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1
p. 307-330
Tout ce qui s'est passé à la Iournée de Kokberg, avec les Noms de tous ceux qui s'y sont signalez, & leurs actions les plus remarquables. [titre d'après la table]
Début :
Il ne faut pas que le plaisir de la Danse [...]
Mots clefs :
Guerre, Ennemis, Troupes, Gardes, Escadrons, Armée, Mr de Monclar, Maréchal de Créquy, Camp, Rhin, Prince Charles, Distinguer, Action, Généraux
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texteReconnaissance textuelle : Tout ce qui s'est passé à la Iournée de Kokberg, avec les Noms de tous ceux qui s'y sont signalez, & leurs actions les plus remarquables. [titre d'après la table]
Il ne faut pas que le plaifir de la Danſe nous faffle renoncer à la Guerre. Retournons
aux bords du Rhin. Nous y
avons laiſſe Mr le Mareſchalde
Créquy vainqueur du Prince d'Eyſenach , qui ne peut trou ver moyen de fortir de l'Iſle où it s'eft caché apres avoir efté batu , qu'en faiſant demander un Paffeport. Il luy eſtaccor- dé,mais il a hontedes'en fervir, &cependant il en tire fa
108 LE MERCVRE
ſeûreté malgré luy , puis qu'il eft cauſe qu'on s'éloigne fans l'attaquer, &qu'il a le temps d'attendre l'Armée du Prince
Charles pour le dégager. Ce Prince paſſe enfin à Philif- bourg, &vient ouvrir un paf- fage au reſte des Troupes trem- blantes du Prince de Saxe , qui croyent toûjours voir des François. Ils ſe joignent. Ce n'eſt pas tout ,&ce que je vay vous dire vous ſurprendra. On ne l'a point ſçeu , ou du moins on n'en a point parlé. L'Empire & l'Eſpagne au deſeſpoir de voir toute une Campagne per- duë, &que tant de Troupes ayent péry fans avoirofé tenter aucune entrepriſe,prennent de grandesmeſures pour en rendre La fin glorieuſe , & furprendre les François, comme fi leRoy,
GALANT. 209
ſes Miniftres, & ſes Generaux,
eſtoient capables de manquer de prévoyance , & ne pené- troient pas leurs deſſeins. Le Miniſtre d'Eſpagne qui eſt dans l'Armée du PrinceCharles pour luy ſervir de Conſeil , &répon- drede ſa conduite, uſe de toutes les précautions poffibles pour fournir ou faire fournir à
ſes beſoins. Il luy fait tirer de Vienne, de Ratisbonne , & de
toute l'Allemagne , des ſecours d'argent , de proviſions , & de monde. Il groffit ſon Armée des Garniſons &des Milices de
l'Alface , du Briſgau , du Palatinat,&de Philifbourg. Vorms,
Spire , & Treves , le ſecourent auffi de leur coſté.Ainfi fortifié
de Troupes , appuyé de Con- feil, rafraiſchy,& ne manquant point d'argent , il affure la Mai
210 LE MERCVRE
fon d'Auſtriche qu'il prendra Scheleftat cette Campagne ,
batra les François , & fera le Blocus de Brifac. Avectous ces
avantages diférens ', il a encor la liberté de paſſer ſur le Pont de Strasbourg. Il ypaſſe. Mon- ſieur de Créquy plus diligent que ce Prince, ſe trouve de l'autre coſté avant luy , for- tifié des ſeules Troupes que commandoit Mr de Monclar.
Il en envoye quelques - unes pour ſe ſaiſir du Chaſteau de
Kokberg , qui eſt une vieille
Mafure,maisuntres-bonPoſte.
Ces Troupes occuperent en meſme temps les autres Poſtes des environs. Ellesy arriverent quelques heures avant les Ennemis qui marchoient dans le mefme deffein. Ils avoient envoyé leurs meilleures Troupes
GALAN T. 211
de Cavalerie , qui eftoient des
vieux Regimens de l'Empire &
des Creates.Cinquante Gardes
du Roy qui s'eſtoient avancez pour tâcher à découvrir leur marche, furent rencontrez d'un fort gros Eſcadron , qu'il char- gerent avec autant de réſolu- tion que fi leurs forces avoient efté égales. L'Exempt qui les commandoit fut tué. LesGardes s'opiniâtrerent à le retirer,
& le remporterent apres avoir vange ſa mort fur un grand nombred'Ennemis qui leur laif- ferent quelques Cuiraffes &des Sacs de Grain. Les Ennemis
firentenfuite quelques mouve- mens pour ſurprendre M. de Créquy. Il penetraleur deſſein,
&ne les voulant point laiffer paſſer du coſté de Saverne , il eut la prévoyance d'aller choi
212 LE MERCVRE
il eut la prévoyance d'aller choiſir unterrain propre pour mettre ſon Armée en bataille;
&apres avoir laiſſé dans le Vil- lage qui estoit à la gauché de noftre Camp , trois Bataillons commandez par M. de Feuquieres, &trois cens Hommescommandez par Monfieur deRef- nel, il fit décamper, rangealuy- meſme fon Armée en bataille
àmeſure qu'elle avancoit , &
mit des Troupes dans les Villages des environs , qui ſe re- trancherent , &qui auroient ar- reſté longtemps les Ennemis s'ils euſſent voulu donner une
Bataille generale. M. deVaube- cour Capitaine des Chevaux
Legers; revint,& ramena vingt- fept Chevaux , & douze Cui- raffiers pris à l'Arrieregarde des Ennemis , qui parurent ſur une
5
GALAN T. 213
Hauteur preſque vis-à-vis de Kokberg, où ils mirentdesDra- gons. On detacha vingt Cara- biniers des Gardesdu Roy , qui firent teſte aux petites Troupes qui s'étoient avancées.lls furent ſoûtenus par un Eſcadronde la grand'Garde , &par les Gardes ordinaires , qui eſtant montez ſur la Hauteur , chargerent les Ennemis , qui s'approcherent ,
&les poufferent affez loing à la veuë du Prince Charles. Un
Rendu afſura qu'il avoit empef- ché que ſes Gens ne retournaf- ſent à la charge. M. de Soulffe qui avoit fait avancer pluſieurs Troupes par derriere , chargea les Noftres ,&leur fit deſcen- dre la Hauteur. Mrs de Choiſeüil&de Renty qui étoientde jour , ayant fait avancer deux Eſcadrons de la Brigade de la
214 LE MERCVRE Valete , pour ſoûtenir leurDé- tachement , firent remonter les
Carabiniers & les Gardes ordinaire , qui reprirent leur pre- mier Poſte , & quand tout fut biendiſpoſé , ils chargerent l'un & l'autre par l'ordre de Mon- ſieur le Marefchal de Créquy.
Cette charge fut vigoureuſe.
On repouſſa les Ennemis fort loin , &l'on ſe tint longtemps en preſence. Monfieur le Ma- reſchal qui vit arriver beaucoup d'Eſcadrons aux Ennemis , envoya ordre à la Brigade des Gardes du Corps du Roy de monter ſur la Hauteur avec
toute la Brigade de la Valete.
Ellesſe mirent ſurdeuxLignes,
ayant deux Efcadrons de Dra- gons à leur droite. La Brigade des Gardes du Roy foûtint avec une fermeté incroyable untres
GALANT. 215 grand nombre de Cavalerie.
Elle ſe meſla , & entra l'Epée à
la main dans tous les Eſcadrons
avancez.Ce fut en ce tempsque łaCompagniedes Chevaux-Le- gers s'eſtant ſeparée en deux ,
chargea&tailla enpieces deux gros Eſcadrons. Lagauche des Ennemis plia. La droite en fit de meſme, & leur trenteEfca- drons furent mis en deſordre ,
& pouffez juſque dans leur Camp. M. deCréquy fit fonner la Retraite , mais ce ne fut que pour remettre nos Eſcadrons en
Bataille. Ce ſoin fut inutile. Les
Ennemis n'oferent revenir à la
charge , & firent ſeulement avancerdu Canon fur les ſept heures du foir pour dépoſter nos Gardes ordinaires qui eſtoiet demeurez ſur la Hauteur.
Ontiraquelquescoupsfansnul
,
216 LE MERCVRE
effet ; &voyant que nos Trou- pes ne s'ébranloient point , ils fe retirerent avec leur Canon.
Comme la nuit approchoit , M. leMarefchal fit auſſi retirer les
Troupes qui estoient en batail- le, & les renvoya dans leurs Poſtes. Elles paſſerent la nuit auBiovac. Onvit dans ce momentles Ennemis étendredeux
Lignes de Cavalerie à la portée denoftregros Canon. Ils s'éloi- gnerent à la pointe dujour. Sur Ieshuit heures, Mr le Maréchal
fit avancer quatre Pieces de Canonàcinqcens pas de Kok- berg,pour faire retirer lesEſca- drons des Ennemis qui estoient
poſtez ſur une Hauteur ; &
M. le Marquis de la Freſeliere les pointa ſi juſte , qu'illes força à la retraite , & tua pluſieurs Cavaliers. Le Colonel Mortagne
GALANT. 217
tagneen fut tué à la teſtede ſon Batail- lon. Voilà tout ce qui s'eſt paſſe à la grande Affaire de Korberg le jour qui l'a précedé &le lendemain. J'ay fait une Liſte de trente ou quarante Noms
des principauxAllemans qui ont efte tuez oubleſſez , que je vous envoye- raylapremiere fois , fi vous m'aſſurez que la rudeſſe de leur prononciation nepeut rien avoir qui vous effarouche.
Je vous diray en attendant , qu'on ga- gne ſouvent des Batailles , ſans queles avantages en ſoient plus grands que ceux que cette occafion nous a fait avoir. Des Timbales , des Etendarts,
desPriſonniers de confideration , celuy qui commandoittué, pluſieurs bleffez,
&ce qui eſt ſurprenant , aucun des Noſtres au pouvoir des Ennemis. La
plûpart avoient des Cuiraffes , &il eſt àcroire que ſans cela il en ſeroit peu reſté. Iamais on n'a fait voir tantde valeur , &jamais tant deGens neſe ſont fignalez dans une meſme occafion. Ils meritent de grandes loüanges , & je puis leur endonner qui n'auront rien de ſuſpect. Elles ſont de leur General.
Tome VIII K
218 LE MERCVRE
CegrandCapitaine avoulurendreju- ſtice àleur valeur , & fa modeſtie a
eſté telle ,que quoyqu'il ait eſté l'ame de tout , il n'a parlé que de ce qu'ils ontfait. Voicy enquels termesil écrit &desBraves &desCorps qui fe font fignalez.
M. de S.Eſteſve s'y conduifit en bon brave Chevau Leger. M. Bastiment fit auffi parfaitement , & M. Marin fut affez beureux pourfaireunecharge fi à propos , qu'elle contribua beaucoир aufuccés de l'Action. M. dela Serre de Neufchelle firentbien temanége deGensquisçaventse conduire parfai.
tement &M. de la Fitte avec l'altivité qu'on luy connoiſt , ſe porta par tout avec beaucoup de vigueur &de conduite ; mais lors que lameſlée estoit plusforte,&quele General Major Haran marchoit pour prendre enflanc nos Troupes qui estoient attachées au Combat ,M. deBuzanvalqui comman- doit les Gens-d'armes , M. de Nonan
faisant les fonctions de Brigadier ce jour-là , & M. de Valbelle &de Va lancé,avec les Chevaux-Legers , fi-
GALAΝΤ. 219 rent une charge d'autantplus admira- ble ,qu'ellefut opiniatrée &menée avec toute lavigueurpoſſible. Les Chevaux Legers de laGardeſeſurpaſſerent , &
je croyquedepuis long-temps on n'a ven une Action faite avec tant de vigueur tant d'ordre. 3
Dansunautreendroit parlantdel'a- &ion de cette grande Journée , il ajoû- te, &à laquelle Monsieurde Vendof- me,& Monsieur le Comte de Schom- bergſeſont trouvez , donnant par leur exempleune grande chaleur au Combat.
M. le Chevalier d'Estrades àqui j'a- vois ordonné de prendre les Gardes or- dinaires,les mena avec une vigueurin- concevable. Le fuis obligé de faire re- marquerauRoy la valeur de la Brigade de la Falete , & de fon Regiment en particulier anffi-bien que de celuy de M. de Cayeux , &fingulierement ce qu'a fait M. de Villars dans le cours
decetteAction. Il fut avec ſon Regi- ment souvent meſté avecles Ennemis,
&toûjours avec l'avantage qui estdeû àsa valeur & àſa conduite. M. de Choifewil dans tout ecCombat amerité
Kij
220 LE MERCVRE
eaubcoup de loüanges , &que Sa Ма- jesté luy sçache bongré de son zele &
defon application en tout rencontre.
Il marque encor dans un autre en- droit , que M. de Choiſeüil & M. de Renty, menerent cette Affaire avec beaucoup de vigueur &de capacité.
Si leGeneral eſt content de tous ces
Braves , ils ont bien ſujetde l'eſtre de luy. On combat pour la gloire , &en leur rendant à chacun celle qui leur eſt deuë , il fait que la loüange de l'un eſt diférente de celle de l'autre , en ſorte
qu'elle ſe donne toute à la maniere donton s'eſt diſtingué ,ſans qu'il y ait rien de general. Mais s'il a renduju- ſticeaux autres, on apris ſoinde repa- rer l'injuſtice qu'il s'eſt faite , en ne diſant riendeluy. Voicy de quellema- niere enparle la Relation d'un Officier General , qui a autant de cœur &de conduite , que d'intelligence dans le Meſtier de laGuerre..
Ie n'ose rien dire de Monsieur le
Mareschal , parce que je peindrois mal Sa Valeur&Sa capacité; maisles ordres qu'il a donnez à son ordinaire , &la
GALANT. 22-1
diſpoſition qu'il apporta,fit le gain de ce grand chaud Combat , &je puis dire avec tous les Témoins de cette
Action, qu'il ne faloit pas moins qu'un Homme comme luy pour la mener à une,
fin glorieuse.
Vousvoyez , Madame , que toutes ces loüanges ne ſont point de moy;
mais quand par modeſtie Monfieur le Mareſchal de Créquy oublie M. le Marquis fon Fils, je dois vous dire qu'il eutunChevalbleſſé fous luy,&
qu'il fit par ſa valeur &par ſa conduite des choſes fort au dela de ce qu'on
pouvoit attendre d'un jeune Guerrier dequinze ans , car il rallia des Trou- pes,& les temena au Combat avec beaucoup de fermeté. M. le Marquis dela Ferté fit paroiſtre un courage di- gne de luy ; & à la maniere dont il ſe fignala , on auroit deviné ſans le con- noiſtre ,de quel ſang il eſt ſorty. M. leMarquis de Luzerne fit des merveil- les. Son Cheval fut bleſſé , & il eut
cinqcoups dans ſes Habits. M.leCom- te de Schomberg dont j'ay déja parlé.
en receutun dans ſes Armes. M.le
Kiij
222 LE MERCVRE
Marquis de Neſle ſe fit fort diftinguer,
auſſi-bien que M. le MarquisdeMon- teffon&M. de Boleſme. Ce furent M.s
de Valbelle &deBérange, qui firent cettebelle Action de ſéparer les Che- vaux Legers en deux Troupes pour s'oppoſer à deux Escadrons , ce qui contribua fort au gain de cette Jour- née. M. Marin que je vous ay déja nommé, avec ſon Eſcadron desGardes du Corps , en batit un de Cuiraf- fiers , &deux deMontecuculi. Il eut
deuxEtendarts ,&avoit pris unTimbalier, mais le Cheval du Timbalier
ayant eſté tué , il fut contraint d'abandonner les Timbales. Un Garde de ſa
Brigade prit leGeneralMajordelaCa- valerie de l'Empereur, &un autre le Lieutenant Colonel de Montecuculi,
fort conſidérable dans l'Armée , puis
qu'ilrecevoit les Ordres de ceGrand
Generalqu'il donnoit au Prince Char- les. Dans mapremiere Lettreje feray àmon ordinaire , & vous parleray en peu delignes de la Maiſon &du meri- te particulier de chacundes Braves qui ſe ſont faits remarquer. L'oubliois
GALANT. 123 vous dire que Monfieur de Saint Eſteſve fut undes premiers qui fit pa- roiſtre l'impatience qu'ilavoit de combatre, en courant reconnoiſtre les Ennemis , fuivy de M. de la Meſſiliere
Cadet dans les Gardes , qui eut ſon
Cheval bleffé. Il eſt de la Compagnie deNoailles , &l'on ne peut rien ajoû- terà ce qu'elle afait. Nous pouvons dire que nous n'avons rien perdu dans cette grande Action , ſi on compare noftre perte à celle des Ennemis. M. deHaubourg&de Dunefort Exempts,
onteſté tuez; & Mrs de S. Vians,Montaſeau & Guillon , auſſi Exempts ,
b'effez. M. de Valencél'a eſté pareillement.
Quoyque je vous ayedéja nommé Mrle Duc de Vendoſme parmy les Braves , ce ſeroit luy faire tort que de ne vous en rien dire de plus. Iln'eſt pas des Amis du Prince Charles qui s'eſt plaint hautement de luy , mais cesplaintes font les plus grādes loüan- gesque nous luy puiſſions donner ,
puis qu'il avoue que ce jeune Prince a beaucoup contribué à luy dérober la
King
224 LE MERCVRE Victoire qu'il s'eſtoit promiſe par toutes les raiſons que j'aymarquées.
Il eſt certain qu'on ne peutaffez ad mirer l'intrepiditéde M.de Vendoſme.
Voyantdeux de nos Eſcadrons pouf- ſez par cinqdes Ennemis , il y courut à toute bride l'Epée àlamain, les ral lia , ſe mit à leur teſte avec les Officiers,&poufla & vivement les Trou- pesoppoſées, qu'elles furent contraintes d'abandonner le Comte de Naſſau
&d'autres Commandans,qui onttous eſté pris ou tuez. Cette Action ſe fit enpreſencedepluſieurs Officiers Ge- neraux &de M. le Mareſchal de Créquy meſme , qui furent ſurpris de le voir revenir fans eſtre bleſſe , quoy qu'iln'euſtiny Cuiraffe ny Pot en te- ſte. Ils luy firent un Compliment dea &à ſa Perſonne &àſon merite , &le prierent en meſme temps de ne vou- Loir plus s'expoſer de la forte, pour ne pasmépriſer tout--à-fait les faveurs du Ciel.
aux bords du Rhin. Nous y
avons laiſſe Mr le Mareſchalde
Créquy vainqueur du Prince d'Eyſenach , qui ne peut trou ver moyen de fortir de l'Iſle où it s'eft caché apres avoir efté batu , qu'en faiſant demander un Paffeport. Il luy eſtaccor- dé,mais il a hontedes'en fervir, &cependant il en tire fa
108 LE MERCVRE
ſeûreté malgré luy , puis qu'il eft cauſe qu'on s'éloigne fans l'attaquer, &qu'il a le temps d'attendre l'Armée du Prince
Charles pour le dégager. Ce Prince paſſe enfin à Philif- bourg, &vient ouvrir un paf- fage au reſte des Troupes trem- blantes du Prince de Saxe , qui croyent toûjours voir des François. Ils ſe joignent. Ce n'eſt pas tout ,&ce que je vay vous dire vous ſurprendra. On ne l'a point ſçeu , ou du moins on n'en a point parlé. L'Empire & l'Eſpagne au deſeſpoir de voir toute une Campagne per- duë, &que tant de Troupes ayent péry fans avoirofé tenter aucune entrepriſe,prennent de grandesmeſures pour en rendre La fin glorieuſe , & furprendre les François, comme fi leRoy,
GALANT. 209
ſes Miniftres, & ſes Generaux,
eſtoient capables de manquer de prévoyance , & ne pené- troient pas leurs deſſeins. Le Miniſtre d'Eſpagne qui eſt dans l'Armée du PrinceCharles pour luy ſervir de Conſeil , &répon- drede ſa conduite, uſe de toutes les précautions poffibles pour fournir ou faire fournir à
ſes beſoins. Il luy fait tirer de Vienne, de Ratisbonne , & de
toute l'Allemagne , des ſecours d'argent , de proviſions , & de monde. Il groffit ſon Armée des Garniſons &des Milices de
l'Alface , du Briſgau , du Palatinat,&de Philifbourg. Vorms,
Spire , & Treves , le ſecourent auffi de leur coſté.Ainfi fortifié
de Troupes , appuyé de Con- feil, rafraiſchy,& ne manquant point d'argent , il affure la Mai
210 LE MERCVRE
fon d'Auſtriche qu'il prendra Scheleftat cette Campagne ,
batra les François , & fera le Blocus de Brifac. Avectous ces
avantages diférens ', il a encor la liberté de paſſer ſur le Pont de Strasbourg. Il ypaſſe. Mon- ſieur de Créquy plus diligent que ce Prince, ſe trouve de l'autre coſté avant luy , for- tifié des ſeules Troupes que commandoit Mr de Monclar.
Il en envoye quelques - unes pour ſe ſaiſir du Chaſteau de
Kokberg , qui eſt une vieille
Mafure,maisuntres-bonPoſte.
Ces Troupes occuperent en meſme temps les autres Poſtes des environs. Ellesy arriverent quelques heures avant les Ennemis qui marchoient dans le mefme deffein. Ils avoient envoyé leurs meilleures Troupes
GALAN T. 211
de Cavalerie , qui eftoient des
vieux Regimens de l'Empire &
des Creates.Cinquante Gardes
du Roy qui s'eſtoient avancez pour tâcher à découvrir leur marche, furent rencontrez d'un fort gros Eſcadron , qu'il char- gerent avec autant de réſolu- tion que fi leurs forces avoient efté égales. L'Exempt qui les commandoit fut tué. LesGardes s'opiniâtrerent à le retirer,
& le remporterent apres avoir vange ſa mort fur un grand nombred'Ennemis qui leur laif- ferent quelques Cuiraffes &des Sacs de Grain. Les Ennemis
firentenfuite quelques mouve- mens pour ſurprendre M. de Créquy. Il penetraleur deſſein,
&ne les voulant point laiffer paſſer du coſté de Saverne , il eut la prévoyance d'aller choi
212 LE MERCVRE
il eut la prévoyance d'aller choiſir unterrain propre pour mettre ſon Armée en bataille;
&apres avoir laiſſé dans le Vil- lage qui estoit à la gauché de noftre Camp , trois Bataillons commandez par M. de Feuquieres, &trois cens Hommescommandez par Monfieur deRef- nel, il fit décamper, rangealuy- meſme fon Armée en bataille
àmeſure qu'elle avancoit , &
mit des Troupes dans les Villages des environs , qui ſe re- trancherent , &qui auroient ar- reſté longtemps les Ennemis s'ils euſſent voulu donner une
Bataille generale. M. deVaube- cour Capitaine des Chevaux
Legers; revint,& ramena vingt- fept Chevaux , & douze Cui- raffiers pris à l'Arrieregarde des Ennemis , qui parurent ſur une
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GALAN T. 213
Hauteur preſque vis-à-vis de Kokberg, où ils mirentdesDra- gons. On detacha vingt Cara- biniers des Gardesdu Roy , qui firent teſte aux petites Troupes qui s'étoient avancées.lls furent ſoûtenus par un Eſcadronde la grand'Garde , &par les Gardes ordinaires , qui eſtant montez ſur la Hauteur , chargerent les Ennemis , qui s'approcherent ,
&les poufferent affez loing à la veuë du Prince Charles. Un
Rendu afſura qu'il avoit empef- ché que ſes Gens ne retournaf- ſent à la charge. M. de Soulffe qui avoit fait avancer pluſieurs Troupes par derriere , chargea les Noftres ,&leur fit deſcen- dre la Hauteur. Mrs de Choiſeüil&de Renty qui étoientde jour , ayant fait avancer deux Eſcadrons de la Brigade de la
214 LE MERCVRE Valete , pour ſoûtenir leurDé- tachement , firent remonter les
Carabiniers & les Gardes ordinaire , qui reprirent leur pre- mier Poſte , & quand tout fut biendiſpoſé , ils chargerent l'un & l'autre par l'ordre de Mon- ſieur le Marefchal de Créquy.
Cette charge fut vigoureuſe.
On repouſſa les Ennemis fort loin , &l'on ſe tint longtemps en preſence. Monfieur le Ma- reſchal qui vit arriver beaucoup d'Eſcadrons aux Ennemis , envoya ordre à la Brigade des Gardes du Corps du Roy de monter ſur la Hauteur avec
toute la Brigade de la Valete.
Ellesſe mirent ſurdeuxLignes,
ayant deux Efcadrons de Dra- gons à leur droite. La Brigade des Gardes du Roy foûtint avec une fermeté incroyable untres
GALANT. 215 grand nombre de Cavalerie.
Elle ſe meſla , & entra l'Epée à
la main dans tous les Eſcadrons
avancez.Ce fut en ce tempsque łaCompagniedes Chevaux-Le- gers s'eſtant ſeparée en deux ,
chargea&tailla enpieces deux gros Eſcadrons. Lagauche des Ennemis plia. La droite en fit de meſme, & leur trenteEfca- drons furent mis en deſordre ,
& pouffez juſque dans leur Camp. M. deCréquy fit fonner la Retraite , mais ce ne fut que pour remettre nos Eſcadrons en
Bataille. Ce ſoin fut inutile. Les
Ennemis n'oferent revenir à la
charge , & firent ſeulement avancerdu Canon fur les ſept heures du foir pour dépoſter nos Gardes ordinaires qui eſtoiet demeurez ſur la Hauteur.
Ontiraquelquescoupsfansnul
,
216 LE MERCVRE
effet ; &voyant que nos Trou- pes ne s'ébranloient point , ils fe retirerent avec leur Canon.
Comme la nuit approchoit , M. leMarefchal fit auſſi retirer les
Troupes qui estoient en batail- le, & les renvoya dans leurs Poſtes. Elles paſſerent la nuit auBiovac. Onvit dans ce momentles Ennemis étendredeux
Lignes de Cavalerie à la portée denoftregros Canon. Ils s'éloi- gnerent à la pointe dujour. Sur Ieshuit heures, Mr le Maréchal
fit avancer quatre Pieces de Canonàcinqcens pas de Kok- berg,pour faire retirer lesEſca- drons des Ennemis qui estoient
poſtez ſur une Hauteur ; &
M. le Marquis de la Freſeliere les pointa ſi juſte , qu'illes força à la retraite , & tua pluſieurs Cavaliers. Le Colonel Mortagne
GALANT. 217
tagneen fut tué à la teſtede ſon Batail- lon. Voilà tout ce qui s'eſt paſſe à la grande Affaire de Korberg le jour qui l'a précedé &le lendemain. J'ay fait une Liſte de trente ou quarante Noms
des principauxAllemans qui ont efte tuez oubleſſez , que je vous envoye- raylapremiere fois , fi vous m'aſſurez que la rudeſſe de leur prononciation nepeut rien avoir qui vous effarouche.
Je vous diray en attendant , qu'on ga- gne ſouvent des Batailles , ſans queles avantages en ſoient plus grands que ceux que cette occafion nous a fait avoir. Des Timbales , des Etendarts,
desPriſonniers de confideration , celuy qui commandoittué, pluſieurs bleffez,
&ce qui eſt ſurprenant , aucun des Noſtres au pouvoir des Ennemis. La
plûpart avoient des Cuiraffes , &il eſt àcroire que ſans cela il en ſeroit peu reſté. Iamais on n'a fait voir tantde valeur , &jamais tant deGens neſe ſont fignalez dans une meſme occafion. Ils meritent de grandes loüanges , & je puis leur endonner qui n'auront rien de ſuſpect. Elles ſont de leur General.
Tome VIII K
218 LE MERCVRE
CegrandCapitaine avoulurendreju- ſtice àleur valeur , & fa modeſtie a
eſté telle ,que quoyqu'il ait eſté l'ame de tout , il n'a parlé que de ce qu'ils ontfait. Voicy enquels termesil écrit &desBraves &desCorps qui fe font fignalez.
M. de S.Eſteſve s'y conduifit en bon brave Chevau Leger. M. Bastiment fit auffi parfaitement , & M. Marin fut affez beureux pourfaireunecharge fi à propos , qu'elle contribua beaucoир aufuccés de l'Action. M. dela Serre de Neufchelle firentbien temanége deGensquisçaventse conduire parfai.
tement &M. de la Fitte avec l'altivité qu'on luy connoiſt , ſe porta par tout avec beaucoup de vigueur &de conduite ; mais lors que lameſlée estoit plusforte,&quele General Major Haran marchoit pour prendre enflanc nos Troupes qui estoient attachées au Combat ,M. deBuzanvalqui comman- doit les Gens-d'armes , M. de Nonan
faisant les fonctions de Brigadier ce jour-là , & M. de Valbelle &de Va lancé,avec les Chevaux-Legers , fi-
GALAΝΤ. 219 rent une charge d'autantplus admira- ble ,qu'ellefut opiniatrée &menée avec toute lavigueurpoſſible. Les Chevaux Legers de laGardeſeſurpaſſerent , &
je croyquedepuis long-temps on n'a ven une Action faite avec tant de vigueur tant d'ordre. 3
Dansunautreendroit parlantdel'a- &ion de cette grande Journée , il ajoû- te, &à laquelle Monsieurde Vendof- me,& Monsieur le Comte de Schom- bergſeſont trouvez , donnant par leur exempleune grande chaleur au Combat.
M. le Chevalier d'Estrades àqui j'a- vois ordonné de prendre les Gardes or- dinaires,les mena avec une vigueurin- concevable. Le fuis obligé de faire re- marquerauRoy la valeur de la Brigade de la Falete , & de fon Regiment en particulier anffi-bien que de celuy de M. de Cayeux , &fingulierement ce qu'a fait M. de Villars dans le cours
decetteAction. Il fut avec ſon Regi- ment souvent meſté avecles Ennemis,
&toûjours avec l'avantage qui estdeû àsa valeur & àſa conduite. M. de Choifewil dans tout ecCombat amerité
Kij
220 LE MERCVRE
eaubcoup de loüanges , &que Sa Ма- jesté luy sçache bongré de son zele &
defon application en tout rencontre.
Il marque encor dans un autre en- droit , que M. de Choiſeüil & M. de Renty, menerent cette Affaire avec beaucoup de vigueur &de capacité.
Si leGeneral eſt content de tous ces
Braves , ils ont bien ſujetde l'eſtre de luy. On combat pour la gloire , &en leur rendant à chacun celle qui leur eſt deuë , il fait que la loüange de l'un eſt diférente de celle de l'autre , en ſorte
qu'elle ſe donne toute à la maniere donton s'eſt diſtingué ,ſans qu'il y ait rien de general. Mais s'il a renduju- ſticeaux autres, on apris ſoinde repa- rer l'injuſtice qu'il s'eſt faite , en ne diſant riendeluy. Voicy de quellema- niere enparle la Relation d'un Officier General , qui a autant de cœur &de conduite , que d'intelligence dans le Meſtier de laGuerre..
Ie n'ose rien dire de Monsieur le
Mareschal , parce que je peindrois mal Sa Valeur&Sa capacité; maisles ordres qu'il a donnez à son ordinaire , &la
GALANT. 22-1
diſpoſition qu'il apporta,fit le gain de ce grand chaud Combat , &je puis dire avec tous les Témoins de cette
Action, qu'il ne faloit pas moins qu'un Homme comme luy pour la mener à une,
fin glorieuse.
Vousvoyez , Madame , que toutes ces loüanges ne ſont point de moy;
mais quand par modeſtie Monfieur le Mareſchal de Créquy oublie M. le Marquis fon Fils, je dois vous dire qu'il eutunChevalbleſſé fous luy,&
qu'il fit par ſa valeur &par ſa conduite des choſes fort au dela de ce qu'on
pouvoit attendre d'un jeune Guerrier dequinze ans , car il rallia des Trou- pes,& les temena au Combat avec beaucoup de fermeté. M. le Marquis dela Ferté fit paroiſtre un courage di- gne de luy ; & à la maniere dont il ſe fignala , on auroit deviné ſans le con- noiſtre ,de quel ſang il eſt ſorty. M. leMarquis de Luzerne fit des merveil- les. Son Cheval fut bleſſé , & il eut
cinqcoups dans ſes Habits. M.leCom- te de Schomberg dont j'ay déja parlé.
en receutun dans ſes Armes. M.le
Kiij
222 LE MERCVRE
Marquis de Neſle ſe fit fort diftinguer,
auſſi-bien que M. le MarquisdeMon- teffon&M. de Boleſme. Ce furent M.s
de Valbelle &deBérange, qui firent cettebelle Action de ſéparer les Che- vaux Legers en deux Troupes pour s'oppoſer à deux Escadrons , ce qui contribua fort au gain de cette Jour- née. M. Marin que je vous ay déja nommé, avec ſon Eſcadron desGardes du Corps , en batit un de Cuiraf- fiers , &deux deMontecuculi. Il eut
deuxEtendarts ,&avoit pris unTimbalier, mais le Cheval du Timbalier
ayant eſté tué , il fut contraint d'abandonner les Timbales. Un Garde de ſa
Brigade prit leGeneralMajordelaCa- valerie de l'Empereur, &un autre le Lieutenant Colonel de Montecuculi,
fort conſidérable dans l'Armée , puis
qu'ilrecevoit les Ordres de ceGrand
Generalqu'il donnoit au Prince Char- les. Dans mapremiere Lettreje feray àmon ordinaire , & vous parleray en peu delignes de la Maiſon &du meri- te particulier de chacundes Braves qui ſe ſont faits remarquer. L'oubliois
GALANT. 123 vous dire que Monfieur de Saint Eſteſve fut undes premiers qui fit pa- roiſtre l'impatience qu'ilavoit de combatre, en courant reconnoiſtre les Ennemis , fuivy de M. de la Meſſiliere
Cadet dans les Gardes , qui eut ſon
Cheval bleffé. Il eſt de la Compagnie deNoailles , &l'on ne peut rien ajoû- terà ce qu'elle afait. Nous pouvons dire que nous n'avons rien perdu dans cette grande Action , ſi on compare noftre perte à celle des Ennemis. M. deHaubourg&de Dunefort Exempts,
onteſté tuez; & Mrs de S. Vians,Montaſeau & Guillon , auſſi Exempts ,
b'effez. M. de Valencél'a eſté pareillement.
Quoyque je vous ayedéja nommé Mrle Duc de Vendoſme parmy les Braves , ce ſeroit luy faire tort que de ne vous en rien dire de plus. Iln'eſt pas des Amis du Prince Charles qui s'eſt plaint hautement de luy , mais cesplaintes font les plus grādes loüan- gesque nous luy puiſſions donner ,
puis qu'il avoue que ce jeune Prince a beaucoup contribué à luy dérober la
King
224 LE MERCVRE Victoire qu'il s'eſtoit promiſe par toutes les raiſons que j'aymarquées.
Il eſt certain qu'on ne peutaffez ad mirer l'intrepiditéde M.de Vendoſme.
Voyantdeux de nos Eſcadrons pouf- ſez par cinqdes Ennemis , il y courut à toute bride l'Epée àlamain, les ral lia , ſe mit à leur teſte avec les Officiers,&poufla & vivement les Trou- pesoppoſées, qu'elles furent contraintes d'abandonner le Comte de Naſſau
&d'autres Commandans,qui onttous eſté pris ou tuez. Cette Action ſe fit enpreſencedepluſieurs Officiers Ge- neraux &de M. le Mareſchal de Créquy meſme , qui furent ſurpris de le voir revenir fans eſtre bleſſe , quoy qu'iln'euſtiny Cuiraffe ny Pot en te- ſte. Ils luy firent un Compliment dea &à ſa Perſonne &àſon merite , &le prierent en meſme temps de ne vou- Loir plus s'expoſer de la forte, pour ne pasmépriſer tout--à-fait les faveurs du Ciel.
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Résumé : Tout ce qui s'est passé à la Iournée de Kokberg, avec les Noms de tous ceux qui s'y sont signalez, & leurs actions les plus remarquables. [titre d'après la table]
Le texte décrit des événements militaires autour du Rhin, impliquant les forces françaises et leurs adversaires. Le maréchal de Créquy, après sa victoire sur le prince d'Eysenach, est laissé en poste près du Rhin. Le prince d'Eysenach, réfugié sur une île, obtient un passeport mais hésite à l'utiliser, ce qui lui assure une sécurité relative. Pendant ce temps, le prince Charles rejoint les troupes du prince de Saxe à Philippsbourg. L'Empire et l'Espagne, désespérés par la campagne perdue, prennent des mesures pour renforcer leurs troupes. Le ministre d'Espagne, conseillant le prince Charles, organise des secours en argent, provisions et renforts de diverses régions allemandes. Le maréchal de Créquy, diligent, se prépare à défendre la région. Il occupe des postes stratégiques, dont le château de Kokberg. Les Gardes du Roi affrontent un escadron ennemi, subissant des pertes mais réussissant à récupérer leur commandant tué. Créquy dispose ses troupes en bataille et repousse plusieurs attaques ennemies. Les Français, bien organisés et déterminés, repoussent les assauts ennemis et maintiennent leurs positions. La bataille de Kokberg se solde par une victoire française, avec des pertes ennemies significatives et aucun prisonnier français. Le maréchal de Créquy et plusieurs officiers sont loués pour leur bravoure et leur conduite stratégique. Le texte mentionne également la valeur des jeunes officiers, comme le fils du maréchal de Créquy, et d'autres nobles qui se sont distingués par leur courage. Parallèlement, le texte relate une action militaire impliquant la Compagnie de Noailles, qui a réussi à minimiser ses pertes par rapport à celles des ennemis. Parmi les pertes notables, on compte la mort de plusieurs exempts, dont M. de Haubourg, de Dunefort, de S. Vians, Montaseau, Guillon et M. de Valencé. Le Duc de Vendosme est particulièrement mis en avant pour son courage. Bien que le Prince Charles ait critiqué le Duc, ses plaintes sont interprétées comme des éloges, reconnaissant la contribution du Duc à la victoire. Le Duc de Vendosme a montré une grande intrépidité en chargeant des escadrons ennemis, ralliant les troupes et forçant les opposants à battre en retraite. Cette action a eu lieu sous les yeux de plusieurs officiers généraux et du Maréchal de Créquy, qui ont salué son courage et l'ont prié de ne plus s'exposer autant.
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2
p. 225-234
AVANTURE DE MR POUJET.
Début :
L'Affaire de Cette a pensé nous couster un Juge [...]
Mots clefs :
Juge, Poujet, Ennemis, Vin, Bière, Officiers, Généraux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE DE MR POUJET.
AVANTURE
DEVis-rOUss-T.,
L'Affairede Cette
a pensé nous couster un
Juge de l'Amirauté i
voicy l'Avanture.
