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1
p. 86-97
RELATION de l'Affaire de Vive Saint-Eloy.
Début :
Le 24. Septembre Mr le Chevalier de Valence, Capitaine de [...]
Mots clefs :
Ennemis, Infanterie, Dragons, Grenadiers, Chevaux, Cavalerie, Valence, Vive-Saint-Éloi
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de l'Affaire de Vive Saint-Eloy.
RELATION
de l'Affaire de Vive
Saint-Eloy.
Le 24. Septembre Mr le
Chevalier de Valence, CapitainedeGalere,
arriva d'Ipres
& rendit compte au
Roy de ce qui fuir. Mrriatendant
ayant donné avis à
Mrde Ravignan, Maréchal
de Camp, que les ennemis
faisoient remonter un gros
Convoy par la Lys, il partitle
18. à dix heures du soir
avec Mrs d'Houk, & de Jarnac
Brigadiers, Mrs de Valence
, de Noailles, de Nogaret,
de Louvigny
,
d'Angennes
,
& de Montesson
Colonels) 19. Compagnies
de Grenadiers, 1500. Fuseliers,
& leRégiment de
Dragons de S. Chaumont.
Il marcha toute la nuit
dans les Bois, prés de Vive
S. Eloy, passa à la veuë de
Menin, & à la demi portée
du canon de Courtray, à
troislieues de Deins en deça
de Gand, & arriva à deux
heures après midi à Oucghem
sur le bord de la Lys.
Trente Houssards qu'il
avoit envoyez à la découverte,
vinrent avertir que
les Ennemis se mettoient en
bataille à Vive S. Eloy sur
le bord de la riviere,&qu'ils
rangeoient leurs Batteaux
derriere eux; il pressa la
marche de ses Troupes, &
ayant pillé le Village, pendant
que l'Infanterie se
mettoit en bataille,ilalla
reconnoitre les Ennemis.
Mr le Comte d'Arhlone,
qui commandoit l'Escorte
du Convoy, avoit
13oo. hommes d'Infanterie
& 600.Chevaux. Il
avoit appuyé sa gauche à un
Mardis impratiquable joignant
la Lys. Son front qui
croit fort étroit, se trouvoit
couvert d'une prairie coupée
par trois fossez, & une
levée de terre; il avoit posté
sa Cavalerie, à sa droite
qui nestoit point retranchée.
Mr de Ravignanprit lemeilleur
party qui estoit de
se poster de maniere qu'en
allongeant sa gauche
,
il y
postast Mr de ,Jarnac
,
Mr
de Louvigny, Mr deMontesson
avec 6oo.Fuseliers,
à costé d'eux , & le Regiment
de Dragons de Saint-
Chaumont,avec 30. Houssarts
qui faisoient face à la
Cavalerie ennemie. Monsieur
d'Houk Brigadier,Mrsde
Valence & de Nogaret
Colonels avec les Grenadiers
,
Mrs d'Angennes &,;
de Noailles Colonels, avec
le surplus desFuseliersoccupoient
la droite jusquau-
Marais.
- Comme on avoitobservé
que la Cavalerie ennemie
pouvoir pénétrerparunchemin
& tomber sur la gauche
de l'Infanterie, on posta à
l'entrée, de ce chemin60.
Fufeliers. Au signal, qui étoit
de battre aux champs,
les Fufeliers de la droite firent
feu sur les ennemis pour
les occuper. En même temps
tous les grenadiers passerent
les trois fossez sans tirer, &
tombèrent sur les ennemis
la bayonnette au bout du
fusil, se mêlercnt & culbuterent
les premiers rangs,
firent un grand carnage,&
poufferent sivivement les ennemis,
qu'ils n'eurent pas Ictemps
de se jetterdans deux
vieilles Redoutes ruinées.
Nos Dragons cependant
chargèrent sià props & si
brusquement la Cavalerie
ennemie, qu'ils la défirent
en tres peu de temps. Les
Houssards qui estoient à la
teste des Dragons fabrerent
avec tant de fureur,qu'elle
fut renversée. Mr de Jarnac
<
fc replia sur la droite, &
•
prit en flanc l'Infanterie ennemie
qui estoit déja presque
tout à faitrenversée par
<
les Grenadiers.
âe Des 1300.hommes d'Infanterie
, tout fut tué ou
noyé à l'exception de C09+
qui furent conduits à Ipres,
& d'une trentaine deblessez
à mort, qu'onlaissa dans
les Villages. On compta que
des 600. Chevaux la moitié
avoit estétuez ou noyez, le
reste s'estant sauvé du costé
de Deins. Le Comte d'Athlone
qui commandoit l'efcorte
, fut fait prisonnier,
avec un Lieutenant Colonel,
un Major &36. autres Officiers.
On prit beaucoup de
Chevaux des Cavaliers ÔC
tous ceux qui remontoient
les Belandres sur lesquelles
les soldats se chargèrent de
Burin; dix furent choisis
pourmettrele feu aux poudres
avec précaution,ils le
firent, & secoucherentensuite
à terre a près s'estre
bouché les oreilles, ce qui
n'empêcha pas que deux ne
furent estoussez. Le bruit
fut si furieux que le Village
de S. Eloy vive fut renverfé
,
& que la terre fut ébranlée
jusques à Valenciennes,
&S. Quentin ou
les vitres en furent cassées;
laLys fut separée en deuxbras
au travers des Terres,
& les Batteaux furent tous
brifez. Il yavoir treize cent
quatre - vingt milliers de
poudre, de l'Artillerie, &
une grande quantité de boulets,
de bombes chargées,
de carcasses
,
de grenades;
de vinaigre & d'eau de vie.
Après cette expédition
,
qui ne coûtaque50. hommes
tuez ou blessez
,
Mr de
Ravignan, marcha lentement
vers Rouffelar où il
arriva le lendemain à midy;
ses Troupes estant fort satiguées
, a cause qu'elles e''
toient cliarcyées&embarassées
deprisonniers. Il y reçût
avis que les ennemisenvoyoient
plusieursdétachemens
pour le couper. En
effet une heure après 600.
Chevaux ennemis parurent
avec quelque Infanterie, &
attaqueront un poste à la
portéedefusil de Rouffelar.
Mr du Bois, Lieutenant Colonel
de S. Chaumont partit
avec 100. Dragons, fou.
tenus de quelques Grenadiers,
commandez par Mr
de Valence. Les ennemis se
retirèrentavec précipitation
Monsieur
Mr Dubois les poursuivit
leur , tua 15.hommes, prit
un Officier avec 10. Chevaux;
ensuite Mr de Ravignan
marcha par le grand
chemin d'Ipres, où il arriva
le 10 au soit.
de l'Affaire de Vive
Saint-Eloy.
Le 24. Septembre Mr le
Chevalier de Valence, CapitainedeGalere,
arriva d'Ipres
& rendit compte au
Roy de ce qui fuir. Mrriatendant
ayant donné avis à
Mrde Ravignan, Maréchal
de Camp, que les ennemis
faisoient remonter un gros
Convoy par la Lys, il partitle
18. à dix heures du soir
avec Mrs d'Houk, & de Jarnac
Brigadiers, Mrs de Valence
, de Noailles, de Nogaret,
de Louvigny
,
d'Angennes
,
& de Montesson
Colonels) 19. Compagnies
de Grenadiers, 1500. Fuseliers,
& leRégiment de
Dragons de S. Chaumont.
Il marcha toute la nuit
dans les Bois, prés de Vive
S. Eloy, passa à la veuë de
Menin, & à la demi portée
du canon de Courtray, à
troislieues de Deins en deça
de Gand, & arriva à deux
heures après midi à Oucghem
sur le bord de la Lys.
Trente Houssards qu'il
avoit envoyez à la découverte,
vinrent avertir que
les Ennemis se mettoient en
bataille à Vive S. Eloy sur
le bord de la riviere,&qu'ils
rangeoient leurs Batteaux
derriere eux; il pressa la
marche de ses Troupes, &
ayant pillé le Village, pendant
que l'Infanterie se
mettoit en bataille,ilalla
reconnoitre les Ennemis.
Mr le Comte d'Arhlone,
qui commandoit l'Escorte
du Convoy, avoit
13oo. hommes d'Infanterie
& 600.Chevaux. Il
avoit appuyé sa gauche à un
Mardis impratiquable joignant
la Lys. Son front qui
croit fort étroit, se trouvoit
couvert d'une prairie coupée
par trois fossez, & une
levée de terre; il avoit posté
sa Cavalerie, à sa droite
qui nestoit point retranchée.
Mr de Ravignanprit lemeilleur
party qui estoit de
se poster de maniere qu'en
allongeant sa gauche
,
il y
postast Mr de ,Jarnac
,
Mr
de Louvigny, Mr deMontesson
avec 6oo.Fuseliers,
à costé d'eux , & le Regiment
de Dragons de Saint-
Chaumont,avec 30. Houssarts
qui faisoient face à la
Cavalerie ennemie. Monsieur
d'Houk Brigadier,Mrsde
Valence & de Nogaret
Colonels avec les Grenadiers
,
Mrs d'Angennes &,;
de Noailles Colonels, avec
le surplus desFuseliersoccupoient
la droite jusquau-
Marais.
- Comme on avoitobservé
que la Cavalerie ennemie
pouvoir pénétrerparunchemin
& tomber sur la gauche
de l'Infanterie, on posta à
l'entrée, de ce chemin60.
Fufeliers. Au signal, qui étoit
de battre aux champs,
les Fufeliers de la droite firent
feu sur les ennemis pour
les occuper. En même temps
tous les grenadiers passerent
les trois fossez sans tirer, &
tombèrent sur les ennemis
la bayonnette au bout du
fusil, se mêlercnt & culbuterent
les premiers rangs,
firent un grand carnage,&
poufferent sivivement les ennemis,
qu'ils n'eurent pas Ictemps
de se jetterdans deux
vieilles Redoutes ruinées.
Nos Dragons cependant
chargèrent sià props & si
brusquement la Cavalerie
ennemie, qu'ils la défirent
en tres peu de temps. Les
Houssards qui estoient à la
teste des Dragons fabrerent
avec tant de fureur,qu'elle
fut renversée. Mr de Jarnac
<
fc replia sur la droite, &
•
prit en flanc l'Infanterie ennemie
qui estoit déja presque
tout à faitrenversée par
<
les Grenadiers.
âe Des 1300.hommes d'Infanterie
, tout fut tué ou
noyé à l'exception de C09+
qui furent conduits à Ipres,
& d'une trentaine deblessez
à mort, qu'onlaissa dans
les Villages. On compta que
des 600. Chevaux la moitié
avoit estétuez ou noyez, le
reste s'estant sauvé du costé
de Deins. Le Comte d'Athlone
qui commandoit l'efcorte
, fut fait prisonnier,
avec un Lieutenant Colonel,
un Major &36. autres Officiers.
On prit beaucoup de
Chevaux des Cavaliers ÔC
tous ceux qui remontoient
les Belandres sur lesquelles
les soldats se chargèrent de
Burin; dix furent choisis
pourmettrele feu aux poudres
avec précaution,ils le
firent, & secoucherentensuite
à terre a près s'estre
bouché les oreilles, ce qui
n'empêcha pas que deux ne
furent estoussez. Le bruit
fut si furieux que le Village
de S. Eloy vive fut renverfé
,
& que la terre fut ébranlée
jusques à Valenciennes,
&S. Quentin ou
les vitres en furent cassées;
laLys fut separée en deuxbras
au travers des Terres,
& les Batteaux furent tous
brifez. Il yavoir treize cent
quatre - vingt milliers de
poudre, de l'Artillerie, &
une grande quantité de boulets,
de bombes chargées,
de carcasses
,
de grenades;
de vinaigre & d'eau de vie.
Après cette expédition
,
qui ne coûtaque50. hommes
tuez ou blessez
,
Mr de
Ravignan, marcha lentement
vers Rouffelar où il
arriva le lendemain à midy;
ses Troupes estant fort satiguées
, a cause qu'elles e''
toient cliarcyées&embarassées
deprisonniers. Il y reçût
avis que les ennemisenvoyoient
plusieursdétachemens
pour le couper. En
effet une heure après 600.
Chevaux ennemis parurent
avec quelque Infanterie, &
attaqueront un poste à la
portéedefusil de Rouffelar.
Mr du Bois, Lieutenant Colonel
de S. Chaumont partit
avec 100. Dragons, fou.
tenus de quelques Grenadiers,
commandez par Mr
de Valence. Les ennemis se
retirèrentavec précipitation
Monsieur
Mr Dubois les poursuivit
leur , tua 15.hommes, prit
un Officier avec 10. Chevaux;
ensuite Mr de Ravignan
marcha par le grand
chemin d'Ipres, où il arriva
le 10 au soit.
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Résumé : RELATION de l'Affaire de Vive Saint-Eloy.
Le 24 septembre, le Chevalier de Valence, Capitaine de Galère, alerta le roi de la remontée d'un convoi ennemi par la Lys. Le 18 septembre, à dix heures du soir, Monsieur de Ravignan, Maréchal de Camp, partit avec plusieurs officiers et troupes, incluant des grenadiers, fusiliers et dragons. Ils marchèrent toute la nuit et arrivèrent à Oucghem, sur le bord de la Lys. Des hussards signalèrent que les ennemis se préparaient à combattre à Vive Saint-Eloy. Monsieur de Ravignan organisa ses troupes pour attaquer, allongeant sa gauche et postant des fusiliers et des dragons pour contrer la cavalerie ennemie. Les grenadiers chargèrent les ennemis, causant un grand carnage, tandis que les dragons et les hussards défirent la cavalerie ennemie. La bataille fut victorieuse, avec 1300 hommes d'infanterie ennemis tués ou noyés, et de nombreux chevaux capturés ou tués. Le Comte d'Athlone, commandant l'escorte ennemie, fut fait prisonnier. Après la bataille, Monsieur de Ravignan marcha vers Rouffelar, où il reçut des renforts et repoussa une attaque ennemie. Il arriva à Ipres le 10 octobre au soir.
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2
p. 166-172
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
L'Armée de l'Empire s'est entierement separée ; partie [...]
Mots clefs :
Infanterie, Cavalerie, Escadron, Bataillon, Dragons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvellesd'Allemagne.
L'Armée de l'Empiré
s'etf entièrement separée
;
partie des Troupes du Cercle
du Haut Rhin fontentrées
dans Landau & Philifbourg
; celles de l'Empereur
vont en Franconie
& en Bavière. On avoit
parlé dun détachement
pour leMilanez & delà en
Catalogne; mais il n'y a
- cncore rien de réfoin.
Mr leMarefchal de Bezons
a aussi separélarniéc
de France qu'il commandoit
; voicy la Lifte des
Lieux où ses Troupes vonc
en Quartier d'hyver. AWEYSSEMBOURG,
-
& le long des Lignes.
Les Regiments de Louville,
Condé, Perry, Roufset
, Plzençon, Peysac
Lachaud, S.Leger, un Bataillon
de Boucher, un de
Labour, Chevron, Maifonriers,
un de Berry.
A STRASBOURG.
Dauphin, Toulouse ;
Royal Artillerie4.Bataillons,
Royal Baviere, deux
Bataillons d'Enghien
, un
deBoucher, les Bombardiers
Duflyy la Fare tout
Infanterie ; la Cavalerie
consiste en Vaudemont , Dupuy, du Fief, un Escadron
de Forfat
, & partie
de Bretagne, Dragons.
A HAGUENAU.
Infanterie. Sourches;un
Bataillon) Daunay
,
Rohan.
Cavalerie. Rennepont
& les Houssàrds.
AU FORT LOUIS.
Infanterie. Blaisois; un
Bataillon d'Angoumois , Maumont,
MaumontCastelet, Murat,
Chalmazel
, Auxerrois,
Turbilly.
A SAVERNE.
Orleans, Infanterie, &
un Escadron dtHarcourt.
ABOUSSONVILLIERS
Rouvroy
>
Dragons.
A PHALSBOURG.
Un Escadron de Forfat.
A SAARLOUIS.
Froulay, Infanterie
S.Blimont, Cavalerie,,iz
partie de Bretagne.
A MOLSHEIM.
Un Escadron d'Harcourt.
A SCHLESTADT.
Monroques, Tavanes;
Infanterie, & Royal Cavalerie.
A COLMAR.
Rouergue Infanterie.
AUVIEUXBRISACK.
Tallart, Quercy
, un de
Toulouse, Boisset.
AU NEUF BRISACK.
Onze Compagnies détachées.
ABEFFORT.
Hocquart, Infanterie.
A ROUFFACK.
La Compagnie Connestable.
AHUNINGUE.
Brie) Orleanois
,
les
Cuirassiers
,
Mesire de
Camp General Dragons.
AREMBERVILLIERS.
Clermont, Cavalerie.
A DOLE.
S. Germain Beaupré.
A GRAI.
Chasteau Morant, Cavalerie.
A COLIGNI. 1
Montrevel, Cavalerie.
EN COMTES
Six Regiments de Cavalerie
qui font du Luc
d'Aubusson, Chepy, Paon,,
Bouzel
,
Marfillice.
EN SAVOYE.
Du Troncq
,
Bissy &
Languedoc, Dragons.
L'Armée de l'Empiré
s'etf entièrement separée
;
partie des Troupes du Cercle
du Haut Rhin fontentrées
dans Landau & Philifbourg
; celles de l'Empereur
vont en Franconie
& en Bavière. On avoit
parlé dun détachement
pour leMilanez & delà en
Catalogne; mais il n'y a
- cncore rien de réfoin.
Mr leMarefchal de Bezons
a aussi separélarniéc
de France qu'il commandoit
; voicy la Lifte des
Lieux où ses Troupes vonc
en Quartier d'hyver. AWEYSSEMBOURG,
-
& le long des Lignes.
Les Regiments de Louville,
Condé, Perry, Roufset
, Plzençon, Peysac
Lachaud, S.Leger, un Bataillon
de Boucher, un de
Labour, Chevron, Maifonriers,
un de Berry.
A STRASBOURG.
Dauphin, Toulouse ;
Royal Artillerie4.Bataillons,
Royal Baviere, deux
Bataillons d'Enghien
, un
deBoucher, les Bombardiers
Duflyy la Fare tout
Infanterie ; la Cavalerie
consiste en Vaudemont , Dupuy, du Fief, un Escadron
de Forfat
, & partie
de Bretagne, Dragons.
A HAGUENAU.
Infanterie. Sourches;un
Bataillon) Daunay
,
Rohan.
Cavalerie. Rennepont
& les Houssàrds.
AU FORT LOUIS.
Infanterie. Blaisois; un
Bataillon d'Angoumois , Maumont,
MaumontCastelet, Murat,
Chalmazel
, Auxerrois,
Turbilly.
A SAVERNE.
Orleans, Infanterie, &
un Escadron dtHarcourt.
ABOUSSONVILLIERS
Rouvroy
>
Dragons.
A PHALSBOURG.
Un Escadron de Forfat.
A SAARLOUIS.
Froulay, Infanterie
S.Blimont, Cavalerie,,iz
partie de Bretagne.
A MOLSHEIM.
Un Escadron d'Harcourt.
A SCHLESTADT.
Monroques, Tavanes;
Infanterie, & Royal Cavalerie.
A COLMAR.
Rouergue Infanterie.
AUVIEUXBRISACK.
Tallart, Quercy
, un de
Toulouse, Boisset.
AU NEUF BRISACK.
Onze Compagnies détachées.
ABEFFORT.
Hocquart, Infanterie.
A ROUFFACK.
La Compagnie Connestable.
AHUNINGUE.
Brie) Orleanois
,
les
Cuirassiers
,
Mesire de
Camp General Dragons.
AREMBERVILLIERS.
Clermont, Cavalerie.
A DOLE.
S. Germain Beaupré.
A GRAI.
Chasteau Morant, Cavalerie.
A COLIGNI. 1
Montrevel, Cavalerie.
EN COMTES
Six Regiments de Cavalerie
qui font du Luc
d'Aubusson, Chepy, Paon,,
Bouzel
,
Marfillice.
EN SAVOYE.
Du Troncq
,
Bissy &
Languedoc, Dragons.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte décrit des mouvements militaires en Allemagne et en France. L'armée de l'Empire s'est scindée : les troupes du Cercle du Haut Rhin ont pris Landau et Philisbourg, tandis que celles de l'Empereur se dirigent vers la Franconie et la Bavière. Un détachement vers Milan et la Catalogne a été envisagé, mais sans confirmation. Le maréchal de Bezons a également séparé les troupes françaises qu'il commandait. Les régiments français sont répartis pour l'hiver dans divers lieux. À Aweyssembourg et le long des lignes se trouvent les régiments de Louville, Condé, Perry, Rouffet, Plaisançon, Peysac, Lachaud, Saint-Leger, ainsi que des bataillons de Boucher, Labour, Chevron, Maîsonniers et Berry. À Strasbourg, les régiments incluent Dauphin, Toulouse, Royal Artillerie, Royal Bavière, Enghien, Boucher, les Bombardiers, Dufly et La Fare pour l'infanterie, et Vaudemont, Dupuy, du Fief, un escadron de Forzat et une partie de Bretagne pour la cavalerie. D'autres régiments sont stationnés à Haguenau, Fort Louis, Saverne, Bouxwiller, Phalsbourg, Saarlouis, Molsheim, Schlettstadt, Colmar, Vieux-Brisach, Neuf-Brisach, Abbefort, Rouffach, Huningue, Arembourg, Dole, Gray, Coligny, et dans divers comtés ainsi qu'en Savoie.
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3
p. 288-295
Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Catalogne.
Début :
Mr le Duc de Noailles, General. PREMIERE LIGNE. LIEUTENANT GENERAUX. [...]
Mots clefs :
Dragons, Duc de Noailles, Escadrons, Cavalerie, Lieutenants généraux, Brigadiers, Infanterie, Bataillons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Catalogne.
Ordre de Bataille de l'Armée
du Roy en Catalogne.
Mr le Duc de Noailles ,
General.
PREMIERE LIGNE.
LIEUTENANSGENERAUX
Messieurs ; deGuerchy.
DeKercado.
De Siennes.
MARESCHAUX DECAMP.
Messieurs
De Belleporr.
Le Comte d'E(taire,
De Tournant.
D'Arpajou. 0'
Le Duc de Duras. ,,' BRIGADIERS.
Meffteurs
D'Ozeville.
De Sandricourt.
De Damas.
DeValouze.
DeCourten.
De Balincourt.
DePlanque.
De Parabere
De Vateville.
Dragons.
Dauphin. 3. Escadrons. Lailguedoc.3
AnjCaovaluerie.. PCarraobueyre..33 2
Infanterie.
Normandie. 3. Bataillons. Btaujollois. Artois. zLabour. zReding.. 1 t Noailles. 11
CLaCoouurtreonnn.e. 2, Vermandois. 3Valouze. zDV'Eivlgarirgenzy..1t1 Damas.2. Auvergne. - z
Cavalerie.
Berry. 3. Escadrons. Germinon. Valgrand. zz
Dragons.
Saumery. 3 Faix 3,
SECONDE LIGNE.
LIEUTENANSGENERAUX.
Àdefjieurs
De Muret.
De Brancas.
MARESCHAUX DE CAMP.
Adcjjicurs
De Chastillon.
De Puynormand.
De Caylus.
BRIGADIERS.
Afejjieurs
De Bozelly.
De Bonas.
DeNisas.
De Barville.
DeSiougeat.
DeFleche.
De Bouville.
Dragons.
Bouville. 3. Escadrons, Chazel. 5
Cavalerie,
Fleche.
, 3 Vaudemont,, ;
Putange.
) , & Infanterie.
FLlandrée. o2.nBata.ill1ons. Oleron.
, , Perigord. , 1
La Force. , FSooiflroennzo.is.;z1
La Marche..„z Anogoumois.. 1 Champigny.. Noé. iThierache. 1
Cavalerie.
LaFeronnaye.L Efcadrons.
Noailles Duc.. z
Noailles Marquis.. z
Dragons.
La Lande. Bozelly. 3z
Total des Escadrons. 50.
Total des Bataillons. 45.
1 Artillerie.
Royal Artillerie. 1. Bataill.
Bombardiers. 1
Deux Compagnies deFerrand
Code. 100. hommes.
Une Compagnie de Mineurs
de Delorme, 60.
hommes.
On attend la fuite des
Nouvelles d'Espagne.
Onespere qu'elle viendra
ailes tost pour vous
la donner à la fin du Vo-
- lume où l'on mettra tous
les Mois des Nouvelles
recentes.
du Roy en Catalogne.
Mr le Duc de Noailles ,
General.
PREMIERE LIGNE.
LIEUTENANSGENERAUX
Messieurs ; deGuerchy.
DeKercado.
De Siennes.
MARESCHAUX DECAMP.
Messieurs
De Belleporr.
Le Comte d'E(taire,
De Tournant.
D'Arpajou. 0'
Le Duc de Duras. ,,' BRIGADIERS.
Meffteurs
D'Ozeville.
De Sandricourt.
De Damas.
DeValouze.
DeCourten.
De Balincourt.
DePlanque.
De Parabere
De Vateville.
Dragons.
Dauphin. 3. Escadrons. Lailguedoc.3
AnjCaovaluerie.. PCarraobueyre..33 2
Infanterie.
Normandie. 3. Bataillons. Btaujollois. Artois. zLabour. zReding.. 1 t Noailles. 11
CLaCoouurtreonnn.e. 2, Vermandois. 3Valouze. zDV'Eivlgarirgenzy..1t1 Damas.2. Auvergne. - z
Cavalerie.
Berry. 3. Escadrons. Germinon. Valgrand. zz
Dragons.
Saumery. 3 Faix 3,
SECONDE LIGNE.
LIEUTENANSGENERAUX.
Àdefjieurs
De Muret.
De Brancas.
MARESCHAUX DE CAMP.
Adcjjicurs
De Chastillon.
De Puynormand.
De Caylus.
BRIGADIERS.
Afejjieurs
De Bozelly.
De Bonas.
DeNisas.
De Barville.
DeSiougeat.
DeFleche.
De Bouville.
Dragons.
Bouville. 3. Escadrons, Chazel. 5
Cavalerie,
Fleche.
, 3 Vaudemont,, ;
Putange.
) , & Infanterie.
FLlandrée. o2.nBata.ill1ons. Oleron.
, , Perigord. , 1
La Force. , FSooiflroennzo.is.;z1
La Marche..„z Anogoumois.. 1 Champigny.. Noé. iThierache. 1
Cavalerie.
LaFeronnaye.L Efcadrons.
Noailles Duc.. z
Noailles Marquis.. z
Dragons.
La Lande. Bozelly. 3z
Total des Escadrons. 50.
Total des Bataillons. 45.
1 Artillerie.
Royal Artillerie. 1. Bataill.
Bombardiers. 1
Deux Compagnies deFerrand
Code. 100. hommes.
Une Compagnie de Mineurs
de Delorme, 60.
hommes.
On attend la fuite des
Nouvelles d'Espagne.
Onespere qu'elle viendra
ailes tost pour vous
la donner à la fin du Vo-
- lume où l'on mettra tous
les Mois des Nouvelles
recentes.
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Résumé : Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Catalogne.
Le document décrit l'Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Catalogne, sous le commandement du Duc de Noailles. L'armée est structurée en deux lignes, chacune dirigée par des lieutenants-généraux, des maréchaux de camp et des brigadiers. La première ligne inclut les lieutenants-généraux de Guerchy, de Kercado et de Siennes, ainsi que les régiments de dragons et de cavalerie Dauphin, Languedoc et Anjou-Cavalerie. L'infanterie comprend les régiments Normandie, Beaujolais, Artois et Noailles. La seconde ligne est dirigée par les lieutenants-généraux de Muret et de Brancas, avec les régiments de dragons et de cavalerie Bouville et Fleche. L'infanterie de cette ligne comprend les régiments Flandre, Oleron, Perigord et La Force. L'armée compte 50 escadrons et 45 bataillons. L'artillerie est représentée par le Royal Artillerie, les bombardiers et les compagnies de Ferrand et de Delorme. Le document mentionne également l'attente de nouvelles d'Espagne, espérant les publier prochainement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 339-369
Suite des Nouvelles d'Espagne.
Début :
Les Ennemis en abandonnant Tolede pour prendre la route d'Arragon, [...]
Mots clefs :
Ennemis, Roi, Général, Vendôme, Armée, Troupes, Cavalerie, Infanterie, Bataille, Canon, Dragons, Guadalajara, Reine, Guerre, Prisonniers, Brihuega, Général Stanhope, Staremberg, Gérone
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texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Suite des Nouvelles
d'Espagne.
Les Ennemis en abandonnant
Tolede pour prendre
la route d'Arragon
, ont
divisé leur Armée en differensCorps,
observant toujours
de les mettre à une
distancc qui ne leur ostast
pas les moyens de s'entresecouririles
uns les autres,
en casque quelqu'un fust
attaqué. Ils croyoient qu'-
ils pourroient estre harcelez
par quelques détachefmens
; mais ils ne com- eroienc pas que l'on pust
faire des démarches allez
promptes pour les attaquer
avec toute l'Armée.
Le Roy d'Espagne pour
leur ôter le soupçon qu'on
pust les suivre, estoit allé
exprés avec Monsieur de
Vendosme à Madrid pendant
que les Troupes, par
differens Corps, déroboient
aux Ennemis desmarches
précipitées.SaMajesté Catholique,
avant de partir
ordonna au Détachement 1
detous lesGrenadiers de I
Itil'Armée
&de cent hommes
choisis par Bataillon avec
trente- deux Escadrons de
Cavalerie & de Dragons de
marcher le plus legerement
qu'ils pourroient pour tâ.
cher de joindre les Ennemis.
Mr de Vallejo reçut
ordre de les attaquer par
tout où il les trouveroit
avec douze cens Maistres
qu'il commandoit, afin de
les arrester.
Apres ces précautions.
le Roy & Vendosme arrivèrent
le 7. Décembre à
Alcala, où ils apprirens
qu'il y avoit à une lieuë de
là un Régiment des Ennemis.
Sa Majestéordonna à
Don Feliciano de Bracamonte
d'y marcher avec sa
Brigade. Il fit tant de diligence
qu'il surprit ce Regiment
& le fit prisonnier.
LETTRE
De sa Adajefté Catholique
à la Reine.
Du Camp de Brihuega,
le 9 Décembre.
Je vous dépêche un Courrier
pour vous apprendre une
nouvelle aussi agréablequ'importante.
Mous menons défaire
huit Bataillons & huit Escadrons
prisonniers de guerre.
Nous avons fait donner l'af
faut après midi à Brihuega , aprèsl'avoir battu toute 1,4
matinée avec notre Canon.
LesBrèches étoientfort petites
&les Ennemis avoient retranchemens
sur retranchemens.
L'affaire a esléfort disputée&
a duré plus de deux heures;
mais enfin nos Troupes étant
entrées dans la Ville de maison
en maison
, 0* les Ennemis
s'étant retirez dans un retranchement
qu'ils avoient fait
dans la Place, ont battu la
Chamade. Il n'y a eu aucune
contestation au sujet de la Ca.
pitulation, puifqu'ils ont proposéd'obordqu'on
les reçutprisonniers
de guerre, ce qui leur
a esteaccordé. Tous les Officiers
Generaux Anglois sont du
nombre des Prisonniers. Ce
font Stanhope, Wills &Carpenter.
De notre côté le Marquis
deThouy a esté blesséà la
main ; de celui des EnnemÙ,
Carpenter est bllJé. L'action
a estéfort chaude, (y notre In.
fanterie a hit'# séparécequ'elle
fit à laBataille de Sarragosse ,
en faisant des merveilles aujourd'hui.
Des huit Bataillons
ily en a sept Anglais & un
Portugais, mais à la solde de
la Reine Anne, Les huit Ef.
cadrons consistent en trois Pe.
ymens de Dragons & un de
Cavalerie, tousAnglois;c'etoientles
meilleure, Troupes des
Ennemis,
Je joins à cette bonne nouvelle,
la prise que fit hier Braamonte,
d'un Bataillon Allemand.
Le Comte de Suremberg
sefl avancé aujourd'hui avec
plus de quatre mille hommes à
deux lieuësd'icy ,suivant les
avisquej'en ay eu, apparemmentpoursecourir
Stanhope.
Le Roy d'Espagne estanc
parti le 8 au marin de Guadalaxara
avec toute Ca Cava-
-
lerie pour donner sur l'arriere-
garde des Ennemis,
il eut avis que le General
Stanhopeestoit dans Brihuega
; il marcha droit à
lui1
pourl'attaquer,mais voyant
qu'il s'y estoit retranché de
maniere à se bien deffendre,
il fit invertirlaVille sur tout
du côcé de la Rivière par ou
il jugeoit qu'il pourroit se
retirer à la faveur de la nuit.
La Ville de Brihuega située
à six lieuës de Guadalaxara,
efl: fermée d'une muraille
fort haute, fort épaisse &
revêtue d'une Terrasse en
quelques endroits, avec des
Tours antiques & un alîez
~on Château. Apres avoir
tiré quelques coups de ca-
- ~on on somma les Ennemis
le se rendre,& surle refus
qu'ils en firent on dressa pen-
~ant la nuit de nouvelles bateries
qui commencerent à
tirer le9 au matin & firent
une bréche qui devint inutile
à cause des Terrasses,
Mais Monsieur de Vendome
ayant remarqué plusieurs
maisons attachéesàl'enceinte
des murailles en dehors,
lesfit occuper pour attacher
par là le Mineur &faire une
Brèche pratiquable de ce côté
là. Quand tout sur disposé,
Sa Majesté fitfaire deux
attaques & donna ordre
pour soûtenir la gauche, qui
estoit la veritable. Enfin on
donna l'assaut; l'action fut
long-temps disputée, & les
notres se voyant arrêtez par
le grand nombre & par des
retranchemens qu'ils trouvoient
dans les ruës de 20
en 20 pas, se retrancherent
de leur coté sur la Brèche
pour y attendre du renfort.
Peu de temps après Monsieur
le Duc de Vendosme
y mena quelques Bataillons
qui s'étant jointà eux,pousserentles
Ennemis en garnant:
toujoursle Terrain
le maisonen maison & do
etranchement en rctranchement,
en quoy ilsfurent
aidez par les habitans qui
démolissoient leurs propres
maisons pour assommer les
Ennemis à coups de pierres;
ils penetrent enfin jusqu'au
centre de laVille, pendant
que d'autres Troupes commandées
à l'attaque de la
droite, faisoient diversion;
ce qui obligea les Ennemis
à battre la Chamade & à
capituler. Ils répugnoient
à sedésarmer dès le foir &
à livrer' une des Portes du
Château, maisonles y obligea
sur l'avis que Sa Majesté
eut que le General Sta~
remberg s'avançoit pour les
ecourir. MrdeZuniga fut
chargé du foin de faire
xecuter la Capitulation,
pendant que le Roy & Mr
le Vendôme se disposoient
aller combattre Mr de
taremberg.
D'autres Lettres portent
~ue Mrde Bracamontedé-
~ché par le Roy, cmpêcha
le General Starcm-
~erg de rompre le Pont de
Guadalaxara,ce qui facilitapassage
de l'Armée pour
~atcher à Brihuega.
Un Lieutenant general
& deux Lieutenans Colonels
vinrent capituler. Ils
consentirent d'abord àestre
Prisonniers de guerre. On
accorda aux principaux Officiers,
leurs chevaux & bagages,
à l'exception des Vases
sacrez
, en cas qu'ils'en
trouvast.
; Pendant laCapitulation,
on entendit plusieurs coups
de canon ; c'estoit le signal
de l'Armée ennemie, pour
avertir le General Stanhope
qu'onvenoitlesecourir.
Le 10. au matin le Roy
fut avertique les Ennemis
paroissoient sur la hauteur
de Villa-viciosa, où Monsieur
de Vendosme avoit
posté dès le soir toute la Cavalerie
, ayant prévu que
Mr de Staremberg hafarderoit
le tout pour le tout.
On rangea l'Armée en baaille,
la droite appuyée à
un grand ravin, & la gauhe
à un petit Bois d'Oliiers
où les Ennemis ne pû-
~ent pasallonger leur droite
pour donner une étendue à
~ur gauche qu'ils connucnt
que nous débordions
considerablement par nôtre
droite. Nous avions dans;
nôtre centre un terrain desavantageux
par quantité de
ravins & de petites murailles
de terre séche de la hauteur
de deux pieds & demi.
Nostre droite de Cavalerie
estoit commandée par Mr
le Marquis de Val deCanas;
nostre gauche par Mr le
Comte d'Aguilar,& nostre
centre d'Infanterie par
Mr le Comte de las Torrés,
au deffaut de Mr le
Marquis de Thouy qui avoit
estéblessé la veille à la main
& au pied, & qui ne laissa
pas,malgré toutes les remontrances
qu'on luy faisoit,
de combattre à la te-fte
d'un Escadron ; les Ennemis
à la portée du canon en
mirent vingt pieces en batterie
avec deux mortiers:
le nostre costé nous en mimes
22.pieces. Sur les deux
~eures la canonnade commençant
de part & d'au-
~e,le Roy passa à la droite,
ontre laquelle jcs Ennemis
voient dressé une batterie
leneufpieces, qui faifoienc
~un
feu très-vif.Monsieur
de Vendosme passa à la gauche
& dés qu'il fut arrivé
l'Armée marcha. Nostre
droite que le Roy conduisoit
passa un grand ravin,
& se reforma en presence
de l'Ennemi du costé de
Villa viciosa, qui a donné le
nom à cette Bataille. Monsieur
de Vendosme estantà
la gauche envoya ordre à
Mr Mahoni, qui commandoit
le Corps de Dragons
de marcher au grand
trot, & de gagner les derrieres
des Ennemis pour faciliter
la jonction de Mr de
Bracamonté,qui arriva avec
mille chevaux précisément
à l'heure qui luy avoit esté
prescrite dans le temps que
les deux Armées estoient aux
mains. Cette précaution
nous donna le moyen de gagner
les derrieres de leur Infanterie
, où la Cavalerie de
nostre droite avoir penetré ,
en renversant l'aîle gauche
quîluyestoitopposée. Cette
Infanterie ainsi enveloppée
,fitd esefforts de valeur
si étonnans qu'elle gagna
même duterrain sur la nôtre,
ce qui a fait dire dans
quelques Lettres, qu'elle
avoit plié d'abord. Mais enfin
les Gardes Walonnes &
Espagnoles percerent les
deux Lignes & la Reserve
des Ennemis,& renversérent
un gros Bataillon quarré
au milieu duquel estoit
Mr de Staremberg. Les
Gardes du Roy avec le Regiment
de a Reine commandé
par' Mrle Marquis
de Reaucour, penetrerent
deux fois le centre des Ennemis
,& il ne se seroit pas
fauvé un homme sans la
nuit quisavorisa la retraite
d'une partie decette Infanterie
qui se retira avec preci
pitation du cofté de Siguença.
Il nous est resté avec le
Champ de Bataille, vingt
piéces de canon,deux Mortiers
, tous les équipages
d'Artillerieavecquantitéde
chariots longs,attelezchacun
de huit Mulets;ceschariots
sont nommez Galleres
par les Espagnols. Parmi les
Bagages, il s'esttrouvé environ
huit millefusils. Mr
Mahoni a pris d'un autre
:osié sept cens Mulets chargez
, & les Troupes fefonr
enrichies du butin que les
ennemis avoient pillé dans
la Castille. On Soldat courut
porter à Monsieur de
Vendoime, un Ecendart qu'-
il avoit pris, & refusa l'argent
que ce Prince vouloit
luy donner;illuy dit en luy
montrant une bourse pleine
d'or,voila ce que l'ongagne en
combattant pourson Roy.
Il est demeuré plus de
quatre mille hommes sur le
Champ de Bataille, & on a
fait trois mille prifonniersy,
parmi lesquels font Mr de 1
Belcastel,
Belcastel, Commandant les
Troupes deHollande, Mr
leS.Amant,Lieutenants
Generaux,&un grand nom. -
ne d'autres Omciers.; outre
leux mille trois cens autres
risonniers
,
presque tous
Cavaliers, qui ont esté pris
ar Mr de Vallejo le lendemain
de la Bataille. En forque
decestrois journées,
ous avons neuf mille prionnierseffectifs.
Il y a quanté
de-Drapeaux , d'Etenarts
, & de Timbales;on
en sçait pas le nombre,
arcequ'on en apportoit encore
lois que.Mr deZuniga
est parti pour apposer
ce détail au Roy. Loçfcjtjc
sa Majesté Cajthpliqwe l'a
dépesché,on ne f<jqvjûiitpa$
non plus au juste, latv>r#:
bre desmorts & des blessez
, tant ducoftp.âe.$cru>crnief
que cJecelVy;cUs££psrt
gnoltyquiQaripcfrdftfàsn
PedrodeRonquillo,-.tué
danslaBataille,&Mr le
ComtedûRucetoondetle
premier MiréchaldcGar$>p,
& le dernier Brigadier, mort
des blesures qu'il avoit re-t
çuës la veille àla prise do &nht~ ';,
Mt Maboni poursuivoit
vivement le General
Staremberg
; on assurequ'-
ill'avoitatteint, &fait sommerdeserendre;
onattend
unCourrier pour estre éclaircidelafin
de cette grande
affaire.
* On aprend qu'onapris
encore autres deux mille
hommes aprés la déroute.
•.
Extrait d',une Lettre de
devant Gironne.
Mr le Duc de Noailles
alla camper le 14. à Cervia
& le 15. on a investi Gironne
; tous les Miquclets&
Sommetans des Ennemis,
voulant disputerun costé de
la Montagne, ont esté repoussez
& défaits par Mr de
Planque.
On vient d'apprendre depuis
cette Lettre que la tranchée
est ouverte devant Gironne
,& que Mr le Duc de
Noailles est parti avec une
bonne partie de sa Cavalc
d'Espagne.
Les Ennemis en abandonnant
Tolede pour prendre
la route d'Arragon
, ont
divisé leur Armée en differensCorps,
observant toujours
de les mettre à une
distancc qui ne leur ostast
pas les moyens de s'entresecouririles
uns les autres,
en casque quelqu'un fust
attaqué. Ils croyoient qu'-
ils pourroient estre harcelez
par quelques détachefmens
; mais ils ne com- eroienc pas que l'on pust
faire des démarches allez
promptes pour les attaquer
avec toute l'Armée.
Le Roy d'Espagne pour
leur ôter le soupçon qu'on
pust les suivre, estoit allé
exprés avec Monsieur de
Vendosme à Madrid pendant
que les Troupes, par
differens Corps, déroboient
aux Ennemis desmarches
précipitées.SaMajesté Catholique,
avant de partir
ordonna au Détachement 1
detous lesGrenadiers de I
Itil'Armée
&de cent hommes
choisis par Bataillon avec
trente- deux Escadrons de
Cavalerie & de Dragons de
marcher le plus legerement
qu'ils pourroient pour tâ.
cher de joindre les Ennemis.
Mr de Vallejo reçut
ordre de les attaquer par
tout où il les trouveroit
avec douze cens Maistres
qu'il commandoit, afin de
les arrester.
Apres ces précautions.
le Roy & Vendosme arrivèrent
le 7. Décembre à
Alcala, où ils apprirens
qu'il y avoit à une lieuë de
là un Régiment des Ennemis.
Sa Majestéordonna à
Don Feliciano de Bracamonte
d'y marcher avec sa
Brigade. Il fit tant de diligence
qu'il surprit ce Regiment
& le fit prisonnier.
LETTRE
De sa Adajefté Catholique
à la Reine.
Du Camp de Brihuega,
le 9 Décembre.
Je vous dépêche un Courrier
pour vous apprendre une
nouvelle aussi agréablequ'importante.
Mous menons défaire
huit Bataillons & huit Escadrons
prisonniers de guerre.
Nous avons fait donner l'af
faut après midi à Brihuega , aprèsl'avoir battu toute 1,4
matinée avec notre Canon.
LesBrèches étoientfort petites
&les Ennemis avoient retranchemens
sur retranchemens.
L'affaire a esléfort disputée&
a duré plus de deux heures;
mais enfin nos Troupes étant
entrées dans la Ville de maison
en maison
, 0* les Ennemis
s'étant retirez dans un retranchement
qu'ils avoient fait
dans la Place, ont battu la
Chamade. Il n'y a eu aucune
contestation au sujet de la Ca.
pitulation, puifqu'ils ont proposéd'obordqu'on
les reçutprisonniers
de guerre, ce qui leur
a esteaccordé. Tous les Officiers
Generaux Anglois sont du
nombre des Prisonniers. Ce
font Stanhope, Wills &Carpenter.
De notre côté le Marquis
deThouy a esté blesséà la
main ; de celui des EnnemÙ,
Carpenter est bllJé. L'action
a estéfort chaude, (y notre In.
fanterie a hit'# séparécequ'elle
fit à laBataille de Sarragosse ,
en faisant des merveilles aujourd'hui.
Des huit Bataillons
ily en a sept Anglais & un
Portugais, mais à la solde de
la Reine Anne, Les huit Ef.
cadrons consistent en trois Pe.
ymens de Dragons & un de
Cavalerie, tousAnglois;c'etoientles
meilleure, Troupes des
Ennemis,
Je joins à cette bonne nouvelle,
la prise que fit hier Braamonte,
d'un Bataillon Allemand.
Le Comte de Suremberg
sefl avancé aujourd'hui avec
plus de quatre mille hommes à
deux lieuësd'icy ,suivant les
avisquej'en ay eu, apparemmentpoursecourir
Stanhope.
Le Roy d'Espagne estanc
parti le 8 au marin de Guadalaxara
avec toute Ca Cava-
-
lerie pour donner sur l'arriere-
garde des Ennemis,
il eut avis que le General
Stanhopeestoit dans Brihuega
; il marcha droit à
lui1
pourl'attaquer,mais voyant
qu'il s'y estoit retranché de
maniere à se bien deffendre,
il fit invertirlaVille sur tout
du côcé de la Rivière par ou
il jugeoit qu'il pourroit se
retirer à la faveur de la nuit.
La Ville de Brihuega située
à six lieuës de Guadalaxara,
efl: fermée d'une muraille
fort haute, fort épaisse &
revêtue d'une Terrasse en
quelques endroits, avec des
Tours antiques & un alîez
~on Château. Apres avoir
tiré quelques coups de ca-
- ~on on somma les Ennemis
le se rendre,& surle refus
qu'ils en firent on dressa pen-
~ant la nuit de nouvelles bateries
qui commencerent à
tirer le9 au matin & firent
une bréche qui devint inutile
à cause des Terrasses,
Mais Monsieur de Vendome
ayant remarqué plusieurs
maisons attachéesàl'enceinte
des murailles en dehors,
lesfit occuper pour attacher
par là le Mineur &faire une
Brèche pratiquable de ce côté
là. Quand tout sur disposé,
Sa Majesté fitfaire deux
attaques & donna ordre
pour soûtenir la gauche, qui
estoit la veritable. Enfin on
donna l'assaut; l'action fut
long-temps disputée, & les
notres se voyant arrêtez par
le grand nombre & par des
retranchemens qu'ils trouvoient
dans les ruës de 20
en 20 pas, se retrancherent
de leur coté sur la Brèche
pour y attendre du renfort.
Peu de temps après Monsieur
le Duc de Vendosme
y mena quelques Bataillons
qui s'étant jointà eux,pousserentles
Ennemis en garnant:
toujoursle Terrain
le maisonen maison & do
etranchement en rctranchement,
en quoy ilsfurent
aidez par les habitans qui
démolissoient leurs propres
maisons pour assommer les
Ennemis à coups de pierres;
ils penetrent enfin jusqu'au
centre de laVille, pendant
que d'autres Troupes commandées
à l'attaque de la
droite, faisoient diversion;
ce qui obligea les Ennemis
à battre la Chamade & à
capituler. Ils répugnoient
à sedésarmer dès le foir &
à livrer' une des Portes du
Château, maisonles y obligea
sur l'avis que Sa Majesté
eut que le General Sta~
remberg s'avançoit pour les
ecourir. MrdeZuniga fut
chargé du foin de faire
xecuter la Capitulation,
pendant que le Roy & Mr
le Vendôme se disposoient
aller combattre Mr de
taremberg.
D'autres Lettres portent
~ue Mrde Bracamontedé-
~ché par le Roy, cmpêcha
le General Starcm-
~erg de rompre le Pont de
Guadalaxara,ce qui facilitapassage
de l'Armée pour
~atcher à Brihuega.
Un Lieutenant general
& deux Lieutenans Colonels
vinrent capituler. Ils
consentirent d'abord àestre
Prisonniers de guerre. On
accorda aux principaux Officiers,
leurs chevaux & bagages,
à l'exception des Vases
sacrez
, en cas qu'ils'en
trouvast.
; Pendant laCapitulation,
on entendit plusieurs coups
de canon ; c'estoit le signal
de l'Armée ennemie, pour
avertir le General Stanhope
qu'onvenoitlesecourir.
Le 10. au matin le Roy
fut avertique les Ennemis
paroissoient sur la hauteur
de Villa-viciosa, où Monsieur
de Vendosme avoit
posté dès le soir toute la Cavalerie
, ayant prévu que
Mr de Staremberg hafarderoit
le tout pour le tout.
On rangea l'Armée en baaille,
la droite appuyée à
un grand ravin, & la gauhe
à un petit Bois d'Oliiers
où les Ennemis ne pû-
~ent pasallonger leur droite
pour donner une étendue à
~ur gauche qu'ils connucnt
que nous débordions
considerablement par nôtre
droite. Nous avions dans;
nôtre centre un terrain desavantageux
par quantité de
ravins & de petites murailles
de terre séche de la hauteur
de deux pieds & demi.
Nostre droite de Cavalerie
estoit commandée par Mr
le Marquis de Val deCanas;
nostre gauche par Mr le
Comte d'Aguilar,& nostre
centre d'Infanterie par
Mr le Comte de las Torrés,
au deffaut de Mr le
Marquis de Thouy qui avoit
estéblessé la veille à la main
& au pied, & qui ne laissa
pas,malgré toutes les remontrances
qu'on luy faisoit,
de combattre à la te-fte
d'un Escadron ; les Ennemis
à la portée du canon en
mirent vingt pieces en batterie
avec deux mortiers:
le nostre costé nous en mimes
22.pieces. Sur les deux
~eures la canonnade commençant
de part & d'au-
~e,le Roy passa à la droite,
ontre laquelle jcs Ennemis
voient dressé une batterie
leneufpieces, qui faifoienc
~un
feu très-vif.Monsieur
de Vendosme passa à la gauche
& dés qu'il fut arrivé
l'Armée marcha. Nostre
droite que le Roy conduisoit
passa un grand ravin,
& se reforma en presence
de l'Ennemi du costé de
Villa viciosa, qui a donné le
nom à cette Bataille. Monsieur
de Vendosme estantà
la gauche envoya ordre à
Mr Mahoni, qui commandoit
le Corps de Dragons
de marcher au grand
trot, & de gagner les derrieres
des Ennemis pour faciliter
la jonction de Mr de
Bracamonté,qui arriva avec
mille chevaux précisément
à l'heure qui luy avoit esté
prescrite dans le temps que
les deux Armées estoient aux
mains. Cette précaution
nous donna le moyen de gagner
les derrieres de leur Infanterie
, où la Cavalerie de
nostre droite avoir penetré ,
en renversant l'aîle gauche
quîluyestoitopposée. Cette
Infanterie ainsi enveloppée
,fitd esefforts de valeur
si étonnans qu'elle gagna
même duterrain sur la nôtre,
ce qui a fait dire dans
quelques Lettres, qu'elle
avoit plié d'abord. Mais enfin
les Gardes Walonnes &
Espagnoles percerent les
deux Lignes & la Reserve
des Ennemis,& renversérent
un gros Bataillon quarré
au milieu duquel estoit
Mr de Staremberg. Les
Gardes du Roy avec le Regiment
de a Reine commandé
par' Mrle Marquis
de Reaucour, penetrerent
deux fois le centre des Ennemis
,& il ne se seroit pas
fauvé un homme sans la
nuit quisavorisa la retraite
d'une partie decette Infanterie
qui se retira avec preci
pitation du cofté de Siguença.
Il nous est resté avec le
Champ de Bataille, vingt
piéces de canon,deux Mortiers
, tous les équipages
d'Artillerieavecquantitéde
chariots longs,attelezchacun
de huit Mulets;ceschariots
sont nommez Galleres
par les Espagnols. Parmi les
Bagages, il s'esttrouvé environ
huit millefusils. Mr
Mahoni a pris d'un autre
:osié sept cens Mulets chargez
, & les Troupes fefonr
enrichies du butin que les
ennemis avoient pillé dans
la Castille. On Soldat courut
porter à Monsieur de
Vendoime, un Ecendart qu'-
il avoit pris, & refusa l'argent
que ce Prince vouloit
luy donner;illuy dit en luy
montrant une bourse pleine
d'or,voila ce que l'ongagne en
combattant pourson Roy.
Il est demeuré plus de
quatre mille hommes sur le
Champ de Bataille, & on a
fait trois mille prifonniersy,
parmi lesquels font Mr de 1
Belcastel,
Belcastel, Commandant les
Troupes deHollande, Mr
leS.Amant,Lieutenants
Generaux,&un grand nom. -
ne d'autres Omciers.; outre
leux mille trois cens autres
risonniers
,
presque tous
Cavaliers, qui ont esté pris
ar Mr de Vallejo le lendemain
de la Bataille. En forque
decestrois journées,
ous avons neuf mille prionnierseffectifs.
Il y a quanté
de-Drapeaux , d'Etenarts
, & de Timbales;on
en sçait pas le nombre,
arcequ'on en apportoit encore
lois que.Mr deZuniga
est parti pour apposer
ce détail au Roy. Loçfcjtjc
sa Majesté Cajthpliqwe l'a
dépesché,on ne f<jqvjûiitpa$
non plus au juste, latv>r#:
bre desmorts & des blessez
, tant ducoftp.âe.$cru>crnief
que cJecelVy;cUs££psrt
gnoltyquiQaripcfrdftfàsn
PedrodeRonquillo,-.tué
danslaBataille,&Mr le
ComtedûRucetoondetle
premier MiréchaldcGar$>p,
& le dernier Brigadier, mort
des blesures qu'il avoit re-t
çuës la veille àla prise do &nht~ ';,
Mt Maboni poursuivoit
vivement le General
Staremberg
; on assurequ'-
ill'avoitatteint, &fait sommerdeserendre;
onattend
unCourrier pour estre éclaircidelafin
de cette grande
affaire.
* On aprend qu'onapris
encore autres deux mille
hommes aprés la déroute.
•.
Extrait d',une Lettre de
devant Gironne.
Mr le Duc de Noailles
alla camper le 14. à Cervia
& le 15. on a investi Gironne
; tous les Miquclets&
Sommetans des Ennemis,
voulant disputerun costé de
la Montagne, ont esté repoussez
& défaits par Mr de
Planque.
On vient d'apprendre depuis
cette Lettre que la tranchée
est ouverte devant Gironne
,& que Mr le Duc de
Noailles est parti avec une
bonne partie de sa Cavalc
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne.
Les forces ennemies, après avoir quitté Tolède, se dirigèrent vers l'Aragon en divisant leur armée en plusieurs corps pour se protéger mutuellement. Le roi d'Espagne, afin de dissimuler ses intentions, se rendit à Madrid avec Monsieur de Vendôme, tandis que les troupes espagnoles se préparèrent à attaquer les ennemis. Le roi ordonna à un détachement de grenadiers et de cavalerie de marcher rapidement pour intercepter les ennemis. Le 7 décembre, le roi et Vendôme arrivèrent à Alcala et apprirent la présence d'un régiment ennemi à proximité. Don Feliciano de Bracamonte surprit et captura ce régiment. Le 9 décembre, le roi d'Espagne informa la reine de la capture de huit bataillons et huit escadrons ennemis à Brihuega, après un assaut intense. Les ennemis, bien retranchés, furent finalement contraints de se rendre. Parmi les prisonniers figuraient les généraux Stanhope, Wills et Carpenter. Le roi d'Espagne, ayant appris que Stanhope était à Brihuega, marcha vers la ville et ordonna un assaut. Après une bataille acharnée, les ennemis capitulèrent. Le roi et Vendôme se préparèrent ensuite à affronter le comte de Starhemberg, qui avançait avec des renforts. Le 10 décembre, les deux armées s'affrontèrent près de Villa-Viciosa. Les troupes espagnoles, bien commandées, parvinrent à envelopper et à repousser les ennemis, capturant de nombreux prisonniers et du matériel. Dans les jours suivants, les troupes espagnoles continuèrent à faire des prisonniers et à capturer des drapeaux et des timbales. Le duc de Noailles, quant à lui, investit Gironne et repoussa les forces ennemies qui tentaient de défendre la montagne.
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5
p. 1-48
Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Flandres.
Début :
GENERAUX. Mr le Mareschal, Duc de Villars. Mr le Mareschal [...]
Mots clefs :
Brigadiers, Roi, Duc, Cavalerie, Lieutenant, Ligne, Infanterie, Bataille, Dragons, Armée, Généraux, Ordre de bataille, Escadrons, Bataillons, Flandres, Officiers généraux, Réserve, Alliés, Allemagne, Détachement, Corps, Total
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texteReconnaissance textuelle : Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Flandres.
Ordre de BatailledeILArmée:
duRoy en Flandres.
GENERAUX.
Mr le Mareschal
,
Duc de
Villars.
Mr le Mareschal de Mon-
-
tesquiou.
Lieutenans Généraux de la
premiere ligne.
Mrs Gassion, Prince de
Rohan, Mezieres, la Valliere
,
Destain, Albergothy,
Croisy, Duc de Guiche
, Maulevrier
,
Hautefpre.
Maréchaux de Camp.
Mrs de Silly
,
le Vidame
,
Chasteau
-
Morand,
Choiseul, Rooth
,
Duc de
Mortemart, Nangis, Ravignan.
Brigadiers.
MrsBerville,Suzy, Castel-
Moron,laTremoille,
Krakemberg
,
Courtage
Choiseul, Saumery, Montbazon
,
Gassion,Dargelos,
Daubigné
,
Colandre,
Obrien
,
S. Simon, Bernholes,
Desrouville,Beaupuys,
Perissan,Seignelay,
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS,
Colonelle Générale 3 crc.
Beautremont 3
G
CAVALERIE.
MaiConduRoy 13
13
Gendarmerie 8
8
Royal Picdmont 3
SrAgnan 2..
la Tremoille i
7
Royal Allemand 3 Rottembourg 2.
Dfûivpc i
7 Dauphin,
Prince Marfillae,.
2.
Montcil
, 1
7
Choiseul, 1
Courcillon, 2. Dalzeau, z
( 6-
Chcrizy, z*
Royal Roussillon, 3
Commilfairc Générale 3
z
8
62. efc.
IN FANTERIE.
Picardie)
3 bat.
Bourbon, :, i
Nice, 16
Navarre, 3
Bourgogne, 2.
Monroux, 1
6
Bourbonnois, z
Languedoc) 1
Aunis, 2,
-. 6
Royal, 3
Royal Comtois, 2,
Daunay, 1
6
Les Vaisséaux, 3
La Marck, 1
Royal Italien, 1 6Lee,1 Obricn, 1
Dorington, 1
Galmoy, 1
OdondelJ 1
5
Gardes Françoises, 4
Gardes Suisses, 2.
*
Alfacc,a 4
Vczin, 2.
6
La Reine, 3
Haynault) z
Vaugc, I
6
Le Roy, 4
Foix, 1
6
pont, Dreux, Brendle, Lée,
Geoffreville.
Maréchaux de Camp.
Mrs Beauveau, Comte
de Nille
,
Lessars
,
Isenghien,
Mouchy, Miromesnil,
la Mark
,
Chevalier de
Roye.
Brigadiers.
mrs S. Poange, Gaydon,
Daulcane
,
Sandru ky
, Rios
,
Capy, Montal, S.
Morel, Depinay, la Chaux,
May, Grenets, Mercy
,
Sury
,
Lionne, de Lisle,
Remirecourt
,
Gondrin
Beringhen, Meleun,Saa. ,
SECONDE LIGNE.
CAVALERIE.
Colonelle Generale, 3 efc.
S.Poanges, 2.
Ligondez, 2
7 Chartres, 3
Maifontiers, 2-
Clermont, 1
7
Daultannc9
Villiers, z
Grandmonc
2. Aubeterrc"
2.
8
Brabant, 1 S.Phal, 2
Caycux, 1
6
Efclainvilliers,
Rios,zz, S. BHmonrJ
6
Montauban., z
Capy, z :
Cravattes, 3
7
41cfc.
INFANTERIE.
Poitou) z bar.
Lorraine, t
Miromelnil
, 2,
6
Tourraine, z
Charollais) A
Bugey, 2.
6
Limofia,
LaChauxI2.
Boufflcrs,
2.
1 yiliiers Suiflc
, 3
May, 3
6
Brcnqle, 3
SLJrbeçk) 3
6
Gardes de Bavière, 4
4
HefTy, 3
Phiffcr, 3
6
RoyalRoussillon, 2. Lionne,.2.
Laonnois,2.
ÀC
La Fere, 1
Tourncfis., 1
Beauce, 1
6
Tourville, 2.
Barrois, z*
Agenois, i
6
Greder Allemand 2.
Solrc, i
Gondrin, t
6
G3 bac.
CAVALERIE
a Reine) 3 efc.
Seringhen 3
iftaniol
, 1
S
AUTRE RESERVE.
**
Lieutenant General.
Mr de Broglie. Brigadiers,
Mrs Tarneau, Combout,
Pasteur.
CAVALLERIE.
Le Roy, 3efc.
La Tour, z
Beauveau, z
Tarneau, z
9
Combous, z
DuBcflcy, i
Biron, x
6
Houssards de Nerville, I
Pasteur, Dragons, 2.
3
- 18efc.
CAMP SEPARE'.
Lieutenans Generaux.
Mrs Sailly
,
Conflans
Reichberg, duRoZwl,S.,
Fremont.
Maréchaux de Camp.
Mrs S. Morrany
,
Santigny
,Prince Charles.
Brigadiers.
Mrs Nugent, Gassé, Danumis,
Jouy, Girault, S.
Micault,Locatelly, Cloys,
Prince de Bergets, Midefars
,
Flavacourt.
CAVALLERIE.
Royal Etranger, 3 etc.
Villeroy, 3
Nugent fi
,\ S
Dauphin Etranger, y
Vauldray
, '1 2.
Mitignon, 2.
,L , Ir
Bourgogne, 3 Gesvres,t , Viilcquicr, i
7
Orléans, 3
Villeprcux, 1
,
S
Dumalnc, 5
Frczin, z
S Condé, 3
Bourbon, 3
6
Arcobau, 3
Loccelly, 2.
S
Carabiniers, 10
10
Gardes d'Espagne 1,
Gardes de Bavierc z
4
DRAGONS.
Royal, z
Flavacourc, z
5
Gzcfc.
RESERVE.
Brigadiers
Mrs Livry, Se brcr.
INFANTERIE.
Bcüil i bac.
MIrabeau, 1
Nivcrnois, x
1
6
Perche, i
Cambrcfis 1
Spaar, i
6
il
AUTRE CORPS.
Lieutenans Generaux.
Mrs laFiezclicre, Bouzols,
Davaray.
Maréchaux de Camp.
Mrs Costa.Mîmur.
Brigadiers.
MrsThourotte, Montjoye,
Livry.
CAVALLERIE.
Tbourotte, 2.
efc;
Pardeilhan, x Raigecourt, i
6
Cossa)Bav. 3
Posh,Bav. 2.
S
Prince Lambesc,
3
Livry, 2.
Mettre de Camp Gencrale.,
3
8
41efc.
Royal Artillerie, 2. bar.
Bombardiers,
1
3
HoussardsdeRasky 3 etc.
camperont au Quartier
General.
Total des Escadrons,1jl.
TOfl des Bataillons,161.
On a fait depuis plusieurs
détachemens pour l'Allemia9nc.--
Ordrede Bataille de tArmée
des Alliez en Flandres,
commandée par le Duc de
Marlborough.
GENERAUX.
Le Duc deMarlborough,
le Comte de Tilly, le Prince
hereditaire de Hesse, Dopsf,
Prince d'Orange,Bulleau,
Lumelly.
Lieutenans Generaux.
Hompesch , P. H.Hembery
,
P. G. de Hesse
,
Esbach,
Heyden, Murray,
Palland, Holstein
-
Beck
, Rantzau, Withers,Norsh,
Orknay
,
Scoulembourg
, Cadogan, Mans, Temple,
Rosse, Word.
Autres Officiers Généraux.
Kellun, Bothmar Peutz,
S. Laurent, Prifoofe
,
Euvars,
Sibourg, Subin,Vegelin
,
Ranch
,
Ivoy, Hamilton
,
Exk, Pritzelvaitz,
Wittemberg
,
Strakembourg,
Chanclos,Salxemkeylbourg
, Brelembach ,
Hagn, Duvel, Sillion, Russel,
Morisson
,
Hamilton ,
Du Breüil, Stutter,Rublereu
,
Berchoffer, Douglas,
Leinkesfeld,Vorst, Loohaux
,Glinsha
,
Lalech , Sairs,Maesbag.
ESCADRONS.
Royal Ecossois, 3 d.
Royal Irlandois) 3
Lauly, 3
Cadogan, 1
Harwich
) 2
Palmes,
2.
Woord, I
Betmard
, 4
Elle, 3
Wight, t
S.Laurent, 2.
Frecha pcllc, 1
Grosk
, 2.
Pcurz) 1
Sculembourg, 2.
L':"ib, 2.92 Hagn, 4d.
BJlow, 4
BATAILLONS.
Gardes Britanniques, 2.
Royal, 1
Subin, 1
Newton, i
Hasford
, 1
Royal, 1
Privrofc, 1
Erram, 1
Duvcl
, 1
Selvin, 1 Prcftion,i Suron
, 1
Ingolsby, 1
Vecbb, l
SPibnoukrga, abh,I1 Ecclc,I Noorth
, 1 Hamilton,i Wym, 1
Orrcry) i
Gauvin, i
Greck. 1 Milevillc,i Dixprcmbouck, 1
Belling, i
Du Brciiil
, i
Rantzau, i
OrangeJ i
Fagel, i
Holfteinbeck, 1
May, 1
Wigers, 1
Prince Maximilicn, I
Marquel, 1 Lircdal,l Croonsprios, t
Croonsfront,i Chambricr, 1
Wondebourg, 1
CDouoglals)lioc,i1 Muray, 1
Gardes Hollandoifes, 3;
ESCADRONS.
Vandcrnach^ 6-
Tl-J 2,
Oyeu, 1- viiiingosf, 1
Grouvtfiin, 2.
Wirtcmberg
) z
Cralingc, 2.
Chanclosy x
Lalech
, 2.
Er bach
, 2.
Prince bereditaire) 2.
Gardes bleues, 2.
Gardes du Corps, 1
Carabiniers, 4
Srnittcrm, 4
Gardes, j
Generaux de la secondeLigne.
Albemarle. Fagel. Prince
d'Anhalt. ZD
Lieutenans Generaux.
Oyeu,Vittentorf, Lalech,
Athlone, Dohna,Colliers,
Landerfrankenfleiiinatimer.
Autres Officiers Generaux.
Doisting, Hackemborn,
DuPortail, De Veyne Trossel, Berg, Croon,,
GaLJvin, Hasuvoudent
,
Vixou se,Westimiler,Koppel
, Grovenstein, Du Portail
,
Comre Moornay ,
Shemesan,Bechleren,Wauters,
Vandersbeck
,
Wichfurst
, Rador
,
Recdert
Cofcritz, Chambricr, , May,
Smettingh
,
Cronstroon
Wallesf, Benthen, Hum-,
neilicn
,
Bechleren, Wictemhorf.
ESCADRONS.
Leib, 4d.
Etlbreigc, 4
Souvelzi, 4
Anspach, 4
Dorsflinguc, 4
Panevilz, 3
Lcib, 3 9*
Croonrprins, 3
Prince Philippe, 3
Heyden 1
Portai, 3
Cac, 1
Bataillons.
Gardes, 1 :
Leib, zJjt
Croonfprins, 3
Albregl, 2.
Lollern, x
Erpprins, 1 Alsdhna, 1 ;
Varenne, i
Jouy Dhona) i
Hcydcn, 1
Anhn & Zclbz, i
DTenrheol,ler,t1 Gromhonn> t
Cofcritz, i Scamaifter,I
Lerkoors, • 1
Buldeuvin, i
Deticur, 1
Telkelembcrg, 1
Rantzau, 1
Albcrmarle, 1
Scrccshcn, 1
Elft, 1
NSig.clMin, arais, i i Chareause, 1
Inncns, i
Pariot, 1
Maurice, 1
Bugwillz, 1
- Mjçcrail
, r
Dobrobiky, 1 Hauler 1
Bernard, 1
Groy
, 1
Pallannc, 34
Heyden,
,. 2.
llangercberg
, - 2,:
ESCADRONS.
Walleff, i
Hoflcmhomb
, 2.
Saxcmhcylberg
) z
ECK, 1
Humnclben, 1
Guichel, 1
Sgrabemvoir
, z
Voorlt, i
Rechtcren, z
Briftzeelw, 1
Athlonc, 2
Prince dOranse t Gardes du Co0rps,i Dopff, 4
Ordre de Bataille de ïArmie
des Alliez en Flandre, commandée
par le Prince Eugene.
GENERAUX.
Le Prince Eugene
Le Duc de Wirtemberg
,
Le Comte de Velen.
Lieutenans Generaux.
Averoche, Gor dorf
Schwcuzel,Wilcke, Mer-,
y.
GenerauxMajors.
Cheuse, Wessenfelz
Milhan, boisset, , Prince de
Heirc Philipidal
,
Sachen
) d'Albert, Sechembach
, Bonneval
,
Statzfelt, Souchon,
Prince Lobkowirz,
ESCADRONS.
CFolodnitzz,Ho,u[6[ardsd, j Palafi, 6d
Wefterlo, 3
Mercy, 6
LVccylcbn,,33Vd
BATAILLONS.
Holftcin, t
Baadcn, z
Grenadiers, i
Taftring, 1
Dalbcrt, t
Fechembag
, 1
WandcrbCCK, 1
CaGel, 1
Erf Prince Woffcn) 1 Bren Wolffen
, 1
Gardes de Heffc
) 1
Eftcrdc, t
SErçf PhrinwceederHizdlce,l.,111
Romeleny, 1
Sugnen, * T i
Bonnard, [
Preccrnis,
4
Boitfcc.,L11
VanftoKer, 1
Gardes Danoises,i
ESCADRONS.
Leib, Saxon. 4 yt.
Rcmcchcc, 4
Lcib, f1 Alfy-
Weilfenfeiczt , Erf.Prince Hcflc, 4
Chcux, Danois. 2.
Kneyl, 2.
LClb, 2, yt.
Wirtemberg, s
General de lasecondeLigne.
Le Comte de Felz.
Lieutenans Generaux.
Lagnace
,
Caunstz, Vander
bCIK, Schellarr.
Generaux Majors.
Schemetteau,Heynflein,
Sechendorf, La Roche Sterrifelz, , Vtien.
ESCADRONS.
Spleny) HoulTards,J
S. Amour,6d.
Dandignercs, i d.
Wirtembcrg) 4dé
FalKcftcin,6d.
Halzfclr) 3
Shcllart) 3
BATAILLONS.
Grenadiers Pafloc, 1
Sulzbach
, 1
Saxemrneymcing, 1
Iffelbach, 1
Grenad. Wirieïnberg, t
Harinans, 1
SternfeltzJ 2.
Schwartz, t
Etrcrfelz, 1
Caves, 1
Radtnge, 1 Dcucheft, 1
Prince George de He(îe,t
Koomugmac, i
Wcifll-nfelz, 1
WaKerbart, 1
Schendorf, 1
Getz) 1
Furrtemberg, t
Charprins, I
Gardes Saxe, 2.
ESCADRONS.
MilKan,
Spicgçl,1 4z Boinebourg, z
Avcrchcs, 4
Brochcdorf, +
Schemettcau,
Wlrtemberg, 1
Grabo, 1
Rantzau, 2,
Total des deux Armées,
Bataillons, 148
EfèadronsJ2,56
Les Alliez ont aussi fait
des détachemens pour rAl.
lemagne.
duRoy en Flandres.
GENERAUX.
Mr le Mareschal
,
Duc de
Villars.
Mr le Mareschal de Mon-
-
tesquiou.
Lieutenans Généraux de la
premiere ligne.
Mrs Gassion, Prince de
Rohan, Mezieres, la Valliere
,
Destain, Albergothy,
Croisy, Duc de Guiche
, Maulevrier
,
Hautefpre.
Maréchaux de Camp.
Mrs de Silly
,
le Vidame
,
Chasteau
-
Morand,
Choiseul, Rooth
,
Duc de
Mortemart, Nangis, Ravignan.
Brigadiers.
MrsBerville,Suzy, Castel-
Moron,laTremoille,
Krakemberg
,
Courtage
Choiseul, Saumery, Montbazon
,
Gassion,Dargelos,
Daubigné
,
Colandre,
Obrien
,
S. Simon, Bernholes,
Desrouville,Beaupuys,
Perissan,Seignelay,
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS,
Colonelle Générale 3 crc.
Beautremont 3
G
CAVALERIE.
MaiConduRoy 13
13
Gendarmerie 8
8
Royal Picdmont 3
SrAgnan 2..
la Tremoille i
7
Royal Allemand 3 Rottembourg 2.
Dfûivpc i
7 Dauphin,
Prince Marfillae,.
2.
Montcil
, 1
7
Choiseul, 1
Courcillon, 2. Dalzeau, z
( 6-
Chcrizy, z*
Royal Roussillon, 3
Commilfairc Générale 3
z
8
62. efc.
IN FANTERIE.
Picardie)
3 bat.
Bourbon, :, i
Nice, 16
Navarre, 3
Bourgogne, 2.
Monroux, 1
6
Bourbonnois, z
Languedoc) 1
Aunis, 2,
-. 6
Royal, 3
Royal Comtois, 2,
Daunay, 1
6
Les Vaisséaux, 3
La Marck, 1
Royal Italien, 1 6Lee,1 Obricn, 1
Dorington, 1
Galmoy, 1
OdondelJ 1
5
Gardes Françoises, 4
Gardes Suisses, 2.
*
Alfacc,a 4
Vczin, 2.
6
La Reine, 3
Haynault) z
Vaugc, I
6
Le Roy, 4
Foix, 1
6
pont, Dreux, Brendle, Lée,
Geoffreville.
Maréchaux de Camp.
Mrs Beauveau, Comte
de Nille
,
Lessars
,
Isenghien,
Mouchy, Miromesnil,
la Mark
,
Chevalier de
Roye.
Brigadiers.
mrs S. Poange, Gaydon,
Daulcane
,
Sandru ky
, Rios
,
Capy, Montal, S.
Morel, Depinay, la Chaux,
May, Grenets, Mercy
,
Sury
,
Lionne, de Lisle,
Remirecourt
,
Gondrin
Beringhen, Meleun,Saa. ,
SECONDE LIGNE.
CAVALERIE.
Colonelle Generale, 3 efc.
S.Poanges, 2.
Ligondez, 2
7 Chartres, 3
Maifontiers, 2-
Clermont, 1
7
Daultannc9
Villiers, z
Grandmonc
2. Aubeterrc"
2.
8
Brabant, 1 S.Phal, 2
Caycux, 1
6
Efclainvilliers,
Rios,zz, S. BHmonrJ
6
Montauban., z
Capy, z :
Cravattes, 3
7
41cfc.
INFANTERIE.
Poitou) z bar.
Lorraine, t
Miromelnil
, 2,
6
Tourraine, z
Charollais) A
Bugey, 2.
6
Limofia,
LaChauxI2.
Boufflcrs,
2.
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, 3
May, 3
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Brcnqle, 3
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6
Gardes de Bavière, 4
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6
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Laonnois,2.
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La Fere, 1
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Beauce, 1
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CAVALERIE
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, 1
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AUTRE RESERVE.
**
Lieutenant General.
Mr de Broglie. Brigadiers,
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CAVALLERIE.
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Tarneau, z
9
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6
Houssards de Nerville, I
Pasteur, Dragons, 2.
3
- 18efc.
CAMP SEPARE'.
Lieutenans Generaux.
Mrs Sailly
,
Conflans
Reichberg, duRoZwl,S.,
Fremont.
Maréchaux de Camp.
Mrs S. Morrany
,
Santigny
,Prince Charles.
Brigadiers.
Mrs Nugent, Gassé, Danumis,
Jouy, Girault, S.
Micault,Locatelly, Cloys,
Prince de Bergets, Midefars
,
Flavacourt.
CAVALLERIE.
Royal Etranger, 3 etc.
Villeroy, 3
Nugent fi
,\ S
Dauphin Etranger, y
Vauldray
, '1 2.
Mitignon, 2.
,L , Ir
Bourgogne, 3 Gesvres,t , Viilcquicr, i
7
Orléans, 3
Villeprcux, 1
,
S
Dumalnc, 5
Frczin, z
S Condé, 3
Bourbon, 3
6
Arcobau, 3
Loccelly, 2.
S
Carabiniers, 10
10
Gardes d'Espagne 1,
Gardes de Bavierc z
4
DRAGONS.
Royal, z
Flavacourc, z
5
Gzcfc.
RESERVE.
Brigadiers
Mrs Livry, Se brcr.
INFANTERIE.
Bcüil i bac.
MIrabeau, 1
Nivcrnois, x
1
6
Perche, i
Cambrcfis 1
Spaar, i
6
il
AUTRE CORPS.
Lieutenans Generaux.
Mrs laFiezclicre, Bouzols,
Davaray.
Maréchaux de Camp.
Mrs Costa.Mîmur.
Brigadiers.
MrsThourotte, Montjoye,
Livry.
CAVALLERIE.
Tbourotte, 2.
efc;
Pardeilhan, x Raigecourt, i
6
Cossa)Bav. 3
Posh,Bav. 2.
S
Prince Lambesc,
3
Livry, 2.
Mettre de Camp Gencrale.,
3
8
41efc.
Royal Artillerie, 2. bar.
Bombardiers,
1
3
HoussardsdeRasky 3 etc.
camperont au Quartier
General.
Total des Escadrons,1jl.
TOfl des Bataillons,161.
On a fait depuis plusieurs
détachemens pour l'Allemia9nc.--
Ordrede Bataille de tArmée
des Alliez en Flandres,
commandée par le Duc de
Marlborough.
GENERAUX.
Le Duc deMarlborough,
le Comte de Tilly, le Prince
hereditaire de Hesse, Dopsf,
Prince d'Orange,Bulleau,
Lumelly.
Lieutenans Generaux.
Hompesch , P. H.Hembery
,
P. G. de Hesse
,
Esbach,
Heyden, Murray,
Palland, Holstein
-
Beck
, Rantzau, Withers,Norsh,
Orknay
,
Scoulembourg
, Cadogan, Mans, Temple,
Rosse, Word.
Autres Officiers Généraux.
Kellun, Bothmar Peutz,
S. Laurent, Prifoofe
,
Euvars,
Sibourg, Subin,Vegelin
,
Ranch
,
Ivoy, Hamilton
,
Exk, Pritzelvaitz,
Wittemberg
,
Strakembourg,
Chanclos,Salxemkeylbourg
, Brelembach ,
Hagn, Duvel, Sillion, Russel,
Morisson
,
Hamilton ,
Du Breüil, Stutter,Rublereu
,
Berchoffer, Douglas,
Leinkesfeld,Vorst, Loohaux
,Glinsha
,
Lalech , Sairs,Maesbag.
ESCADRONS.
Royal Ecossois, 3 d.
Royal Irlandois) 3
Lauly, 3
Cadogan, 1
Harwich
) 2
Palmes,
2.
Woord, I
Betmard
, 4
Elle, 3
Wight, t
S.Laurent, 2.
Frecha pcllc, 1
Grosk
, 2.
Pcurz) 1
Sculembourg, 2.
L':"ib, 2.92 Hagn, 4d.
BJlow, 4
BATAILLONS.
Gardes Britanniques, 2.
Royal, 1
Subin, 1
Newton, i
Hasford
, 1
Royal, 1
Privrofc, 1
Erram, 1
Duvcl
, 1
Selvin, 1 Prcftion,i Suron
, 1
Ingolsby, 1
Vecbb, l
SPibnoukrga, abh,I1 Ecclc,I Noorth
, 1 Hamilton,i Wym, 1
Orrcry) i
Gauvin, i
Greck. 1 Milevillc,i Dixprcmbouck, 1
Belling, i
Du Brciiil
, i
Rantzau, i
OrangeJ i
Fagel, i
Holfteinbeck, 1
May, 1
Wigers, 1
Prince Maximilicn, I
Marquel, 1 Lircdal,l Croonsprios, t
Croonsfront,i Chambricr, 1
Wondebourg, 1
CDouoglals)lioc,i1 Muray, 1
Gardes Hollandoifes, 3;
ESCADRONS.
Vandcrnach^ 6-
Tl-J 2,
Oyeu, 1- viiiingosf, 1
Grouvtfiin, 2.
Wirtcmberg
) z
Cralingc, 2.
Chanclosy x
Lalech
, 2.
Er bach
, 2.
Prince bereditaire) 2.
Gardes bleues, 2.
Gardes du Corps, 1
Carabiniers, 4
Srnittcrm, 4
Gardes, j
Generaux de la secondeLigne.
Albemarle. Fagel. Prince
d'Anhalt. ZD
Lieutenans Generaux.
Oyeu,Vittentorf, Lalech,
Athlone, Dohna,Colliers,
Landerfrankenfleiiinatimer.
Autres Officiers Generaux.
Doisting, Hackemborn,
DuPortail, De Veyne Trossel, Berg, Croon,,
GaLJvin, Hasuvoudent
,
Vixou se,Westimiler,Koppel
, Grovenstein, Du Portail
,
Comre Moornay ,
Shemesan,Bechleren,Wauters,
Vandersbeck
,
Wichfurst
, Rador
,
Recdert
Cofcritz, Chambricr, , May,
Smettingh
,
Cronstroon
Wallesf, Benthen, Hum-,
neilicn
,
Bechleren, Wictemhorf.
ESCADRONS.
Leib, 4d.
Etlbreigc, 4
Souvelzi, 4
Anspach, 4
Dorsflinguc, 4
Panevilz, 3
Lcib, 3 9*
Croonrprins, 3
Prince Philippe, 3
Heyden 1
Portai, 3
Cac, 1
Bataillons.
Gardes, 1 :
Leib, zJjt
Croonfprins, 3
Albregl, 2.
Lollern, x
Erpprins, 1 Alsdhna, 1 ;
Varenne, i
Jouy Dhona) i
Hcydcn, 1
Anhn & Zclbz, i
DTenrheol,ler,t1 Gromhonn> t
Cofcritz, i Scamaifter,I
Lerkoors, • 1
Buldeuvin, i
Deticur, 1
Telkelembcrg, 1
Rantzau, 1
Albcrmarle, 1
Scrccshcn, 1
Elft, 1
NSig.clMin, arais, i i Chareause, 1
Inncns, i
Pariot, 1
Maurice, 1
Bugwillz, 1
- Mjçcrail
, r
Dobrobiky, 1 Hauler 1
Bernard, 1
Groy
, 1
Pallannc, 34
Heyden,
,. 2.
llangercberg
, - 2,:
ESCADRONS.
Walleff, i
Hoflcmhomb
, 2.
Saxcmhcylberg
) z
ECK, 1
Humnclben, 1
Guichel, 1
Sgrabemvoir
, z
Voorlt, i
Rechtcren, z
Briftzeelw, 1
Athlonc, 2
Prince dOranse t Gardes du Co0rps,i Dopff, 4
Ordre de Bataille de ïArmie
des Alliez en Flandre, commandée
par le Prince Eugene.
GENERAUX.
Le Prince Eugene
Le Duc de Wirtemberg
,
Le Comte de Velen.
Lieutenans Generaux.
Averoche, Gor dorf
Schwcuzel,Wilcke, Mer-,
y.
GenerauxMajors.
Cheuse, Wessenfelz
Milhan, boisset, , Prince de
Heirc Philipidal
,
Sachen
) d'Albert, Sechembach
, Bonneval
,
Statzfelt, Souchon,
Prince Lobkowirz,
ESCADRONS.
CFolodnitzz,Ho,u[6[ardsd, j Palafi, 6d
Wefterlo, 3
Mercy, 6
LVccylcbn,,33Vd
BATAILLONS.
Holftcin, t
Baadcn, z
Grenadiers, i
Taftring, 1
Dalbcrt, t
Fechembag
, 1
WandcrbCCK, 1
CaGel, 1
Erf Prince Woffcn) 1 Bren Wolffen
, 1
Gardes de Heffc
) 1
Eftcrdc, t
SErçf PhrinwceederHizdlce,l.,111
Romeleny, 1
Sugnen, * T i
Bonnard, [
Preccrnis,
4
Boitfcc.,L11
VanftoKer, 1
Gardes Danoises,i
ESCADRONS.
Leib, Saxon. 4 yt.
Rcmcchcc, 4
Lcib, f1 Alfy-
Weilfenfeiczt , Erf.Prince Hcflc, 4
Chcux, Danois. 2.
Kneyl, 2.
LClb, 2, yt.
Wirtemberg, s
General de lasecondeLigne.
Le Comte de Felz.
Lieutenans Generaux.
Lagnace
,
Caunstz, Vander
bCIK, Schellarr.
Generaux Majors.
Schemetteau,Heynflein,
Sechendorf, La Roche Sterrifelz, , Vtien.
ESCADRONS.
Spleny) HoulTards,J
S. Amour,6d.
Dandignercs, i d.
Wirtembcrg) 4dé
FalKcftcin,6d.
Halzfclr) 3
Shcllart) 3
BATAILLONS.
Grenadiers Pafloc, 1
Sulzbach
, 1
Saxemrneymcing, 1
Iffelbach, 1
Grenad. Wirieïnberg, t
Harinans, 1
SternfeltzJ 2.
Schwartz, t
Etrcrfelz, 1
Caves, 1
Radtnge, 1 Dcucheft, 1
Prince George de He(îe,t
Koomugmac, i
Wcifll-nfelz, 1
WaKerbart, 1
Schendorf, 1
Getz) 1
Furrtemberg, t
Charprins, I
Gardes Saxe, 2.
ESCADRONS.
MilKan,
Spicgçl,1 4z Boinebourg, z
Avcrchcs, 4
Brochcdorf, +
Schemettcau,
Wlrtemberg, 1
Grabo, 1
Rantzau, 2,
Total des deux Armées,
Bataillons, 148
EfèadronsJ2,56
Les Alliez ont aussi fait
des détachemens pour rAl.
lemagne.
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Résumé : Ordre de Bataille de l'Armée du Roy en Flandres.
Le document expose les ordres de bataille des armées en Flandres, en détaillant les forces françaises et alliées. L'armée française est dirigée par le Maréchal Duc de Villars et le Maréchal de Montesquiou. Les lieutenants généraux de la première ligne incluent Gassion et le Prince de Rohan, parmi d'autres. Les maréchaux de camp et brigadiers sont également répertoriés. Les troupes de cavalerie et d'infanterie sont spécifiées, avec des régiments tels que les Dragons, la Gendarmerie, et divers régiments de cavalerie et d'infanterie comme Picardie, Bourbon, et les Gardes Françaises. L'armée française compte 111 escadrons et 161 bataillons. L'ordre de bataille de l'armée alliée, sous le commandement du Duc de Marlborough, inclut des généraux comme le Comte de Tilly et le Prince héritier de Hesse. Les lieutenants généraux et autres officiers généraux sont également mentionnés. Les escadrons et bataillons alliés sont listés, avec des régiments comme les Gardes Britanniques, les Royal Écossais, et les Royal Irlandois. Les Alliés ont également effectué des détachements pour l'Allemagne. L'ordre de bataille de l'armée alliée commandée par le Prince Eugène comprend des généraux comme le Duc de Wurtemberg et le Comte de Velen. Les lieutenants généraux et généraux majors sont également listés. Les escadrons et bataillons incluent des régiments comme les Holstein, les Baden, et les Grenadiers. Au total, les deux armées comptent 148 bataillons et 256 escadrons. Les Alliés ont également effectué des détachements pour l'Allemagne.
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6
p. 305-309
NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Début :
On travaille fortement aux recrues & aux nouvelles levées pour [...]
Mots clefs :
Espagne, Infanterie, Chevaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
NOUVELLES
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Le document du 1er février 1712 rapporte les préparatifs militaires en Espagne. Le duc de Vendôme est arrivé à Madrid le 25 janvier pour une conférence avec les souverains. Des achats de grains et de chevaux ont été réalisés pour cent mille écus chacun. Le Conseil de Castille a suspendu pour un an le paiement des revenus et des droits. Quatre cents chevaux de Badajoz ont mené une expédition au Portugal, ramenant du bétail et des chevaux. Le duc de Vendôme a quitté Cervera, laissant des troupes à Agramunt, Balaguer et Belpuig sous le commandement du comte d'Herfel. Les forces sont réparties entre la cavalerie française à Huesca, l'infanterie espagnole dans la Conca de Tremps et la Viguerie de Lerida, les Irlandois à Tetuán de la Frontera, les Asturies à Daroca, la cavalerie espagnole dans le royaume de Valence, et l'infanterie française à Alcañiz, Caspe et Tortosa. En Navarre, des volontaires et des miquelets ont été repoussés par les habitants, qui en ont capturé un grand nombre.
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7
p. 49-52
Nouvelle de Flandres.
Début :
Le Prince Eugene arriva le 25. a Tournay, où il a [...]
Mots clefs :
Ennemis, Arras, Cavalerie, Infanterie, Flandre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle de Flandres.
Nouvelle de Flandres,
SHO
Le Prince Eugene artiva
de 25. à Tournay, où il a
mandé tous les Officiers
generaux pour tenir confeil de guerre Les ennemis
font affemblez vers le Vvarde , leur droite eft à Ferin ,
& leur gauche à Pequencourt , & Douay derriere
eux. Les Anglois font campez ſeparément à Pont à
Rache, enattendant le Duc
d'Ormond, Lestroupes des
alliez font à portée de ſe
May1712.
E
30 MERCURE
joindre, à la referve de celles de l'Archiduc qui ne
font pas encore arrivées.
Nôtre armée s'affemble
vers Oily pour camper en
front de bandiere: elle étoit
avant cela diſperſée de la
maniere fuivante.
-La cavalerie pour la com
modité des fourrages étoit
diftribuée depuis le Careler
jufqu'à Couturel , entre A
vefne-le- Comte & Dour
lans , ayant ordre de mar
cher au fignal de trois
coups de canon.boomOS
L'infanterié étoit cahA
I
GALANT.
tonnée dans les villages
depuis Etrun fur l'Escaut,
prés de Bouchain , juſqu'à
Montenencourt : elle occupoit tous les paffages de la
Senfée , de la Scarpe , & des
lignes qui font au - delà
d'Arras elle s'étend en
core juſqu'à Arras , afin de
s'opposer aux mouvemens
des ennemis. Il y a eu plu
fieurs petits chocs , ou les
troupes du Roy ont toûjours repouflé les ennemis.
Unparti de Huffars ayant
paſſé l'Eſcaut a été tout fait
priſonnier : un autre parti
Eij
$2 MERCURE
ennemi a été défait vers
Peronne.
SHO
Le Prince Eugene artiva
de 25. à Tournay, où il a
mandé tous les Officiers
generaux pour tenir confeil de guerre Les ennemis
font affemblez vers le Vvarde , leur droite eft à Ferin ,
& leur gauche à Pequencourt , & Douay derriere
eux. Les Anglois font campez ſeparément à Pont à
Rache, enattendant le Duc
d'Ormond, Lestroupes des
alliez font à portée de ſe
May1712.
E
30 MERCURE
joindre, à la referve de celles de l'Archiduc qui ne
font pas encore arrivées.
Nôtre armée s'affemble
vers Oily pour camper en
front de bandiere: elle étoit
avant cela diſperſée de la
maniere fuivante.
-La cavalerie pour la com
modité des fourrages étoit
diftribuée depuis le Careler
jufqu'à Couturel , entre A
vefne-le- Comte & Dour
lans , ayant ordre de mar
cher au fignal de trois
coups de canon.boomOS
L'infanterié étoit cahA
I
GALANT.
tonnée dans les villages
depuis Etrun fur l'Escaut,
prés de Bouchain , juſqu'à
Montenencourt : elle occupoit tous les paffages de la
Senfée , de la Scarpe , & des
lignes qui font au - delà
d'Arras elle s'étend en
core juſqu'à Arras , afin de
s'opposer aux mouvemens
des ennemis. Il y a eu plu
fieurs petits chocs , ou les
troupes du Roy ont toûjours repouflé les ennemis.
Unparti de Huffars ayant
paſſé l'Eſcaut a été tout fait
priſonnier : un autre parti
Eij
$2 MERCURE
ennemi a été défait vers
Peronne.
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Résumé : Nouvelle de Flandres.
