préferer laMonarchie d'Ef
pagne aux droits qu'il avoit
à la fucceffion de la Couronne de France.
Ce Decret eftoit fait en
termes qui exprimoient fi
bienl'amour defa Majefté
pour les fujets qu'auffitoft
le Confeil d'Eftat réfolut
de luy demander la permif
fion d'aller lui baifer la
main pour luy faire leurs
tres humbles remercimens
& luy témoigner leur re
connoiffance.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
En juin, les Portugais évitèrent la capture de leur convoi en se repliant à Elvas face à un détachement espagnol dirigé par Don Gonçalo de Carvajal. L'armée espagnole pourrait entrer en période de rafraîchissement. En Catalogne, les troupes ennemies restèrent immobiles, mais le Prince Tserclas ordonna la formation de l'armée. Le 7 juin, l'Infant fut baptisé et nommé Philippe, mettant fin au deuil à la cour pour le Dauphin et la Dauphine, célébré par des illuminations. À Saragosse, des officiers généraux français se réunirent avec le Prince Tserclas de Tilly pour discuter des projets de campagne. Un décret royal exprima l'amour du roi pour ses sujets, et le Conseil d'État décida de demander la permission au roi de lui baiser la main pour exprimer leur reconnaissance.
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41
p. 42-59
MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Début :
Louis Joseph Duc de Vendosme, Pair de France, Prince de [...]
Mots clefs :
Duc de Vendôme, Mort, Général, Apprentissage, Armée, Commandement, Espagne, Roi, Siège, Campagne, Combat, Valeur, Victoire, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Ona différé l'article de
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
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Résumé : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Le texte relate la vie et les exploits militaires de Louis Joseph de Vendôme, Duc de Vendôme, Pair de France, Prince de Martigues, Chevalier des Ordres du Roy, Grand Sénéchal et Gouverneur de la Provence, et Général des Galères. Né petit-fils d'un grand roi, il montra dès son enfance des qualités rares telles que l'humanité, l'affabilité, la générosité et la compassion. Il s'illustra très tôt dans sa carrière militaire, servant avec assiduité et gravissant les échelons jusqu'à devenir un grand général. Sous la tutelle de Turenne et de Crequy, il participa à de nombreuses batailles, comme celle d'Altenheim où il fut grièvement blessé. Il se distingua également lors des sièges de Barcelone et de Cremone, et dans diverses campagnes en Allemagne, en Flandres et en Italie. Ses actions militaires, telles que la prise de plusieurs villes et la victoire à la bataille de Luzara, contribuèrent à affermir la couronne du Roi d'Espagne. Le Duc de Vendôme était également connu pour sa magnificence et son hospitalité, notamment lors des séjours du Dauphin à sa maison d'Anet. Il reçut de grandes marques de confiance du Roi, qui lui confia divers commandements importants. Sa carrière militaire fut marquée par des succès notables, bien que la victoire lui ait parfois échappé, comme à la bataille d'Oudenarde. Le texte mentionne également la préparation d'un journal détaillant ses actions en Espagne, soulignant l'impact de ses exploits sur la couronne espagnole.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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42
p. 265-276
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Régiment des Gardes d'Infanterie, commandé par le Marquis [...]
Mots clefs :
Espagne, Troupes, Régiment des gardes wallones, Saragosse, Lettres, Perpignan, Miquelets, Carabiniers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvelles pagne. J'Elfagne.
Le Régiment des Gardes
d'Infanterie
,
commandé
par le Marquis d'Aytona,
composé de 3116. hommes effectifs, est en marche
pour allerjoindre l'Armée
en Catalogne, les Officiers
de ce Régiment qui avoient
esté faits prisonniers font
partis pours'y rendre,ayant
esté échangez.
Le Régiment des Gardes
Walones donc le Duc d'Avreett Colonel, doit partir
incessament pour aller joindre l'Armée qui s'assemble
vers Lerida.
,
OnécritdeSaragosse que
le Prince Tierclas de Tilly
étoitsur le point de partir
pour aller se mettre à la
teste de l'Arméequ'il doit
commander.
D'autres Lettres de
Saragosse portent que le
14. Juillet douze cent
hommes des Troupes reglées des ennemis & huit
cent Miquelets, attaquèrent
un Convoy de sixcent
Chariots & de deux cent
Mulets qui alloit deMequinença à Lerida, mais
que lescorte composée de
quatre cent chevaux & de
iepc cent Fantassins, la pluspart Troupes Françoises,
les reçeut avec tant de
vigueur qu'ilsfurententierement défaits & poursuivis
jusqu'aux Montagnes, avec
perte de plus de deux cent
ommes tuez & de quatre
cent prisonniers parmi
lesquels étoienc pluficurs
Chefs des rebelles.
On mande de Saragosse
que le Prince de Tserclas
de Tilly,après avoir visité
toutes les places Frontieres
& les Magasins, étoitallé à
Fraga surla Cinca, où il as-
sembloit ton Armée.Suiuant les derniers, avis de ce
Pays-là l'Armée d'Espagne
fera du moins aussi forte
en Infanterie &en Cavalerie que l'année derniere, sans
y
comprendre les Troupes
necessaires pour les Places
des Royaumes d'Aragon &
deValence,&celles qui ont
este occupées en Catalogne.
Le General Staremberg a
mis en quartier de cantonnement ses Troupes aux en virons de Montblanc, de SantaColoma&d'Igualada, à la
reserve du détachement qu'il
avoit envoyé dans le Lampourdan ou il n'a fait aucune entreprise, & qui y
est
resté pour consommer les
grains & les, fourages du
Pays que pour empescher
les troupes Françoises qui y
font ne viennent faire des
courses aux environs de
Barcelonne, pendant que
toute l'Armée ennemie se-<
roit au-delà du Lobregat,
Le Prince Tferclas de
Tilly a
retiré la Garnison
de Cerveraà cause de la
difficulté qu'il y
avoit ày mener des Convois, poursatta-
cher à réduire cntierement
les volontaires &les Miquelets d'Aragon & de Catalogne au Nord de la Segre.
,
Onécrit dePerpignan du
11. Juillet qu'on avoit conduitde Roses à Gironne un
grand Convoy de blé &
de farine, escorté par quatre
cent chevaux & six cent
Fantassins sans aucune opposition des ennemis.
Quinze -cent Miquelets
avec quelques Troupes reglées avoient investi le Château d'Agcr entre les deux
Nogucra & à cinq lieués
de Balaguer: MaisDom PatricioLaules Maréréchal de
Camp, qui commande en
ces quartiers là,ayant mar- chepourlescombatre,les
obligea à prendre la fuite
avecrant de diligence qu'il
ne put les joindre.
Les Lettres de Cadiz du 24.
Juillet portent que les Anglois de la Garnison de Gibraltars'étoient emparez de
tous les posses occupez par
les Troupes Hollandoises,
qui devoient s'embarquer à
la premiere occasion pour retourner en leur Pays; cette
nouvelle a
esté depuis confïrméc. Douze Bastiments
Portugais fortis de Lisbone
pouraller acheter des grains
en Barbarie escostez par
quatre Vaisseaux de Guerre,
avoient esté batus dans le
Détroit d'une tempeste
qui en avoit fait perir huit,
que les quatre autres ayant
échoüé à la coste avoient
esté enlevez par des Armateurs François, & qu'on ne
sçavoient pas ce que les
autres étoient devenus.
On écrit du Camp de
Weissenbourg, du 19.
Aoust que les ennemis aprés
avoir publié qu'ils alloient
repasser le Rhin & envoyer
un grand détachement en
Flandres, marchèrent la nuit
du 13. au 14. vers leslignes de
Weissenbourg, & vin ent
camper en deux lignes entre
Otrer bach & Steinfeld. Ils
distribuerent du plomb & de
la poudre à leurs Troupes,
& ils dresserent des batrency
comme pour attaquer les
lignes. Mais tous ces préparatifs se terminèrent à une
canonnade qui dura le 15.
& 16. de part & d'autre,
sans autre effet que de cinq
hommes tuez des Troupes
du Roy & de trente de celles
des ennemis. La nuit du 15.
au 16. ils firent quelques
tentatives à la droite & à la
gauche; mais à la premiere
déchatge ils se renverserent
les uns sur les autres, particulièrement à la gauche où
Commandoit le comte de
Sezane; & ayant voulu tourner parla Montagne endeux
colonnes pour la prendre
en flanc, elles se rencolitrerent & se chargèrent sans
se rcconnoistte;en forte
qu'il y eut trois Ofticiers &
& quarante soldats tuez &
plus de cène blessez. La
nuit suivante ils retirerent
leur canon, Se le Comte de
Sezane estans sorti avec des
Grenadiers & des Carabin
niers,a.fait rüiner& brusler
leurs batteries. Une de leurs
troupes s'étant approchée;
des Carabiniers sansles voir
à causedu broüillard, fut
fort mal traitée. Ce matin
ils ont marché vers Kandel:
ce qui a estéconfirmépar
les Partis & par leurs deserteurs qui viennent en grand
nombre
Le Régiment des Gardes
d'Infanterie
,
commandé
par le Marquis d'Aytona,
composé de 3116. hommes effectifs, est en marche
pour allerjoindre l'Armée
en Catalogne, les Officiers
de ce Régiment qui avoient
esté faits prisonniers font
partis pours'y rendre,ayant
esté échangez.
