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1
p. 9-11
« On ne peut refuser au Prince d'Orange les loüanges qui [...] »
Début :
On ne peut refuser au Prince d'Orange les loüanges qui [...]
Mots clefs :
Prince d'Orange, Louanges, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : « On ne peut refuser au Prince d'Orange les loüanges qui [...] »
On ne peut refuſer au Princed'Orange les l'oüanges qui luy ſont deuës. Dés qu'il vit le deſordre parmy ſes Troupes , & qu'il étoit im- poffible de les rallier, il fit dé- bander toute ſon Infanterie
dans des hayes , de peur que les chemins qui font fort fer- rez &méchans ne l'arreſtafſentdans ſa retraite.Cetordre
REQUE
LYO
A iiij
8 LE MERCURE
qu'il dõna à propos,empeſcha la perte du reſte de sõ Armée.
Il ſe retira à Ypres , où il eut quelque demêlé avec le Prin- ce de Naſſau , chacun d'eux
voulant que l'autre fût cauſe du malheur qui leur eſtoit arrivé ; mais ils s'en devoient
plûtôt prendre à la prudente conduite,& àla valeur de Son
Alteſſe Royale.
dans des hayes , de peur que les chemins qui font fort fer- rez &méchans ne l'arreſtafſentdans ſa retraite.Cetordre
REQUE
LYO
A iiij
8 LE MERCURE
qu'il dõna à propos,empeſcha la perte du reſte de sõ Armée.
Il ſe retira à Ypres , où il eut quelque demêlé avec le Prin- ce de Naſſau , chacun d'eux
voulant que l'autre fût cauſe du malheur qui leur eſtoit arrivé ; mais ils s'en devoient
plûtôt prendre à la prudente conduite,& àla valeur de Son
Alteſſe Royale.
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Résumé : « On ne peut refuser au Prince d'Orange les loüanges qui [...] »
Le Prince d'Orange a été félicité pour ses actions lors d'un désordre dans ses troupes. Il ordonna à son infanterie de se retirer à travers des haies pour éviter des chemins difficiles, sauvant ainsi le reste de l'armée. Il se retira ensuite à Ypres, où il eut une dispute avec le Prince de Nassau. Chacun se reprochait mutuellement les événements, mais ceux-ci étaient dus à la prudence et à la valeur du Prince d'Orange.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 257-274
Mariage de M. le Marquis de Beringhen, & de Mademoiselle d'Aumont. [titre d'après la table]
Début :
Je quite la Cour pour la Cour. En effet, Madame, [...]
Mots clefs :
Mademoiselle d'Aumont, Marquis de Beringhen, Cour, Mariage, Ordre, Chevalier de Malthe, Maison, Boulogne, Parure, Souper, Table, Dames, Opéra, Monsieur Le Tellier
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texteReconnaissance textuelle : Mariage de M. le Marquis de Beringhen, & de Mademoiselle d'Aumont. [titre d'après la table]
Je quite la Cour pour la Cour.. En effet , Madame , je croy ne m'en éloigner pas , en vous par- lant d'un Mariage qui a donné lieu icy depuis peu à une Feſte tres-magnifique. M. le Marquis de Beringhen a épousé Made- moifelled'Aumont. Je croy,Ma
GALANT. 165 dame , que vous ne demanderez pas d'autres preuves de ſa No- bleſſe , que celles qu'il a don- nées en ſe faiſant recevoir Chevalier de Malte; elles font affez
rigoureuſes pour tenir lieu de Titre de Nobleſſe. Peut- eftre
ferez-vous ſurpriſe qu'un Che- valier de Malte ſe marie ; mais
les Chevaliers de cet Ordre ne
font leurs Vœux qu'à vingt- cinq ans , & il ne les avoit pas.
Ce Marquis eſt d'une des plus anciennes Familles des Païs- Bas .
Son Grand-Pere eſtoit fort conſideré de Henry I V. qui l'em- -ploya en pluſieurs Négotiations .importantes aupres des Princes d'Allemagne. M. le Comte de Beringhen ſon Pereeſt Premier Ecuyer du Roy ( dont ilala fur- vivance)Gouverneur des Citadelles de Marseille, & Chevalier
166 LE MERCVRE
د
une
des Ordres du Roy. C'eſt un parfaitement honneſte - Hom- me , à qui une grande modeſtie en toutes chofes , une fidelité éprouvée , une exactitude de probité qui ne ſe rencontre pas en tout le monde prudence reconnuë , &une fa- geſſe qu'on admire , ont acquis l'eſtime de toute la Cour. Madame de Beringhen ſa Fem- me eſtoit Fille de feu Monfieur
le marquis d'Uxelles , Gouver- neurde Châlons. Cette Famille
originaire de Bourgogne , eſt affez connuë par ſes ſervices &
fon ancienneté. Le nomd'Uxelles afaitbruit dansles Armées.
Pluſieurs qui le portoient , en ont commandé , &pluſieurs y
font morts l'Epée àlamain pour le ſervice de leur Prince. Le
Marié eſt bien fait , de belle
GALAN T. 167
taille , il a de l'eſprit & du me- rite ;&dans pluſieurs rencon-- tres qui ont fait paroiſtre ſon courage, il s'eſt montré digne Heritierde celuy de feu M. le Marquisde Beringhen fon Fre- re , qui fut tué devant Beſan- çon. Comme il eſt demeuré Chefde ſa Famille , le Roy qui le confidere , luy a défendu de s'expoſer davantage , & par cet- te marque d'eſtime il a voulu faire connoiſtre à Monfieur le
Premier la bienveillance parti- culiere dont il l'honore. La Mariée eſt Fillede M. le Ducd'Aumont , Premier Gentilhomme
de la Chambre , Gouverneur
de Boulogne & du Païs Boulo- nois. Il avoit épousé enpremie- res Nopces une Fille de Mon- fieur le Tellier , Chevalier &
Tréſorier des Ordres duRoy,
168 LE MERCVRE
Marquis de Louvois , Seigneur de Chaville , Miniſtre & Secretaire d'Etat ; & c'eſt de ce Mariage qu'eſt mademoiselled'Au- mont dont je vous parle. Elle
eſt bien faite , a une fortgran- de jeuneſſe , &c'eſt un Charme qu'elle ſoûtient par beaucoup d'autres qui la rendent toute ai- mable. J'aurois beaucoup àvous
dire , madame , fur ce qui regar- de la Maiſon d'Aumont. Elle eſt
remplie d'un nombre infiny de grands Perſonnages , Cheva- liers des Ordres , mareſchaux
de France , Gouverneurs de
Provinces , & autres qui ont *poffedé les plus belles Charges del'Etat. Avant l'an 1381.Pier- re d'Aumont fut Chambellan
des Roys Jean & CharlesV. Et Pierre II. fi renommé dans l'Hiſtoire , le fut de Charles VI. &
Garde
GALANT. 169
Garde de l'Oriflame de France.
Jean Sire d'Aumont , qui vivoit - avant l'an 1595. reçeut le Ba- ſton de Mareſchal , qu'il merita par quantité degrandes Actions qu'il fit à une infinité de Sieges &de Batailles. Je ne vousdiray
rien de celles de feu M. le Ма-
_reſchal d'Aumont , Pere du
Duc qui porte aujourd'huy ce nom. Comme ila veſcu de nos
jours , il n'y a perſonne qui ne les ſcache. Il eſt mort Gouver neurde Paris , & l'eſtoit encor
de Boulogne &du Païs Boulonois. C'eſt un Gouvernement
attaché des lõgtemps à leur Fa- mille , qui eſt entrée dans les plusgrandes Alliaces.Vous n'en douterez pas , quand je vous ✓ auray dit que Jean VI. d'Au- mont avoit épousé Antoinette Chabot ſeconde Fille de Philip- Tome VIII. H
170 LE MERCVRE
pe Chabot Comte de Garny &
de Buzançois , Sieur de Brion ,
Admiral de France , & Gouverneur de Bourgogne , & de Françoiſe LonguyDamedePai- gny , Sœur aifnée de Jaqueline de Longuy Ducheſſe de Mont- penfier , Trifayeule maternelle d'Anne Marie Loüiſe d'Orleans,
Souveraine de Dombes , Princeffe de la Roche-fur-Yon, &
Ducheſſe de Montpenfier. Le jourdu mariage eſtant arreſté ,
on prit les ordres de Monfieur le
Ducd'Aumont. Comme il s'entend admirablement àtout, c'eſt
un des premiers Hommes du monde à n'en donner quede ju- ſtes ſur les grandes choſes. Sa prévoyance en facilite l'execu- tion , &il explique toûjours ſi.
bien ce qu'il penſe , qu'on entre ans peinedans tout ce qu'ils'eſt
GALAN T. 171
imaginé. La Nopce ſe fit dans fon Hoſtel. Il eſt d'une beauté
ſurprenante ; rien n'égale celle des Apartemens, ils font &di- féremment conſtruits , & diféremment ornez. Touty eſt d'u- ne magnificence achevée ; la propreté ſemble y difputer de prix avec la ſomptuoſité des Meubles ; Raretez partout , par tout Tableaux admirables &des
plusgrands maiſtres ; & ce qui frape furtoutes choſes, ce font pluſieurs Portraits antiques des Deſcendans de cette maiſon,qui marquentje ne-ſçay-quoy de fi noble &de fi grand , qu'il fuf- firoient preſque pour en perfua- derl'ancienneté.Vousvous imaginez aſſez la joyequiéclata fur le viſage detous les Intereſſez ſans que je m'arreſte à vous la dépeindre. Le marié parut l'air
د
Hij
172 LE MERCVRE
content , d'une parure magnifi- que, propre&bien entenduë ,
&foûtint cettegrade feſte avec un agrément toutparticulier.La Mariéequi demeuroit chezM
leTellierdepuis qu'elle eſt for- tiedu Convent, & qui a beau- coup profité de l'exemple de Madamele Tellier,dont chacun connoiſt le bon ſens &la piete,
arriva ſur les huit heures du
foir. Quoyqu'elle brillaſt d'une infinité de Pierreries, ſa Perſon- ne la paroit encor plus que tou- te autre chofe. Ellevint avecun
petit air ſérieux&nonchalant,
qui luy donnoitune gracemer- veilleufe , & jamais à quatorze ans onne s'eſt mieux tiré d'une
illuftre & grande Compagnie affembléepourelle feule, &das unjour où les Filles font le plus ſeverement critiquées. La Salle
2
GALAN T. 173 du Souper eſtoit éclairée d'un nombre infiny de Luftres. Il y
en avoitſur la Table de toutes
fortesde manieres, c'eſtoit commeun Theatrequi regnoitdans le milieu, maisdont la longueur ne caufoit aucunembarras.Tout
futfervy avec une propreté &
aune magnificence inconceva- ble. De chaque coſté de laTa- ble il y avoit deux rangs de vingt - cinq Plats chacun , qui faiſoiet centPlats en tout,& ces
centPlats furent relevez quatre fois. Le Fruit , & tout ce qu'il y a deplus delicat &de plus dé- licieux pour compoſer le plus ſuperbe Deſſert , eſtoit ſervy aumilieu de toute la longueur de la Table , dans des Baffins
de vermeil cizelé de diferentes
formes , &garnis en Pyramides tres-hautes de tout cequ'on ſe
Hiij
174 LE MERCVRE
peut imaginer de propre à ſatiſ- faire le gouft ; le tout dans des Porcelaines fines qui estoient là de toutes les fortes. Cette efpe- cede Montagne queformoit ce magnifique Deſſert , &qui fut trouvéeſur la Table en s'y met- tant , ne fatisfaifoit pas moins
les yeux. Quoyqu'il euſt de la fimetrie , il y avoit des endroits irréguliers , la juſteſſe ſe trou- voitdans leur inégalité , &on voyoit partout une agreabledi- verſité de couleurs. A chaque coſté du Fruit il y avoit des Flambeaux de vermeil du haut
de la Tablejuſqu'au bas,& com- me il eſtoit difficile qu'on pût ſervirfans confufion les quatre cens Plats quifurent mis àdou- ble rang des deux coſtez en quatre diférens Services , le Maistre -d'Hoſtel ſe ſervit de
GALANT. 175
aquelqu'un AUE DE LAVILL
1893
précaution. Il ranga tous ceux qui portoient leurs Plats, vis-à- vis des endroits où ils devoient
eſtreplacez , de forte qu'enpaf- fant entre leurs rangs , il les po- foit en unmoment ſur la Table
fans aucundeſordre. Cela fitdiz
re agreablement cauſe des rangs , qu'il croyoit voin N
un Exercice de Gens de Guerre. Si
la ſuite n'en eſtoit pas plus dan gereuſe , les Recruës ſe feroient facilement. Laricheſſe du Buffet ſurpaſſe l'imagination ; il eſtoit toutdevermeil , & on ne
vitjamais une ſi grande quanti- téde Vaſes cizelez. Pendant le
Souper,les Violons du Royjoüe- rent dans un grand Sallon qui répondoit à la Salle. Les Dames qui en furent eſtoient ( ſouvenez- vous je vous prie que je ne leurdonne aucun rang )Mefda Hiiij
176 LE MERCVRE
mes le Tellier , d'Aumont , de
Louvois , de Flez , dela Mote ,
dUxelles, de Frontenac,de Soubiſe , de Foix , de Coaquin , de Chaſteauneuf , de la Ferté , &
Mademoiselle d'Aumont, Fille
du feu Marquis de ce nom. Ces
dernieres eſtoient magnifique- mentparées. Au fortir de laTa- ble , on montadans des Aparte- mens enchantez. Les belles
Voix del'Opéra s'y trouverents Ia Symphonie les ſeconda , & à
minuit le Mariage fut celebré.
Je ne vous parle pointdes riches & brillans Préfens qui ont eſté faits à la Mariće parMonfieur le Tellier & Mr le Premier, je vous diray ſeulement que ceux de M'le Marquis de Louvois , &de M. l'Archeveſque de Rheims ,
fes Oncles, ont fort paru. Jugez ſi luy ayant donné unAmeuble
GALANT. 177
ment de Chambre d'argent , &
tout ce qui peut ſervir à l'orner,
il peut y avoir eu rien de plus magnifique.Je tiens ces Particu- laritez d'une belle Damequi a
plus de part que moy à cette Deſcription. Comme elle a infiniment de l'eſprit , je n'ay fait que ſuivre fidellementſes idées.
GALANT. 165 dame , que vous ne demanderez pas d'autres preuves de ſa No- bleſſe , que celles qu'il a don- nées en ſe faiſant recevoir Chevalier de Malte; elles font affez
rigoureuſes pour tenir lieu de Titre de Nobleſſe. Peut- eftre
ferez-vous ſurpriſe qu'un Che- valier de Malte ſe marie ; mais
les Chevaliers de cet Ordre ne
font leurs Vœux qu'à vingt- cinq ans , & il ne les avoit pas.
Ce Marquis eſt d'une des plus anciennes Familles des Païs- Bas .
Son Grand-Pere eſtoit fort conſideré de Henry I V. qui l'em- -ploya en pluſieurs Négotiations .importantes aupres des Princes d'Allemagne. M. le Comte de Beringhen ſon Pereeſt Premier Ecuyer du Roy ( dont ilala fur- vivance)Gouverneur des Citadelles de Marseille, & Chevalier
166 LE MERCVRE
د
une
des Ordres du Roy. C'eſt un parfaitement honneſte - Hom- me , à qui une grande modeſtie en toutes chofes , une fidelité éprouvée , une exactitude de probité qui ne ſe rencontre pas en tout le monde prudence reconnuë , &une fa- geſſe qu'on admire , ont acquis l'eſtime de toute la Cour. Madame de Beringhen ſa Fem- me eſtoit Fille de feu Monfieur
le marquis d'Uxelles , Gouver- neurde Châlons. Cette Famille
originaire de Bourgogne , eſt affez connuë par ſes ſervices &
fon ancienneté. Le nomd'Uxelles afaitbruit dansles Armées.
Pluſieurs qui le portoient , en ont commandé , &pluſieurs y
font morts l'Epée àlamain pour le ſervice de leur Prince. Le
Marié eſt bien fait , de belle
GALAN T. 167
taille , il a de l'eſprit & du me- rite ;&dans pluſieurs rencon-- tres qui ont fait paroiſtre ſon courage, il s'eſt montré digne Heritierde celuy de feu M. le Marquisde Beringhen fon Fre- re , qui fut tué devant Beſan- çon. Comme il eſt demeuré Chefde ſa Famille , le Roy qui le confidere , luy a défendu de s'expoſer davantage , & par cet- te marque d'eſtime il a voulu faire connoiſtre à Monfieur le
Premier la bienveillance parti- culiere dont il l'honore. La Mariée eſt Fillede M. le Ducd'Aumont , Premier Gentilhomme
de la Chambre , Gouverneur
de Boulogne & du Païs Boulo- nois. Il avoit épousé enpremie- res Nopces une Fille de Mon- fieur le Tellier , Chevalier &
Tréſorier des Ordres duRoy,
168 LE MERCVRE
Marquis de Louvois , Seigneur de Chaville , Miniſtre & Secretaire d'Etat ; & c'eſt de ce Mariage qu'eſt mademoiselled'Au- mont dont je vous parle. Elle
eſt bien faite , a une fortgran- de jeuneſſe , &c'eſt un Charme qu'elle ſoûtient par beaucoup d'autres qui la rendent toute ai- mable. J'aurois beaucoup àvous
dire , madame , fur ce qui regar- de la Maiſon d'Aumont. Elle eſt
remplie d'un nombre infiny de grands Perſonnages , Cheva- liers des Ordres , mareſchaux
de France , Gouverneurs de
Provinces , & autres qui ont *poffedé les plus belles Charges del'Etat. Avant l'an 1381.Pier- re d'Aumont fut Chambellan
des Roys Jean & CharlesV. Et Pierre II. fi renommé dans l'Hiſtoire , le fut de Charles VI. &
Garde
GALANT. 169
Garde de l'Oriflame de France.
Jean Sire d'Aumont , qui vivoit - avant l'an 1595. reçeut le Ba- ſton de Mareſchal , qu'il merita par quantité degrandes Actions qu'il fit à une infinité de Sieges &de Batailles. Je ne vousdiray
rien de celles de feu M. le Ма-
_reſchal d'Aumont , Pere du
Duc qui porte aujourd'huy ce nom. Comme ila veſcu de nos
jours , il n'y a perſonne qui ne les ſcache. Il eſt mort Gouver neurde Paris , & l'eſtoit encor
de Boulogne &du Païs Boulonois. C'eſt un Gouvernement
attaché des lõgtemps à leur Fa- mille , qui eſt entrée dans les plusgrandes Alliaces.Vous n'en douterez pas , quand je vous ✓ auray dit que Jean VI. d'Au- mont avoit épousé Antoinette Chabot ſeconde Fille de Philip- Tome VIII. H
170 LE MERCVRE
pe Chabot Comte de Garny &
de Buzançois , Sieur de Brion ,
Admiral de France , & Gouverneur de Bourgogne , & de Françoiſe LonguyDamedePai- gny , Sœur aifnée de Jaqueline de Longuy Ducheſſe de Mont- penfier , Trifayeule maternelle d'Anne Marie Loüiſe d'Orleans,
Souveraine de Dombes , Princeffe de la Roche-fur-Yon, &
Ducheſſe de Montpenfier. Le jourdu mariage eſtant arreſté ,
on prit les ordres de Monfieur le
Ducd'Aumont. Comme il s'entend admirablement àtout, c'eſt
un des premiers Hommes du monde à n'en donner quede ju- ſtes ſur les grandes choſes. Sa prévoyance en facilite l'execu- tion , &il explique toûjours ſi.
bien ce qu'il penſe , qu'on entre ans peinedans tout ce qu'ils'eſt
GALAN T. 171
imaginé. La Nopce ſe fit dans fon Hoſtel. Il eſt d'une beauté
ſurprenante ; rien n'égale celle des Apartemens, ils font &di- féremment conſtruits , & diféremment ornez. Touty eſt d'u- ne magnificence achevée ; la propreté ſemble y difputer de prix avec la ſomptuoſité des Meubles ; Raretez partout , par tout Tableaux admirables &des
plusgrands maiſtres ; & ce qui frape furtoutes choſes, ce font pluſieurs Portraits antiques des Deſcendans de cette maiſon,qui marquentje ne-ſçay-quoy de fi noble &de fi grand , qu'il fuf- firoient preſque pour en perfua- derl'ancienneté.Vousvous imaginez aſſez la joyequiéclata fur le viſage detous les Intereſſez ſans que je m'arreſte à vous la dépeindre. Le marié parut l'air
د
Hij
172 LE MERCVRE
content , d'une parure magnifi- que, propre&bien entenduë ,
&foûtint cettegrade feſte avec un agrément toutparticulier.La Mariéequi demeuroit chezM
leTellierdepuis qu'elle eſt for- tiedu Convent, & qui a beau- coup profité de l'exemple de Madamele Tellier,dont chacun connoiſt le bon ſens &la piete,
arriva ſur les huit heures du
foir. Quoyqu'elle brillaſt d'une infinité de Pierreries, ſa Perſon- ne la paroit encor plus que tou- te autre chofe. Ellevint avecun
petit air ſérieux&nonchalant,
qui luy donnoitune gracemer- veilleufe , & jamais à quatorze ans onne s'eſt mieux tiré d'une
illuftre & grande Compagnie affembléepourelle feule, &das unjour où les Filles font le plus ſeverement critiquées. La Salle
2
GALAN T. 173 du Souper eſtoit éclairée d'un nombre infiny de Luftres. Il y
en avoitſur la Table de toutes
fortesde manieres, c'eſtoit commeun Theatrequi regnoitdans le milieu, maisdont la longueur ne caufoit aucunembarras.Tout
futfervy avec une propreté &
aune magnificence inconceva- ble. De chaque coſté de laTa- ble il y avoit deux rangs de vingt - cinq Plats chacun , qui faiſoiet centPlats en tout,& ces
centPlats furent relevez quatre fois. Le Fruit , & tout ce qu'il y a deplus delicat &de plus dé- licieux pour compoſer le plus ſuperbe Deſſert , eſtoit ſervy aumilieu de toute la longueur de la Table , dans des Baffins
de vermeil cizelé de diferentes
formes , &garnis en Pyramides tres-hautes de tout cequ'on ſe
Hiij
174 LE MERCVRE
peut imaginer de propre à ſatiſ- faire le gouft ; le tout dans des Porcelaines fines qui estoient là de toutes les fortes. Cette efpe- cede Montagne queformoit ce magnifique Deſſert , &qui fut trouvéeſur la Table en s'y met- tant , ne fatisfaifoit pas moins
les yeux. Quoyqu'il euſt de la fimetrie , il y avoit des endroits irréguliers , la juſteſſe ſe trou- voitdans leur inégalité , &on voyoit partout une agreabledi- verſité de couleurs. A chaque coſté du Fruit il y avoit des Flambeaux de vermeil du haut
de la Tablejuſqu'au bas,& com- me il eſtoit difficile qu'on pût ſervirfans confufion les quatre cens Plats quifurent mis àdou- ble rang des deux coſtez en quatre diférens Services , le Maistre -d'Hoſtel ſe ſervit de
GALANT. 175
aquelqu'un AUE DE LAVILL
1893
précaution. Il ranga tous ceux qui portoient leurs Plats, vis-à- vis des endroits où ils devoient
eſtreplacez , de forte qu'enpaf- fant entre leurs rangs , il les po- foit en unmoment ſur la Table
fans aucundeſordre. Cela fitdiz
re agreablement cauſe des rangs , qu'il croyoit voin N
un Exercice de Gens de Guerre. Si
la ſuite n'en eſtoit pas plus dan gereuſe , les Recruës ſe feroient facilement. Laricheſſe du Buffet ſurpaſſe l'imagination ; il eſtoit toutdevermeil , & on ne
vitjamais une ſi grande quanti- téde Vaſes cizelez. Pendant le
Souper,les Violons du Royjoüe- rent dans un grand Sallon qui répondoit à la Salle. Les Dames qui en furent eſtoient ( ſouvenez- vous je vous prie que je ne leurdonne aucun rang )Mefda Hiiij
176 LE MERCVRE
mes le Tellier , d'Aumont , de
Louvois , de Flez , dela Mote ,
dUxelles, de Frontenac,de Soubiſe , de Foix , de Coaquin , de Chaſteauneuf , de la Ferté , &
Mademoiselle d'Aumont, Fille
du feu Marquis de ce nom. Ces
dernieres eſtoient magnifique- mentparées. Au fortir de laTa- ble , on montadans des Aparte- mens enchantez. Les belles
Voix del'Opéra s'y trouverents Ia Symphonie les ſeconda , & à
minuit le Mariage fut celebré.
Je ne vous parle pointdes riches & brillans Préfens qui ont eſté faits à la Mariće parMonfieur le Tellier & Mr le Premier, je vous diray ſeulement que ceux de M'le Marquis de Louvois , &de M. l'Archeveſque de Rheims ,
fes Oncles, ont fort paru. Jugez ſi luy ayant donné unAmeuble
GALANT. 177
ment de Chambre d'argent , &
tout ce qui peut ſervir à l'orner,
il peut y avoir eu rien de plus magnifique.Je tiens ces Particu- laritez d'une belle Damequi a
plus de part que moy à cette Deſcription. Comme elle a infiniment de l'eſprit , je n'ay fait que ſuivre fidellementſes idées.
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Résumé : Mariage de M. le Marquis de Beringhen, & de Mademoiselle d'Aumont. [titre d'après la table]
Le texte relate le mariage récent entre le Marquis de Beringhen et Mademoiselle d'Aumont. Le Marquis de Beringhen provient d'une des plus anciennes familles des Pays-Bas et a été reçu Chevalier de Malte, bien qu'il n'ait pas encore prononcé ses vœux. Son grand-père était considéré par Henri IV, et son père était Premier Écuyer du Roi et Gouverneur des citadelles de Marseille. La mariée, Mademoiselle d'Aumont, est la fille du Duc d'Aumont, Premier Gentilhomme de la Chambre et Gouverneur de Boulogne. La famille d'Aumont est connue pour ses services militaires et ses hautes charges à la cour. Le mariage a été célébré avec une grande magnificence. La fête s'est déroulée dans l'hôtel du Duc d'Aumont, décoré somptueusement avec des meubles rares et des tableaux de maîtres. La mariée, âgée de quatorze ans, a impressionné par sa grâce et son aisance. Le souper était somptueux, avec cent plats relevés quatre fois et un dessert luxueux. La soirée a été animée par les violons du Roi et des voix de l'Opéra. Des présents magnifiques ont été offerts à la mariée, notamment un ameublement de chambre en argent par le Marquis de Louvois et l'Archevêque de Reims.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 301-304
Missions des Capucins, [titre d'après la table]
Début :
Il ne faut pas s'étonner si l'on s'empresse pour toutes [...]
Mots clefs :
Capucins, Ordre, Église, Chrétiens, Piété, Sainteté, Missions, Pères, Conversions, Pénitence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Missions des Capucins, [titre d'après la table]
Il ne faut pas s'étonner ſi
l'on s'empreffe pour toutes
les chofes où les Capucins ont
quelque intereft. Ils font d'un
Ordre que l'on eftime par
tout , & qui par mille actions
d'édification pour l'Eglife , &
de charité pour le Prochain ,
donne tous les jours des marques
de l'ardeur qu'ils ont de
voir dans tous les Chreftiens,
une Pieté folide , & une Foy
qui réponde à la Sainteté de
noftre Religion. S'il falloit
"
"
302 MERCURE
prouver cette verité , je vous
donnerois pour un exemple
récent , la Miflion que vient
d'achever à S. Sulpice le Pere
Honoré de Cannes , avec le
Pere Claude de Paris, & vingt
2
autres Capucins . Elle a eu
tout le fuccez qu'on en pouvoit
fouhaiter tant par le
nombre des Reftitutions confiderables
que l'on y a faites,
que par des Converfions furprenantes
, de grandes reconciliations
, & plufieurs pratiques
de Penitence , qui ont
fait connoiſtre la parfaite refolution
où l'on eftoit , de re
GALANT. 303
noncer aux plaifirs du Monde.
Ainfi l'on peut dire que
dans tout le temps du Carnaval,
qui eftoit celuy de la Miffion
, l'on a vécu dans la Paroiffe
de S. Sulpice , avec la
mefme reforme qu'on tafche
d'avoir la femaine Sainte. M
l'Archevefque de Paris en fit
la clofture le 17. de ce mois,
apres avoir affifté au Salut, où
il y eut deux Choeurs de Mufique
, & une excellente Simphonie.
Cette Miffion eſtant achevée
, les mefmes Peres Capucins
en commencerent une
304 MERCURE
autre dés le lendemain dans
l'Eglife de Saint Etienne du
Mont.
l'on s'empreffe pour toutes
les chofes où les Capucins ont
quelque intereft. Ils font d'un
Ordre que l'on eftime par
tout , & qui par mille actions
d'édification pour l'Eglife , &
de charité pour le Prochain ,
donne tous les jours des marques
de l'ardeur qu'ils ont de
voir dans tous les Chreftiens,
une Pieté folide , & une Foy
qui réponde à la Sainteté de
noftre Religion. S'il falloit
"
"
302 MERCURE
prouver cette verité , je vous
donnerois pour un exemple
récent , la Miflion que vient
d'achever à S. Sulpice le Pere
Honoré de Cannes , avec le
Pere Claude de Paris, & vingt
2
autres Capucins . Elle a eu
tout le fuccez qu'on en pouvoit
fouhaiter tant par le
nombre des Reftitutions confiderables
que l'on y a faites,
que par des Converfions furprenantes
, de grandes reconciliations
, & plufieurs pratiques
de Penitence , qui ont
fait connoiſtre la parfaite refolution
où l'on eftoit , de re
GALANT. 303
noncer aux plaifirs du Monde.
Ainfi l'on peut dire que
dans tout le temps du Carnaval,
qui eftoit celuy de la Miffion
, l'on a vécu dans la Paroiffe
de S. Sulpice , avec la
mefme reforme qu'on tafche
d'avoir la femaine Sainte. M
l'Archevefque de Paris en fit
la clofture le 17. de ce mois,
apres avoir affifté au Salut, où
il y eut deux Choeurs de Mufique
, & une excellente Simphonie.
Cette Miffion eſtant achevée
, les mefmes Peres Capucins
en commencerent une
304 MERCURE
autre dés le lendemain dans
l'Eglife de Saint Etienne du
Mont.
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Résumé : Missions des Capucins, [titre d'après la table]
Le texte évoque l'influence des Capucins, un ordre religieux reconnu pour ses actions édifiantes et charitables, visant à renforcer la piété et la foi des chrétiens. Récemment, une mission dirigée par le Père Honoré de Cannes, le Père Claude de Paris et vingt autres Capucins à l'église Saint-Sulpice a connu un grand succès. Cette mission a été marquée par de nombreuses restitutions, conversions, réconciliations et pratiques de pénitence, illustrant une volonté de renoncer aux plaisirs du monde. Pendant le Carnaval, la paroisse de Saint-Sulpice a adopté une atmosphère de réforme similaire à celle de la Semaine Sainte. L'archevêque de Paris a clôturé la mission le 17 du mois après avoir assisté à un salut avec deux chœurs de musique et une excellente symphonie. Immédiatement après, les mêmes Capucins ont entamé une nouvelle mission à l'église Saint-Étienne-du-Mont.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 299-323
Particularitez touchant le Voyage de M. le Chevalier de Chaumont à Siam. [titre d'après la table]
Début :
Je ne croyois pas qu'en fermant ma Lettre, je vous [...]
Mots clefs :
Chevalier de Chaumont, Siam, Roi, France, Roi de Siam, Dignité, Monarque, Ordre, Ambassadeur, Siamois, Audience, Favori, Prince, Chine, Brest, Ambassadeurs, Palais, Temps, Princesse, Nouvelles, Canon, Cap de Bonne-Espérance, Gloire, Santé du roi, Éléphants, Alexandre de Chaumont
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texteReconnaissance textuelle : Particularitez touchant le Voyage de M. le Chevalier de Chaumont à Siam. [titre d'après la table]
Je ne croyois pas qu'en
fermant ma Lettre , je vous
300 MERCURE
apprendrois des nouvelles de
M le Chevalier de Chau
mont Ambaffadeur de France
auprés du Roy de Siam.
On le croyoit encore à fix
mille liques d'icy lors qu'il
arriva a Verſailles le 24.de ce
mois. Il en a fait douze mille
en moins d'un an , & n'a employé
que 15. mois & demy
en tout fon Voyage. Il partit
de Breft le 3. Mars de
l'année derniere
, avec un
Vaiffeau du Roy nommé
Loyfeau , inonté de 36. pieces
de Canon, & la Fregate nom
mée la Maligne , montée de
GALANT. 3or
301
3
24. Il arriva en dix jours au
Tropique du Cancer du mef
me vent , dont il avoit ap
pareillé au fortir du Porr , aprés
quoy il doubla le Cap
de bonne Efperance fans le
reconnoiftre
. Il arriva à Batavia
le 1. Aouft , & à l'entrée
du Royaume
de Siam au
commencement de Septembre.
Comme il y a peu d'ha
bitations fur cette route , &
que l'on va par eau jufques
à Siam , le Roy avoit fait bâtir
, & meubler des Maifons
de cinq lieuës en cinq lieuës
pour le recevoir , & avoit en302
MERCURE
"
voyé des Officiers pour le
traiter. Il partoit tous les
jours deux nouveaux Mandarins
de Siam qui venoient
luy faire compliment de la
part du Roy,& plus il appro
choit de cette Capitale , plus
les Mandarins qu'on envoyoit
au devant de luy , éroient
élevez en dignité ,
& un des deux derniers qui
vint le complimenter, eft l'un
des trois Ambaffadeurs que
ce Monarque a nommez
pour venir en France , & que
Sa Majefté a envoyé querir
à Breft. Mr Le Chevalier de
GALANT. 203
#
Chaumont trouva un Palais
à Siam qui avoit efté baſty
exprés & meublé pour luy
Sa Table y a toûjours efté
fervie en vaiffelle d'or , & les
Tables de ceux de fa fuite en
vaiflelle d'argent. Comme
les environs de Siam font
inondez fix mois de l'année,
& que l'on eftoit au temps de
cette inondation , il y avoir
fur la Riviere un nombre
infiny de petits Bateaux dorez
que les Siamois appellent
Balons. On y voit une efpece
de Trône dans le milieu ,
où les plus confiderables ont
7
304 MERCURE
accoûtumé de fe placer. Ces
Bâtimens tiennent environ
dix ou douze perſonnes . Le
jour que M le Chevalier de
Chaumonteut Audience , le
Roy deSiam en envoya vingt
des fiens qui eftoient d'une
tres - grande magnificence ,
pour luy & fa fuite. Il y eut ce
jour la cent mille hommes de
Milices commandez pour
luy faire plus d'honneur .
Cette Audience fut remar¹
quable par trois circonftane
ces qui furent d'un grand é
clat pour la gloire de la France,
& particulierement pour
GALANT. 305
FaPerfonne duRoy , en faveur
de qui le Roy de Siam fe dépoüilla
de tout ce qui fait
foiftrefa grandeur en de pa
Pa
reilles occafions . Les Am
baffadeurs ont de coûtume
d'entrer feuls à fon Audience,
& douze Gentilshommes
que M le Chevalier de
Chaumont avoit menez a
vec luy ,
l'accompagnerent
,.
& furentaffis fur des Tabou
rets durant l'Audience , peng
dant que toute la Cour étoip
couchée le ventre , & la face
contre terre . Les Ambaffi
deurs ont auffi coûtune: de:
Juin 1686 .
306 MERCURE
a
fe profterner ainfi , & M' le
Chevalier de Chaumont en
fut difpenfé, quoy que le Favory
& le premier Miniftre
du Roy fuffent profternez.
Les Roys de Siam ne prennent
jamais de Lettres de la
main d'aucun Ambaffadeur ,
& ceMonarque prit la Lettre
de Sa Majefté de la propre
main de Mle Chevalier de
Chaumont. Il demanda des
nouvelles de la Santé duRoy,
de celle de Monfeigneur le
Dauphin , de Madame la
Dauphine , de Monſeigneur
le Duc de Bourgogne , de
GALANT. 307
8
Monfeigneur le Duc d'An
jou , & de Monfieur. L'Au
dience finie , M' l'Ambafladeur
, & toute fa fuite furent
traitez dans le Palais avec
toute la magnificence ima
ginable,fuivant les manieres
du Païs , & le Roy pour luy
marquer une plus grande
diſtinction , luy envoya trois
plats des Mers les plus exquis
de fa Table. Aprés cette Au
dience folemnelle , M de
Chaumont en eut plufieurs
r
particulieres de ce Roy , dans
lefquelles il caufa familiere
ment avec luy. Ce Prince fit
Cij
3c8 MERCURE
paroiftre beaucoup d'efprit ,
& de bon fens. I parla du
Roy avec admiration , &
fit voir que toutes les gran
des actions ne luy eftoient
pas inconnues , & je puis
vous dire fur cet Article
que j'appris dés le temps que
fes deux Envoyez eftoient
icy , que ce Monarque faifoit
traduire en Siamois tout:
ce qu'on imprime des meri
veilles de la Vie du Roy , &
que ce que je vous en ay fou - 1
vent mandé , & que vous me
permettez de rendre public,
aprés l'avoir envoyé,
ous
c
GALANT. 309
de
avoit efté aufli mis en cette
Langue. Le Roy de Siam
pria M le Chevalier de
Chaumont de vifiter quel
ques -unes de fes Places , &
permettre qu'un Ingenieur
qu'il avoit amené avec
luy , en allaſt voir quelques
autres pour remarquer le
defaut des Fortifications .
M ' le Chevalier de Chaumont
a mené avec luy juf
ques à Siam fix Jefuites des
plus habiles de leur Ordre
en toutes les parties de Ma
thematiques , fur tour en
Aftronomie , fi eftimée en
310 MERCURE
}
fa Chine , où ils font principalement
deftinez , & où ces
connoiffances peuvent eftre
d'une grande utilité pour a
chever d'y établir le Chri
ftianifme. Ils y vont pourveus
de Lunettes d'approche
& d'Inftrumen's de
Mathematique d'une nou
velle conftruction , pour faires
des Obfervations , qu'ils
ont ordre d'envoyersicy à
Academie des Sciences
par toutes les occafions qu'
ils en auront. Ils doivent
joindre à la Chine les Peres
de leur Ordre, à qui ces for
GALANT 31r
?
tes de Sciences ont acquis
les bonnes graces du Prince
Tartare qui gouverne aujourd'huy
ce grand Empi
re . Sa Majefté , outre leur
Paffage , & les Inftrumens
dont Elle les a fait fournir
abondamment , leur donne
des Penfions annuelles , afin
rien ne leur manque, &
que
qu'ils ne foient à charge à
perfonne. Ils ont ordre auffi
d'entrer dans la connoiffance
des Arts , & de tout ce
qui peut contribuer à faire
fleurir icy ce qui eft encore
fufceptible de quelque per312
MERGURE
fection, de forte que ce pra
jet peut eltre mis au nom
bre d'une infinité
d'autres
qui s'executent
, & qui marquent
que le Roy n'épargne
ny foin ny dépenfe, pour les
bien de l'Eglife , & pour aug
menter la gloire de fon Re-
& la felicité de fes Peu
1
gne, &
ples.no
wh dae
,
it ,
Le
Roy
de
Siam
ayang
fceu
que
ces
fix
Jeſuites
eftoient
venus
avec
M
de
Chaumont
, les
voulut
en
tretenir
, & comme
il arriva
une
Eclipfe
en
ce
tempsla,
ces
Peres
firent
voir
à
GALANT 313.
ce Monarque, par le moyen
de leurs Lunettes , des chofes
qui le furprirent extrémement
, de maniere qu'il offrit
de leur faire bâtir une
Eglife , & une Maiſon , &
de les entretenir , s'ils vouloient
demeurer à Siam
mais comme ils ne pouvoient
accepter des offres fi
avantageufes , eftant deſtinez
pour la Chine , il fut refolu
que l'un d'eux reviendroit
en France , & qu'il en
ameneroit fix autres Peres
quand les Ambaffadeurs s'en
retourneront. Ce choix eft
Fuin 1686.
Dd
734 MERCURE
器
3
tombe fur le Pere Tachard,
qui apporte au Pere de la
Chaife , de la part de ca
Prince , un Crucifix dont le
Chrift eft d'or , & la Crois
d'un bois que les Siamois
eftiment plus que l'or mefme
, à caufe des grandes veri
tus qu'on luy attribuë. diff
Le Roy de Siam nourrit
dix mille Elephans , ce qui
luy doit revenir à des for
mes immenſes, puis que l'entretien
d'un Elephant re
vient icy à deux mille écuss
Mais quand on les nourriroit
à meilleur compte en ce
60000000 Millionsthe
.COM MI
F
GALANT.N
3
Païs-là leur nourriture: ne
doit pas laiffer que de coû
ter beaucoup . Co Monarque
seft veuf, & n'a qu'une Fille,
qu'on appelle la Princeffe
Reyne. Elle a trois grandes
Provinces far lefquelles elle
regne fouverainement,auffr
bien que fur toute faMaiſonl
Une des Filles qui la fervent
ayant dit des chofes dont
elle nendevoir pas parler ,
cette Princeffe la jugen elle
mefme , & ordonna qu'elle
auroit la bouche coufue. Les
ftime que le Roy fon pere at
pour le Roy , luy en ayant
Dd ij
36 MERCURE
fait prendre beaucoup pour
tous les François , comme je
vous lay marqué plufieurs
fois , il en demanda dix ou
douze à M' le Chevalier de
Chaumont quelque temps
avant que cet Ambaffadeur
partift de Siam. M' Fourbin
Lieutenant de Vaiffeau eft
dece nombre, avec un Ingenieur,
un Trompette , & plufeurs
autres,qui connoiffant
l'inclination que ce Roy a
pour la France , & fur tout
pour Sa Majefté, n'ont point,
fait de difficulté de le fatisfaire,
en demeurant à Siam. Il
S
GALANT 37
a honoré Mile Chevalier del
Chaumont de la premiere
Dignité de fon Royaume, &
la fait Oya. Je ne fuis pas en
core affez inftruit de ce que
c'eft que cette Dignité, pour
vous en dire davantage,mais
j'efpere vous en éclaircir lei
mois prochain . Comme il fa
loit pour eftrereceu , faire de
vant le Roy beaucoup de fi
gures qui approchoient de la
genuflexion , & ſe profterner
plufieurs fois , ce Prince en
difpenfa Mª de Chaumont ,{
& luy envoya les marques
de cette Dignité . Outre tous
Id 1 d in
6
18 MERCURE
les Preſens qu'il luy a faits,
il luy a donnés quand il eft
party , tous les meubles du
Palais qu'il eftoit logé , mais
Mide Chaumont n'en a pris
qu'une partie , & la donnél
coux qu'il avoit apportezide
France, pourife meubler une
chainbre , avec une Chaifea
Porcours fort magnifique,au
Favory du Roy de Siam , qui
elt né Grec , & qui fait profeffon
de la Religion Ca
tholique. Ce Favory eft élevé
à une Dignité qui eft audeffus
du premier Miniſtre
appellé le Barcalon . M teChe
GALANTM319:
valier de Chaumont a fait de l
grandes liberalitez à ceux
qui lay ont apportédes Preg
fens de ce Monarque , & a
donné un tres- beau Miroir à
la Princeffe Reyne. Jamais
on n'a vû un fi bon ordre que
celuy qu'il avoit mis dans fa
Mailon. Ses Domestiques
n'ont fait aucun defordre, &
il avoit impoſé des peines
pour châtier fur l'heure ceux
qui contreviendroient à fes
Reglemens, de forte qu'il eft
party deceRoyaume là avec
l'admiration de la Cour &
des Peuples. Le Favory du
Dd iiij
220 MERCURE
Royle vint conduiré juſques :
au lieu où ils eft rembarqué,
qui eft à plus de 40 lieues
de Siam, & le regala magnifiquement.
Après quoy M²:
deChaumont's embarqua a
vec les ttrrooiiss Ambaffadeurs
if viennent vend Siamois ent
qui
France , & qui ont cinquan
të perſonnes à leur ſuite . Si
toft qu'il fut embarqué,il fa
lãa de cinquante volées de
Canon ceux qui l'avoient ac
compagne jufqu'à fon embarquement.
Ces Ambaffa
deurs apportent beaucoup
de Prefens pour le Roy,pour
GALANT 32k
?
toute la Maifon Royale , &
pour les Miniftres. Je ne
vous en feray point aujour
d'huy de dénombrement
mais je ne fçaurois m'empê
cher de vous dire que parmy
ces Prefens, il y a de tres
beauxCanons fondus à Siam,
dont toute la garniture eft
d'argent. Il y auffi de riches
érofes , une infinité de Por
celaines fingulieres , des Cabinets
de la Chine , & quantité
d'Ouvrages des plus curieux
des Indes, & du Japon.
M'de Chaumont arriva le 19.
de ce mois dans le Port de
1-
322 MERCURE
Breft , & depois que Valco
de Gama a doublé le Cap des
Bonne Efperance , & que
Chriftophe Colomb a dési
couvert l'Amerique , il n'y al
aucun exemple d'une plus
grande diligence navale en
fair de Navigation de long
cours. Mais l'Etoile du Roy
guidoit cet Ambaffadeur , &
e'eftoit affez , puis qu'elle reghe
fur les Mers comme fur
la Terre. Si cette Relation
n'eft pas tout- à - fait exacte ,
vous n'en devez pas eftre
furpriſe. A peine ay je pu
avoir deux jours pour ramal
GALANT. 323
fer ce que je vous mande , &
apparemment vous n'atten
diez pas de moy ce mois- cy
tant de recherches curieus
fes fur cette matiere. Je con
tinueray le mois prochain, &
fije me fuis abufé en quel
que chofe , je vous le feray
fçavoir.
fermant ma Lettre , je vous
300 MERCURE
apprendrois des nouvelles de
M le Chevalier de Chau
mont Ambaffadeur de France
auprés du Roy de Siam.
On le croyoit encore à fix
mille liques d'icy lors qu'il
arriva a Verſailles le 24.de ce
mois. Il en a fait douze mille
en moins d'un an , & n'a employé
que 15. mois & demy
en tout fon Voyage. Il partit
de Breft le 3. Mars de
l'année derniere
, avec un
Vaiffeau du Roy nommé
Loyfeau , inonté de 36. pieces
de Canon, & la Fregate nom
mée la Maligne , montée de
GALANT. 3or
301
3
24. Il arriva en dix jours au
Tropique du Cancer du mef
me vent , dont il avoit ap
pareillé au fortir du Porr , aprés
quoy il doubla le Cap
de bonne Efperance fans le
reconnoiftre
. Il arriva à Batavia
le 1. Aouft , & à l'entrée
du Royaume
de Siam au
commencement de Septembre.
Comme il y a peu d'ha
bitations fur cette route , &
que l'on va par eau jufques
à Siam , le Roy avoit fait bâtir
, & meubler des Maifons
de cinq lieuës en cinq lieuës
pour le recevoir , & avoit en302
MERCURE
"
voyé des Officiers pour le
traiter. Il partoit tous les
jours deux nouveaux Mandarins
de Siam qui venoient
luy faire compliment de la
part du Roy,& plus il appro
choit de cette Capitale , plus
les Mandarins qu'on envoyoit
au devant de luy , éroient
élevez en dignité ,
& un des deux derniers qui
vint le complimenter, eft l'un
des trois Ambaffadeurs que
ce Monarque a nommez
pour venir en France , & que
Sa Majefté a envoyé querir
à Breft. Mr Le Chevalier de
GALANT. 203
#
Chaumont trouva un Palais
à Siam qui avoit efté baſty
exprés & meublé pour luy
Sa Table y a toûjours efté
fervie en vaiffelle d'or , & les
Tables de ceux de fa fuite en
vaiflelle d'argent. Comme
les environs de Siam font
inondez fix mois de l'année,
& que l'on eftoit au temps de
cette inondation , il y avoir
fur la Riviere un nombre
infiny de petits Bateaux dorez
que les Siamois appellent
Balons. On y voit une efpece
de Trône dans le milieu ,
où les plus confiderables ont
7
304 MERCURE
accoûtumé de fe placer. Ces
Bâtimens tiennent environ
dix ou douze perſonnes . Le
jour que M le Chevalier de
Chaumonteut Audience , le
Roy deSiam en envoya vingt
des fiens qui eftoient d'une
tres - grande magnificence ,
pour luy & fa fuite. Il y eut ce
jour la cent mille hommes de
Milices commandez pour
luy faire plus d'honneur .
Cette Audience fut remar¹
quable par trois circonftane
ces qui furent d'un grand é
clat pour la gloire de la France,
& particulierement pour
GALANT. 305
FaPerfonne duRoy , en faveur
de qui le Roy de Siam fe dépoüilla
de tout ce qui fait
foiftrefa grandeur en de pa
Pa
reilles occafions . Les Am
baffadeurs ont de coûtume
d'entrer feuls à fon Audience,
& douze Gentilshommes
que M le Chevalier de
Chaumont avoit menez a
vec luy ,
l'accompagnerent
,.
& furentaffis fur des Tabou
rets durant l'Audience , peng
dant que toute la Cour étoip
couchée le ventre , & la face
contre terre . Les Ambaffi
deurs ont auffi coûtune: de:
Juin 1686 .
306 MERCURE
a
fe profterner ainfi , & M' le
Chevalier de Chaumont en
fut difpenfé, quoy que le Favory
& le premier Miniftre
du Roy fuffent profternez.
Les Roys de Siam ne prennent
jamais de Lettres de la
main d'aucun Ambaffadeur ,
& ceMonarque prit la Lettre
de Sa Majefté de la propre
main de Mle Chevalier de
Chaumont. Il demanda des
nouvelles de la Santé duRoy,
de celle de Monfeigneur le
Dauphin , de Madame la
Dauphine , de Monſeigneur
le Duc de Bourgogne , de
GALANT. 307
8
Monfeigneur le Duc d'An
jou , & de Monfieur. L'Au
dience finie , M' l'Ambafladeur
, & toute fa fuite furent
traitez dans le Palais avec
toute la magnificence ima
ginable,fuivant les manieres
du Païs , & le Roy pour luy
marquer une plus grande
diſtinction , luy envoya trois
plats des Mers les plus exquis
de fa Table. Aprés cette Au
dience folemnelle , M de
Chaumont en eut plufieurs
r
particulieres de ce Roy , dans
lefquelles il caufa familiere
ment avec luy. Ce Prince fit
Cij
3c8 MERCURE
paroiftre beaucoup d'efprit ,
& de bon fens. I parla du
Roy avec admiration , &
fit voir que toutes les gran
des actions ne luy eftoient
pas inconnues , & je puis
vous dire fur cet Article
que j'appris dés le temps que
fes deux Envoyez eftoient
icy , que ce Monarque faifoit
traduire en Siamois tout:
ce qu'on imprime des meri
veilles de la Vie du Roy , &
que ce que je vous en ay fou - 1
vent mandé , & que vous me
permettez de rendre public,
aprés l'avoir envoyé,
ous
c
GALANT. 309
de
avoit efté aufli mis en cette
Langue. Le Roy de Siam
pria M le Chevalier de
Chaumont de vifiter quel
ques -unes de fes Places , &
permettre qu'un Ingenieur
qu'il avoit amené avec
luy , en allaſt voir quelques
autres pour remarquer le
defaut des Fortifications .
M ' le Chevalier de Chaumont
a mené avec luy juf
ques à Siam fix Jefuites des
plus habiles de leur Ordre
en toutes les parties de Ma
thematiques , fur tour en
Aftronomie , fi eftimée en
310 MERCURE
}
fa Chine , où ils font principalement
deftinez , & où ces
connoiffances peuvent eftre
d'une grande utilité pour a
chever d'y établir le Chri
ftianifme. Ils y vont pourveus
de Lunettes d'approche
& d'Inftrumen's de
Mathematique d'une nou
velle conftruction , pour faires
des Obfervations , qu'ils
ont ordre d'envoyersicy à
Academie des Sciences
par toutes les occafions qu'
ils en auront. Ils doivent
joindre à la Chine les Peres
de leur Ordre, à qui ces for
GALANT 31r
?
tes de Sciences ont acquis
les bonnes graces du Prince
Tartare qui gouverne aujourd'huy
ce grand Empi
re . Sa Majefté , outre leur
Paffage , & les Inftrumens
dont Elle les a fait fournir
abondamment , leur donne
des Penfions annuelles , afin
rien ne leur manque, &
que
qu'ils ne foient à charge à
perfonne. Ils ont ordre auffi
d'entrer dans la connoiffance
des Arts , & de tout ce
qui peut contribuer à faire
fleurir icy ce qui eft encore
fufceptible de quelque per312
MERGURE
fection, de forte que ce pra
jet peut eltre mis au nom
bre d'une infinité
d'autres
qui s'executent
, & qui marquent
que le Roy n'épargne
ny foin ny dépenfe, pour les
bien de l'Eglife , & pour aug
menter la gloire de fon Re-
& la felicité de fes Peu
1
gne, &
ples.no
wh dae
,
it ,
Le
Roy
de
Siam
ayang
fceu
que
ces
fix
Jeſuites
eftoient
venus
avec
M
de
Chaumont
, les
voulut
en
tretenir
, & comme
il arriva
une
Eclipfe
en
ce
tempsla,
ces
Peres
firent
voir
à
GALANT 313.
ce Monarque, par le moyen
de leurs Lunettes , des chofes
qui le furprirent extrémement
, de maniere qu'il offrit
de leur faire bâtir une
Eglife , & une Maiſon , &
de les entretenir , s'ils vouloient
demeurer à Siam
mais comme ils ne pouvoient
accepter des offres fi
avantageufes , eftant deſtinez
pour la Chine , il fut refolu
que l'un d'eux reviendroit
en France , & qu'il en
ameneroit fix autres Peres
quand les Ambaffadeurs s'en
retourneront. Ce choix eft
Fuin 1686.
Dd
734 MERCURE
器
3
tombe fur le Pere Tachard,
qui apporte au Pere de la
Chaife , de la part de ca
Prince , un Crucifix dont le
Chrift eft d'or , & la Crois
d'un bois que les Siamois
eftiment plus que l'or mefme
, à caufe des grandes veri
tus qu'on luy attribuë. diff
Le Roy de Siam nourrit
dix mille Elephans , ce qui
luy doit revenir à des for
mes immenſes, puis que l'entretien
d'un Elephant re
vient icy à deux mille écuss
Mais quand on les nourriroit
à meilleur compte en ce
60000000 Millionsthe
.COM MI
F
GALANT.N
3
Païs-là leur nourriture: ne
doit pas laiffer que de coû
ter beaucoup . Co Monarque
seft veuf, & n'a qu'une Fille,
qu'on appelle la Princeffe
Reyne. Elle a trois grandes
Provinces far lefquelles elle
regne fouverainement,auffr
bien que fur toute faMaiſonl
Une des Filles qui la fervent
ayant dit des chofes dont
elle nendevoir pas parler ,
cette Princeffe la jugen elle
mefme , & ordonna qu'elle
auroit la bouche coufue. Les
ftime que le Roy fon pere at
pour le Roy , luy en ayant
Dd ij
36 MERCURE
fait prendre beaucoup pour
tous les François , comme je
vous lay marqué plufieurs
fois , il en demanda dix ou
douze à M' le Chevalier de
Chaumont quelque temps
avant que cet Ambaffadeur
partift de Siam. M' Fourbin
Lieutenant de Vaiffeau eft
dece nombre, avec un Ingenieur,
un Trompette , & plufeurs
autres,qui connoiffant
l'inclination que ce Roy a
pour la France , & fur tout
pour Sa Majefté, n'ont point,
fait de difficulté de le fatisfaire,
en demeurant à Siam. Il
S
GALANT 37
a honoré Mile Chevalier del
Chaumont de la premiere
Dignité de fon Royaume, &
la fait Oya. Je ne fuis pas en
core affez inftruit de ce que
c'eft que cette Dignité, pour
vous en dire davantage,mais
j'efpere vous en éclaircir lei
mois prochain . Comme il fa
loit pour eftrereceu , faire de
vant le Roy beaucoup de fi
gures qui approchoient de la
genuflexion , & ſe profterner
plufieurs fois , ce Prince en
difpenfa Mª de Chaumont ,{
& luy envoya les marques
de cette Dignité . Outre tous
Id 1 d in
6
18 MERCURE
les Preſens qu'il luy a faits,
il luy a donnés quand il eft
party , tous les meubles du
Palais qu'il eftoit logé , mais
Mide Chaumont n'en a pris
qu'une partie , & la donnél
coux qu'il avoit apportezide
France, pourife meubler une
chainbre , avec une Chaifea
Porcours fort magnifique,au
Favory du Roy de Siam , qui
elt né Grec , & qui fait profeffon
de la Religion Ca
tholique. Ce Favory eft élevé
à une Dignité qui eft audeffus
du premier Miniſtre
appellé le Barcalon . M teChe
GALANTM319:
valier de Chaumont a fait de l
grandes liberalitez à ceux
qui lay ont apportédes Preg
fens de ce Monarque , & a
donné un tres- beau Miroir à
la Princeffe Reyne. Jamais
on n'a vû un fi bon ordre que
celuy qu'il avoit mis dans fa
Mailon. Ses Domestiques
n'ont fait aucun defordre, &
il avoit impoſé des peines
pour châtier fur l'heure ceux
qui contreviendroient à fes
Reglemens, de forte qu'il eft
party deceRoyaume là avec
l'admiration de la Cour &
des Peuples. Le Favory du
Dd iiij
220 MERCURE
Royle vint conduiré juſques :
au lieu où ils eft rembarqué,
qui eft à plus de 40 lieues
de Siam, & le regala magnifiquement.
Après quoy M²:
deChaumont's embarqua a
vec les ttrrooiiss Ambaffadeurs
if viennent vend Siamois ent
qui
France , & qui ont cinquan
të perſonnes à leur ſuite . Si
toft qu'il fut embarqué,il fa
lãa de cinquante volées de
Canon ceux qui l'avoient ac
compagne jufqu'à fon embarquement.
Ces Ambaffa
deurs apportent beaucoup
de Prefens pour le Roy,pour
GALANT 32k
?
toute la Maifon Royale , &
pour les Miniftres. Je ne
vous en feray point aujour
d'huy de dénombrement
mais je ne fçaurois m'empê
cher de vous dire que parmy
ces Prefens, il y a de tres
beauxCanons fondus à Siam,
dont toute la garniture eft
d'argent. Il y auffi de riches
érofes , une infinité de Por
celaines fingulieres , des Cabinets
de la Chine , & quantité
d'Ouvrages des plus curieux
des Indes, & du Japon.
M'de Chaumont arriva le 19.
de ce mois dans le Port de
1-
322 MERCURE
Breft , & depois que Valco
de Gama a doublé le Cap des
Bonne Efperance , & que
Chriftophe Colomb a dési
couvert l'Amerique , il n'y al
aucun exemple d'une plus
grande diligence navale en
fair de Navigation de long
cours. Mais l'Etoile du Roy
guidoit cet Ambaffadeur , &
e'eftoit affez , puis qu'elle reghe
fur les Mers comme fur
la Terre. Si cette Relation
n'eft pas tout- à - fait exacte ,
vous n'en devez pas eftre
furpriſe. A peine ay je pu
avoir deux jours pour ramal
GALANT. 323
fer ce que je vous mande , &
apparemment vous n'atten
diez pas de moy ce mois- cy
tant de recherches curieus
fes fur cette matiere. Je con
tinueray le mois prochain, &
fije me fuis abufé en quel
que chofe , je vous le feray
fçavoir.
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Résumé : Particularitez touchant le Voyage de M. le Chevalier de Chaumont à Siam. [titre d'après la table]
Le texte décrit le voyage et la mission diplomatique du Chevalier de Chaumont, ambassadeur de France au Siam. Parti de Brest le 3 mars de l'année précédente avec deux navires, il arriva à Versailles le 24 juin, après avoir parcouru 12 000 lieues en moins de 15 mois et demi. Son itinéraire inclut le passage du Tropique du Cancer, du Cap de Bonne Espérance, ainsi que des escales à Batavia et au Siam. À son arrivée, le roi de Siam avait préparé des maisons et des mandarins pour l'accueillir et lui offrit une audience solennelle avec des honneurs exceptionnels, permettant à Chaumont et à ses gentilshommes de rester assis tandis que la cour était prosternée. Le roi de Siam manifesta une grande admiration pour le roi de France et ses actions, demandant des nouvelles de la famille royale française et offrant des présents somptueux. Chaumont visita également des places fortes et permit à un ingénieur de vérifier les fortifications. Il était accompagné de six jésuites, experts en mathématiques et astronomie, destinés à la Chine pour y établir le christianisme. Impressionné par leurs connaissances, le roi de Siam offrit de leur construire une église et une maison. Le roi de Siam, veuf, a une fille, la princesse Reine, qui règne souverainement sur trois grandes provinces. Chaumont reçut la première dignité du royaume, devenant Oya, et fut dispensé de certaines prosternations. Il refusa une partie des meubles du palais mais offrit des présents, dont un miroir à la princesse Reine. Il quitta le Siam avec l'admiration de la cour et du peuple, accompagné par le favori du roi jusqu'à son embarquement. Les ambassadeurs siamois, au nombre de trois, l'accompagnèrent en France avec une suite de cinquante personnes, apportant des présents pour le roi de France et la maison royale. Chaumont arriva à Brest le 19 juin, marquant une grande diligence navale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 8-98
Description entiere d'une These qui contient toute la vie du Roy. [titre d'après la table]
Début :
C'est le dessein d'une These pour le Roy, [...]
Mots clefs :
Louis le Grand, Roi, Louis XIV, Thèse, Monarques, Monarque, Ouvrage, Actions, Paix, 1684, 1685, Médaille, Mots, Ordre, France, Royaume, 1677, Villes, Parler, Histoire, Marquer, Détail, Événements, Paroles, Armes, Clémence, Couronne, Thèses, Conduite, Guerre
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texteReconnaissance textuelle : Description entiere d'une These qui contient toute la vie du Roy. [titre d'après la table]
C'est le des.
sein d'une These pour leRoy,
fait par un homme qui s'est
attaché avec tant d'exactitu
de à rechercher tout ce qui
regarde la Vie de ce Grand
Monarque, que je puis vous
aíïèurer qu'encore qu'on ait ^
tâché de l'imiter , & de le co
pier en beaucoup d'endroits,
dans des Ouvrages qu'on a
GALANT.. 9
presentez {ans avoir ose' les
rendre publics , il est l'original
de tout ce que nousavons
vû de cette nature. Le tra
vail de cet Ouvrage, ou tou
tes les dates font , est quelque
chose d'incomprehensiblej íì
je puis parler ainsi, & pour
le rendre correct, Y Auteur a
a eu besoin de toute l'applicatïon
d'un hommeauíïi zelc
qu'il lest pour le Roy. Tous
les Eloges de ce Monarque i
& rout ce qu'on a fait de son
Histoire, ne nous en sçauroient
faire si bien connoik
tre la grandeur que cet Ou
vrage , & c'est ce qui merite
une réflexion bien serieuse,
& qui jettera dans tâtonne
ment tous ceux qui voudront
la faire. Il ne s'agit que de
marquer ce qu'à fait le R.oyy
fans détail , fans raisonne
ment , & sans éloge .y & ce
pendant cette These peur
passer pour une chose prek
que impoíïîble > à cause du,
grand nombre d'Actions qu'
elle contrent.Tous les Siecle*
ne nous fòurniífënt rien de
semblable. Je purs , & je dois
le dire à la teste d'un Ouvra
ge qui n'est remply que de
GALANT, ii
Faits y. & l'on ne peut ea
voyant cela que se taire , &
demeurer dans 1 etonnement»
Je n'ay dit qu'un mot de ces
raits. là , & ce n'a mefme esté.
que d'une partie ,& j'en ay
parlé dans deux cens Volu
mes. Peut-on dire apres cela
qu'il soit aisé de faire L'HiÇ
toire du Roy , si l'on y veut
renfermer tout ce qu'il a fait
de grand ? Pour moy, je suis
persuadé qu'il faudroit un Sie
cle entier , si ion vouloit
mettre dans leur jour toutes
les actions de ee Monarque M
& que cette .Histoire pour
i2 MERCURE
roit remplir seule des Biblio
theques. Vous en ferez en
tierement convaincuè,quand
vous aurez lû l'Ouvrage sui
vant , qui sera d'une grande
utilité pour tous ceux qui
voudront travailler à cette
Histoire . & qui leur epar
gnera plusieurs annees de
recherches. Sou venez- vous ,
s'il vous plaiít , que l'Auteur
luppose ion dessein executes
& qu'il décrit la Thèse com
me si elle eítoit faite. >
DESSEIN DE L'OUVRAGE.
Les Actions immortelles
de Louis XIV. estant ad
V
GALANT, i?
mirees de touce la Terre , il
n'est pas possible de trouver
aujòurd'huy quelqu'un qui
n'en soit pas informé, & qui
puiíïè demander avec raison,
pourquoy nous appelions ce
Prince Louis le Grand ,
mais afin d'en instruire la
Posterité ,on luy dédie une
These qui pourra luy servir
de regie dans les sentimens
qu'elle doit avoir des vertus
héroïques de nostre incom
parable Monarque. Les prin
cipaux évenemens de son Re
gne depuis 1658. y sont mar
quez d'une maniere qui ne
«4 MERCURE
fera peut estre pas deíagreable.
Quoy qu'il y eust une
infinité de belles choses à di
re avant ce temps. là, on n'a
pas cru devoir remonter plus
haut , afin de ne se pas co
pier soy mesme dans d'autres
Ouvrages, où elles n'ont pas
esté oubliées ; mais plus que
tout cela , pour n'établir les
louanges de Louis le
<j r a n d que fur des actions
d'éclat , dans lesquelles il a
toujours eu la premiere part,
St afin de le suivre plus exa.
#ement depuis un âge où sa
teste / son coeur, son bras &
GALANT. y rç.
son esprit ont commencé d'a
gir de concert pour le bien
2e ses Etats. .L Histoire du
Roy est une matiere riche, &
un vaste champ ouvert à tous
ceux qui s'y voudront exer
cer! Heureux mille fois celuy
cpi le fera avec succès ! On
a cru devoir ne s'expliquer
qu'en François, soit dans les
Inscriptions , soit dans les
Conclusions historiques êc
politiques , parce qu'on a eu
four objet la satisfaction des
Perfonnes qui préferent cet
te Langue , que nos Victoi
res oat rendue si florissante
ì6 MERCURE
dans toutes les Patries du
Monde.
DES C RIPT ION
... . de la Thèse.
Le Portrait du Roy est
placé au milieu d'une Cou
ronne de laurier , relevée de
quatorze Médailles , le tout
posé fur une dépqiïille de
Lion.Quatre grands Octogo
nes avec de riches bordures
accompagnent le Portrait,
&font voir par quatre gran
des Inscriptions la gloire du
Roy dans les quatre Parties
du Monde. / ,
GALANT. 17
/. INSCRIPTION.
HEurope inutilement conjus
rce pour s opposer à la Course
wiclorieusi de LOV IS LE
GRAND, cede a U force de
fin bras , &fi njoit contrainte
£accepter là Paix , que ce Mo
narque luy accorde au milieu de
fis Victoire*.
IL INSCRIPTION.
LÌAfìc étonnée des ABions ad
mirables de la Grandeur dtp
fioy 3 recherche fin Alliance , &
députe trois fois des Ambassa
deurs du Royaume de Siam a*vec
de riches Prefins. '
Janvier 1687. B
18 MERCURE
IN SCRIPT 10m.
il Afrique humiliée par les
frequentes défaites des Corsai
res d'Alger , de Tunis , de Tri
poli, de Maroc & de Salé , que
LOUIS XIV. a punk jusque
dans leurs Portereffe* , <vient de
mander la Paix'au pied du Trô
ne de Sa Majefié.
IV. INSCRIPTION.
L Amerique owverte aux Ar
mes de LOVIS LE GRAND,
a eflé le Theatre des Victoires
qu'il a remportées Jùr Jes Bar
bares 3 & des Conqueftes qùil a
faites à S. Christophe, à Tabagoy
dans toutes leslsles Antilles.
' \
». t . '
. ' 4
19
Les quatorze Médailles
font autantde Vertus ou At
tributs du Roy , representez
par des Devises ou Emblè
mes, 8c expliquez dans l'Exerque
de chaque Médaille..
Comme les Armoiries four
nissent le corps le plus naturel
Sc le plus ordinaire des Devi
ses, on s'est fait icy une obli
gation d'en tirer quatre des'
Lys , qui composent les Ar
mes de nos Rois , quatre du;
Soleil, qui est le symbole du;
Roy , &une du Coq , qui re
presente la France.
zo MERCURE ...
/. M ED AILLE.
Le Soleil éclairant tout le
monde avec ces mots, Eclai
re sVnivers. Dans l'Exerque
pour Vertu , Sagesse.
II. MEDAILLE.
Un Lys avec ces mots, Que
jòn odeur efi douce ! Dans 13*
xerque, Clemence.
III. MEDAILLE.
Une Justice tenant la Ba
lance , avec ces mots , Sou
tien des Loix. Dans l'Exer
que , Justice.
IV. MED AILLE.
Un Laurier. Pour Ame ,
Chery de Minerve & de Marr.
21
Dans l'Exerque , Liberalité.
V. MEDAILLE.
Un Lys avec ces mots. Des
Mortels Vamour & le plaifìn
Dans l'Exerque , Èonté.
VI. MEDAILLE.
Un Soleil avec ces mots ,
// commande aux Saijòns£)àn&
l'Exerque, Puissance. '
VII. MEDAILLE.
Un Coq qui a une patte
en l'air. avec ces mots , La
terreur des Lions. Dans l'Exer
que , Vigilance.
VIII. MEDAILLE,
Un double Foudre en l'air .
avec ces mots , La terreur des
22 MERCURE
Ingrats. Dans l'Exerque , fer*
metê.
IX. MEDAILLE.
Un Soleil avec ces paroles,,
A qui rien ne peut refîfter.Da.ns>
l'Exerque, Force.
X. MEDAILLE.
Un Lys avec ces mots , Son
odeur va plus loin. Dans l'E
xerque, Gloire.
XI. MEDAILLE.
Un Foudre fur un Autel
avec ces paroles , Joûijfexde
fin repos. Dans l'Exerque,
Moderation.
, XII. MEDAILLEUne
Caíîolete fumante fur;
- GALANT. 2?
un Autel avec ces mots , La
gloire des Autels. Dans l'Exer*
que, Pieté.
XIII. MEDAILLE.
Un Lys , avec un grand
rejetton à droite ,. & trois au
tres petits à gauche, & pour
ame, NofireJiècondejpoir. Dans
l'Exerque , Bonheur.
XIV. MEDAILLE.
Un Soleil qui parcourt le
Zodiaque, avec ces mots , //
ne peut sarrefter. Dans l'Exer-.
que , Vaillance.
Dans le milieu de la bor
dure, au bas du Portrait, font
les Armes de Sa Majeste' en
H MERCURE
tourées des deux Colliers des
Ordres de Saint Michel & du
Saint Esprit, & ornées de Gui
dons, d'Etendards, & de Tro
phees , qui jettent des bran
ches d'Olive , pour marquer
la Clemence de ce Prince ,
qui a bien voulu donner la
Paix au milieu de ses Victoi
res. Il y a deux grandes Trom
pettes qui accompagnent la
Couronne , avec deux aifles
qui s'étendent de chaque costé
, pour porter les Armes
de Louis le Grand ju£
ques aux extrémitez du mon
de. Tous ces ornemens qui
fonc
.GALANT, n
font le haut de la These, sonc
soutenus dune table d'atten
te , ou parement irregulier
d'Architecture d'un ordre
Composite , avec la Corni
che, sa Frise, son Architra
ve , Colomnes , Pilastres ,
Chapiteaux , Piedestaux &c
Baies. Un grand Cartouche
posé sur le milieu de la Frise,
contient ces mots , A L A
POSTERITE'. Le grand
Quadre destiné pour les The.
ses , est échaneré par le bas ,
& pôle entre les Pilastres. U
contient quatorze Theses ou
Conclusions , qui répondent
Janvier 1687. C
26 MERCURE
par ordre aux quatorze Me
dailles , & qui prouvent cha
que Vertu ou Attribut du
Roy. C'est: par cette raison
qu'on s'est attaché à com
mencer la plufpart des Con
clusions par les paroles de la
Devise qu'elles, justifient.
Comme les Theses font le
principal fondement de tout
cet Ouvrage , on croit devoir
en expliquer la conduite su.
vec un peu plus de détail. Le
stileen est assez particulier,
mais cette Philosophie que
nous donnons n'estant pas
ordinaire, & ne faisant que
GALANT. 27
de haistre , elie s'est trouvée
capable de toutes les formes
cju/on a. voulu luy donner.
Certaines expressions de Poe
sie , & d'autres libertez qu'on
ne prendroit pas ailleurs, en
ont rendu les Propositions
courtes & ferrees en des
endroits , & plus étendues
en,* d'autres, Tout cela est
permis en cette occasion, ou
l'on doit dire beaucoup de
choses en peu de paroles. On
peut inesme. parler Ecolier, si
cette expression m'est permi
se , pourveu qu'on le faíïè
pour exprimer plus naturel-
Cij
28 MERCURE .;
lement les opinions que l'on
propose. Nous n'avons pû
nous dispenser d'employer
des chifres pour marquer les
jours & les années de plu
sieurs évenemens. Cela n'est
pas íàns exemple, puis que
nous voyons tanc de Theses
remplies de semblables chi
fres. Cependant on ne l'a fais
que lors que les Actions du
Roy ne íònt pas marquées
dans les autresMédailles donc
nous parlerons dans la fuites
Cette Chronologie a sonutúj
lité, & le Public ne sera peut,
eítre pas fâché de. la tçouyer
GALANT, zf
observée dans cet Ouvrage
avec assez de íòin. Les The-t
ses ont pour Titre \
HtftQrtques&Polittqucs.
.,' Q13ESTION* ;
Qui devez - vous estimer Ic
plus Gi."and de tous les
Monarques de la Terreî
1 CONCLVSION.
LOVIS XIV. donné de
^Dieu d une maniere mira*
culeajè, éclaire Y Univers par
les rayons éclatans de fa SageC
C iij
?o MERCURE
se. Cette Vertu parut en luy
beaucoup de temps avant Vâge
ordinaire. Peut-on dire qu'il ait
manqué une feule fois a prevoir
jusqu'aux moindre* évenemens
dans tout ce qu'il a entrepris f
Qùon montre un Monarque plus
exaBa remplir J&s obligations
mieux reglé dans fa conduite ,
& plus àjjìdu au gouvernement
defm Etat. Cet Augnfte Prince
également habile dans la 'Taix
& dans la Guerre, efi l ame de
Jon Cabinet. Ses secretsfmt im
penetrable*. Il donne autant
dorades o."n de réponses &
. fréfire dwertijjimens íes
GALANT.; ?t
plm innocens au travail quil
devore , pour ainfi dire , afin de
Jòuìagerjon Peuple. Considere^
ay ec quelle Sagesfè il commença,
par le reglement de ses Finan
ces. Ensuite ayant racheté Dunquerque
, il o/la aux Etrangers le
seul Port qui leur reftoit em
France, & aux Corsaires une
ancienne retraite. Compare^ nos
Troupes d aujourdhuy a<vec cel
le* de* Regnes précedens ;faites
reflexion fur le discernement
qu il a dans le choix de ceux qui
le fervent , fur la force & fur
t étendue de fòn Genie. Voye^i
Le hel ordre quil a étably dans>
G nij,
ji MERCURE
toutfin Royaume, & vommac*
cordere^facilement que Lo ii i s.
XIV. eít le plus Sage de tous
les Monarques de la Terre.
//.
G)umd le R jy paroifl armé,
cefipour obliger des Ennemis a
profiter de fi Clemence. Telle
fut la Bataille des Dunes qui fit
conclure la Paix des Pirenées.
Combien de f'is LOUIS a-t.il
épargn é kfxng des Vaincus ? Sa
Clemence empefiha le Sac de
Vtlencienncs , (1677. ) Sans elle
Alger Tunis , Tripoli , Genes ,
& tant £autres Places auroient
esté des bûchers de viçîimes deuë.s
GALANT
a la jufiice defis Armes. Amster
dam , la Haye , & le rcfie de la
Hollande defilée ( 1672.) & mefi
me tonte l Europe firoit encore
un Theatre de feu & desang, fi
ce Grand Prince nefi suft (vain
cu luy.mcfme , ôf s il nefi fuft
arrcfié au milieu de fis Victoi
res , enforçant les Ennemis d ac
cepter la Paix , & enfiúte une
Trêve de vingt ans , aprés en
avoir prescrit l&$ conditions >
qui ont rendu le repos a l Eglifii
& qui font avoûer que
Loiiis XIV. est le plus Paci
fique de cous les Monarques,
de k Terre..
34 MERCURE
///.
> // Joûtient les Loix par la
Justice de fis Ordonnames &
defis Edits. Lific^fin Code, qui i
fuit la reg'e de nos Juges. Ad
mire^ t®m les Arrefis que ce
Monarque a rendus, comme il a
puny les Due'difics , les Empoi
sonneurs ( 1676. ) & les Vfiirim
(168.0. ) Que dites-vous de
ce bel ordre étably pourl' AdmL
nifiration de U Justice } Mon^
trex^moy un Etat ou la Police
soit mieux reglée qùen France, j
Le Roy a-t-il jamais accordé ou
refusé aucune grace quilne fuft ,
Jujk d'accorder ou. de refuser ï
GALANT. #
Mais quand <vous <vous Jouvien^
drev^qùila jugé luy-mefme con
tre Jes propres interefis dans
. lajp ire du Vofé [ufto. ] dit&
^Loiiis XIV. est le plus
Juste de rousles Monarques,
de la Terre.
IV.
Poureflre chery de Miner
ve & de Mars , /'/ faut proteger
les beaux Arts, & récompenser
dignement les Vertus militaires*.
Nos Muses donneront des loiian*
ges éternelles à Sa Majefiépour
avoirflit baflir l Observatoire,
pris la protection de l Academie
Françoise [ 1672. ] institué celles
îá MERCURH
deSoijs.ns, d' Arles, de N(/mes,
de Villefranche^ d Amiens. Le
Journal des Sqavans, qui a com
mencé en 1660 efi deua lamour
que cette protection a injpirée
pour les belles connoijfmces j &
le Mercure G4.Ia.nt qui a com.,
mencé en 1677. efi un fruit de
la grandeur de ses AíTions , qui
en fournijfent la matiere. II a.
ctably l Academie Royale des
Arts & des Sciences > celles de
Peinture & de Sculpture , les
Ecoles de Droit Civil a Parti ,
[ 1679. ] & de Droit François
par tout le Royaume [ 168 1. ]
Combien d habiles Ouvriers en~
GALANT, v
tretenus pour des Ouvrages ra
res au Us ont portes a la dernie-
» re perfiction ! Faites reflexion
Jur le grand nombre de Scavans
qui Jont dans ce Royaume , &
Jur la politejfe que ion y remar
que depuis vingt ans. Admire,z.
la Magnificence de ce Prince
dans l EntréeJolcmnelle quilfit
a la Reyne fin Epousé le 2.6.
Aouft 1660. Confidences Cours,
les Rampars, les Arcs de Triom
phe , l Edifice du Pont Royal ,
les belles Fontaines , iélargisse
ment des Rues , le Quay de la
Riviere , &lesauprcs ornemens
ajoutez, à la Ville de Paris, ^ue
>
?8 MERCURE
penfczjvous des Bafiimens su
perbes de toutes les Maisons
Roydes , de ceux du Louvre &
de ceux de Ver/ailles , qui peut
paffer pour une huitième Merveille
du mondes Voye\ les belles
dépenses que LOUIS LE
CRAND a faites dans les Car
rousels de i«6i. 1685. & l686. h*
Di'vertijsemens de f Isle enchan
tée &de la Paix,avec les grands
Balets , les Machinessurprenan
tes . & les representations des
Opera , fins parier de la richejfe
de fis Meubles & de la ma
gnificence de fa Cour. Mais fur
tout , accorde^- mqy que cefi
GALANT. ?9
dans ce Royaume que les vrais
services de la Noblejfe font re~
connus par le rétablissement de
I Ordre de S. Lazare [1673.]/^
I Institution des Compagnies des
jeunes Gentilshommes [ i68z] £5?
par la fondation de la Maifin
Royale des Dames & DcmoifèL
les de Saint Cyr [ 1686. ] Les
vieux Soldats j ou ceux qui ont
efié cfiropie^ dans le service ,
/ont nourris &Joulage^le reste
de leur vie dans t Hoftel Royal
des Invalides , fondé le 14. lé
vrier 1671. Donc Loiiis XIV.
est le plus Magnifique & le.
plus Liberal de tous les Mo4o
MERCURE.
mrques de la Terre.
V.
LeRqyefl Y Amour & le Plai
sir defin Peuple , dont il efìle
Pere.. Sçavez^vous le grand
nombre de Places quil a bien
voulu rendre en consideration de
la Paix,&'avec combien de bontéila
remis aux Espagnols trois
millions cinq cens mille livres
qu ils luy devoientpour les Con
tributions de la Flandre ( 1684 )
& comme il leur a rendu deux
gros Calions quils avoicntjuftement
perdus dans une défaite en
1686 ì LOVIS L E GR AND
a délivré jusqu'à pesent plus
GMAKs. 4v
de ijra&. Esclaves defis SujetsT
€^ de differentes Nations à Ât~
ger , outre les 600. qùtl aura, de
Tripoli , ffî tous ceux qùildoir
retirer de Tunis (d?- de Maroc..
tiy a plus ; fa bonté luy a fait
dïmnmr les Tailles de trois:
millions prés de 5 00. mille Uvres:
( 1684, ) donner de grandes som
mes pour occuper les Pauvres h
des Travaux aujfí utiles a leur'
Misere qua Vornement des Vil^
les ( 1685. .) fairè des chantes
considerables pendant lafkmnè.
de 166 1. fç) le grand Hiver"
{ 1684. ) & une diminution tres±.
grande four fis Droits fur Us
s Janvier 16S7» I>
ai MERCURE
bled. ( 1685. ) Ses mains RoyaU
les occupées à porter le Sceptre ,
n ont pas dedaigne' depuis fix
ansde composer des Remedespour
le fiulagement , fé) la guerison
deses Sujets ; & de leur en don
ner luy-mesme les secrets qùil d
publie^depuis peu, {g) quilrìavoit
achete^ que pour fin Peu
ple. N oublie^pas encore cetar-.
trfice benin dont il 'vient de Je
sèrqjir ,pour cacher a toute fi.
Famille Royale 0, àfin Royau
me une maladie qui le tourmentoit
, afin de nous épargner l in
quietude g) la douleur de fia-
*vQtr un fi bon Prince dans
4?
les peines.^ Reconnoipz dom'
de bonne.fy qu il merite mieux.
le nom de tres bon que cetËm-.
pereur Romain a qui on le decerna
5 puisque LOUIS XIV.'
vray Pere de la Patrie , est le
plus Aimable &. le Meilleur
de tous les Monarques de la'.
Terre.
VI.
Il commande aux Saisons ,4
lors qu 'il trouve le moyen de'
faire la Guerre au milieu de'
L Hiver. Qui pourra comme luy '
parvenir a cette puiflànce, d as-
Jteger en me/me temps quatre'
Villes tres-fortes [ \6yz. ) & de
D ijj ~
A4 MERCURE
faire recevoir ses Loix en un
mcfme jour a deux Places auffp
considerables que Strasbourg fg)
Ca%al ? Jl a dompté les Jroquois
( i66j. ) & reduit en fìx jours
les Algeriens ,quetout le Regne
de f Empereur ChaHes-Quint avecfa
fortune n eut pas feule~
ment le pouvoir d'intimider.
N a.t il pas contraint les Corfaires
de Tripoli , de Maroc y
de Tunis , de Salé , avec ceux
de Majorque .{ 1681. ) aprés le
avoirfournis , de refpeûer nos
Vaisseaux , fg) de rendre tous nos
Esclaves ? Conjïdere^ce que cest
que de joindre les deux Mers e»
í GALANT. 45
Languedoc par un Canal long
de 64. lieues , commencé le 16*.
Avril 166-7. (ë>r acheve dans le
y me/me mois de l année 1681. Tau
re confiruire l Acqucduc de
Maintenon pour la conduite des
Eaux de la Riviere d'Eure ,
( 1685. ) d°nt ïédifice Jurpajfe
tout Ce que les Romains ont en~
trepris de semblable. Cefi la
puiíïànce du Roy qui Va fait
triompherfur Mer des Anglçis
en 1666. des Hollandois le sep*
tiéme Juin 167.2,. & encore
deux fois de la me/me Na»
tion en 1673. ft) a Stromboli ,
*n Sicile , { Janvier 1676. ) des
4* MERCURE
Ejpagnols , fg) des Hollandais
devant Augufia le n. Avril
suivant , ou le fameux Ruiter
qui commandoit fut blessé à,
mort , le deuxième Juin de Id
mcjme Année devant Palerme ,
ou l on remporta la plus glorieu
se Victoire de Mer qui se fòit
veuè depuis la Bataille de Le
sante ì les Plotés d. Espagne @p
de Hollande ayant efié défaites 3
& ensuite brûlées clans le Port ,
dont le miserable. rejle fut vain
cu le 3. Mars 1677. a Tabago
dans l Amerique. Dom LOUIS
XI V. est le plus Puissant de
'tous les. Monarques de la
Terre.
-GALANT. 47.
.'.y vil
La terreur des Lyons , ccfl
cette vigikfvre qui fait <voir
le Roy , le premier à la tefie da
ses Aimées > moissonner des Pal
mes fg) des Lauriers avant que
le Printemps nous donne des
fleurs. G efi encore cette applica
tion exacte fç) reguliere a gou
verner par luy-mefme , q) À
tenir tous les jours ses Conseils.
Lefoin qùilprend de connoifire
Jès Officiers , de Jefaire rendre
compte de tout , (gf de prévoir
dans le détail a mille choses qui
rendent ïexecution de desordres
plusfacile ft) plusprompte. N'a
48 MERCORjE
vons-nous pas veu baflir une- *
Gídere en dix heures f ( 1679. )
N efi.ce pas par les fins de Sa
Majestéau ily a tant de Gardes. .
fç) d illuminations , pour lafu
reté de Paris ? On lu.y doitauffí
r établijfcment des Compagnies
des Indes Orientales (d?. Occidentales
, (efr de plusieurs belles
Manufactures ) une Compagnie
de Guinée1 ( 1685. ) avec beau
coup d autres avantages procures
à ce Royaume , poury faire fle»\
rir le Commerce avec succes La,
Navigation efiparvenue à une
telle perfection cheries François>
paria, vigilance de LOVÎS LR
GRAND»
GALANT. 49
CRAND y que les autres Na
tions rapprennent de nous. Tou
tes nos Provinces ont acquis la
/curetépar la bonté des Torts de
Merspur les armeniens des F'lo
tes , par lafortification des Villes
frontieres parla construction
'de Saar-Louis , d Huningue , g)
de Mon.Louis , fins parler de
tant de fortes Citadelles baflies
par les Ordres de LOUIS X IV.
ìe plus Vigilant de tous les
Monarques de la Terre.
VIJL
L0V1S prend quelque fois
le foudre en main y pour punir
les ingrats, pour maintenir les
Janvier 1687. E
T° MFRCURE
drain de fa Couronne , fg)pour
rvur.ger la foy publique , (d?- le
droit des gens violes ( 1674. )
dans lAjJemblée de Cologne. Si
la Garde Corse a la temerité
d'attaquer un Minifite Public,
le Ry fîsait en tirer la/àtisfa~
Síijn deu'è afa dignité ^obtenant
tout ce qu'il pouroit pretendre .,
par le traité de Vise conclu le íiì
Mars 1664. avantage ont
remporté les Espagnols en reffini
U pìts a noftrç JmbajC
fadeur a Londres ( 1661. ) fnon
d'avoir efié oblige\depuis a déc
'arerpubliquùmnt qu'ils cedent
par tout la préfëAme aux Bran
GALANT, v
cjmviïe íeurK^pïrkiénfpBsf Á
qttoy bon troubles leï Wibitdns
<£ Andxye \ ^) donner fant ; de
ra^fiùtâ.rfitgàtàiïsû T.rdacé
potier é%ká" de coùctúre ïaffàre
êe £ÌPnduttê fc'efioitpour fiire
ítòarSfc tohte ^Eiïïope ; t^itè U
éRWWb si/fisst p wmdntekir
jfòn titre de Duc de Rmr~
g.gnâ": t tûìó.ï) pour remettre
Jtsv:S*jeù en pòjpjfià ÏÏe UVcf,
chf{\tô$ pourfdre trembler
tmte . tífpÁgne en tenant une
grmde Vhttè bloquéè devant
ôadix ( Í68&.v ) Le Turc a <veu les
Eij
y. MERCURE
Corsaires de Tripofy poursuivis
fç) battusjusque dans le Port de
Chío \ 168 1. ) @r nostre Vlotte
^ victorieuse menaçant les Dar da
nelles , porter lépouvante jus
que dans le coeur de fin Em
pire. Ces preuves de la fermeté
du Roy , (gf. la vigueur de fin.
Ministre en 1677. 1680.(^-1681*
ont obligé le Sultan d'accorder le
Sopha à noftre Ambassadeur , ft)
d'autres Privileges pour la Re
ligion Catholique , ce qui fait
voir qu'il estime davantage
LOVJS LE GRAND que tous
les autres Monarques ensemble.
Jtfvs Allier ont aujst goûté les
GALANT. <î
fruits defa ferme ré , lors qu'il
leur a fit. rendre (1679. ) les
Villes (§>?> les Provinces qu'ils
avoient perdues pendant la,
Guerre ; toute f Europe vient
de recònnoiftre par la réunion de
-' plus de xoo. Villes famées ,.
800. grés Bourgs ffi 3000.
Villages ujurpe^jur la France
pendant les 'Revolutions de ce
Royaume , que LOUIS XIV.
est le plus ferme de tous les
Monarques à maintenir les
droits de sa Couronne.
Rien ne peut resister à la
íbree d'un Roy Invincible „
Eiij,
qui s'efi fut, luy, me/me une
routeJm le Rhin , mal.?iéjò%
extrême largeur *Jk rapidite Cs*
f profondeur ; metuint en der
r.ute une Armée qui <voulokJuy
,eu disputer le píjf^ge. * Tohyii ,
& qui fut contrainte de le luy
ahj^donn£î{ Le it. Juin. i6,7*.f
incomparable Mcfos a fins
&ej- beMwjèwnt plus de
Guerres , gagnéplus de 6p. B%-
t^ïlks ou Combats s bordéde$f
Cûnquefies le&hin ,le Viyahai'i
la Moselle , U Meuse \ íljfel i
la Lys , lFfiut , &f pris plus
4e 6oo. Villes par Sieges ^ TfaL
t&L o ou pifoteçftm. Aprés m fi
GALANT.' vf,
grand nombre de Con^uefiês ,
que d/tes^vms de & force' des
Places , les çriyczjvms imprena
bles f Je <vous oppojèray aujfìtjfl
Dunquerque s le Fort de
Schein, M.ifircic, Valenàennesy
Cambray, Suint Orner , Tpres ,
Puioerda., Strasbourg , Luxem
bourg , & tant, dautres que
vous voyez^parmy les Conquefies
d un Roy toujours le plus fort.
Voulczc^vous au contrairefiûtenir
quïl rìy a. point de Villes
qu'on ne puijfe prendre ? Sans
doute vous ave^mblié que nos
Ennemis ont levé le Siege de
vant Voêrden , & devant Char—
E ÌÌÌj'
*s MERCURE
leroy , ( 1672.. ) devant Oudenxrde
qu'ils affiegeoient avec>
trois Armées , ( Septembre
1674. J devant Haguenau
Saverne ( 1675. ) devant Augufla
en Scicilc [ Janvier ] de
vant Mzftreic le vj. Aoujl 1676.
& devant Chxrlcny le 14. Aouft
1677. Accordons-nous , ffi dïfms
qu'il n'y a point de Villes
imprenables fi Louis les attaque,
& qu'elles ne peuvent efirefor
cées lorsqu'il les dcffend. Vous
Jçave^ auffi que nofire Vlotte
Vichrieufe a toujours battu cel
les de nos Ennemis ; m iis e:iffìe%r
vuus cru , fi toute U terre ne
GALANT, r?
meus en affeuroit que le braie
d'Erlingue avec fin seul Vais
seau \ euft osé livrer le Combat
à 37. Galeres tant Espagnole?
que Genoises [ 1684. ] qu'a
pres les avoir battues , $~ leur
avoir tué zooo hsmmes 3 // cufi
pu heureusement fi retiret danr
son Port. Donc LOUIS XIV.
est: le plus fort de tous les Mo
narques de. la Terre..
X. •
Dans ler Panegyriques des
LOVIS LE GRAND , je pje*
fire toujours la vetité toute/im
pie , a la figure aux Allegotics.
le Juif donc, entierement
$ MF.RCURïï
perju.idé qUilJuffit icy d'ejì.iblir
sa ?\oirc Jurjes propres actions
(d/-sûr des sits connus de toute
l Europe. Jgui osera nier que
f Empereur n ait eu befitn du
secours de France , [ 1664. ]
poursuivcrh Hongrie & toute
s Allemagne qui allait devenir U
proye des Ottamms ì Le Grand
Duc de Mswie a recherché
í Alliance du Roy par ses Am.
b.jfideurs [ i66g & 1*81, }fEm*
percur des Turcs [ 1669. ] un Roy
de Guinée [ 1670. ] t§jr le Roy
de Si^msiit voir par des Presens
magnifiques , @r par trois
Ambajjudes qùi[ envoye du miGALANT
S9
lieu de l Asie, [ i6Sì. ] OMre
1684. &.\en Aoufi 1686. quelle,
efiìme il fut de LOUIS LE
ÇK AND . Ce Prince qui nefi
fin da jcctte cflïme que pour le
bien de la Religion y ria. t-ilpas
feu nn Souverain à fis genoux ?
[ifSf. ] (&y lun defis Gene
reux donner un Pzjjcpon le 2.4.
Septembre 1677. à l Aimée En
nemie beaucoupplus nofnbreufi
qW U nafire , pourfirtir d'un
lieu, oà'eUe benoit de fifiuver, .
nprés avo'.T efié b&ttuë ? Le
grffld Gufîoe<ze qui appeUoit il
y.tì 56 Ans les Autres Monarquesy
des Roitelets en' comparaism dfk
6o MERCURE .
Roy de France 3 s'il vivait au~
sourd huy , ne diroit ilpas avec
nous que la Gloire de LOUIS
XIV. ne peut avoir de bornes*
& que c'eír. avec justice qu'iî
est le plus estimé de tous les
Monarques de la Terre ?
XI.
Joiiiíïèz de son repos, Frìnces
inutilement jaloux d'une
grandeur à laquelle vous' «?
parviendre^jamaìs. L'on a re
fusé les Secours qu il offroit fi
genereusement ; mais fans luy on
n'a pu aller à. la Victoire , puis,
qu'il cflint le Maifire du chemin
qui vonsy acmdmts. Les droits.
' ".GALANT, rît
que ce Prince avoitjur le PaUtinat,
oni.ils esté capables de le
tenter ? Point du tout. Jl a cher,
ché les tvoycs de douceur , ^) fi
dele dans la parole qu'il avoit
donnée de ne point agir, il a
cedé fis propres avantages pour
ne pas interrompre le cours des
zostres. Jgui peut dire qu'il fa
jamais veu en colere ? Ennemy
des loila nges fg) de la flatterie ,
toujours affííble , toujours pa
tient , & le plus moderé de
tous les Monarques.
XII.
La gloire des Autels, c est la
Pieté dont LOVIS LE
MERCURE
€ R A N D, a donné, (èfy* dón±
m feus les jours de fi grandi
exemples. S efi-ilfirwy defèsú.i
wantages k>rs> quïl a <veu l!Allei
vtagne embarajfci t$mébàìùm
pás. a ft moderation een.x que
'vous avez remportez: en Hon
grie* Cefile Beffwfîtfhde^^E*
glija , le VviMfàjcr des. yEv<fl
qu.es , & le Defiruffeurde l'He*
refie. Il a fmi nf de grande?
fimmes. aux Venitiens. (1658. )
pour sûre la Çttdrre. .qu'ils'
efloient obligez defmtenir. H à
proscrit les Blasphèmes & les
Inipietcz^parfis Déclarations &
Edks de 1665. 1667* q) t6?y}
GALANT. 61
V Eglise cl recoww éfa premiere
tranquilîté fr les Jèntimens &
Jur les points delicats de la Re
ligion , par les Joins de ce Mo
narque qui a envoyé dessecours
considerables de Troupes en Can*
die contre les Turcs. [ 166S.
166y. ] ft) employeses forces de.
Mer contre.eux [1670. ] Il a
tefiab fy lexercice denofire Relu
gbn dans les Villes Herretiques
d'Osfy, de Rhimberg, de B u -
fi h ,dVtrech., (g^c. [ 1671.
de Geneve en 16S0. fê) de Stras
bourg en 1681. Ce Prince trespieux
a rtmis en p'ojfcjfion de la,
Garde du S. Sepulcre les Relï*
H MERCURE
gieux de S. François t677, $
leur continuéfa proteêiion Roya
le ses liberalits^ dans toute
la, Terre Sainte. Il a émt au
Roy de Ferse enfaveur des Ca
tholiques , (dr en a obtenu tout
ce qu 'il a demandépour nos Mf
fionnaircs^ Les grandes Con
versons quil a procurées dans
le Royaume de Siam , g) dans la
Chine depuis plusieurs années >
ï Edit de 1681. qui deffènd a ses
Sujets de quitternoftre Religions
g) cet autre de 1683. qui oblige
les Idolatres qui renoncent a
leurs erreurs , d'embrajfer la
Communion Romaine ; En un
[
mot ce qu 'il a ordonné ( ifâçy
pmr le, rejUblijfement des Eglifis
g) des Fresbiïeres y @J ce'
\ Mmdcment pourfaire observer
la, modestie cUns les Eglises ,i
14S6* tout cela ne montre t il
pas la vcritableYxçxè de LOVIS
JLE GRAND .<? Ajouflons , quaprj
la Conversion volontaire ft)
libre de plus de fíx cens mille A~
mes reunies à l Eglise Catholique'
depuis plusieurs années , que le
zgle , les Joins charitablesfs gj.
les belles Ordonnances du Roy
les sollicitent à se convertira it
a revoqué L'Edit de Nantes ,
jait abbatre tous les Temples des>
Janvier 168 j. K
(S MERCURE
tìuguenots.., g) ab&ty s Heresie1
áxns fin Royaume , W me attûée
, ce quejer PredeecjsetìTsna-
^oknt pas fait pendant plus
d un fiede : hissant a lapoflcrite.
un bel exemple dont le Duc de
&&wye u le premier Jùivy les
traces. Ces grands services ren
dus à lEglîJi ijans parler de
ceuxqxtin atteted, prouvent que
LOUIS XIV. est le plus
Pieux de tous les Monar
ques. • l"4 1 '' " \';
C'est pour 4'es grandes Vetttts
du Roy , que "Dieu l a. comblé
d'un jufte Bonheur , en hy .
.l . i rjr. A\\
galant: ef
donnant une nombreuse Pò/fe-
" rite. Heureux dans ï Alliance
qu'il a faite arvec une Keyne parfaite
& remplie des graces du
Ciel : heureux dans un Fils incomparabie,
&dansjfon Augufie
Epwíjc : heureux enfin dans un
Frere félon Jon coeur , & dans
tmdxfíFAmilk 'Rijyalequil <voit"
entierement devoiiee ajonservi- .
ce. Ses Mìnifirts font vigilans, ,
ecíaire^ &fidelles ;Jòn Rojaume '
flwiffìnt Jh Armes' invin
cibles, il eft cbery de fort Peuple, :
estimé de. toute la Terre , & par
tout Vííforieux, Ainfì lors que '
*vsHt ditçs €pue les Defltns jòntr
68 MERCURE .
pour luyjans contrainte , que
cefiparce qu'il a enchaîné laVortune
qu'il efi le plus Grand des
Rois , reconnoijfez. en mefme
temps que cefiparfa propre ver
tu qu'il efi leplus Grand de tous .
les hommes. Voila lafeule raison
pour laquelle Louis XIV. est
ie plus Heureux de cous les
Monarques de la Terre.
ll ne peut s'arrester dans la
belle route des Heros ; ce Prince
Magnanime , nmrry dans le
sein de la Victoire. Ses Ennemis
me/me avoâent qu'il ne fe con
tente pas de marcher le premier
GALANT <9
k la tefle de ses Armées , mais
qu'il les mene en personne au
Combat & a la VÏBoire , d'oà
vient qu'il efi plusbefiin de le
reunir que de l exciter. Sa Vail
lance ne nous fit-eUe pas une
frayeur fans pareille , lors quaprés
s'estre exposé à mille dan
gers , & a des fatigues inconce
vables au Siege de Dunquerque
[ 1658. ] il demeura luy seul in
trepide pendant une dangereuse
maladie qui defcfyeroit toutjòn
Royaume ? Pouvez.- vous Jans
admiration & fans larmes pen
ser avec quelle grandeur dame
LOVJS a souffert fa blejfure
7o MERCURE
dux. Septembre 1683. & une
Operation accompagnee de dou~
leurs aiguës ? [18. Nov. 1686. ]
Suive^ ce Vainqueur en Vranchc-
Comté qu'il prit luy.mcfme
en dix jours au milieu de iHy.
ver: & en Lorraine qu 'il fou
rnit en peu de jours, îl a conquis
en petfinnc fiixante-ánq
Villes en deux mois , fortifiées
dans l&endué d on%e Provinces;
M ifirich , que l<m efitmoit im
prenable , en tre ize jours z & les.
années /ùivantes, Valevúenmsy
Gand , & Tpres. Assiegeant U
Ville de Bouchaïn ìm 1676. les
Armées des Confederres tenteGALANT.
71
sent le secours de cette Place.
Le Roy aÛa au devant , leur
prtfenta la Bataille qu'ils evif
terent par U fuite. Voulc^wous
d autres Victoires rempotréesfar
Terre par L OV I S LE
• G RA N D , .<" Je <vom rapporte
les principales. Ce font les Ba
tailles ou Combats des Dunes le
14. fuin 1658. de S. Godart au
p&Jfage du Raxb en Hongrie le
premier Aoufl 1664. En 1674. de
Zein?ein , de Molsheim , de Se*
n ef contre trois Armées , d'Emf
heim , dans laquelle vingt mille
François défirent trois Arméet
defiixante &fex miUe hommes>
7& MERCURE
commande^ 9 par vingt Princes
Souverains , ou de Maison Soumeraine-,
de Mulhaufein ën 167^.
de Turshcin , apres laquelle les
Csnfedere^ furenf chajfcz^ , &
contraints de repasser le Rhin..
En 1677. lonziéme Avril .celle
de Cajfel, remportée par Son Al
tesse Royale ^ quï defit les Espa
gnols (dp les HoUàndois , mmmande^
pçr le Prince d'"Orange,.
prit enfmte*Sa}rit Orner. Lés
Batailles d'Mpoûille en Catalo
gne , de la SeiÛe, & dAufembourg.
Le Combat du Pont- a-
Mmjfon^ de Koquerberg^outre
vingt-cinq mille hommes perdus
par
GALANT, .71
par les Allemans dans le Cam
pement de Mouron. En 167g.
les Combats de Rheinsfeld le 8.
Juillet , & de Saint Denis le 14.
Aòufi. En 1684. le 16. May le
Combat de Pont . Major , au
pajfige dei la Riviere de Tur. Re.
iconnoijfeç^ donc que U Vaillan
ce duRoy ta rendu leplus grand
Conquerants qu'un concours fi
heureux de tant de Vertus Mo
rales & Politiques \ prouvent
invinciblement que L ou is XI V.
£st çeluy que vous devez esti
mer le plus Grand de tous les
Monarques de la Terre.
Dans le grand Quadre aux
Janvier 1687. G
74 MtkteOKl
deux coffe2 des Theses ©a
Conclusions historiques &
politiques ,sont marquees les
principales ; Conqu'istòs du
Roy selon Tordre dèsanne'eS}
afin qu'on puíílê1 les> tròuvéV
tout d'un corjp,^d%ríè feuX
le veuë , 4en lisant ' tes autres
Actions de ce Prince Cha
que coríjdueste k *fir titèfrífue
pour en> c1>n'si$ïfteM£
tion selón la "Geographie,,
cela se trouve eitpîîqué dans
un Cartouche poï^itfus 'le
Quadre. *^\^r^h
.. .GÀLAKÎV 7s
Pour cottuoifire la situation
des Cottquefies. ,
A AtVòîè^' Cornu, eles JPtys '-ba*
Catholiques. : v; v^,«»'.> '
.'.'Akace ; : ':£attáptèvi4Ì^ iÀBemagne.
. . ' '."'O '
B Brabant1; Dùchí «M&$sÌ>at
Catholiques.
C GleVes'; ^u^ìenlÂneriapie.
f Cologne „ EleBorar^ .en Àlle~
Magne. ' . -* 1
F Flandres, Comté desPJy:-ha.t
G Gueldres , 2>«^ , deiProvïh-
. ces-y^ìes.. , ij^.n-'. ! ? .
IjF HàìnVùt, & ktyi ú*
3J" Cathotîquês. 4t"
G ij
j4 MERCURE
h Hollande , Comté , des Provin
ces-Unies.
L Liège* Principaute , £Attenta-
,gne. ^ x- .> "WïjK
\ Luxembourg, Duché, des Paysbas
Catholiques.
N Namur, Comté , des Pays-bd*
Catholìquts. .'. ...'>' •
O Owerissel , Seigneurie, des Pro
vinces. Unies.
P Palatinat , Eleïlorat , en AUemairie.
:' .£, : J
V Utrecht , Seigneurie des Pro
vinces-Unies. . ; ... ,4. ../'.f
Z Zutphen , Comté , des Provin
ces.Unies, i •.;
Ces seize Provinces ont esté
le Theatre le plus ordinaire
des Conquestes de Louis lk
Grand, quov qu'il cn ait
GALANT. 77
fait beaucoup dans plusieurs
aurres Provinces , qui font
marquées à la fin de chacune
de ces Villes. Ainsi Ton trou
vera peut. estreaíïèr d'utilité
dayotrenïì peu d'espace les
principales Conquestes, lan,
née quelles ont esté faires,
& le Païs pu elles font situées.
Trinàpdes Conquestes du Roy*
Dunkerque. F
Gravelines» ;'" F
Oudenarde. F
Menitì. F
Ypres. F
Comm.ines. F
Grammoat. F
Giìj
78 MERCURE
Dixmude. F
M or tare v Duché de Mitau , en
Jtaïiey \"
1663.
Marûl , en Lorraine.
"... : ."s t&7> . \
L.a Bassée. F
Conde. H
Charle.Roy. . iH
Bergues. > ' ' ' B
T.Huruy. .'. .?. .. V F
AcH, . H
Doiiay. ...I.'...' 'I'- í?
.F urnes. '.. . W
Çourtray. ^ ' |?
Oudenarde- p
Lisle. .fr
.^.lost, deux fois. .• m. . F
Árrnentieres. > ,. , ' Jf
GALANT. 19
.y léóS.'
ècíànçon. . .. . ,~ sf.v . K S
Salins.' • . »
Dole. ' I»
Grais. u O
Chasteau de JoujíVj...:. ^ |
Fort Sainte Anne. >-
£t toute la Franche-Comté. . .
Pont-à.Mousson. ,„ ,y., . \\
Çpinal, Nancy , & toute la Zar*
, rainer
fpngres. . j,,7/L
Weifet. . X
ltfascik. Mjv.'vk
Sjtuar.. . ^ 3. I*
Fsluquemont,,D«^.^ Zifpktìur£.
flLhimberg. v t
jfurìck* .r....;. Ç
G iiij
8o MERCURE
Weícl. • } C
Rées , & son Fort. >:!; C
Fort de Lippe , enVvestfhalie.
Emmeuk. ;:.v ì,- G
Locken, '1 Z
Bvoí kelo. Vvtfifhalìe; >
Grool. * ,: ' Z
Doëtkum, >ír Z
VHrz. ' Z
Brtwoort. ' ' ^.^ 2^
H. sselt. c V . • O
Ommetij .. ''.'• O
Kemperi. O
Zwol. ?- >.••v^:/.|"0;.
Deventer. ' r-:
Zûtphen. H : > . . ' Z
Óoësbourg. ». ' > Z
Fort deSkeink. . ''".rí"'.»>: f
Utreicht. •
Mu'íden. .;:>.''-í\, fc:
Naërden. ••' ' h
GALANT. 8t
E&ourg. . G
Harderwick. >ì . G
Hattettî'ï *ì>♦ ï ..• .. t '>'»*.. ' . G
Amersford. A
V^oërden. h
Oudewarer. %, \v. . ' h
Arnheim. G
Vianem. ~>«t : Ja
W"agcninghen. G
Rhenéen. j:> V
Duëstede. V
'Wic... Duché de Zimècurg.
Knotzeiobourg., *. F
Les Forts de Saint André & de
W'orms. i G
Isles de Bomel & du Betwe, G
Creveeoeur. " : B
Nimegue. ' G
Grave. st
Genep. .<..'.. C
Bodengrave* .> ' 'h']
82 MERCURE
1673.
Mastreick. : '
Tout le Comte de la Marek. ' ? . '
Salins. Sf
Principauté de Lure. »*.
Chafte'au Sainte Anne.
Fauconnié , & toute la Franche-
Comte'. • •'' fj.í
<îermeinsheim. .? P
Duren. ^ Ì..t ; '>> >• 'P
Heiníberg. .'»»'•»• *v p
jpinnick. .'Jwt...i:;:^p
Citadelle de Lieo.e .n...O
.-l^: O » *
Trêves , A'Jemayie.
1674. .
TJinan.
Huy, L
GALANT. 8?
Limbourg y Duché.
F^rt de Monivic Cataleyte.
Augusta , en Sicile.
167$,
Fort de Link. F
Condé. .' H
Bouchain. H
Aire. A
Builloru £•
Tôrmiuna. j >
S.aletta. a?