En mai 1712, le Prince Eugène se rend à Tournai et réunit les officiers généraux pour un conseil de guerre. Les forces ennemies sont positionnées près du Wardre, avec leur droite à Ferin et leur gauche à Pequencourt, Douai étant derrière elles. Les Anglais sont campés à Pont-à-Rache, en attente du Duc d'Ormond. Les troupes alliées sont situées à May. Le 30 mai, l'armée française se rassemble près d'Oily pour camper en formation. Auparavant, la cavalerie était dispersée entre le Careler et Couturel, prête à avancer au signal de trois coups de canon. L'infanterie était cantonnée dans les villages entre Etrun sur l'Escaut et Montenencourt, occupant les passages stratégiques de la Sensée, de la Scarpe et des lignes au-delà d'Arras. Plusieurs escarmouches ont eu lieu, durant lesquelles les troupes du Roi ont toujours repoussé les ennemis. Un groupe de hussards ayant traversé l'Escaut a été capturé, et un autre parti ennemi a été défait près de Péronne.
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8
p. 52-55
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a nommé les Officiers generaux qui serviront cette campagne [...]
Mots clefs :
Généraux, Reine, Angleterre, Greenwich, Infanterie, Brigardiers, Procureur général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre,
La Reine a nommé les
Officiers generaux qui ferviront cette campagne en
Flandres ſous le Duc d'Or,
mond.
Le Sieur Henry Lumley
a été fait General de la ca ,
valerie. Lb quon
Le Comte d'Orkney General de l'infanterie.
Le Sieur Charles Roffe
General des dragons.d ?
GALANT $3
Le Sieur Corneille Vood
& le Comte de Stairs Lieu!
tenans generaux de la cavalerie.
Le Sieur Henry Vvithers
& Milord North & Grey
Lieutenans generaux de
Kinfanterie.
Les Sieurs Kellum &
Charles Sibourg , Majors
generaux de la cavalerie.
Les Sieurs Gilbert Prim
rofe , Jofeph Sabine , Guillaume Evans , & le Comte
d'Orrery , Majors generaux
de l'infanterie.
Les Sieurs Knapier, PanE iij
34 MERCURE
ton , & Georges Preſton ,
Brigadiers de cavalerie.
Les Sieurs Richard Sutton , Henry Durel, Ruffel ,
Henry Morifon , & Jean
Corbet , Brigadiers d'infanterie.
Les Generaux Palmes
Cadogan &Temple ne fer
viront pas cette campagne.,
Le Duc d'Ormond par
tit le 20. pour aller s'embar
quer à Greenwich.
Le Chevalier Thomas
Hanmer s'eſt embarqué à,
Greenwich pour paffer en
Hollande.
GALANT SS
On dit qu'il eft chargé
d'une commiffion pour les
Erats Generaux.
Le Procureur General a
fair fçavoir auDuc de Marlborough qu'il avoit ordre
de le pourfuivre à la Cour,
de l'Echiquier , pour l'obliger à reftituer les deux &
demi pour cent qu'il a retenuspendant dix ans fur la
paye des troupes étrangeres , ce qu'on fait monter à
la fomme de quatre cent,
cinquante mille livres fterlins , ou à prés de fept mil,
lions monnoye de France.
La Reine a nommé les
Officiers generaux qui ferviront cette campagne en
Flandres ſous le Duc d'Or,
mond.
Le Sieur Henry Lumley
a été fait General de la ca ,
valerie. Lb quon
Le Comte d'Orkney General de l'infanterie.
Le Sieur Charles Roffe
General des dragons.d ?
GALANT $3
Le Sieur Corneille Vood
& le Comte de Stairs Lieu!
tenans generaux de la cavalerie.
Le Sieur Henry Vvithers
& Milord North & Grey
Lieutenans generaux de
Kinfanterie.
Les Sieurs Kellum &
Charles Sibourg , Majors
generaux de la cavalerie.
Les Sieurs Gilbert Prim
rofe , Jofeph Sabine , Guillaume Evans , & le Comte
d'Orrery , Majors generaux
de l'infanterie.
Les Sieurs Knapier, PanE iij
34 MERCURE
ton , & Georges Preſton ,
Brigadiers de cavalerie.
Les Sieurs Richard Sutton , Henry Durel, Ruffel ,
Henry Morifon , & Jean
Corbet , Brigadiers d'infanterie.
Les Generaux Palmes
Cadogan &Temple ne fer
viront pas cette campagne.,
Le Duc d'Ormond par
tit le 20. pour aller s'embar
quer à Greenwich.
Le Chevalier Thomas
Hanmer s'eſt embarqué à,
Greenwich pour paffer en
Hollande.
GALANT SS
On dit qu'il eft chargé
d'une commiffion pour les
Erats Generaux.
Le Procureur General a
fair fçavoir auDuc de Marlborough qu'il avoit ordre
de le pourfuivre à la Cour,
de l'Echiquier , pour l'obliger à reftituer les deux &
demi pour cent qu'il a retenuspendant dix ans fur la
paye des troupes étrangeres , ce qu'on fait monter à
la fomme de quatre cent,
cinquante mille livres fterlins , ou à prés de fept mil,
lions monnoye de France.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit des nominations militaires et des mouvements en Angleterre. La Reine a désigné les officiers généraux pour la campagne en Flandres sous le Duc d'Ormond. Les nominations incluent le Sieur Henry Lumley comme général de la cavalerie, le Comte d'Orkney comme général de l'infanterie, et le Sieur Charles Roffe comme général des dragons. Les lieutenants généraux de la cavalerie sont le Sieur Corneille Vood et le Comte de Stairs, tandis que le Sieur Henry Withers et Milord North & Grey occupent les mêmes fonctions pour l'infanterie. Les majors généraux de la cavalerie sont les Sieurs Kellum et Charles Sibourg, et ceux de l'infanterie sont les Sieurs Gilbert Primrose, Joseph Sabine, Guillaume Evans, et le Comte d'Orrery. Les brigadiers de cavalerie sont les Sieurs Knapier, Panton, et Georges Preston, et les brigadiers d'infanterie sont les Sieurs Richard Sutton, Henry Durel, Ruffel, Henry Morison, et Jean Corbet. Les généraux Palmes Cadogan et Temple ne participeront pas à cette campagne. Le Duc d'Ormond est parti le 20 pour s'embarquer à Greenwich, et le Chevalier Thomas Hanmer s'est embarqué pour la Hollande avec une commission pour les États Généraux. Par ailleurs, le Procureur Général a informé le Duc de Marlborough qu'il devait le poursuivre à la Cour de l'Échiquier pour restituer les deux et demi pour cent retenus sur la paie des troupes étrangères, montant à environ sept millions de monnaie française.
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9
p. 217-237
ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de Flandres.
Début :
General. Mr le Maréchal Duc de Villars. Mr le Maréchal [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Armée de Flandres, Première ligne, Infanterie, Cavalerie, Dragons, Seconde ligne, Lieutenants, Réserve, Brigadiers, Maréchaux de camp, Général, Maréchal de Villars
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texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de Flandres.
ORDRE DE BATAILLE
de l'Armée de Flandres.
General.
Mr le Maréchal Duc de
Villars.
Mr. le Maréchal de
Montefquiou.
Lieutenants Generaux.
Hautefort , du Rofel ,
Rechberg , Jcoffreville
Septembre 1712. T
218 MERCURE
Puiffegure , Goefbriand ,
Duc de Guiche , Comte de
Villars Albergothy ,
Vivans , la Valliere , Prince
de Rohan, Saint Fremont.
>
Maréchaux de Camp.
Prince Charles , Comte
de Nille , Château- Morand,
Izanghuien , Montmorency, Duc de Mortemart ,
Rooth, Nangis, Choifeüil ,
Leffart , le Vidame, Silly.
Brigadiers.
Bellefond , Labillarderie ,
Caftelmoront, Saumery ,
GALANT. 219
Courtade , Kaukemberg ,
Choileul , Nugent , Montbazon , Periffant , Livoy ,
Beaupuys, Berrieux,Obrien ,
Lyonne , Aubigné , Bernoldt , Arling , Gaffion ,
Capy , Gacé , Dannifis Gi
rault , Saint Micault , Dauffkirck, Rouvroy, Paſteur ,
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS.
Royal,
Beauffremont ,
Lefpinay,
odus.cle
.
3.
3.
の
Tij
110 MERCURE
CAVALERIE.
Maifon du Roy,
Gendarmerie ,
13
&
21
Royal Rouffillon , 3
Cayeux,
Royal Piedmont , 3
Saint Agnan ,
Royal Allemand, 3
Rottenbourg,
Druhot ,
GALANT. 220
Prince Marcillac,
Choifcul ,
Courcillon ,
Nugent,
Villeroy, tionnoduc
Royal Etrangeryonel ♬
دم
61
INFANTERIESVOJ
Picardie ,
Royal Rouffillon ,
Aunay,
on 3 Bat.
6
Tiij
221 MERCURE
Picmont,
Bourgogne ,
Montroux ,
Bourbonnois ,
Mortemart
Nivernois,
youlliv
cua13 Lvos
10
Le Roy,
Royal Comtois I
6
LeMaine ,
Bacqueville, nuos
Bigotre,
0
GALANT. 223
Lée ,
Obrien ,
Odonel ,
Dorington,
Galmoy ,
3
Gardes Françoiles,
Gardes Suiffes ,
Royal ,
Royal la Marine,
Royal Italien ,
Bevil Broffe ,
Alface ,
3
2
6
4
Tiiij
224 MERCURE
Champagne,
Izanguien ,
Guyenne ,
3
I
Genfac ,
Deflandes ,
Navarre ,
70
6
CAVALERIE.
Cravattes ,
Capy,
Frezin ,
3 Efc.
GALANT. 555
Dauphin Etranger , 3
Vaudrey,
Schepy.
Bretagne,
Gefvres ,
Villequier ,
Dumaine ,
Prince Lambefc ,
Condé,
Bourbon ,
Arco-Baviere ,
Dauffkirck,
7
322
7
3
3
3
3
6
3
3
6
226 MERCURE
Carabiniers ,
Gardes Baviere ,
Gardes d'Eſpagne
DRAGONS.
Bonelle,
Paſteur ,
Flavacourt,
¿
Lieutenants Generaux.
10
Sailly , Mezieres , Vicu
3
GALANT. 227
pont , Dreux , Brandlée ,
Chevalier de Croiffy , Lée,
Bouzolde
Davaray.
Conflans
Maréchaux de Camp.
Mortany, Cofta , Chevalier del Roye, Mouchy,
Beuil , Mercy , Lambert ,
Comte de la Marck, Duc
de Duras Flavacourt ,
Beauveau,Arab isn
esackoT
Brigadiers.
Livry, Gaydon, Marte-
128 MERCURE
tevile, Ryos , la Tremoille,
Tourotte , Simiane , Saint
Morel, Crecy, Sebret, Lifle,
Greder, May, Altermalt,
Perrin, Colandre , Tricault,
Forfac ,
C
Jouy , Melun
Sandrafky, Saa, Poth.
SECONDE LIGNE
CAVALERIE
Colonel General ,
Toulouze ,
3
Livry,
GALANT. 227
Chartres
Efclainvillier
Aubeterre,
7
Marteville,
Ligondez ,
Joyeuſe ,
Rios ,
Vertamont
Raigecourt ,
6
Villepreux,
Dupalais ,
Dautanne ,
230 MERCURE
Tourotte ,
Saint Blimont ,
Simiane,
la Reyne,
42
INFANTERIE
Poitou ,
2 Bat.
Greder Allemand
Aunix,
6
Limofin ,
Boulonnois ,
Solre ,
zicleg, a
< 2
6
2
GALANT. 231
Perche ,
Sparre,
Santere ,
6
LaFere ,
Lorraine ,
Saint Second ,
Villars,
Greder,
Phiffer ,
Brandlée ,
May,
2
t 2
Iim im
m3
232 MERGURE
Heffy, any
Surbeck,
La Sarre ,
Perrin,
Prince Electoral,
Les Vaiffeaux ,
6
S
3
Lamarck,
Nice ,
Beauce,
Agenois ,
Lyonnois ,
GI
GALANT. 233
CAVALERIE,
Orleans , 3 Efc.
Villiers ,
Montauban ,
7
Dufief,
2
Meleun ,
Pardeilhant,
Forfac,
Paon ,
Brabant , CA
Gouffier ,
Brifac M
4
Septembre 1712. V
2
2
234 MERCURE.
Lenoncourt ,
Saint Phal ,
Flandres,
$
Cofta Baviere ,
Poth ,
6.
Cauferau ,
Beringhen ,
Commiffaire General ,
2
3
3.
8 ያ
42
Coigny Lieutenant General.
Pezeux Maréchal de
Camp.
GALANT. 235
Marbeuf.
Chatillon.
De Labre.
RESERVE.
DRAGONS.
La Reyne ,
Bretagne ,
Coettman ,
3
3
3
Guienne . 3
12
Pourieres ,
3
Chatillon ,
Parpaille
3
3.
Vij
236 MERCURE
Clermont ,
Saint Chaumont
Le Coigneux ,
De Labre ,
33
12
3
3
m
m
n
m
3
3
Broglio Lieutenant General.
Tarneau , Caubom.
RESERVE.
CAVALERIE.
Le Roy,
Beaujeu ,
Tarneau,
3 Elc.
2
GALANT. 237
Du Beffé ,
Beauvaire ,
La Tour,
7
D. de Granville ,
H. de Verfeille ,
17
Houffards de Ratzky,
3
3
Camperont au quartier
general.
Royal Artillerie ,
Bombardiers ,
Total Elcadrons
Total Bataillons ,
23
257
134
de l'Armée de Flandres.
General.
Mr le Maréchal Duc de
Villars.
Mr. le Maréchal de
Montefquiou.
Lieutenants Generaux.
Hautefort , du Rofel ,
Rechberg , Jcoffreville
Septembre 1712. T
218 MERCURE
Puiffegure , Goefbriand ,
Duc de Guiche , Comte de
Villars Albergothy ,
Vivans , la Valliere , Prince
de Rohan, Saint Fremont.
>
Maréchaux de Camp.
Prince Charles , Comte
de Nille , Château- Morand,
Izanghuien , Montmorency, Duc de Mortemart ,
Rooth, Nangis, Choifeüil ,
Leffart , le Vidame, Silly.
Brigadiers.
Bellefond , Labillarderie ,
Caftelmoront, Saumery ,
GALANT. 219
Courtade , Kaukemberg ,
Choileul , Nugent , Montbazon , Periffant , Livoy ,
Beaupuys, Berrieux,Obrien ,
Lyonne , Aubigné , Bernoldt , Arling , Gaffion ,
Capy , Gacé , Dannifis Gi
rault , Saint Micault , Dauffkirck, Rouvroy, Paſteur ,
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS.
Royal,
Beauffremont ,
Lefpinay,
odus.cle
.
3.
3.
の
Tij
110 MERCURE
CAVALERIE.
Maifon du Roy,
Gendarmerie ,
13
&
21
Royal Rouffillon , 3
Cayeux,
Royal Piedmont , 3
Saint Agnan ,
Royal Allemand, 3
Rottenbourg,
Druhot ,
GALANT. 220
Prince Marcillac,
Choifcul ,
Courcillon ,
Nugent,
Villeroy, tionnoduc
Royal Etrangeryonel ♬
دم
61
INFANTERIESVOJ
Picardie ,
Royal Rouffillon ,
Aunay,
on 3 Bat.
6
Tiij
221 MERCURE
Picmont,
Bourgogne ,
Montroux ,
Bourbonnois ,
Mortemart
Nivernois,
youlliv
cua13 Lvos
10
Le Roy,
Royal Comtois I
6
LeMaine ,
Bacqueville, nuos
Bigotre,
0
GALANT. 223
Lée ,
Obrien ,
Odonel ,
Dorington,
Galmoy ,
3
Gardes Françoiles,
Gardes Suiffes ,
Royal ,
Royal la Marine,
Royal Italien ,
Bevil Broffe ,
Alface ,
3
2
6
4
Tiiij
224 MERCURE
Champagne,
Izanguien ,
Guyenne ,
3
I
Genfac ,
Deflandes ,
Navarre ,
70
6
CAVALERIE.
Cravattes ,
Capy,
Frezin ,
3 Efc.
GALANT. 555
Dauphin Etranger , 3
Vaudrey,
Schepy.
Bretagne,
Gefvres ,
Villequier ,
Dumaine ,
Prince Lambefc ,
Condé,
Bourbon ,
Arco-Baviere ,
Dauffkirck,
7
322
7
3
3
3
3
6
3
3
6
226 MERCURE
Carabiniers ,
Gardes Baviere ,
Gardes d'Eſpagne
DRAGONS.
Bonelle,
Paſteur ,
Flavacourt,
¿
Lieutenants Generaux.
10
Sailly , Mezieres , Vicu
3
GALANT. 227
pont , Dreux , Brandlée ,
Chevalier de Croiffy , Lée,
Bouzolde
Davaray.
Conflans
Maréchaux de Camp.
Mortany, Cofta , Chevalier del Roye, Mouchy,
Beuil , Mercy , Lambert ,
Comte de la Marck, Duc
de Duras Flavacourt ,
Beauveau,Arab isn
esackoT
Brigadiers.
Livry, Gaydon, Marte-
128 MERCURE
tevile, Ryos , la Tremoille,
Tourotte , Simiane , Saint
Morel, Crecy, Sebret, Lifle,
Greder, May, Altermalt,
Perrin, Colandre , Tricault,
Forfac ,
C
Jouy , Melun
Sandrafky, Saa, Poth.
SECONDE LIGNE
CAVALERIE
Colonel General ,
Toulouze ,
3
Livry,
GALANT. 227
Chartres
Efclainvillier
Aubeterre,
7
Marteville,
Ligondez ,
Joyeuſe ,
Rios ,
Vertamont
Raigecourt ,
6
Villepreux,
Dupalais ,
Dautanne ,
230 MERCURE
Tourotte ,
Saint Blimont ,
Simiane,
la Reyne,
42
INFANTERIE
Poitou ,
2 Bat.
Greder Allemand
Aunix,
6
Limofin ,
Boulonnois ,
Solre ,
zicleg, a
< 2
6
2
GALANT. 231
Perche ,
Sparre,
Santere ,
6
LaFere ,
Lorraine ,
Saint Second ,
Villars,
Greder,
Phiffer ,
Brandlée ,
May,
2
t 2
Iim im
m3
232 MERGURE
Heffy, any
Surbeck,
La Sarre ,
Perrin,
Prince Electoral,
Les Vaiffeaux ,
6
S
3
Lamarck,
Nice ,
Beauce,
Agenois ,
Lyonnois ,
GI
GALANT. 233
CAVALERIE,
Orleans , 3 Efc.
Villiers ,
Montauban ,
7
Dufief,
2
Meleun ,
Pardeilhant,
Forfac,
Paon ,
Brabant , CA
Gouffier ,
Brifac M
4
Septembre 1712. V
2
2
234 MERCURE.
Lenoncourt ,
Saint Phal ,
Flandres,
$
Cofta Baviere ,
Poth ,
6.
Cauferau ,
Beringhen ,
Commiffaire General ,
2
3
3.
8 ያ
42
Coigny Lieutenant General.
Pezeux Maréchal de
Camp.
GALANT. 235
Marbeuf.
Chatillon.
De Labre.
RESERVE.
DRAGONS.
La Reyne ,
Bretagne ,
Coettman ,
3
3
3
Guienne . 3
12
Pourieres ,
3
Chatillon ,
Parpaille
3
3.
Vij
236 MERCURE
Clermont ,
Saint Chaumont
Le Coigneux ,
De Labre ,
33
12
3
3
m
m
n
m
3
3
Broglio Lieutenant General.
Tarneau , Caubom.
RESERVE.
CAVALERIE.
Le Roy,
Beaujeu ,
Tarneau,
3 Elc.
2
GALANT. 237
Du Beffé ,
Beauvaire ,
La Tour,
7
D. de Granville ,
H. de Verfeille ,
17
Houffards de Ratzky,
3
3
Camperont au quartier
general.
Royal Artillerie ,
Bombardiers ,
Total Elcadrons
Total Bataillons ,
23
257
134
Fermer
Résumé : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de Flandres.
En septembre 1712, l'ordre de bataille de l'Armée de Flandres est structuré en trois lignes : première ligne, seconde ligne et réserve. Les principaux officiers incluent le Maréchal Duc de Villars et le Maréchal de Montefquiou. Les lieutenants généraux sont Hautefort, du Rofel, Rechberg, Jcoffreville, Puiffegure, Goefbriand, Duc de Guiche, Comte de Villars, Albergothy, Vivans, la Valliere, Prince de Rohan, et Saint Fremont. Les maréchaux de camp comprennent le Prince Charles, Comte de Nille, Château-Morand, Izanghuien, Montmorency, Duc de Mortemart, Rooth, Nangis, Choiseul, Leffart, le Vidame, et Silly. Les brigadiers incluent Bellefond, Labillarderie, Castelmoront, Saumery, Courtade, Kaukemberg, Choiseul, Nugent, Montbazon, Periffant, Livoy, Beaupuys, Berrieux, O'Brien, Lyonne, Aubigné, Bernoldt, Arling, Gaffion, Capy, Gacé, Dannifis Girault, Saint Micault, Dauffkirck, Rouvroy, et Pasteur. Les unités de dragons, de cavalerie et d'infanterie sont détaillées. La première ligne comprend les dragons Royal, Beauffremont, Lefpinay, et les cavaleries Maison du Roy, Gendarmerie, Royal Rouffillon, Cayeux, Royal Piedmont, Saint Agnan, Royal Allemand, Rottenbourg, et Druhot. L'infanterie inclut les régiments Picardie, Royal Rouffillon, Aunay, Picardmont, Bourgogne, Montroux, Bourbonnois, Mortemart, Nivernois, Le Roy, Royal Comtois, Le Maine, Bacqueville, Bigorre, Lee, O'Brien, Odonel, Dorington, Galmoy, Gardes Françaises, Gardes Suisses, Royal, Royal la Marine, Royal Italien, Bevil Broffe, et Alface. La seconde ligne comprend des unités telles que le Colonel Général, Toulouze, Livry, Chartres, Esclainvillier, Aubeterre, Marteville, Ligondez, Joyeuse, Rios, Vertamont, Raigecourt, Villepreux, Dupalais, Dautanne, Tourotte, Saint Blimont, Simiane, et la Reyne. La réserve inclut les dragons La Reyne, Bretagne, Coettman, Guienne, Pourieres, Chatillon, Parpaille, Clermont, Saint Chaumont, Le Coigneux, De Labre, et les cavaleries Le Roy, Beaujeu, Tarneau, Du Beffé, Beauvaire, La Tour, D. de Granville, H. de Verfeille, et Houffards de Ratzky. Le total des escadrons est de 234 et celui des bataillons de 257.
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10
p. 89-99
ORDRE DE BATAILLE de l'Armée du Rhin 1712.
Début :
Mr le Maréchal Du d'Harcourt. Mr le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Armée du Rhin, Lieutenants généraux, Première ligne, Seconde ligne, Cavalerie, Infanterie, Dragons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée du Rhin 1712.
ORDRE DE BATAILLE
de l'Armée du Rhin 1712.
Mr le Maréchal Duc
d'Harcourt.
Mr le Maréchalde Bezons
Oftobre $
1712 712..
H
90 MERCURE
Lieutenants Generaux.
Mr de Sezanne.
Mr.le Comte DubourgMaréchal de Camp.
Mr le Chevalier d'Hautefort.
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS.
Mr Berville , Brigadier.
Colonel General , 3 Efc.
Rouvroy,
GALANT: 91
CAVALERIE.
Mrs Dupuy & Dubourg ;
Brigadiers.
Royal ,
Roye ,
3
MN
2
Dupuy ,
Renncpont ,
15
INFANTERIE.
Lieutenants Generauxa
Mr de Pery.
M de Surville.
Hij
92 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Raffetot.
Mr Joul.
Mr Treceßon , Brigadier.
Leville ,
2 Bat.
Menoc ,
Beaujollois ,
2
G
MrMonbaftier, Brigadier.
Orleans ,
Berry
Bric
allivm2 ob)
2
GALANT. 93
Mr Guitau , Brigadier.
Roüergue ,
Pery ,
Turbilly,
Mt Du Vivier, Brigadier.
Auxerois ,
Chartres ,
Tallart,
C
21
2
I
27OSA
CAVALERI E.
Lieutenant Generals gal
Mrde Cheyladet.
94 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Quadt.
Mr de Rozen. !
MrFontaines , Brigadier.
Saint Germain ,
Fontaines ,
Montrevel,
Cuiraffiers ,
DRAGONS.
9
MrBoudeville , Brigadier.
Belocifle ,
3
Meftre de CampGeneral , 3
15
GALANT. 9 *
Bataillons ,
Escadrons ,
38.
64
SECONDE LIGNE.
Lieutenants General.
Mr de Levy.
Marechal de Camp
Mr de Belleport.
DRAGONS.
Lautrec,
Languedoc,
3Efc.
96 MERCURE
CAVALERIE.
Dauphin ,
Biron ,
Gramont ,
Saint Poüanges ,
IS.
-9
Lieutenants Generaux.
Mr de Monffereau.
Mr de la Chatre,
Maréchaux de Camp.
Mr de Maupeon.
Mr de Chamillart.
2
Infanterie
GALANT. 97
INFANTERIE.
Dauphin ,
Sourches ,
Tavannes ,
Condé,
Xaintonge ,
Orleannois ,
Royal Baviere ,
Toulouſe ,
3 Bat.
2
2
1
S
I
2
Saillants ,
Royal Artillerie ,
I
17..
Octobre 1712.
I
98 MERCURE
Lieutenant General.
MrlePrince de Talmont.
Maréchal de Camp.
Mr de Mimeurs.
CAVALERIE.
2 Efc.
44
Bouzols ,
Clefmont ,
2
Vaudemont ,
2
6
Bamotte,
Eftagnol,
Aubuffon ,
I
Houffards ,
6
Zed
2
CALANT. "
A Strasbourg , Biffy,
A Huningue , Duluc ,
Plus , deux Bacaillons de
Brie , aux Abbatis.
Deux d'Orleannois , à
T'Ifle de Neubourg.
Anguien un Bataillon ,
à Haguenau , Bruſenheim
& Saverne.
Deux Bataillons Daulnay,
à Strasbourg.
Total d'Infanterie , 42
Bataillons.
de l'Armée du Rhin 1712.
Mr le Maréchal Duc
d'Harcourt.
Mr le Maréchalde Bezons
Oftobre $
1712 712..
H
90 MERCURE
Lieutenants Generaux.
Mr de Sezanne.
Mr.le Comte DubourgMaréchal de Camp.
Mr le Chevalier d'Hautefort.
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS.
Mr Berville , Brigadier.
Colonel General , 3 Efc.
Rouvroy,
GALANT: 91
CAVALERIE.
Mrs Dupuy & Dubourg ;
Brigadiers.
Royal ,
Roye ,
3
MN
2
Dupuy ,
Renncpont ,
15
INFANTERIE.
Lieutenants Generauxa
Mr de Pery.
M de Surville.
Hij
92 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Raffetot.
Mr Joul.
Mr Treceßon , Brigadier.
Leville ,
2 Bat.
Menoc ,
Beaujollois ,
2
G
MrMonbaftier, Brigadier.
Orleans ,
Berry
Bric
allivm2 ob)
2
GALANT. 93
Mr Guitau , Brigadier.
Roüergue ,
Pery ,
Turbilly,
Mt Du Vivier, Brigadier.
Auxerois ,
Chartres ,
Tallart,
C
21
2
I
27OSA
CAVALERI E.
Lieutenant Generals gal
Mrde Cheyladet.
94 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Quadt.
Mr de Rozen. !
MrFontaines , Brigadier.
Saint Germain ,
Fontaines ,
Montrevel,
Cuiraffiers ,
DRAGONS.
9
MrBoudeville , Brigadier.
Belocifle ,
3
Meftre de CampGeneral , 3
15
GALANT. 9 *
Bataillons ,
Escadrons ,
38.
64
SECONDE LIGNE.
Lieutenants General.
Mr de Levy.
Marechal de Camp
Mr de Belleport.
DRAGONS.
Lautrec,
Languedoc,
3Efc.
96 MERCURE
CAVALERIE.
Dauphin ,
Biron ,
Gramont ,
Saint Poüanges ,
IS.
-9
Lieutenants Generaux.
Mr de Monffereau.
Mr de la Chatre,
Maréchaux de Camp.
Mr de Maupeon.
Mr de Chamillart.
2
Infanterie
GALANT. 97
INFANTERIE.
Dauphin ,
Sourches ,
Tavannes ,
Condé,
Xaintonge ,
Orleannois ,
Royal Baviere ,
Toulouſe ,
3 Bat.
2
2
1
S
I
2
Saillants ,
Royal Artillerie ,
I
17..
Octobre 1712.
I
98 MERCURE
Lieutenant General.
MrlePrince de Talmont.
Maréchal de Camp.
Mr de Mimeurs.
CAVALERIE.
2 Efc.
44
Bouzols ,
Clefmont ,
2
Vaudemont ,
2
6
Bamotte,
Eftagnol,
Aubuffon ,
I
Houffards ,
6
Zed
2
CALANT. "
A Strasbourg , Biffy,
A Huningue , Duluc ,
Plus , deux Bacaillons de
Brie , aux Abbatis.
Deux d'Orleannois , à
T'Ifle de Neubourg.
Anguien un Bataillon ,
à Haguenau , Bruſenheim
& Saverne.
Deux Bataillons Daulnay,
à Strasbourg.
Total d'Infanterie , 42
Bataillons.
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Résumé : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée du Rhin 1712.
En octobre 1712, l'Armée du Rhin, dirigée par les Maréchaux Duc d'Harcourt et de Bezons, est organisée en deux lignes. La première ligne comprend les dragons de Mr Berville, les cavaleries de Mrs Dupuy et Dubourg, et l'infanterie des lieutenants généraux Mr de Pery et Mr de Surville, soutenus par plusieurs maréchaux de camp et brigadiers. Les régiments notables incluent Rouvroy, Royal, et Roye. La seconde ligne inclut les dragons de Mr de Levy et Mr de Belleport, la cavalerie de Mr de Montsereau et Mr de la Chatre, et l'infanterie sous les ordres de plusieurs lieutenants généraux et maréchaux de camp, avec des régiments tels que Dauphin, Sourches, et Tavannes. Les troupes sont déployées à Strasbourg, Huningue, l'île de Neubourg, Haguenau, Brusenheim, Saverne, et d'autres localités. L'infanterie totale compte 42 bataillons.
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11
p. 100-108
ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de l'Empire, commandée par Monsieur le Duc de Wirtemberg.
Début :
Mr le Marquis de Vaubonne, General de Cavalerie. S. A. le [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Duc de Wirtemberg, Armée de l'Empire, Première ligne, Seconde ligne, Cavalerie, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de l'Empire, commandée par Monsieur le Duc de Wirtemberg.
ORDRE DE BATAILLE
de l'Armée de l'Empire ,
commandée par Monfieurle
Duc de Wirtemberg.
Mr le Marquis de
Vaubonne , General de
Cavalerie.
S. A. le Prince Alexandre
F. M.
Mr.le Baron de Neubourg, General F. M.
Mrle Comte de la Tour,
General d'Artillerie.
Mr de Bitra , Lieutenant
General.
GALANT. 101
Mr le Baron d'Arvan ,
Lieutenant General.
Mr le Baron Bennebourg, Lieutenant General.
M. Leb de Reifchac ,
Lieutenant General.
Mr le Comte Zolleren ,
Lieutenant General.
Mr Fager , Lieutenant
General.
PREMIERE LIGNE.
CAVALERIE.
Haube, Brigadier.
Efc.
Schennebom Dragons , 6
Iiij
102 MERCURE
Gardes de Wirtemberg,
Neubourg,
Rhlefeldt ,
6
6.
19
INFANTERIE.
Weitenheim, Brigadier.
Grana Wurtburg, 1 Bat.
Gutenftein , I
Devend ,
I
Leye,
5
Prince de Bauren , Brigadier.
Hartfal,
Els
Erffa ,
S
1
I
GALANT. 103
Helmfteff, Brigadier
Zolleren, a
Benebourg,
2
3.
S
Seiboth ,
Brigadier.
Roth,
Reifchouh,
Bewend,
Brigadier.
Plifchau ,
Darnan ,
Franck Grana,
2
24
2
I
Liiij
194 MERCURE
CAVALERIE. -
Hacberg, Brigadier.
Naffaw ,
Darmstatt ,
4
Hanover 6
Bibrå :
17
SECONDE LIGNE.
Mr le Baron d'Enfberq,
Lieutenant General.
GALANT. 105
Mr le Baron de Roth ,
Lieutenant General. -
CAVALERIE.
Pfuhl, Brigadier.
4
d'Etingen Dragons, 4 Eſc.
Fugger,
Erb. Prince Wirt.
I
12.
4
4
Bretlach,
Brigadier.
Nagel,
Holſtein ,
4
2
106 MERGURE
INFANTERIE,
Taxheim, Brigadier.
Helmftett, 13 Bat.
Taxheim , 2
S
Schelling, Brigadier.
Hrem 2 ,
Darmftat ,
Simiere ,
A
I
GALANT 107
ARTILLERIE.
Mrs Berzety, Vauchan, I
Brigadiers.
Durlach ,
Baden,
Enfberg,
6
2
2
2
CAVALERIE.
Feminger, Brigadier.
Mekembourg , 2 Efca..
Bernefau ,
2
4
108 MERCURE
Nagel, Brigadier
Beraifth ,
Saxen Gotha,
Feminger,
Efterhazy,
Balbozehay ,
8
Total , Efcadrons ,
و
4
Houff
4
76.
Total "
, Bataillons , 39.
de l'Armée de l'Empire ,
commandée par Monfieurle
Duc de Wirtemberg.
Mr le Marquis de
Vaubonne , General de
Cavalerie.
S. A. le Prince Alexandre
F. M.
Mr.le Baron de Neubourg, General F. M.
Mrle Comte de la Tour,
General d'Artillerie.
Mr de Bitra , Lieutenant
General.
GALANT. 101
Mr le Baron d'Arvan ,
Lieutenant General.
Mr le Baron Bennebourg, Lieutenant General.
M. Leb de Reifchac ,
Lieutenant General.
Mr le Comte Zolleren ,
Lieutenant General.
Mr Fager , Lieutenant
General.
PREMIERE LIGNE.
CAVALERIE.
Haube, Brigadier.
Efc.
Schennebom Dragons , 6
Iiij
102 MERCURE
Gardes de Wirtemberg,
Neubourg,
Rhlefeldt ,
6
6.
19
INFANTERIE.
Weitenheim, Brigadier.
Grana Wurtburg, 1 Bat.
Gutenftein , I
Devend ,
I
Leye,
5
Prince de Bauren , Brigadier.
Hartfal,
Els
Erffa ,
S
1
I
GALANT. 103
Helmfteff, Brigadier
Zolleren, a
Benebourg,
2
3.
S
Seiboth ,
Brigadier.
Roth,
Reifchouh,
Bewend,
Brigadier.
Plifchau ,
Darnan ,
Franck Grana,
2
24
2
I
Liiij
194 MERCURE
CAVALERIE. -
Hacberg, Brigadier.
Naffaw ,
Darmstatt ,
4
Hanover 6
Bibrå :
17
SECONDE LIGNE.
Mr le Baron d'Enfberq,
Lieutenant General.
GALANT. 105
Mr le Baron de Roth ,
Lieutenant General. -
CAVALERIE.
Pfuhl, Brigadier.
4
d'Etingen Dragons, 4 Eſc.
Fugger,
Erb. Prince Wirt.
I
12.
4
4
Bretlach,
Brigadier.
Nagel,
Holſtein ,
4
2
106 MERGURE
INFANTERIE,
Taxheim, Brigadier.
Helmftett, 13 Bat.
Taxheim , 2
S
Schelling, Brigadier.
Hrem 2 ,
Darmftat ,
Simiere ,
A
I
GALANT 107
ARTILLERIE.
Mrs Berzety, Vauchan, I
Brigadiers.
Durlach ,
Baden,
Enfberg,
6
2
2
2
CAVALERIE.
Feminger, Brigadier.
Mekembourg , 2 Efca..
Bernefau ,
2
4
108 MERCURE
Nagel, Brigadier
Beraifth ,
Saxen Gotha,
Feminger,
Efterhazy,
Balbozehay ,
8
Total , Efcadrons ,
و
4
Houff
4
76.
Total "
, Bataillons , 39.
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Résumé : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de l'Empire, commandée par Monsieur le Duc de Wirtemberg.
Le document décrit l'ordre de bataille de l'Armée de l'Empire, dirigée par le Duc de Wirtemberg. Les principaux officiers incluent le Marquis de Vaubonne, Général de Cavalerie, le Prince Alexandre, le Baron de Neubourg, Général de la Force Militaire, le Comte de la Tour, Général d'Artillerie, et plusieurs Lieutenants Généraux tels que le Baron d'Arvan, le Baron Bennebourg, le Baron de Reifschac, le Comte Zolleren et M. Fager. L'armée est structurée en plusieurs lignes et unités. La première ligne comprend des unités de cavalerie et d'infanterie. La cavalerie est dirigée par des brigadiers comme Haube et Hacberg, avec des régiments tels que les Dragons de Schenebom et les Gardes de Wirtemberg. L'infanterie est dirigée par des brigadiers comme Weitenheim et le Prince de Bauren, avec des bataillons comme le Grana Wurtburg et le Devend. La seconde ligne inclut également des unités de cavalerie et d'infanterie, dirigées par des brigadiers comme Pfuhl et Taxheim. L'artillerie est dirigée par des brigadiers comme Berzety et Vauchan, avec des unités comme celles de Durlach et de Baden. L'armée compte 76 escadrons de cavalerie et 39 bataillons d'infanterie.
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12
p. 265-270
ETAT DES TROUPES Allemandes qui font Campagne avec celles de M. le Duc de Savoye en Juillet 1712.
Début :
INFANTERIE Imperiale. Regimens. Hommes. 1 Herbeitein. 1140. 2 Thaun. 1140. [...]
Mots clefs :
État des troupes, Troupes allemandes, Duc de Savoie, Infanterie, Heiduques, Cavalerie, Troupes de saxe
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texteReconnaissance textuelle : ETAT DES TROUPES Allemandes qui font Campagne avec celles de M. le Duc de Savoye en Juillet 1712.
ETAT DES TROUPES
Allemandes qui font
Campagne avec celles
de M. le Duc de Savoye
en Juillet 1712.
INFANTERIE
Imperiale.
Regimens.
Hommes
I Herbeitein. 1140.
2 Thaun.
1140.
3 Bareith. 1140.
Octobre 1712.
Z
VACALANT. 166
Regimens.
4.Virtemberg.
Hommes,
1140,
5 Maxftaremberg. 1140.
7 Konigleek.
6 Gripan.
&
Regal.
10. Barach.
Zumicmghen.
1140.
1140.
1140.
I140.
1140.
IT Vachtendonck , cy- devant Volfenbutel. 1140,
HEIDUQUE S..
12. Guilay.
Canonniers &Bombardiers.
Total.
400.
300.
13240.
GALANT. 267
CAVALERIE.
Imperiale.
Regimens.
Hommes
Viſconty.
660.
Martiny.
900,
Duhautoy. 900
HOUSSARD S.
Erbergheny.
200.
Total- 2660.
INFANTERIE
de l'Electeur de Brandebourg.
Zij
168 MERCURE
Regimens.
Hommes.
1 Orange. 1050.
2 Prince Philippe 1050,
3
5 Prince Danhalt. 1050.
4 Prince Chriſtian Louis.
1050.
5 Holſtein. 600.
6 Valdebourg.
600.
7 Onau.
600.
Total. 6000.
TROUPES DE SAXE
Gotha,
Prince George. 400.
Prince Frederic. 400.
GALANT 269
DRAGONS.
Regimens.
Hommes
Prince de Saxe. 300.
Greffenderff. 300.
Total. 1400
RECAPITULATION,
Infanterie Imperiale. 13240
Cavalerie Imperiale. 2660
Infanterie de l'Electeur de
Brandebourg.
6000.
Infanterie de Saxe Gotha.
800.
Z iij
270 MERCURE
Regimens.
Hommes.
Dragons de Saxe Gotha.
Total.
600%
23300.
Allemandes qui font
Campagne avec celles
de M. le Duc de Savoye
en Juillet 1712.
INFANTERIE
Imperiale.
Regimens.
Hommes
I Herbeitein. 1140.
2 Thaun.
1140.
3 Bareith. 1140.
Octobre 1712.
Z
VACALANT. 166
Regimens.
4.Virtemberg.
Hommes,
1140,
5 Maxftaremberg. 1140.
7 Konigleek.
6 Gripan.
&
Regal.
10. Barach.
Zumicmghen.
1140.
1140.
1140.
I140.
1140.
IT Vachtendonck , cy- devant Volfenbutel. 1140,
HEIDUQUE S..
12. Guilay.
Canonniers &Bombardiers.
Total.
400.
300.
13240.
GALANT. 267
CAVALERIE.
Imperiale.
Regimens.
Hommes
Viſconty.
660.
Martiny.
900,
Duhautoy. 900
HOUSSARD S.
Erbergheny.
200.
Total- 2660.
INFANTERIE
de l'Electeur de Brandebourg.
Zij
168 MERCURE
Regimens.
Hommes.
1 Orange. 1050.
2 Prince Philippe 1050,
3
5 Prince Danhalt. 1050.
4 Prince Chriſtian Louis.
1050.
5 Holſtein. 600.
6 Valdebourg.
600.
7 Onau.
600.
Total. 6000.
TROUPES DE SAXE
Gotha,
Prince George. 400.
Prince Frederic. 400.
GALANT 269
DRAGONS.
Regimens.
Hommes
Prince de Saxe. 300.
Greffenderff. 300.
Total. 1400
RECAPITULATION,
Infanterie Imperiale. 13240
Cavalerie Imperiale. 2660
Infanterie de l'Electeur de
Brandebourg.
6000.
Infanterie de Saxe Gotha.
800.
Z iij
270 MERCURE
Regimens.
Hommes.
Dragons de Saxe Gotha.
Total.
600%
23300.
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Résumé : ETAT DES TROUPES Allemandes qui font Campagne avec celles de M. le Duc de Savoye en Juillet 1712.
En juillet 1712, les troupes allemandes engagées dans la campagne avec le Duc de Savoie comprenaient divers régiments d'infanterie et de cavalerie. L'infanterie impériale se composait de treize régiments totalisant 13 240 hommes, incluant des régiments tels que Herbeitein, Thaun, Bareith, Virtemberg, Maxftaremberg, Gripan, Barach, Zumicmghen, et Vachtendonck, ainsi que des unités de canonniers et bombardiers. La cavalerie impériale comptait quatre régiments totalisant 2 660 hommes, parmi lesquels Visconty, Martiny, Duhautoy, et Erbergheny. L'infanterie de l'Électeur de Brandebourg comprenait sept régiments totalisant 6 000 hommes, comme Orange, Prince Philippe, Prince Danhalt, Prince Christian Louis, Holstein, Valdebourg, et Onau. Les troupes de Saxe-Gotha incluaient deux régiments d'infanterie totalisant 800 hommes, commandés par le Prince George et le Prince Frédéric, ainsi que deux régiments de dragons totalisant 600 hommes, commandés par le Prince de Saxe et Greffenderff. Au total, les effectifs s'élevaient à 23 300 hommes.
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13
p. 294-297
Disposition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Début :
Infanterie. En Queras, aux ordres de M. le Chevalier de [...]
Mots clefs :
Armée du Dauphiné, Disposition des troupes, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Disposition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Difpofition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Infanterie.
En Queras , aux ordres de
M. le Chevalier de Miro
menil , 2. bataillons.
Montaifon, 2. bataillons.
A Chanla du Col , la
Bour ,
2. bataillons.
A Rouillé , Sommery
dragons , 3.efcadrons.
ASezannes , Seve , 1. bat.
Sur le Mont Geneve, Bellafaire , 1. bataillon
GALANT... 295
Au col de l'Echelle , Vivarés ,
1. bataillon.
En Barcelonette , aux ordres de M. le Guerchois , la
Chennelaye , 2. bataillons.
Olleron ,
2.bataillons.
A Colmar, aux ordres de
M. d'Asfeld , Caftellas Suiffes , 3.
bataillons.
Caylus dragons , 3. efcad.
S. Martin d'Arc , aux ordres de M. de Maulevrier ,
Vermandois ,. 2. bat.
Thierache , 2. bat.
gon's ,
Afaint Jean , Foix dra3. eſcadrons.
A la tête de la TarenBb iiij.
296 MERCURE
taife , aux ordres de M. de
Prades ,
Damas,
La Lande dragons , 3 efcad.
Brie ,
2. bac
3. efcad
.
A Conflans
, aux ordres
.
de M. de Mauroy
, du
Troncq,
3. efcad.
Heudicourt , 2. efcad.
Mallau , 2. efcad.
Germinon, 2. efcad.
Marcillac , 2. eſcad.
ANice,
d'Egrigny, 2.bat.
A
Villefranche ,
-Payfac, 1. bat.
AMonaco , Royal Rouf
fillon ,
1. bat
A
Briançon , Royal Ar-
GALANT 297
tillerie ,
1 bataillon.
Bataillons 27.
Eſcadrons 26
Infanterie.
En Queras , aux ordres de
M. le Chevalier de Miro
menil , 2. bataillons.
Montaifon, 2. bataillons.
A Chanla du Col , la
Bour ,
2. bataillons.
A Rouillé , Sommery
dragons , 3.efcadrons.
ASezannes , Seve , 1. bat.
Sur le Mont Geneve, Bellafaire , 1. bataillon
GALANT... 295
Au col de l'Echelle , Vivarés ,
1. bataillon.
En Barcelonette , aux ordres de M. le Guerchois , la
Chennelaye , 2. bataillons.
Olleron ,
2.bataillons.
A Colmar, aux ordres de
M. d'Asfeld , Caftellas Suiffes , 3.
bataillons.
Caylus dragons , 3. efcad.
S. Martin d'Arc , aux ordres de M. de Maulevrier ,
Vermandois ,. 2. bat.
Thierache , 2. bat.
gon's ,
Afaint Jean , Foix dra3. eſcadrons.
A la tête de la TarenBb iiij.
296 MERCURE
taife , aux ordres de M. de
Prades ,
Damas,
La Lande dragons , 3 efcad.
Brie ,
2. bac
3. efcad
.
A Conflans
, aux ordres
.
de M. de Mauroy
, du
Troncq,
3. efcad.
Heudicourt , 2. efcad.
Mallau , 2. efcad.
Germinon, 2. efcad.
Marcillac , 2. eſcad.
ANice,
d'Egrigny, 2.bat.
A
Villefranche ,
-Payfac, 1. bat.
AMonaco , Royal Rouf
fillon ,
1. bat
A
Briançon , Royal Ar-
GALANT 297
tillerie ,
1 bataillon.
Bataillons 27.
Eſcadrons 26
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Résumé : Disposition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Le document décrit la répartition des troupes de l'armée de Dauphiné, incluant l'infanterie et la cavalerie, dans diverses localités sous le commandement de différents officiers. En Queras, Montaifon et Chanla du Col, on trouve respectivement 2 bataillons sous les ordres du Chevalier de Miro menil, du Chevalier de Montaifon et de la Bour. À Rouillé, les dragons de Sommery comptent 3 escadrons. À Sezannes, le bataillon de Seve est présent. Sur le Mont Geneve, le bataillon de Bellafaire est stationné. Au col de l'Echelle, le bataillon de Vivarés est positionné. En Barcelonette, les bataillons de Chennelaye et Olleron sont sous les ordres de M. le Guerchois. À Colmar, les Castellas Suisses comptent 3 bataillons et les dragons de Caylus 3 escadrons sous les ordres de M. d'Asfeld. À Saint Martin d'Arc, les bataillons de Vermandois et Thierache ainsi que les dragons de Foix avec 3 escadrons sont sous les ordres de M. de Maulevrier. À la tête de la Tarentaise, les dragons de Damas et de La Lande comptent 3 escadrons chacun et le bataillon de Brie est présent sous les ordres de M. de Prades. À Conflans, plusieurs escadrons de dragons sont stationnés sous les ordres de M. de Mauroy. À Nice et Villefranche, le bataillon de Payfac est présent. À Monaco, le bataillon de Royal Roussillon est stationné. Enfin, à Briançon, le bataillon de Royal Artillerie est stationné. En tout, il y a 27 bataillons et 26 escadrons.
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14
p. 269-279
SUPPLEMENT aux Nouvelles de Hambourg.
Début :
L'armée des Princes confederez décampa du voisinage de Rensbourg [...]
Mots clefs :
Hambourg, Princes confédérés, Infanterie, Cavalerie, Général Steinbock, Tartares, Troupes ottomanes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT aux Nouvelles de Hambourg.
SUPPLEMENT
a,auuxx NNoouuvveelll•leess de HH»aapmÀbboouuorg. ,
L'armée des Princes confédérez
décampa du voisinage
de Rensbourg le 1r Février.
L'infanterie passa dans
la Ville, & la cavalerie traver
sal'Eyder à Oltereydc,
prenant l'une & l'autre la
route de la bruyere deCropper,
où le Roy de Dannr»
mark & le Czar se rendi.
rent le lendemain à desseins
de faire attaquer les Suédois
ducôté de Fredericstadr. Le
bruit avoir couru que dés le
mois dernier ils avoient fait
rétablir le pont de Hollingstede
sur la Trene mais on.
a appris que les Suedois l'avoient
confervé jusqu'au 4.,
Février qu'itss'etoïenrredré
avec leurartillerie, & que
le pont n'avoir pu être achevé
que le 8. au foir.
Le 3.'armée s'avança jusqu'au
grand Rayde malgrés
un vent violent & une pluie
continuelle, qui rompit les
chemins & rendit la marche
très penible.
Le 4. le General Bauditz
fut commandé avec trois
mille chevaux pour aller reconnoître
Fredericrtade,qu'-
on ne croyoit pas en état de
faire resistance : mais il trouva
que le General StatKelberg
qui y commande avoit
fait couper une digue de la
Trene qui avoit mondé les
environs de la place, le General
Bauditz fut contrains
de rejoindre l'armée, & napporta
que les avenues, de Frç*-
dericstadt étoient entierement
impraticables. Le Czar
ne pouvant le croire, voulut
y aller en personne avec un
corps de cavalerie, il entra
même dans l'inondation, il
la trouva si profonde qu'il
futobligéde revenir& de
changer le dessein d'attaquer
les Suedois de ce côté là qu'-
on croyoit le plus foible;
ainsi il fut resolu de faire
marcher l'armée du côté de
Husum, où l'onesperoit
trouver moins de dl£Iiculcé..
Le General Sreinbock paroît
resolu de se maintenir
dansle camp oùil est, & d'y
attendre l armée confédérée;
on assurequ'il a des vivres
pour trois ou quatre mois.
Il occupe du côté de Hufum
, une digue di ffenduë
par deux mille Suedois, où
il a faitconstruire un Fort,
il en a fait élever un autre
au deçà à Rentrum, & un
troisiéme à Schwabstedt sur
la Trene au dessus de Fredericstadt.
-Jt
,
Le General Steinbockenvoya
le 6. Février, un parti
de trois cens chevaux qui
passa à Husum & à Brcdûcdr,
&penetra jusqu'à Flesbourg
pour observer les ennemis
& obligerles païs mis àcontribution
de fournit les fou.
rages.
Le General Stackelberg
fait de son côté fortifier Fredericstadt
& les defilez qui
y conduisent.
On mande de Wismar
que le General Ducker y
étoit arrivé de Lubek entierement
gueri de la blessure
qu'ilavoit reçueau col à
la batailledeGidebusch,&
qu'il n'attendoit que l'occasion
d'aller joindre le Gene- PalSreinbock,
Les lettres de Stetin portent
que les prisonniers Danois
& Saxons y étoient bien
traitez, les soldats y étant
bien nourris, & les Officiers
ayans leurs épées & la permission
de se promener dans
la Ville, à la reserve du Major
Rose & d'un Capitaine,
tous deux Livoniens & sujets
du Roy de Suede
,
qui
font enfermez & gardez à
vue.
Les Lettres de
-
Pologne
portent qu'onavoit proposé
de pourvoir à la sureté
intérieure du Royaume~cfn
obligeant tous les membres
de la Republique à se réünit
auRoy Auguste, & déclarant
qu'autrement ils feroiebi
incessamment poursuivis,
leurs biensconfisquez & ~ou
condamnez comme traître à
la Patrie,néanmoins cette
affaire a été terminée, en leur
accordant le terme de six
mois pour venir reconnoître
ce Prince comme Roy legitime.
Que dans toutes lèsdisputes
qu'il avoic eu dans
la Chambres des Nonces,
on avoit fait de grandes
plaintes contre les Troupes
Saxoncs, que plusieurs
avoient demandé si on prétendoit
les comprendre dans
le nombre de celle de l'Armée
de la Couronne, &
dautres avoient proposé de
faire sortir du Royaume
toutes les Troupes auxiliaires
Saxoncs & Moscovites ; &
• comme il n'y avoit encore
rien de reglé, on croit que
la Diete fera prorogée d'autant
plus que le Roy Auguste
avoit resolu de retournet
incessamment en Saxe
On mande de Leopol du
2 1. que les Tartares étoient
en marche pour faire une
irrupnon en Moscovie, que
le Grand Seigneur continuait
de faire de grands préparanfs
pour la guerre ,
qu'il étaittoujoursdans le
dessein de se mettre à la
tcûc de son armée.
Plusieurs Bastimens arrivez
de Levant, ont apporté
des Lettres qui ont con.
firmé les nouvellesprecedentes,
touchant les grands
préparatifs de guerre que
faisoient les Turcs, dont la
principale arméedevait être
de cent cinquante mil hommes
& commandée par le
Sultan en personne & entrer
en Moscovie, pendant que
les Tattares, sous les ordres
du Roy de Suéde, marchcront
du costé de la Pologne.
Les Troupes Othomanes qui
étaient en quartier dans la
Bossine & dans l'Albanie
commencaient à marcher
pour aller vers Andrinople
où est le rendez-vous
général.
Suplement
a,auuxx NNoouuvveelll•leess de HH»aapmÀbboouuorg. ,
L'armée des Princes confédérez
décampa du voisinage
de Rensbourg le 1r Février.
L'infanterie passa dans
la Ville, & la cavalerie traver
sal'Eyder à Oltereydc,
prenant l'une & l'autre la
route de la bruyere deCropper,
où le Roy de Dannr»
mark & le Czar se rendi.
rent le lendemain à desseins
de faire attaquer les Suédois
ducôté de Fredericstadr. Le
bruit avoir couru que dés le
mois dernier ils avoient fait
rétablir le pont de Hollingstede
sur la Trene mais on.
a appris que les Suedois l'avoient
confervé jusqu'au 4.,
Février qu'itss'etoïenrredré
avec leurartillerie, & que
le pont n'avoir pu être achevé
que le 8. au foir.
Le 3.'armée s'avança jusqu'au
grand Rayde malgrés
un vent violent & une pluie
continuelle, qui rompit les
chemins & rendit la marche
très penible.
Le 4. le General Bauditz
fut commandé avec trois
mille chevaux pour aller reconnoître
Fredericrtade,qu'-
on ne croyoit pas en état de
faire resistance : mais il trouva
que le General StatKelberg
qui y commande avoit
fait couper une digue de la
Trene qui avoit mondé les
environs de la place, le General
Bauditz fut contrains
de rejoindre l'armée, & napporta
que les avenues, de Frç*-
dericstadt étoient entierement
impraticables. Le Czar
ne pouvant le croire, voulut
y aller en personne avec un
corps de cavalerie, il entra
même dans l'inondation, il
la trouva si profonde qu'il
futobligéde revenir& de
changer le dessein d'attaquer
les Suedois de ce côté là qu'-
on croyoit le plus foible;
ainsi il fut resolu de faire
marcher l'armée du côté de
Husum, où l'onesperoit
trouver moins de dl£Iiculcé..
Le General Sreinbock paroît
resolu de se maintenir
dansle camp oùil est, & d'y
attendre l armée confédérée;
on assurequ'il a des vivres
pour trois ou quatre mois.
Il occupe du côté de Hufum
, une digue di ffenduë
par deux mille Suedois, où
il a faitconstruire un Fort,
il en a fait élever un autre
au deçà à Rentrum, & un
troisiéme à Schwabstedt sur
la Trene au dessus de Fredericstadt.
-Jt
,
Le General Steinbockenvoya
le 6. Février, un parti
de trois cens chevaux qui
passa à Husum & à Brcdûcdr,
&penetra jusqu'à Flesbourg
pour observer les ennemis
& obligerles païs mis àcontribution
de fournit les fou.
rages.
Le General Stackelberg
fait de son côté fortifier Fredericstadt
& les defilez qui
y conduisent.
On mande de Wismar
que le General Ducker y
étoit arrivé de Lubek entierement
gueri de la blessure
qu'ilavoit reçueau col à
la batailledeGidebusch,&
qu'il n'attendoit que l'occasion
d'aller joindre le Gene- PalSreinbock,
Les lettres de Stetin portent
que les prisonniers Danois
& Saxons y étoient bien
traitez, les soldats y étant
bien nourris, & les Officiers
ayans leurs épées & la permission
de se promener dans
la Ville, à la reserve du Major
Rose & d'un Capitaine,
tous deux Livoniens & sujets
du Roy de Suede
,
qui
font enfermez & gardez à
vue.
Les Lettres de
-
Pologne
portent qu'onavoit proposé
de pourvoir à la sureté
intérieure du Royaume~cfn
obligeant tous les membres
de la Republique à se réünit
auRoy Auguste, & déclarant
qu'autrement ils feroiebi
incessamment poursuivis,
leurs biensconfisquez & ~ou
condamnez comme traître à
la Patrie,néanmoins cette
affaire a été terminée, en leur
accordant le terme de six
mois pour venir reconnoître
ce Prince comme Roy legitime.
Que dans toutes lèsdisputes
qu'il avoic eu dans
la Chambres des Nonces,
on avoit fait de grandes
plaintes contre les Troupes
Saxoncs, que plusieurs
avoient demandé si on prétendoit
les comprendre dans
le nombre de celle de l'Armée
de la Couronne, &
dautres avoient proposé de
faire sortir du Royaume
toutes les Troupes auxiliaires
Saxoncs & Moscovites ; &
• comme il n'y avoit encore
rien de reglé, on croit que
la Diete fera prorogée d'autant
plus que le Roy Auguste
avoit resolu de retournet
incessamment en Saxe
On mande de Leopol du
2 1. que les Tartares étoient
en marche pour faire une
irrupnon en Moscovie, que
le Grand Seigneur continuait
de faire de grands préparanfs
pour la guerre ,
qu'il étaittoujoursdans le
dessein de se mettre à la
tcûc de son armée.
Plusieurs Bastimens arrivez
de Levant, ont apporté
des Lettres qui ont con.
firmé les nouvellesprecedentes,
touchant les grands
préparatifs de guerre que
faisoient les Turcs, dont la
principale arméedevait être
de cent cinquante mil hommes
& commandée par le
Sultan en personne & entrer
en Moscovie, pendant que
les Tattares, sous les ordres
du Roy de Suéde, marchcront
du costé de la Pologne.
Les Troupes Othomanes qui
étaient en quartier dans la
Bossine & dans l'Albanie
commencaient à marcher
pour aller vers Andrinople
où est le rendez-vous
général.
Suplement
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Résumé : SUPPLEMENT aux Nouvelles de Hambourg.
Le 1er février, l'armée des Princes confédérés quitta Rensbourg et se dirigea vers la bruyère de Cropper. L'infanterie entra dans la ville tandis que la cavalerie traversa l'Eyder à Oltereydc. Le roi de Danemark et le czar planifièrent une attaque contre les Suédois à Fredericstadt. Des rumeurs indiquaient que les Suédois avaient rétabli un pont à Hollingstede, mais celui-ci ne fut achevé que le 8 février. Le 3 février, malgré des conditions météorologiques difficiles, l'armée avança jusqu'au grand Rayde. Le général Bauditz fut envoyé reconnaître Fredericstadt, mais découvrit que les environs étaient inondés en raison de la coupure d'une digue par le général Stackelberg. Le czar, incrédule, constata l'inondation et l'armée décida de se diriger vers Husum. Le général Steinbock se préparait à défendre sa position en occupant plusieurs points stratégiques et en construisant des forts à Rentrum et Schwabstedt. Le 6 février, il envoya des troupes observer les ennemis et réquisitionner des fournitures. De son côté, le général Stackelberg fortifiait Fredericstadt. À Wismar, le général Ducker, guéri de ses blessures, se préparait à rejoindre Steinbock. En Pologne, des mesures furent prises pour assurer la sécurité intérieure en obligeant les membres de la République à reconnaître le roi Auguste comme légitime. Des plaintes furent également formulées contre les troupes saxonnes et moscovites. Des nouvelles de Léopold indiquaient que les Tartares se préparaient à envahir la Moscovie, et que les Turcs faisaient de grands préparatifs de guerre. La principale armée turque, commandée par le sultan, devait entrer en Moscovie tandis que les Tartares, sous les ordres du roi de Suède, marcheraient vers la Pologne. Les troupes ottomanes se dirigeaient vers Andrinople pour le rassemblement général.
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15
p. 280-284
INFANTERIE devant Landau.
Début :
BATAILLONS. Navarre 3 La Marinne 3 Poitou 2 Tallart 2 [...]
Mots clefs :
Infanterie, Bataillons, Cavalerie, Escadrons, Dragons, Tranchée, Bombardiers, Artillerie, Landau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : INFANTERIE devant Landau.
INFANTERIE
devant Landau.
BATAILLONS.
Navarre 3
La Marinnc 3
Poitou z
Tallart z
Dauphin 3
Saillans 1 LaChenelay 2.
Orleans z
Vermandois JL
Rouergue 2.
Sourche
- z
Medoc z :
Provence z
1 Toulouse
1
Touloule FPlanedrresigordI2z. Xaintonge. 2.
Beaujolois
2r Perry i
Auxerrois z. Royal Bavière i
Dillon i
Lagcrvefaisx Bout bon z
A1face +
Villars 3 Brendelc 3 Royal Artillerie
2r Bombardiers i
Total. 60
CAVALERIE.
ESCADRONS.
Royal 3
Cuirassiers 3
Dauphin J
Chartres 3
Dutrone 3
Villeroy 3
Hudicourt z
Bonzol L
Aubusson J,
Rennepont *
Saint Germain J,
Marcillac ,,-.tt x
Saint Pouanges
Biffon. 1
Roye 2.
Fontaine 2,
Total 39 DRAGONS.
MeftredeCamp 3
Dauphin
p
3
Foix-3
Le Chevalier de Belleifle
Total12.3
Par le Courier arrivé le
20. de ce mois la Tranchée
doit s'ouvrir le
2. 4.
La nouvelle Edition des
Essais ôc Recherches de
Mathématique & dePhysique
de Mr Parent, contenant
deux anciens volumes
fort augmentez, & un
troisiéme tout nouveau, se
vend actuellement chez JNully,ruësaint Jacques,
& C. Jombert, attenant les
grands Augustins ,
six liv.
reliée en veau.
devant Landau.
BATAILLONS.
Navarre 3
La Marinnc 3
Poitou z
Tallart z
Dauphin 3
Saillans 1 LaChenelay 2.
Orleans z
Vermandois JL
Rouergue 2.
Sourche
- z
Medoc z :
Provence z
1 Toulouse
1
Touloule FPlanedrresigordI2z. Xaintonge. 2.
Beaujolois
2r Perry i
Auxerrois z. Royal Bavière i
Dillon i
Lagcrvefaisx Bout bon z
A1face +
Villars 3 Brendelc 3 Royal Artillerie
2r Bombardiers i
Total. 60
CAVALERIE.
ESCADRONS.
Royal 3
Cuirassiers 3
Dauphin J
Chartres 3
Dutrone 3
Villeroy 3
Hudicourt z
Bonzol L
Aubusson J,
Rennepont *
Saint Germain J,
Marcillac ,,-.tt x
Saint Pouanges
Biffon. 1
Roye 2.
Fontaine 2,
Total 39 DRAGONS.
MeftredeCamp 3
Dauphin
p
3
Foix-3
Le Chevalier de Belleifle
Total12.3
Par le Courier arrivé le
20. de ce mois la Tranchée
doit s'ouvrir le
2. 4.
La nouvelle Edition des
Essais ôc Recherches de
Mathématique & dePhysique
de Mr Parent, contenant
deux anciens volumes
fort augmentez, & un
troisiéme tout nouveau, se
vend actuellement chez JNully,ruësaint Jacques,
& C. Jombert, attenant les
grands Augustins ,
six liv.
reliée en veau.
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Résumé : INFANTERIE devant Landau.
Le document décrit les unités militaires françaises engagées dans une opération près de Landau. L'infanterie est composée de 60 bataillons, incluant des unités telles que Navarre, La Marine et Poitou. La cavalerie compte 39 escadrons, avec des régiments comme Royal, Cuirassiers et Dauphin. Les dragons comprennent des régiments tels que MeftredeCamp, Dauphin et Foix, totalisant 12,3 unités. La tranchée doit s'ouvrir le 2 avril, selon un courrier reçu le 20 du mois en cours. Par ailleurs, la nouvelle édition des 'Essais et Recherches de Mathématique & de Physique' de Mr Parent est disponible chez J. Nully et C. Jombert, au prix de six livres reliée en veau.
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16
p. 265-269
La Genealogie de Madame la Duchesse d'Angoulesme. [titre d'après la table]
Début :
Dans le précedent Mercure l'on avoit obmis de mettre [...]
Mots clefs :
Généalogie, Duchesse d'Angoulême, Rivière, Bourgogne, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Genealogie de Madame la Duchesse d'Angoulesme. [titre d'après la table]
Dans le précèdent Mercure
l'on avoit obmis de
mettre la Généalogie de
deffunte Madame la Du-.
chesse d'Angoulesme.
Elle estoit fille de haut
Ôc puissant Seigneur Messire
CharlesdeNargonne,
Seigneur Marquis de Mareüil,
qui estoit fils de haut
ôc puissant SeigneurMet
fireClaude de Nargonne,
Chevalier des Ordres du
Roy ,
Gouverneur de la
Tourde Boucq en Provence
, & des Isles de Martégue
,
Seigneur Baron de
Mareüil, Lebésy, Boisy,
Corfélix
,
Bergére
)
& autres
lieux:ledit Claude de
Nargonne avoit épousé
haute & puissante Dame
Judith deBethune, lesquels
ont eu pour en sans Messire
Charles de Nargonne,Seigneur
desdites Terres, &a
eu lesdits Gouvernements
Et du costé maternel,
fille de haute ôc puissante
Dame Eleonord de la Riviere
3
de l'illustre Maison
de la Riviere en Bourgogne.
* Messire Charles deNargonne,
fils de Claude, &
de haute& puissante Dame
Judith de Bethune.
Il ne reste plus de la Famille
de Messieurs de Nargonne
, que haute & puissante
Dame Madame Suzanne
de Nargonne, cousine
germaine de ladite
Dame Duchesse d'Angou-
Jefrne) veuve de hiur ôc
puissant Seigneur Massire
Armand Eleonord de
Brocq
,
Comte de Brocq,
Colonel d'Infanterie,sorti
de l'illustre Maison de
Brocq
,
d'Anjou, tué à la
bataille de Hocstet, lesdits
Seigneurs de Nargonne
ayant toujours eu des emplois
tres-distinguez dans
les Troupes.
Elle est fille de haut &
puissant Seigneur Messire
Jules de Nargonne, Second
fils deClaudede Nar,
gonne, & de Judith deBethune
,
Seigneur de Bergere
,
Bisfontaine
,
& autres
lieux, Mesire deCamp
du Regiment de la Reyne
niere Anned'Autriche; &
dehaute & puissante Dame
Barbe le Prévost
)
fille de
feu haut 6e puissant Seigneur
Messire Charles le
Prevoit, Seigneur Marquis
d'Oisonville,&autreslieux,
qui avoir épouse haute &
puissanteDame Elizabeth
Sublec, soeur de haut &
puissant Seigneur Messire ,. Sublet de Noyer, Secretaire
& Ministre derat
de la Guerre.
l'on avoit obmis de
mettre la Généalogie de
deffunte Madame la Du-.
chesse d'Angoulesme.
Elle estoit fille de haut
Ôc puissant Seigneur Messire
CharlesdeNargonne,
Seigneur Marquis de Mareüil,
qui estoit fils de haut
ôc puissant SeigneurMet
fireClaude de Nargonne,
Chevalier des Ordres du
Roy ,
Gouverneur de la
Tourde Boucq en Provence
, & des Isles de Martégue
,
Seigneur Baron de
Mareüil, Lebésy, Boisy,
Corfélix
,
Bergére
)
& autres
lieux:ledit Claude de
Nargonne avoit épousé
haute & puissante Dame
Judith deBethune, lesquels
ont eu pour en sans Messire
Charles de Nargonne,Seigneur
desdites Terres, &a
eu lesdits Gouvernements
Et du costé maternel,
fille de haute ôc puissante
Dame Eleonord de la Riviere
3
de l'illustre Maison
de la Riviere en Bourgogne.
* Messire Charles deNargonne,
fils de Claude, &
de haute& puissante Dame
Judith de Bethune.
Il ne reste plus de la Famille
de Messieurs de Nargonne
, que haute & puissante
Dame Madame Suzanne
de Nargonne, cousine
germaine de ladite
Dame Duchesse d'Angou-
Jefrne) veuve de hiur ôc
puissant Seigneur Massire
Armand Eleonord de
Brocq
,
Comte de Brocq,
Colonel d'Infanterie,sorti
de l'illustre Maison de
Brocq
,
d'Anjou, tué à la
bataille de Hocstet, lesdits
Seigneurs de Nargonne
ayant toujours eu des emplois
tres-distinguez dans
les Troupes.
Elle est fille de haut &
puissant Seigneur Messire
Jules de Nargonne, Second
fils deClaudede Nar,
gonne, & de Judith deBethune
,
Seigneur de Bergere
,
Bisfontaine
,
& autres
lieux, Mesire deCamp
du Regiment de la Reyne
niere Anned'Autriche; &
dehaute & puissante Dame
Barbe le Prévost
)
fille de
feu haut 6e puissant Seigneur
Messire Charles le
Prevoit, Seigneur Marquis
d'Oisonville,&autreslieux,
qui avoir épouse haute &
puissanteDame Elizabeth
Sublec, soeur de haut &
puissant Seigneur Messire ,. Sublet de Noyer, Secretaire
& Ministre derat
de la Guerre.
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Résumé : La Genealogie de Madame la Duchesse d'Angoulesme. [titre d'après la table]
Le texte corrige une omission concernant la généalogie de la défunte Duchesse d'Angoulême. Elle était la fille de Charles de Nargonne, Marquis de Mareuil. Charles de Nargonne était le fils de Claude de Nargonne, Chevalier des Ordres du Roy, Gouverneur de la Tour de Boucq en Provence et des Îles de Martégue, et Seigneur de plusieurs autres lieux. Claude de Nargonne avait épousé Judith de Bethune, et ils eurent pour fils Charles de Nargonne. Du côté maternel, la Duchesse d'Angoulême était la fille d'Éléonore de la Rivière, issue de la Maison de la Rivière en Bourgogne. La famille de Nargonne a toujours occupé des postes distingués dans les troupes. Suzanne de Nargonne, cousine germaine de la Duchesse d'Angoulême, est la seule survivante de cette famille. Elle est la veuve d'Armand Éléonord de Brocq, Comte de Brocq et Colonel d'Infanterie, tué à la bataille de Hocstet. Suzanne de Nargonne est la fille de Jules de Nargonne, second fils de Claude de Nargonne et de Judith de Bethune, Seigneur de Bergere et Bisfontaine. Jules de Nargonne était également Capitaine du Régiment de la Reine Anne d'Autriche. Sa mère, Barbe le Prévost, était la fille de Charles le Prévost, Marquis d'Oisonville, et d'Élisabeth Sublet, sœur de Sublet de Noyer, Secrétaire et Ministre d'État à la Guerre.
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17
p. 188-190
MORTS.
Début :
Dame Helene de Besançon, épouse de Louis-Charles, Prince de [...]
Mots clefs :
Décès, Noblesse, Régiment, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Dame Helene de Besançon,
épouse de Louis- Charles,
Prince de Courtenay, & iiiparavant
de Messire Jean le
Brun, Maistre des Requestes
& President au Grand Conseil,
mourut le 30. Novembre.
Edme tlaugter) beigneur
deVoise & de Montrouge,
l'un des Fermiers Generaux
de Sa Majesté, mourut le 5a
Novembre
Dame Marie- Madelaine
Guerapin de Vaureal, veuve
de Messire Louis Sevin, Marquis
de Bandeville, Colonel
d'un Regiment d'Infanterie,
mort en 16-74. des blessures
qu'il reçût à la batailled'Einfheim,
mourut sans laisser
posterité le 3. Decembre
171 3. en sasoixante-quatriéme
année.
Dame Marie le Bel, veuve
de Jean de la Baune, Conseiller,
Secreraire du Roy, ~Si
Greffier en Chef au Criminel
du Parlement, mourut le 9.
Décembre
Messire Gabriel Choart,
Chevalier, Seigneur duTremblay
Surintendant de la Maison
de ~fcuë Madame la Dauphine
; mourut le 16. Decembre.
Dame Helene de Besançon,
épouse de Louis- Charles,
Prince de Courtenay, & iiiparavant
de Messire Jean le
Brun, Maistre des Requestes
& President au Grand Conseil,
mourut le 30. Novembre.
Edme tlaugter) beigneur
deVoise & de Montrouge,
l'un des Fermiers Generaux
de Sa Majesté, mourut le 5a
Novembre
Dame Marie- Madelaine
Guerapin de Vaureal, veuve
de Messire Louis Sevin, Marquis
de Bandeville, Colonel
d'un Regiment d'Infanterie,
mort en 16-74. des blessures
qu'il reçût à la batailled'Einfheim,
mourut sans laisser
posterité le 3. Decembre
171 3. en sasoixante-quatriéme
année.
Dame Marie le Bel, veuve
de Jean de la Baune, Conseiller,
Secreraire du Roy, ~Si
Greffier en Chef au Criminel
du Parlement, mourut le 9.
Décembre
Messire Gabriel Choart,
Chevalier, Seigneur duTremblay
Surintendant de la Maison
de ~fcuë Madame la Dauphine
; mourut le 16. Decembre.
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Résumé : MORTS.
En 1713, plusieurs personnalités sont décédées : Dame Hélène de Besançon le 30 novembre, Edme Thaugater le 5 novembre, Dame Marie-Madelaine Guerapin de Vaureal le 3 décembre à 74 ans, Dame Marie le Bel le 9 décembre et Messire Gabriel Choart le 16 décembre.
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18
p. 109-115
Estat present des troupes de l'armée de Catalogne.
Début :
L'infanterie du Roy, compris les detachemens de Bracamonte & [...]
Mots clefs :
Détachements, Infanterie, Cavalerie, Camp, Poudres, Dragons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Estat present des troupes de l'armée de Catalogne.
Estat prejent des troupes de
l'armée de Catalogne.
L'infanterie du Roy
compris les detachemens
de Bracamonte ôc Gonzales,
& les autres deux petits,
un du côté de Calaf, ôc
l'autre de Bubernes
, compris
les malades & les blessez,
est de 10010.
Cinq compagnies de
Gardes Valones, 400.
L'infanterie de France,
compris le detachement
de Bracamonte
,
lespoftci
de S. Hierôme, de Mongat
& autres ,
est de 6000.
M. le Marquis de Valdecanas,
comprises les garnisons
de Tortose& Tarragone,
avoit au mois de Janvier
environ 5000.
M. le Marquisde Thoy,
comprises les garnirons de
Lerida., Balaguer, Ager,
Berga, Castel-Ciudad ôc
Cervera, avoit au mois d'Avril
environ 1000.
A Martoreil un bataillon
d'environ 100.
A Mataro deux bataillons,
qui sontd'environ600.
A Ostalrich un bataillon
, & un detachement de
deux bataillons de Mataro,
., 550.
A Vich, avec M. de Bracamonte,
outre les detachemens
de l'armée, deux
bataillons, qui font environ
700.
Total de l'infanterie, 24360.
i Cavalerie. »*1erie.
La cavalerie montée qui
1cil prelentement dans ce
camp , compris les deta,.
chemens de Bracamonte &
Gonzales, est de3141.
Celle qui est aux ordres
de M. de Valdecanas est
d'environ • 1100.
-' Celle qui est avec M. le
Marquis de Thoy est environ
de 700.
1 A Martoreil quatre efcadrons,
qui seront environ
de.350.
A Mataro deux escadrons,
quifont environ 160.
A Vich, outre les derachemens
de l'armée, cavalerie
demontée presente
aucamp,cy 207.
Le
Le regiment de Luquely
démonté fait cent hom-
[nés)CY .., 100%
Total de la cavalerie^5859.
Dragons.
Dragons montez au
camp, compris les detachemens
de Bracamontc-
& Gonzales
,
& les,esca-T
drons qui sont dehors, t66jï
Dragons remontez aacamp
font
tous 898.
M le Marquis de Valde-:
canas doit avoir àpied de
a cheval environ ,300.
1-< Total des dragonsy 3865.,
Les poftcs qu'il faut gar-'
der au camp font le sorts
du Llobregat, avec un magafin
de poudres.
Lamaison deNavarro,
Nacre Dame del Puerto, la.
Bergerie,& fcs retranche-,
mens,, fonc les magasins de,
poudres du parcde ladroite;
Les villages de Sartia ôc
Pedralras
3
ou font les de-.
pôrs des vivres., & un grand
magafin/de. poudres les
deux Hôpitaux de l'Hospitalet
& de Garcia; le parc
de l'artillerie de la gauche,
le fort du Befos, outre les
gardes de la ligne de contrevallation,
celles des Ge.
néraux, celles des drapeaux
& des piquets, sans compter
les travailleurs & les
detachemens qu'on fait
journellement pour lescon-
VOIS.
l'armée de Catalogne.
L'infanterie du Roy
compris les detachemens
de Bracamonte ôc Gonzales,
& les autres deux petits,
un du côté de Calaf, ôc
l'autre de Bubernes
, compris
les malades & les blessez,
est de 10010.
Cinq compagnies de
Gardes Valones, 400.
L'infanterie de France,
compris le detachement
de Bracamonte
,
lespoftci
de S. Hierôme, de Mongat
& autres ,
est de 6000.
M. le Marquis de Valdecanas,
comprises les garnisons
de Tortose& Tarragone,
avoit au mois de Janvier
environ 5000.
M. le Marquisde Thoy,
comprises les garnirons de
Lerida., Balaguer, Ager,
Berga, Castel-Ciudad ôc
Cervera, avoit au mois d'Avril
environ 1000.
A Martoreil un bataillon
d'environ 100.
A Mataro deux bataillons,
qui sontd'environ600.
A Ostalrich un bataillon
, & un detachement de
deux bataillons de Mataro,
., 550.
A Vich, avec M. de Bracamonte,
outre les detachemens
de l'armée, deux
bataillons, qui font environ
700.
Total de l'infanterie, 24360.
i Cavalerie. »*1erie.
La cavalerie montée qui
1cil prelentement dans ce
camp , compris les deta,.
chemens de Bracamonte &
Gonzales, est de3141.
Celle qui est aux ordres
de M. de Valdecanas est
d'environ • 1100.
-' Celle qui est avec M. le
Marquis de Thoy est environ
de 700.
1 A Martoreil quatre efcadrons,
qui seront environ
de.350.
A Mataro deux escadrons,
quifont environ 160.
A Vich, outre les derachemens
de l'armée, cavalerie
demontée presente
aucamp,cy 207.
Le
Le regiment de Luquely
démonté fait cent hom-
[nés)CY .., 100%
Total de la cavalerie^5859.
Dragons.
Dragons montez au
camp, compris les detachemens
de Bracamontc-
& Gonzales
,
& les,esca-T
drons qui sont dehors, t66jï
Dragons remontez aacamp
font
tous 898.
M le Marquis de Valde-:
canas doit avoir àpied de
a cheval environ ,300.
1-< Total des dragonsy 3865.,
Les poftcs qu'il faut gar-'
der au camp font le sorts
du Llobregat, avec un magafin
de poudres.
Lamaison deNavarro,
Nacre Dame del Puerto, la.
Bergerie,& fcs retranche-,
mens,, fonc les magasins de,
poudres du parcde ladroite;
Les villages de Sartia ôc
Pedralras
3
ou font les de-.
pôrs des vivres., & un grand
magafin/de. poudres les
deux Hôpitaux de l'Hospitalet
& de Garcia; le parc
de l'artillerie de la gauche,
le fort du Befos, outre les
gardes de la ligne de contrevallation,
celles des Ge.
néraux, celles des drapeaux
& des piquets, sans compter
les travailleurs & les
detachemens qu'on fait
journellement pour lescon-
VOIS.
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Résumé : Estat present des troupes de l'armée de Catalogne.
Le document décrit l'état des troupes de l'armée de Catalogne, en détaillant les effectifs de l'infanterie, de la cavalerie et des dragons. L'infanterie totale compte 24 360 hommes, incluant les Gardes Valones, l'infanterie française, et les troupes sous les commandements des marquis de Valdecanas et de Thoy. La cavalerie montée totalise 5 859 hommes, répartis entre diverses unités et commandements. Les dragons, quant à eux, totalisent 3 865 hommes, incluant les dragons montés et ceux sous le commandement du marquis de Valdecanas. Le texte mentionne également les postes à garder au camp, les magasins de poudre, les hôpitaux, et les diverses gardes et détachements nécessaires pour les travaux et les convois.
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19
p. 1437-1447
Camp de Mulhberg.
Début :
On parle dans toute l'Allemagne du Camp de Mulhberg en Saxe, où le Roi de Pologne [...]
Mots clefs :
Saxe, Roi de Pologne, Troupes, Armée, Canon, Infanterie, Généraux, Artillerie, Mülhberg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Camp de Mulhberg.
Camp de Mulhberg.
N parle dans toute l'Allemagne du Camp
de Mulhberg en Saxe , où le Roi de Pologne
a fait camper une grande quantité de Troupes
d'élite , & où ce Prince donne une fête militaire,
digne d'un grand Roi .
Toute l'Armée eft habillée de neuf, & avec autant
de propreté & d'uniformité pour les Cavaliers
, & les Soldats que de richeffe & de goût
pour les Officiers qui ont chacun jufqu'à trois
habits d'un uniforme varié feulement par les
differens agrémens où l'or & l'argent font employés
avec art pour produire un coup d'oeil
magnifique & brillant.:
La fituation du Camp eft des plus agréables ,
le fuperbe Pavillon du Roi & les magnifiques
Tentes qui l'environnent, font fur une éminence,
d'où l'on découvre toute l'Armée , campée fur
deux lignes dans une belle Plaine , arrofée par
la Riviere d'Elbe . Les Troupes les plus magnifi-
.ques , & qui fe font diftinguer dans ce fuperbe
Camp , font les Gardes du Corps de S. M. P. Les
Chevaliers Gardes , les Grands Moufquetaires ,
les Carabiniers , les Gardes à pied & les Cuiraffiers.
Le 31. Mai , le Roi fortit du Camp pour alfer
audevant du Roi de Pruffe. S. M. étoit à la
tête des Chevaliers de l'Aigle Blane , au nombić
de 36. & accompagnée de 160 Princes , Generaux ,
Miniftres & autres Seigneurs. Le Prince Royal
étoit fuivi des Militaires . Les deux Rois fe ren
contrerent à une demie lieue du Camp , où ils
s'embrafferent avec des marques les plus vives
de la plus parfaite amitié , & après avoir dejeuné
fous une Tente magnifique à demi ouverte , ils
11. Vola Hy viurent
1438 MERCURE DE FRANCE
L
vinrent au Camp. Le Roi de Pruffe étoit à Cheval
avec le Prince Royal fon fils , accompagné
de plufieurs Princes , Generaux , Colonels & c . au
nombre de plus de 150. L. M. étoient fuivies de
9. Cavaliersarmés de pié en cap , portant des drapeaux
& une queue de Cheval , comme auffi d'une
Troupe de Huffars armés d'Arcs & de Fleches.
Le premier Juin l'Armée marcha , commandée
par le Prince Royal de Pologne , & fe rangea
fur deux lignes , dont chacune contenoit une
étendue de trois quarts de lieue. L. M. & les
Princes & Generaux de leur nombreuſe & brillante
fuite , des deux fexes , à Cheval & en Caroffe
, les parcoururent d'un côté & d'autre. Le Roi
de Pruffe étoit toujours accompagné de quatre
jeunes Turcs habillés de drap d'or. Les deux
Rois s'étant enfuite retirez fous leurs Tentes. ,
ils furent falués par une falve de 60. pieces de
Canons , & L. M. virent défiler toute l'Armée
par Regimens..
Le lendemain , le Roi de Pologne s'étant trouvé
fatigué , nomma la Princeffe Royale fa Bru ,
pour faire les honneurs du Repas , & S. A. s'en
acquita très bien. On mangea fous une Tente à
la Turque , fur une Table de 40. Couverts , toute
fervie en vaiffelle de vermeil doré , & avec la plus
grande délicateffe & plus grande abondance.
Le 3. les deux Rois dinerent enfemble dans le
Quartier du Roi de Pologne, avec plufieurs Princes
, Generaux & antres Seigneurs. Vers les fix
heures , peu de tems après le diné , il y eut Comédie
Italienne..
Le 4. à quatre heures du matin , les 4. Re--
gimens de Dragons marcherent fur deux colomnes
, & enfuite s'étant mis en parade , firent leur
Exercice & diverſes évolutions à Cheval & à pied
II. Vola jufqu'à
JUIN. 1730. 1439
que
jufqu'à 2. heures après midi . Ils pratiquerent la
nouvelle maniere de coupler les Chevaux ' ,
S. M. P. fait introduire dans fon Armée , & qui
a divers avantages , fur tout celui de pouvoir
former un front de Bataillon , & par là couvrir
les Chevaux & c. Le Roi de Pruffe alla diner ,
accompagné de quelques Generaux , chez le Duc
Jean Adelphe Weifenfels . Le Prince Royal de
Pruffe dina avec le Roi de Pologne & les Dames.
Le foir il y eat Comédie & Bal à la Cour.
Le s .
elle
la Cavalerie fit fes Exercices , compofée
de 24. Efcadrons des Gardes du Corps , des Carabiniers
& des 3. Regimens de Cuiraffiers . Elle
marcha fur quatre Colomnes vers le Pavillon
Royal , où s'étant formée fur deux lignes ,
fit plufieurs mouvemens , marches , attaques &c.
& forma enfuite un quarré , dont le Pavillon du
Roi étoit le centre , & elle rentra dans le Camp
fur une Colomne , en tournant autour du Pavil
Jon Royal.
Le 6. il y eut Concert de voix & d'Inftrumens
&c.
Les Rois de Pologne & de Pruffe ayant été indifpofés
pendant quelques jours , & L. M. étant
parfaitement rétablies , le 10. elles fe rendirent
avec leur fuite au Pavilion , éloigné d'une portée´
de Canon du centre de la premiere ligne de l'Armée
, pour voir l'Exercice de l'lafanterie. Ce
Pavilon eft conftruit de charpente , orné de
peintures & de dorures de très bon goût , élevé
fur une hauteur qui domine fur toute la Plaine.
L'Infanterie qui étoit fortie du Camp dès le
matin , avoit formé autour de ce Pavillon un'
quarré , dont chaque flanc étoit compofé de fixt
Bataillons. On commença par les évolutions des
armes , & on pratiqua enfuite les differentes manieres
de charger par rangs , par pelotons , par
1 Vel. H vj demi
1440 MERCURE DE FRANCE
demi divifions , par divifions entieres & par hayes,
où les Grenadiers jetterent quantité de Grenades
vers le milieu du quarré &c. Après cet Exercice
& diverfes autres évolutions , L. M. allerent diner
à leur quartier. C'eſt un quarré gardé par des
Janiflaires & par une Garde de Cadets , où des
Soldats Turcs , avec des Veſtes de drap d'or ,
& des efpeces de Turbans de velours cramoifi ,
font la garde devant la Tente de ces deux Rois ,
& où l'on voit auffi des Hongrois en habits
d'écarlate , avec des galons & des franges d'or.
Il y a encore douze Gardes qu'on nomme Peckins
, auffi habillés d'écarlate avec des bonnets
de velours noir , bródés d'argent , & une aigrette
de plumes blanches , tenant chacun une hache
d'argent. Le milieu de ce qnarré eft occupé par
une grande Sale tendue de damas cramoifi &
jaune . Cette Sale eft percée de 4. portes par
lef
quelles on entre dans quatre Galeries , qui aboutiffent
à autant de Cabinets , à côté defquels il y
a 8. Tentes à la Turque , ornées de riches étoffes .
Quatre grandes Tentes qui fervent de Sale à
manger , font contigues à ces Cabinets.
>
On a fervi tous les jours trois Tables de 24
Couverts chacune ; les deux Rois mangent à la
premiere , L. A. R. à la feconde , & la troifiéme
eft deftinée pour les Officiers Generaux des deux
Cours ; ces Tables font fervies en vaiffelle de vermeil
doré. Il y a outre cela cinq autres Tables
auffi de 24. Couverts chacune , fervies en vaiffelle
d'argent pour les Hauts Officiers & les
Etrangers. Un Officier de diftinction de la Maifon
du Roi fait les honneurs de chaque Table.
Le Roi de Pologne eft logé dans un Palais
qu'il a fait conftruire exprès, à une portée de pif
tolet du Quarré dont on vient de parler . Le Roi
de Pruffe y eft auffi logé, avec le Prince Royal
on fils , & toute fa Cour. Dans
JUIN. 1730. 1441
DO
52
ם כ
Dans une Lettre écrite de ce Camp , on s'exprime
ainfi : » Je fuis, bien fâché que vous ne
foyez pas à portée de voir ce corps d'armée ++
en verité on ne fçauroit donner une idée de la
magnificence de l'Armée de Darius , que par
celle-cy. Il n'y a point de Sous - Lieutenant de
Cavalerie , dont le Cheval avec le harnois ne
→ vaille au moins mille écus. Il y a trois Tables
» chez le Roy , de 24. Couverts chacune , fervies
en vaiffelle d'or , & plufieurs autres au nombre
" de 300. Couverts , en vaiffelle d'argent. Les
Tentes feules du Quartier du Roi , font eftimées
deux millions. Ce qu'on voit de toutes fortes
» de Voitures , Caroffes , Chaifes & Chevaux de
» felle pour les Etrangers & pour les Dames , elt
» inconcevable. On diftingue ici des Officiers Ge-
» neraux & autres de toutes les Troupes de l'Europe
, & un concours infini d'Etrangers de toutes
Nations.Je ne fçai fi le calcul eft jufte , mais
on compte qu'outre les Troupes , il y a 300
mille ames dans le Camp ou aux environs.
» Au refte , il n'eft queftion ici que de Colon-
» nes , dans le gout de celles du Livre du Chevalier
de Follard ; petits & grands , tout le monde
fe mêle de faire des Colonnes . Il y a un jour
» destiné exprès , où toute l'Infanterie ne fera
පා que des Colonnes ; & le Roi de Pruffe , qui y
» étoit totalement oppofé it y. a deux ans , s'eft
» enfin rendu à l'opinion de l'Auteur de ce Livre
» & à la mienne , fur le fait des Colonnes.
37
םכ
»Le Roi de Pologne m'a fait l'honneur de me
dire qu'il feroit deffiner toutes les évolutions
qui fe font faites , pour que je vous les envoye.
» Mais de tout ce qu'on a fait , le plus beau fera
fans doute , un Paffage de Riviere. L'E be eft
deux fois large ici comme la Seine à Paris . On
» établira trois Ponts en preſence de l'Ennemi , à
11. Vol.
» la
1442 MERCURE DE FRANCE
20
la faveur du Canon & de certains Prammies'
garnis de Canons. Ces Ponts font mobiles &
» deſcendront la Riviere , s'établiront , pour ainfi
→ dire, dans un moment , & le paffage fe fera de
dire vive force. On peut fans craindre le ridi
cule , que ce font Jeux de Prince. A Dieu ,
cher Chevalier , je vous écrirai plus au long ,
quand je pourrai yous envoyer les Deffeins de
ૐ
→ tout ceci .
Les Lettres qu'on a reçues depuis du Camp
de Malhberg portent que le 17. Juin l'Armée
marcha en Phalanges ou Bataillons quarrez , fui
vant l'ufage des Anciens. Cette marche reprefentoit
parfaitement le même ordre de bataille done
les Grecs fe fervoient pour combattre leurs enne
mis , & faifoit un coup d'oeil incomparable. I
y avoit une Phalange d'Infanterie & deux de
Cavalerie , lefquelles après avoir marché quelque
temps dans cet ordre , formerent enfuite deux
lignes toute l'Armée fe replia par le centre &
fe remit fur le même terrain ; après quoi on fe
retira en combattant jufqu'au Camp ; le tout fut
parfaitement bien executé.
Le 18. le Roi de Pruffe dîna chez le Comte de
Wackerbarth , avec le Duc de Saxe Weimar-
Le foir il y eut Comedie Italienne.