Le Régiment des Gardes
Walones donc le Duc d'Avreett Colonel, doit partir
incessament pour aller joindre l'Armée qui s'assemble
vers Lerida.
,
OnécritdeSaragosse que
le Prince Tierclas de Tilly
étoitsur le point de partir
pour aller se mettre à la
teste de l'Arméequ'il doit
commander.
D'autres Lettres de
Saragosse portent que le
14. Juillet douze cent
hommes des Troupes reglées des ennemis & huit
cent Miquelets, attaquèrent
un Convoy de sixcent
Chariots & de deux cent
Mulets qui alloit deMequinença à Lerida, mais
que lescorte composée de
quatre cent chevaux & de
iepc cent Fantassins, la pluspart Troupes Françoises,
les reçeut avec tant de
vigueur qu'ilsfurententierement défaits & poursuivis
jusqu'aux Montagnes, avec
perte de plus de deux cent
ommes tuez & de quatre
cent prisonniers parmi
lesquels étoienc pluficurs
Chefs des rebelles.
On mande de Saragosse
que le Prince de Tserclas
de Tilly,après avoir visité
toutes les places Frontieres
& les Magasins, étoitallé à
Fraga surla Cinca, où il as-
sembloit ton Armée.Suiuant les derniers, avis de ce
Pays-là l'Armée d'Espagne
fera du moins aussi forte
en Infanterie &en Cavalerie que l'année derniere, sans
y
comprendre les Troupes
necessaires pour les Places
des Royaumes d'Aragon &
deValence,&celles qui ont
este occupées en Catalogne.
Le General Staremberg a
mis en quartier de cantonnement ses Troupes aux en virons de Montblanc, de SantaColoma&d'Igualada, à la
reserve du détachement qu'il
avoit envoyé dans le Lampourdan ou il n'a fait aucune entreprise, & qui y
est
resté pour consommer les
grains & les, fourages du
Pays que pour empescher
les troupes Françoises qui y
font ne viennent faire des
courses aux environs de
Barcelonne, pendant que
toute l'Armée ennemie se-<
roit au-delà du Lobregat,
Le Prince Tferclas de
Tilly a
retiré la Garnison
de Cerveraà cause de la
difficulté qu'il y
avoit ày mener des Convois, poursatta-
cher à réduire cntierement
les volontaires &les Miquelets d'Aragon & de Catalogne au Nord de la Segre.
,
Onécrit dePerpignan du
11. Juillet qu'on avoit conduitde Roses à Gironne un
grand Convoy de blé &
de farine, escorté par quatre
cent chevaux & six cent
Fantassins sans aucune opposition des ennemis.
Quinze -cent Miquelets
avec quelques Troupes reglées avoient investi le Château d'Agcr entre les deux
Nogucra & à cinq lieués
de Balaguer: MaisDom PatricioLaules Maréréchal de
Camp, qui commande en
ces quartiers là,ayant mar- chepourlescombatre,les
obligea à prendre la fuite
avecrant de diligence qu'il
ne put les joindre.
Les Lettres de Cadiz du 24.
Juillet portent que les Anglois de la Garnison de Gibraltars'étoient emparez de
tous les posses occupez par
les Troupes Hollandoises,
qui devoient s'embarquer à
la premiere occasion pour retourner en leur Pays; cette
nouvelle a
esté depuis confïrméc. Douze Bastiments
Portugais fortis de Lisbone
pouraller acheter des grains
en Barbarie escostez par
quatre Vaisseaux de Guerre,
avoient esté batus dans le
Détroit d'une tempeste
qui en avoit fait perir huit,
que les quatre autres ayant
échoüé à la coste avoient
esté enlevez par des Armateurs François, & qu'on ne
sçavoient pas ce que les
autres étoient devenus.
On écrit du Camp de
Weissenbourg, du 19.
Aoust que les ennemis aprés
avoir publié qu'ils alloient
repasser le Rhin & envoyer
un grand détachement en
Flandres, marchèrent la nuit
du 13. au 14. vers leslignes de
Weissenbourg, & vin ent
camper en deux lignes entre
Otrer bach & Steinfeld. Ils
distribuerent du plomb & de
la poudre à leurs Troupes,
& ils dresserent des batrency
comme pour attaquer les
lignes. Mais tous ces préparatifs se terminèrent à une
canonnade qui dura le 15.
& 16. de part & d'autre,
sans autre effet que de cinq
hommes tuez des Troupes
du Roy & de trente de celles
des ennemis. La nuit du 15.
au 16. ils firent quelques
tentatives à la droite & à la
gauche; mais à la premiere
déchatge ils se renverserent
les uns sur les autres, particulièrement à la gauche où
Commandoit le comte de
Sezane; & ayant voulu tourner parla Montagne endeux
colonnes pour la prendre
en flanc, elles se rencolitrerent & se chargèrent sans
se rcconnoistte;en forte
qu'il y eut trois Ofticiers &
& quarante soldats tuez &
plus de cène blessez. La
nuit suivante ils retirerent
leur canon, Se le Comte de
Sezane estans sorti avec des
Grenadiers & des Carabin
niers,a.fait rüiner& brusler
leurs batteries. Une de leurs
troupes s'étant approchée;
des Carabiniers sansles voir
à causedu broüillard, fut
fort mal traitée. Ce matin
ils ont marché vers Kandel:
ce qui a estéconfirmépar
les Partis & par leurs deserteurs qui viennent en grand
nombre
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le texte décrit divers mouvements et événements militaires en Europe, principalement en Espagne et en Allemagne. En Catalogne, le Régiment des Gardes d'Infanterie, dirigé par le Marquis d'Aytona, se dirige vers l'armée, rejoint par des officiers échangés contre des prisonniers. Le Régiment des Gardes Wallones, sous le Duc d'Avreett, doit également partir pour rejoindre les forces près de Lerida. À Saragosse, le Prince Tserclas de Tilly se prépare à prendre le commandement de l'armée. Un convoi en route vers Lerida est attaqué par des troupes ennemies mais repoussé par une escorte française. L'armée d'Espagne se renforce, comparable à l'année précédente, à l'exception des troupes nécessaires pour les places en Aragon, Valence et Catalogne. Le Général Staremberg cantonne ses troupes près de Montblanc, Santa Coloma et Igualada, tandis que le Prince Tserclas de Tilly retire la garnison de Cervera pour réduire les volontaires et Miquelets en Aragon et Catalogne. À Perpignan, un convoi de blé est conduit sans opposition. En Catalogne, des Miquelets investissent le château d'Ager mais sont repoussés par Dom Patricio Laules. À Cadix, les Anglais de Gibraltar prennent possession des postes occupés par les Hollandais. Douze navires portugais sont détruits par une tempête dans le détroit de Gibraltar. En Allemagne, les ennemis tentent d'attaquer les lignes de Weissenbourg mais sont repoussés avec des pertes mineures. Les troupes ennemies se retirent après des tentatives infructueuses et des pertes significatives.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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43
p. 277-291
Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme il y a lieu d'esperer un heureux succés [...]
Mots clefs :
Suspension d'armes, France, Angleterre, Conférences d'Utrecht, Négociations de paix internationales, Guerre anglo-française, Armes, Traité de paix, Grande-Bretagne, Reine de Grande-Bretagne, Troupes, Espagne, Garnisons, Ratifications
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texteReconnaissance textuelle : Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
jpension d*Armes
entrelaFrance &
>
l'Angleterre. cOmme il y a
lieu d'esperer un heureux succés des Conférences établies
à Ucrecht par les foins de
leurs Majestez Très-Chrétienne & Britannique, pour
le rétablissement de la Paix
generale
,
& qu'elles ont
jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de guerre
,
capables de troubler
l'étatoù la négociation se
trouve presentement;leursdites Majestez, attentives
au bon heur de la Chrétienté, sont convenuës d'une
suspension d'armes, comme
du moyen le plus sur pour
parvenir au bien général
qu'Elles fc proposent. Et
quoy que jusqu'à present
Sa Majesté Britannique
,
nait pû persuader ses Alliez
d'entrer dans ces mêmes
sentimens
,
le refus qu'ils
font de les suivre n'estanc
pas une raisonsuffisante
pour empescher Sa Majesté
Très
-
Chrétienne de mar-
quer par des preuves cffectives, le desitqu'Elle a
de
rétablir au plutôt une parfaire amitié, & une sincere
correspondance entre Elle
& la Reine de la GrandeBretagne, les Royaumes,
Etats & Sujets de L L. MM.
Saditc Majesté Trés-Chrétienne après avoir confié
aux troupes Angloises la
garde des Ville, Citadelle,
!& Forts de Dunkerque,,
pour marque de sa bonne
foy, consent & promet,
comme la Reine de la Grande-Bretagne promet aussi
de sa part.
I
Qu'il y aura suspension
générale de routes entreprises & faits d'armes, & generalement de tous Actes
d'hostilitez entre les Armées,
Troupes, Flotes
,
Escadres
& Navires de leurs Majestez
Très-Chrétienne & Britannique, pendant le terme
de quatre mois, à commencer du vingt-deuxième du
present mois d'Aoust, jusqu'au vingt
-
deuxième du
mois de Décembre pro- -chain..)
II.