Mr Poujet, juge de
l'Amirauté fut intimidé
par les ennemis qui
l'obligerent à prester
ferment de fidelitéà la
Reine Anne, & luy
donnerent des Provifions
nouvelles pour
sa Charge.ils le firent
Magistrat Anglois
,
moyennant quoy il fut
pillé tout le premier
par préference
, &c il
resta dans Cette jusqu'au
jour du départ
des ennemis.
En les voyant quitter
prise, il crut pouvoir
abjurer la Magistrature
Angloise.Il
depefcha un Paysan
pour donner avis à nos
Generaux de la retraite
des ennemis. Ce Paysan
fut surpris se glissant
furtivement le
long de la Plage. On
l'arrestecomme un Espion
; on le menace.
Ce pauvre Ruste répond
naïvement:Je ne
suis point un Espion
>
Messieurs,jesuisun Cotfr
rier • maistues à pied,
luy dit on; N'importe,
jesuisle CourierduJuge
de mon Village, puisque
c'est luy qui m'envoye porterdes
avis.
Sur cette déclaration
MylordNorris envoya
prendre Mr Poujet
à Cette, & dés qu'il
fut arrivé on luy déclara
qu'on l'alloitcondamner
comme unAnglois
qui trahit safouveraine.
Helas
, M'ef
sieurs
>
leur réponditjJil
A
, tout effrayé
) vous
ne devez* me condamner
ni com*me Ang/cü ni comme François
3 car
je ne fçâ) plus ce que je
(UIJ.
s, On ne luy tient pas
de longs discours
,
&
sans autre forme de
procés on le déc lare
traistre: on le condamne
: on va le faire pendre.
Pendant qu on le dispose
à prendre son party
de bonne grace ou
a être pendu malgré
luy,deux Officiers que
nous avions faits prisonniers
furent amenez
à nos Generaux,
qui leur faisant une reception
polie & gracieuse
, leur donnerent
d'abord leurtable
pour prison.
Aprés lesy avoir te-
0
nus joyeusement captifs
, on les renvoya sur
leur parole;mais à condition
qu'ils porteroient
au Mylord les
marques de leurcaptivité;
c'est-à-dire force
bouteilles du mesme
vin dont ils avoient
bu.
Ils partent avec cinq
ou six hommes chargez
de bon vin, sans
compter celuy qu'ils
avoient dans la teste
, qui donnoit à leur
marche un air de gayeté
d'un tres-bon augure
pour tous ceux
qu'ils rencontroient.
Cette troupe gaillardearriva
fortà propos
pourégayerun peu
la ceremonie funeste
du pauvreMr Poujet.
Il présentoitdéja lecol
au sacrificateur
, & la
victime alloit estre immoléeen
l'air, tordue
les Officiers parurent
avec leur present bachique.
En l' offrant au
Mylord ils crierent
>
grace , grace. Le Dieu
du vin solicita. Quel
Juge pourroit estre infléxible
à tant de bouteilles.
LesOfficiersy
joignent un recit patetique
de la reception
que nos Generaux, leur
ont faite. Enfin le Mylord
attendry leurrenvoye
Mr Poujet avec
un present de Biere excellente.
;
Ainsipour deux Officiers
& de bon vin
y l'on nous donna en échange,
un Juge ôcde
la Biere. Nous y perdons;
mais c'est la feule
perte que nous ayons
faite en forçant les ennemis
à se rembarquer.
DEVis-rOUss-T.,
L'Affairede Cette
a pensé nous couster un
Juge de l'Amirauté i
voicy l'Avanture.
Mr Poujet, juge de
l'Amirauté fut intimidé
par les ennemis qui
l'obligerent à prester
ferment de fidelitéà la
Reine Anne, & luy
donnerent des Provifions
nouvelles pour
sa Charge.ils le firent
Magistrat Anglois
,
moyennant quoy il fut
pillé tout le premier
par préference
, &c il
resta dans Cette jusqu'au
jour du départ
des ennemis.
En les voyant quitter
prise, il crut pouvoir
abjurer la Magistrature
Angloise.Il
depefcha un Paysan
pour donner avis à nos
Generaux de la retraite
des ennemis. Ce Paysan
fut surpris se glissant
furtivement le
long de la Plage. On
l'arrestecomme un Espion
; on le menace.
Ce pauvre Ruste répond
naïvement:Je ne
suis point un Espion
>
Messieurs,jesuisun Cotfr
rier • maistues à pied,
luy dit on; N'importe,
jesuisle CourierduJuge
de mon Village, puisque
c'est luy qui m'envoye porterdes
avis.
Sur cette déclaration
MylordNorris envoya
prendre Mr Poujet
à Cette, & dés qu'il
fut arrivé on luy déclara
qu'on l'alloitcondamner
comme unAnglois
qui trahit safouveraine.
Helas
, M'ef
sieurs
>
leur réponditjJil
A
, tout effrayé
) vous
ne devez* me condamner
ni com*me Ang/cü ni comme François
3 car
je ne fçâ) plus ce que je
(UIJ.
s, On ne luy tient pas
de longs discours
,
&
sans autre forme de
procés on le déc lare
traistre: on le condamne
: on va le faire pendre.
Pendant qu on le dispose
à prendre son party
de bonne grace ou
a être pendu malgré
luy,deux Officiers que
nous avions faits prisonniers
furent amenez
à nos Generaux,
qui leur faisant une reception
polie & gracieuse
, leur donnerent
d'abord leurtable
pour prison.
Aprés lesy avoir te-
0
nus joyeusement captifs
, on les renvoya sur
leur parole;mais à condition
qu'ils porteroient
au Mylord les
marques de leurcaptivité;
c'est-à-dire force
bouteilles du mesme
vin dont ils avoient
bu.
Ils partent avec cinq
ou six hommes chargez
de bon vin, sans
compter celuy qu'ils
avoient dans la teste
, qui donnoit à leur
marche un air de gayeté
d'un tres-bon augure
pour tous ceux
qu'ils rencontroient.
Cette troupe gaillardearriva
fortà propos
pourégayerun peu
la ceremonie funeste
du pauvreMr Poujet.
Il présentoitdéja lecol
au sacrificateur
, & la
victime alloit estre immoléeen
l'air, tordue
les Officiers parurent
avec leur present bachique.
En l' offrant au
Mylord ils crierent
>
grace , grace. Le Dieu
du vin solicita. Quel
Juge pourroit estre infléxible
à tant de bouteilles.
LesOfficiersy
joignent un recit patetique
de la reception
que nos Generaux, leur
ont faite. Enfin le Mylord
attendry leurrenvoye
Mr Poujet avec
un present de Biere excellente.
;
Ainsipour deux Officiers
& de bon vin
y l'on nous donna en échange,
un Juge ôcde
la Biere. Nous y perdons;
mais c'est la feule
perte que nous ayons
faite en forçant les ennemis
à se rembarquer.
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Résumé : AVANTURE DE MR POUJET.
Le texte raconte l'histoire de Mr Poujet, juge de l'Amirauté à Cette, forcé par les ennemis de prêter serment de fidélité à la Reine Anne et de devenir magistrat anglais. Après le départ des ennemis, Poujet envoie un paysan avertir les généraux français, mais ce dernier est arrêté et accusé d'espionnage. Poujet est alors capturé et condamné pour trahison. Alors qu'il est sur le point d'être pendu, deux officiers français, récemment libérés, arrivent avec des bouteilles de vin en guise de marque de leur captivité. Ils intercedent en faveur de Poujet. Mylord Norris, impressionné par leur geste et par le vin, gracie Poujet et le renvoie avec un présent de bière. Cette négociation permet de sauver Poujet, bien que les Français aient perdu un juge en échange de deux officiers et du vin.
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3
p. 1-48
Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Flandres.
Début :
GENERAUX. Mr le Mareschal, Duc de Villars. Mr le Mareschal [...]
Mots clefs :
Brigadiers, Roi, Duc, Cavalerie, Lieutenant, Ligne, Infanterie, Bataille, Dragons, Armée, Généraux, Ordre de bataille, Escadrons, Bataillons, Flandres, Officiers généraux, Réserve, Alliés, Allemagne, Détachement, Corps, Total
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Flandres.
Ordre de BatailledeILArmée:
duRoy en Flandres.
GENERAUX.
Mr le Mareschal
,
Duc de
Villars.
Mr le Mareschal de Mon-
-
tesquiou.
Lieutenans Généraux de la
premiere ligne.
Mrs Gassion, Prince de
Rohan, Mezieres, la Valliere
,
Destain, Albergothy,
Croisy, Duc de Guiche
, Maulevrier
,
Hautefpre.
Maréchaux de Camp.
Mrs de Silly
,
le Vidame
,
Chasteau
-
Morand,
Choiseul, Rooth
,
Duc de
Mortemart, Nangis, Ravignan.
Brigadiers.
MrsBerville,Suzy, Castel-
Moron,laTremoille,
Krakemberg
,
Courtage
Choiseul, Saumery, Montbazon
,
Gassion,Dargelos,
Daubigné
,
Colandre,
Obrien
,
S. Simon, Bernholes,
Desrouville,Beaupuys,
Perissan,Seignelay,
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS,
Colonelle Générale 3 crc.
Beautremont 3
G
CAVALERIE.
MaiConduRoy 13
13
Gendarmerie 8
8
Royal Picdmont 3
SrAgnan 2..
la Tremoille i
7
Royal Allemand 3 Rottembourg 2.
Dfûivpc i
7 Dauphin,
Prince Marfillae,.
2.
Montcil
, 1
7
Choiseul, 1
Courcillon, 2. Dalzeau, z
( 6-
Chcrizy, z*
Royal Roussillon, 3
Commilfairc Générale 3
z
8
62. efc.
IN FANTERIE.
Picardie)
3 bat.
Bourbon, :, i
Nice, 16
Navarre, 3
Bourgogne, 2.
Monroux, 1
6
Bourbonnois, z
Languedoc) 1
Aunis, 2,
-. 6
Royal, 3
Royal Comtois, 2,
Daunay, 1
6
Les Vaisséaux, 3
La Marck, 1
Royal Italien, 1 6Lee,1 Obricn, 1
Dorington, 1
Galmoy, 1
OdondelJ 1
5
Gardes Françoises, 4
Gardes Suisses, 2.
*
Alfacc,a 4
Vczin, 2.
6
La Reine, 3
Haynault) z
Vaugc, I
6
Le Roy, 4
Foix, 1
6
pont, Dreux, Brendle, Lée,
Geoffreville.
Maréchaux de Camp.
Mrs Beauveau, Comte
de Nille
,
Lessars
,
Isenghien,
Mouchy, Miromesnil,
la Mark
,
Chevalier de
Roye.
Brigadiers.
mrs S. Poange, Gaydon,
Daulcane
,
Sandru ky
, Rios
,
Capy, Montal, S.
Morel, Depinay, la Chaux,
May, Grenets, Mercy
,
Sury
,
Lionne, de Lisle,
Remirecourt
,
Gondrin
Beringhen, Meleun,Saa. ,
SECONDE LIGNE.
CAVALERIE.
Colonelle Generale, 3 efc.
S.Poanges, 2.
Ligondez, 2
7 Chartres, 3
Maifontiers, 2-
Clermont, 1
7
Daultannc9
Villiers, z
Grandmonc
2. Aubeterrc"
2.
8
Brabant, 1 S.Phal, 2
Caycux, 1
6
Efclainvilliers,
Rios,zz, S. BHmonrJ
6
Montauban., z
Capy, z :
Cravattes, 3
7
41cfc.
INFANTERIE.
Poitou) z bar.
Lorraine, t
Miromelnil
, 2,
6
Tourraine, z
Charollais) A
Bugey, 2.
6
Limofia,
LaChauxI2.
Boufflcrs,
2.
1 yiliiers Suiflc
, 3
May, 3
6
Brcnqle, 3
SLJrbeçk) 3
6
Gardes de Bavière, 4
4
HefTy, 3
Phiffcr, 3
6
RoyalRoussillon, 2. Lionne,.2.
Laonnois,2.
ÀC
La Fere, 1
Tourncfis., 1
Beauce, 1
6
Tourville, 2.
Barrois, z*
Agenois, i
6
Greder Allemand 2.
Solrc, i
Gondrin, t
6
G3 bac.
CAVALERIE
a Reine) 3 efc.
Seringhen 3
iftaniol
, 1
S
AUTRE RESERVE.
**
Lieutenant General.
Mr de Broglie. Brigadiers,
Mrs Tarneau, Combout,
Pasteur.
CAVALLERIE.
Le Roy, 3efc.
La Tour, z
Beauveau, z
Tarneau, z
9
Combous, z
DuBcflcy, i
Biron, x
6
Houssards de Nerville, I
Pasteur, Dragons, 2.
3
- 18efc.
CAMP SEPARE'.
Lieutenans Generaux.
Mrs Sailly
,
Conflans
Reichberg, duRoZwl,S.,
Fremont.
Maréchaux de Camp.
Mrs S. Morrany
,
Santigny
,Prince Charles.
Brigadiers.
Mrs Nugent, Gassé, Danumis,
Jouy, Girault, S.
Micault,Locatelly, Cloys,
Prince de Bergets, Midefars
,
Flavacourt.
CAVALLERIE.
Royal Etranger, 3 etc.
Villeroy, 3
Nugent fi
,\ S
Dauphin Etranger, y
Vauldray
, '1 2.
Mitignon, 2.
,L , Ir
Bourgogne, 3 Gesvres,t , Viilcquicr, i
7
Orléans, 3
Villeprcux, 1
,
S
Dumalnc, 5
Frczin, z
S Condé, 3
Bourbon, 3
6
Arcobau, 3
Loccelly, 2.
S
Carabiniers, 10
10
Gardes d'Espagne 1,
Gardes de Bavierc z
4
DRAGONS.
Royal, z
Flavacourc, z
5
Gzcfc.
RESERVE.
Brigadiers
Mrs Livry, Se brcr.
INFANTERIE.
Bcüil i bac.
MIrabeau, 1
Nivcrnois, x
1
6
Perche, i
Cambrcfis 1
Spaar, i
6
il
AUTRE CORPS.
Lieutenans Generaux.
Mrs laFiezclicre, Bouzols,
Davaray.
Maréchaux de Camp.
Mrs Costa.Mîmur.
Brigadiers.
MrsThourotte, Montjoye,
Livry.
CAVALLERIE.
Tbourotte, 2.
efc;
Pardeilhan, x Raigecourt, i
6
Cossa)Bav. 3
Posh,Bav. 2.
S
Prince Lambesc,
3
Livry, 2.
Mettre de Camp Gencrale.,
3
8
41efc.
Royal Artillerie, 2. bar.
Bombardiers,
1
3
HoussardsdeRasky 3 etc.
camperont au Quartier
General.
Total des Escadrons,1jl.
TOfl des Bataillons,161.
On a fait depuis plusieurs
détachemens pour l'Allemia9nc.--
Ordrede Bataille de tArmée
des Alliez en Flandres,
commandée par le Duc de
Marlborough.
GENERAUX.
Le Duc deMarlborough,
le Comte de Tilly, le Prince
hereditaire de Hesse, Dopsf,
Prince d'Orange,Bulleau,
Lumelly.
Lieutenans Generaux.
Hompesch , P. H.Hembery
,
P. G. de Hesse
,
Esbach,
Heyden, Murray,
Palland, Holstein
-
Beck
, Rantzau, Withers,Norsh,
Orknay
,
Scoulembourg
, Cadogan, Mans, Temple,
Rosse, Word.
Autres Officiers Généraux.
Kellun, Bothmar Peutz,
S. Laurent, Prifoofe
,
Euvars,
Sibourg, Subin,Vegelin
,
Ranch
,
Ivoy, Hamilton
,
Exk, Pritzelvaitz,
Wittemberg
,
Strakembourg,
Chanclos,Salxemkeylbourg
, Brelembach ,
Hagn, Duvel, Sillion, Russel,
Morisson
,
Hamilton ,
Du Breüil, Stutter,Rublereu
,
Berchoffer, Douglas,
Leinkesfeld,Vorst, Loohaux
,Glinsha
,
Lalech , Sairs,Maesbag.
ESCADRONS.
Royal Ecossois, 3 d.
Royal Irlandois) 3
Lauly, 3
Cadogan, 1
Harwich
) 2
Palmes,
2.
Woord, I
Betmard
, 4
Elle, 3
Wight, t
S.Laurent, 2.
Frecha pcllc, 1
Grosk
, 2.
Pcurz) 1
Sculembourg, 2.
L':"ib, 2.92 Hagn, 4d.
BJlow, 4
BATAILLONS.
Gardes Britanniques, 2.
Royal, 1
Subin, 1
Newton, i
Hasford
, 1
Royal, 1
Privrofc, 1
Erram, 1
Duvcl
, 1
Selvin, 1 Prcftion,i Suron
, 1
Ingolsby, 1
Vecbb, l
SPibnoukrga, abh,I1 Ecclc,I Noorth
, 1 Hamilton,i Wym, 1
Orrcry) i
Gauvin, i
Greck. 1 Milevillc,i Dixprcmbouck, 1
Belling, i
Du Brciiil
, i
Rantzau, i
OrangeJ i
Fagel, i
Holfteinbeck, 1
May, 1
Wigers, 1
Prince Maximilicn, I
Marquel, 1 Lircdal,l Croonsprios, t
Croonsfront,i Chambricr, 1
Wondebourg, 1
CDouoglals)lioc,i1 Muray, 1
Gardes Hollandoifes, 3;
ESCADRONS.
Vandcrnach^ 6-
Tl-J 2,
Oyeu, 1- viiiingosf, 1
Grouvtfiin, 2.
Wirtcmberg
) z
Cralingc, 2.
Chanclosy x
Lalech
, 2.
Er bach
, 2.
Prince bereditaire) 2.
Gardes bleues, 2.
Gardes du Corps, 1
Carabiniers, 4
Srnittcrm, 4
Gardes, j
Generaux de la secondeLigne.
Albemarle. Fagel. Prince
d'Anhalt. ZD
Lieutenans Generaux.
Oyeu,Vittentorf, Lalech,
Athlone, Dohna,Colliers,
Landerfrankenfleiiinatimer.
Autres Officiers Generaux.
Doisting, Hackemborn,
DuPortail, De Veyne Trossel, Berg, Croon,,
GaLJvin, Hasuvoudent
,
Vixou se,Westimiler,Koppel
, Grovenstein, Du Portail
,
Comre Moornay ,
Shemesan,Bechleren,Wauters,
Vandersbeck
,
Wichfurst
, Rador
,
Recdert
Cofcritz, Chambricr, , May,
Smettingh
,
Cronstroon
Wallesf, Benthen, Hum-,
neilicn
,
Bechleren, Wictemhorf.
ESCADRONS.
Leib, 4d.
Etlbreigc, 4
Souvelzi, 4
Anspach, 4
Dorsflinguc, 4
Panevilz, 3
Lcib, 3 9*
Croonrprins, 3
Prince Philippe, 3
Heyden 1
Portai, 3
Cac, 1
Bataillons.
Gardes, 1 :
Leib, zJjt
Croonfprins, 3
Albregl, 2.
Lollern, x
Erpprins, 1 Alsdhna, 1 ;
Varenne, i
Jouy Dhona) i
Hcydcn, 1
Anhn & Zclbz, i
DTenrheol,ler,t1 Gromhonn> t
Cofcritz, i Scamaifter,I
Lerkoors, • 1
Buldeuvin, i
Deticur, 1
Telkelembcrg, 1
Rantzau, 1
Albcrmarle, 1
Scrccshcn, 1
Elft, 1
NSig.clMin, arais, i i Chareause, 1
Inncns, i
Pariot, 1
Maurice, 1
Bugwillz, 1
- Mjçcrail
, r
Dobrobiky, 1 Hauler 1
Bernard, 1
Groy
, 1
Pallannc, 34
Heyden,
,. 2.
llangercberg
, - 2,:
ESCADRONS.
Walleff, i
Hoflcmhomb
, 2.
Saxcmhcylberg
) z
ECK, 1
Humnclben, 1
Guichel, 1
Sgrabemvoir
, z
Voorlt, i
Rechtcren, z
Briftzeelw, 1
Athlonc, 2
Prince dOranse t Gardes du Co0rps,i Dopff, 4
Ordre de Bataille de ïArmie
des Alliez en Flandre, commandée
par le Prince Eugene.
GENERAUX.
Le Prince Eugene
Le Duc de Wirtemberg
,
Le Comte de Velen.
Lieutenans Generaux.
Averoche, Gor dorf
Schwcuzel,Wilcke, Mer-,
y.
GenerauxMajors.
Cheuse, Wessenfelz
Milhan, boisset, , Prince de
Heirc Philipidal
,
Sachen
) d'Albert, Sechembach
, Bonneval
,
Statzfelt, Souchon,
Prince Lobkowirz,
ESCADRONS.
CFolodnitzz,Ho,u[6[ardsd, j Palafi, 6d
Wefterlo, 3
Mercy, 6
LVccylcbn,,33Vd
BATAILLONS.
Holftcin, t
Baadcn, z
Grenadiers, i
Taftring, 1
Dalbcrt, t
Fechembag
, 1
WandcrbCCK, 1
CaGel, 1
Erf Prince Woffcn) 1 Bren Wolffen
, 1
Gardes de Heffc
) 1
Eftcrdc, t
SErçf PhrinwceederHizdlce,l.,111
Romeleny, 1
Sugnen, * T i
Bonnard, [
Preccrnis,
4
Boitfcc.,L11
VanftoKer, 1
Gardes Danoises,i
ESCADRONS.
Leib, Saxon. 4 yt.
Rcmcchcc, 4
Lcib, f1 Alfy-
Weilfenfeiczt , Erf.Prince Hcflc, 4
Chcux, Danois. 2.
Kneyl, 2.
LClb, 2, yt.
Wirtemberg, s
General de lasecondeLigne.
Le Comte de Felz.
Lieutenans Generaux.
Lagnace
,
Caunstz, Vander
bCIK, Schellarr.
Generaux Majors.
Schemetteau,Heynflein,
Sechendorf, La Roche Sterrifelz, , Vtien.
ESCADRONS.
Spleny) HoulTards,J
S. Amour,6d.
Dandignercs, i d.
Wirtembcrg) 4dé
FalKcftcin,6d.
Halzfclr) 3
Shcllart) 3
BATAILLONS.
Grenadiers Pafloc, 1
Sulzbach
, 1
Saxemrneymcing, 1
Iffelbach, 1
Grenad. Wirieïnberg, t
Harinans, 1
SternfeltzJ 2.
Schwartz, t
Etrcrfelz, 1
Caves, 1
Radtnge, 1 Dcucheft, 1
Prince George de He(îe,t
Koomugmac, i
Wcifll-nfelz, 1
WaKerbart, 1
Schendorf, 1
Getz) 1
Furrtemberg, t
Charprins, I
Gardes Saxe, 2.
ESCADRONS.
MilKan,
Spicgçl,1 4z Boinebourg, z
Avcrchcs, 4
Brochcdorf, +
Schemettcau,
Wlrtemberg, 1
Grabo, 1
Rantzau, 2,
Total des deux Armées,
Bataillons, 148
EfèadronsJ2,56
Les Alliez ont aussi fait
des détachemens pour rAl.
lemagne.
duRoy en Flandres.
GENERAUX.
Mr le Mareschal
,
Duc de
Villars.
Mr le Mareschal de Mon-
-
tesquiou.
Lieutenans Généraux de la
premiere ligne.
Mrs Gassion, Prince de
Rohan, Mezieres, la Valliere
,
Destain, Albergothy,
Croisy, Duc de Guiche
, Maulevrier
,
Hautefpre.
Maréchaux de Camp.
Mrs de Silly
,
le Vidame
,
Chasteau
-
Morand,
Choiseul, Rooth
,
Duc de
Mortemart, Nangis, Ravignan.
Brigadiers.
MrsBerville,Suzy, Castel-
Moron,laTremoille,
Krakemberg
,
Courtage
Choiseul, Saumery, Montbazon
,
Gassion,Dargelos,
Daubigné
,
Colandre,
Obrien
,
S. Simon, Bernholes,
Desrouville,Beaupuys,
Perissan,Seignelay,
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS,
Colonelle Générale 3 crc.
Beautremont 3
G
CAVALERIE.
MaiConduRoy 13
13
Gendarmerie 8
8
Royal Picdmont 3
SrAgnan 2..
la Tremoille i
7
Royal Allemand 3 Rottembourg 2.
Dfûivpc i
7 Dauphin,
Prince Marfillae,.
2.
Montcil
, 1
7
Choiseul, 1
Courcillon, 2. Dalzeau, z
( 6-
Chcrizy, z*
Royal Roussillon, 3
Commilfairc Générale 3
z
8
62. efc.
IN FANTERIE.
Picardie)
3 bat.
Bourbon, :, i
Nice, 16
Navarre, 3
Bourgogne, 2.
Monroux, 1
6
Bourbonnois, z
Languedoc) 1
Aunis, 2,
-. 6
Royal, 3
Royal Comtois, 2,
Daunay, 1
6
Les Vaisséaux, 3
La Marck, 1
Royal Italien, 1 6Lee,1 Obricn, 1
Dorington, 1
Galmoy, 1
OdondelJ 1
5
Gardes Françoises, 4
Gardes Suisses, 2.
*
Alfacc,a 4
Vczin, 2.
6
La Reine, 3
Haynault) z
Vaugc, I
6
Le Roy, 4
Foix, 1
6
pont, Dreux, Brendle, Lée,
Geoffreville.
Maréchaux de Camp.
Mrs Beauveau, Comte
de Nille
,
Lessars
,
Isenghien,
Mouchy, Miromesnil,
la Mark
,
Chevalier de
Roye.
Brigadiers.
mrs S. Poange, Gaydon,
Daulcane
,
Sandru ky
, Rios
,
Capy, Montal, S.
Morel, Depinay, la Chaux,
May, Grenets, Mercy
,
Sury
,
Lionne, de Lisle,
Remirecourt
,
Gondrin
Beringhen, Meleun,Saa. ,
SECONDE LIGNE.
CAVALERIE.
Colonelle Generale, 3 efc.
S.Poanges, 2.
Ligondez, 2
7 Chartres, 3
Maifontiers, 2-
Clermont, 1
7
Daultannc9
Villiers, z
Grandmonc
2. Aubeterrc"
2.
8
Brabant, 1 S.Phal, 2
Caycux, 1
6
Efclainvilliers,
Rios,zz, S. BHmonrJ
6
Montauban., z
Capy, z :
Cravattes, 3
7
41cfc.
INFANTERIE.
Poitou) z bar.
Lorraine, t
Miromelnil
, 2,
6
Tourraine, z
Charollais) A
Bugey, 2.
6
Limofia,
LaChauxI2.
Boufflcrs,
2.
1 yiliiers Suiflc
, 3
May, 3
6
Brcnqle, 3
SLJrbeçk) 3
6
Gardes de Bavière, 4
4
HefTy, 3
Phiffcr, 3
6
RoyalRoussillon, 2. Lionne,.2.
Laonnois,2.
ÀC
La Fere, 1
Tourncfis., 1
Beauce, 1
6
Tourville, 2.
Barrois, z*
Agenois, i
6
Greder Allemand 2.
Solrc, i
Gondrin, t
6
G3 bac.
CAVALERIE
a Reine) 3 efc.
Seringhen 3
iftaniol
, 1
S
AUTRE RESERVE.
**
Lieutenant General.
Mr de Broglie. Brigadiers,
Mrs Tarneau, Combout,
Pasteur.
CAVALLERIE.
Le Roy, 3efc.
La Tour, z
Beauveau, z
Tarneau, z
9
Combous, z
DuBcflcy, i
Biron, x
6
Houssards de Nerville, I
Pasteur, Dragons, 2.
3
- 18efc.
CAMP SEPARE'.
Lieutenans Generaux.
Mrs Sailly
,
Conflans
Reichberg, duRoZwl,S.,
Fremont.
Maréchaux de Camp.
Mrs S. Morrany
,
Santigny
,Prince Charles.
Brigadiers.
Mrs Nugent, Gassé, Danumis,
Jouy, Girault, S.
Micault,Locatelly, Cloys,
Prince de Bergets, Midefars
,
Flavacourt.
CAVALLERIE.
Royal Etranger, 3 etc.
Villeroy, 3
Nugent fi
,\ S
Dauphin Etranger, y
Vauldray
, '1 2.
Mitignon, 2.
,L , Ir
Bourgogne, 3 Gesvres,t , Viilcquicr, i
7
Orléans, 3
Villeprcux, 1
,
S
Dumalnc, 5
Frczin, z
S Condé, 3
Bourbon, 3
6
Arcobau, 3
Loccelly, 2.
S
Carabiniers, 10
10
Gardes d'Espagne 1,
Gardes de Bavierc z
4
DRAGONS.
Royal, z
Flavacourc, z
5
Gzcfc.
RESERVE.
Brigadiers
Mrs Livry, Se brcr.
INFANTERIE.
Bcüil i bac.
MIrabeau, 1
Nivcrnois, x
1
6
Perche, i
Cambrcfis 1
Spaar, i
6
il
AUTRE CORPS.
Lieutenans Generaux.
Mrs laFiezclicre, Bouzols,
Davaray.
Maréchaux de Camp.
Mrs Costa.Mîmur.
Brigadiers.
MrsThourotte, Montjoye,
Livry.
CAVALLERIE.
Tbourotte, 2.
efc;
Pardeilhan, x Raigecourt, i
6
Cossa)Bav. 3
Posh,Bav. 2.
S
Prince Lambesc,
3
Livry, 2.
Mettre de Camp Gencrale.,
3
8
41efc.
Royal Artillerie, 2. bar.
Bombardiers,
1
3
HoussardsdeRasky 3 etc.
camperont au Quartier
General.
Total des Escadrons,1jl.
TOfl des Bataillons,161.
On a fait depuis plusieurs
détachemens pour l'Allemia9nc.--
Ordrede Bataille de tArmée
des Alliez en Flandres,
commandée par le Duc de
Marlborough.
GENERAUX.
Le Duc deMarlborough,
le Comte de Tilly, le Prince
hereditaire de Hesse, Dopsf,
Prince d'Orange,Bulleau,
Lumelly.
Lieutenans Generaux.
Hompesch , P. H.Hembery
,
P. G. de Hesse
,
Esbach,
Heyden, Murray,
Palland, Holstein
-
Beck
, Rantzau, Withers,Norsh,
Orknay
,
Scoulembourg
, Cadogan, Mans, Temple,
Rosse, Word.
Autres Officiers Généraux.
Kellun, Bothmar Peutz,
S. Laurent, Prifoofe
,
Euvars,
Sibourg, Subin,Vegelin
,
Ranch
,
Ivoy, Hamilton
,
Exk, Pritzelvaitz,
Wittemberg
,
Strakembourg,
Chanclos,Salxemkeylbourg
, Brelembach ,
Hagn, Duvel, Sillion, Russel,
Morisson
,
Hamilton ,
Du Breüil, Stutter,Rublereu
,
Berchoffer, Douglas,
Leinkesfeld,Vorst, Loohaux
,Glinsha
,
Lalech , Sairs,Maesbag.
ESCADRONS.
Royal Ecossois, 3 d.
Royal Irlandois) 3
Lauly, 3
Cadogan, 1
Harwich
) 2
Palmes,
2.
Woord, I
Betmard
, 4
Elle, 3
Wight, t
S.Laurent, 2.
Frecha pcllc, 1
Grosk
, 2.
Pcurz) 1
Sculembourg, 2.
L':"ib, 2.92 Hagn, 4d.
BJlow, 4
BATAILLONS.
Gardes Britanniques, 2.
Royal, 1
Subin, 1
Newton, i
Hasford
, 1
Royal, 1
Privrofc, 1
Erram, 1
Duvcl
, 1
Selvin, 1 Prcftion,i Suron
, 1
Ingolsby, 1
Vecbb, l
SPibnoukrga, abh,I1 Ecclc,I Noorth
, 1 Hamilton,i Wym, 1
Orrcry) i
Gauvin, i
Greck. 1 Milevillc,i Dixprcmbouck, 1
Belling, i
Du Brciiil
, i
Rantzau, i
OrangeJ i
Fagel, i
Holfteinbeck, 1
May, 1
Wigers, 1
Prince Maximilicn, I
Marquel, 1 Lircdal,l Croonsprios, t
Croonsfront,i Chambricr, 1
Wondebourg, 1
CDouoglals)lioc,i1 Muray, 1
Gardes Hollandoifes, 3;
ESCADRONS.
Vandcrnach^ 6-
Tl-J 2,
Oyeu, 1- viiiingosf, 1
Grouvtfiin, 2.
Wirtcmberg
) z
Cralingc, 2.
Chanclosy x
Lalech
, 2.
Er bach
, 2.
Prince bereditaire) 2.
Gardes bleues, 2.
Gardes du Corps, 1
Carabiniers, 4
Srnittcrm, 4
Gardes, j
Generaux de la secondeLigne.
Albemarle. Fagel. Prince
d'Anhalt. ZD
Lieutenans Generaux.
Oyeu,Vittentorf, Lalech,
Athlone, Dohna,Colliers,
Landerfrankenfleiiinatimer.
Autres Officiers Generaux.
Doisting, Hackemborn,
DuPortail, De Veyne Trossel, Berg, Croon,,
GaLJvin, Hasuvoudent
,
Vixou se,Westimiler,Koppel
, Grovenstein, Du Portail
,
Comre Moornay ,
Shemesan,Bechleren,Wauters,
Vandersbeck
,
Wichfurst
, Rador
,
Recdert
Cofcritz, Chambricr, , May,
Smettingh
,
Cronstroon
Wallesf, Benthen, Hum-,
neilicn
,
Bechleren, Wictemhorf.
ESCADRONS.
Leib, 4d.
Etlbreigc, 4
Souvelzi, 4
Anspach, 4
Dorsflinguc, 4
Panevilz, 3
Lcib, 3 9*
Croonrprins, 3
Prince Philippe, 3
Heyden 1
Portai, 3
Cac, 1
Bataillons.
Gardes, 1 :
Leib, zJjt
Croonfprins, 3
Albregl, 2.
Lollern, x
Erpprins, 1 Alsdhna, 1 ;
Varenne, i
Jouy Dhona) i
Hcydcn, 1
Anhn & Zclbz, i
DTenrheol,ler,t1 Gromhonn> t
Cofcritz, i Scamaifter,I
Lerkoors, • 1
Buldeuvin, i
Deticur, 1
Telkelembcrg, 1
Rantzau, 1
Albcrmarle, 1
Scrccshcn, 1
Elft, 1
NSig.clMin, arais, i i Chareause, 1
Inncns, i
Pariot, 1
Maurice, 1
Bugwillz, 1
- Mjçcrail
, r
Dobrobiky, 1 Hauler 1
Bernard, 1
Groy
, 1
Pallannc, 34
Heyden,
,. 2.
llangercberg
, - 2,:
ESCADRONS.
Walleff, i
Hoflcmhomb
, 2.
Saxcmhcylberg
) z
ECK, 1
Humnclben, 1
Guichel, 1
Sgrabemvoir
, z
Voorlt, i
Rechtcren, z
Briftzeelw, 1
Athlonc, 2
Prince dOranse t Gardes du Co0rps,i Dopff, 4
Ordre de Bataille de ïArmie
des Alliez en Flandre, commandée
par le Prince Eugene.
GENERAUX.
Le Prince Eugene
Le Duc de Wirtemberg
,
Le Comte de Velen.
Lieutenans Generaux.
Averoche, Gor dorf
Schwcuzel,Wilcke, Mer-,
y.
GenerauxMajors.
Cheuse, Wessenfelz
Milhan, boisset, , Prince de
Heirc Philipidal
,
Sachen
) d'Albert, Sechembach
, Bonneval
,
Statzfelt, Souchon,
Prince Lobkowirz,
ESCADRONS.
CFolodnitzz,Ho,u[6[ardsd, j Palafi, 6d
Wefterlo, 3
Mercy, 6
LVccylcbn,,33Vd
BATAILLONS.
Holftcin, t
Baadcn, z
Grenadiers, i
Taftring, 1
Dalbcrt, t
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, 1
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Erf Prince Woffcn) 1 Bren Wolffen
, 1
Gardes de Heffc
) 1
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SErçf PhrinwceederHizdlce,l.,111
Romeleny, 1
Sugnen, * T i
Bonnard, [
Preccrnis,
4
Boitfcc.,L11
VanftoKer, 1
Gardes Danoises,i
ESCADRONS.
Leib, Saxon. 4 yt.
Rcmcchcc, 4
Lcib, f1 Alfy-
Weilfenfeiczt , Erf.Prince Hcflc, 4
Chcux, Danois. 2.
Kneyl, 2.
LClb, 2, yt.
Wirtemberg, s
General de lasecondeLigne.
Le Comte de Felz.
Lieutenans Generaux.
Lagnace
,
Caunstz, Vander
bCIK, Schellarr.
Generaux Majors.
Schemetteau,Heynflein,
Sechendorf, La Roche Sterrifelz, , Vtien.
ESCADRONS.
Spleny) HoulTards,J
S. Amour,6d.
Dandignercs, i d.
Wirtembcrg) 4dé
FalKcftcin,6d.
Halzfclr) 3
Shcllart) 3
BATAILLONS.
Grenadiers Pafloc, 1
Sulzbach
, 1
Saxemrneymcing, 1
Iffelbach, 1
Grenad. Wirieïnberg, t
Harinans, 1
SternfeltzJ 2.
Schwartz, t
Etrcrfelz, 1
Caves, 1
Radtnge, 1 Dcucheft, 1
Prince George de He(îe,t
Koomugmac, i
Wcifll-nfelz, 1
WaKerbart, 1
Schendorf, 1
Getz) 1
Furrtemberg, t
Charprins, I
Gardes Saxe, 2.
ESCADRONS.
MilKan,
Spicgçl,1 4z Boinebourg, z
Avcrchcs, 4
Brochcdorf, +
Schemettcau,
Wlrtemberg, 1
Grabo, 1
Rantzau, 2,
Total des deux Armées,
Bataillons, 148
EfèadronsJ2,56
Les Alliez ont aussi fait
des détachemens pour rAl.
lemagne.
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Résumé : Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Flandres.