Le 19. toute l'Armée fe mit de nouveau en
marche , & forma d'abord neuf grands quarrez ,
l'Infanterie s'étant enfuite formée en quarré long,
fut attaquée par la Cavalerie , qui fut vivement
repouflée par le Canon , les Grenades & la Moufqueterie
L'Infanterie fe voyant trop preffée , forma un
autre quarré long , & fut encore attaquée à di-.
verfes reprises dans fa retraite par toute la Cavalerie
, avec tant d'acharnement , qu'on cut de la
peine à faire retourner quelques Efcadrons qui
11. Vola
effuyerent
JUIN. 1730. 1443
effuyerent le feu , ayant la tête des chevaux dans
les Bayonettes. Enfin la retraite fe fit en deux colonnes
, par des défilez d'une manière qui n'avoit
pas encore été pratiquée & qui fut jugée d'une
grande utilité par les connoiffeurs .
Le 20. Le Regiment des grands Grenadiers fit
fes exercices avec beaucoup d'adreffe devant les
deux Rois . Le Comte de Rutowski , qui en eft le
Commandant , traita enfuite fplendidement le
Roi de Pruffe. Le même jour le Roi alla reconnoître
le terrain où S. M, avoit deffein de paffer
l'Elbe avec un Détachement de l'Armée : ce deffejn
s'executa le 21. Une partie de l'Armée paffa
cette Riviere & fe retrancha ; elle fut enfuite attaquée
par le gros de l'Armée , commandé par
le Comte de Wackerbarth, il fut à la fin repouffé;.
У eut dans cette action deux Soldats de tuez &
un de bleffé par accident. Jamais Artillerie n'a été
fetvie avec plus d'adreffe & d'art , qu'en cette occafion
, y ayant eu de groffes pieces qui ont tiré
coups dans une minute..
il
fix
Le 22. le Roi de Pruffe alla dîner chez lé Prince
Royal de Pologne , qui le régala fuperbement.
Les Exercices Militaires finirent le 23. par une
bataille rangée : l'Armée étoit partagée en deux
corps, dont l'un étoit commandé par le Velt- Maréchal
, Comte de Wackerbarth , & l'autre par le
Duc de Saxe - Weffeinfels , qui après avoir perdu
la bataille , fit une très - belle retraite , ayant mar
ché en bon ordre vers le Bois.
Pendant cette retraite, le Roi de Pologne , qui s'é
toit mis à la tête de fix Efcadrons qu'il avoit déta
chés fecretement de l'aîle droite, tomba dans le flanc
de l'aile gauche , & fit prifonnier un Efcadron
du Régiment de Pohlentz , qui ne s'étoit pas ap
perçu de ce mouvement. Il y eut des pieces de
Canon qui tirerent ce jour- là 159. coups , &
11. Vol.
PArtillerie
1444 MERCURE DE FRANCE
l'Artillerie tira en tout 9000. coups.
Le 24. on tira le fuperbe Feu d'artifice que le
Roi avoit fait préparer fur l'Elbe : le temps calme
& l'air obfcur qu'il faifoit cette nuit- là , ne contribuerent
pas peu à rendre ce fpectacle plus mafique
& plus agréable : il fut executé dans toute
fa perfection , & tous ceux qui l'ont vû , conviennent
que c'eft le plus beau qui ait été tiré de me--
moire d'homme.
Après le Feu d'artifice , le Bucentaure parut
fur l'Elbe avec une Flotille de 15. Bâtimens ,
tous entierement illuminez & ornez de leurs Banderoles
, &c. Cette Fête dura jufqu'à quatre heurés
du matin.
Lers . on celebra au Camp le Jubilé de la Confeffion
d'Ausbourg. Le Roi dîna ce jour - là chezle
General Bauditz , & vit enfuite fon beau Rément
de Carabiniers ."
Le 26. toute l'Armée fut magnifiquement traitée
; elle fe mit à table à onze heures & s'en leva à
midy. Le 27. les deux Rois & leurs fuites s'em→ ,
barquerent fur la Flotille , & defcendirent l'Elbe
jufqu'à Leuchtenberg , où l'on coucha.
Le 28. on finit les Diverriffemens par une
grande Chaffe que le Roi donna au Roi de Pruffe,
& qui n'a pas été moins magnifique que toutes
les autres Fêtes on y a tué à coups de fufil ,
1100. Pieces , tant Cerfs que Biches , Chevreuils
& Sangliers.
Après la Chaffe , on fervit plufieurs Tables de
plus de 400. Couverts ; les deux Rois le féparerent
enfuite avec de grandes marqués d'amitié &
de tendreffe. Le Roi de Pruffe eft allé à Poſtdam ,
& S. M. Pol. eft retournée au Camp , où elle
reftera encore quelques jours avant que de fe rendre
à Drefde.
Par les dernieres Lettres reçûës , on a appris
le circonftances fuivantes : Lo
JUIN 1730. 1445
Le 12. Juin , l'Artillerie fit l'Exercice avec 48.
Pieces de Canon. Outre le Bataillon de l'Artillerie
, on commanda encore trois Regimens d'Infanterie.
Après que ce Corps fe fut rangé fur fir
lignes ; & qu'on eut reparti les Canons en huit
Brigades , il fe mit en marche fur fix colonnes'
vers le Pavillon Royal . Les Canons avec les Chariots
de munitions , alloient au milieu des colonnes
, & étoient accompagnez d'un certain nom
bre de Canoniers & de Soldats détachez de l'Infanterie.
Les Timbales de l'Artillerie étoient fur
un Char attelé de quatre chevaux blancs .
Après que tout fut arrivé à une distance mar
quée du Pavillon , on détela & on fit fortir
des rangs les Chevaux de l'Artillerie & les Chariots
de munitions. Tout le Corps fe remit enfuite
en bataille fur fix lignes , ayant le Canon ;
dans les intervales marques.
Pendant que le Canon faifoit les differentes
charges , l'Infanterie rangée par pelotons , fortoit
par les intervales à chaque charge, & faifoit
fon feu par rang , de même que celle qui étoit à
la tête & à la queue, Elle fe retira enfuite derriere
le Canon. Toutes ces differentes manieres de charges
ont été fort bien executées , malgré les groffes
pluies qu'il faifoit ,ceCorps fit après un mouvement
pour avancer jufqu'à un certain endroit , & continua
toujours à tirer . Il forma enfuite un Quarré
, ayant les Canons rangez fur les flancs , & finit
cette manoeuvre par une décharge generale
des 48. Canons à la fois , qui fut fuivie de celles
72. Pelotons de l'Infanterie, & réïterée fix fois.
Enfin après avoir fait fortir les Chariots de Munitions
du Quarré , & les Brigades des Canons ,
les Pelotons de l'Infanterie firent un mouvement
pour fe mettre fur un Terrain marquê , & fe retirer
; ce qu'ils firent en chargeant en retraite , &
de
11. Vol. ren1446
MERCURE DE FRANCE
rentrerent ainfi dans le Camp. Le Roi de Pruffe
dîna avec le Prince Royal fon fils , chez le
Velt-Maréchal Comte de Wackerbarth , & le Roi
de Pologne , chez le Duc de Saxe-Weimar.
Le 13. les deux Rois dînerent chacun en particulier
, & le Prince Royal dîna en compagnie
la feconde Table ; fervie en vermeil doré. Après
midy fe fit PExercice des Lanciers . Les , fix Efca
drons des Gardes du Corps , armez de Cuiraffes
de Cafques & de Lances , fe prefenterent ; on y
avoit joint cinq Bataillons de Grenadiers ou Gardes
à pied , aufquels on avoit fait diftribuer 128.
Piques par Bataillon.
›
Les Lanciers , en fortant du Camp , fe formerent
fur une ligne , ayant toûjours un Bataillon
entre deux Efcadrons. La marche fe fit vers le
Payillon fur deux lignes , dont la premiere fut
formée par les fix Efcadrons de Lanciers , & la
feconde par les cinq Bataillons d'Infanterie. Pendant
que les Lanciers firent leurs mouvemens✨
vers le Pavillon , les Huffars Polonois , armez de
Cuiraffes & de Cafques,coururent la Bague devant
L.M.& briferent leurs Lances contre desMachines
qu'on avoit préparées pour cet effet. En arrivant
a quelque diftance du Pavillon , les Lanciers fe
formerent de nouveau fur une Ligne ; l'Infante
rie fe mit au milieu , & les fix Efcadrons fur les
aîles , trois Efcadrons fur chaque aîle. Après
avoir avancé ainfi jufqu'à une diſtance marquée
en attaquant , chargeant & le retirant , ils fe formerent
de la même maniere fur trois lignes , & .
avancerent de nouveau en faifant la même manoeuvre
; ce qui ayant été exécuté , les cinq Bataillons
formerent chacun un Bataillon quarré
ayant les Lanciers fur les aîles , & firent enſem
ble diverfes manoeuvres . Enfin les quatre Batail-
' ours des Gardes formerent un grand quarré au-
II. Vol.
tour
JUIN. 1730. J447
tour du cinquiéme Bataillon , qui étoit celui des
Grenadiers. Les Lanciers fe rangerent pour les
couvrir , & après avoir fait plufieurs attaques ,
marches & contremarches , on fe battit en retraite
& on entra dans le Camp.
Le 14, le Roy de Pruffe alla dès le matin voir
l'armée , qui étant fortie du Camp fans armes
&C.
N parle dans toute l'Allemagne du Camp
de Mulhberg en Saxe , où le Roi de Pologne
a fait camper une grande quantité de Troupes
d'élite , & où ce Prince donne une fête militaire,
digne d'un grand Roi .
Toute l'Armée eft habillée de neuf, & avec autant
de propreté & d'uniformité pour les Cavaliers
, & les Soldats que de richeffe & de goût
pour les Officiers qui ont chacun jufqu'à trois
habits d'un uniforme varié feulement par les
differens agrémens où l'or & l'argent font employés
avec art pour produire un coup d'oeil
magnifique & brillant.:
La fituation du Camp eft des plus agréables ,
le fuperbe Pavillon du Roi & les magnifiques
Tentes qui l'environnent, font fur une éminence,
d'où l'on découvre toute l'Armée , campée fur
deux lignes dans une belle Plaine , arrofée par
la Riviere d'Elbe . Les Troupes les plus magnifi-
.ques , & qui fe font diftinguer dans ce fuperbe
Camp , font les Gardes du Corps de S. M. P. Les
Chevaliers Gardes , les Grands Moufquetaires ,
les Carabiniers , les Gardes à pied & les Cuiraffiers.
Le 31. Mai , le Roi fortit du Camp pour alfer
audevant du Roi de Pruffe. S. M. étoit à la
tête des Chevaliers de l'Aigle Blane , au nombić
de 36. & accompagnée de 160 Princes , Generaux ,
Miniftres & autres Seigneurs. Le Prince Royal
étoit fuivi des Militaires . Les deux Rois fe ren
contrerent à une demie lieue du Camp , où ils
s'embrafferent avec des marques les plus vives
de la plus parfaite amitié , & après avoir dejeuné
fous une Tente magnifique à demi ouverte , ils
11. Vola Hy viurent
1438 MERCURE DE FRANCE
L
vinrent au Camp. Le Roi de Pruffe étoit à Cheval
avec le Prince Royal fon fils , accompagné
de plufieurs Princes , Generaux , Colonels & c . au
nombre de plus de 150. L. M. étoient fuivies de
9. Cavaliersarmés de pié en cap , portant des drapeaux
& une queue de Cheval , comme auffi d'une
Troupe de Huffars armés d'Arcs & de Fleches.
Le premier Juin l'Armée marcha , commandée
par le Prince Royal de Pologne , & fe rangea
fur deux lignes , dont chacune contenoit une
étendue de trois quarts de lieue. L. M. & les
Princes & Generaux de leur nombreuſe & brillante
fuite , des deux fexes , à Cheval & en Caroffe
, les parcoururent d'un côté & d'autre. Le Roi
de Pruffe étoit toujours accompagné de quatre
jeunes Turcs habillés de drap d'or. Les deux
Rois s'étant enfuite retirez fous leurs Tentes. ,
ils furent falués par une falve de 60. pieces de
Canons , & L. M. virent défiler toute l'Armée
par Regimens..
Le lendemain , le Roi de Pologne s'étant trouvé
fatigué , nomma la Princeffe Royale fa Bru ,
pour faire les honneurs du Repas , & S. A. s'en
acquita très bien. On mangea fous une Tente à
la Turque , fur une Table de 40. Couverts , toute
fervie en vaiffelle de vermeil doré , & avec la plus
grande délicateffe & plus grande abondance.
Le 3. les deux Rois dinerent enfemble dans le
Quartier du Roi de Pologne, avec plufieurs Princes
, Generaux & antres Seigneurs. Vers les fix
heures , peu de tems après le diné , il y eut Comédie
Italienne..
Le 4. à quatre heures du matin , les 4. Re--
gimens de Dragons marcherent fur deux colomnes
, & enfuite s'étant mis en parade , firent leur
Exercice & diverſes évolutions à Cheval & à pied
II. Vola jufqu'à
JUIN. 1730. 1439
que
jufqu'à 2. heures après midi . Ils pratiquerent la
nouvelle maniere de coupler les Chevaux ' ,
S. M. P. fait introduire dans fon Armée , & qui
a divers avantages , fur tout celui de pouvoir
former un front de Bataillon , & par là couvrir
les Chevaux & c. Le Roi de Pruffe alla diner ,
accompagné de quelques Generaux , chez le Duc
Jean Adelphe Weifenfels . Le Prince Royal de
Pruffe dina avec le Roi de Pologne & les Dames.
Le foir il y eat Comédie & Bal à la Cour.
Le s .
elle
la Cavalerie fit fes Exercices , compofée
de 24. Efcadrons des Gardes du Corps , des Carabiniers
& des 3. Regimens de Cuiraffiers . Elle
marcha fur quatre Colomnes vers le Pavillon
Royal , où s'étant formée fur deux lignes ,
fit plufieurs mouvemens , marches , attaques &c.
& forma enfuite un quarré , dont le Pavillon du
Roi étoit le centre , & elle rentra dans le Camp
fur une Colomne , en tournant autour du Pavil
Jon Royal.
Le 6. il y eut Concert de voix & d'Inftrumens
&c.
Les Rois de Pologne & de Pruffe ayant été indifpofés
pendant quelques jours , & L. M. étant
parfaitement rétablies , le 10. elles fe rendirent
avec leur fuite au Pavilion , éloigné d'une portée´
de Canon du centre de la premiere ligne de l'Armée
, pour voir l'Exercice de l'lafanterie. Ce
Pavilon eft conftruit de charpente , orné de
peintures & de dorures de très bon goût , élevé
fur une hauteur qui domine fur toute la Plaine.
L'Infanterie qui étoit fortie du Camp dès le
matin , avoit formé autour de ce Pavillon un'
quarré , dont chaque flanc étoit compofé de fixt
Bataillons. On commença par les évolutions des
armes , & on pratiqua enfuite les differentes manieres
de charger par rangs , par pelotons , par
1 Vel. H vj demi
1440 MERCURE DE FRANCE
demi divifions , par divifions entieres & par hayes,
où les Grenadiers jetterent quantité de Grenades
vers le milieu du quarré &c. Après cet Exercice
& diverfes autres évolutions , L. M. allerent diner
à leur quartier. C'eſt un quarré gardé par des
Janiflaires & par une Garde de Cadets , où des
Soldats Turcs , avec des Veſtes de drap d'or ,
& des efpeces de Turbans de velours cramoifi ,
font la garde devant la Tente de ces deux Rois ,
& où l'on voit auffi des Hongrois en habits
d'écarlate , avec des galons & des franges d'or.
Il y a encore douze Gardes qu'on nomme Peckins
, auffi habillés d'écarlate avec des bonnets
de velours noir , bródés d'argent , & une aigrette
de plumes blanches , tenant chacun une hache
d'argent. Le milieu de ce qnarré eft occupé par
une grande Sale tendue de damas cramoifi &
jaune . Cette Sale eft percée de 4. portes par
lef
quelles on entre dans quatre Galeries , qui aboutiffent
à autant de Cabinets , à côté defquels il y
a 8. Tentes à la Turque , ornées de riches étoffes .
Quatre grandes Tentes qui fervent de Sale à
manger , font contigues à ces Cabinets.
>
On a fervi tous les jours trois Tables de 24
Couverts chacune ; les deux Rois mangent à la
premiere , L. A. R. à la feconde , & la troifiéme
eft deftinée pour les Officiers Generaux des deux
Cours ; ces Tables font fervies en vaiffelle de vermeil
doré. Il y a outre cela cinq autres Tables
auffi de 24. Couverts chacune , fervies en vaiffelle
d'argent pour les Hauts Officiers & les
Etrangers. Un Officier de diftinction de la Maifon
du Roi fait les honneurs de chaque Table.
Le Roi de Pologne eft logé dans un Palais
qu'il a fait conftruire exprès, à une portée de pif
tolet du Quarré dont on vient de parler . Le Roi
de Pruffe y eft auffi logé, avec le Prince Royal
on fils , & toute fa Cour. Dans
JUIN. 1730. 1441
DO
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ם כ
Dans une Lettre écrite de ce Camp , on s'exprime
ainfi : » Je fuis, bien fâché que vous ne
foyez pas à portée de voir ce corps d'armée ++
en verité on ne fçauroit donner une idée de la
magnificence de l'Armée de Darius , que par
celle-cy. Il n'y a point de Sous - Lieutenant de
Cavalerie , dont le Cheval avec le harnois ne
→ vaille au moins mille écus. Il y a trois Tables
» chez le Roy , de 24. Couverts chacune , fervies
en vaiffelle d'or , & plufieurs autres au nombre
" de 300. Couverts , en vaiffelle d'argent. Les
Tentes feules du Quartier du Roi , font eftimées
deux millions. Ce qu'on voit de toutes fortes
» de Voitures , Caroffes , Chaifes & Chevaux de
» felle pour les Etrangers & pour les Dames , elt
» inconcevable. On diftingue ici des Officiers Ge-
» neraux & autres de toutes les Troupes de l'Europe
, & un concours infini d'Etrangers de toutes
Nations.Je ne fçai fi le calcul eft jufte , mais
on compte qu'outre les Troupes , il y a 300
mille ames dans le Camp ou aux environs.
» Au refte , il n'eft queftion ici que de Colon-
» nes , dans le gout de celles du Livre du Chevalier
de Follard ; petits & grands , tout le monde
fe mêle de faire des Colonnes . Il y a un jour
» destiné exprès , où toute l'Infanterie ne fera
පා que des Colonnes ; & le Roi de Pruffe , qui y
» étoit totalement oppofé it y. a deux ans , s'eft
» enfin rendu à l'opinion de l'Auteur de ce Livre
» & à la mienne , fur le fait des Colonnes.
37
םכ
»Le Roi de Pologne m'a fait l'honneur de me
dire qu'il feroit deffiner toutes les évolutions
qui fe font faites , pour que je vous les envoye.
» Mais de tout ce qu'on a fait , le plus beau fera
fans doute , un Paffage de Riviere. L'E be eft
deux fois large ici comme la Seine à Paris . On
» établira trois Ponts en preſence de l'Ennemi , à
11. Vol.
» la
1442 MERCURE DE FRANCE
20
la faveur du Canon & de certains Prammies'
garnis de Canons. Ces Ponts font mobiles &
» deſcendront la Riviere , s'établiront , pour ainfi
→ dire, dans un moment , & le paffage fe fera de
dire vive force. On peut fans craindre le ridi
cule , que ce font Jeux de Prince. A Dieu ,
cher Chevalier , je vous écrirai plus au long ,
quand je pourrai yous envoyer les Deffeins de
ૐ
→ tout ceci .
Les Lettres qu'on a reçues depuis du Camp
de Malhberg portent que le 17. Juin l'Armée
marcha en Phalanges ou Bataillons quarrez , fui
vant l'ufage des Anciens. Cette marche reprefentoit
parfaitement le même ordre de bataille done
les Grecs fe fervoient pour combattre leurs enne
mis , & faifoit un coup d'oeil incomparable. I
y avoit une Phalange d'Infanterie & deux de
Cavalerie , lefquelles après avoir marché quelque
temps dans cet ordre , formerent enfuite deux
lignes toute l'Armée fe replia par le centre &
fe remit fur le même terrain ; après quoi on fe
retira en combattant jufqu'au Camp ; le tout fut
parfaitement bien executé.
Le 18. le Roi de Pruffe dîna chez le Comte de
Wackerbarth , avec le Duc de Saxe Weimar-
Le foir il y eut Comedie Italienne.
Le 19. toute l'Armée fe mit de nouveau en
marche , & forma d'abord neuf grands quarrez ,
l'Infanterie s'étant enfuite formée en quarré long,
fut attaquée par la Cavalerie , qui fut vivement
repouflée par le Canon , les Grenades & la Moufqueterie
L'Infanterie fe voyant trop preffée , forma un
autre quarré long , & fut encore attaquée à di-.
verfes reprises dans fa retraite par toute la Cavalerie
, avec tant d'acharnement , qu'on cut de la
peine à faire retourner quelques Efcadrons qui
11. Vola
effuyerent
JUIN. 1730. 1443
effuyerent le feu , ayant la tête des chevaux dans
les Bayonettes. Enfin la retraite fe fit en deux colonnes
, par des défilez d'une manière qui n'avoit
pas encore été pratiquée & qui fut jugée d'une
grande utilité par les connoiffeurs .
Le 20. Le Regiment des grands Grenadiers fit
fes exercices avec beaucoup d'adreffe devant les
deux Rois . Le Comte de Rutowski , qui en eft le
Commandant , traita enfuite fplendidement le
Roi de Pruffe. Le même jour le Roi alla reconnoître
le terrain où S. M, avoit deffein de paffer
l'Elbe avec un Détachement de l'Armée : ce deffejn
s'executa le 21. Une partie de l'Armée paffa
cette Riviere & fe retrancha ; elle fut enfuite attaquée
par le gros de l'Armée , commandé par
le Comte de Wackerbarth, il fut à la fin repouffé;.
У eut dans cette action deux Soldats de tuez &
un de bleffé par accident. Jamais Artillerie n'a été
fetvie avec plus d'adreffe & d'art , qu'en cette occafion
, y ayant eu de groffes pieces qui ont tiré
coups dans une minute..
il
fix
Le 22. le Roi de Pruffe alla dîner chez lé Prince
Royal de Pologne , qui le régala fuperbement.
Les Exercices Militaires finirent le 23. par une
bataille rangée : l'Armée étoit partagée en deux
corps, dont l'un étoit commandé par le Velt- Maréchal
, Comte de Wackerbarth , & l'autre par le
Duc de Saxe - Weffeinfels , qui après avoir perdu
la bataille , fit une très - belle retraite , ayant mar
ché en bon ordre vers le Bois.
Pendant cette retraite, le Roi de Pologne , qui s'é
toit mis à la tête de fix Efcadrons qu'il avoit déta
chés fecretement de l'aîle droite, tomba dans le flanc
de l'aile gauche , & fit prifonnier un Efcadron
du Régiment de Pohlentz , qui ne s'étoit pas ap
perçu de ce mouvement. Il y eut des pieces de
Canon qui tirerent ce jour- là 159. coups , &
11. Vol.
PArtillerie
1444 MERCURE DE FRANCE
l'Artillerie tira en tout 9000. coups.
Le 24. on tira le fuperbe Feu d'artifice que le
Roi avoit fait préparer fur l'Elbe : le temps calme
& l'air obfcur qu'il faifoit cette nuit- là , ne contribuerent
pas peu à rendre ce fpectacle plus mafique
& plus agréable : il fut executé dans toute
fa perfection , & tous ceux qui l'ont vû , conviennent
que c'eft le plus beau qui ait été tiré de me--
moire d'homme.
Après le Feu d'artifice , le Bucentaure parut
fur l'Elbe avec une Flotille de 15. Bâtimens ,
tous entierement illuminez & ornez de leurs Banderoles
, &c. Cette Fête dura jufqu'à quatre heurés
du matin.
Lers . on celebra au Camp le Jubilé de la Confeffion
d'Ausbourg. Le Roi dîna ce jour - là chezle
General Bauditz , & vit enfuite fon beau Rément
de Carabiniers ."
Le 26. toute l'Armée fut magnifiquement traitée
; elle fe mit à table à onze heures & s'en leva à
midy. Le 27. les deux Rois & leurs fuites s'em→ ,
barquerent fur la Flotille , & defcendirent l'Elbe
jufqu'à Leuchtenberg , où l'on coucha.
Le 28. on finit les Diverriffemens par une
grande Chaffe que le Roi donna au Roi de Pruffe,
& qui n'a pas été moins magnifique que toutes
les autres Fêtes on y a tué à coups de fufil ,
1100. Pieces , tant Cerfs que Biches , Chevreuils
& Sangliers.
Après la Chaffe , on fervit plufieurs Tables de
plus de 400. Couverts ; les deux Rois le féparerent
enfuite avec de grandes marqués d'amitié &
de tendreffe. Le Roi de Pruffe eft allé à Poſtdam ,
& S. M. Pol. eft retournée au Camp , où elle
reftera encore quelques jours avant que de fe rendre
à Drefde.
Par les dernieres Lettres reçûës , on a appris
le circonftances fuivantes : Lo
JUIN 1730. 1445
Le 12. Juin , l'Artillerie fit l'Exercice avec 48.
Pieces de Canon. Outre le Bataillon de l'Artillerie
, on commanda encore trois Regimens d'Infanterie.
Après que ce Corps fe fut rangé fur fir
lignes ; & qu'on eut reparti les Canons en huit
Brigades , il fe mit en marche fur fix colonnes'
vers le Pavillon Royal . Les Canons avec les Chariots
de munitions , alloient au milieu des colonnes
, & étoient accompagnez d'un certain nom
bre de Canoniers & de Soldats détachez de l'Infanterie.
Les Timbales de l'Artillerie étoient fur
un Char attelé de quatre chevaux blancs .
Après que tout fut arrivé à une distance mar
quée du Pavillon , on détela & on fit fortir
des rangs les Chevaux de l'Artillerie & les Chariots
de munitions. Tout le Corps fe remit enfuite
en bataille fur fix lignes , ayant le Canon ;
dans les intervales marques.
Pendant que le Canon faifoit les differentes
charges , l'Infanterie rangée par pelotons , fortoit
par les intervales à chaque charge, & faifoit
fon feu par rang , de même que celle qui étoit à
la tête & à la queue, Elle fe retira enfuite derriere
le Canon. Toutes ces differentes manieres de charges
ont été fort bien executées , malgré les groffes
pluies qu'il faifoit ,ceCorps fit après un mouvement
pour avancer jufqu'à un certain endroit , & continua
toujours à tirer . Il forma enfuite un Quarré
, ayant les Canons rangez fur les flancs , & finit
cette manoeuvre par une décharge generale
des 48. Canons à la fois , qui fut fuivie de celles
72. Pelotons de l'Infanterie, & réïterée fix fois.
Enfin après avoir fait fortir les Chariots de Munitions
du Quarré , & les Brigades des Canons ,
les Pelotons de l'Infanterie firent un mouvement
pour fe mettre fur un Terrain marquê , & fe retirer
; ce qu'ils firent en chargeant en retraite , &
de
11. Vol. ren1446
MERCURE DE FRANCE
rentrerent ainfi dans le Camp. Le Roi de Pruffe
dîna avec le Prince Royal fon fils , chez le
Velt-Maréchal Comte de Wackerbarth , & le Roi
de Pologne , chez le Duc de Saxe-Weimar.
Le 13. les deux Rois dînerent chacun en particulier
, & le Prince Royal dîna en compagnie
la feconde Table ; fervie en vermeil doré. Après
midy fe fit PExercice des Lanciers . Les , fix Efca
drons des Gardes du Corps , armez de Cuiraffes
de Cafques & de Lances , fe prefenterent ; on y
avoit joint cinq Bataillons de Grenadiers ou Gardes
à pied , aufquels on avoit fait diftribuer 128.
Piques par Bataillon.
›
Les Lanciers , en fortant du Camp , fe formerent
fur une ligne , ayant toûjours un Bataillon
entre deux Efcadrons. La marche fe fit vers le
Payillon fur deux lignes , dont la premiere fut
formée par les fix Efcadrons de Lanciers , & la
feconde par les cinq Bataillons d'Infanterie. Pendant
que les Lanciers firent leurs mouvemens✨
vers le Pavillon , les Huffars Polonois , armez de
Cuiraffes & de Cafques,coururent la Bague devant
L.M.& briferent leurs Lances contre desMachines
qu'on avoit préparées pour cet effet. En arrivant
a quelque diftance du Pavillon , les Lanciers fe
formerent de nouveau fur une Ligne ; l'Infante
rie fe mit au milieu , & les fix Efcadrons fur les
aîles , trois Efcadrons fur chaque aîle. Après
avoir avancé ainfi jufqu'à une diſtance marquée
en attaquant , chargeant & le retirant , ils fe formerent
de la même maniere fur trois lignes , & .
avancerent de nouveau en faifant la même manoeuvre
; ce qui ayant été exécuté , les cinq Bataillons
formerent chacun un Bataillon quarré
ayant les Lanciers fur les aîles , & firent enſem
ble diverfes manoeuvres . Enfin les quatre Batail-
' ours des Gardes formerent un grand quarré au-
II. Vol.
tour
JUIN. 1730. J447
tour du cinquiéme Bataillon , qui étoit celui des
Grenadiers. Les Lanciers fe rangerent pour les
couvrir , & après avoir fait plufieurs attaques ,
marches & contremarches , on fe battit en retraite
& on entra dans le Camp.
Le 14, le Roy de Pruffe alla dès le matin voir
l'armée , qui étant fortie du Camp fans armes
&C.
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Résumé : Camp de Mulhberg.
Le texte décrit une fête militaire organisée par le Roi de Pologne au camp de Mulhberg en Saxe. Ce camp accueille une grande quantité de troupes d'élite, et le Roi donne une fête militaire digne d'un grand souverain. Toute l'armée est habillée de neuf, avec une grande propreté et uniformité pour les cavaliers et les soldats, et une richesse et un goût remarquables pour les officiers, qui possèdent plusieurs habits d'uniforme varié. La situation du camp est agréable, avec un superbe pavillon royal et des tentes magnifiques sur une éminence offrant une vue sur l'armée campée en deux lignes dans une belle plaine bordée par la rivière Elbe. Les troupes les plus magnifiques incluent les Gardes du Corps du Roi de Pologne, les Chevaliers Gardes, les Grands Mousquetaires, les Carabiniers, les Gardes à pied et les Cuirassiers. Le 31 mai, le Roi de Pologne sort du camp pour rencontrer le Roi de Prusse. Les deux souverains s'embrassent avec des marques d'amitié et déjeunent sous une tente magnifique. Le 1er juin, l'armée marche sous le commandement du Prince Royal de Pologne et se range en deux lignes. Les deux rois assistent à des exercices militaires et à des évolutions de l'armée. Les jours suivants, divers exercices et fêtes sont organisés, incluant des comédies, des bals, des concerts, et des exercices de cavalerie et d'infanterie. Les rois assistent également à des manœuvres et des batailles simulées, où l'armée démontre ses compétences et son organisation. Le 24 juin, un feu d'artifice spectaculaire est tiré sur l'Elbe, suivi par l'apparition du Bucentaure avec une flotille de bateaux illuminés. Le camp de Mulhberg est décrit comme un lieu de grande magnificence, avec des troupes bien équipées et des officiers de diverses nations européennes. Les lettres reçues du camp mentionnent également des manœuvres militaires impressionnantes et des exercices tactiques innovants. Le 12 juin, l'artillerie effectue un exercice avec 48 pièces de canon et trois régiments d'infanterie. Les troupes se mettent en marche vers le pavillon royal, exécutant diverses manœuvres malgré la pluie. L'exercice se termine par une décharge générale des canons et des pelotons d'infanterie. Le 13 juin, les deux rois dînent séparément. Les lanciers et les grenadiers effectuent des exercices, incluant des charges et des manœuvres en formation. Les hussards polonais courent la bague devant le roi de Pologne. Le 14 juin, le roi de Prusse visite l'armée, qui est sortie du camp sans armes. Le 28 juin, après une grande chasse où 1 100 pièces de gibier furent abattues, les deux rois se séparent en signe d'amitié. Le roi de Prusse se rend à Potsdam, tandis que le roi de Pologne retourne au camp.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 1641-1646
SUITE du Journal du Camp de Mulberg & Radewitz.
Début :
Le 15. Juin, jour destiné pour les Marches, Contre-Marches, Mouvemens & autres Manoeuvres [...]
Mots clefs :
Armée, Cavalerie, Roi de Prusse, Roi de Pologne, Infanterie, Pavillon, Mülhberg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE du Journal du Camp de Mulberg & Radewitz.
-SUITE du Journal du Campde Mulberg
& Radewit
L
E 15 de Juin , jour deftiné pour les Marches,
Contre-Marches , Mouvemens & autres Manoeuvres
, par Colonnes ; toute l'Armée alla fur
trois Colonnes , vers le Pavillon Royal, ou ayant
réformé par un quart de converfion fes Bataillons
& Efcadrons, des Divifions & Brigades dont
les Colonnes étoient compofées , elle fe mit en
ordre de Bataille fur trois lignes , en faiſant un
quart de converfion par Regimens entiers ; & le
Corps de referve de la 3e Ligue vint couvrir les
Flancs de l'Infanterie & de la Cavalerie . De ces
Flancs on forma quatre Colonnes ,lefquelles ayant
fait leurs décharges en avançant , tout le refte de
l'armée les fuivit , & paffa ainfi à côté du Pavillon
Royal, Elle fe forma enfuite fur huit Colon
ACS
1642 MERCURE DE FRANCE
1 res , lefquelies chargerent en retraite , en défilant
par
demi Bataillons & Efcadrons , qui fe remettant
toujours dans le même ordre où ils avoient
été , rentrerent enfin dans le Camp.
Le 16. jour de repos , le Roy de Pruffe dîna
avec le Prince Royal fon Fils , chez le Velt -Maréchal
Comte de Wackerbarth , & le Roy de Po-
-logne dîna en particulier.
Le 17. l'Armée fit fes exercices & divers mouyemens
par Phalanges ; après s'être formée fur
fept lignes , elle fe mit en marche en trois Phalanges,
vers le Pavillon Royal , où ayant fait trois
Triangles de chaque Phalange , elle fit le feu ferpentant
& fe remit après cela fur les fept lignes.
Après cette manoeuvre & quelques autres , l'Armée
fit fa retraite par les intervales vers le Camp,
en chargeant par divifion , l'Infanterie ayant la
Bayonnette au bout du Fufil.
Le 18. le Roy de Pruffe & le Prince Royal fon
-fils ,
entendirent le Sermon au Quartier du Velt-
Maréchal , chez qui ils dînerent ce jour - là , & le
Roy de Pologne dîna à fon petit Couvert.
Le 19. l'Armée fit fes mouvemens par quarrez.
Elle vint d'abord fur deux Colonnes fe mettre aux
deux côtez du Pavillon Royal , où s'étant rangée
en Bataille , elle fit le feu de Chaine , après lequel
l'Infanterie forma cinq petits quarrez , &
deux demi quarrez & fit le feu de Haye . L'Armée
s'étant enfuite remife , elle forma un grand
quarré autour du Pavillon Royal , & fit le feu
toute la Cavacoulant.
Après cette manoeuvre
lerie fortit du quarré , & marcha vers un Bois ,
d'où elle alla attaquer l'Infanterie , qui , en attendant
, avoit formé feule un quarré long. La Cavalerie
ayant été repouffée , fe retira vers le Bois ;
mais elle revint peu après des deux côtez attaquer
l'Infanterie , quiavoit formé un autre quarré en
>
chanJUILLET
. 1730. 1643
changeant le front . L'Infanterie fe deffendit par
un feu continuel , & fe retira enfin vers un Village
qu'on avoit fait couvrir par un Bataillon de
Grenadiers , pour affurer la retraite , qui s'exécutoit
, de maniere qu'on faifoit toujours traverfer
deux Bataillons d'un Flanc à l'autre , qui s'ouvrirent
à droit & à gauche , pour ceder le nouveau
Terrain aux Bataillons à mefure qu'ils avançoient
, afin qu'ils en puffent former dans le
grand quarré trois autres plus petits, & que ceuxcy
fuffent en état de fe foutenir , en cas que la
Cavalerie vint à enfoncer le quarré. Après cette
manoeuvre l'Armée rentra dans le Camp. Le Prince
Royal de Pruffe dîna ce jour -là chez le Prince
Royal de Pologne, à Tiefenau. Le foir il y cut Bal
chez la Comteffe d'Orzelfka, où l'on fervit un magnifique
Souper , à trois Tables , de 30 couverts
chacune.
Le 20. les deux Rois allerent voir avant dîner,
le Regiment du Corps des Grenadiers faire les
exercices , dont L. M. parurent tres - fatisfaites . Le
Roy de Pruffe dîna avec le Prince Royal fon fils ,
chez le Comte Rutowfki , & le Roy de Pologne
fe rendit à Promitz & à Leffa , pour voir le Terrain
où l'on devoit faire le lendemain l'attaque du
Retranchement.
Le 21.le Roy de Pruffe dîna avec le PrinceRoyal
fon fils , chez le Major General de Diemar. Le
Roy de Pologne dîna en particulier , après que $ .
M. eut fait elle - même toutes les difpofitions neceffaires
pour l'attaque du Retranchement & pour
le paffage de la Riviere.
Pour reprefenter cette manoeuvre ? une partie
de l'Armée , commandée par le General de Baudis,
paffa l'Elbe à la pointe du jour, fur des Ponts
qu'on y avoit conftruits ; & s'étant placée de l'autre
côté de la Riviere, dans des Valons qui la mettoient
1644 MERCURE DE FRANCE
toient à couvert , elle envoya plufieurs petits détachemens
pour donner de fauffes allarmes, afin d'attirer
l'autre moitié de l'Armée qui étoit reſtée au
Camp fous les Ordres du Velt- Maréchal , Comte
de Wackerbarth. Une petite Flote , compofée de
Frégates , de Brigantins & d'autres Bâtimens, fur
lefquels on avoit embarqué des Troupes, avec 13
Piéces de Canon , fit la même chofe le long de
la Riviere , & après avoir fait fauter en l'air une
partie du Pont qu'elle trouva dans fon paffage
elle fe rangea vers un endroit nommé Groebe, ou
elle débarqua fon monde pour occuper un Village
fitué fur le bord de l'Elbe , afin de favorifer le
paffage de l'Armée du General de Baudis . Pendant
ce temps-là on avoit jetté un Pont de Batteaux
au-deffous de Groebe , fur lequel le General
de Baudis repafla la Riviere avec fes Troupes
l'après midi , fe fervant en même-temps des Bâtimens
de tranfport qu'on y avoit affemblez pour
cet effet , & il fit faire un Retranchement vis-àvis
de Groebe pour couvrir fes Troupes à meſure
qu'elles fe pofterent. Ces Troupes furent auffi
foutenues par la petite Flote , & par une Batterie
de 36 Pieces de Canon , placées de l'autre côté de
la Riviere , fur une hauteur qui domine toute
cette Contrée, & que les deux Rois avoient choi-
Le pour voir ce magnifique fpectacle.
L'Armée du Velt-Maréchal qui étoit accouruë
aux fauffes allarmes , ayant appris le veritable
endroit du paffage de celle du General de Baudis
, fe mit en marche de ce côté là , fur deux
Colonnes ; la Cavalerie étoit à la tête , & elle
fut fuivie des Dragons & de l'Infanterie. S'étant
approchée vers le foir du Retranchement du Ge
meral de Baudis , qu'on avoit fait garnir de quantité
de Canons , elle forma fes attaques , & les
sammença par fes Dragons , auſquels on fit met-
LIC
JUILLET. 1730. 1645
·
tre pied à terre ; ils avancerent & chargerent fur
quatre Colonnes , & après un grand feu de part
& d'autre , tant des Canons que de la Moufqueterie
; la nuit fépara les deux Partis, & toute l'Armée
rentra dans le Camp .
Le 22. fut jour de repos. Le Roy de Pruffe dina
avec le Pr. Royal fon fils , chez le Pr. Royal de
Pologne , à Fieffenau , & le Roy de Pologne encore
en particulier .
Le 23. le Margrave Regnant de Brandebourg
Anfpach , Gendre du Roy de Prufſe , arriva au
Camp, L'Armée qui devoit ce jour - là repreſenter
un Combat , fe partagea en deux Corps , afin de
former deux Armées différentes . Le Velt- Maréchal
eut le Commandement de l'une , fous les
Ordres du Pr. Royal de Pologne , & le Duc Jean
Adolphe de Weiffenfels , celui de l'autre. Les
deux Armées s'étant mifes en marche , chacune
fur deux Colonnes , elles allerent fe ranger fur
deux lignes , aux deux côtez du Pavillon Royal ,
où les deux Rois étoient avec les Cours & quantité
de Perfonnes de diftinction . Elles avancerent
enfuite l'une contre l'autre , après avoir détaché
leur Cavalerie Légere, avec les Volontaires , pour
efcarmoucher & fe reconnoître. Lorsque les deux
Armées fe trouverent en prefence , à une diſtance
d'environ mille pas , on fit jouer le Canon ; &
après s'être approchées à 300 pas , l'Infanterie
des deux Armées commença fon feu par la Mouf
queterie , en avançant toujours l'une contre l'autre
jufqu'à 60 pas, où après plufieurs chocs & at
taques de la Cavalerie , l'Armée du Velt - Maréchal
fembloit vouloir plier ; mais ayant d'abord'
été foutenue par fa feconde ligne , elle repoufla
l'Armée du Duc de Weiffenfels & la pourſuivit
jufqu'à une certaine diftance , vers un Bois qui
'étoit derriere elle. Les deux Armées y firent alte ,
Η
pour
1646 MERCURE DE FRANCE
pour fe remettre & recommencer le combat,
La Cavalerie fe pouffa & repouffa fucceffivement
; mais enfin celle de l'aile gauche de l'Ar
mée du Duc de Weiffenfels fut entierement mife
en déroute & pouffée dans le Bois ; & comme
Paîle droite de la Cavalerie de cette Armée avoit
pris quelque avantage fur l'aile gauche du Velt-
Maréchal, la feconde ligne de fon aîle droite fe
détacha pour foutenir la gauche ; l'aîle droite du
Duc de Weiffenfels , après avoir chargé quelquetemps
, fut auffi mife en déroute ; & lorfqu'elle fe
retira dans le Bois , l'Armée du Comte de Wackerbarth
en coupa deux Eſcadrons ,L'Infanterie dų
Duc de Weiffenfels fe trouvant alors abandonnée
de fa Cavalerie ; & celle du Comte de Wacskerbarth
faifant des mouvemens pour entrer dans
fes Flancs, elle forma un Crochet fur chaque aîle,
& fe battit en retraite jufques dans le Bois ; après
quoi les deux Armées rentrerent dans le Camp.
Le Roy de Pruffe avant fon départ du Camp ,
a fait diftribuer quantité de Médailles d'Or à divers
Seigneurs , parmi lesquelles il y en a de la
yaleur de 150 Ducats. S. M. Pr. a auffi fait donner
70000 Florins aux Troupes , & 30000 , aux
Officiers de la Maifon du Roy de Pologne.
& Radewit
L
E 15 de Juin , jour deftiné pour les Marches,
Contre-Marches , Mouvemens & autres Manoeuvres
, par Colonnes ; toute l'Armée alla fur
trois Colonnes , vers le Pavillon Royal, ou ayant
réformé par un quart de converfion fes Bataillons
& Efcadrons, des Divifions & Brigades dont
les Colonnes étoient compofées , elle fe mit en
ordre de Bataille fur trois lignes , en faiſant un
quart de converfion par Regimens entiers ; & le
Corps de referve de la 3e Ligue vint couvrir les
Flancs de l'Infanterie & de la Cavalerie . De ces
Flancs on forma quatre Colonnes ,lefquelles ayant
fait leurs décharges en avançant , tout le refte de
l'armée les fuivit , & paffa ainfi à côté du Pavillon
Royal, Elle fe forma enfuite fur huit Colon
ACS
1642 MERCURE DE FRANCE
1 res , lefquelies chargerent en retraite , en défilant
par
demi Bataillons & Efcadrons , qui fe remettant
toujours dans le même ordre où ils avoient
été , rentrerent enfin dans le Camp.
Le 16. jour de repos , le Roy de Pruffe dîna
avec le Prince Royal fon Fils , chez le Velt -Maréchal
Comte de Wackerbarth , & le Roy de Po-
-logne dîna en particulier.
Le 17. l'Armée fit fes exercices & divers mouyemens
par Phalanges ; après s'être formée fur
fept lignes , elle fe mit en marche en trois Phalanges,
vers le Pavillon Royal , où ayant fait trois
Triangles de chaque Phalange , elle fit le feu ferpentant
& fe remit après cela fur les fept lignes.
Après cette manoeuvre & quelques autres , l'Armée
fit fa retraite par les intervales vers le Camp,
en chargeant par divifion , l'Infanterie ayant la
Bayonnette au bout du Fufil.
Le 18. le Roy de Pruffe & le Prince Royal fon
-fils ,
entendirent le Sermon au Quartier du Velt-
Maréchal , chez qui ils dînerent ce jour - là , & le
Roy de Pologne dîna à fon petit Couvert.
Le 19. l'Armée fit fes mouvemens par quarrez.
Elle vint d'abord fur deux Colonnes fe mettre aux
deux côtez du Pavillon Royal , où s'étant rangée
en Bataille , elle fit le feu de Chaine , après lequel
l'Infanterie forma cinq petits quarrez , &
deux demi quarrez & fit le feu de Haye . L'Armée
s'étant enfuite remife , elle forma un grand
quarré autour du Pavillon Royal , & fit le feu
toute la Cavacoulant.
Après cette manoeuvre
lerie fortit du quarré , & marcha vers un Bois ,
d'où elle alla attaquer l'Infanterie , qui , en attendant
, avoit formé feule un quarré long. La Cavalerie
ayant été repouffée , fe retira vers le Bois ;
mais elle revint peu après des deux côtez attaquer
l'Infanterie , quiavoit formé un autre quarré en
>
chanJUILLET
. 1730. 1643
changeant le front . L'Infanterie fe deffendit par
un feu continuel , & fe retira enfin vers un Village
qu'on avoit fait couvrir par un Bataillon de
Grenadiers , pour affurer la retraite , qui s'exécutoit
, de maniere qu'on faifoit toujours traverfer
deux Bataillons d'un Flanc à l'autre , qui s'ouvrirent
à droit & à gauche , pour ceder le nouveau
Terrain aux Bataillons à mefure qu'ils avançoient
, afin qu'ils en puffent former dans le
grand quarré trois autres plus petits, & que ceuxcy
fuffent en état de fe foutenir , en cas que la
Cavalerie vint à enfoncer le quarré. Après cette
manoeuvre l'Armée rentra dans le Camp. Le Prince
Royal de Pruffe dîna ce jour -là chez le Prince
Royal de Pologne, à Tiefenau. Le foir il y cut Bal
chez la Comteffe d'Orzelfka, où l'on fervit un magnifique
Souper , à trois Tables , de 30 couverts
chacune.
Le 20. les deux Rois allerent voir avant dîner,
le Regiment du Corps des Grenadiers faire les
exercices , dont L. M. parurent tres - fatisfaites . Le
Roy de Pruffe dîna avec le Prince Royal fon fils ,
chez le Comte Rutowfki , & le Roy de Pologne
fe rendit à Promitz & à Leffa , pour voir le Terrain
où l'on devoit faire le lendemain l'attaque du
Retranchement.
Le 21.le Roy de Pruffe dîna avec le PrinceRoyal
fon fils , chez le Major General de Diemar. Le
Roy de Pologne dîna en particulier , après que $ .
M. eut fait elle - même toutes les difpofitions neceffaires
pour l'attaque du Retranchement & pour
le paffage de la Riviere.
Pour reprefenter cette manoeuvre ? une partie
de l'Armée , commandée par le General de Baudis,
paffa l'Elbe à la pointe du jour, fur des Ponts
qu'on y avoit conftruits ; & s'étant placée de l'autre
côté de la Riviere, dans des Valons qui la mettoient
1644 MERCURE DE FRANCE
toient à couvert , elle envoya plufieurs petits détachemens
pour donner de fauffes allarmes, afin d'attirer
l'autre moitié de l'Armée qui étoit reſtée au
Camp fous les Ordres du Velt- Maréchal , Comte
de Wackerbarth. Une petite Flote , compofée de
Frégates , de Brigantins & d'autres Bâtimens, fur
lefquels on avoit embarqué des Troupes, avec 13
Piéces de Canon , fit la même chofe le long de
la Riviere , & après avoir fait fauter en l'air une
partie du Pont qu'elle trouva dans fon paffage
elle fe rangea vers un endroit nommé Groebe, ou
elle débarqua fon monde pour occuper un Village
fitué fur le bord de l'Elbe , afin de favorifer le
paffage de l'Armée du General de Baudis . Pendant
ce temps-là on avoit jetté un Pont de Batteaux
au-deffous de Groebe , fur lequel le General
de Baudis repafla la Riviere avec fes Troupes
l'après midi , fe fervant en même-temps des Bâtimens
de tranfport qu'on y avoit affemblez pour
cet effet , & il fit faire un Retranchement vis-àvis
de Groebe pour couvrir fes Troupes à meſure
qu'elles fe pofterent. Ces Troupes furent auffi
foutenues par la petite Flote , & par une Batterie
de 36 Pieces de Canon , placées de l'autre côté de
la Riviere , fur une hauteur qui domine toute
cette Contrée, & que les deux Rois avoient choi-
Le pour voir ce magnifique fpectacle.
L'Armée du Velt-Maréchal qui étoit accouruë
aux fauffes allarmes , ayant appris le veritable
endroit du paffage de celle du General de Baudis
, fe mit en marche de ce côté là , fur deux
Colonnes ; la Cavalerie étoit à la tête , & elle
fut fuivie des Dragons & de l'Infanterie. S'étant
approchée vers le foir du Retranchement du Ge
meral de Baudis , qu'on avoit fait garnir de quantité
de Canons , elle forma fes attaques , & les
sammença par fes Dragons , auſquels on fit met-
LIC
JUILLET. 1730. 1645
·
tre pied à terre ; ils avancerent & chargerent fur
quatre Colonnes , & après un grand feu de part
& d'autre , tant des Canons que de la Moufqueterie
; la nuit fépara les deux Partis, & toute l'Armée
rentra dans le Camp .
Le 22. fut jour de repos. Le Roy de Pruffe dina
avec le Pr. Royal fon fils , chez le Pr. Royal de
Pologne , à Fieffenau , & le Roy de Pologne encore
en particulier .
Le 23. le Margrave Regnant de Brandebourg
Anfpach , Gendre du Roy de Prufſe , arriva au
Camp, L'Armée qui devoit ce jour - là repreſenter
un Combat , fe partagea en deux Corps , afin de
former deux Armées différentes . Le Velt- Maréchal
eut le Commandement de l'une , fous les
Ordres du Pr. Royal de Pologne , & le Duc Jean
Adolphe de Weiffenfels , celui de l'autre. Les
deux Armées s'étant mifes en marche , chacune
fur deux Colonnes , elles allerent fe ranger fur
deux lignes , aux deux côtez du Pavillon Royal ,
où les deux Rois étoient avec les Cours & quantité
de Perfonnes de diftinction . Elles avancerent
enfuite l'une contre l'autre , après avoir détaché
leur Cavalerie Légere, avec les Volontaires , pour
efcarmoucher & fe reconnoître. Lorsque les deux
Armées fe trouverent en prefence , à une diſtance
d'environ mille pas , on fit jouer le Canon ; &
après s'être approchées à 300 pas , l'Infanterie
des deux Armées commença fon feu par la Mouf
queterie , en avançant toujours l'une contre l'autre
jufqu'à 60 pas, où après plufieurs chocs & at
taques de la Cavalerie , l'Armée du Velt - Maréchal
fembloit vouloir plier ; mais ayant d'abord'
été foutenue par fa feconde ligne , elle repoufla
l'Armée du Duc de Weiffenfels & la pourſuivit
jufqu'à une certaine diftance , vers un Bois qui
'étoit derriere elle. Les deux Armées y firent alte ,
Η
pour
1646 MERCURE DE FRANCE
pour fe remettre & recommencer le combat,
La Cavalerie fe pouffa & repouffa fucceffivement
; mais enfin celle de l'aile gauche de l'Ar
mée du Duc de Weiffenfels fut entierement mife
en déroute & pouffée dans le Bois ; & comme
Paîle droite de la Cavalerie de cette Armée avoit
pris quelque avantage fur l'aile gauche du Velt-
Maréchal, la feconde ligne de fon aîle droite fe
détacha pour foutenir la gauche ; l'aîle droite du
Duc de Weiffenfels , après avoir chargé quelquetemps
, fut auffi mife en déroute ; & lorfqu'elle fe
retira dans le Bois , l'Armée du Comte de Wackerbarth
en coupa deux Eſcadrons ,L'Infanterie dų
Duc de Weiffenfels fe trouvant alors abandonnée
de fa Cavalerie ; & celle du Comte de Wacskerbarth
faifant des mouvemens pour entrer dans
fes Flancs, elle forma un Crochet fur chaque aîle,
& fe battit en retraite jufques dans le Bois ; après
quoi les deux Armées rentrerent dans le Camp.
Le Roy de Pruffe avant fon départ du Camp ,
a fait diftribuer quantité de Médailles d'Or à divers
Seigneurs , parmi lesquelles il y en a de la
yaleur de 150 Ducats. S. M. Pr. a auffi fait donner
70000 Florins aux Troupes , & 30000 , aux
Officiers de la Maifon du Roy de Pologne.
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Résumé : SUITE du Journal du Camp de Mulberg & Radewitz.
Du 15 au 23 juin, une armée effectua diverses activités militaires et manœuvres. Le 15 juin, elle se mit en ordre de bataille en trois lignes et réalisa des manœuvres autour du Pavillon Royal. Le 16 juin fut un jour de repos, marqué par des dîners officiels. Le 17 juin, l'armée pratiqua des exercices en phalanges et effectua des tirs en serpentant. Le 18 juin, le roi de Prusse et le prince royal assistèrent à un sermon et dînèrent chez le feld-maréchal. Le 19 juin, l'armée exécuta des manœuvres en carrés et simula des attaques et des retraites. Le 20 juin, les rois inspectèrent un régiment de grenadiers et firent des reconnaissances du terrain. Le 21 juin, une partie de l'armée traversa la rivière Elbe pour simuler une attaque, soutenue par une petite flotte. La nuit sépara les deux parties après un échange de tirs. Le 22 juin fut un jour de repos. Le 23 juin, l'armée se divisa en deux corps pour représenter un combat, avec des échanges de tirs et des charges de cavalerie, se concluant par la retraite des deux armées dans le camp. Le roi de Prusse distribua des médailles et des récompenses avant son départ.
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21
p. 1651-1652
ESPAGNE.
Début :
Le 24. Juin il entra dans le Port de Cadix un Pinque & un Brigantin de Porto-Ricco, avec [...]
Mots clefs :
Infanterie, Vaisseau, Hommes
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE .
E 24. Juin il entra dans le Port de Cadix un
Pinque & un Brigantin de Porto- Ricco , avec
la Cargaifon du Sanchez , Vaiffeau qui venoit de
Conferve avec les derniers Gallions ; mais qu'on
fut obligé de décharger à Porto- Ricco , parte
qu'il faifoit eau de tous côtez.
La Flote des Gallions , commandée par le Chef
Hij d'Ef :
1652 MERCURE DE FRANCE
d'Efcadre Don Manuel Lopez Pintado , partit dụ
-Port de Cadix le 26. pour l'Amerique avec un
vent favorable , elle eft compofée de fix Vaffeaux
de Guerre & de 16. Gallions.
Les dernieres Lettres de Barcelone , portent que
M. Sartines , Intendant de la Principauté de Catalogne
, y avoit fretté des Vaiffeaux de tranfport
& des Barques pour 500. mille Piaftres par
mois , & qu'on y attendoit encore d'autres Bâtimens
Anglois pour tranfporter en Italie les Troupés
que le Roi a réfolu d'y envoyer , & qu'on dit
monter à 42000. hommes , tant Infanterie que
Cavalerie. Don Jofeph Palinho ayant fait remettre
à cet Intendant un million de Piaftres ,
déja fait embarquer des vivres & d'autres provifions
pour trois mois.
il a
On apprend par les dernieres Lettres de la Cour
qu'on a découvert une Mine à cinq lieues de Cazalla
, dans un endroit nommé Quadalcaval
que des Anglois s'étoient chargez de l'entrepriſe
d'en vuider les eaux & d'en boucher les fources ;
qu'ils y employoient so. hommes à un écu par
jour ; que ce travail duroit depuis quelques mois,
mais qu'ils n'avoient pas encore découvert la
veine métalique.
E 24. Juin il entra dans le Port de Cadix un
Pinque & un Brigantin de Porto- Ricco , avec
la Cargaifon du Sanchez , Vaiffeau qui venoit de
Conferve avec les derniers Gallions ; mais qu'on
fut obligé de décharger à Porto- Ricco , parte
qu'il faifoit eau de tous côtez.
La Flote des Gallions , commandée par le Chef
Hij d'Ef :
1652 MERCURE DE FRANCE
d'Efcadre Don Manuel Lopez Pintado , partit dụ
-Port de Cadix le 26. pour l'Amerique avec un
vent favorable , elle eft compofée de fix Vaffeaux
de Guerre & de 16. Gallions.
Les dernieres Lettres de Barcelone , portent que
M. Sartines , Intendant de la Principauté de Catalogne
, y avoit fretté des Vaiffeaux de tranfport
& des Barques pour 500. mille Piaftres par
mois , & qu'on y attendoit encore d'autres Bâtimens
Anglois pour tranfporter en Italie les Troupés
que le Roi a réfolu d'y envoyer , & qu'on dit
monter à 42000. hommes , tant Infanterie que
Cavalerie. Don Jofeph Palinho ayant fait remettre
à cet Intendant un million de Piaftres ,
déja fait embarquer des vivres & d'autres provifions
pour trois mois.
il a
On apprend par les dernieres Lettres de la Cour
qu'on a découvert une Mine à cinq lieues de Cazalla
, dans un endroit nommé Quadalcaval
que des Anglois s'étoient chargez de l'entrepriſe
d'en vuider les eaux & d'en boucher les fources ;
qu'ils y employoient so. hommes à un écu par
jour ; que ce travail duroit depuis quelques mois,
mais qu'ils n'avoient pas encore découvert la
veine métalique.
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Résumé : ESPAGNE.
Le 24 juin, un pinque et un brigantin de Porto Rico, transportant la cargaison du vaisseau du capitaine Sanchez, arrivèrent au port de Cadix. Ce vaisseau avait dû être déchargé à Porto Rico en raison de fuites d'eau. Le 26 juin, la flotte des gallions, commandée par Don Manuel Lopez Pintado, quitta Cadix pour l'Amérique, composée de six vaisseaux de guerre et seize gallions. À Barcelone, M. Sartines avait affrété des vaisseaux pour 500 000 piastres par mois. Des bâtiments anglais étaient attendus pour transporter environ 42 000 hommes en Italie, incluant l'infanterie et la cavalerie. Don Joseph Palinho avait remis un million de piastres à l'intendant et avait préparé des vivres pour trois mois. Par ailleurs, une mine fut découverte à cinq lieues de Cazalla, près de Guadalcaval. Des Anglais tentaient de la rendre opérationnelle, employant 50 hommes depuis quelques mois, mais la veine métallique n'avait pas encore été trouvée.
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22
p. 2057-2066
SUITE du Camp de Mulhberg & Radwitz.
Début :
Le 24. Juin, jour de S. Jean Baptiste, le Roi de Pologne voulut celebrer cette Fête avec [...]
Mots clefs :
Officiers, Chasse, Roi, Tables, Princes, Repas, Infanterie, Armée, Canon, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE du Camp de Mulhberg & Radwitz.
SUITE du Camp de Mulhberg
& Radwiz
E 24. Juin , jour de S. Jean Baptifte , le Roi
Lie
fa magnificence ordinaire. Elle commença à 6.
heures du foir par un grand fouper au Quar
tier du Roi , les Feux de joye enfuite , & à neuf
heures les Troupes fortirent de leurs lignes & fe
mirent en bataille à la tête du Camp. Après qu'on
leur cut donné le fignal du Quartier du Roi , on
fit
2058 MERCURE DE FRANCE
fit trois falves confécutives du Canon , fuivie
chaque fois d'un feu de toute la Moufqueterie.
Ce Feu marqua le temps pour allumer l'Illumination
préparée au-delà de l'Elbe , près du Village
de Riffa , vis -à-vis du Château de Premniz.
L. M. monterent auffi- tôt en Caroffe pour fe
rendre à ce Château . L. A. R. les Princes & la
Princeffe , les autres Princes & toutes les autres
perfonnes de diftinction , de l'un & l'autre fexe ,
les fuivirent.
Les deux Rois arrivez à Promniz , & dès qu'ils
parurent dans la Loge , on donna le premier fignal
par 60. pieces de Canon, au bruit des Trompettes
& Timballes. Entre ce premier fignal & le
fecond , qui fe fit de la même maniere , il ſe paſſa
un quart d'heure pour donner aux Spectateurs le
temps de confiderer les beautez de l'Illumination ,
qui , au dire des Connoiffeurs , étoit des mieux
entendues & des plus fuperbes qu'on eut vû en
Allemagne.
On avoit conftruit exprès un vafte Edifice de
charpente , long de 400. pieds , & au milieu où
étoit repréfenté le Temple de la Paix , un de 160.
piés de hauteur, une toile très-fine en couvroit toute
la façade .On y avoit peint l'Illumination & l'on
avoit appliqué fur la pemture un certain Vernis
qui en la rendant tranfparente , donnoit en même
temps aux couleurs une force & un éclat des
plus virs qui réjouiffoit infiniment l'oeil du Spectate
ur.
La Loge Royale étoit dreflée vis- à-vis & à
450. pas de ' Ilumination , compofée de 40000 .
millest ampes ,qui furent allumées en 15. minutes.
Le Temple de laPaix , d'ordre Ionique , en faifoit
le principal fujet. On y voyoit plufieurs Colom
nes & Pilaftres efpacez avec art & des Peintures
SEPTEMBRE. 1730. 2059
tures des mieux entenduûës , enrichies de Lapis ,
&c. avec des Trophées de Marbre blanc & autres
Ornemens ; les Chapiteaux étoient en Bronze , &
le tout enſemble faifoit un effet admirable ; les
autres parties & les dehors du Temple paroiffoient
conftruits de Marbre d'Egypte de differente couleur
, & tout l'Edifice étoit fi bien difpofé , fuivant
les Regles de l'Architecture & de la Perfpective
, qu'on avoit peine à décider lequel on
devoit le plus admirer , de la magnificence, ou de
la fymétrie.
Ďu milieu du Temple , au- deffus du Sanctuaire
s'élevoit une espece de Piedeltal , fur lequel on
voyoit la Déeffe de la Paix , figure gigantefque
de 22.
pieds de hauteur. Mars la tenoit entre
fes bras. Au-deffus de ces Divinitez , on lifoit fur
une table de bronze , l'Infcription fuivante : Sic
fulta manebit On voyoit au-deffus de l'Infcription
un Trophée pofé fur un Piédeſtal avec une
Lyre , deux Cornes d'abondance , des branches de
Palmier & d'Olivier liées enfemble pour reprefenter
l'affluence de tous les biens , fruits précieux
de la Paix.
Aux deux côtez du Sanctuaire étoient des Arcades
féparées par de doubles Pilaftres , ornez de
Trophées de Marbre blanc : au milieu de ces Arcades
on voyoit en perfpective de chaque côté
une Galerie , dont chacune conduifoit à un Salon.
Ces Salons paroiffoient être en deux Pavillons
foutenus par des Colones ifolées : au- deffus des
Corniches il y avoit plufieurs Trophées attachez
à des Palmiers , & de chaque côté des Renommées
fonnant de la Trompette. Enfin un grand Perron
au bas de l'Edifice , contribuoit becaucoup à en
relever la nobleffe.
Un quart d'heure après avoir donné le fecond
fignal & tiré 1100. coups de fufil , on alluma
τους
2060 MERCURE DE FRANCE
tout à la fois quinze Lettres , placées au bas
-de l'Illumination , formant la Devife dont on
vient de parler. Ces Lettres brillerent durant
plufieurs minutes d'un feu blanc & extrémement
vif. On alluma en même temps les feux courans
à terre , & on fit partir 6000. Fuſées jettées en
partie par des Caiffes , & en partie par des Girandoles
, 30. à la fois de chaque Caiffe & 100. de
chaque Girandole : toutes ces Fufées atteignirent
une hauteur très- confiderable , & firent tout l'ef
fet qu'on en pouvoit attendre.
Durant ce feu des Fufées , des Mortiers de 8.
16. 32. & 64. livres de bale , jetterent 100. Boëtes
remplies de feu de pluye, de Fufées à étoiles &
autres de chacune de 12. roues horifontales &
autant de perpendiculaires , fortirent 70. Fufées
d'une autre forte , & on mit le feu à 1200. Cartouches
& 200. Mortiers de nouvelle efpece , qui
n'ont point d'affut , mais pofez fur leur Trépié
: chaque Cartouche étoit rempli de 22. Fuſées
& chaque Mortier de 21. de deux onces chacune,
& d'une grande quantité d'autres Fufées à terre.
Ce fecond Spectacle dura une bonne demie heure
, après quoi on donna un nouveau ſignal , accompagné
de 2000. coups de Moufquets , & on
vit auffi -tôt le feu Gregeois : 200. Cartouches
chargez chacun de 22. Fufées , 200. Rejettons
fimples & doubles , remplis de 60. Fufées de 2. &
3. onces chacune,& 100. Tonneaux , dont les uns
étoient remplis de 60. Cones , & les autres de 30.
Fufées.Tout ce Feu Gregeois fut jetté dans l'eau
par 12. Bateaux fur terre on tira encore 2000.
Fufées de 6. 12. 25. 50. 75. & de 100. liv. pefant,
zo. Boëtes remplies de feu à étoiles & de pluye
chacune remplie d'autres Boetes , furent tirées ·par
des Mortiers de 45. 96. & 121. livres de bale. 24.
Girandes jetterent chacune 200. Fufées à la fois ,
:
&
SEPTEMBRE . 1730. 206 F
& cent Mortiers de la nouvelle invention dont on
a parlé , en jetterent 21. chacun.
Après ce Feu qui dura autant que le précedent
une nouvelle décharge de 60. Pieces de Canon, fut
donné le fignal pour une feconde efpece d'Illumination.
On vit auffi- tôt la Riviere couverte de 48.
Bâtimens éclairez & remplis de Mufique de guerre
; c'étoit des Chaloupes , des Brigantins , des
Frégates & de très -belles Gondoles parmi ces
Bâtimens brilloit principalement le Bucentaure ,
fuperbe & grand Bâtiment Royal , richement
meublé & illuminé par 30000.Lampions , qui attachez
artiſtement, & jufqu'aux Mats & aux Cordages
, formoient diverfes figures.
Après quelque temps on vit ces Bâtimens defcen-
'dre laRiviere les uns après les autres. Ils étoient précedez
par d'autres Bâtimens, dont quelques - uns repréfentant
des Dauphins,une autre une Baleine jettant
du feu , & c . & à mefure que chaque Batiment
paffa devant les deux Rois , il falua L. M. de fon
Canon & de fes Mortiers , & réïtera encore deux
fois ce falut ; l'un en paffant le Pont de Tonneaux
& l'autre en abordant près du Village de Bober-
Jen.Le Bucentaure s'arrêta devant la Loge Royale.'
L'Orchestre du Roy & les Chanteurs de l'Opera
Italien , qui y étoient , firent la clôture de cette
Fête par une très- belle Serenade . Cette Fête ne
finit que lorfque le jour commença à paroître ,
& il y eut abondance de toutes fortes de Rafraichiffemens
, & c.
Le 25. il n'y eut rien de remarquable , mais le
lendemain 26. jour deſtiné pour le Régal que le
Roi vouloit faire à toute l'armée , on fit diftribuer
la veille à tous les Régimens d'Infanterie & de
Cavalerie les Boeufs , le Pain , le Vin & la Biere'
neceffaires : les Boeufs furent coupez & rôtis par
quartiers ; il y avoit outre cela des Repas particu
liers
2062 MERCURE DE FRANCE
liers que les Chefs de chaque Régiment ou Corps
avoient fait préparer pour régaler leurs Officiers .
Vers les 11. heures du matin , on donna le premier
fignal ; fur quoi toute l'Armée fortit du
Camp fur deux lignes & en bon ordre , fans armes
, les Officiers à là tête . On porta devant chaque
Régiment les Viandes rôties , le Pain , le Vin
& la Biere jufqu'à la grande Place d'Armes devant
le Camp , où chaque Régiment fe rangeoit
fur deux lignes , dans le même ordre qu'il étoit
campé ; chaque Compagnie rangeoit devant fon
front les Viandes rôties , &c. qui lui étoient deftinées
& tous s'étant affis par terre , fe mirent
en devoir de prendre un ample & joyeux Repas.
:
Derriere chaque Régiment on avoit creusé la
terre pour y pratiquer des bancs & une longue
table , à laquelle chaque Chef & Colonel fit fervir
à part de très -bons mets à tous fes Officiers
qui après le fignal donné fe mirent à table ; ces
tables étoient difpofées fur deux lignes , à la diftance
de 100. pas l'une de l'autre ; & les Soldats
étoient affis à une égale distance les uns des autres
, ce qui fit un fort beau Spectacle.
Les deux Rois , qui de la hauteur du Quartier
Royal , avoient pu découvrir cet arrange ment,
en partirent avec toute leur fuite & pafferent les
deux lignes devant les tables des Officiers , pour
les voir manger. L. M. furent faluées par les Officiers
, les verres à la main , & les Soldats firent
éclater leur joye par des acclâmations de Vivent
les Rois , jettant leurs chapeaux en l'air , au bruit
des Tambours & au fon de divers Inftrumens de
M ufique.
Pendant cette Promenade des deux Rois & de
leur Suite , on fit fervir au Quartier du Roi , trois
tables , dont l'une qui étoit ovale , au milieu de
deux autres , & fur une élevation , étoit de 20 .
CouSEPTEMBRE
. 1730. 2063
Couverts pour les deux Rois , leur Famille Roya
le & les Princes Etrangers. Les deux autres tables
qui étoient en long , bordoient tout le Parapet de
deux côtez ,èlles étoient de 100. Couverts chacune,
pour tous les Generaux de l'Armée & pour les
Officiers & autres Etrangers qui fe trouvoient au
Camp.
Derriere la table ovale du milieu , fous une
magnifique Tente Turque , on avoit fait dreffer
une quatriéme table , longue de 40. à so. pieds
& large de dix à couze , fur laquelle il Y avoit
un Gâteau de la même grandeur que la table , &
de 36. Quintaux de poids ; ce Gâteau fut diftri→
bué à la fin du Repas à quiconque en fouhaitoit.
Après que les deux Rois eurent paffé les deux
lignes & vû dîner l'Amée , L. M. retournerent
au Quartier Royal & fe mirent à table , de même
que le Velt- Maréchal , les Officiers Generaux ,
les Officiers Etrangers & autres perfonnes de dif
tinction. Pendant le Repas on but plufieurs fois
au bruit des Canons , qui , au nombre de 48.
étoient rangez fur les Terraffes aux deux côtez .
Vers la fin du Repas , le Velt - Maréchal fe leva
& prefenta au Roi de Pruffe une Lettre au nom
& de la part de toute l'Armée , par laquelle elle
remercoit S. M. Pr. de la bonté qu'elle avoit euë
de ſe trouver à ſes Exercices Militaires , en lui
demandant en même temps la grace de la vouloir
congedier. Le Roi de Pruffe y répondit par toutes
fortes d'expreffions de politeffe , & lui accorda
le congé demandé avec tous les témoignages
d'une entiere fatisfaction.
Là-deffus le Velt-Maréchal & tous les Gene
raux de l'Armée fortirent de table & fe rendirent
au Quartier du Velt -Maréchal , ils y trouverent
tous les Officiers de l'Armée affemblez & formez
en bataillon , dont l'Infanterie tenoit le milieu
avec
2064 MERCURE DE FRANCE
avec 12 pelotons à quatre de hauteur , ayant à
chaque afle neuf pelotons de la Cavalerie à trois
de hauteur. Les Capitaines formerent le premier
rang , les Lieutenans le fecond ; les Sous - Lieutenans
le troifiéme , & les Enfeignes le quatrième.
Les Majors fe rangerent comme Caporaux , aux
aîles de leurs pelotons ; les Lieutenans - Colonels ,
comme Sergens , derriere leurs pelotons , & les
Colonels , comme Officiers , devant les pelotons :
les Generaux fe rangerent devant le Bataillon ,
chacun à fa place , felon fon ancienneté , ayant le
Velt-Maréchal à la tête . Les Officiers de l'Infanterie
marchoient avec leurs Efpontons , & ceux
de la Cavalerie , l'épée haute.
Le Bataillon s'étant mis en marche dans cet
ordre , le Velt - Maréchal le mena aux deux Terraffes
devant le Quartier Royal , où il ſe mit en
deux lignes ; la Cavalerie forma la premiere , &
l'Infanterie la feconde : Ils faluerent tous enfemble
les deux Rois ; les deux lignes s'étant enfuite
remifes en marche par pelotons , elles pafferent
en revûë au pied de la premiere Terraffe , où les
deux Rois s'étoient poftez avec toute leur Cour
& faluerent de nouveau L. M.par pelotons.Le Roi
de Pruffe les remercia fort gracieuſement ; &
comme S. M. Pr. pour donner une marque de
fon entiere fatisfaction , buvoit à chaque General
& à chaque Colonel -Commandant des Régimens,
on fit donner à tous les Officiers , à mesure qu'ils
paffoient par pelotons , des verres qu'ils vuiderent
à la fanté du Roi de Pruffe , au bruit de tout
le Canon ; & après avoir jetté les verres , ils pafferent
de cette façon les uns après les autres , &
le Canon ne ceffa de tirer qu'aprés qu'ils furent
tous paffez. C'eft ainfi que l'Armée prit congé
du Roi de Pruffe , qui la congedia.
Les deux Rois avec toute leur Cour , s'embarquerent
SEPTEMBRE . 1730. 2065
querent
fur l'Elbe le 27. & arriverent au Château
de Lichtembourg , où ils coucherent . Le lendemain
28. L. M. accompagnées des Princes leurs
fils , partirent de Lichtembourg avec toute leur
fuite pour fe rendre à l'endroit de la Chauffée
près de Zulhtsdorff , elles y trouverent d'abord
des gens de la Chaffe en habits verds galonaez
d'argent, avec leurs Chiens, rangez en haye. L'endroit
de la Chaffe & fes avenues étoient embellis
par plufieurs grandes & magnifiques Loges ,
conftruites de verdure. On avoit pris toutes les
précautions pour empêcher qu'il n'arrivât aucun
accident par des coups tirez . Le grand Veneur
à la tête du Veneur de la Cour , des Grands - Maî
tres des Forêts , des Gentilshommes & de tous les
autres Officiers qui dépendent de la Chaffe, étoient
auffi en habits verds richement l'odez .
2
Ils reçurent L. M. en defcendant de leur Chaife
, au fon des Cors de Chaffe & des Hautbois .
Il fe préfenta d'abord une Chaife de Chaffe , tirée
par fix Cerfs apprivoifez , & menée avec beau
coup d'adreffe par deux Garçons de Chaffe , ce
que le Roi de Pruffe ne put s'empêcher d'admirer.
On fit enfuite les préparatifs pour commencer
la Chaffe: Les Chevaliers & autres de la fuite
des deux Rois à cheval & munis de Lances , fe
rangerent à droite & à gauche. L. M. & L. A. R.
avec toutes les perfonnes de diftinction de leur
fuite , s'étant partagez , fe pofterent aux deux côtez
pour tirer. Le Grand Veneur rangea en ordre
tous ceux qui dépendent de la Chaffe , & s'étant
mis à la tête , il paffa avec eux devant les
deux Rois , & alors la Chaffe commença au fon
des Cors & des Hautbois. Il fut tué un grand
nombre de toutes fortes de bêtes fauves & autre
gibier , partie avec des Lances & en forçant avec
des Chiens , & partie par des armes à feu. Il fe
trour
2066 MERCURE DE FRANCE
trouva en tout 1124. Pieces; fçavoir, 804. Cerfs,
203. Sangliers , 97. Chevreuils & Dains , 18.
Lievres & 2. Renards , le tout porté à une Place
& rangé en ordre par les Gens de la Chaffe. Ainfi
finit cette grande & fuperbe Chaffe qui fut faite
avec beaucoup d'ordre & fans aucun accident.
On ſe retira enfuite vers les Loges , où les Tables
étoient couvertes & fervies pour le dîner. Il
y avoit trois tables , dont la premiere deſtinée
pour L. M. L. A. R. les Princes & autres perfon-
Tonnes de diftinction , étoit de 24. Couverts ; &
les deux autres de 20. Couverts chacune , pour
les Miniftres & autres Officiers. Il y avoit outre
cela deux autres tables de 48. Couverts chacune
pour les Gens de la Chaffe. La joye generale &
les deux Rois parurent fort contens ; lorfqu'on
fut hors de table , les deux Rois pafferent encore
quelque temps en converfation , après quoi L. M.
s'embrafferent & fe féparerent avec toutes les
marques poffibles de tendreffe. Le Roi de Pruffe
partit pour Poftdam & le Roi de Pologne retourna
au Camp de Radewitz.
& Radwiz
E 24. Juin , jour de S. Jean Baptifte , le Roi
Lie
fa magnificence ordinaire. Elle commença à 6.
heures du foir par un grand fouper au Quar
tier du Roi , les Feux de joye enfuite , & à neuf
heures les Troupes fortirent de leurs lignes & fe
mirent en bataille à la tête du Camp. Après qu'on
leur cut donné le fignal du Quartier du Roi , on
fit
2058 MERCURE DE FRANCE
fit trois falves confécutives du Canon , fuivie
chaque fois d'un feu de toute la Moufqueterie.
Ce Feu marqua le temps pour allumer l'Illumination
préparée au-delà de l'Elbe , près du Village
de Riffa , vis -à-vis du Château de Premniz.
L. M. monterent auffi- tôt en Caroffe pour fe
rendre à ce Château . L. A. R. les Princes & la
Princeffe , les autres Princes & toutes les autres
perfonnes de diftinction , de l'un & l'autre fexe ,
les fuivirent.
Les deux Rois arrivez à Promniz , & dès qu'ils
parurent dans la Loge , on donna le premier fignal
par 60. pieces de Canon, au bruit des Trompettes
& Timballes. Entre ce premier fignal & le
fecond , qui fe fit de la même maniere , il ſe paſſa
un quart d'heure pour donner aux Spectateurs le
temps de confiderer les beautez de l'Illumination ,
qui , au dire des Connoiffeurs , étoit des mieux
entendues & des plus fuperbes qu'on eut vû en
Allemagne.
On avoit conftruit exprès un vafte Edifice de
charpente , long de 400. pieds , & au milieu où
étoit repréfenté le Temple de la Paix , un de 160.
piés de hauteur, une toile très-fine en couvroit toute
la façade .On y avoit peint l'Illumination & l'on
avoit appliqué fur la pemture un certain Vernis
qui en la rendant tranfparente , donnoit en même
temps aux couleurs une force & un éclat des
plus virs qui réjouiffoit infiniment l'oeil du Spectate
ur.
La Loge Royale étoit dreflée vis- à-vis & à
450. pas de ' Ilumination , compofée de 40000 .
millest ampes ,qui furent allumées en 15. minutes.
Le Temple de laPaix , d'ordre Ionique , en faifoit
le principal fujet. On y voyoit plufieurs Colom
nes & Pilaftres efpacez avec art & des Peintures
SEPTEMBRE. 1730. 2059
tures des mieux entenduûës , enrichies de Lapis ,
&c. avec des Trophées de Marbre blanc & autres
Ornemens ; les Chapiteaux étoient en Bronze , &
le tout enſemble faifoit un effet admirable ; les
autres parties & les dehors du Temple paroiffoient
conftruits de Marbre d'Egypte de differente couleur
, & tout l'Edifice étoit fi bien difpofé , fuivant
les Regles de l'Architecture & de la Perfpective
, qu'on avoit peine à décider lequel on
devoit le plus admirer , de la magnificence, ou de
la fymétrie.
Ďu milieu du Temple , au- deffus du Sanctuaire
s'élevoit une espece de Piedeltal , fur lequel on
voyoit la Déeffe de la Paix , figure gigantefque
de 22.
pieds de hauteur. Mars la tenoit entre
fes bras. Au-deffus de ces Divinitez , on lifoit fur
une table de bronze , l'Infcription fuivante : Sic
fulta manebit On voyoit au-deffus de l'Infcription
un Trophée pofé fur un Piédeſtal avec une
Lyre , deux Cornes d'abondance , des branches de
Palmier & d'Olivier liées enfemble pour reprefenter
l'affluence de tous les biens , fruits précieux
de la Paix.
Aux deux côtez du Sanctuaire étoient des Arcades
féparées par de doubles Pilaftres , ornez de
Trophées de Marbre blanc : au milieu de ces Arcades
on voyoit en perfpective de chaque côté
une Galerie , dont chacune conduifoit à un Salon.
Ces Salons paroiffoient être en deux Pavillons
foutenus par des Colones ifolées : au- deffus des
Corniches il y avoit plufieurs Trophées attachez
à des Palmiers , & de chaque côté des Renommées
fonnant de la Trompette. Enfin un grand Perron
au bas de l'Edifice , contribuoit becaucoup à en
relever la nobleffe.
Un quart d'heure après avoir donné le fecond
fignal & tiré 1100. coups de fufil , on alluma
τους
2060 MERCURE DE FRANCE
tout à la fois quinze Lettres , placées au bas
-de l'Illumination , formant la Devife dont on
vient de parler. Ces Lettres brillerent durant
plufieurs minutes d'un feu blanc & extrémement
vif. On alluma en même temps les feux courans
à terre , & on fit partir 6000. Fuſées jettées en
partie par des Caiffes , & en partie par des Girandoles
, 30. à la fois de chaque Caiffe & 100. de
chaque Girandole : toutes ces Fufées atteignirent
une hauteur très- confiderable , & firent tout l'ef
fet qu'on en pouvoit attendre.
Durant ce feu des Fufées , des Mortiers de 8.
16. 32. & 64. livres de bale , jetterent 100. Boëtes
remplies de feu de pluye, de Fufées à étoiles &
autres de chacune de 12. roues horifontales &
autant de perpendiculaires , fortirent 70. Fufées
d'une autre forte , & on mit le feu à 1200. Cartouches
& 200. Mortiers de nouvelle efpece , qui
n'ont point d'affut , mais pofez fur leur Trépié
: chaque Cartouche étoit rempli de 22. Fuſées
& chaque Mortier de 21. de deux onces chacune,
& d'une grande quantité d'autres Fufées à terre.
Ce fecond Spectacle dura une bonne demie heure
, après quoi on donna un nouveau ſignal , accompagné
de 2000. coups de Moufquets , & on
vit auffi -tôt le feu Gregeois : 200. Cartouches
chargez chacun de 22. Fufées , 200. Rejettons
fimples & doubles , remplis de 60. Fufées de 2. &
3. onces chacune,& 100. Tonneaux , dont les uns
étoient remplis de 60. Cones , & les autres de 30.
Fufées.Tout ce Feu Gregeois fut jetté dans l'eau
par 12. Bateaux fur terre on tira encore 2000.
Fufées de 6. 12. 25. 50. 75. & de 100. liv. pefant,
zo. Boëtes remplies de feu à étoiles & de pluye
chacune remplie d'autres Boetes , furent tirées ·par
des Mortiers de 45. 96. & 121. livres de bale. 24.
Girandes jetterent chacune 200. Fufées à la fois ,
:
&
SEPTEMBRE . 1730. 206 F
& cent Mortiers de la nouvelle invention dont on
a parlé , en jetterent 21. chacun.
Après ce Feu qui dura autant que le précedent
une nouvelle décharge de 60. Pieces de Canon, fut
donné le fignal pour une feconde efpece d'Illumination.
On vit auffi- tôt la Riviere couverte de 48.
Bâtimens éclairez & remplis de Mufique de guerre
; c'étoit des Chaloupes , des Brigantins , des
Frégates & de très -belles Gondoles parmi ces
Bâtimens brilloit principalement le Bucentaure ,
fuperbe & grand Bâtiment Royal , richement
meublé & illuminé par 30000.Lampions , qui attachez
artiſtement, & jufqu'aux Mats & aux Cordages
, formoient diverfes figures.
Après quelque temps on vit ces Bâtimens defcen-
'dre laRiviere les uns après les autres. Ils étoient précedez
par d'autres Bâtimens, dont quelques - uns repréfentant
des Dauphins,une autre une Baleine jettant
du feu , & c . & à mefure que chaque Batiment
paffa devant les deux Rois , il falua L. M. de fon
Canon & de fes Mortiers , & réïtera encore deux
fois ce falut ; l'un en paffant le Pont de Tonneaux
& l'autre en abordant près du Village de Bober-
Jen.Le Bucentaure s'arrêta devant la Loge Royale.'
L'Orchestre du Roy & les Chanteurs de l'Opera
Italien , qui y étoient , firent la clôture de cette
Fête par une très- belle Serenade . Cette Fête ne
finit que lorfque le jour commença à paroître ,
& il y eut abondance de toutes fortes de Rafraichiffemens
, & c.
Le 25. il n'y eut rien de remarquable , mais le
lendemain 26. jour deſtiné pour le Régal que le
Roi vouloit faire à toute l'armée , on fit diftribuer
la veille à tous les Régimens d'Infanterie & de
Cavalerie les Boeufs , le Pain , le Vin & la Biere'
neceffaires : les Boeufs furent coupez & rôtis par
quartiers ; il y avoit outre cela des Repas particu
liers
2062 MERCURE DE FRANCE
liers que les Chefs de chaque Régiment ou Corps
avoient fait préparer pour régaler leurs Officiers .
Vers les 11. heures du matin , on donna le premier
fignal ; fur quoi toute l'Armée fortit du
Camp fur deux lignes & en bon ordre , fans armes
, les Officiers à là tête . On porta devant chaque
Régiment les Viandes rôties , le Pain , le Vin
& la Biere jufqu'à la grande Place d'Armes devant
le Camp , où chaque Régiment fe rangeoit
fur deux lignes , dans le même ordre qu'il étoit
campé ; chaque Compagnie rangeoit devant fon
front les Viandes rôties , &c. qui lui étoient deftinées
& tous s'étant affis par terre , fe mirent
en devoir de prendre un ample & joyeux Repas.
:
Derriere chaque Régiment on avoit creusé la
terre pour y pratiquer des bancs & une longue
table , à laquelle chaque Chef & Colonel fit fervir
à part de très -bons mets à tous fes Officiers
qui après le fignal donné fe mirent à table ; ces
tables étoient difpofées fur deux lignes , à la diftance
de 100. pas l'une de l'autre ; & les Soldats
étoient affis à une égale distance les uns des autres
, ce qui fit un fort beau Spectacle.
Les deux Rois , qui de la hauteur du Quartier
Royal , avoient pu découvrir cet arrange ment,
en partirent avec toute leur fuite & pafferent les
deux lignes devant les tables des Officiers , pour
les voir manger. L. M. furent faluées par les Officiers
, les verres à la main , & les Soldats firent
éclater leur joye par des acclâmations de Vivent
les Rois , jettant leurs chapeaux en l'air , au bruit
des Tambours & au fon de divers Inftrumens de
M ufique.
Pendant cette Promenade des deux Rois & de
leur Suite , on fit fervir au Quartier du Roi , trois
tables , dont l'une qui étoit ovale , au milieu de
deux autres , & fur une élevation , étoit de 20 .
CouSEPTEMBRE
. 1730. 2063
Couverts pour les deux Rois , leur Famille Roya
le & les Princes Etrangers. Les deux autres tables
qui étoient en long , bordoient tout le Parapet de
deux côtez ,èlles étoient de 100. Couverts chacune,
pour tous les Generaux de l'Armée & pour les
Officiers & autres Etrangers qui fe trouvoient au
Camp.
Derriere la table ovale du milieu , fous une
magnifique Tente Turque , on avoit fait dreffer
une quatriéme table , longue de 40. à so. pieds
& large de dix à couze , fur laquelle il Y avoit
un Gâteau de la même grandeur que la table , &
de 36. Quintaux de poids ; ce Gâteau fut diftri→
bué à la fin du Repas à quiconque en fouhaitoit.
Après que les deux Rois eurent paffé les deux
lignes & vû dîner l'Amée , L. M. retournerent
au Quartier Royal & fe mirent à table , de même
que le Velt- Maréchal , les Officiers Generaux ,
les Officiers Etrangers & autres perfonnes de dif
tinction. Pendant le Repas on but plufieurs fois
au bruit des Canons , qui , au nombre de 48.
étoient rangez fur les Terraffes aux deux côtez .
Vers la fin du Repas , le Velt - Maréchal fe leva
& prefenta au Roi de Pruffe une Lettre au nom
& de la part de toute l'Armée , par laquelle elle
remercoit S. M. Pr. de la bonté qu'elle avoit euë
de ſe trouver à ſes Exercices Militaires , en lui
demandant en même temps la grace de la vouloir
congedier. Le Roi de Pruffe y répondit par toutes
fortes d'expreffions de politeffe , & lui accorda
le congé demandé avec tous les témoignages
d'une entiere fatisfaction.
Là-deffus le Velt-Maréchal & tous les Gene
raux de l'Armée fortirent de table & fe rendirent
au Quartier du Velt -Maréchal , ils y trouverent
tous les Officiers de l'Armée affemblez & formez
en bataillon , dont l'Infanterie tenoit le milieu
avec
2064 MERCURE DE FRANCE
avec 12 pelotons à quatre de hauteur , ayant à
chaque afle neuf pelotons de la Cavalerie à trois
de hauteur. Les Capitaines formerent le premier
rang , les Lieutenans le fecond ; les Sous - Lieutenans
le troifiéme , & les Enfeignes le quatrième.
Les Majors fe rangerent comme Caporaux , aux
aîles de leurs pelotons ; les Lieutenans - Colonels ,
comme Sergens , derriere leurs pelotons , & les
Colonels , comme Officiers , devant les pelotons :
les Generaux fe rangerent devant le Bataillon ,
chacun à fa place , felon fon ancienneté , ayant le
Velt-Maréchal à la tête . Les Officiers de l'Infanterie
marchoient avec leurs Efpontons , & ceux
de la Cavalerie , l'épée haute.
Le Bataillon s'étant mis en marche dans cet
ordre , le Velt - Maréchal le mena aux deux Terraffes
devant le Quartier Royal , où il ſe mit en
deux lignes ; la Cavalerie forma la premiere , &
l'Infanterie la feconde : Ils faluerent tous enfemble
les deux Rois ; les deux lignes s'étant enfuite
remifes en marche par pelotons , elles pafferent
en revûë au pied de la premiere Terraffe , où les
deux Rois s'étoient poftez avec toute leur Cour
& faluerent de nouveau L. M.par pelotons.Le Roi
de Pruffe les remercia fort gracieuſement ; &
comme S. M. Pr. pour donner une marque de
fon entiere fatisfaction , buvoit à chaque General
& à chaque Colonel -Commandant des Régimens,
on fit donner à tous les Officiers , à mesure qu'ils
paffoient par pelotons , des verres qu'ils vuiderent
à la fanté du Roi de Pruffe , au bruit de tout
le Canon ; & après avoir jetté les verres , ils pafferent
de cette façon les uns après les autres , &
le Canon ne ceffa de tirer qu'aprés qu'ils furent
tous paffez. C'eft ainfi que l'Armée prit congé
du Roi de Pruffe , qui la congedia.
Les deux Rois avec toute leur Cour , s'embarquerent
SEPTEMBRE . 1730. 2065
querent
fur l'Elbe le 27. & arriverent au Château
de Lichtembourg , où ils coucherent . Le lendemain
28. L. M. accompagnées des Princes leurs
fils , partirent de Lichtembourg avec toute leur
fuite pour fe rendre à l'endroit de la Chauffée
près de Zulhtsdorff , elles y trouverent d'abord
des gens de la Chaffe en habits verds galonaez
d'argent, avec leurs Chiens, rangez en haye. L'endroit
de la Chaffe & fes avenues étoient embellis
par plufieurs grandes & magnifiques Loges ,
conftruites de verdure. On avoit pris toutes les
précautions pour empêcher qu'il n'arrivât aucun
accident par des coups tirez . Le grand Veneur
à la tête du Veneur de la Cour , des Grands - Maî
tres des Forêts , des Gentilshommes & de tous les
autres Officiers qui dépendent de la Chaffe, étoient
auffi en habits verds richement l'odez .
2
Ils reçurent L. M. en defcendant de leur Chaife
, au fon des Cors de Chaffe & des Hautbois .