<
*
*
La même
V
suspension fera
établie entre les garnisons,
& gens de guerre, que leurs
Majestez tiennent pour la
deffense & garde de leurs
Places, dans tous les lieux
où leurs armes agissent, ou
peuventagir, tant par Terre
que par Mcr,o-U autres eaux:
en forte que s'il arrivoit quc pendant le temps de la suspension, on y contrevint
de part ou d'autre
,
par
la prise d'une ou plusieurs
Places, soit par attaque
,
surprise
,
ou intelligence se.
crette
,
en quelque endroit
du monde que ce fut,qu'on
fit des prisonniers ou quelques autres actes d'hostilité,
par quelque accident imprévû30 de. la nature de ceux
quon ne peut prévenir,
contraires àla presente cessation d'Armes;cette conavention se réparera de
part & d'autre, de bonne
soy, sans delay, ni difficulté,
restituant sans aucune diminution, ce qui aura esté pris,
& mettant les prisonniers
en liberté, sans demander
aucune chose pour leur ran
çon, ni pour leur dépense.
III.
Pour prévenir pareillement
tous sujets de plaintes, &
contestations quipourroient
naistre à l'occasion des Vaisseaux
,
Marchandises
,
ou
autres effets qui seroient pris
J. par Mer,pendant le temps
de la suspension, on est
convenu réciproquement
»
que lesdits Vaisseaux
,
Marl, chandifes & effets qui seroient pris dans laManche,
& dans les Mers du Nord,
après l'espace de douze
jours, à compter depuis la
signarure dela susditeSuspension
,
feront de part &
d'autres restituez réciproquement.
Que le terme fera de six
semaines pour les prises faites depuis la Manche, les
Mers Britanniques & les
Mers du Nord, jusqu'au
Cap Saint Vincent.
-
Et pareillement de six
semaines, depuis &au-delà
de ce Cap jusqu'à la Ligne,
fpiidana-,j}'Ocean) foit dans
la Mer Méditerranée.
Enfin de six mois au- delà de la Ligne, & dans tous
les autres endroits du mon
de, sans aucune exception
ny autre diflinâtoti plus
particulière de temps & de
lieu.
¿
IV.
Comme la même Suspension fera observée entre les
Royaumes déjà GrandeBretagne & d'Espagne
;
Sa
Majesté Britannique promet
qn'aucun de ses Navires de
guerre ou Marchands,Bar-
,
ques ou autres Bastiments
,
appartenans à Sa Majesté
Britannique ou à ses Sujets,
ne seront désormais employez à transporter, ou
convoyer en Portugal, en
Catalogne, ny dans aucun
des lieux où la guerre sesait
presentement,des Troupes,
Chevaux, Armes,Habits,
& en general toutes munitions de Guerre & de bouche.
V.
Toutesfois il fera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes,
des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Placesde
Gilbraltar, & de Port- Mahon,actuellement occupées
par ses Armes, & dont la
possession luy doit demeurer
par le Traité de Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne le?
troupes Angloises & generalement tous les effets qui
luy appartiennent dans ce
Royaume, soit pour les
faire passer dans l'Isle de
Minorque, soit pour lescon-
duire dans la Grande Bretagne
,
sans que lesdits transports soient fenfez contrairesà la su spension.
VI.
:
1
La Reine de la GrandeBretagne pourra pareillement sans y
contrevenir
prester ses Vaisseaux, pour
transporter en Portugalles
Troupes de cette Nation,
qui sont actuellement en
Catalogne
,
& pour transporter en Italie les Troupes j
Allemandes qui. sont aussi
dans
dans la même Province.
VII.
Immédiatement aprèsque
le present Traité de Suspension aura esté declaré en
Espagne, le Roy se fait sort
que le blocus de Gibraltar
fera levée, & que la garnison
Angloisesaussi bien que les
Marchands qui se trouveront dans cette Place, pourront en toute liberté vivre,
traiter & négocier avec les
Espagnols.
vm.
Les ratifications du prenne Traité se ront échangées de parer d'autre dans
je terme de quinze jours,
ou plustost si faire se peut.
ENFOYde quoy,&en
vertu de ces Ordres & pou.
voirs queNous soussignez
avons reçu du Roy TrèsChrétien & de la Reinede
la Grande-Bretagne
,
ryx
Maistre & Maistresse, avons
signé les presentes & y
avonsfait apposer les Sceaux
de nos Armes. Fait à Paris
le dixneuvième Aoust mil
;
sep cent douze.
(L. S.) COLBERT DETORCY.
! (L. S. ) BOLINGBROkE.
entrelaFrance &
>
l'Angleterre. cOmme il y a
lieu d'esperer un heureux succés des Conférences établies
à Ucrecht par les foins de
leurs Majestez Très-Chrétienne & Britannique, pour
le rétablissement de la Paix
generale
,
& qu'elles ont
jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de guerre
,
capables de troubler
l'étatoù la négociation se
trouve presentement;leursdites Majestez, attentives
au bon heur de la Chrétienté, sont convenuës d'une
suspension d'armes, comme
du moyen le plus sur pour
parvenir au bien général
qu'Elles fc proposent. Et
quoy que jusqu'à present
Sa Majesté Britannique
,
nait pû persuader ses Alliez
d'entrer dans ces mêmes
sentimens
,
le refus qu'ils
font de les suivre n'estanc
pas une raisonsuffisante
pour empescher Sa Majesté
Très
-
Chrétienne de mar-
quer par des preuves cffectives, le desitqu'Elle a
de
rétablir au plutôt une parfaire amitié, & une sincere
correspondance entre Elle
& la Reine de la GrandeBretagne, les Royaumes,
Etats & Sujets de L L. MM.
Saditc Majesté Trés-Chrétienne après avoir confié
aux troupes Angloises la
garde des Ville, Citadelle,
!& Forts de Dunkerque,,
pour marque de sa bonne
foy, consent & promet,
comme la Reine de la Grande-Bretagne promet aussi
de sa part.
I
Qu'il y aura suspension
générale de routes entreprises & faits d'armes, & generalement de tous Actes
d'hostilitez entre les Armées,
Troupes, Flotes
,
Escadres
& Navires de leurs Majestez
Très-Chrétienne & Britannique, pendant le terme
de quatre mois, à commencer du vingt-deuxième du
present mois d'Aoust, jusqu'au vingt
-
deuxième du
mois de Décembre pro- -chain..)
II.
<
*
*
La même
V
suspension fera
établie entre les garnisons,
& gens de guerre, que leurs
Majestez tiennent pour la
deffense & garde de leurs
Places, dans tous les lieux
où leurs armes agissent, ou
peuventagir, tant par Terre
que par Mcr,o-U autres eaux:
en forte que s'il arrivoit quc pendant le temps de la suspension, on y contrevint
de part ou d'autre
,
par
la prise d'une ou plusieurs
Places, soit par attaque
,
surprise
,
ou intelligence se.
crette
,
en quelque endroit
du monde que ce fut,qu'on
fit des prisonniers ou quelques autres actes d'hostilité,
par quelque accident imprévû30 de. la nature de ceux
quon ne peut prévenir,
contraires àla presente cessation d'Armes;cette conavention se réparera de
part & d'autre, de bonne
soy, sans delay, ni difficulté,
restituant sans aucune diminution, ce qui aura esté pris,
& mettant les prisonniers
en liberté, sans demander
aucune chose pour leur ran
çon, ni pour leur dépense.
III.
Pour prévenir pareillement
tous sujets de plaintes, &
contestations quipourroient
naistre à l'occasion des Vaisseaux
,
Marchandises
,
ou
autres effets qui seroient pris
J. par Mer,pendant le temps
de la suspension, on est
convenu réciproquement
»
que lesdits Vaisseaux
,
Marl, chandifes & effets qui seroient pris dans laManche,
& dans les Mers du Nord,
après l'espace de douze
jours, à compter depuis la
signarure dela susditeSuspension
,
feront de part &
d'autres restituez réciproquement.
Que le terme fera de six
semaines pour les prises faites depuis la Manche, les
Mers Britanniques & les
Mers du Nord, jusqu'au
Cap Saint Vincent.
-
Et pareillement de six
semaines, depuis &au-delà
de ce Cap jusqu'à la Ligne,
fpiidana-,j}'Ocean) foit dans
la Mer Méditerranée.
Enfin de six mois au- delà de la Ligne, & dans tous
les autres endroits du mon
de, sans aucune exception
ny autre diflinâtoti plus
particulière de temps & de
lieu.
¿
IV.
Comme la même Suspension fera observée entre les
Royaumes déjà GrandeBretagne & d'Espagne
;
Sa
Majesté Britannique promet
qn'aucun de ses Navires de
guerre ou Marchands,Bar-
,
ques ou autres Bastiments
,
appartenans à Sa Majesté
Britannique ou à ses Sujets,
ne seront désormais employez à transporter, ou
convoyer en Portugal, en
Catalogne, ny dans aucun
des lieux où la guerre sesait
presentement,des Troupes,
Chevaux, Armes,Habits,
& en general toutes munitions de Guerre & de bouche.
V.
Toutesfois il fera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes,
des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Placesde
Gilbraltar, & de Port- Mahon,actuellement occupées
par ses Armes, & dont la
possession luy doit demeurer
par le Traité de Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne le?
troupes Angloises & generalement tous les effets qui
luy appartiennent dans ce
Royaume, soit pour les
faire passer dans l'Isle de
Minorque, soit pour lescon-
duire dans la Grande Bretagne
,
sans que lesdits transports soient fenfez contrairesà la su spension.