Le document expose les ordres de bataille des armées en Flandres, en détaillant les forces françaises et alliées. L'armée française est dirigée par le Maréchal Duc de Villars et le Maréchal de Montesquiou. Les lieutenants généraux de la première ligne incluent Gassion et le Prince de Rohan, parmi d'autres. Les maréchaux de camp et brigadiers sont également répertoriés. Les troupes de cavalerie et d'infanterie sont spécifiées, avec des régiments tels que les Dragons, la Gendarmerie, et divers régiments de cavalerie et d'infanterie comme Picardie, Bourbon, et les Gardes Françaises. L'armée française compte 111 escadrons et 161 bataillons. L'ordre de bataille de l'armée alliée, sous le commandement du Duc de Marlborough, inclut des généraux comme le Comte de Tilly et le Prince héritier de Hesse. Les lieutenants généraux et autres officiers généraux sont également mentionnés. Les escadrons et bataillons alliés sont listés, avec des régiments comme les Gardes Britanniques, les Royal Écossais, et les Royal Irlandois. Les Alliés ont également effectué des détachements pour l'Allemagne. L'ordre de bataille de l'armée alliée commandée par le Prince Eugène comprend des généraux comme le Duc de Wurtemberg et le Comte de Velen. Les lieutenants généraux et généraux majors sont également listés. Les escadrons et bataillons incluent des régiments comme les Holstein, les Baden, et les Grenadiers. Au total, les deux armées comptent 148 bataillons et 256 escadrons. Les Alliés ont également effectué des détachements pour l'Allemagne.
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4
p. 13-15
Extrait d'une Lettre de Warsovie du 9. Octobre.
Début :
Les Generaux travaillent à regler la distribution des quartier d' [...]
Mots clefs :
Varsovie, Moscovites, Généraux
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Warsovie du 9. Octobre.
Extrait d'une Lettre de
Warsovie du 9. octobre.
Les Generaux travaillent
à regler ladistribution des quartier
d'hyverpour les Armées
de la Couronne& de Lithuanie
; mais on apprehende que
les Troupes Moscovites can- lesTroupes Mofcovttes cantonnées
dans la Volhinie
, ne
veulent prendre le leur dans la
Lithuanie. La mortalité est
parmy celles qui étoient rçflées àMohilow prés du Niefter..
(y celles qui avoient marché
'lJers l'Ukraine dans le dessein
qu'ilsy pouroient trouver de
quoysubsister, ont estéobligées
d'en revenir
,
les sauterelles
ayant détruit tous les grains de
cette Province,&la contagion
ayant fait mourir un grand
nombre d'habitans. Le General
Baverestarrivé avec environ
-
dix mille hommes à trois lieuës
d'icy ; mais on nesçait pas encore
s'il paßera la Vistule où
s'il prendra la route de la
haute Pologne. Il continue
d'exiger des vivres par force
nonobstant les promeßes que
luy les autres Generaux
Moscovites avoient faites de
payer tout ce qui seroit founi
pour lasubsistance des Troupes.
Warsovie du 9. octobre.
Les Generaux travaillent
à regler ladistribution des quartier
d'hyverpour les Armées
de la Couronne& de Lithuanie
; mais on apprehende que
les Troupes Moscovites can- lesTroupes Mofcovttes cantonnées
dans la Volhinie
, ne
veulent prendre le leur dans la
Lithuanie. La mortalité est
parmy celles qui étoient rçflées àMohilow prés du Niefter..
(y celles qui avoient marché
'lJers l'Ukraine dans le dessein
qu'ilsy pouroient trouver de
quoysubsister, ont estéobligées
d'en revenir
,
les sauterelles
ayant détruit tous les grains de
cette Province,&la contagion
ayant fait mourir un grand
nombre d'habitans. Le General
Baverestarrivé avec environ
-
dix mille hommes à trois lieuës
d'icy ; mais on nesçait pas encore
s'il paßera la Vistule où
s'il prendra la route de la
haute Pologne. Il continue
d'exiger des vivres par force
nonobstant les promeßes que
luy les autres Generaux
Moscovites avoient faites de
payer tout ce qui seroit founi
pour lasubsistance des Troupes.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Warsovie du 9. Octobre.
Le 9 octobre à Varsovie, les généraux organisent la distribution des quartiers d'hiver pour les armées de la Couronne et de Lituanie. Des tensions persistent avec les troupes moscovites en Volhynie, qui refusent de se déplacer en Lituanie. La mortalité est élevée parmi les troupes réfugiées à Mohilow près du Dniepr et celles ayant marché vers l'Ukraine, en raison des sauterelles ayant détruit les récoltes et d'une contagion ayant décimé de nombreux habitants. Le général Baveran est arrivé avec environ dix mille hommes à trois lieues de Varsovie, mais ses intentions restent incertaines : il pourrait traverser la Vistule ou prendre la route de la haute Pologne. Malgré les promesses de paiement des généraux moscovites, Baveran continue de réquisitionner des vivres par la force.
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5
p. 52-55
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a nommé les Officiers generaux qui serviront cette campagne [...]
Mots clefs :
Généraux, Reine, Angleterre, Greenwich, Infanterie, Brigardiers, Procureur général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre,
La Reine a nommé les
Officiers generaux qui ferviront cette campagne en
Flandres ſous le Duc d'Or,
mond.
Le Sieur Henry Lumley
a été fait General de la ca ,
valerie. Lb quon
Le Comte d'Orkney General de l'infanterie.
Le Sieur Charles Roffe
General des dragons.d ?
GALANT $3
Le Sieur Corneille Vood
& le Comte de Stairs Lieu!
tenans generaux de la cavalerie.
Le Sieur Henry Vvithers
& Milord North & Grey
Lieutenans generaux de
Kinfanterie.
Les Sieurs Kellum &
Charles Sibourg , Majors
generaux de la cavalerie.
Les Sieurs Gilbert Prim
rofe , Jofeph Sabine , Guillaume Evans , & le Comte
d'Orrery , Majors generaux
de l'infanterie.
Les Sieurs Knapier, PanE iij
34 MERCURE
ton , & Georges Preſton ,
Brigadiers de cavalerie.
Les Sieurs Richard Sutton , Henry Durel, Ruffel ,
Henry Morifon , & Jean
Corbet , Brigadiers d'infanterie.
Les Generaux Palmes
Cadogan &Temple ne fer
viront pas cette campagne.,
Le Duc d'Ormond par
tit le 20. pour aller s'embar
quer à Greenwich.
Le Chevalier Thomas
Hanmer s'eſt embarqué à,
Greenwich pour paffer en
Hollande.
GALANT SS
On dit qu'il eft chargé
d'une commiffion pour les
Erats Generaux.
Le Procureur General a
fair fçavoir auDuc de Marlborough qu'il avoit ordre
de le pourfuivre à la Cour,
de l'Echiquier , pour l'obliger à reftituer les deux &
demi pour cent qu'il a retenuspendant dix ans fur la
paye des troupes étrangeres , ce qu'on fait monter à
la fomme de quatre cent,
cinquante mille livres fterlins , ou à prés de fept mil,
lions monnoye de France.
La Reine a nommé les
Officiers generaux qui ferviront cette campagne en
Flandres ſous le Duc d'Or,
mond.
Le Sieur Henry Lumley
a été fait General de la ca ,
valerie. Lb quon
Le Comte d'Orkney General de l'infanterie.
Le Sieur Charles Roffe
General des dragons.d ?
GALANT $3
Le Sieur Corneille Vood
& le Comte de Stairs Lieu!
tenans generaux de la cavalerie.
Le Sieur Henry Vvithers
& Milord North & Grey
Lieutenans generaux de
Kinfanterie.
Les Sieurs Kellum &
Charles Sibourg , Majors
generaux de la cavalerie.
Les Sieurs Gilbert Prim
rofe , Jofeph Sabine , Guillaume Evans , & le Comte
d'Orrery , Majors generaux
de l'infanterie.
Les Sieurs Knapier, PanE iij
34 MERCURE
ton , & Georges Preſton ,
Brigadiers de cavalerie.
Les Sieurs Richard Sutton , Henry Durel, Ruffel ,
Henry Morifon , & Jean
Corbet , Brigadiers d'infanterie.
Les Generaux Palmes
Cadogan &Temple ne fer
viront pas cette campagne.,
Le Duc d'Ormond par
tit le 20. pour aller s'embar
quer à Greenwich.
Le Chevalier Thomas
Hanmer s'eſt embarqué à,
Greenwich pour paffer en
Hollande.
GALANT SS
On dit qu'il eft chargé
d'une commiffion pour les
Erats Generaux.
Le Procureur General a
fair fçavoir auDuc de Marlborough qu'il avoit ordre
de le pourfuivre à la Cour,
de l'Echiquier , pour l'obliger à reftituer les deux &
demi pour cent qu'il a retenuspendant dix ans fur la
paye des troupes étrangeres , ce qu'on fait monter à
la fomme de quatre cent,
cinquante mille livres fterlins , ou à prés de fept mil,
lions monnoye de France.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit des nominations militaires et des mouvements en Angleterre. La Reine a désigné les officiers généraux pour la campagne en Flandres sous le Duc d'Ormond. Les nominations incluent le Sieur Henry Lumley comme général de la cavalerie, le Comte d'Orkney comme général de l'infanterie, et le Sieur Charles Roffe comme général des dragons. Les lieutenants généraux de la cavalerie sont le Sieur Corneille Vood et le Comte de Stairs, tandis que le Sieur Henry Withers et Milord North & Grey occupent les mêmes fonctions pour l'infanterie. Les majors généraux de la cavalerie sont les Sieurs Kellum et Charles Sibourg, et ceux de l'infanterie sont les Sieurs Gilbert Primrose, Joseph Sabine, Guillaume Evans, et le Comte d'Orrery. Les brigadiers de cavalerie sont les Sieurs Knapier, Panton, et Georges Preston, et les brigadiers d'infanterie sont les Sieurs Richard Sutton, Henry Durel, Ruffel, Henry Morison, et Jean Corbet. Les généraux Palmes Cadogan et Temple ne participeront pas à cette campagne. Le Duc d'Ormond est parti le 20 pour s'embarquer à Greenwich, et le Chevalier Thomas Hanmer s'est embarqué pour la Hollande avec une commission pour les États Généraux. Par ailleurs, le Procureur Général a informé le Duc de Marlborough qu'il devait le poursuivre à la Cour de l'Échiquier pour restituer les deux et demi pour cent retenus sur la paie des troupes étrangères, montant à environ sept millions de monnaie française.
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6
p. 238-249
ORDRE DE BATAILLE de l'Armée des Alliez Commandée par Mr le Prince Eugene en 1712. & Mr le Comte de Tilly.
Début :
Generaux. Le Prince hereditaire de Hesse Cassel, Doff, Baron de [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Prince Eugène, Comte de Tilly, Lieutenants généraux, Armée des Alliés, Brigadiers, Généraux, Première ligne, Seconde ligne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée des Alliez Commandée par Mr le Prince Eugene en 1712. & Mr le Comte de Tilly.
ORDRE DE BATAILLE
de l'Armée des Alliez
Commandée par Mr le
Prince Eugene en 1712.
& Mr le Comte de Tilly.
Generaux.
Le Prince hereditaire de
Heffe Caffel, Doff, Baron
de Fagel, Comte de Velen.
Lieutenants Generaux
Hompefch,Wittenhoff ,
Prince Witter , Heffe
"Averochs, Heyden, Muray,
GALANT 239
Vanderbeck, Ballandt , Fectrembach , Falkenſten.
Generaux Majors.:
Slipenbach , Groneftein ,
Portail , Maurice , Schmettau , Recteren , Poleren ,
Elft , Huffen , Keppel
Sackem , Holſtein Dalberg,
Bonneval , Altein , Velen ,
Lobkowitz, Croiy.
Brigadiers.
La Roche , Sturler
Rechtereny Chavonne 2.
C
240 MERCURE
Schwartz , Berekhoffer
Douglas , Wittenhorft
Glinftra, Loohaufert, Fairs,
Maffembach.
PREMIERE LIGNE.
Spleny Houffards ,
Savoye Dragons ,
Wolkel Dragons ,
Daudignier Dragons ,
2
Palfy,
Vefterloo, 3
Falkenſtein
C
Croiy ,
Lobkowitz,
45
Haflingen ,
GALANT. 241
Hallingen,
Fechembach ,
Holſtein ,
Dalberg,
Theuftmeiſter , 3.
Lib ,
Baden ,
Tarhing ,
Grenadiers Heffe .
Erp. Prince Heffe ,
Prince George Heffe ,
Mortz,
Gardes Heffoifes ,
Fagel ,
Amama,
Villegas ,
Sturler ,
Septembre 1712. X
I
242 MERCURE
Croou Prius ,
Prince Withelm Heffe, 1
Recteren ,
Jacot,
I
I
Schmidt ,
2
Chaurnue ,
Schwartz ,
Elit,
Lip ,
1
Berckhoffer
Monteſſe ,
Keppel ,
Lindeboorn ,
Murray ,
Wood,
Collier ,
Lauder ,
I
GALANT 243
Gardes Hollandoifes ,
45
Erp. Prince Heffe Dra.
Veffentels ,
Leib Regt Heffe ,
Erp. Prius,
Athlone ,
Groveſtein ,
Prince Virtemberg ,
Orange,
Saint Gravemoir ,
Chanclos
Pritzelwerz ,
Saxcheilbourg,
Herbach ,
Obdam ,
Gardes Bleues ,
3
4
2
2
2
2
Xij
144 MERCURE
Gardes du Corps ,
Carabiniers ,
Gardes Dragons ,
General.
42
Milord- Albermarle.
Lieutenants Generaux.
4
Oyen, Lalecq, Athlone ,
Holftembeck Dhona
Collier , Lauder, Hacx A
thaufen , Schellart.
Generaux Majors, k
Cralinge, Chanclos Flec
GALANT. 245
Kembourg , Putzelwitz
ECK , Waffenaer , Ivoy ,
Vegelin , Zobel, Wolfskel,
Hatzfels , Wirtemberg ,
Schomborn.
Brigadiers.
Idfinga, May, Druheffe,
Velderen Cronftrom ,
Hanftein, Fabrice, Voofot,
Hunnerben Benthem ,
Rechteren.
SECONDE LIGNE.
Fels Dragons ,
Saint Amour Dragons , 6
Xiij
246 MERCURE
Velen Dragons ,
Viligenftein , Dragons , 3
Rahn Dragons ,
Savoye Emanuel ,
Virtemberg,
3
3
4
6
Leib Regiment Palatin , 3
Schelart ,
Hatzfelt ,
3
3
40
Grenadiers Palatins ,
Efferen ,
Fracdenberg,
Dillembourg,
Fultzbach ,
Meynnug,
Yvelbach ,
0
Ketteler ,
GALANT. 247
Radinge,
Denhoff,
Exterde ,
Holfteinbeck ,
Viconge ,
Huffer
| Idfinga ,
May,
I
2
Prince Maximien Heffe , 2
Leib Regiment ,
Herman ,
Prince Wirtemberg ,
I
I
Naffau Dillembourg, I
Buchwitz,
I
Metrael ,
2
Keppelfoe ,
I
Prince Alberche , I
Xiiij
248 MERCURE
Velderen ,
Orange,
Yvoy,
Heyden,
Albermarle ,
I
2
I
36
Aurochs ,
4
Boynebourg,
2
Spicgel ,
2
Gardes du Corps d'Orange ,
10yen ,
Laluk ,
I
I
2
Rechteren General Maj, 2
Woorft,
Gorgin
Glinftra ,
2
I
2
GALANT. 249
· Hunnerben ,
& Ginckel .
Rechteren Brigadier
Wittenghoff ,
H. Hombourg,
Tilly,
2
I
3
21
Dopff Dragons ,
4
35
Bat. Efc.
Premiere ligne 43 87
Seconde ligne 36 75
Total 79 16
de l'Armée des Alliez
Commandée par Mr le
Prince Eugene en 1712.
& Mr le Comte de Tilly.
Generaux.
Le Prince hereditaire de
Heffe Caffel, Doff, Baron
de Fagel, Comte de Velen.
Lieutenants Generaux
Hompefch,Wittenhoff ,
Prince Witter , Heffe
"Averochs, Heyden, Muray,
GALANT 239
Vanderbeck, Ballandt , Fectrembach , Falkenſten.
Generaux Majors.:
Slipenbach , Groneftein ,
Portail , Maurice , Schmettau , Recteren , Poleren ,
Elft , Huffen , Keppel
Sackem , Holſtein Dalberg,
Bonneval , Altein , Velen ,
Lobkowitz, Croiy.
Brigadiers.
La Roche , Sturler
Rechtereny Chavonne 2.
C
240 MERCURE
Schwartz , Berekhoffer
Douglas , Wittenhorft
Glinftra, Loohaufert, Fairs,
Maffembach.
PREMIERE LIGNE.
Spleny Houffards ,
Savoye Dragons ,
Wolkel Dragons ,
Daudignier Dragons ,
2
Palfy,
Vefterloo, 3
Falkenſtein
C
Croiy ,
Lobkowitz,
45
Haflingen ,
GALANT. 241
Hallingen,
Fechembach ,
Holſtein ,
Dalberg,
Theuftmeiſter , 3.
Lib ,
Baden ,
Tarhing ,
Grenadiers Heffe .
Erp. Prince Heffe ,
Prince George Heffe ,
Mortz,
Gardes Heffoifes ,
Fagel ,
Amama,
Villegas ,
Sturler ,
Septembre 1712. X
I
242 MERCURE
Croou Prius ,
Prince Withelm Heffe, 1
Recteren ,
Jacot,
I
I
Schmidt ,
2
Chaurnue ,
Schwartz ,
Elit,
Lip ,
1
Berckhoffer
Monteſſe ,
Keppel ,
Lindeboorn ,
Murray ,
Wood,
Collier ,
Lauder ,
I
GALANT 243
Gardes Hollandoifes ,
45
Erp. Prince Heffe Dra.
Veffentels ,
Leib Regt Heffe ,
Erp. Prius,
Athlone ,
Groveſtein ,
Prince Virtemberg ,
Orange,
Saint Gravemoir ,
Chanclos
Pritzelwerz ,
Saxcheilbourg,
Herbach ,
Obdam ,
Gardes Bleues ,
3
4
2
2
2
2
Xij
144 MERCURE
Gardes du Corps ,
Carabiniers ,
Gardes Dragons ,
General.
42
Milord- Albermarle.
Lieutenants Generaux.
4
Oyen, Lalecq, Athlone ,
Holftembeck Dhona
Collier , Lauder, Hacx A
thaufen , Schellart.
Generaux Majors, k
Cralinge, Chanclos Flec
GALANT. 245
Kembourg , Putzelwitz
ECK , Waffenaer , Ivoy ,
Vegelin , Zobel, Wolfskel,
Hatzfels , Wirtemberg ,
Schomborn.
Brigadiers.
Idfinga, May, Druheffe,
Velderen Cronftrom ,
Hanftein, Fabrice, Voofot,
Hunnerben Benthem ,
Rechteren.
SECONDE LIGNE.
Fels Dragons ,
Saint Amour Dragons , 6
Xiij
246 MERCURE
Velen Dragons ,
Viligenftein , Dragons , 3
Rahn Dragons ,
Savoye Emanuel ,
Virtemberg,
3
3
4
6
Leib Regiment Palatin , 3
Schelart ,
Hatzfelt ,
3
3
40
Grenadiers Palatins ,
Efferen ,
Fracdenberg,
Dillembourg,
Fultzbach ,
Meynnug,
Yvelbach ,
0
Ketteler ,
GALANT. 247
Radinge,
Denhoff,
Exterde ,
Holfteinbeck ,
Viconge ,
Huffer
| Idfinga ,
May,
I
2
Prince Maximien Heffe , 2
Leib Regiment ,
Herman ,
Prince Wirtemberg ,
I
I
Naffau Dillembourg, I
Buchwitz,
I
Metrael ,
2
Keppelfoe ,
I
Prince Alberche , I
Xiiij
248 MERCURE
Velderen ,
Orange,
Yvoy,
Heyden,
Albermarle ,
I
2
I
36
Aurochs ,
4
Boynebourg,
2
Spicgel ,
2
Gardes du Corps d'Orange ,
10yen ,
Laluk ,
I
I
2
Rechteren General Maj, 2
Woorft,
Gorgin
Glinftra ,
2
I
2
GALANT. 249
· Hunnerben ,
& Ginckel .
Rechteren Brigadier
Wittenghoff ,
H. Hombourg,
Tilly,
2
I
3
21
Dopff Dragons ,
4
35
Bat. Efc.
Premiere ligne 43 87
Seconde ligne 36 75
Total 79 16
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Résumé : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée des Alliez Commandée par Mr le Prince Eugene en 1712. & Mr le Comte de Tilly.
En 1712, l'Armée des Alliés, dirigée par le Prince Eugène et le Comte de Tilly, comprenait plusieurs grades et unités militaires. Les généraux incluaient le Prince héritier de Hesse-Cassel, le Baron de Fagel et le Comte de Velen. Les lieutenants généraux étaient Hompech, Wittenhoff et le Prince Witter, parmi d'autres. Les généraux majors comprenaient Slipenbach, Groneftein et Bonneval, tandis que les brigadiers mentionnés étaient La Roche, Sturler et Rechteren. La première ligne de l'armée se composait de diverses unités de dragons et de grenadiers, telles que les Savoye Dragons, les Daudignier Dragons et les grenadiers de Hesse. La seconde ligne incluait les Fels Dragons, les Saint Amour Dragons et les grenadiers palatins. L'armée totalisait 79 bataillons et 162 escadrons, répartis en 43 bataillons et 87 escadrons dans la première ligne, et 36 bataillons et 75 escadrons dans la seconde ligne.
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7
p. 250-261
ORDRE DE BATAILLE. de l'Armée des Allez, commandée par Mr le Duc d'Ormont, en 1712.
Début :
Generaux. Duc de Wirtemberg. Orkenay, Lumlay. Lieutenants Generaux. Cheuse, Gersdorff, [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Armée des Alliés, Duc d'Ormond, Généraux, Première ligne, Seconde ligne, Lieutenants, Brigadiers
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texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE. de l'Armée des Allez, commandée par Mr le Duc d'Ormont, en 1712.
ORDRE DE BATAILLE.
de l'Armée des Alliez ,
commandée par Mr le
Duc d'Ormont,
en 1712.
Generaux.
Duc de Wirtemberg.
Orkenay ,
Lumlay.
Lieutenants Generaux.
Cheufe , Gersdorff
Schwertzel, Wilke, North,
GALANT. 25t
Wirhers , Row , Stair
Cadogan, Wood.
Generaux Majors.
Schmettau Milkan
Boiffer , Stocken , Prince de
Heffe, Seckendorf, Sabine,
Evans, Primrole , Barner ,
Schmettau ,
Kellum.
Sibourg
Brigadiers.
Preſton , Panton , Napper,
Waleff, Sutton , Durel ,
Ruffel, Moriffon , Corbel,
Bonnard , Romling, Pre-
252 MERCURE
torius , Pleffe , Oeles
wirtemberg, Kaneyl.
PREMIERE LIGNE.
Colonitz Houffards ,Mos
Stairs Dragons ,
Ker Dragons,
Roffe,
Lumley
Cadogan,
Palmes ,
Hatwick ,
Wood;
Waleff Dragons ,
Schmettau Dragons ,
Vandernath ,
40
CALANT. 253
Gardes Britanniques ,
Royal ,
Sabine ,
Neulon ,
Hertford ,
Royal ,
Primroſe ,
Evans ,
Durel ,
Selwin ,
Preſton,
Lée ,
Stern ,
Web ,
Silbourg,
Procok ,
Sutten,
#54 MERCURE
Nort,
Hamilthon,
Whyn,
I
Orrery,
Barner ,
2
Erp. Prince wolfenbutel , 1
Beveren Wolfenbutel ,
Gardes ,
Craons Pirius ,
I
Seckendorff ,
Goltz ,
I
Weiffenfels ,
r
Koningine ,
Schwertzel ,
I
Pleffe ,
Fichnen ,
Bonnard,
I
GALANT. 245
Pretorius ,
Dapremont,
Boiffet ,
Romling,
I
Gardes Danoifes ,
I
I
42
Leib Regiment Saxe Dragons ,
Milkau ,
4
4
Winkel,
4
Ranzau,
2
Cheufe ,
2.
Schmettau , 2
Wirtemberg,
[ 2
Kneyl ,
2
Grabo ,
Leutego ,
256 MERGURE
Leib Regiment Danois , 2
Wirtemberg Goels Dragons ,
33
Bulow ,
Generaux.
Prince Dhanalt Deffaw.
Lieutenants Generaux.
Fehoulembourg , Saint
Laurent , Rantzaw , Natzmar.
GALANT. 257
Generaux Majors.
Bothmar, Pentz , Gatani ,
Troffel , Borck , du Portail ,
Pannewitz,
Brigadiers.
Voutteno , Vauderable ,
Lobert, Reeden , Raders ,
Montagnes Cofovitz
Dubreuil ,
Breitenbach ,
Icahn
,
Septembre 1712. X
158 MERCURE
SECONDE - LIGNE.
2
LeibRegiment Dragons , 4
Prince Alberche Dragons, 4
Dorflng Dragons ,
4
Pannewitz Dragons , 4
Wanderalbe Dragons , 4
Leib Regiment Cavalerie, 3
Croon Prius ,
Prince Frederick ,
Henden ,
Duportail ,
Catte ,
3
3
36
Leib Regiment Infanterie, 2
Prince Alberche ,
GALANT 259
Erp. Prius ,
Alt Dhona,
Varenne ,
Hanalt Zerbet ,
Heydent,
Trofelle ,
Groumlkow ,
Anspach ,
Cavanach,
Ottingen,
Gavain ,
Cofortz
Recke ,
Melleville ,
I
I
I
I
Delver , I
Boldenin , :I
Merneger,
Yij
1260 MERCURE
Diepenbrouck ,
Staatmeiſter ,
Beling ,
Tecklembourg,
·
Dubreuil ,
Rantzau ,
Bothmar Dragons ,
Ghele Dragons ,
Saint Laurent ,
Vorghl,
Schuyter
Grote,
I
I
I
I
28
4
3
2.
2
2
3 Pentz ,
Schoulembourg ,
Leib Regiment
Icahn,
3
42
12
2
GALANT.261
Bulow ,
4
29
Bat. Efc.
Premiere ligne 42-73
Seconde ligne 28 65
Total 70 138
de l'Armée des Alliez ,
commandée par Mr le
Duc d'Ormont,
en 1712.
Generaux.
Duc de Wirtemberg.
Orkenay ,
Lumlay.
Lieutenants Generaux.
Cheufe , Gersdorff
Schwertzel, Wilke, North,
GALANT. 25t
Wirhers , Row , Stair
Cadogan, Wood.
Generaux Majors.
Schmettau Milkan
Boiffer , Stocken , Prince de
Heffe, Seckendorf, Sabine,
Evans, Primrole , Barner ,
Schmettau ,
Kellum.
Sibourg
Brigadiers.
Preſton , Panton , Napper,
Waleff, Sutton , Durel ,
Ruffel, Moriffon , Corbel,
Bonnard , Romling, Pre-
252 MERCURE
torius , Pleffe , Oeles
wirtemberg, Kaneyl.
PREMIERE LIGNE.
Colonitz Houffards ,Mos
Stairs Dragons ,
Ker Dragons,
Roffe,
Lumley
Cadogan,
Palmes ,
Hatwick ,
Wood;
Waleff Dragons ,
Schmettau Dragons ,
Vandernath ,
40
CALANT. 253
Gardes Britanniques ,
Royal ,
Sabine ,
Neulon ,
Hertford ,
Royal ,
Primroſe ,
Evans ,
Durel ,
Selwin ,
Preſton,
Lée ,
Stern ,
Web ,
Silbourg,
Procok ,
Sutten,
#54 MERCURE
Nort,
Hamilthon,
Whyn,
I
Orrery,
Barner ,
2
Erp. Prince wolfenbutel , 1
Beveren Wolfenbutel ,
Gardes ,
Craons Pirius ,
I
Seckendorff ,
Goltz ,
I
Weiffenfels ,
r
Koningine ,
Schwertzel ,
I
Pleffe ,
Fichnen ,
Bonnard,
I
GALANT. 245
Pretorius ,
Dapremont,
Boiffet ,
Romling,
I
Gardes Danoifes ,
I
I
42
Leib Regiment Saxe Dragons ,
Milkau ,
4
4
Winkel,
4
Ranzau,
2
Cheufe ,
2.
Schmettau , 2
Wirtemberg,
[ 2
Kneyl ,
2
Grabo ,
Leutego ,
256 MERGURE
Leib Regiment Danois , 2
Wirtemberg Goels Dragons ,
33
Bulow ,
Generaux.
Prince Dhanalt Deffaw.
Lieutenants Generaux.
Fehoulembourg , Saint
Laurent , Rantzaw , Natzmar.
GALANT. 257
Generaux Majors.
Bothmar, Pentz , Gatani ,
Troffel , Borck , du Portail ,
Pannewitz,
Brigadiers.
Voutteno , Vauderable ,
Lobert, Reeden , Raders ,
Montagnes Cofovitz
Dubreuil ,
Breitenbach ,
Icahn
,
Septembre 1712. X
158 MERCURE
SECONDE - LIGNE.
2
LeibRegiment Dragons , 4
Prince Alberche Dragons, 4
Dorflng Dragons ,
4
Pannewitz Dragons , 4
Wanderalbe Dragons , 4
Leib Regiment Cavalerie, 3
Croon Prius ,
Prince Frederick ,
Henden ,
Duportail ,
Catte ,
3
3
36
Leib Regiment Infanterie, 2
Prince Alberche ,
GALANT 259
Erp. Prius ,
Alt Dhona,
Varenne ,
Hanalt Zerbet ,
Heydent,
Trofelle ,
Groumlkow ,
Anspach ,
Cavanach,
Ottingen,
Gavain ,
Cofortz
Recke ,
Melleville ,
I
I
I
I
Delver , I
Boldenin , :I
Merneger,
Yij
1260 MERCURE
Diepenbrouck ,
Staatmeiſter ,
Beling ,
Tecklembourg,
·
Dubreuil ,
Rantzau ,
Bothmar Dragons ,
Ghele Dragons ,
Saint Laurent ,
Vorghl,
Schuyter
Grote,
I
I
I
I
28
4
3
2.
2
2
3 Pentz ,
Schoulembourg ,
Leib Regiment
Icahn,
3
42
12
2
GALANT.261
Bulow ,
4
29
Bat. Efc.
Premiere ligne 42-73
Seconde ligne 28 65
Total 70 138
Fermer
Résumé : ORDRE DE BATAILLE. de l'Armée des Allez, commandée par Mr le Duc d'Ormont, en 1712.
En 1712, l'Armée des Alliés, dirigée par le Duc d'Ormont, est structurée en divers grades et unités militaires. Les généraux incluent le Duc de Wirtemberg, Orkenay et Lumlay. Les lieutenants généraux sont Cheufe, Gersdorff, Schwertzel, Wilke, North, Galant, Wirhers, Row, Stair, Cadogan et Wood. Les généraux majors comprennent Schmettau, Milkan, Boiffer, Stocken, Prince de Heffe, Seckendorf, Sabine, Evans, Primrole, Barner, Kellum et Sibourg. Les brigadiers incluent Preston, Panton, Napper, Waleff, Sutton, Durel, Ruffel, Moriffon, Corbel, Bonnard, Romling, Pretorius, Pleffe, Oeleswirtemberg et Kaneyl. L'ordre de bataille comprend deux lignes. La première ligne inclut des unités de cavalerie et d'infanterie telles que les Colonitz Houffards, les Stairs Dragons, les Ker Dragons, les Gardes Britanniques, et plusieurs régiments de dragons et d'infanterie. La seconde ligne comprend le Leib Regiment Dragons, le Prince Alberche Dragons, le Dorfling Dragons, et d'autres régiments de cavalerie et d'infanterie. Des unités spécifiques comme le Leib Regiment Saxe Dragons, le Leib Regiment Danois, et les Gardes Danoises sont également mentionnées. Les effectifs totaux sont de 70 bataillons et 138 escadrons.
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Fermer
8
p. 227-247
EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
Début :
I. Il y aura une Paix Chrestienne universelle & une [...]
Mots clefs :
Roi, Empereur, Traité, Guerre, Empire, Droits, Électeur, Dépendances, Généraux, Ratifications
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
EXTRAIT du Traité de
Paix conclud entre le Roy
& l'Empereur , le 6. Mars
dernier.
I.
IL y aura une Paix Chreftienne
univerfelle & une
amitié perpetuelle & fincere
entre fa, Majefté Imperiale
& le Roy Tres-
Chreftien .
228 MERCURE
II.
Il y aura un perpetuel
oubli & Amniftie de ce qui
s'eft fait dans cette
guerre .
III.
fi
Les Traitez de Weftphalie
, de Nimegue & de Rifwick
, feront executez
ce n'eft en ce qu'il y fera
expreffément derogé.
IV.
Le Roy rendra à l'Empereur
le vieux Brifach &
toutes fes dependances fituées
à la droite du Rhin ,
celles qui font à gauche demeurant
au Roy avec le
Fort du Mortier
.
GALANT. 2292
V.
Le Roy rendra auffi Fribourg
en l'eftat où il eft ,
avec tous les Forts , toutes
les archives & autres efcritures.
VI. MAT
རཱང ༔
>
Le Fort de Kell fera
pareillement rendu ; & le
Fort de la Pile & autres
jufqu'au Fort Louis , feront
rafez , fans qu'ils puiffent
eftre reftablis , & la navigation
du Rhin demeurera
11 libre , fans qu'on y puiffe :
d exiger de nouveaux droits,
230 MERCURE
VII.
Brifach , Fribourg &
Kell , feront rendus de
bonne foy , avec l'artillerie
qui y eftoit.
VIII .
Le Roy fera rafer les
fortifications faite vis à vis
d'Huningue & dans l'iſle ,
& demolir le Pont conftruit
en cet endroit , de mefme
du Pont qui conduit du
Fort Louis , au Fort de Se
lingen , qui ſera auffi raſé ,
& que le Fort Loüis demeurera
au Roy Tres-
Chreftien
.
GALANT . 231
IX .
Le Roy fera auffi rafer
les fortifications de Birſch
& de Hombourg , qui ne
pourront eftre reftablies.
X.
Tous les lieux cy- deffus
nommez , feront rendus
trente jours aprés le Traité
à faire entre l'Empereur ,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien,
XI.
Les places qui doivent
eftre demolies , le feront au
plus tard , deux mois aprés
Ï'eſchange des ratifications.
"
{
132 MERCURE
XII.
Le Roy promet d'executer
le Traité de Rifwick , & de
rendre tout ce quia efté pris
ou confifqué fur quelque
Prince ou Eftat .
XIII .
Reciproquement
l'Empereur
confent que le Roy
jouiffe de Landau & de ſes
dependances
, comme il en
jouiſſoit avant la guerre ,
fe faifant fort d'obtenir le
confentement
& l'approbation
de l'Empire.
XIV .
Le Roy reconnoiſtra
la
dignité
GALANT. 233
I
dignité Electorale dans la
Maifon de Brunswich Ha
nover.
XV.i
L'Electeur de Cologne
& l'Electeur de Baviere fe
ront reftablis dans tous
leurs Eftats ,
dignitez
rangs , prerogatives
, &
droits , comme ils en jouif
foient avant la guerre. On
leur rendra de bonne foy
tous leurs meubles , pierre-
I ries & autres effets , com-
DJ
me , auffi l'artillerie & les
munitions fpecifiées dans
les Inventaires. L'Electeur
་
Avril
1714.
V
$
234 MERCURE
de Cologne fera reftabli
dáns fon Archevefché de
Cologne, dans fes Evefchez
d'Hildesheim , de Ratifbo
ne , de Liege & dans fa Prevofté
de Berchtholfgaden
,
& il n'y aura dans Bonne
en temps de Paix , que les
Gardes de l'Electeur , mais
en temps de guerre l'Empereur
y pourra mettre les
troupes neceffaires. Ces
deux Princes feront tenus
de demander & de prendre
de l'Empereur le renouvellement
de l'inveftiture
de leurs Electorats , Princi
A
GALANT 235
5
1
I
pautez , Fiefs , Titres &
Droits , ainfi que les autres
Electeurs & Princes de
l'Empire.
XVI.
Les Officiers domefti
ques & vaffaux qui ont
fuivi l'un ou l'autre parti ,
jouiront de l'Amniftie , &
feront reftablis dans leurs
biens , charges & dignitez .
XVII .
Cette reftitution fe fera
un mois aprés l'efchange
des ratifications du Traité.
XVIII .
Si la Maiſon de Baviere
Vij
236 MERCURE
aprés fon reftabliſſement
total , trouve qu'il luy convienne
de faire quelques
changements de fes Eftats
contre d'autres , le Roy ne
s'y oppofera pas .
XIX .
Sa Majefté Tres - Chref
tienne ayant remis aux Eftats
Generaux pour la Maifon
d'Auftriche les Païs
Bas Espagnols tels que le
Roy Charles II. les poffedoit
, confent que l'Empereur
en prenne poffeffion ;
fauf les conventions que Sa
Majeſté Imperiale fera avec
GALANT . 237
les Eftars Generaux pour
leur barriere ; & le Roy de
Pruffe retiendra tout ce
qu'il poffede actuellement
du haut quartier de Gueldres
.
XX.
Le Roy ayant cedé aux
Eftats Generaux pour la
Maiſon d'Auftriche Menin
& fa Verge , Tournay & le
Tournailis Sa Majesté
confent qu'ils les rendent
à l'Empereur , quand ils
en feront convenus ,
5 aprés que les ratifications
du Traité à faire entre
&
238 MERCURE
l'Empereur , l'Empire & la
France auront efte efchangées
; & Saint Amand avec
fes dependances , & Mortagne
fans dependances , demeureront
au Roy.
XXI.
Sa Majefté Tres- Chref
tienne confirme la ceffion
qu'elle a faite aux Etats
Generaux , en faveur de la
Maiſon d'Auftriche , de
Furnes , de Furnambacht
de la Kenoque , de Loo ,
de Dixmude , d'lpres , de
Rouffelar , de Poperingue ,
de Warneton , de Comi-
3.
GALANT. 239
nes & de Warwick .
XXII.
La navigation de la Lys
depuis l'embouchure de la
Deule en remontant , fera
libre , & on n'y eftablira ny
peages ny impoſts.
XXXIII.
1 Il y aura un oubli & amniftie
perpetuelle & reciproque
de tout ce qui a
efté fait pendant cette
= guerre par les fujets des
Pays-Bas.
XXIV .
Ils pourront de part &
d'autre librement nego
240 MERCURE
cier,vendre & aliener , mef
me à des eftrangers , fans
autre permiffion que ce
Traité.
XXV.
Les mefmes fujets jouiront
de tout leurs biens , benefices
, charges & droits
comme avant la guerre
XXVI .
A l'egard des rentes affectées
fur quelque Province ,
on payera de coſté & d'autre
fa quote part , felon ce
que chacun poffede .
3167 XXVII. nog alt
Dans les pays cedez par
le
GALANT. 241
Roy , tout fera maintenu
en l'eftat où il eftoit , à l'égard
de la Religion Catholique
, des Magiftrats qui ne
pourront eftre que Catholiques
, du Clergé , des Monafteres
, Communautez &
autres..