La Croix. .... £s
Savoca.
Ficumedcntsi.
Fort &Iflc de k Caïenne , dans
tAmerique.
Valenciennes. H
Cambray , &; .& Citadelle. H
Saint-Omer. A
Fribourg.. :.. . .i
8+ MERCURE
ChasteaudeBoslu. s']\ .x > H
Saint Guillain. H
Sarbruk. Lorraine, ...r;
Forts de Tabago & d'Orange.
Amerique. . - \%,;\\
1678.
Fort Rouge.
2s.ores, .v,..)..,.: F
l'uycerda. Catalogne.
... > «
Fort de Kiell. , a
Kampen.
Landav, & le Chasteau de Lichtemberg^
»^//^
apte.
Aix-la Chapelle , & tout le Du.
ché dejuliers excepte la Ca
pitale. i,»C:L Vïlì :.
Nuis. .. ., , .." ^
GALANT 8c
1680.
Chademont. fss
Hombourg , Frontiere du Palàtinat.
;
Virton. JBaillages du
Chin y. Luxembourg,
Enchimont. L
Strasbourg. a
E/CazaI , Italie , en me[me jour. :
1683.
Courtray, p
Dixmude.. ' \ . • ; p
1/84.
Luxembourg. L
Cap-de-Quiers , en Catahqnt. .
réunions.
Fumay. j_j
Le Comté de Rochefort.
Le Marquisat d'Arloh. :' >
Herbemonk ,.,'.'
Urbu.
fc< ME&CfJRE
Orchimont.
Revin.
fiastoine. , > r
La Roche. rs '".lV *
HofFalize, ' ' r
Saint Hubert,
Marche-en Famines : >
Ì.c Neufchateaiu •',' .,,v.
Echternach.
L i Principauté de Sálm,êcci. dam
le Luxembourg. 1
Et les Comtez de Morîçbe'íará^
&íde Sponheim, en A ema<gn&.
LesColomnes,Jçs Pilastres,
& les Feítóns font ie^idrtïs de
cinquante.'huit revérs de Medailles,
qui font autant d'Ins
criptions qui rna&qttent seloû.
Tordre des années y les prihl.
GALANT. 87
cipales Actions du Roy, qui
n'ont pas esté compriiès en
particulier dans les Thèses.
On va les rapporter íuívanc
qu'elles font disposées.
I i! . . J . . ,.l 1 . . . ì
..t.4.; Çharrìhre de Justice, pour
rétablis l'oirdrQ daìis les Finan
ces, 1658. .•..:,/.'. í { ,
ì. Edit contre.Ies Duels , Kjj?.
3 . Les Rois de France & u'ÉC
pagnes voyemt ] & fígntnr la
Paix le 7. Novembre 1659.
4. AccruiíìtiondeDurikerque,
ì'66l. . .Jt*. />'[ ri: 'i . .. , ií í '.
. . 5. Le Roy d'Espagne cede la
préséance â 4a France , & le dé
clare le 14.. Mars 1661. ; r-'
Alliinjce/renouyellée avec
les Suisses j 1663. >; .
88 MERCURE
7. Protection accordée au
Comté de Venaiflìn , 8c à Avi
gnon ,1663.
8. Etablìílement da CommerJ
ce aux Indes , 1664.
9. Piramide élevée á Rome,
Íîour faire satisfaction au Roy de
Iníûltede la Garde Corfe,i<?64.
10. Satisfaction faite au Roy
par le Legat , 1664.
n. Victoire far les Corfaúes
d'Alger, St deTunis, , '
ïì. Grands Jours en Auvergne
pour la Justice, t66$. .
13 .Protection donnée aux Hollandois
contre l'Evefque deMunr
ster &: contre 1 Angleterre, 1666.
; 14. Paix entre la France & Jes
Algeriens, 1666.
„ 15. Paix de 3reda avec les Anglois>
i667. >.r^v.,.:.
16. Les Procedures detruites.
'par le Code » 1667.
17. Paix d'Aix-la- Chapelle ,
166$
iff. Secours de Candie „ r66&.
1669.
19. Le Roy visite ses Conqueftes
, ^70. & 1683.
zo. Le Roy fait fortifier & vi
sité ícs Conquestes , 167s,
11. Les Hollandois forcez ai»
Poste A'AmtidéttyVÍJxi. '
xi. Secours jetté dans Meflîhe
aprés 'la déraite des Ennemis ,
Février 1675V'"
~ 13 . Desunion de s Considerez „
1^78..
24. Les dix Villes imperiales;
d' Alsace prestent ferment de fi»
delité au Roy, 1679, .
. zf. Protection Sc secours don-
Janvier 1687. H
90 MERCURE
nez par Sa Majesté aux Rois de
Portugal,.i668. & de Suede 1679.
16. Les Corsaires de Tripoli
featcus ,.puis défaits jusque dans
le Porc de Cíik>: ce qui allanne le
Turc, Juillet 1681.
27. Les Villes dq Strasbourg ,
& de Gazai soumises au Roy, le
30, Septembre 1,681.
' r8. Paix de Maroc , & de Salé,
Decembre 1 681.
29. Alger foudroyé , Juin 1683.
„ 30. ìì.Decembre Luxembourg
foudio^i, 1683.
: 31. Les Vaisseaux d'Alger b rir
iez à Sarcelles i68ì. &: ces Cor
saires battus plusieurs fois 1683,
, r Genes foudroyée, May 1684.
33 . La Vifle de Trêves déman
telee 6c punie , en Juin 1684*
34. Un de^ ûos vaisseaux Mar
ì ... ^<Ì:PlLM€Tì &
l .cèaods repris au milieu de treoie-
trois, autres , 1684.
35. Protection donnée à l'Evefque
de Lîege contre íés SujjSt4s»
l jtebfeljes,i^..;. ./' y\J
. 36, T rive de ,vipgj ans accor-.
dée. à 1 Éuto,pe par le Roy, r 68 4».
. r. #8. .TîripQ)!! foudroye v .en Jaít»
*' ' p. ^Amrjassá^eû/dé Fránce"
-e&ftent le Sopha à An^rinople
p "áeî^'r^ction de i'Hétesie par tour
ic Royaume , 168'5.
?'-.4^ JLe^avf doàne jdfifîsecowiîs.
sw&ugí.de^ayojfc^r }'>£>o.&~
92 MERCURE
tiort del'Heresie dans sesEstats^
6c afin de reduire les Protestans
rebelles des Vallées , 1686.
Les deux precedentes In£. ^
criptions ont esté pôiëes íùr
lc Piedestal de chaqu c Co
lonne , pour montrer que U
Base & le fondement des
Actions de LOUIS LE
G RAND » cest ta Reli
gion. Les Festons n'estant a~
joûtez que pour TornemenÊ,
l'on a crû qu'ils fefoient trespropres
à porter lés' Médaif- \
les qui contiennent les NaiC
sances , les. Mariages , & les
autres eVenèmens de cette
t ' > .
>
GALANT. <x
forte , qui sont afïèz souvenu
representez par Les Fleurs.
Cette précaution ne déplaira
ï pas aux personnes exactes ,
.qui auroient peut.eftre trou,
vé à redire qu'on eu st meílé
ces faits avec les autres..L'on
n'.a pas eu de peine à se re
soudre à eette separation. Il y '
a tant de belles choses à dire
du Roy , que nous ne /òmmes
pas reduits à la necessite'
d'établir les louanges de ce
grand Monarque fur des efl
rets étrangers. Ainsi Ion a
piis sa Naissance t son Maria
ge, les Enfans qu'il a eus,noa
£4 MERCURE
'pas pour en faire des~ siijets
d'Eloges , mais pour donner
plus; d'osnemeint À cet; Ou
vrage ,ôc a;5n de ne pa& pri
ver ies curieux de ces remar.-
.ques , quirait paru ,de con&-
,rjuencfi. . J \ìs:ìïûy\,i.ï
v> i r : . j '''; >.i ' r,. t
43. Naissancedu Roy, aonae.
. heures avant Midy le Dimanche
5. Septembre' 1638. '* ' .
44 . Le Roy déclare : Ma^Xir te
Jeudy 7.. Septembre tápJ ' i'.'ísí
^ 43., Sacre, du Roy; ;à;R4injï§ £e
"Dimanche 7. Juin .f4f4, j
46^ Mariage *dú Roy te 3. Juki
1660,
47. Naissance de Mouseigiíeur
GALANT. 9Y
k j4^. Naiííànce de Madame" Eli!
zabethde France yle Samedy.r8V
Novembre 1662.,
. 49. Naissance de Madame
Marie Anne de France , le Di
manche 16. Novembre 1664.
50. Naissance de Madame Marie-
Therefe de France , le Di
manche z. Janvier 1667.
51. Naissance de Monsieur Phi
lippes de Bourbon Duc d'An
jou ,1e Dimanche 5. Aoust 1668.
52. Naissance de Monsieur
Louis-François de Bourbon,Dut
d'Anjou ,1e Mardy 14. Juin 1672.
5J. Mariage de Monseigneur ,
le 28.|anvier 1680.
. 54. Naiííànce de Monseigneur
îeiDtrc de Bourgogne , lejeudy
S. Aouft i8f*. ».
íSíaiQàmae de iMxsrièigneu*
oá MERCURE
le Duc d'Anjou , le Dimanche
19. Décembre 1685.
56. Naissance de Monseigneur
le Duc de Berry , le Sastiedy 31.
Aoust 1686.
$7. Mariage de Madame h
Princeíïê de Conty , le 16. Jan,
vier 1680.
58. Mariage de Madame la Du.,
chessí de Bourbon , le 14. Juil
let lé86v
Voilà un petit crayon du
plus beau Portrait qui fut ja
mais. Si lan trouve que quek
que chose y manque , Ton
fera reflexion que ce n'est icy
qu'un abregé r qui n'a pû
contenir tout ce que le Roy
a fait de grand depuis vingthuit
... GALANT. 97
huit ans. On auroit bien vou
lu marquer tant d'Illustres,
qui ont eu part aux actions
héroïques qui font aujourd'huy
l'admiration de toute
la Terre ; mais l'efpace d'une
These nous borne , il faut se
reserver pour un plus grand
Ouvrage que l'on médite , &
qui renfermera l'Histoire de
nos Braves aprés celle de leur
Auguste Souverain. Nous ne
craignons pas d*y marcher
fur 'lai mesme route que les
autres Auteurs. Celle que
nous suivrons fera nouvelle;
& c'est un bonheur de vivre*
fanyitr 1687*
98 MFRCURE
íous un Monarque, dont toui
tes les démarches sontautanc
<le miracles ; & qui occupe
tellement les Historiens, que <
quelque foin qu'ils aportent ,
ils laiíïèront encore beau
coup à dire pour ceux qui
ecriront aprés eux.
sein d'une These pour leRoy,
fait par un homme qui s'est
attaché avec tant d'exactitu
de à rechercher tout ce qui
regarde la Vie de ce Grand
Monarque, que je puis vous
aíïèurer qu'encore qu'on ait ^
tâché de l'imiter , & de le co
pier en beaucoup d'endroits,
dans des Ouvrages qu'on a
GALANT.. 9
presentez {ans avoir ose' les
rendre publics , il est l'original
de tout ce que nousavons
vû de cette nature. Le tra
vail de cet Ouvrage, ou tou
tes les dates font , est quelque
chose d'incomprehensiblej íì
je puis parler ainsi, & pour
le rendre correct, Y Auteur a
a eu besoin de toute l'applicatïon
d'un hommeauíïi zelc
qu'il lest pour le Roy. Tous
les Eloges de ce Monarque i
& rout ce qu'on a fait de son
Histoire, ne nous en sçauroient
faire si bien connoik
tre la grandeur que cet Ou
vrage , & c'est ce qui merite
une réflexion bien serieuse,
& qui jettera dans tâtonne
ment tous ceux qui voudront
la faire. Il ne s'agit que de
marquer ce qu'à fait le R.oyy
fans détail , fans raisonne
ment , & sans éloge .y & ce
pendant cette These peur
passer pour une chose prek
que impoíïîble > à cause du,
grand nombre d'Actions qu'
elle contrent.Tous les Siecle*
ne nous fòurniífënt rien de
semblable. Je purs , & je dois
le dire à la teste d'un Ouvra
ge qui n'est remply que de
GALANT, ii
Faits y. & l'on ne peut ea
voyant cela que se taire , &
demeurer dans 1 etonnement»
Je n'ay dit qu'un mot de ces
raits. là , & ce n'a mefme esté.
que d'une partie ,& j'en ay
parlé dans deux cens Volu
mes. Peut-on dire apres cela
qu'il soit aisé de faire L'HiÇ
toire du Roy , si l'on y veut
renfermer tout ce qu'il a fait
de grand ? Pour moy, je suis
persuadé qu'il faudroit un Sie
cle entier , si ion vouloit
mettre dans leur jour toutes
les actions de ee Monarque M
& que cette .Histoire pour
i2 MERCURE
roit remplir seule des Biblio
theques. Vous en ferez en
tierement convaincuè,quand
vous aurez lû l'Ouvrage sui
vant , qui sera d'une grande
utilité pour tous ceux qui
voudront travailler à cette
Histoire . & qui leur epar
gnera plusieurs annees de
recherches. Sou venez- vous ,
s'il vous plaiít , que l'Auteur
luppose ion dessein executes
& qu'il décrit la Thèse com
me si elle eítoit faite. >
DESSEIN DE L'OUVRAGE.
Les Actions immortelles
de Louis XIV. estant ad
V
GALANT, i?
mirees de touce la Terre , il
n'est pas possible de trouver
aujòurd'huy quelqu'un qui
n'en soit pas informé, & qui
puiíïè demander avec raison,
pourquoy nous appelions ce
Prince Louis le Grand ,
mais afin d'en instruire la
Posterité ,on luy dédie une
These qui pourra luy servir
de regie dans les sentimens
qu'elle doit avoir des vertus
héroïques de nostre incom
parable Monarque. Les prin
cipaux évenemens de son Re
gne depuis 1658. y sont mar
quez d'une maniere qui ne
«4 MERCURE
fera peut estre pas deíagreable.
Quoy qu'il y eust une
infinité de belles choses à di
re avant ce temps. là, on n'a
pas cru devoir remonter plus
haut , afin de ne se pas co
pier soy mesme dans d'autres
Ouvrages, où elles n'ont pas
esté oubliées ; mais plus que
tout cela , pour n'établir les
louanges de Louis le
<j r a n d que fur des actions
d'éclat , dans lesquelles il a
toujours eu la premiere part,
St afin de le suivre plus exa.
#ement depuis un âge où sa
teste / son coeur, son bras &
GALANT. y rç.
son esprit ont commencé d'a
gir de concert pour le bien
2e ses Etats. .L Histoire du
Roy est une matiere riche, &
un vaste champ ouvert à tous
ceux qui s'y voudront exer
cer! Heureux mille fois celuy
cpi le fera avec succès ! On
a cru devoir ne s'expliquer
qu'en François, soit dans les
Inscriptions , soit dans les
Conclusions historiques êc
politiques , parce qu'on a eu
four objet la satisfaction des
Perfonnes qui préferent cet
te Langue , que nos Victoi
res oat rendue si florissante
ì6 MERCURE
dans toutes les Patries du
Monde.
DES C RIPT ION
... . de la Thèse.
Le Portrait du Roy est
placé au milieu d'une Cou
ronne de laurier , relevée de
quatorze Médailles , le tout
posé fur une dépqiïille de
Lion.Quatre grands Octogo
nes avec de riches bordures
accompagnent le Portrait,
&font voir par quatre gran
des Inscriptions la gloire du
Roy dans les quatre Parties
du Monde. / ,
GALANT. 17
/. INSCRIPTION.
HEurope inutilement conjus
rce pour s opposer à la Course
wiclorieusi de LOV IS LE
GRAND, cede a U force de
fin bras , &fi njoit contrainte
£accepter là Paix , que ce Mo
narque luy accorde au milieu de
fis Victoire*.
IL INSCRIPTION.
LÌAfìc étonnée des ABions ad
mirables de la Grandeur dtp
fioy 3 recherche fin Alliance , &
députe trois fois des Ambassa
deurs du Royaume de Siam a*vec
de riches Prefins. '
Janvier 1687. B
18 MERCURE
IN SCRIPT 10m.
il Afrique humiliée par les
frequentes défaites des Corsai
res d'Alger , de Tunis , de Tri
poli, de Maroc & de Salé , que
LOUIS XIV. a punk jusque
dans leurs Portereffe* , <vient de
mander la Paix'au pied du Trô
ne de Sa Majefié.
IV. INSCRIPTION.
L Amerique owverte aux Ar
mes de LOVIS LE GRAND,
a eflé le Theatre des Victoires
qu'il a remportées Jùr Jes Bar
bares 3 & des Conqueftes qùil a
faites à S. Christophe, à Tabagoy
dans toutes leslsles Antilles.
' \
». t . '
. ' 4
19
Les quatorze Médailles
font autantde Vertus ou At
tributs du Roy , representez
par des Devises ou Emblè
mes, 8c expliquez dans l'Exerque
de chaque Médaille..
Comme les Armoiries four
nissent le corps le plus naturel
Sc le plus ordinaire des Devi
ses, on s'est fait icy une obli
gation d'en tirer quatre des'
Lys , qui composent les Ar
mes de nos Rois , quatre du;
Soleil, qui est le symbole du;
Roy , &une du Coq , qui re
presente la France.
zo MERCURE ...
/. M ED AILLE.
Le Soleil éclairant tout le
monde avec ces mots, Eclai
re sVnivers. Dans l'Exerque
pour Vertu , Sagesse.
II. MEDAILLE.
Un Lys avec ces mots, Que
jòn odeur efi douce ! Dans 13*
xerque, Clemence.
III. MEDAILLE.
Une Justice tenant la Ba
lance , avec ces mots , Sou
tien des Loix. Dans l'Exer
que , Justice.
IV. MED AILLE.
Un Laurier. Pour Ame ,
Chery de Minerve & de Marr.
21
Dans l'Exerque , Liberalité.
V. MEDAILLE.
Un Lys avec ces mots. Des
Mortels Vamour & le plaifìn
Dans l'Exerque , Èonté.
VI. MEDAILLE.
Un Soleil avec ces mots ,
// commande aux Saijòns£)àn&
l'Exerque, Puissance. '
VII. MEDAILLE.
Un Coq qui a une patte
en l'air. avec ces mots , La
terreur des Lions. Dans l'Exer
que , Vigilance.
VIII. MEDAILLE,
Un double Foudre en l'air .
avec ces mots , La terreur des
22 MERCURE
Ingrats. Dans l'Exerque , fer*
metê.
IX. MEDAILLE.
Un Soleil avec ces paroles,,
A qui rien ne peut refîfter.Da.ns>
l'Exerque, Force.
X. MEDAILLE.
Un Lys avec ces mots , Son
odeur va plus loin. Dans l'E
xerque, Gloire.
XI. MEDAILLE.
Un Foudre fur un Autel
avec ces paroles , Joûijfexde
fin repos. Dans l'Exerque,
Moderation.
, XII. MEDAILLEUne
Caíîolete fumante fur;
- GALANT. 2?
un Autel avec ces mots , La
gloire des Autels. Dans l'Exer*
que, Pieté.
XIII. MEDAILLE.
Un Lys , avec un grand
rejetton à droite ,. & trois au
tres petits à gauche, & pour
ame, NofireJiècondejpoir. Dans
l'Exerque , Bonheur.
XIV. MEDAILLE.
Un Soleil qui parcourt le
Zodiaque, avec ces mots , //
ne peut sarrefter. Dans l'Exer-.
que , Vaillance.
Dans le milieu de la bor
dure, au bas du Portrait, font
les Armes de Sa Majeste' en
H MERCURE
tourées des deux Colliers des
Ordres de Saint Michel & du
Saint Esprit, & ornées de Gui
dons, d'Etendards, & de Tro
phees , qui jettent des bran
ches d'Olive , pour marquer
la Clemence de ce Prince ,
qui a bien voulu donner la
Paix au milieu de ses Victoi
res. Il y a deux grandes Trom
pettes qui accompagnent la
Couronne , avec deux aifles
qui s'étendent de chaque costé
, pour porter les Armes
de Louis le Grand ju£
ques aux extrémitez du mon
de. Tous ces ornemens qui
fonc
.GALANT, n
font le haut de la These, sonc
soutenus dune table d'atten
te , ou parement irregulier
d'Architecture d'un ordre
Composite , avec la Corni
che, sa Frise, son Architra
ve , Colomnes , Pilastres ,
Chapiteaux , Piedestaux &c
Baies. Un grand Cartouche
posé sur le milieu de la Frise,
contient ces mots , A L A
POSTERITE'. Le grand
Quadre destiné pour les The.
ses , est échaneré par le bas ,
& pôle entre les Pilastres. U
contient quatorze Theses ou
Conclusions , qui répondent
Janvier 1687. C
26 MERCURE
par ordre aux quatorze Me
dailles , & qui prouvent cha
que Vertu ou Attribut du
Roy. C'est: par cette raison
qu'on s'est attaché à com
mencer la plufpart des Con
clusions par les paroles de la
Devise qu'elles, justifient.
Comme les Theses font le
principal fondement de tout
cet Ouvrage , on croit devoir
en expliquer la conduite su.
vec un peu plus de détail. Le
stileen est assez particulier,
mais cette Philosophie que
nous donnons n'estant pas
ordinaire, & ne faisant que
GALANT. 27
de haistre , elie s'est trouvée
capable de toutes les formes
cju/on a. voulu luy donner.
Certaines expressions de Poe
sie , & d'autres libertez qu'on
ne prendroit pas ailleurs, en
ont rendu les Propositions
courtes & ferrees en des
endroits , & plus étendues
en,* d'autres, Tout cela est
permis en cette occasion, ou
l'on doit dire beaucoup de
choses en peu de paroles. On
peut inesme. parler Ecolier, si
cette expression m'est permi
se , pourveu qu'on le faíïè
pour exprimer plus naturel-
Cij
28 MERCURE .;
lement les opinions que l'on
propose. Nous n'avons pû
nous dispenser d'employer
des chifres pour marquer les
jours & les années de plu
sieurs évenemens. Cela n'est
pas íàns exemple, puis que
nous voyons tanc de Theses
remplies de semblables chi
fres. Cependant on ne l'a fais
que lors que les Actions du
Roy ne íònt pas marquées
dans les autresMédailles donc
nous parlerons dans la fuites
Cette Chronologie a sonutúj
lité, & le Public ne sera peut,
eítre pas fâché de. la tçouyer
GALANT, zf
observée dans cet Ouvrage
avec assez de íòin. Les The-t
ses ont pour Titre \
HtftQrtques&Polittqucs.
.,' Q13ESTION* ;
Qui devez - vous estimer Ic
plus Gi."and de tous les
Monarques de la Terreî
1 CONCLVSION.
LOVIS XIV. donné de
^Dieu d une maniere mira*
culeajè, éclaire Y Univers par
les rayons éclatans de fa SageC
C iij
?o MERCURE
se. Cette Vertu parut en luy
beaucoup de temps avant Vâge
ordinaire. Peut-on dire qu'il ait
manqué une feule fois a prevoir
jusqu'aux moindre* évenemens
dans tout ce qu'il a entrepris f
Qùon montre un Monarque plus
exaBa remplir J&s obligations
mieux reglé dans fa conduite ,
& plus àjjìdu au gouvernement
defm Etat. Cet Augnfte Prince
également habile dans la 'Taix
& dans la Guerre, efi l ame de
Jon Cabinet. Ses secretsfmt im
penetrable*. Il donne autant
dorades o."n de réponses &
. fréfire dwertijjimens íes
GALANT.; ?t
plm innocens au travail quil
devore , pour ainfi dire , afin de
Jòuìagerjon Peuple. Considere^
ay ec quelle Sagesfè il commença,
par le reglement de ses Finan
ces. Ensuite ayant racheté Dunquerque
, il o/la aux Etrangers le
seul Port qui leur reftoit em
France, & aux Corsaires une
ancienne retraite. Compare^ nos
Troupes d aujourdhuy a<vec cel
le* de* Regnes précedens ;faites
reflexion fur le discernement
qu il a dans le choix de ceux qui
le fervent , fur la force & fur
t étendue de fòn Genie. Voye^i
Le hel ordre quil a étably dans>
G nij,
ji MERCURE
toutfin Royaume, & vommac*
cordere^facilement que Lo ii i s.
XIV. eít le plus Sage de tous
les Monarques de la Terre.
//.
G)umd le R jy paroifl armé,
cefipour obliger des Ennemis a
profiter de fi Clemence. Telle
fut la Bataille des Dunes qui fit
conclure la Paix des Pirenées.
Combien de f'is LOUIS a-t.il
épargn é kfxng des Vaincus ? Sa
Clemence empefiha le Sac de
Vtlencienncs , (1677. ) Sans elle
Alger Tunis , Tripoli , Genes ,
& tant £autres Places auroient
esté des bûchers de viçîimes deuë.s
GALANT
a la jufiice defis Armes. Amster
dam , la Haye , & le rcfie de la
Hollande defilée ( 1672.) & mefi
me tonte l Europe firoit encore
un Theatre de feu & desang, fi
ce Grand Prince nefi suft (vain
cu luy.mcfme , ôf s il nefi fuft
arrcfié au milieu de fis Victoi
res , enforçant les Ennemis d ac
cepter la Paix , & enfiúte une
Trêve de vingt ans , aprés en
avoir prescrit l&$ conditions >
qui ont rendu le repos a l Eglifii
& qui font avoûer que
Loiiis XIV. est le plus Paci
fique de cous les Monarques,
de k Terre..
34 MERCURE
///.
> // Joûtient les Loix par la
Justice de fis Ordonnames &
defis Edits. Lific^fin Code, qui i
fuit la reg'e de nos Juges. Ad
mire^ t®m les Arrefis que ce
Monarque a rendus, comme il a
puny les Due'difics , les Empoi
sonneurs ( 1676. ) & les Vfiirim
(168.0. ) Que dites-vous de
ce bel ordre étably pourl' AdmL
nifiration de U Justice } Mon^
trex^moy un Etat ou la Police
soit mieux reglée qùen France, j
Le Roy a-t-il jamais accordé ou
refusé aucune grace quilne fuft ,
Jujk d'accorder ou. de refuser ï
GALANT. #
Mais quand <vous <vous Jouvien^
drev^qùila jugé luy-mefme con
tre Jes propres interefis dans
. lajp ire du Vofé [ufto. ] dit&
^Loiiis XIV. est le plus
Juste de rousles Monarques,
de la Terre.
IV.
Poureflre chery de Miner
ve & de Mars , /'/ faut proteger
les beaux Arts, & récompenser
dignement les Vertus militaires*.
Nos Muses donneront des loiian*
ges éternelles à Sa Majefiépour
avoirflit baflir l Observatoire,
pris la protection de l Academie
Françoise [ 1672. ] institué celles
îá MERCURH
deSoijs.ns, d' Arles, de N(/mes,
de Villefranche^ d Amiens. Le
Journal des Sqavans, qui a com
mencé en 1660 efi deua lamour
que cette protection a injpirée
pour les belles connoijfmces j &
le Mercure G4.Ia.nt qui a com.,
mencé en 1677. efi un fruit de
la grandeur de ses AíTions , qui
en fournijfent la matiere. II a.
ctably l Academie Royale des
Arts & des Sciences > celles de
Peinture & de Sculpture , les
Ecoles de Droit Civil a Parti ,
[ 1679. ] & de Droit François
par tout le Royaume [ 168 1. ]
Combien d habiles Ouvriers en~
GALANT, v
tretenus pour des Ouvrages ra
res au Us ont portes a la dernie-
» re perfiction ! Faites reflexion
Jur le grand nombre de Scavans
qui Jont dans ce Royaume , &
Jur la politejfe que ion y remar
que depuis vingt ans. Admire,z.
la Magnificence de ce Prince
dans l EntréeJolcmnelle quilfit
a la Reyne fin Epousé le 2.6.
Aouft 1660. Confidences Cours,
les Rampars, les Arcs de Triom
phe , l Edifice du Pont Royal ,
les belles Fontaines , iélargisse
ment des Rues , le Quay de la
Riviere , &lesauprcs ornemens
ajoutez, à la Ville de Paris, ^ue
>
?8 MERCURE
penfczjvous des Bafiimens su
perbes de toutes les Maisons
Roydes , de ceux du Louvre &
de ceux de Ver/ailles , qui peut
paffer pour une huitième Merveille
du mondes Voye\ les belles
dépenses que LOUIS LE
CRAND a faites dans les Car
rousels de i«6i. 1685. & l686. h*
Di'vertijsemens de f Isle enchan
tée &de la Paix,avec les grands
Balets , les Machinessurprenan
tes . & les representations des
Opera , fins parier de la richejfe
de fis Meubles & de la ma
gnificence de fa Cour. Mais fur
tout , accorde^- mqy que cefi
GALANT. ?9
dans ce Royaume que les vrais
services de la Noblejfe font re~
connus par le rétablissement de
I Ordre de S. Lazare [1673.]/^
I Institution des Compagnies des
jeunes Gentilshommes [ i68z] £5?
par la fondation de la Maifin
Royale des Dames & DcmoifèL
les de Saint Cyr [ 1686. ] Les
vieux Soldats j ou ceux qui ont
efié cfiropie^ dans le service ,
/ont nourris &Joulage^le reste
de leur vie dans t Hoftel Royal
des Invalides , fondé le 14. lé
vrier 1671. Donc Loiiis XIV.
est le plus Magnifique & le.
plus Liberal de tous les Mo4o
MERCURE.
mrques de la Terre.
V.
LeRqyefl Y Amour & le Plai
sir defin Peuple , dont il efìle
Pere.. Sçavez^vous le grand
nombre de Places quil a bien
voulu rendre en consideration de
la Paix,&'avec combien de bontéila
remis aux Espagnols trois
millions cinq cens mille livres
qu ils luy devoientpour les Con
tributions de la Flandre ( 1684 )
& comme il leur a rendu deux
gros Calions quils avoicntjuftement
perdus dans une défaite en
1686 ì LOVIS L E GR AND
a délivré jusqu'à pesent plus
GMAKs. 4v
de ijra&. Esclaves defis SujetsT
€^ de differentes Nations à Ât~
ger , outre les 600. qùtl aura, de
Tripoli , ffî tous ceux qùildoir
retirer de Tunis (d?- de Maroc..
tiy a plus ; fa bonté luy a fait
dïmnmr les Tailles de trois:
millions prés de 5 00. mille Uvres:
( 1684, ) donner de grandes som
mes pour occuper les Pauvres h
des Travaux aujfí utiles a leur'
Misere qua Vornement des Vil^
les ( 1685. .) fairè des chantes
considerables pendant lafkmnè.
de 166 1. fç) le grand Hiver"
{ 1684. ) & une diminution tres±.
grande four fis Droits fur Us
s Janvier 16S7» I>
ai MERCURE
bled. ( 1685. ) Ses mains RoyaU
les occupées à porter le Sceptre ,
n ont pas dedaigne' depuis fix
ansde composer des Remedespour
le fiulagement , fé) la guerison
deses Sujets ; & de leur en don
ner luy-mesme les secrets qùil d
publie^depuis peu, {g) quilrìavoit
achete^ que pour fin Peu
ple. N oublie^pas encore cetar-.
trfice benin dont il 'vient de Je
sèrqjir ,pour cacher a toute fi.
Famille Royale 0, àfin Royau
me une maladie qui le tourmentoit
, afin de nous épargner l in
quietude g) la douleur de fia-
*vQtr un fi bon Prince dans
4?
les peines.^ Reconnoipz dom'
de bonne.fy qu il merite mieux.
le nom de tres bon que cetËm-.
pereur Romain a qui on le decerna
5 puisque LOUIS XIV.'
vray Pere de la Patrie , est le
plus Aimable &. le Meilleur
de tous les Monarques de la'.
Terre.
VI.
Il commande aux Saisons ,4
lors qu 'il trouve le moyen de'
faire la Guerre au milieu de'
L Hiver. Qui pourra comme luy '
parvenir a cette puiflànce, d as-
Jteger en me/me temps quatre'
Villes tres-fortes [ \6yz. ) & de
D ijj ~
A4 MERCURE
faire recevoir ses Loix en un
mcfme jour a deux Places auffp
considerables que Strasbourg fg)
Ca%al ? Jl a dompté les Jroquois
( i66j. ) & reduit en fìx jours
les Algeriens ,quetout le Regne
de f Empereur ChaHes-Quint avecfa
fortune n eut pas feule~
ment le pouvoir d'intimider.
N a.t il pas contraint les Corfaires
de Tripoli , de Maroc y
de Tunis , de Salé , avec ceux
de Majorque .{ 1681. ) aprés le
avoirfournis , de refpeûer nos
Vaisseaux , fg) de rendre tous nos
Esclaves ? Conjïdere^ce que cest
que de joindre les deux Mers e»
í GALANT. 45
Languedoc par un Canal long
de 64. lieues , commencé le 16*.
Avril 166-7. (ë>r acheve dans le
y me/me mois de l année 1681. Tau
re confiruire l Acqucduc de
Maintenon pour la conduite des
Eaux de la Riviere d'Eure ,
( 1685. ) d°nt ïédifice Jurpajfe
tout Ce que les Romains ont en~
trepris de semblable. Cefi la
puiíïànce du Roy qui Va fait
triompherfur Mer des Anglçis
en 1666. des Hollandois le sep*
tiéme Juin 167.2,. & encore
deux fois de la me/me Na»
tion en 1673. ft) a Stromboli ,
*n Sicile , { Janvier 1676. ) des
4* MERCURE
Ejpagnols , fg) des Hollandais
devant Augufia le n. Avril
suivant , ou le fameux Ruiter
qui commandoit fut blessé à,
mort , le deuxième Juin de Id
mcjme Année devant Palerme ,
ou l on remporta la plus glorieu
se Victoire de Mer qui se fòit
veuè depuis la Bataille de Le
sante ì les Plotés d. Espagne @p
de Hollande ayant efié défaites 3
& ensuite brûlées clans le Port ,
dont le miserable. rejle fut vain
cu le 3. Mars 1677. a Tabago
dans l Amerique. Dom LOUIS
XI V. est le plus Puissant de
'tous les. Monarques de la
Terre.
-GALANT. 47.
.'.y vil
La terreur des Lyons , ccfl
cette vigikfvre qui fait <voir
le Roy , le premier à la tefie da
ses Aimées > moissonner des Pal
mes fg) des Lauriers avant que
le Printemps nous donne des
fleurs. G efi encore cette applica
tion exacte fç) reguliere a gou
verner par luy-mefme , q) À
tenir tous les jours ses Conseils.
Lefoin qùilprend de connoifire
Jès Officiers , de Jefaire rendre
compte de tout , (gf de prévoir
dans le détail a mille choses qui
rendent ïexecution de desordres
plusfacile ft) plusprompte. N'a
48 MERCORjE
vons-nous pas veu baflir une- *
Gídere en dix heures f ( 1679. )
N efi.ce pas par les fins de Sa
Majestéau ily a tant de Gardes. .
fç) d illuminations , pour lafu
reté de Paris ? On lu.y doitauffí
r établijfcment des Compagnies
des Indes Orientales (d?. Occidentales
, (efr de plusieurs belles
Manufactures ) une Compagnie
de Guinée1 ( 1685. ) avec beau
coup d autres avantages procures
à ce Royaume , poury faire fle»\
rir le Commerce avec succes La,
Navigation efiparvenue à une
telle perfection cheries François>
paria, vigilance de LOVÎS LR
GRAND»
GALANT. 49
CRAND y que les autres Na
tions rapprennent de nous. Tou
tes nos Provinces ont acquis la
/curetépar la bonté des Torts de
Merspur les armeniens des F'lo
tes , par lafortification des Villes
frontieres parla construction
'de Saar-Louis , d Huningue , g)
de Mon.Louis , fins parler de
tant de fortes Citadelles baflies
par les Ordres de LOUIS X IV.
ìe plus Vigilant de tous les
Monarques de la Terre.
VIJL
L0V1S prend quelque fois
le foudre en main y pour punir
les ingrats, pour maintenir les
Janvier 1687. E
T° MFRCURE
drain de fa Couronne , fg)pour
rvur.ger la foy publique , (d?- le
droit des gens violes ( 1674. )
dans lAjJemblée de Cologne. Si
la Garde Corse a la temerité
d'attaquer un Minifite Public,
le Ry fîsait en tirer la/àtisfa~
Síijn deu'è afa dignité ^obtenant
tout ce qu'il pouroit pretendre .,
par le traité de Vise conclu le íiì
Mars 1664. avantage ont
remporté les Espagnols en reffini
U pìts a noftrç JmbajC
fadeur a Londres ( 1661. ) fnon
d'avoir efié oblige\depuis a déc
'arerpubliquùmnt qu'ils cedent
par tout la préfëAme aux Bran
GALANT, v
cjmviïe íeurK^pïrkiénfpBsf Á
qttoy bon troubles leï Wibitdns
<£ Andxye \ ^) donner fant ; de
ra^fiùtâ.rfitgàtàiïsû T.rdacé
potier é%ká" de coùctúre ïaffàre
êe £ÌPnduttê fc'efioitpour fiire
ítòarSfc tohte ^Eiïïope ; t^itè U
éRWWb si/fisst p wmdntekir
jfòn titre de Duc de Rmr~
g.gnâ": t tûìó.ï) pour remettre
Jtsv:S*jeù en pòjpjfià ÏÏe UVcf,
chf{\tô$ pourfdre trembler
tmte . tífpÁgne en tenant une
grmde Vhttè bloquéè devant
ôadix ( Í68&.v ) Le Turc a <veu les
Eij
y. MERCURE
Corsaires de Tripofy poursuivis
fç) battusjusque dans le Port de
Chío \ 168 1. ) @r nostre Vlotte
^ victorieuse menaçant les Dar da
nelles , porter lépouvante jus
que dans le coeur de fin Em
pire. Ces preuves de la fermeté
du Roy , (gf. la vigueur de fin.
Ministre en 1677. 1680.(^-1681*
ont obligé le Sultan d'accorder le
Sopha à noftre Ambassadeur , ft)
d'autres Privileges pour la Re
ligion Catholique , ce qui fait
voir qu'il estime davantage
LOVJS LE GRAND que tous
les autres Monarques ensemble.
Jtfvs Allier ont aujst goûté les
GALANT. <î
fruits defa ferme ré , lors qu'il
leur a fit. rendre (1679. ) les
Villes (§>?> les Provinces qu'ils
avoient perdues pendant la,
Guerre ; toute f Europe vient
de recònnoiftre par la réunion de
-' plus de xoo. Villes famées ,.
800. grés Bourgs ffi 3000.
Villages ujurpe^jur la France
pendant les 'Revolutions de ce
Royaume , que LOUIS XIV.
est le plus ferme de tous les
Monarques à maintenir les
droits de sa Couronne.
Rien ne peut resister à la
íbree d'un Roy Invincible „
Eiij,
qui s'efi fut, luy, me/me une
routeJm le Rhin , mal.?iéjò%
extrême largeur *Jk rapidite Cs*
f profondeur ; metuint en der
r.ute une Armée qui <voulokJuy
,eu disputer le píjf^ge. * Tohyii ,
& qui fut contrainte de le luy
ahj^donn£î{ Le it. Juin. i6,7*.f
incomparable Mcfos a fins
&ej- beMwjèwnt plus de
Guerres , gagnéplus de 6p. B%-
t^ïlks ou Combats s bordéde$f
Cûnquefies le&hin ,le Viyahai'i
la Moselle , U Meuse \ íljfel i
la Lys , lFfiut , &f pris plus
4e 6oo. Villes par Sieges ^ TfaL
t&L o ou pifoteçftm. Aprés m fi
GALANT.' vf,
grand nombre de Con^uefiês ,
que d/tes^vms de & force' des
Places , les çriyczjvms imprena
bles f Je <vous oppojèray aujfìtjfl
Dunquerque s le Fort de
Schein, M.ifircic, Valenàennesy
Cambray, Suint Orner , Tpres ,
Puioerda., Strasbourg , Luxem
bourg , & tant, dautres que
vous voyez^parmy les Conquefies
d un Roy toujours le plus fort.
Voulczc^vous au contrairefiûtenir
quïl rìy a. point de Villes
qu'on ne puijfe prendre ? Sans
doute vous ave^mblié que nos
Ennemis ont levé le Siege de
vant Voêrden , & devant Char—
E ÌÌÌj'
*s MERCURE
leroy , ( 1672.. ) devant Oudenxrde
qu'ils affiegeoient avec>
trois Armées , ( Septembre
1674. J devant Haguenau
Saverne ( 1675. ) devant Augufla
en Scicilc [ Janvier ] de
vant Mzftreic le vj. Aoujl 1676.
& devant Chxrlcny le 14. Aouft
1677. Accordons-nous , ffi dïfms
qu'il n'y a point de Villes
imprenables fi Louis les attaque,
& qu'elles ne peuvent efirefor
cées lorsqu'il les dcffend. Vous
Jçave^ auffi que nofire Vlotte
Vichrieufe a toujours battu cel
les de nos Ennemis ; m iis e:iffìe%r
vuus cru , fi toute U terre ne
GALANT, r?
meus en affeuroit que le braie
d'Erlingue avec fin seul Vais
seau \ euft osé livrer le Combat
à 37. Galeres tant Espagnole?
que Genoises [ 1684. ] qu'a
pres les avoir battues , $~ leur
avoir tué zooo hsmmes 3 // cufi
pu heureusement fi retiret danr
son Port. Donc LOUIS XIV.
est: le plus fort de tous les Mo
narques de. la Terre..
X. •
Dans ler Panegyriques des
LOVIS LE GRAND , je pje*
fire toujours la vetité toute/im
pie , a la figure aux Allegotics.
le Juif donc, entierement
$ MF.RCURïï
perju.idé qUilJuffit icy d'ejì.iblir
sa ?\oirc Jurjes propres actions
(d/-sûr des sits connus de toute
l Europe. Jgui osera nier que
f Empereur n ait eu befitn du
secours de France , [ 1664. ]
poursuivcrh Hongrie & toute
s Allemagne qui allait devenir U
proye des Ottamms ì Le Grand
Duc de Mswie a recherché
í Alliance du Roy par ses Am.
b.jfideurs [ i66g & 1*81, }fEm*
percur des Turcs [ 1669. ] un Roy
de Guinée [ 1670. ] t§jr le Roy
de Si^msiit voir par des Presens
magnifiques , @r par trois
Ambajjudes qùi[ envoye du miGALANT
S9
lieu de l Asie, [ i6Sì. ] OMre
1684. &.\en Aoufi 1686. quelle,
efiìme il fut de LOUIS LE
ÇK AND . Ce Prince qui nefi
fin da jcctte cflïme que pour le
bien de la Religion y ria. t-ilpas
feu nn Souverain à fis genoux ?
[ifSf. ] (&y lun defis Gene
reux donner un Pzjjcpon le 2.4.
Septembre 1677. à l Aimée En
nemie beaucoupplus nofnbreufi
qW U nafire , pourfirtir d'un
lieu, oà'eUe benoit de fifiuver, .
nprés avo'.T efié b&ttuë ? Le
grffld Gufîoe<ze qui appeUoit il
y.tì 56 Ans les Autres Monarquesy
des Roitelets en' comparaism dfk
6o MERCURE .
Roy de France 3 s'il vivait au~
sourd huy , ne diroit ilpas avec
nous que la Gloire de LOUIS
XIV. ne peut avoir de bornes*
& que c'eír. avec justice qu'iî
est le plus estimé de tous les
Monarques de la Terre ?
XI.
Joiiiíïèz de son repos, Frìnces
inutilement jaloux d'une
grandeur à laquelle vous' «?
parviendre^jamaìs. L'on a re
fusé les Secours qu il offroit fi
genereusement ; mais fans luy on
n'a pu aller à. la Victoire , puis,
qu'il cflint le Maifire du chemin
qui vonsy acmdmts. Les droits.
' ".GALANT, rît
que ce Prince avoitjur le PaUtinat,
oni.ils esté capables de le
tenter ? Point du tout. Jl a cher,
ché les tvoycs de douceur , ^) fi
dele dans la parole qu'il avoit
donnée de ne point agir, il a
cedé fis propres avantages pour
ne pas interrompre le cours des
zostres. Jgui peut dire qu'il fa
jamais veu en colere ? Ennemy
des loila nges fg) de la flatterie ,
toujours affííble , toujours pa
tient , & le plus moderé de
tous les Monarques.
XII.
La gloire des Autels, c est la
Pieté dont LOVIS LE
MERCURE
€ R A N D, a donné, (èfy* dón±
m feus les jours de fi grandi
exemples. S efi-ilfirwy defèsú.i
wantages k>rs> quïl a <veu l!Allei
vtagne embarajfci t$mébàìùm
pás. a ft moderation een.x que
'vous avez remportez: en Hon
grie* Cefile Beffwfîtfhde^^E*
glija , le VviMfàjcr des. yEv<fl
qu.es , & le Defiruffeurde l'He*
refie. Il a fmi nf de grande?
fimmes. aux Venitiens. (1658. )
pour sûre la Çttdrre. .qu'ils'
efloient obligez defmtenir. H à
proscrit les Blasphèmes & les
Inipietcz^parfis Déclarations &
Edks de 1665. 1667* q) t6?y}
GALANT. 61
V Eglise cl recoww éfa premiere
tranquilîté fr les Jèntimens &
Jur les points delicats de la Re
ligion , par les Joins de ce Mo
narque qui a envoyé dessecours
considerables de Troupes en Can*
die contre les Turcs. [ 166S.
166y. ] ft) employeses forces de.
Mer contre.eux [1670. ] Il a
tefiab fy lexercice denofire Relu
gbn dans les Villes Herretiques
d'Osfy, de Rhimberg, de B u -
fi h ,dVtrech., (g^c. [ 1671.
de Geneve en 16S0. fê) de Stras
bourg en 1681. Ce Prince trespieux
a rtmis en p'ojfcjfion de la,
Garde du S. Sepulcre les Relï*
H MERCURE
gieux de S. François t677, $
leur continuéfa proteêiion Roya
le ses liberalits^ dans toute
la, Terre Sainte. Il a émt au
Roy de Ferse enfaveur des Ca
tholiques , (dr en a obtenu tout
ce qu 'il a demandépour nos Mf
fionnaircs^ Les grandes Con
versons quil a procurées dans
le Royaume de Siam , g) dans la
Chine depuis plusieurs années >
ï Edit de 1681. qui deffènd a ses
Sujets de quitternoftre Religions
g) cet autre de 1683. qui oblige
les Idolatres qui renoncent a
leurs erreurs , d'embrajfer la
Communion Romaine ; En un
[
mot ce qu 'il a ordonné ( ifâçy
pmr le, rejUblijfement des Eglifis
g) des Fresbiïeres y @J ce'
\ Mmdcment pourfaire observer
la, modestie cUns les Eglises ,i
14S6* tout cela ne montre t il
pas la vcritableYxçxè de LOVIS
JLE GRAND .<? Ajouflons , quaprj
la Conversion volontaire ft)
libre de plus de fíx cens mille A~
mes reunies à l Eglise Catholique'
depuis plusieurs années , que le
zgle , les Joins charitablesfs gj.
les belles Ordonnances du Roy
les sollicitent à se convertira it
a revoqué L'Edit de Nantes ,
jait abbatre tous les Temples des>
Janvier 168 j. K
(S MERCURE
tìuguenots.., g) ab&ty s Heresie1
áxns fin Royaume , W me attûée
, ce quejer PredeecjsetìTsna-
^oknt pas fait pendant plus
d un fiede : hissant a lapoflcrite.
un bel exemple dont le Duc de
&&wye u le premier Jùivy les
traces. Ces grands services ren
dus à lEglîJi ijans parler de
ceuxqxtin atteted, prouvent que
LOUIS XIV. est le plus
Pieux de tous les Monar
ques. • l"4 1 '' " \';
C'est pour 4'es grandes Vetttts
du Roy , que "Dieu l a. comblé
d'un jufte Bonheur , en hy .
.l . i rjr. A\\
galant: ef
donnant une nombreuse Pò/fe-
" rite. Heureux dans ï Alliance
qu'il a faite arvec une Keyne parfaite
& remplie des graces du
Ciel : heureux dans un Fils incomparabie,
&dansjfon Augufie
Epwíjc : heureux enfin dans un
Frere félon Jon coeur , & dans
tmdxfíFAmilk 'Rijyalequil <voit"
entierement devoiiee ajonservi- .
ce. Ses Mìnifirts font vigilans, ,
ecíaire^ &fidelles ;Jòn Rojaume '
flwiffìnt Jh Armes' invin
cibles, il eft cbery de fort Peuple, :
estimé de. toute la Terre , & par
tout Vííforieux, Ainfì lors que '
*vsHt ditçs €pue les Defltns jòntr
68 MERCURE .
pour luyjans contrainte , que
cefiparce qu'il a enchaîné laVortune
qu'il efi le plus Grand des
Rois , reconnoijfez. en mefme
temps que cefiparfa propre ver
tu qu'il efi leplus Grand de tous .
les hommes. Voila lafeule raison
pour laquelle Louis XIV. est
ie plus Heureux de cous les
Monarques de la Terre.
ll ne peut s'arrester dans la
belle route des Heros ; ce Prince
Magnanime , nmrry dans le
sein de la Victoire. Ses Ennemis
me/me avoâent qu'il ne fe con
tente pas de marcher le premier
GALANT <9
k la tefle de ses Armées , mais
qu'il les mene en personne au
Combat & a la VÏBoire , d'oà
vient qu'il efi plusbefiin de le
reunir que de l exciter. Sa Vail
lance ne nous fit-eUe pas une
frayeur fans pareille , lors quaprés
s'estre exposé à mille dan
gers , & a des fatigues inconce
vables au Siege de Dunquerque
[ 1658. ] il demeura luy seul in
trepide pendant une dangereuse
maladie qui defcfyeroit toutjòn
Royaume ? Pouvez.- vous Jans
admiration & fans larmes pen
ser avec quelle grandeur dame
LOVJS a souffert fa blejfure
7o MERCURE
dux. Septembre 1683. & une
Operation accompagnee de dou~
leurs aiguës ? [18. Nov. 1686. ]
Suive^ ce Vainqueur en Vranchc-
Comté qu'il prit luy.mcfme
en dix jours au milieu de iHy.
ver: & en Lorraine qu 'il fou
rnit en peu de jours, îl a conquis
en petfinnc fiixante-ánq
Villes en deux mois , fortifiées
dans l&endué d on%e Provinces;
M ifirich , que l<m efitmoit im
prenable , en tre ize jours z & les.
années /ùivantes, Valevúenmsy
Gand , & Tpres. Assiegeant U
Ville de Bouchaïn ìm 1676. les
Armées des Confederres tenteGALANT.
71
sent le secours de cette Place.
Le Roy aÛa au devant , leur
prtfenta la Bataille qu'ils evif
terent par U fuite. Voulc^wous
d autres Victoires rempotréesfar
Terre par L OV I S LE
• G RA N D , .<" Je <vom rapporte
les principales. Ce font les Ba
tailles ou Combats des Dunes le
14. fuin 1658. de S. Godart au
p&Jfage du Raxb en Hongrie le
premier Aoufl 1664. En 1674. de
Zein?ein , de Molsheim , de Se*
n ef contre trois Armées , d'Emf
heim , dans laquelle vingt mille
François défirent trois Arméet
defiixante &fex miUe hommes>
7& MERCURE
commande^ 9 par vingt Princes
Souverains , ou de Maison Soumeraine-,
de Mulhaufein ën 167^.
de Turshcin , apres laquelle les
Csnfedere^ furenf chajfcz^ , &
contraints de repasser le Rhin..
En 1677. lonziéme Avril .celle
de Cajfel, remportée par Son Al
tesse Royale ^ quï defit les Espa
gnols (dp les HoUàndois , mmmande^
pçr le Prince d'"Orange,.
prit enfmte*Sa}rit Orner. Lés
Batailles d'Mpoûille en Catalo
gne , de la SeiÛe, & dAufembourg.
Le Combat du Pont- a-
Mmjfon^ de Koquerberg^outre
vingt-cinq mille hommes perdus
par
GALANT, .71
par les Allemans dans le Cam
pement de Mouron. En 167g.
les Combats de Rheinsfeld le 8.
Juillet , & de Saint Denis le 14.
Aòufi. En 1684. le 16. May le
Combat de Pont . Major , au
pajfige dei la Riviere de Tur. Re.
iconnoijfeç^ donc que U Vaillan
ce duRoy ta rendu leplus grand
Conquerants qu'un concours fi
heureux de tant de Vertus Mo
rales & Politiques \ prouvent
invinciblement que L ou is XI V.
£st çeluy que vous devez esti
mer le plus Grand de tous les
Monarques de la Terre.
Dans le grand Quadre aux
Janvier 1687. G
74 MtkteOKl
deux coffe2 des Theses ©a
Conclusions historiques &
politiques ,sont marquees les
principales ; Conqu'istòs du
Roy selon Tordre dèsanne'eS}
afin qu'on puíílê1 les> tròuvéV
tout d'un corjp,^d%ríè feuX
le veuë , 4en lisant ' tes autres
Actions de ce Prince Cha
que coríjdueste k *fir titèfrífue
pour en> c1>n'si$ïfteM£
tion selón la "Geographie,,
cela se trouve eitpîîqué dans
un Cartouche poï^itfus 'le
Quadre. *^\^r^h
.. .GÀLAKÎV 7s
Pour cottuoifire la situation
des Cottquefies. ,
A AtVòîè^' Cornu, eles JPtys '-ba*
Catholiques. : v; v^,«»'.> '
.'.'Akace ; : ':£attáptèvi4Ì^ iÀBemagne.
. . ' '."'O '
B Brabant1; Dùchí «M&$sÌ>at
Catholiques.
C GleVes'; ^u^ìenlÂneriapie.
f Cologne „ EleBorar^ .en Àlle~
Magne. ' . -* 1
F Flandres, Comté desPJy:-ha.t
G Gueldres , 2>«^ , deiProvïh-
. ces-y^ìes.. , ij^.n-'. ! ? .
IjF HàìnVùt, & ktyi ú*
3J" Cathotîquês. 4t"
G ij
j4 MERCURE
h Hollande , Comté , des Provin
ces-Unies.
L Liège* Principaute , £Attenta-
,gne. ^ x- .> "WïjK
\ Luxembourg, Duché, des Paysbas
Catholiques.
N Namur, Comté , des Pays-bd*
Catholìquts. .'. ...'>' •
O Owerissel , Seigneurie, des Pro
vinces. Unies.
P Palatinat , Eleïlorat , en AUemairie.
:' .£, : J
V Utrecht , Seigneurie des Pro
vinces-Unies. . ; ... ,4. ../'.f
Z Zutphen , Comté , des Provin
ces.Unies, i •.;
Ces seize Provinces ont esté
le Theatre le plus ordinaire
des Conquestes de Louis lk
Grand, quov qu'il cn ait
GALANT. 77
fait beaucoup dans plusieurs
aurres Provinces , qui font
marquées à la fin de chacune
de ces Villes. Ainsi Ton trou
vera peut. estreaíïèr d'utilité
dayotrenïì peu d'espace les
principales Conquestes, lan,
née quelles ont esté faires,
& le Païs pu elles font situées.
Trinàpdes Conquestes du Roy*
Dunkerque. F
Gravelines» ;'" F
Oudenarde. F
Menitì. F
Ypres. F
Comm.ines. F
Grammoat. F
Giìj
78 MERCURE
Dixmude. F
M or tare v Duché de Mitau , en
Jtaïiey \"
1663.
Marûl , en Lorraine.
"... : ."s t&7> . \
L.a Bassée. F
Conde. H
Charle.Roy. . iH
Bergues. > ' ' ' B
T.Huruy. .'. .?. .. V F
AcH, . H
Doiiay. ...I.'...' 'I'- í?
.F urnes. '.. . W
Çourtray. ^ ' |?
Oudenarde- p
Lisle. .fr
.^.lost, deux fois. .• m. . F
Árrnentieres. > ,. , ' Jf
GALANT. 19
.y léóS.'
ècíànçon. . .. . ,~ sf.v . K S
Salins.' • . »
Dole. ' I»
Grais. u O
Chasteau de JoujíVj...:. ^ |
Fort Sainte Anne. >-
£t toute la Franche-Comté. . .
Pont-à.Mousson. ,„ ,y., . \\
Çpinal, Nancy , & toute la Zar*
, rainer
fpngres. . j,,7/L
Weifet. . X
ltfascik. Mjv.'vk
Sjtuar.. . ^ 3. I*
Fsluquemont,,D«^.^ Zifpktìur£.
flLhimberg. v t
jfurìck* .r....;. Ç
G iiij
8o MERCURE
Weícl. • } C
Rées , & son Fort. >:!; C
Fort de Lippe , enVvestfhalie.
Emmeuk. ;:.v ì,- G
Locken, '1 Z
Bvoí kelo. Vvtfifhalìe; >
Grool. * ,: ' Z
Doëtkum, >ír Z
VHrz. ' Z
Brtwoort. ' ' ^.^ 2^
H. sselt. c V . • O
Ommetij .. ''.'• O
Kemperi. O
Zwol. ?- >.••v^:/.|"0;.
Deventer. ' r-:
Zûtphen. H : > . . ' Z
Óoësbourg. ». ' > Z
Fort deSkeink. . ''".rí"'.»>: f
Utreicht. •
Mu'íden. .;:>.''-í\, fc:
Naërden. ••' ' h
GALANT. 8t
E&ourg. . G
Harderwick. >ì . G
Hattettî'ï *ì>♦ ï ..• .. t '>'»*.. ' . G
Amersford. A
V^oërden. h
Oudewarer. %, \v. . ' h
Arnheim. G
Vianem. ~>«t : Ja
W"agcninghen. G
Rhenéen. j:> V
Duëstede. V
'Wic... Duché de Zimècurg.
Knotzeiobourg., *. F
Les Forts de Saint André & de
W'orms. i G
Isles de Bomel & du Betwe, G
Creveeoeur. " : B
Nimegue. ' G
Grave. st
Genep. .<..'.. C
Bodengrave* .> ' 'h']
82 MERCURE
1673.
Mastreick. : '
Tout le Comte de la Marek. ' ? . '
Salins. Sf
Principauté de Lure. »*.
Chafte'au Sainte Anne.
Fauconnié , & toute la Franche-
Comte'. • •'' fj.í
<îermeinsheim. .? P
Duren. ^ Ì..t ; '>> >• 'P
Heiníberg. .'»»'•»• *v p
jpinnick. .'Jwt...i:;:^p
Citadelle de Lieo.e .n...O
.-l^: O » *
Trêves , A'Jemayie.
1674. .
TJinan.
Huy, L
GALANT. 8?
Limbourg y Duché.
F^rt de Monivic Cataleyte.
Augusta , en Sicile.
167$,
Fort de Link. F
Condé. .' H
Bouchain. H
Aire. A
Builloru £•
Tôrmiuna. j >
S.aletta. a?
La Croix. .... £s
Savoca.
Ficumedcntsi.
Fort &Iflc de k Caïenne , dans
tAmerique.
Valenciennes. H
Cambray , &; .& Citadelle. H
Saint-Omer. A
Fribourg.. :.. . .i
8+ MERCURE
ChasteaudeBoslu. s']\ .x > H
Saint Guillain. H
Sarbruk. Lorraine, ...r;
Forts de Tabago & d'Orange.
Amerique. . - \%,;\\
1678.
Fort Rouge.
2s.ores, .v,..)..,.: F
l'uycerda. Catalogne.
... > «
Fort de Kiell. , a
Kampen.
Landav, & le Chasteau de Lichtemberg^
»^//^
apte.
Aix-la Chapelle , & tout le Du.
ché dejuliers excepte la Ca
pitale. i,»C:L Vïlì :.
Nuis. .. ., , .." ^
GALANT 8c
1680.
Chademont. fss
Hombourg , Frontiere du Palàtinat.
;
Virton. JBaillages du
Chin y. Luxembourg,
Enchimont. L
Strasbourg. a
E/CazaI , Italie , en me[me jour. :
1683.
Courtray, p
Dixmude.. ' \ . • ; p
1/84.
Luxembourg. L
Cap-de-Quiers , en Catahqnt. .
réunions.
Fumay. j_j
Le Comté de Rochefort.
Le Marquisat d'Arloh. :' >
Herbemonk ,.,'.'
Urbu.
fc< ME&CfJRE
Orchimont.
Revin.
fiastoine. , > r
La Roche. rs '".lV *
HofFalize, ' ' r
Saint Hubert,
Marche-en Famines : >
Ì.c Neufchateaiu •',' .,,v.
Echternach.
L i Principauté de Sálm,êcci. dam
le Luxembourg. 1
Et les Comtez de Morîçbe'íará^
&íde Sponheim, en A ema<gn&.
LesColomnes,Jçs Pilastres,
& les Feítóns font ie^idrtïs de
cinquante.'huit revérs de Medailles,
qui font autant d'Ins
criptions qui rna&qttent seloû.
Tordre des années y les prihl.
GALANT. 87
cipales Actions du Roy, qui
n'ont pas esté compriiès en
particulier dans les Thèses.
On va les rapporter íuívanc
qu'elles font disposées.
I i! . . J . . ,.l 1 . . . ì
..t.4.; Çharrìhre de Justice, pour
rétablis l'oirdrQ daìis les Finan
ces, 1658. .•..:,/.'. í { ,
ì. Edit contre.Ies Duels , Kjj?.
3 . Les Rois de France & u'ÉC
pagnes voyemt ] & fígntnr la
Paix le 7. Novembre 1659.
4. AccruiíìtiondeDurikerque,
ì'66l. . .Jt*. />'[ ri: 'i . .. , ií í '.
. . 5. Le Roy d'Espagne cede la
préséance â 4a France , & le dé
clare le 14.. Mars 1661. ; r-'
Alliinjce/renouyellée avec
les Suisses j 1663. >; .
88 MERCURE
7. Protection accordée au
Comté de Venaiflìn , 8c à Avi
gnon ,1663.
8. Etablìílement da CommerJ
ce aux Indes , 1664.
9. Piramide élevée á Rome,
Íîour faire satisfaction au Roy de
Iníûltede la Garde Corfe,i<?64.
10. Satisfaction faite au Roy
par le Legat , 1664.
n. Victoire far les Corfaúes
d'Alger, St deTunis, , '
ïì. Grands Jours en Auvergne
pour la Justice, t66$. .
13 .Protection donnée aux Hollandois
contre l'Evefque deMunr
ster &: contre 1 Angleterre, 1666.
; 14. Paix entre la France & Jes
Algeriens, 1666.
„ 15. Paix de 3reda avec les Anglois>
i667. >.r^v.,.:.
16. Les Procedures detruites.
'par le Code » 1667.
17. Paix d'Aix-la- Chapelle ,
166$
iff. Secours de Candie „ r66&.
1669.
19. Le Roy visite ses Conqueftes
, ^70. & 1683.
zo. Le Roy fait fortifier & vi
sité ícs Conquestes , 167s,
11. Les Hollandois forcez ai»
Poste A'AmtidéttyVÍJxi. '
xi. Secours jetté dans Meflîhe
aprés 'la déraite des Ennemis ,
Février 1675V'"
~ 13 . Desunion de s Considerez „
1^78..
24. Les dix Villes imperiales;
d' Alsace prestent ferment de fi»
delité au Roy, 1679, .
. zf. Protection Sc secours don-
Janvier 1687. H
90 MERCURE
nez par Sa Majesté aux Rois de
Portugal,.i668. & de Suede 1679.
16. Les Corsaires de Tripoli
featcus ,.puis défaits jusque dans
le Porc de Cíik>: ce qui allanne le
Turc, Juillet 1681.
27. Les Villes dq Strasbourg ,
& de Gazai soumises au Roy, le
30, Septembre 1,681.
' r8. Paix de Maroc , & de Salé,
Decembre 1 681.
29. Alger foudroyé , Juin 1683.
„ 30. ìì.Decembre Luxembourg
foudio^i, 1683.
: 31. Les Vaisseaux d'Alger b rir
iez à Sarcelles i68ì. &: ces Cor
saires battus plusieurs fois 1683,
, r Genes foudroyée, May 1684.
33 . La Vifle de Trêves déman
telee 6c punie , en Juin 1684*
34. Un de^ ûos vaisseaux Mar
ì ... ^<Ì:PlLM€Tì &
l .cèaods repris au milieu de treoie-
trois, autres , 1684.
35. Protection donnée à l'Evefque
de Lîege contre íés SujjSt4s»
l jtebfeljes,i^..;. ./' y\J
. 36, T rive de ,vipgj ans accor-.
dée. à 1 Éuto,pe par le Roy, r 68 4».
. r. #8. .TîripQ)!! foudroye v .en Jaít»
*' ' p. ^Amrjassá^eû/dé Fránce"
-e&ftent le Sopha à An^rinople
p "áeî^'r^ction de i'Hétesie par tour
ic Royaume , 168'5.
?'-.4^ JLe^avf doàne jdfifîsecowiîs.
sw&ugí.de^ayojfc^r }'>£>o.&~
92 MERCURE
tiort del'Heresie dans sesEstats^
6c afin de reduire les Protestans
rebelles des Vallées , 1686.
Les deux precedentes In£. ^
criptions ont esté pôiëes íùr
lc Piedestal de chaqu c Co
lonne , pour montrer que U
Base & le fondement des
Actions de LOUIS LE
G RAND » cest ta Reli
gion. Les Festons n'estant a~
joûtez que pour TornemenÊ,
l'on a crû qu'ils fefoient trespropres
à porter lés' Médaif- \
les qui contiennent les NaiC
sances , les. Mariages , & les
autres eVenèmens de cette
t ' > .
>
GALANT. <x
forte , qui sont afïèz souvenu
representez par Les Fleurs.
Cette précaution ne déplaira
ï pas aux personnes exactes ,
.qui auroient peut.eftre trou,
vé à redire qu'on eu st meílé
ces faits avec les autres..L'on
n'.a pas eu de peine à se re
soudre à eette separation. Il y '
a tant de belles choses à dire
du Roy , que nous ne /òmmes
pas reduits à la necessite'
d'établir les louanges de ce
grand Monarque fur des efl
rets étrangers. Ainsi Ion a
piis sa Naissance t son Maria
ge, les Enfans qu'il a eus,noa
£4 MERCURE
'pas pour en faire des~ siijets
d'Eloges , mais pour donner
plus; d'osnemeint À cet; Ou
vrage ,ôc a;5n de ne pa& pri
ver ies curieux de ces remar.-
.ques , quirait paru ,de con&-
,rjuencfi. . J \ìs:ìïûy\,i.ï
v> i r : . j '''; >.i ' r,. t
43. Naissancedu Roy, aonae.
. heures avant Midy le Dimanche
5. Septembre' 1638. '* ' .
44 . Le Roy déclare : Ma^Xir te
Jeudy 7.. Septembre tápJ ' i'.'ísí
^ 43., Sacre, du Roy; ;à;R4injï§ £e
"Dimanche 7. Juin .f4f4, j
46^ Mariage *dú Roy te 3. Juki
1660,
47. Naissance de Mouseigiíeur
GALANT. 9Y
k j4^. Naiííànce de Madame" Eli!
zabethde France yle Samedy.r8V
Novembre 1662.,
. 49. Naissance de Madame
Marie Anne de France , le Di
manche 16. Novembre 1664.
50. Naissance de Madame Marie-
Therefe de France , le Di
manche z. Janvier 1667.
51. Naissance de Monsieur Phi
lippes de Bourbon Duc d'An
jou ,1e Dimanche 5. Aoust 1668.
52. Naissance de Monsieur
Louis-François de Bourbon,Dut
d'Anjou ,1e Mardy 14. Juin 1672.
5J. Mariage de Monseigneur ,
le 28.|anvier 1680.
. 54. Naiííànce de Monseigneur
îeiDtrc de Bourgogne , lejeudy
S. Aouft i8f*. ».
íSíaiQàmae de iMxsrièigneu*
oá MERCURE
le Duc d'Anjou , le Dimanche
19. Décembre 1685.
56. Naissance de Monseigneur
le Duc de Berry , le Sastiedy 31.
Aoust 1686.
$7. Mariage de Madame h
Princeíïê de Conty , le 16. Jan,
vier 1680.
58. Mariage de Madame la Du.,
chessí de Bourbon , le 14. Juil
let lé86v
Voilà un petit crayon du
plus beau Portrait qui fut ja
mais. Si lan trouve que quek
que chose y manque , Ton
fera reflexion que ce n'est icy
qu'un abregé r qui n'a pû
contenir tout ce que le Roy
a fait de grand depuis vingthuit
... GALANT. 97
huit ans. On auroit bien vou
lu marquer tant d'Illustres,
qui ont eu part aux actions
héroïques qui font aujourd'huy
l'admiration de toute
la Terre ; mais l'efpace d'une
These nous borne , il faut se
reserver pour un plus grand
Ouvrage que l'on médite , &
qui renfermera l'Histoire de
nos Braves aprés celle de leur
Auguste Souverain. Nous ne
craignons pas d*y marcher
fur 'lai mesme route que les
autres Auteurs. Celle que
nous suivrons fera nouvelle;
& c'est un bonheur de vivre*
fanyitr 1687*
98 MFRCURE
íous un Monarque, dont toui
tes les démarches sontautanc
<le miracles ; & qui occupe
tellement les Historiens, que <
quelque foin qu'ils aportent ,
ils laiíïèront encore beau
coup à dire pour ceux qui
ecriront aprés eux.
Fermer
Résumé : Description entiere d'une These qui contient toute la vie du Roy. [titre d'après la table]
Le texte présente une thèse dédiée à Louis XIV, rédigée par un auteur ayant minutieusement recherché la vie de ce monarque. L'ouvrage est décrit comme unique et incompréhensible sans une application zélée. Il couvre les principaux événements du règne de Louis XIV à partir de 1658, évitant de remonter plus haut pour ne pas se copier sur d'autres œuvres. L'auteur inclut des médailles symbolisant les vertus du roi, telles que la force, la gloire, la modération, la piété, le bonheur et la vaillance. La thèse est soutenue par une table d'attente avec des ornements architecturaux et des trophées symbolisant la clémence du roi. Les quatorze thèses ou conclusions de l'ouvrage répondent aux médailles et prouvent chaque vertu ou attribut du roi. Le style de l'ouvrage est particulier, utilisant des expressions poétiques et des libertés pour rendre les propositions courtes et fermes. L'auteur utilise des chiffres pour marquer les jours et les années des événements, offrant une chronologie utile au public. Les questions et conclusions abordent la sagesse, la clémence, la justice, la magnificence et l'amour du roi pour son peuple. Louis XIV est présenté comme le plus sage, pacifique, juste, magnifique, libéral et aimable de tous les monarques. L'ouvrage se termine par une réflexion sur les actions bienveillantes du roi envers son peuple, soulignant son dévouement et son amour pour la patrie. Le texte décrit également les exploits militaires et les réalisations politiques de Louis XIV. Il mentionne des conquêtes telles que celles des Iroquois, des Algériens, et des corsaires de Tripoli, Maroc, Tunis et Majorque. Louis XIV a imposé ses lois à des places importantes comme Strasbourg et Cassel. Ses victoires navales incluent des triomphes contre les Anglais en 1666, les Hollandais en 1672 et 1673, et les Espagnols en 1676. Il a également construit des infrastructures majeures, comme le canal reliant la Méditerranée à l'Atlantique et l'aqueduc de Maintenon. Sur le plan intérieur, Louis XIV a établi des compagnies de commerce et des manufactures pour stimuler l'économie. Il a renforcé la sécurité à Paris et dans les provinces frontalières par la construction de citadelles. En matière de religion, Louis XIV a promulgué des édits pour défendre la foi catholique, comme l'édit de 1681 interdisant aux sujets de quitter leur religion et l'édit de 1683 obligeant les idolâtres à embrasser la communion romaine. Il a également révoqué l'Édit de Nantes en 1685, mettant fin à la tolérance envers les protestants. Le texte mentionne également les alliances et les relations diplomatiques de Louis XIV avec divers souverains. Ses victoires militaires incluent des batailles comme celle de Haguenau en 1674, Augsbourg en 1675, et la prise de Strasbourg en 1681. Enfin, le texte énumère les principales conquêtes territoriales de Louis XIV, incluant des villes comme Dunkerque, Gravelines, et toute la Franche-Comté, ainsi que des provinces en Allemagne et aux Pays-Bas. Le texte présente également une liste de conquêtes, de fortifications et d'événements militaires et politiques liés à la France entre 1674 et 1687. Parmi les lieux mentionnés figurent la Principauté de Lure, la Citadelle de Liège, Trêves, Huy, Limbourg, et plusieurs forteresses en France et à l'étranger. Le texte détaille également des événements significatifs tels que la cession de la préséance par le roi d'Espagne à la France en 1661, la protection accordée à divers comtés et villes, et des victoires militaires contre les Algériens et les Turcs. Des alliances et traités de paix sont également mentionnés, comme la paix d'Aix-la-Chapelle en 1668 et la paix de Maroc en 1681. Le texte inclut aussi des événements personnels du roi, tels que son sacre en 1654, ses mariages, et les naissances de ses enfants entre 1662 et 1686. Enfin, il souligne l'importance de la religion comme base des actions de Louis le Grand et mentionne la préparation d'un ouvrage plus complet sur les actions héroïques du roi et de ses braves.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 58-78
Peronne. [titre d'après la table]
Début :
Ils partirent le lendemain 15. avec tous les honneurs que [...]
Mots clefs :
Péronne, Ville, Ambassadeurs, Ordre, Major, Marquis, Hôtel, Lieutenant, Roi, Porte, Honneur, Drapeaux, Aubé, Hoquincour, Régiment, Milice, Logis, Prince, Hôtel de ville
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Peronne. [titre d'après la table]
Ils partirent le lendemain
is. avec tous les honneurs que
je vous ay ſouvent repetez,
&prirent le chemin de Peronne
. Ils dînerent à Fain.
Peronne eſt une Place trésforte
, & paffe pour une des
Clefs de la France. Elle eft
en Picardie ſur la riviere de
Somme. Outre les Ouvrages
qui la deffendent, ce qui contribuë
à la rendre forte , ce
font les Marais qui l'environnent.
Les Eſpagnols ont
tâché ſouvent de la furprendre
, & ils n'ont pû en venir
des Amb. de Siam. 59
à bout. On attendoit les
Ambaſſadeurs dans cetteVille-
là avec beaucoup d'impatience
, & quoy qu'il n'y
ait point de Garnison , tout
y avoit l'air guerrier. Les
Habitans ne peuvent oublier
les Exercices Militaires,
auſquels ils ont toûjours paru
fi habiles , quoy que les
Conqueſtes de Sa Majefté les
ayent mis à couverr des alarmes
, dont ils n'ont jamais
eſté épouvantez , ayant herité
de la valeur , & de l'intrepidité
de leurs peres. Trente
&un drapeaux avoient eſté
bo IV. P. du Voyage
mis dés le matin aux feneſtres
de l'Hôtel de Ville pour annoncer
au Peuple la venuë
des Ambafſadeurs , l'on avoit
donné ordre de tenir toutes
les Boutiques fermées; enfin
tout avoit eſté diſpoſé pour
une reception auffi galante
que guerriere par les ſoins de
M de Ville , & par le zele
de M Aubé Major. C'eſt
Gentilhomme qui s'aquite
fi bien de tout ce qui regarde
cette dignité , qu'il a déja
eſté choiſy pluſieurs fois
pour la remplir , tanr Mrs de
Ville ont de plaifir à le voir
un
des Amb. de Siam. 61
leur teſte. Auſſi peut- on
dire qu'un homme de ce caractere
ſe diftingue toûjours
dans tout ce qu'il fait. Me le
Marquis d'Hoquincourt ,
Gouverneur de Peronne
voit expliqué à M's de Ville
les intentions du Roy ,
c'eſt ce qui les rendoit ſi ze-
د
a-
&
du
lez. Ce Marquis eftant accompagné
deM de la Brouë
Lieutenant de Roy
Commandant du Château ,
de l'Estat Major de la Place ,
& de beaucoup de Nobleſſe
de ſon Gouvernement , ſe
rendit à la porte de la Ville ,
62 IV. P du Voyage
ainſi que Mrs les Majeur &
Eſchevins , où ils attendirent
les Ambaſſadeurs. Lors
qu'ils furent arrivez au Pontlevis
de la Ville , M² le Marquis
d'Hoquincour leur preſenta
ſes Clefs par trois fois ,
& M Aubé leur preſenta
auſſi les ſiennes que Sa Majeſté
veut bien confier au
Majeur de la Ville. Ce Privilege
luy eft glorieux , & merire
d'eſtre remarqué. Les Ambaſſadeurs
entrerent enſuitte
au bruit du Canon & du Carillon
des Cloches , & pafferent
au travers de ſeize Comdes
Amb. de Siam. 63
&
pagnies du Regiment de la
Milice qui formoient deux
hayes juſques à l'Hôtel qui
leur avoit eſté preparé. Les
Officiers de ce Regiment
les ſaluerent de la pique ,
les Enſeignes avec leurs
Drapeaux. La Garde de leur
Logis eſtoit de cinquante
Mouſquetaires détachez,commandez
par le plus ancien
Capitaine , un Lieutenant ,
& l'Enſeigne Colonelle avec
le Drapeau de la Pucelle. On
avoit mis au deſſus de la porte
de ce meſme Logis , les
Armes du Roy de Siam , en64
IV. P. duVoyage
vironnées de Lauriers , & de
fleurs. Peu de temps apres
que les Ambaſſadeurs furent
arrivez, M le Marquis d'Hoquincourt
, toûjurs accompagné
de meſme qu'il l'avoit
eſté à la porte de la Ville ,
vint les ſaluer. Mts de Ville
s'étant auſſi rendus au meſme
lieu , M Aubé Majeur qui
eſtoit à leur teſte , leur fit
compliment au nom de ce
Corps , & s'expliqua en ces
termes.
MESSEIGNEVRS,
LesMagistratsde Peronne viendes
Amb. de Siam: 65
nent paroiſtre devantvous, ilsfoubaiteroient
de pouvoir affez bien
répondre aux volontez du Roy leur
Maistre , pour vous recevoir avec
toute la magnificence que vous meritez.
Dieu qui tient les coeurs des
Koisdansses mains, afait un miracle
d'avoir uny deux grands Rois
d'uneétroite amitié, malgré le grand
éloignement de leurs Etats , & les
vaſtes mers qui lesfeparent. Ilfemble
qu'il vienne d'en faire encore
un nouveau , en faveur de noftre
chere Ville de Peronne, puiſque nous
voyons vos Excellences dans ses
murs ; & cette ville toute remplie
qu'elle est de la gloire que nosPe
res luy ont acquiſe dans les fiecles
paſſez, avoit encore beſoin de cette
beureuſe journée pour celle de leurs
fucceffeurs, qui affeurent vos Excel-
F
66 IV. P. du Voyage
lences par la bouche de leurs Magiftrats
, du profond respect qu'ils
ont pour vous, & des voeux qu'ils
feront afin que cette union dure
éternellement.
L'Interprete demanda à
Mr Aubé s'il avoit une copie
de fon difcours. Il luy
répondit que oüy , parcequ'il
ſçavoit que les Ambaſſadeurs
en avoient demandé dans
pluſieurs Villes où ils avoient
paffé ; & l'Interprete l'ayant
receuë des mains de ce premier
Magiftrat, la lût, &l'expliqua
enfuite aux Ambaſſadeurs.
Le premier Ambaſſades
Amb. de Siam. 67
deur répondit , Qu'ils estoient
bien obligez à M les Magiftrats
de Peronne , de l'honneur
qu'ils leur rendoient; Qu'ils s'en
Jouviendroient quand ilsſeroient
de retour dans les Etats du Roy
leur Maistre : Que l'Alliance
qui venoit d'eſtre contractée entre
les deuxRois, dureroit autant
que le Soleil &la Lune ; Qu'ils
Je recommandoient à leurs prieres
, & qu'ils croyoient qu'ily
auroit un jour beaucoup de
Chreftiens dans le Royaume de
Siam , & que les François deviendroient
Siamois, & les Siamois
François. Le Chapitre &
Fij
68 IV. P. du Voyage
leBailliage vinrent enfuite les
complimenter. Le Bailliage
avoit àſa teſte M. Vaillant,
Lieutenant general,& leChapitre
M l'Abbé le Veftier,
Docteur de la Maiſon & Societé
de Navarre , & Doyen
du Chapitre de Peronne. Il
eſtoit accompagné de plus
de trente Chanoines, &du
Clergé de ſes quatre Paroifſes.
Voicy de quelle maniere
il parla.
MONSEIGNEVR,
Si tous les peuplesſont dans l'admiration
des rares qualitezde l'andesAmb.
de Siam. 69
guste Monarque dont voſtre Excellence
representefi dignement la per-
Sonne ; s'ils ne peuvent affez élever
la ſageſſe qui regle toutes les
actions, &particulierement le zele
qui luy a fait rechercher l'amitié de
noftre invincible Monarque , avec
quelles marques d'estime &de vineration
ne devons-nous pas recevoir
les Ambaſſadeurs d'un Prince
fi accomply? Quelle joye ne devonsnous
pas faire paroiſtre du bonheur
que nous avons de poffeder les Ministres
d'un Prince si recommandable
&fi cher à toute l'Eglife, dont
il veut bien eftre le protecteurdans
les Royaumes les plus éloignez ?Illustres
Ambaßadeurs , que le Ciel
beniffe les démarches que vousfaites
pour la gloire d'un si grand &
d'un fi aimable Prince : Que la
70 IV. P. du Voyage
bienveillance dont vous voulezbien
honorer les Ministres du Trés -haut,
vous foit à jamais une femence
d'immortalité : Enfin , que vostre
prudence, voſtre ſageffe &toutes les
béroïques qualitez qui vous font
estimer & cherir de LOVIS LE
GRAND & de tous ses peuples,
foient un jour couronnées desſplendeurs
de la Sageffe Eternelle, de fes
trésors infinis , & de ses richeſſes
inépuisables. Ce font, Monseigneur,
les voeux & les plus ardans defirs
de toute cette Compagnie , & en
particulier de celuy qui a l'honneur
de parler icy pour elle.
Pendant que les Ambaffadeurs
eftoient occupés à
écouter ces harangues , & à
des Amb de Siam. 71
yfaire des réponſes auſſi ſpirituelles
qu'obligeantes , le
Major , & l'aide Major du
Regiment de Milice , firen .
faire un mouvement aux
Troupes qui vinrent en bon
ordre dans la Place , où ils les
mirent en Bataille , devant
l'Hôtel des Ambaſſadeurs . Le
Lieutenant Colonel eſtoit à
la teſte à cauſe de l'indiſpoſition
du Colonel , une partie
des Capitaines faiſoit un
front; les Lieutenans eſtoient
dans les diviſions ,& la queuë
eſtoit fermée par le reſte des
Capitaines , ils avoient tous
72 IV P. duVoyage
des plumes blanches. L'ordre
ayant eſté donné enſuite pour
lesvins de preſent, ils furent
portés dans des Cannes par
douze Huiffiers de Ville , qui
avoient à leur teſte les Avocats
& Procureurs du Roy de
l'Hôtel de Ville precedez du
Major , & de l'aide Major de
la Milice avec les trente Drapeaux
des Arts , & Métiers
qui estoient portez par leurs
Enſeignes , au fon d'un fort
grand nombre de Tambours,
le Mareſchal des Logis étoit
à la queuë . Ils entrerent en
cet ordre chés les Ambaſſadeurs,
des Amb de Siam. 73
deurs , auſquels l'Avocat de
la Ville fit compliment , &
preſenta les Vins. L'Ambaffadeur
répondit qu'ils estoient
obligés à Mas de Peronne de
leurhonneſteté, qu'ils voudroient
trouver occafion de les fervir, &
qu'ils n'avoientpas attendu moins
d'honneur qu'ils en recevoient
Sur le recit qu'on leur avoit fait
de Peronne , qu'ils n'oubliroient
jamais. Ces Meſſieurs s'étant
enfuite retirés dans le même
ordre à l'Hôtel de Ville , les
Arquebuſes à croc du Befroy
tirerent , ce qui fit fortir les
Ambaſſadeurs qui furent fur-
G
74 IV. P. du Voyage
pris de voir le Bataillon, dont
ils furent ſaluez de nouveau
de la pique ; aprés quoy les
Arqucbuſes à croc recommencerent
à tirer pour ſatisfaire
leur curiofité. Ils rentrerent
enfuite chez eux , où
Mele Marquis d'Hoquincour
alla leur demander l'ordre
. L'Ambaſſadeur donna
pour mot la Pucelle , & dit
que ce mot estoit affez beau &
affezglorieux à la Ville , pour
n'en pas donner un autre. On
fçait que la Ville de Peronne
n'a jamais efté priſe , quoyqu'elle
ait eſté attaquée en
des Amb. de Siam. 75
1536. par une puiſſanteArmée
que commandoit le Comte
Henry de Naſſau, ſous Charles-
Quint ; les Habitans de
Peronne la repouſſerent vigoureuſement
, après avoir
eſſuyé pluſieurs aſſauts. Les
cloches carillonnerent pendant
tout le ſoir, & toutes les
feneftres de la Ville ſe trouverent
illuminées , & les ruës
remplies de feux par les ordres
& par les loins de M
Aubé. L'Apartement desAmbaſſadeurs
eſtant ſur le derriere
de l'Hoſtel où ils ef
toient logez , M Torf les
r
Dij
76 IV. P. du Voyage
avertit de l'état brillant où
eſtoit la Ville. Ils voulurent
la voir , & fortirent juſque
dans la Place ; ce qui leur fit
dire qu'ils voyoient par là qu'on
n'oublioit rien pour faire honneur
au Roy leurMaistre. Comme
ils ne ſejournerent point
à Peronne, la foule ſe trouva
ſi grande pour les voir fouper
, que la curioſité d'une
grande partie des Dames ne
pût eſtre ſatisfaire. L'Ambaffadeur
ayant demandé le
Plan de laVille à M. le Marquis
d'Hoquincour, il le luy
fit donner parM.Tifon, Ing
r
des Amb. de Siam. ララン
genieur de Sa Majesté , de la
refidence de Peronne , avec
lequel il l'examina. Le lendemain
le Bataillon s'eſtant
remis en deux hayes, comme
le jour precedent, dés fix heures
du matin , les Ambaffadeurs
partirent à ſept au travers
de cette double haye.
M le Gouverneur , M le
Lieutenant de Roy , & M's
de Ville les attendoient à la
Porte de la Ville , où ils leur
firent de nouveaux complimens
; & les Ambaſſadeurs
aprés les avoir remerciez ,
fortirent au carillon des clo-
Giij
178 IV.P. du Voyage
ches & au bruit du canon,&
allerent dîner à Feſnes , d'où
ils prirent la route de Saint-
Quentin.
is. avec tous les honneurs que
je vous ay ſouvent repetez,
&prirent le chemin de Peronne
. Ils dînerent à Fain.
Peronne eſt une Place trésforte
, & paffe pour une des
Clefs de la France. Elle eft
en Picardie ſur la riviere de
Somme. Outre les Ouvrages
qui la deffendent, ce qui contribuë
à la rendre forte , ce
font les Marais qui l'environnent.
Les Eſpagnols ont
tâché ſouvent de la furprendre
, & ils n'ont pû en venir
des Amb. de Siam. 59
à bout. On attendoit les
Ambaſſadeurs dans cetteVille-
là avec beaucoup d'impatience
, & quoy qu'il n'y
ait point de Garnison , tout
y avoit l'air guerrier. Les
Habitans ne peuvent oublier
les Exercices Militaires,
auſquels ils ont toûjours paru
fi habiles , quoy que les
Conqueſtes de Sa Majefté les
ayent mis à couverr des alarmes
, dont ils n'ont jamais
eſté épouvantez , ayant herité
de la valeur , & de l'intrepidité
de leurs peres. Trente
&un drapeaux avoient eſté
bo IV. P. du Voyage
mis dés le matin aux feneſtres
de l'Hôtel de Ville pour annoncer
au Peuple la venuë
des Ambafſadeurs , l'on avoit
donné ordre de tenir toutes
les Boutiques fermées; enfin
tout avoit eſté diſpoſé pour
une reception auffi galante
que guerriere par les ſoins de
M de Ville , & par le zele
de M Aubé Major. C'eſt
Gentilhomme qui s'aquite
fi bien de tout ce qui regarde
cette dignité , qu'il a déja
eſté choiſy pluſieurs fois
pour la remplir , tanr Mrs de
Ville ont de plaifir à le voir
un
des Amb. de Siam. 61
leur teſte. Auſſi peut- on
dire qu'un homme de ce caractere
ſe diftingue toûjours
dans tout ce qu'il fait. Me le
Marquis d'Hoquincourt ,
Gouverneur de Peronne
voit expliqué à M's de Ville
les intentions du Roy ,
c'eſt ce qui les rendoit ſi ze-
د
a-
&
du
lez. Ce Marquis eftant accompagné
deM de la Brouë
Lieutenant de Roy
Commandant du Château ,
de l'Estat Major de la Place ,
& de beaucoup de Nobleſſe
de ſon Gouvernement , ſe
rendit à la porte de la Ville ,
62 IV. P du Voyage
ainſi que Mrs les Majeur &
Eſchevins , où ils attendirent
les Ambaſſadeurs. Lors
qu'ils furent arrivez au Pontlevis
de la Ville , M² le Marquis
d'Hoquincour leur preſenta
ſes Clefs par trois fois ,
& M Aubé leur preſenta
auſſi les ſiennes que Sa Majeſté
veut bien confier au
Majeur de la Ville. Ce Privilege
luy eft glorieux , & merire
d'eſtre remarqué. Les Ambaſſadeurs
entrerent enſuitte
au bruit du Canon & du Carillon
des Cloches , & pafferent
au travers de ſeize Comdes
Amb. de Siam. 63
&
pagnies du Regiment de la
Milice qui formoient deux
hayes juſques à l'Hôtel qui
leur avoit eſté preparé. Les
Officiers de ce Regiment
les ſaluerent de la pique ,
les Enſeignes avec leurs
Drapeaux. La Garde de leur
Logis eſtoit de cinquante
Mouſquetaires détachez,commandez
par le plus ancien
Capitaine , un Lieutenant ,
& l'Enſeigne Colonelle avec
le Drapeau de la Pucelle. On
avoit mis au deſſus de la porte
de ce meſme Logis , les
Armes du Roy de Siam , en64
IV. P. duVoyage
vironnées de Lauriers , & de
fleurs. Peu de temps apres
que les Ambaſſadeurs furent
arrivez, M le Marquis d'Hoquincourt
, toûjurs accompagné
de meſme qu'il l'avoit
eſté à la porte de la Ville ,
vint les ſaluer. Mts de Ville
s'étant auſſi rendus au meſme
lieu , M Aubé Majeur qui
eſtoit à leur teſte , leur fit
compliment au nom de ce
Corps , & s'expliqua en ces
termes.
MESSEIGNEVRS,
LesMagistratsde Peronne viendes
Amb. de Siam: 65
nent paroiſtre devantvous, ilsfoubaiteroient
de pouvoir affez bien
répondre aux volontez du Roy leur
Maistre , pour vous recevoir avec
toute la magnificence que vous meritez.
Dieu qui tient les coeurs des
Koisdansses mains, afait un miracle
d'avoir uny deux grands Rois
d'uneétroite amitié, malgré le grand
éloignement de leurs Etats , & les
vaſtes mers qui lesfeparent. Ilfemble
qu'il vienne d'en faire encore
un nouveau , en faveur de noftre
chere Ville de Peronne, puiſque nous
voyons vos Excellences dans ses
murs ; & cette ville toute remplie
qu'elle est de la gloire que nosPe
res luy ont acquiſe dans les fiecles
paſſez, avoit encore beſoin de cette
beureuſe journée pour celle de leurs
fucceffeurs, qui affeurent vos Excel-
F
66 IV. P. du Voyage
lences par la bouche de leurs Magiftrats
, du profond respect qu'ils
ont pour vous, & des voeux qu'ils
feront afin que cette union dure
éternellement.
L'Interprete demanda à
Mr Aubé s'il avoit une copie
de fon difcours. Il luy
répondit que oüy , parcequ'il
ſçavoit que les Ambaſſadeurs
en avoient demandé dans
pluſieurs Villes où ils avoient
paffé ; & l'Interprete l'ayant
receuë des mains de ce premier
Magiftrat, la lût, &l'expliqua
enfuite aux Ambaſſadeurs.
Le premier Ambaſſades
Amb. de Siam. 67
deur répondit , Qu'ils estoient
bien obligez à M les Magiftrats
de Peronne , de l'honneur
qu'ils leur rendoient; Qu'ils s'en
Jouviendroient quand ilsſeroient
de retour dans les Etats du Roy
leur Maistre : Que l'Alliance
qui venoit d'eſtre contractée entre
les deuxRois, dureroit autant
que le Soleil &la Lune ; Qu'ils
Je recommandoient à leurs prieres
, & qu'ils croyoient qu'ily
auroit un jour beaucoup de
Chreftiens dans le Royaume de
Siam , & que les François deviendroient
Siamois, & les Siamois
François. Le Chapitre &
Fij
68 IV. P. du Voyage
leBailliage vinrent enfuite les
complimenter. Le Bailliage
avoit àſa teſte M. Vaillant,
Lieutenant general,& leChapitre
M l'Abbé le Veftier,
Docteur de la Maiſon & Societé
de Navarre , & Doyen
du Chapitre de Peronne. Il
eſtoit accompagné de plus
de trente Chanoines, &du
Clergé de ſes quatre Paroifſes.
Voicy de quelle maniere
il parla.
MONSEIGNEVR,
Si tous les peuplesſont dans l'admiration
des rares qualitezde l'andesAmb.
de Siam. 69
guste Monarque dont voſtre Excellence
representefi dignement la per-
Sonne ; s'ils ne peuvent affez élever
la ſageſſe qui regle toutes les
actions, &particulierement le zele
qui luy a fait rechercher l'amitié de
noftre invincible Monarque , avec
quelles marques d'estime &de vineration
ne devons-nous pas recevoir
les Ambaſſadeurs d'un Prince
fi accomply? Quelle joye ne devonsnous
pas faire paroiſtre du bonheur
que nous avons de poffeder les Ministres
d'un Prince si recommandable
&fi cher à toute l'Eglife, dont
il veut bien eftre le protecteurdans
les Royaumes les plus éloignez ?Illustres
Ambaßadeurs , que le Ciel
beniffe les démarches que vousfaites
pour la gloire d'un si grand &
d'un fi aimable Prince : Que la
70 IV. P. du Voyage
bienveillance dont vous voulezbien
honorer les Ministres du Trés -haut,
vous foit à jamais une femence
d'immortalité : Enfin , que vostre
prudence, voſtre ſageffe &toutes les
béroïques qualitez qui vous font
estimer & cherir de LOVIS LE
GRAND & de tous ses peuples,
foient un jour couronnées desſplendeurs
de la Sageffe Eternelle, de fes
trésors infinis , & de ses richeſſes
inépuisables. Ce font, Monseigneur,
les voeux & les plus ardans defirs
de toute cette Compagnie , & en
particulier de celuy qui a l'honneur
de parler icy pour elle.
Pendant que les Ambaffadeurs
eftoient occupés à
écouter ces harangues , & à
des Amb de Siam. 71
yfaire des réponſes auſſi ſpirituelles
qu'obligeantes , le
Major , & l'aide Major du
Regiment de Milice , firen .
faire un mouvement aux
Troupes qui vinrent en bon
ordre dans la Place , où ils les
mirent en Bataille , devant
l'Hôtel des Ambaſſadeurs . Le
Lieutenant Colonel eſtoit à
la teſte à cauſe de l'indiſpoſition
du Colonel , une partie
des Capitaines faiſoit un
front; les Lieutenans eſtoient
dans les diviſions ,& la queuë
eſtoit fermée par le reſte des
Capitaines , ils avoient tous
72 IV P. duVoyage
des plumes blanches. L'ordre
ayant eſté donné enſuite pour
lesvins de preſent, ils furent
portés dans des Cannes par
douze Huiffiers de Ville , qui
avoient à leur teſte les Avocats
& Procureurs du Roy de
l'Hôtel de Ville precedez du
Major , & de l'aide Major de
la Milice avec les trente Drapeaux
des Arts , & Métiers
qui estoient portez par leurs
Enſeignes , au fon d'un fort
grand nombre de Tambours,
le Mareſchal des Logis étoit
à la queuë . Ils entrerent en
cet ordre chés les Ambaſſadeurs,
des Amb de Siam. 73
deurs , auſquels l'Avocat de
la Ville fit compliment , &
preſenta les Vins. L'Ambaffadeur
répondit qu'ils estoient
obligés à Mas de Peronne de
leurhonneſteté, qu'ils voudroient
trouver occafion de les fervir, &
qu'ils n'avoientpas attendu moins
d'honneur qu'ils en recevoient
Sur le recit qu'on leur avoit fait
de Peronne , qu'ils n'oubliroient
jamais. Ces Meſſieurs s'étant
enfuite retirés dans le même
ordre à l'Hôtel de Ville , les
Arquebuſes à croc du Befroy
tirerent , ce qui fit fortir les
Ambaſſadeurs qui furent fur-
G
74 IV. P. du Voyage
pris de voir le Bataillon, dont
ils furent ſaluez de nouveau
de la pique ; aprés quoy les
Arqucbuſes à croc recommencerent
à tirer pour ſatisfaire
leur curiofité. Ils rentrerent
enfuite chez eux , où
Mele Marquis d'Hoquincour
alla leur demander l'ordre
. L'Ambaſſadeur donna
pour mot la Pucelle , & dit
que ce mot estoit affez beau &
affezglorieux à la Ville , pour
n'en pas donner un autre. On
fçait que la Ville de Peronne
n'a jamais efté priſe , quoyqu'elle
ait eſté attaquée en
des Amb. de Siam. 75
1536. par une puiſſanteArmée
que commandoit le Comte
Henry de Naſſau, ſous Charles-
Quint ; les Habitans de
Peronne la repouſſerent vigoureuſement
, après avoir
eſſuyé pluſieurs aſſauts. Les
cloches carillonnerent pendant
tout le ſoir, & toutes les
feneftres de la Ville ſe trouverent
illuminées , & les ruës
remplies de feux par les ordres
& par les loins de M
Aubé. L'Apartement desAmbaſſadeurs
eſtant ſur le derriere
de l'Hoſtel où ils ef
toient logez , M Torf les
r
Dij
76 IV. P. du Voyage
avertit de l'état brillant où
eſtoit la Ville. Ils voulurent
la voir , & fortirent juſque
dans la Place ; ce qui leur fit
dire qu'ils voyoient par là qu'on
n'oublioit rien pour faire honneur
au Roy leurMaistre. Comme
ils ne ſejournerent point
à Peronne, la foule ſe trouva
ſi grande pour les voir fouper
, que la curioſité d'une
grande partie des Dames ne
pût eſtre ſatisfaire. L'Ambaffadeur
ayant demandé le
Plan de laVille à M. le Marquis
d'Hoquincour, il le luy
fit donner parM.Tifon, Ing
r
des Amb. de Siam. ララン
genieur de Sa Majesté , de la
refidence de Peronne , avec
lequel il l'examina. Le lendemain
le Bataillon s'eſtant
remis en deux hayes, comme
le jour precedent, dés fix heures
du matin , les Ambaffadeurs
partirent à ſept au travers
de cette double haye.
M le Gouverneur , M le
Lieutenant de Roy , & M's
de Ville les attendoient à la
Porte de la Ville , où ils leur
firent de nouveaux complimens
; & les Ambaſſadeurs
aprés les avoir remerciez ,
fortirent au carillon des clo-
Giij
178 IV.P. du Voyage
ches & au bruit du canon,&
allerent dîner à Feſnes , d'où
ils prirent la route de Saint-
Quentin.
Fermer
Résumé : Peronne. [titre d'après la table]
Le texte relate l'arrivée des ambassadeurs de Siam à Peronne, une ville fortifiée en Picardie située sur la rivière de Somme. Entourée de marais, Peronne a résisté à plusieurs tentatives de prise par les Espagnols. Les habitants, familiers des exercices militaires, étaient impatients d'accueillir les ambassadeurs. Pour l'occasion, trente-et-un drapeaux étaient exposés à l'Hôtel de Ville et les boutiques étaient fermées. Les ambassadeurs ont été reçus par le marquis d'Hoquincourt, gouverneur de Peronne, et le maire Aubé, qui leur ont remis les clés de la ville. Ils ont été escortés par seize compagnies de la milice et logés dans un hôtel spécialement préparé, avec une garde de cinquante mousquetaires. Le marquis d'Hoquincourt et les magistrats de Peronne ont prononcé des discours de bienvenue, soulignant l'amitié entre les rois de France et de Siam. Les ambassadeurs ont répondu en exprimant leur gratitude et en espérant une alliance durable. Le chapitre et le bailliage ont également adressé leurs compliments. Pendant leur séjour, des mouvements militaires ont été effectués et des vins ont été offerts aux ambassadeurs. La ville était illuminée, permettant aux ambassadeurs d'admirer les festivités. Le lendemain, ils ont quitté Peronne sous les honneurs militaires et se sont dirigés vers Saint-Quentin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
7
p. 160-187
Benefices donnez dans la dernière Promotion, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à l'Article des Benefices donnez par la Roy dans la [...]
Mots clefs :
Bénéfices donnés, Roi, Promotion, Abbayes, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Benefices donnez dans la dernière Promotion, [titre d'après la table]
Je passe à
l' Article des Benefices donnez par le Roy dansla
derniere Promotion, & je
commence à l'ordinaire par
vous marquer ce que ceux qui
en ontelle pourvusont merité
ducosté de l'Eglise; car, ainj
que je vous ay (OU;O\.lrs marque
,
ce n'est ny aux services
ny à la naissance que le Roy
donne les Benefices; mais cela
ne m'empêche pas de vous parler ensuire de lanaissance&des
services de ceux qui sont distinguez par quelques endroits,
quoy que ce ne soit pas à ces
services & àcettenaissanceque
le Roy ait donné ces Benefices.
** S. M. a
donné l'Abbaye
de S. Sulpice, Ordre de Cifteaux
,
Diocese de Bellay, &
dépendante de Pontigny, à
Dom Languet Prieur de la Fer.
té, & frere de Mr le Comte de
RochefortConseiller
au Par-
lemenf de Bourgogne; de Mr
le Comte de Gergy
,
Gentilhomme ordinaire de Sa Majesté, & son Envoyé Extraordinaire prés du Grand Duc de
Toscane, & qui a
esté ci devant en la mêmequalité prés
des Ducs de Mantouë
,
de
Parme, de Wirtemberg
,
& de
plusieurs autres Princes & Etats
de l'Empire en Allemagne. Il
est aussï frere de Mr le Baron
de Montigny, Colonel de Cuirassiersau service de Monsieur
l'Eleveur de Baviere ;
de Mr
l'AbbéLanguet, Vicaire de
la Paroisse de S. Sulpice, & de
Mr l'Abbé de Coetmaloin
Aumônier de Madame la Duchesse de Bourgogne, & grand
Vicaire de l'Evêché d'Autun,
actuellement à Moulins.
Dom Languet est Docteur
de Sorbonne. Il est très- confideré, & aimé dans son Ordre.
Le feu Abbé de laFertéen faisoit tant de cas qu'il le fie
Prieur de cette Abbaye, & il
a
dit plusieurs fois qu'il desiroit fort qu'il luy fuccedaft.
Cet Abbé estant mort il y a
environ cinq mois, on a procedé à l'élection, & de vingtdeux voix Dom Lai)cyuctcii.,,,i
eu dix pour luy, & celuy qui
estoit Abbé de Saint Sulpice
en a eu douze, & par consequent estant élu Abbé de la
Ferré, l'Abbaye de S. Sulpice
qu'ilpossedoit & qui est à la
nomination du Roy, estant
vacante, Sa Majesté y a
nommé
Dom Languet.
Languer Hubert,- Ministred'Etat d'AugusteDuc deSaxe,
naquit enBourgogne en ij18,
à Viteaux
,
dont estoit GDUverneurson pere Germain Languet, Gentilhomme d'une an- -
cienne famille de l'Autunnois.
Le desir de voyager l'engagea
dés sa jeunesse à passer en Allemagne
,
où il s'attacha à sa
personne & aux sentimens de
Melancthon
;
Auguste ayant
èonnu (on esprit & son habileté pour les négociations se fit
un plaisir de les mettre enœuvre ;
il l'envoya deux fois en
France auprès de Charles IX.
& le fit son Plenipotentiaire à
la Paix de Stetin
,
lorsque cet
Electeur eut esté choisi avec
d'autres Princes pour Médiateur entre les Suédois & les
Moscovites
;
enfin il le retint
en son Conseil pour estlre plus
à portée de le consulter
; Lan-
guet donna dans toutes ces occassons des preuves de son habileté; mais dans la suite mécontent de ce qu'on le foupçonnoit d'avoir voulu répandre en Saxe la doctrine de
Zuingle
,
il se retira de cette
Cour en 1577.le célébré Guillaume Prince d'Orange l'attira
prés de luy, & te servir utilement des conseils de Languer,
qui mourut entre les bras de ce
Prince en 1581. à Anvers ou
il sur enterré. Il avoit eu deux
freres
,
l'un Claude Languet
Seigneur de Saint COrine, qui
s'attacha à lu Cour de la Reine
Catherine de Medicis, & l'autre Guy Languet qui fut Chancelier de Savoye. La famille du
premier subsiste
encore en
Bourgogne avec distinction,
dans les enfans de Denys Languer Seigneur de Rochefort,
Baron de Saffres & Gergy, &c..
Procureur General au Parlement de Dijon. La vie d'Hubert Languet a
esté imprimée
à Hall en Saxe, en 1700. L'on
y a
imprime en mesme temps
un Recueil de Lettres Secrettes
qui regardent ses négociations;
on a
aussi de luy un volume
des Lettres Latines à Camera-
rius,imprime pour la dernière
fois
a
Leipsic, un autre des Let.
tres au Chevalier Sydney fils
du Viceroy d'Irlande,imprime
en 1646.chez Elzewir, une
Relation de l'expedirion d'Augustede Saxe contre Guillaume
Grumbach, & les Revolrez de
cette Province; une Harangue
Françoise à Charles 1 X. Outre
l'ouvrage intitulé, Vindicia contra Ty annos
3
fous le nom de
Stephanusjunius Brutus, Libelle
fameux dont l'Auteur a
esté si
long temps inconnu, & un
Discours des Etats de l'Empire
qui n'a jamais esté imprinlé:
on
on luy attribuë aussi une Apologie pour, Guillaume Prince
d'Orange contre leBan& Edit
du Roy d' Espigne.Joach.Cetmerarius in njitd ph. Aîelanctbonis; Jacq. Auguste de Thou,
L. 74- de son Histoire. Dupleffis Mornay
,
Préfacé de l edir.
latinc du Livre dela Véritable
Religion: Bodinus Dærnon. l. z.
t. C.Jian. VolsPresace des Annales de GuaguinEdit.lar. Gerard Jean Vossius dans la Vie
de Fabien Burgrave de DonaJ
&c. Mr Biyle,Dissertacion sur
le Livre de Stephanus Junïus
I
Brurus.
Sa Majesté ayant esté inforlnée que Dom Perdu Religieux
Profex de l'Abbayedu Gard,
Ordre de Cîceaux, Diocese
d'Ârokns, & Prieurde l'Abbaye de la RIVOUX, de la £lia—
tionde Clevaux depuis qu'il
aembrassé la vie. Monastique,
,
y a
toûjours vécu avec beaucoup de pieré ,-de respict 5C
de sourmssion aux vo docez de
ses Supérieurs
,
d'humilité & 1
de tendresse pour ses Confreres
,
d'amour Se de douceur
envers ceux donc la conduire
luya esté confiée,qu'il
a
passé j
par toutes les chai gc5 deson
Ordre, dans l'exercice dequelles il a
pendant vingt années,
donné des preuves d'une bonne conduite
,
en ayant remply
les devoirs avec toute l'édification, la modesselavigilance,
l'exactitude
,
& la modération
possibles, & convenables à son
état
,
qu'il s'est acquis l'estime
&la consideration de tous ceux
dont il estoit connu, & qu'il
estoit tres capable de remplir
les premieres dignitez de ton
Ordre,l'Abbaye de la GraceDieu du mesme Ordre au
Diocese de Bezançon en Franche-Comté, étant venue à
va-
quer par la mort de Dom Claude François Jou ff oy de Noütllard dernier Abbé, le Roy a
honoré de son choix Dom
Louis Perdu. & l'a nommé à
cette Abbaye. Il estfilsdeMre
Augustin Perdu, & de Dame
Funçoise Lagrené des plusanciennes familles de la Ville d'Amiens,&alliées aux Maisons
les r'u, con fiderables de lamême Ville.
Du costé de son pere, il cft
petit
- neveu de Mis Perdu
Avocats d-ilin-Tuez par leur
merice
,
qui oac excellé dans
leur profession & se [ont,ftC-
quis l'estime & la consideration de toute la Province.
Il est cousin germain deMr
PerduAvocat de la Ville d Amiens, l'un des plus beaux
genies de son temps, qui s'est
ddhngué par son éloquence
& par sa grande érudition, ÔC
qui Lit mort à la stur de sort
âge, regrettélde1 -
tous ceux qui
l'ontconnu.
Il elt aussi cousin de Mr Perdu Tresorier de France de la
même Ville, qui estoit fils de
Mr Perdu Bailly d'Eu.