Il fe préfenta d'abord une Chaife de Chaffe , tirée
par fix Cerfs apprivoifez , & menée avec beau
coup d'adreffe par deux Garçons de Chaffe , ce
que le Roi de Pruffe ne put s'empêcher d'admirer.
On fit enfuite les préparatifs pour commencer
la Chaffe: Les Chevaliers & autres de la fuite
des deux Rois à cheval & munis de Lances , fe
rangerent à droite & à gauche. L. M. & L. A. R.
avec toutes les perfonnes de diftinction de leur
fuite , s'étant partagez , fe pofterent aux deux côtez
pour tirer. Le Grand Veneur rangea en ordre
tous ceux qui dépendent de la Chaffe , & s'étant
mis à la tête , il paffa avec eux devant les
deux Rois , & alors la Chaffe commença au fon
des Cors & des Hautbois. Il fut tué un grand
nombre de toutes fortes de bêtes fauves & autre
gibier , partie avec des Lances & en forçant avec
des Chiens , & partie par des armes à feu. Il fe
trour
2066 MERCURE DE FRANCE
trouva en tout 1124. Pieces; fçavoir, 804. Cerfs,
203. Sangliers , 97. Chevreuils & Dains , 18.
Lievres & 2. Renards , le tout porté à une Place
& rangé en ordre par les Gens de la Chaffe. Ainfi
finit cette grande & fuperbe Chaffe qui fut faite
avec beaucoup d'ordre & fans aucun accident.
On ſe retira enfuite vers les Loges , où les Tables
étoient couvertes & fervies pour le dîner. Il
y avoit trois tables , dont la premiere deſtinée
pour L. M. L. A. R. les Princes & autres perfon-
Tonnes de diftinction , étoit de 24. Couverts ; &
les deux autres de 20. Couverts chacune , pour
les Miniftres & autres Officiers. Il y avoit outre
cela deux autres tables de 48. Couverts chacune
pour les Gens de la Chaffe. La joye generale &
les deux Rois parurent fort contens ; lorfqu'on
fut hors de table , les deux Rois pafferent encore
quelque temps en converfation , après quoi L. M.
s'embrafferent & fe féparerent avec toutes les
marques poffibles de tendreffe. Le Roi de Pruffe
partit pour Poftdam & le Roi de Pologne retourna
au Camp de Radewitz.
Fermer
Résumé : SUITE du Camp de Mulhberg & Radwitz.
Le 24 juin, à l'occasion de la Saint-Jean-Baptiste, le roi organisa une célébration à Mulhberg et Radwitz. La journée débuta par un grand souper au quartier du roi, suivi de feux de joie et d'une mise en bataille des troupes à 9 heures. Trois salves de canon et des feux de mousqueterie marquèrent le début d'une illumination près du village de Riffa, en face du château de Premniz. Le roi et les princes se rendirent au château où une illumination spectaculaire fut allumée, représentant un temple de la Paix de 400 pieds de long et 160 pieds de haut, orné de peintures et de trophées. L'illumination, composée de 40 000 millest ampes, fut allumée en 15 minutes. Le temple, de style ionique, était richement décoré de colonnes, de pilastres, et de peintures enrichies de lapis. Au centre du temple, une déesse de la Paix, tenue par Mars, surplombait une inscription en latin. Des arcades et des galeries complétaient la scène, avec des trophées et des renommées sonnant de la trompette. Après un quart d'heure, 15 lettres formant une devise furent allumées, accompagnées de feux courants à terre et de 6 000 fusées. Des mortiers tirèrent des boîtes remplies de feux d'artifice, et un feu grégeois fut allumé dans l'eau par des bateaux. Une seconde illumination vit la rivière couverte de 48 bâtiments éclairés et remplis de musique de guerre, incluant le Bucentaure, un grand bâtiment royal illuminé par 30 000 lampions. Le 26 juin, le roi offrit un repas à toute l'armée. Les régiments se rangèrent en ordre, et les viandes rôties, le pain, le vin et la bière furent distribués. Les rois passèrent en revue les troupes, qui les saluèrent avec des acclamations et des musiques. Après le repas, le maréchal présenta une lettre de remerciement au roi de Prusse, qui accorda le congé à l'armée. Les officiers, formés en bataillon, saluèrent les rois avant de se disperser. Les deux rois s'embarquèrent sur l'Elbe le 27 juin et arrivèrent au château de Lichtembourg, où ils passèrent la nuit. Le lendemain, ils se rendirent près de Zulhtsdorff. Le texte décrit également une grande chasse organisée avec une préparation minutieuse pour éviter les accidents. Les participants, vêtus de habits verts galonnés d'argent, incluaient des gens de la Chasse, des chiens, et divers officiers. L'endroit était embelli par des loges magnifiques construites de verdure. La chasse débuta avec une présentation d'une chaise tirée par six cerfs apprivoisés, admirée par le Roi de Prusse. Les préparatifs incluaient des chevaliers et autres cavaliers munis de lances, se rangeant de chaque côté. Les rois et les personnes de distinction se positionnèrent pour tirer. La chasse se déroula avec ordre, au son des cors et des hautbois, et un grand nombre de bêtes fauves et de gibier furent tuées, totalisant 1124 pièces. Après la chasse, un dîner fut servi dans les loges, avec trois tables pour les personnes de distinction et deux autres pour les gens de la Chasse. La joie générale et la satisfaction des rois furent notables. Après le dîner, les rois conversèrent brièvement avant que Leurs Majestés ne s'embrassent et se séparèrent avec tendresse. Le Roi de Prusse partit pour Potsdam, et le Roi de Pologne retourna au camp de Radewitz.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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23
p. 2516
ALLEMAGNE.
Début :
On a reçû avis du Duché de Meckelbourg, qu'une Compagnie d'Infanterie des Troupes [...]
Mots clefs :
Troupes, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLE MAGNE.
Na reçû avis du Duché de Meckelbourg ,
qu'une Compagnie d'Infanterie des Troupes
de la Commiffion Impériale étoit entrée dans la
Ville de Buzow , dont elle avoit enlevé plufieurs
des principaux Habitans pour les conduire prifonniers
à Rostock , parce que les principaux
d'entr'eux avoient déclaré hautement qu'ils répandroient
leur fang pour la défenſe de leur Souverain.
Outre cette exécution , on a arrêté dans
les Villes de Gadebuſch , de Crivitz , de Stemberg
& de Grabau la plupart de ceux qui paroiffoient
affectionnés à ce Prince.
Na reçû avis du Duché de Meckelbourg ,
qu'une Compagnie d'Infanterie des Troupes
de la Commiffion Impériale étoit entrée dans la
Ville de Buzow , dont elle avoit enlevé plufieurs
des principaux Habitans pour les conduire prifonniers
à Rostock , parce que les principaux
d'entr'eux avoient déclaré hautement qu'ils répandroient
leur fang pour la défenſe de leur Souverain.
Outre cette exécution , on a arrêté dans
les Villes de Gadebuſch , de Crivitz , de Stemberg
& de Grabau la plupart de ceux qui paroiffoient
affectionnés à ce Prince.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Dans le Duché de Meckelbourg, des troupes de la Commission Impériale ont arrêté des habitants influents à Buzow, Gadebusch, Crivitz, Stemberg et Grabau. Ces arrestations visaient des personnes loyales à leur souverain, suite à leurs déclarations publiques en sa faveur. Les prisonniers ont été conduits à Rostock.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 2903-2915
Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
Début :
DESCRIPTION ABREGÉE de la Carte Genérale & Historique, de la Monarchie & du [...]
Mots clefs :
Roi, Officiers, Compagnies, Armes, Infanterie, Régiment, Ordre, Troupes, Royaume, Gardes, Lieutenant, Armures, Maréchaux, Dragons, Carte, Monarchie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
DESCRIPTION ABREGE' de la Carte
Genérale & Hiftorique , de la Monarchie & du
Militaire de France , tant ancien que moderne
avec les explications &c. Dédiée au Roi , préfentée
à Sa Majeſté , à Marli le 17. Fevrier
1730.
>
PREMIERE FEUILLE ou Planche. Un
Soleil , fimbole de la France , au Frontispice ,
accompagné de Cornes d'abondance &c. le Pa-
11. Vol. villon
2904 MERCURE DE FRANCË
villon Royal dans toute fa fplendeur , aux Armes
de France & de Navarre , avec les Supports
tenans les Bannieres de France & de Navarre ,
orné des Colliers des Ordres du Roi , du Cocq.
de la France , avec cette Devife : Implet terrore
Leones , de l'ancien cri de guerre de nos Rois ,
Mont joye S. Denis , le tems de fon origine ,
de l'ancienne devife des Lys , Lilia non laborant,
neque nent. En S. Mathieu , Chapitre 6.
&
;
Au- deffus du Pavillon eft une Minerve * affife
dans fa gloire , appuyée à fa droite fur le Fortrait
du Roi , au milieu de fon bouclier , couronné
par une Renommée , & foutenu par l'Hiftoire
, & à fa gauche eft un Génie heureux qui
apporte à cette Déeffe le Portrait de la Reine
orné de Lys , accompagné des Attributs de la
Sageffe , de la Gloire & de la Science qui l'environnent.
Aux côtés de ce Cartouche font les
Repréfentations en Blazon des Colliers & des
Gordons des Ordres S. Michel & du S. Efprit ,
avec le tems de leurs Inftitutions par les Rois
les Portraits d'Henri le Grand & de Louis le
Grand , Ayeuls de Louis 15. placés au-deffus de
deux Arcs de Triomphes ornés des Armes du
Roi , & cette Devile : Simili candore corufcant,
des Armes de la Reine , & cette devife : Fulget.
inardefcens radiis , des Armes du Dauphin , &
cette Devife : Gratior it dies , des Armes de
Navarre , & cette Devife : Numerat pro dote
triumphos ; & au bas eft le grand Titre en lettres
Aeuronnées qui annonce le fujet de cet Ouvrage,
au deffous duquel eft un nouvel Attribut de la
Paix , repréfenté par trois Lys en fleurs für pied,
un Aigle & un Lion aux côtés , & cette Devife:
Pace data eoeunt Reges , avec une Epigramme
fur l'origine des Lys. Ce grand Cartouche eft
fermé
par de riches ornemens , accompagné de
11. Vel
*deux
DECEMBRE . 1730. 2905
deux grands Palmiers qui foutiennent des Trophées
anciens & modernes , executé en Tailledouce
, fur les deffeins officieux de M. Oppenor.
II. Feuille. Abregé de la Vie des Rois de France
qui ont créé , formé & regimenté les Troupes
du Royaume , avec les évenemens arrivés dans
le cours de leurs Regnes , depuis Pharamond ,
premier Roi , jufqu'à la fin du Regne de Louis
XIV. 65 Roi. Cette Hiftoire renferme l'origine
du nom François , le commencement de la Monarchie
, la naiffance du Chriftianifme dans la
Monarchie , le nombre de Rois de la premiere ,
deuxième & troifiéme Race , & le tems de leurs
durées jufqu'à prefent , avec les Conquêtes & évenemens
mémorables pendant le Regne de Louis
le Grand , détaillés par jours , mois & années ;
enfuite la maladie , les dernieres paroles & la
mort de ce grand Roi , en huit colonnes dans
une Bordure enrichie des Portraits des Rois de
France , & d'Emblêmes de leurs Regnes en Taille
douce.
III . Feuille. Grands & premiers Officiers Militaires
de France qui ont été nommés & gradués
par les Rois depuis le tems de leurs créations &
& inftitutions jufqu'à préfent , fous quels Rois ,
& en quelles années ils ont fervi , diftribués en
dix grandes colonnes.
L
avec-
IV. Feuille . Vue & Perfpective de la Ville de
Paris , Capitale du Royaume , du côté du Pont
Royal les Armes de la Ville au-deffus ,
cette Infcription : Prona fides Principis Urbium.
La defcription abregée de Paris , avec les noms
des Officiers du Gouvernement ; d'un côté eft
la Chronologie des Rois de France & les années
de leurs Regnes , depuis Pharamond , premier
Roi , jufqu'à Louis XV. 66e Roi , & de l'autre
la tige & la Génealogie de la Maifon Royale de
II. Vol. Bourbon ,
2906 MERCURE DE FRANCE
1
Bourbon , depuis Louis de Bourbon , Comte de
Clermont , Petit- Fils de S. Louis IX . 44 Roi ,
jufqu'à Henri IV . Roi de France & de Navarre,
avec les alliances. Enfuite la Maifon du Roi &
fon origine , compofée de huit Compagnies de
la Garde à Cheval & d'une Compagnie de Grenadiers
à Cheval , avec l'Etat Major de la Cour,
ornée aux côtés du Titre de Trophés ancien &
moderne , en Taille -douce , ainfi que les Unifor
mes , Etendarts & Armures d'ordonnance ; ces
premieres Troupes font détaillées fuivant leurs
rangs , & partagées en 15. colonnes fur neuf
lignes , depuis leurs créations jufqu'au 15. Fevrier
1730. avec le nombre des Officiers , des
Ecuyers & Maîtres qui les compofent.
V. Feuille. Vue & Perfpective de Verſailles , du
côté de la grande Place d'Armes , on y voit l'entrée
du Roi dans la premiere Cour , les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes fous les armes
l'Ecu de France aîlé au - deffus , avec cette Infcription
: Regia Solis , & au deffous la Defcription
abregée de la Ville & Château Royal de
Verfailles & les noms des Officiers du Gouvernement
; d'un côté font les Génealogies & Alliances
de la premiere , deuxième & troifiéme
Branche de la Maiſon Royale de Bourbon , & de
l'autre les Génealogies & Alliances de la quatriéme
& cinquième Branche , dont font iffus depuis
Henri IV. les Rois de France , Philippe V.
Roi d'Espagne , & les Maifons d'Orleans , de
Condé & de Conti.
Enfuite la Gendarmerie & fon origine , compofée
de quatre Compagnies de Gendarmes du
Roi , de fix Compagnies de Gendarmes & de fix
Compagnies de Chevaux-Legers des Princes, avec
l'Etat Major , ornée aux côtés du Titre de Trophées
anciens & modernes , ainfi que leurs Uni-
11. Vel.
formes,
DECEMBRE . 1730. 2907
formes , Etendarts & Armures d'ordonnance . Ces
Compagnies qui marchent après la Maifon du
Roi font détaillées fuivant leurs rangs , & partagées
en 15. colonnes fur feize lignes , depuis
leurs créations juſqu'au 15. Fevrier 1730. avec
le nombre des Officiers.
VI. Feuille. Infanterie Françoife & Etrangere ,
fon origine , fous quel Roi , & en quelle année
elle a été regimentée avec les Etats Majors , ornée
aux côtés du Titre de Trophées anciens & modernes
; enfuite font les noms des Colonels Géneraux
de l'Infanterie Françoife & Etrangere ,
des Suiffes & Grifons au 15. Fevrier 1730. - lacréation
de fes Charges & le tems de leur nomination.
Au deffous font les noms , qualités &
grades des Directeurs & Infpecteurs Géneraux
de l'Infanterie , avec leurs créations , nominations
& départemens. Cette Infanterie eft compofée
de cent Régimens François & de vingt Régimens
Etrangers , à commencer par les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes , qui font partie
de la Maifon du Roi , & marchent à la tête de
toute l'Infanterie de France , par le Reglement
de Louis XIV . & enfuite de Picardie , Piemier
Régiment &c. détaillés fuivant leurs rangs,
avec leurs Drapeaux , Uniformes & armures
d'ordonnance , & partagées en trois grandes colonnes
, qui comprennent 15. colonnes chacune
fur dix-fept lignes
VII. Feuille. Suite de l'Infanterie Françoiſe
& Etrangere , compriſe dans 3. grandes colonnes,
qui forment quinze colonnes chacune , ſur 23.
Tignes , détaillée comme ci - deffus , & au bas le
nombre géneral des Officiers , celui des Régimens
fur pied , des Cadets , Sergens , Soldats ,
Tambours & Fifres qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre géneral
11, Vol.
de
2908 MERCURE DE FRANCE
de leurs Drapeaux , Colonels & armures d'or
donnance jufqu'au 15. Fevrier 1730.
VIII. Feuille. Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere & fon origine , fous quel Roí , &
quelle année elle a été régimentée avec les
Etats Majors , ornêe aux côtez du titre de Trophées
ancien & moderne , les noms des Cololonels
, Meftre de Camp & Commiffaires Geneneraux
de la Cavalerie ; au 15. Février 1730. là
création de fes Charges & le tems de leur nominations
; au-deffous les noms , qualitez & Grades
des Directeurs & Infpecteurs Generaux de la Cavalerie
, avec leurs créations , nominations &
départemens ; cette Cavalerie eft compofée de 54.
Régimens François , à commencer par celui du
Colonel General , premier Régiment, &c. y compris
le Régiment Royal de Carabiniers , & de 5 .
Régimens étrangers , compris les deux Régimens
d'Huffarts , détaillez fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, & partagées en 3. grandes Colonnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur trente
lignes.
IX. Feuille , fuite de la Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere , détaillée comme cy- deffus
& au bas le nombre general des Officiers , celui
des Régimens fur pied , des Maréchaux des Logis
, des Brigadiers , Fouriers , Maîtres , Trompettes
& Timballiers qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre general
de leurs Etendarts , juſques & compris l'Ordonnance
du Roi du 30. Mars 1730.
en
Dragons & leur origine , fous quel Roi ,
quelle année ils ont été régimentez , avec les Etats
Majors ; ornée aux côtez du titre de Trophée
ancien & moderne , enfuite font les noms des
Colonels & Meftres de Camp generaux des Dra-
2
II. Vol gons
DECEMBRE. 1730. 2909
gons , au 15. Février 1730. la création de fes
Charges & le tems de leur nomination . Ces
Dragons font compofez de 15. Régimens , à
commencer par celui du Colonel General , premier
Régiment , &c. fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, partagez en deux grandes Colomnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur 15. lidans
la 8 & 9e Feuille ; & au bas le nombre
general des Officiers , celui des Régimens fur
pied , des Maréchaux des Logis , des Brigadiers,
Fouriers , Dragons & Tambours qui les compofent
, avec le nombre general de leurs Etendarts ,
jufqu'au 15. Février 1730 .
gnes ,
Troupes formées en Compagnies , Bataillons ,
Efcadrons & Brigades , au nombre de 822. Compagnies
& un quart de Compagnie , tant François
qu'Etrangers , avec les Etats - Majors , qui
font , la Compagnie des cent Gardes Suiffes ordinaires
du Corps du Roi ; celle des Gardes de la
Porte ; celle des Gardes de la Prévôté de l'Hôtel ;
les deux Compagnies des Cadets Gentilhommes ;
les Compagnies de l'Hôtel Royal des Officiers &
Soldats Invalides ; celles des Soldats de Milices ;
les Compagnies Franches & de Partifans ; celle
de la Connétablie de France ; & les Compagnies
des Maréchauffées duRoyaume, qui font Militaires
depuis l'Ordonnance du Roi de 1720. détaillez
depuis leurs créations jufqu'au 15. Février 1739.
ornée aux côtez du titre de Trophée ancien &
moderne , ainfi que leurs Drapeaux , Etendarts
uniformes & Armures d'Ordonnance ; avec le
nombre general d'Officiers & d'hommes qu'elles
compofent.
Dixiéme Feuille . Maréchaux de France , vivans
au 15 Février 1730. ornée aux côtez du titre des
Bâtons des Maréchaux de France , & des Bâtons
11. Vel.
de
2910 MERCURE DE FRANCE
de Commandans ; leur origine & dates de leurs
Promotions , avec celles de leurs Receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy ; les noms , &
qualitez des Gouverneurs & Lieutenans Generaux
des Provinces du Royaume & leur origine ; les
années de leurs nominations & receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy , la fuite des Chevaliers
des Ordres du Roy & dattes de leurs receptions
, le nombre general des Gouverneurs
Lieutenans de Roy , Commandans , Majors ,
Aydes- Majors & Capitaines des Portes, des Etats
Majors des Villes principales & Places de Guerre
du Royaume.
A droite , font les Officiers Generaux des Armées
, vivans au 15 Février 1730. qui comprennent
les noms & qualitez des Lieutenans Generaux
& des Maréchaux de Camp; leurs créations,
dattes de leurs nominations & leurs receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy. De l'autre côté ,
font les noms & qualitez des Brigadiers des Armées
du Roy , vivans au 15 Février 1730 .
de
l'Infanterie , de la Cavalerie , & des Dragons ,
avec leurs créations , dattes de leurs nominations
& receptions de Chevaliers des Ordres du Roy.
Enfuite font les noms & qualitez des Maréchaux
Generaux des Logis , des Camps & Armées du
Roy , du Major General de l'Infanterie, du Maréchal
general, & des deux Maréchaux des Logis
de la Cavalerie , avec leurs créations & nominations.
Au bas eft le commencement des Batailles
mémorables que les François ont gagnées ,
depuis la Fondation de la Monarchie,depuis Tolbiac
, en 496. jufqu'en 1485. fous quels Rois &
en quelles années , reprefentées en fept Tableaux.
Onziéme feuille. Commencement de l'Hiftoire
abregée de Louis XV. 66 Roy , avec les prin-
>
II. Vol
cipaux
DECEMBRE. 1730. 2911
cipaux évenemens arrivez depuis la naiffance de
Sa Majefté , juſqu'au 15 Février 1730. Vingtiéme
année accomplie de Sa Majefté , ornée de
Portiques Royaux , & cette devife : Dulce & decorum,
reprefentée en taille douce par la Maffuë
d'Hercule , debout ; entrelaffée de branches d'Olivier
& de Laurier. Au deffous font les armes du
Duc d'Orleans , premier Prince du Sang, Grand
Maître de l'Ordre Royal, Militaire & Hofpitalier
de Notre-Dame du Mont Carmel & de S. Lazare
de Jerufalem ; fa nomination par le Roy , Protecteur
& Fondateur de l'Ordre , & la devife :
Dieu, & mon Roy. L'origine & la Defcription
de l'Ordre de S. Lazare , & de celui de Notre-
Dame du Mont- Carmel , réuni par Henri IV.
Au côté droit et l'Artillerie de France , avec
fes Attributs , les Armes du Duc du Maine, Prince
du Sang , Grand Maître & Capitaine general ,
avec fa nomination par Louis XIV . & cette Devife
: Ratio ultima Regum. Les Principaux Officiers
de l'Artillerie nommez , depuis fon origine
jufqu'au 15 Février 1730. Au bas , le Corps
des Off..Ingén.du Roy,& fon origine ordinaire ;
détaillez fous les ordres du Marquis d'Asfeld ,
Directeur general des Fortifications de France ,
&c. De l'autre côté , la dignité de Miniſtre & Sécretaire
d'Etat de la Guerre , la création de cette
Charge , les noms , & années des nominations
dés Intendans , Commiffaires du Roy , départis
dans les Généralitez du Royaume , les Capitaines
, Prevots , Grands - Baillifs & Sénéchaux
d'Epée , qui commandent la Nobleſſe de France ,
& leur origine , avec leurs Lieutenans d'Epée ,
dans les Pays & Généralitez où ils réfident ; les
noms des Commiflaires ordinaires , Provinciaux
des Guerres , dans les départemens du Royaume,
& leur création.Au deffous font tous les Officiers
11. Vol. G Prin2912
MERCURE DE FRANCE
Principaux en charge & par commiffion , tant
d'Epée , que de Finances , attachez au Militaire ,
fuivant leurs créations , départemens & années
d'exercice. Au bas eft la fuite des Batailles mémorables
que les François ont gagnées depuis
1488. jufqu'en 1645 , fous quels Rois & en quelles
années , en fept Tableaux .
Douziéme Feuille. Récapitulation generale des
Officiers & des Troupes , ornée aux côtez de
Trophées & d'attributs militaires ; fçavoir , les
nombres generaux des Officiers de la Maifon du
Roy, de la Gendarmerie , des Colonels , Meftres
de Camp , Lieutenans Colonels , Commandans ,
Majors , Aydes- Majors , Capitaines , Lieutenans
& Officiers fubalternes de toutes les Troupes dų
Roy , en pied , regimentées, & formées en Compagnie
, avec leur montant general,tant François
qu'Etrangers.
Les nombres generaux des Brigadiers d'armée,
Meftres de Camp , Lieutenans Colonels, Majors ,
Capitaines & Lieutenans Réformez , tant à la fuite
de l'Infanterie , de la Cavalerie Françoise &
Etrangere , que des Dragons ; à la fuite des Places
de Guerre , & formez par Brigades fur les
Frontiéres ; ainfi que les Officiers retirez dans
les Provinces , par leurs anciens fervices ; avec
leur montant general, tant François qu'Etrangers,
Au côté droit , font les Récompenfes honorables
; reprefentées. par la Vertu , jointe aux attri
buts militaires , en forme de Trophée; les Ordres
du Roy , avec cette Devile : Honori non prada ,
au deffous font les Defcriptions des premiers
Ordres de S. Michel , & du S. Efprit , depuis
leurs inftitutions jufqu'à préfent.De l'autre côté,
font les Récompenfes Militaires , l'Ordre Royal
des Chevaliers de S. Louis , reprefenté par la vûë
de l'Hôtel Royal des Invalides, avec cette devife !
Beili II. Vol.
DECEMBRE 1730. 2913
Bellica Præmium Virtutis . Son établiſſement par
LOUIS XIV. jufqu'à prefent , &c. Au deffous
font les nombres generaux détaillez par rangs ,
des Ecuyers , Maîtres de la Maiſon du Roy , des
Maîtres de la Gendarmerie , des Soldats de l'In,
fanterie , des Maîtres de la Cavalerie , François
& Etrangers , & des Dragons , diftinguez par
colonnes , avec le nombre general des Bataillons
& d'Eſcadrons de chaque Corps de Troupes, formées
en Compagnies & en Regimens fur pied ,
le 15 Février 1730. Et au bas , le montant general
des Troupes de Terre , tirées complettes ,
fuivant la derniere Ordonnance du Roy, du 10
Decembre 1727.qui regle le payement des Troupes
de Sa Majefté; au côté droit eft l'étimologic
du mot d'Infanterie , fon origine & changement,
fucceffivement jufqu'à prefent ; l'origine de la
Maifon du Roy , & des premiers Gardes de la
Perfonne Sacrée des Rois ; de la premiere Gendarmerie
, de la premiere Cavalerie legere & des
premiers Dragons de France. Au deffous eft la
Notice des Ordonnances Royales & Militaires &
des Ecrivains que l'Auteur de cette compilation
a confultez , avec la datte des Editions de leurs
ouvrages. Et au côté gauche , des Obfervations
abrégées pour la Regle & la Difcipline des Troupes
, extraites de l'Ordonnance du Roy de 1727.
Au bas de cette derniere feuille , eft la fuite des
Batailles mémorables, gagnées par les François,
depuis 1645.jufqu'en 1712.de la derniere Guerre,
qui font terminées par le vrai caractere & qualitez
que doit avoir un parfait homme de Guerre ;
reprefentées en fept Tableaux.
La Bordure de cette Carte a fept pouces de
large ; dans tout fon contour , elle renferme 110
Plants,avec les Deſcriptions aux côtez & le nombre
d'Officiers des Etats Majors complets & non
11. Vol.
Gij coms
2914 MERCURE
DE FRCEAN
complets , de chacune des principales Places de
Guerre & Maritimes du Royaume,diftinguez par
départemens & gouvernemens generaux des Provinces,
avec leurs diftances de Paris , & de l'une à
l'autre ; fçavoir , de Picardie , Artois , Flandres ,
Haynault ,Champagne,des Trois - Evêchez, Alface,
Franche-Comté , Bourgogne , Dauphiné , Provence
, Languedoc , Rouffillon , Béarne & Bifcaye,
Guyenne, Pays d'Aunis, Bretagne & Normandie
, le tout exécutez en Taille douce ; ornées
de Fleurs de Lys, de Palmes , & de Lauriers ;
le milieu de la Bordure de la droite renferme la
Defcription hiftorique du Royaume de France
fondé l'an 420. & le milieu de la gauche , la Deſcription
hiftorique du Royaume du Pologne ,
fondé l'an 550. Le milieu du bas de cette Bordure
eft enrichi des Chifres Royaux ,couronnez des armes
de la Reine & du Dauphin,toujours en taille
douce;& les coins font fermez par la Repréſentation
des quatre Principaux vents , avec Trompettes
& Banderolles de France & de Navarre
en forme de Renommée.
?
Pour la facilité de l'ufage & de la vente de cette
Carte , à un prix raifonnable , on la mettra dans
toute fon étendue,fur Gorges, elle aura fept pieds
en quarré , compris fa Bordure ; laquelle contiendra
dix - neuf demie- feuilles de papier grand
de 22 Aigle , affemblées par ordre militaire ,
pouces fur 16 pouces de haut chaque feuille , elle
pourra fe mettre dans une place proportionnée
à cette étendue.
Pour la facilité & la portée de la vûë, la Carte
fera féparée en deux parties,montées fur Gorges,
par moitié , confervant toujours fa même largeur
, réduite à trois pieds & demi de hauteur ,
que pourra placer de bout en bout
a vis, dans une Salle ou Galerie, &
l'on
pour
3 ou visla
com-
II. Vol
moDECEMBRE.
1730. 2915
modité du Cabinet, des Bibliotheques & du tranf
port ; cette Carte ſera réduite & formée en livre
de dix-neuf feuilles ou Planches entieres , numérotées
, de la même hauteur & largeur que les
feuilles cy-deffus expliquées, attachées à onglets ,
& couvert d'un papier marbré ; grand in folio ,
que
l'on pourra
faire relier, non compris la feuille
d'Avertiffement qui y fera jointe, pour trouver
& joindre enfemble facilement les differens fujets
de cet Ouvrage , aifez à fatisfaire la connoiffance
de l'Hiftoire & du Militaire.
L'Auteur ſe promet , par fon extrême diligence
, de pouvoir faire achever la gravure & l'impreffion
dans le courant de l'année prochaine
1731. Et quant aux differents changemens
& mutations du Militaire arrivez depuis
l'Epoque de cette Carte , du 'IS Fév. 1730
& qui arriveront juſqu'au 15 Fév. 1731. l'Auteur
donnera alors un petit Livret imprimé, fous
le titre de Supplément aux Explications Militai
res , qu'il continuera de donner à peu de frais ,
d'année en année , le même jour 15 Février, pour
fuppléer & foutenir l'état préfent, en tous temps,
de la Carte generale de la Monarchie & du Militaire
de France , tant ancien que moderne , en
vertu de fon Privilége.
Le fieur Lemau Delajaiffe Auteur & Inventeur
, ancien Officier de la Maiſon d'Orleans , &
dans l'Ordre de S. Lazare , loge à Paris , ruë
près la Fontaine de Richelieu , où il fera voir
l'Original de cet Ouvrage.
Genérale & Hiftorique , de la Monarchie & du
Militaire de France , tant ancien que moderne
avec les explications &c. Dédiée au Roi , préfentée
à Sa Majeſté , à Marli le 17. Fevrier
1730.
>
PREMIERE FEUILLE ou Planche. Un
Soleil , fimbole de la France , au Frontispice ,
accompagné de Cornes d'abondance &c. le Pa-
11. Vol. villon
2904 MERCURE DE FRANCË
villon Royal dans toute fa fplendeur , aux Armes
de France & de Navarre , avec les Supports
tenans les Bannieres de France & de Navarre ,
orné des Colliers des Ordres du Roi , du Cocq.
de la France , avec cette Devife : Implet terrore
Leones , de l'ancien cri de guerre de nos Rois ,
Mont joye S. Denis , le tems de fon origine ,
de l'ancienne devife des Lys , Lilia non laborant,
neque nent. En S. Mathieu , Chapitre 6.
&
;
Au- deffus du Pavillon eft une Minerve * affife
dans fa gloire , appuyée à fa droite fur le Fortrait
du Roi , au milieu de fon bouclier , couronné
par une Renommée , & foutenu par l'Hiftoire
, & à fa gauche eft un Génie heureux qui
apporte à cette Déeffe le Portrait de la Reine
orné de Lys , accompagné des Attributs de la
Sageffe , de la Gloire & de la Science qui l'environnent.
Aux côtés de ce Cartouche font les
Repréfentations en Blazon des Colliers & des
Gordons des Ordres S. Michel & du S. Efprit ,
avec le tems de leurs Inftitutions par les Rois
les Portraits d'Henri le Grand & de Louis le
Grand , Ayeuls de Louis 15. placés au-deffus de
deux Arcs de Triomphes ornés des Armes du
Roi , & cette Devile : Simili candore corufcant,
des Armes de la Reine , & cette devife : Fulget.
inardefcens radiis , des Armes du Dauphin , &
cette Devife : Gratior it dies , des Armes de
Navarre , & cette Devife : Numerat pro dote
triumphos ; & au bas eft le grand Titre en lettres
Aeuronnées qui annonce le fujet de cet Ouvrage,
au deffous duquel eft un nouvel Attribut de la
Paix , repréfenté par trois Lys en fleurs für pied,
un Aigle & un Lion aux côtés , & cette Devife:
Pace data eoeunt Reges , avec une Epigramme
fur l'origine des Lys. Ce grand Cartouche eft
fermé
par de riches ornemens , accompagné de
11. Vel
*deux
DECEMBRE . 1730. 2905
deux grands Palmiers qui foutiennent des Trophées
anciens & modernes , executé en Tailledouce
, fur les deffeins officieux de M. Oppenor.
II. Feuille. Abregé de la Vie des Rois de France
qui ont créé , formé & regimenté les Troupes
du Royaume , avec les évenemens arrivés dans
le cours de leurs Regnes , depuis Pharamond ,
premier Roi , jufqu'à la fin du Regne de Louis
XIV. 65 Roi. Cette Hiftoire renferme l'origine
du nom François , le commencement de la Monarchie
, la naiffance du Chriftianifme dans la
Monarchie , le nombre de Rois de la premiere ,
deuxième & troifiéme Race , & le tems de leurs
durées jufqu'à prefent , avec les Conquêtes & évenemens
mémorables pendant le Regne de Louis
le Grand , détaillés par jours , mois & années ;
enfuite la maladie , les dernieres paroles & la
mort de ce grand Roi , en huit colonnes dans
une Bordure enrichie des Portraits des Rois de
France , & d'Emblêmes de leurs Regnes en Taille
douce.
III . Feuille. Grands & premiers Officiers Militaires
de France qui ont été nommés & gradués
par les Rois depuis le tems de leurs créations &
& inftitutions jufqu'à préfent , fous quels Rois ,
& en quelles années ils ont fervi , diftribués en
dix grandes colonnes.
L
avec-
IV. Feuille . Vue & Perfpective de la Ville de
Paris , Capitale du Royaume , du côté du Pont
Royal les Armes de la Ville au-deffus ,
cette Infcription : Prona fides Principis Urbium.
La defcription abregée de Paris , avec les noms
des Officiers du Gouvernement ; d'un côté eft
la Chronologie des Rois de France & les années
de leurs Regnes , depuis Pharamond , premier
Roi , jufqu'à Louis XV. 66e Roi , & de l'autre
la tige & la Génealogie de la Maifon Royale de
II. Vol. Bourbon ,
2906 MERCURE DE FRANCE
1
Bourbon , depuis Louis de Bourbon , Comte de
Clermont , Petit- Fils de S. Louis IX . 44 Roi ,
jufqu'à Henri IV . Roi de France & de Navarre,
avec les alliances. Enfuite la Maifon du Roi &
fon origine , compofée de huit Compagnies de
la Garde à Cheval & d'une Compagnie de Grenadiers
à Cheval , avec l'Etat Major de la Cour,
ornée aux côtés du Titre de Trophés ancien &
moderne , en Taille -douce , ainfi que les Unifor
mes , Etendarts & Armures d'ordonnance ; ces
premieres Troupes font détaillées fuivant leurs
rangs , & partagées en 15. colonnes fur neuf
lignes , depuis leurs créations jufqu'au 15. Fevrier
1730. avec le nombre des Officiers , des
Ecuyers & Maîtres qui les compofent.
V. Feuille. Vue & Perfpective de Verſailles , du
côté de la grande Place d'Armes , on y voit l'entrée
du Roi dans la premiere Cour , les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes fous les armes
l'Ecu de France aîlé au - deffus , avec cette Infcription
: Regia Solis , & au deffous la Defcription
abregée de la Ville & Château Royal de
Verfailles & les noms des Officiers du Gouvernement
; d'un côté font les Génealogies & Alliances
de la premiere , deuxième & troifiéme
Branche de la Maiſon Royale de Bourbon , & de
l'autre les Génealogies & Alliances de la quatriéme
& cinquième Branche , dont font iffus depuis
Henri IV. les Rois de France , Philippe V.
Roi d'Espagne , & les Maifons d'Orleans , de
Condé & de Conti.
Enfuite la Gendarmerie & fon origine , compofée
de quatre Compagnies de Gendarmes du
Roi , de fix Compagnies de Gendarmes & de fix
Compagnies de Chevaux-Legers des Princes, avec
l'Etat Major , ornée aux côtés du Titre de Trophées
anciens & modernes , ainfi que leurs Uni-
11. Vel.
formes,
DECEMBRE . 1730. 2907
formes , Etendarts & Armures d'ordonnance . Ces
Compagnies qui marchent après la Maifon du
Roi font détaillées fuivant leurs rangs , & partagées
en 15. colonnes fur feize lignes , depuis
leurs créations juſqu'au 15. Fevrier 1730. avec
le nombre des Officiers.
VI. Feuille. Infanterie Françoife & Etrangere ,
fon origine , fous quel Roi , & en quelle année
elle a été regimentée avec les Etats Majors , ornée
aux côtés du Titre de Trophées anciens & modernes
; enfuite font les noms des Colonels Géneraux
de l'Infanterie Françoife & Etrangere ,
des Suiffes & Grifons au 15. Fevrier 1730. - lacréation
de fes Charges & le tems de leur nomination.
Au deffous font les noms , qualités &
grades des Directeurs & Infpecteurs Géneraux
de l'Infanterie , avec leurs créations , nominations
& départemens. Cette Infanterie eft compofée
de cent Régimens François & de vingt Régimens
Etrangers , à commencer par les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes , qui font partie
de la Maifon du Roi , & marchent à la tête de
toute l'Infanterie de France , par le Reglement
de Louis XIV . & enfuite de Picardie , Piemier
Régiment &c. détaillés fuivant leurs rangs,
avec leurs Drapeaux , Uniformes & armures
d'ordonnance , & partagées en trois grandes colonnes
, qui comprennent 15. colonnes chacune
fur dix-fept lignes
VII. Feuille. Suite de l'Infanterie Françoiſe
& Etrangere , compriſe dans 3. grandes colonnes,
qui forment quinze colonnes chacune , ſur 23.
Tignes , détaillée comme ci - deffus , & au bas le
nombre géneral des Officiers , celui des Régimens
fur pied , des Cadets , Sergens , Soldats ,
Tambours & Fifres qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre géneral
11, Vol.
de
2908 MERCURE DE FRANCE
de leurs Drapeaux , Colonels & armures d'or
donnance jufqu'au 15. Fevrier 1730.
VIII. Feuille. Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere & fon origine , fous quel Roí , &
quelle année elle a été régimentée avec les
Etats Majors , ornêe aux côtez du titre de Trophées
ancien & moderne , les noms des Cololonels
, Meftre de Camp & Commiffaires Geneneraux
de la Cavalerie ; au 15. Février 1730. là
création de fes Charges & le tems de leur nominations
; au-deffous les noms , qualitez & Grades
des Directeurs & Infpecteurs Generaux de la Cavalerie
, avec leurs créations , nominations &
départemens ; cette Cavalerie eft compofée de 54.
Régimens François , à commencer par celui du
Colonel General , premier Régiment, &c. y compris
le Régiment Royal de Carabiniers , & de 5 .
Régimens étrangers , compris les deux Régimens
d'Huffarts , détaillez fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, & partagées en 3. grandes Colonnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur trente
lignes.
IX. Feuille , fuite de la Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere , détaillée comme cy- deffus
& au bas le nombre general des Officiers , celui
des Régimens fur pied , des Maréchaux des Logis
, des Brigadiers , Fouriers , Maîtres , Trompettes
& Timballiers qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre general
de leurs Etendarts , juſques & compris l'Ordonnance
du Roi du 30. Mars 1730.
en
Dragons & leur origine , fous quel Roi ,
quelle année ils ont été régimentez , avec les Etats
Majors ; ornée aux côtez du titre de Trophée
ancien & moderne , enfuite font les noms des
Colonels & Meftres de Camp generaux des Dra-
2
II. Vol gons
DECEMBRE. 1730. 2909
gons , au 15. Février 1730. la création de fes
Charges & le tems de leur nomination . Ces
Dragons font compofez de 15. Régimens , à
commencer par celui du Colonel General , premier
Régiment , &c. fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, partagez en deux grandes Colomnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur 15. lidans
la 8 & 9e Feuille ; & au bas le nombre
general des Officiers , celui des Régimens fur
pied , des Maréchaux des Logis , des Brigadiers,
Fouriers , Dragons & Tambours qui les compofent
, avec le nombre general de leurs Etendarts ,
jufqu'au 15. Février 1730 .
gnes ,
Troupes formées en Compagnies , Bataillons ,
Efcadrons & Brigades , au nombre de 822. Compagnies
& un quart de Compagnie , tant François
qu'Etrangers , avec les Etats - Majors , qui
font , la Compagnie des cent Gardes Suiffes ordinaires
du Corps du Roi ; celle des Gardes de la
Porte ; celle des Gardes de la Prévôté de l'Hôtel ;
les deux Compagnies des Cadets Gentilhommes ;
les Compagnies de l'Hôtel Royal des Officiers &
Soldats Invalides ; celles des Soldats de Milices ;
les Compagnies Franches & de Partifans ; celle
de la Connétablie de France ; & les Compagnies
des Maréchauffées duRoyaume, qui font Militaires
depuis l'Ordonnance du Roi de 1720. détaillez
depuis leurs créations jufqu'au 15. Février 1739.
ornée aux côtez du titre de Trophée ancien &
moderne , ainfi que leurs Drapeaux , Etendarts
uniformes & Armures d'Ordonnance ; avec le
nombre general d'Officiers & d'hommes qu'elles
compofent.
Dixiéme Feuille . Maréchaux de France , vivans
au 15 Février 1730. ornée aux côtez du titre des
Bâtons des Maréchaux de France , & des Bâtons
11. Vel.
de
2910 MERCURE DE FRANCE
de Commandans ; leur origine & dates de leurs
Promotions , avec celles de leurs Receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy ; les noms , &
qualitez des Gouverneurs & Lieutenans Generaux
des Provinces du Royaume & leur origine ; les
années de leurs nominations & receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy , la fuite des Chevaliers
des Ordres du Roy & dattes de leurs receptions
, le nombre general des Gouverneurs
Lieutenans de Roy , Commandans , Majors ,
Aydes- Majors & Capitaines des Portes, des Etats
Majors des Villes principales & Places de Guerre
du Royaume.
A droite , font les Officiers Generaux des Armées
, vivans au 15 Février 1730. qui comprennent
les noms & qualitez des Lieutenans Generaux
& des Maréchaux de Camp; leurs créations,
dattes de leurs nominations & leurs receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy. De l'autre côté ,
font les noms & qualitez des Brigadiers des Armées
du Roy , vivans au 15 Février 1730 .
de
l'Infanterie , de la Cavalerie , & des Dragons ,
avec leurs créations , dattes de leurs nominations
& receptions de Chevaliers des Ordres du Roy.
Enfuite font les noms & qualitez des Maréchaux
Generaux des Logis , des Camps & Armées du
Roy , du Major General de l'Infanterie, du Maréchal
general, & des deux Maréchaux des Logis
de la Cavalerie , avec leurs créations & nominations.
Au bas eft le commencement des Batailles
mémorables que les François ont gagnées ,
depuis la Fondation de la Monarchie,depuis Tolbiac
, en 496. jufqu'en 1485. fous quels Rois &
en quelles années , reprefentées en fept Tableaux.
Onziéme feuille. Commencement de l'Hiftoire
abregée de Louis XV. 66 Roy , avec les prin-
>
II. Vol
cipaux
DECEMBRE. 1730. 2911
cipaux évenemens arrivez depuis la naiffance de
Sa Majefté , juſqu'au 15 Février 1730. Vingtiéme
année accomplie de Sa Majefté , ornée de
Portiques Royaux , & cette devife : Dulce & decorum,
reprefentée en taille douce par la Maffuë
d'Hercule , debout ; entrelaffée de branches d'Olivier
& de Laurier. Au deffous font les armes du
Duc d'Orleans , premier Prince du Sang, Grand
Maître de l'Ordre Royal, Militaire & Hofpitalier
de Notre-Dame du Mont Carmel & de S. Lazare
de Jerufalem ; fa nomination par le Roy , Protecteur
& Fondateur de l'Ordre , & la devife :
Dieu, & mon Roy. L'origine & la Defcription
de l'Ordre de S. Lazare , & de celui de Notre-
Dame du Mont- Carmel , réuni par Henri IV.
Au côté droit et l'Artillerie de France , avec
fes Attributs , les Armes du Duc du Maine, Prince
du Sang , Grand Maître & Capitaine general ,
avec fa nomination par Louis XIV . & cette Devife
: Ratio ultima Regum. Les Principaux Officiers
de l'Artillerie nommez , depuis fon origine
jufqu'au 15 Février 1730. Au bas , le Corps
des Off..Ingén.du Roy,& fon origine ordinaire ;
détaillez fous les ordres du Marquis d'Asfeld ,
Directeur general des Fortifications de France ,
&c. De l'autre côté , la dignité de Miniſtre & Sécretaire
d'Etat de la Guerre , la création de cette
Charge , les noms , & années des nominations
dés Intendans , Commiffaires du Roy , départis
dans les Généralitez du Royaume , les Capitaines
, Prevots , Grands - Baillifs & Sénéchaux
d'Epée , qui commandent la Nobleſſe de France ,
& leur origine , avec leurs Lieutenans d'Epée ,
dans les Pays & Généralitez où ils réfident ; les
noms des Commiflaires ordinaires , Provinciaux
des Guerres , dans les départemens du Royaume,
& leur création.Au deffous font tous les Officiers
11. Vol. G Prin2912
MERCURE DE FRANCE
Principaux en charge & par commiffion , tant
d'Epée , que de Finances , attachez au Militaire ,
fuivant leurs créations , départemens & années
d'exercice. Au bas eft la fuite des Batailles mémorables
que les François ont gagnées depuis
1488. jufqu'en 1645 , fous quels Rois & en quelles
années , en fept Tableaux .
Douziéme Feuille. Récapitulation generale des
Officiers & des Troupes , ornée aux côtez de
Trophées & d'attributs militaires ; fçavoir , les
nombres generaux des Officiers de la Maifon du
Roy, de la Gendarmerie , des Colonels , Meftres
de Camp , Lieutenans Colonels , Commandans ,
Majors , Aydes- Majors , Capitaines , Lieutenans
& Officiers fubalternes de toutes les Troupes dų
Roy , en pied , regimentées, & formées en Compagnie
, avec leur montant general,tant François
qu'Etrangers.
Les nombres generaux des Brigadiers d'armée,
Meftres de Camp , Lieutenans Colonels, Majors ,
Capitaines & Lieutenans Réformez , tant à la fuite
de l'Infanterie , de la Cavalerie Françoise &
Etrangere , que des Dragons ; à la fuite des Places
de Guerre , & formez par Brigades fur les
Frontiéres ; ainfi que les Officiers retirez dans
les Provinces , par leurs anciens fervices ; avec
leur montant general, tant François qu'Etrangers,
Au côté droit , font les Récompenfes honorables
; reprefentées. par la Vertu , jointe aux attri
buts militaires , en forme de Trophée; les Ordres
du Roy , avec cette Devile : Honori non prada ,
au deffous font les Defcriptions des premiers
Ordres de S. Michel , & du S. Efprit , depuis
leurs inftitutions jufqu'à préfent.De l'autre côté,
font les Récompenfes Militaires , l'Ordre Royal
des Chevaliers de S. Louis , reprefenté par la vûë
de l'Hôtel Royal des Invalides, avec cette devife !
Beili II. Vol.
DECEMBRE 1730. 2913
Bellica Præmium Virtutis . Son établiſſement par
LOUIS XIV. jufqu'à prefent , &c. Au deffous
font les nombres generaux détaillez par rangs ,
des Ecuyers , Maîtres de la Maiſon du Roy , des
Maîtres de la Gendarmerie , des Soldats de l'In,
fanterie , des Maîtres de la Cavalerie , François
& Etrangers , & des Dragons , diftinguez par
colonnes , avec le nombre general des Bataillons
& d'Eſcadrons de chaque Corps de Troupes, formées
en Compagnies & en Regimens fur pied ,
le 15 Février 1730. Et au bas , le montant general
des Troupes de Terre , tirées complettes ,
fuivant la derniere Ordonnance du Roy, du 10
Decembre 1727.qui regle le payement des Troupes
de Sa Majefté; au côté droit eft l'étimologic
du mot d'Infanterie , fon origine & changement,
fucceffivement jufqu'à prefent ; l'origine de la
Maifon du Roy , & des premiers Gardes de la
Perfonne Sacrée des Rois ; de la premiere Gendarmerie
, de la premiere Cavalerie legere & des
premiers Dragons de France. Au deffous eft la
Notice des Ordonnances Royales & Militaires &
des Ecrivains que l'Auteur de cette compilation
a confultez , avec la datte des Editions de leurs
ouvrages. Et au côté gauche , des Obfervations
abrégées pour la Regle & la Difcipline des Troupes
, extraites de l'Ordonnance du Roy de 1727.
Au bas de cette derniere feuille , eft la fuite des
Batailles mémorables, gagnées par les François,
depuis 1645.jufqu'en 1712.de la derniere Guerre,
qui font terminées par le vrai caractere & qualitez
que doit avoir un parfait homme de Guerre ;
reprefentées en fept Tableaux.
La Bordure de cette Carte a fept pouces de
large ; dans tout fon contour , elle renferme 110
Plants,avec les Deſcriptions aux côtez & le nombre
d'Officiers des Etats Majors complets & non
11. Vol.
Gij coms
2914 MERCURE
DE FRCEAN
complets , de chacune des principales Places de
Guerre & Maritimes du Royaume,diftinguez par
départemens & gouvernemens generaux des Provinces,
avec leurs diftances de Paris , & de l'une à
l'autre ; fçavoir , de Picardie , Artois , Flandres ,
Haynault ,Champagne,des Trois - Evêchez, Alface,
Franche-Comté , Bourgogne , Dauphiné , Provence
, Languedoc , Rouffillon , Béarne & Bifcaye,
Guyenne, Pays d'Aunis, Bretagne & Normandie
, le tout exécutez en Taille douce ; ornées
de Fleurs de Lys, de Palmes , & de Lauriers ;
le milieu de la Bordure de la droite renferme la
Defcription hiftorique du Royaume de France
fondé l'an 420. & le milieu de la gauche , la Deſcription
hiftorique du Royaume du Pologne ,
fondé l'an 550. Le milieu du bas de cette Bordure
eft enrichi des Chifres Royaux ,couronnez des armes
de la Reine & du Dauphin,toujours en taille
douce;& les coins font fermez par la Repréſentation
des quatre Principaux vents , avec Trompettes
& Banderolles de France & de Navarre
en forme de Renommée.
?
Pour la facilité de l'ufage & de la vente de cette
Carte , à un prix raifonnable , on la mettra dans
toute fon étendue,fur Gorges, elle aura fept pieds
en quarré , compris fa Bordure ; laquelle contiendra
dix - neuf demie- feuilles de papier grand
de 22 Aigle , affemblées par ordre militaire ,
pouces fur 16 pouces de haut chaque feuille , elle
pourra fe mettre dans une place proportionnée
à cette étendue.
Pour la facilité & la portée de la vûë, la Carte
fera féparée en deux parties,montées fur Gorges,
par moitié , confervant toujours fa même largeur
, réduite à trois pieds & demi de hauteur ,
que pourra placer de bout en bout
a vis, dans une Salle ou Galerie, &
l'on
pour
3 ou visla
com-
II. Vol
moDECEMBRE.
1730. 2915
modité du Cabinet, des Bibliotheques & du tranf
port ; cette Carte ſera réduite & formée en livre
de dix-neuf feuilles ou Planches entieres , numérotées
, de la même hauteur & largeur que les
feuilles cy-deffus expliquées, attachées à onglets ,
& couvert d'un papier marbré ; grand in folio ,
que
l'on pourra
faire relier, non compris la feuille
d'Avertiffement qui y fera jointe, pour trouver
& joindre enfemble facilement les differens fujets
de cet Ouvrage , aifez à fatisfaire la connoiffance
de l'Hiftoire & du Militaire.
L'Auteur ſe promet , par fon extrême diligence
, de pouvoir faire achever la gravure & l'impreffion
dans le courant de l'année prochaine
1731. Et quant aux differents changemens
& mutations du Militaire arrivez depuis
l'Epoque de cette Carte , du 'IS Fév. 1730
& qui arriveront juſqu'au 15 Fév. 1731. l'Auteur
donnera alors un petit Livret imprimé, fous
le titre de Supplément aux Explications Militai
res , qu'il continuera de donner à peu de frais ,
d'année en année , le même jour 15 Février, pour
fuppléer & foutenir l'état préfent, en tous temps,
de la Carte generale de la Monarchie & du Militaire
de France , tant ancien que moderne , en
vertu de fon Privilége.
Le fieur Lemau Delajaiffe Auteur & Inventeur
, ancien Officier de la Maiſon d'Orleans , &
dans l'Ordre de S. Lazare , loge à Paris , ruë
près la Fontaine de Richelieu , où il fera voir
l'Original de cet Ouvrage.
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Résumé : Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
Le document 'Description abrégée de la Carte Générale & Historique, de la Monarchie & du Militaire de France' est dédié au roi et présenté à Sa Majesté à Marli le 17 février 1730. Il se compose de plusieurs feuilles détaillant divers aspects historiques et militaires de la France. La première feuille présente un soleil symbolisant la France, entouré de cornes d'abondance et du pavillon royal. Elle inclut les armoiries de France et de Navarre, ainsi que des devises historiques. Des figures allégoriques comme Minerve, la Renommée et l'Histoire y sont représentées, entourées des portraits des rois Henri IV et Louis XIV. La deuxième feuille offre un abrégé de la vie des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Louis XIV, incluant l'origine du nom français et la naissance du christianisme dans la monarchie. La troisième feuille liste les grands officiers militaires de France depuis la création de leurs charges jusqu'en 1730, précisant les rois sous lesquels ils ont servi. La quatrième feuille présente une vue de Paris avec les armoiries de la ville et une chronologie des rois de France, ainsi que la généalogie de la maison royale de Bourbon. La cinquième feuille montre une perspective de Versailles, avec les généalogies des branches de la maison royale de Bourbon et une description de la gendarmerie. Les feuilles suivantes détaillent les différentes branches des forces armées françaises : l'infanterie française et étrangère, la cavalerie légère, les dragons, et les troupes formées en compagnies, bataillons, escadrons et brigades. Chaque feuille précise les origines, les créations des charges et les nominations des officiers. La dixième feuille liste les maréchaux de France en vie au 15 février 1730, ainsi que les officiers généraux des armées, les brigadiers et les maréchaux généraux des logis. Elle mentionne également les batailles mémorables gagnées par les Français depuis la fondation de la monarchie. La onzième feuille commence l'histoire abrégée de Louis XV, avec les principaux événements survenus depuis sa naissance jusqu'en 1730, et inclut des informations sur l'ordre de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel. Le document décrit également une carte détaillée des forces militaires françaises et de l'organisation administrative du royaume en décembre 1730. Elle inclut les attributs et armes du Duc du Maine, nommé par Louis XIV, ainsi que les principaux officiers de l'artillerie de 1730. La carte répertorie les dignitaires militaires, les intendants, commissaires du roi, capitaines, prévôts, grands-baillifs et sénéchaux d'épée, ainsi que leurs lieutenants. Elle détaille les batailles mémorables gagnées par les Français de 1488 à 1645 et de 1645 à 1712. La carte présente les récompenses honorifiques et militaires, telles que les ordres de Saint-Michel, du Saint-Esprit et de Saint-Louis, ainsi que les descriptions des troupes, des officiers et des bataillons. Elle inclut également des observations sur la discipline militaire et des notices historiques sur les ordonnances royales. La bordure de la carte contient des descriptions historiques du royaume de France et de la Pologne, ainsi que des armoiries royales. La carte est conçue pour être vendue en plusieurs formats, facilitant son usage et son transport. L'auteur, le sieur Lemau Delajaiffe, promet de publier des suppléments annuels pour mettre à jour les informations militaires.
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25
p. 1605-1606
ALLEMAGNE.
Début :
Le Marquis Palavicini, Envoyé de la République de Génes, eut dans les premiers jours [...]
Mots clefs :
Marquis, Infanterie, Cavalerie, Famille royale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
de la
Lblique de Génes , cut dans les premiers jours
de ce mois une Audiance particuliere de l'Empe
reur , dans laquelle il lui demanda 6000. hom
mes d'Infanterie et 4000 de Cavalerie des Trou
pes Imperiales qui sont en Italie , pour aider la
République à réduire les Rebelles de l'Ile de
Corse.
On mande de Berlin , que le 3. de ce mois , le
Roi de Prusse et la Famille Royale , accompagnés
des Princes et Seigneurs Etrangers , allerent pren
dre le divertissement d'une magnifique Chasse
qu'on avoit préparée près de Spandaw , dans la
quelle on tua plus de 700. Pieces , tant Cerfs ,
Dains , Sangliers , qu'autre Gibier. La Reine et
la Duchesse de Beveren en tuerent plusieurs avec
des Arquebuses rayées. Le soir on tira au Blanc
à la lueur de plusieurs milliers de Lampions : on
distribua cinq Prix à ceux qui les avoient gagnez
et le Duc de Wirtemberg en remporta le plus haut.
On apprend de Suisse que l'Assemblée géné
rale des treize Cantons , se tiendra cette année à
Bade. Le Marquis de Bonac , Ambassadeur.de
France ayant résolu de s'y rendre , leur a écrit à,
ce sujet la Lettre suivante,
MAGNIFIQUES SEIGNEURS
Comme il vous a plû depuis que je suis honoré
de cette Ambassade , de vous assembler deux
fois à Soleure à ma réquisition , j'ai dessein de
profiter de votre prochaine Diete générale de la
11. Vol.
Saint
I
1606 MERCURE DE FRANCE
Saint Jean , pour vous en faire personnelle
ment mes remercimens , esperant que vous vou
drez bien la tenir dans la Ville de Baden où je
me rendrai.
Vous n'aurez pas oublié et vous verrez dans
vos Abcheids que je vous ai parlé de diverses
choses concernant l'affermissement de l'ancienne
amitié , et des Traitez de Paix perpetuelle et
d'Alliance entre le Roi et votre Nation ; et
comme vous jugerez , sans doute , que votre pro
chaine Assemblée sera une occasion fort natu
relle'de vous entretenir plus amplement sur le
même sujet , je vous prie, Magnifiques Seigneurs ,
de prendre en consideration lesdits Traitez, afin
que vous puissiez instruire Messieurs vos Dépu
tez sur une Matiere si interressante, et que nous
soyons en état de nous communiquer amiable
ment là-dessus. Je prie Dieu , qu'il vous main.
tienne , Magnifiques Seigneurs , dans la prosper
rité de tout ce qui peut vous être le plus avan
tageux.
MAGNIFIQUES SEIGNEURS ,
étoit figné , Votre affectionné à
vous servir.
D'USSON
DE BONA Ci
de la
Lblique de Génes , cut dans les premiers jours
de ce mois une Audiance particuliere de l'Empe
reur , dans laquelle il lui demanda 6000. hom
mes d'Infanterie et 4000 de Cavalerie des Trou
pes Imperiales qui sont en Italie , pour aider la
République à réduire les Rebelles de l'Ile de
Corse.
On mande de Berlin , que le 3. de ce mois , le
Roi de Prusse et la Famille Royale , accompagnés
des Princes et Seigneurs Etrangers , allerent pren
dre le divertissement d'une magnifique Chasse
qu'on avoit préparée près de Spandaw , dans la
quelle on tua plus de 700. Pieces , tant Cerfs ,
Dains , Sangliers , qu'autre Gibier. La Reine et
la Duchesse de Beveren en tuerent plusieurs avec
des Arquebuses rayées. Le soir on tira au Blanc
à la lueur de plusieurs milliers de Lampions : on
distribua cinq Prix à ceux qui les avoient gagnez
et le Duc de Wirtemberg en remporta le plus haut.
On apprend de Suisse que l'Assemblée géné
rale des treize Cantons , se tiendra cette année à
Bade. Le Marquis de Bonac , Ambassadeur.de
France ayant résolu de s'y rendre , leur a écrit à,
ce sujet la Lettre suivante,
MAGNIFIQUES SEIGNEURS
Comme il vous a plû depuis que je suis honoré
de cette Ambassade , de vous assembler deux
fois à Soleure à ma réquisition , j'ai dessein de
profiter de votre prochaine Diete générale de la
11. Vol.
Saint
I
1606 MERCURE DE FRANCE
Saint Jean , pour vous en faire personnelle
ment mes remercimens , esperant que vous vou
drez bien la tenir dans la Ville de Baden où je
me rendrai.
Vous n'aurez pas oublié et vous verrez dans
vos Abcheids que je vous ai parlé de diverses
choses concernant l'affermissement de l'ancienne
amitié , et des Traitez de Paix perpetuelle et
d'Alliance entre le Roi et votre Nation ; et
comme vous jugerez , sans doute , que votre pro
chaine Assemblée sera une occasion fort natu
relle'de vous entretenir plus amplement sur le
même sujet , je vous prie, Magnifiques Seigneurs ,
de prendre en consideration lesdits Traitez, afin
que vous puissiez instruire Messieurs vos Dépu
tez sur une Matiere si interressante, et que nous
soyons en état de nous communiquer amiable
ment là-dessus. Je prie Dieu , qu'il vous main.
tienne , Magnifiques Seigneurs , dans la prosper
rité de tout ce qui peut vous être le plus avan
tageux.
MAGNIFIQUES SEIGNEURS ,
étoit figné , Votre affectionné à
vous servir.
D'USSON
DE BONA Ci
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Résumé : ALLEMAGNE.
En Allemagne, la République de Gênes a demandé à l'empereur 6 000 hommes d'infanterie et 4 000 de cavalerie des troupes impériales en Italie pour réprimer les rebelles en Corse. À Berlin, le roi de Prusse et la famille royale ont participé à une chasse près de Spandau, au cours de laquelle plus de 700 pièces de gibier ont été tuées. La reine et la duchesse de Beveren ont également pris part à cette chasse. Le soir, une compétition de tir au blanc a été organisée, et le duc de Wurtemberg a remporté le prix le plus élevé. En Suisse, l'Assemblée générale des treize Cantons se tiendra à Bade cette année. Le marquis de Bonac, ambassadeur de France, a exprimé son intention de s'y rendre et a écrit aux cantons pour les en informer. Dans sa lettre, il exprime son désir de remercier personnellement les cantons et de discuter des traités de paix perpétuelle et d'alliance entre le roi de France et la nation suisse. Il les encourage à considérer ces traités afin de préparer les députés à en discuter lors de l'Assemblée.
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26
p. 2655-2656
SUÈDE.
Début :
Le Roy a actuellement sur pied 40000. hommes, tant d'Infanterie que de Cavalerie. Les [...]
Mots clefs :
Infanterie, Ratification, Convention préliminaire, Traité de Commerce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUÈDE.
SUEDE.
LERoy a actuellement mes , tant d'Infanteriesquurepideed C4a0v0al0e0r,ieh.oLme-s
Magazins de la Finlande sont remplis , et le
Gouverneur General de cette Province , écrit
qu'il y avoit suffisamment de grains pour nourrir
les habitans jusqu'à la récolte prochaine.
On écrit de Copenhague qu'on y a reçu
Hilj la
de
2656 MERCURE DE FRANCE
la Haye la ratification d'une convention préli--
minaire , qui a été concluë entre le Roy de
Dannemarck et les Etats Generaux , laquelle , à
ce qu'on croit
de Commerce.
LERoy a actuellement mes , tant d'Infanteriesquurepideed C4a0v0al0e0r,ieh.oLme-s
Magazins de la Finlande sont remplis , et le
Gouverneur General de cette Province , écrit
qu'il y avoit suffisamment de grains pour nourrir
les habitans jusqu'à la récolte prochaine.
On écrit de Copenhague qu'on y a reçu
Hilj la
de
2656 MERCURE DE FRANCE
la Haye la ratification d'une convention préli--
minaire , qui a été concluë entre le Roy de
Dannemarck et les Etats Generaux , laquelle , à
ce qu'on croit
de Commerce.
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Résumé : SUÈDE.
En Suède, les magasins de la Finlande sont bien approvisionnés en grains, assurant la subsistance jusqu'à la prochaine récolte. Au Danemark, une convention préliminaire a été conclue entre le roi et les États Généraux des Pays-Bas, probablement concernant le commerce.
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27
p. 1850-1856
POLOGNE.
Début :
Le 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décamper à l'armée qui occupe le Camp de Villanova [...]
Mots clefs :
Camp de Villanova, Pologne, Klingenberg, Infanterie, Palatin de Mazovie, Canon, Camp, Bataillons, Ligne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
E 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décam
à
nova , près de Warsovie. On batit la Generale
et les Uhlans Tartares, la nouvelle Grande- Garde
et les Quartiers-Maîtres et Fourriers des Régimens respectifs , se rendirent sur le chemin du
nouveau Camp , et attendirent près de l'Hôpital
de Czerniakow , le Quartier - Maître General.
L'Armée ayant plié ses Tentes , se rangea en
bataille à la tête du Camp ' , et se mit ensuite en
marche sur cinq Colonnes ; 2 de Cavalerie et 3
d'Infanterie. La Colonne de la droite , comman- dée
A OUST 1732. 1851
dée par le Major General Klingenberg , étoit
composée de 8 Escadrons de Gotha et de Nassau , celle de la gauche , commandée par le Major General Mir ,
de 4 Escadrons du Régiment
de Mir, et de 4 Escadrons , détachez de differens '
Regimens de la Couronne.
La Colonne d'Infanterie de la droite , commandée par le Pr. Czartoriski , Palatin de Russie, consistoit en un Bataillon de Grenadiers , er
en deux des Gardes de la Couronne ; celle de la
gauche , commandée par le Major General Campenhausen , étoit composée d'un Bataillon de
Grenadiers,da 3e des Gardes de la Couronne, et
des Gardes de Lithuanie et celle du Centre
commandée par le Major General Flemming ,
du Bataillon de Flemming , et de ceux de Denhof et de Frise..
;
Les Colonnes de la droite défilerent par la
gauche , et celles de la gauche par la droite. Les
Bagages de chaque Colonne marchoient à la
queue , selon l'ordre des Corps qui la formoient,.
et la vieille grande Garde faisoit l'Arriere- Garde de tout.
"
Le Palatin de Mazovie , Regimentaire , marchoit à la tête de la Colonne du Centre , il étoit
suivi du Lieutenant General Comte de Denhof,
et on portoit devant lui le Bonzouk , ( c'est une
marque d'honneur , faite en forme de queue de Cheval attachée au bout d'une espece de Pique.) Il a été placé dans le nouveau Camp , entre
·les Drapeaux du centre ; mais comme le Roy en
´a aussi un devant son Pavillon , on le portera:
devant S.M. lorsqu'elle ira au Camp ; et alors on
baissera le Bonzoux du Regimentaire. Les trois
Colonnes d'Infanterie furent obligées de se rejoindre à quelque distance du vieux Camp pour
passer une Digue; mais après l'avoir passée ,.
Havj elless
1852 MERCURE DE FRANCE
!
elles se remirent dans leur premier ordre de Bataille , et s'arrêterent au lieu marqué, pour attendre les signaux.
le
Le Roy ayant fait donner le premier signal ,
par un coup de Canon , tiré de son Pavillon ,
Quartier- Maître - General alla reconnoître le
Camp, passa la nouvelle grande- Garde ; et ayant
distribué le terrain aux Quartiers-Maîtres des
Regimens , les Fouriers tracerent le Camp.
Pendant ce temps- là les Uhlans firent plusieurs
courses à la tête du Camp, imitant des Détachemens ennemis qui se rencontrent. Au second signal , les Colonnes se mirent en mouvement,
L'Artillerie composée de 38. Canons , et de 4
Mortiers , marcha à la queue de la Colonne du
centre , et elle étoit fermée par une Compagnie
franche de Dragons , qui lui est attachée.
L'Armée étant arrivée au terrain tracé , se mit
en Bataille à la tête du nouveau Camp , dans le
même ordre où elle avoit été rangée avant de
partir de l'autre , et au 3e signal elle entra dans le Camp; les Equipages y entrerent aussi par la
queue. L'Artillerie forma son Parc derriere le Bataillon du Centre. Dès que l'Armée fut entrée, la Cour passa à l'autre face du Pavillon, et vit faire l'Exercice aux grands Mousquetaires ,
et immédiatement après on vit toutes les Tentes
tendues , &c.
Le 2 Aoust on fit la Revûë generale de l'Armée après ; sitôt eut battu la Generale , l'Assemblée et le Bouteselle , chaque Corps se rangea à
la tête de son Camp; et après que l'ordre de marcher eut été donné , toute l'Armée s'avança vers
la Place d'armes , à 150 pas , devant le front du
Camp. Chaque Bataillon avoit 2 Pieces de Campagne avec un Chariot de Munitions, qui étoient
rangez
A O UST. 1732. 1853
噶
rangez en ordre de Bataille , dans les intervales
de l'Infanterie.
Les 38 Pieces de grosse Artillerie "sortirent en
même-temps de leur Parc , avec leurs Canoniers
et Fuzeliers , et se rangerent en 2 Colonnes, cent
pas derriere le Bataillon du centre de l'Armée ;
leurs Timbales étoient posées à leur droite , sur
un Char , traîné par 4 Chevaux de front , la
Compagnie de Dragons attachée à l'Artillerie ,
étant rangée à la gauche.
Les grands Mousquetaires étoient venus de
leur Camp du quartier du Roy, joindre la droite
de l'armée , et les 2 Compagnies des Comtes de Rutouski et Prominitz se rangerent à la droite ;
et à la gauche des Tentes destinées pour la Cour.
Quand tout fut en ordre , le Regimentaire le
fit sçavoir au Roy , qui précédé de son Bon- ZOUK se rendit à la droite de l'Armée; elle y fut
reçue par le Régimentaire , qui ayant pris la droite du Roy , pour lui laisser la vûë de la Ligne , le conduisit le long du front de la queue de l'Armée , pour passer devant l'Artillerie.
Quand S. M. tourna à la queue de la Ligne, le
dernier rang de la Cavalerie et les 2 derniers de
I'Infanterie firent face. Le Roy ayant regagné la
droite de l'Armée , le Régimentaire conduisit S.
M. aux Tentes qui lui étoient préparées , et re- tourna à l'Armée ordonner les feux de salut.
Ils commencerent par les Pieces de Campagne,
qui tirerent dans les intervalles où elles étoient rangées , l'une après l'autre , de la droite à la
gauche, ensuite la grosse Artillerie de la gauche
à la droite , et enfin le feu coulant de toute l'Armée de la droite à la gauche. Tout ce feu se répeta deux autres fois ; la premiere , de la gauche à la droite ; et la seconde de la droite à la
gauche,
;
Ensuite
1854 MERCURE DE FRANCE
Ensuire au signal donné avec le Canon , toute
la Ligne fit la conversion à droite , par Brigades.
et demi division , excepté la Compagnie des.
grands Mousquetaires , qui marcha en avant , et
qui par une conversion à gauche se trouva sur la
Ligne , où l'Armée devoit passer devant le Roy.
Le Régimentaire , précédé de son Bonzouk, marcha à la tête de toute l'Armée; le General Comte
de Denhofà la tête de l'Infanterie , et les Majors
Generaux à la tête de leurs Brigades. Les deux
Pieces de Campagne , et le Chariot de Munitions
marchoient à la tête de chaque Bataillon; la grosse Artillerie suivit la Ligne , et toute la marche
fut fermée par la Compagnie de Dragons , atta-
´chée à l'Artillerie. L'Armée s'étant remise en
marche sur son premier Terrain , rentra dans le
Camp.. Le 3 , le Roy celebra la Fête de l'Ordre de
l'Aigle blanc , les Chevaliers qui se trouverent à
portée , eurent l'honneur de dîner avec S. M. quifit ce jour-là 4 nouveaux Chevaliers.
Le 4 , P'Infanterie fit l'Exercice sur la Place
d'Arines ; les Grenadiers détachez» de l'Armée , -
qui composoient deux Bataillons , se joignirent.
leurs Corps , et formerent deux Pelotons sur
chaque aîle de leurs Bataillons. Le General ayant
averti par un signal de 2 coups de Canon que l'Infanterie étoit en Bataille , le Roy par un autre coup de Canon , lui donna le signal de se
mettre en marche , ce qu'elle fit sur 3 Colonnes dans l'ordre suivant.
Les 2 Bataillons des Gardes de la Couronne
et celui de Flemming , formoient la Colonne de
la droite. Le 3e Bataillon des Gardes de la Couronne, celui de Denhof, et les Gardes de Lithua
nie formoient la Colonne de la gauche , et le
Bataillon de Frise , renforcé de la Compagnie
détachée
AOUST. 1732. 1855
.
détachée du Régiment de Campenhausen, for→
moit celle du centre.
3
Les Colonnes s'avancerent en même · temps.
par demi division vers le Pavillon , et la Colon ne du centre s'étant arrêtée à une distance marquée , celles de la droite et de la gauche continuerent leur marche ; et étant arrivées à 40 pas
de la Batterie du Pavillon , la tête de celle de la
droite fit la conversion à droite et celle de la gauche la fit à gauche , pour former des Flancs.
Le premier Bataillon des Gardes de la Couronne formoit le flanc de la droite , et celui des
Gardes de Lithuanie celui de la gauche. La Colonne du centre , dont la tête étoit en ligne avec
la queue des 2 autres Colonnes, forma en même..
temps une Phalange.
Par un second signal , les demi Divisions for❤
merent à droite et à gauche des Bataillons , et la
Colonne du Centre rompit en même- temps sa.
Phalange, en faisant joindre aux deux demi-Divisions de la tête celles qui formoient les flancs de
la Phalange.
Par un troisiéme signal , la queue des Colonnes de la droitê et de la gauche , vint se joindre aux Aîles du Bataillon du centre.
Après ce mouvement , les Bataillons étant en
parade , presenterent les Armes , et les Officiers
saluerent de pied ferme , après quoi on donna
Pavertissement pour le maniement des Armes quis se fit au son du Tambour, et fut suivi de 3 feux..
Le fut le feu coulant de la droite à la gauche ;
ensuite le feu de Chaîne par demi Bataillon , et
enfin une décharge generale de toute l'Infante- rie.
I
Par un quatriéme signal , tous les Bataillons.
défilerent à droite et à gauche par demi - Division , et celui du centre se partagea en deux
pour
1856 MERCURE DE FRANCE
pour suivre la queue des trois Bataillons de la
droite , et des trois de la gauche, qui se mirent en
marche sur 2 Colonnes , pour passer devant le
Roy. La droite et la gauche des flancs formant
les têtes des Colonnes qui s'avancerent en mêmetemps , étant vis à-vis le Pavillon , les Officiers
saluerent , et par une autre conversion , à droite
et à gauche , les Colonnes retournerent par la
centre , et se remirent en marche sur une seule
Ligne.
Par un cinquiéme signal , l'Infanterie sur une Ligne fit feu par demi Division sur la Place , et
en avançant , et par un sixiéme signal , elle fit
demi tour à droite pour se retirer au Camp , et
continua à faire feu pendant la retraite.
E 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décam
à
nova , près de Warsovie. On batit la Generale
et les Uhlans Tartares, la nouvelle Grande- Garde
et les Quartiers-Maîtres et Fourriers des Régimens respectifs , se rendirent sur le chemin du
nouveau Camp , et attendirent près de l'Hôpital
de Czerniakow , le Quartier - Maître General.
L'Armée ayant plié ses Tentes , se rangea en
bataille à la tête du Camp ' , et se mit ensuite en
marche sur cinq Colonnes ; 2 de Cavalerie et 3
d'Infanterie. La Colonne de la droite , comman- dée
A OUST 1732. 1851
dée par le Major General Klingenberg , étoit
composée de 8 Escadrons de Gotha et de Nassau , celle de la gauche , commandée par le Major General Mir ,
de 4 Escadrons du Régiment
de Mir, et de 4 Escadrons , détachez de differens '
Regimens de la Couronne.
La Colonne d'Infanterie de la droite , commandée par le Pr. Czartoriski , Palatin de Russie, consistoit en un Bataillon de Grenadiers , er
en deux des Gardes de la Couronne ; celle de la
gauche , commandée par le Major General Campenhausen , étoit composée d'un Bataillon de
Grenadiers,da 3e des Gardes de la Couronne, et
des Gardes de Lithuanie et celle du Centre
commandée par le Major General Flemming ,
du Bataillon de Flemming , et de ceux de Denhof et de Frise..
;
Les Colonnes de la droite défilerent par la
gauche , et celles de la gauche par la droite. Les
Bagages de chaque Colonne marchoient à la
queue , selon l'ordre des Corps qui la formoient,.
et la vieille grande Garde faisoit l'Arriere- Garde de tout.
"
Le Palatin de Mazovie , Regimentaire , marchoit à la tête de la Colonne du Centre , il étoit
suivi du Lieutenant General Comte de Denhof,
et on portoit devant lui le Bonzouk , ( c'est une
marque d'honneur , faite en forme de queue de Cheval attachée au bout d'une espece de Pique.) Il a été placé dans le nouveau Camp , entre
·les Drapeaux du centre ; mais comme le Roy en
´a aussi un devant son Pavillon , on le portera:
devant S.M. lorsqu'elle ira au Camp ; et alors on
baissera le Bonzoux du Regimentaire. Les trois
Colonnes d'Infanterie furent obligées de se rejoindre à quelque distance du vieux Camp pour
passer une Digue; mais après l'avoir passée ,.
Havj elless
1852 MERCURE DE FRANCE
!
elles se remirent dans leur premier ordre de Bataille , et s'arrêterent au lieu marqué, pour attendre les signaux.
le
Le Roy ayant fait donner le premier signal ,
par un coup de Canon , tiré de son Pavillon ,
Quartier- Maître - General alla reconnoître le
Camp, passa la nouvelle grande- Garde ; et ayant
distribué le terrain aux Quartiers-Maîtres des
Regimens , les Fouriers tracerent le Camp.
Pendant ce temps- là les Uhlans firent plusieurs
courses à la tête du Camp, imitant des Détachemens ennemis qui se rencontrent. Au second signal , les Colonnes se mirent en mouvement,
L'Artillerie composée de 38. Canons , et de 4
Mortiers , marcha à la queue de la Colonne du
centre , et elle étoit fermée par une Compagnie
franche de Dragons , qui lui est attachée.
L'Armée étant arrivée au terrain tracé , se mit
en Bataille à la tête du nouveau Camp , dans le
même ordre où elle avoit été rangée avant de
partir de l'autre , et au 3e signal elle entra dans le Camp; les Equipages y entrerent aussi par la
queue. L'Artillerie forma son Parc derriere le Bataillon du Centre. Dès que l'Armée fut entrée, la Cour passa à l'autre face du Pavillon, et vit faire l'Exercice aux grands Mousquetaires ,
et immédiatement après on vit toutes les Tentes
tendues , &c.
Le 2 Aoust on fit la Revûë generale de l'Armée après ; sitôt eut battu la Generale , l'Assemblée et le Bouteselle , chaque Corps se rangea à
la tête de son Camp; et après que l'ordre de marcher eut été donné , toute l'Armée s'avança vers
la Place d'armes , à 150 pas , devant le front du
Camp. Chaque Bataillon avoit 2 Pieces de Campagne avec un Chariot de Munitions, qui étoient
rangez
A O UST. 1732. 1853
噶
rangez en ordre de Bataille , dans les intervales
de l'Infanterie.
Les 38 Pieces de grosse Artillerie "sortirent en
même-temps de leur Parc , avec leurs Canoniers
et Fuzeliers , et se rangerent en 2 Colonnes, cent
pas derriere le Bataillon du centre de l'Armée ;
leurs Timbales étoient posées à leur droite , sur
un Char , traîné par 4 Chevaux de front , la
Compagnie de Dragons attachée à l'Artillerie ,
étant rangée à la gauche.
Les grands Mousquetaires étoient venus de
leur Camp du quartier du Roy, joindre la droite
de l'armée , et les 2 Compagnies des Comtes de Rutouski et Prominitz se rangerent à la droite ;
et à la gauche des Tentes destinées pour la Cour.
Quand tout fut en ordre , le Regimentaire le
fit sçavoir au Roy , qui précédé de son Bon- ZOUK se rendit à la droite de l'Armée; elle y fut
reçue par le Régimentaire , qui ayant pris la droite du Roy , pour lui laisser la vûë de la Ligne , le conduisit le long du front de la queue de l'Armée , pour passer devant l'Artillerie.
Quand S. M. tourna à la queue de la Ligne, le
dernier rang de la Cavalerie et les 2 derniers de
I'Infanterie firent face. Le Roy ayant regagné la
droite de l'Armée , le Régimentaire conduisit S.
M. aux Tentes qui lui étoient préparées , et re- tourna à l'Armée ordonner les feux de salut.
Ils commencerent par les Pieces de Campagne,
qui tirerent dans les intervalles où elles étoient rangées , l'une après l'autre , de la droite à la
gauche, ensuite la grosse Artillerie de la gauche
à la droite , et enfin le feu coulant de toute l'Armée de la droite à la gauche. Tout ce feu se répeta deux autres fois ; la premiere , de la gauche à la droite ; et la seconde de la droite à la
gauche,
;
Ensuite
1854 MERCURE DE FRANCE
Ensuire au signal donné avec le Canon , toute
la Ligne fit la conversion à droite , par Brigades.
et demi division , excepté la Compagnie des.
grands Mousquetaires , qui marcha en avant , et
qui par une conversion à gauche se trouva sur la
Ligne , où l'Armée devoit passer devant le Roy.
Le Régimentaire , précédé de son Bonzouk, marcha à la tête de toute l'Armée; le General Comte
de Denhofà la tête de l'Infanterie , et les Majors
Generaux à la tête de leurs Brigades. Les deux
Pieces de Campagne , et le Chariot de Munitions
marchoient à la tête de chaque Bataillon; la grosse Artillerie suivit la Ligne , et toute la marche
fut fermée par la Compagnie de Dragons , atta-
´chée à l'Artillerie. L'Armée s'étant remise en
marche sur son premier Terrain , rentra dans le
Camp.. Le 3 , le Roy celebra la Fête de l'Ordre de
l'Aigle blanc , les Chevaliers qui se trouverent à
portée , eurent l'honneur de dîner avec S. M. quifit ce jour-là 4 nouveaux Chevaliers.
Le 4 , P'Infanterie fit l'Exercice sur la Place
d'Arines ; les Grenadiers détachez» de l'Armée , -
qui composoient deux Bataillons , se joignirent.
leurs Corps , et formerent deux Pelotons sur
chaque aîle de leurs Bataillons. Le General ayant
averti par un signal de 2 coups de Canon que l'Infanterie étoit en Bataille , le Roy par un autre coup de Canon , lui donna le signal de se
mettre en marche , ce qu'elle fit sur 3 Colonnes dans l'ordre suivant.
Les 2 Bataillons des Gardes de la Couronne
et celui de Flemming , formoient la Colonne de
la droite. Le 3e Bataillon des Gardes de la Couronne, celui de Denhof, et les Gardes de Lithua
nie formoient la Colonne de la gauche , et le
Bataillon de Frise , renforcé de la Compagnie
détachée
AOUST. 1732. 1855
.
détachée du Régiment de Campenhausen, for→
moit celle du centre.
3
Les Colonnes s'avancerent en même · temps.
par demi division vers le Pavillon , et la Colon ne du centre s'étant arrêtée à une distance marquée , celles de la droite et de la gauche continuerent leur marche ; et étant arrivées à 40 pas
de la Batterie du Pavillon , la tête de celle de la
droite fit la conversion à droite et celle de la gauche la fit à gauche , pour former des Flancs.
Le premier Bataillon des Gardes de la Couronne formoit le flanc de la droite , et celui des
Gardes de Lithuanie celui de la gauche. La Colonne du centre , dont la tête étoit en ligne avec
la queue des 2 autres Colonnes, forma en même..
temps une Phalange.
Par un second signal , les demi Divisions for❤
merent à droite et à gauche des Bataillons , et la
Colonne du Centre rompit en même- temps sa.
Phalange, en faisant joindre aux deux demi-Divisions de la tête celles qui formoient les flancs de
la Phalange.
Par un troisiéme signal , la queue des Colonnes de la droitê et de la gauche , vint se joindre aux Aîles du Bataillon du centre.
Après ce mouvement , les Bataillons étant en
parade , presenterent les Armes , et les Officiers
saluerent de pied ferme , après quoi on donna
Pavertissement pour le maniement des Armes quis se fit au son du Tambour, et fut suivi de 3 feux..
Le fut le feu coulant de la droite à la gauche ;
ensuite le feu de Chaîne par demi Bataillon , et
enfin une décharge generale de toute l'Infante- rie.
I
Par un quatriéme signal , tous les Bataillons.
défilerent à droite et à gauche par demi - Division , et celui du centre se partagea en deux
pour
1856 MERCURE DE FRANCE
pour suivre la queue des trois Bataillons de la
droite , et des trois de la gauche, qui se mirent en
marche sur 2 Colonnes , pour passer devant le
Roy. La droite et la gauche des flancs formant
les têtes des Colonnes qui s'avancerent en mêmetemps , étant vis à-vis le Pavillon , les Officiers
saluerent , et par une autre conversion , à droite
et à gauche , les Colonnes retournerent par la
centre , et se remirent en marche sur une seule
Ligne.
Par un cinquiéme signal , l'Infanterie sur une Ligne fit feu par demi Division sur la Place , et
en avançant , et par un sixiéme signal , elle fit
demi tour à droite pour se retirer au Camp , et
continua à faire feu pendant la retraite.
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Résumé : POLOGNE.
Le 31 juillet, le roi ordonna à l'armée de quitter Nova, près de Varsovie. Les troupes se disposèrent en cinq colonnes : deux de cavalerie et trois d'infanterie. La colonne de droite, dirigée par le Major General Klingenberg, comprenait 8 escadrons de Gotha et de Nassau. La colonne de gauche, sous le commandement du Major General Mir, incluait 4 escadrons du Régiment de Mir et 4 escadrons de divers régiments de la Couronne. Les colonnes d'infanterie étaient commandées par le Prince Czartoriski, le Major General Campenhausen et le Major General Flemming. Les colonnes de droite avancèrent par la gauche et celles de gauche par la droite. Les bagages suivaient à l'arrière de chaque colonne, et la vieille grande garde formait l'arrière-garde. Le Palatin de Mazovie, régimentaire, menait la colonne du centre, suivi du Lieutenant General Comte de Denhof portant le Bonzouk, une marque d'honneur. Après avoir traversé une digue, les colonnes se remirent en ordre de bataille et attendirent les signaux. Le roi donna le premier signal par un coup de canon, et le Quartier-Maître Général reconnut le camp. L'artillerie, composée de 38 canons et 4 mortiers, suivit la colonne du centre, fermée par une compagnie de dragons. L'armée se mit en bataille à la tête du nouveau camp et y entra au troisième signal. Le 2 août, une revue générale de l'armée fut organisée. Les troupes se rangèrent à la tête de leur camp et avancèrent vers la place d'armes. Les pièces de campagne et l'artillerie se disposèrent en ordre de bataille. Le roi, précédé de son Bonzouk, passa en revue l'armée et regagna sa tente. Des feux de salut furent tirés par les pièces de campagne et l'artillerie, suivis d'un feu coulant de toute l'armée. L'armée effectua ensuite une conversion à droite et passa devant le roi. Le 3 août, le roi célébra la fête de l'Ordre de l'Aigle blanc. Le 4 août, l'infanterie fit l'exercice sur la place d'armes, effectuant divers mouvements et tirs en présence du roi.
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28
p. 381-382
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne qu'il étoit entré dans le Port de cette Ville, depuis le 30 du [...]
Mots clefs :
Guerre, Infanterie, Anglais, Hollandais, Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAI .
N mande de Lisbonne qu'il étoit entré
dans le Port de cette ville , depuis le 30 du
mois de Decembre 1731. jusqu'au 27 du même
mois de l'année derniere , 855 Vaisseaux Marchands
, dont its sont Portugais , et 740 song
Etrangers ; sçavoir , 59 François , 534 Anglois ,
109 Hollandois , 21 Suédois , 8 Espagnols ,
Hambourgeois , 2 de Trieste , a Maltois , 1 Génois
et un de Dantzick ; sans compter 9 Vais
seaux de Guerre , et zo Paquebots Anglois , et
7 Vaisseaux de Guerre Hollandois.
Le Roy ne voulant recevoir à l'avenir , dans
ses Troupes que des Officiers qui ayent toutes
les connoissances nécessaires à leur profession
a établi à Lisbonne , à Yana , à Elvas et à Almeyda
, quatre Académies , dans lesquelles les
jeunes gens qui seront destinez à porter les Armes
, pourront s'instruire de tout ce qui peut
regarder l'Art Militaire. Les places d'Enseignes
seront remplies par ceux qui se distingueront
dans ces Académics , et aucun Officier ne pourra
être
282 MERCURE DE FRANCE
ètre admis dans aucun Poste , jusqu'à celui de
Colonel , qu'il n'ait été examiné auparavant par
l'Ingénieur Général du Royaume , en presence
des Ministres du Conseil de Guerre et de la Junte
des trois Etats . S. M. a aussi résolu de former
dans chaque Régiment d'Infanterie une Compagnie
d'Ingénieurs , qui auront seuls droit de
prétendre aux Places de Capitaines de ces Compagnies,
et qui pourront parvenir à celle de Sergent
Major d'Infanterie.
N mande de Lisbonne qu'il étoit entré
dans le Port de cette ville , depuis le 30 du
mois de Decembre 1731. jusqu'au 27 du même
mois de l'année derniere , 855 Vaisseaux Marchands
, dont its sont Portugais , et 740 song
Etrangers ; sçavoir , 59 François , 534 Anglois ,
109 Hollandois , 21 Suédois , 8 Espagnols ,
Hambourgeois , 2 de Trieste , a Maltois , 1 Génois
et un de Dantzick ; sans compter 9 Vais
seaux de Guerre , et zo Paquebots Anglois , et
7 Vaisseaux de Guerre Hollandois.
Le Roy ne voulant recevoir à l'avenir , dans
ses Troupes que des Officiers qui ayent toutes
les connoissances nécessaires à leur profession
a établi à Lisbonne , à Yana , à Elvas et à Almeyda
, quatre Académies , dans lesquelles les
jeunes gens qui seront destinez à porter les Armes
, pourront s'instruire de tout ce qui peut
regarder l'Art Militaire. Les places d'Enseignes
seront remplies par ceux qui se distingueront
dans ces Académics , et aucun Officier ne pourra
être
282 MERCURE DE FRANCE
ètre admis dans aucun Poste , jusqu'à celui de
Colonel , qu'il n'ait été examiné auparavant par
l'Ingénieur Général du Royaume , en presence
des Ministres du Conseil de Guerre et de la Junte
des trois Etats . S. M. a aussi résolu de former
dans chaque Régiment d'Infanterie une Compagnie
d'Ingénieurs , qui auront seuls droit de
prétendre aux Places de Capitaines de ces Compagnies,
et qui pourront parvenir à celle de Sergent
Major d'Infanterie.
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Résumé : PORTUGAL.
Le document décrit les activités portuaires et les réformes militaires au Portugal entre le 30 décembre 1731 et le 27 décembre 1732. Pendant cette période, 855 vaisseaux marchands ont accosté au port de Lisbonne, dont 740 étaient étrangers. Parmi ces vaisseaux étrangers, on comptait 59 français, 534 anglais, 109 hollandais, 21 suédois, 8 espagnols, 2 de Trieste, 4 maltais, 1 génois et 1 de Dantzick. De plus, 9 vaisseaux de guerre et 20 paquebots anglais, ainsi que 7 vaisseaux de guerre hollandais, ont été enregistrés. Sur le plan militaire, le roi du Portugal a instauré quatre académies à Lisbonne, Yana, Elvas et Almeyda pour former les jeunes à une carrière militaire. Les places d'enseignes seront attribuées aux meilleurs élèves de ces académies. Aucun officier ne pourra accéder à un poste supérieur à celui de colonel sans être examiné par l'ingénieur général du royaume, en présence des ministres du Conseil de Guerre et de la Junte des trois États. Le roi a également décidé de créer une compagnie d'ingénieurs dans chaque régiment d'infanterie, ces ingénieurs pouvant accéder aux postes de capitaines et de sergent major d'infanterie.
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29
p. 591-594
ESPAGNE.