XXVIII .
Ils feront maintenus dans
leurs Privileges , Droits &
Couftumes .
XXIX .
Les Beneficiers jouiront
des Benefices qui leur ont
efté conferez pendant la
guerre par l'un des deux
partis. X
242 MERCURE
XXX.
Comme cette Paix ne
doit eftre interrompuë fous
aucun prétexte , le Roy
promet de laiffer jouir tranquillement
l'Empereur de
tous les Eftats qu'il poffede
actuellement en Italie
l'Empereur promettant de
fon cofté de ne point troubler
la neutralité de l'Italie,
fuivant le Traité conclu à
Utrecht le 14. Mars 1713.
XXXI.
Comme auffi de rendre
bonne & promte juftice fur
leurs prétentions aux Ducs
GALANT 243
de Guaftalle & de la Mirandole
, & au Prince de Caftiglione.
XXXII.
Les autres prétentions
propofées de part & d'autre
ont efté remiſes au Traité
à faire entre l'Empereur,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien. >
XXXIII
Auquel Traité , l'Empe
reur promet que les Elec
teurs , Princes & Eftats de
l'Empire envoyeront des
pleins pouvoirs ou une Deputation
avec des pleins
X ij
244 MERCURE
pouvoirs , & qu'ils confentiront
à tous les points dont
on eft convenu dans le
fent Traité.
XXXIV .
pre-
Les conferences fe tiendront
dans une des trois
Villes qui feront nommées
en Suiffe , où elles commenceront
le 15. Avril ou
le 1. May au plus tard , &
feront terminées dans deux
où trois mois au plus tard.
XXXV.
Toutes hoftilitez ceffe
ront à la fignature de ce
Traité ; toutes contribu
GALANT. 245
tions à l'efchange des ratifications
, & tous prifonniers
d'Eftat & de guerre
feront renvoyez ſans rançon
.
XXXVI.
Le commerce
fera libre
comme avant la guerre.
XXXVII
.
Ce Traité fera ratifié
dans un mois .
Les trois Articles ſeparez
contiennent que l'Empereur
ayant pris des Titres
que le Roy ne pouvoit
admettre , on eft convenu
que les qualitez priſes ou
·X iij⋅
246 MERCURE
obmiſes de part & d'autre
ne donneront aucun droit,
ny ne cauſeront aucun prejudice
aux parties contractantes,
* V II. H
Que la
conjoncture prefente
n'ayant pas laiffé le
temps d'obferver les formalitez
requiſes à l'égard
de l'Empire , & le Traité
ayant efté redigé en Langue
Françoiſe contre la
couſtume obfervée ordinairement
dans les Traitez
faits entre l'Empereur
l'Empire & la France , cela
ne pourra eſtre allegué
GALANT . 247
pour exemple , ou tirer à
confequence.
III.
Que l'Empereur ayant
nommé Schaffoufe , Bade
& Frawenfeld en Suiffe ,
le Marefchal de Villars
n'ayant pû recevoir la nomination
que Sa Majesté
Tres - Chreftienne à faite
de l'une des trois , il l'envoyera
par un courier au
Prince Eugene . Fait au Palais
de Raftadt le 6. Mars
1714. Signé , EUGENE de
Savoye , le Mareſchal Duc
DE VILLARS , ratifié par
le Roy le 23. Mars 1714 .
Paix conclud entre le Roy
& l'Empereur , le 6. Mars
dernier.
I.
IL y aura une Paix Chreftienne
univerfelle & une
amitié perpetuelle & fincere
entre fa, Majefté Imperiale
& le Roy Tres-
Chreftien .
228 MERCURE
II.
Il y aura un perpetuel
oubli & Amniftie de ce qui
s'eft fait dans cette
guerre .
III.
fi
Les Traitez de Weftphalie
, de Nimegue & de Rifwick
, feront executez
ce n'eft en ce qu'il y fera
expreffément derogé.
IV.
Le Roy rendra à l'Empereur
le vieux Brifach &
toutes fes dependances fituées
à la droite du Rhin ,
celles qui font à gauche demeurant
au Roy avec le
Fort du Mortier
.
GALANT. 2292
V.
Le Roy rendra auffi Fribourg
en l'eftat où il eft ,
avec tous les Forts , toutes
les archives & autres efcritures.
VI. MAT
རཱང ༔
>
Le Fort de Kell fera
pareillement rendu ; & le
Fort de la Pile & autres
jufqu'au Fort Louis , feront
rafez , fans qu'ils puiffent
eftre reftablis , & la navigation
du Rhin demeurera
11 libre , fans qu'on y puiffe :
d exiger de nouveaux droits,
230 MERCURE
VII.
Brifach , Fribourg &
Kell , feront rendus de
bonne foy , avec l'artillerie
qui y eftoit.
VIII .
Le Roy fera rafer les
fortifications faite vis à vis
d'Huningue & dans l'iſle ,
& demolir le Pont conftruit
en cet endroit , de mefme
du Pont qui conduit du
Fort Louis , au Fort de Se
lingen , qui ſera auffi raſé ,
& que le Fort Loüis demeurera
au Roy Tres-
Chreftien
.
GALANT . 231
IX .
Le Roy fera auffi rafer
les fortifications de Birſch
& de Hombourg , qui ne
pourront eftre reftablies.
X.
Tous les lieux cy- deffus
nommez , feront rendus
trente jours aprés le Traité
à faire entre l'Empereur ,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien,
XI.
Les places qui doivent
eftre demolies , le feront au
plus tard , deux mois aprés
Ï'eſchange des ratifications.
"
{
132 MERCURE
XII.
Le Roy promet d'executer
le Traité de Rifwick , & de
rendre tout ce quia efté pris
ou confifqué fur quelque
Prince ou Eftat .
XIII .
Reciproquement
l'Empereur
confent que le Roy
jouiffe de Landau & de ſes
dependances
, comme il en
jouiſſoit avant la guerre ,
fe faifant fort d'obtenir le
confentement
& l'approbation
de l'Empire.
XIV .
Le Roy reconnoiſtra
la
dignité
GALANT. 233
I
dignité Electorale dans la
Maifon de Brunswich Ha
nover.
XV.i
L'Electeur de Cologne
& l'Electeur de Baviere fe
ront reftablis dans tous
leurs Eftats ,
dignitez
rangs , prerogatives
, &
droits , comme ils en jouif
foient avant la guerre. On
leur rendra de bonne foy
tous leurs meubles , pierre-
I ries & autres effets , com-
DJ
me , auffi l'artillerie & les
munitions fpecifiées dans
les Inventaires. L'Electeur
་
Avril
1714.
V
$
234 MERCURE
de Cologne fera reftabli
dáns fon Archevefché de
Cologne, dans fes Evefchez
d'Hildesheim , de Ratifbo
ne , de Liege & dans fa Prevofté
de Berchtholfgaden
,
& il n'y aura dans Bonne
en temps de Paix , que les
Gardes de l'Electeur , mais
en temps de guerre l'Empereur
y pourra mettre les
troupes neceffaires. Ces
deux Princes feront tenus
de demander & de prendre
de l'Empereur le renouvellement
de l'inveftiture
de leurs Electorats , Princi
A
GALANT 235
5
1
I
pautez , Fiefs , Titres &
Droits , ainfi que les autres
Electeurs & Princes de
l'Empire.
XVI.
Les Officiers domefti
ques & vaffaux qui ont
fuivi l'un ou l'autre parti ,
jouiront de l'Amniftie , &
feront reftablis dans leurs
biens , charges & dignitez .
XVII .
Cette reftitution fe fera
un mois aprés l'efchange
des ratifications du Traité.
XVIII .
Si la Maiſon de Baviere
Vij
236 MERCURE
aprés fon reftabliſſement
total , trouve qu'il luy convienne
de faire quelques
changements de fes Eftats
contre d'autres , le Roy ne
s'y oppofera pas .
XIX .
Sa Majefté Tres - Chref
tienne ayant remis aux Eftats
Generaux pour la Maifon
d'Auftriche les Païs
Bas Espagnols tels que le
Roy Charles II. les poffedoit
, confent que l'Empereur
en prenne poffeffion ;
fauf les conventions que Sa
Majeſté Imperiale fera avec
GALANT . 237
les Eftars Generaux pour
leur barriere ; & le Roy de
Pruffe retiendra tout ce
qu'il poffede actuellement
du haut quartier de Gueldres
.
XX.
Le Roy ayant cedé aux
Eftats Generaux pour la
Maiſon d'Auftriche Menin
& fa Verge , Tournay & le
Tournailis Sa Majesté
confent qu'ils les rendent
à l'Empereur , quand ils
en feront convenus ,
5 aprés que les ratifications
du Traité à faire entre
&
238 MERCURE
l'Empereur , l'Empire & la
France auront efte efchangées
; & Saint Amand avec
fes dependances , & Mortagne
fans dependances , demeureront
au Roy.
XXI.
Sa Majefté Tres- Chref
tienne confirme la ceffion
qu'elle a faite aux Etats
Generaux , en faveur de la
Maiſon d'Auftriche , de
Furnes , de Furnambacht
de la Kenoque , de Loo ,
de Dixmude , d'lpres , de
Rouffelar , de Poperingue ,
de Warneton , de Comi-
3.
GALANT. 239
nes & de Warwick .
XXII.
La navigation de la Lys
depuis l'embouchure de la
Deule en remontant , fera
libre , & on n'y eftablira ny
peages ny impoſts.
XXXIII.
1 Il y aura un oubli & amniftie
perpetuelle & reciproque
de tout ce qui a
efté fait pendant cette
= guerre par les fujets des
Pays-Bas.
XXIV .
Ils pourront de part &
d'autre librement nego
240 MERCURE
cier,vendre & aliener , mef
me à des eftrangers , fans
autre permiffion que ce
Traité.
XXV.
Les mefmes fujets jouiront
de tout leurs biens , benefices
, charges & droits
comme avant la guerre
XXVI .
A l'egard des rentes affectées
fur quelque Province ,
on payera de coſté & d'autre
fa quote part , felon ce
que chacun poffede .
3167 XXVII. nog alt
Dans les pays cedez par
le
GALANT. 241
Roy , tout fera maintenu
en l'eftat où il eftoit , à l'égard
de la Religion Catholique
, des Magiftrats qui ne
pourront eftre que Catholiques
, du Clergé , des Monafteres
, Communautez &
autres..
XXVIII .
Ils feront maintenus dans
leurs Privileges , Droits &
Couftumes .
XXIX .
Les Beneficiers jouiront
des Benefices qui leur ont
efté conferez pendant la
guerre par l'un des deux
partis. X
242 MERCURE
XXX.
Comme cette Paix ne
doit eftre interrompuë fous
aucun prétexte , le Roy
promet de laiffer jouir tranquillement
l'Empereur de
tous les Eftats qu'il poffede
actuellement en Italie
l'Empereur promettant de
fon cofté de ne point troubler
la neutralité de l'Italie,
fuivant le Traité conclu à
Utrecht le 14. Mars 1713.
XXXI.
Comme auffi de rendre
bonne & promte juftice fur
leurs prétentions aux Ducs
GALANT 243
de Guaftalle & de la Mirandole
, & au Prince de Caftiglione.
XXXII.
Les autres prétentions
propofées de part & d'autre
ont efté remiſes au Traité
à faire entre l'Empereur,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien. >
XXXIII
Auquel Traité , l'Empe
reur promet que les Elec
teurs , Princes & Eftats de
l'Empire envoyeront des
pleins pouvoirs ou une Deputation
avec des pleins
X ij
244 MERCURE
pouvoirs , & qu'ils confentiront
à tous les points dont
on eft convenu dans le
fent Traité.
XXXIV .
pre-
Les conferences fe tiendront
dans une des trois
Villes qui feront nommées
en Suiffe , où elles commenceront
le 15. Avril ou
le 1. May au plus tard , &
feront terminées dans deux
où trois mois au plus tard.
XXXV.
Toutes hoftilitez ceffe
ront à la fignature de ce
Traité ; toutes contribu
GALANT. 245
tions à l'efchange des ratifications
, & tous prifonniers
d'Eftat & de guerre
feront renvoyez ſans rançon
.
XXXVI.
Le commerce
fera libre
comme avant la guerre.
XXXVII
.
Ce Traité fera ratifié
dans un mois .
Les trois Articles ſeparez
contiennent que l'Empereur
ayant pris des Titres
que le Roy ne pouvoit
admettre , on eft convenu
que les qualitez priſes ou
·X iij⋅
246 MERCURE
obmiſes de part & d'autre
ne donneront aucun droit,
ny ne cauſeront aucun prejudice
aux parties contractantes,
* V II. H
Que la
conjoncture prefente
n'ayant pas laiffé le
temps d'obferver les formalitez
requiſes à l'égard
de l'Empire , & le Traité
ayant efté redigé en Langue
Françoiſe contre la
couſtume obfervée ordinairement
dans les Traitez
faits entre l'Empereur
l'Empire & la France , cela
ne pourra eſtre allegué
GALANT . 247
pour exemple , ou tirer à
confequence.
III.
Que l'Empereur ayant
nommé Schaffoufe , Bade
& Frawenfeld en Suiffe ,
le Marefchal de Villars
n'ayant pû recevoir la nomination
que Sa Majesté
Tres - Chreftienne à faite
de l'une des trois , il l'envoyera
par un courier au
Prince Eugene . Fait au Palais
de Raftadt le 6. Mars
1714. Signé , EUGENE de
Savoye , le Mareſchal Duc
DE VILLARS , ratifié par
le Roy le 23. Mars 1714 .
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Résumé : EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
Le traité de paix signé le 6 mars entre le roi et l'empereur établit une paix chrétienne universelle et une amitié perpétuelle entre leurs majestés. Il prévoit l'oubli et l'amnistie des actions commises durant la guerre. Les traités de Westphalie, Nimègue et Ryswick seront respectés, sauf dérogation expresse. Le roi rendra à l'empereur Brisach et ses dépendances situées à droite du Rhin, ainsi que Fribourg et le fort de Kehl, avec leur artillerie. La navigation du Rhin restera libre, sans nouveaux droits. Le roi rasera les fortifications vis-à-vis d'Huningue et démolira certains ponts et forts. Tous les lieux nommés seront rendus trente jours après le traité, et les places à démolir le seront deux mois après l'échange des ratifications. Le roi promet d'exécuter le traité de Ryswick et de rendre tout ce qui a été pris ou confisqué. L'empereur consent à ce que le roi jouisse de Landau et de ses dépendances. Le roi reconnaîtra la dignité électorale dans la maison de Brunswick-Hanover et restaurera les électeurs de Cologne et de Bavière dans leurs États, dignités, rangs, prérogatives et droits. Les officiers domestiques et vassaux qui ont suivi l'un ou l'autre parti jouiront de l'amnistie et seront rétablis dans leurs biens, charges et dignités. La navigation de la Lys sera libre, sans péages ni imposts. Les sujets des Pays-Bas bénéficieront d'un oubli et d'une amnistie perpétuelle et réciproque. Les rentes affectées à une province seront payées proportionnellement. Dans les pays cédés par le roi, la religion catholique, les magistrats, le clergé, les monastères et les communautés seront maintenus. Les privilèges, droits et coutumes seront également maintenus. Les bénéficiers jouiront des bénéfices qui leur ont été conférés pendant la guerre. La paix ne sera pas interrompue, et chaque partie laissera l'autre jouir tranquillement de ses États. Les conférences pour finaliser le traité se tiendront en Suisse et seront terminées dans les deux ou trois mois suivant leur début. Toutes hostilités cesseront à la signature du traité, et les prisonniers seront renvoyés sans rançon. Le commerce sera libre comme avant la guerre. Le traité sera ratifié dans un mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 1437-1447
Camp de Mulhberg.
Début :
On parle dans toute l'Allemagne du Camp de Mulhberg en Saxe, où le Roi de Pologne [...]
Mots clefs :
Saxe, Roi de Pologne, Troupes, Armée, Canon, Infanterie, Généraux, Artillerie, Mülhberg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Camp de Mulhberg.
Camp de Mulhberg.
N parle dans toute l'Allemagne du Camp
de Mulhberg en Saxe , où le Roi de Pologne
a fait camper une grande quantité de Troupes
d'élite , & où ce Prince donne une fête militaire,
digne d'un grand Roi .
Toute l'Armée eft habillée de neuf, & avec autant
de propreté & d'uniformité pour les Cavaliers
, & les Soldats que de richeffe & de goût
pour les Officiers qui ont chacun jufqu'à trois
habits d'un uniforme varié feulement par les
differens agrémens où l'or & l'argent font employés
avec art pour produire un coup d'oeil
magnifique & brillant.:
La fituation du Camp eft des plus agréables ,
le fuperbe Pavillon du Roi & les magnifiques
Tentes qui l'environnent, font fur une éminence,
d'où l'on découvre toute l'Armée , campée fur
deux lignes dans une belle Plaine , arrofée par
la Riviere d'Elbe . Les Troupes les plus magnifi-
.ques , & qui fe font diftinguer dans ce fuperbe
Camp , font les Gardes du Corps de S. M. P. Les
Chevaliers Gardes , les Grands Moufquetaires ,
les Carabiniers , les Gardes à pied & les Cuiraffiers.
Le 31. Mai , le Roi fortit du Camp pour alfer
audevant du Roi de Pruffe. S. M. étoit à la
tête des Chevaliers de l'Aigle Blane , au nombić
de 36. & accompagnée de 160 Princes , Generaux ,
Miniftres & autres Seigneurs. Le Prince Royal
étoit fuivi des Militaires . Les deux Rois fe ren
contrerent à une demie lieue du Camp , où ils
s'embrafferent avec des marques les plus vives
de la plus parfaite amitié , & après avoir dejeuné
fous une Tente magnifique à demi ouverte , ils
11. Vola Hy viurent
1438 MERCURE DE FRANCE
L
vinrent au Camp. Le Roi de Pruffe étoit à Cheval
avec le Prince Royal fon fils , accompagné
de plufieurs Princes , Generaux , Colonels & c . au
nombre de plus de 150. L. M. étoient fuivies de
9. Cavaliersarmés de pié en cap , portant des drapeaux
& une queue de Cheval , comme auffi d'une
Troupe de Huffars armés d'Arcs & de Fleches.
Le premier Juin l'Armée marcha , commandée
par le Prince Royal de Pologne , & fe rangea
fur deux lignes , dont chacune contenoit une
étendue de trois quarts de lieue. L. M. & les
Princes & Generaux de leur nombreuſe & brillante
fuite , des deux fexes , à Cheval & en Caroffe
, les parcoururent d'un côté & d'autre. Le Roi
de Pruffe étoit toujours accompagné de quatre
jeunes Turcs habillés de drap d'or. Les deux
Rois s'étant enfuite retirez fous leurs Tentes. ,
ils furent falués par une falve de 60. pieces de
Canons , & L. M. virent défiler toute l'Armée
par Regimens..
Le lendemain , le Roi de Pologne s'étant trouvé
fatigué , nomma la Princeffe Royale fa Bru ,
pour faire les honneurs du Repas , & S. A. s'en
acquita très bien. On mangea fous une Tente à
la Turque , fur une Table de 40. Couverts , toute
fervie en vaiffelle de vermeil doré , & avec la plus
grande délicateffe & plus grande abondance.
Le 3. les deux Rois dinerent enfemble dans le
Quartier du Roi de Pologne, avec plufieurs Princes
, Generaux & antres Seigneurs. Vers les fix
heures , peu de tems après le diné , il y eut Comédie
Italienne..
Le 4. à quatre heures du matin , les 4. Re--
gimens de Dragons marcherent fur deux colomnes
, & enfuite s'étant mis en parade , firent leur
Exercice & diverſes évolutions à Cheval & à pied
II. Vola jufqu'à
JUIN. 1730. 1439
que
jufqu'à 2. heures après midi . Ils pratiquerent la
nouvelle maniere de coupler les Chevaux ' ,
S. M. P. fait introduire dans fon Armée , & qui
a divers avantages , fur tout celui de pouvoir
former un front de Bataillon , & par là couvrir
les Chevaux & c. Le Roi de Pruffe alla diner ,
accompagné de quelques Generaux , chez le Duc
Jean Adelphe Weifenfels . Le Prince Royal de
Pruffe dina avec le Roi de Pologne & les Dames.
Le foir il y eat Comédie & Bal à la Cour.
Le s .
elle
la Cavalerie fit fes Exercices , compofée
de 24. Efcadrons des Gardes du Corps , des Carabiniers
& des 3. Regimens de Cuiraffiers . Elle
marcha fur quatre Colomnes vers le Pavillon
Royal , où s'étant formée fur deux lignes ,
fit plufieurs mouvemens , marches , attaques &c.
& forma enfuite un quarré , dont le Pavillon du
Roi étoit le centre , & elle rentra dans le Camp
fur une Colomne , en tournant autour du Pavil
Jon Royal.
Le 6. il y eut Concert de voix & d'Inftrumens
&c.
Les Rois de Pologne & de Pruffe ayant été indifpofés
pendant quelques jours , & L. M. étant
parfaitement rétablies , le 10. elles fe rendirent
avec leur fuite au Pavilion , éloigné d'une portée´
de Canon du centre de la premiere ligne de l'Armée
, pour voir l'Exercice de l'lafanterie. Ce
Pavilon eft conftruit de charpente , orné de
peintures & de dorures de très bon goût , élevé
fur une hauteur qui domine fur toute la Plaine.
L'Infanterie qui étoit fortie du Camp dès le
matin , avoit formé autour de ce Pavillon un'
quarré , dont chaque flanc étoit compofé de fixt
Bataillons. On commença par les évolutions des
armes , & on pratiqua enfuite les differentes manieres
de charger par rangs , par pelotons , par
1 Vel. H vj demi
1440 MERCURE DE FRANCE
demi divifions , par divifions entieres & par hayes,
où les Grenadiers jetterent quantité de Grenades
vers le milieu du quarré &c. Après cet Exercice
& diverfes autres évolutions , L. M. allerent diner
à leur quartier. C'eſt un quarré gardé par des
Janiflaires & par une Garde de Cadets , où des
Soldats Turcs , avec des Veſtes de drap d'or ,
& des efpeces de Turbans de velours cramoifi ,
font la garde devant la Tente de ces deux Rois ,
& où l'on voit auffi des Hongrois en habits
d'écarlate , avec des galons & des franges d'or.
Il y a encore douze Gardes qu'on nomme Peckins
, auffi habillés d'écarlate avec des bonnets
de velours noir , bródés d'argent , & une aigrette
de plumes blanches , tenant chacun une hache
d'argent. Le milieu de ce qnarré eft occupé par
une grande Sale tendue de damas cramoifi &
jaune . Cette Sale eft percée de 4. portes par
lef
quelles on entre dans quatre Galeries , qui aboutiffent
à autant de Cabinets , à côté defquels il y
a 8. Tentes à la Turque , ornées de riches étoffes .
Quatre grandes Tentes qui fervent de Sale à
manger , font contigues à ces Cabinets.
>
On a fervi tous les jours trois Tables de 24
Couverts chacune ; les deux Rois mangent à la
premiere , L. A. R. à la feconde , & la troifiéme
eft deftinée pour les Officiers Generaux des deux
Cours ; ces Tables font fervies en vaiffelle de vermeil
doré. Il y a outre cela cinq autres Tables
auffi de 24. Couverts chacune , fervies en vaiffelle
d'argent pour les Hauts Officiers & les
Etrangers. Un Officier de diftinction de la Maifon
du Roi fait les honneurs de chaque Table.
Le Roi de Pologne eft logé dans un Palais
qu'il a fait conftruire exprès, à une portée de pif
tolet du Quarré dont on vient de parler . Le Roi
de Pruffe y eft auffi logé, avec le Prince Royal
on fils , & toute fa Cour. Dans
JUIN. 1730. 1441
DO
52
ם כ
Dans une Lettre écrite de ce Camp , on s'exprime
ainfi : » Je fuis, bien fâché que vous ne
foyez pas à portée de voir ce corps d'armée ++
en verité on ne fçauroit donner une idée de la
magnificence de l'Armée de Darius , que par
celle-cy. Il n'y a point de Sous - Lieutenant de
Cavalerie , dont le Cheval avec le harnois ne
→ vaille au moins mille écus. Il y a trois Tables
» chez le Roy , de 24. Couverts chacune , fervies
en vaiffelle d'or , & plufieurs autres au nombre
" de 300. Couverts , en vaiffelle d'argent. Les
Tentes feules du Quartier du Roi , font eftimées
deux millions. Ce qu'on voit de toutes fortes
» de Voitures , Caroffes , Chaifes & Chevaux de
» felle pour les Etrangers & pour les Dames , elt
» inconcevable. On diftingue ici des Officiers Ge-
» neraux & autres de toutes les Troupes de l'Europe
, & un concours infini d'Etrangers de toutes
Nations.Je ne fçai fi le calcul eft jufte , mais
on compte qu'outre les Troupes , il y a 300
mille ames dans le Camp ou aux environs.
» Au refte , il n'eft queftion ici que de Colon-
» nes , dans le gout de celles du Livre du Chevalier
de Follard ; petits & grands , tout le monde
fe mêle de faire des Colonnes . Il y a un jour
» destiné exprès , où toute l'Infanterie ne fera
පා que des Colonnes ; & le Roi de Pruffe , qui y
» étoit totalement oppofé it y. a deux ans , s'eft
» enfin rendu à l'opinion de l'Auteur de ce Livre
» & à la mienne , fur le fait des Colonnes.
37
םכ
»Le Roi de Pologne m'a fait l'honneur de me
dire qu'il feroit deffiner toutes les évolutions
qui fe font faites , pour que je vous les envoye.
» Mais de tout ce qu'on a fait , le plus beau fera
fans doute , un Paffage de Riviere. L'E be eft
deux fois large ici comme la Seine à Paris . On
» établira trois Ponts en preſence de l'Ennemi , à
11. Vol.
» la
1442 MERCURE DE FRANCE
20
la faveur du Canon & de certains Prammies'
garnis de Canons. Ces Ponts font mobiles &
» deſcendront la Riviere , s'établiront , pour ainfi
→ dire, dans un moment , & le paffage fe fera de
dire vive force. On peut fans craindre le ridi
cule , que ce font Jeux de Prince. A Dieu ,
cher Chevalier , je vous écrirai plus au long ,
quand je pourrai yous envoyer les Deffeins de
ૐ
→ tout ceci .
Les Lettres qu'on a reçues depuis du Camp
de Malhberg portent que le 17. Juin l'Armée
marcha en Phalanges ou Bataillons quarrez , fui
vant l'ufage des Anciens. Cette marche reprefentoit
parfaitement le même ordre de bataille done
les Grecs fe fervoient pour combattre leurs enne
mis , & faifoit un coup d'oeil incomparable. I
y avoit une Phalange d'Infanterie & deux de
Cavalerie , lefquelles après avoir marché quelque
temps dans cet ordre , formerent enfuite deux
lignes toute l'Armée fe replia par le centre &
fe remit fur le même terrain ; après quoi on fe
retira en combattant jufqu'au Camp ; le tout fut
parfaitement bien executé.
Le 18. le Roi de Pruffe dîna chez le Comte de
Wackerbarth , avec le Duc de Saxe Weimar-
Le foir il y eut Comedie Italienne.
Le 19. toute l'Armée fe mit de nouveau en
marche , & forma d'abord neuf grands quarrez ,
l'Infanterie s'étant enfuite formée en quarré long,
fut attaquée par la Cavalerie , qui fut vivement
repouflée par le Canon , les Grenades & la Moufqueterie
L'Infanterie fe voyant trop preffée , forma un
autre quarré long , & fut encore attaquée à di-.
verfes reprises dans fa retraite par toute la Cavalerie
, avec tant d'acharnement , qu'on cut de la
peine à faire retourner quelques Efcadrons qui
11. Vola
effuyerent
JUIN. 1730. 1443
effuyerent le feu , ayant la tête des chevaux dans
les Bayonettes. Enfin la retraite fe fit en deux colonnes
, par des défilez d'une manière qui n'avoit
pas encore été pratiquée & qui fut jugée d'une
grande utilité par les connoiffeurs .
Le 20. Le Regiment des grands Grenadiers fit
fes exercices avec beaucoup d'adreffe devant les
deux Rois . Le Comte de Rutowski , qui en eft le
Commandant , traita enfuite fplendidement le
Roi de Pruffe. Le même jour le Roi alla reconnoître
le terrain où S. M, avoit deffein de paffer
l'Elbe avec un Détachement de l'Armée : ce deffejn
s'executa le 21. Une partie de l'Armée paffa
cette Riviere & fe retrancha ; elle fut enfuite attaquée
par le gros de l'Armée , commandé par
le Comte de Wackerbarth, il fut à la fin repouffé;.
У eut dans cette action deux Soldats de tuez &
un de bleffé par accident. Jamais Artillerie n'a été
fetvie avec plus d'adreffe & d'art , qu'en cette occafion
, y ayant eu de groffes pieces qui ont tiré
coups dans une minute..
il
fix
Le 22. le Roi de Pruffe alla dîner chez lé Prince
Royal de Pologne , qui le régala fuperbement.
Les Exercices Militaires finirent le 23. par une
bataille rangée : l'Armée étoit partagée en deux
corps, dont l'un étoit commandé par le Velt- Maréchal
, Comte de Wackerbarth , & l'autre par le
Duc de Saxe - Weffeinfels , qui après avoir perdu
la bataille , fit une très - belle retraite , ayant mar
ché en bon ordre vers le Bois.
Pendant cette retraite, le Roi de Pologne , qui s'é
toit mis à la tête de fix Efcadrons qu'il avoit déta
chés fecretement de l'aîle droite, tomba dans le flanc
de l'aile gauche , & fit prifonnier un Efcadron
du Régiment de Pohlentz , qui ne s'étoit pas ap
perçu de ce mouvement. Il y eut des pieces de
Canon qui tirerent ce jour- là 159. coups , &
11. Vol.
PArtillerie
1444 MERCURE DE FRANCE
l'Artillerie tira en tout 9000. coups.
Le 24. on tira le fuperbe Feu d'artifice que le
Roi avoit fait préparer fur l'Elbe : le temps calme
& l'air obfcur qu'il faifoit cette nuit- là , ne contribuerent
pas peu à rendre ce fpectacle plus mafique
& plus agréable : il fut executé dans toute
fa perfection , & tous ceux qui l'ont vû , conviennent
que c'eft le plus beau qui ait été tiré de me--
moire d'homme.
Après le Feu d'artifice , le Bucentaure parut
fur l'Elbe avec une Flotille de 15. Bâtimens ,
tous entierement illuminez & ornez de leurs Banderoles
, &c. Cette Fête dura jufqu'à quatre heurés
du matin.
Lers . on celebra au Camp le Jubilé de la Confeffion
d'Ausbourg. Le Roi dîna ce jour - là chezle
General Bauditz , & vit enfuite fon beau Rément
de Carabiniers ."
Le 26. toute l'Armée fut magnifiquement traitée
; elle fe mit à table à onze heures & s'en leva à
midy. Le 27. les deux Rois & leurs fuites s'em→ ,
barquerent fur la Flotille , & defcendirent l'Elbe
jufqu'à Leuchtenberg , où l'on coucha.
Le 28. on finit les Diverriffemens par une
grande Chaffe que le Roi donna au Roi de Pruffe,
& qui n'a pas été moins magnifique que toutes
les autres Fêtes on y a tué à coups de fufil ,
1100. Pieces , tant Cerfs que Biches , Chevreuils
& Sangliers.
Après la Chaffe , on fervit plufieurs Tables de
plus de 400. Couverts ; les deux Rois le féparerent
enfuite avec de grandes marqués d'amitié &
de tendreffe. Le Roi de Pruffe eft allé à Poſtdam ,
& S. M. Pol. eft retournée au Camp , où elle
reftera encore quelques jours avant que de fe rendre
à Drefde.
Par les dernieres Lettres reçûës , on a appris
le circonftances fuivantes : Lo
JUIN 1730. 1445
Le 12. Juin , l'Artillerie fit l'Exercice avec 48.
Pieces de Canon. Outre le Bataillon de l'Artillerie
, on commanda encore trois Regimens d'Infanterie.
Après que ce Corps fe fut rangé fur fir
lignes ; & qu'on eut reparti les Canons en huit
Brigades , il fe mit en marche fur fix colonnes'
vers le Pavillon Royal . Les Canons avec les Chariots
de munitions , alloient au milieu des colonnes
, & étoient accompagnez d'un certain nom
bre de Canoniers & de Soldats détachez de l'Infanterie.
Les Timbales de l'Artillerie étoient fur
un Char attelé de quatre chevaux blancs .
Après que tout fut arrivé à une distance mar
quée du Pavillon , on détela & on fit fortir
des rangs les Chevaux de l'Artillerie & les Chariots
de munitions. Tout le Corps fe remit enfuite
en bataille fur fix lignes , ayant le Canon ;
dans les intervales marques.
Pendant que le Canon faifoit les differentes
charges , l'Infanterie rangée par pelotons , fortoit
par les intervales à chaque charge, & faifoit
fon feu par rang , de même que celle qui étoit à
la tête & à la queue, Elle fe retira enfuite derriere
le Canon. Toutes ces differentes manieres de charges
ont été fort bien executées , malgré les groffes
pluies qu'il faifoit ,ceCorps fit après un mouvement
pour avancer jufqu'à un certain endroit , & continua
toujours à tirer . Il forma enfuite un Quarré
, ayant les Canons rangez fur les flancs , & finit
cette manoeuvre par une décharge generale
des 48. Canons à la fois , qui fut fuivie de celles
72. Pelotons de l'Infanterie, & réïterée fix fois.
Enfin après avoir fait fortir les Chariots de Munitions
du Quarré , & les Brigades des Canons ,
les Pelotons de l'Infanterie firent un mouvement
pour fe mettre fur un Terrain marquê , & fe retirer
; ce qu'ils firent en chargeant en retraite , &
de
11. Vol. ren1446
MERCURE DE FRANCE
rentrerent ainfi dans le Camp. Le Roi de Pruffe
dîna avec le Prince Royal fon fils , chez le
Velt-Maréchal Comte de Wackerbarth , & le Roi
de Pologne , chez le Duc de Saxe-Weimar.
Le 13. les deux Rois dînerent chacun en particulier
, & le Prince Royal dîna en compagnie
la feconde Table ; fervie en vermeil doré. Après
midy fe fit PExercice des Lanciers . Les , fix Efca
drons des Gardes du Corps , armez de Cuiraffes
de Cafques & de Lances , fe prefenterent ; on y
avoit joint cinq Bataillons de Grenadiers ou Gardes
à pied , aufquels on avoit fait diftribuer 128.
Piques par Bataillon.
›
Les Lanciers , en fortant du Camp , fe formerent
fur une ligne , ayant toûjours un Bataillon
entre deux Efcadrons. La marche fe fit vers le
Payillon fur deux lignes , dont la premiere fut
formée par les fix Efcadrons de Lanciers , & la
feconde par les cinq Bataillons d'Infanterie. Pendant
que les Lanciers firent leurs mouvemens✨
vers le Pavillon , les Huffars Polonois , armez de
Cuiraffes & de Cafques,coururent la Bague devant
L.M.& briferent leurs Lances contre desMachines
qu'on avoit préparées pour cet effet. En arrivant
a quelque diftance du Pavillon , les Lanciers fe
formerent de nouveau fur une Ligne ; l'Infante
rie fe mit au milieu , & les fix Efcadrons fur les
aîles , trois Efcadrons fur chaque aîle. Après
avoir avancé ainfi jufqu'à une diſtance marquée
en attaquant , chargeant & le retirant , ils fe formerent
de la même maniere fur trois lignes , & .
avancerent de nouveau en faifant la même manoeuvre
; ce qui ayant été exécuté , les cinq Bataillons
formerent chacun un Bataillon quarré
ayant les Lanciers fur les aîles , & firent enſem
ble diverfes manoeuvres . Enfin les quatre Batail-
' ours des Gardes formerent un grand quarré au-
II. Vol.
tour
JUIN. 1730. J447
tour du cinquiéme Bataillon , qui étoit celui des
Grenadiers. Les Lanciers fe rangerent pour les
couvrir , & après avoir fait plufieurs attaques ,
marches & contremarches , on fe battit en retraite
& on entra dans le Camp.
Le 14, le Roy de Pruffe alla dès le matin voir
l'armée , qui étant fortie du Camp fans armes
&C.
N parle dans toute l'Allemagne du Camp
de Mulhberg en Saxe , où le Roi de Pologne
a fait camper une grande quantité de Troupes
d'élite , & où ce Prince donne une fête militaire,
digne d'un grand Roi .
Toute l'Armée eft habillée de neuf, & avec autant
de propreté & d'uniformité pour les Cavaliers
, & les Soldats que de richeffe & de goût
pour les Officiers qui ont chacun jufqu'à trois
habits d'un uniforme varié feulement par les
differens agrémens où l'or & l'argent font employés
avec art pour produire un coup d'oeil
magnifique & brillant.:
La fituation du Camp eft des plus agréables ,
le fuperbe Pavillon du Roi & les magnifiques
Tentes qui l'environnent, font fur une éminence,
d'où l'on découvre toute l'Armée , campée fur
deux lignes dans une belle Plaine , arrofée par
la Riviere d'Elbe . Les Troupes les plus magnifi-
.ques , & qui fe font diftinguer dans ce fuperbe
Camp , font les Gardes du Corps de S. M. P. Les
Chevaliers Gardes , les Grands Moufquetaires ,
les Carabiniers , les Gardes à pied & les Cuiraffiers.
Le 31. Mai , le Roi fortit du Camp pour alfer
audevant du Roi de Pruffe. S. M. étoit à la
tête des Chevaliers de l'Aigle Blane , au nombić
de 36. & accompagnée de 160 Princes , Generaux ,
Miniftres & autres Seigneurs. Le Prince Royal
étoit fuivi des Militaires . Les deux Rois fe ren
contrerent à une demie lieue du Camp , où ils
s'embrafferent avec des marques les plus vives
de la plus parfaite amitié , & après avoir dejeuné
fous une Tente magnifique à demi ouverte , ils
11. Vola Hy viurent
1438 MERCURE DE FRANCE
L
vinrent au Camp. Le Roi de Pruffe étoit à Cheval
avec le Prince Royal fon fils , accompagné
de plufieurs Princes , Generaux , Colonels & c . au
nombre de plus de 150. L. M. étoient fuivies de
9. Cavaliersarmés de pié en cap , portant des drapeaux
& une queue de Cheval , comme auffi d'une
Troupe de Huffars armés d'Arcs & de Fleches.