* Du costé de Me sa mere il
estpetit-neveu de DameMa-
delainePezé, qui estoitundes
plus beaux génies de son sexe,
& de son siecle, laquelle après
avoir mis la Reforme dans
l'Abbaye de Maubuisson Ordre de Cisteaux, & dans rrois
autres Maisons du même Ordrea esté nommée par feu
Giston Duc d'Orléans en
1640. à l'Abbaye de Voysins
pré, de cette Ville,& y
est morte en 1644 en très-bonne
odeur,ayant par savie & par ses
mœursédifiénon feulement les
encore toute la Province, &.
mérité les regrets de tous ceux
donc elleestoit connue. îfljr
<
Il cil arriere petit neveu dcÏ
Mre Francis Rose, qui fut
d'abord Licencié en Droit Canon & Civil, en suite Doyen
de la Cat hédrale. d' Amiens
,, d'où il estoit natifs,&Official
de l'Evêque du même heu, ôc.
qui fut enfin par son rare merite, & par sa pieté profonde
nommé par HenryIV. à l'E.
vêch-é d Orléans en ifyj. &;
qui mourut peu de temps après
regrettéde son Prince qui I 1-ior
noroit de ses bontez, ez de plufleurspersonnes de distinction,
Il a eu aussi pour grand 011-:
cle Mre Nicôlas Lagrené
,
qui*
futélûen1513.Abbédel'Abbaye de Saint Jean d'Amiens, i
Ordre des Chanoines Regu
-
liers de Premonstré
,
& fut
nommé en 1510. par François
I.à l'Evêché d'Ebron
,
& fait i
Suffragant de Mre François de -j
Halleuvin Evêque d'Amiens,
ilfut encore en 1522. élû Abj
bé du Mont Saint Martin, &
mourut le premier Juin1540.
Sa memoire a
esté si recommandable, qu'on a mis son
corps au milieu de la Nef de J
l'Eglise de ladite Abbaye de
SaintJean, fous une tombe de
marbre blanc, soutenuë pn fjx
lions, sur laquelle il est en re- lief couché accompagné de
quatre Anges aux quatre coins;
à l'entour de cette tombe sont
gravez ces mots:Nicolans Lagrene 1540. afifivabat domum
miam
,
& atria m~,atipsum
elegi mibi in filium. 1. i Paral.
t
Ila aussi pour parens, dans
I,E"I!cc) dans l'Epée,& dans
la Robbe
,
un grand nombre
de personnes de nlerite, &
d honneur.
L'AbbayedeS.Sigismonds
a
estédonnée à Me de la Lan-
de, fort estimée dans son Ordre,quoy que Jeune, ce qui
luy a
fait meriter
9
la nominanon du Roy Elle est proche
parente de Mr de la Lande,
ci-devant Colonel de Dragons
,o& Lieurenant général]
pour le Roy dans rOtleanois>
Employqu'ilaeu aprèsla morc^
de Mr le Marquis de la Lan ic
son pere. Le pere <5c le fils DAtl
îous- deux esté honorez du mrcj
de Lieutenans généraux des
Armées du Roy.
Me Carher
a eu
l'Abbaye]
de Blandecque Elle ^exercé
ks principales Charges de sa
Communauté, & toûjours au
gré & à la satisfactionde celles
quiluy estoient (eûmifcs. Elle
porte un nom respéctable dans
l'Eglise, de grands Serviteurs
de Dieu l'ayant porté dans les
deux derniers siecles. L'Abbaye de Blandecque est de l'Ordre de Cisteaux dans le Diocese
de
r
S
Celle
Orner*
de Mouchy
*
a
esté donnée à Me de Monbel de la Menardiere. Cette Dame joint à
une naifrlnce tres distinguée
une vertu qui luy a
souvent
attiré des éloges de ses Superieurs & qui luy a
procuré une
grande consideration dans son
0 dre. Elle a eu coûtes lesprincipales Charges de sa Communauté&elle les a
toujours exercées avec beaucoupde prudence. Elle a un genie superieur
& propre pour les plus grande> affaires. On affure qu'elle
a
fait des progrés surprenans
dans l étude des saintes Lettres.
Cette Abbaye est très ancimJ
ne, & edea eu depuis plusieurs
siecles une alliance de Confraternité avec celle de la Fcrfe,
Diocese de Nismes, & cellede
Goriau, Diocese de Lodeve.
Celle de laBuffiereàMcSe-
i"u deVillerault, qui a
estéélevée dans la Religion depuis sa
plus grande jiuncflè
;
de maniere qu'elle en a
prisde bonne heure l'espnt 6c les ITj;¡xi-,
mes Cette Abbayeestde Ordre de Cisteaux
,
dans le Docese de Bou gcs. Elle est fort
ancienne.
I Celle de Sainte Claire de
Sisteron
,
à
laquelle le Prieuré
de S. Pierre de Souribe
,
autrefois Abbaye, Diocese de Gap,
est uni, à Me de Salamarre de
Revis. L'Abbaye de Sainte
Claire est la trosiéme de ce
Diocese. Celles de Lure & de
~Croiiis sont les deux premieres, & cette derniere est unie
à lEvêché. MrThomassinEvêque de Sisteron
,
un des plus
dignes Prelats du Royaume,
avoit beaucoup d'rlhnle pour
feuë ~Me l'Abbesse de Sainte
Claire, & c'est sur son témoignage que le R>y a
nommé
celle-cy
,
qui joint à une naissance distinguée un merite &
une vertu connuë de toute la
Provence. Ellea iurrourbeau.
coc p
d habileté dans le goUJ
veiûemcnt Ecclesiastique,&il
y a peu de personnes qui s'y
ÍOltllt autant appliquees.
Le Prieuré de Saint Louis de
Rouen à Me de Pommerval
,
Religieuse du même Convent.
Savertu & son merite la distinguent beaucoup. Ellea~lOÛ"
jours accompli avec une fidelité bien édifiante les devoirs
Je son état depuis qu'elle est
dans la Religion; & elle y a
toûjours menéunevietrèspe-
~nitente & tres
-
retirée. On la
consulte de bien des endroits
sur les matieres de spiritualité
;
parcequ'onsçaitqu'elle a
sur
cela de grandes lumieres, &
une expérience de pl ufieursannées.Mrl'Archevêque dcT
Rouen l'estime beaucoup
,
&
c'est le témoignageque cePrélat a
rendu au Royen sa faveur qui a
déterminéce Prince
qui ne cherche dans les choix
qu'ilfait pour l'Eglise, que la
Vertu & lemerile,à luy dpn-
~Der cette ~Digniré. Elle ixfilla
quelquetempsàl' honneur que
SaMajestéluy faisoit,maisenfin des ordres absolus l'ontdeterminée à se charger d un fardeau qu'on a
jugé depuis longtemps n'estre pas rrop pesant
pour elle. Le Prieuré de Saint
Louis d. Rouen est tres -
ancien. Il està peu pté§ de lamê-
me ancienneté que l'Abbaye
de S. Amand qui ell dans la
même Ville, & que celle de
Gomerfontaine. Il a une affinité particuliereavecl'Abbaye
de Filles de Montiers Villiers
qui est dans le même Diocese.
C'est un usage de l'Antiquité
& des premiers Siecles de 1 Ordre Monastique que ces fortes.
de Confraternitez
:
elles formoientune union tres-étroite,
& les Monasteres ainsi liez se
fournissoient reciproquement
les secours spirituels & lestemporels
;
ils s'armoient même
quelquefois -
pour la ~dtffenfe
les unsdes autres; mais c'est sur
tout les Suffrages & les Prieres
que ces sortes d'unions avoient
pour objet principal, comme
le remarque le sçavant Pere
Mabillon, quia fait de si grandes recherches sur l'ordre Monastique.
Le Roy a
donnédepuis quelque temps un Canonicar qui
vacquoit dans l'Eglis Royale
& Collegiale de Nostre Dame
de Ville-neuve lez Avignon,à
Mr l'Abbé Ycard, Ecclesiastiqu.e d'un grand merite, &qui
a
toûjours fait une exacte profcŒoa des vertus & des devoirs
de son e(hc. Il est proche pirent du R. Pere Dom ~Variel
,
Prieur de la ChartreusedeVille neuve, & un des plus grands
sujets de son Ordre. Cet Abbé
est un grand Theologien,&il
estpeud'~Eccltsiftiques mieux
instruits que luy des Principes
de la Morale chrestienne. Il a.
d'autres talens qui luy font
auni beaucoup d'honneur.
l' Article des Benefices donnez par le Roy dansla
derniere Promotion, & je
commence à l'ordinaire par
vous marquer ce que ceux qui
en ontelle pourvusont merité
ducosté de l'Eglise; car, ainj
que je vous ay (OU;O\.lrs marque
,
ce n'est ny aux services
ny à la naissance que le Roy
donne les Benefices; mais cela
ne m'empêche pas de vous parler ensuire de lanaissance&des
services de ceux qui sont distinguez par quelques endroits,
quoy que ce ne soit pas à ces
services & àcettenaissanceque
le Roy ait donné ces Benefices.
** S. M. a
donné l'Abbaye
de S. Sulpice, Ordre de Cifteaux
,
Diocese de Bellay, &
dépendante de Pontigny, à
Dom Languet Prieur de la Fer.
té, & frere de Mr le Comte de
RochefortConseiller
au Par-
lemenf de Bourgogne; de Mr
le Comte de Gergy
,
Gentilhomme ordinaire de Sa Majesté, & son Envoyé Extraordinaire prés du Grand Duc de
Toscane, & qui a
esté ci devant en la mêmequalité prés
des Ducs de Mantouë
,
de
Parme, de Wirtemberg
,
& de
plusieurs autres Princes & Etats
de l'Empire en Allemagne. Il
est aussï frere de Mr le Baron
de Montigny, Colonel de Cuirassiersau service de Monsieur
l'Eleveur de Baviere ;
de Mr
l'AbbéLanguet, Vicaire de
la Paroisse de S. Sulpice, & de
Mr l'Abbé de Coetmaloin
Aumônier de Madame la Duchesse de Bourgogne, & grand
Vicaire de l'Evêché d'Autun,
actuellement à Moulins.
Dom Languet est Docteur
de Sorbonne. Il est très- confideré, & aimé dans son Ordre.
Le feu Abbé de laFertéen faisoit tant de cas qu'il le fie
Prieur de cette Abbaye, & il
a
dit plusieurs fois qu'il desiroit fort qu'il luy fuccedaft.
Cet Abbé estant mort il y a
environ cinq mois, on a procedé à l'élection, & de vingtdeux voix Dom Lai)cyuctcii.,,,i
eu dix pour luy, & celuy qui
estoit Abbé de Saint Sulpice
en a eu douze, & par consequent estant élu Abbé de la
Ferré, l'Abbaye de S. Sulpice
qu'ilpossedoit & qui est à la
nomination du Roy, estant
vacante, Sa Majesté y a
nommé
Dom Languet.
Languer Hubert,- Ministred'Etat d'AugusteDuc deSaxe,
naquit enBourgogne en ij18,
à Viteaux
,
dont estoit GDUverneurson pere Germain Languet, Gentilhomme d'une an- -
cienne famille de l'Autunnois.
Le desir de voyager l'engagea
dés sa jeunesse à passer en Allemagne
,
où il s'attacha à sa
personne & aux sentimens de
Melancthon
;
Auguste ayant
èonnu (on esprit & son habileté pour les négociations se fit
un plaisir de les mettre enœuvre ;
il l'envoya deux fois en
France auprès de Charles IX.
& le fit son Plenipotentiaire à
la Paix de Stetin
,
lorsque cet
Electeur eut esté choisi avec
d'autres Princes pour Médiateur entre les Suédois & les
Moscovites
;
enfin il le retint
en son Conseil pour estlre plus
à portée de le consulter
; Lan-
guet donna dans toutes ces occassons des preuves de son habileté; mais dans la suite mécontent de ce qu'on le foupçonnoit d'avoir voulu répandre en Saxe la doctrine de
Zuingle
,
il se retira de cette
Cour en 1577.le célébré Guillaume Prince d'Orange l'attira
prés de luy, & te servir utilement des conseils de Languer,
qui mourut entre les bras de ce
Prince en 1581. à Anvers ou
il sur enterré. Il avoit eu deux
freres
,
l'un Claude Languet
Seigneur de Saint COrine, qui
s'attacha à lu Cour de la Reine
Catherine de Medicis, & l'autre Guy Languet qui fut Chancelier de Savoye. La famille du
premier subsiste
encore en
Bourgogne avec distinction,
dans les enfans de Denys Languer Seigneur de Rochefort,
Baron de Saffres & Gergy, &c..
Procureur General au Parlement de Dijon. La vie d'Hubert Languet a
esté imprimée
à Hall en Saxe, en 1700. L'on
y a
imprime en mesme temps
un Recueil de Lettres Secrettes
qui regardent ses négociations;
on a
aussi de luy un volume
des Lettres Latines à Camera-
rius,imprime pour la dernière
fois
a
Leipsic, un autre des Let.
tres au Chevalier Sydney fils
du Viceroy d'Irlande,imprime
en 1646.chez Elzewir, une
Relation de l'expedirion d'Augustede Saxe contre Guillaume
Grumbach, & les Revolrez de
cette Province; une Harangue
Françoise à Charles 1 X. Outre
l'ouvrage intitulé, Vindicia contra Ty annos
3
fous le nom de
Stephanusjunius Brutus, Libelle
fameux dont l'Auteur a
esté si
long temps inconnu, & un
Discours des Etats de l'Empire
qui n'a jamais esté imprinlé:
on
on luy attribuë aussi une Apologie pour, Guillaume Prince
d'Orange contre leBan& Edit
du Roy d' Espigne.Joach.Cetmerarius in njitd ph. Aîelanctbonis; Jacq. Auguste de Thou,
L. 74- de son Histoire. Dupleffis Mornay
,
Préfacé de l edir.
latinc du Livre dela Véritable
Religion: Bodinus Dærnon. l. z.
t. C.Jian. VolsPresace des Annales de GuaguinEdit.lar. Gerard Jean Vossius dans la Vie
de Fabien Burgrave de DonaJ
&c. Mr Biyle,Dissertacion sur
le Livre de Stephanus Junïus
I
Brurus.
Sa Majesté ayant esté inforlnée que Dom Perdu Religieux
Profex de l'Abbayedu Gard,
Ordre de Cîceaux, Diocese
d'Ârokns, & Prieurde l'Abbaye de la RIVOUX, de la £lia—
tionde Clevaux depuis qu'il
aembrassé la vie. Monastique,
,
y a
toûjours vécu avec beaucoup de pieré ,-de respict 5C
de sourmssion aux vo docez de
ses Supérieurs
,
d'humilité & 1
de tendresse pour ses Confreres
,
d'amour Se de douceur
envers ceux donc la conduire
luya esté confiée,qu'il
a
passé j
par toutes les chai gc5 deson
Ordre, dans l'exercice dequelles il a
pendant vingt années,
donné des preuves d'une bonne conduite
,
en ayant remply
les devoirs avec toute l'édification, la modesselavigilance,
l'exactitude
,
& la modération
possibles, & convenables à son
état
,
qu'il s'est acquis l'estime
&la consideration de tous ceux
dont il estoit connu, & qu'il
estoit tres capable de remplir
les premieres dignitez de ton
Ordre,l'Abbaye de la GraceDieu du mesme Ordre au
Diocese de Bezançon en Franche-Comté, étant venue à
va-
quer par la mort de Dom Claude François Jou ff oy de Noütllard dernier Abbé, le Roy a
honoré de son choix Dom
Louis Perdu. & l'a nommé à
cette Abbaye. Il estfilsdeMre
Augustin Perdu, & de Dame
Funçoise Lagrené des plusanciennes familles de la Ville d'Amiens,&alliées aux Maisons
les r'u, con fiderables de lamême Ville.
Du costé de son pere, il cft
petit
- neveu de Mis Perdu
Avocats d-ilin-Tuez par leur
merice
,
qui oac excellé dans
leur profession & se [ont,ftC-
quis l'estime & la consideration de toute la Province.
Il est cousin germain deMr
PerduAvocat de la Ville d Amiens, l'un des plus beaux
genies de son temps, qui s'est
ddhngué par son éloquence
& par sa grande érudition, ÔC
qui Lit mort à la stur de sort
âge, regrettélde1 -
tous ceux qui
l'ontconnu.
Il elt aussi cousin de Mr Perdu Tresorier de France de la
même Ville, qui estoit fils de
Mr Perdu Bailly d'Eu.
* Du costé de Me sa mere il
estpetit-neveu de DameMa-
delainePezé, qui estoitundes
plus beaux génies de son sexe,
& de son siecle, laquelle après
avoir mis la Reforme dans
l'Abbaye de Maubuisson Ordre de Cisteaux, & dans rrois
autres Maisons du même Ordrea esté nommée par feu
Giston Duc d'Orléans en
1640. à l'Abbaye de Voysins
pré, de cette Ville,& y
est morte en 1644 en très-bonne
odeur,ayant par savie & par ses
mœursédifiénon feulement les
encore toute la Province, &.
mérité les regrets de tous ceux
donc elleestoit connue. îfljr
<
Il cil arriere petit neveu dcÏ
Mre Francis Rose, qui fut
d'abord Licencié en Droit Canon & Civil, en suite Doyen
de la Cat hédrale. d' Amiens
,, d'où il estoit natifs,&Official
de l'Evêque du même heu, ôc.
qui fut enfin par son rare merite, & par sa pieté profonde
nommé par HenryIV. à l'E.
vêch-é d Orléans en ifyj. &;
qui mourut peu de temps après
regrettéde son Prince qui I 1-ior
noroit de ses bontez, ez de plufleurspersonnes de distinction,
Il a eu aussi pour grand 011-:
cle Mre Nicôlas Lagrené
,
qui*
futélûen1513.Abbédel'Abbaye de Saint Jean d'Amiens, i
Ordre des Chanoines Regu
-
liers de Premonstré
,
& fut
nommé en 1510. par François
I.à l'Evêché d'Ebron
,
& fait i
Suffragant de Mre François de -j
Halleuvin Evêque d'Amiens,
ilfut encore en 1522. élû Abj
bé du Mont Saint Martin, &
mourut le premier Juin1540.
Sa memoire a
esté si recommandable, qu'on a mis son
corps au milieu de la Nef de J
l'Eglise de ladite Abbaye de
SaintJean, fous une tombe de
marbre blanc, soutenuë pn fjx
lions, sur laquelle il est en re- lief couché accompagné de
quatre Anges aux quatre coins;
à l'entour de cette tombe sont
gravez ces mots:Nicolans Lagrene 1540. afifivabat domum
miam
,
& atria m~,atipsum
elegi mibi in filium. 1. i Paral.
t
Ila aussi pour parens, dans
I,E"I!cc) dans l'Epée,& dans
la Robbe
,
un grand nombre
de personnes de nlerite, &
d honneur.
L'AbbayedeS.Sigismonds
a
estédonnée à Me de la Lan-
de, fort estimée dans son Ordre,quoy que Jeune, ce qui
luy a
fait meriter
9
la nominanon du Roy Elle est proche
parente de Mr de la Lande,
ci-devant Colonel de Dragons
,o& Lieurenant général]
pour le Roy dans rOtleanois>
Employqu'ilaeu aprèsla morc^
de Mr le Marquis de la Lan ic
son pere. Le pere <5c le fils DAtl
îous- deux esté honorez du mrcj
de Lieutenans généraux des
Armées du Roy.
Me Carher
a eu
l'Abbaye]
de Blandecque Elle ^exercé
ks principales Charges de sa
Communauté, & toûjours au
gré & à la satisfactionde celles
quiluy estoient (eûmifcs. Elle
porte un nom respéctable dans
l'Eglise, de grands Serviteurs
de Dieu l'ayant porté dans les
deux derniers siecles. L'Abbaye de Blandecque est de l'Ordre de Cisteaux dans le Diocese
de
r
S
Celle
Orner*
de Mouchy
*
a
esté donnée à Me de Monbel de la Menardiere. Cette Dame joint à
une naifrlnce tres distinguée
une vertu qui luy a
souvent
attiré des éloges de ses Superieurs & qui luy a
procuré une
grande consideration dans son
0 dre. Elle a eu coûtes lesprincipales Charges de sa Communauté&elle les a
toujours exercées avec beaucoupde prudence. Elle a un genie superieur
& propre pour les plus grande> affaires. On affure qu'elle
a
fait des progrés surprenans
dans l étude des saintes Lettres.
Cette Abbaye est très ancimJ
ne, & edea eu depuis plusieurs
siecles une alliance de Confraternité avec celle de la Fcrfe,
Diocese de Nismes, & cellede
Goriau, Diocese de Lodeve.
Celle de laBuffiereàMcSe-
i"u deVillerault, qui a
estéélevée dans la Religion depuis sa
plus grande jiuncflè
;
de maniere qu'elle en a
prisde bonne heure l'espnt 6c les ITj;¡xi-,
mes Cette Abbayeestde Ordre de Cisteaux
,
dans le Docese de Bou gcs. Elle est fort
ancienne.
I Celle de Sainte Claire de
Sisteron
,
à
laquelle le Prieuré
de S. Pierre de Souribe
,
autrefois Abbaye, Diocese de Gap,
est uni, à Me de Salamarre de
Revis. L'Abbaye de Sainte
Claire est la trosiéme de ce
Diocese. Celles de Lure & de
~Croiiis sont les deux premieres, & cette derniere est unie
à lEvêché. MrThomassinEvêque de Sisteron
,
un des plus
dignes Prelats du Royaume,
avoit beaucoup d'rlhnle pour
feuë ~Me l'Abbesse de Sainte
Claire, & c'est sur son témoignage que le R>y a
nommé
celle-cy
,
qui joint à une naissance distinguée un merite &
une vertu connuë de toute la
Provence. Ellea iurrourbeau.
coc p
d habileté dans le goUJ
veiûemcnt Ecclesiastique,&il
y a peu de personnes qui s'y
ÍOltllt autant appliquees.
Le Prieuré de Saint Louis de
Rouen à Me de Pommerval
,
Religieuse du même Convent.
Savertu & son merite la distinguent beaucoup. Ellea~lOÛ"
jours accompli avec une fidelité bien édifiante les devoirs
Je son état depuis qu'elle est
dans la Religion; & elle y a
toûjours menéunevietrèspe-
~nitente & tres
-
retirée. On la
consulte de bien des endroits
sur les matieres de spiritualité
;
parcequ'onsçaitqu'elle a
sur
cela de grandes lumieres, &
une expérience de pl ufieursannées.Mrl'Archevêque dcT
Rouen l'estime beaucoup
,
&
c'est le témoignageque cePrélat a
rendu au Royen sa faveur qui a
déterminéce Prince
qui ne cherche dans les choix
qu'ilfait pour l'Eglise, que la
Vertu & lemerile,à luy dpn-
~Der cette ~Digniré. Elle ixfilla
quelquetempsàl' honneur que
SaMajestéluy faisoit,maisenfin des ordres absolus l'ontdeterminée à se charger d un fardeau qu'on a
jugé depuis longtemps n'estre pas rrop pesant
pour elle. Le Prieuré de Saint
Louis d. Rouen est tres -
ancien. Il està peu pté§ de lamê-
me ancienneté que l'Abbaye
de S. Amand qui ell dans la
même Ville, & que celle de
Gomerfontaine. Il a une affinité particuliereavecl'Abbaye
de Filles de Montiers Villiers
qui est dans le même Diocese.
C'est un usage de l'Antiquité
& des premiers Siecles de 1 Ordre Monastique que ces fortes.
de Confraternitez
:
elles formoientune union tres-étroite,
& les Monasteres ainsi liez se
fournissoient reciproquement
les secours spirituels & lestemporels
;
ils s'armoient même
quelquefois -
pour la ~dtffenfe
les unsdes autres; mais c'est sur
tout les Suffrages & les Prieres
que ces sortes d'unions avoient
pour objet principal, comme
le remarque le sçavant Pere
Mabillon, quia fait de si grandes recherches sur l'ordre Monastique.
Le Roy a
donnédepuis quelque temps un Canonicar qui
vacquoit dans l'Eglis Royale
& Collegiale de Nostre Dame
de Ville-neuve lez Avignon,à
Mr l'Abbé Ycard, Ecclesiastiqu.e d'un grand merite, &qui
a
toûjours fait une exacte profcŒoa des vertus & des devoirs
de son e(hc. Il est proche pirent du R. Pere Dom ~Variel
,
Prieur de la ChartreusedeVille neuve, & un des plus grands
sujets de son Ordre. Cet Abbé
est un grand Theologien,&il
estpeud'~Eccltsiftiques mieux
instruits que luy des Principes
de la Morale chrestienne. Il a.
d'autres talens qui luy font
auni beaucoup d'honneur.
Fermer
Résumé : Benefices donnez dans la dernière Promotion, [titre d'après la table]
Le texte traite de la promotion de bénéfices ecclésiastiques accordés par le roi, soulignant que ces nominations ne sont pas basées sur les services ou la naissance, mais sur les mérites ecclésiastiques. Plusieurs nominations sont mentionnées, notamment celle de Dom Languet à l'Abbaye de Saint-Sulpice, Ordre de Cîteaux, Diocèse de Bellay. Dom Languet est décrit comme un homme respecté et confié dans son ordre, et frère de plusieurs personnalités influentes. Le texte détaille également la vie et les réalisations de Languer Hubert, un ministre d'État d'Auguste Duc de Saxe, connu pour ses habilités en négociations et ses écrits. D'autres nominations incluent Dom Perdu à l'Abbaye de la Grâce-Dieu en Franche-Comté, Me de la Lande à l'Abbaye de Saint-Sigismond, Me de Salmarre de Revis à l'Abbaye de Sainte Claire de Sisteron, et Me de Pommerval au Prieuré de Saint Louis de Rouen. Ces personnes sont louées pour leurs vertus, leurs mérites et leurs contributions à leurs ordres respectifs. Le texte mentionne également des alliances de confraternité entre certaines abbayes et des usages monastiques anciens.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
s. p.
« Selon l'ordre que je me suis proposé pour la division [...] »
Début :
Selon l'ordre que je me suis proposé pour la division [...]
Mots clefs :
Ordre, Division
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texteReconnaissance textuelle : « Selon l'ordre que je me suis proposé pour la division [...] »
fuis proposé pour la divi.
siondu Mercure,cette3e
Partie devroitcontenir
toutes les especesd'amusements,
dont on paît
égayer un Mercure
mais je n'ymettraypour
ce mois-cy que des Pieces
serieuses.
siondu Mercure,cette3e
Partie devroitcontenir
toutes les especesd'amusements,
dont on paît
égayer un Mercure
mais je n'ymettraypour
ce mois-cy que des Pieces
serieuses.
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9
p. 121-164
Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Début :
ARTICLE XXII. De l'ordre de la Marche des Princes [...]
Mots clefs :
Bulle d'Or, Princes, Empereur, Électeurs, Roi, Romains, Cour, Ecclésiastique, Archevêque, Cheval, Duc, Honneur, Criminels, Sceau, Bâton, Logis, Saxe, Crime, Fille, Fils, Ordre, Coupable, Séance, Mort, Charge
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texteReconnaissance textuelle : Bulle d'Or. [titre d'après la table]
ARTLCLEXXII.
De l'ordre de la Marche des
FrincesELetteurs,dr parqui
sont portées les Marques honoraires.
pOur déclarer le rangquel
les Princes Electeurs doivent
tenir en marchant avec
l'Empereur ou avec le Roi
desRomains en public & erL
cérémonie, & dont nous
avons ci- dessus fait mention,
Nous ordonnons que toutes
les fois que pendant la tenuë
d'une Diete Imperiale, il
faudra que les Princes Electeurs
marchent processionnellement
avec l'Empereur au le
Roi des Romains, en quelques
actionsou solemnitez
que cesoit, & qu'ils y portent
les Ornemens Impériaux ou
Royalix; le Duc de Saxe portant
FEpee Imperiale ou
Royale, marchera immédiatement
devant l'Empereur,
étant au milieu entre luy &
l'Electeur de Trêves ; ledit
Electeur de Saxe aura à sa
droite le Comte Palatin du
Rhin, qui portera le Globe
ou la Pomme Imperiale, &à
sa gauche le Marquis de
Brandebourg
, portant le
Sceptre, tous trois marchant
de front: le. Roi de Boheme
suivra immédiatementl'EmpereurouleRoides
Romains;
sans que personne marche entre
l'Empereur ou ledit Roi
&lui.
ARTIClE XXIII.
DesBénédictions des Archevesques
en lapresence de1•'*-
,,.lT'Empereur. Outes les fois qu'on
celébrera en solemnité
la Méfie devant l'Empeteur
ou le Roy des Romains,
,U que les Archevesques de
Mayence, de Tréves & de
Cologne; ou deux d'entre eux s'y trouveront presens, on
observeraàla confession qui
se dità l'entrée de la Messe,
au baisen de l'Evangile & de
la Paix qu'on presente après
(Ag":/tsDei,& même aux Bénédictions
qui se donnent à la fin
de la Méfie
,
&: à celles qui
se font à l'entrée de table &
aux graces quife rendent après
le repas, cet ordre que Nous
avons estimé à propos d'y étatablir,
de leur avis & consentement;
qui est que le premier
aura cet honneur le premier
jour; le second, le second
jour; & le troisiéme, le
t,roin2e.m.e jour. Nousdéclarons en ce
cas, que l'ordre de la primauté
ou posteriorité entre
les Archevesques, doit estre
dreeglé sur l'ordre & le temps leur consecration. Et afin
qu'ils se préviennent les uns
les autres par des témoignages
d'honneur &de déference,
& que leur exemple oblige
les autres à s'honorer mutuellement,
Nous desirons que celui
que cet ordre, touchant
les choses susdites, regardera
le premier
,
fasse à ses Collegues
une civilité & une honnêteté
charitable pour les inviteràprendre
cet honneur, &
qu'après cela il procèdeaux
choses susdites, ou à quelqu'une
d'elles.
ARTICLE XXIV.
Les Loix suisantes ont ejlè
publiées en la Diete de Metz
lejour de Noël, l'an 13r6.
Par Charles IV.Empereur des
Romains toujours Auguste,
.RoydiBobeme,affiflédetous
les PÍinces Electeurs du Saint
Empire en presence du Vénérable
Pere en Dieu le Seigneur
Théodorique Evêque d'Albe,
Cardinal de la sainte Eglise
Romaine>& de CharlesFils
aîné du Roy de France, Illustre
Duc de Normandie, &
Dauphin de Viennois.
S.J. SI quelqu'un estoit
entrédans quelque
complotcriminel, ou auroit
fait ferment ou promesse de
s'y engager avec les Princes
& Gentilshommes, ou avec des Particuliers &: autres
Personnnes quelconques
mêmes roturieres, pour attenter
à la vie des Reverends
& Illustres Princes Electeurs
du saint Empire Romain,
tant Ecclesiastiques que Seculiers,
ou de quelqu'un d'eux,
qu'il périsse par le glaive, &:
que tous ses biens soient
confisquez comme criminel de
leze.Majesté ; car ils sont
partie de nostre Corps: Et en
ces rencontres les Loix punissent
lavolontéaveclamême
severité que le crime mesme.
Et bien qu'il fût juste que les
fils d'un tel parricide moururentd'une
pareille more)
parce que l'on en peut appréhender
les mêmes exemples;
néanmoins par une bonté
particuliére
,
Nous leur donnons
la vie: Mais Nous voulons
qu'ils soient fruftrez de
la succession maternelle ou
ayeule, comme aussi de tout
les biens qu'ils pouroient esperer
par droit d'heredité &
de succession, ou par testament
de leurs autres parens &.
amis; afin qu'étant toujours
pauvres & necessiteux, l'infamie
de leur pere les accompagne
toûjours;qu'ils ne puissent
jamais parvenir à aucun
honneur & Dignité, même à
celles qui sont conferées par
l'Eglise; & qu'ilssoient re-@
duits à telle extremité, qu'ils
languissent dans une necessité
continuelle
,
& trouvent par
ce moyen leur soulagement
dans la mort &: leur supplice
dans la vie. Nous voulons aussi
que ceux qui oseront intercéder
pour telles sortes de gens,
soient notez d'une infamie
perpetuelle.
§. 2. Pour ce qui est des
filles de ces criminels ,en
quelque nombre qu'elles
puissent estre
,
Nous ordonnons
qu'elles prennentla falcidie
ou la quatriéme partie
en la successionde leur mere,
foit qu'elle ait fait testament
ou non; afin qu'elles ayent plûcôc:
une médiocre nourriture
de fille, qu'un entier avantage
ou nom d'heritieres.Car
en effet la Sentence doit être
d'autant plus moderée à leur
égard, que nous sommes perfuadez
que la foiblesse de leur
sexe les empêchera de commettre
des crimes de cette
nature.
§. Déclarons aussi les
émancipations que telles gens
pourroient avoir faites de leur
fils ou de leurs filles, depuis
la publication de la presente
Loi
,
nulles &: de nul effet ;
pareillement Nous déclarons
nulles & de nulle valeur toutes
les constitutionsde dot, donations
& toutes les autres
aliénations qui auront été faites
par fraude
, &. même de
droit,depuis le temps qu'ils
auront commencé à faire le
premier projet de ces conspirations
&: complot. Si les
femmes ayant retiré leur dot
se trouvent en cet état, que
ce qu'elles auront reçu de
leurs maris à titre de donations,
elles le doiventreserver
à leurs fils, lorsquel'usufruit
n'aura plus lieu;qu'ellesçachent
que toutes ces choses,
qui selon la Loi devroient
retourner aux fils, seront appliquées
à nostre Fisc, à la
reserve de la falcidie ou quatriéme
qui en fera prise pour
les filles, & n n pour les fils.
§. 4. Ce que nous venons
de dire de ces criminels & de
leurs fils,doitaussi estre entendu
de leurs satelites, complices
& ministres, & de
leursfils. Toutefois si aucun
des complices, touché du
desir d'une veritable gloire
découvre la conspiration, en
son commencement, il en recevra
de Nous récompense
& honneur: Mais pour cel ui
qui aura eu part à ces conspirations
&: ne les aura revelées
que bien tard, avant
néanmoinsqu'elles ayent été
découvertes, il fera estimé
digne feulement d'absolution
&: du pardon de son crime.
§. 5. Nous ordonnons aussi,
que s'il est revelé quelque
attentat commis contre lesdits
Princes Electeurs Ecclesiastiques
ou Seculiers, l'on
puissemême après la mort
du coupable poursuivre de
nouveau la punition de ce
crime. ,-
§. 6.De même,l'on pourra
pour ce crime de leze-Majesté,
à l'égard deidics Princes
Electeurs, donner la question
aux serviteurs du Maître
qui aura été accusé.
- §.7. Ordonnons deplus
par ce presentEdit Imperial,
& voulons que même après
la mort du coupable l'on
puisse commencer à informer
contre lui,afin quele
crime, étant * averé, sa mémoire
puisse estre condamnée
&: ses biens confisquez.
Car dés là que quelqu'un a
formé le dessein d'uncrime
détestable,il en est en quelque
façon coupable & bourrelé
en son ame.
$. 8. C'estpourquoy, dés
que quelqu'un se trouvera
coupable d'untel attentat
Nous voulons qu'il ne puisse
plus ni vendre, ni aliener, ni
donner la liberté à ses esclaves,
& mêmequ'on ne lui
puissepluspayer ce qui lui
estdû.
§.9.Pareillement ordonnons
qu'à ce sujet on applique
à laquestion les serviteurs
du criminels c'est-à-dire,
pour le crime ducomplot détestable
fait contre les Princes
Electeurs Ecclesiastiques
'&. Seculiers.
§. 10. Et si quelqu'unde
ces criminels meurt pendant
l'instruction du Procez, Nous
voulons que ses biens, à cause
qu'on est encore incertain
qui en fera leSuccesseur,
soient mis entre les mains de
la Justice.
ARTICLE XXV.
De la conservation des Princi»
pautez, des Electeurs en
leurentier. sS'Il est expedient que toutes
Principautez soient
conservées en leur entier, afin
que la Justice s'affermisse, &
que les bons & fideles Sujets
jouissentd'un parfait repos
d'une paix profonde ;il est
encore ,
sans comparaison beaucoup plus juste queles,
grandes Principautez, Domaines
,
Honneurs & Droits
des Princes Electeurs
,
demeurent
aussi en leur entier;
car là où lepéril est leplus à
craindre
,
c'est là ou il faut
user de plus grandes précaurions
de peur que les colomnesVenant
à manquer 3 toute le bâtiment ne tombe
en ruine.
§. I. Nous voulons donc &
or donnons parcet Edit Imperial
perpetuel, qu'à l'avenir
&à perpétuité les grandes
& magnifiques Principatitez
,
tellesque sont le Royau-
me de Bohême , la Comtç,
Palatine du Rhin,la Duché
de Saxe & le Marquisat de
Brandebourg,leurs Terres
Jurisdictions , , Hommages &
Vasselages, avec leurs appartenances
& dépendances, ne
puissent estre partagées
,
diviséesoudémembrées
en
quelque façon que ce soit ;
mais qu'elles demeurent à
perpétuité unies &: conservées
en leur entier. ,:.
§. 2. Que le Fils aîné y
succéde,& que tout le Domaine&
tout le Droit appartienne
à luy seul ; si cen'est
qu'il soit insensé,ou qu'il ait
tel autre grand &: notable
défaut qui l'empêche absolument
de gouverner; auquel
cas la successionluy estanc
défenduë
,
Nous voulons que
le fécond Fils, s'il y en a un
en la même ligne, y foit appellé
; sinon l'aîné des Frères
ou Parens paternelslaïque
qui se trouvera estre le plus
proche en ligne directe &:
masculine: lequel toutefois
fera tenu de donner des preuves
continuelles de sa bonté
& liberalité envers ses autres
Frères ôc Soeurs, contribuant
à leur subsistance selon la
grace qu'il aura reçue de
Dieu, & selon la bonne vo- lonté& facultez de son
patrimoine; lui défendant
expressément tout partage, division&démembrement
des Principautez,&: de leurs
appartenances ôc dépendances,
en quelque façon que
ce puisse être.
ARTICLE XXV-I.,,-
De la Cour Impériale desa
séance. , I.LE jour que l'EmpereurouleRoides
Romains voudra tenir folemnellement
sa Cour, les Princes
Electeurs tant Ecclesiastiques
que Seculiers, se renfdront
à une heure ou environ,
au logis de la demeure
Impériale ou Royale,ou
l'Empereur ou le Roi, étant
revêtu de tous lesOrneniens
Impériaux monteraachevai,
avectous les Princes Electeurs
qui l'accompagneront
jusqu'au lieu préparé pour
la Séance chacun en l'ordre
& en la maniéré qui a été cidessusprescrite
, &: inserée
dans l'Ordonnance qui regle
les marches des mêmes Princes
Eleaeurs.
2. L'Archichancelier dansl'Archichancellariat
duquel
la Cour Impériale se tiendra,
portera aussi au bout d'un Bâton
d'argent tous les Sceaux'
Impériaux ou Royaux.
§. 3. Mais les Princes Electeurs
Seculiers porteront le
Septre
,
la Pomme & l'Epée
,
en la nlanie-re qui a été dite
ci
-
dessus.
§. 4.Quelques autres Prill
ces inférieurs qui feront dé
putez par l'Empereur &: à
son choix, porteront immédiatement
devant l'Archevesque
de Trevesmarchant eJt.,
son rang, premièrement la
Couronne d'Aix-la-Chapelle:,
& en secondlieu, celle de
Milan: Ce qui ne se pratiquera
feulement que devant
l'Empereur, orné de la Couronne
Impériale.
§. L'Imperatrice aussi, ou,
la Reine des Romains, étant
revêtue des Habits & Orne.
mens de Ceremonie, marchera
après le Roi ou l'Empereur
des Romains, &: auiïi
après le Roi de Boheme , qui
fuit immédiatement l'Emper
reur ,mais çloignécd'unçù.
pace compétant, & accom
pagnée de ses principaux Officiers
&: de ses Filles d'Honneur
¡& ce jusques au lieu de
la Séance.
ARTICLE XXVII.
Des Fondions des Princes Electeurs
dans les rencontres oh
lesEmpereurs oit. Rois des Romains
tiennent folemnellement
leur Cour. NOus ordonnons que
toutes les fois que l'Elnpereur
ou le Roi des Romains
voudra tenir solemnellement
sa Cour, &: où Ice
PrincesEle&enrs ferontobjigèt
de faireles Ponctions de,
leurs Charges,on observe eiv
cela l'ordre suivant.-
§. i.Premièrement,TEm-,
pereurou le Roides Roi-riainsf,-
étant assis en sa Chaire Roya-r
le, ou sur le TrôneImpérialv
le Duc de Saxe fera sa ChaiM
ge en la maniéré que nous;
allons dire. On mettra d-,
vàntle Logis de la Séance
Imperiale ou Royale, un tas
d'Avoine, de telle hauceuf)
qu'il aille jusqu'au poitrai"
ou juf ues à la Telle du cheval
sur lequel le Duc fera.,
monté;: & le Duc ayant en'
ses mai ns un Bâton d'argent
& une Mesure aussi d'argent,>
qui peseront ensemble douze,
Marcs d'argnt.'& étant ï;
cheval- remplira la' mesure
d'avoine & la donnerar' au
premier Palfrenier qu'il ren-'
contrera. Apres quoi, fichant
le Bâton dans l'avoine, il se
retirera; & son Vice-Maréchal
, sçavoir de Pappenheim,
s'approchant, ou lui
absent, le Mareschal de la
1Cour,Jpaermvettroa leipinllagee d.e
§.i Dés que l'Empereur
ou le Roi des Romains se fera
mis à table, les Princes Electeurs
Ecclesiastiques, c'est-à-,
dire les Archevêques, étant'
debout devant la table avec
les autres Prelats, la beniront
suivant l'ordre qui a été
ci- dessus par Nous prescrit.
La Bénédiction étant faite,
les
les mêmes Archevêques, s'ilt
font tous presens, ou bien
deux, ou un d'entr'eux, pren*
,dront les Sceaux Impériaux
ou Roïaux des mains du Chancelier
de la Cour;& l'Archevesque
dans lArchichancellariat
duquel la Cour se tiendra,
marchant au milieu des
deux autres Archevesques qui
feront à ses cotez,tenant avec
lui le Bâton d'argent où les
Sceaux feront suspendus
; tous
trois les porteront ainli, &
les mettront avec rcfpctt lui?
la Table devant l'Empereur
ou le Roy. Mais l'Empereur
cru le Roiles leur rendra auflktost
: Et celui dans l'Archichancellariat
duquell%Cerémonies
se feront, comml a
vçté dit, pendra à Ton col le
plus grand Sceau, & le portera
ainsi durant tout le Difner
& apiés, jusquesà ce qu'il
foit retourné à cheval du Pa-
Jais à son Logis. Or le Bâton
dont nous venons de parler,
doit estre d'argent, du poids
-de douze marcs; & les trois
Archevesques doivent payer
chacun le tiers, tant du poids
de l'argent que du prix de
la façon. Le Baston & les
Sceaux demeureront au Chancellier
de la Cour, qui en fera
ce qu'il lui plaira; & c'est
pourquoi aussi-tofi: que celui
des Archevesques auquel il
aura appartenu de porter le
plus grand Sceau au col, depuis
le-Palais jusqu'à son Logis
( comme il a été dit )y
sera arrivé) il renvoyera par
quelqu'un deses Domestiques
audit Chancelier de la. Cour
Imperiale,ledit Sceau sur le
même cheval; & l'Archevefque,
selon la décence desa
propre Dignité & l'amitié
qu'il portera audit Chancelier
de la Cour, fera tenu
de lui donner aussi le cheval.
§. 3. Ensuite le Marquis
de Brandebourg viendra à
cheval, ayant en ses mains un
Bassin &: une Aiguière d'Argent
, du poids de douze
marcs, avec de l'eau & une
belle Serviette. En mettant
pied à terre, il donnera à laver
au Seigneur Empereur
ou au Roi des Romains.
<§.A. Le Comte Palatin du
Rhin entrera de mesme à
Cheval, portant quatre Plats
d'argent remplis deViande,
chaque Plat du poids de trois
marcs; & ayant mis pied à
terre, mettra les Plats sur la
Table devant l'Empereur ou
Roi des Romains.
§,f. Aprés eux viendra
le Roi de Boheme, Archi-
Echanson, étant aussi à Cheval,
& tenant à la main une
Coupe ou Gobelet d'argent
du poids de douze marcs.
couvert tic plein de Vin &
d'eau;& ayant mis pied à
terre, presentera à boire à
l'Empereurou au -
Roi des
Romains.
§. 6. Nousordonnonsaussi,
quesuivant ce quia éç
ptac'iquéjufql'ici),lesPrin
ces Electeurs Seculiersayantfait
leuts Charges, le Vice-
Chambellan de Falkenstein
ait le Cheval , le Bassin &
l'Aiguiére du Marquis de
Brandebourg: le Maistre de
Cuisine de Norteniberg, le
Cheval &: les plats du Comte
Palatin du Rhin; le Vice-
Echanson de Limbourg, le
Cheval &le Gobelet du Roy
de Bohême ; & le Vice-
Marêchal de Pappenheim, le Cheval,le Bâton& la Mesure
du Duc de Saxe. Bien
entendu que c'est en cas que
ces Officiers se trouventen
Personne à la Cour Imperiale
ou Royale, &: y fassent les
Fonctions de leurs Charges:
Autrement
,
& siis sont tous
absens ou quelques-uns d'eux,
alors les Officiers ordinaires
de l'Empereur ou du Roy des
Romains serviront au lieu
des Absens, chacun en sa
Charge; & comme ils en
feront les fonctions
,
aussi
joyiront-ils des émolunens;
ARTICLE XXVIIL
Des Tables Impériales &
Electorales. ;I'LA Table Imperiale
ou Royale doitestre
disposée en forte qu'elle soit
plus haute de six pieds que
lesautres Tables de la Salle ;
& aux jours des Affciiiblée%
solemnelles personne ne s'y
mettra que l'Empereur ou le
Roy des Romains seul.
§. 2. Et même la Place ôâ
la Table de l'Impératrice ou
Reineseradressée à côté,&
plusbaffe de trois pieds que
celle de l'Empereur ou Roy
des Romains;mais plus haute
quecelle des Electeurs aussi
de trois pieds. Pour les Tables
& places des Princes
Electeurs
, on les dressera
toutes d'une même hauteur.
§. 3. On dressera sept Tables
pour les sept Elecceun
Ecclesiastiques & Seculiers,
au bas de la Table Impériale,
sçavoir trois du côté droit ,
&trois autres du côté gauche
& la septiéme vis-à-vis de
l'Empereur ou Roy des Romains
,
dans le même ordre
que nous avons dit icy à l'Article
des Séances & du Rang
des Princes Elctlcurs ; en
forte que Personne, de quelque
qualité & condition qu'elle
foit
, ne se puisse mettre
entre deux ou à leurs Tables.
§. 4. Il ne sera permis à
aucun des susdits Princes Electeurs
Seculiers qui aura raie
sa Charge, de s'aller mettre
à la Table qui luy aura esté
preparée
, que tous les autres
Electeurs les Collegues
n'ayent fait aussi leurs Charges
mais que dés que quelqu'un
d'eux ou quelqu'uns auroit
fait la leur, ils se retireront
auprès de leur Table, &: se
tiendront làdebout, jusqu'à
ce que tous les autres ayent
achevé les Fondions susdites
de leurs Charges; &: alors ils
s'assoiront tous en même
temps,chacun à sa Table. §. 5. Dautant que nous
prouvons par les Relations
tres-certaines& par des Tradirions
si anciennes qu'il n'y a
point de memoirede contraire,
qu'il a été de tout temps
heureusement observé, que
l'éledion du Roy des Romains
futur Empereur se doit faire
en la Ville de Francfort, & le
Couronnement à Aix-la-C ha
- pelle, &que l'Elû Empereur
doit tenir sa premiere Cour
Royale à Nuremberg
-,
c'est
pourquoy Nous voulons, par
plusieurs raisons, qu'il en soit
usé de même à l'avenir;si co
n'est qu'il y ait empêchement
legitimé.
§. 6. Toutes les fois que
quelque Electeur Ecclesiastique
ou Seculier qui aura esté
appelle à la Cour Imperiale,
ne pourra pour quelque raison
legitime s'y trouver en Personlie
,
&: qu'il yenvoyera un Ambassadeur
ou Deputé; cet Ambaffadeur
,
de quelque condition
ou qualité qu'il soit ;,
quoi qu'en vertu de son pouvoir
il doiveestre admis en la
place de celuyqu'ilreprefente,
ne se mettra pas à la Table
quel'on aura destinée pour celuy
qui l'aura envoyé.
b-,~ Enfin toutes les Ceremonies
de cette Cour Imperiale
estant achevées
, tout l'échaffaut
ou Bâtiment de bois qui
aura esté fait pour la Seance &
pour les Tables de l'Empereur
ou Roy des Romains,& des
Princes Electeursassemblez
pour ces Ceremonies solemnelles,
oupour donner l'Investiture
des Fiefs, appartiendraauMaistred'Hôtel.
ARTICLEXXIX,
Des Droits des officiers, lorsque
les Princes font Hommage
de leurs Fiefs à l'Empereurou
au Roydes Romains,
§.1.ORdonnons par le
present Edit Imperial,
que lorsque les Princes
Electeurs, tant Ecclesiastiques
que Seculiers,recevrontlenrs
Fiefs 011 Droits Souverains
des mains de l'Empereur ouJ
du Roy des Romains
,
ils ne
soient point obligez de payer
ou de donner aucune choseà
qui que se foit: Car comme
l'argent que l'on paye sousce
pretexte en:du aux Officiers,
& que les Princes Electeurs
ont la Superiorité sur tous les
Officiers de la Cour Impériale
, ayant même en ces fortes
d'Offices leurs Substituts étaablis
& gagezà cet eiFet par
les Empereurs, il feroit absurde
que des Officiers substituez
demandaient de l'argent
ou des«Presens à leurs
Supcrieurs; si ce n'est que
lesdits Princes Electeurs leus
veuillent donner quelque
chosede leur propre volonré
& libéralité.•
§. 2. Mais les autres Prin-
"#s de l'Empire, tant EccleSadiquesqueSéculiers,
en
recevant leurs Fiefs,comme
nous venons de dire, de l'Empereur
ou du Roy des Romains,
donneront aux Officiers
de la Cour Imperiale ou
Royale , ,chacun soixante-trois
marcs 5cun quart d'argent;
si ce n'est que quelqu'un d'eux
pûtverifier sonexemption,&
faire voir que par privilege
Impérial ou Royal il foit dispensé
de payer laditesomme
, & tous les autrès droits que
l'on a accoutumé de payer
quand on prend l'Invefiiture;
&. ce fera le Maistre d'Hostel
de l'Empereurou du Roydes
Romains qui fera le partage
de ladite somme de soixantetrois
marcs & un quart d'ar.
gent, enla manière quisuit.
Premièrement, il en prendra
dixmarcs pour lui; Il en
donnera autant au Chancelier
de l'Empereurou du Roi
des Romains ; aux Secrétaires
, Nottaires & Dicteurs
trois marcs ;& à celui qui
scelle
, pour la cire & le parchemin
,unquart; sans quele
C hancelier&les Secretaires
soient tenus de donner pour
cela autre chose, sinon un
Certificat du Fief reçû ou de
sîmples Lettres d'Investiture.
Semblablement, le Maistred'Hostel
donnera de ladite
somme dix marcs à l'Echanson
de Limbourg ; dix aux
Vice - Marêchal de Pappenheim
,
&dix auVice-Chambellan
de Falkenstein ; pourvu
qu'ils se trouvent en personne
à ces Investitures, ôc
qu'ils y fartent les Fondions
de leurs Charges; autrement
&: en leur absence
,
les Officiers
de la Cour de l' Empereur
ou du Roi des Romains
qui feront la Charge des Absens
, & qui enauront eu la
peine, en recevront aussi le
profit.& les émolumens
§. 3. Mais lorsquele Prince
monté sur un Cheval ou toute
autre Bête, recevra l'Investiture
deses Fiefsde l'Empereur
ou du Roi des Romains
, quelque foit cette Bête,
elleappartiendra au grand
Maréchal ,c'est-à-dirfcauDue
de Saxe, s'il estpresent; sinon
à son Vice-Marêchal de
Pappenheim, &- en son absence
au Marêchal dela Cour de
l'Empereur.
ARTicle XXX.
De ÏInftruftion des Princels
Electeurs aux Langues.
§. I.DAutant que la
Majestédusaint
EmpireRomain doit prc{cri..
re les Loix, & commander
plusieursPeuples de diverses
Nations, moeurs, façons
de faire &: de différentes Langues
; il est Julie, & les plus
Gige le jugent ainsi,.que tes
Princes Electeursquisont les
côlomnes & les arcs-boutans
de l'Empire, soient instruits
& ayent la connoissance de
plusieurs Langues;parce qu'étant
obligez de soulager lEm-'
pereur en ses plus importantes
affaires; il est necessaire
qu'ils entendent plusieurspersonnes
, & que reciproquement
ils se puissent faire entendre
à plusieurs.
2. C'est pourquoy Nous
ordonnons que les Fils ou Heritiers
& Successeurs des Illustres
Princes Electeurs; ravoir
du Roy de Bohême, du
Comte Palatin du Rhin, du
Duc de Saxe, & duMarquis
de Brandebourg, qui sçavent
apparemment la Langue Allemande,
parcequ'ils ta. doivent
avoir apprise.dés leur ensance
; estant parvenus à l'à..
ge de sept ans,se fassentinstruire
aux Langues Latines,
Italienne & Esclavonne : en
telle sorte qu'ayant atteint la
quatorzième annéede leurâge,
ils y soient sçavans, selon
le talent que Dieu leur en au.
ra-donné : ce que Nous ne
jugeons pas feulement utile;,
mais aussi necessaire, à eause
que l'usage de ces Langues
est fort ordinaire dans l'Empire
pour le maniement de ses
plus importantes affaires.
; §. 3. Nous laissons toutefois
à l'option des Peres le particulier
de cette Instruction;en
forte qu'ildépendra d'eux
d'envoyer leur fils ou les Tarens
qu'ils jugeront leur devoir
apparemment succéder
en l'Eledorat, aux lieux où
ils pourront apprendre commodément
ces Langues, ou
de leur donner dans leurs
Maison des Précepteurs &: de
jeunes Camarades, par l'inftruétion
8c la conversation desquels ils puissent s'instruire
dans ces Langues.
Fin.
De l'ordre de la Marche des
FrincesELetteurs,dr parqui
sont portées les Marques honoraires.
pOur déclarer le rangquel
les Princes Electeurs doivent
tenir en marchant avec
l'Empereur ou avec le Roi
desRomains en public & erL
cérémonie, & dont nous
avons ci- dessus fait mention,
Nous ordonnons que toutes
les fois que pendant la tenuë
d'une Diete Imperiale, il
faudra que les Princes Electeurs
marchent processionnellement
avec l'Empereur au le
Roi des Romains, en quelques
actionsou solemnitez
que cesoit, & qu'ils y portent
les Ornemens Impériaux ou
Royalix; le Duc de Saxe portant
FEpee Imperiale ou
Royale, marchera immédiatement
devant l'Empereur,
étant au milieu entre luy &
l'Electeur de Trêves ; ledit
Electeur de Saxe aura à sa
droite le Comte Palatin du
Rhin, qui portera le Globe
ou la Pomme Imperiale, &à
sa gauche le Marquis de
Brandebourg
, portant le
Sceptre, tous trois marchant
de front: le. Roi de Boheme
suivra immédiatementl'EmpereurouleRoides
Romains;
sans que personne marche entre
l'Empereur ou ledit Roi
&lui.
ARTIClE XXIII.
DesBénédictions des Archevesques
en lapresence de1•'*-
,,.lT'Empereur. Outes les fois qu'on
celébrera en solemnité
la Méfie devant l'Empeteur
ou le Roy des Romains,
,U que les Archevesques de
Mayence, de Tréves & de
Cologne; ou deux d'entre eux s'y trouveront presens, on
observeraàla confession qui
se dità l'entrée de la Messe,
au baisen de l'Evangile & de
la Paix qu'on presente après
(Ag":/tsDei,& même aux Bénédictions
qui se donnent à la fin
de la Méfie
,
&: à celles qui
se font à l'entrée de table &
aux graces quife rendent après
le repas, cet ordre que Nous
avons estimé à propos d'y étatablir,
de leur avis & consentement;
qui est que le premier
aura cet honneur le premier
jour; le second, le second
jour; & le troisiéme, le
t,roin2e.m.e jour. Nousdéclarons en ce
cas, que l'ordre de la primauté
ou posteriorité entre
les Archevesques, doit estre
dreeglé sur l'ordre & le temps leur consecration. Et afin
qu'ils se préviennent les uns
les autres par des témoignages
d'honneur &de déference,
& que leur exemple oblige
les autres à s'honorer mutuellement,
Nous desirons que celui
que cet ordre, touchant
les choses susdites, regardera
le premier
,
fasse à ses Collegues
une civilité & une honnêteté
charitable pour les inviteràprendre
cet honneur, &
qu'après cela il procèdeaux
choses susdites, ou à quelqu'une
d'elles.
ARTICLE XXIV.
Les Loix suisantes ont ejlè
publiées en la Diete de Metz
lejour de Noël, l'an 13r6.
Par Charles IV.Empereur des
Romains toujours Auguste,
.RoydiBobeme,affiflédetous
les PÍinces Electeurs du Saint
Empire en presence du Vénérable
Pere en Dieu le Seigneur
Théodorique Evêque d'Albe,
Cardinal de la sainte Eglise
Romaine>& de CharlesFils
aîné du Roy de France, Illustre
Duc de Normandie, &
Dauphin de Viennois.
S.J. SI quelqu'un estoit
entrédans quelque
complotcriminel, ou auroit
fait ferment ou promesse de
s'y engager avec les Princes
& Gentilshommes, ou avec des Particuliers &: autres
Personnnes quelconques
mêmes roturieres, pour attenter
à la vie des Reverends
& Illustres Princes Electeurs
du saint Empire Romain,
tant Ecclesiastiques que Seculiers,
ou de quelqu'un d'eux,
qu'il périsse par le glaive, &:
que tous ses biens soient
confisquez comme criminel de
leze.Majesté ; car ils sont
partie de nostre Corps: Et en
ces rencontres les Loix punissent
lavolontéaveclamême
severité que le crime mesme.
Et bien qu'il fût juste que les
fils d'un tel parricide moururentd'une
pareille more)
parce que l'on en peut appréhender
les mêmes exemples;
néanmoins par une bonté
particuliére
,
Nous leur donnons
la vie: Mais Nous voulons
qu'ils soient fruftrez de
la succession maternelle ou
ayeule, comme aussi de tout
les biens qu'ils pouroient esperer
par droit d'heredité &
de succession, ou par testament
de leurs autres parens &.
amis; afin qu'étant toujours
pauvres & necessiteux, l'infamie
de leur pere les accompagne
toûjours;qu'ils ne puissent
jamais parvenir à aucun
honneur & Dignité, même à
celles qui sont conferées par
l'Eglise; & qu'ilssoient re-@
duits à telle extremité, qu'ils
languissent dans une necessité
continuelle
,
& trouvent par
ce moyen leur soulagement
dans la mort &: leur supplice
dans la vie. Nous voulons aussi
que ceux qui oseront intercéder
pour telles sortes de gens,
soient notez d'une infamie
perpetuelle.
§. 2. Pour ce qui est des
filles de ces criminels ,en
quelque nombre qu'elles
puissent estre
,
Nous ordonnons
qu'elles prennentla falcidie
ou la quatriéme partie
en la successionde leur mere,
foit qu'elle ait fait testament
ou non; afin qu'elles ayent plûcôc:
une médiocre nourriture
de fille, qu'un entier avantage
ou nom d'heritieres.Car
en effet la Sentence doit être
d'autant plus moderée à leur
égard, que nous sommes perfuadez
que la foiblesse de leur
sexe les empêchera de commettre
des crimes de cette
nature.
§. Déclarons aussi les
émancipations que telles gens
pourroient avoir faites de leur
fils ou de leurs filles, depuis
la publication de la presente
Loi
,
nulles &: de nul effet ;
pareillement Nous déclarons
nulles & de nulle valeur toutes
les constitutionsde dot, donations
& toutes les autres
aliénations qui auront été faites
par fraude
, &. même de
droit,depuis le temps qu'ils
auront commencé à faire le
premier projet de ces conspirations
&: complot. Si les
femmes ayant retiré leur dot
se trouvent en cet état, que
ce qu'elles auront reçu de
leurs maris à titre de donations,
elles le doiventreserver
à leurs fils, lorsquel'usufruit
n'aura plus lieu;qu'ellesçachent
que toutes ces choses,
qui selon la Loi devroient
retourner aux fils, seront appliquées
à nostre Fisc, à la
reserve de la falcidie ou quatriéme
qui en fera prise pour
les filles, & n n pour les fils.
§. 4. Ce que nous venons
de dire de ces criminels & de
leurs fils,doitaussi estre entendu
de leurs satelites, complices
& ministres, & de
leursfils. Toutefois si aucun
des complices, touché du
desir d'une veritable gloire
découvre la conspiration, en
son commencement, il en recevra
de Nous récompense
& honneur: Mais pour cel ui
qui aura eu part à ces conspirations
&: ne les aura revelées
que bien tard, avant
néanmoinsqu'elles ayent été
découvertes, il fera estimé
digne feulement d'absolution
&: du pardon de son crime.
§. 5. Nous ordonnons aussi,
que s'il est revelé quelque
attentat commis contre lesdits
Princes Electeurs Ecclesiastiques
ou Seculiers, l'on
puissemême après la mort
du coupable poursuivre de
nouveau la punition de ce
crime. ,-
§. 6.De même,l'on pourra
pour ce crime de leze-Majesté,
à l'égard deidics Princes
Electeurs, donner la question
aux serviteurs du Maître
qui aura été accusé.
- §.7. Ordonnons deplus
par ce presentEdit Imperial,
& voulons que même après
la mort du coupable l'on
puisse commencer à informer
contre lui,afin quele
crime, étant * averé, sa mémoire
puisse estre condamnée
&: ses biens confisquez.
Car dés là que quelqu'un a
formé le dessein d'uncrime
détestable,il en est en quelque
façon coupable & bourrelé
en son ame.
$. 8. C'estpourquoy, dés
que quelqu'un se trouvera
coupable d'untel attentat
Nous voulons qu'il ne puisse
plus ni vendre, ni aliener, ni
donner la liberté à ses esclaves,
& mêmequ'on ne lui
puissepluspayer ce qui lui
estdû.
§.9.Pareillement ordonnons
qu'à ce sujet on applique
à laquestion les serviteurs
du criminels c'est-à-dire,
pour le crime ducomplot détestable
fait contre les Princes
Electeurs Ecclesiastiques
'&. Seculiers.
§. 10. Et si quelqu'unde
ces criminels meurt pendant
l'instruction du Procez, Nous
voulons que ses biens, à cause
qu'on est encore incertain
qui en fera leSuccesseur,
soient mis entre les mains de
la Justice.
ARTICLE XXV.
De la conservation des Princi»
pautez, des Electeurs en
leurentier. sS'Il est expedient que toutes
Principautez soient
conservées en leur entier, afin
que la Justice s'affermisse, &
que les bons & fideles Sujets
jouissentd'un parfait repos
d'une paix profonde ;il est
encore ,
sans comparaison beaucoup plus juste queles,
grandes Principautez, Domaines
,
Honneurs & Droits
des Princes Electeurs
,
demeurent
aussi en leur entier;
car là où lepéril est leplus à
craindre
,
c'est là ou il faut
user de plus grandes précaurions
de peur que les colomnesVenant
à manquer 3 toute le bâtiment ne tombe
en ruine.
§. I. Nous voulons donc &
or donnons parcet Edit Imperial
perpetuel, qu'à l'avenir
&à perpétuité les grandes
& magnifiques Principatitez
,
tellesque sont le Royau-
me de Bohême , la Comtç,
Palatine du Rhin,la Duché
de Saxe & le Marquisat de
Brandebourg,leurs Terres
Jurisdictions , , Hommages &
Vasselages, avec leurs appartenances
& dépendances, ne
puissent estre partagées
,
diviséesoudémembrées
en
quelque façon que ce soit ;
mais qu'elles demeurent à
perpétuité unies &: conservées
en leur entier. ,:.
§. 2. Que le Fils aîné y
succéde,& que tout le Domaine&
tout le Droit appartienne
à luy seul ; si cen'est
qu'il soit insensé,ou qu'il ait
tel autre grand &: notable
défaut qui l'empêche absolument
de gouverner; auquel
cas la successionluy estanc
défenduë
,
Nous voulons que
le fécond Fils, s'il y en a un
en la même ligne, y foit appellé
; sinon l'aîné des Frères
ou Parens paternelslaïque
qui se trouvera estre le plus
proche en ligne directe &:
masculine: lequel toutefois
fera tenu de donner des preuves
continuelles de sa bonté
& liberalité envers ses autres
Frères ôc Soeurs, contribuant
à leur subsistance selon la
grace qu'il aura reçue de
Dieu, & selon la bonne vo- lonté& facultez de son
patrimoine; lui défendant
expressément tout partage, division&démembrement
des Principautez,&: de leurs
appartenances ôc dépendances,
en quelque façon que
ce puisse être.
ARTICLE XXV-I.,,-
De la Cour Impériale desa
séance. , I.LE jour que l'EmpereurouleRoides
Romains voudra tenir folemnellement
sa Cour, les Princes
Electeurs tant Ecclesiastiques
que Seculiers, se renfdront
à une heure ou environ,
au logis de la demeure
Impériale ou Royale,ou
l'Empereur ou le Roi, étant
revêtu de tous lesOrneniens
Impériaux monteraachevai,
avectous les Princes Electeurs
qui l'accompagneront
jusqu'au lieu préparé pour
la Séance chacun en l'ordre
& en la maniéré qui a été cidessusprescrite
, &: inserée
dans l'Ordonnance qui regle
les marches des mêmes Princes
Eleaeurs.
2. L'Archichancelier dansl'Archichancellariat
duquel
la Cour Impériale se tiendra,
portera aussi au bout d'un Bâton
d'argent tous les Sceaux'
Impériaux ou Royaux.
§. 3. Mais les Princes Electeurs
Seculiers porteront le
Septre
,
la Pomme & l'Epée
,
en la nlanie-re qui a été dite
ci
-
dessus.
§. 4.Quelques autres Prill
ces inférieurs qui feront dé
putez par l'Empereur &: à
son choix, porteront immédiatement
devant l'Archevesque
de Trevesmarchant eJt.,
son rang, premièrement la
Couronne d'Aix-la-Chapelle:,
& en secondlieu, celle de
Milan: Ce qui ne se pratiquera
feulement que devant
l'Empereur, orné de la Couronne
Impériale.
§. L'Imperatrice aussi, ou,
la Reine des Romains, étant
revêtue des Habits & Orne.
mens de Ceremonie, marchera
après le Roi ou l'Empereur
des Romains, &: auiïi
après le Roi de Boheme , qui
fuit immédiatement l'Emper
reur ,mais çloignécd'unçù.
pace compétant, & accom
pagnée de ses principaux Officiers
&: de ses Filles d'Honneur
¡& ce jusques au lieu de
la Séance.
ARTICLE XXVII.
Des Fondions des Princes Electeurs
dans les rencontres oh
lesEmpereurs oit. Rois des Romains
tiennent folemnellement
leur Cour. NOus ordonnons que
toutes les fois que l'Elnpereur
ou le Roi des Romains
voudra tenir solemnellement
sa Cour, &: où Ice
PrincesEle&enrs ferontobjigèt
de faireles Ponctions de,
leurs Charges,on observe eiv
cela l'ordre suivant.-
§. i.Premièrement,TEm-,
pereurou le Roides Roi-riainsf,-
étant assis en sa Chaire Roya-r
le, ou sur le TrôneImpérialv
le Duc de Saxe fera sa ChaiM
ge en la maniéré que nous;
allons dire. On mettra d-,
vàntle Logis de la Séance
Imperiale ou Royale, un tas
d'Avoine, de telle hauceuf)
qu'il aille jusqu'au poitrai"
ou juf ues à la Telle du cheval
sur lequel le Duc fera.,
monté;: & le Duc ayant en'
ses mai ns un Bâton d'argent
& une Mesure aussi d'argent,>
qui peseront ensemble douze,
Marcs d'argnt.'& étant ï;
cheval- remplira la' mesure
d'avoine & la donnerar' au
premier Palfrenier qu'il ren-'
contrera. Apres quoi, fichant
le Bâton dans l'avoine, il se
retirera; & son Vice-Maréchal
, sçavoir de Pappenheim,
s'approchant, ou lui
absent, le Mareschal de la
1Cour,Jpaermvettroa leipinllagee d.e
§.i Dés que l'Empereur
ou le Roi des Romains se fera
mis à table, les Princes Electeurs
Ecclesiastiques, c'est-à-,
dire les Archevêques, étant'
debout devant la table avec
les autres Prelats, la beniront
suivant l'ordre qui a été
ci- dessus par Nous prescrit.
La Bénédiction étant faite,
les
les mêmes Archevêques, s'ilt
font tous presens, ou bien
deux, ou un d'entr'eux, pren*
,dront les Sceaux Impériaux
ou Roïaux des mains du Chancelier
de la Cour;& l'Archevesque
dans lArchichancellariat
duquel la Cour se tiendra,
marchant au milieu des
deux autres Archevesques qui
feront à ses cotez,tenant avec
lui le Bâton d'argent où les
Sceaux feront suspendus
; tous
trois les porteront ainli, &
les mettront avec rcfpctt lui?
la Table devant l'Empereur
ou le Roy. Mais l'Empereur
cru le Roiles leur rendra auflktost
: Et celui dans l'Archichancellariat
duquell%Cerémonies
se feront, comml a
vçté dit, pendra à Ton col le
plus grand Sceau, & le portera
ainsi durant tout le Difner
& apiés, jusquesà ce qu'il
foit retourné à cheval du Pa-
Jais à son Logis. Or le Bâton
dont nous venons de parler,
doit estre d'argent, du poids
-de douze marcs; & les trois
Archevesques doivent payer
chacun le tiers, tant du poids
de l'argent que du prix de
la façon. Le Baston & les
Sceaux demeureront au Chancellier
de la Cour, qui en fera
ce qu'il lui plaira; & c'est
pourquoi aussi-tofi: que celui
des Archevesques auquel il
aura appartenu de porter le
plus grand Sceau au col, depuis
le-Palais jusqu'à son Logis
( comme il a été dit )y
sera arrivé) il renvoyera par
quelqu'un deses Domestiques
audit Chancelier de la. Cour
Imperiale,ledit Sceau sur le
même cheval; & l'Archevefque,
selon la décence desa
propre Dignité & l'amitié
qu'il portera audit Chancelier
de la Cour, fera tenu
de lui donner aussi le cheval.
§. 3. Ensuite le Marquis
de Brandebourg viendra à
cheval, ayant en ses mains un
Bassin &: une Aiguière d'Argent
, du poids de douze
marcs, avec de l'eau & une
belle Serviette. En mettant
pied à terre, il donnera à laver
au Seigneur Empereur
ou au Roi des Romains.
<§.A. Le Comte Palatin du
Rhin entrera de mesme à
Cheval, portant quatre Plats
d'argent remplis deViande,
chaque Plat du poids de trois
marcs; & ayant mis pied à
terre, mettra les Plats sur la
Table devant l'Empereur ou
Roi des Romains.
§,f. Aprés eux viendra
le Roi de Boheme, Archi-
Echanson, étant aussi à Cheval,
& tenant à la main une
Coupe ou Gobelet d'argent
du poids de douze marcs.
couvert tic plein de Vin &
d'eau;& ayant mis pied à
terre, presentera à boire à
l'Empereurou au -
Roi des
Romains.
§. 6. Nousordonnonsaussi,
quesuivant ce quia éç
ptac'iquéjufql'ici),lesPrin
ces Electeurs Seculiersayantfait
leuts Charges, le Vice-
Chambellan de Falkenstein
ait le Cheval , le Bassin &
l'Aiguiére du Marquis de
Brandebourg: le Maistre de
Cuisine de Norteniberg, le
Cheval &: les plats du Comte
Palatin du Rhin; le Vice-
Echanson de Limbourg, le
Cheval &le Gobelet du Roy
de Bohême ; & le Vice-
Marêchal de Pappenheim, le Cheval,le Bâton& la Mesure
du Duc de Saxe. Bien
entendu que c'est en cas que
ces Officiers se trouventen
Personne à la Cour Imperiale
ou Royale, &: y fassent les
Fonctions de leurs Charges:
Autrement
,
& siis sont tous
absens ou quelques-uns d'eux,
alors les Officiers ordinaires
de l'Empereur ou du Roy des
Romains serviront au lieu
des Absens, chacun en sa
Charge; & comme ils en
feront les fonctions
,
aussi
joyiront-ils des émolunens;
ARTICLE XXVIIL
Des Tables Impériales &
Electorales. ;I'LA Table Imperiale
ou Royale doitestre
disposée en forte qu'elle soit
plus haute de six pieds que
lesautres Tables de la Salle ;
& aux jours des Affciiiblée%
solemnelles personne ne s'y
mettra que l'Empereur ou le
Roy des Romains seul.
§. 2. Et même la Place ôâ
la Table de l'Impératrice ou
Reineseradressée à côté,&
plusbaffe de trois pieds que
celle de l'Empereur ou Roy
des Romains;mais plus haute
quecelle des Electeurs aussi
de trois pieds. Pour les Tables
& places des Princes
Electeurs
, on les dressera
toutes d'une même hauteur.
§. 3. On dressera sept Tables
pour les sept Elecceun
Ecclesiastiques & Seculiers,
au bas de la Table Impériale,
sçavoir trois du côté droit ,
&trois autres du côté gauche
& la septiéme vis-à-vis de
l'Empereur ou Roy des Romains
,
dans le même ordre
que nous avons dit icy à l'Article
des Séances & du Rang
des Princes Elctlcurs ; en
forte que Personne, de quelque
qualité & condition qu'elle
foit
, ne se puisse mettre
entre deux ou à leurs Tables.
§. 4. Il ne sera permis à
aucun des susdits Princes Electeurs
Seculiers qui aura raie
sa Charge, de s'aller mettre
à la Table qui luy aura esté
preparée
, que tous les autres
Electeurs les Collegues
n'ayent fait aussi leurs Charges
mais que dés que quelqu'un
d'eux ou quelqu'uns auroit
fait la leur, ils se retireront
auprès de leur Table, &: se
tiendront làdebout, jusqu'à
ce que tous les autres ayent
achevé les Fondions susdites
de leurs Charges; &: alors ils
s'assoiront tous en même
temps,chacun à sa Table. §. 5. Dautant que nous
prouvons par les Relations
tres-certaines& par des Tradirions
si anciennes qu'il n'y a
point de memoirede contraire,
qu'il a été de tout temps
heureusement observé, que
l'éledion du Roy des Romains
futur Empereur se doit faire
en la Ville de Francfort, & le
Couronnement à Aix-la-C ha
- pelle, &que l'Elû Empereur
doit tenir sa premiere Cour
Royale à Nuremberg
-,
c'est
pourquoy Nous voulons, par
plusieurs raisons, qu'il en soit
usé de même à l'avenir;si co
n'est qu'il y ait empêchement
legitimé.
§. 6. Toutes les fois que
quelque Electeur Ecclesiastique
ou Seculier qui aura esté
appelle à la Cour Imperiale,
ne pourra pour quelque raison
legitime s'y trouver en Personlie
,
&: qu'il yenvoyera un Ambassadeur
ou Deputé; cet Ambaffadeur
,
de quelque condition
ou qualité qu'il soit ;,
quoi qu'en vertu de son pouvoir
il doiveestre admis en la
place de celuyqu'ilreprefente,
ne se mettra pas à la Table
quel'on aura destinée pour celuy
qui l'aura envoyé.
b-,~ Enfin toutes les Ceremonies
de cette Cour Imperiale
estant achevées
, tout l'échaffaut
ou Bâtiment de bois qui
aura esté fait pour la Seance &
pour les Tables de l'Empereur
ou Roy des Romains,& des
Princes Electeursassemblez
pour ces Ceremonies solemnelles,
oupour donner l'Investiture
des Fiefs, appartiendraauMaistred'Hôtel.
ARTICLEXXIX,
Des Droits des officiers, lorsque
les Princes font Hommage
de leurs Fiefs à l'Empereurou
au Roydes Romains,
§.1.ORdonnons par le
present Edit Imperial,
que lorsque les Princes
Electeurs, tant Ecclesiastiques
que Seculiers,recevrontlenrs
Fiefs 011 Droits Souverains
des mains de l'Empereur ouJ
du Roy des Romains
,
ils ne
soient point obligez de payer
ou de donner aucune choseà
qui que se foit: Car comme
l'argent que l'on paye sousce
pretexte en:du aux Officiers,
& que les Princes Electeurs
ont la Superiorité sur tous les
Officiers de la Cour Impériale
, ayant même en ces fortes
d'Offices leurs Substituts étaablis
& gagezà cet eiFet par
les Empereurs, il feroit absurde
que des Officiers substituez
demandaient de l'argent
ou des«Presens à leurs
Supcrieurs; si ce n'est que
lesdits Princes Electeurs leus
veuillent donner quelque
chosede leur propre volonré
& libéralité.•
§. 2. Mais les autres Prin-
"#s de l'Empire, tant EccleSadiquesqueSéculiers,
en
recevant leurs Fiefs,comme
nous venons de dire, de l'Empereur
ou du Roy des Romains,
donneront aux Officiers
de la Cour Imperiale ou
Royale , ,chacun soixante-trois
marcs 5cun quart d'argent;
si ce n'est que quelqu'un d'eux
pûtverifier sonexemption,&
faire voir que par privilege
Impérial ou Royal il foit dispensé
de payer laditesomme
, & tous les autrès droits que
l'on a accoutumé de payer
quand on prend l'Invefiiture;
&. ce fera le Maistre d'Hostel
de l'Empereurou du Roydes
Romains qui fera le partage
de ladite somme de soixantetrois
marcs & un quart d'ar.
gent, enla manière quisuit.
Premièrement, il en prendra
dixmarcs pour lui; Il en
donnera autant au Chancelier
de l'Empereurou du Roi
des Romains ; aux Secrétaires
, Nottaires & Dicteurs
trois marcs ;& à celui qui
scelle
, pour la cire & le parchemin
,unquart; sans quele
C hancelier&les Secretaires
soient tenus de donner pour
cela autre chose, sinon un
Certificat du Fief reçû ou de
sîmples Lettres d'Investiture.
Semblablement, le Maistred'Hostel
donnera de ladite
somme dix marcs à l'Echanson
de Limbourg ; dix aux
Vice - Marêchal de Pappenheim
,
&dix auVice-Chambellan
de Falkenstein ; pourvu
qu'ils se trouvent en personne
à ces Investitures, ôc
qu'ils y fartent les Fondions
de leurs Charges; autrement
&: en leur absence
,
les Officiers
de la Cour de l' Empereur
ou du Roi des Romains
qui feront la Charge des Absens
, & qui enauront eu la
peine, en recevront aussi le
profit.& les émolumens
§. 3. Mais lorsquele Prince
monté sur un Cheval ou toute
autre Bête, recevra l'Investiture
deses Fiefsde l'Empereur
ou du Roi des Romains
, quelque foit cette Bête,
elleappartiendra au grand
Maréchal ,c'est-à-dirfcauDue
de Saxe, s'il estpresent; sinon
à son Vice-Marêchal de
Pappenheim, &- en son absence
au Marêchal dela Cour de
l'Empereur.
ARTicle XXX.
De ÏInftruftion des Princels
Electeurs aux Langues.
§. I.DAutant que la
Majestédusaint
EmpireRomain doit prc{cri..
re les Loix, & commander
plusieursPeuples de diverses
Nations, moeurs, façons
de faire &: de différentes Langues
; il est Julie, & les plus
Gige le jugent ainsi,.que tes
Princes Electeursquisont les
côlomnes & les arcs-boutans
de l'Empire, soient instruits
& ayent la connoissance de
plusieurs Langues;parce qu'étant
obligez de soulager lEm-'
pereur en ses plus importantes
affaires; il est necessaire
qu'ils entendent plusieurspersonnes
, & que reciproquement
ils se puissent faire entendre
à plusieurs.
2. C'est pourquoy Nous
ordonnons que les Fils ou Heritiers
& Successeurs des Illustres
Princes Electeurs; ravoir
du Roy de Bohême, du
Comte Palatin du Rhin, du
Duc de Saxe, & duMarquis
de Brandebourg, qui sçavent
apparemment la Langue Allemande,
parcequ'ils ta. doivent
avoir apprise.dés leur ensance
; estant parvenus à l'à..
ge de sept ans,se fassentinstruire
aux Langues Latines,
Italienne & Esclavonne : en
telle sorte qu'ayant atteint la
quatorzième annéede leurâge,
ils y soient sçavans, selon
le talent que Dieu leur en au.
ra-donné : ce que Nous ne
jugeons pas feulement utile;,
mais aussi necessaire, à eause
que l'usage de ces Langues
est fort ordinaire dans l'Empire
pour le maniement de ses
plus importantes affaires.
; §. 3. Nous laissons toutefois
à l'option des Peres le particulier
de cette Instruction;en
forte qu'ildépendra d'eux
d'envoyer leur fils ou les Tarens
qu'ils jugeront leur devoir
apparemment succéder
en l'Eledorat, aux lieux où
ils pourront apprendre commodément
ces Langues, ou
de leur donner dans leurs
Maison des Précepteurs &: de
jeunes Camarades, par l'inftruétion
8c la conversation desquels ils puissent s'instruire
dans ces Langues.
Fin.
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Résumé : Bulle d'Or. [titre d'après la table]
Le texte présente plusieurs articles régissant les cérémonies et les lois du Saint-Empire Romain. L'article XXII décrit l'ordre de marche des Princes Électeurs lors des processions avec l'Empereur ou le Roi des Romains. Le Duc de Saxe porte l'épée impériale et marche devant l'Empereur, flanqué de l'Électeur de Trêves à gauche et du Comte Palatin du Rhin à droite, portant le globe impérial. Le Marquis de Brandebourg, portant le sceptre, complète ce trio. Le Roi de Bohême suit immédiatement l'Empereur sans que personne ne marche entre eux. L'article XXIII régit les bénédictions des archevêques en présence de l'Empereur. Les archevêques de Mayence, Trêves et Cologne se succèdent dans l'ordre de leur consécration pour les bénédictions lors des messes et des repas. L'article XXIV traite des lois contre les complots visant les Princes Électeurs. Toute personne impliquée dans un tel complot est passible de la peine de mort et de la confiscation de ses biens. Les descendants des criminels sont privés de leurs droits successoraux et des honneurs. Les complices peuvent obtenir une récompense s'ils révèlent le complot à temps. L'article XXV stipule que les grandes principautés des Princes Électeurs, telles que le Royaume de Bohême, la Comté Palatine du Rhin, le Duché de Saxe et le Marquisat de Brandebourg, doivent rester indivisibles et être transmises au fils aîné. En cas d'incapacité du fils aîné, la succession passe au frère ou au parent le plus proche. L'article XXVI décrit les cérémonies de la Cour Impériale. Les Princes Électeurs se rendent à la demeure impériale, où l'Empereur, revêtu de ses ornements, monte sur le trône accompagné des Électeurs. L'Archichancelier porte les sceaux impériaux, tandis que les Électeurs séculiers portent le sceptre, la pomme et l'épée. L'Impératrice ou la Reine des Romains suit l'Empereur. L'article XXVII détaille les fonctions des Princes Électeurs lors des cérémonies de la Cour Impériale. Le Duc de Saxe effectue une cérémonie symbolique avec de l'avoine et un bâton d'argent, suivie par son vice-maréchal ou le maréchal de la cour. Les archevêques bénissent la table avant que les Princes Électeurs ne prennent place. Les princes électeurs doivent accomplir leurs charges avant de s'asseoir à leurs tables respectives. La table impériale est la plus élevée, suivie de celle de l'impératrice, puis des tables des électeurs. Les cérémonies se déroulent traditionnellement à Francfort, Aix-la-Chapelle, et Nuremberg. Les princes électeurs ne paient pas pour recevoir leurs fiefs, mais les autres princes doivent verser une somme aux officiers impériaux. Les princes électeurs doivent également être instruits dans plusieurs langues pour mieux gérer les affaires de l'Empire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 53-61
« Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Début :
Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Abbé, Majesté, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Sa Majesté donna I)Abbaye
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
de S. Florent lez Saumur
, vacante par la mort
de Mr l'Abbé de Bourlaimontj
à Françoisde Berton
de Crillon Evesque de Vence.
Cette Abbaye est de
l'Ordre de S. Benoist, &
dans le Diocese d'Angers,
quoy qu'elle ne se dise d'aucun
Diocese. On l'appelle
Saint Florent, lez Saumur,
parce qu'elle est ficuée proche
de la Ville de Saumur,
& pour la distinguer d'une
autre Abbaye du même
nom qui est dans la Ville,
& qu'on nomme Saint Florent
le Vieux.
Saint Florent, natif de
Poitou, estoit Prestre, Disciple
de S. Martin. Aprés
la mort de son Maistre il
se retira dans un caverne de
la montagne de Glonne ou
Glan sur la rive de la Loire,
dans le. Diocese d'Angers
du costédeceluy de Nantes,&
il y finit ses jours. On
fit de son Hermitag-c. vers la
fin du septiéme siecle une
Abbaye qui subsiste encore
aussi fous le nom de Saint
FlorentleVieux. CerteAbbaye
ayant esté pillée & brûlée
par les Normans, Thibault
Comte de Blois en fit
rebastir une autre dans le
Chasteau de Saumur, où
l'on déposa les Reliques de
S. Florent, ce qui donna
encore le nojD à cette Ab,..
baye,qui fut détruite avec
le Chasteau l'an 1025. Quatreou
cinq ans après on en
bastit une nouvelle prés de
la Ville vers le Couchant,
sur la petite riviere de
Thoué qui va se décharger
de là dans la Loire, & c'est
celle que Ion nomme Saint
Florent lez Saumur.
Celle de la Creste - a esté
donnée à Antoine Charpin
de Gennetines, Evêque de
Limoges;elle vacquoit aussi
par la mort de Mr l'Abbé
de Bourlaimont. Cette Abbayeest
de l'Ordre de Cie..
teaux , au Diocese de Langres
,& ficuée dans le Bourg
de la Creste sur lariviere de
Regnon dans le Bassignyen
Champagne à trois lieuës
de Chaumont du costé de
l'Orient. Elle fut fondée le
30. Juin iiii.&clleeflfil.-.
le de Morimond. Saint Bernard
en parle dans la Lettre
346-
Celle de Montiers Ramey
, ou de Montieramey
)
vacante par la mort deMr
de Beaumanoir Evesque de
Rennes, à Pierre de Pardaillan
de Gondrin, Chanoine
del'Eglise de Paris, & fils
de Mr le Duc d'Antin. Elle
estde l'Ordre de S. Benoist,
au Diocese de Troyesen
Champagne, & ficuée à
quatre lieuës de laVille de
cenom,sur leruisseau de
Barse. Cette Abbaye fut
fondéel'an 837.sousLouis
leDebonnaire par le Prestre
Adremar ou ArrerJlàrJdont
rite porta le nom pendant
quelque temps, comme on
le voit par ces mots latins
MenasteriumAmmarense ou
Monasterium Adremari. Le
Corps de Saint Victor
,
dit
SaintVictre d'Aicis
3
sur Aube
en Champagne
,
fut en*
terré dans sa Cellule de Saturniac,
à trois petites lieuës
de cette Ville. Il fut transportédepuis
dans le Monastcre
du Manoir de Carbon
appelle Montier Ramey
,
&
ce fut ce qui donna occasion
de choisir ce Saint pour
Patron du lieu.
Celle de Tulley
, vacante
par la mortd'Estienne de
Rollée de Pallieres
3
à Mr
l'Abbé Trudaine. Elle est
de l'Ordre deCisteaux
,
&
dans le Diocese de Langres.
Celie de Laumosne, ou
du Petit-Cisteaux
, vacance
par lamort de Mr l'Abbé
du Pré, à Mr l Abbé Martineau
de Prince. Elle ert de
l'Ordre de Cisteaux, & dans
le Diocese de Chartres.
Celle de Bonnevaux,
vacante par la démission
d'Henri Augustin lePilleur,
nomméàl'Evêché de Saintes,
àMr l'Abbé Carpinel.
Elleest del'Ordre de Cisteaux
, dans le Diocese de
Vienne; & elle sur fondée
par le Pape Calixte II.
Celle de laVernuce,vacante
par la mort de Mr
l'Abbé Bossard, à Mr
l'Abbé Berjavel. Elle est
de l'Ordre deSaine Augustin
, & dans le Diocese de
Bourges.
Celle de S. Loup, qui est à
la Presentation de Monsieur
le Duc d'Orléans, à Me de
Chastillon. Elleestdel'Ordre
Cisteaux,&dans le Diocese
d'Orleans,àun quart
de lieuë de la Ville de ce
nom. Cette Abbaye estoit
vaccante par la mort de
Louise-Charlotte de Char.
tillon.
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Résumé : « Sa Majesté donna l'Abbaye de S. Florent lez Saumur, [...] »
Le texte mentionne plusieurs nominations et informations concernant des abbayes en France. Sa Majesté a attribué l'Abbaye de Saint-Florent-lez-Saumur, de l'Ordre de Saint-Benoît et située près de Saumur, à François de Berton de Crillon, Évêque de Vence. Cette abbaye est distincte de Saint-Florent-le-Vieux, fondée au septième siècle sur les lieux de retraite de Saint Florent, un disciple de Saint Martin. L'abbaye actuelle a été reconstruite après avoir été pillée par les Normands et détruite en 1025. D'autres abbayes mentionnées incluent celle de la Creste, donnée à Antoine Charpin de Gennetines, Évêque de Limoges, et située dans le Diocèse de Langres. L'Abbaye de Montiers-Ramey, fondée en 837 par le prêtre Adremar, a été attribuée à Pierre de Pardaillan de Gondrin, Chanoine de Paris. L'Abbaye de Tulley, de l'Ordre de Cîteaux, a été confiée à l'Abbé Trudaine. L'Abbaye de Laumosne, également de l'Ordre de Cîteaux, a été donnée à l'Abbé Martineau de Prince. L'Abbaye de Bonnevaux, fondée par le Pape Calixte II, a été attribuée à l'Abbé Carpinel. L'Abbaye de la Vernuce, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été confiée à l'Abbé Berjavel. Enfin, l'Abbaye de Saint-Loup, de l'Ordre de Cîteaux, a été présentée à Me de Chastillon par le Duc d'Orléans.
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11
p. 265-278
BENEFICES.
Début :
Le Roy a nommé à l'Evesché de Châlons sur Saone [...]
Mots clefs :
Évêque, Ordre, Diocèses, Chalon-sur-Saône
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES.
BENEFICES.
Le Royanomme à l'Evesché de Châlons furSaonc
Messire François Madot,
Evesque de Bellay.
L'Eglise Epifcopalc de
Châlons n'a que sa feule
antiquité de remarquable,
& rien de beau que ses deux
clochers au dessus du Portail,ses Cloîtres,& quelques
tombeaux des anciens Comtes de Châlons. Cette Eglise
autre fois de Sainr Estienne,
& aujourd'huy de Saint Vin-
cent, a
son Chapitre compote de vingt-cinq Chanoines parmy lesquels il y a
sept dignicez;le Doyen, le
Chancre, le Tresorier, &
quatre Archidiacres. Le
Dioceserenferme deux cens
quatre Paroisses partagées
en cinq Archiprestrez qui
font ceux de Montigny
, Migny, Bresle, Tornus
-, Ouches, avec six Abbayes.
L'Evesché en suffragantde
Lyon: Saint Marcel qui vinc
prêcher la Foy à Châlons,
l'an 179. accompagné de
Saint Valerin ou Valaien
„
fous l' Empereur Antonius
Verus,& qui y
souffrit le
Martyre par la Sentence de
Pritcus, Chef de la Justice
pour les Romains, en est
reconnu l'A pôtre. StSylveste sur fait: Evesque de
Châlons aprés le Bienheureux Jean vers l'an 45)o.
& ilmourut l'an 531. ou
553. S. Agricole, dit S-iint
Aregle Evesque du lieu,
mourutTan580. ilavoit
succedé à S. Sylvester. Saint
Grat futEvesquede Chalons
en 640. aptes Gelion successeur de S. Lou p.
Il y a
cû un Concile à
Chalons sur Saone; la dixhuitiémeannée de Gontran,
c'est- dire. en 5;'9. c'està où Sa
-
dire en 575?. ou Salonius Evesque d'Ambrun
& Sagittaire Evesque de
Cap, furent deposez. On
en peut voir les particularirez dans l'histoire Ecclesiastique de Monsieur Fleury
Tome 7. page 6oS/ri'
Sa Majestéadonné l'Abbaye de Maizieres,Ordre de
Cisteaux, Diocese de Chalons,à Mr l'Abbé dEgvilly.
Elle vacquoit par la more
deMsfiire Henry Felixde
..-.,. ,¿.
-
Tassy
,
dernier Evesque de
Chalons.
Celle de la Pièce, , Ordre de
Ç,Iflcaux,Diocese de Troyes
à Don Fitz Herbert.
Celle de Pralons, à Me
de Bussy Rabutin. Cette Abbaye de Eilles est de l'Ordre
de Saint Benoist, & dans 1g
Diocese de Langres.
Celle deNôtre-Dame des
Anges, aussi de Fllles, à
Me Carbonel de Canisi.
Elle est de l'Ordre de Saine
Benoist & du Diocese de
Coutances.
Celle d'Aumale
,
dite
aussi Saint Martind'Acy,
Ordre de Saine Benolit,
Diocese de Coutances, à
Mr l'Abbé Colbert, Chanoine & Grand Vicaire de
Tournay.
.,'
-
La VilledAumale: est
dans le païs de Caux, en
Normandie. Elle est fiiuéc
sur le penchant d'une colline
bornée d'unePrairie quiarrose la Bresle, & éloignée
dequatorzé leuës de Roüen,
de cinq de Neuchatel & de
Blangy,& de huit d'Amiens.
Il y a une Paroisse qui porte
letitre de Saint Pierre, &
une autre sous celuy de
Sainte Marguerite hors la
Ville, prés de l'Abbayede
saint Martin de l'Ordre de
lîaint Benoist. Les batimens
de cette Abbaye qui n'étoit
autrefois qu'un Prieuré conventuel dependant de saint
Lucien de Beauvais
,
étant,
tombez en ruine, & n'y
ayant plus qu'un Religieux,
Mr l'Abbé de l'Epinne,
Conseiller, Clerc au Parlement de Roüen, ancien
Chanoine de la Cathedrale,
homme d'esprit & de merire & qui mourut au mois
de Decembre 1711,y introduit la reforme des
Benedictins de la Congregation de saint Maur au commencement de l'année1704
Aumale où l'on trouve encore un Convent de Pcnitens & un de Dominicaines,
a Baillage,Vicomté, Maîtrise des Eaux & Forests,
Lieutenant de Police,
Maire, quatre Echevins &
autres Officiers de Ville.Son
commerce principal consiste
en Serges appellées Serges
d' Aumale, & qui font fore
recherchées. Cette Ville
etoic anciennement assez
bien fortisiée; mais on n'entretient plus ny les murailles
ny les fossez Elle a eu des
Comtes particuliers. Eudes
II. fils d'Henry dit,Etienne.,
Comte de Troyes & de
Meaux, épousa une sœur
uterine de Guillaume le Bâtard Duc. de Normandie,
& Roy d'Anglettrre, qui le
fie Comte d'Aumale. Ce
Comté entra depuis dans la
Maison de Ponthieu,& ensuite dans celle de Lorraine,
par le mariage de Marie
d'Harcourt, fille de Jean
VIII. Comte d'Aumale,
avec Antoine de Lorraine.
L'un de ces Comtes ayant
fondé l'Abbaye d'Aumale,
la Comtesse Ais ou Adclis
y
fit venir des Religieux de
faine Lucien de Beauvais,
& le Comte Etienne son
fils confirma l'an I I ij. tout
ce qui avoir été fait touchant la fondation de cette
Abbaye. La Ville d'Aumale
fut erigée en Duché l'an
1547.par leRoy Henry II.
en faveur de François de
Lorraine, fils ainé de Claude
de Lorraine Duc de Guise,
qui ceda ce Duché d'Aumale à Claude son frere
:
Ce dernier entrautres en-,
sans eut Claude de Lorraine
pere deCharles Duc d',Au..
ipalc*; -• •-
Sa-Maielle a
aussi donné
la Coadjutorerie de rAb..
baye de filles deVigniogou
Ordre de Cisteaux,1 Diocese
de Montpellier
,
à Me de
Bernis.
.Le Prieuré de Nôtre D,nne
QU Puy Chevrier, dit d'Entresin,vacquant par la more deMrl'AbbéPetitdeVilleneuve, ConseillerauParle-
mène, à Monsieur l'Abbé
Normande Docteur en
Theologie. Ce Prieuré est
du Diocese de Poitiers, 6c
de l'Ordre de Grammon.
Saint Estienne de Muret,
Comte de Thier, commença la fondation & la
reforme de cet Ordre dans
son propre païs : mais pour
se derober davantage au
monde, il alla choisir dans
le Diocese de Limoges, un
desert presque inaccessible,
entre Monime & Razés;
où il fit l'établissement qui
dure encore. Les Rois d'An-
gleterre, pour lors Maistres
de l'Aquitaine & du Limouzin
,
contribuerent à
cet établisement, & les
Seigneurs de Monime n'y
contribuerent pas moins,
& de pereen fils ils ont
continué dans tous les tems
de faire de grands dons à
cette Abbaye:leurs tombeaux y
sont aussi
; cette
Maisonest éteinte
,
leur
nom de famille étoit Razés.
Le 17. du mois paflTé
,
Monseigneur l'Evesque de
Grafie donna les premices
de son Episcopat à l'Eglise
Paroissiale de S. Jean l'Evangeliste du Cardinalle Moine
il ychanta le matin la gran de
Messe polit]ifcalcnient., & le :
foir il prêcha dans la mesme
Eglise d'une maniere fore
pathetique ,Mr Leulier
GrandMaistre du College
& Curé, n'oublia rien pour
rendre la ceremonie celebre.
Le Royanomme à l'Evesché de Châlons furSaonc
Messire François Madot,
Evesque de Bellay.
L'Eglise Epifcopalc de
Châlons n'a que sa feule
antiquité de remarquable,
& rien de beau que ses deux
clochers au dessus du Portail,ses Cloîtres,& quelques
tombeaux des anciens Comtes de Châlons. Cette Eglise
autre fois de Sainr Estienne,
& aujourd'huy de Saint Vin-
cent, a
son Chapitre compote de vingt-cinq Chanoines parmy lesquels il y a
sept dignicez;le Doyen, le
Chancre, le Tresorier, &
quatre Archidiacres. Le
Dioceserenferme deux cens
quatre Paroisses partagées
en cinq Archiprestrez qui
font ceux de Montigny
, Migny, Bresle, Tornus
-, Ouches, avec six Abbayes.
L'Evesché en suffragantde
Lyon: Saint Marcel qui vinc
prêcher la Foy à Châlons,
l'an 179. accompagné de
Saint Valerin ou Valaien
„
fous l' Empereur Antonius
Verus,& qui y
souffrit le
Martyre par la Sentence de
Pritcus, Chef de la Justice
pour les Romains, en est
reconnu l'A pôtre. StSylveste sur fait: Evesque de
Châlons aprés le Bienheureux Jean vers l'an 45)o.
& ilmourut l'an 531. ou
553. S. Agricole, dit S-iint
Aregle Evesque du lieu,
mourutTan580. ilavoit
succedé à S. Sylvester. Saint
Grat futEvesquede Chalons
en 640. aptes Gelion successeur de S. Lou p.
Il y a
cû un Concile à
Chalons sur Saone; la dixhuitiémeannée de Gontran,
c'est- dire. en 5;'9. c'està où Sa
-
dire en 575?. ou Salonius Evesque d'Ambrun
& Sagittaire Evesque de
Cap, furent deposez. On
en peut voir les particularirez dans l'histoire Ecclesiastique de Monsieur Fleury
Tome 7. page 6oS/ri'
Sa Majestéadonné l'Abbaye de Maizieres,Ordre de
Cisteaux, Diocese de Chalons,à Mr l'Abbé dEgvilly.
Elle vacquoit par la more
deMsfiire Henry Felixde
..-.,. ,¿.
-
Tassy
,
dernier Evesque de
Chalons.
Celle de la Pièce, , Ordre de
Ç,Iflcaux,Diocese de Troyes
à Don Fitz Herbert.
Celle de Pralons, à Me
de Bussy Rabutin. Cette Abbaye de Eilles est de l'Ordre
de Saint Benoist, & dans 1g
Diocese de Langres.
Celle deNôtre-Dame des
Anges, aussi de Fllles, à
Me Carbonel de Canisi.
Elle est de l'Ordre de Saine
Benoist & du Diocese de
Coutances.
Celle d'Aumale
,
dite
aussi Saint Martind'Acy,
Ordre de Saine Benolit,
Diocese de Coutances, à
Mr l'Abbé Colbert, Chanoine & Grand Vicaire de
Tournay.
.,'
-
La VilledAumale: est
dans le païs de Caux, en
Normandie. Elle est fiiuéc
sur le penchant d'une colline
bornée d'unePrairie quiarrose la Bresle, & éloignée
dequatorzé leuës de Roüen,
de cinq de Neuchatel & de
Blangy,& de huit d'Amiens.
Il y a une Paroisse qui porte
letitre de Saint Pierre, &
une autre sous celuy de
Sainte Marguerite hors la
Ville, prés de l'Abbayede
saint Martin de l'Ordre de
lîaint Benoist. Les batimens
de cette Abbaye qui n'étoit
autrefois qu'un Prieuré conventuel dependant de saint
Lucien de Beauvais
,
étant,
tombez en ruine, & n'y
ayant plus qu'un Religieux,
Mr l'Abbé de l'Epinne,
Conseiller, Clerc au Parlement de Roüen, ancien
Chanoine de la Cathedrale,
homme d'esprit & de merire & qui mourut au mois
de Decembre 1711,y introduit la reforme des
Benedictins de la Congregation de saint Maur au commencement de l'année1704
Aumale où l'on trouve encore un Convent de Pcnitens & un de Dominicaines,
a Baillage,Vicomté, Maîtrise des Eaux & Forests,
Lieutenant de Police,
Maire, quatre Echevins &
autres Officiers de Ville.Son
commerce principal consiste
en Serges appellées Serges
d' Aumale, & qui font fore
recherchées. Cette Ville
etoic anciennement assez
bien fortisiée; mais on n'entretient plus ny les murailles
ny les fossez Elle a eu des
Comtes particuliers. Eudes
II. fils d'Henry dit,Etienne.,
Comte de Troyes & de
Meaux, épousa une sœur
uterine de Guillaume le Bâtard Duc. de Normandie,
& Roy d'Anglettrre, qui le
fie Comte d'Aumale. Ce
Comté entra depuis dans la
Maison de Ponthieu,& ensuite dans celle de Lorraine,
par le mariage de Marie
d'Harcourt, fille de Jean
VIII. Comte d'Aumale,
avec Antoine de Lorraine.
L'un de ces Comtes ayant
fondé l'Abbaye d'Aumale,
la Comtesse Ais ou Adclis
y
fit venir des Religieux de
faine Lucien de Beauvais,
& le Comte Etienne son
fils confirma l'an I I ij. tout
ce qui avoir été fait touchant la fondation de cette
Abbaye. La Ville d'Aumale
fut erigée en Duché l'an
1547.par leRoy Henry II.
en faveur de François de
Lorraine, fils ainé de Claude
de Lorraine Duc de Guise,
qui ceda ce Duché d'Aumale à Claude son frere
:
Ce dernier entrautres en-,
sans eut Claude de Lorraine
pere deCharles Duc d',Au..
ipalc*; -• •-
Sa-Maielle a
aussi donné
la Coadjutorerie de rAb..
baye de filles deVigniogou
Ordre de Cisteaux,1 Diocese
de Montpellier
,
à Me de
Bernis.
.Le Prieuré de Nôtre D,nne
QU Puy Chevrier, dit d'Entresin,vacquant par la more deMrl'AbbéPetitdeVilleneuve, ConseillerauParle-
mène, à Monsieur l'Abbé
Normande Docteur en
Theologie. Ce Prieuré est
du Diocese de Poitiers, 6c
de l'Ordre de Grammon.
Saint Estienne de Muret,
Comte de Thier, commença la fondation & la
reforme de cet Ordre dans
son propre païs : mais pour
se derober davantage au
monde, il alla choisir dans
le Diocese de Limoges, un
desert presque inaccessible,
entre Monime & Razés;
où il fit l'établissement qui
dure encore. Les Rois d'An-
gleterre, pour lors Maistres
de l'Aquitaine & du Limouzin
,
contribuerent à
cet établisement, & les
Seigneurs de Monime n'y
contribuerent pas moins,
& de pereen fils ils ont
continué dans tous les tems
de faire de grands dons à
cette Abbaye:leurs tombeaux y
sont aussi
; cette
Maisonest éteinte
,
leur
nom de famille étoit Razés.
Le 17. du mois paflTé
,
Monseigneur l'Evesque de
Grafie donna les premices
de son Episcopat à l'Eglise
Paroissiale de S. Jean l'Evangeliste du Cardinalle Moine
il ychanta le matin la gran de
Messe polit]ifcalcnient., & le :
foir il prêcha dans la mesme
Eglise d'une maniere fore
pathetique ,Mr Leulier
GrandMaistre du College
& Curé, n'oublia rien pour
rendre la ceremonie celebre.
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Résumé : BENEFICES.
Le texte traite de l'Evêché de Châlons-sur-Saône et de diverses abbayes et prieurés. L'église épiscopale de Châlons-sur-Saône, dédiée à Saint Vincent, est notable pour son antiquité et ses deux clochers au-dessus du portail, ses cloîtres et les tombeaux des anciens comtes de Châlons. Elle possède un chapitre composé de vingt-cinq chanoines, incluant sept dignités : le Doyen, le Chancelier, le Trésorier et quatre Archidiacres. Le diocèse comprend deux cent quatre paroisses réparties en cinq archiprêtrés et six abbayes. L'Evêché est suffragant de Lyon et reconnaît Saint Marcel comme apôtre, qui a prêché la foi à Châlons en 179 avec Saint Valérien sous l'empereur Antonius Verus. Plusieurs évêques notables sont mentionnés, tels que Saint Sylvestre, Saint Agricole et Saint Grat. Un concile s'est tenu à Châlons-sur-Saône en 575, où Salonius et Sagittaire furent déposés. Le roi a attribué diverses abbayes à des personnalités, comme l'abbaye de Maizières à l'Abbé d'Egvilly et l'abbaye de Pralons à M. de Bussy Rabutin. Le texte décrit également la ville d'Aumale en Normandie, avec ses paroisses, ses bâtiments religieux et son histoire, notamment son érection en duché en 1547 par le roi Henri II en faveur de François de Lorraine. Des donations royales sont mentionnées, comme la coadjutorerie de l'abbaye de Vigniogoul et le prieuré de Notre-Dame du Puy Chevrier. Enfin, il est noté que Monseigneur l'Évêque de Grafie a célébré les prémices de son épiscopat à l'église paroissiale de Saint Jean l'Évangéliste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 265-286
REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
Début :
L'Avenement de S. A. S. E. à la souveraineté des Païs Bas [...]
Mots clefs :
Cérémonie, Inauguration, Marche, Pays-Bas, Députés, Musiciens, Clergé, Bavière, Bénédiction, Assemblée, Serment, Namur, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
REJOUISSANCES,
ET CEREMONIES,
FAITES
A L'INAUGURATION 13
CORDES, A. S. E..
་་
DE BAVIERE.
Prince Souverain les
For pr 7Pays
- Bas,
L
༢
2
¡Avenement de S. A
S. E. à la fouveraineté
des Païs Bas avoit comblé
de joye tous les Peuples du
Ꮓ
Juillet 1712.
266 MERCURE
Comté de Namur. Heureux d'obéir à un fi grand
Prince, & devenir fes Sujets,
ils attendoient avec impatience le jour qu'Elle voudroit bien marquer , pour
avoir l'honneur de luy preter le Serment de fidelité
& dans cette eſperance ils
préparoient à rendre ce
jourundes plusmagnifiques
& des plus pompeux.
En effet , S. A. S. E. ayant
fixé cette Augufte Ceremonic au 17. de May les Peuples n'ont rien oublié pour
la rendre folemnelle &
Le
GALANT. 267
témoigner leur zele & leur
ardeur.
Meffieurs les Etats qui
avoient été convoquez à ce
fujet s'affemblerent la veille ,
& le concours des Ecclefiaf
tiques & des Nobles fut tresnombreux. Le lendemain
ils fe rendirent en Corps au
Palais de S. A. S. E. & fur
les dix heures du matin la
Marche commença.
ORDRE DE LA MARCHE.
Meffieurs les Magiftrats.
Mr le Mayeur, M" les
Zij
268 MERCURE 15 1
Efchevins , M les Jurez
& autres du même Corps.
2
*
Meffieurs les Etats Nobles,
Mr le Baron de Spontin
de Freyr , &c. & Mr le
Comte de Groefbeck
&c. Députez. Accompa
gnez d'un grand nombre de
Gentilhommes de la Pro .
vince qui à l'envi s'étoient
proprement & richement
habillez.
Meffieurs les Etats
Ecclefiaftiques.
Mr l'Abbé de Moulin ,
GALANT. 269
& Mr l'Abbé de Geronfart
Députez. Accompagnez de
fix autres Abbez de la
Province & Comté, de
Namur.
Les deux Herauts d'Armes
Reveftus de la Cote d'Armes avec la Couronne ,
Toque , Panaches , Aigrettes , émaillez fur la poitrine
aux , Armes de S. A. S. E. &
celles du Comté de Namur,
& le Caducée à la main.
Ziij
270 MERCURE
Son Alteße Sereniffime.
Sous un Dais magnifique ,
de velours bleu , orné de
crépines , franges & galons
d'argent avec les Armes
entieres de S. A. S. E. proprement brodées dans le
le fonds, & les Armes de la
Province aux quatre coins ;
preparé & prefenté par M
les Etats Nobles , & porté
par fix Gentils hommes des
plus qualifiez de la Province.
Sçavoir , Mr le Comte de
Frezin , Mr le Comte de
GALANT. 271
Corfuarem Lontchamps ,
Colonel , Mr de Glimes
Marquis de Courcelles , Mr
de Liede Kerke Baron
d'Arc , Mr le Comte de
Berlo de Sainte Gertrude ,
& Mr Claude de Namur
Vicomte Delzée.
Auxdeux coftez du Dais.
