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1
p. 1232-1237
RELATION de ce qui s'est passé dans l'Arsenal de Paris, le premier jour de Juillet 1732. au sujet de la figure d'ozier, que le peuple nomme, mal à propos : Le Suisse de la ruë aux Ours.
Début :
Pierre Claus, du Bailliage de Schwartzembourg, Canton de Berne, cy-devant Soldat aux [...]
Mots clefs :
Figure, Nation, Suisse, Gardes suisses, Arsenal, Pierre Claus
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de ce qui s'est passé dans l'Arsenal de Paris, le premier jour de Juillet 1732. au sujet de la figure d'ozier, que le peuple nomme, mal à propos : Le Suisse de la ruë aux Ours.
RELATION de ce qui s'est passé
dans l'Arsenal de Paris , le premier jour
de fuillet 1732. au sujet de la figure
d'ozier , que le peuple nomme , mal à
propos :
Le Suisse de la ruë aux Ours .
Pierre Claus , du Bailliage de Schwartzembourg
, Canton de Berne , cy- devant Soldat aux
Gardes Suisses , Compagnie d'Affry , à present
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maiwe
, sous , la Porte de l'Horloge , préposé pour
Garde de l'Arsenal , apperçut ledit jour 1 Juiller
1732. sur les trois heures après midi , une foule
de monde , qui étant entrée dans l'Arsenal , du
côté de la Bastille , se mettoit en devoir de traverser
la Cour du Manége , portant la Figure
d'osier, qu'on nomme, mal à propos : Le Suisse
de la rue aux Ours , et auquel on attribue une
impiété commise contre PImage de la Vierge ,
en 1418 .
Comme cette Figure se trouvoit habillée de
rouge , avec des agrémens , ainsi que les Gardes
Suisses du Roy ; ledit sieur Claus ferma la
Porte dudit Arsenal , poursuivit la populace et
I. Vol. saisit
JUIN.
1733. 1233.
isit la Figure représentant un Suisse , d'autant
lieux que cette entrée dans une Maison Royale
toit un manque de respect , et que l'habit dont
a Figure étoit revêtuë , faisoit insulte â une Nation
depuis long- temps alliée à la France.
Les Chefs de la Société de la ruë aux Ours
informez que ladite Figure étoit saisie , se rendient
à l'instant chez ledit sieur Claus , pour lui
fare excuse de l'insulte du passage à travers de
P'Arsenal , en lui protestant qu'ils n'avoient jamais
prétendu représenter un Suisse par cette Figure
, et pour le lui prouver , ils le lui envoyeent
le même jour un ancien Tableau , qui fait
simplement mention d'un malheureux Soldat ,
ans spécifier de quelle Nation il fût . Ledit sieur
Claus rempli de satisfaction en son particulier
le découvrir la vérité d'un fait qui lui faisoit
le la peine depuis long- temps , comme à toute sa
Nation en general , et cela par les personnes les
fus interessées dans cette cérémonie, après avoir
endu la Figure , crut ne pouvoir mieux faire
que d'envoyer sur le champ ledit Tableau à S. A.
. Monseigneur le Duc du Maine , tant pour sa
justification personnelle sur ce qui s'étoit passé
à l'Arsenal , que pour l'interêt que ce Prince
prend à ce qui regarde la Nation Suisse.
•
S. A. S. ayant jugé à propos de faire éclaireir
la chose , on trouva , tant par des Pieces authentiques
, que par le récit des Historiens, même
contemporains , que cet impie n'étoit connu
que sous le nom d'un Goujat ou Soldat en
general , sans qu'il y ait aucune apparence que ce
ce fut un Suisse ; que d'ailleurs par les. Epoques
les plus constantes , il n'étoit pas possible que ce
malheureux Soldat fut de cette Nation , puisque
la premiere alliance entre la France et les Suisses AI, Vol.
ne
1234 MERCURE DE FRANCE
ne s'étoit faite qu'en 1444. et qu'avant ce tempslà
aucun Militaire de cette Nation n'avoit par
dans le Royaume, et que par conséquent l'opinion
du peuple , peu instruit , ne pouvoit avoir
aucun fondement à croire que ce malheureux
fut un Suisse , si ce n'est par l'habillement qu
la Société lui donne depuis long- temps , san:
fondement.
Ceux qui par une association de piété sont
chargez de faire cette cérémonie annuelle , ont
été eux- mêmes si persuadez de toutes ces véri
tez , qu'ils ont volontairement donné un acte de
déclaration en bonne forme à ce sujet , dont
ledit sieur Claus a cru qu'il étoit de son devoir
de faire part au Public , pour la satisfaction de
ses compatriotes , qui verront par là tomber a
abus populaire dont ils n'ont pas eu lieu d'être
édifiez jusqu'à présent..
Cet Acte a été dressé de la maniere qu
suit :
Aujourd'hui sont comparus pardevant les Con
seillers du Roy , Notaires à Paris soussignez ,Claudi
Piccard Rolland, Maître Layetier , ancien Juré d
sa Communauté , Rox en charge de la Sociéé
de la Sainte Vierge , rue aux Ours , de cette Ville,
Leon-François Terreau , ancien Garde des Grands
Gardes du Corps des Marchands de Vins , ancien
Consul de la Ville de Paris , Roy deux fois de la
Société ; Siméon Jacob , Marchand de Vins , ancien
Roy de ladite Société ; Jean Vallée , Maitro
Rotisseur , ancien Roy de ladite Société ; Paul Chevillot
, Maitre Boulanger , Associé, et Edme Langlois
, Maître Rotisseur , Cuisinier Privilegié du
Roy , ancien Roy de ladite Société , tous demeurans
an ladite rue aux Qurs , et stipulans , tant pour
I.Vol.