Le premier Juin l'Armée marcha , commandée
par le Prince Royal de Pologne , & fe rangea
fur deux lignes , dont chacune contenoit une
étendue de trois quarts de lieue. L. M. & les
Princes & Generaux de leur nombreuſe & brillante
fuite , des deux fexes , à Cheval & en Caroffe
, les parcoururent d'un côté & d'autre. Le Roi
de Pruffe étoit toujours accompagné de quatre
jeunes Turcs habillés de drap d'or. Les deux
Rois s'étant enfuite retirez fous leurs Tentes. ,
ils furent falués par une falve de 60. pieces de
Canons , & L. M. virent défiler toute l'Armée
par Regimens..
Le lendemain , le Roi de Pologne s'étant trouvé
fatigué , nomma la Princeffe Royale fa Bru ,
pour faire les honneurs du Repas , & S. A. s'en
acquita très bien. On mangea fous une Tente à
la Turque , fur une Table de 40. Couverts , toute
fervie en vaiffelle de vermeil doré , & avec la plus
grande délicateffe & plus grande abondance.
Le 3. les deux Rois dinerent enfemble dans le
Quartier du Roi de Pologne, avec plufieurs Princes
, Generaux & antres Seigneurs. Vers les fix
heures , peu de tems après le diné , il y eut Comédie
Italienne..
Le 4. à quatre heures du matin , les 4. Re--
gimens de Dragons marcherent fur deux colomnes
, & enfuite s'étant mis en parade , firent leur
Exercice & diverſes évolutions à Cheval & à pied
II. Vola jufqu'à
JUIN. 1730. 1439
que
jufqu'à 2. heures après midi . Ils pratiquerent la
nouvelle maniere de coupler les Chevaux ' ,
S. M. P. fait introduire dans fon Armée , & qui
a divers avantages , fur tout celui de pouvoir
former un front de Bataillon , & par là couvrir
les Chevaux & c. Le Roi de Pruffe alla diner ,
accompagné de quelques Generaux , chez le Duc
Jean Adelphe Weifenfels . Le Prince Royal de
Pruffe dina avec le Roi de Pologne & les Dames.
Le foir il y eat Comédie & Bal à la Cour.
Le s .
elle
la Cavalerie fit fes Exercices , compofée
de 24. Efcadrons des Gardes du Corps , des Carabiniers
& des 3. Regimens de Cuiraffiers . Elle
marcha fur quatre Colomnes vers le Pavillon
Royal , où s'étant formée fur deux lignes ,
fit plufieurs mouvemens , marches , attaques &c.
& forma enfuite un quarré , dont le Pavillon du
Roi étoit le centre , & elle rentra dans le Camp
fur une Colomne , en tournant autour du Pavil
Jon Royal.
Le 6. il y eut Concert de voix & d'Inftrumens
&c.
Les Rois de Pologne & de Pruffe ayant été indifpofés
pendant quelques jours , & L. M. étant
parfaitement rétablies , le 10. elles fe rendirent
avec leur fuite au Pavilion , éloigné d'une portée´
de Canon du centre de la premiere ligne de l'Armée
, pour voir l'Exercice de l'lafanterie. Ce
Pavilon eft conftruit de charpente , orné de
peintures & de dorures de très bon goût , élevé
fur une hauteur qui domine fur toute la Plaine.
L'Infanterie qui étoit fortie du Camp dès le
matin , avoit formé autour de ce Pavillon un'
quarré , dont chaque flanc étoit compofé de fixt
Bataillons. On commença par les évolutions des
armes , & on pratiqua enfuite les differentes manieres
de charger par rangs , par pelotons , par
1 Vel. H vj demi
1440 MERCURE DE FRANCE
demi divifions , par divifions entieres & par hayes,
où les Grenadiers jetterent quantité de Grenades
vers le milieu du quarré &c. Après cet Exercice
& diverfes autres évolutions , L. M. allerent diner
à leur quartier. C'eſt un quarré gardé par des
Janiflaires & par une Garde de Cadets , où des
Soldats Turcs , avec des Veſtes de drap d'or ,
& des efpeces de Turbans de velours cramoifi ,
font la garde devant la Tente de ces deux Rois ,
& où l'on voit auffi des Hongrois en habits
d'écarlate , avec des galons & des franges d'or.
Il y a encore douze Gardes qu'on nomme Peckins
, auffi habillés d'écarlate avec des bonnets
de velours noir , bródés d'argent , & une aigrette
de plumes blanches , tenant chacun une hache
d'argent. Le milieu de ce qnarré eft occupé par
une grande Sale tendue de damas cramoifi &
jaune . Cette Sale eft percée de 4. portes par
lef
quelles on entre dans quatre Galeries , qui aboutiffent
à autant de Cabinets , à côté defquels il y
a 8. Tentes à la Turque , ornées de riches étoffes .
Quatre grandes Tentes qui fervent de Sale à
manger , font contigues à ces Cabinets.
>
On a fervi tous les jours trois Tables de 24
Couverts chacune ; les deux Rois mangent à la
premiere , L. A. R. à la feconde , & la troifiéme
eft deftinée pour les Officiers Generaux des deux
Cours ; ces Tables font fervies en vaiffelle de vermeil
doré. Il y a outre cela cinq autres Tables
auffi de 24. Couverts chacune , fervies en vaiffelle
d'argent pour les Hauts Officiers & les
Etrangers. Un Officier de diftinction de la Maifon
du Roi fait les honneurs de chaque Table.
Le Roi de Pologne eft logé dans un Palais
qu'il a fait conftruire exprès, à une portée de pif
tolet du Quarré dont on vient de parler . Le Roi
de Pruffe y eft auffi logé, avec le Prince Royal
on fils , & toute fa Cour. Dans
JUIN. 1730. 1441
DO
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ם כ
Dans une Lettre écrite de ce Camp , on s'exprime
ainfi : » Je fuis, bien fâché que vous ne
foyez pas à portée de voir ce corps d'armée ++
en verité on ne fçauroit donner une idée de la
magnificence de l'Armée de Darius , que par
celle-cy. Il n'y a point de Sous - Lieutenant de
Cavalerie , dont le Cheval avec le harnois ne
→ vaille au moins mille écus. Il y a trois Tables
» chez le Roy , de 24. Couverts chacune , fervies
en vaiffelle d'or , & plufieurs autres au nombre
" de 300. Couverts , en vaiffelle d'argent. Les
Tentes feules du Quartier du Roi , font eftimées
deux millions. Ce qu'on voit de toutes fortes
» de Voitures , Caroffes , Chaifes & Chevaux de
» felle pour les Etrangers & pour les Dames , elt
» inconcevable. On diftingue ici des Officiers Ge-
» neraux & autres de toutes les Troupes de l'Europe
, & un concours infini d'Etrangers de toutes
Nations.Je ne fçai fi le calcul eft jufte , mais
on compte qu'outre les Troupes , il y a 300
mille ames dans le Camp ou aux environs.
» Au refte , il n'eft queftion ici que de Colon-
» nes , dans le gout de celles du Livre du Chevalier
de Follard ; petits & grands , tout le monde
fe mêle de faire des Colonnes . Il y a un jour
» destiné exprès , où toute l'Infanterie ne fera
පා que des Colonnes ; & le Roi de Pruffe , qui y
» étoit totalement oppofé it y. a deux ans , s'eft
» enfin rendu à l'opinion de l'Auteur de ce Livre
» & à la mienne , fur le fait des Colonnes.
37
םכ
»Le Roi de Pologne m'a fait l'honneur de me
dire qu'il feroit deffiner toutes les évolutions
qui fe font faites , pour que je vous les envoye.
» Mais de tout ce qu'on a fait , le plus beau fera
fans doute , un Paffage de Riviere. L'E be eft
deux fois large ici comme la Seine à Paris . On
» établira trois Ponts en preſence de l'Ennemi , à
11. Vol.
» la
1442 MERCURE DE FRANCE
20
la faveur du Canon & de certains Prammies'
garnis de Canons. Ces Ponts font mobiles &
» deſcendront la Riviere , s'établiront , pour ainfi
→ dire, dans un moment , & le paffage fe fera de
dire vive force. On peut fans craindre le ridi
cule , que ce font Jeux de Prince. A Dieu ,
cher Chevalier , je vous écrirai plus au long ,
quand je pourrai yous envoyer les Deffeins de
ૐ
→ tout ceci .
Les Lettres qu'on a reçues depuis du Camp
de Malhberg portent que le 17. Juin l'Armée
marcha en Phalanges ou Bataillons quarrez , fui
vant l'ufage des Anciens. Cette marche reprefentoit
parfaitement le même ordre de bataille done
les Grecs fe fervoient pour combattre leurs enne
mis , & faifoit un coup d'oeil incomparable. I
y avoit une Phalange d'Infanterie & deux de
Cavalerie , lefquelles après avoir marché quelque
temps dans cet ordre , formerent enfuite deux
lignes toute l'Armée fe replia par le centre &
fe remit fur le même terrain ; après quoi on fe
retira en combattant jufqu'au Camp ; le tout fut
parfaitement bien executé.
Le 18. le Roi de Pruffe dîna chez le Comte de
Wackerbarth , avec le Duc de Saxe Weimar-
Le foir il y eut Comedie Italienne.
Le 19. toute l'Armée fe mit de nouveau en
marche , & forma d'abord neuf grands quarrez ,
l'Infanterie s'étant enfuite formée en quarré long,
fut attaquée par la Cavalerie , qui fut vivement
repouflée par le Canon , les Grenades & la Moufqueterie
L'Infanterie fe voyant trop preffée , forma un
autre quarré long , & fut encore attaquée à di-.
verfes reprises dans fa retraite par toute la Cavalerie
, avec tant d'acharnement , qu'on cut de la
peine à faire retourner quelques Efcadrons qui
11. Vola
effuyerent
JUIN. 1730. 1443
effuyerent le feu , ayant la tête des chevaux dans
les Bayonettes. Enfin la retraite fe fit en deux colonnes
, par des défilez d'une manière qui n'avoit
pas encore été pratiquée & qui fut jugée d'une
grande utilité par les connoiffeurs .
Le 20. Le Regiment des grands Grenadiers fit
fes exercices avec beaucoup d'adreffe devant les
deux Rois . Le Comte de Rutowski , qui en eft le
Commandant , traita enfuite fplendidement le
Roi de Pruffe. Le même jour le Roi alla reconnoître
le terrain où S. M, avoit deffein de paffer
l'Elbe avec un Détachement de l'Armée : ce deffejn
s'executa le 21. Une partie de l'Armée paffa
cette Riviere & fe retrancha ; elle fut enfuite attaquée
par le gros de l'Armée , commandé par
le Comte de Wackerbarth, il fut à la fin repouffé;.
У eut dans cette action deux Soldats de tuez &
un de bleffé par accident. Jamais Artillerie n'a été
fetvie avec plus d'adreffe & d'art , qu'en cette occafion
, y ayant eu de groffes pieces qui ont tiré
coups dans une minute..
il
fix
Le 22. le Roi de Pruffe alla dîner chez lé Prince
Royal de Pologne , qui le régala fuperbement.
Les Exercices Militaires finirent le 23. par une
bataille rangée : l'Armée étoit partagée en deux
corps, dont l'un étoit commandé par le Velt- Maréchal
, Comte de Wackerbarth , & l'autre par le
Duc de Saxe - Weffeinfels , qui après avoir perdu
la bataille , fit une très - belle retraite , ayant mar
ché en bon ordre vers le Bois.
Pendant cette retraite, le Roi de Pologne , qui s'é
toit mis à la tête de fix Efcadrons qu'il avoit déta
chés fecretement de l'aîle droite, tomba dans le flanc
de l'aile gauche , & fit prifonnier un Efcadron
du Régiment de Pohlentz , qui ne s'étoit pas ap
perçu de ce mouvement. Il y eut des pieces de
Canon qui tirerent ce jour- là 159. coups , &
11. Vol.
PArtillerie
1444 MERCURE DE FRANCE
l'Artillerie tira en tout 9000. coups.
Le 24. on tira le fuperbe Feu d'artifice que le
Roi avoit fait préparer fur l'Elbe : le temps calme
& l'air obfcur qu'il faifoit cette nuit- là , ne contribuerent
pas peu à rendre ce fpectacle plus mafique
& plus agréable : il fut executé dans toute
fa perfection , & tous ceux qui l'ont vû , conviennent
que c'eft le plus beau qui ait été tiré de me--
moire d'homme.
Après le Feu d'artifice , le Bucentaure parut
fur l'Elbe avec une Flotille de 15. Bâtimens ,
tous entierement illuminez & ornez de leurs Banderoles
, &c. Cette Fête dura jufqu'à quatre heurés
du matin.
Lers . on celebra au Camp le Jubilé de la Confeffion
d'Ausbourg. Le Roi dîna ce jour - là chezle
General Bauditz , & vit enfuite fon beau Rément
de Carabiniers ."
Le 26. toute l'Armée fut magnifiquement traitée
; elle fe mit à table à onze heures & s'en leva à
midy. Le 27. les deux Rois & leurs fuites s'em→ ,
barquerent fur la Flotille , & defcendirent l'Elbe
jufqu'à Leuchtenberg , où l'on coucha.
Le 28. on finit les Diverriffemens par une
grande Chaffe que le Roi donna au Roi de Pruffe,
& qui n'a pas été moins magnifique que toutes
les autres Fêtes on y a tué à coups de fufil ,
1100. Pieces , tant Cerfs que Biches , Chevreuils
& Sangliers.
Après la Chaffe , on fervit plufieurs Tables de
plus de 400. Couverts ; les deux Rois le féparerent
enfuite avec de grandes marqués d'amitié &
de tendreffe. Le Roi de Pruffe eft allé à Poſtdam ,
& S. M. Pol. eft retournée au Camp , où elle
reftera encore quelques jours avant que de fe rendre
à Drefde.
Par les dernieres Lettres reçûës , on a appris
le circonftances fuivantes : Lo
JUIN 1730. 1445
Le 12. Juin , l'Artillerie fit l'Exercice avec 48.
Pieces de Canon. Outre le Bataillon de l'Artillerie
, on commanda encore trois Regimens d'Infanterie.
Après que ce Corps fe fut rangé fur fir
lignes ; & qu'on eut reparti les Canons en huit
Brigades , il fe mit en marche fur fix colonnes'
vers le Pavillon Royal . Les Canons avec les Chariots
de munitions , alloient au milieu des colonnes
, & étoient accompagnez d'un certain nom
bre de Canoniers & de Soldats détachez de l'Infanterie.
Les Timbales de l'Artillerie étoient fur
un Char attelé de quatre chevaux blancs .
Après que tout fut arrivé à une distance mar
quée du Pavillon , on détela & on fit fortir
des rangs les Chevaux de l'Artillerie & les Chariots
de munitions. Tout le Corps fe remit enfuite
en bataille fur fix lignes , ayant le Canon ;
dans les intervales marques.
Pendant que le Canon faifoit les differentes
charges , l'Infanterie rangée par pelotons , fortoit
par les intervales à chaque charge, & faifoit
fon feu par rang , de même que celle qui étoit à
la tête & à la queue, Elle fe retira enfuite derriere
le Canon. Toutes ces differentes manieres de charges
ont été fort bien executées , malgré les groffes
pluies qu'il faifoit ,ceCorps fit après un mouvement
pour avancer jufqu'à un certain endroit , & continua
toujours à tirer . Il forma enfuite un Quarré
, ayant les Canons rangez fur les flancs , & finit
cette manoeuvre par une décharge generale
des 48. Canons à la fois , qui fut fuivie de celles
72. Pelotons de l'Infanterie, & réïterée fix fois.
Enfin après avoir fait fortir les Chariots de Munitions
du Quarré , & les Brigades des Canons ,
les Pelotons de l'Infanterie firent un mouvement
pour fe mettre fur un Terrain marquê , & fe retirer
; ce qu'ils firent en chargeant en retraite , &
de
11. Vol. ren1446
MERCURE DE FRANCE
rentrerent ainfi dans le Camp. Le Roi de Pruffe
dîna avec le Prince Royal fon fils , chez le
Velt-Maréchal Comte de Wackerbarth , & le Roi
de Pologne , chez le Duc de Saxe-Weimar.
Le 13. les deux Rois dînerent chacun en particulier
, & le Prince Royal dîna en compagnie
la feconde Table ; fervie en vermeil doré. Après
midy fe fit PExercice des Lanciers . Les , fix Efca
drons des Gardes du Corps , armez de Cuiraffes
de Cafques & de Lances , fe prefenterent ; on y
avoit joint cinq Bataillons de Grenadiers ou Gardes
à pied , aufquels on avoit fait diftribuer 128.
Piques par Bataillon.
›
Les Lanciers , en fortant du Camp , fe formerent
fur une ligne , ayant toûjours un Bataillon
entre deux Efcadrons. La marche fe fit vers le
Payillon fur deux lignes , dont la premiere fut
formée par les fix Efcadrons de Lanciers , & la
feconde par les cinq Bataillons d'Infanterie. Pendant
que les Lanciers firent leurs mouvemens✨
vers le Pavillon , les Huffars Polonois , armez de
Cuiraffes & de Cafques,coururent la Bague devant
L.M.& briferent leurs Lances contre desMachines
qu'on avoit préparées pour cet effet. En arrivant
a quelque diftance du Pavillon , les Lanciers fe
formerent de nouveau fur une Ligne ; l'Infante
rie fe mit au milieu , & les fix Efcadrons fur les
aîles , trois Efcadrons fur chaque aîle. Après
avoir avancé ainfi jufqu'à une diſtance marquée
en attaquant , chargeant & le retirant , ils fe formerent
de la même maniere fur trois lignes , & .
avancerent de nouveau en faifant la même manoeuvre
; ce qui ayant été exécuté , les cinq Bataillons
formerent chacun un Bataillon quarré
ayant les Lanciers fur les aîles , & firent enſem
ble diverfes manoeuvres . Enfin les quatre Batail-
' ours des Gardes formerent un grand quarré au-
II. Vol.
tour
JUIN. 1730. J447
tour du cinquiéme Bataillon , qui étoit celui des
Grenadiers. Les Lanciers fe rangerent pour les
couvrir , & après avoir fait plufieurs attaques ,
marches & contremarches , on fe battit en retraite
& on entra dans le Camp.
Le 14, le Roy de Pruffe alla dès le matin voir
l'armée , qui étant fortie du Camp fans armes
&C.
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Résumé : Camp de Mulhberg.
Le texte décrit une fête militaire organisée par le Roi de Pologne au camp de Mulhberg en Saxe. Ce camp accueille une grande quantité de troupes d'élite, et le Roi donne une fête militaire digne d'un grand souverain. Toute l'armée est habillée de neuf, avec une grande propreté et uniformité pour les cavaliers et les soldats, et une richesse et un goût remarquables pour les officiers, qui possèdent plusieurs habits d'uniforme varié. La situation du camp est agréable, avec un superbe pavillon royal et des tentes magnifiques sur une éminence offrant une vue sur l'armée campée en deux lignes dans une belle plaine bordée par la rivière Elbe. Les troupes les plus magnifiques incluent les Gardes du Corps du Roi de Pologne, les Chevaliers Gardes, les Grands Mousquetaires, les Carabiniers, les Gardes à pied et les Cuirassiers. Le 31 mai, le Roi de Pologne sort du camp pour rencontrer le Roi de Prusse. Les deux souverains s'embrassent avec des marques d'amitié et déjeunent sous une tente magnifique. Le 1er juin, l'armée marche sous le commandement du Prince Royal de Pologne et se range en deux lignes. Les deux rois assistent à des exercices militaires et à des évolutions de l'armée. Les jours suivants, divers exercices et fêtes sont organisés, incluant des comédies, des bals, des concerts, et des exercices de cavalerie et d'infanterie. Les rois assistent également à des manœuvres et des batailles simulées, où l'armée démontre ses compétences et son organisation. Le 24 juin, un feu d'artifice spectaculaire est tiré sur l'Elbe, suivi par l'apparition du Bucentaure avec une flotille de bateaux illuminés. Le camp de Mulhberg est décrit comme un lieu de grande magnificence, avec des troupes bien équipées et des officiers de diverses nations européennes. Les lettres reçues du camp mentionnent également des manœuvres militaires impressionnantes et des exercices tactiques innovants. Le 12 juin, l'artillerie effectue un exercice avec 48 pièces de canon et trois régiments d'infanterie. Les troupes se mettent en marche vers le pavillon royal, exécutant diverses manœuvres malgré la pluie. L'exercice se termine par une décharge générale des canons et des pelotons d'infanterie. Le 13 juin, les deux rois dînent séparément. Les lanciers et les grenadiers effectuent des exercices, incluant des charges et des manœuvres en formation. Les hussards polonais courent la bague devant le roi de Pologne. Le 14 juin, le roi de Prusse visite l'armée, qui est sortie du camp sans armes. Le 28 juin, après une grande chasse où 1 100 pièces de gibier furent abattues, les deux rois se séparent en signe d'amitié. Le roi de Prusse se rend à Potsdam, tandis que le roi de Pologne retourne au camp.
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10
p. 2282-2283
OFFICIERS GENERAUX de l'Armée d'Allemagne.
Début :
LE MARECHAL DE BERWICK, Commandant en chef. Lieutenans Generaux. Mrs [...]
Mots clefs :
Armée d'Allemagne, Comte, Marquis, Général, Généraux, Chevalier
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texteReconnaissance textuelle : OFFICIERS GENERAUX de l'Armée d'Allemagne.
OFFICIERS GENERAUX
de Armée d'Allemagne.
LE MARECHAL DE BERWICK
Commandant en chef.
Lieutenans Generaux .
Mrs de Puysegur.
Duc de Noailles .
Marq . de Cilly ,détaché
dans les 3. Evêchez .
Prince de Tingry.
Marquis de Dreuz.
Marquis de Nangis
De Quadt.
Duc de Duras.
De Leuville.
Comte de Bellisle , dang
les 3. Evêchez.
Maréchaux de Camp.
De Siougeat .
Vicomte de Melun .
D'Aubigné.
Balincourt.
De Tarneau .
De la Billarderie.
Chevalier de Givry.
De Guittaud .
La Farre,
Comte de Saxe.
Marquis de Clermon
Brigadiers d'Infanterie.
Comte d'Houtetot, Comte d'Estaing,
De Gensac. De la Javilliere
De Polastron De Varennes .
D'Herouville. De Manville .
De Luteaux , est avec De Ximenez.
son Régiment dans
Nancy .
Comte de Baviere..
De Lenck.
De Chenetette.
De Montflour.
Comte de Middelbourg. Hozannussy.
Philippe.
De Bulkeley.
D'Aremberg
Brigadiers de Cavalerie.
De Curton,
OCTOBRE . 1733. 228
De Castelmoron.
Comte de Cayeux.
De Montmorency.
De Mainville .
De Mercy.
De Cernay.
De Vaudray.
Du Cayla.
Comte Chastelus .
De Saint Saëns.
Chevalier de S. André
De Lerans.
De Puttanges.
Marquis d'Oyse.
D'Harville.
Brigadiers de Dragons.
Marq de Beaufremont. Marquis de Clermont.
Elat Major de l'Armée.
De la Javelliere , Major General.
De Saliers , Aydes - Majors Generaux d'In-
D'Astier , fanterie . }
Marquis de Ximenes, Maréchal General des Legis
de l'Armée .
Chevalier de S. André , Maréchal General des
Logis de la Cavaleria.
De Montal , Ayde- Maréchal General des Logis
de la Cavalerie.
de Armée d'Allemagne.
LE MARECHAL DE BERWICK
Commandant en chef.
Lieutenans Generaux .
Mrs de Puysegur.
Duc de Noailles .
Marq . de Cilly ,détaché
dans les 3. Evêchez .
Prince de Tingry.
Marquis de Dreuz.
Marquis de Nangis
De Quadt.
Duc de Duras.
De Leuville.
Comte de Bellisle , dang
les 3. Evêchez.
Maréchaux de Camp.
De Siougeat .
Vicomte de Melun .
D'Aubigné.
Balincourt.
De Tarneau .
De la Billarderie.
Chevalier de Givry.
De Guittaud .
La Farre,
Comte de Saxe.
Marquis de Clermon
Brigadiers d'Infanterie.
Comte d'Houtetot, Comte d'Estaing,
De Gensac. De la Javilliere
De Polastron De Varennes .
D'Herouville. De Manville .
De Luteaux , est avec De Ximenez.
son Régiment dans
Nancy .
Comte de Baviere..
De Lenck.
De Chenetette.
De Montflour.
Comte de Middelbourg. Hozannussy.
Philippe.
De Bulkeley.
D'Aremberg
Brigadiers de Cavalerie.
De Curton,
OCTOBRE . 1733. 228
De Castelmoron.
Comte de Cayeux.
De Montmorency.
De Mainville .
De Mercy.
De Cernay.
De Vaudray.
Du Cayla.
Comte Chastelus .
De Saint Saëns.
Chevalier de S. André
De Lerans.
De Puttanges.
Marquis d'Oyse.
D'Harville.
Brigadiers de Dragons.
Marq de Beaufremont. Marquis de Clermont.
Elat Major de l'Armée.
De la Javelliere , Major General.
De Saliers , Aydes - Majors Generaux d'In-
D'Astier , fanterie . }
Marquis de Ximenes, Maréchal General des Legis
de l'Armée .
Chevalier de S. André , Maréchal General des
Logis de la Cavaleria.
De Montal , Ayde- Maréchal General des Logis
de la Cavalerie.
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Résumé : OFFICIERS GENERAUX de l'Armée d'Allemagne.
En octobre 1733, l'Armée d'Allemagne est dirigée par le Maréchal de Berwick. Les lieutenants généraux incluent Puysegur, Duc de Noailles, Marquis de Cilly, Prince de Tingry, Marquis de Dreuz, Marquis de Nangis, De Quadt, Duc de Duras, De Leuville, et Comte de Bellisle. Parmi les maréchaux de camp, on trouve De Siougeat, Vicomte de Melun, D'Aubigné, Balincourt, De Tarneau, De la Billarderie, Chevalier de Givry, De Guittaud, La Farre, Comte de Saxe, et Marquis de Clermont. Les brigadiers d'infanterie comprennent d'Houtetot, d'Estaing, De Gensac, De la Javilliere, De Polastron, De Varennes, D'Herouville, De Manville, De Luteaux, Comte de Bavière, De Lenck, De Chenetette, De Montflour, Comte de Middelbourg, Hozannussy, Philippe, De Bulkeley, et D'Aremberg. Les brigadiers de cavalerie sont De Curton, Comte de Cayeux, De Montmorency, De Mainville, De Mercy, De Cernay, De Vaudray, Du Cayla, Comte Chastelus, De Saint Saëns, Chevalier de S. André, De Lerans, De Puttanges, Marquis d'Oyse, et D'Harville. Les brigadiers de dragons sont le Marquis de Beaufremont et le Marquis de Clermont. Les aides-majors généraux d'infanterie sont De Saliers et D'Astier, avec De la Javelliere comme major général. Le Marquis de Ximenes est le maréchal général des logis de l'armée, le Chevalier de S. André pour la cavalerie, et De Montal est l'aide-maréchal général des logis de la cavalerie.
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11
p. 2491-2492
ESPAGNE.
Début :
Le Roi a nommé les Généraux pour servir dans l'Armée destinée à l'expédition projettée ; [...]
Mots clefs :
Généraux, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
Lano l'Armée destinée à l'expédition projet-
E Roi a nommé les Généraux pour servir
tée ; sçavoir , le Comte de Montemar Général en
Chef, le Comte de Marsillac , le Marquis de
Grazia Real , le Marquis de Reves , le Duc de
Liria , le Comte de Charni , les Marquis de Villadarias
, de Las- Minas , et de Posoblanco Lieu
tenant
1492 MERCURE DE FRANCE
Benans généraux ; le Comte de Mazeda , le Mar
quis de Bay , Don Lucas Patigno , le Marquis
de Tay , Don Nicolas Sangro , Don Macdonel,
Don Isidore Gurma , Don Michel de Sada , Don
Barthelemi Ladron et le Comte Mariani , Maréchaux
de Camp.
Lano l'Armée destinée à l'expédition projet-
E Roi a nommé les Généraux pour servir
tée ; sçavoir , le Comte de Montemar Général en
Chef, le Comte de Marsillac , le Marquis de
Grazia Real , le Marquis de Reves , le Duc de
Liria , le Comte de Charni , les Marquis de Villadarias
, de Las- Minas , et de Posoblanco Lieu
tenant
1492 MERCURE DE FRANCE
Benans généraux ; le Comte de Mazeda , le Mar
quis de Bay , Don Lucas Patigno , le Marquis
de Tay , Don Nicolas Sangro , Don Macdonel,
Don Isidore Gurma , Don Michel de Sada , Don
Barthelemi Ladron et le Comte Mariani , Maréchaux
de Camp.
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Résumé : ESPAGNE.
En 1492, le roi d'Espagne organise une expédition. Le Comte de Montemar est nommé Général en Chef. Les lieutenants généraux sont les Comtes de Marsillac et de Charni, les Marquis de Grazia Real, de Reves, de Villadarias, de Las-Minas et de Posoblanco, et le Duc de Liria. Les maréchaux de camp incluent le Comte de Mazeda, le Marquis de Bay, Don Lucas Patigno et d'autres.
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12
p. 154-155
ALLEMAGNE.
Début :
Les Lettres de Vienne du 14. de ce mois, portent que le Conseil de guerre prend les [...]
Mots clefs :
Comte, Généraux, Prince, Cavalerie, Infanterie, Armée d'Italie
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Es Lettres de Vienne du 14. de ce mois ,
portent que le Conseil de guerre prend les
mesures nécessaires pour faire transporter en Italie
une grande quantité de grains et beaucoup de
munitions de guerre ; cependant malgré la résolution
qui paroît avoir été prise , d'y avoir cette anaée
une Armée considerable,il n'y a jusqu'à present
JANVIER 1734. ISS
sent que sept Régimens de Cavalerie , dix d'Infanterie
et un de Hussarts , qui ayent reçû ordre
de se rendre dans ce Pays.
L'Empereur a nommé pour servir dans
Armé d'Italie , le Prince Louis de Wirtemberg,
General d'Infanterie , le Prince Frederic de Wir
temberg , General de Cavalerie , le Prince de
Culmbach , le Comte de Lewestein , Mrs de
Valparaso , de Diesbach et Darnaw , Lieutenang
Generaux d'Infanterie , le Comte Philippi , et les
Barons de Kevenhaller et de Ckurganik , Lieutenans-
Generaux de Cavalerie ; les Princes de
Lichtenstein et de Saxe Gotha , le Comte Palfi ;
le Baron de Wachtendonch , le Comte de Welseck
, Mrs de la Tour , de Furstenbusch , de
Neilan , de Fin et de Ligneville , Majors Génet
raux . i
Les Officiers Generaux qui doivent servir dans
P'Armée du Rhin , sont le Duc d'Aremberg et
le Comte de Wallis , Generaux d'Infanterie , le
Comte de Huttois , General de la Cavalerie , le
Prince Ferdinand de Baviere , le Prince de Hesse,
le Prince Hohenzollern , le Baron de Schmetaw ,
Mrs de Mussing , Vasquez et de Scho , Lieute
nans-Generaux ; Mrs Haslinger , Bolla , Mutzeldiosch
, Wallis et Orelli , Majors- Generaux
d'Infanterie , le Comte de Soissons , Mrs Choviretz
, Wurmbrand , Miglio , Petrasch et Badian
, Majors Generaux de Cavalerie.
Es Lettres de Vienne du 14. de ce mois ,
portent que le Conseil de guerre prend les
mesures nécessaires pour faire transporter en Italie
une grande quantité de grains et beaucoup de
munitions de guerre ; cependant malgré la résolution
qui paroît avoir été prise , d'y avoir cette anaée
une Armée considerable,il n'y a jusqu'à present
JANVIER 1734. ISS
sent que sept Régimens de Cavalerie , dix d'Infanterie
et un de Hussarts , qui ayent reçû ordre
de se rendre dans ce Pays.
L'Empereur a nommé pour servir dans
Armé d'Italie , le Prince Louis de Wirtemberg,
General d'Infanterie , le Prince Frederic de Wir
temberg , General de Cavalerie , le Prince de
Culmbach , le Comte de Lewestein , Mrs de
Valparaso , de Diesbach et Darnaw , Lieutenang
Generaux d'Infanterie , le Comte Philippi , et les
Barons de Kevenhaller et de Ckurganik , Lieutenans-
Generaux de Cavalerie ; les Princes de
Lichtenstein et de Saxe Gotha , le Comte Palfi ;
le Baron de Wachtendonch , le Comte de Welseck
, Mrs de la Tour , de Furstenbusch , de
Neilan , de Fin et de Ligneville , Majors Génet
raux . i
Les Officiers Generaux qui doivent servir dans
P'Armée du Rhin , sont le Duc d'Aremberg et
le Comte de Wallis , Generaux d'Infanterie , le
Comte de Huttois , General de la Cavalerie , le
Prince Ferdinand de Baviere , le Prince de Hesse,
le Prince Hohenzollern , le Baron de Schmetaw ,
Mrs de Mussing , Vasquez et de Scho , Lieute
nans-Generaux ; Mrs Haslinger , Bolla , Mutzeldiosch
, Wallis et Orelli , Majors- Generaux
d'Infanterie , le Comte de Soissons , Mrs Choviretz
, Wurmbrand , Miglio , Petrasch et Badian
, Majors Generaux de Cavalerie.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En janvier 1734, des préparatifs militaires sont en cours en Allemagne. Des lettres de Vienne du 14 janvier indiquent que le Conseil de guerre organise le transport de grains et de munitions en Italie pour une armée considérable. Cependant, seuls sept régiments de cavalerie, dix d'infanterie et un de hussards ont reçu l'ordre de se rendre en Italie. L'Empereur a nommé plusieurs officiers pour l'armée d'Italie, dont le Prince Louis de Wurtemberg comme général d'infanterie et le Prince Frédéric de Wurtemberg comme général de cavalerie. D'autres nominations incluent des lieutenants-généraux et majors-généraux d'infanterie et de cavalerie. Pour l'armée du Rhin, les officiers généraux nommés sont le Duc d'Aremberg et le Comte de Wallis comme généraux d'infanterie, et le Comte de Huttois comme général de cavalerie, ainsi que plusieurs lieutenants-généraux et majors-généraux d'infanterie et de cavalerie.
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13
p. 107-117
« ESSAI SUR L'ART DE LA GUERRE, 2 vol. in-4o. ornés de plans, de vignettes [...] »
Début :
ESSAI SUR L'ART DE LA GUERRE, 2 vol. in-4o. ornés de plans, de vignettes [...]
Mots clefs :
Art de la guerre, Science militaire, Manoeuvres militaires, Opérations militaires, Guerre, Généraux, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « ESSAI SUR L'ART DE LA GUERRE, 2 vol. in-4o. ornés de plans, de vignettes [...] »
SSAI SUR L'ART DE LA GUERRE , 2
ESSA
vol. in-4° .ornés de plans , de vignettes
& de culs- de- lampe. A Paris , chez Prault ,
Libraire , quai de Conti ; & chez Jombert ,
Imprimeur, rue Dauphine . Par M. le Comte
Turpin de Criffé , Brigadier des armées
du Roi , Meſtre de camp d'un Régiment
de Huffards , de l'Académie royale de Berlin
, & c.
EXTRAIT. '
Le fiécle dernier a été l'épaque la plus
brillante des beaux Arts , mais il étoit
réfervé à celui- ci de perfectionner certaines
fciences ; telle eft la fcience militaire .
Montecuculli , le Duc de Rohan & quelques
autres n'ayant donné que des principes
fans en faire d'application , n'ont pût
être que d'un foible fecours pour les Feuquiere
, les Folard , les Puyfegur & plufieurs
autres les meilleures traductions de
Strabon , de Végece , d'Alien , de l'Empereur
Léon, & de prefque tous les anciens qui
ont écrit fur cette matiere , ont été faites
E vj
108 MERCURE DE FRANCE.
fous nos yeux. Tout ce qu'on avoit fur
la guerre de fiége fe réduifoit au livre de
Vauban , ouvrage admirable , mais où tout
n'eſt pas encore développé. Parmi ceux qui
de nos jours ont parlé de la guerre de campagne
, il n'en eft point qui ayent embraffé
toutes les manoeuvres & toutes les opérations
; c'eft ce que M. le Comte Turpin a
entrepris dans fon effai ; il n'excepte que
les fiéges qui ne font point de fon fujet.
Il a fçu rendre fon ouvrage utile , non
feulement aux jeunes militaires, qui y trou
veront tous les principes d'un art également
profond & fublime , mais encore à
ceux à qui une longue expérience a appris
que ces principes varient dans la pratique.
fuivant les circonftances. De tous les
moyens qu'il donne pour prévenir les événemens
, le plus certain pour un Général
eft la connoiffance du pays ; c'eft auffi celui
dont il fait émaner tous les préceptes que
renferme fon ouvrage.
Il traite dans le premier livre de tout ce
qui peut avoir quelque rapport à la guerre
défenfive , & des moyens d'exécuter dans
différens pays , foit de plaine , de montagnes
, de bois , fur les rivieres , & c . toutes
fortes d'opérations , avec une armée ou
avec des détachemens : il les fuit dans leur
marche , dans leur retraite , dans l'efcorte
JANVIER. 1755. 109
des convois , dans les fourrages au verd &
au fec , de quelque arme qu'ils foient compofés
; dans leurs camps , foit qu'ils y entrent
, foit qu'ils en fortent. L'auteur commence
par la défenſe , parce que , dit- il ,
c'eft la plus naturelle à l'homme . » En
» effet , ajoûte - t - il , à fuivre toutes les
» opérations d'une campagne , on voit que
» c'eft feulement la crainte d'ètre attaqué
qui a fait imaginer des précautions pour
»l'attaque même.
Elle fait le fujet du fecond livre . Les
principaux moyens qu'elle employe , font
les furprifes , les efpions , les embuscades ,
la force ouverte , & enfin les batailles :
chacun de ces moyens eft traité avec beancoup
d'érudition ; mais le chapitre des batailles
renferme un détail qui fuppofe des
connoiffances infinies. Après y avoir parlé
des occafions où il faut éviter ou donner
une bataille , après avoir établi les principes
que nos plus grands Généranx paroif
fent avoir fuivis dans ces circonftances ,
d'où dépendent le falut ou la perte , la
gloire ou la honte d'un Etat , M. L. C. T.
fuppofe quatre différentes difpofitions
d'armée , & démontre autant qu'il eft
poffible quel doit être le fuccès en fuivant
tels ou tels principes. M. le Maréchal
de Puyfegur a reçu tous les préceptes dans
110 MERCURE DE FRANCE.
la fuppofition qu'il fait d'une bataille aux
environs de Paris ; mais il étoit difficile de
trouver dans un eſpace auffi peu étendu
tous les terreins poflibles dont la connoiffance
étoit néceffaire au militaire . L'Auteur
de l'effai a fenti cette difficulté ; il a
fait les difpofitions relativement aux pays
qui fe rencontrent le plus communément ,
& il y a bien peu de cas qu'il n'ait prévûs.