Début :
Les Lettres d'Oran du 6. Fevrier, portent que le matin du même jour, quelques Travailleurs [...]
Mots clefs :
Oran, Ennemis, Espagnols, Cavalerie, Maures, Vaisseau, Infanterie, Escadre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE..
Es Lettres d'Oran du 6. Fevrier , portent que
leurs étant sortis de cette Place pour reconnoître
des Palmiers qu'on avoit abbattus la veille , cinq
d'entre eux qui s'avancerent plus que les autres ,
tomberent dans une embuscade des Ennemis qui
les auroient enveloppez , s'ils ne se fussent retirez
précipitamment. Ils avertirent les Piquets qui
soutenoient les Travailleurs du Fort de S. Philippe
, de se tenir sur leurs gardes , et aussi -tôt les
Piquets marcherent en bon ordre aux Ennemis ,
dont le nombre pouvoit monter à 1500. Il y eut
grand feu de part et d'autre , mais les Ennemis.
curent à soutenir , non seulement celui des Pi→✩
quets , mais encore celui de l'Artillerie des Forts
de S. Philippe et de S. André Les Grenadiers
eurent ordre d'aller au secours des Piquets , et on
fit monter la Cavalerie à cheval pour soutenir
les Grenadiers, Ceux- ci étant arrivez les premiers
au poste des Ennemis , se rangerent.en bataille ,
dans le dessein de couper les Ennemis , qui s'en
étant apperçus , se retirerent. La Cavalerie Espagnole
, pour engager un combat entre les Trou
pes d'Infanterie , feignit deux fois de prendre la
fuite , afin d'attirer les Ennemis , mais ce fut inutilement.
Les Maures ont perdu ffo . hommes ,
et du côté des Espagnols il y a eu un Enseigne et
deux Soldats tuez et 17. blessez.
On a appris depuis le détail qu'on va lire au
sujet de cette Action: Quatre Compagnies de Grenadiers
commandez pour couvrir des Travailleurs
qui coupoient du bois au bas de la Montagne de
da la Mazetta , étant sorties de la Place au point dujour
192 MERCURE DE FRANCE
jour , apperçurent un nombre considerable d'Ennemis
qui se voyant découverts , firent feu et les ›
obligerent de se retirer jusqu'à ce qu'elles eussent
été jointes par cinq autres Compagnies de
Grenadiers qu'on envoya du Fort S. Philippe à s
leur secours ; soutenuës de ce renfort , elles retournerent
à l'Ennemi , et l'action s'engagea vi→
vement de part et d'autre. Le Commandant de la
Place , averti que ces gens étoient aux mains avec
les Maures , sortit avec 300. chevaux et huit
Compagnies d'Infanterie , et se mit en bataille
plaçant sa Cavalerie au centre , et son Infanterie
sur les aîles. Aussi-tôt les Maures firent avancer
un Corps de Cavalerie pour attaquer la Cavalerië
Espagnole , qui recula afin que les Ennemis , la
poursuivant , fussent pris en flanc des deux côtez
par l'Infanterie. Cette feinte réussit ; les Ennemis
s'étant trop avancez , les deux ailes se replierent
, et les ayant mis entre deux feux , leur tue
rent beaucoup de monde ; le reste ne s'étant sauvé
qu'avec peine , alla se rallier près d'un Corps
d'Infanterie et de Cavalerie , qui étoit posté à
quelque distance dans la Plaine des Salines.
Cependant le Bey Bigotillo s'étoit avancé avec
dix Drapeaux , et s'étoit mis en bataille vis- à - vis
le front des Travailleurs ; le Commandant Espagnol
et le Gouverneur du Fort de Sainte Croix
l'ayant apperçu , firent chacun un détachement
pour le couper , l'un du côté de la Montagne
l'autre par le Barranco , ou Vallon creux ; mais
Bigotillo ayant vû ce mouvement , se retira a■
plus vite,et alla rejoindre le gros des Ennemis qui
prirent la fuite. Les Espagnols poursuivirent les
Fuyards pendant un assez long espace , et après .
s avoir chassez jusques hors de la vûë d'Oran ,
rentrerent dans la Place avec une grande quantité
MARS. 1733. 195
tité de chevaux pris sur les Ennemis. Cette action
a durédepuis le point du jour jusqu'à quatre heures
du soir , et les Maures ont perdu près de 600.
hommes , au lieu que les Espagnols n'ont cu
qu'un Lieutenant de Dragons et deux Soldats
de tuez.
On a reçu avis de Barcelone , que l'Escadre que
le Roy avoit dans la Méditerranée
, étoit rentrée
dans ce Port , selon les mêmes Lettres , cette Escadre
étant sur les Côtes de Barbarie
, découvrit
près du Golfe d'Arseo , à la hauteur de Mostagan
, un Vaisseau
de 46. pieces de Canon , qui
servoit cy-devant de Capitane
à l'Escadre
d'Alger
; Don Blaise de Lezo, qui commandoit
l'Escadre
du Roy , fit force de voiles pour donner
la chasse à ce Vaisseau
; mais comme le Vaisai –
seau ennemi avoit deux lieües d'avance
, la nuit
survint
avant qu'on pût le joindre , et le Capi
taine en profita pour débarquer
300. Turcs et
quelques
vivres qu'il transportoit
d'Alger
au
Camp des Maures. Le lendemain
au point du
jour , on apperçut
ce Vaisseau
derriere un Cap
et vers les neuf heures et demie on commença
le canoner. Il essuya pendant
près de deux heures
les bordées de tous les Vaisseaux
de l'Escadre
Espagnole
, sans être beaucoup
endommagé
. Cependant
le Capitaine
Algerien
voyant que le feu
de l'Artillerie
des Espagnols
ne discontinuoit
point et perdant l'espoir de conserver
son Vaisseau
, songea à sauver l'Equipage
qu'il fit débarquer.
Don Blaise de Lezo , après avoir canoné
pendant
cinq heures le Vaisseau
Algerien
, détacha
les Gardes de la Marine et 200. bommes
pour le couler à fond , ce qui fut executé malgré
le grand feu des Algeriens
rangez en bataille sous
une batterie que les Maures avoient sur le Rivage.
Les
394 MERCURE DE FRANCE
Les Espagnols qui ont enlevé les cordages , le
Canon et tout ce que les Eunemis avoient laissé
dans le Vaisseau , n'ont eu dans ce combat, que
7. hommes tuez et 33. blessez .
On apprend par des Lettres d'Allemagne , que
plusieurs Officiers Espagnols qui sont au service
de PElecteur Palatin , ont obtenu la permission
de venir en Espagne pour faire la prochaine
Campagne d'Afrique en qualité de Volontaires.
Es Lettres d'Oran du 6. Fevrier , portent que
leurs étant sortis de cette Place pour reconnoître
des Palmiers qu'on avoit abbattus la veille , cinq
d'entre eux qui s'avancerent plus que les autres ,
tomberent dans une embuscade des Ennemis qui
les auroient enveloppez , s'ils ne se fussent retirez
précipitamment. Ils avertirent les Piquets qui
soutenoient les Travailleurs du Fort de S. Philippe
, de se tenir sur leurs gardes , et aussi -tôt les
Piquets marcherent en bon ordre aux Ennemis ,
dont le nombre pouvoit monter à 1500. Il y eut
grand feu de part et d'autre , mais les Ennemis.
curent à soutenir , non seulement celui des Pi→✩
quets , mais encore celui de l'Artillerie des Forts
de S. Philippe et de S. André Les Grenadiers
eurent ordre d'aller au secours des Piquets , et on
fit monter la Cavalerie à cheval pour soutenir
les Grenadiers, Ceux- ci étant arrivez les premiers
au poste des Ennemis , se rangerent.en bataille ,
dans le dessein de couper les Ennemis , qui s'en
étant apperçus , se retirerent. La Cavalerie Espagnole
, pour engager un combat entre les Trou
pes d'Infanterie , feignit deux fois de prendre la
fuite , afin d'attirer les Ennemis , mais ce fut inutilement.
Les Maures ont perdu ffo . hommes ,
et du côté des Espagnols il y a eu un Enseigne et
deux Soldats tuez et 17. blessez.
On a appris depuis le détail qu'on va lire au
sujet de cette Action: Quatre Compagnies de Grenadiers
commandez pour couvrir des Travailleurs
qui coupoient du bois au bas de la Montagne de
da la Mazetta , étant sorties de la Place au point dujour
192 MERCURE DE FRANCE
jour , apperçurent un nombre considerable d'Ennemis
qui se voyant découverts , firent feu et les ›
obligerent de se retirer jusqu'à ce qu'elles eussent
été jointes par cinq autres Compagnies de
Grenadiers qu'on envoya du Fort S. Philippe à s
leur secours ; soutenuës de ce renfort , elles retournerent
à l'Ennemi , et l'action s'engagea vi→
vement de part et d'autre. Le Commandant de la
Place , averti que ces gens étoient aux mains avec
les Maures , sortit avec 300. chevaux et huit
Compagnies d'Infanterie , et se mit en bataille
plaçant sa Cavalerie au centre , et son Infanterie
sur les aîles. Aussi-tôt les Maures firent avancer
un Corps de Cavalerie pour attaquer la Cavalerië
Espagnole , qui recula afin que les Ennemis , la
poursuivant , fussent pris en flanc des deux côtez
par l'Infanterie. Cette feinte réussit ; les Ennemis
s'étant trop avancez , les deux ailes se replierent
, et les ayant mis entre deux feux , leur tue
rent beaucoup de monde ; le reste ne s'étant sauvé
qu'avec peine , alla se rallier près d'un Corps
d'Infanterie et de Cavalerie , qui étoit posté à
quelque distance dans la Plaine des Salines.
Cependant le Bey Bigotillo s'étoit avancé avec
dix Drapeaux , et s'étoit mis en bataille vis- à - vis
le front des Travailleurs ; le Commandant Espagnol
et le Gouverneur du Fort de Sainte Croix
l'ayant apperçu , firent chacun un détachement
pour le couper , l'un du côté de la Montagne
l'autre par le Barranco , ou Vallon creux ; mais
Bigotillo ayant vû ce mouvement , se retira a■
plus vite,et alla rejoindre le gros des Ennemis qui
prirent la fuite. Les Espagnols poursuivirent les
Fuyards pendant un assez long espace , et après .
s avoir chassez jusques hors de la vûë d'Oran ,
rentrerent dans la Place avec une grande quantité
MARS. 1733. 195
tité de chevaux pris sur les Ennemis. Cette action
a durédepuis le point du jour jusqu'à quatre heures
du soir , et les Maures ont perdu près de 600.
hommes , au lieu que les Espagnols n'ont cu
qu'un Lieutenant de Dragons et deux Soldats
de tuez.
On a reçu avis de Barcelone , que l'Escadre que
le Roy avoit dans la Méditerranée
, étoit rentrée
dans ce Port , selon les mêmes Lettres , cette Escadre
étant sur les Côtes de Barbarie
, découvrit
près du Golfe d'Arseo , à la hauteur de Mostagan
, un Vaisseau
de 46. pieces de Canon , qui
servoit cy-devant de Capitane
à l'Escadre
d'Alger
; Don Blaise de Lezo, qui commandoit
l'Escadre
du Roy , fit force de voiles pour donner
la chasse à ce Vaisseau
; mais comme le Vaisai –
seau ennemi avoit deux lieües d'avance
, la nuit
survint
avant qu'on pût le joindre , et le Capi
taine en profita pour débarquer
300. Turcs et
quelques
vivres qu'il transportoit
d'Alger
au
Camp des Maures. Le lendemain
au point du
jour , on apperçut
ce Vaisseau
derriere un Cap
et vers les neuf heures et demie on commença
le canoner. Il essuya pendant
près de deux heures
les bordées de tous les Vaisseaux
de l'Escadre
Espagnole
, sans être beaucoup
endommagé
. Cependant
le Capitaine
Algerien
voyant que le feu
de l'Artillerie
des Espagnols
ne discontinuoit
point et perdant l'espoir de conserver
son Vaisseau
, songea à sauver l'Equipage
qu'il fit débarquer.
Don Blaise de Lezo , après avoir canoné
pendant
cinq heures le Vaisseau
Algerien
, détacha
les Gardes de la Marine et 200. bommes
pour le couler à fond , ce qui fut executé malgré
le grand feu des Algeriens
rangez en bataille sous
une batterie que les Maures avoient sur le Rivage.
Les
394 MERCURE DE FRANCE
Les Espagnols qui ont enlevé les cordages , le
Canon et tout ce que les Eunemis avoient laissé
dans le Vaisseau , n'ont eu dans ce combat, que
7. hommes tuez et 33. blessez .
On apprend par des Lettres d'Allemagne , que
plusieurs Officiers Espagnols qui sont au service
de PElecteur Palatin , ont obtenu la permission
de venir en Espagne pour faire la prochaine
Campagne d'Afrique en qualité de Volontaires.
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Résumé : ESPAGNE.
Le 6 février, à Oran, cinq soldats espagnols tombèrent dans une embuscade après avoir remarqué des palmiers abattus. Ils alertèrent les piquets protégeant les travailleurs du Fort de Saint-Philippe, qui affrontèrent environ 1500 ennemis. Un combat intense s'ensuivit, impliquant l'artillerie des forts de Saint-Philippe et de Saint-André. Les grenadiers et la cavalerie espagnole intervinrent, forçant les ennemis à se retirer. Les Maures perdirent 100 hommes, tandis que les Espagnols déplorèrent la mort d'un enseigne et de deux soldats, ainsi que 17 blessés. Par la suite, quatre compagnies de grenadiers, protégeant des travailleurs coupant du bois, furent attaquées par les ennemis. Renforcées par cinq autres compagnies, elles contre-attaquèrent. Le commandant de la place, avec 300 cavaliers et huit compagnies d'infanterie, engagea les Maures en bataille. La cavalerie espagnole feignit la fuite pour attirer les ennemis dans un piège, tuant beaucoup d'entre eux. Le Bey Bigotillo, avec dix drapeaux, tenta une attaque mais se retira face aux détachements espagnols. Les Espagnols poursuivirent les fuyards jusqu'à les chasser hors de vue d'Oran, rentrant avec une grande quantité de chevaux ennemis. Cette action dura de l'aube à 16 heures, avec près de 600 Maures tués contre un lieutenant de dragons et deux soldats espagnols. À Barcelone, l'escadre royale espagnole, revenue de la Méditerranée, découvrit un vaisseau algérien près du golfe d'Arseo. Malgré une poursuite, la nuit permit au vaisseau ennemi de débarquer 300 Turcs et des vivres. Le lendemain, l'escadre espagnole canonna le vaisseau pendant cinq heures, le coulant finalement à fond malgré la résistance algérienne. Les Espagnols récupérèrent les cordages et le canon, subissant 7 morts et 33 blessés.
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30
p. 154-155
ALLEMAGNE.
Début :
Les Lettres de Vienne du 14. de ce mois, portent que le Conseil de guerre prend les [...]
Mots clefs :
Comte, Généraux, Prince, Cavalerie, Infanterie, Armée d'Italie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Es Lettres de Vienne du 14. de ce mois ,
portent que le Conseil de guerre prend les
mesures nécessaires pour faire transporter en Italie
une grande quantité de grains et beaucoup de
munitions de guerre ; cependant malgré la résolution
qui paroît avoir été prise , d'y avoir cette anaée
une Armée considerable,il n'y a jusqu'à present
JANVIER 1734. ISS
sent que sept Régimens de Cavalerie , dix d'Infanterie
et un de Hussarts , qui ayent reçû ordre
de se rendre dans ce Pays.
L'Empereur a nommé pour servir dans
Armé d'Italie , le Prince Louis de Wirtemberg,
General d'Infanterie , le Prince Frederic de Wir
temberg , General de Cavalerie , le Prince de
Culmbach , le Comte de Lewestein , Mrs de
Valparaso , de Diesbach et Darnaw , Lieutenang
Generaux d'Infanterie , le Comte Philippi , et les
Barons de Kevenhaller et de Ckurganik , Lieutenans-
Generaux de Cavalerie ; les Princes de
Lichtenstein et de Saxe Gotha , le Comte Palfi ;
le Baron de Wachtendonch , le Comte de Welseck
, Mrs de la Tour , de Furstenbusch , de
Neilan , de Fin et de Ligneville , Majors Génet
raux . i
Les Officiers Generaux qui doivent servir dans
P'Armée du Rhin , sont le Duc d'Aremberg et
le Comte de Wallis , Generaux d'Infanterie , le
Comte de Huttois , General de la Cavalerie , le
Prince Ferdinand de Baviere , le Prince de Hesse,
le Prince Hohenzollern , le Baron de Schmetaw ,
Mrs de Mussing , Vasquez et de Scho , Lieute
nans-Generaux ; Mrs Haslinger , Bolla , Mutzeldiosch
, Wallis et Orelli , Majors- Generaux
d'Infanterie , le Comte de Soissons , Mrs Choviretz
, Wurmbrand , Miglio , Petrasch et Badian
, Majors Generaux de Cavalerie.
Es Lettres de Vienne du 14. de ce mois ,
portent que le Conseil de guerre prend les
mesures nécessaires pour faire transporter en Italie
une grande quantité de grains et beaucoup de
munitions de guerre ; cependant malgré la résolution
qui paroît avoir été prise , d'y avoir cette anaée
une Armée considerable,il n'y a jusqu'à present
JANVIER 1734. ISS
sent que sept Régimens de Cavalerie , dix d'Infanterie
et un de Hussarts , qui ayent reçû ordre
de se rendre dans ce Pays.
L'Empereur a nommé pour servir dans
Armé d'Italie , le Prince Louis de Wirtemberg,
General d'Infanterie , le Prince Frederic de Wir
temberg , General de Cavalerie , le Prince de
Culmbach , le Comte de Lewestein , Mrs de
Valparaso , de Diesbach et Darnaw , Lieutenang
Generaux d'Infanterie , le Comte Philippi , et les
Barons de Kevenhaller et de Ckurganik , Lieutenans-
Generaux de Cavalerie ; les Princes de
Lichtenstein et de Saxe Gotha , le Comte Palfi ;
le Baron de Wachtendonch , le Comte de Welseck
, Mrs de la Tour , de Furstenbusch , de
Neilan , de Fin et de Ligneville , Majors Génet
raux . i
Les Officiers Generaux qui doivent servir dans
P'Armée du Rhin , sont le Duc d'Aremberg et
le Comte de Wallis , Generaux d'Infanterie , le
Comte de Huttois , General de la Cavalerie , le
Prince Ferdinand de Baviere , le Prince de Hesse,
le Prince Hohenzollern , le Baron de Schmetaw ,
Mrs de Mussing , Vasquez et de Scho , Lieute
nans-Generaux ; Mrs Haslinger , Bolla , Mutzeldiosch
, Wallis et Orelli , Majors- Generaux
d'Infanterie , le Comte de Soissons , Mrs Choviretz
, Wurmbrand , Miglio , Petrasch et Badian
, Majors Generaux de Cavalerie.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En janvier 1734, des préparatifs militaires sont en cours en Allemagne. Des lettres de Vienne du 14 janvier indiquent que le Conseil de guerre organise le transport de grains et de munitions en Italie pour une armée considérable. Cependant, seuls sept régiments de cavalerie, dix d'infanterie et un de hussards ont reçu l'ordre de se rendre en Italie. L'Empereur a nommé plusieurs officiers pour l'armée d'Italie, dont le Prince Louis de Wurtemberg comme général d'infanterie et le Prince Frédéric de Wurtemberg comme général de cavalerie. D'autres nominations incluent des lieutenants-généraux et majors-généraux d'infanterie et de cavalerie. Pour l'armée du Rhin, les officiers généraux nommés sont le Duc d'Aremberg et le Comte de Wallis comme généraux d'infanterie, et le Comte de Huttois comme général de cavalerie, ainsi que plusieurs lieutenants-généraux et majors-généraux d'infanterie et de cavalerie.
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31
p. 819
« Jean-Antoine-François de Franquetot, Comte de Coigny, Colonel General des Dragons, par la [...] »
Début :
Jean-Antoine-François de Franquetot, Comte de Coigny, Colonel General des Dragons, par la [...]
Mots clefs :
Colonel, Brigadier, Roi, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Jean-Antoine-François de Franquetot, Comte de Coigny, Colonel General des Dragons, par la [...] »
Jean- Antoine-François de Franquetot , Comte
de Coigny , Colonel General des Dragons , par la
démission du Marquis de Coigny , son pere ,
ainsi qu'on l'a marqué dans le Mercure de Janvier
dernier , page 172. fut fait Brigadier des
Armées du Roy, le 15. du même mois de Janvier.
Le 13. Fvrier 1744. Antoine Marquis de Mon
ti , de Boulogne en Italie , Chevalier de l'Ordre
Militaire de S. Louis , Brigadier d'Infanterie du
1. Février 1719. Ambassadeur ordinaire du Roy
en Pologne depuis 1729. et Colonel de Régiment
Royal Italien, Infanterie, par commission
da 17. Juillet 1731. fut nommé Maréchal de
Camp.
Charles- Louis de Biodos , Comte de Casteja , qui
été successivement Colonel d'un Régiment
d'Infanterie , Guidon des Gendarmes Bourguignons
en 1708. Enseigne des Gendarmes de Bretagne
, Gouverneur des Ville et Château de Saint
Dizier en Champagne , le 31. Mars 1718. actuellement
Ministre et Plénipotentiaire du Roy
à la Cour de Suede , depuis 1727. et enfin Sous-
Lieutenant des Chevaux- Legers d'Orleans , depuis
le mois de Décembre 1731. a été nommé
en même-temps Brigadier de Cavalerie.
de Coigny , Colonel General des Dragons , par la
démission du Marquis de Coigny , son pere ,
ainsi qu'on l'a marqué dans le Mercure de Janvier
dernier , page 172. fut fait Brigadier des
Armées du Roy, le 15. du même mois de Janvier.
Le 13. Fvrier 1744. Antoine Marquis de Mon
ti , de Boulogne en Italie , Chevalier de l'Ordre
Militaire de S. Louis , Brigadier d'Infanterie du
1. Février 1719. Ambassadeur ordinaire du Roy
en Pologne depuis 1729. et Colonel de Régiment
Royal Italien, Infanterie, par commission
da 17. Juillet 1731. fut nommé Maréchal de
Camp.
Charles- Louis de Biodos , Comte de Casteja , qui
été successivement Colonel d'un Régiment
d'Infanterie , Guidon des Gendarmes Bourguignons
en 1708. Enseigne des Gendarmes de Bretagne
, Gouverneur des Ville et Château de Saint
Dizier en Champagne , le 31. Mars 1718. actuellement
Ministre et Plénipotentiaire du Roy
à la Cour de Suede , depuis 1727. et enfin Sous-
Lieutenant des Chevaux- Legers d'Orleans , depuis
le mois de Décembre 1731. a été nommé
en même-temps Brigadier de Cavalerie.
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Résumé : « Jean-Antoine-François de Franquetot, Comte de Coigny, Colonel General des Dragons, par la [...] »
Le texte décrit des promotions militaires et diplomatiques en France au XVIIIe siècle. Jean-Antoine-François de Franquetot, Comte de Coigny, a succédé à son père comme Colonel Général des Dragons et a été nommé Brigadier des Armées du Roy le 15 janvier. Antoine Marquis de Monti, Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis et Brigadier d'Infanterie depuis le 1er février 1719, Ambassadeur en Pologne depuis 1729 et Colonel du Régiment Royal Italien, a été promu Maréchal de Camp le 13 février 1744. Charles-Louis de Biodos, Comte de Casteja, a occupé divers postes militaires et diplomatiques, notamment Colonel d'Infanterie, Guidon des Gendarmes Bourguignons, Enseigne des Gendarmes de Bretagne, Gouverneur de Saint-Dizier, Ministre et Plénipotentiaire à la Cour de Suède, et Sous-Lieutenant des Chevaux-Légers d'Orléans. Il a été nommé Brigadier de Cavalerie.
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32
p. 1229-1230
ARMÉE D'ALLEMAGNE.
Début :
Le Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall, [...]
Mots clefs :
Camp de Bruchsal, Maréchal duc de Berwick, Eppingen, Infanterie, Cavalerie, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
ARME'E D'ALLEMAGNE.
15
E Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté
depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall
, vint camper le à Kisloek , sans que
les Ennemis qui avoient à Epingen un Détachement
d'Infanterie et de Cavalerie , ayent osé inquiéter
l'arrieregarde de l'Armée.
Le Prince Eugene , qui ayant fait avancer quelques
Troupes vers Rottembourg le 12 , paroissoit
vouloir marcher de ce côté-là , est toujours
dans le Camp d'Hailbron .
Le Duc de Noailles , que le Maréchal de Ber-
IVol.
wick
1210 MERCURE DE FRANCE
•
wick avoit fait partir du Camp de Bruchsall le
16 avec le Marquis de Nangis , pour aller avec
1650 hommes d'infanterie , et 1200 de Cavalerie
, reconnoître le pays du côté de Guelzheim
et d'Epingen , rejoignit l'Armée à Bruchsall le
20.
M. de Quade , Lieutenant General , qui avoit
été chargé d'aller soumettre le Wirtemberg à
la contribution est revenu de Phortzeim à Graben
avec les Troupes qu'il coinmande , dont il
a laissé quelques Détachements à Dourlack et
dans d'autres postes.
Le Comte de Beileisle , qui étoit parti le 26
May,du Camp de Traërbach " avec 13 Bataillons
et 14scadrons , arriva à Spire le 26 du
même mois.
15
E Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté
depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall
, vint camper le à Kisloek , sans que
les Ennemis qui avoient à Epingen un Détachement
d'Infanterie et de Cavalerie , ayent osé inquiéter
l'arrieregarde de l'Armée.
Le Prince Eugene , qui ayant fait avancer quelques
Troupes vers Rottembourg le 12 , paroissoit
vouloir marcher de ce côté-là , est toujours
dans le Camp d'Hailbron .
Le Duc de Noailles , que le Maréchal de Ber-
IVol.
wick
1210 MERCURE DE FRANCE
•
wick avoit fait partir du Camp de Bruchsall le
16 avec le Marquis de Nangis , pour aller avec
1650 hommes d'infanterie , et 1200 de Cavalerie
, reconnoître le pays du côté de Guelzheim
et d'Epingen , rejoignit l'Armée à Bruchsall le
20.
M. de Quade , Lieutenant General , qui avoit
été chargé d'aller soumettre le Wirtemberg à
la contribution est revenu de Phortzeim à Graben
avec les Troupes qu'il coinmande , dont il
a laissé quelques Détachements à Dourlack et
dans d'autres postes.
Le Comte de Beileisle , qui étoit parti le 26
May,du Camp de Traërbach " avec 13 Bataillons
et 14scadrons , arriva à Spire le 26 du
même mois.
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Résumé : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
En mai, des mouvements militaires significatifs eurent lieu en Allemagne. Le Maréchal Duc de Berwick, basé à Bruchsall depuis le 10 mai, se déplaça à Kisloek sans rencontrer d'opposition des ennemis stationnés à Epingen. Le Prince Eugène avança des troupes vers Rottembourg le 12 mai mais resta finalement au camp d'Hailbron. Le Duc de Noailles, envoyé par Berwick pour reconnaître la région autour de Guelzheim et Epingen, rejoignit l'armée à Bruchsall le 20 mai. Le Lieutenant Général de Quade, chargé de soumettre le Wurtemberg à la contribution, revint à Graben avec ses troupes, laissant des détachements à Dourlack et autres postes. Le Comte de Belleisle, parti le 26 mai de Traërbach avec 13 bataillons et 14 escadrons, arriva à Spire le même jour.
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33
p. 1438-1440
« La Place d'Inspecteur d'Infanterie vacant par la mort de Georges Jacques [...] »
Début :
La Place d'Inspecteur d'Infanterie vacant par la mort de Georges Jacques [...]
Mots clefs :
Georges-Jacques de Clermont d'Amboise, Régiment, Infanterie, Capitaine, Flandres, Régiment d'Auvergne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La Place d'Inspecteur d'Infanterie vacant par la mort de Georges Jacques [...] »
A Place d'Inspecteur d'Infanterie vacant
par la mort de Georges -Jacques
de Clermont d'Amboise Marquis de
Saint Aignan , a été donnée à Louis d.s
Moulins Marquis de l'Ifle , successivement
Capitaine dans le Régiment de
Barrois , Colonel de celui de la Fere au
mois d'Août 1704 , fait Brigadier le 2
Juillet 1710 , et Maréchat de Camp en
Décembre 1731 .
Le Régiment d'Auvergne Infanterie , le
troisiéme des six Régimens appellés Petits
vieux , vacant par la mort du même
Comte de Clermont- d'Amboise , a été
donné à M. de Contade fils , Colonel de
celui de Flandres depuis le mois de Mars
dernier , et auparavant Capitaine au Régiment
des Gardes Françoises .
Et celui de Flandres , à M. de Co-
II Vol. ninghaa
JUIN. 1734. 7439
"
ninghan Gentilhomme de Bourgogne
d'une famille originaire d'Ecosse , Lieutenant-
Colonel du Régiment Dauphin Infanterie
, dont il a été Capitaine , et ensuite
Major.
Le 28 de ce mois , Monseigneur le
Dauphin accompagné de Mesdames de
France , alla pour la premiere fois , à
l'Eglise de la Parroisse du Château , et il
y assista au Salut.
Le Roi a accordé au Prince de Rohan
Capitaine Lieutenant de la Compagnie
des Gendarmes de la Garde ordinaire du
Roi , la permission de se démettre de
cette Charge en faveur du Prince de Soubise
son petit fils , qui étoit Guidon de
cette Compagnie .
François de Crussol , né le 24 Janvier
1702 , Prêtre , Abbé Commandataire de
l'Abbaye de Charroux , Ordre S. Benoît,
Diocese de Poitiers , depuis le mois d'Aout
1727 , fils puîné de feu Alexandre Galliot
de Crussol Saint- Sulpice , Seigneur
de Velan en Auvergne , Valmaison , Montmaur
, &c. et appellé le Comté d'Amboise
, mort le 7 Avril 1703 , et de Charlotte-
Gabrielle de Timbrune de Valence ,
II. Vol
fuc
1440 MERCURE DE FRANCE
fut nommé le 29 Juin à l'Evêché de Blois,
vacant en dernier lieu du 24 par le décès
de Charles Henri Phelypeaux de Pontchartrain
, qui y avoit été nommé le 23
Mai dernier.
par la mort de Georges -Jacques
de Clermont d'Amboise Marquis de
Saint Aignan , a été donnée à Louis d.s
Moulins Marquis de l'Ifle , successivement
Capitaine dans le Régiment de
Barrois , Colonel de celui de la Fere au
mois d'Août 1704 , fait Brigadier le 2
Juillet 1710 , et Maréchat de Camp en
Décembre 1731 .
Le Régiment d'Auvergne Infanterie , le
troisiéme des six Régimens appellés Petits
vieux , vacant par la mort du même
Comte de Clermont- d'Amboise , a été
donné à M. de Contade fils , Colonel de
celui de Flandres depuis le mois de Mars
dernier , et auparavant Capitaine au Régiment
des Gardes Françoises .
Et celui de Flandres , à M. de Co-
II Vol. ninghaa
JUIN. 1734. 7439
"
ninghan Gentilhomme de Bourgogne
d'une famille originaire d'Ecosse , Lieutenant-
Colonel du Régiment Dauphin Infanterie
, dont il a été Capitaine , et ensuite
Major.
Le 28 de ce mois , Monseigneur le
Dauphin accompagné de Mesdames de
France , alla pour la premiere fois , à
l'Eglise de la Parroisse du Château , et il
y assista au Salut.
Le Roi a accordé au Prince de Rohan
Capitaine Lieutenant de la Compagnie
des Gendarmes de la Garde ordinaire du
Roi , la permission de se démettre de
cette Charge en faveur du Prince de Soubise
son petit fils , qui étoit Guidon de
cette Compagnie .
François de Crussol , né le 24 Janvier
1702 , Prêtre , Abbé Commandataire de
l'Abbaye de Charroux , Ordre S. Benoît,
Diocese de Poitiers , depuis le mois d'Aout
1727 , fils puîné de feu Alexandre Galliot
de Crussol Saint- Sulpice , Seigneur
de Velan en Auvergne , Valmaison , Montmaur
, &c. et appellé le Comté d'Amboise
, mort le 7 Avril 1703 , et de Charlotte-
Gabrielle de Timbrune de Valence ,
II. Vol
fuc
1440 MERCURE DE FRANCE
fut nommé le 29 Juin à l'Evêché de Blois,
vacant en dernier lieu du 24 par le décès
de Charles Henri Phelypeaux de Pontchartrain
, qui y avoit été nommé le 23
Mai dernier.
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Résumé : « La Place d'Inspecteur d'Infanterie vacant par la mort de Georges Jacques [...] »
Au début du XVIIIe siècle, plusieurs nominations militaires et ecclésiastiques ont eu lieu en France. Louis de Moulins, Marquis de l'Ifle, a été nommé Inspecteur d'Infanterie après le décès de Georges-Jacques de Clermont d'Amboise, Marquis de Saint Aignan. Moulins avait occupé divers postes, dont Capitaine dans le Régiment de Barrois, Colonel du Régiment de la Fere en août 1704, Brigadier en juillet 1710, et Maréchal de camp en décembre 1731. Le Régiment d'Auvergne Infanterie a été confié à M. de Contade, fils, ancien Colonel du Régiment de Flandres et Capitaine au Régiment des Gardes Françaises. Le Régiment de Flandres a été attribué à M. de Conninghan, Lieutenant-Colonel du Régiment Dauphin Infanterie. Le 28 juin 1734, Monseigneur le Dauphin a assisté au Salut à l'Église de la paroisse du Château. Le Roi a permis au Prince de Rohan de transmettre sa charge de Capitaine Lieutenant des Gendarmes de la Garde ordinaire du Roi à son petit-fils, le Prince de Soubise. François de Crussol, né le 24 janvier 1702 et Abbé Commandataire de l'Abbaye de Charroux depuis août 1727, a été nommé à l'Évêché de Blois le 29 juin 1734, succédant à Charles Henri Phelypeaux de Pontchartrain, décédé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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34
p. 112-113
AUTRE.
Début :
Au milieu des combats on me voit, cher Lecteur, [...]
Mots clefs :
Infanterie
35
p. 126-139
« JOURNAL en vers de ce qui s'est passé au camp de Richemont, commandé par [...] »
Début :
JOURNAL en vers de ce qui s'est passé au camp de Richemont, commandé par [...]
Mots clefs :
Camp, Camp de Richemont, Guerre, Yeux, Infanterie, Honneur, Esprit, Cavalerie, Escadrons, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « JOURNAL en vers de ce qui s'est passé au camp de Richemont, commandé par [...] »
JOURNAL en vers de ce qui s'eft paffé
au camp de Richemont , commandé par
M. de Chevert , Lieutenant Général des
armées du Roi , commencé le 26 Août
1755 , & fini le 25 Septembre fuivant..
A Paris , chez Lambert , rue de la Comédie
Françoiſe , 1755 .
M. Vallier , Colonel d'Infanterie , eft
l'Auteur de cet agréable Journal . C'eft
prefque avoir créé un nouveau genre. Cet
ellai doit lui faire d'autant plus d'honneur
DECEMBRE. 1755 . 127
qu'au premier coup d'oeil il paroiffoit impoffible
d'exprimer en vers , la difpofition
d'une armée ou celle d'une attaque , la fituation
des terreins , les pofitions des rivieres
, des villages & des chauffées ; y
faire entrer pour la premiere fois les termes
de l'art , tous rebelles à la poéfie , mais
néceffaires , & qui plus eft , uniques pour
bien peindre les différentes manoeuvres de
la guerre ; tout cela préfente d'abord des
difficultés qui étonnent au point que l'exécution
a l'air d'une gageure , & qu'il falloit
être , comme l'Auteur , auffi poëte que
guerrier pour les vaincre avec tant de
bonheur. Pour rendre l'ouvrage plus varié
& plus intéreffant , la galanterie eft venue
au fecours de M. V. Si Mars a été fon
Apollon, Venus & les Graces ont été fes
Muſes . Ce contrafte aimable délaffe agréa
blement le Lecteur des fatigues militaires
qu'il partage avec l'Auteur qui les décrit .
Tous les mouvemens de chaque parti font
peints avec tant de feu & de vérité qu'on
croit être dans un camp , & fouvent dans
la mêlée. On eft préfent à l'action ; on y
prend part. Cet exemple heureux nous
prouve qu'on peut tout dire en vers comme
en profe , & que le vrai talent amené
toujours la réuffite. L'Auteur a fait choix
des vers libres , comme plus affortis à la
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE ,
matiere , & plus propres à rendre la rapidité
des évolutions. Son Poëme en contient
près de huit cens ; & malgré quelques
repétitions inévitables , il le fait lire
avec intérêt d'un bout à l'autre .
Comme ceux qui ne le connoiffent pas
pourroient former là -deffus quelque doutes
, j'en vais extraire ici différens morceaux
qui fuffiront pour les convaincre
que cet éloge n'eft qu'une juftice. L'Auteur
débute en fujet plein de zele ,
François digne de l'être.
Louis ici fait flotter fes drapeaux :
en
Ce n'eft encor qu'une image de guerre ;
Et fes guerriers dont la valeur préfere
Les horreurs de la mort aux douceurs du repos ,
Pour enfanglanter leurs travaux ,
N'attendent que l'inſtant d'allumer le tonnerre ,
Qui porte les decrets des Maîtres de la terre ,
Ainfi qu'il eft l'organe des héros.
Louis va décider ; laiffons à fa prudence
A difcuter nos intérêts :
S'il eft content , nous demandons la paix ;
S'ily voit l'ombre de l'offenſe ,
Que tout parle de fa vengeance ,
Que nos biens , que nos jours affurent fes projets.
Il s'exprime enfuite en guerrier aimable
qui fuit les drapeaux de l'amour dans un
DECEMBRE. 1755. 129
camp de paix , où les femmes courent voir
fans danger les manoeuvres de la guerre .
Mais le bruit du tambour , le fon de la trom➡
pette
Invitent nos guerriers à fe rendre à leurs rangs,
Le fexe croit entendre la Mulette ,
Il en fait fes amuſemens.
Nous n'intimidons point fes charmes ,
Nous leur prêtons de nouveaux feux.
Il vient oppoler à nos armes
Les armes que l'amour place dans les beaux yeux:
Si dans nos camps on répand quelques larmes ,
C'eſt nous qui les verfons ; & s'il eft des alfarmes
,
Elles font pour les coeurs qui ne font pas heureux.
Le ciel s'ouvre à mes yeux , & je crois voir l'aufore
:
Non , non ; feroit -ce Hebé ! Vous , qu'aux cieux
on adore ,
Aux mortelles d'ici difputez - vous nos coeurs ?
Pour les vergers qu'on deshonore ,
Eft- ce Pomone enfin qui vient verfer des pleuss
Ou bien c'eft la Déeffe Flore
Qui craint fans doute pour fes fleurs.
Je me trompois ; c'eſt mieux encore ;
La jeune Eglé , fous des lambris dorés ,
Où fon époux nous froit moins urile ,
Quitte avec lui le féjour de la ville ,
Fy
130 MERCURE DE FRANCE.
Et vient orner nos champs qui ne font plus parés
--Les fleurs fous fe , pas vont renaître :
Une feconde fois la terre va s'ouvrir.
Les nouvelles moiffons qu'on y verroit paroître ;
Comme les yeux ne pourront l'embellir .
La maison qu'elle habite eft un fecond exemple
De la faveur des Dieux pour la tendre Baucis :
Pour elle & Philemon dans la pouffiere affis ,
D'un humble logement les Dieux firent un tem→
ple..
Près d'Eglé , fous le chaume , on croit être à
Cypris.
- On ne peut pas annoncer d'une façon
plus galante l'arrivée de Madame de Caumartin
, Intendante de Mets , à Richemont
, ni fur ce qu'elle habitoit une maifon
de payfan , faire une application plusheureufe
de la fable de Baucis & de Philemon
, dont Jupiter changea la chaumiere
en un temple.
Chevert parcft , & chacun en filence
Partage fes régards entre la troupe & lui .
Quel fpectacle à nos yeux offre- t-il aujourd'hui ?
Ses ordres font portés. On s'ébranle , on s'avance :
Le champ de Mars eft occupé ;
Le foldat attentif à l'ordre qu'on lui donne
Marche par bataillon ; il forme une colonne ;
Il manoeuvre , il s'exerce ainfi qu'il eft campé ....
}
DECEMBRE . 1755- 131
Chacun alors fe fait un crime
De n'être pas à ſon devoir.
Que de préciſion ! l'efprit qui les anime ,
Semble être un feul reffort qui les fait tous mouvoir.
De l'exercice par Bataillons & par Brigades
, à la tête du camp , l'Auteur paffe paſſe
ainfi à l'attaque d'une grand'Garde de
Cavalerie .
Des efcadrons entrent dans la carriere ,
Et vont l'un contre l'autre exercer leur valeur.
L'un défend ce que l'autre attaque avec fureur.
Je vois Turpin & fa troupe légere ;
Couvert d'une noble pouffiere
Il arrive , il menace , il tient confeil , réfout.
C'est l'éclair que l'on voit précéder le tonnerre :
L'eil n'eft pas affez prompt pour le fuivre par
tout .
Le jeune Berchini , digne héritier d'un père ,
Dont la France connoît le zele & la valeur
De Turpin prêt à remporter l'honneur ,.
Vient arrêter la fougue , & fervir de barriere.
Nous allons maintenant offrir un plus
grand tableau : c'eft la manoeuvre du 9
Septembre , où toute la Cavalerie , aux
ordres de M. de Poianne , atraqua en plaine
toute l'Infanterie commandée par M.
de Chevert .
2
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
Mais un nuage de pouffiere
S'éleve dans les airs , & vient frapper mes yeux :
Il s'ouvre , & laiffe voir des efcadrons nombreux,
D'un pas léger , la contenance fiere ,
Marcher droit à nos bataillons.
Poianne contre nous conduit fes eſcadrons ;
On en connoît la valeur , la prudence ,
On en connoît l'activité.
Il range fon armée avec intelligence ,
Il vient à nous avec vivacité .
Le foldat en frémit , mais n'en prend point d'allarmes
:
Il s'attend à combattre , il prépare les armes ,
Chevert , fes difpofitions.
Il veut de l'ennemi , qui comptoit le furprendre ,
Prévenir les deffeins , l'attaquer le premier ,
Et le forçant lui - même à fe défendre ,
Arracher de fes mains la palme & le laurier.
Voici des vers qui refpirent tout le fen
du falpêtre , & la fuieur de l'action qu'ils
repréfentent.
Poianne eft indigné de trouver tant d'obſtacle ;
Ses efcadrons , qu'il vient de partager ,
Vont offrir un nouveau fpectacle ,
Tous à la fois s'apprêtent à charger.
Ce corps eft immobile , & par- tout on le couvre-:
De tous côtés alors on voit en même tems
Des efcadrons attaquer tous nos flancs.
DECEMBRE. 1755. 133
On diroit qu'auffitôt le Mont Vefuve s'ouvre ,
Et qu'il vomit les feux fur tous les affaillans .
De ce mont redouté préſentez - vous l'image ,
Quand le feu fort de fes goufres profonds
Ses feux & la fumée y forment un nuage ,
Et confondent leur fource avec ces tourbillons.
Telle & plus forte encore eft l'épaiffe fumée ,
Quifuit le feu que font les angles & les flancs :
On ne voit plus le corps d'armée ,
11 femble enfeveli fous ces feux dévorans ;
Ils couvrent tous les combattans ,
Ils éclipfent les cieux , ils nous cachent la terre ,
Les chevaux écumans , les chefs impatiens;
Des Huffards , des Dragons , la troupe plus légere
Cherche inutilement à defunir nos rangs ;
Nous leur offrons par tout l'invincible barriere
Qui rend leurs refforts impuiffans
Et leur ardeur qui fe modere
>
Donne le tems à quelques mouvemens.
Ces quatre vers peignent bien les Grenadiers
que l'Auteur commandoit , & le
caracterifent lui-même.
Les Grenadiers font des Dieux à la guerre :
On s'empreffe avec eux d'en courir les hazards ,
Avec eux , ce jour - là , défiant le tonnerre ,
J'aurois vaincu , je crois , Bellonne au champ de
Mars.
134 MERCURE DE FRANCE.
Pour égayer & varier le tableau , M. V.
s'écrie :
Mufe de Saint Lambert , prête - moi tes pinceaux
;
Dis - nous comment d'Eglé , la divine compa
gne
Quitte Paris , le remplit de regrets ,
Pour venir avec elle embellir la campagne :
Elle vient y regner fur de nouveaux ſujets.
Peins- nous Comus , peins - nous Thalie
Et tous leurs charmes féduifans ;
Peins- nous la charmante Emilie ,
Délices & foutien de notre Comédie ,
Et le fléau de mille foupirans ,
Dont chacun d'eux a grande envie
D'en obtenir quelques inftans.
C'étoit une Actrice de la Comédie de
Mets qui alloit jouer au camp ; mais l'Auteur,
revient vite aux combats ..
N'entens-je pas crier aux armes ?
Plaifirs , pour un moment laiffez - moi vous quitter
,
L'honneur chez les François paffe avant tous vos
charmes ,
tin.
Madame de la Porte ,foeur de M. de CaumarDECEMBRE.
1755. 139
Il vole à fes devoirs , il va vous mériter.
L'utilité des camps de paix eft heureufement
exprimée dans les fix vers fuivans.
Par-tout on voit attaquer & défendre ,
Par -tout on croit fervir l'Etat ;
N'est -ce pas en effet travailler pour la France ,
Que d'en former les Officiers ?
C'eft élever des forts d'avance ,
C'eft y planter pour elle des lauriers.
Nous allons finir cet extrait par le récit
de la derniere manoeuvre , du 2.0 Septembre
, où l'on attaqua le village d'Uckange.
Les colonnes alors s'approchent du village';
Le centre & les côtés fe trouvent réunis :
Nous attaquons par-tout , par- tout eft l'avantage;
Les ennemis font inveftis :
Il faut prévenir leur défaite .
D'Eftaing alors y donne tous fes foins.
Il fonge à faire fa retraite ,
Il en a prévu tous les points .
Chacun des poftes fe replie ,
Se retire fur lui , point de confufion ,
Chacun retourne à fa divifion ;
Et chacun fous fon feu fe range & fe rallie.
On le fuit , il fait face ; on le charge , il fait feu,
Il gagne les mailons & le fein du village ,
136 MERCURE DE FRANCE.
S'y retire en bon ordre , & là finit l'image
Des combats , dont Louis a voulu faire un jeu.
Ce dernier trait en termine l'hiſtoire.
Chacun au camp revient couvert de gloire ,
Avec l'ami , l'ennemi confondu ,
Voit les talens fans jaloufie ,
Chacun les vante , les public.
Voilà le fceau de la vertu.
C'ett en avoir que de la reconnoître ,
Et dans tout genre on ne peut être maître
Qu'en lui rendant l'honneur qu'on lui fçait être
dû.
Nous donnerons au prochain Mercure
un récit court , mais détaillé du camp de
Valence, ainfi que de celui de Richemont,
s l'article de la Cour.
LETTRE fur cette queftion : Si Ffprit
philofophique eft plus nuifible , qu'utile aux
Belles Lettres ; A Monfieur le Marquis de
Beauteville , de l'Académie Royale des Sciences
de Toulouse , par M. de R..... 1795 ,
chez Duchefne , Libraire au Temple du
Goût.
Je joins à cette annonce le précis fuivant
qu'un ami de l'Auteur m'a prié d'inférer
dans le Mercure , & qu'on va lire
ici tel qu'il m'a été envoié.
Cette Lettre peut être divifée en quatre
DÉCEMBRE. 1755. 137 .
parties ; dans la premiere , l'Efprit philofophique
& le génie des Belles- Lettres
font confidérés en eux -mêmes , & comme
caracteres de l'ame d'où réfultent différentes
manieres d'envifager & de traiter les
fujets.
Dans la feconde on décrit la méthode
philofophique & la marche du génie littéraire.
Dans la troifieme on indique les défauts
que l'efprit philofophique tranfporté de la
Philofophie dans les Belles- Lettres , y doit
répandre , avec quelque foin qu'il tâche
de fe déguifer.
Et dans la quatrieme , on prouve que
l'efprit philofophique incapable de produire
dans les Belles- Lettres , n'eft en état
de juger des productions du génie que
d'après le goût .
Il regne beaucoup de profondeur & de
vues dans la premiere partie , la feconde eft
traitée avec toute " exactitude qu'exigeoit
la matiere : les allufions critiques de la troifieme
font d'une grande fineffe ; & la quatrieme
eft ornée d'une image fimbolique qui
repréſente avec jufteffe la correfpondance
& le concert du génie & du goût. Cette lettre
qui eft adreffée à un Philofophe du
premier ordre , eft un de ces ouvrages qui
ne femblent deftinés qu'au petit nombre
135 MERCURE DE FRANCE.
de lecteurs qui aiment à penfer , & qui
veulent approfondir la théorie des Arts .
UNE perfonne à portée d'avoir les meilleures
inftructions , travaille à une Chronologie
Militaire où fe trouvera l'Histoire
des Officiers fupérieurs & généraux , &
celle des Troupes de la Maifon du Roi , &
des Régimens d'infanterie , cavalerie &
dragons , foir exiftans , foit réformés. Il
défireroit avoir communication des titres
qui font répandus dans les familles ; & on
prie ceux qui ont dans leurs titres ou papiers
:
1º. Des Pouvoirs de Lieutenans Géné
raux .
2º. Des Brevets de Maréchaux de Camps
ou de Brigadiers.
3°. Des Ordres de Directeurs ou Inf
pecteurs Généraux .
4°. Des Provifions de Grand-Croix , &
de Commandeurs de l'Ordre de S. Louis.
5 °. Des Provifions de Maréchaux Généraux
de logis des Camps & Armées du
Roi , ou de Maréchaux de logis de la cavaleric.
6°. Des Provifions de Gouverneurs des
Provinces.
7°. Des Commiffions de Colonels de
Régiment d'infanterie , cavalerie ou dragons.
1
DECEMBRE. 1755. 139
8°. Enfin des Commiffions de Capitaines
aux Gardes .
De vouloir bien en envoyer la note dans
la forme ci- deffous .
Pour les Lieutenans Généraux , Maréchaux
de Camps & Brigadiers.
Pouvoir de Lieutenant Général ou Bre
vet de Maréchal de Camp , ou Brigadier ,
pour M . . . . . . en mettant le nom de
baptême & de famille , les qualifications
qui lui font données dans lefdits Pouvoir
ou Brevet ; la date defdits Brevet ou Pouvoir
, & le nom des Secrétaires d'Etat qui
les ont contre- fignées ; obfervant auffi de
mettre autant qu'il fera poffible la date de
la mort defdits Officiers.
A l'égard des autres Provifions & Com
miffions dont il eft parlé ci- deffus , on prie
d'y ajouter de plus , comment les Officiers
ont en ces places , foit par nouvelle levée
ou par la mort & démiffion de M. un tel ,
comme cela eft marqué dans lefdites commiflions.
- L'on prie d'obferver 1 ° . que l'on ne demande
fimplement que des notes dans la
forme ci-deffus , & point de copies, 2 ° . D'adreffer
ces notes à M. Defprés , premier
Commis du Bureau de la Guerre , à Verfailles.
au camp de Richemont , commandé par
M. de Chevert , Lieutenant Général des
armées du Roi , commencé le 26 Août
1755 , & fini le 25 Septembre fuivant..
A Paris , chez Lambert , rue de la Comédie
Françoiſe , 1755 .
M. Vallier , Colonel d'Infanterie , eft
l'Auteur de cet agréable Journal . C'eft
prefque avoir créé un nouveau genre. Cet
ellai doit lui faire d'autant plus d'honneur
DECEMBRE. 1755 . 127
qu'au premier coup d'oeil il paroiffoit impoffible
d'exprimer en vers , la difpofition
d'une armée ou celle d'une attaque , la fituation
des terreins , les pofitions des rivieres
, des villages & des chauffées ; y
faire entrer pour la premiere fois les termes
de l'art , tous rebelles à la poéfie , mais
néceffaires , & qui plus eft , uniques pour
bien peindre les différentes manoeuvres de
la guerre ; tout cela préfente d'abord des
difficultés qui étonnent au point que l'exécution
a l'air d'une gageure , & qu'il falloit
être , comme l'Auteur , auffi poëte que
guerrier pour les vaincre avec tant de
bonheur. Pour rendre l'ouvrage plus varié
& plus intéreffant , la galanterie eft venue
au fecours de M. V. Si Mars a été fon
Apollon, Venus & les Graces ont été fes
Muſes . Ce contrafte aimable délaffe agréa
blement le Lecteur des fatigues militaires
qu'il partage avec l'Auteur qui les décrit .
Tous les mouvemens de chaque parti font
peints avec tant de feu & de vérité qu'on
croit être dans un camp , & fouvent dans
la mêlée. On eft préfent à l'action ; on y
prend part. Cet exemple heureux nous
prouve qu'on peut tout dire en vers comme
en profe , & que le vrai talent amené
toujours la réuffite. L'Auteur a fait choix
des vers libres , comme plus affortis à la
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE ,
matiere , & plus propres à rendre la rapidité
des évolutions. Son Poëme en contient
près de huit cens ; & malgré quelques
repétitions inévitables , il le fait lire
avec intérêt d'un bout à l'autre .
Comme ceux qui ne le connoiffent pas
pourroient former là -deffus quelque doutes
, j'en vais extraire ici différens morceaux
qui fuffiront pour les convaincre
que cet éloge n'eft qu'une juftice. L'Auteur
débute en fujet plein de zele ,
François digne de l'être.
Louis ici fait flotter fes drapeaux :
en
Ce n'eft encor qu'une image de guerre ;
Et fes guerriers dont la valeur préfere
Les horreurs de la mort aux douceurs du repos ,
Pour enfanglanter leurs travaux ,
N'attendent que l'inſtant d'allumer le tonnerre ,
Qui porte les decrets des Maîtres de la terre ,
Ainfi qu'il eft l'organe des héros.
Louis va décider ; laiffons à fa prudence
A difcuter nos intérêts :
S'il eft content , nous demandons la paix ;
S'ily voit l'ombre de l'offenſe ,
Que tout parle de fa vengeance ,
Que nos biens , que nos jours affurent fes projets.
Il s'exprime enfuite en guerrier aimable
qui fuit les drapeaux de l'amour dans un
DECEMBRE. 1755. 129
camp de paix , où les femmes courent voir
fans danger les manoeuvres de la guerre .
Mais le bruit du tambour , le fon de la trom➡
pette
Invitent nos guerriers à fe rendre à leurs rangs,
Le fexe croit entendre la Mulette ,
Il en fait fes amuſemens.
Nous n'intimidons point fes charmes ,
Nous leur prêtons de nouveaux feux.
Il vient oppoler à nos armes
Les armes que l'amour place dans les beaux yeux:
Si dans nos camps on répand quelques larmes ,
C'eſt nous qui les verfons ; & s'il eft des alfarmes
,
Elles font pour les coeurs qui ne font pas heureux.
Le ciel s'ouvre à mes yeux , & je crois voir l'aufore
:
Non , non ; feroit -ce Hebé ! Vous , qu'aux cieux
on adore ,
Aux mortelles d'ici difputez - vous nos coeurs ?
Pour les vergers qu'on deshonore ,
Eft- ce Pomone enfin qui vient verfer des pleuss
Ou bien c'eft la Déeffe Flore
Qui craint fans doute pour fes fleurs.
Je me trompois ; c'eſt mieux encore ;
La jeune Eglé , fous des lambris dorés ,
Où fon époux nous froit moins urile ,
Quitte avec lui le féjour de la ville ,
Fy
130 MERCURE DE FRANCE.
Et vient orner nos champs qui ne font plus parés
--Les fleurs fous fe , pas vont renaître :
Une feconde fois la terre va s'ouvrir.
Les nouvelles moiffons qu'on y verroit paroître ;
Comme les yeux ne pourront l'embellir .
La maison qu'elle habite eft un fecond exemple
De la faveur des Dieux pour la tendre Baucis :
Pour elle & Philemon dans la pouffiere affis ,
D'un humble logement les Dieux firent un tem→
ple..
Près d'Eglé , fous le chaume , on croit être à
Cypris.
- On ne peut pas annoncer d'une façon
plus galante l'arrivée de Madame de Caumartin
, Intendante de Mets , à Richemont
, ni fur ce qu'elle habitoit une maifon
de payfan , faire une application plusheureufe
de la fable de Baucis & de Philemon
, dont Jupiter changea la chaumiere
en un temple.
Chevert parcft , & chacun en filence
Partage fes régards entre la troupe & lui .
Quel fpectacle à nos yeux offre- t-il aujourd'hui ?
Ses ordres font portés. On s'ébranle , on s'avance :
Le champ de Mars eft occupé ;
Le foldat attentif à l'ordre qu'on lui donne
Marche par bataillon ; il forme une colonne ;
Il manoeuvre , il s'exerce ainfi qu'il eft campé ....
}
DECEMBRE . 1755- 131
Chacun alors fe fait un crime
De n'être pas à ſon devoir.
Que de préciſion ! l'efprit qui les anime ,
Semble être un feul reffort qui les fait tous mouvoir.
De l'exercice par Bataillons & par Brigades
, à la tête du camp , l'Auteur paffe paſſe
ainfi à l'attaque d'une grand'Garde de
Cavalerie .
Des efcadrons entrent dans la carriere ,
Et vont l'un contre l'autre exercer leur valeur.
L'un défend ce que l'autre attaque avec fureur.
Je vois Turpin & fa troupe légere ;
Couvert d'une noble pouffiere
Il arrive , il menace , il tient confeil , réfout.
C'est l'éclair que l'on voit précéder le tonnerre :
L'eil n'eft pas affez prompt pour le fuivre par
tout .
Le jeune Berchini , digne héritier d'un père ,
Dont la France connoît le zele & la valeur
De Turpin prêt à remporter l'honneur ,.
Vient arrêter la fougue , & fervir de barriere.
Nous allons maintenant offrir un plus
grand tableau : c'eft la manoeuvre du 9
Septembre , où toute la Cavalerie , aux
ordres de M. de Poianne , atraqua en plaine
toute l'Infanterie commandée par M.
de Chevert .
2
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
Mais un nuage de pouffiere
S'éleve dans les airs , & vient frapper mes yeux :
Il s'ouvre , & laiffe voir des efcadrons nombreux,
D'un pas léger , la contenance fiere ,
Marcher droit à nos bataillons.
Poianne contre nous conduit fes eſcadrons ;
On en connoît la valeur , la prudence ,
On en connoît l'activité.
Il range fon armée avec intelligence ,
Il vient à nous avec vivacité .
Le foldat en frémit , mais n'en prend point d'allarmes
:
Il s'attend à combattre , il prépare les armes ,
Chevert , fes difpofitions.
Il veut de l'ennemi , qui comptoit le furprendre ,
Prévenir les deffeins , l'attaquer le premier ,
Et le forçant lui - même à fe défendre ,
Arracher de fes mains la palme & le laurier.
Voici des vers qui refpirent tout le fen
du falpêtre , & la fuieur de l'action qu'ils
repréfentent.
Poianne eft indigné de trouver tant d'obſtacle ;
Ses efcadrons , qu'il vient de partager ,
Vont offrir un nouveau fpectacle ,
Tous à la fois s'apprêtent à charger.
Ce corps eft immobile , & par- tout on le couvre-:
De tous côtés alors on voit en même tems
Des efcadrons attaquer tous nos flancs.
DECEMBRE. 1755. 133
On diroit qu'auffitôt le Mont Vefuve s'ouvre ,
Et qu'il vomit les feux fur tous les affaillans .
De ce mont redouté préſentez - vous l'image ,
Quand le feu fort de fes goufres profonds
Ses feux & la fumée y forment un nuage ,
Et confondent leur fource avec ces tourbillons.
Telle & plus forte encore eft l'épaiffe fumée ,
Quifuit le feu que font les angles & les flancs :
On ne voit plus le corps d'armée ,
11 femble enfeveli fous ces feux dévorans ;
Ils couvrent tous les combattans ,
Ils éclipfent les cieux , ils nous cachent la terre ,
Les chevaux écumans , les chefs impatiens;
Des Huffards , des Dragons , la troupe plus légere
Cherche inutilement à defunir nos rangs ;
Nous leur offrons par tout l'invincible barriere
Qui rend leurs refforts impuiffans
Et leur ardeur qui fe modere
>
Donne le tems à quelques mouvemens.
Ces quatre vers peignent bien les Grenadiers
que l'Auteur commandoit , & le
caracterifent lui-même.
Les Grenadiers font des Dieux à la guerre :
On s'empreffe avec eux d'en courir les hazards ,
Avec eux , ce jour - là , défiant le tonnerre ,
J'aurois vaincu , je crois , Bellonne au champ de
Mars.
134 MERCURE DE FRANCE.
Pour égayer & varier le tableau , M. V.
s'écrie :
Mufe de Saint Lambert , prête - moi tes pinceaux
;
Dis - nous comment d'Eglé , la divine compa
gne
Quitte Paris , le remplit de regrets ,
Pour venir avec elle embellir la campagne :
Elle vient y regner fur de nouveaux ſujets.
Peins- nous Comus , peins - nous Thalie
Et tous leurs charmes féduifans ;
Peins- nous la charmante Emilie ,
Délices & foutien de notre Comédie ,
Et le fléau de mille foupirans ,
Dont chacun d'eux a grande envie
D'en obtenir quelques inftans.
C'étoit une Actrice de la Comédie de
Mets qui alloit jouer au camp ; mais l'Auteur,
revient vite aux combats ..
N'entens-je pas crier aux armes ?
Plaifirs , pour un moment laiffez - moi vous quitter
,
L'honneur chez les François paffe avant tous vos
charmes ,
tin.
Madame de la Porte ,foeur de M. de CaumarDECEMBRE.
1755. 139
Il vole à fes devoirs , il va vous mériter.
L'utilité des camps de paix eft heureufement
exprimée dans les fix vers fuivans.
Par-tout on voit attaquer & défendre ,
Par -tout on croit fervir l'Etat ;
N'est -ce pas en effet travailler pour la France ,
Que d'en former les Officiers ?
C'eft élever des forts d'avance ,
C'eft y planter pour elle des lauriers.
Nous allons finir cet extrait par le récit
de la derniere manoeuvre , du 2.0 Septembre
, où l'on attaqua le village d'Uckange.
Les colonnes alors s'approchent du village';
Le centre & les côtés fe trouvent réunis :
Nous attaquons par-tout , par- tout eft l'avantage;
Les ennemis font inveftis :
Il faut prévenir leur défaite .
D'Eftaing alors y donne tous fes foins.
Il fonge à faire fa retraite ,
Il en a prévu tous les points .
Chacun des poftes fe replie ,
Se retire fur lui , point de confufion ,
Chacun retourne à fa divifion ;
Et chacun fous fon feu fe range & fe rallie.
On le fuit , il fait face ; on le charge , il fait feu,
Il gagne les mailons & le fein du village ,
136 MERCURE DE FRANCE.
S'y retire en bon ordre , & là finit l'image
Des combats , dont Louis a voulu faire un jeu.
Ce dernier trait en termine l'hiſtoire.
Chacun au camp revient couvert de gloire ,
Avec l'ami , l'ennemi confondu ,
Voit les talens fans jaloufie ,
Chacun les vante , les public.
Voilà le fceau de la vertu.
C'ett en avoir que de la reconnoître ,
Et dans tout genre on ne peut être maître
Qu'en lui rendant l'honneur qu'on lui fçait être
dû.
Nous donnerons au prochain Mercure
un récit court , mais détaillé du camp de
Valence, ainfi que de celui de Richemont,
s l'article de la Cour.
LETTRE fur cette queftion : Si Ffprit
philofophique eft plus nuifible , qu'utile aux
Belles Lettres ; A Monfieur le Marquis de
Beauteville , de l'Académie Royale des Sciences
de Toulouse , par M. de R..... 1795 ,
chez Duchefne , Libraire au Temple du
Goût.
Je joins à cette annonce le précis fuivant
qu'un ami de l'Auteur m'a prié d'inférer
dans le Mercure , & qu'on va lire
ici tel qu'il m'a été envoié.
Cette Lettre peut être divifée en quatre
DÉCEMBRE. 1755. 137 .
parties ; dans la premiere , l'Efprit philofophique
& le génie des Belles- Lettres
font confidérés en eux -mêmes , & comme
caracteres de l'ame d'où réfultent différentes
manieres d'envifager & de traiter les
fujets.
Dans la feconde on décrit la méthode
philofophique & la marche du génie littéraire.
Dans la troifieme on indique les défauts
que l'efprit philofophique tranfporté de la
Philofophie dans les Belles- Lettres , y doit
répandre , avec quelque foin qu'il tâche
de fe déguifer.
Et dans la quatrieme , on prouve que
l'efprit philofophique incapable de produire
dans les Belles- Lettres , n'eft en état
de juger des productions du génie que
d'après le goût .
Il regne beaucoup de profondeur & de
vues dans la premiere partie , la feconde eft
traitée avec toute " exactitude qu'exigeoit
la matiere : les allufions critiques de la troifieme
font d'une grande fineffe ; & la quatrieme
eft ornée d'une image fimbolique qui
repréſente avec jufteffe la correfpondance
& le concert du génie & du goût. Cette lettre
qui eft adreffée à un Philofophe du
premier ordre , eft un de ces ouvrages qui
ne femblent deftinés qu'au petit nombre
135 MERCURE DE FRANCE.
de lecteurs qui aiment à penfer , & qui
veulent approfondir la théorie des Arts .
UNE perfonne à portée d'avoir les meilleures
inftructions , travaille à une Chronologie
Militaire où fe trouvera l'Histoire
des Officiers fupérieurs & généraux , &
celle des Troupes de la Maifon du Roi , &
des Régimens d'infanterie , cavalerie &
dragons , foir exiftans , foit réformés. Il
défireroit avoir communication des titres
qui font répandus dans les familles ; & on
prie ceux qui ont dans leurs titres ou papiers
:
1º. Des Pouvoirs de Lieutenans Géné
raux .
2º. Des Brevets de Maréchaux de Camps
ou de Brigadiers.
3°. Des Ordres de Directeurs ou Inf
pecteurs Généraux .
4°. Des Provifions de Grand-Croix , &
de Commandeurs de l'Ordre de S. Louis.
5 °. Des Provifions de Maréchaux Généraux
de logis des Camps & Armées du
Roi , ou de Maréchaux de logis de la cavaleric.
6°. Des Provifions de Gouverneurs des
Provinces.
7°. Des Commiffions de Colonels de
Régiment d'infanterie , cavalerie ou dragons.
1
DECEMBRE. 1755. 139
8°. Enfin des Commiffions de Capitaines
aux Gardes .
De vouloir bien en envoyer la note dans
la forme ci- deffous .
Pour les Lieutenans Généraux , Maréchaux
de Camps & Brigadiers.
Pouvoir de Lieutenant Général ou Bre
vet de Maréchal de Camp , ou Brigadier ,
pour M . . . . . . en mettant le nom de
baptême & de famille , les qualifications
qui lui font données dans lefdits Pouvoir
ou Brevet ; la date defdits Brevet ou Pouvoir
, & le nom des Secrétaires d'Etat qui
les ont contre- fignées ; obfervant auffi de
mettre autant qu'il fera poffible la date de
la mort defdits Officiers.
A l'égard des autres Provifions & Com
miffions dont il eft parlé ci- deffus , on prie
d'y ajouter de plus , comment les Officiers
ont en ces places , foit par nouvelle levée
ou par la mort & démiffion de M. un tel ,
comme cela eft marqué dans lefdites commiflions.
- L'on prie d'obferver 1 ° . que l'on ne demande
fimplement que des notes dans la
forme ci-deffus , & point de copies, 2 ° . D'adreffer
ces notes à M. Defprés , premier
Commis du Bureau de la Guerre , à Verfailles.
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Résumé : « JOURNAL en vers de ce qui s'est passé au camp de Richemont, commandé par [...] »
Le texte présente un journal en vers rédigé par M. Vallier, Colonel d'Infanterie, relatant les événements survenus au camp de Richemont sous le commandement de M. de Chevert, Lieutenant Général des armées du Roi, du 26 août au 25 septembre 1755. Ce journal, publié à Paris chez Lambert, est considéré comme un nouveau genre littéraire car il décrit avec précision la disposition d'une armée, les attaques, les terrains, les positions des rivières, villages et chaumières, ainsi que les termes techniques de l'art militaire. L'auteur utilise des vers libres pour rendre la rapidité des évolutions militaires. Le poème, composé de près de huit cents vers, est enrichi par des éléments galants et des descriptions détaillées des mouvements militaires, permettant au lecteur de se sentir présent sur le champ de bataille. Le journal inclut également des descriptions de la vie au camp, comme l'arrivée de Madame de Caumartin, Intendante de Metz, et des manoeuvres militaires telles que l'attaque d'une grand'garde de cavalerie et la manoeuvre du 9 septembre où la cavalerie a attaqué l'infanterie. Le texte se termine par la description de la dernière manoeuvre du 20 septembre, où un village a été attaqué, et par des réflexions sur l'utilité des camps de paix pour former les officiers. Par ailleurs, le document énumère divers types de pouvoirs et commissions militaires, daté du 1er décembre 1755. Il inclut les pouvoirs de lieutenants généraux, les brevets de maréchaux de camp ou de brigadiers, les ordres de directeurs ou inspecteurs généraux, les provisions de grand-croix et de commandeurs de l'Ordre de Saint-Louis, les provisions de maréchaux généraux de logis, les provisions de gouverneurs des provinces, les commissions de colonels de régiment d'infanterie, de cavalerie ou de dragons, et enfin les commissions de capitaines aux Gardes. Le texte demande d'envoyer une note dans une forme spécifique pour chaque type de pouvoir ou commission. Pour les lieutenants généraux, maréchaux de camp et brigadiers, la note doit inclure le nom complet de l'officier, ses qualifications, la date du brevet ou du pouvoir, le nom du secrétaire d'État ayant contresigné le document, et, si possible, la date de décès de l'officier. Pour les autres provisions et commissions, il est demandé d'indiquer comment les officiers ont obtenu leurs places, soit par nouvelle levée, soit par la mort ou la démission d'un autre officier. Ces notes doivent être adressées à M. Desprès, premier commis du Bureau de la Guerre, à Versailles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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36
p. 186-191
CAMP DE VALENCE.
Début :
Le Camp formé près de cette Ville, étoit composé des Régimens [...]
Mots clefs :
Marquis de Voyer, Infanterie, Artillerie, Bataille, Marquis de Monteynard, Dragons, Régiments, Ennemis, Bataillons, Valence
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texteReconnaissance textuelle : CAMP DE VALENCE.
CAMP DE VALENCE.
Le Camp formé près de cette Ville , étoit compolé
des Régimens d'infanterie de Navarre ,
de Bretagne , de Bigorre , de Nice de Vaubecourt
& de la Roche- Aymon , & des Régimens
de Dragons , Dauphin & de Languedoc.
M. le Marquis de Voyer ; Maréchal des Camps &
armées du Roi , & Infpecteur général de la Cavalerie
, commandoit ce camp. Il avoit fous fes
ordres le Marquis de Monteynard , auſſi Maréchal
de Camp les Comtes de la Queuille & de
la Roche -Aymon , Brigadiers d'Infanterie ; & M.
Severac de Juffes , Brigadier de Dragons. Le
Chevalier de Soupire rempliffoit les fonctions
de Maréchal Général des Logis.
Le 22 Août , le Marquis de Voyer fit la revue
générale des troupes , qui étoient fous les ordres.
Tous les Corps étant en bataille fans alignemens
tracés , qui étoient défendus pendant la
durée du Camp , les Brigades d'Infanterie fo
JANVIER . 1756. 187
porterent fur le centre . Au fignal d'un coup de
canon , la Ligne d'Infanterie fe trouva rompue ,
à droite , par tiers de rang , & à gauche , jufqu'à
la droite du Camp. Chaque divifion fit enfuite
un quart de converfion à gauche , marcha quarante
pas en avant , fit un fecond quart de converfion
à gauche , & marcha jufqu'à la droite du
Camp , d'où par des quarts de converfion à droite ,
chaque Corps fe trouva fur le front de fon terrein
, & y rentra par un demi-tour à droite . Les
Régimens de Dragons Dauphin & de Languedoc,
qui s'étoient rompus par Compagnies , l'un à
la droite , l'autre à la gauche , rentrerent auffi
dans le Camp , peu après l'Infanterie. Le Marquis
de Voyer vifita enfuite tous les poftes avancés
. Avant -hier , les troupes firent en fa préfence
, d'abord par Régiment , & enfuite par
Brigade , tous les feux preferits par l'Ordonnance
du 6 Mai de cette année. Les deux Brigades de
la gauche ſe ferrerent fur celle de Navarre. Elles
marcherent en bataille , au pas ordinaire & au
pas redoublé , environ deux cens toifes en avant
des fleches qui couvrent le Camp. Les Bataillons ,
qui dans la marche avoient trouvé des obſtacles ,
comme Caffines, Haies , Redents , s'étoient placés,
par le pas de côté, derriere les Bataillons qui avoient
trouvé le chemin libre . Ils les avoient fuivis jufqu'au
de-là de l'obſtacle. Alors , par le pas de côté ,
ils s'étoient replacés vis-à- vis des intervalles , &
par le pas redoublé ils avoient repris leur rang
dans la Ligne. Vis -à- vis des obftacles , quelquesuns
des Bataillons fe formerent en colonne derriere
les Bataillons , dont le chemin n'étoit point
embarraflé , & quand l'obftacle étoit paffé , ils
rentroient dans la ligne à pas redoublé . Sur
les onze heures , le Marquis de Voyer fit rompre.
188 MERCURE DE FRANCE.
la ligne par un quart de converfion à gauche par
Bataillon. La colonne marcha , jufqu'à ce que
chaque Bataillon fe trouvât vis - vis de fon Camp
où il rentra . L'objet de cette manoeuvre fut d'exercer
les troupes à faire les pas perfcrits par l'Ordonnance
, & de leur apprendre à s'en fervir
felon les différentes occafions & les différens terreins
.
Le 3 Septembre , le Marquis de Voyer fuppofa
que des troupes ennemies , qui couvroient
la ville de Valence , s'en étoient écartées pour
inquietter l'armée, Il fe propofa de leur dérober
une marche , & de fe pofter entr'elles & la
Ville , dans le deffein de les éloigner , ou de les
combattre . Selon cette idée , fix Bataillons &
la moitié des Dragons , deftinés à repréſenter
P'armée ennemie , partirent à cinq heures du
matin fous les ordres du Marquis de Monteynard
, & fe porterent fur deux colonnes vers l'a
Ville , entre les hauteurs de l'Auragne & la droite
du Camp. Une heure après , le Marquis de Voyer
fe mit en marche avec fept Bataillons , le refte
des Dragons & l'artillerie , & il s'avança auffi
fur deux colonnes vers la Ville par la cenfe de
Faventine . L'artillerie étoit à la colonne de la
droite , qui étoit compofée de deux Bataillons ,
& précédée des Dragons & de quelques Piquets.
Le reste de l'Infanterie formoit la colonne de la
gauche. Le Marquis de Monteynard , informé
de la marche du Marquis de Voyer , fe mit en
bataille dans les Prez le long d'une naville profonde
& pleine d'eau , & dont la digue couvroit
le Soldat par un parapet. La droite des ennemis appuyoit
à un chemin étroit , qui formoit un retranchement
, & leur gauche à la cenfe de la Palla. Ils
jetterent leurs troupes legeres avec quelque Infan
JANVIER. 1756. 189
terie dans des navilles à fec , & derriere des haies,
& ils placerent leur Cavalerie dans une petite , plaine
, à côté de la Cenfe. Le Marquis de Voyer ,
ayant reconnu cette difpofition , forma la fienne
en conféquence. L'armée devoit arriver par un
plateau , qui déroboit fes manoeuvres aux enne
mis . Il eût été défavantageux de les attaquer par
leur front de bataille , parce que les troupes fe
feroient trouvées obligées de fe former fous le
feu d'une Infanterie , qui auroit tiré à couvert.
Ainfi le Marquis de Voyer fe détermina , à diriger
La principale attaque fur le flanc gauche. Profitant
de la fupériorité de fon artillerie , il fit faire
feu. 11 dépofta les piquets & les troupes légeres , &
jl fit attaquer le gros de l'armée ennemie par les
Grenadiers , par les Dragons à pied , & par quatre
Bataillons. Les troupes , qui étoient à la gauche
& au centre fur le plateau , étoient luffifantes
pour contenir la droite & le centre des
ennemis , & pour les empêcher de fe dégarnir ,
& de le porter en force fur la gauche . Par - lá
on les mit hors d'état de foutenir la cenfe , qui
fit beaucoup de réfiftance , mais qu'à la fin on
emporta. Les ennemis , voyant le Marquis de
Voyer dans leur flanc , abandonnerent le terrein
fur lequel ils vouloient combattre. Leur Infanterie
fit demi- tour à droite, marcha en bataille,
& fe porta lentement vers une naville Parallele ;
& leur droite fe trouva appuyée au même chemin
, qui l'appuyoit dans leur premiere pofition .
Le Marquis de Monteynard couvrit cette ma
noeuvre par des Grenadiers & des Piquets de
fon centre & de fa gauche , qui firent ferme
fur la naville abandonnée , & if fe retira à petits
pas vers la cenfe de Thibert , qu'il occupa. Les
Grenadiers & les Piquets de la droite s'avançe
190 MERCURE DE FRANCE.
tent fur le chemin , & inquiéterent affez la gauche
du Marquis de Voyer , pour la contenir . Ils
fe replierent enfuite le long du chemin fur la
droite de leur armée. Dans l'intervalle , la Cavalerie
, l'artillerie & les troupes legeres du Marquis
de Voyer , avancerent pour attaquer la
Ĉavalerie des ennemis , & pour l'éloigner de la
cenfe , d'où il vouloit les dépofter. La nature du
terrein obligea la colonne de fon artillerie & de
la Cavalerie , de fe féparer de l'Infanterie . Alors
les ennemis firent gliffer entre les colonnes leurs
troupes legeres , leurs Dragons à pied & quelques
Grenadiers , qui firent feu fur le flanc de la Cavalerie
du Marquis de Voyer. Elle fut en mêmetemps
chargée par la Cavalerie du Marquis de
Monteynard, & obligée de fe replier. Les enennemis
tomberent fur l'efcorte de l'artillerie ,
& s'emparerent même de quelques pieces de canon
; mais le Marquis de Voyer y ayant promptement
porté des Grenadiers , des Dragons , des
Piquets & deux Bataillons , reprit fon artillerie
, & força les ennemis de fe remettre dans
leur premiere pofition. Il fit pour lors canonner
la cenfe , qu'on prit à revers. Les Ravins ,
dont elle est entourée , furent attaqués par les
troupes , que le Marquis de Voyer avoit portées
à fa droige ; & le Marquis de Monteynard fe retira
en bon ordre derriere une troifiéme naville ,
la Cavalerie en échiquier , par la tête d'un Ravin
garni de troupes legeres , qui tinrent aflez
longtemps pour favorifer fa retraite , & qui fe
replierent enfuite fur le corps de l'armée. Dans
cette troifiéme pofition , les ennemis fe retirerent
fur deux colonnes, & le Marquis de Voyer ,
dont l'objet étoit rempli , ne les inquiéta plus
que par de foibles détachemens . Nous nous borJANVIER.
1756. 191
hons àce Camp faute d'efpace ; d'ailleurs celui
de Richemont a été fuffisamment décrit par l'extrait
du Journal de M. Vallier , que nous avons
donné dans le premier Mercure de Decembre.
Le Camp formé près de cette Ville , étoit compolé
des Régimens d'infanterie de Navarre ,
de Bretagne , de Bigorre , de Nice de Vaubecourt
& de la Roche- Aymon , & des Régimens
de Dragons , Dauphin & de Languedoc.
M. le Marquis de Voyer ; Maréchal des Camps &
armées du Roi , & Infpecteur général de la Cavalerie
, commandoit ce camp. Il avoit fous fes
ordres le Marquis de Monteynard , auſſi Maréchal
de Camp les Comtes de la Queuille & de
la Roche -Aymon , Brigadiers d'Infanterie ; & M.
Severac de Juffes , Brigadier de Dragons. Le
Chevalier de Soupire rempliffoit les fonctions
de Maréchal Général des Logis.
Le 22 Août , le Marquis de Voyer fit la revue
générale des troupes , qui étoient fous les ordres.
Tous les Corps étant en bataille fans alignemens
tracés , qui étoient défendus pendant la
durée du Camp , les Brigades d'Infanterie fo
JANVIER . 1756. 187
porterent fur le centre . Au fignal d'un coup de
canon , la Ligne d'Infanterie fe trouva rompue ,
à droite , par tiers de rang , & à gauche , jufqu'à
la droite du Camp. Chaque divifion fit enfuite
un quart de converfion à gauche , marcha quarante
pas en avant , fit un fecond quart de converfion
à gauche , & marcha jufqu'à la droite du
Camp , d'où par des quarts de converfion à droite ,
chaque Corps fe trouva fur le front de fon terrein
, & y rentra par un demi-tour à droite . Les
Régimens de Dragons Dauphin & de Languedoc,
qui s'étoient rompus par Compagnies , l'un à
la droite , l'autre à la gauche , rentrerent auffi
dans le Camp , peu après l'Infanterie. Le Marquis
de Voyer vifita enfuite tous les poftes avancés
. Avant -hier , les troupes firent en fa préfence
, d'abord par Régiment , & enfuite par
Brigade , tous les feux preferits par l'Ordonnance
du 6 Mai de cette année. Les deux Brigades de
la gauche ſe ferrerent fur celle de Navarre. Elles
marcherent en bataille , au pas ordinaire & au
pas redoublé , environ deux cens toifes en avant
des fleches qui couvrent le Camp. Les Bataillons ,
qui dans la marche avoient trouvé des obſtacles ,
comme Caffines, Haies , Redents , s'étoient placés,
par le pas de côté, derriere les Bataillons qui avoient
trouvé le chemin libre . Ils les avoient fuivis jufqu'au
de-là de l'obſtacle. Alors , par le pas de côté ,
ils s'étoient replacés vis-à- vis des intervalles , &
par le pas redoublé ils avoient repris leur rang
dans la Ligne. Vis -à- vis des obftacles , quelquesuns
des Bataillons fe formerent en colonne derriere
les Bataillons , dont le chemin n'étoit point
embarraflé , & quand l'obftacle étoit paffé , ils
rentroient dans la ligne à pas redoublé . Sur
les onze heures , le Marquis de Voyer fit rompre.
188 MERCURE DE FRANCE.
la ligne par un quart de converfion à gauche par
Bataillon. La colonne marcha , jufqu'à ce que
chaque Bataillon fe trouvât vis - vis de fon Camp
où il rentra . L'objet de cette manoeuvre fut d'exercer
les troupes à faire les pas perfcrits par l'Ordonnance
, & de leur apprendre à s'en fervir
felon les différentes occafions & les différens terreins
.
Le 3 Septembre , le Marquis de Voyer fuppofa
que des troupes ennemies , qui couvroient
la ville de Valence , s'en étoient écartées pour
inquietter l'armée, Il fe propofa de leur dérober
une marche , & de fe pofter entr'elles & la
Ville , dans le deffein de les éloigner , ou de les
combattre . Selon cette idée , fix Bataillons &
la moitié des Dragons , deftinés à repréſenter
P'armée ennemie , partirent à cinq heures du
matin fous les ordres du Marquis de Monteynard
, & fe porterent fur deux colonnes vers l'a
Ville , entre les hauteurs de l'Auragne & la droite
du Camp. Une heure après , le Marquis de Voyer
fe mit en marche avec fept Bataillons , le refte
des Dragons & l'artillerie , & il s'avança auffi
fur deux colonnes vers la Ville par la cenfe de
Faventine . L'artillerie étoit à la colonne de la
droite , qui étoit compofée de deux Bataillons ,
& précédée des Dragons & de quelques Piquets.
Le reste de l'Infanterie formoit la colonne de la
gauche. Le Marquis de Monteynard , informé
de la marche du Marquis de Voyer , fe mit en
bataille dans les Prez le long d'une naville profonde
& pleine d'eau , & dont la digue couvroit
le Soldat par un parapet. La droite des ennemis appuyoit
à un chemin étroit , qui formoit un retranchement
, & leur gauche à la cenfe de la Palla. Ils
jetterent leurs troupes legeres avec quelque Infan
JANVIER. 1756. 189
terie dans des navilles à fec , & derriere des haies,
& ils placerent leur Cavalerie dans une petite , plaine
, à côté de la Cenfe. Le Marquis de Voyer ,
ayant reconnu cette difpofition , forma la fienne
en conféquence. L'armée devoit arriver par un
plateau , qui déroboit fes manoeuvres aux enne
mis . Il eût été défavantageux de les attaquer par
leur front de bataille , parce que les troupes fe
feroient trouvées obligées de fe former fous le
feu d'une Infanterie , qui auroit tiré à couvert.
Ainfi le Marquis de Voyer fe détermina , à diriger
La principale attaque fur le flanc gauche. Profitant
de la fupériorité de fon artillerie , il fit faire
feu. 11 dépofta les piquets & les troupes légeres , &
jl fit attaquer le gros de l'armée ennemie par les
Grenadiers , par les Dragons à pied , & par quatre
Bataillons. Les troupes , qui étoient à la gauche
& au centre fur le plateau , étoient luffifantes
pour contenir la droite & le centre des
ennemis , & pour les empêcher de fe dégarnir ,
& de le porter en force fur la gauche . Par - lá
on les mit hors d'état de foutenir la cenfe , qui
fit beaucoup de réfiftance , mais qu'à la fin on
emporta. Les ennemis , voyant le Marquis de
Voyer dans leur flanc , abandonnerent le terrein
fur lequel ils vouloient combattre. Leur Infanterie
fit demi- tour à droite, marcha en bataille,
& fe porta lentement vers une naville Parallele ;
& leur droite fe trouva appuyée au même chemin
, qui l'appuyoit dans leur premiere pofition .
Le Marquis de Monteynard couvrit cette ma
noeuvre par des Grenadiers & des Piquets de
fon centre & de fa gauche , qui firent ferme
fur la naville abandonnée , & if fe retira à petits
pas vers la cenfe de Thibert , qu'il occupa. Les
Grenadiers & les Piquets de la droite s'avançe
190 MERCURE DE FRANCE.
tent fur le chemin , & inquiéterent affez la gauche
du Marquis de Voyer , pour la contenir . Ils
fe replierent enfuite le long du chemin fur la
droite de leur armée. Dans l'intervalle , la Cavalerie
, l'artillerie & les troupes legeres du Marquis
de Voyer , avancerent pour attaquer la
Ĉavalerie des ennemis , & pour l'éloigner de la
cenfe , d'où il vouloit les dépofter. La nature du
terrein obligea la colonne de fon artillerie & de
la Cavalerie , de fe féparer de l'Infanterie . Alors
les ennemis firent gliffer entre les colonnes leurs
troupes legeres , leurs Dragons à pied & quelques
Grenadiers , qui firent feu fur le flanc de la Cavalerie
du Marquis de Voyer. Elle fut en mêmetemps
chargée par la Cavalerie du Marquis de
Monteynard, & obligée de fe replier. Les enennemis
tomberent fur l'efcorte de l'artillerie ,
& s'emparerent même de quelques pieces de canon
; mais le Marquis de Voyer y ayant promptement
porté des Grenadiers , des Dragons , des
Piquets & deux Bataillons , reprit fon artillerie
, & força les ennemis de fe remettre dans
leur premiere pofition. Il fit pour lors canonner
la cenfe , qu'on prit à revers. Les Ravins ,
dont elle est entourée , furent attaqués par les
troupes , que le Marquis de Voyer avoit portées
à fa droige ; & le Marquis de Monteynard fe retira
en bon ordre derriere une troifiéme naville ,
la Cavalerie en échiquier , par la tête d'un Ravin
garni de troupes legeres , qui tinrent aflez
longtemps pour favorifer fa retraite , & qui fe
replierent enfuite fur le corps de l'armée. Dans
cette troifiéme pofition , les ennemis fe retirerent
fur deux colonnes, & le Marquis de Voyer ,
dont l'objet étoit rempli , ne les inquiéta plus
que par de foibles détachemens . Nous nous borJANVIER.
1756. 191
hons àce Camp faute d'efpace ; d'ailleurs celui
de Richemont a été fuffisamment décrit par l'extrait
du Journal de M. Vallier , que nous avons
donné dans le premier Mercure de Decembre.
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Résumé : CAMP DE VALENCE.
Le camp de Valence, établi près de la ville, regroupait plusieurs régiments d'infanterie et de dragons. Le Marquis de Voyer, Maréchal des Camps et armées du Roi, en assurait le commandement. Ses subordonnés incluaient le Marquis de Monteynard, les Comtes de la Queuille et de la Roche-Aymon, ainsi que M. Severac de Juffes, Brigadier de Dragons. Le Chevalier de Soupire occupait la fonction de Maréchal Général des Logis. Le 22 août, le Marquis de Voyer organisa une revue générale des troupes. Les régiments d'infanterie et de dragons exécutèrent diverses manœuvres, telles que des marches en avant et des quarts de conversion. Les soldats pratiquèrent également des tirs conformément à l'ordonnance du 6 mai 1756. Le 3 septembre, le Marquis de Voyer simula une attaque ennemie pour entraîner ses troupes. Six bataillons et la moitié des dragons, sous les ordres du Marquis de Monteynard, se dirigèrent vers la ville de Valence. Simultanément, le Marquis de Voyer avança avec sept bataillons, le reste des dragons et l'artillerie. Les manœuvres incluaient des attaques sur les flancs ennemis et l'utilisation de l'artillerie pour déloger les troupes légères adverses. Après une résistance initiale, les ennemis se retirèrent en bon ordre derrière une troisième rivière. Le Marquis de Voyer, ayant atteint son objectif, ne les poursuivit pas davantage.
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37
p. 221-226
« Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...] »
Début :
Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...]
Mots clefs :
Monseigneur le Dauphin, M. le Chevalier d'Aubigny, Vaisseaux, Vaisseaux anglais, Martinique, Sa Majesté, Comtes, Hôtel des Cheveaux-Légers, Exercices militaires, École militaire, Cavalerie, Infanterie, Artillerie, Cérémonies, Compagnie des Indes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...] »
Monfeigneur le Dauphin, aufortir de l'Abbaye
de Pantemont , fe rendit avec Madame au Palais
de Luxembourg, Madame la Dauphine , & Mef
dames Victoire , Sophie & Louife, y étoient arri
vées deVerfailles quelques momens auparavant
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
& MefdamesdeFrance , firent un tour dans les
jardins, monterent enfuite à la galerie , & alle
rent delà fe promener fur le Boulevard. Le foir ,
ce Prince & ces Princeffes retournerent à Ver
failles.
Parles Lettres qu'on vient de recevoir de M. le
Chevalier d'Aubigny, Capitaine de Vaiffeau, on a
eula confirmationde la nouvellede laprifeduVaif
feau de guerre Anglois le Warwick; mais les cir
conftances n'en font pas telles qu'elles avoient
été annoncées par quelques Relations particulie
res. C'eft le 11 de Mars que M.leChevalier d'Aubi
gnyrencontra ce Vaiffeau à l'attérage de la Mar
tinique. Dès qu'il en eut connoiffance , il lui
donna chaffe avec le Vaiffeau le Prudent qu'il
monte , & lesFrégates l'Atalante & le Zéphyr,
commandéespar MM. du Chaffault, Capitaine de
Vaiffeau , & la Touche de Tréville , Lieutenant
de Vaiffeau , qui étoient fous fes ordres. 11 tint
un peulevent. M. la Touche de Tréville coupa
fous le vent , & M. du Chaffault qui manœuvra
pour ferrer le Warwick, le trouva après une
heure & demie de chaffe à portée d'engager le
combat par une fort belle manoeuvre. N'étant
qu'à une portée de piftolet de ce Vaiffeau , it
arriva tout à coup , lui donna fa bordée dans la
pouppe, & fe mit fous le vent àlui , afin de pou
voir fe fervir plus facilement de tous les canons,
dont il fit un feu très-vif. M. le Chevalier d'Aubi
gny, quiavoiteu le temps de s'approcher , avoit
déja tiré fes canons de l'avant , lorfque leWar
wick lui envoya toute fa bordée & baiffa fon pa
villon. Ce Vaiffeau , commandé par le Capitaine
Shuldam, eft percé pour foixante- quatre pieces
de canon ; mais il n'en avoit que foixante de
JUILLET.. 1756.
223
montés. Pendant qu'on lui donnoit chaffe , on
apperçut un autre Vaiffeau à trois lieues au vent ;
mais il difparut bientôt , & il ne fut pas poffibie
au Chevalier d'Aubigny d'aller à fa pourfuite.