VI.
:
1
La Reine de la GrandeBretagne pourra pareillement sans y
contrevenir
prester ses Vaisseaux, pour
transporter en Portugalles
Troupes de cette Nation,
qui sont actuellement en
Catalogne
,
& pour transporter en Italie les Troupes j
Allemandes qui. sont aussi
dans
dans la même Province.
VII.
Immédiatement aprèsque
le present Traité de Suspension aura esté declaré en
Espagne, le Roy se fait sort
que le blocus de Gibraltar
fera levée, & que la garnison
Angloisesaussi bien que les
Marchands qui se trouveront dans cette Place, pourront en toute liberté vivre,
traiter & négocier avec les
Espagnols.
vm.
Les ratifications du prenne Traité se ront échangées de parer d'autre dans
je terme de quinze jours,
ou plustost si faire se peut.
ENFOYde quoy,&en
vertu de ces Ordres & pou.
voirs queNous soussignez
avons reçu du Roy TrèsChrétien & de la Reinede
la Grande-Bretagne
,
ryx
Maistre & Maistresse, avons
signé les presentes & y
avonsfait apposer les Sceaux
de nos Armes. Fait à Paris
le dixneuvième Aoust mil
;
sep cent douze.
(L. S.) COLBERT DETORCY.
! (L. S. ) BOLINGBROkE.
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Résumé : Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document est une convention de suspension d'armes entre la France et l'Angleterre, motivée par l'espoir d'un succès des conférences de paix à Utrecht et par le désir de prévenir les événements de guerre qui pourraient perturber les négociations. Les deux majestés, attentives au bien de la chrétienté, ont convenu de cette suspension comme moyen de parvenir à la paix générale. La suspension d'armes est effective pendant quatre mois, du 22 août au 22 décembre. Elle concerne toutes les hostilités entre les armées, troupes, flottes et navires des deux nations. En cas de violation, les parties doivent restituer ce qui a été pris et libérer les prisonniers sans rançon. Pour les prises en mer, les vaisseaux, marchandises et autres effets doivent être restitués réciproquement après des délais spécifiques selon les zones géographiques. La suspension est également observée entre la Grande-Bretagne et l'Espagne. La Grande-Bretagne s'engage à ne pas transporter des troupes ou des munitions de guerre vers les lieux où la guerre sévit actuellement, sauf pour Gibraltar, Minorque et Port-Mahon. Les ratifications du traité doivent être échangées dans un délai de quinze jours. Le document est signé à Paris le 19 août 1712 par Colbert de Torcy pour la France et Bolingbroke pour l'Angleterre.
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44
p. 70-72
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
On mande de Roses du 11. Septembre que les les [...]
Mots clefs :
Espagne, Pétards, Lieutenant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
ONmande de Roſes dus
H. Septembre que les Generaux Wetzel , & Humada tenterent de furprendre
la place , avec des échelles,
des petards , qu'ils avoient
fait venir par mer, & deux
GALANTH
mille Grenadiers où foldats choifis , ils s'emparerent d'abord d'un petio
poſte à la barriere de Caf
tillon gardé parun fergenc
& vingt foldats , dont fix
furent tuez. Ils travaillerent enſuite à rompre cette
barriere avec des haches :
mais le fieur Franco Lieutenant de Roy y eftant accouru avec les troupes
Françoifes & Efpagnoles ,
força les ennemis à fe retirer , aprés avoir eu deux
cens hommes tués ou blef
sés & d'abandonner les
72 MERCURE
petards & les autres préparatifs qu'ils avoient amenez , il n'y a eu quefept
ou huit foldats du Regiment de Labadie , & un
Capitaine bleffé. Tous les
Officiers fe font diftinguez
en cette occafion , fur tout
le Lieutenant de Roy , le
fieur du Reveft Commandant des Troupes Françoi
fes le fieur de Labadie.
Colonel , & le fieur Prefte
filliers .
d'Espagne.
ONmande de Roſes dus
H. Septembre que les Generaux Wetzel , & Humada tenterent de furprendre
la place , avec des échelles,
des petards , qu'ils avoient
fait venir par mer, & deux
GALANTH
mille Grenadiers où foldats choifis , ils s'emparerent d'abord d'un petio
poſte à la barriere de Caf
tillon gardé parun fergenc
& vingt foldats , dont fix
furent tuez. Ils travaillerent enſuite à rompre cette
barriere avec des haches :
mais le fieur Franco Lieutenant de Roy y eftant accouru avec les troupes
Françoifes & Efpagnoles ,
força les ennemis à fe retirer , aprés avoir eu deux
cens hommes tués ou blef
sés & d'abandonner les
72 MERCURE
petards & les autres préparatifs qu'ils avoient amenez , il n'y a eu quefept
ou huit foldats du Regiment de Labadie , & un
Capitaine bleffé. Tous les
Officiers fe font diftinguez
en cette occafion , fur tout
le Lieutenant de Roy , le
fieur du Reveft Commandant des Troupes Françoi
fes le fieur de Labadie.
Colonel , & le fieur Prefte
filliers .
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le 7 septembre, les généraux Wetzel et Humada ont tenté de capturer une place forte en Espagne en utilisant des échelles et des pétards, transportés par mer, ainsi que deux mille grenadiers et soldats choisis. Ils ont d'abord pris un petit poste à la barrière de Castillon, gardé par un sergent et vingt soldats, dont six furent tués. Les assaillants ont ensuite essayé de démolir la barrière avec des haches. Le sieur Franco, lieutenant du roi, est intervenu avec les troupes françaises et espagnoles, forçant les ennemis à se retirer après avoir subi deux cents hommes tués ou blessés. Les assaillants ont abandonné les pétards et autres préparatifs. Du côté français, sept ou huit soldats du régiment de Labadie et un capitaine ont été blessés. Les officiers se sont distingués, notamment le lieutenant du roi, le sieur du Revest, commandant des troupes françaises, le sieur de Labadie, colonel, et le sieur Preste, fils aîné.
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45
p. 110-117
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Les Lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy [...]
Mots clefs :
Espagne, Fourrages, Lettres de Catalogne, Gérone, Garnison, Ennemis, Suspension d'armes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Eſpagne.
LEs Lettres de Catalogne
portent que l'armée du Roy
eftoit tousjours campée le
long de la Segre , & qu'elle
attendoit pourſe mettre en
mouvement l'arrivée des
Regiments des Gardes Efpagnoles &Wallones , que
le Marquis de Ceva Grimaldi Lieutenant General , qui
eftoit avec fix mille hommes du coſté de Balaguer ,
avoit paffé la Segre , &
s'eftoit avancé vers Agra-
GALANT. In
munt pour confommer &
enlever les fourrages , ce
qu'il avoit executéfans que
les Ennemis , qui n'avoient
encore rien entrepris , y
euffent fait aucune oppofition. D'autres Lettres apportent que le Gouverneur
de Roſes ayant eſté informéque lesEnnemis avoient
fait ungrand amas de fourrage prés de Mataro à quatre lieues de Barcelonne ,
y avoit envoyé dans des
barques foixante Grenadiers , qui ayant mis pied
à terre de nuit , avoient
112 MERCURE
bruflé les fourrages , pillé
plufieurs maifons de la cofte , & s'eftant enfuite rem,
barquez avec leur butin ,
eftoient retournez à Rofes
fans que les Ennemis . ſe
miffent en devoir de les
pourfuivre. On écrit de
Gironne que la Garniſon a
bru flé foixante chariots
chargez de grains que les
Ennemis avoient amaffez
dans le Lampourdan pour
les envoyer à Barcelonne.
L'armée du Roy continuëde confommer les fourrages de l'autre cofté de la
Segre ,
CALANT. TIS
Segre , ce qui oblige les
Ennemis à aller chercher
des fourrages fi loin , que
leur cavalerie en eft extre
mement fatiguée. Ils ont
fait un détachement à deffein d'enlever les fourrages
au voisinage de Balaguer.
Le Gouverneur en ayant
eu avis , fit fortir des troupes qui les attaquerent
avec tant de valeur qu'ils
les mirent en fuite , & firent plus de deux cents
prifonniers.
On éctit de Penifcola
qu'on y attendoit un con1712. Septembre. K
114 MERCURE
voy de France de vingtdeux Baftimens chargez de
grains , & eſcortez par trois
Fregates.
fe
Ön mande de Gibraltar
que le Gouverneur Anglois
avoit declaré aux troupes
Hollandoifes qu'elles
préparaffent à le retirer à
l'arrivée des deux Regiments Anglois qu'il attendoit de Catalogne.
&
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis de Bay y eftoit arrivé
de Salamanque , & qu'il
avoit envoyé ordre aux
GALANT. 115
troupes qui estoient en
quartier de rafraiſchiffement de marcher vers
Badajoz , où il devoit arriver le 24. pour ouvrir la
campagne.
>
On efcrit de Liſbonne ,
qu'on atenu un grand confeil de guerre , auquel les
Generaux & les Gouverneurs de trois Provinces
ont affifté en prefence de
la Reine , que les troupes
Angloifes eftoient preites
à s'embarquer, & qu'elles
n'attendoient qu'une eſcadre pour retourner en AnKij
116 MERCURE
gleterre ; qu'on a rappellé
de Catalogne les troupes
qui y reftent , qu'on y arme neuf ou dix vaiffeaux
pour les envoyer à Rio Janeiro avec deux ou trois
Regiments.