JUI N. 1732- 1235
eux que pour tous leurs Associez , tant présens que
futurs , et leurs Successeurs à perpetuité. Lesquels ,
sur la demande et réquisition du sieurPierre Claus,
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maine,
à l'Arsenal de Paris , à ce present , ont dit et déclaré
qu'ils désavoüoient, comme par ces Présentes ils le
désavoüent , en la meilleure forme qu'il leur est
possible , le particulier qui a été chargé les premiers
jours du present mois , de porter par les rues de Paris
, la Figure d'ozier , qui représente un soldat
qui en 1418. commit une impiété sur une Image
de la très-Sainte Vierge ; qu'ils désavoüoient pas
reillement ledit particulier , Porteur de ladite Figure
, de l'avoir fait entrer dans l'Arsenal , ce qui
est contre le respect dû à une Maison Royale.
?
Déclarant en outre , que ni eux ni personne de
leur Société n'ont jamais prétendu représenter par
ladite Figure , aucun Soldat Suisse , ni autre de
leur Nation , étant certain que l'Histoire ne fait
mention que d'un Soldat impie en general , sans
marquer de quelle Nation il étoit ; et cela d'autant
plus que ceux de la Nation Suisse n'ont commencé
d'être au service de la France qu'après l'année
1444 .
De plus , ils auront une attention particuliere à
ce que
ladite Figure ne soit plus à l'avenir habillée
d'une maniere qui puisse dénoter l'uniforme
d'aucun Soldat Suisse , ni autre de cette Nation, ni
portée dans l'Arsenal ; c'est ce qui a donné sujet
audit sieur Pierre Claus d'être scandalisé , et
porté à s'opposer au passage de ladite Figure au
travers de l'Arsenal , et à demander en conséquence
la présente déclaration , tant pour lui-même ,
que pour la satisfaction de tous ceux de sa Nation ,
Militaires et autres,; laquelle déclaration les soussignez
accordent volontairement , sur la demande
I. Vol. I qui
1236 MERCURE DE FRANCE
qui leur en est faite , et pour marquer de leurpart
la considération et estime qu'ils ont pour tous ceux
de la Nation Suisse en general , et en particulier
pour ledit sieur Claus. Fait et passé à Paris ès demeures
des soussignez , le 19 Ïuillet 1732. et ont
signé la minute des Présentes, demeurée à lagar¬
de et possession de Veillard , Notaire.
Signé , Melin et Veillard , Notaires ,
arca paraphes.
* Ces mêmes Associez , pour donner plus de
poids à leur déclaration se rendirent le jour
même chez M. le Baron de Bézenval , Lieutenant
General des Armées du Roy , et Colonel du Régiment
des Gardes Suisses, pour la lui présenter;
Tequel après l'avoir lûe,approuva leurs sentimens
sinceres et équitables à réformer cet abus; les assurant
qu'il en feroit part à Messieurs les Officiers
Suisses , et autres de cette Nation ; ce qui
continueroit à maintenir la tranquilité dans la
Cérémonie annuelle qu'ils avoient coutume de
faire. Ce qui fut annéxé à la déclaration cy - dessus.
A Bale , chez, Pierre Bicler , Imprimeur- Libraire,
La Relation qu'on vient de lire , nous a été
envoyée par Messieurs les Maire et Bourgeois de
la Ville de Bâle, accompagnée d'une Leute, dont
voici la teneur :
Nous vous prions , Monsieur , de faire usa
ge dans votre prochain Mercure , de la Relation
que nous avons l'honneur de vous addresser
; vous verrez , en la lisant , de quoi i
s'agit ; nous ne pûmes vous l'envoyer l'année
passée assez à temps pour être mise dans celui
de 1732. mais comme cette Cérémonie se ré-
I. Val
pere
JUIN. 1733. 1237
pete tous les ans , à pareil jour , nous esperons
qu'elle pourra trouver place cette année dans
votre Mercure, d'autant plus qu'elle ne contient
rien que de trés- vrai . Nous sommes tres- parfai
tement , Monsieur , vos tres - humbles et tresobéissans
serviteurs , les Maire et Bourgeois de
Bâle.
Ce 1 Juin 1733.
dans l'Arsenal de Paris , le premier jour
de fuillet 1732. au sujet de la figure
d'ozier , que le peuple nomme , mal à
propos :
Le Suisse de la ruë aux Ours .
Pierre Claus , du Bailliage de Schwartzembourg
, Canton de Berne , cy- devant Soldat aux
Gardes Suisses , Compagnie d'Affry , à present
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maiwe
, sous , la Porte de l'Horloge , préposé pour
Garde de l'Arsenal , apperçut ledit jour 1 Juiller
1732. sur les trois heures après midi , une foule
de monde , qui étant entrée dans l'Arsenal , du
côté de la Bastille , se mettoit en devoir de traverser
la Cour du Manége , portant la Figure
d'osier, qu'on nomme, mal à propos : Le Suisse
de la rue aux Ours , et auquel on attribue une
impiété commise contre PImage de la Vierge ,
en 1418 .
Comme cette Figure se trouvoit habillée de
rouge , avec des agrémens , ainsi que les Gardes
Suisses du Roy ; ledit sieur Claus ferma la
Porte dudit Arsenal , poursuivit la populace et
I. Vol. saisit
JUIN.
1733. 1233.
isit la Figure représentant un Suisse , d'autant
lieux que cette entrée dans une Maison Royale
toit un manque de respect , et que l'habit dont
a Figure étoit revêtuë , faisoit insulte â une Nation
depuis long- temps alliée à la France.