M. Savalete de Magnanville s'étant démis de
P'Intendance de Touraine , pour prendre la Char
ge de Garde du Tréfor Royal , vacante par la
mort de M. Savalete , fon pere , le Roi a donné
cette Intendance à M. Lefcalopier, Intendant de
la Généralité de Montauban.
Sa Majestéaaccordé àM. leMarquis de Belloy,
l'agrément de la Lieutenance de Roi de la Pro
vince d'Orléannois , dont M. le Marquis d'Ar
bouville a donné fa démiffion.
Le 11Juin , le Roi accompagné de Monfei
gneur le Dauphin, de M. le Comte deClermont,
Prince du Sang; des Miniftres & desprincipaux
Seigneurs de fa Cour, fe rendit à l'Hôtel des
Chevaux-Légers de fa garde ordinaire, pour y
voir une partie des exercices qu'on montre à la
jeune Nobleffe élevée dans ce Corps.
Sa Majesté entra d'abord dans un manege cou
vert, & le plaça dans un balcon , d'où elle vit
plufieurs éleves, qui manierent leurs chevaux avec
beaucoup de grace & d'adreffe.
Le Roi monta enfuite à la falle des exercices.
Sa Majestéy trouva un Bataillon fous les armes,
compofé des plus jeunes Eleves. Ce Bataillon fir
le maniement des armes avec une préciſion fur
prenante , à lafeule meſure de la nouvelle marche
Françoiſe , & aufon d'une mufique guerriere ; il
fit auffi tous les pas prefcrits par l'Ordonnance ,
& les différentes évolutions d'Infanterie que le
terrein pouvoit permettre.
Après que ce Bataillon cût fini tous les mouve
mens , une feconde troupe compofée des plus
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
grands Eleves , coëffés avantageufement d'un
bonnet d'une forme & d'une conftruction nou
velle , guêtrés & armés enguerre, déboucha dans
le fondde lafalle , & fe forma derriere la pre
miere troupe , qui s'ouvrit en bordant la haye de
'droite & de gauche pour démafquer cette fecon
de. Ladivifion , qui étoit à la gauche du Roi
défila devant Sa Majefté , fit le falut du fufil , &
difparut avec la divifion de la droite , pour laiffer
le terrein libre au grand Bataillon : celui-ci fit
l'exercice à la muette & au coup de tambour,
& toutes les autres manoeuvres du petit Bataillon
avec le même fuccès. La divifion de la gauche
défila devant le Roi , & falua fierement & de fort
bonnegrace de l'efponton. Les trompettes , haut
bois , violons , cors-de-chaffe , les timballes &
les tambours, remplirent par des fanfares l'inter
valle du temps, qui étoit néceffaire aux Eleves
pour ſe préparer aux exercices de l'efcrime & du
veltiger.
Soixante Eleves en camifoles blanches & en
fandales , le fleuret à la main , fe formerent en
bataillon au fond de la falle ; ils avancerent au
pas redoublé, firent halte , ouvrirent leurs rangs
à droite & àgauche, fe mirent fur deuxfiles , &
commencerent l'exercice de l'efcrime ; ils donne
rent par des attitudes fort nobles & par une jufte
exécution l'idée de tous les principes de cet art
?
&finirent cet exercice par plufieurs affauts , qui
intérefferent tous les fpectateurs.
Ils firent enfuite tous les tours du voltiger avec
beaucoup de légèreté & d'adreffe fur un cheval
rembourré. Dix-huit Eleves fauterent en felle fur.
unautre cheval conftruit d'après nature, à refforts,
& dela hauteurde quatre pieds neufpouces , les
uns par la croupe, & les autres de côté, tenant la
JUILLET. 1756.
Eriniere. Huit d'entr'eux firent ces fauts en bottes
fortes , enbottes molles , armés en guerre avecle
225
plaftron , le fabre à la main & lefufil en bandou
Liere. Le cheval fut enfin élevé jufqu'à fept pieds:
quelques Eleves y fauterent deffus en felle au
grand étonnement desfpectateurs.
Le Roi defcendit de la falle des exercices dans
celle des plans, où Sa Majefté en vit plufieurs en
relief de différentes Places de guerre , un pare
complet d'artillerie avec toutes les machines &
uftenciles de guerre , même un pont jettéfur une
petite piece d'eau , imitant une riviere & des bat
teries conftruites , le tout réduit dans de juftes
proportionsfelon les Ordonnances. Dans la même
falle , Sa Majefté examina des Deffeins & des
Plans en relieffaits par les Eleves de l'Ecole. De
là , le Roi fe rendit dans une galerie , d'où Sa
Majefté vit dans un grand manege découvert la
courfe des têtes à la lance , au dard , au piſtolet ,
à l'épée , enfabrant , en pointant & en plongeant.
Les Eleves y donnerent une image de la guerre
parplufieurs manoeuvres très-bien exécutées d'at
taque & de défenſe : il y eut des combats entre
deux Corps de Cavalerie , & entre des Corps de
Cavalerie & d'Infanterie. On entendit un bruit
continuel d'artillerie , de moufqueterie & d'inftru
mens de guerre; & ce qui parut étonnant , c'eft
que les chevaux n'en furent point effrayés , &
qu'ils n'en furent pas moins dociles à la main &
aux aides des Cavaliers qui les montoient.
Les différens exercices dont on vient de parler,
formoient unfpectacle digne du grand Roi qui
daignoitles honorer de fa prétence. Auffi a Ma
jefté en parut très-fatisfaite , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin. Tous les fpectateurs furent
KY
encore plus touchés de l'attention favorable que
226 MERCURE DE FRANCE.
Sa Majefté& Monfeigneur leDauphin daignerent
yprêter, que du fuccès éclatant de l'exécution.
On nefçauroit donner trop d'éloges à M. le Duc
de Chaulnes fur l'établiſſement qu'il a fait dansle
Corps qu'il commande, d'une Ecole finéceffaire
à laNobleffe , & à laquelle on ne peut rien dé
frer; ni troplouer M. le Comte de Luberfac de
Livron , fous-Lieutenant de la Compagnie des
Chevaux-Légers, qui a dirigé jufqu'àpréfentcette
Ecole , fous les ordres du Ducde Chaulnes avec
une application finguliere. M. deVezannes , Aide
Majoren chefde la Compagnie , & Brigadier des
Armées du Roi , méritebien auffi qu'onfaffe de
lui une mention honorable , par le zele continuel
avec lequel il a contribué au fuccès de cette Ecole.
Le Chevalier Louis Mocenigo , Ambaffadeur
Ordinaire de la République de Venife auprès du
Roi , mourut à Paris le 12 Juin dans la quarante
fixieme année de fon âge.
Le 13 Juin , pendant laMeffedu Roi , les Car
dinaux de Tavannes , de Luynes & de Gefvres,
prêterent un nouveau ferment de fidélité entre les
mains de Sa Majeſté , ainfi qu'il eft d'ufage en
France, lorfque les Prélats y font revêtus de la
pourpre.
Le 16, les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à quinze cens quarantelivres les Billets
delapremiere Loterie Royale , à neufcensdouze ;
& ceux de latroifieme Loterie , à fix cens qua
rante-quatre. Ceux dela fecondeLoterie n'avoient
point de prix fixe.
de Pantemont , fe rendit avec Madame au Palais
de Luxembourg, Madame la Dauphine , & Mef
dames Victoire , Sophie & Louife, y étoient arri
vées deVerfailles quelques momens auparavant
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine
& MefdamesdeFrance , firent un tour dans les
jardins, monterent enfuite à la galerie , & alle
rent delà fe promener fur le Boulevard. Le foir ,
ce Prince & ces Princeffes retournerent à Ver
failles.
Parles Lettres qu'on vient de recevoir de M. le
Chevalier d'Aubigny, Capitaine de Vaiffeau, on a
eula confirmationde la nouvellede laprifeduVaif
feau de guerre Anglois le Warwick; mais les cir
conftances n'en font pas telles qu'elles avoient
été annoncées par quelques Relations particulie
res. C'eft le 11 de Mars que M.leChevalier d'Aubi
gnyrencontra ce Vaiffeau à l'attérage de la Mar
tinique. Dès qu'il en eut connoiffance , il lui
donna chaffe avec le Vaiffeau le Prudent qu'il
monte , & lesFrégates l'Atalante & le Zéphyr,
commandéespar MM. du Chaffault, Capitaine de
Vaiffeau , & la Touche de Tréville , Lieutenant
de Vaiffeau , qui étoient fous fes ordres. 11 tint
un peulevent. M. la Touche de Tréville coupa
fous le vent , & M. du Chaffault qui manœuvra
pour ferrer le Warwick, le trouva après une
heure & demie de chaffe à portée d'engager le
combat par une fort belle manoeuvre. N'étant
qu'à une portée de piftolet de ce Vaiffeau , it
arriva tout à coup , lui donna fa bordée dans la
pouppe, & fe mit fous le vent àlui , afin de pou
voir fe fervir plus facilement de tous les canons,
dont il fit un feu très-vif. M. le Chevalier d'Aubi
gny, quiavoiteu le temps de s'approcher , avoit
déja tiré fes canons de l'avant , lorfque leWar
wick lui envoya toute fa bordée & baiffa fon pa
villon. Ce Vaiffeau , commandé par le Capitaine
Shuldam, eft percé pour foixante- quatre pieces
de canon ; mais il n'en avoit que foixante de
JUILLET.. 1756.
223
montés. Pendant qu'on lui donnoit chaffe , on
apperçut un autre Vaiffeau à trois lieues au vent ;
mais il difparut bientôt , & il ne fut pas poffibie
au Chevalier d'Aubigny d'aller à fa pourfuite.
M. Savalete de Magnanville s'étant démis de
P'Intendance de Touraine , pour prendre la Char
ge de Garde du Tréfor Royal , vacante par la
mort de M. Savalete , fon pere , le Roi a donné
cette Intendance à M. Lefcalopier, Intendant de
la Généralité de Montauban.
Sa Majestéaaccordé àM. leMarquis de Belloy,
l'agrément de la Lieutenance de Roi de la Pro
vince d'Orléannois , dont M. le Marquis d'Ar
bouville a donné fa démiffion.
Le 11Juin , le Roi accompagné de Monfei
gneur le Dauphin, de M. le Comte deClermont,
Prince du Sang; des Miniftres & desprincipaux
Seigneurs de fa Cour, fe rendit à l'Hôtel des
Chevaux-Légers de fa garde ordinaire, pour y
voir une partie des exercices qu'on montre à la
jeune Nobleffe élevée dans ce Corps.
Sa Majesté entra d'abord dans un manege cou
vert, & le plaça dans un balcon , d'où elle vit
plufieurs éleves, qui manierent leurs chevaux avec
beaucoup de grace & d'adreffe.
Le Roi monta enfuite à la falle des exercices.
Sa Majestéy trouva un Bataillon fous les armes,
compofé des plus jeunes Eleves. Ce Bataillon fir
le maniement des armes avec une préciſion fur
prenante , à lafeule meſure de la nouvelle marche
Françoiſe , & aufon d'une mufique guerriere ; il
fit auffi tous les pas prefcrits par l'Ordonnance ,
& les différentes évolutions d'Infanterie que le
terrein pouvoit permettre.
Après que ce Bataillon cût fini tous les mouve
mens , une feconde troupe compofée des plus
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
grands Eleves , coëffés avantageufement d'un
bonnet d'une forme & d'une conftruction nou
velle , guêtrés & armés enguerre, déboucha dans
le fondde lafalle , & fe forma derriere la pre
miere troupe , qui s'ouvrit en bordant la haye de
'droite & de gauche pour démafquer cette fecon
de. Ladivifion , qui étoit à la gauche du Roi
défila devant Sa Majefté , fit le falut du fufil , &
difparut avec la divifion de la droite , pour laiffer
le terrein libre au grand Bataillon : celui-ci fit
l'exercice à la muette & au coup de tambour,
& toutes les autres manoeuvres du petit Bataillon
avec le même fuccès. La divifion de la gauche
défila devant le Roi , & falua fierement & de fort
bonnegrace de l'efponton. Les trompettes , haut
bois , violons , cors-de-chaffe , les timballes &
les tambours, remplirent par des fanfares l'inter
valle du temps, qui étoit néceffaire aux Eleves
pour ſe préparer aux exercices de l'efcrime & du
veltiger.
Soixante Eleves en camifoles blanches & en
fandales , le fleuret à la main , fe formerent en
bataillon au fond de la falle ; ils avancerent au
pas redoublé, firent halte , ouvrirent leurs rangs
à droite & àgauche, fe mirent fur deuxfiles , &
commencerent l'exercice de l'efcrime ; ils donne
rent par des attitudes fort nobles & par une jufte
exécution l'idée de tous les principes de cet art
?
&finirent cet exercice par plufieurs affauts , qui
intérefferent tous les fpectateurs.
Ils firent enfuite tous les tours du voltiger avec
beaucoup de légèreté & d'adreffe fur un cheval
rembourré. Dix-huit Eleves fauterent en felle fur.
unautre cheval conftruit d'après nature, à refforts,
& dela hauteurde quatre pieds neufpouces , les
uns par la croupe, & les autres de côté, tenant la
JUILLET. 1756.
Eriniere. Huit d'entr'eux firent ces fauts en bottes
fortes , enbottes molles , armés en guerre avecle
225
plaftron , le fabre à la main & lefufil en bandou
Liere. Le cheval fut enfin élevé jufqu'à fept pieds:
quelques Eleves y fauterent deffus en felle au
grand étonnement desfpectateurs.
Le Roi defcendit de la falle des exercices dans
celle des plans, où Sa Majefté en vit plufieurs en
relief de différentes Places de guerre , un pare
complet d'artillerie avec toutes les machines &
uftenciles de guerre , même un pont jettéfur une
petite piece d'eau , imitant une riviere & des bat
teries conftruites , le tout réduit dans de juftes
proportionsfelon les Ordonnances. Dans la même
falle , Sa Majefté examina des Deffeins & des
Plans en relieffaits par les Eleves de l'Ecole. De
là , le Roi fe rendit dans une galerie , d'où Sa
Majefté vit dans un grand manege découvert la
courfe des têtes à la lance , au dard , au piſtolet ,
à l'épée , enfabrant , en pointant & en plongeant.
Les Eleves y donnerent une image de la guerre
parplufieurs manoeuvres très-bien exécutées d'at
taque & de défenſe : il y eut des combats entre
deux Corps de Cavalerie , & entre des Corps de
Cavalerie & d'Infanterie. On entendit un bruit
continuel d'artillerie , de moufqueterie & d'inftru
mens de guerre; & ce qui parut étonnant , c'eft
que les chevaux n'en furent point effrayés , &
qu'ils n'en furent pas moins dociles à la main &
aux aides des Cavaliers qui les montoient.
Les différens exercices dont on vient de parler,
formoient unfpectacle digne du grand Roi qui
daignoitles honorer de fa prétence. Auffi a Ma
jefté en parut très-fatisfaite , ainfi que Monfei
gneur le Dauphin. Tous les fpectateurs furent
KY
encore plus touchés de l'attention favorable que
226 MERCURE DE FRANCE.
Sa Majefté& Monfeigneur leDauphin daignerent
yprêter, que du fuccès éclatant de l'exécution.
On nefçauroit donner trop d'éloges à M. le Duc
de Chaulnes fur l'établiſſement qu'il a fait dansle
Corps qu'il commande, d'une Ecole finéceffaire
à laNobleffe , & à laquelle on ne peut rien dé
frer; ni troplouer M. le Comte de Luberfac de
Livron , fous-Lieutenant de la Compagnie des
Chevaux-Légers, qui a dirigé jufqu'àpréfentcette
Ecole , fous les ordres du Ducde Chaulnes avec
une application finguliere. M. deVezannes , Aide
Majoren chefde la Compagnie , & Brigadier des
Armées du Roi , méritebien auffi qu'onfaffe de
lui une mention honorable , par le zele continuel
avec lequel il a contribué au fuccès de cette Ecole.
Le Chevalier Louis Mocenigo , Ambaffadeur
Ordinaire de la République de Venife auprès du
Roi , mourut à Paris le 12 Juin dans la quarante
fixieme année de fon âge.
Le 13 Juin , pendant laMeffedu Roi , les Car
dinaux de Tavannes , de Luynes & de Gefvres,
prêterent un nouveau ferment de fidélité entre les
mains de Sa Majeſté , ainfi qu'il eft d'ufage en
France, lorfque les Prélats y font revêtus de la
pourpre.
Le 16, les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à quinze cens quarantelivres les Billets
delapremiere Loterie Royale , à neufcensdouze ;
& ceux de latroifieme Loterie , à fix cens qua
rante-quatre. Ceux dela fecondeLoterie n'avoient
point de prix fixe.
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Résumé : « Monseigneur le Dauphin, au sortir de l'Abbaye de Pantemont, se rendit avec [...] »
Le texte relate divers événements impliquant la famille royale française et des nouvelles militaires et administratives. Le Dauphin et Madame se rendirent au Palais de Luxembourg, où Madame la Dauphine et les princesses Victoire, Sophie et Louise les attendaient. Ils se promenèrent dans les jardins, visitèrent la galerie et le Boulevard avant de retourner à Versailles. Le Chevalier d'Aubigny annonça la capture du vaisseau de guerre anglais le Warwick le 11 mars. Le combat eut lieu près de la Martinique, impliquant les vaisseaux français le Prudent, l'Atalante et le Zéphyr. Le Warwick, commandé par le Capitaine Shuldam, était conçu pour soixante-quatre canons mais n'en avait que soixante montés. M. Savalet de Magnanville démissionna de l'Intendance de Touraine pour devenir Garde du Trésor Royal. Le Roi nomma M. Lefcalopier à sa succession. Le Marquis de Belloy obtint l'agrément pour la Lieutenance du Roi en Orléannois, succédant au Marquis d'Arbouville. Le 11 juin, le Roi, accompagné du Dauphin et de plusieurs dignitaires, visita l'Hôtel des Chevaux-Légers pour assister à des exercices militaires. Les élèves démontrèrent des manœuvres équestres, des exercices d'infanterie, d'escrime et de voltige. Le Roi examina également des plans de fortifications et des exercices de tir. L'événement fut apprécié par le Roi, le Dauphin et les spectateurs. Le Chevalier Louis Mocenigo, ambassadeur de Venise, mourut à Paris le 12 juin. Le 13 juin, les cardinaux de Tavannes, de Luynes et de Gesvres prêtèrent un nouveau serment de fidélité au Roi. Le 16 juin, les actions de la Compagnie des Indes étaient cotées à différents prix selon les loteries.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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38
p. 229-233
« Le 11 Juillet, M. le Cardinal de la Rochefoucauld prêta serment entre les [...] »
Début :
Le 11 Juillet, M. le Cardinal de la Rochefoucauld prêta serment entre les [...]
Mots clefs :
Grand Aumônier de France, Cardinal de la Rochefoucauld, Duc de Gesvres, Ordonnance du roi, Infanterie, Arrêt du Conseil d'État, Chevalier de Tourville, Canada, Marquis de la Galissoniere, Escadre française, Loterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 11 Juillet, M. le Cardinal de la Rochefoucauld prêta serment entre les [...] »
Le 1 I Juillet , M. le Cardinal de la Rochefoucauld
prêta ferment entre les mains du Roi ,
dans le Cabinet de fa Majefté , pour la charge de
Grand Aumônier de France. Ce Cardinal entra lè
même jour en exercice des fonctions de cette
charge près de fa Majefté.
"
Le 15 Juillet , pendant la Meffe du Roi , la.
Mufique a chanté le Te Deum , de la compofition
de M. Colin de Blamont , Surintendant de la Mufique
de la Chambre , & Chevalier de l'Ordre de
S. Michel , qui l'a fait exécuter. Cette Hymne a
été entonnée par l'Abbé de Gandras , Chapelam
de la Chapelle-Mufique. Le Corps de Ville a fait
tirer le canon , & fonner le tocfin , ainfi que toutes
les cloches de la Ville. A fix heures du fóir ,
le Corps de Ville a allumé un feu dans la place de
-PHôtel de Ville , fous les ordres du Duc de Gefvres
, Gouverneur de l'Ile de France. Le Corps .
de Ville illumina fon Hôtel, & il y eut des lumieres
fur toutes les fenêtres des maifons . L'Hôtel du
Duc de Gefvres fut illuminé fuivant fon ordre
d'Architecture. Ce Seigneur fit couler pendanttoute
la nuit du vin pour le peuple , & lui fit diftribuer
des vivres.
Madame la Marquise de Pompadour à cette
occafion donna une fête dans fa maiſon hors de la
230 MERCURE DE FRANCE.
Ville. Le Roi lui fit l'honneur d'y affifter. y eut
avant le fouper un feu d'artifice très-bien exécuté,
qui fut fuivi d'une illumination élégante , analogue
aux deffeins des parterres & des jardins , &
dont l'effet a fait la furpriſe de tous les Spectateurs .
Le Roi a accordé les entrées de la Chambre à
M. Hénault , Préfident Honoraire en la premiere
Chambre des Enquêtes ; Surintendant des Finances
, Domaines & Affaires de la Reine ; un des
Quarante de l'Académie Francoife ; Honoraire
de l'Académie Royale des Belles- Lettres , & Membre
des Académies Royales de Nancy , de Berlin
& de Suede.
Le Roi ayant prefcrit par fon Ordonnance da
1 Août 1755 , la levée de quatre Compagnies dans
chacun des Bataillons de fon Infanterie Françoiſe ,
& voulant régler le temps que commencera à
courir la maffe deſtinée à l'habillement & aux menues
réparations defdites Compagnies : Sa Majesté
ordonne , qu'outre la folde réglée pour lesdites
Compagnies , le paiement de leur maffe fera fait
fur le pied complet , à commencer du 1 Janvier
de la prefente année.
I
Sa Majefté a réglé auffi , que le décompte de la
maffe échue aux Régimens de Dragons leur feroit
fait jufqu'au 1 Janvier 1756 , fur le pied de
leur précédente compofition , & qu'à compter dudit
jour ils en recevroient le paiement fur le pied
complet de quarante hommes par chacune des
feize compagnies , dont ils font actuellement
composés.
Il paroît deux Arrêts du Confeil d'Etat , qui
-permettent , l'un à la ville de Cherbourg , l'autre
à celle de Libourne , de faire directement , chacune
par fon Port , le commerce des Iſles & Co-
Jonies Françoifes de l'Amérique
AOUST. 1756. .231
La Ville de Saint - Etienne en Forès le diftingue
de plus en plus par la perfection des armes qui s'y
fabriquent. Le Sieur Jean - Louis Carrier , Entrepreneur
d'armes de cette Ville , & qui a en même
temps l'entreprife des Meffageries de Forès , a
préfenté derniérement à M. le Duc de la Valliere
un fufil , dont tous les connoiffeurs ont admiré
la finguliere beauté.
Le 18, M.le Chevalier deTourville arriva àCompiegne
, revenant du Canada , avec la nouvelle
que l'Efcadre & les troupes du Roi , parties de
Breft au mois d'Avril , s'étoient rendues à Quebec
, ainfi que la plupart des navires , qui ont
été expédiés fucceffivement des différens Ports du
Royaume avec des recrues & des provifions de
toute efpece. On a appris auffi par les lettres qu'il
a apportées , qu'il y a eu pendant tout l'hyver
des partis de Canadiens & de Sauvages , qui ont
fait des incurfions fur les Colonies Angloifes , ou
ils ont tué beaucoup de monde , & fait un nombre
affez confidérable de prifonniers. Les mêmes
lettres portent , que les Anglois de leur côté fe
difpofoient à reprendre cette année les attaqués
qu'ils tenterent inutilement l'année derniere contre
le Canada. M. le Chevalier de Tourville commandoit
la Frégate la Sauvage , dans l'Eſcadre
partie de Breft. Il a été fait Capitaine de Vaiffeau ;
& le Roi a eu la bonté de lui annoncer lui-même
cette grace , lorfqu'il a été préfenté à Sa Majesté
par M. de Machault , Garde des Sceaux de France
, & Secretaire d'Etat ayant le département de
la Marine.
M. le Chevalier de Tourville eft neveu du
Maréchal de ce nom. Il est le feul qui refte du
nom de Tourville avec un frere , que fa foible
fanté a obligé de quitter le ſervice de la Marine.
232 MERCURE DE FRANCE.
Il fait fa réfidence dans fes terres en Norman
die , où il s'eft marié , & n'a point de postérité.
Un Courier arrivé de Toulon le 20 de Juillet ,
à cinq heures du matin , a apporté la nouvelle
que l'Efcadre du Roi , commandée par M. le
Marquis de la Galiffoniere , à mouillé en rade
le 16 à trois heures après midi. Cette Eſcadre
étoit partie de fa croifiere devant le Port-Mahon
le 8 , auffi- tôt que M. le Maréchal Duc de Richelieu
fe fut rendu à bord du aiffeau le Fondroyant.
Les Officiers Généraux & les Compagnies
de Grenadiers font revenus à bord de
cette Efcadre , & le furplus des troupes fur des
Bâtimens de tranfport . Pendant la traverſée ,
que les vents contraires & les mauvais temps ont
rendue affez longue , M. le Marquis de la Galiffoniere
a profité le 13 d'un caline , pour faire
chanter le Te Deum à bord du Foudroyant ,
l'occafion de la prife du Port Saint- Philippe ;
& cette cérémonie a été accompagnée des falves
ordinaires de l'artillerie & de la moufqueterie
de tous les Vaiffeaux de PEfcadre. M. le
Maréchal de Richelieu , en débordant en rade
du Vaiffeau le Foudroyant , a été falué de la voix &
fucceffivement du canon de tous les Vaiffeaux de
l'Eſcadre , ainfi que de celui du Vaiffeau Amiral ,
forfqu'il eft entre dans le Port . Cette Efcadre qui
avoit été jointe à Port - Mahon par deux des Vailfeaux
dont Sa Majesté avoit ordonné l'armement ,
a trouvé en..rade les autres Vaiffeaux de ce nouvel
armement , dont le départ avoit été retardé
par la nouvelle de fon retour , & toute cette Elcadre
a eu ordre de refter en rade.
à
La Frégate la Rofe , commandée par M. Paftour
de Coftebelle , Capitaine de Vaiffeau , s'eft
féparée de l'Efcadre fur Toulon , pour débarquer,
A O UST. 1756. 233
à Marseille les Otages , qui doivent y attendre
le retour des Navires qui portent à Gibraltar la
Garnifon du Fort Saint - Philippe.
M.le Marquis de Paulmi , Secretaire d'Etat de
la Guerre , en furvivance du Comte d'Argenfon,
& l'un des Quarante de l'Académie Françoife , a
été élu Académicien Honoraire de l'Académie
Royale des Belles - Lettres , à la place du Feu
Abbé de Pomponne.
Le 22 Juillet , les Actions de la Compagnie
des Indes étoient à quinze cens cinquante livres:
les Billets de la premiere Loterie Royale , à
neufcens quarante ; ceux de la feconde Loterie ,
à fept cens foixante- quatre , & ceux de la troificme
Loterie , à fix cens quarante- quatre .
prêta ferment entre les mains du Roi ,
dans le Cabinet de fa Majefté , pour la charge de
Grand Aumônier de France. Ce Cardinal entra lè
même jour en exercice des fonctions de cette
charge près de fa Majefté.
"
Le 15 Juillet , pendant la Meffe du Roi , la.
Mufique a chanté le Te Deum , de la compofition
de M. Colin de Blamont , Surintendant de la Mufique
de la Chambre , & Chevalier de l'Ordre de
S. Michel , qui l'a fait exécuter. Cette Hymne a
été entonnée par l'Abbé de Gandras , Chapelam
de la Chapelle-Mufique. Le Corps de Ville a fait
tirer le canon , & fonner le tocfin , ainfi que toutes
les cloches de la Ville. A fix heures du fóir ,
le Corps de Ville a allumé un feu dans la place de
-PHôtel de Ville , fous les ordres du Duc de Gefvres
, Gouverneur de l'Ile de France. Le Corps .
de Ville illumina fon Hôtel, & il y eut des lumieres
fur toutes les fenêtres des maifons . L'Hôtel du
Duc de Gefvres fut illuminé fuivant fon ordre
d'Architecture. Ce Seigneur fit couler pendanttoute
la nuit du vin pour le peuple , & lui fit diftribuer
des vivres.
Madame la Marquise de Pompadour à cette
occafion donna une fête dans fa maiſon hors de la
230 MERCURE DE FRANCE.
Ville. Le Roi lui fit l'honneur d'y affifter. y eut
avant le fouper un feu d'artifice très-bien exécuté,
qui fut fuivi d'une illumination élégante , analogue
aux deffeins des parterres & des jardins , &
dont l'effet a fait la furpriſe de tous les Spectateurs .
Le Roi a accordé les entrées de la Chambre à
M. Hénault , Préfident Honoraire en la premiere
Chambre des Enquêtes ; Surintendant des Finances
, Domaines & Affaires de la Reine ; un des
Quarante de l'Académie Francoife ; Honoraire
de l'Académie Royale des Belles- Lettres , & Membre
des Académies Royales de Nancy , de Berlin
& de Suede.
Le Roi ayant prefcrit par fon Ordonnance da
1 Août 1755 , la levée de quatre Compagnies dans
chacun des Bataillons de fon Infanterie Françoiſe ,
& voulant régler le temps que commencera à
courir la maffe deſtinée à l'habillement & aux menues
réparations defdites Compagnies : Sa Majesté
ordonne , qu'outre la folde réglée pour lesdites
Compagnies , le paiement de leur maffe fera fait
fur le pied complet , à commencer du 1 Janvier
de la prefente année.
I
Sa Majefté a réglé auffi , que le décompte de la
maffe échue aux Régimens de Dragons leur feroit
fait jufqu'au 1 Janvier 1756 , fur le pied de
leur précédente compofition , & qu'à compter dudit
jour ils en recevroient le paiement fur le pied
complet de quarante hommes par chacune des
feize compagnies , dont ils font actuellement
composés.
Il paroît deux Arrêts du Confeil d'Etat , qui
-permettent , l'un à la ville de Cherbourg , l'autre
à celle de Libourne , de faire directement , chacune
par fon Port , le commerce des Iſles & Co-
Jonies Françoifes de l'Amérique
AOUST. 1756. .231
La Ville de Saint - Etienne en Forès le diftingue
de plus en plus par la perfection des armes qui s'y
fabriquent. Le Sieur Jean - Louis Carrier , Entrepreneur
d'armes de cette Ville , & qui a en même
temps l'entreprife des Meffageries de Forès , a
préfenté derniérement à M. le Duc de la Valliere
un fufil , dont tous les connoiffeurs ont admiré
la finguliere beauté.
Le 18, M.le Chevalier deTourville arriva àCompiegne
, revenant du Canada , avec la nouvelle
que l'Efcadre & les troupes du Roi , parties de
Breft au mois d'Avril , s'étoient rendues à Quebec
, ainfi que la plupart des navires , qui ont
été expédiés fucceffivement des différens Ports du
Royaume avec des recrues & des provifions de
toute efpece. On a appris auffi par les lettres qu'il
a apportées , qu'il y a eu pendant tout l'hyver
des partis de Canadiens & de Sauvages , qui ont
fait des incurfions fur les Colonies Angloifes , ou
ils ont tué beaucoup de monde , & fait un nombre
affez confidérable de prifonniers. Les mêmes
lettres portent , que les Anglois de leur côté fe
difpofoient à reprendre cette année les attaqués
qu'ils tenterent inutilement l'année derniere contre
le Canada. M. le Chevalier de Tourville commandoit
la Frégate la Sauvage , dans l'Eſcadre
partie de Breft. Il a été fait Capitaine de Vaiffeau ;
& le Roi a eu la bonté de lui annoncer lui-même
cette grace , lorfqu'il a été préfenté à Sa Majesté
par M. de Machault , Garde des Sceaux de France
, & Secretaire d'Etat ayant le département de
la Marine.
M. le Chevalier de Tourville eft neveu du
Maréchal de ce nom. Il est le feul qui refte du
nom de Tourville avec un frere , que fa foible
fanté a obligé de quitter le ſervice de la Marine.
232 MERCURE DE FRANCE.
Il fait fa réfidence dans fes terres en Norman
die , où il s'eft marié , & n'a point de postérité.
Un Courier arrivé de Toulon le 20 de Juillet ,
à cinq heures du matin , a apporté la nouvelle
que l'Efcadre du Roi , commandée par M. le
Marquis de la Galiffoniere , à mouillé en rade
le 16 à trois heures après midi. Cette Eſcadre
étoit partie de fa croifiere devant le Port-Mahon
le 8 , auffi- tôt que M. le Maréchal Duc de Richelieu
fe fut rendu à bord du aiffeau le Fondroyant.
Les Officiers Généraux & les Compagnies
de Grenadiers font revenus à bord de
cette Efcadre , & le furplus des troupes fur des
Bâtimens de tranfport . Pendant la traverſée ,
que les vents contraires & les mauvais temps ont
rendue affez longue , M. le Marquis de la Galiffoniere
a profité le 13 d'un caline , pour faire
chanter le Te Deum à bord du Foudroyant ,
l'occafion de la prife du Port Saint- Philippe ;
& cette cérémonie a été accompagnée des falves
ordinaires de l'artillerie & de la moufqueterie
de tous les Vaiffeaux de PEfcadre. M. le
Maréchal de Richelieu , en débordant en rade
du Vaiffeau le Foudroyant , a été falué de la voix &
fucceffivement du canon de tous les Vaiffeaux de
l'Eſcadre , ainfi que de celui du Vaiffeau Amiral ,
forfqu'il eft entre dans le Port . Cette Efcadre qui
avoit été jointe à Port - Mahon par deux des Vailfeaux
dont Sa Majesté avoit ordonné l'armement ,
a trouvé en..rade les autres Vaiffeaux de ce nouvel
armement , dont le départ avoit été retardé
par la nouvelle de fon retour , & toute cette Elcadre
a eu ordre de refter en rade.
à
La Frégate la Rofe , commandée par M. Paftour
de Coftebelle , Capitaine de Vaiffeau , s'eft
féparée de l'Efcadre fur Toulon , pour débarquer,
A O UST. 1756. 233
à Marseille les Otages , qui doivent y attendre
le retour des Navires qui portent à Gibraltar la
Garnifon du Fort Saint - Philippe.
M.le Marquis de Paulmi , Secretaire d'Etat de
la Guerre , en furvivance du Comte d'Argenfon,
& l'un des Quarante de l'Académie Françoife , a
été élu Académicien Honoraire de l'Académie
Royale des Belles - Lettres , à la place du Feu
Abbé de Pomponne.
Le 22 Juillet , les Actions de la Compagnie
des Indes étoient à quinze cens cinquante livres:
les Billets de la premiere Loterie Royale , à
neufcens quarante ; ceux de la feconde Loterie ,
à fept cens foixante- quatre , & ceux de la troificme
Loterie , à fix cens quarante- quatre .
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Résumé : « Le 11 Juillet, M. le Cardinal de la Rochefoucauld prêta serment entre les [...] »
En juillet 1755, le Cardinal de la Rochefoucauld fut nommé Grand Aumônier de France et prêta serment le 1er juillet. Le 15 juillet, lors de la messe du Roi, la musique joua le Te Deum de Colin de Blamont, Surintendant de la Musique de la Chambre. La ville célébra l'événement avec des tirs de canon, des sonneries de tocsin et des illuminations. Madame la Marquise de Pompadour organisa une fête à laquelle le Roi assista, avec un feu d'artifice et des illuminations. Le Roi accorda les entrées de la Chambre à M. Hénault, Préfident Honoraire et Surintendant des Finances. Le 1er août, le Roi ordonna la levée de quatre compagnies supplémentaires dans chaque bataillon de l'infanterie française et régla les paiements pour l'habillement et les réparations jusqu'au 1er janvier 1756. Il régla également les paiements pour les régiments de dragons jusqu'à cette date. Deux arrêts du Conseil d'État autorisèrent les villes de Cherbourg et de Libourne à commercer directement avec les îles et colonies françaises d'Amérique. La ville de Saint-Étienne se distingua par la qualité des armes fabriquées. Le 18 août, le Chevalier de Tourville arriva à Compiègne, revenant du Canada, avec des nouvelles sur les opérations militaires et les incursions des Canadiens et des Sauvages contre les colonies anglaises. Un courrier de Toulon annonça le retour de l'escadre commandée par le Marquis de La Galissonière, qui avait capturé le Port Saint-Philippe. La frégate La Rose, commandée par M. Pastour de Costebelle, se sépara de l'escadre pour débarquer des otages à Marseille. Le Marquis de Paulmy fut élu Académicien Honoraire de l'Académie Royale des Belles-Lettres. Le 22 juillet, les actions de la Compagnie des Indes et les billets des loteries royales étaient cotés à des valeurs spécifiques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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39
p. 205-218
ALLEMAGNE.
Début :
Le 2, le Sieur de Klinggraff remis au Ministere un nouveau Mémoire, portant [...]
Mots clefs :
Vienne, Sieur de Klinggraff, Roi de Prusse, Impératrice-Reine, Combats, Royaume de Bohême, Régiments, Dresde, Famille royale, Camp de Pirna, Soldats, Officiers, Discours de la reine, Conseillers prussiens, Ordonnance du roi, Directoire de guerre, Leipzig, Troupes prussiennes, Déclaration du roi, Commerce, Comte de Salmour, Tactique militaire, Fortifications, Berlin, Cavalerie, Infanterie, Motifs de la guerre, Hambourg, Ratisbonne, Electorat de Saxe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE VIENNE , le 19 Septembre.
E2 , LE 2, le Sieur de Klinggraff remit au Miniftere
un nouveau Mémoire , portant en fubftance :
Que cette Princeffe n'avoit point répondu à la demande
qui fai oit le principal article du Mémoire
pré'enté par lui le 18 du mois dernier ; fçavoir ,
que S. M. Impériale & Royale , donnât une déclaration
formelle , quelle n'avoit aucune intention
d'attaquer S. M. Pruffienne , ni cette année
ni l'année prochaine : que le Roi de Pruffe avoit
entrevu , dans le filence de l'Impératrice Reine
fur cette demande , les difpofitions peu favorables
où elle étoit à ſon égard ; que cependant ce Prince
, pour faire voir combien il défiroit la confervation
de la tranquillité générale , réitéroit encore
une fois les inftances , pour obtenir les affurances
qu'il avoit demandées ; que l'Impératrice
Reine n'auroit pas plutôt donné ces affurances ,
que Sa Majefté Pruffienne feroit retirer les troupes.
La réponſe de l'Impératrice Reine à ce Mémoire
a été : « Qu'a peine il lui a été préſenté ,
» qu'Elle a reçu la nouvelle de l'entrée des trou-
»> pes Pruffiennes en Saxe , & du Manifefte pu-
» blié à cette occafion par le Roi de Pruffe ; qu'a
206 MERCURE DE FRANCE.
1
» près une aggreſſion auffi marquée , il n'eft plus
» queftion d'autre réponse que de celle que S. M.
» Impériale & Royale fe propofe de faire au Ma-
» nifefte de Sa Majefté Pruffienne ; que la der-
» niere , qui a été remife au Sieur de Klinggraff ,
» contient toutes les explications , qui peuvent
» être compatibles avec la dignité de S. M. Impé-
» riale & Royale ; que la propofition de conver-
» tir en treve une paix fondée ſur des Traités fo-
» lemnels , n'eft fufceptible d'aucune reponſe » .
Le Sieur de Klinggraff partit hier , fans prendre
congé. Leurs Majeftés Impériales ont mandé au
Comte de la Puebla , leur Miniftre en Pruffe , de
quitter Berlin de la même maniere.
On vient d'apprendre que le 13 de ce mois le
Roi de Pruffe a commencé les actes d'hoftilisé
dans le Royaume de Boheme. Huit Eſcadrons de
fes troupes ont attaqué les Gardes avancées de
·P'armée de l'Impératrice Reine ; mais ils ont été
repouffés trois fois. On leur a tué quatorze hommes
, & l'on a fait prifonnier un Huffard. Les
Autrichiens n'ont eu que deux foldats bleffés. Sept
Compagnies du Régiment de Portugal font attendues
ici , pour remplacer un pareil nombre de
Compagnies du Régiment de l'Archiduc Pierre ,
qui ont pris la route de Boheme. L'Impératrice
Reine a envoyé ordre dans les Cercles antérieurs
de ce Royaume d'enrôler tous les jeunes gens en
état de fervir , & de faire paffer dans les Cercles
voifins de l'Autriche & de la Moravie les enfans
depuis l'âge de huit ans jufqu'à feize , afin de les
fouftraire à la néceffité d'entrer au ſervice de Sa
Majesté Pruffienne . Près de huit cens familles ,
dans la crainte d'être exposées aux horreurs de la
guerre , font forties de la Siléfie Autrichienne , &
fe font réfugiées tant ici que dans les environs,
OCTOBRE. 1756. 207
On a muni de trois cens pieces de canon la Place
d'Olmutz , dont le commandement a été donné
au Baron de Marshall.
Toutes les troupes qui font en quartiers dans
les Provinces Héréditaires depuis la mer Adriati→
que jufqu'au Danube , fe tiennent prêtes à marcher.
On a envoyé des ordres à la Régence du
Tirol de faire les difpofitions néceffaires pour le
paffage d'une partie des Bataillons , que l'Impératrice
Reine retire de fes Etats d'Italie . De pareils
ordres ont été envoyés à la Régence du Trentin.
DE DRESDE , le 23 Septembre.
Les circonftances préfentes ont déterminé le
Roi à quitter cette Ville ; & Sa Majeſté , accompagnée
des Princes Xavier & Charles , s'eft
rendue au camp de Pirna. La Reine eft reftée ici
avec le Prince Royal les jeunes Princes &
Princeffes. Le Roi de Pruffe les a fait affurer
que les égards refpectueux qui leur étoient dûs ,
feroient religieufement obfervés. Par ordre de ce
Prince , on a fermé les Tribunaux , & le fcellé a
été mis à tous les Bureaux de la Chancellerie . Sa
Majefté Pruffienne arriva ici le 10. Elle n'y a pas
fait un long séjour , & Elle est allée rejoindre fes
troupes , dont le quartier général eft actuellement
à Zedlitz. A Pexception de quelques Couriers
qui apportent à la Reine des nouvelles de la fanté
du Roi , aucune perfonne venant du camp de Pirna
n'a permiffion d'entrer dans cette Ville La Gar
nifon , que le Roi de Proffe y a laiffée , eft
compofée de deux mille hommes , & eft commandée
par le Baron de Willich . II eft défendu
à tout foldat Pruffien foit dans cette Capitale ,
foit dans tout autre endroit de l'Electorat , d'éxi¬
208 MERCURE DE FRANCE.
ger pour fa fubfiftance plus de deux livres de pain ,
d'une demi-livie de viande , & de deux pots de
bier . Aujourd'hui foixante Bâtimens ont paílé
fur l'Elbe , chargés de provifions pour l'armée
Pruffienne. La quantité de celles qu'on a tirées des
différentes partes de la Saxe , afin de fatistaire aux
livr.ifons néceffaires pour cette armée , a tellement
épuifé le pays , que les grains font montés
au quadruple du prix ordinaire.
Par ordre du Roi de Pruffe , le Baron de Willich
a fait enlever l'artillerie , les armes , les drapeax
& les étendards qui étoient dans l'Arſenal
de cette Ville , & on les tranfporte à Magdebourg
pour y demeurer en dépôt jufqu'à la conclufion
d'un accommodement. Le même Commandant
ayant pris une notice exacte de tous les Officiers
Saxons qui fe trouvoient ici , leur a fignifié : « Qu'ils
Détoient prifonniers de guerre ; qu'on leur laiffoir
cependant leurs épées , mais qu'ils devoient
s'engager formellement à ne point fervir contre
»Sa Majefté Pruffienne.
Le 14 de ce mois , la Reine fit prier les Miniftres
étrangers de fe rendre au Château , où Elle
leur tint ce difcours : « Meffieurs , les circonftan-
»ces préfentes me forcent de vous déclarer que
»Sa Majesté Pruffienne , avant d'entrer en Saxe ,fit
» donner au Roi mon époux , les affurances les plus
fortes d'une amitié inaltérable . Sur des affuran-
» ces pareilles & auffi pèu équivoques , le Roi mon
wépoux ne balança point à accorder aux trou-
»pes Pruffiennes un paffage fimple & exempt de
préjudice auffi - tôt que Sa Majesté le Roi de
»Pruffe l'eût demandé à notre Miniftre à Berlin.
»Nous n'avons pas même eu la moindre défiance ,
wen voy int ces troupes étrangeres entrer fur no-
»tre territoire. Mais au lieu d'une exacte diſcipline
OCTOBRE. 1756. 209
»& d'un paiement régulier que nous attendions
»d'elle , nous avons vu avec douleur que le Prince
»de Brunſwic , non content d'avoir fait mettre le
»fcellé fur toutes les caiffes de nos revenus à
Leipfick , a convoqué nos Etats pour leur donner
des ordres abfolument contraires à nos inten-
»tions. Le Roi mon époux , envoya le Général .
Meager à S. M. Pruflienne , pour lui repréſenter
qu'on ne pouvoit combiner ces fortes d'actes
d'hoftilité avec les déclarations précédentes , &
que d'ailleurs le Roi n'avoit d'autres vues que
»d'obferver, la plus exacte neutralité dans cette
guerre. La réponse que le Général Meager reçut
par écrit , ne fut qu'un extrait de la Déclaration
publiée de la part du Roi de Pruffe , pour jufti
fier les motifs de fon entrée dans ce pays. Après
Dune réponse auffi vague & auffi peu catégorique ,
Dle Roi mon époux , toujours animé d'un vrai
ndefir d'entretenir la paix en Allemagne & le
repos dans les Etats , pria le Lord Stormont &
Dle Sieur de Malzahn d'aller au camp. Pruffien •
»pour fçavoir les intentions du Roi de Pruffe &
ce qu'il exigeoit. Mais loin de rien propofer &
»de rien entendre , le Roi de Pruffe répliqua au
»Lord Stormont : Tout ce que vous me proposez
one me convient point , & de ma part je n'ai au
cune propofition à faire. Après le retour du I ord ,
»le Roi fe rendit à Pirna. J'y voulus envoyer un
Page chargé d'une Lettre ; mais on l'arrêta , &
» même on m'a refufé d'y pouvoir envoyer un
»Gentilhomme qui ne feroit chargé d'aucune lettre.
Enfin quoiqu'hier le Général Lentulus m'ait
waffuré de la part de S. M. Pruffienne , que la
»garnifon qu'on avoit mife en cette Capitale y
étoit pour ma sûreté , & même à mes ordres ,
non eft venu néanmoins à l'extrêmité de me
210 MERCURE DE FRANCE:
demander aujourd'hui les clefs du cabinet des
>>Archives. N'ayant pu réfifter à la force dont on
»me menaçoit , je les ai remiſes à l'Officier qui
»avoit la commiffion de les recevoir. Pour fur-
>> croit de chagrin , mes Miniftres de Conférence
» m'ont communiqué dans ce moment l'infinua
»tion qui leur a été faite par le Général Keith ,
»que le Roi de Pruffe fe propofoit de fubftituer
>> en lear place des Confeillers Pruffiens , pour
Davoir foin de l'adminiſtration de cet Electorat.
>> Telle eft , Meffieurs, la triſte ſituation où nous
nous trouvons. Nous espérons que vous en ferez
un fidele rapport à vos Cours refpectives , &
»nous fommes perfuadés qu'Elles n'approuveront
»pas le tort qui nous arrive , & qu'au contraire
»Elles jugeront qu'il eft de leurs intérêts d'épouſer
>> les nôtres. »
La Reine en remettant les clefs des Archives à
l'Officier Pruffien , qui avoit été chargé de les demander
, lui avoit dit : « Malgré le rang où la
nature m'a placée , je partage avec la derniere
»des fujettes le malheureux fort tombé fur la Saxe.
>>Séparée du Roi mon époux , & d'une partie de
»ma famille , j'effuie avec le refte de mes enfans
»le défagrément d'un état plein d'angoiffe & d'in-
» quiétude , & je me vois expofée avec cette partie
»de ma famille , qui eft auprès de moi , à manquer
» bientôt des chofes néceffaires , par la privation
des moyens propres à me les procurer. » Le Roi
de Pruffe informé des plaintes de cette Princeffe ,
lui a fait réitérer qu'il avoit donné les ordres les
plus précis pour lui faire garder le refpect qui lui
étoit dû ; que fi ces ordres étoient mal fuivis ,
Elle eût à l'en faire avertir , & qu'il puniroit févérement
les contrevenans ; qu'Elle ni la Famille
Royale & Electorale ne manqueroient jamais des
OCTOBRE. 1756. 211
chofes néceſſaires ; que la dignité de leur rang &
de leur état ne feroit jamais confondue avec les
circonftances qui regardoient le Public ; qu'ainfi
il prioit Sa Majefté de vouloir bien fe tranquillifer
, & de ne point outrer les idées qu'Elle fe formoit
de l'état des choſes. En même temps S. M.
Pruffienne a recommandé aux Officiers des Détachemens
poftés entre fon camp & cette Ville ,
de laiffer paffer librement tout ce qui étoit pour
le fervice de la Reine , des Princes & des Princeffes.
Il paffe tous les jours ici des Régimens , tant
d'Infanterie que de Cavalerie , qui vont joindre
l'armée du Roi de Pruffe. Tous les avis confirment
que ce Prince dirige fa marche fur Leitmaritz.
Depuis avant - hier les Bourgeois de cette
Capitale font difpenfés de fournir le pain aux foldats
Pruffiens , qui y font en garniſon ; mais on
continue de fournir à ces Soldats la viande & la
biere.
On publia à Torgaw le 13 , une Ordonnance ,
dont voici la teneur : « Sa Majefté le Roi de Pruf-
»fe , par des motifs fondés fur la néceffité des
conjonctures, a pris la réfolution d'établir à Tor-
»gaw un Directoire de Guerre pour la perception
»de tous les revenus , tant de la Chambre des Fi-
» nances , que de l'Ectorat de Saxe , fous quelque
nom que ce puiffe être. En conféquence , tous
les Receveurs des Accifes générales & autres
» droits , de même que les Fermiers Officiers , &
généralement tous les Suppots des Douanes &
» Péages , fans exception , font avertis d'apporter
& de délivrer fidélement audit Directoire de
» Guerre les deniers qu'ils fe trouveront avoir en
»caiffe ; & ce fous peine de double reftitution &
de caflation , ou même de prifon , fuivant l'exi
212 MERCURE DE FRANCE.
» gence du cas. Ce qu'ils devront faire à l'avenir
»tous les mois , fans y manquer : leur étant dé-
» fendu très-expreflément de remettre aucun de
ces deniers à qui que ce foit , finon au ſeul Di-
»rectoire fufdit. »
DE LEIPSICK , le 22 Septembre.
Divers Détachemens des troupes Pruffiennes
ont occupé dans cet Electorat les Villes de Merfbourg
, d'Eifleben , de Naumbourg , de Weffeinfels
, de Zeitz & de Torgaw . La Colonne ,
à la tête de laquelle eft le Roi de Pruffe , a pris
fa marche le long de l'Elbe . Elle campa le 6 à
Rothen Schoneberg , la droite appuyée fur Tan
nenberg , & la gauche fur Wundfchritz . Le jour
précédent , la Colonne du Prince Ferdinand de
Brunfwic avoit campé près de Freyberg , & celle
du Prince de Bevern à Fifchbach , de l'autre côté
de l'Elbe. Depuis le Roi de Pruffe s'eſt avanté
à Torgaw , où il a établi fon quartier genéral .
Le Comte de Stormont , Envoyé du Roi de la Grande-
Bretagne auprès de Roi , s'eft rendu auprès de
S. M. Pruthienne avec deux Miniftres de Sa Majefté.
Les Pruffiens ont vuidé les Arfenaux des
principales Villes où ils ont paffé ; & ils en ont
fait voiturer l'artillerie à To gaw.
On publia le 15 une Déclaration , dont voici la
teneur. « Sa Majesté le Roi de Pruffe ayant pris -
>>fous fa garde & protection les Etats Electoraux
» de la Maifon de Saxe ; ont fait fçavoir , de la
» part de S. M. , à tous & un chacun , que fon
»intention eft , que perfonne , à l'occafion des
> troubles actuels ne foit inquiété dans fa pro-
»feſſion , mais qu'au contraire chacun puiffe y
vaquer tranquillement , & comme à l'ordinai
OCTOBRE. 1756. 213
»re. S. M. défire auffi , que les Foires de Léipfick
& de Naumbourg , & les autres Marchés
>> publics , fe tiennent fuivant l'ufage établi ; que
tous les acheteurs ou vendeurs , qui voudront
ns'y rendre , puiffent les fréquenter librement ,
D& qu'il ne leur foit apporté à cet égard aucun
»obftacle ni empêchement . A ces caufes , S. M. fait
>> affurer tous Commerçans , Négocians , & Fa-
>> bricans , tant de cet Electorat que des pays
»étrangers , qui font dans l'habitude de fréquenwter
leidites Foires & lefdits Marchés publics , &
>> qui voudront y venir aux temps accoutumé
nqu'ils y jouiront d'une entiere liberté & fûreté
»pour leurs perfonnes & pour leurs effets ; que
S. M. les prend fous fa pro.ection & fauvegarde
>>Royale, & qu'il leur fera accordé en confequen-
» ce les faufconduits néceffaires » . Le Commiffaire
, qui eft ici de la part du Roi de Pruffe , a annoncé
aux habitans , qu'ils pouvoient payer leurs
taxes aux Receveurs ordinaires.
Sur les nouvelles affurances que le Roi a fait
donner à ce Prince par le Comte de Salmour ,
que Sa Majesté avoit toujours été dans la réfolution
de ne prendre aucune part aux différends
furvenus entre les Cours de Vienne & de Berlin ;
S. M. Pruffienne a répondu : « Qu'Elle ne fou-
»haitoit rien de plus Elle-même , que de trouver
»le Roi dans ces fentimens ; que la neutralité ,
aque le Roi défiroit d'obferver , étoit précifé-
>> ment ce qu'Elle requéroit de lui ; mais que pour
>> rendre cette neutralité plus fûre , & la mettre à
»l'abri de variation , il convenoit que le Roi fé-
»parât fon armée , & qu'il renvoyat dans leurs
»quartiers les troupes qu'il avoit affemblées à
»Pirna ; que fi le Roi vouloit donner par une
»femblable démarche la preuve de fes difpofitions
214 MERCURE DE FRANCE.
pacifiques , S. M. Pruflienne fe feroit dès lors un
»plaifir de montrer , par une égale condescendanace
, combien Elle étoit portée de ſon côté à
donner des marques réelles de ſon amitié au
>>Roi , & à fe concerter avec Sa Majeſté ſur les
arrangemens que les conjonctures peuvent requérir
» . Le Roi n'eft point dans la réfolution
d'accepter la propofition du Roi de Pruffe , & Sa
Majefté a déclaré , « Qu'Elle attendroit dans fon
camp la décifion des évenemens ; que fi les
Pruffiens entreprenoient de l'y forcer ,Elle foutiendroit
leurs efforts ».
Divers mouvemens du Roi de Pruffe donnant
lieu de croire qu'il a deffein de refferrer de tous
côtés le camp de Pirna , le Feld-Maréchal Comte
de Browne a décampé de Kollin le 9 de ce mois ,
pour fe porter en avant , & pour tâcher de conferver
la communication avec les troupes Saxonnes.
Le Corps que ce Général a détaché fous les
ordres du Comte de Wied , s'eft faifi des paffages
entre Trebnitz & Catharinenberg: On a reçu
avis que les Pruffiens établiffent des batteries pour
attaquer les Saxons dans leur camp.
Selon les nouvelles qu'on a du camp de Pirna ,
le Roi a fait diftribuer aux différens Corps de fes
troupes la Déclaration fuivante. « Dès le com-
»mencement de l'invafion des troupes Pruffien-
»nes dans cet Electorat , Sa Majefté a mis tout
wen oeuvre , pour tâcher de faire un accommode-
>ment avec le Roi de Pruffe. Ce Prince ayant
mexigé des conditions inouies , Sa Majefté non-
>>feulement les a rejettées , mais a fait fçavoir à
»S. M. Pruffienne , qu'Elle aimoit mieux tout perdre
que de s'y foumettre. Ainfi Sa Majesté atptend
de la bravoure & de la fermeté de fes fidelles
troupes , qu'elles fe montreront diſpoſées à
OCTOBRE. 1756. 215
foutenir jufqu'à la derniere goutte de leur fang ,
»la réfolution qu'a prife Sa Majefté. Elle les ex-
>> horte à tout facrifier pour la défenfe de leur
>>Roi, & pour la confervation de leur
»ne ur» .
propre
hon-
Le Roi de Pruffe eſpérant de réduire l'armée
du Roi par la famine , a laiffé vingt mille hom
ines pour tenir le camp de Sa Majefté bloqué . La
femaine derniere , les Pruffiens firent fauter les
fortifications de Wittemberg, Ils fortifient actuellement
laVille de Torgaw , où leur Directoire de
Guerre eft établi . Ce Directoire a fommé les différens
Cercles, de l'Electorat , de livrer , d'ici à
trois ſemaines au plus tard , onze cens boeufs ,
deux mille cinq cens moutons , deux cens mille
mefures d'avoine , cent cinquante mille quintaux
de foin & vingt mille bottes de paille. Cette fourniture
eft évaluée à fix cens vingt - cinq mille
écus .
DE BERLIN , le 21 Septembre.
Les troupes d'Infanterie du Roi confiftent en
cent quarante bataillons. La Cavalerie eft compofée
d'un Efcadron de Gardes du Corps , de foixante
Efcadrons de Gendarmes , Carabiniers &
Cuiraffiers , de foixante-dix Efcadrons de Dragons
, de quatre-vingt Efcadrons de Huffards , &
de deux Efcadrons de Chaffeurs à cheval. Deux
Corps d'armée font affemblés dans la Haute &
dans la Baffe Siléfie , & ont occupé les défilés ,
par lesquels on peut paffer du Royaume de Bo
heme dans cette Province. Il y a auffi quelques
troupes campées dans les environs de Glatz. A
juger par ces difpofitions , il paroît que le Roi fe
propofe non feulement de couvrir la Siléfie , mais
216 MERCURE DE FRANCE.
`auffi de faire entrer de ce côté une feconde armée
en Boheme.
Dans l'expofé des motifs qui ont déterminé le
Roi à prendre les armes , Sa Majefté le plaint particuliérement
de ce que l'Impératrice Reine de
Hongrie & de Boheme , a augmenté jufqu'à foixante
pour cent , les droits fur les marchandifes
des Etats de Pruffe. Voici un des endroits les plus
remarquables de cet expofé. a Il eft certain que
>>le Roi commence les hoftilités : mais comme ce
>>terme a fouvent été confondu avec celui d'aggreffion
, l'on fe croit obligé de diftinguer le fens
de ces deux mots . Par aggreffion , l'on doit en-
»tendre tout acte , qui eft diamétralement oppofé
à l'efprit d'un Traité de Paix. Une Ligue of
fenfive ; des ennemis qu'on fufcite , & qu'on
pouffe à faire la guerre à une Puiffance ; le deffein
d'envahir les Etats d'autrui ; une irruption
>>foudaine ; toutes ces chofes différentes font au-
»tant d'aggreffions , quoique la derniere feule fe
trouve dans le cas des hoftilités . Quiconque cher-
>>che à fe défendre contre ces aggreffions , ou à en
»prévenir les fuites , peut commencer les hoftiliwtés
, mais il n'eft pas l'aggreffeur » ...... Cet Ecrit
finit ainfi : « S. M. déclare , que les Libertés du
»Corps Germanique ne feront ensevelies qu'en
>> un même tombeau avec la Pruffe. Elle prend le
Ciel à témoin , qu'ayant vainement employé les
moyens les plus convenables pour préferver fes
»propres Etats & toute l'Allemagne , des fléaux de
Dla guerre dont ils étoient ménacés , Elle eft for
cée de prendre les armes , pour diffiper une
»confpiration tramée contre fes poffeffions & fes
>> Etats .... Le Roi ne s'écarte de fa modération
»ordinaire , que parce que cette vertu ceffe d'én
pêtre une , lorfqu'il s'agit de défendre fon honneur
OCTOBRE . 1756. 217
neur , fon indépendance , fa Patrie & fa Cou-
>>ronne » . Le Comte de la Puebla , Miniftre de
Leurs Majeftés Impériales , partit le 16 , fans
prendre congé.
La petite ville de Biefenthal , fituée à quatre
lieues d'ici , a été totalement réduite en cendres.
Différentes perfonnes ont péri dans les flammes ,
entr'autres , plufieurs enfans qui avoient été renfermés
dans les maifons , pendant que leurs parens
étoient fortis pour vaquer à leurs affaires.
Le feu a pris auffi au Château de Guffou , apparte
nant au Comte de Podewils , Premier Miniftre
d'Etat ; & le dommage cauté par cet incendie ,
monte à près de vingt mille écus.
DE HAMBOURG , le 25 Septembre.
Plufieurs lettres marquent que tandis que le Roi
de Pruffe eft entré en Boheme avec quarante mille
hommes , le Feld . Maréchal Schwerin y a débouché
avec trente- cinq mille hommes, par le Comté
de Glatz. Si l'on en croit les mêmes lettres , le
fieur Calkoen , Envoyé Extraordinaire des Etats
Généraux des Provinces-Unies auprès du Roi de
Pologne Electeur de Saxe , s'eft joint au Comte
de Stormont , pour tâcher de ménager , entre
8. M. Pruffienne & S. M. Polonoiſe , un accord
qui pût procurer aux deux Parties une fûreté convenable.
Il y a eu le 21 ,à ce qu'on affure , quelques
nouveaux articles propofés de part & d'autre.
Le fieur de Soltikoff , Envoyé Extraordinaire
de l'Impératrice de Ruffie auprès des Cercles de
la Baffe Saxe , a notifié aux Magiftrats de cette
Ville , ainsi qu'aux Miniftres Etrangers qui y réfi
dent , Que cette Princeffe , vu les mouvemens des
troupes du Roi de Prufſe , ſe trouve dans la nécef-
II. Vol. K.
218 MERCURE DE FRANCE.
fitédefaire marcher une armée aufecours de fes Al
liés contre S. M. Pruffienne . Le bruit court , que
cette armée fera de cent vingt mille hommes, Oa
ajoute que S. M. Imp. de Ruffie a ordonné d'équipper
une Flotte , pour fervir au tranfport des
troupes qu'Elle jugera à propos de faire embar
quer.
DE RATISBONNE , le 24 Septembre .
Auffitôt que l'Empereur a été informé de l'entrée
des troupes Pruffiennes dans l'Electorat de
Saxe , S. M. Imp. a adreffé un Décret au Roi de
Pruffe , pour le fommer de faire retirer les troupes
, faute de quoi il feroit procédé contre S. M.
Pruffienne en la maniere prefcrite par les Loix de
l'Empire. Un autre Décret ordonne à tous les
Vaffaux des Princes & Etats d'Allemagne , qui
font employés dans les troupes du Roi de Pruffe,
de quitter inceffamment le fervice de ce Prince.
Par un troifieme Décret , l'Empereur défend à
tous Princes , Etats ou Membres du Corps Germa
nique , de fouffrir qu'il foit fait chez eux aucunes
levées de Soldats pour S. M. Pruſſienne , &
de lui prêter aucune affiftance dans les circonftances
actuelles , le tout à peine d'encourir les
condamnations ftatuées par les Conſtitutions de
l'Empire.
DE VIENNE , le 19 Septembre.
E2 , LE 2, le Sieur de Klinggraff remit au Miniftere
un nouveau Mémoire , portant en fubftance :
Que cette Princeffe n'avoit point répondu à la demande
qui fai oit le principal article du Mémoire
pré'enté par lui le 18 du mois dernier ; fçavoir ,
que S. M. Impériale & Royale , donnât une déclaration
formelle , quelle n'avoit aucune intention
d'attaquer S. M. Pruffienne , ni cette année
ni l'année prochaine : que le Roi de Pruffe avoit
entrevu , dans le filence de l'Impératrice Reine
fur cette demande , les difpofitions peu favorables
où elle étoit à ſon égard ; que cependant ce Prince
, pour faire voir combien il défiroit la confervation
de la tranquillité générale , réitéroit encore
une fois les inftances , pour obtenir les affurances
qu'il avoit demandées ; que l'Impératrice
Reine n'auroit pas plutôt donné ces affurances ,
que Sa Majefté Pruffienne feroit retirer les troupes.
La réponſe de l'Impératrice Reine à ce Mémoire
a été : « Qu'a peine il lui a été préſenté ,
» qu'Elle a reçu la nouvelle de l'entrée des trou-
»> pes Pruffiennes en Saxe , & du Manifefte pu-
» blié à cette occafion par le Roi de Pruffe ; qu'a
206 MERCURE DE FRANCE.
1
» près une aggreſſion auffi marquée , il n'eft plus
» queftion d'autre réponse que de celle que S. M.
» Impériale & Royale fe propofe de faire au Ma-
» nifefte de Sa Majefté Pruffienne ; que la der-
» niere , qui a été remife au Sieur de Klinggraff ,
» contient toutes les explications , qui peuvent
» être compatibles avec la dignité de S. M. Impé-
» riale & Royale ; que la propofition de conver-
» tir en treve une paix fondée ſur des Traités fo-
» lemnels , n'eft fufceptible d'aucune reponſe » .
Le Sieur de Klinggraff partit hier , fans prendre
congé. Leurs Majeftés Impériales ont mandé au
Comte de la Puebla , leur Miniftre en Pruffe , de
quitter Berlin de la même maniere.
On vient d'apprendre que le 13 de ce mois le
Roi de Pruffe a commencé les actes d'hoftilisé
dans le Royaume de Boheme. Huit Eſcadrons de
fes troupes ont attaqué les Gardes avancées de
·P'armée de l'Impératrice Reine ; mais ils ont été
repouffés trois fois. On leur a tué quatorze hommes
, & l'on a fait prifonnier un Huffard. Les
Autrichiens n'ont eu que deux foldats bleffés. Sept
Compagnies du Régiment de Portugal font attendues
ici , pour remplacer un pareil nombre de
Compagnies du Régiment de l'Archiduc Pierre ,
qui ont pris la route de Boheme. L'Impératrice
Reine a envoyé ordre dans les Cercles antérieurs
de ce Royaume d'enrôler tous les jeunes gens en
état de fervir , & de faire paffer dans les Cercles
voifins de l'Autriche & de la Moravie les enfans
depuis l'âge de huit ans jufqu'à feize , afin de les
fouftraire à la néceffité d'entrer au ſervice de Sa
Majesté Pruffienne . Près de huit cens familles ,
dans la crainte d'être exposées aux horreurs de la
guerre , font forties de la Siléfie Autrichienne , &
fe font réfugiées tant ici que dans les environs,
OCTOBRE. 1756. 207
On a muni de trois cens pieces de canon la Place
d'Olmutz , dont le commandement a été donné
au Baron de Marshall.
Toutes les troupes qui font en quartiers dans
les Provinces Héréditaires depuis la mer Adriati→
que jufqu'au Danube , fe tiennent prêtes à marcher.
On a envoyé des ordres à la Régence du
Tirol de faire les difpofitions néceffaires pour le
paffage d'une partie des Bataillons , que l'Impératrice
Reine retire de fes Etats d'Italie . De pareils
ordres ont été envoyés à la Régence du Trentin.
DE DRESDE , le 23 Septembre.
Les circonftances préfentes ont déterminé le
Roi à quitter cette Ville ; & Sa Majeſté , accompagnée
des Princes Xavier & Charles , s'eft
rendue au camp de Pirna. La Reine eft reftée ici
avec le Prince Royal les jeunes Princes &
Princeffes. Le Roi de Pruffe les a fait affurer
que les égards refpectueux qui leur étoient dûs ,
feroient religieufement obfervés. Par ordre de ce
Prince , on a fermé les Tribunaux , & le fcellé a
été mis à tous les Bureaux de la Chancellerie . Sa
Majefté Pruffienne arriva ici le 10. Elle n'y a pas
fait un long séjour , & Elle est allée rejoindre fes
troupes , dont le quartier général eft actuellement
à Zedlitz. A Pexception de quelques Couriers
qui apportent à la Reine des nouvelles de la fanté
du Roi , aucune perfonne venant du camp de Pirna
n'a permiffion d'entrer dans cette Ville La Gar
nifon , que le Roi de Proffe y a laiffée , eft
compofée de deux mille hommes , & eft commandée
par le Baron de Willich . II eft défendu
à tout foldat Pruffien foit dans cette Capitale ,
foit dans tout autre endroit de l'Electorat , d'éxi¬
208 MERCURE DE FRANCE.
ger pour fa fubfiftance plus de deux livres de pain ,
d'une demi-livie de viande , & de deux pots de
bier . Aujourd'hui foixante Bâtimens ont paílé
fur l'Elbe , chargés de provifions pour l'armée
Pruffienne. La quantité de celles qu'on a tirées des
différentes partes de la Saxe , afin de fatistaire aux
livr.ifons néceffaires pour cette armée , a tellement
épuifé le pays , que les grains font montés
au quadruple du prix ordinaire.
Par ordre du Roi de Pruffe , le Baron de Willich
a fait enlever l'artillerie , les armes , les drapeax
& les étendards qui étoient dans l'Arſenal
de cette Ville , & on les tranfporte à Magdebourg
pour y demeurer en dépôt jufqu'à la conclufion
d'un accommodement. Le même Commandant
ayant pris une notice exacte de tous les Officiers
Saxons qui fe trouvoient ici , leur a fignifié : « Qu'ils
Détoient prifonniers de guerre ; qu'on leur laiffoir
cependant leurs épées , mais qu'ils devoient
s'engager formellement à ne point fervir contre
»Sa Majefté Pruffienne.
Le 14 de ce mois , la Reine fit prier les Miniftres
étrangers de fe rendre au Château , où Elle
leur tint ce difcours : « Meffieurs , les circonftan-
»ces préfentes me forcent de vous déclarer que
»Sa Majesté Pruffienne , avant d'entrer en Saxe ,fit
» donner au Roi mon époux , les affurances les plus
fortes d'une amitié inaltérable . Sur des affuran-
» ces pareilles & auffi pèu équivoques , le Roi mon
wépoux ne balança point à accorder aux trou-
»pes Pruffiennes un paffage fimple & exempt de
préjudice auffi - tôt que Sa Majesté le Roi de
»Pruffe l'eût demandé à notre Miniftre à Berlin.
»Nous n'avons pas même eu la moindre défiance ,
wen voy int ces troupes étrangeres entrer fur no-
»tre territoire. Mais au lieu d'une exacte diſcipline
OCTOBRE. 1756. 209
»& d'un paiement régulier que nous attendions
»d'elle , nous avons vu avec douleur que le Prince
»de Brunſwic , non content d'avoir fait mettre le
»fcellé fur toutes les caiffes de nos revenus à
Leipfick , a convoqué nos Etats pour leur donner
des ordres abfolument contraires à nos inten-
»tions. Le Roi mon époux , envoya le Général .
Meager à S. M. Pruflienne , pour lui repréſenter
qu'on ne pouvoit combiner ces fortes d'actes
d'hoftilité avec les déclarations précédentes , &
que d'ailleurs le Roi n'avoit d'autres vues que
»d'obferver, la plus exacte neutralité dans cette
guerre. La réponse que le Général Meager reçut
par écrit , ne fut qu'un extrait de la Déclaration
publiée de la part du Roi de Pruffe , pour jufti
fier les motifs de fon entrée dans ce pays. Après
Dune réponse auffi vague & auffi peu catégorique ,
Dle Roi mon époux , toujours animé d'un vrai
ndefir d'entretenir la paix en Allemagne & le
repos dans les Etats , pria le Lord Stormont &
Dle Sieur de Malzahn d'aller au camp. Pruffien •
»pour fçavoir les intentions du Roi de Pruffe &
ce qu'il exigeoit. Mais loin de rien propofer &
»de rien entendre , le Roi de Pruffe répliqua au
»Lord Stormont : Tout ce que vous me proposez
one me convient point , & de ma part je n'ai au
cune propofition à faire. Après le retour du I ord ,
»le Roi fe rendit à Pirna. J'y voulus envoyer un
Page chargé d'une Lettre ; mais on l'arrêta , &
» même on m'a refufé d'y pouvoir envoyer un
»Gentilhomme qui ne feroit chargé d'aucune lettre.
Enfin quoiqu'hier le Général Lentulus m'ait
waffuré de la part de S. M. Pruffienne , que la
»garnifon qu'on avoit mife en cette Capitale y
étoit pour ma sûreté , & même à mes ordres ,
non eft venu néanmoins à l'extrêmité de me
210 MERCURE DE FRANCE:
demander aujourd'hui les clefs du cabinet des
>>Archives. N'ayant pu réfifter à la force dont on
»me menaçoit , je les ai remiſes à l'Officier qui
»avoit la commiffion de les recevoir. Pour fur-
>> croit de chagrin , mes Miniftres de Conférence
» m'ont communiqué dans ce moment l'infinua
»tion qui leur a été faite par le Général Keith ,
»que le Roi de Pruffe fe propofoit de fubftituer
>> en lear place des Confeillers Pruffiens , pour
Davoir foin de l'adminiſtration de cet Electorat.
>> Telle eft , Meffieurs, la triſte ſituation où nous
nous trouvons. Nous espérons que vous en ferez
un fidele rapport à vos Cours refpectives , &
»nous fommes perfuadés qu'Elles n'approuveront
»pas le tort qui nous arrive , & qu'au contraire
»Elles jugeront qu'il eft de leurs intérêts d'épouſer
>> les nôtres. »
La Reine en remettant les clefs des Archives à
l'Officier Pruffien , qui avoit été chargé de les demander
, lui avoit dit : « Malgré le rang où la
nature m'a placée , je partage avec la derniere
»des fujettes le malheureux fort tombé fur la Saxe.
>>Séparée du Roi mon époux , & d'une partie de
»ma famille , j'effuie avec le refte de mes enfans
»le défagrément d'un état plein d'angoiffe & d'in-
» quiétude , & je me vois expofée avec cette partie
»de ma famille , qui eft auprès de moi , à manquer
» bientôt des chofes néceffaires , par la privation
des moyens propres à me les procurer. » Le Roi
de Pruffe informé des plaintes de cette Princeffe ,
lui a fait réitérer qu'il avoit donné les ordres les
plus précis pour lui faire garder le refpect qui lui
étoit dû ; que fi ces ordres étoient mal fuivis ,
Elle eût à l'en faire avertir , & qu'il puniroit févérement
les contrevenans ; qu'Elle ni la Famille
Royale & Electorale ne manqueroient jamais des
OCTOBRE. 1756. 211
chofes néceſſaires ; que la dignité de leur rang &
de leur état ne feroit jamais confondue avec les
circonftances qui regardoient le Public ; qu'ainfi
il prioit Sa Majefté de vouloir bien fe tranquillifer
, & de ne point outrer les idées qu'Elle fe formoit
de l'état des choſes. En même temps S. M.
Pruffienne a recommandé aux Officiers des Détachemens
poftés entre fon camp & cette Ville ,
de laiffer paffer librement tout ce qui étoit pour
le fervice de la Reine , des Princes & des Princeffes.
Il paffe tous les jours ici des Régimens , tant
d'Infanterie que de Cavalerie , qui vont joindre
l'armée du Roi de Pruffe. Tous les avis confirment
que ce Prince dirige fa marche fur Leitmaritz.
Depuis avant - hier les Bourgeois de cette
Capitale font difpenfés de fournir le pain aux foldats
Pruffiens , qui y font en garniſon ; mais on
continue de fournir à ces Soldats la viande & la
biere.
On publia à Torgaw le 13 , une Ordonnance ,
dont voici la teneur : « Sa Majefté le Roi de Pruf-
»fe , par des motifs fondés fur la néceffité des
conjonctures, a pris la réfolution d'établir à Tor-
»gaw un Directoire de Guerre pour la perception
»de tous les revenus , tant de la Chambre des Fi-
» nances , que de l'Ectorat de Saxe , fous quelque
nom que ce puiffe être. En conféquence , tous
les Receveurs des Accifes générales & autres
» droits , de même que les Fermiers Officiers , &
généralement tous les Suppots des Douanes &
» Péages , fans exception , font avertis d'apporter
& de délivrer fidélement audit Directoire de
» Guerre les deniers qu'ils fe trouveront avoir en
»caiffe ; & ce fous peine de double reftitution &
de caflation , ou même de prifon , fuivant l'exi
212 MERCURE DE FRANCE.
» gence du cas. Ce qu'ils devront faire à l'avenir
»tous les mois , fans y manquer : leur étant dé-
» fendu très-expreflément de remettre aucun de
ces deniers à qui que ce foit , finon au ſeul Di-
»rectoire fufdit. »
DE LEIPSICK , le 22 Septembre.
Divers Détachemens des troupes Pruffiennes
ont occupé dans cet Electorat les Villes de Merfbourg
, d'Eifleben , de Naumbourg , de Weffeinfels
, de Zeitz & de Torgaw . La Colonne ,
à la tête de laquelle eft le Roi de Pruffe , a pris
fa marche le long de l'Elbe . Elle campa le 6 à
Rothen Schoneberg , la droite appuyée fur Tan
nenberg , & la gauche fur Wundfchritz . Le jour
précédent , la Colonne du Prince Ferdinand de
Brunfwic avoit campé près de Freyberg , & celle
du Prince de Bevern à Fifchbach , de l'autre côté
de l'Elbe. Depuis le Roi de Pruffe s'eſt avanté
à Torgaw , où il a établi fon quartier genéral .
Le Comte de Stormont , Envoyé du Roi de la Grande-
Bretagne auprès de Roi , s'eft rendu auprès de
S. M. Pruthienne avec deux Miniftres de Sa Majefté.
Les Pruffiens ont vuidé les Arfenaux des
principales Villes où ils ont paffé ; & ils en ont
fait voiturer l'artillerie à To gaw.
On publia le 15 une Déclaration , dont voici la
teneur. « Sa Majesté le Roi de Pruffe ayant pris -
>>fous fa garde & protection les Etats Electoraux
» de la Maifon de Saxe ; ont fait fçavoir , de la
» part de S. M. , à tous & un chacun , que fon
»intention eft , que perfonne , à l'occafion des
> troubles actuels ne foit inquiété dans fa pro-
»feſſion , mais qu'au contraire chacun puiffe y
vaquer tranquillement , & comme à l'ordinai
OCTOBRE. 1756. 213
»re. S. M. défire auffi , que les Foires de Léipfick
& de Naumbourg , & les autres Marchés
>> publics , fe tiennent fuivant l'ufage établi ; que
tous les acheteurs ou vendeurs , qui voudront
ns'y rendre , puiffent les fréquenter librement ,
D& qu'il ne leur foit apporté à cet égard aucun
»obftacle ni empêchement . A ces caufes , S. M. fait
>> affurer tous Commerçans , Négocians , & Fa-
>> bricans , tant de cet Electorat que des pays
»étrangers , qui font dans l'habitude de fréquenwter
leidites Foires & lefdits Marchés publics , &
>> qui voudront y venir aux temps accoutumé
nqu'ils y jouiront d'une entiere liberté & fûreté
»pour leurs perfonnes & pour leurs effets ; que
S. M. les prend fous fa pro.ection & fauvegarde
>>Royale, & qu'il leur fera accordé en confequen-
» ce les faufconduits néceffaires » . Le Commiffaire
, qui eft ici de la part du Roi de Pruffe , a annoncé
aux habitans , qu'ils pouvoient payer leurs
taxes aux Receveurs ordinaires.
Sur les nouvelles affurances que le Roi a fait
donner à ce Prince par le Comte de Salmour ,
que Sa Majesté avoit toujours été dans la réfolution
de ne prendre aucune part aux différends
furvenus entre les Cours de Vienne & de Berlin ;
S. M. Pruffienne a répondu : « Qu'Elle ne fou-
»haitoit rien de plus Elle-même , que de trouver
»le Roi dans ces fentimens ; que la neutralité ,
aque le Roi défiroit d'obferver , étoit précifé-
>> ment ce qu'Elle requéroit de lui ; mais que pour
>> rendre cette neutralité plus fûre , & la mettre à
»l'abri de variation , il convenoit que le Roi fé-
»parât fon armée , & qu'il renvoyat dans leurs
»quartiers les troupes qu'il avoit affemblées à
»Pirna ; que fi le Roi vouloit donner par une
»femblable démarche la preuve de fes difpofitions
214 MERCURE DE FRANCE.
pacifiques , S. M. Pruflienne fe feroit dès lors un
»plaifir de montrer , par une égale condescendanace
, combien Elle étoit portée de ſon côté à
donner des marques réelles de ſon amitié au
>>Roi , & à fe concerter avec Sa Majeſté ſur les
arrangemens que les conjonctures peuvent requérir
» . Le Roi n'eft point dans la réfolution
d'accepter la propofition du Roi de Pruffe , & Sa
Majefté a déclaré , « Qu'Elle attendroit dans fon
camp la décifion des évenemens ; que fi les
Pruffiens entreprenoient de l'y forcer ,Elle foutiendroit
leurs efforts ».
Divers mouvemens du Roi de Pruffe donnant
lieu de croire qu'il a deffein de refferrer de tous
côtés le camp de Pirna , le Feld-Maréchal Comte
de Browne a décampé de Kollin le 9 de ce mois ,
pour fe porter en avant , & pour tâcher de conferver
la communication avec les troupes Saxonnes.
Le Corps que ce Général a détaché fous les
ordres du Comte de Wied , s'eft faifi des paffages
entre Trebnitz & Catharinenberg: On a reçu
avis que les Pruffiens établiffent des batteries pour
attaquer les Saxons dans leur camp.
Selon les nouvelles qu'on a du camp de Pirna ,
le Roi a fait diftribuer aux différens Corps de fes
troupes la Déclaration fuivante. « Dès le com-
»mencement de l'invafion des troupes Pruffien-
»nes dans cet Electorat , Sa Majefté a mis tout
wen oeuvre , pour tâcher de faire un accommode-
>ment avec le Roi de Pruffe. Ce Prince ayant
mexigé des conditions inouies , Sa Majefté non-
>>feulement les a rejettées , mais a fait fçavoir à
»S. M. Pruffienne , qu'Elle aimoit mieux tout perdre
que de s'y foumettre. Ainfi Sa Majesté atptend
de la bravoure & de la fermeté de fes fidelles
troupes , qu'elles fe montreront diſpoſées à
OCTOBRE. 1756. 215
foutenir jufqu'à la derniere goutte de leur fang ,
»la réfolution qu'a prife Sa Majefté. Elle les ex-
>> horte à tout facrifier pour la défenfe de leur
>>Roi, & pour la confervation de leur
»ne ur» .
propre
hon-
Le Roi de Pruffe eſpérant de réduire l'armée
du Roi par la famine , a laiffé vingt mille hom
ines pour tenir le camp de Sa Majefté bloqué . La
femaine derniere , les Pruffiens firent fauter les
fortifications de Wittemberg, Ils fortifient actuellement
laVille de Torgaw , où leur Directoire de
Guerre eft établi . Ce Directoire a fommé les différens
Cercles, de l'Electorat , de livrer , d'ici à
trois ſemaines au plus tard , onze cens boeufs ,
deux mille cinq cens moutons , deux cens mille
mefures d'avoine , cent cinquante mille quintaux
de foin & vingt mille bottes de paille. Cette fourniture
eft évaluée à fix cens vingt - cinq mille
écus .
DE BERLIN , le 21 Septembre.
Les troupes d'Infanterie du Roi confiftent en
cent quarante bataillons. La Cavalerie eft compofée
d'un Efcadron de Gardes du Corps , de foixante
Efcadrons de Gendarmes , Carabiniers &
Cuiraffiers , de foixante-dix Efcadrons de Dragons
, de quatre-vingt Efcadrons de Huffards , &
de deux Efcadrons de Chaffeurs à cheval. Deux
Corps d'armée font affemblés dans la Haute &
dans la Baffe Siléfie , & ont occupé les défilés ,
par lesquels on peut paffer du Royaume de Bo
heme dans cette Province. Il y a auffi quelques
troupes campées dans les environs de Glatz. A
juger par ces difpofitions , il paroît que le Roi fe
propofe non feulement de couvrir la Siléfie , mais
216 MERCURE DE FRANCE.
`auffi de faire entrer de ce côté une feconde armée
en Boheme.
Dans l'expofé des motifs qui ont déterminé le
Roi à prendre les armes , Sa Majefté le plaint particuliérement
de ce que l'Impératrice Reine de
Hongrie & de Boheme , a augmenté jufqu'à foixante
pour cent , les droits fur les marchandifes
des Etats de Pruffe. Voici un des endroits les plus
remarquables de cet expofé. a Il eft certain que
>>le Roi commence les hoftilités : mais comme ce
>>terme a fouvent été confondu avec celui d'aggreffion
, l'on fe croit obligé de diftinguer le fens
de ces deux mots . Par aggreffion , l'on doit en-
»tendre tout acte , qui eft diamétralement oppofé
à l'efprit d'un Traité de Paix. Une Ligue of
fenfive ; des ennemis qu'on fufcite , & qu'on
pouffe à faire la guerre à une Puiffance ; le deffein
d'envahir les Etats d'autrui ; une irruption
>>foudaine ; toutes ces chofes différentes font au-
»tant d'aggreffions , quoique la derniere feule fe
trouve dans le cas des hoftilités . Quiconque cher-
>>che à fe défendre contre ces aggreffions , ou à en
»prévenir les fuites , peut commencer les hoftiliwtés
, mais il n'eft pas l'aggreffeur » ...... Cet Ecrit
finit ainfi : « S. M. déclare , que les Libertés du
»Corps Germanique ne feront ensevelies qu'en
>> un même tombeau avec la Pruffe. Elle prend le
Ciel à témoin , qu'ayant vainement employé les
moyens les plus convenables pour préferver fes
»propres Etats & toute l'Allemagne , des fléaux de
Dla guerre dont ils étoient ménacés , Elle eft for
cée de prendre les armes , pour diffiper une
»confpiration tramée contre fes poffeffions & fes
>> Etats .... Le Roi ne s'écarte de fa modération
»ordinaire , que parce que cette vertu ceffe d'én
pêtre une , lorfqu'il s'agit de défendre fon honneur
OCTOBRE . 1756. 217
neur , fon indépendance , fa Patrie & fa Cou-
>>ronne » . Le Comte de la Puebla , Miniftre de
Leurs Majeftés Impériales , partit le 16 , fans
prendre congé.
La petite ville de Biefenthal , fituée à quatre
lieues d'ici , a été totalement réduite en cendres.
Différentes perfonnes ont péri dans les flammes ,
entr'autres , plufieurs enfans qui avoient été renfermés
dans les maifons , pendant que leurs parens
étoient fortis pour vaquer à leurs affaires.
Le feu a pris auffi au Château de Guffou , apparte
nant au Comte de Podewils , Premier Miniftre
d'Etat ; & le dommage cauté par cet incendie ,
monte à près de vingt mille écus.
DE HAMBOURG , le 25 Septembre.
Plufieurs lettres marquent que tandis que le Roi
de Pruffe eft entré en Boheme avec quarante mille
hommes , le Feld . Maréchal Schwerin y a débouché
avec trente- cinq mille hommes, par le Comté
de Glatz. Si l'on en croit les mêmes lettres , le
fieur Calkoen , Envoyé Extraordinaire des Etats
Généraux des Provinces-Unies auprès du Roi de
Pologne Electeur de Saxe , s'eft joint au Comte
de Stormont , pour tâcher de ménager , entre
8. M. Pruffienne & S. M. Polonoiſe , un accord
qui pût procurer aux deux Parties une fûreté convenable.
Il y a eu le 21 ,à ce qu'on affure , quelques
nouveaux articles propofés de part & d'autre.
Le fieur de Soltikoff , Envoyé Extraordinaire
de l'Impératrice de Ruffie auprès des Cercles de
la Baffe Saxe , a notifié aux Magiftrats de cette
Ville , ainsi qu'aux Miniftres Etrangers qui y réfi
dent , Que cette Princeffe , vu les mouvemens des
troupes du Roi de Prufſe , ſe trouve dans la nécef-
II. Vol. K.
218 MERCURE DE FRANCE.
fitédefaire marcher une armée aufecours de fes Al
liés contre S. M. Pruffienne . Le bruit court , que
cette armée fera de cent vingt mille hommes, Oa
ajoute que S. M. Imp. de Ruffie a ordonné d'équipper
une Flotte , pour fervir au tranfport des
troupes qu'Elle jugera à propos de faire embar
quer.
DE RATISBONNE , le 24 Septembre .
Auffitôt que l'Empereur a été informé de l'entrée
des troupes Pruffiennes dans l'Electorat de
Saxe , S. M. Imp. a adreffé un Décret au Roi de
Pruffe , pour le fommer de faire retirer les troupes
, faute de quoi il feroit procédé contre S. M.
Pruffienne en la maniere prefcrite par les Loix de
l'Empire. Un autre Décret ordonne à tous les
Vaffaux des Princes & Etats d'Allemagne , qui
font employés dans les troupes du Roi de Pruffe,
de quitter inceffamment le fervice de ce Prince.
Par un troifieme Décret , l'Empereur défend à
tous Princes , Etats ou Membres du Corps Germa
nique , de fouffrir qu'il foit fait chez eux aucunes
levées de Soldats pour S. M. Pruſſienne , &
de lui prêter aucune affiftance dans les circonftances
actuelles , le tout à peine d'encourir les
condamnations ftatuées par les Conſtitutions de
l'Empire.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En septembre 1756, le Sieur de Klinggraff informa le ministère que l'Impératrice Reine n'avait pas répondu à la demande du Roi de Prusse, qui souhaitait une déclaration formelle de non-agression. Le Roi de Prusse réitéra sa demande en échange du retrait de ses troupes. L'Impératrice Reine répondit qu'elle avait appris l'entrée des troupes prussiennes en Saxe et la publication d'un manifeste prussien, rendant toute autre réponse inutile. Elle confirma que sa réponse au manifeste contenait toutes les explications nécessaires. Le Sieur de Klinggraff quitta Vienne sans prendre congé, et l'Impératrice Reine ordonna au Comte de la Puebla de quitter Berlin de la même manière. Le 13 septembre, le Roi de Prusse commença des actes d'hostilité en Bohême, attaquant les gardes avancées de l'armée de l'Impératrice Reine, mais fut repoussé. Des troupes autrichiennes se préparèrent à la guerre, et des familles fuirent la Silésie autrichienne par crainte des horreurs du conflit. À Dresde, le Roi de Prusse quitta la ville pour rejoindre son armée à Pirna, laissant la Reine et les jeunes princes sous la protection de la garnison prussienne. Il ordonna de fermer les tribunaux et de sceller les bureaux de la chancellerie, et fit enlever l'artillerie et les armes de l'arsenal de Dresde, les transportant à Magdebourg. La Reine de Saxe informa les ministres étrangers de la trahison du Roi de Prusse, qui avait promis une amitié inaltérable avant d'entrer en Saxe. Des détachements prussiens occupèrent plusieurs villes en Saxe, et le Roi de Prusse établit son quartier général à Torgau. Le Comte de Stormont, envoyé du Roi de Grande-Bretagne, se rendit auprès du Roi de Prusse. Les Prussiens vidèrent les arsenaux des principales villes et transportèrent l'artillerie à Torgau. Une déclaration du Roi de Prusse indiqua qu'il avait pris sous sa garde et protection les États électoraux de la Maison de Saxe. En octobre 1756, le roi de Prusse assura que les troubles actuels n'inquiéteraient pas les professionnels dans leur travail. Il garantit la tenue des foires de Leipzig et de Naumbourg, ainsi que des marchés publics, et assura la liberté et la sécurité des commerçants, négociants et fabricants. Le commissaire prussien annonça aux habitants qu'ils pouvaient payer leurs taxes aux receveurs ordinaires. Le roi de Prusse exprima son souhait de neutralité face aux différends entre les cours de Vienne et de Berlin, mais demanda au roi de Saxe de séparer son armée et de renvoyer les troupes assemblées à Pirna pour garantir cette neutralité. Le roi de Saxe refusa et déclara qu'il attendrait dans son camp la décision des événements. Des mouvements de troupes prussiennes furent observés, et le feld-maréchal Comte de Browne se déplaça pour conserver la communication avec les troupes saxonnes. Le roi de Prusse bloqua l'armée saxonne par la famine et fortifia plusieurs villes. Les troupes prussiennes consistaient en 140 bataillons d'infanterie et divers escadrons de cavalerie, avec des corps d'armée assemblés en Silésie. Le roi de Prusse justifia son entrée en guerre par l'augmentation des droits sur les marchandises prussiennes par l'impératrice Reine de Hongrie et de Bohême. Il déclara que les libertés du Corps Germanique ne seraient pas sacrifiées et prit les armes pour défendre son honneur et son indépendance. Des incidents, comme l'incendie de la ville de Biefenthal et du château de Guffou, furent rapportés. Le roi de Prusse entra en Bohême avec 40 000 hommes, tandis que le feld-maréchal Schwerin déboucha avec 35 000 hommes. Des tentatives de médiation entre le roi de Prusse et le roi de Pologne étaient en cours. L'impératrice de Russie préparait une armée pour soutenir ses alliés contre le roi de Prusse. L'empereur adressa des décrets au roi de Prusse pour retirer ses troupes de Saxe et interdit les levées de soldats pour la Prusse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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40
p. 208-219
ALLEMAGNE.