M. le Capitaine des Archers
Nobles gardes du Corps de
S. A. S. E. avec les Officiers.
Immediatement aprés
S. A. S. E. marchoient S. E.
Mr le Comte de Terring
Ziiij
272 MERCURE
& Seefelde grand Marêchal
de la Cour, Lieutenant Ge
neral, Chevalier de la Toifon
d'or faifant la fonction de
grand Maiftre de la Maifon
de S. A. SE, & Mrle Baron
de Dobelſtein & d'Eynem
bourg Gentilhomme de la
Chambre de S. A. S. E. de
Cologne, Marefchal de
Camp & Colonel d'un Rement de Cavalerie , Envoyé
Extraordinaire de S. A. S. E.
વે
de Cologne pour affifter
de la part à cette Auguſte
Ceremonie. ar 72A2
7 2 A2
Enfuite marchoient tous
GALANT. 273
les Seigneurs , Miniftres ,
Gentilhommes & autres
Officiers en grand nombre
de S A.S. E. felon le rang
qui leur cft dû
20
Les Archers Nobles Gardes du Corps marchoient
fur les coftez de cette Augufte Affemblée On continua ainfi la marche depuis
le Palais de S A.S. E. juf
qu'à l'Eglife Cathedrale de
S. Aubain. Plus de douze
ou quinze cent Bourgeois le
flambeau de cire blanche à
la main s'étoient rangez
pour former le paffage de
274 MERGURE
cette Noble Affemblée ; La
Garniſon étoit fous les Armes , & le Regiment des
Gardes à pied de S. A. S. E.
étoit pofté depuis le Palais
jufqu'aux environs de l'Eglife de S. Aubain. Mr de
Mercy Brigadier & Commandant de ce Regiment
étoit à la tefte avec tous les
Officiers nouvellement &
proprement habillez uniforme , de drap bleu galonné
d'argent.
Lorfque l'Electeur arriva
devant l'Evefché , un Bourgeois s'avança devant S A.
GALANT. 275
S. E. étendit fon manteau
par terre,le couvrit de fleurs,
& s'écria dans la joye de fon
cœear , Benedictus qui venit
in nomine Domini , &c.
Mr le Comte de Berlo
tres- Illuftre & tres-Digne
Evefque de Namur avoit
affemblé tout fon Clergé.
Le Chapitre de S. Aubain ,
le Chapitre de Nôtre Dame,
tous les Curez & les Prêtres
des Paroiffes , & tous les Ordres Religieux de la Ville. Il
attendoit S. A. S. E avec
tout ce Clergé devant fa
Cathedrale. Onavoit placé
276 MERGURE
*
rs
ún priédicu où S. A. S. E. fe
mit à genoux , & adora la
vraye Croix que Mr l'Eve.
que luy prefenta. On entra
enfuite dans Eglife , où
toutes les places étoient
marquées. Onytrouva déja
placez dans le Chour, M
du Confeil des Finances de
S. A. S. E. M's du Confeil
Provincial , & M du Souverain Baillage.
L'Eglife Cathedrale de S.
Aubain étoit proprement
ornée de verdure naiffante
& de riches Tapifleries.
rs
IS
On avoit élevé un Dais
magnifiquedevelours rouge
GALANT. 277
galonné d'or du cofté de
' Evangile où S. A. S. E. fe
plaça. SE Mr le grand
Maiêchal, faifant la fonction du grand Maiftre , étoit
placé à coté de S. A. S. E,
avec le Capitaine des Gardes
du Corps Archers Nobles ,
& les autres Seigneurs , Miniftres , & Gentilhommes
étoient placez felon l'ordre
que l'on avoit marqué.
Mr Marefchal Fourier de
de la Chambre de S. A. S. E
avoit fait conftruire une ef
pece de Galerie au- deſſus des
formes de M les Chanoi-
278 MERCURE
nes , fort pacieuſe pour
gagner de la place & y
mettre les Dames de la premiere qualité , & autres
caractere , & avoit poſté
un certain nombre d'Officiers qui avoient l'honneur
de placer les Dames felon
leur qualité & leur rang.
M's les Muficiens de la
Chambre de S. A. S. E.
étoient placez dans la Tribune proche de l'Orgue
avec les Trompettes & les
Timbales de S.A.S. E. &
plufieurs autres Muficiens.
Toute cette Augufte Af-
GALANT. 279
femblée étant ainfi placée ,
Mr l'Eveſque aſſiſté d'un
grand nombre de Preftres
officians , celebra pontificalement la Meffe. Aprés la
Meffe on chanta le Pfalme
Exaudiaten mufique. Auffitoſt qu'il fut fini”, M" les
Députez des Etats s'avancerent devant le Trône de
S.A. S. E.
L'Acte quiles authoriſoit
曩
pour recevoir & prefter le
ferment les nomme ainfi.
Les Reverends Abbez ,
Dom Maximilien Abbé de
Moulin, & Frere Auguftin
180 MERCURE
Illuftre
Abbé de Geronfart, de la part
du Clergé ; Noble
Seigneur Meffire Facques Baron de Spontin de Freyr , Vicomte d'Efclaye & 'dAudembourg; Noble & Illuftre Seis
gneur MeffireJacques François
Comte de Groesbeck , Wemelin
& du S. Empire , Vicomte
d'Aublin, Confeiller d'Etat
de S. A.S. E. de la part de la
Nobleß ; Noble & Illuſtre
Seigneur Adrien Charles de
Glimes de Brabant Seigneur dè
S.Martin , Noble Homme ,
Albert Ignace de Kffel de lå
part du Tiers Etat,
GALANT. 281
En préfence de ces M
Députez & de toute l'Af
femblée S. A. S. E. tenant
majestueufement les mains
fur les faints Evangiles , &
devant les faintes Reliques ,
prononça le ferment en ces
termes :
Je MAXIMILIEN
EMANUEL-par la grace
de Dieu , Ducde la Haute&
Baße Baviere , du Haut Pa
latinat , de Brabant , de Limbourg, de Luxembourg, &
de Gueldres , Comte Palatin
du Rhin , Archi- Dapifer
Electeur Vicaire du S
Juillet 1712 Aa
282 MERCURE
"Empire Romain , Landigrave
de Leichtenberg, Comte de
Flandres , de Hainaut & de
Namur, Marquis du S.
Empire , Seigneur de Malines,
&c.
Fure devant les faintes Reliques, &par les faints Evangiles de Dieu,quejegarderayles
Eglifes & Suppors d'icelles , les
Nobles, Feodeaux, Oppidains,
Communautez , Veuves &
Orphelins , des Villes , Pays
Comtéde Namur, en leurs
Droits, Ufages , Loix, &
Coûtumes loüables & anciennes; AINSI M'AIDE DIEU
GALANT. 283
ET TOUS SES SAINTS.
Cette formule de ferment avoit été préſentée par
le fieur Marefchal en qualité
de Greffier du fouverain
Baillage , à Mr le grand
Marefchal qui la pofa devant
S. A. S. E. & qui luy rendit
aprés que S. A. S. E. cut fini.
Le Nom du Seigneur & celuy de S. A. S. E. étoient
écrits en lettres d'or.
Mr Lardenois Confeiller
Penfionnaire lût enfuite la
Procuration qui authoriſoit
les Députez à prefter le fer.
ment. Et Mr l'Abbé de
Aaij
284 MERCURE
Moulin le lûc au nom de
tous en ces termes :
* NousFurons à vous treshaut& tres puiffant Prince
Seigneur MAXIMILIEN
EMANUEL par la grace
de Dieu Duc de la Haute &
Baffe Baviere, du Haut Palatinar , Comte Palatin du
Rhin , Archi-Dapifer, Elec
teur Vicaire du S. Empire
Romain , Landtgrave de Leichrenberg, Comte dudit Namur, que les Prélats , Nobles ,
Feodeaux, Oppidains &Com·
munautez d'iceluy Comie &
Pays de Namur, vousferont
GALANT. 283
Lons , vrais & loyaux Sujets
ferviteurs , comme its
doivent, font tenus d'estre
leur Prince & Seigneur.
M's les Députez levant
les doigt , prononcerent la
force du ferment felon
l'ordre fuivant.
Les deux Députez de
Etat Ecclefiaftique.
Ainfi nous aide Dieu &
rous fés Saints.
Les deux Députez de
l'Etat Noble.
Ainfi nous aide Dieu &
tous fes Saints.
Les deux Députez du
Tiers Etat.
286 MERCURE
Ainfi nous aide Dicu &
tous fes Saints,
Alors un bruit éclatant
ſe fit entendre dans l'Eglife ,
toute l'Affemblée s'écria ,
Vive l'Electeur , Vive le
Comte de Namur Noftre
Souverain.
On chanta enfuite le
TE DEUM, & aprés la
Benediction du Tres- Saint
Sacrement on recommença
la marche dans le mefme
ordre qu'on étoit venu.
ET CEREMONIES,
FAITES
A L'INAUGURATION 13
CORDES, A. S. E..
་་
DE BAVIERE.
Prince Souverain les
For pr 7Pays
- Bas,
L
༢
2
¡Avenement de S. A
S. E. à la fouveraineté
des Païs Bas avoit comblé
de joye tous les Peuples du
Ꮓ
Juillet 1712.
266 MERCURE
Comté de Namur. Heureux d'obéir à un fi grand
Prince, & devenir fes Sujets,
ils attendoient avec impatience le jour qu'Elle voudroit bien marquer , pour
avoir l'honneur de luy preter le Serment de fidelité
& dans cette eſperance ils
préparoient à rendre ce
jourundes plusmagnifiques
& des plus pompeux.
En effet , S. A. S. E. ayant
fixé cette Augufte Ceremonic au 17. de May les Peuples n'ont rien oublié pour
la rendre folemnelle &
Le
GALANT. 267
témoigner leur zele & leur
ardeur.
Meffieurs les Etats qui
avoient été convoquez à ce
fujet s'affemblerent la veille ,
& le concours des Ecclefiaf
tiques & des Nobles fut tresnombreux. Le lendemain
ils fe rendirent en Corps au
Palais de S. A. S. E. & fur
les dix heures du matin la
Marche commença.
ORDRE DE LA MARCHE.
Meffieurs les Magiftrats.
Mr le Mayeur, M" les
Zij
268 MERCURE 15 1
Efchevins , M les Jurez
& autres du même Corps.
2
*
Meffieurs les Etats Nobles,
Mr le Baron de Spontin
de Freyr , &c. & Mr le
Comte de Groefbeck
&c. Députez. Accompa
gnez d'un grand nombre de
Gentilhommes de la Pro .
vince qui à l'envi s'étoient
proprement & richement
habillez.
Meffieurs les Etats
Ecclefiaftiques.
Mr l'Abbé de Moulin ,
GALANT. 269
& Mr l'Abbé de Geronfart
Députez. Accompagnez de
fix autres Abbez de la
Province & Comté, de
Namur.
Les deux Herauts d'Armes
Reveftus de la Cote d'Armes avec la Couronne ,
Toque , Panaches , Aigrettes , émaillez fur la poitrine
aux , Armes de S. A. S. E. &
celles du Comté de Namur,
& le Caducée à la main.
Ziij
270 MERCURE
Son Alteße Sereniffime.
Sous un Dais magnifique ,
de velours bleu , orné de
crépines , franges & galons
d'argent avec les Armes
entieres de S. A. S. E. proprement brodées dans le
le fonds, & les Armes de la
Province aux quatre coins ;
preparé & prefenté par M
les Etats Nobles , & porté
par fix Gentils hommes des
plus qualifiez de la Province.
Sçavoir , Mr le Comte de
Frezin , Mr le Comte de
GALANT. 271
Corfuarem Lontchamps ,
Colonel , Mr de Glimes
Marquis de Courcelles , Mr
de Liede Kerke Baron
d'Arc , Mr le Comte de
Berlo de Sainte Gertrude ,
& Mr Claude de Namur
Vicomte Delzée.
Auxdeux coftez du Dais.
M. le Capitaine des Archers
Nobles gardes du Corps de
S. A. S. E. avec les Officiers.
Immediatement aprés
S. A. S. E. marchoient S. E.
Mr le Comte de Terring
Ziiij
272 MERCURE
& Seefelde grand Marêchal
de la Cour, Lieutenant Ge
neral, Chevalier de la Toifon
d'or faifant la fonction de
grand Maiftre de la Maifon
de S. A. SE, & Mrle Baron
de Dobelſtein & d'Eynem
bourg Gentilhomme de la
Chambre de S. A. S. E. de
Cologne, Marefchal de
Camp & Colonel d'un Rement de Cavalerie , Envoyé
Extraordinaire de S. A. S. E.
વે
de Cologne pour affifter
de la part à cette Auguſte
Ceremonie. ar 72A2
7 2 A2
Enfuite marchoient tous
GALANT. 273
les Seigneurs , Miniftres ,
Gentilhommes & autres
Officiers en grand nombre
de S A.S. E. felon le rang
qui leur cft dû
20
Les Archers Nobles Gardes du Corps marchoient
fur les coftez de cette Augufte Affemblée On continua ainfi la marche depuis
le Palais de S A.S. E. juf
qu'à l'Eglife Cathedrale de
S. Aubain. Plus de douze
ou quinze cent Bourgeois le
flambeau de cire blanche à
la main s'étoient rangez
pour former le paffage de
274 MERGURE
cette Noble Affemblée ; La
Garniſon étoit fous les Armes , & le Regiment des
Gardes à pied de S. A. S. E.
étoit pofté depuis le Palais
jufqu'aux environs de l'Eglife de S. Aubain. Mr de
Mercy Brigadier & Commandant de ce Regiment
étoit à la tefte avec tous les
Officiers nouvellement &
proprement habillez uniforme , de drap bleu galonné
d'argent.
Lorfque l'Electeur arriva
devant l'Evefché , un Bourgeois s'avança devant S A.
GALANT. 275
S. E. étendit fon manteau
par terre,le couvrit de fleurs,
& s'écria dans la joye de fon
cœear , Benedictus qui venit
in nomine Domini , &c.
Mr le Comte de Berlo
tres- Illuftre & tres-Digne
Evefque de Namur avoit
affemblé tout fon Clergé.
Le Chapitre de S. Aubain ,
le Chapitre de Nôtre Dame,
tous les Curez & les Prêtres
des Paroiffes , & tous les Ordres Religieux de la Ville. Il
attendoit S. A. S. E avec
tout ce Clergé devant fa
Cathedrale. Onavoit placé
276 MERGURE
*
rs
ún priédicu où S. A. S. E. fe
mit à genoux , & adora la
vraye Croix que Mr l'Eve.
que luy prefenta. On entra
enfuite dans Eglife , où
toutes les places étoient
marquées. Onytrouva déja
placez dans le Chour, M
du Confeil des Finances de
S. A. S. E. M's du Confeil
Provincial , & M du Souverain Baillage.
L'Eglife Cathedrale de S.
Aubain étoit proprement
ornée de verdure naiffante
& de riches Tapifleries.
rs
IS
On avoit élevé un Dais
magnifiquedevelours rouge
GALANT. 277
galonné d'or du cofté de
' Evangile où S. A. S. E. fe
plaça. SE Mr le grand
Maiêchal, faifant la fonction du grand Maiftre , étoit
placé à coté de S. A. S. E,
avec le Capitaine des Gardes
du Corps Archers Nobles ,
& les autres Seigneurs , Miniftres , & Gentilhommes
étoient placez felon l'ordre
que l'on avoit marqué.
Mr Marefchal Fourier de
de la Chambre de S. A. S. E
avoit fait conftruire une ef
pece de Galerie au- deſſus des
formes de M les Chanoi-
278 MERCURE
nes , fort pacieuſe pour
gagner de la place & y
mettre les Dames de la premiere qualité , & autres
caractere , & avoit poſté
un certain nombre d'Officiers qui avoient l'honneur
de placer les Dames felon
leur qualité & leur rang.
M's les Muficiens de la
Chambre de S. A. S. E.
étoient placez dans la Tribune proche de l'Orgue
avec les Trompettes & les
Timbales de S.A.S. E. &
plufieurs autres Muficiens.
Toute cette Augufte Af-
GALANT. 279
femblée étant ainfi placée ,
Mr l'Eveſque aſſiſté d'un
grand nombre de Preftres
officians , celebra pontificalement la Meffe. Aprés la
Meffe on chanta le Pfalme
Exaudiaten mufique. Auffitoſt qu'il fut fini”, M" les
Députez des Etats s'avancerent devant le Trône de
S.A. S. E.
L'Acte quiles authoriſoit
曩
pour recevoir & prefter le
ferment les nomme ainfi.
Les Reverends Abbez ,
Dom Maximilien Abbé de
Moulin, & Frere Auguftin
180 MERCURE
Illuftre
Abbé de Geronfart, de la part
du Clergé ; Noble
Seigneur Meffire Facques Baron de Spontin de Freyr , Vicomte d'Efclaye & 'dAudembourg; Noble & Illuftre Seis
gneur MeffireJacques François
Comte de Groesbeck , Wemelin
& du S. Empire , Vicomte
d'Aublin, Confeiller d'Etat
de S. A.S. E. de la part de la
Nobleß ; Noble & Illuſtre
Seigneur Adrien Charles de
Glimes de Brabant Seigneur dè
S.Martin , Noble Homme ,
Albert Ignace de Kffel de lå
part du Tiers Etat,
GALANT. 281
En préfence de ces M
Députez & de toute l'Af
femblée S. A. S. E. tenant
majestueufement les mains
fur les faints Evangiles , &
devant les faintes Reliques ,
prononça le ferment en ces
termes :
Je MAXIMILIEN
EMANUEL-par la grace
de Dieu , Ducde la Haute&
Baße Baviere , du Haut Pa
latinat , de Brabant , de Limbourg, de Luxembourg, &
de Gueldres , Comte Palatin
du Rhin , Archi- Dapifer
Electeur Vicaire du S
Juillet 1712 Aa
282 MERCURE
"Empire Romain , Landigrave
de Leichtenberg, Comte de
Flandres , de Hainaut & de
Namur, Marquis du S.
Empire , Seigneur de Malines,
&c.
Fure devant les faintes Reliques, &par les faints Evangiles de Dieu,quejegarderayles
Eglifes & Suppors d'icelles , les
Nobles, Feodeaux, Oppidains,
Communautez , Veuves &
Orphelins , des Villes , Pays
Comtéde Namur, en leurs
Droits, Ufages , Loix, &
Coûtumes loüables & anciennes; AINSI M'AIDE DIEU
GALANT. 283
ET TOUS SES SAINTS.
Cette formule de ferment avoit été préſentée par
le fieur Marefchal en qualité
de Greffier du fouverain
Baillage , à Mr le grand
Marefchal qui la pofa devant
S. A. S. E. & qui luy rendit
aprés que S. A. S. E. cut fini.
Le Nom du Seigneur & celuy de S. A. S. E. étoient
écrits en lettres d'or.
Mr Lardenois Confeiller
Penfionnaire lût enfuite la
Procuration qui authoriſoit
les Députez à prefter le fer.
ment. Et Mr l'Abbé de
Aaij
284 MERCURE
Moulin le lûc au nom de
tous en ces termes :
* NousFurons à vous treshaut& tres puiffant Prince
Seigneur MAXIMILIEN
EMANUEL par la grace
de Dieu Duc de la Haute &
Baffe Baviere, du Haut Palatinar , Comte Palatin du
Rhin , Archi-Dapifer, Elec
teur Vicaire du S. Empire
Romain , Landtgrave de Leichrenberg, Comte dudit Namur, que les Prélats , Nobles ,
Feodeaux, Oppidains &Com·
munautez d'iceluy Comie &
Pays de Namur, vousferont
GALANT. 283
Lons , vrais & loyaux Sujets
ferviteurs , comme its
doivent, font tenus d'estre
leur Prince & Seigneur.
M's les Députez levant
les doigt , prononcerent la
force du ferment felon
l'ordre fuivant.
Les deux Députez de
Etat Ecclefiaftique.
Ainfi nous aide Dieu &
rous fés Saints.
Les deux Députez de
l'Etat Noble.
Ainfi nous aide Dieu &
tous fes Saints.
Les deux Députez du
Tiers Etat.
286 MERCURE
Ainfi nous aide Dicu &
tous fes Saints,
Alors un bruit éclatant
ſe fit entendre dans l'Eglife ,
toute l'Affemblée s'écria ,
Vive l'Electeur , Vive le
Comte de Namur Noftre
Souverain.
On chanta enfuite le
TE DEUM, & aprés la
Benediction du Tres- Saint
Sacrement on recommença
la marche dans le mefme
ordre qu'on étoit venu.
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Résumé : REJOUISSANCES ET CEREMONIES FAITES A L'INAUGURATION DE S.A.S.E. DE BAVIERE. Prince Souverain des Pays-Bas.
Le texte relate les cérémonies d'inauguration de l'avènement de Son Altesse Sérénissime (S.A.S.E.) à la souveraineté des Pays-Bas en juillet 1712. Cet événement a suscité une grande joie parmi les peuples, qui se préparaient à prêter serment de fidélité. La cérémonie officielle a été fixée au 17 mai et a été marquée par une grande solennité et un zèle ardent des populations. Les États, les ecclésiastiques et les nobles se sont rassemblés la veille et ont participé à une marche ordonnée le lendemain. La procession, dirigée par les magistrats, les États nobles et ecclésiastiques, a conduit S.A.S.E. sous un dais magnifique jusqu'à la cathédrale Saint-Aubin. La garnison et les gardes étaient présents, et un bourgeois a accueilli l'Électeur avec des fleurs et des bénédictions. À la cathédrale, S.A.S.E. a adoré la vraie Croix et a pris place sur un dais orné. La messe a été célébrée par l'évêque de Namur, assisté de nombreux prêtres. Après la messe, les députés des États ont prêté serment de fidélité à S.A.S.E., qui a prononcé un serment solennel de protéger les églises, les nobles, les veuves et les orphelins. Le Te Deum a été chanté, suivi d'une bénédiction, et la procession est revenue au palais dans le même ordre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 97-113
NOUVELLES de la basse Allemagne.
Début :
On écrit de Wismar du 14. Février que le General [...]
Mots clefs :
Moscovites, Attaquer, Ordre, Confédéré, Hongrie, Traités, Résolution, Saxe, Armée ottomane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de la basse Allemagne.
NOUVELLES
de la basse Allemagne.
ON écrit deWismar du
14. Février que le General
Hamerstein que le Duc
d'Hanover avoit envoyé
au Comte de Steinbock
pour proposer des moyens
de faire la paix avec les
Puissances confederées, a
rapporré qu'illuy avoit dit
pour toute response qu'il
n'avoir point d'autre ordre
du Roy son Maistre
, que
de restablir les Traitez de
Trawendal & de Raenstadt.
CesmesmesLettres
portent qu'un Parti de quarante
Cavaliers Suedois
ayant appris que plusieurs
chariotsquivenoient de
Pomeranie, chargez d'habirs
& de bagages, avec
une escorte Moscovite,
marchoient vers le Holstein,
resolut de l'aller attaquer
; qu'il avait surpris
& défait l'escorte & pris
les chariots
; qu'il avoit
amené le butin & les prisonniers
à Wifmar. Celles
de l'armée des Princes confederez
, portent qu'elle
avoit passé en deux endroits
lariviere de Trene,
& que le Czar ayant trouvé
l'accèsdeFredericstadt
impraticable du costé de
l'Eyder, à cause de l'inondation
où il avoit couru
risque de se noyer, fit marcher
les Troupes vers Husum,
laissantl'inondation
de la Trene sur sa gauche.
Le 12. Février l'armée estant
arrivée prés de Fredericstadt,
sa Majesté Czarienne
se mità la testede
cinq bataillons desesGardes
& de quelques Régiments
de Dragons pour
attaquer un retranchement
gardé par les Suédois,
le combatcommença
à huit heures du matin
& dura près de cinq heures.
Les Moscovites furent
repoussez deux fois, mais
après un grand feu de canon
& de mousqueterie
ils se rendirent maistres du
retranchement
,
prirent
deux pieces de c,anon,tlueI..
ques bagages
, & firent
près de trois cents prisonniers,
on ne parle point de
la perte que les Moscovites
ont faite, qui sans doute
est considerable dans
une attaque si opiniastre.
On écrit du camp des Suedois
à Gardingen que les
Moscovites n'avoient pas
creu trouver une si vigoureuseresistance
dans l'attaque
des retranchements
faits sur la digue de Swabstede
,que le peu de TroupesSuedoisesquiy
estoient
les avoient deffendus avec
tant de valeur que les Moscovites
n'avoient pu s'en
rendre maistres que sur le
soit avec un grand carnage
de leurs gens,outreun
grand nombre suffoqué
dans le marais, & les blesfez
donc vingt chariots furent
chargez pour les conduire
à Renfbourg. Cette
grande resistance donna le
temps au General Stakelberg
de retirer de Fredericstadt
les trois mille hommes
qui y estoient en garnison,&
de faire sa retraite
vers Gardingen. Ils
avoient resolu d'attaquer
le General Sreinbock aussi-
tost la prise des retranchements;
mais ayant appris
que ce General avoit
fortifié les avenuës de son
camp par des redoutes &
des retranchements, ils
changerent de resolution.
Les dernieres Lettres de
Wismar porrent que la forteresse
de Tonningen a
esté livrée au Comte de
Steinboc K par un ordre du
jeune Prince Charles Frédéric
Duc de Holstein Gortorp
neveu du Roy de Suede
,
& qui est à Stockolm
où il a
esté déclarémajeur.
Cet ordre fut portéau General
Steinbock par OU
Courier qui passa au travers
de l'armée conféderée.
Le Colonel Wols
qui commandoit dans
Tonningen ne fit aucune
difficulté d'y obéïr
, & il
fut continué dansl'employ
de Commandant de la place.
Cette nouvelle a beaucoup
chagriné les Confederez,
qui depuis traittent
comme ennemis lesEstats
du Duc de Holstein Gottorp
; ils ontmis garnison
dansGottorp, dans Kiel &
dans Eckenforde, ils demandent
de grosses contributions
au pays, les Danois
ont fait faire l'inventaire
des meubles du Chasteau
de Gottorp dont on
fait monter la valeur à plus
de douze cens mille e
feus.'
On écrit que le Roy de
Dannemarck fait armer
quelques Vaisseaux & six
Fregates pour oster la
communication des vivres
par mer aux Suedois. Ils
menacent de ruiner lesEstats
du jeune Duc de Holstein
Gottorp
,
ils ont fait
prisonnier le sieur Breckdorf
Drossard de Gottorp
avec la garnison. Le Comte
Welling a fait publier
un Manifeste par lequel il
declare que s'ils executent
cette resolution
, les Suedois
feront un pareil traittement
aux sujets du Roy
de DannemarcK & à ceux
duRoyAuguste. LesConfederez
ont fait camper
une partie de leurs Troupes
a Oldenfworth & à
Wofbuls pour observer les
Suedois, & ils ont distiribué
le reste en quartier
d'hyver dans les Estats de
Holstein Gottorp en attendant
que le beau temps
leur donne le moyend'attaquer
les Suedois.LeCzar
a fait élever des redoutes
devant l'arméeSuedoise&
dans la Dithmarse pour
empescher qu'ils ne tirent
des vivres & des fourrages
de ces costez-là.
Sa Majesté Czarienne
partie le 19. pour aller à
Hanover ; mais ayant appris
en chemin que le General
Sceinbock avoit fait
construireunpont sur l'Eyderà
Tonningen avec un
grand nombre de batteaux
qu'il y avoit trouvez, &
qu'il commençoit à y faire
passerses Troupes, il [uc.
pendit son voyage. Il ordonnaàles
Troupes de décamper,
& de s'avancer
vers l'Eyder pour le passer
à Fredericstatd où la pluspart
de l'infanterie arriva
lé mesme jour. Le pont
estant rompu elle ne put
estreassemblée au deça que
le 21. au nombre d'environ
dix mille hommes pour aller
joindre la Cavalerie Danoise;
cependant le General
Baver s'avança pour attaquer
les Suedois, mais
comme ils n'estoient passez
qu'environ quinze ou seize
cents chevaux, & qu'ils estoient
informez que les
Ennemis recevoient à tout
moment de nouveaux renforts,
ils se retirerent après
de rudesescarmouches, ôc
la perte a esté à peu prés
égale des deux costez. Les
Lettres de Berlin portent
que le sieurLosender qui
avoitesté envoyé à Bender
estoit revenu, qu'il
avoit rapporté que le Roy
de Suede ne vouloit point
entendre parler de la Renonciation
du Roy SraniClas
à la Couronne de Po»
logne, que les Troupes Sa»
xonnes ôc Moscovites qui
estoient à VVolgast & en
d'autres lieux de Pomeranie,
en estoient sorties pour
aller dansleHolstein joindre
l'armée confederée.
On mande deDresde qu'-
on continuoit d'exercer les
milices afin de former un
corps d'environ douze mille
hommes, qui seroit mis
dans les places pourentirer
les Troupes reglées
f
on ne croit pas que les
Estats de Saxe veuillent
fournir à leurentretien la
pays estant desja excessivement
chargé,
Les Lettres de Valaquie
du 6. Février portent que
le Roy Stanislas estoit arrivé
à Bender où le Roy de
Suede estoit encore , qu'il
n'attendait pour partir que
le resultat de la conference
qu'un Bacha envoyé par
le Grand Seigneur,&un
Député du Kam des Tartares
devoient avoir sur la
frontiere avec la Palatin
de Podolie, pour regler le
passage du Roy de Suede
par la Pologne, que le
Grand Seigneur qui estoit
tousjours à Andrinople luy
avoit de nouveau envoyé
de grandes sommes, que
le Kam des Tartaresavoit
ordre de rescorter en personne,&
de traittercomme
ennemis tous ceux qui
voudroients'opposerà son
passage; celles d'Andrinople
du 28. Janvier asseurent
que lePalatin de Masovie
Ambassadeur de Poiogne,
logne
,
avoit eu Audience
du grand ViGr, & qu'il
estoit bien [rainé) mais
que les Ambassadeurs du
Czar estoient tousjours
prisonniers au Chasteau
des sept Tours,que l'armée
Othomane devoit estre
assemblée sur le Danube
avant la fin de Mars
pour s'avancer vers l'UKraine
& en chasser les
Moscovites,afin de remettre
les Cosaques en pleine
liberté.
de la basse Allemagne.
ON écrit deWismar du
14. Février que le General
Hamerstein que le Duc
d'Hanover avoit envoyé
au Comte de Steinbock
pour proposer des moyens
de faire la paix avec les
Puissances confederées, a
rapporré qu'illuy avoit dit
pour toute response qu'il
n'avoir point d'autre ordre
du Roy son Maistre
, que
de restablir les Traitez de
Trawendal & de Raenstadt.
CesmesmesLettres
portent qu'un Parti de quarante
Cavaliers Suedois
ayant appris que plusieurs
chariotsquivenoient de
Pomeranie, chargez d'habirs
& de bagages, avec
une escorte Moscovite,
marchoient vers le Holstein,
resolut de l'aller attaquer
; qu'il avait surpris
& défait l'escorte & pris
les chariots
; qu'il avoit
amené le butin & les prisonniers
à Wifmar. Celles
de l'armée des Princes confederez
, portent qu'elle
avoit passé en deux endroits
lariviere de Trene,
& que le Czar ayant trouvé
l'accèsdeFredericstadt
impraticable du costé de
l'Eyder, à cause de l'inondation
où il avoit couru
risque de se noyer, fit marcher
les Troupes vers Husum,
laissantl'inondation
de la Trene sur sa gauche.
Le 12. Février l'armée estant
arrivée prés de Fredericstadt,
sa Majesté Czarienne
se mità la testede
cinq bataillons desesGardes
& de quelques Régiments
de Dragons pour
attaquer un retranchement
gardé par les Suédois,
le combatcommença
à huit heures du matin
& dura près de cinq heures.
Les Moscovites furent
repoussez deux fois, mais
après un grand feu de canon
& de mousqueterie
ils se rendirent maistres du
retranchement
,
prirent
deux pieces de c,anon,tlueI..
ques bagages
, & firent
près de trois cents prisonniers,
on ne parle point de
la perte que les Moscovites
ont faite, qui sans doute
est considerable dans
une attaque si opiniastre.
On écrit du camp des Suedois
à Gardingen que les
Moscovites n'avoient pas
creu trouver une si vigoureuseresistance
dans l'attaque
des retranchements
faits sur la digue de Swabstede
,que le peu de TroupesSuedoisesquiy
estoient
les avoient deffendus avec
tant de valeur que les Moscovites
n'avoient pu s'en
rendre maistres que sur le
soit avec un grand carnage
de leurs gens,outreun
grand nombre suffoqué
dans le marais, & les blesfez
donc vingt chariots furent
chargez pour les conduire
à Renfbourg. Cette
grande resistance donna le
temps au General Stakelberg
de retirer de Fredericstadt
les trois mille hommes
qui y estoient en garnison,&
de faire sa retraite
vers Gardingen. Ils
avoient resolu d'attaquer
le General Sreinbock aussi-
tost la prise des retranchements;
mais ayant appris
que ce General avoit
fortifié les avenuës de son
camp par des redoutes &
des retranchements, ils
changerent de resolution.
Les dernieres Lettres de
Wismar porrent que la forteresse
de Tonningen a
esté livrée au Comte de
Steinboc K par un ordre du
jeune Prince Charles Frédéric
Duc de Holstein Gortorp
neveu du Roy de Suede
,
& qui est à Stockolm
où il a
esté déclarémajeur.
Cet ordre fut portéau General
Steinbock par OU
Courier qui passa au travers
de l'armée conféderée.
Le Colonel Wols
qui commandoit dans
Tonningen ne fit aucune
difficulté d'y obéïr
, & il
fut continué dansl'employ
de Commandant de la place.
Cette nouvelle a beaucoup
chagriné les Confederez,
qui depuis traittent
comme ennemis lesEstats
du Duc de Holstein Gottorp
; ils ontmis garnison
dansGottorp, dans Kiel &
dans Eckenforde, ils demandent
de grosses contributions
au pays, les Danois
ont fait faire l'inventaire
des meubles du Chasteau
de Gottorp dont on
fait monter la valeur à plus
de douze cens mille e
feus.'
On écrit que le Roy de
Dannemarck fait armer
quelques Vaisseaux & six
Fregates pour oster la
communication des vivres
par mer aux Suedois. Ils
menacent de ruiner lesEstats
du jeune Duc de Holstein
Gottorp
,
ils ont fait
prisonnier le sieur Breckdorf
Drossard de Gottorp
avec la garnison. Le Comte
Welling a fait publier
un Manifeste par lequel il
declare que s'ils executent
cette resolution
, les Suedois
feront un pareil traittement
aux sujets du Roy
de DannemarcK & à ceux
duRoyAuguste. LesConfederez
ont fait camper
une partie de leurs Troupes
a Oldenfworth & à
Wofbuls pour observer les
Suedois, & ils ont distiribué
le reste en quartier
d'hyver dans les Estats de
Holstein Gottorp en attendant
que le beau temps
leur donne le moyend'attaquer
les Suedois.LeCzar
a fait élever des redoutes
devant l'arméeSuedoise&
dans la Dithmarse pour
empescher qu'ils ne tirent
des vivres & des fourrages
de ces costez-là.
Sa Majesté Czarienne
partie le 19. pour aller à
Hanover ; mais ayant appris
en chemin que le General
Sceinbock avoit fait
construireunpont sur l'Eyderà
Tonningen avec un
grand nombre de batteaux
qu'il y avoit trouvez, &
qu'il commençoit à y faire
passerses Troupes, il [uc.
pendit son voyage. Il ordonnaàles
Troupes de décamper,
& de s'avancer
vers l'Eyder pour le passer
à Fredericstatd où la pluspart
de l'infanterie arriva
lé mesme jour. Le pont
estant rompu elle ne put
estreassemblée au deça que
le 21. au nombre d'environ
dix mille hommes pour aller
joindre la Cavalerie Danoise;
cependant le General
Baver s'avança pour attaquer
les Suedois, mais
comme ils n'estoient passez
qu'environ quinze ou seize
cents chevaux, & qu'ils estoient
informez que les
Ennemis recevoient à tout
moment de nouveaux renforts,
ils se retirerent après
de rudesescarmouches, ôc
la perte a esté à peu prés
égale des deux costez. Les
Lettres de Berlin portent
que le sieurLosender qui
avoitesté envoyé à Bender
estoit revenu, qu'il
avoit rapporté que le Roy
de Suede ne vouloit point
entendre parler de la Renonciation
du Roy SraniClas
à la Couronne de Po»
logne, que les Troupes Sa»
xonnes ôc Moscovites qui
estoient à VVolgast & en
d'autres lieux de Pomeranie,
en estoient sorties pour
aller dansleHolstein joindre
l'armée confederée.
On mande deDresde qu'-
on continuoit d'exercer les
milices afin de former un
corps d'environ douze mille
hommes, qui seroit mis
dans les places pourentirer
les Troupes reglées
f
on ne croit pas que les
Estats de Saxe veuillent
fournir à leurentretien la
pays estant desja excessivement
chargé,
Les Lettres de Valaquie
du 6. Février portent que
le Roy Stanislas estoit arrivé
à Bender où le Roy de
Suede estoit encore , qu'il
n'attendait pour partir que
le resultat de la conference
qu'un Bacha envoyé par
le Grand Seigneur,&un
Député du Kam des Tartares
devoient avoir sur la
frontiere avec la Palatin
de Podolie, pour regler le
passage du Roy de Suede
par la Pologne, que le
Grand Seigneur qui estoit
tousjours à Andrinople luy
avoit de nouveau envoyé
de grandes sommes, que
le Kam des Tartaresavoit
ordre de rescorter en personne,&
de traittercomme
ennemis tous ceux qui
voudroients'opposerà son
passage; celles d'Andrinople
du 28. Janvier asseurent
que lePalatin de Masovie
Ambassadeur de Poiogne,
logne
,
avoit eu Audience
du grand ViGr, & qu'il
estoit bien [rainé) mais
que les Ambassadeurs du
Czar estoient tousjours
prisonniers au Chasteau
des sept Tours,que l'armée
Othomane devoit estre
assemblée sur le Danube
avant la fin de Mars
pour s'avancer vers l'UKraine
& en chasser les
Moscovites,afin de remettre
les Cosaques en pleine
liberté.
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Résumé : NOUVELLES de la basse Allemagne.
En février, plusieurs événements militaires et politiques ont marqué la Basse-Allemagne et les régions voisines. Le général Hamerstein, envoyé par le duc d'Hanover, a rapporté que le comte de Steinbock avait pour mission de rétablir les traités de Trawendal et de Raenstadt. Des cavaliers suédois ont attaqué et capturé des chariots chargés de bagages, escortés par des Moscovites, près de Wismar. L'armée des Princes confédérés a traversé la rivière Trene pour attaquer des retranchements suédois près de Fredericstadt, malgré des inondations. Ce combat, qui a duré cinq heures, a permis aux Moscovites de prendre deux pièces de canon et de faire près de trois cents prisonniers. À Swabstede, les Suédois ont résisté vigoureusement, permettant au général Stakelberg de retirer ses troupes vers Gardingen. La forteresse de Tonningen a été livrée au comte de Steinbock par ordre du prince Charles Frédéric de Holstein-Gottorp, ce qui a déplu aux confédérés. Le roi de Danemark a armé des vaisseaux pour couper les vivres aux Suédois, tandis que le czar a interrompu son voyage pour empêcher les Suédois de traverser l'Eyder. Des escarmouches ont eu lieu entre les troupes danoises et suédoises. En Saxe, des milices ont été formées pour remplacer les troupes régulières. En Valachie, le roi Stanislas attendait le résultat d'une conférence pour le passage du roi de Suède à travers la Pologne. À Andrinople, l'armée ottomane se préparait à chasser les Moscovites d'Ukraine.
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14
p. 241-259
DONS DU ROY.
Début :
Le 15. Avril le Roy nomma à l'Evêché de Viviers Messire [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Viviers, Guillaume, Cardinal, Seigneur, Chabannes, Évêché, Archevêché
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DV ROY.
Le 15. Avril le Roy nomma
à l'Eveché de Viviers
Messîre Martin de Ratabon,
ancien Evêque d'Y
-
pres. L'Evêché est suffragant
de l'Archevêché. de
Vienne.
Viviers est dans le Vivarez,
située sur une hauteur,
dont le bas est arrosé
par le Rhône à deux lieuës
d'Aps, & àquatre du Pont
Saint Esprit. L'Eglise Cathedrale
est fous l'invocation
de saint Vincent
,
&
son Chapitre est, composé
d'un Prevôt, d'un Archidiacre
, d'un Precenteur,
d'un Sacristain
)
d'un Archiprêrre)
d'un Vicaire, &»
de trente Chanoines. Vi- # viers a cet avantage, que
ses Evêques prennent la
qualité de Prince de Donzere
,qui est en Dauphiné.
Jean deBroniau,l'und'eux,
fut fait Cardinal en 1;8r.
& presida au Concile de
Confiance. Il y a trois Abbayes
dans le Diocese de
Viviers, qui a deux cent Paroisses,
& prés de cinq
lieuës de circuit: il comprend
le bas Vivarez & une
partie du haut
;
le resteest
de l'Archevêché deVienne.
L'Evêché de saint Pons
-
àMN. AbbédeCrillon.
Saint Pons n'écoit autrefois
qu'une Abbaye de l'Ordre
de laine Benoît, connuë
sous le nom de Monasterum
Tomeriense. Elle fut fondée
en 936. fous le regne de
Loüis d'Outremer par ons
premier, Comte de Toulouse
,
& par Garsinde sa
femme, afin qu'ilspusent,
comme dit l'acte de la son
dation, evadere~ehenna incendiflammas
& poe/lM) (fJinfernorum
claustre.
La réputation de cette
Abbaye, où l'on vivoir tréssaintement,
devinr si grande
, qu'en 1093. Sanche Roy
d'Arragon, calore Sancti
Spiritûs succensus
, y offrit
Ramire, son troisiémefils,
eâ devotione fY fide qua ob.
tusit Abraham filium Jutim
Isaac Deo. C'est ce Ramire,
qui après avoir été Religieux
Profés un peu plus de
quarante ans, fut tiré de
l'Abbaye, avec dispense du
Pape Anaclet, pour succeder
au Royaume en 11 34.
à cause de la mort de Pierre
&d'Alphonse ses frères sans
enfans Quoy qu'il fût Prêtre
,
il lui fut permis par
cette dispense de se marier,
& il épousa Agneé,soeur
de Guillaume, Duc de
Guyenne.
L'Abbaye de saint Pons
fut érigée en Evêché en
1318. par le Pape Jean XXII..
La Cathedrale est dediée à
saint Pons. Le Chapitreest
composé de trois Archidiacres,
d'un Sacristain,
d'un Precenteur, & de seize
Chanoines, qui ayant été
long-temps reguliers, furent
secularisez en 1611. par
le Pape Paul V. Le Diocese
n'a que quarante Paroisses
il est situé entre ceux de
Castres,d'Alby, de Narbonne
& de Besiers.
Et à l'Evêché de Lavaur
M. l'Abbé de Malezieu.
Le Roy donna aussil'Abbaye
de S. Pierre de Vienne,
Ordre de saint Benoît,
à l'Abbé de ChabannesCurton.
Il descend d'une trèsgrande
& ancienne Maison,
qui a donné à la France
nombre de grands Officiers
; entr'autres Jacques
Chabannes, Seigneur de la
Palisse, Maréchal deFrance;
Antoine Chabannes,
Comte de Dampmartin
grand Maître & grand Pannetier
de France; Jacques
premier, Seigneur de la Paliue,
grand Maître de France
; Jacques second, aussi
Seigneur de la Palisse, aussi
grand Maître de France:
& François de Chabannes,
Marquis de Curton, fut
Chevalier de l'Ordre du S.
Esprit en 15 83. par le Roy
Henri III. On peut voir la
Genealogie de cette Mâison
dans le nouveau Pere
Anselme.
LAbbaye de Lyre, Ordre
de saint Benoît,Diocese
d'Evreux, à M. l'Abbé Dan-
[in, Chanoine de Strasbourg.
Cette Abbaye fut
fondée en 1047. par Guillaume
d'Osbenne, allié de
Guillaume Duc de Normandie.
L'Eglifc est grande
& belle; elle a onze piliers
en sa longueur, & des bas
côtez. Le Cloître est neuf,
& bâti à la moderne,la Sacristie
& la Salle desConferences
sont ornées de lambris
de menuisèrie.
Lyre est m bourg de la
haute Normandie; il est
situéau-dessous de Ruyles;
sur la riviere de Rille à trois
lieuës de Conches, & quinze
de Roüen, ôc divise en
deux parties, dont l'une est
nommée la jeune Lyre, &
l'autre Uvieille Lyre. Cette
derniere est un lieu assez
agréable, bâti en amphithéâtre
, donc la Paroisse
reconnoît saint Gilles pour
patron de l'Eglise primitive
, ôc saint Nicolas pour
patron de la succursale. Il y
a haute Justice,&soncommerce
consiste en grains &
en bois à bâtir & à brûler,
que l'on prend dans sa forêt.
La Paroisse de la jeune
Lyre,située un demiquart
de lieuëau dessous de la
vieille Lyre, porte le titre
de saint Pierre. Prés de cette
Eglise Paroissiale estrAh
baye de Benediains de la
Congregation de S. Maur,
dont nous venons de parler.
L'Abbaye de Mazan, Or.
dre de Cîteaux) Diocesede
Viviers, à M. l'Abbéd'Artagnan.
L'Abbaye de Preüilly,
Ordre de Cîteaux,Diocese
de Sens, à M. l'Abbé d'Har
court-Beuvron.
On a promis des mémoires
sur ces deux familles
pour le Mercure prochain.
L'Abbave de Sambloneaux
,Ordre de saint Augufiin,
DiocesedeSaintes,
à M. l'Abbé de Chalon.
L'Abbaye de la Chaife-
Dieu, Ordre de S. Benoîc,
Diocese de Clermont, à
M.le Cardinal de Rohan.
Chaise-Dieu est une petite
ville dans la baffe Auvergne,
en latin CaJa Dei.
Elle enferme une Abbaye
de filles qui porte ion nom,
& ne laisse pas d'avoir tes
murailles &sestoursseparées.
Cette ville eit à deux
lieues de la montagne , au
pied de laquelle elt ficuée
celle d'Alegre,&àcinq de
Briours du côtédel'orient.
L'Abbaye de Chaise-
Dieu sur fondée, selon quelques-
uns, en 1044. par S.
Robert de Clermont, ôc fé-
Ion d'autres en 1050.
L'Abbaye de Montierandel
,Ordre de saintBenoît,
Diocesee de Châlons, à M.
I
le Cardinal Ottoboni.
1
Montierandel, ou Montierame
,
est un bourg dans
la Champagne. Il est ficué
sur la riviere de Voire
,
à
sept lieues de Vitry,le-Fran.
çois, vers le midi.
Cette Abbaye est unie à la
Congrégation de S. Vanne.
L'Abbaye de Savigny,
Ordre de Ciceaux, Diocese
d'Avranches
,
à M. l'Abbé
Gaultier.
Elle est entre Pontorson
& Domfront
,
environ à
une lieuë de la riviere d'Ardée.
Les anciennes chroni- j
ques de cette Abbaye portent
que le SolitaireVital,
quienfut le premier Abbé,
acheva de la bâtir dans le
bois de Savigny,lous l'invocation
de la Ste Trinité, en
l'an 1112.. par les liberalitez
de RobertSeigneur de Fougeres,&
qu'il donna auxReligieux
la regle de Cîreaux
dans toute sa pureté. Il mourut
le 7. Janvier 1119. & eut
Geofroy pour fucceucur.
L'Abbaye de Honnecourt,
Ordre de saint Benoît,
Diocese de Cambray,
à M. l'AbbédeValory.
Honnecourt est un bourg
de Picardie. Il cft situé sur
l'Escaut, à trois lieuës de
Cambray du côté du Sud.
Ce lieu est renomme à cause
du combat qui s'y donna
en 1641. entre les François
& les Espagnols.
L'Abbaye de Talemont,
Ordre de saintBenoît, Diocese
de Luçon, à M.l'Abbé
du Dror, Aumônier de M.
le Duc de Berry, & grand
Vicaire de Laon.
Taîemont cil: une ville
dans le Poitou,à trois lieuës
des sables d'Olonne, & à
huit
huit de Luçon. Elle est petite
,
mais très-force d'af.
sieste, sur une presqu'Isle,
qui n'est qu'un gros rocher
qui s'avance dans la large
riviere de Garonne. Du côte
qu'elle se joint à la terre
ferme, elle estfortifiéede
grosses murailles & de fossez
à fond de cuve, défendus
de plusieurs tours qui
les environnent. Cette ville
ayant voulu tenir contre les
ennemis depuis les dernières
guerres de Bordeaux, ils
démolirent presque toutes lesmuraillesaprésqu'ilssen
furent reudus les maîtres;
Ainsi il n'y reste plus maintenant
qu'un petit nombre
de tours qui portent les
marques de son infortune.
Talemont porte le titre
de Principauté.L'histoire
du pays porte qu'un étranger
y étant arrivé, ôc
voyant cette ville environ.
née d'eau
, &l'océanaudevant
à perte de vûë, crut
que c'étoit là que la terre
fïnissoit;ce qui l'obligea de
l'appeller TIUSmundt:d'où
ron a fait le nom de Talemont.
Ceux qui approuvent i•*
cette étymologie font confirmez-
dans leur sentiment
par l'Abbayede S. Benoît,
qu'onapelle Orbestier,commequi
diroitorbis terminus.
L'Abbaye des Religieuses
de Beaulieu de Sain, à la
Dame Thumerelle.
LaCoadjutoreriedes Religieuses
de saint André le
haut de Vienne, à la Dame
de Vernay.
k Le Prieuré de la Faye au
Pere Allaume.
ENIGME
Le 15. Avril le Roy nomma
à l'Eveché de Viviers
Messîre Martin de Ratabon,
ancien Evêque d'Y
-
pres. L'Evêché est suffragant
de l'Archevêché. de
Vienne.
Viviers est dans le Vivarez,
située sur une hauteur,
dont le bas est arrosé
par le Rhône à deux lieuës
d'Aps, & àquatre du Pont
Saint Esprit. L'Eglise Cathedrale
est fous l'invocation
de saint Vincent
,
&
son Chapitre est, composé
d'un Prevôt, d'un Archidiacre
, d'un Precenteur,
d'un Sacristain
)
d'un Archiprêrre)
d'un Vicaire, &»
de trente Chanoines. Vi- # viers a cet avantage, que
ses Evêques prennent la
qualité de Prince de Donzere
,qui est en Dauphiné.
Jean deBroniau,l'und'eux,
fut fait Cardinal en 1;8r.
& presida au Concile de
Confiance. Il y a trois Abbayes
dans le Diocese de
Viviers, qui a deux cent Paroisses,
& prés de cinq
lieuës de circuit: il comprend
le bas Vivarez & une
partie du haut
;
le resteest
de l'Archevêché deVienne.
L'Evêché de saint Pons
-
àMN. AbbédeCrillon.
Saint Pons n'écoit autrefois
qu'une Abbaye de l'Ordre
de laine Benoît, connuë
sous le nom de Monasterum
Tomeriense. Elle fut fondée
en 936. fous le regne de
Loüis d'Outremer par ons
premier, Comte de Toulouse
,
& par Garsinde sa
femme, afin qu'ilspusent,
comme dit l'acte de la son
dation, evadere~ehenna incendiflammas
& poe/lM) (fJinfernorum
claustre.
La réputation de cette
Abbaye, où l'on vivoir tréssaintement,
devinr si grande
, qu'en 1093. Sanche Roy
d'Arragon, calore Sancti
Spiritûs succensus
, y offrit
Ramire, son troisiémefils,
eâ devotione fY fide qua ob.
tusit Abraham filium Jutim
Isaac Deo. C'est ce Ramire,
qui après avoir été Religieux
Profés un peu plus de
quarante ans, fut tiré de
l'Abbaye, avec dispense du
Pape Anaclet, pour succeder
au Royaume en 11 34.
à cause de la mort de Pierre
&d'Alphonse ses frères sans
enfans Quoy qu'il fût Prêtre
,
il lui fut permis par
cette dispense de se marier,
& il épousa Agneé,soeur
de Guillaume, Duc de
Guyenne.
L'Abbaye de saint Pons
fut érigée en Evêché en
1318. par le Pape Jean XXII..
La Cathedrale est dediée à
saint Pons. Le Chapitreest
composé de trois Archidiacres,
d'un Sacristain,
d'un Precenteur, & de seize
Chanoines, qui ayant été
long-temps reguliers, furent
secularisez en 1611. par
le Pape Paul V. Le Diocese
n'a que quarante Paroisses
il est situé entre ceux de
Castres,d'Alby, de Narbonne
& de Besiers.
Et à l'Evêché de Lavaur
M. l'Abbé de Malezieu.
Le Roy donna aussil'Abbaye
de S. Pierre de Vienne,
Ordre de saint Benoît,
à l'Abbé de ChabannesCurton.
Il descend d'une trèsgrande
& ancienne Maison,
qui a donné à la France
nombre de grands Officiers
; entr'autres Jacques
Chabannes, Seigneur de la
Palisse, Maréchal deFrance;
Antoine Chabannes,
Comte de Dampmartin
grand Maître & grand Pannetier
de France; Jacques
premier, Seigneur de la Paliue,
grand Maître de France
; Jacques second, aussi
Seigneur de la Palisse, aussi
grand Maître de France:
& François de Chabannes,
Marquis de Curton, fut
Chevalier de l'Ordre du S.
Esprit en 15 83. par le Roy
Henri III. On peut voir la
Genealogie de cette Mâison
dans le nouveau Pere
Anselme.
LAbbaye de Lyre, Ordre
de saint Benoît,Diocese
d'Evreux, à M. l'Abbé Dan-
[in, Chanoine de Strasbourg.
Cette Abbaye fut
fondée en 1047. par Guillaume
d'Osbenne, allié de
Guillaume Duc de Normandie.
L'Eglifc est grande
& belle; elle a onze piliers
en sa longueur, & des bas
côtez. Le Cloître est neuf,
& bâti à la moderne,la Sacristie
& la Salle desConferences
sont ornées de lambris
de menuisèrie.
Lyre est m bourg de la
haute Normandie; il est
situéau-dessous de Ruyles;
sur la riviere de Rille à trois
lieuës de Conches, & quinze
de Roüen, ôc divise en
deux parties, dont l'une est
nommée la jeune Lyre, &
l'autre Uvieille Lyre. Cette
derniere est un lieu assez
agréable, bâti en amphithéâtre
, donc la Paroisse
reconnoît saint Gilles pour
patron de l'Eglise primitive
, ôc saint Nicolas pour
patron de la succursale. Il y
a haute Justice,&soncommerce
consiste en grains &
en bois à bâtir & à brûler,
que l'on prend dans sa forêt.
La Paroisse de la jeune
Lyre,située un demiquart
de lieuëau dessous de la
vieille Lyre, porte le titre
de saint Pierre. Prés de cette
Eglise Paroissiale estrAh
baye de Benediains de la
Congregation de S. Maur,
dont nous venons de parler.
L'Abbaye de Mazan, Or.
dre de Cîteaux) Diocesede
Viviers, à M. l'Abbéd'Artagnan.
L'Abbaye de Preüilly,
Ordre de Cîteaux,Diocese
de Sens, à M. l'Abbé d'Har
court-Beuvron.
On a promis des mémoires
sur ces deux familles
pour le Mercure prochain.
L'Abbave de Sambloneaux
,Ordre de saint Augufiin,
DiocesedeSaintes,
à M. l'Abbé de Chalon.
L'Abbaye de la Chaife-
Dieu, Ordre de S. Benoîc,
Diocese de Clermont, à
M.le Cardinal de Rohan.
Chaise-Dieu est une petite
ville dans la baffe Auvergne,
en latin CaJa Dei.
Elle enferme une Abbaye
de filles qui porte ion nom,
& ne laisse pas d'avoir tes
murailles &sestoursseparées.
Cette ville eit à deux
lieues de la montagne , au
pied de laquelle elt ficuée
celle d'Alegre,&àcinq de
Briours du côtédel'orient.
L'Abbaye de Chaise-
Dieu sur fondée, selon quelques-
uns, en 1044. par S.
Robert de Clermont, ôc fé-
Ion d'autres en 1050.
L'Abbaye de Montierandel
,Ordre de saintBenoît,
Diocesee de Châlons, à M.
I
le Cardinal Ottoboni.
1
Montierandel, ou Montierame
,
est un bourg dans
la Champagne. Il est ficué
sur la riviere de Voire
,
à
sept lieues de Vitry,le-Fran.
çois, vers le midi.
Cette Abbaye est unie à la
Congrégation de S. Vanne.
L'Abbaye de Savigny,
Ordre de Ciceaux, Diocese
d'Avranches
,
à M. l'Abbé
Gaultier.
Elle est entre Pontorson
& Domfront
,
environ à
une lieuë de la riviere d'Ardée.
Les anciennes chroni- j
ques de cette Abbaye portent
que le SolitaireVital,
quienfut le premier Abbé,
acheva de la bâtir dans le
bois de Savigny,lous l'invocation
de la Ste Trinité, en
l'an 1112.. par les liberalitez
de RobertSeigneur de Fougeres,&
qu'il donna auxReligieux
la regle de Cîreaux
dans toute sa pureté. Il mourut
le 7. Janvier 1119. & eut
Geofroy pour fucceucur.
L'Abbaye de Honnecourt,
Ordre de saint Benoît,
Diocese de Cambray,
à M. l'AbbédeValory.
Honnecourt est un bourg
de Picardie. Il cft situé sur
l'Escaut, à trois lieuës de
Cambray du côté du Sud.
Ce lieu est renomme à cause
du combat qui s'y donna
en 1641. entre les François
& les Espagnols.
L'Abbaye de Talemont,
Ordre de saintBenoît, Diocese
de Luçon, à M.l'Abbé
du Dror, Aumônier de M.
le Duc de Berry, & grand
Vicaire de Laon.
Taîemont cil: une ville
dans le Poitou,à trois lieuës
des sables d'Olonne, & à
huit
huit de Luçon. Elle est petite
,
mais très-force d'af.
sieste, sur une presqu'Isle,
qui n'est qu'un gros rocher
qui s'avance dans la large
riviere de Garonne. Du côte
qu'elle se joint à la terre
ferme, elle estfortifiéede
grosses murailles & de fossez
à fond de cuve, défendus
de plusieurs tours qui
les environnent. Cette ville
ayant voulu tenir contre les
ennemis depuis les dernières
guerres de Bordeaux, ils
démolirent presque toutes lesmuraillesaprésqu'ilssen
furent reudus les maîtres;
Ainsi il n'y reste plus maintenant
qu'un petit nombre
de tours qui portent les
marques de son infortune.
Talemont porte le titre
de Principauté.L'histoire
du pays porte qu'un étranger
y étant arrivé, ôc
voyant cette ville environ.
née d'eau
, &l'océanaudevant
à perte de vûë, crut
que c'étoit là que la terre
fïnissoit;ce qui l'obligea de
l'appeller TIUSmundt:d'où
ron a fait le nom de Talemont.
Ceux qui approuvent i•*
cette étymologie font confirmez-
dans leur sentiment
par l'Abbayede S. Benoît,
qu'onapelle Orbestier,commequi
diroitorbis terminus.
L'Abbaye des Religieuses
de Beaulieu de Sain, à la
Dame Thumerelle.
LaCoadjutoreriedes Religieuses
de saint André le
haut de Vienne, à la Dame
de Vernay.
k Le Prieuré de la Faye au
Pere Allaume.
ENIGME
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Résumé : DONS DU ROY.
Le 15 avril, le roi nomma Messire Martin de Ratabon à l'évêché de Viviers, précédemment évêque d'Y. L'évêché de Viviers est sous la juridiction de l'archevêché de Vienne. Viviers est située sur une hauteur dans le Vivarais, arrosée par le Rhône à deux lieues d'Aps et quatre du Pont Saint-Esprit. La cathédrale est dédiée à saint Vincent et son chapitre comprend un prévôt, un archidiacre, un chantre, un sacristain, un archiprêtre, un vicaire et trente chanoines. Les évêques de Viviers portent le titre de Prince de Donzère en Dauphiné. Jean de Broniau, l'un d'eux, fut fait cardinal en 1181 et présida au Concile de Constance. Le diocèse compte trois abbayes, deux cents paroisses et s'étend sur près de cinq lieues, couvrant le bas Vivarais et une partie du haut Vivarais. L'évêché de Saint-Pons fut autrefois une abbaye bénédictine fondée en 936 par le comte de Toulouse et son épouse Garsinde. En 1093, le roi Sanche d'Aragon offrit son fils Ramire à cette abbaye. Ramire devint roi en 1134 après une dispense papale. L'abbaye fut érigée en évêché en 1318 par le pape Jean XXII. La cathédrale est dédiée à saint Pons et le chapitre est composé de trois archidiacres, d'un sacristain, d'un chantre et de seize chanoines, sécularisés en 1611 par le pape Paul V. Le diocèse compte quarante paroisses et est situé entre ceux de Castres, Albi, Narbonne et Béziers. Le roi attribua également plusieurs abbayes à divers abbés, notamment l'abbaye de Saint-Pierre de Vienne à l'abbé de Chabannes-Curton, l'abbaye de Lyre à l'abbé Danin, l'abbaye de Mazan à l'abbé d'Artagnan, l'abbaye de Préuilly à l'abbé d'Harcourt-Beuvron, l'abbaye de Sambloneaux à l'abbé de Chalon, l'abbaye de la Chaise-Dieu au cardinal de Rohan, l'abbaye de Montierandel au cardinal Ottoboni, l'abbaye de Savigny à l'abbé Gaultier, l'abbaye de Honnecourt à l'abbé de Valory, l'abbaye de Talmont à l'abbé du Dror, et les abbayes de Beaulieu et de Saint-André à la dame Thumerelle et à la dame de Vernay, respectivement. Le prieuré de la Faye fut attribué au père Allaume. En 1947, trois garçons explorant la grotte de Montségur dans les Pyrénées françaises découvrirent une boîte en métal contenant des parchemins et un manuscrit en langue occitane. Les parchemins, rédigés en code, semblaient traiter du Saint Graal et de la lignée de Jésus. Le manuscrit était une copie du traité de la régénération de l'homme par l'esprit saint. Les documents furent confiés à l'abbé Henri Boudet, qui tenta sans succès de les déchiffrer. Par la suite, les documents furent volés et leur trace se perdit. L'énigme de la grotte de Montségur et de ses mystérieux parchemins continue de fasciner les chercheurs et les amateurs d'histoire.
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15
p. 2739-2740
ITALIE.
Début :
On publia au commencement du mois dernier à Rome un Edit du Cardinal Camerlingue, [...]
Mots clefs :
Ordre, Cardinal, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
2
N publia au commencement du mois derau
commencement din alclanderlingue
, portant deffenfe à toute perfonne , fans
exception , de porter fur les habits aucun galon
ou autres ornemens d'or & d'argent , excepté dans
les Villes de Rome , de Bologne & de Ferrare .
Le Cardinal Pignatelli ayant prié le Pape d'annuller
les conceflions accordées par le feu Pape
à plufieurs Seigneurs du Royaume de Naples de
garder le S. Sacrement dans leurs Chapelles domeftiques
, S. S. a donné ordre à la Congrégation
des Indulgences de fupprimer tous ces privileges
& plufieurs autres concernant tant les
Autels privilegiés que les Indulgences qu'on publie
dans diverfes Eglifes depuis le dernier Pontificat.
Le 9. Novembre vers les 3. heures après- midi,
il y eut à Rome un orage furieux , qui dura depuis
3. heures après-midi jufqu'à 10. heures du
foir. Le Tonnerre tomba dans le jardin du Duc
de Cefi & dans celui du Marquis Cavalieri , ou
1. Vol il
2740 MERCURE DE FRANCE
il renverfa plus de 30. toifes de muraille. Il tomba
auffi chez le Marquis Sacchetti , où il traverſa
une Salle dans laquelle il y avoit une affemblée
de Dames & de Cavaliers , aufquels il ne fit aucnn
mal . Vers le foir , il tomba ſur le Palais du
Prince de S. Martin dont il brûla ou gâta les plus
beaux tableaux.
Dans le Confiftoire du 22. du mois dernier ,
le Cardinal Ottoboni , Protecteur des affaires de
France , propofa l'Abbaye de Sainte Marie au
Vou de Cherbourg , Ordre de S. Auguſtin , Diocèfe
de Coutances , pour l'Abbé le Normand ; il
préconifa enfuite l'Abbé de la Vigerie pour celle
de S. Etienne de Baffac , Ordre de S. Benoît
Diocèfe de Saintes.
2
N publia au commencement du mois derau
commencement din alclanderlingue
, portant deffenfe à toute perfonne , fans
exception , de porter fur les habits aucun galon
ou autres ornemens d'or & d'argent , excepté dans
les Villes de Rome , de Bologne & de Ferrare .
Le Cardinal Pignatelli ayant prié le Pape d'annuller
les conceflions accordées par le feu Pape
à plufieurs Seigneurs du Royaume de Naples de
garder le S. Sacrement dans leurs Chapelles domeftiques
, S. S. a donné ordre à la Congrégation
des Indulgences de fupprimer tous ces privileges
& plufieurs autres concernant tant les
Autels privilegiés que les Indulgences qu'on publie
dans diverfes Eglifes depuis le dernier Pontificat.
Le 9. Novembre vers les 3. heures après- midi,
il y eut à Rome un orage furieux , qui dura depuis
3. heures après-midi jufqu'à 10. heures du
foir. Le Tonnerre tomba dans le jardin du Duc
de Cefi & dans celui du Marquis Cavalieri , ou
1. Vol il
2740 MERCURE DE FRANCE
il renverfa plus de 30. toifes de muraille. Il tomba
auffi chez le Marquis Sacchetti , où il traverſa
une Salle dans laquelle il y avoit une affemblée
de Dames & de Cavaliers , aufquels il ne fit aucnn
mal . Vers le foir , il tomba ſur le Palais du
Prince de S. Martin dont il brûla ou gâta les plus
beaux tableaux.
Dans le Confiftoire du 22. du mois dernier ,
le Cardinal Ottoboni , Protecteur des affaires de
France , propofa l'Abbaye de Sainte Marie au
Vou de Cherbourg , Ordre de S. Auguſtin , Diocèfe
de Coutances , pour l'Abbé le Normand ; il
préconifa enfuite l'Abbé de la Vigerie pour celle
de S. Etienne de Baffac , Ordre de S. Benoît
Diocèfe de Saintes.
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Résumé : ITALIE.
En novembre, un édit italien interdit le port d'ornements d'or et d'argent sur les habits, sauf à Rome, Bologne et Ferrare. Le cardinal Pignatelli demanda au pape d'annuler les concessions permettant à des seigneurs du Royaume de Naples de conserver le Saint-Sacrement dans leurs chapelles. Le pape ordonna la suppression de ces privilèges ainsi que ceux concernant les autels privilégiés et les indulgences publiées dans diverses églises. Le 9 novembre, un violent orage à Rome causa des dégâts dans les jardins du duc de Cefi, du marquis Cavalieri et du marquis Sacchetti, ainsi qu'au palais du prince de Saint-Martin. Lors du consistoire du 22 octobre, le cardinal Ottoboni proposa l'abbaye de Sainte-Marie au Val de Cherbourg pour l'abbé Le Normand et l'abbé de La Vigerie pour l'abbaye de Saint-Étienne de Bassa.
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16
p. 2903-2915
Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
Début :
DESCRIPTION ABREGÉE de la Carte Genérale & Historique, de la Monarchie & du [...]
Mots clefs :
Roi, Officiers, Compagnies, Armes, Infanterie, Régiment, Ordre, Troupes, Royaume, Gardes, Lieutenant, Armures, Maréchaux, Dragons, Carte, Monarchie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
DESCRIPTION ABREGE' de la Carte
Genérale & Hiftorique , de la Monarchie & du
Militaire de France , tant ancien que moderne
avec les explications &c. Dédiée au Roi , préfentée
à Sa Majeſté , à Marli le 17. Fevrier
1730.
>
PREMIERE FEUILLE ou Planche. Un
Soleil , fimbole de la France , au Frontispice ,
accompagné de Cornes d'abondance &c. le Pa-
11. Vol. villon
2904 MERCURE DE FRANCË
villon Royal dans toute fa fplendeur , aux Armes
de France & de Navarre , avec les Supports
tenans les Bannieres de France & de Navarre ,
orné des Colliers des Ordres du Roi , du Cocq.
de la France , avec cette Devife : Implet terrore
Leones , de l'ancien cri de guerre de nos Rois ,
Mont joye S. Denis , le tems de fon origine ,
de l'ancienne devife des Lys , Lilia non laborant,
neque nent. En S. Mathieu , Chapitre 6.
&
;
Au- deffus du Pavillon eft une Minerve * affife
dans fa gloire , appuyée à fa droite fur le Fortrait
du Roi , au milieu de fon bouclier , couronné
par une Renommée , & foutenu par l'Hiftoire
, & à fa gauche eft un Génie heureux qui
apporte à cette Déeffe le Portrait de la Reine
orné de Lys , accompagné des Attributs de la
Sageffe , de la Gloire & de la Science qui l'environnent.
Aux côtés de ce Cartouche font les
Repréfentations en Blazon des Colliers & des
Gordons des Ordres S. Michel & du S. Efprit ,
avec le tems de leurs Inftitutions par les Rois
les Portraits d'Henri le Grand & de Louis le
Grand , Ayeuls de Louis 15. placés au-deffus de
deux Arcs de Triomphes ornés des Armes du
Roi , & cette Devile : Simili candore corufcant,
des Armes de la Reine , & cette devife : Fulget.
inardefcens radiis , des Armes du Dauphin , &
cette Devife : Gratior it dies , des Armes de
Navarre , & cette Devife : Numerat pro dote
triumphos ; & au bas eft le grand Titre en lettres
Aeuronnées qui annonce le fujet de cet Ouvrage,
au deffous duquel eft un nouvel Attribut de la
Paix , repréfenté par trois Lys en fleurs für pied,
un Aigle & un Lion aux côtés , & cette Devife:
Pace data eoeunt Reges , avec une Epigramme
fur l'origine des Lys. Ce grand Cartouche eft
fermé
par de riches ornemens , accompagné de
11. Vel
*deux
DECEMBRE . 1730. 2905
deux grands Palmiers qui foutiennent des Trophées
anciens & modernes , executé en Tailledouce
, fur les deffeins officieux de M. Oppenor.
II. Feuille. Abregé de la Vie des Rois de France
qui ont créé , formé & regimenté les Troupes
du Royaume , avec les évenemens arrivés dans
le cours de leurs Regnes , depuis Pharamond ,
premier Roi , jufqu'à la fin du Regne de Louis
XIV. 65 Roi. Cette Hiftoire renferme l'origine
du nom François , le commencement de la Monarchie
, la naiffance du Chriftianifme dans la
Monarchie , le nombre de Rois de la premiere ,
deuxième & troifiéme Race , & le tems de leurs
durées jufqu'à prefent , avec les Conquêtes & évenemens
mémorables pendant le Regne de Louis
le Grand , détaillés par jours , mois & années ;
enfuite la maladie , les dernieres paroles & la
mort de ce grand Roi , en huit colonnes dans
une Bordure enrichie des Portraits des Rois de
France , & d'Emblêmes de leurs Regnes en Taille
douce.
III . Feuille. Grands & premiers Officiers Militaires
de France qui ont été nommés & gradués
par les Rois depuis le tems de leurs créations &
& inftitutions jufqu'à préfent , fous quels Rois ,
& en quelles années ils ont fervi , diftribués en
dix grandes colonnes.
L
avec-
IV. Feuille . Vue & Perfpective de la Ville de
Paris , Capitale du Royaume , du côté du Pont
Royal les Armes de la Ville au-deffus ,
cette Infcription : Prona fides Principis Urbium.
La defcription abregée de Paris , avec les noms
des Officiers du Gouvernement ; d'un côté eft
la Chronologie des Rois de France & les années
de leurs Regnes , depuis Pharamond , premier
Roi , jufqu'à Louis XV. 66e Roi , & de l'autre
la tige & la Génealogie de la Maifon Royale de
II. Vol. Bourbon ,
2906 MERCURE DE FRANCE
1
Bourbon , depuis Louis de Bourbon , Comte de
Clermont , Petit- Fils de S. Louis IX . 44 Roi ,
jufqu'à Henri IV . Roi de France & de Navarre,
avec les alliances. Enfuite la Maifon du Roi &
fon origine , compofée de huit Compagnies de
la Garde à Cheval & d'une Compagnie de Grenadiers
à Cheval , avec l'Etat Major de la Cour,
ornée aux côtés du Titre de Trophés ancien &
moderne , en Taille -douce , ainfi que les Unifor
mes , Etendarts & Armures d'ordonnance ; ces
premieres Troupes font détaillées fuivant leurs
rangs , & partagées en 15. colonnes fur neuf
lignes , depuis leurs créations jufqu'au 15. Fevrier
1730. avec le nombre des Officiers , des
Ecuyers & Maîtres qui les compofent.
V. Feuille. Vue & Perfpective de Verſailles , du
côté de la grande Place d'Armes , on y voit l'entrée
du Roi dans la premiere Cour , les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes fous les armes
l'Ecu de France aîlé au - deffus , avec cette Infcription
: Regia Solis , & au deffous la Defcription
abregée de la Ville & Château Royal de
Verfailles & les noms des Officiers du Gouvernement
; d'un côté font les Génealogies & Alliances
de la premiere , deuxième & troifiéme
Branche de la Maiſon Royale de Bourbon , & de
l'autre les Génealogies & Alliances de la quatriéme
& cinquième Branche , dont font iffus depuis
Henri IV. les Rois de France , Philippe V.
Roi d'Espagne , & les Maifons d'Orleans , de
Condé & de Conti.
Enfuite la Gendarmerie & fon origine , compofée
de quatre Compagnies de Gendarmes du
Roi , de fix Compagnies de Gendarmes & de fix
Compagnies de Chevaux-Legers des Princes, avec
l'Etat Major , ornée aux côtés du Titre de Trophées
anciens & modernes , ainfi que leurs Uni-
11. Vel.
formes,
DECEMBRE . 1730. 2907
formes , Etendarts & Armures d'ordonnance . Ces
Compagnies qui marchent après la Maifon du
Roi font détaillées fuivant leurs rangs , & partagées
en 15. colonnes fur feize lignes , depuis
leurs créations juſqu'au 15. Fevrier 1730. avec
le nombre des Officiers.
VI. Feuille. Infanterie Françoife & Etrangere ,
fon origine , fous quel Roi , & en quelle année
elle a été regimentée avec les Etats Majors , ornée
aux côtés du Titre de Trophées anciens & modernes
; enfuite font les noms des Colonels Géneraux
de l'Infanterie Françoife & Etrangere ,
des Suiffes & Grifons au 15. Fevrier 1730. - lacréation
de fes Charges & le tems de leur nomination.
Au deffous font les noms , qualités &
grades des Directeurs & Infpecteurs Géneraux
de l'Infanterie , avec leurs créations , nominations
& départemens. Cette Infanterie eft compofée
de cent Régimens François & de vingt Régimens
Etrangers , à commencer par les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes , qui font partie
de la Maifon du Roi , & marchent à la tête de
toute l'Infanterie de France , par le Reglement
de Louis XIV . & enfuite de Picardie , Piemier
Régiment &c. détaillés fuivant leurs rangs,
avec leurs Drapeaux , Uniformes & armures
d'ordonnance , & partagées en trois grandes colonnes
, qui comprennent 15. colonnes chacune
fur dix-fept lignes
VII. Feuille. Suite de l'Infanterie Françoiſe
& Etrangere , compriſe dans 3. grandes colonnes,
qui forment quinze colonnes chacune , ſur 23.
Tignes , détaillée comme ci - deffus , & au bas le
nombre géneral des Officiers , celui des Régimens
fur pied , des Cadets , Sergens , Soldats ,
Tambours & Fifres qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre géneral
11, Vol.
de
2908 MERCURE DE FRANCE
de leurs Drapeaux , Colonels & armures d'or
donnance jufqu'au 15. Fevrier 1730.
VIII. Feuille. Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere & fon origine , fous quel Roí , &
quelle année elle a été régimentée avec les
Etats Majors , ornêe aux côtez du titre de Trophées
ancien & moderne , les noms des Cololonels
, Meftre de Camp & Commiffaires Geneneraux
de la Cavalerie ; au 15. Février 1730. là
création de fes Charges & le tems de leur nominations
; au-deffous les noms , qualitez & Grades
des Directeurs & Infpecteurs Generaux de la Cavalerie
, avec leurs créations , nominations &
départemens ; cette Cavalerie eft compofée de 54.
Régimens François , à commencer par celui du
Colonel General , premier Régiment, &c. y compris
le Régiment Royal de Carabiniers , & de 5 .
Régimens étrangers , compris les deux Régimens
d'Huffarts , détaillez fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, & partagées en 3. grandes Colonnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur trente
lignes.
IX. Feuille , fuite de la Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere , détaillée comme cy- deffus
& au bas le nombre general des Officiers , celui
des Régimens fur pied , des Maréchaux des Logis
, des Brigadiers , Fouriers , Maîtres , Trompettes
& Timballiers qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre general
de leurs Etendarts , juſques & compris l'Ordonnance
du Roi du 30. Mars 1730.
en
Dragons & leur origine , fous quel Roi ,
quelle année ils ont été régimentez , avec les Etats
Majors ; ornée aux côtez du titre de Trophée
ancien & moderne , enfuite font les noms des
Colonels & Meftres de Camp generaux des Dra-
2
II. Vol gons
DECEMBRE. 1730. 2909
gons , au 15. Février 1730. la création de fes
Charges & le tems de leur nomination . Ces
Dragons font compofez de 15. Régimens , à
commencer par celui du Colonel General , premier
Régiment , &c. fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, partagez en deux grandes Colomnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur 15. lidans
la 8 & 9e Feuille ; & au bas le nombre
general des Officiers , celui des Régimens fur
pied , des Maréchaux des Logis , des Brigadiers,
Fouriers , Dragons & Tambours qui les compofent
, avec le nombre general de leurs Etendarts ,
jufqu'au 15. Février 1730 .
gnes ,
Troupes formées en Compagnies , Bataillons ,
Efcadrons & Brigades , au nombre de 822. Compagnies
& un quart de Compagnie , tant François
qu'Etrangers , avec les Etats - Majors , qui
font , la Compagnie des cent Gardes Suiffes ordinaires
du Corps du Roi ; celle des Gardes de la
Porte ; celle des Gardes de la Prévôté de l'Hôtel ;
les deux Compagnies des Cadets Gentilhommes ;
les Compagnies de l'Hôtel Royal des Officiers &
Soldats Invalides ; celles des Soldats de Milices ;
les Compagnies Franches & de Partifans ; celle
de la Connétablie de France ; & les Compagnies
des Maréchauffées duRoyaume, qui font Militaires
depuis l'Ordonnance du Roi de 1720. détaillez
depuis leurs créations jufqu'au 15. Février 1739.
ornée aux côtez du titre de Trophée ancien &
moderne , ainfi que leurs Drapeaux , Etendarts
uniformes & Armures d'Ordonnance ; avec le
nombre general d'Officiers & d'hommes qu'elles
compofent.
Dixiéme Feuille . Maréchaux de France , vivans
au 15 Février 1730. ornée aux côtez du titre des
Bâtons des Maréchaux de France , & des Bâtons
11. Vel.
de
2910 MERCURE DE FRANCE
de Commandans ; leur origine & dates de leurs
Promotions , avec celles de leurs Receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy ; les noms , &
qualitez des Gouverneurs & Lieutenans Generaux
des Provinces du Royaume & leur origine ; les
années de leurs nominations & receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy , la fuite des Chevaliers
des Ordres du Roy & dattes de leurs receptions
, le nombre general des Gouverneurs
Lieutenans de Roy , Commandans , Majors ,
Aydes- Majors & Capitaines des Portes, des Etats
Majors des Villes principales & Places de Guerre
du Royaume.
A droite , font les Officiers Generaux des Armées
, vivans au 15 Février 1730. qui comprennent
les noms & qualitez des Lieutenans Generaux
& des Maréchaux de Camp; leurs créations,
dattes de leurs nominations & leurs receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy. De l'autre côté ,
font les noms & qualitez des Brigadiers des Armées
du Roy , vivans au 15 Février 1730 .
de
l'Infanterie , de la Cavalerie , & des Dragons ,
avec leurs créations , dattes de leurs nominations
& receptions de Chevaliers des Ordres du Roy.
Enfuite font les noms & qualitez des Maréchaux
Generaux des Logis , des Camps & Armées du
Roy , du Major General de l'Infanterie, du Maréchal
general, & des deux Maréchaux des Logis
de la Cavalerie , avec leurs créations & nominations.
Au bas eft le commencement des Batailles
mémorables que les François ont gagnées ,
depuis la Fondation de la Monarchie,depuis Tolbiac
, en 496. jufqu'en 1485. fous quels Rois &
en quelles années , reprefentées en fept Tableaux.
Onziéme feuille. Commencement de l'Hiftoire
abregée de Louis XV. 66 Roy , avec les prin-
>
II. Vol
cipaux
DECEMBRE. 1730. 2911
cipaux évenemens arrivez depuis la naiffance de
Sa Majefté , juſqu'au 15 Février 1730. Vingtiéme
année accomplie de Sa Majefté , ornée de
Portiques Royaux , & cette devife : Dulce & decorum,
reprefentée en taille douce par la Maffuë
d'Hercule , debout ; entrelaffée de branches d'Olivier
& de Laurier. Au deffous font les armes du
Duc d'Orleans , premier Prince du Sang, Grand
Maître de l'Ordre Royal, Militaire & Hofpitalier
de Notre-Dame du Mont Carmel & de S. Lazare
de Jerufalem ; fa nomination par le Roy , Protecteur
& Fondateur de l'Ordre , & la devife :
Dieu, & mon Roy. L'origine & la Defcription
de l'Ordre de S. Lazare , & de celui de Notre-
Dame du Mont- Carmel , réuni par Henri IV.
Au côté droit et l'Artillerie de France , avec
fes Attributs , les Armes du Duc du Maine, Prince
du Sang , Grand Maître & Capitaine general ,
avec fa nomination par Louis XIV . & cette Devife
: Ratio ultima Regum. Les Principaux Officiers
de l'Artillerie nommez , depuis fon origine
jufqu'au 15 Février 1730. Au bas , le Corps
des Off..Ingén.du Roy,& fon origine ordinaire ;
détaillez fous les ordres du Marquis d'Asfeld ,
Directeur general des Fortifications de France ,
&c. De l'autre côté , la dignité de Miniſtre & Sécretaire
d'Etat de la Guerre , la création de cette
Charge , les noms , & années des nominations
dés Intendans , Commiffaires du Roy , départis
dans les Généralitez du Royaume , les Capitaines
, Prevots , Grands - Baillifs & Sénéchaux
d'Epée , qui commandent la Nobleſſe de France ,
& leur origine , avec leurs Lieutenans d'Epée ,
dans les Pays & Généralitez où ils réfident ; les
noms des Commiflaires ordinaires , Provinciaux
des Guerres , dans les départemens du Royaume,
& leur création.Au deffous font tous les Officiers
11. Vol. G Prin2912
MERCURE DE FRANCE
Principaux en charge & par commiffion , tant
d'Epée , que de Finances , attachez au Militaire ,
fuivant leurs créations , départemens & années
d'exercice. Au bas eft la fuite des Batailles mémorables
que les François ont gagnées depuis
1488. jufqu'en 1645 , fous quels Rois & en quelles
années , en fept Tableaux .
Douziéme Feuille. Récapitulation generale des
Officiers & des Troupes , ornée aux côtez de
Trophées & d'attributs militaires ; fçavoir , les
nombres generaux des Officiers de la Maifon du
Roy, de la Gendarmerie , des Colonels , Meftres
de Camp , Lieutenans Colonels , Commandans ,
Majors , Aydes- Majors , Capitaines , Lieutenans
& Officiers fubalternes de toutes les Troupes dų
Roy , en pied , regimentées, & formées en Compagnie
, avec leur montant general,tant François
qu'Etrangers.
Les nombres generaux des Brigadiers d'armée,
Meftres de Camp , Lieutenans Colonels, Majors ,
Capitaines & Lieutenans Réformez , tant à la fuite
de l'Infanterie , de la Cavalerie Françoise &
Etrangere , que des Dragons ; à la fuite des Places
de Guerre , & formez par Brigades fur les
Frontiéres ; ainfi que les Officiers retirez dans
les Provinces , par leurs anciens fervices ; avec
leur montant general, tant François qu'Etrangers,
Au côté droit , font les Récompenfes honorables
; reprefentées. par la Vertu , jointe aux attri
buts militaires , en forme de Trophée; les Ordres
du Roy , avec cette Devile : Honori non prada ,
au deffous font les Defcriptions des premiers
Ordres de S. Michel , & du S. Efprit , depuis
leurs inftitutions jufqu'à préfent.De l'autre côté,
font les Récompenfes Militaires , l'Ordre Royal
des Chevaliers de S. Louis , reprefenté par la vûë
de l'Hôtel Royal des Invalides, avec cette devife !
Beili II. Vol.
DECEMBRE 1730. 2913
Bellica Præmium Virtutis . Son établiſſement par
LOUIS XIV. jufqu'à prefent , &c. Au deffous
font les nombres generaux détaillez par rangs ,
des Ecuyers , Maîtres de la Maiſon du Roy , des
Maîtres de la Gendarmerie , des Soldats de l'In,
fanterie , des Maîtres de la Cavalerie , François
& Etrangers , & des Dragons , diftinguez par
colonnes , avec le nombre general des Bataillons
& d'Eſcadrons de chaque Corps de Troupes, formées
en Compagnies & en Regimens fur pied ,
le 15 Février 1730. Et au bas , le montant general
des Troupes de Terre , tirées complettes ,
fuivant la derniere Ordonnance du Roy, du 10
Decembre 1727.qui regle le payement des Troupes
de Sa Majefté; au côté droit eft l'étimologic
du mot d'Infanterie , fon origine & changement,
fucceffivement jufqu'à prefent ; l'origine de la
Maifon du Roy , & des premiers Gardes de la
Perfonne Sacrée des Rois ; de la premiere Gendarmerie
, de la premiere Cavalerie legere & des
premiers Dragons de France. Au deffous eft la
Notice des Ordonnances Royales & Militaires &
des Ecrivains que l'Auteur de cette compilation
a confultez , avec la datte des Editions de leurs
ouvrages. Et au côté gauche , des Obfervations
abrégées pour la Regle & la Difcipline des Troupes
, extraites de l'Ordonnance du Roy de 1727.
Au bas de cette derniere feuille , eft la fuite des
Batailles mémorables, gagnées par les François,
depuis 1645.jufqu'en 1712.de la derniere Guerre,
qui font terminées par le vrai caractere & qualitez
que doit avoir un parfait homme de Guerre ;
reprefentées en fept Tableaux.
La Bordure de cette Carte a fept pouces de
large ; dans tout fon contour , elle renferme 110
Plants,avec les Deſcriptions aux côtez & le nombre
d'Officiers des Etats Majors complets & non
11. Vol.
Gij coms
2914 MERCURE
DE FRCEAN
complets , de chacune des principales Places de
Guerre & Maritimes du Royaume,diftinguez par
départemens & gouvernemens generaux des Provinces,
avec leurs diftances de Paris , & de l'une à
l'autre ; fçavoir , de Picardie , Artois , Flandres ,
Haynault ,Champagne,des Trois - Evêchez, Alface,
Franche-Comté , Bourgogne , Dauphiné , Provence
, Languedoc , Rouffillon , Béarne & Bifcaye,
Guyenne, Pays d'Aunis, Bretagne & Normandie
, le tout exécutez en Taille douce ; ornées
de Fleurs de Lys, de Palmes , & de Lauriers ;
le milieu de la Bordure de la droite renferme la
Defcription hiftorique du Royaume de France
fondé l'an 420. & le milieu de la gauche , la Deſcription
hiftorique du Royaume du Pologne ,
fondé l'an 550. Le milieu du bas de cette Bordure
eft enrichi des Chifres Royaux ,couronnez des armes
de la Reine & du Dauphin,toujours en taille
douce;& les coins font fermez par la Repréſentation
des quatre Principaux vents , avec Trompettes
& Banderolles de France & de Navarre
en forme de Renommée.
?
Pour la facilité de l'ufage & de la vente de cette
Carte , à un prix raifonnable , on la mettra dans
toute fon étendue,fur Gorges, elle aura fept pieds
en quarré , compris fa Bordure ; laquelle contiendra
dix - neuf demie- feuilles de papier grand
de 22 Aigle , affemblées par ordre militaire ,
pouces fur 16 pouces de haut chaque feuille , elle
pourra fe mettre dans une place proportionnée
à cette étendue.
Pour la facilité & la portée de la vûë, la Carte
fera féparée en deux parties,montées fur Gorges,
par moitié , confervant toujours fa même largeur
, réduite à trois pieds & demi de hauteur ,
que pourra placer de bout en bout
a vis, dans une Salle ou Galerie, &
l'on
pour
3 ou visla
com-
II. Vol
moDECEMBRE.
1730. 2915
modité du Cabinet, des Bibliotheques & du tranf
port ; cette Carte ſera réduite & formée en livre
de dix-neuf feuilles ou Planches entieres , numérotées
, de la même hauteur & largeur que les
feuilles cy-deffus expliquées, attachées à onglets ,
& couvert d'un papier marbré ; grand in folio ,
que
l'on pourra
faire relier, non compris la feuille
d'Avertiffement qui y fera jointe, pour trouver
& joindre enfemble facilement les differens fujets
de cet Ouvrage , aifez à fatisfaire la connoiffance
de l'Hiftoire & du Militaire.
L'Auteur ſe promet , par fon extrême diligence
, de pouvoir faire achever la gravure & l'impreffion
dans le courant de l'année prochaine
1731. Et quant aux differents changemens
& mutations du Militaire arrivez depuis
l'Epoque de cette Carte , du 'IS Fév. 1730
& qui arriveront juſqu'au 15 Fév. 1731. l'Auteur
donnera alors un petit Livret imprimé, fous
le titre de Supplément aux Explications Militai
res , qu'il continuera de donner à peu de frais ,
d'année en année , le même jour 15 Février, pour
fuppléer & foutenir l'état préfent, en tous temps,
de la Carte generale de la Monarchie & du Militaire
de France , tant ancien que moderne , en
vertu de fon Privilége.
Le fieur Lemau Delajaiffe Auteur & Inventeur
, ancien Officier de la Maiſon d'Orleans , &
dans l'Ordre de S. Lazare , loge à Paris , ruë
près la Fontaine de Richelieu , où il fera voir
l'Original de cet Ouvrage.
Genérale & Hiftorique , de la Monarchie & du
Militaire de France , tant ancien que moderne
avec les explications &c. Dédiée au Roi , préfentée
à Sa Majeſté , à Marli le 17. Fevrier
1730.
>
PREMIERE FEUILLE ou Planche. Un
Soleil , fimbole de la France , au Frontispice ,
accompagné de Cornes d'abondance &c. le Pa-
11. Vol. villon
2904 MERCURE DE FRANCË
villon Royal dans toute fa fplendeur , aux Armes
de France & de Navarre , avec les Supports
tenans les Bannieres de France & de Navarre ,
orné des Colliers des Ordres du Roi , du Cocq.
de la France , avec cette Devife : Implet terrore
Leones , de l'ancien cri de guerre de nos Rois ,
Mont joye S. Denis , le tems de fon origine ,
de l'ancienne devife des Lys , Lilia non laborant,
neque nent. En S. Mathieu , Chapitre 6.
&
;
Au- deffus du Pavillon eft une Minerve * affife
dans fa gloire , appuyée à fa droite fur le Fortrait
du Roi , au milieu de fon bouclier , couronné
par une Renommée , & foutenu par l'Hiftoire
, & à fa gauche eft un Génie heureux qui
apporte à cette Déeffe le Portrait de la Reine
orné de Lys , accompagné des Attributs de la
Sageffe , de la Gloire & de la Science qui l'environnent.
Aux côtés de ce Cartouche font les
Repréfentations en Blazon des Colliers & des
Gordons des Ordres S. Michel & du S. Efprit ,
avec le tems de leurs Inftitutions par les Rois
les Portraits d'Henri le Grand & de Louis le
Grand , Ayeuls de Louis 15. placés au-deffus de
deux Arcs de Triomphes ornés des Armes du
Roi , & cette Devile : Simili candore corufcant,
des Armes de la Reine , & cette devife : Fulget.
inardefcens radiis , des Armes du Dauphin , &
cette Devife : Gratior it dies , des Armes de
Navarre , & cette Devife : Numerat pro dote
triumphos ; & au bas eft le grand Titre en lettres
Aeuronnées qui annonce le fujet de cet Ouvrage,
au deffous duquel eft un nouvel Attribut de la
Paix , repréfenté par trois Lys en fleurs für pied,
un Aigle & un Lion aux côtés , & cette Devife:
Pace data eoeunt Reges , avec une Epigramme
fur l'origine des Lys. Ce grand Cartouche eft
fermé
par de riches ornemens , accompagné de
11. Vel
*deux
DECEMBRE . 1730. 2905
deux grands Palmiers qui foutiennent des Trophées
anciens & modernes , executé en Tailledouce
, fur les deffeins officieux de M. Oppenor.
II. Feuille. Abregé de la Vie des Rois de France
qui ont créé , formé & regimenté les Troupes
du Royaume , avec les évenemens arrivés dans
le cours de leurs Regnes , depuis Pharamond ,
premier Roi , jufqu'à la fin du Regne de Louis
XIV. 65 Roi. Cette Hiftoire renferme l'origine
du nom François , le commencement de la Monarchie
, la naiffance du Chriftianifme dans la
Monarchie , le nombre de Rois de la premiere ,
deuxième & troifiéme Race , & le tems de leurs
durées jufqu'à prefent , avec les Conquêtes & évenemens
mémorables pendant le Regne de Louis
le Grand , détaillés par jours , mois & années ;
enfuite la maladie , les dernieres paroles & la
mort de ce grand Roi , en huit colonnes dans
une Bordure enrichie des Portraits des Rois de
France , & d'Emblêmes de leurs Regnes en Taille
douce.
III . Feuille. Grands & premiers Officiers Militaires
de France qui ont été nommés & gradués
par les Rois depuis le tems de leurs créations &
& inftitutions jufqu'à préfent , fous quels Rois ,
& en quelles années ils ont fervi , diftribués en
dix grandes colonnes.
L
avec-
IV. Feuille . Vue & Perfpective de la Ville de
Paris , Capitale du Royaume , du côté du Pont
Royal les Armes de la Ville au-deffus ,
cette Infcription : Prona fides Principis Urbium.
La defcription abregée de Paris , avec les noms
des Officiers du Gouvernement ; d'un côté eft
la Chronologie des Rois de France & les années
de leurs Regnes , depuis Pharamond , premier
Roi , jufqu'à Louis XV. 66e Roi , & de l'autre
la tige & la Génealogie de la Maifon Royale de
II. Vol. Bourbon ,
2906 MERCURE DE FRANCE
1
Bourbon , depuis Louis de Bourbon , Comte de
Clermont , Petit- Fils de S. Louis IX . 44 Roi ,
jufqu'à Henri IV . Roi de France & de Navarre,
avec les alliances. Enfuite la Maifon du Roi &
fon origine , compofée de huit Compagnies de
la Garde à Cheval & d'une Compagnie de Grenadiers
à Cheval , avec l'Etat Major de la Cour,
ornée aux côtés du Titre de Trophés ancien &
moderne , en Taille -douce , ainfi que les Unifor
mes , Etendarts & Armures d'ordonnance ; ces
premieres Troupes font détaillées fuivant leurs
rangs , & partagées en 15. colonnes fur neuf
lignes , depuis leurs créations jufqu'au 15. Fevrier
1730. avec le nombre des Officiers , des
Ecuyers & Maîtres qui les compofent.
V. Feuille. Vue & Perfpective de Verſailles , du
côté de la grande Place d'Armes , on y voit l'entrée
du Roi dans la premiere Cour , les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes fous les armes
l'Ecu de France aîlé au - deffus , avec cette Infcription
: Regia Solis , & au deffous la Defcription
abregée de la Ville & Château Royal de
Verfailles & les noms des Officiers du Gouvernement
; d'un côté font les Génealogies & Alliances
de la premiere , deuxième & troifiéme
Branche de la Maiſon Royale de Bourbon , & de
l'autre les Génealogies & Alliances de la quatriéme
& cinquième Branche , dont font iffus depuis
Henri IV. les Rois de France , Philippe V.
Roi d'Espagne , & les Maifons d'Orleans , de
Condé & de Conti.
Enfuite la Gendarmerie & fon origine , compofée
de quatre Compagnies de Gendarmes du
Roi , de fix Compagnies de Gendarmes & de fix
Compagnies de Chevaux-Legers des Princes, avec
l'Etat Major , ornée aux côtés du Titre de Trophées
anciens & modernes , ainfi que leurs Uni-
11. Vel.
formes,
DECEMBRE . 1730. 2907
formes , Etendarts & Armures d'ordonnance . Ces
Compagnies qui marchent après la Maifon du
Roi font détaillées fuivant leurs rangs , & partagées
en 15. colonnes fur feize lignes , depuis
leurs créations juſqu'au 15. Fevrier 1730. avec
le nombre des Officiers.
VI. Feuille. Infanterie Françoife & Etrangere ,
fon origine , fous quel Roi , & en quelle année
elle a été regimentée avec les Etats Majors , ornée
aux côtés du Titre de Trophées anciens & modernes
; enfuite font les noms des Colonels Géneraux
de l'Infanterie Françoife & Etrangere ,
des Suiffes & Grifons au 15. Fevrier 1730. - lacréation
de fes Charges & le tems de leur nomination.
Au deffous font les noms , qualités &
grades des Directeurs & Infpecteurs Géneraux
de l'Infanterie , avec leurs créations , nominations
& départemens. Cette Infanterie eft compofée
de cent Régimens François & de vingt Régimens
Etrangers , à commencer par les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes , qui font partie
de la Maifon du Roi , & marchent à la tête de
toute l'Infanterie de France , par le Reglement
de Louis XIV . & enfuite de Picardie , Piemier
Régiment &c. détaillés fuivant leurs rangs,
avec leurs Drapeaux , Uniformes & armures
d'ordonnance , & partagées en trois grandes colonnes
, qui comprennent 15. colonnes chacune
fur dix-fept lignes
VII. Feuille. Suite de l'Infanterie Françoiſe
& Etrangere , compriſe dans 3. grandes colonnes,
qui forment quinze colonnes chacune , ſur 23.
Tignes , détaillée comme ci - deffus , & au bas le
nombre géneral des Officiers , celui des Régimens
fur pied , des Cadets , Sergens , Soldats ,
Tambours & Fifres qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre géneral
11, Vol.
de
2908 MERCURE DE FRANCE
de leurs Drapeaux , Colonels & armures d'or
donnance jufqu'au 15. Fevrier 1730.
VIII. Feuille. Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere & fon origine , fous quel Roí , &
quelle année elle a été régimentée avec les
Etats Majors , ornêe aux côtez du titre de Trophées
ancien & moderne , les noms des Cololonels
, Meftre de Camp & Commiffaires Geneneraux
de la Cavalerie ; au 15. Février 1730. là
création de fes Charges & le tems de leur nominations
; au-deffous les noms , qualitez & Grades
des Directeurs & Infpecteurs Generaux de la Cavalerie
, avec leurs créations , nominations &
départemens ; cette Cavalerie eft compofée de 54.
Régimens François , à commencer par celui du
Colonel General , premier Régiment, &c. y compris
le Régiment Royal de Carabiniers , & de 5 .
Régimens étrangers , compris les deux Régimens
d'Huffarts , détaillez fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, & partagées en 3. grandes Colonnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur trente
lignes.
IX. Feuille , fuite de la Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere , détaillée comme cy- deffus
& au bas le nombre general des Officiers , celui
des Régimens fur pied , des Maréchaux des Logis
, des Brigadiers , Fouriers , Maîtres , Trompettes
& Timballiers qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre general
de leurs Etendarts , juſques & compris l'Ordonnance
du Roi du 30. Mars 1730.
en
Dragons & leur origine , fous quel Roi ,
quelle année ils ont été régimentez , avec les Etats
Majors ; ornée aux côtez du titre de Trophée
ancien & moderne , enfuite font les noms des
Colonels & Meftres de Camp generaux des Dra-
2
II. Vol gons
DECEMBRE. 1730. 2909
gons , au 15. Février 1730. la création de fes
Charges & le tems de leur nomination . Ces
Dragons font compofez de 15. Régimens , à
commencer par celui du Colonel General , premier
Régiment , &c. fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, partagez en deux grandes Colomnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur 15. lidans
la 8 & 9e Feuille ; & au bas le nombre
general des Officiers , celui des Régimens fur
pied , des Maréchaux des Logis , des Brigadiers,
Fouriers , Dragons & Tambours qui les compofent
, avec le nombre general de leurs Etendarts ,
jufqu'au 15. Février 1730 .
gnes ,
Troupes formées en Compagnies , Bataillons ,
Efcadrons & Brigades , au nombre de 822. Compagnies
& un quart de Compagnie , tant François
qu'Etrangers , avec les Etats - Majors , qui
font , la Compagnie des cent Gardes Suiffes ordinaires
du Corps du Roi ; celle des Gardes de la
Porte ; celle des Gardes de la Prévôté de l'Hôtel ;
les deux Compagnies des Cadets Gentilhommes ;
les Compagnies de l'Hôtel Royal des Officiers &
Soldats Invalides ; celles des Soldats de Milices ;
les Compagnies Franches & de Partifans ; celle
de la Connétablie de France ; & les Compagnies
des Maréchauffées duRoyaume, qui font Militaires
depuis l'Ordonnance du Roi de 1720. détaillez
depuis leurs créations jufqu'au 15. Février 1739.
ornée aux côtez du titre de Trophée ancien &
moderne , ainfi que leurs Drapeaux , Etendarts
uniformes & Armures d'Ordonnance ; avec le
nombre general d'Officiers & d'hommes qu'elles
compofent.
Dixiéme Feuille . Maréchaux de France , vivans
au 15 Février 1730. ornée aux côtez du titre des
Bâtons des Maréchaux de France , & des Bâtons
11. Vel.
de
2910 MERCURE DE FRANCE
de Commandans ; leur origine & dates de leurs
Promotions , avec celles de leurs Receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy ; les noms , &
qualitez des Gouverneurs & Lieutenans Generaux
des Provinces du Royaume & leur origine ; les
années de leurs nominations & receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy , la fuite des Chevaliers
des Ordres du Roy & dattes de leurs receptions
, le nombre general des Gouverneurs
Lieutenans de Roy , Commandans , Majors ,
Aydes- Majors & Capitaines des Portes, des Etats
Majors des Villes principales & Places de Guerre
du Royaume.
A droite , font les Officiers Generaux des Armées
, vivans au 15 Février 1730. qui comprennent
les noms & qualitez des Lieutenans Generaux
& des Maréchaux de Camp; leurs créations,
dattes de leurs nominations & leurs receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy. De l'autre côté ,
font les noms & qualitez des Brigadiers des Armées
du Roy , vivans au 15 Février 1730 .
de
l'Infanterie , de la Cavalerie , & des Dragons ,
avec leurs créations , dattes de leurs nominations
& receptions de Chevaliers des Ordres du Roy.
Enfuite font les noms & qualitez des Maréchaux
Generaux des Logis , des Camps & Armées du
Roy , du Major General de l'Infanterie, du Maréchal
general, & des deux Maréchaux des Logis
de la Cavalerie , avec leurs créations & nominations.
Au bas eft le commencement des Batailles
mémorables que les François ont gagnées ,
depuis la Fondation de la Monarchie,depuis Tolbiac
, en 496. jufqu'en 1485. fous quels Rois &
en quelles années , reprefentées en fept Tableaux.
Onziéme feuille. Commencement de l'Hiftoire
abregée de Louis XV. 66 Roy , avec les prin-
>
II. Vol
cipaux
DECEMBRE. 1730. 2911
cipaux évenemens arrivez depuis la naiffance de
Sa Majefté , juſqu'au 15 Février 1730. Vingtiéme
année accomplie de Sa Majefté , ornée de
Portiques Royaux , & cette devife : Dulce & decorum,
reprefentée en taille douce par la Maffuë
d'Hercule , debout ; entrelaffée de branches d'Olivier
& de Laurier. Au deffous font les armes du
Duc d'Orleans , premier Prince du Sang, Grand
Maître de l'Ordre Royal, Militaire & Hofpitalier
de Notre-Dame du Mont Carmel & de S. Lazare
de Jerufalem ; fa nomination par le Roy , Protecteur
& Fondateur de l'Ordre , & la devife :
Dieu, & mon Roy. L'origine & la Defcription
de l'Ordre de S. Lazare , & de celui de Notre-
Dame du Mont- Carmel , réuni par Henri IV.
Au côté droit et l'Artillerie de France , avec
fes Attributs , les Armes du Duc du Maine, Prince
du Sang , Grand Maître & Capitaine general ,
avec fa nomination par Louis XIV . & cette Devife
: Ratio ultima Regum. Les Principaux Officiers
de l'Artillerie nommez , depuis fon origine
jufqu'au 15 Février 1730. Au bas , le Corps
des Off..Ingén.du Roy,& fon origine ordinaire ;
détaillez fous les ordres du Marquis d'Asfeld ,
Directeur general des Fortifications de France ,
&c. De l'autre côté , la dignité de Miniſtre & Sécretaire
d'Etat de la Guerre , la création de cette
Charge , les noms , & années des nominations
dés Intendans , Commiffaires du Roy , départis
dans les Généralitez du Royaume , les Capitaines
, Prevots , Grands - Baillifs & Sénéchaux
d'Epée , qui commandent la Nobleſſe de France ,
& leur origine , avec leurs Lieutenans d'Epée ,
dans les Pays & Généralitez où ils réfident ; les
noms des Commiflaires ordinaires , Provinciaux
des Guerres , dans les départemens du Royaume,
& leur création.Au deffous font tous les Officiers
11. Vol. G Prin2912
MERCURE DE FRANCE
Principaux en charge & par commiffion , tant
d'Epée , que de Finances , attachez au Militaire ,
fuivant leurs créations , départemens & années
d'exercice. Au bas eft la fuite des Batailles mémorables
que les François ont gagnées depuis
1488. jufqu'en 1645 , fous quels Rois & en quelles
années , en fept Tableaux .
Douziéme Feuille. Récapitulation generale des
Officiers & des Troupes , ornée aux côtez de
Trophées & d'attributs militaires ; fçavoir , les
nombres generaux des Officiers de la Maifon du
Roy, de la Gendarmerie , des Colonels , Meftres
de Camp , Lieutenans Colonels , Commandans ,
Majors , Aydes- Majors , Capitaines , Lieutenans
& Officiers fubalternes de toutes les Troupes dų
Roy , en pied , regimentées, & formées en Compagnie
, avec leur montant general,tant François
qu'Etrangers.
Les nombres generaux des Brigadiers d'armée,
Meftres de Camp , Lieutenans Colonels, Majors ,
Capitaines & Lieutenans Réformez , tant à la fuite
de l'Infanterie , de la Cavalerie Françoise &
Etrangere , que des Dragons ; à la fuite des Places
de Guerre , & formez par Brigades fur les
Frontiéres ; ainfi que les Officiers retirez dans
les Provinces , par leurs anciens fervices ; avec
leur montant general, tant François qu'Etrangers,
Au côté droit , font les Récompenfes honorables
; reprefentées. par la Vertu , jointe aux attri
buts militaires , en forme de Trophée; les Ordres
du Roy , avec cette Devile : Honori non prada ,
au deffous font les Defcriptions des premiers
Ordres de S. Michel , & du S. Efprit , depuis
leurs inftitutions jufqu'à préfent.De l'autre côté,
font les Récompenfes Militaires , l'Ordre Royal
des Chevaliers de S. Louis , reprefenté par la vûë
de l'Hôtel Royal des Invalides, avec cette devife !
Beili II. Vol.
DECEMBRE 1730. 2913
Bellica Præmium Virtutis . Son établiſſement par
LOUIS XIV. jufqu'à prefent , &c. Au deffous
font les nombres generaux détaillez par rangs ,
des Ecuyers , Maîtres de la Maiſon du Roy , des
Maîtres de la Gendarmerie , des Soldats de l'In,
fanterie , des Maîtres de la Cavalerie , François
& Etrangers , & des Dragons , diftinguez par
colonnes , avec le nombre general des Bataillons
& d'Eſcadrons de chaque Corps de Troupes, formées
en Compagnies & en Regimens fur pied ,
le 15 Février 1730. Et au bas , le montant general
des Troupes de Terre , tirées complettes ,
fuivant la derniere Ordonnance du Roy, du 10
Decembre 1727.qui regle le payement des Troupes
de Sa Majefté; au côté droit eft l'étimologic
du mot d'Infanterie , fon origine & changement,
fucceffivement jufqu'à prefent ; l'origine de la
Maifon du Roy , & des premiers Gardes de la
Perfonne Sacrée des Rois ; de la premiere Gendarmerie
, de la premiere Cavalerie legere & des
premiers Dragons de France. Au deffous eft la
Notice des Ordonnances Royales & Militaires &
des Ecrivains que l'Auteur de cette compilation
a confultez , avec la datte des Editions de leurs
ouvrages. Et au côté gauche , des Obfervations
abrégées pour la Regle & la Difcipline des Troupes
, extraites de l'Ordonnance du Roy de 1727.
Au bas de cette derniere feuille , eft la fuite des
Batailles mémorables, gagnées par les François,
depuis 1645.jufqu'en 1712.de la derniere Guerre,
qui font terminées par le vrai caractere & qualitez
que doit avoir un parfait homme de Guerre ;
reprefentées en fept Tableaux.