Les Chefs de la Société de la ruë aux Ours
informez que ladite Figure étoit saisie , se rendient
à l'instant chez ledit sieur Claus , pour lui
fare excuse de l'insulte du passage à travers de
P'Arsenal , en lui protestant qu'ils n'avoient jamais
prétendu représenter un Suisse par cette Figure
, et pour le lui prouver , ils le lui envoyeent
le même jour un ancien Tableau , qui fait
simplement mention d'un malheureux Soldat ,
ans spécifier de quelle Nation il fût . Ledit sieur
Claus rempli de satisfaction en son particulier
le découvrir la vérité d'un fait qui lui faisoit
le la peine depuis long- temps , comme à toute sa
Nation en general , et cela par les personnes les
fus interessées dans cette cérémonie, après avoir
endu la Figure , crut ne pouvoir mieux faire
que d'envoyer sur le champ ledit Tableau à S. A.
. Monseigneur le Duc du Maine , tant pour sa
justification personnelle sur ce qui s'étoit passé
à l'Arsenal , que pour l'interêt que ce Prince
prend à ce qui regarde la Nation Suisse.
•
S. A. S. ayant jugé à propos de faire éclaireir
la chose , on trouva , tant par des Pieces authentiques
, que par le récit des Historiens, même
contemporains , que cet impie n'étoit connu
que sous le nom d'un Goujat ou Soldat en
general , sans qu'il y ait aucune apparence que ce
ce fut un Suisse ; que d'ailleurs par les. Epoques
les plus constantes , il n'étoit pas possible que ce
malheureux Soldat fut de cette Nation , puisque
la premiere alliance entre la France et les Suisses AI, Vol.
ne
1234 MERCURE DE FRANCE
ne s'étoit faite qu'en 1444. et qu'avant ce tempslà
aucun Militaire de cette Nation n'avoit par
dans le Royaume, et que par conséquent l'opinion
du peuple , peu instruit , ne pouvoit avoir
aucun fondement à croire que ce malheureux
fut un Suisse , si ce n'est par l'habillement qu
la Société lui donne depuis long- temps , san:
fondement.
Ceux qui par une association de piété sont
chargez de faire cette cérémonie annuelle , ont
été eux- mêmes si persuadez de toutes ces véri
tez , qu'ils ont volontairement donné un acte de
déclaration en bonne forme à ce sujet , dont
ledit sieur Claus a cru qu'il étoit de son devoir
de faire part au Public , pour la satisfaction de
ses compatriotes , qui verront par là tomber a
abus populaire dont ils n'ont pas eu lieu d'être
édifiez jusqu'à présent..
Cet Acte a été dressé de la maniere qu
suit :
Aujourd'hui sont comparus pardevant les Con
seillers du Roy , Notaires à Paris soussignez ,Claudi
Piccard Rolland, Maître Layetier , ancien Juré d
sa Communauté , Rox en charge de la Sociéé
de la Sainte Vierge , rue aux Ours , de cette Ville,
Leon-François Terreau , ancien Garde des Grands
Gardes du Corps des Marchands de Vins , ancien
Consul de la Ville de Paris , Roy deux fois de la
Société ; Siméon Jacob , Marchand de Vins , ancien
Roy de ladite Société ; Jean Vallée , Maitro
Rotisseur , ancien Roy de ladite Société ; Paul Chevillot
, Maitre Boulanger , Associé, et Edme Langlois
, Maître Rotisseur , Cuisinier Privilegié du
Roy , ancien Roy de ladite Société , tous demeurans
an ladite rue aux Qurs , et stipulans , tant pour
I.Vol.
JUI N. 1732- 1235
eux que pour tous leurs Associez , tant présens que
futurs , et leurs Successeurs à perpetuité. Lesquels ,
sur la demande et réquisition du sieurPierre Claus,
Suisse de S. A. S. Monseigneur le Duc du Maine,
à l'Arsenal de Paris , à ce present , ont dit et déclaré
qu'ils désavoüoient, comme par ces Présentes ils le
désavoüent , en la meilleure forme qu'il leur est
possible , le particulier qui a été chargé les premiers
jours du present mois , de porter par les rues de Paris
, la Figure d'ozier , qui représente un soldat
qui en 1418. commit une impiété sur une Image
de la très-Sainte Vierge ; qu'ils désavoüoient pas
reillement ledit particulier , Porteur de ladite Figure
, de l'avoir fait entrer dans l'Arsenal , ce qui
est contre le respect dû à une Maison Royale.
?
Déclarant en outre , que ni eux ni personne de
leur Société n'ont jamais prétendu représenter par
ladite Figure , aucun Soldat Suisse , ni autre de
leur Nation , étant certain que l'Histoire ne fait
mention que d'un Soldat impie en general , sans
marquer de quelle Nation il étoit ; et cela d'autant
plus que ceux de la Nation Suisse n'ont commencé
d'être au service de la France qu'après l'année
1444 .
De plus , ils auront une attention particuliere à
ce que
ladite Figure ne soit plus à l'avenir habillée
d'une maniere qui puisse dénoter l'uniforme
d'aucun Soldat Suisse , ni autre de cette Nation, ni
portée dans l'Arsenal ; c'est ce qui a donné sujet
audit sieur Pierre Claus d'être scandalisé , et
porté à s'opposer au passage de ladite Figure au
travers de l'Arsenal , et à demander en conséquence
la présente déclaration , tant pour lui-même ,
que pour la satisfaction de tous ceux de sa Nation ,
Militaires et autres,; laquelle déclaration les soussignez
accordent volontairement , sur la demande
I. Vol. I qui
1236 MERCURE DE FRANCE
qui leur en est faite , et pour marquer de leurpart
la considération et estime qu'ils ont pour tous ceux
de la Nation Suisse en general , et en particulier
pour ledit sieur Claus. Fait et passé à Paris ès demeures
des soussignez , le 19 Ïuillet 1732. et ont
signé la minute des Présentes, demeurée à lagar¬
de et possession de Veillard , Notaire.
Signé , Melin et Veillard , Notaires ,
arca paraphes.