Début :
Leurs Majestés Impériales ont envoyé au Feld-Maréchal Comte de Browne leurs [...]
Mots clefs :
Vienne, Feld-Maréchal de Browne, Saxons, Roi de Prusse, Prague, Grenadiers, Camp de Budin, Général Haddick, Prisonniers, Occupation militaire, Déplacement des troupes, Attaques, Soldats croates, Prince Piccolomini, Comtes, Comté de Glatz, Litoměřice, Major Manstein, Dresde, Régiments, Ordonnance, Infanterie, Leipzig, Magistrats, Conseillers, Contribution financière, Bautzen, États du cercle, Berlin, Patente, Biens, Francfort, Décret de l'Empereur
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE...
DE VIENNE , le 27 Novembre.
Leurs Majeftés Impériales ont envoyé au Feld-
Maréchal Comte de Browne leurs portraits enrichis
de diamans , & l'on compte que ce Général
fera mis an nombre des Chevaliers de l'Ordre de
la Toifon d'Or , qui font en cette Cour.
Le Comte d'Eftrées , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi Très- Chrétien , arriva ici le 10 de ce
mois. Il eut le 12 fes audiences de Leurs Majeſtés
Impériales.
Près de trois cens Saxons qui ont quitté l'armée
du Roi de Pruffe , font arrivés à Ybbi & à Crem's.
On apprend de Cracovie que les quatre Régimens
d'Infanterie & les deux de Cavalerie de cette Nátion
qui étoient en Pologne , s'avancent du côté
de Bielitz dans la haute Siléfie , pour le joindre aux
troupes de l'Impératrice Reine.
DE PRAGUE , le 14 Novembre.
Quatre Compagnies de Grenadiers des Régimens
que l'Impératrice Reine a fait venir d'Ita
lie , ont été mifes ici en garnifon. On a déposé
JANVIER. 1757. 200
dans l'Arcenal de cette Ville tous les pontons de
l'armée commandée par le Feld- Maréchal de
Browne. Il arrive tous les jours un grand nombre
de Déferteurs Pruffiens. Plufieurs prennent parti
dans les troupes de l'Impératrice Reine.
Depuis quelques jours les troupes qui
étoient dans le camp de Budin , fe font féparées.
Le Feld- Maréchal Comte de Browne a établi fon
quartier général en cette Ville . Il a donné le commandement
de tous les poftes au delà de l'Elbe au
Comte de Maguire. Le Général Haddick commandera
ceux en deçà de cette riviere. Les Huf
fards & les Croates ont formé un cordon le long
des frontieres de la Saxe , & plufieurs Efcadrons
de Cuiraffiers & de dragons font à portée de foutenir
ces troupes irrégulieres.
On doit faire à Carlsbadt l'échange des prifonniers.
Il s'y rendra pour cet effet de chaque côté
un Lieutenant Colonel , un Capitaine , un Auditeur
& un Commiffaire des guerres.
Pendant cet hyver , la Garniſon de cette Ville
fera compofée du Régiment de Jeune Wolfenbu
tel , d'un Bataillon de Wallis , & de vingt- deux
Compagnies de Grenadiers.
Du Camp de Budin , le 7 Novembre.
Le 27 du mois dernier , les Pruffiens ayant
abandonné la Ville d'Auffig , le Feld - Maréchal
Comte de Browne la fit occuper par un Détachement
de Croates. Il fit paffer en même temps
l'Elbe à la plupart des troupes de cette Nation ,
harceler l'arriere- garde de l'armée ennemie.
Le Général Haddick s'avança le 28 avec fon détachement
vers Peterwald. Les Pruffiens s'en re-.
tirerent , & il en prit poffeffion. Le 29 , le Lieute
nant-Colonel Maceligot attaqua un poſte , dans
pour
1
ZIO MERCURE DE FRANCE.
:
lequel un corps d'ennemis étoit retranché avec
huit canons. L'action fut très- vive , & les Pruffiens
fe défendirent long-temps à la faveur de leur
artillerie mais le Colonel Velha étant venu au
fecours du fieur Maceligot , le pofte fut emporté.
Les ennemis y ont laiffé près de deux cens morts
ou bleffés . On eut le 30 des avis certains , que l'ennemi
avoit entiérement évacué la Boheme ; & le
31 , le Feld - Maréchal de Browne rappella les
Détachemens qu'il avoit envoyés dans les Cercles
de Saatz & de Leitmeritz . Sur le bruit qui fe
répandit le premier de ce mois , que les Pruffiens
faifoient de nouveaux mouvemens du côté de Zitau
& de Gabel , ce Général fit avancer le Comte
Lafcy à la tête de quelques Bataillons & d'un
Corps de Huffards vers Jung- Buntzlau , & le Lieutenant-
Colonel Louden vers Bambourg, avec huit
cens Croates. Le Baron de Wolfersdorff , Major
Général , fut détaché le 3 avec fix Bataillons , un
pareil nombre de Compagnies de Grénadiers , fix
cens chevaux , & douze pieces de canon
foutenir le Comte Lafcy . Le s , on apprit que les
ennemis avoient pris des cantonnemens ; qu'il n'y
avoit plus que quatre mille hommes de leurs troupes
qui fuffent campés ; & que ce Corps étoit
retranché derriere Nellendorff.
, pour
Du Quartier Général du Prince Piccolomini
Hollochlau , le 8 Novembre 1756.
Les troupes commandées par le Prince Piccolomini
, ne ſe ſont arrêtées qu'un jour à Jaromitz
, & le 27 du mois dernier elles font venues
camper ici. On fut informé le 29 , qu'un Corps
de Pruffiens qui étoit reſté à Neuſtadt , s'etoit retiré.
Auffitôt le Prince Piccolomini manda au
Comte Spada , de faire prendre poffeffion de ce
JANVIER. 1757. 27F
le
pofte. Sur l'avis qu'on reçut le même jour , que
le Feld- Maréchal de Schwerin décampoit de Skalitz
, & qu'il paroifloit avoir deffein de fe replier
vers Lewin ; les Comtes de Spada , Louis de Starhemberg
& de Rodolphe de Palfy , eurent ordre
de fe porter en avant .En même temps, on détacha
le Colonel Mibaliewich , pour inquiéter
les ennemis dans leur retraite. Le 30 ils fe retirerent
jufqu'à Reinerz dans le Comté de Glatz . Le
fieur Mibaliewich , après les avoir poursuivis ,
eft revenu prendre pofte à Lewin. Le Feld - Maréchal
de Schwerin leva de nouveau fon camp
premier de ce mois. Continuant de retourner
en arriere , il alla fe pofter fous Glatz , & s'eft
replié enfuite jufqu'à Warthe : il n'a laiffé à
Glatz que deux Régimens. Quelques difpofitions.
de ce Général font juger qu'il à même deſſein
d'évacuer entiérement le Comté de Glatz . Les
troupes de l'Impératrice Reine y paient tout ar
gent comptant , excepté le pain & les fourrages ,
qu'elles ne prennent même qu'en donnant des reçus.
Deux Détachemens fe font avancés à Reinerz
& à Gofbubel , pour obferver les mouvemens des
ennemis. Nos Huffards font campés entre Czaftch
& Slany. Les Régimens de Cuiraffiers de Schmerzing
, de Kalckreuter & de Gelhay , & les Régimens
de Huffards de Nadafti & de Kaluocki
font arrivés de Hongrie en Moravie , où ils s'ar
rêteront juſqu'à nouvel ordre.
DE LEITMERITZ , le 2 Novembre.
Quelques jours avant que les Prufſiens abandonnaffent
la Boheme , le fieur de Tallange atta--
qua Salefl , où étoient trois cens hommes d'Infanterie
& quatre-vingts Huffards de leur troupes ,
212 MERCURE DE FRANCE .
avec deux pieces de canon . Il tailla en pieces cent
foixante -dix hommes , & il encloua les deux canons
, ne pouvant les enlever parce que fix cens
Cavaliers ennemis vinrent au fecours du pofte attaqué.
Le Major Manftein , qui y commandoir ,
a perdu la vie. Il n'y a eu que feize hommes tués
& vingt-trois bleffés du côté des Autrichiens . Le
Général Maguire a fait former , par les troupes
qu'il a fous fes ordres , un cordon le long de la
frontiere .
DE DRESDE , le 29 Novembre.
NeufRégimens de l'armée de Sa Majeſté Pruſfienne
devoient traverfer le Cercle de Buntzlau
pour aller joindre l'armée qui eft aux ordres du
Feld-Maréchal de Schwerin . Ils n'ont pu exécuter
ce projet , les Autrichiens ayant occupé les principaux
poftes fitués le long des montagnes de la
Luface. Des lettres de Léipfick avoient marqué ,
que deux Régimens Saxons avoient trouvé le
moyen de fe rendre à Prague. Les mêmes lettres
ajoutoient , que cent cinquante Soldats des mêmes
troupes avoient forcé trois cens Cavaliers
Pruffiens , qui avoient été envoyés à leur pour
fuite , de mettre les armes bas , & qu'il les
avoient emmenés prifonniers en Boheme. Ces
nouvelles ne font pas confirmées. Il eft vrai feule
ment que le Régiment Saxon de Lubomirsky a
refufé de marcher fous les ordres des Officiers
Pruffiens , qui lui avoient été donnés pour commander
qu'il en a tué quelques- uns , & qu'il
s'eft enfuite entiérement difperfé .
Quelques Régimens des troupes Electorales
ayant conftamment refufé de prêter ferment au
Roi de Pruffe , & un grand nombre de Soldats des
JANVIER. 1757. 213
mêmes troupes ayant pris la fuite , le Prince
Maurice d'Anhalt - Deſſau en a porté des plaintes
au Feld- Maréchal Comte de Rutowski , par ordre
de Sa Majesté Pruffienne. Ce Feld- Maréchal a
fait à la lettre du Prince d'Anhalt une réponſe ,
dont voici l'extrait.
« V. A. S. fçait mieux que perfonne , que la plu-
»part des Officiers, après avoir paffé le Pont de Rhuden
,ont été d'abord éloignés de leurs Régimens.
»Comment peut- on exiger d'eux qu'ils répon-
>>dent de leur monde ; & de moi , que je réponde
pour les Officiers ? En vertu de la Capitula-
»tion , il étoit libre à ces derniers de refter au fer-
»vice de S. M. le Roi de Pologne , ou de deman-
» der leur congé. On a convenablement annoncé
»aux Soldats qu'ils feroient prifonniers de guer-
>>re ; mais on ne leur a dit , ni de ma part , ni
>>de celle de qui que ce foit , qu'ils devoient prê-
»ter ferment au Roi de Pruffe , & qu'ils y fe-
Proient forcés. Je me fuis expreffément défendu
»dans la Capitulation , je l'ai fait représenter à S.
>>M. Pruffienne . Malgré cela , perfonne n'eft &
»ne fe croit autorifé à retenir quelques hommes
»de l'Artillerie , de l'Infanterie & de la Cavalerie.
»V. A. S. n'a qu'à nommer ceux des Généraux &
»>Officiers , qu'elle accufe. Notre qualité de prifonniers
de guerre ne nous permet pas de
>>nous éloigner des lieux de notre réfidence , &
chacun de nous eft refponfable de ce qui pourroit
fe faire contre la Capitulation . Mais V. A. S.
>>me permettra de lui dire que l'éloignement des
troupes pour la preftation de ferment qu'on éxi-
»goit d'elles & qu'on leur a fait faire par des
moyens violens , ne devroit point lui paroître
métrange ; & quoi qu'il en foit , il n'eft guere poffible
de rendre refponfables de cet éloignement
214 MERCURE DE FRANCE.
>>leurs Officiers qui font féparés d'elles .... Sur
la Lifte des Grenadiers Gardes du Corps , on a
»mis des hommes qui doivent avoir été auprès des
Ȏquipages des Officiers , & dont une partie s'eft
»perdue avec les bagages , & l'autre a été renvoyée
de Pirna & de Drefde . On a d'ailleurs fpé-
»ciné , comme étant à Drefde , des malades qui
wétoient reftés à Thurmfdorff & à Naumdorff , &
que les troupes Pruffiennes doivent y avoir trou
»vés. Il y a auffi beaucoup de Soldats qui étoient
nabfens par congé . Les Officiers ne fçavent où ils
>>font reftés , ni ce qu'ils font devenus . On a porté
>> pareillement furl'état des troupes plufieurs Ca-
» dets qui ne font encore que des enfans , & qui
»ne font jamais venus au Drapeau , quoique la
>> Cour ait bien voulu leur accorder , comme une
» grace , la paie pour leur entretien....... >>
On publia le premier de ce mois une Ordonnance
, par laquelle S. M. Pruffienne prefcrivoit
aux Cercles de cet Electorat , de fournir neuf
mille foixante -quinze hommes , pour recruter les
Régimens Saxons qu'Elle a pris à ſon ſervice. Par
la répartition qui avoit été faite , ce Prince demandoit
deux mille cent vingt hommes au Cercle
de Mifnie , dix- fept cens trente-cinq au Cercle
de Léipfick , deux cens foixante -un au Cercle
de Neuftadt , quatre cens foixante-onze au Cercle
Electoral , feize cens foixante- cinq au Cercle
des Montagnes , neuf cens cinq au Cercle de
Thuringe , quatre cens foixante - fix au Cercle de
Voigtland , fix cens au Marquifat de la Haute-
Luface , trois cens foixante - huit à la Baffe- Luface
, deux cens trente-e- quatre au Chapitre de Merfebourg
, & deux cens trente au Chapitre de
Naumbourg & de Zeift. Il étoit recommandé aux
Régences de n'enrôler que des hommes qui euf- -
JANVIER. 1757 . 275
>
fent au moins cinq pieds cinq pouces , & qui
n'euffent pas plus de vingt- huit ans ; & de les
choifir principalement parmi les Artifans , particuliérement
parmi les Charrons , Forgerons ,
Charpentiers , Maçons & Serruriers . Toutes ces
recrues devoient être prêtes le 15 & il avoit été
fignifié à chaque Cercle , que , fi elles ne fe trouvoient
pas affemblées pour ce temps , ou fi elles
n'étoient pas telles que S. M. Pruffienne les exigoit,
on procéderoit contre les Membres de la Régence
du Cercle par voie d'éxécution militaire ;
que même ils feroient arrêtés , & que , fans aucune
diftinction de perfonnes , on les condamneroit
aux travaux des fortifications .
Dix Régimens d'Infanterie de l'armée Saxonne
font confervés en entier. S. M. Pruffienne a incorporé
dans les troupes les Grenadiers Gardes du
Corps , le Régiment de la Reine ; celui de la Princeffe,
épouse du Prince Electoral ; fix Régimens de
Cavalerie , & le Corps d'Artillerie . Elle a envoyé
dans fes Etats le Régiment de Dragons de Rutow.
ski , ainfi que les foldats qui ont refufé de prêter
ferment . Plufieurs Officiers , foupçonnés d'avoir
contribué par leurs confeils à ce refus , ont été mis
aux arrêts .
Quelques Soldats Saxons s'étant évadés en paſfant
par Dornau , le détachement Pruffien , qui
les conduifoit , a enlevé les Magiftrats de ce Bourg ,
& les a emmenés prifonniers. On a publié une
Ordonnance du Directoire de Guerre , établi par
le Roi de Pruffe à Torgau . Elle porte que les foldats
qui quitteront les Régimens Saxons que ce
Prince a pris à fon fervice , feront traités comme
déferteurs. Par la même Ordonnance , il eft enjoint
aux Magiftrats de faire arrêter ceux qui le
trouveront dans leurs diftricts , & de les faire conduire
à la garnifon la plus prochaine , fous peine
216 MERCURE DE FRANCE.
d'en répondre en leur propre & privé nom. Il eſt
expreffément défendu de faire tenir aux fugitifs
rien de ce qui peut leur appartenir. Les Magiftrats
auffi-tôt qu'ils feront informés de l'évalion de
quelqu'un , feront obligés de faifir ſes biens meubles
ou immeubles , & ils payeront de leurs
pres fonds les effets qui feront détournés. Toutes
perfonnes qui auront contribué à la fuite d'un
foldat , ou qui , ayant connoiffance de fa fuite , ne
dénonceront pas le fugitif , fubiront la peine prononcée
contre lui .
pro-
Sur les repréſentations des Députés des différens
Cercles de la Saxe , & avec le confentement
du Roi de Pruffe , le Major Général Rezow s'eft
chargé d'acheter la levée des Milices que Sa Majeſté
Pruſſienne a demandées à cet Electorat.
1
On parle diverſement des caufes de la détention
du fieur de Heinecke , Confeiller privé. Le ſcellé
a été mis fur tous les papiers. Le fieur Hibler ,
Major d'un Régiment d'Infanterie des troupes
Saxonnes , a été arrêté en même temps que ce
Magiftrat , pour avoir exhorté des foldats à paffer
chez les Autrichiens.
DE LEIPSICK , le 2 Décembre.
Sur la réquifitión de nos Magiftrats & du Corps
de nos Négocians , le Roi de Pruffe a confenti
d'accorder une diminution fur la contribution de
cinq cens mille écus , qu'il avoit fait demander à
cette Ville. En même temps Sa Majeſté Pruffienne
a recommandé aux habitans de n'entretenir aucune
intelligence avec les Autrichiens , & de ne leur
faire aucune livraiſon , de quelque nature que ce
pût être.
Ce Prince arriva le 24 du mois dernier en cette
Ville , & il prit fon logement chez le fieur Heman
,
JANVIER. 1757. 217
man ,Confeiller des Finances. S.M. Pruffienne vifita
le lendemain matin , les quartiers qu'une partie de
fes troupes occupe dans les environs ; & le foir
Elle retourna à Drefde . Elle a témoigné qu'Elle
auroit défiré de pouvoir accorder une plus grande
diminution fur la contribution qu'Elle a demandée
; mais que les circonftances ne le lui
avoient pas permis . Il y a actuellement ici quatre
mille hommes en garnifon , fans y comprendre
les Gardes du Corps & les Gendarmes du Roi de
Pruffe , qui font logés dans les fauxbourgs . On
compte dans plufieurs maifons jufqu'à huit & dix
foldats . La Bourgeoifie eft obligée de leur céder
les chambres fur le devant , afin qu'ils -foient plus
à portée d'obſerver ce qui fe paffe dans les rues
& d'entendre les fignaux que les Officiers peuvent
avoir befoin de leur donner.
Le Roi de Pruffe , en faiſant la visite des quar
tiers que plufieurs Corps de fes troupes occupent
dans les environs de cette Ville , a employé plus
de deux heures à examiner la plaine de Lutzen ,
où Guftave Adolphe , Roi de Suede , perdit la vie ,
& où fon armée , quoique privée de ce Prince ,
remporta une victoire complette fur les Impériaux
. On obferva que S. M. Pruffienne écrivoit
plufieurs remarques fur les tablettes . Il y a actuellement
ici fix Bataillons en garniſon .
DE BAULZEN , le 22 Novembre.
Depuis quelques jours , le prince de Pruffe a
établi ici fon quartier. Après avoir fait diftribuer
des logemens à quatre Baraillons qu'il a amenés
avec lui , il a adreffé aux Etats du Cercle l'ordre
fuivant.
« S. A. R. difpenfant les habitans de fournir
»la nourriture aux troupes, efpere que les louables
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE .
»Etats , de concert avec le Magiftrat & le Cha-
» pitre , régleront les chofes entr'eux de façon que
chaque foldat reçoive journellement fix deniers
& le Bas Officier un gros , & qu'il foit payé
tous les mois dix écus aux Lieutenans , Sous-
>> Lieutenans & Enfeignes , vingt aux Capitaines ,
» quarante aux Lieutenans - Colonels , foixante aux
»Colonels. S. A. R. ne demande rien Elle .
pour
»A l'égard de fes Aides de Camp , Elle laiffe à la
»difcrétion des Etats , de décider de quelle maniere'
>>on doit en ufer. Elle ne penſe pas , que ces
>> Etats faffent la moindre difficulté de remplir fes
>>intentions fur ces différens articles. Au refte , Elle
»promet qu'Elle empêchera l'Officier & le foldat
» d'exiger rien de leurs hôtes au - delà des fommes
»fpécifiées ci -deffus ; bien entendu néanmoins que
» la lumiere & le bois ferontfournis gratuitement
» & que
l'hôte fera tenu de cuire & d'apprêter pour
» le foldat la viande que celui- ci aura achetée . De
» plus , S. A. R. demande qu'on prépare trois cens
>>lits pour établir en cette Ville un Hôpital Mili-
>>> taire. >>>
DE BERLIN , le 28 Novembre.
Il paroît une Patente du Roi , pour rappeller
tous les Vaffaux ou Sujets de Sa Majeſté , qui font
au fervice de l'Impératrice Reine de Hongrie &
de Boheme , ou qui réfident dans les Etats de
cette Princeffe. Le Roi leur ordonne de ſe repréfenter
dans le terme de deux mois , à compter
du jour de la publication de la Patente . Les biens
de ceux qui n'obéiront pas , feront confifqués au
profit des Officiers ou fujets de S. M. qui par
repréfailles pourroient effuyer quelque dommage
de la part de la Cour de Vienne.
C
JANVIER. 1757. 219
DE FRANC FORT , le 6 Décembre.
On afficha ici le 3 de Novembre dans toutes les
Places publiques le Decret de l'Empereur contre
le Roi de Pruffe ; & les Magiftrats ont défendu
de faire , dans cette Ville , & dans fon territoire ,
aucunes levées de foldats pour S. M. Pruffienne .
L'Empereur ayant ordonné la voie d'exécution
contre ce Prince , a déféré cette commiffion au
Duc de Saxe -Gotha en l'abſence du Roi de Pologne
, Electeur de Saxe . Le Duc de Saxe - Gotha s'eft
excuſé de ſe mêler de cette affaire ; mais les raifons
qu'il allegue pour s'en difpenfer , n'ont pas
fatisfait Sa Majefté Impériale , & Elle lui a adreffé
une nouvelle Admonition.
le Ba-
Les lettres de Ratisbonne marquent que
ron de Ponickau , Miniftre du Roi de Pologne
Electeur de Saxe à la Diete de l'Empire , a préfenté
un nouveau Mémoire à cette aſſemblée . La
moitié du Bourg de Kupferberg dans l'Evêché de
Bamberg , vient d'être réduite en cendre. Il y a eu
auffi un grand incendie à Wetzlar .
DE VIENNE , le 27 Novembre.
Leurs Majeftés Impériales ont envoyé au Feld-
Maréchal Comte de Browne leurs portraits enrichis
de diamans , & l'on compte que ce Général
fera mis an nombre des Chevaliers de l'Ordre de
la Toifon d'Or , qui font en cette Cour.
Le Comte d'Eftrées , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi Très- Chrétien , arriva ici le 10 de ce
mois. Il eut le 12 fes audiences de Leurs Majeſtés
Impériales.
Près de trois cens Saxons qui ont quitté l'armée
du Roi de Pruffe , font arrivés à Ybbi & à Crem's.
On apprend de Cracovie que les quatre Régimens
d'Infanterie & les deux de Cavalerie de cette Nátion
qui étoient en Pologne , s'avancent du côté
de Bielitz dans la haute Siléfie , pour le joindre aux
troupes de l'Impératrice Reine.
DE PRAGUE , le 14 Novembre.
Quatre Compagnies de Grenadiers des Régimens
que l'Impératrice Reine a fait venir d'Ita
lie , ont été mifes ici en garnifon. On a déposé
JANVIER. 1757. 200
dans l'Arcenal de cette Ville tous les pontons de
l'armée commandée par le Feld- Maréchal de
Browne. Il arrive tous les jours un grand nombre
de Déferteurs Pruffiens. Plufieurs prennent parti
dans les troupes de l'Impératrice Reine.
Depuis quelques jours les troupes qui
étoient dans le camp de Budin , fe font féparées.
Le Feld- Maréchal Comte de Browne a établi fon
quartier général en cette Ville . Il a donné le commandement
de tous les poftes au delà de l'Elbe au
Comte de Maguire. Le Général Haddick commandera
ceux en deçà de cette riviere. Les Huf
fards & les Croates ont formé un cordon le long
des frontieres de la Saxe , & plufieurs Efcadrons
de Cuiraffiers & de dragons font à portée de foutenir
ces troupes irrégulieres.
On doit faire à Carlsbadt l'échange des prifonniers.
Il s'y rendra pour cet effet de chaque côté
un Lieutenant Colonel , un Capitaine , un Auditeur
& un Commiffaire des guerres.
Pendant cet hyver , la Garniſon de cette Ville
fera compofée du Régiment de Jeune Wolfenbu
tel , d'un Bataillon de Wallis , & de vingt- deux
Compagnies de Grenadiers.
Du Camp de Budin , le 7 Novembre.
Le 27 du mois dernier , les Pruffiens ayant
abandonné la Ville d'Auffig , le Feld - Maréchal
Comte de Browne la fit occuper par un Détachement
de Croates. Il fit paffer en même temps
l'Elbe à la plupart des troupes de cette Nation ,
harceler l'arriere- garde de l'armée ennemie.
Le Général Haddick s'avança le 28 avec fon détachement
vers Peterwald. Les Pruffiens s'en re-.
tirerent , & il en prit poffeffion. Le 29 , le Lieute
nant-Colonel Maceligot attaqua un poſte , dans
pour
1
ZIO MERCURE DE FRANCE.
:
lequel un corps d'ennemis étoit retranché avec
huit canons. L'action fut très- vive , & les Pruffiens
fe défendirent long-temps à la faveur de leur
artillerie mais le Colonel Velha étant venu au
fecours du fieur Maceligot , le pofte fut emporté.
Les ennemis y ont laiffé près de deux cens morts
ou bleffés . On eut le 30 des avis certains , que l'ennemi
avoit entiérement évacué la Boheme ; & le
31 , le Feld - Maréchal de Browne rappella les
Détachemens qu'il avoit envoyés dans les Cercles
de Saatz & de Leitmeritz . Sur le bruit qui fe
répandit le premier de ce mois , que les Pruffiens
faifoient de nouveaux mouvemens du côté de Zitau
& de Gabel , ce Général fit avancer le Comte
Lafcy à la tête de quelques Bataillons & d'un
Corps de Huffards vers Jung- Buntzlau , & le Lieutenant-
Colonel Louden vers Bambourg, avec huit
cens Croates. Le Baron de Wolfersdorff , Major
Général , fut détaché le 3 avec fix Bataillons , un
pareil nombre de Compagnies de Grénadiers , fix
cens chevaux , & douze pieces de canon
foutenir le Comte Lafcy . Le s , on apprit que les
ennemis avoient pris des cantonnemens ; qu'il n'y
avoit plus que quatre mille hommes de leurs troupes
qui fuffent campés ; & que ce Corps étoit
retranché derriere Nellendorff.
, pour
Du Quartier Général du Prince Piccolomini
Hollochlau , le 8 Novembre 1756.
Les troupes commandées par le Prince Piccolomini
, ne ſe ſont arrêtées qu'un jour à Jaromitz
, & le 27 du mois dernier elles font venues
camper ici. On fut informé le 29 , qu'un Corps
de Pruffiens qui étoit reſté à Neuſtadt , s'etoit retiré.
Auffitôt le Prince Piccolomini manda au
Comte Spada , de faire prendre poffeffion de ce
JANVIER. 1757. 27F
le
pofte. Sur l'avis qu'on reçut le même jour , que
le Feld- Maréchal de Schwerin décampoit de Skalitz
, & qu'il paroifloit avoir deffein de fe replier
vers Lewin ; les Comtes de Spada , Louis de Starhemberg
& de Rodolphe de Palfy , eurent ordre
de fe porter en avant .En même temps, on détacha
le Colonel Mibaliewich , pour inquiéter
les ennemis dans leur retraite. Le 30 ils fe retirerent
jufqu'à Reinerz dans le Comté de Glatz . Le
fieur Mibaliewich , après les avoir poursuivis ,
eft revenu prendre pofte à Lewin. Le Feld - Maréchal
de Schwerin leva de nouveau fon camp
premier de ce mois. Continuant de retourner
en arriere , il alla fe pofter fous Glatz , & s'eft
replié enfuite jufqu'à Warthe : il n'a laiffé à
Glatz que deux Régimens. Quelques difpofitions.
de ce Général font juger qu'il à même deſſein
d'évacuer entiérement le Comté de Glatz . Les
troupes de l'Impératrice Reine y paient tout ar
gent comptant , excepté le pain & les fourrages ,
qu'elles ne prennent même qu'en donnant des reçus.
Deux Détachemens fe font avancés à Reinerz
& à Gofbubel , pour obferver les mouvemens des
ennemis. Nos Huffards font campés entre Czaftch
& Slany. Les Régimens de Cuiraffiers de Schmerzing
, de Kalckreuter & de Gelhay , & les Régimens
de Huffards de Nadafti & de Kaluocki
font arrivés de Hongrie en Moravie , où ils s'ar
rêteront juſqu'à nouvel ordre.
DE LEITMERITZ , le 2 Novembre.
Quelques jours avant que les Prufſiens abandonnaffent
la Boheme , le fieur de Tallange atta--
qua Salefl , où étoient trois cens hommes d'Infanterie
& quatre-vingts Huffards de leur troupes ,
212 MERCURE DE FRANCE .
avec deux pieces de canon . Il tailla en pieces cent
foixante -dix hommes , & il encloua les deux canons
, ne pouvant les enlever parce que fix cens
Cavaliers ennemis vinrent au fecours du pofte attaqué.
Le Major Manftein , qui y commandoir ,
a perdu la vie. Il n'y a eu que feize hommes tués
& vingt-trois bleffés du côté des Autrichiens . Le
Général Maguire a fait former , par les troupes
qu'il a fous fes ordres , un cordon le long de la
frontiere .
DE DRESDE , le 29 Novembre.
NeufRégimens de l'armée de Sa Majeſté Pruſfienne
devoient traverfer le Cercle de Buntzlau
pour aller joindre l'armée qui eft aux ordres du
Feld-Maréchal de Schwerin . Ils n'ont pu exécuter
ce projet , les Autrichiens ayant occupé les principaux
poftes fitués le long des montagnes de la
Luface. Des lettres de Léipfick avoient marqué ,
que deux Régimens Saxons avoient trouvé le
moyen de fe rendre à Prague. Les mêmes lettres
ajoutoient , que cent cinquante Soldats des mêmes
troupes avoient forcé trois cens Cavaliers
Pruffiens , qui avoient été envoyés à leur pour
fuite , de mettre les armes bas , & qu'il les
avoient emmenés prifonniers en Boheme. Ces
nouvelles ne font pas confirmées. Il eft vrai feule
ment que le Régiment Saxon de Lubomirsky a
refufé de marcher fous les ordres des Officiers
Pruffiens , qui lui avoient été donnés pour commander
qu'il en a tué quelques- uns , & qu'il
s'eft enfuite entiérement difperfé .
Quelques Régimens des troupes Electorales
ayant conftamment refufé de prêter ferment au
Roi de Pruffe , & un grand nombre de Soldats des
JANVIER. 1757. 213
mêmes troupes ayant pris la fuite , le Prince
Maurice d'Anhalt - Deſſau en a porté des plaintes
au Feld- Maréchal Comte de Rutowski , par ordre
de Sa Majesté Pruffienne. Ce Feld- Maréchal a
fait à la lettre du Prince d'Anhalt une réponſe ,
dont voici l'extrait.
« V. A. S. fçait mieux que perfonne , que la plu-
»part des Officiers, après avoir paffé le Pont de Rhuden
,ont été d'abord éloignés de leurs Régimens.
»Comment peut- on exiger d'eux qu'ils répon-
>>dent de leur monde ; & de moi , que je réponde
pour les Officiers ? En vertu de la Capitula-
»tion , il étoit libre à ces derniers de refter au fer-
»vice de S. M. le Roi de Pologne , ou de deman-
» der leur congé. On a convenablement annoncé
»aux Soldats qu'ils feroient prifonniers de guer-
>>re ; mais on ne leur a dit , ni de ma part , ni
>>de celle de qui que ce foit , qu'ils devoient prê-
»ter ferment au Roi de Pruffe , & qu'ils y fe-
Proient forcés. Je me fuis expreffément défendu
»dans la Capitulation , je l'ai fait représenter à S.
>>M. Pruffienne . Malgré cela , perfonne n'eft &
»ne fe croit autorifé à retenir quelques hommes
»de l'Artillerie , de l'Infanterie & de la Cavalerie.
»V. A. S. n'a qu'à nommer ceux des Généraux &
»>Officiers , qu'elle accufe. Notre qualité de prifonniers
de guerre ne nous permet pas de
>>nous éloigner des lieux de notre réfidence , &
chacun de nous eft refponfable de ce qui pourroit
fe faire contre la Capitulation . Mais V. A. S.
>>me permettra de lui dire que l'éloignement des
troupes pour la preftation de ferment qu'on éxi-
»goit d'elles & qu'on leur a fait faire par des
moyens violens , ne devroit point lui paroître
métrange ; & quoi qu'il en foit , il n'eft guere poffible
de rendre refponfables de cet éloignement
214 MERCURE DE FRANCE.
>>leurs Officiers qui font féparés d'elles .... Sur
la Lifte des Grenadiers Gardes du Corps , on a
»mis des hommes qui doivent avoir été auprès des
Ȏquipages des Officiers , & dont une partie s'eft
»perdue avec les bagages , & l'autre a été renvoyée
de Pirna & de Drefde . On a d'ailleurs fpé-
»ciné , comme étant à Drefde , des malades qui
wétoient reftés à Thurmfdorff & à Naumdorff , &
que les troupes Pruffiennes doivent y avoir trou
»vés. Il y a auffi beaucoup de Soldats qui étoient
nabfens par congé . Les Officiers ne fçavent où ils
>>font reftés , ni ce qu'ils font devenus . On a porté
>> pareillement furl'état des troupes plufieurs Ca-
» dets qui ne font encore que des enfans , & qui
»ne font jamais venus au Drapeau , quoique la
>> Cour ait bien voulu leur accorder , comme une
» grace , la paie pour leur entretien....... >>
On publia le premier de ce mois une Ordonnance
, par laquelle S. M. Pruffienne prefcrivoit
aux Cercles de cet Electorat , de fournir neuf
mille foixante -quinze hommes , pour recruter les
Régimens Saxons qu'Elle a pris à ſon ſervice. Par
la répartition qui avoit été faite , ce Prince demandoit
deux mille cent vingt hommes au Cercle
de Mifnie , dix- fept cens trente-cinq au Cercle
de Léipfick , deux cens foixante -un au Cercle
de Neuftadt , quatre cens foixante-onze au Cercle
Electoral , feize cens foixante- cinq au Cercle
des Montagnes , neuf cens cinq au Cercle de
Thuringe , quatre cens foixante - fix au Cercle de
Voigtland , fix cens au Marquifat de la Haute-
Luface , trois cens foixante - huit à la Baffe- Luface
, deux cens trente-e- quatre au Chapitre de Merfebourg
, & deux cens trente au Chapitre de
Naumbourg & de Zeift. Il étoit recommandé aux
Régences de n'enrôler que des hommes qui euf- -
JANVIER. 1757 . 275
>
fent au moins cinq pieds cinq pouces , & qui
n'euffent pas plus de vingt- huit ans ; & de les
choifir principalement parmi les Artifans , particuliérement
parmi les Charrons , Forgerons ,
Charpentiers , Maçons & Serruriers . Toutes ces
recrues devoient être prêtes le 15 & il avoit été
fignifié à chaque Cercle , que , fi elles ne fe trouvoient
pas affemblées pour ce temps , ou fi elles
n'étoient pas telles que S. M. Pruffienne les exigoit,
on procéderoit contre les Membres de la Régence
du Cercle par voie d'éxécution militaire ;
que même ils feroient arrêtés , & que , fans aucune
diftinction de perfonnes , on les condamneroit
aux travaux des fortifications .
Dix Régimens d'Infanterie de l'armée Saxonne
font confervés en entier. S. M. Pruffienne a incorporé
dans les troupes les Grenadiers Gardes du
Corps , le Régiment de la Reine ; celui de la Princeffe,
épouse du Prince Electoral ; fix Régimens de
Cavalerie , & le Corps d'Artillerie . Elle a envoyé
dans fes Etats le Régiment de Dragons de Rutow.
ski , ainfi que les foldats qui ont refufé de prêter
ferment . Plufieurs Officiers , foupçonnés d'avoir
contribué par leurs confeils à ce refus , ont été mis
aux arrêts .
Quelques Soldats Saxons s'étant évadés en paſfant
par Dornau , le détachement Pruffien , qui
les conduifoit , a enlevé les Magiftrats de ce Bourg ,
& les a emmenés prifonniers. On a publié une
Ordonnance du Directoire de Guerre , établi par
le Roi de Pruffe à Torgau . Elle porte que les foldats
qui quitteront les Régimens Saxons que ce
Prince a pris à fon fervice , feront traités comme
déferteurs. Par la même Ordonnance , il eft enjoint
aux Magiftrats de faire arrêter ceux qui le
trouveront dans leurs diftricts , & de les faire conduire
à la garnifon la plus prochaine , fous peine
216 MERCURE DE FRANCE.
d'en répondre en leur propre & privé nom. Il eſt
expreffément défendu de faire tenir aux fugitifs
rien de ce qui peut leur appartenir. Les Magiftrats
auffi-tôt qu'ils feront informés de l'évalion de
quelqu'un , feront obligés de faifir ſes biens meubles
ou immeubles , & ils payeront de leurs
pres fonds les effets qui feront détournés. Toutes
perfonnes qui auront contribué à la fuite d'un
foldat , ou qui , ayant connoiffance de fa fuite , ne
dénonceront pas le fugitif , fubiront la peine prononcée
contre lui .
pro-
Sur les repréſentations des Députés des différens
Cercles de la Saxe , & avec le confentement
du Roi de Pruffe , le Major Général Rezow s'eft
chargé d'acheter la levée des Milices que Sa Majeſté
Pruſſienne a demandées à cet Electorat.
1
On parle diverſement des caufes de la détention
du fieur de Heinecke , Confeiller privé. Le ſcellé
a été mis fur tous les papiers. Le fieur Hibler ,
Major d'un Régiment d'Infanterie des troupes
Saxonnes , a été arrêté en même temps que ce
Magiftrat , pour avoir exhorté des foldats à paffer
chez les Autrichiens.
DE LEIPSICK , le 2 Décembre.
Sur la réquifitión de nos Magiftrats & du Corps
de nos Négocians , le Roi de Pruffe a confenti
d'accorder une diminution fur la contribution de
cinq cens mille écus , qu'il avoit fait demander à
cette Ville. En même temps Sa Majeſté Pruffienne
a recommandé aux habitans de n'entretenir aucune
intelligence avec les Autrichiens , & de ne leur
faire aucune livraiſon , de quelque nature que ce
pût être.
Ce Prince arriva le 24 du mois dernier en cette
Ville , & il prit fon logement chez le fieur Heman
,
JANVIER. 1757. 217
man ,Confeiller des Finances. S.M. Pruffienne vifita
le lendemain matin , les quartiers qu'une partie de
fes troupes occupe dans les environs ; & le foir
Elle retourna à Drefde . Elle a témoigné qu'Elle
auroit défiré de pouvoir accorder une plus grande
diminution fur la contribution qu'Elle a demandée
; mais que les circonftances ne le lui
avoient pas permis . Il y a actuellement ici quatre
mille hommes en garnifon , fans y comprendre
les Gardes du Corps & les Gendarmes du Roi de
Pruffe , qui font logés dans les fauxbourgs . On
compte dans plufieurs maifons jufqu'à huit & dix
foldats . La Bourgeoifie eft obligée de leur céder
les chambres fur le devant , afin qu'ils -foient plus
à portée d'obſerver ce qui fe paffe dans les rues
& d'entendre les fignaux que les Officiers peuvent
avoir befoin de leur donner.
Le Roi de Pruffe , en faiſant la visite des quar
tiers que plufieurs Corps de fes troupes occupent
dans les environs de cette Ville , a employé plus
de deux heures à examiner la plaine de Lutzen ,
où Guftave Adolphe , Roi de Suede , perdit la vie ,
& où fon armée , quoique privée de ce Prince ,
remporta une victoire complette fur les Impériaux
. On obferva que S. M. Pruffienne écrivoit
plufieurs remarques fur les tablettes . Il y a actuellement
ici fix Bataillons en garniſon .
DE BAULZEN , le 22 Novembre.
Depuis quelques jours , le prince de Pruffe a
établi ici fon quartier. Après avoir fait diftribuer
des logemens à quatre Baraillons qu'il a amenés
avec lui , il a adreffé aux Etats du Cercle l'ordre
fuivant.
« S. A. R. difpenfant les habitans de fournir
»la nourriture aux troupes, efpere que les louables
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE .
»Etats , de concert avec le Magiftrat & le Cha-
» pitre , régleront les chofes entr'eux de façon que
chaque foldat reçoive journellement fix deniers
& le Bas Officier un gros , & qu'il foit payé
tous les mois dix écus aux Lieutenans , Sous-
>> Lieutenans & Enfeignes , vingt aux Capitaines ,
» quarante aux Lieutenans - Colonels , foixante aux
»Colonels. S. A. R. ne demande rien Elle .
pour
»A l'égard de fes Aides de Camp , Elle laiffe à la
»difcrétion des Etats , de décider de quelle maniere'
>>on doit en ufer. Elle ne penſe pas , que ces
>> Etats faffent la moindre difficulté de remplir fes
>>intentions fur ces différens articles. Au refte , Elle
»promet qu'Elle empêchera l'Officier & le foldat
» d'exiger rien de leurs hôtes au - delà des fommes
»fpécifiées ci -deffus ; bien entendu néanmoins que
» la lumiere & le bois ferontfournis gratuitement
» & que
l'hôte fera tenu de cuire & d'apprêter pour
» le foldat la viande que celui- ci aura achetée . De
» plus , S. A. R. demande qu'on prépare trois cens
>>lits pour établir en cette Ville un Hôpital Mili-
>>> taire. >>>
DE BERLIN , le 28 Novembre.
Il paroît une Patente du Roi , pour rappeller
tous les Vaffaux ou Sujets de Sa Majeſté , qui font
au fervice de l'Impératrice Reine de Hongrie &
de Boheme , ou qui réfident dans les Etats de
cette Princeffe. Le Roi leur ordonne de ſe repréfenter
dans le terme de deux mois , à compter
du jour de la publication de la Patente . Les biens
de ceux qui n'obéiront pas , feront confifqués au
profit des Officiers ou fujets de S. M. qui par
repréfailles pourroient effuyer quelque dommage
de la part de la Cour de Vienne.
C
JANVIER. 1757. 219
DE FRANC FORT , le 6 Décembre.
On afficha ici le 3 de Novembre dans toutes les
Places publiques le Decret de l'Empereur contre
le Roi de Pruffe ; & les Magiftrats ont défendu
de faire , dans cette Ville , & dans fon territoire ,
aucunes levées de foldats pour S. M. Pruffienne .
L'Empereur ayant ordonné la voie d'exécution
contre ce Prince , a déféré cette commiffion au
Duc de Saxe -Gotha en l'abſence du Roi de Pologne
, Electeur de Saxe . Le Duc de Saxe - Gotha s'eft
excuſé de ſe mêler de cette affaire ; mais les raifons
qu'il allegue pour s'en difpenfer , n'ont pas
fatisfait Sa Majefté Impériale , & Elle lui a adreffé
une nouvelle Admonition.
le Ba-
Les lettres de Ratisbonne marquent que
ron de Ponickau , Miniftre du Roi de Pologne
Electeur de Saxe à la Diete de l'Empire , a préfenté
un nouveau Mémoire à cette aſſemblée . La
moitié du Bourg de Kupferberg dans l'Evêché de
Bamberg , vient d'être réduite en cendre. Il y a eu
auffi un grand incendie à Wetzlar .
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Résumé : ALLEMAGNE.
En novembre 1756 et janvier 1757, plusieurs événements militaires et diplomatiques marquent l'Allemagne et l'Europe centrale. À Vienne, les empereurs offrent des portraits enrichis de diamants au Feld-Maréchal Comte de Browne, qui doit être nommé Chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or. Le Comte d'Estrées, ministre plénipotentiaire du roi de France, est reçu en audience par les empereurs. Près de trois cents Saxons désertent l'armée prussienne pour rejoindre les troupes autrichiennes. En Bohême, des régiments italiens sont mis en garnison à Prague, et des déserteurs prussiens continuent d'arriver. Les troupes autrichiennes se réorganisent sous la direction du Feld-Maréchal Comte de Browne, qui établit son quartier général à Prague et nomme des commandants pour les postes de part et d'autre de l'Elbe. Des échanges de prisonniers doivent avoir lieu à Carlsbad. À Budin, les troupes prussiennes abandonnent la ville d'Aussig, permettant aux Autrichiens de prendre plusieurs positions. Le Prince Piccolomini mène des opérations contre les Prussiens, qui se retirent vers Glatz et Warthe. À Dresde, des régiments saxons refusent de prêter serment au roi de Prusse, et des déserteurs saxons sont arrêtés et menacés de sanctions. Le roi de Prusse ordonne le recrutement de neuf mille six cent soixante-quinze hommes pour renforcer les régiments saxons. Des ordonnances sont publiées pour punir les déserteurs et les magistrats complaisants. En décembre 1756 et janvier 1757, des mesures administratives et militaires sont prises en Saxe et en Prusse. Les personnes contribuant à la désertion ou ne dénonçant pas un fugitif subissent la même peine que le déserteur. Sur demande du Roi de Prusse, le Major Général Rezow achète la levée des milices saxonnes. Le conseiller privé Heinecke et le Major Hibler sont arrêtés pour avoir encouragé des soldats à déserter. Le Roi de Prusse accepte de réduire la contribution demandée à Leipzig à la demande des magistrats et des négociants. Il visite Leipzig et les environs, inspectant les troupes et recommandant aux habitants de ne pas collaborer avec les Autrichiens. Les habitants de Leipzig doivent loger les soldats prussiens et fournir des lits pour un hôpital militaire. À Baulzen, le Prince de Prusse ordonne aux États du Cercle de fournir nourriture et logement aux troupes. Le Roi de Prusse publie une patente rappelant ses sujets au service de l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême. À Francfort, un décret impérial contre le Roi de Prusse est affiché, interdisant les levées de soldats pour la Prusse. Des incendies détruisent une partie du bourg de Kupferberg et la ville de Wetzlar.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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41
p. 194-200
ALLEMAGNE.
Début :
Depuis le 26 Juin, les Prussiens ont évacué la Poméranie Suédoise. [...]
Mots clefs :
Stralsund, Prusse, Cavalerie, Infanterie, Armée suédoise, Vienne, Comte de Daun, Retraite, Perte de l'ennemi, Olomouc, Mouvements des troupes, Général, Corps, Quartier général, Wrocław, Russes, Général Browne, Hambourg, Bohême, Baron de Dombale, Troupes, Saxe, Dresde, Prince Henry, Strasbourg, Combats
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN Ε.
DE STRALSUND , le 2 Juillet,
Depuis le 26 Juin, les Pruſſiens ont évacué la
Pomeranie Suédoiſe. Actuellement leur arrieregarde
eſt au-delà de la Peene , à un quart de lieue
de Loitz , & le reſte de leur armée campe entre
Paſſewalk & Prentzlow.
Un détachement de Cavalerie &d'Infanterie de
l'armée Suédoiſe eſt parti le premier Juillet , pour
déloger deux Bataillons Prufſiens poſtés à Swine
& à Peenemunde,&pour attaquer leur arrieregarde.
L'armée Suédoiſe ſera bientôt entiérement rafſemblée
& en état d'aller en avant. Elle ſe renforce
de jour en jour par l'arrivée des Troupes qui
étoient dans l'Ile de Rugen , & de celles qui viennent
de Carlſcroon, dont pluſieurs Corps joignent
ſucceſſivement. Les Huſſards Suédois ont déja été
àDemmin.
AOUST . 1738. 195
DE VIENNE , le 22 Juillet.
On apprendde Moravie que le Comte de Daun
pourſuit vivement les Prufſiens avec toute ſon armée.
Leur tetraite a été ſi précipitée qu'ils ont
abandonné leurs malades & leurs bleſſés , qui font
en très-grand nombre..
Tous les avis que nous recevons ne font que
confirmer la perte que l'ennemi ne pouvoit jamais
évites en ſe retirant, à la vue d'une armée nombreuſe
& fort ſupérieure , par des montagnes &
des défilés. On prétend que la nuit du 2 Juillet ,
on a fait ſur les Pruſſiens près de fix mille prifonniers
; que le Général Putkammer a été pris avec
ſept cens Fufiliers & trois cens Grenadiers ; qu'un
Corps de dix mille hommes eſt entiérement coupé;
que les ennemis ont encloué 60 pieces de leur
canon; que ladéſertion occaſionnée par cette retraite
, n'eſt pas concevable ; qu'enfin ils font les
plus grands efforts , pour gagner promptement le
Comté de Glatz , mais que les Croates & les Pandoures
font des marches forcées , pour tomber ſur
eux partout où ils peuvent les joindre , & qu'un
Corps de trois mille Croates , qui a fait en dix
heures neufmilles d'Allemagne , est allé ſe poſter
àReinertz , pour leur couper les paſſages.
D'OLMULTZ en Moravie , le 12 Juillet.
Il vint de tous côtés le 6 de ce moi des avis concernant
la marche des Pruſſiens , & l'on apprit
qu'une de leurs colonnes ſe portoit ſur Konitz &
Kornitz , que leur Quartier Général étoit ce jourlà
à Mariſch-Tribau ; qu'une autre colonne de
treize à quatorze mille hommes , aux ordres du
1 ij
196 MERCURE DE FRANCE.
Général Fouquet , marchoit ſur Muglitz par Lit
tau & Auffée , & que cette colonne emmenoit
l'artillerie qui avoit fervi au ſiege.
La pourſuite des ennemis ſe fait en cet ordre.
Le Baron de Bucow , Général de Cavalerie , cotoye
toujours le Roi de Pruffe par ſon flanc gauche,
& il a pris pour cet effet poſte à Oppatowitz . Il a
envoyé à Zwittau & à Schonhengſt quelques Détachemens
de Croates , pour faire des abbatis , &
rendre les chemins de ce côté-là le plus impraticables
qu'il feroit poſſible. La ſeconde colonne eſt
obſervée par le Général de Laudon , qui s'eſt porté
juſqu'àHohenſtadt. Le GénéralComte de Saint-
Ignon est attaché à cette même colonne , & il s'eſt
avancé juſqu'à Bladendorff, où marche auſſi le
Général de Ziskowitz .
De fon côté , le Comte de Daun s'eſt diſpoſé
fur le champ à ſuivre l'ennemi avec toute l'armée.
Dès le même jour 3 , il fit jetter quatre ponts ſur
la Morave , où paſſerent le Corps des Grenadiers
& celui des Carabiniers Impériaux , qui vinrent
enfuite camper ſur les hauteurs de Khrenau. Le 4.
toute l'armée repaſſa la Morave en pluſieurs colonnes
, & elle entra vers le midi dans le camp
deDrahonitz .
Les Proffiens forcent tellement leurs marches,
que nos Détachemens ont beaucoup de peine à
lesjoindre. Cependant leGénéral de Laudon a atteint
leur arriere-garde avec ſes Troupes légeres ;
il leur a déja tué& bleſſé beaucoup de monde
il leur a même enlevé pluſieurs charriots , & il
les pourſuit avec une activité extraordinaire.
,
Le 9 de Juillet , le quartier général du Maréchal
de Daun étoit à Hara , près de Politſchan , &
fon avant-garde à Proſetch. Il continue avec ate
tention de ſuivre la marche des Prufſiens .
1.1
ز
AOUST. 17.58.197
L'entrée du Roi de Pruſſe en Moravie lui coû
te environ quinze mille hommes , dont il a
perdu fix mille au fiége de cette Place , quatre
mille hommes de ſes meilleures Troupes à la
défaite du convoi , & cinq mille déſerteurs , ſans
compter tout ce qu'il perd dans ſa retraite.
DE BRESLAW , les Juillet.
L'approche des Ruſſiens nous eſt confirmée par
tous les avis qui nous viennent des frontieres de
cette Province. Le Corps de Troupes commandé
par leGénéral Browne étoit le 28 du mois de Juin
àLiſſa& à Frauſtadt , & il s'avance à grandesjournées
vers l'Oder.
DE HAMBOURG , le 3 Juillet .
L'Armée du Général Fermer a dirigé ſa marche
fur Konitz , Tauchel & Friedland , ce qui le conduit
directement dans la nouvelle Marche. Les
Troupes légeres de cette armée ont pénétrée dans
laPomeraniePruſſienne par Tempelbourg & Beerwalde.
Quelques lettres de Lithuanie marquent , qu'un
troiſieme Corps de Troupes Ruſſiennes , compofé
de trente mille hommes , eſt encore en marche
pour ſe joindre à l'une des deux armées , qui s'avancent
dans les Etats de Pruffe .
On vient d'apprendre que la Reine& la Famille
Royale de Pruſſe ſont parties de Berlin pour ſe
rendre àMagdebourg : ainſi les Ruſſiens ſont peutêtre
à préſent maîtres de Berlin.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE:
Du Camp de l'Armée combinée à Saatz en
Boheme ,le 6 Juillet.
:
On apprit hier ici que le Baron de Dombale,
Lieutenant-Général , s'étoit mis le 26 Juin en marche
de Bamberg , pour entrer dans le Voigtland
&de- là en Saxe. Le général Comte Eſterhazy a
pouffé il y a quelques jours un fort détachement
aux ordres du Général Luzinsky, juſqu'à Oelſnitz,
d'où nos patrouilles vont fort près de Zwickau.
Suivant leur rapport , le Général Memplatz commande
en cette Ville , qui eſt occupée par un
Corps d'Infanterie , tandis qu'un Corps de Cavale.
rie eſt poſté ſur les derrieres , qui aboutiſſent au
grand chemin de Chemnitz.
Le Corps commandé par le Baron de Dombale,
eſt entré le premier de Juillet dans le camp de
Monichberg , en fort bon état , & bien pourvu
d'artillerie. Il a pouffé ſon avant-garde à Hoff,
&des poſtes à Lobenstein ; il a auſſi porté fur
Konigshoff un gros détachement de Haffards ,
pour éclairerde tous côtés les mouvemens des ennemis
, & s'oppoſer à leurs courſes.
Par les derniers avis de la Saxe on eſt informé
que le Prince Henry occupe encore avec ſon armée
le camp de Tſchoppau , & que fon quartier
général eſtdans le village de Gorna ; qu'il s'aſſemble
un gras corps de ſes troupes à Annaberg , d'où
les Prufliens,font courir le bruit qu'ils vont péné
trer en force en Boheme ; que cependant le camp
de Tſchoppau eft extrêmement fortifié ; qu'il y a
partout entre deux régimens une batterie de huit
canons , & quarante-deux groſſes pieces d'artillerie
à la réſerve ; que derriere ce camp les Pruffiens
ontjetté deux ponts ſur la riviere de Tſchoppau ,
AOUST. 1758. 199
đu côté de Waldkirckin & d'Henerſdorff; qu'ils
forment à Chemnitz un gros magaſin , & qu'enfin
le Prince Henry a fait marquer deux camps , l'un
àCheinzenback , l'autre à Wolchenſtein .
L'armée combinée doit dans deux jours fe met
tre en marche pour entrer en Saxe.
Si l'on en croit les déſerteurs qui nous viennent
de Siléfie , les Ruſſiens font fort près du grand
Glogau. Il y a déja eu une action entre l'avantgarde
de leur armée & les troupes de la garnifon
de Landshut, qui étoient forties de cette ville pour
efcorterunconvoi: on prétend que les Ruffiens
en ont détruit une partie , & enlevé l'autre.
DE DRESDE, le 30 Juin.
Nous apprenons que le Prince Henry a rappellé
la Garniſon de Léipfick , & qu'il n'a laiſſé dans
cette Ville que le Régiment de Saldern, avec quelques
centaines de malades.
11 part d'ici tous les jours une grande quantité
d'avoine pour le camp du Prince à Chemnitz ; les
Etats du Cercle de Miſnie ont fourni pour la tranfporter
cinq cens chariots , tous attelés de quatre
chevaux , qu'on a exigés d'eux par les voies dont
ufent ordinairement les Pruſſiens. Dans tous les
endroits de ce Cercle , qui n'ont pas fourni leurs
recrues , on enleve les jeunes gens de tout âge , &
l'on arrête les parens de ceux qui ont déferté du
ſervice Pruſſien. Le Cercle des montagnes eſt auſſi
tenu d'entretenir cinq cens charriots à quatre chevaux
pour le ſervice journalier du camp.
Le Quartier Général du Prince Henry eſt maintenant
à Gornau , entre Tichoppau & le pont de
Farbenbrukke. Ce Prince vient de détacher quatre
Bataillons pour garder le poſte de Freyberg ;
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
le reſte de ſes Troupes cantonne le long des frontieres
entre la Boheme & le Cercle des montagnes.
DE STRASBOURG , le II Juillet .
Trois Bataillons tirés des Régimens Saxons du
Prince Frederic , des Grenadiers du Roi & du
Prince Xavier , ſont attendus ici le 12, le 14 & le
17 de Juillet. Le 7, les Régimens des Gardes , du
Prince Joſeph , du Prince Clément & du Comtede
Brulh , entrerent en garniſon à Landau. Les Régimens
de Lubomirski & de Mundewitz, font entrés
hier à Weiſſembourg , & le 18 les Régimens du
Prince Maximilien, de Rochau & de Gotha, feront
rendus àHaguenau.
DE STRALSUND , le 2 Juillet,
Depuis le 26 Juin, les Pruſſiens ont évacué la
Pomeranie Suédoiſe. Actuellement leur arrieregarde
eſt au-delà de la Peene , à un quart de lieue
de Loitz , & le reſte de leur armée campe entre
Paſſewalk & Prentzlow.
Un détachement de Cavalerie &d'Infanterie de
l'armée Suédoiſe eſt parti le premier Juillet , pour
déloger deux Bataillons Prufſiens poſtés à Swine
& à Peenemunde,&pour attaquer leur arrieregarde.
L'armée Suédoiſe ſera bientôt entiérement rafſemblée
& en état d'aller en avant. Elle ſe renforce
de jour en jour par l'arrivée des Troupes qui
étoient dans l'Ile de Rugen , & de celles qui viennent
de Carlſcroon, dont pluſieurs Corps joignent
ſucceſſivement. Les Huſſards Suédois ont déja été
àDemmin.
AOUST . 1738. 195
DE VIENNE , le 22 Juillet.
On apprendde Moravie que le Comte de Daun
pourſuit vivement les Prufſiens avec toute ſon armée.
Leur tetraite a été ſi précipitée qu'ils ont
abandonné leurs malades & leurs bleſſés , qui font
en très-grand nombre..
Tous les avis que nous recevons ne font que
confirmer la perte que l'ennemi ne pouvoit jamais
évites en ſe retirant, à la vue d'une armée nombreuſe
& fort ſupérieure , par des montagnes &
des défilés. On prétend que la nuit du 2 Juillet ,
on a fait ſur les Pruſſiens près de fix mille prifonniers
; que le Général Putkammer a été pris avec
ſept cens Fufiliers & trois cens Grenadiers ; qu'un
Corps de dix mille hommes eſt entiérement coupé;
que les ennemis ont encloué 60 pieces de leur
canon; que ladéſertion occaſionnée par cette retraite
, n'eſt pas concevable ; qu'enfin ils font les
plus grands efforts , pour gagner promptement le
Comté de Glatz , mais que les Croates & les Pandoures
font des marches forcées , pour tomber ſur
eux partout où ils peuvent les joindre , & qu'un
Corps de trois mille Croates , qui a fait en dix
heures neufmilles d'Allemagne , est allé ſe poſter
àReinertz , pour leur couper les paſſages.
D'OLMULTZ en Moravie , le 12 Juillet.
Il vint de tous côtés le 6 de ce moi des avis concernant
la marche des Pruſſiens , & l'on apprit
qu'une de leurs colonnes ſe portoit ſur Konitz &
Kornitz , que leur Quartier Général étoit ce jourlà
à Mariſch-Tribau ; qu'une autre colonne de
treize à quatorze mille hommes , aux ordres du
1 ij
196 MERCURE DE FRANCE.
Général Fouquet , marchoit ſur Muglitz par Lit
tau & Auffée , & que cette colonne emmenoit
l'artillerie qui avoit fervi au ſiege.
La pourſuite des ennemis ſe fait en cet ordre.
Le Baron de Bucow , Général de Cavalerie , cotoye
toujours le Roi de Pruffe par ſon flanc gauche,
& il a pris pour cet effet poſte à Oppatowitz . Il a
envoyé à Zwittau & à Schonhengſt quelques Détachemens
de Croates , pour faire des abbatis , &
rendre les chemins de ce côté-là le plus impraticables
qu'il feroit poſſible. La ſeconde colonne eſt
obſervée par le Général de Laudon , qui s'eſt porté
juſqu'àHohenſtadt. Le GénéralComte de Saint-
Ignon est attaché à cette même colonne , & il s'eſt
avancé juſqu'à Bladendorff, où marche auſſi le
Général de Ziskowitz .
De fon côté , le Comte de Daun s'eſt diſpoſé
fur le champ à ſuivre l'ennemi avec toute l'armée.
Dès le même jour 3 , il fit jetter quatre ponts ſur
la Morave , où paſſerent le Corps des Grenadiers
& celui des Carabiniers Impériaux , qui vinrent
enfuite camper ſur les hauteurs de Khrenau. Le 4.
toute l'armée repaſſa la Morave en pluſieurs colonnes
, & elle entra vers le midi dans le camp
deDrahonitz .
Les Proffiens forcent tellement leurs marches,
que nos Détachemens ont beaucoup de peine à
lesjoindre. Cependant leGénéral de Laudon a atteint
leur arriere-garde avec ſes Troupes légeres ;
il leur a déja tué& bleſſé beaucoup de monde
il leur a même enlevé pluſieurs charriots , & il
les pourſuit avec une activité extraordinaire.
,
Le 9 de Juillet , le quartier général du Maréchal
de Daun étoit à Hara , près de Politſchan , &
fon avant-garde à Proſetch. Il continue avec ate
tention de ſuivre la marche des Prufſiens .
1.1
ز
AOUST. 17.58.197
L'entrée du Roi de Pruſſe en Moravie lui coû
te environ quinze mille hommes , dont il a
perdu fix mille au fiége de cette Place , quatre
mille hommes de ſes meilleures Troupes à la
défaite du convoi , & cinq mille déſerteurs , ſans
compter tout ce qu'il perd dans ſa retraite.
DE BRESLAW , les Juillet.
L'approche des Ruſſiens nous eſt confirmée par
tous les avis qui nous viennent des frontieres de
cette Province. Le Corps de Troupes commandé
par leGénéral Browne étoit le 28 du mois de Juin
àLiſſa& à Frauſtadt , & il s'avance à grandesjournées
vers l'Oder.
DE HAMBOURG , le 3 Juillet .
L'Armée du Général Fermer a dirigé ſa marche
fur Konitz , Tauchel & Friedland , ce qui le conduit
directement dans la nouvelle Marche. Les
Troupes légeres de cette armée ont pénétrée dans
laPomeraniePruſſienne par Tempelbourg & Beerwalde.
Quelques lettres de Lithuanie marquent , qu'un
troiſieme Corps de Troupes Ruſſiennes , compofé
de trente mille hommes , eſt encore en marche
pour ſe joindre à l'une des deux armées , qui s'avancent
dans les Etats de Pruffe .
On vient d'apprendre que la Reine& la Famille
Royale de Pruſſe ſont parties de Berlin pour ſe
rendre àMagdebourg : ainſi les Ruſſiens ſont peutêtre
à préſent maîtres de Berlin.
I iij
198 MERCURE DE FRANCE:
Du Camp de l'Armée combinée à Saatz en
Boheme ,le 6 Juillet.
:
On apprit hier ici que le Baron de Dombale,
Lieutenant-Général , s'étoit mis le 26 Juin en marche
de Bamberg , pour entrer dans le Voigtland
&de- là en Saxe. Le général Comte Eſterhazy a
pouffé il y a quelques jours un fort détachement
aux ordres du Général Luzinsky, juſqu'à Oelſnitz,
d'où nos patrouilles vont fort près de Zwickau.
Suivant leur rapport , le Général Memplatz commande
en cette Ville , qui eſt occupée par un
Corps d'Infanterie , tandis qu'un Corps de Cavale.
rie eſt poſté ſur les derrieres , qui aboutiſſent au
grand chemin de Chemnitz.
Le Corps commandé par le Baron de Dombale,
eſt entré le premier de Juillet dans le camp de
Monichberg , en fort bon état , & bien pourvu
d'artillerie. Il a pouffé ſon avant-garde à Hoff,
&des poſtes à Lobenstein ; il a auſſi porté fur
Konigshoff un gros détachement de Haffards ,
pour éclairerde tous côtés les mouvemens des ennemis
, & s'oppoſer à leurs courſes.
Par les derniers avis de la Saxe on eſt informé
que le Prince Henry occupe encore avec ſon armée
le camp de Tſchoppau , & que fon quartier
général eſtdans le village de Gorna ; qu'il s'aſſemble
un gras corps de ſes troupes à Annaberg , d'où
les Prufliens,font courir le bruit qu'ils vont péné
trer en force en Boheme ; que cependant le camp
de Tſchoppau eft extrêmement fortifié ; qu'il y a
partout entre deux régimens une batterie de huit
canons , & quarante-deux groſſes pieces d'artillerie
à la réſerve ; que derriere ce camp les Pruffiens
ontjetté deux ponts ſur la riviere de Tſchoppau ,
AOUST. 1758. 199
đu côté de Waldkirckin & d'Henerſdorff; qu'ils
forment à Chemnitz un gros magaſin , & qu'enfin
le Prince Henry a fait marquer deux camps , l'un
àCheinzenback , l'autre à Wolchenſtein .
L'armée combinée doit dans deux jours fe met
tre en marche pour entrer en Saxe.
Si l'on en croit les déſerteurs qui nous viennent
de Siléfie , les Ruſſiens font fort près du grand
Glogau. Il y a déja eu une action entre l'avantgarde
de leur armée & les troupes de la garnifon
de Landshut, qui étoient forties de cette ville pour
efcorterunconvoi: on prétend que les Ruffiens
en ont détruit une partie , & enlevé l'autre.
DE DRESDE, le 30 Juin.
Nous apprenons que le Prince Henry a rappellé
la Garniſon de Léipfick , & qu'il n'a laiſſé dans
cette Ville que le Régiment de Saldern, avec quelques
centaines de malades.
11 part d'ici tous les jours une grande quantité
d'avoine pour le camp du Prince à Chemnitz ; les
Etats du Cercle de Miſnie ont fourni pour la tranfporter
cinq cens chariots , tous attelés de quatre
chevaux , qu'on a exigés d'eux par les voies dont
ufent ordinairement les Pruſſiens. Dans tous les
endroits de ce Cercle , qui n'ont pas fourni leurs
recrues , on enleve les jeunes gens de tout âge , &
l'on arrête les parens de ceux qui ont déferté du
ſervice Pruſſien. Le Cercle des montagnes eſt auſſi
tenu d'entretenir cinq cens charriots à quatre chevaux
pour le ſervice journalier du camp.
Le Quartier Général du Prince Henry eſt maintenant
à Gornau , entre Tichoppau & le pont de
Farbenbrukke. Ce Prince vient de détacher quatre
Bataillons pour garder le poſte de Freyberg ;
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
le reſte de ſes Troupes cantonne le long des frontieres
entre la Boheme & le Cercle des montagnes.
DE STRASBOURG , le II Juillet .
Trois Bataillons tirés des Régimens Saxons du
Prince Frederic , des Grenadiers du Roi & du
Prince Xavier , ſont attendus ici le 12, le 14 & le
17 de Juillet. Le 7, les Régimens des Gardes , du
Prince Joſeph , du Prince Clément & du Comtede
Brulh , entrerent en garniſon à Landau. Les Régimens
de Lubomirski & de Mundewitz, font entrés
hier à Weiſſembourg , & le 18 les Régimens du
Prince Maximilien, de Rochau & de Gotha, feront
rendus àHaguenau.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En juillet 1758, plusieurs mouvements militaires significatifs ont eu lieu en Europe. Le 2 juillet, les Prussiens ont évacué la Poméranie suédoise, avec leur arrière-garde près de Loitz et le reste de l'armée entre Passewalk et Prentzlow. Les Suédois, renforcés par des troupes de l'île de Rügen et de Carlscroon, se préparent à avancer et ont envoyé un détachement pour attaquer les Prussiens à Swine, Peenemünde et leur arrière-garde. Le 22 juillet, depuis Vienne, il est rapporté que le comte de Daun poursuit les Prussiens en Moravie. Les Prussiens, en retraite, ont abandonné leurs malades et blessés. Les forces impériales ont fait environ six mille prisonniers, capturé le général Putkammer avec sept cents fusiliers et trois cents grenadiers, et coupé un corps de dix mille hommes. Les Prussiens ont également encloué soixante pièces de canon et subissent une désertion massive. Les Croates et les Pandoures les poursuivent activement. Le 12 juillet, depuis Olmütz, on apprend que les Prussiens se dirigent vers Konitz et Kornitz, avec leur quartier général à Marisch-Tribau. Une autre colonne, sous le général Fouquet, marche sur Muglitz avec l'artillerie du siège. Les forces impériales, sous les généraux Bucow, Laudon, Saint-Ignon et Ziskowitz, poursuivent les Prussiens. Le maréchal de Daun a traversé la Morave avec son armée et campe à Drahonitz. Le 31 juillet, depuis Breslau, l'approche des Russiens est confirmée. Le général Browne avance vers l'Oder. À Hambourg, l'armée du général Fermer se dirige vers Konitz, Tauchel et Friedland, pénétrant en Poméranie prussienne. Un troisième corps russe de trente mille hommes est en marche pour rejoindre les armées en Prusse. Le 6 juillet, depuis le camp de l'armée combinée à Saatz en Bohême, on rapporte que le baron de Dombale a marché vers le Voigtland et la Saxe. Le prince Henri occupe le camp de Tschoppau avec son armée, fortifié et bien approvisionné. L'armée combinée se prépare à entrer en Saxe. Les Russiens sont signalés près de Glogau, ayant engagé l'avant-garde prussienne. Le 30 juin, depuis Dresde, le prince Henri a rappelé la garnison de Leipzig, laissant seulement le régiment de Saldern. Des recrues et des chariots sont réquisitionnés pour le camp de Chemnitz. Le quartier général du prince Henri est à Gornau, et il a détaché des bataillons pour garder Freyberg.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
42
p. 195-203
ALLEMAGNE.
Début :
L'Armée Impériale continue de suivre de près celle des Prussiens. [...]
Mots clefs :
Königgrätz, Armée impériale, Prusse, Général, Maréchal, Troupes, Bataille, Cavalerie, Grenadiers, Colonels, Ennemis, Bravoure, Défaite des ennemis, Armée du Prince de Soubise, Quartier général, Duc de Broglie, Infanterie, Régiments, Comte, Duc, Baron, Cassel, Munitions, Officiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN Ε.
DE KONIGGRATZ EN BOHEME, le 17 Juillet .
L'ARMÉS Impériale continue de ſuivre de près
celle des Pruſſiens. La premiere campa le 3 àGewitz
, & en y arrivant , on apprit que le Roi de
Prufſe étoit déja àLeutomiſchel avec les deux premieres
colonnes de ſon armée ; mais que la troifieme
commandée d'abord par le Général Fouquet
, & actuellement par le Maréchal Keith
étoit encore à Zwittau & dans les environs , d'où
cependant elle commençoit à défiler. Le 7 , le
Comtede Laſci , Lieutenant général , qui avoit
dévancé l'armée pour marquer le camp deGewitz,
avec le corps desGrenadiers & des Carabiniers ,
ayant découvert cette troiſieme colonne qui marchoit
par Krenau à Zwittau , fit fes diſpoſitions
pour en charger l'arriere-garde. Il força d'abord le
village de Krenau ; il s'y foutint affez long-temps
pour arrêter la marche des ennemis , & il obligea
toute la colonne de faire halte. Nos Chaſſeurs ,
qui garniſſoient un bois au deſſus du Village , firentde-
là ſur les Prufſiens un feu continuel , leur
détruifirent pluſieurs charriots chargés de pontons
, prirent beaucoup de chevaux , & firent
quantité de butin. Les ennemis craignant de le
Lij
196 MERCURE DE FRANCE .
voir arrêter long-temps dans leur marche , prirent
leparti de ſe former & ſe préſenterent en bataille,
Comme le feu de leur canon qui n'étoit point
ſupérieur au nôttrree , ne fit point l'effet qu'ils en
attendoient; ils détacherent de l'Infantteerriiee&de
la Cavalerie pour attaquer le village de Krenau.
Quatre compagnies de Grenadiers aux ordres du
Général de Tillier , en occupoient le cimetiere ;
deux autres compagnies dans le Village flanquoient
ce poſte des deux côtés , & le Comte de
Brunian , Colonel des Huſſards Eſclavons , étoit
fur la gauche en dehors avec deux compagnies
de Carabiniers. Au premier choc la Cavalerie ennemie
prit la fuite , & l'Infanterie fut repouſſée
avec perte. La nuit étant ſurvenue , l'ennemi pro.
fita des ténebres pour nous dérober ſa marche ,
ce qu'il fit avec tant de promptitude & de précaution
qu'il nous échappa. L'armée Impériale ſe
remit le 9 en mouvement , & marcha en deux
colonnes par les montagnes ſur Politzka , où elle
ſéjourna le 10. Elle ſe porta le 11 à Sebranitz ,
comptantjoindre à Leutomiſchel la troiſieme colonne
des ennemis , & l'y attaquer ; mais elle en
étoit partie avant le jour , après avoir mis le feu
àfon camp , pendant que les deux autres colonnes
s'avançoient par Hollitz vers cette Place. Le 12 ,
cette troiſieme colonne prit la route des deux
premieres. Comme elle en étoit aſſez éloignée
pour ne pouvoirpas en être ſecourue , lesGénéraux
Laudohn , Ziskowitz & de Saint- Ignon , qui
continuoient de cotoyer l'ennemi ſur ſon flanç
gauche , réfolurent de l'attaquer. Le premier fit
d'abord feu fur les Pruffiens de quatre pieces de
canon , près du village de Woſtzetin : ils répondirent
de dix pieces de leur groſſe artillerie ; ce
pendant ils furent obligés de rebrouffer chemin
SEPTEMBRE. 1758 . 197
&de regagner les hauteurs où ils ſe retrancherent
fur le champ. Ils mirent auſſi le feu au village de
Woſtzetin , apparemment dans le deſſein de faire
connoître par ce ſignal au Roi de Pruſſe qu'ils
étoient attaqués. Tandis que nos Huſſards & nos
Croates harceloient les Pruffiens , le Général de
Saint- Ignon arriva avec ſa Cavalerie. Auffi-tôt
qu'il eut remarqué la façon dont la CavaleriePruffienne
ſe formoit , il la fit obſerver d'un côté par
lesChevaux- légers de Lowenstein , & la fit attaquer
de l'autre par les Grenadiers & les Dragons
de Wirtemberg. Cette attaque ſe fit avec tant
d'ordre & de bravoure , que les ennemis furent
pluſieurs fois renversés , enſuite mis en déroute ,
&totalement diſpertés , malgré leur artillerie qui
tiroit de quatre côtés différens. Déja nous nous
étions emparé de pluſieurs pieces de canon ; mais
l'arrivée du Roi de Pruffe qui accourut avec douze
mille hommes , obligea nos troupes de les abandonner
pour ſe replier ſur leurs anciens poſtes ,
&l'on ſe contenta d'emmener deux caiffons de
poudre & pluſieurs charriots , avec un ſeul étendard.
Cette affaire coûte aux ennemis en morts
bleffés & déferteurs , plus de mille hommes . L'armée
Impériale vint camper le 12 près de Hohenmauth
, & le 1s à Hrochow - Teunitz . Les ennemis
n'ont occupé cette Place qu'un jour , & nos
troupes s'en font remiſes en poffeffion le 14. On
apprend que l'armée Pruſſienne marche avec précipitation
par Jaromitz vers la Siléfie & le Comté
de Glatz.
5 ,
Du Quartier général de l'Armée du Prince
de Soubiſe à Caffel , le 9 Août.
M. le Prince de Soubiſe a détaché le 20 JuilletM.
I inj
198 MERCURE DE FRANCE.
Fiſcher, pour s'emparer du Fort de Zighenhein. La
garniſon ſe retiroit au moment que nos troupes
légeres y font arrivées. On a tué ou bleſſé aux
ennemis vingt hommes & fait environ quatrevingts
priſonniers. On a trouvé dans ce Fort quazorze
pieces de gros canon & fix mille ſacs de:
farine.
M. le Duc de Broglie , que le Prince de Soubiſe
avoit envoyé en avant, & qui commandoit l'avantgardede
l'armée depuis Friedberg , s'eſt avancé le
21 à Veſberg. L'armée est venue camper àHoltzdorff,
& les ennemis ont fait une marche rétro
grade. M. le Prince de Soubiſe a envoyé un renfort
d'une brigade d'Infanterie & d'une de Cavalerie
à M. le Duc de Broglie, pour le mettre en états
d'attaquer les ennemis , s'il en trouvoit l'occaſion.
favorable. M. le Duc de Broglie s'eſt avancé le
22 àHortz , & M. le Prince de Soubiſe a porté
foncamp à Yeſberg. Le 23 , M. le Duc de Broglie
s'eſt avancé à Caffel , dans l'intention d'attaquer.
Parriere-garde des ennemis , au moment qu'ils
décamperoient du village de Sunderhauſen od
étoit leur camp. Il a attendu que fon Infanterie
fût aux portes de Caffel , pour envoyer ordre aux
troupes légeres de paſſer la Fulda au gué du moulin
au deſſus de Caffel. L'Infanterie , la Cavalerie
&lesDragons ont joint au delà du village de Bertelhauſen.
Les ennemis avoient marché par leur
droite , pour ſe porter vers le grand chemin de
Munden. Ce mouvement a déterminé M. le Duc
deBroglie à ſe porter en diligence ſur le village
de Sunderhausen. Il a monté fur la hauteur d'où
il avu les ennemis en bataille , leur droite appuyée
àungrand eſcarpement de la Fulda , & leur gauche
à un bois très-fourré. Il a compris que l'affaire
devenoit féricaſe , & demandoit des diſpoſitions.
SEPTEMBRE. 1758 . 199
fages &meſurées. Il avoit laiffé dans Caffel deux
bataillons de Royal Deux-Ponts , & un bataillon
du même Régiment à Sunderhauſen , pour garder
le défilé en cas d'événement. Ce détachement
avoit réduit le corps qu'il commandoit à environ
ſept mille hommes , & les ennemis à qui il avoit
affaire, étoient plus forts que lui. Le terrein étant
étroit , il a mis l'Infanterie en premiere ligne , la
Cavalerie & les Dragons en ſeconde ligne , & il a
appuyé ſa droite au bois. Il ſe propoſoit d'attaquer
l'Infanterie que les ennemis avoient dans ce
bois , & de les tourner par leur gauche , pour les
culbuter dans la riviere , ſi l'attaque réuffiſſoit.
Lorſque ſa difpofition a été faite , il a placé dix
pieces de canon pour tirer fur la Cavalerie des
ennemis. L'incommodité de ce feu a déterminé
cetteCavalerie à charger l'Infanterie de M. le Duc
deBroglie. Alors ce Générał a fait doubler le Régiment
de Waldner derriere celui de Dieſback ,
&le Régiment de Royal-Baviere derriere un bataillon
de Deux- Ponts. Il a fait avancer par cer
intervalle les Régimens deWirtemberg , de Royal-
Allemand & de Naffau , commandés par M. le
Comte de Raugrave. Lorſque la cavalerie Heſſoiſe
les a vu dépaſſer l'Infanterie , elle s'eſt jettée ſur
fa droite , & a paru vouloir gagner notre gauche.
M. le Duc de Broglie a couru promptement au
Régiment de Raugrave ; il l'a fait avancer par un
intervalle de l'Infanterie ; il a fait marcher le Régiment
d'Apchon à la gauche de cette Infanterie ,
&ce mouvement a arrêté la Cavalerie des ennemis.
Pendant qu'elle étoit incertaine du parti
qu'elle devoit prendre , Wirtemberg , Royal-
Allemand&Naſſau l'ont chargée ; ils ont enfuite
plié , & ont été ſuivis aſſez vivement par les ennemis.
M. le Duc de Broglie a craint pendant un
Liv
200 MERCURE DE FRANCE.
moment que cela n'ébranlât l'Infanterie qui ſe
trouvoit ſans Cavalerie ; mais le Régiment de
Royal- Baviere a fait une ſi vive décharge ſur le
Régiment d'Iſembourg , & l'a maltraité de façon ,
que cette Cavalerie n'a plus reparu depuis.
Pendant ce temps-là ,MM. les Comtes de Waldner
& de Dieſback , la brigade Suiffe & trois compagnies
de Royal Deux- Ponts attaquoient le bois ,
ytrouvoient de la réſiſtance , mais s'y foutenoient
avec beaucoup de valeur. Toute l'Infanterie de la
droite & du centre des ennemis marchoit vivement
à notre gauche , où étoit la brigade de Rohan
, dont Beauvoiſis fermoit la gauche. Cette
Brigade effuyoit le plus grand feu , & y répondoit
avec la plus grande intrépidité. Les ennemis ont
reculé quelques centaines de pas ; mais ils font
revenus avec plus de fureur , & ſe couvrant de
l'eſcarpement , ils avoient un grand avantage fur
nos troupes qui étoient à découvert , de forte que
notre gauche a été obligée de ſe replier. Les ennemis
ſe ſont alongés le long de l'eſcarpement ,
& vouloient gagner nos derrieres. Pour les en
empêcher , M. le Duc de Broglie a fait avancer
quelques eſcadrons de notre Cavalerie qui s'étoient
ralliés . Le feu continuoit toujours avec beaucoup
de violence ; les Régimens de Rohan & de Beauvoiſis
perdoient beaucoup , & la poudre commençoit
à nous manquer. Alors M. le Duc de Broglie
a joint les deux bataillons de Royal- Baviere & de
Deux-Ponts à ceux de Rohan & de Beauvoiſis .
Ces Régimens ont d'abord foncé la bayonnette
au bout du fufil; les ennemis ont pris la fuite , &
ſe ſont jettés dans les bois qui bordent la riviere .
Comme il étoit ſept heures du ſoir , & que les
troupes étoient fatiguées de la marche forcée
qu'elles avoient faite le mêmejour , M. le Duc de
SEPTEMBRE. 1758. 201
)
Broglie a jugé à propos de s'arrêter. Il a envoyé le
Baron de Travers , Brigadier , avec fept cens volontaires
& les Huſſards à la pourſuite de l'ennemi.
L'affaire a duré trois heures , & a été très- vive.
M. le Comte de Roſen , qui s'y eſt conduit avec
beaucoup de valeur , eſt bleſſé de deux coups de
fabre , qui ne font pas dangereux ; M. le Prince de
Naſſau d'un coup de fufil dans le bras , M. le Marquis
de Puyſegur d'un coup de feu à la tête , qui
n'aura pas de ſuites fâcheuſes ; M. le Marquis de
Broglie , Aide de Camp , & neveu du Duc de Broglie
, eſt auſſi bleſſé d'un coup de feu à la cuiffe.
Les ſieurs de Saint-Martin , Lieutenant- Colonel
du Régiment de Rohan , & du Rouſſet , Major de
Beauvoiſis , ont été tués. M. le Duc de Broglie a
euun cheval bleſſe ſous lui ; ſon Ecuyer& fon Aide
de Camp ont eu leurs chevaux tués. L'Infanterie
a fait des merveilles . La Brigade de Rohan s'eft
extrêmement diftinguée ; elle a pris quatre pieces
de canon aux ennemis , & M. le Prince de Rohan
s'y eſt acquis beaucoup de gloire. Le Régiment
d'Apchon a auffi combattu très-valeureuſement.
L'artillerie a été ſervie avec l'ardeur & l'activité
ordinaires . Cette action , qui eſt une ſuite des difpoſitions
&des marches de notre armée , commandée
par M. le Prince de Soubiſe , eſt une nouvelle
preuve du courage de nos troupes , qui toutes en
général ont bien fait leur devoir. M. le Prince de
Soubiſe a envoyé M. le Marquis d'Autichamp-
Beaumont, Aïde de Camp de M. le Duc de Broglie,
porter la nouvelle de ce combat à la Cour.
M. le Baron de Travers a pourſuivi les ennemis
juſqu'à Munden , d'où ils étoient déja partis. Il
s'en eſt peu fallu que le Prince d'Iſembourg , qui
s'y étoit arrêté , n'ait été pris.
Il y avoit dans Caſſel, au départ du courier, ſept
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
àhuit cens prifonniers , parmi leſquels cinquante
Officiers. Le Comte de Kanitz , qui commandoit
ſous le Prince d'iſembourg , eſt de ce nombre ,
ainſique lepremier Adjudantde ceGénéral &pluſieurs
Lieutenans-Colonels & Majors. La pertedes
Heſſoisdoit être très- conſidérable ; car outre trois
àquatre cens hommes qui ſe ſont précipités du
hautde l'eſcarpement & noyés dans la riviere , nos
foldats en ont fait un grand carnage , lorſqu'ils
les ont mis enfuite la bayonnette au bout dit fufil.
Les ennemis avoient à cette action ſeize pieces
decanon ; nous en avons pris ſept ſur le champ
debataille , & huit autres en les pourſuivant dans
leur retraite. Nous avons perdu de notre côté , par
le feu vifque nos troupes ont effuyé pendant une
heure , quatre cens hommes qui ont été tués,&
douze cens bleſlés ,&dans ce nombre plufieurs
Officiers. Les Milices Heſſoiſes , qui faisoient partie
de cette armée , ont jetté leurs armes &ſe ſont
ſauvées dans les bois , pour retournerdans leurs
villages. On croit que cette armée de huit mille
hommes eft réduite aujourd'hui à trois mille..
M. le Prince de Soubiſe eſt arrivé le 25 à Caſſel
avec le reſte de l'armée. Il y ſéjournera pendant:
quelques jours pour attendre le Duc de Wirtem-..
berg, qui doit l'y joindre le 31 avec fix mille hom--
mesdeſestroupes.
L'attaque de la redoute du fauxbourg de Koniggratz
a eu des fuites avantageuſes. Les Pruffiens
yont laiſſé pluſieurs morts,parmi lesquels s'eft
trouvé le fieur de Brankenbourg , Colonel du Régiment
de Pannowitz. Leur fuite précipitée a empêché
que leur perte ne fût auffi conſidérable
qu'elle devoit l'être. Ils ont emporté plufieurs de
leurs bleſſés , de forte qu'on ne sçauroit en évaluer
exactement le nombre. On leur a enlevé outre le
SEPTEMBRE. 1758 . 203
canon , cinq charriots de munitions , & un fixieme
qui a ſauté. Nous n'avons eu que deux foldats
tués & quinze bleſſés , avec un Officier.
Toute l'armée Pruffienne décampa le 26 des environs
de Koniggratz . Nos troupes légeres furent
détachées auflitôt pour l'incommoder dans ſa retraite.
Le Maréchal Daun fit marcher les jours
ſuivans ſon armée , qui eſt préſentement campée
entre Koniggratz & Jaromitz.
Les Généraux Jahnus & Ziſcowitz ont pénétré
en Siléſie , ont mis les Villes de Friedberg & de
Patſchar à contribution , ont ſurpris & enlevé un
convoi avec une caiſſe de trente-un mille florins
qui alloit à Breſlau.
Le 29 les ennemis ne firent aucun mouvement ;
ils porterent un détachement à Neustadt , & firent "
des diſpoſitions propres à perfuader qu'ils vouloient
s'établir aux environs. Le Maréchal Daun ,
dont le deſſein eſt de les contraindre à évacuer la
Boheme, fit marcher ſon armée le 30 fur trois
colonnes , & ſe forma en arrivant à Hollolowren
ordre de bataille , dans l'intention de combattre
les Pruſſiens. Ils avoient décampé la nuit , & paffé
la Métau. Le 31 , un nouveau mouvement de leur
part fit préſumer qu'ils vouloient entrer en Siléſie
parTrautnau. En conséquence, le Général Jahnus
fit des diſpoſitions qui arrêterent leur marche. Le
Comte de Kalnocki a eu ſon avant-garde attaquée
aux environs de Neustadt. Il a tué aux Pruffiens
ſoixante hommes , un Capitaine & un Lieutenant
, & leur a bleſſé beaucoup de monde. 11
n'a perdu que vingt-cinq hommes ,&pas un ſeul
Officier.
DE KONIGGRATZ EN BOHEME, le 17 Juillet .
L'ARMÉS Impériale continue de ſuivre de près
celle des Pruſſiens. La premiere campa le 3 àGewitz
, & en y arrivant , on apprit que le Roi de
Prufſe étoit déja àLeutomiſchel avec les deux premieres
colonnes de ſon armée ; mais que la troifieme
commandée d'abord par le Général Fouquet
, & actuellement par le Maréchal Keith
étoit encore à Zwittau & dans les environs , d'où
cependant elle commençoit à défiler. Le 7 , le
Comtede Laſci , Lieutenant général , qui avoit
dévancé l'armée pour marquer le camp deGewitz,
avec le corps desGrenadiers & des Carabiniers ,
ayant découvert cette troiſieme colonne qui marchoit
par Krenau à Zwittau , fit fes diſpoſitions
pour en charger l'arriere-garde. Il força d'abord le
village de Krenau ; il s'y foutint affez long-temps
pour arrêter la marche des ennemis , & il obligea
toute la colonne de faire halte. Nos Chaſſeurs ,
qui garniſſoient un bois au deſſus du Village , firentde-
là ſur les Prufſiens un feu continuel , leur
détruifirent pluſieurs charriots chargés de pontons
, prirent beaucoup de chevaux , & firent
quantité de butin. Les ennemis craignant de le
Lij
196 MERCURE DE FRANCE .
voir arrêter long-temps dans leur marche , prirent
leparti de ſe former & ſe préſenterent en bataille,
Comme le feu de leur canon qui n'étoit point
ſupérieur au nôttrree , ne fit point l'effet qu'ils en
attendoient; ils détacherent de l'Infantteerriiee&de
la Cavalerie pour attaquer le village de Krenau.
Quatre compagnies de Grenadiers aux ordres du
Général de Tillier , en occupoient le cimetiere ;
deux autres compagnies dans le Village flanquoient
ce poſte des deux côtés , & le Comte de
Brunian , Colonel des Huſſards Eſclavons , étoit
fur la gauche en dehors avec deux compagnies
de Carabiniers. Au premier choc la Cavalerie ennemie
prit la fuite , & l'Infanterie fut repouſſée
avec perte. La nuit étant ſurvenue , l'ennemi pro.
fita des ténebres pour nous dérober ſa marche ,
ce qu'il fit avec tant de promptitude & de précaution
qu'il nous échappa. L'armée Impériale ſe
remit le 9 en mouvement , & marcha en deux
colonnes par les montagnes ſur Politzka , où elle
ſéjourna le 10. Elle ſe porta le 11 à Sebranitz ,
comptantjoindre à Leutomiſchel la troiſieme colonne
des ennemis , & l'y attaquer ; mais elle en
étoit partie avant le jour , après avoir mis le feu
àfon camp , pendant que les deux autres colonnes
s'avançoient par Hollitz vers cette Place. Le 12 ,
cette troiſieme colonne prit la route des deux
premieres. Comme elle en étoit aſſez éloignée
pour ne pouvoirpas en être ſecourue , lesGénéraux
Laudohn , Ziskowitz & de Saint- Ignon , qui
continuoient de cotoyer l'ennemi ſur ſon flanç
gauche , réfolurent de l'attaquer. Le premier fit
d'abord feu fur les Pruffiens de quatre pieces de
canon , près du village de Woſtzetin : ils répondirent
de dix pieces de leur groſſe artillerie ; ce
pendant ils furent obligés de rebrouffer chemin
SEPTEMBRE. 1758 . 197
&de regagner les hauteurs où ils ſe retrancherent
fur le champ. Ils mirent auſſi le feu au village de
Woſtzetin , apparemment dans le deſſein de faire
connoître par ce ſignal au Roi de Pruſſe qu'ils
étoient attaqués. Tandis que nos Huſſards & nos
Croates harceloient les Pruffiens , le Général de
Saint- Ignon arriva avec ſa Cavalerie. Auffi-tôt
qu'il eut remarqué la façon dont la CavaleriePruffienne
ſe formoit , il la fit obſerver d'un côté par
lesChevaux- légers de Lowenstein , & la fit attaquer
de l'autre par les Grenadiers & les Dragons
de Wirtemberg. Cette attaque ſe fit avec tant
d'ordre & de bravoure , que les ennemis furent
pluſieurs fois renversés , enſuite mis en déroute ,
&totalement diſpertés , malgré leur artillerie qui
tiroit de quatre côtés différens. Déja nous nous
étions emparé de pluſieurs pieces de canon ; mais
l'arrivée du Roi de Pruffe qui accourut avec douze
mille hommes , obligea nos troupes de les abandonner
pour ſe replier ſur leurs anciens poſtes ,
&l'on ſe contenta d'emmener deux caiffons de
poudre & pluſieurs charriots , avec un ſeul étendard.