La Bordure de cette Carte a fept pouces de
large ; dans tout fon contour , elle renferme 110
Plants,avec les Deſcriptions aux côtez & le nombre
d'Officiers des Etats Majors complets & non
11. Vol.
Gij coms
2914 MERCURE
DE FRCEAN
complets , de chacune des principales Places de
Guerre & Maritimes du Royaume,diftinguez par
départemens & gouvernemens generaux des Provinces,
avec leurs diftances de Paris , & de l'une à
l'autre ; fçavoir , de Picardie , Artois , Flandres ,
Haynault ,Champagne,des Trois - Evêchez, Alface,
Franche-Comté , Bourgogne , Dauphiné , Provence
, Languedoc , Rouffillon , Béarne & Bifcaye,
Guyenne, Pays d'Aunis, Bretagne & Normandie
, le tout exécutez en Taille douce ; ornées
de Fleurs de Lys, de Palmes , & de Lauriers ;
le milieu de la Bordure de la droite renferme la
Defcription hiftorique du Royaume de France
fondé l'an 420. & le milieu de la gauche , la Deſcription
hiftorique du Royaume du Pologne ,
fondé l'an 550. Le milieu du bas de cette Bordure
eft enrichi des Chifres Royaux ,couronnez des armes
de la Reine & du Dauphin,toujours en taille
douce;& les coins font fermez par la Repréſentation
des quatre Principaux vents , avec Trompettes
& Banderolles de France & de Navarre
en forme de Renommée.
?
Pour la facilité de l'ufage & de la vente de cette
Carte , à un prix raifonnable , on la mettra dans
toute fon étendue,fur Gorges, elle aura fept pieds
en quarré , compris fa Bordure ; laquelle contiendra
dix - neuf demie- feuilles de papier grand
de 22 Aigle , affemblées par ordre militaire ,
pouces fur 16 pouces de haut chaque feuille , elle
pourra fe mettre dans une place proportionnée
à cette étendue.
Pour la facilité & la portée de la vûë, la Carte
fera féparée en deux parties,montées fur Gorges,
par moitié , confervant toujours fa même largeur
, réduite à trois pieds & demi de hauteur ,
que pourra placer de bout en bout
a vis, dans une Salle ou Galerie, &
l'on
pour
3 ou visla
com-
II. Vol
moDECEMBRE.
1730. 2915
modité du Cabinet, des Bibliotheques & du tranf
port ; cette Carte ſera réduite & formée en livre
de dix-neuf feuilles ou Planches entieres , numérotées
, de la même hauteur & largeur que les
feuilles cy-deffus expliquées, attachées à onglets ,
& couvert d'un papier marbré ; grand in folio ,
que
l'on pourra
faire relier, non compris la feuille
d'Avertiffement qui y fera jointe, pour trouver
& joindre enfemble facilement les differens fujets
de cet Ouvrage , aifez à fatisfaire la connoiffance
de l'Hiftoire & du Militaire.
L'Auteur ſe promet , par fon extrême diligence
, de pouvoir faire achever la gravure & l'impreffion
dans le courant de l'année prochaine
1731. Et quant aux differents changemens
& mutations du Militaire arrivez depuis
l'Epoque de cette Carte , du 'IS Fév. 1730
& qui arriveront juſqu'au 15 Fév. 1731. l'Auteur
donnera alors un petit Livret imprimé, fous
le titre de Supplément aux Explications Militai
res , qu'il continuera de donner à peu de frais ,
d'année en année , le même jour 15 Février, pour
fuppléer & foutenir l'état préfent, en tous temps,
de la Carte generale de la Monarchie & du Militaire
de France , tant ancien que moderne , en
vertu de fon Privilége.
Le fieur Lemau Delajaiffe Auteur & Inventeur
, ancien Officier de la Maiſon d'Orleans , &
dans l'Ordre de S. Lazare , loge à Paris , ruë
près la Fontaine de Richelieu , où il fera voir
l'Original de cet Ouvrage.
Fermer
Résumé : Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
Le document 'Description abrégée de la Carte Générale & Historique, de la Monarchie & du Militaire de France' est dédié au roi et présenté à Sa Majesté à Marli le 17 février 1730. Il se compose de plusieurs feuilles détaillant divers aspects historiques et militaires de la France. La première feuille présente un soleil symbolisant la France, entouré de cornes d'abondance et du pavillon royal. Elle inclut les armoiries de France et de Navarre, ainsi que des devises historiques. Des figures allégoriques comme Minerve, la Renommée et l'Histoire y sont représentées, entourées des portraits des rois Henri IV et Louis XIV. La deuxième feuille offre un abrégé de la vie des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Louis XIV, incluant l'origine du nom français et la naissance du christianisme dans la monarchie. La troisième feuille liste les grands officiers militaires de France depuis la création de leurs charges jusqu'en 1730, précisant les rois sous lesquels ils ont servi. La quatrième feuille présente une vue de Paris avec les armoiries de la ville et une chronologie des rois de France, ainsi que la généalogie de la maison royale de Bourbon. La cinquième feuille montre une perspective de Versailles, avec les généalogies des branches de la maison royale de Bourbon et une description de la gendarmerie. Les feuilles suivantes détaillent les différentes branches des forces armées françaises : l'infanterie française et étrangère, la cavalerie légère, les dragons, et les troupes formées en compagnies, bataillons, escadrons et brigades. Chaque feuille précise les origines, les créations des charges et les nominations des officiers. La dixième feuille liste les maréchaux de France en vie au 15 février 1730, ainsi que les officiers généraux des armées, les brigadiers et les maréchaux généraux des logis. Elle mentionne également les batailles mémorables gagnées par les Français depuis la fondation de la monarchie. La onzième feuille commence l'histoire abrégée de Louis XV, avec les principaux événements survenus depuis sa naissance jusqu'en 1730, et inclut des informations sur l'ordre de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel. Le document décrit également une carte détaillée des forces militaires françaises et de l'organisation administrative du royaume en décembre 1730. Elle inclut les attributs et armes du Duc du Maine, nommé par Louis XIV, ainsi que les principaux officiers de l'artillerie de 1730. La carte répertorie les dignitaires militaires, les intendants, commissaires du roi, capitaines, prévôts, grands-baillifs et sénéchaux d'épée, ainsi que leurs lieutenants. Elle détaille les batailles mémorables gagnées par les Français de 1488 à 1645 et de 1645 à 1712. La carte présente les récompenses honorifiques et militaires, telles que les ordres de Saint-Michel, du Saint-Esprit et de Saint-Louis, ainsi que les descriptions des troupes, des officiers et des bataillons. Elle inclut également des observations sur la discipline militaire et des notices historiques sur les ordonnances royales. La bordure de la carte contient des descriptions historiques du royaume de France et de la Pologne, ainsi que des armoiries royales. La carte est conçue pour être vendue en plusieurs formats, facilitant son usage et son transport. L'auteur, le sieur Lemau Delajaiffe, promet de publier des suppléments annuels pour mettre à jour les informations militaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 165-171
« Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...] »
Début :
Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...]
Mots clefs :
Cour, Roi, Reine, Messe, Chapelle, Chevaliers, Marquis, Ordre, Prélat, Académie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...] »
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE
2.
E de Janvier , les Princes et Princesses
du Sang , et les Seigneurs et
Dames de la Cour eurent l'honneur de
complimenter le Roy et la Reine sur la
nouvelle année .
Les Prevot des Marchands et Echevins,
accompagnez des autres Officiers du
Corps de Ville , rendirent à cette occasion
leurs respects à L. M. à Monseigneur
le Dauphin , à Monseign . le Duc
d'Anjou , et à Mesdames de France.
Le même jour , les Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre du S.Esprit
, s'étant rendus dans le Cabinet du
Rey , pour l'accompagner à la Messe ;
S. M. tint Chapitre , et proposa pour être
Chevaliers de cet Ordre , le Duc de
Duras , le Duc de Lévy , le Prince de
Tingry , le Comte de Broglio , Ambassadeur
du Roy en Angleterre , le Comte
de Chatillon , le Marquis de Beringhen
premier Ecuyer , le Comte de Rottembourg
, Ambassadeur Extraordinaire du
Roy en Espagne , et le Marquis de la
Fare. Lorsque le Roy en eût signé le
R v Rôle
166 MERCURE DE FRANCE
Rôle , il le remit au Marquis de Breteuil,
Commandeur , Prevôt et Maître des Céremonies
de l'Ordre , qui sortit du Cabinet
pour le faire proclamer par le Hérault.
S. M. se rendit ensuite à la Chapelle
du Château de Versailles , étant précédée
du Duc d'Orleans , du Duc de Bourbon ,
du Comte de Charolois , du Comte de
Clermont , du Duc du Maine , du Pr . de
Dombes , du Comte d'Eu , du Comte de
Toulouse et des Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre . Le Roy ,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoient
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers. S.M.après
avoir assisté à la grande Messe , qui fut
célébrée par l'Abbé Tesnieres, Chapelain
ordinaire de la Chapelle de Musique , fut
reconduit dans son appartement , dans lẹ
même ordre qui avoit été observé en allant
à la Chapelle .
La Reine accompagnée des Dames de
sa Cour , entendit la Messe dans sa Tribune.
L'après midy , L. M. entendirent les
Vêpres , chantées par la Musique,
Le 3. la Reine communia dans la Chapelle
du Château , par les mains du Cardinal
de Fleury , son Grand Aumônier.
Le
JANVIER. 1731. 167
44
mé
Le six , le Pere Boyer , Théatin , nompar
le Roy à l'Evêché de Mirepoix
, fut sacré dans l'Eglise des Minimes
de la Place Royale, par l'Archevêque
de Rouen , assisté des Evêques de Laon et
de Tarbes. Le 12 , ce nouveau Prélat prêta
serment de fidelité entre les mains du
Roy.
Le7 , le Roy et la Reine partirent de
Versailles , pour aller coucher au Château
de Marly , d'où L. M. revinrent à Versailles
le 27. Elles retournerent à Marly
le 3 Février.
Le 14 , l'Abbé de Besons , nommé par
le Roy à l'Evêché de Carcassonne , fut
sacré dans l'Eglise des Théatins , par l'Evêque
Comte de Châlons , assisté de l'Evêque
de Tarbes et de l'Evêque Comte
de Beauvais. Le 21 , il prêta serment de
fidelité entre les mains du Roy.
Le 25 , la Lotterie de la Compagnie des
Indes , pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoutu
mée , à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste
des Num, des Actions et dixième d'Ac-.
tions qui doivent être remboursez , a été
rendue publique , faisant en tout le nom ,
bre de trois cens Actions .
H vj Le
168 MER CURE DE FRANCE
Le 28. l'Abbé de Vaugiraud , ' nommé
par le Roi à l'Evêché d'Angers , fut
sacré dans la Chapelle du Séminaire de
S. Sulpice par l'Evêque de Soissons
nommé à l'Archevêché de Sens , assisté
de l'Evêque Titulaire d'Europée et de
PEvêque de Tarbes. Il prêta serment de
fidelité le 30. entre les mains du Roi.
"
Le 3. de ce mois , il y eut Concert François
au Château des Thuilleries , M. Mouret
fit chanter un Divertissement de sa
composition , qui a pour titre : La Beauté
couronnée. Il fut suivi d'une suite de simphonie
Françoise très bien executée . La
Dile Le Maure chanta la Cantate de Zephire
et Flore , et la De Petitpas la Cantatille
d'Endimion. Le Concert fut terminé
par le Motet Lauda Jerusalem , mis
en Musique par l'Abbé Gaveau.
, Le to. le Sr Toscano Italien , habile
Joueur de Violon , executa un Concerto
qui fut très applaudi. Il y a eu pendant
ce mois Concert tous les Mercredis ; on
y a chanté differens Divertissemens qui
ont toujours été terminés par un Motet
de M. de la Lande.
Le Roi a donné la place de Conseiller
Etat ordinaire , vacante par la mort de
M. Ferrand , à M. d'Harlai , Intendant
da
JANVIER. 1731 . 16.9
de la Generalité de Paris , et S. M. a
nommé Conseiller d'Etat M. Orry , Con
trôleur General des Finances.
On écrit de Tours que l'Académie de
Musique qui y est établie se soutient avec
tant d'émulation , qu'il n'y a plus de place
pour ceux qui désirent s'y agréger . Les
Dames et les Demoiselles de cette Ville
se font un plaisir d'y chanter et concou
rent à l'envi à un divertissement si noble.
Quatre jeunes Académiciens voulurent le
30. de ce mois signaler leur reconnoissance
par un Bal de nuit ; ils choisirent pour
le donner la Sale même du Concert , où
elles avoient merité pendant toute l'année
des applaudissemens toujours nouveaux.
Cette Sale fut ornée des plus beaux
meubles ; toutes les personnes distinguées
de la Ville et des environs furent invitées .
Les Portraits du Roi et de la Reine , placés
dans les endroits les plus éminens
imprimerent le respect et redoublerent
La joye ; neuf grands lustres éclairoient
moins que les autres illuminations qui
furent variées de toutes parts avec autant
de goût que de profusion ; la Cour et la
Façade du Bâtiment étoient ornées de
lampions er de terrines qui produisoient
un très bel effet . Des vins , des liqueurs
et des rafraîchissemens de toute espece
accom
170 MERCURE DE FRANCE ..
accompagnoient les fruits prodigués com- ,
me ils devoient l'être dans le Jardin de
la France ; mais ce qui flatta le plus la
Jeunesse Académicienne qui fit trèsgalament
les honneurs du Bal , c'est la
politesse , la tranquilité et l'ordre avec
lequel il fut executé. Cette Fête brillante ,
qui dura jusqu'à 9. heures du matin , a
reçu tous les applaudissemens qu'elle mérite.
Le Public a été mal informé par les
bruits qui ont couru au sujet de la maladie
dont la Communauté des Religieuses
de l'Abbaye Royale de Montmartre
a été affligée . Il y est mort au commencement
de l'année huit Religieuses du
même mal qui commençoit par un grand
accablement , la fievre et une douleur sous
la mamelle droite , ce qui étoit suivi
d'un crachement de sang qui duroit douze
heures ; ensuite les crachats devenoient
rouillés , la tête lourde et peu doulou-,
reuse , avec un dévoyement. M. Silva y
ayant été envoyé par ordre du Roi , il
reconnut que le fond de la maladie étoit
une fievre maligne , provenant principalement
des mauvaises nourritures , et
en ayant informé la Cour , S. M. toujours
attentive au bien de ses Sujets , a
ouvert sur ce pieux Monastere ses mains
bien
JANVIER. 171 1731.
bien faisantes , et la maladie a cessé.
Le Marquis de Lyonne , incommodé
d'une loupe au bras droit , se mit le mois
passé entre les mains d'un Maréchal ferrand
qu'on lui avoit vanté pour ces sortes
de cures. L'Operateur employa d'abord
des fondans qui ne firent qu'irriter
la tumeur ; les caustiques qu'il appliqua
ensuite réduisirent le malade , après des
douleurs excessives , à la derniere extremité.
Alors on manda le S Faget , Chirurgien
Juré , et de S. A. S. Madame la
Duchesse Doüairiere , qui ayant appellé
les Sr Sylva , Petit et Duphénix , qui virent
l'état déplorable du bras et de la
playe où la gangrene se découvroit avec
tous ses simptômes les plus fâcheux . Dans
le moment le S Faget , du commun avis,
ouvrit le bras depuis la partie supérieure
jusqu'au pli , détacha la tumeur qui pesoit
deux livres , et l'enleva ; l'opération
dura deux minutes. La vigilance de ces
Mrs , secondée du courage et du temperament
du malade font esperer une par
faite guerison..
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE
2.
E de Janvier , les Princes et Princesses
du Sang , et les Seigneurs et
Dames de la Cour eurent l'honneur de
complimenter le Roy et la Reine sur la
nouvelle année .
Les Prevot des Marchands et Echevins,
accompagnez des autres Officiers du
Corps de Ville , rendirent à cette occasion
leurs respects à L. M. à Monseigneur
le Dauphin , à Monseign . le Duc
d'Anjou , et à Mesdames de France.
Le même jour , les Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre du S.Esprit
, s'étant rendus dans le Cabinet du
Rey , pour l'accompagner à la Messe ;
S. M. tint Chapitre , et proposa pour être
Chevaliers de cet Ordre , le Duc de
Duras , le Duc de Lévy , le Prince de
Tingry , le Comte de Broglio , Ambassadeur
du Roy en Angleterre , le Comte
de Chatillon , le Marquis de Beringhen
premier Ecuyer , le Comte de Rottembourg
, Ambassadeur Extraordinaire du
Roy en Espagne , et le Marquis de la
Fare. Lorsque le Roy en eût signé le
R v Rôle
166 MERCURE DE FRANCE
Rôle , il le remit au Marquis de Breteuil,
Commandeur , Prevôt et Maître des Céremonies
de l'Ordre , qui sortit du Cabinet
pour le faire proclamer par le Hérault.
S. M. se rendit ensuite à la Chapelle
du Château de Versailles , étant précédée
du Duc d'Orleans , du Duc de Bourbon ,
du Comte de Charolois , du Comte de
Clermont , du Duc du Maine , du Pr . de
Dombes , du Comte d'Eu , du Comte de
Toulouse et des Chevaliers , Commandeurs
et Officiers de l'Ordre . Le Roy ,
devant lequel les deux Huissiers de la
Chambre portoient leurs Masses , étoient
en Manteau , le Collier de l'Ordre pardessus
, ainsi que les Chevaliers. S.M.après
avoir assisté à la grande Messe , qui fut
célébrée par l'Abbé Tesnieres, Chapelain
ordinaire de la Chapelle de Musique , fut
reconduit dans son appartement , dans lẹ
même ordre qui avoit été observé en allant
à la Chapelle .
La Reine accompagnée des Dames de
sa Cour , entendit la Messe dans sa Tribune.
L'après midy , L. M. entendirent les
Vêpres , chantées par la Musique,
Le 3. la Reine communia dans la Chapelle
du Château , par les mains du Cardinal
de Fleury , son Grand Aumônier.
Le
JANVIER. 1731. 167
44
mé
Le six , le Pere Boyer , Théatin , nompar
le Roy à l'Evêché de Mirepoix
, fut sacré dans l'Eglise des Minimes
de la Place Royale, par l'Archevêque
de Rouen , assisté des Evêques de Laon et
de Tarbes. Le 12 , ce nouveau Prélat prêta
serment de fidelité entre les mains du
Roy.
Le7 , le Roy et la Reine partirent de
Versailles , pour aller coucher au Château
de Marly , d'où L. M. revinrent à Versailles
le 27. Elles retournerent à Marly
le 3 Février.
Le 14 , l'Abbé de Besons , nommé par
le Roy à l'Evêché de Carcassonne , fut
sacré dans l'Eglise des Théatins , par l'Evêque
Comte de Châlons , assisté de l'Evêque
de Tarbes et de l'Evêque Comte
de Beauvais. Le 21 , il prêta serment de
fidelité entre les mains du Roy.
Le 25 , la Lotterie de la Compagnie des
Indes , pour le remboursement des Actions
, fut tirée en la maniere accoutu
mée , à l'Hôtel de la Compagnie. La Liste
des Num, des Actions et dixième d'Ac-.
tions qui doivent être remboursez , a été
rendue publique , faisant en tout le nom ,
bre de trois cens Actions .
H vj Le
168 MER CURE DE FRANCE
Le 28. l'Abbé de Vaugiraud , ' nommé
par le Roi à l'Evêché d'Angers , fut
sacré dans la Chapelle du Séminaire de
S. Sulpice par l'Evêque de Soissons
nommé à l'Archevêché de Sens , assisté
de l'Evêque Titulaire d'Europée et de
PEvêque de Tarbes. Il prêta serment de
fidelité le 30. entre les mains du Roi.
"
Le 3. de ce mois , il y eut Concert François
au Château des Thuilleries , M. Mouret
fit chanter un Divertissement de sa
composition , qui a pour titre : La Beauté
couronnée. Il fut suivi d'une suite de simphonie
Françoise très bien executée . La
Dile Le Maure chanta la Cantate de Zephire
et Flore , et la De Petitpas la Cantatille
d'Endimion. Le Concert fut terminé
par le Motet Lauda Jerusalem , mis
en Musique par l'Abbé Gaveau.
, Le to. le Sr Toscano Italien , habile
Joueur de Violon , executa un Concerto
qui fut très applaudi. Il y a eu pendant
ce mois Concert tous les Mercredis ; on
y a chanté differens Divertissemens qui
ont toujours été terminés par un Motet
de M. de la Lande.
Le Roi a donné la place de Conseiller
Etat ordinaire , vacante par la mort de
M. Ferrand , à M. d'Harlai , Intendant
da
JANVIER. 1731 . 16.9
de la Generalité de Paris , et S. M. a
nommé Conseiller d'Etat M. Orry , Con
trôleur General des Finances.
On écrit de Tours que l'Académie de
Musique qui y est établie se soutient avec
tant d'émulation , qu'il n'y a plus de place
pour ceux qui désirent s'y agréger . Les
Dames et les Demoiselles de cette Ville
se font un plaisir d'y chanter et concou
rent à l'envi à un divertissement si noble.
Quatre jeunes Académiciens voulurent le
30. de ce mois signaler leur reconnoissance
par un Bal de nuit ; ils choisirent pour
le donner la Sale même du Concert , où
elles avoient merité pendant toute l'année
des applaudissemens toujours nouveaux.
Cette Sale fut ornée des plus beaux
meubles ; toutes les personnes distinguées
de la Ville et des environs furent invitées .
Les Portraits du Roi et de la Reine , placés
dans les endroits les plus éminens
imprimerent le respect et redoublerent
La joye ; neuf grands lustres éclairoient
moins que les autres illuminations qui
furent variées de toutes parts avec autant
de goût que de profusion ; la Cour et la
Façade du Bâtiment étoient ornées de
lampions er de terrines qui produisoient
un très bel effet . Des vins , des liqueurs
et des rafraîchissemens de toute espece
accom
170 MERCURE DE FRANCE ..
accompagnoient les fruits prodigués com- ,
me ils devoient l'être dans le Jardin de
la France ; mais ce qui flatta le plus la
Jeunesse Académicienne qui fit trèsgalament
les honneurs du Bal , c'est la
politesse , la tranquilité et l'ordre avec
lequel il fut executé. Cette Fête brillante ,
qui dura jusqu'à 9. heures du matin , a
reçu tous les applaudissemens qu'elle mérite.
Le Public a été mal informé par les
bruits qui ont couru au sujet de la maladie
dont la Communauté des Religieuses
de l'Abbaye Royale de Montmartre
a été affligée . Il y est mort au commencement
de l'année huit Religieuses du
même mal qui commençoit par un grand
accablement , la fievre et une douleur sous
la mamelle droite , ce qui étoit suivi
d'un crachement de sang qui duroit douze
heures ; ensuite les crachats devenoient
rouillés , la tête lourde et peu doulou-,
reuse , avec un dévoyement. M. Silva y
ayant été envoyé par ordre du Roi , il
reconnut que le fond de la maladie étoit
une fievre maligne , provenant principalement
des mauvaises nourritures , et
en ayant informé la Cour , S. M. toujours
attentive au bien de ses Sujets , a
ouvert sur ce pieux Monastere ses mains
bien
JANVIER. 171 1731.
bien faisantes , et la maladie a cessé.
Le Marquis de Lyonne , incommodé
d'une loupe au bras droit , se mit le mois
passé entre les mains d'un Maréchal ferrand
qu'on lui avoit vanté pour ces sortes
de cures. L'Operateur employa d'abord
des fondans qui ne firent qu'irriter
la tumeur ; les caustiques qu'il appliqua
ensuite réduisirent le malade , après des
douleurs excessives , à la derniere extremité.
Alors on manda le S Faget , Chirurgien
Juré , et de S. A. S. Madame la
Duchesse Doüairiere , qui ayant appellé
les Sr Sylva , Petit et Duphénix , qui virent
l'état déplorable du bras et de la
playe où la gangrene se découvroit avec
tous ses simptômes les plus fâcheux . Dans
le moment le S Faget , du commun avis,
ouvrit le bras depuis la partie supérieure
jusqu'au pli , détacha la tumeur qui pesoit
deux livres , et l'enleva ; l'opération
dura deux minutes. La vigilance de ces
Mrs , secondée du courage et du temperament
du malade font esperer une par
faite guerison..
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Résumé : « Le 1 de Janvier, les Princes et Princesses du Sang, et les Seigneurs et [...] »
En janvier 1731, plusieurs événements marquants eurent lieu à la cour. Le 2 janvier, les membres de la cour, les Prévôt des Marchands et Échevins, ainsi que les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit rendirent hommage au Roi et à la Reine. Le Roi proposa sept nouveaux Chevaliers pour cet Ordre, dont le Duc de Duras, le Duc de Lévy et le Comte de Broglio. Après la Messe, célébrée par l'Abbé Tesnières, le Roi retourna dans son appartement, tandis que la Reine écouta la Messe dans sa Tribune. L'après-midi, le Roi écouta les Vêpres chantées par la Musique. Le 3 janvier, la Reine communia dans la Chapelle du Château. Le 6 janvier, le Père Boyer fut sacré Évêque de Mirepoix et prêta serment de fidélité au Roi le 12 janvier. Le 7 janvier, le Roi et la Reine se rendirent au Château de Marly, où ils revinrent le 27 janvier. Le 3 février, ils retournèrent à Marly. Le 14 janvier, l'Abbé de Besons fut sacré Évêque de Carcassonne et prêta serment le 21 janvier. Le 25 janvier, la Lotterie de la Compagnie des Indes fut tirée à l'Hôtel de la Compagnie, remboursant trois cents actions. Le 28 janvier, l'Abbé de Vaugiraud fut sacré Évêque d'Angers et prêta serment le 30 janvier. Des concerts eurent lieu au Château des Tuileries, avec des œuvres de M. Mouret et de l'Abbé Gaveau, et le Sr Toscano exécuta un concerto. Des concerts se tinrent également tous les mercredis du mois. Le Roi nomma M. d'Harlay Conseiller d'État ordinaire et M. Orry Contrôleur Général des Finances. À Tours, l'Académie de Musique connut un grand succès avec des concerts et un bal organisé par des Académiciens le 30 janvier. La Communauté des Religieuses de l'Abbaye Royale de Montmartre fut affectée par une maladie due à de mauvaises nourritures, et le Roi intervint pour améliorer leur situation. Le Marquis de Lyonne subit une opération réussie pour enlever une tumeur au bras.
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18
p. 391-395
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le premier de ce mois, la Reine entendit la Messe [...]
Mots clefs :
Versailles, Roi, Reine, Chevaliers, Ordre, Chapelle
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
FRANCE ,
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
L'essedans la Chapelle du Château de Ver
sailles , et S. M. communia par les mains du
Cardinal de Fleuri , son Grand- Aumônier.
E premier de ce mois , la Reine entendit la
Le 2. Fête de la Purification de la Șainte Vierge,
les Chevaliers , Commandeurs et Officiers des
Ordres du Roi s'étant rendus vers les onze heures
dans le Cabinet de S. M. le Roi tint un Cha ,
pitre , dans lequel le Duc de Levi , le Prince de
Tingry , le Comte de Chatillon et le Marquis
de Beringhen , Premier Ecuyer , qui avoient été
compris dans la promotion des Chevaliers de
l'Ordre du S. Esprit , proposés par S. M. le premier
du mois dernier , furent admis après que
l'Abbé de Pompone , Chancelier des Ordres du
Roi , cut rapporté qu'ils avoient satisfait à ce
qui est porté par les Statuts. Le Chapitre étant
fini , les quatre Chevaliers qui venoient d'être
admis , ct qui s'étoient rendus dans l'appartement
du Roi en habits de Novice , furent introduits
dans le Cabinet , où S. M. les fit Chevaliers de
l'Ordre de S. Michel.
Le Roi sortit ensuite de son appartement pour
aller à la Chapelle du Château de Versailles ;
S. M. étoit précedée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Clermont , du Duc
du Maine , du Prince de Dombes , du Comte
› d'Eu ,
2
292 MERCURE DE FRANCE
d'Eu , du Comte de Toulouse et des Chevaliers ,
Commandeurs et Officiers de l'Ordre ; les Novi
ces marchoient entre les Chevaliers et les Officiers.
Le Roi devant lequel les deux Huissiers de
fa Chambre portoient leurs Masses , étoit en
Manteau , le Collier de l'Ordre par dessus , ainsi
les Chevaliers et le Cardinal de Bissi , Prélat,
Commandeur de l'Ordre du S. Esprit , marchoit
derriere S. M.
que
Le Roi assista à la benediction des Cierges , à
Procession et à la Grande Messe , qui fut celébrée
par l'Abbé Tesnieres , Chapelain ordinaire
de la Chapelle de Musique , et lors qu'elle fut finie
, le Roi quitta son Prie - Dieu et monta à son
Trône auprés de l'Autel , où S. M. reçût les nouveaux
Chevaliers , deux à deux, avec les cerémonies
ordinaires . Le Duc de Chaulnes et le Duc de Tal
lard furent Parrains du Duc de Levy et du Prince
de Tingry ; le Marquis de Goebriant et le Marquis
de Livry le furent du Comte de Chatillon
et du Marquis de Beringhen. Les Chevaliers qui
venoient d'être reçûs ayant pris leurs places suivant
leur rang , le Roi sortit de la Chapelle , et
fut reconduit dans son appartement avec les ce →
rémonies accoûtumées. La Reine s'étoit renduë
avec les Dames de sa Cour dans la Tribune , d'où
elle avoit entendu la grande Messe.
Le premier Fevrier , M. Piat , Recteur de l'U
niversité , accompagné des Députés de sa Compagnie
, alla à Versailles présenter , selon l'usage,
un cierge au Roi et à la Reine. Il eut l'honneur
de haranguer L. M. séparément en présence de
leurs Cours . La même cerémonic fut observée à
l'égard de Monseigneur le Dauphin et de M. le
Duc d'Orleans , comme premier Prince du Sangs
de la Université alla chez M. le Cardinal Mi
nistre
FEVRIER. 1731. 393'
nistre , et ensuite chez M. le Chancelier et chez
M. le Garde des Sceaux , comme Chefs de la Justice
, et dans tous ces endroits M. le Recteur fit
des Harangues au nom de sa Compagnie , et
parla avec beaucoup d'éloquence et de dignité.
Le même jour , M. Chirac , Ancien Professeur
de l'Université de Montpellier , ci - devant Premier
Medecin du Duc d'Orleans , aujourd'hui
Premier Medecin du Roi , reçut au sujet de cette
Charge les complimens de la Faculté de Medecine
de Paris. M. Baron , Docteur Regent er
-Doyen de la Faculté , accompagné de huit Docteurs
, portant la parole , il parla en François
fort él quemment , et M. Chirac répondit avec
beaucoup de politesse et d'énergie.
Au commencement de ce mois , le Roi alla à
la Chasse dans le Parc de Versailles , et S. M.
tua en moins de trois heures de tems près de 300.
piéces de gibier , tant Lievres et Lapins que Farsans
et Perdrix.
Le 8, S. M.prit à Marli le divertissement d'une
course de Traîneaux sur la neige , qui représentoit
une chasse ; celui où le Roi étoit seul , étoit
suivi de quantité d'autres remplis de Seigneurs
et de Dames de la Cour. Les chevaux en étoient
singulierement et richement harnachés avec quantité
de noeuds de rubans , des aigrettes de plume
et des grelots. On avoit mis sur un grand Traineau
, conduit par le Comte de Fimarcon , la figure
d'un Cerf poursuivi par des Chiens , avec
des Piqueurs à cheval sonnant du cor , les autres
Traîneaux suivant à la file ; un autre grand Traîneau
en gondole , rempli de Dantes , étoit conduit
par le Comte de Roussi . Ce Divertissement
(I - qui
384 MERCURE DE FRANCE
qui fut fort goûté , dura prés de quatre heures .
La course passa deux fois sous les fenêtres de
l'appartement de la Reine.
> Le 31. du mois dernier vers les dix heures
du matin , le feu prit à une certaine quantité de
poudre et à des artifices qu'on travailloit dans une
maison à un étage du Faubourg S. Marceau , qui
sauta en l'air , et les maisons voisines ont été
fort endommagées. Une femme y a péri et plu
sieurs personnes ont été blessées. Le proprietaire
de ce Magasin est , dit- on , condamné à faire reparer
tous les dommages causés aux maisons cir-
Convoisines , ce qui avec la perte qu'il a faite
montera à plus de 50000. livres .
L'affaire de M. de la Jonchere , ci - devant
Trésorier General de l'Extraordinaire des Guerres
, a été terminée par Arrêt du Conseil du 16
Janvier dernier , qui le décharge des Jugemens
rendus à la Chambre de l'Arcenal , lesquels S M.
a déclaré comme non avenus..
Le 2 , Fête de la Purification de la Vierge , il y
eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries,
qui commença par le Motet Exurgat Deus , de
M. de la Lande ; il fut suivi d'une Hymne à la
Vierge , chantée par la Dlle Le Maure. La Dlle
Erremens chanta un petit Motet , mis en Musique
par M. Mouret , qui fit beaucoup de plaisir ,
de même qu'un autre petit Motet nouveau de la
composition du sieur Le Maire. Le Concert fut
terminé par le Motet Dominus regnavit.
Le 15. de ce mois , la Reine accompagnée des
Dames de sa Cour , alla à l'Eglise Paroissiale de
Versailles , où S. M. assista au Sermon du Pere
Julien,
FEVRIER. 1731. 395
Julien , Religieux Recolet , et ensuite au Salut ,
pendant lequel le Te Deum fut chanté à l'occa
sion du jour de la Naissance du Roi.
Le 26 la Lotterie de la Compagnie des Indes
pour le remboursement des Actions fut tirée en
la maniere accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La liste des Numeros des Actions et Dixiémes
d'Actions , qui doivent être remboursées ,
a été rendue publique , faisant en tout le nombre
de 300. Actions.
Sur les représentations qui ont été faites que
les provisions du Carême ne sont pas assez abondantes
cette année , l'Archevêque de Paris a donné
un Mandement , par lequel il permet dans
tout son Diocese de manger des oeufs jusqu'au
Dimanche de la Passion. Le Parlement a aussi
rendu un Arrêt sur le même sujet.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
L'essedans la Chapelle du Château de Ver
sailles , et S. M. communia par les mains du
Cardinal de Fleuri , son Grand- Aumônier.
E premier de ce mois , la Reine entendit la
Le 2. Fête de la Purification de la Șainte Vierge,
les Chevaliers , Commandeurs et Officiers des
Ordres du Roi s'étant rendus vers les onze heures
dans le Cabinet de S. M. le Roi tint un Cha ,
pitre , dans lequel le Duc de Levi , le Prince de
Tingry , le Comte de Chatillon et le Marquis
de Beringhen , Premier Ecuyer , qui avoient été
compris dans la promotion des Chevaliers de
l'Ordre du S. Esprit , proposés par S. M. le premier
du mois dernier , furent admis après que
l'Abbé de Pompone , Chancelier des Ordres du
Roi , cut rapporté qu'ils avoient satisfait à ce
qui est porté par les Statuts. Le Chapitre étant
fini , les quatre Chevaliers qui venoient d'être
admis , ct qui s'étoient rendus dans l'appartement
du Roi en habits de Novice , furent introduits
dans le Cabinet , où S. M. les fit Chevaliers de
l'Ordre de S. Michel.
Le Roi sortit ensuite de son appartement pour
aller à la Chapelle du Château de Versailles ;
S. M. étoit précedée du Duc d'Orleans , du Duc
de Bourbon , du Comte de Clermont , du Duc
du Maine , du Prince de Dombes , du Comte
› d'Eu ,
2
292 MERCURE DE FRANCE
d'Eu , du Comte de Toulouse et des Chevaliers ,
Commandeurs et Officiers de l'Ordre ; les Novi
ces marchoient entre les Chevaliers et les Officiers.
Le Roi devant lequel les deux Huissiers de
fa Chambre portoient leurs Masses , étoit en
Manteau , le Collier de l'Ordre par dessus , ainsi
les Chevaliers et le Cardinal de Bissi , Prélat,
Commandeur de l'Ordre du S. Esprit , marchoit
derriere S. M.
que
Le Roi assista à la benediction des Cierges , à
Procession et à la Grande Messe , qui fut celébrée
par l'Abbé Tesnieres , Chapelain ordinaire
de la Chapelle de Musique , et lors qu'elle fut finie
, le Roi quitta son Prie - Dieu et monta à son
Trône auprés de l'Autel , où S. M. reçût les nouveaux
Chevaliers , deux à deux, avec les cerémonies
ordinaires . Le Duc de Chaulnes et le Duc de Tal
lard furent Parrains du Duc de Levy et du Prince
de Tingry ; le Marquis de Goebriant et le Marquis
de Livry le furent du Comte de Chatillon
et du Marquis de Beringhen. Les Chevaliers qui
venoient d'être reçûs ayant pris leurs places suivant
leur rang , le Roi sortit de la Chapelle , et
fut reconduit dans son appartement avec les ce →
rémonies accoûtumées. La Reine s'étoit renduë
avec les Dames de sa Cour dans la Tribune , d'où
elle avoit entendu la grande Messe.
Le premier Fevrier , M. Piat , Recteur de l'U
niversité , accompagné des Députés de sa Compagnie
, alla à Versailles présenter , selon l'usage,
un cierge au Roi et à la Reine. Il eut l'honneur
de haranguer L. M. séparément en présence de
leurs Cours . La même cerémonic fut observée à
l'égard de Monseigneur le Dauphin et de M. le
Duc d'Orleans , comme premier Prince du Sangs
de la Université alla chez M. le Cardinal Mi
nistre
FEVRIER. 1731. 393'
nistre , et ensuite chez M. le Chancelier et chez
M. le Garde des Sceaux , comme Chefs de la Justice
, et dans tous ces endroits M. le Recteur fit
des Harangues au nom de sa Compagnie , et
parla avec beaucoup d'éloquence et de dignité.
Le même jour , M. Chirac , Ancien Professeur
de l'Université de Montpellier , ci - devant Premier
Medecin du Duc d'Orleans , aujourd'hui
Premier Medecin du Roi , reçut au sujet de cette
Charge les complimens de la Faculté de Medecine
de Paris. M. Baron , Docteur Regent er
-Doyen de la Faculté , accompagné de huit Docteurs
, portant la parole , il parla en François
fort él quemment , et M. Chirac répondit avec
beaucoup de politesse et d'énergie.
Au commencement de ce mois , le Roi alla à
la Chasse dans le Parc de Versailles , et S. M.
tua en moins de trois heures de tems près de 300.
piéces de gibier , tant Lievres et Lapins que Farsans
et Perdrix.
Le 8, S. M.prit à Marli le divertissement d'une
course de Traîneaux sur la neige , qui représentoit
une chasse ; celui où le Roi étoit seul , étoit
suivi de quantité d'autres remplis de Seigneurs
et de Dames de la Cour. Les chevaux en étoient
singulierement et richement harnachés avec quantité
de noeuds de rubans , des aigrettes de plume
et des grelots. On avoit mis sur un grand Traineau
, conduit par le Comte de Fimarcon , la figure
d'un Cerf poursuivi par des Chiens , avec
des Piqueurs à cheval sonnant du cor , les autres
Traîneaux suivant à la file ; un autre grand Traîneau
en gondole , rempli de Dantes , étoit conduit
par le Comte de Roussi . Ce Divertissement
(I - qui
384 MERCURE DE FRANCE
qui fut fort goûté , dura prés de quatre heures .
La course passa deux fois sous les fenêtres de
l'appartement de la Reine.
> Le 31. du mois dernier vers les dix heures
du matin , le feu prit à une certaine quantité de
poudre et à des artifices qu'on travailloit dans une
maison à un étage du Faubourg S. Marceau , qui
sauta en l'air , et les maisons voisines ont été
fort endommagées. Une femme y a péri et plu
sieurs personnes ont été blessées. Le proprietaire
de ce Magasin est , dit- on , condamné à faire reparer
tous les dommages causés aux maisons cir-
Convoisines , ce qui avec la perte qu'il a faite
montera à plus de 50000. livres .
L'affaire de M. de la Jonchere , ci - devant
Trésorier General de l'Extraordinaire des Guerres
, a été terminée par Arrêt du Conseil du 16
Janvier dernier , qui le décharge des Jugemens
rendus à la Chambre de l'Arcenal , lesquels S M.
a déclaré comme non avenus..
Le 2 , Fête de la Purification de la Vierge , il y
eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries,
qui commença par le Motet Exurgat Deus , de
M. de la Lande ; il fut suivi d'une Hymne à la
Vierge , chantée par la Dlle Le Maure. La Dlle
Erremens chanta un petit Motet , mis en Musique
par M. Mouret , qui fit beaucoup de plaisir ,
de même qu'un autre petit Motet nouveau de la
composition du sieur Le Maire. Le Concert fut
terminé par le Motet Dominus regnavit.
Le 15. de ce mois , la Reine accompagnée des
Dames de sa Cour , alla à l'Eglise Paroissiale de
Versailles , où S. M. assista au Sermon du Pere
Julien,
FEVRIER. 1731. 395
Julien , Religieux Recolet , et ensuite au Salut ,
pendant lequel le Te Deum fut chanté à l'occa
sion du jour de la Naissance du Roi.
Le 26 la Lotterie de la Compagnie des Indes
pour le remboursement des Actions fut tirée en
la maniere accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La liste des Numeros des Actions et Dixiémes
d'Actions , qui doivent être remboursées ,
a été rendue publique , faisant en tout le nombre
de 300. Actions.
Sur les représentations qui ont été faites que
les provisions du Carême ne sont pas assez abondantes
cette année , l'Archevêque de Paris a donné
un Mandement , par lequel il permet dans
tout son Diocese de manger des oeufs jusqu'au
Dimanche de la Passion. Le Parlement a aussi
rendu un Arrêt sur le même sujet.
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En février 1731, plusieurs événements notables se déroulèrent à la cour de France. Le 1er février, la Reine assista à la messe dans la Chapelle du Château de Versailles, tandis que le Roi tint un chapitre pour admettre de nouveaux Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit. Les nouveaux Chevaliers intronisés furent le Duc de Levi, le Prince de Tingry, le Comte de Chatillon et le Marquis de Beringhen. Après la cérémonie, le Roi participa à la bénédiction des cierges, à la procession et à la grande messe, célébrée par l'Abbé Tesnieres. La Reine, accompagnée des Dames de sa Cour, écouta la messe depuis la tribune. Le même jour, M. Piat, Recteur de l'Université, accompagné des Députés de sa Compagnie, présenta un cierge au Roi et à la Reine à Versailles et prononça des harangues en leur présence. La même cérémonie fut observée auprès du Dauphin et du Duc d'Orléans. Le Recteur adressa également des harangues au Cardinal Ministre, au Chancelier et au Garde des Sceaux. M. Chirac, Premier Médecin du Roi, reçut les compliments de la Faculté de Médecine de Paris. Le 8 février, le Roi organisa une course de traîneaux à Marli, représentant une chasse, qui fut appréciée par la Cour. Le 31 janvier, un incendie dû à l'explosion de poudre endommagea plusieurs maisons dans le Faubourg Saint-Marceau, causant la mort d'une femme et blessant plusieurs personnes. Le 2 février, un concert spirituel eut lieu au Château des Tuileries, incluant des motets et des hymnes. Le 15 février, la Reine assista à un sermon et au Salut à l'Église Paroissiale de Versailles, où le Te Deum fut chanté pour célébrer la naissance du Roi. Le 26 février, la lotterie de la Compagnie des Indes pour le remboursement des actions fut tirée à l'Hôtel de la Compagnie. En raison de la pénurie de provisions de Carême, l'Archevêque de Paris permit la consommation d'œufs jusqu'au Dimanche de la Passion, et le Parlement rendit un arrêt sur le même sujet.
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19
p. 2914
APPROBATION.
Début :
J'ay lû par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux , le premier volume du Mercure de [...]
Mots clefs :
Ordre, Le garde des sceaux, Impression
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texteReconnaissance textuelle : APPROBATION.
APPROBATION.
Ay lû par ordre de Monseigneur le Garde
des Sceaux , le premier volume du Mercure de
France du mois de Decembre , et j'ay crâ qu'on
pouvoit en permettre l'impression. A Paris , le
huit Janvier 1732.
HARDION.
Ay lû par ordre de Monseigneur le Garde
des Sceaux , le premier volume du Mercure de
France du mois de Decembre , et j'ay crâ qu'on
pouvoit en permettre l'impression. A Paris , le
huit Janvier 1732.
HARDION.
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20
p. 3102
APPROBATION.
Début :
J'Ay lû par ordre de Monseigneur le Garde des Sceaux, le second volume du Mercure de [...]
Mots clefs :
Ordre, Le garde des sceaux, Impression
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texteReconnaissance textuelle : APPROBATION.
APPROBATION
.
'Ay la par ordre de Monseigneur le Garde
des Sceaux , le second volume du Mercure de
France du mois de Decembre , et j'ay crâ qu'on
pouvoit en permettre l'impression . A Paris ,
quinze Janvier 1732.
le
HARDION.
.
'Ay la par ordre de Monseigneur le Garde
des Sceaux , le second volume du Mercure de
France du mois de Decembre , et j'ay crâ qu'on
pouvoit en permettre l'impression . A Paris ,
quinze Janvier 1732.
le
HARDION.
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21
p. 395-397
BENEFICES DONNEZ
Début :
L'Abbaye de S. Vincent du Luc, Ordre de S. Benoît, Diocèse d'Oleron, vacante par le [...]
Mots clefs :
Abbaye, Décès, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ
BENEFICES
L's. Benoit ,
DONNEZ
↑
'Abbaye de S. Vincent du Luc , Ordre de
S. Benoît , Diocèse d'Oleron , vacante par le
décés de M. l'Evêque de Dax , à M. l'Evêque de
Vence, I iiij L'Ab396
MERCURE DE FRANCE
L'Abbaye de Lagny, Ordre de S. Benoît , Dio
cêse de Paris , vacante par le décès de l'Abbé de
Gontault , à l'Abbé de Beauvilliers , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Valbonne , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Perpignan , vacante par le décès de
M. de Montesquiou de Prechac , à M. de Tord
de Caluo , Chanoine de Perpignan.
L'Abbaye de S. Ambroise de Bourges , Ordre
de S. Augustin , vacante par le decès de
l'Abbé de Gontault , à M. d'Abbadie d'Arboucave.
L'Abbaye de Thorigny , Ordre de Citeaux ,
Diocèse de Bayeux , vacante par le decès de
M. de la Chateigneraye Sainte Foi , à M. du
Quesnoy , Vicaire General de Coutances .
L'Abbaye de Thiers , Ordre de S. Benoît , Diocèse
de Clermont , vacante par le decès de M.
de la Chateigneraye Sainte Foy , à M. Chateiner
de la Chateigneraye , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Châtres , Ordre de S. Augustin ,
Diocèse de Perigueux , vacante par le decès de
M. de Segonzac , à M. de Cahusac.
L'Abbaye d'Issoudun , Ordre de S. Benoît ;
Diocèse de Bourges , vacante par le decès de
M. Blet , à M. Perrin .
Celle de la Magdelaine de Chateaudun , Ordre
de S. Augustin , Diocèse de Chartres , à l'Abbé
Gallé de Coulanges.
Le Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre de
S. Augustin , à l'Abbé Drouin , Conseiller au
Parlement.
Celui de Garrigne , Ordre de Gramont , Dio
cèse d'Agen , à l'Abbé de l'Herme.
Celui de S. Mars des Prez , dépendant de l'Abbaye
de S. Michel en l'Herme , à l'Abbé de la
Gourneuve.
1
FEVRIER. 1733 397
L'Abbaye de Jouy , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Sens , a été donnée depuis quelque tems
à l'Evêque de Rennes.
L's. Benoit ,
DONNEZ
↑
'Abbaye de S. Vincent du Luc , Ordre de
S. Benoît , Diocèse d'Oleron , vacante par le
décés de M. l'Evêque de Dax , à M. l'Evêque de
Vence, I iiij L'Ab396
MERCURE DE FRANCE
L'Abbaye de Lagny, Ordre de S. Benoît , Dio
cêse de Paris , vacante par le décès de l'Abbé de
Gontault , à l'Abbé de Beauvilliers , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Valbonne , Ordre de Cîteaux ,
Diocèse de Perpignan , vacante par le décès de
M. de Montesquiou de Prechac , à M. de Tord
de Caluo , Chanoine de Perpignan.
L'Abbaye de S. Ambroise de Bourges , Ordre
de S. Augustin , vacante par le decès de
l'Abbé de Gontault , à M. d'Abbadie d'Arboucave.
L'Abbaye de Thorigny , Ordre de Citeaux ,
Diocèse de Bayeux , vacante par le decès de
M. de la Chateigneraye Sainte Foi , à M. du
Quesnoy , Vicaire General de Coutances .
L'Abbaye de Thiers , Ordre de S. Benoît , Diocèse
de Clermont , vacante par le decès de M.
de la Chateigneraye Sainte Foy , à M. Chateiner
de la Chateigneraye , Clerc Tonsuré.
L'Abbaye de Châtres , Ordre de S. Augustin ,
Diocèse de Perigueux , vacante par le decès de
M. de Segonzac , à M. de Cahusac.
L'Abbaye d'Issoudun , Ordre de S. Benoît ;
Diocèse de Bourges , vacante par le decès de
M. Blet , à M. Perrin .
Celle de la Magdelaine de Chateaudun , Ordre
de S. Augustin , Diocèse de Chartres , à l'Abbé
Gallé de Coulanges.
Le Prieuré de S. Maurice de Senlis , Ordre de
S. Augustin , à l'Abbé Drouin , Conseiller au
Parlement.
Celui de Garrigne , Ordre de Gramont , Dio
cèse d'Agen , à l'Abbé de l'Herme.
Celui de S. Mars des Prez , dépendant de l'Abbaye
de S. Michel en l'Herme , à l'Abbé de la
Gourneuve.
1
FEVRIER. 1733 397
L'Abbaye de Jouy , Ordre de Citeaux , Diocèse
de Sens , a été donnée depuis quelque tems
à l'Evêque de Rennes.
Fermer
Résumé : BENEFICES DONNEZ
En février 1733, plusieurs abbayes et prieurés ont changé de titulaire. L'Abbaye de Saint-Vincent du Luc, de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse d'Oléron, a été attribuée à l'Évêque de Vence après le décès de l'Évêque de Dax. L'Abbaye de Lagny, également de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse de Paris, est passée à l'Abbé de Beauvilliers suite au décès de l'Abbé de Gontault. L'Abbaye de Valbonne, de l'Ordre de Cîteaux, dans le Diocèse de Perpignan, a été confiée à M. de Tord de Caluo après le décès de M. de Montesquiou de Prechac. L'Abbaye de Saint-Ambroise de Bourges, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été attribuée à M. d'Abbadie d'Arboucave après le décès de l'Abbé de Gontault. L'Abbaye de Thorigny, de l'Ordre de Cîteaux, dans le Diocèse de Bayeux, a été donnée à M. du Quesnoy après le décès de M. de la Chateigneraye Sainte Foi. L'Abbaye de Thiers, de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse de Clermont, a été attribuée à M. Chateigner de la Chateigneraye. L'Abbaye de Châtres, de l'Ordre de Saint-Augustin, dans le Diocèse de Périgueux, est passée à M. de Cahusac après le décès de M. de Segonzac. L'Abbaye d'Issoudun, de l'Ordre de Saint-Benoît, dans le Diocèse de Bourges, a été confiée à M. Perrin après le décès de M. Blet. La Magdeleine de Châteaudun, de l'Ordre de Saint-Augustin, dans le Diocèse de Chartres, a été attribuée à l'Abbé Gallé de Coulanges. Le Prieuré de Saint-Maurice de Senlis, de l'Ordre de Saint-Augustin, a été donné à l'Abbé Drouin. Le Prieuré de Garrigne, de l'Ordre de Gramont, dans le Diocèse d'Agen, a été attribué à l'Abbé de l'Herme. Le Prieuré de Saint-Mars-des-Prés, dépendant de l'Abbaye de Saint-Michel en l'Herme, a été confié à l'Abbé de la Gourneuve. Enfin, l'Abbaye de Jouy, de l'Ordre de Cîteaux, dans le Diocèse de Sens, a été donnée à l'Évêque de Rennes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 2563-2580
SECONDE LETTRE CRITIQUE, sur la Chronologie de la nouvelle Histoire Universelle traduite de l'Anglois.
Début :
Vous êtes donc content de ma premiere Lettre, Monsieur ; la maniere [...]
Mots clefs :
Déluge, Histoire, Chronologie, Texte hébreu, Ordre, Écriture, Égyptiens, Égypte, Rois, Moïse, Auteurs, Roi, Raison, Dispersion, Autorité, Histoire universelle
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texteReconnaissance textuelle : SECONDE LETTRE CRITIQUE, sur la Chronologie de la nouvelle Histoire Universelle traduite de l'Anglois.
SECONDE LETTRE CRITIQUE ;
sur la Chronologie de la nouvelle Histoire
Universelle traduite de l'Anglais-
V
Ous êtes donc content de ma premiere
Lettre , Monsieur ; la maniere
obligeante dont vous m'en parlez
est pour moi un nouvel engagement de
tenir ma parole . C'est de la Chronologie
en général , et de celle de l'Histoire des
Egyptiens que je vous rendrai compte
aujourd'hui . Et quand même ces Messieurs
auroient connoissance de mes Réfléxions
, ils n'en seroient ni surpris ni
fâchez , puisqu'ils avoüent d'avance qu'il
1. Vol.
2564 MERCURE DE FRANCE
y aura sans doute des fautes dans leur
ouvrage , car il n'en paroîtra , selon cux,
de parfait que l'année où l'on trouvera
le mouvement perpetuel et la Pierre
Philosophale. Mais ils se flattent aussi
de n'avoir commis que des fautes excusables,
Avis au Lecteur. Vous en serez
le Juge..
Tous ceux qui ont entrepris d'écrire
sur l'Histoire ancienne , se sont toujours
tourmentez pour trouver une regle sure
de Chronologie , les Septante ne sont
plus gueres de mise , et la préference
roule aujourd'hui entre l'Hebreu et le
Samaritain . Ces Messieurs prennent une
nouvelle route , ils suivent tantôt l'un >
tantôt l'autre de ces derniers textes , ne
les reconnoissant pour autentiques que
quand et comme ils le Jugent à propos.
C'est encore un autre principe autorisé
par la foi et par la raison que nous n'avons
aucune autre connoissance de l'Histoire
anterieure au Déluge que le peu qui s'en
trouve dans les Livres de Moyse. Ils le
reconnoissent comme nous . Aucune nation
, disent- ils , n'a porté son Histoire
au- delà du Déluge , au moins avec quelque
fondement avis au Lecteur p. 8.
et ailleurs , les Ecrits de Moyse sont les
seuls Monuments autentiques que nous
1. Vol. ayons
DECEMBRE. 1733 2565,
1
ayons
prouver que
›
,
de ces tems éloignez page. 142 .
Après tous ces aveus , qui s'attendroit
que le Compilateur va entreprendre de
le Sanchoniathon Auteur
Phénicien , qui vivoit même avant la
Guerre de Troye , nous a donné une Généalogie
complette de tous les descendans
de Caïn jusqu'au tems d'Abraham
Cela est néanmoins vrai , et il le fait sur
l'autorité de Cumberland. Le Protogone et
P'Eon sont le même couple qu'Adam et
Eve , leurs Enfans Genus et Genua sont
Caïn et sa femme comme on dit dans
la Loy civile , Caïus et Caïa, p. 143. et
pour en convaincre ,il faut voir comment
il déchire et décompose ces mots. De
ces descendans de Carn , combien tiret'il
d'origines curieuses ? p. 144. ct
suiv. La coûtume d'offrir du sang aux
déitez inférieures , et une partie de la
chair des bêtes tuées à la Chasse ; le culte
rendu aux hommes après leur mort ;
la premiere statuë qui leur est élevée , le
premier Temple bâti en leur honneur
Elion ou le Très-Haut est Lamech pere
de Noë celui- ci est Vrane , et son premier
fils Cronus ou Saturne est Cham comme
on aura soin de le prouver dans la suite
Voila ce qui s'appelle du neuf. Mais si
1. Vol. VOUS B
2566 MERCURE DE FRANCE
vous demandez pourquoi Sanchoniaton
n'a point parlé du Déluge dans le cours
de son récit, lui qui rapporte tant d'autres
événemens de peu de conséquence, on vous
répondra que ce fléau étant en partie le
fléau de l'idolatrie , les Payens ont tâché
d'abolir la mémoire d'un monument si
extraordinaire de la vangeance divine et
de leur propre honte.
Cela est bientôt dit. Mais comment
Sanchoniaton et les autres Payens poste
rieurs de plusieurs siècles au Déluge , en
avoient- ils connoissance ? Quelle Histoi
re anterieure subsistoit après ce ravage
universel ? Dans quelle urne , dans quelle
capse , dans quel coffre de fer l'avoit - on
mise pout la sauver du naufrage ? Qui en
avoit eu la pensée et la précaution ? Je
comprens comment Moyse inspiré par
le S. Esprit , et conduit par une tradition
miraculeusement conservée , nous a
tracé succintement l'Histoire de ces tems
obscurs. Mais je n'imagine point par quel
canal , Sanchoniathon , mille ans après
a pénetré dans ce mystere. Néanmoins
suivant ces Messieurs il le savoit et
mieux que Moyse , puisque ce S. Patriarche
Legislateur a ômis deux Genérations
qu'il faut remplir et réformer par la Iu ,
miere de l'Auteur Phenicien p. 148,
I, Vol
Dites
DECEMBRE.
1733 2567
Dites moi en votre conscience , l'auriezvous
jamais crû ?
Vous seriez encore bien plus étonné si
je vous disois ce qu'on raconte d'après
Berose : Qu'un Poisson à deux têtes fut
le premier maître qui instruisit les Caldéens
; que cet animal aquatique et de fi .
gure monstrueuse étoit Adam, et que dix
autres animaux de même sorte sont les
dix Patriarches qui suivirent jusqu'au
Déluge , p. 149. et suiv. Le tout conforme
à la Chronologie Samaritaine , suivant
la réformation de l'ancien Calen
drier Babilonien.
Autre découverte. Voici encore 113 ]
Générations pendant l'espace de 36525
ans de compte fait , qui ont occupé le
Trône de l'Egypte depuis le commencement
du Monde . Toute cette succession
est divisée en trois Races , les Aurites ,
les Mestréens , et les Egyptiens jusqu'à
Alexandre , p . 15;. L'on ajoûte , p • 154 .
et cette Hypothese, comme nous le
verons bien- tôt , s'accorde passablement
bien avec la Chronologie. Cependant ,
comme ce nombre paroît un peu exorbitant
, on aime mieux s'en rapporter à
Manethon , comme à celui de qui l'on
doit principalement puiser l'Histoire
d'Egypte . Et ce Prêtre d'Heliopolis qui
prou-
1. Vol. Bij l'écrivi
2568 MERCURE DE FRANCE
磕
l'écrivit par l'ordre de Philadelphe , est
beaucoup plus modeste , ne donnant que
9000 ans à Vulcain le premier Roy , qui
en font 750. des nôtres .
י
Tout cela vous paroît des réveries , et
vous avez d'autant plus raison , qu'elles
ne sont fondées que sur l'imagination et
sur les Fables du Paganisme.Ces Messieurs
trouvent cependant qu'elles s'accordent
passablement bien avec la Chronologie
et ils veulent s'en servir pour rectifier les
Généalogies de Moyse . Ils ont oublié, par
malheur pour nous , de dire comment
cela se peut faire ; et j'en suis aussi embarrassé
que de pouvoir concilier les differens
articles du jugement qu'ils en.
portent. » Nous venons , disenr- ils, de
» rassembler les differentes parties les
plus essentielles de l'Histoire du Mon-
» de avant le Déluge , que nous ayons
» pù trouver dans les Auteurs profanes,
Quelques- unes de ces parties ne sont pas
» destituées d'un certain air de verité.Ĉependant
à les prendre en général, elles
» nous paroissent peu dignes de croyance.
Nous osons néanmoins nous flatter que
» comme tout ce qui est marqué au coin
» d'une antiquité fort reculée mérite no-
» tre curiosité on ne regardera pas la
peine que nous avons prise comme en-
I. Vol. « ticrement
»
>
D'ECEMBR E. 1733. 2589°
tierement inutile. » Pesez bien cette
Sentence , elle vaudroit elle seule une
Lettre toute entiere.
,
Il n'y a , comme vous voyez , rien de
sûr dans tout cela,et leLecteur après avoir
medité deux cent pages d'un grand in 4°.
sçait moins à quoi s'en tenir que s'il n'avoit
lû que les six premiers chap. de la
Genése. Et comment celui qui a redigé
Ouvrage auroit- il pûr nous donner quelque
chose de net et un sistême suivi ,
lui qui n'en avoit pas pour soi-même ?
Inclinant à vouloir faire passer le Sanchoniathon
Berose , et la Chronique
Egyptienne pour des monumens qui ne
manquent pas d'un certain air de verité , il
adopte le calcul Hebreu , comme le plus .
long , pour les siècles qui ont précédé le
Déluge. Mais ce Texte a perdu , selon lui ,
toute son autenticité dans ce naufrage . Il
a été corrompu par les Juifs , qui vou .
loient décliner la force des Oracles , et il
est trop resserré pour contenir les fairs
qui se sont passez depuis le Déluge jusqu'à
la naissance de Phaleg. C'est le Smaritain
que l'on veut ici parce qu'il
contient 300 ans. de plus dans cet espace.
,
Quelqu'un qui voudroit voir clair dans
ses lectures,et se fonder en raison , deman ,
I. Vol.
deroit
Biij
2570 MERCURE DE FRANCE
deroit naturellement la preuve de ees
interpolations de l'un et de l'autre Texte
dans ces différens âges . Mais ce seroit un
curieux importun auquel on ne daigne
pas répondre. Toute la raison qu'on a
de changer de régle , c'est que l'un convient
mieux que l'autre dans les différentes
circonstances . Ainsi c'est l'Ecriture
qu'on ajuste sur l'Histoire profane ; au
lieu qu'il faudroit regler l'Histoire profane
sur l'autorité de l'Ecriture.
Le grand motif qui fait ici abandonner
le Texte Hebreu est l'impossibilité
de faire commencer la dispersion des
peuples 100 ans après le Déluge , époque
de la naissance de Phaleg ; et de trouver
53 Conducteurs , accompagnez chacun
d'une multitude capable de former le
même nombre des Colonies . Voilà ce
que le Traducteur appelle ingenieusement
la Croix de ceux qui suivent le Texte
Hebreu p. 285. Mais cette Croix n'est
gueres difficile à porter ; et qui pourroit
croire que personne n'a mieux réussi
que ces Messieurs à en diminuer le
poids ?
Tout ce qu'ils disent pour faire voir
que le Genre humain n'étoit pas assez
multiplié un siécle après le Déluge pour
former des Colonies , démontre évidem-
1. Vol. ment
DECEMBRE. 1733. 57%
ment que la chose étoit possible , naturelle
, et peut-être même nécessaire. Je
vous prens volontiers pour nôtre Juge.
Personne n'avoit encore traité si au long
ce point qui est vraiment curieux . Ces
Messieurs , recueillent avec soin les différens
calculs qu'ont fait d'habiles Auteurs
pour montrer jusqu'où alloit la
propagation des hommes chaque siécle
après ' e Déluge.
Suivant le P. Petau la terre contenoit
32768 Enfans mâles cent ans après la
réparation du Genre humain ; et 185 ans
après , il
avoit 155
y fois plus d'habitans
qu'on ne lui en suppose aujourd'hui .
Cumberland n'en trouve que trente mille,
101 ans après le Déluge. 40 ans après il en
augmente le nombre au delà de 300000.et
encore 40 ans après il le fait monter à
3000000, Quelques - uns sont plus moderez
, et ne comptent qu'environ 23000
hommes , d'autres 14000 à la naissance de
Phaleg.
Tout le monde qui double et au delà ,
si l'on y comprend les femmes , ne paroît
pas suffisant à ces Messieurs pour occasionner
la dispersion . Ils veulent attendre
encore 300 ans , c'est- à - dire jusqu'à
ce qu'il y ait , suivant le P. Petau , 247 ,
224,717 , 456 , hommes , ou un peu
I. Vol. Biiij moins
2572 MERCURE DE FRANCE
moins selon d'autres. Alors il auroit été
certainement bien forcé de se séparer ; et
je défie qu'on eût pâ attendre si longtems.
En supposant avec le Texte Hebreu que
la confusion des Langues est arrivée 100
ans après le Déluge , n'obligeoit t'ellepas
les hommes à se diviser suivant la
différence des familles et de leurs idiomes ?
Ils n'avoient pas besoin pour cet effet
d'être en plus grande quantité , ils s'augmentoient
assez de jour en jour , et l'Ecriture
ne dit pas que leur séparation se
fit dans la même semaine ou la même année
, il est très probable qu'il y eut des
intervales plus ou moins grands. Cette
réponse est d'autant plus solide qu'elle
est fondée sur la nature du sujet , qu'elle
tombe sous les sens , et qu'elle démontre
la suffisance du Texte Hebreu .
Mais ce qui va vous surprendre , c'est
qu'elle n'est pas de moi ; et que je la trouve
toute entiere dans ces Mrs, sujets à édifier
et à détruire de la même main. Voici
leurs paroles , p . 292. a Il faut considerer
que chacune de ces Colonies crois-
» soit à proportion qu'elles s'éloignoient
» davantage du centre de leur dispersion
avant que d'arriver au Pays où elles
» fixèrent ensuite leur séjour ; car la terre
1. Vol
DECEMBRE . 1733. 2573
8
» ne fut pas peuplée en une seule fois
» mais par dégrez , par où il paroît qu'il
» n'est nullement besoin de faire des ef-
» forts pour augmenter le Genre humain.
» au tems de la dispersion . » Et moi j'ajoûte
par la même raison qu'il n'étoit pas
nécessaire d'abandonner le Texte par le--
quel on avoit commencé sa Chronologie,
puisqu'il suffisoit pour donner le tems.
aux hommes de se multiplier , et que la
présomption est principalement en
faveur , comme l'ont remarqué les Peres.
On ne peut faire autrement , dit- on
p. 205. puisqu'au tems d'Abraham , qui
seroit suivant le calcul 427 ans , depuis
le Déluge,il y avoit sur la Terre plusieurs
Villes bâties , des Royaumes fondez , er
des Monarques dont l'Empire s'étendoit
depuis la Perse jusqu'au Pays de Canaan .
Tout cela est vrai ; mais si ces Mrs. le
donnent pour une objection solide ; qu'ils
nous dispensent d'en juger de même..
1. En suivant la supputation des Auteurs
qui ont compté les hommes qu'il !
y auroit dû avoir en ce tems là , on verra
que le nombre en est plus que suisant
pour faire des Royaumes très peu-.
plez quand même on s'attacheroit à
ceux qui l'ont plus, diminué. 2 °. Quels
étoient ces Rois ? Il en faut juger pas
1. Vol .
By
2574 MERCURE DE FRANCE
quatre
ce qui arriva à Abraham , qui en fit fuir
devant lui avec 318 hommes.
3 °. On appelloit alors Roy le Maître d'une
petite Contrée , peuplée ou non , le
chef d'une famille ou d'un village , quia
regebat. 4 ° . Mille ou neuf cent ans après
le Déluge , on voyoit encore dans le
Peloponese un Roy de Cerinthe , un
d'Argos , un de Sicyone , un de Mycènes
, un ou plusieurs dans l'Elide , un à
Orchomène , un à Messéne et un autre
à Lacédémone ; cependant toute cette
presqu'Isle n'a pas plus d'étendue que la
Lorraine. Que dirions- nous de neuf ou
dix Rois qui n'auroient que ce Duché
pour appanages Ce ne sont donc point
là des difficultez assez graves pour déroger
à l'autorité du Texte hebreu .
Tels sont les Préliminaires de ces Mrs.
de qui l'on peut diré avec une égale verité
, que personne ne sait plus de choses
sur l'introduction à l'Histoire , et que
personne n'en a des idées moins nettes.
Ils entrent ensuite dans le détail des Peuples
et des Monarchies , et c'est par les
Egyptiens qu'ils commencent. Je me suis
engagé à vous en dire quelque chose ; il
est juste de tenir ma parole.
Ce point y est traité dans le même
goût ; c'est -à - dire , avec une abondance
I. Vol. de
DECEMBRE. 1733. 2575
de recherches et d'érudition qu'on avoit
droit d'attendre d'une habile Societé de
Gens de Lettres. Mais ils se sont contentez
de mettre sous les yeux du Lecteur un
amas de faits qui ne laissent rien à désirer
sur la matiere, que l'ordre et le discernement.
Ils vont même plus loin. Ils raportent
avec diffusion les disputes et les
sentimens de tous les Auteurs sur chaque
point en particulier , et n'omettent rien
de part et d'autre . Mais en Ecrivains
humbles et timides , on ne les voit presque
jamais prendre de parti. Comme les regles
de la Critique ne leur ont point appris à
décider dans la diversité des opinions, ils
doutent et hésitent sur tout , et laissent
les autres dans la même incertitude. L'Analyse
que je vais faire de cette Partie
vous en convaincra,
W
» L'on remarque , disent -ils , de si
grands vuides et des erreurs si manifestes
» dans les successions des Rois d'Egypte ,
que ce seroit une peine très inutile que
de vouloir les ranger dans un ordre
> Chronologique
, qui les accordât entr'elles
, aussi bien qu'avec l'Ecriture
p. 426. « La Chronique
de Marsham
est pleine d'une érudition
admirable
» mais par malheur il s'est attaché trop
scrupuleusement
à la Chronologie
du
2
"
1. Vole B vj » Texte
2576 MERCURE DE FRANCE
Texte hebreu. Attachement qui l'obli-
» ge à supposer que Mènes a été Cham et
point Mizraim , et de faire commancer
son regne, en dépit du bon sens , im-
» médiatement , ( c'est- à- dire plus d'un
ן כ
siécle ) après le Déluge , p. 430. Tous
» les plus grands Hommes ne sçavent ce
» qu'ils disent là - dessus ; et l'on avouë
>> ingenûment que l'on ne comprend pas
.commentle projet d'accorder la Chro-
» nologie Egyptienne des premiers siecles
»avec la nôtre, à la légere différence de
quelques années près, a pû entrer dans
»l'esprit des gens sensez et ce qui a aug-
» menté l'étonnement est le ton décisif
» que quelques uns d'eux ont pris dans
» une matiere aussi incertaine , p . 434.
» Enfin la chose la moins vraisemblable
» est que Menès ait pû commencer son
» regne deux siècles après le Déluge , p.
» 435...
Il n'y a que l'incomparable , Newton qui
7. entende quelque chose . Cet illustre
Auteur ( oui en fait de Mathématique )
croit que Sesostris étoit Osiris . C'est pourquoi
il place après lui , Menès ( que to s
les Anciens ont regardé comme le premier
Roy d'Egypte. ) Et par une conséquence
nécessaire aussi bien - que pour
d'autres raisons , il change la succession
Le Vol. des
DECEMBRE. 1733
2577
des Rois d'Egypte de sa propre autorité
et voici l'ordre qu'il y met: Sasostris , Phee
ron, Proteus, Menès , Rhampsinitus Maris,
Cheops , Cephren , Mycerinus , Nitocris
&c. C'est comme si l'on arrangeoit ainsi
les Rois de France , Charles- Magne, Henri
IV. S.Louis,Mérovée, Pharamond , Il suppose
que Ménès a été le même qu'Aménophis
( le quel ? ) et Memnon , et que
par corruption on l'a appellé : Menès, Minès
, Mineus, Minies , Minevis, Enephes,
Venephes, Phamenophis , Osymanthias , Osimandes
, Ismandes , Imandes , Memnon
Arminon. Papa? Qui est ce qui le croira ?
Suivant cette hypothése , Menès ( reconnu
presqu'universellement pour fils de
Cham ) est plus ancien d'environ trois
cent ans que Psammétique , qui vivoit du
temps de Manassès. Ces découvertes ne
sont -elles pas incomparables , ou plutôt
ne sont- elles pas avancées en dépit du bon
sens, pour me servir de l'élégante expres
sion du Traducteur ?
$
-
Cependant il est vrai que ces Messieurs
se contentent d'admirer ces productions ,
sans les adopter,mais M.Newton ne pour
roit pas s'en fâcher , puisqu'ils rejettent
tout systême , et ne veulent commencer
leur Chronologie qu'à Psammétique.Mais
quoi ! falloit- il donc tant d'esprit pour
I. Vol. voie
2578 MERCURE DE FRANCE
voir
que
Sésac est nommé dans l'Ecriture
à côté de Salomon ? Hérodote ne dit- il
pas que Protée regnoit pendant le Siége
de Troye? Voilà donc la Chronologie remontée
déjà de seo ans. Quel pouvoit
être le Roy qui entréprit ces grands travaux
, qui accablerent les Israëlites ? Hérodote
et Diodore le peignent assez par
l'histoire de Sesostris. Il ne falloit donc
pas avoir une grande sagacité pour donner
de l'ordre à l'histoire des Egyptiens
avant la décadence de leur Empire , eton
peut l'assurer sans prendre le ton décisif.
Il est des yeux qu'un trop grand jour
éblouit. Frappez par les preuves et les objections
de tous les Systêmes Chronologiques
, ces Messieurs y ont vu par tout
du fort et du foible ; ils ont crû qu'on ne
pouvoit rien proposer de mieux que ce
qu'ils trouvoient dans des Ecrivains du
premier Ordre , quoiqu'ils n'ayent pas
consulté ce qu'on nous a donné en France
depuis quelques - temps , qui répand sur
ce sujet plus de lumiere qu'il n'y en avoit
jamais eu ; ils ont mieux aimé raconter
les sentimens d'autrui que d'en hazarder
un d'eux - mêmes , et c'est la méthode
qu'ils observent dans tout le reste de cette
Histoire particuliere ; ensorte qu'on
pourroit l'appeller une Histoire , in utram-
1. Vol.
que
DECEMBRE. 1733. 2579
que
que partem; pour et contre. Je ne choisis
trois exemples entre mille, parce qu'il est
temps de finir. On rapporte tout de suite
98 Systêmes de Chronologie , sans dire seulement
si dans tout ce nombre il y en a
un de bon. Pour sçavoir qui étoit Menès ,
il y a une belle et grande Note de 2 pages
in 4° , en petit texte , fort serré , où l'on
transcrit les raisons de Périzonius , de
Marsham , de Pezron et de M. Newton .
C'est bien pis sur Sésostris; il y a près de
neuf pages entieres de même caractere ,
fort serré , qui en feroient au moins 20
d'un in 12 ordinaire , pour rapporter la
dispute des mêmes Ecrivains, auxquels or
ajoute M.Wisthon quien occupe la meilleure
partie ,pour discuter si ce Prince est
le même que Sézac . Cela n'est- il pas bien
amusant ? On promet neanmoins de rapporter
ces sentimens en moins de paroles
qu'il sera possible . Que seroit- ce donc si
l'on avoit osé se livrer à soi- même ? Il met
vient en pensée un meilleur Titre , que
ces Messieurs auroient pû donner à leur
Ouvrage ; ils auroient dû mettre , ce me
semble , Histoire de ce qu'ont pensé tous les
Auteurs sur l'ancien Empire des Egyptiens,
jusqu'à Alexandre. En voilà assez pour une
Lettre. Si vous exigiez absolument que je
vous donnasse d'autres Extraits sur le rés-
1. Vol.
te
2580 MERCURE DE FRANCE
te de ce volume , j'aurois de la peine à
vous refuser ; mais je vais prévenir toute
difficulté en vous priant de ne me plus
rien demander. Je suis , & c..
sur la Chronologie de la nouvelle Histoire
Universelle traduite de l'Anglais-
V
Ous êtes donc content de ma premiere
Lettre , Monsieur ; la maniere
obligeante dont vous m'en parlez
est pour moi un nouvel engagement de
tenir ma parole . C'est de la Chronologie
en général , et de celle de l'Histoire des
Egyptiens que je vous rendrai compte
aujourd'hui . Et quand même ces Messieurs
auroient connoissance de mes Réfléxions
, ils n'en seroient ni surpris ni
fâchez , puisqu'ils avoüent d'avance qu'il
1. Vol.
2564 MERCURE DE FRANCE
y aura sans doute des fautes dans leur
ouvrage , car il n'en paroîtra , selon cux,
de parfait que l'année où l'on trouvera
le mouvement perpetuel et la Pierre
Philosophale. Mais ils se flattent aussi
de n'avoir commis que des fautes excusables,
Avis au Lecteur. Vous en serez
le Juge..
Tous ceux qui ont entrepris d'écrire
sur l'Histoire ancienne , se sont toujours
tourmentez pour trouver une regle sure
de Chronologie , les Septante ne sont
plus gueres de mise , et la préference
roule aujourd'hui entre l'Hebreu et le
Samaritain . Ces Messieurs prennent une
nouvelle route , ils suivent tantôt l'un >
tantôt l'autre de ces derniers textes , ne
les reconnoissant pour autentiques que
quand et comme ils le Jugent à propos.
C'est encore un autre principe autorisé
par la foi et par la raison que nous n'avons
aucune autre connoissance de l'Histoire
anterieure au Déluge que le peu qui s'en
trouve dans les Livres de Moyse. Ils le
reconnoissent comme nous . Aucune nation
, disent- ils , n'a porté son Histoire
au- delà du Déluge , au moins avec quelque
fondement avis au Lecteur p. 8.
et ailleurs , les Ecrits de Moyse sont les
seuls Monuments autentiques que nous
1. Vol. ayons
DECEMBRE. 1733 2565,
1
ayons
prouver que
›
,
de ces tems éloignez page. 142 .
Après tous ces aveus , qui s'attendroit
que le Compilateur va entreprendre de
le Sanchoniathon Auteur
Phénicien , qui vivoit même avant la
Guerre de Troye , nous a donné une Généalogie
complette de tous les descendans
de Caïn jusqu'au tems d'Abraham
Cela est néanmoins vrai , et il le fait sur
l'autorité de Cumberland. Le Protogone et
P'Eon sont le même couple qu'Adam et
Eve , leurs Enfans Genus et Genua sont
Caïn et sa femme comme on dit dans
la Loy civile , Caïus et Caïa, p. 143. et
pour en convaincre ,il faut voir comment
il déchire et décompose ces mots. De
ces descendans de Carn , combien tiret'il
d'origines curieuses ? p. 144. ct
suiv. La coûtume d'offrir du sang aux
déitez inférieures , et une partie de la
chair des bêtes tuées à la Chasse ; le culte
rendu aux hommes après leur mort ;
la premiere statuë qui leur est élevée , le
premier Temple bâti en leur honneur
Elion ou le Très-Haut est Lamech pere
de Noë celui- ci est Vrane , et son premier
fils Cronus ou Saturne est Cham comme
on aura soin de le prouver dans la suite
Voila ce qui s'appelle du neuf. Mais si
1. Vol. VOUS B
2566 MERCURE DE FRANCE
vous demandez pourquoi Sanchoniaton
n'a point parlé du Déluge dans le cours
de son récit, lui qui rapporte tant d'autres
événemens de peu de conséquence, on vous
répondra que ce fléau étant en partie le
fléau de l'idolatrie , les Payens ont tâché
d'abolir la mémoire d'un monument si
extraordinaire de la vangeance divine et
de leur propre honte.
Cela est bientôt dit. Mais comment
Sanchoniaton et les autres Payens poste
rieurs de plusieurs siècles au Déluge , en
avoient- ils connoissance ? Quelle Histoi
re anterieure subsistoit après ce ravage
universel ? Dans quelle urne , dans quelle
capse , dans quel coffre de fer l'avoit - on
mise pout la sauver du naufrage ? Qui en
avoit eu la pensée et la précaution ? Je
comprens comment Moyse inspiré par
le S. Esprit , et conduit par une tradition
miraculeusement conservée , nous a
tracé succintement l'Histoire de ces tems
obscurs. Mais je n'imagine point par quel
canal , Sanchoniathon , mille ans après
a pénetré dans ce mystere. Néanmoins
suivant ces Messieurs il le savoit et
mieux que Moyse , puisque ce S. Patriarche
Legislateur a ômis deux Genérations
qu'il faut remplir et réformer par la Iu ,
miere de l'Auteur Phenicien p. 148,
I, Vol
Dites
DECEMBRE.
1733 2567
Dites moi en votre conscience , l'auriezvous
jamais crû ?
Vous seriez encore bien plus étonné si
je vous disois ce qu'on raconte d'après
Berose : Qu'un Poisson à deux têtes fut
le premier maître qui instruisit les Caldéens
; que cet animal aquatique et de fi .
gure monstrueuse étoit Adam, et que dix
autres animaux de même sorte sont les
dix Patriarches qui suivirent jusqu'au
Déluge , p. 149. et suiv. Le tout conforme
à la Chronologie Samaritaine , suivant
la réformation de l'ancien Calen
drier Babilonien.
Autre découverte. Voici encore 113 ]
Générations pendant l'espace de 36525
ans de compte fait , qui ont occupé le
Trône de l'Egypte depuis le commencement
du Monde . Toute cette succession
est divisée en trois Races , les Aurites ,
les Mestréens , et les Egyptiens jusqu'à
Alexandre , p . 15;. L'on ajoûte , p • 154 .
et cette Hypothese, comme nous le
verons bien- tôt , s'accorde passablement
bien avec la Chronologie. Cependant ,
comme ce nombre paroît un peu exorbitant
, on aime mieux s'en rapporter à
Manethon , comme à celui de qui l'on
doit principalement puiser l'Histoire
d'Egypte . Et ce Prêtre d'Heliopolis qui
prou-
1. Vol. Bij l'écrivi
2568 MERCURE DE FRANCE
磕
l'écrivit par l'ordre de Philadelphe , est
beaucoup plus modeste , ne donnant que
9000 ans à Vulcain le premier Roy , qui
en font 750. des nôtres .
י
Tout cela vous paroît des réveries , et
vous avez d'autant plus raison , qu'elles
ne sont fondées que sur l'imagination et
sur les Fables du Paganisme.Ces Messieurs
trouvent cependant qu'elles s'accordent
passablement bien avec la Chronologie
et ils veulent s'en servir pour rectifier les
Généalogies de Moyse . Ils ont oublié, par
malheur pour nous , de dire comment
cela se peut faire ; et j'en suis aussi embarrassé
que de pouvoir concilier les differens
articles du jugement qu'ils en.
portent. » Nous venons , disenr- ils, de
» rassembler les differentes parties les
plus essentielles de l'Histoire du Mon-
» de avant le Déluge , que nous ayons
» pù trouver dans les Auteurs profanes,
Quelques- unes de ces parties ne sont pas
» destituées d'un certain air de verité.Ĉependant
à les prendre en général, elles
» nous paroissent peu dignes de croyance.
Nous osons néanmoins nous flatter que
» comme tout ce qui est marqué au coin
» d'une antiquité fort reculée mérite no-
» tre curiosité on ne regardera pas la
peine que nous avons prise comme en-
I. Vol. « ticrement
»
>
D'ECEMBR E. 1733. 2589°
tierement inutile. » Pesez bien cette
Sentence , elle vaudroit elle seule une
Lettre toute entiere.
,
Il n'y a , comme vous voyez , rien de
sûr dans tout cela,et leLecteur après avoir
medité deux cent pages d'un grand in 4°.
sçait moins à quoi s'en tenir que s'il n'avoit
lû que les six premiers chap. de la
Genése. Et comment celui qui a redigé
Ouvrage auroit- il pûr nous donner quelque
chose de net et un sistême suivi ,
lui qui n'en avoit pas pour soi-même ?
Inclinant à vouloir faire passer le Sanchoniathon
Berose , et la Chronique
Egyptienne pour des monumens qui ne
manquent pas d'un certain air de verité , il
adopte le calcul Hebreu , comme le plus .
long , pour les siècles qui ont précédé le
Déluge. Mais ce Texte a perdu , selon lui ,
toute son autenticité dans ce naufrage . Il
a été corrompu par les Juifs , qui vou .
loient décliner la force des Oracles , et il
est trop resserré pour contenir les fairs
qui se sont passez depuis le Déluge jusqu'à
la naissance de Phaleg. C'est le Smaritain
que l'on veut ici parce qu'il
contient 300 ans. de plus dans cet espace.
,
Quelqu'un qui voudroit voir clair dans
ses lectures,et se fonder en raison , deman ,
I. Vol.
deroit
Biij
2570 MERCURE DE FRANCE
deroit naturellement la preuve de ees
interpolations de l'un et de l'autre Texte
dans ces différens âges . Mais ce seroit un
curieux importun auquel on ne daigne
pas répondre. Toute la raison qu'on a
de changer de régle , c'est que l'un convient
mieux que l'autre dans les différentes
circonstances . Ainsi c'est l'Ecriture
qu'on ajuste sur l'Histoire profane ; au
lieu qu'il faudroit regler l'Histoire profane
sur l'autorité de l'Ecriture.
Le grand motif qui fait ici abandonner
le Texte Hebreu est l'impossibilité
de faire commencer la dispersion des
peuples 100 ans après le Déluge , époque
de la naissance de Phaleg ; et de trouver
53 Conducteurs , accompagnez chacun
d'une multitude capable de former le
même nombre des Colonies . Voilà ce
que le Traducteur appelle ingenieusement
la Croix de ceux qui suivent le Texte
Hebreu p. 285. Mais cette Croix n'est
gueres difficile à porter ; et qui pourroit
croire que personne n'a mieux réussi
que ces Messieurs à en diminuer le
poids ?
Tout ce qu'ils disent pour faire voir
que le Genre humain n'étoit pas assez
multiplié un siécle après le Déluge pour
former des Colonies , démontre évidem-
1. Vol. ment
DECEMBRE. 1733. 57%
ment que la chose étoit possible , naturelle
, et peut-être même nécessaire. Je
vous prens volontiers pour nôtre Juge.
Personne n'avoit encore traité si au long
ce point qui est vraiment curieux . Ces
Messieurs , recueillent avec soin les différens
calculs qu'ont fait d'habiles Auteurs
pour montrer jusqu'où alloit la
propagation des hommes chaque siécle
après ' e Déluge.
Suivant le P. Petau la terre contenoit
32768 Enfans mâles cent ans après la
réparation du Genre humain ; et 185 ans
après , il
avoit 155
y fois plus d'habitans
qu'on ne lui en suppose aujourd'hui .
Cumberland n'en trouve que trente mille,
101 ans après le Déluge. 40 ans après il en
augmente le nombre au delà de 300000.et
encore 40 ans après il le fait monter à
3000000, Quelques - uns sont plus moderez
, et ne comptent qu'environ 23000
hommes , d'autres 14000 à la naissance de
Phaleg.
Tout le monde qui double et au delà ,
si l'on y comprend les femmes , ne paroît
pas suffisant à ces Messieurs pour occasionner
la dispersion . Ils veulent attendre
encore 300 ans , c'est- à - dire jusqu'à
ce qu'il y ait , suivant le P. Petau , 247 ,
224,717 , 456 , hommes , ou un peu
I. Vol. Biiij moins
2572 MERCURE DE FRANCE
moins selon d'autres. Alors il auroit été
certainement bien forcé de se séparer ; et
je défie qu'on eût pâ attendre si longtems.
En supposant avec le Texte Hebreu que
la confusion des Langues est arrivée 100
ans après le Déluge , n'obligeoit t'ellepas
les hommes à se diviser suivant la
différence des familles et de leurs idiomes ?
Ils n'avoient pas besoin pour cet effet
d'être en plus grande quantité , ils s'augmentoient
assez de jour en jour , et l'Ecriture
ne dit pas que leur séparation se
fit dans la même semaine ou la même année
, il est très probable qu'il y eut des
intervales plus ou moins grands. Cette
réponse est d'autant plus solide qu'elle
est fondée sur la nature du sujet , qu'elle
tombe sous les sens , et qu'elle démontre
la suffisance du Texte Hebreu .
Mais ce qui va vous surprendre , c'est
qu'elle n'est pas de moi ; et que je la trouve
toute entiere dans ces Mrs, sujets à édifier
et à détruire de la même main. Voici
leurs paroles , p . 292. a Il faut considerer
que chacune de ces Colonies crois-
» soit à proportion qu'elles s'éloignoient
» davantage du centre de leur dispersion
avant que d'arriver au Pays où elles
» fixèrent ensuite leur séjour ; car la terre
1. Vol
DECEMBRE . 1733. 2573
8
» ne fut pas peuplée en une seule fois
» mais par dégrez , par où il paroît qu'il
» n'est nullement besoin de faire des ef-
» forts pour augmenter le Genre humain.
» au tems de la dispersion . » Et moi j'ajoûte
par la même raison qu'il n'étoit pas
nécessaire d'abandonner le Texte par le--
quel on avoit commencé sa Chronologie,
puisqu'il suffisoit pour donner le tems.
aux hommes de se multiplier , et que la
présomption est principalement en
faveur , comme l'ont remarqué les Peres.
On ne peut faire autrement , dit- on
p. 205. puisqu'au tems d'Abraham , qui
seroit suivant le calcul 427 ans , depuis
le Déluge,il y avoit sur la Terre plusieurs
Villes bâties , des Royaumes fondez , er
des Monarques dont l'Empire s'étendoit
depuis la Perse jusqu'au Pays de Canaan .
Tout cela est vrai ; mais si ces Mrs. le
donnent pour une objection solide ; qu'ils
nous dispensent d'en juger de même..
1. En suivant la supputation des Auteurs
qui ont compté les hommes qu'il !
y auroit dû avoir en ce tems là , on verra
que le nombre en est plus que suisant
pour faire des Royaumes très peu-.
plez quand même on s'attacheroit à
ceux qui l'ont plus, diminué. 2 °. Quels
étoient ces Rois ? Il en faut juger pas
1. Vol .
By
2574 MERCURE DE FRANCE
quatre
ce qui arriva à Abraham , qui en fit fuir
devant lui avec 318 hommes.
3 °. On appelloit alors Roy le Maître d'une
petite Contrée , peuplée ou non , le
chef d'une famille ou d'un village , quia
regebat. 4 ° . Mille ou neuf cent ans après
le Déluge , on voyoit encore dans le
Peloponese un Roy de Cerinthe , un
d'Argos , un de Sicyone , un de Mycènes
, un ou plusieurs dans l'Elide , un à
Orchomène , un à Messéne et un autre
à Lacédémone ; cependant toute cette
presqu'Isle n'a pas plus d'étendue que la
Lorraine. Que dirions- nous de neuf ou
dix Rois qui n'auroient que ce Duché
pour appanages Ce ne sont donc point
là des difficultez assez graves pour déroger
à l'autorité du Texte hebreu .
Tels sont les Préliminaires de ces Mrs.
de qui l'on peut diré avec une égale verité
, que personne ne sait plus de choses
sur l'introduction à l'Histoire , et que
personne n'en a des idées moins nettes.
Ils entrent ensuite dans le détail des Peuples
et des Monarchies , et c'est par les
Egyptiens qu'ils commencent. Je me suis
engagé à vous en dire quelque chose ; il
est juste de tenir ma parole.
Ce point y est traité dans le même
goût ; c'est -à - dire , avec une abondance
I. Vol. de
DECEMBRE. 1733. 2575
de recherches et d'érudition qu'on avoit
droit d'attendre d'une habile Societé de
Gens de Lettres. Mais ils se sont contentez
de mettre sous les yeux du Lecteur un
amas de faits qui ne laissent rien à désirer
sur la matiere, que l'ordre et le discernement.
Ils vont même plus loin. Ils raportent
avec diffusion les disputes et les
sentimens de tous les Auteurs sur chaque
point en particulier , et n'omettent rien
de part et d'autre . Mais en Ecrivains
humbles et timides , on ne les voit presque
jamais prendre de parti. Comme les regles
de la Critique ne leur ont point appris à
décider dans la diversité des opinions, ils
doutent et hésitent sur tout , et laissent
les autres dans la même incertitude. L'Analyse
que je vais faire de cette Partie
vous en convaincra,
W
» L'on remarque , disent -ils , de si
grands vuides et des erreurs si manifestes
» dans les successions des Rois d'Egypte ,
que ce seroit une peine très inutile que
de vouloir les ranger dans un ordre
> Chronologique
, qui les accordât entr'elles
, aussi bien qu'avec l'Ecriture
p. 426. « La Chronique
de Marsham
est pleine d'une érudition
admirable
» mais par malheur il s'est attaché trop
scrupuleusement
à la Chronologie
du
2
"
1. Vole B vj » Texte
2576 MERCURE DE FRANCE
Texte hebreu. Attachement qui l'obli-
» ge à supposer que Mènes a été Cham et
point Mizraim , et de faire commancer
son regne, en dépit du bon sens , im-
» médiatement , ( c'est- à- dire plus d'un
ן כ
siécle ) après le Déluge , p. 430. Tous
» les plus grands Hommes ne sçavent ce
» qu'ils disent là - dessus ; et l'on avouë
>> ingenûment que l'on ne comprend pas
.commentle projet d'accorder la Chro-
» nologie Egyptienne des premiers siecles
»avec la nôtre, à la légere différence de
quelques années près, a pû entrer dans
»l'esprit des gens sensez et ce qui a aug-
» menté l'étonnement est le ton décisif
» que quelques uns d'eux ont pris dans
» une matiere aussi incertaine , p . 434.
» Enfin la chose la moins vraisemblable
» est que Menès ait pû commencer son
» regne deux siècles après le Déluge , p.
» 435...
Il n'y a que l'incomparable , Newton qui
7. entende quelque chose . Cet illustre
Auteur ( oui en fait de Mathématique )
croit que Sesostris étoit Osiris . C'est pourquoi
il place après lui , Menès ( que to s
les Anciens ont regardé comme le premier
Roy d'Egypte. ) Et par une conséquence
nécessaire aussi bien - que pour
d'autres raisons , il change la succession
Le Vol. des
DECEMBRE. 1733
2577
des Rois d'Egypte de sa propre autorité
et voici l'ordre qu'il y met: Sasostris , Phee
ron, Proteus, Menès , Rhampsinitus Maris,
Cheops , Cephren , Mycerinus , Nitocris
&c. C'est comme si l'on arrangeoit ainsi
les Rois de France , Charles- Magne, Henri
IV. S.Louis,Mérovée, Pharamond , Il suppose
que Ménès a été le même qu'Aménophis
( le quel ? ) et Memnon , et que
par corruption on l'a appellé : Menès, Minès
, Mineus, Minies , Minevis, Enephes,
Venephes, Phamenophis , Osymanthias , Osimandes
, Ismandes , Imandes , Memnon
Arminon. Papa? Qui est ce qui le croira ?
Suivant cette hypothése , Menès ( reconnu
presqu'universellement pour fils de
Cham ) est plus ancien d'environ trois
cent ans que Psammétique , qui vivoit du
temps de Manassès. Ces découvertes ne
sont -elles pas incomparables , ou plutôt
ne sont- elles pas avancées en dépit du bon
sens, pour me servir de l'élégante expres
sion du Traducteur ?
$
-
Cependant il est vrai que ces Messieurs
se contentent d'admirer ces productions ,
sans les adopter,mais M.Newton ne pour
roit pas s'en fâcher , puisqu'ils rejettent
tout systême , et ne veulent commencer
leur Chronologie qu'à Psammétique.Mais
quoi ! falloit- il donc tant d'esprit pour
I. Vol. voie
2578 MERCURE DE FRANCE
voir
que
Sésac est nommé dans l'Ecriture
à côté de Salomon ? Hérodote ne dit- il
pas que Protée regnoit pendant le Siége
de Troye? Voilà donc la Chronologie remontée
déjà de seo ans. Quel pouvoit
être le Roy qui entréprit ces grands travaux
, qui accablerent les Israëlites ? Hérodote
et Diodore le peignent assez par
l'histoire de Sesostris. Il ne falloit donc
pas avoir une grande sagacité pour donner
de l'ordre à l'histoire des Egyptiens
avant la décadence de leur Empire , eton
peut l'assurer sans prendre le ton décisif.
Il est des yeux qu'un trop grand jour
éblouit. Frappez par les preuves et les objections
de tous les Systêmes Chronologiques
, ces Messieurs y ont vu par tout
du fort et du foible ; ils ont crû qu'on ne
pouvoit rien proposer de mieux que ce
qu'ils trouvoient dans des Ecrivains du
premier Ordre , quoiqu'ils n'ayent pas
consulté ce qu'on nous a donné en France
depuis quelques - temps , qui répand sur
ce sujet plus de lumiere qu'il n'y en avoit
jamais eu ; ils ont mieux aimé raconter
les sentimens d'autrui que d'en hazarder
un d'eux - mêmes , et c'est la méthode
qu'ils observent dans tout le reste de cette
Histoire particuliere ; ensorte qu'on
pourroit l'appeller une Histoire , in utram-
1. Vol.
que
DECEMBRE. 1733. 2579
que
que partem; pour et contre. Je ne choisis
trois exemples entre mille, parce qu'il est
temps de finir. On rapporte tout de suite
98 Systêmes de Chronologie , sans dire seulement
si dans tout ce nombre il y en a
un de bon. Pour sçavoir qui étoit Menès ,
il y a une belle et grande Note de 2 pages
in 4° , en petit texte , fort serré , où l'on
transcrit les raisons de Périzonius , de
Marsham , de Pezron et de M. Newton .
C'est bien pis sur Sésostris; il y a près de
neuf pages entieres de même caractere ,
fort serré , qui en feroient au moins 20
d'un in 12 ordinaire , pour rapporter la
dispute des mêmes Ecrivains, auxquels or
ajoute M.Wisthon quien occupe la meilleure
partie ,pour discuter si ce Prince est
le même que Sézac . Cela n'est- il pas bien
amusant ? On promet neanmoins de rapporter
ces sentimens en moins de paroles
qu'il sera possible . Que seroit- ce donc si
l'on avoit osé se livrer à soi- même ? Il met
vient en pensée un meilleur Titre , que
ces Messieurs auroient pû donner à leur
Ouvrage ; ils auroient dû mettre , ce me
semble , Histoire de ce qu'ont pensé tous les
Auteurs sur l'ancien Empire des Egyptiens,
jusqu'à Alexandre. En voilà assez pour une
Lettre. Si vous exigiez absolument que je
vous donnasse d'autres Extraits sur le rés-
1. Vol.
te
2580 MERCURE DE FRANCE
te de ce volume , j'aurois de la peine à
vous refuser ; mais je vais prévenir toute
difficulté en vous priant de ne me plus
rien demander. Je suis , & c..
Fermer
Résumé : SECONDE LETTRE CRITIQUE, sur la Chronologie de la nouvelle Histoire Universelle traduite de l'Anglois.
La lettre critique examine la chronologie de la nouvelle Histoire Universelle traduite de l'anglais, en se concentrant particulièrement sur l'Histoire des Égyptiens. L'auteur souligne les difficultés rencontrées par les historiens pour établir une chronologie précise de l'histoire ancienne, notamment les débats entre les textes hébreux et samaritains. Les auteurs de l'ouvrage adoptent une approche flexible, alternant entre ces textes selon leur convenance, et reconnaissent les écrits de Moïse comme les seuls monuments authentiques pour l'histoire antérieure au Déluge. Cependant, ils introduisent des éléments controversés, comme la généalogie de Sanchoniathon, un auteur phénicien, qui fournit une généalogie complète des descendants de Caïn jusqu'à Abraham. La lettre critique met en doute la fiabilité des sources païennes et des découvertes surprenantes, telles que celle de Berose, qui parle d'un poisson à deux têtes comme premier maître des Chaldéens. Les auteurs de l'ouvrage tentent de concilier ces fables païennes avec la chronologie biblique, mais l'auteur de la lettre trouve ces efforts peu convaincants et fondés sur l'imagination. En conclusion, la lettre critique remet en question la fiabilité de l'ouvrage, notant que le lecteur reste incertain après avoir lu des centaines de pages. L'auteur critique également la méthode des compilateurs, qui ajustent l'Écriture sur l'histoire profane plutôt que l'inverse. Le texte discute également de la complexité de la chronologie des rois de la Grèce antique, notamment en Peloponnèse, et compare cette situation à une hypothétique répartition de rois en Lorraine. Il critique les préliminaires d'un ouvrage sur l'histoire, soulignant que leurs auteurs, bien que très érudits, manquent de clarté et de discernement. Les auteurs de l'ouvrage compilent abondamment des faits et des disputes entre différents auteurs, mais évitent de prendre parti, laissant ainsi le lecteur dans l'incertitude. Ils commencent leur chronologie à Psammétique, rejetant tout système chronologique antérieur. Le texte conclut en qualifiant l'ouvrage d'« Histoire in utramque partem », c'est-à-dire une histoire qui présente les arguments pour et contre sans prendre parti.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
23
p. 73-96
LETTRE de M. D. L. C. à M. D. L. R. sur quelques particulartiez de la vie de Topal Osman Pacha, cy-devant Grand Visir de l'Empire Ottoman, et aujourd'hui Séraskier de l'Armée Turque en Perse. A Paris, ce 18 Janvier 1734.
Début :
Vous avez jugé, Monsieur, que dans les circonstances présentes où [...]
Mots clefs :
Topal Osman Pacha, Grand vizir, Arniaud, Pacha , Constantinople, Turcs, Malte, Capitaine, Empire, Fortune, Armée, Patron, Présents, Ordre, Esclavage, Sequins, Rançon, Esclave, Maître
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. D. L. C. à M. D. L. R. sur quelques particulartiez de la vie de Topal Osman Pacha, cy-devant Grand Visir de l'Empire Ottoman, et aujourd'hui Séraskier de l'Armée Turque en Perse. A Paris, ce 18 Janvier 1734.
LETTRE de M. D.L.C. à M. D.L.R.
sur quelques particularitez de la vie de
Topal Osman Pacha , cy-devant Grand
Visir de l'Empire Ottoman , et aujour
d'hui Séraskier de l'Armée Turque en
Perse . A Paris , ce 18 Janvier 1734.
V
Ous avez jugé , Monsieur , que
dans les circonstances présentes où
les affaires d'Asie ont plus de liaison que
jamais avec celles d'Europe , ce seroit
un objet interessant pour le Public , que
la
74 MERCURE DE FRANCE
la vie et les avantures de Topal Osman
qui jouë aujourd'hui un si grand rôle .
Je crois que l'Auteur de la Rela .
tion de la Révolution arrivée en 1730. à
Constantinople n'a pas abandonné le
dessein où je l'ai vu, d'écrire cette vie, véritablement
digne de la curiosité du Public
. Personne n'est plus capable que lui
de bien exécuter ce projet; et s'il est aussi
bien servi par ceux qui sont à portée de
lui procurer des Mémoires , que je le
connois exact et ami de la verité ; nous
verrons dans un même Ouvrage la singularité
du Roman , unie à la plus scru
puleuse fidelité dans les faits historiques.
En attendant , je me fais un vrai plaisir
, Monsieur , de vous faire part de
quelques traits de la vie du Général
Turc dont je suis exactement informé . Le
Sr Arniaud , celui-la même qui racheta
Topal Osman d'esclavage à Malte , il y
a environ trente- cinq ans , vint en 1732 .
à Constantinople avec son fils ,saluer son
ancien Esclave , devenu Grand Visir.J'ai
entendu plus d'une fois raconter au pete
et au Fils ce qu'ils sçavoient de son histoire.
Le Fils a même bien voulu , à ma
priere , mettre par écrit ce qu'il a pû s'en
rappeller, et m'en laisser le Mémoire que
je
JANVIER. 1734. 75
je conserve , écrit de sa main. Ce qui suit
est tiré de ce Mémoire. J'y ai joint
quelques circonstances que je lui ai entendu
conter , ou à son Pere, et j'ai ajouté
les faits dont j'ai eu connoissance
pendant mon séjour à Constantinople ,
concernant l'arrivée du Sr Arniaud , son
Audiance du Visir , la déposition de ce
Ministre , &c. tous faits qui se sont passez
presque sous mes yeux ; mais dont
je ne garantis cependant pas la verité
quelque attention que j'aye eu à consulter
les témoins oculaires autant que je
l'ai pû , et à ne rapporter icy que ce que
je trouve sur un Journal , écrit dans le
temps.
Osman avoit reçu dans le Sérail du
Grand Seigneur l'éducation qui n'étoit
autrefois destinée qu'aux Enfans de Tribut
, ( a ) Chrétiens de naissance . Les
Turcs ont depuis brigué ces Places pour
leurs propres Enfans , ensorte qu'aujour
d'hui presque tous les Eleves du Sérail
sont de race Turque .
En 1698 ou 99. à l'âge de 25 ans ou
environ, Osman Aga sortit du Sérail, où il
exerçoit l'emploi de (b) Martolos Bachi.
( a ) Voyez Ricaut, Etat présent de l'Empire Ot
toman.
(b ) Intendant des Voitures.
7
N
6 MERCURE DE FRANCE
Il étoit porteur d'un Ordre du Grand Sergneur
, et chargé d'une commission pour
aller remettre quelques Beys du Čaire
dans la possession de leurs biens , dont
ils avoient été destituez pendant ces troubles
qui sont si fréquents en Egypte. I
prit sa route par terre jusqu'à Seyde , où
pour éviter la rencontre des Arabes qui
infestoient le Païs , il fut obligé de s'embarquer
sur une ( a ) Saïque , qui passoit
à Damiette . Dans ce, court trajet la Saïque
fut malheureusement rencontrée par
une Barque Espagnole , armée en course
à Maïorque. Quoique la partie ne fut pas
égale , le désir de conserver leurs biens
et leur liberté , fit faire les derniers ef
fort aux Passagers et à l'équipage ; ils se
deffendirent en désesperez ; l'abordage
fut sanglant. Osman s'y signala par cette
intrépidité dont il a depuis donné des
preuves en tant de rencontres ; si la valeur
de tous eut été égale à la sienne
peut-être eussent ils évité l'esclavage . Enfin
il fallut céder au nombre . Osman
Aga , percé de coups , blessé dangereusement
au bras et à la cuisse , fut pris les
armes à la main . Le Corsaire , dont le Bâtiment
avoit souffert dans le combat
( a ) Sorte de Bâtiment de Levant , propre an
ransport des Marchandises,
soit
JANVIER . 1734.
77
soit qu'il eut besoin de se raccommoder ,
ou pour quelque autre raison , relâcha à
Malte .
-
Les marques de valeur qu'Osman avoit
données dans l'action, ou plutôt la déposition
que firent sans doute les autres Passagers
,qu'il étoit chargé d'une commission
secrete du Grand Seigneur , et l'espérance
d'en tirer une grosse rançon , le firent distinguer
parmi ses compagnons d'infortune;
cependant il n'étoit pas hors de danger
de ses blessures quand il arriva à Malte ;
celle de la Cuisse étoit la plus considérable
; il en est resté estropié ; et c'est delà
que lui est demeuré le nom ou le Sobriquet
de ( a ) Topal , suivant l'usage commun
des Turcs .
*
>
Aussi- tôt que le Corsaire fut entré dans
le Port , le Sr Vincent Arniaud dit
' Hardy , natif de Marseille , qui étoit
alors Capitaine de Port à Malte , se transporta
à bord du Bâtiment , suivant le devoir
de sa Charge. Il y vit le malheureux
Aga enchaîné , qui lui fit une proposision
bien singuliere,
Fais une belle action , lui dit Topal ,
rachette - moi , tu n'y perdras rien. Arniaud
surpris de la proposition , deman .
da au Capitaine Corsaire ce qu'il pré-
( a ) Boiteux,
ten8
MERCURE DE FRANCE
tendoit pour la rançon de cet Esclave. Il:
me faut mille Sequins ( a ) , répondit le
Corsaire . Arniaud se retournant vers
Osman , lui dit : Je te vois pour la premiere
fois de ma vie , je ne te connois
point , et tu me proposes de donner sur ,
ta parole mille Sequins pour ta rançon .
Nous faisons l'un et l'autre ce qu'il nous
convient de faire, reprit Osman . Quant à
moi je suis dans les fers , il est naturel
que je mette tout en usage pour obtenir
ma liberté ; pour toi , tu es en droit de te
défier de ma bonne foy ; je n'ai aucune
sureté à te donner que ma parole , et tu.
n'as aucune raison d'y conter ; cependant
si tu veux en courir les risques , je te le
répete encore , tu ne t'en repentiras pas.
Soit que l'air d'assurance , ou que la
Phisionomie du jeune Turc prévint Arniaud
en sa faveur, soit que la singularité
de l'avanture éloignât les soupçons qu'il.
auroit pû concevoir , le Capitaine de
Port sortit avec des dispositions favora
bles pour Topal Osman , et , ce qui est
peut être encore plus extraordinaire , la
réfléxion ne les détruisit pas.
Arniaud alla rendre compte au grand
( a ) Ily a plusieurs sortes de Sequins en Levant,
qui valent depuis six jusqu'à onze francs de notre
Monnoye.
MaîJANVIER.
1734. 79
Maître Perellos de ce qui concernoit son
ministere , revint à bord et convint de
600(a )Sequins Vénitiens avec le Corsaire,
pour le prix de la rançon de son Esclave ;
son nouveau Maître le fit aussi - tôt transporter
sur une Barque Françoise, à lui ар-
partenante,où il lui envoya un Médecin ,
un Chirurgien et tous les secours neces
saires.Osman se vit bien tôt hors de danger.
Il proposa alors à son bienfaicteur
d'écrire en Levant pour se faire rembourser
de ce qu'il lui devoit. Mais comblé
des bienfaits de son nouveau Patron , il
ne crut pas abuser de sa générosité en lui
demandant une nouvelle grace . C'étoit de
le renvoyer sur sa parole et de s'en remettre
pour le tout entierement à sa
bonne foy.
Arniaud ne fut pas genereux à demi
et rencherit encore sur la demande de son
Esclave ; après lui avoir fait toutes sortes
de bons traitemens , il lui donna cette
même Barque , sur laquelle il l'avoit fait
transporter, pour en disposer à sa volonté,
et se faire conduire où bon lui sembleroit.
Osman arrivé à Malte Esclave , et racheté
le jour même , en partit huit jours
après sur un Bâtiment à ses ordres . Le
(a ) Le Sequin Vénitien vaut aujourd'hui environ
11 liv. quelques sols, Monnoye de France.
Pa80
MERCURE DE FRANCE
Pavillon François le mettoit à l'abri
des Corsaires . Il arriva heureusement
à Damiette d'où il remonta le Nil jusqu'au
Caire . Le lendemain de son arrivée
il fit compter mille Sequins au Capitaine
au
de la Barque pour être remis à son libérateur,
il y joignit deux Pelisses ( a) dè la valeur
de soo piastres , ( b ) dont il fit présent
au Capitaine . Il exécuta la commission
du Grand Seigneur , repartit pour
en aller rendre compte, arriva à Constantinople
et fut lui - même le porteur de la
nouvelle de son Esclavage.
pas
à
La reconnoissance d'Osman ne se borna
ses premiers mouvements : pendant
plusieurs années de séjour qu'il fit du
côré de Larta en Albanie où ses emplois
l'appellerent, il continua d'en donner des
preuves à son bienfaicteur , et entretint
avec lui un commerce non interrompu
de lettres et de présents.