* Ces mêmes Associez , pour donner plus de
poids à leur déclaration se rendirent le jour
même chez M. le Baron de Bézenval , Lieutenant
General des Armées du Roy , et Colonel du Régiment
des Gardes Suisses, pour la lui présenter;
Tequel après l'avoir lûe,approuva leurs sentimens
sinceres et équitables à réformer cet abus; les assurant
qu'il en feroit part à Messieurs les Officiers
Suisses , et autres de cette Nation ; ce qui
continueroit à maintenir la tranquilité dans la
Cérémonie annuelle qu'ils avoient coutume de
faire. Ce qui fut annéxé à la déclaration cy - dessus.
A Bale , chez, Pierre Bicler , Imprimeur- Libraire,
La Relation qu'on vient de lire , nous a été
envoyée par Messieurs les Maire et Bourgeois de
la Ville de Bâle, accompagnée d'une Leute, dont
voici la teneur :
Nous vous prions , Monsieur , de faire usa
ge dans votre prochain Mercure , de la Relation
que nous avons l'honneur de vous addresser
; vous verrez , en la lisant , de quoi i
s'agit ; nous ne pûmes vous l'envoyer l'année
passée assez à temps pour être mise dans celui
de 1732. mais comme cette Cérémonie se ré-
I. Val
pere
JUIN. 1733. 1237
pete tous les ans , à pareil jour , nous esperons
qu'elle pourra trouver place cette année dans
votre Mercure, d'autant plus qu'elle ne contient
rien que de trés- vrai . Nous sommes tres- parfai
tement , Monsieur , vos tres - humbles et tresobéissans
serviteurs , les Maire et Bourgeois de
Bâle.
Ce 1 Juin 1733.
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Résumé : RELATION de ce qui s'est passé dans l'Arsenal de Paris, le premier jour de Juillet 1732. au sujet de la figure d'ozier, que le peuple nomme, mal à propos : Le Suisse de la ruë aux Ours.
Le 1er juillet 1732, Pierre Claus, un Suisse au service du Duc du Maine, observa une foule pénétrer dans l'Arsenal de Paris avec une figure d'osier appelée 'Le Suisse de la rue aux Ours'. Cette figure, vêtue comme les Gardes Suisses, était liée à un acte d'impiété commis en 1418 contre une image de la Vierge. Claus estima cette entrée irrespectueuse et insultante pour la nation suisse, alliée à la France. Il ferma la porte de l'Arsenal et saisit la figure. Les responsables de la Société de la rue aux Ours affirmèrent que la figure ne représentait pas un Suisse et présentèrent à Claus un ancien tableau montrant un soldat sans spécifier sa nation. Satisfait de cette explication, Claus envoya le tableau au Duc du Maine. Une enquête confirma que l'individu impie n'était pas connu comme un Suisse et que la première alliance franco-suisse datait de 1444, rendant improbable que le soldat fût suisse. Les organisateurs de la cérémonie annuelle désavouèrent l'incident et déclarèrent que la figure ne représenterait plus un soldat suisse ni ne serait portée dans l'Arsenal. Ils signèrent une déclaration à ce sujet, approuvée par le Baron de Bézenval, Lieutenant Général des Armées du Roi et Colonel des Gardes Suisses. La relation de cet événement fut envoyée par les Maire et Bourgeois de Bâle pour publication dans le Mercure de France.
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2
p. 205
De Paris, le 10 Mars.
Début :
Le 2 de ce mois, le Roi fit dans la plaine des Sablons, la revue [...]
Mots clefs :
Gardes suisses, Lieutenant général, Armée du roi, Bataillons, Compagnies, Artillerie, Canons, Marquis
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texteReconnaissance textuelle : De Paris, le 10 Mars.
De Paris , le 10 Mars.
Le 2 de ce mois , le Roi fit dans la plaine des
Sablons , la revue du Régiment des Gardes-Françoifes
, & de celui des Gardes- Suiffes.
Le 28 Avril de l'année dernière , le fieur de
Lally , Lieutenant - Général des armées du Roi ,
débarqua à Pontichéry avec deux Bataillons de
fon Régiment , vers les deux heures après midi.
Le même jour à cinq heures , il détacha le
Comte d'Estaing avec deux Bataillons du Régiment
de Lorraine & trois cens hommes des Troupes
de l'Inde , pour aller inveftir Goudelour , &
partit dans la nuit avec un détachement du Corps
Royal de l'Artillerie , deux piéces de campagne ,
deux groffes piéces , & les deux Compagnies de
Grenadiers de fon Régiment , pour aller joindre
le Comte d'Estaing devant cette Ville , qui capitula
le quatrième jour.
Il fit tout de fuite inveftir le fort Saint-David;
& trois jour après fit emporter l'épée à la main
les trois forts qui en défendoient les approches. Les
difficultés du terrein ayant fufpendu l'arrivée
de l'Artillerie , il ne put faire ouvrir la tranchée
que le 20 Mai. Le fort Saint- David capitula le 2.
Juin , & la garnifon de fept ,cens vingt Anglois
& dix- fept cens Soldats noirs , a été faite priſonnière
de guerre.
Il envoya le même jour un détachement à onze
lieues du fort Saint- David à Divicottey , que la
garnifon Angloife avoit évacué.
Il s'eft trouvé cent quatre - vingt canons ou
mortiers , dans le fort Saint- David , & quatrevingt
piéces de canon dans Divicottey.
Le Marquis de Montmorency-Laval , Colonel
d'Infanterie , a été envoyé par le fieur de Lally ,
pour porter au Roi les détails de la prife des
forts.
Le 2 de ce mois , le Roi fit dans la plaine des
Sablons , la revue du Régiment des Gardes-Françoifes
, & de celui des Gardes- Suiffes.
Le 28 Avril de l'année dernière , le fieur de
Lally , Lieutenant - Général des armées du Roi ,
débarqua à Pontichéry avec deux Bataillons de
fon Régiment , vers les deux heures après midi.