Cette affaire coûte aux ennemis en morts
bleffés & déferteurs , plus de mille hommes . L'armée
Impériale vint camper le 12 près de Hohenmauth
, & le 1s à Hrochow - Teunitz . Les ennemis
n'ont occupé cette Place qu'un jour , & nos
troupes s'en font remiſes en poffeffion le 14. On
apprend que l'armée Pruſſienne marche avec précipitation
par Jaromitz vers la Siléfie & le Comté
de Glatz.
5 ,
Du Quartier général de l'Armée du Prince
de Soubiſe à Caffel , le 9 Août.
M. le Prince de Soubiſe a détaché le 20 JuilletM.
I inj
198 MERCURE DE FRANCE.
Fiſcher, pour s'emparer du Fort de Zighenhein. La
garniſon ſe retiroit au moment que nos troupes
légeres y font arrivées. On a tué ou bleſſé aux
ennemis vingt hommes & fait environ quatrevingts
priſonniers. On a trouvé dans ce Fort quazorze
pieces de gros canon & fix mille ſacs de:
farine.
M. le Duc de Broglie , que le Prince de Soubiſe
avoit envoyé en avant, & qui commandoit l'avantgardede
l'armée depuis Friedberg , s'eſt avancé le
21 à Veſberg. L'armée est venue camper àHoltzdorff,
& les ennemis ont fait une marche rétro
grade. M. le Prince de Soubiſe a envoyé un renfort
d'une brigade d'Infanterie & d'une de Cavalerie
à M. le Duc de Broglie, pour le mettre en états
d'attaquer les ennemis , s'il en trouvoit l'occaſion.
favorable. M. le Duc de Broglie s'eſt avancé le
22 àHortz , & M. le Prince de Soubiſe a porté
foncamp à Yeſberg. Le 23 , M. le Duc de Broglie
s'eſt avancé à Caffel , dans l'intention d'attaquer.
Parriere-garde des ennemis , au moment qu'ils
décamperoient du village de Sunderhauſen od
étoit leur camp. Il a attendu que fon Infanterie
fût aux portes de Caffel , pour envoyer ordre aux
troupes légeres de paſſer la Fulda au gué du moulin
au deſſus de Caffel. L'Infanterie , la Cavalerie
&lesDragons ont joint au delà du village de Bertelhauſen.
Les ennemis avoient marché par leur
droite , pour ſe porter vers le grand chemin de
Munden. Ce mouvement a déterminé M. le Duc
deBroglie à ſe porter en diligence ſur le village
de Sunderhausen. Il a monté fur la hauteur d'où
il avu les ennemis en bataille , leur droite appuyée
àungrand eſcarpement de la Fulda , & leur gauche
à un bois très-fourré. Il a compris que l'affaire
devenoit féricaſe , & demandoit des diſpoſitions.
SEPTEMBRE. 1758 . 199
fages &meſurées. Il avoit laiffé dans Caffel deux
bataillons de Royal Deux-Ponts , & un bataillon
du même Régiment à Sunderhauſen , pour garder
le défilé en cas d'événement. Ce détachement
avoit réduit le corps qu'il commandoit à environ
ſept mille hommes , & les ennemis à qui il avoit
affaire, étoient plus forts que lui. Le terrein étant
étroit , il a mis l'Infanterie en premiere ligne , la
Cavalerie & les Dragons en ſeconde ligne , & il a
appuyé ſa droite au bois. Il ſe propoſoit d'attaquer
l'Infanterie que les ennemis avoient dans ce
bois , & de les tourner par leur gauche , pour les
culbuter dans la riviere , ſi l'attaque réuffiſſoit.
Lorſque ſa difpofition a été faite , il a placé dix
pieces de canon pour tirer fur la Cavalerie des
ennemis. L'incommodité de ce feu a déterminé
cetteCavalerie à charger l'Infanterie de M. le Duc
deBroglie. Alors ce Générał a fait doubler le Régiment
de Waldner derriere celui de Dieſback ,
&le Régiment de Royal-Baviere derriere un bataillon
de Deux- Ponts. Il a fait avancer par cer
intervalle les Régimens deWirtemberg , de Royal-
Allemand & de Naffau , commandés par M. le
Comte de Raugrave. Lorſque la cavalerie Heſſoiſe
les a vu dépaſſer l'Infanterie , elle s'eſt jettée ſur
fa droite , & a paru vouloir gagner notre gauche.
M. le Duc de Broglie a couru promptement au
Régiment de Raugrave ; il l'a fait avancer par un
intervalle de l'Infanterie ; il a fait marcher le Régiment
d'Apchon à la gauche de cette Infanterie ,
&ce mouvement a arrêté la Cavalerie des ennemis.
Pendant qu'elle étoit incertaine du parti
qu'elle devoit prendre , Wirtemberg , Royal-
Allemand&Naſſau l'ont chargée ; ils ont enfuite
plié , & ont été ſuivis aſſez vivement par les ennemis.
M. le Duc de Broglie a craint pendant un
Liv
200 MERCURE DE FRANCE.
moment que cela n'ébranlât l'Infanterie qui ſe
trouvoit ſans Cavalerie ; mais le Régiment de
Royal- Baviere a fait une ſi vive décharge ſur le
Régiment d'Iſembourg , & l'a maltraité de façon ,
que cette Cavalerie n'a plus reparu depuis.
Pendant ce temps-là ,MM. les Comtes de Waldner
& de Dieſback , la brigade Suiffe & trois compagnies
de Royal Deux- Ponts attaquoient le bois ,
ytrouvoient de la réſiſtance , mais s'y foutenoient
avec beaucoup de valeur. Toute l'Infanterie de la
droite & du centre des ennemis marchoit vivement
à notre gauche , où étoit la brigade de Rohan
, dont Beauvoiſis fermoit la gauche. Cette
Brigade effuyoit le plus grand feu , & y répondoit
avec la plus grande intrépidité. Les ennemis ont
reculé quelques centaines de pas ; mais ils font
revenus avec plus de fureur , & ſe couvrant de
l'eſcarpement , ils avoient un grand avantage fur
nos troupes qui étoient à découvert , de forte que
notre gauche a été obligée de ſe replier. Les ennemis
ſe ſont alongés le long de l'eſcarpement ,
& vouloient gagner nos derrieres. Pour les en
empêcher , M. le Duc de Broglie a fait avancer
quelques eſcadrons de notre Cavalerie qui s'étoient
ralliés . Le feu continuoit toujours avec beaucoup
de violence ; les Régimens de Rohan & de Beauvoiſis
perdoient beaucoup , & la poudre commençoit
à nous manquer. Alors M. le Duc de Broglie
a joint les deux bataillons de Royal- Baviere & de
Deux-Ponts à ceux de Rohan & de Beauvoiſis .
Ces Régimens ont d'abord foncé la bayonnette
au bout du fufil; les ennemis ont pris la fuite , &
ſe ſont jettés dans les bois qui bordent la riviere .
Comme il étoit ſept heures du ſoir , & que les
troupes étoient fatiguées de la marche forcée
qu'elles avoient faite le mêmejour , M. le Duc de
SEPTEMBRE. 1758. 201
)
Broglie a jugé à propos de s'arrêter. Il a envoyé le
Baron de Travers , Brigadier , avec fept cens volontaires
& les Huſſards à la pourſuite de l'ennemi.
L'affaire a duré trois heures , & a été très- vive.
M. le Comte de Roſen , qui s'y eſt conduit avec
beaucoup de valeur , eſt bleſſé de deux coups de
fabre , qui ne font pas dangereux ; M. le Prince de
Naſſau d'un coup de fufil dans le bras , M. le Marquis
de Puyſegur d'un coup de feu à la tête , qui
n'aura pas de ſuites fâcheuſes ; M. le Marquis de
Broglie , Aide de Camp , & neveu du Duc de Broglie
, eſt auſſi bleſſé d'un coup de feu à la cuiffe.
Les ſieurs de Saint-Martin , Lieutenant- Colonel
du Régiment de Rohan , & du Rouſſet , Major de
Beauvoiſis , ont été tués. M. le Duc de Broglie a
euun cheval bleſſe ſous lui ; ſon Ecuyer& fon Aide
de Camp ont eu leurs chevaux tués. L'Infanterie
a fait des merveilles . La Brigade de Rohan s'eft
extrêmement diftinguée ; elle a pris quatre pieces
de canon aux ennemis , & M. le Prince de Rohan
s'y eſt acquis beaucoup de gloire. Le Régiment
d'Apchon a auffi combattu très-valeureuſement.
L'artillerie a été ſervie avec l'ardeur & l'activité
ordinaires . Cette action , qui eſt une ſuite des difpoſitions
&des marches de notre armée , commandée
par M. le Prince de Soubiſe , eſt une nouvelle
preuve du courage de nos troupes , qui toutes en
général ont bien fait leur devoir. M. le Prince de
Soubiſe a envoyé M. le Marquis d'Autichamp-
Beaumont, Aïde de Camp de M. le Duc de Broglie,
porter la nouvelle de ce combat à la Cour.
M. le Baron de Travers a pourſuivi les ennemis
juſqu'à Munden , d'où ils étoient déja partis. Il
s'en eſt peu fallu que le Prince d'Iſembourg , qui
s'y étoit arrêté , n'ait été pris.
Il y avoit dans Caſſel, au départ du courier, ſept
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
àhuit cens prifonniers , parmi leſquels cinquante
Officiers. Le Comte de Kanitz , qui commandoit
ſous le Prince d'iſembourg , eſt de ce nombre ,
ainſique lepremier Adjudantde ceGénéral &pluſieurs
Lieutenans-Colonels & Majors. La pertedes
Heſſoisdoit être très- conſidérable ; car outre trois
àquatre cens hommes qui ſe ſont précipités du
hautde l'eſcarpement & noyés dans la riviere , nos
foldats en ont fait un grand carnage , lorſqu'ils
les ont mis enfuite la bayonnette au bout dit fufil.
Les ennemis avoient à cette action ſeize pieces
decanon ; nous en avons pris ſept ſur le champ
debataille , & huit autres en les pourſuivant dans
leur retraite. Nous avons perdu de notre côté , par
le feu vifque nos troupes ont effuyé pendant une
heure , quatre cens hommes qui ont été tués,&
douze cens bleſlés ,&dans ce nombre plufieurs
Officiers. Les Milices Heſſoiſes , qui faisoient partie
de cette armée , ont jetté leurs armes &ſe ſont
ſauvées dans les bois , pour retournerdans leurs
villages. On croit que cette armée de huit mille
hommes eft réduite aujourd'hui à trois mille..
M. le Prince de Soubiſe eſt arrivé le 25 à Caſſel
avec le reſte de l'armée. Il y ſéjournera pendant:
quelques jours pour attendre le Duc de Wirtem-..
berg, qui doit l'y joindre le 31 avec fix mille hom--
mesdeſestroupes.
L'attaque de la redoute du fauxbourg de Koniggratz
a eu des fuites avantageuſes. Les Pruffiens
yont laiſſé pluſieurs morts,parmi lesquels s'eft
trouvé le fieur de Brankenbourg , Colonel du Régiment
de Pannowitz. Leur fuite précipitée a empêché
que leur perte ne fût auffi conſidérable
qu'elle devoit l'être. Ils ont emporté plufieurs de
leurs bleſſés , de forte qu'on ne sçauroit en évaluer
exactement le nombre. On leur a enlevé outre le
SEPTEMBRE. 1758 . 203
canon , cinq charriots de munitions , & un fixieme
qui a ſauté. Nous n'avons eu que deux foldats
tués & quinze bleſſés , avec un Officier.
Toute l'armée Pruffienne décampa le 26 des environs
de Koniggratz . Nos troupes légeres furent
détachées auflitôt pour l'incommoder dans ſa retraite.
Le Maréchal Daun fit marcher les jours
ſuivans ſon armée , qui eſt préſentement campée
entre Koniggratz & Jaromitz.
Les Généraux Jahnus & Ziſcowitz ont pénétré
en Siléſie , ont mis les Villes de Friedberg & de
Patſchar à contribution , ont ſurpris & enlevé un
convoi avec une caiſſe de trente-un mille florins
qui alloit à Breſlau.
Le 29 les ennemis ne firent aucun mouvement ;
ils porterent un détachement à Neustadt , & firent "
des diſpoſitions propres à perfuader qu'ils vouloient
s'établir aux environs. Le Maréchal Daun ,
dont le deſſein eſt de les contraindre à évacuer la
Boheme, fit marcher ſon armée le 30 fur trois
colonnes , & ſe forma en arrivant à Hollolowren
ordre de bataille , dans l'intention de combattre
les Pruſſiens. Ils avoient décampé la nuit , & paffé
la Métau. Le 31 , un nouveau mouvement de leur
part fit préſumer qu'ils vouloient entrer en Siléſie
parTrautnau. En conséquence, le Général Jahnus
fit des diſpoſitions qui arrêterent leur marche. Le
Comte de Kalnocki a eu ſon avant-garde attaquée
aux environs de Neustadt. Il a tué aux Pruffiens
ſoixante hommes , un Capitaine & un Lieutenant
, & leur a bleſſé beaucoup de monde. 11
n'a perdu que vingt-cinq hommes ,&pas un ſeul
Officier.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En 1758, des affrontements militaires ont eu lieu en Bohême entre les armées impériale et prussienne. Le 3 juillet, l'armée impériale, dirigée par le comte de Lascy, a découvert une colonne prussienne près de Zwittau. Le 7 juillet, Lascy a attaqué l'arrière-garde prussienne à Krenau, détruisant plusieurs charriots et capturant du butin. Les Prussiens, après une résistance initiale, se sont retirés à la nuit tombée. L'armée impériale a poursuivi les Prussiens et les a engagés près de Wostzetin le 12 juillet. Malgré une victoire initiale, l'arrivée du roi de Prusse avec des renforts a forcé les impériaux à se replier. Les Prussiens ont perdu plus de mille hommes, tandis que les impériaux ont capturé des canons et des charriots. Parallèlement, le prince de Soubise a détaché Fischer pour prendre le fort de Zighenhein, capturant des prisonniers et des provisions. Le duc de Broglie, sous les ordres de Soubise, a engagé les Prussiens près de Caffel le 23 juillet. Après une bataille intense, les impériaux ont repoussé les Prussiens, capturant des canons et infligeant des pertes significatives. Les impériaux ont perdu environ 1600 hommes, tandis que les Prussiens ont vu leur armée réduite de 8000 à 3000 hommes. Le prince de Soubise est arrivé à Cassel le 25 juillet pour attendre des renforts. En septembre 1758, une confrontation a opposé les forces prussiennes à celles du Maréchal Daun. Les Prussiens ont subi des pertes, dont le colonel de Brankenbourg, et ont dû fuir précipitamment. Les forces opposées ont capturé un canon, cinq charriots de munitions et un sixième qui a explosé. Les pertes autrichiennes se sont limitées à deux soldats tués, quinze blessés et un officier blessé. Le 26 septembre, l'armée prussienne a quitté les environs de Koniggratz. Les troupes légères autrichiennes ont harcelé les Prussiens en retraite. L'armée du Maréchal Daun s'est déplacée et est campée entre Koniggratz et Jaromitz. Les généraux Jahnus et Ziscowitz ont pénétré en Silésie, mis les villes de Friedberg et Patschar à contribution, et capturé un convoi contenant trente-et-un mille florins destiné à Breslau. Le 29 septembre, les ennemis n'ont fait aucun mouvement notable, mais ont envoyé un détachement à Neustadt. Le Maréchal Daun a avancé son armée en trois colonnes pour forcer les Prussiens à évacuer la Bohême. Cependant, les Prussiens avaient déjà quitté les lieux. Le 31 septembre, un mouvement prussien a suggéré une tentative d'entrée en Silésie via Trautnau, mais les dispositions du général Jahnus ont arrêté leur avancée. Le comte de Kalnocki a repoussé une attaque prussienne près de Neustadt, tuant soixante hommes, un capitaine et un lieutenant, et blessant de nombreux autres, tout en ne perdant que vingt-cinq hommes et aucun officier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
43
p. 194-195
Du Quartier Général de l'Armée Impériale, le 8. Novembre 1758.
Début :
Le 28. du mois dernier, le Comte de Wied, Lieutenant Général, fut détaché avec [...]
Mots clefs :
Comte de Wied, Bataillons, Régiments de cavalerie, Armée prussienne, Général Laudon, Infanterie, Maréchal Daun, Ennemis, Mouvements des troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Quartier Général de l'Armée Impériale, le 8. Novembre 1758.
Du Quartier Général de l'Armée Impériale , le 8.
Novembre 1758.
Le 28. du mois dernier , le Comte de Wied ,
Lieutenant Général , fut détaché avec neuf Bataillons
, dix Compagnies de Grenadiers, & quatre
Régiments de Cavalerie ; & il eut ordre de fe
porter vers Neifs en Siléfie. Les Pruffiens campés
à Gorlitz , reftérent ce jour-là dans l'inaction . Le
Général Laudon s'étoit établi à Libſtein , pour
obferver ce qui fe paffoit fur leurs flancs & fur
leurs derrieres.
La nuit fuivante , toute l'Armée Pruſſienne leva
fon Camp à petit bruit , laillant derriere elle
une forte arriere- garde , qui la fuivit dès que
le jour parut. Le Général Laudon , inftruit de
cette manoeuvre , attaqua , fans héliter cette
JANVIER. 1759. 195
arriere - garde , & la fit pourfuivre fans relâche
par fes Croates. Le fieur de Vella , qui avoit eu
ordre de fe tenir prêt à la combattre , la prit
en flanc avec une Compagnie de Grenadiers &
1000 hommes d'Infanterie. On fit fur elle un
feu continuel d'Artillerie & de Moufqueterie ; &
cette marche lui a couté plus de 300 hommes
tués ou blefiés .
L'objet du Maréchal Daun étoit de perfuader
aux Pruffiens , que toute notre Armée devoit les
fuivre pied à pied . Afin de les faire mieux donner
dans le piége , ce Général donna ordre le 30.
qu'on détendît une partie du Camp, que la droite
fe rapprochât de la gauche , & que la Réferve
le tînt prête à paffer la Neifs. L'Armée du Roi
de Pruffe campa ce jour-là près de Lauban ; le
lendemain notre Réferve pafla la Neifs , après
avoir fait occuper Gorlitz , par le corps des Chaffeurs
& des Pionniers.
Le premier de ce mois , les Ennemis refterent
à Lauban , fans faire de mouvement . Ils fe contefterent
de faire tranſporter au - delà de la Queifs
leurs gros bagages & leur Artillerie de réferve ,
fous l'escorte d'un corps de huit mille hommes.
Le 4. l'Armée décampa avant le jour , & fe
mit en marche fur deux colonnes pour revenir
à Bautzen .
Le s. nous paffames la Sprée , près de Bautzen
, & nous nous portames avec diligence fur
Harte , où l'Armée campa. Nous fumes avertis
ce même jour , que le Roi de Pruffe , après avoir
conduit fon Armée à Schweidnitz , avoit fait un
mouvement en avant , avec un Détachement de
Cavalerie.
Le 6. nous marchâmes par Helmsdorff fur
Diesersbach , & nous fçumes qu'on ignoroit à
Drefde nos mouvements.
Novembre 1758.
Le 28. du mois dernier , le Comte de Wied ,
Lieutenant Général , fut détaché avec neuf Bataillons
, dix Compagnies de Grenadiers, & quatre
Régiments de Cavalerie ; & il eut ordre de fe
porter vers Neifs en Siléfie. Les Pruffiens campés
à Gorlitz , reftérent ce jour-là dans l'inaction . Le
Général Laudon s'étoit établi à Libſtein , pour
obferver ce qui fe paffoit fur leurs flancs & fur
leurs derrieres.
La nuit fuivante , toute l'Armée Pruſſienne leva
fon Camp à petit bruit , laillant derriere elle
une forte arriere- garde , qui la fuivit dès que
le jour parut. Le Général Laudon , inftruit de
cette manoeuvre , attaqua , fans héliter cette
JANVIER. 1759. 195
arriere - garde , & la fit pourfuivre fans relâche
par fes Croates. Le fieur de Vella , qui avoit eu
ordre de fe tenir prêt à la combattre , la prit
en flanc avec une Compagnie de Grenadiers &
1000 hommes d'Infanterie. On fit fur elle un
feu continuel d'Artillerie & de Moufqueterie ; &
cette marche lui a couté plus de 300 hommes
tués ou blefiés .
L'objet du Maréchal Daun étoit de perfuader
aux Pruffiens , que toute notre Armée devoit les
fuivre pied à pied . Afin de les faire mieux donner
dans le piége , ce Général donna ordre le 30.
qu'on détendît une partie du Camp, que la droite
fe rapprochât de la gauche , & que la Réferve
le tînt prête à paffer la Neifs. L'Armée du Roi
de Pruffe campa ce jour-là près de Lauban ; le
lendemain notre Réferve pafla la Neifs , après
avoir fait occuper Gorlitz , par le corps des Chaffeurs
& des Pionniers.
Le premier de ce mois , les Ennemis refterent
à Lauban , fans faire de mouvement . Ils fe contefterent
de faire tranſporter au - delà de la Queifs
leurs gros bagages & leur Artillerie de réferve ,
fous l'escorte d'un corps de huit mille hommes.
Le 4. l'Armée décampa avant le jour , & fe
mit en marche fur deux colonnes pour revenir
à Bautzen .
Le s. nous paffames la Sprée , près de Bautzen
, & nous nous portames avec diligence fur
Harte , où l'Armée campa. Nous fumes avertis
ce même jour , que le Roi de Pruffe , après avoir
conduit fon Armée à Schweidnitz , avoit fait un
mouvement en avant , avec un Détachement de
Cavalerie.
Le 6. nous marchâmes par Helmsdorff fur
Diesersbach , & nous fçumes qu'on ignoroit à
Drefde nos mouvements.
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Résumé : Du Quartier Général de l'Armée Impériale, le 8. Novembre 1758.
Le 28 octobre 1758, le Comte de Wied, Lieutenant Général, fut envoyé vers Neifs en Silésie avec des troupes. Les Prussiens, campés à Gorlitz, restèrent inactifs. Le Général Laudon surveilla les mouvements ennemis et attaqua l'arrière-garde prussienne, causant plus de 300 pertes. Le Maréchal Daun chercha à convaincre les Prussiens que toute l'armée les suivait. Le 30 octobre, il ordonna des mouvements stratégiques. L'armée prussienne se déplaça vers Lauban, puis vers Bautzen en deux colonnes le 4 novembre. Les forces alliées passèrent la Sprée près de Bautzen et se dirigèrent vers Harte. Elles apprirent que le Roi de Prusse avait avancé avec un détachement de cavalerie. Le 6 novembre, elles marchèrent vers Diesersbach, ignorant les mouvements ennemis à Dresde.
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44
p. 202-203
De Cassel, le 20. Novembre.
Début :
L'Armée de Maréchal de Soubise s'est rapprochée de cette Ville. [...]
Mots clefs :
Maréchal de Soubise, Quartier d'hiver, Armée, Infanterie
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texteReconnaissance textuelle : De Cassel, le 20. Novembre.
De Caffel , le 20. Novembre.
L'Armée du Maréchal de Soubife s'eft rapprochée
de cette Ville. Comme l'intention de ce
Maréchal étoit de faire rentrer les troupes en
quartier d'hyver , il faifoit garder la Vera avec
foin. Les Hanovriens réfolus de s'ouvrir un paffage
au-delà de cette Riviere , pour être en état
de troubler la fureté de ces quartiers , marcherent
en force le 15. fur la petite Ville de Witzehauſen
qui n'eft qu'à trois lieues d'ici , & s'en rendirent
maîtres. Ce pofte leur auroit donné la facilité
d'inquiéter les quartiers de l'Armée Françoiſe ,
s'ils avoient pu s'y maintenir . Le Maréchal de
Soubife détacha le 16. quatre Compagnies de
Grenadiers , trois cent Volontaires , & quarante
hommes de la Troupe du fieur Fischer. Il confia
ce détachement au fieur de la Greffe , Lieutenant
Colonel du Régiment de Beauvoifis , en lui ordonnant
de refter a Nieſt avec ſes Grenadiers ,
& de faire avancer le refte de fon détachement
jufques fous Witzehaufen , pour reconnoître l'état
de la Place , Le Comte de Warzemont
employé dans l'Etat Major de l'Armée , reçut or
JANVIER. 1759. 203
dre du Maréchal de Soubife de fuivre ce détachement,
& de lui rendre compte de ce qu'on
pouvoit entreprendre , pour challer les Hanovriens
de ce Pofte important . Le fieur de la Greffe
donna au Comte de Wargemonr le Commandement
des Troupes qu'il avoit ordre de
faire marcher en avant fur Witzehaufen Cet
Officier après avoir pris une exacte connoiffance
de l'état des chofes , forma le projet d'attaquer
ce Pofte. Il fit fes difpofitions , & ayant débouché
par trois endroits différents , il força les Hanovriens
de l'abandonner après une foible réfiltance.
Leur deffein étoit , en fe retirant , de
couper le Pont qui eft fur la Vera , mais il ne
leur en donna pas le temps . Comme ce Poſte n'eſt
pas auffi avantageux pour les François qu'il pouvoit
l'être pour les Hanovriens , le Maréchal de
Soubife, s'eft contenté de le faire occuper par
des Hullards qui feront foutenus par de l'Infanterie
cantonnée dans le Village de Klein -Almerode
à trois quarts de lieue de Witzehaufen.
L'Armée du Maréchal de Soubife s'eft rapprochée
de cette Ville. Comme l'intention de ce
Maréchal étoit de faire rentrer les troupes en
quartier d'hyver , il faifoit garder la Vera avec
foin. Les Hanovriens réfolus de s'ouvrir un paffage
au-delà de cette Riviere , pour être en état
de troubler la fureté de ces quartiers , marcherent
en force le 15. fur la petite Ville de Witzehauſen
qui n'eft qu'à trois lieues d'ici , & s'en rendirent
maîtres. Ce pofte leur auroit donné la facilité
d'inquiéter les quartiers de l'Armée Françoiſe ,
s'ils avoient pu s'y maintenir . Le Maréchal de
Soubife détacha le 16. quatre Compagnies de
Grenadiers , trois cent Volontaires , & quarante
hommes de la Troupe du fieur Fischer. Il confia
ce détachement au fieur de la Greffe , Lieutenant
Colonel du Régiment de Beauvoifis , en lui ordonnant
de refter a Nieſt avec ſes Grenadiers ,
& de faire avancer le refte de fon détachement
jufques fous Witzehaufen , pour reconnoître l'état
de la Place , Le Comte de Warzemont
employé dans l'Etat Major de l'Armée , reçut or
JANVIER. 1759. 203
dre du Maréchal de Soubife de fuivre ce détachement,
& de lui rendre compte de ce qu'on
pouvoit entreprendre , pour challer les Hanovriens
de ce Pofte important . Le fieur de la Greffe
donna au Comte de Wargemonr le Commandement
des Troupes qu'il avoit ordre de
faire marcher en avant fur Witzehaufen Cet
Officier après avoir pris une exacte connoiffance
de l'état des chofes , forma le projet d'attaquer
ce Pofte. Il fit fes difpofitions , & ayant débouché
par trois endroits différents , il força les Hanovriens
de l'abandonner après une foible réfiltance.
Leur deffein étoit , en fe retirant , de
couper le Pont qui eft fur la Vera , mais il ne
leur en donna pas le temps . Comme ce Poſte n'eſt
pas auffi avantageux pour les François qu'il pouvoit
l'être pour les Hanovriens , le Maréchal de
Soubife, s'eft contenté de le faire occuper par
des Hullards qui feront foutenus par de l'Infanterie
cantonnée dans le Village de Klein -Almerode
à trois quarts de lieue de Witzehaufen.
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Résumé : De Cassel, le 20. Novembre.
Le 20 novembre, l'armée du maréchal de Soubise s'est rapprochée de Caffel pour y installer ses troupes en quartiers d'hiver, gardant la rivière Vera. Les Hanovriens ont attaqué et pris la ville de Witzehausen le 15 novembre, menaçant ainsi les quartiers français. En réponse, Soubise a envoyé un détachement de quatre compagnies de grenadiers, trois cents volontaires et quarante hommes sous le commandement du sieur de la Greffe. Le comte de Warzemont a été chargé d'évaluer les possibilités d'action contre les Hanovriens. Le sieur de la Greffe a ensuite attaqué le poste hanovrien à Witzehaufen, forçant les Hanovriens à se retirer après une faible résistance. Ces derniers n'ont pas pu détruire le pont sur la Vera. Soubise a alors décidé de faire occuper le poste par des hussards, soutenus par de l'infanterie cantonnée à Klein-Almerode.
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45
p. 198
DE FRANCFORT, le 10. Décembre.
Début :
Les Troupes de l'Empire ont pris leurs quartiers dans la Franconie. [...]
Mots clefs :
Troupes, Baron, Prince, Prusse, Infanterie, Régiments, Maréchal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 10. Décembre.
DE FRANCFORT , le 10. Décembre.
Les Troupes de l'Empire ont pris leurs quartiers
dans la Franconie. Le Baron de Pretlach eſt
établi à Rotenbourg avec le corps qu'il comman-
`de. Le Prince de Deux Ponts a fon Quartier Général
à Nuremberg. Les Pruffiens occupent
les
Poftes de Plawen , de Reichenbac & de Géra. Le
bruit a couru que le Comte de Dohna alloit ſe
mettre en marche avec un corps de trente mille
hommes , dans l'intention de troubler la communication
des Quartiers de l'Armée de l'Empire
& des Armées Françoiles.
Le Maréchal de Soubile partit de Marbourg
le premier de ce mois , avec l'Arriere-Garde de
fon Armée , pour ſe rendre à Hanau , où lon
Quartier-Général fera établi pendant l'Hy ver . Le
Régiment de Rohan , Infanterie , y arriva le 2 ,
& celui de Piémont les deux jours fuivants . Le
Régiment Dauphin a fon Quartier à Friedberg ,
& celui de Royal Rouffillon à Winecken .
Les Troupes de l'Empire ont pris leurs quartiers
dans la Franconie. Le Baron de Pretlach eſt
établi à Rotenbourg avec le corps qu'il comman-
`de. Le Prince de Deux Ponts a fon Quartier Général
à Nuremberg. Les Pruffiens occupent
les
Poftes de Plawen , de Reichenbac & de Géra. Le
bruit a couru que le Comte de Dohna alloit ſe
mettre en marche avec un corps de trente mille
hommes , dans l'intention de troubler la communication
des Quartiers de l'Armée de l'Empire
& des Armées Françoiles.
Le Maréchal de Soubile partit de Marbourg
le premier de ce mois , avec l'Arriere-Garde de
fon Armée , pour ſe rendre à Hanau , où lon
Quartier-Général fera établi pendant l'Hy ver . Le
Régiment de Rohan , Infanterie , y arriva le 2 ,
& celui de Piémont les deux jours fuivants . Le
Régiment Dauphin a fon Quartier à Friedberg ,
& celui de Royal Rouffillon à Winecken .
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Résumé : DE FRANCFORT, le 10. Décembre.
Le 10 décembre, les troupes impériales se sont déployées en Franconie. Le Baron de Pretlach est à Rotenbourg, et le Prince de Deux Ponts à Nuremberg. Les Prussiens contrôlent Plawen, Reichenbach et Géra. Le Comte de Dohna pourrait perturber les communications avec trente mille hommes. Le Maréchal de Soubise a établi son quartier général à Hanau pour l'hiver. Divers régiments sont stationnés à Hanau, Friedberg et Winecken.
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46
p. 201-204
Le 17 Février.
Début :
Promotion d'Officiers Généraux. Lieutenant Général. M. le Comte dé Monteynard. [...]
Mots clefs :
Officiers, Lieutenant général, Maréchal de camp, Chevalier, Comte, Marquis, Baron, Garde du corps, Gendarmes, Cavaliers, Dragons, Vicomte, Garde, Artillerie, Infanterie, Mousquetaire, Régiments
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texteReconnaissance textuelle : Le 17 Février.
Le 17 Février.
PROMOTION D'OFFICIERS GÉNÉRAUX.
LIEUTENANT GÉNÉRAL.
M. le Comte dé Monteynard.
MARÉCHAUX DE CAMP.
GARDES FRANÇOISES . MM. de Viſé & de Voifenon.
GARDES SUISSES. MM. Settiez , & le Baron de
Travers
LV
202 MERCURE DE FRANCE.
INFANTERIE . MM. le Chevalier de la Marck ,
le Baron de Tunderfeld , de Culaques , le Comte
de Rouffiac , de Courbuiffon , le Marquis de Fenelon
, le Comte d'Hamilton , le Comte de Bethune
, de la Morliere , le Baron du Blaiſel , le
Marquis de Gouy , le Marquis de Mailly , le
Comte de Choiſeul- Beaupré , de Bergerer, Gayon,
de Bruflard , le Marquis de Baffompiere, le Prince
de Robecq , le Marquis de Lemps & de Châtillon,
ARTILLERIE . M. Guyol de Guiran. ,
GÉNIE. MM. de Bourcet , & Filley.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS DE S. M. MM. le Chevalier
de S. Sauveur , le Marquis de Sesmaiſons
de Vareilles & de Champignelles.
GENDARMES BE LA GARDE . MM. le Vicomte
de Ségur & Filtz de Coffe.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. Channe
de Vezanne.
MOUSQUETAIRES. M. le Marquis de la Cheze.
GENDARMERIE. MM. le Marquis de Bacqueville
, de Folleville , de Lefperoux , le Comte de
Montecler.
CAVALERIE. MM. de la Refie , de Moulins ,
'd'Obenheim , de Cormainville , Marquis de Soye
court , de Saluces , de la Rochefoucauld - Langhac,
leComte de Galiffet , le Marquevilly , le Comte
de Vienne , le Marquis de la Viefville , le Comte
de Biffy , le Comte de Grammont , le Comte
d'Elpiés.
DRAGONS . M. le Chevalier de Mezieres , le
Marquis d'Amenzaga.
ÉTAT MAJOR.
FANTERIE. MM. le Vicomte de Sebourg , le
Marquis de Lugeac , le Marquis de Cornillon.
12
>
1
AVRIL. 1759 . 203
BRIGADIERS..
GARDES FRANÇOISES . MM. le Marquis de Bou
ville , le Chevalier de Champignelle , le Comte
d'Auteroche , le Comte de Lautrec .
GARDES SUISSES . MM . Gabriel - Joſeph Reynold
, & Etienne Caftellas .
INFANTERIE. MM. le Marquis de S. Herem ,
le Chevalier d'Ally , le Marquis de Contades , le
Comte de Caftellanne , le Chevalier de Chabrian,
de la Trefne , Warten , le Marquis de Montpouillan
, Mylord Ogilry , le Marquis de Vaubecourt
, Rofcomon , le Baron de Zuchmantel , le
Comte de Beaujeu , le Comte de Brienne le
Comte d'Efparbès , le Marquis de Peruffe d'Efcars
, le Baron de Rey , le Chevalier de Valence,
le Marquis de Juigné, Jenner , de Bulow , & du
Boufquet.
ARTILLERIE. M. Belidor.
›
GÉNIE. MM . du Portal , Chevalier , & Lambert.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS de S. M. MM. de Florishac,
de Cherifey , le Marquis de la Billarderie, de Caf
fini , de Morioles , le Chevalier d'Amfreville.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. le Marquis
d'Efquelbec.
MOUSQUETAIRES. M. de Bulſtrode .
GRENADIERS A CHEVAL . M. de Bonnaire.
GENDARMERIE . MM. le Vicomte de Sabran ,
le Comte d'Efclignac , de Boufflers , de Clermont-
Montaifon , le Marquis de Cruffol d'Amboife , le
Comte de Valentinois.
CAVALERIE. MM. Louis Rheingraff , le Prince
de Holſtein-Beck , le Baron de Stralenheim , le
Chevalier de Marcien , le Marquis de Montier ,
Comte de Poly , de S. André , de Pradel, Prince
d'Anhalt , le Chevalier de Nanclas , Nordmann ,
de la Roque , de Monciel )
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE.
DRAGONS. MM. de la Badie , de la Porterie,
le Marquis de Montchenu.
ÉTAT MAJOR.
INFANTERIE. MM . Micault, Dongermain , le
Chevalier de Longaunay , le Chevalier de Chabor.
CAVALERIE, MM. de Valogny , de S. Sauveur ,
de Vault , le Marquis de Fumel.
DISPOSITION DES RÉGIMENTS.
INFANTERIE. La Reine , le Marquis de Cruffol
d'Amboife ; Limofin , le Comte de Miran ; Provence
, le Marquis de Grave ; Lorraine, le Comte
d'Aubigny ; Angoumois , le Chevalier de Blangy ;
Brie , le Marquis de Coiflin ; Royal - Barrois , le .
Marquis de Langeron.
CAVALERIE. Royal , le Marquis de Serrant .;
la Reine , le Sieur de Tourny ; Dauphin Etranger
, le Marquis de Vibraye ; Bourgogne , le
Comte de Coffé ; Grammont , le Marquis de
Balincourt ; la Viefville , le Marquis de Ste Aldegonde
; la Rochefoucauld , le Marquis de Sargeres
; Saluces , le Marquis de Seyfiel.
GRENADIERS -ROYAUX . Bergeret , le Vicomte
de Nardonne , Châtillon , le Marquis de Longannay
; Bruflart , le fieur le Camus.
Le Roi ayant jugé à propos d'employer en
qualité de Brigadier, en Baffe-Normandie le Comte
de Goyon , Brigadier , Meftre de Camp- Lieutenant
du Régiment du Colonel- Genéral des Dragons
, S. M. a difpofé de la Charge de Mestre
de Camp- Lieutenant de ce Régiment , en faveur
du Chevalier de Caraman , Major du Régiment
de Dragons de ce nom .
Le Roi a difpofé auffi du Régiment vacant par
la démiſſion du Marquis de S. Jal , en faveur du
Comte de Vogué , Capitaine réformé dans le Régiment
de Cavalerie d'Aquitaine.
PROMOTION D'OFFICIERS GÉNÉRAUX.
LIEUTENANT GÉNÉRAL.
M. le Comte dé Monteynard.
MARÉCHAUX DE CAMP.
GARDES FRANÇOISES . MM. de Viſé & de Voifenon.
GARDES SUISSES. MM. Settiez , & le Baron de
Travers
LV
202 MERCURE DE FRANCE.
INFANTERIE . MM. le Chevalier de la Marck ,
le Baron de Tunderfeld , de Culaques , le Comte
de Rouffiac , de Courbuiffon , le Marquis de Fenelon
, le Comte d'Hamilton , le Comte de Bethune
, de la Morliere , le Baron du Blaiſel , le
Marquis de Gouy , le Marquis de Mailly , le
Comte de Choiſeul- Beaupré , de Bergerer, Gayon,
de Bruflard , le Marquis de Baffompiere, le Prince
de Robecq , le Marquis de Lemps & de Châtillon,
ARTILLERIE . M. Guyol de Guiran. ,
GÉNIE. MM. de Bourcet , & Filley.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS DE S. M. MM. le Chevalier
de S. Sauveur , le Marquis de Sesmaiſons
de Vareilles & de Champignelles.
GENDARMES BE LA GARDE . MM. le Vicomte
de Ségur & Filtz de Coffe.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. Channe
de Vezanne.
MOUSQUETAIRES. M. le Marquis de la Cheze.
GENDARMERIE. MM. le Marquis de Bacqueville
, de Folleville , de Lefperoux , le Comte de
Montecler.
CAVALERIE. MM. de la Refie , de Moulins ,
'd'Obenheim , de Cormainville , Marquis de Soye
court , de Saluces , de la Rochefoucauld - Langhac,
leComte de Galiffet , le Marquevilly , le Comte
de Vienne , le Marquis de la Viefville , le Comte
de Biffy , le Comte de Grammont , le Comte
d'Elpiés.
DRAGONS . M. le Chevalier de Mezieres , le
Marquis d'Amenzaga.
ÉTAT MAJOR.
FANTERIE. MM. le Vicomte de Sebourg , le
Marquis de Lugeac , le Marquis de Cornillon.
12
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1
AVRIL. 1759 . 203
BRIGADIERS..
GARDES FRANÇOISES . MM. le Marquis de Bou
ville , le Chevalier de Champignelle , le Comte
d'Auteroche , le Comte de Lautrec .
GARDES SUISSES . MM . Gabriel - Joſeph Reynold
, & Etienne Caftellas .
INFANTERIE. MM. le Marquis de S. Herem ,
le Chevalier d'Ally , le Marquis de Contades , le
Comte de Caftellanne , le Chevalier de Chabrian,
de la Trefne , Warten , le Marquis de Montpouillan
, Mylord Ogilry , le Marquis de Vaubecourt
, Rofcomon , le Baron de Zuchmantel , le
Comte de Beaujeu , le Comte de Brienne le
Comte d'Efparbès , le Marquis de Peruffe d'Efcars
, le Baron de Rey , le Chevalier de Valence,
le Marquis de Juigné, Jenner , de Bulow , & du
Boufquet.
ARTILLERIE. M. Belidor.
›
GÉNIE. MM . du Portal , Chevalier , & Lambert.
MAISON DU ROI.
GARDES DU CORPS de S. M. MM. de Florishac,
de Cherifey , le Marquis de la Billarderie, de Caf
fini , de Morioles , le Chevalier d'Amfreville.
CHEVAUX-LÉGERS DE LA GARDE . M. le Marquis
d'Efquelbec.
MOUSQUETAIRES. M. de Bulſtrode .
GRENADIERS A CHEVAL . M. de Bonnaire.
GENDARMERIE . MM. le Vicomte de Sabran ,
le Comte d'Efclignac , de Boufflers , de Clermont-
Montaifon , le Marquis de Cruffol d'Amboife , le
Comte de Valentinois.
CAVALERIE. MM. Louis Rheingraff , le Prince
de Holſtein-Beck , le Baron de Stralenheim , le
Chevalier de Marcien , le Marquis de Montier ,
Comte de Poly , de S. André , de Pradel, Prince
d'Anhalt , le Chevalier de Nanclas , Nordmann ,
de la Roque , de Monciel )
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE.
DRAGONS. MM. de la Badie , de la Porterie,
le Marquis de Montchenu.
ÉTAT MAJOR.
INFANTERIE. MM . Micault, Dongermain , le
Chevalier de Longaunay , le Chevalier de Chabor.
CAVALERIE, MM. de Valogny , de S. Sauveur ,
de Vault , le Marquis de Fumel.
DISPOSITION DES RÉGIMENTS.
INFANTERIE. La Reine , le Marquis de Cruffol
d'Amboife ; Limofin , le Comte de Miran ; Provence
, le Marquis de Grave ; Lorraine, le Comte
d'Aubigny ; Angoumois , le Chevalier de Blangy ;
Brie , le Marquis de Coiflin ; Royal - Barrois , le .
Marquis de Langeron.
CAVALERIE. Royal , le Marquis de Serrant .;
la Reine , le Sieur de Tourny ; Dauphin Etranger
, le Marquis de Vibraye ; Bourgogne , le
Comte de Coffé ; Grammont , le Marquis de
Balincourt ; la Viefville , le Marquis de Ste Aldegonde
; la Rochefoucauld , le Marquis de Sargeres
; Saluces , le Marquis de Seyfiel.
GRENADIERS -ROYAUX . Bergeret , le Vicomte
de Nardonne , Châtillon , le Marquis de Longannay
; Bruflart , le fieur le Camus.
Le Roi ayant jugé à propos d'employer en
qualité de Brigadier, en Baffe-Normandie le Comte
de Goyon , Brigadier , Meftre de Camp- Lieutenant
du Régiment du Colonel- Genéral des Dragons
, S. M. a difpofé de la Charge de Mestre
de Camp- Lieutenant de ce Régiment , en faveur
du Chevalier de Caraman , Major du Régiment
de Dragons de ce nom .
Le Roi a difpofé auffi du Régiment vacant par
la démiſſion du Marquis de S. Jal , en faveur du
Comte de Vogué , Capitaine réformé dans le Régiment
de Cavalerie d'Aquitaine.
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Résumé : Le 17 Février.
En février et avril 1759, plusieurs promotions d'officiers généraux ont été effectuées. En février, le Comte de Monteynard a été promu lieutenant général. Parmi les maréchaux de camp, MM. de Visé et de Voifenon ont été promus pour les Gardes Françaises, tandis que MM. Settiez et le Baron de Travers l'ont été pour les Gardes Suisses. L'infanterie a vu la promotion de nombreux officiers, dont le Chevalier de la Marck, le Comte de Rouffiac et le Marquis de Fenelon. L'artillerie et le génie ont également enregistré des promotions, comme M. Guyol de Guiran et MM. de Bourcet et Filley. La maison du roi et la cavalerie ont également connu des promotions, incluant MM. le Chevalier de S. Sauveur et le Marquis de Bacqueville. En avril 1759, de nouvelles promotions ont été annoncées. Parmi les brigadiers, MM. le Marquis de Bouville et le Chevalier de Champignelle ont été promus pour les Gardes Françaises, et MM. Gabriel-Joseph Reynold et Étienne Caftellas pour les Gardes Suisses. L'infanterie a vu la promotion de MM. le Marquis de S. Herem et le Comte de Beaujeu. L'artillerie et le génie ont également enregistré des promotions, comme M. Belidor et MM. du Portal et Chevalier. La maison du roi et la cavalerie ont également connu des promotions, incluant MM. de Florishac et le Marquis d'Efquelbec. Le document mentionne également la disposition des régiments d'infanterie et de cavalerie, avec des noms de régiments et leurs commandants respectifs. Par exemple, le régiment de la Reine est commandé par le Marquis de Cruffol d'Amboife, et le régiment Royal par le Marquis de Serrant. Le roi a également disposé de certaines charges, comme celle de Mestre de Camp-Lieutenant du Régiment des Dragons, en faveur du Chevalier de Caraman, et a attribué le régiment vacant du Marquis de S. Jal au Comte de Vogué.
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47
p. 209-211
De Versailles le 22 Février.
Début :
Le Baron de Beckers, Ministre d'État & de Conférence, Ministre Plénipotentiaire de l'Electeur [...]
Mots clefs :
Baron, Ministre d'État, Roi, Nominations, Marquis, Abbaye, Ordre, Marquis, Régiment, Infanterie, Vicomte, Grade, Québec
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texteReconnaissance textuelle : De Versailles le 22 Février.
DE VERSAILLES le 22 Février.
Le Baron de Beckers , Miniftre d'État & de
Conférence , Miniftre Plénipotentaire de l'Electeur
Palatin , eut le 11 une Audience particuliere
du Roi , dans laquelle il préfenta à Sa Majesté
fes Lettres de Créance.
Le 17 , le Roi a tenu fur les Fonds de Baptême ,
avec la Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine, le Fils du Vicomte de Bouville ,
Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire de S.
Louis , Capitaine de Vaiffeau du Roi . Le Baptême
a été fait à la Paroiffe de Notre-Dame. Sa Majesté
a été repréſenté par le Duc de Duras , Pair
de France , & premier Gentilhomme de la
Chambre.
Le 18 , le Roi a nommé Miniftre d'État le
Maréchal Prince de Soubife qui a pris en cette
qualité féance au Confeil de Sa Majesté.
Le Marquis de Chabannes , Sous- Lieutenant de
la feconde Compagnie des Moufquetaire de la
Garde , ayant obtenu du Roi la permiffion defe
démettre de cet emploi , Sa Majeflé a accordé la
Cornette vacante par cette démiffion , au Marquis
de Varennes- Nagu , Capitaine dans le Régiment
du Roi , Infanterie .
Le Roi a donné l'Abbaye de l'Eau , Ordre de
Citeaux , Diocèſe de Chartres , à la Dame de
Vauldrey , Abbeffe de Beauvoir.
L'Abbaye de Beauvoir , Ordre de Citeaux
Diocèle de Bourges , à la Dame Joly de Fleury ,
Religieufe du Monaftere de Foilly , Diocèfe de
Troyes.
Et l'Abbaye d'Effey , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocèle de Sées , à la Dame de Beauville ; Religieufe
à l'Abbaye de Bonlieu , Diocèſe du Mans.
Du premier Mars.
Le 24 du mois dernier le Roi tint le Sceau
pour la quarante- cinquième fois.
210 MERCURE DE FRANCE:
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Berry ;
Infanterie , vacant par la démiffion du Marquis
de Contades , en faveur du fieur Hugues , Capitaine
dans le Régiment du Roi , Infanterie ; de
celui de la Ferre , Infanterie , vacant par la promotion
du Marquis de Fenelon au grade de Maréchal
de Camp , en faveur du Marquis de Beaumont
, Ayde-Major- Général de l'Infanterie de
l'Armée ; de celui de Beauvoifis , Ipfanterie , vacant
par la promotion du Marquis de Lugeac
au grade de Maréchal de Camp , en faveur da
Chevalier de Clugny, Capitaine dans ce Régiment.
Le Roi a nommé Guidons de Gendarmerie ,
les fieurs Comte de Mornay de Monchevreuil ,
Colbert de Preffigny, Marquis de la Haye, Comte
de Chabannois , Comte de Flavacourt , Marquis
de Roquefort , Vicomte de la Riviere , & de Manneville.
Le Roi a accordé au Comte de Barbazan , Sénéchal
& Gouverneur de Bigore , le Commandement
de cette Province.
Du 8 .
Le 24. du mois dernier , les fieurs de Saint-
Germain , de Ballette , & de Boignorel , reçus
ci-devant Chevaliers de minorité dans les Ordrés
Royaux Militaires & Hofpitaliers de Notre- Damedu
Mont Carmel & dé Saint Lazare de Jérufalem
, furent admis dans l'appartement de Monfeigneur
le Duc de Berry ; & immédiatement
après la meſſe à faire leur profeffion , & à prononcer
leurs voeux entre les mains du Comte de
Saint- Florentin , Gérent & Adminiftrateur de ces
Ordres. Le Comte de Comminges fut enfuite reçu
Chevalier des mêmes Ordres. Le fieur Dorat de
Chameule prêta le même jour ferment en qualité
de Survivancier du fieur Dorat fon pere , dans
la Charge de Greffier & Secrétaire Général de
ces Ordres.
AVRIL. 1759. 211
Le fieur de Boullongne s'étant démis de la place
de Contrôleur Général des Finances. Sa Majesté
à nommé le fieur de Silhouette pour le remplacer.
Le fieur de Kergarfon , Enfeigne de Vaiffeau ,
Commandant la Corvette du Roi la Sardoine
qui revient de la Martinique & de S. Domingue
d'où il eft parti les Décembre , a rapporté que
ces Colonies étoient alors en bon état.
Le fieur de Bougainville, premier Aide de Camp
du Marquis de Montcalm , Lieutenant- Général ,
Commandant les Troupes Françoiſes en Canada ,
fous les ordres du Marquis de Vaudreuil , Gouverneur
& Lieutenant- Général de la Colonie , eft
arrivé de Québec pour rendre compte au Roi de
l'état de cette Colonie , & a eu l'honneur de préfenter
à S. M. les plans des forts & la Carte des
lieux qui font le théâtre de la guerre dans ce
pays. Ces plans ont été levés par le fieur de Crevecoeur
, Officier au Régiment de la Sarre , employé
dans le Génie , & qui s'eft fait beaucoup
de réputation par fa bravoure & fes talens . Le
Roi a accordé au fieur de Bougainville une gratification
, le brevet de Colonel , & la Croix de
Saint-Louis. Cet Officier arrivé de Québec au
commencement du mois de Janvier dernier, vient
de repartir pour le Canada.
Le Roi a nominé à l'Evêché d'Agde l'Abbé de
S. Simon de Sandricourt , Vicaire Général de
l'Evêché de Metz .
Sa Majesté a donné P'Abbaye Royale de Conches
, Ordre de S. Benoît , Diocèse d'Evreux ,
fur la démiffion de l'Abbé de S. Simon , à l'ancien
Évêque de Limoges , Précepteur de Monſeigneur
le Duc de Bourgogne;
Et l'Abbaye de Peffan , Ordre de S. Benoît ,
Diocèle d'Auch , à l'Abbé de Narbonne de Lara ,
Grand- Vicaire d'Agen.
Le Baron de Beckers , Miniftre d'État & de
Conférence , Miniftre Plénipotentaire de l'Electeur
Palatin , eut le 11 une Audience particuliere
du Roi , dans laquelle il préfenta à Sa Majesté
fes Lettres de Créance.
Le 17 , le Roi a tenu fur les Fonds de Baptême ,
avec la Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine, le Fils du Vicomte de Bouville ,
Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire de S.
Louis , Capitaine de Vaiffeau du Roi . Le Baptême
a été fait à la Paroiffe de Notre-Dame. Sa Majesté
a été repréſenté par le Duc de Duras , Pair
de France , & premier Gentilhomme de la
Chambre.
Le 18 , le Roi a nommé Miniftre d'État le
Maréchal Prince de Soubife qui a pris en cette
qualité féance au Confeil de Sa Majesté.
Le Marquis de Chabannes , Sous- Lieutenant de
la feconde Compagnie des Moufquetaire de la
Garde , ayant obtenu du Roi la permiffion defe
démettre de cet emploi , Sa Majeflé a accordé la
Cornette vacante par cette démiffion , au Marquis
de Varennes- Nagu , Capitaine dans le Régiment
du Roi , Infanterie .
Le Roi a donné l'Abbaye de l'Eau , Ordre de
Citeaux , Diocèſe de Chartres , à la Dame de
Vauldrey , Abbeffe de Beauvoir.
L'Abbaye de Beauvoir , Ordre de Citeaux
Diocèle de Bourges , à la Dame Joly de Fleury ,
Religieufe du Monaftere de Foilly , Diocèfe de
Troyes.
Et l'Abbaye d'Effey , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocèle de Sées , à la Dame de Beauville ; Religieufe
à l'Abbaye de Bonlieu , Diocèſe du Mans.
Du premier Mars.
Le 24 du mois dernier le Roi tint le Sceau
pour la quarante- cinquième fois.
210 MERCURE DE FRANCE:
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Berry ;
Infanterie , vacant par la démiffion du Marquis
de Contades , en faveur du fieur Hugues , Capitaine
dans le Régiment du Roi , Infanterie ; de
celui de la Ferre , Infanterie , vacant par la promotion
du Marquis de Fenelon au grade de Maréchal
de Camp , en faveur du Marquis de Beaumont
, Ayde-Major- Général de l'Infanterie de
l'Armée ; de celui de Beauvoifis , Ipfanterie , vacant
par la promotion du Marquis de Lugeac
au grade de Maréchal de Camp , en faveur da
Chevalier de Clugny, Capitaine dans ce Régiment.
Le Roi a nommé Guidons de Gendarmerie ,
les fieurs Comte de Mornay de Monchevreuil ,
Colbert de Preffigny, Marquis de la Haye, Comte
de Chabannois , Comte de Flavacourt , Marquis
de Roquefort , Vicomte de la Riviere , & de Manneville.
Le Roi a accordé au Comte de Barbazan , Sénéchal
& Gouverneur de Bigore , le Commandement
de cette Province.
Du 8 .
Le 24. du mois dernier , les fieurs de Saint-
Germain , de Ballette , & de Boignorel , reçus
ci-devant Chevaliers de minorité dans les Ordrés
Royaux Militaires & Hofpitaliers de Notre- Damedu
Mont Carmel & dé Saint Lazare de Jérufalem
, furent admis dans l'appartement de Monfeigneur
le Duc de Berry ; & immédiatement
après la meſſe à faire leur profeffion , & à prononcer
leurs voeux entre les mains du Comte de
Saint- Florentin , Gérent & Adminiftrateur de ces
Ordres. Le Comte de Comminges fut enfuite reçu
Chevalier des mêmes Ordres. Le fieur Dorat de
Chameule prêta le même jour ferment en qualité
de Survivancier du fieur Dorat fon pere , dans
la Charge de Greffier & Secrétaire Général de
ces Ordres.
AVRIL. 1759. 211
Le fieur de Boullongne s'étant démis de la place
de Contrôleur Général des Finances. Sa Majesté
à nommé le fieur de Silhouette pour le remplacer.
Le fieur de Kergarfon , Enfeigne de Vaiffeau ,
Commandant la Corvette du Roi la Sardoine
qui revient de la Martinique & de S. Domingue
d'où il eft parti les Décembre , a rapporté que
ces Colonies étoient alors en bon état.
Le fieur de Bougainville, premier Aide de Camp
du Marquis de Montcalm , Lieutenant- Général ,
Commandant les Troupes Françoiſes en Canada ,
fous les ordres du Marquis de Vaudreuil , Gouverneur
& Lieutenant- Général de la Colonie , eft
arrivé de Québec pour rendre compte au Roi de
l'état de cette Colonie , & a eu l'honneur de préfenter
à S. M. les plans des forts & la Carte des
lieux qui font le théâtre de la guerre dans ce
pays. Ces plans ont été levés par le fieur de Crevecoeur
, Officier au Régiment de la Sarre , employé
dans le Génie , & qui s'eft fait beaucoup
de réputation par fa bravoure & fes talens . Le
Roi a accordé au fieur de Bougainville une gratification
, le brevet de Colonel , & la Croix de
Saint-Louis. Cet Officier arrivé de Québec au
commencement du mois de Janvier dernier, vient
de repartir pour le Canada.
Le Roi a nominé à l'Evêché d'Agde l'Abbé de
S. Simon de Sandricourt , Vicaire Général de
l'Evêché de Metz .
Sa Majesté a donné P'Abbaye Royale de Conches
, Ordre de S. Benoît , Diocèse d'Evreux ,
fur la démiffion de l'Abbé de S. Simon , à l'ancien
Évêque de Limoges , Précepteur de Monſeigneur
le Duc de Bourgogne;
Et l'Abbaye de Peffan , Ordre de S. Benoît ,
Diocèle d'Auch , à l'Abbé de Narbonne de Lara ,
Grand- Vicaire d'Agen.
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Résumé : De Versailles le 22 Février.
En février, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour. Le 11 février, le Baron de Beckers, Ministre d'État et Ministre Plénipotentiaire de l'Électeur Palatin, a été reçu en audience particulière par le Roi, qui a accepté ses lettres de créance. Le 17 février, le Roi a assisté au baptême du fils du Vicomte de Bouville à la paroisse de Notre-Dame, représenté par le Duc de Duras. Le 18 février, le Roi a nommé le Maréchal Prince de Soubise Ministre d'État. Le Marquis de Chabannes a démissionné de son poste de Sous-Lieutenant des Mousquetaires de la Garde, et sa cornette a été attribuée au Marquis de Varennes-Nagu. Le Roi a également attribué plusieurs abbayes à des religieuses : l'Abbaye de l'Eau à la Dame de Vauldrey, l'Abbaye de Beauvoir à la Dame Joly de Fleury, et l'Abbaye d'Effey à la Dame de Beauville. Le 24 février, le Roi a scellé pour la quarante-cinquième fois. Il a nommé plusieurs officiers dans divers régiments d'infanterie et de cavalerie, et a accordé des commandements provinciaux. Les sieurs de Saint-Germain, de Ballette, et de Boignorel ont été admis dans les Ordres Royaux Militaires et Hospitaliers de Notre-Dame du Mont Carmel et de Saint Lazare de Jérusalem. Le sieur Dorat de Chameule a prêté serment en tant que survivancier de son père dans la charge de Greffier et Secrétaire Général de ces Ordres. En avril 1759, le sieur de Silhouette a été nommé Contrôleur Général des Finances à la place du sieur de Boullongne. Le sieur de Kergarfon a rapporté que les colonies de la Martinique et de Saint-Domingue étaient en bon état. Le sieur de Bougainville, de retour du Canada, a présenté au Roi des plans de forts et des cartes des lieux de guerre. Il a été récompensé par une gratification, un brevet de Colonel, et la Croix de Saint-Louis. Le Roi a nommé l'Abbé de Saint-Simon de Sandricourt à l'Évêché d'Agde, et a attribué plusieurs abbayes à des ecclésiastiques.
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48
p. 207-209
DE VERSAILLES, le 15 Mars.
Début :
Le 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour la 46e fois. [...]
Mots clefs :
Sceau, Sa Majesté, Marquis, Capitaine, Comte, Nominations, Régiment, Infanterie, Gouverneur, Abbaye, Ordre, Diocèse, Lieutenant, Compagnie, Chevalier, Colonel, Évêque, Abbé, Archevêque
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 15 Mars.
De VERSAILLES , le 15 Mars .
L E 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour
la 46 ° fois.
Sa Majesté a donné au Marquis de Villeroi ,
Capitaine des Gardes- du - Corps en furvivance les
honneurs du Louvre , au Marquis de Lugeac le
commandement de la Compagnie des Grenadiers
à Cheval ; au Comte de Beaujeu l'infpection
générale & la Direction des Côtes maritimes
des Provinces de Poitou , Aulnis , Saintonge ,
Guyenne , Rouffillon , Languedoc & Provence 5.
& il a eu l'honneur de remercier le Roi en cette
qualité.
Du 29.
Sa Majesté tint le fceau pour la 47.fois.
Le Roia donné au Sieur du Tiller , le Régiment
Royal , Infanterie vacant par là promotion du
Marquis de Puifignieux au grade de Maréchal de
Camp.
Sa Majefté a nommé le Comte de Barbazan
208 MERCURE DE FRANCE
Sénéchal , Gouverneur de Bigorre , pour com
mander les Troupes qui feront dans cette Province.
Le Roi a donné l'Abbaye de S. Etienne de
Caen , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de Bayeux
au Cardinal de Gefvres ; l'Abbaye de S. Paul de
Verdun à l'ancien Evêque de Limoges , Précepteur
de Monteigneur le Duc de Bourgogne ; &
l'Abbaye de S. Michel , Diocèfe de Laon à l'Abbé
Colbert , Doyen de l'Eglife & Vicaire Général du
Diocèfe d'Orléans .
Sa Majesté a nominé le Comte de Fumel ,
Meftre de Camp , Lieutenant du Régiment de
Clermont-Prince ; & elle a donné le Régiment
de Fumel au Chevalier de ce nom. Le Chevalier
de Mirabeau a été nommé Inſpecteur Général
des Gardes- Côtes , avec la Direction des batteries
& des fignaux dans toute la partie de la Côte qui
s'étend depuis la Loire jufqu'à l'extrémité de la
frontière , ainfi que le Comte de Beaujeu l'a été
pour l'autre partie . Toutes les Côtes font partagées
entre ces deux Officiers , dans toute l'étendue
du Royaume . Ils ont fous eux dix Infpecteurs
, & commandent à tous les Capitaines
Généraux , Majors & Lieutenans - Colonels des
Milices Gardes - Côtes.
Du s Avril.
Le Roi ayant jugé convenable au bien de fon
Service , de créer un Exempt Sous - Aide- Major
d'augmentation dans chaque Compagnie de fes
Gardes-du-Corps , Sa Majefté a nommé à cette
Place dans la Compagnie Ecoffoiſe , le Chevalier
d'Etouville ; dans celle de illeroi , le fieur dela
Pujade ; dans celle de Beauveau , le fieur de Bachaffon
; & dans celle de Luxembourg , le Chevalier
de Reymondis. Sa Majefté a auffi difpofé des
deux Bâtons d'Exempt vacans dans la Compagnie
AVRIL. 1759. 209
Ecoffoife , en faveur du Chevalier de Fontaine &
du fieur de Saint - Meffani , & de la Sous-Aide-
Majorité de la Compagnie de Villeroi , vacante
par la retraite du Chevalier de Laftic , en faveur
du Chevalier de Mélée. Le Roi a accordé le Régiment
d'Infanterie de Bretagne , vacant par la
démiffion du Chevalier de Clermont d'Amboiſe ,
au Vicomte de Beaune. Sa Majefté a lifpolé du
Régiment d'Auvergne , Infanterie , en faveur du
Comte de Rochambeau. Le Marquis de Chaftellux
, qui en étoit Colonel , a donné la démiffion
à caufe que fa vue s'eft affoiblie au point de ne
pouvoir continuer fes fervices à la tête de ce Régiment
; & dans l'efpérance qu'elle pourra fe rétablir
, il a obtenu du Roi d'être Colonel réformé à
la fuite de ce Régiment ; celui de la Marche- Province
a été donné au Chevalier de Chaſtellux .
Sa Majesté a accordé des Places de Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France , au
fieur de Machault d'Arnouville, au Marquis de Tavanne
au Comte de Choifeul , & au Comte de
Peyre.
>
Le Roi a nommé à l'Archevêché de Rouen , l'Archevêque
d'Alby , à l'Archevêché d'Alby , l'Evêque
d'Evreux , & à l'Evêché d'Evreux , l'Abbé de
Marnezia , Doyen de l'Eglife , & Comte de Lyon,
& Vicaire Général du même Diocèfe . Sa Majeſté
a donné l'Abbaye de S. Rigaud , Ordre de faint
Benoît , Diocèle de Mâcon , à l'Abbé d'Eſpiard ,
Chanoine de la Métropole & Confeiller - Clerc au
Parlement de Besançon.
L E 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour
la 46 ° fois.
Sa Majesté a donné au Marquis de Villeroi ,
Capitaine des Gardes- du - Corps en furvivance les
honneurs du Louvre , au Marquis de Lugeac le
commandement de la Compagnie des Grenadiers
à Cheval ; au Comte de Beaujeu l'infpection
générale & la Direction des Côtes maritimes
des Provinces de Poitou , Aulnis , Saintonge ,
Guyenne , Rouffillon , Languedoc & Provence 5.
& il a eu l'honneur de remercier le Roi en cette
qualité.
Du 29.
Sa Majesté tint le fceau pour la 47.fois.
Le Roia donné au Sieur du Tiller , le Régiment
Royal , Infanterie vacant par là promotion du
Marquis de Puifignieux au grade de Maréchal de
Camp.
Sa Majefté a nommé le Comte de Barbazan
208 MERCURE DE FRANCE
Sénéchal , Gouverneur de Bigorre , pour com
mander les Troupes qui feront dans cette Province.
Le Roi a donné l'Abbaye de S. Etienne de
Caen , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de Bayeux
au Cardinal de Gefvres ; l'Abbaye de S. Paul de
Verdun à l'ancien Evêque de Limoges , Précepteur
de Monteigneur le Duc de Bourgogne ; &
l'Abbaye de S. Michel , Diocèfe de Laon à l'Abbé
Colbert , Doyen de l'Eglife & Vicaire Général du
Diocèfe d'Orléans .
Sa Majesté a nominé le Comte de Fumel ,
Meftre de Camp , Lieutenant du Régiment de
Clermont-Prince ; & elle a donné le Régiment
de Fumel au Chevalier de ce nom. Le Chevalier
de Mirabeau a été nommé Inſpecteur Général
des Gardes- Côtes , avec la Direction des batteries
& des fignaux dans toute la partie de la Côte qui
s'étend depuis la Loire jufqu'à l'extrémité de la
frontière , ainfi que le Comte de Beaujeu l'a été
pour l'autre partie . Toutes les Côtes font partagées
entre ces deux Officiers , dans toute l'étendue
du Royaume . Ils ont fous eux dix Infpecteurs
, & commandent à tous les Capitaines
Généraux , Majors & Lieutenans - Colonels des
Milices Gardes - Côtes.
Du s Avril.
Le Roi ayant jugé convenable au bien de fon
Service , de créer un Exempt Sous - Aide- Major
d'augmentation dans chaque Compagnie de fes
Gardes-du-Corps , Sa Majefté a nommé à cette
Place dans la Compagnie Ecoffoiſe , le Chevalier
d'Etouville ; dans celle de illeroi , le fieur dela
Pujade ; dans celle de Beauveau , le fieur de Bachaffon
; & dans celle de Luxembourg , le Chevalier
de Reymondis. Sa Majefté a auffi difpofé des
deux Bâtons d'Exempt vacans dans la Compagnie
AVRIL. 1759. 209
Ecoffoife , en faveur du Chevalier de Fontaine &
du fieur de Saint - Meffani , & de la Sous-Aide-
Majorité de la Compagnie de Villeroi , vacante
par la retraite du Chevalier de Laftic , en faveur
du Chevalier de Mélée. Le Roi a accordé le Régiment
d'Infanterie de Bretagne , vacant par la
démiffion du Chevalier de Clermont d'Amboiſe ,
au Vicomte de Beaune. Sa Majefté a lifpolé du
Régiment d'Auvergne , Infanterie , en faveur du
Comte de Rochambeau. Le Marquis de Chaftellux
, qui en étoit Colonel , a donné la démiffion
à caufe que fa vue s'eft affoiblie au point de ne
pouvoir continuer fes fervices à la tête de ce Régiment
; & dans l'efpérance qu'elle pourra fe rétablir
, il a obtenu du Roi d'être Colonel réformé à
la fuite de ce Régiment ; celui de la Marche- Province
a été donné au Chevalier de Chaſtellux .
Sa Majesté a accordé des Places de Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France , au
fieur de Machault d'Arnouville, au Marquis de Tavanne
au Comte de Choifeul , & au Comte de
Peyre.
>
Le Roi a nommé à l'Archevêché de Rouen , l'Archevêque
d'Alby , à l'Archevêché d'Alby , l'Evêque
d'Evreux , & à l'Evêché d'Evreux , l'Abbé de
Marnezia , Doyen de l'Eglife , & Comte de Lyon,
& Vicaire Général du même Diocèfe . Sa Majeſté
a donné l'Abbaye de S. Rigaud , Ordre de faint
Benoît , Diocèle de Mâcon , à l'Abbé d'Eſpiard ,
Chanoine de la Métropole & Confeiller - Clerc au
Parlement de Besançon.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 15 Mars.
Entre mars et avril 1759, le Roi a effectué plusieurs nominations et promotions. Le 13 mars, il a nommé le Marquis de Villeroi aux honneurs du Louvre, le Marquis de Lugeac au commandement des Grenadiers à Cheval, et le Comte de Beaujeu à l'inspection générale des côtes maritimes de plusieurs provinces. Le 29 mars, il a nommé le Sieur du Tiller au Régiment Royal d'Infanterie et le Comte de Barbazan Sénéchal et Gouverneur de Bigorre. Le Roi a également attribué des abbayes à des dignitaires religieux, comme l'Abbaye de Saint-Étienne de Caen au Cardinal de Gesvres et l'Abbaye de Saint-Paul de Verdun à l'ancien Évêque de Limoges. Le Comte de Fumel a été nommé Maître de Camp et Lieutenant du Régiment de Clermont-Prince, et le Chevalier de Mirabeau Inspecteur Général des Gardes-Côtes. Le 5 avril, le Roi a créé des postes d'Exempt Sous-Aide-Major dans les Compagnies des Gardes-du-Corps et nommé plusieurs officiers à ces postes. Il a également accordé des régiments d'infanterie au Vicomte de Beaune et au Comte de Rochambeau, et nommé des colonels dans le Régiment des Grenadiers de France. Enfin, il a nommé l'Archevêque d'Alby à l'Archevêché de Rouen, l'Évêque d'Évreux à l'Archevêché d'Alby, et l'Abbé de Marnezia à l'Évêché d'Évreux.
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49
p. 200-203
DE PARIS, le 21 Avril.
Début :
Le sieur de Chaulieu, Aide-Major-Général du Corps d'Armée commandé [...]
Mots clefs :
Duc de Broglie, Armée, Alliés, Prince Ferdinand , Ennemis, Combats, Défense, Infanterie, Troupes, Déclaration du roi, Privilèges, Dons et pensions, Annulation, Arrêts du conseil, Fermes, Commissaires, Actions, Comptes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 21 Avril.
DE PARIs , le 2 1 Avril.
. Le fieur de Chaulieu, Aide-Major-Général du
Corps d'Armée commandé par le Duc de Broglie,
apporta au Roi Mardi 17, la nouvelle qui ſuit :
Le Duc de Broglie ayant appris que l'Armée
des Alliés, forte d'environ 4oooo hommes, &
commandée par le Prince Ferdinand de Brunſ
wick , étoit en pleine marche, pour ſe porter du
Pays de Fulde & de la Heſſe, ſur les quartiers que
l'Armée du Roi occupe entre le Mein & la Lohn,
raſſèmbla toutes ces Troupes le 12 Avril, dans
une poſition qu'il avoit reconnue longtemps au
paravant près du Village de Berghen, qui eſt à
environ deux lieuës de Francfort. .
, Les Ennemis parurent le 13 à huit heures du
matin à portée de ce poſte, & firent leurs diſpo
ſitions à la faveur d'un rideau qui les couvroit. Ils
déboucherent à dix heures ſur le Village de Berg
hen, qu'ils attaquerent avec la plus grande viva
cité. Le Duc de Broglie y avoit placé pluſieurs
Brigades d'Infanterie & une nombreuſe Artille
rie. Les Ennemis ont été repouſſés trois fois. Leur
feu a été très-vif & continuel. Ils ont combattu
pendant tout le jour, & ont été enfin forcés de ſe
retirer à l'entrée de la nuit, après avoir fait une
perte conſidérable.
Le Prince Camille de Lorraine , Lieutenant
- M A I. 1759. . 2 e r
Général, chargé de la défenſe de ce poſte , le
Comte d'Orlick & le Marquis de Saint Chamand,
Maréchaux de Camp, qui y commandoient ſous
ſes ordres, ſe ſont comportés avec tout le coura
ge, l'activité & l'intelligence poſſibles.
| Vingt-huit Bataillons ſeulement qui étoient à
† du Village , ont combattu. Le reſte de
Armée n'a point donné ; notre Cavalerie & celle
des Ennemis n'ont pû manoeuvrer, à cauſe de la
difficulté du terrein.
On n'a point encore de détails plus particuliers
de l'affai e ni de la perte que l'on a faite. On ſçait
ſeulement que le Baron de Ray , Brigadier d'in
fanterie, & les ſieurs Chab ié & Lamy de Be
zange, Offici rs c'artiilerie ont été tués Le Baron
d'Hyrn, commandant les T. oupes Saxonnes, a
été dangereuſement bleſſé d'un coup de canon.
Le Duc de Broglie a mandé, par un Courier ar
rivé le 19 , que ſes Ennt mis ſe ſont reti és, & ont
repris la même route qu'ils avoient tenue pour
venir attaquer Berghen. Ils ont abandonné plu
ſieurs piéces d'Artillerie. Leur perte eſt évaluée à
envi on 6ooo hommes. Les déſerteurs ont rap
porté que le Prince d'Iſembou g avoit été tué.
On attend un détail circonſtancié de cette af
faire.
Le 28 Avril.
| On vient de publier deux Déclarations du Roi
données à Verſailles le 27 de ce mois. Par la pre
miere S. M. fait rentrer dans la claſſe des contri
buables pendant la durée de la guerie & pendant
deux ans après la concluſion de la paix , ceux de
ſes Sujets qui, nés tailliables, ſe ſont ſouſtrait aux
impoſitions par l'acquiſition de différents offices
( cet article a des exceptions. ) Le privilége accor
dé aux Bourgeois le Paris & de Lyon de faire va-'
loir par leurs mains en exemption º,taille le la- '
- • t - - - V - - -. 3
2e2 MERcURE DE FRANCE. .
-
bourage d'une charrue , eſt pareillement ſuſ
pendu.
-
L'objet de la ſecon le Déclaration , eſt d'an
· nuller les dons & les penſions qui ont été obtenus
ſans titre légitime. Tous ceux qui jouiſſent de
dons, penſions, gratifications annuelles ( hormis
quelques claſſes exceptées) ſeront tenus de ſe pour
voirpardevant les Sec étaires d'État, chacun dans
ſon Département , comme auſſi par levant le
·Contrôleur Genéral des Finances pour en obtenir
la confirmation , ur l'examen qui en ſera fait
& ſur le compte qui en ſera rendu au Roi. Le
payement en demeurera ſu'pendu juſqu'a ce que
le Roi en ait ordonné la confirmation. Le fond
des penſions autres que celles des Princes du Sang,
que celles de l'Ordre de S Louis & celles qui font
partie des appointemens ou attribution d'emplois,
charges & offices ſera réduit déſormais a la ſom
sme de trois millions.
Ces deux Déclarations ont été ſuivies de trois
Arrêts du Conſeil de la même datte. Par le pre
mier Sa Majeſté ordonne que toutes les penſions
dons, gratifications, bénéfices &c. dont les Fer
miers de ſes Fermes ſeront chargés envers des
perſonnes qui ne ſont point employées à la régie
& à l'adminiſtration les Fermes ſeront anéanties
à commencer du premier de ce mois & que de
puis ce même jour les Fermiers du Roi ſeront
tenus de compter au profit de Sa Majeſté, in
dépen femment du prix de leurs Baux , de la
naoitié des bénéfices & émolument de ces Fermes
ſans y comprendre néanmoins les intérêts de leurs
fonds, qui leur ſeront alloués a cinq pour cent.
Dans le ſecond Arrêt le Roi ordonne que quatre
· Comm ſſaires nommés par Sa Majeſté aſſiſteront
aux divers comités de la Ferme générale, &
aux comptes qui ſeront rendus & arrêtés tous
M A I. 1759. , 2o3
1es ſix mois; que le droit de préſence de chacun
des Fermiers généraux ſera de vingt-quatre mille
livres par an , qu'ils auront de plus une grati
· fication annuelle de vingt-cinq mille livres , &
que ces dépenſes ſeront prélevées ſur le bénéfice.
Le troiſiéme Arrêt porte création de ſoixante
douze milles actions intéreſiées dans les Fermes
Générales. Chaque action ſera de mille livres, dont
l'intérêt a cinq pour cent, exempt de touteretenue,
ſera «cquitté au Tréſor royal ſur des coupons paya
bles de ſix mois en ſix mois, a commencer au pre
·mierOctobre prochain.Ces actions ſeront rembour
ſées par l'Adjudicataire du bail prochain des Fer
mes Générales, à raiſon de douze milleactions par
an, indépendament de l'intérêt de cinq pour cent;
les Actionnaires jouiront de la moitié du bénéfice
'queSa Majeſté s'eſt réſervée ſur le total des Fermes
· Générales, & ils en ſeront payés ſur des dividen
des particulieres, qui commenceront à courir du
premier de ce mois.Les Actionnaires porteurs de
· quatre actions pourront s'aſſembler tous les ſix
mois à l'Hôtel-de-Ville, & nommer entre eur
· deux Syn lics pour aſſiſter à la reddition des comp
tes de la Ferme-Générale.Comme ces comptes
ſont néceſſairement arriérés de ſix mois, le pre
-mier dividende ne ſera payé qu'au mois d'Avrii
17 59 & enſuite de fix mois en ſix mois. L'ac
-quiſition des actions ſe fera chez le Garde du Tré
† Royal, & le Bureau s'ouvrira le premier Mai.
JLe dividende ne commencera à courir du pre
-mier de ce mois que pour ceux qui auront acquis
des actions dans le courant du mois de Mai. Pouk
les autres le dividende n'aura cours que du joux
· de l'acquiſition
. Le fieur de Chaulieu, Aide-Major-Général du
Corps d'Armée commandé par le Duc de Broglie,
apporta au Roi Mardi 17, la nouvelle qui ſuit :
Le Duc de Broglie ayant appris que l'Armée
des Alliés, forte d'environ 4oooo hommes, &
commandée par le Prince Ferdinand de Brunſ
wick , étoit en pleine marche, pour ſe porter du
Pays de Fulde & de la Heſſe, ſur les quartiers que
l'Armée du Roi occupe entre le Mein & la Lohn,
raſſèmbla toutes ces Troupes le 12 Avril, dans
une poſition qu'il avoit reconnue longtemps au
paravant près du Village de Berghen, qui eſt à
environ deux lieuës de Francfort. .
, Les Ennemis parurent le 13 à huit heures du
matin à portée de ce poſte, & firent leurs diſpo
ſitions à la faveur d'un rideau qui les couvroit. Ils
déboucherent à dix heures ſur le Village de Berg
hen, qu'ils attaquerent avec la plus grande viva
cité. Le Duc de Broglie y avoit placé pluſieurs
Brigades d'Infanterie & une nombreuſe Artille
rie. Les Ennemis ont été repouſſés trois fois. Leur
feu a été très-vif & continuel. Ils ont combattu
pendant tout le jour, & ont été enfin forcés de ſe
retirer à l'entrée de la nuit, après avoir fait une
perte conſidérable.
Le Prince Camille de Lorraine , Lieutenant
- M A I. 1759. . 2 e r
Général, chargé de la défenſe de ce poſte , le
Comte d'Orlick & le Marquis de Saint Chamand,
Maréchaux de Camp, qui y commandoient ſous
ſes ordres, ſe ſont comportés avec tout le coura
ge, l'activité & l'intelligence poſſibles.
| Vingt-huit Bataillons ſeulement qui étoient à
† du Village , ont combattu. Le reſte de
Armée n'a point donné ; notre Cavalerie & celle
des Ennemis n'ont pû manoeuvrer, à cauſe de la
difficulté du terrein.
On n'a point encore de détails plus particuliers
de l'affai e ni de la perte que l'on a faite. On ſçait
ſeulement que le Baron de Ray , Brigadier d'in
fanterie, & les ſieurs Chab ié & Lamy de Be
zange, Offici rs c'artiilerie ont été tués Le Baron
d'Hyrn, commandant les T. oupes Saxonnes, a
été dangereuſement bleſſé d'un coup de canon.
Le Duc de Broglie a mandé, par un Courier ar
rivé le 19 , que ſes Ennt mis ſe ſont reti és, & ont
repris la même route qu'ils avoient tenue pour
venir attaquer Berghen. Ils ont abandonné plu
ſieurs piéces d'Artillerie. Leur perte eſt évaluée à
envi on 6ooo hommes. Les déſerteurs ont rap
porté que le Prince d'Iſembou g avoit été tué.
On attend un détail circonſtancié de cette af
faire.
Le 28 Avril.
| On vient de publier deux Déclarations du Roi
données à Verſailles le 27 de ce mois. Par la pre
miere S. M. fait rentrer dans la claſſe des contri
buables pendant la durée de la guerie & pendant
deux ans après la concluſion de la paix , ceux de
ſes Sujets qui, nés tailliables, ſe ſont ſouſtrait aux
impoſitions par l'acquiſition de différents offices
( cet article a des exceptions. ) Le privilége accor
dé aux Bourgeois le Paris & de Lyon de faire va-'
loir par leurs mains en exemption º,taille le la- '
- • t - - - V - - -. 3
2e2 MERcURE DE FRANCE. .
-
bourage d'une charrue , eſt pareillement ſuſ
pendu.
-
L'objet de la ſecon le Déclaration , eſt d'an
· nuller les dons & les penſions qui ont été obtenus
ſans titre légitime. Tous ceux qui jouiſſent de
dons, penſions, gratifications annuelles ( hormis
quelques claſſes exceptées) ſeront tenus de ſe pour
voirpardevant les Sec étaires d'État, chacun dans
ſon Département , comme auſſi par levant le
·Contrôleur Genéral des Finances pour en obtenir
la confirmation , ur l'examen qui en ſera fait
& ſur le compte qui en ſera rendu au Roi. Le
payement en demeurera ſu'pendu juſqu'a ce que
le Roi en ait ordonné la confirmation. Le fond
des penſions autres que celles des Princes du Sang,
que celles de l'Ordre de S Louis & celles qui font
partie des appointemens ou attribution d'emplois,
charges & offices ſera réduit déſormais a la ſom
sme de trois millions.
Ces deux Déclarations ont été ſuivies de trois
Arrêts du Conſeil de la même datte. Par le pre
mier Sa Majeſté ordonne que toutes les penſions
dons, gratifications, bénéfices &c. dont les Fer
miers de ſes Fermes ſeront chargés envers des
perſonnes qui ne ſont point employées à la régie
& à l'adminiſtration les Fermes ſeront anéanties
à commencer du premier de ce mois & que de
puis ce même jour les Fermiers du Roi ſeront
tenus de compter au profit de Sa Majeſté, in
dépen femment du prix de leurs Baux , de la
naoitié des bénéfices & émolument de ces Fermes
ſans y comprendre néanmoins les intérêts de leurs
fonds, qui leur ſeront alloués a cinq pour cent.
Dans le ſecond Arrêt le Roi ordonne que quatre
· Comm ſſaires nommés par Sa Majeſté aſſiſteront
aux divers comités de la Ferme générale, &
aux comptes qui ſeront rendus & arrêtés tous
M A I. 1759. , 2o3
1es ſix mois; que le droit de préſence de chacun
des Fermiers généraux ſera de vingt-quatre mille
livres par an , qu'ils auront de plus une grati
· fication annuelle de vingt-cinq mille livres , &
que ces dépenſes ſeront prélevées ſur le bénéfice.
Le troiſiéme Arrêt porte création de ſoixante
douze milles actions intéreſiées dans les Fermes
Générales. Chaque action ſera de mille livres, dont
l'intérêt a cinq pour cent, exempt de touteretenue,
ſera «cquitté au Tréſor royal ſur des coupons paya
bles de ſix mois en ſix mois, a commencer au pre
·mierOctobre prochain.Ces actions ſeront rembour
ſées par l'Adjudicataire du bail prochain des Fer
mes Générales, à raiſon de douze milleactions par
an, indépendament de l'intérêt de cinq pour cent;
les Actionnaires jouiront de la moitié du bénéfice
'queSa Majeſté s'eſt réſervée ſur le total des Fermes
· Générales, & ils en ſeront payés ſur des dividen
des particulieres, qui commenceront à courir du
premier de ce mois.Les Actionnaires porteurs de
· quatre actions pourront s'aſſembler tous les ſix
mois à l'Hôtel-de-Ville, & nommer entre eur
· deux Syn lics pour aſſiſter à la reddition des comp
tes de la Ferme-Générale.Comme ces comptes
ſont néceſſairement arriérés de ſix mois, le pre
-mier dividende ne ſera payé qu'au mois d'Avrii
17 59 & enſuite de fix mois en ſix mois. L'ac
-quiſition des actions ſe fera chez le Garde du Tré
† Royal, & le Bureau s'ouvrira le premier Mai.
JLe dividende ne commencera à courir du pre
-mier de ce mois que pour ceux qui auront acquis
des actions dans le courant du mois de Mai. Pouk
les autres le dividende n'aura cours que du joux
· de l'acquiſition
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Résumé : DE PARIS, le 21 Avril.
Le 17 avril 1759, le Duc de Broglie informa le Roi que l'Armée des Alliés, composée d'environ 40 000 hommes sous le commandement du Prince Ferdinand de Brunswick, se dirigeait vers les quartiers occupés par l'Armée du Roi entre le Mein et la Lohn. Le Duc de Broglie rassembla ses troupes près du village de Berghen, à environ deux lieues de Francfort. Le 13 avril, les ennemis attaquèrent le village avec vigueur mais furent repoussés trois fois malgré un feu intense et continu. Ils se retirèrent à l'entrée de la nuit après avoir subi des pertes considérables. Les combats impliquèrent vingt-huit bataillons, la cavalerie n'ayant pu manœuvrer en raison de la difficulté du terrain. Parmi les pertes françaises, on compte le Baron de Ray, les sieurs Chabot et Lamy de Bezange, et le Baron d'Hyrn, blessé. Le Prince Camille de Lorraine, le Comte d'Orlick et le Marquis de Saint Chamand se distinguèrent par leur courage et leur intelligence. Les ennemis laissèrent plusieurs pièces d'artillerie sur le champ de bataille, et leurs pertes furent évaluées à environ 6 000 hommes, incluant le Prince d'Isembourg, tué selon les déserteurs. Le 28 avril, deux Déclarations du Roi furent publiées à Versailles. La première réintégrait certains sujets dans la classe des contribuables pendant la guerre et deux ans après la paix. La seconde annulait les dons et pensions obtenus sans titre légitime, exigeant une confirmation par les Secrétaires d'État et le Contrôleur Général des Finances, et réduisait le fond des pensions à trois millions. Ces Déclarations furent suivies de trois Arrêts du Conseil. Le premier régissait l'annulation des pensions des Fermiers Généraux. Le second nommait des commissaires aux comités de la Ferme générale. Le troisième créait soixante-douze mille actions intéressées dans les Fermes Générales, avec un intérêt de cinq pour cent et un remboursement annuel de douze mille actions.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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50
p. 205-206
DE LEYPSICK, le 18 Avril.
Début :
Le Prince Henri, informé de l'état où se trouvoient les quartiers de l'Armée [...]
Mots clefs :
Prince Henri, Prusse, Troupes, Bohême, Infanterie, Attaque, Cavalerie, Fuite , Magasins, Incendie
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texteReconnaissance textuelle : DE LEYPSICK, le 18 Avril.
e LEX PSICK , le 18 Avril.
Le Prince Henri , informé de l'état où le trou-
voient les quartiers de l'Armée Autrichienne en-
deça de l'Elbe , forma ces jours paffés le projet
d'enlever & de détruire les magazins de cette Ar-
mée. Le 1s de ce mois il entra en Bohême du cố-
té de Peterfwalde avec une divifion de les troupes.
Le Général Hulfen pénétra du côté de Gafberg ,
avec une autre divifion . Il rencontra un abattis fur
fon pallage. Il difpofa fon Infanterie pour l'attaque
de ce retranchement ; & comme elle y trouvoir
beaucoup de réfiftance , il fit marcher fa Cavale-
rie fur Pillnitz pour prendre les Autrichiens à dos.
Ce mouvement les intimida , ils prirent la fuite
en défordre , & le Général Hulfen leur fit près de
deux mille Prifonniers. Enfuite le Prince Henri
partagea fon avant- garde en deux corps , dont
J'un marcha à Toplitz , & l'autre fe porta à Auffig.
a pillé & brûlé les magafins que les Autrichiens
5a09971261
206
MERCURE
DE
FRANCE
.
avoient
à
Lowofitz
&
à
Leitmezitz
.
Il
s'eſt
avancé
enfuite
avec
toute fa
divifion
jufqu'à
Budin
tandis
que
le
Général
Hullen
a
marché
avec
la
fienne
fur
Saatz
.
On
apprend
par
des
lettres
nouvellement
arri
vées
,
que
le
Prince
Henri de
Pruffe
eft
forti
de
la
Bohêne
avec
le
corps
qu'il
commande
Le Prince Henri , informé de l'état où le trou-
voient les quartiers de l'Armée Autrichienne en-
deça de l'Elbe , forma ces jours paffés le projet
d'enlever & de détruire les magazins de cette Ar-
mée. Le 1s de ce mois il entra en Bohême du cố-
té de Peterfwalde avec une divifion de les troupes.
Le Général Hulfen pénétra du côté de Gafberg ,
avec une autre divifion . Il rencontra un abattis fur
fon pallage. Il difpofa fon Infanterie pour l'attaque
de ce retranchement ; & comme elle y trouvoir
beaucoup de réfiftance , il fit marcher fa Cavale-
rie fur Pillnitz pour prendre les Autrichiens à dos.
Ce mouvement les intimida , ils prirent la fuite
en défordre , & le Général Hulfen leur fit près de
deux mille Prifonniers. Enfuite le Prince Henri
partagea fon avant- garde en deux corps , dont
J'un marcha à Toplitz , & l'autre fe porta à Auffig.
a pillé & brûlé les magafins que les Autrichiens
5a09971261
206
MERCURE
DE
FRANCE
.
avoient
à
Lowofitz
&
à
Leitmezitz
.
Il
s'eſt
avancé
enfuite
avec
toute fa
divifion
jufqu'à
Budin
tandis
que
le
Général
Hullen
a
marché
avec
la
fienne
fur
Saatz
.
On
apprend
par
des
lettres
nouvellement
arri
vées
,
que
le
Prince
Henri de
Pruffe
eft
forti
de
la
Bohêne
avec
le
corps
qu'il
commande
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Résumé : DE LEYPSICK, le 18 Avril.
Le 18 avril, le Prince Henri décida de s'emparer et de détruire les magasins de l'Armée Autrichienne au-delà de l'Elbe. Le 1er avril, il pénétra en Bohême avec une division de troupes près de Peterfwalde, tandis que le Général Hulfen entra du côté de Gafberg avec une autre division. Hulfen rencontra un abattis et déploya son infanterie pour attaquer ce retranchement. Face à la résistance, il fit avancer sa cavalerie vers Pillnitz pour prendre les Autrichiens à revers, ce qui les fit fuir en désordre, permettant à Hulfen de faire près de deux mille prisonniers. Le Prince Henri divisa ensuite son avant-garde en deux corps : l'un marcha vers Toplitz, l'autre vers Auffig, pillant et brûlant les magasins autrichiens à Lowofitz et à Leitmezitz. Le Prince Henri avança avec toute sa division jusqu'à Budin, tandis que le Général Hulfen marcha vers Saatz. Des lettres récentes indiquent que le Prince Henri de Prusse a quitté la Bohême avec le corps qu'il commandait.
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