On peut même dire que sa reconnoissance
s'étendit sur toute la Nation Françoise
; puisque depuis son avanture il n'a
laissé échaper aucune rencontre où il n'ait
donné à tous les François , qui ont eu affaire
à lui, des marques d'une bienveillance
particuliere .
( a ) Robes Fourrées .
( b ) La Piastre courante du Levant , vaut aujourd'hui
3 livres quelques sols Monnoye de France.
Les
JANVIER 1734 81
Les occasions avoient manqué jusqu'a
lors à Osman de se faire connoître et de
pousser sa fortune . La Guerre s'étant depuis
declarée entre les Venitiens et les
Turcs , le Grand Visir Aly Pacha , qui
méditoit l'invasion de la Morée , assembla
son Armée dans le voisinage de
l'Isthme de Corinthe , qui joint la Morée
au continent et le seul passage qui
puisse donner entrée par terre dans cette
presqu'Isle.
>
Tous les differents corps de Troupes
qui devoient composer l'Armée Ottomane
, se rendirent de toutes les Provinces
de l'Empire au lieu et au jour marqués
le seul Cara Mustapha Pacha ,. qui commandoit
un Corps de trois mille hommes
, arriva trois jours trop tard au rendez-
vous de l'Armée : il lui en couta la
vie , le Visir lui ayant fait trancher la
tête.
Sur ces entrefaites , Topal-Osman brulant
du désir de se signaler , vint se présenter
au Visir à la tête de mille hommes
qu'il avoit levez et pris à sa solde sans
avoir reçu aucun ordre; et le jour destiné
à l'attaque du défilé du Pas de Corinthe ,
il s'offrit de marcher le premier, et se
chargea de forcer le passage avec sa troupe
; son offre fut acceptée. Peut être la
E terreur
82 MERCURE DE FRANCE
terreur et la consternation generale qui
s'étoient répandues à l'approche d'une
Armée formidable , ne laisserent- t'elle pas à
Topal-Osman tout le merite d'une victoi
re achetée cherement ; quoiqu'il en soit,il
força le défilé , et emporta d'emblée la
Ville de Corinthe. Il reçut du Grand
Visir pour récompense les deux queues
de Pacha , et tous les Equipages de l'infortuné
Cara Mustapha.
Osman ne resta pas en si beau chemin,
et les occasions ne manquant plus à son
courage , il se distingua par
de nouveaux
exploits dont le détail nous meneroit
trop loin. L'année suivante , au Siége de
Corfou il servit en second, et fit les fonctions
de Licutenant General.
Ce fut alors qu'il fit voir que sa prudence
égaloit sa valeur ; le Siége ayant
été abandonné , Osman demeura trois
jours devant la Place depuis le départ du
General , pour favoriser la retraite des
Troupes Ottomanes ; il donna les ordres
necessaires avec toute la présence d'esprit
possible , et ne se retira qu'après avoir mis
l'Armée en sûreté.
Il étoit tems qu'un homme de cette
trempe commandât à son tour ; adoré
des troupes , la voix publique l'appelloit
au Generalat ; mais plus il se distinguoit
entre
JANVIER 89 173 4.
entre ses pareils , plus il faisoit de jaloux ,
qui bientôt étoient autant d'ennemis.
Tel est , à la honte de l'humanité et en
tout Pays , l'effet ordinaire d'un merite
superieur , mais dont les conséquences ne
sont nulle part si dangereuses qu'en Turquic.
C'est à ce tems vrai-semblablement que
doit se raporter un évenement de la vie
d'Osman qui pensa le perdre , et dont
je ne retrouve qu'une note ; je l'ai entendu
raconter au Sr Arniaud fils , avec plusieurs
circonstances qui me sont échapées
; mais il est obmis dans le Mémoire
qu'il m'a laissé qui fut fait avec précipitation
et presque au moment de son départ.
,
se
Topal - Osman par des raisons qui ne
pouvoient que lui faire honneur
broüilla avec un Pacha plus puissant que
lui , peut-être avec ce même General
qu'il avoit si utilement remplacé au Siége
de Corfou . Sa tête fut proscrite et ses
biens confisquez : il fallut céder à l'orage,
il se déroba par la fuite à la fureur de son
ennemi ; déguisé et inconnu , abandonné
des siens , il se rendit à Salonique , où il
demeura caché quelque tems . Delà sous
l'habit et l'apparence d'un simple ( a ).
( a ) Soldat de Marine Turc.
E ij
Léventi
84 MERCURE DE FRANCE
Léventi , Il s'embarqua sur une Galere et
passa à Constantinople. Pendant qu'il
agissoit sous main , sans oser paroître , es
qu'il employoit ses amis pour obtenir sa
grace , son ennemi fut déposé. C'étoit le
plus grand obstacle à la justification
d'Osman : elle fut éclatante et solemnelle.
Il fut renvoyé dans la possession de tous
ses biens , et ce fut à peu près dans ce
tems qu'il fut nommé Seraskier ου
Generalissime en Morée.
›
Tous les Consuls étant venus le saluer
en cette qualité , il donna à la Nation
Françoise les témoignages les plus marquez
de bienvaillance et de protection .
chargea les Consuls François d'écrire à
Malte au Capitaine Arniaud , pour lui
faire part de sa nouvelle dignité , et le
prier de lui envoyer un de ses fils , dont
il se voyoit en état de faire la fortune.
Un des fils d'Arniaud , celui - la même
qui a fourni ces Mémoires , se rendit
effectivement en Morée ; et pendant deux
ou trois ans qu'il demeura auprès du
Seraskier, celui - ci, tant par les dons qu'il
lui fit , que par les facilitez et les avanta
ges qu'il lui procura pour son commerce,
le mit effectivement à portée de faire des
gains considérables dont les occasions furent
négligées par le jeune homme , alors
plus
JANVIER.
1734 83
plus occupé de ses plaisirs que du soin de
sa fortune.
Topal-Osman croissant en dignitez à
mesure que son mérite devenoit plus
connu , fut fait Pacha à trois queües , et
nommé Beglier-Bey de Romelie , un des
deux plus grands Gouvernements de
l'Empire , lequel par sa proximité de la
Frontiere de Hongrie est un poste encore
plus important.
་
En 1727. le Capitaine Arniaud , âgé
de soixante et sept ans , passa avec son
fils à Salonique , et alla voir le Beglier
Bey à Nysse où il faisoit sa résidence . Ils
en reçurent l'accueil le plus favorable et
le plus tendre ; il déposa en leur présen ,
ce le faste de sa dignité , les embrassa
leur fit servir le Sorbet et le Parfum , et
les fit asseoir sur le Sopha , faveur singuliere
de la part d'un Pacha du premier
ordre , sur tout quand elle est accordée à
un Chrétien. Il les combla d'honneurs et
de présents , et leur voyage leur valut
plus de 15000 livres. En prenant congé
du Pacha , son ancien Patron lui dit qu'il
esperoit bien avant que de mourir l'aller
saluer à Constantinople en qualité de
Grand Visir ; c'étoit plutôt alors un
souhait qu'une espérance , l'évenement
en a fait une prédiction.
E iij
Le
36 MERCURE DE FRANCE
Le Grand Visir Ibrahim Pacha après
avoir joüi douze ou treize ans tranquillement
d'une dignité jusques - là si orageuse,
périt cruellement comme tout le monde
sçait dans la Révolution de 1730. ( a )
En moins d'un an il eut trois successeurs.
Au mois de Septembre 1731 , Topal-
Osman fut appellé pour remplir à son
tour un poste dangereux par lui- même ,
et devenu plus délicat dans les circonstances
présentes . Il ignoroit encore quelle
place lui étoit destinée ; lorsqu'étant
en chemin pour se rendre à Constantinople
, il fit écrire à Malte par le Consul
Francois de Salonique et mander au Capitaine
Arniaud qu'il pouvoit lui et ses
enfans venir trouver Topal-Osman en
quelque lieu du monde que la fortune
l'appellât. Après son arrivée à Constantinople
il fit prier l'Ambassadeur de
France d'écrire de nouveau et d'inviter
son ancien Patron à le venir voir ; lui
recommandant de ne point perdre de
tems, parce qu'un Grand Visir pour l'ordinaire
ne demeuroit pas long- tems en
place.
Arniaud profita de l'avis ; il vint à
Constantinople avec son fils au mois de
( a ) Voyez le Supplement du Mercure d'Avri
1731
JanJANVIER.
1734 87
Janvier 1732. Aussi - tôt que le Visir fut
informé de leur arrivée , il leur envoya
un Officier de confiance , leur dire qu'il
leur donneroit Audiance le lendemain.
après midi. On pensoit qu'il les recevroit
en particulier , pour ne point commettre
sa dignité en faisant à des Chrétiens
un accueil qui pourroit indisposer les
Grands de la Porte , sur tout dans un
tems où la fermentation des esprits se
ressentoit encore des troubles de la derniere
Révolution. Les deux François se
rendirent le lendemain au Palais du Grand
Visir, à l'heure marquée, avec les présents
qu'ils lui avoient aportés de Malte, consistant
en plusieurs Caisses d'Oranges ,
Citrons , Bergamotes , &c. diverses sor
tes de Confitures , des Orangers chargez
de feuilles et de fleurs , des Serins dé
Canarie dont les Turcs sont fort curieux ,
et ce qui l'emportoit sur tout le reste ,
en douze Turcs rachetez de l'esclavage à
Malte.
Tous ces présents , par ordre du Visir ,
furent rangez et exposez à la vûë. Le
vieux Arniaud âgé de soixante et douze
ans , accompagné de son fils , fut introduit
devant le Grand Visir. Il les reçût
en présence des plus grands Officiers de
l'Empire , avec les témoignages de la plus
E iiij
tendre
38 MERCURE DE FRANCE
tendre affection . Vous voyez , dit - il , en
adressant la parole aux Turcs qui l'environnoient
, et leur montrant les Esclaves
rachetez, vous voyez vos freres qui jouissent
de la liberté après avoir langui dans
l'esclavage : ce François est leur libérareur
. J'ai été esclave comme eux
ajouta-t'il , j'étois chargé de chaînes
percé de coups , couvert de blessures ,
voilà celui qui m'a racheté , qui m'a sauvé
; voilà mon Patron : liberté , vie
fortune , je lui dois tout. Il a payé sans
e connoître mille Sequins pour ma rançon.
Il m'a renvoyé sur ma parole ; il m'a
donné un Vaisseau pour me conduire ou
je voudrois :où est,même le Musulman ,capable
d'une pareille action de génerosité?
Tous les assistants avoient les yeux tournez
sur le vieillard qui tenoit les mains
du Grand Visir embrassées .Tous les Officiers
de ce Ministre , tous les gens de sa
maison se disoient les uns aux autres
voilà l'Aga ( a ) le Patron du Visir; voilà
celui qui a racheté notre Maître.
Cinq ans auparavant Osman étant Pacha
de Nysse , n'avoit pas voulu permettre
que son ancien Patron lui baisât
la main. Devenu Grand- Visir , il souf-
( a ) Les Esclavos Tures appellens leur Maître
tum Aga.
frit
JANVIER 1734 89
frit cette marque de respect et de soumission
, et crut devoir en agir ainsi
sur tout en présence des Grands de l'Empire
, pour qui c'eût été une faveur ,
eux qui se trouvent honorez de baiser
le bas de la veste d'un Grand Visir , et
dont plusieurs même murmuroient en
secret de l'honneur que celui- cy faisoit
à de vils Ghiaours . (a)
,
Le Visir fit ensuite au Pere et au Fils
diverses questions sur l'état présent de leur
fortune et sur les pertes qu'ils avoien
essuyées dans leur commerce. Après avoir
écouté leurs réponses avec bonté , il répliqua
par une Sentence Arabe Allah-
Kerim , qui signifie à la lettre , Dleu est
liberal , et dans un sens plus étendu , la
Providence de Dieu est grande ; elle m'a
mis en état , ajoûta - t'il , d'adoucir votre
situation. Il fit ensuite devant eux la
destination de leurs présents , dont il
envoya sur le champ la plus grande partie
au Grand- Seigneur , à la Validé ¯ ( b)
et au Kislar- Agă, ( c)
Les deux François , comblez des cares-
(a) Ghiaours est un terme de mépris dont les
Tures se servent pour désigner ceux qui ne sont pas
Musulmans.
(b) Sultane Mere.
(c) Chef des Eunuques noirs.
E v se
90 MERCURE DE FRANCE
•
ses du Grand-Visir , prirent congé de lui.
Il avoit donné ordre de leur préparer
un Appartement dans son Palais ; il leur
fit quelques reproches en apprenant qu'ils
retournoient au Palais de France ; il chargea
l'Interprete de les recommander de
sa part à M. l'Ambassadeur , en le faisant
assurer qu'il lui auroit obligation
de tout ce qu'il feroit pour eux.
Il y a assurément de la grandeur d'ame
dans la peinture que Topal- Osman fit
de son Esclavage et dans l'aveu public
de son humiliation et des obligations
qu'il avoit à son Libérateur ; mais il faudroit
connoître le profond mépris et le
fond d'éloignement que les préjugez de
la Religion et de l'éducation inspirent
aux Turcs pour tout ce qui n'est point
Musulman , et en particulier pour les
Chrétiens , pour sentir toute la beauté
et la noblesse de cette action , qui se passa
aux yeux de toute sa Cour.
Le Fils du Visir reçut ensuite le Pere et le
Fils en particulier dans son Appartement,
où il ne garda aucunes mesures. Il les
embrassa l'un et l'autre, les traita avec la
même familiarité qu'avoit fait son Pere
étant Pacha de Nysse , et leur fit promettre
de le venir voir souvent.
Ils eurent peu de temps avant leur départ
JANVIER. 1734- 91
part une autre Audiance particuliere du
Visir , où ce Ministre n'ayant plus de
bienséance à observer , oublia son rang
pour ne plus se souvenir que de ce qu'il
devoit à son Bienfaicteur. Il lui avoit
déja fait rembourser liberalement la rançon
des douze Esclaves , et procuré le
payement d'une ancienne dette regardée
comme perdue. Il y ajoûta de nouveaux
présents en argent , et un Commandement
ou permission expresse pour faire
gratis à Salonique , un chargement de
bled , sur lequel il y avoit un profit à
faire d'autant plus considerable que ce
commerce étoit interdit aux Etrangers
depuis plusieurs années. Cette gratifica
tion montoit à plus de dix mille écus .
Le Visir , qui eût voulu mesurer sa libé
ralité sur sa reconnoissance , qui étoit'sans
bornes, leur fit entendre qu'il ne pouvoit
pas faire tout ce qu'il vouloit, et peut - être
n'en faisoit- il déja que trop aux yeux de
ceux qui ne jugent des actions d'un Ministre
que par leur interêt particulier.
Il fit ressouvenir Arniaud le fils de son
voyage en Morée , et du temps où il n'avoit
tenu qu'à lui de faire une grande
fortune par les occasions qu'il lui avoit
procurées. Il finit par leur dire qu'un
Pacha étoit le Maître dans son Gouverne
E vi
ment
92 MERCURE DE FRANCE
ment , mais qu'un Visir à Constantinople
avoit un plus grand Maître que lui .
Topal- Osman , par sa vigilance et sæ
fermeté, avoit remis l'abondance , le bon
ordre et la Police dans Constantinople ,
où depuis la Révolution jusqu'à son Ministere
, la licence et le desordre n'avoient
pû être réprimez , et où la disette
et la cherté des vivres étoient excessives.
Quoiqu'on lui ait reproché une trop
grande séverité, il est de fait qu'il n'a condamné
à mort même les plus vils et les plus
séditieux des mutins , que sur le Fetfa (a)
du Mufti. Peut-être dans les conjonctures
présentes un homme de ce caractére étoitil
nécessaire pour prévenir une nouvelle
révolte et rétablir la tranquillité publique;
ce qu'il y a de certain , et qui est bien à
son honneur , c'est qu'il fut regretté de
tous les gens de bien et des bons Citoyens,
lorsqu'il fut ôté de place au mois de
Mars 1732.
On ne sçut pas bien , du moins alors ,
les véritables motifs de sa déposition .
Un mois auparavant les bruits publics
l'avoient annoncée pour le temps précis
où elle arriva : elle avoit été précedée de
quelques jours par celle du Mufti , qui
(a) Sorte de consultation du Mufti , qui décide
suivant la Loy , de la peine duë au coupable.
avoit
JANVIER. 1734. 93
avoit opiné pour la Paix , ainsi que le
Visir dans le Conseil extraordinaire, tenu
depuis peu au sujet des affaires de Perse ;
l'un et l'autre avoient insisté fortement sur
la nécessité de ratifier le Traité conclu par
Achmet-Pacha , Gouverneur de Bagdad,
en vertu de son plein pouvoir. La déposition
de ces deux Ministres fut regardée
, avec raison , comme un mistere de
politique ; car il faut avouer que tout
ce qu'on en dit dans le temps ne passoit
pas la conjecture.
Topal - Osman , qui avoit dès longtemps
prévû ce revers , le soutint avec
la plus parfaite tranquillité. En sortant
du Serrail , après avoir remis le Sceau de
l'Empire , il trouva toutes ses Créatures
et tous les Gens de sa Maison abatus et
consternez : de quoi vous affligez - vous ,
leur dit - il , ne vous ai-je pas dit qu'un
Visir ne restoit pas long- temps en place ?
Toute mon inquiétude étoit de sçavoir
comment j'en sortirois ; grace à Dieu on
n'a rien à me reprocher ; le Sultan est satisfait
de mes services ; je pars tranquille.
et content.
Il donna ensuite ses ordres pour un
Sacrifice (a) d'actions de graces , distri-
(a) Cette coûtume est pratiquée parmi les Turcs
en certaines occasions , comme pour obtenir un heureux
succès , &c.
94 MERCURE DE FRANCE
bua de l'argent à ses Domestiques et leur
ordonna de se réjouir . Il se ressouvint
aussi dans ce moment de son Bienfaicteur
, en prévoyant le chagrin que cet
évenement lui causeroit. Qu'on lui dise
qu'il se console , ajoûta- t'il , je ne désespere
pas de le revoir encore , dites lui
qu'il me retrouvera toujours; qu'on écrive
à Salonique, que l'on soit exact à lui donner
la quantité de bled que j'ai ordonné ;
si j'apprends qu'il en manque une mesure
, je ferai voir que je ne suis pas mort. Il
donna quelques autres ordres concernant
ses affaires domestiques et partit pour Trébisonde
, dont il avoit été nommé Pacha.
Si la reconnoissance , toute naturelle
qu'elle est aux coeurs genereux, passe pour
une vertu rare sur tout chez les Grands , il
faut convenir qu'elle reçoit ici un nouvel
éclat par la circonstance et le moment
où Topal - Osman rappella le souvenir de
son Bienfaicteur.
Jamais déposition de Visir n'eut moins
Fair d'une disgrace ; il n'y a point d'exemple
qu'un Ministre disgracié ait été
traité avec autant d'égards et de distinction.
Le Grand- Seigneur lui fit dire de
laisser son fils à Constantinople et qu'il
en prendroit soin ; et quatre jours après
ce même fils eut l'honneur de présenter
JANVIER 1734 99
à Sa Hautesse le présent qui lui avoit été
destiné par son Pere , pour le jour de Bayram.
(a) Il consistoit en un Harnois de
Cheval, enrichi de Pierreries , estimé 50000
Piastres ; c'est ce que Topal Osman avoit
en partant expressément recommandé à
son fils ; quoique , n'étant plus en place ,
il eût pû se dispenser de faire le présent
qu'il avoit fait préparer en qualité
de Grand- Visir.
•
Peu de jours après il reçut sur sa route
de nouveaux ordres pour aller commander
en Perse , à la Place d'Ali Pacha´, qui
venoit d'être nommé Grand- Visir à la
sienne. Osman alla tranquillement relever
son Successeur au Visiriat , dans
le poste de Séraskier , où il a rendu depuis
deux ans à sa Patrie des services
peut- être plus importants qu'il n'auroit
pû faire , s'il fût demeuré Grand - Visir ,
puisque non-seulement il a trouvé le secret
de soutenir une guerre difficile dans
un Pays désert et ruiné , à quatre cent
lieues de la Capitale , le plus souvent dénué
des secours d'argent , d'hommes , de
vivres et de munitions ; mais encore qu'il
a remporté une victoire complette (b)
(a ) Fête solemnelle des Turcs , pendant laquelle
ils se font des présens .
(b) Le 19. Juillet 1733 •
en
96 MERCURE DE FRANCE
en bataille rangée sur un Ennemi ( a) digne
de lui , battu les Persans en trois rencontres
, (b) et humilié l'orgueil de leur
fier General .
sur quelques particularitez de la vie de
Topal Osman Pacha , cy-devant Grand
Visir de l'Empire Ottoman , et aujour
d'hui Séraskier de l'Armée Turque en
Perse . A Paris , ce 18 Janvier 1734.
V
Ous avez jugé , Monsieur , que
dans les circonstances présentes où
les affaires d'Asie ont plus de liaison que
jamais avec celles d'Europe , ce seroit
un objet interessant pour le Public , que
la
74 MERCURE DE FRANCE
la vie et les avantures de Topal Osman
qui jouë aujourd'hui un si grand rôle .
Je crois que l'Auteur de la Rela .
tion de la Révolution arrivée en 1730. à
Constantinople n'a pas abandonné le
dessein où je l'ai vu, d'écrire cette vie, véritablement
digne de la curiosité du Public
. Personne n'est plus capable que lui
de bien exécuter ce projet; et s'il est aussi
bien servi par ceux qui sont à portée de
lui procurer des Mémoires , que je le
connois exact et ami de la verité ; nous
verrons dans un même Ouvrage la singularité
du Roman , unie à la plus scru
puleuse fidelité dans les faits historiques.
En attendant , je me fais un vrai plaisir
, Monsieur , de vous faire part de
quelques traits de la vie du Général
Turc dont je suis exactement informé . Le
Sr Arniaud , celui-la même qui racheta
Topal Osman d'esclavage à Malte , il y
a environ trente- cinq ans , vint en 1732 .
à Constantinople avec son fils ,saluer son
ancien Esclave , devenu Grand Visir.J'ai
entendu plus d'une fois raconter au pete
et au Fils ce qu'ils sçavoient de son histoire.
Le Fils a même bien voulu , à ma
priere , mettre par écrit ce qu'il a pû s'en
rappeller, et m'en laisser le Mémoire que
je
JANVIER. 1734. 75
je conserve , écrit de sa main. Ce qui suit
est tiré de ce Mémoire. J'y ai joint
quelques circonstances que je lui ai entendu
conter , ou à son Pere, et j'ai ajouté
les faits dont j'ai eu connoissance
pendant mon séjour à Constantinople ,
concernant l'arrivée du Sr Arniaud , son
Audiance du Visir , la déposition de ce
Ministre , &c. tous faits qui se sont passez
presque sous mes yeux ; mais dont
je ne garantis cependant pas la verité
quelque attention que j'aye eu à consulter
les témoins oculaires autant que je
l'ai pû , et à ne rapporter icy que ce que
je trouve sur un Journal , écrit dans le
temps.
Osman avoit reçu dans le Sérail du
Grand Seigneur l'éducation qui n'étoit
autrefois destinée qu'aux Enfans de Tribut
, ( a ) Chrétiens de naissance . Les
Turcs ont depuis brigué ces Places pour
leurs propres Enfans , ensorte qu'aujour
d'hui presque tous les Eleves du Sérail
sont de race Turque .
En 1698 ou 99. à l'âge de 25 ans ou
environ, Osman Aga sortit du Sérail, où il
exerçoit l'emploi de (b) Martolos Bachi.
( a ) Voyez Ricaut, Etat présent de l'Empire Ot
toman.
(b ) Intendant des Voitures.
7
N
6 MERCURE DE FRANCE
Il étoit porteur d'un Ordre du Grand Sergneur
, et chargé d'une commission pour
aller remettre quelques Beys du Čaire
dans la possession de leurs biens , dont
ils avoient été destituez pendant ces troubles
qui sont si fréquents en Egypte. I
prit sa route par terre jusqu'à Seyde , où
pour éviter la rencontre des Arabes qui
infestoient le Païs , il fut obligé de s'embarquer
sur une ( a ) Saïque , qui passoit
à Damiette . Dans ce, court trajet la Saïque
fut malheureusement rencontrée par
une Barque Espagnole , armée en course
à Maïorque. Quoique la partie ne fut pas
égale , le désir de conserver leurs biens
et leur liberté , fit faire les derniers ef
fort aux Passagers et à l'équipage ; ils se
deffendirent en désesperez ; l'abordage
fut sanglant. Osman s'y signala par cette
intrépidité dont il a depuis donné des
preuves en tant de rencontres ; si la valeur
de tous eut été égale à la sienne
peut-être eussent ils évité l'esclavage . Enfin
il fallut céder au nombre . Osman
Aga , percé de coups , blessé dangereusement
au bras et à la cuisse , fut pris les
armes à la main . Le Corsaire , dont le Bâtiment
avoit souffert dans le combat
( a ) Sorte de Bâtiment de Levant , propre an
ransport des Marchandises,
soit
JANVIER . 1734.
77
soit qu'il eut besoin de se raccommoder ,
ou pour quelque autre raison , relâcha à
Malte .
-
Les marques de valeur qu'Osman avoit
données dans l'action, ou plutôt la déposition
que firent sans doute les autres Passagers
,qu'il étoit chargé d'une commission
secrete du Grand Seigneur , et l'espérance
d'en tirer une grosse rançon , le firent distinguer
parmi ses compagnons d'infortune;
cependant il n'étoit pas hors de danger
de ses blessures quand il arriva à Malte ;
celle de la Cuisse étoit la plus considérable
; il en est resté estropié ; et c'est delà
que lui est demeuré le nom ou le Sobriquet
de ( a ) Topal , suivant l'usage commun
des Turcs .
*
>
Aussi- tôt que le Corsaire fut entré dans
le Port , le Sr Vincent Arniaud dit
' Hardy , natif de Marseille , qui étoit
alors Capitaine de Port à Malte , se transporta
à bord du Bâtiment , suivant le devoir
de sa Charge. Il y vit le malheureux
Aga enchaîné , qui lui fit une proposision
bien singuliere,
Fais une belle action , lui dit Topal ,
rachette - moi , tu n'y perdras rien. Arniaud
surpris de la proposition , deman .
da au Capitaine Corsaire ce qu'il pré-
( a ) Boiteux,
ten8
MERCURE DE FRANCE
tendoit pour la rançon de cet Esclave. Il:
me faut mille Sequins ( a ) , répondit le
Corsaire . Arniaud se retournant vers
Osman , lui dit : Je te vois pour la premiere
fois de ma vie , je ne te connois
point , et tu me proposes de donner sur ,
ta parole mille Sequins pour ta rançon .
Nous faisons l'un et l'autre ce qu'il nous
convient de faire, reprit Osman . Quant à
moi je suis dans les fers , il est naturel
que je mette tout en usage pour obtenir
ma liberté ; pour toi , tu es en droit de te
défier de ma bonne foy ; je n'ai aucune
sureté à te donner que ma parole , et tu.
n'as aucune raison d'y conter ; cependant
si tu veux en courir les risques , je te le
répete encore , tu ne t'en repentiras pas.
Soit que l'air d'assurance , ou que la
Phisionomie du jeune Turc prévint Arniaud
en sa faveur, soit que la singularité
de l'avanture éloignât les soupçons qu'il.
auroit pû concevoir , le Capitaine de
Port sortit avec des dispositions favora
bles pour Topal Osman , et , ce qui est
peut être encore plus extraordinaire , la
réfléxion ne les détruisit pas.
Arniaud alla rendre compte au grand
( a ) Ily a plusieurs sortes de Sequins en Levant,
qui valent depuis six jusqu'à onze francs de notre
Monnoye.
MaîJANVIER.
1734. 79
Maître Perellos de ce qui concernoit son
ministere , revint à bord et convint de
600(a )Sequins Vénitiens avec le Corsaire,
pour le prix de la rançon de son Esclave ;
son nouveau Maître le fit aussi - tôt transporter
sur une Barque Françoise, à lui ар-
partenante,où il lui envoya un Médecin ,
un Chirurgien et tous les secours neces
saires.Osman se vit bien tôt hors de danger.
Il proposa alors à son bienfaicteur
d'écrire en Levant pour se faire rembourser
de ce qu'il lui devoit. Mais comblé
des bienfaits de son nouveau Patron , il
ne crut pas abuser de sa générosité en lui
demandant une nouvelle grace . C'étoit de
le renvoyer sur sa parole et de s'en remettre
pour le tout entierement à sa
bonne foy.
Arniaud ne fut pas genereux à demi
et rencherit encore sur la demande de son
Esclave ; après lui avoir fait toutes sortes
de bons traitemens , il lui donna cette
même Barque , sur laquelle il l'avoit fait
transporter, pour en disposer à sa volonté,
et se faire conduire où bon lui sembleroit.
Osman arrivé à Malte Esclave , et racheté
le jour même , en partit huit jours
après sur un Bâtiment à ses ordres . Le
(a ) Le Sequin Vénitien vaut aujourd'hui environ
11 liv. quelques sols, Monnoye de France.
Pa80
MERCURE DE FRANCE
Pavillon François le mettoit à l'abri
des Corsaires . Il arriva heureusement
à Damiette d'où il remonta le Nil jusqu'au
Caire . Le lendemain de son arrivée
il fit compter mille Sequins au Capitaine
au
de la Barque pour être remis à son libérateur,
il y joignit deux Pelisses ( a) dè la valeur
de soo piastres , ( b ) dont il fit présent
au Capitaine . Il exécuta la commission
du Grand Seigneur , repartit pour
en aller rendre compte, arriva à Constantinople
et fut lui - même le porteur de la
nouvelle de son Esclavage.
pas
à
La reconnoissance d'Osman ne se borna
ses premiers mouvements : pendant
plusieurs années de séjour qu'il fit du
côré de Larta en Albanie où ses emplois
l'appellerent, il continua d'en donner des
preuves à son bienfaicteur , et entretint
avec lui un commerce non interrompu
de lettres et de présents.
On peut même dire que sa reconnoissance
s'étendit sur toute la Nation Françoise
; puisque depuis son avanture il n'a
laissé échaper aucune rencontre où il n'ait
donné à tous les François , qui ont eu affaire
à lui, des marques d'une bienveillance
particuliere .
( a ) Robes Fourrées .
( b ) La Piastre courante du Levant , vaut aujourd'hui
3 livres quelques sols Monnoye de France.
Les
JANVIER 1734 81
Les occasions avoient manqué jusqu'a
lors à Osman de se faire connoître et de
pousser sa fortune . La Guerre s'étant depuis
declarée entre les Venitiens et les
Turcs , le Grand Visir Aly Pacha , qui
méditoit l'invasion de la Morée , assembla
son Armée dans le voisinage de
l'Isthme de Corinthe , qui joint la Morée
au continent et le seul passage qui
puisse donner entrée par terre dans cette
presqu'Isle.
>
Tous les differents corps de Troupes
qui devoient composer l'Armée Ottomane
, se rendirent de toutes les Provinces
de l'Empire au lieu et au jour marqués
le seul Cara Mustapha Pacha ,. qui commandoit
un Corps de trois mille hommes
, arriva trois jours trop tard au rendez-
vous de l'Armée : il lui en couta la
vie , le Visir lui ayant fait trancher la
tête.
Sur ces entrefaites , Topal-Osman brulant
du désir de se signaler , vint se présenter
au Visir à la tête de mille hommes
qu'il avoit levez et pris à sa solde sans
avoir reçu aucun ordre; et le jour destiné
à l'attaque du défilé du Pas de Corinthe ,
il s'offrit de marcher le premier, et se
chargea de forcer le passage avec sa troupe
; son offre fut acceptée. Peut être la
E terreur
82 MERCURE DE FRANCE
terreur et la consternation generale qui
s'étoient répandues à l'approche d'une
Armée formidable , ne laisserent- t'elle pas à
Topal-Osman tout le merite d'une victoi
re achetée cherement ; quoiqu'il en soit,il
força le défilé , et emporta d'emblée la
Ville de Corinthe. Il reçut du Grand
Visir pour récompense les deux queues
de Pacha , et tous les Equipages de l'infortuné
Cara Mustapha.
Osman ne resta pas en si beau chemin,
et les occasions ne manquant plus à son
courage , il se distingua par
de nouveaux
exploits dont le détail nous meneroit
trop loin. L'année suivante , au Siége de
Corfou il servit en second, et fit les fonctions
de Licutenant General.
Ce fut alors qu'il fit voir que sa prudence
égaloit sa valeur ; le Siége ayant
été abandonné , Osman demeura trois
jours devant la Place depuis le départ du
General , pour favoriser la retraite des
Troupes Ottomanes ; il donna les ordres
necessaires avec toute la présence d'esprit
possible , et ne se retira qu'après avoir mis
l'Armée en sûreté.
Il étoit tems qu'un homme de cette
trempe commandât à son tour ; adoré
des troupes , la voix publique l'appelloit
au Generalat ; mais plus il se distinguoit
entre
JANVIER 89 173 4.
entre ses pareils , plus il faisoit de jaloux ,
qui bientôt étoient autant d'ennemis.
Tel est , à la honte de l'humanité et en
tout Pays , l'effet ordinaire d'un merite
superieur , mais dont les conséquences ne
sont nulle part si dangereuses qu'en Turquic.
C'est à ce tems vrai-semblablement que
doit se raporter un évenement de la vie
d'Osman qui pensa le perdre , et dont
je ne retrouve qu'une note ; je l'ai entendu
raconter au Sr Arniaud fils , avec plusieurs
circonstances qui me sont échapées
; mais il est obmis dans le Mémoire
qu'il m'a laissé qui fut fait avec précipitation
et presque au moment de son départ.
,
se
Topal - Osman par des raisons qui ne
pouvoient que lui faire honneur
broüilla avec un Pacha plus puissant que
lui , peut-être avec ce même General
qu'il avoit si utilement remplacé au Siége
de Corfou . Sa tête fut proscrite et ses
biens confisquez : il fallut céder à l'orage,
il se déroba par la fuite à la fureur de son
ennemi ; déguisé et inconnu , abandonné
des siens , il se rendit à Salonique , où il
demeura caché quelque tems . Delà sous
l'habit et l'apparence d'un simple ( a ).
( a ) Soldat de Marine Turc.
E ij
Léventi
84 MERCURE DE FRANCE
Léventi , Il s'embarqua sur une Galere et
passa à Constantinople. Pendant qu'il
agissoit sous main , sans oser paroître , es
qu'il employoit ses amis pour obtenir sa
grace , son ennemi fut déposé. C'étoit le
plus grand obstacle à la justification
d'Osman : elle fut éclatante et solemnelle.
Il fut renvoyé dans la possession de tous
ses biens , et ce fut à peu près dans ce
tems qu'il fut nommé Seraskier ου
Generalissime en Morée.
›
Tous les Consuls étant venus le saluer
en cette qualité , il donna à la Nation
Françoise les témoignages les plus marquez
de bienvaillance et de protection .
chargea les Consuls François d'écrire à
Malte au Capitaine Arniaud , pour lui
faire part de sa nouvelle dignité , et le
prier de lui envoyer un de ses fils , dont
il se voyoit en état de faire la fortune.
Un des fils d'Arniaud , celui - la même
qui a fourni ces Mémoires , se rendit
effectivement en Morée ; et pendant deux
ou trois ans qu'il demeura auprès du
Seraskier, celui - ci, tant par les dons qu'il
lui fit , que par les facilitez et les avanta
ges qu'il lui procura pour son commerce,
le mit effectivement à portée de faire des
gains considérables dont les occasions furent
négligées par le jeune homme , alors
plus
JANVIER.
1734 83
plus occupé de ses plaisirs que du soin de
sa fortune.
Topal-Osman croissant en dignitez à
mesure que son mérite devenoit plus
connu , fut fait Pacha à trois queües , et
nommé Beglier-Bey de Romelie , un des
deux plus grands Gouvernements de
l'Empire , lequel par sa proximité de la
Frontiere de Hongrie est un poste encore
plus important.
་
En 1727. le Capitaine Arniaud , âgé
de soixante et sept ans , passa avec son
fils à Salonique , et alla voir le Beglier
Bey à Nysse où il faisoit sa résidence . Ils
en reçurent l'accueil le plus favorable et
le plus tendre ; il déposa en leur présen ,
ce le faste de sa dignité , les embrassa
leur fit servir le Sorbet et le Parfum , et
les fit asseoir sur le Sopha , faveur singuliere
de la part d'un Pacha du premier
ordre , sur tout quand elle est accordée à
un Chrétien. Il les combla d'honneurs et
de présents , et leur voyage leur valut
plus de 15000 livres. En prenant congé
du Pacha , son ancien Patron lui dit qu'il
esperoit bien avant que de mourir l'aller
saluer à Constantinople en qualité de
Grand Visir ; c'étoit plutôt alors un
souhait qu'une espérance , l'évenement
en a fait une prédiction.
E iij
Le
36 MERCURE DE FRANCE
Le Grand Visir Ibrahim Pacha après
avoir joüi douze ou treize ans tranquillement
d'une dignité jusques - là si orageuse,
périt cruellement comme tout le monde
sçait dans la Révolution de 1730. ( a )
En moins d'un an il eut trois successeurs.
Au mois de Septembre 1731 , Topal-
Osman fut appellé pour remplir à son
tour un poste dangereux par lui- même ,
et devenu plus délicat dans les circonstances
présentes . Il ignoroit encore quelle
place lui étoit destinée ; lorsqu'étant
en chemin pour se rendre à Constantinople
, il fit écrire à Malte par le Consul
Francois de Salonique et mander au Capitaine
Arniaud qu'il pouvoit lui et ses
enfans venir trouver Topal-Osman en
quelque lieu du monde que la fortune
l'appellât. Après son arrivée à Constantinople
il fit prier l'Ambassadeur de
France d'écrire de nouveau et d'inviter
son ancien Patron à le venir voir ; lui
recommandant de ne point perdre de
tems, parce qu'un Grand Visir pour l'ordinaire
ne demeuroit pas long- tems en
place.
Arniaud profita de l'avis ; il vint à
Constantinople avec son fils au mois de
( a ) Voyez le Supplement du Mercure d'Avri
1731
JanJANVIER.
1734 87
Janvier 1732. Aussi - tôt que le Visir fut
informé de leur arrivée , il leur envoya
un Officier de confiance , leur dire qu'il
leur donneroit Audiance le lendemain.
après midi. On pensoit qu'il les recevroit
en particulier , pour ne point commettre
sa dignité en faisant à des Chrétiens
un accueil qui pourroit indisposer les
Grands de la Porte , sur tout dans un
tems où la fermentation des esprits se
ressentoit encore des troubles de la derniere
Révolution. Les deux François se
rendirent le lendemain au Palais du Grand
Visir, à l'heure marquée, avec les présents
qu'ils lui avoient aportés de Malte, consistant
en plusieurs Caisses d'Oranges ,
Citrons , Bergamotes , &c. diverses sor
tes de Confitures , des Orangers chargez
de feuilles et de fleurs , des Serins dé
Canarie dont les Turcs sont fort curieux ,
et ce qui l'emportoit sur tout le reste ,
en douze Turcs rachetez de l'esclavage à
Malte.
Tous ces présents , par ordre du Visir ,
furent rangez et exposez à la vûë. Le
vieux Arniaud âgé de soixante et douze
ans , accompagné de son fils , fut introduit
devant le Grand Visir. Il les reçût
en présence des plus grands Officiers de
l'Empire , avec les témoignages de la plus
E iiij
tendre
38 MERCURE DE FRANCE
tendre affection . Vous voyez , dit - il , en
adressant la parole aux Turcs qui l'environnoient
, et leur montrant les Esclaves
rachetez, vous voyez vos freres qui jouissent
de la liberté après avoir langui dans
l'esclavage : ce François est leur libérareur
. J'ai été esclave comme eux
ajouta-t'il , j'étois chargé de chaînes
percé de coups , couvert de blessures ,
voilà celui qui m'a racheté , qui m'a sauvé
; voilà mon Patron : liberté , vie
fortune , je lui dois tout. Il a payé sans
e connoître mille Sequins pour ma rançon.
Il m'a renvoyé sur ma parole ; il m'a
donné un Vaisseau pour me conduire ou
je voudrois :où est,même le Musulman ,capable
d'une pareille action de génerosité?
Tous les assistants avoient les yeux tournez
sur le vieillard qui tenoit les mains
du Grand Visir embrassées .Tous les Officiers
de ce Ministre , tous les gens de sa
maison se disoient les uns aux autres
voilà l'Aga ( a ) le Patron du Visir; voilà
celui qui a racheté notre Maître.
Cinq ans auparavant Osman étant Pacha
de Nysse , n'avoit pas voulu permettre
que son ancien Patron lui baisât
la main. Devenu Grand- Visir , il souf-
( a ) Les Esclavos Tures appellens leur Maître
tum Aga.
frit
JANVIER 1734 89
frit cette marque de respect et de soumission
, et crut devoir en agir ainsi
sur tout en présence des Grands de l'Empire
, pour qui c'eût été une faveur ,
eux qui se trouvent honorez de baiser
le bas de la veste d'un Grand Visir , et
dont plusieurs même murmuroient en
secret de l'honneur que celui- cy faisoit
à de vils Ghiaours . (a)
,
Le Visir fit ensuite au Pere et au Fils
diverses questions sur l'état présent de leur
fortune et sur les pertes qu'ils avoien
essuyées dans leur commerce. Après avoir
écouté leurs réponses avec bonté , il répliqua
par une Sentence Arabe Allah-
Kerim , qui signifie à la lettre , Dleu est
liberal , et dans un sens plus étendu , la
Providence de Dieu est grande ; elle m'a
mis en état , ajoûta - t'il , d'adoucir votre
situation. Il fit ensuite devant eux la
destination de leurs présents , dont il
envoya sur le champ la plus grande partie
au Grand- Seigneur , à la Validé ¯ ( b)
et au Kislar- Agă, ( c)
Les deux François , comblez des cares-
(a) Ghiaours est un terme de mépris dont les
Tures se servent pour désigner ceux qui ne sont pas
Musulmans.
(b) Sultane Mere.
(c) Chef des Eunuques noirs.
E v se
90 MERCURE DE FRANCE
•
ses du Grand-Visir , prirent congé de lui.
Il avoit donné ordre de leur préparer
un Appartement dans son Palais ; il leur
fit quelques reproches en apprenant qu'ils
retournoient au Palais de France ; il chargea
l'Interprete de les recommander de
sa part à M. l'Ambassadeur , en le faisant
assurer qu'il lui auroit obligation
de tout ce qu'il feroit pour eux.
Il y a assurément de la grandeur d'ame
dans la peinture que Topal- Osman fit
de son Esclavage et dans l'aveu public
de son humiliation et des obligations
qu'il avoit à son Libérateur ; mais il faudroit
connoître le profond mépris et le
fond d'éloignement que les préjugez de
la Religion et de l'éducation inspirent
aux Turcs pour tout ce qui n'est point
Musulman , et en particulier pour les
Chrétiens , pour sentir toute la beauté
et la noblesse de cette action , qui se passa
aux yeux de toute sa Cour.
Le Fils du Visir reçut ensuite le Pere et le
Fils en particulier dans son Appartement,
où il ne garda aucunes mesures. Il les
embrassa l'un et l'autre, les traita avec la
même familiarité qu'avoit fait son Pere
étant Pacha de Nysse , et leur fit promettre
de le venir voir souvent.
Ils eurent peu de temps avant leur départ
JANVIER. 1734- 91
part une autre Audiance particuliere du
Visir , où ce Ministre n'ayant plus de
bienséance à observer , oublia son rang
pour ne plus se souvenir que de ce qu'il
devoit à son Bienfaicteur. Il lui avoit
déja fait rembourser liberalement la rançon
des douze Esclaves , et procuré le
payement d'une ancienne dette regardée
comme perdue. Il y ajoûta de nouveaux
présents en argent , et un Commandement
ou permission expresse pour faire
gratis à Salonique , un chargement de
bled , sur lequel il y avoit un profit à
faire d'autant plus considerable que ce
commerce étoit interdit aux Etrangers
depuis plusieurs années. Cette gratifica
tion montoit à plus de dix mille écus .
Le Visir , qui eût voulu mesurer sa libé
ralité sur sa reconnoissance , qui étoit'sans
bornes, leur fit entendre qu'il ne pouvoit
pas faire tout ce qu'il vouloit, et peut - être
n'en faisoit- il déja que trop aux yeux de
ceux qui ne jugent des actions d'un Ministre
que par leur interêt particulier.
Il fit ressouvenir Arniaud le fils de son
voyage en Morée , et du temps où il n'avoit
tenu qu'à lui de faire une grande
fortune par les occasions qu'il lui avoit
procurées. Il finit par leur dire qu'un
Pacha étoit le Maître dans son Gouverne
E vi
ment
92 MERCURE DE FRANCE
ment , mais qu'un Visir à Constantinople
avoit un plus grand Maître que lui .
Topal- Osman , par sa vigilance et sæ
fermeté, avoit remis l'abondance , le bon
ordre et la Police dans Constantinople ,
où depuis la Révolution jusqu'à son Ministere
, la licence et le desordre n'avoient
pû être réprimez , et où la disette
et la cherté des vivres étoient excessives.
Quoiqu'on lui ait reproché une trop
grande séverité, il est de fait qu'il n'a condamné
à mort même les plus vils et les plus
séditieux des mutins , que sur le Fetfa (a)
du Mufti. Peut-être dans les conjonctures
présentes un homme de ce caractére étoitil
nécessaire pour prévenir une nouvelle
révolte et rétablir la tranquillité publique;
ce qu'il y a de certain , et qui est bien à
son honneur , c'est qu'il fut regretté de
tous les gens de bien et des bons Citoyens,
lorsqu'il fut ôté de place au mois de
Mars 1732.
On ne sçut pas bien , du moins alors ,
les véritables motifs de sa déposition .
Un mois auparavant les bruits publics
l'avoient annoncée pour le temps précis
où elle arriva : elle avoit été précedée de
quelques jours par celle du Mufti , qui
(a) Sorte de consultation du Mufti , qui décide
suivant la Loy , de la peine duë au coupable.
avoit
JANVIER. 1734. 93
avoit opiné pour la Paix , ainsi que le
Visir dans le Conseil extraordinaire, tenu
depuis peu au sujet des affaires de Perse ;
l'un et l'autre avoient insisté fortement sur
la nécessité de ratifier le Traité conclu par
Achmet-Pacha , Gouverneur de Bagdad,
en vertu de son plein pouvoir. La déposition
de ces deux Ministres fut regardée
, avec raison , comme un mistere de
politique ; car il faut avouer que tout
ce qu'on en dit dans le temps ne passoit
pas la conjecture.
Topal - Osman , qui avoit dès longtemps
prévû ce revers , le soutint avec
la plus parfaite tranquillité. En sortant
du Serrail , après avoir remis le Sceau de
l'Empire , il trouva toutes ses Créatures
et tous les Gens de sa Maison abatus et
consternez : de quoi vous affligez - vous ,
leur dit - il , ne vous ai-je pas dit qu'un
Visir ne restoit pas long- temps en place ?
Toute mon inquiétude étoit de sçavoir
comment j'en sortirois ; grace à Dieu on
n'a rien à me reprocher ; le Sultan est satisfait
de mes services ; je pars tranquille.
et content.
Il donna ensuite ses ordres pour un
Sacrifice (a) d'actions de graces , distri-
(a) Cette coûtume est pratiquée parmi les Turcs
en certaines occasions , comme pour obtenir un heureux
succès , &c.
94 MERCURE DE FRANCE
bua de l'argent à ses Domestiques et leur
ordonna de se réjouir . Il se ressouvint
aussi dans ce moment de son Bienfaicteur
, en prévoyant le chagrin que cet
évenement lui causeroit. Qu'on lui dise
qu'il se console , ajoûta- t'il , je ne désespere
pas de le revoir encore , dites lui
qu'il me retrouvera toujours; qu'on écrive
à Salonique, que l'on soit exact à lui donner
la quantité de bled que j'ai ordonné ;
si j'apprends qu'il en manque une mesure
, je ferai voir que je ne suis pas mort. Il
donna quelques autres ordres concernant
ses affaires domestiques et partit pour Trébisonde
, dont il avoit été nommé Pacha.
Si la reconnoissance , toute naturelle
qu'elle est aux coeurs genereux, passe pour
une vertu rare sur tout chez les Grands , il
faut convenir qu'elle reçoit ici un nouvel
éclat par la circonstance et le moment
où Topal - Osman rappella le souvenir de
son Bienfaicteur.
Jamais déposition de Visir n'eut moins
Fair d'une disgrace ; il n'y a point d'exemple
qu'un Ministre disgracié ait été
traité avec autant d'égards et de distinction.
Le Grand- Seigneur lui fit dire de
laisser son fils à Constantinople et qu'il
en prendroit soin ; et quatre jours après
ce même fils eut l'honneur de présenter
JANVIER 1734 99
à Sa Hautesse le présent qui lui avoit été
destiné par son Pere , pour le jour de Bayram.
(a) Il consistoit en un Harnois de
Cheval, enrichi de Pierreries , estimé 50000
Piastres ; c'est ce que Topal Osman avoit
en partant expressément recommandé à
son fils ; quoique , n'étant plus en place ,
il eût pû se dispenser de faire le présent
qu'il avoit fait préparer en qualité
de Grand- Visir.
•
Peu de jours après il reçut sur sa route
de nouveaux ordres pour aller commander
en Perse , à la Place d'Ali Pacha´, qui
venoit d'être nommé Grand- Visir à la
sienne. Osman alla tranquillement relever
son Successeur au Visiriat , dans
le poste de Séraskier , où il a rendu depuis
deux ans à sa Patrie des services
peut- être plus importants qu'il n'auroit
pû faire , s'il fût demeuré Grand - Visir ,
puisque non-seulement il a trouvé le secret
de soutenir une guerre difficile dans
un Pays désert et ruiné , à quatre cent
lieues de la Capitale , le plus souvent dénué
des secours d'argent , d'hommes , de
vivres et de munitions ; mais encore qu'il
a remporté une victoire complette (b)
(a ) Fête solemnelle des Turcs , pendant laquelle
ils se font des présens .
(b) Le 19. Juillet 1733 •
en
96 MERCURE DE FRANCE
en bataille rangée sur un Ennemi ( a) digne
de lui , battu les Persans en trois rencontres
, (b) et humilié l'orgueil de leur
fier General .
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Résumé : LETTRE de M. D. L. C. à M. D. L. R. sur quelques particulartiez de la vie de Topal Osman Pacha, cy-devant Grand Visir de l'Empire Ottoman, et aujourd'hui Séraskier de l'Armée Turque en Perse. A Paris, ce 18 Janvier 1734.
La lettre de M. D.L.C. à M. D.L.R., datée du 18 janvier 1734, décrit la vie de Topal Osman Pacha, ancien Grand Visir de l'Empire Ottoman et alors Séraskier de l'Armée Turque en Perse. L'auteur souligne l'importance de partager les aventures de Topal Osman en raison des liens croissants entre les affaires d'Asie et d'Europe. Il mentionne un projet de biographie qui allierait la singularité du roman à la fidélité historique. Topal Osman avait été racheté de l'esclavage à Malte par M. Arniaud environ trente-cinq ans auparavant. En 1732, Arniaud et son fils rencontrèrent Topal Osman à Constantinople. Le fils d'Arniaud avait rédigé un mémoire sur l'histoire de Topal Osman, que l'auteur conserve. Topal Osman avait reçu une éducation au Sérail du Grand Seigneur, destinée aux enfants chrétiens. En 1698 ou 1699, à l'âge de 25 ans, il exerçait la fonction de Martolos Bachi et fut chargé d'une mission en Égypte. Lors de son retour, il fut capturé par des corsaires espagnols et blessé. Racheté par Arniaud, il fut soigné et renvoyé en Égypte, où il remboursa sa rançon et offrit des présents à son bienfaiteur. Topal Osman se distingua lors de la guerre contre les Vénitiens, notamment en forçant le passage du défilé de Corinthe et en participant au siège de Corfou. Ses succès lui valurent des récompenses et le respect des troupes, mais aussi des jaloux et des ennemis, menant à une proscription temporaire. Il dut se cacher et fut finalement réhabilité, devenant Séraskier en Morée. En 1727, Arniaud et son fils se rendirent à Salonique et furent reçus favorablement par Topal Osman, alors Pacha de Nysse. En 1731, Topal Osman devint Grand Visir et invita Arniaud et son fils à Constantinople. Ils furent accueillis avec honneur et générosité, Topal Osman exprimant publiquement sa gratitude envers Arniaud. Malgré sa déposition en mars 1732, Topal Osman continua de montrer sa reconnaissance envers Arniaud. Avant de quitter son poste de Grand Visir, Topal Osman avait préparé un cheval orné de pierreries, estimé à 50 000 piastres, qu'il recommanda à son fils. Il reçut ensuite de nouveaux ordres pour commander en Perse, succédant à Ali Pacha. Durant ses deux années à ce poste, il rendit des services significatifs à sa patrie, notamment en soutenant une guerre difficile dans une région désertique et ruinée. Il remporta une victoire complète le 19 juillet 1733, battant les Persans en trois rencontres et humiliant leur général.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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24
p. 933-934
Lettres de la Marquise de Sévigné, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le Recueil des Lettres de Mad. la Marquise de Sevigné à Mad. la Comtesse de Grignant sa Fille, [...]
Mots clefs :
Recueil, Marquise de Sévigné, Ordre, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettres de la Marquise de Sévigné, &c. [titre d'après la table]
Le Recueil des Lettres de Mad. la Marquise de
Sevigné à Mad . la Comtesse de Grignant sa Fille,
avec son Portrait en taille - douce, se vend actuellement
chez Simart Libraire , rae S. Jacques , au
Dauphin , 4. vol . in 12. 1734.
:
L'impression de ces Lettres a été faite avec beaucoup
de soin ; l'ordre des dattes y est exactement
observé, en sorte que lesfaits se répondent les uns
aux autres. Dans la Préface on a montré par
des preuves incontestables le peu de cas qu'on
doit faire de la miserable compilation publiée
sous ce titre Lettres de Mad. Rabutin- Chantal,
Marquise de Sevigné , &c. quoiqu'elle ait été
réimprimée en bien des endroits , on s'est contenté
d'indiquer les Editions faites à Rouen et à
la Haye en 1726. parce que celles qui ont paru
ensuite ne sont que de mauvaises copies de ces
deux là. Afin
que le public ne coure plus risque
d'être trompé , nous croyons devoir l'avertir
que l'Edition publiée en 1733. sans nom de
Ville ni d'Imprimeur , 3. vol . in 12. est encore
plus defectueuse que les autres , et qu'on y a encore
plus brouillé l'ordre des Lettres si necessaire
pour l'intelligence des faits . Cet avis n'est
E iij pas
-
934 MERCURE DE FRANCE
pas inutile , puisque cette monstrueuse Edition
a été vendue comme étant le recueil que nous
annonçons dans cet article.
Sevigné à Mad . la Comtesse de Grignant sa Fille,
avec son Portrait en taille - douce, se vend actuellement
chez Simart Libraire , rae S. Jacques , au
Dauphin , 4. vol . in 12. 1734.
:
L'impression de ces Lettres a été faite avec beaucoup
de soin ; l'ordre des dattes y est exactement
observé, en sorte que lesfaits se répondent les uns
aux autres. Dans la Préface on a montré par
des preuves incontestables le peu de cas qu'on
doit faire de la miserable compilation publiée
sous ce titre Lettres de Mad. Rabutin- Chantal,
Marquise de Sevigné , &c. quoiqu'elle ait été
réimprimée en bien des endroits , on s'est contenté
d'indiquer les Editions faites à Rouen et à
la Haye en 1726. parce que celles qui ont paru
ensuite ne sont que de mauvaises copies de ces
deux là. Afin
que le public ne coure plus risque
d'être trompé , nous croyons devoir l'avertir
que l'Edition publiée en 1733. sans nom de
Ville ni d'Imprimeur , 3. vol . in 12. est encore
plus defectueuse que les autres , et qu'on y a encore
plus brouillé l'ordre des Lettres si necessaire
pour l'intelligence des faits . Cet avis n'est
E iij pas
-
934 MERCURE DE FRANCE
pas inutile , puisque cette monstrueuse Edition
a été vendue comme étant le recueil que nous
annonçons dans cet article.
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Résumé : Lettres de la Marquise de Sévigné, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente le 'Recueil des Lettres de Mad. la Marquise de Sévigné à Mad. la Comtesse de Grignan sa Fille', édité par Simart Libraire, rue Saint-Jacques, au Dauphin. Cette édition, publiée en 1734, est imprimée avec soin et respecte l'ordre chronologique des lettres, facilitant ainsi la compréhension des faits décrits. La préface critique une compilation précédente intitulée 'Lettres de Mad. Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné', réimprimée à Rouen et à La Haye en 1726, et dénonce les éditions ultérieures comme étant des copies de mauvaise qualité. Le texte met en garde contre une édition publiée en 1733 sans nom de ville ni d'imprimeur, jugée encore plus défectueuse et désordonnée. Cet avertissement est nécessaire car cette édition a été vendue à tort comme étant le recueil annoncé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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25
p. 1092-1104
L'INSTALLATION du Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, dans la Charge de Lieutenant de Roi de la Province de Foretz.
Début :
La Maison d'Albon est connuë pour une des plus anciennes du Royaume, [...]
Mots clefs :
Maison d'Albon, Forez, Lieutenant du roi, Ville, Comte d'Albon, Roanne, Officiers, Montbrison, Compliment, Noblesse, Seigneur, Ordre, Échevins
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'INSTALLATION du Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, dans la Charge de Lieutenant de Roi de la Province de Foretz.
L'INSTALLATION du Comte d'Albon
, Prince d'Yvetot , dans la Charge
de Lieutenant de Roi de la Province de
Foretz.
L
A Maison d'Albon est connue pour
une des plus anciennes du Royaume ,
et ceux qui connoissent particulierement
M. le Comte d'Albon avoue que ses qualités
personnelles sont encore au- dessus
de sa naissance . Le Roi vient de lui accorder
des Provisions pour la Lieutenan
ce de Roi de la Proviuce de Foretz , va
cante par le décès du Comte de Verdun .
La Ville de Roanne , Capitale de la pe
tite Province de Roannois , qui fait partie
du Foretz , se felicite d'avoir vû naître
le Comte d'Albon , qui s'y rendit au
commencement de l'hyver dernier , et
voyant la Noblesse et les Corps disposés
à lui rendre les honneurs dûs à la Digni
té pour laquelle il venoit de prêter serment
entre les mains de Sa Majesté , sa
modestie lui fit differer de les recevoir
jusqu'après son installation ; cependant
il donna aux Dames pendant le Carna
val plusieurs Fêtes galantes, dont la der-
1. Vola
niere
JUIN. €734- 1079 ,
niere fut distinguée par l'abondance et la
somptuosité. Cent dix- huit personnes invitées
à un grand répas , furent servies
avec autant d'ordre et de propreté, que de
délicatesse et de goût .
Les R. P. Jesuites , pour contribuer à
la joye publique , firent représenter par
leurs Ecoliers la Tragedie du Sacrificce
d'Abraham , de la composition du P. Brumoy.
Les Acteurs surpasserent les talens
ordinaires des Enfans de leur âge , par l'intelligence
et la précision de leur déclamation
, et cette Représentation procura à
M. le Comte d'Albon les premiers complimens
publics. Ces mêmes Peres prépa -1
rent actuellement un jeune Ecolier à soutenir
une These publique de Litterature
qui lui sera dédiée, et qui terminera tout
ce qui se sera passé à cette occasion .
s ,
Dès les premiers jours d'Avril le Comte
d'Albon ayant fait sçavoir à la Ville
de Monbrison le jour qu'il y arrivercit
pour l'enregistremsnt de ses Provisions
et pour prendre possession de sa nouvelle
Dignité, il partit de Roinne, accompagné
de la plus grande partie de la Noblesse de
la Ville et du voisinage , de la Maréchaussée
, de ses Gardes , et d'un grand nombre
d'Officiers et de Domestiques de sa
Maison ; la Bourgeoise des petites Villes
I. Vol.
qiu
C
1994 MERCURE DE FRANCE
qui sont sur la route vint à cheval audevant
de lui , le complimenta et l'accompagna
de Ville en Ville.
Il alla coucher de Roanne à Leigneux ,
Maison et Chapitre de Chanoinesses de
la premiere distinction ; il fut reçû avec
les marques du plus vif empressement ,
complimenté par le Chapitre et par la Noblesse
du voisinage qui s'y étoient rendus
en grand concours . Il en partit le lende
main avec le même cortege , et la Noblesse
qui l'avoit accompagné de Roanne ,
se trouva encore augmentée par celle
qui s'étoit rendue à Leigneux. Le Lieutenant
du Prévôt de la Maréchaussée de.
Monbrison, à la tête de ses Brigades, vint
jusques près de Leigneux, le complimenta
, et l'accompagna jusqu'à Monbrison .
Sur les limites de la banlieuë de cette
Ville , le Lieutenant General du Bailliage
avec la Noblesse de la Ville et des environs
, plusieurs Officiers de ce Siege ,
de l'Election , et des autres Corps vinrent
à cheval au devant de lui .
A son entrée dans la Ville , on fit une
décharge de Fauconneaux et de Boëtes ,
dans le tems que les Echevins firent leur
compliment. La Milice Bourgeoise sous
les Armes , Tambours battans , Enseignes
déployées , formant une double haye de-
1. Vol.
puis
JUIN.
1095
1734.
puis les Portes de la Ville jusqu'à l'Hôtel
qui lui avoit été préparé . Il s'y rendit aux
acclamations du Peuple et au bruit de la
mousqueterie , entouré de huit Drapeaux
de la Bourgeoisie , les Dames magnifiquement
parées étant aux fenêtres. Il trouva
à son Hôtel une infinité de personnes de
distinction , que l'âge ou les infirmités
empêchoient de donner des marques plus
vives de leur zele. Le soir on alluma des
feux dans les rues et dans les Places
bliques , et presque toutes les maisons curent
des illuminations ; on y vit sur tout
quantité de lanternes ingenieusement
faites et peintes aux Armes de la Maison
d'Albon .
pu-
Le lendemain la Milice Bourgeoise se
mit en double haye depuis l'Hôtel du
Comte d'Albon jusqu'au Palais . Les Echovins
, en habit de ceremonie , avec les
Officiets de la Ville , le vinrent prendre;
il étoit précedé dans sa marche par une
Compagnie Franche de 30. hommes d'élite
, en habits uniformes , d'un grand
nombre de Gentilshommes , d'Officiers
Militaires, et d'une infinité de personnes
disringuées ; ses Gardes marchoient immediatement
devant lui , et les Echevins
à ses côtés. La marche étoit fermée par
un nombre égal de trente hommes de la
I. Vol. Cij même
1096 MERCURE DE FRANCE
même Compagnie Franche ;, il fut ainsi
conduit au bruit des Fauconneaux , des
Boëtes , de la Mousqueterie et des Tambours
.A la Porte duPalais il reçut un compliment
du Doyen du Bailliage , qui l'ac
compagna jusqu'au fauteuil qui lui étoit
préparé au milieu du Parquet , et dans
lequel il se plaça , ayant à ses côtés les
Echevins et les Officiers de Ville sur des
chaises ordinaires. La salle d'Audiance
étoit extrêmément ornée , les Dames richement
parées , et beaucoup de personnes
s'y étoient rendues pour assister à la
ceremonie.
L'Huissier Audiancier ayant donné le
signal , le Sieur de Pomerolle , celcbre
Avocat, prononça un três - beau Discours
sur le sujet de la Séance ; il s'étendit sur
l'ancienne origine de la Maison d'Albon
, que l'Histoire assûre être sortie des
Dauphins de Viennois , sur le nombre des
Illustres personnages qu'elle a donnés à
l'Eglise de Lyon depuis l'onziéme siecle.
L'éloge de M. l'Abbé Comte d'Albon
qui est le quatriéme Archidiacre de cette
Eglise de son nom , ne fut point oublié;
ses grandes qualités le rapprochent si fort
de M. son Frere, qu'il semble ne lui ceder
que par la seule circonstance d'être son
puîné.
3
I. Vol. L'OraJUIN.
1734. 1097
L'Orateur rappella la memoire du fameux
Antoine d'Albon , Archevêque de
Lyon , et Commandant pour le Roi dan's
le Gouvernement ; il fit mention de tous
ceux de cette Maison qui avoient rempli
les Dignités de cette Eglise , ainsi que
des quatorze Abbés de Savigny , de plusieurs
Chevaliers et Commandeurs de
Malthe , de deux Gouverneurs du Lyonnois
, Jean et Jacques d'Albon ;, ce dernier
étoit Chevalier des Ordres du Roi
et de la Jarretiere, Favori des trois Rois ;
et si connu dans l'Histoire sous le nom
de Maréchal de Saint André. Il parla de
plusieurs autres Illustres Guerriers , et cafin
du fameux Gosselin d'Albon , Marquis
de Saint Forgeux , duquel M. le Comte
d'Albon décend de Pere en Fils , lequel
se rendit si recommandable dans les premieres
Croizades , et qui rapporta de la
Tetre Sainte le Corps de S. Antoine
dont il fit present à l'Abbaye de cet Ordre.
Il parla aussi de la Transaction faire
entre Jean d'Albon et Humbert Dauphin
de Viennois , qui regle la legitime du premier
. Et en retraçant les differentes Alliances
de cette Maison , il finit par celle
de Camille d'Albon , Marquis de S. Forgeux
, avec Françoise - Julie de Crévant ,
qui a fait entrer dans cette Maison la Prin-
1. Vol. Ciij cipauté
1098 MERCURE DE FRANCE
cipauté Souveraine d'Yvetot en Normandie.
L'Orateur fut particulierement applaudi
lorsqu'il parla des qualités personnelles
de M.le Comte d'Albon , c'est-a- dire
, sa generosité , sa magnificence ,sa pieté,
sa charité, qui lui a merité le titre précieux
de Pere des Pauvres , sa douceur,
son équité , sa politesse , son esprit de
paix qui lerend arbitre des differens , & c.
Ce Discours fut suivi de celui de M.
Thoynet , Procureur du Roi , qui ne
parla pas avec moins d'Eloquence et de
dignité sur le même sujet , et plut infiniment
par sa netteté et par sa précision .
Ensuite M. Demaux , Lieutenant General
, ayant recueilli les voix , prononça
l'enregistrement des Lettres et de l'Acte
d'Installation .
M. le Comte d'Albon s'étant levé et
ayant salué la Compagnie , se remit en
marche dans le même ordre. Le Peuple
fut regalé de plusieurs tonneaux de vin
qui coulerent avec profusion .
Arrivé chez lui il reçût les complimens
de tous les Députés des Corps de la Ville
de Monbrison , et des autres Corps du
département de Forez , ausquels il répondit
avec l'esprit et la politesse qui lui
sont si naturels , et sur tout avec une bonté
de coeur que personne ne se lasse d'admirer.
PenJUIN.
1734 1099
Pendant cinq jours que le Comte d'Albon
a passés à Monbrison , il a tenu deux
tables de vingt- cinq couverts chacune
servies avec la même magnificence , le
même ordre et la même profusion , ce qui
ne l'a pas empêché de faire sentir aux malheureux
que sa generosité et sa charité
étoient inépuisables . Les accommodemens
qu'il a faits ont annoncé que la paix
et l'union ont été ses premieres vûës dans
l'exercice de sa Charge.
Avant son départ les Officiers de Monbrison
lui donnerent uneFête magnifique.
Son retout à Roanne fut celebré par les
mêmes honneurs ; les principales Dames ,
très- parées , allerent dans leurs carosses
au devant de lui à plus d'une lieuë. Une
troupe de plus de cinquante Cavaliers formée
par les principaux de la Ville , propre
ment vêtus et très - bien montés sur des
chevaux richement harnachés , avoit précedé
le carosse des Dames , et étoient
allés à plus de trois lieuës au- devant du
nouveau Lieutenant de Roi . Un Trompette
marchoit à la tête de la Troupe ;
celui qui la commandoit le salua de Fépée
, et lui fit un compliment militaire
qui fut très- goûté et parfaitement bien
reçû.
Le Lieutenant de la Maréchaussée de
1. Vol. Ciiij Roanne
1100 MERCURE DE FRANCE
Roanne fut aussi à la tête de ses Brigades
à quatre ou cinq lieuës au devant de lui;
mais ce qui parut le plus remarquable fut
uneCompagnie de douze jeunes Demoiselles
des plus distinguées et des plus brillantes
, une Dame à leur tête , toutes en habit
d'Amazones , escortées par un pareil
nombre de jeunes Cavaliers , parfaitement
bien montés , qui furent aussi audevant
de lui à près de deux lieuës ; et
après le compliment que lui fit la Dame
qui les conduisoit , elles lui firent cortege
jusqu'a son Hôtel . Son arrivée à Roanne
fut annoncée comme à Monbrison ,
par le bruit des boëtes , de la Mousqueteric
, des Tambours , & c.
La Bourgeoisie sous les Armes forme
une double haye depuis l'entrée de la Ville
jusques chez lui , où il reçût le compli
ment des Echevins et des Officiers du
Corps de la Ville . Il reçut ensuite les
complimens de tous les Corps Ecclesiastiques
, Seculiers et Reguliers , des Officiers
du Bailliage , de l'Election , et des
autres Compagnies .
Les Jesuites y conduisirent un nombre
chosi de leurs Ecoliers , qui firent leurs
complimens en Prose et en Vers François
, en Latin et en Grec. Il retint plus
de soixante personnes à souper ; il y eut
I. Vol. trois
JUIN. 1734. ΙΙΟΙ
trois tables de vingt couverts chacune
servies avec la même magnificence et le
même ordre.
Le lendemain une troupe de jeunes
Garçons de distinction , de l'âge de sept
à huit ans , un des Fils du Lieutenant general
du Baillage à leur tête , et portant la
parole , lui vint faire un compliment en
vers qui lui plut beaucoup. Ce Seigneur
eut la bonté de lui faire present et de le
ceindre d'une magnifique épée, en répondant
à son compliment avec la derniere
politesse.Le jeune Enfant sensible au-delà
de l'expression à l'honneur qu'il avoit
reçû , pressa vivement M. son Pere de
lui composer un remerciement qu'il apprit
toute la nuit , et qu'il alla reciter le
endemain.
Le surlendemain le Comte d'Albon fit
inviter à dîner tous les Corps , au nombre
de plus de 60. personnes , ainsi que
les Officiers Militaires ; la même délicatesse
et la même abondance s'y firent
remarquer.
Une partie des jeunes Cavaliers et des
Amazones qui allerent au devant de lui,
pour terminer toutes ces fêtes parun spectacle
vif et brillant,a fait dresser un Théâtre
magnifique dans le jeu de Palme de
la Ville , sur lequel ils ont represent la
I. Vol. Cy Tra1102
MERCURE DE FRANCE
Tragedie d'Andromaque , suivie de la petite
Piece des Vendanges de Surenne , avec
tous les ornemens , mêlés de danses. Les
Acteurs ont passé l'attente desSpectateus ;
et le Marquis de C .... qui s'est chargé
de les exercer , doit s'applaudir de ses
soins , encore plus de ses talens pour la
déclamation .
On peut dire que dans toutes ces Fêtes
rien n'a manqué de la part de la Province,
pour prouver à M. le Comte d'Albon
combien les coeurs lui sont dévoüés ; et
de la part de ce Seigneur , combien il a
été sensible aux empressemens qu'on lui
a témoignés.
Voici le compliment du Fils de M. Huť
de la Curée , Lieutenant General au
Bailliage de Roanne.
SEigneur , les jeux , les ris , les fêtes , l'allo
gresse ,
Ont été de tout tems amis de la jeunesse ;
Permets donc qu'Apollon secondant nos transports ,
Pour les mieux exprimer nous prête ses accords.
› Ta Noblesse, ton Sang , ton coeur ton caractere
T'acquirent de tout tems le doux talent de plaire ;
Et de tes qualités sincere admirateur ,
Chacun t'ofre à l'envi l'hommage de son creur.
Nos braves Citoyens par leur ardeur guerriere ,
I. Vol.
Sem17'
4. 1103
Semblent aux champs de Mars s'ouvrir une car◄
riere ;
Au bruit de leurs Tambours , au son de leurs Clairons
"
¿
On voit à chaque instant grossir leurs Bataillons
Et d'une double file honorant ton passage,
De leur filelité leur ardeur est le gage ,
Empressés de prouver que sous tes étendarts
Leur valeur défendra leurs antiques remparts.
Des Echevins zelés à leur devoir dociles ,
T'ofrent les clefs des coeurs avec celles des Villes.
Et vientnent t'assûrer de leur attachement ,
Par la solemnité d'un auguste serment ;
De toute part l'écho de la voix populaire ,
Benit l'heureux instant où tu vis la lumiere.
Mille et mille soukaits portés jusques aux Cieux
pour toi des jours sains et nom- Leur demandent
breux .
Resterons- nous muets, tandis que tout s'anime ?
Non , non >
nous allons tous d'une voix unanime
Crier dans nos transports longissimè vivat ;
Voilà nos voeux , Seigneur , Deus exaudiat.
Suit le Remerciement du même jeune
Homme , sur l'épée dont M.d'Albon
lui a fait present.
SEigneur , mon coeur reçoit avec reconnoissance
Ce present que je dois à ta magnificence .
1.Vol. Cvj Tu
1104 MERCURE DE FRANCE
Tu m'armes Chevalier : Ceux des siecles passés
Vont voir par mes exploits tous les leurs effacés..
Je sens avec mon sang circuler le courage ,
Et mon ardeur prévient les forces de mon âge ;
Les Renauds , les Rollands , et les deux Amadis,
Instruits de mes projets en feroient interdits.
Le trait n'est point Gascon ; car aux ames bien
nées
La valeur n'atsend pas le nombre des années ;
Et quand par toi , Seigneur , on voit armer son
bras,
On brave les périls et l'horreur du trépas.
Paroissez , fier Germain , paroissez , Moscovite,
Je fçaurai vous dompter , vous réduire à lafuite
J'enjure par ce fer que j'ai reçû de toi ,
Par lafidelité que je dois à mon Roi,
Par l'amour paternel , par celui de la gloire ,
Enfin par le désir de vivre dans l'histoire.
Mais ce fer me seroit encor plus précieux
Si pour toi je pouvois l'employer à tes yeux.
, Prince d'Yvetot , dans la Charge
de Lieutenant de Roi de la Province de
Foretz.
L
A Maison d'Albon est connue pour
une des plus anciennes du Royaume ,
et ceux qui connoissent particulierement
M. le Comte d'Albon avoue que ses qualités
personnelles sont encore au- dessus
de sa naissance . Le Roi vient de lui accorder
des Provisions pour la Lieutenan
ce de Roi de la Proviuce de Foretz , va
cante par le décès du Comte de Verdun .
La Ville de Roanne , Capitale de la pe
tite Province de Roannois , qui fait partie
du Foretz , se felicite d'avoir vû naître
le Comte d'Albon , qui s'y rendit au
commencement de l'hyver dernier , et
voyant la Noblesse et les Corps disposés
à lui rendre les honneurs dûs à la Digni
té pour laquelle il venoit de prêter serment
entre les mains de Sa Majesté , sa
modestie lui fit differer de les recevoir
jusqu'après son installation ; cependant
il donna aux Dames pendant le Carna
val plusieurs Fêtes galantes, dont la der-
1. Vola
niere
JUIN. €734- 1079 ,
niere fut distinguée par l'abondance et la
somptuosité. Cent dix- huit personnes invitées
à un grand répas , furent servies
avec autant d'ordre et de propreté, que de
délicatesse et de goût .
Les R. P. Jesuites , pour contribuer à
la joye publique , firent représenter par
leurs Ecoliers la Tragedie du Sacrificce
d'Abraham , de la composition du P. Brumoy.
Les Acteurs surpasserent les talens
ordinaires des Enfans de leur âge , par l'intelligence
et la précision de leur déclamation
, et cette Représentation procura à
M. le Comte d'Albon les premiers complimens
publics. Ces mêmes Peres prépa -1
rent actuellement un jeune Ecolier à soutenir
une These publique de Litterature
qui lui sera dédiée, et qui terminera tout
ce qui se sera passé à cette occasion .
s ,
Dès les premiers jours d'Avril le Comte
d'Albon ayant fait sçavoir à la Ville
de Monbrison le jour qu'il y arrivercit
pour l'enregistremsnt de ses Provisions
et pour prendre possession de sa nouvelle
Dignité, il partit de Roinne, accompagné
de la plus grande partie de la Noblesse de
la Ville et du voisinage , de la Maréchaussée
, de ses Gardes , et d'un grand nombre
d'Officiers et de Domestiques de sa
Maison ; la Bourgeoise des petites Villes
I. Vol.
qiu
C
1994 MERCURE DE FRANCE
qui sont sur la route vint à cheval audevant
de lui , le complimenta et l'accompagna
de Ville en Ville.
Il alla coucher de Roanne à Leigneux ,
Maison et Chapitre de Chanoinesses de
la premiere distinction ; il fut reçû avec
les marques du plus vif empressement ,
complimenté par le Chapitre et par la Noblesse
du voisinage qui s'y étoient rendus
en grand concours . Il en partit le lende
main avec le même cortege , et la Noblesse
qui l'avoit accompagné de Roanne ,
se trouva encore augmentée par celle
qui s'étoit rendue à Leigneux. Le Lieutenant
du Prévôt de la Maréchaussée de.
Monbrison, à la tête de ses Brigades, vint
jusques près de Leigneux, le complimenta
, et l'accompagna jusqu'à Monbrison .
Sur les limites de la banlieuë de cette
Ville , le Lieutenant General du Bailliage
avec la Noblesse de la Ville et des environs
, plusieurs Officiers de ce Siege ,
de l'Election , et des autres Corps vinrent
à cheval au devant de lui .
A son entrée dans la Ville , on fit une
décharge de Fauconneaux et de Boëtes ,
dans le tems que les Echevins firent leur
compliment. La Milice Bourgeoise sous
les Armes , Tambours battans , Enseignes
déployées , formant une double haye de-
1. Vol.
puis
JUIN.
1095
1734.
puis les Portes de la Ville jusqu'à l'Hôtel
qui lui avoit été préparé . Il s'y rendit aux
acclamations du Peuple et au bruit de la
mousqueterie , entouré de huit Drapeaux
de la Bourgeoisie , les Dames magnifiquement
parées étant aux fenêtres. Il trouva
à son Hôtel une infinité de personnes de
distinction , que l'âge ou les infirmités
empêchoient de donner des marques plus
vives de leur zele. Le soir on alluma des
feux dans les rues et dans les Places
bliques , et presque toutes les maisons curent
des illuminations ; on y vit sur tout
quantité de lanternes ingenieusement
faites et peintes aux Armes de la Maison
d'Albon .
pu-
Le lendemain la Milice Bourgeoise se
mit en double haye depuis l'Hôtel du
Comte d'Albon jusqu'au Palais . Les Echovins
, en habit de ceremonie , avec les
Officiets de la Ville , le vinrent prendre;
il étoit précedé dans sa marche par une
Compagnie Franche de 30. hommes d'élite
, en habits uniformes , d'un grand
nombre de Gentilshommes , d'Officiers
Militaires, et d'une infinité de personnes
disringuées ; ses Gardes marchoient immediatement
devant lui , et les Echevins
à ses côtés. La marche étoit fermée par
un nombre égal de trente hommes de la
I. Vol. Cij même
1096 MERCURE DE FRANCE
même Compagnie Franche ;, il fut ainsi
conduit au bruit des Fauconneaux , des
Boëtes , de la Mousqueterie et des Tambours
.A la Porte duPalais il reçut un compliment
du Doyen du Bailliage , qui l'ac
compagna jusqu'au fauteuil qui lui étoit
préparé au milieu du Parquet , et dans
lequel il se plaça , ayant à ses côtés les
Echevins et les Officiers de Ville sur des
chaises ordinaires. La salle d'Audiance
étoit extrêmément ornée , les Dames richement
parées , et beaucoup de personnes
s'y étoient rendues pour assister à la
ceremonie.
L'Huissier Audiancier ayant donné le
signal , le Sieur de Pomerolle , celcbre
Avocat, prononça un três - beau Discours
sur le sujet de la Séance ; il s'étendit sur
l'ancienne origine de la Maison d'Albon
, que l'Histoire assûre être sortie des
Dauphins de Viennois , sur le nombre des
Illustres personnages qu'elle a donnés à
l'Eglise de Lyon depuis l'onziéme siecle.
L'éloge de M. l'Abbé Comte d'Albon
qui est le quatriéme Archidiacre de cette
Eglise de son nom , ne fut point oublié;
ses grandes qualités le rapprochent si fort
de M. son Frere, qu'il semble ne lui ceder
que par la seule circonstance d'être son
puîné.
3
I. Vol. L'OraJUIN.
1734. 1097
L'Orateur rappella la memoire du fameux
Antoine d'Albon , Archevêque de
Lyon , et Commandant pour le Roi dan's
le Gouvernement ; il fit mention de tous
ceux de cette Maison qui avoient rempli
les Dignités de cette Eglise , ainsi que
des quatorze Abbés de Savigny , de plusieurs
Chevaliers et Commandeurs de
Malthe , de deux Gouverneurs du Lyonnois
, Jean et Jacques d'Albon ;, ce dernier
étoit Chevalier des Ordres du Roi
et de la Jarretiere, Favori des trois Rois ;
et si connu dans l'Histoire sous le nom
de Maréchal de Saint André. Il parla de
plusieurs autres Illustres Guerriers , et cafin
du fameux Gosselin d'Albon , Marquis
de Saint Forgeux , duquel M. le Comte
d'Albon décend de Pere en Fils , lequel
se rendit si recommandable dans les premieres
Croizades , et qui rapporta de la
Tetre Sainte le Corps de S. Antoine
dont il fit present à l'Abbaye de cet Ordre.
Il parla aussi de la Transaction faire
entre Jean d'Albon et Humbert Dauphin
de Viennois , qui regle la legitime du premier
. Et en retraçant les differentes Alliances
de cette Maison , il finit par celle
de Camille d'Albon , Marquis de S. Forgeux
, avec Françoise - Julie de Crévant ,
qui a fait entrer dans cette Maison la Prin-
1. Vol. Ciij cipauté
1098 MERCURE DE FRANCE
cipauté Souveraine d'Yvetot en Normandie.
L'Orateur fut particulierement applaudi
lorsqu'il parla des qualités personnelles
de M.le Comte d'Albon , c'est-a- dire
, sa generosité , sa magnificence ,sa pieté,
sa charité, qui lui a merité le titre précieux
de Pere des Pauvres , sa douceur,
son équité , sa politesse , son esprit de
paix qui lerend arbitre des differens , & c.
Ce Discours fut suivi de celui de M.
Thoynet , Procureur du Roi , qui ne
parla pas avec moins d'Eloquence et de
dignité sur le même sujet , et plut infiniment
par sa netteté et par sa précision .
Ensuite M. Demaux , Lieutenant General
, ayant recueilli les voix , prononça
l'enregistrement des Lettres et de l'Acte
d'Installation .
M. le Comte d'Albon s'étant levé et
ayant salué la Compagnie , se remit en
marche dans le même ordre. Le Peuple
fut regalé de plusieurs tonneaux de vin
qui coulerent avec profusion .
Arrivé chez lui il reçût les complimens
de tous les Députés des Corps de la Ville
de Monbrison , et des autres Corps du
département de Forez , ausquels il répondit
avec l'esprit et la politesse qui lui
sont si naturels , et sur tout avec une bonté
de coeur que personne ne se lasse d'admirer.
PenJUIN.
1734 1099
Pendant cinq jours que le Comte d'Albon
a passés à Monbrison , il a tenu deux
tables de vingt- cinq couverts chacune
servies avec la même magnificence , le
même ordre et la même profusion , ce qui
ne l'a pas empêché de faire sentir aux malheureux
que sa generosité et sa charité
étoient inépuisables . Les accommodemens
qu'il a faits ont annoncé que la paix
et l'union ont été ses premieres vûës dans
l'exercice de sa Charge.
Avant son départ les Officiers de Monbrison
lui donnerent uneFête magnifique.
Son retout à Roanne fut celebré par les
mêmes honneurs ; les principales Dames ,
très- parées , allerent dans leurs carosses
au devant de lui à plus d'une lieuë. Une
troupe de plus de cinquante Cavaliers formée
par les principaux de la Ville , propre
ment vêtus et très - bien montés sur des
chevaux richement harnachés , avoit précedé
le carosse des Dames , et étoient
allés à plus de trois lieuës au- devant du
nouveau Lieutenant de Roi . Un Trompette
marchoit à la tête de la Troupe ;
celui qui la commandoit le salua de Fépée
, et lui fit un compliment militaire
qui fut très- goûté et parfaitement bien
reçû.
Le Lieutenant de la Maréchaussée de
1. Vol. Ciiij Roanne
1100 MERCURE DE FRANCE
Roanne fut aussi à la tête de ses Brigades
à quatre ou cinq lieuës au devant de lui;
mais ce qui parut le plus remarquable fut
uneCompagnie de douze jeunes Demoiselles
des plus distinguées et des plus brillantes
, une Dame à leur tête , toutes en habit
d'Amazones , escortées par un pareil
nombre de jeunes Cavaliers , parfaitement
bien montés , qui furent aussi audevant
de lui à près de deux lieuës ; et
après le compliment que lui fit la Dame
qui les conduisoit , elles lui firent cortege
jusqu'a son Hôtel . Son arrivée à Roanne
fut annoncée comme à Monbrison ,
par le bruit des boëtes , de la Mousqueteric
, des Tambours , & c.
La Bourgeoisie sous les Armes forme
une double haye depuis l'entrée de la Ville
jusques chez lui , où il reçût le compli
ment des Echevins et des Officiers du
Corps de la Ville . Il reçut ensuite les
complimens de tous les Corps Ecclesiastiques
, Seculiers et Reguliers , des Officiers
du Bailliage , de l'Election , et des
autres Compagnies .
Les Jesuites y conduisirent un nombre
chosi de leurs Ecoliers , qui firent leurs
complimens en Prose et en Vers François
, en Latin et en Grec. Il retint plus
de soixante personnes à souper ; il y eut
I. Vol. trois
JUIN. 1734. ΙΙΟΙ
trois tables de vingt couverts chacune
servies avec la même magnificence et le
même ordre.
Le lendemain une troupe de jeunes
Garçons de distinction , de l'âge de sept
à huit ans , un des Fils du Lieutenant general
du Baillage à leur tête , et portant la
parole , lui vint faire un compliment en
vers qui lui plut beaucoup. Ce Seigneur
eut la bonté de lui faire present et de le
ceindre d'une magnifique épée, en répondant
à son compliment avec la derniere
politesse.Le jeune Enfant sensible au-delà
de l'expression à l'honneur qu'il avoit
reçû , pressa vivement M. son Pere de
lui composer un remerciement qu'il apprit
toute la nuit , et qu'il alla reciter le
endemain.
Le surlendemain le Comte d'Albon fit
inviter à dîner tous les Corps , au nombre
de plus de 60. personnes , ainsi que
les Officiers Militaires ; la même délicatesse
et la même abondance s'y firent
remarquer.
Une partie des jeunes Cavaliers et des
Amazones qui allerent au devant de lui,
pour terminer toutes ces fêtes parun spectacle
vif et brillant,a fait dresser un Théâtre
magnifique dans le jeu de Palme de
la Ville , sur lequel ils ont represent la
I. Vol. Cy Tra1102
MERCURE DE FRANCE
Tragedie d'Andromaque , suivie de la petite
Piece des Vendanges de Surenne , avec
tous les ornemens , mêlés de danses. Les
Acteurs ont passé l'attente desSpectateus ;
et le Marquis de C .... qui s'est chargé
de les exercer , doit s'applaudir de ses
soins , encore plus de ses talens pour la
déclamation .
On peut dire que dans toutes ces Fêtes
rien n'a manqué de la part de la Province,
pour prouver à M. le Comte d'Albon
combien les coeurs lui sont dévoüés ; et
de la part de ce Seigneur , combien il a
été sensible aux empressemens qu'on lui
a témoignés.
Voici le compliment du Fils de M. Huť
de la Curée , Lieutenant General au
Bailliage de Roanne.
SEigneur , les jeux , les ris , les fêtes , l'allo
gresse ,
Ont été de tout tems amis de la jeunesse ;
Permets donc qu'Apollon secondant nos transports ,
Pour les mieux exprimer nous prête ses accords.
› Ta Noblesse, ton Sang , ton coeur ton caractere
T'acquirent de tout tems le doux talent de plaire ;
Et de tes qualités sincere admirateur ,
Chacun t'ofre à l'envi l'hommage de son creur.
Nos braves Citoyens par leur ardeur guerriere ,
I. Vol.
Sem17'
4. 1103
Semblent aux champs de Mars s'ouvrir une car◄
riere ;
Au bruit de leurs Tambours , au son de leurs Clairons
"
¿
On voit à chaque instant grossir leurs Bataillons
Et d'une double file honorant ton passage,
De leur filelité leur ardeur est le gage ,
Empressés de prouver que sous tes étendarts
Leur valeur défendra leurs antiques remparts.
Des Echevins zelés à leur devoir dociles ,
T'ofrent les clefs des coeurs avec celles des Villes.
Et vientnent t'assûrer de leur attachement ,
Par la solemnité d'un auguste serment ;
De toute part l'écho de la voix populaire ,
Benit l'heureux instant où tu vis la lumiere.
Mille et mille soukaits portés jusques aux Cieux
pour toi des jours sains et nom- Leur demandent
breux .
Resterons- nous muets, tandis que tout s'anime ?
Non , non >
nous allons tous d'une voix unanime
Crier dans nos transports longissimè vivat ;
Voilà nos voeux , Seigneur , Deus exaudiat.
Suit le Remerciement du même jeune
Homme , sur l'épée dont M.d'Albon
lui a fait present.
SEigneur , mon coeur reçoit avec reconnoissance
Ce present que je dois à ta magnificence .
1.Vol. Cvj Tu
1104 MERCURE DE FRANCE
Tu m'armes Chevalier : Ceux des siecles passés
Vont voir par mes exploits tous les leurs effacés..
Je sens avec mon sang circuler le courage ,
Et mon ardeur prévient les forces de mon âge ;
Les Renauds , les Rollands , et les deux Amadis,
Instruits de mes projets en feroient interdits.
Le trait n'est point Gascon ; car aux ames bien
nées
La valeur n'atsend pas le nombre des années ;
Et quand par toi , Seigneur , on voit armer son
bras,
On brave les périls et l'horreur du trépas.
Paroissez , fier Germain , paroissez , Moscovite,
Je fçaurai vous dompter , vous réduire à lafuite
J'enjure par ce fer que j'ai reçû de toi ,
Par lafidelité que je dois à mon Roi,
Par l'amour paternel , par celui de la gloire ,
Enfin par le désir de vivre dans l'histoire.
Mais ce fer me seroit encor plus précieux
Si pour toi je pouvois l'employer à tes yeux.
Fermer
Résumé : L'INSTALLATION du Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, dans la Charge de Lieutenant de Roi de la Province de Foretz.
Le Comte d'Albon, Prince d'Yvetot, issu d'une des plus anciennes maisons du Royaume, a été nommé Lieutenant du Roi de la Province de Foretz après le décès du Comte de Verdun. La ville de Roanne, capitale du Roannois, a célébré sa nomination et ses qualités personnelles. Le Comte d'Albon a organisé plusieurs fêtes à Roanne, dont la dernière a été particulièrement somptueuse avec 118 invités. Les Jésuites ont contribué à la joie publique en représentant la tragédie du Sacrifice d'Abraham. Le Comte d'Albon s'est ensuite rendu à Monbrison pour l'enregistrement de ses provisions et la prise de possession de sa nouvelle dignité. Il a été accompagné par la noblesse, la maréchaussée, et un grand nombre d'officiers et de domestiques. À Monbrison, il a été accueilli avec des honneurs militaires et des illuminations. L'enregistrement des lettres et de l'acte d'installation a été suivi de discours élogieux sur la Maison d'Albon et les qualités personnelles du Comte. Pendant son séjour à Monbrison, le Comte d'Albon a tenu des tables somptueuses et a fait preuve de générosité envers les pauvres. Son retour à Roanne a été célébré par des honneurs similaires, avec des fêtes et des spectacles organisés par la jeunesse locale. Les Jésuites ont présenté des compliments en prose et en vers. Le Comte d'Albon a reçu des compliments de divers corps ecclésiastiques et militaires, et a offert des présents, notamment une épée à un jeune garçon. Les fêtes se sont conclues par une représentation théâtrale. Le texte est également un poème célébrant le courage et la loyauté des citoyens et d'un jeune homme en particulier. Les citoyens, animés par une ardeur guerrière, proclament leur fidélité et leur valeur sous les étendards de leur seigneur. Les échevins offrent les clés des cœurs et des villes, assurant leur attachement par un serment solennel. La voix populaire bénit l'instant de la naissance du seigneur et souhaite pour lui des jours sains et nombreux. Le jeune homme remercie son seigneur pour le présent d'une épée, symbole de son armement en chevalier. Il exprime sa reconnaissance et sa détermination à accomplir des exploits qui effaceront ceux des siècles passés. Il affirme que le courage circule dans son sang et que son ardeur dépasse les forces de son âge. Il se compare aux héros légendaires comme Renaud, Roland et les deux Amadis, et se prépare à affronter les Germains et les Moscovites. Il jure par l'épée reçue, sa fidélité au roi, l'amour paternel, la gloire et le désir de vivre dans l'histoire. Il exprime enfin le souhait d'utiliser cette épée pour son seigneur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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26
p. 205-209
« Le premier de Janvier, les Princes & Princesses, & les Seigneurs & Dames de la Cour, [...] »
Début :
Le premier de Janvier, les Princes & Princesses, & les Seigneurs & Dames de la Cour, [...]
Mots clefs :
Ordre, Messe, Marquis, Lieutenant, Roi, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le premier de Janvier, les Princes & Princesses, & les Seigneurs & Dames de la Cour, [...] »
E premier de Janvier , les Princes & Princefeurent
l'honneur de complimenter le Roi fur la
nouvelle année .
Le Corps de Ville a rendu à cette occafion fes
refpects à leurs Majeftés & à la Famille royale.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés vers les
onze heures du matin dans le cabinet du Roi
Sa Majesté fortit de fon appartement pour aller à
la Chapelle. Le Roi , devant qui les deux Huifhiers
de la chambre portoient leurs mafles , étoit
en manteau , le collier de l'Ordre par deffus , ainfi
que celui de l'Ordre de la Toifon d'or . Sa Majefté
étoit précédée du Duc d'Orléans , du Prince
de Condé , du Comte de Charolois , dų Prince
106 MERCURE DE FRANCE.
de Conti , du Comte de la Marche , du Prince de
Dombes , du Comte d'Eu , & des Chevaliers
Commandeurs & Officiers de l'Ordre. Après la
grande Meffe , qui fut célébrée par le Prince Conftantin
, premier Aumônier du Roi , & Prélat
Commandeur de l'Ordre , le Roi fut reconduit à
fon appartement en la maniere accoutumée.
Monfeigneur le Dauphin n'affifta point à la
grande Meffe , à caufe d'une légere indifpofition .
Le Duc d'Ayen étant devenu titulaire du Gouvernement
de Saint - Germain- en- Laye par la démiffion
du Maréchal Duc de Noailles , le Roi a
accordé la furvivance de ce Gouvernement au
Comte d'Ayen , Meftre de Camp du Régiment de
Noailles Cavalerie.
M. l'Abbé de Gouyon , Vicaire Général & Archidiacre
de l'Evêché de Saint Pol de Léon , a été
nommé Aumonier de Madame Adélaïde.
Les Capitaux échus par le fort de la Lotterie
tirée le 19 du mois de Décembre dernier , pour le
remboursement annuel des rentes fur la caiffé générale
des amortiffemens , montent à la fomme
de treize cens foixante - neuf mille neuf cens foixante
livres.
"
Le Roi a difpofé de la place de Grand Croix ,
vacante dans l'Ordre royal & militaire de Saint
Louis , par la mort du Comte de Chabannes
en faveur du Marquis de Créqui , Lieutenant-Gé
néral des armées de Sa Majefté ; & Commandeur
de cet Ordre. Le Chevalier de Créqui avoit déja
les honneurs de Grand Croix.
Le Comte de Coetlogon , auffi Lieutenant- Gé
néral , a eu la place de Commandeur du Marquis
de Créqui .
Sa Majefté a donné la Compagnie des Gendar
mes Anglois , qui vaquoit par la démiffion du Vi
FEVRIER. 1758. 207
Comte de Courtomer , au Comte de Lannoy , Brigadier
de Cavalerie , & Capitaine- Lieutenant de
la Compagnie des Chevaux -Legers d'Orléans ; &
la Compagnie des Chevaux - Legers d'Orléans au
Marquis de Tracy , Sous-Lieutenant des Chevaux
Legers de Monfeigneur le Dauphin.
Sa Majesté fit le r' . Janvier , dans fa chambre , la
cérémonie de recevoir Chevaliers de l'Ordre royal
& militaire de Saint Louis , le Marquis de Bezons ,
Brigadier de Cavalerie , Meſtre de Camp du régiment
de fon nom ; le Comte de Lillebonne , Brigadier
de Dragons , Mestre de Camp du régiment
d'Harcourt ; le Marquis de la Châtre , Brigadier
d'Infanterie , Colonel du régiment de Cambrefis
; le Comte de Valentinois , Sous- Lieutenant
des Gendarmes de Monfeigneur le Duc de Bourgogne
le Chevalier de Villefort , Lieutenant de
Roi des Iles de Sainte Marguerite ; M. de Monfort
, Capitaine au régiment d'Infanterie de Provence
, & M. de Valcourt , Capitaine au régiment
de Cavalerie de la Rochefoucauld.
Le Roi a difpofé du Gouvernement de Verdun
& du Verdunois , vacant par la mort du Comte do
Chabannes , en faveur du Marquis de Chazeron ,
Lieutenant- Général de fes armées , & Lieutenant
des Gardes du Corps dans la Compagnie de Bethune.
Le Marquis de Chazeron remet fon Gou
vernement de Breft & fa Brigade dans les Gardes
du Corps. Outre le nouveau Gouvernement dont
il vient d'être pourvu , il a obtenu une penfion de
fix mille livres.
La Brigade qui vaque par la retraite , paffe au
Marquis de Sefmaifons.
Sa Majesté a accordé le Gouvernement de Ville.
franche, en Rouffillon , qu'avoit le feu Vicomte
du Chayla, au Chevalier de Muy , Lieutenant-
Général .
208 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de Wignacourt , premier Cornette
de la Compagnie des Chevaux - Legers de Monfeigneur
le Dauphin , monte à la Sous- Lieutenance
de cette Compagnie , & fa Cornette a été
donnée au Comte de Vaudremont , Guidon des
Gendarmes Anglois.
L'Abbaye de Ville-Chaffon , Ordre de Saint
Benoît , Dioceſe de Sens , a été réunie , avec
tranſlation du titre , au Prieuré de Moret , du même
Ordre & du même Dioceſe , en faveur de la
Dame de Soulange , Abbeffe de Royal -Lieu , que
le Roi y a nommée
Le 7 Janvier & les jours fuivans , on a fait le
feptiéme tirage de la feconde Lotterie royale. Le
principal lot eft échu au numero 1588 ; le fecond
lot , au numero 25033 , & la premiere prime ,
numero 11651 .
au
Le 13 , pendant la Meffe du Roi , l'Evêque
d'Auxerre prêta ferment de fidélité entre les mains
de Sa Majesté.
Le 15 , le Duc & le Comte de Lauraguais remercierent
le Roi de la grace que Sa Majesté a
fait au Comte , en lui accordant un Brevet d'honneurs.
Sa Majefté a nommé Miniftre d'Etát M. Moreau
de Seychelles , Confeiller d'Etat ordinaire , & an
Confeil royal , Contrôleur Général des Finances.
Le Marquis de Langeron , Lieutenant - Général
des armées du Roi , a obtenu de Sa Majefté le
Gouvernement de Breft , vacant par la démiffion
du Marquis de Chazeron .
Pendant le cours de l'année derniere , il s'eſt
fait dans cette capitale 18909 Baptêmes , 4143
Mariages , & 21724 enterremens . Le nombre des
enfans trouvés a été de 4231 .
Le 12 de ce mois , l'Evêque de Saint Omer fut
FEVRIER. 1755. 209
facré dans l'Eglife des Religieufes de Conflans par
l'Archevêque de Paris , affifté des Evêques de Cahors
& de Senlis .
Le 18 , pendant la Meffe du Roi , l'Evêque de
Saint Omer prêta ferment de fidelité entre les
mains de Sa Majesté.
La Reine alla le 20 entendre la Meffe dans l'Eglife
de la Maifon de Saint Cyr. Sa Majesté y donna
le voile aux Dlles de Durfort & de Dormenan .
La Meffe fut célébrée par l'Evêque de Chartres ,
& ce Prélat fit la cérémonie.
Monfeigneur le Dauphin , qu'une légere indifpofition
obligeoit depuis quelque tems de gar
der fon appartement , jouit maintenant d'une parfaite
fanté.
Madame Victoire ayant été attaquée d'une fievre
violente & d'un grand mal de tête , fut fai
gnée le 16 deux fois du pied ; la premiere à fix
heures du foir , la feconde à minuit . La derniere
faignée fit tomber la fievre , & procura le fommeil.
Actuellement Madame Victoire eft auffi - bien
qu'on puifle le deſirer.
M. de Vergennes , Miniftre du Roi auprès de
PElecteur de Tréves , a été nommé par Sa Majef
té pour aller réfider en qualité d'Envoyé extraor
dinaire à la Porte Ottomane.
L'Evêque de Cahors , affifté des Evêques de Die
& de Graffe , facra le 19 l'Evêque de Bethleem
dans la hapelle du Seminaire de S. Sulpice,
Le 23 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix - huit cens dix livres . Les billets de la
premiere lotterie royale étoient à huit cens trente.
Ceux de la feconde lotterie n'avoient point de prix
fixe.
l'honneur de complimenter le Roi fur la
nouvelle année .
Le Corps de Ville a rendu à cette occafion fes
refpects à leurs Majeftés & à la Famille royale.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Eſprit , s'étant affemblés vers les
onze heures du matin dans le cabinet du Roi
Sa Majesté fortit de fon appartement pour aller à
la Chapelle. Le Roi , devant qui les deux Huifhiers
de la chambre portoient leurs mafles , étoit
en manteau , le collier de l'Ordre par deffus , ainfi
que celui de l'Ordre de la Toifon d'or . Sa Majefté
étoit précédée du Duc d'Orléans , du Prince
de Condé , du Comte de Charolois , dų Prince
106 MERCURE DE FRANCE.
de Conti , du Comte de la Marche , du Prince de
Dombes , du Comte d'Eu , & des Chevaliers
Commandeurs & Officiers de l'Ordre. Après la
grande Meffe , qui fut célébrée par le Prince Conftantin
, premier Aumônier du Roi , & Prélat
Commandeur de l'Ordre , le Roi fut reconduit à
fon appartement en la maniere accoutumée.
Monfeigneur le Dauphin n'affifta point à la
grande Meffe , à caufe d'une légere indifpofition .
Le Duc d'Ayen étant devenu titulaire du Gouvernement
de Saint - Germain- en- Laye par la démiffion
du Maréchal Duc de Noailles , le Roi a
accordé la furvivance de ce Gouvernement au
Comte d'Ayen , Meftre de Camp du Régiment de
Noailles Cavalerie.
M. l'Abbé de Gouyon , Vicaire Général & Archidiacre
de l'Evêché de Saint Pol de Léon , a été
nommé Aumonier de Madame Adélaïde.
Les Capitaux échus par le fort de la Lotterie
tirée le 19 du mois de Décembre dernier , pour le
remboursement annuel des rentes fur la caiffé générale
des amortiffemens , montent à la fomme
de treize cens foixante - neuf mille neuf cens foixante
livres.
"
Le Roi a difpofé de la place de Grand Croix ,
vacante dans l'Ordre royal & militaire de Saint
Louis , par la mort du Comte de Chabannes
en faveur du Marquis de Créqui , Lieutenant-Gé
néral des armées de Sa Majefté ; & Commandeur
de cet Ordre. Le Chevalier de Créqui avoit déja
les honneurs de Grand Croix.
Le Comte de Coetlogon , auffi Lieutenant- Gé
néral , a eu la place de Commandeur du Marquis
de Créqui .
Sa Majefté a donné la Compagnie des Gendar
mes Anglois , qui vaquoit par la démiffion du Vi
FEVRIER. 1758. 207
Comte de Courtomer , au Comte de Lannoy , Brigadier
de Cavalerie , & Capitaine- Lieutenant de
la Compagnie des Chevaux -Legers d'Orléans ; &
la Compagnie des Chevaux - Legers d'Orléans au
Marquis de Tracy , Sous-Lieutenant des Chevaux
Legers de Monfeigneur le Dauphin.
Sa Majesté fit le r' . Janvier , dans fa chambre , la
cérémonie de recevoir Chevaliers de l'Ordre royal
& militaire de Saint Louis , le Marquis de Bezons ,
Brigadier de Cavalerie , Meſtre de Camp du régiment
de fon nom ; le Comte de Lillebonne , Brigadier
de Dragons , Mestre de Camp du régiment
d'Harcourt ; le Marquis de la Châtre , Brigadier
d'Infanterie , Colonel du régiment de Cambrefis
; le Comte de Valentinois , Sous- Lieutenant
des Gendarmes de Monfeigneur le Duc de Bourgogne
le Chevalier de Villefort , Lieutenant de
Roi des Iles de Sainte Marguerite ; M. de Monfort
, Capitaine au régiment d'Infanterie de Provence
, & M. de Valcourt , Capitaine au régiment
de Cavalerie de la Rochefoucauld.
Le Roi a difpofé du Gouvernement de Verdun
& du Verdunois , vacant par la mort du Comte do
Chabannes , en faveur du Marquis de Chazeron ,
Lieutenant- Général de fes armées , & Lieutenant
des Gardes du Corps dans la Compagnie de Bethune.
Le Marquis de Chazeron remet fon Gou
vernement de Breft & fa Brigade dans les Gardes
du Corps. Outre le nouveau Gouvernement dont
il vient d'être pourvu , il a obtenu une penfion de
fix mille livres.
La Brigade qui vaque par la retraite , paffe au
Marquis de Sefmaifons.
Sa Majesté a accordé le Gouvernement de Ville.
franche, en Rouffillon , qu'avoit le feu Vicomte
du Chayla, au Chevalier de Muy , Lieutenant-
Général .
208 MERCURE DE FRANCE.
Le Marquis de Wignacourt , premier Cornette
de la Compagnie des Chevaux - Legers de Monfeigneur
le Dauphin , monte à la Sous- Lieutenance
de cette Compagnie , & fa Cornette a été
donnée au Comte de Vaudremont , Guidon des
Gendarmes Anglois.
L'Abbaye de Ville-Chaffon , Ordre de Saint
Benoît , Dioceſe de Sens , a été réunie , avec
tranſlation du titre , au Prieuré de Moret , du même
Ordre & du même Dioceſe , en faveur de la
Dame de Soulange , Abbeffe de Royal -Lieu , que
le Roi y a nommée
Le 7 Janvier & les jours fuivans , on a fait le
feptiéme tirage de la feconde Lotterie royale. Le
principal lot eft échu au numero 1588 ; le fecond
lot , au numero 25033 , & la premiere prime ,
numero 11651 .
au
Le 13 , pendant la Meffe du Roi , l'Evêque
d'Auxerre prêta ferment de fidélité entre les mains
de Sa Majesté.
Le 15 , le Duc & le Comte de Lauraguais remercierent
le Roi de la grace que Sa Majesté a
fait au Comte , en lui accordant un Brevet d'honneurs.
Sa Majefté a nommé Miniftre d'Etát M. Moreau
de Seychelles , Confeiller d'Etat ordinaire , & an
Confeil royal , Contrôleur Général des Finances.
Le Marquis de Langeron , Lieutenant - Général
des armées du Roi , a obtenu de Sa Majefté le
Gouvernement de Breft , vacant par la démiffion
du Marquis de Chazeron .
Pendant le cours de l'année derniere , il s'eſt
fait dans cette capitale 18909 Baptêmes , 4143
Mariages , & 21724 enterremens . Le nombre des
enfans trouvés a été de 4231 .
Le 12 de ce mois , l'Evêque de Saint Omer fut
FEVRIER. 1755. 209
facré dans l'Eglife des Religieufes de Conflans par
l'Archevêque de Paris , affifté des Evêques de Cahors
& de Senlis .
Le 18 , pendant la Meffe du Roi , l'Evêque de
Saint Omer prêta ferment de fidelité entre les
mains de Sa Majesté.
La Reine alla le 20 entendre la Meffe dans l'Eglife
de la Maifon de Saint Cyr. Sa Majesté y donna
le voile aux Dlles de Durfort & de Dormenan .
La Meffe fut célébrée par l'Evêque de Chartres ,
& ce Prélat fit la cérémonie.
Monfeigneur le Dauphin , qu'une légere indifpofition
obligeoit depuis quelque tems de gar
der fon appartement , jouit maintenant d'une parfaite
fanté.
Madame Victoire ayant été attaquée d'une fievre
violente & d'un grand mal de tête , fut fai
gnée le 16 deux fois du pied ; la premiere à fix
heures du foir , la feconde à minuit . La derniere
faignée fit tomber la fievre , & procura le fommeil.
Actuellement Madame Victoire eft auffi - bien
qu'on puifle le deſirer.
M. de Vergennes , Miniftre du Roi auprès de
PElecteur de Tréves , a été nommé par Sa Majef
té pour aller réfider en qualité d'Envoyé extraor
dinaire à la Porte Ottomane.