Le même jour à cinq heures , il détacha le
Comte d'Estaing avec deux Bataillons du Régiment
de Lorraine & trois cens hommes des Troupes
de l'Inde , pour aller inveftir Goudelour , &
partit dans la nuit avec un détachement du Corps
Royal de l'Artillerie , deux piéces de campagne ,
deux groffes piéces , & les deux Compagnies de
Grenadiers de fon Régiment , pour aller joindre
le Comte d'Estaing devant cette Ville , qui capitula
le quatrième jour.
Il fit tout de fuite inveftir le fort Saint-David;
& trois jour après fit emporter l'épée à la main
les trois forts qui en défendoient les approches. Les
difficultés du terrein ayant fufpendu l'arrivée
de l'Artillerie , il ne put faire ouvrir la tranchée
que le 20 Mai. Le fort Saint- David capitula le 2.
Juin , & la garnifon de fept ,cens vingt Anglois
& dix- fept cens Soldats noirs , a été faite priſonnière
de guerre.
Il envoya le même jour un détachement à onze
lieues du fort Saint- David à Divicottey , que la
garnifon Angloife avoit évacué.
Il s'eft trouvé cent quatre - vingt canons ou
mortiers , dans le fort Saint- David , & quatrevingt
piéces de canon dans Divicottey.
Le Marquis de Montmorency-Laval , Colonel
d'Infanterie , a été envoyé par le fieur de Lally ,
pour porter au Roi les détails de la prife des
forts.
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Résumé : De Paris, le 10 Mars.
Le 2 mars, le Roi passa en revue les régiments des Gardes-Françoises et des Gardes-Suisses à la plaine des Sablons. En avril de l'année précédente, le lieutenant-général Thomas Arthur de Lally, baron de Tollendal, débarqua à Pondichéry avec deux bataillons de son régiment. Le même jour, il envoya le comte d'Estaing avec des troupes pour investir Goudelour, que d'Estaing prit le quatrième jour. Lally investit ensuite le fort Saint-David et prit trois forts environnants en trois jours. En raison des difficultés du terrain, l'artillerie n'arriva que le 20 mai. Le fort Saint-David capitula le 2 juin, rendant prisonniers 720 Anglais et 170 soldats noirs. Lally envoya également un détachement à Divicottey, où il trouva 180 canons ou mortiers et 80 pièces d'artillerie. Le marquis de Montmorency-Laval fut chargé d'informer le Roi de ces détails.
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3
p. 209-210
De Paris, le 31 Mars.
Début :
Quatre Batillons des Gardes-Françoises sont partis d'ici les 20, [...]
Mots clefs :
Bataillons, Gardes suisses, Colonel, Détachement, Provisions, La Rochelle, Négociants, Ordonnance, Corps des saxons, Officiers, Menaces
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texteReconnaissance textuelle : De Paris, le 31 Mars.
De Paris , le 31 Mars.
Quatre Batillons des Gardes - Françoiſes font
partis d'ici les 20 , 22 , 24 & 26 de ce mois , pour
S. Omer ; & deux Bataillons des Gardes- Suiffes fe
font mis en marche les 28 & 30 pour se rendre à
Aire. Le fieur de Dalke , Colonel , qui a été envoyé
210 MERCURE DE FRANCE.
avec un Détachement vers Pofen , a mandé que
l'ennemi entra à Pofen le 28 Février. Son princi
pal objet étoit de s'emparer des provifions qu'on
y avoit raffemblées , & qui étoient bien moins confidérables
qu'ils ne l'avoient cru . Ils s'en faifirent ,
& firent jetter dans l'eau une partie des bleds , &
difpersèrent le reſte.
Du 7 Avril.
Sa Majesté étant informée des ſervices qu'ont
rendus les Négocians de la Ville de la Rochelle ,
& du zéle qu'ils ont montré pour la défenſe des
Côtes , & voulant leur en montrer fa fatisfaction ,
Elle a ordonné qu'il fera formé entre les Négocians
de la Ville de la Rochelle , un Corps de deux
cens Volontaires , fous le titre de Volontaires
d'Aunis , dont Sa Majeſté a donné le Commandement
au fieur de Selines , Lieutenant- Colonel
d'Infanterie,
Le Roi a rendu une autre Ordonnance concernant
le Corps des Saxons , au Service de Sa Majefté
, où Elle déclare que , fi le Roi de Pruffe
entreprenoit d'exécuter les menaces qu'il a faites
aux Généraux & Officiers des Troupes Saxonnes
qui font à fon Service en qualité d'auxiliaires
& dont la conduite eft pleinement juſtifiée , il
expoferoit fes Troupes à un traitement réciproque
, dont Elle efpére que ce Prince les garantira
, par la juftice qu'il rendra auxdits Généraux
& Officiers.
Quatre Batillons des Gardes - Françoiſes font
partis d'ici les 20 , 22 , 24 & 26 de ce mois , pour
S. Omer ; & deux Bataillons des Gardes- Suiffes fe
font mis en marche les 28 & 30 pour se rendre à
Aire. Le fieur de Dalke , Colonel , qui a été envoyé
210 MERCURE DE FRANCE.
avec un Détachement vers Pofen , a mandé que
l'ennemi entra à Pofen le 28 Février. Son princi
pal objet étoit de s'emparer des provifions qu'on
y avoit raffemblées , & qui étoient bien moins confidérables
qu'ils ne l'avoient cru . Ils s'en faifirent ,
& firent jetter dans l'eau une partie des bleds , &
difpersèrent le reſte.
Du 7 Avril.