On a eu avis de Cadiz
que quelques Fregates qui
en eftoient forties le dix
Aouſt,pour donner la chaffe à des armateurs qui
croifoient de ce cofté- là ,
en avoient pris deux Zelandois qu'ils y avoient envoyez , && que le 12. ils y
avoient auffi envoyé deux
GALANT. 117
prifes Portuguaifes , dont
la charge eftoit eftimée
cent mille écus ; que le 31.
on vit paroiftre une efcadre Angloife de dix où
douze vaiffeaux de guerre
qui s'approcha de la Ville ,
mais au lieu d'exercer quel
que hoftilité , elle la falua
de plufieurs coups de canon , pour lesquels on luy
rendit le falut , ce qui fait
juger qu'il y a une fufpenfron d'armes avec l'Angleterre.
d'Eſpagne.
LEs Lettres de Catalogne
portent que l'armée du Roy
eftoit tousjours campée le
long de la Segre , & qu'elle
attendoit pourſe mettre en
mouvement l'arrivée des
Regiments des Gardes Efpagnoles &Wallones , que
le Marquis de Ceva Grimaldi Lieutenant General , qui
eftoit avec fix mille hommes du coſté de Balaguer ,
avoit paffé la Segre , &
s'eftoit avancé vers Agra-
GALANT. In
munt pour confommer &
enlever les fourrages , ce
qu'il avoit executéfans que
les Ennemis , qui n'avoient
encore rien entrepris , y
euffent fait aucune oppofition. D'autres Lettres apportent que le Gouverneur
de Roſes ayant eſté informéque lesEnnemis avoient
fait ungrand amas de fourrage prés de Mataro à quatre lieues de Barcelonne ,
y avoit envoyé dans des
barques foixante Grenadiers , qui ayant mis pied
à terre de nuit , avoient
112 MERCURE
bruflé les fourrages , pillé
plufieurs maifons de la cofte , & s'eftant enfuite rem,
barquez avec leur butin ,
eftoient retournez à Rofes
fans que les Ennemis . ſe
miffent en devoir de les
pourfuivre. On écrit de
Gironne que la Garniſon a
bru flé foixante chariots
chargez de grains que les
Ennemis avoient amaffez
dans le Lampourdan pour
les envoyer à Barcelonne.
L'armée du Roy continuëde confommer les fourrages de l'autre cofté de la
Segre ,
CALANT. TIS
Segre , ce qui oblige les
Ennemis à aller chercher
des fourrages fi loin , que
leur cavalerie en eft extre
mement fatiguée. Ils ont
fait un détachement à deffein d'enlever les fourrages
au voisinage de Balaguer.
Le Gouverneur en ayant
eu avis , fit fortir des troupes qui les attaquerent
avec tant de valeur qu'ils
les mirent en fuite , & firent plus de deux cents
prifonniers.
On éctit de Penifcola
qu'on y attendoit un con1712. Septembre. K
114 MERCURE
voy de France de vingtdeux Baftimens chargez de
grains , & eſcortez par trois
Fregates.
fe
Ön mande de Gibraltar
que le Gouverneur Anglois
avoit declaré aux troupes
Hollandoifes qu'elles
préparaffent à le retirer à
l'arrivée des deux Regiments Anglois qu'il attendoit de Catalogne.
&
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis de Bay y eftoit arrivé
de Salamanque , & qu'il
avoit envoyé ordre aux
GALANT. 115
troupes qui estoient en
quartier de rafraiſchiffement de marcher vers
Badajoz , où il devoit arriver le 24. pour ouvrir la
campagne.
>
On efcrit de Liſbonne ,
qu'on atenu un grand confeil de guerre , auquel les
Generaux & les Gouverneurs de trois Provinces
ont affifté en prefence de
la Reine , que les troupes
Angloifes eftoient preites
à s'embarquer, & qu'elles
n'attendoient qu'une eſcadre pour retourner en AnKij
116 MERCURE
gleterre ; qu'on a rappellé
de Catalogne les troupes
qui y reftent , qu'on y arme neuf ou dix vaiffeaux
pour les envoyer à Rio Janeiro avec deux ou trois
Regiments.
On a eu avis de Cadiz
que quelques Fregates qui
en eftoient forties le dix
Aouſt,pour donner la chaffe à des armateurs qui
croifoient de ce cofté- là ,
en avoient pris deux Zelandois qu'ils y avoient envoyez , && que le 12. ils y
avoient auffi envoyé deux
GALANT. 117
prifes Portuguaifes , dont
la charge eftoit eftimée
cent mille écus ; que le 31.
on vit paroiftre une efcadre Angloife de dix où
douze vaiffeaux de guerre
qui s'approcha de la Ville ,
mais au lieu d'exercer quel
que hoftilité , elle la falua
de plufieurs coups de canon , pour lesquels on luy
rendit le falut , ce qui fait
juger qu'il y a une fufpenfron d'armes avec l'Angleterre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Les nouvelles d'Espagne rapportent plusieurs événements militaires. En Catalogne, l'armée royale est positionnée le long de la Segre et attend des renforts. Le Marquis de Ceva Grimaldi a traversé la Segre avec six mille hommes pour sécuriser des fourrages. Le gouverneur de Roses a envoyé des grenadiers détruire des fourrages ennemis près de Mataro. À Gironne, la garnison a brûlé des chariots de grains ennemis. L'armée royale continue de sécuriser des fourrages, épuisant ainsi la cavalerie ennemie. Un détachement ennemi a été repoussé près de Balaguer, faisant plus de deux cents prisonniers. À Peniscola, un convoi français de grains est attendu. À Gibraltar, les troupes hollandaises se préparent à partir. En Estrémadure, le Marquis de Bay a ouvert la campagne à Badajoz. À Lisbonne, un conseil de guerre a décidé du rappel des troupes de Catalogne et de l'armement de vaisseaux pour Rio Janeiro. À Cadix, des frégates ont capturé des navires zélandais et portugais, et une escadre anglaise a suggéré une suspension d'armes avec l'Angleterre.
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46
p. 303-306
Nouvelles de Catalogne.
Début :
Les Lettres de Catalogne portent que l'Armée du Roy [...]
Mots clefs :
Catalogne, Espagne, Fourrages, Portugal, Suspension d'armes
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Catalogne.
Nouvelles de Catalogne.up
Les Lettres de Catalogne
portent que l'Armée du
Roy occupoit toûjours le
304 MERCURE
même Camp, & continuoit
d'enlever & confommer les
fourages au- delà de la Segre;
que le Comtede Staremberg étoit parti de Barcelonne pour Cervera fort
mal fatisfait du mauvais
état des recrues qu'on luy
aenvoyé d'Italie au nombre
de mille hommes auffi bien
que des chevaux à cauſe
qu'au lieu de douze ou
quinze cent qu'on luy avoit
promis , on n'en avoit
embarqué que huit cent
dont on avoit eſté obligé
de jetter trois cens à la
GALANT. 305
Mer dans la traversée , que
fon armée étoit en tresmauvais état faute de vivres
& de fourages ; qu'il n'avoit
point encore reçû d'Artil
lerie faute d'argent ; que
ceux qui fe font chargez de
la voiturer one vouloient
point fortir de Barcelonnes
qu'ils ne fuffent payez des
fommes qu'on leur à ptomifes.
tb whiteb
Les Lettres d'Eftremadure portent que l'Armée
du Roy devoit eftre affemblée le 20 Septembre du
cofté de Badajoz pour
C c
306 MERCURE
commencer la Campagne
d'Automne; queles Troupes
Angloifes qui fervoient en
Portugal marchoient vers
Lifbone pour s'y embar
quer & retourner en An
gleterre, que le Royde
Portugal avoit envoyéordré
à fes Plenipotentiaires de
convenir d'une Sufpenfion
Armes avec la France à
condition de la conclure
env meſmee temps avec
J'Eſpagne.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'Armée du
Roy occupoit toûjours le
304 MERCURE
même Camp, & continuoit
d'enlever & confommer les
fourages au- delà de la Segre;
que le Comtede Staremberg étoit parti de Barcelonne pour Cervera fort
mal fatisfait du mauvais
état des recrues qu'on luy
aenvoyé d'Italie au nombre
de mille hommes auffi bien
que des chevaux à cauſe
qu'au lieu de douze ou
quinze cent qu'on luy avoit
promis , on n'en avoit
embarqué que huit cent
dont on avoit eſté obligé
de jetter trois cens à la
GALANT. 305
Mer dans la traversée , que
fon armée étoit en tresmauvais état faute de vivres
& de fourages ; qu'il n'avoit
point encore reçû d'Artil
lerie faute d'argent ; que
ceux qui fe font chargez de
la voiturer one vouloient
point fortir de Barcelonnes
qu'ils ne fuffent payez des
fommes qu'on leur à ptomifes.
tb whiteb
Les Lettres d'Eftremadure portent que l'Armée
du Roy devoit eftre affemblée le 20 Septembre du
cofté de Badajoz pour
C c
306 MERCURE
commencer la Campagne
d'Automne; queles Troupes
Angloifes qui fervoient en
Portugal marchoient vers
Lifbone pour s'y embar
quer & retourner en An
gleterre, que le Royde
Portugal avoit envoyéordré
à fes Plenipotentiaires de
convenir d'une Sufpenfion
Armes avec la France à
condition de la conclure
env meſmee temps avec
J'Eſpagne.