L'Evêque de Cahors , affifté des Evêques de Die
& de Graffe , facra le 19 l'Evêque de Bethleem
dans la hapelle du Seminaire de S. Sulpice,
Le 23 , les Actions de la Compagnie des Indes
étoient à dix - huit cens dix livres . Les billets de la
premiere lotterie royale étoient à huit cens trente.
Ceux de la feconde lotterie n'avoient point de prix
fixe.
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Résumé : « Le premier de Janvier, les Princes & Princesses, & les Seigneurs & Dames de la Cour, [...] »
Le 1er janvier, les princes et princesses complimentèrent le Roi pour la nouvelle année. Le Corps de Ville rendit hommage aux Majestés et à la famille royale. Les membres de l'Ordre du Saint-Esprit se réunirent dans le cabinet du Roi, qui se rendit à la chapelle accompagné de plusieurs princes et dignitaires. Après la messe, célébrée par le Prince Constantin, le Roi fut reconduit à son appartement. Le Dauphin n'assista pas à la messe en raison d'une légère indisposition. Plusieurs nominations et attributions eurent lieu. Le Duc d'Ayen devint titulaire du Gouvernement de Saint-Germain-en-Laye, et le Comte d'Ayen obtint la survivance de ce gouvernement. L'Abbé de Gouyon fut nommé aumônier de Madame Adélaïde. Les capitaux de la loterie du 19 décembre s'élevèrent à 1 369 960 livres. Le Roi nomma le Marquis de Créqui Grand Croix de l'Ordre de Saint-Louis et le Comte de Coetlogon Commandeur. Diverses compagnies et gouvernements furent attribués, notamment au Comte de Lannoy et au Marquis de Tracy. Plusieurs personnes furent reçues Chevaliers de l'Ordre de Saint-Louis, dont le Marquis de Bezons et le Comte de Lillebonne. Le Marquis de Chazeron obtint le Gouvernement de Verdun et une pension de 6 000 livres, tandis que le Marquis de Sessmaisons prit sa brigade. Le Chevalier de Muy reçut le Gouvernement de Villefranche. L'Abbaye de Ville-Chaffon fut réunie au Prieuré de Moret en faveur de la Dame de Soulange. Le 7 janvier, eut lieu le septième tirage de la seconde lotterie royale. Le 13 janvier, l'Évêque d'Auxerre prêta serment de fidélité au Roi. Le Duc et le Comte de Lauraguais remercièrent le Roi pour une grâce accordée au Comte. M. Moreau de Seychelles fut nommé Contrôleur Général des Finances. Le Marquis de Langeron obtint le Gouvernement de Brest. En 1757, Paris enregistra 18 909 baptêmes, 4 143 mariages et 21 724 enterrements, avec 4 231 enfants trouvés. Le 12 février, l'Évêque de Saint-Omer fut sacré. Le 18 février, il prêta serment de fidélité au Roi. La Reine se rendit à Saint-Cyr le 20 février. Le Dauphin recouvra la santé après une légère indisposition. Madame Victoire fut soignée pour une fièvre violente. M. de Vergennes fut nommé Envoyé extraordinaire à la Porte Ottomane. Les actions de la Compagnie des Indes étaient à 1 810 livres, et les billets de la première lotterie royale à 830 livres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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27
p. 143-174
RESULTAT de la dispute entre le P. Laugier & M. Frezier, concernant le Goût de l'Architecture.
Début :
Si l'on ne connoissoit l'esprit de l'homme, on auroit lieu de s'étonner que [...]
Mots clefs :
Dispute, Architecture, Architectes, Murs, Porte, Voûte, Église, Angle, Colonne, Marc-Antoine Laugier, Amédée-François Frézier, Vitraux, Colonnade, Nef, Construction, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : RESULTAT de la dispute entre le P. Laugier & M. Frezier, concernant le Goût de l'Architecture.
RESULTAT de la difpute entre le P.
Laugier & M. Frezier , concernant le
Goût de l'Architecture.
Sm
I l'on ne connoiffoit
l'efprit de l'homme
, on auroit lieu de s'étonner
que
de toutes les difputes
littéraires
il ne réfulte
prefque
aucun accord entre les parties conteftantes
, ni même un fimple aveu de
conviction
de la validité des raifons alléguées
d'un adverfaire
à l'autre , quoiqu'il
foit rare qu'elles
puiffent
être d'une égalité
de poids à devoir être mifes dans la balance
du doute.
J'avois premierement établi dans mes
Remarques , inférées dans le Mercure du
mois de Juillet dernier , que je ne croyois
pas qu'il y eût un beau effentiel en architec
144 MERCURE DE FRANCE .
C
ture , fondé fur les variétés des goûts particuliers
de chaque nation , & de plus des
variations de la même en différens tems ,
comme je l'ai vû de nos jours.
à
à
Le R. Pere Laugier , qui eft d'un fentiment
contraire , a fait de beaux raifonnemens
pour prouver ( non l'exiſtence de
cette chimere ) mais la poffibilité , convenant
qu'actuellement aucun des architectes
de tous les pays connus n'eft parvenu
la montrer dans fes ouvrages. Le public m'a
l'obligation de lui avoir procuré ce beau
diſcours , dont j'abandonne l'examen , n'étant
pas dans le goût d'une difpute métaphyfique
fur les arts , où je me contente de
raifonner conféquemment aux faits qui me
font connus ,
propos de quoi je ne puis
m'empêcher de faire une remarque fur la
contradiction de ce que le R. P. dit d'une
égliſe bâtie à Pekin , à la maniere Européenne
, par les Jéfuites , qui n'a pas femblé
, dit- il , aux Chinois indigne de leur admiration
, avec ce qu'en dit le Frere Attiret
, dans les Lettres édifiantes & curieufes
que j'ai cité , qu'il ne faut pas leur vanter
l'architecture Grecque & Romaine , qu'ils
ne goûtent en aucune façon . Il en pouvoit
parler pertinemment , étant lui -même peintre
& architecte à la Cour de l'Empereur .
Tel eſt le réſultat de la premiere partie de
nos
&
MAI. 1755.
145
nos altercations. Dans la feconde , le R.
Pere , après s'être rangé du côté de mon
opinion , contre cette prétendue origine
de la vraie beauté qu'on veut tirer des
proportions harmoniques employées en architecture
, fe détache de mon parti pour
m'attaquer fur ce que j'ai dit que les architectes
anciens , & la plupart des modernes
, n'ont jamais penfé à ces principes
fcientifiques ; ce que j'ai prouvé par le filence
de tous leurs auteurs . Cette réflexion ,
dit- il , eft plus maligne que folide , comme s'il
vouloit me brouiller avec les vivans : mais
comment prouve - t-il fa conjecture à l'égard
de la folidité ? c'eft en difant qu'il
peut fort bien fe faire que fans y penfer , &
comme à tâtons , les architectes ayent rencon-
· tré le vrai.
Ainfi fon induction n'étoit pas plus jufte
que celle qui lui a fait conjecturer , mal à
propos , que j'étois infenfible à la vûe des
belles chofes , comme un ftupide qui lui
fait pitié. Je le plains , dit il , du tort que
lui a fait la nature ; il eft privé d'une grande
fource de plaifirs , de n'avoir point éprouvé
de ces mouvemens
enchanteurs qu'excite la
préfence des belles chofes , lefquels vont ( de
l'aveu du R. P. * ) juſqu'à l'extafe & au
* Voyez fon Effai fur l'Architecture.
G
146 MERCURE DE FRANCE.
•
transport ; fon ame , continue- t- il , en parlant
de moi , eft vraisemblablement de celles
qui ont été battues à froid. Belle métaphore
tirée apparemment de la rhétorique des Cyclopes
, pour égayer une matiere férieufe ,
par un peu de mêlange du ftyle des farces ,
à laquelle je pourrois répondre , & montrer
en quoi confifte fon erreur , par un
proverbe du même ton , que les délicats
font difficiles à nourrir.
Les deux premieres parties de mes remarques
ne regardoient point le P. Lau--
gier , il s'y eft mêlé fans vocation ; mais
nous voici arrivés à ceux qui peuvent l'intéreffer
.
Il commence par m'attaquer fur ce que
j'ai dit , que le petit Traité d'Architecture
de M. ( où comme l'appelle le Dictionnaire
de Trévoux , au mot Eglife ) le R.
Pere de Cordemoy , Chanoine Régulier ,
ne contient rien de nouveau ; il qualifie ce
difcours , tout fimple qu'il eft , d'invective
indecente , parce qu'il l'a pris pour fon
coryphée. Y avoit- il là matiere à un propos
qui annonce trop de fenfibilité au refus
que j'ai fait d'applaudir à la prééminence
qu'il veut donner à ce Chanoine
fur tous nos Architectes , avec d'autant
moins de raifon que je lui avois fait remarquer
que cet auteur en convenoit lui-
1 7
MAI
1755 147
même dans fon Epitre dédicatoire à M. le
Duc d'Orléans , en 1706 , à qui il ne le
préfentoit que comme un Recueil de ce
qui fe trouve difperfe dans les ouvrages des
plus habiles , foit anciens ou modernes ? Ce
qu'il n'eft pas difficile de reconnoître à
ceux qui ont puifé dans les fources , car
les approbations ou critiques n'entrent
point en compte de nouveauté du fond de
la doctrine.
t
Il vient enfuite à un des points principaux
de notre difpute concernant les pilaftres
, qu'il abhorre comme des enfans
batards de l'architecture , engendrés par l'ignorance.
Il dit qu'il s'eft mis en devoir de
justifier fon averfion dans le premier chapitre
defan effai , où il n'a pas mieux réuffi
fur cet article qu'en bien d'autres , fi l'on
en juge par l'examen de cet effai , auquel
il a fourni une matiere de critique affez
ample pour être prefque auffi étendue que
le texte , fans y comprendre ce qu'on y
peut, ajouter , comme il confte en partie
-par mes remarques & ma réplique , qui
- n'ont pas épuifé la matiere. Il dit cependant
qu'il a raisonné par une
confequence
logique néceffaire du principe qui fert de
2fondement à tout le reste.
Quel eft ce principe ? j'ai beau lire ce
chapitre , je n'y en trouve aucun , à
a moins
Gij
148 MERCURE
DE FRANCE.
que
It qu'il ne l'établiffe fur ce qu'il dit
pilaftre représente une colonne . Il faut convenir
qu'il la repréfente bien imparfaitement
, comme le quarré repréfente le rond.
Car puifque les cylindres & les prifmes
de même hauteur font entr'eux comme
leurs bafes , le quarré circonfcrit repréfente
le cercle infcrit
par une confé
quence
mathématique .
Mais , dira-t -on , c'est parce qu'il en
Occupe la place : cette interprétation feroit
jufte , fi on faifoit un portique tout
de pilaftres ifolés , excepté aux angles faillans
des entablemens , fous lefquels une
colonne ne peut être admife fans faute de
jugement ; parce qu'elle ne peut y faire
les fonctions de pilaftre , en ce qu'elle
laiffe du porte-à-faux de cet angle , comme
je l'ai démontré ; & fi l'on rapporte les
piéces d'architecture à la charpente d'une
cabane , le pilaftre en cet endroit y repréfente
un potean cornier , qui eft auffi effentiellement
équarri qu'un fomier repréfenté
par l'architrave . En effet , pour foutenir
une encoignure en retour d'équerre ( pour
parler en termes de l'art ) , il faut un fupport
quarré ; le quart de cercle infcrit dans
un angle droit n'occupe qu'environ les
deux tiers de fa furface , ou plus précifément
onze quatorziemes ; de forte que le
M.Aha1735 31% 149
triangle mixte reftant,compris par les deux
lignes droites tangentes & le quart de cercle
concave , eft l'étendue de la furface
qui porte à faux , c'est - à-dire fans appui.
Donc la colonne ne peut être fubftituée
au pilaftre dont elle ne peut faire pleinement
les fonctions ; donc la conféquence logique
du R. Pere étant tirée d'un faux principe
, eft invalide pour juftifier fon averfion
qui lui eft particuliere & unique.
Sa logique l'a mieux fervi à refuter la
contradiction qu'on lui avoit reprochée ,
d'avoir appellé les pilaftres des innovations,
après en avoir reconnu l'ancienneté dans
les antiques. On voit bien par la fubtilité
de fa folution , qu'il a enfeigné le grand
art, de ne refter jamais court dans la difpute
, que les facétieux appellent l'art de
fendre un argument en deux par un diftingo
, pour le fauver par la breche ,
Mais voyons comment il réfout l'ob
jection du porte-à- faux fous l'angle faillant
d'un entablement , le faifant foutenir par
des colonnes ; il croit avoir imaginé un
expédient pour l'éviter : il faut le lire attentivement
, car il le mérite. Je ne mettrai
rien ( dit -il ) dans l'angle même ; je rangerai
mes colonnes aux deux côtés le plus près
de l'angle qu'ilme fera poffible . Cela eft clair,
c'est - à - dire jufqu'à ce que les deux chapi
Giij
6 MERCURE DE FRANCE.
teaux fe touchent fur la diagonale de l'an
gle. Mais comment appellera-t- on cet ef
pace quarré , dont les colonnes feront fé
parées en dehors , lequel eft formié par la
prolongation de l'alignement des faces intérieures
de l'architrave jufqu'à la rencon
tre des extérieures avec lefquelles elles
forment un quarré , dont la longueur des
côtés eft déterminée par l'épaiffeur della
colonnade , fuppofant l'angle faillant droit ,
ou bien un trapézoïde s'il eft aigu ou ob-
Eus ? N'eft- ce pas un porte- à- faux tout en
Fair , au dire de tous les Architectes de
Europe ? fans doute . Done ce prétendu
moyen imaginé pour Péviter ; Faugmente
ridiculement , par un effet contraire à fon
Intention , & d'une maniere fi choquante
que fans être architecte , tout fpectateur
un peu judicieux ne manqueroit pas d'en
être frappé , & de Te récriér quel ele
rignorant qui a été capable d'une telle bafourdife
? C'eft içi un de ces cas doit parle
HR . Pere dans fon préludes on la difpute
eft neceffaire pour fournir des préfervatifs
contre le poifon des vaines imaginations . On
ne peut concevoir comment un homme
defprit , tel qu'il eft , & qui s'annonce
pour avoir des connoillances dans l'art de
batir moins bornées a
qu'on ne le préfume, a pu
fe tromper fi étonnamment ; il faut quiP
M A I. 1755
V
alt raifonné fur l'apparence de l'angle
rentrant , au lieu du faillant dont il s'agit.
Pour montrer l'utilité des pilaftres pré- *
férablement aux colonnes dans les parties'
des édifices deſtinées à l'habitation , j'avois
fait remarquer qu'une colonnade ne pou-'
voit y fervir, de l'aveu du R.Pere , qui convient
qu'on ne peut habiter fous une balle
ouverte , & qu'on ne pouvoit s'y mettre
à l'abri des injures de l'air qu'en la fermant
par un mur de cloifon , dont la pofition
à l'égard des colonnes entraîne l'inconvénient
que j'ai fpécifié par un difcours
très fuccint , qui lui a cependant paru long
& obfcur. Le premier de ces défauts n'étoit
que pour lui , en ce qu'un difcours contredifant
porte l'ennui & déplaît pour
peu qu'il foit déployé aux yeux de celui
qui le lit à regret. Quant à l'obfcurité reprochée
, il eft jufte que je l'éclairciffe.
Voici comme j'argumente à mon tour.
Ce mur fera placé , ou dans le milieu de
l'épaiffeur de la colonnade , ou au dedans
ou au dehors .
Dans la premiere pofition il corrompra
la proportion de la largeur apparente à la
hauteur de la colonne. Dans la feconde.
il mafquera la colonnade au dedans , &
dans la troifieme au dehors.
La preuve du premier inconvénient eft
G iiij
152 MERCURE DE FRANCE.
que
il
fi
vifible , en ce que pour peu d'épaiſſeur
qu'on donne à ce mur de part & d'autre
de l'alignement des axes des colonnes ,
en embraffera & cachera une partie au
dedans & au dehors de leur circonférence
apparente ; alors ce qui reftera découvert
en largeur ne fera plus un diametre ,
mais une corde plus ou moins grande
felon l'épaiffeur du mur ; de forte
on faifoit fon épaiffeur égale au diametre
de la colonne , il embrafferoit la moitié
de chaque côté , & la feroit enfin diſparoître
, ainfi les furfaces de fes paremens
deviendroient des plans tangens , qui ne la
toucheroient que fuivant une ligne fi elle
étoit cylindrique , & l'angle mixte de la
furface plane & de la courbe deviendroit
infiniment aigu , de forte qu'à moins que
d'ufer d'un maftic adhérent , on ne pourroit
le remplir folidement des matériaux
dont le 'mur feroit bâti.
>
L'inconvénient de la pofition du mur
en dedans ne mérite pas d'être prouvé ,
puifque la colonnade eftun ornement dont
on veut décorer le dedans de l'habitation ,
lequel ornement feroit rejetté en faveur
du dehors , où les colonnes ne paroîtroient
faire fonction que de contre- forts . Il ne
refte donc à choisir que la pofition du mur
en dehors ; alors , ou fa furface fera tanMAT
1755 371755.
753
-
gente de la colonnade , ou bien fon épaiffeur
recevra une partie du diametre de
chaque colonne , fi elle avance dans leur
intervalle. Dans le premier cas , il fe for
mera un angle mixte , dont nous venons
de parler , entre la furface plane du mur
& la convexe de la colonne , lequel étant
infiniment aigu deviendra un réceptacle
de pouffiere & d'araignée , dont on ne
pourra le nettoyer , par conféquent fujet
à un entretien perpétuel de propreté.
Dans le fecond cas , cet angle mixte deviendra
plus ouvert , mais préfentera toujours
un objet defagréable à la vûe , felon
qu'il fera plus ou moins aigu ou obtus ; &
ce qui eft pire & inévitable , il cachera
toujours une partie de la colonne , qu'on
reconnoît pour n'être pas deftinée à être
enclavée dans un mur , fans perdre de fa
largeur apparente , étant vue de différens
côtés , & par conféquent de cette proportion
de la largeur à la hauteur , qui conſtitue
la différence & la beauté des ordres
d'architecture ; cette proportion ne pourra
fubfifter que lorfque la colonne fera vue
perpendiculairement à la furface du mur
fuppofant qu'il n'avance pas au dedans de
l'alignement des axes des colonnes , car
alors il eft évident qu'il abforberoit plus
de la moitié de leur épaiffeur . Il n'eft pas
Gv
154 MERCURE DE FRANCE.
jen si
moins évident que la colonne érant vue
un peu à droite ou à gauche de laperpen
diculaire au mur , paffant par fon axe fon
épaiffeur apparente entre l'axe & fa futface
du mur fera moindre qu'entre l'axe & le
rayon tangent du côté du vuide intérieur.
Une figure auroit été ici néceffaire pour
aider l'imagination du lecteur qui n'eft
pas un peu initié dans la Géometrie , Je vais
m'expliquer par un exemple. nuog
Suppofons tn fpectateur voyant " de
côté une colonne enclavée à demi dans un
mur, fous un angle , par exemple , de trené
te dégrés , ce qui arrive en fe promenand
devant une colonnade , fans affecter de fi
ruation recherchée exprès ; alors favûe
fera bornée d'un côte au fond de l'angle
mixte de la rencontre des deux furfaces
plane & convexe , & de l'autre au rayon
vifuel tangent à la colonne en faillie hors
du mur , lequel feta avec celui qui doit
paffer par fon axé un angle plus ou moins
aigu , felon qu'il en fera plus près ou plus
foin , parce qu'il fera le complement de
celui du rayon de la colonne ,fire au point
de l'attouchement & toujours momdre que
le droit , quelque éloigné qu'en foit le
fpectateur. Mais pour la commodité de la
fuppofition la plus avantageufe , fuppo
fons -le de 20 dégrés , leſquels érant jõims
9
M A 1. 1755 . iss
aux 30 de l'obliquité donnée , il réfultera
un angle de 120 dégrés , mefuré par la
circonférence , qui n'eft qu'un tiers de celle
de la colonne , dont la corde eft moindre
d'environ un feptieme du diametre par
conféquent la largeur apparente étant die
minuée , l'oeil n'appercevra plus cette proportion
à fa hauteur , qui eft eftimée effentielle
à la beauté de l'architecture .
Donc l'enclavement ne peut fe faire fans
inconvénient , quelque profondeur qu'on
fuppofe de la colonne dans le mur. Il n'en
eft pas de même à l'égard de celui des pilaftres
, dont la face antérieure de fa lar
geur eft inaltérable , quelque profondeur
d'enclavement qu'on lui fuppofe ; done if
n'y repréfente point la colonne , mais un
poteau montant de cloifon de pan de bois ,
ou , fi l'on veut , une chaîne de pierre pour
la folidité. Je ne fçai fi de que je viens de
dire , joint à ce qui a précédé , pourra
établir la légitimité de ce que le R. Pere
appelle les enfans bâtards de l'architecture
qu'il ne veut pas reconnoître pár averfion
naturelle. Je crains qu'elle ne foir plus for
te que mes bonnes raifons , & que le ré
fultat de nos altercations fur cet article
n'ait abouti à rien qu'à mettre le lecteur
én état de prononcer avec plus ample connoiffance
de caufe , fur quoi on peut éta
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
blir un jugement ; fçavoir , qu'il n'y a que
de l'averfion d'un côté , & des raifons de
l'autre , avec l'approbation des Architectes
de toute l'Europe.
Venons préfentement à ce qui concerne
les difpofitions de l'églife qu'il propofe
pour modele. J'avois cru bien faire de la
comparer à celle des premiers fiécles du
Chriftianifme , & de montrer par l'hiſtoire
eccléfiaftique & quelques paffages des Peres
, qu'elle n'y étoit point conforme ; mais
le R. Pere me dit que tout ce que j'expoſe
d'érudition tombe en pure perte. Les anciens
ufages ( dit- il ) n'ont rien de commun
avec l'objet en question. » Il s'eft propofé de
» chercher la difpofition la plus avantageufe
, fans fe mettre en peine qu'elle fût
conforme ou non conforme à ce qui fe
» pratiquoit autrefois ; ce qui nous met hors
» de cour & de procès : il lui reftera feulement
à prouver que celle qu'il a imaginé
eft la plus avantageufe , ce qu'il ne fera
pas aifément.
D'où l'on peut inférer qu'il confidere
nos églifes comme des bâtimens livrés au
caprice de la compofition des Architectes ,
fans égard aux anciens ufages relatifs aux
cérémonies du fervice divin , fuivant la
lithurgie, & à la majeſté du lieu , à laquelle
un Architecte peut beaucoup contribuer
M A I. 1755. 157
1
par une fage difpofition des parties & dif
tribution de la lumiere.
و د
Cette conféquence n'eft pas une conjecture
, elle eft clairement énoncée à la
page 241 de fon Effai , où il dit : » qu'on
» peut donner aux Eglifes toutes les for-
» mes imaginables. Il eft bon même (ajoute-
il ) de ne les pas faire toutes fur
» le même plan : toutes les figures géométriques
, depuis le triangle jufqu'au
» cercle , peuvent fervir à varier fans ceffe
» ces édifices.
""
"
Comment concilier cette liberté avec
l'embarras où il s'eft trouvé dans l'ordonnance
de fon plan , pour le feul arrondiffement
du chevet dont il n'a pû venir
à bout , y rencontrant des inconvéniens
inévitables , de fon aveu ? ce qui l'a fait
conclure , fur ces confidérations , que le
mieux feroit de fe paſſer de rond - point :
c'eft auffi le parti qu'il a pris , fe réduifant
à la fimple ligne droite & aux angles
droits.
Cependant les célebres Architectes de
la nouvelle Rome , qui ont penfé (comme
lui ) qu'il fuffifoit de faire un édifice quel
conque d'une belle architecture , fans vifer
qu'à la fingularité de la compofition ,
n'ont pas été arrêtés par les difficultés
qui ont effrayé le nôtre , comme on le
1
158 MERCURE DE FRANCE.
w
A
voit dans les Eglifes dont Bonarotti
( ou Michel Ange ) les Cavaliers Bernin
, Borromini , Rainaldi , Volateran
Berretin , & quelques autres , ont été
les Architectes faifant des arrangemens
circulaires ou elliptiques de plu
fieurs chapelles autour du grand corps
de l'édifice , variées de toutes fortes de
figures agréables à la vûe , mais déplacées
pour une églife , en ce qu'elles en divifent
trop les objets , obligeant les fideles
affiftant au facrifice célebré fur différens
autels en même tems , de fe tourner
en tout tems , en fituations relativement
indécentes , dos à dos , de côté
& en face affez près pour fe toucher ,
ce qui ne peut manquer de caufer des
diftractions involontaires. Tel eft auffi à
peu près l'effet de la diftribution de lu
miere dans l'églife dont il s'agit , de la
compofition de notre auteur , dont les
rayons venant de tous côtés comme d'une
lanterne de vitraux qui enveloppent'
fans interruption fon fecond ordre de ,
colonnes ifolées , ne peuvent manquer
d'occuper , d'éblouir & de diftraire les fideles
en prieres , particulierement ceux
qui feront tournés au grand autel , dont
les yeux feront directement frappés des
rayons du haut & du bas ; en quoi n'ont
MAT 1755 154
92
pas péché nos Architectes modernes qui
ont appliqué l'autel principal contre le
mur de fond , qu'ils ont décoré d'un ta
bleau , & c. mais auffi ils ont péché contre
l'ancien ufage d'ifoler l'autel , autour du?
quel les cérémonies de l'Eglife exigent
qu'on puiffe tourner en certaines occa
fions , fuivant le rituel où il eft dit , Sacerdos
circuit ter altare , ufages dont ils n'ont
peut- être pas été inftruits , ou auxquels ils
ne fe font pas cru obligés d'avoir égards
comme le nôtre , en ce qui concerne la
figure des autels . 9al soulmů 33 un dị
Il veut , d'après une nouvelle mode qui
s'établit depuis peu , qu'on le faffe en tombeau
, fur un faux préjugé que ceux des
premiers fiecles étoient de même , parce
qu'on célébroit les faints myfleres fur les
tombeaux des Martirs ; ce qu'il faut entendre
des feuils endroits où il s'en trouvoir
, car il n'y en avoit pas par-tours &
quand il y en auroit eu , ce n'eft pas une rai
fon, car ils n'étoientpas immédiatement ſur
la caille ? mais au deffus du lieu où
repo
foient leurs corps , comme il confte par le
grand autel de S. Pierre de Rome , qui
eft bien fitué au deffus de ce qui nous
refté de feliques de S. Pierre & de S.
Paul ; cependant il n'eft pas fait en forme
de tombeau , quoiqu'il fort au deffus de
160 MERCURE DE FRANCE.
la chapelle fouterreine où elles font , à
laquelle on defcend ( comme je l'ai fait )
par un magnifique efcalier , dont la baluftrade
de marbre eft bordée d'une trèsgrande
quantité de lampes toujours allu
mées. Il fe peut qu'on ait fait fervir ,
par extraordinaire , la couverture d'un
tombeau de table pour le facrifice ; mais
j'ai prouvé que dans toutes les églifes
qui ont été faites neuves pendant les premiers
fiecles , l'autel y a toujours été fait
en forme de table , laquelle eft plus analogue
& fignificative que toute autre ,
de l'inftitution du S. Sacrement , faite
pendant le foupé de la Pâques , ce que
tout le monde fçait , & que l'Eglife
chante de la profe de S. Thomas d'Aquin
, quod in facra menfâ coena datum
non ambigitur.
1
Puifque le R. P. n'a rien répliqué aux
preuves que j'en ai données , il femble
que je puis préfumer qu'il en convient
fuivant la maxime que qui tacet commentire
videtur ; en ce cas il auroit pû, fe
faire honneur de cette docilité qu'il avoit
annoncée , en difant qu'on ne lui trouve
roit point d'entêtement.
Après avoir difcuté la difpofition de
fon églife , il refte à examiner fa confruction
, dont l'auteur de l'examen de
MA I..
1755.
161
fon effai fur Architecture a dreffé un
plan que le R. P. n'a point méconnu ,
quoiqu'il ait été gravé & publié , parce
qu'il eft exactement conforme au fien , qui
contient des chofes fi extraordinaires qu'on
ne peut s'empêcher d'en appercevoir les
défauts de régularité & de folidité.
Premierement quant à la régularité ,
à la feule infpection
de ce plan on eft
choqué du défaut de fymmétrie
dans l'arrangement
de fa colonnade
le long de
la nef & de la croifée , en ce que les
colonnes font accouplées
fuivant le modele
du portique
du Louvre , excepté
aux angles faillans de la rencontre
des
files de la nef & de la croifée , au fommet
defquels
il n'y en a qu'une à chacun
: or il eſt évident que c'eft là tout au
contraire
où cet accouplement
étoit plus
convenable
, & même plus néceffaire
qu'ailleurs
, pour donner de la culée à la
pouffée
des platebandes
, qui forment
les architraves
en retour à angle droit
de forte qu'outre
la beauté de la fymmétrie
il fe trouve de plus une néceffité
de
folidité.
Je fens bien que notre Architecte ayant
eu intention de prolonger l'alignement.
de fes bas côtés , comme il le dit dans
fon Effai , ( page 217 ) il n'auroit pu
162 MERCURE DE FRANCE.
ajouter une colonne à chaque retour de
l'angle , fans interrompre cet alignement ,
à quoi je ne lui vois pas de réponſe , que
celle qu'il a faite au reproche de l'enga
gement de fes colonnes dans les murs ,
qu'à néceffité il n'y a point de loi ; mais
celui qui péche dans la caufe n'eſt pas
excufable dans l'effet , c'eſt une maxime reçue
; il ne devoit donc pas s'engager dans
une ordonnance de deffein qui entraînoit
une telle faute néceffairement. Lorfque
le P. Cordemoy , dont il adopte les
idées jufqu'à les copier par-tout , propo
foit celle de Perrault fur l'accouplement
des colonnes , il ne parloit que d'une
nef d'églife , fans faire mention des retours
de la croifée , où l'on ne peut en
mettre moins de trois à chaque angle
faillant , celle du fommet ou pointe de
cet angle étant équivalente à deux , pour
faire face d'un couple de côté & d'au-'
tre.
Le fecond défaut qui concerne la folidité
, a été fuffifamment démontré dans
le livre intitulé , Examen de l'Efai fur
Achitecture de notre Auteur ; il eft er
effet vifible à tour homme qui eft initié
dans la conftruction , qu'une feule
colonne eft abfolument incapable de réfifrer
à une double pouffée des plateban
M A I. 1755. 163
1
des qui concourent à un angle droit ,
où elles pouffent au vuidé fuivant la
prolongation de la diagonale , quand
même ces platebandes ne feroient char
gées que du poids de leurs claveaux . II
n'eft pas néceffaire que j'infifte fur les
défauts déployés dans une douzaine des
pages du livre que je cite.
Cependant le R. P. ne fé tient pas pour
convaincu du rifque d'une fubverfion de
fon édifice , depuis qu'il a appris qu'on
faifoit préfentement des voûtes extrêmement
legeres , & fi bien liées dans les
parties qui la compofent , qu'on prétend
qu'elles ne pouffent point ; ce qui tran
che ( dit-il toutes les difficultés de folidi
té qu'on trouve à fon idée d'églife. Ce
font ces voûtes de briques pofées de plat
& doublées de même en plâtre , qui ont
été exécutées depuis long- tems en Rouffillon
, dont M. le Maréchal de Belle
Ifle a fait des épreuves il y a cinq ou
fix ans. S'il eft vrai ( ajoute cet Auteur )
qu'elles ne pouffent point , je n'en fais point
d'autres , me voilà délivré de l'embarras
» de la dépenfe , & de la mauffaderie
» des contreforts ; toute ma nef du haur
en bas eft en colonnes ifolées , je me
» contente d'envelopper tout le fecond
ordre par des vitraux continus , & fans
•
164 MERCURE DE FRANCE :
>> interruption- mon églife devient l'ou
" vrage le plus noble & le plus délicat ».
On pourroit ajouter & tellement foible ,
qu'il ne feroit pas étonnant qu'il fût culbuté
par un coup de vent , comme un
jeu de quilles , fuppofé qu'il eût été affez
équilibré pour ne s'être pas écroulé
avant que d'avoir été totalement achevé.
Avant que de donner fa confiance à
cette nouveauté , il y a encore bien des
chofes à confidérer .
Premierement qu'on ne peut indifféremment
exécuter ces voûtes en tous
lieux , parce qu'il y a plufieurs cantons
de provinces où il n'y a ni bonnes briques
, ni plâtre , mais feulement de la
chaux , du moilon & des pierres detaille
, comme ici à Breft , où l'on eft obligé
de faire venir de loin ces matériaux.
D'où il fuit que la dépenfe de ces auvrages
douteux excéderoit de beaucoup
celle de l'exécution fûre des yoûtes faites
à l'ordinaire , avec les bons matériaux
que l'on trouve fur les lieux.
Secondement qu'il eft fort incertain
que ces voûtes legeres en briques de plat
ne pouffent point du tout. Cette affertion
n'eft fondée que fur la fuppofition d'une
liaifon i folide , que les parties ne
forment plus qu'un feul corps d'égale
MA I. 1755. 165
confiftance , & par-tout uniforme , puifque
leur arrangement de pofition ne
concourt en rien à les foutenir mutuellement
, comme dans celui des voûtes de
pierres en coupe , auquel cas la folidité
dépend uniquement des excellentes qualités
des matériaux , lefquelles ne font ni
par- tout , ni toujours également conftantes
, de forte qu'on rifque tout fur leurs
moindres défauts ; les briques mal cuites
, ou de mauvaife pâte de terre , le
plâtre éventé ou mal gâché , ou employé
à contre-tems , peuvent empêcher cetre
confiftance uniforme & inébranlable qui
doit en réfulter . Puis le plâtre s'énerve
par les impreffions de l'air dans une fucceffion
de tems qui ne va pas à un fiecle
, mais feulement ( à ce qu'on dit ) a
la durée de la vie d'un homme bien
conftitué , après quoi il devient pouf,
c'eft-à-dire farineux ( fuivant le langage
des ouvriers ) ; ainfi il n'y auroit pas de
prudence de hazarder la perte d'un édi-
-fice auffi confidérable qu'eft celui d'une
églife , qui doit être faite pour durer
des fiecles , fur une conjecture qui fuppofe
qu'une voûte ne doit point pouffer , &
toujours fubfifter , quoique d'une largeur
de diametre ordinairement de 36 à 42
pieds d'étendue , qui excéde de beaucoup
་
166 MERCURE DE FRANCE.
celle des édifices pour l'habitation , dong
on a fait des épreuves.
"
On fçait que la pefanteur agit continuellement
, quoiqu'infenfiblement ; nous
en avons l'exemple dans les bois de la
meilleure confiftance , dont elle fait
alonger les fibres qu'elle ne peut
ne peut caffer.
Une poutre bien dreffée & pofée de niveau
, fans être chargée d'aucun poids
que de celui de fes parties , fe courbe
peu à peu en contre-bas ; & l'on voit
tous les jours des voûtes de bonne maçonnerie
, dont le mortier a fait le corps
depuis long-tems , s'ouvrir vers les reins ,
environ à 45 degrés , lorfque la réfiftan-
-ce des piédroits s'eft trouvée trop équilibrée
, ou diminuée par les moindres
accidens. On en a une preuve bien facheufe
& inquiétante encore aujourd'hui,
par la lézarde ou crevaffe qui s'eft faire
au grand dôme de l'églife de S. Pierre
de Rome , plus de 80 ans après fon édification
& perfection . Sur de telles ex-
-périences , un Architecte feroit inexcufable
de rifquer une conftruction vifiblement
trop foible.
-
•
C
On peut mettre dans le rang des idées
pittorefques celle d'envelopper tout le fecond
ordre de fon église , qui n'est que de
colonnes ifoléés par des vitraux continus
MAI.
1755 167
>
fans interruption , laquelle étant une
nouveauté inattendue fait tomber les
objections que j'avois fait concernant la
néceffité des bafes au rez de chauffée ,
pour foutenir un mur d'enceinte au fecond
ordre , où je comptois que devoient
être les bayes des vitraux , ouverts à dif
tances convenables dans les entre- colonnemens.
Mais il dit formellement que
tout eft vuide d'une colonne à l'autre , fans
aucune espece de piédroit . Tout étant
fupprimé par ce fyftême , l'objection que
je faifois eft du vieux ftyle , on ne bâtira
plus comme par le paſſé.
.
Il nous refte encore à examiner fon
idée d'une voûte à faire fur le milieu
de la croifée des deux berceaux qui couvrent
la nef & la traverfe de la croix de
fon plan , laquelle feroit ( comme je l'ai
dit ) tout naturellement une voûte d'arête
, qu'il trouve , ainfi que la plupart
des Architectes , trop fimple pour une
églife de goût , à laquelle on fubftitue
ordinairement un dôme , fuivant l'Architecture
moderne de la plupart des églifes
d'Italie , pour donner de la nouveauté ;
il rejette cette conftruction , & en fubftitue
une autre , qu'il avoit annoncée
dans fon Effai , d'une maniere fi myſtéricufe
qu'on ne pouvoit deviner que ce
168 MERCURE DE FRANCE.
fût la chofe du monde la plus ordinaire
qu'il a dévoilé dans fa réponſe à mes
remarques , par laquelle on voit que ce
n'eft plus qu'une voûte fphérique en pan .
dantif : en cet endroit ( dit - il ) on peut
» conftruire toute forte de voûte en cul-
» de-four , & en pandantif , qui empêche
( ajoute-t- il ) que fur les quatre
grands arcs-doubleaux , on éleve des
>> enroulemens qui , fuivant la diminution
» pyramidale , aillent ſe réunir à un couronnement
en portion de ſphere , rempli
par une Gloire ou une Apothéose.
» Ce centre de croifée couvert par une
» voûte ainfi percée à jour & décorée avec
» hardieffe , n'auroit- il pas quelque chofe
» de très-brillant & tout- à- fait pittoref
que ? Sans doute , c'eft un beau fujer de
décoration de théatre , fi les édifices fe
faifoient avec la même facilité que les
peintures , & n'exigeoient pas plus de
précaution ; mais malheureufement on
eft affujetti à la folidité & aux moyens
de prendre le jour fans percer plus haut
qu'il ne faut pour le ménager , & pourvoir
à l'écoulement des eaux de pluie ,
enforte qu'elles ne tombent point par ces
pans de la couverture
des combles qui fe croifent , ainfi que
les yoûtes des berceaux qu'ils couvrent ,
ouvertures : or les
ne
MA I.
1755. 169
ne laiffent pas de paffage à la lumiere fi
on ne s'élève au-deffus , auquel cas on,
retombe dans la néceflité de la conftruction
d'un dôme fur une tour à l'ordinaire , que
PAuteur condamne d'après fon maître le
P. Cordemoy , qui leur reproche du porteà-
faux .
On a lieu d'être furpris que quoiqu'il
ait profcrit les arcs doubleaux dans fon
effai , il en fafle ici mention , & qu'il y appuie
les enroulemens qui doivent porter la
coupole de l'apothéofe en cul de four , parce
qu'on y trouve plufieurs inconvéniens ;
l'un , que les affiettes de leur baſe devant
être de niveau entr'elles , elles ne peuvent
être pofées que fur les quatre clefs des arcs
doubleaux qui font dans cette fituation relative
, & ces parties ( les plus foibles des
voûtes ) ne paroiffent gueres convenables
pour foutenir ces enroulemens , qui , comme
de fimples nervûres , font chargées du
poids de la calotte fphérique . Secondement
parce que leur nombre ne fuffiroit pas pour
porter le contour de ce fegment , ainfi
percé à jour , à moins qu'il ne fût très-petit
, en approchant beaucoup de fon pôle ,
auquel cas , fi l'on enveloppe les enroulemens
de vitraux continus , comme il fait
à l'égard des colonnes du fecond ordre , ils
deviendront auffi fphériques en portions
H
170 MERCURE
DE FRANCE.
inclinés en furde
trapezes
courbes
plomb.
:
,
Les fera - t - on ainfi alors il faut renvoyer
l'exécution de ce projet à la côte du
Pérou , comme à Lima où il ne pleut jamais
mais fi l'on ne croit pas pouvoir les
faire de même à caufe de l'inconvénient de
l'écoulement des eaux de pluie , on fera
obligé , pour le faire à plomb & en abajour
, d'élever une tour fur la croifée des
berceaux , portant à faux fur les pandantifs,
& alors on retombe dans la conftruction.
ordinaire des dômes , ou du moins des
demi- dômes , plus ou moins élevés extérieurement
, fuivant le diametre de la voû
te fphérique , à laquelle cette tour fera
circonfcrite , fans paroître dans l'intérieur
que comme un-cul- de four en pandantif ,
portant immédiatement fur les panaches ,
élevés fur un pan coupé des angles faillans
de la croifée.
Cette conftruction n'a rien d'extraordi
naire ; nous en avons mille exemples , particulierement
à Rome dans les églifes de
Sainte Marie in Porticu , du deffein du Cavalier
Rainaldi ; à Sainte Marie in Vallicella
, de celui du vieux Longo ; à S. Charles
des quatre Fontaines , de celui du Cavalier
Borromini ; & fans aller fi loin , au Noviciat
des Jéfuites de Paris , excepté que cetMAI.
1755. 171
7
tere conftruction y eft fans grace , en ce que
les pandantifs n'y font pas féparés de la
calotte fphérique par une corniche horizontale
, qui lui forme une baſe , & met
à part une figure réguliere plus agréable à
la vûe que celle qui eft échancrée par les
lunettes des berceaux pénétrant la furface
fphérique ; fecondement , parce que le
fommet , ou fond de cette furface concave,
y eft obfcur , fon enfoncement n'étant pas
éclairé d'une lanterne comme dans les
églifes citées , où cette partie eft brillante
par une lumiere célefte , qui y defcend
naturellement , au lieu qu'au Noviciat elle
ne l'eft que par un peu de reflet qui renvoie
la lumiere de bas en haut ; ce défaut
que l'auteur de l'examen de l'Effai a déja
remarqué au fommet des berceaux qui
couvrent la nef & la croifée de fon églife
, eft encore ici plus remarquable , parce
que le reflet vient de plus loin , & remonte
plus haut . Je paffe fur un autre défaut
de largeur du pan coupé à chaque
angle de la croifée , lequel eft trop petit
pour fervir de baſe au panache.
Nous voilà donc au fait de cette voûte
de croifée d'églife , qui avoit été annoncée
comme une nouvelle invention , & qui
n'eſt rien moins . » C'étoit ( dit- on ) une
»forte de baldaquin , en façon de dôme ›
Hij
172 MERCURE DE FRANCE .
ود
» d'un deffein léger , qui puiffe fympathi
» fer avec l'idée de voûte ; dès lors ( ajoû
» toit l'auteur ) point de colonne , & rien
» de ce qui a befoin de porter dès les fondemens
, & un Architecte comprendra
fans peine les raifons qui me détermi-
» nent de propofer ainfi pour défigner une
» voûte qui aura toute la fingularité , tous
» les avantages des dômes fans en avoir les
inconvéniens .
"
,
11 eft clair qu'en admettant toutes ces
conditions à la lettre , il ne fatisfait en
aucune façon au problême. 1 ° . On ne peut
fon cul-de-four en pandantif pas dire que
ne porte fur rien qui vienne des fondemens
& qu'il n'y ait point de colonne , puifqu'il
y en a quatre , une à chaque angle faillant
de la croifée au rez de chauffée , & une
feconde en échafaudage au - deffus pour le
fecond ordre , ce qui en fait huit , à tout
compter ; la fupérieure fervant à porter le
pied du pandantif , porte fur la premiere
établie au rez de chauffée , par conféquent
dès lesfondemens : enfuite , le pandantif
établi fur ces colonnes , porte & rachete la
calotte fphérique de l'apothéofe ; donc par
une induction bien raifonnée , elle porte
dès les fondemens ; donc cette conſtruction
ne fatisfait point au problême.
Mais oferoit - on faire l'analyfe de ce
M.A I. 1755 173
fupport de tant de fardeaux ? on trouvera
qu'il fe réduit à une arête verticale de
l'angle faillant de l'architrave du premier
ordre , laquelle porte elle-même à faux ,
comme nous l'avons démontré ci - devant
dans l'examen de la fonction d'une colonne
fous un angle faillant.
Nos Architectes qui refpectent les principes
de l'art , font ordinairement un pan
coupé dans les angles de cette efpece, pour
y trouver un peu de baſe horizontale au
panache qui doit racheter le cul-de-four .
Pour finir , je pafferai fous filence bien
des chofes que j'aurois à dire fur la nouvelle
architecture en filigramme ; par
exemple , fur les pentes à ménager aux toîts
des bas côtés pour l'écoulement des eaux de
pluie , qu'on ne peut diriger qu'en s'élevant
du côté de la nef , & mafquant une
partie des vitraux du fecond ordre , lequel
eft établi immédiatement au -deffus de l'architrave
du premier , regnant de niveau
avec l'égoût extérieur des plafonds des bas
côtés , & de plus des chapelles qui l'écartent
encore du corps de la nef , d'où fuit
une plus grande hauteur de pente à donner
à cette partie inférieure qui reçoit auffi
l'égoût d'un côté du grand comble. J'en
pourrois dire autant & plus à l'égard du
baldaquin pittoresque ; mais je veux mon-
Hiij
374 MERCURE DE FRANCE.
trer que je ne cherche pas matiere à criti
quer , n'ayant d'autre intention que celle
de rendre ma réplique utile.
Au refte , je fuis très - obligé au R. Pere
Laugier de la maniere obligeante dont il
a parlé de moi dans fon prélude ; je lui en
fais mes très-humbles remercimens , fans
attention à ce que ce procédé de politeffe
ne s'eft pas toujours foutenu dans certains
momens où il lui a échapé des qualifications
de difcours , dont j'ai montré l'injuftice
; de forte qu'elles étoient réversibles
de droit à celui qui les avoit données malà-
propos , fi la qualité de Philofophe dont il
m'honore , & que je fais gloire de foutenir
en bonne part , ne me mettoit infiniment
au- deffus de ces petiteffes.
A Breft , le 2 Nov. 1754. FREZIER.
Laugier & M. Frezier , concernant le
Goût de l'Architecture.
Sm
I l'on ne connoiffoit
l'efprit de l'homme
, on auroit lieu de s'étonner
que
de toutes les difputes
littéraires
il ne réfulte
prefque
aucun accord entre les parties conteftantes
, ni même un fimple aveu de
conviction
de la validité des raifons alléguées
d'un adverfaire
à l'autre , quoiqu'il
foit rare qu'elles
puiffent
être d'une égalité
de poids à devoir être mifes dans la balance
du doute.
J'avois premierement établi dans mes
Remarques , inférées dans le Mercure du
mois de Juillet dernier , que je ne croyois
pas qu'il y eût un beau effentiel en architec
144 MERCURE DE FRANCE .
C
ture , fondé fur les variétés des goûts particuliers
de chaque nation , & de plus des
variations de la même en différens tems ,
comme je l'ai vû de nos jours.
à
à
Le R. Pere Laugier , qui eft d'un fentiment
contraire , a fait de beaux raifonnemens
pour prouver ( non l'exiſtence de
cette chimere ) mais la poffibilité , convenant
qu'actuellement aucun des architectes
de tous les pays connus n'eft parvenu
la montrer dans fes ouvrages. Le public m'a
l'obligation de lui avoir procuré ce beau
diſcours , dont j'abandonne l'examen , n'étant
pas dans le goût d'une difpute métaphyfique
fur les arts , où je me contente de
raifonner conféquemment aux faits qui me
font connus ,
propos de quoi je ne puis
m'empêcher de faire une remarque fur la
contradiction de ce que le R. P. dit d'une
égliſe bâtie à Pekin , à la maniere Européenne
, par les Jéfuites , qui n'a pas femblé
, dit- il , aux Chinois indigne de leur admiration
, avec ce qu'en dit le Frere Attiret
, dans les Lettres édifiantes & curieufes
que j'ai cité , qu'il ne faut pas leur vanter
l'architecture Grecque & Romaine , qu'ils
ne goûtent en aucune façon . Il en pouvoit
parler pertinemment , étant lui -même peintre
& architecte à la Cour de l'Empereur .
Tel eſt le réſultat de la premiere partie de
nos
&
MAI. 1755.
145
nos altercations. Dans la feconde , le R.
Pere , après s'être rangé du côté de mon
opinion , contre cette prétendue origine
de la vraie beauté qu'on veut tirer des
proportions harmoniques employées en architecture
, fe détache de mon parti pour
m'attaquer fur ce que j'ai dit que les architectes
anciens , & la plupart des modernes
, n'ont jamais penfé à ces principes
fcientifiques ; ce que j'ai prouvé par le filence
de tous leurs auteurs . Cette réflexion ,
dit- il , eft plus maligne que folide , comme s'il
vouloit me brouiller avec les vivans : mais
comment prouve - t-il fa conjecture à l'égard
de la folidité ? c'eft en difant qu'il
peut fort bien fe faire que fans y penfer , &
comme à tâtons , les architectes ayent rencon-
· tré le vrai.
Ainfi fon induction n'étoit pas plus jufte
que celle qui lui a fait conjecturer , mal à
propos , que j'étois infenfible à la vûe des
belles chofes , comme un ftupide qui lui
fait pitié. Je le plains , dit il , du tort que
lui a fait la nature ; il eft privé d'une grande
fource de plaifirs , de n'avoir point éprouvé
de ces mouvemens
enchanteurs qu'excite la
préfence des belles chofes , lefquels vont ( de
l'aveu du R. P. * ) juſqu'à l'extafe & au
* Voyez fon Effai fur l'Architecture.
G
146 MERCURE DE FRANCE.
•
transport ; fon ame , continue- t- il , en parlant
de moi , eft vraisemblablement de celles
qui ont été battues à froid. Belle métaphore
tirée apparemment de la rhétorique des Cyclopes
, pour égayer une matiere férieufe ,
par un peu de mêlange du ftyle des farces ,
à laquelle je pourrois répondre , & montrer
en quoi confifte fon erreur , par un
proverbe du même ton , que les délicats
font difficiles à nourrir.
Les deux premieres parties de mes remarques
ne regardoient point le P. Lau--
gier , il s'y eft mêlé fans vocation ; mais
nous voici arrivés à ceux qui peuvent l'intéreffer
.
Il commence par m'attaquer fur ce que
j'ai dit , que le petit Traité d'Architecture
de M. ( où comme l'appelle le Dictionnaire
de Trévoux , au mot Eglife ) le R.
Pere de Cordemoy , Chanoine Régulier ,
ne contient rien de nouveau ; il qualifie ce
difcours , tout fimple qu'il eft , d'invective
indecente , parce qu'il l'a pris pour fon
coryphée. Y avoit- il là matiere à un propos
qui annonce trop de fenfibilité au refus
que j'ai fait d'applaudir à la prééminence
qu'il veut donner à ce Chanoine
fur tous nos Architectes , avec d'autant
moins de raifon que je lui avois fait remarquer
que cet auteur en convenoit lui-
1 7
MAI
1755 147
même dans fon Epitre dédicatoire à M. le
Duc d'Orléans , en 1706 , à qui il ne le
préfentoit que comme un Recueil de ce
qui fe trouve difperfe dans les ouvrages des
plus habiles , foit anciens ou modernes ? Ce
qu'il n'eft pas difficile de reconnoître à
ceux qui ont puifé dans les fources , car
les approbations ou critiques n'entrent
point en compte de nouveauté du fond de
la doctrine.
t
Il vient enfuite à un des points principaux
de notre difpute concernant les pilaftres
, qu'il abhorre comme des enfans
batards de l'architecture , engendrés par l'ignorance.
Il dit qu'il s'eft mis en devoir de
justifier fon averfion dans le premier chapitre
defan effai , où il n'a pas mieux réuffi
fur cet article qu'en bien d'autres , fi l'on
en juge par l'examen de cet effai , auquel
il a fourni une matiere de critique affez
ample pour être prefque auffi étendue que
le texte , fans y comprendre ce qu'on y
peut, ajouter , comme il confte en partie
-par mes remarques & ma réplique , qui
- n'ont pas épuifé la matiere. Il dit cependant
qu'il a raisonné par une
confequence
logique néceffaire du principe qui fert de
2fondement à tout le reste.
Quel eft ce principe ? j'ai beau lire ce
chapitre , je n'y en trouve aucun , à
a moins
Gij
148 MERCURE
DE FRANCE.
que
It qu'il ne l'établiffe fur ce qu'il dit
pilaftre représente une colonne . Il faut convenir
qu'il la repréfente bien imparfaitement
, comme le quarré repréfente le rond.
Car puifque les cylindres & les prifmes
de même hauteur font entr'eux comme
leurs bafes , le quarré circonfcrit repréfente
le cercle infcrit
par une confé
quence
mathématique .
Mais , dira-t -on , c'est parce qu'il en
Occupe la place : cette interprétation feroit
jufte , fi on faifoit un portique tout
de pilaftres ifolés , excepté aux angles faillans
des entablemens , fous lefquels une
colonne ne peut être admife fans faute de
jugement ; parce qu'elle ne peut y faire
les fonctions de pilaftre , en ce qu'elle
laiffe du porte-à-faux de cet angle , comme
je l'ai démontré ; & fi l'on rapporte les
piéces d'architecture à la charpente d'une
cabane , le pilaftre en cet endroit y repréfente
un potean cornier , qui eft auffi effentiellement
équarri qu'un fomier repréfenté
par l'architrave . En effet , pour foutenir
une encoignure en retour d'équerre ( pour
parler en termes de l'art ) , il faut un fupport
quarré ; le quart de cercle infcrit dans
un angle droit n'occupe qu'environ les
deux tiers de fa furface , ou plus précifément
onze quatorziemes ; de forte que le
M.Aha1735 31% 149
triangle mixte reftant,compris par les deux
lignes droites tangentes & le quart de cercle
concave , eft l'étendue de la furface
qui porte à faux , c'est - à-dire fans appui.
Donc la colonne ne peut être fubftituée
au pilaftre dont elle ne peut faire pleinement
les fonctions ; donc la conféquence logique
du R. Pere étant tirée d'un faux principe
, eft invalide pour juftifier fon averfion
qui lui eft particuliere & unique.
Sa logique l'a mieux fervi à refuter la
contradiction qu'on lui avoit reprochée ,
d'avoir appellé les pilaftres des innovations,
après en avoir reconnu l'ancienneté dans
les antiques. On voit bien par la fubtilité
de fa folution , qu'il a enfeigné le grand
art, de ne refter jamais court dans la difpute
, que les facétieux appellent l'art de
fendre un argument en deux par un diftingo
, pour le fauver par la breche ,
Mais voyons comment il réfout l'ob
jection du porte-à- faux fous l'angle faillant
d'un entablement , le faifant foutenir par
des colonnes ; il croit avoir imaginé un
expédient pour l'éviter : il faut le lire attentivement
, car il le mérite. Je ne mettrai
rien ( dit -il ) dans l'angle même ; je rangerai
mes colonnes aux deux côtés le plus près
de l'angle qu'ilme fera poffible . Cela eft clair,
c'est - à - dire jufqu'à ce que les deux chapi
Giij
6 MERCURE DE FRANCE.
teaux fe touchent fur la diagonale de l'an
gle. Mais comment appellera-t- on cet ef
pace quarré , dont les colonnes feront fé
parées en dehors , lequel eft formié par la
prolongation de l'alignement des faces intérieures
de l'architrave jufqu'à la rencon
tre des extérieures avec lefquelles elles
forment un quarré , dont la longueur des
côtés eft déterminée par l'épaiffeur della
colonnade , fuppofant l'angle faillant droit ,
ou bien un trapézoïde s'il eft aigu ou ob-
Eus ? N'eft- ce pas un porte- à- faux tout en
Fair , au dire de tous les Architectes de
Europe ? fans doute . Done ce prétendu
moyen imaginé pour Péviter ; Faugmente
ridiculement , par un effet contraire à fon
Intention , & d'une maniere fi choquante
que fans être architecte , tout fpectateur
un peu judicieux ne manqueroit pas d'en
être frappé , & de Te récriér quel ele
rignorant qui a été capable d'une telle bafourdife
? C'eft içi un de ces cas doit parle
HR . Pere dans fon préludes on la difpute
eft neceffaire pour fournir des préfervatifs
contre le poifon des vaines imaginations . On
ne peut concevoir comment un homme
defprit , tel qu'il eft , & qui s'annonce
pour avoir des connoillances dans l'art de
batir moins bornées a
qu'on ne le préfume, a pu
fe tromper fi étonnamment ; il faut quiP
M A I. 1755
V
alt raifonné fur l'apparence de l'angle
rentrant , au lieu du faillant dont il s'agit.
Pour montrer l'utilité des pilaftres pré- *
férablement aux colonnes dans les parties'
des édifices deſtinées à l'habitation , j'avois
fait remarquer qu'une colonnade ne pou-'
voit y fervir, de l'aveu du R.Pere , qui convient
qu'on ne peut habiter fous une balle
ouverte , & qu'on ne pouvoit s'y mettre
à l'abri des injures de l'air qu'en la fermant
par un mur de cloifon , dont la pofition
à l'égard des colonnes entraîne l'inconvénient
que j'ai fpécifié par un difcours
très fuccint , qui lui a cependant paru long
& obfcur. Le premier de ces défauts n'étoit
que pour lui , en ce qu'un difcours contredifant
porte l'ennui & déplaît pour
peu qu'il foit déployé aux yeux de celui
qui le lit à regret. Quant à l'obfcurité reprochée
, il eft jufte que je l'éclairciffe.
Voici comme j'argumente à mon tour.
Ce mur fera placé , ou dans le milieu de
l'épaiffeur de la colonnade , ou au dedans
ou au dehors .
Dans la premiere pofition il corrompra
la proportion de la largeur apparente à la
hauteur de la colonne. Dans la feconde.
il mafquera la colonnade au dedans , &
dans la troifieme au dehors.
La preuve du premier inconvénient eft
G iiij
152 MERCURE DE FRANCE.
que
il
fi
vifible , en ce que pour peu d'épaiſſeur
qu'on donne à ce mur de part & d'autre
de l'alignement des axes des colonnes ,
en embraffera & cachera une partie au
dedans & au dehors de leur circonférence
apparente ; alors ce qui reftera découvert
en largeur ne fera plus un diametre ,
mais une corde plus ou moins grande
felon l'épaiffeur du mur ; de forte
on faifoit fon épaiffeur égale au diametre
de la colonne , il embrafferoit la moitié
de chaque côté , & la feroit enfin diſparoître
, ainfi les furfaces de fes paremens
deviendroient des plans tangens , qui ne la
toucheroient que fuivant une ligne fi elle
étoit cylindrique , & l'angle mixte de la
furface plane & de la courbe deviendroit
infiniment aigu , de forte qu'à moins que
d'ufer d'un maftic adhérent , on ne pourroit
le remplir folidement des matériaux
dont le 'mur feroit bâti.
>
L'inconvénient de la pofition du mur
en dedans ne mérite pas d'être prouvé ,
puifque la colonnade eftun ornement dont
on veut décorer le dedans de l'habitation ,
lequel ornement feroit rejetté en faveur
du dehors , où les colonnes ne paroîtroient
faire fonction que de contre- forts . Il ne
refte donc à choisir que la pofition du mur
en dehors ; alors , ou fa furface fera tanMAT
1755 371755.
753
-
gente de la colonnade , ou bien fon épaiffeur
recevra une partie du diametre de
chaque colonne , fi elle avance dans leur
intervalle. Dans le premier cas , il fe for
mera un angle mixte , dont nous venons
de parler , entre la furface plane du mur
& la convexe de la colonne , lequel étant
infiniment aigu deviendra un réceptacle
de pouffiere & d'araignée , dont on ne
pourra le nettoyer , par conféquent fujet
à un entretien perpétuel de propreté.
Dans le fecond cas , cet angle mixte deviendra
plus ouvert , mais préfentera toujours
un objet defagréable à la vûe , felon
qu'il fera plus ou moins aigu ou obtus ; &
ce qui eft pire & inévitable , il cachera
toujours une partie de la colonne , qu'on
reconnoît pour n'être pas deftinée à être
enclavée dans un mur , fans perdre de fa
largeur apparente , étant vue de différens
côtés , & par conféquent de cette proportion
de la largeur à la hauteur , qui conſtitue
la différence & la beauté des ordres
d'architecture ; cette proportion ne pourra
fubfifter que lorfque la colonne fera vue
perpendiculairement à la furface du mur
fuppofant qu'il n'avance pas au dedans de
l'alignement des axes des colonnes , car
alors il eft évident qu'il abforberoit plus
de la moitié de leur épaiffeur . Il n'eft pas
Gv
154 MERCURE DE FRANCE.
jen si
moins évident que la colonne érant vue
un peu à droite ou à gauche de laperpen
diculaire au mur , paffant par fon axe fon
épaiffeur apparente entre l'axe & fa futface
du mur fera moindre qu'entre l'axe & le
rayon tangent du côté du vuide intérieur.
Une figure auroit été ici néceffaire pour
aider l'imagination du lecteur qui n'eft
pas un peu initié dans la Géometrie , Je vais
m'expliquer par un exemple. nuog
Suppofons tn fpectateur voyant " de
côté une colonne enclavée à demi dans un
mur, fous un angle , par exemple , de trené
te dégrés , ce qui arrive en fe promenand
devant une colonnade , fans affecter de fi
ruation recherchée exprès ; alors favûe
fera bornée d'un côte au fond de l'angle
mixte de la rencontre des deux furfaces
plane & convexe , & de l'autre au rayon
vifuel tangent à la colonne en faillie hors
du mur , lequel feta avec celui qui doit
paffer par fon axé un angle plus ou moins
aigu , felon qu'il en fera plus près ou plus
foin , parce qu'il fera le complement de
celui du rayon de la colonne ,fire au point
de l'attouchement & toujours momdre que
le droit , quelque éloigné qu'en foit le
fpectateur. Mais pour la commodité de la
fuppofition la plus avantageufe , fuppo
fons -le de 20 dégrés , leſquels érant jõims
9
M A 1. 1755 . iss
aux 30 de l'obliquité donnée , il réfultera
un angle de 120 dégrés , mefuré par la
circonférence , qui n'eft qu'un tiers de celle
de la colonne , dont la corde eft moindre
d'environ un feptieme du diametre par
conféquent la largeur apparente étant die
minuée , l'oeil n'appercevra plus cette proportion
à fa hauteur , qui eft eftimée effentielle
à la beauté de l'architecture .
Donc l'enclavement ne peut fe faire fans
inconvénient , quelque profondeur qu'on
fuppofe de la colonne dans le mur. Il n'en
eft pas de même à l'égard de celui des pilaftres
, dont la face antérieure de fa lar
geur eft inaltérable , quelque profondeur
d'enclavement qu'on lui fuppofe ; done if
n'y repréfente point la colonne , mais un
poteau montant de cloifon de pan de bois ,
ou , fi l'on veut , une chaîne de pierre pour
la folidité. Je ne fçai fi de que je viens de
dire , joint à ce qui a précédé , pourra
établir la légitimité de ce que le R. Pere
appelle les enfans bâtards de l'architecture
qu'il ne veut pas reconnoître pár averfion
naturelle. Je crains qu'elle ne foir plus for
te que mes bonnes raifons , & que le ré
fultat de nos altercations fur cet article
n'ait abouti à rien qu'à mettre le lecteur
én état de prononcer avec plus ample connoiffance
de caufe , fur quoi on peut éta
G vj
156 MERCURE DE FRANCE.
blir un jugement ; fçavoir , qu'il n'y a que
de l'averfion d'un côté , & des raifons de
l'autre , avec l'approbation des Architectes
de toute l'Europe.
Venons préfentement à ce qui concerne
les difpofitions de l'églife qu'il propofe
pour modele. J'avois cru bien faire de la
comparer à celle des premiers fiécles du
Chriftianifme , & de montrer par l'hiſtoire
eccléfiaftique & quelques paffages des Peres
, qu'elle n'y étoit point conforme ; mais
le R. Pere me dit que tout ce que j'expoſe
d'érudition tombe en pure perte. Les anciens
ufages ( dit- il ) n'ont rien de commun
avec l'objet en question. » Il s'eft propofé de
» chercher la difpofition la plus avantageufe
, fans fe mettre en peine qu'elle fût
conforme ou non conforme à ce qui fe
» pratiquoit autrefois ; ce qui nous met hors
» de cour & de procès : il lui reftera feulement
à prouver que celle qu'il a imaginé
eft la plus avantageufe , ce qu'il ne fera
pas aifément.
D'où l'on peut inférer qu'il confidere
nos églifes comme des bâtimens livrés au
caprice de la compofition des Architectes ,
fans égard aux anciens ufages relatifs aux
cérémonies du fervice divin , fuivant la
lithurgie, & à la majeſté du lieu , à laquelle
un Architecte peut beaucoup contribuer
M A I. 1755. 157
1
par une fage difpofition des parties & dif
tribution de la lumiere.
و د
Cette conféquence n'eft pas une conjecture
, elle eft clairement énoncée à la
page 241 de fon Effai , où il dit : » qu'on
» peut donner aux Eglifes toutes les for-
» mes imaginables. Il eft bon même (ajoute-
il ) de ne les pas faire toutes fur
» le même plan : toutes les figures géométriques
, depuis le triangle jufqu'au
» cercle , peuvent fervir à varier fans ceffe
» ces édifices.
""
"
Comment concilier cette liberté avec
l'embarras où il s'eft trouvé dans l'ordonnance
de fon plan , pour le feul arrondiffement
du chevet dont il n'a pû venir
à bout , y rencontrant des inconvéniens
inévitables , de fon aveu ? ce qui l'a fait
conclure , fur ces confidérations , que le
mieux feroit de fe paſſer de rond - point :
c'eft auffi le parti qu'il a pris , fe réduifant
à la fimple ligne droite & aux angles
droits.
Cependant les célebres Architectes de
la nouvelle Rome , qui ont penfé (comme
lui ) qu'il fuffifoit de faire un édifice quel
conque d'une belle architecture , fans vifer
qu'à la fingularité de la compofition ,
n'ont pas été arrêtés par les difficultés
qui ont effrayé le nôtre , comme on le
1
158 MERCURE DE FRANCE.
w
A
voit dans les Eglifes dont Bonarotti
( ou Michel Ange ) les Cavaliers Bernin
, Borromini , Rainaldi , Volateran
Berretin , & quelques autres , ont été
les Architectes faifant des arrangemens
circulaires ou elliptiques de plu
fieurs chapelles autour du grand corps
de l'édifice , variées de toutes fortes de
figures agréables à la vûe , mais déplacées
pour une églife , en ce qu'elles en divifent
trop les objets , obligeant les fideles
affiftant au facrifice célebré fur différens
autels en même tems , de fe tourner
en tout tems , en fituations relativement
indécentes , dos à dos , de côté
& en face affez près pour fe toucher ,
ce qui ne peut manquer de caufer des
diftractions involontaires. Tel eft auffi à
peu près l'effet de la diftribution de lu
miere dans l'églife dont il s'agit , de la
compofition de notre auteur , dont les
rayons venant de tous côtés comme d'une
lanterne de vitraux qui enveloppent'
fans interruption fon fecond ordre de ,
colonnes ifolées , ne peuvent manquer
d'occuper , d'éblouir & de diftraire les fideles
en prieres , particulierement ceux
qui feront tournés au grand autel , dont
les yeux feront directement frappés des
rayons du haut & du bas ; en quoi n'ont
MAT 1755 154
92
pas péché nos Architectes modernes qui
ont appliqué l'autel principal contre le
mur de fond , qu'ils ont décoré d'un ta
bleau , & c. mais auffi ils ont péché contre
l'ancien ufage d'ifoler l'autel , autour du?
quel les cérémonies de l'Eglife exigent
qu'on puiffe tourner en certaines occa
fions , fuivant le rituel où il eft dit , Sacerdos
circuit ter altare , ufages dont ils n'ont
peut- être pas été inftruits , ou auxquels ils
ne fe font pas cru obligés d'avoir égards
comme le nôtre , en ce qui concerne la
figure des autels . 9al soulmů 33 un dị
Il veut , d'après une nouvelle mode qui
s'établit depuis peu , qu'on le faffe en tombeau
, fur un faux préjugé que ceux des
premiers fiecles étoient de même , parce
qu'on célébroit les faints myfleres fur les
tombeaux des Martirs ; ce qu'il faut entendre
des feuils endroits où il s'en trouvoir
, car il n'y en avoit pas par-tours &
quand il y en auroit eu , ce n'eft pas une rai
fon, car ils n'étoientpas immédiatement ſur
la caille ? mais au deffus du lieu où
repo
foient leurs corps , comme il confte par le
grand autel de S. Pierre de Rome , qui
eft bien fitué au deffus de ce qui nous
refté de feliques de S. Pierre & de S.
Paul ; cependant il n'eft pas fait en forme
de tombeau , quoiqu'il fort au deffus de
160 MERCURE DE FRANCE.
la chapelle fouterreine où elles font , à
laquelle on defcend ( comme je l'ai fait )
par un magnifique efcalier , dont la baluftrade
de marbre eft bordée d'une trèsgrande
quantité de lampes toujours allu
mées. Il fe peut qu'on ait fait fervir ,
par extraordinaire , la couverture d'un
tombeau de table pour le facrifice ; mais
j'ai prouvé que dans toutes les églifes
qui ont été faites neuves pendant les premiers
fiecles , l'autel y a toujours été fait
en forme de table , laquelle eft plus analogue
& fignificative que toute autre ,
de l'inftitution du S. Sacrement , faite
pendant le foupé de la Pâques , ce que
tout le monde fçait , & que l'Eglife
chante de la profe de S. Thomas d'Aquin
, quod in facra menfâ coena datum
non ambigitur.
1
Puifque le R. P. n'a rien répliqué aux
preuves que j'en ai données , il femble
que je puis préfumer qu'il en convient
fuivant la maxime que qui tacet commentire
videtur ; en ce cas il auroit pû, fe
faire honneur de cette docilité qu'il avoit
annoncée , en difant qu'on ne lui trouve
roit point d'entêtement.
Après avoir difcuté la difpofition de
fon églife , il refte à examiner fa confruction
, dont l'auteur de l'examen de
MA I..
1755.
161
fon effai fur Architecture a dreffé un
plan que le R. P. n'a point méconnu ,
quoiqu'il ait été gravé & publié , parce
qu'il eft exactement conforme au fien , qui
contient des chofes fi extraordinaires qu'on
ne peut s'empêcher d'en appercevoir les
défauts de régularité & de folidité.
Premierement quant à la régularité ,
à la feule infpection
de ce plan on eft
choqué du défaut de fymmétrie
dans l'arrangement
de fa colonnade
le long de
la nef & de la croifée , en ce que les
colonnes font accouplées
fuivant le modele
du portique
du Louvre , excepté
aux angles faillans de la rencontre
des
files de la nef & de la croifée , au fommet
defquels
il n'y en a qu'une à chacun
: or il eſt évident que c'eft là tout au
contraire
où cet accouplement
étoit plus
convenable
, & même plus néceffaire
qu'ailleurs
, pour donner de la culée à la
pouffée
des platebandes
, qui forment
les architraves
en retour à angle droit
de forte qu'outre
la beauté de la fymmétrie
il fe trouve de plus une néceffité
de
folidité.
Je fens bien que notre Architecte ayant
eu intention de prolonger l'alignement.
de fes bas côtés , comme il le dit dans
fon Effai , ( page 217 ) il n'auroit pu
162 MERCURE DE FRANCE.
ajouter une colonne à chaque retour de
l'angle , fans interrompre cet alignement ,
à quoi je ne lui vois pas de réponſe , que
celle qu'il a faite au reproche de l'enga
gement de fes colonnes dans les murs ,
qu'à néceffité il n'y a point de loi ; mais
celui qui péche dans la caufe n'eſt pas
excufable dans l'effet , c'eſt une maxime reçue
; il ne devoit donc pas s'engager dans
une ordonnance de deffein qui entraînoit
une telle faute néceffairement. Lorfque
le P. Cordemoy , dont il adopte les
idées jufqu'à les copier par-tout , propo
foit celle de Perrault fur l'accouplement
des colonnes , il ne parloit que d'une
nef d'églife , fans faire mention des retours
de la croifée , où l'on ne peut en
mettre moins de trois à chaque angle
faillant , celle du fommet ou pointe de
cet angle étant équivalente à deux , pour
faire face d'un couple de côté & d'au-'
tre.
Le fecond défaut qui concerne la folidité
, a été fuffifamment démontré dans
le livre intitulé , Examen de l'Efai fur
Achitecture de notre Auteur ; il eft er
effet vifible à tour homme qui eft initié
dans la conftruction , qu'une feule
colonne eft abfolument incapable de réfifrer
à une double pouffée des plateban
M A I. 1755. 163
1
des qui concourent à un angle droit ,
où elles pouffent au vuidé fuivant la
prolongation de la diagonale , quand
même ces platebandes ne feroient char
gées que du poids de leurs claveaux . II
n'eft pas néceffaire que j'infifte fur les
défauts déployés dans une douzaine des
pages du livre que je cite.
Cependant le R. P. ne fé tient pas pour
convaincu du rifque d'une fubverfion de
fon édifice , depuis qu'il a appris qu'on
faifoit préfentement des voûtes extrêmement
legeres , & fi bien liées dans les
parties qui la compofent , qu'on prétend
qu'elles ne pouffent point ; ce qui tran
che ( dit-il toutes les difficultés de folidi
té qu'on trouve à fon idée d'églife. Ce
font ces voûtes de briques pofées de plat
& doublées de même en plâtre , qui ont
été exécutées depuis long- tems en Rouffillon
, dont M. le Maréchal de Belle
Ifle a fait des épreuves il y a cinq ou
fix ans. S'il eft vrai ( ajoute cet Auteur )
qu'elles ne pouffent point , je n'en fais point
d'autres , me voilà délivré de l'embarras
» de la dépenfe , & de la mauffaderie
» des contreforts ; toute ma nef du haur
en bas eft en colonnes ifolées , je me
» contente d'envelopper tout le fecond
ordre par des vitraux continus , & fans
•
164 MERCURE DE FRANCE :
>> interruption- mon églife devient l'ou
" vrage le plus noble & le plus délicat ».
On pourroit ajouter & tellement foible ,
qu'il ne feroit pas étonnant qu'il fût culbuté
par un coup de vent , comme un
jeu de quilles , fuppofé qu'il eût été affez
équilibré pour ne s'être pas écroulé
avant que d'avoir été totalement achevé.
Avant que de donner fa confiance à
cette nouveauté , il y a encore bien des
chofes à confidérer .
Premierement qu'on ne peut indifféremment
exécuter ces voûtes en tous
lieux , parce qu'il y a plufieurs cantons
de provinces où il n'y a ni bonnes briques
, ni plâtre , mais feulement de la
chaux , du moilon & des pierres detaille
, comme ici à Breft , où l'on eft obligé
de faire venir de loin ces matériaux.
D'où il fuit que la dépenfe de ces auvrages
douteux excéderoit de beaucoup
celle de l'exécution fûre des yoûtes faites
à l'ordinaire , avec les bons matériaux
que l'on trouve fur les lieux.
Secondement qu'il eft fort incertain
que ces voûtes legeres en briques de plat
ne pouffent point du tout. Cette affertion
n'eft fondée que fur la fuppofition d'une
liaifon i folide , que les parties ne
forment plus qu'un feul corps d'égale
MA I. 1755. 165
confiftance , & par-tout uniforme , puifque
leur arrangement de pofition ne
concourt en rien à les foutenir mutuellement
, comme dans celui des voûtes de
pierres en coupe , auquel cas la folidité
dépend uniquement des excellentes qualités
des matériaux , lefquelles ne font ni
par- tout , ni toujours également conftantes
, de forte qu'on rifque tout fur leurs
moindres défauts ; les briques mal cuites
, ou de mauvaife pâte de terre , le
plâtre éventé ou mal gâché , ou employé
à contre-tems , peuvent empêcher cetre
confiftance uniforme & inébranlable qui
doit en réfulter . Puis le plâtre s'énerve
par les impreffions de l'air dans une fucceffion
de tems qui ne va pas à un fiecle
, mais feulement ( à ce qu'on dit ) a
la durée de la vie d'un homme bien
conftitué , après quoi il devient pouf,
c'eft-à-dire farineux ( fuivant le langage
des ouvriers ) ; ainfi il n'y auroit pas de
prudence de hazarder la perte d'un édi-
-fice auffi confidérable qu'eft celui d'une
églife , qui doit être faite pour durer
des fiecles , fur une conjecture qui fuppofe
qu'une voûte ne doit point pouffer , &
toujours fubfifter , quoique d'une largeur
de diametre ordinairement de 36 à 42
pieds d'étendue , qui excéde de beaucoup
་
166 MERCURE DE FRANCE.
celle des édifices pour l'habitation , dong
on a fait des épreuves.
"
On fçait que la pefanteur agit continuellement
, quoiqu'infenfiblement ; nous
en avons l'exemple dans les bois de la
meilleure confiftance , dont elle fait
alonger les fibres qu'elle ne peut
ne peut caffer.
Une poutre bien dreffée & pofée de niveau
, fans être chargée d'aucun poids
que de celui de fes parties , fe courbe
peu à peu en contre-bas ; & l'on voit
tous les jours des voûtes de bonne maçonnerie
, dont le mortier a fait le corps
depuis long-tems , s'ouvrir vers les reins ,
environ à 45 degrés , lorfque la réfiftan-
-ce des piédroits s'eft trouvée trop équilibrée
, ou diminuée par les moindres
accidens. On en a une preuve bien facheufe
& inquiétante encore aujourd'hui,
par la lézarde ou crevaffe qui s'eft faire
au grand dôme de l'églife de S. Pierre
de Rome , plus de 80 ans après fon édification
& perfection . Sur de telles ex-
-périences , un Architecte feroit inexcufable
de rifquer une conftruction vifiblement
trop foible.
-
•
C
On peut mettre dans le rang des idées
pittorefques celle d'envelopper tout le fecond
ordre de fon église , qui n'est que de
colonnes ifoléés par des vitraux continus
MAI.
1755 167
>
fans interruption , laquelle étant une
nouveauté inattendue fait tomber les
objections que j'avois fait concernant la
néceffité des bafes au rez de chauffée ,
pour foutenir un mur d'enceinte au fecond
ordre , où je comptois que devoient
être les bayes des vitraux , ouverts à dif
tances convenables dans les entre- colonnemens.
Mais il dit formellement que
tout eft vuide d'une colonne à l'autre , fans
aucune espece de piédroit . Tout étant
fupprimé par ce fyftême , l'objection que
je faifois eft du vieux ftyle , on ne bâtira
plus comme par le paſſé.
.
Il nous refte encore à examiner fon
idée d'une voûte à faire fur le milieu
de la croifée des deux berceaux qui couvrent
la nef & la traverfe de la croix de
fon plan , laquelle feroit ( comme je l'ai
dit ) tout naturellement une voûte d'arête
, qu'il trouve , ainfi que la plupart
des Architectes , trop fimple pour une
églife de goût , à laquelle on fubftitue
ordinairement un dôme , fuivant l'Architecture
moderne de la plupart des églifes
d'Italie , pour donner de la nouveauté ;
il rejette cette conftruction , & en fubftitue
une autre , qu'il avoit annoncée
dans fon Effai , d'une maniere fi myſtéricufe
qu'on ne pouvoit deviner que ce
168 MERCURE DE FRANCE.
fût la chofe du monde la plus ordinaire
qu'il a dévoilé dans fa réponſe à mes
remarques , par laquelle on voit que ce
n'eft plus qu'une voûte fphérique en pan .
dantif : en cet endroit ( dit - il ) on peut
» conftruire toute forte de voûte en cul-
» de-four , & en pandantif , qui empêche
( ajoute-t- il ) que fur les quatre
grands arcs-doubleaux , on éleve des
>> enroulemens qui , fuivant la diminution
» pyramidale , aillent ſe réunir à un couronnement
en portion de ſphere , rempli
par une Gloire ou une Apothéose.
» Ce centre de croifée couvert par une
» voûte ainfi percée à jour & décorée avec
» hardieffe , n'auroit- il pas quelque chofe
» de très-brillant & tout- à- fait pittoref
que ? Sans doute , c'eft un beau fujer de
décoration de théatre , fi les édifices fe
faifoient avec la même facilité que les
peintures , & n'exigeoient pas plus de
précaution ; mais malheureufement on
eft affujetti à la folidité & aux moyens
de prendre le jour fans percer plus haut
qu'il ne faut pour le ménager , & pourvoir
à l'écoulement des eaux de pluie ,
enforte qu'elles ne tombent point par ces
pans de la couverture
des combles qui fe croifent , ainfi que
les yoûtes des berceaux qu'ils couvrent ,
ouvertures : or les
ne
MA I.
1755. 169
ne laiffent pas de paffage à la lumiere fi
on ne s'élève au-deffus , auquel cas on,
retombe dans la néceflité de la conftruction
d'un dôme fur une tour à l'ordinaire , que
PAuteur condamne d'après fon maître le
P. Cordemoy , qui leur reproche du porteà-
faux .
On a lieu d'être furpris que quoiqu'il
ait profcrit les arcs doubleaux dans fon
effai , il en fafle ici mention , & qu'il y appuie
les enroulemens qui doivent porter la
coupole de l'apothéofe en cul de four , parce
qu'on y trouve plufieurs inconvéniens ;
l'un , que les affiettes de leur baſe devant
être de niveau entr'elles , elles ne peuvent
être pofées que fur les quatre clefs des arcs
doubleaux qui font dans cette fituation relative
, & ces parties ( les plus foibles des
voûtes ) ne paroiffent gueres convenables
pour foutenir ces enroulemens , qui , comme
de fimples nervûres , font chargées du
poids de la calotte fphérique . Secondement
parce que leur nombre ne fuffiroit pas pour
porter le contour de ce fegment , ainfi
percé à jour , à moins qu'il ne fût très-petit
, en approchant beaucoup de fon pôle ,
auquel cas , fi l'on enveloppe les enroulemens
de vitraux continus , comme il fait
à l'égard des colonnes du fecond ordre , ils
deviendront auffi fphériques en portions
H
170 MERCURE
DE FRANCE.
inclinés en furde
trapezes
courbes
plomb.
:
,
Les fera - t - on ainfi alors il faut renvoyer
l'exécution de ce projet à la côte du
Pérou , comme à Lima où il ne pleut jamais
mais fi l'on ne croit pas pouvoir les
faire de même à caufe de l'inconvénient de
l'écoulement des eaux de pluie , on fera
obligé , pour le faire à plomb & en abajour
, d'élever une tour fur la croifée des
berceaux , portant à faux fur les pandantifs,
& alors on retombe dans la conftruction.
ordinaire des dômes , ou du moins des
demi- dômes , plus ou moins élevés extérieurement
, fuivant le diametre de la voû
te fphérique , à laquelle cette tour fera
circonfcrite , fans paroître dans l'intérieur
que comme un-cul- de four en pandantif ,
portant immédiatement fur les panaches ,
élevés fur un pan coupé des angles faillans
de la croifée.
Cette conftruction n'a rien d'extraordi
naire ; nous en avons mille exemples , particulierement
à Rome dans les églifes de
Sainte Marie in Porticu , du deffein du Cavalier
Rainaldi ; à Sainte Marie in Vallicella
, de celui du vieux Longo ; à S. Charles
des quatre Fontaines , de celui du Cavalier
Borromini ; & fans aller fi loin , au Noviciat
des Jéfuites de Paris , excepté que cetMAI.
1755. 171
7
tere conftruction y eft fans grace , en ce que
les pandantifs n'y font pas féparés de la
calotte fphérique par une corniche horizontale
, qui lui forme une baſe , & met
à part une figure réguliere plus agréable à
la vûe que celle qui eft échancrée par les
lunettes des berceaux pénétrant la furface
fphérique ; fecondement , parce que le
fommet , ou fond de cette furface concave,
y eft obfcur , fon enfoncement n'étant pas
éclairé d'une lanterne comme dans les
églifes citées , où cette partie eft brillante
par une lumiere célefte , qui y defcend
naturellement , au lieu qu'au Noviciat elle
ne l'eft que par un peu de reflet qui renvoie
la lumiere de bas en haut ; ce défaut
que l'auteur de l'examen de l'Effai a déja
remarqué au fommet des berceaux qui
couvrent la nef & la croifée de fon églife
, eft encore ici plus remarquable , parce
que le reflet vient de plus loin , & remonte
plus haut . Je paffe fur un autre défaut
de largeur du pan coupé à chaque
angle de la croifée , lequel eft trop petit
pour fervir de baſe au panache.
Nous voilà donc au fait de cette voûte
de croifée d'églife , qui avoit été annoncée
comme une nouvelle invention , & qui
n'eſt rien moins . » C'étoit ( dit- on ) une
»forte de baldaquin , en façon de dôme ›
Hij
172 MERCURE DE FRANCE .
ود
» d'un deffein léger , qui puiffe fympathi
» fer avec l'idée de voûte ; dès lors ( ajoû
» toit l'auteur ) point de colonne , & rien
» de ce qui a befoin de porter dès les fondemens
, & un Architecte comprendra
fans peine les raifons qui me détermi-
» nent de propofer ainfi pour défigner une
» voûte qui aura toute la fingularité , tous
» les avantages des dômes fans en avoir les
inconvéniens .
"
,
11 eft clair qu'en admettant toutes ces
conditions à la lettre , il ne fatisfait en
aucune façon au problême. 1 ° . On ne peut
fon cul-de-four en pandantif pas dire que
ne porte fur rien qui vienne des fondemens
& qu'il n'y ait point de colonne , puifqu'il
y en a quatre , une à chaque angle faillant
de la croifée au rez de chauffée , & une
feconde en échafaudage au - deffus pour le
fecond ordre , ce qui en fait huit , à tout
compter ; la fupérieure fervant à porter le
pied du pandantif , porte fur la premiere
établie au rez de chauffée , par conféquent
dès lesfondemens : enfuite , le pandantif
établi fur ces colonnes , porte & rachete la
calotte fphérique de l'apothéofe ; donc par
une induction bien raifonnée , elle porte
dès les fondemens ; donc cette conſtruction
ne fatisfait point au problême.
Mais oferoit - on faire l'analyfe de ce
M.A I. 1755 173
fupport de tant de fardeaux ? on trouvera
qu'il fe réduit à une arête verticale de
l'angle faillant de l'architrave du premier
ordre , laquelle porte elle-même à faux ,
comme nous l'avons démontré ci - devant
dans l'examen de la fonction d'une colonne
fous un angle faillant.
Nos Architectes qui refpectent les principes
de l'art , font ordinairement un pan
coupé dans les angles de cette efpece, pour
y trouver un peu de baſe horizontale au
panache qui doit racheter le cul-de-four .
Pour finir , je pafferai fous filence bien
des chofes que j'aurois à dire fur la nouvelle
architecture en filigramme ; par
exemple , fur les pentes à ménager aux toîts
des bas côtés pour l'écoulement des eaux de
pluie , qu'on ne peut diriger qu'en s'élevant
du côté de la nef , & mafquant une
partie des vitraux du fecond ordre , lequel
eft établi immédiatement au -deffus de l'architrave
du premier , regnant de niveau
avec l'égoût extérieur des plafonds des bas
côtés , & de plus des chapelles qui l'écartent
encore du corps de la nef , d'où fuit
une plus grande hauteur de pente à donner
à cette partie inférieure qui reçoit auffi
l'égoût d'un côté du grand comble. J'en
pourrois dire autant & plus à l'égard du
baldaquin pittoresque ; mais je veux mon-
Hiij
374 MERCURE DE FRANCE.
trer que je ne cherche pas matiere à criti
quer , n'ayant d'autre intention que celle
de rendre ma réplique utile.
Au refte , je fuis très - obligé au R. Pere
Laugier de la maniere obligeante dont il
a parlé de moi dans fon prélude ; je lui en
fais mes très-humbles remercimens , fans
attention à ce que ce procédé de politeffe
ne s'eft pas toujours foutenu dans certains
momens où il lui a échapé des qualifications
de difcours , dont j'ai montré l'injuftice
; de forte qu'elles étoient réversibles
de droit à celui qui les avoit données malà-
propos , fi la qualité de Philofophe dont il
m'honore , & que je fais gloire de foutenir
en bonne part , ne me mettoit infiniment
au- deffus de ces petiteffes.
A Breft , le 2 Nov. 1754. FREZIER.
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Résumé : RESULTAT de la dispute entre le P. Laugier & M. Frezier, concernant le Goût de l'Architecture.
Le texte présente une dispute littéraire entre le Père Laugier et M. Frezier concernant le goût en architecture. Frezier affirme qu'il n'existe pas de beau essentiel en architecture, en raison des variétés des goûts particuliers de chaque nation et de leurs variations au fil du temps. Laugier, au contraire, soutient la possibilité d'une telle beauté, bien que aucun architecte n'ait encore réussi à la montrer dans ses ouvrages. Frezier critique Laugier pour sa contradiction concernant une église bâtie à Pékin, appréciée par les Chinois selon Laugier, mais non par le frère Attiret. Dans la seconde partie de la dispute, Laugier change d'avis et attaque Frezier sur la question des proportions harmoniques en architecture. Frezier répond que les architectes anciens et modernes n'ont jamais pensé à ces principes scientifiques, ce que Laugier conteste en suggérant que les architectes pourraient avoir trouvé le vrai par intuition. La dispute se poursuit sur la question des pilastres, que Laugier considère comme des innovations issues de l'ignorance. Frezier démontre que les pilastres sont essentiels pour soutenir les angles des entablements, contrairement aux colonnes. Laugier propose une solution pour éviter le porte-à-faux, mais Frezier la critique comme étant ridicule et ignorante. Frezier explique ensuite l'utilité des pilastres dans les habitations, soulignant que les colonnes ne peuvent pas servir de support dans ces contextes. Il conclut que les pilastres sont préférables aux colonnes pour des raisons pratiques et esthétiques. Le texte aborde également les proportions et la beauté des ordres architecturaux, soulignant que la colonne doit être vue perpendiculairement au mur pour que sa proportion soit respectée. Il critique l'enclavement des colonnes dans les murs, affirmant que cela altère leur beauté architecturale. Il compare les colonnes aux pilastres, notant que ces derniers, contrairement aux colonnes, ne perdent pas leur apparence en étant enclavés. Le texte discute des dispositions des églises, soulignant que le Père propose des plans sans se soucier de la conformité avec les usages anciens. Il critique la liberté excessive dans la conception des églises modernes, qui néglige la majesté du lieu et les cérémonies liturgiques. Il examine la construction de l'église proposée par le Père, critiquant le manque de symétrie et de solidité dans le plan. Il souligne que les colonnes isolées aux angles ne peuvent résister aux poussées des platebandes, ce qui compromet la stabilité de l'édifice. Enfin, le texte aborde les défis et les incertitudes liés à l'utilisation de nouvelles techniques de construction pour les voûtes d'églises. Il souligne plusieurs points critiques : l'indisponibilité de matériaux de qualité dans certaines régions, la solidité des voûtes légères en briques de plat, et les effets de la pesanteur sur les structures. Il critique une proposition de voûte sphérique en pendentif, jugée trop fragile et inadaptée aux contraintes climatiques. Le texte conclut que la nouvelle proposition de voûte ne répond pas aux exigences de solidité et de durabilité, et qu'elle nécessite des fondations et des supports similaires aux méthodes traditionnelles.
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28
p. 219-220
BENEFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné à l'Abbaye de la Chassaigne; Ordre de [...]
Mots clefs :
Saint, Abbaye, Ordre, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNÉS.
BENEFICES DONNÉS.
Sa Majefté a donné l'Abbaye de la Chaffaigne ;
A
Ordre de Câteaux , diocefe de Lyon , vacante par
le décès de M. de Borſat , à M. Pierre- Louis de
Chalvet de Saint - Etienne , Vifiteur Général des
Carmélites .
L'Abbaye de Belle- Ville , Ordre de Saint- Augnftin
, diocefe de Lyon , vacante par le décès de
M. d'Hauterive , à M. Gafpard Dufou de Saint-
Amour , grand Vicaire de Mâcon,
>
L'Abbaye de Beaulieu , Ordre de Saint- Auguftin
, dioceſe de Saint- Malo vacante par la démiffion
de M. de Montlouet , Evêque de Saint-
Omer , à M. Louis-Marie de Pontuat , grand Vicaire
de Vannes.
L'Abbaye de Notre- Dame d'Abfie en Brignon ,
Ordre de S. Benoît , diocefe de Poitiers , vacante
pâr la démiffion de M. Luthier de Saint-Martin ,
à M. Louis-Hugues d'Ethy de Milly , Prêtre du
Kij
220 MERCURE DE FRANCE:
diocefe de Mâcon , à la charge d'une penfion de
mille livres pour le remettant .
L'Abbaye Réguliere du Rivet , Ordre de Cîteaux
, dioceſe de Bazas , vacante par la démiffion
de Dom Chibert , à Dom Jean - Jofeph la
Malatie , Religieux dudit Ordre , à la charge de
huit cens livres de penfion pour le remettant.
Sa Majefté a donné l'Abbaye de la Chaffaigne ;
A
Ordre de Câteaux , diocefe de Lyon , vacante par
le décès de M. de Borſat , à M. Pierre- Louis de
Chalvet de Saint - Etienne , Vifiteur Général des
Carmélites .
L'Abbaye de Belle- Ville , Ordre de Saint- Augnftin
, diocefe de Lyon , vacante par le décès de
M. d'Hauterive , à M. Gafpard Dufou de Saint-
Amour , grand Vicaire de Mâcon,
>
L'Abbaye de Beaulieu , Ordre de Saint- Auguftin
, dioceſe de Saint- Malo vacante par la démiffion
de M. de Montlouet , Evêque de Saint-
Omer , à M. Louis-Marie de Pontuat , grand Vicaire
de Vannes.
L'Abbaye de Notre- Dame d'Abfie en Brignon ,
Ordre de S. Benoît , diocefe de Poitiers , vacante
pâr la démiffion de M. Luthier de Saint-Martin ,
à M. Louis-Hugues d'Ethy de Milly , Prêtre du
Kij
220 MERCURE DE FRANCE:
diocefe de Mâcon , à la charge d'une penfion de
mille livres pour le remettant .
L'Abbaye Réguliere du Rivet , Ordre de Cîteaux
, dioceſe de Bazas , vacante par la démiffion
de Dom Chibert , à Dom Jean - Jofeph la
Malatie , Religieux dudit Ordre , à la charge de
huit cens livres de penfion pour le remettant.
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Résumé : BENEFICES DONNÉS.
Le texte décrit plusieurs bénéfices ecclésiastiques accordés par Sa Majesté. L'Abbaye de la Chaffaigne, relevant de l'Ordre de Cîteaux et du diocèse de Lyon, est attribuée à M. Pierre-Louis de Chalvet de Saint-Étienne, Vicaire Général des Carmélites, après le décès de M. de Borsat. L'Abbaye de Belle-Ville, de l'Ordre de Saint-Augustin et du diocèse de Lyon, est donnée à M. Gaspard Dufou de Saint-Amour, grand Vicaire de Mâcon, suite au décès de M. d'Hauterive. L'Abbaye de Beaulieu, de l'Ordre de Saint-Augustin et du diocèse de Saint-Malo, est attribuée à M. Louis-Marie de Pontuat, grand Vicaire de Vannes, après la démission de M. de Montlouet, Évêque de Saint-Omer. L'Abbaye de Notre-Dame d'Absie en Brignon, de l'Ordre de Saint-Benoît et du diocèse de Poitiers, est confiée à M. Louis-Hugues d'Ethy de Milly, Prêtre du diocèse de Mâcon, après la démission de M. Luthier de Saint-Martin, avec une pension de mille livres pour le remettant. Enfin, l'Abbaye Régulière du Rivet, de l'Ordre de Cîteaux et du diocèse de Bazas, est attribuée à Dom Jean-Joseph la Malatie, Religieux de cet Ordre, suite à la démission de Dom Chibert, avec une pension de huit cents livres pour le remettant.
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29
p. 210-212
L'ORDRE.
Début :
Que tout Normand soit un aigle en chicanne, [...]
Mots clefs :
Ordre, Plaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ORDRE.
L'ORDRE.
Ue tout Normand foit un aigle en chi→
canne ,
Que du Barreau fon nom foit le foutien ;
Vingt fois par an, qu'un juge le condamne ;
Tout eft dans l'ordre , & je n'en dirai rien :
Mais que je trouve aux lieux qui l'ont vu naïtre','
Riche modefte , & peuple façonné ,
M.... décent , & charitable P....
C'eft contre l'Ordre , & j'en fuis étonné
Que de fes yeux , la gentille Cauchoiſe ,
En tapinois veuille éprouver l'effet ;
Que la friponne à nos coeurs cherche noife ;
Tout eft dans l'Ordre , & j'en fuis fatisfait :
Mais que le fien au fein de la victoire ,
Soit fans pitié pour quelqu'un des vaincus ,
Que fes defirs fe bornent à fa gloire ,
C'eft contre l'Ordre , & j'en fuis tout confus.
܀
Que de ces champs confacrés à Bellonne ,
Mars ait fait fuir & Pomone & Cérès ;
Que le falpêtre à chaque inftant y tonne ,.
Tout eft dans l'ordre , ou du moins fait exprès
NOVEMBRE. 1756.
217
Mais qu'on y trouve un (1 ) Intendant aima
ble ,
A plaire à tous conftamment appliqué ,
Dans fon travail , vif , prompt , infatigable ,
C'eft contre l'Ordre , & j'en fuis très -piqué.
Qu'une ( 2 ) Comteffe en qui les Dieux propices
Ont réunis mille dons précieux ,
Soit de la Cour l'ornement , les délices ,
Tout eft dans l'Ordre , & ne peut être mieux's
Mais qu'un mari feul ait droit de lui plaire ,
. Que pour lui-même elle ait des agrémens ,.
Qu'on croie en eux voir deux tendres amans ,
C'eſt contre l'Ordre , & je ne puis m'en taire,
Qu'un (3 ) Général ait chez lui grande chere ,
: Force vins vieux , Bourgogne velouté ,
Valets nombreux & ne ſçachant rien faire ,
Tout eft dans l'Ordre , & j'en fuis enchanté :
Mais que marchant fur les pas de Turenne ,.
Il foit actif , zélé , laborieux ,
Poli fans fard , & modefte fans gêne ,
C'eſt contre l'Ordre , & j'en fuis furieux.
(1) M. de Brou , Intendant de Rouen ..
(2 ) Madame la Comteffe de Lillebonnes.
(3 ) M. le Duc d'Harcourt.
212 MERCURE DE FRANCE .
Dans les plaifirs qu'un nombreux militaire
Mêle par fois quelques petits excès ,
Que trop fouvent on ait peine à lui plaire ,
Tout eft dans l'Ordre ; on fçait qu'il eft Fraqçois
: -
Mais lorsqu'il offre un pur & tendre hommage
au ( 1 ) Chef chéri dont nous fuivons les loix ,
De fa raiſon il fait un digne ufage ,
Et contre l'ordre , en écoute la voix.
(1 ) M. le Duc d'Harcourt.
Ue tout Normand foit un aigle en chi→
canne ,
Que du Barreau fon nom foit le foutien ;
Vingt fois par an, qu'un juge le condamne ;
Tout eft dans l'ordre , & je n'en dirai rien :
Mais que je trouve aux lieux qui l'ont vu naïtre','
Riche modefte , & peuple façonné ,
M.... décent , & charitable P....
C'eft contre l'Ordre , & j'en fuis étonné
Que de fes yeux , la gentille Cauchoiſe ,
En tapinois veuille éprouver l'effet ;
Que la friponne à nos coeurs cherche noife ;
Tout eft dans l'Ordre , & j'en fuis fatisfait :
Mais que le fien au fein de la victoire ,
Soit fans pitié pour quelqu'un des vaincus ,
Que fes defirs fe bornent à fa gloire ,
C'eft contre l'Ordre , & j'en fuis tout confus.
܀
Que de ces champs confacrés à Bellonne ,
Mars ait fait fuir & Pomone & Cérès ;
Que le falpêtre à chaque inftant y tonne ,.
Tout eft dans l'ordre , ou du moins fait exprès
NOVEMBRE. 1756.
217
Mais qu'on y trouve un (1 ) Intendant aima
ble ,
A plaire à tous conftamment appliqué ,
Dans fon travail , vif , prompt , infatigable ,
C'eft contre l'Ordre , & j'en fuis très -piqué.
Qu'une ( 2 ) Comteffe en qui les Dieux propices
Ont réunis mille dons précieux ,
Soit de la Cour l'ornement , les délices ,
Tout eft dans l'Ordre , & ne peut être mieux's
Mais qu'un mari feul ait droit de lui plaire ,
. Que pour lui-même elle ait des agrémens ,.
Qu'on croie en eux voir deux tendres amans ,
C'eſt contre l'Ordre , & je ne puis m'en taire,
Qu'un (3 ) Général ait chez lui grande chere ,
: Force vins vieux , Bourgogne velouté ,
Valets nombreux & ne ſçachant rien faire ,
Tout eft dans l'Ordre , & j'en fuis enchanté :
Mais que marchant fur les pas de Turenne ,.
Il foit actif , zélé , laborieux ,
Poli fans fard , & modefte fans gêne ,
C'eſt contre l'Ordre , & j'en fuis furieux.
(1) M. de Brou , Intendant de Rouen ..
(2 ) Madame la Comteffe de Lillebonnes.
(3 ) M. le Duc d'Harcourt.
212 MERCURE DE FRANCE .
Dans les plaifirs qu'un nombreux militaire
Mêle par fois quelques petits excès ,
Que trop fouvent on ait peine à lui plaire ,
Tout eft dans l'Ordre ; on fçait qu'il eft Fraqçois
: -
Mais lorsqu'il offre un pur & tendre hommage
au ( 1 ) Chef chéri dont nous fuivons les loix ,
De fa raiſon il fait un digne ufage ,
Et contre l'ordre , en écoute la voix.
(1 ) M. le Duc d'Harcourt.
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Résumé : L'ORDRE.
Le texte 'L'ORDRE' explore divers aspects de la société normande au XVIIIe siècle. L'auteur observe des jugements fréquents contre les Normands, tout en soulignant leur richesse et leur modestie, ainsi que leur charité et leur décence. Il note également la gentillesse des Cauchoises et leur désir de plaire. Le texte mentionne des champs transformés en zones de guerre, où le canon tonne constamment. L'auteur admire un intendant aimable et travailleur, une comtesse aux multiples talents, et un général hospitalier. Cependant, il s'indigne lorsque ces figures manifestent des qualités comme l'activité, la modestie et la tendresse, jugées contraires à l'ordre établi. Le texte se conclut par une réflexion sur les plaisirs excessifs des militaires et un hommage au Duc d'Harcourt, respecté pour sa raison et son autorité.
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30
p. 224
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye d'Humblieres, Ordre de Saint Benoît, Diocèse [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Ordre, Religieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a donné l'Abbaye d'Humblieres ,
Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Noyon , au
Prince Camille de Rohan , & l'Abbaye de la Chalade
, Ordre de Citeaux , Diocèſe de Verdun ,
à M. l'Abbé de Broglie.
Le Roi a donné l'Abbaye Réguliere de Corneux
, Ordre de Prémontré , Diocèſe de Beſançon
, à Dom de Belloy , Religieux du même Ordre
, & Prieur de Belloſane , & celle de Puy
d'Orbe , Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Langres
, à la Dame Caillet , Prieure de cette Maifon .
Sa Majesté a donné l'Abbaye d'Humblieres ,
Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Noyon , au
Prince Camille de Rohan , & l'Abbaye de la Chalade
, Ordre de Citeaux , Diocèſe de Verdun ,
à M. l'Abbé de Broglie.
Le Roi a donné l'Abbaye Réguliere de Corneux
, Ordre de Prémontré , Diocèſe de Beſançon
, à Dom de Belloy , Religieux du même Ordre
, & Prieur de Belloſane , & celle de Puy
d'Orbe , Ordre de Saint Benoît , Diocèse de Langres
, à la Dame Caillet , Prieure de cette Maifon .
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31
p. 203-204
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donnà l'Abbaye Réguliere de Soyon ; Ordre de Saint-Benoît, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Vicaire, Évêché
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majefté a donné l'Abbaye Réguliere de Soyor;,
Ordre de Saint - Benoît , Ville & Diocefé de Valence
, à la Dame de Maugiron , Religieufe de
cette Abbaye. L'Evêché de Coutances à M. l'Ab--
bé dú Quefnoy , qui en étoit Vicaire Général
depuis 20 ans; & l'Evêché de Senez à M; l'Abbé
de Woeles , Vicaire Général de l'Archevêché
d'Arles. L'Abbaye de Leffay , Ordre de Saint
Benoît , Diocefe de Coutances , à M. l'Abbé des
a Villé , un des Quarante de l'Académie Fran--
spife , premier Commis des affaires étrangeres ,
My
Ivjj
204 MERCURE DE FRANCE :
& ci-devant Miniftre de Sa Majefté auprès des
Etats Généraux des Provinces- Unies ; & celle de
Noaillé , même Ordre , Dioceſe de Poitiers , à M.
l'Abbé de la Ville Mirmont , frere de M. l'Abbé de
la Ville , & Vicaire Général de l'Evêché d'Arras .
Sa Majefté a donné l'Abbaye Réguliere de Soyor;,
Ordre de Saint - Benoît , Ville & Diocefé de Valence
, à la Dame de Maugiron , Religieufe de
cette Abbaye. L'Evêché de Coutances à M. l'Ab--
bé dú Quefnoy , qui en étoit Vicaire Général
depuis 20 ans; & l'Evêché de Senez à M; l'Abbé
de Woeles , Vicaire Général de l'Archevêché
d'Arles. L'Abbaye de Leffay , Ordre de Saint
Benoît , Diocefe de Coutances , à M. l'Abbé des
a Villé , un des Quarante de l'Académie Fran--
spife , premier Commis des affaires étrangeres ,
My
Ivjj
204 MERCURE DE FRANCE :
& ci-devant Miniftre de Sa Majefté auprès des
Etats Généraux des Provinces- Unies ; & celle de
Noaillé , même Ordre , Dioceſe de Poitiers , à M.
l'Abbé de la Ville Mirmont , frere de M. l'Abbé de
la Ville , & Vicaire Général de l'Evêché d'Arras .
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a attribué plusieurs bénéfices ecclésiastiques. L'Abbaye de Soyor à la Dame de Maugiron. L'Évêché de Coutances à l'Abbé du Quesnoy. L'Évêché de Senez à l'Abbé de Woeles. L'Abbaye de Lessay à l'Abbé des Ays de Villé. L'Abbaye de Noaillé à l'Abbé de la Ville Mirmont.
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32
p. 211-212
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le 29 Mai, fête de la Pentecôte, les Chevaliers, Commandeurs [...]
Mots clefs :
Fête de la Pentecôte, Chevaliers, Comtes, Duc, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
LE 29 Mai , fête de la Pentecôte , les Cheva
liers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre du
Saint-Efprit , s'etant affemblés vers les onze heures
du matin dans le Cabinet du Roi ; Sa Majefté
sint un Chapitre, L'information des vie & moeurs ,
212 MERCURE DE FRANCE.
& la Profeffion de Foi du Marquis d'Offun , quí
avoient été propofées le premier janvier de cette
année pour être Chevalier , furent admifes. Ses
preuves de noblefle ayant éte faites auparavant ,
Sa Majefté lui avoit envoyé la permiffion de porter
les marques de l'Ordre , en attendant qu'il
pût le faire recevoir. Le Comte de Stainville ,
qui avoit éte propofé le premier janvier de l'année
derniere , pour être Chevalier , & qui avoit
obtenu cette même permiffion , après avoir fatisfait
aux preuves de religion & de nobleffe ; &
à l'information des vie & moeurs , fut introduit
dans le Cabinet de Sa Majefté , & reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint-Michel. Le Roi fortit enfuite
de fon appartement , pour aller à la Chapelle. Sa
Majefté , devant qui les deux Huiffiers de la
Chambre portoient leurs maffes , étoit en manteau
, le collier de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui
de l'Ordre de la Toifon d'Or. Elle étoit précédée
de Monfeigneur le Dauphin , du Comte de Charolois
, du Comte de Clermont , da Prince de
Conty , du Comte d'Eu , du Duc de Penthievre ,
& des Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre. Le nouveau Chevalier , «en habit de Novice
, marchoit entre les Chevaliers & les Officters.
Après la grand'Meffe , qui fut célébrée par
l'Archevêque de Narbonne , Prélat - Commandeur
de l'Ordre du Saint- Esprit , Sa Majefté monta fur
fon Trône , & revêtit des marques de l'Ordre le
Comte de Stainville , qui eut pour parreins le
Maréchal de Clermont - Tonnerre , & le Marquis
de Beringhen. Cette cérémonie étant finie , le
Roi fut reconduit à fon appartement en la maniere
accoutumée .
LE 29 Mai , fête de la Pentecôte , les Cheva
liers , Commandeurs & Officiers de l'Ordre du
Saint-Efprit , s'etant affemblés vers les onze heures
du matin dans le Cabinet du Roi ; Sa Majefté
sint un Chapitre, L'information des vie & moeurs ,
212 MERCURE DE FRANCE.
& la Profeffion de Foi du Marquis d'Offun , quí
avoient été propofées le premier janvier de cette
année pour être Chevalier , furent admifes. Ses
preuves de noblefle ayant éte faites auparavant ,
Sa Majefté lui avoit envoyé la permiffion de porter
les marques de l'Ordre , en attendant qu'il
pût le faire recevoir. Le Comte de Stainville ,
qui avoit éte propofé le premier janvier de l'année
derniere , pour être Chevalier , & qui avoit
obtenu cette même permiffion , après avoir fatisfait
aux preuves de religion & de nobleffe ; &
à l'information des vie & moeurs , fut introduit
dans le Cabinet de Sa Majefté , & reçu Chevalier
de l'Ordre de Saint-Michel. Le Roi fortit enfuite
de fon appartement , pour aller à la Chapelle. Sa
Majefté , devant qui les deux Huiffiers de la
Chambre portoient leurs maffes , étoit en manteau
, le collier de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui
de l'Ordre de la Toifon d'Or. Elle étoit précédée
de Monfeigneur le Dauphin , du Comte de Charolois
, du Comte de Clermont , da Prince de
Conty , du Comte d'Eu , du Duc de Penthievre ,
& des Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre. Le nouveau Chevalier , «en habit de Novice
, marchoit entre les Chevaliers & les Officters.