Sa Majesté étant informée des ſervices qu'ont
rendus les Négocians de la Ville de la Rochelle ,
& du zéle qu'ils ont montré pour la défenſe des
Côtes , & voulant leur en montrer fa fatisfaction ,
Elle a ordonné qu'il fera formé entre les Négocians
de la Ville de la Rochelle , un Corps de deux
cens Volontaires , fous le titre de Volontaires
d'Aunis , dont Sa Majeſté a donné le Commandement
au fieur de Selines , Lieutenant- Colonel
d'Infanterie,
Le Roi a rendu une autre Ordonnance concernant
le Corps des Saxons , au Service de Sa Majefté
, où Elle déclare que , fi le Roi de Pruffe
entreprenoit d'exécuter les menaces qu'il a faites
aux Généraux & Officiers des Troupes Saxonnes
qui font à fon Service en qualité d'auxiliaires
& dont la conduite eft pleinement juſtifiée , il
expoferoit fes Troupes à un traitement réciproque
, dont Elle efpére que ce Prince les garantira
, par la juftice qu'il rendra auxdits Généraux
& Officiers.
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Résumé : De Paris, le 31 Mars.
Au printemps 1748, plusieurs mouvements militaires ont eu lieu en France. Du 20 au 26 mars, quatre bataillons des Gardes-Françaises se sont déplacés de Paris vers Saint-Omer, tandis que deux bataillons des Gardes-Suisses ont rejoint Aire les 28 et 30 mars. Le colonel Dalke a signalé que l'ennemi avait pris Posen le 28 février pour s'emparer des provisions, mais celles-ci étaient moins abondantes que prévu. Les ennemis ont détruit une partie des blés et dispersé le reste. Le 7 avril, le roi a reconnu les services des négociants de La Rochelle pour la défense des côtes et a créé un corps de deux cents volontaires, les 'Volontaires d'Aunis', sous le commandement du lieutenant-colonel de Selines. De plus, le roi a émis une ordonnance stipulant que toute action hostile du roi de Prusse envers les généraux et officiers saxons serait réciproquement sanctionnée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 207-213
DE PARIS, le 8 Mars.
Début :
Charlotte-Godefride-Elisbeth de Rohan-Soubise, Princesse de Condé, mourut, [...]
Mots clefs :
Princesse de Condé, Décès, Prince de Soubise, Vertus, Corps embaumé, Cortège funéraire, Carosses, Couvent, Religieux, Prières, Deuil, Assemblée générale du Clergé de France, Archevêque, Audience du roi, Conseiller d'État, Ministre, Cérémonies, Assemblée du Clergé, Don, Société royale de Londres, Élection, Tremblements de terre, Ouragan, Capitaine, Irlande, Garnison, Officiers, Chevaliers, Gardes suisses, Ile de Mann, Combat, Anglais, Pondichéry, Blessés et morts, Compagnie
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 8 Mars.
DE PARIS , le 8 Mars.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
Charlotte - Godefride - Elifabeth de Rohan - Soubife,
Princeffe de Condé , mourut, a l'Hôtel de
Condé , la nuit du Mardi au Mercredi
dernier ,
dans le vingt- uniéme jour de fa maladie , &
la vingt
- troiliéme année de fon âge. Cette Princeffe
étoit fille de Charles de Rohan , Prince de
Soubife
,
Maréchal deFrance, Pair du Royaume,
Capitaine-
Lieutenant
des Gendarmes de la garde
duRoi ,
Gouverneur
de Flandre & du Hainault;
& d'Anne-Marie Louife de la Tour d'Auvergne,
Princellede Bouillon. Elle avoit été mariée le
Mai
137532
à Louis -Jofeph de Bourbon-Condé
3
208 MERCURE DE FRANCE.
Prince du Sang , Grand- Maître de la Maiſon
du Roi , & Gouverneur de la Proviuce de Bourgogne,
Elle a eu de ce mariage , N. de Bourbon-
Condé , Duc de Bourbon , né le 13 Avril 1756 ;
Marie de Bourbon- Condé, née le 16 Février 1755,
morte le 22 Juin 1759 ; & Mademoiſelle de
Bourbon- Condé , née le ƒ Octobre 1757.
Cette Princeffe réunifloit toutes les vertus Chrétiennes
& Morales : fon caractère doux & affable ,
lui avoient gagné l'affection de toutes les perfonnes
qui avoient l'honneur de l'approcher :
elle eſt univerſellement regrettée . Les pauvres
pleurent amérement , en elle , une mere & une
amie , que leurs voeux n'ont pu leur conferver.
Le corps de cette Princefle , après avoir été
embaumé , a été expofé pendant un jour furune
eſtrade , éclairée par un grand nombre de lumieres
, & tendue de noir. Il fut porté , le
8 de ce mois , au Couvent des Carmelites du
Fauxbourg Saint Jacques , pour y être inhumé. Le
cortége du Convoi étoit compofé de cent pauvres,
couverts de drap blanc , & tenant chacun un
flambeau ; des Officiers , des Suiffes , & des Valets
de chambre de la Princeffe , à cheval ; de cent
cinquante Valets de pied ; de trois caroffes drapés
, à fix chevaux , harnachés & caparallonnés
de noir , qui étoient remplis par les Ecuyers , les
Gentilshommes , & les Femmes de chambre ; &
de trois caroffes à huit chevaux . Dans le premier,
étoit l'Archevêque de Bordeaux , portant le coeur,
le Curé de Saint-Sulpice , le Confeffeur , & les
Aumôniers de la Prince ffe. Dans le fecond , étoit
le
corps de la Princelle . Dans le troifiéme , étoit
Mademoiſelle de Sens , avec la Princeffe de Marfan,
Chanoineffe de Rémiremont ; la Dame d'honneur
de Ma lemoiſelle de Sens , & les Dam's attachées
à la Princeffe défunte. Lorsqu'on fut aur
AVRIL. 1760. 209
Carmelites , le corps fut defcendu du caroffe par
huit Valets de Chambre , & porté fous le portique
intérieur de l'Eglife , où les Religieufes , tenant
chacune un cierge à la main , étoient rangées
à droite & à gauche , avec trente Eccléfiaftiques
, le Supérieur de la Maiſon à leur tête.