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Résumé : Nouvelles de Catalogne.
Le texte décrit des nouvelles militaires concernant la Catalogne et l'Estrémadure. En Catalogne, l'armée du roi est stationnée au même endroit et rassemble des fourrages au-delà de la Segre. Le comte de Starhemberg, en route de Barcelone à Cervera, exprime son mécontentement face à l'état des recrues italiennes, soit mille hommes et des chevaux. Sur les douze à quinze cents chevaux promis, seuls huit cents ont été embarqués, dont trois cents ont péri en mer. L'armée manque de vivres et de fourrages et n'a pas encore reçu d'artillerie en raison de problèmes financiers. Les transporteurs refusent de quitter Barcelone tant qu'ils ne sont pas payés. En Estrémadure, l'armée du roi doit se rassembler près de Badajoz le 20 septembre pour la campagne d'automne. Les troupes anglaises au Portugal se dirigent vers Lisbonne pour s'embarquer vers l'Angleterre. Le roi du Portugal a ordonné à ses plénipotentiaires de négocier une suspension des armes avec la France, à condition que celle-ci soit simultanée avec l'Espagne.
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47
p. 254-260
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont [...]
Mots clefs :
Espagne, Régiment d'infanterie, Madrid, Estrémadure
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedre de Vargas Maldonado de Grenade: la Clefde Gentilhom
me de fa Chambre à Dom
Carlos Uffel de Guimbarda , Chevalier de l'Ordre
de faint Jacques , & l'un des
GALANT. 255
vinge quatre Regidors de
Cordoue , en recompenfe
de fes fervices.
1
On attend à Madrid Milord Lexington Ambaffadeur d'Angleterre. Le Roy
a chargé le Duc de Popoli ,
l'un des quatre Capitaines
des Gardes du Corps , du
foin de le recevoir , & de le
faire traiter & défrayer aux
defpens de Sa Majeſté. On
luy prépare le Palais du
Marquis de Manfera. Le
Royaenvoyéordre auMar.
quis de Monteleon d'aller
en Angleterre, & au Com-
256 MERCURE
te de Bergeik de retourner
à Madrid.
On efcrit d'Eftremadure
du 20. Septembre que le
Marquis de Bay ayant appris que les Portugais envoyoient un convoy à Elvas , fit partir un détachement de cavalerie qui en
enleva une partie &fit quelques pritonniers , entre Ef
tremos & la Fuente de los
Zapateros.
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis
de Bay, après avoir fait un
detachement de quatre
mille
GALANT. 257
•
mille chevaux jufqu'à la
Fuente de los Zapateros ,
s'eftoit mis en marche avec
l'armée , paffa la Caya &la
Cayola , & fut camper le
22. Septembre aux environs
d'Elvas , ce qui fit croire
aux Portugais qu'il avoit
deſſein d'aſſieger cette place , il fut mefme la reconnoistre avec quelques Officiers &Ingenieurs. Les Portugais travaillerent à reparer les fortifications , & y
firent entrer deux bataillons qu'ils tirerent de la
garnifon deCampo Mayor.
Octobre. 1712. Y
258 MERCURE
Le 28. le Marquis de Bay
fit avancer l'armée vers cette derniere place , qui fut
inveftie ayant la nuit. Les
Portugais dans le deffein de
faire diverfion , allerent attaquer Carvajalez dans le
Royaume de Leon , la garnifon fe défendit avec tant
de vigueur qu'elle les repouffa , & leur tua plus de
quatre cents hommes. On
mande d'Estremadure du
7. Octobre que le fiege de
Campo Mayor continuë
avec vigueur , que les Portugais affembloient leurs
GALANT. 259
troupes aux environs d'Ef
tremos ; mais ne pouvant
pas former une armée affez
forte pour faire lever le
fiege , brufloient les fourrages de leur propre pays
afin d'incommoder les af
fiegeans , qui neanmoins
en recevoient une quantité luffifante d'ailleurs. Les
lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy
eftoit allée camper au delà de la Segre , & que le
General Staremberg avoit
abandonné Cervera. Le
26. Septembre la Flote defY ij
260 MERCURE
tinée pour la nouvelle Ef
pagne , qui avoit relaſché
trois fois a Cadiz , à cauſe
des Vaiffeaux Anglois &
Algeriens qui croifoient
de ce coſté là , mit à la
voile avec un vent favorable. Le Comte d'Atalaya
a receu ordre de Liſbonne
de retourner en Portugal
avec les troupes Portugaifes qui restent en Catalogne , & les Anglois ont
receu ordre de la Reine
de la grande Bretagne de
s'embarque
d'Espagne.
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedre de Vargas Maldonado de Grenade: la Clefde Gentilhom
me de fa Chambre à Dom
Carlos Uffel de Guimbarda , Chevalier de l'Ordre
de faint Jacques , & l'un des
GALANT. 255
vinge quatre Regidors de
Cordoue , en recompenfe
de fes fervices.
1
On attend à Madrid Milord Lexington Ambaffadeur d'Angleterre. Le Roy
a chargé le Duc de Popoli ,
l'un des quatre Capitaines
des Gardes du Corps , du
foin de le recevoir , & de le
faire traiter & défrayer aux
defpens de Sa Majeſté. On
luy prépare le Palais du
Marquis de Manfera. Le
Royaenvoyéordre auMar.
quis de Monteleon d'aller
en Angleterre, & au Com-
256 MERCURE
te de Bergeik de retourner
à Madrid.
On efcrit d'Eftremadure
du 20. Septembre que le
Marquis de Bay ayant appris que les Portugais envoyoient un convoy à Elvas , fit partir un détachement de cavalerie qui en
enleva une partie &fit quelques pritonniers , entre Ef
tremos & la Fuente de los
Zapateros.
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis
de Bay, après avoir fait un
detachement de quatre
mille
GALANT. 257
•
mille chevaux jufqu'à la
Fuente de los Zapateros ,
s'eftoit mis en marche avec
l'armée , paffa la Caya &la
Cayola , & fut camper le
22. Septembre aux environs
d'Elvas , ce qui fit croire
aux Portugais qu'il avoit
deſſein d'aſſieger cette place , il fut mefme la reconnoistre avec quelques Officiers &Ingenieurs. Les Portugais travaillerent à reparer les fortifications , & y
firent entrer deux bataillons qu'ils tirerent de la
garnifon deCampo Mayor.
Octobre. 1712. Y
258 MERCURE
Le 28. le Marquis de Bay
fit avancer l'armée vers cette derniere place , qui fut
inveftie ayant la nuit. Les
Portugais dans le deffein de
faire diverfion , allerent attaquer Carvajalez dans le
Royaume de Leon , la garnifon fe défendit avec tant
de vigueur qu'elle les repouffa , & leur tua plus de
quatre cents hommes. On
mande d'Estremadure du
7. Octobre que le fiege de
Campo Mayor continuë
avec vigueur , que les Portugais affembloient leurs
GALANT. 259
troupes aux environs d'Ef
tremos ; mais ne pouvant
pas former une armée affez
forte pour faire lever le
fiege , brufloient les fourrages de leur propre pays
afin d'incommoder les af
fiegeans , qui neanmoins
en recevoient une quantité luffifante d'ailleurs. Les
lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy
eftoit allée camper au delà de la Segre , & que le
General Staremberg avoit
abandonné Cervera. Le
26. Septembre la Flote defY ij
260 MERCURE
tinée pour la nouvelle Ef
pagne , qui avoit relaſché
trois fois a Cadiz , à cauſe
des Vaiffeaux Anglois &
Algeriens qui croifoient
de ce coſté là , mit à la
voile avec un vent favorable. Le Comte d'Atalaya
a receu ordre de Liſbonne
de retourner en Portugal
avec les troupes Portugaifes qui restent en Catalogne , & les Anglois ont
receu ordre de la Reine
de la grande Bretagne de
s'embarque
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a attribué le Régiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedro de Vargas Maldonado de Grenade et la Clef de Gentilhomme de sa Chambre à Dom Carlos Uffel de Guimbarde, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques. Il a également récompensé vingt-quatre Regidors de Cordoue. À Madrid, l'arrivée de Milord Lexington, ambassadeur d'Angleterre, est attendue. Le Duc de Popoli est chargé de le recevoir et de le loger aux frais de la couronne. Le Marquis de Monteleon doit se rendre en Angleterre et le Comte de Bergeik retourner à Madrid. En Estrémadure, le Marquis de Bay a intercepté un convoi portugais à Elvas, capturant des troupes et faisant des prisonniers. Il a ensuite avancé vers Campo Mayor, où il a lancé une attaque le 28 octobre, tandis que les Portugais tentaient une diversion à Carvajales. En Catalogne, l'armée royale a traversé la Segre et le Général Staremberg a abandonné Cervera. La flotte pour la Nouvelle-Espagne a quitté Cadix le 26 septembre après plusieurs tentatives avortées. Le Comte d'Atalaya doit retourner au Portugal avec les troupes portugaises restées en Catalogne, et les Anglais doivent s'embarquer sur ordre de la Reine de Grande-Bretagne.
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48
p. 73-79
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la clef de Gentilhomme de la [...]
Mots clefs :
Espagne, Gentilhomme de la Chambre, Divan d'Alger, Te Deum, Lettres de Catalogne, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouvellesd'Espagne.