Après la grand'Meffe , qui fut célébrée par
l'Archevêque de Narbonne , Prélat - Commandeur
de l'Ordre du Saint- Esprit , Sa Majefté monta fur
fon Trône , & revêtit des marques de l'Ordre le
Comte de Stainville , qui eut pour parreins le
Maréchal de Clermont - Tonnerre , & le Marquis
de Beringhen. Cette cérémonie étant finie , le
Roi fut reconduit à fon appartement en la maniere
accoutumée .
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Le 29 mai, les membres de l'Ordre du Saint-Esprit se réunirent dans le cabinet du Roi. Le Roi admit les informations sur la vie, les mœurs et la profession de foi du Marquis d'Offun, proposé pour être Chevalier le 1er janvier. Le Comte de Stainville, proposé l'année précédente, fut introduit et reçu Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel après avoir satisfait aux preuves de religion, de noblesse et d'information sur sa vie et ses mœurs. Le Roi se rendit ensuite à la chapelle, précédé par plusieurs dignitaires et les membres de l'Ordre. Après la grand-messe célébrée par l'Archevêque de Narbonne, le Roi monta sur son trône et revêtit les marques de l'Ordre au Comte de Stainville, assisté par le Maréchal de Clermont-Tonnerre et le Marquis de Beringhen. La cérémonie se conclut par le retour du Roi à son appartement.
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33
p. 210
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Septfons, Ordre de Cîteaux, Diocèse d'Autun, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Vicaire, Abbé, Paroisse
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Septfons , Or
dre de Cîteaux , Dioceſe d'Autun , vacante par le
décès de Dom Jofeph Alpheron , àDom Dorothée
Jaloutz , Religieux de cette Abbaye ; l'Abbaye
de Longpont , Ordre de Câteaux , Dioceſe
de Soiffons , à M. l'Abbé de Friſchmann , ci- devant
chargé des affaires de France à la Cour d'Efpagne
; celle de la Creft , même Ordre , Diocefe
de Langres , à M. l'Abbé de Chabannes , Aumonier
du Roi , & Vicaire Général de l'Evêché de
Clermont ; celle de Saint Crefpin en Chaye , Ordre
de Saint Auguftin , Diocefe de Soiffons , à M.
l'Abbé d'Heffelin , Vicaire Général de l'Archevêché
de Sens ; celle de Saint Urbain , Ordre de
Saint Benoît , Dioceſe de Châlons - fur - Marne ;
à M. l'Abbé du Quéilard , Archidiacre de l'Eglife
Cathédrale , & Vicaire Général de l'Evêché de
Digne ; celle de Maymac , même Ordre , Diocefe
de Limoges , à M. l'Abbé Barc , Chapelain
du Roi , & Chanoine de la Cathédrale de Noyon ;
& le Prieuré de Saint Rambert en Forez , Dioe
cefe de Lyon , à M. l'Abbé de Montjouvent ,
Comte de Lyon , & Vicaire Général du même
Diocefe ; l'Abbaye de Fonfroide , Ordre de Ci
teaux , Dioceſe de Narbonne , à M. l'Evêque de
Venca ; l'Abbaye Réguliere de Beaumont ,
dre de Saint Benoît , Dioceſe de Clermont , à la
Dame de Lentilhac , Religieufe de la même Abbaye
; & le Prieuré de Sainte Marie de Quingac
nevend , Dioceſe de Nantes , à M. le Loup de
la Biliais , Recteur de la Paroiffe de Blain , & Député
de la Chambre Eccléfiaftique du même Diocele.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Septfons , Or
dre de Cîteaux , Dioceſe d'Autun , vacante par le
décès de Dom Jofeph Alpheron , àDom Dorothée
Jaloutz , Religieux de cette Abbaye ; l'Abbaye
de Longpont , Ordre de Câteaux , Dioceſe
de Soiffons , à M. l'Abbé de Friſchmann , ci- devant
chargé des affaires de France à la Cour d'Efpagne
; celle de la Creft , même Ordre , Diocefe
de Langres , à M. l'Abbé de Chabannes , Aumonier
du Roi , & Vicaire Général de l'Evêché de
Clermont ; celle de Saint Crefpin en Chaye , Ordre
de Saint Auguftin , Diocefe de Soiffons , à M.
l'Abbé d'Heffelin , Vicaire Général de l'Archevêché
de Sens ; celle de Saint Urbain , Ordre de
Saint Benoît , Dioceſe de Châlons - fur - Marne ;
à M. l'Abbé du Quéilard , Archidiacre de l'Eglife
Cathédrale , & Vicaire Général de l'Evêché de
Digne ; celle de Maymac , même Ordre , Diocefe
de Limoges , à M. l'Abbé Barc , Chapelain
du Roi , & Chanoine de la Cathédrale de Noyon ;
& le Prieuré de Saint Rambert en Forez , Dioe
cefe de Lyon , à M. l'Abbé de Montjouvent ,
Comte de Lyon , & Vicaire Général du même
Diocefe ; l'Abbaye de Fonfroide , Ordre de Ci
teaux , Dioceſe de Narbonne , à M. l'Evêque de
Venca ; l'Abbaye Réguliere de Beaumont ,
dre de Saint Benoît , Dioceſe de Clermont , à la
Dame de Lentilhac , Religieufe de la même Abbaye
; & le Prieuré de Sainte Marie de Quingac
nevend , Dioceſe de Nantes , à M. le Loup de
la Biliais , Recteur de la Paroiffe de Blain , & Député
de la Chambre Eccléfiaftique du même Diocele.
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Le texte énumère les bénéfices ecclésiastiques accordés par Sa Majesté à divers religieux et ecclésiastiques. L'Abbaye de Septfons, dans le diocèse d'Autun, est attribuée à Dom Dorothée Jaloutz. L'Abbaye de Longpont, dans le diocèse de Soissons, est donnée à M. l'Abbé de Frischmann. L'Abbaye de la Creft, dans le diocèse de Langres, est attribuée à M. l'Abbé de Chabannes. L'Abbaye de Saint Crespin en Chaye, dans le diocèse de Soissons, est donnée à M. l'Abbé d'Heffelin. L'Abbaye de Saint Urbain, dans le diocèse de Châlons-sur-Marne, est attribuée à M. l'Abbé du Quéilard. L'Abbaye de Maymac, dans le diocèse de Limoges, est donnée à M. l'Abbé Barc. Le Prieuré de Saint Rambert en Forez, dans le diocèse de Lyon, est attribué à M. l'Abbé de Montjouvent. L'Abbaye de Fonfroide, dans le diocèse de Narbonne, est donnée à M. l'Évêque de Venca. L'Abbaye Régulière de Beaumont, dans le diocèse de Clermont, est attribuée à la Dame de Lentilhac. Enfin, le Prieuré de Sainte Marie de Quingacnevend, dans le diocèse de Nantes, est attribué à M. le Loup de la Biliais.
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34
p. 202
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Bonnefond, Ordre de Cîteaux, Diocese [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Ordre, Abbé, Vicaire
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Bonnefond ,
Ordre de Cîteaux , Diocefe de Comminges , à
M. l'Abbé Marquet - de Villefond , chargé des
affaires de Sa Majesté à Venife ; l'Abbaye de
Meymac , Ordre de S. Benoît , Diocefe de Limoges
, à M. l'Abbé de Saint - Val ; celle de Sainte
Aufonne , même Ordre , Dioceſe d'Angoulême ,
à la Dame de Durfort de Civerac , Religieufe de
Saint Emilion , Dioceſe de Bordeaux ; & le
Prieuré de Saint Pierre de Langon , Dioceſe de
la Rochelle , à M. l'Abbé Jalouts , Vicaire Général
de l'Archevêché de Cambray.
SA Majefté a donné l'Abbaye de Bonnefond ,
Ordre de Cîteaux , Diocefe de Comminges , à
M. l'Abbé Marquet - de Villefond , chargé des
affaires de Sa Majesté à Venife ; l'Abbaye de
Meymac , Ordre de S. Benoît , Diocefe de Limoges
, à M. l'Abbé de Saint - Val ; celle de Sainte
Aufonne , même Ordre , Dioceſe d'Angoulême ,
à la Dame de Durfort de Civerac , Religieufe de
Saint Emilion , Dioceſe de Bordeaux ; & le
Prieuré de Saint Pierre de Langon , Dioceſe de
la Rochelle , à M. l'Abbé Jalouts , Vicaire Général
de l'Archevêché de Cambray.
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a attribué plusieurs bénéfices ecclésiastiques. L'Abbaye de Bonnefond, relevant de Cîteaux et du Diocèse de Comminges, a été donnée à M. l'Abbé Marquet de Villefond. L'Abbaye de Meymac, de l'Ordre de Saint-Benoît et du Diocèse de Limoges, a été confiée à M. l'Abbé de Saint-Val. L'Abbaye de Sainte-Auffonne, du Diocèse d'Angoulême, a été attribuée à la Dame de Durfort de Civerac. Le Prieuré de Saint-Pierre de Langon, du Diocèse de La Rochelle, a été donné à M. l'Abbé Jalouts.
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35
p. 202-204
MARIAGE ET MORTS.
Début :
Messire Paul-Hippolyte de Beauvillier, Duc de Saint-Aignan, Pair de France, [...]
Mots clefs :
Morts, Mariages, Chevalier, Ordre, Marquis, Mademoiselle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE ET MORTS.
MARIAGE ET MORTS.
M58SIRE Paul- Hippolyte de Beauvillier , Duc.
de Saint-Aignan , Pair de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Lieutenant-Général, de fes arDECEMBRE
. 1757. 203
mées , Gouverneur du Havre , ci devant Ambaffadeur
du Roi à la Cour d'Efpagne & près le
Saint Siege , époufa le 9 de Novembre Demoiſelle
Françoile-Helene - Etienne Turgot , fille de feu-
Mefire Michel Etienne Turgot , Marquis de
Soubfmons , Confeiller d'Etat ordinaire & Prevôt
des Marchans , & de Dame Magdelene-Françoife
Martineau. La célébration ſe fit dans la Chapelle
de l'Hôtel de la Dame Turgot , Douairiere.
Leurs Majeftés & la Famille Royale avoient figné
le 7 le contrat de mariage.
Meffire Emanuel-Henri-Timoléon - de Coffé- de
Briffac , né jumeau avec fon frere , Jean- Paul-Timoléon
-de Coffé , Duc de Briffac , le 12 Octobre
1698 , Abbé de l'Abbaye de Fonfroide , Ordre de
Citaux , Dioceſe de Narbonne en 1717 ; & de
celle de Saint Urbain , Ordre de Saint Benoît en
en 1732 , Grand- Vicaire de l'Archevêché de
Lyon , Aumônier du Roi , Agent général du
Clergé , nommé Evêque de Condon en 1735 ,
facré le 22 Janvier 1736 , eft mort à Paris , rue
Caffette , fauxbourg Saint Germain , le 27 Août
1757 , dans la foixantieme année de fon âge. Il fat
préfenté le 29 à Saint Sulpice , & tranfporté aux
Céleftins dans la Chapelle d'Orléans , lieu de la
fépulture de fa maiſon.
Meffire Aymeric Charles de Gontaut de Biron ,
Marquis de Saint - Blancard , Meftre de Camp de:
Cavalerie , mourut le 16 Septembre dernier dans
fa terre de Laborthe , en Gascogne , au Dioceſe
d'Aufch , âgé de foixante - dix-fept ans.
Dame Henriette - Emilie de Bautru , Comteffe
de Nogent - le- Roi , femme du Marquis de Melun,
eft morte ici le 27 Septembre, âgée de cinquanteneuf
ans.
Mellire René-Antoine Ferchaud - de Réaumur
Ivj
204 MERCURE DE FRANCE
de l'Académie royale des Sciences , de la Société
royale de Londres , des Académies de Péterf
bourg , de Berlin , de Stockholm , & de l'Inftitut
de Bologne , Intendant & Commandeur de l'Ordre
Militaire de S. Louis , eft mort le 18 Octobre,
âgé de foixante-feize ans.
Demoiselle Eléonor Thenay de Saint- Christophe,
eft morte le 19 Octobre dans la Communauté de
P'Inftruction Chrétienne , âgée de quatre- vingtquatre
ans , & elle a été inhumée le 30 à S. Sulpice
, fa Paroifle.
Meffire N. de Savines , Abbé Commendataire
de l'Abbaye royale de Bofcaudon , Ordre de Saint
Benoît , Diocefe d'Embrun , eft mort dans fon
Abbaye , vers la fin du mois d'Oftobre , âgé de
cent ans accomplis.
Il eft mort à Aberdeen , en Ecoffſe , un homme
âgé de cent trente- deux ans , nommé Alexandre
Mac-Cullock , qui a joui jufqu'à la fin de ſa vie
du jugement le plus fain . Il avoit fervi en qualité
de foldat du temps de Cromwel , fous le Général
Monk.
M58SIRE Paul- Hippolyte de Beauvillier , Duc.
de Saint-Aignan , Pair de France , Chevalier des
Ordres du Roi , Lieutenant-Général, de fes arDECEMBRE
. 1757. 203
mées , Gouverneur du Havre , ci devant Ambaffadeur
du Roi à la Cour d'Efpagne & près le
Saint Siege , époufa le 9 de Novembre Demoiſelle
Françoile-Helene - Etienne Turgot , fille de feu-
Mefire Michel Etienne Turgot , Marquis de
Soubfmons , Confeiller d'Etat ordinaire & Prevôt
des Marchans , & de Dame Magdelene-Françoife
Martineau. La célébration ſe fit dans la Chapelle
de l'Hôtel de la Dame Turgot , Douairiere.
Leurs Majeftés & la Famille Royale avoient figné
le 7 le contrat de mariage.
Meffire Emanuel-Henri-Timoléon - de Coffé- de
Briffac , né jumeau avec fon frere , Jean- Paul-Timoléon
-de Coffé , Duc de Briffac , le 12 Octobre
1698 , Abbé de l'Abbaye de Fonfroide , Ordre de
Citaux , Dioceſe de Narbonne en 1717 ; & de
celle de Saint Urbain , Ordre de Saint Benoît en
en 1732 , Grand- Vicaire de l'Archevêché de
Lyon , Aumônier du Roi , Agent général du
Clergé , nommé Evêque de Condon en 1735 ,
facré le 22 Janvier 1736 , eft mort à Paris , rue
Caffette , fauxbourg Saint Germain , le 27 Août
1757 , dans la foixantieme année de fon âge. Il fat
préfenté le 29 à Saint Sulpice , & tranfporté aux
Céleftins dans la Chapelle d'Orléans , lieu de la
fépulture de fa maiſon.
Meffire Aymeric Charles de Gontaut de Biron ,
Marquis de Saint - Blancard , Meftre de Camp de:
Cavalerie , mourut le 16 Septembre dernier dans
fa terre de Laborthe , en Gascogne , au Dioceſe
d'Aufch , âgé de foixante - dix-fept ans.
Dame Henriette - Emilie de Bautru , Comteffe
de Nogent - le- Roi , femme du Marquis de Melun,
eft morte ici le 27 Septembre, âgée de cinquanteneuf
ans.
Mellire René-Antoine Ferchaud - de Réaumur
Ivj
204 MERCURE DE FRANCE
de l'Académie royale des Sciences , de la Société
royale de Londres , des Académies de Péterf
bourg , de Berlin , de Stockholm , & de l'Inftitut
de Bologne , Intendant & Commandeur de l'Ordre
Militaire de S. Louis , eft mort le 18 Octobre,
âgé de foixante-feize ans.
Demoiselle Eléonor Thenay de Saint- Christophe,
eft morte le 19 Octobre dans la Communauté de
P'Inftruction Chrétienne , âgée de quatre- vingtquatre
ans , & elle a été inhumée le 30 à S. Sulpice
, fa Paroifle.
Meffire N. de Savines , Abbé Commendataire
de l'Abbaye royale de Bofcaudon , Ordre de Saint
Benoît , Diocefe d'Embrun , eft mort dans fon
Abbaye , vers la fin du mois d'Oftobre , âgé de
cent ans accomplis.
Il eft mort à Aberdeen , en Ecoffſe , un homme
âgé de cent trente- deux ans , nommé Alexandre
Mac-Cullock , qui a joui jufqu'à la fin de ſa vie
du jugement le plus fain . Il avoit fervi en qualité
de foldat du temps de Cromwel , fous le Général
Monk.
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Résumé : MARIAGE ET MORTS.
En 1757, plusieurs événements marquants ont eu lieu au sein de l'aristocratie française. Le 9 novembre, Paul-Hippolyte de Beauvillier, Duc de Saint-Aignan, a épousé Françoise-Hélène-Étienne Turgot, fille de Michel Étienne Turgot, Marquis de Soumont. La cérémonie s'est déroulée dans la chapelle de l'Hôtel de la Dame Turgot, et le contrat de mariage a été signé le 7 novembre par Leurs Majestés et la Famille Royale. Plusieurs décès notables ont également été enregistrés. Emmanuel-Henri-Timoléon de Cossé, Duc de Brissac, est décédé à Paris le 27 août à l'âge de soixante ans. Aymeric Charles de Gontaut de Biron, Marquis de Saint-Blancard, est mort le 16 septembre à Laborthe, en Gascogne, à l'âge de soixante-dix-sept ans. Dame Henriette-Émilie de Bautru, Comtesse de Nogent-le-Roi, est décédée le 27 septembre à l'âge de cinquante-neuf ans. René-Antoine Ferchaud de Réaumur, membre de l'Académie royale des Sciences, est mort le 18 octobre à l'âge de soixante-treize ans. Demoiselle Éléonore Thenay de Saint-Christophe est décédée le 19 octobre à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. N. de Savines, Abbé Commendataire de l'Abbaye royale de Boschaudon, est mort vers la fin octobre à l'âge de cent ans. Enfin, Alexandre Mac-Cullock, un homme de cent trente-deux ans, est décédé à Aberdeen, en Écosse.
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36
p. 207-208
MORTS.
Début :
Messire Louis-Hector, Comte de Gelas-Voisins, Marquis d'Ambres, Vicomte [...]
Mots clefs :
Comte, Vicomte, Abbé, Ordre, Morts, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
"
(FSS FRB Louis -Hector , Comte de Gelas - Voifins
, Marquis d'Ambres , Vicomte de Lautrec
Baron des Etats de Languedoc , Brigadier des Armées
du Roi, mourut à Touloufe le 28 Décembre
dans fa quatre- vingt- troifieme année.
Meffire N. de la Borffiere , Abbé Commendataire
de l'Abbaye royale de Longway , Ordre de
Prémontré , Diocefe de Rheims , & ci - devant
Coadjuteur du Grand-Maître du college de Navarre
, eft mort dans la ville de Kimper , le 14 Janvier
, âgé de foixante-feize ans .
Meffire Baillard , ancien Inſtituteur des Enfans
de France, Doyen de Sorbonne, Abbé de l'Abbaye
royale de la Buffiere , Ordre de Cîteaux , Diocefe
d'Autun , eft mort à Paris le 22 , âgé de 84 ans.
Meffire Palerne , Abbé de la Cafe - Dieu , Ordre
de Prémontré , Dioceſe d'Auch , eft mort le même
jour en cette Ville dans fa foixante- unieme année.
›
Meffire de Cotte , Chanoine de l'Eglife de Paris ,
Abbé des Abbayes de Lonlay , Ordre de S. Benoît ,
Congrégation de S. Maur , Diocefe du Mans , &
de S. Severin , Ordre de S. Auguftin , Diocefe de
Poitiers , & Prieur de Notre - Dame de Baillon ,
dépendant du Prieuré de S. Martin des Champs ,
Dioceſe de Beauvais , eft mort auffi dans cette-
Ville le 24 , âgé de foivante- dix ans.
Le 25 Janvier 1758 , mourut à Lille en Flandre,
de la petite-vérole , Damoifelle Alexandrille-
Victoire Pajot- du Roulle , âgée de 19 ans , fille der
Chriftophe Pajot , Ecuyer , Commiffaire des
208 MERCURE DE FRANCE.
Guerres , Directeur des Poftes de ladite Ville , &
de Dame Marie- Françoiſe Benier. Cette jeune perfonne
poffédoit les graces & tous les talens néceſ- .
faires pour bien réuffir dans le monde. Elle eft
généralement regrettée.
Meffire N. de Saint - Pierre , Archidiacre de
Rouen , Abbé Commendataire de l'Abbaye royale
du Treport , Ordre de S. Benoît , même Dioceſe ,
eſt. mort à Rouen le 30.
Mellire N. de Saint- Exuperi, Doyen de l'Eglifede
Paris , Abbé Commendataire de l'Abbaye de
Saint Denis , Ordre de Saint Auguftin , Dioceſe
de Rheims , eft mort en cette Ville le premier Fé- ·
vrier , âgé de cinquante- cinq ans.
"
(FSS FRB Louis -Hector , Comte de Gelas - Voifins
, Marquis d'Ambres , Vicomte de Lautrec
Baron des Etats de Languedoc , Brigadier des Armées
du Roi, mourut à Touloufe le 28 Décembre
dans fa quatre- vingt- troifieme année.
Meffire N. de la Borffiere , Abbé Commendataire
de l'Abbaye royale de Longway , Ordre de
Prémontré , Diocefe de Rheims , & ci - devant
Coadjuteur du Grand-Maître du college de Navarre
, eft mort dans la ville de Kimper , le 14 Janvier
, âgé de foixante-feize ans .
Meffire Baillard , ancien Inſtituteur des Enfans
de France, Doyen de Sorbonne, Abbé de l'Abbaye
royale de la Buffiere , Ordre de Cîteaux , Diocefe
d'Autun , eft mort à Paris le 22 , âgé de 84 ans.
Meffire Palerne , Abbé de la Cafe - Dieu , Ordre
de Prémontré , Dioceſe d'Auch , eft mort le même
jour en cette Ville dans fa foixante- unieme année.
›
Meffire de Cotte , Chanoine de l'Eglife de Paris ,
Abbé des Abbayes de Lonlay , Ordre de S. Benoît ,
Congrégation de S. Maur , Diocefe du Mans , &
de S. Severin , Ordre de S. Auguftin , Diocefe de
Poitiers , & Prieur de Notre - Dame de Baillon ,
dépendant du Prieuré de S. Martin des Champs ,
Dioceſe de Beauvais , eft mort auffi dans cette-
Ville le 24 , âgé de foivante- dix ans.
Le 25 Janvier 1758 , mourut à Lille en Flandre,
de la petite-vérole , Damoifelle Alexandrille-
Victoire Pajot- du Roulle , âgée de 19 ans , fille der
Chriftophe Pajot , Ecuyer , Commiffaire des
208 MERCURE DE FRANCE.
Guerres , Directeur des Poftes de ladite Ville , &
de Dame Marie- Françoiſe Benier. Cette jeune perfonne
poffédoit les graces & tous les talens néceſ- .
faires pour bien réuffir dans le monde. Elle eft
généralement regrettée.
Meffire N. de Saint - Pierre , Archidiacre de
Rouen , Abbé Commendataire de l'Abbaye royale
du Treport , Ordre de S. Benoît , même Dioceſe ,
eſt. mort à Rouen le 30.
Mellire N. de Saint- Exuperi, Doyen de l'Eglifede
Paris , Abbé Commendataire de l'Abbaye de
Saint Denis , Ordre de Saint Auguftin , Dioceſe
de Rheims , eft mort en cette Ville le premier Fé- ·
vrier , âgé de cinquante- cinq ans.
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Résumé : MORTS.
En janvier 1758, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Louis-Hector, Comte de Gelas, est décédé à Touloufe le 28 décembre à 83 ans. Messire N. de la Borffiere, Abbé Commendataire de l'Abbaye royale de Longway, est mort à Kimper le 14 janvier à 62 ans. Messire Baillard, ancien Instituteur des Enfants de France et Doyen de Sorbonne, est décédé à Paris le 22 janvier à 84 ans. Le même jour, Messire Palerne, Abbé de la Case-Dieu, est mort à Auch à 61 ans. Messire de Cotte, Chanoine de l'Église de Paris et Abbé des Abbayes de Lonlay et de Saint-Severin, est décédé à Paris le 24 janvier à 40 ans. Le 25 janvier, Damoiselle Alexandrille-Victoire Pajot-du-Roulle, âgée de 19 ans, fille de Christophe Pajot, est morte à Lille de la petite-vérole. Messire N. de Saint-Pierre, Archidiacre de Rouen, est mort à Rouen le 30 janvier. Messire N. de Saint-Exupéry, Doyen de l'Église de Paris, est décédé à Paris le 1er février à 55 ans.
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37
p. 203-204
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a nommé à l'Abbaye de la Joye près de Nemours, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Ordre, Évêque, Abbé, Vicaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a nommé à l'Abbaye de la Joye près
de Nemours , Ordre de Citeaux , Diocefe de Sens,
la Dame de Barbançon - Nantouillet , Religieufe
de l'Abbaye de Fontaine , Diocefe de Meaux , & à
P'Abbaye de Saint Paul , Ordre de Saint Benoît ,
Diocefe de Soiffons , la Dame de Margeret , Religieufe
Bernardine de l'Abbaye du Pont - aux-
Dames , Ordre de Citeaux ; à l'Archevêché de
Eyon , M. P'Evêque d'Autun ; àl'Abbaye de Trois-
Fontaines, Ordre de Câteaux , Diocefe de Châlonsfur-
Marne , M. l'Abbé Comte de Bernis , Miniftre
L vj
204 MERCURE DE FRANCE.
& Secretaire d'Etat , ayant le département des
Affaires Etrangeres , & Commandeur nommé de
1'Ordre du S. Efprit ; à l'Abbaye féculiere d'Aifnay
, Dioceſe & Ville de Lyon , M. l'Abbé de
Jarente , Tréforier du Chapitre de Saint Victor
de Marſeille , & Vicaire Général du même Diocefe
; au Prieuré de Renty , Ordre de S. Benoît
Diocefe de Boulogne , à M. Belletrufe , Prêtre di
Diocefe de Digne
Sa Majesté a nommé à l'Abbaye de la Joye près
de Nemours , Ordre de Citeaux , Diocefe de Sens,
la Dame de Barbançon - Nantouillet , Religieufe
de l'Abbaye de Fontaine , Diocefe de Meaux , & à
P'Abbaye de Saint Paul , Ordre de Saint Benoît ,
Diocefe de Soiffons , la Dame de Margeret , Religieufe
Bernardine de l'Abbaye du Pont - aux-
Dames , Ordre de Citeaux ; à l'Archevêché de
Eyon , M. P'Evêque d'Autun ; àl'Abbaye de Trois-
Fontaines, Ordre de Câteaux , Diocefe de Châlonsfur-
Marne , M. l'Abbé Comte de Bernis , Miniftre
L vj
204 MERCURE DE FRANCE.
& Secretaire d'Etat , ayant le département des
Affaires Etrangeres , & Commandeur nommé de
1'Ordre du S. Efprit ; à l'Abbaye féculiere d'Aifnay
, Dioceſe & Ville de Lyon , M. l'Abbé de
Jarente , Tréforier du Chapitre de Saint Victor
de Marſeille , & Vicaire Général du même Diocefe
; au Prieuré de Renty , Ordre de S. Benoît
Diocefe de Boulogne , à M. Belletrufe , Prêtre di
Diocefe de Digne
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Sa Majesté a nommé la Dame de Barbançon-Nantouillet à l'Abbaye de la Joye, la Dame de Margeret à l'Abbaye de Saint Paul, et M. l'Évêque d'Autun à l'Archevêché d'Eyon. M. l'Abbé Comte de Bernis a été nommé à l'Abbaye de Trois-Fontaines, M. l'Abbé de Jarente à l'Abbaye d'Aisnay, et M. Belletrusse au Prieuré de Renty.
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38
p. 196-197
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye du Tréport, Ordre de Saint Benoît, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Abbé, Chanoine, Vicaire
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS,
Majeſté a donné l'Abbaye du Tréport , Om
dre de Saint Benoît , Dioceſe de Rouen , à M.
Abbé Comte de Lagnafco , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de Pologne , Electeur de Saxe , à
Rames l'Abbaye de Poultiere , même Ordre ,
Diocefe de Langres , à M. l'Abbé de Saintnom ,
Confeiller au Parlement ; l'Abbaye de Sainte Co
lambe , même Ordre , Diocefe de Seas (fur la démiffion
de M. l'Evêque de Mende ) à M. l'Abbé de
Livry, Evêque in partibus ; l'Abbaye de Saint
Crefpin- le - Grand , même Ordre , Dioceſe de
Soifons , à M. PAbbé d'Héricourt , Confeiller an
Parlement ; l'Abbaye de Lonlay , même Ordre ,
f
AVRIL 1758. 197
Dioceſe du Mans , à M. l'Abbé de Clery-de Serans
, Chanoine de Merz ; l'Abbaye de Quimperlé
, même Ordre , Dioceſe de Quimper , à M.
P'Abbé Berthelot , Inffituteur des Enfans de France
; l'Abbaye de Tirronneau , Ordre de Câteaux ,
Diocefe du Mans ( fur la démiffion de M. l'Evêque
de Mende ) à M. l'Abbé de Saint-Simon ,
Vicaire Général de Touloufe ; l'Abbaye de la
Cafe-Dieu , Ordre de Prémontré, Dioceſe d'Auch,
à M. l'Abbé de Vienne, Chanoine de Notre- Dame ;
PAbbaye de Saint Severin , Ordre de S. Auguf
tin , Diocefe de Poitiers , à M. l'Abbé de la Noue ;
P'Abbaye de Reffons , Ordre de Prémontré ,
Diocefe de Rouen , à M. l'Abbé de Salignac- de
Fénélon , Vicaire Général de Toul ; l'Abbaye
de Longuay , même Ordre , Dioceſe de Rheims
à M. l'Abbé de Saint-Capraire , Vicaire Général
de Troyes ; l'Abbaye Réguliere de S. Vincentaux-
Bois , Ordre de Saint Auguftin , Diocefe de
Chartres , à M. l'Abbé André , Vicaire Général du
même Dioceſe ; l'Abbaye réguliere de Villers-
Cotterets , Ordre de Prémontré , Diocefe de Soif
fons , à Dom Richard , Procureur Général de
T'Ordre l'Abbaye de Saint Bénigne de Dijon ,
Ordre de S. Benoît ( fur la démiffion de M. Def
marets ) à M. Poncet- de la Riviere , ancien Evêque
de Troyes; l'Abbaye de Montebourg , même
Ordre , Diocefe de Coutances ( fur la démiffion
de M. Poncer de la Riviere ) à M. l'Abbé Deſmarets
l'Abbaye de la Buffiere , Ordre de Câteaux ,
Diocefe d'Autun , à M. l'Abbé Paris ; le Prieuré
de Montrelais , Diocefe de Nantes , à M. l'Abbé
Jaloutz Vicaire Général de Cambray & l'Abbaye
de Saint Denis de Rheims , Ordre de S. Auguftin
, à M. l'Abbé Comte de Lodran , Chanoine
du Chapitre d'Olmatz,
Majeſté a donné l'Abbaye du Tréport , Om
dre de Saint Benoît , Dioceſe de Rouen , à M.
Abbé Comte de Lagnafco , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de Pologne , Electeur de Saxe , à
Rames l'Abbaye de Poultiere , même Ordre ,
Diocefe de Langres , à M. l'Abbé de Saintnom ,
Confeiller au Parlement ; l'Abbaye de Sainte Co
lambe , même Ordre , Diocefe de Seas (fur la démiffion
de M. l'Evêque de Mende ) à M. l'Abbé de
Livry, Evêque in partibus ; l'Abbaye de Saint
Crefpin- le - Grand , même Ordre , Dioceſe de
Soifons , à M. PAbbé d'Héricourt , Confeiller an
Parlement ; l'Abbaye de Lonlay , même Ordre ,
f
AVRIL 1758. 197
Dioceſe du Mans , à M. l'Abbé de Clery-de Serans
, Chanoine de Merz ; l'Abbaye de Quimperlé
, même Ordre , Dioceſe de Quimper , à M.
P'Abbé Berthelot , Inffituteur des Enfans de France
; l'Abbaye de Tirronneau , Ordre de Câteaux ,
Diocefe du Mans ( fur la démiffion de M. l'Evêque
de Mende ) à M. l'Abbé de Saint-Simon ,
Vicaire Général de Touloufe ; l'Abbaye de la
Cafe-Dieu , Ordre de Prémontré, Dioceſe d'Auch,
à M. l'Abbé de Vienne, Chanoine de Notre- Dame ;
PAbbaye de Saint Severin , Ordre de S. Auguf
tin , Diocefe de Poitiers , à M. l'Abbé de la Noue ;
P'Abbaye de Reffons , Ordre de Prémontré ,
Diocefe de Rouen , à M. l'Abbé de Salignac- de
Fénélon , Vicaire Général de Toul ; l'Abbaye
de Longuay , même Ordre , Dioceſe de Rheims
à M. l'Abbé de Saint-Capraire , Vicaire Général
de Troyes ; l'Abbaye Réguliere de S. Vincentaux-
Bois , Ordre de Saint Auguftin , Diocefe de
Chartres , à M. l'Abbé André , Vicaire Général du
même Dioceſe ; l'Abbaye réguliere de Villers-
Cotterets , Ordre de Prémontré , Diocefe de Soif
fons , à Dom Richard , Procureur Général de
T'Ordre l'Abbaye de Saint Bénigne de Dijon ,
Ordre de S. Benoît ( fur la démiffion de M. Def
marets ) à M. Poncet- de la Riviere , ancien Evêque
de Troyes; l'Abbaye de Montebourg , même
Ordre , Diocefe de Coutances ( fur la démiffion
de M. Poncer de la Riviere ) à M. l'Abbé Deſmarets
l'Abbaye de la Buffiere , Ordre de Câteaux ,
Diocefe d'Autun , à M. l'Abbé Paris ; le Prieuré
de Montrelais , Diocefe de Nantes , à M. l'Abbé
Jaloutz Vicaire Général de Cambray & l'Abbaye
de Saint Denis de Rheims , Ordre de S. Auguftin
, à M. l'Abbé Comte de Lodran , Chanoine
du Chapitre d'Olmatz,
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
En avril 1758, le roi a attribué plusieurs abbayes à divers dignitaires ecclésiastiques. L'Abbaye du Tréport, dans le diocèse de Rouen, a été donnée à M. l'Abbé Comte de Lagnafco, ministre plénipotentiaire du Roi de Pologne et Électeur de Saxe. L'Abbaye de Poultiere, dans le diocèse de Langres, a été attribuée à M. l'Abbé de Saintnom, conseiller au Parlement. L'Abbaye de Sainte Colombe, dans le diocèse de Sens, a été confiée à M. l'Abbé de Livry, évêque in partibus, suite à la démission de M. l'Évêque de Mende. L'Abbaye de Saint Crépin-le-Grand, dans le diocèse de Soissons, a été donnée à M. l'Abbé d'Héricourt, conseiller au Parlement. L'Abbaye de Lonlay, dans le diocèse du Mans, a été attribuée à M. l'Abbé de Clery-de Serans, chanoine de Metz. L'Abbaye de Quimperlé, dans le diocèse de Quimper, a été confiée à M. l'Abbé Berthelot, instituteur des Enfants de France. L'Abbaye de Tirronneau, dans le diocèse du Mans, a été donnée à M. l'Abbé de Saint-Simon, vicaire général de Toulouse, suite à la démission de M. l'Évêque de Mende. L'Abbaye de la Case-Dieu, dans le diocèse d'Auch, a été attribuée à M. l'Abbé de Vienne, chanoine de Notre-Dame. L'Abbaye de Saint Severin, dans le diocèse de Poitiers, a été confiée à M. l'Abbé de la Noue. L'Abbaye de Reffons, dans le diocèse de Rouen, a été donnée à M. l'Abbé de Salignac-de Fénelon, vicaire général de Toul. L'Abbaye de Longuay, dans le diocèse de Reims, a été attribuée à M. l'Abbé de Saint-Capraire, vicaire général de Troyes. L'Abbaye régulière de Saint Vincent-aux-Bois, dans le diocèse de Chartres, a été confiée à M. l'Abbé André, vicaire général du même diocèse. L'Abbaye régulière de Villers-Cotterêts, dans le diocèse de Soissons, a été donnée à Dom Richard, procureur général de l'Ordre. L'Abbaye de Saint Bénigne de Dijon, dans le diocèse de Dijon, a été attribuée à M. Poncet-de la Rivière, ancien évêque de Troyes, suite à la démission de M. Desmarets. L'Abbaye de Montebourg, dans le diocèse de Coutances, a été confiée à M. l'Abbé Desmarets, suite à la démission de M. Poncet-de la Rivière. L'Abbaye de la Buffière, dans le diocèse d'Autun, a été donnée à M. l'Abbé Paris. Le prieuré de Montrelais, dans le diocèse de Nantes, a été attribué à M. l'Abbé Jaloutz, vicaire général de Cambrai. Enfin, l'Abbaye de Saint Denis de Reims, dans le diocèse de Reims, a été confiée à M. l'Abbé Comte de Lodran, chanoine du Chapitre d'Olmatz.
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39
p. 203
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a nommé à l'Evêché d'Autun ; M. l'Abbé Comte de Bouillé, [...]
Mots clefs :
Abbé, Évêché, Diocèse, Abbaye, Ordre
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
A Majefté a nommé à l'Evêché d'Autun ;
M. l'Abbé Comte de Bouillé , Doyen des Comtés
de Lyon , & premier Aumônier du Roi ; à l'Ab- .
baye de Brantôme , Ordre de S. Benoît , Dioceſe
de Périgueux , M. l'Abbé Bertin , Vicaire Géné
ral du même Dioceſe , & Conſeiller Clerc au
Parlement de Bordeaux ; à l'Abbaye de Préaux ;
même Ordre , Dioceſe de Lizieux , la Dame de
de Saint - Chamans , Abbeffe de Saint Jean de
Bonneval- lès - Thouars , Diocefe de Poitiers ; à
PAbbaye de Saint Jean de Bonneval - lès - Thouars ,
la Dame Bouchard d'Efparbès- de Luffan- d'Aubeterre
, Grande Prieure de l'Abbaye de Sainte Croix
de Poitiers.
A Majefté a nommé à l'Evêché d'Autun ;
M. l'Abbé Comte de Bouillé , Doyen des Comtés
de Lyon , & premier Aumônier du Roi ; à l'Ab- .
baye de Brantôme , Ordre de S. Benoît , Dioceſe
de Périgueux , M. l'Abbé Bertin , Vicaire Géné
ral du même Dioceſe , & Conſeiller Clerc au
Parlement de Bordeaux ; à l'Abbaye de Préaux ;
même Ordre , Dioceſe de Lizieux , la Dame de
de Saint - Chamans , Abbeffe de Saint Jean de
Bonneval- lès - Thouars , Diocefe de Poitiers ; à
PAbbaye de Saint Jean de Bonneval - lès - Thouars ,
la Dame Bouchard d'Efparbès- de Luffan- d'Aubeterre
, Grande Prieure de l'Abbaye de Sainte Croix
de Poitiers.
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Le roi a nommé plusieurs ecclésiastiques. M. l'Abbé Comte de Bouillé est nommé à l'Évêché d'Autun. M. l'Abbé Bertin devient abbé de Brantôme. La Dame de Saint-Chamans est nommée à l'Abbaye de Préaux. La Dame Bouchard d'Esparbès-de Luffan-d'Aubeterre devient abbesse de Saint Jean de Bonneval-lès-Thouars.
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40
p. 209
BÉNÉFICE DONNÉ.
Début :
Sa Majesté a donné le Prieuré de Saint Maurice, Ordre de [...]
Mots clefs :
Prieuré, Ordre, Diocèse, Abbé Bachoud
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICE DONNÉ.
BÉNÉFICE DONNÉ.
Sa Majefté a donné le Prieuré de Saint Maurice,
Ordre de Sainte Géneviève , Dioceſe & Ville de
Senlis , à M. l'Abbé Bachoud , Prêtre du Dioceſe
de Lyon.
Sa Majefté a donné le Prieuré de Saint Maurice,
Ordre de Sainte Géneviève , Dioceſe & Ville de
Senlis , à M. l'Abbé Bachoud , Prêtre du Dioceſe
de Lyon.
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41
p. 201-202
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
La Dame d'Aubeterre, que le Roi avoit nommée à l'Abbaye de [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Diocèse, Religieuse, Abbé, Chanoine
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texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
A Dame d'Aubeterre , que le Roi avoit nommée
à l'Abbaye de Saint Jean de Bonneval - lez-
Thouars , Ordre de Citeaux , Diocefe de Poitiers,
ayant fupplié Sa Majefté de lui permettre de ne
pas l'accepter , cette Abbaye a été donnée à la
Dame de la Guiche , Religieufe Bénédictine de
P'Abbaye de Saint Julien , à Dijon ; l'Abbaye de
Saint Germain d'Auxerre , Ordre de Saint Benoît
à M. PAbbé Dutrouffet d'Héricourt , Confeiller-
Clerc du Parlement de Paris , lequel a remis celle
de Saint Crefpin- le-Grand , Diocefe & ville de
"*
Liv
)-
202 MERCURE DE FRANCE,
Soiffons , & l'Abbaye de Saint Cheron , Ordre de
Saint Auguftin , Dioceſe de Chartres, à M. l'Abbé
Riviere , Chanoine de Saint Merry , & Clerc de la
Chapelle de la Reine .
A Dame d'Aubeterre , que le Roi avoit nommée
à l'Abbaye de Saint Jean de Bonneval - lez-
Thouars , Ordre de Citeaux , Diocefe de Poitiers,
ayant fupplié Sa Majefté de lui permettre de ne
pas l'accepter , cette Abbaye a été donnée à la
Dame de la Guiche , Religieufe Bénédictine de
P'Abbaye de Saint Julien , à Dijon ; l'Abbaye de
Saint Germain d'Auxerre , Ordre de Saint Benoît
à M. PAbbé Dutrouffet d'Héricourt , Confeiller-
Clerc du Parlement de Paris , lequel a remis celle
de Saint Crefpin- le-Grand , Diocefe & ville de
"*
Liv
)-
202 MERCURE DE FRANCE,
Soiffons , & l'Abbaye de Saint Cheron , Ordre de
Saint Auguftin , Dioceſe de Chartres, à M. l'Abbé
Riviere , Chanoine de Saint Merry , & Clerc de la
Chapelle de la Reine .
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Résumé : BÉNÉFICES DONNÉS.
Le Roi a redistribué plusieurs abbayes. Dame d'Aubeterre a refusé l'Abbaye de Saint Jean de Bonneval, attribuée à la Dame de la Guiche. L'Abbaye de Saint Germain d'Auxerre a été donnée à M. l'Abbé Dutrouffet d'Héricourt, qui a cédé l'Abbaye de Saint Crefpin-le-Grand. L'Abbaye de Saint Cheron a été attribuée à M. l'Abbé Rivière.
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42
p. 206
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye de Bonnesaigne, Ordre de Saint [...]
Mots clefs :
Abbaye, Ordre, Abbesse, Diocèse, Dame, Religieuse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
A Majefté a donné l'Abbaye de Bonnefaigne
Ordre de Saint Benoît , Diocefe de Limoges , à la
Dame d'Uffel -de Chateauvert , Abbeffe des Allois ;
celle des Allois , même Ordre & même Dioceſe ,
à la Dame de Lentilhac , Religieufe du Monaftere
de la Regle , à Limoges ; & l'Abbaye de Buffiere.
Ordre de Citeaux , Dioceſe & ville de Bourges ,
la Dame de Bry d'Arcy , Religieufe de l'Abbaye
aux Bois , à Paris.
A Majefté a donné l'Abbaye de Bonnefaigne
Ordre de Saint Benoît , Diocefe de Limoges , à la
Dame d'Uffel -de Chateauvert , Abbeffe des Allois ;
celle des Allois , même Ordre & même Dioceſe ,
à la Dame de Lentilhac , Religieufe du Monaftere
de la Regle , à Limoges ; & l'Abbaye de Buffiere.
Ordre de Citeaux , Dioceſe & ville de Bourges ,
la Dame de Bry d'Arcy , Religieufe de l'Abbaye
aux Bois , à Paris.
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43
p. 203-204
BÉNÉFICES DONNÉS.
Début :
Sa Majesté a donné l'Abbaye Réguliere de l'Etoile, Ordre de Cîteaux, [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Ordre, Religieuse, Abbé, Chapitre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BÉNÉFICES DONNÉS.
BÉNÉFICES DONNÉS.
SaMajesté a donné l'Abbaye Réguliere de l'Etoile
, Ordre de Citeaux , Diocese de Poitiers , à
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
M. l'Abbé de la Corne , Doyen du Chapitre de
Québec , & Conſeiller-Clerc au Conſeil Souve
rain de la même Ville ; & l'Abbaye de la Déferte,
Ordre de Saint Benoît , Dioceſe & Ville de Lyon ,
àla Dame de Monjouvent , Religieuſe Ursuline à
Bourg enBrefle..
SaMajesté a donné l'Abbaye Réguliere de l'Etoile
, Ordre de Citeaux , Diocese de Poitiers , à
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
M. l'Abbé de la Corne , Doyen du Chapitre de
Québec , & Conſeiller-Clerc au Conſeil Souve
rain de la même Ville ; & l'Abbaye de la Déferte,
Ordre de Saint Benoît , Dioceſe & Ville de Lyon ,
àla Dame de Monjouvent , Religieuſe Ursuline à
Bourg enBrefle..
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44
p. 206-209
DE VERSAILLES, le 14. Décembre.
Début :
Sa Majesté a nommé l'Evêque de Vence à l'Evêché d'Angers. [...]
Mots clefs :
Roi de France, Nominations, Archevêque, Évêque, Vicaire, Abbé, Abbaye, Ordre, Chevalier, Comte, Conseil, Prieuré, Ambassadeur de Russie, Audience, Famille royale, Duc, Marquis, Commandement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 14. Décembre.
DE VERSAILLES , le 14. Décembre.
SAA Majefté a nommé l'Evêque de Vence à l'Evêché
d'Angers..
L'Abbé Gautier , Vicaire Général du Diocéfe
de Bourges à l'Evêché de Luçon.
Et l'Abbé Moreau Chanoine de NotreDame
& Confeiller Clerc au Parlement , à l'Evêché '
de Vence.
Le Roi a donné l'Abbaye de Longvilliers , Ordre
de Cifteaux , Diocéle de Boulogne , à 1 Abbé
de Narboune- Pelet Chanoine de Saint - Paul-
Trois - Châteaux .
L'Abbaye d'Uzerche, Diocéfe de Limoges , Ordre
de Saint Benoît , à l'Abbé de Cugnac de Dampierre
, Chanoine & Chancelier de l'Eglite Mé--
tropolitaine de Tours.
L'Abbaye Réguliere de Saint Pierre de Hafnon ,
Diocéfe d'Arras , a Dom Lernould , Religieux de
la même Abbaye.
L'Abbaye de Perray , Ordre de Cifteaux , Diocéfe
d'Angers , à la Dame de Gourcy - Charcy ,
Religieufe à l'Abbaye aux Bois , à Paris.
Ville' L'Abbaye de Kerlot , Ordre de Ciſteaux ,
& Diocéfe de Quimper , à la Dame de Cuillé ,
Religieule à l'Abbaye de Banceray , à Angers.
Et un Canonicat de la Sainte Chapelle du
Palais à Paris , à l'Abbé Coriambleu , Prêtre du
Diocéfe d'Orléans.
Le fieur de Chevert , Lieutenant Général des
Armées du Roi , Commandeur , Grand Croix
JANVIER . 1759. 207,
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint-Louis
ayant été nommé par le Roi de Pologne , Electeur
de Saxe , Chevalier de l'Ordre de l'Aigle
Blanc , reçut le 2. ce mois , avec la permiffion de
S. M. des mains du Comté de Luface,le Cordon
de cet Ordre avec le Portrait du Roi de Pologne ,
dans une Boëte d'or enrichie de diamants,& une.
Lettre de ce Monarque , remplie de témoignages.
d'eftime & de bienveillance .
Le ro. le Roi , en entrant au Confeil , créa
Pair de France le Duc de Choifeuit , Miniftre &
Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangeres.
Le Roi a donné l'Abbaye de Preuilly , Ordre de
S. Benoit , Diocéfe de Tours , a l'Abbé de Gabriac
, Grand-Vicaire de Sens .
L'Abbaye de Bellozanne , Ordre de Prémon
tré , Diocéfe de Rouen , a l'Abbé le Rat , Chanoine
de l'Eglife Cathédrale de Rouen .
Le Prieuré de S. Maurice lès S. nlis , à l'Abbé
Mauffac , Prêtre de la Communauté de S. Sulpice.
Le Prieuré de Liern , Ordre de S. Auguftin ,
Biocéle d'Evreux , a l'Abbé Machelart , Chapelain
de la Chap ile de Madame.
Le Prieuré de Vicuxpoux , Ordre de Grammont
, Diocéfe de Seus , a l'Abbé de Maſtin
Grand- Vicaire d'Orleans.
Le Prieuré de S. Martin du Lamballe , Diocéle
de S. Brieux , à l'Abbé de Champorcin ,
Chanoine & Théologal de l'Eglife d'Arles.
Le Prieuré de Friardel , Ordre de S. Auguf
tin , Diocéfe de Lilieux , a l'Abbé de la Tour d'Auvergne
, Aumônier du Régiment Royal des Vaiſ➡
feaux .
Le Prieuré de Montguyon & de la Primaudiere,
fon Annexe, Ordre de Grammont, Dioceſe d'Angers
, à l'Abbé Dupont , Clerc de la Chapelle
du Roi
208 MERCURE DE FRANCE.
Le Prieuré de Saugé , Diocéfe de Poitiers , au
fieur Lebrun , Chapelain des Prifons du Grand
Châtelet ;
Le Prieuré de S. Martin fous Beaumont , Diocéfe
de Dijon , au fieur Bodier , Promoteur du
même Diocéfe.
Et le Prieuré de Mauves , Diocéfe de Nantes ,
au fieur des Rochelles Petit Prêtre du même
Diocéfe.
Le 21. Décembre.
Le 19. le Comte de Beftuchef , Ambaffadeur
Extraordinaire de Ruffie , eut une Audience particuliere
du Roi , à laquelle il fut conduit par le
Sieur de la Live , Introducteur des Amballadeurs.
Du 4 Janvier.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Eſprit , s'étant aſſemblés vers les
II heures dans le Cabinet du Roi , S. M. tint
un Chapitre , & admit au nombre des Chevaliers
de l'Ordre , le Duc de Chevreufe , le Duc de Broglie
, le Maréchal de Contades , le Comte de Graville
, le Comte de Rochechouart , le Comte de
Guerchy , le Prince de Crony & le Comte de
Lannion.
Le Roi fortit enfuite de fon Appartement pour
fe rendre à la Chapelle . Sa Majefté étoit en mauteau
avec le Collier de l'Ordre . Elle étoit précédée
de Monſeigneur le Dauphin , du Duc d'Orléans
, du Prince de Condé , du Comte de Clermont
, du Prince de Conty , du Comte de la Marche
, du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre , des
Chevaliers , des Commandeurs & des Officiers de
l'Ordre.
Après qu'on eut chanté l'Hymne du Veni Creator
, le Roi monta ſur ſon Trône , & mit au Cardinal
de Luynes le Cordon de l'Ordre. La Grand-
Mefle fut célébrée par l'Evêque de Langres , PréJANVIER.
1759. 200
lat-Commandeur. Après la Meffe , Sa Majefté
fut reconduite à ſon Appartement , à la maniere
accoutumée.
Sa Majesté a fait Duc à Brevet , le Marquis de
Villequier , fils du Duc d'Aumont.
Le Roi a permis au Comte d'Albert , fils du
Chevreufe de prendre le titre de Duc de Luynes.
Sa Majesté a nommé le Marquis de Quefne ,
Chef d'Efcadre , Commandeur de l'Ordre Royal
& Militaire de Saint- Louis , avec la Penfion de
trois mille livres.
SAA Majefté a nommé l'Evêque de Vence à l'Evêché
d'Angers..
L'Abbé Gautier , Vicaire Général du Diocéfe
de Bourges à l'Evêché de Luçon.
Et l'Abbé Moreau Chanoine de NotreDame
& Confeiller Clerc au Parlement , à l'Evêché '
de Vence.
Le Roi a donné l'Abbaye de Longvilliers , Ordre
de Cifteaux , Diocéle de Boulogne , à 1 Abbé
de Narboune- Pelet Chanoine de Saint - Paul-
Trois - Châteaux .
L'Abbaye d'Uzerche, Diocéfe de Limoges , Ordre
de Saint Benoît , à l'Abbé de Cugnac de Dampierre
, Chanoine & Chancelier de l'Eglite Mé--
tropolitaine de Tours.
L'Abbaye Réguliere de Saint Pierre de Hafnon ,
Diocéfe d'Arras , a Dom Lernould , Religieux de
la même Abbaye.
L'Abbaye de Perray , Ordre de Cifteaux , Diocéfe
d'Angers , à la Dame de Gourcy - Charcy ,
Religieufe à l'Abbaye aux Bois , à Paris.
Ville' L'Abbaye de Kerlot , Ordre de Ciſteaux ,
& Diocéfe de Quimper , à la Dame de Cuillé ,
Religieule à l'Abbaye de Banceray , à Angers.
Et un Canonicat de la Sainte Chapelle du
Palais à Paris , à l'Abbé Coriambleu , Prêtre du
Diocéfe d'Orléans.
Le fieur de Chevert , Lieutenant Général des
Armées du Roi , Commandeur , Grand Croix
JANVIER . 1759. 207,
de l'Ordre Royal & Militaire de Saint-Louis
ayant été nommé par le Roi de Pologne , Electeur
de Saxe , Chevalier de l'Ordre de l'Aigle
Blanc , reçut le 2. ce mois , avec la permiffion de
S. M. des mains du Comté de Luface,le Cordon
de cet Ordre avec le Portrait du Roi de Pologne ,
dans une Boëte d'or enrichie de diamants,& une.
Lettre de ce Monarque , remplie de témoignages.
d'eftime & de bienveillance .
Le ro. le Roi , en entrant au Confeil , créa
Pair de France le Duc de Choifeuit , Miniftre &
Secrétaire d'Etat des Affaires Etrangeres.
Le Roi a donné l'Abbaye de Preuilly , Ordre de
S. Benoit , Diocéfe de Tours , a l'Abbé de Gabriac
, Grand-Vicaire de Sens .
L'Abbaye de Bellozanne , Ordre de Prémon
tré , Diocéfe de Rouen , a l'Abbé le Rat , Chanoine
de l'Eglife Cathédrale de Rouen .
Le Prieuré de S. Maurice lès S. nlis , à l'Abbé
Mauffac , Prêtre de la Communauté de S. Sulpice.
Le Prieuré de Liern , Ordre de S. Auguftin ,
Biocéle d'Evreux , a l'Abbé Machelart , Chapelain
de la Chap ile de Madame.
Le Prieuré de Vicuxpoux , Ordre de Grammont
, Diocéfe de Seus , a l'Abbé de Maſtin
Grand- Vicaire d'Orleans.
Le Prieuré de S. Martin du Lamballe , Diocéle
de S. Brieux , à l'Abbé de Champorcin ,
Chanoine & Théologal de l'Eglife d'Arles.
Le Prieuré de Friardel , Ordre de S. Auguf
tin , Diocéfe de Lilieux , a l'Abbé de la Tour d'Auvergne
, Aumônier du Régiment Royal des Vaiſ➡
feaux .
Le Prieuré de Montguyon & de la Primaudiere,
fon Annexe, Ordre de Grammont, Dioceſe d'Angers
, à l'Abbé Dupont , Clerc de la Chapelle
du Roi
208 MERCURE DE FRANCE.
Le Prieuré de Saugé , Diocéfe de Poitiers , au
fieur Lebrun , Chapelain des Prifons du Grand
Châtelet ;
Le Prieuré de S. Martin fous Beaumont , Diocéfe
de Dijon , au fieur Bodier , Promoteur du
même Diocéfe.
Et le Prieuré de Mauves , Diocéfe de Nantes ,
au fieur des Rochelles Petit Prêtre du même
Diocéfe.
Le 21. Décembre.
Le 19. le Comte de Beftuchef , Ambaffadeur
Extraordinaire de Ruffie , eut une Audience particuliere
du Roi , à laquelle il fut conduit par le
Sieur de la Live , Introducteur des Amballadeurs.
Du 4 Janvier.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Eſprit , s'étant aſſemblés vers les
II heures dans le Cabinet du Roi , S. M. tint
un Chapitre , & admit au nombre des Chevaliers
de l'Ordre , le Duc de Chevreufe , le Duc de Broglie
, le Maréchal de Contades , le Comte de Graville
, le Comte de Rochechouart , le Comte de
Guerchy , le Prince de Crony & le Comte de
Lannion.
Le Roi fortit enfuite de fon Appartement pour
fe rendre à la Chapelle . Sa Majefté étoit en mauteau
avec le Collier de l'Ordre . Elle étoit précédée
de Monſeigneur le Dauphin , du Duc d'Orléans
, du Prince de Condé , du Comte de Clermont
, du Prince de Conty , du Comte de la Marche
, du Comte d'Eu , du Duc de Penthiévre , des
Chevaliers , des Commandeurs & des Officiers de
l'Ordre.
Après qu'on eut chanté l'Hymne du Veni Creator
, le Roi monta ſur ſon Trône , & mit au Cardinal
de Luynes le Cordon de l'Ordre. La Grand-
Mefle fut célébrée par l'Evêque de Langres , PréJANVIER.
1759. 200
lat-Commandeur. Après la Meffe , Sa Majefté
fut reconduite à ſon Appartement , à la maniere
accoutumée.
Sa Majesté a fait Duc à Brevet , le Marquis de
Villequier , fils du Duc d'Aumont.
Le Roi a permis au Comte d'Albert , fils du
Chevreufe de prendre le titre de Duc de Luynes.
Sa Majesté a nommé le Marquis de Quefne ,
Chef d'Efcadre , Commandeur de l'Ordre Royal
& Militaire de Saint- Louis , avec la Penfion de
trois mille livres.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 14. Décembre.
Le 14 décembre, plusieurs nominations ecclésiastiques ont été effectuées par Sa Majesté. L'évêque de Vence a été transféré à l'évêché d'Angers, tandis que l'abbé Gautier a été nommé au diocèse de Luçon et l'abbé Moreau à l'évêché de Vence. Diverses abbayes et prieurés ont également été attribués, notamment l'abbaye de Longvilliers à l'abbé de Narbonne-Pelet, l'abbaye d'Uzerche à l'abbé de Cugnac de Dampierre, et l'abbaye de Perray à la dame de Gourcy-Charcy. Le sieur de Chevert, lieutenant général des armées du roi, a reçu l'ordre de l'Aigle Blanc du roi de Pologne. Le duc de Choiseul a été créé pair de France. Plusieurs prieurés ont été attribués à des abbés et chapelains, comme le prieuré de S. Maurice lès S. nlis à l'abbé Mauffac et le prieuré de Mauves au sieur des Rochelles. Le 21 décembre, le comte de Bestuchef, ambassadeur de Russie, a eu une audience particulière avec le roi. Le 4 janvier, plusieurs chevaliers ont été admis dans l'Ordre du Saint-Esprit, et le roi a assisté à une messe solennelle. Sa Majesté a également fait duc à brevet le marquis de Villequier et permis au comte d'Albert de prendre le titre de duc de Luynes. Le marquis de Quefne a été nommé chef d'escadre et commandeur de l'Ordre de Saint-Louis.
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45
p. 209-211
De Versailles le 22 Février.
Début :
Le Baron de Beckers, Ministre d'État & de Conférence, Ministre Plénipotentiaire de l'Electeur [...]
Mots clefs :
Baron, Ministre d'État, Roi, Nominations, Marquis, Abbaye, Ordre, Marquis, Régiment, Infanterie, Vicomte, Grade, Québec
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texteReconnaissance textuelle : De Versailles le 22 Février.
DE VERSAILLES le 22 Février.
Le Baron de Beckers , Miniftre d'État & de
Conférence , Miniftre Plénipotentaire de l'Electeur
Palatin , eut le 11 une Audience particuliere
du Roi , dans laquelle il préfenta à Sa Majesté
fes Lettres de Créance.
Le 17 , le Roi a tenu fur les Fonds de Baptême ,
avec la Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine, le Fils du Vicomte de Bouville ,
Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire de S.
Louis , Capitaine de Vaiffeau du Roi . Le Baptême
a été fait à la Paroiffe de Notre-Dame. Sa Majesté
a été repréſenté par le Duc de Duras , Pair
de France , & premier Gentilhomme de la
Chambre.
Le 18 , le Roi a nommé Miniftre d'État le
Maréchal Prince de Soubife qui a pris en cette
qualité féance au Confeil de Sa Majesté.
Le Marquis de Chabannes , Sous- Lieutenant de
la feconde Compagnie des Moufquetaire de la
Garde , ayant obtenu du Roi la permiffion defe
démettre de cet emploi , Sa Majeflé a accordé la
Cornette vacante par cette démiffion , au Marquis
de Varennes- Nagu , Capitaine dans le Régiment
du Roi , Infanterie .
Le Roi a donné l'Abbaye de l'Eau , Ordre de
Citeaux , Diocèſe de Chartres , à la Dame de
Vauldrey , Abbeffe de Beauvoir.
L'Abbaye de Beauvoir , Ordre de Citeaux
Diocèle de Bourges , à la Dame Joly de Fleury ,
Religieufe du Monaftere de Foilly , Diocèfe de
Troyes.
Et l'Abbaye d'Effey , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocèle de Sées , à la Dame de Beauville ; Religieufe
à l'Abbaye de Bonlieu , Diocèſe du Mans.
Du premier Mars.
Le 24 du mois dernier le Roi tint le Sceau
pour la quarante- cinquième fois.
210 MERCURE DE FRANCE:
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Berry ;
Infanterie , vacant par la démiffion du Marquis
de Contades , en faveur du fieur Hugues , Capitaine
dans le Régiment du Roi , Infanterie ; de
celui de la Ferre , Infanterie , vacant par la promotion
du Marquis de Fenelon au grade de Maréchal
de Camp , en faveur du Marquis de Beaumont
, Ayde-Major- Général de l'Infanterie de
l'Armée ; de celui de Beauvoifis , Ipfanterie , vacant
par la promotion du Marquis de Lugeac
au grade de Maréchal de Camp , en faveur da
Chevalier de Clugny, Capitaine dans ce Régiment.
Le Roi a nommé Guidons de Gendarmerie ,
les fieurs Comte de Mornay de Monchevreuil ,
Colbert de Preffigny, Marquis de la Haye, Comte
de Chabannois , Comte de Flavacourt , Marquis
de Roquefort , Vicomte de la Riviere , & de Manneville.
Le Roi a accordé au Comte de Barbazan , Sénéchal
& Gouverneur de Bigore , le Commandement
de cette Province.
Du 8 .
Le 24. du mois dernier , les fieurs de Saint-
Germain , de Ballette , & de Boignorel , reçus
ci-devant Chevaliers de minorité dans les Ordrés
Royaux Militaires & Hofpitaliers de Notre- Damedu
Mont Carmel & dé Saint Lazare de Jérufalem
, furent admis dans l'appartement de Monfeigneur
le Duc de Berry ; & immédiatement
après la meſſe à faire leur profeffion , & à prononcer
leurs voeux entre les mains du Comte de
Saint- Florentin , Gérent & Adminiftrateur de ces
Ordres. Le Comte de Comminges fut enfuite reçu
Chevalier des mêmes Ordres. Le fieur Dorat de
Chameule prêta le même jour ferment en qualité
de Survivancier du fieur Dorat fon pere , dans
la Charge de Greffier & Secrétaire Général de
ces Ordres.
AVRIL. 1759. 211
Le fieur de Boullongne s'étant démis de la place
de Contrôleur Général des Finances. Sa Majesté
à nommé le fieur de Silhouette pour le remplacer.
Le fieur de Kergarfon , Enfeigne de Vaiffeau ,
Commandant la Corvette du Roi la Sardoine
qui revient de la Martinique & de S. Domingue
d'où il eft parti les Décembre , a rapporté que
ces Colonies étoient alors en bon état.
Le fieur de Bougainville, premier Aide de Camp
du Marquis de Montcalm , Lieutenant- Général ,
Commandant les Troupes Françoiſes en Canada ,
fous les ordres du Marquis de Vaudreuil , Gouverneur
& Lieutenant- Général de la Colonie , eft
arrivé de Québec pour rendre compte au Roi de
l'état de cette Colonie , & a eu l'honneur de préfenter
à S. M. les plans des forts & la Carte des
lieux qui font le théâtre de la guerre dans ce
pays. Ces plans ont été levés par le fieur de Crevecoeur
, Officier au Régiment de la Sarre , employé
dans le Génie , & qui s'eft fait beaucoup
de réputation par fa bravoure & fes talens . Le
Roi a accordé au fieur de Bougainville une gratification
, le brevet de Colonel , & la Croix de
Saint-Louis. Cet Officier arrivé de Québec au
commencement du mois de Janvier dernier, vient
de repartir pour le Canada.
Le Roi a nominé à l'Evêché d'Agde l'Abbé de
S. Simon de Sandricourt , Vicaire Général de
l'Evêché de Metz .
Sa Majesté a donné P'Abbaye Royale de Conches
, Ordre de S. Benoît , Diocèse d'Evreux ,
fur la démiffion de l'Abbé de S. Simon , à l'ancien
Évêque de Limoges , Précepteur de Monſeigneur
le Duc de Bourgogne;
Et l'Abbaye de Peffan , Ordre de S. Benoît ,
Diocèle d'Auch , à l'Abbé de Narbonne de Lara ,
Grand- Vicaire d'Agen.
Le Baron de Beckers , Miniftre d'État & de
Conférence , Miniftre Plénipotentaire de l'Electeur
Palatin , eut le 11 une Audience particuliere
du Roi , dans laquelle il préfenta à Sa Majesté
fes Lettres de Créance.
Le 17 , le Roi a tenu fur les Fonds de Baptême ,
avec la Marquife de Pompadour , Dame du Palais
de la Reine, le Fils du Vicomte de Bouville ,
Commandeur de l'Ordre Royal & Militaire de S.
Louis , Capitaine de Vaiffeau du Roi . Le Baptême
a été fait à la Paroiffe de Notre-Dame. Sa Majesté
a été repréſenté par le Duc de Duras , Pair
de France , & premier Gentilhomme de la
Chambre.
Le 18 , le Roi a nommé Miniftre d'État le
Maréchal Prince de Soubife qui a pris en cette
qualité féance au Confeil de Sa Majesté.
Le Marquis de Chabannes , Sous- Lieutenant de
la feconde Compagnie des Moufquetaire de la
Garde , ayant obtenu du Roi la permiffion defe
démettre de cet emploi , Sa Majeflé a accordé la
Cornette vacante par cette démiffion , au Marquis
de Varennes- Nagu , Capitaine dans le Régiment
du Roi , Infanterie .
Le Roi a donné l'Abbaye de l'Eau , Ordre de
Citeaux , Diocèſe de Chartres , à la Dame de
Vauldrey , Abbeffe de Beauvoir.
L'Abbaye de Beauvoir , Ordre de Citeaux
Diocèle de Bourges , à la Dame Joly de Fleury ,
Religieufe du Monaftere de Foilly , Diocèfe de
Troyes.
Et l'Abbaye d'Effey , Ordre de S. Auguſtin ,
Diocèle de Sées , à la Dame de Beauville ; Religieufe
à l'Abbaye de Bonlieu , Diocèſe du Mans.
Du premier Mars.
Le 24 du mois dernier le Roi tint le Sceau
pour la quarante- cinquième fois.
210 MERCURE DE FRANCE:
Sa Majefté a difpofé du Régiment de Berry ;
Infanterie , vacant par la démiffion du Marquis
de Contades , en faveur du fieur Hugues , Capitaine
dans le Régiment du Roi , Infanterie ; de
celui de la Ferre , Infanterie , vacant par la promotion
du Marquis de Fenelon au grade de Maréchal
de Camp , en faveur du Marquis de Beaumont
, Ayde-Major- Général de l'Infanterie de
l'Armée ; de celui de Beauvoifis , Ipfanterie , vacant
par la promotion du Marquis de Lugeac
au grade de Maréchal de Camp , en faveur da
Chevalier de Clugny, Capitaine dans ce Régiment.
Le Roi a nommé Guidons de Gendarmerie ,
les fieurs Comte de Mornay de Monchevreuil ,
Colbert de Preffigny, Marquis de la Haye, Comte
de Chabannois , Comte de Flavacourt , Marquis
de Roquefort , Vicomte de la Riviere , & de Manneville.
Le Roi a accordé au Comte de Barbazan , Sénéchal
& Gouverneur de Bigore , le Commandement
de cette Province.
Du 8 .
Le 24. du mois dernier , les fieurs de Saint-
Germain , de Ballette , & de Boignorel , reçus
ci-devant Chevaliers de minorité dans les Ordrés
Royaux Militaires & Hofpitaliers de Notre- Damedu
Mont Carmel & dé Saint Lazare de Jérufalem
, furent admis dans l'appartement de Monfeigneur
le Duc de Berry ; & immédiatement
après la meſſe à faire leur profeffion , & à prononcer
leurs voeux entre les mains du Comte de
Saint- Florentin , Gérent & Adminiftrateur de ces
Ordres. Le Comte de Comminges fut enfuite reçu
Chevalier des mêmes Ordres. Le fieur Dorat de
Chameule prêta le même jour ferment en qualité
de Survivancier du fieur Dorat fon pere , dans
la Charge de Greffier & Secrétaire Général de
ces Ordres.
AVRIL. 1759. 211
Le fieur de Boullongne s'étant démis de la place
de Contrôleur Général des Finances. Sa Majesté
à nommé le fieur de Silhouette pour le remplacer.
Le fieur de Kergarfon , Enfeigne de Vaiffeau ,
Commandant la Corvette du Roi la Sardoine
qui revient de la Martinique & de S. Domingue
d'où il eft parti les Décembre , a rapporté que
ces Colonies étoient alors en bon état.
Le fieur de Bougainville, premier Aide de Camp
du Marquis de Montcalm , Lieutenant- Général ,
Commandant les Troupes Françoiſes en Canada ,
fous les ordres du Marquis de Vaudreuil , Gouverneur
& Lieutenant- Général de la Colonie , eft
arrivé de Québec pour rendre compte au Roi de
l'état de cette Colonie , & a eu l'honneur de préfenter
à S. M. les plans des forts & la Carte des
lieux qui font le théâtre de la guerre dans ce
pays. Ces plans ont été levés par le fieur de Crevecoeur
, Officier au Régiment de la Sarre , employé
dans le Génie , & qui s'eft fait beaucoup
de réputation par fa bravoure & fes talens . Le
Roi a accordé au fieur de Bougainville une gratification
, le brevet de Colonel , & la Croix de
Saint-Louis. Cet Officier arrivé de Québec au
commencement du mois de Janvier dernier, vient
de repartir pour le Canada.
Le Roi a nominé à l'Evêché d'Agde l'Abbé de
S. Simon de Sandricourt , Vicaire Général de
l'Evêché de Metz .
Sa Majesté a donné P'Abbaye Royale de Conches
, Ordre de S. Benoît , Diocèse d'Evreux ,
fur la démiffion de l'Abbé de S. Simon , à l'ancien
Évêque de Limoges , Précepteur de Monſeigneur
le Duc de Bourgogne;
Et l'Abbaye de Peffan , Ordre de S. Benoît ,
Diocèle d'Auch , à l'Abbé de Narbonne de Lara ,
Grand- Vicaire d'Agen.
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Résumé : De Versailles le 22 Février.
En février, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour. Le 11 février, le Baron de Beckers, Ministre d'État et Ministre Plénipotentiaire de l'Électeur Palatin, a été reçu en audience particulière par le Roi, qui a accepté ses lettres de créance. Le 17 février, le Roi a assisté au baptême du fils du Vicomte de Bouville à la paroisse de Notre-Dame, représenté par le Duc de Duras. Le 18 février, le Roi a nommé le Maréchal Prince de Soubise Ministre d'État. Le Marquis de Chabannes a démissionné de son poste de Sous-Lieutenant des Mousquetaires de la Garde, et sa cornette a été attribuée au Marquis de Varennes-Nagu. Le Roi a également attribué plusieurs abbayes à des religieuses : l'Abbaye de l'Eau à la Dame de Vauldrey, l'Abbaye de Beauvoir à la Dame Joly de Fleury, et l'Abbaye d'Effey à la Dame de Beauville. Le 24 février, le Roi a scellé pour la quarante-cinquième fois. Il a nommé plusieurs officiers dans divers régiments d'infanterie et de cavalerie, et a accordé des commandements provinciaux. Les sieurs de Saint-Germain, de Ballette, et de Boignorel ont été admis dans les Ordres Royaux Militaires et Hospitaliers de Notre-Dame du Mont Carmel et de Saint Lazare de Jérusalem. Le sieur Dorat de Chameule a prêté serment en tant que survivancier de son père dans la charge de Greffier et Secrétaire Général de ces Ordres. En avril 1759, le sieur de Silhouette a été nommé Contrôleur Général des Finances à la place du sieur de Boullongne. Le sieur de Kergarfon a rapporté que les colonies de la Martinique et de Saint-Domingue étaient en bon état. Le sieur de Bougainville, de retour du Canada, a présenté au Roi des plans de forts et des cartes des lieux de guerre. Il a été récompensé par une gratification, un brevet de Colonel, et la Croix de Saint-Louis. Le Roi a nommé l'Abbé de Saint-Simon de Sandricourt à l'Évêché d'Agde, et a attribué plusieurs abbayes à des ecclésiastiques.
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46
p. 207-209
DE VERSAILLES, le 15 Mars.
Début :
Le 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour la 46e fois. [...]
Mots clefs :
Sceau, Sa Majesté, Marquis, Capitaine, Comte, Nominations, Régiment, Infanterie, Gouverneur, Abbaye, Ordre, Diocèse, Lieutenant, Compagnie, Chevalier, Colonel, Évêque, Abbé, Archevêque
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 15 Mars.
De VERSAILLES , le 15 Mars .
L E 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour
la 46 ° fois.
Sa Majesté a donné au Marquis de Villeroi ,
Capitaine des Gardes- du - Corps en furvivance les
honneurs du Louvre , au Marquis de Lugeac le
commandement de la Compagnie des Grenadiers
à Cheval ; au Comte de Beaujeu l'infpection
générale & la Direction des Côtes maritimes
des Provinces de Poitou , Aulnis , Saintonge ,
Guyenne , Rouffillon , Languedoc & Provence 5.
& il a eu l'honneur de remercier le Roi en cette
qualité.
Du 29.
Sa Majesté tint le fceau pour la 47.fois.
Le Roia donné au Sieur du Tiller , le Régiment
Royal , Infanterie vacant par là promotion du
Marquis de Puifignieux au grade de Maréchal de
Camp.
Sa Majefté a nommé le Comte de Barbazan
208 MERCURE DE FRANCE
Sénéchal , Gouverneur de Bigorre , pour com
mander les Troupes qui feront dans cette Province.
Le Roi a donné l'Abbaye de S. Etienne de
Caen , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de Bayeux
au Cardinal de Gefvres ; l'Abbaye de S. Paul de
Verdun à l'ancien Evêque de Limoges , Précepteur
de Monteigneur le Duc de Bourgogne ; &
l'Abbaye de S. Michel , Diocèfe de Laon à l'Abbé
Colbert , Doyen de l'Eglife & Vicaire Général du
Diocèfe d'Orléans .
Sa Majesté a nominé le Comte de Fumel ,
Meftre de Camp , Lieutenant du Régiment de
Clermont-Prince ; & elle a donné le Régiment
de Fumel au Chevalier de ce nom. Le Chevalier
de Mirabeau a été nommé Inſpecteur Général
des Gardes- Côtes , avec la Direction des batteries
& des fignaux dans toute la partie de la Côte qui
s'étend depuis la Loire jufqu'à l'extrémité de la
frontière , ainfi que le Comte de Beaujeu l'a été
pour l'autre partie . Toutes les Côtes font partagées
entre ces deux Officiers , dans toute l'étendue
du Royaume . Ils ont fous eux dix Infpecteurs
, & commandent à tous les Capitaines
Généraux , Majors & Lieutenans - Colonels des
Milices Gardes - Côtes.
Du s Avril.
Le Roi ayant jugé convenable au bien de fon
Service , de créer un Exempt Sous - Aide- Major
d'augmentation dans chaque Compagnie de fes
Gardes-du-Corps , Sa Majefté a nommé à cette
Place dans la Compagnie Ecoffoiſe , le Chevalier
d'Etouville ; dans celle de illeroi , le fieur dela
Pujade ; dans celle de Beauveau , le fieur de Bachaffon
; & dans celle de Luxembourg , le Chevalier
de Reymondis. Sa Majefté a auffi difpofé des
deux Bâtons d'Exempt vacans dans la Compagnie
AVRIL. 1759. 209
Ecoffoife , en faveur du Chevalier de Fontaine &
du fieur de Saint - Meffani , & de la Sous-Aide-
Majorité de la Compagnie de Villeroi , vacante
par la retraite du Chevalier de Laftic , en faveur
du Chevalier de Mélée. Le Roi a accordé le Régiment
d'Infanterie de Bretagne , vacant par la
démiffion du Chevalier de Clermont d'Amboiſe ,
au Vicomte de Beaune. Sa Majefté a lifpolé du
Régiment d'Auvergne , Infanterie , en faveur du
Comte de Rochambeau. Le Marquis de Chaftellux
, qui en étoit Colonel , a donné la démiffion
à caufe que fa vue s'eft affoiblie au point de ne
pouvoir continuer fes fervices à la tête de ce Régiment
; & dans l'efpérance qu'elle pourra fe rétablir
, il a obtenu du Roi d'être Colonel réformé à
la fuite de ce Régiment ; celui de la Marche- Province
a été donné au Chevalier de Chaſtellux .
Sa Majesté a accordé des Places de Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France , au
fieur de Machault d'Arnouville, au Marquis de Tavanne
au Comte de Choifeul , & au Comte de
Peyre.
>
Le Roi a nommé à l'Archevêché de Rouen , l'Archevêque
d'Alby , à l'Archevêché d'Alby , l'Evêque
d'Evreux , & à l'Evêché d'Evreux , l'Abbé de
Marnezia , Doyen de l'Eglife , & Comte de Lyon,
& Vicaire Général du même Diocèfe . Sa Majeſté
a donné l'Abbaye de S. Rigaud , Ordre de faint
Benoît , Diocèle de Mâcon , à l'Abbé d'Eſpiard ,
Chanoine de la Métropole & Confeiller - Clerc au
Parlement de Besançon.
L E 13 de ce mois le Roi a tenu le Sceau pour
la 46 ° fois.
Sa Majesté a donné au Marquis de Villeroi ,
Capitaine des Gardes- du - Corps en furvivance les
honneurs du Louvre , au Marquis de Lugeac le
commandement de la Compagnie des Grenadiers
à Cheval ; au Comte de Beaujeu l'infpection
générale & la Direction des Côtes maritimes
des Provinces de Poitou , Aulnis , Saintonge ,
Guyenne , Rouffillon , Languedoc & Provence 5.
& il a eu l'honneur de remercier le Roi en cette
qualité.
Du 29.
Sa Majesté tint le fceau pour la 47.fois.
Le Roia donné au Sieur du Tiller , le Régiment
Royal , Infanterie vacant par là promotion du
Marquis de Puifignieux au grade de Maréchal de
Camp.
Sa Majefté a nommé le Comte de Barbazan
208 MERCURE DE FRANCE
Sénéchal , Gouverneur de Bigorre , pour com
mander les Troupes qui feront dans cette Province.
Le Roi a donné l'Abbaye de S. Etienne de
Caen , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de Bayeux
au Cardinal de Gefvres ; l'Abbaye de S. Paul de
Verdun à l'ancien Evêque de Limoges , Précepteur
de Monteigneur le Duc de Bourgogne ; &
l'Abbaye de S. Michel , Diocèfe de Laon à l'Abbé
Colbert , Doyen de l'Eglife & Vicaire Général du
Diocèfe d'Orléans .
Sa Majesté a nominé le Comte de Fumel ,
Meftre de Camp , Lieutenant du Régiment de
Clermont-Prince ; & elle a donné le Régiment
de Fumel au Chevalier de ce nom. Le Chevalier
de Mirabeau a été nommé Inſpecteur Général
des Gardes- Côtes , avec la Direction des batteries
& des fignaux dans toute la partie de la Côte qui
s'étend depuis la Loire jufqu'à l'extrémité de la
frontière , ainfi que le Comte de Beaujeu l'a été
pour l'autre partie . Toutes les Côtes font partagées
entre ces deux Officiers , dans toute l'étendue
du Royaume . Ils ont fous eux dix Infpecteurs
, & commandent à tous les Capitaines
Généraux , Majors & Lieutenans - Colonels des
Milices Gardes - Côtes.
Du s Avril.
Le Roi ayant jugé convenable au bien de fon
Service , de créer un Exempt Sous - Aide- Major
d'augmentation dans chaque Compagnie de fes
Gardes-du-Corps , Sa Majefté a nommé à cette
Place dans la Compagnie Ecoffoiſe , le Chevalier
d'Etouville ; dans celle de illeroi , le fieur dela
Pujade ; dans celle de Beauveau , le fieur de Bachaffon
; & dans celle de Luxembourg , le Chevalier
de Reymondis. Sa Majefté a auffi difpofé des
deux Bâtons d'Exempt vacans dans la Compagnie
AVRIL. 1759. 209
Ecoffoife , en faveur du Chevalier de Fontaine &
du fieur de Saint - Meffani , & de la Sous-Aide-
Majorité de la Compagnie de Villeroi , vacante
par la retraite du Chevalier de Laftic , en faveur
du Chevalier de Mélée. Le Roi a accordé le Régiment
d'Infanterie de Bretagne , vacant par la
démiffion du Chevalier de Clermont d'Amboiſe ,
au Vicomte de Beaune. Sa Majefté a lifpolé du
Régiment d'Auvergne , Infanterie , en faveur du
Comte de Rochambeau. Le Marquis de Chaftellux
, qui en étoit Colonel , a donné la démiffion
à caufe que fa vue s'eft affoiblie au point de ne
pouvoir continuer fes fervices à la tête de ce Régiment
; & dans l'efpérance qu'elle pourra fe rétablir
, il a obtenu du Roi d'être Colonel réformé à
la fuite de ce Régiment ; celui de la Marche- Province
a été donné au Chevalier de Chaſtellux .
Sa Majesté a accordé des Places de Colonel
dans le Régiment des Grenadiers de France , au
fieur de Machault d'Arnouville, au Marquis de Tavanne
au Comte de Choifeul , & au Comte de
Peyre.
>
Le Roi a nommé à l'Archevêché de Rouen , l'Archevêque
d'Alby , à l'Archevêché d'Alby , l'Evêque
d'Evreux , & à l'Evêché d'Evreux , l'Abbé de
Marnezia , Doyen de l'Eglife , & Comte de Lyon,
& Vicaire Général du même Diocèfe . Sa Majeſté
a donné l'Abbaye de S. Rigaud , Ordre de faint
Benoît , Diocèle de Mâcon , à l'Abbé d'Eſpiard ,
Chanoine de la Métropole & Confeiller - Clerc au
Parlement de Besançon.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 15 Mars.
Entre mars et avril 1759, le Roi a effectué plusieurs nominations et promotions. Le 13 mars, il a nommé le Marquis de Villeroi aux honneurs du Louvre, le Marquis de Lugeac au commandement des Grenadiers à Cheval, et le Comte de Beaujeu à l'inspection générale des côtes maritimes de plusieurs provinces. Le 29 mars, il a nommé le Sieur du Tiller au Régiment Royal d'Infanterie et le Comte de Barbazan Sénéchal et Gouverneur de Bigorre. Le Roi a également attribué des abbayes à des dignitaires religieux, comme l'Abbaye de Saint-Étienne de Caen au Cardinal de Gesvres et l'Abbaye de Saint-Paul de Verdun à l'ancien Évêque de Limoges. Le Comte de Fumel a été nommé Maître de Camp et Lieutenant du Régiment de Clermont-Prince, et le Chevalier de Mirabeau Inspecteur Général des Gardes-Côtes. Le 5 avril, le Roi a créé des postes d'Exempt Sous-Aide-Major dans les Compagnies des Gardes-du-Corps et nommé plusieurs officiers à ces postes. Il a également accordé des régiments d'infanterie au Vicomte de Beaune et au Comte de Rochambeau, et nommé des colonels dans le Régiment des Grenadiers de France. Enfin, il a nommé l'Archevêque d'Alby à l'Archevêché de Rouen, l'Évêque d'Évreux à l'Archevêché d'Alby, et l'Abbé de Marnezia à l'Évêché d'Évreux.
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47
p. 198-200
DE VERSAILLES, le 12 Avril.
Début :
Le Roi a chargé de l'Inspection générale des Bataillons de Milice, [...]
Mots clefs :
Bataillons, Armée, Inspection, Grade, Nominations, Compagnie, Prince, Camp, Lieutenant, Comtesse, Abbaye, Ordre, Diocèse, Abbé, Religieuse
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 12 Avril.
De VERSAILLEs, le 12 Avril.
Les tira sº •
-
M A I. 1759. 1 99
•
Bataillons de Milice, actuellement employés dans
l'Armée du Bas - Rhin, le ſieur Merlet, ancien
Lieutenant-Colonel d'Infanterie, & commandant
les Milices de la Ville de Paris Le ſieur de la
Caze , Premier-Préſident du Parlement de Pau,
a prété ſerment entre les mains de Sa Majeſté.
Le premier de ce mois, le Roi a élevé au Grade
de Sousbrigadier dans les Gardes de ſon Corps,
dans la Compagnie que commande M. le Prince
de Beauvau, M. Deſoûſlamontier , au lieu & pla
ce de M. de Bachaſſon.
-
Nota. On a omis dans la Liſte des Maréchaux
de Camp de la derniere promotion , le Marquis
de Gantès, qui eſt employé en cette qualité dans
le Dauphiné.
-Du 19.
: Le Roi a nommé Inſpecteur général des Ré
gimens d'Infanterie Irlandoiſe & Ecoſſoiſe, le
Comte de Rothe, Lieutenant Général de ſes Ar
mées, & Colonei du Régiment d'Infanterie Irlan
doiſe de ſon nom.
La Comteſſe de Chabannes Curton , Fille de
M. Daniel de Talleyrand-Perigord, Marquis de
Talleyrand, a été nommée par Sa Majeſté, Dame
de Compagnie de Madame.
Le Roi a donné l'Abbaye de Noirlac, Ordre
de Cîteaux, Diocèſe de Bourges, à l'Abbé de Lu
·berſac, vicaire Général du Diocèſe de Toulouſe.
L'Abbaye de S. Pierre de Beaulieu, Ordre de
S. Benoît, Diocèſe de Limoges , à l'Abbé de Ga
briac , Vicaire Général du Diocèſe de Sens ; celle
de Previlly , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de
Tours, à l'Abbé Thomas, Grand Aumônier &
Chanoine de la Cathédrale de Metz.
Le Prieuré de la Trinité de Fougeres, Ordre
de S. Benoît, Diocèſe de Rennes #º de
ly
2 eo ME RCU R E DE P RA N CE.
\
Goyon , Aumônier de Madame, Vicaire Général
du Diocèſe de Leon.
L'Abbaye de Faremoutiers, Ordre de S. Be
n°ît, Diocèſe de Meaux , à la Dame le Nor
mand , Abbeſſe de Gercy.
Et l'Abbaye de Gercy , Ordre de S. Benoît,
Dioceſe de l'aris , à la Dame de Braque , Reli
gieuſe du Monaſtère de S. Nicolas de Compiégne.
Les tira sº •
-
M A I. 1759. 1 99
•
Bataillons de Milice, actuellement employés dans
l'Armée du Bas - Rhin, le ſieur Merlet, ancien
Lieutenant-Colonel d'Infanterie, & commandant
les Milices de la Ville de Paris Le ſieur de la
Caze , Premier-Préſident du Parlement de Pau,
a prété ſerment entre les mains de Sa Majeſté.
Le premier de ce mois, le Roi a élevé au Grade
de Sousbrigadier dans les Gardes de ſon Corps,
dans la Compagnie que commande M. le Prince
de Beauvau, M. Deſoûſlamontier , au lieu & pla
ce de M. de Bachaſſon.
-
Nota. On a omis dans la Liſte des Maréchaux
de Camp de la derniere promotion , le Marquis
de Gantès, qui eſt employé en cette qualité dans
le Dauphiné.
-Du 19.
: Le Roi a nommé Inſpecteur général des Ré
gimens d'Infanterie Irlandoiſe & Ecoſſoiſe, le
Comte de Rothe, Lieutenant Général de ſes Ar
mées, & Colonei du Régiment d'Infanterie Irlan
doiſe de ſon nom.
La Comteſſe de Chabannes Curton , Fille de
M. Daniel de Talleyrand-Perigord, Marquis de
Talleyrand, a été nommée par Sa Majeſté, Dame
de Compagnie de Madame.
Le Roi a donné l'Abbaye de Noirlac, Ordre
de Cîteaux, Diocèſe de Bourges, à l'Abbé de Lu
·berſac, vicaire Général du Diocèſe de Toulouſe.
L'Abbaye de S. Pierre de Beaulieu, Ordre de
S. Benoît, Diocèſe de Limoges , à l'Abbé de Ga
briac , Vicaire Général du Diocèſe de Sens ; celle
de Previlly , Ordre de S. Benoît , Diocèſe de
Tours, à l'Abbé Thomas, Grand Aumônier &
Chanoine de la Cathédrale de Metz.
Le Prieuré de la Trinité de Fougeres, Ordre
de S. Benoît, Diocèſe de Rennes #º de
ly
2 eo ME RCU R E DE P RA N CE.
\
Goyon , Aumônier de Madame, Vicaire Général
du Diocèſe de Leon.
L'Abbaye de Faremoutiers, Ordre de S. Be
n°ît, Diocèſe de Meaux , à la Dame le Nor
mand , Abbeſſe de Gercy.
Et l'Abbaye de Gercy , Ordre de S. Benoît,
Dioceſe de l'aris , à la Dame de Braque , Reli
gieuſe du Monaſtère de S. Nicolas de Compiégne.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 12 Avril.
Le document du 12 avril 1759 mentionne plusieurs nominations et promotions au sein de l'armée et de la cour royale. Le sieur Merlet, ancien Lieutenant-Colonel d'Infanterie, et le sieur de la Caze, Premier-Président du Parlement de Pau, ont prêté serment au roi. M. Desoûslamontier a été promu Sousbrigadier dans les Gardes du Corps, succédant à M. de Bachasson. Une omission a été relevée dans la liste des Maréchaux de Camp, incluant le Marquis de Gantès, employé dans le Dauphiné. Le 19 avril, le Comte de Rothe a été nommé Inspecteur général des Régiments d'Infanterie Irlandoise et Écossaise. La Comtesse de Chabannes Curton, fille de M. Daniel de Talleyrand-Perigord, a été nommée Dame de Compagnie de Madame. Diverses abbayes et prieurés ont été attribués, notamment l'Abbaye de Noirlac à l'Abbé de Lubersac, l'Abbaye de Saint-Pierre de Beaulieu à l'Abbé de Gabriac, et l'Abbaye de Faremoutiers à la Dame le Normand.
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48
p. 211-212
DE VERSAILLES, le 3 Mai.
Début :
L'Ecole des Chevaux-Legers de la Garde ordinaire du Roi, vient de donner à Monseigneur [...]
Mots clefs :
Duc de Bourgogne, École, Garde du roi, Maniement des armes, Infanterie, Exercices, Représentation, Inspection, Milice, Abbaye, Diocèse, Ordre, Abbé, Sceau, Marquis, Sa Majesté
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 3 Mai.
DE VERSAILLES le 3 Mai.
L'Ecole des Chevaux- Legers de la Garde ordinaire
du Roi , vient de donner à Monfeigneur le
Duc de Bourgogne le même fpectacle qu'elle offrit
à Sa Majesté au mois de Juin 1756. Les Eleves
de cette Ecole firent devant ce Prince le maniement
des armes , les évolutions de l'infanterie ,
les exercices de l'efcrime & du voltiger. De la
falle de ces exercices , le Prince paffa à une galle
-rie qui domine une vafte carriere , d'où il vit faire
le manége , les évolutions de cavalerie & différentes
courfes de tête. Enfuite les Eléves lui donnèrent
des images de choc & de mêlée de cavalerie
, de poftes attaqués , d'infanterie forcée dans
212 MERCURE DE FRANCE .
fes retranchemens . Ce fpectacle guerrier fe ter
mina par la réunion de l'infanterie & de la cavalerie
formée en bataille devant le Prince , qui en
parut fort fatisfait.
Toutes les perfonnes qui accompagnèrent Monfeigneur
le Duc de Bourgogne, & une foule nombreuſe
de ſpectateurs , applaudirent aux ſuccès des
Eleves de cette Ecole , qui fe perfectionne tous les
jours.
Sa Majefté a chargé de l'Infpection des Milices
Gardes Côtes de la Province de Bretagne , le
Comte de la Noue de Vair , Colonel réformé à la
fuire du régiment de Picardie.
Du 1000
Le Roi a donné l'Abbaye de la Garde - Dieu ,
Ordre de Citeaux , Diocèle de Cahors , à l'Abbé
de Foy , Prêtre du Diocèle de Bourges.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Limoges , à l'Abbé Defmarais , Grand-Vicaire
& Chanoine de la Cathédrale de Troyes.
L'Abbaye de Madion , Ordre de S. Benoît
Diocèle de Saintes , à l'Abbé d'Hériffon , Chanoine
de la Cathé Irale de Saintes.
Et le Prieuré de S. Pierre Defurunnes , Diocèfe
de la Rochelle , au fieur la Boucherie de Varaiſe ,
Chanoine de la Rochelle , & Confeiller- Clerc au
Préfidial de cette Ville.
Du 17.
Lei de ce mois , le Roi tint le fceau la
pour
quarante-neuvieme fois. Le Marquis de Bethune
prêta ferment entre les mains de Sa Majeſté ,
pour la charge de Colonel- Général de la Cavalerie
Légere , vacante par la mort du Prince de Turenne.
L'Ecole des Chevaux- Legers de la Garde ordinaire
du Roi , vient de donner à Monfeigneur le
Duc de Bourgogne le même fpectacle qu'elle offrit
à Sa Majesté au mois de Juin 1756. Les Eleves
de cette Ecole firent devant ce Prince le maniement
des armes , les évolutions de l'infanterie ,
les exercices de l'efcrime & du voltiger. De la
falle de ces exercices , le Prince paffa à une galle
-rie qui domine une vafte carriere , d'où il vit faire
le manége , les évolutions de cavalerie & différentes
courfes de tête. Enfuite les Eléves lui donnèrent
des images de choc & de mêlée de cavalerie
, de poftes attaqués , d'infanterie forcée dans
212 MERCURE DE FRANCE .
fes retranchemens . Ce fpectacle guerrier fe ter
mina par la réunion de l'infanterie & de la cavalerie
formée en bataille devant le Prince , qui en
parut fort fatisfait.
Toutes les perfonnes qui accompagnèrent Monfeigneur
le Duc de Bourgogne, & une foule nombreuſe
de ſpectateurs , applaudirent aux ſuccès des
Eleves de cette Ecole , qui fe perfectionne tous les
jours.
Sa Majefté a chargé de l'Infpection des Milices
Gardes Côtes de la Province de Bretagne , le
Comte de la Noue de Vair , Colonel réformé à la
fuire du régiment de Picardie.
Du 1000
Le Roi a donné l'Abbaye de la Garde - Dieu ,
Ordre de Citeaux , Diocèle de Cahors , à l'Abbé
de Foy , Prêtre du Diocèle de Bourges.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Limoges , à l'Abbé Defmarais , Grand-Vicaire
& Chanoine de la Cathédrale de Troyes.
L'Abbaye de Madion , Ordre de S. Benoît
Diocèle de Saintes , à l'Abbé d'Hériffon , Chanoine
de la Cathé Irale de Saintes.
Et le Prieuré de S. Pierre Defurunnes , Diocèfe
de la Rochelle , au fieur la Boucherie de Varaiſe ,
Chanoine de la Rochelle , & Confeiller- Clerc au
Préfidial de cette Ville.
Du 17.
Lei de ce mois , le Roi tint le fceau la
pour
quarante-neuvieme fois. Le Marquis de Bethune
prêta ferment entre les mains de Sa Majeſté ,
pour la charge de Colonel- Général de la Cavalerie
Légere , vacante par la mort du Prince de Turenne.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 3 Mai.
Le 3 mai, l'École des Chevaux-Légers de la Garde ordinaire du Roi a présenté un spectacle au Duc de Bourgogne, similaire à celui offert au Roi en juin 1756. Les élèves ont démontré le maniement des armes, les évolutions de l'infanterie, ainsi que les exercices d'escrime et de voltige. Le Duc a ensuite observé des manœuvres de cavalerie et diverses courses de tête depuis une galerie. Les élèves ont simulé des combats de cavalerie, des attaques de postes et de l'infanterie forcée dans ses retranchements. Le spectacle s'est conclu par une formation en bataille de l'infanterie et de la cavalerie devant le Prince, qui en a été très satisfait. Les spectateurs ont applaudi les performances des élèves, soulignant leur perfectionnement constant. Par ailleurs, le Roi a nommé le Comte de la Noue de Vair à l'inspection des Milices Gardes Côtes de la Province de Bretagne. Il a également attribué diverses abbayes et prieurés à des ecclésiastiques. Le 17 mai, le Roi a tenu le sceau pour la quarante-neuvième fois, et le Marquis de Béthune a prêté serment pour la charge de Colonel-Général de la Cavalerie Légère, vacante suite au décès du Prince de Turenne.
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49
p. 217-220
DE VERSAILLES le 24 Mai.
Début :
Le Roi a disposé du Régiment des Volontaires Etrangers de [...]
Mots clefs :
Roi, Baron, Régiment, Marquis, Famille royale, Comte, Parlement, Cavalerie, Abbé, Abbaye, Diocèse, Ordre, Colonel, Nominations, Ambassadeur
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES le 24 Mai.
DE VERSAILLES le 24. Mai.
LERoi a difpofé du Régiment des Volontaires
Etrangers de Clermont-Prince , vacant par
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE.
la promotion du Baron du Blaizel au grade de
Maréchal de Camp , en faveur du fieur de Commeiras.
Le 19 de ce mois le Marquis de Montalembert
prit congé du Roi & de la Famille Royale ,
pour aller à Petersbourg , & de là à l'Armée
Ruffe où il doit faire la campagne prochaine.
Le Roi ayant agréé le choix que S. A. R. l'In-
Fant Duc de Parme a fait du Comte d'Argental ,
Confeiller d'honneur au Parlement de Paris, pour
fon Miniftre plénipotentiaire auprès de Sa Majefté
, il eut fes audiences du Roi & de la Famille
Royale le 22 de ce mois , où il fut conduit par
le fieur Dufort , Introducteur des Ambaſſadeurs,
Du 31 Mai,
Le Roi a difpofé du Régiment de Xaintonges,
Infanterie , vacant par la démiffion du fieur de la
Grandville , en faveur du Comte Deffalles.
De celui d'Harcourt , Cavalerie , vacant par la
promotion du Marquis de Beuvron à la charge
de Commiffaire général de la Cavalerie , en faveur
du Comte de Preyffac de Cadilhac.
en faveur
De celui d'Henrichemont , Cavalerie , vacant
par la démiffion du Prince de ce nom ,
du Marquis d'Efcouloubre.
Et de celui des Volontaires de Flandre , en faveur
du Chevalier de Jaucourt,
Sa Majesté a donné la majorité de la Gendar
merie , vacante par la démiffion du Vicomte de
Sabran , au Comte de Lordat,
Et un Guidon de Gendarmerie au Comte de
Mauroy.
Le Comte de Beffe de la Richardje eft monté à
la Sous- Lieutenance.
Le Roi a donné l'Evêché de Toulon à l'Abbé
Lafcaris de Vintimille , Aumônier dy Roi,
JUILLET. 1759 ..
219
La Prévôté de Pignan à l'Abbé de Jarente ,
Chanoine honoraire de la Cathédrale de Marfeille.
L'Abbaye de Longues , Ordre de S. Benoît
Dioceſe de Bayeux , à l'Abbé de Cugnac , Chenoine
de l'Eglife de Paris , Vicaire - Général d ♫
Diocéle de Bayeux.
L'Abbaye de l'Iſle de Medoc , Ordre de Š. Auguftin
, Diocéle de Bordeaux , à l'Evêque de
Bazas.
L'Abbaye d'Iffoire , Ordre de S. Benoît , Diocéſe
de Clermont , à l'Abbé de Retz , de Fraiſſinet ,
Grand-Vicaire du Diocèfe de Mende.
Et l'Abbaye de S. Leonard de Chaume , Ordre
de Citeaux , Diocéfe de la Rochelle , à l'Abbé Dupuy
de Montmejan , Vicaire- Général du Diocéfe
de Bellay.
Du Juin.
Le Roi a accordé dès le 20 Mars dernier , la
Commiffion de Colonel de Cavalerie au Baron de
Breteuil , fon Miniftre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne.
Du 14.
Le Roi a accordé le Gouvernement de Belle-
Ifle , vacant par la mort du Marquis de Saint-
Sernin , au fieur de Chevert , Lieutenant- général
des Armées du Roi , commandant les troupes de
Sa Majesté en Flandre & en Artois.
Hier la Cour prit le deuil pour quatre jours à
Poccafion de la mort de la Princeffe de Sultz→
bach.
Du 21.
Le Roi a nommé le Marquis de Paulmy , cl
devant Miniftre & Secrétaire d'Etat au Départe
ment de la guerre , ſon Ambaſſadeur auprès da
Roi & de la République de Pologne.
Sa Majeſté à admis au nombre de fes Aumo-
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
niers l'Abbé de Clugny , Chanoine de l'Eglife &
Comte de Lyon , à la place de l'Abbé de Laſçaris,
nommé à l'Evêché de Toulon .
LERoi a difpofé du Régiment des Volontaires
Etrangers de Clermont-Prince , vacant par
1. Vol. K
218 MERCURE DE FRANCE.
la promotion du Baron du Blaizel au grade de
Maréchal de Camp , en faveur du fieur de Commeiras.
Le 19 de ce mois le Marquis de Montalembert
prit congé du Roi & de la Famille Royale ,
pour aller à Petersbourg , & de là à l'Armée
Ruffe où il doit faire la campagne prochaine.
Le Roi ayant agréé le choix que S. A. R. l'In-
Fant Duc de Parme a fait du Comte d'Argental ,
Confeiller d'honneur au Parlement de Paris, pour
fon Miniftre plénipotentiaire auprès de Sa Majefté
, il eut fes audiences du Roi & de la Famille
Royale le 22 de ce mois , où il fut conduit par
le fieur Dufort , Introducteur des Ambaſſadeurs,
Du 31 Mai,
Le Roi a difpofé du Régiment de Xaintonges,
Infanterie , vacant par la démiffion du fieur de la
Grandville , en faveur du Comte Deffalles.
De celui d'Harcourt , Cavalerie , vacant par la
promotion du Marquis de Beuvron à la charge
de Commiffaire général de la Cavalerie , en faveur
du Comte de Preyffac de Cadilhac.
en faveur
De celui d'Henrichemont , Cavalerie , vacant
par la démiffion du Prince de ce nom ,
du Marquis d'Efcouloubre.
Et de celui des Volontaires de Flandre , en faveur
du Chevalier de Jaucourt,
Sa Majesté a donné la majorité de la Gendar
merie , vacante par la démiffion du Vicomte de
Sabran , au Comte de Lordat,
Et un Guidon de Gendarmerie au Comte de
Mauroy.
Le Comte de Beffe de la Richardje eft monté à
la Sous- Lieutenance.
Le Roi a donné l'Evêché de Toulon à l'Abbé
Lafcaris de Vintimille , Aumônier dy Roi,
JUILLET. 1759 ..
219
La Prévôté de Pignan à l'Abbé de Jarente ,
Chanoine honoraire de la Cathédrale de Marfeille.
L'Abbaye de Longues , Ordre de S. Benoît
Dioceſe de Bayeux , à l'Abbé de Cugnac , Chenoine
de l'Eglife de Paris , Vicaire - Général d ♫
Diocéle de Bayeux.
L'Abbaye de l'Iſle de Medoc , Ordre de Š. Auguftin
, Diocéle de Bordeaux , à l'Evêque de
Bazas.
L'Abbaye d'Iffoire , Ordre de S. Benoît , Diocéſe
de Clermont , à l'Abbé de Retz , de Fraiſſinet ,
Grand-Vicaire du Diocèfe de Mende.
Et l'Abbaye de S. Leonard de Chaume , Ordre
de Citeaux , Diocéfe de la Rochelle , à l'Abbé Dupuy
de Montmejan , Vicaire- Général du Diocéfe
de Bellay.
Du Juin.
Le Roi a accordé dès le 20 Mars dernier , la
Commiffion de Colonel de Cavalerie au Baron de
Breteuil , fon Miniftre Plénipotentiaire auprès de
l'Electeur de Cologne.
Du 14.
Le Roi a accordé le Gouvernement de Belle-
Ifle , vacant par la mort du Marquis de Saint-
Sernin , au fieur de Chevert , Lieutenant- général
des Armées du Roi , commandant les troupes de
Sa Majesté en Flandre & en Artois.
Hier la Cour prit le deuil pour quatre jours à
Poccafion de la mort de la Princeffe de Sultz→
bach.
Du 21.
Le Roi a nommé le Marquis de Paulmy , cl
devant Miniftre & Secrétaire d'Etat au Départe
ment de la guerre , ſon Ambaſſadeur auprès da
Roi & de la République de Pologne.
Sa Majeſté à admis au nombre de fes Aumo-
Kij
220 MERCURE DE FRANCE.
niers l'Abbé de Clugny , Chanoine de l'Eglife &
Comte de Lyon , à la place de l'Abbé de Laſçaris,
nommé à l'Evêché de Toulon .
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Résumé : DE VERSAILLES le 24 Mai.
Le 24 mai 1759, le roi a transféré le Régiment des Volontaires Étrangers de Clermont-Prince au sieur de Commeiras, suite à la promotion du Baron du Blaizel au grade de Maréchal de Camp. Le Marquis de Montalembert a quitté la cour pour se rendre à Petersbourg puis à l'Armée Russe. Le Comte d'Argental, Conseiller d'honneur au Parlement de Paris, a été nommé Ministre plénipotentiaire auprès du roi par l'Infant Duc de Parme et a eu ses audiences le 22 mai. Le 31 mai, plusieurs régiments ont été redistribués : le Régiment de Xaintonges au Comte Deffalles, le Régiment d'Harcourt au Comte de Preyffac de Cadilhac, le Régiment d'Henrichemont au Marquis d'Escouloubre, et le Régiment des Volontaires de Flandre au Chevalier de Jaucourt. Le Comte de Lordat a reçu la majorité de la Gendarmerie, et le Comte de Mauroy un Guidon de Gendarmerie. Le Comte de Besse de la Richardière a été promu à la Sous-Lieutenance. L'Abbé Lafcaris de Vintimille a été nommé à l'Évêché de Toulon. En juillet 1759, plusieurs abbayes et prévôtés ont été attribuées, notamment la Prévôté de Pignan à l'Abbé de Jarente et l'Abbaye de Longues à l'Abbé de Cugnac. En juin, le roi a accordé la commission de Colonel de Cavalerie au Baron de Breteuil et le Gouvernement de Belle-Isle au sieur de Chevert. La cour a observé le deuil pour la mort de la Princesse de Sulzbach. Le Marquis de Paulmy a été nommé Ambassadeur auprès du Roi et de la République de Pologne, et l'Abbé de Clugny a été admis parmi les Aumôniers du roi.
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50
p. 210
DE VERSAILLES, le 15 Juillet.
Début :
Le sieur Vicaire, Recteur de l'Université, a eu l'honneur de présenter [...]
Mots clefs :
Vicaire, Recteur de l'université, Écoliers, Prix, Abbaye, Ordre, Diocèse, Nominations, Comte, Régiment
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 15 Juillet.
DE VERSAILLES , le 15 Juillet.
E fieur Vicaire , Recteur de l'Univerſité, a eu
l'honneur de préfenter au Roi , à Monfeigneur
le Dauphin & à Monfeigneur le Duc de Bourgogne
la lifte des noms des Ecoliers qui ont été couronnés
à la diftribution des Prix généraux de
l'Univerfité.
Du 2 Août.
Le Roi a donné l'Abbaye de Vaucelles , Ordre
de Cheaux , Diocèfe de Cambrai , à Dom Pierre
Ruffin , Prieur de la même Abbaye.
Du 16.
Le 10 de ce mois , Sa Majeſté tint le Sceau.
Le Roi a accordé au Comte de Jumilhac , le
Régiment de Royal - Marine , Infanterie , vacant
par la démiffion du Marquis de Mirepoix.
E fieur Vicaire , Recteur de l'Univerſité, a eu
l'honneur de préfenter au Roi , à Monfeigneur
le Dauphin & à Monfeigneur le Duc de Bourgogne
la lifte des noms des Ecoliers qui ont été couronnés
à la diftribution des Prix généraux de
l'Univerfité.
Du 2 Août.
Le Roi a donné l'Abbaye de Vaucelles , Ordre
de Cheaux , Diocèfe de Cambrai , à Dom Pierre
Ruffin , Prieur de la même Abbaye.
Du 16.
Le 10 de ce mois , Sa Majeſté tint le Sceau.
Le Roi a accordé au Comte de Jumilhac , le
Régiment de Royal - Marine , Infanterie , vacant
par la démiffion du Marquis de Mirepoix.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 15 Juillet.
Le 15 juillet, le Recteur de l'Université a présenté au Roi, au Dauphin et au Duc de Bourgogne les écoliers couronnés. Le 2 août, le Roi a attribué l'Abbaye de Vaucelles à Dom Pierre Ruffin. Le 16 août, le Roi a tenu le Sceau le 10 du mois. Il a nommé le Comte de Jumilhac au commandement du Régiment de Royal-Marine.
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