L'Archevêque de Bordeaux , en camail & en
rochet , accompagné du Curé de S. Sulpice , en
étole , en préfentant le corps & le coeur de la
Princeffe aux Carmelites , leur fit un Difcours ,
auquel le Supérieur répondit : enfuite les Religieufes
commencèrent l'Office des Morts. Les
Prières finies , les huit Valets de Chambre portèrent
le corps près de la foife ; & l'y ayant
defcendu , le coeur fut pofé fur la croix du cercueil.
Mademoiſelle de Sens , qui menoit le deuil,
étoit en longue mante , dont la queue étoit portée
par fon Ecuyer. La Princeffe de Marfan ; la
Dame d'honneur de Mademoiſelle de Sens , &
les Dames de la Princefle défunte , étoient auffi
en mante.
Le 6 de ce mois , l'ouverture folemnelle de
l'Affemblée générale du Clergé de France , fe fit
dans l'Eglife des Grands-Auguftins , par la Mefle
du Saint- Elprit. L'Archevêque de Narbonne y
officia pontificalement . Le 9 , les Archevêques
de Narbonne , d'Auch & de Bordeaux , & les .
Evêques de Grenoble , d'Auxerre & du Puy , Préfidens
de l'Affemblée , avec les autres Prélats &
les Députés du fecond ordre , qui compofent cette
Affemblée allerent à Verfailles rendre leurs
respects au Roi. Ils s'affemblerent dans l'appartement
qui leur avoit été deſtiné ; & le Comte de
S. Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat , étant
venu les prendre pour les préfenter à Sa Majefté
, ils furent conduits à l'Audience du Roi
avec les honneurs que reçoit le Clergé lorsqu'il
>
115 MERCURE DE FRANCE.
eft en Corps. Les Gardes du Corps étoient en
haye dans leur falle , & les deux battans des
portes étoient ouverts. L'Archevêque de Narbonne
harangua le Roi , après quoi il préfenta
les Députés à Sa Majefté. Ils eurent le même
jour audience de la Reine , de Monfeigneur le
Dauphin, & de Madame la Dauphine , étant préfentés
& conduits avec les mêmes honneurs .
Le 11 , le fieur Feydeau de Brou , Confeiller
d'Etat ordinaire , & au Confeil royal ; le Comte
de Saint Florentin , Miniftre & Secrétaire d'Etat s
le fieur Trudaine , Confeiller d'Etat ordinaire , &
au Confeil royal , & Intendant des Finances ; le
fieur d'Ormeffon d'Amboile , Confeiller d'Etat &
Intendant des Finances ; & le fieur Bertin , Confeiller
ordinaire au Confeil royal , & Contrôleur
général des Finances , vinrent , en qualité de
Commiffaires du Roi , à l'Affemblée du Clergé ,
où ils furent reçus avec les cérémonies ufitées en
pareille occafion . Le fieur Feydeau de Brou, porta
la parole.
L'Alfemblée du Clergé ayant accordé unanimement
le don gratuit de feize millions , qui lui
avoit été demandé de la part du Roi ; fur le
compte que l'Archevêque de Narbonne en a rendu
à Sa Majefté , le Roi lui en a témoigné fa fatisfaction
par une Lettre remplie de marques de
bonté & d'affection pour le Clergé.
Le 24 du mois de Janvier , la Société royale
de Londres , élut , d'une commune voix , pour
Aflociés , le fieur de la Caille , de l'Académie des
Sciences , & Profefleur de Mathématiques au
Collège Mazarin ; & le fieur Pereire , Penfionnaire
du Roi , célèbre par fon art d'enfeigner à parler
aux muets de naiffance.
Les Lettres arrivées depuis peu de divers lieux
de la Syrie , confirment la nouvelle des trem
AVRIL. 1760. 211
blemens de terre réitérés qui ont détruit la plûpart
des Villes de cette contrée. Les deux principales
fecouffes fe font fait fentir le 30 Octobre
dernier , à trois heures trois quarts du matin ,
& le 25 Novembre , à fept heures & un quart du
foir. Les autres ont été en fi grand nombre, qu'on
ne put les compter. Tripoli de Syrie , n'eft plus
qu'un monceau de ruines , de même que Saphet ,
Napoulouſe , Damas , plufieurs autres Villes , &
ane multitude de bourgs & de villages.Il s'est fait,
à ce qu'on ajoute , près de Bulbec , dans la terre ,
une fente de plufieurs toifes de largeur , & de
vingt lieues de longueur.
On apprend d'Alquin , fous Vezelay, en Bourgogne
, qu'on y a effuyé , vers le milieu du mois
dernier , un furieux ouragan. Il a déraciné ou
brifé prèfque tous les arbres d'un bois de trentefix
arpens , auffi bien que ceux des campagnes
voifines. Le tremblement de terre du 20 Janvier,
s'y eft auffi fait fentir avec une violence particu
lière ; & il y caufa une très- grande frayeur.
Les nouvelles que l'on a reçues d'Angleterre
& d'Irlande , nous apprennent que le Capitaine
Thurot débarqua le 18 du mois dernier à Karickfergus
en Irlande. Le 21 , on attaqua Karickfergus
, qui fe défendit quelque temps ; mais le
Lieutenant- Colonel Jennings , le voyant prêt à
être forcé , rendit le Château ; & la garnifon fut
prifonnière de guerre. On a eu , à cette attaque ,
17 hommes tues , dont trois Officiers du Régiment
des Gardes Françoifes , les fieurs de l'Epinay
, de Novillard , & le Chevalier de Boillac ;
& environ trente hommes bleffés , du nombre
defquels font , le fieur Villepreaux , Capitaine
des Grenadiers au Régiment de Cambis , qui a
reçu un coup de fufil dans le bras , & le fieur
Flobert , Brigadier , commandant les troupes da
212 MERCURE DE FRANCE.
débarquement , qui a auffi été bleffé d'un coup
de feu à la jambe.