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
Le Roy a
donné laclef
de Gentilhomme de la
Chambre au Marquis de
Casa Pabon, enconsideration des services de son
pere.
MilordLexington, Ministre d'Angleterre, arriva
le 18. Octobre à Madrid
à
accompagné du Duc de
Popoliqui étoit allé au-devant de luy, & qui le conduisit en une maison qu'on
luy avoit preparée par ordre
Roy, il eue audience particuliere de leurs Majestez le
mesme jour, le lendemain
il futtraité magnifiquement
au dépens de sa Majesté. Il
est aussiarrivé à Madrid un
cuvoyé du Divan 4Alger,
dont on ne sçait pas encore
la commission. Le Roya
fait chanter le Te Dtumm
actions de graces de la prise
du Qnesnoy; on fit des feux
&
desilluminations durant
- deux soirs.
,
On mande de Catalogne
, queleGeneralStatemberg
a
abandonné Cervera,à
cause que les Anglois au
nombre de trois mil cinq
cens &les Portugais au nombre de dix sept cens étoient
sur le point desembarquer,
outre qu'il éroit arrivé des
Troupes Françoises en
Roussillon qui l'avoir obtigé
de se rapprocher de Barcelone pour estre àportée de
couvrir la Ville.
D'autres lettresdeCatalogne portenr que l'armée
devoit le 16. Octobre passer
la Segre pour aller campèr
auxenvirons de Cervera, tÍque les ennemis avoient
abandonne, que le Prince
Tferclas de Tilly ayant été
informé qu'un Régiment
::de Cavalerie de !Electeur
Palatin, reduit à cent cinquante Maires, étoit dans
ilç voisinage de Cervera, fit
un détachement pour l'enlever;il marcha avec tant
de diligence qu'il le joignit
avant le jour, & l'ayant enveloppé de tous côtez, il
prit le Regiment entier sans
luy donner le tems de se
mettre en deffense. Les let-
: de Saragosse portent qu'un
corps composé de Troupes
reglées des hnncmiSjdcVolontaires & deMiquelets
étoit venu se porter sur la
Rivièred'Aragon & de NaVarie :
mais quelques Troupes Espagnolessétant af.
semblées avec un grand
nombre de Volontaires de
ce pais-là avoit attaqué &
battu les ennemis & les
avoit poursuivis fort loin.
On écrit de l'armée de de.
vant Campo- Mayor que le
14.Octobre on avoit commencé à battre la place avec
trois batteries composées de
Vingt
- quatre pieces do1
Canon & d'onze mortiers
le11. au matin les assiegez
firent une sortie avec seize,
Compagnies de Grenadiers
& quatre cens Soldats, ils.
furent repoussez avec tant
de vigueur qu'ils furent obligezde se retirer en si grand
desordre, qu'une partie fut,
coupée; en forte qu'ils ont
cil environ deux cens hom-.
mes tuez, blessez, &
faits
prisonniers. Le 18. la derniere paralelle fut achevée
à six toises du chemin cOU-"
vert & on avoit fait bréche
àla muraille.
LesTioupesAngloiic^
aprèssjëtriefcp^rçps.tj^J'Àrn\£ç dçs Alliez se fon~
vers laMer à Ville Fr^pçho,
Gf Panades, (nue Tarragone & Barcelone,, ouelles,
attendent une Escadre sur
laquelle elles doivent s'embarquer pour retourner en
Angleterre; les Portugais.
(c préparent ayflà pour retourner en Portugal
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le roi d'Espagne a décerné la clé de Gentilhomme de la Chambre au Marquis de Casa Pabon, en reconnaissance des services de son père. Milord Lexington, ministre d'Angleterre, est arrivé à Madrid le 18 octobre, accueilli par le Duc de Popoliqui. Il a eu une audience avec leurs Majestés le même jour et a été traité magnifiquement le lendemain. Un envoyé du Divan d'Alger est également arrivé à Madrid, sans que sa mission soit connue. Le roi a ordonné des actions de grâce pour la prise du Quesnoy, avec des feux et des illuminations durant deux soirs. En Catalogne, le général Statemberg a abandonné Cervera face à l'imminence d'un débarquement de troupes anglaises et portugaises, ainsi que l'arrivée de troupes françaises en Roussillon. L'armée espagnole devait passer la Segre pour camper près de Cervera, abandonnée par les ennemis. Le prince Ferdinand de Tilly a capturé un régiment de cavalerie de l'Électeur Palatin près de Cervera. À Saragosse, des troupes espagnoles ont repoussé une attaque ennemie sur la rivière d'Aragon et de Navarre. À Campo-Mayor, les assiégés ont tenté une sortie le 11 octobre, mais ont été repoussés avec de lourdes pertes. Le 18 octobre, la dernière parallèle a été achevée à six toises du chemin couvert, et une brèche a été faite dans la muraille. Les troupes anglo-portugaises se préparent à embarquer à Villefranche, Panades, Tarragone et Barcelone pour retourner en Angleterre et au Portugal.
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49
p. 265-280
Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Début :
NOUS Plenipotentiaires de Sa Majesté le Roy Tres-Chrestien, & [...]
Mots clefs :
Traite, Suspension d'armes, France, Espagne, Portugal, Plénipotentiaires, Troupes, Couronnes, Vaisseaux, Passeports
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Traite de Suspension
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
d'Armes entre la
France & TEfpagne,
d'une part; & le
Portugal ,de l'autre.
Conclu à Vrrecht le Jêptiémâ
Novembre1712.
NOUSPlénipotentiaires de Sa Majesté
le Roy Très-Chrcftien,
& de SaMajesté le Roy
de Portugal
,
Tommes
convenus:
1
, QjjiL y aura une Suspension generale de toutes
Actions Militaires par
Terre & par Mer entre les
deux Couronnes de France
&d'Espagne, d'une part;
& celle de Portugal, de
l'autre; leurs Sujets, Armées, Troupes, Flottes,
Escadres & Vaisseaux, tant
en Europe que dans tout
autre Pays du monde: laquelle durera l'espace de
quatre mois, à commencer
au quinziéme du present
mois de Novembre, jufqu'au quinzième du mois de
Mars que 1 on comptera
1713.& Sa Majesté TresChrestienne se fait fort
qu'elle feraobservée par la
Couconne d'Espagne.
II
EN vertu du prefenc
Traité tousActesd'hostitlité
cesteront entre ces trois
Couronnes de chaque costé
pendant ledit espace de
quatre mois, tant par Terre
luc par Mer &autres Eaux;
en force que s'ilarrivoit que
pendant le cours de ladite
Suspensionon y
contrevinst:
de part ou d'autre,soit ouVertement, parquelquestntreprises ou autre fait d'armes,soit par surprise ou intelligence secretre en quelque endroicdu monde que
ce fût, mesme par quelque
accident imprévû, cette
contravention se reparera de part & d'autre de bonne
foy) sansdelay ni difficulté.
LesPlacesVaisseaux &
:MaKhandifefc feront rendes
•>
incessamment, & les Prifonniersmis en liberté,fane
qu'on demande aucune
chose pour tcurrançonm
pour leur dépense.
(
III.
AFIN de prévenir tous
sujets deplaintes&conteflations qui pourroient naicro
à l'occasion des Prises faites
sur Mer pendant le terme
de la Surpensionon est convenu que les Vaisseaux de
part & d'autre qui feioient
plis après l'expiration des
termes cydessus marquez,
à
commencer du jour de la
signature de ce Traité, feront entierement rendus,
avec le monde, l'Equipage,
les Marchandées, & autres
effetsqu'on y aura trouvez.
sans la moindre exceptionysçavoir,ceux qu'on aura pris
depuis les Costes de Portugal jusqu'à la hauteur des
Isles des Açores & Détroit
de Gibraltar, après l'espace
de vingt-cinq jours; depuis
le mesme Décroitjusqu'à
tous les Ports de la Mediterrannée, après l'espace de
quarante jours depuis les
susdites Costes de Portugal
vers les Mers du Nord, &
dans lesdites Mers du Nord
,
aprés cinquante jours; depuis la hauteur des Isles des
Adores jusqu'au vingtcinquièmedegré du costé
du Sud, après cinquante
jours; & enfin aprèsledit
vingt-cinquièmedegré vers
toute autre partie du monde, après six mois: Bien
entendu que dans les endroits où la Suspension ne
peut avoir lieu que dans six
mois, il ca stipulé que la-
dite Suspension ne ^comK
mençant qu'aprés les susdits
six mois, elle ne finira par
consequent que dans dix
mois. Et à l'égard des
autres endroits, on observera la mesme chose à proportion des termes mar-
,
quez, afin que l'on y
ait
connoissance de ladite Suspension d'Armes.
IV.
Tous Vaisseaux &
Bastimens desdites trois
Couronnes pourront navi-
ger librement & 10Ulr de la
presente Suspension depuis
les termes cy -
dessus marquez,, sans estremunis
d'aucres Passeports que de
.ceux de leurs Souverains;
,&,cn cas que les Marchands
souhaitent d'en avoir d'aur
très, on leur en accordera
réciproquement.
; V.
;
SA Majené Très-Chrétiennepromet que les Articlescydeilus de la Ceiïatiori
d'Armes par Mer feront
observez par tous les Capitaines desVaisseaux & autres
Bastimensquiontouauront
commission de ses Alliez:
Et Sa MajestéPortugaise
promet que de sa partilsseront pareillement observez
à l'égard de tous les Alliez
de Sa MajestéTrès-Chrétienne.