Dans le troifieme livre , l'Auteur parle
des quartiers & des cantonnemens relatievement
à la défenfe ; il fait confifter leur
fûreté dans la vigilance de chaque Commandant
dans la place d'armes particuliere
& générale des quartiers , dans les ve-
-dettes & gardes à cheval difpofées avec
-précaution; dans les détachemens en avant,
dans les manoeuvres qu'il faut oppofer
l'ennemi contre les fauffes alarmes , dans
les précautions qu'il faut prendre en éta-
-bliflant fes quartiers ; précautions que l'Auteur
fait varier à mefure que la nature du
pays change ; la circonfpection qu'on doit
avoir en entrant dans les quartiers , ou
lorfqu'on veut en défendre l'entrée à l'en-
<nemi.
L'Auteur continue dans le quatrieme livre
à détailler les manoeuvres relatives aux
quartiers , foit pour ll''aattttaaqquuee en général
foit pour la retraite , tant des détachemens
>
JANVIER. 1755 .
que d'une armée qui n'a pu forcer les
quartiers d'une autre armée.
Ce quatrieme livre eft fuivi d'une méthode
raiſonnée , qui rend les opérations
d'une campagne plus fûres & le fuccès
moins douteux , en établiſſant dans le pays
aqu'on veut conquérir , des parelleles d'un
endroit à l'autre , & en obfervant à peuprès
en grand la même méthode qu'on obferve
en petit dans les fiéges pour parvemir
au corps de la place . M. L. C. T. a la
bonne foi d'avouer que cette idée lui a été
.communiquée par un militaire d'une expérience
confommée ; mais elle lui devient
-propre , par la maniere précife & claire
dont elle eft rendue.
Le cinquieme livre eft destiné à parler
de la petite guerre , de la néceffité des
-Huffards, ( troupes dont le fervice mési-
-te une attention particuliere ) de l'ufage
-qu'on doit en faire , foit en détachement ,
-foit le jour d'une bataille ; des troupes légeres
; de leur fervice à pied pendant la
-campagne , & de leur place le jour d'une
action générale. M. L. C. T. parle des Huffards
avec connoiffance de caufe ; c'eſt avec
´› cette arme qu'il s'eft acquis la réputation
- dont il jouit.
*
Les bornes d'un extrait ne permettent
point d'entrer dans un plus long détail.
112 MERCURE DE FRANCE.
Cet ouvrage eft rempli d'érudition , foit
pour les principes , fruit d'une étude pénible
& d'une longue expérience , foit
dans les exemples aufquels ces principes
font appliqués , d'une grande connoiffan
ce de l'art qui y eft traité , d'une critique
jufte , où , fans compromettre la gloire des
nations dont l'Auteur eft obligé de parler
ni celle des militaires dont il difcute les
actions , les fautes qu'ils ont faites & les
fuccès qu'ils ont eus , font ramenés aux
principes & jugés fans partialité. Leftyle
eft par- tout adapté à la matière , élegant ,
noble , précis fans obfcurité , clair fans
diffufion , fimple dans le détail des principes
, élevé dans l'expofition des faits &
des actions que l'Auteur cite , & ferré
dans les difcuffions .. En un mot , M. L. C.
T, a trouvé l'art de rendre agréable à ceuxmêmes
qui ne font pas du métier , une matiere
qui par elle - même eft aride , & de répandre
des fleurs fur un écrit purement didactique
, en fondant les principes dans
les exemples , fans trop les multiplier , défaut
prefque inévitable dans ce genre d'ou-
-vrages.
"
Si on avoit à reprocher quelque chofe
à l'Auteur , ce feroit le titre ; qui ne paroît
point fait pour un livre de cette étendue
& de cette profondeur , qui traite de toute
JANVIER. 1755. 113
la
guerre en général : on pourroit fubftituer
au mot effai un titre plus décidé ; mais
M. L. C. T. a fans doure cru que cette
modeſtie convenoit à fon âge , & qu'il valoit
mieux laiffer à fes compatriotes le foin
d'apprécier fon ouvrage.
Le difcours préliminaire a été regardé
par les vrais connoiffeurs comme un trèsbeau
morceau d'éloquence . M. L. C. T. y
parle des qualités du Général , en homme
qui les poffede , & réduit les principales au
génie , au coup d'oeil , au fang- froid & à
la connoiffance exacte du pays.
Pour donner une idée du ftyle de cet
ouvrage , on fe contentera de rapporter ce
qu'il dit de ces qualités.
» Comme elles émanent du génie , dit-
» il , que celui qui fe deftine au métier
» des armes ne s'y engage point fans l'a-
» voir confulté & fans connoître fon ta-
» lent & fes forces. La capacité , foit dans
»le Général, foit dans l'Officier, eft le fruit
» du génie excité par un goût naturel
»fon métier : fans ce goût, fans cette efpece
pour
de vocation qui nous entraîne comme
» malgré nous- mêmes , & qui eft la mar-
» que la plus fùre d'un talent décidé , on
» étudie fans fruit , & l'on pratique fans
» difcernement .
Le génie ne s'acquiert point , il naît
114 MERCURE DE FRANCE.
»
» avec nous ; il eft , dit -on , plus aifé à la
» nature de produire un monftre qu'ua
» homme fans talent : mais tout le monde
» ne naît point avec du génie ; c'eft la plus
» belle qualité de l'ame. Avec du talent
on peut être un bon militaire ; avec du
» génie un bon militaire devient un grand
Général : c'eft quelquefois l'affemblage
» des talens , c'est toujours la perfection
de celui que la nature nous a donné ,
» qui décele le génie. On étudie , on cher-
» che fon talent , fouvent on le manque ;
» le génie fe développe de lui -même : le
» talent peut être enfoui , parce qu'il n'a
pas toujours des occafions pour éclater ;
» le génie perce malgré tous les obftacles ,
» c'eft lui feul qui produit , le talent ne fait
» que mettre en oeuvre , & c.
و ر
Le coup d'oeil eft naturel à certaines
perfonnes , & dans ceux-là il eft l'effet
du génie ; d'autres l'acquierent par l'é-
» tude & par l'expérience . Celui qui a affez
de courage pour conferver le fang- froid
dans les occafions les plus preffantes ,
»
a le coup d'oeil plus prompt & plus jufte :
"un homme vif & bouillant , quoique
» brave , ne voit rien ; ou s'il voir quelque
chofe , c'est toujours confufément ,
» & trop tard.
»
» Le coup d'oeil n'eft autre chofe que
JANVIER. 1755 . 15
;
»
» ce génie pénétrant à qui rien n'échappe ;
» il voit dans les coeurs jufques aux plus
légeres impreffions qui peuvent les agi-
» ter. Le Général qui fçait allier le fang-
» froid à cette qualité , ne manque jamais
» de reffources , & c.
Il faut voir dans le difcours même ce
qu'il penfe de la bravoure & du courage ,
les diftinctions délicates & ingénieufes
qu'il en fait , ce qu'il dit de la nobleffe
d'origine , de la difcipline , des dangers
attachés à l'honneur de commander. » Ce
grade ambitionné , dit - il , touche les
» deux extrêmités , ou la gloire ou la
» honte.
"
"
C'est ainsi que finit ce difcours. » J'ai
» moins cherché à plaire à l'oreille qu'à
perfuader le coeur . Si le zele pour fon
Roi , fi l'amour pour fa patrie , enfin fi
l'honneur & la vertu avoient un style
particulier , ce feroit celui que j'aurois
» choifi ; mais un militaire eft affez éloquent
lorfqu'il rend fes idées avec net-
» teté ; mes voeux font remplis fi je fuis
entendu du foldat , fans qu'il ait befoin
» de m'étudier.
"
Je ne rapporterai que le trait fuivant ,
pour faire voir quelle eft la maniere de
critiquer de M. L. C. T. liv. 2. chap. 3 .
On doit garder la promeffe & fa foi ,
116 MERCURE DE FRANCE.
D» dit Onozander , aux traîtres même : on
» peut en effet leur tenir parole fans rien
craindre , pourvû qu'on fçache s'en mé-
» fier ; mais il y a bien loin de la rufe à
» la trahiſon on peut fe mettre à cou-
» vert de l'une , au lieu que toute la pru-
» dence humaine ne peut fe o
de
» l'autre. Lorfque dans Virgile , par l'ar-
» tifice de Sinon , les Troyens introdui-
» fent eux - mêmes l'ennemi dans leurs
» murs , on ne peut blâmer que leur im-
» prudente crédulité ; mais lorfque dans
» l'Iliade on voit Minerve , au mépris
» d'une alliance jurée , perfuader à Pan-
» darus de décocher une fléche contre Mé-
» nelas , on est étonné qu'Homere ait ofé
» faire de Minerve la Déeffe de la fageffe .
M. L. C. T. finit fon ouvrage en fai- ·
fant enviſager au militaire l'humanité
comme le premier principe de toutes fes
actions ; il prouve la néceflité de ce devoir
, fi fouvent négligé par des citations
heureufes , ce qui le conduit naturellement
à parler de la Religion , la bafe de toute
fubordination ; il en parle en Philofophe
chrétien ; & fans beaucoup s'étendre fur
cette matière , il en dit affez pour la faire
refpecter. !
Enfin tout refpire la vertu dans cet ouvrage.
L'amour de fon métier , le defir d'êJANVIER.
1755. 117
tre utile à fes concitoyens , la gloire de
fon Maître & la grandeur de l'Etat , y prennent
par-tout le ton du fentiment & de
l'humanité. L'auteur femble donner à regret
les préceptes d'un art qu'il profeffe
en citoyen , & dont il parle en Philofophe
ami des hommes. Il ne perd jamais de vûe
le but qu'il fe propofe dès le commencement
, & fur- tout dans le chapitre des
batailles , de ne regarder la guerre que
comme l'inftrument de la paix.
Les curieux n'ont rien à defirer pour
ce qui regarde la beauté de l'édition , qui
ne peut que faire honneur aux foins de
P. G. Simon , Imprimeur, rue de la Harpe ;
à la délicateffe & à la légereté de burin
du fieur d'Heulland , Graveur du Roi , de
qui font les vingt- cinq plans qu'on trouve
à la fin du fecond volume ; à la fineſſe &
à l'élégance des deffeins du fieur Chedel ,
qui a gravé les vignettes & les culs-delampe
.
Cet ouvrage a été préfenté au Roi , qui
en a accepté la dédicace avec bonté.
ESSA
vol. in-4° .ornés de plans , de vignettes
& de culs- de- lampe. A Paris , chez Prault ,
Libraire , quai de Conti ; & chez Jombert ,
Imprimeur, rue Dauphine . Par M. le Comte
Turpin de Criffé , Brigadier des armées
du Roi , Meſtre de camp d'un Régiment
de Huffards , de l'Académie royale de Berlin
, & c.
EXTRAIT. '
Le fiécle dernier a été l'épaque la plus
brillante des beaux Arts , mais il étoit
réfervé à celui- ci de perfectionner certaines
fciences ; telle eft la fcience militaire .
Montecuculli , le Duc de Rohan & quelques
autres n'ayant donné que des principes
fans en faire d'application , n'ont pût
être que d'un foible fecours pour les Feuquiere
, les Folard , les Puyfegur & plufieurs
autres les meilleures traductions de
Strabon , de Végece , d'Alien , de l'Empereur
Léon, & de prefque tous les anciens qui
ont écrit fur cette matiere , ont été faites
E vj
108 MERCURE DE FRANCE.
fous nos yeux. Tout ce qu'on avoit fur
la guerre de fiége fe réduifoit au livre de
Vauban , ouvrage admirable , mais où tout
n'eſt pas encore développé. Parmi ceux qui
de nos jours ont parlé de la guerre de campagne
, il n'en eft point qui ayent embraffé
toutes les manoeuvres & toutes les opérations
; c'eft ce que M. le Comte Turpin a
entrepris dans fon effai ; il n'excepte que
les fiéges qui ne font point de fon fujet.
Il a fçu rendre fon ouvrage utile , non
feulement aux jeunes militaires, qui y trou
veront tous les principes d'un art également
profond & fublime , mais encore à
ceux à qui une longue expérience a appris
que ces principes varient dans la pratique.
fuivant les circonftances. De tous les
moyens qu'il donne pour prévenir les événemens
, le plus certain pour un Général
eft la connoiffance du pays ; c'eft auffi celui
dont il fait émaner tous les préceptes que
renferme fon ouvrage.
Il traite dans le premier livre de tout ce
qui peut avoir quelque rapport à la guerre
défenfive , & des moyens d'exécuter dans
différens pays , foit de plaine , de montagnes
, de bois , fur les rivieres , & c . toutes
fortes d'opérations , avec une armée ou
avec des détachemens : il les fuit dans leur
marche , dans leur retraite , dans l'efcorte
JANVIER. 1755. 109
des convois , dans les fourrages au verd &
au fec , de quelque arme qu'ils foient compofés
; dans leurs camps , foit qu'ils y entrent
, foit qu'ils en fortent. L'auteur commence
par la défenſe , parce que , dit- il ,
c'eft la plus naturelle à l'homme . » En
» effet , ajoûte - t - il , à fuivre toutes les
» opérations d'une campagne , on voit que
» c'eft feulement la crainte d'ètre attaqué
qui a fait imaginer des précautions pour
»l'attaque même.
Elle fait le fujet du fecond livre . Les
principaux moyens qu'elle employe , font
les furprifes , les efpions , les embuscades ,
la force ouverte , & enfin les batailles :
chacun de ces moyens eft traité avec beancoup
d'érudition ; mais le chapitre des batailles
renferme un détail qui fuppofe des
connoiffances infinies. Après y avoir parlé
des occafions où il faut éviter ou donner
une bataille , après avoir établi les principes
que nos plus grands Généranx paroif
fent avoir fuivis dans ces circonftances ,
d'où dépendent le falut ou la perte , la
gloire ou la honte d'un Etat , M. L. C. T.
fuppofe quatre différentes difpofitions
d'armée , & démontre autant qu'il eft
poffible quel doit être le fuccès en fuivant
tels ou tels principes. M. le Maréchal
de Puyfegur a reçu tous les préceptes dans
110 MERCURE DE FRANCE.
la fuppofition qu'il fait d'une bataille aux
environs de Paris ; mais il étoit difficile de
trouver dans un eſpace auffi peu étendu
tous les terreins poflibles dont la connoiffance
étoit néceffaire au militaire . L'Auteur
de l'effai a fenti cette difficulté ; il a
fait les difpofitions relativement aux pays
qui fe rencontrent le plus communément ,
& il y a bien peu de cas qu'il n'ait prévûs.
Dans le troifieme livre , l'Auteur parle
des quartiers & des cantonnemens relatievement
à la défenfe ; il fait confifter leur
fûreté dans la vigilance de chaque Commandant
dans la place d'armes particuliere
& générale des quartiers , dans les ve-
-dettes & gardes à cheval difpofées avec
-précaution; dans les détachemens en avant,
dans les manoeuvres qu'il faut oppofer
l'ennemi contre les fauffes alarmes , dans
les précautions qu'il faut prendre en éta-
-bliflant fes quartiers ; précautions que l'Auteur
fait varier à mefure que la nature du
pays change ; la circonfpection qu'on doit
avoir en entrant dans les quartiers , ou
lorfqu'on veut en défendre l'entrée à l'en-
<nemi.
L'Auteur continue dans le quatrieme livre
à détailler les manoeuvres relatives aux
quartiers , foit pour ll''aattttaaqquuee en général
foit pour la retraite , tant des détachemens
>
JANVIER. 1755 .
que d'une armée qui n'a pu forcer les
quartiers d'une autre armée.
Ce quatrieme livre eft fuivi d'une méthode
raiſonnée , qui rend les opérations
d'une campagne plus fûres & le fuccès
moins douteux , en établiſſant dans le pays
aqu'on veut conquérir , des parelleles d'un
endroit à l'autre , & en obfervant à peuprès
en grand la même méthode qu'on obferve
en petit dans les fiéges pour parvemir
au corps de la place . M. L. C. T. a la
bonne foi d'avouer que cette idée lui a été
.communiquée par un militaire d'une expérience
confommée ; mais elle lui devient
-propre , par la maniere précife & claire
dont elle eft rendue.
Le cinquieme livre eft destiné à parler
de la petite guerre , de la néceffité des
-Huffards, ( troupes dont le fervice mési-
-te une attention particuliere ) de l'ufage
-qu'on doit en faire , foit en détachement ,
-foit le jour d'une bataille ; des troupes légeres
; de leur fervice à pied pendant la
-campagne , & de leur place le jour d'une
action générale. M. L. C. T. parle des Huffards
avec connoiffance de caufe ; c'eſt avec
´› cette arme qu'il s'eft acquis la réputation
- dont il jouit.
*
Les bornes d'un extrait ne permettent
point d'entrer dans un plus long détail.
112 MERCURE DE FRANCE.
Cet ouvrage eft rempli d'érudition , foit
pour les principes , fruit d'une étude pénible
& d'une longue expérience , foit
dans les exemples aufquels ces principes
font appliqués , d'une grande connoiffan
ce de l'art qui y eft traité , d'une critique
jufte , où , fans compromettre la gloire des
nations dont l'Auteur eft obligé de parler
ni celle des militaires dont il difcute les
actions , les fautes qu'ils ont faites & les
fuccès qu'ils ont eus , font ramenés aux
principes & jugés fans partialité. Leftyle
eft par- tout adapté à la matière , élegant ,
noble , précis fans obfcurité , clair fans
diffufion , fimple dans le détail des principes
, élevé dans l'expofition des faits &
des actions que l'Auteur cite , & ferré
dans les difcuffions .. En un mot , M. L. C.
T, a trouvé l'art de rendre agréable à ceuxmêmes
qui ne font pas du métier , une matiere
qui par elle - même eft aride , & de répandre
des fleurs fur un écrit purement didactique
, en fondant les principes dans
les exemples , fans trop les multiplier , défaut
prefque inévitable dans ce genre d'ou-
-vrages.
"
Si on avoit à reprocher quelque chofe
à l'Auteur , ce feroit le titre ; qui ne paroît
point fait pour un livre de cette étendue
& de cette profondeur , qui traite de toute
JANVIER. 1755. 113
la
guerre en général : on pourroit fubftituer
au mot effai un titre plus décidé ; mais
M. L. C. T. a fans doure cru que cette
modeſtie convenoit à fon âge , & qu'il valoit
mieux laiffer à fes compatriotes le foin
d'apprécier fon ouvrage.
Le difcours préliminaire a été regardé
par les vrais connoiffeurs comme un trèsbeau
morceau d'éloquence . M. L. C. T. y
parle des qualités du Général , en homme
qui les poffede , & réduit les principales au
génie , au coup d'oeil , au fang- froid & à
la connoiffance exacte du pays.
Pour donner une idée du ftyle de cet
ouvrage , on fe contentera de rapporter ce
qu'il dit de ces qualités.
» Comme elles émanent du génie , dit-
» il , que celui qui fe deftine au métier
» des armes ne s'y engage point fans l'a-
» voir confulté & fans connoître fon ta-
» lent & fes forces. La capacité , foit dans
»le Général, foit dans l'Officier, eft le fruit
» du génie excité par un goût naturel
»fon métier : fans ce goût, fans cette efpece
pour
de vocation qui nous entraîne comme
» malgré nous- mêmes , & qui eft la mar-
» que la plus fùre d'un talent décidé , on
» étudie fans fruit , & l'on pratique fans
» difcernement .
Le génie ne s'acquiert point , il naît
114 MERCURE DE FRANCE.
»
» avec nous ; il eft , dit -on , plus aifé à la
» nature de produire un monftre qu'ua
» homme fans talent : mais tout le monde
» ne naît point avec du génie ; c'eft la plus
» belle qualité de l'ame. Avec du talent
on peut être un bon militaire ; avec du
» génie un bon militaire devient un grand
Général : c'eft quelquefois l'affemblage
» des talens , c'est toujours la perfection
de celui que la nature nous a donné ,
» qui décele le génie. On étudie , on cher-
» che fon talent , fouvent on le manque ;
» le génie fe développe de lui -même : le
» talent peut être enfoui , parce qu'il n'a
pas toujours des occafions pour éclater ;
» le génie perce malgré tous les obftacles ,
» c'eft lui feul qui produit , le talent ne fait
» que mettre en oeuvre , & c.
و ر
Le coup d'oeil eft naturel à certaines
perfonnes , & dans ceux-là il eft l'effet
du génie ; d'autres l'acquierent par l'é-
» tude & par l'expérience . Celui qui a affez
de courage pour conferver le fang- froid
dans les occafions les plus preffantes ,
»
a le coup d'oeil plus prompt & plus jufte :
"un homme vif & bouillant , quoique
» brave , ne voit rien ; ou s'il voir quelque
chofe , c'est toujours confufément ,
» & trop tard.
»
» Le coup d'oeil n'eft autre chofe que
JANVIER. 1755 . 15
;
»
» ce génie pénétrant à qui rien n'échappe ;
» il voit dans les coeurs jufques aux plus
légeres impreffions qui peuvent les agi-
» ter. Le Général qui fçait allier le fang-
» froid à cette qualité , ne manque jamais
» de reffources , & c.
Il faut voir dans le difcours même ce
qu'il penfe de la bravoure & du courage ,
les diftinctions délicates & ingénieufes
qu'il en fait , ce qu'il dit de la nobleffe
d'origine , de la difcipline , des dangers
attachés à l'honneur de commander. » Ce
grade ambitionné , dit - il , touche les
» deux extrêmités , ou la gloire ou la
» honte.
"
"
C'est ainsi que finit ce difcours. » J'ai
» moins cherché à plaire à l'oreille qu'à
perfuader le coeur . Si le zele pour fon
Roi , fi l'amour pour fa patrie , enfin fi
l'honneur & la vertu avoient un style
particulier , ce feroit celui que j'aurois
» choifi ; mais un militaire eft affez éloquent
lorfqu'il rend fes idées avec net-
» teté ; mes voeux font remplis fi je fuis
entendu du foldat , fans qu'il ait befoin
» de m'étudier.
"
Je ne rapporterai que le trait fuivant ,
pour faire voir quelle eft la maniere de
critiquer de M. L. C. T. liv. 2. chap. 3 .
On doit garder la promeffe & fa foi ,
116 MERCURE DE FRANCE.
D» dit Onozander , aux traîtres même : on
» peut en effet leur tenir parole fans rien
craindre , pourvû qu'on fçache s'en mé-
» fier ; mais il y a bien loin de la rufe à
» la trahiſon on peut fe mettre à cou-
» vert de l'une , au lieu que toute la pru-
» dence humaine ne peut fe o
de
» l'autre. Lorfque dans Virgile , par l'ar-
» tifice de Sinon , les Troyens introdui-
» fent eux - mêmes l'ennemi dans leurs
» murs , on ne peut blâmer que leur im-
» prudente crédulité ; mais lorfque dans
» l'Iliade on voit Minerve , au mépris
» d'une alliance jurée , perfuader à Pan-
» darus de décocher une fléche contre Mé-
» nelas , on est étonné qu'Homere ait ofé
» faire de Minerve la Déeffe de la fageffe .
M. L. C. T. finit fon ouvrage en fai- ·
fant enviſager au militaire l'humanité
comme le premier principe de toutes fes
actions ; il prouve la néceflité de ce devoir
, fi fouvent négligé par des citations
heureufes , ce qui le conduit naturellement
à parler de la Religion , la bafe de toute
fubordination ; il en parle en Philofophe
chrétien ; & fans beaucoup s'étendre fur
cette matière , il en dit affez pour la faire
refpecter. !
Enfin tout refpire la vertu dans cet ouvrage.
L'amour de fon métier , le defir d'êJANVIER.
1755. 117
tre utile à fes concitoyens , la gloire de
fon Maître & la grandeur de l'Etat , y prennent
par-tout le ton du fentiment & de
l'humanité. L'auteur femble donner à regret
les préceptes d'un art qu'il profeffe
en citoyen , & dont il parle en Philofophe
ami des hommes. Il ne perd jamais de vûe
le but qu'il fe propofe dès le commencement
, & fur- tout dans le chapitre des
batailles , de ne regarder la guerre que
comme l'inftrument de la paix.
Les curieux n'ont rien à defirer pour
ce qui regarde la beauté de l'édition , qui
ne peut que faire honneur aux foins de
P. G. Simon , Imprimeur, rue de la Harpe ;
à la délicateffe & à la légereté de burin
du fieur d'Heulland , Graveur du Roi , de
qui font les vingt- cinq plans qu'on trouve
à la fin du fecond volume ; à la fineſſe &
à l'élégance des deffeins du fieur Chedel ,
qui a gravé les vignettes & les culs-delampe
.
Cet ouvrage a été préfenté au Roi , qui
en a accepté la dédicace avec bonté.
Fermer
Résumé : « ESSAI SUR L'ART DE LA GUERRE, 2 vol. in-4o. ornés de plans, de vignettes [...] »
L'ouvrage 'Essai sur l'art de la guerre' du Comte Turpin de Crissé, Brigadier des armées du Roi et Mestre de camp d'un Régiment de Hussards, est un traité sur la science militaire. L'auteur estime que le siècle précédent a été propice aux beaux-arts, mais que le perfectionnement des sciences militaires est réservé au siècle présent. Il critique les travaux antérieurs de Montecuculli, du Duc de Rohan et d'autres, jugés trop théoriques et manquant d'applications pratiques. L'ouvrage se distingue par des traductions récentes de classiques militaires tels que Strabon, Végèce, Alien, et Léon l'Empereur. L'auteur se concentre sur la guerre de campagne, excluant les sièges, et vise à rendre son ouvrage utile aux jeunes militaires ainsi qu'à ceux ayant une longue expérience. Il insiste sur la connaissance du pays comme moyen essentiel pour un général de prévenir les événements. Le premier livre traite de la guerre défensive et des opérations dans divers terrains. Le second livre aborde les attaques, les surprises, les embuscades, et les batailles, avec une analyse détaillée des dispositions d'armée et des terrains. Le troisième livre discute des quartiers et des cantonnements en relation avec la défense. Le quatrième livre propose une méthode raisonnée pour rendre les opérations de campagne plus sûres. Le cinquième livre se penche sur la petite guerre et l'importance des Hussards. L'ouvrage est caractérisé par une érudition approfondie, un style élégant et précis, et une critique juste des actions militaires. Le discours préliminaire met en avant les qualités essentielles d'un général, telles que le génie, le coup d'œil, le sang-froid et la connaissance exacte du pays. L'auteur conclut en soulignant l'importance de l'humanité et de la religion dans les actions militaires. L'ouvrage est présenté au Roi, qui en a accepté la dédicace.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 181-189
Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre l'armée combinée de l'Empire & de France, & l'armée Prussienne, avec la liste des Officiers non compris dans celle du 19 de ce mois.
Début :
L'armée du Roi, combinée avec celle de l'Empire, ayant reçu [...]
Mots clefs :
Bataille, France, Empire, Prusse, Bataillons, Ennemis, Généraux, Marquis, Camps, Mouvements des troupes, Cavalerie, Régiments, Artillerie, Colonels, Chevaliers, Capitaines, Lieutenants, Officiers, Liste des prisonniers, Liste des blessés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre l'armée combinée de l'Empire & de France, & l'armée Prussienne, avec la liste des Officiers non compris dans celle du 19 de ce mois.
Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre
l'armée combinée de l'Empire & de France , &
l'armée Pruffienne , avec la lifte des Officiers
non compris dans celle du 19 de ce mois.
L'armée du Roi , combinée avec celle de l'Empire
, ayant reçu un renfort de vingt bataillons &
de dix-huit efcadrons conduits par le Duc de Broglie
, après être reftée quelques jours en cantonnement
entre l'Unftrutt & la Sala , depuis Mul→
haufen & Langen- Saltza jufqu'à Dornbourg , fe
mit en mouvement le 23 Octobre pour marcher à
l'ennemi.
Celle de l'Empire fe porta en avant de la Sala
fur l'Eftertt , précédée d'un détachement des deux
armées aux ordres du Comte de Saint - Germain
& celle de France qui la fuivoit fe trouva raffemblée
le 28 à Numbourg & aux environs.
Pendant cette marche , le Roi de Pruffe s'étoit
retiré fur l'Elbe , laiffant à Léipfik un Corps commandé
par le Maréchal Keith, mais il revint tout-à
coup dans cette Ville le 26.
Les deux Généraux ne jugeant pas qu'il fût praticable
del'y attaquer de vive force, ni de le mettre
entre Léiplik & Torgauw en marchant par leur
182 MERCURE DE FRANCE.
droite , réfolurent de repaffer la Sala , pour fe
porter vers Hall & Bernbourg. Ce paffage s'exécura
le 30 à Weiffenfel , après avoir replié tous
les poftes qui avoient été avancés jufqu'à Lutzen .
Le Roi de Pruffe , averti de cette marche , fortit
de Léipfick , & fit attaquer le 31 au matin la
Ville de Weiffenfels. Il y étoit refté quatre bataillons
Impériaux & dix- fept compagnies de Grenadiers
François , commandés par M. le Marquis de
Crillon ; ces troupes fe retirerent en mettant le
feu au pont.
Les Pruffiens firent enfuite marcher des corps
fur Merfbourg & fur Hall , dont les ponts furent
pareillement brûlés par les détachemens de l'armée
combinée , qui occupoient ces deux Villes.
Le premier Novembre , le Prince de Soubife
marcha à Merfbourg dans le deffein de foutenir
cette Ville : mais ne pouvant garder tous les paffages
de la Sala , il préféra de venir camper à
Mulchen , où les Impériaux le joignirent le 2 .
Le lendemain 3 , l'armée Pruffienne paffa la
Sala à Weiflenfels où elle avoit déja jetté des
ponts ; fes Huffards poufferent ceux de l'Empire
jufques fur le terrein où les Généraux faifoient
marquer un champ de bataille , & l'armée combinée
fortit de fon camp à l'entrée de la nuit pour venir
l'occuper. Les Pruffiens camperent vis - à- vis fur
une hauteur , & tirerent pendant la nuit plufieurs
coups de canon.
Le 4 à la pointe du jour , on vit déboucher
plufieurs efcadrons de Cavalerie Pruffienne , qui fe
retirerent auffi- tôt que l'armée eut fait un mouvement
en avant. Le reste de la journée ſe paſſa à
tirer quelques volées de canon , & l'armée cainpa
fur le terrein où elle avoit paffé la nuit précé .
dente fous les armes.
JANVIER. 1758. 183
Les , elle marcha parfa droite pour le porter
furle flanc gauche de celle du Roi de Pruffe, laif
fant M. le Comte de Saint- Germain avec deux brigades
d'infanterie & autant de cavalerie , pour ob
ferver les mouvemens des Pruffiens. Cette marche
fe fit fur trois colones , dans le même ordre où les
troupes étoient campées ; la colonne de la gauche
étoit formée de la premiere ligne , celle du
centre de la réſerve , & celle de la droite de la feconde
ligne.
Lorfque l'armée eut dépaffé le flanc gauche de
Pennemi , on fit halte vers les deux heures aprèsmidi
, & les deux Généraux ayant pris la réfolution
d'attaquer , on continua la marche en abaiffant
la droite , pour le mettre en bataille en
équerre fur le flanc gauche de l'armée Pruffienne .
Jufques-là l'ennemi étoit reſté dans fon camp ,
mais dans le moment on le vit détendre fes tentes,
monter à cheval , fe mettre en bataille & marcher
par fa gauche fur le même front par lequel on fe
préfentoit à lui ; le tout avec une fi grande promp
ritude , que toute fa cavalerie , compofée de
quarante efcadrons , ayant été quelque temps à
couvert d'un rideau , fe trouva tout d'un coup
avoir dépaffé celle de l'Empire , qui fermoit l'aîle
droite de l'armée combinée , & la chargea en
en flanc avant qu'elle eût pu fe déployer devant
elle.
Le Prince de Soubife n'eut le temps que de raffembler
la cavalerie de la réferve , compotée de
dix efcadrons des régimens de Penthievre , Saluces
, Lameth , Lufignan & De cars , qui fe formerent
en potence dans l'intervalle entre les deux
lignes . I foutint à la tête de cette cavalerie
l'effort de la premiere ligne de celle des Pruffiens
, qui fut auffi repouffée par les cuiraffiers
184 MERCURE DE FRANCE.
Autrichiens ; mais il ne put réfifter à la feconde
ligné. Huit efcadrons des régimens de Bourbon
de Bauvilliers , de Fitz -James & de Raugrave , tirés
de l'aile gauche , rétablirent le combat pendant
quelques momens , & enfuite furent obligés
de céder de même à la fupériorité du nombre.
Pendant cette charge de cavalerie , la gauche
de l'infanterie Pruffienne avoit gagné le flanc
droit de celle de l'armée combinée . Nos bataillons
, qui s'étoient formés en colonne , ne pouvant
foutenir le feu de l'artillerie & de la moufqueterie
des Pruffiens , furent alors obligés de
plier,&entraînerent le refte des deux lignes . M.lé
Comte de Saint-Germain , qui arriva dans cette
conjoncture , favorifa la retraite qui fe fit fur
Freybourg, où l'armée repafla, pendant la nuit, à
la gauche de l'Unftrutt , fans être pourſuivie .
Le 6 l'armée de l'Empire marcha à Kofen ,
pour fe retirer fur Arnftatt , & celle de France
s'en fépara pour fe rapprocher des quartiers de
l'armée du Maréchal Duc de Richelieu par Laucha
, Saxembourg , Northaufen & Duderſtatt ,
où elle eft arriée le 14.
On ne peut dire au jufte la perte que l'armée
Françoile a faite en cette occafion , parce qu'il y
revient journellement des Officiers & des Soldats
par bandes ; mais il paroît qu'elle ne fera pas
à beaucoup près auffi confidérable qu'on l'avoit
cru d'abord
JANVIER. 1758. 185
a
Lifte des Officiers tués , bleffés , prisonniers , ou
dont on ignore le fort , des Régimens qui fe font
trouvés à la bataille dus Novembre , & qui ne
font pas compris dans la lifte du 19 de ce mois ,
parce qu'on n'avoit point alors reçu les états détaillés
des Régimens.
Régiment de Piedmont. Colonel . M. Le Comte
Defparbès , bleffé . Lieutenant-Colonel. M. de
Creft , bleffé & prifonnier . Commandans de Bataillon
. MM. de la Corderie & Sermont , bleffés
& prifonniers, M. Defplaffes , manque. Major:
M. Broca , bleflé . Aides- Majors. MM . Malaru &
Bagnon , bleffés . M. de la Chevalerie , bleffé & prifonnier.
Capitaines de Grenadiers . M. Malaufat ,
bleffé & prifonnier. M. Darmiffan manque.
Capitaines. MM. Marans , Noblet , la Lauremie
, Beauregard , Fondras. , tués. MM. Flavi
gny , Mondenard , Grely , Dragoue , Braffant ,
Chevalier de Montaut , Mondenart , de Bieve ,
la Touche , Chevalier de Tilly , Dupleffis ,
Freftomdam , bleffés . MM. Bretigny , la Combe,
Marigny , du Vergier , Tilly , Brugaflargues ,
de Mons , Bezançon , Verneuil , Rachaife ,
Baubert , Pafcal , Duvallon , Boifſfondain , la
Perrere , Dauffonnes , bleffés & prifonniers.
MM. Darmiffan , la Papotiere , David , Duclufelle
, Montaut , Dumans , & Valoir , manquent.
Lieutenans . M. le Chevalier de Montaud, M. Lefpare
& M. le Chevalier de Batquier tués.
MM. Meſnard , la Foreftille , Dadriffard , Fontaine
, Chevalier de Ponfargues , Colonſbié , Ravifict
, & Lecuyer , bleifés . MM. Leharivel ,
Faure , Rabignan , Daliat , Kardavant , Biufort,
Langlade , Barer , & Saint-Serdos , bleffts &
"
186 MERCURE DE FRANCE.
>
prifonniers. MM. Martillon , Pernon , Pelifferey
, Sairigné , Montaclard , & Peliot Maître
de mathématiques , manquent . Régiment de Royal
Rouffillon . Capitaines de Grenadiers . M Delons ,
bleffe . Lieutenans . M. Soreau , tleflé . Régiment de
Caftellas , Suiffe . Lieutenant - Colonel . M. Diefenthaler
, bleflé & prifonnier Capitaines de Crenadiers
.M. Reich , tué. M. Waldener bleflé . Lieutenans.
M. Muller , tué . , M. Krieg , bleflé . Régiment de
Planta , Suiffe. Lieutenant- Colonel . M. Darbon
nier , bleffé & prifonnier . Commandant de Bataillon.
M Joflaud , bleffé & prifonnier. M. Arder ,
manque. Aide-Major M. Viclandt manque. Capitaines
de Grenadiers . MM . Grenut , & Affleger
bleffés & prifonniers. Capitaines. MM. Turtin ,
Gallatin, Bertenfchalg , Boufcard & Faller , bleffés
& prifonniers. Lieutenans. MM . Defgranges
Hoeclin , Reynald , Fatis, Ceberg & Chriftin ,
bleffés & prifonniers . Régiment de Reding , Suif
fe. Capitaines. MM. Reynold & Montaudon
bleffés. MM . Schatzel & Witz , bleffés & prifonniers.
Lieutenans. MM. d'Entrague , & Baumain
, bleffés . MM . Geutil , Techiemain , Gau-.
guin , & Odelieu , bleffés & prifonniers . M. Muller,
manque. Régiment de Salis , Grifon. Capitaine.
M. Caftelberg , tué . Enfeigne. M. Scouhe manque.
Régiment de Touraine . Lieutenans. M. de
Moyencourt , bleffé & prifonnier . Régiment de
Saint Germain. Lieutenans. M. Bitremant , bleflé
& prifonnier.
•
Officiers qui étoient marqués dans la derniere feuille
comme manquans , & qu'on a appris depuis êtra
prifonniers , & dont la plupart font bleſsés.
Régiment de Mailly. Lieutenant- Colonel . M. de
Boifrenard. Capitaines . MM. Montbel , l'aîné ,
JANVIER. 1758. 187
>
Garcigny , Vilhaut , Chevalier de Montbel ,
Boilrenault , Coquebert , M. Treville , Capitai
ne Aide-Major , & la Motte. M. Catenay , Capitaine
, dont on n'avoit point encore fait mention
, prifonnier. M. Rouani , Lieutenant. Régiment
de Poitou. M. de Saint - Mefinin , Commandant
de Bataillon . M. du Roffart , Capitaine Aide-
Major. MM. de Muffan , de Pally , Fontenaille
Dangé , des Anfiers , Sorelle , Galleou , Capitaines
, prifonniers ; ainfi que MM . Sablo & Pichon
, dont on ignoroit le fort. Lieutenans. MM.
d'Aldeguier , du Perrete , Ding , Leroy, & Saint-
Oin , prifonniers , ainfi que MM. la Montafe ,
du Rougeat , & de Laure , dont on n'avoit pas encore
fait mention . Régiment de Saint Chamont.