On a été retenu à Karickfergus jufqu'au 27 ,
par les vents contraires ; & la nuit du 27 au 28 ,
on a remis à la voile , avec des ôtages , pour 100
mille livres fterlin de contribution . Le 28 au matin
, on a été rencontré près de l'Ifle de Mann ,
par trois frégates Angloifes , de 36 canons chacune.
Le combat a été très-vif pendant plus d'une
heure ; mais les frégates , délemparées & percées
de coups de canon , fous l'eau , ont été obli
gées d'amener. Le fieur Thurot a été tué , dans le
combat . Les talens peu communs , l'expérience ,
& le courage de cet Officier , méritent les plus
grands regrets de notre part , & lui avoient acquis
l'eftime de nos ennemis même . Le fieur
Dars , Officier au Régiment des Gardes Françoi
fes , a aufli été tué. Le fieur Cavenac , Aidemajor
du même Régiment , a été bleflé à la
rête d'un coup de feu , que l'on croit n'être pas
dangereux. Le fieur Joft , Officier au Régiment
des Gardes Suiffes , a eu un bras emporté. Les
autres Officiers bleſſés font , le fieur de Brie , Capitaine
, le fieur Mafcle , Aide -major , & le fieur
Callale , Lieutenant au Régiment d'Artois. Les
fieurs de Garcin & de Brazide , Capitaines au Régiment
de Bourgogne , & le fieur Ollery , Lieutenant
dans les Volontaires étrangers.
On a appris depuis , par une Lettre , venant de
Ife de Mann , en datte du 2 Mars , que le
combat a commencé à fept heures du matin , &
n'a fini qu'à 9 heures & demie ; que M. Thurot ,
après avoir eu affaire à la premiere frégate Angloife
l'avoit forcée de fe retirer pour fe réparer ;
les deux autres font venues la remplacer , &
l'ont mis entre deux feux ; & que M. Thurot n'a
été tué , qu'après avoir tenté un nouvel abordage
que
AVRIL. 1760. 213
contre la premiere frégate , qui revenoit à lui,
après s'être réparée . On ajoute , que M. Thurot a
été enterré dans l'Iſle de Mann , par les Anglois ,
avec tous les honneurs militaires qu'ils ont cru
devoir à un homme dont la valeur , l'expérience ,
& l'humanité , n'ont point connu de bornes.
Suivant les nouvelles apportées à l'Orient , de la
côte de Coromandel , il s'eft engagé le 10 Septembre
de l'année derniere , un combat très - vif
entre l'efcadre Françoife commandée par le fieur
Daché , & l'efcadre Angloife commandée par l'Amiral
Pocock. On n'a point encore de détail circonftancié
de cette action .
Les mêmes lettres ajoutent , qu'il y a eu le 30
Septembre , un combat entre les troupes Françoiles
& Angloifes , à Vandavachi , près d'Afcate ,
arente lieues de Pondichéri. Les Anglois étoient
20 nombre de dix - fept cens blancs , & de quatre
mille noirs . l'armée Françoiſe étoit de onze cens
blancs , commandée en l'abſence du fieur de Lalli
qui étoit à Pondichéri , par le fieur de Géoghégan
Capitaine de Grenadiers du Régiment de Lalli.
L'affaire fur très-vive , & dura cinq heures . Les
François refterent enfin maîtres du champ de ba
taille.
Les Anglois ont eu 350 hommes de tués , & un
grand nombre de bleffés. On leur a fait cinq Officiers&
56 foldats prifonniers. On leur a pris quatre
piéces de canon , & deux chariots d'artillerie.
Notre perte n'a été que de 36 hommes tués , & de78 bleffés. Du nombre des premiers
, font , les fieurs Gineftoux
& de Gouyon
, Capitaines
dans le Régiment
de Lorraine
; & les Geurs de Main- ville & Papillaut
, le premier , Commandant
du
Bataillon de l'Inde , & le fecond
, Lieutenant
dans les troupes au fervice de la Compagnie
des
Indes.
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Résumé : DE PARIS, le 8 Mars.
Le 8 mars, Charlotte-Godefride-Élisabeth de Rohan-Soubise, princesse de Condé, est décédée à l'Hôtel de Condé à Paris à l'âge de vingt-trois ans après vingt-et-un jours de maladie. Elle était la fille de Charles de Rohan, prince de Soubise et maréchal de France, et d'Anne-Marie Louise de la Tour d'Auvergne, princesse de Bouillon. Mariée en mai 1753 à Louis-Joseph de Bourbon-Condé, prince du sang et gouverneur de Bourgogne, elle a eu trois enfants : Louis de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, né en 1756 ; Marie de Bourbon-Condé, née en 1755 et décédée en 1759 ; et Mademoiselle de Bourbon-Condé, née en 1757. La princesse était reconnue pour ses vertus chrétiennes et morales, ainsi que pour sa douceur et son affabilité, ce qui lui avait valu l'affection de tous. Les pauvres la pleuraient comme une mère et une amie. Son corps, après avoir été embaumé, a été exposé sur une estrade éclairée et tendue de noir avant d'être inhumé au couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques. Le cortège funéraire comprenait cent pauvres, des officiers, des valets de chambre, et trois carrosses drapés de noir. L'archevêque de Bordeaux a prononcé un discours lors de la cérémonie, après quoi les religieuses ont commencé l'office des morts. La princesse de Marfan, Mademoiselle de Sens, et d'autres dames en deuil étaient présentes. Le 6 avril, l'assemblée générale du clergé de France s'est ouverte à l'église des Grands-Augustins. Le 9 avril, les prélats ont rendu visite au roi à Versailles. Le 11 avril, des commissaires du roi ont été reçus à l'assemblée du clergé, qui a accordé un don gratuit de seize millions au roi.
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