VI
EN vertu de la presente
Suspension d'Armes, les
Troupes que Sa Majesté
Portugaile a
presentement
en Catalogne retourneront
enPortugalle plustost qu'il
sera possible,&afin que Sa
Majesté Portugaise ait le
temps d'envoyer, ses ordres
au General qui commande
lesdites Troupes, ladite
Suspension d'Armes ne
commencera pour elles que
le i1 Decembre prochain, auquel jour elles seront & demeureront dans l'inaction
jusqu'à leur départ,sans pouvoir servir ni directementni
indirectement contre les 2.
Couronnes. Et en cas que
leur retraite se fasse par
Terre, des Commissaires
Espagnols se trouverontsur
la Frontiere dans les premiets jours de Decembre
prochain pour concerter,
avec le General desdites
Troupes Portugaisle jour.
de leur départ & toutes les
mesures necessaires, afin
que leur marche au travers
des Etats de la Couronne
d'Espagne soit la pluscourte & la plus commode
qu'il fera possible, & que
leurs logemens soient reglez dans la route: Bien entendu que pendant ladite
marche on leur donnera
aussi des Commissaires pour
les garantir de toutes infultcs-& pour leur faire fournir les vivres, aussi bien que
'! tout ce qui leur fera necessaire, au prix commun &.
ordinaire dans le Pays. Sa
Majesté TrèsChrestienne
se fait fort qu'on aura toute
l'attention possible pour la
fureté desdites Troupes,
& que si par quelque accident imprévu, il arrivoit
que les termes de quatre
moisdelaSuspension vinst
à expirer pendant leur passage par Terre ou par Mer;
en ce cas la Suspension
d'Armes ne laissera pas de
continuer à l'égard de ces
Troupes seulement jusqu'a
ce qu'elles soient arrivées en
Portugal.
VIL
LesRatifications du
present Traité seront échangées de part & d'autre
dans le terme de quarante
jours, ou plustosrsi faire (e
peut nonobsfant que la Suspension doive commencer
du
1 5. du present mois de
Novembre. En foy de
quoy & en vertu des ordres
&pleins pouvoirs que nous
soussïgnez avons reçûs de
nos Maîstres le Roy TresChrestien & le Roy de
Portugal, avons figné le
present Traité, & y avons
fait apposer les Sceaux de
de nos Armes. Fait à
Utrecht le fepriéme Novembre mil sept cens douze.
Estoit figné
(L.S.) HUXELLES.
(L.S,.) L'ABBE DE
POLIGNAC.
(L.S=):M,ENAGER. I
(L.S.) J COMTE DE
TAROUCA.
(L. S) D. Louis DACUNHA.
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Résumé : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Espagne, d'une part; & le Portugal, de l'autre. Conclu à Utrecht le septiéme Novembre 1712.
Le traité de suspension d'armes entre la France, l'Espagne et le Portugal a été signé à Utrecht le 1er novembre 1712. Ce traité prévoit une suspension générale des actions militaires par terre et par mer entre les couronnes de France et d'Espagne, d'une part, et celle du Portugal, d'autre part. Cette suspension, garantie par la France, durera quatre mois, du 15 novembre 1712 au 15 mars 1713. Pendant cette période, tous les actes d'hostilité entre les trois couronnes cesseront, et toute contravention sera réparée de bonne foi sans délai. Le traité stipule également la restitution des vaisseaux et des marchandises capturés après la signature du traité, avec des délais spécifiques selon les zones géographiques. Par exemple, les prises entre les côtes du Portugal et les Açores seront rendues après 25 jours. Les vaisseaux des trois couronnes pourront naviguer librement pendant la suspension, sans besoin de passeports supplémentaires. La France et le Portugal s'engagent à ce que leurs alliés respectent également les termes de la suspension d'armes. Les troupes portugaises en Catalogne devront retourner au Portugal dès que possible, avec une suspension d'armes commençant le 11 décembre 1712. Des commissaires espagnols assureront leur sécurité et leur approvisionnement pendant leur retraite. Les ratifications du traité seront échangées dans un délai de quarante jours, bien que la suspension commence dès le 15 novembre 1712. Le traité a été signé par les plénipotentiaires des rois de France et de Portugal à Utrecht le 1er novembre 1712.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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50
p. 284-290
Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné la charge de Corregidor des Villes [...]
Mots clefs :
Espagne, Corregidor, Te Deum, Bouchain, Catalogne, Troupes anglaises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Supplement aux Nouvelles
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
- d'Efyagnc.
: Le Roy a
donné la char-
.,
ge de Corregidor des Villes
de Guadix & de R>ça dans
Je Royaume de Grenade à
Don Diego de Noboa &
Villamarin, Colonel d)Insanterie, en consideration
de ses fervices. Le 3 NoVerrtbre Sa Moellefie
chanter le Te Deumen
a£fciot* de grace de la prise
deBouchain. Le 5. leRoy
jftgnat'aétc de Renonciation
*
à la succession à la Couronne de France, pour luy Se
pour ses descendants, de
fmefme que les Princes dela
Maison de France doivent
renoncer à la succession delà Monarchie d'Espagne, à
jaqucHe le Ducde ,Savoye
& ses descendentsmasles
succederont au defaut de la
posterité de Sa Majesté
Catholique. La principale
;NôbIcfJe :dEfpagÛG,assi(li
,à la ceremonie de cet aâcqui fut figné par les Con
seillers du Conseil d'Etat
:$aric» PiefUejHs^esCoe-
seils, par les grands Officiers
des Maisons Royales, par
le Duc dePopoli, comme
Capitaine des Gardes du
Corps en quartier, par le
Marquis de Valdecannas,
Conseiller de la guerre, &
par le Comte de Condomar
Conseiller d'Etat & de la
Chambre de Castille. Le
mesme jour le Roy fit l'ouverture des Corréesou Etats,
accompagne du President
du Conseil avec les Ministres
de la Chambre comme assistants des Etars, &< le
Secretaire de la Chambre &
Etatde Castiille selon la maniere accoutumée
,
avec
deux Deputez de chacune
des vingt-neuf Citez &
Villes qui representent les
Royaumes de Castille,
d'Arragon & de Valence.
Les lettres d'Estremadurenr portent que la saison
étant fort avancée & que
les pluyes continuelles qui
innondoient les tranc hées
ayant rendu la continuation
du Siege de Campo-Major
très-diiffcile.
Le Marquis de Bay fit
donnes un assaut à la placc
quoyque la bréche ne fut
pas encore perfectionnée.
Le 27 Octobre au matin
il fit avancer 1 les Grenadiers
qui gagnerent le haut de la
brèche,oiï ils furent arrettezpar un retranchement
que les Assiegez avoir fait
derriere
;
il étoit enrré dans
la Ville quelques heures
auparavantunsecours demille
Bommc9, lesAssiegezsim*'si grand feu, que ksaffichans ne pouvantni
avancer ni faire un logementsur la bréche,furent
obligez Lade se«
*
:
Le Marquis de Bay se
maintintdans les attaques,
jusqu'àce qu'on eutçmniené
tousles Canons, les ,mOf,,!
tiers, avec tous lesprépa-*
ratifsduSiège,&ensuite
il décampa
,
ayanteu au
plus dans cetassautenviron
troiscenstrente Jwmmcl
tuez ou blessez.
On mande de Catalogne
<jue l'armée étoit deqtojpéç
d'Agramunt & qu'elle avoic
repasséla Segre sans que les
Ennemis ayent paru. Selon
le rapport des deserteurs,
lrstroubles étoient aug-:
mentez à Un tel point dans
Barcelone, que tout étoit
disposéà une émotion genérait. Depuis quelesEnnemis bnc abandonnéCervera, ils n'ont fait aucun
mouvement nyenvoyéde
détachement dans le Lara-*
pourdan.Onécritqueles
Troupes Angloisess'étoient embarquées
pour aller au Port-Mahon
Nouvelleset & àItalie. Gibraltar
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Résumé : Supplement aux Nouvelles d'Espagne.
Le texte relate plusieurs événements politiques et militaires. Le roi a nommé Don Diego de Noboa et Villamarin corregidor des villes de Guadix et de Baza dans le Royaume de Grenade. Le 3 novembre, un Te Deum a été chanté pour célébrer la prise de Bouchain. Le 5 novembre, le roi a signé un acte de renonciation à la succession à la couronne de France, valable pour lui-même et ses descendants, ainsi que pour les princes de la Maison de France concernant la monarchie d'Espagne. En cas de défaut de postérité, le duc de Savoie et ses descendants mâles succéderont. La cérémonie d'acceptation de cet acte a été signée par divers conseillers et grands officiers. Le même jour, le roi a ouvert les Cortes, accompagné du président du Conseil et des ministres. En Estrémadure, le siège de Campo-Major a été interrompu par des pluies et un assaut infructueux du marquis de Bay, qui a perdu environ trois cents hommes. En Catalogne, l'armée s'est déplacée sans rencontrer l'ennemi, tandis que des troubles augmentaient à Barcelone. Les ennemis ont abandonné Cervera, et des troupes anglaises se sont embarquées pour Port-Mahon et l'Italie. Gibraltar est également mentionné.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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