Capitaines. MM . de la Mothe , & Chatelier , qui
n'étoient pas dans la premiere lifte , & MM.
Droify , de Malhautier, Montignac , Chevalier de
Vignier , & de Saint- Florent . Lieutenans . MM . de
la Grolée , de Bo flambert , de Buffan , & Bouret
. Régiment de Rohan. Capitaines. MM . de Wolbock
, & Coquerel. Lieutenans. MM. la Live &
Liffac , qui n'étoient point dans la derniere feuille .
Regiment de Beauvoifis. Capitaines, MM . la Molere
, Champau , du Bourdet , du Lignon , & de
Fougeres. Aide- Major. M. Raoult. Lieutenans.
MM . Rozan , la Roque , & Peignefort . Régi .
ment de Briffac. Colonel. M. le Duc de Coffé. Lientenant-
Colonel. M. de Mauclerc. Capitaine . M.
Bonneval. Lieutenant. M. Morel . Régiment de
Provence. Lieutenant -Colonel. M. Durivier. Ca
pitaines. MM. Thioumon , de Teffot , Dutertre ,
de Varignan , Thuifi , & Eclapier , qui n'étoient
dans la derniere feuille . Lieutenans . MM. Iffambon
, & de Romas , qui n'étoient pas dans
la derniere lifte. Régiment de Vittmer , Suiffe.
pas
188 MERCURE DE FRANCE.
>
Commandant de Bataillon. M. Gallati . Capitaines.
MM. Suriet , Perier , Zeng , & Reynoldt. Lieu
tenans. MM. de Gallati , Dilleny , Bayard &
Jacobel Régiment de Diefback , Suiffe . Capitaines.
MM. Balthazard , & de Borard , dont le dernier
n'étoit pas dans la précédente lifte . Lieutenant.
M. de Nervoft , & l'Aumonier du Régiment
Régiment de la Marck. Capitaines. MM. Deyrolles
, Trichard , des Baraux , de Munlt l'aîné
Delefnau , qui n'étoit pas dans la derniere feuille ,
Dufort , Liotey , Grandchamp , & Dehauffen.
Lieutenans. MM. Bramion & Scitz .
CAVALERIE.
Régiment de la Reine. Major . M. le Chevalier
de Galifet. Régiment de Bourbon. Capitaines. MM.
de Chanay & Chambon. M. la Bare , Cornette.
Régiment de Penthievre. Colonel. M. le Comte
de Saluce , bleffé & prifonnier . Capitaines. M. le
Marquis de Langle , MM . Lardevoin , & Traverlay.
Lieutenans. MM. du Breuil , & de Gay ,
bleffé & prifonnier , qui n'étoit pas dans la derniere
feuille. MM . de Geraldin , Major , & du
Saillon , Cornette , bleflés & reftés à Yena , d'où
l'on compte qu'ils rejoindront inceffamment . Ré
giment de Lufignan. Capitaines. M. de Real & Circey
, bleffés & prifonniers . M. de Janfon , Liextenant.
Régiment de Beauvilliers . Colonel . M. le
Duc de Beauvilliers . Lieutenant. M. de la Buifiere.
Cornettes. MM. Echoupe & de Luigny . Régiment
deLameth.Lieutenant -Colonel.M . Monjouvan.Capitaines.
MM . de Contriffon, Dancreville , & Frednand.
Régiment de Saluces. Colonel. M. le Marquis
de Saluces. Capitaine . MM . Cauzet , Flogny , Caftelnau,
& Fautrieres , bleffés & prifonniers. Lieute
nans . MM. la Fond , Mordal , & Lepant. M. de la
>
JANVIER. 1758. 189
.
Faye , Cornette. Régiment de Filtz -James. M. Nugent
, Capitaine. M. Coulahan , Lieutenant . M.
de Mores , Cornette. Frifonniers non Militaires.
M. Martinfort , Directeur des vivres , & fon domeftique.
N. Monget , Commis des vivres . Un
Boulanger des vivres.
On a oublié dans la premiere lifte d'employer
comme prifonnier M. le Chevalier d'Ailly , Maréchal
de camp.
M. le Chevalier des Bares , Capitaine au Régiment
Defcars Cavalerie , mis au nombre des
Officiers tués , a donné de fes nouvelles . Il eft
prifonnier & bleffé de douze coups de fabre.
Le Roi a difpofé en faveur de M. le Vicomte de
Choifeul , du Régiment de Poitou , vacant par la
mort de M. le Comte de Revel.
Du Régiment Royal-Barrois , vacant par la
mort de M. le Comte de Baffompierre , en faveur
de M. le Marquis de Baffompierre , fon pere ,
Brigadier des armées du Roi , & Sous- Lieutenant
des Chevaux- Légers d'Orléans,
De trois places de Colonels dans le Régiment
des Grenadiers de France , en faveur de M. le
Comte de la Fayette , Capitaine réformé à la fuite
du régiment de Cavalerie de la Rochefoucault ,
de M. le Comte de Danois , Capitaine réformé á
la fuire du régiment Royal de Cravates ; & de
M. le Comte de Broglie , Enfeigne dans le régiment
de Poitou :
Et de deux Guidons vacans dans la Gendarmerie;
l'un en faveur de M. le Comte de Noé , Capitaine
réformé à la fuite du régiment de Cavalerie de la
Viefville ; l'autre pour N, le Marquis de Crenolles,
Lieutenant dans le régiment du Roi Infanterie.
l'armée combinée de l'Empire & de France , &
l'armée Pruffienne , avec la lifte des Officiers
non compris dans celle du 19 de ce mois.
L'armée du Roi , combinée avec celle de l'Empire
, ayant reçu un renfort de vingt bataillons &
de dix-huit efcadrons conduits par le Duc de Broglie
, après être reftée quelques jours en cantonnement
entre l'Unftrutt & la Sala , depuis Mul→
haufen & Langen- Saltza jufqu'à Dornbourg , fe
mit en mouvement le 23 Octobre pour marcher à
l'ennemi.
Celle de l'Empire fe porta en avant de la Sala
fur l'Eftertt , précédée d'un détachement des deux
armées aux ordres du Comte de Saint - Germain
& celle de France qui la fuivoit fe trouva raffemblée
le 28 à Numbourg & aux environs.
Pendant cette marche , le Roi de Pruffe s'étoit
retiré fur l'Elbe , laiffant à Léipfik un Corps commandé
par le Maréchal Keith, mais il revint tout-à
coup dans cette Ville le 26.
Les deux Généraux ne jugeant pas qu'il fût praticable
del'y attaquer de vive force, ni de le mettre
entre Léiplik & Torgauw en marchant par leur
182 MERCURE DE FRANCE.
droite , réfolurent de repaffer la Sala , pour fe
porter vers Hall & Bernbourg. Ce paffage s'exécura
le 30 à Weiffenfel , après avoir replié tous
les poftes qui avoient été avancés jufqu'à Lutzen .
Le Roi de Pruffe , averti de cette marche , fortit
de Léipfick , & fit attaquer le 31 au matin la
Ville de Weiffenfels. Il y étoit refté quatre bataillons
Impériaux & dix- fept compagnies de Grenadiers
François , commandés par M. le Marquis de
Crillon ; ces troupes fe retirerent en mettant le
feu au pont.
Les Pruffiens firent enfuite marcher des corps
fur Merfbourg & fur Hall , dont les ponts furent
pareillement brûlés par les détachemens de l'armée
combinée , qui occupoient ces deux Villes.
Le premier Novembre , le Prince de Soubife
marcha à Merfbourg dans le deffein de foutenir
cette Ville : mais ne pouvant garder tous les paffages
de la Sala , il préféra de venir camper à
Mulchen , où les Impériaux le joignirent le 2 .
Le lendemain 3 , l'armée Pruffienne paffa la
Sala à Weiflenfels où elle avoit déja jetté des
ponts ; fes Huffards poufferent ceux de l'Empire
jufques fur le terrein où les Généraux faifoient
marquer un champ de bataille , & l'armée combinée
fortit de fon camp à l'entrée de la nuit pour venir
l'occuper. Les Pruffiens camperent vis - à- vis fur
une hauteur , & tirerent pendant la nuit plufieurs
coups de canon.
Le 4 à la pointe du jour , on vit déboucher
plufieurs efcadrons de Cavalerie Pruffienne , qui fe
retirerent auffi- tôt que l'armée eut fait un mouvement
en avant. Le reste de la journée ſe paſſa à
tirer quelques volées de canon , & l'armée cainpa
fur le terrein où elle avoit paffé la nuit précé .
dente fous les armes.
JANVIER. 1758. 183
Les , elle marcha parfa droite pour le porter
furle flanc gauche de celle du Roi de Pruffe, laif
fant M. le Comte de Saint- Germain avec deux brigades
d'infanterie & autant de cavalerie , pour ob
ferver les mouvemens des Pruffiens. Cette marche
fe fit fur trois colones , dans le même ordre où les
troupes étoient campées ; la colonne de la gauche
étoit formée de la premiere ligne , celle du
centre de la réſerve , & celle de la droite de la feconde
ligne.
Lorfque l'armée eut dépaffé le flanc gauche de
Pennemi , on fit halte vers les deux heures aprèsmidi
, & les deux Généraux ayant pris la réfolution
d'attaquer , on continua la marche en abaiffant
la droite , pour le mettre en bataille en
équerre fur le flanc gauche de l'armée Pruffienne .
Jufques-là l'ennemi étoit reſté dans fon camp ,
mais dans le moment on le vit détendre fes tentes,
monter à cheval , fe mettre en bataille & marcher
par fa gauche fur le même front par lequel on fe
préfentoit à lui ; le tout avec une fi grande promp
ritude , que toute fa cavalerie , compofée de
quarante efcadrons , ayant été quelque temps à
couvert d'un rideau , fe trouva tout d'un coup
avoir dépaffé celle de l'Empire , qui fermoit l'aîle
droite de l'armée combinée , & la chargea en
en flanc avant qu'elle eût pu fe déployer devant
elle.
Le Prince de Soubife n'eut le temps que de raffembler
la cavalerie de la réferve , compotée de
dix efcadrons des régimens de Penthievre , Saluces
, Lameth , Lufignan & De cars , qui fe formerent
en potence dans l'intervalle entre les deux
lignes . I foutint à la tête de cette cavalerie
l'effort de la premiere ligne de celle des Pruffiens
, qui fut auffi repouffée par les cuiraffiers
184 MERCURE DE FRANCE.
Autrichiens ; mais il ne put réfifter à la feconde
ligné. Huit efcadrons des régimens de Bourbon
de Bauvilliers , de Fitz -James & de Raugrave , tirés
de l'aile gauche , rétablirent le combat pendant
quelques momens , & enfuite furent obligés
de céder de même à la fupériorité du nombre.
Pendant cette charge de cavalerie , la gauche
de l'infanterie Pruffienne avoit gagné le flanc
droit de celle de l'armée combinée . Nos bataillons
, qui s'étoient formés en colonne , ne pouvant
foutenir le feu de l'artillerie & de la moufqueterie
des Pruffiens , furent alors obligés de
plier,&entraînerent le refte des deux lignes . M.lé
Comte de Saint-Germain , qui arriva dans cette
conjoncture , favorifa la retraite qui fe fit fur
Freybourg, où l'armée repafla, pendant la nuit, à
la gauche de l'Unftrutt , fans être pourſuivie .
Le 6 l'armée de l'Empire marcha à Kofen ,
pour fe retirer fur Arnftatt , & celle de France
s'en fépara pour fe rapprocher des quartiers de
l'armée du Maréchal Duc de Richelieu par Laucha
, Saxembourg , Northaufen & Duderſtatt ,
où elle eft arriée le 14.
On ne peut dire au jufte la perte que l'armée
Françoile a faite en cette occafion , parce qu'il y
revient journellement des Officiers & des Soldats
par bandes ; mais il paroît qu'elle ne fera pas
à beaucoup près auffi confidérable qu'on l'avoit
cru d'abord
JANVIER. 1758. 185
a
Lifte des Officiers tués , bleffés , prisonniers , ou
dont on ignore le fort , des Régimens qui fe font
trouvés à la bataille dus Novembre , & qui ne
font pas compris dans la lifte du 19 de ce mois ,
parce qu'on n'avoit point alors reçu les états détaillés
des Régimens.
Régiment de Piedmont. Colonel . M. Le Comte
Defparbès , bleffé . Lieutenant-Colonel. M. de
Creft , bleffé & prifonnier . Commandans de Bataillon
. MM. de la Corderie & Sermont , bleffés
& prifonniers, M. Defplaffes , manque. Major:
M. Broca , bleflé . Aides- Majors. MM . Malaru &
Bagnon , bleffés . M. de la Chevalerie , bleffé & prifonnier.
Capitaines de Grenadiers . M. Malaufat ,
bleffé & prifonnier. M. Darmiffan manque.
Capitaines. MM. Marans , Noblet , la Lauremie
, Beauregard , Fondras. , tués. MM. Flavi
gny , Mondenard , Grely , Dragoue , Braffant ,
Chevalier de Montaut , Mondenart , de Bieve ,
la Touche , Chevalier de Tilly , Dupleffis ,
Freftomdam , bleffés . MM. Bretigny , la Combe,
Marigny , du Vergier , Tilly , Brugaflargues ,
de Mons , Bezançon , Verneuil , Rachaife ,
Baubert , Pafcal , Duvallon , Boifſfondain , la
Perrere , Dauffonnes , bleffés & prifonniers.
MM. Darmiffan , la Papotiere , David , Duclufelle
, Montaut , Dumans , & Valoir , manquent.
Lieutenans . M. le Chevalier de Montaud, M. Lefpare
& M. le Chevalier de Batquier tués.
MM. Meſnard , la Foreftille , Dadriffard , Fontaine
, Chevalier de Ponfargues , Colonſbié , Ravifict
, & Lecuyer , bleifés . MM. Leharivel ,
Faure , Rabignan , Daliat , Kardavant , Biufort,
Langlade , Barer , & Saint-Serdos , bleffts &
"
186 MERCURE DE FRANCE.
>
prifonniers. MM. Martillon , Pernon , Pelifferey
, Sairigné , Montaclard , & Peliot Maître
de mathématiques , manquent . Régiment de Royal
Rouffillon . Capitaines de Grenadiers . M Delons ,
bleffe . Lieutenans . M. Soreau , tleflé . Régiment de
Caftellas , Suiffe . Lieutenant - Colonel . M. Diefenthaler
, bleflé & prifonnier Capitaines de Crenadiers
.M. Reich , tué. M. Waldener bleflé . Lieutenans.
M. Muller , tué . , M. Krieg , bleflé . Régiment de
Planta , Suiffe. Lieutenant- Colonel . M. Darbon
nier , bleffé & prifonnier . Commandant de Bataillon.
M Joflaud , bleffé & prifonnier. M. Arder ,
manque. Aide-Major M. Viclandt manque. Capitaines
de Grenadiers . MM . Grenut , & Affleger
bleffés & prifonniers. Capitaines. MM. Turtin ,
Gallatin, Bertenfchalg , Boufcard & Faller , bleffés
& prifonniers. Lieutenans. MM . Defgranges
Hoeclin , Reynald , Fatis, Ceberg & Chriftin ,
bleffés & prifonniers . Régiment de Reding , Suif
fe. Capitaines. MM. Reynold & Montaudon
bleffés. MM . Schatzel & Witz , bleffés & prifonniers.
Lieutenans. MM. d'Entrague , & Baumain
, bleffés . MM . Geutil , Techiemain , Gau-.
guin , & Odelieu , bleffés & prifonniers . M. Muller,
manque. Régiment de Salis , Grifon. Capitaine.
M. Caftelberg , tué . Enfeigne. M. Scouhe manque.
Régiment de Touraine . Lieutenans. M. de
Moyencourt , bleffé & prifonnier . Régiment de
Saint Germain. Lieutenans. M. Bitremant , bleflé
& prifonnier.
•
Officiers qui étoient marqués dans la derniere feuille
comme manquans , & qu'on a appris depuis êtra
prifonniers , & dont la plupart font bleſsés.
Régiment de Mailly. Lieutenant- Colonel . M. de
Boifrenard. Capitaines . MM. Montbel , l'aîné ,
JANVIER. 1758. 187
>
Garcigny , Vilhaut , Chevalier de Montbel ,
Boilrenault , Coquebert , M. Treville , Capitai
ne Aide-Major , & la Motte. M. Catenay , Capitaine
, dont on n'avoit point encore fait mention
, prifonnier. M. Rouani , Lieutenant. Régiment
de Poitou. M. de Saint - Mefinin , Commandant
de Bataillon . M. du Roffart , Capitaine Aide-
Major. MM. de Muffan , de Pally , Fontenaille
Dangé , des Anfiers , Sorelle , Galleou , Capitaines
, prifonniers ; ainfi que MM . Sablo & Pichon
, dont on ignoroit le fort. Lieutenans. MM.
d'Aldeguier , du Perrete , Ding , Leroy, & Saint-
Oin , prifonniers , ainfi que MM. la Montafe ,
du Rougeat , & de Laure , dont on n'avoit pas encore
fait mention . Régiment de Saint Chamont.
Capitaines. MM . de la Mothe , & Chatelier , qui
n'étoient pas dans la premiere lifte , & MM.
Droify , de Malhautier, Montignac , Chevalier de
Vignier , & de Saint- Florent . Lieutenans . MM . de
la Grolée , de Bo flambert , de Buffan , & Bouret
. Régiment de Rohan. Capitaines. MM . de Wolbock
, & Coquerel. Lieutenans. MM. la Live &
Liffac , qui n'étoient point dans la derniere feuille .
Regiment de Beauvoifis. Capitaines, MM . la Molere
, Champau , du Bourdet , du Lignon , & de
Fougeres. Aide- Major. M. Raoult. Lieutenans.
MM . Rozan , la Roque , & Peignefort . Régi .
ment de Briffac. Colonel. M. le Duc de Coffé. Lientenant-
Colonel. M. de Mauclerc. Capitaine . M.
Bonneval. Lieutenant. M. Morel . Régiment de
Provence. Lieutenant -Colonel. M. Durivier. Ca
pitaines. MM. Thioumon , de Teffot , Dutertre ,
de Varignan , Thuifi , & Eclapier , qui n'étoient
dans la derniere feuille . Lieutenans . MM. Iffambon
, & de Romas , qui n'étoient pas dans
la derniere lifte. Régiment de Vittmer , Suiffe.
pas
188 MERCURE DE FRANCE.
>
Commandant de Bataillon. M. Gallati . Capitaines.
MM. Suriet , Perier , Zeng , & Reynoldt. Lieu
tenans. MM. de Gallati , Dilleny , Bayard &
Jacobel Régiment de Diefback , Suiffe . Capitaines.
MM. Balthazard , & de Borard , dont le dernier
n'étoit pas dans la précédente lifte . Lieutenant.
M. de Nervoft , & l'Aumonier du Régiment
Régiment de la Marck. Capitaines. MM. Deyrolles
, Trichard , des Baraux , de Munlt l'aîné
Delefnau , qui n'étoit pas dans la derniere feuille ,
Dufort , Liotey , Grandchamp , & Dehauffen.
Lieutenans. MM. Bramion & Scitz .
CAVALERIE.
Régiment de la Reine. Major . M. le Chevalier
de Galifet. Régiment de Bourbon. Capitaines. MM.
de Chanay & Chambon. M. la Bare , Cornette.
Régiment de Penthievre. Colonel. M. le Comte
de Saluce , bleffé & prifonnier . Capitaines. M. le
Marquis de Langle , MM . Lardevoin , & Traverlay.
Lieutenans. MM. du Breuil , & de Gay ,
bleffé & prifonnier , qui n'étoit pas dans la derniere
feuille. MM . de Geraldin , Major , & du
Saillon , Cornette , bleflés & reftés à Yena , d'où
l'on compte qu'ils rejoindront inceffamment . Ré
giment de Lufignan. Capitaines. M. de Real & Circey
, bleffés & prifonniers . M. de Janfon , Liextenant.
Régiment de Beauvilliers . Colonel . M. le
Duc de Beauvilliers . Lieutenant. M. de la Buifiere.
Cornettes. MM. Echoupe & de Luigny . Régiment
deLameth.Lieutenant -Colonel.M . Monjouvan.Capitaines.
MM . de Contriffon, Dancreville , & Frednand.
Régiment de Saluces. Colonel. M. le Marquis
de Saluces. Capitaine . MM . Cauzet , Flogny , Caftelnau,
& Fautrieres , bleffés & prifonniers. Lieute
nans . MM. la Fond , Mordal , & Lepant. M. de la
>
JANVIER. 1758. 189
.
Faye , Cornette. Régiment de Filtz -James. M. Nugent
, Capitaine. M. Coulahan , Lieutenant . M.
de Mores , Cornette. Frifonniers non Militaires.
M. Martinfort , Directeur des vivres , & fon domeftique.
N. Monget , Commis des vivres . Un
Boulanger des vivres.
On a oublié dans la premiere lifte d'employer
comme prifonnier M. le Chevalier d'Ailly , Maréchal
de camp.
M. le Chevalier des Bares , Capitaine au Régiment
Defcars Cavalerie , mis au nombre des
Officiers tués , a donné de fes nouvelles . Il eft
prifonnier & bleffé de douze coups de fabre.
Le Roi a difpofé en faveur de M. le Vicomte de
Choifeul , du Régiment de Poitou , vacant par la
mort de M. le Comte de Revel.
Du Régiment Royal-Barrois , vacant par la
mort de M. le Comte de Baffompierre , en faveur
de M. le Marquis de Baffompierre , fon pere ,
Brigadier des armées du Roi , & Sous- Lieutenant
des Chevaux- Légers d'Orléans,
De trois places de Colonels dans le Régiment
des Grenadiers de France , en faveur de M. le
Comte de la Fayette , Capitaine réformé à la fuite
du régiment de Cavalerie de la Rochefoucault ,
de M. le Comte de Danois , Capitaine réformé á
la fuire du régiment Royal de Cravates ; & de
M. le Comte de Broglie , Enfeigne dans le régiment
de Poitou :
Et de deux Guidons vacans dans la Gendarmerie;
l'un en faveur de M. le Comte de Noé , Capitaine
réformé à la fuite du régiment de Cavalerie de la
Viefville ; l'autre pour N, le Marquis de Crenolles,
Lieutenant dans le régiment du Roi Infanterie.
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Résumé : Détail de la bataille donnée le 5 Novembre entre l'armée combinée de l'Empire & de France, & l'armée Prussienne, avec la liste des Officiers non compris dans celle du 19 de ce mois.
Du 23 octobre au 5 novembre, l'armée combinée de l'Empire et de la France, renforcée par des troupes du Duc de Broglie, affronta l'armée prussienne. Après plusieurs manœuvres, les deux armées se retrouvèrent près de Weissenfels. Le 3 novembre, les Prussiens traversèrent la Saale, et les préparatifs pour la bataille commencèrent. Le 5 novembre, la bataille éclata. Les Prussiens repoussèrent la cavalerie combinée et gagnèrent le flanc droit, forçant les bataillons à se replier. L'armée combinée se retira à Freybourg, puis traversa l'Unstrutt sans être poursuivie. Le 6 novembre, l'armée de l'Empire se retira vers Arnstadt, tandis que l'armée française se rapprocha des quartiers du Maréchal Duc de Richelieu. La bataille entraîna des pertes significatives, avec une liste publiée des officiers tués, blessés, prisonniers ou manquants. Les régiments affectés incluaient ceux de Piedmont, Royal-Roussillon, Castellas, Planta, Reding, Salis, Touraine, Saint-Germain, Mailly, Poitou, Saint-Chamont, Rohan, Beauvoisis, Brissac, Provence, Diesbach, La Marck, et plusieurs régiments de cavalerie. Certains officiers initialement portés disparus furent ensuite confirmés comme prisonniers. Par ailleurs, plusieurs nominations et promotions furent annoncées au sein de l'armée française. Le Régiment Royal-Barrois, vacant après le décès du Comte de Baffompierre, fut attribué au Marquis de Baffompierre. Trois places de Colonels dans le Régiment des Grenadiers de France furent attribuées au Comte de la Fayette, au Comte de Danois et au Comte de Broglie. Deux guidons vacants dans la Gendarmerie furent attribués au Comte de Noé et au Marquis de Crenolles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 204-212
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 15 Août, Fête de l'Assomption de la Sainte Vierge, la Procession [...]
Mots clefs :
Fête de l'Ascension, Assemblée générale, Marquis, Duc, Ennemis, Armée, Mouvements des troupes, Prince de Soubise, Commandement, Généraux, Flotte anglaise, Normandie, Attaque, Retraite, Défense, Amérique, Fortifications, Capitaine, Élection pontificale, Pape Clément XIII
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE 15 Août , Fête de l'Aſſomption de la Sainte
Vierge, la Procefſion ſolemnelle , qui ſe fait tous
les ans à pareil jour , en exécution du Voeu de
Louis XIII , ſe fit avec les cérémonies accoutumées.
M. l'Abbé d'Agoult , Doyen du Chapitre
de l'Egliſe Métropolitaine , y officia. Le Parlement
, la Chambre des Comptes , la Cour des Aydes
, & le Corps de Ville , y aſſiſterent .
Dans l'Aſſemblé générale tenue le 16 par le
Corpsde Ville , M. Camus-de Pontcarré-de Viarmes
, Conſeiller d'Etat , a été élu Prevôt des Marchands
, & MM. Boutray , Confeiller de la Ville
&André , Avocat ès Conſeils du Roi , ont été élus
Echevins.
,
Le Roi prit le même jour le divertiſſement de
la chaſſe dans la plaine de Grenelle , & Sa Majeſté
fit l'honneur à M. le Duc de la Valliere de
fouper chez lui à Montrouge.
M. le Marquis de Broglie eſt mort à Caſſel des
bleſſures qu'il avoit reçues au combat de Sunderhaufen.
Par un extrait d'une lettre de l'Armée du bas-
Rhin , le 16 Août 1758 , on a reçu avis que M. le
Marquis de Contades ayant mis le Prince Ferdinand
dans l'impoſſibilité de paſſer le Rhin à Rhinberg
, comme il l'avoit projetté , ce Prince a été
obligé , manquant de vivres , de forcer ſes marchespour
gagner ſes ponts de Rées & d'Emme,
SEPTEMBRE. 1758 . 205
rick. Il a confidérablement perdu , ayant été continuellement
harcelé par nos troupes légeres , &
par le Corps que commandoit M. le Duc de Chevreuſe
ſousGueldres. L'armée de M. le Marquis
de Contades n'a pu ſuivre à cauſe du pain qu'il
falloit tirer par des convois de Cologne , la navigation
du Rhin étant interceptée par la Garniſon
ennemie de Duſſeldorp .
Les ennemis qui avoient détaché des troupes
pour ſoutenir la queue de leur pont de Rées , ont
été obligés de deſcendre au deſſous d'Emmerick ,
où leur armée a achevé de paſſer à la rive droite
du Rhin le 9 & le 10.
Notre armée a ſéjourné à Alpen le 10 & le 11 ,
tant pour ſe repoſer , que pour conſtruire nos
ponts à Weſel . Il n'y en a eu qu'un d'achevé le 12 :
une partie de l'armée l'a paſſé le même jour ;
mais un oragan extrêmement violent a retardé le
reſte , qui n'a pu achever de le paſſer en entier
que le 13 & le 14. Ily a apparence que nous ne
tarderons pas à marcher pour nous rapprocher de
l'armée du Prince de Soubife .
La tête de l'armée des ennemis étoit campée
les à Boicholt , où elle doit être jointe par les
Anglois , qui ont débarqué à Embden .
On a appris le 10 à midi , au camp d'Alpen ,
par un Officier dépêché à M. le Marquis de Contades,
par M. le Marquis de Caraman , que M.
d'Hardenberg , Général Hanovrien , qui commandoit
dans Duſſeldorp , dont la garniſon étoit
d'environ deux mille hommes , avoit évacué cette
Place le même jour au matin. M. le Marquis de
Caraman l'a ſuivi avec un gros détachement , &
a fait cent cinquante prifonniers. Cet abandon eſt
la ſuite des bonnes manoeuvres de notre Général ,
qui a empêché le Prince Ferdinand de pouvoir
paſſer àRhinberg.
206 MERCURE DE FRANCE.
M. de Chevert , qui avoit été détaché de Colo
gnepour ſe rendre par la rive droite à Weſel , ne
putyarriver que le 4 à cauſe des débordemens de
la Roer , de l'Ems , de la Lippe , & de tous les
ruiſſeaux ; ce qui a fait qu'il n'a pu marcher que
les avec cinq à fix millehommes extrêmement
fatigués , &la plus grande partie de Milices. Ce
retardement l'a empêché de ſurprendre le Corps
commandé par le Général Imhoff , qui couvroitle
pont de Rées à la rive droite , & qui avoit été
confidérablement renforcé par les garniſons de
Cleves , de Moeurs , & par un détachement de
l'armée du Prince Ferdinand. M. de Chevert a
trouvé ces troupes ſi bien poſtées , qu'il n'a pu les
forcer. Il s'eſt mis du déſordre dans les troupes
deſagauche preſque toutes compoſée de Milices;
cequi l'a obligé de ſe retirer , après avoir perdu
cent quatre-vingt-quatorze hommes de tués ou
reftés dans la retraite , trois cens trente-quatre
bleſſés , & fix pieces de petit canon dont les chevaux
avoient été tués.
On a appris de l'Armée du Prince de Soubiſe à
Caffel , le 9 Août 1758 , les nouvelles ſuivantes.
M. Fiſcher, avec un gros détachement , a pouffé
fort avant au de là de la Verra dans le pays d'Ha
novte , où il a établi des contributions.
Nous avons un Corps ſous le commandement
deM. le Marquis de Caſtries à Gottingen , qui a
obligé le Prince d'iſembourg de ſe retirer partie
à Fimbeck , d'où il a envoyé ſes équipages & fes
malades à Hamelen. M. le Marquis Dumeſnil a
marché avec notre avant-garde à Warbourg le 7,
d'où il a pouffé des détachemens à Paderborn.
On aſſure que nous allons tous nous raſſembler
en avant, & marcher à la rencontre de notre
grande armée , pour exécuter les opérations pro
SEPTEMBRE. 1758 .. 207
jettées par nosGénéraux. On ne ſçauroit exprimer
la bonne volonté de toutes les troupes , qui n'afpirent
qu'à joindre l'ennemi .
Les dix mille Saxons ſont déja arrivés àAnder
nach , & vont inceſſamment joindre l'armée. Ce
renfort ſera ſupérieur à celui des Anglois , qui ne
monte qu'à huit mille hommes. Ces Saxonsſeront
commandés par M. le Comte de Luſace , qui
s'eſt acquis l'eſtime générale de toute l'armée, &
l'affection de tous les Officiers .
Une flotte Angloiſe a reparu ſur les côtes de
Normandie. Le 7 , les Anglois débarquerent au
nombre de dix mille par l'anſe d'Arville , ſituée à
une lieue&demie de Cherbourg. M.le Comte de
Raymond , Maréchal de Camp , qui commande
dans cette partie de la Normandie , n'avoit pour
lors que les deux Régimens de Clare & d'Horion.
Ces deux Corps demandoient avec la plus vive
ardeur de combattre les Anglois; mais M. le
Comte de Raymond jugea qu'ils étoient trop inférieurs
pour s'oppofer à l'ennemi , protégé d'ailleurs
par le feu des canons de la Flotte , & que ce
feroit les expoſer à une deſtruction certaine. It fie
fa retraite pour couvrir Valogne , & pour raffembler
les Régimens qui font ſous ſes ordres. Les
ennemis ſont maîtres de Cherbourg. Il font campés
ſur la hauteur du Roule , s'étendant du côté
deTour-la-Ville & d'Igauville d'une part , & de
Pautre , du côté de Noinville- Oeteville & de Martinwaſt.
Toutes les troupes que nous avons fur
ces côtes , ſont en mouvement pour venir au ſecours
,& forcer l'ennemi de ſe rembarquer , ou au
moins pour le reſſerrer de façon que la priſe de
Cherbourg lui devienne inutile. M. le Duc d'Har
court, Lieutenant-Général des armées du Roi &
de la Province , & qui y commande en chef, s'eft
208 MERCURE DE FRANCE.
:
porté en toute diligence à Tamerville , ainſi que
MM. les Marquis de Brancas & de Braffac , Maréchaux
de camp. M. le Maréchal de Luxembourg ,
Gouverneur de la province , partit le 12 pour aller
prendre le commandement des troupes.
M. le Marquis Deſgouttes a fait partir de Louifbourg
le quinze Juillet dernier , M. du Drefnay
des Roches , Capitaine de vaiſſeau , fur la Frégate
l'Aréthuſe , avec les paquets de la Colonie. Cette
Frégate a relâché à Saint-Ander en Eſpagne , d'où
M. du Dreſnay s'eſt rendu à Verſailles .
Les Lettres qu'il a remiſes portent , que depuis
le 20 Juin les Anglois avoient été plus occupés à
fortifier leurs retranchemens & à faire des lignes
de communication , qu'à s'approcher de la Place ,
dont ils étoient encore éloignés d'environ quatre
cens toiſes ; & qu'il paroiſſoit que leur deſſein
étoit de réduire la ville par le feu des canons &
des mortiers , en établiſſant des batteries ſur toutes
les hauteurs qui la dominent , & eny employant
le feu de leurs vaiſſeaux du côté de la mer. Celui
de leurs batteries eſt très-vif , & il n'y a point
d'endroit dans la ville qui n'y ſois expoſé ; cependant
on y travaille avec une ardeur ſans égale
àéteindre le feu , & à réparer les dommages que
les bombes & les boulets y cauſent. Il y a eu deux
Religieux de la Charité & un Chirurgien tués à
l'hôpital , ainſi que pluſieurs malades.
Pour rendre l'entrée du Port plus difficile aux
vaiſſeaux Anglois , en cas qu'ils vouluſſent la forcer
, on a coulé à fond trois bâtimens du Roi
&trois navires marchands , dans la paſſe du côté
de la batterie du Fanal. On continue à faire fortir
tous les jours des détachemens de volontaires ,
pour reconnoître les travaux des ennemis , & les
inquiéter dans leurs opérations.
1
SEPTEMBRE. 1758 . 209
La nuit du 8 au 9 Juillet , on fit une fortie compoſée
de pluſieurs piquets commandés par M.
Marin , Lieutenant- Colonel du bataillon de Bourgogne.
Ce détachement ſe porta ſur la partie des
ouvrages des ennemis , entre le Cap Noir & la
Pointe Blanche. Nos troupes ont raſé une partie
de leurs travaux , leur ont tué beaucoup de monde
, & auroient remporté un avantage des plus
confidérables , fi elles ne s'étoient pas un peu trop
preſſées. Outre le monde qu'on leur a tué , on
leur a fait priſonniers un Ingénieur & un autre
Officier , avec trente grenadiers. Nous avons perdu
de notre côté M. de Chauvelin , capitaine dans
le bataillon de Bourgogne , M. de Garſemes , capitaine
dans les troupes de la Colonie , & environ
cinquante hommes tués ou bleſſés. M. de Jarnage
, Lieutenant des grenadiers d'Artois , a eu la
jambe caſſée dans la retraite , & a été fait prifonnier.
M. de Boishébert eſt à Miray avec ſa troupe ,
d'où il ne tardera pas de venir attaquer les ennemis.
On a reçu la confirmation de la mort de Mefſieurs
la Gardepayan , Lieutenant de vaiſſeau ;
Rouillé d'Orfeuil , Enſeigne ; & Dubois , Garde
de la Marine , qui ont été tués ſur les vaiſſeaux
par le canon des ennemis.
La Frégate l'Arethuse , commandée par M. Vauquelin,
Lieutenant de Frégate , s'eſt diſtinguée
par la fermeté avec laquelle elle a ſoutenu le feu
de pluſieurs batteries des ennemis , vis-a- vis defquelles
elle s'étoit emboſſée dans le Port , pour
interrompre leurs travaux ; & tous les Officiers en
général ont donné les plus grandes preuves de
zele dans les différentes occaſions où ils ont été
employés.
210 MERCURE DE FRANCE.
Par un Courier arrivé à Parme le 9. du mois au
matin , & expédié de Rome , à Milan au Comte
Deila Torre Rezzonico , neveu & coufin du Cardinal
Rezzonico , on a appris que le 6 Juillet ce
Cardinal a été élu unanimement , & avec une joie
univerſelle de toute laVille de Rome, Souverain
Pontife. Ce Pape est né à Veniſe le 7 Mars 1693
de Jean-Baptifte Rezzonico , Patricien , &Décurion
de la Cité de Côme , noble Vénitien , & Barondu
Saint Empire Romain , mort l'année derniere
, qui avoit rempli les emplois les plus diftingués
de la République. Sa mere , qui eft encore
vivante, ſe nomme Victoire Barbarigo ,& elle est
foeur du feu Patriarche de Veniſe Barbarigo. Don
Aurelle Rezzonico , frere de Sa Sainteté , eſt ace
tuellement Sénateur de Venife. En 1723 il fut Podeftat
de Bergame , où l'on conſerve encore la
mémoire de ſon adminiſtration , généralement applaudie.
Dans le même temps il rempliffoit encore
l'emploi de Grand Capitaine: il avoit épousé
Anne Juftiniani , dont la Maiſon deſcend des Empereurs
de Conftantinople. Les neveux du Pape
font Charles Rezzonico , Vicaire de Saint Marc ,
& élu de la Chambre , lequel a déja été Préſident
de la Chambre Apoftolique. Louis Rezzonico , qui
a étéGrand Capitaine à Vicenze , & qui a épousé
depuis peu la Comteſſe de Savorgnan. Quintilia
Rezzonico , niece de Sa Sainteté , eſt mariée au
Seigneur Louis Vidman , Comte du Saint Empire
Romain , & noble Vénitien. Toutes ces familles
font non-feulement des plus diftinguées de Venife
, mais font très- connues dans toute l'Europe,
La Maiſon de Rezzonico deſcend de celle de la
Torre , qui étoit en poſſeſſion de Milan &de Côme
avant les Viſcomti. Cette famille eſt nombreufe&
des plus illuftrées par les dignités de robe &
SEPTEMBRE. 1758. 210
d'épée, les Ordres de Malthe & autres Ordres Militaires
dont elle a été revêtue : elle eſt d'ailleurs
liée étroitement de pluſieurs côtés à celle d'Innocent
XI. Le Pape , nouveau Pontife , eſt Docteur
de la Collégiale de Come. Son extrême libéralité
pour les pauvres & la douceur de ſes moeurs , l'avoient
fait paſſer par les premieres charges de l'Eglife
: il a étéGouverneur de Fano , Protonotaire
Apoftolique des Participans , Référendairedes deux
Signatures , & enſuite Auditeur de Rote pour la
République de Veniſe. Il fut créé Cardinal par le
Pape Clément XII , dans la nomination des Couronnes
, le 20 Décembre 1737. Le 11 Mars 1743
il fut nommé Evêque de Padoue par le défunt Pape
Benoît XIV , & la Bulle d'Election ſuffit pour
faire fon éloge. C'eſt dans les fonctions de cet
Epifcopat , qu'ayant été choiſi par la République
de Venise , pour traiter devant le Pape du Patriar
chat d'Aquilée , il ſçut habilement terminer les
différends qui s'étoient élevés entre cette Répu
blique & l'Auguſte Maiſon d'Autriche. Lorſqu'il
partit dePadoue pour le Conclave , tout le peuplé
l'accompagna en le félicitant & en le pleurant ,
parce qu'on s'attendoit bien qu'il ne retourneroit
plus dans cette Ville , & que tout le monde avoir
un preſſentiment qu'il feroit élu Pape ; ainſi la
joie de le voir élevé à la plus haute Dignité de l'Eglife
, étoit altérée par la douleur de perdre un
Prince&un Evêque , qui avoit toujours été le pere
des pauvres, desorphelins, des veuves & des pupilles
, diſpoſitions qui font justement eſpérer que
fon gouvernement ſera très heureux. Cette relation
a été imprimée à Parme , & nous a été communiquée
par M. le Duc de Montpezat , qui eft
de retour de ſes voyages d'Italie , & qui eft parti
pour aller conclure le mariage de Mademoiselle
212 MERCURE DE FRANCE .
deMontpezat , ſa fille , avec M.le Duc des Iſſarts ,
dont il a obtenu l'agrément de Madame la Dauphine&
de la Cour.
LE 15 Août , Fête de l'Aſſomption de la Sainte
Vierge, la Procefſion ſolemnelle , qui ſe fait tous
les ans à pareil jour , en exécution du Voeu de
Louis XIII , ſe fit avec les cérémonies accoutumées.
M. l'Abbé d'Agoult , Doyen du Chapitre
de l'Egliſe Métropolitaine , y officia. Le Parlement
, la Chambre des Comptes , la Cour des Aydes
, & le Corps de Ville , y aſſiſterent .
Dans l'Aſſemblé générale tenue le 16 par le
Corpsde Ville , M. Camus-de Pontcarré-de Viarmes
, Conſeiller d'Etat , a été élu Prevôt des Marchands
, & MM. Boutray , Confeiller de la Ville
&André , Avocat ès Conſeils du Roi , ont été élus
Echevins.
,
Le Roi prit le même jour le divertiſſement de
la chaſſe dans la plaine de Grenelle , & Sa Majeſté
fit l'honneur à M. le Duc de la Valliere de
fouper chez lui à Montrouge.
M. le Marquis de Broglie eſt mort à Caſſel des
bleſſures qu'il avoit reçues au combat de Sunderhaufen.
Par un extrait d'une lettre de l'Armée du bas-
Rhin , le 16 Août 1758 , on a reçu avis que M. le
Marquis de Contades ayant mis le Prince Ferdinand
dans l'impoſſibilité de paſſer le Rhin à Rhinberg
, comme il l'avoit projetté , ce Prince a été
obligé , manquant de vivres , de forcer ſes marchespour
gagner ſes ponts de Rées & d'Emme,
SEPTEMBRE. 1758 . 205
rick. Il a confidérablement perdu , ayant été continuellement
harcelé par nos troupes légeres , &
par le Corps que commandoit M. le Duc de Chevreuſe
ſousGueldres. L'armée de M. le Marquis
de Contades n'a pu ſuivre à cauſe du pain qu'il
falloit tirer par des convois de Cologne , la navigation
du Rhin étant interceptée par la Garniſon
ennemie de Duſſeldorp .
Les ennemis qui avoient détaché des troupes
pour ſoutenir la queue de leur pont de Rées , ont
été obligés de deſcendre au deſſous d'Emmerick ,
où leur armée a achevé de paſſer à la rive droite
du Rhin le 9 & le 10.
Notre armée a ſéjourné à Alpen le 10 & le 11 ,
tant pour ſe repoſer , que pour conſtruire nos
ponts à Weſel . Il n'y en a eu qu'un d'achevé le 12 :
une partie de l'armée l'a paſſé le même jour ;
mais un oragan extrêmement violent a retardé le
reſte , qui n'a pu achever de le paſſer en entier
que le 13 & le 14. Ily a apparence que nous ne
tarderons pas à marcher pour nous rapprocher de
l'armée du Prince de Soubife .
La tête de l'armée des ennemis étoit campée
les à Boicholt , où elle doit être jointe par les
Anglois , qui ont débarqué à Embden .
On a appris le 10 à midi , au camp d'Alpen ,
par un Officier dépêché à M. le Marquis de Contades,
par M. le Marquis de Caraman , que M.
d'Hardenberg , Général Hanovrien , qui commandoit
dans Duſſeldorp , dont la garniſon étoit
d'environ deux mille hommes , avoit évacué cette
Place le même jour au matin. M. le Marquis de
Caraman l'a ſuivi avec un gros détachement , &
a fait cent cinquante prifonniers. Cet abandon eſt
la ſuite des bonnes manoeuvres de notre Général ,
qui a empêché le Prince Ferdinand de pouvoir
paſſer àRhinberg.
206 MERCURE DE FRANCE.
M. de Chevert , qui avoit été détaché de Colo
gnepour ſe rendre par la rive droite à Weſel , ne
putyarriver que le 4 à cauſe des débordemens de
la Roer , de l'Ems , de la Lippe , & de tous les
ruiſſeaux ; ce qui a fait qu'il n'a pu marcher que
les avec cinq à fix millehommes extrêmement
fatigués , &la plus grande partie de Milices. Ce
retardement l'a empêché de ſurprendre le Corps
commandé par le Général Imhoff , qui couvroitle
pont de Rées à la rive droite , & qui avoit été
confidérablement renforcé par les garniſons de
Cleves , de Moeurs , & par un détachement de
l'armée du Prince Ferdinand. M. de Chevert a
trouvé ces troupes ſi bien poſtées , qu'il n'a pu les
forcer. Il s'eſt mis du déſordre dans les troupes
deſagauche preſque toutes compoſée de Milices;
cequi l'a obligé de ſe retirer , après avoir perdu
cent quatre-vingt-quatorze hommes de tués ou
reftés dans la retraite , trois cens trente-quatre
bleſſés , & fix pieces de petit canon dont les chevaux
avoient été tués.
On a appris de l'Armée du Prince de Soubiſe à
Caffel , le 9 Août 1758 , les nouvelles ſuivantes.
M. Fiſcher, avec un gros détachement , a pouffé
fort avant au de là de la Verra dans le pays d'Ha
novte , où il a établi des contributions.
Nous avons un Corps ſous le commandement
deM. le Marquis de Caſtries à Gottingen , qui a
obligé le Prince d'iſembourg de ſe retirer partie
à Fimbeck , d'où il a envoyé ſes équipages & fes
malades à Hamelen. M. le Marquis Dumeſnil a
marché avec notre avant-garde à Warbourg le 7,
d'où il a pouffé des détachemens à Paderborn.
On aſſure que nous allons tous nous raſſembler
en avant, & marcher à la rencontre de notre
grande armée , pour exécuter les opérations pro
SEPTEMBRE. 1758 .. 207
jettées par nosGénéraux. On ne ſçauroit exprimer
la bonne volonté de toutes les troupes , qui n'afpirent
qu'à joindre l'ennemi .
Les dix mille Saxons ſont déja arrivés àAnder
nach , & vont inceſſamment joindre l'armée. Ce
renfort ſera ſupérieur à celui des Anglois , qui ne
monte qu'à huit mille hommes. Ces Saxonsſeront
commandés par M. le Comte de Luſace , qui
s'eſt acquis l'eſtime générale de toute l'armée, &
l'affection de tous les Officiers .
Une flotte Angloiſe a reparu ſur les côtes de
Normandie. Le 7 , les Anglois débarquerent au
nombre de dix mille par l'anſe d'Arville , ſituée à
une lieue&demie de Cherbourg. M.le Comte de
Raymond , Maréchal de Camp , qui commande
dans cette partie de la Normandie , n'avoit pour
lors que les deux Régimens de Clare & d'Horion.
Ces deux Corps demandoient avec la plus vive
ardeur de combattre les Anglois; mais M. le
Comte de Raymond jugea qu'ils étoient trop inférieurs
pour s'oppofer à l'ennemi , protégé d'ailleurs
par le feu des canons de la Flotte , & que ce
feroit les expoſer à une deſtruction certaine. It fie
fa retraite pour couvrir Valogne , & pour raffembler
les Régimens qui font ſous ſes ordres. Les
ennemis ſont maîtres de Cherbourg. Il font campés
ſur la hauteur du Roule , s'étendant du côté
deTour-la-Ville & d'Igauville d'une part , & de
Pautre , du côté de Noinville- Oeteville & de Martinwaſt.
Toutes les troupes que nous avons fur
ces côtes , ſont en mouvement pour venir au ſecours
,& forcer l'ennemi de ſe rembarquer , ou au
moins pour le reſſerrer de façon que la priſe de
Cherbourg lui devienne inutile. M. le Duc d'Har
court, Lieutenant-Général des armées du Roi &
de la Province , & qui y commande en chef, s'eft
208 MERCURE DE FRANCE.
:
porté en toute diligence à Tamerville , ainſi que
MM. les Marquis de Brancas & de Braffac , Maréchaux
de camp. M. le Maréchal de Luxembourg ,
Gouverneur de la province , partit le 12 pour aller
prendre le commandement des troupes.
M. le Marquis Deſgouttes a fait partir de Louifbourg
le quinze Juillet dernier , M. du Drefnay
des Roches , Capitaine de vaiſſeau , fur la Frégate
l'Aréthuſe , avec les paquets de la Colonie. Cette
Frégate a relâché à Saint-Ander en Eſpagne , d'où
M. du Dreſnay s'eſt rendu à Verſailles .
Les Lettres qu'il a remiſes portent , que depuis
le 20 Juin les Anglois avoient été plus occupés à
fortifier leurs retranchemens & à faire des lignes
de communication , qu'à s'approcher de la Place ,
dont ils étoient encore éloignés d'environ quatre
cens toiſes ; & qu'il paroiſſoit que leur deſſein
étoit de réduire la ville par le feu des canons &
des mortiers , en établiſſant des batteries ſur toutes
les hauteurs qui la dominent , & eny employant
le feu de leurs vaiſſeaux du côté de la mer. Celui
de leurs batteries eſt très-vif , & il n'y a point
d'endroit dans la ville qui n'y ſois expoſé ; cependant
on y travaille avec une ardeur ſans égale
àéteindre le feu , & à réparer les dommages que
les bombes & les boulets y cauſent. Il y a eu deux
Religieux de la Charité & un Chirurgien tués à
l'hôpital , ainſi que pluſieurs malades.
Pour rendre l'entrée du Port plus difficile aux
vaiſſeaux Anglois , en cas qu'ils vouluſſent la forcer
, on a coulé à fond trois bâtimens du Roi
&trois navires marchands , dans la paſſe du côté
de la batterie du Fanal. On continue à faire fortir
tous les jours des détachemens de volontaires ,
pour reconnoître les travaux des ennemis , & les
inquiéter dans leurs opérations.
1
SEPTEMBRE. 1758 . 209
La nuit du 8 au 9 Juillet , on fit une fortie compoſée
de pluſieurs piquets commandés par M.
Marin , Lieutenant- Colonel du bataillon de Bourgogne.
Ce détachement ſe porta ſur la partie des
ouvrages des ennemis , entre le Cap Noir & la
Pointe Blanche. Nos troupes ont raſé une partie
de leurs travaux , leur ont tué beaucoup de monde
, & auroient remporté un avantage des plus
confidérables , fi elles ne s'étoient pas un peu trop
preſſées. Outre le monde qu'on leur a tué , on
leur a fait priſonniers un Ingénieur & un autre
Officier , avec trente grenadiers. Nous avons perdu
de notre côté M. de Chauvelin , capitaine dans
le bataillon de Bourgogne , M. de Garſemes , capitaine
dans les troupes de la Colonie , & environ
cinquante hommes tués ou bleſſés. M. de Jarnage
, Lieutenant des grenadiers d'Artois , a eu la
jambe caſſée dans la retraite , & a été fait prifonnier.
M. de Boishébert eſt à Miray avec ſa troupe ,
d'où il ne tardera pas de venir attaquer les ennemis.
On a reçu la confirmation de la mort de Mefſieurs
la Gardepayan , Lieutenant de vaiſſeau ;
Rouillé d'Orfeuil , Enſeigne ; & Dubois , Garde
de la Marine , qui ont été tués ſur les vaiſſeaux
par le canon des ennemis.
La Frégate l'Arethuse , commandée par M. Vauquelin,
Lieutenant de Frégate , s'eſt diſtinguée
par la fermeté avec laquelle elle a ſoutenu le feu
de pluſieurs batteries des ennemis , vis-a- vis defquelles
elle s'étoit emboſſée dans le Port , pour
interrompre leurs travaux ; & tous les Officiers en
général ont donné les plus grandes preuves de
zele dans les différentes occaſions où ils ont été
employés.
210 MERCURE DE FRANCE.
Par un Courier arrivé à Parme le 9. du mois au
matin , & expédié de Rome , à Milan au Comte
Deila Torre Rezzonico , neveu & coufin du Cardinal
Rezzonico , on a appris que le 6 Juillet ce
Cardinal a été élu unanimement , & avec une joie
univerſelle de toute laVille de Rome, Souverain
Pontife. Ce Pape est né à Veniſe le 7 Mars 1693
de Jean-Baptifte Rezzonico , Patricien , &Décurion
de la Cité de Côme , noble Vénitien , & Barondu
Saint Empire Romain , mort l'année derniere
, qui avoit rempli les emplois les plus diftingués
de la République. Sa mere , qui eft encore
vivante, ſe nomme Victoire Barbarigo ,& elle est
foeur du feu Patriarche de Veniſe Barbarigo. Don
Aurelle Rezzonico , frere de Sa Sainteté , eſt ace
tuellement Sénateur de Venife. En 1723 il fut Podeftat
de Bergame , où l'on conſerve encore la
mémoire de ſon adminiſtration , généralement applaudie.
Dans le même temps il rempliffoit encore
l'emploi de Grand Capitaine: il avoit épousé
Anne Juftiniani , dont la Maiſon deſcend des Empereurs
de Conftantinople. Les neveux du Pape
font Charles Rezzonico , Vicaire de Saint Marc ,
& élu de la Chambre , lequel a déja été Préſident
de la Chambre Apoftolique. Louis Rezzonico , qui
a étéGrand Capitaine à Vicenze , & qui a épousé
depuis peu la Comteſſe de Savorgnan. Quintilia
Rezzonico , niece de Sa Sainteté , eſt mariée au
Seigneur Louis Vidman , Comte du Saint Empire
Romain , & noble Vénitien. Toutes ces familles
font non-feulement des plus diftinguées de Venife
, mais font très- connues dans toute l'Europe,
La Maiſon de Rezzonico deſcend de celle de la
Torre , qui étoit en poſſeſſion de Milan &de Côme
avant les Viſcomti. Cette famille eſt nombreufe&
des plus illuftrées par les dignités de robe &
SEPTEMBRE. 1758. 210
d'épée, les Ordres de Malthe & autres Ordres Militaires
dont elle a été revêtue : elle eſt d'ailleurs
liée étroitement de pluſieurs côtés à celle d'Innocent
XI. Le Pape , nouveau Pontife , eſt Docteur
de la Collégiale de Come. Son extrême libéralité
pour les pauvres & la douceur de ſes moeurs , l'avoient
fait paſſer par les premieres charges de l'Eglife
: il a étéGouverneur de Fano , Protonotaire
Apoftolique des Participans , Référendairedes deux
Signatures , & enſuite Auditeur de Rote pour la
République de Veniſe. Il fut créé Cardinal par le
Pape Clément XII , dans la nomination des Couronnes
, le 20 Décembre 1737. Le 11 Mars 1743
il fut nommé Evêque de Padoue par le défunt Pape
Benoît XIV , & la Bulle d'Election ſuffit pour
faire fon éloge. C'eſt dans les fonctions de cet
Epifcopat , qu'ayant été choiſi par la République
de Venise , pour traiter devant le Pape du Patriar
chat d'Aquilée , il ſçut habilement terminer les
différends qui s'étoient élevés entre cette Répu
blique & l'Auguſte Maiſon d'Autriche. Lorſqu'il
partit dePadoue pour le Conclave , tout le peuplé
l'accompagna en le félicitant & en le pleurant ,
parce qu'on s'attendoit bien qu'il ne retourneroit
plus dans cette Ville , & que tout le monde avoir
un preſſentiment qu'il feroit élu Pape ; ainſi la
joie de le voir élevé à la plus haute Dignité de l'Eglife
, étoit altérée par la douleur de perdre un
Prince&un Evêque , qui avoit toujours été le pere
des pauvres, desorphelins, des veuves & des pupilles
, diſpoſitions qui font justement eſpérer que
fon gouvernement ſera très heureux. Cette relation
a été imprimée à Parme , & nous a été communiquée
par M. le Duc de Montpezat , qui eft
de retour de ſes voyages d'Italie , & qui eft parti
pour aller conclure le mariage de Mademoiselle
212 MERCURE DE FRANCE .
deMontpezat , ſa fille , avec M.le Duc des Iſſarts ,
dont il a obtenu l'agrément de Madame la Dauphine&
de la Cour.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 15 août 1758, une procession solennelle en l'honneur de l'Assomption de la Sainte Vierge a été organisée à Paris, conformément au vœu de Louis XIII. L'Abbé d'Agoult, Doyen du Chapitre de l'Église Métropolitaine, a officié. Le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aydes et le Corps de Ville étaient présents. Le 16 août, Camus-de Pontcarré-de Viarmes a été élu Prévôt des Marchands, et Boutray et André ont été élus Échevins. Le Roi a chassé dans la plaine de Grenelle et a dîné chez le Duc de la Vallière à Montrouge. Le Marquis de Broglie est décédé à Cassel des suites de blessures reçues au combat de Sunderhaufen. L'armée du bas-Rhin a rapporté que le Marquis de Contades a empêché le Prince Ferdinand de passer le Rhin à Rhinberg, le forçant à se replier. Cependant, l'armée de Contades n'a pu poursuivre en raison des difficultés de ravitaillement. En septembre, les ennemis ont dû se replier en dessous d'Emmerick. L'armée française s'est reposée à Alpen et a construit des ponts à Wesel. Les troupes ennemies étaient campées à Boicholt, attendant des renforts anglais débarqués à Embden. Le Général Hanovrien d'Hardenberg a évacué Dusseldorp, permettant au Marquis de Caraman de faire cent cinquante prisonniers. Le Comte de Chevert, détaché de Cologne, n'a pu surprendre le Corps commandé par le Général Imhoff en raison des inondations et des renforts ennemis, subissant des pertes significatives. L'armée du Prince de Soubise a rapporté des mouvements et des contributions en Hanovte. Les Saxons, commandés par le Comte de Lusace, ont rejoint l'armée, surpassant en nombre les renforts anglais. En Normandie, une flotte anglaise a débarqué et pris Cherbourg. Les troupes françaises se sont mobilisées sous le commandement du Duc d'Harcourt et du Maréchal de Luxembourg. À Louisbourg, les Anglais ont fortifié leurs positions et bombardé la ville. Les défenseurs ont réparé les dommages et effectué des sorties contre les ennemis. La frégate l'Aréthuse s'est distinguée face aux batteries ennemies. Le Cardinal Rezzonico a été élu Pape à Rome le 6 juillet 1758. Issu d'une famille vénitienne distinguée, il a occupé diverses charges ecclésiastiques avant son élection. Le Duc de Montpezat a rapporté des dispositions en faveur des pauvres, des orphelins, des veuves et des pupilles en Italie, laissant espérer un gouvernement heureux. Il est également parti conclure le mariage de sa fille, Mademoiselle de Montpezat, avec le Duc des Issarts, obtenant l'agrément de Madame la Dauphine et de la Cour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 199-200
DE NUREMBERG, le 8 Février.
Début :
On a eu avis que le projet concerté entre les Généraux des Alliés [...]
Mots clefs :
Camp, Généraux, Alliés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE NUREMBERG, le 8 Février.
DE NUREMBERG , le 8 Février.
Na eu avis que le projet concerté entre les
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
Généraux des Alliés eft de former un camp nombreux
fous le canon de Caffel.
Na eu avis que le projet concerté entre les
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
Généraux des Alliés eft de former un camp nombreux
fous le canon de Caffel.
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17
p. 213
DE MARBOURG le 10 Juin.
Début :
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en aussi bon état que celles qui composent [...]
Mots clefs :
Troupes, Armée française, Généraux, Régiment, Sieur Huisch, Ennemis, Reconnaissance, Infanterie, Cavalerie, Embuscade, Prisonniers, Attaques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE MARBOURG le 10 Juin.
DE MARBOURG le 10 Juin.
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en
auffi bon état que celles qui compofent l'Armée
Françoife . On le loue partout de leur exacte difcipline
, & de l'attention des Généraux à ménager
les pays neutres qu'ils ont été obligés de traverfer.
Ils ont laiffé de fortes Garnifons à Francfort
, à Hanau & à Gieffen.
On parle beaucoup ici de la belle action que
vient de faire le fieur Huiſch , Lieutenant au Régiment
de Berchiny , Huffards. Ce Régiment
eroit à Velter le premier de ce mois. Le Comte
de Berchiny en ayant fait marcher une partie du
côté de Gemunde , détacha le fieur Huiſch avec
vingt- cinq Huſſards pour reconnoître un poſte que
les ennemis avoient à Gerberg. Ceux- ci avertis
de la marche de ce détachement , embufquèrent
fix cens hommes , moitié Infanterie , moitié Cavalerie
, dans un bois fitué le long du chemin ,
par où il devoit faire la retraite , & ne laiſſérent
à découvert qu'une grande garde très - foible que
le fieur Huifch repouſſa ailément. A ſon retour
il trouva le chemin embarraffé par des abattis ,
& fe vit tout-à-coup enveloppé par la troupe nombreufe
qui avoit été embufquée dans le bois. Il
prit fon parti fur le champ. Il fondit le ſabre à
la main fur les ennemis ; & après avoir elfuyć
tout le feu de l'Infanterie cachée dans un ravin
qui bordeit le bois , il vint à bout de ſe retirer
avec quatorze hommes , le reſte de ſon détachement
ayant été tué ou fait priſonnier. Il fut pourfuivi
pendant l'efpace de deux lieues par toute la
Cavalerie ennemie ; mais il fit fi bonne contenance
qu'on ne put jamais l'entamer.
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en
auffi bon état que celles qui compofent l'Armée
Françoife . On le loue partout de leur exacte difcipline
, & de l'attention des Généraux à ménager
les pays neutres qu'ils ont été obligés de traverfer.
Ils ont laiffé de fortes Garnifons à Francfort
, à Hanau & à Gieffen.
On parle beaucoup ici de la belle action que
vient de faire le fieur Huiſch , Lieutenant au Régiment
de Berchiny , Huffards. Ce Régiment
eroit à Velter le premier de ce mois. Le Comte
de Berchiny en ayant fait marcher une partie du
côté de Gemunde , détacha le fieur Huiſch avec
vingt- cinq Huſſards pour reconnoître un poſte que
les ennemis avoient à Gerberg. Ceux- ci avertis
de la marche de ce détachement , embufquèrent
fix cens hommes , moitié Infanterie , moitié Cavalerie
, dans un bois fitué le long du chemin ,
par où il devoit faire la retraite , & ne laiſſérent
à découvert qu'une grande garde très - foible que
le fieur Huifch repouſſa ailément. A ſon retour
il trouva le chemin embarraffé par des abattis ,
& fe vit tout-à-coup enveloppé par la troupe nombreufe
qui avoit été embufquée dans le bois. Il
prit fon parti fur le champ. Il fondit le ſabre à
la main fur les ennemis ; & après avoir elfuyć
tout le feu de l'Infanterie cachée dans un ravin
qui bordeit le bois , il vint à bout de ſe retirer
avec quatorze hommes , le reſte de ſon détachement
ayant été tué ou fait priſonnier. Il fut pourfuivi
pendant l'efpace de deux lieues par toute la
Cavalerie ennemie ; mais il fit fi bonne contenance
qu'on ne put jamais l'entamer.
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Résumé : DE MARBOURG le 10 Juin.
Le 10 juin, à Marbourg, les troupes françaises ont été félicitées pour leur discipline et le respect des pays neutres traversés. Des garnisons ont été placées à Francfort, Hanau et Gießen. Le 1er juin, le régiment de Berchiny Hussards, stationné à Velter, a reçu l'ordre du comte de Berchiny d'envoyer des troupes vers Gemunde. Le sieur Huisch, lieutenant, a été détaché avec vingt-cinq Hussards pour reconnaître un poste ennemi à Gerberg. Informés de cette mission, les ennemis ont tendu une embuscade avec cent hommes, moitié infanterie, moitié cavalerie, dans un bois sur le chemin de retraite. Huisch a repoussé une faible garde ennemie mais a trouvé le chemin barré par des abattis. Il a été attaqué par la troupe embusquée, a chargé les ennemis à sabre et a réussi à se retirer avec quatorze hommes, les autres étant tués ou capturés. Poursuivi sur deux lieues par la cavalerie ennemie, il a échappé.
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18
p. 203-205
Du Quartier-général de l'armée de l'Empire, le 25 Août.
Début :
Le Prince des Deux-Ponts s'étant rendu maître de Torgau, la garnison Prussienne [...]
Mots clefs :
Prince, Garnison, Canons, Régiment, Fort, Prisonniers, Attaques, Magasins, Provisions, Cavalerie, Généraux, Ville, Comte, Dresde, Baron, Capitulation, Roi de Prusse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Quartier-général de l'armée de l'Empire, le 25 Août.
Du Quartier -général de l'armée de l'Empire ,
le 25 Août.
LEE Prince des Deux-Ponts s'étant rendu maître
de Torgau , la garniſon Prufſienne fortit de cette
Ville le 1 avec douze piéces de canon & leurs
caillons. Elle prit la route de Wittemberg.
Pendant la marche cette garnifon le révolta ,
ainfi qu'il étoit déja arrivé à celle de Léipfick s
les rébelles déferterent au nombre de huit cens
hommes , qui font venus joindre l'armée.
Le Régiment de Bade-Baden fut mis en gar-
nifon dans la place ; & le Fort fut occupé par un
détachement de Croates. Nous avons trouvé dans
Torgau trois cens prifonniers de troupes Autri-
chiennes & de l'Empire ; un grand nombre de
piéces de canon qui appartiennent au Roi de Polo-
gne , Electeur de Saxe , & un Magafin qui eſt ef-
timé à deux cens mille écus.
Le 20
,
le
Général Kleefeld
marcha
fur
Wit-
temberg
,
avec ordre
de
tenter
une
entrepriſe
contre
cette
place
.
Il
fit
avancer
le
21
un
gros dé-
tachement aux
ordres
du
Colonel Soly
.
Cer Of-
ficier
s'empara des
Fauxbourgs
.
Il
fomma
le
Gé-
néral
Horn
de
fe
rendre
.
Ce Commandant
de-
manda
à
capituler
.
Le
22
,
les
Grenadiers de Badeoccuperent
la porte
de
l'Elftre
,
&
la
garnison
,
compofée de
trois
Bataillons
,
fortit
avec
les
hon
meurs
de la guerre
.
I
vj
204
MERCURE
DE
FRANCE
.
Du
28
.
Les Magafins que les Pruffiens ont été forcés
d'abandonner à Léïpfick & à Torgau confiftent en
38177 mefures de grain , 32656 quintaux de fa-
rine , 10090 rations de biſcuit , 38360 meſures
d'avoine , 10092 mesures d'orge , 7 £24 quintaux
de foin , 28695 bottes de paille , & 4000 tonneaux
remplis de vivres.
Le Régiment de Bade- Baden a été mis en gar-
nifon à Wittemberg avec un détachement de
Croates & de Cavalerie. Torgau eft occupé par
un Régiment d'Infanterie des troupes Electorales
de Trêves.
Les Généraux Autrichiens tiennent la Ville de
Drefde bloquée des deux côtés de l'Elbe. Le fieur
de Churield , Colonel au ſervice de l'Impératrice-
Reine , fomma le Comte de Schmettau de fe
rendre. Ce Commandant répondit qu'il avoir
ordre de fe défendre jufqu'à la derniere extrémité.
Sur cette réponſe le Prince de Deux- Ponts donna
ordre de hârer le tranfport de la groffe artillerie-
qui vient de Prague, & de faire promptement tou-
tes les difpofitions néceffaires pour l'attaque.
Le Comte de Maquire eft pofté fur les hauteurs
qui font vis-à-vis de Dreſde , fur la rive droite de
l'Elbe ; & il a fait jetter un pont fur ce fleuve
pour établir la communication.
Le 27 au matin , le Comte de Maquire donna
avis que la garaifon , après avoir fait miner le
pont de Dreide , avoit évacué la Ville neuve , &
s'étoit retirée précipitamment dans la vieille
Ville ; qu'auth- tôt il avoit donné ordre au Géné
ral de Vehla d'occuper la Ville neuve avec les
Troupes , & qu'on y avoit trouvé un magaſin
confidérable, des armes & des munitions de touse.
elpèce. Le Prince de Deux-Ponts, après avoir bien
OCTOBRE
.
17597
205
affuré fon camp , fe porta au corps du Comte de
Maquire , afin de reconnoître exactement l'état
de la Place , & de faire fes difpofitions en confé-
quence. Les Pruffiens l'ont rendue le 5 Septem-
bre. ( Voyez l'article de la Cour.)
Du
2
Septembre
.
Le Baron de Saint-André manda le 3 I du mois
dernier que la petite garnifon que nous avions à
Wittemberg avoit rendu cette Ville par capitula-
tion , à l'approche d'un corps nombreux détaché
de l'armée du Roi de Prufle , & qu'elle s'étoit
retirée à Léipfick, 2
Le premier de ce mois nous apprîmes que
Torgau s'étoit ren lu la veille au corps de trou-
pes Pruffiennes qui avoit repris Wittemberg. On
aflure que ce corps eft compofé de huit mille
hommes aux ordres du Général Wunſch.
le 25 Août.
LEE Prince des Deux-Ponts s'étant rendu maître
de Torgau , la garniſon Prufſienne fortit de cette
Ville le 1 avec douze piéces de canon & leurs
caillons. Elle prit la route de Wittemberg.
Pendant la marche cette garnifon le révolta ,
ainfi qu'il étoit déja arrivé à celle de Léipfick s
les rébelles déferterent au nombre de huit cens
hommes , qui font venus joindre l'armée.
Le Régiment de Bade-Baden fut mis en gar-
nifon dans la place ; & le Fort fut occupé par un
détachement de Croates. Nous avons trouvé dans
Torgau trois cens prifonniers de troupes Autri-
chiennes & de l'Empire ; un grand nombre de
piéces de canon qui appartiennent au Roi de Polo-
gne , Electeur de Saxe , & un Magafin qui eſt ef-
timé à deux cens mille écus.
Le 20
,
le
Général Kleefeld
marcha
fur
Wit-
temberg
,
avec ordre
de
tenter
une
entrepriſe
contre
cette
place
.
Il
fit
avancer
le
21
un
gros dé-
tachement aux
ordres
du
Colonel Soly
.
Cer Of-
ficier
s'empara des
Fauxbourgs
.
Il
fomma
le
Gé-
néral
Horn
de
fe
rendre
.
Ce Commandant
de-
manda
à
capituler
.
Le
22
,
les
Grenadiers de Badeoccuperent
la porte
de
l'Elftre
,
&
la
garnison
,
compofée de
trois
Bataillons
,
fortit
avec
les
hon
meurs
de la guerre
.
I
vj
204
MERCURE
DE
FRANCE
.
Du
28
.
Les Magafins que les Pruffiens ont été forcés
d'abandonner à Léïpfick & à Torgau confiftent en
38177 mefures de grain , 32656 quintaux de fa-
rine , 10090 rations de biſcuit , 38360 meſures
d'avoine , 10092 mesures d'orge , 7 £24 quintaux
de foin , 28695 bottes de paille , & 4000 tonneaux
remplis de vivres.
Le Régiment de Bade- Baden a été mis en gar-
nifon à Wittemberg avec un détachement de
Croates & de Cavalerie. Torgau eft occupé par
un Régiment d'Infanterie des troupes Electorales
de Trêves.
Les Généraux Autrichiens tiennent la Ville de
Drefde bloquée des deux côtés de l'Elbe. Le fieur
de Churield , Colonel au ſervice de l'Impératrice-
Reine , fomma le Comte de Schmettau de fe
rendre. Ce Commandant répondit qu'il avoir
ordre de fe défendre jufqu'à la derniere extrémité.
Sur cette réponſe le Prince de Deux- Ponts donna
ordre de hârer le tranfport de la groffe artillerie-
qui vient de Prague, & de faire promptement tou-
tes les difpofitions néceffaires pour l'attaque.
Le Comte de Maquire eft pofté fur les hauteurs
qui font vis-à-vis de Dreſde , fur la rive droite de
l'Elbe ; & il a fait jetter un pont fur ce fleuve
pour établir la communication.
Le 27 au matin , le Comte de Maquire donna
avis que la garaifon , après avoir fait miner le
pont de Dreide , avoit évacué la Ville neuve , &
s'étoit retirée précipitamment dans la vieille
Ville ; qu'auth- tôt il avoit donné ordre au Géné
ral de Vehla d'occuper la Ville neuve avec les
Troupes , & qu'on y avoit trouvé un magaſin
confidérable, des armes & des munitions de touse.
elpèce. Le Prince de Deux-Ponts, après avoir bien
OCTOBRE
.
17597
205
affuré fon camp , fe porta au corps du Comte de
Maquire , afin de reconnoître exactement l'état
de la Place , & de faire fes difpofitions en confé-
quence. Les Pruffiens l'ont rendue le 5 Septem-
bre. ( Voyez l'article de la Cour.)
Du
2
Septembre
.
Le Baron de Saint-André manda le 3 I du mois
dernier que la petite garnifon que nous avions à
Wittemberg avoit rendu cette Ville par capitula-
tion , à l'approche d'un corps nombreux détaché
de l'armée du Roi de Prufle , & qu'elle s'étoit
retirée à Léipfick, 2
Le premier de ce mois nous apprîmes que
Torgau s'étoit ren lu la veille au corps de trou-
pes Pruffiennes qui avoit repris Wittemberg. On
aflure que ce corps eft compofé de huit mille
hommes aux ordres du Général Wunſch.
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Résumé : Du Quartier-général de l'armée de l'Empire, le 25 Août.
Le 25 août, le Prince des Deux-Ponts s'empare de Torgau. La garnison prussienne, composée de 1 200 hommes et de douze pièces de canon, se rend et se dirige vers Wittemberg. En chemin, 800 hommes désertent pour rejoindre l'armée adverse. Les troupes occupantes découvrent 300 prisonniers autrichiens et impériaux, ainsi que des pièces de canon et un magasin évalué à 200 000 écus. Le 20 août, le Général Kleefeld reçoit l'ordre de marcher sur Wittemberg. Le 21, un détachement sous le Colonel Soly prend les faubourgs. Le Général Horn demande à capituler, et le 22, la garnison, composée de trois bataillons, se rend avec les honneurs de la guerre. Les magasins abandonnés par les Prussiens à Leipzig et Torgau contiennent des quantités importantes de grain, de farine, de biscuit, d'avoine, d'orge, de foin, de paille et de vivres. Wittemberg et Torgau sont occupés par le Régiment de Bade-Baden et des Croates, ainsi qu'un régiment d'infanterie des troupes électorales de Trêves. Les Autrichiens bloquent Dresde. Le Comte de Schmettau refuse de se rendre, et le Prince des Deux-Ponts prépare une attaque. Le Comte de Maquire établit un pont sur l'Elbe et occupe la Ville neuve de Dresde, y trouvant des magasins et des munitions. Les Prussiens se retirent dans la vieille ville et se rendent le 5 septembre. Le 2 septembre, Wittemberg et Torgau sont reprises par les troupes prussiennes.
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DE VIENNE, le premier Janvier.
Début :
Le dégel, qui a succédé tout-à coup au froid le plus rigoureux qu'on ait senti [...]
Mots clefs :
Dégel, Froid, Températures extrêmes, Opérations militaires, Interruption, Baron de Laudon, Troupes, Officiers, Généraux
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texteReconnaissance textuelle : DE VIENNE, le premier Janvier.
De VIENNE , le premier Janvier.
Le dégel , qui a fuccédé tout-à coup au froid
le plus rigoureux qu'on ait fenti depuis long
temps , a entièrement interrompu toute opération
militaire. Les mêmes difficultés ont arrêté la
marche du corps du Baron de Laudon , qui a
cantonné fes troupes fur les confins de la Bohême.
On a écrit depuis , de Prague , que ce Géné
ral eſt tombé malade , & qu'il s'eft fait tranfporter
à Billin.
Les principaux Officiers & Généraux Pruffiens ,
pris à l'affaire de Maxen , vont être transférès à
Infpruck. Ils font au nombre de cent vingt- cinq.
Le dégel , qui a fuccédé tout-à coup au froid
le plus rigoureux qu'on ait fenti depuis long
temps , a entièrement interrompu toute opération
militaire. Les mêmes difficultés ont arrêté la
marche du corps du Baron de Laudon , qui a
cantonné fes troupes fur les confins de la Bohême.
On a écrit depuis , de Prague , que ce Géné
ral eſt tombé malade , & qu'il s'eft fait tranfporter
à Billin.
Les principaux Officiers & Généraux Pruffiens ,
pris à l'affaire de Maxen , vont être transférès à
Infpruck. Ils font au nombre de cent vingt- cinq.
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Résumé : DE VIENNE, le premier Janvier.
Le 1er janvier, un dégel subit a interrompu les opérations militaires après un froid rigoureux. Le corps du Baron de Laudon a été cantonné à la frontière de la Bohême. Le général Laudon, malade, a été transporté à Billin. Cent vingt-cinq officiers et généraux prussiens capturés à Maxen doivent être transférés à Innsbruck.
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